Vous êtes sur la page 1sur 70

1

« Le voyage est un retour vers l'essentiel. »


Proverbe tibétain

2
Ce livre est sous licence Creative Common 3.0 « Paternité – pas de
modification », ce qui signifie que vous êtes libre de le distribuer à qui
vous voulez, à condition de:

ne pas le modifier,

 toujours me citer comme l’auteur de ce livre, et d’inclure un lien
vers http://www.instinct-voyageur.fr/

Attention: les photos, utilisées en dehors de ce support, sont strictement réservées à une utilisation personnelle.
Pour tout autre usage, me contacter.

Instinct Voyageur
Le blog du voyage en indépendant et de la mobilité

Merci à Joël et à Laura pour la relecture! Par avance, je m’excuse si des fautes ont réussi à passer à travers le filet!

Copyright 2011 / 2013– Textes et photos ; Fabrice Dubesset – Instinct Voyageur

3
Au fil de mes années de voyage, j’ai rassemblé dans un fichier à part des citations, proverbes et autres
se rapportant au voyage.

Ce sont souvent de belles phrases qui donnent du baume au cœur à n’importe quel amoureux du voya-
ge. Mais pas seulement.

Le message véhiculé par ces mots est bien plus large que le seul cercle du voyage.

On y parle de surmonter sa peur de l’inconnu, de se lancer, d’être plus en accord avec soi même. D’o-
ser franchir le pas. Des mots universels pour tous, à consommer sans modération !

Je vous l’offre sur mon blog sur cette page!

4
Sommaire

Larguez les amarres!………………………………………………………………………..…………..p. 9

Comment le voyage m’a pris………………………………………………………………………..p. 12


Une histoire
Ma vision du voyage

Pourquoi voyager ?.......................................................................................................p. 19


Le voyage comme enrichissement
Quand partir ?
Ici et maintenant

Le voyage au long cours………………………………………………………………………..…....p. 29


Pourquoi longtemps ?
Le voyage solo
Les limites du voyage au long cours

Deux autres façons de voyager sur l’échelle de la mobilité………………………………...p. 35


L’expatriation
Le digital nomade

5
Bloguer et voyager
Argent et voyage

Motivations, peurs et non-conformisme……………………………………………………...….p. 49


Sécurité et peur de l’inconnu
Réactions et risques

Franchissez le pas !.......................................................................................................p. 56

Le mot de la fin……………………………………………………………………………….…..…….p. 59

Comment récupérer les photos du livre ?.....................................................................p. 64

6
Le Mékong, près de Luang Prabang —Laos
7
« Vivre, c’est faire de ses rêves des souvenirs. »
Sylvain Tesson

8
Larguez les amarres !

Voyager. Partir pour une destination plus ou moins lointaine.

Voici une définition de ce verbe que l’on trouve dans n’importe quel dictionnaire.
Mais cette définition est loin de rendre compte des richesses qu’apporte le fait de voyager.

Voyager. Un mot qui fait rêver beaucoup de gens. Si vous lisez ces lignes, c’est que vous avez atterri sur mon
blog. Et que forcément, vous aimez voyager. Peut-être le faites-vous déjà régulièrement. Ou non. Peut-être, aime-
riez-vous le faire davantage. Cinq semaines par an ne vous suffisent peut-être pas.

Je comprends tout à fait ! Il est vrai que parmi ceux qui ont goûté au voyage, beaucoup rêvent d’un
tour du monde ou d’un long voyage.

Un long break dans sa vie. Prendre son temps. L’idée vous tourne dans la tête depuis un moment. Mais vous
n’osez pas. Vous appréhendez de tout larguer. Peut-être pensez-vous que voyager est trop cher. Que ce n’est pas
pour vous. Que c’est déraisonnable de le faire. Et mon travail ? Mes amis ? L’argent ? La liste peut être longue.
Vous avez peur de franchir le pas en somme.

9
Rassurez-vous, c’est une attitude normale et humaine. Et vous n’êtes pas le seul ! Moi-même, j’ai ressenti plu-
sieurs fois la même chose. Sortir de sa zone de confort n’est pas aisée.

Instinct Voyageur est le blog du voyage en indépendant et de la mobilité. Je m’efforce de démontrer, en-
tre autres, que voyager ne coûte pas aussi cher qu’on ne le pense. Je donne aussi des conseils pratiques ti-
rés de mon expérience. Je m’adresse à tous les voyageurs adeptes du backpacking. Que cela soit pour
un court voyage ou un tour du monde.

Néanmoins, de par mon vécu, j’ai une inclinaison naturelle pour le voyage au long cours. C’est particulière-
ment ce type de voyage que j’ai voulu traiter dans ce livre. J’aborderai aussi le thème de l’expatriation.

Dans les pages suivantes, je vais vous exposer ma vision du voyage ainsi que les avantages et l’enrichisse-
ment que procure tout voyage, en particulier un voyage au long cours.

Je vous parlerai aussi d’autres formes de voyage, où certes la mobilité est plus réduite, mais qui procurent
d’autres avantages. Ainsi, je vous parlerai plus particulièrement des « digital nomades », et du blogging qui
peut permettre de financer sa passion pour le voyage. C’est désormais mon cas.

Mais tout d’abord, commençons par le début !

P.-S. : vous trouverez dans ce livre douze photos nature que j’ai prises au cours de mes voyages. Vous
pouvez vous en servir comme fond d’écran. À la fin du livre, vous trouverez un mode d’emploi.

10
Singes, à l’intérieur d’un vieux temple -Thaïlande
11
Comment le voyage m’a pris

Une histoire
J’ai grandi dans un paisible village d’Ardèche. Une belle région à laquelle je reste très attaché. Je viens d’un mi-
lieu modeste et je n’ai pas eu de parents qui m’ont communiqué le goût de l’ailleurs. Ceux-ci n’ont quasiment ja-
mais voyagé.

Cependant, nous partions toujours quelques jours l’été à travers la France. En train. Mon père travaillant pour la
SNCF, nous profitions des billets gratuits pour découvrir des coins de France. Mais plus que cela, c’est je pense
mon imaginaire d’enfant qui a sans doute sa part dans mon goût du voyage.

Celui-ci a été nourri tôt par des lectures, des romans mais, surtout des magazines faisant la part belle aux reporta-
ges. Je me souviens notamment d’un titre qui à lui tout seul faisait travailler l’imagination. C’était « Terres
Lointaines » pour le citer. Chaque numéro était consacré à un pays du bout de monde. Je m’en régalais.

J’ai commencé à voyager à 23 ans, après une courte expatriation à Londres. C’est sans doute là que j’ai attrapé
le virus du voyage. J’ai beaucoup apprécié cette expérience, ma première immersion dans une autre culture. Ce
sentiment de renaître face à un autre environnement. Plutôt excitant.

12
L’Europe de l’Est

J’ai ensuite fait de longs voyages vers les pays d’Europe de l’Est, en particulier la Roumanie, un beau pays dans
lequel j’ai fait de nombreux séjours.

