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Introduction

L’enseignement du français au cycle qualifiant repose, selon la réforme,


sur l’approche par compétence .Il met l’apprenant au centre de l’action
pédagogique et il vise à pousser l’élève à travailler dans l’autonomie.
Pour atteindre cet objectif, la nouvelle réforme de l’Education et de la Formation
adopte pour l’enseignement/apprentissage du français la pédagogie de projet.
Dans cette optique, nous nous sommes investis en tant que futurs
enseignants dans la conception d’un projet pédagogique qui s’avère
indispensable dans l’accomplissement des pratiques de classe pour deux raisons
majeurs : D’abord nous jugeons que l’exercice vaut la peine d’être effectué afin
de joindre l’utile à l’agréable puis nous sentons le besoin de contribuer par ce
modeste travail à manifester notre vision des choses. Chemin faisant, nous nous
évaluons et nous évoluons.
Nous réalisons que le projet pédagogique est indispensable ans
l’accomplissement de toute acte d’apprentissage. C’est un système qui se veut
structurer d’une manière telle que les besoins de formation sont préalablement
établis, les objectifs clairement définis et le parcours convenablement tracé.
Un des intérêts majeurs d’un projet pédagogique est de donner du sens à un
univers scolaire que beaucoup d’élèves peuvent traverser sans bien en tirer
profit. Ça serait un gâchis si on n’arrive pas aider les élèves à penser par eux-
mêmes, à les doter d’un arsenal d’outils pour bâtir leur personnalité.
Ainsi ,le projet se concrétisera par une progression prévue pour une
période déterminée , en termes de compétences repérables, de programme établi,
d’activités bien définies qui tiennent compte des contraintes prévisibles car
l’idéal est inaccessible mais reste quand même prévisible.

1
Dans le roman « La boite à merveilles », plusieurs problématiques
s’imposent. D’abord, le problème du bilinguisme remet à l’épreuve le décalage
entre le contexte culturel marocain et la langue de l’écriture : le français. Cela
suscite la curiosité du lecteur à remettre en cause les ambigüités de la
traduction. Ensuite, le mélange du genre de récit dans le roman qui se manifeste
par l’intégration du conte (un art essentiellement oratoire). Par ailleurs, vérifier
la validation de la véridicité du pacte autobiographique se présente comme
élément basique de recherche. Finalement, le recours au sous Ŕgenre
merveilleux dans un récit autobiographique (véridique).
En somme, notre problématique générale s’articule autour du projet
autobiographique : un contrat d’authenticité dans un roman ethnographique.
En réponse à cette problématique, notre projet pédagogique s’étale sur six
séquences. Dans un premier lieu, nous entamerons notre projet didactique par
l’ancrage de la situation d’énonciation et le pacte du « je». En second lieu, la
deuxième séquence concernera le discernement des indices de véridicité. Par la
suite, nous nous intéresserons à l’identification des souvenirs et des sentiments
éprouvés dans la troisième séquence. Il s’ensuit que la quatrième séquence sera
consacrée à la détermination du regard du narrateur adulte sur son passé et les
enjeux de l’autobiographie. Par ailleurs, la cinquième concernera l’étude des
figures de la tradition orale dans le récit écrit. Finalement, nous achèverons notre
projet sur les procédés du genre merveilleux dans le support autobiographique.

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Première partie : Etude technique de l’œuvre .
La boite à merveilles _ Ahmed Sefrioui _
Fiche de lecture:
Titre de l’œuvre : « La boite à merveilles »
Auteur : Ahmed Sefrioui (1915-2004)
Date de parution : 1954
Genre : roman à caractère autobiographique
Edition : du Seuil
Epoque : Lors de la colonisation du Maroc par la France.
Les lieux : Dar Chouffa- le « Msid » - les ruelles de la Medina Ŕ le bain maure
(« hammam ») Ŕ les mausolées Ŕ les sanctuaires.
Personnages : le narrateur Ŕ Chouffa (tante Kanza) ŔDris El Aouad ŔRahma Ŕ
Fatma Bziouia Ŕ Mohammed le jardinier Ŕ Abdellah, (l’épicier) Ŕ le fqih Ŕ lalla
fattoum Ŕla mère du narrateur Ŕ Lalla Aicha Ŕ Lalla Zoubida Ŕ Allal ….

Résumé :
Le narrateur « sidi Mohamed » raconte les péripéties de sa tendre enfance
dans l’ancienne Médina de Fès. Ainsi, il raconte, en détails, ses appréhensions
vis-à-vis de l’école coranique traditionnelle, de même, ses rapports avec son
entourage et sa vie quotidienne. En outre, le narrateur possède « une boite à
merveilles » qu’il cachait dans ses « trésors » : chaque fois qu’il la contemplait,
cela lui procurait une sensation de béatitude et de plaisir.

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Deuxième chapitre :

Structure de l’œuvre, schéma narratif, temps et espace :

L’œuvre est scindée sur 12 chapitres, on peut y déceler deux mouvements


distincts :

Le premier mouvement : est un mouvement linéaire, il se rattache au


déroulement des évènements et leur ancrage spatio-temporel (représentations de
la vie traditionnelle).
Le deuxième mouvement : met en exergue l’opposition du narrateur-
enfant avec le monde des adultes.
Le découpage de l’œuvre peut être fait de la sorte :

1- La dispute de Lalla Zoubida avec Rahma


2- La première scolarité de Sidi Mohammed
3- L’histoire d’Abdellah le conteur
4- La mort et l’enterrement de Sidi Mohammed Bentaher
5- L’histoire de l’oncle Othman, racontée par Rahma
6- L’histoire de Moulay Laarbi et son associé
7- Le remariage de Moulay Larbi
8- L’incident des bijoux
9- Le départ du père

A travers ce découpage, il y aune thématique qui jaillit sans cesse. C’est


l’influence de cet environnement sur la personnalité de Sidi Mohammed, ce qui
suggère une opposition profonde entre l’univers de l’enfant et le monde des
adultes, caractérisé par :

 La violence verbale dans « la dispute de Lalla Zoubida avec Rahma »


 La violence corporelle dans « la première scolarité de Sidi Mohammed »
 L’escroquerie dans « l’histoire de Moulay Laarbi avec son associé »
 La naïveté des parents dans « l’incident des bijoux » et l’hypocrisie dans
« la mort de Sidi Mohammed Boutahar »

- Schéma narratif du texte :

Etat initial : l’auteur-narrateur-personnage vit avec ses parents

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Force transformatrice : le père du narrateur décide d’acheter les bracelets
« lune-soleil » à se femme.
Dynamique de l’action : les péripéties de la Joutéya, l’achat des bracelets et la
perte du capital de son affaire par le père.
Force résolutive : la décision du père à travailler aux environs de Fès pour se
faire un capital et monter de nouveau son affaire.
Etat final : le retour triomphant du père et la famille de nouveau réunie.

- Temps et espace :
Temps :
Du chapitre I au chapitre VII, le narrateur entasse les évènements qui se
sont déroulés en 32 jours
Le chapitre VII et la moitié du chapitre IX jusqu’au chapitre XII se
déroule dans un mois.
Espace :
Dans la Boite à merveilles de Ahmed Sefiroui, il existe deux types
d’espace ; un espace réel et un espace virtuel.
L’espace réel c’est l’espace dans lequel évolue le personnage, ce sont les
différents lieux évoqués qui peuvent renseigner sur l’état d’esprit du héros et la
personnalité profonde de l’auteur. « Dar Chouaffa, le bain maure, le Msid;
Zaouia)
L’espace virtuel c’est l’espace imaginaire de l’enfant qui se traduit soit à
son recours à la réflexion et à l’imagination soit quand il s’évade vers sa boite à
merveilles.
Cette inégale répartition des évènements sur l’espace romanesque rend
compte de la difficulté de concilier le temps réel et le temps romanesque parce
qu’il y a la voix du narrateur adulte et celle du narrateur enfant.
En ce qui concerne les temps verbaux, nous remarquons la prédominance
du présent, surtout dans l’incipit : » le soir, quand tous dorment, riches dans
leurs chaudes couvertures, les pauvres sur les marches des boutiques … moi, je
ne dors pas. ». La valeur du présent permet une actualisation dans le temps
Dans l’incipit, c’est Ahmed Séfrou qui parle, mais plus tard, c'est-à-dire, à
partir de « nous habitons ….. L’enfant reprend la parole.

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Troisième chapitre : L’autobiographie

1- Le pacte autobiographique

Etymologiquement, l’autobiographie est le récit que l’on fait soi-même de


sa propre vie.
Philippe le jeune propose une autre définition du mot autobiographie dans
son livre le pacte autobiographique. Selon lui c’est un « …récit rétrospectif en
prose qu’une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu’elle met l’accent
sur sa vie individuelle, en particulier sur l’histoire de sa personnalité. »
On dégage quatre contraintes qui demandent à être nuancés dans un texte
autobiographique :
- Une contrainte formelle : il s’agit d’un récit en prose
- Une contrainte thématique : le sujet à caractère autobiographique ; a trait à
vie
- Une contrainte énonciative : il y a identité entre l’auteur et le narrateur
d’une part, entre le narrateur et le personnage principal d’autre part.
- Une contrainte lié à la perspective du récit : celui-ci est rétrospectif.

Pour Philippe le jeune, les contraintes énonciatives doivent être conçus


séparément pour éviter les cas ambigus c'est-à-dire savoir identifier d’une part
l’auteur du narrateur et le narrateur du personnage d’autre part. Pour la
contrainte liée à la perspective du récit implique que l’autobiographie issue d’un
effort personnel du « moi », l’enfance doit occuper une place significative dans
la mesure où elle contribue à orienter la vie d’un individu et malgré cette
condition, Philipe Lejeune fait une distinction entre autobiographie et souvenirs
d’enfance car ces derniers ne portent que sur une partie de la vie.

Une œuvre est dite autobiographique quand il y a une vraie identification


entre le narrateur, l’auteur et le personnage. Le fait de raconter des évènements
véridiques ne suffit pas, il faut qu’il y ait un pacte entre l’auteur et le lecteur, le
premier doit s’engager à dire la vérité honnêtement en ce qui concerne sa vie.
En contrepartie, le second peut décider de lui accorder sa confiance ; cet
engagement dans lequel affirme l’auteur l’identité entre le narrateur, le
personnage et lui-même constitue ce que Philippe Lejeune a appelé le pacte
autobiographique.
Cette identité peut s’établir de deux façons : par l’emploi d’un titre sans
ambigüité comme « autobiographie » ou « histoire de ma vie » ou par un

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engagement de l’auteur auprès du lecteur, au début du texte. C’est le cas des
confessions de Jean Jacques Rousseau. La deuxième façon est par laquelle
l’auteur donne son nom au narrateur personnage, sans que cette dénomination
soit fréquente dans l’œuvre.
L’autobiographie est comme la biographie ; est un texte référentiel. Son
but n’est pas « l’effet de réel comme dans le roman, mais le vrai.

1- L’autobiographie dans la littérature maghrébine d’expression


française

Les écrivains marocains de langue française ont composé pour l’essentiel


des récits à caractère autobiographique. Cette dominance qui est une
caractéristique principale de la littérature marocaine, parait paradoxale et
soulève d’autres interrogations concernant l’acte d’écrire et la langue support de
l’écriture.
Le projet autobiographique repose sur une dissociation du narrateur doit
d’abord s’affirmer en tant qu’être autonome, indépendant, libre et responsable
de sa propre vie. Dans l’autobiographie, le sujet au centre de l’écriture est ce
« je » qui parle de son « moi » valorisé parce que conscient de son identité
comme différent des autres. Le « je » représente à la fois, l’auteur, le narrateur et
le héros, celui qui écrit et celui dont il s’agit un (être ayant une existence
historique).
Les écrivains maghrébins d’expression française utilisent le français
comme langue d’écriture. D’abord, la langue arabe étant « marginalisée »,
l’écrivain n’avait pas d’autres alternatives. Le français reste la langue conquise à
l’école et qu’il maitrise le mieux. De plus, l’arabe n’autorise pas l’expression
libre du « Moi » et ce discours nouveau dans lequel le sujet « je » parle de son
propre être et donne sa vision du monde à travers son regard. Mais, comment
serfoui organise t-il la présence de ce « je » dans son roman qui porte
essentiellement sur le « nous », sur les mœurs, la tradition et la vie de la société
authentique dont il est issu ?
La littérature maghrébine envisage, le plus souvent, la reconstitution de la
mémoire culturelle et identitaire de l’auteur. Il existe, en effet, un ensemble de
textes qui ont en commun des procédés du Maghreb, selon divers principes,
comme le lieu de naissance des écrivains, le lieu de dissémination des traditions
orales. Nous remarquons, certes, que cette littérature, se compose de "Maghreb"
et de "langue française", deux univers culturels qui se rencontrent, se
confrontent et s'enrichissent. C'est le lieu des ouvertures, des mentalités et des

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métissages culturels. En outre, cette littérature est riche en quantité et en qualité.
C'est une littérature qui a, désormais, sa place dans le concert littéraire
international. Effectivement, de grands auteurs ont marqué l'histoire littéraire de
cette aire géographique et culturelle, tels que: Mouloud Feraoun, Kateb Yacine,
Mohamed Dib, Ahmed Sefrioui, Tahar Benjelloun, Yasmina Khadra et d'autres
dont les œuvres devenues universelles, objet d'étude et d'analyses académiques.

Pourquoi le choix du genre autobiographique ?


Le choix d’inscrire la production littéraire maghrébine dans le genre
autobiographique se trouve justifié par :
Dans le livre, Les enjeux de l’autobiographie dans les littératures de
langue françaises : du genre à l’espace L’autobiographie postcoloniale :

« Les auteurs maghrébins francophones qui, dans leurs textes littéraires, parlent
d’eux-mêmes et de leurs vie n’ont, jusqu’à présent, pas facilité la tâche des
théoriciens du genre littéraire. L’un des rares points sur lequel généralement, les
chercheurs s’accordent est que le discours autobiographique est une des
principales caractéristiques de la littérature maghrébine qui émergent lors de la
phase finale de la colonisation française du Maghreb »1.
Et encore aujourd’hui, alors que la littérature maghrébine n’est plus considérée
comme une littérature émergente mais bien plus comme une partie de la «
littérature mondiale», comprise au sens postcolonial du terme, le discours
autobiographique n’a rien perdu de sa vitalité dans la littérature francophone du
Maghreb. »

Pourquoi le choix d’une langue étrangère (français) pour exprimer une


expérience littéraire purement locale, d’une visée citoyenne ?
La langue et la culture du Maghreb se représentent depuis toujours
comme un système de la multiplicité. C’est pourquoi la langue maternelle arabe
ainsi qua la culture marocaine, le penser et le savoir sont pour Ahmed Sefrioui
toujours inscrits dans la langue française et littéraire. A ce propos, les questions
qui se posent sont :

1
Les enjeux de l’autobiographie dans les littératures de langue françaises : du genre à l’espace
.L’autobiographie postcoloniale .L’hybridité. Susanne GHERMANN et Claudia GRONEMANN,
Edition : L’Harmattan

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 pourquoi l’écriture dans la langue de l’autre, cet autre qui n’est que le
colonisateur ?
 Est-ce une manière d’exposer sa culture ou d’en profiter pour donner un
pacte plus universel à sa production littéraire ?
 Peut Ŕêtre c’est une manière d’ancrer le patrimoine culturel et traditionnel
pour faire preuve d’une « force » qui dépasse celle du colonisateur ?

D’abord, mettons nous d’accord sur le fait que le choix de la langue


française est un « défi » non seulement parce qu’elle est la langue du
colonisateur mais encore car elle met en abime les contraintes de la
traduction .Cette dernière qui pose problème quant à quelques termes de l’arabe
dialectale (msid, chouafa, …), purement traditionnels, qui n’existent pas dans la
culture française. De plus, une littérature marocaine est, avant tout, censée être
destinée au lectorat marocain. Or, l’écriture en français tend à l’inscrire dans un
terrain étranger.
L’attachement de la littérature maghrébine d’expression française aux
valeurs de la terre, de la culture, de la tradition et de l’identité représente
une « arme paisible » contre les débris de l’acculturation visés par la
colonisation. Ainsi représente t-elle une manière de remédier à la
stigmatisation culturelle de l’Autre.

La littérature maghrébine est à la fois :

Une littérature esthétique dans la mesure où elle exprime le moi et le


monde intérieur des écrivains
Une littérature de refus et de contestation car l’écrivain refuse les méfaits
de la colonisation mais en même temps il critique les défauts de sa propre
société.
Une littérature de combat et de résistance puisque elle mène un combat
contre le colonisateur français et prône la libération et l’indépendance.
Dans la littérature maghrébine, les écrivains se préoccupent par deux
aspects : les aspects traditionnels et les aspects nouveaux de la société du
Maghreb.
Les aspects traditionnels sont abordés par plusieurs écrivains, ils
évoquent les coutumes, les folklores et la vie quotidienne. Ils font une
description de la société pour montrer que la tradition est toujours vivante
malgré les oppressions du colonisateur français.

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Tandis que, les aspects nouveaux apparaissent sous la forme d’une
interrogation qui remet en question la culture nationale .Elles œuvrent pour le
changement des structures sociales et culturelles du Maghreb, celles du
phénomène de l’acculturation.
Cet état de colonisation, non seulement, a donné naissance à un sentiment
nationaliste exacerbé, mais il a aussi entrainé une déstabilisation des repères
culturels, une déstabilisation qui a poussé ces écrivains à la recherche d’une
identité. La quête d’identité est effectivement un thème commun à tous les
écrivains maghrébins de langue française, quête à laquelle n’échappe pas
Ahmed Sefrioui.

1- Les aspects de la tradition orale dans la boite à merveilles :

L’univers romanesque d’Ahmed Sefrioui est peuplé de gens simples et


authentiques ; le récit commence par la voix du narrateur-enfant qui parle de ses
petits camarades : « mes petits camarades de l’école se contentaient du visible
…. Ils aimaient aussi jouer à la bataille, se prendre à la gorge avec des airs
d’assassin, crier pour imiter la voix de leur père, s’insulter pour imiter la voix du
voisin, commander pour imiter le maitre d’école. Moi, je voulais rien imiter, je
voulais connaitre » page 93. Le narrateur semble s’ériger en être différent. C’est
à travers cette narration que le roman la Boite à Merveilles s’apparente au conte
beaucoup plus qu’au roman. En outre, plusieurs personnages incarnent la figure
du conteur. Entre autres, les histoires d’Abdellah le conteur vont marquer le
roman, surtout le personnage central qui sera fasciné par la forte personnalité de
cet homme.
« Mon père qui ne parlait pas souvent consacra une soirée entière à
entretenir la mère d’Abdellah et de ses histoires. Le récit de mon père excita
mon imagination, m’obséda durant toute mon enfance.
L’emprunt de Sefrioui à la littérature orale ne se limite pas à l’intrusion du
conteur, il y a aussi le pouvoir de narrer de « Rahma ». Si on s’approche de la
demeure de la famille du narrateur, on pourra concrétiser cet aspect. « Rahma »
habitait au premier étage avec sa famille, Lalla Kanza, la voyante, habitait au
Rez de chaussée, la famille de l’auteur avec la famille de Fatima Bziouya
partageaient le second étage : la forme circulaire de la maison collective
ressemble à la forme circulaire d’une « Halqa ».
On retrouve, donc, les trois éléments essentiels d’un acte de
communication orale.

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2- Le conteur (Rahma)
3- Les auditeurs (les femmes et les enfants de Dar Chouaffa
4- Objet de la discussion : dispute de Khadija avec son vieil époux.

Rahma ne se contente pas seulement de raconter mais encore elle joue


admirablement sur la curiosité de son public : » Raconte Rahma !raconte ! lui
demandèrent toutes les femmes d’une seule voix »p 89

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Deuxième partie : projet didactique
Qui comporte six séances :
La première séance est consacrée à l’entrée dans l’œuvre ; on va étudier
la biographie de l’auteur, le contexte historique, le contexte de l’œuvre pour
aboutir à l’élaboration d’une fiche de lecture, ce qui permettra aux élèves de lire
facilement l’œuvre et connaitre ses enjeux. Nous étudierons aussi l’identification
de la situation d’énonciation, le pacte du « je »
La deuxième séquence traitera les indices de véridicité dans le roman
d’Ahmed Sefrioui.
La troisième séquence sera réservée à l’identification des souvenirs
évoqués et les émotions éprouvées.
La quatrième séquence étudiera le regard du narrateur adulte et les enjeux
de l’autobiographie.
La cinquième séquence sera consacrée à l’étude des figures de la tradition
dans la Boite à Merveilles
La sixième séquence et c’est la dernière s’étalera sur l’aspect merveilleux
dans le roman.
Les séquences traiteront les différentes activités (étude de texte, langue,
activité orale, production de l’écrit et les travaux encadrés.) de temps en temps,
nous ferons des prolongements qui viseront à élargir notre champ d’étude et à
ouvrir les élèves sur d’autres domaines.

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Objectif général : Identifier les éléments constitutifs de récits
autobiographiques .

- test diagnostique :
- Vérifier les connaissances des élèves dans le domaine de la littérature
maghrébine d’expression française.
ère
Évaluer les acquis de la 1 T.C ;
- Établir la progression des besoins.

- S1 Ŕ Séance de sensibilisation : -Guide de lecture à faire remplir ;


-Répartition en groupes de travail ;
-Travail sur le titre.

- S2 Ŕ Séance de réception : Négociation pour établir le projet


pédagogique et un contrat de travail.

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RECEPTION PRODUCTION
PARLER ECRIRE
LIRE / PARLER
(Lecture analytique + langue
intégrée)

SEQUENCE 1 : Identifier la situation d’énonciation et le pacte du « je ».

S3- Travail encadré et activité orale.


Identifier :
- l’auteur, le narrateur, le personnage principal ;
- le point de vue ;
Travail de recherche et exposé sur :
- la biographie de l’auteur en comparaison avec le chapitre II (origines du narrateur) ;
la situation historique de l’époque en comparaison avec le chapitre IX (références aux
chrétiens) .
S 4 - Lecture analytique et cours de langue intégré.
identifier :
- la situation d’énonciation (énoncé ancré / énoncé coupé ) ;
- le champ lexical du souvenir ;
- le point de vue et comprendre les effets produits.
Supports : Chap. I
- « Le soir, quand tous dorment… un piège en fil de cuivre.»
- « J’avais peut-être 6 ans … je voulais connaître.»
Prolongement :
Activité d’identification
- « Je crois n’avoir jamais … un certain trouble. »

S 5 - Lecture analytique et langue intégrée.


Identifier :

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- Les différents types de discours (D .D, D.I, D.I.L)
- La situation d’énonciation ;
- Le contexte spatio-temporel ;
- comprendre les effets produits et l’intérêt pour la narration.
-S 6 : Production de l’écrit
- respecter la situation d’énonciation.
- Introduire des énoncés ancrés et des énoncés coupés dans des récits
autobiographiques.
Supports : Chap. II
- « Lalla Aïcha, une ancienne voisine…. mes fréquentes coliques.»
- Enfin tout le monde … tu as la main toute moite. »
Prolongement :
Activité de transformations des discours et réemploi du lexique des verbes de parole.

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Séance 1 : Travail à distribuer au début de l’année aux différents groupes
Niveau : Première année du baccalauréat.
Durée : 1h
Objectifs : Initier les élèves à la méthodologie de recherche.

Exposés sur : la biographie de l’auteur en comparaison avec le chapitre II


(origines du narrateur)
- la situation historique de l’époque en comparaison avec le chapitre IX
(références aux chrétiens).

- l’architecture des maisons traditionnelles marocaines en comparaison avec


la maison de l’auteur (chap. I) et celle de Lalla Aïcha (chap. IV)

- Les lieux saints de Fès cités dans l’œuvre (situation à Fès, personnage
fondateur, vertus…).

- Le rôle des écoles coraniques dans l’instruction, des medersas et de


l’université Qaraouyine.

- Les activités artisanales de la ville de Fès et les lieux évoqués par le


narrateur.

- Jeux de rôles (scènes dans la kissaria à jouer).

Exposés sur les lectures transversales :

- les portraits de famille (statut du père, de l’homme dans la famille


traditionnelle).
- le statut de la mère.

- le caractère du narrateur.

- le rôle de la boîte à merveilles.

- le regard du narrateur sur sa vie.

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Exposés sur les lectures cursives

- 4 groupements de textes autobiographique

GUIDE DE LECTURE

Répondez aux questions suivantes :

1- Qui est le « je » du récit ?


