Vous êtes sur la page 1sur 3

Leçon 27 

: Définitions et calcul des indicateurs démographiques

OBJECTIF GÉNÉRAL : OBJECTIFS SPÉCIFIQUES :


Amener les élèves à la À la fin de cette leçon, les élèves seront capables de calculer,
connaissance des principaux définir et interpréter les indicateurs démographiques ci-après :
indicateurs  le taux de mortalité générale et infantile ;
démographiques.  l’espérance de vie à la naissance, ou vie moyenne ;
 la mortalité différentielle ;
 le taux de natalité et de fécondité générale ;
 l’indicateur conjoncturel de fécondité ;
 le taux brut de reproduction et le seuil de renouvellement
d’une population ;
 le taux d’accroissement naturel et total de la population.

Comment définir et calculer les principaux


Problématiq
indicateurs démographiques ? Quelles
ue :
interprétations peut-on leur donner ?
PRÉREQUIS :
L’économie fonctionne par et pour les populations qui fournissent du travail et des capitaux et consomment des
produits. L’étude des relations entre population, croissance et développement se trouve à l’intersection de la
démographie, de la sociologie et de l’économie.
Le problème démographique central est de savoir comment une population évolue et se transforme. Les indicateurs
démographiques permettent d’analyser ces mouvements de la population.
I. LES INDICATEURS DÉMOGRAPHIQUES ET LEUR UTILISATION
Une population est en constante évolution, affectée par des entrées (naissances), des sorties (décès) et
éventuellement par des déplacements dans l’espace (migrations).
A) La mortalité et l’espérance de vie
a) La mortalité générale (M = taux de mortalité générale)
nombre de décès dans l' année
M= × 1000
population moyenne
' pop . au 31/12 /n+ pop . au 1/1/n
population moyenne de l année n=
2
La comparaison des taux de mortalité de deux populations ou d’une même population à des époques différentes est
d’interprétation délicate, car le niveau de cet indicateur dépend de deux facteurs principaux  : l’état sanitaire et la
composition par âge de la population.
b) La mortalité infantile (Mi = taux de mortalité infantile)
décès d ' enfants de moins d ' un an
Mi= ×1000
nombre de naissances vivantes de l ' année
C’est un bon indicateur de l’état sanitaire d’une population, qui permet de faire des comparaisons dans l’espace et
dans le temps.
c) L’espérance de vie (ou vie moyenne)
1) L’espérance de vie à la naissance, ou vie moyenne
L’espérance de vie à la naissance (ou vie moyenne) est l’âge moyen ou décéderait une génération qui subirait, de sa
naissance à sa disparition, les conditions de mortalité de l’année d’observation.

1|Page
Il s’agit d’âge probable, car l’on suppose que la mortalité à chaque âge sera, dans les années avenir, identique à celle
d’aujourd’hui.
L’espérance de vie dépend essentiellement des conditions de vie, et donc du niveau de vie.
2) La mortalité différentielle
La mortalité différentielle est l’écart de mortalité (ou de l’espérance de vie) lié à un caractère déterminé : sexe,
mode de vie rural ou urbain, PCS, etc.
Dans les pays industriels, les femmes ont une espérance de vie sensiblement plus élevée que les hommes. Certains
éléments caractéristiques du mode de vie masculin dans les sociétés industrielles, tels que la consommation plus
importante de tabac et d’alcool, des accidents plus fréquents, le surmenage professionnel, expliquent partiellement
cette surmortalité masculine.
B) La natalité et la fécondité
a) La natalité (N = taux de natalité)
nombre de naissances de l' année
N= × 1000
population moyenne
Le taux de natalité dépend de la composition par âge de la population et de sa fécondité  : de deux populations ayant
les mêmes taux de fécondité par âge, celle qui comprendra davantage de jeunes adultes aura une natalité plus forte.
b) La fécondité
Le taux de natalité mesurant mal l’aptitude d’une population à se renouveler, il est préférable d’utiliser les taux de
fécondité.
1) Le taux de fécondité générale (F)
nombre de naissances de l' année
F= ×1000
nombre de femmes âgées de 15 à 49 ans
La fécondité dépend de l’âge de la mère. Ainsi une population comprenant de nombreuses femmes d’âge moyen,
entre 20 et 40 ans, aura plus d’enfants qu’une population ayant autant de femmes mais plus jeunes ou plus âgées.
On est donc amené à construire un indicateur tenant compte de la fécondité selon l’âge.
2) L’indicateur conjoncturel de fécondité
L’indicateur conjoncturel de fécondité (ou somme des naissances réduites ou encore indice synthétique de
fécondité) indique le nombre d’enfants que mettrait au monde chaque femme d’une génération fictive pendant sa
vie féconde si les taux de fécondité par âge ne variaient pas.
49
Indice synthétique de fécondité= ∑ F x
x=15

