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Hatier 2022 • Œuvres & Thèmes • « La Belle et la Bête » et « La Barbe bleue » • guide pédagogique

« La Belle et la Bête », de Madame Leprince de Beaumont


« La Barbe bleue », de Charles Perrault
Guide pédagogique par Hélène Potelet et Michelle Busseron-Coupel
PRÉSENTATION DE L’OUVRAGE 2
1. L’avant-texte 2
2. Le texte et le carnet de lecture 2
3. Les activités autour des deux contes 3
4. Le groupement thématique 3

AVANT LA LECTURE 4
Aborder le genre du conte par les arts 4
Formuler des hypothèses de lecture 5

CARNET DE LECTURE 6
Début du conte « La Belle et la Bête » 6
Fin du conte « La Belle et la Bête » 9
Questions sur « La Barbe bleue » 12

ACTIVITÉS 16
Bilan : faire le point sur les deux contes 16
Étudier la langue des contes 17

DOSSIER THÉMATIQUE : MONSTRES HUMAINS, HUMAINS MONSTRUEUX 18


1. Des créatures terrifiantes 18
2. Des humains dépourvus d’humanité 18
3. Des êtres différents 19

QUESTIONS DE SYNTHÈSE 20

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PRÉSENTATION DE L’OUVRAGE
Les deux contes « La Belle et la Bête »
de Mme Leprince de Beaumont et « La Barbe bleue » • La lecture
de Charles Perrault sont étudiés en classe de 6e Les élèves sont tout d’abord invités à partager
en lien avec l’objet d’étude « le monstre aux limites à l’oral leurs premières impressions de lecture.
de l’humain ». Ils font partie des pistes de lecture La compréhension d’ensemble est vérifiée
proposées par Eduscol (Français, cycle 3, culture dans la rubrique « Vérifier sa lecture », souvent
littéraire et artistique). sous forme de QCM, de « vrai ou faux ? »,
Dans la présente édition, ces deux contes ou de phrases à remettre dans l’ordre.
ont été rapprochés parce qu’ils représentent chacun La rubrique « Analyser le texte » propose
une facette différente de ce que l’on appelle une analyse plus approfondie du texte,
« monstre ». mais elle est toujours abordable, car elle est guidée :
Les principaux objectifs de l’étude sont : au fil de l’étude, sont proposées des aides
– connaître les caractéristiques du conte sous forme de « post it ».
merveilleux ; Le questionnement est élaboré afin de conduire
– réfléchir aux différents aspects de la figure l’élève à :
du monstre (le monstre est-il toujours celui – s’approprier les spécificités du genre du conte,
qu’on croit ?) ; à identifier notamment le rôle des éléments
– analyser des images fixes et mobiles inspirées merveilleux ;
des contes. – réfléchir sur la notion de monstruosité
présente dans les deux contes ;
– réfléchir et débattre sur les morales véhiculées
1. L’avant-texte par ces contes.
Chaque questionnaire se clôt par une rubrique
« Retenir l’essentiel » : l’élève construit une courte
Il fournit à l’élève des éléments qui lui permettent
synthèse qui lui permet de vérifier qu’il a compris
d’entrer dans l’univers des contes et lui donnent
le sens et les enjeux du texte.
l’envie de découvrir les textes.
Il y trouvera : • La culture littéraire et artistique
– une première approche par les arts à partir Les contes en général, et plus particulièrement
de deux illustrations, l’une représentant la fée les deux contes choisis, ont inspiré de nombreux
de « Cendrillon », l’autre la sorcière Baba Yaga, artistes. Les illustrations sont nombreuses
issue de la tradition slave ; dans cette édition. On y trouve des œuvres
– une courte biographie des auteurs ; d’illustrateurs célèbres (Dulac et Lorioux
– une frise chronologique accompagnée de repères dans l’avant-texte ; Walter Crane, Arthur Rackam,
historiques et culturels qui replacent les œuvres David Sala…), une gravure de Gustave Doré,
dans leur époque ; des images extraites de film (Jean Cocteau,
– quelques éléments ou rappels sur le genre du conte Christophe Gans…).
(approche générique) ; Sont proposées des analyses d’images fixes
– les sources d’inspiration des deux contes ou mobiles, l’objectif étant de mettre en relation
et les réalisations cinématographiques à partir le texte et l’illustration ou la transposition filmique
de « La Belle et la Bête ». (comment exprimer la féérie au cinéma, à partir
Dans une activité d’échanges, les élèves sont ensuite de « La Belle et la Bête » de Cocteau, par exemple).
invités à formuler des hypothèses de lecture
à partir des éléments découverts dans l’avant-texte • L’oral
et de l’observation des première et quatrième L’élève est régulièrement invité à formuler
de couverture. ses impressions à l’oral et à les échanger
avec les autres.
Des activités orales sont par ailleurs proposées
2. Le texte et le carnet pour chaque conte.
Le conte doit-il donner une description précise
de lecture du monstre ou laisser libre cours à l’imaginaire ?
Tel est le débat à organiser à propos du conte
Les deux contes sont donnés intégralement « La Belle et la Bête ».
et comportent des notes éclairant le sens de mots Dans « La Barbe bleue », la question de la curiosité
ou expressions difficiles. est complexe (qualité ou défaut ?). Il est intéressant
de la traiter à l’oral, à partir d’un exposé
sur des histoires de curiosité et d’un échange
(débattre sur la curiosité).