2- Où se situe l’action ? Les lieux cités sont-ils véridiques ? Donnez des
exemples.
3- A quelle date l’histoire est-elle située en sachant que le narrateur est né en
1915 et qu’il avait 6 ans au moment de la narration ?
4- Quelle était la situation historique du pays à cette date-là ?
5- Observez la date à la fin du récit et dites combien d’années se sont écoulées
entre le moment du récit et le moment de la narration.
6- Après avoir lu le chapitre II et le dernier chapitre, dites sur combien de temps
s’étend le récit.
7- D’après le chapitre II et le nom de famille du narrateur, de quelle ville était
originaire la famille de ce dernier ?
8- Qui sont les personnages principaux et quelles sont leurs relations ?
9- Dans l’œuvre, la situation évolue-t-elle ou bien le narrateur fait-il le récit
d’une série de souvenirs ?
10- Quel est le sentiment dominant du narrateur ? en quoi se différencie-t-il
des autres enfants ?
11- Parmi les coutumes dont parle le narrateur, citez celles qui existent encore
et celles qui ont tendance à disparaître ou à ne plus être célébrées de la même
manière.
12- Qu’avez-vous appris sur la manière de vivre des habitants décrits par le
narrateur ?
13- Que pensez-vous de cette manière de vivre ?
14- Quelle est, d’après vous, l’intention du narrateur à travers ce récit ?
15- Sur quels thèmes pourriez-vous faire des recherches afin de compléter ou
d’éclairer la compréhension du livre ?
16- Quels passages vous paraissent les plus intéressants ?

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17- Quel effet ce livre a-t-il produit sur vous ?

Corrigé :

1- Le « je » du récit renvoie à la fois au narrateur (homo-diégétique ) qui est en


même temps le personnage principale « Sidi Mohammed »
1- L’action se situe dans la médina de Fès. Les lieux cités sont réels : noms des
lieux saints, des rues, …
2- L’histoire se passe en 1921.
3- C’était la période de la colonisation du Maroc par le colon français.
4- Il s’est écoulé 31 ans.
5- Le récit s’étend à peu près sur une année.
6- La famille du narrateur était originaire de la région de Sefrou.
7- Les personnages principaux sont le narrateur, son père, sa mère et Lalla
Aïcha ( la voisine ).
8- Le narrateur relate une série de souvenirs.
9- Le narrateur ressent souvent un sentiment de solitude et de tristesse. Il se
sent différent des autres enfants qui sont plus sociables.
10- Achoura est toujours fêtée.
11- Il existe une grande convivialité entre les voisins et beaucoup d’entraide.
12- Accepter toute réponse.
13- Son intention est de témoigner de son époque et de se justifier de son
caractère.
14- Accepter toute réponse.
15- Accepter toute réponse.
16- Accepter toute réponse. (possibilités de réponse : nostalgie au passé,
révocation des souvenirs d’enfance, le livre représente une trace écrite des
témoignages des parents, etc. )

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Séance 2 : séance de réception.
Niveau : Première année de baccalauréat.
Durée : 2h
Objectifs : Vérifier les réponses au questionnaire ;
-mettre en commun les informations et les impressions des élèves ;
-négocier et établir un contrat pédagogique.

Déroulement de la séance

- Cours dialogué ;
- Le professeur joue le rôle d’animateur, écoute les idées des élèves et
organise la discussion ;
- Les textes ainsi que les thèmes de recherche sont déterminés.

- Distribuer aux élèves une liste de titres d’ouvrages correspondant au


genre autobiographique, notamment à la littérature autobiographique
maghrébine à expression française . Ils devront choisir une œuvre dont ils feront
le compte rendu. Ce compte Rendu pourra figurer dans le journal de
l’établissement sous la rubrique : « Nous avons lu pour vous ».

- Le fond de la jarre2 Ŕ Abdelatif Laabi


- Le pain nu3 Ŕ Mohammed Choukri
- La civilisation, ma mère 4… -Driss Chraïbi
- Les dents du topographe5 Ŕ Fouad Laâroui
- Messaouda6 Ŕ Abdelhaq Serhane
- Les mots 7Ŕ Jean-paul Sartre
- Mémoires d’une jeune fille rangée8 Ŕ Simone de Beauvoir

2
Roman de Abdelatif Laabi ,Edition Gallimard 2010
3
Roman de Mohamed Choukri , Edition Le Seuil, 1981
4
Roman de Driis Chraibi , Gallimard, 1972
5
Roman de Fouad Laaroui ,Edition Poche, 2000
6
Roman de Abdelhaq Serhane, Edition du Seuil, 1983
7
Récit autobiographique de Jean Paul Sartre Gallimard en 1964
8
Roman de Simone de Beauvoir Éditions Balland, 1993

19
FICHE METHODE

FAIRE UN COMPTE RENDU DE LECTURE

1 / Présenter l’auteur
Il ne s’agit pas de recopier bêtement la biographie que vous trouverez.
L’objectif est de la lire, d’en extraire les informations importantes et de les
restituer de façon personnelle. Intéressez-vous surtout à sa bibliographie en
expliquant si le roman que vous avez lu appartient à un genre que l’auteur a
beaucoup pratiqué.

2/ Présenter l’intrigue
Faites un résumé personnel de l’intrigue en mettant uniquement en relief
les grandes étapes. Votre résumé doit tenir en une vingtaine de lignes maximum
et doit être un schéma narratif détaillé.

3/ Présenter les personnages


Faites le schéma actantiel du roman. Présentez ensuite le héros en en
faisant un portrait (physique et surtout moral) relativement précis.

4/ Votre avis sur le roman


Vous rédigerez un paragraphe développé dans lequel vous présenterez
votre avis sur le roman (ce qui vous a plu ou vous a déplu). Evitez de faire un
catalogue.

20
SEQUENCE I : IDENTIFIER LA SITUATION D’ENONCIATION, LE
PACTE DU « JE » .

Séquence I : Identifier la situation de l’énonciation et le pacte du « je »


Séance 3 : Travail encadré et activité orale.
Niveau : Première année du baccalauréat.
Durée : 2h
Objectifs : Identifier l’auteur, le narrateur et le personnage principal ;
- identifier les indices de vérité ;
-faire des recherches ;
-exposer les recherches ;
-sélectionner les informations essentielles ;
-prendre des notes ;
-comparer la biographie avec le récit autobiographique et dégager
les indices de vérité ;
-déterminer la situation historique du Maroc à partir de 1915.

Supports :
- exposé d’élèves sur la biographie de l’auteur ;
- exposé d’élèves sur la situation historique du Maroc à partir de 1915.

Démarche :
- Exposés d’élèves ;
- Prise de notes ;
- Dialogue pour établir les indices de vérité.

21
FICHE METHODE

Faire des recherches :

- Rechercher sur Internet ;


- Rentrer le mot clé de la recherche et s’assurer de la crédibilité de la source de
l’information.
- Rechercher à la bibliothèque les livres ou les revues concernant le sujet de
recherche ;
- Noter les documents concernant le sujet ;
- Consulter ces documents ;
- Effectuer une lecture rapide de ces documents et sélectionner ceux qui
concernent le sujet ;
- Sélectionner les informations concernant l’exposé et prendre des notes.

FICHE METHODE

pour réaliser un exposé :


- Faire le plan de l’exposé ;
- Prévoir des documents à présenter (illustrations, photos….) ;
- Programmer son exposé en fonction du temps imparti ;
- Ne pas rédiger son exposé mais avoir des notes claires ;
- Présenter le plan au tableau ;
- Exposer de manière vivante en évitant de lire ;
- Ne pas réciter, ne pas dicter ;
- Parler lentement de manière compréhensible ;
- Insister sur les idées importantes ;
- Regarder son auditoire ;
- Ne pas être crispé.

Biographie de Ahmed SEFRIOUI

- Naissance à Fès en 1915 de parents d’origine berbère.

22
Etudes :
Etudes secondaires au collège Moulay Idriss à Fès.
Diplôme de fin d’études secondaires et brevet d’arabe classique.
Stages en France et participation à des rencontres internationales et des
stages de musique.

Activités administratives :
1938 : affectation au musée du Batha à Fès.
1954 : assistant de musée à Rabat.
1956 : chef du service de l’Artisanat.
1957 : attaché de cabinet au Ministère de l’Information et du Tourisme puis
directeur de l’Office National du tourisme.
1959 : Directeur des Monuments historiques, des Arts et du Folklore.
1963 : Directeur des Affaires Culturelles puis directeur des Arts plastiques, chef
de la division des monuments historiques, de l’Archéologie et des musées.

Œuvres et récompenses :

 1949 : Le Chapelet d’Ambre


- Grand Prix Littéraire du Maroc pour Le Chapelet d’Ambre.
- Prix Marcelin Guérin offert par l’Académie française.
 1954 : La boîte à merveilles
- Prix Lyautey offert par l’Académie des sciences d’Outre-mer.
- Palmes académiques.
- Ouissam Alaouite.
- Ordre des arts et des Lettres.
 1973 : La maison de servitude
- chevalier de la légion d’honneur
 1989 : Le Jardin des Sortilèges ou le Parfum des Légendes
- Commandeur des Palmes Académiques.

Décès en 2004.

23
LE LIVRE
Le titre : La boîte à merveilles
L’auteur : Ahmed Sefrioui
Langue d’origine : Le français
Date de publication : 1952
Nombre de tirages : 185
Edition : Seuil

L’AUTEUR
Nom et prénom : Ahmed Sefrioui
Date et lieu de naissance : Fès, 1915
Titres importants de son 1949 : Le Chapelet d’Ambre
œuvre : 1954 : La boîte à merveilles
1973 : La maison de servitude
1989 : Le Jardin des Sortilèges ou
le Parfum des Légendes

LE TEXTE
LES CIRCONTANCES DE L’HISTOIRE
L’époque : L’enfance du narrateur (6ans) 1921
Le lieu : La médina de Fès
La durée : Environ une année (de l’hiver à
l’automne)
LA MANIERE DE RACONTER L’HISTOIRE
La focalisation : Interne
Les temps employés : Alternance des temps du récit : PS et
imparfait et des temps du discours
(paroles rapportées)
LES PERSONNAGES
Le narrateur, son père, sa mère, l’amie de sa mère (Lalla Aïcha) et les voisins
L’HISTOIRE
Le thème : Evocations des souvenirs d’enfance

24
Le genre : Texte littéraire
Le sous genre : Récit autobiographique
LE PLAN DE L’ŒUVRE
Chapitre I : présentation du narrateur, du lieu d’habitation, des activités des
voisins et du souvenir du bain maure.
Chapitre II : L’évocation de l’école coranique, la visite de Lalla Aïcha et la
visite à Sidi Ali Boughaleb
Chapitre III : L’école coranique, l’apparition de la lampe à pétrole, la
disparition et les retrouvailles avec Zineb, le récit de la « sadaqua ».
Chapitre IV : L’arrivée du printemps, la visite à Lalla Aïcha et l’histoire de
Abdellah.
Chapitre V : La mort et l’enterrement du coiffeur.
Chapitre VI : La préparation de l’école à l’occasion de la Achoura et les achats
à la kessaria.
Chapitre VII : Les préparatifs de la Achoura dans les maisons, la séance chez
le coiffeur et le jour de la fête.
Chapitre VIII : L’achat des bracelets au souk des bijoutiers et la dispute entre
le père et le courtier.
Chapitre IX : La perte des économies, la maladie du narrateur et le départ du
père pour moissonner.
Chapitre X : La consultation du fqih et l’argent envoyé par le père.
Chapitre XI : La visite des amies et le récit du mariage de Moulay Larbi avec la
fille du coiffeur.
Chapitre XII : Le retour du père et le bonheur retrouvé.

Situation historique du Maroc avant l’Indépendance


9
« Le Maroc est gouverné depuis 1666 par la dynastie alaouite, fondée par
Moulay Rachid. Il connaît au 17ème et au 18ème siècle, des querelles successorales
et une sévère décadence économique. Au 19ème siècle, les puissances
européennes (Grande Bretagne, Espagne et France) obligent les sultans à ouvrir
le pays à leurs produits. Mais leurs rivalités permettent au Maroc de sauvegarder
son indépendance.

9
Encyclopédie Edition Acer , Histoire de Maroc.

25
1906- Après les accords d’Algésiras, la France occupait la majeure partie du
1912 pays.
13 août Le traité de Fès établit le protectorat français. L’Espagne obtint une
1912 zone nord : le Rif et une zone sud : Ifni.
1912-1925 Lyautey, résidant général, entreprit la pacification du pays. Il avait la
haute main sur toute l’administration du pays et était le dépositaire de
tous les pouvoirs de la République au Maroc. Il avait l’initiative des
lois et de leur promulgation mais les dahirs devaient être signés par le
Sultan.
1912-1914 La pacification concerna le « Maroc utile » des plaines et des villes. La
prise de la trouée de Taza en mai 1914 relia le Maroc oriental au
Maroc occidental. Au Sud, Cheikh Maa Al Aïnaine résista aux
occupants français jusqu‘en 1919.
1914-1920 L’occupation s’attaqua au Moyen Atlas où Mohamed Ben Hamou
Ezzaïni livra des combats acharnés contre les forces françaises.
1921-1926 Abdelkrim anima la guerre du Rif contre les espagnols puis contre les
français. En 1921, la réunion de Jbel El Qama scella un accord entre
les différentes tribus du Rif qui infligèrent aux espagnols une 1 ère
défaite à Ouberrane puis une 2ème à Anoual en juillet.
Une coalition franco espagnole allait avoir raison des rifains qui
capitulèrent en 1926. Abdelkrim fut déporté.
1927 Moulay Youssef mourut et Mohamed ben Youssef fut intronisé à l’âge
de 18 ans. C’est sous son règne que deux événements allaient
cristalliser l’opinion : la signature du Dahir berbère en 1930 qui
officialisait, par les français, la division en deux blocs et l’avènement
en juin 1936 du Front populaire qui allait susciter des espoirs de liberté
vite déçus.
1933-1953 Fin de la résistance berbère dans le Haut Atlas.
La France contrôlait l’ensemble du pays. Le sultan Mohamed V
(1927-1961) avait un pouvoir purement religieux. La colonisation
transforma l’économie ; 1/5 des terres cultivables étaient attribuées à
des européens.
En 1934 naquit le 1er parti politique marocain « Comité d’Action
Marocaine » par Allal El Fassi, Mohamed Hasan El Ouazzani, Ahmed
Balafrej et Mekki Naciri. Un plan de réforme fut présenté au Sultan et
à la résidence générale. Des manifestations en faveur des réformes

26
furent organisées en 1934 puis en 1937 qui entraînèrent l’arrestation
des chefs nationalistes dont les idées se répandirent. Lors de la 2 ème
guerre mondiale, le Sultan affirma son soutien à la France et demanda
aux mouvements nationalistes de suspendre leur action. Mais après la
guerre, les partis puis le sultan Mohamed V, demandèrent
l’indépendance. le 11 janvier 1944, le parti de l’Istiqlal lança son
fameux « manifeste de l’indépendance » La répression fut dure. Le
résident fut remplacé par le Maréchal Juin qui était un fervent
colonialiste et ce fut le début de la crise.
1953/1955 Le sultan Mohamed V fut déposé, remplacé par Ben Arafa, et exilé à
Madagascar par les autorités françaises. Cette déposition du Sultan
accrut les mouvements nationalistes et les attentats se poursuivirent
d’une manière régulière. Face à cette crise, les français nommèrent
Grandval à la résidence qui entama des pourparlers avec des
représentants marocains à Aix les bains. Un accord fut signé
reconduisant Mohamed V sur le trône.

2mars1566 L’indépendance fut proclamée.


1957 Le Maroc fut érigé en Royaume. »

FICHE METHODE

Pour prendre des notes sur un document écrit :


- Repérer le plan du texte, son organisation (souligner les titres des parties et
des sous - parties) ;
- Eliminer les difficultés de vocabulaire en se servant du dictionnaire ;
- Repérer et souligner les mots clés qui sont indispensables à la compréhension
du texte et les mots liens qui représentent une relation entre les idées ;
- Hiérarchiser ses notes : les gros titres en majuscules, les sous-titres en
caractères moins gros, décaler chaque sous-titres vers la gauche, les numéroter,
présenter de manière aérée;
- Supprimer ce qui est inutile (déterminants) et utiliser des abréviations et des
signes.

Pour prendre des notes sur un document oral :

27
- Écouter ;
- Comprendre ;
- Sélectionner les informations essentielles ;
- hiérarchiser ses notes ;
- utiliser des abréviations et des signes.
-

Comparons le livre avec la biographie et la situation historique et relevons


les indices de vérité.

Biographie de l’auteur : La boîte à merveilles :


- Naissance à Fès en 1915 - chapitre II : « Papa, d’origine montagnarde
de parents d’origine berbère. comme ma mère, après avoir quitté son
village situé à une cinquantaine de kilomètres
de la grande ville… à Fès …. »

- La pacification concerna le Chapitre IX :


« Maroc utile » des plaines et des « - Ils travaillent avec les chrétiens. Les
villes. La prise de la trouée de chrétiens, mon fils, sont riches et paient bien
Taza en mai 1914 relia le Maroc ceux qui connaissent leur langue.
oriental au Maroc occidental.
- Est-ce que je parlerai la langue des chrétiens
quand je serai grand ?
- Dieu te préserve, mon fils, de tout contact
avec ces gens que nous ne connaissons pas. »

Séquence I : Identifier la situation de l’énonciation et le pacte du « je »

28
Séance 4 : Lecture analytique et cours de langue intégré.
Niveau : Première année du baccalauréat.
Durée : 2h
Objectifs :
- Identifier la situation d’énonciation ;
- Distinguer les énoncés ancrés et les énoncés coupés ;
- Identifier les temps correspondant à chaque énoncé ;
- Relever le champ lexical du souvenir et comprendre l’effet produit ;
- Identifier le point de vue.

Supports : La boîte à merveille , Ahmed Sefrioui, chapitre I.


10
- « Le soir, quand tous dorment, les riches dans …. Au bout de son petit
bras, un piège en fil de cuivre. »
11
- « J’avais peut-être six ans. ……je voulais connaître »

Pré-requis :
- Avoir des notions sur la biographie de l’auteur.

Déroulement de la séance
- cours dialogué ;
- prise de notes par les élèves.

Extrait N°1 : « Le soir, quand tous dorment, les riches dans …. Au bout de son
petit bras, un piège en fil de cuivre. »

1-Comprendre la situation

- Quel est le thème principal de ces trois passages ?


 L’évocation de l’enfance.
- Quel est le sentiment principal évoqué dans ces passages ? Relevez le
champ lexical relatif à ce sentiment.

10
Extrait de la Boite à Merveilles, chapitre I, page :3
11
Extrait de la Boite à Merveilles , chapitre I, page : 6 /7

29
 C’est le sentiment de solitude. « je songe à ma solitude », ma solitude ne date
pas d’hier », « j’étais seul », « j’étais un enfant seul ».
- Depuis quand le narrateur ressentait-il ce sentiment ? Justifiez votre
réponse par une expression du texte.
 Depuis qu’il était enfant. « Ma solitude ne date pas d’hier ».
- Comment ce sentiment est-il vécu par le narrateur ? Justifiez votre
réponse par des expressions du texte.
 Il souffre, il se sent malheureux. « Je ne dors pas », « j’en sens tout le
poids ».

1- Comprendre l’évocation du souvenir et le sentiment dominant.

- Qu’évoque le narrateur dans le 2ème paragraphe du début de


l’œuvre ?
 Il évoque le souvenir d’un petit garçon de six ans.
- Relevez le verbe qui introduit cette évocation et dites ce qu’il signifie
dans ce passage.
 Le verbe « voir ». Ici, il signifie : « avoir l’image de …,se représenter,
s’imaginer »
- Quelles interprétations donnez-vous à cette phrase : « une impasse
que le soleil ne visite jamais » ?
 Une ruelle de l’ancienne médina.
- Qui pouvait être ce gamin de six ans ?
 Le narrateur enfant.
- Que cherchait à attraper ce petit garçon ? Dans quel but ?
 un petit oiseau pour en faire son compagnon.
- A-t-il réussi dans sa quête ?
 Non.
- Comment se sentait-il alors ? Justifiez votre réponse.
 Il était triste, accablé. « Le soir, il rentre le cœur gros et les yeux rougis ».
- Comparez la situation du petit garçon de six ans avec celle du narrateur au
début du texte. Que constatez-vous ?
 Les deux situations sont identiques.

30
« Le soir, …je ne dors pas. Je songe à « Le soir, il rentre le cœur gros et les
ma solitude et j’en sens tout le poids. » yeux rougis ».

- Quel est donc l’intérêt de ce souvenir ?


 C’est pour justifier que le sentiment de solitude et de chagrin ne date pas
d’hier. le narrateur souffre depuis qu’il était enfant.

Extrait N°2 : « J’avais peut-être six ans. ……je voulais connaître »

3- Identifier le point de vue du narrateur et la situation d’énonciation.

- Dans cet extrait, par quel moyen le narrateur essaie-t-il d’apaiser ce


sentiment douloureux ? Relevez l’expression qui le justifie.
 Par l‘évocation des souvenirs. « Il me reste cet album pour égayer ma
solitude ». (égayer : rendre gai, distraire)
- De quoi est constitué « l’album » évoqué ?
 Des images ineffaçables des moindres événements.
- Montrez, par une phrase de l’extrait que l’évocation des souvenirs est
quelque chose de très important pour le narrateur.
 « … pour me prouver à moi-même que je ne suis pas encore mort. »
- A partir de ces extraits, quels indices permettent de comprendre que
ce livre est un récit autobiographique ?
 L’emploi du pronom « Je » ;
 le récit des souvenirs intimes ;
 L’expression des sentiments.

- En vous appuyant sur votre lecture de l’œuvre, sur les éléments de la


biographie de l’auteur et sur votre connaissance du cadre spatio-temporel, dites
quel lien on peut établir entre l’auteur, le narrateur et le personnage principal du
roman .

Indices : L’œuvre : La biographie :


Prénom : Si Mohamed Ahmed
Ville natale : Fès Fès

31
L’époque : Six ans (1921) Début du XXème siècle (le Maroc sous
l’occupation française)
Origines Montagnardes Berbères
familiales :
Etudes primaires : Le M’sid Ecole coranique

A faire remarquer :
Contrairement à de nombreux récits autobiographiques, le récit de
Sefrioui ne commence pas par la présentation du cercle familial ou par la
naissance du personnage-narrateur, l’enfance est évoquée ici sur le mode négatif
de la solitude.

- Pour quelles raisons le narrateur enfant sentait-il ce sentiment ?


 Le narrateur ne parle jamais de ses frères ni de ses sœurs ce qui laisse
supposer qu’il était fils unique et qu’il n’arrivait pas à se faire des amis.
- Relevez dans le tableau suivant les expressions montrant que le
narrateur s’opposait aux autres petits garçons.

Le narrateur enfant : Les autres enfants :


- « Nous habitions des univers
différents. J’avais un penchant pour le
rêve. » - « Mes petits camarades se
- « Je désirais que l’invisible contentaient du visible ».
m’admît. » - « Ils aimaient … pour imiter. »
- « Moi, je ne voulais rien imiter,
je voulais connaître. »

- Quel était le trait de caractère du narrateur d’après ce tableau ?


 Il était rêveur.
- Par quel monde était-il surtout attiré ?
 Par le monde invisible car c’était un moyen d’échapper au réel, de
s’évader.« je désirais un pacte avec les puissances invisibles … afin qu’elles
m’emmènent vivre dans ce pays de lumière, de parfums et de fleurs. »
- Quel est le point de vue (la focalisation) adopté par le narrateur ?

32
-  C’est une focalisation interne car le lecteur perçoit les événements à
travers les émotions du personnage Ŕnarrateur. Son point de vue est
constamment privilégié.
- Quel était l’âge du narrateur adulte au moment de la publication du
livre ?
 Il avait 37 ans (1952 Ŕ 1915 = 37)
- Quel est l’âge du narrateur au moment où il évoque ses souvenirs ?
 Il avait 6 ans.
- Combien de temps sépare ces deux époques ?
 31 ans.
- Relevez les passages où le pronom personnel « je » correspond au
narrateur adulte et ceux qui désignent l’enfant qu’il a été.
« je » narrateur adulte : « je » narrateur enfant :
- Extrait 1 : paragraphe 1 - Extrait 2 :
- Extrait 2 : « Il me reste ….mort » - « j’avais … ineffaçables »
- « A six ans …connaître »
- A partir de l’observation du tableau, dites dans quels passages le
narrateur fait un commentaire, une réflexion et dans quels passages il
évoque des souvenirs.
 C’est dans les passages où le « je » désigne le narrateur adulte qu’on
rencontre les commentaires alors que les souvenirs sont évoqués dans les
passages où le « je » corresponds au narrateur enfant.
- Quel est le système des temps utilisés dans chaque partie ?
 Le présent pour le commentaire ;
 Le passé simple / imparfait pour le récit des souvenirs.
- A partir de l’observation des temps, identifiez les énoncés ancrés et les
énoncés coupés dans la situation d’énonciation.
 Les énoncés ancrés dans la situation d’énonciation sont les énoncés qui se
réfèrent au moment de l’énonciation, ici le moment de l’écriture, ils sont
caractérisés par :
- l’emploi de l’indicatif présent ;
- le pronom personnel « je » qui désigne l’énonciateur, ici le narrateur
adulte (écrivain).
- Ces énoncés correspondent aux passages des commentaires.

