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français et étranger (1922-)
MANCIPATIO
esse aio, isque mihi emptus esto (1) hoc aere aen
libra ». Il déclare que la chose est sienne selon le
des Quirites et qu'elle lui est acquise moyennant un
qu'il remet au vendeur. En présence de cet acte unila
d'achat accompli par l'acquéreur, quel sens allons-
reconnaître à Yauctoritas du vendeur ? Celui que Yau
ritas possède dans toutes les circonstances où nous
l'avons vue intervenir, celui d'une approbation ou ratifi-
cation donnée à cet acte : « probare quod agitur; hoc est
enim auctorem fieri ». L'auctoritas ne sera donc pas,
comme l'avaitpensé Girard, l'acted'assistancedonné parle
vendeur à l'acquéreur contre la revendication des tiers (2),
ni même le devoir ou l'obligation de fournir cette assis-
tance; elle sera, selon le sens technique et général du
mot, la ratification ou confirmation par le vendeur de
la déclaration unilatérale d'acquisition énoncée par l'ac-
quéreur. Cette ratification couvre la déclaration de l'ac-
quéreur et en garantit l'efficacité absolue , tant vis-à-vis
du vendeur lui-même que vis-à-vis des tiers. - L'aucto-
ritas nous apparaît ainsi comme le fondement de la tota-
lité des effets de l'acte, et comme le véritable ressort de
la mancipatio .
Cette hypothèse est déjà rendue plausible par le sens
et le rôle normal de Yauctoritas dans la vie juridique
romaine (3). Mais il nous faut voir avant tout quelle
confirmation elle peut trouver dans la terminologie de
nos sources.
(1) Ainsi dans Labéon chez Ulpien, D.f 43, 12, De flum ., fr. 1, § 22 :
« Labeo scribit, si auctor tuusaquam derivaverit, et (te teneri) hoc interdicto,
si ea tu utaris ». Ulpien, l. 60 ad ed., D., 43, 17, Uti poss ., fr. 3, § 4 :
« item videamus, si auctor vicini tui ex fundo tuo vites in suas arbores
transduxit, quid juris sit ».
(2) Paul, I. 3 ad PL , D., 10, 3, Comm. div., fr. 14, § 3 : «eadem excep-
tione summovebifur (emptor) qua auctor eius summoveretur »; Ulpien,
I. 16 ad ed., D., 6, 2, De pubi., fr. 14 : « si non auctor meus ex volúntale
tua vendidit » ; Id., I. 70 ad ed., D., 50, 17, De div. reg., fr. 156, § 3 :
« eadem causa esse debet... quae fuit auctoris »; Id., I. 75 ad ed., D., 44, 2,
De exc. rš i., fr. 9, § 2; Id., 1.76 ad ed., D., 44,4, Ded. m., fr. 4, §§27
et 31.
(3) Venuleius, l. 5 inst., D., 44, 3, De div. t., fr. 15, g 1 ; Ulpien, lě 70
ad ed., D.f 43, 19, De it., fr. 3, § 2; Id., I. 72 ad ed., D., 41, 2, De adq.
v. am., fr. 13, § 1; Id., I. 3 disp ., D., 44, 3, De div. t., fr. 5.
(4) Paul, l. 11 ad Pl., D., 50, 17, De div. r ., fr. 175, § 1 : « non
debeo melioris condicionis esse, quam auctor meus, a quo ius in me tran-
sit ».
(1) Dans celte acception juridique, le mot auctor paraît aussi avoir subi
l'influence de son sens premier, toujours vivace daqs la langue vulgaire
(celui qui fait croître, produit ou engendre); et c'est ainsi que nous le trou-
vons, dans la jurisprudence, employé avec une prédilection particulière pour
marquer l'idée que l'acquéreur ne sauraiL jouir d'une situation meilleure que
celle de son auteur. Voyez, outre les textes cités aux notes précédentes,
Cicéron, In Vertem, II, 5, 22, 55 : « Tum illi intellexerunt quod a malo
lauctore émissent, diutius obtinere non posse ». - Suivant MM. Ernout et
Meillet [Dictionnaire étymologique, p. 84 et 85), c'est de audio, vente
aux enchères, que auctor aurait tiré la signification de vendeur. Celte déri-
vation nous paraît beaucoup plus hasardeuse que celle que nous suggérons
en pous basant sur le rôle capital de Vauctoritas dans l'institution archaï-
que de la mancipatio .
(4) Ulpieo, l. 32 -ad ed., D., 21, 2, De ev., ir. 4, pr. : « II lud quaeritur,
an is qui mancipium vendidit debeat fideiussorem ob evictionem dare, quem
vulgo auctorem secundum vocant ».