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3. Les activités autour les notions de monstre et de monstruosité,


déjà entrevues dans les deux contes étudiés.
des deux contes Le corpus est large et varié : Méduse, Cthulhu, Alien,
Madame Thénardier, Cruella, Gulliver au pays
des géants, Edward aux mains d’argent, ce dernier
Les activités d’écriture et de langue ont été étant préconisé par Eduscol) ;
majoritairement regroupées dans des pages dédiées, – interroger la question de la norme
après la lecture du texte. et de la différence.
On y trouve :
– un bilan permettant de faire le point sur les deux Des questions de synthèse permettent de faire
contes (qui est monstrueux finalement ?) ; le point sur le groupement :
– des exercices de langue (les temps et valeurs – une comparaison des textes et des images
des temps dans les contes, les fonctions des adjectifs, (les différents types de « monstres » : des êtres
le lexique des qualités et défauts...) ; dangereux, des êtres effrayants ou différents,
– des travaux d’écriture (exprimer un avis, rédiger des êtres humains dépourvus d’humanité) ;
un court dialogue, raconter une métamorphose) – des exercices de vocabulaire (maîtriser les trois
accompagnés d’un guidage méthodique. définitions du mot « monstre », exprimer la férocité,
4. Le groupement exprimer la peur face au monstre) ;
– des activités d’écriture (décrire un monstre, raconter
thématique la rencontre avec une créature étrange) ;
– un exercice d’oral (présenter un film d’horreur
Le groupement thématique intitulé « Monstres ou de science-fiction mettant en scène un monstre).
humains, humains monstrueux » est constitué
de textes et de documents iconographiques divers.
Les objectifs sont les suivants :
– découvrir des textes et des documents
iconographiques qui permettent d’appréhender

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AVANT LA LECTURE

Aborder le genre du conte par les arts


Des contes qui font rêver
1 a. Cette image illustre le conte de « Cendrillon ». Il fait nuit. La fée, marraine de Cendrillon, richement vêtue,
pointe sa baguette sur des citrouilles posées au sol. Cendrillon, à côté en tablier, est attentive à ce qui va se passer.
b. Les éléments qui appartiennent au genre du conte de fées, et qui sont récurrents, sont évidemment la fée
et sa baguette magique.

2 a. Dans les contes, on distingue les bonnes fées et les mauvaises fées. Les bonnes fées veillent sur leurs protégés,
elles ont le pouvoir de voler dans les airs, d’agir en cas de besoin, elles peuvent notamment transformer les objets.
Dans le conte de « Cendrillon », grâce à sa baguette, la fée va transformer une citrouille en carrosse afin de mener
la jeune fille au bal. Les mauvaises fées sont malfaisantes, elles lancent des sorts. Une des plus connues est
la fée Carabosse.
b. Sens des expressions à partir du mot « fée » :
• avoir des doigts de fée → être habile de ses mains ;
• vivre un conte de fées → vivre une aventure merveilleuse et extraordinaire ;
• les fées se sont penchées sur son berceau → se dit d’une personne qui a reçu tous les dons à sa naissance,
comme la Belle au bois dormant.

Des contes qui font peur


4 a. Baba Yaga est une vieille sorcière. Elle est maigre, elle a des cheveux blancs, un visage de cadavre.
On la voit se déplacer dans un mortier, elle s’appuie sur un bâton et efface les traces derrière elle avec un balai.
b. L’artiste l’a rendue effrayante en montrant que la nature se déchaîne lorsqu’elle apparaît : on a l’impression
que le vent souffle (on le voit au mouvement de ses cheveux) et que les branches craquent sur son passage.
Mais surtout, elle semble une figure de la mort, avec son visage osseux et macabre, sa raideur et sa maigreur.

5 a. Quelques contes traditionnels où apparaissent des méchantes sorcières : « La Belle au bois dormant »
(Perrault/Grimm) ; « Blanche-Neige et les 7 nains » (les Frères Grimm) ; « Hansel et Gretel » (les Frères Grimm) ;
« La petite Sirène » (Andersen).
b. Elles ont en commun la vieillesse, la laideur et l’aspect repoussant.

6 Les élèves citeront sans doute les ogres cannibales ou des humains malfaisants (marâtres par exemple ou peut-être
Barbe-Bleue).

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Formuler des hypothèses de lecture


1 Les titres des deux contes
a. Les sens du mot « bête » sont : un animal ou un être stupide, sans esprit. Ici il s’agit de l’animal.

2 L’illustration de couverture
a. Une bête monstrueuse, s’apparentant à un félin mais avec quelques traits humains (nez, yeux, collerette),
est penchée sur une belle jeune femme allongée qu’elle regarde presque tendrement.
b. Cette illustration renvoie au conte « La Belle et la Bête ».
c. Cette bête ne semble pas tout à fait terrifiante. Qui est-elle ? et la jeune femme ? A-t-elle peur ? Est-elle endormie ?
Est-elle séduite ? On laissera les élèves s’exprimer.

3 La quatrième de couverture
a. Les personnages des contes sont la Belle, la Bête, Barbe-Bleue, son épouse.
On apprend que la Belle est prisonnière de la Bête.
b. Deux personnages sont qualifiés de monstrueux : la Bête et Barbe-Bleue.

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CARNET DE LECTURE

Début du conte « La Belle et la Bête »


VÉRIFIER SA LECTURE
2 a. Faux : le marchand a « trois garçons et trois filles » (l. 2). On notera que les frères sont quasiment inexistants
dans le conte, par ailleurs, aucune information n’est donnée sur la mère.
b. Vrai : la Belle est la plus jeune des filles (l. 6-8).
c. Faux : les sœurs sont jalouses de la Belle car elle est plus belle qu’elles (l. 9).
d. Vrai : le marchand perd sa fortune.