33
 Les énoncés coupés de la situation d’énonciation sont les énoncés qui ne
présentent aucune référence au moment de l’énonciation ( moment de l’écriture)
ils sont caractérisés par :
- l’emploi des temps du passé (PS / imparfait) ;
- le pronom personnel « je » qui n’est qu’une simple désignation et non un
déictique parce que le narrateur est en même temps le personnage ;
- Ces énoncés correspondent aux récits des souvenirs.

- Quel est l’effet produit ?


 Avec les énoncés coupés, le narrateur établit une distance par rapport à
son passé.
 Avec les énoncés ancrés, le narrateur établit une réflexion sur son passé.
RETENONS :

L’autobiographie est une forme d’écriture tournée vers le passé, elle est
rétrospective. Les souvenirs sont souvent évoqués au système du passé (passé
simple / imparfait) , c’est le temps du souvenir : les énoncés sont coupés de la
situation d’énonciation.
Mais le narrateur adulte peut intervenir en exprimant ses réflexions ou ses
sentiments en utilisant le présent d’énonciation, c’est le temps de l’écriture : les
énoncés sont ancrés dans la situation d’énonciation.
Dans un récit de vie, le pronom « je » renvoie au personnage évoqué dans le
souvenir (l’enfant) ou au narrateur adulte.

PROLONGEMENT

Activité 1
Lisez le passage suivant du chapitre I : 12« Je crois n’avoir jamais mis les pieds
…. en moi un certain trouble » et répondez aux questions. Page :

1- Quel est le lieu évoqué ?


 Le bain maure.

12
Extrait de la Boite à Merveilles , chapitre I, page : 8,9

34
2- Relevez les émotions et les sentiments qui se rattachent à l’évocation de
ce lieu pour le narrateur enfant et pour le narrateur adulte. Justifiez vos
réponses.
 Le narrateur enfant : la peur : « j’avais éclaté en sanglots » ; le bain maure =
l’enfer ; « j’avais reconnu la voix de l’enfer » ; « je ne veux pas aller en enfer ».
 Le narrateur adulte : l’appréhension, le malaise : « je n’aime pas les bains
maures » « la promiscuité, l’impudeur, le laisser-aller … m’en écartent.»

3- Distinguez les énoncés ancrés des énoncés coupés.


 Le narrateur adulte : « je crois n’avoir jamais mis …. m’en écartent.»
 Le narrateur enfant :13 « Même enfant, je sentais…en moi un certain
trouble ».

4- Que constitue le passage où l’énoncé est ancré ? Relevez les expressions


qui justifient votre réponse.
 Une réflexion : les verbes d’opinion « Je crois, à bien réfléchir. »

5- Relevez dans le passage précédent 14« Ma mère me calma …tant de


niaiseries » des paroles rapportées directement. En quoi appartiennent-elles
au système ancré ? Appuyez-vous sur le temps des verbes, les déictiques et
les types de phrases.
 « Je t’emmène …âne. »
 « Je ne veux pas aller en Enfer. »
 le présent.
 les pronoms personnels « je », « tu ».
 La phrase exclamative.

6- Pour quelle raison, à votre avis, le narrateur a-t-il choisi de rapporter ce


passage au discours direct ?

Activité 2
Relevez d’autres exemples d’énoncés ancrés dans la situation d’énonciation et
dites à quoi ils correspondent (réflexion, commentaires….)
Accepter toutes les réponses valables.
13
Extrait de la Boite à Merveilles , chapitre I, page : 9.
14
Extrait de la Boite à Merveilles , chapitre I , page :8

35
Séquence : Identifier la situation de l’énonciation et le pacte du « je »
Séance 4 : Lecture analytique et langue intégrée.
Niveau : Première année du baccalauréat.
Durée : 2h
Objectifs :
- comprendre la situation d’énonciation ;
- repérer le contexte spatio-temporel ;
- identifier les différents types de discours et leur intérêt pour la narration.

Supports : La boîte à merveille, Ahmed Sefrioui, chapitre II.


15
- « Lalla Aïcha, une ancienne voisine …. cette boisson soulageait mes
fréquentes coliques. » extrait 1
16
- « Enfin tout le monde …. tu as la main toute moite. » extrait 2

Déroulement de la séance
- cours dialogué ;
- prise de notes par les élèves.

1- Comprendre la situation :
- A quel moment de l’année se situait la narration de ce passage ? Quel
indice le montre dans le texte ?
-  Elle se situait en hiver Ŕ « Il faisait froid ».
- Quel jour a eu lieu cette scène et précisément à quel moment de la
journée ?
-  Elle a eu lieu un mardi, après le repas de midi.
- Quel âge avait le narrateur à ce moment-là ?
-  Il avait six ans.
- Où se trouvaient le narrateur et sa mère ?
-  Ils étaient chez eux.

2- Comprendre les passages ainsi que le rôle des discours dans la narration.

15
Extrait de la Boite à Merveilles , chapitre II , page :21, 22,23.
16
Extrait de la Boite à Merveilles , chapitre II , page :24

36
A/ Extrait 1« Lalla Aïcha, une ancienne voisine …. cette boisson soulageait
mes fréquentes coliques. »

- Qui étaient les personnes en présence ?


 Le narrateur / sa mère/ Lalla Aïcha.
- Dans ce passage, dites qui parlait ? A qui ? De quoi ?
 La mère du narrateur et Lalla Aïcha parlaient de leur santé et de celle du
narrateur.
- Où était le narrateur pendant la conversation ? Quel rôle jouait-il ?
 Il était dans un coin en tant que témoin.
- Par quel moyen a-t-il rapporté les paroles qu’il a entendues ?
 Il les a rapportées au discours direct.
- Relevez les verbes introduisant ces paroles et dites où ils sont placés.
 « demanda-t-elle » (fin + inversion du sujet)
 « De répondre » (au début)
 « dit, Lalla Aïcha (à l’intérieur)
- Observez le temps des verbes des paroles prononcées et l’indicateur
temporel et dites si l’énoncé est ancré ou coupé de la situation
d’énonciation.
 Tps : présent / imparfait / futur
 « Cet après-midi »  énoncé ancré (les paroles sont rapportées
dans leur
Situation d’origine)

- Quel effet cela produit-il ?


 Cela donne l’impression que les paroles sont prises sur le vif de manière
authentique. Le récit est animé par ce type de discours.

- A quoi la mère attribuait-elle les maux de son fils ?


 Elle les attribuait au mauvais œil.
- Qu’a proposé Lalla Aïcha ? Dans quel but ?
 Elle a proposé d’aller à Sidi Ali Boughaleb pour obtenir sa guérison.
- Lalla Aïcha est-elle arrivée à convaincre la mère du narrateur ?
 Oui, « ma mère promit … cet après-midi même. »
- En attendant de partir qu’ont fait les deux femmes ?

37
 Elles ont bavardé et pris du thé.
- Qu’a proposé la mère du narrateur à Lalla Aïcha pour agrémenter
son thé ?
 Elle lui a proposé de l’absinthe.
- Est-ce que Lalla Aïcha a accepté ?
 Non.
- Par quel type de discours le narrateur a-t-il rapporté le refus et la
déclaration de Lalla Aïcha ?
 Par le discours indirect.
- Relevez la proposition qui permet d’introduire les paroles?
 Il s’agit d’une proposition complétive « déclara que » .
- Relevez les temps employés et dites si l’énoncé est coupé ou ancré
dans la situation d’énonciation.
 Les temps sont le passé simple et l’imparfait, l’énoncé est coupé (cela dépend
de la situation d ‘énonciation du rapporteur).
- Quel effet produit ce type de discours ?
 Il permet d’intégrer plus facilement des paroles dans le récit sans en
rompre la continuité et de résumer ces paroles.

B/ Extrait 2 : « Enfin tout le monde …. tu as la main toute moite. »

- Où allaient se rendre les trois personnages ?


 A Sidi Ali Boughaleb.
- Dans la rue , qui parlait ? A qui ?
 Les deux femmes parlaient ensemble et elles s’adressaient au narrateur.
- Relevez dans un tableau le champ lexical se rapportant aux voix des
femmes.
Dans la rue : Dans la maison :
- « chuchotement » - « trembler les murs »
- « aphones » - « cordes vocales à toute
épreuve »

- Comment expliquez-vous ce changement de comportement ?


 La discrétion est nécessaire dans la rue et la religion demande aux femmes de
ne pas parler fort.

38
- Enumérez les conseils et les recommandations que les deux femmes
donnaient au narrateur.
 Ne pas se frotter / se moucher / s’écarter des ânes.
- Relevez l’expression montrant que le narrateur rapporte les paroles
des deux femmes.
 « me prodiguer des conseils et des recommandations ».
- Transformez ces paroles au discours direct puis au discours indirect.
Que remarquez-vous ?
 « Tu ne dois pas te frotter…………. »
 Elles me disaient que je ne devais pas me ………….
 il n’y a pas de phrase de subordination, c’est le même type de phrase qu’au
discours direct mais la transposition des temps et des personnes est celle du
discours indirect.

- Comment appelle-t-on ce type de discours ?


 Le discours indirect libre.
- Quel est l’avantage de ce type de discours ?
 Il permet d’insérer les paroles rapportées dans le récit sans en rompre la
continuité ni l’alourdir. Il conserve le caractère vivant et expressif des
paroles.
- Qu’ont fait les trois personnages par la suite ?
 Ils se sont rendus sur le tombeau du saint.

RETENONS :

 Au discours direct les paroles sont citées comme étant authentiques. Elles
sont introduites par un verbe de parole placé devant, à l’intérieur ou à la fin de
l’énoncé Les personnes et les déictiques correspondent à la situation originelle.

 Au discours indirect le locuteur rapporte le contenu des paroles qui sont


introduites par une proposition complétive. Le choix des personnes et des
indicateurs spatiaux et temporels se fait à partir de la situation d’énonciation du
rapporteur.

39
 Le discours indirect libre ne peut être identifié que dans le contexte. Il
combine les avantages du discours direct (types de phrases, manière de parler,
déictiques) et ceux du discours indirect (résumé, concordance des temps). Ce
discours donne l’impression que l’on entend à la fois le narrateur et le
personnage.

PROLONGEMENT

A/ LES DIFFERENTS TYPES DE DISCOURS.

Activité 1
Mettez les passages de l’extrait N°1 étudié qui sont au discours direct au
discours indirect et inversement. Vous serez parfois obligé d’ajouter des verbes
de parole pour introduire le discours indirect.

Activité 2
Mettez le passage de l’extrait N°2 étudié qui est au discours indirect libre
a- au discours direct.
b- Au discours indirect.

Activité 3
Mettez le passage suivant : « Invariablement, ma mère demandait…. et
crève les yeux à ceux qui nous envient » au discours indirect.

Activité 4
Mettez le passage suivant : « Un apprenti de mon père, …. des fèves
certes bien tendres » au discours direct.

40
CORRIGE

Activité 1
Lalla Aïcha, une ancienne voisine …………La visiteuse remarqua la
pâleur de mon visage. Elle demanda ce que j’avais. Et ma mère répondit que les
yeux du monde étaient si mauvais, que le regard des envieux avait éteint l’éclat
de mon visage qui évoquait un bouquet de roses. Elle demanda si Lalla Aïcha se
souvenait de mes joues qui suaient le carmin et de mes yeux aux longs cils, noirs
comme des ailes de corbeau. Elle ajouta que Dieu était son mandataire et que sa
vengeance serait terrible.
Lalla Aïcha conseilla de monter cet après-midi-là à Sidi Ali Boughaleb.
Elle dit que je ne pourrais pas supporter le msid et que si ma mère me faisait
boire de l’eau du sanctuaire, je retrouverais ma santé. ………………. Lalla
Aïcha précisa que c’était Dieu qui l’envoyait pour la secourir et lui indiquer la
voie de la guérison. Elle ajouta qu’elle nous aimait et qu’elle ne retrouverait
jamais le goût de la nourriture, ni de la boisson si elle nous abandonnait à nos
souffrances.
Ma mère promit : « Nous irons visiter Sidi Ali Boughaleb et j’emmènerai
mon fils cet après-midi. » ………………….
Ma mère proposa à Lalla Aïcha : « Tu veux une petite branche d’absinthe
pour la mettre dans ton verre ? »
- « Je te remercie, ce thé est déjà un véritable printemps. » déclara Lalla Aïcha .

Activité 2
a- Parfois je les devançais, ………….des recommandations. « Ne te frotte pas
aux murs : les murs sont si sales et tu as ta superbe djellaba blanche ; tu dois te
moucher avec le mouchoir brodé pendu à ton cou ; tu dois t’écarter des ânes car
ils ………….. »
b- Parfois je les devançais, ………….des recommandations. Elles me disaient
de ne pas me frotter aux murs : les murs étaient si sales et j’avais ma superbe
djellaba blanche ; je devais me moucher avec le mouchoir brodé pendu à mon
cou ; je devais m’écarter des ânes car ils ………….. »

Activité 3
Invariablement, ma mère demandait comment je me sentais ce matin-là, si
ma tête ne me faisait pas trop souffrir et si mon sommeil avait été paisible. Elle

41
concluait que la santé était une chose capitale et que rien ne pouvait la
remplacer. Ce jour-là elle ajouta que son garçon n’était pas bien et elle souhaita
que Dieu éloigne de moi et de ceux qui me sont chers la mal et crève les yeux à
ceux qui nous envient.

Activité 4
Un apprenti de mon père…. Frappa à la porte d’entrée.
Il dit : « donnez-moi un couffin pour faire votre marché. »
Ma mère lui recommanda à haute voix : « choisis une viande sans trop
d’os, et des fèves vertes bien tendres !

42
Séquence I : Identifier la situation de l’énonciation et le pacte du « je »
Séance 6 : Production de l’écrit
Niveau : Première année du baccalauréat
Durée : 1h
Objectifs : Respecter la situation d’énonciation.
Introduire des énoncés ancrés et des énoncés coupés dans des récits
autobiographiques.

Déroulement de la séance

Le professeur écrit la consigne au tableau , après une lecture du sujet, le


professeur aide ses élèves à comprendre et saisir les mots clés :
- récit autobiographique
-Enoncé ancré dans la situation d’énonciation.

Activité 1 :
Voici un extrait de récit autobiographique. Vous compléterez cet extrait
en imaginant un énoncé ancré dans la situation d’énonciation.
Il y avait, alors, dans la cour de l’immeuble, un dépôt de bois, et ma
cachette favorite se trouvait au centre de cet entassement de bûches; je me
sentais merveilleusement en sécurité lorsque, après des acrobaties expertes Ŕ les
bûches s’élevaient à une hauteur de deux étages Ŕ je parvenais à m’y glisser,
protégé de tous les côtés par des murs de bois humide et parfumé. J’y passais de
longues heures, avec mes jouets favoris, entièrement heureux et inaccessibles.

43
Séquence II : les indices de véridicité.
S7 Ŕ Identifier :
- les indices de véridicité.
Travail de recherche et exposé sur :
- l’architecture des maisons traditionnelles marocaines en
comparaison avec la maison de l’auteur (chap. I) et celle de Lalla Aïcha
(chap. IV).

S8 : Les verbes de parole

- S9: production de l’écrit :

- introduire les différents types de discours dans un récit ;


- introduire des verbes de parole pour asseoir le discours.

S10Ŕ Identifier :
- les indices de vérité ;
- élargir sa culture générale.
Travail de recherche et exposé sur :
- Les lieux saints de Fès cités dans l’œuvre (situation à Fès, personnage
fondateur, vertus…)

S 11 Ŕ
- Lancement d’un atelier d’écriture (lancement d’une enquête sur le
travail des enfants et élaboration d’un questionnaire).

Evaluation
Chapitre XI
Enfin Lalla Aïcha et ma mère entamèrent une vraie conversation, je veux
dire un dialogue. ………………
Bilan de la séquence

44
Séquence II :Les indices de véridicité
Séance 7 : Travail encadré et activité orale : l’organisation d’une maison
traditionnelle marocaine .
Niveau : Première année du baccalauréat.
Durée : 2h
Objectifs : Décrire l’organisation d’une maison traditionnelle marocaine ;
-faire des recherches ;
-Exposer les recherches ;
-Sélectionner les informations essentielles ;
-Prendre des notes ;
-Comparer l’architecture d’une maison traditionnelle avec celle du
narrateur et celle de Lalla Aïcha et dégager les indices de vérité.

Supports :
- Exposés d’élèves sur l’architecture des maisons traditionnelles.

Déroulement de la séance
- Exposés d’élèves ;
- Prise de notes ;
- Dialogue pour établir les indices de vérité.

L’architecture domestique à Fès.

Les maisons de la médina sont souvent dissimulées au fond de leur


quartier, dans de petites ruelles. On y rentre par une porte d’entrée qui est suivie
d’un bref couloir d’accès en chicane. La cour intérieure présente des dimensions
assez restreintes, limitée par quatre piliers d’angle soutenant la galerie circulaire
de l’étage et se prolongeant jusqu’à la terrasse.
C’est autour de cette cour ou patio, ensemble vide situé au centre que le
plan de la maison s’ordonne. Le patio ainsi que les piliers du rez-de-chaussée
sont en général ornés de plâtres sculptés qui constituent un raffinement
décoratif. Les mosaïques traditionnelles, composées de motifs géométriques,
servent aux pavements et aux revêtements muraux.
Deux longues pièces étroites qui se répètent à chaque étage sont placées
de chaque côté de cette cour dont elles sont séparées par une galerie d’environ
un mètre vingt de largeur. C’est la seule partie de la maison où les habitants

45
peuvent jouir d’un peu de soleil et d’air et circuler aisément. Selon les
habitations et la richesse du propriétaire de la maison, le nombre de pièces peut
s’élever à trois ou quatre autour du patio. Les portes des différentes pièces
comportent des bordures épigraphiques qui encadrent des étoiles polygonales,
faites de baguettes moulurées et assemblées. Les balustrades des étages sont
faites de fonds de moucharabiehs formants des entrelacs polygonaux. Les
linteaux sont ornés de baguettes et de rosaces en relief.
L’escalier part du patio et permet d’accéder aux étages. Parfois, celui-ci se
développe, à partir de l’étage, dans une petite construction élevée au-dessus de
la rue, laissant ainsi la galerie de l’étage et le patio entièrement libres. En face de
l’entrée, on peut trouver une fontaine et des latrines communes à toute
l’habitation. Dans cette cour étroite comme un puits, la lumière et l’air sont
partout chichement mesurés : les pièces d’habitation ne prennent jour que par
leurs portes. D’où le rôle essentiel de la terrasse qui permet de faire sécher le
linge, les épices…., et de prendre le soleil. Elle constitue souvent un terrain de
jeux pour les enfants.

17
D’après, Palais et demeures de Fès, Tome 1 Editions du CNRS, J. Revault – L.
Golvin – A. Amahan

Comparons le plan des maisons décrites dans l’œuvre (celle du narrateur


et celle de Lalla Aïcha) avec celui d’une maison traditionnelle et relevons les
indices de véridicité.

17
Palais et demeures de Fès, Tome 1 Editions du CNRS, J. Revault – L. Golvin –
A. Amahan.

46
Architecture d’une maison La boîte à merveilles :
traditionnelle :
chapitre I :
- Deux longues pièces étroites qui
se répètent à chaque étage sont - 18
« Les deux pièces du rez-de-
placées de chaque côté de cette chaussée étaient occupées par la
cour dont elles sont séparées par Chouaffa principale locataire
une galerie d’environ un mètre - Au premier étage habitaient
vingt. Driss el Aouad……Toute cette famille
disposait d’une seule pièce, Rahma
- une galerie d’environ un mètre faisait la cuisine sur le palier.
vingt de largeur. - Nous partagions avec Fatma
- Les balustrades des étages sont Bziouya le deuxième étage. Nos deux
faites de fonds de moucharabiehs fenêtres faisaient vis-à-vis et donnaient
formant des entrelacs polygonaux. sur le patio.
- L’escalier part du patio et permet - Elle grimpait jusque sur la
d’accéder aux étages. terrasse… »

chapitre IV :

- « Lalla Aïcha occupait deux


pièces de petites dimensions, au
deuxième étage. Un balcon donnant sur
le patio, garni d’une balustrade en fer
forgé, conduisait à la pièce principale.
L’autre chambre s’ouvrait directement
sur l’escalier et servait surtout à
entreposer les provisions d’hiver. Lalla
Aïcha y faisait aussi sa cuisine. La
grande pièce avait deux fenêtres, l’une
s’ouvrait sur le patio l’autre sur les toits
des maisons voisines… »

18
Extrait de la Boite à Merveilles , chapitre I, page :5

47
Séquence II : les indices de véridicité
Séance 8 : Langue
Niveau : Première année du baccalauréat.
Durée : 1h
Contenus :Les verbes de parole.
Objectifs : Amener les élèves à identifier les verbes de paroles
Etudier leurs effets.
Rappel :
Certains verbes de parole introduisant le discours rapporté n’indiquent
rien sur l’attitude du locuteur par rapport à ce qu’il dit. Ils sont neutres : dire,
raconter, déclarer, indiquer…
- Certains décrivent l’élocution :
* en insistant sur la prononciation : bafouiller, balbutier, bégayer, bredouiller,
marmonner…
* en insistant sur l’intensité de la voix ; murmurer, soupirer, souffler, chuchoter,
clamer, s’écrier, crier…
- D’autres verbes marquent la poursuite, la répétition ou l’arrêt du discours :
poursuivre, ajouter, continuer, intervenir, répéter, interrompre, conclure…
- D’autres expriment un sentiment : s’emporter, se désoler, s’étonner,
s’extasier, s’indigner, souhaiter, se lamenter….
- Certains verbes contiennent une information que l’on peut déduire de l’emploi
du verbe :
* une information donnée pour vraie : assurer, affirmer, confirmer, certifier,
soutenir…
* une information donnée pour fausse : prétendre, prétexter..
* une information dite pour la première fois : annoncer, confier, révéler,
informer, dévoiler, divulguer…
* une information dite avec une certaine gêne : admettre, convenir,
reconnaître, avouer, confesser…

Activité 1
Relevez les verbes de parole du début du chapitre II jusqu’à « Ma mère
me coucha dès l’arrivée à la maison » que vous mettrez à l’infinitif, puis que
vous classerez dans un tableau selon ce qu’ils expriment.

48
Verbes V:insistant sur la V-insistant sur V- marquant V-exprimant Information dite
neutres : prononciation. l’intensité de la poursuite un sentiment avec une gêne
la voix :

Activité 2
Remplacez chacune des expressions soulignées par un verbe de parole
plus approprié.

a- Elle affectait une voix faible.


b- Elles faisaient trembler les murs tellement leurs cordes vocales étaient à toute
épreuve.
c- Les passants nous lançaient des remarques déplaisantes.
d- Elles se mirent à appeler à grands cris le saint à leur secours.
e- Chacune lui exposait ses petites misères.
f- Elles énuméraient tous leurs maux.

Activité 3
Transposez les phrases suivantes au discours indirect en supprimant les
expressions soulignées et en les remplaçant par le verbe de parole qui exprime le
sentiment.
a- Sa mère lui dit : « A ton âge ! N’as-tu pas honte de mouiller ton lit ? »
b- La chouaffa lui dit : « Que ta matinée soit heureuse ! »
c- Ma mère demandait : « Comment te sens-tu ce matin ? »
d- Ma mère dit à Lalla : « Le miel et le beurre coulent de ta bouche. »

49
CORRIGE

Activité 1

Verbes V. insistant sur V. insistant V. marquant V. exprimant Information


neutres : La prononciation : sur l’intensité la un dite avec une
de la voix : poursuite : sentiment : gêne
Indiquer Anonner -Crier Demander -se plaindre Avouer
Parler Chuchoter -affecter une répondre -complimenter
Bavarder Marmonner voix faible -prodiguer des
Proposer dans un Conseils
refuser chuchotement -recommander
déclarer -faire trembler -gémir
dire les murs -supplier
exposer tellement leurs -vitupérer
énumérer cordes vocales
réclamer étaient à toute
proclamer épreuve
-pousser un cri
-ronronner
-hurler
-hoqueter
-appeler à
grands cris

50
Activité 2 ( correction) :
a- Elle chuchotait.
b- Elles hurlaient.
c- Les passants nous réprimandaient.
d- Elles se mirent implorer le saint.
e- Chacune se lamentait.
f- Elles se plaignaient.

Activité ( correction) :
a- Sa mère lui reprocha de mouiller son lit . »
b- La Chouaffa lui souhaita une heureuse matinée.
c- Ma mère s’inquiétait de ma santé.
e- Ma mère complimenta Lalla.