Je profitais surtout à l’époque des longs congés d’été de l’éducation nationale. Deux voyages en particulier me
marquèrent : un voyage jusqu’à Istanbul en voiture et un autre trajet jusqu’à Odessa en Crimée en passant
par l’incroyable Transnistrie.

L’Europe de l’Est, ses habitants accueillants, son passé, une certaine nostalgie post communiste…J’ai été touché
par ces belles régions. Notamment la Transylvanie qui mixte richesse naturelle et culturelle.

Mais l’ailleurs continuait de m’attirer. Plus loin, plus différent.

L’Afrique
Ce fut l’Afrique qui m’accueillit. Fin 2004, j’eus la chance de trouver au Nigeria, un poste de VIA dans un Centre
Culturel Français. Parallèlement à mon travail, j’ai eu l’opportunité de coprésenter une émission télévisée musicale
et de faire des reportages pour un magazine français sur l’Afrique. Comme vous vous en doutez, ce fut une expé-
rience riche et intense.

13
Expérience qui s’est terminée par une traversée de l’Afrique de l’Ouest en moto et en solo (voir revue de presse
ici et là). Cela faisait un moment que je souhaitais faire un tel voyage, notamment seul. C’était à l’époque un défi
pour moi. Surtout en moto alors que je venais juste de m’y mettre à Lagos !

Ce périple de trois mois fut incroyable, tant au niveau des paysages, des rencontres, que de la liberté ressentie
sur la route, ou plutôt la piste! C’est là je crois que j’ai vraiment pris goût au voyage. Le virus était mainte-
nant bien actif. :-)

Une fois rentrée en France, j’ai cherché dans un premier temps à repartir à l’étranger. Malheureusement, je suis
passé deux fois de peu à côté.

L’Asie
Étant toujours tenaillé par le fait de repartir, j’ai alors opté pour un CDD. J’ai aussi découvert pour la première
fois l’Asie au travers de la Birmanie. Un pays incroyable. À l’issue de mon contrat, je suis parti trois mois en In-
de du Nord et au Népal en 2008. L’Inde, un pays continent à part où le mot Voyage prend vraiment sa significa-
tion.

Puis au retour, rebelote pour un autre CDD, dans l’optique de repartir ensuite. Ce fut chose faite en 2009, année
pendant laquelle j’ai passé près de sept mois à voyager seul. J’ai passé notamment six mois en backpacker à
travers l’Asie du Sud-Est et plus particulièrement l’ancienne Indochine. Je suis même tombé sous le charme du
Cambodge, pays fascinant où je suis resté au final deux mois.

14
C’est lors de ce voyage que j’ai découvert la plongée. Une activité fascinante qui permet de joindre sensations et
découverte d’un autre monde. Aussi, je lie maintenant autant que possible voyage et plongée !

Et l’Amérique du sud
En mars 2011, je suis parti pour un autre voyage au long cours. Ma destination sera cette fois l’Amérique
du Sud, en particulier la Colombie où je vais séjourner plusieurs mois.

Cette fois, le voyage durera près d’un an. Il me fera également découvrir les pays andins et l’Amérique centrale.
Je partage avec vous les impressions de ce voyage sur le blog.

15
Ma vision du voyage

J’ai bien conscience que mon « CV » de voyageur est peu de choses comparé à certains grands voyageurs. Le
but ici était surtout d’illustrer le fait que l’on peut voyager en commençant tranquillement, petit à petit. Près de
chez soi. De plus, les formes de voyage peuvent être diverses. Et puis, surtout au début, c’est une histoire de
rencontres et d’opportunités qu’il faut saisir. Et surtout, c’est à chacun de se créer ces occasions!

Je suis un adepte du voyage en indépendant, en routard comme on dit, même si je n’aime pas trop ce mot. Les
Anglo Saxons emploient le mot backpacking, que l’on pourrait traduire par voyage en sac à dos.

Pour moi, c’est la façon de voyager la plus enrichissante car elle permet d’être au plus près des populations lo-
cales. Je pense même que plus vous voyagez humblement et simplement et plus votre voyage sera riche d’expé-
riences et de rencontres fortes. Et vous serez davantage proche de la réalité des pays traversés.

J’essaye de partir le plus souvent et le plus longtemps possible, et à petit budget bien sûr. J’aime voyager
lentement afin d’être plus à même d’approcher la culture d’un pays. Voyage et curiosité vont de pair, c’est pour-
quoi je préfère en général les destinations moins prisées, à l’écart.

En outre, j’ai beaucoup voyagé seul. Au début, c’était à la fois par défi et par défaut. Difficile de toujours trouver
quelqu’un de disponible et de motivé.

16
Cela dit, j’ai vite aimé cela. Et maintenant, c’est un choix qui m’enchante toujours !

Plus généralement, je suis convaincu des richesses du voyage tant au niveau du développement personnel que
de la compréhension des problèmes de ce monde.

Le voyage m’a amené à la photographie. Les deux sont depuis intimement liés. Je ne voyage jamais sans mon
équipement photographique. La photo me permet de figer des moments, des rencontres ou la beauté d’un
paysage. Des bribes de voyage ramenées mais, aussi une façon de partager et de témoigner.

“Le monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page.”
Saint Augustin

17
Ko Thao Thaïlande
18
Pourquoi voyager ?

Intensité, liberté et découverte


Les raisons pour voyager sont multiples et propre à chacun.
En voici quelques-unes, les plus importantes, du moins pour moi :

Donner de l’intensité à la vie.


Mettre de la puissance dans sa vie. Le voyage permet cela par les rencontres qu’il procure, les lieux divers
qu’il permet de traverser, les cultures qu’il permet d’appréhender, les expériences qu’il permet de multiplier.

Découvrir davantage notre monde.


Je suis curieux de nature. Et je suis d’accord avec cette phrase de saint-Augustin: “ le monde est un livre, et
ceux qui ne voyagent pas n’en lisent qu’une page”. Comment ne pas avoir envie d’aller voir sur place ces
lieux incroyables décris dans les livres ?

Ralentir le temps.
Voyager est le moyen le plus efficace que je connaisse pour ralentir le temps qui passe. Pourquoi cet effet?
Car loin de la routine et d’un monde connu, le fait que chaque jour soit rempli d’imprévu et apporte son lot
de nouveauté, souvent étonnante, “marque” le temps vécu, le balise, le découpe davantage et donc au final
le ralentit.

19
Avoir l’impression d’avoir vécu plusieurs vies.
Cela s’applique plus à une expatriation ou à un voyage au long cours. Séjourner un moment dans une autre
culture s’apparente à une renaissance. On découvre un environnement différent, on doit se réhabituer, se ré-
approprier ce nouveau monde.

La liberté.
Je parle ici bien sûr du voyage en indépendant. Ce sentiment se ressent d’autant plus que vous voyagez
longtemps. Point de contraintes, vous organisez votre journée selon vos envies. Au bout d’un certain temps,
c’est vraiment un sentiment …agréable.

Toute personne qui voyage ressent ces impressions, plus ou moins fortes selon le vécu, la personnali-
té de chacun, la durée et la façon de voyager.

