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COURS DE DEMOGRAPHIE
1ière Année Médecine
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Chapitre 1 : GENERALITES
I. Définition
De l’ancien grec, (Demos : peuple et graphein : écrire), la démographie est définie par le dictionnaire
multilingue des Nations Unies comme une science ayant pour objet l’étude des populations humaines en ce
qui concerne leur dimension, leurs structures, leur évolution ainsi que de certains de leurs caractères
généraux.
La démographie traite de la composition des groupes humains, les causes et les influences des variations de
la population. C’est donc l’étude de la population humaine sous l’aspect quantitatif et qualitatif.
- La démographie qualitative traite la population humaine comme un ensemble. Elle suit sa dimension, sa
structure et son évolution. Elle se base sur la statistique et ses méthodes dans le but d’obtenir
correctement les données et de les interpréter.
- La démographie quantitative porte sur l’étude des mouvements qui se produisent dans les populations,
ainsi que sur les divers facteurs agissants.
II. Champs d’application et exemples
Le champ de la démographie est vaste. Ainsi, par exemple, on peut étudier :
1. la démographie d’entreprise
Taux de survie des entreprises centrafricaines ;
2. La démographie des espèces animales
La démographie des espèces animales étudie l’évolution des effectifs de chaque population d'êtres vivants
dans leur espace de vie. Elle permet de comprendre l’évolution de la biodiversité. Elle a des applications
directes pour l’économie (connaître l’évolution des populations de poisson est vital pour l’avenir de la pêche et
donc pour l’alimentation mondiale).
La démographie des espèces animales permet aussi de mieux comprendre les phénomènes migratoires pour
certaines espèces d’oiseaux. Elle a aussi des liens avec l’épidémiologie (étude des épidémies ou des
pandémies) comme l’illustre la lutte contre la propagation des virus transmis par les animaux (grippe aviaire).
3. La démographie dans le champ de la santé
Les variables démographiques telles la population, la structure d’âge, la répartition par sexe, la fécondité, la
mortalité et les migrations sont des facteurs qu'il faut considérer dans l'évaluation de l'état de santé d'une
population.
- La population : La demande en services de santé est influencée par le volume de la population ;
- l'âge est une variable-clef en planification et recherche socio-sanitaire. Les comportements sanitaires, les
besoins et les problèmes de santé diffèrent d'un groupe d'âges à l'autre. Dans le domaine de la santé
communautaire, les programmes s'adressent à des groupes-cibles: il y a les femmes enceintes, les
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femmes en âge de procréer, les nourrissons de 0 à 12 mois pour le PEV, les jeunes de 15 à 24 ans est
une cible importante pour la lutte contre le SIDA et les personnes âgées (65 ans et plus) ;
- La répartition par sexe est un autre facteur qui caractérise fortement le portrait sanitaire d'une population.
Pour des raisons biologiques et hormonale et aussi parce qu'ils ont des genres de vie encore quelque peu
différents, les femmes et les hommes ne meurent pas aux mêmes âges, ne sont pas tous atteints des
mêmes maladies et ne fréquentent pas de la même façon les services de santé.
- Les immigrés ont des comportements socio-sanitaires et une morbidité souvent différente de ceux de la
population du pays d'accueil. Ils ont tendance à se regrouper en colonie et peuvent modifier de façon
spectaculaire le portrait de la zone urbaine où ils se sont concentrés.
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Chapitre 2 : STRUCTURES DE LA POPULATION
La structure d’une population selon un caractère se définit par les poids relatifs des différents groupes
d’individus distingués par ce caractère. Le poids relatif d’un groupe est donné par le rapport exprimé en
pourcentage du nombre d’individus de ce groupe sur le nombre total d’individus dans la population.
Plusieurs types de structures sont étudiés en démographie. Les plus usuelles sont les structures de la
population selon : La région, le milieu, le sexe, l’âge, l’état matrimonial. Dans certains pays, on peut aussi
considérer des structures de la population selon la nationalité (Pays d’immigration), selon la religion, selon la
race ou l’ethnie, etc.
1. La population mondiale
La population mondiale a longtemps été très peu nombreuse et soumise au risque d’extinction. Ce n’est que
depuis la révolution industrielle anglaise que la population mondiale a cru de façon exponentielle, phénomène
qui se ralentit progressivement et devrait cesser aux environs du milieu du 21ièmesiècle.
Le premier milliard a été atteint en 1800 ans. Le second milliard est atteint 130 ans plus tard, en 1930. Le
troisième milliard est atteint 30 ans plus tard, en 1960. Le quatrième milliard est atteint en 1974, 14 ans plus
tard. Les milliards suivants augmentent depuis au rythme de 1 milliard par 13 ans.
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2. La population centrafricaine
Selon les projections du dernier recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) de 2003, la RCA
compte 5.154.080 habitants dont 2.530.859 hommes et 2.623.221 femmes en 2017.
2.1. Répartition selon la région
La RCA est subdivisée en 7 régions administratives :
- Région 1 : Lobaye et Ombella M’poko
- Région 2 : Nana-mambéré, Mambéré Kadéï et Sangha-Mbaéré
- Région 3 : Ouham et Ouham Péndé
- Région 4 : Ouaka, Kémo et Nana-Gribizi
- Région 5 : Haute Kotto, Bamingui-Bangoran et Vakaga
- Région 6 : Basse Kotto, Mbomou et Haut Mbomou
- Région 7 : Bangui
Tableau III : Répartition de la population par région
Région Population %
R1 788.088 15
R2 913.345 18
R3 1.044.159 20
R4 669.726 13
R5 242.589 5
R6 614.647 12
R7 881.525 17
Total 5.154.080 100
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2.3.1.Rapport de masculinité
C’est le rapport entre la population masculine sur la population féminine en pourcentage.
