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Leçon 8 

: Les changements sociaux entraînés par la croissance et le


développement
1. Définition
Le changement social représente toutes les transformations observables dans le temps, qui affectent
durablement la structure ou le fonctionnement de l’organisation sociale.
Exemple : l’exode rural, l’urbanisation, l’intervention de l’État dans l’économie, l’instauration de la parité
en politique…
2. La concentration du système productif
Le terme de concentration désigne le phénomène d’augmentation de la taille moyenne des entreprises.
L’essor d’une entreprise peut se faire par croissance :
- interne : dans ce cas, elle investit et elle embauche pour accroître ses parts de marché ;
- externe : dans ce cas, elle rachète d’autres entreprises.
La concentration horizontale : elle regroupe des entreprises qui interviennent dans le même secteur d’activité
ou qui fabriquent le même produit.
Intérêts : augmentation immédiate des parts de marché, accroissement de la puissance de l’entreprise dans le
secteur considéré, restructuration permettant de réduire les coûts, effets de synergie, économies d’échelle,
diminution de la concurrence pouvant aller jusqu’au monopole.
La concentration verticale : elle se traduit par l’association d’entreprises ayant des activités
complémentaires. Elle peut s’orienter vers l’amont, par le contrôle des fournitures ou vers l’aval, par celui
de la clientèle.
Intérêts : les mêmes plus indépendance de l’entreprise qui maîtrise la chaîne de production, de
l’approvisionnement à la distribution de ses produits, réduction des coûts en éliminant les intermédiaires.
La concentration conglomérale : rachat par une société d’entreprises ayant des activités différentes.
Intérêts : diversification des sources de profits.
3. L’évolution de l’emploi
a) Les mutations sectorielles de l’emploi
On observe une diminution importante du secteur primaire (3,6 % des actifs) au profit du secteur secondaire
(21 % des actifs) puis du secteur tertiaire (76 % des actifs).
Depuis 1945, le secteur tertiaire a connu une augmentation continue qui finit par représenter l’écrasante
majorité de la population active. On parle même en France d’un phénomène de tertiairisation de l’économie
(loi de Clark).
Lorsque la productivité augmente plus fortement que la demande, il y a des destructions d’emplois dans le
secteur. En revanche, lorsque la productivité augmente moins vite que la demande il y a des créations
d’emplois dans le secteur (loi de Fourastié).
b) La féminisation de l’emploi
Depuis les années soixante, le taux d’activité féminin n’a cessé d’augmenter. Plusieurs raisons expliquent
cela :
- Réduction de la fécondité.
- Changement d’attitude de la société vis-à-vis du travail des femmes.
- Développement du tertiaire féminin : employées, professions intermédiaires. Les emplois d’aide-
soignante, d’adjointe de la fonction publique ainsi que de secrétaires sont féminisés à près de 80 %.
- L’éducation et la qualification.

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c) La montée des qualifications
La population active est aujourd’hui plus qualifiée. Cela est dû au fait que les entreprises proposent
aujourd’hui des emplois qualifiés qui demandent un niveau d’instruction élevé (utilisation des machines à
commande numérique).
4. Une nouvelle répartition socioprofessionnelle
PCS Part en Part en
1982 en % 2005 en %
Agriculteurs 6 2,6
Artisans, commerçants 8 6
CPIS 8 14,7
Professions intermédiaires 18 23
Employés 26 29
Ouvriers 33 29
Source : INSEE.
Les PCS qui voient leur part augmenter sont : les cadres (+6,7pts), les professions intermédiaires (+5pts) et
les employés (+3pts). Celles qui voient leur part se réduire sont : les agriculteurs (-3,4pts), les artisans (-
2pts) et les ouvriers (-4pts).
Les indépendants voient leurs effectifs diminuer : c’est le phénomène de salarisation.
Les cadres, professions intermédiaires et employés voient leurs effectifs augmenter. C’est le phénomène de
tertiarisation.
À partir de 1975, les ouvriers voient leurs effectifs diminuer. C’est le signe d’un passage d’une société
industrielle à une société post industrielle.
5. Les modifications du niveau de vie et de la consommation

Produits : Part en Part en


1960 en % 2006 en %
Produits alimentaires, boissons non alcoolisées 27 16
Boissons alcoolisées, tabac 6,3 3,6
Articles d’habillement et chaussures 12,2 5,5
Équipement et entretien du logement 9,6 6,9
Logement, chauffage, éclairage 7,7 12,7
Santé 2,3 4
Transports 10,9 17,2
Communications 0,6 3,3
Loisirs et culture 7,4 10,9
Éducation 0,6 0,9
Hôtels, cafés, restaurants 6,6 7,3
Divers biens et services 8,8 11,7
Total des dépenses de consommation des
100 100
ménages
Source : INSEE 2007.
Selon l’INSEE, 27 % du budget des ménages était consacré à l’alimentation en 1960 contre 16 % en 2006.
Les produits alimentaires ont ainsi vu leur part relative dans le budget ralentir depuis les années 60, il en est
de même pour l’habillement. Ce phénomène renvoie à la loi d’Engel : lorsque le revenu s’accroît, la part
consacrée aux dépenses alimentaires dans la consommation totale diminue.

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6. Les mutations démographiques
a) Transition démographique (définition)
Processus par lequel une société passe d’un régime à forte natalité et forte mortalité, s’équilibrant à peu
près (régime traditionnel) à un régime à faible natalité et faible mortalité s’équilibrant à peu près (régime
moderne).
b) Les étapes de la transition démographique
La transition se déroule en deux phases : dans un premier temps, la mortalité, et en particulier la mortalité
infantile, diminue rapidement grâce aux progrès sanitaires et médicaux, tandis que la natalité reste abondante
en raison d’une fécondité toujours élevée. Pendant cette période transitoire, qui peut être plus ou moins
longue, la population enregistre d’importants excédents de naissances et connaît un très fort accroissement
naturel.
Dans une seconde phase intervient une baisse de la natalité liée à l’émergence de pratiques destinées à
limiter les naissances (contrôle des naissances) : la fécondité se réduit du fait de la diminution de la mortalité
infantile, le rythme de la croissance ralentit, tandis que l’espérance de vie augmente jusqu’à atteindre un
niveau élevé.
7. Le changement du système de valeur
Dans le monde du travail : les individus évoluent vers plus d’individualisme (chute du taux de
syndicalisation).
Dans la famille : l’essor de l’activité féminine fait naître de nouveaux rapports entre les sexes. La répartition
du travail domestique évolue doucement. Le mariage apparaît moins nécessaire pour vivre en couple et avoir
des enfants. Les mariages sont plus exposés aux divorces.
Dans le domaine culturel : la société est plus tolérante envers la sexualité, l’éducation des enfants. Le temps
libre ainsi que l’épanouissement personnel deviennent des valeurs centrales.

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