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Fiche pédagogique

Professeur Mohammed AGUIDI

Niveau : 1ère année du bac

Séance : A. orales.

Durée : 1 heure

Support : La Boite à Merveilles, Ahmed Sefrioui

Sujets :

1-Etude des éléments paratextuels.


2-Fiche de lecture.
3-Définitions : *Littérature maghrébine.
*Ecritures autobiographiques.
*Formes autobiographiques.

Compétences visées :
Amener l’élève à :
• effectuer des recherches pour informer et s’informer.
• s’autonomiser dans ses recherches.
• émettre des hypothèses sur l’oeuvre à partir de son paratexte.

I. Etude des éléments paratextuels :

Identifiez le type de document à étudier.


⟶Couverture de l’oeuvre d’Ahmed Sefrioui, La Boite à Merveilles. Elle est publiée en 1954.
Il s’agit exactement de la 1ère et la 4ème de la couverture, voire le dos, appelée également
«Jaquette » :
Tout cela s’appelle « paratexte ».
Précisez la nature de ce paratexte.
⟶Il est sous forme d’une photo où figurent deux femmes et un enfant au milieu d’une ruelle
dans une médina.
Ce document est-il figuratif (concret) ou abstrait ?
⟶Il est figuratif.
Dans quel but ce paratexte est-il réalisé ?
⟶Informer, émouvoir, attirer le lecteur, inviter le lecteur, susciter la curiosité… De
quelle maison d’édition s’agit-il ? Nommez qqs éditions.
⟶Ed : librairie des écoles, Casablanca / Ed. d’origine : Seuil. Nathan,
Bordas, PUF, Poche…
Que dénote ce paratexte ? (dénoter : indiquer, montrer… ce que l’élève voit
superficiellement).
⟶L’élève doit relever tous les éléments qui figurent sur la photo de façon objective :
Ex : on a un enfant et deux femmes habillés traditionnellement… dans une ruelle de la médina…
Que connote cette photo ? (connoter : cacher, exprimer indirectement…) ⟶Laisser la
liberté aux élèves de s’exprimer et d’imaginer ce que l’éditeur a ciblé par cette photo.
Ex : C’est une photo qui témoigne d’une époque révolue du Maroc traditionnel… c’est aussi
l’image de la femme marocaine traditionnelle, soumise, illettrée… la porte entrebâillée est un
symbole d’un Maroc qui commence à s’ouvrir peu à peu sur le monde extérieur… c’est l’espoir
pour un demain meilleur…
Quels éléments grammaticaux constituent le titre ?
⟶Le titre se compose d’une phrase nominale (GN + préposition + Nom)
Quelle signification pouvez-vous donner au titre de l’oeuvre ?
⟶Il indique un objet concret (la boite) contenant ce qui est abstrait (merveilles). Il
peut signifier aussi que la boite contient des objets chers et précieux.
Quelles hypothèses pouvez-vous formuler à partir de ce qu’on a vu ?
Qu’est-ce qui fait de ce titre un résumé du contenu de l’oeuvre ?
Qu’est-ce qui fait de cette photo un indice d’une autobiographie attrayante ? Qu’est-ce
qui fait du titre un indice de certains secrets que le narrateur dévoile dans son oeuvre
?
II. Fiche de lecture :

1- Titre de l’oeuvre : La Boite à Merveilles * Ed : Librairie des écoles.


