Vous êtes sur la page 1sur 13

1

Thématique d’analyse : critique et observation pratique

Mémoire de fin d’étude : Place du numérique dans l’apprentissage des enfants

Introduction

Depuis plusieurs années, le numérique change de manière profonde et rapide nos habitudes, notre
société, et même notre manière de penser. Les nouvelles technologies sont à côté de nous, partout, tout
le temps. Parfois, nous coupent dans notre discussion ou dans notre travail par le retentissement d’une
notification ou le bruit d’un vibreur. Parfois nous, aident à rechercher des informations, à
communiquer ou tout simplement à nous divertir. Comme chaque évolution, innovation,
consommation, elle comporte son lot de bénéfices, tout comme son lot d’inconvénients.
Les enfants d’aujourd’hui, génération de demain, sont déjà pour beaucoup plongés dans ces écrans.
Cela représente pour eux un moyen de se divertir, de communiquer, mais aussi et surtout de s’intégrer
dans une société où le numérique est devenu la norme. Le leur reprocher est compliqué, voire
impossible, alors que la grande majorité de la population française en est aujourd’hui détentrice et
utilisatrice.
Se pose alors la question de l’école et de l’éducation de nos enfants. Devons-nous voir l’école comme
le dernier rempart d’une société en mutation, un sanctuaire où nos enfants seraient préservés des
écrans. Ou bien, est-ce à l’école de s’adapter, de se réinventer, pour offrir à nos enfants la meilleure
éducation possible. Une éducation en phase avec les outils actuels et en permettant d’obtenir des
connaissances indispensables à la bonne utilisation du web et du numérique en général.
Il est permis de douter, qu’une réponse ou une solution miracle existe. Les camps sont divisés, les
arguments partagés. Beaucoup de parents sont perdus sur le temps d’écran de leurs enfants. Leur en
interdire totalement l’accès semble être compliqué, pour l’enfant lui-même, coupé des centres
d’intérêts des autres enfants de son âge. Mais aussi pour son avenir, où, ne pas savoir se servir des
nouvelles technologies semble être devenu un poids pour l’insertion professionnelle, pour les
démarches administratives, pour la vie en général. Trop d’écrans, surtout en bas âge, ne semble pas
non plus, être la solution.

Nous allons ainsi, tenter de répondre à la problématique suivante : dans quelle mesure le numérique
peut-il devenir un axe d’apprentissage dans l’éducation de nos enfants et quelles en sont les limites ?

Pour cela, la première partie s’appuiera de manière théorique sur les études, livres et articles
indispensables à la bonne compréhension du sujet et des différentes subtilités qu’il présente (Partie 1).
Nous allons nous intéresser dans un premier temps à la place du numérique dans les familles et dans la
vie des enfants. Il s’agit d’abord de comprendre quels appareils sont présents dans les foyers français
et quels usages en sont faits. Puis nous nous intéresserons plus particulièrement à l’équipement
numérique de l’enfant (Chapitre 1)

Nous verrons comment les écrans peuvent soutenir l’apprentissage des enfants et quelles sont les
pratiques déjà en place (Chapitre 2). Enfin, le temps d’écran des enfants présente des limites et n’est
pas toujours sans conséquences sur la santé des enfants (Chapitre 3).
Nous compléterons cette première partie théorique par une étude exploratoire composée d’entretiens
semi-directifs avec des parents ou des personnes en charge d’enfants (Partie 2). Cette étude permettra
2

en premier lieu de comprendre les usages numériques dans le foyer et les perceptions de l’adulte. Ce
sera également l’occasion de creuser les bénéfices et inconvénients qu’ils peuvent tirer des écrans,
notamment autour de l’apprentissage de leurs enfants.

Synthèse

Alors que les écrans sont omniprésents dans nos vies et dans notre société, il va être question ici, du
rapport que les enfants peuvent avoir avec les nouvelles technologies, notamment dans le cadre d’un
apprentissage. Nous allons ainsi répondre à la problématique suivante : dans quelle mesure le
numérique peut-il devenir un axe d’apprentissage dans l’éducation de nos enfants et quelles en sont les
limites ?
La première partie de ce mémoire va ainsi être l’occasion de mieux définir les usages du numériques
par les Français, les équipements dans les foyers et l’utilisation qui peut en être faite. Nous verrons que
le temps consacré aux écrans est de plus en plus important et que, dans une recherche de mobilité, le
smartphone est devenu l’équipement phare. Puis nous nous intéresserons à l’équipement numérique de
l’enfant. Nous verrons que la principale manière d’acquérir de nouveaux équipements passe par le
cadeau et cela va bien souvent commencer par une console de jeux. Tout comme leurs parents, le
smartphone va rapidement prendre une place importante dans leur vie. Cela va représenter un moyen
de s’émanciper, de se divertir, mais aussi de communiquer, notamment par le biais des réseaux
sociaux. Les parents sont globalement mitigés face à ces types d’usages, cela reste essentiel pour vivre
avec son temps et acquérir des compétences nécessaires au monde de demain. Néanmoins, ils sont
beaucoup à avoir peur des différentes menaces du numérique comme le risque d’addiction ou le
harcèlement notamment. Face à cela, nous verrons aussi que leur comportement présente parfois
certaines contradictions.
Dans une seconde, partie nous étudierons, comment les écrans peuvent avoir un rôle dans différents
apprentissages de l’enfant. En effet, que ce soit pour apprendre à lire, à écrire, à compter ou dans une
multitude d’enseignements, divers logiciels, jeux et applications offrent de très bons résultats. Ils vont
permettre de capter l’attention de l’enfant, favoriser son engagement et l’encourager par un système de
« gamification ».

