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Lundi 7 mars 2022

Production écrite Réécrire un passage

Objectif : - Réécrire un passage en effectuant les changements nécessaires

Sujet :
Réécrivez le passage allant de « Depuis son retour au pays… jusqu’à … déserter sa mémoire »
en faisant parler Bouchaib.

Trace écrite :

Depuis mon retour au pays, je n’étais plus tenté par le Nord. Je ne voyageais plus que pour me
rendre à tel ou tel moussem annuel comme celui de Sidi Hmad Ou Moussa...et je ne ratais
jamais le souk hebdomadaire, où j’allais à dos d’âne tous les mercredis. Un âne timide et bien
mieux traité que les baudets de la région. Il n’était jamais puni. J’y tenais comme à un enfant
et je le disais crûment aux persécuteurs des bêtes. Ce gentil équidé en imposait aux autres
ânes, que je savais mettre au pas si nécessaire durant les battages de juin lors desquels
j’assistais à des bagarres mémorables entre animaux rendus fous par les grosses chaleurs ou
par le rut que favorisait le nombre. J’étais un fin lettré. J’ai possédé des vieux manuscrits
relatifs à la région et bien d’autres grimoires inaccessibles à l’homme ordinaire. Je fréquentais
assidûment la mosquée, ne ratais pas une seule prière; j’étais aux yeux de tous un croyant
exemplaire qui devrait nécessairement trouver sa place au Paradis. Je tenais la comptabilité de
la mosquée sur un cahier d’écolier vert. Les biens de la mosquée, à savoir les récoltes, allaient
au fqih en exercice, qui en était le légitime propriétaire. À la communauté de semer, labourer,
etc., tout revenait à l’imam en temps voulu. Moi, qui étais un Anflouss, veillais au grain, rien
ne pouvait tromper ma perspicacité. J’étais l’écrivain public par excellence. Je rédigeais les
lettres qu’on envoyait aux siens par le truchement d’un voyageur plutôt que par la poste.
J’expliquais les réponses et donnais des conseils aux indécis. Je vivais comme je l’entendais
après les vagabondages de ma jeunesse, dont j’évite de parler. Le souvenir de cette existence
d’errances et de dangers avait fini par déserter ma mémoire.

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