BACCALAUREAT BLANC

SESSION : AVRIL 2022

EPREUVE DE SCIENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES

Série : B Durée : 4h00 Coef : 4

Le Candidat traitera, au choix l’un des deux sujets suivants :

Sujet de type 1 : Epreuve de Dissertation

A l’aide de vos connaissances et des documents ci-joints, vous discuterez sur la
question suivante : les organisations tayloriennes et fordiennes du travail
ont-elles disparu ?

Document 1 :
Les usines Toyota ont implanté l’organisation conçue par l’ingénieur Ohno, basée
sur la responsabilité déléguée aux ouvriers d’assurer la qualité des produits (en particulier
la capacité individuelle d’arrêter la chaine de production) et la circulation horizontale de
l’information entre les groupes d’ouvriers permettant à chacun de connaitre par exemple
combien de pièces il doit fournir à ses collègues en aval de la production.

[…] Une intense théorisation autour de concepts globaux a accompagné ces

transformations. Entre autres, la ″lean production″ ou ″production au plus juste″ est
directement issue du toyotisme : élimination des stocks, juste-à-temps, circulation
horizontale de l’information suggestions des salaries pour améliorer les performances et
la qualité. L’engineeeing ou reconfiguration, recherche la réduction des couts et
l’extermination […]. Enfin la qualité totale approfondit la production « au plus juste » : elle
tend à la satisfaction complète du client et à la hausse du muda (le gaspillage en japonais).

Source : DARES. L’exposition aux risques et aux pénibilités du travail de 1994 0 2003.
Premières synthèses Décembre 2004.

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Document 2 : Exposition aux contraintes du travail pour l’ensemble des
salariés (en %)

Nature de la contrainte de travail 1994 2003

Avoir un rythme de travail imposé par une demande extérieur 50 55
obligeant une réponse immédiate
Avoir un rythme de travail imposé par un contrôle ou un suivi 15 27
informatisé
Devoir fréquemment interrompre une tache pour en faire un autre 46 58
non prévu
Etre en contact (de vive voix ou par téléphone) avec le public 63 71
Travail sur écran plus de 20 heures par semaines 12 22
Position Débout ou piétinement plus de 20 heures par semaine 28 27
Répétition d’un même geste à cadence élevée plus de 10 heures 13 10
par semaine

Source : DRT- DARES, Enquêtes Sumer 1994 0 2003.

Document 3 :
[Durant le XXieme siècle] le taylorisme ou le travail à la chaîne touchent peu à peu un nombre
croissant d’entreprises, de pays et de secteurs. Ils deviennent la forme dominante d’organisation du
travail. […]

Des difficultés surgissent cependant à partir des années 1960. D’abord, c’est une
crise du travail, liée à l’accélération des cadences et à l’utilisation d’une main-d’œuvre
jeune, mieux formée et moins docile. Elle ne trouve pas de sens dans l’accomplissement
de son travail. L’absentéisme massif et les départs volontaires désorganisent la production,
les conflits se multiplient et la qualité du travail est médiocre. Ensuite, c’est l’inadaptation
de la production de masse aux changements des marchés […]. Les taux d’équipement
élevés des ménages rendent les ventes plus cycliques, les consommateurs souhaite se
différencier par des produits originaux, la demande se fragmente. Enfin, c’est la montée
des coûts d’organisation liée au contrôle du travail et au gigantisme des unités de
production, […].

Il faut attendre la mise en forme du système de production introduit chez Toyota […]
émerger une alternative cohérente au fordisme […]. Il semble réconcilier efficacité
productive et prise en compte du facteur humain, pour proposer des tâches plus riches et
plus valorisantes.

Source : Arnaud PARENTY, in Alternatives économiques, n°238, juillet- août 2005.

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Document 4 : le cercle vertueux de la croissance fordiste
Augmentation des salaires

Rationalisation du Forts gains de

travail (système productivité Baisse des prix
Tayloro – Fordien) partagés en …

Hausse ses profits

CONSOMMATION DE Hausse du
Production de Masse
MASSE pouvoir d’achat

Redistribution et
Investissement protection sociale
Forte demande
(Etat providence)

Source : Les articles du monde, Hors-série le monde, Avril 2012

Document 5 : L’autonomie dans le travail des salariés en France

Proportion des salariés qui déclarent …
Qu’on leur Qu’ils règlent Qu’ils Qu’ils peuvent
indique personnelleme n’appliquent pas faire varier les
En % seulement nt les incidents strictement les délais ou qu’ils
l’objectif du consignes ou n’en ont pas
travail à faire qu’ils n’en ont
pas
Cadres 1991 97 90 80 75
1998 97 90 82 76
Professions 1991 92 79 71 73
Intermédiaires 1998 93 82 71 73
Employés 1991 81 59 53 66
1998 84 68 57 68
Ouvriers 1991 72 52 47 51
1998 77 60 55 56
Ensemble des 1991 82 65 58 63
salariés 1998 86 72 63 67

Source : Enquêtes sur les conditions de travail, 1991 et 1998, Ministère de l’emploi et de la solidarité,
Les dossiers de la DARES, 2000
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Document 6 :
Les conditions de travail dans les usines du secteur de l’électronique en chine sont
« inhumaines », voilà le constat de l’organisation de défense des droits des travailleurs china
labor Watch (CLW), qui publie Mardi 12 juillet un rapport sur dix entreprises travaillant
pour des grandes marques mondiales. Ces usines produisent des ordinateurs et d’autres
produits électroniques pour Dell, IBM, Ericsson, Philips, Microsoft, Apple, HP, et Nokia
entre autres.

