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Guide pédagogique

Auteurs : Sabrina POP


Ouns KAMECH
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Sommaire

PRÉSENTATION DE L’ŒUVRE ……………………………………………………. 4

CORRIGÉS DES QUESTIONNAIRES ET DÉMARCHE PÉDAGOGIQUE 5


Introduction
Découvrir le genre du conte ……...…………………..………………………………………………………………………………..…. 5

Découvrir le monstre ………………….…..…………………………………………………………………………………..….……………. 7

Avant d’entrer dans l’œuvre ……………………………………………………………………….…………….……………..…………. 8

Contes merveilleux : faire le point


La Belle et la Bête, Faire le point 1 ……………………………………….………………………..………………..……………. 10

Finette Cendron, Faire le point 2 ………………………………………………….………………………………………………….. 14

Le Chat noir, Faire le point 3 ……………………………………………….………………………………………..………………….. 17

Petit frère et Petite sœur, Faire le point 4 …………………………………………….…………………………………………. 20

Un rubis pour le roi, Faire le point 5 ……………………………………………….…………………………...…………………… 23

Dossier pédagogique
Compréhension
Les personnages des contes ………………………….……………………………………………………………………….……….. 26

Deux figures de monstres célèbres …………………………..……………………………………………………………..……… 27

Les rapports familiaux dans les contes ……………..……..……………………………………………………………..……… 29

Enrichir son lexique ………………………….……….………………………………………………………………………………..……… 31

Bilan de lecture ………………………………………………………………………………………………….……………………….……… 32

Travailler l’écrit ……………………………………………………………………………………………………..…………………………… 33

Travailler l’oral …………………………………………………………………………………………………………………………………… 35

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Groupement thématique : La Bête : entre humanité et monstruosité


Texte 1 : Serena Valentino, L’histoire de la Bête, 2017 …………..……….………………………………………….. 36

Texte 2 : Jorge Luis Borges, La demeure d’Astérion, 1947…………….…………………….……………..…….. 37

Texte 3 : Pierre Duriot, Le câlin du Yéti, 2012 ..………………….………………………………….……………..……… 38

Questionnaire sur le groupement thématique ….….……………………..……..…………………………………………. 38

Prolongements
La Belle et la Bête au cinéma …………….……………..……………………………………………………………………………. 40

Une scène magique en peinture ………………………………………………………………..…………………………………….. 41

BIBLIOGRAPHIE ET SITOGRAPHIE .…………………….………………….... 43

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Présentation de l’œuvre

La lecture de ce recueil de cinq contes merveilleux s’inscrit dans l’une des entrées au
programme de la classe de sixième, intitulée « Le monstre, aux limites de l'humain ».

Dans le cadre de cette entrée, « on étudie :

• en lien avec des documents permettant de découvrir certains aspects de la figure du


monstre dans la peinture, la sculpture, l’opéra, la bande dessinée ou le cinéma, des
extraits choisis de l’Odyssée et/ou des Métamorphoses, dans une traduction au choix
du professeur ;
• et des contes merveilleux et des récits adaptés de la mythologie et des légendes
antiques, ou des contes et légendes de France et d’autres pays et cultures ;
• ou bien des extraits de romans et de nouvelles de différentes époques. »
Dans ce recueil, nous avons regroupé deux contes écrits par deux autrices françaises
classiques, un conte provenant du folklore breton, un conte provenant du folklore germanique
et enfin un conte écrit par une autrice franco-arménienne. Nous avons cherché à diversifier le
corpus proposé, et à présenter des contes connus, de concert avec des contes moins connus.

L’exploration des relations entre sœurs, et plus généralement la réflexion sur les relations
familiales, a également guidé nos choix. Il s’agissait pour nous de mettre en perspective la
manière dont l’irruption du monstre, cette figure étrangère, interroge notre environnement
familier et familial.

Le monstre est ainsi un enjeu éclairant et une jauge saine pour juger de l’état de notre propre
environnement. Ainsi, nous avons problématisé le contact entre le monstre et l’humain à
l’échelle collective, en plus de l’échelle individuelle, en accord avec cette idée de contiguïté du
monstre et de l’humain, portée par l’intitulé de l’entrée, « Le monstre, aux limites de l'humain ».

Le groupement thématique, ainsi que les ouvertures artistiques, vont en ce sens, et font
réfléchir l’élève sur la dualité du monstre : à la fois très proche, et très loin de nous.

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Corrigés des questionnaires et


démarche pédagogique

Introduction

DÉCOUVRIR LE GENRE DU CONTE (p. 10)

Les origines du conte


1. a) Décrivez ce tableau.
Le tableau s’intitule le Décaméron. Le Décaméron est un recueil de cent nouvelles écrites par
Boccace. Le récit-cadre est celui d’un groupe de dix jeunes gens qui se sont repliés dans une
villa en périphérie de Florence, afin d’échapper à la mort que répandait la peste de 1348. Afin
de passer le temps, les jeunes gens se racontent des histoires à tour de rôle.

Dans ce tableau, John William Waterhouse représente une scène de narration. On observe un
groupe de jeunes gens rassemblés autour d’un jeune homme. Celui-ci s’adresse à son auditoire,
il le regarde et tend le bras vers le groupe. On remarque que tous les regards sont tournés vers
lui – sauf celui d’une jeune fille qui est en train de cueillir une fleur. L’assemblée semble captivée
par le conteur. On peut le déduire grâce à la posture d’écoute recueillie des jeunes filles : celle
qui porte une robe pourpre a la tête légèrement inclinée et posée sur son poing fermé ; celle
qui porte une robe dorée a les jambes repliées vers elle, et les mains entrecroisées au niveau
du genou ; celle qui porte une robe pourpre foncé penche la tête vers le conteur et porte sa
main au cou ; tandis que celle qui a une robe rouge incarnat replie une de ses jambes sur le
côté, et pose sa main dessus dans une posture de délassement.

Cette scène de narration est placée sous le signe de l’agrément et du loisir : on peut le percevoir
grâce aux couleurs vives du tableau mais aussi au luth dans la main du conteur et à celui posé
à côté d’une des auditrices et, plus généralement, grâce au cadre bucolique. Ce sentiment
d’agrément contraste avec le contexte sinistre qui règne hors de la villa : le contexte de la mort
engendrée par la peste.

Symboliquement, la narration prend la valeur d’un acte providentiel : elle crée un coin de
paradis dans la villa et fait échapper, par l’imagination, à la mort qui encercle de toutes parts.

b) Qui conte l’histoire ? Quels éléments vous ont permis de répondre ?


Le conteur est le personnage portant une calotte et une chemise rouges, avec un pantalon rayé
en rouge et blanc. On l’identifie grâce à sa posture : il regarde son auditoire et tend le bras vers
le groupe.

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Le conte merveilleux
2. Qu’est-ce qu’un conte merveilleux ? Complétez le schéma suivant à partir de vos
connaissances et de la vidéo. (LLS.fr/CL6VideoContes)
Le conte merveilleux, appelé aussi conte de fées, est un type de conte particulier. C’est une
histoire imaginaire, située dans un temps lointain et un lieu indéfini. Voici un corrigé du schéma.

3. En groupe – a) Choisissez l’un des contes suivants. b) Expliquez pourquoi cette œuvre est
un conte merveilleux en décrivant son univers, son intrigue, les personnages, etc.
Dans chacun de ces contes, on trouve des éléments constitutifs d’un univers merveilleux :

• Le Petit Chaperon rouge – animal personnifié (le loup) ;


• Cendrillon – métamorphose, personnages caractéristiques (la fée et le prince) ;
• Le Petit Poucet – personnage caractéristique (l’ogre).
• La Petite sirène – personnages caractéristiques (le roi, le prince, et la sorcière) ;
• Blanche-Neige – objet magique (le miroir) et personnages caractéristiques (la reine, le
prince, la sorcière) ;
• La Belle au bois dormant – personnages caractéristiques (le roi, la princesse, le prince,
les fées).

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DÉCOUVRIR LE MONSTRE (p. 12)

Qu’est-ce qu’un monstre ?


1. Seul(e) – À quels mots le monstre vous fait-il penser ? Complétez le nuage de mots
suivant avec les mots que vous avez trouvés.

Réponse libre. Quelques mots possibles pour compléter le nuage de mots : dégoûtant ;
repoussant ; cruel ; méchant ; sanguinaire ; gourmand ; laid ; cannibale ; agressif ; horrible ;
vilain ; malicieux ; rusé ; stupide.

2. En binôme – Échangez vos nuages de mots. Expliquez vos choix à votre camarade.
Un exemple : le monstre me fait penser au mot « cruel » ; j’ai choisi ce mot parce que les
monstres n’hésitent pas à tuer pour leur propre plaisir, comme l’ogre.

3. En classe entière – Mettez en commun vos productions et sélectionnez les cinq mots les
plus récurrents.
Réponse en fonction des réponses des élèves dans la classe.

4. Seul(e) – Dessinez, à partir des cinq mots sélectionnés, le monstre défini par votre classe.
Réponse en fonction de la classe.

Définir le monstre
5. Différenciation

Parcours 1 ★
Complétez ce texte à trous à l’aide des mots suivants afin de proposer une définition du mot
« monstre » : morales, apparence, avertir, peur, physiques, répugnante, cruauté.
Le mot « monstre » provient du latin monere qui signifie montrer. En effet, c’est à l’origine celui
qui « attire l’attention, interpelle ». Ce mot désigne généralement une créature répugnante du
fait de ses caractéristiques physiques et/ou morales. Le monstre fait ressentir de la peur à
cause de son apparence ou de sa cruauté.

Parcours 2 ★★
Construisez votre définition du mot « monstre » à partir des termes suivants : moral,
apparence, montrer, peur, physique, répugnant.
Le monstre est celui qu’on montre, à cause de son apparence physique ou de ses traits moraux
– ou les deux. C’est une créature répugnante qui produit la peur et le dégoût chez ceux qui
croisent sa route.

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6. Une fois votre définition construite, cherchez le mot « monstre » dans le dictionnaire et
complétez votre définition. Quelles nouvelles informations avez-vous ajoutées ?
Les monstres viennent des légendes et des mythologies. Ce qui est monstrueux dépend de la
culture et varie d’une société à une autre.

AVANT D’ENTRER DANS L’ŒUVRE (p. 17)


En binôme – Choisissez l’un des cinq contes du recueil puis proposez vos hypothèses de
lecture à partir des questions suivantes.
1. a) D’après le titre du conte, qui en est le personnage principal ou qui en sont les
personnages principaux ?
La Belle et la Bête : le titre indique un duo, voire un couple – la Belle et la Bête. L’intrigue est
centrée sur ces deux personnages principaux.

Finette Cendron : personnage éponyme.

Le Chat noir : le personnage principal sera-t-il un animal ?

Petit Frère et Petite sœur : il s’agit à nouveau d’un duo, cette fois-ci lié par des liens familiaux.