51
Séquence II : Les indices de véridicité
Séance 9 : Production de l’écrit
Niveau :Première année du baccalauréat
Durée : 1h
Objectifs :Introduire les différents types de discours dans un récit ;
Introduire des verbes de parole pour asseoir le discours ;

Activité 1 :
Voici un extrait de « La boîte à merveilles ». Complétez-le en imaginant
les paroles qui ont pu être prononcées que vous rapporterez au discours indirect.
« D’une voix ensommeillée, ma mère déroula son chapelet de salutations
d’usage qu’elle adressait chaque matin à sa voisine d’en face. « ………………
page

Activité 3 : le dialogue tronqué


Consigne : Retrouvez les répliques de la mère du narrateur qui dialogue
avec le commerçant pour négocier le prix du gilet qu’elle veut acheter à son fils.
Elle m’enleva ma djellaba, m’essaya le gilet, me le boutonna jusqu’au cou,
s’éloigna pour se rendre compte de l’effet, me fit signe de tourner à droite, puis
de tourner à gauche, mit un temps infini à le déboutonner, en fit une boule
qu’elle fourra brusquement entre les mains du marchand. Le boutiquier
s’informa :
- Cet article te plaît-il ?
- ……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
…………………………………..
- Alors, je prépare le paquet ; aux clients sérieux, je consens toujours un
rabais. Ce gilet vendu couramment cinq réaux, je te le laisse pour quatre réaux
seulement.

52
- ……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
…………………………………………
- Tu ne m’en offres pas le prix de revient, j’en fais le serment ! Je ne le
céderai pas à ce prix, devrais-je mendier ce soir pour nourrir mes enfants.
- ……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
…………………………………………………………..
- Ce garçon me plaît, je ferai un effort en sa faveur, donne-moi trois réaux
et demi.
Le marchand tendit la main. Il s’attendait à recevoir l’argent. Ma mère lui tourna
le dos, me prit par le poignet et m’entraîna quelques pas.
……………………………………………………………………………………
…………
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
……………………………………………..
Le marchand se mit à nous rappeler d’un ton pressant.

53
Séquence II : Les indices de la véridicité
Séance 10: Travail encadré et activité orale : Les lieux
Saints de Fès.
Niveau : Première année du baccalauréat
Durée : 2h
Objectifs : S’informer sur les lieux saints de Fès ;
-faire des recherches ;
-exposer les recherches ;
-sélectionner les informations essentielles ;
prendre des notes ;
-comparer les lieux saints de Fès avec ceux cités par le narrateur et
dégager les indices de vérité ;

Supports :
- Exposé d’élèves sur les lieux saints de Fès.

Déroulement de la séance
- Exposés d’élèves ;
- Prise de notes ;
- Dialogue pour établir les indices de vérité.

Questionnaire pour préparer l’enquête :

- Trouvez les noms des 5 personnages saints cités dans l’œuvre de Sefrioui
et dites ce qu’ils sont sensés apporter.
 Sidi Ali Boughaleb (la guérison) ;
 Sidi Ali Bou Serghrine à Sefrioui ( avoir des enfants) ;
 Sidi Ahmed Tijani ;
 Sidi Ahmed Ben Yahia ;
 Sidi Ali Diab.

- Trouvez des informations sur les autres personnages saints de Fès.


 Sidi Abdelkader El Fassi ;
 Sidi Ahmed Chaoui ;
 Sidi Ahmed Ben Nacer ;

54
 Sidi Zouiten ;
 Sidi Ali Mzali ;
 Sidi Abderrahmane M’lili.
- Situez-les sur une carte de la médina de Fès.
- A quelle époque a vécu le personnage fondateur de chaque sanctuaire ?
Quelles vertus attribue-t-on à ces sanctuaires ?
- Pour quelles raisons les gens fréquentaient-ils ces lieux ?
- Ces lieux sont-ils toujours autant fréquentés de nos jours ?
- Les lieux cités dans le livre de Sefrioui sont-ils réels ? Les pratiques
racontées par le narrateur sont-elles vraies ?
FICHE METHODE

Pour réaliser une enquête :


- choisir un organisme ou une personne susceptible de nous renseigner ;
- poser les questions préparées à l’avance ;
- demander des précisions ;
- noter les réponses au fur et à mesure ;
Ou / et
- se rendre sur le lieu de l’enquête ;
- questionner les gens sur place ;
- noter les inscriptions susceptibles de donner des renseignements ;
- noter les réponses au fur et à mesure ;
- prendre éventuellement des photos sur place.

Comparons les lieux saints cités dans l’œuvre avec ceux qui existent et relevons
les indices de vérité.

Les lieux saints de Fès : La boîte à merveilles :


- Sidi Ali Boughaleb (la guérison) ;
- Sidi Ali Bou Serghrine à Sefrou ( avoir des enfants) ;
- Sidi Ahmed Tijani ;
- Sidi Ahmed Ben Yahia ;
- Sidi Ali Diab.

55
Séquence II : Les indices de véridicité

Séance 11 : Techniques d’expression et de communication.


Niveau : Première année du baccalauréat.
Durée : 1h
Objectifs :Faire une enquête sur le travail des enfants ;
Etablir un questionnaire ;
Choisir un enfant qui travaille et lui poser les questions ;
Récolter les informations.

QUESTIONNAIRE ( à titre d’exemple):

1- Quel est ton prénom ?


2- Quel âge as-tu ou quelle est ta date de naissance ?
3- Quelle profession exerce ton père ?
4- Ta mère travaille-t-elle ?
5- Combien as-tu de frères et de sœurs ?
6- Est-ce que tes frères et tes sœurs travaillent ?
7- Est-ce qu’ils sont scolarisés ?
8- Où habites-tu ?
9- Combien avez-vous de pièces d’habitation ?
10- As-tu été scolarisé ?
11- Vas-tu à l’école en travaillant ?
12- A quel âge as-tu commencé à travailler ?
13- Qui a pris la décision de te faire travailler ?
14- Quelles circonstances t’ont poussé à travailler ?
15- Quel travail exerces-tu ?
16- Où ?
17- Comment te rends-tu à ton travail ?
18- Pendant combien d’heures travailles-tu chaque jour ? Chaque semaine ?
19- Combien gagnes-tu ? Que fais-tu de ton argent ?
20- Les conditions de travail sont-elles pénibles ?
21- Le travail que tu exerces a-t-il des conséquences sur ta santé ?
22- Es-tu bien traité par tes employeurs ?
23- Quels sentiments éprouves-tu vis-à-vis de ton travail ?
24- Regrettes-tu de ne pas être scolarisé ?
25- Comment envisages-tu ton avenir ?

56
N.B
Contrainte : donner une semaine ou deux aux élèves pour réaliser leur enquête.

BILAN DE LA SEQUENCE

Dans un récit autobiographique :


- le narrateur est l’auteur et le personnage principal.
- Les événements évoqués appartiennent à la vie de l’auteur passée ou
présente.
- La focalisation est interne.
- Les événements, les lieux et les personnages mentionnés renvoient à la
réalité.
L’auteur qui décide de mettre sa vie en récit s’engage à dire la vérité sur lui-
même c’est ce que l’on appelle le pacte autobiographique.

57
EVALUATION FORMATIVE

Consignes d’écriture :

Vous imaginerez les paroles prononcées par les personnages de cet extrait et
vous les rapporterez dans le type de discours de votre choix en choisissant des
verbes de parole correspondant à la situation de communication.

Chapitre XI
19
« Enfin, Lalla Aïcha et ma mère entamèrent une vraie conversation, je veux
dire un dialogue. »……………….

Présentation du texte :

- Vous garderez la phrase introduisant les discours ;


- Vous soignerez la présentation des différents discours (discours direct :
guillemets, tirets.)

Correction de l’expression :

- Vous respecterez la situation d’énonciation (déictiques) et la situation de


communication ;
- Vous accorderez les verbes avec leurs sujets et respecterez l’accord des
temps ;
- Vous construirez des phrases correctes ;
- Vous soignerez l’orthographe.

19
Extrait de la Boite à Merveilles , chapitre XI, page : 223

58
SEQUENCE III : Identifier les souvenirs évoqués et les sentiments éprouvés.

S 12 - Identifier :
- élargir sa culture générale.
Travail de recherche et exposé sur :
Le rôle des écoles coraniques dans l’instruction, des medersas et de l’université Qaraouyine.

S 13- Identifier :
- Le champ lexical des sensations ;
- Le champ lexical des sentiments.
Support : Chapitre II.
- « Ces deux jours et demi de repos passèrent très vite…. de le serrer avec tendresse
sur contre ma joue. »
Prolongement :
Activité d’identification et réemploi du lexique des sensations et du souvenir.

S 14 - Identifier :
- Les phrases simples et les phrases complexes et comprendre leurs effets.
Supports : Chap. III
- « Pour l’achat des nattes neuves.. des balayettes de doum.»
- « Des mains s’agrippèrent.. domina le tumulte. »
Prolongement :
Activité d’identification.
S 15 - Identifier :
- Les champs lexicaux des émotions et des sentiments.
Supports : Chap. IX et XII
- « Un grand silence … de ses rossignols »
- « Installé sur les genou x de »….. fin du chap.
Prolongement :
Activité de réemploi.

S 16 -
- Atelier d’écriture (dépouillement des questionnaires).
- Rédiger un récit autobiographique en introduisant des sensations, des émotions, des
sentiments devant un objet que l’on vient d’offrir).

- Evaluation : raconter un souvenir à la manière de Sefrioui.


- Bilan de la séquence

59
SEQUENCE III : IDENTIFIER LES SOUVENIRS EVOQUES ET
LES SENTIMENTS EPROUVES

Séquence III: Identifier les souvenirs et les sentiments éprouvés


Séance 12 : Travail encadré et activité orale :
Contenus :Le rôle des écoles coraniques, des medersas et de l’université
Qaraouyine à Fès.
Niveau : Première année baccalauréat
Durée : 2h
Objectifs : Informer sur le rôle des écoles coraniques, des medersas et de
l’université Qaraouyine à Fès ;
- faire des recherches ;
- exposer les recherches ;
- sélectionner les informations essentielles ;
- prendre des notes.

Supports :
- exposés d’élèves sur le rôle des écoles coraniques, des medersas et de
l’université Qaraouyine à Fès.

Déroulement de la séance
- Exposés d’élèves ;
- Prise de notes.

L’itinéraire d’un élève avant d’entrer à la Qaraouyine est resté le même


pendant des siècles et ce, jusqu’aux réformes introduites par le roi Mohammed
V en 1931 et 1933.
Le système éducatif traditionnel préconise que les enfants entrent à l’école
coranique du quartier , « le Msid » à l’âge de 5 ans. Ils y apprennent, sous la
direction du « taleb » (maître d’école » à réciter par cœur quelques sourates du
Coran avant d’apprendre à lire et à écrire. Le « par cœur » a constitué pendant
des siècles la règle de base de l’enseignement marocain.
Le Msid est une simple pièce donnant directement sur la rue. A la porte, une
bassine en terre pleine d’une eau laiteuse dans laquelle flotte une éponge et,

60
juste à proximité, une pierre argilo-calcaire. A l’intérieur, les enfants assis en
tailleur sur des nattes en jonc, une tablette (louha) coincée au niveau de la
ceinture, psalmodient à tue-tête des versets du Coran. Dominant le groupe, le
maître veille. Le fkih jouit d’une grande réputation car il est à la fois enseignant,
éducateur et formateur.
Le jour de son admission au Msid est pour l’enfant un jour mémorable. Le
nouvel élève précédé de plateaux de victuailles, est présenté au fkih auquel il
doit embrasser la main puis, il va s’asseoir avec ses camarades. le nouveau est
doté d’une planchette toute neuve où le fkih marque les premières lettres de
l’alphabet, l’élève va les réécrire à l’encre en suivant le tracé.
Soumis à une discipline rigoureuse et à des punitions sévères (la falaqa),
le jeune élève doit son salut au respect rigoureux des règles imposées. L’enfant
devra accomplir ses prières quotidiennes et apprendre verset après verset le
Coran. Lorsqu’il en aura mémorisé un cinquième (el-khamsa), on lui organisera
une fête son premier « habibna ».
Vers l’âge de 12-14 ans, l’adolescent entame le second stade de
l’apprentissage dans une mosquée ou une zaouia. De nouveau, il s’agit de
mémoriser les œuvres mères telles que la « Alfya », la « Lamyia » d’Ibn Malik
et la « Ajroumyia » d’Ibn Ajroun pour la grammaire et la syntaxe ; le
« Mukhtasar » d’Ibn alHajib, celui de Khalil et la « Risalat » d’Al-Qayrouani
pour le fiqh (droit islamique). A partir de là se définit l’orientation finale de
l’élève suivant ses dispositions et les ambitions de sa famille : il peut mettre un
terme à ses études pour devenir taleb chez lui ou non loin des siens ; il peut aller
suivre des cours dans une plus grande mosquée ou zaouia et si sa fortune le
permet, il peut entrer à la Qaraouyine et acquérir au bout de plusieurs années
d’études le statut de « alim ».
Les étudiants de la Qaraouyine formaient deux groupes séparés dont les
origines sociales et les conditions de vie étaient nettement distinctes : les
« madinis » (étudiants originaires de Fès) et les « afaqiyin » (étudiants étrangers
à la ville). Les étudiants fassis représentaient plus du tiers des effectifs. Cela à
une époque où la population de la ville de Fès ne dépassait pas 100 000
habitants et où 80% de la population globale du pays vivait encore à la
campagne. Cette supériorité numérique se retrouvait dans les trois secteurs
d’activité de l’élite intellectuelle : l’enseignement, la judicature ( qada) et la
chancellerie (kitaba).
Les étudiants sont en congé le jeudi après-midi et toute la journée du
vendredi. Ils bénéficient également de trois semaines de vacances à l’occasion

61
des trois grandes fêtes religieuses (Aïd el Kébir, Aïd el-Saghir, Aïd al-Mawalid)
et de trois jours de congé à l’occasion de Achoura et des trois derniers jours de
Chaabane.
Le principal élément qui a fait la gloire de la Qaraouyine était son corps
professoral. Il était d’autant plus prestigieux qu’il jouissait d’une autonomie
réelle par rapport au pouvoir politique. Traditionnellement, les professeurs
étaient nommés par le qadi de Fès qui était également chargé de diriger la
Qaraouyine. Vers le milieu du XIXème siècle, le « alim » désireux de faire une
carrière d’enseignant devait avoir la fameuse « ijaza », la licence d’enseigner la
matière d’un ou de plusieurs ouvrages et passer une période de « formation
pédagogique » sous la direction des grands « ulamas » enseignants à la
Qaraouyine. Durant cette période, le « professeur-stagiaire » professait son cours
dans un coin de la mosquée-université, sans percevoir de traitement. Lorsqu’il
avait fait ses preuves, les grands « ulamas » lui délivraient un certificat :
« Chahada » qui lui permettait de solliciter du sultan sa nomination en tant que
professeur titulaire.
Le rayonnement de la mosquée Qaraouyine n’a pas occulté les autres
lieux de diffusion du savoir que sont les medersas. Ces institutions conçues et
réalisées par les sultans mérinides, étaient en fait très différentes des medersas
orientales et représentaient un choix socio-culturel profondément marocain.
Elles se sont inscrites dans un grand projet culturel, éducatif et politique visant à
réformer l’enseignement et à en faire l’affaire exclusive de l’Etat. Mais, par delà
les circonstances politiques qui ont accompagné l’établissement du premier
réseau de medersas mérinides, il est certain que la réussite de ce dernier a été
favorisé par l’essor culturel sans précédent qu’ont connu, à l’époque beaucoup
de villes marocaines comme Fès et Marrakech. Cet essor culturel a été
notamment enrichi par l’apport de nouveaux réfugiés qui arrivaient
d’Andalousie et qui venaient renforcer l’élite intellectuelle et artistique.
Comme la mosquée, la medersa est située dans un quartier de la medina.
Très tôt, une certaine osmose s’est opérée entre la medersa et la mosquée,
servant l’une comme l’autre de lieu de culte et d’enseignement. La medersa se
singularise par sa fonction d’hébergement qu’elle doit assurer aux étudiants non
fassis, soucieux d’étudier dans la cité. Ainsi, chaque medersa dispose de
plusieurs chambres d’étudiants ordonnées sur un ou plusieurs étages. La
medersa al-Cherratine dispose sur trois étages de près d’une centaine de
chambres pouvant accueillir jusqu’à 200 étudiants. Toutes les medersas de Fès
sont organisées selon les mêmes règles restées en vigueur pendant plusieurs

62
siècles. Chacune d’elles était administrée par un muqaddam (un préposé) (qui
devait être obligatoirement célibataire) dont la nomination et le renouvellement
était du ressort des étudiants. Il était chargé de la surveillance, de l’intendance,
de la propreté du lieu, d’aller chercher le pain au four et de le distribuer aux
étudiants. Les étudiants étaient pris en charge par les habous et une tradition
voulait que les riches fassis accordent une pension à un ou deux étudiants.
De tout temps les marocains se sont conformés au Hadith qui prescrit que
tout musulman doit « quérir la science depuis le berceau jusqu’à la tombe. »
Aussi loin que l’on remonte dans l’historien on constate que les marocains se
sont toujours conformés à ce Hadith.
20
Fès, Cité de l’art et du savoir, Mohammed Sijilmassi, ACR édition,
Fondation ONA (La cité des medersas sur l’historique des grandes medersas
de Fès.) et (Le Misde ou le Hdar)

20
Cité de l’art et du savoir, Mohammed Sijilmassi, Encyclopédie ACR édition, Fondation
ONA

63
Séquence III :Identifier les souvenirs évoqués et les sentiments éprouvés.
Séance 13 : Lecture analytique et langue intégrée.
Niveau : Première année du baccalauréat
Durée : 2h
Objectifs : Repérer le champ lexical des sensations ;
Identifier les sentiments du narrateur.

Support : La boîte à merveille , Ahmed Sefrioui, chapitre III.


21
- « Ces deux jours et demi de repos passèrent très vite…. de le serrer avec
tendresse sur contre ma joue. »

Déroulement de la séance
- cours dialogué ;
- prise de notes par les élèves.

1- Mettre en situation :
- Pourquoi le narrateur a-t-il eu droit à deux jours de repos ?
 Il est tombé malade après s’être rendu au sanctuaire de Sidi Ali Boughaleb et
son père a préféré qu’il reste à la maison.

2- Comprendre le texte et les sensations du narrateur.


- Où le narrateur est-il revenu après ces deux jours ?
 Il est revenu à l’école coranique.
- Que faisaient les enfants dans cette école ?
 Ils y apprenaient le Coran.
- Relevez les sens auxquels on peut associer la manière avec laquelle le
narrateur et ses camarades apprenaient en complétant le tableau suivant.
L’ouïe : Le toucher :
- Hurlant - à coups de poings
- scandant - à force de cogner sur ma
- le bruit, les coups répétés planchette de buis
- les cris des enfants
- .. en torrent, en cataracte, en
bruit de rafale

21
Extrait de la Boite à Merveilles , chapitre III, page :40,41 ,42.

64
- Quels autres sens connaissez-vous dont on ne parle pas dans le texte ?
 La vue Ŕ le goût Ŕ l’odorat Ŕ
- Les enfants apprennent-ils en silence ou en criant très fort ?
 Ils apprennent en criant très fort.
- Cherchez dans le dictionnaire le sens des mots suivants : « les cris des
enfants s’étaient transformés en torrent, en cataracte, en bruit de rafale » et dites
ce que ces mots nous apprennent sur la cadence de leur lecture.
 Le narrateur compare d’abord le bruit à celui d’un cours d’eau à forte pente et
à débit rapide, puis, à celui d’une chute des eaux d’un grand cours d’eau
(cascade) enfin à celui d’un coup de vent violent ou d’un ensemble de coups
tirés rapidement à intervalles réguliers. Ceci montre qu’ils lisent en cadence et
de plus en plus fort.
- Quelle émotion a ressentie le narrateur lors de cet apprentissage ?
Comment cela s’est-il traduit ?
 Il avait chaud aux joues et ses tempes bourdonnaient.
- Quel sentiment cette émotion traduisait-elle ?
 Il était troublé, enivré.
- Relevez les expressions ou les déictiques temporels qui marquent les
étapes du récit.
 Une tache de soleil d’un jaune anémique …../ la tache diminuait / la tache
disparut / le soleil avait disparu.
- Quel sentiment éprouvaient le narrateur et les autres enfants à ce
moment-là ? Pourquoi ?
 Ils étaient heureux car ce moment marquait la fin de leurs souffrances.
- Pendant tout ce temps, que faisait le maître ? Justifiez votre réponse
par des expressions du texte.
 Il alternait les moments de sommeil et de réveil. « le maître somnolait … le
maître se réveilla .. et se rendormit … le maître ouvrit les yeux,….reprendre son
somme ….il se frotta les yeux, son visage s’éclaira … »
- Qu’a fait le narrateur de retour à la maison ?
 Il a sorti sa boîte à merveilles.
- Relevez les sensations que lui provoquent ses « richesses » ? Quels
sont les sens sollicités ?
 La vue : « la contemplation » / « me fascinait » / « de le regarder par
transparence »
 Le toucher : « le toucher » / « le serrer avec tendresse »

65
- Quel est le trait de caractère révélé par ce comportement du
narrateur ?
 Il est sensible.
- Qu’est-ce que la boîte à merveilles apportait au narrateur ?
 Elle était pour lui un moyen d’échapper à la réalité, de rêver.

RETENONS :

Un champ lexical est l’ensemble des mots qui se rapportent à une notion. Il
comporte des mots de natures grammaticales différentes.
Les sensations sont les façons de percevoir le monde extérieur au moyen des
cinq sens :
- la vue : les sensations visuelles ; ce que l’on voit avec ses yeux ;
- l’ouïe : les sensations auditives, ce que l’on entend avec ses oreilles ;
- l’odorat : les sensations olfactives, ce que l’on sent avec son nez ;
- le toucher : les sensations tactiles, ce que l’on sent avec sa peau ;
- le goût : les sensations gustatives que l’on sent avec sa bouche.
L’évocation des sensations sert à créer une atmosphère.

PROLONGEMENT

LE CHAMP LEXICAL DES SENSATIONS

Pour enrichir votre vocabulaire :

Verbes : Noms : Adjectifs


qualificatifs :
La vue : Voir : apercevoir, Spectacle, lueur, Clair, brillant,
distinguer, discerner, clarté, lumière, lumineux, obscur,
fixer, contempler, reflet , pénombre, sombre, pâle,
dévisager, épier, scruter ombre, obscurité, flamboyant, terne,
…. ténèbres …. livide, voilé,
Donner à voir : éblouir, opaque…..
luire, briller, illuminer,

66
resplendir…
L’ouïe : Entendre : écouter, ouïr, Bruit, timbre, Bruyant,
dresser l’oreille, tendre vacarme, fracas, assourdissant,
l’oreille … tapage, crissement, sourd, sonore,
Produire un bruit : sonnerie, strident, aigu,
murmurer, susurrer, tintement, grave, feutré….
hurler, crier, gronder, musique…..
grincer, claquer, siffler
…..
Le toucher : Toucher : frôler, palper, Contact, Doux, soyeux,
caresser, effleurer, frôlement, souple, rugueux,
cogner, tâter, sentir…. tâtonnement, rude, rêche,
Subir un contact : caresse, coup… râpeux, mou, dur,
s’égratigner, s’écorcher, rigide, glacé, froid,
se piquer,……. tiède, chaud,
brûlant….
Le goût : Goûter : déguster, Saveur, régal, Délicieux, doux,
savourer, se pourlécher, délices, envie, suave, délectable,
apprécier, aimer, siroter… appétit, dégoût, amer, acide,
Produire un goût : nausée, répugnant,
écœurer, dégoûter, répulsion….. écœurant, salé,
soulever le cœur… sucré, épicé, fade,
insipide….
L’odorat : Sentir : respirer, humer, Odeur, senteur, Odorant, discret,
sentir, flairer……….. parfum, arôme, parfumé, suave,
Produire une odeur : effluves, enivrant, entêtant,
exhaler, fleurer bon, fragrance, relents, nauséabond….
embaumer, empester… puanteur….

