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Chapitre 3

L’analyse des phénomènes démographique (mortalité, fécondité, nuptialité, migration)

P1 = Population d’une année donnée


P0 = Population de l’année précédente
N = Nombre de naissance durant l’année
D = Nombre de décès
I = Immigration (nombre d’immigrés)
E = Emigration (nombre d’émigrés)

N-D = Solde naturel


I-E = Solde migratoire ou migration

P1=P0+N-D+I-E

I. Mortalité
A/ Le taux de mortalité

Nombre de décès sur une population moyenne.

Exemple  : En France, en 2001, on a enregistré 528 000 décès sur une population moyenne (de la période) de
59 190 600. D’où (taux brut de mortalité) :

TBM : 8,9 ‰ (cette année-là Niger 24‰ et Koweït 2‰) → population plus jeune au Koweït.

nombre de décès
TBM =
population moyenne

Dans le taux brut de mortalité, l’effet pyramide des âges rentre en compte. On n’utilise jamais le TBM pour
comparer l’état sanitaire de pays.

D0
m 0=
−P 0
w

TBM = ∑ pour toutes les classes d'âge des décès / P =


∑ ❑ mi Pi = ∑
w
❑m p
i=0 i i
i=0
P
Pi c'est l'intervention de la structure de l'âge de la population dans le taux de mortalité.

L'objectif est d'éliminer cet effet de structure de l'âge.


- En 2001 en France, on a un taux de mortalité de 9 pour 1000. Alors qu'en France on a 19%
d'individus âgés de moins de 15 ans.
- Alors que l'Inde a un TBM plus faible que la France et a dans sa structure de population 36%
d'individus âgés de moins de 15 ans.
- Mais on ne peut pas en conclure que les qualités sanitaires de l'Inde sont meilleures que celles de la
France. Donc il faut tenir compte de l'âge.

Taux de mortalité infantile :


Il n'y a pas de calculs par rapport à une population moyenne. Il est toujours rapporté au nombre de
naissances pendant l'année.

Rapport de surmortalité masculine (RSM) :


→ Plus faible lors des conditions dures (famines, guerres…)
taux d emortalité des hommes d ' âge x
RSM x = x 100
taux de mortalité des femmes d ' âge x
En France en 1997, on observe une surmortalité masculine pour deux classes d'âge : 20-24 ans et les 60-64
ans (hors période de guerre évidemment).

Pour les 20-24 :


Hommes : 1,14 ‰
Femmes : 0,37 ‰
D'où RSM = 1,14 / 0,37 x100 = 300
Quand 100 femmes meurent, 300 hommes meurent.

B/ Les méthodes de comparaison de mortalité

Corriger l’effet d’âge pour évaluer l’état sanitaire d’un pays.

Deux types de méthodes :


Population type
- Connaître la structure de la population par âge (proportions de jeunes, de plus vieux…).
- On choisit une population de référence (=population type), une fois choisie, on lui applique les taux
de mortalité des différents pays = taux comparatif, nouveau taux de mortalité corrigé.
- Ne pas le prendre en valeur absolue, ce sont des taux relatifs : ils permettent simplement de
comparer les différentes structures sanitaire (un classement).

Ex  : TBMA = 14‰ TBMB=somme mi*Pi=0,35*5‰+…=15,75‰


Groupes d’âge Pi(A) Pi(B) MiB
0-19 ans 50 % 35% 5‰
20-59 ans 40% 40% 10‰
60 et plus 10 % 25% 40‰
TBMB(PiA)=0,5*5‰+0,4*10‰+0,1*‰=10,5‰

Ces taux permettent seulement une comparaison  :


Un mauvais démographe pourrait croire que le pays A possède une meilleure situation sanitaire, seulement
il ne tiendrait pas compte de l’effet structure d’âge : grâce à la méthode de la population type, la
comparaison met en évidence le contraire.

Mortalité type
- On prend des taux de mortalité par âge qu’on considère comme les références.
- On calcule les décès réels sur le pays A et puis on calcule un nombre de décès « fictifs » comme si
on avait conservé la même population en lui appliquant le taux de mortalité du pays B.
- La mortalité type est en base 100.

IA= Décès réels en A / décès fictifs en A * 100


IA = taux de mortalité de A / taux de mortalité fictif de A *100

IB=100
IA=14‰/10,5‰ *100=133

On retrouve le même résultat que précédent, la situation sanitaire dans le pays A est moins bonne que celle
du pays B
Comment choisir ? en fonction des données à disposition…

C/ Table de mortalité et espérance de vie


Table de mortalité de génération : décrit selon une échelle d’âge, la survenance des décès dans une
génération : revient à compter les survivants à chaque âge (fastidieux mais fait au 15 e, 16e) => longitudinale
Table de mortalité du moment : analyse longitudinale vs analyse transversale (ici). C’est la plus utilisée.

