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Chapitre 3 Partie 3 étudier des chansons engagées et des œuvres (HDA)

Séance 1 : je m’entraîne sur une chanson et une œuvre d’art : méthode

Etape 1 :
➔ Présentez la chanson :
titre/auteur-compositeur/époque-contexte
➔ Dégagez la visée précise de chaque chanson :
Qui parle ?(locuteur) De quoi ?(thèmes) Dans quel but ?(visée, intention)

Etape 2 : Listez et soulignez dans le texte des procédés d’écriture au service du sens
(forme de discours, titre, champs lexicaux, jeux sur les sonorités, jeux sur les mots, figures
de style, types et formes de phrases…)

Etape 3 Rédigez la synthèse de toutes vos réponses pour la présenter en un paragraphe


enrichi d’exemples

Etape 4 Je présente l’œuvre sur le même thème et avec la même visée

➢ Titre de l’œuvre, nom de l’artiste, date, type d’œuvre/technique, lieu d’exposition.

➢ Je décris l’œuvre et j’explique ce qu’elle dénonce, comment et le lien avec la chanson.

Séance 2 :

➢ Je choisis une chanson engagée qui traite d’un thème qui me tient à cœur ou
m’intéresse.

➢ Je trouve une œuvre sur ce même thème.

➢ Je fais le même travail afin de me préparer à présenter la chanson et l’œuvre devant la


classe.
Les choses
Jean-Jacques Goldman, 2001 Plus de bien de mal, mais est-ce que ça
passe à la télé
Si j'avais, si j'avais ça Nobel ou scandale ? On dit « V.I.P»...
Je serais ceci je serais cela Je prie les choses et les choses m'ont pris
Sans chose je n'existe pas ; Elles me posent, elles me donnent un prix
Les regards glissent sur moi Je prie les choses, elles comblent ma vie
J'envie ce que les autres ont C'est plus «je pense » mais «j'ai donc je
Je crève de ce que je n'ai pas suis!»,
Le bonheur est possession Des choses à mettre, à vendre, à
Les supermarchés : mes temples à moi. soumettre
Dans mes uniformes, rien que des marques Une femme-objet qui présente bien
identifiées Sans trône ou sceptre je me déteste
Les choses me donnent une identité... Roi nu, je ne vaux rien...
Je prie les choses et les choses m'ont pris Je prie les choses et les choses m'ont pris
Elles me posent, elles me donnent un prix Elles me posent, elles me donnent un prix
Je prie les choses, elles comblent ma vie Je prie les choses, elles comblent ma vie
C'est plus «je pense » mais « j’ai donc je C'est plus «je pense » mais «j'ai donc je
suis!», suis!»,
Des choses à mettre, à vendre, à soumettre Un tatouage, un piercing, un bijou
Une femme-objet qui présente bien Je veux l'image, l'image et c'est tout
Sans trône ou sceptre je me déteste Le bon langage, les idées qu'il faut
Roi nu, je ne vaux rien... Je veux l'image, l'image et c'est tout
J'ai le parfum de Jordan Le bon langage, les idées qu'il faut
Je suis un peu lui dans ses chaussures C'est tout ce que je vaux…
J'achète pour être, je suis
Quelqu'un dans cette voiture
Une vie de flash en flash
Clip et club et clope et fast-food
Fastoche speed ou calmant
Mais fast, tout le temps zappe le vide
Et l'angoisse.

Œuvre d’art page 102 du manuel


Correction de l’étape 4

Cette chanson de JJ Goldman, intitulée « Les choses » date de 2001, comme son titre
l’indique son thème est la société de consommation dont elle dénonce l’omniprésence sous la
forme d’un portrait écrit à la première personne, celui d’une personne victime d’une addiction
à la consommation.

En effet, le texte insiste sur l’incapacité de cette personne à vivre sans acheter comme le
montre la phrase négative « Sans chose je n’existe pas ». Cette chanson dénonce aussi ceux
qui ne peuvent pas exister sans posséder par la métaphore « Sans trône ou sceptre je me
déteste, roi nu je ne vaux rien » qui compare un homme sans objet de consommation à un roi
dépourvu de ses symboles de puissance. De plus, ces gens-là ne valent que par ce qu’ils ont
comme le montre la phrase jeu de mots « Je prie les choses et les choses m’ont pris, elles me
posent, elles me donnent un prix ».

L’autre idée forte de cette chanson est que les gens de notre société perdent leurs valeurs
humaines, l’essence de leur être comme le montre le détournement de la citation de
Descartes dans la phrase « C’est plus « je pense » mais j’ai donc je suis ! » JJ Goldman
déplore l’inversement des valeurs humaines qui fait que l’on existe par ce qu’on a, plus que par
ce qu’on est. C’est aussi repris par la métaphore « Les supermarchés : mes temples à moi » qui
montre que les gens se réfugient dans le matériel et la consommation plutôt que dans le
spirituel et les relations humaines.

Mais cette consommation à tout va ne comble pas tout, les gens consomment et jettent très
vite, l’allitération en « c » et les mots très courts de cette phrase « Clip et club et clope et
fast-food... » insistent sur cette surenchère mais Goldman termine par « zappe le vide et
l’angoisse » pour montrer qu’à la fin les choses que l’on possède ne rendent pas heureux.

Finalement, cette chanson fait son effet car elle est comme un miroir grossissant qui nous
révèle comme nous sommes et nous invite à réfléchir sur nous-mêmes et nos habitudes.

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