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XXIV - 1èxte et discours 1 029

. 3. L'ANAPHORE

3. 1. Déf"mition

La cohésion du texte repose en partie sur la répétition. Divers


éléments linguistiques y con tribuent ; les groupes nominaux, en
particulier, assuren t, par leur articulation et leurs relations au fil
du texte, la reprise de l ' information .
L a notion d ' anaphore permet d e décrire cet aspect d e l 'orga­
nisation du texte. L'anaphore se définit traditionnellemen t
comme toute reprise d'un élément antérieur dans un texte .

Remarque. - La relation anaphorique peut évidemment exister à l ' intérieur d'une


phrase, le plus souvent complexe : Si l'on ne voit pas pleurer les poissons / Qy1 sont
dans l'eau profonde / C'est que jamais quand ils sont polissons / Leur maman ne les
gronde (Boby Lapointe). U n pronom réfléchi q u i renvoie a u sujet d u verbe est a ussi
anaphorique : La chatte se lave.

Plus précisément, une expression est anaphorique si son inter­


prétation référen tielle dépend nécessairement d'une autre
expression qui figure dans le texte :
Depuis trois jours la seul.e distmction de Mme de Rénal avait été de tailler et de faire
faire en toute hâte par Élisa une robe d 'été, d'une jolie petite étoffe fort à la mode. À
peine cette robe put-elle être terminée quelques instants après l'mTIvée de .Julien ;
Mme de Rênal la mit aussitôt.
Dans cet extrait de Stendhal, deux termes sont anaphoriques :
le référent du groupe nominal cette robe et du pronom personnel
la s'iden tifient à partir d ' une robe d 'été.

Remarques. - 1 . Le terme anaphore vient de la rhétorique, où i l désigne u n pro­


cédé styl istique, à savoir toute répétition du même mot (ou groupe de mots) en tête
de phrase ou en début de vers, pour créer un effet de para l l é l isme ou de symétrie :
" pleure dans mon cœur/Comme il pleut sur la ville ; (. . . )
" pleure sans raison/Dans ce cœur qui s'écœure (Verlaine).
(Pour un a utre exem ple, voir, dans Horace de Corneil le, la répétition de Rome dans
la tirade de Cam i l le)
2. Conformément à son étymologie (ana- sign ifie « en a rrière », « en remontant »),
le terme anaphore i m p l i q ue le renvoi à un élément antérieur du texte. Il s'oppose
à cataphore, q u i désigne le renvoi à u n élément postérieur dans le texte (cata = « e n
b a s » , « e n descendant ») . D a n s J e t'annonce ceci : Tristan est d e retour, le pronom
démonstratif ceci, q u i a nnonce la phrase q u i suit, a un rôle cataphorique. Il peut e n
a l ler de m ê m e p o u r u n groupe nominal comportant u n déterminant démonstratif :
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Suis bien ce conseil : ne bois que de l'eau. Le pronom il peut aussi a nnoncer u n
groupe nominal figu rant d a n s la proposition q u i suit : Dès qu'il fut dehors, Pierre se
dirigea vers la rue de Paris (Maupassant). Mais les deux procédés ne sont pas symé­
triques ; l'anaphore constitue un phénomène plus fréquent et plus complexe que
la cataphore.
3. Su ivant la local isation du référent d'une expression l i nguistique, on oppose tradi­
tionne l l ement les expressions anaphoriq ues, dont l ' identification du référent dépend
du contexte l i n g u istique, aux expressions déictiq ues, dont le référent est l ocal isé dans
la situation d 'é nonciation (XXIII : 2.1 .). Mais une même expression peut être a napho­
rique ou déictique selon que son i nterprétation s'appuie sur le contexte textuel ou sur
la situation (VII : 5.1 .2). Dans Ce cheval souffre d'une boiterie intermittente, l e groupe
nominal ce cheval comportant u n démonstratif peut reprendre u n terme antérieur du
texte (va leur anaphorique) ou désigner u n référent présent dans la situation d 'énon- '
'
ciation (va leur déictique). Une m ême expression peut d'ail leurs cumuler les deux
valeurs : dans la ph rase prononcée en situation De toutes ces robes, je préfère celle-ci,
le pronom démonstratif désigne un objet présent et renvoie en même temps au
groupe nominal a ntérieur ces robes q u i l u i l ivre la catégorie nominale robe.

3.2. Diversité des procédés anaphoriques

Dans le cas prototypique, on observe une relation de coréfé­


rence (au moins partielle) entre une expression anaphorique et
un segment antérieur (son antécédent) : ils désignent le même
référent. Dans l'exemple du texte de Stendhal, une robe d 'été, cette
robe et la renvoient au même objet. Dans les cas proto typiques,
cette relation de coréférence garantit la continuité thématique :
l' expression anaphorique reprend un thème précédent ou un
élément du propos précédent qui devient le thème de la phrase,
comme cette robe.