On peut calculer ce rapport pour l’ensemble de la population à la naissance comme on peut le calculer pour
un groupe d’âge déterminé. Le rapport de masculinité pour la RCA en 2017 est égal à 96,5%.
2.3.2.Taux de masculinité :
C’est le rapport de l’effectif des masculins sur l’effectif de la population totale en pourcentage.
Comme pour le rapport de masculinité, on peut calculer le taux de masculinité à la naissance, pour un âge
déterminé, pour un groupe d’âge déterminé ou pour la population totale. Le TM en RCA est égal à 49,1%.
2.4. Répartition selon l’âge
On considère trois groupes d’âge :
- Les jeunes : compris entre 0 et 14 ans ;
- Les adultes dont l’âge est compris entre 15 et 64 ans ;
- Les vieillards : dont l’âge est supérieur ou égal à 65 ans.
TableauI V : Répartition de la population centrafricaine selon les trois grands groupes d’âge (2017)
Cette répartition de la population permet de calculer les indicateurs suivants : l’indice de jeunesse, l’indice de
vieillesse et le rapport de dépendance
2.4.1.Indice de jeunesse :
Cet indice donne le pourcentage des jeunes par rapport à l’ensemble de la population. En RCA, il est de
38,6% en 2017.
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2.4.2.Indice de vieillesse :
Pour la RCA, il est de 2,7% en 2017. Pour mesurer le vieillissement, on compare l’indice de vieillesse d’un
pays donné au tableau universel de référence de la vieillesse démographique suivant.
Tableau V : Tableau de référence de la vieillesse démographique
Etat %
Jeunesse <8
Seuil de vieillesse 8 à 11
Vieillissement démographique ≥ 12
L’indice de vieillesse de la population centrafricaine est inférieur à 8% (2,7%), par conséquent, la RCA est
considérée comme un pays à population jeune.
2.4.3.Le rapport de dépendance
Il s’agit du rapport entre les effectifs des enfants (0 à 14 ans) et des personnes âgées (65 ans et plus) et celui
des adultes d’âge actif (15 à 64 ans). Le RD pour la RCA est égal à 70,3% en 2017.
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2.4.4.1. La pyramide en forme de parasol
Ce type de pyramide a une base large ce qui signifie que la population y est très jeune. Il correspond à des
pays en développement dont le taux de natalité reste élevé.
La pyramide des âges de la population centrafricaine issue de la structure par sexe et par âge au
recensement de 2003 présente les caractéristiques suivantes : une base élargie, conséquence d’une
fécondité assez élevée, un sommet rétréci ou effilé, dû à une mortalité par âge élevée surtout aux âges
avancés. Ces deux caractéristiques de la pyramide des âges confirment la jeunesse de cette population.
2.4.4.2. La pyramide en forme de pagode
Il correspond à des pays en développement dont le taux de natalité* reste élevé. La pyramide des âges en
forme de pagode. Ce type de pyramide a une base moins large ce qui signifie que le taux de natalité* a
commencé à baisser et elle s'étire vers le haut ce qui signifie que l'espérance de vie augmente.
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2.4.4.4. La pyramide en forme d’ogive
Ce type de pyramide a une base étroite‚ ce qui signifie que le taux de natalité est très faible. Le milieu et le
sommet sont équivalents, traduisant une prédominance des adultes et des personnes âgées. La population
est donc vielle. Elle est caractéristique des pays industrialisés ou la population est stabilisée, par exemple la
France.
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Analyse de la pyramide des âges
1. Lire attentivement le titre, la légende et la source du document
2. Identifier les éléments de base:
- de quel continent, de quel pays, de quelle région, de quelle ville s’agit-il?
- à quelle date la pyramide a-t-elle été élaborée? Avant de commencer l’analyse, il est conseillé de convertir
les âges en années de naissance. Cette conversion, effectuée sur l’un des côtés de la pyramide, facilitera
l’analyse. Par exemple, pour une pyramide de 1999, les personnes de la classe d’âges de 30 à 34 ans
sont nées entre 1965 et 1969.
- les tranches horizontales correspondent-elles à des années ou à des regroupements par 5 ans, voire par
10 ans?
- le nombre d’individus est-il donné en milliers, en millions ou en pourcentage?
- les chiffres absolus ou les pourcentages se rapportent-ils à la population totale ou à la population de
chaque sexe?
- Identifier la forme de la pyramide : est-ce une forme de parasol, une forme d’ogive?
- la pyramide est-elle régulière ou présente-t-elle des irrégularités? en cas d’irrégularités, s’agit-il de «
rentrants » (de creux ou échancrures) ou de saillants (renflements)?
- la pyramide est-elle symétrique ou dissymétrique ? (y a-t-il des différences entre la situation des femmes
et celle des hommes?)
3. Formuler des hypothèses explicatives :
- chercher des explications aux rentrants : surcroît de décès et/ou déficit de naissances? pourquoi?
- chercher des explications aux saillants : augmentation de la fécondité, ou d’une phase d’immigration
importante?
- chercher des explications à une dissymétrie éventuelle: par exemple pertes masculines dues à une
guerre, émigration massive, longévité supérieure des femmes?
- les irrégularités les plus fréquentes sont :
o des échancrures symétriques : montrent couramment une diminution des naissances (guerres,
situation économique, religions, politiques démographiques etc.)
o des bombements symétriques : ils correspondent généralement à une augmentation des
naissances (baby-boom).
o Un sureffectif chez les hommes : dans les classes d’âges de 20-35 ans, il s’agit souvent d’un
phénomène d’immigration.
o Un sureffectif chez les femmes : dans les classes d’âges de plus de 60 ans, il traduit en règle
générale l’espérance de vie plus grande des femmes que des hommes.
