PRÉVENIR LES RISQUES D’ADDICTION AUX ÉCRANS?

Le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) a

rendu plus accessible et à toutes les couches de la société l’accès à la télévision, l’ordinateur, le
portable, les tablettes etc.. Ces écrans nous occupent tout le temps avec un risque élevé
d’addiction. L’addiction aux écrans correspond à des pratiques sur écran excessives et
incontrôlables, qui peuvent rejaillir sur la scolarité, le travail et les relations avec les autres.
De quels risques parlons-nous ?

L’augmentation de l’obésité :

Les adolescents d’aujourd’hui sont moins actifs que ceux d’il y a trente ans. Le développement
des transports et l’arrivée du numérique ont accru la sédentarité et l’inaction, facteurs d’obésité.
La dette du sommeil :
La dette du sommeil des adolescents augmente ces dernières années. Selon l’enquête HBSC 2010,
31% des élèves ont des troubles du sommeil qui s’explique généralement par une exposition à un
écran au moment du coucher. Or nous savons qu’une mauvaise qualité de sommeil fragilise sur le
plan émotionnel.

Le cyber-harcèlement

Le cyber-harcèlement accompagne les adolescents jusque dans leur chambre à coucher, dans leur
intimité. Qu’en est il de ceux et celles qui essuient moqueries et mots blessants en guise de
commentaire sur l’écran, seul dans leurs lits ? Mal être, perte de l’estime de soi, absentéisme,
phobie scolaire, suicide, sont des conséquences de ces pratiques.
Exposition à des images violentes et perte d’empathie :
Images après images, des scènes de mutilation, d’accidents, de combats violents, de suicide se
succèdent et entrainent l’indifférence, voir un attrait morbide pouvant diminuer la capacité
d’empathie.

Exposition précoce à la pornographie

Internet est le lieu où l’accès à la pornographie devient possible et facile. Les images circulent et
se partagent. L’exposition précoce à la pornographie a des effets préjudiciables à un
développement serein de la sexualité chez l’enfant.

Les comportements d’isolement :

Un enfant passant son temps devant les écrans peut avoir tendance à s’isoler car il manque de
confiance dans ses propres possibilités. L’écran devient un refuge qui alimente l’illusion d’une
seconde vie à l’abris des difficultés de la vraie vie.
Quelle prévention à la maison et dans les établissements scolaires ?
L’usage contrôlé des nouvelles technologies
Sans contrôle parental l’utilisation des écrans peut s’avérer dangereux. Cela demande aux parents
des efforts d’information et de formation pour mieux encadrer l’usage des écrans que font leurs
enfants

Une hygiène d’utilisation des écrans

Poser un cadre et ceci dès le plus jeune âge :

Fixer un temps de consommation d’écran par jour et par semaine en fonction de l’âge de l’enfant.
Pour les jeux vidéos et les films, respecter les interdictions moins de 10, 12, 16, 18ans.
Trouver un équilibre entre les activités « virtuelles » et les activités « réelles » car dans la plupart
des cas lorsque les jeunes s’ennuient, ils se retrouvent collés derrière un écran.
Favoriser la pratique d’une activité sportive.

Communiquer avec ses enfants et développer leurs compétences psychosociales :

L’absence de dialogue est source d’angoisse responsable d’un repli sur les écrans voire d’une
addiction. En revanche, le dialogue instaure un espace de réflexion propice aux vrais échanges.
Ainsi il est intéressant d’interroger nos jeunes sur leurs pratiques : « qu’aimes-tu dans ce réseau
social ? Montre-moi les vidéos que tu regardes. Que penses de la représentation des femmes, des
hommes dans ce clip ? tu reçois des images violentes ou à caractère sexuel, comment réagis-tu ? »
Réfléchir avec le jeune lui permet de prendre du recul et de développer ses capacités d’empathie.
Développer les compétences psychosociales, c’est donner les moyens de se protéger et de mieux
se connaitre.

L’école éduque les élèves à un usage responsable des écrans avec des pratiques pédagogiques.
Inscrite dans le parcours santé, l’éducation aux écrans trouve toute sa place et est absorbée au
travers de thématiques telles que : le droit à l’image et à la vie privée, le cyber harcèlement, la
cyber violence, la cyber sexualité.
Dans l’intérêt des enfants, l’école et la famille doivent s’unir dans ce que l’on appelle la co-
éducation. Différentes instances peuvent permettre d’établir ce lien, comme les espaces parents ou
bien des tables rondes.

En conclusion, nous pouvons dire que les nouvelles technologies ont transformé notre rapport au
monde en modifiant notre façon de communiquer, de nous divertir, d’accéder à l’information.
Nous devons apprendre à résoudre le paradoxe qui nous place d’un côté face à une injonction
d’utiliser ces nouveaux outils et de l’autre à gérer les risques accentués par ces mêmes outils.
Seule la formation des adultes et l’éducation des jeunes pourront le permettre.