Un enrichissement
En plus de tout cela, le voyage vous apportera d’autres choses positives. Il vous enrichira. Voici comment :

Plus de tolérance
Lorsque’une famille vous invite à prendre le thé chez elle alors qu’elle vient juste de vous rencontrer, lorsque vous
vous apercevez que tous sur cette Terre, nous partageons les mêmes envies de bonheur, lorsque vous côtoyez
d’autres cultures de plus près, forcément, vous devenez plus ouvert et tolérant.

20
Car nous sommes tous attachés aux mêmes valeurs fondamentales dans la vie. Et lorsqu’on le réalise vraiment sur
le « terrain », par soi-mêmes, on en prend alors davantage conscience.

De retour en France, vous serez sans doute plus tolérant envers les autres, surtout ceux qui viennent d’ail-
leurs. On a souvent peur de ce que l’on ne connaît pas.

Vous améliorer en langues


En anglais ou en espagnol. Vous aurez la possibilité de parler au quotidien avec des locaux ou des voya-
geurs. Même sans être très bon à la base, vous progresserez au fil des semaines. Et puis, cela vous donnera peut-
être, si vous ne l’avez pas, le goût des langues ! Pour moi, c’est vraiment un plaisir en tout cas !

Une plus grande confiance en vous


Surtout dans le cadre d’un voyage solo. Débarquer comme cela à l’autre bout du monde en indépendant, cela ne
peut que vous rendre plus débrouillard et vous faire gagner en confiance.

Aller davantage vers les autres


C’est souvent le corolaire du paragraphe précédent. Bien sûr, aller vers les autres est souvent une histoire de
confiance. Mais pas seulement. C’est aussi une question d’habitude. En voyage, cela devient naturel au bout d’un
certain temps. Il faut dire que la chose est plus facile que dans le métro parisien… Au retour, on prolonge, du
moins pour un moment, cet agréable comportement. J’en connais même dont le comportement a changé en pro-
fondeur et qui depuis sont devenus bien plus extraverties.

21
Du temps pour vous
Sorti du métro-boulot-dodo, vous aurez du temps pour vous. Du moins, vous en ferez ce que vous voulez. Le
temps c’est le seul luxe qui compte. L’occasion de prendre du recul sur sa vie et de réfléchir.

Plus de recul
Lorsqu’ils réalisent les conditions de vie de la majorité de la population mondiale, beaucoup de voyageurs ont ten-
dance à relativiser leurs problèmes quotidiens. En effet, bien souvent, nous nous plaignons pour pas grand-chose
et oublions d’apprécier davantage nos conditions de vie privilégiées.

Plus de simplicité
Voyager en sac à dos, surtout longtemps, c’est voyager léger avec le minimum. Et on s’aperçoit que l’on peut fort
bien vivre avec pas grand-chose. Un raccourci vers le minimalisme ?

Une plus grande sensibilité écologique.


Surtout si vous allez pratiquer quelques treks et autres expéditions nature. Lorsque l’on voit la majesté des hauts
sommets de l’Himalaya, les plages paradisiaques de l’Asie du Sud-Est, la beauté des fonds marins, la richesse de
l’écosystème des forêts tropicales… Bref, on prend en général davantage conscience de la beauté de la Terre, de sa
globalité…Et de sa fragilité.

Comme vous le voyez, il y a beaucoup de bonnes raisons pour voyager si vous en doutiez encore pour certains ! Si
plus de monde voyageait, il y aurait sans doute moins de racisme, d’incompréhension et de guerres…

22
Quand partir ?

C’est parfois une question que se posent les aspirants au grand départ.

Tout d’abord, sur le terrain, quel est le portrait type du voyageur sac à dos ou du tourmondiste ?
Pour résumer ici, la majorité des voyageurs au long cours ont moins de 30 ans. Car moins de contraintes profes-
sionnelles et familiales. Un certain nombre en profite à la fin de leurs études pour faire un break avant d’arriver sur
le marché du travail.

Puis passé 35 ans, ces voyageurs se font rares. À l’opposé, on voit un peu plus de retraités en voyage longue du-
rée. Entre les deux, les obligations professionnelles et personnelles empêchent bien souvent de prendre le grand
large.

Au niveau professionnel
On rencontre tout de même quelques voyageurs qui ont profité du congé sabbatique prévu par la loi. D’autres,
en rupture professionnelle, ou au chômage, choisissent alors ce moment-là pour réaliser un vieux rêve. Certains
profitent aussi d’une période de reconversion professionnelle pour changer d’air.

23
D’autres encore choisissent d’allier travail et voyage : ils sont saisonniers, intérimaires ou choisissent volontaire-
ment, par goût de la liberté, des CDD. Comme je l’ai toujours fait. Ils alternent ainsi des périodes de travail et des
périodes de voyage.

Au niveau personnel

Il est bien sûr plus facile de partir sans conjoint, ni enfants! En étant simplement célibataire. Cela dit, tout est pos-
sible: laisser à l’autre la possibilité de réaliser son rêve est possible.

Globalement, je pense néanmoins que le voyage est plus facile quand on est jeune. On a davantage l’esprit
d’aventure, on est plus libre dans sa tête, on a moins d’attaches et de peurs de lâcher sa petite vie. De plus, on
voyage, en général, d’une façon plus économique à 20 ans qu’à 60 ans où on est plus attaché à son confort.

Bref, n’attendez pas ! Si vous avez vraiment envie, faites-le maintenant, ne vous donnez plus d’excu-
ses ! Il vaut mieux avoir des souvenirs que des regrets !

« Le voyage répond aux deux grandes inclinations de l’esprit humain : le besoin de savoir et le
désir de vivre plusieurs vies. »
Marie Simon

24
Ici et maintenant

Vous voulez partir autour du monde, vous êtes libre de le faire, vous en avez les moyens, vous pourriez le faire…
Mais vous reculez, vous hésitez à franchir le pas.
Il est plus facile de rester dans sa zone de confort. La peur de l’inconnu est une chose forte chez l’homme.
Et pourtant…Lisez ceci attentivement :

L’illusion de la retraite
Je ne vais pas vous refaire le coup du couplet sur le montant plus ou moins faible de notre future retraite après les
réformes. Ma foi, ces interrogations ne font qu’apporter de l’eau à mon moulin si je puis dire…Surtout, qui vous dit
de façon sûr que vous arriverez en vie à l’âge de la retraite ? Rien…

L’argent, un prétexte
Voyager coûte bien moins cher qu’on ne le pense. En indépendant du moins. Le coût de la vie dans nombre de
pays est largement en dessous du nôtre. Il est même possible de voyager avec quelques euros par jour à vélo
ou à pied. Certains le font.

Beaucoup trouvent le prétexte de l’argent pour justifier leur inaction. Alors qu’ils roulent dans une voiture neu-
ve. En réalité, c’est souvent un prétexte pour repousser la réalisation de son envie.

25
Si vous avez un revenu moyen et si vous êtes célibataire, vous pouvez partir un an autour du monde. Sinon, c’est
que vous gérez mal votre argent ou qu’en fait vous vous trouvez des prétextes pour ne pas le faire. On pense aussi
qu’il nous faut davantage d’argent. En fait, c’est un moyen de se rassurer avant tout.

