Vous êtes sur la page 1sur 2

Support 1 

Association des habitants de la cité de Z’mala Batna, le 14 février 2010

À
Monsieur le président de l'APC de Batna

Objet : Demande de réalisation d'un cybercafé au sein de la maison de jeunes


Monsieur le Maire,
Nous avons l'honneur de solliciter votre haute bienveillance de bien vouloir accorder un intérêt particu-
lier à la lecture de notre demande. Nous portons à votre connaissance que le fléau de l'analphabétisme, de
l'ignorance et de l'oisiveté prennent de l’ampleur et exposent les jeunes de notre ville aux dangers à savoir la
délinquance, la drogue
La réalisation d'un cybercafé au sein de la maison de jeunes est très utile. Ce cybercafé permettra à nos
jeunes, tout d'abord, de tisser rapidement des liens d'amitié avec d'autres jeunes du monde entier, ce qui fa-
vorisera l'échange d'idées, d'avoir une autre vision du monde. Ensuite, il les informe sur des sujets origi-
naux voire politique, sport, culture par ailleurs, cet outil est source d'enrichissement pour les élèves étu-
diants et leur permettra d'élargir leurs connaissances. Enfin, il leur permettra d'oublier leurs soucis par la
distraction comme les jeux, la musique, …
En conjuguant nos efforts et avec votre contribution, nous pourrions ensemble résoudre ce problème qui
nous préoccupe. Il suffit de faire une collecte d'argent auprès des organismes de bienfaisance ou de lancer
un appel ou faire une campagne de sensibilisation et de solidarité pour la concrétisation de ce projet.
Dans l'attente d'une suite favorable, nous vous prions de croire, en l'expression de notre respectueuse
considération.
L'ensemble des habitants de la cité de Z'mala

Support 2 :

Lettre ouverte au président de la République et aux « Attila » de l'éducation

Monsieur le président de la République,


Plus d’une fois, vous avez souligné l’importance que vous attachiez aux problèmes de la jeunesse, de
l’éducation et de la culture. Voilà que votre ministre de l’Éducation nationale se propose de faire adopter
une réforme des programmes scolaires qui entraînerait, à plus ou moins brève échéance, un affaiblissement
dramatique de l’enseignement du latin et du grec.
Cette réforme, la ministre la défend avec sa grâce et son sourire habituels et avec une sûreté d’elle et une
hauteur mutine dignes d’une meilleure cause. (…) C’est que son projet suscite déjà, et à droite et à gauche,
une opposition farouche.
On peut comprendre cette levée de boucliers. Il y a encore quelques années, l’exception culturelle fran -
çaise était sur toutes les lèvres. Cette exception culturelle plongeait ses racines dans le latin et le grec. Non
seulement notre littérature entière sort d’Homère et de Sophocle, de Virgile et d’Horace, mais la langue
dont nous nous servons pour parler de la science, de la technique, de la médecine perdrait tout son sens et
deviendrait opaque sans une référence constante aux racines grecques et latines. Le français occupe déjà
aujourd’hui dans le monde une place plus restreinte qu’hier. Couper notre langue de ses racines grecques et
latines serait la condamner de propos délibéré à une mort programmée.
Mettre en vigueur le projet de réforme de Mme Najat Vallaud-Belkacem, ce serait menacer toute la partie
peut-être la plus brillante de notre littérature. Montaigne et Rabelais deviendraient vite illisibles. Corneille,
Racine, La Fontaine, Bossuet changeraient aussitôt de statut et seraient difficiles à comprendre. (…)
Les Anglais tiennent à Shakespeare, les Allemands tiennent à Goethe, les Espagnols à Cervantès, les Por -
tugais à Camõens, les Italiens à Dante et les Russes à Tolstoï. Nous sommes les enfants d’Homère et de Vir -
gile — et nous nous détournerions d’eux !
Jean D’ormesson, Le FIGARO, 08 mai 2015.
Support 3 :
Bordeaux, le 30 septembre 2022

Lettre ouverte d’une enseignante en colère

Objet : insultes reçues

Mme la Rectrice,
Je suis arrivée dans l’académie en juillet. Agrégée de Lettres Classiques, Docteur-es-Lettres ayant ensei-
gné en lycée et en Classes Préparatoires dans un établissement prestigieux, je n’ai pu obtenir dans cette
nouvelle académie, après 22 ans de carrière dans l’Education Nationale, qu’un petit collège de zone défavo-
risée. Mes élèves de 5e et de 4e déchiffrent difficilement lorsqu’ils lisent et font entre trois et cinq fautes par
ligne lorsqu’ils écrivent.
Je n’exploite qu’un infime pourcentage de mes compétences dans ce poste, qui nécessiterait un tout autre
profil, un professeur de FLE, un instituteur, une assistante sociale…enfin, pas une agrégée formée à la Sor-
bonne. En effet nous ne faisons pas cours, nous faisons très essentiellement de la gestion de classe, face à
des élèves qui pour la plupart ne comprennent pas ce que nous disons et s’en moquent éperdument.
Les choses ont pris une autre tournure hier. Alors que je lui demandais simplement de fermer une fe -
nêtre, un élève de 5e particulièrement perturbateur a refusé d’obtempérer. Devant mon insistance, comme
je lui faisais remarquer qu’il était pénible et difficile à gérer, il s’est énervé, m’a dit que je lui «  cassais la
tête » et m’a traitée de « prof de merde » en poussant violemment sa table contre mon bureau.
Je vous le demande donc, ai-je fait autant d’études pour me faire insulter à 45 ans par un gamin de 12
ans à moitié illettré ou me faire humilier par des demi-sauvageons qui sont la honte de notre système sco -
laire défaillant et le fruit de l’incompétence de ceux qui prennent depuis des décennies des décisions ineptes
sans en payer les conséquences ?
J’avais une vraie vocation pour l’enseignement, mais aujourd’hui je ne suis pas sûre de ne pas quitter le
navire. Très honnêtement je ne suis même pas sûre de finir l’année, vu la façon dont les choses se passent.
Vous avez refusé mon affectation dans le privé alors que j’y avais un poste qui m’offrait quelques perspec -
tives encore stimulantes, vous êtes donc personnellement responsable des insultes que j’ai reçues hier, et de
ce qui se passera par la suite, si l’élève n’est pas réellement sanctionné.
Recevez, Mme la Rectrice, avec mes salutations respectueuses, l’assurance de ma colère justifiée.
L’intéressée

Vous aimerez peut-être aussi