67
Activité 1

Dans les extraits suivants, relevez le lexique des sensations et dites quels sont les
sens sollicités.

a- « Ce soir, la chambre de Fatma Bziouya brillait d’un éclat inaccoutumé. …


Ma mère se leva, se dirigea vers la pièce d’en face. Je la suivis. Oh ! merveille !
Au centre du mur, une lampe à pétrole était accrochée. Une flamme blanche et
paisible dansait imperceptiblement dans un verre en forme de clarinette. Une
glace, placée derrière, intensifiait la lumière. Nous étions, ma mère et moi
complètement éblouis. » 22
b- « Le dîner était délicieux, un mets que je préférais entre tous : des pieds de
moutons aux pois chiches. Nous mangeâmes copieusement. La table
débarrassée, ma mère nous servit du thé à la menthe et parla des menus
événements de la journée. Mon père sirotait son thé et répondait rarement. »23
c- « Je déjeunai tout seul et je partis à l’école. l’après-midi se passa pour moi
comme les autres après-midi : je vociférai les versets sacrés, tapai sur ma
planchette. Le soir après avoir récité ma leçon, je repris le chemin de la maison.
Je m’attendais à la trouver sens dessus-dessous. Il n’en était rien. »24
d- « S’épanouissent alors des champs de coquelicots, éclatent les boutons d’or
et les soucis, répandent leur parfum les violettes et les iris. »25

Activité 3
Complétez les phrases suivantes par le nom proposé qui convient.
le vacarme / des nausées / appétit / coup / l’odeur / du dégoût

a- Lorsque le narrateur était malade, ………….. du safran lui donnait


……………………….
b- Lorsque le coiffeur est mort, le narrateur a entendu ………………… des
femmes.
c- Le visage lisse et rond de Lalla Aïcha inspirait ………….. au narrateur.
d- A Sidi Ali Boughaleb, le chat a donné au narrateur un magistral ……….. de
griffes.
e- La viande et le vert des cosses de fèves mettaient le narrateur en ……………
22
Extrait de La boite à Merveilles , chapitre III , page :42
23
Extrait de La boite à merveilles, chapitre, III, page, 44
24
Extrait de La boite à merveilles ; chapitre III ,page,47
25
Extrait de La boite à merveilles, chapitre VIII, page, 157

68
Activité 4
Complétez les pointillés par des verbes de sensation qui conviennent.

a- Le narrateur …………… chaque soir sa boîte à merveilles.


b- Il prenait chaque objet de sa boîte dans ses mains et les ………………. un à
un.
c- Le narrateur adorait les pieds de moutons aux pois chiches. Lorsque sa mère
lui en préparait, il ……………… ce plat.
d- Au premiers jours du printemps, le narrateur ………….. l’odeur du jasmin
dans les rues de Fès.
e- Lorsque le coiffeur est mort, le narrateur a entendu les femmes
…………………. .

CORRIGE :

Activité 1
a- « Ce soir, la chambre de Fatma Bziouya brillait d’un éclat inaccoutumé. …
Ma mère se leva, se dirigea vers la pièce d’en face. Je la suivis. Oh ! merveille !
Au centre du mur, une lampe à pétrole était accrochée. Une flamme blanche et
paisible dansait imperceptiblement dans un verre en forme de clarinette. Une
glace, placée derrière, intensifiait la lumière. Nous étions, ma mère et moi
complètement éblouis. »
La vue.
b- « Le dîner était délicieux, un mets que je préférais entre tous : des pieds de
moutons aux pois chiches. Nous mangeâmes copieusement. La table
débarrassée, ma mère nous servit du thé à la menthe et parla des menus
événements de la journée. Mon père sirotait son thé et répondait rarement. »
Le goût.
c-« Je déjeunai tout seul et je partis à l’école. l’après-midi se passa pour moi
comme les autre après-midi : je vociférai les versets sacrés, tapai sur ma
planchette. Le soir après avoir récité ma leçon, je repris le chemin de la maison.
Je m’attendais à la trouver sens dessus-dessous. Il n’en était rien. »
L’ouïe.
d- S’épanouissent alors des champs de coquelicots, éclatent les boutons d’or et
les soucis, répandent leur parfum les violettes et les iris. »
L’odorat.

69
Activité 3
a- Lorsque le narrateur était malade, l’odeur du safran lui donnait des nausées .
b- Lorsque le coiffeur est mort, le narrateur a entendu le vacarme des femmes.
c- Le visage lisse et rond de Lalla Aïcha inspirait du dégoût au narrateur.
d- A Sidi Ali Boughaleb, le chat a donné au narrateur un magistral coup de
griffes.
e- La viande et le vert des cosses de fèves mettaient le narrateur en appétit.

Activité 4
a- Le narrateur contemplait / admirait chaque soir les objets sa boîte à
merveilles.
b- Il prend chaque objet de sa boîte dans ses mains et les caressait un à un.
c- Le narrateur adorait les pieds de moutons aux pois chiches. Lorsque sa mère
lui en préparait, il savourait / dégustait ce plat.
d- Au premiers jours du printemps, le narrateur sentait / humait l’odeur du
jasmin dans les rues de Fès.
e- Lorsque le coiffeur est mort, le narrateur a entendu les femmes hurler / crier

70
Séquence III : Identifier les souvenirs évoqués et les sentiments éprouvés.
Séance 14 : Lecture analytique et langue intégrée.
Niveau : Première année du baccalauréat
Durée : 2h
Objectifs : Identifier la phrase simple ;
-Identifier la phrase complexe (phrases coordonnée, phrases
juxtaposées, phrases subordonnées) ;
-Comprendre l’effet produit par chacune d’elles.

Supports : La boîte à merveille, Ahmed Sefrioui,


Extraits du chapitre VI.
- « Pour l’achat des nattes neuves, …………… des balayettes de doum.»
- « Des mains s’agrippèrent à ma balayette …………… mais la voix du maître
domina le tumulte.»

Déroulement de la séance

- cours dialogué ;
- prise de notes par les élèves.

Support n°1 :

Lisez le passage suivant :


« / Pour l’achat des nattes neuves, chacun y contribuera selon ses moyens./ Le
père d’un élève exerçait le métier de chaufournier./ Il fit don à l’école d’une
charge d’âne de chaux./ Le lundi, huit jours avant la fête de la Achoura, les
vieilles nattes furent remisées dans la soupente./ Le maître forma des équipes et
en nomma les chefs./ On emprunta des seaux et des balayettes de doum. / »

- Où se passait cette scène et quand ?


 Elle se passait au M’sid avant la fête.
- A quel événement se préparait-on ?
 La fête d’Achoura.
- Comment se préparait-on à cette fête ?
 Travail organisé, contribution collective et appel aux parents.

71
- Combien de phrases comporte ce passage ?
 6 phrases.
- Donnez le thème de chacune d’elles, que concluez-vous ?
 Chaque phrase traite d’un thème précis, chacune d’elles constitue une unité
de sens.
- Dites comment on reconnaît les limites d’une phrase à l’oral et à
l’écrit.
 Par la présence d’une pause à l’oral et d’un point à l’écrit.
 Par le fait qu’une phrase constitue une unité de sens.
En vous aidant des réponses fournies, rappelez la définition
Une phrase est un ensemble de mots écrits entre deux points ou
prononcé entre deux pauses. Il constitue un tout du point d vue du sens.

- Dans ces phrases, combien trouve-t-on de verbes conjugués à un


mode personnel ?
 P1 : contribue
 P2 : exerçait
 P3 : fit (don)
 P4 : furent remisées
 P5 : forma / nomma
 P6 : emprunta
- Que remarquez-vous ?
 Toutes les phrases contiennent un seul verbe conjugué sauf la P5 qui en
contient 2.
- Identifiez le sujet des deux verbes conjugués.
 « Le maître » est le sujet des deux verbes.
- Puisqu’il y a deux verbes conjugués, combien a-t-on de propositions ?
 On a deux propositions.

- Donnez une définition de la proposition.


Une proposition est une partie de la phrase qui comporte un verbe conjugué et
les éléments liés à ce verbe (sujet / complément).

- Par quel moyen les deux propositions de la P5 sont-elles liées ?

72
 Par la conjonction de coordination « et ».
- Comment appelle-t-on ce genre de propositions ?
 Ce sont des propositions coordonnées.
- Quels sont les autres conjonctions de coordination que vous
connaissez?
 Mais, ou, donc, ni, car, or.
- S’agit-il de phrases simples ou de phrases complexes ?
 Il s’agit d’une phrase complexe.

On appelle « phrase simple » une phrase qui compte une seule proposition et
phrase complexe une phrase qui en compte plusieurs.

Support n°2 :

Lisez le passage suivant :

«  / Des mains s’agrippèrent à ma balayette. /  Je résistai de toutes mes forces,


/ mais la lutte s’avérait inégale. /   Je lâchai le précieux instrument / et me
trouvai assis dans une flaque d’eau / qui me gelait le derrière./   Je ne songeai
pas à pleurer, / je me relevai, décidé à reprendre mon bien./   Je me jetai dans
la mêlée,/ mais la voix du maître domina le tumulte./ » 

- Que raconte le narrateur dans ce passage ?


 Il raconte un malentendu, une dispute.
- De combien de phrases est composé ce passage ?
 5 phrases.  ... 
- Relevez les verbes conjugués de chaque phrase. Combien de
propositions compte chacune d’elle ? Classez-les en phrases simples et en
phrases complexes et dites par quels moyens sont reliées les différentes
propositions.
 5 phrases.  ...  et 10 propositions / …. /

73
Phrases simples : Phrases complexes :
 P1 : 1 seule  P2 : 2 Prop. : Prop. 1 mais prop.2
proposition  P3 : 3 Prop. : Prop. 1 et prop.2 qui prop.3
 P4 : 2 Prop. : Prop. 1, prop.2
 P5 : 2 Prop. : Prop. 1 mais prop.2

- Comment sont les propositions à l’intérieur de chacune de ces


phrases ?
 Dans P2, P3,et P5 la 2ème prop. Est coordonnée à la 1ère.
 Dans P4 la 2ème prop. est juxtaposée à la 1ère.
- Pourriez-vous remplacer les mots de liaison entre les propositions par
un point ? Et dans la P3 entre la proposition 3 et la proposition 2 ? Justifiez
votre réponse.
 C’est possible , mais dans la P3 le mot « qui » empêche de faire de la
proposition « qui me gelait le derrière » une phrase simple.
- Qu’en concluez-vous ?
 Les propositions (1 et 2) de ces phrases sont des propositions
indépendantes parce qu’elles peuvent devenir des phrases simples.
 Alors que la proposition qui ne peut devenir indépendante est appelée
« subordonnée » puisqu’elle ne peut constituer une phrase à elle toute seule.
- Comment appelle-t-on la proposition sur laquelle elle s’appuie ?
 La proposition principale.
- Comment appelle-t-on le mot de liaison ?
 Une conjonction de subordination.
- Comment peuvent se présenter les propositions à l’intérieur d’une
phrase complexe ?
 Des propositions indépendantes, juxtaposées par un signe de ponctuation (
, ; .) .
 Des propositions coordonnées par une conjonction de coordination (
mais, ou, et, donc, or, ni, car) ou par un adverbe.
 Une proposition principale et une ou plusieurs propositions
subordonnées introduite par une conjonction de subordination qui dépend de la
proposition principale et qui ne peut fonctionner seule.

74
Support n°3 :

Lisez le passage suivant :


26
« / Nous quittâmes cette atmosphère de faste pour nous trouver dans le
quartier des épices. / Nous étions près de la médersa Attarine,/ cette belle
maison où logent les étudiants, quand je rappelai à ma mère la satinette de Lalla
Kenza la chouafa./ Ma mère me félicita d’avoir une si bonne mémoire./ Elle
rebroussa chemin./ Le long de la rue elle maudissait toutes les chouafas de la
terre,/ ces femmes calamiteuses qui ne manquaient aucune occasion de vous
empoisonner la vie. / Elle se demandait / ce qu’ elle avait bien pu faire de
l’argent de cette maudite sorcière de Kenza / qui pouvait,/ si elle le voulait, faire
ses commissions elle-même. / Elle se mit à l’angle d’une boutique,/ entreprit de
minutieuses recherches,/ s’énerva,/ s’agita,/ lança de nouvelles imprécations
contre les chouafas et leurs acolytes, /finit par retrouver l’argent au fond des son
caftan. /»

- Où se sont rendus le narrateur et sa mère et dans quel but ?


 Dans la Kissaria de Fès pour acheter des habits de fête.
- Que lui avait demandé sa voisine ?
 La chouafa lui avait demandé de lui acheter de la satinette noire.
- Qu’ont fait le narrateur et sa mère dans la Kissaria ?
 Sa mère lui a acheté du tissu pour faire faire une chemise et un gilet.
- Qu’a fait la mère pour payer moins cher ?
 Elle a marchandé.
- Qu’a-t-elle oublié d’acheter ?
 Elle a oublié la commande de la chouafa.
- Combien y a-t-il de propositions dans ce passage ?
 19 propositions.
- Relevez les propositions subordonnées et citez les subordonnants.
 (cf. support).
- Identifiez la nature de ces subordonnées à partir des conjonctions de
subordination qui les introduisent.

75
Propositions circonstancielles de Proposition interrogative indirecte :
temps :
quand je rappelai à ma mère la satinette ce qu’ elle avait bien pu faire de
de Lalla Kenza la chouafa. l’argent de cette maudite sorcière de
Kenza.
Propositions circonstancielles de Propositions subordonnées relatives :
condition :
si elle le voulait, où logent les étudiants
qui ne manquaient aucune occasion
qui pouvait

La proposition subordonnée peut être :


- relative introduite par un pronom relatif (qui, que, où, dont…) ;
- interrogative indirecte introduite par si ou un mot interrogatif (quel,
quand…) ;

- conjonctive complétive introduite pas « que » ;


- conjonctive circonstancielle introduite par une conjonction de
subordination.

Exercice

- Comparez ce passage riche en propositions subordonnées avec le passage


suivant constitué principalement de propositions indépendantes et dites quel est
l’effet produit.

RETENONS :

Les propositions subordonnées servent à étoffer la phrase en apportant des


précisions sur les circonstances de l’action principale. Les propositions
indépendantes rendent le récit plus vivant. Elles permettent d’accélérer la
progression et l’enchaînement des actions.

76
PROLONGEMENT

Activité 1
Support : Chapitre VI :27 « Je me dressai de toute ma taille, je bombai le
torse ; … Je lâchai ma baguette, je dégringolai l’escalier pour répondre à l’appel
de ma mère. »

1- Combien y a-t-il de propositions dans ce passage ? Distinguez chacune


d’elles à l’aide de crochets.
2- Précisez la nature de ces propositions (juxtaposées, coordonnées, principales
et subordonnées).
3- Identifiez la nature et la fonction des propositions subordonnées après avoir
repéré les conjonctions de subordination.
4- Transformez les propositions indépendantes juxtaposées en propositions
indépendantes coordonnées.
5- Quel est l’effet produit par chaque type de phrases ?

Activité 2
En vous inspirant du passage : « Des mains s’agrippèrent … domina le
tumulte. » de Sefrioui, racontez, dans un paragraphe cohérent, votre premier
jour d’école en employant trois phrases simples et quatre phrases complexes
dont une juxtaposée et trois cordonnées.

Activité 3
En vous inspirant du passage : « Nous quittâmes cette atmosphère de faste
… ses commissions elle-même. » de Sefrioui, racontez dans un paragraphe
cohérent, votre premier jour d’école en employant cinq phrases complexes dont
une subordonnée de temps, deux propositions relatives, une subordonnée
complétive et une interrogative indirecte.

27
Extrait de la Boite à Merveilles, chapitre VI, page :103, 104

77
CORRIGE

Activité 1

Proposition. Proposition. Propositions. Moyens de


indépendantes : juxtaposées : coordonnées : coordination
- Je ne me livrais à de - Je me dressai…, Je laissai ma et
telles excentricités que je bombai …, mère… et je
dans des circonstances j’esquissai… montai sur la
exceptionnelles. - Ce matin, je ma terrasse. et
- Fatma Bziouya riait à sentais…, j’étais
gorge déployée. d’une générosité…. Je coupais …et je
- Son rire ne me - Je pardonnais aux paradais…
choquait pas. mardis…, je
- La baguette devenait pardonnais aux
un sabre. jours…, je
- Je la maniais avec pardonnais..
adresse. - Je pourfendais des
- J’étais le cavalier ennemis invisibles,
courageux… je coupais…
- Je lâchai ma
baguette, je
dégringolai….

78
Principale : Subordonnant : Subordonnée : Nature et fonction :

J’allai J’allais même quand ma mère me Subordonnée


pousser…. rappela… circonstancielle de
temps
Je pardonnais à Zineb que elle m’avait fait
toutes les misères subir. Subordonnée relative
(que : COD)
Je pardonnais à son chat qui
était revenu … Subordonnée relative
chaîne d’or. (qui : sujet)
Je pardonnais tout au à ce que
monde ou du moins je connaissais du Subordonnée
monde. complétive (COI)
Je montai sur la terrasse où
personne ne
L’excès de joie pouvait….vents Subordonnée relative
dont
je me sentais (où : c. de lieu)
déborder. Subordonnée relative
(dont : COI)
Ma sacoche brodée me tant
tirait l’épaule ma provision
….lourd. Subordonnée de
cause.

79
Séquence III : Identifier les souvenirs évoqués et les sentiments éprouvés.
Séance 15 : Lecture analytique et langue intégrée.
Niveau : Première année du baccalauréat
Durée : 2h
Objectifs : Repérer le champ lexical des émotions et des sentiments ;
Identifier les émotions et les sentiments du narrateur.

Supports : La boîte à merveille, Ahmed Sefrioui,


- Extrait n°1 chapitre IX :
« Un grand silence s’établit, un silence lourd… chantait par la voix de ses
rossignols. »
- Extrait n°2 chapitre XII :
- « Installé sur les genoux de mon père, je lui racontais …. fin du
chapitre.

Déroulement de la séance
- cours dialogué ;
- prise de notes par les élèves.

Extrait n°1 :
Chapitre IX :28 « Un grand silence s’établit, un silence lourd… chantait par la
voix de ses rossignols. » p : 179-180

1- Mettre en situation :

- Que s’est-il passé avant ce passage ?


 Le père du narrateur a perdu ses économies au souk des bijoutiers et il est
obligé de quitter sa famille pour s’embaucher comme moissonneur.
- Qu’est-il arrivé au narrateur ?
 Il est tombé malade.

28
Extrait de la Boite à Merveilles ,chapitre IX, page 179,180

80
2- Comprendre le texte, les émotions, les sentiments éprouvés par le
narrateur et le lexique du souvenir.

- Quand le père a annoncé qu’il laisserait son fils et sa femme pendant


un mois un grand silence s’est établi. Par quels moyens le narrateur a-t-il
qualifié ce silence ?
 Par des adjectifs : Un silence lourd, moite, huileux.
 Par une comparaison : noir comme la suie.
- Quel effet cela produit-il sur le lecteur ?
 On sent combien ce moment était pénible car le père n’avait jamais quitté sa
famille et il en était le pilier.
- Quelle émotion a ressenti le narrateur à ce moment-là ?
 Il étouffait.
- Quel sentiment éprouvait-il ?
 Il était angoissé.
- Comment ce sentiment se traduisait-il sur le physique du narrateur ?
Relevez les expressions du texte qui le montrent.
 « Ma gorge se serra et une plainte expira sur mes lèvres » ;
 « Une boule dure se forma dans ma poitrine, gênant ma respiration» ;
- Quelles sensations a-t-il éprouvées ?
 Il a une vision cauchemardesque de ses parents « Plus j’écarquillais les
yeux…mais sans contour précis. »
 Il a la sensation du vide absolu.
- Quel sentiment traduit l’expression : « mon cœur se remplit de
peine » ?
 Il avait du chagrin, il était malheureux…

- Pourquoi se sentait-il « aux portes de l’Enfer » ?


 Le départ de son père est vécu comme quelque chose de terrible pour lui.
- Relevez le champ lexical montrant combien ce souvenir est resté
gravé dans la mémoire du narrateur.
 « Je n’ai pas encore oublié », « je me souviens », « je me souviens ».
- Cet énoncé est-il ancré ou coupé de la situation d’énonciation ?
Justifiez votre réponse.
 Il est ancré car c’est le narrateur adulte qui parle au présent.

81
- Quel est le sentiment dominant qui est resté dans sa mémoire ?
 Le sentiment de solitude.
- Comment appelle-t-on la figure de style utilisée par le narrateur pour
marquer sa souffrance : une métaphore, une métonymie ou une hyperbole ?
 C’est une hyperbole car il exagère ; « cette solitude où le son meurt en échos,
où les ombres se prolongent dans les profondeurs d’angoisse et de mort. Et le
cœur qui saigne ! Source intarissable de peine, torrent surchauffé …..
Malédiction ».
- En quoi cette figure de style traduit-elle l’intensité de son sentiment ?
 Les expressions employées sont exagérées et très fortes.
- Quel est le symbolisme de la fin de ce passage : « Je ne savais pas que
le jour naissait de la nuit … chantait par la voix des rossignols. »
 Il veut montrer qu’après un malheur il y a toujours un bonheur.

Extrait n°2 :
Chapitre XII : 29« Installé sur les genoux de mon père, je lui racontais …. Fin
du chapitre.

1- Mettre en situation :

- Que s’est-il passé avant ce passage ?


 Le père du narrateur s’est fait embaucher comme moissonneur dans la région
de Fès et il est revenu.
- Quels sentiments ont éprouvés le narrateur et sa mère? Justifiez votre
réponse par des éléments du texte.
 Ils étaient très heureux. « Elle nageait dans la joie » « j’éclatai de rire », « elle
rit ».

2- Comprendre le texte et les sentiments éprouvés par le narrateur.

- De quelle manière le narrateur a-t-il raconté à son père les


événements qui se sont déroulés depuis son départ ?
 Il les a racontés dans le désordre et sans respecter la stricte vérité. (C’est sa
manière de définir sa conception de l’écriture autobiographique.)

29
Extrait de la Boite à Merveilles, chapitre XII, page 247

82
- Relevez les expressions montrant que les voisins participaient à leur
bonheur.
 « Les voisines faisaient à haute voix des vœux pour que notre bonheur soit
durable », « Des you-you éclatèrent sur la terrasse », « Des femmes …….la part
qu’elles prenaient à notre joie », « Nous sommes très heureux de te voir de
retour… »

- Quel événement Driss El Aouad a-t-il annoncé au père du narrateur ?


 Il lui a annoncé que Moulay Larbi avait obtenu son divorce.

- Quel sentiment a éprouvé le narrateur :


a- lorsque sa mère lui a demandé de porter le plateau ?
 Il a éprouvé de l’orgueil.
b- lorsque son père discutait avec Driss El Aouad ?
 Il se sentait triste et seul.

- Montrez que ce sentiment est le même que celui que le narrateur


éprouvait au début du roman.
 Au début du roman, le narrateur commence par évoquer sa solitude : « Je
songe à ma solitude et j’en sens tout le poids. » et il termine le roman par « je
me sentis triste et seul.

- Quel est l’objet qui lui permet d’échapper à ce sentiment ?


 C’est sa boîte à merveille qui lui permet d’échapper à la réalité.

RETENONS :

L’émotion est un trouble, une agitation de l’esprit et du corps en réaction


à un événement, une idée, un spectacle (rire, tremblement, rougeur…)
Le sentiment est ce que l’on éprouve, ce que l’on ressent face aux
situations de la vie et face aux autres (la joie, la peine.)
Emotions, sentiments et sensations sont souvent liés.
Pour rapporter ses souvenirs, le narrateur utilise des expressions telles que : « je
me souviens », « j’ai gardé en mémoire… »

83
A/ LE LEXIQUE DES SOUVENIRS

Activité 1
a- Relevez, dans le chapitre I de La boîte à merveilles, les expressions qui
permettent au narrateur de montrer qu’il raconte ses souvenirs.
b- Trouvez d’autres expressions synonymes qui permettent d’exprimer un
souvenir.

Activité 2
Complétez les pointillés dans les phrases suivantes par l’expression
proposée qui convient :
D’avoir une bonne mémoire - n’arrive pas à oublier - revit les moments Ŕ laissé
un souvenir impérissable- se remémore Ŕ

a- Les séances au bain maure ont ……………………………………… au


narrateur.
b- Le narrateur ………………………………………le chat qui l’a griffé au
sanctuaire de Sidi Ali Boughaleb.
a- Le narrateur ……………….. avec plaisir les bons moments qu’il a passés
quand on préparait la fête de l’Achoura.
b- Le narrateur devenu adulte ………………………… d’angoisse qu’il a
connus quand son père est parti.
c- Pour rédiger son autobiographie, le narrateur a besoin
…………………………………...

B/ LE LEXIQUE DES EMOTIONS ET DES SENTIMENTS

Activité 1
Dans les phrases suivantes, extraites du livre La boîte à merveilles,
faites correspondre les sentiments aux émotions.

a- Je sanglotais à fendre l’âme. La terreur


b- Cette remarque provoqua chez moi de grands éclats de rire. L’angoisse
c- Les objets se transformaient en monstres. La
d- Je sentais des frissons me parcourir l’épiderme quand je voyais souffrance
le coiffeur manier le rasoir ou les ciseaux.
La joie
e- Je voulais parler, dire n’importe quelle sottise mais ma gorge se

84
serra et une plainte expira sur mes lèvres. La haine
f- Moi aussi, j’étais perdu dans une ville déserte, je cherchais en
vain un lieu d’asile. La peur
g- Je n’aimais pas qu’elle m’embrassât.