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o Un déficit chez les hommes : dans les classes d’âges de plus de 20 ans, il peut montrer un
phénomène d’émigration ou un nombre de décès plus important chez les hommes dus
habituellement à des guerres.
2.5. La densité de la population
C’est le rapport entre l’effectif de la population et la superficie du champ (pays, région etc.). Le résultat est
exprimé en nombre d’habitants au Km2.
La densité de la population centrafricaine en 2017 est de 5 154 080/622 436 = 8,3 habitants au Km2. La
préfecture qui a la plus forte densité est la Basse-Kotto (18,5 hbts/km 2) suivie de l’Ouham-Péndé (17,5
hbts/km2). La faible densité est observée à Bamingui-Bangoran (1,0 hbts/km 2), Haut-Mbomou et Haute-Kotto
(1,4 hbts/km2).
Préfecture Superficie Effectif Densité
Ombella-M’Poko 31835 465757 14,6
Lobaye 19235 322331 16,8
Mambéré-Kadéi 30203 476293 15,8
Nana-Mambéré 26600 305085 11,5
Sangha-Mbaéré 19412 131967 6,8
Ouham 50250 482071 9,6
Ouham-Péndé 32100 562089 17,5
Ouaka 49900 361285 7,2
Kémo 17204 154615 9,0
Nana-Gribizi 19996 153826 7,7
Haute-Kotto 86650 117921 1,4
Bamingui-Bangoran 58200 56442 1,0
Vakaga 46500 68227 1,5
Basse-Kotto 17604 325302 18,5
Mbomou 61150 214138 3,5
Haut-Mbomou 55530 75208 1,4
Bangui 67 881525 13157,1
Total 622436 5154080 8,3
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Chapitre 3 : MOUVEMENT DE LA POPULATION
Une population change de taille et de structure dans le temps. En effet, à chaque instant, des naissances et
des décès sont enregistrés. A ce mouvement naturel s’ajoute aussi un mouvement migratoire plus ou moins
important selon les pays.
3.1. La balance démographique
La balance démographique d’une population se réfère à l’équation de récurrence suivante :
Pt’ = Pt + N (t, t’) – D(t, t’) + I (t, t’) – E(t, t’)
Où
- Pt (respectivement Pt’) est le niveau d’une population à l’instant t (respectivement t’ > t)
- N (t’, t) : Nombre de naissances enregistrées entre t et t’
- D (t’, t) : Nombre de décès enregistrés entre t et t’
- I(t’,t) nombre d’ entrants dans le pays ou nombre d’immigrés entre t et t’
- E(t’,t) nombre de sortants du pays( ou nombre d’émigrants) entre t et t’
Remarque :
- En démographie, l’unité de temps est souvent l’année. En outre, l’instant t (et t’) correspond en général au
premier Juillet (milieu de l’année civile) ou le premier Janvier.
- L’écart I(t, t’)-E(t, t’) = S(t, t’) est appelé le solde migratoire alors que l’écart R(t ,t’)= N (t’, t)-D (t’, t) est
appelé accroissement naturel.
Interprétation : La balance démographique permet de décomposer l’évolution de la population d’un pays (Pt’-
Pt) entre un mouvement naturel (N (t, t’)-D (t, t’) ) et un mouvement migratoire (I(t, t’)-E(t, t’) ).
3.2. Le taux d’accroissement naturel
Le TAN est le rapport de l'excédent naturel à la population moyenne de cette période. Il est égal à la
différence entre le taux de natalité et le taux de mortalité[]. Il se calcule de la manière suivante :
Remarque :
- 𝑃̅𝑡 est approximée en pratique par la population au 1er Juillet de l’année t.
- Le taux d’accroissement naturel est en général exprimé en pourcentage.
Interprétation : Le taux d’accroissement naturel mesure l’intensité de l’évolution d’une population dans le
temps en dehors du mouvement migratoire.
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Par exemple: un pays ou une région a une population de 10 000000 d'habitants pour une année spécifique.
Durant la même année dans ce pays ou cette région, il y a eu 250 000 naissances et 120 000 décès. Le taux
d'accroissement naturel correspondant à :
Le taux de croissance est égal à la somme du taux d’accroissement naturel et de la migration nette (solde
migration).
3.4. Estimation de la population à partir du taux d’accroissement naturel (suite géométrique) de raison r et
de…….pi.
Soient Pt la population à l’instant « t », P0 la population initiale (population du dernier recensement), r le taux
d’accroissement exprimé en pour mille et n l’intervalle de temps en année qui sépare Pi et Pa. A partir de ces
données, on peut faire une estimation de la population en utilisant la formule ci-après : Pa = Pi (1+r)t
Par exemple : votre pays a une population de 10 000 000 habitants en 2009. Le taux d’accroissement naturel
calculé la même année de 13 %0. Quelle serait la population de votre pays en fin 2011. La population en 2011
est égale : 10 000 000 x (1+0,013)2 = 10 261 690.
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Chapitre 4 : ANALYSE DE LA FECONDITE
1. Généralités
La fécondité se définit comme l’activité de reproduction (de procréation) au sein d’une population. La fécondité
est à distinguer de la fertilité. Ce dernier concept est défini comme la capacité biologique de « faire » des
enfants. En effet, alors que biologiquement un couple peut engendrer jusqu’à 15 enfants durant sa vie
commune, il n’en donne effectivement, selon les statistiques mondiales, que 2.5 enfants en moyenne. Ce
dernier chiffre correspond à la fécondité alors que le premier traduit la fertilité.
En fait, la fertilité par opposition à la stérilité est une condition nécessaire à la fécondité mais non suffisante.