1. La table de mortalité de génération

S = Survivants

Nombre de décès : D( x , x +1)=Sx−Sx +1

D( x , x + a)
Quotient : aqx=
Sx

Nombre de décès : D(x, x+1) = Sx*qx 


 Sx-Sx+1 = qx*Sx
 Sx+1 = Sx-qx*Sx
 Sx+1 = Sx(1-qx)

Sx+ a
Quotient de survie : apx=
Sx

Sx +a D( x , x +a) Sx
apx +aqx = + = =1
Sx Sx Sx

1899 : Population entre 5 et 10 ans

S5 = 79 186 S10 = 77 674


S 5−S 10
5q5= =19,1‰ → Quotient de mortalité
S5
5p5=980,9 ‰ → Quotient de survie

Espérance de vie
ex = Espérance de vie à l’âge x

- Faire la somme de toutes les années vécues / Population totale + 0,5 *décès de chaque année
- Pb : on considère que tous les individus décédés au cours de l’année ont vécu une demi-année
- S1+S2+S3… + Sw + 0,5 [D(0, 1) + D(1, 2) + … + D(w-1, w)]
S0-S1 + S1-S2 + … +

- e0= S1+S2+…+Sw+0,5 S0 / S0 = 0,5 + (∑Si)/S0


- ex = 0,5 + ∑i=x+1 Si/Sx

2. Table de mortalité du moment

Le nombre de mort observé dépend de deux choses (effet de structure) :


- De l’âge
- De l’état sanitaire du pays

On tente d’éliminer cet effet d’âge :


Ex  : En 2001 l’espérance de vie des hommes à la naissance s’élève à 75,5 ans, celle des femmes à 83 ans
Comment effectuer le calcul sans avoir observer la mortalité future  ?
On suppose que le taux de mortalité par classe d’âge est constant : le chiffre reste potentiel mais permet de
calculer une espérance de vie sans attendre la mort totale de la génération.

Taux de mortalité : **
→ démonstration

On calcule quel serait le nombre de survivants de ces pers âgée de 0 an à l’année 1 s’ils avaient ce quotient
de mortalité. Quel serait les survivants si le quotient de mortalité restait constant.

Critique table de mortalité du moment  : Une table de mortalité du moment est très sensible à ce qui s’est
passé à ce moment-là ( épidémie, guerre… ), de plus pas de progrès, ni de régression sanitaire. Cet
indicateur a des limites mais reste intéressant. L’utiliser tout en connaissant l’incertitude.

Critique sur l’espérance de vie : Indicateur synthétique qui est très réducteur (mais intéresse le public). Si
elle augmente, cela peut-être dû à une meilleure prise en charge des suivis prénatals, ou parce qu’on soigne
mieux les personnes âgées. Elle donne relativement peu d’information sur les causes.
- L’allongement de la vie jusqu’en 1950 en France était principalement dû à une réduction de la
mortalité infantile.
- Sur ces dernières dizaines années, l’espérance de vie s’allonge à une meilleure prise en charge des
personnes plus âgées (comme dans tous les pays développé).

Evolution de la mortalité dans le monde :


- Adam Smith : (richesse des nations) avait comptabilisé que la moitié des enfants meurent avant
l’âge d’y vivre (=14, 15 ans). 1/4 des enfants n’atteignait pas 1 an. La vie moyenne était de 25 ans.
- Les mouvements de hausse sont historiquement dû à une baisse de la mortalité infantile.
- Basculement après la 1GM.

Espérance de vie à la naissance 1970-1975 1992-2000


Pays en développement 55,5 64,1
OCDE 70,4 76,4
→ OCDE : plutôt homogène
→ Pays en développement : très hétérogène
L’écart entre pays en développement et pays développés se réduit et tend à se résorber au fur et à mesure
des années.

II. Analyse démographique de la fécondité

Natalité : Nombre de naissances rapporté à la population moyenne.


Fécondité : Nombre de naissance rapporté à la population féminine âgée de 15 à 49 ans.
Le niveau des naissances dépend de la structure par âge de la population.

(naissances cumulées)
Taux brut de natalité : TBN =
( population moyenne)

En France, le nombre de naissances vivantes en 2002 est de 763 000. La population au 01/01/2002 est de
59 342 000 et celle du 01/01/2003 est de 59 630 000 soit une population moyenne de 59,486 millions
(vivant entre 2002 et 2003).