Moins d’obligations pour voyager


En général, plus on avance dans la vie, plus on se retrouve avec des engagements et des obligations. Financières
d’abord. En vérité, elles ne vont pas vous empêcher de partir si vous le souhaitez vraiment, mais elles rendent la
prise de décision plus difficile. Je pense notamment au crédit d’une maison. Ou d’autres crédits si vous avez eu la
mauvaise idée d’en avoir souscrit…

Côté personnel, cela est plus difficile lorsqu’on est en couple. Du moins, cela se négocie si le conjoint ne partage
pas les mêmes envies. Mais surtout, le plus difficile alors, ce sont les enfants. Bien sûr, on peut voyager en famille
à l’autre bout du monde, certains le font sans problème ! Mais il faut savoir que cela demande davantage de moti-
vation, de logistique et de moyens financiers.

Profiter de sa jeunesse
Bien sûr, on peut voyager à tout âge, même en sac à dos. Sur les routes, je croise parfois avec plaisir des couples
ou des voyageurs seuls d’un certain âge.

26
J’ai même une fois croisé un routard de 80 ans. Cela dit, voyager en sac à dos est tout de même un peu plus facile
lorsqu’on est jeune. On a plus d’énergie, plus d’enthousiasme à franchir le pas, on est souvent plus libre dans sa
tête, bref franchir le pas est plus facile.

Et puis, sur la route, les contacts sont sans doute plus aisés avec les autres voyageurs dont la plupart ont moins de
30 ans. D’autre part, on a moins de problèmes de santé qui peuvent vous limiter, voire vous empêcher de prendre
la route…Enfin, avec un certain âge, on devient souvent plus exigeant sur le confort, ce qui peut éloigner du
contact avec les locaux. Et puis, le voyage revient aussi plus cher….

Alors, qu’en pensez-vous ?


Ici et maintenant. Voilà qui résume ce passage. Ne remettez pas aux calandes grecques vos envies d’ailleurs. Dans
presque 100% des cas, il n’y a pas de bonnes raisons. Faites le sans tarder ! On ne regrette jamais ce genre de
« folie ».

"Les grands voyages ont ceci de merveilleux que leur enchantement commence avant le départ
même. On ouvre les atlas, on rêve sur les cartes. On répète les noms magnifiques des villes in-
connues..."
Joseph Kessel

27
Phnom Penh - Cambodge
28
Le voyage au long cours

Pourquoi longtemps ?

C’est une question que l’on me pose souvent. Le voyage au long cours offre plusieurs particularités et intérêt
qui en font une expérience forte. Et unique.

Face à quelqu’un qui ne l’a pas connue, cette expérience n’est pas facile à expliquer. C’est un peu comme es-
sayer de faire comprendre les sensations de la plongée à quelqu’un qui n’a jamais mis la tête sous l’eau.

Tout d’abord, quand je parle de voyage au long cours, pour moi, c’est un voyage qui dure au moins deux ou
trois mois. Car c’est le temps nécessaire pour se sentir vraiment coupé de ses attaches en France et être vrai-
ment « dans le voyage ». Il faut, je pense, plus d’un mois pour vraiment en goûter pleinement le fruit. Un mois de
voyage, c’est déjà pas mal bien sûr. Mais pour avoir discuté avec des voyageurs qui étaient partis durant ce laps de
temps, ils me disaient souvent qu’ils auraient au final préféré continuer. Car ils commençaient à vraiment bien se
sentir et à en profiter à fond.

29
De plus, partir longtemps vous permet de voyager plus lentement et de rester davantage dans les pays traversés.
Le slow travel, comme disent les Anglo-Saxons permet d’appréhender davantage une culture. Rester deux
mois ou plus dans un pays permet de se rendre compte plus facilement des subtilités, des problèmes d’un pays. Du
moins, plus que le voyageur passant en coup de vent.

C’est aussi plus facile ainsi de nouer des relations avec des locaux. Chose impossible en sautant dans un bus tous
les deux jours.

Et puis quel plaisir de pouvoir se dire qu’on a le temps. Que si un endroit nous plait, nous pouvons y passer
quelques jours, voire quelques semaines. Sans le stress d’un planning à tenir absolument. Avoir le temps permet
d’accorder plus de place à l’imprévu ! Et l’imprévu fait aussi la saveur d’un voyage…Lisez l’interview de Sandro
qui voyage depuis quatre ans !

En France, partir voyager longtemps a quelque chose de marginal. Forcément, vous allez entendre quelque chose
du genre « tu n’es pas bien ici ? » ou « tu fuis quoi ? ». À l’opposé, dans les pays anglo-saxons (Angleterre, Aus-
tralie, Irlande…), partir un an autour du monde est bien plus répandue. Ne pas partir voyager après ses études est
presque marginal ! C’est là une différence culturelle.

Certains se donnent un projet ou un thème autour de leur voyage. Un fil conducteur, un but à leur voyage.
En somme, le seul véritable luxe, c’est le temps. Prenez-le !

30
Le voyage solo

Bien sûr, voyager avec un être aimé est un plaisir. Certains voyagent aussi en famille, avec des enfants. Ou avec un
ami proche.

Cela dit, le voyage solo reste une expérience forte incontournable.


Beaucoup de voyageurs plus âgés ou avec de l’expérience préfèrent cette façon de voyager. Je dois dire que j’en
fais partie.

À mon avis, si j’avais attendu d’autres partenaires pour voyager, je n’aurais pas fait grand-chose. Mes premiers
voyages, je les ai faits avec un ami. Ensuite, par défaut mais, aussi par défi, j’ai eu envie de faire mon premier long
voyage seul. Et vous savez quoi ? J’ai adoré !

Pourquoi ?

Car vous êtes davantage libre de faire ce que vous voulez et quand vous voulez. Pas de compromis, c’est la liberté
absolue.

Ce sera plus profitable pour vous, pour votre confiance en vous, vous deviendrez plus sociable. Vous vous dé-
couvrirez davantage en étant seul.

31
Les rencontres seront plus nombreuses. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, on ne reste pas beau-
coup seul. On est poussé à aller davantage vers les autres. Et les autres viennent davantage vers vous lorsque
vous êtes seul.

Lors des moments sans rencontres, le voyageur solitaire peut en profiter pour lire, tenir un journal de bord…ou un
blog.

Aussi, n’attendez pas. Si vous ne trouvez pas de partenaires, partez seul ! À l’image de Benoît dont vous pou-
vez lire l’interview sur le blog. Prenez cela comme l’occasion de vous frotter au monde seul, prenez cela com-
me un défi ! C’est une occasion pour sortir de votre zone de confort ! Il y a de fortes chances pour que vous ai-
miez cela et que vous vous rendiez compte que ce fut une chance !

"Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route, et la vie elle-même est un
voyage à faire à pied."
Bruce Chatwin

32
Les limites du voyage au long cours.

Pour celui qui a déjà réalisé plusieurs longs voyages, ou qui voyage depuis un bon moment, une lassitude peut ap-
paraitre. Au bout d’un certain temps, selon les individus, une impression d’être spectateur peut apparaitre. Ce-
la m’est déjà arrivé.