Pour être efficace, cela doit évidemment se faire en complément d’un apprentissage classique et de
manière encadrée. Les nouvelles technologies ne vont pas remplacer l’approche pédagogique de
l’adulte, elles vont simplement venir l’accompagner.

La troisième partie va être consacrée aux problèmes engendrés par les écrans et les limites qu’ils
peuvent poser. Les enfants ne sont pas toujours conscients des dangers du web et des traces qu’ils
peuvent laisser sur les réseaux sociaux et dans leurs recherches notamment. De plus, nous verrons que
les réseaux sociaux, tout comme certains jeux ont des stratégies bien rôdées pour nous capter et nous
faire rester le plus longtemps possible. On parle désormais d’économie de l’attention. Enfin, les écrans
ont aussi des incidences sur le corps, les hormones et la durée de sommeil de nos enfants.
Une étude qualitative réalisée au travers d’entretiens individuels avec des parents et des personnes en
charge de l’éducation d’enfants a permis de mieux comprendre les perceptions du numérique et les
usages des enfants. Nous avons ainsi pu constater que les écrans présentent des bénéfices, ils peuvent
être une ouverture sur le monde, synonymes de nouvelles amitiés, de divertissement et d’un
3

complément à l’apprentissage. Ils sont aussi la cause de problèmes, voire de conflits au sein du foyer.
Les enfants ont beaucoup de mal à arrêter une activité numérique, est parfois la source de colère.

II / Méthodologie de l’étude

Dans le cadre de cette recherche, l’objectif a été de nous intéresser au rôle et aux différents impacts des
écrans dans la vie et en particulier dans l’apprentissage de nos enfants. Alors que l’usage du numérique
est de plus en plus important dans nos vies et dans celle des plus jeunes, des questions sont alors
soulevées par les médias, les spécialistes ainsi que par les parents eux-mêmes. Comme nous avons pu
le constater dans la première partie, les avis sont très divergents avec d’une part une multitude de
points positifs soulevés et d’autre part, un certain nombre de problèmes et de risques. Il peut alors être
difficile pour les parents, les enseignants ou les personnes en contact avec des enfants de leur proposer
une utilisation des écrans la plus adéquate et utile.
La première partie a eu pour visée de faire un bilan de la littérature scientifique des dernières années,
des statistiques et des différents avis de spécialistes comme, notamment, des psychologues,
sociologues ou enseignants. Cette seconde partie va être alimentée par une étude qualitative portant sur
des entretiens individuels de parents ou de personnes en contact avec des enfants.

1. Entretiens individuels

1.1. Choix de l’étude qualitative

Dans l’objectif d’obtenir les différents avis, usages et perceptions que des adultes pouvaient avoir,
l’étude qualitative s’est révélée être le type d’étude le plus approprié. Contrairement à l’étude
quantitative, l’idée est ici de pouvoir obtenir une diversité de réponses et argumentations en laissant la
personne donner son point de vue. Cette méthodologie a aussi le mérité de minimiser l’effet de groupe
pouvant parfois influencer les réponses, d’autant plus sur un sujet aussi sensible que l’éducation des
enfants.

La méthode retenue ici est l’entretien semi-directif qui consiste à laisser la personne s’exprimer sur des
thèmes présélectionnés. L’interview peut ensuite être orientée ou approfondie sur certains sujets en
posant des questions grâce au guide d’entretien. Ainsi, l’ordre des questions peut fluctuer en fonction
des réponses de la personne interrogée. Chaque entretien dure en moyenne 30 à 45 minutes.

1.2. Recrutement de l’échantillon

Les sept personnes interrogées pour ces entretiens sont toutes parents ou en contact régulier avec des
enfants. Ces conditions étaient indispensables pour cette étude, puisque plusieurs thématiques et
questions portent sur les usages du numériques de l’enfant.
Les répondants se répartissent de la façon suivante :
Lucille : Maman de trois enfants de 5, 9 et 11 ans
Maeva : Maman d’un petit garçon de 4 ans
Marine : Fille au pair dans deux familles de 2 enfants en Australie
Vivien : Papa de deux garçons de 4 et 8 ans
Maude : Maman de deux enfants, de 2 ans et 9 mois
Caroline : Maman d’un enfant de 6 ans
Phi-Long : Papa d’une petite fille de 2 ans
4

L’ensemble des personnes interrogées vivent en France, excepté Marine qui a échangé sur des enfants
gardés dans le cadre d’un séjour au pair dans deux familles différentes en Australie. Chacun des
répondants est issu de mon entourage ou de mon entreprise, Bayard Presse, où je suis actuellement en
alternance.

1.3. Finalités de l’étude

Les finalités de l’étude ont ici été :

• D’identifier les usages du numérique de la famille et en particulier de l’enfant.


