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AVANT-PROPOS
L’ambition visée par ce livre consiste à faire découvrir à l’élève, aussi exhaustivement que
possible, les textes précités en mettant à sa disposition des repères de lecture ciblés sans toutefois
prétendre verser dans la lecture méthodique au sens académique de l’appellation. L’approche
adoptée s’opère en deux temps et s’articule autour d’un ensemble d’étapes réparties comme suit :
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REPERES LITTERAIRES ET HISTORIQUES
I- LITTERATURE MAGHREBINE D’ EXPRESSION FRANÇAISE
La littérature maghrébine d’expression française voit le jour en Algérie aux alentours de 1830,
puis s’étend aux deux pays voisins le Maroc et la Tunisie. Elle se présente d’abord comme
l’expression du malaise et de la contestation contre le colonialisme français, mais les auteurs, tout
en continuant à revendiquer leur identité et leur liberté, s’attèlent au renouvellement de leurs
thèmes qui se diversifient au fil des années.
L’AUTOBIOGRAPHIE
Selon Philippe Lejeune L’autobiographie est un « récit rétrospectif en prose qu’une personne
réelle fait de sa propre existence, lorsqu’elle met l’accent sur sa vie individuelle, en particulier sur
l’histoire de sa personnalité. »
D’un point de vue psychologique, l’autobiographie permet au lecteur de sonder la personnalité
de l’auteur pour se faire une idée aussi précise que possible de la manière dont elle s’est formée.
Mais c’est sans doute la valeur littéraire du récit autobiographique qui intéresse le plus les
critiques. En effet, cette forme d’écriture, très proche du roman, sollicite largement la
description et les procédés stylistiques qui participent efficacement au développement de
l’intensité dramatique.
L’autobiographie reste cependant une entreprise très compliquée. Elle pose de nombreux
problèmes qui confronte à de nombreux problèmes dont les plus caractéristiques sont : l’écart
temporel entre les faits et le moment d’écriture, les défaillances de la mémoire, le choix des
détails à raconter, la sincérité de l’auteur qui s’engage à tout dire, même les choses désagréables,
les souvenirs transfigurés par le temps, la subjectivité du narrateur.
Ahmed Sefrioui a toujours répété que la Boîte à merveille ne relate pas son histoire personnelle,
mais son récit présente toutes les caractéristiques du roman autobiographique. L’analyse que nous
proposons se base essentiellement sur cet aspect de l’œuvre .
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PRESENTATION DE L’OEUVRE
1- RESUME GÉNÉRAL
Ahmed Sefrioui, ou Sidi Mohammed, évoque son enfance passée à l’ancienne Médina de Fès.
Il menait une vie tranquille auprès de sa mère, femme au foyer, et son père, tisserand. Il a
consacré une bonne partie du livre à parler des voisins, des amis de la famille, de leurs
habitudes, de leur problèmes et de leur vie quotidienne, et particulièrement de Lalla Aicha, la
meilleure amie de sa mère, qui a souffert à cause de son mari ingrat. La passibilité de la vie de
cet enfant de six ans fut troublée par la perte de la bourse de son père, une bourse qui
contenait tout son capitale. Ce qui obligea le père de la famille à travailler dans les champs
pour pouvoir reprendre ton travail. Pendant son absence, la mère et l’enfant visitaient
quotidiennement des mausolées pour demander aux saints de leurs rendre le père sain et sauf.
Leur vœux fut exaucé un mois après le départ du père, ensuite les choses s’arrangèrent petit à
petit. Au milieu de tous ces événements, la boite à merveilles que possédait Sidi Mohammed
jouait un rôle très important, elle lui représentait un véritable réconfort quand il avait des
ennuies, , il trouve consolation et réconfort dans cette dernière pleine d’objets hétéroclites
auxquels il accordent une valeur magique. c’était synonyme d’accès à son propre monde.
2-STRUCTURE
Les chapitres I à VII racontent des faits qui se sont passés en trente-deux jours. Le chapitre
VIII et la moitié du chapitre IX rapportent des faits qui s’étalent sur quatre jours. La deuxième
moitié du chapitre IX jusqu’au chapitre XII présente des événements qui ont eu lieu durant un
mois.
Cette inégalité du temps imparti aux différentes séquences du roman rend difficile la
distinction entre le temps réel et le temps de narration. Mais L’auteur insère constamment des
indices dans son texte pour faciliter la tâche au lecteur.
Le roman s’articule globalement autour de la fête de Achoura. On peut diviser l’œuvre en
avant Achoura et en après Achoura. De manière générale, le récit emprunte un cheminement
linéaire, mais on peut analyser le texte sans tenir prendre en considération cette linéarité. En
effet, la Boîte à merveilles contient une séquence majeure (la quête de la vérité) qui est
régulièrement coupée par une série de récits successifs qui racontent des faits variés, et qui
contribuent à la formation de la personnalité du narrateur.
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3-LES PRINCIPAUX PERSONNAGES DE L’ŒUVRE
-La boite à merveille :Le véritable ami du narrateur. Elle contenait des boules de verre, des
anneaux de cuivre, un minuscule cadenas sans clef, des clous à tête dorée, des encriers vides, des
boutons décorés, des boutons sans décor, un cabochon (=bouchon en verre ou en cristal de forme
arrondie) de verre à facettes offert par Rahma et une chaînette de cuivre rongée de vert-de-gris
offerte par Lalla Zoubida et volée par le chat de Zineb.
-Lalla Zoubida :la mère du narrateur. Une femme qui prétend être la descendante du prophète et
s’en vante (s’en flatte). Elle croit aux superstitions. Ses yeux reflètent une âme d’enfant ; elle a un
teint d’ivoire, une bouche généreuse et un nez court. Elle n’est pas coquette. Agée de vingt-deux
ans, elle se comporte comme une femme vieille.
-Sidi Abdeslem : le père du narrateur, homme d’origine montagnarde. Il s’installe à Fès avec sa
famille après avoir quitté son village natal situé à une cinquante de kilomètre de la ville. Il exerce
le métier de tisserand (=fabriquant des tissus) Grâce à ce métier, il vit à l’aise. Homme fort et de
haute taille. Un homme barbu que le fils trouve beau. Il a la quarantaine.
La chouaffa :Voyante, c’est la principale locataire de Dar Chouaffa et on l’appelle tante kanza.
-Dris El Aouad : C’est un fabriquant de charrues. Il est époux de Rahma. Il a une fille âgée de
sept ans qui s’appelle Zineb.
-Fatma Bziouya :Elle partage avec la famille du narrateur le deuxième étage, son mari Allal est
jardinier.
-Abdellah :Il est épicier. Le narrateur lui attribue toutes les histoires merveilleuses qu’il a eu
l’occasion d’entendre.
-Le fqih du Msid :Maître de l’école coranique. Il somnole pendant que les écoliers récitent les
versets du Coran. Il distribue des coups de baguette au hasard. Un grand maigre à barbe noire,
dont les yeux lançaient des flammes de colère et qui habitait rue Jiaf.
-Lalla Aicha :Une ancienne voisine de lalla Zoubida, c’est une Chérifa qui a su rester digne
malgré les déception du sort et dont la connaissance flattait l’orgueil de lalla Zoubida.
-Driss le teigneux : Fidèle serviteur de Sidi Abdessalem, il garnissait (= remplissait) les canettes
et faisait les commissions
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4-FICHE DE LECTURE : LA BOÎTE À MERVEILLES
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L’hiver
CHAPITRE I
(Dar Chouafa)
RESUME
Deux éléments déclenchent le récit : la nuit et la solitude. Le poids de la solitude. Le narrateur y
songe et part à la recherche de ses origines : l’enfance. Un enfant de six ans, qui se distingue des
autres enfants qu’il côtoie. Il est fragile, solitaire, rêveur, fasciné par les mondes invisibles.
À travers les souvenirs de l’adulte et le regard de l’enfant, le lecteur découvre la maison habitée
par ses parents et ses nombreux locataires. La visite commence par le rez-de-chaussée habité par
une voyante. La maison porte son nom : Dar Chouafa. On fait connaissance avec ses clientes, on
assiste à un rituel de musique Gnawa, et on passe au premier où Rahma, sa fille Zineb et son mari
El Aouad, fabricant de charrues disposaient d’une seule pièce. Le deuxième étage est partagé avec
Fatma Bziouya. L’enfant lui habite un univers de fable et de mystère, nourri par les récits
d’Abdallah l’épicier et les récits de son père sur l’au-delà. L’enfant de six ans accompagne sa
mère au bain maure. Il s’ennuie au milieu des femmes. Cet espace de vapeur, de rumeurs, et
d’agitation était pour lui bel et bien l’Enfer. Le chapitre se termine sur une querelle spectaculaire
dont les antagonistes sont la maman de l’enfant et sa voisine Rahma.
AXES DE LECTURE
I- Dar chouafa
L’architecture de la maison est très importante. Ce lieu que partagent plusieurs familles est
composé d’un rez-de-chaussée réservée à la voyante, d’un premier étage occupé par Rahma, son
mari et sa fille Zineb, et d’un deuxième étage habité par la famille de Fatma Bziouya et la famille
du narrateur. Il s’agit d’une habitation collective qui donne sur un patio commun. L’architecture
de la construction est faite selon le schéma traditionnel d’une halqa. Cette disposition permet au
jeune héros de voir et d’entendre tout ce qui se passe pour nourrir son récit.