La fertilité résulte en effet de considérations à la fois biologique et sociologique.
2. Indicateurs de la fécondité
Plusieurs indicateurs sont proposés pour apprécier le niveau de l’activité reproductive dans une population.
2.1. Taux brut de natalité
Le taux brut de natalité nt de l’année t est donné par le rapport du nombre de naissances vivantes
enregistrées au cours de l’année t (Nt) sur le niveau de la population au milieu de cette année (Pt):
Il indique le nombre de naissances vivantes pour mille habitants au cours d’une année. Le taux brut de natalité
en RCA est 37.8‰ en 2013.
2.2. Taux Brut de Fécondité (T.B.F)
Le taux brut de fécondité de l’année t est donné par le rapport du nombre de naissances vivantes enregistrées
au cours de l’année t sur le nombre de femmes en âge de procréer:
Le taux global de fécondité générale est le nombre de naissances vivantes par mille femmes âgées de 15 à
49. On l’interprète comme le nombre moyen d’enfants donnés par une femme féconde durant l’année t.
2.3. Taux brut de fécondité par âge (T.B.F.A)
L’intérêt du taux de fécondité par groupe d’âge réside dans le fait qu’on peut le calculer par âge ou par groupe
d’âge, afin d’effectuer des comparaisons dans le temps, ou pour mesurer les comportements en matière de
fécondité à des âges différents.
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Par exemple, le taux de fécondité des femmes de 20 ans est égal aux naissances issues des femmes de 20
ans divisé par les femmes de 20 ans. Le taux de fécondité par âge est généralement exprimé en nombre de
naissances pour 1000 femmes. Cet indicateur sert au calcul de l'indicateur synthétique de fécondité (ou
indicateur conjoncturel de fécondité), qui est aujourd'hui davantage utilisé par les démographes.
3. Renouvellement d’une population
L’évaluation des niveaux enregistrés de la fécondité et leur évolution dans le temps est un outil précieux pour
comprendre le mouvement d’une population. Mais c’est surtout l’effet d’une telle évolution sur la capacité de
renouvellement d’une population qui importe le plus.
Des indicateurs plus ou moins précis ont été élaborés pour mesurer la capacité de renouvellement d’une
population.
3.1. L’indice synthétique de fécondité
L'indice ("synthétique") de fécondité est utilisé pour apprécier la capacité d'une population à se renouveler. Il
mesure le nombre moyen d’enfants qu’aurait une femme, tout au long de sa vie, si les taux de fécondité
observés l’année considérée à chaque âge demeuraient inchangés. En général, l’ISF est calculé pour les
femmes de 15 à 49 ans. Il s'agit de la fourchette d'âge pour laquelle les taux de fécondité par âge sont
généralement calculés, étant donné la très petite proportion de naissances chez les femmes en dehors de
cette fourchette d'âge. On le calcule en faisant la somme de tous les taux de fécondité par âge. Lorsque les
taux de fécondité par âge sont fondés sur des catégories d'âge de cinq ans, la somme est multipliée par 5.
Comment calculer l’indice synthétique de fécondité :
1er cas : donnée d’une année
Étape 1 : Calcul des taux de fécondité par âge (C) = naissances par âge (A) divisées par effectifs féminins par
âge (B). Exemple : 15-19 ans = 328 ÷ 5 349 = 0,06131987.
Étape 2 : Calcul de l’indice synthétique de fécondité : Somme des taux de fécondité par âge multipliée par
amplitude des groupes d’âge (5 ans)
Étape 2 : Calcul de l’indice synthétique de fécondité : Somme des taux de fécondité par âge multipliée par
amplitude des groupes d’âge (5 ans)
Groupe d’âge Naissances 1999 -2003 Effectif féminin en 2001 (B) Taux annuel de fécondité
(A) (C)
15 – 19 ans 528 5349 0,0197
20 – 24 ans 2227 4638 0,0960
25 – 29 ans 2680 4254 0,1260
30 – 34 ans 1583 4738 0,0668
35 – 39 ans 491 6198 0,0158
40 – 44 ans 70 6801 0,0021
45 – 49 ans 4 6018 0,0001
Somme des taux de fécondité par âge 0,3266
Indice de fécondité 1,6335
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Si la fécondité est supérieure à 2,1, la génération des filles est plus nombreuse que celle des mères, ce qui
contribue à faire croître la population. A l'inverse, si elle est inférieure, cela contribue à sa décroissance.
3.4. La descendance finale
C’est le rapport du nombre total d’enfant mis au monde vivants par une cohorte de femmes sur l’effectif de la
cohorte. C’est le nombre moyen d’enfant par femme. Par exemple, une cohorte de 20 femmes a mis au
monde 54 enfants vivants. La descendance finale sera égale à :
On note que ce chiffre est supérieur au seuil de seuil de renouvellement des générations qui est de 2,1
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1. Outils et concepts de base
1.1. La notion d’âge en démographie
En démographie, on exprime l’âge de trois façons différentes : l’âge « exact » ; l’âge « révolu » et l’âge en «
différence de millésime ».
Prenons l’exemple d’une femme qui est née le 1 ier juin 1982 et qui a donné naissance à son 1 ier enfant 2 avril
2000.
- Age en années révolues : À une date donnée, l’âge révolu d’une personne est égal au nombre d’années
entières qui se sont écoulées depuis le jour de sa naissance. C’est l’âge atteint par cette personne lors de
son dernier anniversaire. Donc, cette femme a donné naissance à son 1ier enfant à 17 ans.
- Age exact : L'âge exact est la durée écoulée depuis la naissance, durée exprimée le plus précisément
possible. C'est l'âge révolu, plus le nombre de mois, de jours et d'heures (voire de minutes, etc.) écoulés
depuis le dernier anniversaire.
