Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
SOCIALES
Dans l’un des systèmes de santé les plus avantageux au monde, la France fait face à
une pénurie de médecins. De cette dernière vient une disparité géographique sur
l’installation des professionnels de santé qui cherchent les zones les plus
avantageuses mettant en difficulté l’accès aux soins de certaines populations.
INTRODUCTION ........................................................................................................ 3
2) Un manque de moyens notoire pour inciter les médecins à s’installer en zone rurale.
7
2) Des populations toujours délaissées et des accès aux soins inégalitaires ............10
2) Refonder le dispositif d’outils incitatifs trop émiettés et peu connus des praticiens
13
3) Former plus de médecins, une réforme coûteuse aussi bien en argent qu’en temps
14
CONCLUSION ......................................................................................................... 16
BIBLIOGRAPHIE ..................................................................................................... 17
GLOSSAIRE ............................................................................................................ 19
2
Introduction
Toutes ces choses ont créé en France un désert médical. Certaines zones du
territoire n’ont pas assez de médecins pour répondre aux besoins de la population. Ce
désert est plus préoccupant dans les zones rurales. En effet, les distances sont plus
grandes et les services de santé plus difficiles d'accès. Cela peut avoir des
conséquences négatives sur la santé des habitants de ces zones, notamment sur une
prise en charge moins bonne. Cela peut avoir des répercussions nocives pour les
personnes les plus malades nécessitant un suivi particulier.
Néanmoins, pour aller à l’encontre de cette disparité, l'État a d’une part essayé
de remettre en question les longues études pour devenir médecin. D’une autre part, il
a essayé de mettre en place des mesures pour valoriser de nouveau ce métier et
inciter financièrement, par exemple, les médecins à s’installer de nouveau dans les
endroits qui ont été délaissés. La création de maisons de santé pluridisciplinaire ou de
la télémédecine permettent aussi de faciliter l’accès des soins et même à distance
dans le second exemple. Cependant, malgré ces efforts, le désert médical reste une
réalité dans certaines parties de la France. De ça, cela nous a amené à nous
demander :
3
Comment s’explique la géographie de l’installation des médecins en France et
peut-elle évoluer ?
4
I) Les problèmes : manque des médecins et inégalités de répartition
rural/urbain
5
naissances entre 1945-1975 : le babyboum. L’espérance de vie a considérablement
augmenté depuis les années 90, visible sur la courbe si dessous :
Source : Marianne.fr, Densité, âge, pauvreté : selon une étude, ces paramètres
n'auraient qu'un rôle mineur dans la propagation du Covid-19 6
Par conséquent, la population vieillissante est plus présente dans le milieu rural.
L’inégale répartition de la population sur le territoire Français s’explique par
l’exode rural. Elle traduit la fuite souvent des jeunes de la campagne vers la ville à la
recherche de travail ou de meilleures conditions de vie. Cet évènement opère en
continue depuis les années 1850, c’est-à-dire l’ère de l’industrialisation.
Nous pouvons donc conclure qu’avec les naissances en ville toujours plus
nombreuses, l’exode rural des jeunes adultes qui ne se stoppe jamais et le
vieillissement de la population accentué par le babyboum, la population française est
très dispersée. Le monde rural vieillissant est donc frappé par des besoins croissants
d’accès aux soins et d’infrastructures médicales.
7
Par ailleurs, le contexte familial est également à prendre en compte. En effet, les
jeunes couples vont avoir tendance à vouloir se rapprocher des zones urbaines afin
d’offrir de meilleures opportunités d’études à leurs enfants, délaissant ainsi les zones
rurales.
Enfin, la diminution du nombre de médecins dans les zones rurales est un problème
complexe qui nécessite une réponse coordonnée de la part des gouvernements, des
professionnels de la santé et des communautés locales. Des politiques et des
programmes spécifiques doivent être mis en place pour encourager les médecins à
travailler dans les zones rurales, pour améliorer l'accès aux soins de santé pour les
résidents locaux et pour renforcer les ressources médicales disponibles dans ces
zones.
8
II) Une médecine généraliste stagnante : difficulté à relancer les effectifs
de médecins pour satisfaire toute la population.
En 2022, 197 811 médecins inscrits en activité régulière sont recensés par le
conseil national de l'Ordre des médecins1. Sur ce total, 13 984 médecins viennent d'un
pays extérieur à l'Europe, soit 7% des médecins généralistes. Ce pourcentage
s’explique par l’accueil de plus en plus important de médecins étrangers. En effet la
France a décidé de se tourner vers des spécialistes issus de d’autres pays. Ce
phénomène est d’autant plus compréhensible par la difficulté d’obtenir son diplôme de
médecin généraliste en France. Cela pousse à recruter à l’étranger et à inciter des
diplômés de d’autres pays à venir. De ce fait, certaines communautés de commune
mettent par exemple à disposition des infrastructures médicalisées équipées ainsi que
des logements pour accueillir ces généralistes étrangers. Cela a pour but de lutter
contre la grande pénurie de médecins par rapport à la population.