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CHAPITRE II
(La Visite d’un sanctuaire)
RESUME
Le narrateur se rappelle les journées passées à l’école coranique sous le regard sévère du fqih et
les coups de sa baguette de cognassier étaient source de cauchemars et de souffrance. Il fait
également allusion à la visite de Lalla Aïcha qui finit par convaincre sa mère de l’emmener à Sidi
Boughaleb pour conjurer le mauvais sort qui le frappe. Serré de près par Lalla Zoubida L’enfant
pourra boire de l’eau du sanctuaire et retrouvera sa gaieté et sa force. L’enfant découvre l’univers
du mausolée et ses rituels. Oraisons, prières et invocations peuplaient la Zaouïa. Le lendemain, la
vie quotidienne reprenait son cours. Le père était le premier à se lever. Il partait tôt à son travail et
ne revenait que tard le soir. Les courses du ménage étaient assurées par son commis Driss. La
famille depuis un temps ne connaissait plus les difficultés des autres ménages et jouissait d’un
certain confort que les autres jalousaient.
AXES DE LECTUR
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III-Un univers de contes
Ne pouvant pas s’affirmer au milieu des adultes, l’enfant crée son propre monde, un monde
imaginaire plein de merveilles. La boîte où il cache des objets hétéroclites lui procure d’intenses
moments de bonheur tout comme les créatures dont il est le seul à comprendre le langage :
-Installé dans un coin de la pièce, j’osai enfin le regarder. C’était un gros cabochon de
verre à facettes, taillé en diamant, un bijou fabuleux et barbare provenant à n’en pas
douter de quelque palais souterrain où demeurent les puissances de l’Invisible. Etait-ce
un messager de ces lointains royaumes ? était-ce un talisman ? Etait-ce une pierre
maudite qui m’était remise par notre ennemie pour attirer sur nous la colère des démons
? (…) Il prendra place dans ma Boîte à Merveilles et je saurai découvrir ses vertus.
Deux moineaux viennent se poser sur le mur du patio, je les entendais sautiller d’un
endroit à l’autre, frappant l’air de leurs courtes ailes. Ils discutaient avec passion et je
comprenais leur langage…(…) Je comprenais le langage des oiseaux et bien d’autres
bêtes….
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CHAPITRE III
(La disparition de Zineb)
RESUME
Après avoir brièvement parlé de l’école coranique et du cadeau qui lui a été donné par Rhama,
Sidi Mohammed s’émerveille à la vue de la lampe à pétrole qui éclaire la chambre de fatma
Bziouya. Sous l’insistance de sa mère, son père finit par en acheter une à son tour. L’introduction
de ce moyen d’éclairage moderne dans la maison illumine la vie de toute la famille. Parmi les
autres épisodes caractéristiques de ce chapitre, figure celui qui est consacré à la disparition de
Zineb au mausolée des Idrissides et au repas offert par Rahma aux mendiants pour remercier Dieu
de lui avoir rendu sa fille.
AXES DE LECTURE
I- Un lieu de souffrance
Nous avons déjà parlé de la sensation d’oppression que ressent Sidi Mohammed au Msid. Cette
école est encore une fois assimilée à un lieu de torture. Espace clos plongé dans une chaleur
étouffante, elle ravive le désarroi des enfants surveillés de près par un fqih sévère :
Mes doigts me faisaient mal à force de cogner sur ma planchette de buis (…) Le maître
somnolait, sa longue baguette à la main (…)
J’avais chaud aux joues. Mes trempes bourdonnaient(…)
Le maître se réveilla, distribua au hasard quelques coup de baguette et se rendormit.
Nous étions heureux quand commençaient ces litanies. Elles signifiaient la fin de nos
souffrances.(…) Enfin, le maître nous libéra un à un.
II- La vie en collectivité
La lampe à pétrole acquise par Fatma Bziouya est une nouveauté qui révolutionne la vie à Dar
Chouafa. Le fait d’introduire un objet moderne dans un espace profondément ancré dans la
tradition interpelle tous les habitants de la demeure des plus petits aux plus grands :
Que dis-tu ? Une lampe ? Attends, j’arrive.
Oh ! merveille ! Au centre du mur, une lampe à pétrole était accrochée. Une flamme
blanche et paisible dansait imperceptiblement dans un verre en forme de clarinette.
Vous devriez en acheter une, la chambre paraît plus accueillante et plus gaie.
Tous les gens « bien » s’éclairent au pétrole, dit-elle pour conclure.
Je rêvais cette nuit d’une belle flamme que je réussis à tenir prisonnière dans mon
cabochon de verre taillé en diamant.
La chouafa qu’on appelait « Tante Kanza » monta admirer notre nouvelle acquisition.
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Le repas offert aux mendiants par Rahma permet au narrateur de décrire d’autres aspects de la
culture traditionnelle marocaine où le social se mêle au religieux : préparation de la nourriture,
accueil des invités, distribution des plats, chants qui accompagnent la cérémonie, fête improvisée
par les femmes, etc.
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Le printemps :
CHAPITRE IV
(Les ennuis de Lalla Aicha)
RESUME
Les premiers jours du printemps sont là. Le narrateur et sa maman rendent visite à Lalla Aïcha.
Ils passent toute la journée chez cette ancienne voisine. Une journée de bavardages pour les deux
femmes et de jeux avec les enfants du voisinage pour le narrateur. Le soir, Lalla Zoubida fait part
à son mari des ennuis du mari da Lalla Aïcha, Moulay Larbi avec son ouvrier et associé
Abdelkader. Ce dernier avait renié ses dettes et même plus avait prétendu avoir versé la moitié
du capital de l’affaire. Les juges s’étaient prononcés en faveur d’Abdelkader. L’enfant, lui était
ailleurs, dans son propre univers, quand ce n’est pas sa boîte et ses objets magiques, c’est les
histoires d’Abdallah l’épicier rapportées par son père ou les récits de ce dernier. Récits qui
excitèrent son imagination et l’obsédèrent durant toute son enfance.
AXES DE LECTURE
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CHAPITRE V
(Quinze jours avant la fête de Achoura)
RESUME
La Achoura approche. Le fqih annonce la nouvelle à ses élèves et leur demande de peindre les
murs du Msid où on célébrera la fête. Après avoir participé aux travaux, Sidi Mohammed retourne
à la maison mais il n’y trouve pas sa mère. L’absence de cette dernière suscite en lui un effroyable
sentiment de peur et de solitude. Lorsque Lalla Zoubida rentre chez elle, elle raconte la
mésaventure de Moulay Larbi à Fatma Bziouya mais en paroles chuchotées. Sur ces entrefaites,
on annonce le décès de Sidi Mohammed ben Tahar. Ce triste événement interpelle vivement
l’enfant qui commence à méditer sur la vie et la mort. Toujours fidèle à ses habitudes en cas de
détresse, le petit garçon essaie de se consoler par le bruit des objets qui l’entourent, et surtout par
l’aspect magique des trésors que renferme sa Boîte à Merveilles.
AXES DE LECTURE
I- Un grand bonheur en perspective
La fête de la Achoura qui est évoquée tout au long des chapitres V-VI et VII se pré sente comme
une occasion rare qui arrache les enfants à leur calvaire quotidien. L’attitude aimable du fqih et
l’ambiance sereine qui règne à l’école procure des moments de joie intense à Sidi Mohammed :
Je n’avais jamais vu le maître du Msid aussi souriant que le mercredi.
Pas un élève ne reçut la bastonnade. La verge de cognassier devenait un accessoire de
fantaisie, un de ces objets que l’on tient pour occuper les doigts.
Tous les élèves viendraient pour inaugurer la nouvelle année dans la joie et dans le
travail.
Enfin, à notre grande joie, nous eûmes congé pour le reste de la journée. Quel bonheur !
II- La méditation sur la mort
Le décès de Sidi Mohammed ben Tahar incite le héros à s’interroger sur la nature de la mort en se
basant sur ses propres repères. Mais ce qui attire son attention, c’est surtout l’élan spontané des
habitants du quartier qui partagent tous le malheur de la femme du défunt.
III - Tous les êtres sont mortels
L’expérience vécue par l’enfant dans la maison du défunt lui fait découvrir la vérité de la mort et
tout le rituel qui l’accompagne. Tout le monde tire de cet événement une conclusion
«éminemment philosophique » : Tous les êtres sont mortels ; tôt ou tard viendra notre tour.
Tout à l’heure, après les ablutions rituelles, il sera vêtu pour la dernière fois de blanc.
Des hommes le porteront sur leur tête sur une confortable civière en bois de cèdre et
iront l’enfouir dans la terre humide. La terre se refermera pour l’éternité sur Sidi
Mohammed ben Tahar. Je rêvais à tout cela.
Je me jetai dessus et continuais à penser à l’enterrement du coiffeur. Je le voyais
étroitement cousu dans sa cotonnade blanche, rigide sur sa civière recouverte d’un toit,
voyager sur une mer de têtes enturbannées.
L’histoire racontée par Maâlem Abdeslam à son fils confirme le constat de l’enfant. Les gens
participent en grand nombre au cortège funèbre des hommes riches mais ils n’accompagnent pas
les pauvres à leur dernière demeure. Cette triste révélation marque durablement Sidi Mohammed
qui finit par avoir un malaise, un malaise où il voit planer partout le sinistre spectre de la mort :
Peut-être aurais-je derrière mon cercueil des anges beaux comme la lumière du jour.