• D’obtenir la perception des parents sur la consommation numérique des enfants et des détails sur les
aspects positifs et négatifs.
• De comprendre si l’usage des écrans par leurs enfants ou les enfants qu’ils avaient en garde était
limité, et si oui de quelle manière.
• Appréhender la manière dont les enfants utilisent les écrans et leur capacité ou non à en faire un bon
usage.
• Connaître leur point de vue et éventuellement expériences sur l’apprentissage des enfants via le
numérique.
• D’identifier si l’enfant utilise des outils numériques en classe ou s’il y est formé et son avis.

Le guide d’entretien (Annexe 8), réalisé au préalable, est construit autour de quatre grandes
thématiques qui font suite à une phase d’introduction. Cette dernière a pour objectif de mettre à l’aise
l’interviewé et avoir un premier aperçu de la composition du foyer.
Les quatre grandes thématiques sont :

1) Usages et perceptions du numérique

Cette première phase de l’entretien a pour but d’avoir un premier aperçu des technologies présentes
dans le foyer et de l’usage qui en était fait par la personne interviewée. Il était également question de la
perception du numérique par le parent ou encore s’il s’était déjà formé via des MOOC ou des tutoriels
en ligne. Selon le Larousse, un MOOC est une « formation dispensée sur Internet et accessible à tous.
»

2) Les usages numériques de l’enfant

Cette seconde thématique portait uniquement sur l’utilisation du numérique par l’enfant ou les enfants
de la personne interviewée. Celle-ci a ainsi porté sur les écrans possédés par l’enfant ainsi que ceux
possédés par la famille auxquels l’enfant a accès. Le temps d’écran et les usages de l’enfant sont ici
abordés, par exemple les jeux, les réseaux sociaux ou les vidéos.

3) Accompagnement de l’enfant sur les outils numériques

Ici, on va s’intéresser à la manière dont les enfants utilisent les écrans et comment ils se sont formés
pour les utiliser. On va ainsi s’intéresser aux personnes qui lui ont enseigné l’utilisation des écrans et la
manière de l’utiliser. Dans certaines familles, il peut arriver que le parent accompagne l’enfant dans le
visionnage de contenus numériques ou bien qu’il interagisse avec l’enfant pour échanger sur ce qu’il a
vu, appris ou fait. Enfin, dans cette troisième partie, il a été également question des connaissances des
5

parents sur les différents conseils de spécialistes quant à l’usage des écrans par les enfants. Est-ce
qu’ils connaissent certains conseils d’usage comme les 4 pas ou 3, 6, 9, 12 et qu’est-ce que cela leur
évoque.

6) La place du numérique dans l’apprentissage de l’enfant

Dans cette dernière partie l’ensemble des questions portent sur le rôle du numérique dans
l’apprentissage de l’enfant. Les questions sont ainsi portées sur l’usage du numérique dans le cadre
scolaire en temps normal ainsi que pendant la période particulière liée au confinement.
Enfin, il était également question de la perception du parent sur ce type d’apprentissage et est-ce qu’il
lui arrivait de proposer des contenus numériques comme des documentaires ou des applications pour
permettre à l’enfant de développer des compétences sur des thèmes précis.

5) Remarques, éléments à ajouter

Dans chaque entretien, il y a eu, volontairement, une grande liberté donnée à la personne interrogée
pour parler des écrans et de son enfant. Ainsi, beaucoup d’interviews ont duré longtemps, permettant
d’avoir un aperçu plus détaillé des quatre thématiques et une vision plus précise, avec par exemple, des
détails quant à la période de confinement.

1.4. Méthode d’analyse des réponses

Chaque interviewé a accepté d’être enregistré. Cet enregistrement m’a ensuite permis de faire une
retranscription mot pour mot de chacun des témoignages afin d’en faire émerger les principaux axes et
verbatims.

2. Analyse détaillée des réponses aux entretiens

• Usages et perceptions du numérique par le parent

– Les usages du parent

L’ensemble des personnes interrogées avait un usage plutôt important du numérique avec une
utilisation personnelle comprenant au moins un smartphone ainsi qu’un ordinateur, couplée bien
souvent à un ordinateur professionnel. Toutes les personnes interviewées se sont qualifiées de gros
utilisateur ou utilisateur plutôt modéré. Il n’y a pas eu le cas de personnes qui rejetaient totalement le
numérique. Ils en avaient tous une plutôt bonne connaissance, puisque pour beaucoup, cela fait partie
de leur métier.

– La perception du numérique

Au niveau de la perception qu’ils pouvaient avoir du numérique, les personnes interrogées ont été
plutôt mitigées. Pour Phi-Long, « c’est un outil que tu utilises régulièrement », « c’est à chacun sa
façon de s’en servir ». Le divertissement revenait souvent ainsi que l’acquisition de connaissances
avec l’actualité ou des requêtes sur un moteur de recherche notamment. Pour Maude, c’est « très
pratique pour beaucoup d’aspects », il faut néanmoins « savoir en décrocher de temps en temps ».
6

Les points négatifs évoqués sont, que ça nous coupe un peu de la réalité, que l’on ne prend pas
forcément la peine de retenir les choses comme tout est stocké dans notre téléphone ou bien que l’on
va parfois privilégier le virtuel dans nos échanges et divertissements (Maeva). Vivien évoque quant à
lui, le fait que le web est pensé pour consommer, « il y a le marketing qui arrive derrière et qui essaye
par des biais, d’amener l’utilisateur à facilement lâcher un numéro de carte bleue parce que le parcours
a été pensé pour etc. Donc très vite je voyais le ver dans la pomme ».