Remarques. - 1 . Une expression l i ngu istique q u i entretient une relation de coréfé­


rence avec une expression antérieure n'est pas nécessai rement anaphori que, dans
la mesure où son i nterprétation référenti e l le n 'e n découle pas. Par exemple, un nom
propre ne peut être ana phorique, mais i l peut être coréférentiel d'une expression
a ntérieure : Le président des Etats-Unis va venir en France, 8arak Obama participera
a u sommet de l'OTAN à Strasbourg les 3 et 4 a vril prochains (les journaux de mars
2009). L'expression défi nie employée dans la prem ière phrase est u n processus de
dénomi nation i nd i recte qui permet au récepteur d'identifier le porteur du nom
propre, ici B . Obama, par sa fonction (président des USA).
2. La relation de co référence n ' i m p l ique par nécessai rement la sta b i l ité du référent,
q u i peut subir des changements d'état :
Tuez un poulet bien vif et bien gras. Préparez-le pour le four, coupez-le en quatre
et rôtissez le pendant une heure (exemple de G . B rown et G . Yule traduit par G .
Kleiber 1 994: 3 1 ). D a n s le cas d'un référent évolutif, le pronom personnel assure la
continuité référentiel le.
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Cependant, une anaphore n'est pas nécessairement coréfé­


rentielle, et le référent d'une expression anaphorique n 'est pas
toujours dénoté explicitement par un terme antérieur.

� Dans le cas de l ' anaphore lexicale , l'e:>fPression anaphorique,


généralement un pronom, reprend le contenu notionnel d'un
terme antérieur, pour désigner un référent différent :
Elle jeta sa cigarette dans le jardin, en alluma une autre ( Colette) :
le pronom en reprend seulement la matière notionnelle du nom
cigarette, mais construit avec une autre un référent différent de
celui du groupe nominal antérieur. Le lien établi par en est seule­
ment lexical, et non pas référentiel.
La voiture de Georges est rouge, celle de Martin est grise : le pronom
démonstratif celle reprend le contenu notionnel de la voiture et,
complété par de Martin, il désigne une autre voiture.

� Dans le cas de l 'anaphore indirecte ou in absentia, l'expression


anaphorique ne s'appuie pas directement sur une mention anté­
rieure du référent, mais sur le contexte qui précède ; elle entre­
tient une relation référentielle avec une expression linguistique
antérieure sans être coréférentielle à celle-ci. C'est le cas de l 'ana­
phore associative, évoquée plus loin (3.5.2) . De même, l'anaphore
collective ne reprend pas littéralement un terme antérieur : dans
À Paris, ils roulent comme des fous, le pronom ils a un référent col­
lectif et anonyme inféré à partir de la ville indiquée ( Paris) . Dans
l 'a naPhore générique ( Georges a acheté une Peugeot ; ces voitures / elles
sont robustes) , l 'expression anaphorique a un référent générique,
extrait du GN de la phrase précéden te à référent spécifique .

3.3. Deux conceptions de l'anaphore

Pour expliquer les processus anaphoriques, deux approches


son t possibles :

suivie jusqu'ici, traite l'anaphore comme


� L'approche textuelle,
un phénomène textuel : l'interprétation de l'expression anapho-
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rique doit s'appuyer sur une autre expression mentionnée dans


le texte, qu'il y ait ou non coréférence. Limitée � Ime approche
strictement linguistique , cette approche ne décrit guère les pro­
cédures d'interprétation qui sont à l'œuvre dans les différentes
sortes de relations anaphoriques.

� L'approche mémorielle traite l' anaphore d'un point de vue


cognitif : l' anaphore constitue un phénomène mémoriel. Le
récepteur identifie grâce à elle un référent qu' il connait déjà, qui
figure dans sa mémoire immédiate, qui est saillant (voir 3.4. ) .
Cette définition mémorielle, en se détachant des contraintes du
texte, favorise une analyse unitaire de l 'anaphore, englobant les
références au contexte et à la situation ; mais elle rend difficile­
ment compte de certains phénomènes anaphoriques et a des
effets indésirables comme le traitement des déictiques je et tu
employés dans un dialogue comme des anaphoriques qui
reprennent une occurrence précédente. En outre, dans les cas
d'anaphore indirecte (anaphores associative et générique) , la
saillance n ' est pas indispensable pour accéder au référent de
l'expression anaphorique : le récepteur doit le trouver par calcul
inférentiel à partir des éléments du texte ou des savoirs partagés
avec le locuteur. Bref, il reste indispensable de s'appuyer sur un
antécédent textuel pour expliquer les mécanismes anaphoriques.