Certains voyageurs décident alors de s’impliquer plus dans les pays qu’ils traversent. Cela peut passer par un
travail au sein d’une ONG locale ou autre.

D’autres choisissent de développer une activité qu’ils aiment afin de lui donner une orientation professionnel-
le : plongée, journalisme, photographie ou une activité liée à Internet.

Le voyageur peut donner à son voyage une dimension plus physique, histoire de le colorer d’un aspect défi :
tour du monde à vélo, à pied, à la voile, etc. Un exemple : Romain qui a voyagé un an en Asie à vélo.
Enfin, certains décident de se poser dans un pays qu’ils ont choisi : ils deviennent alors expatriés.

33
Ile de Tioman—Malaisie
34
Deux autres façons de voyager sur l’échelle de la mobilité

L’expatriation

Habiter ou travailler dans un autre pays est une forme de voyage. Cela dit, ce n’est pas le cas pour tous. Un cer-
tain nombre d’expatriés sont en effet malheureusement avant tout motivé par l’argent…Pour les autres, la motiva-
tion principale est de découvrir en profondeur une culture, du moins plus facilement qu’en y passant quelques
semaines lors d’un voyage.

Pour comprendre une culture différente, il faut du temps. Beaucoup de temps. Au bout d’une année, on com-
mence à comprendre certains aspects que l’on ne voyait pas. Au bout de plusieurs années, c’est encore le cas. Car
le voyageur de passage reste à la surface des choses. Partager un certain quotidien du pays hôte, manger la même
chose, parler la même langue parfois, prendre les mêmes transports, tout cela permet de donner plus de perspecti-
ve.

Un exemple ? Le Cambodge est vu comme le pays du sourire. C’est ce que retiennent la plupart des voyageurs
de passage. Or, si l’on s’intéresse à la culture asiatique, on se rend compte que le sourire est une façon de cacher
sa gêne devant l’étranger.

35
C’est une agréable façade. Ainsi, lors de mon séjour au Cambodge, en discutant ici et là, j’ai appris que beaucoup
de Khmères souffraient encore de dépression suite à la tragédie des Khmers rouges. Il ne faut pas se fier à leur
sourire qui souvent cache un stress.

J’ai pour ma part connu l’expatriation en Angleterre et, surtout, au Nigeria. À noter que le VI est un bon moyen
pour vivre une telle expérience ! Je pourrais presque rajouter la Roumanie tant j’y ai passé du temps. Et tant j’ai
eu plaisir à découvrir sa culture et sa langue. À une moindre échelle, je la connais d’une certaine façon cette année
en Colombie.

L’expatriation permet en quelque sorte de joindre l’utile à l’agréable pour celui qui aime l’ailleurs. Il est ainsi possi-
ble de gagner sa vie tout en rencontrant une autre culture. Et puis, pour ceux qui en ressentent le besoin,
c’est une expérience qui fournit un but par le travail.

Beaucoup disent aussi que lorsqu’on vit dans un pays étranger, on a toujours un peu l’impression d'être en va-
cances. Sensation très agréable. Je confirme, surtout lorsque l’on vit dans un pays chaud!

Il existe cependant un côté plus ou moins négatif à cette forme de voyage. C’est le risque de tomber, passé l’exci-
tation des premières semaines, dans une forme de routine. Un métro-boulot-dodo dans un environnement
exotique. Après tout, on devient un voyageur sédentaire.

36
Certains connaissent très peu le pays où ils vivent. De plus, je sais par expérience que beaucoup d’expatriés res-
tent entre eux et ont très peu, voire pas du tout d’amis locaux. Bien sûr, c’est avant tout une question d’état
d’esprit.

Vous l’aurez compris, le voyage « sur la route » est vraiment synonyme de découvertes et de rencontres quoti-
diennes. C’est la forme de voyage la plus intense et la plus libre. En outre, dans certains pays, il est plus
agréable de voyager. Dans d’autres, c’est le fait d’y vivre qui est plus agréable.

Cela dit, l’expatriation est une expérience à vivre au moins une fois et cela reste un bon compromis entre voya-
ge et travail. Ne dit-on pas « expat un jour, expat toujours ? ».

"
« Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles qu'on n'ose pas, c'est parce qu'on n'ose pas qu’el-
les sont difficiles. »
Mark Twain

37
Chutes de Kintempo—Ghana
38
Les digital nomades

De nouveaux nomades
Internet a fait apparaitre cette nouvelle catégorie de voyageurs. Des voyageurs munis de laptops, de
smartphones, et qui ne peuvent pas se passer longtemps d’une connexion wifi, si possible bonne. Ils sont blog-
geurs, webdesigners, programmeurs, webmarketeur, concepteur de sites, rédacteurs, traducteurs, commerçants du
net par l’affiliation etc. Ils sont surtout anglo-saxons, particulièrement américains.
Néanmoins, depuis peu de temps, le phénomène se repend en France. Tim Ferris a rendu célèbre ce mode de
vie avec sa (fausse) semaine de quatre heures.

On pourrait les situer sur l’échelle de la mobilité entre le voyageur au long cours, sac à dos, traditionnel
en somme, et l’expatrié. Avec ce dernier, le digital nomade a en commun de travailler dans un pays étranger. La
différence, c’est sa plus grande liberté. Tout d’abord, car c’est un indépendant. Et deuxièmement, car il peut vivre
presque n’importe où quand cela lui chante. Même si parfois il gagne peu de son activité, c’est là une énorme ri-
chesse que de pouvoir disposer de son temps et de l’espace à sa guise.

Ces nouveaux nomades restent souvent ainsi deux à trois mois dans un pays, avant d’en changer. Jean du
blog Webmarketing Junkie ou Corinne de Vie nomade en sont de bons exemples.

39
Les libertés d’être géographiquement indépendant et d’être son propre patron sont les principales motivations
qui reviennent souvent. Ils sont majoritairement jeunes (moins de 30 ans) et célibataires. Difficile en effet de
poursuivre cela sur des années, tant cela est difficile d’avoir une vie de couple. À moins que son conjoint travaille
dans le même domaine.

Aussi, au bout d’un certain temps, le digital nomade s’installe durablement dans un pays étranger, il se fait
alors expatrié.

Un bon compromis ?
Certes, ce n’est pas une activité pour tout le monde. Il faut bien sûr aimer le monde d’Internet et rester de-
vant un écran de longues heures. Car les revenus passifs et autres quatre heures par semaine ne sont que men-
songe marketing de certains. Il faut être un minimum solitaire également.

Difficile dans ces conditions de bouger souvent et à sa guise. Aussi, si le digital nomade est plus mobile
que l’expatrié, il l’est moins que le backpacker. Car, de par son activité, il se doit d’être régulièrement connecté au
monde. Ce qui conditionne ses temps et mode de déplacement. Et surtout son mode de voyage. C’est un voya-
geur avant tout urbain et qui voyage d’une façon plus confortable. Il n’a pas la sensation extrême de
liberté que peut avoir un voyageur classique en sac à dos, ouvert à tout imprévu.

Certaines expériences de voyage, souvent parmi les plus intenses, sont alors difficilement réalisa-
bles : un voyage au long cours à vélo dans des régions reculées, la marche à pied, un trek de deux semaines dans

40
les Andes etc. Il faut le savoir.