– Apprentissage sur le web par le parent uniquement

Une majorité est plutôt ouverte à un apprentissage par le numérique : « Grâce à Internet tu te cultives,
tu apprends plein de choses et tu développes beaucoup de compétences » (Phi-Long). Ils sont d’ailleurs
nombreux à avoir expérimentés les MOOC pendant leurs études ou en parallèle de leur emploi pour
développer de nouvelles compétences.

• Les usages numériques de l’enfant

Les parents interrogés sont tous alertes sur les pratiques numériques de leur(s) enfant(s), bien que l’on
retrouve des temps et des manières de consommer différentes. D’ailleurs Maude et Phi-Long, tous les
deux parents de très jeunes enfants de moins de trois ans, ne leur donnent pas accès aux écrans ou
vraiment à de rares occasions.

– Temps d’utilisation
De manière générale, les écrans ne sont pas, ou peu utilisés lors des périodes scolaires, exceptées le
week-end et le mercredi. Pendant les vacances, il n’y a pas de moment particulier pour utiliser les
écrans. Cela peut-être le matin pour faciliter la sortie du lit avec des dessins animés, dans la journée ou
juste avant les repas pour permettre à l’adulte d’avoir un peu de temps pour lui.

Ainsi, pour les deux enfants de Vivien âgés de 4 et 8 ans, l’utilisation d’écrans en période scolaire
n’est autorisée que le week-end. Même chose pour les enfants de Lucille, avec une utilisation possible
le week-end ainsi que le mercredi. Pour Maeva, l’utilisation d’un écran par son enfant va se faire «
plutôt quand je ne suis pas dispo » … « globalement quand je suis en train de faire à manger ».
Plusieurs parents ont ajouté que ce n’était pas toujours évident de faire respecter le temps d’écran
souhaité et permis au départ. Pour Vivien et ses enfants, « arrêter une activité numérique, c’est
toujours un petit peu un point bloquant ». Il est néanmoins plus facile de faire respecter le temps quand
c’est émis par le device ou l’activité directement, plutôt que par le parent. Ainsi, Vivien utilise le
chronomètre prévu par l’application Bayam et Lucille paramètre un temps d’écran maximum sur la
Nintendo Switch utilisée par son fils.
Les mots de passe sont couramment utilisés par les parents pour donner accès aux écrans seulement
sous leur validation ou celle d’un adulte. Maeva utilise ce moyen avec la tablette et son téléphone.
Lucille également avec l’ordinateur familial, ce qui n’a malheureusement pas empêché son fils d’y
accéder. Elle prend désormais l’habitude de régulièrement modifier le mot de passe. Vivien redoute les
« effets d’engagement » de certains jeux quand il sera amené à acheter une console de jeux pour son
fils. Marine qualifie la tablette de « solution de facilité » pour l’enfant. Dès qu’il ne sait pas quoi faire
ou s’ennuie il prend directement la tablette.

– Activités numériques
7

Les parents sont bien impliqués dans le choix des activités numériques. Ils sont tous au courant de ce
que font leurs enfants sur les écrans, car souvent, ce sont eux qui installent les applications, ils ont
parfois un accès aux réseaux sociaux de leurs enfants et connaissent les dessins animés et les types de
vidéos regardés. Pour Vivien, à propos des usages numériques de ses enfants, « on sélectionnait les
ressources, on l’a toujours fait, on sélectionnait les durées et les moments pour faire ça avec nos
enfants ».

Pour tout ce qui est dessins animés, films et vidéos, on va retrouver des plateformes très classiques
comme YouTube, Netflix ou encore Disney + pour pratiquement tous les enfants de plus de 4 à 5 ans.
Il y a également Benshi, « une super plateforme de dessins animés payants ». Le fait de regarder la
télévision en direct a peu été cité, excepté pour les enfants de Vivien avec des émissions comme Fort
Boyard. Des contenus phares comme C’est pas Sorcier ont également été cités à plusieurs reprises.
Concernant les applications, beaucoup ont évoqué Bayam, une application ludo-éducative du groupe
Bayard Presse pour les enfants de 3 à 10 ans. Le fait que plusieurs parents soient des collaborateurs du
groupe Bayard favorise ce type de réponse et d’utilisation.
Diverses applications de jeux ont également été citées. Pour l’enfant de Caroline « Oui des jeux pas
mal ! Beaucoup de jeux dans l’univers Légo, c’est ce qu’il aime en ce moment. », elle ajoute
également les jeux avec des super-héros. Le célèbre jeu en ligne d’Epic Games, Fortnite a également
été cité. Notamment par Lucille à propos de son fils de 11 ans, « c’est un fou de Fortnite », « il est
totalement addict et on dirait qu’il n’y a que ça qui le réjouit dans la vie ».