Il s’agit d’une génération « fictive », car on ne peut affirmer que les femmes auront, à l’avenir, la même fécondité par
âge que celles que l’on vient d’observer.
On peut aussi mesurer la descendance finale de la génération réelle des femmes qui ont maintenant plus de 50 ans
et n’auront donc plus d’enfants.
Descendance finale : nombre moyen d’enfants qu’ont eu effectivement les femmes d’une génération donnée au
cours de leur vie féconde.
3) Le taux brut de reproduction (ou de remplacement)
Il est dérivé de la somme des naissances réduites.
C’est le nombre de naissances féminines qu’aurait une génération de 1000 femmes de mortalité nulle et soumise à
la loi de fécondité de la population étudiée.
On le calcule en multipliant l’indicateur conjoncturel de fécondité (nombre d’enfants par femme) par 48,8%,
proportion de filles dans chaque génération.
Ce taux brut faisant abstraction de la mortalité, est la limite supérieure du replacement d’une génération par la
génération suivante. Ainsi, si 1000 femmes donnent naissances à 900 filles, quelle que soit l’évolution de la
mortalité, la génération des mères ne sera pas remplacée par celle des filles.
4) Seuil de renouvellement d’une population

2|Page
Le seuil de renouvellement d’une population est le nombre moyen d’enfants par femme préservant l’identité
numérique entre le nombre des mères et celui de leurs filles.
Ce seuil est atteint lorsque, en moyenne, 100 mères ont au moins 100 enfants du sexe féminin, atteignant l’âge de
40 ans environ. L’effectif d’une population décline si elle reste durablement au-dessous du seuil de renouvellement
des générations.
C) L’accroissement démographique
a) L’accroissement naturel (An = taux d’accroissement naturel)
An=Natalité −Mortalité
Les taux d’accroissement naturel varient notablement d’un pays à un autre. Faible, voire négatif, dans les pays
industrialisés, il peut être très élevé dans certains pays du Tiers-Monde.
b) Taux d’accroissement total (At)
I −E
i= , At= An+i , avec i=taux net d ' immigation
P
' '
avec I =nombre d immigrants , E=nombre d émigrants , et P= population moyenne
D) Les projections (prévisions) démographiques
Les démographes s’intéressent à l’avenir prévisible des populations. Ils tentent de formuler des projections, c’est-à-
dire un état chiffré des populations futures à partir de diverses hypothèses de natalité, mortalité et fécondité.
a) Projections à partir des taux d’accroissement observés dans le passé (extrapolation)
Euler (mathématicien suisse, 1707 – 1783) a démontré qu’une population, dont le taux de croissance serait constant,
aurait une progression de type géométrique (semblable à celle des intérêts composés).
Soit P0 l’effectif initial d’une population dont le taux d’accroissement a est constant ; au bout de n années son
effectif Pn est :
n
Pn=P 0( 1+ a)
La limite de cette méthode tient évidemment au fait que les taux d’accroissement ne restent pas nécessairement
constants ; partout dans le monde, ils ont tendance à diminuer sous l’effet conjugué de divers facteurs.
b) L’utilisation de la structure par âge et des tables de fécondité et de mortalité
La structure par âge est décrite par la pyramide des âges. La forme de la pyramide fournit des indications précieuses
pour les
projections
démographiques.
Par exemple, les
deux pyramides
des âges ci-
dessous
représentent la
structure par âge de la population de la France en 1776 et 1990. Sur la première pyramide, on peut remarquer une
base élargie. Les filles de la classe d’âge 0–20 ans sont bien plus nombreuses que celles de la classe d’âge des 20-40
ans. On pouvait donc s’attendre à un fort accroissement naturel de la population.
À l’inverse, la forme de la deuxième pyramide permet de prévoir à la fois une réduction de l’accroissement naturel et
un vieillissement de la population.
Les résultats des projections démographiques
Les prévisions démographiques parviennent à d’assez bons résultats à moyen terme : certaines tendances ne se
modifient que lentement. En revanche, dans le long terme, les comportements démographiques changent, et les
projections sont particulièrement périlleuses.

3|Page

Vous aimerez peut-être aussi