J’imaginais le cortège ; quelques personnes du quartier, le fqih de l’école coranique, mon
père, plus grave que jamais et des anges, des milliers d’anges vêtus de soie blanche. A la
maison, ma mère pousserait des cris à se déchirer le gosier ; elle pleurerait pendant des
jours et pendant des nuits. Elle serait toute seule le soir pour attendre le retour de mon
père.
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CHAPITRE VI
(Préparatifs de la fête)
RESUME
Les préparatifs de la Achoura commencent. Au Msid, les élèves se répartissent les tâches. Certains
lavent le sol à grande eau, d’autres blanchissent les murs avec du lait de chaux. Ces activités
inaccoutumées se déroulent dans une ambiance pleine de joie et de spontanéité. A la maison, Lalla
Zoubida informe son fils qu’elle compte lui acheter de nouveaux vêtements à la Kissaria. La
perspective d’une sortie en médina emplit le jeune garçon de bonheur.
De retour à Dar Chouafa, le narrateur rapporte le récit de Rahma à propos de l’oncle Othmane et
son épouse. La manière dont la conteuse raconte les faits subjugue tout son auditoire. Sidi
Mohammed en garde une très forte impression.
AXES DE LECTURE
I- Les préparatifs de la fête
I-1- Au Msid
Le Msid, assimilé auparavant à un lieu de refoulement et de vexations, devient un espace agréable
où les enfants s’épanouissent dans une ambiance faite de rire, de cris et de disputes finalement
tranchées par le maître des lieux :
Le travail commença. Dans un vacarme d’injures, de pleurs et d’éclats de rire, quelques
uns s’emparèrent des têtes de loup…
Dans l’eau jusqu’aux chevilles, pieds nus, bousculé pare celui-ci, insulté par celui-là,
j’étais heureux ! Adieu la leçon, les récitations collectives, les planchettes rigides,
rébarbatives, inhumaines !
Devant mes parents, je me vantai de mes multiples exploits. Je réussis à la convaincre que
sans moi aucun résultat sérieux n’aurait été obtenu. Mon père me félicita.
I-2- A la maison
La joie de la fête continue à la maison. Lalla Zoubida tient à habiller son fils comme il faut pour la
grande occasion. Les jours heureux que Sidi Mohammed s’apprête à vivre le submergent de
bonheur.
0Ce matin, je me sentais capable de bonté, d’indulgence, j’étais d’une générosité sans
bornes. Je pardonnais à Zineb (…) Je pardonnais à son chat (…) Je pardonnais aux
mardis d’être des jours trop longs, à la baguette de cognassier de mordre si souvent (…)
je pardonnais aux jours de lessive (…) je pardonnais à tout le monde.
Le bonheur de l’enfant prend des proportions merveilleuses. Sidi Mohammed ne se considère plus
comme un simple enfant ivre d’extase, mais comme un chevalier intrépide, un prince de conte
entouré de splendeurs :
Je montai sur la terrasse où personne ne pouvait me voir éparpiller aux quatre vents
l’excès de joie dont je me sentais déborder. Je courais, je chantais. La baguette devenait
un sabre. Je la maniais avec adresse. Je pourfendais des ennemis invisibles, je coupais la
tête aux pachas (…)j’aurais à recevoir des personnes de mon rang.
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II-Le récit de Rahma
Rahma s’avère une excellente conteuse. Son discours oral, savamment intégré dans le roman,
s’annonce captivant dès le début. La jeune femme ne se contente pas de rapporter les faits. Elle se
comporte exactement comme un conteur dans une halqa. Elle pique la curiosité de son auditoire et
joue sur ses attentes. Quand on pose la question comment Khadija traite son mari, Rahma répond
qu’elle connaît « une histoire fort amusante » sur le ménage, mais qu’elle est un peu longue.
L’obstacle qu’elle pose n’est en réalité qu’une feinte et une invitation à l’écoute de son récit. La
réaction du public qui l’entoure ne se fait pas attendre : « Raconte Rahma, raconte-là !
demandèrent les femmes d’une seule voix. » .Ce n’est donc pas l’histoire en elle-même qui est
intéressante, mais la manière de la relater. « J’allais me pencher à la fenêtre, aux côtés de ma
mère. Toutes les femmes avaient abandonné leurs besognes et s’accoudaient aux grilles et
balustrades de leurs balcons. Lalla Kanza sortit un vieux tapis de prière , s’installa pour écouter
dans le patio.
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CHAPITRE VII
(La fête de l’Achoura)
RESUME
La fête est pour bientôt. Encore deux jours. Les femmes de la maison ont toutes acheté des
tambourins de toutes formes. L’enfant lui a droit à une trompette. L’essai des instruments couvre
l’espace d’un bourdonnement sourd. Au Msid, ce sont les dernières touches avant le grand jour.
Les enfants finissent de préparer les lustres. Le lendemain, l’enfant accompagne son père en ville.
Ils font le tour des marchands de jouets et ne manqueront pas de passer chez le coiffeur. Chose
peu appréciée par l’enfant. Il est là à assister à une saignée et à s’ennuyer des récits du barbier. La
rue après est plus belle, plus enchantée. Ce soir-là, la maison baigne dans l’atmosphère des
derniers préparatifs. Le jour de la fête, on se réveille tôt, trois heures du matin. L’enfant est habillé
et accompagne son père au Msid célébrer ce jour exceptionnel. Récitation du coran, chants de
cantiques et invocations avant d’aller rejoindre ses parents qui l’attendaient pour le petit déjeuner.
Son père l’emmène en ville.
À la fin du repas de midi, Lalla Aïcha est arrivée. Les deux femmes passent le reste de la journée
à bavarder et le soir, quand Lalla Aïcha repart chez elle, l’enfant lassé de son tambour et de sa
trompette est content de retrouver ses vieux vêtements.
AXES DE LECTURE
I- Au coeur de la tradition
1-1- Le social et le religieux
Le chapitre VII, entièrement consacré à la Achoura, raconte avec vigueur la célébration de cette
fête où le social et le religieux cohabitent en parfaite harmonie. Cette partie du roman peut être
considérée comme un précieux document qui décrit fidèlement le Maroc traditionnel. On y
trouve tout ce qui se rapporte à l’événement : les instruments de musique, les vêtements, les
jouets, les chants et le sentiment de tolérance générale éprouvée à cette occasion. Les
animosités disparaissent et cèdent la place à un bonheur spontané.
L’auteur restitue tout cela dans un style sobre qui va droit à l’essentiel pour ne pas faire trop
languir le lecteur :
Les femmes de la maison s’achetèrent toutes des tambourins.
Maintenant, chacune de nos voisines faisait ses gammes, jouait pour elle-
même…(…) ; La veille, mon père m’avait offert une trompette très fruste en fer-blanc.(…)
; Dans toute la ville, les femmes essayaient leurs tambourins. Un bourdonnement sourd
couvrait l’espace. Des femmes richement habillées se penchèrent sur les murs pour
nous admirer.
Elle comptait me réveiller à la première heure du jour pour aller au Msid
commencer l’année dans la joie, le travail et la récitation des verstes sacrés.(…) ; La
lumière brillait à toutes les fenêtres de la maison. Hommes et femmes commençaient
l’année dans l’activité.(…) ; Les passants que nous rencontrions me souriaient avec
bienveillance.(…) ; Cette impression de fête fabuleuse s’accentua lorsque je poussais la
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porte du Msid.(…) Je scandais les verstes coraniques avec conviction. D’autres élèves
arrivèrent.
Le paquet de cierges grossissait à côté du fqih.(…) ; Ce matin, les objets les plus
ordinaires, les êtres les plus déshérités mêlaient leurs voix aux nôtres, éprouvaient la
même ferveur, s’abandonnaient à la même extase…(…) ; La rue était maintenant très
animée.
Presque tous les passants étaient habillés de neuf (…) ; Le soir, des bouquets de femmes
richement vêtues ornaient toutes les terrasses. Les tambourins résonnaient, les chants
fusaient de partout.
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L’été :
CHAPITRE VIII
(LES BIJOUX DU MALHEUR)
RESUME
L’ambiance de la fête est loin maintenant et la vie retrouve sa monotonie et sa tristesse. Les
premiers jours de chaleur sont là. L’école coranique quitte la salle du Msid, trop étroite et trop
chaude pour s’installer dans un sanctuaire proche. L’enfant se porte bien et sa mémoire fait des
miracles. Son maître est satisfait de ses progrès et son père est satisfait. Lalla Zoubida aura enfin
les bracelets qu’elle désirait tant. Mais la visite au souk aux bijoux se termine dans un drame. La
mère qui rêvait tant de ses bracelets que son mari lui offre ne songe plus qu’à s’en débarrasser. Ils
sont de mauvais augure et causeraient la ruine de la famille. Les ennuis de Lalla Aicha ne sont pas
encore finis. Son mari vient de l’abandonner. Il a pris une seconde épouse, la fille de Si
Abderahmen, le coiffeur. Si l’enfant se consacre avec assiduité à ses leçons, il rêve toujours
autant. Il s’abandonne dans son univers à lui, il est homme, prince ou roi, il fait des découvertes et
il en veut à mort aux adultes de ne pas le comprendre. Sa santé fragile lui joue des tours. Alors
que Lalla Aïcha racontait ses malheurs, il eut de violents maux de tête et fut secoué par la fièvre.
Sa mère en fut bouleversée.