– Un monde virtuel, permettant une ouverture sur la vraie vie

Le numérique est plutôt très présent dans nos vies et dans celles des familles interrogées. Lorsque l’on
évoque les usages du web, des réseaux sociaux ou encore des jeux vidéo, on peut souvent les voir
associer avec l’image d’un enfermement dans un monde virtuel.
Bien que ceci se soit retrouvé dans les entretiens, il est aussi important de citer plusieurs exemples
concrets et positifs. Les écrans sont aussi apporteurs d’interactions dans la famille, c’est notamment le
cas de l’enfant de Lucille qui joue à Fortnite avec son père, « ils se mettent en réseau, je ne sais pas
trop comment ils font, Switch télé ordi, ils se débrouillent ». Ce jeu, très tendance actuellement, permet
aussi aux jeunes de se retrouver, ils jouent en ligne, communiquent, un peu à la manière d’un réseau
social. Cela peut même devenir un levier d’intégration et de rencontres dans la vraie vie, comme le
souligne Lucille « et mon fils, aussi bizarre que cela puisse paraître, s’est fait plein de copains dans son
collège grâce à Fortnite ».
Les enfants jouent ensemble, apprennent et s’ouvrent à d’autres activités auxquelles ils n’auraient pas
forcément accédé dans leur foyer : « Je sais que ce copain-là était assez calé sur Minecraft et je me suis
dit, bah très bien il va découvrir avec lui et c’est ce qui a été fait. Le mien est rentré tout content de me
montrer comment ça fonctionnait et tout. »

– Les écrans, une récompense pour inciter au bon comportement

C’est le cas dans la famille de Vivien qui parfois va être amené à proposer « une sorte de petite
gamification de la vie de tous les jours qui rapporte après, dans leurs envies numériques ». Il va ainsi
proposer à son fils de 8 ans de progresser dans les tables de multiplication afin d’obtenir la version
premium du jeu Minecraft : « On va le faire un petit peu en mode jeu pour qu’à la fin, il ait Minecraft
déverrouillé » … « Je pense qu’il y a que comme ça qu’on arrivera à équilibrer et justifier le fait qu’il
8

ait la récompense numérique en contrepartie ». Cette stratégie fonctionne dans sa famille et permet à
ses enfants d’être proactifs dans les tâches du quotidien : « il va se trouver de lui-même des bonnes
actions, parce que derrière il y a une motivation qui lui parle ».
– Confinement, une parenthèse dans les usages numériques des enfants
Il est intéressant de constater la nuance de certains parents entre les usages pendant le confinement et
ceux plus classiques et normés du reste de l’année. « Là je te parle avant et après le confinement, en
confinement d’ailleurs, on l’a compris parce qu’on a été un peu forcé de faire ce que beaucoup font, en
donnant l’écran et en se disant, c’est notre nounou numérique. » (Vivien). Les écrans ont ainsi permis
d’occuper les enfants pendant les heures de télétravail et en particulier pendant les temps de réunion. Il
ajoute « on constatait après, quand on reprenait soit la tablette ou que l’on éteignait la télé, du marasme
que ça créait. Ils étaient complètement, bah justement pas habitués à en consommer autant avant. Là
tout d’un coup, les vannes s’ouvraient quand les parents ne pouvaient pas faire autrement, mais à la fin
c’était de vrais zombies. On avait des réflexes de camés quoi, on leur enlève leur dose. Le petit, il
n’avait pas encore 4 ans » … « il envoyait tout voler dans l’appartement », « le grand qui rentrait dans
des crises de larmes, vraiment. On l’a mesuré malgré nous si tu veux, ce côté un peu excessif et
totalement libre sur les écrans, donc ça, on veut pas du tout le revivre. »
Néanmoins, les réflexes et les règles misent en place avant le confinement ont repris le dessus dès le
retour plus à la normal le 11 mai.

• Accompagnement de l’enfant sur les outils numériques

– Les premiers pas de l’enfant dans le numérique

Les premiers pas de l’enfant sur des outils numériques se font toujours au domicile pour les personnes
interrogées. Aucune personne interviewée m’a parlé de nouvelles compétences numériques permises
par l’école. Au début, c’est plus le parent qui va lancer le dessin animé, la vidéo ou le jeu, puis en
grandissant l’enfant va le faire lui-même. Plusieurs ont d’ailleurs ajoutés que les interfaces de produits
numériques à succès sont particulièrement faciles d’utilisation. C’est le cas pour la récente plateforme
de Disney, « la grande comme la petite sont vraiment autonomes sur Disney + » (Lucille) tout comme
Netflix où les recommandations sont souvent bien en adéquation avec les envies de l’enfant. Lorsqu’il
y a des frères et soeurs, ils apprennent et parfois découvrent ensemble, les contenus numériques et leur
utilisation.
Pour l’enfant de Caroline, âgé de 6 ans, il arrive à se servir seul de la tablette, « il a repéré YouTube, il
sait retrouver le navigateur web et comme il y a plusieurs raccourcis, il peut facilement retrouver
Netflix tout seul ».
Enfin, Marine nous donne l’exemple ou l’enfant l’a dépanné, « l’autre jour sans faire exprès il y a un
programme qui s’est coupé sur la télé et je n’arrivais pas à trouver le truc. La petite de 6 ans a réussi a
récupérer le programme en 2 secondes ».