Âge exact = âge révolu + temps écoulé entre le dernier anniversaire et la date actuelle. L’âge exact de
cette femme à l’accouchement est de 17 ans, 10 mois et 1 jour.
- Age en différence de millésime : est égal au nombre d’années entières qui se seront écoulées entre le jour de sa
naissance et le 31 décembre de l’année considérée. Donc, cette femme a donné naissance à son 1ier enfant à 18
ans. Un millésime est le nombre désignant une année. Ce terme est fort courant pour déterminer l'âge des
boissons, notamment des grands vins, de certaines bières et de sardines à l'huile en boite.
Une génération désigne l’ensemble des personnes nées la même année civile. Exemple : « la génération
1946 ». Quelle que soit la date, les personnes appartenant à une génération donnée ont donc toutes, le même
âge en différence de millésimes. En revanche, les personnes appartenant à une génération peuvent avoir des
âges révolus différents et leur âge dépend de la date d’observation.
1.2. Le diagramme de Lexis
C’est un graphique qui permet de caractériser une cohorte à partir de 3 variables démographiques sur un plan
à deux dimensions : ces trois dimensions sont l'âge, le moment de naissance et une date quelconque, par
exemple la date de décès ou celle du mariage etc.
1.2.1. Construction du diagramme de Lexis
a. Les axes
Dans sa forme la plus classique, l’axe des abscisses est dévolu au temps et celui des ordonnées, à l’âge. Sur
ces deux axes, l’unité est la même, à savoir l’année.
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Sur l’axe des abscisses, une année du calendrier est représentée par l’espace entre deux graduations
successives. Par convention, une graduation correspondra aussi bien au 31 décembre d’une année (à minuit)
qu’au 1er janvier de l’année suivante (à 0 heure). Un point sur l’axe des abscisses correspond à une date, à
un jour.
Sur l’axe des ordonnées, un an d’âge est représenté par l’espace entre deux graduations successives, à
savoir deux âges dits « exacts » ; par exemple, l’âge de « 2 ans exacts » correspond au moment précis (le
jour) du 2ième anniversaire.
b. Localisation d’un événement
Prenant l’événement suivant : décès d’un individu âgé de 3,5 ans survenu le 30 juin de l’année 2005. Donc, la
coordonnée en temps de cet évènement est le 30 juin 2005 et sa coordonnée en âge est 3,5 ans exacts.
La date
Le 30 juin correspond au milieu de l’année concernée ; depuis le point au milieu de l’espace réservé à l’année
2005, on lève une verticale : tout ce qui se passe le 30 juin 2005 doit se localiser sur cette verticale.
L’âge
Pour l’âge exact de 3,5 ans, on procède de même pour obtenir une horizontale : tout ce qui se produit pour un
âge exact de 3,5 ans est à y localiser.
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Localisation de l’évènement
La localisation d’un évènement correspond à l’intersection de l’horizontale et de la verticale.
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un individu doit se localiser sur sa ligne de vie. La date de naissance est donc la 3 ième coordonnée utilisable
pour se repérer sur un diagramme de Lexis.
Jusqu’à présent, les trois coordonnées ont été utilisées sous leur forme ponctuelle : une date précise, un âge
exact et une date de naissance. En démographie, ces trois coordonnées peuvent aussi intervenir sous forme
d’intervalle : une année ; un âge dit « révolu » ou une année de naissance. Sur les axes, un intervalle se
représentera par un segment d’une certaine longueur ; les coordonnées sous forme d’intervalle se traduiront
donc par des couloirs, et non plus par de simples lignes.
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f. Le couloir oblique de la génération
Finalement, tout ce qui se produira pour des individus nés en 2001 (qui forment la génération ou cohorte
2001) doit se localiser dans le couloir oblique ou son prolongement.
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2.3. Mortalité de la période foeto-infantile :
Elle concerne les décès des enfants entre la 28 ème semaine d’aménorrhée et la fin de la 1 ière année de vie. On
distingue, selon la période de décès, plusieurs indicateurs :
2.3.1. La mortinatalité
C’est le rapport entre le nombre de décès de 28ième SA à la naissance et le nombre de naissances totales
(NB : une enfant mort-né est un enfant décédé le jour de la naissance).
2.3.2. La mortalité périnatale
C’est le rapport entre le nombre de décès de 28ième SA au 7ième jour et le nombre de naissances totales.
2.3.3. La mortalité néonatale
C’est le rapport entre le nombre de décès de la naissance au 28 ième jour et le nombre de naissances vivantes.
Elle subdivisée en mortalité néonatale précoce (naissance au 7 ième jour) et tardive (du 7ième au 28ième jour). Les
principales causes de la mortalité néonatale sont les naissances prématurées, l’asphyxie à la naissance
(circulaire) et les infections.
2.3.4. La mortalité post-néonatale
C’est le rapport entre le nombre de décès du 28ième jour à 12 mois et le nombre de naissances vivantes.
2.3.5. La mortalité infantile
C’est le rapport entre le nombre de décès de la naissance à 12 mois et le nombre de naissances vivantes
Tableau : Evolution du taux de mortalité infantile en RCA
Année 2010 2011 2012 2013 2014 2015
TMI 116 100 98 96 94 92
23
2.3.7. La mortalité juvénile
C’est le rapport entre le nombre de décès des enfants d’un an à cinq ans et l'ensemble de la population de
cette même tranche d'âge.
2.3.8. La mortalité infanto-juvénile
C’est le rapport entre le nombre de décès de la naissance à cinq ans et l'ensemble de la population de cette
même tranche d'âge. Le TMIJ pour la RCA en 2010 est égal à 179 pour 1000. Les principales causes de
mortalité infanto-juvénile sont la pneumonie, la diarrhée et le paludisme. La malnutrition est un facteur sous-
jacent dans environ 45% des décès, car elle rend les enfants plus vulnérables aux maladies graves.