(763000)
TBN =
(59630000)
C’est un mauvais indicateur même si c’est mieux que le TBM car cette classe d’âge (1/4 de la population =
pop féminine de 15-49 ans) est relativement homogène entre les pays.

Si on prend des civilisations anciennes, le TBN variait de 35 à 55 pour mille


- Mali et Angola : 50 pour mille → fécondité naturelle (50 environ = 10 enfants par femmes).
- Ukraine et Chine : 8 pour mille → fécondité dirigée (10 environ).

Le nombre max d’enfant par femme (12-13) : taux moyen jamais atteint car normes sociales (âge du
mariage, autorisation ou pas de se remarier…).

A/ Taux de fécondité

naissances vivantes
TGFG=
population moyenne des femmes de 15 à 49 ans

Naissances vivantes rapportées à la population moyenne des femmes âgée de 15-49 ans
→ Taux global de fécondité générale

Il existe une relation entre TBN et TGFG. La population moyenne des femmes de 15 à 49 ans représente
environ un quart de la population moyenne total.
4 TBN = TGFG

TBN → entre 40 et 80 pour mille femmes.


La fécondité par âge est très variable selon les pays. Il y a 35 classes d’âge.

fx = taux de fécondité à l’âge x

'
nombre de naissances vivantes pour les femmes d âge x
fx= x 1000
population moyenne des femmes d ' âgex

On la calcule pour tous les âges :

B/ Indice de fécondité du moment et indice de fécondité d’une génération

Critique : on va supposer que les femmes ne décèdent pas entre 15-49 ans.

- L’indicateur conjoncturelle de fécondité (ICF) mesure la descendance finale brute d’une femme d’une
génération fictive qui aurait à chaque âge les taux de fécondité de l’année. Autrement dit, il mesure
l’intensité de la fécondité de l’année.
• Très simple
• Un gros avantage fréquence relative → enlève l’effet de la taille de population

49
ICF= ∑ ❑ fx
i=15

Selon l’INSEE, en 2003, en France, l’ICF était de 1,83 enfants par femme. C’est le plus bas observé dans
notre période contemporaine (en période de paix).
La Descendance : ***
• La descendance pour les femmes âgées de 25 ans pour la génération née en 1940 était de 0,96
enfants par femme.
• Pour la génération née en 1965 et ayant 25 ans, ce taux était de 0,49 enfants par femme.
→ Indicateur d’intensité de fécondité mais non un indicateur de renouvellement de génération.

C/ Taux brut de reproduction du moment et taux brut de reproduction d’une génération

• Les taux bruts de reproduction ne sont calculés que pour un sexe donné. Cependant on tient
compte de la proportion de femmes et d’hommes à la naissance.

• Taux de fécondation de la société : quand 100 femmes naissent, 105 hommes naissent *

Le taux brut de reproduction noté R mesure la descendance finale brute réduite aux filles. Pour une femme
d’une génération fictive ou réelle.

tf = taux de féminisation

D/ Taux brut de reproduction du moment

49
R=t f × ICF=t f ∑ ❑ f x
i=15

En règle générale on s’intéresse aux femmes.


• Objectif : savoir si la population féminine sera renouvelée.
• Population fictive car on observe une année donnée avec les mêmes taux de fécondité

En 2003, on observe 1,81 enfant en moyenne pour une femme. Ce qui donne un taux de fille par femme de
0,88. Le renouvellement des générations n’est donc pas assuré (<1). L’âge moyen de fécondité était alors de
28 ans. Pour avoir le taux net de reproduction du moment en prenant en compte les morts entre 0 et 28 ans
(renouvellement de la génération).

R 0=R Sa
S28 =0,99 ( probabilitédesurvie)
R0=0,88× 0,99=0,87
Il y a donc un déficit de 13 % des naissances pour maintenir une population stable.

87 ⇒ 760000
100 ⇒ ?
1
× 760000=873600
0,87

Il y aurait fallu 873 600 naissances de filles pour maintenir un renouvellement de la population étant donné
la mortalité entre 0 et 28 ans (en 2031).
En moyenne, une femme doit avoir 2,1 enfants en Europe pour assurer la reproduction. En revanche, pour
les pays en développement, les femmes doivent avoir en moyenne entre 4 et 6 enfants.