« Travailler jusqu’à l’épuisement » ; Dans neuf usines sur dix qui ont été
enquêté « les ouvriers ne peuvent pas gagner un salaire leur permettant de vivre avec leurs
seules heures de travail normales et sont contraints d’effectuer un trop grand nombre
d’heures supplémentaires ». Le nombre d’heures supplémentaires travaillés par mois varie
entre « 36et 160 » et aucune usine n’était strictement en conformité avec la législation sur
le travail en chine qui fixe une limite maximale de 36 heures supplémentaires par mois.

« La sécurité et le bien-être des ouvriers sacrifiés » d’octobre 2010 à juin 2011,

china labor Watch (CLW) a conduit des entretiens avec 408 ouvriers pour cette enquête ;
Pour pénétrer dans trois usines, les membres de l’organisation se sont fait embaucher
comme ouvriers. « L’intensité du travail est extrêmement élevé dans les dix usines
examinées, poursuit CLW ; qui relève que sur une chaine d’assemblage d’HP « les ouvriers
devraient répéter la tâche qui leur était assigné toutes les trois secondes, debout et sans
discontinu pendant dix heures

Source : le monde.fr avec AFP le 12juillet 2011

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Sujet de type 2 : Epreuve de Question de Synthèse
I. Travail préparatoire : (10 points)

1) Qu’est – ce que l’IDH ? et à quoi sert-il ? (Document 1) (1 point)

2) Comment peut-on expliquer que l’Arabie- Saoudite et le Venezuela qui ont les
mêmes IDH est des PIB / habitant très différents ? (Document 1) (2 points)
3) En quoi la croissance économique est- elle nécessaire au développement
économique ? (Document 2 et 3) (2 points)
4) Comment expliquer l’évolution du niveau de vie moyen au Congo Kinshasa de
1962 à 2012 ? (Document 4) (2 points)
5) La croissance économique a-t-elle été plus forte en France ou au Brésil entre 1962
et 2012. (Document 4) (1 point)
6) Expliquer les mécanismes par lesquels le développement économique favorise la
croissance économique ? (Document 2 et 3) (2 points)

II. Question de Synthèse : (10 points)

Après avoir montré la difficulté de mesurer le développement, vous vous

interrogerez sur ses rapports avec la croissance économique.

Document 1 :
Pays et PIB par Espérance Taux Taux brut de
classement en IDH habitant de vie à la d’alphabétisat Scolarisation
2003 (en dollar naissance ion des (en %)
PPA) adultes
(en %)
1-Norvège 0,963 37670 79,4 99 100
10- Etats-Unis 0,944 37562 77,4 99 93
75- Venezuela 0,772 4919 72,9 93 75
77-Arabie-Saoudite 0,772 13226 71,8 79,4 57
85- Chine 0,755 5003 71,6 90,9 69
174 -Mali 0,333 994 47,9 19 32
Monde 0,741 829 67,1 N.C 67
Source : Données PNUD, Rapport mondial sur le développement humain 2005, Economica

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Document 2 :
A Quoi sert le développement ? (…). Le développement de la santé publique, de l’éducation
de la promotion sociale, etc., contribue directement à la qualité et à l’épanouissement de la vie. Tous
les indices montrent que, même à bas niveau de revenu, un pays qui garantit les soins et l’éducation
à tous est capable d’atteindre des résultats remarquables en termes d’espérance de vie et de qualité
de vie pour l’ensemble de sa population. La santé et l’éducation publiques reposant pour l’essentiel,
sur le travail humain, ces secteurs sont relativement peu coûteux en phase initiale de
développement, lorsque la main d’œuvre est bon marché. (…)

L’impact du développement humain va bien au-delà de l’amélioration directe de la qualité

de vie. Il favorise aussi les facultés productives des personnes et donc la croissance économique
partagée. Savoir lire et compter favorise la participation au processus d’expansion économique
(comme l’illustrent, entre autres, les exemples japonais et thaïlandais). Pour s’insérer dans les
échanges mondiaux, il est crucial de pouvoir se plier à des normes telles que le « contrôle de la
qualité » (…).

En outre, tout montre que l’amélioration de la santé et de l’alimentation favorise la

productivité et les rémunérations de la main-d’œuvre salariée.

Source : Amartya Sen (prix Nobel d’économie 1998), un nouveau modèle économique. Développement justice,
liberté. Odile Jacob, 2000.

Document 3 :

La croissance économique est une condition absolument nécessaire au développement car

un niveau minimum de richesse est indispensable pour satisfaire les besoins essentiels, c’est-à-dire
ceux incontournables pour la survie (besoins physiologiques : alimentation, habillement, etc.) et les
services de base (Santé, assainissement, transport, distribution d’eau potable…). Ensuite, l’espérance
de vie, le taux d’alphabétisation et le taux de scolarisation dépendent directement des possibilités
de dépenses en éducation en santé et en alimentation, et donc indirectement en partie du niveau
de PIB par habitant.

Par ailleurs, une meilleure santé et une meilleure éducation rendent la population plus
entreprenante (et notamment moins fataliste) et plus productive, ce qui influe positivement sur le
niveau de production du pays. Le développement influence donc, en retour la croissance
économique.

Source : Marc Montoussée, Cahiers français, n°315, juillet 2003

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 Document 4 : la relation entre la hausse du PIB/Hab. et la hausse du
niveau de vie

Source : D’après la Banque Mondiale, juillet 2013

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