3.4. L'identification du référent d'une expression anaphorique

La question de l'identification du référent concerne le plus


souvent l'anaphore pronominale. Quand l'expression anapho­
rique reprend un terme an térieur, l'identification de celui-ci,
nécessaire à l ' in terprétation référentielle de cette expression ,
s'effectue sans difficultés lorsqu'un seul antécéden t possible
figure dans le con texte antérieur. Lorsqu' il se trouve un seul
groupe nominal antérieur de même nombre et de même genre,
l' identification de l 'antécédent d'un pronom anaphorique est
assurée : Le sot est automate, il est machine, il est ressort ; le poids
l 'emporte, le fait mouvoir, le fait tourner et toujours dans le même sens et
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avec la même égalité ; il est uniforme, il ne se dément point ( La


Bruyère ) . Mais lorsque plusieurs groupes nominaux peuvent
jouer le rôle d'an técédent d'un même pronom, le récepteur ren­
contre des ambiguïtés, qui peuvent être encore compliquées
quand plusieurs pronoms renvoient à des groupes nominaux
différen ts :
La fée donna des habits tout d'or et d 'argent à Truitmme, puis elle la fit monter en
trousse derrière elle sur un dragon, et elles se rendi1"ent au royaume de Charmant,
qui venait d 'y arriver avec son fidèle ami l'enchanteur (Madame d'Aulnoy).
Les ambiguïtés peuvent être levées si les groupes nominaux
susceptibles d'être antécédents ne sont pas placés sur le même
plan . Dans un paragraphe, il existe, selon J. Dubois, un groupe
nominal « h iérarchiquement dominant » , qui peut être le groupe
le plus proche ou le sujet de l' énoncé. « Ces deux systèmes de
référence peuvent agir cumulativement ou contradictoirement »
( 1 967 : 90) . Dans l'exemple précédent, malgré l' identité du
genre féminin, le sujet de la première phrase ( la fée) s'impose
comme antécédent du pronom sujet elle, de même que le complé­
ment Truitonne est l'an técédent du pronom complément la. La
dominance d'un grou pe nominal permet donc de dégager l' anté­
cédent privilégié d'un pronom.
Suivant l ' approche mémorielle, on établit des hiérarchies de
« saillance topicale » des groupes nominaux d'une phrase, ce qui
permet de les caractériser du point de vue de leur statut théma­
tique. Leur rôle dans la relation anaphorique se trouve alors plus
précisément défini. Certains groupes nominaux se trouven t « en­
dessous du seuil de saillance nécessaire pour être l'an técéden t
d'un pronom personnel » (G. Kleiber 1 992 : 22) , comme la
semaine dernière dans Louise est allée à la piscine la semaine dernière :
ce complément de temps ne peut pas être repris par un pronom
dans la phrase suivante ( *Elle était très ensoleillée) . Les autres se
situent à différents degrés d'échelles syntaxiques et sémantiques :
le sujet ( Louise) est supérieur aux autres fonctions, le locuteur­
auditeur l'emporte sur la troisième personne, l'agent sur l ' objet,
etc. Dans l'exemple de Madame d'Aulnoy cité plus haut, le nom
propre d'être humain Charmant s'impose comme an técéden t du
relatif qui, car il est plus saillant que le nom commun royaume. Il
1 034 Grammaire et communication

convient toutefois de vérifier si le choix de l ' an técédent d'un


pronom aboutit à une interprétation plausible. Dans Paul enleva
son manteau. Il était élimé, la dominance du sujet Paul l ' imposerait
comme antécédent de il, ce qui est incompatible avec le sens de
l 'adjectif élimé, qui l'exclut. Son manteau est alors le seul antécé­
dent adéquat (G. Kleiber 1 992 : 2 1 ) .

Bibl iographie. - M . M a i l lard ( 1 974), Essai de typologie des su bstituts dia phoriq ues.
Langue française, 21 : 55-7 1 - J .-Cl. M i l ner et al ( 1 984), Recherches sur l'anaphore.
Collection E RA 642, U n iversité Paris VII - G. Kleiber ( 1 988), Peut-on défi n i r une caté­
gorie générale de l'anaphore ?, Vox Romanica, 47 : 1 - 1 4 - G. Kleiber et J .-E. Tyvaert
(éds) ( 1 990), L 'anaphore et ses domaines, K l incksieck G. Kleiber ( 1 99 1 ), Anaphore­
-

déixis : où en sommes-nous ?, L 'information grammaticale, 51 : 3-1 8 - M . Charolles


( 1 99 1 ), L'anaphore. Défi nition et classification des formes anaphoriques, Verbum,
XIV, fasc. 2-3-4 : 203-2 1 6 - G. Kleiber ( 1 992), Cap sur les topiques avec le pronom il,
L'information grammaticale, 54 : 1 5-25 -G . Kleiber ( 1 994b) : 7-40 - D. Apothéloz
( 1 995), Rôle et fonctionnement de l'anaphore dans la dynamique textuelle, Droz ­
C. Schnedecker ( 1 997) F. Corn ish ( 1 999), Anaphora, Discourse and Understanding,
-

Oxford, Clarendon Press.