2.4. La mortalité maternelle
Le ratio de mortalité maternelle est habituellement défini comme le nombre de décès imputables à des
facteurs maternels (décès ayant pour cause directe comme la grossesse, décès ayant pour cause
l’accouchement et décès survenus au cours des deux mois après l’accouchement) sur 100 000 naissances
vivantes. On obtient le ratio de mortalité maternelle en divisant le nombre de décès relatifs à la grossesse
durant une période donnée par celui de naissances vivantes durant la même période, multiplié par 100 000.
Les principales causes de mortalité maternelle sont:
- hémorragie sévère (pour l’essentiel après l’accouchement);
- infections (habituellement après l’accouchement);
- hypertension durant la grossesse (pré-éclampsie et éclampsie);
- complications dues à l'accouchement;
- avortement pratiqué dans de mauvaises conditions de sécurité.
- Les autres causes de complications sont associées à des maladies comme le paludisme, et le VIH durant
la grossesse.
Pour éviter les décès maternels, il est également primordial de prévenir les grossesses non désirées ou trop
précoces. Toutes les femmes, y compris les adolescentes, doivent avoir accès à la contraception, à
l’avortement dans de bonnes conditions de sécurité dans le plein respect du cadre législatif et à des soins de
qualité suivant l’avortement.
2.5. La comparaison des mortalités
Les taux bruts de mortalité ne peuvent servir de comparaison entre pays ou territoires parce qu’ils sont la
conséquence non seulement de la mortalité par âge, mais aussi de la structure par âge. Si une population est
en moyenne plus jeune qu'une autre, si les taux spécifiques par l'âge sont les mêmes dans les deux
populations, il y aura plus de cas dans la population la plus vieille que dans la plus jeune.
On cherche donc à éliminer l’effet des structures par âges différents. On appelle cette opération de
neutralisation de la structure par âge la standardisation. C’est une méthode qui permet de comparer des taux
entre 2 ou plusieurs populations lorsque la répartition d’un facteur est inégale. On utilise à priori une
24
population de référence qui peut être fictive ou réelle. Il y’a deux (2) de standardisation : la directe et
l’indirecte.
2.5.1. La standardisation directe ou méthode de la population type
La standardisation directe permet de calculer le taux standardisé sur l'âge. C’est le taux théorique .qui aurait
été obtenu si les taux spécifiques observés pour chaque âge étaient appliqués à une population standard :
cette population est communément appelée la population de référence.
Exemple : Soient la population A et la population B. le tableau ci-dessous présente la répartition des taux de
mortalité et la proportion de la population dans chaque classes d’âge par ville.
Tableau I : répartition de la population par âge et par ville
Population A Population B
Age (an)
Effectif % Taux Nb décès Effectif % Taux Nb décès
18 - 39 75230 92,56 0,66 50 56560 52,46 0,62 35
40 - 69 5600 6,89 71,43 400 45620 42,31 59,18 2700
> 70 450 0,55 311,11 140 5640 5,23 300,00 1692
Total 81280 100,00 7,3 590 107820 100,00 41,1 4427
25
Après standardisation, on constate que la mortalité est plus élevée dans la population A par rapport à la
population B.
3. La standardisation indirecte
Population
Population A Population B référence
Nombre Décès Nombre Décès
Age Effectif décès attendus Effectif décès attendus Taux
18 - 39 ans 75230 50 41.38 56560 35 3,11 0.55
40 - 69 ans 5600 400 337.12 45620 2700 2746.32 60.20
> 70 ans 450 140 114.75 5640 1692 1438.20 255
Total 81280 590 493.25 107820 4427 4215.63 2.52
On applique les taux spécifiques de mortalité de R aux effectifs de A (nombre attendus de décès en
A). On applique la même formule aux effectifs de B.
On compare les nombres de décès observés aux attendus : Standardised de Mortality Ratio (SMR)
o Population A = Décès observes/Décès attendus = 590/493.25 = 1.20 ;
o Population B = Décès observes/Décès attendus = 4427/4215.63 = 1.05
On détermine le Taux standardisé de Mortalité= Taux brut * SMR
o Taux standardisé Pop A = 2.52 x 1.20 = 3.01
o Taux standardisé Pop B = 2.52 x 1.05 = 2.65
On compare les taux standardisés en utilisant Indice comparatif de mortalité.
4. L’espérance de vie
L’espérance de vie (EDV) est le nombre moyen d'années qu'un individu peut espérer vivre à partir d'un âge
donné, si les taux de mortalité spécifiques selon l'âge devaient rester les mêmes pour la durée de vie. L’EDV
peut être calculée pour un âge donné ou à la naissance
26
4.1. Espérance de vie par âge
Tableau I : Espérance de vie des hommes de la population du Québec, 1985-1989.
Étape 1 (colonne C): Calcul des taux de mortalité par âge M(x)
M(x) = décès observés dans l’intervalle d’âge (colonne A) divisés par la population selon l’âge (colonne B).
Exemple : groupe d’âge des 10-14 ans (x = 10)
M(10) = 363 ÷ 1 168 566 = 0,000311.
Étape 2 (colonne D): Transformation des taux de mortalité en quotients Q(x)
Le quotient de mortalité est la probabilité, pour les personnes survivantes à un âge (par exemple 10 ans), de
décéder avant l'âge suivant (par exemple 11 ans). Le quotient de mortalité Q(x) est calculé en rapportant le
nombre de décès sur la période à l’effectif en début de période. Ne connaissant pas l’effectif de la population
en début de période, on transformer le taux de mortalité en quotient de mortalité par la formule suivante :
2∗amplitude .de .la. classe∗M ( x )
Q(x) = 2+amplitude∗M (x )
Exemple : groupe d’âge des 10-14 ans, l’amplitude la classe est égale à 5.