Pour ma part, j’ai connu les trois degrés de la mobilité : expatriation, plusieurs voyages au long cours puis le
mode digital nomade.

L’expérience la plus intense et agréable reste, pour moi, celle des voyages au long cours. Aussi, pour
moi, il est important d’avoir connu cette expérience avant de passer au mode digital.

Cela dit, mis à part quelques domaines comme l’enseignement, le commerce international ou l’humanitaire, il n’est
pas facile de devenir expatrié. Et voyager longtemps pose le problème du financement de ce qui peut
être un mode de vie. De plus, le voyageur au long cours peut au bout d’un certain moment plus ou moins long
avoir l’impression d’être spectateur. Il peut avoir besoin d’une activité dans laquelle il se développe. Le secteur
du net et ses métiers peuvent lui fournir ce support financier et psychologique.

Aussi, le digital nomade peut apparaître, pour certains, comme un excellent compromis, si tant est
qu’on aime ce secteur d’activité.

"N'ayez jamais peur de la vie, n'ayez jamais peur de l'aventure, faites confiance au hasard, à la
chance, à la destinée. Partez, allez conquérir d'autres espaces, d'autres espérances. Le reste
vous sera donné de surcroît."
Henry de Monfreid

41
Bloguer et voyager

Où voyager et bloguer ?

Les blogs de voyage se sont multipliés ces dernières années. C’est en quelque sorte le carnet de route moderne
du voyageur qui permet de partager facilement et quasiment en direct avec ses proches restés au pays.

C’est de plus un carnet interactif qui permet l’échange et le partage. Quel plaisir après quelques années d’y re-
venir ! Pour celui qui aime écrire un minimum, c’est un des plaisirs du voyage. Bloguer présente aussi d’autres in-
térêts.

Certes, c’est une activité qui demande du temps et une connexion pour mettre à jour son blog. C’est du temps
pris sur le temps de voyage. Aussi, faut-il être un minimum passionné par cette activité.

Cela devient plus compliqué et contraignant lorsque le blogueur gagne de l’argent avec son blog. Ce revenu sert
à lui payer une partie du voyage. On peut ainsi se prendre au jeu et passer beaucoup de temps à développer son
blog. Chose qu’il est difficile de concilier avec le fait de bouger souvent et d’être sur la route. Difficile mais possible
avec beaucoup de discipline et de motivation.

42
Néanmoins, cela sera un autre voyage. Un voyage sans doute moins intense. Il faut en être conscient.

Le blogueur pro
C’est bien sûr encore plus le cas pour les « digital nomades pro », dont c’est l’unique activité dans la vie.
Beaucoup de gros blogueurs vendent le fait que leur blog leur permet de voyager et que vous pouvez facilement
faire les deux. Un argument marketing.

En réalité, développer un revenu à partir d’un blog demande beaucoup de travail. C’est chronophage. D’ailleurs,
la plupart passent beaucoup de temps sur leur blog, ils sont davantage expatriés que voyageurs. Ils bougent peu
et certaines formes de voyage leur sont interdites. De même que certaines destinations. Traverser la
Mongolie à cheval ou faire le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, difficile…

J’ai connu les trois formes de la mobilité : l’expatriation classique, les voyages au longs cours et maintenant
le mode « digital nomade » à travers le blogging.

L’expérience qui me laisse le plus de souvenirs intenses et merveilleux reste celle de mes voyages au
long cours. Aussi, je conseillerais à tous de faire plutôt un voyage au long cours classique d’abord. Sans passer
par la case digital nomade. Dans un premier temps du moins.

43
Pour ma part, le blogging a été la réponse (pour le moment ?) aux limites du voyage au long cours.

Je ne regrette pas du tout de m’être lancé dans le blogging. Le bilan est très positif. J’ai appris beau-
coup de choses dans plusieurs domaines différents, rencontré des gens intéressants et cela me permet de fi-
nancer une bonne partie de mon voyage actuel. Et cela, c’est vraiment très sympathique !

"Voyager c'est vivre, apprendre le monde. Quand j'aurai appris, je pourrai mourir tranquille."
Charlotte Pioch

44
Désert de la Gualjira—Colombie
45
Argent et voyage

Le nerf de la guerre me direz-vous ! Exact. À moins d’avoir reçu un héritage qui vous met à l’abri de devoir tra-
vailler, bref d’être rentier, si vous voulez continuer à voyager beaucoup, voire passer des années à l’étranger, il va
falloir trouver des sources de financement.

Plusieurs possibilités s’offrent à vous. En voici une liste non exhaustive.

Choisir les CDD afin de pouvoir voyager de longs mois entre deux périodes de travail. C’est l’option que je prati-
que depuis quelques années.

Être enseignant. Pour les vacances, mais, aussi pour la relative facilitée à avoir des périodes de disponibilité de
plusieurs années. Cela s’applique à tout fonctionnaire, cela dit. Il y a aussi la possibilité d’un mi-temps annua-
lisé : vous alternez six mois de travail et six mois de voyage. Sans parler des pauses à l’étranger !

Travailler dans les voyages : guide, rédacteur, concepteur de produits, agent de voyage etc. Les places sont
rares

Exercer un métier ou dans un domaine pour lequel il est possible de bouger : photographe, reporter,
le domaine de l’humanitaire, fonctionnaire du ministère des affaires étrangères, professeur de français ou
d’anglais, instructeur de plongée…

46
Le commerce international peut aussi être une piste.

Travailler sur le net : web designer, programmeur, concepteur de sites, bloggeur etc… Nous en avons parlé.

Certains ont la chance d’exercer un métier passion qui leur permet de voyager. Cela dit, même dans ce cas, vous
êtes tributaire d’une activité, et vous devez donner de votre temps.

Certains, rares, choisissent de partir de longues années sur la route pour découvrir le monde. Avec le
minimum. Ils choisissent un mode de voyage qui nécessite peu de moyens comme le vélo, la marche à pied ou le
stop. Ou se débrouillent, travaillant au besoin ici ou là.

Certains vont peut-être trouver ces personnes inconscientes. Or, ce sont des choix courageux. Ces personnes sont
sans doute aussi moins sensibles que d’autres au rôle rassurant qu’exerce l’argent.

« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à


avoir de nouveaux yeux. »

Marcel Proust

47
Rizière Centre - Vietnam
48
Motivations, peurs et anticonformisme

Sécurité et peur de l’inconnu

Franchir le pas. Ou comment dépasser sa peur. Voilà bien la première étape dans la préparation d’un voyage au
long cours. Et c’est sans doute le plus difficile car elle touche à des ressorts psychologiques.

La recherche de la sécurité
Car s’il y a un besoin fondamental qui guide l’homme, c’est bien celui de la recherche de la sécurité. Plus que l’ar-
gent, c’est cela qui conduit les hommes. Car, qu’est ce que l’argent si ce n’est la sécurité ? Donc, tout homme a
peur de l’inconnu et même si parfois la situation ne lui convient pas, bien souvent il ne va pas bouger en raison de
cette peur. Vous retrouvez cela dans tous les domaines de la vie.