(2) Girard, Textes , 4* éd., p. 844; Bruns, Fontes , n° 130. Voyez aussi
la mancipation d'une esclave (Girard, Textes, p. 845; Bruns, Fontes ,
n° 132) : « Claudius Julianus... emit mancipioque accepit mulierem nomine
Theudotem... de Claudio Phileto fide accepto Alexandro Antipatri ». Dans
chacun de ces deux actes le garant apparaît à trois reprises, dans la for-
mule énonçant l'achat et la mancipation d'abord, dans la clause de garantie
•ensuite (...id fide sua esse iussit A. A.), enfin dans la souscription (A/.fi£av-
&pet AvTi7raTpi oexoSo au/crcp servai). On comparerà utilement la fonction de
ce garant avec celle du irp&7roÀYjTT,ç grecē
(i)0a pourrait même être amené à supposer que dans les ventes sans
mancipation cette garantie ne figurait en fait que dans la clause relative à
l'éviction. Voyez par exemple, P. Brit. Mus., 229 (Girard, Textes, p. 847 ;
Meyer, Juristiche Papyri , n° 37) : « si quis eum puerum partemve quam
eius evicer t, simplam pecuniam sine denuntiatione recle dare stipulatus est
Fabullius Macer, spopondit Q. lulius Priscus : id fide sua et auctoritate
esse iussit C. Iulius Antiochus ». Cependant dans la souscription la garan-
tie semble se rapporter à l'ensemble de l'opération, et la même observa-
tion s'applique à la tablette de Giessen (Eger, Zeitschr. d. Sav.-Stift .,
i?. A ., 1921, p. 452 et s.), également relative à une vente sans mancipa-
tion, et dont la scriptura exterior , seule conservée, porte : « isdem consu-
libus eadem die Domitius Theophilus scripsi me in venditione puellae
Marmariae supra scriptae pro Aeschine Aeschinis filios Flaviano secundum
auclorem exs ti tisse ».
(2) Uipien, I. 29 ad Sab., D., 21, 2, De ev., fr. 17. - V. infra, p. 629.
(3) « Exceptione doli recte eumsubmovebis, quern ab auctore tuo fìdeius-
sorem accepisti, si eius nomine controversiam refert, quasi per uxorem suam,
antequam tu emeres, comparaverit, qui vendenti adeo consensum dédit, ut
se etiam pro evictione obligaverit ».
(1) Cicéron, Parad., 5, l, 34 : <« non enim ita dicunt eos esse servos, ut
mancipia quae sunt do ra i no ru m facta nexo aut aliquo iure civili ». Voyez
aussi Ep. ad fam.,1 , 30, 2 : « cuius proprium te esse scribis mancipio et nexo,
meum autem usu et fructu ».Le nexum , mentionné ici comme moyen d'ac-
quérir, apparaît ailleurs comme obligeant à la garantie d'éviction. Pro
Muñera , 2, 3 : « ispericulum iudicii praestare debet qui nexu se obligavil ».
Cette double fonction concorde exactement avec celle que nous avons admise
pour l 'auctoritas : concordance naturelle et nécessaire, cette notion du
nexum traduisant simplement l'aspect obligatoire de Y auctoritas.
(2) Cette solution esi deja suggeree, en termes malheureusement trop concis,
par Girard, Mélanges de Droit romain , II, p. 268, n. 3.
(3) Bon fan te, Corso di Dir. rom., II, 2, p. 207; Kiibler, Geschichte des
R. Rechts , p. 40.
(1) Paul, I. 3 ad ed., D., 50. 16, De v. sign., fr. 188, pr. : « Habere duo
bus modis dicitur, altero iure dominii, altero optinere sine interpellatione i
quod quis emerit ».
(2) Par une conception en apparence quelque peu voisine delanôlre, mai
cerlainemenl inexacte. I'« najada interprété la stipulation habere licere comm
in pliquant à la fois l'obligation de livrer etcellede garantir contre l'éviction. E
parlant de là, on a émis l'hxpoihèse qu'elle avait dû jouer le rôle de contrat
verbal de vente avant l'apparition du contrat consensuel. Eck, Verpflichtun
des Verkäufers , p. 15. Girard a fort bien réfulé cette conjecture en obser
vant que si l'obligation de livrer et celle de garantir étaient, dans cette forme
ancienne, envisagées comme deux aspects d'une même obligation, on n
comprendrait pas que le coi trat consensuel n'ait longtemps fait naître que
première de ces obligations ( Mélanges , II, p. 69). Et, d'ailleurs, habere est
chose essentiellement differente de tradere (Bochmann, Der Kauf., 1, p. 380
et suiv.). Quant au texte de Paul, D., 50, 16, De v. sign., fr. 188, où Girard
lui-même croyait voir un arguii ent en laveur de la théorie d'Eck, il est à
noter que « optinere », que le juriste donne comme équivalent d 'habere
signifie, non pas « obtenir », mais « maintenir », « garder », « conserver »
(Freund et Theil, Dictionnaire de la langue latine, h. v°). La stipulation
habere licere n'oblige donc pas à la tradition, mais garantit à l'acheteur
conservation de la chose livrée. - Le travail de M. Rabel, Die Haftung de
Verkäu fers wegtn Mangels im Rechte, Leipzig, 1902, p. 30 72, garde a
contraire une imp« rtance capitale pour l'étude de notre clause. Comme nous
l'auteur voit dans rette stipulation un vestige d'une forme de propriété « rela-
tive » (V. infra), dont les effets erga omnes reposent uniquement sur une
(1) Girard, op. cit., II, p. 259 et s. Voyez le texte d'Ulpien cité p. 629, n. 2.
(3) Sur ces clauses, voyez San Nicolò, Schlussklauseln , p. 43 et s.; Cuq,
Études sur le Droit babylonien , 1929, p. 201 et s. Les lois assyriennes
de la seconde moitié du IIa millénaire connaissent pour l'aliénation des
immeubles précieux des formes de publicité qui ont pour effet d'assurer à
l'acquéreur, après un certain délai, un titre ferme, excluant toute revendi-
cation; Cuq, op. cit., p. 440 et suiv. Cpr. la « Rechte Gewere » germa-
nique.
(4) C'est le grand mérite de M. Rabel d'avoir le premier retrouvé la trace
de ce régime en droit romain, sinon dans le principe de Vauctoritas9 du
moins dans le système de la stipulation habere licere. Op. cit., p. 30-72.