– La parentalité numérique

Les parents sont globalement conscients des fondements et grands principes de la parentalité
numérique. On peut entendre par là, la règle des « 4 pas » proposée par Sabine Duflo pour pas d’écran
le matin, pendant les repas, le soir et dans la chambre. Il y a également la règle des 3, 6, 9, 12 de Serge
Tisseron. Cette dernière permet d’avoir des repères sur l’utilisation des écrans aux différents stades de
croissance de l’enfant.
9

Plusieurs parents trouvent qu’il y a un manque d’information et de communication sur ce sujet. Bien
que ce soit de plus en plus relayé, pour beaucoup, on gagnerait à davantage connaître ces grands
principes. Lucille prône le discours déculpabilisateur de Serge Tisseron, « il m’a fait tenir un discours
presque militant pour les écrans. Parce que jusqu’à présent, on était soumis aux préjugés des autres
parents qui disaient que les écrans c’était affreux, que c’était le diable. Du coup, tout le monde disait
oui mais à part contre, continuaient d’utiliser les écrans pour nos enfants, sans le dire et avec une
grosse culpabilité. Maintenant, je le dis, j’en ai plus honte et je dis même que ça peut bien sûr, être
bénéfique, si c’est bien utilisé. C’est juste un support. ». Vivien est plus critique, pour lui, « on
voudrait faire une généralité, mais en fait c’est du cas par cas ». Selon lui, cela peut servir de base «
oui ça peut donner des principes, mais derrière il faut l’intelligence de l’adulte pour dire ok, ça ce sont
des principes, moi je ne peux pas tout appliquer parce que ma vie ne le permet pas ». Ainsi, il faudrait
tester, essayer des choses avec ses propres enfants, ses contraintes et l’éducation que l’on souhaite leur
donner.

– Une hétérogénéité des principes et des règles

Ce n’est pas forcément évident pour le parent de toujours faire appliquer leurs principes et règles au
sujet des écrans. Il y a notamment l’exemple des enfants pendant les vacances qui vont chez leurs
grands-parents et qui regardent la télévision tous les matins : « Et voilà un petit conflit générationnel,
en disant bah nous toute l’année on lutte, il y a vraiment zéro télé en semaine », « Et là ça ne venait pas
de nous, ça venait de la génération de nos parents qui n’avait pas à faire face à ça avec nous à l‘époque
». Les enfants peuvent facilement prendre des habitudes à la suite d’un séjour avec un adulte autre que
ses parents qui applique d’autres principes, « Limite, il faudrait que l’on soit tous liés, tu vois, mes
parents, mes beaux-parents, le corps enseignant, ma soeur si elle garde mon grand et tout pour que ce
soit invariant, que ce soient toujours les mêmes réflexes. Mais ça tu ne peux pas, tu ne peux pas
toujours avoir les mêmes règles. » (Vivien).
Il y aussi les enfants entre eux, qui partagent les règles plus ou moins laxistes dans leur foyer ainsi que
les jeux auxquels ils jouent, les vidéos et dessins animés qu’ils regardent.
Pour finir, il y a eu le cas où le parent interdit un type de contenu en particulier, ici une chaîne
YouTube. En effet, l’enfant s’identifiait au personnage principal de la chaîne, au point de reprendre ses
mimiques et sa manière de s’exprimer : « il a adoré cette chaine et il y a eu un moment où on s’est
rendu compte qu’il parlait comme le gars dans la chaine. Ce sont des éponges à cet âge-là, ils sont
facilement influençables. »

Marine, a été fille au-pair dans deux familles dont les habitudes des enfants et les règles autour du
numérique étaient totalement opposées. Ainsi, elle raconte que dans la première famille il était
commun que les enfants mangent devant un écran, « La petite était autorisée à manger dans le salon
devant la télé pendant que tout le monde était dans la salle à manger ». Elle remarquait une fermeture
des enfants sur eux-mêmes, « chacun regardait son programme sur sa tablette ». Il n’y avait pas de
limites dans l’usage des écrans, donc les enfants y consacraient chaque jour énormément de temps.
• La place du numérique dans l’apprentissage de l’enfant
– La place des écrans dans l’apprentissage des enfants en classe
Les parents sont plutôt positifs à l’utilisation d’écrans dans le cadre scolaire, d’une manière plus ou
moins importante. Sur la question de l’utilisation d’écrans en classe, Maeva a par exemple répondu «
10

Ça ne me choquerait pas, par mesure où c’est dans les vies de tout le monde aujourd’hui. Je ne serai
pas contre non plus, ça dépend de l’usage ». Pour Lucille, elle aimerait que ce soit plus présent en
classe, « Moi je ne suis pas du tout fermée, au contraire je trouve ça super. Mais bon pour l’instant, ils
n’ont pas proposé ça ». Selon elle, « les enfants adoreraient » et « enfin ce ne serait plus diabolisé ».
Pour Maude l’âge de l’enfant va avoir une grosse importance : « avant 6 ans, je pense que ce n’est pas
adapté » néanmoins, elle rajoute « à partir de 6 ans, si c’est bien encadré, ça peut être une manière
intéressante de leur faire aborder l’apprentissage ». Caroline et Marine sont tout de même plus
sceptiques, « Je préfère qu’il fasse un jeu manuel plutôt qu’avec des écrans même si c’est pour lui
apprendre quelque chose. Après si c’est l’école qui demande on verra mais je n’aimerai pas trop que
mon gamin fasse des jeux comme ça ». Caroline trouve que l’on est déjà suffisamment sur les écrans
pour qu’en plus ce soit rajouté à l’école. Marine pense que l’on peut éviter les écrans dans les
apprentissages traditionnels, en mettant par exemple en place de petites activités à la maison.