3.5. Les expressions anaphoriques

Face à la complexité et à la diversité des anaphores, il convient


de rendre compte de la spécificité des expressions anaphoriques,
en vue d'expliquer leur choix dans les chaines de référence et
leur rôle dans la donation du référent. Soulignons d'emblée qu'il
n ' existe pr:atiquemen t pas d'expression réservée exclusivemen t à
la référence anaphorique, à l'exception des groupes temporels la
veille, le lendemain et peut-être du pronom personnel renforcé par
même ( lui-même) ( Kleiber 1 994b : 23) . Les expressions utilisées
pour l' anaphore constituent une classe hétérogène et peuvent
jouer d'autres rôles : par exemple, une expression démonstrative
peut être, selon le cas, anaphorique ou déictique. Nous examine­
rons donc les expressions qui peuvent jouer un rôle anapho­
rique, entre autres fonctions dans le texte.

3.5. 1 . Les anaPhores prcmominales


La substitution pronominale est un cas privilégié d' anaphore.
Traditionnellement, on dit que l'emploi d'un pronom permet
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d'éviter la répétition d'un groupe nominal ou d'un nom. Cepen­


dant, comme on l'a vu ci-dessus, le rôle des pronoms ne se réduit
pas à une simple commodité stylistique. Ils contribuent à la struc­
turation du texte. Le pronom il notamment est généralement
considéré comme « marqueur de continuité thématique »
( G. Kleiber 1 992 : 1 7) , dans la mesure où « il est le signal de la
maintenance du thème » (p. 1 8) qu'il reprend. Cette propriété
se vérifie èertes dans la progression thématique à thème constant,
mais non dans la progression linéaire simple, qui se caractérise
par un changement de thème. Les rôles des pronoms dans la
structuration du texte sont donc diversifiés.

Remarque. - Dans cette a pproche substitutive, que certa i ns l i ng uistes contestent,


le pronom est étroitement subordonné au nom ou au g ro u pe nominal qu'il rem­
place. Mais il ne faut pas oublier que les pronoms ont aussi un rôle déictique
(XXIII : 2.1.) .

Pour traiter de la référence des pronoms anaphoriques, il


convient de distinguer deux cas différen ts : les pronoms peuvent
représenter un segment antérieur simple (nom ou groupe nomi­
nal le plus souvent) ou un ensemble plus vaste, phrase ou frag­
ment de texte. Dans le second cas, M . Maillard ( 1 974) parle
d'anaphore résomptive (du latin resumptus, « résumé » ) .

� Divers pronoms peuvent représenter, dans des conditions diffé­


ren tes, un groupe nominal antérieur : les pronoms personnels de
troisième personne, les pronoms démonstratifs, possessifs, relatifs
et même indéfinis. Sans parler des contrain tes syntaxiques et
sémantiques qui gouvernent les emplois de ces pronoms (VII :
5.) , il faut distinguer deux types de représentation :

La représentation totale
Le pronom représente totalement le groupe nominal antécé­
dent (cas de coréférence) . C'est le cas des pronoms personnels
de troisième personne (autres que en) , de certains démonstratifs,
et des relatifs : Mon gendre adore les carottes râpées. Monsieur Alain
adore fQ (N. Sarraute) L 'Oiseau Bleu écoutait ; et plus il écoutait,
-
1 036 Grammaire et communication

plus il se persuadait que c 'était son aimable princesse qui se plaignait


( Madame d'Aulnoy) .
Les conditions d' emploi , des pronoms sont différentes. Ainsi,
le pronom il doit faire référence à des entités classifiées, nommées,
«

c'est-à-dire déjà rangées dans une catégorie de choses alors que »,

ça et ce font référence à des choses non nommées ou appréhen­


«

dées comme telles leur référent étant envisagé comme non


»,

identifié au préalable (Kleiber 1 994b : 74) .

La représentation partielle

Une partie seulement du groupe nominal est représentée.


C' est le cas notamment des possessifs, de certains démonstratifs
et du pronom en : Elle a acheté des pommes. Elle en a mangé plusieurs /
trois / beaucoup. Le nom (pommes) est représenté par en, associé à
plusieurs, trois, beaucoup qui indiquen t la partie extraite du tout
que dénote ce nom.
Il en va de même pour l 'emploi pronominal des indéfinis et
des numéraux :
Dans ma rue y a deux boutiques / Dans ['une on vend de l'eau dans ['autre on
vend du [ait / La première n'est pas sympathique / Mais la seconde en revanche où
l'on vend du lait ['est (Charles Trenet) . Les reprises anaphoriques distinguent
les deux référents du GN pluriel boutiques.