Un rubis pour le Roi : on perçoit que le Roi est au centre de l’intrigue – sûrement, à travers le
roi, la monarchie. Peut-être sera-t-il question d’une menace pour le roi ou la monarchie. Le rubis
est sûrement l’objet de la quête du roi.

b) Essayez de dresser un premier portrait de ce(s) personnage(s) : caractéristiques


physiques ou morales, situation sociale, etc.
La Belle et la Bête : le duo semble être caractérisé par une opposition au niveau physique –
d’une part la Belle, caractérisée par sa beauté, et d’autre part la Bête, caractérisée par sa laideur
ou son côté monstrueux.

Finette Cendron : personnage féminin, ainsi qu’on peut le percevoir à travers le suffixe -ette.
Personnage caractérisé par sa finesse physique ou morale ? On voit le mot « cendre » dans
« cendron » : s’agit-il d’une caractéristique physique, une couleur de cendre ? Ou encore d’un
événement en lien avec la cendre ?

Le Chat noir : couleur noire du chat. Peut-être une caractéristique morale : méchanceté ? Ou
encore une image populaire : le chat noir qui porte le mauvais sort ?

Petit frère et Petite sœur : personnages d’un jeune âge, liens familiaux ; aventures à deux ?
destinées parallèles ou, au contraire, opposées ?

Un rubis pour le Roi : personnage stéréotype du conte – noblesse, sûrement beauté physique.
Puisqu’il apparaît dans le titre, sûrement s’agit-il d’un roi bon et bienveillant. Mais l’idée d’une
quête d’un rubis peut suggérer que le roi est au contraire cupide, avide d’argent et de richesses.

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2. À votre avis, que va-t-il se passer dans le conte ? Écrivez un synopsis en une dizaine de
lignes. Aidez-vous de la liste suivante.
Quelques pistes de synopsis :

• La Belle et la Bête : conflit entre les deux personnages, ou au contraire amitié contre
nature, entre la beauté et la bestialité. Un personnage qui va à la recherche de l’autre,
ou au contraire qui fuit l’autre. Triomphe de la beauté sur la bestialité ou fusion des
deux. Métamorphose de la bestialité en beauté.
• Finette Cendron : personnage féminin qui exerce sa finesse en élaborant des plans, des
stratagèmes, peut-être pour obtenir la cendre, qui serait l’objet de sa quête. Ou au
contraire, la cendre serait une tache physique ou morale qui imprime le personnage : le
suffixe -on est peut-être ici péjoratif.
• Le Chat noir : personnage aux caractéristiques humaines, qui est peut-être au service
de ses compagnons humains, ou qui est en guerre avec les êtres humains. Personnage
sûrement intelligent, rusé. Peut-être doté de pouvoirs magiques : le chat noir est perçu
comme portant le mauvais sort dans l’imagination populaire. Personnage mystérieux.
• Petit frère et Petite sœur : frère et sœur abandonnés à eux-mêmes, dans une forêt
sûrement. Ils font face à une sorcière ou à des créatures maléfiques dans la forêt. Ils
devront faire preuve de solidarité pour rester en vie.
• Un rubis pour le roi : peut-être s’agit-il d’un roi qui court après les richesses, les pierres
précieuses, un roi cupide, qui ferait des guerres pour obtenir l’objet de sa quête, un rubis.

3. Présentez votre travail à la classe. Pour cela, entraînez-vous, dans un premier temps, à
lire votre synopsis de manière expressive, en faisant attention à la ponctuation et en parlant
distinctement.
Quelques conseils :

• Rythmez votre synopsis : ralentissez parfois, accélérez d’autres fois, afin de garder votre
auditoire à l’écoute. Faites des pauses sur les parties de votre synopsis où vous allez
annoncer un événement important ou une action frappante.
• Modulez votre intonation : adoptez une intonation descendante lorsque vous
ralentissez pour attirer l’attention de votre auditoire. Surprenez votre auditoire en
adoptant une intonation ascendante lorsque vous voulez annoncer une action ou un
événement important. À vous de trouver l’équilibre avec le rythme de votre synopsis.

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Faire le point

FAIRE LE POINT 1 (p. 49)

Ma lecture : La Belle et la Bête, Mme Leprince de Beaumont


1. Impressions de lecture – Quel est votre passage préféré ? Pourquoi ?
Réponse libre.

2. a) Résumez le passage que vous avez choisi en deux lignes.


Un exemple : Mon passage préféré est lorsque la Belle décide de se sacrifier à la Bête à la
place de son père. J’ai choisi ce passage car, bien qu’il soit triste, il met en avant le courage et
la bonté de la Belle.

b) Situez ce passage dans le récit en précisant ce qui se passe avant.


Un exemple – Avant ce passage, le père, après s’être perdu sur le chemin du retour pour
retrouver ses filles, décide de se réfugier dans un château. Avant de repartir, il cueille une rose
pour sa fille cadette. C’est alors qu’une Bête surgit et, après avoir exprimé sa colère, lui laisse
deux solutions : mourir ou lui livrer une de ses filles.

c) Choisissez trois sentiments pour décrire ce que vous avez ressenti à la lecture.
Réponse libre.

d) Pour chacun de ces sentiments, choisissez un degré d’intensité.


Réponse libre.

3. Cochez la ou les affirmations qui sont vraies.


La Bête a subi une malédiction.

4. a) Que pensez-vous des sanctions envers la Bête dans ce conte ? b) Et celles envers les
sœurs à la fin du conte ? Justifiez votre réponse.
Dans ce conte, les sanctions prennent la forme d’une malédiction. Elles ont pour objectif de
rendre meilleurs les personnages qui en font l’objet. En effet, elles permettent de vaincre le
vice à l’origine du maléfice.

La Bête est l’objet d’une malédiction : « Une méchante fée m’avait condamné à rester sous cette
figure jusqu’à ce qu’une belle fille consentît à m’épouser » (l. 576-578). Cette sanction peut
paraître cruelle, mais efficace, puisque à la fin du conte le prince retrouve sa forme originelle et
devient meilleur.

Les sœurs de la Belle sont aussi l’objet d’une malédiction lancée par la fée : « je connais votre
cœur et toute la malice qu’il renferme. Devenez deux statues ; mais conservez toute votre raison
sous la pierre qui vous enveloppera. Vous demeurerez à la porte du palais de votre sœur, et je

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ne vous impose point d’autre peine que d’être témoins de son bonheur. Vous ne pourrez revenir
dans votre premier état qu’au moment où vous reconnaîtrez vos fautes » (l. 598-605).

Le professeur peut inviter les élèves à réfléchir à des solutions alternatives à la malédiction, à
un système plus bienveillant envers celui qui commet une faute.

La rencontre entre la Belle et la Bête (l. 362-411)


Vérifier sa compréhension
1. a) Situez l’extrait dans le conte. Que se passe-t-il avant ?
Avant ce passage, le père, après s’être perdu sur le chemin du retour pour retrouver ses filles,
décide de se réfugier dans un château. Avant de repartir, il cueille une rose pour sa cadette.
C’est alors qu’une Bête surgit et, après avoir exprimé sa colère, lui laisse deux solutions : mourir
ou lui livrer une de ses filles. Belle décide donc de se sacrifier à la place de son père. Elle pense
que c’est son dernier repas.

b) Quels personnages sont présents dans cet extrait ? Qui sont-ils l’un pour l’autre ?
Les personnages présents dans cet extrait sont la Belle et la Bête. La Belle est la prisonnière
de la Bête.

2. Entourez l’adjectif qui définit le mieux la Bête dans cet extrait : agréable, monstrueuse,
apeurée. Justifiez votre réponse en relevant des éléments précis.
Les trois adjectifs sont possibles ; l’important réside dans la justification.

La Bête est agréable car elle veille au bien-être de la Belle : « Non, répondit la Bête, il n’y a ici
de maîtresse que vous. Vous n’avez qu’à me dire de m’en aller, si je vous ennuie ; je sortirai tout
de suite » (l. 366-368), « Mangez donc, la Belle, lui dit le monstre ; et tâchez de ne vous point
ennuyer dans votre maison, car tout ceci est à vous, et j’aurais du chagrin si vous n’étiez pas
contente » (l. 377-380).

La bête est monstrueuse du fait de son apparence physique : « Dites-moi, n’est-ce pas que vous
me trouvez bien laid ? / – Cela est vrai, dit la Belle » (l. 368-369).

La Bête est apeurée car elle a peur des réactions et de l’avis de la Belle : « Dans le moment ce
pauvre monstre voulut soupirer, et il fit un sifflement si épouvantable que tout le palais en
retentit ; mais la Belle fut bientôt rassurée, car la Bête, lui ayant dit tristement : “Adieu donc, la
Belle” » (l. 402-406).

3. Choisissez six mots pour faire le portrait de la Bête :


• trois mots pour définir ses caractéristiques physiques ;
On peut penser à : laid, voix épouvantable, visage monstrueux.

• trois mots pour définir ses caractéristiques psychologiques :


On peut penser à : gentillesse, bonté, souffrance.

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Analyser et interpréter
4. En binôme – a) Par quel mot peut-on remplacer « monstres » dans la phrase de la Belle :
« Il y a bien des hommes qui sont plus monstres que vous. » (l. 386-387)
Dans cette phrase, le mot « monstres » peut être remplacé par les adjectifs « cruels » ou
« méchants ».

b) Pourquoi cette réplique est-elle paradoxale ?


Cette réplique est paradoxale car le mot homme y est associé à la monstruosité. Il semble alors
étrange que la Bête, alors même qu’elle a l’apparence physique d’un monstre, soit moins
monstre qu’un humain (jeu de mots).

5. Langue – a) Quel est le type de la phrase suivante : « La Belle, voulez-vous être ma


femme ? » (l. 397) ?
Cette phrase est une phrase interrogative. Nous pouvons le voir grâce au point d’interrogation
et à l’inversion du sujet et du verbe.

b) Transformez cette phrase en phrase injonctive.


Deux possibilités pour cette transformation : « Veuillez être ma femme » (demande polie) ou
« Soyez ma femme » (ordre).

c) Si la Bête avait choisi d’utiliser cette phrase injonctive, quelle image auriez-vous d’elle ?
Si la Bête avait fait une demande polie avec « Veuillez être ma femme », le lecteur aurait eu une
image un peu plus autoritaire et affirmée d’elle.

Si la Bête avait donné un ordre à la Belle avec « Soyez ma femme », alors la demande aurait été
perçue comme plus violente et le lecteur aurait pu avoir une image agressive et cruelle de la
Bête.

6. Lexique – Relevez le champ lexical de la peur dans l’extrait.


Les mots appartenant au champ lexical de la peur dans l’extrait sont les suivants : « tremblant »
(l. 365 et 400), « n’avait presque plus peur » (l. 394-395), « mourir de frayeur » (l. 396),
« épouvantable » (l. 403)

7. Image – Comment les sentiments des personnages sont-ils représentés à la page 38 ?


Expliquez votre réponse.
Les sentiments des personnages sont représentés à travers leur posture. En effet, la Belle,
ayant peur, se tient à distance et est recourbée. À l’inverse, la Bête semble plus à l’aise : elle a
le bras accoudé au dossier et occupe de l’espace.