AXES DE LECTURE
I- Le songe
Comme à l’accoutumée, Sidi Mohammed se réfugie dans le rêve pour rompre tout lien avec la vie
quotidienne qui devient de plus en plus insupportable. Le rêve devient alors un moyen pour
compenser les privations du héros dans le monde réel :
A cette recréation, je devais tout mon entrain. Mon esprit s’échappait des étroites limites
de l’école et s’en allait explorer un autre univers, là il ne subissait aucune contrainte.
Dans cet univers, je n’étais pas toujours un petit prince auquel obéissaient les êtres et les
choses, il m’arrivait parfois de devenir homme, l’homme que je souhaitais être plus tard.
Je me voyais simple et robuste, portant des vêtements de laine grège, les yeux pleins de
flamme et le coeur débordant de tendresse (…) ; La nuit, sous ma couverture, je
poursuivais le même songe.
Je construisais et reconstruisais ma vie avec ses multiples aventures, ses rencontres, ses
actions d’éclat, ses inévitables obstacles jusqu’au moment où d’immenses îlots noirs
venaient séparer les éléments patiemment ajustés et rendre au chaos ce monde à peine
naissant.
II- l’incident des bijoux
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CHAPITRES IX
(L’état de santé de l’enfant et Le voyage de Maalem Abdeslam)
RESUME
Sidi Mohammed tombe malade. Sa mère s’affaire à son chevet et les voisines ne cessent de
demander de ses nouvelles. Allongé sur un matelas, l’enfant écoute la conversation de ses parents
: son père a perdu tout son argent qu’il gardait dans un mouchoir. Lalla Zoubida s’affole à
l’annonce de cette nouvelle. Son mari tente de la calmer sous le regard silencieux du garçon alité.
Enfin, il prend la décision de quitter sa petite famille pour un mois. Il part aux moissons et compte
économiser de quoi relancer son atelier. L’attente, la souffrance et la maladie sont au menu de
tous les jours et marquent le quotidien de la maison. Lalla Zoubida et Lalla Aicha, deux amies
frappées par le malheur, décident de consulter un voyant, Sidi Al Arafi.
Chapitre X
(Superstitions)
RESUME
Le départ de Maâlem Abdeslam dérègle complètement l’existence de son fils. Lalla Zoubida fait de
son mieux pour surmonter la dure épreuve en s’efforçant de cacher son chagrin. Un jour, Lalla
Aïcha propose à la mère du narrateur de rendre visite à Si El Arafi, un fqih réputé pour la guérison
des âmes tourmentées. L’enfant éprouve une étrange sensation devant cet homme aveugle qui
parle avec éloquence et sagesse. De retour à la maison, Lalla Zoubida reçoit un homme envoyé
par son mari. Les présents qu’il lui remet de la part de Maâlem Abdeslam lui réchauffent le cœur
ainsi qu’à son enfant.
AXES DE LECTURE
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Chapitre XI
(Papotage de bonnes femmes)
RESUME
Sidi Mohammed et sa mère se rendent chez Lalla Aïcha. Là, ils trouvent Salama qui raconte dans
quelles circonstances elle a arrangé le mariage de Moulay Larbi avec la fille du coiffeur. Mais le
couple qu’elle a réuni se heurte à beaucoup de problèmes. Il finit par se séparer à cause de la
différence d’âge. Moulay Larbi, regrettant sa folie, manifeste l’envie de reprendre sa vie avec Lalla
Aîcha. Zhor, une jeune fille que le g héros trouve fort belle, se mêle à la conversation et achève le
récit de Salama. Complètement absorbés par les histoires qui se succèdent, Sidi Mohammed ne
prête aucune attention à ce qui se passe autour de lui.
AXES DE LECTURE
I- L’ivresse verbale
L’histoire de Moulay Larbi, gardée secrète jusqu’à présent, est d’abord racontée par Salama qui
dévoile à Lalla Aïcha les raisons qui ont poussé son époux à la quitter. L’intervention de Zhor quant
à elle insiste sur les problèmes de ménage que rencontre le vieil homme avec sa jeune femme et qui
annoncent l’imminence du divorce. Dans les deux récits, les narratrices se basent sur des faits
glanés par ci par là et constamment nourries de rumeurs : « Des gens ! A Fès, personne n’ignore
rien sur personne. » ; « Pourtant, tous les habitants du quartier El Adoua sont au courant des
d1ifficultés que rencontrent quotidiennement Moulay Larbi auprès de sa jeune épouse. »
Elles meublent le vide que le narrateur n’a pas pu combler faute d’informations. Comme dans le
récit de Rahma, les auditrices manifestent dans cesse leur désir de tout connaître :
Raconte, Salama, ne nous fait pas languir. Raconte ! Raconte, Salama ! Raconte !
réclamèrent avec avidité les deux femmes.
Sidi Mohammed finit par céder au charme des récits entendus. Son émerveillement traduit la
profonde influence qu’exerce la tradition orale sur les jeunes esprits. Le roman n’est-il pas
constamment enrichi de petites anecdotes racontées par de nombreux narrateurs qui maîtrisent tous
l’art de conteur ?
J’étais attentif à la seule musique des syllabes. J’écoutais si intensément que j’oubliais le
verre
de thé que je tenais à la main. Mes doigts se relâchèrent. Le thé se répandit sur mes genoux.
L’ivresse verbale prit fin brusquement.
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Chapitre XII
RESUME
La grande nouvelle est rapportée par Zineb. Maâlem Abdslem est de retour. Toute la maison est
agitée. Des you you éclatent sur la terrasse Les voisines font des voeux. L’enfant et sa mère sont
heureux. Driss, est arrivé à temps annoncer que le divorce entre Moulay Larbi et la fille du coiffeur
a été prononcé. La conversation de Driss El Aouad et de Moulay Abdeslem, ponctuée de verres de
thé écrase l’enfant. Il est pris de fatigue mais ne veut point dormir. Il se sent triste et seul. Il tire sa
Boite à Merveille de dessous son lit, les figures de ses rêves l’y attendaient.
AXES DE LECTURE
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ESPACE ,TEMPS ET ETHNOGRAPHIE
I- L’ESPACE :
Il permet un itinéraire. Le déplacement de l’enfant s'associe à la rencontre de
"l'aventure". Et à la quête de la connaissance. On peut réduire l'itinéraire dans le
cas de Sefrioui à un schéma simple, deux types de base dominent. (L’aller -
retour….L’initiation et la conquête.). L’enfant revient toujours à son point de
départ, la maison, plus exactement la pièce occupée par la famille. L'espace
offre un spectacle, plus qu’il ne sert de décor à l'action, cette dernière n’étant pas
privilégiée. Il est soumis au regard du personnage. I' enfant se dresse en
spectateur. La relation entre le lieu et son état d'âme est forte. Une
correspondance symbolique s'établit entre l’enfant et les lieux décrits.
II- LE TEMPS :
Comme dans les contes de fée, le temps est vague, imprécis, flou. Premier
repère, l’âge du personnage principal : six ans. L’enfant - narrateur a une
conception du temps motivée par l’attente, celle de son père chaque soir et celle
de grandir. L’écoulement du temps est saisi dans une logique arithmétique.
Matin et soir font une journée, les jours font des mois, les mois des saisons et les
saisons l’année. Une journée ordinaire est marquée par le réveil, le msid, les
jeux, les conversations des voisines, et le retour du père, tard le soir. Les jours
de la semaine retracent plus des activités habituelles (Lundi, jour de lessive,
mardi, journée particulièrement redoutée au msid). Un événement exceptionnel
comme un retour précipité du père à la maison ou la visite d’un étranger
constituera un repère. Ainsi, l’Achoura, fête qui va bouleverser le train quotidien
de l’enfant, les différentes visites de Lalla Aicha, le départ du père vont
permettre de construire une suite justifiant un déroulement chronologique. Les
indicateurs de temps renforceront cette chronologie par le marquage des saisons
(L’hiver / 3 chapitres, le printemps / 4 chapitres et l’été / 5chapitres). On peut
alors aisément estimer la durée du récit à trois saisons et avancer que le narrateur
enfant approche de ses sept ans à la fin du roman.
III- L’ETHNOGRAPHIE :
Ahmed Sefrioui se livre à décrire minutieusement des lieux à vocation, à la fois
religieux et culturelle. Le sanctuaire, titre d'exemple, ainsi que des personnages
tels que sidi El Arafi, Chouafa etc. Parallèlement, les remets non traduits du
dialecte renforce ce souci ethnographique flagrant.
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Le Schéma narratif
Etat initial :
L’auteur-narrateur personnage vit avec ses parents. Rien ne perturbe sa vie heureuse. Cette phase
occupe une place importante dans le récit (Ch. I jusqu’au Ch. VIII). L’ampleur de cette étape traduit
la félicité dans laquelle baigne le petit enfant. D’ailleurs, il est plongé dans un monde merveilleux.
Elément perturbateur :
Ce qui trouble cette félicité c’est la ruine du père qui a perdu son capital : l’argent qu’il portait sur
lui est tombé quelque part dans un souk.
Péripéties :
Le voyage du père à la campagne, où il exerce un travail pénible afin de pouvoir amasser de
l’argent nécessaire pour se rétablir dans son atelier. (Ch. VIII, IX, X, XI). Le congé accordé au petit
qui ne va pas à l’école coranique à cause de sa faiblesse. La tristesse de la mère qui se rend aux
mausolées et consulte les voyants.
Dénouement :
Le retour du père.