Remarques. - 1 . La forme de certains pronoms est partiel lement ou tota lement


identique à cel le des déterminants correspondants qui, à valeur sémantique égale,
pourraient précéder le nom représenté pour former avec l u i un gro u pe nominal : Les
étudiants ne suivent pas tous les cours. Certains (étudiants) / plusieurs (étudiants) /
quelques-uns (quelques étudiants) / dix (étudiants) / beaucoup (d'étudiants) tra­
vaillent pour financer leurs études.
2. Les pronoms peuvent a ussi représenter un terme antérieur autre qu'un g roupe
nominal, 4n adjectif pour le pronom personnel singulier le (VII : 5 . 1 . 1 ) :
L 'esprit dans les enfants se fortifie toujours a vec l'âge. Ceux qui sont bêtes étant
grands, l'étaient aussi étant petits (Perrault). Dans la seconde phrase, le pronom
neutre l' reprend l 'adjectif bêtes.

� Certains pronoms peuvent représenter une phrase ou un frag­


ment de texte, en particulier le pronom personnel de 3e per­
sonne et les pronoms démonstratifs ' neutres ( ce, ceci, cela) , pour
lesquels on parle d'anaphore résomptive :
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j'avais huit ans lorsque la guerre éclata. Je fréquentais le lycée Bartholdi à Colmm:
Ceci afin d 'éviter la contamination de l' école communale, où les enfants de ces gens
«

du peuPle » auraient pu exercer une mauvaise influence sur moi (T. Ungerer) : le
pronom ceci représente la phrase précédente.

Remarque. - On constate que les usagers de langues différentes n'accordent pas


quantitativement la même i m portance à l'anaphore pronom inale. Celle-ci est bien
représentée dans divers types de textes en français, a lors que d'autres langues,
comme le suédois, préfèrent la redénomination en répétant un g ro u pe nominal à
tête lexica le. S'agit-il en français d'un effet de l'apprentissage normatif scola ire qui
i ncite à « éviter les répétitions en e m ployant des pronoms » ?

Bibliographie. - G . Kleiber ( 1 992 et 1 994b) - A. Zribi-Hertz ( 1 996), L 'anaphore et


les pronoms. Une introduction à la syntaxe générative, Presses U n iv. du Septentrion
- C. Schnedecker (2006), De l'un à l'autre et réciproquement ( . .. ), Duculot, « Champs
l i ng uistiques » - K. Jonasson (à par., 2009), Formes l exicales et pronominales dans
des chaînes de référence en français et en suédois. Étude contrastive, Syntaxe et
Sémantique, 1 0.

3.5.2. Les anaPhores nominales


Les groupes nominaux anaphoriques comportent des déter­
minants définis (VII : 2.3.) : articles définis, déterminants posses­
sifs ou démonstratifs. Ils peuvent prendre plusieurs formes et
entretenir plusieurs types de relations avec l ' antécédent :

est une reprise du nom avec simple change­


� L'anaphore fidèle
ment de déterminant :
À son âge, - pas tout à fait huit ans -, j'étais curé sur un mU1: Le mur, épais et
haut, qui séparait le jardin de la basse-cour (Colette ) .
La reprise du groupe nominal s' accompagne le plus souvent
du remplacement d'un déterminant indéfini par un déterminan t
défini ( article défini, déterminant possessif o u démonstratif.
Pour le choix de l ' article défini ou du déterminan t démonstratif
dans la « reprise immédiate » , voir VII : 2.3.2. ) . Le réfèrent du
groupe nominal est identifié grâce au contexte antérieur où il a
déjà été mentionné :
ny avait une fois un maTChand qui était ext1imement riche. n avait six enfants,
trois garçons et trois filles, et comme ce marchand était un homme d 'esprit, il n 'épar­
gna rien pmir l 'éducation de ses enfants (Madame Leprince de Beaumont).
1 038 Grammaire et communication

� L'anaphore infidèle est une reprise avec changements lexi­


caux : le groupe nominal anaphorique contient des éléments dif­
férents de son antécédent.
Un nom propre peut être représenté par un groupe nominal
descriptif comportant un nom commun : Stéphane Mallarmé a
renouvelé la poésie du X/xe siècle ; ce poète a eu de nombreux disciples,
dont Paul Valéry.
Le nom de reprise peut être synonyme ou équivalent du pre­
mier terme : C' était un court manuscrit d 'u ne cinquantaine de pages.
Le docteur le feuilleta et comprit que toutes ces feuilles ne portaient que
la même phrase indéfiniment recopiée, remaniée, enrichie ou appauvrie
(Camus) .
Le nom employé dans l 'expression anaphorique peut aussi
être l ' hyperonyme (XXI : 2.4.) du nom mentionné précédem­
men t : Utilisez un dictionnaire ,' cet ouvrage complétera utilement notre
grammaire. - Le soleil était là qui mourait dans l 'abîme. / L'astre, au
fond du brouillard, sans air qui le ranime, / Se refroidissait, morne et
lentement détruit ( Hugo) .
La reprise anaphorique peut aussi se faire avec un terme à .

valeur métaphorique : Le SIDA fait des ravages en Afrique. Les ONG


souhaitent que les pays riches les aident davantage à lutter contre cette
plaie.