2∗5∗0 , 000311
Q(10) = 2+5∗0 ,000311 =0,001552
Cette transformation se fait pour tous les groupes d’âge, sauf pour les moins d’un an où l’on utilise le taux de
mortalité infantile. Pour ce faire, on divise le nombre de décès à 0 an, pour la période 1985-1989, par le
nombre de naissances pour la même période.
Exemple : Q(0) = 1 740 ÷ 221 729 = 0,007847.
27
Pour le dernier groupe d’âge (90 ans et plus), le quotient de mortalité Q(90) est fixé à 1.
Étape 3 (colonne F) : Calcul des décès de la table dans l’intervalle d’âge D(x, x + a).
En notant d ( x , x+ a) le nombre de décès entre l’âge x et l’âge (x+a) parmi les personnes de la génération
g
g, on a : d ( x , x+ a) = S - S
g g g
x X −a où a =1,2 ,3
D(x, x + a) = survivants par âge S(x) * Q(x).
Exemple : groupe d’âge des 10-14 ans
D(10,15) = S(10) X Q(10) = 98 891 X 0,001552 = 153.
Étape 4 (colonne E) : Calcul des survivants par âge S(x)
On appelle survivants à l’âge (exact) x d’une certaine génération g les personnes de cette génération ayant
S
g
- S 0 désigne ainsi le nombre de personnes de la génération g ayant dépassé l’âge 0. C’est donc le nombre
de naissances à l’année g.
g g g g
L'espérance de vie à la naissance (EDVN), calculée à un moment donné (par exemple en 2010), est le
nombre moyen d'années que vivrait une personne si elle connaissait, tout au long de sa vie, les conditions de
mortalité observées en 2010. L’espérance de vie à la naissance mesure la durée de vie probable d’un
individu à sa naissance.
29
Nous allons partir d’une cohorte de 1000 individus (qui représente la génération qui va naître en 2011) et nous
allons lui « faire traverser » les 100 prochaines années (on se limite arbitrairement à 100 pour simplifier les
calculs) en lui appliquant les taux de mortalité observés en 2010.
Etape 1 (colonne 3) : Si l’on avait les taux de mortalité pour chaque âge, il suffirait de multiplier directement le
taux de mortalité par le nombre de personnes vivantes pour connaître les décès à chaque âge et en déduire le
nombre de survivants. Comme nous n’avons que des données regroupées, nous devons calculer le nombre
d’années que compte chaque classe d’âge, ceci afin de multiplier ce nombre par le taux de mortalité
correspondant.
Par exemple, pour la classe d’âge qui va de 1 à 4 ans, les survivants de la génération fictive vont passer 3 ans
dans cette catégorie d’âge.
Etape 2 (colonne 4) : Calcul du taux de mortalité annuel
TMA = Nombre d’années exposées au taux de mortalité (colonne C) x TBM (colonne B)
Exemple pour la tranche d’âge 1 à 4 ans
TMA= 0,3 pour mille x 3 = 0 ,9 pour mille.
Etape 3 (colonne 5) : calcul du nombre de décès
Décès = TMA (colonne D) x les survivants de la cohorte fictive à chaque génération (colonne F)
Exemple pour la première année : 3,1 pour mille*1000 = 3,1
Etape 4 (colonne 6) : calcul du nombre des survivants
Survivant de l’année (a) = survivant de l’année (a -1) – Décès de l’année a( )
Exemple : pour la tranche d’âge moins d’un an
Survivants = 1000 – 3,1 = 996,9
Et ainsi de suite, jusqu’à l’extinction de la cohorte fictive au bout de 100 ans (on rappelle que 100 ans a été
choisi arbitrairement, mais qu’il faudrait aller jusqu’à l’âge le plus élevé des personnes décédées durant
l’année qui sert de base aux calculs des taux de mortalité).
Etape 5 (colonne 7) : calcul des différentes pondérations à appliquer à chaque âge pour déterminer l’âge
moyen au décès.
Elle s’obtient d’abord en additionnant la borne supérieure et la borne supérieure puis le tout diviser par 2.
Exemple pour la tranche s’âge 10 à 14 = (10 + 14)/2 = 7
Etape 6 (colonne 8) : calcul de l’âge moyen au décès
Age moyen = Décès (colonne 5) x colonne 7
Exemple : pour la tranche d’âge 10 à 14 ans : 0,4 x 12 = 4,778
Enfin, l’espérance de vie à la naissance s’obtient en effectuant la somme des valeurs qui figurent dans la
dernière colonne. On obtient dans cet exemple une espérance de vie égale à 76,29 ans.
30
TRANSITION DEMOGRAPHIQUE
1. Définition
Tout au long de l’histoire, le monde était caractérisé par une mortalité élevée, une fécondité élevée et une
croissance démographique faible. La « transition démographique » est le processus par lequel une population
passe de cet état de mortalité élevée et de fécondité élevée à un état de faible mortalité et de faible fécondité.
31
- Les méthodes contraceptives : la progression de la proportion de femmes, utilisant des méthodes
contraceptives efficaces est le principal facteur qui explique la baisse rapide de la fécondité dans les pays
du nord.
- Le développement de l'éducation et du travail des femmes ;
- Des politiques de limitation des naissances ont été mises en place, soit incitatives, soit coercitives, dans
de nombreux pays en développement (campagnes de stérilisation en Inde, politique de l'enfant unique en
Chine…).