8. La Belle s’attendait à faire face à une créature méchante et malveillante. Réécrivez le


dialogue des lignes 394 à 401 tel qu’elle l’imaginait en suivant les étapes suivantes.
• Modifiez les répliques du monstre afin qu’elles soient terrifiantes. Incluez, par
exemple, des menaces et des ordres.
• Changez la ponctuation des répliques de la Belle afin d’insister sur sa peur.

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• Remplacez les verbes introducteurs par d’autres verbes, mieux adaptés à ce


nouveau dialogue.
Exemple de réponse possible :

Elle n’avait presque plus peur du monstre ; mais elle manqua mourir de frayeur, lorsqu’il lui
ordonna :

« La Belle, soyez ma femme ! »

Elle fut quelque temps sans répondre ; elle avait peur d’exciter la colère du monstre en le
refusant.

Elle lui dit pourtant en tremblant :

« Non, la Bête. »

9. Pourquoi cette rencontre renverse-t-elle les préjugés sur la monstruosité de la Bête ?


Expliquez votre réponse dans un paragraphe d’environ 10 lignes.
Cette rencontre entre la Belle et la Bête renverse les préjugés. En effet, la Belle ne perçoit pas
la Bête comme la plupart des hommes qui la croiseraient. Même si la Bête est laide, la Belle ne
se fie pas à son apparence mais prend le temps de la connaitre. Ainsi, elle découvre une Bête
plus humaine qui peut faire preuve d’une grande bonté. De plus, dans cet extrait, les rapports
de force sont inversés, car la Bête donne le pouvoir des décisions à la Belle. Nous avions peur
au début de l’extrait que la Bête blesse physiquement la Belle alors qu’en réalité c’est la Belle
qui blesse psychologiquement/moralement la Bête.

S’entraîner à lire
10. En binôme – a) Écoutez l’extrait lu par un comédien. (LLS.fr/CL6Belle).
b) Entraînez-vous à lire l’extrait de manière expressive en insistant sur les émotions des
personnages. Faites attention à la ponctuation pour exprimer : la peur de la Belle vis-à-vis
de la Bête ; le respect de la Bête envers la Belle. (LLS.fr/LaboAudio).

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FAIRE LE POINT 2 (p. 89)

Ma lecture : Finette Cendron, Mme d’Aulnoy


1. Impressions de lecture – Quel personnage avez-vous préféré dans ce conte ? Lequel
avez-vous le moins apprécié ? Donnez trois raisons pour expliquer vos choix.
Une réponse personnelle est attendue. L’objectif est de voir l’argumentation de l’élève. Nous
pourrions par exemple imaginer que les élèves apprécient davantage l’héroïne, Finette, pour
son courage, son intelligence et sa bonté. L’ogre pourrait être le personnage le moins apprécié
car il est cruel, autoritaire et cannibale.

2. a) Pourquoi l’héroïne s’appelle-t-elle « Finette » ? Citez le texte pour répondre.


L’héroïne se nomme Finette car c’est le diminutif de Fine-Oreille. Ce nom caractérise sa capacité
auditive comme le met en avant l’extrait suivant : « la cadette, qui ne se nommait pas Fine-
Oreille pour rien, entendait qu’ils faisaient un nouveau complot » (l. 234-235).

b) Selon vous, mérite-t-elle de donner son nom au titre du conte ?


Oui, Finette mérite de donner son nom au titre du conte car c’est grâce à cette capacité que le
personnage est capable, en écoutant ses parents, de déjouer leurs plans.

3. Certains passages de Finette Cendron ressemblent à d’autres contes. Associez chacun


des épisodes suivants au conte auquel il vous fait penser.
Cette question est l’occasion de présenter aux élèves quelques œuvres pour leur culture, et
éventuellement pour en proposer la lecture cursive.

• Les enfants sont abandonnés par les parents et doivent retrouver le chemin de leur
maison à Le Petit Poucet
• L’héroïne fait le ménage pour ses sœurs à Cendrillon
• Les personnages trouvent refuge dans une maison habitée par des ogres à Le Petit
Poucet
• L’héroïne va au bal magnifiquement vêtue et n’est pas reconnue par ses sœurs
à Cendrillon
4. Quelle est la morale du conte ? Qu’en pensez-vous ?
Cette question peut être abordée dans un premier temps à l’oral. Commencer par lire la morale
et laisser les élèves s’exprimer. Le texte peut aussi être projeté pour permettre aux élèves de
remarquer certains mots clés : « ingrat », « noble vengeance », « prudence », « bienfaits »,
« vengeurs secrets », « supplices », etc.

La moralité du conte est que la vengeance est inutile. La bonté sera toujours récompensée, et
le bonheur est la plus belle des vengeances. Cette morale peut sembler difficile à appliquer
dans un premier temps mais, si on y réfléchit, c’est la meilleure chose à faire, car se venger
n’apaise pas la souffrance mais en engendre davantage. Finette, en refusant de se venger, se
montre moralement supérieure à ses sœurs.

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Chaises musicales chez les ogres (l. 389-493)


Vérifier sa compréhension
1. Faites un dessin pour illustrer ce passage. Sur quels éléments insistez-vous ?
Les éléments sur lesquels insister dans le dessin sont : la taille de l’Ogre et de l’Ogresse, la
gourmandise de l’ogre qui peut transparaitre à travers sa corpulence, ainsi que sa stupidité qui
peut être perçue dans l’expression de son visage.

2. En groupe – Comparez vos productions et expliquez vos choix.

Analyser et interpréter
3. En binôme – Complétez le tableau suivant avec les éléments de l’extrait qui permettent
de faire le portrait physique de l’ogresse et de l’ogre.

Caractéristiques
Ogresse Ogre
physiques
« elle avait quinze pieds de haut et « L’ogre était six fois plus haut que
Taille
trente de tour » (l. 395-396) sa femme » (l. 419)
« vieille » (l. 391) « il n’avait qu’un grand vilain œil,
« elle n’avait qu’un œil au milieu du ses cheveux étaient tout hérissés »
front, mais il était plus grande que (l. 421-422)
Visage
cinq ou six autres, le nez plat, le
teint noir et la bouche si horrible,
qu'elle faisait peur » (l. 392-395)
« quand il parlait, la maison
tremblait, et quand il toussait, il
Voix
semblait des éclats de tonnerre » (l.
420-421)
« une bûche dont il avait fait une
Accessoires canne ; il avait un panier couvert
dans sa main » (l. 423-424)

4. Langue – Relevez la phrase qui permet de comparer les deux portraits.


La phrase qui permet de comparer les deux portraits est « L’ogre était six fois plus haut que sa
femme » (l. 419) ; c’est une comparaison de supériorité, nous le voyons grâce aux mots « plus…
que… ».

5. Lequel de ces deux portraits trouvez-vous le plus effrayant ? Expliquez votre point de vue
en utilisant au moins une comparaison.
Le portrait le plus effrayant est celui de l’ogre, qui semble faire preuve de plus de cruauté que
sa femme. De plus, il semble plus impulsif qu’elle.

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6. Lexique – Entourez l’adjectif qui correspond le mieux à l’ogresse : bienveillante,


prévoyante, rusée. Expliquez votre réponse en citant le texte.
Réponse libre.

Un exemple – L’adjectif qui correspond le mieux à l’ogresse est « rusée » car elle met en place
un stratagème dans le but de manger seule les trois sœurs.

7. Image – Retrouvez et citez le passage précis de l’extrait représenté dans l’image page 52.
Le passage précis de l’extrait représenté dans l’image est celui-ci : « Quand elles entendirent
l’ogresse parler ainsi, elles s’enfuirent, croyant se pouvoir sauver, mais une seule de ses
enjambées en valait cinquante des leurs ; elle courut après et les reprit » (l. 402-405). En effet,
nous pouvons observer l’Ogresse, qui peut être identifiée grâce à sa taille et son visage. De
plus, nous pouvons également observer les trois sœurs, qui courent avec un air apeuré sur le
visage.

8. Dans les phrases suivantes, indiquez si l’affirmation surlignée est vraie ou fausse, et
expliquez votre réponse.
• L’ogre demande à Finette comment elle va faire pour s’assurer que le four est chaud.
Il s’intéresse à ce qu’elle fait parce qu’il est prévenant.
Faux : ce n’est pas par prévenance mais par gourmandise.

• L’ogre accepte de ne pas manger tout de suite les jeunes filles, comme le lui
demande sa femme. Il veut être aimable.
Vrai : sa femme ne peut pas faire toutes les besognes.

9. Finette est physiquement différente de l’ogre et de l’ogresse mais elle se rapproche


moralement de l’un des deux personnages. Lequel ? Par quel aspect ? Expliquez votre
réponse sous la forme d’un paragraphe rédigé d’environ cinq lignes.
Les élèves peuvent rapprocher Finette de l’ogresse parce qu’elles font toutes les deux preuve
de ruse.

Exemple de paragraphe attendu : Finette, bien qu’elle soit différente de l’ogre et de l’ogresse,
se rapproche de l’ogresse. En effet, les deux personnages sont rusés. Nous pouvons voir la
ruse de Finette lorsqu’elle met en place le stratagème pour tuer l’ogre : « “Il faut tâter avec la
langue, mais je suis trop petite. — Je suis grand”, dit l’ogre, et se baissant, il s’enfonça si avant
qu’il ne pouvait plus se retirer, de sorte qu’il brûla jusqu’aux os. » Nous pouvons voir la ruse de
l’ogresse lorsqu’elle empêche son mari de manger les trois sœurs.

S’entraîner à lire
10. a) Écoutez l’extrait lu par un(e) comédien(ne) (LLS.fr/CL6Finette).
b) Faites une première lecture à voix haute du dialogue (l. 427-452) sans faire apparaître ni
les intentions cachées de l’ogresse et de l’ogre, ni la peur des sœurs. c) Faites une deuxième
lecture en mettant l’accent sur le caractère de chaque personnage : l’hypocrisie de
l’ogresse, la gourmandise de l’ogre, et la frayeur des sœurs. (LLS.fr/LaboAudio)

16
Guide pédagogique

FAIRE LE POINT 3 (p. 131)

Ma lecture : Le Chat noir, François-Marie Luzel


1. Impressions de lecture – Entourez trois adjectifs pour décrire le Chat noir. Échangez les
adjectifs que vous avez choisis avec votre voisin ou voisine et comparez-les.
Les élèves peuvent choisir des adjectifs pour décrire physiquement le Chat noir, comme
« beau ». Ils peuvent aussi choisir de souligner ses capacités, avec des adjectifs comme « fort »,
« agile », « rusé », « malin », etc. Enfin, ils peuvent le décrire moralement grâce à des adjectifs tels
que « gentil » ou encore « loyal ». Le moment d’échange sera l’occasion de mettre en avant les
différentes façons de décrire le personnage.

2. Quel est le nom de la mère du Chat noir ?


Yvonne.

3. Que fait manger la marâtre à Yvonne en espérant la tuer ?


Un ragoût.

4. Quels sont, dans l’ordre de l’histoire, les deux stratagèmes mis en place par la belle-mère
et la sorcière ? Complétez le tableau suivant.