3 L’ordre des actions est le suivant :


2 Le marchand se perd dans une forêt.
4 Le marchand provoque la colère de la Bête.
1 Le marchand part vivre à la campagne avec sa famille.
3 Le marchand arrive dans un château étrange.

4 a. Le marchand est puni par la Bête car il a cueilli une rose de son jardin, sans lui avoir demandé la permission
(l. 149-154).
b. C’est la Belle qui se sacrifiera pour son père (l. 215-219).

ANALYSER LE TEXTE

La situation initiale
5 a. Le conte commence par une formule traditionnelle : « Il y avait une fois » qui introduit d’emblée le lecteur
dans le monde du merveilleux.
b. Ni l’époque ni le lieu de l’action ne sont précisés : aucune indication ne permet de situer cette histoire
dans le temps, ni de la localiser dans un lieu particulier. Les lieux sont simplement signalés par les termes :
une ville, une petite maison de campagne, une épaisse forêt.
c. Les personnages n’ont ni nom ni prénom, ils sont nommés à partir d’une caractéristique, c’est-à-dire le métier
(le marchand), un trait physique (la Belle) ou encore un lien de parenté (les deux sœurs, les frères).

6 a. La famille de la Belle appartient à la bourgeoisie marchande. On notera que le merveilleux semble absent
au début du conte. Le cadre social est en effet réaliste : il est question de fortune et d’activités commerciales
(le père) ; les références aux titres de noblesse (« duc », « comte », l 21) renvoient à l’Ancien Régime.
b.
La Belle Ses sœurs

Caractère est meilleure que ses sœurs sont orgueilleuses, méprisantes, jalouses

aime lire de bons livres aiment aller au bal, au théâtre, faire des
Occupations
promenades
La Belle est différente de ses sœurs. Elle est douce et honnête, alors que ses sœurs sont fières et vantardes.

L’élément déclencheur
7 a. L’élément déclencheur est la ruine brutale du père qui va entraîner le changement de vie.
b. L’expression qui marque la rupture est « Tout d’un coup », le nouveau temps utilisé est le passé simple.

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Les actions : le père face à la Bête


8 a. Les éléments qui contribuent à l’atmosphère mystérieuse du château sont :
• l’absence de vie humaine ;
• le passage de l’hiver au printemps.
b. Le marchand trouve dans ce château :
– un bon feu ;
– une table chargée de nourriture ;
– un bon lit ;
– des vêtements ;
– une écurie et de l’avoine pour son cheval.

9 a. • un grand bruit
• une Bête si horrible
• une voix terrible
b. La Bête est désignée par le terme « monstre ».

10 Après le vol de la rose, la Bête impose au marchand un choix terrifiant : mourir ou livrer une de ses filles.

RETENIR L’ESSENTIEL
11 a.
Situation initiale Élément déclencheur
• Un père riche et aimant, La ruine
• deux sœurs jalouses du père.
de leur cadette.

Actions
Les personnages affrontent des épreuves :
• le père rencontre la Bête dans un château étrange ;
• la Belle se sacrifie pour son père.

COMPARER DES ADAPTATIONS FILMIQUES

Quatre représentations de la Bête au cinéma


12 a. b.
Réalisateurs Caractéristiques animales Éléments humains
Jean Cocteau lion (mufle, pelage, crinière, canines) yeux clairs, humanité du regard,
collerette, vêtements
Gary Trousdale et Kirk Wise mi-dogue/mi-taureau géant (corps de regard, vêtements
molosse, cornes, crocs)
Bill Condon bélier (cornes, crinière, barbiche) regard, nez, vêtements
Christophe Gans lion (forme de la tête, crinière, yeux bleus, humanité du regard,
pelage) nez, bouche, vêtements

Pour aller plus loin


Pour transformer Jean Marais en Bête, Cocteau a fait implanter des poils d’animaux et des cheveux humains
sur un masque en tulle épousant la forme du visage. Jean Marais gardait ce masque, collé sur sa peau, durant
douze heures par jour.

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13 a. Illustration d’Anne Anderson (p. 39) : la Bête a l’aspect d’un animal hybride (écailles, sorte de trompe, crocs,
mains griffues) correspondant assez à la description qu’en fait Mme de Villeneuve (voir exercice 14 : « une espèce
de trompe semblable à celle d’un éléphant »). Elle a peu de caractéristiques humaines, peut-être les yeux et le fait
qu’elle est assise à table.
Illustration de Walter Crane (p. 45) : la Bête a l’aspect d’un sanglier : tête (hure) de forme conique, groin allongé,
pelage constitué de longs poils rêches (soies), canines inférieures développées (défenses), larges oreilles. En revanche,
son corps comme ses vêtements sont ceux d’un homme.
b. Ces deux représentations sont bien différentes de celles choisies par les cinéastes, qui ont donné à la Bête l’aspect
d’un lion, d’un bélier ou d’un animal mi-taureau mi-chien.

DÉBATTRE

La description de la Bête
14 a. La bête est qualifiée d’« horrible », elle a « une espèce de trompe semblable à celle d’un éléphant », on a vu que
cette description se rapproche de la représentation qu’en a faite Anne Anderson.

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Fin du conte « La Belle et la Bête »


VÉRIFIER SA LECTURE
2 L’ordre des actions est le suivant :
4 La Bête se métamorphose en un beau prince.
2 La Belle retourne chez son père malade.
5 La Belle épouse le prince.
3 La Belle retrouve la Bête mourante.
1 Le père accompagne la Belle chez la Bête.

3 a. La Belle vit trois mois dans le château (l. 354).


b. La Belle promet à la Bête de rentrer huit jours plus tard (l. 387-388).