� Dans l'anaphore conceptuelle (ou résomptive) , l'expression ana­


phorique ne reprend pas un groupe nominal ou un segment
antérieur particulier. Elle condense et résume le contenu d' une
phrase, d'un paragraphe ou de tout un fragment de texte
antérieur :
Elle songeait en ce moment qu 'elle n'avait jamais reçu une invitation ni une visite
de sa jeune cousine la Princesse de Laurhes, depuis six ans que celle-ci était mariée.
Cette pensée la remPlissait de colère, mais aussi de fierté (Proust) : le GN cette pensée
résume le contenu global de la phrase précédente . .
Notre chatte est passée sous une voiture. Cet accident a laissé des traces. L e groupe
nominal cet accident reprend le contenu de la phrase précédente qu'il caté­
gorise comme un acciden t.

La reprise prend souvent la forme d'une nominalisation. Le


groupe nominal anaphorique con tient un nom formé à partir
XXIV - Texte et discours 1 039

d'un verbe ou d'un adjectif, qui ne figuren t pas nécessairement


dans le contexte antérieur :
L'envieux alla chez Zadig, qui se promenait dans ses jardins avec deux amis et une
dame, à laquelle il disait souvent des choses galantes, sans autre intention que celle
de les dire. La conversation roulait sm' une guerre que le roi venait de terminer
heureusement contre le prince d'Hyrcanie, son rival (Voltaire). Le référent de la
conversation est inféré à partir du contenu global de la phrase précédente.

� Dans l'anaphore associative, le groupe nominal anaphorique


GN2 n'entretien t pas de relation de coréférence stricte avec un
groupe GNl antécéden t. La relation anaphorique est indirecte :
le groupe anaphorique GN2 renvoie à un réfèrent qui est identi­
fié indirectement, par l'intermédiaire du référent d'un groupe
nominal antérieur GNl, auquel GN2 est associé par diverses
sortes de relations. Cette association entre les deux groupes
nominaux repose sur une connaissance générale du monde, par­
tagée par la communauté linguistique.
Et comme le voyageur passait alors devant l 'église, les saints person­
nages qui étaient peints sur les vitraux parurent avoir de l 'effroi. Le
prêtre agenouillé devant l 'autel oublia sa prière (exemple de
Guillaume 1 9 1 9 : 1 62) : les vitraux et l' autel sont. des part.ies int.é­
grantes de l 'église.
G. Kleiber ( 2001 : 87-89) définit l ' anaphore associative par
quatre propriétés :
« (i) l'anaphore associative consiste en l'introduction d'un référent
nouveau,
(ii) au moyen d'un SN défini,
(iii) par l'in termédiaire d'une autre unité mentionnée auparavant dans le
texte ( . )
. .

(iv) la relation entre l'entité antécédent et l'entité nouvelle n'est pas une
association uniquement discursive ou contextuelle, mais relève d'un savoir
a priori ou conventionnel associé aux lexèmes en question. »

Ces propriétés permettent de limiter la liste des anaphores


associatives, qui reposent sur des relations différentes entre les
enti tés impliquées. G. Kleiber ( 200 1 ) en distingue quatre types :
1 °) Les anaphores associatives méronymiques reposent sur
une relation vague de partie - tout, l'entité dénotée par l 'expres­
sion anaphorique constituant une partie du tout antécédent :
1 040 Grammaire et communication

Le maire m 'a demandé de tailler mon noyer. Les branches basses gênent le passage
des camions.
Le nouveau tracteur est déjà en panne. Le réservoir de gaz.ole a une fuite et
l'embrayage est bloqué.
La seconde porte découvrirait un bureau. ' Les murs, de haut en bas, seraient taPissés
de livres et de revues, avec, çà et là, pour rompre la succession des reliures et des
brochages, quelques gravures, des dessins, des photographies. . . Dans cet extrait des
Choses de Perec, les murs sont iden tifiés comme partie intégrante du bureau
et les reliures et les brochages comme parties des livres.
Il heurta un cycliste qui toumait sans prévenir. La Pédale lui arracha le bas de son
pantalon et lui lacéra la cheville. Dans ce passage de B. V ian, notre connais­
sance du monde nous permet d'associer, par inférences successives, la pédale
à la bicyclette (partie du tout) montée par le cycliste évoqué.