Situation finale :
Le retour de l’équilibre : le bonheur. La réouverture par le petit de sa boite à Merveilles.
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Synthèse de lecture :
-La boite à merveilles: 216 questions
Exercice I:
Choisissez la bonne réponse !
Questions générales
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23 – Pendant les mois de trêve, la voyante : voyageait – consultait d’autres voyantes –
s’occupait de sa propre santé.
24 -La période où il n’ya pas de clientes s’appelle : la morte saison – la saison vide – la
saison blanche.
25 – « ma mémoire était une cire fraiche », est : une périphrase – une métaphore – une
comparaison.
26 – Le narrateur avait un penchant pour : le jeu – l’amusement – le rêve.
27 – Les autres bambins se contentent : du néant – de l’invisible – du visible.
28 – Abdellah était : coiffeur – épicier – babouchier.
29 – le narrateur adulte considère ce roman comme : une cire fraiche – un livre complet –
un album.
30 –Le Msid était à la porte de : Zenkat Hejjama – Derb Nouala – Riad Jiha.
31 –Pour emmener l’enfant au bain maure, la mère lui promet : une orange et un œuf dur
– une pomme et un œuf dur – une orange et une pomme.
32 – « je crois n’avoir jamais mis les pieds dans un bain maure depuis mon enfance » est
un énoncé : ancré – coupé.
33 –Le sentiment que le narrateur éprouve à l’égard du bain maure est : le bonheur – la
colère – le malaise.
34 – « je me demandais ce que pouvaient bien faire toutes ces femmes » est une
interrogation : directe – indirecte.
35 –« devant moi, il y avait : un peigne, un gobelet de cuire, des oranges… » est : une
gradation – énumération – euphémisme.
36 – « ma mère m’aspergea alternativement d’eau bouillante et d’eau glacée » est une :
antiphrase – oxymore – antithèse.
37 – La mère ne voulait pas s’embarrasser de son enfant, car il était : méchant –
turbulent – empoté.
38 – La boîte à merveilles : portait secours au narrateur aux heures de chagrin – lui
permettait de dormir – lui permettait de revenir au visible.
39 – Le lendemain du bain, la mère : pleurait durant toute la journée – tombait malade –
racontait la séance à toutes les voisines.
40 – La mère est décrite comme : bavarde – silencieuse – pieuse.
41 - Le bain maure, selon le narrateur, est : un lieu de potins - un lieu reposant – un lieu
de médisance.
42 –Lalla Zoubida s’est disputée avec Rahma à cause : de la disparition de Zineb – de la
lessive – du bruit fait par Sidi Mohammed.
43 – Le jour de la dispute était : le dimanche – le lundi – le mardi.
44 – Le narrateur et sa famille était d’origine : fassie – montagnarde – citadine.
45 – Driss El-Aouad était : jardinier – fabricant de charrues – tisserand.
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46 – « le bruit devint une tempête, un tremblement de terre, l’écroulement du monde »
est : une gradation et une hyperbole – une antiphrase et une périphrase – un euphémisme
et une hyperbole.
CHAPITRE II
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66 – Le narrateur a considéré les salutations matinales des voisines comme : - une prière
– une chanson – un boniment.
67 – Le jeudi était ordinairement jour de : - congé – de récitation – de lessive.
68 –Fatma Bziouiya aoffert à SidiMohamed: 2 beignets – 3 beignets – 4 beignets.
69 – Driss le teigneux vint pour : - demander la charité – chercher Mâalem Abdeslam –
faire le marché.
70 – Driss le teigneux est : - l’associé de Mâalem Abdeslam – son apprenti – son
concurrent.
71 –Mâalem Abdeslam était : tisserand – babouchier – jardinier.
72 – Le narrateur et ses parents pouvaient manger de la viande : - deux à trois fois par
semaine – 3 à 4 fois par semaine – 4 à 5 fois par semaine.
73 – Fatma Bziouiya a donnée à Sidi Mohamed : un oignon – un navet – un radis.
74 – Rahma a donnée au narrateur : - un bouton décoré – un cabochon – un cadenas.
75 – La mère a considéré l’objet, offert par Rahma, comme : un simple bout de verre – un
objet fabuleux – un ami véritable.
CHAPITRE III
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CHAPITRE IV
CHAPITRE V
113 – le maître du Msid est heureux car : c’est le jour de Achoura – il ira au pèlerinage –
la fête de Achoura approche.
114 – à son retour, sa mère était : absente – malade – malheureuse.
117 – Lalla Aicha, pour aider son mari : a fait une dette de son ami Zoubida – a visité Sidi
Ali Boughaleb – a vendu ses bijoux et son mobilier.
118 – le narrateur relate le souvenir de la mort de : Sidi Mohammed Ben Tahar – Lahbib
et Abdennabi – Abdellah l’épicier.
119 – le défunt était : babouchier – coiffeur – Fquih.
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120- Lalla Zoubida a donné à son fils : un soufflet – un cadeau – un beignet.
121 – Sidi Mohamed a envoyé à Zineb un coup de poing : sur le front – sur les yeux – sur
le nez.
122 – « des torrents de larme lui inondèrent le visage » est : une hyperbole – une
comparaison – une synecdoque.
123 – Moulay Abdeslam a raconté une histoire à son fils pour : lui décrire une tombe –
pour le consoler – pour lui faire découvrir .+les secrets de la mort.
124 – la nuit, le narrateur : a bien dormi – a veillé tard – avait de la fièvre.
125 – le cadeau offert par la mère à Sidi Mohamed était : un cabochon – un clou taillé –
une chaînette de cuivre.
126 – le chat de Zineb : a volé la chaînette du narrateur – a griffé le narrateur – a dormi
sur les genoux du narrateur.
127 – une dispute s’est éclatée entre : Lalla Zoubida et Rahma – Zineb et le narrateur –
Moulay Larbi et son associé
CHAPITRE VI
128- le nombre des marches du Msid est : 2 – 3 – 4 marches.
129 – le narrateur relate le souvenir de : - la fête de sacrifice – la fête du trône – la fête de
Achoura.
130 – le narrateur se sent : - d’une tristesse profonde – très heureux – d’une inquiétude
incomparable.
131 – Sur la terrasse, l’enfant a joué : - avec une baguette – avec chaînette – avec ses
objets.
132 – La mère a traité son fils de juif et de chien galeux car : - il s’est disputé avec Zineb
– il n’a pas voulu aller à l’école – il s’est tardé en jouant sur la terrasse.
133 – Le narrateur n’est pas allé au Msid car : - il irait avec sa mère au marché des tissus
– car il était malade – car c’était un jour de congé.
134 – La mère a acheté à son fils : - une chemise neuve et un gilet – une Djellaba blanche
et un gilet – une chemise neuve et une Djellaba.
135 – Le narrateur rêve de devenir : - un roi – un instituteur – un prince.
136 – Le narrateur s’est disputé avec Zineb car : - elle lui a fait une grimace – elle lui a
volé sa chaînette – elle lui a volé son gilet.
137 –La femme qui chantait les lambeaux d’une cantilène s’appelait : Fatma Bziouiya –
Lalla Khadija – Rahma.
138 – L’oncle Othman est le mari de : Salma – La vieille négresse – Khadija.
139 – Qui a raconté l’histoire de l’oncle Othman : - Fatma Bziouiya – Lalla Khadija –
Rahma.
140 – Oncle Othman traite sa femme Khadija comme : - sa sœur – sa mère – sa fille.
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CHAPITRE VII
141 – La mère du narrateur a fait l’acquisition : - d’un tambour – d’une taârija – d’une
trompette.
142 – Le narrateur a comparé Zineb à : - une aveugle – une muette – une sourde.
143 – La figure de style employée dans cette expression : « Ma mère me pria de monter
sur la terrasse, braire tout à mon aise », est : - une hyperbole – une métaphore – une
comparaison.
144 – L’élève envoyé par le Fquih s’appelle : Sidi Mohamed – Lahbib – Azzouz.
145 – Sidi Mohamed doit aller au Msid : - pour travailler – pour jouer – pour lire le
Coran.
146 – La mission accomplie par les enfants au Msid correspond à : - La préparation du
chaux – la préparation des mattes – la préparation des lustres.
147 –L’enfant qui s’est coupé le pouce avec une lamelle s’appelle : - Sidi Mohamed –
Lahbib – Azzouz.
148 – Le narrateur a trouvé sa mère très ennuyée car : - Mâalem Abdeslam est malade –
Elle a de la migraine – il n’y avait plus de pétrole dans la lampe.
149 – Qui a rendu service à Lalla Zoubida : - Allal le jardinier – Driss El-Aouad – Driss
le teigneux ?
150 – Lalla Kenza a demandé à Lalla Zoubida : un brin de menthe – une poignée de thé –
une bougie.
151 – Lalla Kenza a donné au narrateur : - une poignée de grains de sésame – un radis –
une orange et un œuf dure.
152 – Qu’est-ce qui inquiète le narrateur dans sa sortie avec son père ? : - La séance du
Coran – la séance du coiffeur – la séance du bain maure.
153 – Le père a acheté à son fils : - 1 jouet – 2 jouets – 3 jouets.
154 –« Je lui posais mille questions » est : -une métaphore – un oxymore – une hyperbole.
155 – Le coiffeur s’appelle : - Si Abderrahmane – Si Ahmed – Oncle Hammad.
156 –Bnou Achir est : - un babouchier – un coiffeur – un tisserand.