La solitude

Activité 2
Dans les phrases suivantes, extraites du livre La boîte à merveilles,
remplacez les mots soulignés par un synonyme.
a- Un simple bouton de porcelaine me mettait les sens en extase.
b- Je me sentais seul.
c- De notre fenêtre, pâle d’angoisse et de peur, je suivais la scène.
d- Son visage lisse et rond m’inspirait un certain dégoût.
e- Je n’aimais pas qu’elle m’embrassât.
f- Je subissais tout cela avec ma patience coutumière.
La perspective de rester à la maison me rendait tout heureux

CORRIGE

A/ LE LEXIQUE DES SOUVENIRS

Activité 1
a- « Je vois » - Ma mémoire était une cire fraîche et les moindres événements
s’y gravaient en images ineffaçables » - ma mémoire d’enfant enregistrait les
phrases violentes.
b-se souvenir Ŕ se rappeler Ŕ se remémorer Ŕ évoquer Ŕ revivre Ŕ ne pas oublier-
avoir des souvenirs - ….. rester gravé dans la mémoire Ŕ laisser un souvenir Ŕ
avoir une bonne mémoire Ŕ laisser des images Ŕ garder un vif souvenir de ….

Activité 2
a- Les séances au bain maure ont laissé un souvenir impérissable au narrateur.
b- Le narrateur n’arrive pas à oublier le chat qui l’a griffé au sanctuaire de
Sidi Ali Boughaleb.
c- Le narrateur se remémore avec plaisir les bons moments qu’il a passés
quand on préparait la fête de l’Achoura.

85
d- Le narrateur devenu adulte revit les moments d’angoisse qu’il a connus
quand son père est parti.
e- Pour rédiger son autobiographie, le narrateur a besoin d’avoir une bonne
mémoire.

f- B/ LE LEXIQUE DES EMOTIONS ET DES SENTIMENTS

Activité 1
a- Je sanglotais à fendre l’âme. La
b- Cette remarque provoqua chez moi de grands éclats de rire. souffrance
c- Les objets se transformaient en monstres. La joie
d- Je sentais des frissons me parcourir l’épiderme quand je voyais La terreur
le coiffeur manier le rasoir ou les ciseaux.
La peur
e- Je voulais parler, dire n’importe quelle sottise mais ma gorge se
serra et une plainte expira sur mes lèvres.
f- Moi aussi, j’étais perdu dans une ville déserte, je cherchais en L’angoisse
vain un lieu d’asile.
g- Je n’aimais pas qu’elle m’embrassât. La solitude

La haine

Activité 2
a- Un simple bouton de porcelaine me mettait les sens en extase.
(m’émerveillait Ŕ me ravissait -)
b- Je me sentais seul. ( isolé Ŕ délaissé Ŕ solitaire)
c- De notre fenêtre, pâle d’angoisse et de peur, je suivais la scène.( d’anxiété et
de crainte Ŕ d’inquiétude et de frayeur - d’appréhension et d’affolement)
d- Son visage lisse et rond m’inspirait un certain dégoût. (une certaine aversion
Ŕrépugnance Ŕ aversion)
e- Je n’aimais pas qu’elle m’embrassât.( je détestais Ŕ je haïssais)
f- Je subissais tout cela avec ma patience coutumière. ( ma résignation Ŕ ma
passivité)
g- La perspective de rester à la maison me rendait tout heureux. ( content Ŕ
enchanté Ŕ joyeux -ravi Ŕ satisfait)

86
Séquence III : Identifier les souvenirs évoqués et les sentiments éprouvés.
Séance 16: Production de l’écrit
Niveau : Première année du baccalauréat
Durée : 1h
Objectifs : Introduire le lexique des souvenirs dans un récit de vie ;
Introduire des sensations dans un récit de vie;
Introduire des sensations et des sentiments dans des récits de vie.
Déroulement de la séance

Supports : La boîte à merveilles , Ahmed Sefrioui, chapitre IX

A l’occasion d’une fête, on vous a offert un objet que vous avez


beaucoup aimé. Racontez ce souvenir en introduisant le lexique des souvenirs,
celui des sensations, des émotions et exprimez les sentiments que vous avez
éprouvés.
Ex : Non, je n’ai pas oublié ce cadeau. Je me souviens de ………

Consignes d’écriture :

Présentation du texte :
- Vous exprimerez une phrase introduisant le souvenir ;
- Vous soignerez la présentation du texte en respectant les alinéas et les
paragraphes.

Correction de l’expression :
- Vous respecterez la situation d’énonciation ;
- Vous décrirez vos sensations et vos émotions ;
- Vous exprimerez vos sentiments ;
- Vous accorderez les verbes avec leurs sujets et respecterez l’accord des
temps ;
- Vous construirez des phrases simples et des phrases complexes correctes ;
- Vous soignerez l’orthographe.

87
Démarche :
- Activité à faire individuellement en classe.

Prolongement :

Techniques d’expression et de communication

ATELIER D’ECRITURE : dépouillement des questionnaires et des récits de


vie à la 3ème personne.

Objectifs :
- Raconter à partir d’informations ;
- Raconter à la 3ème personne.

Démarche :
A partir des informations récoltées par les élèves, on leur demander de
rédiger le récit de vie de la personne sur laquelle ils ont enquêté. Ils rédigeront
ce récit hors classe et aurons une semaine pour rendre leur travail.
Ce travail sera corrigé puis redonné aux élèves afin qu’ils y apportent les
corrections nécessaires.

BILAN DE LA SEQUENCE
Dans un récit autobiographique le narrateur :
- évoque ses souvenirs en employant le lexique des souvenirs ;
- décrit les sensations et les émotions qu’il a ressenties ;
- exprime les sentiments qu’il a éprouvés.

88
EVALUATION

- À la manière d’A. Sefrioui, rédigez un récit autobiographique en


respectant la construction suivante :
- « Mon bonheur ne date pas d’hier. je vois au
fond………………………………un petit garçon (une petite fille) de ………..
bercé(e) par ………………………. ». Dans votre récit, vous n’oublierez pas de
décrire vos sensations et vos émotions et d’exprimer vos sentiments.
- Evaluez-vous en mettant une croix pour vérifier si vous avez bien respecté
les critères du récit de vie.

Critères d’évaluation : OUI NON


J’ai fait mon récit à la première personne du singulier :
J’ai adopté une focalisation interne :
J’ai évoqué mes souvenirs en employant les temps du passé dans
des énoncés coupés de la situation d’énonciation :
J’ai exprimé mes réflexions, mes sentiments, mes émotions et mes
sensations en utilisant le présent d’énonciation dans des énoncés
ancrés dans la situation d’énonciation :

J’ai introduit différents types de discours dans mon récit de vie :


J’ai soigné la construction de mes phrases, la ponctuation,
l’accord des verbes avec leurs sujets et l’orthographe :

89
SEQUENCE IV - Identifier le regard du narrateur adulte sur son passé
et les enjeux de l’autobiographie

S 17 Ŕ Exposés des lectures transversales sur :


- les portraits de famille (statut du père, de l’homme dans la famille
traditionnelle) ;
- le statut de la mère ;
- le caractère du narrateur ;
- le rôle de la boîte magique ;
- le regard du narrateur sur sa vie.

S 18- Exposés sur les lectures cursives (groupement de textes


autobiographiques), débat sur les enjeux de l’autobiographie et bilan.
Prolongement :
Activités d’identification.

S 19-Production de l’écrit :
Faire un portrait :
Rédiger un autoportrait (valorisant, neutres ou dévalorisant.)

S20- Langue : les modalisateurs


Utiliser les modalisateurs dans la rédaction des récits de vie , récit
autobiographique.
Savoir la valeur des modalisateurs.

S 21 -
- - Atelier d’écriture : rédaction des récits de vie en employant « je » et
en exprimant des sentiments.

- Rédiger un récit autobiographique en introduisant des sensations, des


émotions, des sentiments dans son journal intime ou autre support.
- Elaboration de fiches de lecture.
Evaluation :
Raconter un souvenir à la manière d’Ahmed Sefrioui.

90
Séquence IV : Identifier le regard du narrateur adulte sur son passé et les enjeux
de l’autobiographie.
Séance 17 : Travail encadré et activité orale .
Niveau : Première année du baccalauréat.
Durée : 2h
Contenus : Exposés des lectures transversales sur « La boîte à merveilles ».
Objectifs : Identifier les passages qui parlent du père ;
Dégager son portrait physique, son caractère et son statut familial.

Contrainte :
- Travail à donner au début de l’année à un groupe d’élèves.
Supports : La boîte à merveille, Ahmed Sefrioui.

1- Le portrait et le statut familial du père.

Questions à donner à l’avance :


- Relevez dans l’œuvre :
 le nom du père, sa fonction et son origine sociale ;
 ses caractéristiques physiques ;
 ses traits de caractère ;
 son statut au sein de la famille.

CORRIGE

Page 10 : « Mon père me parlait du paradis. Mais pour y renaître, il fallait


d’abord mourir. Mon père ajoutait que se tuer était un grand péché,… »

Page 11 : « J’avais reconnu les voix de l’Enfer telles que mon père les évoqua
un soir. »

Page 15 : « Mon père rentrait toujours tard ; il nous trouvait rarement de bonne
humeur. Il subissait presque toujours le récit d’un événement que ma mère se
plaisait à peindre avec les couleurs le plus sombres. »

91
Page 16 : « Le soir, tout abruti de sommeil, j’entendis mon père monter
l’escalier. Il entra selon son habitude, se dirigea vers son matelas posé à même le
sol (…) Mon père se mit à manger sans poser de questions. »

« Toujours silencieux, mon père continuait à manger. »

Page 25 : « Mon père se levait toujours le premier. Je voyais vaguement sa


silhouette dans le demi-jour danser lentement. Il s’enroulait autour des reins une
corde de plusieurs coudées en poil de chèvre, qui lui servait de ceinture. Pour
cela, il tournait sur lui-même, soulevait une jambe pour laisser passer la corde,
soulevait l’autre alternativement, faisait des gestes larges de ses bras. Il
procédait ensuite à l’arrangement de son turban, mettait sa djellaba et sortait en
silence. »

Page 30 : « La situation de mon père était assez prospère . Nous pouvions nous
permettre de manger de la viande trois à quatre fois par semaine. »
« Papa d’origine montagnarde comme ma mère, après avoir quitté son village
situé à une cinquantaine de kilomètres de la grande ville, avait au début éprouvé
des difficultés à gagner sa vie et celle de sa jeune épouse… »

Page 35 : « Lorsque mon père franchit le seuil de la chambre, je me précipitai


pour l’accueillir. Sa face devint rayonnante. Il se baissa, me saisit sous les
aisselles et me souleva à la hauteur de son visage.
1- Il devient lourd cet infidèle ! C’est bientôt un homme. (…)
2- Non, me dit mon père, non, c’est une simple envie. Il vaut mieux avoir une
goutte de lait dans ses poils de barbe qu’une figue ou une grappe de raisin sur le
bout du nez.
Cette remarque provoqua chez moi de grands éclats de rire. »

« Ces propos laissaient mon père dans une indifférence totale. »

Page 36 : « sans commentaire, mon père se prépara à dormir. »

Page 43 : « J’avais mangé avec Zineb dans un petit plat qui m’était personnel et
dont mon père m’avait fait cadeau, la veille de la fête du mouton. »

92
Page 46 : « Mon père qu’elle appelait « l’Homme » n’échappait pas à ses coups
de griffes. Sa haute taille, sa force, son silence devenaient motifs à caricature.
Moi, j’aimais mon père. Je le trouvai très beau. La peau blanche légèrement
dorée, la barbe noire, les lèvres rouge corail, les yeux profonds et sereins, tout en
lui me plaisait. Mon père, il est vrai, parlait peu et priai beaucoup… »

Portrait et statut familial du père :

- Nom : Abdeslam (Sidi Ŕ le mâalem - Ba) Sefrioui.


- Métier : tisserand
- Origine montagnarde (village situé à une cinquantaine de kilomètres de Fès)

Portrait physique : « très beau », « tout en lui me plaisait »

Parties du Caractérisations :
corps :
- Taille - haute
- fort
- peau - blanche, légèrement
- barbe dorée
- lèvres - noire
- yeux - rouge corail
- voix - profonds et sereins
- grave

Aspect vestimentaire :

- ceinture de plusieurs coudées en poils de chèvre ;


- djellaba ;
- turban.

Portrait moral :

- pieux ; sérieux ;
- sage ;

93
- tendre et affectueux ;
- fier ;
- honnête ;
- digne ;
- suffisant ;
- patient ;
- respectueux ;
- lucide ;
- gai ;
indifférent vis-à-vis de tout ce qui ne le concerne pas.
Statut familial :

- un soutien, une défense ;


- une protection ;
- un prestige moral ;
- une force, un équilibre, une assurance et une respectabilité ;
- lien avec l’extérieur ;
- l’aventure ;
- la sécurité ;
- une source de confiance, de sagesse, de joie et de bonheur.

Il est le symbole de tout ce que devait représenter le chef de famille dans la


société traditionnelle marocaine : il est le pilier de la famille.

2- Le portrait et le statut familial de la mère.

Objectifs :
- identifier les passages qui parlent de la mère ;
- dégager son portrait physique, son caractère et son statut familial.

Contrainte :
- Travail à donner au début de l’année à un groupe d’élèves.
Supports : La boîte à merveille, Ahmed Sefrioui.

Questions à donner à l’avance :


- relevez dans l’œuvre :

94
- le nom de la mère et son origine sociale ;
- ses caractéristiques physiques ;
- ses traits de caractère ;
- son statut et ses activités au sein de la famille à l’intérieur et à l’extérieur.

CORRIGE

Page 11 : « Ma mère me calma (…)Elle leva les yeux au ciel et se tut,


confondue par tant de niaiserie. »

Page 13 : « Ma mère ne manquait pas de raconter la séance à toute la maison,


avec des commentaires détaillés où abondaient les traits pittoresques et les
anecdotes. Elle mimait les gestes…… les démarches … »

Page 15 : « Ma mère remportait auprès des voisines un gros succès. Je n’aimais


pas beaucoup ces sortes d’exhibitions. L’excès de gaieté de ma mère était pour
moi lié à de fâcheuses conséquences . le matin débordante d’enthousiasme, elle
ne manquait jamais le soir, de trouver quelque motif de querelle ou de pleurs. »
Portrait et statut familial de la mère :

- Nom : Lalla Zoubida


- Origine : montagnarde
- Age : 22 ans

Portrait physique : « elle s’ingéniait à paraître plus vieille »

Parties du Caractérisations :
corps :

- yeux - mobiles
- teint - d’ivoire
- bouche - généreuse
- nez - court et bien fait

95
Portrait moral :

- tendre, affectueuse ;
- bavarde ;
- versatile : tantôt gaie, tantôt triste ;
- fière ;
- prétentieuse ;
- superstitieuse ;
- généreuse ;
- une âme d’enfant ;
- naturelle ;
- curieuse.

Statut familial :

A l’intérieur :
- préparer les repas ;
- faire la lessive ;
- plier le linge ;
- filer la laine.

A l’extérieur :
- rendre visite à Lalla Aïcha ;
- aller au bain
- se rendre dans les sanctuaires, chez le fquih ;
- faire des courses à la Kissaria.

Elle effectue toutes les tâches qu’accomplissait la femme dans la société


traditionnelle marocaine et elle symbolise les croyances de ces femmes.

3- Le caractère du narrateur.

Objectifs :
- Identifier les passages qui expriment les sentiments dominants du narrateur ;
- Dégager les causes de ces sentiments ;

96
- Identifier les moyens qui permettent au narrateur d’échapper à ses
sentiments.

Contrainte :
- Travail à donner au début de l’année à un groupe d’élèves.

Supports : La boîte à merveille, Ahmed Sefrioui.

Questions à donner à l’avance :


- Relevez les passages dans lesquels le narrateur exprime ses sentiments.
- Dégagez les passages qui montrent les conséquences de ses sentiments ;
- Identifiez les moyens qui permettent au narrateur d’échapper à ses
sentiments ;
- Dégagez ses traits de caractère dominants.

Démarche :
- Exposé d’élèves ;
- Prise de notes ;
- Bilan.

CORRIGE :

Le sentiment dominant Les conséquences de ce Le caractère du


du narrateur : la sentiment : narrateur :
solitude
Je songe à ma solitude Le cœur gros / des jours mornes Très sensible ;
Ma solitude ne date pas plus tristes et plus gris ... (p.8)
d’hier (p. 7) Peut-être malheureux (p.9) - Tendance à
J’étais seul (p.9) De notre fenêtre ... pâle d’angoisse la tristesse ;
J’étais un enfant seul et de peur... (p.16)
(p.9) Je sanglotais à fendre l’âme (p.25) - Difficultés à
En attendant, j’étais seul J’en éprouvais beaucoup de peine. communiquer
(p. 10) (p. 25) avec les autres ;
Je me sentais plus seul La nuit, la maison…je me sentis
que jamais. (p.12) triste.(p. 43) - Il se sent

97
Je me trouvais seul (p.13) J’éclatai en sanglots (p.48) incompris.
J’étais perdu dans une Je hurlais comme tout le monde
ville déserte. (p.48)
Je sentis ma solitude Je veux moi aussi, pleurer un peu.
devenir lourde à (p. 65)
m’étouffer.(p.40) Je veux pleurer ! Je veux pleurer /
Hélas ! Déjà j’étais voué Je me mis à sangloter. (p. 66)
à la solitude. (p.51) Une grande tristesse m’envahit /
Pour la première fois, J’avais trouvé cela infiniment
j’eus la sensation du vide triste. (p. 68)
absolu, de la solitude sans J’éclatai en sanglots (p.69) et
miséricorde. (p.87)
Seigneur ! je me souviens Mon vocabulaire était trop pauvre
de cette solitude vaste... …. Cette impossibilité de faire
de cette solitude. (p.136) part aux autres de mes découvertes
qui avait fait naître en moi une
douloureuse mélancolie / Je
pardonnais aux grandes personnes
de me gronder mais je leur en
voulais à mort de ne pas essayer de
me comprendre (p. 120)
Notre tristesse devenait étouffante
… nous sentions notre isolement.
(p. 125)
Une angoisse de fin du monde
s’appesantit sur toutes choses. Je
fondis en sanglots (p.133)
Mon cœur se mit à battre de
tristesse, d’angoisse, de dépit et de
colère. (p.142)

Le caractère du narrateur

C’est un enfant incompris qui ressent un sentiment douloureux de solitude


qui l’accompagnera jusqu’à l’âge adulte. Pour y échapper il essaye d’entrer en

98
communication avec d’autres mondes : la nature, les bijoux, la boîte à
merveilles.

4- Le rôle de la boîte à merveilles

Objectifs :
- Identifier les passages qui parlent de la boîte à merveilles ;
- Relever la forme, le contenu de la boîte, ses caractérisations, les sens
sollicités, les sensations éprouvées
- Dégager la fonction de la boîte à merveilles.

Contrainte :
- Travail à donner au début de l’année à un groupe d’élèves.

Supports : La boîte à merveille, Ahmed Sefrioui.

Questions à donner à l’avance :


- Identifier les passages qui parlent de la boîte à merveilles ;
- Relever la forme, le contenu de la boîte, ses caractérisations, les sens
sollicités, les sensations éprouvées ;
- Dégager la fonction de la boîte à merveilles.

CORRIGE

Forme : Contenu Caractérisations Sens sollicités Sensations Rôle de la


éprouvées : boîte :
Rectangulai - Un Mes trésors (p.13) Regarder Me mettait le C’étaient là
re (p.14) bouton sens en extase mes seuls
de Une mystérieuse Contempler (p.13) amis (p.13)
porcelai beauté intraduisible
ne (p.13) Elle me Ils étaient là
Caresser
(p.13) fascinait (p.13) prêts à me
- Une Cette étrange chose Toucher porter
foule invisible, impalpable Je sentais toute secours
d’objets dans mes

99
hétérocli (p.13) Parler mon heures de
tes(p.13) impuissance à chagrin
- des Une âme et une vertu Serrer avec en jouir (p.14)
boules de talisman (p.13) tendresse pleinement
de (p.13) La boîte fut
verre(p. Mes richesses (p.34 / emportée
13) 74) Je pleurais dans des
- presque (p.13) palais
anneaux d’émeraude
Mes trésors(p.55)
de Le pouvoir s (p. 71)
cuivre(p d’enivrer (p.13)
.13) Une richesse
J’avais des
insoupçonnable(p.74
- Un Absorba mon amis. Ils
)
minuscu attention sauraient
le
Des trésors cachés Admire l’effet partager ma
cadenas joie
(74)
sans Mon royaume Je pouvais
clé(p.13 Des merveilles (185) m’évader de
) ce monde de
des contrainte
clous à … et me
tête réfugier
dorée dans mon
(p.13) royaume.
- des
boutons
décorés(
p.13)
- Des
boutons
sans
décor
(p.13)
- Un
gros
cabocho
n (p.32)

100
- Une
chaînette(
p.74)

La bo ite à merveilles lui permet d’échapper au réel et de se sentir


moins seul.

5- Le regard du narrateur sur son passé.

Objectifs :
- Identifier les passages qui sont au présent dans l’œuvre ;
- Dégager ceux qui appartiennent au souvenirs, ceux qui sont une réflexion ou
un commentaire ;
- Comprendre le regard du narrateur sur son passé ;
- Identifier le but de son autobiographie.

Synthèse

- On retrouve dans son autobiographie le manque de chronologie et de fil


conducteur. Ce sont des souvenirs mis côte à côte.
- Il est difficile de savoir si Sefrioui a conservé la véracité des faits. De toute
manière la distance qui sépare le moment de l’écriture à celui des faits entraîne
forcément des déformations.

- En conclusion, on peut dire que Sefrioui semble avoir rédigé cet ouvrage
pour se justifier du sentiment de solitude qu’il continue à éprouver même à l’âge
adulte et pour témoigner de son époque.
-

101
Séquence IV : Identifier le regard du narrateur adulte sur son passé et les
enjeux de l’autobiographie
Séance 18 : Travail encadré et activité orale :
Niveau : Première année du baccalauréat.
Durée : 2h
Contenus :exposés des lectures cursives sur des récits autobiographiques et
débat sur les enjeux de l’autobiographie.
Objectifs : Etudier divers récits autobiographiques ;
Identifier les indices de chaque genre ;
Effectuer des fiches ;
Rendre compte du travail effectué hors classe ;
Prendre des notes ;
Effectuer un bilan.
Supports :
- Exposés d’élèves sur les textes étudiés.

Contrainte :
- Donner le travail à l’avance à 4 groupes d’élèves.

Déroulement de la séance
- Exposés d’élèves ;
- Elaboration d’une fiche bilan ;
- Prise de notes.

Support n°1 :
Un livre de bonne foi

’est ici un livre de bonne foi, lecteur. Il t’avertit dès l’entrée, que je ne
m’y suis proposé aucune autre fin (1) que domestique (2) et privée. Je n’y ai eu
nulle considération de ton service, ni de ma gloire. Mes forces ne sont pas
capables d’un tel dessein (3). Je l’ai voué à la commodité particulière de mes
parents et amis, afin que, lorsqu’ils m’auront perdu (ce qu’ils vont faire bientôt),
ils y puissent retrouver certains traits de mes conditions (4) et humeurs, et que
par ce moyen ils nourrissent plus entière et plus vive la connaissance qu’ils ont
eue de moi. Si c’eût été pour rechercher la faveur du monde, je me serais mieux
paré (5) et me présenterais avec une démarche étudiée. Je veux qu’on m’y voie

102
dans ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans recherche ni artifice : car c’est
moi que je peins ».30

Michel Eyquem de Montaigne, Essais (1580 Ŕ 1588)

(1) but, projet.


(2) Qui concerne la maison la famille.
(3) Intention.
(4) Etats passagers.
(5) Arrangé, mis en valeur.

Questions :

1- Quel est le pronom personnel dominant dans le texte ?