- Le désir d’un petit nombre d’enfants s’est imposé aux jeunes couples, face aux difficultés économiques ,
aux mauvaises conditions de vie et aux coûts élevés de la scolarisation et de la santé des enfants . C’est
ce phénomène que l’on nomme malthusianisme1 de pauvreté, c’est-à-dire la réduction des naissances
provoquée par la précarité économique et sociale.
Dans la phase 4, la fécondité a suffisamment baissé pour compenser le nouveau taux de mortalité et la
population se stabilise.
2.3. Les différentes situations dans le monde
- Les pays industrialisés ont achevé depuis les années 1970 leur transition démographique et sont même
passés en phase de décroissance car le taux de renouvellement des générations n'est plus assuré (le
taux de fécondité est passé sous la barre de 2,1 enfants par femme). C'est le cas de la majorité des pays
d'Europe.
- Les pays en développement qui ont pratiquement achevé leur transition ont en commun d'avoir une
population moyenne et d'avoir une industrie non négligeable : Corée du Sud, Hong kong, Singapour,
Taïwan, ou encore le Chili et l'Argentine.
- Les pays en cours de transition ont gardé une natalité forte car leur population est jeune : parmi ces pays
figurent les grands pays de l'Amérique latine et ceux de l'Asie (Inde, Indonésie).
- Enfin les pays de l'Afrique noire et certains pays musulmans comme l'Afghanistan, le Bangladesh, le
Pakistan ou le Yémen n'ont pas commencé leur transition et gardent une forte natalité et une forte
mortalité. L'accroissement naturel est, malgré tout, de 2 à 3 % par an.
2.4. Les avantages de la transition démographique
La transition démographique conduit au dividende démographique.
On appelle dividende démographique les avantages que les économies seraient susceptibles de tirer d’une
phase particulière de la transition démographique durant laquelle l’évolution numérique des différentes classes
d’âge conduit à maximiser la proportion d’actifs, source de richesses, et à minimiser corrélativement celle des
inactifs source de dépenses.
Quand une société entre dans la première phase de la transition démographique ( phase 1), elle commence
par enregistrer une forte baisse de la mortalité tandis que la fécondité reste stable ou ne diminue que
1
32
faiblement. Ce décalage entre mortalité désormais basse et fécondité toujours élevée conduit évidemment à
une hausse rapide des effectifs. Puis, peu à peu ( phase 2), la natalité tend à son tour à baisser et à
redescendre au niveau de la mortalité, conduisant ainsi les pays vers certaine stabilité démographique.
A ce moment, trois phénomènes se conjuguent pour réduire la part des inactifs et augmenter celle des actifs,
favorisant ainsi la production de richesses tout en minimisant le poids des dépenses.
- les personnes âgées restent en nombre limité (1).
- le nombre de jeunes commence à diminuer (2).
- le nombre d’actifs est très important (3).
Les deux premiers éléments diminuent la proportion de personnes à charge limitant les dépenses de retraites,
de soins et de frais d’éducation, le troisième maximise la part des personnes susceptibles de produire les
richesses pour l’économie, permettant ainsi de générer de la croissance et de financer les dépenses
afférentes aux deux premières catégories.
Le dividende démographique pourrait générer une croissance économique exceptionnelle en Afrique, si l’on
se base sur l’expérience asiatique. C’est un potentiel extraordinaire pour le financement du développement.
Le dividende à lui seul ne peut pas produire la croissance économique, Il faut des investissements pour
accompagner le changement de structure de la population, aider les femmes à s’autonomiser, améliorer la
santé y compris la santé sexuelle/reproductive et investir dans l’éducation y compris celle des jeunes filles. Il
faut aussi et surtout des mesures pour la création d’emplois productifs et décents, ainsi que des mesures de
bonne gouvernance.
33
PROBLEMES D’URBANISATION ET DE MIGRATION EN AFRIQUE
L'urbanisation est un processus de transformation d'une population rurale en une population urbaine , en un
changement de mode de vie, un changement démographique et spatial ayant des impacts sur la vie de la
société en général du point de vue culturel, politique, social et économique.
L’Afrique est l’une des régions du monde les moins urbanisées, mais où l’urbanisation se produit très
rapidement. Elle se situe autour de 10% vers 1950, 40% en 2007. La taille de la population urbaine croît très
rapidement. La croissance urbaine résulte de plusieurs facteurs :
- La croissance naturelle des villes : différence entre natalité et mortalité ;
- la croissance migratoire : migrations des campagnes vers les villes ;
- les reclassements du milieu rural en milieu urbain : changement de statut des localités ; rurales en
localités urbaines.
Le phénomène de migration touche souvent des jeunes, généralement entre 15 et 35 ans, les plus instruits
que les ruraux sédentaires.
1. Les facteurs à l’origine de la croissance migratoire
- Opportunités économiques dans les villes : emplois plus rémunérateurs, surplus de main-d’œuvre en
milieu rural ;
- Possibilités de poursuivre les études : écoles secondaires, écoles supérieures, universités,
- Conditions de vie globalement plus favorables en ville : accès à l’eau, électricité, services de santé etc.
2. Les conséquences des migrations et de l’urbanisation rapide
34
- Le phénomène de banditisme, la prostitution et la propagation des IST : Il s'agit des gens qui, se trouvant
en situation de chômage et végétant dans la misère, s'adonnent à des opérations marginales ou de vol à
mains armées aux fins de satisfaire leurs besoins de toutes sortes. A cause du chômage cuisant qui plane
sur la population, les jeunes filles comme les adultes pratiquent la prostitution comme moyen de gagner
un revenu en vue de satisfaire leurs besoins. Par voie de conséquences, elles permettent la propagation
des infections sexuellement transmissibles.
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