2- Auteur : *Ahmed Sefrioui est un écrivain marocain de l’expression française.
*Il est le 1er à l’être et le seul qui n’a pas de nationalité française.
*Né à Fès en 1915 et a grandi dans ses ruelles.
*1948 : il obtint le prix du Maroc décerné par la France uniquement pour les français.
*50 ans plus tard, il obtient le même prix de la main du prince héritier Med VӀ.
*Il fut le créateur de musées comme le BATHA à Fès ou l’OUDAYA et BAB ROUAH à Rabat.
*Pionnier dans l’ouverture de l’école des beaux-arts et grand participant dans la restauration
des monuments historiques au Maroc, surtout les remparts de la capitale du royaume. *décédé
le 25 février 2004, il n’a rien laissé derrière lui sauf une lettre adressée à sa majesté Med VӀ lui
demandant qu’après sa femme puisse bénéficier de la vieille maison que lui avait donnée en
location Mly Ahmed El Alaoui.
*Ses oeuvres : -Le chapelet d’ambre, Seuil, Paris, 1949.
-La Boite à Merveilles, Seuil Paris, 1954.
-Le jardin des sortilèges, Le Harmattan, Paris, 1981.
-La maison de servitude, Marsam, Rabat, 2001.
3- Résumé : Sidi Med, personnage principal dans l’oeuvre autobiographique d’Ahmed Sefrioui,
incarne la physionomie de l’auteur à l’âge de six ans.
A travers ce personnage, Sefrioui nous place au milieu de la médina de Fès, nous dévoile ses
secrets et la beauté de ses ruelles. Il nous fait découvrir aussi face à la situation des marocains
face à la tyrannie du
Makhzen pendant la colonisation.
Mais, très vite il revient pour nous parler de son enfance et de sa relation avec les voisins, le fkih,
les enfants de son âge et surtout de sa relation avec ses parents. Il n’a pas oublié de nous faire
vivre avec la misère des gens à cette époque-là et souffrance qu’ils endurent pour gagner leur
vie. Dans cette même perspective, il va nous dévoiler la peine de sa mère lorsque son père a
perdu son capital et il était obligé de les quitter pour travailler à la campagne.
Finalement, malgré la joie qu’il a manifestée pendant le retour de son père, le narrateur nous
dévoile son énorme souffrance à cause de la solitude.
4- Genre : Roman autobiographique.
Questions : a- Qu’est –ce qu’une autobiographie ? b-
Qu’est-ce qu’un roman autobiographique ?
Réponses : a-autobiographie (mots grecs : autos = soi-même / bios = vie / graphein =
écrire) .
Autobiographie : texte (ouvrage) rédigé à la 1ère personne (je).
Je = auteur = narrateur = personnage principal.
Dans un récit autobiographique on distingue le moment où l’auteur écrit (c’est un adulte) et le
moment où se déroulent les faits (c’est le personnage principal qui vit les faits).
Le récit autobiographique est un récit où le narrateur fait un pas en arrière, c’est en quelque
sorte une espèce de rétrospection.
Historique : Les autobiographies ont commencé avant le 18ème S. Montaigne dans les Essais en
1580, mais c’est J. J.
Rousseau en 1782 qui va donner à ce genre sa vraie valeur avec Les confessions. Au 19ème S,
c’est l’apogée avec
Sand .G dans Histoire de ma vie en 1854. Au 20ème S, c’est la même chose, elle est pratiquée par
toutes sortes de gens, célèbres ou non. a1-Ses caractéristiques :
⟶Le pacte autobiographique : * raconter avec exactitude et fidélité.
*Promettre au lecteur de tout lui raconter même s’il y a des aveux gênants.
≠ Problème de vérité et de sincérité.
⟶l’auteur = narrateur = personnage principal = je.
⟶Le déroulement chronologique : narration des faits vécus par le narrateur commençant le
plus souvent à la naissance et cheminant chronologiquement avec les événements qui ont
marqué la vie racontée.
⟶Une vie recomposée :*Confrontation aux problèmes de la mémoire : les souvenirs, les
événements relatés dans une autobiographie sont-ils ceux de l’auteur ou proviennent-ils de ce
que les autres lui ont appris sur sa vie d’enfant ?
*Confrontation à des défaillances liées à la mémoire.
*Celui qui écrit (le moi adulte) n’influence-t-il pas les faits (le moi enfant) ?
*L’écart temporel (autrefois / aujourd’hui). b-roman
autobiographique (autofiction) :
⟶le narrateur diffère de l’auteur, en l’occurrence La Boite à Merveilles.
⟶Le narrateur et le personnage peuvent se ressembler sans se confondre, pourtant le
personnage emprunte beaucoup de traits à l’auteur.
Or, selon Philipe Lejeune, l’analyse interne de l’oeuvre montre qu’il n’y a aucune différence entre
l’autobiographie et le roman autobiographique ; la différence se voit seulement sur la couverture
de l’oeuvre et dans ce cas on parle du pacte romanesque. « cf. La Boite à Merveilles, A.S pp.
253-254 »
5- Lieu de l’action : Fès (maison du narrateur (Dar Chouafa, Derb Nouala, Msid…)
6- Epoque : indéterminée mais on peut la préciser : « j’avais peut-être six ans : 6 ans +
1915 = 1921,
Le Makhzen… »
7- Personnages principaux : Le narrateur, ses parents, les voisins, Lalla Aicha, le fkih.
8- Principaux thèmes : l’enfance, la solitude, le voisinage, la superstition, la pauvreté, la
cohabitation… c-Formes autobiographiques :
Le journal intime, les mémoires (témoignage sur des faits historiques), la correspondance,
le roman autobiographique, le récit de vie (qqn qui raconte sa vie à un journaliste qui s’en
occupe)…
ӀӀӀ- Littérature maghrébine :
Littérature maghrébine de l’expression française née sous la colonisation dans les trois pays du
Maghreb :
Le Maroc, L’Algérie et la Tunisie.
C’est une littérature francophone : L’Océanie, Les Îles de Haïti et de la Martinique, L’Afrique
subsaharienne, une partie du moyen orient…
Elle née à la seconde guerre mondiale, les écrivains maghrébins ont réalisé des romans dévoilant
leurs cultures et leurs souffrances voire celles de leurs peuples. Ses phases :
Les fondateurs : ont une vision critique sur leurs sociétés (Driss Chraïbi, Mouloud Feraoun,
Mouloud Mammeri (1920-1989), Med Dib, Ahmed Sefrioui, Khateb Yassine (1929-1989)).
Génération des années 70 : écritures plus violentes ( Khatebi, Rachid Boujedra, Khair Eddine,
Lâabi, Taher Benjelleoun…)
La «3ème génération : engagement dans la vie politique et sociale. Regard complexe sur la
réalité maghrébine et la relation qu’elle entretient avec l’extérieur surtout la France (Fouad
Laroui (1958), Rachid
Mimmouni (1045)…)
La 4ème génération : naissance avec l’avènement du 21ème S (Driss Chraïbi, Jaydane / 2006…),
c’est aussi la génération qui vit sur les terres françaises.
N.B : A ne pas oublier la littérature féminine de l’expression française (Mernissi.F, Assia
Debagh…en sont les pionnières).

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