2°) Les anaphores associatives locatives reposent sur une rela­


tiçm fonctionnelle, stéréotypique et locative en tre l 'entité déno­
tée par l 'expression anaphorique et celle de l'ant{>rédent (dans
l'entité dénotée par GN 1 , il Y a l 'entité dénotée par GN2) :
Nous entrâmes dans un village. L 'église était située sur une butte. (ex. de Kleiber)
. Rien n 'était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. Les
trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons frrrmaient une harmonie
telle qu 'il n y en eut jamais en enfer. (Voltaire) L'énumération des GN2 de la
seconde phrase détaille les diverses parties musicales )· localisées dans le

référent du GNl antérieur les deux armées.

3°) Les anaphores associatives fonctionnelles sont proches des


anaphores méronymiques ; mais, alors que les noms mérony­
miques ( ( partie de ,, ) constituent « une description stable des
entités dénotées " , les noms fonctionnels « ne comportent que la
dimension relationnelle fonctionnelle » ( Kleiber 200 1 : 348) :
Louise aime bien aller à son club hiPPique. La monitrice s 'occupe bien des enfants.
Un camion a traversé la séparation centrale de l 'autoroute. Le conducteur s 'était
endormi.
L 'usine S. va fermer. Les salariés inquiets ont séquestré le directeur général.

4 0 ) Les anaphores associatives actancielles se distinguent net­


tement des précédentes ; elles reposent « sur une relation prédi­
cat (antécédent) argument (expression anaphorique) >>
( Kleiber 200 1 : 336 ; voir la notion de suite actancielle de Fradin
1 984) ; autrement dit, le nom du GN anaphorique correspond à
un argument et actan t du prédicat de la phrase précédente :
Une joumaliste russe a été assassinée. Le meurtrier n 'a pas été retrouvé.
XXIV - Texte et discours 1 04 1

La voiture a été volée et le voleur a été puni (ex. de Kleiber).

Bibliographie. - B. Combettes ( 1 983) B. Fradin ( 1 984), Anaphorisation et stéréo­


-

types nominaux, Lingua, 64 : 325-369 G. K l ei be r ( 1 990), Sur l 'anaphore associative :


-

a rticle défi n i et adjectif démonstratif, Rivista di Linguistica, 2, 1 : 1 56- 1 75 ; ( 1 994)


Nominales, A. Col i n G. Kleiber (200 1 ).
-

3.5.3. Les anaPhares adverbiales


La reprise par anaphore ne concerne pas uniquement les
expressions nominales. Un adverbe comme ainsi (4.2.3. ) ou
pareillement peut reprendre globalement un fragment de texte
antérieur. De même un adverbe de l ieu comme là peut renvoyer
à une localisation déjà mentionnée : Il est une contrée qui te res­
semble, où tout est beau, riche, tranquille et honnête, où. la fantaisie a
bâti et décoré une Chine occidentale, où la vie est douce à resPirer, où le
bonheur est marié au silence. C 'est là qu 'il faut aller vivre, c 'est là qu 'il
faut aller mourir! ( Baudelaire) .

3.5.4. Les anaphares verbales


Elles s' effectuent au moyen du verbe faire, « proverbe » ou
« verbe vicaire » (G. Moignet) , qui représente un verbe dénotant
un processus. Associé à un pronom complément lui-même ana­
phorique (généralement le) et éventuellement à d' autres élé­
ments, il est apte à représenter un groupe verbal an técédent. Il
s'emploie seul dans une proposition comparative, surtout quand
celle-ci est à un temps ou à une personne différents de ceux de
la principale : Il COUTt Plus vite que je ne faisais à son âge. - On n 'agit
point comme vous faites (Molière) . Le verbe faire se rencontre aussi,
avec un pronom complément anaphorique, dans d' autres su·uc­
tures : Le soleil se couche ; je vous conseille d 'en {aire autant. - Claire
ne sait pas réparer sa voiture, mais Florence peut le (aire - Elle va mm"cher
tous les dimanches dans les Vosges. Si elle ne le faisait pas, elle croirait
manquer d 'air.

3.5.5. L'adjectif tel


La forme tel(s), telle(s) est pluricatégorielle. Déterminant (Il
devait venir tel jour et à telle heure) , pronom ( Tel qui rit vendredi
1 042 Grammaire et communication