4 a. Faux : la Bête est au contraire très prévenante et respectueuse envers la Belle et elle lui offre une vie
confortable.
b. Vrai : les deux sœurs tendent un piège à la Belle. Au retour de la Belle, elles manquent étouffer de jalousie
en voyant les beaux vêtements de leur sœur. Ainsi, elles fomentent un plan qui consiste à retenir la Belle à la maison
pour l’empêcher de revenir chez la Bête dans le délai imparti de huit jours. Elles espèrent ainsi que la Bête sera
furieuse et la dévorera peut-être (l. 430-433).
c. Vrai : la Belle ne tient pas sa promesse. Elle est restée dix jours chez son père. Elle a donc dépassé le délai imparti
de huit jours.

ANALYSER LE TEXTE

La Belle face au monstre


5 La Belle mène une vie de repos et de divertissement au château : elle est servie et elle peut à tout moment
se distraire en jouant ou en écoutant de la musique, en lisant un livre dans l’immense bibliothèque mise
à sa disposition. Pour se vêtir, de magnifiques robes sont mises à sa disposition.

6 a. La Bête est un monstre physiquement : sa bestialité et sa laideur suscitent l’horreur (elle est « horrible » ;
sa voix est « terrible »).
b. Mais elle fait preuve de grandes qualités humaines : elle est bonne, généreuse, prévenante, polie envers la Belle.

7 • Lorsque la Belle voit la Bête pour la première fois, la jeune fille est effrayée (l. 252-253) : elle est convaincue
que cet horrible monstre veut la dévorer (l. 279-280).
• Peu à peu, elle apprend cependant à l’aimer. Elle cesse rapidement d’avoir peur de lui : « Elle n’avait presque plus
peur du monstre » (l. 338-339).
• Au bout de trois mois passés dans le château, lorsqu’elle quitte la Bête pour aller voir son père malade,
elle a peur de faire souffrir la Bête : « Je vous aime trop pour vouloir causer votre mort » (l. 386-387).
• Lorsqu’elle rêve que la Bête est en train de mourir, elle décide aussitôt de retourner la voir, consciente de toutes
ses qualités : « J’ai de l’estime, de l’amitié, de la reconnaissance » (l. 456-457).

L’ordre des phrases est donc le suivant :


4 « J’ai de l’estime, de l’amitié, de la reconnaissance. »
1 La Belle ne put s’empêcher de frémir.
3 « Je vous aime trop pour vouloir causer votre mort. »
2 Elle n’avait presque plus peur du monstre.

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8 a. Pour retenir la Belle, les deux sœurs font semblant de pleurer.


b. Les deux sœurs espèrent que la Bête dévorera la Belle.
c. Pensant avoir perdu la Belle, la Bête se laisse mourir de faim (l. 476-479).

L’intervention du merveilleux
9 a. La bague posée sur la table agit comme le signal que la Belle veut retourner au château de la Bête.
Le miroir sert à la Belle à voir son père à distance dans son logis.
b. La fée transporte toute la famille de la Belle au château, puis dans le royaume du prince.
Elle transforme en outre les deux sœurs en statues.
c. À la fin du conte se produisent deux métamorphoses :
– celle de la Bête en un beau prince ;
– celle des deux sœurs en statues de pierre.

La fin du conte et la moralité


10 a. La Bête se transforme en prince et épouse la Belle qui devient reine.
Les deux sœurs sont transformées en statues pensantes.
La transformation de la Bête en prince, les retrouvailles entre la Belle et sa famille dans le château en fête,
l’annonce par la fée du mariage de la Belle et de la malédiction sur les sœurs et le transport de tous les personnages
dans le royaume du prince mettent fin au conte.
b. « Non, ma chère Bête, vous ne mourrez point […] vous vivrez pour devenir mon époux » (l. 480-481)
sont les paroles de la Belle qui provoquent le dénouement de l’histoire.

11 a. La situation finale est heureuse pour la Belle et la Bête (le Prince), elle est malheureuse pour les deux sœurs,
transformées en statues et contraintes d’être les témoins du bonheur de la Belle.
b. La Belle est récompensée pour avoir préféré la beauté de l’âme à celle du corps, les qualités de cœur aux qualités
physiques. Les sœurs au contraire sont punies pour leur jalousie et leur méchanceté.

12 a. Pour la Belle, la monstruosité est morale, elle concerne les êtres qui ont « un cœur faux, corrompu, ingrat ».
b. La Belle a préféré les valeurs morales aux séductions physiques.
c. Les sœurs sont des monstres à visage humain, et de surcroît elles sont belles. Leur monstruosité est morale :
en effet, elles ont été jalouses de la Belle au point de vouloir provoquer sa mort.

Pour aller plus loin


Proposition de débat :
Qu’est-ce qui est déterminant pour mériter que l’on considère quelqu’un comme « humain », son apparence
ou sa personnalité ?
On invitera les élèves à réfléchir et à se positionner sur la notion de beauté intérieure et de beauté extérieure.

RETENIR L’ESSENTIEL
13
1) La Belle est tout d’abord 2) Elle découvre la bonté de
effrayée par l’aspect monstrueux la Bête et finit par éprouver
de la Bête. de l’amour pour elle.

4) Les bons sont récompensés et 3) À la fin du conte, malgré


les méchants punis. Le conte a l’opposition des sœurs, la
donc une visée morale et montre Belle épouse la Bête qui se
qu’il ne faut pas se fier aux métamorphose en prince.
apparences.

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DU CONTE AU FILM : LA FÉÉRIE AU CINÉMA

L’arrivée de la Belle au château


14 La Belle entre dans un monde merveilleux. Les buissons s’entrouvrent, les portes s’ouvrent et se referment
toutes seules, les chandeliers sont portés par des mains mystérieuses. Ils semblent même s’écarter comme pour
faire une haie d’honneur à la Belle. Puis la Belle pénètre dans le couloir aux rideaux, que l’on voit voler au vent
dans un mouvement de ralenti.