2- A qui s’adresse l’auteur ?
3- Quel est le système de temps utilisé ?
4- Relevez les passages où Montaigne affirme à plusieurs reprises, ne pas
avoir voulu se mettre en valeur ni déplaire au lecteur.
5- Pour quelles raisons, selon vous, Montaigne écrit-il son autobiographie ?
Relevez la phrase qui présente le projet de l’auteur.
6- Complétez votre étude du document par une recherche sur l’auteur et sur
son œuvre : « les Essais. »

Support n°2
Les Confessions

31
« Je forme une entreprise (1) qui n’eut jamais d’exemple et dont
l’exécution n’aura point d’imitateur. Je veux montrer à mes semblables un
homme dans toute la vérité de la nature ; cet homme ce sera moi.
Moi seul. Je sens mon cœur et je connais les hommes. Je ne suis fait
comme aucun de ceux que j’ai vus ; j’ose croire n’être fait comme aucun de
ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre. Si la nature a

30
Extrait du livre intitulé « Un livre de bonne foie » de Montaigne, Essais (1580 Ŕ 1588)

31
Les Confessions, première partie, Livre I (1782), Jean-Jacques Rousseau.

103
bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m’a jeté, c’est ce dont on ne
peut juger qu’après m’avoir lu.
Que la trompette du jugement dernier (2) sonne quand elle voudra ; je
viendrai, ce livre à la main, me présenter devant le souverain juge. Je dirai
hautement : voilà ce que j’ai fait, ce que j’ai pensé, ce que je fus. J’ai dit le bien
et le mal avec la même franchise. Je n’ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon,
et s’il m’est arrivé d’employer quelque ornement indifférent, ce n’a jamais été
que pour remplir un vide occasionné par mon défaut de mémoire ; j’ai pu
supposer vrai ce que je savais avoir pu l’être, jamais ce que je savais être faux.
Je me suis montré tel que je fus, méprisable et vil (3) quand je l’ai été, bon,
généreux, sublime, quand je l’ai été : j’ai dévoilé mon intérieur tel que tu l’as vu
toi-même. Etre éternel (4), rassemble autour de moi l’innombrable foule de mes
semblables, qu’ils écoutent mes confessions, qu’ils gémissent de mes indignités,
qu’ils rougissent de mes misères. Que chacun d’eux découvre à son tour son
cœur aux pieds de son trône avec la même sincérité ; et puis qu’un seul te dise
s’il l’ose : je fus meilleur que cet homme-là.
Je suis né à Genève en 1712, d’Isaac Rousseau, Citoyen, et de Suzanne
Bernard, Citoyenne. »
Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, première partie, Livre I (1782)

(1) un projet.
(2) Jugement que Dieu prononcera à la fin du monde selon la religion
chrétienne.
(3) Lâche.
(4) Dieu.

Questions :

1- En quoi cet extrait appartient-il au genre autobiographique ? Pour


répondre appuyez-vous sur des indices précis (date, pronom utilisé, titre de
l’ouvrage).
2- Quels sont les destinataires de ces confessions ? Appuyez-vous sur le
premier paragraphe et la fin du texte.
3- Dans l’ensemble de l’extrait :
a- identifiez le système temps utilisé. Renvoie-t-il au moment de l’écriture ou
au moment du souvenir ?
b-Identifiez le niveau de langue.

104
4- A quelle ligne précise le récit autobiographique proprement dit
commence-t-il ? Justifiez votre réponse.
5- Montrez que Rousseau considère son œuvre comme unique. Pour
répondre, appuyez-vous sur un relevé d’expressions précises. En quoi cette
œuvre est-elle unique ?
6- Montrez, en citant le texte, que Rousseau se présente comme différent des
autres. Combien de fois utilise-t-il la première personne du singulier ?
7- Relevez dans l’ensemble de l’extrait un passage dans lequel Rousseau
s’engage à être sincère. Quelles raisons invoque-t-il pour expliquer les
éventuelles inexactitudes ?
8- a- Quelle image Rousseau cherche-t-il à donner de lui-même ? Appuyez-
vous sur le texte et sur le niveau de langage.
b- En quoi cette image peut-elle être contradictoire avec la sincérité qu’il
affiche ?
c- Pour quelle raison, selon vous, prend-il Dieu à témoin ?
d- Relevez les modes employés à la fin de l’avant dernier paragraphe et
dites quelle est leur valeur ? Que révèlent-ils de l’état d’esprit de Rousseau ?
9- Quel est le sens religieux du mot « confession » ? Quel est l’autre sens ?
Aidez-vous d’un dictionnaire pour répondre.
10- En quoi Rousseau joue-t-il sur les deux sens du mot ? Quelles valeurs
morales met-il en jeu ?
11- Pour quelles raisons, selon vous, Rousseau a-t-il écrit son
autobiographie ?

Support n°3 :

Mémoires de guerre

32
« Dans ses mémoires de guerre, le général de Gaulle retrace les événements de
la Seconde Guerre mondiale et le rôle qu’il y a joué.

La première chose à faire était de hisser les couleurs (1). La radio s’offrait
pour cela. Dès l’aprèsŔmidi du 17 juin, j’exposai mes intentions à M.Winston
Churchill (2). Naufragé de la désolation sur les rivages de l’Angleterre,
qu’aurais-je pu faire sans son concours ? Il me le donna tout de suite et mit, pour

32
Charles de Gaulle , Mémoires de guerre(1954)

105
commencer, la B.B.C (3) à ma disposition. Nous convînmes que je l’utiliserais
lorsque le gouvernement Pétain (4) aurait demandé l’armistice. Or, dans la
soirée même, on apprit qu’il l’avait fait. Le lendemain, à 18 heures, je lus au
micro le texte que l’on connaît. A mesure que s’envolaient les mots irrévocables,
je sentais en moi-même se terminer une vie, celle que j’avais menée dans le
cadre d’une France solide et d’une indivisible armée. A quarante-neuf ans,
j’entrais dans l’aventure, comme un homme que le destin jetait hors de toutes les
séries.
Pourtant, tout en faisant mes premiers pas dans cette carrière sans
précédent, j’avais le devoir de vérifier qu’aucune autorité plus qualifiée que la
mienne ne voudrait s’offrir à remettre la France et l’Empire (5) dans la lutte.
Tant que l’armistice ne serait pas en vigueur, on pouvait imaginer quoique
contre toute vraisemblance, que le gouvernement de Bordeaux (6) choisirait
finalement la guerre. N’y eût-il que la plus faible chance, il fallait la ménager.
C’est pour cela que, dès mon arrivée à Londres, le 17 dans l’après-midi, je
télégraphiai à Bordeaux pour m’offrir à poursuivre dans la capitale anglaise, les
négociations que j’avais commencées la veille au sujet du matériel en
provenance des Etats-Unis, des prisonniers allemands et des transports vers
l’Afrique.
La réponse fut une dépêche me sommant de rentrer sans délai. »

Charles de Gaulle (1890-1970), Mémoires de guerre(1954)

(1) faire connaître ses intentions.


(2) Premier ministre britannique à l’époque.
(3) Radio anglaise.
(4) Chef du gouvernement sous l’Occupation.
(5) Ensemble des colonies françaises en 1940.
(6) Pouvoir exécutif de la France non occupée par opposition
au gouvernement de Vichy.
Questions :

1- Quelle est la personne grammaticale utilisée pour parler de soi ?


2- Quel est le système temps utilisé pour rapporter les événements ?
3- Quel âge avait le général de Gaulle au moment de la publication de son
ouvrage ? Quel âge avait-il au moment des événements qu’il rapporte ?

106
4- Quel événement historique de Gaulle rapporte-t-il ici ? A quoi fait
référence l’expression : « le texte que l’on connaît » ?
5- En quoi l ‘événement qu’il rapporte est-il marquant ? Quel rôle de Gaulle
a-t-il joué ?
6- De Gaulle rapporte-t-il des souvenirs de sa vie intime ?
7- Quelle image de Gaulle donne-t-il de lui même ? Pour quelle raison a-t-il
écrit ses « Mémoires de guerre » ?
8- Quel est le sens du mot mémoire lorsqu’il est au féminin et lorsqu’il est
au masculin ? Qu’appelle-t-on « des mémoires » ?
TABLEAU RECAPITULATIF

Pronom Adresse Système de Indices de Thème : Enjeux :


personnel directe à temps confirmation
utilisé : un utilisé :
lecteur :
Essais Je Oui Discours Non Analyse du Se dépeindre
moi
Confessions Je Oui Discours / Oui Analyse du Avouer ses
récit moi fautes
Mémoires Je Non Récit Oui Evénement Témoigner
s
historiques
Journal Je Non Discours / Oui Evénement Témoigner
intime récit s et exprimer
historiques ses
sentiments
Récit autobio- Je Non Discours / récit Oui Souvenirs Se justifier /
graphique d’enfance témoigner et
(Séfrioui) exprimer ses
sentiments

107
Séquence IV : - Identifier le regard du narrateur adulte sur son passé et les
enjeux de l’autobiographie.
Séance 18 : Production de l’écrit.
Niveau : Première année du baccalauréat
Durée : 1h
Support : Consigne donnée par le professeur au tableau.
Déroulement de la séance

Rédiger un autoportrait (valorisant , neutres ou dévalorisant)


- Mettre en évidence votre caractère à travers le portrait physique
- Utilisez la 1ère personne et le présent du discours
- Utilisez les procédés de caractérisation , les modalisateurs et les figures de
style qui conviennent.

Appropriation :
Quand je me regarde dans une glace , elle me reflète l’image d’une jeune
fille de seize ans , au visage un peu potelé, aux yeux rieurs inspirant la malice et
la gaieté . Mes cheveux pendouillent désespérément autour du visage, j’ai beau
essayé de les boucler mais ils retombent inlassablement.
Je n’ai pas de boulets qui pendent de tous les cotés ni de taille de rêve et
cela ne m’empêche d’être bien dans ma peau. La plupart des gens disent que je
suis bavarde comme une pie mais je le suis pas . je deviens très angoissé face à
des situations problèmes . D’autres affirment de plusieurs qualités , seuls les
gens qui me côtoient peuvent me juger d’une façon honnête .

108
Séquence IV : Identifier le regard du narrateur adulte sur son passé et les
enjeux de l’autobiographie
Séance 19 : Langue
Niveau : Première année de baccalauréat.
Contenu : Les modalisateurs
Durée : 1h
Objectif : Utiliser les modalisateurs dans leurs écrits.

Appropriation :

On appelle « modalisateurs » les mots ou expressions signalant le degré


de certitude de celui qui s’exprime aux idées qu’il formule. Ils indiquent si, pour
lui, ces idées sont vraies, douteuses ou fausses. Donc la valeur des modalisateurs
sera la certitude ou l’incertitude.

Les modalisateurs
Ils peuvent être Certitude Incertitude
Adjectifs Sur ,certain, inévitable , Douteux, incertain,
clair, évident vraisemblable, probable,
possible
Adverbes Assurément,forcément, Vraisemblablement, peut être
réellement ,probablement,
Expressions toutes A coup sur, sans Selon toute vraisemblance, à ce
faites aucun doute, de toute qu’on dit, je ne sais quel…..
évidence…
Verbes d’opinion Assurer , affirmer, Penser, croire, douter,
certifier, admettre supposer, souhaiter,
espérer ,prétendre ,sembler …
Verbes Il apparait clairement Il se peut que ,il semble que ,il
impersonnels que, il est sûr que … est possible …

Conceptualisation :
Soulignez les modalisateurs dans le texte suivant :
-« C’était, je crois, cette impossibilité de faire part aux autres de mes
découvertes qui avait fait naitre en moi une douloureuse mélancolie » page :
158.

109
Séquence IV : - Identifier le regard du narrateur adulte sur son passé et les
enjeux de l’autobiographie
Séance 20 : Production de l’écrit.
Niveau : Première année de baccalauréat.
Durée :1h
Support : La Boite à merveilles chapitre I .
Objectifs : Introduire le lexique des souvenirs dans un récit de vie ;
Introduire des sensations dans un récit de vie;
Introduire des sentiments dans un récit de vie ;
Choisir un support pour rédiger un récit de vie.

Consignes d’écriture :
Rédigez une page de votre journal intime dans laquelle vous raconterez un
événement qui vous a particulièrement touché, vous n’oublierez pas d’exprimer
vos sensations, vos émotions et vos sentiments.

Présentation du texte :
- Vous donnerez la date correspondant à la page du journal intime ;
- Vous mettrez une entête (cher journal, cher confident…) ;
- Vous soignerez la présentation du texte en respectant les alinéas et les
paragraphes.

Correction de l’expression :
- Vous respecterez la situation d’énonciation ;
- Vous décrirez vos sensations et vos émotions ;
- Vous exprimerez vos sentiments ;
- Vous accorderez les verbes avec leurs sujets et respecterez l’accord des
temps ;
- Vous construirez des phrases simples et des phrases complexes correctes ;
- Vous soignerez l’orthographe.

Démarche :
- Activité à faire individuellement en classe.

Evaluez-vous en mettant une croix pour vérifier si vous avez bien respecté les
critères du récit de vie.

110
OUI NON
Critères d’évaluation :
J’ai inscrit la date de ma page de journal intime :
J’ai rédigé une entête :
J’ai fait mon récit à la première personne du singulier :
J’ai adopté une focalisation interne :
J’ai évoqué mes souvenirs en employant les temps du passé dans
des énoncés coupés de la situation d’énonciation :
J’ai exprimé mes réflexions, mes sentiments, mes émotions et mes
sensations en utilisant le présent d’énonciation dans des énoncés
ancrés dans la situation d’énonciation :

J’ai introduit différents types de discours dans mon récit de vie :


J’ai soigné la construction de mes phrases, la ponctuation,
l’accord des verbes avec leurs sujets et l’orthographe :

Prolongement

ATELIER D’ECRITURE : récit de vie à la 1ère personne.

Objectifs :
- raconter à partir d’informations ;
- raconter à la 1ère personne.

Démarche :
Une fois les récits à la 3ème personne corrigés, les élèves les
transformeront à la 1ère personne. Ils introduiront des émotions, des sensations et
des sentiments dans ces récits.
Ce travail sera corrigé puis redonné aux élèves afin qu’ils y apportent les
corrections nécessaires.
On peut envisager un concours des meilleures productions et les publier
dans le journal du lycée

111
EVALUATION (2h)

Support : La boîte à merveilles, Sefrioui, « A mes réflexions ma mère me


répondit qu’elle ne pouvait plus passer son temps … Epuisé par mes larmes
silencieuse, je finis par m’endormir. » (p. 141 Ŕ 142)

1- COMPREHENSION (10 points)

Répondez aux questions en formulant des phrases complètes.

1- Cet extrait se situe-t-il au début, au milieu ou à la fin du roman ? Justifiez


votre réponse en citant l‘événement qui a précédé le passage. (1pt)
2- Relevez deux indices montrant que ce récit est autobiographique. (1pt)
3- Que répondit la mère aux réflexions de son fils ? Répondez en transposant
ses paroles au discours direct. (1pt)
4- A partir de votre connaissance de l’œuvre, répondez à la question posée à
la fin du premier paragraphe de cet extrait. (1pt)
5- En quoi l’événement raconté était-il si important pour que le narrateur
s’en souvienne toujours ? Justifiez votre réponse en relevant une phrase du
texte. (1,5pt)
6- Relevez le passage qui correspond au temps de l’écriture. Quel indice
justifie votre réponse ? (1pt)
7- a- Quels sont les deux sentiments dominants qu’éprouvait le
narrateur ? (1pt)
b- Quelle est la manifestation physique de ces sentiments ? (1pt)
8- Relevez la subordonnée circonstancielle de lieu contenue dans cet extrait
et identifiez la figure de style qu’elle contient. (1,5pt)

2- PRODUCTION ECRITE (10 points)

Sujet : Votre père ou votre mère s’est absenté (e) de la maison pendant quelques
jours. Racontez à votre tour comment vous avez vécu ces moments en décrivant
vos sentiments et vos réactions.

112
Lors de la correction, on tiendra compte :

- de la présentation : 1 pt
- de la richesse et de la cohérence des idées : 3pts
- de l’organisation du devoir : 2pts
- de la correction de la langue : 4pts

CORRIGE

Capacités à Compréhension : Barème :


évaluer :
situer un passage 1- Cet extrait se situe à la fin du roman (0,5t) 1
dans l’œuvre. L ‘événement qui a précédé ce passage est le
départ du père pour aller travailler dans les
environs de Fès. (0,5)
identifier les 2- Les deux indices montrant que ce récit est 1
indices de autobiographique sont (au choix) (0,5 x 2)
l’autobiographie. 3- l’emploi de la 1ère personne du singulier ;
4- le récit des souvenirs ;
5- l’expression des sentiments.
comprendre le 3- La mère répondit aux réflexions de son 1
texte et maîtriser fils :
les discours « Je ne peux plus passer mon temps à faire
rapportés. ….étain. »
(0,25 x 4)
connaître 4- La mère allait passer son temps à fréquenter 1
l’œuvre. les lieux saints et à aller voir Lalla Aïcha.. (1pt)

comprendre un 5- Le narrateur ne supportait pas l’absence de 1,5


fait et le sa mère. (0,5) La phrase du texte qui justifie la
justifier. réponse est ; « Je me souviens encore des heures
affreuses passées à l’attendre. ». (1)

maîtriser les 6- Le passage qui correspond au temps de 1


indices de l’écriture est : « Je me souviens encore des heures
affreuses passées à l’attendre.» (0,5)

113
l’énonciation. L’indice est l’emploi du présent. (0,5)

comprendre des 7- a- Le narrateur avait peur et était 2


sentiments et triste (0,5 x 2)
reconnaître leurs b- La manifestation physique de ces sentiments
manifestations. était le cœur qui battait ou les pleurs. (1pt)

identifier une 8- La subordonnée circonstancielle de lieu 1,5


subordonnée et contenue dans cet extrait est : « où gisaient les
une figure de pitoyables cadavres de mes rêves. » (0,5) C’est
style. une métaphore (1)

II- PRODUCTION ECRITE (10 points)

Lors de la correction, tenir compte :

- de la présentation : 1 pt
- de la richesse et de la cohérence des idées : 3pts
- de l’organisation du devoir : 2pts
- de la correction de la langue : 4pts

114
SEQUENCE V : les figures de la tradition.

S 21 : Travaux encadrés : la femme dans le roman d’Ahmed Sefrioui


Etudier la différence entre la femme marocaine à
l’époque et le femme d’aujourd’hui .

S 22- Langue : les formules de politesse dans le roman d’Ahmed sefrioui


Construction et contexte

S 23- Activité orale : le rituel de la fête de l’Achoura.

S24 Ŕ Production de l’écrit : sujet sur la visite des marabouts et des


voyants.

115
Séquence V : Les figures de la tradition
Séance 21 :Travaux encadrés
Niveau : Première année du baccalauréat
Durée : 1h
Objectifs : Faire une comparaison entre la femme dans le roman d’Ahmed
Sefrioui et la femme d’aujourd’hui.

Déroulement de la séance
Le professeur demande aux élèves de faire des recherches hors en classe
sur la condition de la femme jadis et celle d’aujourd’hui.
Que penser Ŕvous du changement de la condition de la femme marocaine
dans le temps ?

 La femme marocaine au début su XX ème siècle :


- Femme au foyer dont les activités sont essentiellement domestiques :
ménage, cuisine ,linge .
- Elles s’occupent aussi de l’éducation des enfants
- Elles vivent dans un monde clos ,loin des regards des hommes . Elles
vivent entre elles ,se disputent ,lavent leurs linges sales .
- La plupart d’entre elles sont superstitieuses ,elles vont visiter les saints
pour solliciter leur bénédiction .
- Elles sont soumises à l’arbitraire masculin ( polygamie, mauvais
traitement )
- Elles sont dépendantes financièrement et psychologiquement de leurs
maris.
- Elles parviennent à s’évader de cette emprise masculine par le biais des
commérages et des visites aux mausolées .
- Le rôle de la femme était limité à l’éducation des enfants .
 La femme marocaine d’aujourd’hui :
- Celles-ci a acquis .certes ,de nombreux droits : le droit à la scolarisation ,
au travail (indépendance financière ) .
- La femme contemporaine conquière l’homme dans plusieurs domaines
qu’ils soient associatifs , culturels ou politiques . Entre autres , nous citons
l’exemple d’Aicha Chenna , la directrice militante de l’association «Solidarité
Féminine : La cause des mères célibataires » dans le domaine associatif ,

116
Rachida Dati , le ministre de la Justice en France qui honore son pays le Maroc à
l’étranger.
- La femme d’aujourd’hui a également pu défendre ses droits grâce à la
Moudawana ou « le code de la famille » .

117
Séquence V : Les figures de la tradition
Séance 22 : Langue
Niveau : Première année du baccalauréat.
Durée : 1h
Objectif : Etudier les formules de politesse de la construction grammaticale au
contexte sociolinguistique.

La tradition orale ne se manifeste pas uniquement par le choix symbolique


du contenu (évocation du « msid », mausolée, « chouaffa », etc.….) mais encore
par la forme langagière par laquelle ce contenu est présenté. La langue, de par
son aspect communicationnel verbal, attribue à mieux concrétiser cette
perspective.

Déroulement de la séance
- Mise en situation :
La région de Fès, étant culturellement connue à l’échelle marocain par ses
tendances non seulement à l’éthique mais encore à l’usage courtois de la langue,
constituera un espace pragmatique pour l’étude du paradigme sociolinguistique
des formules de politesse au Maroc et plus spécifiquement à la région de Fès.
Du fait, le texte ne manque pas à la règle et présente , de sa part , un corpus
fécond pour notre analyse .

Déroulement de la séance :
- 1. Relevez des formules conventionnelles de politesse qui figurent dans le
roman.
- Certaines expressions de politesse relevant du « swab » au Maroc
ou de l’éthique :
- «Ma mère se leva pour recevoir la visiteuse (P34) … Dieu ouvrira pour
nous tous les portes de ses trésors ( P35) »
- « La Chouaffa l’interrompit … sur ceux qui te sont chers (P31)»
- « Dieu éloigne de toi et de ceux qui te sont chers le mal, et crève les
yeux à ceux qui nous envient (P32) …. Amine, répondirent en écho toutes les
femmes( P34)»

118
- 2. Etude constructive des formules de politesse

- 3. Etude du contexte des formules de politesse.

« Ma mère se leva pour recevoir la visiteuse .Le visage ennuyée, la bouche


pincée, elle débita les formules de politesse en de telles occasions.
(P2)-Fatma, pourquoi t’es tu dérangée ? Je ne peux accepter ! Nous avons,
louange à Dieu, amplement de quoi nous rassasier ! Deux beignets ! C’est
beaucoup trop ! Par Dieu je ne puis accepter.
(P3) Notre voisine essayait de vaincre cette résistance. Elle prenait la main de
ma mère et protestait avec chaleur.
(P4) Tu ne peux me faire un tel affront Donne-les à Sidi Mohammed ; qu’Allah
lui donne la santé !
(P5)Tu ne peux pas refuser, c’est si peu de choses !
(P6)Enfin ma mère remercia.
(P7) Dieu te comblera de ses bienfaits, et te fera gouter des nourritures du
Paradis qu’il réserve à ses élus.
(P8) Dieu ouvrira pour nous tous les portes de ses trésors. »
Pages 34-35

b- Etude constructive :

-D’après le corpus, relevez les énoncés qui relèvent du récit et ceux qui relèvent
du discours ?
Les énoncés qui relèvent du récit sont : P1, P3 et P6.
Les énoncés qui relèvent du discours sont : P2, P4, P5 et P7 P8.
Commentez la disposition grammaticale des énoncés qui correspondent au récit,
le rythme de la narrativité, les temps verbaux, etc. ?
P1 : rythme accéléré (juxtaposition de phrases sans emploi des connecteurs
logiques + Emploi du passé simple qui traduit des actions achevées et non
duratives) + description de l’accueillante.

119
P 3 : nœud ou la remonte de la situation de tension (rythme lent, l’emploi de
l’imparfait) évocation de la réaction de la voisine qui essaye de convaincre la
mère du narrateur.
P6 : le dénouement. (L’emploi du connecteur logique « enfin » qui déclenche la
fin de l’argumentation + réemploi du passé simple pour traduire la
prédisposition d’achever la discussion)
Faites le même travail pour les énoncés qui concernent le discours ?
P2 :l’usage d’un langage soutenu (interrogation par l’inversion de sujet + usage
de phrase complexes) phrases exclamatives
P4 : Phrases impératives
P7+P8 : louanges « Dieu te comblera de ses bienfaits … » « Dieu ouvrira pour
nous …. »

3 .Etude du contexte sociolinguistique :


Quel est le rôle du récit dans le corpus ?
-le récit sert à asseoir le discours en informant le lecteur sur les circonstances de
la communication non verbale.
Quels sont les traits de la communication non verbale devancés par le
récit ?

- Au niveau de la communication non verbale, nous relevons la posture


« debout » de l’accueillante qui fait partie de l’éthique de la bienveillance.

Quel est le paradoxe que vous remarquez entre la description physique et


morale de la mère et la nécessité pragmatique de la situation d’accueil ?

- Les adjectifs « ennuyée » et « la bouche pincée » attribués à l’accueillante


sont contradictoires avec l’exigence de la convivialité. Cela présuppose que la
bienveillance est un devoir, faute de quoi, aura lieu le déshonneur et la honte.

D’après la citation suivante : « Elle débita les formules qu’exige la


politesse en de telles occasions », est-ce que les formules de politesse font
immédiatement preuve du caractère hospitalier de la mère ou bien elles sont
dues à un acte répétitif cautionné par la convenance sociale ?

- Les verbes « débiter » et « exiger » mettent l’accent sur l’embarras de la


situation. Ainsi les formules de politesse se présentent-elles comme un acte
répétitif (« en de telles occasions »).