157 – Le cierge acheté par le père à son fils était destiné : - à la mère – à Lalla Kenza –
au Fquih.
158 –L’oncle Hammad était : - malade – heureux – ennuyé.
159 – « Elles nous conseillèrent d’aller sur la terrasse charmer les oreilles des voisins »
est : - une anaphore – une périphrase – une antiphrase.
160 – Le cadeau offert au Fquih était : - un cierge et deux francs – un cierge et cinq francs
– un cierge et sept francs.
161 – « Les petites flammes dansaient » est : - une personnification – une métaphore –
une hyperbole.
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CHAPITRE VIII
163 – Les insectes et les mouches ont envahi la maison à cause de : - la saleté – la chaleur
– la pollution.
164 – L’école fut installée dans : - un village plus proche – une Zaouiya – un sanctuaire.
165 – Les jeunes filles visitaient le mausolée (où s’est installée l’école) pour : - se marier
– se débarrasser de leurs maux – faire des invocations.
166 –« La petite fontaine circulaire chantonnait dans un coin » est : - une métaphore –
une anaphore – une personnification.
167 – Le père a emmené sa femme et son fils au : - Souk des tissus – Souk des bijoux –
Souk des épices.
168 – Le jour où le narrateur est sorti avec ses parents était : - Lundi – Mardi – Jeudi.
169 – Le père est sorti avec sa femme et son fils pour acheter : - une chemise à son fils –
des épices et des provisions - Un bracelets à sa femme.
170 – Le père annonce la mort de : - La mère de Allal – La mère de Driss El-Aouad – La
mère de Driss le teigneux.
171 – « Les bijoux, c’est beau comme les fleurs » est : - Une comparaison – Une
hyperbole – Une personnification.
172 – « Le souk des bijoutiers ressemblait à l’entrée d’une fourmilière » est : - Une
comparaison – Une hyperbole – Une personnification.
173 – Qui est sortie avec le narrateur et ses parents : - Rahma – Fatma Bziouiya – Lalla
Aicha.
174 – Le malheur du jour était : - la ruine du père – la dispute du père avec un courtier –
la maladie de l’enfant.
175 – La mère a refusé ses bracelets car : - ils sont de mauvaise augure – ils sont moins
chers – ils ne sont pas de bonne qualité.
176 – Zoubida a pensé que les bracelets achetés par son mari sont : - des bijoux fabuleux
– des porte-malheur – le meilleur cadeau qu’on lui a offert.
177 – Moulay Larbi (le mari de Lalla Aicha) : - a épousé une seconde femme – s’est
disputé avec son associé Abdelkader – a perdu tout son capital.
178 –Le père de la nouvelle épouse (de Moulay Larbi) s’appelle : - Oncle Othman –
Abderrahmane – Si Allal.
179 – Le narrateur Sidi Mohamed : - a dormi profondément – est tombé malade – s’est
cassé le doigt.
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CHAPITRES IX
180 – La mère a préparé à son fils : - un plat de ragoût – un bol de bouillon – des
beignets.
181 – Le malheur de la famille du narrateur est : - la ruine du père – la maladie de Sidi
Mohamed – la dispute de la mère avec les voisines.
182 – La mère se lamente parce que : - son fils est malade – Rahma l’a insulté – son mari
s’est ruiné.
183 – Le père a perdu son capital : - dans la cohue des enchères aux haïks – au souk des
bijoux – sur son chemin à la mosquée.
184 – Que décide le père : - travailler comme ouvrier dans un atelier – travailler comme
moissonneur – vendre tout le mobilier de la maison.
185 – La mère a considéré ses bracelets comme : - bénis – précieux – maudits.
186 –Le père quitterait sa famille pendant : - un mois – 2 mois – 3 mois.
187 – Le père a quitté sa famille : - à l’aube – à midi – à minuit.
188 – Fatma Bziouiya a donné à Sidi Mohamed : - 2 beignets – un beau radis – un bol de
potage.
189 – « Le bruit de ses narines me rappela le son de la trompette du Ramadan » est : -
une hyperbole – une comparaison – une métaphore.
190 – Sidi Mohamed est allé avec sa mère à : - Sidi Ahmed Tijani - Sidi Ali Boughaleb –
Sidi Ali Bousserghine.
191 – Sidi Mohamed, sa mère et Lalla Aicha ont visité : Sidi Ahmed Tijani – Sidi Ali
Boughaleb – Sidi El-Arfi.
CHAPITRES X
192 – « Lalla Aicha se mit à respirer comme un soufflet de forge » est :- une
comparaison – Une métaphore – Une personnification.
193 –« Sidi El-Arfi » était : - sourd – muet – aveugle.
194 – Sidi El-Arfi a conseillé au narrateur de réciter souvent : - Le premier chapitre du
Coran – Le verset du trône – Le chapitre de « ELBAQARA ».
195 – La femme de Sidi El-Arfi parlait avec l’accent de : - Tafilalet – Jbala – El Khmissat.
196 – Sidi El-Arafi a demandé à sa femme : - un panier – une bol – un œuf et une assiette.
197 –Sidi Mohamed met la main dans le panier de Sidi El-Arfi et fait sortir : - une perle
noir – une boule de verre – un minuscule coquillage.
198 – Lalla Aicha a fait sortir (du panier) : - une perle noir – une boule de verre – un
minuscule coquillage.
199 – Lalla Zoubida a fait sortir (du panier) : - une perle noir – une boule de verre – un
minuscule coquillage.
Page 32
200 – L’enfant s’est caché dans les plis du haïk de sa mère car : - il a vu passer le Fquih –
il avait peur d’un aveugle – il peur de la femme de Sidi El-Arfi.
201 – « mon teint rappelait l’écorce de grenade » est : - une comparaison – Une
métaphore – Une personnification.
202 – Le messager envoyé par le père apporte : - une lettre et un poulet – des provisions
et de l’argent – une bouteille d’huile et des œufs.
CHAPITRES XI
203 – La femme qui avait la voix d’homme s’appelait : - Mbarka – Khadija – Salama.
204 – La nouvelle visiteuse était : - une voyante – une marieuse professionnelle – une
neggafa professionnelle.
205 –Salama est venue pour annoncer : - une bonne nouvelle – un grand malheur – une
mauvaise surprise.
206 – La jeune fille qui s’est mêlé à la conversation : s’appelle : - Khadija – Salima –
Zhor.
207 – La bonne nouvelle annoncé par les deux visiteuses est : - Moulay Larbi a l’intention
de répudier la fille du coiffeur – le père du narrateur est revenu de la compagne –Sidi
Mohamed apprend vite le Coran.
CHAPITRES XII
208 - Le petit enfant envoyé par le Fquih s’appelle : Hammoussa – Allal – Azzouz
Berrada.
209 – le Fquih a envoyé un enfant au narrateur : pour lui demander de revenir au Msid –
pour lui offrir un cadeau – pour prendre de ses nouvelles.
210 – quelle est la bonne nouvelle dans ce chapitre ? : Le retour du père – la guérison de
l’enfant – la visite de Sidi El-Arafi ?
211 – qui a annoncé la bonne nouvelle ? : Hammoussa – Zineb – Allal Elyaakoubi ?
212 – le père tenait : 2 poulets – 3 poulets – 4 poulets.
213 – la personne qui est venue discuter avec le père du narrateur est : Driss El-Aouad –
Driss le teigneux – Allal le jardinier.
214 – la bonne nouvelle de Lalla Aicha est : l’achat d’une nouvelle maison – le divorce
entre Moulay Larbi et la fille du coiffeur – la mort de la fille du coiffeur.
216 – pendant la conversation des deux hommes, l’enfant : a ouvert sa boite à merveilles –
jouait avec Zineb – s’est évanoui.
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Exercice II:
Eléments Chapitre
Exemples de l’œuvre
ethnographiques et page
Description des
lieux
Noms de
quelques rues et
quartiers de Fès
Croyances
populaires :
Religieuses :
Superstitieuses :
Description des
coutumes,
cérémonies et
fêtes
L’image du père
et de la mère
dans la société
marocaine
Plats
typiquement
marocains
Aspect
vestimentaire de
l’époque
Noms de
vêtements
Solidarité entre
les voisins
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DES EXAMENS RÉGIONAUX
TEXTE :
Le soir, quand tous dorment, les riches dans leurs chaudes couvertures, les pauvres sur
les marches des boutiques ou sous les porches des palais, moi je ne dors pas. Je songe à
ma solitude et j’en sens tout le poids. Ma solitude ne date pas d’hier.
Je vois, au fond d’une impasse que le soleil ne visite jamais, un petit garçon de six ans,
dresser un piège pour attraper un moineau mais le moineau ne vient jamais. Il désire tant
ce petit moineau ! Il ne le mangera pas, il ne le martyrisera pas. Il veut en faire son
compagnon. Les pieds nus, sur la terre humide, il court jusqu’au bout de la ruelle pour
voir passer les ânes et revient s’asseoir sur le pas de la maison et attendre l’arrivée du
moineau qui ne vient pas. Le soir, il rentre le cœur gros et les yeux rougis, balançant au
bout de son petit bras, un piège en fil de cuivre.
Nous habitions Dar Chouafa, la maison de la voyante. Effectivement, au rez-de-chaussée,
habitait une voyante de grande réputation. Des quartiers les plus éloignés, des femmes de
toutes les conditions venaient la consulter. Elle était voyante et quelque peu sorcière.