15 La course de la Belle est filmée au ralenti, comme pour solenniser l’instant.

16 L’obscurité est dominante. Les éléments mis en valeur par la lumière sont les chandeliers, les rideaux,
le visage de la Belle.

17 La musique est douce et même joyeuse au début du passage, notamment lorsque la Belle gravit l’escalier.
La musique se fait plus inquiétante au moment où la Belle avance dans le couloir aux rideaux.

18 a. Au début de son parcours, la Belle n’a pas peur, elle est décidée à se sacrifier pour son père.
Dans le couloir aux rideaux, elle semble plus inquiète, elle regarde autour d’elle.
b. La Belle peut sembler en danger.

Pour aller plus loin


Il sera intéressant de comparer l’arrivée de la Belle au château avec l’arrivée du père.
Lorsque le père entre dans le palais, la caméra est placée derrière lui, ce qui accentue le mystère : le spectateur
pénètre dans le château en même temps que le personnage.
La caméra est en revanche devant la Belle, ce qui donne l’impression qu’elle est attendue.
La Belle semble plus à l’aise que son père en ne montrant aucune hésitation : au contraire, elle court directement
vers sa chambre, comme si elle en connaissait déjà le chemin. Elle semble déjà appartenir au monde du merveilleux,
comme l’indiquent son étrange course au ralenti et son déplacement surnaturel (elle semble flotter) le long du couloir
aux rideaux qui la mène à sa chambre.

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Questions sur « La Barbe bleue »


VÉRIFIER SA LECTURE
2 Les adjectifs qui caractérisent Barbe-Bleue sont : « riche » et « repoussant ».

3 a. Barbe-Bleue épouse la sœur cadette d’Anne.


b. Barbe-Bleue a été marié plusieurs fois (l. 12-13).
c. À la fin du conte, Barbe-Bleue est tué (l. 176-177).

4 Les actions se déroulent dans l’ordre suivant :


4 L’épouse de Barbe-Bleue appelle au secours.
2 L’épouse de Barbe-Bleue désobéit à son mari.
5 L’épouse de Barbe-Bleue est sauvée par ses frères.
1 Barbe-Bleue part en voyage.
3 Barbe-Bleue décide de tuer son épouse.

ANALYSER LE TEXTE

Barbe-Bleue, un humain monstrueux


5 a. Au début du conte, le narrateur donne de Barbe-Bleue l’image d’un homme puissant et riche, mais terriblement
repoussant, au point qu’il fait fuir toutes les femmes. On sait également que Barbe-Bleue a épousé plusieurs femmes,
dont on ne sait ce qu’elles sont devenues, et qu’il cherche à se remarier.
b. L’événement qui modifie la situation de Barbe-Bleue est son mariage avec la fille cadette de sa voisine.

6 a. Barbe-Bleue dit s’absenter « six semaines au moins » (l. 27-28). Il revient « dès le soir même » (l. 89).
b. Barbe-Bleue donne à sa femme toutes les clés du château, l’autorise à aller partout, mais lui intime l’ordre
de ne pas ouvrir la porte d’un petit cabinet qui se trouve dans l’appartement bas. S’il découvre qu’elle l’a ouverte,
il promet que sa colère sera terrible (l. 36-41).
c. d. La clef possède une vertu magique : « car la clef était fée » (l. 86-87), c’est-à-dire enchantée, pourvue
d’un pouvoir. Les traces de sang y sont en effet indélébiles (« il y demeura toujours du sang », l. 86).
On voit que Barbe-Bleue a tout manigancé, il a bien eu l’intention de faire tomber sa femme dans un piège,
en attisant sa curiosité : c’est en effet une irrésistible curiosité qui la pousse à transgresser l’interdit.

7 a. Barbe-Bleue veut tuer sa femme avec « un grand coutelas » (l. 134).


b. On note le lexique de la violence extrême : « crier si fort », « il faut mourir », « la prenant d’une main
par les cheveux », « levant le coutelas en l’air », « abattre la tête ».
c. Malgré les nombreuses supplications de sa femme (« elle alla se jeter à ses pieds tout éplorée », l. 160-161 ;
« le regardant avec des yeux mourants, le pria de lui donner un petit moment pour se recueillir », l. 165-167), Barbe-
Bleue reste insensible (« Non, non, dit-il, et recommande-toi bien à Dieu », l 168). Il a « le cœur plus dur
qu’un rocher » (l. 116) et les pleurs de sa femme ne réussissent pas à l’attendrir.

8 a. Comme son nom l’indique, Barbe-Bleue est pourvu d’une barbe de couleur bleue qui le rend « laid »
et « terrible » (l. 5) et fait fuir toutes les femmes.
b. Sa monstruosité réelle provient de sa sauvagerie et de sa violence : c’est un véritable tueur en série,
une variante de l’ogre, qui a tué toutes ses épouses et qui s’apprête à décapiter la dernière épousée.

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Un conte à suspense
9 a. La situation est urgente pour la femme de Barbe-Bleue car le temps presse : Barbe-Bleue lui annonce
qu’elle va mourir sur-le-champ et qu’elle va rejoindre ses autres épouses.
b. Par trois fois la jeune femme parvient à retarder l’échéance de la mort en disant qu’elle veut prier Dieu (« donnez-
moi un peu de temps pour prier Dieu », l. 119-120 ; « Encore un moment, s’il vous plaît », l. 137 ; « Encore
un moment », l. 152).
Elle fait preuve de courage, de présence d’esprit (elle appelle sa sœur et compte sur l’arrivée de ses frères)
et d’intelligence rusée (elle cherche à gagner du temps).
c. Elle attend la visite de ses frères.
d. Barbe-Bleue lui accorde un délai « d’un demi-quart d’heure ». Le narrateur joue avec le temps pour créer
un effet de dramatisation.