Péripétie (obstacle /
Stratagème Issue
changement du plan initial)
Faire manger un ragoût pour
Tombe malade. Guérit et ne meurt pas.
tuer Yvonne.
Faire en sorte qu’Yvonne Yvonne échoue sur une île et Yvonne avec son chat sur
prenne le bateau seule. enfante un chat noir. l’île.

5. Écrivez la lettre que Louise pourrait envoyer à Yvonne pour s’excuser du comportement
de sa mère. Aidez-vous d’une méthode pour écrire une lettre (LLS.fr/CL6Lettre)
Cette rédaction est l’occasion pour les élèves de s’interroger sur les raisons d’accomplir des
actes monstrueux. En effet, Louise peut expliquer que sa mère a fait cela par affection pour elle.

Et le chat se fit homme (l. 301-360)


Vérifier sa compréhension
1. a) Quel élément merveilleux fait son apparition dans cet extrait ?
Ce qui est merveilleux, c’est que nous découvrons que le chat est doué de parole : « Un jour, au
grand étonnement de sa mère, il lui parla de la sorte, tout comme un homme » (l. 301-302).

17
Guide pédagogique

b) Comment est-il accueilli par la mère ? Citez le texte.


Cet élément est accueilli avec étonnement par la mère, comme le montre la citation suivante :
« s’écria Yvonne, de plus en plus étonnée » (l. 319-320).

2. Par quel procédé d’écriture cet élément merveilleux est-il introduit progressivement ?
Citez différents exemples.
Cet élément merveilleux est introduit progressivement grâce à la comparaison « tout comme
un homme », qui est employée à deux reprises : « il lui parla de la sorte, tout comme un homme »
(l. 302) et « comment se fait-il que tu parles ainsi, tout comme un homme, bien qu’ayant toutes
les apparences d’un Chat ? » (l. 320-3211).

Analyser et interpréter
3. a) Dans cet extrait, comment réagissent les écoliers en apercevant le Chat noir ?
Dans cet extrait, les écoliers réagissent dans un premier temps avec curiosité puis, très vite ils
deviennent méchants et lui jettent des pierres.

b) Que pensez-vous de leur attitude ? c) Expliquez leur réaction.


Cette question peut faire l’objet d’un temps d’échange oral où l’enseignant mettra en avant
l’idée que la différence amène la peur des hommes. En effet, les hommes ont tendance à rejeter
ce qui leur est étranger.

4. Faites la comparaison entre l’attitude d’Yvonne et celle des écoliers face au merveilleux
et à ce qui sort de l’ordinaire. Quelle attitude préférez-vous ? Rédigez votre réponse sous la
forme d’un paragraphe.
Tout comme les écoliers, Yvonne réagit dans un premier temps avec étonnement. Cependant,
contrairement aux écoliers qui réagissent avec méchanceté et crainte, Yvonne réagit dans un
second temps avec bienveillance et est dans l’acceptation de l’autre malgré ses différences et
ses particularités. C’est ainsi qu’elle noue une relation solide avec le chat noir qui, malgré ses
différences, présente des qualités humaines telles que la loyauté, la gentillesse et la
bienveillance.

5. Langue – Écrivez une nouvelle suite à ce dialogue. Utilisez le discours direct pour raconter
comment le Chat noir va aider sa mère.
Le Chat noir dit à sa mère : « […] bien que votre fils soit un Chat noir, ou que du moins il en ait
l’apparence, vous n’aurez pas toujours honte de moi, et, un jour, il saura reconnaître toutes vos
bontés et votre amour, et il vous vengera de celles qui vous ont fait tant de mal et voulu en
faire davantage encore. »

Eléments de réponse : maintenir le vouvoiement du chat, le tutoiement de la mère, insérer des


phrases en incise pour exprimer des sentiments ; s’appuyer sur la suite de l’histoire pour la faire
raconter par le chat.

18
Guide pédagogique

Exemple de suite :

« J’irai chez un seigneur, chez qui j’éveillerai un sentiment de sympathie, en lui portant secours
dans son propre malheur.

¾ Mais comment ferais-tu, s’exclama la mère, toi qui n’es qu’un chat ?

¾ Je ne suis qu’un chat, rétorqua-t-il, mais je vaux une armée. Ce seigneur, bien placé, devra
reconnaître mon mérite, et ce jour-là, mon nom éclatera au grand jour, et je pourrai vous
consoler de toutes vos souffrances. »

Eléments d’évaluation : maintenir le vouvoiement du chat , le tutoiement de la mère, insérer


phrases incises pour exprimer sentiments ; s’appuyez sur la suite de l’histoire pour la faire
raconter par le chat.

6. Lexique – Dans son discours, le Chat semble conscient des souffrances endurées par sa
mère. Relevez le champ lexical de la souffrance dans cet extrait.
On peut relever les mots et groupes de mots suivants : « ma pauvre mère » (l. 303), « souffert »
(l. 304), « peine » (l. 305), « consolez-vous » (l. 306), « honte » (l. 308).

7. Image a) Cette illustration peut-elle représenter le Chat noir de cet extrait ? Expliquez
votre point de vue en vous appuyant sur le texte. b) Dessinez le Chat noir tel que vous vous
le représentez.
La réponse est libre. L’intérêt de la question réside dans l’argumentation de l’élève. L’élève
pourra mettre en avant les caractéristiques physiques du chat noir qui sont respectées ainsi que
l’aspect solitaire du chat. Cependant, il est tout à fait possible de nuancer cette réponse en
mettant en avant le fait qu’il manque au chat noir un sac, qui est l’un des accessoires du
personnage, ou encore qu’il semble triste sur l’illustration, alors que le chat noir est un
personnage jovial et énergique.

L’élève pourra choisir de représenter le chat de manière plus humaine car il a des
caractéristiques humaines.

S’entraîner à lire
8. a) Écoutez l’extrait lu par un comédien. (LLS.fr/CL6Chat) b) En binôme – Jouez le dialogue
de la scène (l. 319 à 334) en veillant à mettre en avant la surprise d’Yvonne.

19
Guide pédagogique

FAIRE LE POINT 4 (p. 149)

Ma lecture : Petit frère et Petite sœur, frères Grimm


1. Impressions de lecture – Quel élément merveilleux avez-vous trouvé le plus original dans
ce conte ? Expliquez votre choix.
Réponse libre.

Par exemple, l’élève pourra mettre en avant que l’eau personnifiée est l’élément qu'il a trouvé
le plus original car il n'a vu aucun élément merveilleux similaire dans le recueil de contes.

2. Classez les éléments suivants dans l’ordre de leur apparition dans le conte.
• 4. L’apparition fantomatique de la reine
• 2. La métamorphose du petit frère en chevreuil
• 1. Les fontaines parlantes
• 5. La résurrection de la Reine
• 3. La transformation de la vieille sorcière en suivante de la reine
3. a) Selon vous, pourquoi le chevreuil est-il attiré par la chasse ?
Le chevreuil est attiré par la chasse car c’est dans sa nature animale.

b) Comment cette attirance est-elle vécue par Petite sœur ? Citez une expression qui montre
ce qu’elle ressent.
Cette attirance fait peur à Petite sœur : « Le cœur gros, elle lui ouvrit la porte » (l. 153-154).

c) Auriez-vous agi de la même manière qu’elle, en le laissant sortir ? Expliquez votre point
de vue.
Réponse libre.

D’un côté, l'élève peut se positionner en accord avec les choix de Petite sœur : il pourra ainsi
mettre en avant la nécessité d’une liberté pour Petit Frère. D’un autre côté, il pourra préférer se
positionner en désaccord avec le choix de Petit sœur en mettant en avant le sentiment de
crainte généré par un tel choix.

4. Relevez les mots ou les phrases du texte qui permettent d’illustrer les traits de caractère
du roi et de la sorcière proposés dans le tableau ci-contre.
• Le roi est généreux : « Le roi dit : “Il restera près de toi tant que tu vivras, et il ne
manquera de rien.” » (l. 176-177), « Le chevreuil était soigné et choyé, et prenait ses
ébats dans le jardin du palais » (l. 185-187).
• Le roi est juste : « Le roi les fit paraître devant le tribunal, et elles furent condamnées »
(l. 278-279)
• La sorcière est jalouse : « l’envie et la haine se réveillèrent dans son cœur pour l’agiter
et l’inquiéter, et elle n’eut plus d’autre souci que de trouver moyen de les replonger tous
deux dans le malheur » (l. 195-198)
• La sorcière est criminelle : « Elles avaient eu soin d’allumer dans l’étuve un véritable feu
d’enfer, afin que la belle jeune reine fût promptement étouffée. » (l. 216-218)
20
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La métamorphose (l. 27-55)


Vérifier sa compréhension
1. Pour quelle raison l’eau des fontaines a-t-elle le pouvoir de transformer celui qui la boit
en animal ?
L’eau des fontaines a le pouvoir de transformer celui qui la boit en animal car la sorcière (la
mère de Petit frère et Petit sœur) a jeté un maléfice sur celles-ci.

2. Pourquoi peut-on se réjouir que Petit frère ait bu à la troisième fontaine ? Expliquez votre
réponse en vous appuyant sur la suite de l’histoire.
On peut se réjouir que Petit frère ait bu à la troisième fontaine parce que le chevreuil n’est pas
un animal carnivore. En effet, si Petit frère avait bu à la première fontaine, il se serait transformé
en tigre ; s’il avait bu à la seconde, il se serait changé en loup. Le chevreuil, contrairement aux
deux animaux précédemment cités, n’est pas carnivore, et donc ne va pas tenter de manger
Petite sœur ou un autre être humain. Ce n’est pas un danger.

Analyser et interpréter
3. a) Dans ce passage, trois éléments sont merveilleux. Quel est le troisième ?
Les trois éléments merveilleux sont les suivants : le maléfice de la sorcière, la nature qui parle,
et la métamorphose du chevreuil (qui arrive donc en troisième).

b) Ce troisième élément a-t-il une conséquence sur l’histoire ?


Oui, ce troisième élément a une conséquence sur l’histoire, puisque la relation entre les
personnages est modifiée à cause de cela ; la nature de Petit frère le met désormais en danger.

4. Lexique – Le verbe de parole « dire » est répété plusieurs fois dans le dialogue entre les
deux personnages. Remplacez-le par d’autres verbes de parole plus appropriés, afin de
supprimer la répétition.
Afin d’éviter les répétitions dans le dialogue entre les deux personnages, on peut remplacer le
verbe « dire » dans les paroles de Petite sœur par : « supplia », « demanda » et « conseilla ».
Dans celles de Petit frère, on peut le remplacer par : « affirma », « précisa ».

5. Langue – Réécrivez le passage de « Le Petit frère se leva » (l. 27) à « celui qui boit mon
eau est changé en tigre » (l. 38) en remplaçant le passé simple par le présent. Faites toutes
les modifications nécessaires.
Le Petit frère se lève, prend sa Petite sœur par la main, et ils se mettent à chercher la source.
Mais la méchante belle-mère est sorcière ; elle a bien vu les deux enfants se mettre en chemin,
elle s’est glissée sur leurs traces, en cachette, comme font les sorcières, et a jeté un sort sur
toutes les sources de la forêt. Comme ils viennent de trouver une source qui coule limpide sur
les cailloux, le Petit frère veut y boire ; mais la Petite sœur entend la source qui dit en
murmurant : « Celui qui boit de mon eau est changé en tigre ; celui qui boit de mon eau est
changé en tigre. »

21
Guide pédagogique

6. Image – a) Quel est le titre du tableau de la page 134 ? Cherchez le sens de ce mot dans
le dictionnaire.
Il s’intitule Convoitise, terme qui désigne un désir ardant d’obtenir quelque chose.

b) Observez le tableau. Quel(s) élément(s) peuvent justifier son titre ?