dimanche pleurera) , nominalisé U'ai rencontré un tell Untel, qui m 'a


annoncé la nouvelle) ou adjectival Ue n 'ai jamais rien dit de tel) , tel
est toujours interprété comme une variable de caractérisation ou
d'identi fication. Mais ce n 'est que dans son emploi adjectival
qu'il fonctionne comme une expression anaphorique - qualita­
tive ou caractérisante, con trairement à d'autres - dont la valeur
référentielle dépend d'un an técédent (selon les conceptions,
expression située dans le contexte antérieur ou en tité préalable­
ment introdui te dans la mémoire discursive) . La caractérisation
opérée (et qui répond largement à quel, pendant interrogatif de
tel) dépend de la nature du nom caractérisé sur le mode épithé­
tique ou attributif, des dimensions du site textuel ou mémoriel
où se recrute son antécédent et surtout du type de la caractérisa­
tion qu'il effectue. En effet, une enti té peut être caractérisée par
une simple propriété spécifique ( 1 ) , par l ' assignation d'un type
(2) ou par l'identification à une autre en tité (3) :
( 1 ) Cet élève est courageux et obstiné : un tel élève sera forcément reçu à l 'examen
(Arrivé et al. 1 986 : 332)
(2) Un bon PhonograPhe, je veux dire un jeune homme disposé naturellement à
l 'obéissance, [armé dès le Plus jeune âge à ne dire que ce qui se dit, [ . . . ] un tel jeune
homrne est promis aux Plus hautes destinées. (Alain / Chevalier et al. 1 964 : 278)
(3) Le monde a abandonné le Rwanda. Tel est le sentiment de Kofi An nan. (LM
25/05/94 )

Henry ( 1 99 1 : 346) définit ainsi, dans les termes de l'époque,


l'aptitude de tel anaphorique à recruter son antécédent dans des
sites aux dimensions variables pour opérer ces trois types de
caractérisations :
« Tel anaphorique peut relayer la matière sémique d'un caractérisant, d'un
syntagme adjectival à contenu prédicatif ou non, d'une proposition, d'une
phrase, d'un développement discursif pouvant varier à l ' infini, depuis la
phrase la plus simple jusqu 'à la masse organisée d'un poème, ou même de
tout un volume (narratif surtout) »

Les deux exemples suivants illustrent des cas imaginés de


reprises maximales :
(4) Telles sont donc mes dernières volontés (dernière phrase d'un
testament) .
XXIV - Texte et discours 1 043

(5) Telle fut la vie de Mathusalem ( dernière phrase d'une bio­


graphie en 1 2 volumes) .

Remarques. - 1 . Dans ses emplois anaphoriques, tel s'antépose normalement au


nom dont i l est épithète et occupe l a position in itiale de la proposition lorsqu'il est
attribut du sujet :
(6) Il est violent. Jamais je n 'épouserais un -tel homme / ? ? un homme tel -

(7) Tel fut le récit qu'il me fit (GLLF)


Ces deux dispositions ont pour effet de rapprocher iconiquement la forme anapho­
rique de son a ntécédent nécessa irement situé dans le cotexte antérieur. leur pen­
dant cataphorique l ittéraire et soutenu, tel attribut postverbal. a ppelle un
complément informatif sous la forme d'un segment (souvent phrastique) précédé
de deux points :
(8) L 'explication de l'ivrognerie du peuple est telle : ils boivent pour oublier parce
gu'ils n'ont pas ce gu'ils désirent. (Giçje, cité par Henry 1 99 1 )
2. E n emploi déictique, l a saturation référentielle d e tel est assurée par une ca racté­
ristique accessible dans la situation de commun ication : Je ne pourrais pas me payer
une telle voiture (devant une voiture l uxueuse) / Je ne voudrais pas monter dans
une telle voiture (devant une voiture sa le).

Bibliographie. - A. Zribi-Hertz ( 1 988), le « Q » anaphorique en . . . autant du fran- '


çais, RQL, 1 8 ( 1 ) : 209-229 C. M u ller ( 1 9990), les constructions en tel et la subordi­
-

nation consécutive, Cahiers de grammaire, 1 5 : 1 0 1 - 1 22 - G . Henry ( 1 99 1 ), Tel en


français moderne, Revue de philologie moderne, lV : 339-426 M . Riegel ( 1 997), Tel
-

adjectif a naphorique : variable de caractérisation et opérateur d'abstraction, in


W. De M ulder, l. Tasmowsky-De Ryck et C. Vetters (éds) : 2 2 1 -240 - M . Van Peteg­
hem ( 1 995), Sur les emplois anaphoriques de « tel », Sémiotiques, 8 : 57-78 - M.
Riegel ( 1 995), l'i nterprétation de tel adjectival : u n e variable de caractérisation l iée
contextuellement, SCOLlA, 5, « Problèmes de sémantique et relations entre m icro­
et macrosyntaxe » : 1 43-1 75 - M. Riegel ( 1 997), Tel adjectif. G rammaire d'une
variable de caractérisation, Langue française, 1 1 6 : 8 1 -99.

4. LES CONNECTEURS

4. 1 . DéÏrnition. Les rôles des connecteurs

Les phénomènes précédents assurent la cohésion du texte en


permettant l'enchainement linéaire des éléments référentiels
nécessaires à son interprétation : la progression thématique orga­
nise la succession des phrases, l 'anaphore permet de constituer
des chaines d'expressions référentielles qui, par leurs relations
d'iden tité totale ou partielle, donnent au texte ses fils
conducteurs.

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