Êtes-vous un scanneur ?
Beaucoup de gros voyageurs sont des scanneurs. Qu’est-ce qu’un scanneur ? Ce terme anglo-saxon désigne une
personne qui a du mal à mener des projets sur le long terme, car elle s’intéresse constamment à plusieurs pas-
sions.

49
Ce sont des personnes curieuses, passionnées, pour qui le mot carrière ne veut rien dire. Elles aiment changer,
apprendre toujours.

Je me suis rendu compte que beaucoup de gros voyageurs en sont. Ce qui n’est guère étonnant si l’ont tient comp-
te de la définition du scanneur. En effet, quel autre environnement que le voyage peut être aussi stimu-
lant pour celui pour qui curiosité et découvertes sont des moteurs puissants ?

Quitter sa zone de confort


C’est souvent une démarche qui n’est pas aisée pour beaucoup d’entre nous. Or, passé le cap, on s’aperçoit que
cela débouche très souvent sur des situations enrichissantes. Ces nouvelles expériences nous apportent souvent
beaucoup, plus que le train train quotidien dans lequel nous nous prélassons tous au bout d’un certain moment.

Pour ma part, je préfère toujours vivre de nouvelles expériences que par exemple acquérir de nouveaux biens.
Et devinez quoi ? Il y a de bonnes chances que peu après, vous vous demandiez pourquoi vous ne l’avez pas fait
plus tôt !

Une brique dans un mur ?


Je me rappelle une conversation au Laos avec une Suissesse. Elle trouvait que le fait que l’homme puisse si facile-
ment s’habituer, s’adapter était une chose plutôt négative. Car ainsi, il oubliait facilement par exemple le plaisir du
voyage et cette liberté pour retrouver sa place dans sa société. Comme une brique qui retrouve sa place
dans le mur.

50
À chaque fois que je pars, je me remémore tout ce que le voyage m’a apporté auparavant. Et toutes les raisons
qui font du voyage une expérience intense et enrichissante. Et comme après tout, je suis en bonne santé, rien ne
m’en empêche, et sachant par expérience qu’il ne faut pas écouter cette peur, que ce sont des moments que je ne
regretterai pas, eh bien…je franchis le pas…

Pourquoi finalement aussi peu de gens le font ?

Peu de gens voyagent en indépendant, même pour un voyage de deux semaines à l’autre bout du monde. J’ai des
connaissances qui ne sont quasiment jamais sorties de France. Il y a deux principales raisons à cela :

Tout d’abord, une des raisons c’est qu’ils ne connaissent pas tout simplement. Ou pas vraiment. C’est com-
me la glace. Si vous n’aviez pas eu l’occasion d’en goûter, eh bien vous ne connaitriez pas non plus. Mais une fois
que vous y avez goûté, en général…vous adorez et vous en redemandez! C’est la même chose pour le voyage.

J’ai pris goût au voyage d’une façon plutôt progressive. Pour certains, un seul voyage « initiatique » suffit. C’est se-
lon.

"On peut voyager non pour se fuir, chose impossible, mais pour se trouver."

J. Grenier

51
Ensuite, il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir très fort de la routine et de son attachement à son petit
confort. C’est d’autant plus fort que l’on est bien installé dans la vie. L’argent et le luxe poussent rarement à l’aven-
ture, à prendre des risques. À cela, s’ajoute le pouvoir du temps. Si vous n’êtes pas reparti depuis un moment,
vous aurez plus de mal à trouver la motivation pour le faire. Ou du moins, il sera plus difficile de quitter sa zone de
confort à nouveau. Cela arrive à tout le monde.

Enfin, plus simplement, certaines personnes n’aiment pas voyager. Comme d’autres n’aiment pas la glace.
C’est une question de personnalité. Certaines personnes ne sont pas très curieuses, ni aventureuses. Du moins ont
-elles besoin de plus de repères et de sécurité. Elles ont bien essayé une fois, mais non, ce n’est pas leur truc.
C’est ainsi. Et sans doute est-ce mieux. Tous les goûts sont dans la nature. Du moment que ces personnes ont es-
sayé !

52
Réactions et risques

« Tu as de la chance ! »

Dans notre entourage, dès que nous faisons quelque chose d’un peu différent, très souvent les remarques, pas
toujours très pertinentes, fusent. Et ce à tout les degrés, selon les habitudes de votre entourage et le projet que
vous avez : descendre à vélo dans le Sud de la France, passer deux semaines au Cambodge ou partir travailler
dans une ONG en Afrique. Et je ne vous parle pas de partir deux ans autour du monde…

Ainsi, vous aurez droit à pas mal de réactions. Je vous conseille de lire l’article détaillé que j’ai consacré à
la question sur mon blog :

9 questions ou affirmations sur le voyage que j’entends souvent

Je vais juste m’attarder ici sur la plus répandue et peut-être une de celles qui m’exaspèrent le plus : « tu as de la
chance ! »

Un grand classique. Dès que vous faites quelque chose d’un peu spécial, c’est souvent ce que les gens vont vous
dire. Surtout si cette personne aimerait réellement le faire. Du moins, c’est ce qu’elle croit, ne réalisant pas tout ce
que cela implique. En fait, en employant cette expression, les gens ne réfléchissent pas trop à sa signification.

53
Or voyager n’est pas une question de chance, hormis celle d’être né dans un pays qui le permet. Non, c’est surtout
de la motivation, de la volonté et des sacrifices. Une question de priorités.

Le risque du voyage…
Oui, il y en a un, il faut le savoir. Ce risque est d’attraper le virus du voyage. Souvent, plus on voyage…et plus
on a envie de voyager. Beaucoup de ceux qui franchissent le pas voient leur conception de la vie changée.
Il y a souvent un avant et un après.

Au retour d’un voyage, vous pensez déjà au suivant. Le retour, après un long voyage, est encore moins facile et
dépend des conditions du retour.

Cela peut s’apparenter à une drogue douce. Le voyageur est poussé à rechercher à nouveau ces sensations in-
tenses. Autour de nous, d’autres personnes ont très souvent leur « drogues douces ». Pour certains, c’est l’argent,
le shopping, le sport, le jeu, le sexe, que sais-je encore. Finalement, le voyage n’est-il pas une bonne drogue ?

"Il faut voyager pour frotter et limer sa cervelle contre celle d'autrui."
Montaigne

54
Papillon de nuit— Malaisie
55
Franchissez le pas !

Voilà. J’espère que vous avez apprécié la lecture de ce livre. Surtout, je souhaite convaincre le plus grand nombre
des bienfaits du voyage. Si vous ne l’étiez pas déjà, j’espère que vous l’êtes désormais. Tout du moins, j’espère
que la lecture de ces quelques pages vous aura fait réfléchir.

Beaucoup de personnes peuvent faire un voyage au long cours. Et ce, sans un gros salaire, sans rente,
sans être né dans un milieu aisé. Voyager ne coûte pas aussi cher qu’on le pense généralement. C’est ce que je
m’efforce de démontrer à travers le blog Instinct Voyageur.

Voyager, c’est avant tout une question de priorités et de vouloir, plus que de pouvoir.