10 a.
Lieu Personnages Interlocuteur(s)/
interlocutrice(s)
Haut de la tour Sœur Anne l’épouse de Barbe-Bleue (sa sœur)

Premier étage l’épouse de Barbe-Bleue sa sœur Anne


Barbe-Bleue
Rez-de-chaussée Barbe-Bleue son épouse

b. La jeune femme répète à quatre reprises la même question à sa sœur scrutant l’espace désespérément vide
(« Anne ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? » (l. 130 ; 138-139 ; 146 ; 154). Par deux fois la réponse de sa sœur
est négative (« Je ne vois rien que le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie » (l. 132-133 ; 141-142). La tension est alors
à son comble, entretenue par l’espoir entrevu d’un prompt secours (« Je vois, répondit la sœur Anne, une grosse
poussière qui vient de ce côté-ci », l. 147-148) qui s’avère être « un troupeau de moutons » (l. 150). Finalement
les « deux cavaliers » (l. 155) apparaissent.

11 a. Les deux frères arrivent au moment où Barbe-Bleue s’apprête à « abattre la tête » (l. 164) de son épouse
(« et levant son bras », l. 168-169) mettant fin au suspense.
b. Le lecteur ressent un sentiment d’angoisse face à la mort attendue de la jeune femme, puis un sentiment
de soulagement à l’arrivée des deux frères.

Un conte à moralités
12 a. b. À la fin du conte, l’épouse de Barbe-Bleue ainsi que sa sœur et ses frères sont récompensés.
En effet, la jeune veuve se retrouve à la tête de l’immense fortune de son mari et s’en sert pour « établir » ses frères
et sa sœur. Sa sœur Anne se marie avec « un jeune gentilhomme », ses frères sont dotés d’une « charge de capitaine »
et la jeune femme elle-même épouse « un fort honnête homme ».
Barbe-Bleue, coupable de féminicide, est puni. Cette fin est donc morale.
La curiosité peut dans certains cas avoir de graves conséquences, ce qui n’est pas le cas dans le conte.

13 a. Les moralités sont en vers.


b. Il convient de noter tout d’abord que le fait de présenter la curiosité comme un défaut féminin relève de l’ironie.
Finalement, l’épouse de Barbe-Bleue n’a pas été punie pour sa curiosité. On peut même se dire que si elle n’avait pas
ouvert le cabinet, certes au risque de perdre la vie, le monstrueux tueur en série n’aurait pas été découvert.
c. La seconde moralité atténue l’effet de la première puisqu’elle renvoie l’histoire qui vient d’être contée à un temps
passé. Elle se veut un constat sur le changement dans les mœurs intervenu depuis 1662, date où Molière,
avec L’École des Femmes, défend la cause féminine et met en avant la place de la femme dans le couple.
On peut dire que la femme, qui se laisse manipuler au début du conte, fait preuve d’esprit et mène le jeu à la fin
du conte en ayant réussi à gagner du temps. Elle s’avère sans doute, malgré le titre, l’héroïne du conte.
Les relations entre mari et femme ont évolué au cours du temps. Aujourd’hui, l’égalité est en principe instaurée
dans le couple, mais les tensions et les violences ne sont pas pour autant exclues.

14 Une première morale pourrait viser à mettre en garde des dangers que l’on peut courir à transgresser un interdit.
La seconde pourrait mettre en avant le fait que celui qui commet des exactions et des actes criminels est toujours
puni.

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RETENIR L’ESSENTIEL
15
• « La Barbe bleue » met en scène un être humain monstrueux
par ses agissements et sa violence extrême.
• Le conteur tient le lecteur en haleine en maintenant le suspense :
l’épouse de Barbe bleue survivra-t-elle ?
• La fin du conte est morale car le personnage monstrueux est puni.
• Le conte met en garde contre la curiosité qui a failli coûter la vie à l’épouse.
Celle-ci a été sauvée car elle a été courageuse et rusée et a pu compter
sur sa sœur et ses frères.

LIRE L’IMAGE

Une illustration de Walter Crane


16 a. La scène représentée se situe à la fin du conte : Barbe-Bleue, muni de son épée (coutelas dans le conte),
crie à son épouse de descendre afin de lui trancher la gorge, tandis que celle-ci demande désespérément à sa sœur
si elle voit arriver leurs frères.
b. Le décor est constitué d’un escalier en pierre qui donne sur le haut d’une tour. Des armoiries sont accrochées
au mur. À l’arrière-plan, une fenêtre, avec des ornementations, donne sur l’extérieur Nous sommes dans la riche
demeure de Barbe-Bleue, qui ressemble à un château.
c. d. On voit cinq personnages : Barbe-Bleue au bas de l’escalier, qui poursuit son épouse ; cette dernière, au premier
plan, face au spectateur, est assise, à moitié à genoux, au milieu de l’escalier, entre le rez-de-chaussée et le sommet
de la tour où se trouve la sœur Anne. À l’extérieur, derrière la fenêtre, on distingue les deux frères de la jeune femme
qui arrivent à cheval.
e. Barbe-Bleue brandit son épée, il a le regard menaçant, une barbe noire couvre le bas de son visage. Son épouse
tourne son visage suppliant vers son mari, elle a les mains croisées (elle a demandé un délai pour prier Dieu).
La situation est critique, mais les deux frères arrivent...