L’élément qui peut justifier ce titre est le désir du chevreuil pour la nourriture dans les mains de
l’enfant.

7. a) Peut-on vraiment reprocher au chevreuil du tableau de faire preuve de convoitise ?


Donnez votre point de vue de façon nuancée.
D’un côté, on peut penser que le chevreuil fait preuve de gourmandise. Si on interprète l’œuvre
ainsi, en effet, on peut reprocher au chevreuil de faire preuve de convoitise. Mais d’un autre
côté, on peut s’interroger sur la raison de la convoitise qui pourrait s’expliquer par la faim. Ainsi,
ce besoin nécessaire atténuerait les reproches que le spectateur peut faire au chevreuil qui a
besoin d’accomplir un besoin essentiel, se nourrir.

b) Faites le même exercice en commentant la convoitise de Petit frère dans le texte lorsqu’il
boit l’eau de la fontaine.
D’un côté, on voit le danger, car il y a le risque de métamorphose ; mais d’un autre, l’eau est un
besoin naturel vital, tout comme la nourriture.

8. Représentez l’extrait sous la forme d’un dessin que vous intitulerez, vous aussi,
Convoitise. Comment allez-vous la représenter ? Petit Frère regardera-t-il aussi vers le
haut ?
L’objectif de cet exercice est de lier l’analyse de l’image précédente à notre extrait. En effet, il
est intéressant de travailler, à travers le dessin, la compréhension par l'élève de la convoitise
de Petit Frère. Il sera intéressant de soulever le fait que, contrairement à l’animal du tableau,
Petit frère regarde vers le bas, et d'interpréter cela avec les élèves au cours d’un échange oral.

S’entraîner à lire
9. a) Écoutez l’extrait lu par un comédien. (LLS.fr/CL6Petit)
b) En groupe de trois – Entraînez-vous à lire l’extrait en vous répartissant les rôles :
• un narrateur ou une narratrice qui fera monter l’intensité dans sa lecture ;
• Petite sœur qui veillera à montrer son inquiétude ;
• Petit frère qui fera entendre son impatience.

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FAIRE LE POINT 5 (p. 203)

Ma lecture : Un rubis pour le roi, Marig Ohanian


1. Impressions de lecture – Quelle couleur associez-vous à ce conte ? Expliquez votre
réponse en vous basant sur l'intrigue de l'histoire.
La couleur qui peut être associée à ce conte est le rouge, couleur du rubis qui rappelle le désir
d’avoir un héritier qui est celui du Roi ; elle peut aussi par métaphore évoquer la méchanceté
de Guiragos, personnage central du conte.

2. a) Pourquoi ce conte s’intitule-t-il Un rubis pour le Roi ?


Le « rubis » serait le fils que le Roi désire. Toutes ses filles portent un nom féminin de pierre
précieuse, il faut donc un nom masculin de pierre précieuse pour ce fils dont il a envie.

b) Sélectionnez un autre titre possible pour le conte, et expliquez votre choix.


Les élèves choisissent une des trois réponses et justifient grâce à leur lecture.

• Un diamant pour le Roi : « diamant » est aussi un nom masculin, mais il évoque
davantage la pureté et la transparence que le rouge du rubis.
• Une émeraude à la cour du Roi : « émeraude » est un nom féminin, qui pourrait être celui
d’une princesse méritante et valeureuse.
• Cinq pierres précieuses contre un rubis : ce titre fait davantage référence à l’intrigue ;
les cinq pierres sont les cinq princesses, et le rubis est Guiragos, qui veut prendre le
trône et, pour ce faire, les piège.
3. Classez chaque événement dans la frise suivante.

23
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L’enlèvement des princesses (l. 335-420)


Vérifier sa compréhension
1. Par quel moyen Guiragos parvient-il à enlever les princesses sans éveiller de soupçon ?
Reconstituez les différentes étapes de son stratagème.

2. Selon vous, pourquoi choisit-il de les enlever dans une forêt ?


Guiragos choisit d’enlever les princesses dans une forêt car il sait qu’il y a là un cheval qui
capture les jeunes filles.

Analyser et interpréter
3. a) Pour quelles raisons les princesses s’aventurent-elles dans la forêt ?
Les princesses veulent s’aventurer dans la forêt car elles veulent voir les biches, comme le
montre le passage suivant : « Guiragos, allons-nous bientôt voir des biches ? interrogea tout
bas la petite Perle. / – Oui, elles ne sont plus très loin, lui répondit son cousin sur le même ton.
Venez ! Cherchons-les pendant que Mona et ses compagnons se reposent. / Ils partirent
aussitôt, le prince en tête. / – Êtes-vous bien certain de connaître les lieux ? » (l. 350 et
suivantes).

b) Montrez, en citant le texte, qu’elles continuent de faire confiance à Guiragos après être
tombées dans le trou.
Le passage suivant montre que les princesses continuent à faire confiance à Guiragos après
être tombées dans le trou : « Confiantes, les princesses burent le liquide ambré » (l. 390-391).

4. Lexique – a) Quelle est la réaction de Guiragos lorsque les princesses tombent dans son
piège ? Décrivez ce qu'il ressent. b) Donnez l’antonyme de ce sentiment.
Lorsque les princesses tombent dans son piège, Guiragos est amusé. Il dévoile son vrai visage
et montre sa satisfaction, car son stratagème a fonctionné.

L’antonyme du terme « amusé » est « attristé ».

5. Langue – Relevez les phrases injonctives dans l’extrait et classez-les dans un tableau
selon qu’elles expriment un ordre, une recommandation ou une demande.
Les phrases injonctives dans l’extrait sont les suivantes…
24
Guide pédagogique

Ordre : « Venez ! Cherchons-les pendant que Mona et ses compagnons se reposent » (l. 353-
355), « Aussi, allons-y ! Passez devant ! Et surtout ne faites pas trop de bruit… » (l. 366-367),
« Attrapez- la ! » (l. 386), « avalez-en quelques gorgées » (l. 387).

Recommandation : « goûtez à la liqueur que voici » (l. 347)

Demande : « N’ayez pas peur ! » (l. 363), « Cessez de ricaner, je vous prie ! […] Aidez-nous plutôt
à sortir de là » (l. 379-381), « Allons, remettez-vous ! » (l. 383), « Je vous en prie, réveillez-
vous ! » (l. 405), « Rassurez-vous ! » (l. 417)

6. Image – Comment la méchanceté de Guiragos est-elle représentée dans cette illustration


? L’auriez-vous représentée de la même manière ?
La méchanceté de Guiragos est représentée dans cette illustration par sa posture, en particulier
ses mains. Elle est aussi perceptible à travers son sourire, qui souligne sa fourberie.

Réponse libre pour la deuxième partie de la question.

7. Rédigez un paragraphe qui explique pourquoi Guiragos apparaît comme un personnage


profondément mauvais dans cet extrait.
Dans cet extrait, Guiragos apparaît comme un personnage profondément mauvais. En effet,
non seulement il met en place un piège « exténué mais heureux, et s’en retourna se coucher »,
mais en plus il se réjouit également du malheur des princesses, « penché sur le trou [...] le prince
souriait béatement ». De plus, l’hypocrisie dont il fait preuve le rend d'autant plus antipathique :
« N'ayez pas peur ».

S’entraîner à lire
8. a) Écoutez le texte lu par un comédien (LLS.fr/CL6Rubis).
Réponse personnelle, pas de proposition de correction.

b) Entraînez-vous à lire le dialogue entre Guiragos et les sœurs de « Au secours, Guiragos !


» (l. 373) jusqu’à « bien tremblantes » (l. 389), en mettant en valeur l’hypocrisie de Guiragos.
(LLS.fr/LaboAudio)
Réponse personnelle, pas de proposition de correction.

25
Guide pédagogique

Dossier pédagogique

COMPRÉHENSION

Les personnages des contes (p. 208)


En classe entière – Formez cinq groupes. Chacun choisit un conte.
1. Seul(e) – a) Choisissez un personnage dans la liste de votre groupe et faites son portrait
en indiquant :
• ses caractéristiques physiques ;
• ses caractéristiques morales.
Chaque élève choisit un personnage et s’appuie sur le conte afin de répondre à la consigne.

Exemple du parcours d’un personnage : la Belle

• Caractéristiques physiques : belle, « ses filles étaient très belles, mais la cadette,
surtout, se faisait admirer »
• Caractéristiques morales : cultivée, « leur cadette employait la plus grande partie de
son temps à lire de bons livres » ; aimable, gentille, « plusieurs gros marchands les
demandèrent en mariage [...] Belle, dis-je, remercia honnêtement ceux qui voulaient
l'épouser ; mais [...] elle souhaitait tenir compagnie à son père » ; altruiste, « elle parlait
aux pauvres gens avec tant de bonté » ; dévouée à sa famille, « elle se levait à quatre
heures du matin, et se dépêchait de nettoyer la maison et d'apprêter à dîner pour la
famille » ; elle fait preuve d’une grande force morale, en travaillant « comme une
servante » et en se sacrifiant pour sauver son père

b) Trouvez-vous que ses traits physiques sont représentatifs de ses traits moraux ?
Défendez votre point de vue auprès des autres membres de votre groupe.
Réponse variable selon le personnage choisi.

Pour Belle, c’est le cas : ses traits physiques sont représentatifs de ses traits moraux ; elle est
d’une grande beauté et elle possède de nombreuses qualités morales.

2. En groupe – a) Classez tous les personnages de votre liste dans le tableau suivant selon
leur rôle dans le conte.

Conte Héros, héroïne, adjuvants Antihéros, Personnage


antihéroïne, ambivalent
antagonistes
La Belle et la Bête Belle, ses frères, son père les sœurs la Bête
Finette Cendron Finette Fleur d’Amour, -
Belle de Nuit, la

26
Guide pédagogique

belle-mère,
l’ogre, l’ogresse
Le Chat noir Yvonne, le chat noir, le l’amante du -
seigneur seigneur, la
belle-mère
Petit frère et Petit frère, Petite sœur, le la vieille sorcière, -
Petite sœur Roi la belle-sœur
Un Rubis pour le les sœurs, Améthyste, le Guiragos -
roi prince Narcisse, le Roi

b) À l’oral, expliquez ce classement à partir d’extraits du conte.


L'élève devra s'appuyer sur un extrait du conte qui rende compte du rôle du personnage.
Plusieurs réponses sont possibles. Les arguments doivent impérativement être illustrés par des
exemples issus du conte.