Adepte de la confrérie des Gnaouas (gens de Guinée) elle s’offrait, une fois par mois, une
séance de musique et de danses nègres. Des nuages de benjoin emplissaient la maison
et les crotales et les guimbris nous empêchaient de dormir, toute la nuit.
Je ne comprenais rien au rituel compliqué qui se déroulait au rez-de-chaussée. De notre
fenêtre du deuxième étage, je distinguais à travers la fumée des aromates les silhouettes
gesticuler. Elles faisaient tinter leurs instruments bizarres. J’entendais des you-you. Les
robes étaient tantôt bleu-ciel, tantôt rouge sang, parfois d’un jaune flamboyant. Les
lendemains de ces fêtes étaient des jours mornes, plus tristes et plus gris que les jours
ordinaires.
Page 35
b. Ce passage se situe au début, au milieu ou à la fin du roman ? (0,5 pt)
2) -Relevez du texte trois mots relatifs à la célébration et trois autres à la superstition. (1,5 pts)
4) –« Le soir, il rentre le cœur gros et les yeux rougis, balançant au bout de son petit bras, un piège en fil
de cuivre. » (1 pt)
a. Quel sentiment éprouve le narrateur dans cet énoncé ?
b. Justifiez votre réponse.
5) Quel est le type de phrase qui domine dans le deuxième paragraphe ? Et pourquoi ? (0,5 pt)
7) Cherchez les synonymes des mots suivants dans le texte : (0, 5 pt)
La renommée – Triste
8) Quelles figures de style se réalisent dans les groupes suivants : (1,5 pts)
a. Les pieds nus :
b. Des nuages de benjoin emplissaient la maison :
c. plus tristes et plus gris que les jours ordinaires :
Sujet : Toutes les femmes, de toutes les conditions rendent visitent à la sorcière. Élaborez un
texte cohérent pour convaincre cette catégorie de femmes de l’inutilité de ces pratiques en
exposant les arguments nécessaires.
Page 36
Examen régional
TEXTE
(…)Nous pouvions nous permettre de manger de la viande trois à quatre fois par
semaine.
Papa, d'origine montagnarde comme ma mère, après avoir quitté son village situé à une
cinquantaine de kilomètres de la grande ville, avait au début éprouvé des difficultés à
gagner sa vie et celle de sa jeune épouse. Dans son pays, on était pillard et paysan. À Fès,
il fallait pour vivre exercer quelque industrie citadine ou monter un petit commerce. Dans
notre famille, vendre et acheter a toujours été considéré comme le métier le plus vil.
Mon père se souvint avoir été à un moment de sa jeunesse dans l'atelier de l'un de ses
oncles maternels, tisserand de couvertures. Il s'acheta donc un minimum de matériel, loua
un coin dans un atelier et s'installa tisserand. II faisait honnêtement son travail, améliorait
de jour en jour sa production. Bientôt, ses articles furent très disputés et le ménage jouit
d'un certain confort. Mon père avait un vieil ouvrier avec lui sur le métier; Driss le
teigneux garnissait les canettes et faisait les commissions.
Driss venait deux fois par jour à la maison : le matin acheter les provisions et au milieu
du jour chercher le déjeuner de son patron. Mon père mangeait à l'atelier. Il venait
seulement le soir après la dernière prière. Le vendredi faisait exception. Ce jour-là mon
père était à son métier jusqu'à midi environ ; il payait ses employés, allait à la Mosquée
pour la grande prière et nous déjeunions en famille.
1) -De quelle œuvre est tiré ce texte ? Quel en est l’auteur ? (0.5 pt)
2) -À quel genre littéraire appartient ce passage ? (0.5 pt) Justifiez votre réponse à partir
du texte.
3) – a) Quelle est l’origine des parents du narrateur ? (0.5 pt)
b) Dans quelle ville se sont-ils installés par la suite ? (0.5 pt)
4) – a) Quel métier exerce le père du narrateur ? (0.5 pt).
b) Pourquoi n’a-t-il pas choisi le commerce ? (0.5 pt)
5) -Répondez par vrai ou faux en vous référent au texte. (1 pt)
a) Le père apprit son métier tout seul.
Page 37
b) Le père s’acheta beaucoup de matériel.
c) Il faisait honnêtement son travail.
d) Driss le teigneux était associé au père du narrateur.
6) –
a) Le métier du père a-t-il bien réussi ? (0.5 pt
b) Relevez du texte une phrase ou une expression justifiant votre réponse. (0.5 pt)
7) -Observez le passage de « Il s'acheta … » jusqu'à « … d’un certain confort. »
a) Le jugement que porte le narrateur sur la manière avec laquelle travaille son père est-
il favorable ou défavorable ? (1 pt)
b) Relevez dans le passage un mot qui le montre. (1 pt)
8) -Lisez le dernier paragraphe.
a) Relevez deux termes appartenant au champ lexical de la religion. (1 pt)
b) Ce champ lexical met en valeur : (1 pt)
-Le sens du devoir du père.
-La négligence du père. (Recopiez la bonne réponse).
9) -Le narrateur raconte pour : (1 pt)
a-Porter un regard critique sur les métiers artisanaux.
b-Valoriser les métiers artisanaux.
c-Exprimer son admiration pour son père.
d-Critiquer le comportement du père envers ses employés.
Recopiez deux bonnes réponses.
II. PRODUCTION ÉCRITE : (10 points)
Sujet :
Pour certains, les amis virtuels (rencontrés sur les réseaux sociaux : Facebook, Twiter
…) sont plus fidèles et plus serviables que les amis réels (qu’on fréquente dans la
réalité). Partagez-vous cette affirmation ?
Page 38
Examen régional
TEXTE :
Absorbé dans la contemplation de mes trésors, je n’avais pas vu entrer le chat de Zineb. Il
ronronna tout contre moi. Je ne le craignais pas. Je décidai de l’associer à ma joie, de lui
ouvrir les portes de mon univers. Il s’intéressa gravement à mes discours, allongea la patte
pour toucher mon cabochon de verre taillé, regarda avec étonnement ma chaîne d’or. Je lui
en fis un collier. Il se montra d’abord tout fier. Il essaya ensuite de l’arracher. Elle ne céda
pas à ses coups de griffes. Il se mit en colère, s’affola et partit en flèche, la queue hérissée,
les yeux dilatés d’inquiétude. Je courus derrière lui pour récupérer mon bien. Le maudit
chat resta sourd à mes appels. Il ne voulait rien avoir de commun avec moi, il grimpait les
marches de l’escalier, crachait des menaces.
J’alertai ma mère, demandai secours à Fatma Bziouya, à Rahma et même à mon ennemie
Zineb, la propriétaire de ce démon quadrupède. Tout le monde se précipita sur la terrasse
mais le chat, ne sachant pas pourquoi on le poursuivait, s’usait les griffes à grimper le long
d’un mur d’une hauteur vertigineuse. J’étais furieux contre le chat. Les femmes essayèrent
de me consoler.
– Il reviendra ce soir, Zineb te rendra ta chaîne.
Zineb! Zineb ! C’était elle qui l’avait chargé de venir se frotter contre moi, abuser de ma
gentillesse et me voler mon plus beau bijou. Je suffoquais de colère et d’indignation. Ma
rage se déchaîna; je me précipitai sur Zineb. Je lui enfonçai les ongles dans les joues, lui
arrachai les cheveux par touffes, lui envoyai de formidables coups de pieds dans le ventre.
Elle se défendit, la brute, avec violence, me tira les oreilles, me renversa par terre, me
marcha sur la poitrine. Les femmes criaient, essayaient de nous séparer et recevaient des
coups de poing et des coups de tête des deux adversaires.
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2. Répondez par « vrai » ou « Faux » :
a. La famille du narrateur habite à Meknès.
b. Le père du narrateur est un coiffeur.
c. Lalla Aicha est une amie intime de la mère du narrateur.
d. Lalla Zoubida est la mère du narrateur.
3. Pourquoi L’enfant (Sidi Mohammed) n’a pas vu entrer le chat de Zineb ?
4. Quel objet « précieux » le chat de Zineb a-t-il volé à Sidi Mohammed ?
5. a. Zineb est-elle le genre de fille qui se laisse frapper sans réagir ?
b. Justifiez votre réponse par un énoncé tiré du texte.
6. a. Dans le deuxième paragraphe, quelle est l’expression qui reprend « le chat
de Zineb » ?
b. Pourquoi le narrateur appelle-t-il ainsi ce chat ?
7. Relevez dans le texte quatre mots appartenant au champ lexical de la colère.
8. « Zineb te rendra ta chaîne. » Affirma Rahma à l’enfant.
-Transformez cet énoncé au discours indirect.
9. Proposez un titre convenable au texte.
10. Sidi Mohammed et Zineb se bagarrent avec violence.
-Dites en une phrase ou deux phrases ce que vous pensez de ce comportement.
II. PRODUCTION ÉCRITE (10 points) :
Sujet :
On admet généralement que les relations entre les voisins doivent être basées sur
le respect et l’entraide. Or, on remarque que certains voisins se comportent
d’une manière inacceptable.
Que pensez-vous de cette opinion ?
Développez votre réflexion sur le sujet en vous appuyant sur des arguments pertinents et
sur des exemples tirés de votre entourage et de vos lectures.