49

∑ ❑ NV (i ; i+ 1)
G G i=15
R =t f × D =t f
W
1000
Pour 1950
G
R =0,488× 2,11=1,029 filles
E/ Evolution de la fécondité dans le monde

A la fin du 18e siècle, on commence à mesurer la fécondité (en Europe). Depuis les années 70, la maîtrise
s’est étendue un peu partout. Avant 1970, le nb d’enfants par femme dans les pays du tiers-monde. En
chine on passe de 5,4 enfants avant les années 70 à 1,8 (maîtrise très importante). Et plus récemment, les
pays d’Afrique subsaharienne maîtrisent leur fécondité depuis les années 90.
Ce n’est plus une fécondité libre mais une fécondité maîtrisée.

III. Analyse graphique de la nuptialité

- Analyse historique des démographes (mais peu d’influence aujourd’hui). Cependant l’âge de
mariage a encore une influence sur l’âge de fécondité. Un facteur qui va influencer la fécondité est
l’intensité (la fréquence) des mariages et l’âge du mariage. On peut faire dans l’analyse de
nuptialité, des analyses longitudinales (qu’on ne fera pas) ou transversales.
- Analyse Transversale : on peut faire soit pour les femmes, soit pour les hommes mais pas les deux
(mariage, remariage, veuf, polygamie… ).
- L’indicateur global de nuptialité rapporte les mariages de l’année à la population moyenne
(fréquence de mariage).

En 2003, on observe 303 000 mariages pour une population de 59 190 000
303 000
=5,1 pourmille
59190000

Indicateur très sensible :


- à la conjoncture
- à la situation économique
- aux avantages fiscaux (pour le mariage)
- mais relativement stable en longue période

Evolution historique du taux :


- Fin du 18 e : 7,5 pour mille
- 1915 : 2,5 pour mille
- 1920 : 16 pour mille
- Aujourd’hui : 5,1 pour mille

Ce taux diminue régulièrement, de moins en moins de couples se marient. C’est aussi une des raisons pour
laquelle on utilise moins ce taux.
Hormis le fait qu’un mariage nécessite deux personnes. On obtient ce taux en divisant par la
population totale (les enfants ne peuvent pas se marier, certains sont déjà mariés).
Mariages
P(15−49) Célibataires
Théoriquement on devrait faire : c
cM ( x , x +1)
q=x
Cx

Souvent on ne les fait pas, faute de données. On peut mesurer l’intensité de la nuptialité en faisant la
somme des quotients pour chaque âge (comme pour l’ICF).

Indicateur du calendrier de la nuptialité :


C’est l’âge moyen des premiers mariages → la primo-nuptialité
L’âge moyen le plus faible observé en 1972 : 24,5 ans chez les hommes et 22,5 pour les femmes.

En 1997, l’âge moyen pour les hommes était de 30 ans pour les hommes et de 28 ans pour les femmes. Ce
taux est moins utilisé car le développement de la cohabitation est de plus en plus fort et donc de la
fécondité du nombre d’enfants hors mariage. L’hypothèse que faisait Malthus qu’on pouvait contrôler le
nombre de naissances en repoussant l’âge de mariage n’est plus possible dans les sociétés actuelles.

Pour constater l’ampleur du phénomène :


en 1970 : 7 %
en 2000 : 43 %

De plus la contraception contrôle a taille des familles désireux, le fait d’être marier ou non n’a plus autant
d’influence qu’auparavant.

III. Analyse démographique des migrations

Dans l’analyse démo des migrations :


1. Effet spatial (migrations entres pays, régions, départements, provinces …) :
1. Migrations externes : franchissement de frontières / Migrations internes
2. Migrations définitives / temporaires (compliqué à appréhender)

nbd ' émigrantssortantduterritoireconsidéré


Taux d’émigration :e=
populationtotaledupays

nbd ' immigrantsentrantdansterritoireconsidéré I


Taux d’immigration : i= =
Populationtotaled ' accueil pA

→ taux d’entrant, un taux d’immigration serait rapporté à la population du reste du monde

M ( x , x +1)
Quotient de migration : q x =
Px

Dans l’histoire, le plus grand mouvement migratoire s’observe de 1800 à 1930 ?, 40 millions de départs
définitifs
Les mouvements migratoires liés aux guerres mondiales : 23 millions de personnes.
Invasion japonaise en 1937 : 30 millions de chinois partent vers l’intérieur

Les premiers contrôle migratoires (quotas) ont lieu après les guerres mondiales. Les premiers à l’instaurer
sont les Etats-Unis. Quotas très durs envers les européens. Désormais, les EU comptent sur leur dynamique
naturel. En Europe, l’immigration est contrôlée depuis les années 70 (début de la crise). Ce qui régit plus de
la moitié des déplacements migratoires vient désormais de la règle de rapprochement familial. Au monde,
le pays qui accueille le plus est l’Allemagne (France 3 e derrière les E-U).

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