3. En classe entière – À partir des exercices précédents, faites un podium des trois
personnages les plus appréciés et un podium des trois personnages les moins appréciés
par les élèves de la classe. Justifiez votre choix à chaque fois.
Cette question est l'occasion de faire un bilan des exercices qui ont été faits précédemment.
Les élèves doivent utiliser les connaissances assemblées afin de justifier la place des
personnages sur le podium.

Deux figures de monstres célèbres


La sorcière
1. Le mot « sorcier, sorcière » est composé du radical « sort ». Quel est le sens de ce radical ?
Le radical « sort » fait référence à une force magique surnaturelle.

2. Quel est le sens des suffixes -ier, -ière ? Citez d’autres mots dans lesquels ils sont
utilisés.
Le sens des suffixes -ier, -ière est « celui qui fait » : le cuisinier est celui qui fait la cuisine, le
droitier celui écrit de la main droite, etc.

3. À partir de ces observations, définissez le mot « sorcière ».


La sorcière est donc celle qui « fait » (qui jette) des sorts.

4. a) Dans quel(s) conte(s) de ce recueil rencontre-t-on le personnage de la sorcière ?


On rencontre ce personnage dans Finette Cendron, Petit frère et Petite sœur et Le Chat noir.

27
Guide pédagogique

b) Est-elle présentée comme un être bienveillant ou malveillant ? Expliquez votre réponse


grâce à des extraits précis.
Dans ces contes, la sorcière est présentée comme un être malveillant. En effet, dans l'extrait
du Chat noir, elle est comparée à un serpent et est assimilée à une figure diabolique, comme
nous pouvons le voir dans l'extrait suivant :

« Silence, vieille couleuvre, tison d’enfer ! lui cria le Chat ; et elle trembla de tous ses membres.

Le Chat reprit :

– Le jour de la justice est venu pour vous : à présent, il vous faudra lutter contre moi, et vous
savez ce qui vous attend, si vous perdez.

– Je lutterai, quand vous voudrez, répondit la sorcière, en feignant quelque assurance, et je ne


vous crains ni par eau, ni par vent, ni par feu ! »

Le Chat noir, p 126.

Dans Petit Frère et Petite sœur, la sorcière est également malveillante. Nous pouvons le voir
grâce à ses actions, puisqu'elle va jusqu'à tuer Petite sœur dans l'extrait suivant :

« […] la vieille sorcière prit la figure de la femme de chambre, entra dans la chambre où la reine
était couchée, et lui dit : “Venez, votre bain est prêt, il vous fera du bien et vous fortifiera ; vite,
avant qu'il se refroidisse.”

Sa fille l'accompagnait ; elles portèrent toutes deux la reine convalescente dans l'étuve, l'y
déposèrent, puis se sauvèrent en toute hâte, et fermèrent la porte. Elles avaient eu soin
d'allumer dans l'étuve un véritable feu d'enfer, afin que la belle jeune reine fût promptement
étouffée. »

Petit frère et Petite sœur, p. 145

5. Connaissez-vous d’autres contes avec une sorcière ?


La réponse est libre.

Le professeur peut notamment proposer Hansel et Gretel, Blanche-Neige, La Petite-Sirène ou


encore La Belle au Bois dormant.

L’ogre
1. Le mot « ogre » proviendrait du nom d’Orcus, une divinité des Enfers dans la mythologie
romaine. Cette origine vous semble-t-elle probable ? Pourquoi ?
Oui, cette origine semble probable, car les ogres comme Orcus sont cruels et malfaisants.

2. Faites une recherche sur l’histoire du Titan grec Cronos. Quel lien faites-vous avec le
personnage de l’ogre ?
Le lien possible entre le personnage de l'ogre et Cronos est que ce dernier a mangé ses enfants.
Pareillement, les ogres cherchent à manger les enfants qui rencontrent leur chemin. Nous
pouvons aussi mettre en avant leur taille gigantesque.

28
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3. a) Dans quel(s) conte(s) de ce recueil rencontre-t-on des ogres ?


On rencontre des ogres dans Finette Cendron.

b) Correspondent-ils à l’idée que l'on a des ogres ? Expliquez votre réponse.


Ils correspondent à l'idée que nous nous faisons des ogres, puisqu'ils mangent des enfants, et
essaient notamment de manger Finette et ses sœurs.

4. Connaissez-vous d’autres contes avec un ogre ?


La réponse est libre.

Le professeur peut notamment proposer Le Petit Poucet ou encore Jacques et le haricot


magique.

À vous de jouer !
Réalisez un exposé sur une créature imaginaire de votre choix. Exemples : une fée, un
dragon, un gobelin, une sirène, un loup-garou. Écrivez son portrait, présentez ses origines
et résumez une œuvre dans laquelle elle apparaît.
Quelques pistes de réflexion pour cet exposé…

• Portrait
• Caractéristiques physiques
• Caractéristiques morales
• Origines
• La culture dans laquelle la créature apparaît
• L’histoire qui entoure la créature.
• Une œuvre dans laquelle apparaît la créature
• Le rôle joué par la créature dans l'œuvre.
• Les sentiments des autres personnages à son égard

Les rapports familiaux dans les contes (p. 212)


1. Images 1 et 2 – a) Repérez la marraine et la marâtre. Comment les avez-vous distinguées ?
Nous pouvons identifier le personnage de la marraine dans la première image et le personnage
de la marâtre dans la seconde image. Nous pouvons les distinguer grâce à l’attitude des deux
personnages. En effet, la marraine prend par la main le personnage, dans un geste de réconfort,
elle est agenouillée et Cendrillon est débout. Cela suggère qu’elle aide la jeune femme. Dans
la seconde image, nous observons une fille agenouillée devant la marâtre, ce qui suggère un
rapport de supériorité en faveur de la marâtre et une mauvaise nature chez cette dernière.

b) Texte 1 – Lequel de ces deux personnages s’exprime dans cet extrait ?


Dans le texte 1, c’est la marâtre qui s’exprime. On peut notamment le supposer grâce à l’emploi
de l’adjectif « hypocrite » qui indique, étymologiquement, qu’elle porte un masque, qu’elle
dissimule ses véritables sentiments et pensées sous une apparente gentillesse.

29
Guide pédagogique

2. Listez les points communs et les différences entre le personnage de la marraine et celui
de la marâtre à partir des éléments de la page et de vos connaissances.
Le personnage de la marraine et celui de la marâtre ont comme premier point commun qu’elles
sont toutes les deux des figures maternelles. De plus, elles sont des personnages traditionnels
du conte merveilleux.

Leur principale différence est leur posture envers la figure de l'enfant. En effet, la marraine fait
preuve de bienveillance en aidant l'enfant -c'est le cas de la marraine dans Finette Cendron,
elle l'aide à retrouver son chemin grâce à des objets magiques). Contrairement à elle, la marâtre
fait preuve de malveillance et cherche à nuire (c'est le cas dans Petit frère et Petite sœur,
lorsque la marâtre assassine Petite sœur).

3. Textes 2 et 3 – Comment se comportent les sœurs de Finette avec elle ? Citez les textes
pour répondre.
Les sœurs de Finette font preuve de beaucoup de malveillance à son égard. Elles la frappent :
« Là-dessus, prenant leurs quenouilles, elles la battirent comme plâtre » (texte 2). On remarque
également qu’elles la renient et la dénigrent : « [...] car elle est faite comme une souillon, et si
l’on demande qui elle est, gardons-nous bien de l’appeler notre sœur » (texte 3).

4. Texte 3 – Réécrivez le texte en changeant le caractère des sœurs, pour qu’elles


deviennent les alliées de Finette.
Exemple de réécriture – Ah ! disaient Fleur d’Amour et Belle-de-Nuit, que nous allons nous
bien divertir ! que nous ferons bonne chère toutes ensemble ! Nous mangerons à la table du
roi. Nous mettrons à l’honneur Finette, elle qui a une si noble nature. Puisqu’elle est toujours
très attentionnée avec nous, nous nous chargerons de la vaisselle, après le repas, pour qu’elle
puisse profiter de la compagnie. Ce sera une fierté pour nous de lui procurer quelques instants
de joie et de convivialité.

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Guide pédagogique

Enrichir son lexique (p. 214)


1. Trouvez les 13 mots de vocabulaire en lien avec les contes cachés dans cette grille.

2. Classez ces synonymes de l’adjectif « apeuré » selon leur intensité : affolé, épouvanté,
horrifié, angoissé, terrifié, pétrifié, tétanisé, effrayé.
Angoissé, effrayé, terrifié, horrifié, épouvanté, pétrifié, tétanisé.

3. Complétez cette grille de mots croisés avec des verbes synonymes, issus du vocabulaire
de la métamorphose.

31
Guide pédagogique

4. a) Trouvez dix synonymes du verbe « regarder ». Vous avez 1 minute ! b) Pour chacun
d’eux, dites dans quel contexte ils peuvent être utilisés.
Voir, contempler, admirer, observer, apercevoir, entrevoir, percevoir, analyser, examiner,
scruter.

Bilan de lecture (p. 216)


Activité 1 • Deviner le conte illustré ★
a) Trouvez à quel conte du recueil correspond chaque groupe d’images.

b) Illustrez les deux contes restants à l'aide de 3 éléments sur le même modèle.
Le professeur pourra proposer comme correction de représenter Un rubis pour le roi à l'aide
d'une pierre, en faisant apparaître des princesses et un homme à l’air mauvais. La Belle et la
Bête pourra être représentée à l'aide d'une rose, en faisant apparaître une bête et une princesse.

Activité 2 • Retrouver son chemin vers le conte ★


a) Reliez chaque personnage au conte auquel il appartient.

Belle-de-Nuit Finette Cendron


La fée Merluche
Louise Le Chat noir
Seigneur Rio
Un Rubis pour le roi
Narcisse

32
Guide pédagogique

b) À l’oral – Expliquez le rôle de chacun des personnages


Belle-de-Nuit est en rivalité avec Finette, tandis que Merluche soutient Finette.

Louise est en rivalité avec Yvonne, tandis que le Seigneur Rio soutient Yvonne.

Narcisse sauve les princesses.

Activité 3 • Créer son dépliant merveilleux ★★


Construisez un dépliant à six faces en attribuant à chaque face un conte. La première face
présente le recueil dans son intégralité. Pour chacune des autres faces, respectez les étapes
suivantes.
a) Inscrivez au centre de la face une phrase du conte qui vous a marqué(e).
b) Autour de cette phrase, écrivez des mots auxquels ce conte vous a fait penser.
c) Enfin, décorez la face avec des dessins illustrant ce conte.

Travailler l’écrit (p. 218)


Proposition de tableau de compétences travaillées

Compétences travaillées Non- Insuffisant Satisfaisant Très


acquis satisfaisant
Écrire :
- écrire à la main, de manière fluide et
efficace.
Écrire :
- connaître les caractéristiques du
genre d’écrit à produire
- savoir améliorer un brouillon
- faire preuve d’imagination et d’idées
- savoir organiser son texte
Comprendre le fonctionnement de la
langue
- maîtriser l’accord dans le GN
- maîtriser l’accord sujet-verbe
- maîtriser les homophones les plus
récurrents

Activité 1 • Ajouter son grain de sel à l’histoire ★


À partir du conte Le Chat noir, imaginez une nouvelle fourberie de la belle-mère pour nuire
à Yvonne. Appuyez-vous sur une liste de mots proposés. (LLS.fr/CL6Liste) Votre rédaction
devra faire environ 15 lignes.
Exemple : enlever Yvonne et prétendre qu’elle a disparu.