Le confinement a déjà donné lieu à quelques essais, cela a notamment été le cas pour l’aîné de Vivien
qui s’est vu proposer par son enseignante de petits jeux ludo-éducatifs. Son papa a eu un retour plutôt
positif à ce propos, notamment grâce à la difficulté croissante, au chrono ou encore au score. En
l’observant, il avait l’impression que son fils jouait en faisant abstraction « qu’il était en train de
travailler des apprentissages en cours d’acquisition ». Le fils de Maeva âgé de 4 ans, a eu pendant le
confinement plusieurs liens menant vers de petites applications sur l’apprentissage de l’alphabet ou
pour se repérer dans l’espace.

Les enfants de Vivien sont scolarisés à Issy-les-Moulineaux, « une ville plutôt numérique ». Son fils a
ainsi déjà fait du Scratch à l’école et va probablement être amené à faire du Minecraft Edu dans ses
prochaines années de scolarité, peut-être en CM2. D’après le site proposant cette plateforme, le jeu est
basé « sur la créativité, la résolution de problèmes dans un environnement numérique immersif ».
Vivien a également évoqué le studio DragonBox. Il a téléchargé sur son smartphone quelques
applications très « qualitatives » pour ses enfants. Il ajoute, « l’éducation nationale au Danemark a
ajouté la palette d’application DragonBox dans les programmes ou dans les outils pour les enseignants
».

Cela permettrait aussi aux enfants d’apprendre à utiliser les appareils numériques et d’intégrer très
jeunes les bonnes pratiques. « Ils seront obligés de passer par là pour avoir une base des bons usages »
(Maeva). Au-delà des avantages dans l’apprentissage, plusieurs personnes interviewées trouvaient
intéressant d’avoir une nouvelle couche de sensibilisation et de bonne utilisation des écrans par les
enseignants. À la condition où, évidemment, les professeurs y sont formés et ne sont pas forcés à le
faire. « Je le verrais comme un autre canal où l’enfant a plus tendance à bien écouter le corps
enseignant plutôt que ses parents, et de voir qu’au final, ce que disent les parents ce n’est pas si
déconnant ». Phi-Long a été le seul à mettre en avant le poids des cartables et le fait qu’avec une
tablette « ils n’auront pas de livres à porter ».

Pour finir, Maude met en avant les compétences numériques et les enjeux dans une société où elles
prennent de plus en plus d’importance : « Il faut aussi vivre avec son temps et je pense que de nos
11

jours, les écrans et les outils numériques sont omniprésents et c’est important pour nos enfants de bien
les maîtriser, ne serait-ce que pour leur futur professionnel. »

– Complémentarité avec un apprentissage plus traditionnel. Concernant les enseignements proposés en


classe avec les écrans, les parents sont plus mitigés. Pour Lucille, ce serait plus en fonction de l’âge
mais cela pourrait aussi bien être des apprentissages classiques comme les mathématiques, l’anglais ou
le français, que des apprentissages plus propres à la tablette comme la photo ou la vidéo. Elle relève
juste « l’excitation que ça peut engendrer », « c’est sûr que les enfants sont un peu surexcités après les
écrans. ». Phi-Long distingue quant à lui le scolaire, pour lequel il préférerait passer « par des manuels,
par des formulaires, des livres etc. » et la culture générale où selon lui les médias sont plus adaptés.

3. Limites de l’étude

Étant sur une étude qualitative, le panel de personnes interrogées n’est pas représentatif de la
population française. Nous avons ici la représentation de parents, dans l’ensemble, très informés sur
ces sujets et thématiques. Eux-mêmes plutôt à l’aise et adeptes du numérique, ils sont bien équipés à la
maison.

Pour aller plus loin, nous pourrions compléter cette première étude par une seconde qui se
concentrerait sur une tranche d’âge. Cela permettrait de rentrer davantage dans le détail en
interrogeant, en plus des parents, des enseignants, des enfants et des profils de parents beaucoup plus
hétérogènes.

De plus, l’éducation des enfants est un sujet pouvant être qualifié de sensible. Il est possible que
quelques échanges enjolivent un peu la réalité. L’idéal, bien que difficile à mettre en place, serait
d’observer des familles à différents moments de la journée.

4. Conclusion de l’étude

Cette étude avait différents objectifs, dont notamment, obtenir une vision des perceptions des parents
quant à l’usage du numérique par leurs enfants dans un objectif éducatif. Cela a également été le
moyen de mieux comprendre les usages des écrans dans la famille, les temps d’utilisation, les contenus
ou encore les règles pour en limiter l’utilisation.