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Examen régional : Académie d’Oujda_Angad, session de juin
2012
Texte :
Quelqu'un sur la terrasse se mit à chanter. Des lambeaux d'une cantilène, mollement balancés
par le souffle du printemps naissant, parvenaient jusqu'à nous. Ma mère s'arrêta de mastiquer,
tendit l'oreille. La voix s'éloigna. Un instant après, elle éclata en jet de lumière, chaude,
enivrante et nostalgique comme une bouffée d'encens.
- Je ne comprends pas qu'elle manifeste tant de gaîté alors qu'elle a épousé un vieillard qui
pourrait être son père.
- Elle n'est pas malheureuse! L'oncle Othman fait ses quatre volontés. Il la traite comme sa fille.
- Moi, je sais comment elle le traite. La vieille M'Barka, l'ancienne esclave de l'oncle Othman,
m'a raconté une histoire fort amusante. Elle est trop longue pour que je vous la répète, répartit
Rahma.
- Vous connaissez l'oncle Othman, un homme qui a vu des temps meilleurs. Ses parents lui
laissèrent à leur mort une grosse fortune. Il eut une jeunesse dissipée et mangea capital et
bénéfices. Il ne lui resta que la petite maison qui s'appuie à la nôtre. Fidèle, M'Barka partagea la
bonne et la mauvaise fortune. Si Othman s'était marié plusieurs fois, mais aucune de ses épouses
successives n'avait su en faire vraiment la conquête. Lalla Khadija seule réussit à le dominer, à
le faire manger dans le creux de sa main, comme un agneau. Il est vrai que Khadija, si elle n'a
pas de fortune, possède au moins la jeunesse et le charme. Patientez, j'en arrive à mon histoire.
J'allai me pencher à la fenêtre aux côtés de ma mère. Toutes les femmes avaient abandonné leur
besogne et s'accoudaient aux grilles et balustrades de leurs balcons. Lalla Kanza sortit un vieux
tapis de prières, s'installa pour écouter dans le patio.
Page 41
I. ÉTUDE DE TEXTE : (10 points)
-le narrateur ;
-Rahma ;
3. -La mère du narrateur pense que Lalla Khadija ne peut pas être heureuse.
Pourquoi d’après-vous ? (1 pt)
c) Rahma laissa ses voisines répéter leur demande avant de se mettre à raconter.
Recopiez la bonne réponse. (1 pt)
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6. - « aucune de ses épouses successives n’avait su en faire vraiment la conquête
»
« Les parents doivent laisser leurs enfants vivre librement leur adolescence. »
Partagez-vous ce point de vue ?
Rédigez un texte dans lequel vous présenterez votre avis appuyé par des
arguments précis.
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Texte :
Mon père ne connaissait rien à l'art délicat de vendre et d'acheter. Il ignorait les subtilités du
marchandage et la volupté d'obtenir un objet, un sou moins cher que ne l'a payé le voisin. Il
m'emmena ; après le repas du matin, faire le tour des marchands de jouets. Dans chaque rue,
résonnaient les tambourins, les grelots des hochets de fer blanc, le chant des flûtiaux. Les
marchands de tambourins se démenaient dans leurs échoppes devenues étroites tant il s'y entassait
de marchandises. Des tambourins, des bendirs , des tambours de basque, des trompettes et des
pipeaux pendaient par grappes, s'amoncelaient en tas multicolores , envahissaient des étagères.
Un peuple de femmes, d'hommes mûrs, de fillettes et de garçons faisaient cercle autour de chaque
magasin. Les uns essayaient un instruments, les autres les accompagnaient de battements de
mains, jacassaient, réclamaient, discutaient avec le marchand qui ne savait plus où donner la tête.
Une foule de campagnards, descendus de leurs lointains villages, s'approvisionnaient en sucre,
épices, cotonnades et instruments de musique. Ils encombraient la rue de leurs paquets.
Je m'accrochais à la main de mon père, occupé à écarter les passants pour nous frayer un chemin.
J'eus un tambour en forme de sablier, un petit chariot bizarre en bois et une nouvelle trompette
.Mon père me laissait choisir, payait sans discuter. Je lui tenais de longs discours,, lui posaient
mille questions auxquelles il répondait rarement. Il souriait à me voir si excité. Nous terminâmes
nos emplettes par l'achat d'un cierge, d'une livre de poids. La rue Bab moulay Idriss débouche
dans le quartier des fabricants de ceintures brodées et des marchands de fruits secs.
COMPREHENSION :
Récit……………………………….
-Discours………………………….
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6. Le père du narrateur sait-il acheter et vendre ? Relevez du texte un
événement qui le prouve.
-Enumération : ………………………………….
-Hyperbole : ………………………………….
- Métaphore :…………………………………
- Comparaison :……………………………..
-Antithèse :……………………………………
-L’alimentation:…………………….
10. Identifiez les pronoms en gras dans le texte? À qui renvoient ils?
Sujet :
Si Antigone avait obéi aux ordres de Créon, elle n’aurait pas été condamnée à
mort À votre avis, les jeunes doivent-ils toujours obéir aux adultes ?
En tant que jeune, donnez votre propre point de vue en vous appuyant sur des
arguments convaincants et des exemples précis.
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Académie de Souss-Massa
Examen régional
Juin 2010
Texte :
Brusquement, mon père me déposa à terre et disparut dans la foule. Son absence dura. Des
cris s’élevèrent à l’autre bout du souk. Ils dominaient le tumulte, éclataient comme un
orage. De grandes ondulations parcoururent cette mer humaine. Des explosions de colère
fusaient çà et là, reprenaient quelques pas plus loin, se transformaient en
tintamarre. Voici que tous les gens du souk se mirent à courir ; Fatma Bziouya et ma mère
répétaient « Allah ! Allah ! », se plaignaient à haute voix de leurs douleurs de pieds que la
foule écrasait, essayaient de retenir leurs Haïks emportés par le courant.
Enfin, passèrent mon père et le courtier se tenant mutuellement par le collet. Le souk leur
faisait cortège. Les deux hommes avaient les yeux rouges et de l’écume au coin des lèvres.
Mon père avait perdu son turban et le dellal avait une tache de sang sur la joue. Ils s’en
allèrent suivis par les badauds.
Ma mère, la voisine et moi, nous nous mîmes à pleurer bruyamment. Nous nous
précipitâmes au hasard, à leur poursuite. Nous débouchâmes au souk des fruits secs.
Aucune trace des deux antagonistes ni de leur cortège. Je m’attendis à voir des rues
désertes, des étalages abandonnés, des turbans et des babouches perdus dans la panique
générale. Je fus déçu. Aucune trace de la bagarre n’avait marqué ces lieux. On vendait et on
achetait, on plaisantait et de mauvais garnements poussaient l’indifférence jusqu’à chanter
des refrains à la mode. Notre tristesse devenait étouffante dans cette atmosphère. Nous
sentions tout notre isolement. Ma mère décida de rentrer.
Il ne sert à rien, ajouta-t-elle, de courir dans toutes les directions. Rentrons pour attendre et
pour pleurer.
Sujet :
« Personnellement diriez-vous que vous vous entendez avec vos parents : très bien,
assez bien, pas très bien, pas du tout ? »
Vous exprimerez votre jugement en vous appuyant sur des arguments précis.
Page 47
Chaouia Ourdigha 2013 examen régional
Texte:
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4- Quel sont les arguments que le père avance pour convaincre la mère de sa décision ( son
voyage )? citez –en deux?
5- Citez une précaution prise par le père ( ce qu’il décide de faire avant de partir ) pour que sa
famille ne manque de rien pendant son absence?
6- b) Présentez en une phrase chacun des personnages suivants :
-le narrateur :
-Rahma :
-Molay Laarbi :
- la souffrance :
- Le corps :
9 - Quel est le type de focalisation de ce texte ?
10- Comment trouvez –vous le personnage du père dans ce texte?
Production écrite:
Sujet: Pour travailler et gagner de l’argent certains parents acceptent des emplois qui les
éloignent longtemps de leurs enfants.
Que pensez-vous du comportement de ces parents?
Rédigez un texte dans lequel vous exprimez votre point de vue en l’appuyant par des
arguments et des exemples précis.
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Examen régional : Académie de
Souss-Massa (session de juin2016)
TEXTE DE BASE :
Page 50
3. Quelle a été la réaction de l’enfant quand il a vu son père au début ?
4. Les voisines étaient :
a) Joyeuses
b) Jalouses
c) Indifférentes
Recopiez la bonne réponse. Justifiez-la.
5. Relevez dans le texte quatre indices qui évoquent la compagne.
6. D’après le narrateur, qu’est ce qui caractérise le récit des enfants ?
7. Recopiez et complétez le tableau suivant :
Le bonheur pour vous est-ce vivre comme tout le monde ou choisir son propre
chemin?
-Rédigez un texte argumentatif dans lequel vous répondez à cette question en vous
appuyant sur des arguments précis.
Page 51
Examen régional : Académie
d’Oujda_Angad, session de juin 2015
TEXTE :
Page 52
2) Recopiez la bonne réponse : (0. 5 point × 2)
« C’est bien Sidi Mohammed ben Tahar, le coiffeur, qui est mort » disait la
femme noire.
9) Proposez un titre convenable au texte. (1 point)
Sujet :
Certains malades désespérés se mettent d’accord avec leur(s) médecin (s) pour
qu’ils arrêtent leur vie. Êtes-vous d’accord avec ces patients qui adoptent un
comportement pareil ?
Rédigez un texte dans lequel vous justifiez votre point de vue à l’aide
d’arguments.
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