120
Corpus 2 :

Invariablement, ma mère demandait :


Comment te sens-tu ce matin ? Ta tète ne te fait-elle pas trop souffrir ?
Ton sommeil a-t-il été paisible ?
Elle concluait :
-La santé est chose capitale, ma sœur ! Rien ne peut la remplacer.
Ce jour-là, elle ajouta :
Mon garçon n’est pas bien aujourd’hui. Dieu éloigne de toi et de ceux qui
te sont chers le mal, et crève les yeux à ceux qui nous envient.
La voix de la Chouafa monta du rez-de- chaussée :
Lalla Zoubida ! Que ta matinée soit bénie ! Dieu éloigne de toi tout motif de
peine et te conserve, toi et les tiens, en excellente santé !
Ma mère répondit :
-Que ta journée soit lumineuse et pleine de bénédictions ! Comment te sens Ŕtu
ce matin ? Dieu veillera sur ton bonheur et sur celui de tous ceux qui te sont
proches.
La chouafa enchaina :
-Ne t’inquiète pas pour ton fils, les amis de Dieu veillent sur sa santé. Il a des
protecteurs dans le monde visible et dans le monde invisible. Je sais qu’il est
chéri des puissances bénéfiques .Quand il sera homme, il sera sabre parmi les
sabres, une ruche de miel recherché pour sa saveur et son parfum.
- Lalla, dit ma mère toute remuée, le miel et le beurre coulent de ta bouche
et l’odeur du paradis parfume ton haleine.
Et me mère, extatique, les yeux au ciel, ajouta :
Seigneur, qui m’écoutes du haut des cieux, répands tes trésors inépuisables, ô toi
maitre de tous les trésors, sur cette femme de bien ; qu’elle soit vénérée comme
elle le mérite dans ce monde et qu’elle bénéficie de tes largesses dans l’Autre !
Que sa vie soit couronnée par l’accomplissement du pèlerinage aux lieux qui ns
son chers (…)
P32-P 33

S’agit-il d’une interrogation simple ou complexe dans l’exemple ci-


dessous ?
« Comment te sens-tu ce matin ? Ta tête ne te fait-elle pas trop souffrir ? Ton
sommeil a-t-il été paisible ? »

121
Il s’agit d’une interrogation complexe.
A partir du même exemple, quel effet psychologique produit ce genre
d’interrogation ?
Dans l’exemple, l’inversion de sujet accentue l’effet de l’empathie
(Compréhension intuitive d'autrui par la communication affective, permettant de
partager les sentiments de son interlocuteur.
Essentielle à une bonne communication et à l'approche psychologique, la nature
de l'empathie que le thérapeute ressent pour le sujet doit être rendue consciente
et comprise par le praticien pour ne pas interférer avec la cure analytique (voir
"l'entretien" dans la rubrique psychologie du travail).

Relevez les champs lexicaux du corpus ci-dessus ?


Nous relevons les champs lexicaux suivants :
La religion ,l’optimisme et la superstition.

Séquence V : Les figures de la tradition.


Séance 23 : Activité orale

122
Niveau : Première année de baccalauréat.
Durée : 1h
Sujet : Discuter le rituel de la fête de l’Achoura.
Support : Extrait de la Boite à Merveilles p : 141, 145

Déroulement de la séance

Consigne :
Observez les rituels de la fête de l’Achoura dans l’ancienne médina de
Fès et comparez Ŕles avec les rituels de votre région en prenant en considération
le changement du cadre temporel » .
A l’aide des question / réponse, le professeur déclenche une discussion
durant laquelle il va demander aux élèves de dégager les aspects de la fête de
l’Achoura .
« Prépare-toi pour fêter l’Achoura au Msid avec tes camarades . Du courage !
Du courage ! »
« Je mis mon gilet rouge aux dessins compliqués et bien en relief ,ma sacoche en
bandoulière ,je complétais cet ensemble très élégant pas la djellaba qui dormait
au fond du coffre de ma mère . Elle sentait la fleur d’oranger et la rose séchée »
« les vêtements ,les chaussures ,tout était neuf ,la lumière brillait à toutes les
fenêtres de la maison . Hommes et femmes commençaient l’année dans
l’activité »
« L’appel d’un mendiant nous arrivait de la rue»
« Les passants que nous rencontrions me souriaient avec bienveillance .Les
boutiques étaient ouvertes , les rues éclairées »
« Le matin se proposait de m’emmener à Moulay Driss ».
« Nous pénétrâmes dans le sanctuaire de Moulay Driss . Là , nous accomplîmes
les rites de la prière de l’Ouli et nous partîmes déjeuner. »

Séquence V : Les figures de la tradition


Séance 24 : Production de l’écrit.

123
Niveau : Première année de baccalauréat.
Durée :1h
Objectif : Savoir comment constituer des idées pour traiter le sujet des
marabouts.

Déroulement de la séance :

Sujet :
Une personne de votre entourage consulte régulièrement une voyante et
visite les marabouts qu’en pensez-vous ?

1-Démarche : le professeur demande aux élèves de procéder par la rédaction de


sujet en question.

2-Correction :
-Lecture des productions des élèves
-Le professeur désigne un élève pour écrire sa production au tableau .
-L’affinement de la production portée au tableau : la correction des erreurs par
les élèves eux-mêmes.

Rédaction collective
La superstition est la croyance a des forces occultes et surnaturelles. Elle
est généralement considérée comme réaction irrationnelle . Nombreuses sont les
gens qui ont un penchant vers ce monde de la superstition ; ils consultent des
voyants et visitent des marabouts. Avant de prendre position, cherchons,
d’abord, les causes qui peuvent pousser ces gens à être superstitieux ensuite
nous aborderons les conséquences de ce fléau.
Entre autres, Aicha notre voisine, depuis longtemps, est obsédée par le
monde de la superstition. Ces sujets de discussion ne portent que sur les voyants
et les marabouts ainsi que leur pouvoir majeur.
Le manque de confiance en soi, l’ignorance et la peur de l’avenir sont les
principales causes à adopter une vision superstitieuse .En outre, notre voisine a
des conflits avec son mari et sa famille. De plus , cette femme a trois jeunes
filles qu’elle veut marier. Alors , elle pense trouver chez les voyants et les
marabouts des remèdes à tous ses problèmes et ses angoisses. D’ailleurs ,dans le

124
roman autobiographique d’AHMED SEFRIROUI, le thème dominant est celui
de la superstition représentée par la mère de Sidi Mohammed et son amie Lalla
Aicha. Ces dernières n’hésitent pas , à chaque peine, à consulter des voyants
comme sidi Arafi et visiter des marabouts comme Sidi Ali Boughaleb.
Personnellement, je trouve que la superstition est un moyen lâche et vain
dont procèdent les personnes faibles d’esprit pour apaiser leurs inquiétudes. Il
vaut mieux s’éloigner de l’hérésie et se rattacher à la foi et aux normes de la
religion islamique .

SEQUENCE VI : Le genre merveilleux dans un récit véridique..

S 25- lecture Etudier le fait de l’imaginaire dans le souvenir d’enfance


Support : « la nuit ………..m’emmena dormir »

125
S 26- Langue : Langue
Etude de quelques figures d’analogie
Identifier les figures d’analogie

S 27- Activité orale : adaptation cinématographique du film Alice aux pays


des Merveilles.
Identifier les éléments merveilleux dans le film

S28Ŕ Production de l’écrit .Rédiger un conte


Développer l’attitude de l’imagination chez l’élève.

Séquence VI : Le genre merveilleux dans un récit véridique.


Séance 25 : Lecture
Niveau : Première année du baccalauréat.
Durée : 1h
Objectif : Etudier le fait de l’imaginaire dans le souvenir d’enfance
Support : « La nuit … m’emmena dormir » Ch III pp 54 Ŕ 55

126
Déroulement de la séance

- Mettre en situation :

Pourquoi le narrateur a t-il recours à sa boite à merveilles ?


La vie de Sidi Mohammed s’écroule entre sa maison et le msid . Dans son
entourage dont les personnages sont :ses parents , ses voisins et le fqih , il
connait la peur des jnouns . Pour fuir l’incompréhension de son entourage , le
narrateur se réfugie dans le rêve et l’imaginaire .

- Relever les sensations du narrateur et les figures du registre


merveilleux :

 Dans quel état d’âme le narrateur contemple t-il sa boite ?

Il fait appel à sa boite quand il éprouve de la tristesse « Je me sentis triste . Je


sortit ma boite »
 Pour quelle raison le narrateur se réfugie t-il dans cette contemplation ?

Pour fuir les affres de la réalité (disputes , commérage, etc … )


 Ce passage fait il écho à quel phase dans le roman ?

Ce passage fait écho à l’incipit (p6 ) « Le monde me paraissait un


domaine fabuleux ,une féerie grandiose où les sorcières entretenaient un
commerce familier avec des puissances invisibles ».
 Quels sont les objets de la boite ? Comment sont ils décrits ? relevez les
figures de style qui révèlent cette description ?

Les objets de la boite sont : un cabochon de verre , les clous ,les boutons
de porcelaine , les épingles et les perles . Ces objets inanimés prennent la
forme d’objets réels à travers l’emploi des figures de style tels que :
-La personnification : « ce soir , ils ne me parlaient pas » , « mon innocent
cabochon de verre grandit , se dilata et atteignit les proportions d’un palais »
-L’hyperbole : « les clous … volèrent dans les arbres pour en croquer les fruits
,disparurent dans le ciel sur l’aile du vent en quête d’aventures »
 Ces objets gardent ils leur aspect inanimé ?

127
Non
 Quelles transformations le narrateur fait il subir à ces objets ?
Le narrateur donnent vie à ces objets qui se métamorphosent en personnages
(princesses ,esclaves et jouvenceaux ) .

Synthèse :
Désir inconscient de l’enfant de vivre dans ce monde enchanté, loin des
remontrances de l’entourage et de la peur des autres .
Boite fermée rêves, enchantement.
Boite ouverte réalité décevante .
L’ouverture de la boite rompt l’enchantement qui influe l’état d’âme de
l’enfant .
Ce passage évoque la boite à merveilles , titre du roman, cet objet banal
dans l’imaginaire collectif occupe une place particulière dans l’esprit de l’enfant
de six ans. C’est l’objet qui a le plus marqué cette tranche de vie, c’est pour cette
raison qu’il a intitulé son roman « la boite à merveilles ».

Séquence : le genre merveilleux dans un récit véridique.


Séance 26 : Langue
Niveau : Première année de baccalauréat
Durée : 1h
Objectif : Etude de quelques figures d’analogie
Identifier les figures d’analogie

128
Conceptualisation : les figures d’analogie font partie des figures dites du
« signifié » :figures en relation avec le sens du mot. Elles jouent sur des
rapprochements. Elles se construisent sur l’existence de lien , deux points
communs , de similitudes , entre des éléments que l’on rapproche. Ces figures
sont créatrices et révélatrices d’image.
-La personnification , elle attribue des capacités et des caractéristiques
humaines à des animaux ou à des choses. Exemple : « les arbres dans ma route
fouillait ».
-La comparaison c’est une figure qui consiste à rapprocher en utilisant un
mot outil . Elle comporte quatre composantes : le comparé , le comparant , un
outil de comparaison et le point de ressemblance .Exemple : « le femme est belle
comme une rose »
-La métaphore : cette figure est une comparaison incomplète. Le comparé
est donné ainsi que le comparant mais il n y a pas d’outil de comparaison.
Exemple : « ce fut la mer , la mer des céréales. »
Consigne : tracez un tableau où vous dégagez les figures de style d’analogie en
désignant la figure , la définition et l’effet produit .

Exemple figure Définition Effet produit


« Ma mère se Comparaison Rapprochement à Mise en relief
comportait l’aide de l’outil de
d’une
comme une comparaison caractéristique
vielle » « comme » commune du
comparant et du
comparé
« Ma mère était Métaphore Rapprochement Evocation d’une
une cire fraiche , de deux termes réalité sous forme
tout s’y gravait » sans l’aide d’un imagée
« Au fond de cette outil de
rue véritable comparaison
tunnel noir se
tenait une porte »
Le soir ces objets La Evocation d’une Frappe
ne me parlaient personnification réalité non animée l’imagination du
pas. Ils gisaient à travers des lecteur .
inertes et caractéristiques

129
maussades. Ils humaines
étaient méfiants et
secrets

Exercice d’application :

Identifiez des figures de style :


-La terre est un vaste atelier où l’on ne chôme jamais .Emile Zola : métaphore
filée
- la rue assourdissante autour de moi hurlait . Baudelaire personnification
- Lion au combat , il meurt en agneau. Corneille : métaphore
-L'airain sur ces monts terribles Vomit le fer et la mort . Boileau : métaphore et
personnification.

Exercice 2 :
Tracez un tableau où vous relevez les outils de comparaison et ses
composantes :
La calomnie est comme la guêpe qui vous importune et contre laquelle il
ne faut faire aucun mouvement à moins qu’on ne soit sur de la tuer, sans quoi,
elle revient à la charge plus furieuse que jamais .

Séquence VI : Le genre merveilleux dans un récit véridique.


Séance 27 : Activité orale
Niveau : Première année du baccalauréat
Durée : 1h
Objectif : Initier les élèves à analyser un film.

Déroulement de la séance

130
Adaptation cinématographique du conte merveilleux : « Alice aux pays
des merveilles »
-Visionnement du film
-Présentation du schéma narratif du conte
-Etude cinématographique : relevé des effets cinématographiques qui évoquent
le merveilleux et qui nourrissent la fiction

Qu’est-ce que le genre merveilleux ?


Commençons cette approche générique par une citation qui pose déjà
quelques balises essentielles :
« le terme merveilleux qualifie le registre où le surnaturel se mêle de façon
harmonieuse à la réalité pour enchanter le lecteur »
Le merveilleux relèverait donc a priori du surnaturel, si l’on reprend cette
définition d’Henri Bénac et le surnaturel, quant à lui, désignerait :
« l’ensemble des manifestations qui contredisent les lois de la nature »
Délimitations du genre merveilleux
Il est nécessaire de reprendre ici la distinction effectuée par Todorov :
qui affirme que le merveilleux est associé :
« au trouble que ressent l’esprit rationnel placé en face d’un évènement
surnaturel qu’il refuse d’admettre mais qu’il se sent incapable de nier,ce qui le
place à l’angle de l’étrange où le surnaturel n’est qu’une apparence et du
fantastique où le surnaturel existe vraiment »
A la différence du fantastique ou de la science-fiction, le merveilleux n’a
effectivement pas besoin de justifier sa vraisemblance.
Pour différencier l’étrange du merveilleux, nous dirons que le merveilleux se
caractérise par la seule existence de faits surnaturels tandis que l’étrange est lié,
lui, uniquement aux sentiments éprouvés par les personnages.
LE CONTE MERVEILLEUX
Le merveilleux : un genre littéraire.
Le conte merveilleux est d'abord un récit que les gens se racontaient
oralement, ce qui explique que bien des contes soient anonymes (auteurs
inconnus) ,certains contes traditionnels ont été repris par des auteurs reconnus
tels que Charles Perrault, Jacob et Wilhelm Grimm, Hans Christian Andersen,
Marcel Aymé, Pierre Gripari.

131
Le conte est une forme de récit. On y retrouve donc :
- les étapes du schéma narratif : situation initiale, élément perturbateur,
péripéties, élément de résolution, situation finale ;
- des personnages aux fonctions particulières : le héros en quête de quelque
chose ou de quelqu'un, entouré d'opposants et d'adjuvants.

1) La présence de l'imaginaire et du surnaturel, considérés comme normaux dans


l’univers du conte.
2) des personnages Ŕ types :
- réalistes : familles royales, familles très pauvres...,
- imaginaires : ogres, fées, lutins, monstres...,
- animaux personnifiés, familiers (ex. : le chat) ou plus exotiques (ex. : le
chacal).
3) des lieux caractéristiques : château, chaumière, forêt, fontaine...;
certains sont des lieux de sécurité, d’autres représentent des dangers.
4) une époque volontairement indéfinie : « Il était une fois... », même si le
vocabulaire, les modes de vie décrits dans le conte situent le conte dans l'époque
et la région de l'auteur.
5) des objets magiques : baguettes, bottes, clefs, lampes...; parfois des formules
magiques comme : «Sésame, ouvre-toi! ».
6) des phénomènes de métamorphoses : le carrosse dans Cendrillon...
7) des épisodes répétitifs : le plus souvent répétés trois fois pour
faciliter la mémorisation ; souvent il s’agit des péripéties.
8) des épreuves, choisies ou subies par le héros ou l’héroïne. Pour obtenir l’objet
de la quête, réussir sa mission, le personnage principal doit prouver sa valeur
(physique ou morale). Souvent les épreuves deviennent de plus en plus difficiles
(gradation).
9) une fin généralement heureuse.
Le rôle ou la fonction des contes :
1) Les contes alimentent l’imagination des enfants et leur procurent de petites
peurs délicieuses. En effet, les contes se nourrissent des angoisses humaines.
2) Les contes transmettent une sagesse, une leçon de conduite individuelle ou
collective à travers le récit d'une expérience.
Les contes permettent aux enfants d’apprivoiser certaines peurs en les
mettant en scène.

132
Certains symboles sont compris par les petits lecteurs.
3) Les contes rendent cette leçon agréable et accessible en racontant une histoire
qui se situe le plus souvent dans l'univers du merveilleux
Fiche de lecture du récit textuel « Alice aux pays des merveilles » :
Titre : « Alice au pays des merveilles »
Auteur : Lewis Carroll (de son vrai nom Charles Lutwidge Dodgson) est né à
Daresbury, en Angleterre, le 27 janvier 1832.
Synopsis : Alice est une mignonne petite fille. Un jour, alors que sa sœur lui lit
un livre, elle aperçoit un lapin blanc qui court comme s'il était en retard. Mais le
plus étrange, c'est qu'il est habillé comme pour aller à une fête. Intriguée, Alice
le suit et pénètre dans son terrier. Elle tombe alors dans un puit interminable.
Elle atterrit tout doucement et alors s'ouvre à elle un pays magique, le pays des
merveilles...
Tout est différent de chez nous. Les chats sourient, on joue au croquet
avec un flammand rose et les bébés se transforment en petits cochons…
Genre : conte merveilleux .
Edition : Seuil

Fiche de lecture du récit filmique « Alice au pays des merveilles » :


Réalisateur : Jan Svankmajer, 1988,
Scénario et réalisation : Jan Svankmajer, d’après Alice au Pays des
Merveilles de Lewis Carroll
Animation : Bedrich Glaser, Svatopluk Maly
Décors : Eva Svankmajerova, Jan Svankmajer; Son : Ivo Spalj, Robert Jansa
Montage : Marie Zemanova ; Production : Condor Features
Coproduction : Film Four International, Hessicher Rundfunk
Distribution : K Films
Interprète : Kristina Kohout va ; Bouche et voix originale : Camilla Power
Voix française : Marion Balança
Tournage : 1987, Sortie : novembre 1989
Prix du long métrage des journées internationales du cinéma d’animation
d’Annecy 1989 .

Quelques remarques sur l’adaptation cinématographique du conte Alice au Pays


des Merveilles :

133
La gestuelle : Le charme et la sensualité de la fillette se traduit surtout
dans ses attitudes, elle est très posée et maniérée, chacun de ses mouvements est
réfléchi, empreint d’une dimension artistique. Tout le charme d’Alice réside
dans son insouciance et dans ses gestes gracieux.
Le décor : mis en place dans la première séquence de la chambre faite de
bric et de broc et assez hétéroclite, campe de suite cette disjonction du corps.
Cette discontinuité trouve donc immédiatement sa traduction esthétique dans le
personnage d’Alice lui-même, puisqu’Alice n’est en réalité pas une, mais
plusieurs. Directement la caméra nous représente une Alice opposée à son
double figuré en poupée. Le corps vivant est donc dès le départ divisé,
fragmenté.

Séquence VI : Le genre merveilleux dans un récit véridique.


Séance 28 : Production de l’écrit
Niveau : Première année du baccalauréat
Durée : 1h
Objectifs : Développer l’attitude de l’imagination chez l’apprenant.
Ecrire un conte en employant les pré-acquis.

Déroulement de la séance
1-Mise en situation :

134
A partir du schéma actantiel suivant, produisez un conte en respectant les
caractéristiques de ce genre.
Remarque : on se contentera dans cette séance à rédiger le début du conte :
situation initiale et le déclenchement de l’intrigue.
le destinateur ; le roi dont la fille est enlevée par une sorcière prome une
récompense.
Le destinataire : la princesse enlevée par le dragon.
Le sujet : un jeune chasseur pauvre mais courageux.
L’Objet : Combattre la sorcière et libérer la princesse.

1. Elaboration du plan et de la procédure à suivre.


Présenter les personnages, les lieux et le temps.
Focaliser l’attention sur le bonheur qui règne dans le château
Utiliser le présent, l’imparfait ; le passé simple
Rédaction collective :
Il était une fois, une princesse d’une beauté envoutante, qui vit avec sa
famille dans un château onirique. Le roi, son père et la reine, sa mère étaient si
heureux de l’avoir après tant d’années. Sa naissance était un événement
glorieux pour tout le royaume.
Un jour, quand elle était entrain de cueillir les fleurs sauvages qui
l’impressionnent tant, une acariâtre sorcière l’a vue. Elle était jalouse de sa
beauté et elle décida de l’enlever et de l’emprisonner dans sa masure située au
sommet de la montagne. Elle a entamé un stratagème pour la faire disparaitre du
royaume et pour qu’elle reste la plus belle. Le lendemain, un dragon
gigantesque la prit à l’improviste par sa robe de velours, la mit sur son dos et
s’envola loin. Sa nourrice, affolée courut prévenir le roi en hurlant : « Au
secours ! Au secours ! le dragon a enlevé la princesse. »Anéantie la reine tomba
malade, le roi, malgré sa souffrance, se ressaisit et lança un ordre aux gardes de
pourchasser le dragon. Mais les recherches s’avèrent veines, alors, il décida de
promettre une récompense à celui qui délivrera la princesse des griffes du
monstre….

135
Conclusion :
Vu la richesse du roman en terme de diversité des genres et des discours ,
nous avons été amené à répondre à plus d’une problématique . Pour ce faire ,
chaque séquence assure son unité thématique et contient en elle-même un
domaine de discernement . Mais , Cette approche réflexive et engagée de
discerner des projets didactiques basés sur la problématisation ne nous a pas
empêché d’aboutir à faire comprendre l’intégralité de l’œuvre et les péripéties

136
de la narration dans la continuité de la trame narrative . Quant à notre
problématique générale, il s’avère que le contrat d’authenticité n’est pas
strictement confirmé dans la mesure où nous constatons que le narrateur homo-
diégétique ne correspond pas à la notoriété auteur . De plus , le genre
romanesque qui se caractérise pas sa tendance à introduire des effets fictifs dans
la narration ainsi que le recours au registre merveilleux qui transgresse le pacte
de véridicité contrecarre , en quelque sorte , l’aspect authentique du récit de vie.
La réalisation de ce travail nous a permis de réfléchir sur l’élaboration
d’un module et de développer les préparations d’activités par rapport aux
compétences visées. Notre projet pédagogique, en effet, s’est articulé sur des
séquences construites dans un esprit d’homogénéité. Il s’inscrit dans un
continuum dans le dessin de garder une certaine cohérence par rapport à l’étude
de l’œuvre du programme. A ce niveau, nous avons constaté que la dimension
temporelle n’est pas pertinente dans l’élaboration des séquences. Ceci es du à la
différence des objectifs et les exigences qu’ils imposent ainsi qu’à la capacité
intellectuelle des élèves de bien assimiler le cours. Ainsi, l’exemple des
séquences envisagées ne peut être que relatif.
Encore faut-il signaler que le professeur est appelé à mieux connaitre le niveau
de ses élèves pour mieux agir en leur faveur tout en partant de leurs besoins
particuliers relatifs aux connaissances linguistiques et littéraires .
Notons, aussi, qu’il est souhaitable de mettre en place, à la fin de chaque
séquence, à une séance de récapitulation et d’évaluation.

137
Bibliographie :

Ouvrages :

LEJEUNE (Philippe) . Le pacte autobiographique , (1975) ,Paris, Edition du


Seuil.
SEFRIOUI (Ahmed) . La Boite à Merveilles, (1954) ,Librairie des Ecoles-
Casablanca ,Edition du Seuil , 256p .
GHERMANN (Susanne) et GRONEMANN (Claudia) . Les enjeux de
l’autobiographie dans les littératures de langue françaises : du genre à

138
l’espace .L’autobiographie postcoloniale .L’hybridité , (2006), Paris
,Edition : L’Harmattan , 304.
SABBAH ( Hélène ) .Le français méthodique ,(2004) , Paris Edition
Hatier .pp 97-102.

Webographie :

http://docs.google.com/viewer?a=v&q=cache:l-IaHeO1CLoJ:prn1.univ-
lemans.fr.

Filmographie :
« Alice au pays des merveilles » , Réalisation de Jan Svankmajer, 1988,
Distribution : K Films .

139

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