Les échanges ont permis de développer différents axes d’analyse. Dans un premier temps, nous
pouvons constater que les parents sont globalement en questionnement sur le sujet des écrans. Le
numérique est devenu presque indispensable aujourd’hui, pour eux comme pour leurs enfants, que ce
soit pour travailler, pour communiquer ou pour se divertir. Ils sont aussi d’accord pour mettre en avant
les connaissances infinies et les programmes éducatifs de qualité. Néanmoins, ils constatent aussi les
effets néfastes comme l’énervement et l’excitation procurés par les écrans. Ils relèvent que les enfants
ont tendance à ne plus s’arrêter une fois devant un écran, alors que cette activité prend déjà
énormément de temps dans la journée de tout un chacun. Ils ont également peur aux effets
d’engagement de certains jeux, des fausses informations ou encore des réseaux sociaux avec les
nombreux scandales de harcèlement notamment. Cette génération de parents, plus consciente que ses
12

aînés sur les bonnes pratiques, cherche ainsi la meilleure équation. Ils sont tous d’accord pour dire
qu’interdire n’est pas la bonne solution. Chaque interviewé s’était informé et tente ainsi de proposer
l’équilibre le plus pertinent entre écran et autres activités. Dans un second temps, cette étude nous
permet d’obtenir des avis, des exemples et des perceptions sur le numérique dans l’apprentissage. La
période de confinement a été une première pierre, un peu forcée, dans les usages numériques dans le
cadre scolaire. Ainsi, une majorité de parents sont ouverts et acceptent de manière positive cette
nouvelle forme d’enseignement. Les enfants semblent, eux aussi se prendre au jeu. Si les enseignants
sont formés et les outils adaptés, les parents pensent que cela pourrait bien fonctionner et intéresser les
enfants en complément d’un apprentissage plus traditionnel. Ce serait aussi l’occasion pour les enfants
d’avoir une sensibilisation et un enseignement des bonnes pratiques du numérique donné par une
personne autre que les parents.

Conclusion

Cette recherche se proposait de dépeindre la meilleure utilisation possible des écrans par les enfants, en
particulier dans le cadre d’un apprentissage. Dans un premier temps, les recherches académiques ont
mis en lumière la forte utilisation des écrans dans les foyers français. Tandis que les avis des parents
sont mitigés quant à la bonne utilisation des nouvelles technologies par leurs enfants, nous avons vu
que certaines règles existaient, permettant notamment d’avoir des repères. L’âge de l’enfant va être
primordial, ainsi, l’utilisation d’écrans par des enfants de moins de trois ans, ne va par exemple pas
être fondamentale. Au-delà de l’écran en lui-même, on a pu constater que c’était l’utilisation qui en
était faite, qui pouvait être bénéfique tout comme problématique. L’idéal est d’accompagner l’enfant
sur ces nouveaux outils, de parler de ce qu’il y fait, de ce qu’il a vu et, pourquoi pas, d’en consommer
avec lui ou de lui proposer des contenus intéressants.
Les écrans peuvent présenter un intérêt dans l’apprentissage des enfants. Ils permettent notamment de
motiver les élèves, de capter leur attention et de faciliter l’engagement dans ce qu’ils font. Les
nombreuses fonctionnalités offertes par les nouvelles technologies représentent un vaste champ des
possibles dans le domaine éducatif. La France s’est pleinement engagée dans l’école numérique, mais
accuse toujours un retard par rapport à d’autres pays comme les États-Unis, le Canada ou encore la
Suède.

L’utilisation d’écrans en classe, ne doit pas venir remplacer le professeur. Pour être positif dans
l’apprentissage des élèves, ils doivent être utilisés en complément d’une pédagogie plus traditionnelle.
De plus, l’apport du numérique dans les programmes pédagogiques, sans un soutien et une formation
des enseignants à ces nouvelles méthodes, n’aurait pas ou peu d’impacts positifs sur l’enseignement
des élèves.

On a également pu relever que le temps d’écran pour les plus jeunes n’est pas anodin. Il peut être
difficile de faire face, aux effets d’engagement de certains jeux ou réseaux sociaux, et des mécanismes
mis en place pour capter l’enfant. En effet, certains services numériques sont pensés pour s’appuyer
sur des biais du cerveau comme la solitude, le besoin de reconnaissance ou d’attention par exemple.
Néanmoins, en cas d’utilisation excessive, cela peut engendrer des problèmes d’addiction ou avoir des
incidences biologiques, en particulier sur le sommeil.
Enfin, il y a une hétérogénéité en France dans l’équipement, mais surtout dans les usages du
numérique. Il y a ainsi un risque d’exclusion et d’accroissement des inégalités sociales pour les enfants
13

qui ne maîtrisent pas bien les nouvelles technologies ou qui ne disposent pas dans leur foyer d’outils
numériques de qualité ou d’une connexion Internet suffisante. Ceci doit également être pris en compte
pour permettre à chacun de bénéficier du meilleur apprentissage possible et des bonnes compétences
dans ses usages du numérique.

Bibliographie

• 30 musées virtuels à découvrir avec les enfants (de tous-âges). (2020). Parents Voyageurs.
https://www.parents-voyageurs.fr/30-musees-virtuels-a-decouvrir-avec-les-enfants-de-tous-ages/
• Collins, & R. Halverson. (2009). Rethinking education in the age of technology. The digital
revolution and schooling in America. Teachers’ College Press.
• Académie des Sciences, Académie nationale de médecine, & Académie des Technologies. (2019).
L’enfant,l’adolescent,la famille et les écrans. Appel à une vigilance raisonnée sur les technologies
numériques. https://www.academie-sciences.fr/pdf/rapport/appel_090419.pdf
• Adina Shamir, & Ofra Korat. (2009, janvier). The Educational Electronic Book as a Tool for
Supporting Children’s Emergent Literacy. • AFPA. (2016). « Enfants : les écrans se multiplient… les
précautions aussi ! ». https://afpa.org/content/uploads/2017/06/CP-ecrans-enfants-09-2016.pdf

Vous aimerez peut-être aussi