33
Guide pédagogique

Activité 2 • Réécrire l’histoire ★★


Réécrivez le conte de votre choix en modifiant un seul trait physique ou moral de l’un des
personnages. Vous pouvez utiliser le travail fourni dans la double-page sur les personnages
(p. 208). Votre rédaction fera de 15 à 20 lignes et sera composée de plusieurs paragraphes.
Exemple : la Bête serait vraiment méchante, il n’y aurait ni amour ni transformation finale en
prince.

Activité 3 • Inventer une métamorphose ★★


Une sorcière décide de transformer une magnifique princesse en un horrible monstre afin
de la condamner pour son orgueil. La princesse se regarde dans la glace et observe sa
transformation avec effroi. Racontez la scène en détaillant sa transformation et en insistant
sur les émotions du personnage. Appuyez-vous sur le vocabulaire de la page « Enrichir son
lexique » (p. 214). Votre rédaction fera environ 20 lignes.
Pistes de réflexion pour ce récit de métamorphose…

• Raconter la transformation à travers les yeux de la princesse, grâce à des verbes de


changement : devenir, se transformer, changer, prendre la forme de, se métamorphoser,
se muer en, grossir, croître, augmenter, rapetisser, diminuer, rétrécir
• Utiliser le vocabulaire des sentiments pour insister sur l’affolement, le dégoût, voire la
panique des personnages : s’alarmer, s’attrister, être affligé / désarçonné / déstabilisé /
chagriné, frissonner
• Utiliser des verbes de perception pour insister sur la gravité de cette transformation : se
dévisager, se voir, s’apercevoir, se rendre compte, considérer, fixer du regard

Activité 4 • Raconter sa propre histoire ★★★


À l’aide des activités précédentes, rédigez un conte sur le thème du monstre qui comportera
des dialogues et des paragraphes. Votre rédaction fera 20 à 30 lignes.
1. Commencez le conte par « Il était une fois » et exposez la situation de départ en
présentant vos personnages.
2. Décrivez l'arrivée du monstre qui perturbe la situation de départ.
3. Proposez diverses péripéties, c’est-à-dire des actions qui font avancer l’intrigue.
4. Développez la dernière action qui résout le problème.
5. Terminez par la situation finale. Vous pouvez proposer une morale explicite.
Pour aller plus loin • Votre monstre devra faire l'objet d'une métamorphose.
Points de vigilance :

• penser au portrait physique et moral du monstre avant de commencer à faire le schéma


narratif du conte ;
• penser à la morale du conte avant de commencer à faire son schéma narratif, de sorte
que la morale soit liée au déroulement du conte.

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Travailler l’oral (p. 220)


Activité 1 • Lire un conte à plusieurs voix ★
En binôme • Choisissez un parcours pour vous répartir la lecture d'un extrait de Petit frère
et Petite sœur à deux voix. Entraînez-vous en faisant attention au rythme de lecture, à la
ponctuation et à votre mise en voix.
Parcours 1 ★ Lisez le début du conte (p. 135) jusqu’à « entendu murmurer une » (p. 136).
Parcours 2 ★ ★ Lisez de « La Petite sœur se mit à pleurer » à « ma petite porte » (p. 140).
Parcours 3 ★ ★ ★ Lisez de « Le chevreuil s’élança » (p. 140) à « dont tu m’as parlé » (p. 142).

Activité 2 • Rencontrer un personnage de conte ★★


En binôme • Comme dans le film Il était une fois, faites atterrir l'un des personnages de ce
recueil dans notre monde. Le premier membre du binôme incarnera le personnage du conte
et l’autre un personnage de notre monde. Filmez votre scène ou jouez-là devant la classe.
Éléments de réflexion pour cette scène de rencontre inédite…

• Réfléchir à la position des corps : distance, posture (en avant/arrière, prudente…)


• Insister sur les émotions : étonnement, inquiétude, admiration devant cette surprise
• Expressivité du visage : réfléchir aux mimiques
• Réfléchir aux premiers mots échangés pour engager le dialogue

Activité 3 • Le jugement des monstres ★★★


En groupe • Mettez en scène le jugement des monstres du recueil. Dans chaque groupe, un
élève jouera :
• la victime du monstre, qui doit prouver la culpabilité de l’accusé ;
• le monstre qui prépare un discours pour se défendre ;
• l’avocat du monstre, qui doit argumenter pour défendre le monstre ;
• l’avocat de la défense, qui doit défendre la victime.
Le reste de la classe vote pour le discours le plus convaincant.
1re étape

• Le groupe choisit un des monstres du recueil.


• Le groupe dresse un factum (un récapitulatif des faits qu’on peut reprocher au monstre)
2e étape

• Le binôme monstre/avocat réfléchit aux objections qu’on peut apporter aux accusations
• Le binôme victime/avocat réfléchit à la manière de présenter les accusations et aux
réponses à apporter aux objections de l’autre binôme
• Point de vigilance : chaque binôme doit organiser son travail de façon dialoguée, de telle
sorte que les accusations et la défense soient l’objet d’un jeu dramatique à deux
3e étape

• La classe délibère sur le jeu et les arguments les plus convaincants, vote, et prépare un
verdict : le monstre sera-t-il acquitté ou la victime aura-t-elle gain de cause ?

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GROUPEMENT THÉMATIQUE : LA BÊTE : ENTRE HUMANITÉ ET


MONSTRUOSITÉ

Texte 1 : Serena Valentino, L’Histoire de la Bête, 2017


1. a) Selon vous, la Bête est-elle un être monstrueux dans cet extrait ? Justifiez votre
réponse.
Non, la Bête n’est pas un être monstrueux, au sens d’être cruel, dans cet extrait. Elle est
présentée dans un état de vulnérabilité, vivant douloureusement sa transformation.

b) Quel sentiment avez-vous ressenti à la lecture ? Expliquez votre choix.


On ressent à la fois de l’empathie et de l’effroi face à ce qui arrive à la Bête : de l’effroi, car le
personnage perd son humanité et est dans l’impuissance de faire obstacle à cette
transformation ; de l’empathie, car on peut se mettre dans la peau du personnage qui est en
détresse face à un corps qui lui échappe.

2. Classez dans le tableau suivant les attributs monstrueux et les attributs humains de la
Bête dans cet extrait.

Attributs humains Attributs monstrueux

Amitié Force terrible


Inquiétude Pulsion de meurtre
Peur du jugement d’autrui

3. Image 1 – Que cherche-t-on à représenter sur cette couverture ? Expliquez à l’aide


d’éléments précis.
Sur cette couverture, on cherche à représenter à la fois la férocité de la Bête et la violence de
la transformation. La férocité de la Bête est mise en avant par le demi-portrait, qui fait ressortir
son pelage, l’une de ses deux canines et l’une de ses deux cornes. L’arrière-plan nocturne,
brumeux et traversé par la foudre fait écho à cette férocité, et suggère l’idée que quelque chose
de surnaturel est en train de se produire. C’est la violente métamorphose. Au second plan, on
aperçoit l’ancienne forme humaine de la Bête baignée dans une fumée dorée. Elle n’est déjà
plus qu’une forme qui disparaît, tandis que la fumée dorée, qui rappelle la noble origine de la
Bête, occupe un infime espace sur la couverture dominée par des couleurs sombres.

4. Image 2 – a) Comment la Bête est-elle représentée dans cette image ? b) À quel


personnage vous identifiez-vous sur cette image ? Pourquoi ?
La Bête est représentée ici avec une attitude bienveillante, humaine. Elle regarde avec douceur
la Belle dans les yeux et prend ses mains dans les siennes. On peut s’identifier à la Bête car la
scène est plutôt envisagée de son point de vue : l’observateur est du côté de la Bête et perçoit
tout le visage de la Belle, comme la Bête.

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5. Images 1 et 2 – a) Dressez la liste des différences et des points communs entre les deux
images.
Point commun : représentation de la Bête dans les deux cas ; nuit.

Différences : atmosphère angoissante, temps orageux et représentation de la forme humaine


de la Bête dans la première image ; ambiance douce, temps calme et représentation de la Belle
dans la seconde image

b) Laquelle correspond le mieux à l’image que vous avez de la Bête après la lecture de cet
extrait ? Expliquez.
La deuxième image semble mieux correspondre à l’image qu’on a de la Bête après la lecture
de cet extrait : elle est plutôt bienveillante et aimante, malgré son apparence.

Texte 2 : Jorge Luis Borges, La demeure d’Astérion, 1947


1. Faites une recherche sur le mythe du Minotaure. Quelle est cette créature ? Que se passe-
t-il tous les neuf ans ?
Il s’agit d’une créature mythique : mi-homme, mi-taureau. C’est une créature féroce, qui mange
des êtres humains tous les neuf ans.

2. a) Comment le Minotaure se défend-il d’être orgueilleux dans cet extrait ?


La défense du Minotaure est très paradoxale : alors qu’on lui reproche son orgueil, le Minotaure
rappelle ses nobles origines, « Ce n’est pas pour rien que ma mère est une règne », et explique
qu’il ne peut être confondu avec « le vulgaire », c’est-à-dire avec les personnes qui ne sont pas
nobles.

b) Êtes-vous convaincu(e) par ses arguments ? Justifiez votre réponse.


Non, au vu de sa réponse paradoxale : il fait preuve d’orgueil, en rappelant qu’il est un être
noble, distingué, voire exceptionnel, alors qu’il dit ne pas être orgueilleux.

3. Le texte évoque les rencontres entre le Minotaure et les humains. Dites pour chacun des
groupes nominaux suivants s’il donne le point de vue des humains ou celui du Minotaure.
• Fuite sans raison des humains : Minotaure
• Promenade inoffensive du monstre : Minotaure
• Supplications des humains pour avoir la vie sauve : humains
• Accueil généreux chez le monstre : Minotaure
• Meurtre des passants : humains
• Massacre chez le monstre. : humains
4. D’après ce texte, pourquoi peut-on dire que la monstruosité du Minotaure peut être due
à un malentendu ?
Le monstre ne semble pas conscient du mal qu’il fait. Il ne comprend pas les réactions des
humains à sa vue, et prend lui-même peur de leurs réactions. Alors même qu’il est en train de
tuer des humains, tous les neuf ans, il pense qu’il « les délivre de toute souffrance », donc qu’il
est en train de les aider, en apaisant leurs douleurs. Le point de vue des humains n’est pas
compris par le monstre, et réciproquement : c’est une sorte de malentendu.
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Texte 3 : Pierre Duriot, Le câlin du Yéti, 2012


1. a) Faites une recherche sur le Yéti. De quelle culture provient cette créature ? Que
raconte-t-on à son sujet ?
Le Yéti est une bête qui fait partie du folklore du Népal et du Tibet. C’est une créature
anthropomorphe, qui vit d’une façon solitaire dans la montagne neigeuse et qui enlève des
êtres humains.

b) Comment le Yéti est-il représenté dans ce texte ?