1
Institution de droit privé chargée d'une mission de service public, l'Ordre assure la régulation
déontologique de la profession médicale.
9
essayer d’améliorer encore plus l’attractivité des régions pour encourager l’installation
des médecins sur place.
Par ailleurs, même si certaines mesures peuvent être mises en place pour
faciliter le recrutement de spécialistes étrangers, cela ne reste pas commun car la
France possède une certaine régulation. En effet, en France, un professionnel de
santé étranger doit en effet obtenir une autorisation d'exercice délivrée par le Conseil
National de l'Ordre des Médecins (CNOM). Pour obtenir cette autorisation, plusieurs
critères doivent être respectés comme : avoir une maîtrise suffisante de la langue
française, avoir un diplôme reconnu par la France s’il est étranger, avoir déjà une
expérience professionnelle significative dans un autre pays… Ces conditions
ralentissent donc l’arrivée de certains praticiens.
La France incite donc les médecins étrangers à venir s’installer pour dynamiser
les milieux où nous faisons face à un désert médical. Cependant, leur arrivée est
soumise à plusieurs critères ce qui n’aide pas toujours leur installation.
De plus, avec le manque de médecins dans certaines zones de la France, les délais
d’attente pour obtenir un rendez-vous chez une spécialiste peuvent varier
considérablement. Une difficulté se crée en plus pour les patients nécessitant une prise
en charge rapide. Du fait que certaines zones soient sous-dotées de médecins,
certaines populations doivent prendre leur mal en patience, là où d’autres ne
rencontrent pas ce problème. Une nouvelle disparité entre différents habitants.
Ces inégalités d’accès aux soins peuvent alors entraîner des conséquences plus
ou moins graves sur la santé des patients concernés. Bien que le gouvernement
10
français ait mis en place des politiques pour tenter de réduire ces inégalités, comme
la création de maison de santé ou la mise en place de tarifs sociaux pour les soins
dentaires et optiques, la disparité entre certains français peut être importante. Par
exemple, nous retrouvons 139,3 médecins pour 100 000 habitants en 2020 dans les
Hautes-Alpes, contre 58,8 en Eure-et-Loir, soit un écart de 42%.
Pour limiter ces inégalités, nous retrouvons alors des associations de santé.
Elles ont pour but de sensibiliser les populations défavorisées à l’importance des soins
de santé et de leur offrir des services de conseil ainsi que d’orientation. Malgré ces
initiatives, le problème d’accès aux soins médicaux pour certaines populations reste
un enjeu important de santé publique. Par conséquent, les autorités et professionnels
de la santé continuent de travailleur pour trouver des solutions en espérant améliorer
la situation.
11
III) Repenser notre offre de soins sanitaires : une politique globale de la
réforme de la profession
A l’heure où la crise du secteur de santé est à son paroxysme et que les conditions
d’installation des médecins en France sont plus que jamais à l’ordre du jour, des
propositions voient le jour pour à la fois répondre à la problématique de la
désertification sanitaire de certains de nos territoires et à celle plus fondamentale de
la baisse du nombre de nos médecins.
Au-delà d’un éventuel cadre législatif qui les « oblige » à s’installer dans des
régions « sous dotées » en infrastructures sanitaires et d’y exercer leur métier de
manière « pérenne », les praticiens évoquent souvent la nécessité de développer et
accompagner l’attractivité de ces territoires de manière « extra médicale ».
L’importance du cadre de vie, des facilités (publiques ou privées) à proximité du lieu
de résidence, des possibilités de crèches ou garde d’enfant, de loisirs, d’une vie
sociale et culturelle, d ‘une possibilité d’y trouver un emploi pour son conjoint… Tous
ces éléments sont aussi très importants pour inciter les médecins à s’installer dans
certains territoires. L’installation d’un praticien relève d’une problématique globale
d’aménagement du territoire français. La carte du « désert médical » se superpose
parfaitement à celle du « désert socio-économique ». La ruralité et son modèle
économique doivent être repensés et harmonisés. La régulation de l’installation des
12
médecins a plus de chance de réussir si elle s’accompagne d’un projet de
développement économique et social.
Les médecins peuvent d’ores et déjà bénéficier d’un certain nombre de mesures
incitatives pour ouvrir leur cabinet. Le rapport paru dans Santé Publique en février
2022 et intitulé « Etat des lieux des actions favorisant l’installation des médecins
généralistes en France métropolitaine » dresse un rapide historique de l’ensemble des
lois et mesures qui ont été adoptées ces douze dernières années pour améliorer
l’accès aux soins de proximité des Français. Cela avait aussi pour but d’aider les
professionnels de santé à s’installer ou à se maintenir dans des « zones médicalement
sous dotées ».