C’est une expérience qui le vaut largement! Et une expérience qui ne saurait attendre, comme je l’entends ou le lis
souvent, une hypothétique retraite, une indépendance financière, ou pire l’achat d’une voiture!
Le seul risque, c’est que vous y preniez goût. Mais avouez qu’il y a pire comme drogue...

Enfin, j’aimerais souligner un dernier point. Je parle beaucoup ici et sur mon blog de voyage au long cours. Aus-
si, je peux peut-être donner l’impression que je me focalise dessus et que c’est pour moi la « meilleure » façon de
voyager.

56
Ce n’est pas forcément le cas suivant la situation et la personnalité de chacun. Instinct Voyageur est le blog du
voyage en indépendant et de la mobilité. Que le voyage dure deux semaines, deux mois ou deux ans, le
plus important pour moi est de franchir le pas.

Ce qui compte pour moi, c’est que ma modeste contribution vous inspire sur l’ailleurs et vous incite à voyager.
Mon souhait est de vous communiquer ma passion du voyage. Si un jour je rencontrais une personne qui me dise
« vous m’avez inspiré pour me lancer dans ce voyage, depuis je ne pense qu’à repartir » eh bien, au risque que ce-
la vous donne l’impression que c’est de l’égo, je serais aux anges !

Pérégriner, se déplacer, vagabonder, voir, migrer, partir, naviguer, bourlinguer, bouger, aller et venir, rouler sa bosse,
se balader…Des synonymes du verbe voyager. Conjuguez-les à la première personne du singulier, faites-en
les vôtres !

Fabrice

« Les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais »


Oscar Wilde

57
J'ai pris cette photo à Luang Prabang, sur les rives du Mékong.

Nous sommes peu avant le coucher du soleil.

Ce jeune garçon, juché sur le toit d'un navire, hésitait depuis un moment à
plonger dans le fleuve.

Finalement, il l'a fait. Il a sauté. Il a franchi le pas.

Et il a recommencé encore, et encore. Ce n’était que le début.

58
Le mot de la fin

J’espère que vous aurez autant pris de plaisir à lire le Manifeste du Voyageur que j’en ai eu à l’écrire !
N’hésitez pas à me faire part de vos remarques, suggestions ou autres par mail ou sur le blog !

J’aimerais améliorer et enrichir Le Manifeste du Voyageur. Pour une prochaine édition, pourquoi pas !

Par votre expérience, vos réflexions propres, vos anecdotes etc. Pour les meilleurs, je promets dans la
prochaine version d’inclure vos apports avec votre nom ,et celui de votre blog si vous en avez un!

Vous pouvez me contacter par mail : fabrice@instinct-voyageur

Restons en contact!

Vous pouvez me retrouver sur la page Facebook du blog. Vidéos et photos inédites sur l’arrière plan du
voyage et du blog !

59
Vous pouvez aussi me suivre sur Twitter !

Ne ratez aucun nouvel article grâce aux flux RSS! Vous ne connaissez pas? Lisez ceci!

Des vidéos sur mon voyage en Amérique du Sud, et bien d’autres choses encore!
Sur Instinct Voyageur TV!

Surtout, si ce n’est pas déjà fait, je vous invite à vous inscrire sur le blog à La lettre du Voyageur, la newsletter
d’Instinct Voyageur.

Vous y trouverez mes conseils et astuces pour bien voyager,. Vous aurez droit également à des cadeaux, bo-
nus et à quelques surprises….

60
Partagez !
Envie de m’aider ? La première chose, ce serait de partager les liens ci-dessus avec vos contacts et amis ! Fai-
tes connaitre Instinct Voyageur autour de vous !

De même, n’hésitez pas à diffuser cet ouvrage autour de vous ! Vous avez carte blanche ! Il est libre
de droits! Voir conditions en début d’ouvrage.

61
Gorges du Verdon—France

62
Clique sur le guide pour lire un extrait !

63
Comment récupérer les photos du livre ?

Les photos de ce livre électronique sont libres de droits et ne sont pas protégées. En clair, je vous les offre, vous
êtes libre de les récupérer.

La taille de ces photos (1600x1067 pour la plupart) est optimale pour une utilisation numérique. Vous pouvez no-
tamment vous en servir comme fond d’écran. La taille devrait convenir, je l’espère, pour la plupart des écrans.
Je ne pouvais proposer qu’une seule résolution dans ce livre.

Voici comment les récupérer :

À partir du Manifeste du Voyageur:

1. Ouvrez-le à l’aide de votre lecteur PDF à la page où se trouve la photo que vous souhaitez extraire.
2. Cliquez sur l’outil "instantané".
3. Sélectionnez sur la page l’image que vous souhaitez extraire. Ou la page entière.
Démarrez le logiciel que vous aurez choisi.

64
Avec Paint

1. Édition > Coller


2. Cliquez sur l’outil "rectangle de sélection" (premier outil en haut à gauche de la barre d’outils)
3. Sélectionnez l’image entière ou la zone que vous souhaitez garder
4.Image > Rogner
5.Fichier > Enregistrer sous …

Et voilà ! Il ne vous reste plus qu’à l’utiliser comme fond d’écran :


Panneau de configuration>Personnalisation>Arrière-plan du bureau
Selon votre version de Windows, vous pouvez utiliser l’option Étirer pour ajuster la photo.

Si vous avez des difficultés ou pour plus de détails, je vous invite à consulter le blog ZapWallPaper

65
Désert du sud Maroc
66
Lac de Pushkar—Inde

67
« Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé, qui a changé vingt fois la for-
me de sa pensée et de sa vie. »
Alphonse de Lamartine

68
Pour la correction, un grand merci à Françoise, écrivain public biographe.

Elle a beaucoup voyagé. Elle écrit depuis toujours. Il était donc normal qu'elle arrive sur Instinct
Voyageur.
Temporairement sédentaire, elle est devenue écrivain public biographe. À ce titre, elle propose
entre autres des prestations de correction. Manuscrits, rapports de stages, mémoires... e-books,
bien sûr !

Elle a corrigé le Manifeste du Voyageur et 12 voyageurs qui ont franchi le pas.

Le site: http://www.amotsdelies.com
Le blog: http://www.amotsdelies.com/blog ;
La page Facebook : http://www.facebook.com/amotsdelies

69
À propos

Blogueur voyageur, le voyage occupe une grande pla-


ce dans ma vie depuis + de 15 ans. Mon but ? Pousser
plus de gens à voyager, notamment pour une longue pé-
riode.

Depuis 2010, je partage sur mon blog de voyage mon


expérience et ma passion du voyage à travers mes récits
et mes astuces pour voyager plus + longtemps, +
souvent et – cher !

Je suis aussi l’auteur de plusieurs guides prati-


ques pour voyager plus ! voyager + !

A bientôt sur Instinct Voyageur !

Fabrice

Le Manifeste du Voyageur
Livre électronique offert par Instinct Voyageur
Le blog du voyage en indépendant et de la mobilité

Copyright 2011 / 2013 – Textes et photos—Fabrice Dubesset – Instinct Voyageur


70

Vous aimerez peut-être aussi