COMPARER DEUX REPRÉSENTATIONS DE BARBE-BLEUE

Une gravure de Gustave Doré


20 a. La gravure représente le moment où, sur le point de partir, Barbe-Bleue confie les clés de sa demeure
à son épouse. Il l’autorise à aller partout, sauf dans le cabinet qui se trouve au bout de la grande galerie
de l’appartement bas : « ouvrez tout, allez partout, mais pour ce petit cabinet, je vous défends d’y entrer,
et je vous le défends de telle sorte que, s’il vous arrive de l’ouvrir, il n’y a rien que vous ne deviez attendre
de ma colère » (l. 38-41).
b. Le personnage qui domine l’autre par sa taille imposante et sa position de domination est celui de Barbe-Bleue :
bien qu’au second plan, il occupe la majeure partie de l’espace à gauche du tableau.
c. Barbe-Bleue est rendu effrayant par sa stature, sa barbe abondante, sa longue moustache et ses yeux écarquillés
qui fixent de façon menaçante la jeune femme.
Ses vêtements (grosse fourrure en poils de bête et chapeau orné d’une plume d’autruche) renvoient clairement
à l’animalité et à sa sauvagerie.
d. Face à lui, la jeune femme paraît fragile, le visage à moitié baissé, comme si elle fuyait le regard de son mari
qu’elle semble craindre. Elle concentre toute son attention sur la clé magique, objet du délit, isolée du trousseau
et encore dans les mains de Barbe-Bleue.
On peut considérer que la jeune épouse est fascinée par cette clé qui excite déjà sa curiosité. En même temps,
le regard menaçant de son mari et les paroles qu’il profère (« s’il vous arrive de l’ouvrir, il n’y a rien que vous
ne deviez attendre de ma colère ») sont propres à terrifier la jeune femme. Le spectateur sait que le piège
est en marche…

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Une illustration de Sébastien Mourrain


21 a. Le personnage de Barbe-Bleue est effrayant par sa corpulence trapue, sa barbe et sa chevelure bleues,
son œil blanc et son nez pointu qui lui donnent l’allure d’un rapace. Face à lui, comme à sa merci, l’épouse est blonde
et vêtue de blanc.
b. On notera la symbolique des couleurs :
• blanc → innocence
• bleu-noir (cheveux, barbe) → monstruosité
• rouge foncé → crime
c. Les élèves répondront sans doute par la négative. Le dessin stylisé de l’illustration contribue ici à la dédramatisation,
par rapport à la gravure de Gustave Doré.

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ACTIVITÉS

Bilan : faire le point sur les deux contes


Deux héroïnes et deux monstres
1 Des adjuvants et des opposants
« La Belle et la Bête » « La Barbe bleue »
Héroïne La Belle L’épouse de Barbe-Bleue
Adjuvants Sa sœur Anne et ses frères
Opposants Ses sœurs Barbe-Bleue

2 Monstre humain, humain monstrueux


La Bête Barbe-Bleue

« ce vilain monstre » « si laid et si terrible »

« le cœur bon » « le cœur plus dur


qu’un rocher »

3 Deux contes merveilleux


« La Belle et la Bête » « La Barbe Bleue »
– la Bête
Personnages
– la Fée
– la clé qui porte la marque
indélébile (sang) de l’acte
Objets
– la bague de désobéissance commis
– le miroir par l’épouse
– la Bête métamorphosée
Métamorphoses en prince
– les sœurs en statues

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Étudier la langue des contes


Les temps du conte
7 Valeurs de l’imparfait et du passé simple
• Les filles du marchand étaient très belles. → imparfait
• Du haut de la tour, Anne guettait l’horizon. → imparfait
• Les deux frères arrivèrent. → passé simple
• Tous les soirs la Bête regardait la Belle dîner. → imparfait
b.
Passé simple Imparfait
Action(s) de premier plan arrivèrent
Durée (arrière-plan) guettait
Description (arrière-plan) étaient
Répétition (arrière-plan) regardait

8 Conjugaison : le passé simple


• Le marchand perdit sa fortune.
• Le marchand arriva au château de la Bête.
• Barbe-Bleue revint le soir-même.
• L’épouse dut apporter la clef.

Des outils pour lire et écrire


9 Grammaire : des adjectifs pour caractériser
• La Bête semblait triste. → attribut du sujet
• Le marchand arriva devant un palais magnifique. → épithète du nom « palais »
• Le père de la Belle apparut dans le miroir : il semblait malade. → attribut du sujet
• La clef du cabinet de Barbe-Bleue était magique. → attribut du sujet
• Barbe-Bleue tenait un grand coutelas à la main. → épithète du nom « coutelas »

10 Orthographe : les mots en -té


• la beauté ; • la férocité ;
• la gaieté ; • la montée ;
• l’assiettée ; • la générosité.

11 Vocabulaire : qualités et défauts


• sincérité → franchise
• méchanceté → cruauté
• reconnaissance → gratitude
• orgueil → fierté

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DOSSIER THÉMATIQUE : MONSTRES HUMAINS,


HUMAINS MONSTRUEUX

1. Des créatures terrifiantes


Cthulhu et Méduse
1 a. Cthulhu a une tête de pieuvre entourée de tentacules, des yeux grands ouverts. On devine un corps immense
pourvu d’ailes griffues, peut-être semblables à celles d’un dragon. La lecture du texte p. 82 permettra de mieux
se représenter le monstre.
b. La chevelure de Méduse est constituée de serpents.
Pour aller plus loin
La Méduse de Caravage est une huile sur toile montée sur un bouclier de peuplier. Persée a réussi à décapiter Méduse
en usant d’un bouclier poli, prêté par Athéna, comme d’un miroir. Il montre au monstre son propre reflet,
et Méduse, se voyant dans le miroir, est paralysée d’horreur. Persée en profite pour la décapiter.
c. Des êtres hybrides sont composés d’éléments appartenant à des espèces différentes. Le corps de Cthulhu
se compose de plusieurs espèces animales différentes. Celui de Méduse a des traits humains et des caractéristiques
animales.