L’étude souligne toutefois que ces actions ne profitent qu’à très peu de
médecins. Tout d’abord à cause du manque de suivi ou d’accompagnement, mais
aussi du manque de diffusion des informations transmises aux potentiels bénéficiaires,
ou bien le manque de lisibilité dans les méandres administratives. Ainsi, plus de la
moitié des médecins interrogés ignorent les aides dont ils peuvent bénéficier. La
plupart des actions dirigées par l’Etat, les collectivités régionales, départementales et
les associations locales manquent de cohérence et sont parfois même contradictoires
entre elles. En outre, elles sont jugées comme des solutions trop ponctuelles, bien que
rapides à mettre en œuvre, mais limitées dans le temps et dans leurs effets. Les
praticiens regrettent de plus un manque de « vision à long terme » dans ce type de
mesures, qui cependant ont le méritent de faire face aux situations d’urgence.
13
3) Former plus de médecins, une réforme coûteuse aussi bien en argent
qu’en temps
14
médecin prend environ 10 ans et les effets positifs de cette réforme ne se feront
ressentir qu’à long terme. Entretemps les départs à la retraite vont continuer à
augmenter et donc le nombre de médecins en exercice va baisser d’environ 6% entre
2021 et 2028. L’équilibre serait atteint à partir de 2036.
15
Conclusion
Pour conclure, nous avons pu voir que les médecins en France n’étaient pas
équitablement répartis sur le territoire. Cette différence s’explique notamment par la
séparation des espaces urbains et ruraux. Ainsi, attirés par les avantages que propose
la ville, les médecins vont avoir une plus forte tendance à s’installer en milieu urbain
au détriment des campagnes. Un autre facteur ayant son importance est le
vieillissement global de la population. En effet, d’après l’INSEE la moyenne d’âge des
français a augmentée de deux ans pour les femmes et trois ans pour les hommes en
moyenne depuis 1994. Ce vieillissement de la population participe donc à augmenter
la demande de soins médicaux, en effet une personne âgée requiert bien plus de
matériel médical qu’un jeune adulte. Le besoin de médecins explose donc en parallèle.
Il existe des solutions à ce problème, tel que l’accueil des médecins étrangers
qui pourrait par un apport de médecins conséquent régler en partie le problème de
répartitions de médecins, mais ici encore le processus d’intégration de ces médecins
issus de pays étrangers est ralenti par la régulation exigeante des médecins. Une autre
solution proposée serait alors de forcer la main aux médecins afin de mieux les répartir,
cependant on a pu constater lors de la récente crise sanitaire que le nombre de
médecins par habitant en déclin ayant pour cause justement un attrait moindre pour
ce métier. Qui plus est, un nouveau problème apparaît : nombre de personnes ayant
besoin de médecins spécialistes renoncent à certains types de soins en raison des
coûts élevés de ceux-ci ainsi que des délais élevés pour obtenir un rendez-vous et
renoncent donc à des soins qui leur seraient nécessaires.
Il faut donc entièrement repenser notre offre de soins. Aussi, des solutions sont
proposées afin d’accompagner les médecins qui s’installent dans les déserts
médicaux. Les médecins s’installant dans un nouveau cabinet de soin reçoivent
aujourd’hui de l’aide afin de s’installer dans les zones médicalement sous-dotées
même si ces aides ne profitent en réalité qu’à très peu de médecins. Finalement la
seule solution valable afin de régler ce problème d'inégalités d’accès à la médecine à
la source serait de supprimer le système actuel de numerus clausus qui détermine le
nombre de médecins diplômés chaque année. Cette suppression aurait pour cause
d’augmenter drastiquement le nombre de médecins mis à disposition.
16
BIBLIOGRAPHIE
▪ BARD C., BASLE M-F., BERTOLDI S., BOBOWSKI J., COMTE F.,
DENECHERE Y., AUDOUIN-DESFONTAINES H., DUBAS F., FAURE O.,
FLEURET S., GAILLARD-SEUX, P, GUERIN V., GUESDON M.,
GUINAUDEAU H., GUY, G., LAMY A., LEBRUN F., MAILLARD J., MARAIS
J-L., …, VACQUET E., Médecine et hôpitaux en Anjou : du Moyen Âge à nos
jours, Presses universitaires de Rennes, 2019. 336p. Histoire.
▪ BATTAGLIA Mattea, Les médecins haussent le ton sur l’accès aux soins, Le
Monde, 23 janvier 2023.
▪ GORCE Bernard, Des mesures pour alléger la charge de travail des médecins,
La Croix, 8 janvier 2023.
17
▪ MAGNY Margo, Avec la pénurie de généralistes, 11 % de personnes n’ont pas
de médecin traitant en France, Le Monde, 30 septembre 2022.
18
GLOSSAIRE
babyboum 6, 7
exode rural 7
inégalités 2, 3, 4, 5, 9, 10
l'éloignement géographique 7
pénurie 3, 7, 8, 16
Santé Publique 12
19