Dans ce texte, il est représenté comme bienveillant : il parle avec douceur à l’enfant.

2. « Qui sait avoir des mots pour ses idées ne pouvait être totalement méchant » (l. 8-9) : qui
s'exprime dans cette phrase ? Etes-vous d'accord avec son opinion ?
C’est le narrateur qui s’exprime ici. C’est une opinion intéressante, puisqu’elle associe le don de
parole à la nature humaine : celui qui est doté de parole le serait aussi d’un fond et d’un
jugement humain, et donc d’une nature humaine qui n’est pas « totalement méchante ».

3. Le monstre dit qu'il n'est qu'un « reflet » de nos idées : écrivez un paragraphe pour
expliquer cette affirmation.
Le Yéti est une créature qui vit seule et qui n’est pas au contact des humains. Elle est ainsi
l’objet de plusieurs préjugés, comme toute chose peu connue ou encore tout individu étranger.
L’inhabituel, l’étranger font partie de ce qui ne nous est pas connu et suscitent souvent des
craintes, car cela menace la sécurité de nos habitudes et de ce qui nous est connu. C’est pour
cela que le Yéti dit être le « reflet d[es] idées les plus sombres ou les plus merveilleuses » :
selon qu’on accueille l’inconnu avec joie ou, au contraire, avec crainte, il nous rassure ou, au
contraire, nous inquiète.

Questionnaire sur le groupement thématique


1. Selon vous, qu’est-ce qui différencie un humain d’un monstre, à la lumière de ce
groupement de textes ?
D’après les textes présentés dans ce groupement thématique, l’humain semble caractérisé par
sa capacité à s’interroger et à interroger la réalité, tandis que le monstre est prisonnier de sa
nature sans jugement et est animé par des sentiments. Le premier texte nous montre que la
Bête n’est pas encore totalement une bête, puisqu’elle interroge ses actions et reconnaît le mal
qu’elle commet, ce qui fait qu’elle cesse de faire du mal. Dans le troisième texte, le Yéti est
conscient de l’effet qu’il a sur les humains et explique au jeune garçon ce qui produit les
préjugés à l’égard de la figure de l’autre. Le contact entre ces deux étrangers est pacifique. À
l’inverse, dans le deuxième texte, le Minotaure semble incapable de prendre conscience du
malheur qu’il produit chez les humains et s’enferme dans une attitude où il fait le mal sans se
remettre en cause, et où il a lui-même peur des humains. Le contact entre les humains et lui est
alors tragique à chaque fois.

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Guide pédagogique

2. De votre point de vue, comment un monstre peut-il devenir plus humain? Citez les textes
pour répondre.
Le monstre peut devenir plus humain en s’interrogeant sur les conséquences de ses actes. C’est
le sens de la prise de conscience de la Bête dans le premier texte : « Puis il distingua une lueur
de terreur dans les yeux de Gaston et le reconnut. [...] Il avait failli tuer son meilleur ami,
l’homme qui lui avait sauvé la vie quand ils n’étaient que des petits garçons. » Il peut aussi le
devenir grâce à l’empathie et à la bienveillance, ce dont fait preuve le Yéti face au garçon. Il ne
fait pas semblant d’ignorer qu’il peut faire peur aux humains, et prend la peine d’expliquer
pourquoi il peut faire peur, à juste titre : « je suis le reflet de leurs idées les plus sombres ou les
plus merveilleuses ; je suis tel qu’ils m’imaginent. »

3. En binôme – Choisissez l'un des sujets suivants pour réfléchir à ce qui rapproche ou, au
contraire, à ce qui éloigne les humains des monstres. Organisez un débat pour défendre
votre point de vue.
Pistes de débat…

• Bienveillance, capacité à être empathique et à se soucier des sentiments qu’on


provoque chez les autres
• Monstre : incapacité à comprendre les autres, à prendre peur des autres, à ignorer les
sentiments des autres, à agir indépendamment de l’impact qu’on peut avoir sur leur vie

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Guide pédagogique

PROLONGEMENTS

La Belle et la Bête au cinéma


1. En groupe – Chaque groupe choisit l’une des affiches de film proposées. Suivez les étapes
suivantes pour l’analyser.
• Qui est le réalisateur ? Faites une recherche sur sa biographie et sur sa filmographie.
Première affiche : Jean Cocteau, né en 1889 et mort en 1963, auteur, poète, peintre français.

Deuxième affiche : Christophe Gans, né en 1960, réalisateur.

Troisième affiche : Mamoru Hosoda, né en 1967, réalisateur d’animés japonais.

Quatrième affiche : Bill Condon, né en 1955, réalisateur américain.

• De quand date le film ? Quel est son genre ?


Première affiche : film fantastique, 1946.

Deuxième affiche : film fantastique, 2014.

Troisième affiche : film d’animation, 2021.

Quatrième affiche : film musical, 2021.

• Décrivez le premier plan, le deuxième plan et l’arrière-plan de l’affiche :


personnage(s), lieu(x), objet(s), couleurs, etc.
• Analysez les postures, les regards et les positions des personnages et des objets
sur l’affiche. Comment les éléments interagissent-ils dans l’affiche ?
• Quelles sont les couleurs dominantes de l’affiche ? Expliquez ce choix de couleurs.
• Quelles émotions ressentez-vous devant cette affiche ?

Exemple de réponse sous forme de tableau sur la première affiche

Éléments à décrire Premier plan Second-plan Arrière-plan

Personnages Avenant, regardant La Belle, penchée à la La Bête,


au loin, traits figés renverse regardant la
Belle

Lieux Indéterminé

Objets/ vêtements Fraise Cape rouge de la Bête, qui Fraise


semble porter la Belle

Couleurs Tableau divisé verticalement : la partie gauche, Avenant, jaune éteint


dominantes Partie droite : la Belle et la Bête ; bleu en haut, rouge en bas

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Guide pédagogique

Symbolique : jaune fait écho certainement au caractère d’Avenant :


cupidité
Bleu sombre suggère une part de mystère en rapport avec la Bête ;
tandis que le rouge qui enveloppe la Belle suggère la passion

Emotions Sentiment de tension entre le premier plan et l’arrière-plan. La


personne convoitée est entre les deux plans.

2. Présentez votre analyse à la classe à l’aide d’une présentation visuelle en six diapositives.
Chacune d’elle répondra aux étapes précédentes.

Une scène magique en peinture


1. a) Décrivez le personnage au premier plan : quels sont ses attributs ? Que fait-elle ?
Le personnage féminin au centre est en train de dessiner un cercle, à l’aide d’une baguette, et
de préparer une potion : grâce à ses attributs, on peut déduire que c’est une sorcière. En effet,
le chaudron et la baguette renvoient à l’imaginaire de la sorcellerie. Les ornements autour du
cou, à savoir des colliers, et un serpent, renvoient à cette dimension de mystère et de magie.
On observe qu’elle est ceinte d’un voile orné de fleurs, ce qui peut renvoyer à son pouvoir d’agir
sur la nature. Cette symbolique d’une puissance surnaturelle est renforcée par la faucille qu’elle
tient de sa main gauche : la faucille symbolise la séparation entre le monde des vivants et le
monde des morts. La sorcière est ainsi entre les deux. On remarque que sa robe est ornée de
losanges au niveau des poignets. Le losange est une figure géométrique qui est utilisée dans
l’ésotérisme : il symbolise une union entre le monde souterrain et le monde céleste. Au niveau
du bas, la robe est ornée de l’image d’un homme qui semble exécuter une danse, tandis qu’un
autre, casqué, se penche en avant : la danse est un motif qu’on retrouve dans la sorcellerie.

b) Analysez les éléments de cette peinture en vous aidant du tableau ci-dessous.

Premier plan Second plan Arrière-plan

Couleurs Mélange de gris et de Mélange de brun et d’ocre Mélange de gris


brun et de noir

Décor Un chaudron doré ; un Des corbeaux ; une fumée qui Un ciel grisâtre,
cercle magique ; des monte ; une nature aride et un sombre, vide
fleurs relief sec

2. Selon vous, qui est le personnage représenté ?


Il s’agit d’une sorcière.

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Guide pédagogique

3. a) La femme représentée sur cette peinture correspond-elle à l’image que vous avez de
la sorcière ? Expliquez votre réponse.
On voit que le personnage est en train de dessiner un cercle magique. Il y a des fleurs à
l’intérieur de ce cercle magique, tandis qu’à l’extérieur du cercle, la nature est morte et des
corbeaux renforcent cette idée de mort, en tant qu’oiseaux symbolisant la mort et le malheur.
On peut penser que c’est un personnage animé de bonnes intentions, qui s’oppose aux forces
du mal. Cette image ne correspond pas à l’image traditionnelle de la sorcière, qui est un
personnage méchant et malveillant. Par ailleurs, la sorcière est généralement représentée sous
la forme d’une vieille femme, ayant des difformités physiques, alors qu’ici c’est une jeune
femme.

b) Définissez en cinq mots clés les caractéristiques de la sorcière selon vous.


méchante - cruelle - pouvoir maléfique - fourbe - intrigante

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Guide pédagogique

Bibliographie et sitographie

D’autres contes
AULNOY (D’), Marie-Catherine. Contes de fées. Paris, Gallimard, « Folio classique ». 2008.

PERRAULT, Charles. Contes. Paris, Le livre de poche classique. 2006.

Une bibliothèque virtuelle avec des contes et légendes du monde entier :

è https://touslescontes.com/biblio/touslescontes.php?page=touslesContes

Sur le conte
BELMONT, Nicole. Poétique du conte (essai sur le conte de tradition orale), Gallimard, 1999.

BETTELHEIM, Bruno. Psychanalyse des contes de fées. Gallimard, Paris, 1999 [1976].

EICHEL-LOJKINE, Patricia. Contes en réseaux : l’émergence du conte sur la scène européenne.


Genève, Droz. 2013.

PROPP, Vladimir. Morphologie du conte, Points-Seuil, Paris, 2015 [1928].

SERMAIN, Jean-Paul. Le Conte de fées du classicisme aux Lumières. Paris, Desjonquères, 2005

L’animal, l’humain, le monstre, dans les contes


BLOCH, Jeanne. « Le héros animal dans les contes de fées de Mme d’Aulnoy. Le Prince
Marcassin, Serpentin Vert, La Chatte blanche, La Biche au bois ». Dix-huitième siècle, n°42,
2010, p. 119-138.

RAPHOZ, Fabienne. Des belles et des bêtes : anthologie de fiancés animaux. Paris, José Corti.
2003.

ROUSSEAU, Christine. « Hommes et animaux dans les contes de fées du XVIIe siècle ». Cahiers
du XVIIe, n° 15, 2014, p. 103-120.

Monstres et monstruosité
IBRAHIM, Annie (dir.). Qu'est-ce qu'un monstre ? Paris, PUF, 2005.

MONESTIER, Martin. Les monstres : histoire encyclopédique des phénomènes humains des
origines à nos jours. Paris, Le cherche midi, 2007.

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