Une statuette mystérieuse : Cthulhu


Un dangereux extra-terrestre : Alien
1 a. La figurine décrite dans le texte représente « un monstre de forme vaguement anthropoïde » (l. 3).
Il s’agit de Cthulhu (voir illustration p. 78-79).
b. La créature semble dangereuse et méchante : elle est pourvue de « griffes prodigieuses »,
elle a une « corpulence énorme » et dégage une « malignité effrayante et contre nature » (l. 9).
c. Cette créature est « contre nature » car, non répertoriée, elle est composée d’éléments monstrueux,
appartenant à des espèces différentes.

2 a. Alien fait penser à une bête féroce, avec sa mâchoire pourvue de crocs acérés.
b. La texture métallique de son énorme crâne le rapproche d’une machine.
c. Alien est une machine à tuer, capable de broyer des os ou des matières solides.

2. Des humains dépourvus d’humanité


Portrait de madame Thénardier
Cruella, un personnage de Walt Disney
1 a. Les termes qui s’appliquent le mieux à madame Thénardier sont la force et la méchanceté.
b. Elle maltraite la petite Cosette devenue sa domestique : « Elle avait pour tout domestique Cosette ;
une souris au service d’un éléphant » (l. 8-9) se comportant avec elle en « bourreau » (l. 16).
c. C’est un monstre, car elle est laide et méchante.
Elle rappelle la sorcière des contes de fées ou encore la belle-mère de Blanche-Neige ou de Cendrillon.

2 Cruella est un personnage monstrueux, elle est à la fois laide et méchante, comme la Thénardier.
Pourtant, elle se veut élégante : elle est vêtue d’une robe noire, d’un énorme manteau de fourrure,
porte des boucles d’oreilles, des longs gants rouges, tient à la main un long porte-cigarettes vert.
Mais sa méchanceté transparaît dans son physique : ses cheveux sont blancs d’un côté, noirs de l’autre,
sa coiffure est échevelée. Son visage est ingrat, acariâtre (yeux exorbités, regard méchant, pommettes pointues
et menton anguleux.) Son nom « Cruella d’Enfer » (Cruella De Vil) évoque la cruauté, le Diable, l’Enfer.

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3. Des êtres différents


Au pays des géants
1 a. Le narrateur est considéré comme anormal par les habitants car ceux-ci sont des géants. Lui, de taille humaine,
passe donc pour un nain. Les géants sont fascinés par cet être qui est pour eux anormalement petit.
La notion de normalité est donc relative, le monstre n’est pas celui qu’on croit.
b. Le narrateur est assimilé par deux fois à un « petit animal » (l. 2 et 26).
c.
Le narrateur est traité comme un petit animal par son maître quand celui-ci
le transporte dans une caisse où il a percé des trous afin qu’il puisse respirer.

2 Son maître exploite sa différence en le faisant « voir pour de l’argent » (l. 10).

Edward aux mains d’argent à l’affiche


1 a. b. Edward est un jeune garçon au visage très pâle, aux lèvres rouges et aux yeux cernés.
Il porte un costume très serré, complexe qui l’apparente à une machine (il est fait de rouages et de métal).
Il est pourvu de ciseaux acérés en guise de mains, c’est ce qui le rend différent des autres humains.
c. Il semble innocent, timide, effacé, mais pourrait être dangereux, même sans le vouloir, lorsqu’il se sert
de ses mains. Tim Burton a voulu montrer que ce personnage, malgré sa différence physique qui le rend monstrueux,
est sans doute plus humain que certains humains.

2 Échange libre : première réaction de peur, sans doute, ou de répulsion, mais désir ensuite de faire connaissance
et d’accepter la différence. On orientera ainsi l’échange.

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QUESTIONS DE SYNTHÈSE
Comparer les textes
1 Les monstres : des êtres hybrides

Monstre Aspect animal Aspect humain Aspect métallique

×
×
Cthulhu (« forme vaguement
(pieuvre)
anthropoïde »)
×
Méduse ×
(serpents)
×
Alien ×
(crocs)
×
Edward ×
(ciseaux)

2 Des êtres dangereux


Cthulhu → infecter les esprits des humains
Méduse → pétrifier un être humain
Alien → coloniser un corps humain

3 Des êtres effrayants ou différents ?


a. Les monstres qui ne semblent pas effrayants sont Edward aux mains d’argent et Gulliver.
b. Ils apparaissent comme des monstres car ils sont différents de ceux qui les regardent.

4 Des êtres humains dépourvus d’humanité


Les adjectifs qui caractérisent madame Thénardier et Cruella sont : impitoyables, cruelles, laides, inhumaines.

Étudier la langue
6 Définir le mot « monstre »
Cet individu est un monstre sans cœur → être humain cruel
Cet animal à trois têtes est un monstre → être vivant ayant une malformation
Les plongeurs virent passer au-dessus d’eux l’imposant monstre marin → animal gigantesque

7 Exprimer la férocité
dents → aiguisées
mâchoires → puissantes
griffes → recourbées
corps → gigantesques
yeux → menaçants

8 Exprimer la peur face au monstre


horrible → horreur
terrifiant → terreur
épouvantable → épouvante
effrayant → effroi

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