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Persepolis nous raconte l'histoire d'une femme indigne, prostituée, impure et pécheresse;
incapable de suivre les règles non seulement de sa société, mais de Dieu lui-même. C'est du
moins la perception de la culture musulmane envers une femme qui se comporte comme le fait
Marjane, car il n'y a pas de vie en dehors de la religion dans les pays islamiques, n’est-ce pas?
Non. Marjane —la protagoniste de notre histoire— incarne un sentiment; un sentiment qui a
sentiment des gens qui ne voulaient pas continuer à être réduits en utilisant la parole de Dieu
comme justification.
en tant que personne privée de toute liberté et autonomie, et surtout les femmes musulmanes
ont été considérées par l'Occident comme si elles n'avaient pas une vie politique, économique,
sociale et académique qui puisse être influencée par la religion mais ne s'y limite pas. Cette
vision occidentalisée de l’Islam “occulte le fait que les musulmanes sont les premières à
critiquer les justifications théologiques des inégalités de sexe ; que beaucoup d’entre elles
inscrivent leur combat dans des traditions de luttes politiques qui ne sont pas centrées sur
Cette étude cherche à analyser comment le rôle des femmes dans la société iranienne
a-t-il changé depuis la révolution islamique de 1979, présentée dans la bande dessinée
Persepolis , jusqu’à aujourd’hui, tout en évitant de tomber dans le piège médiatique américain
de voir les femmes comme des victimes de l’Islam et le maillon faible des sociétés musulmanes
qui devraient être la cible de la propagande politique (Lazreg, 2009). Ainsi, on va suivre le
chemin parcouru par les femmes musulmanes iraniennes qui les a amenées à pouvoir jouir
politique— , imposée par les médias américains, sur la situation des femmes musulmanes en
Iran.
De nombreuses analyses ont été menées sur la situation des droits des femmes dans la
culture musulmane. Tapez simplement le sujet dans n'importe quelle base de données et des
milliers de documents de toutes sortes apparaîtront. De la même manière, des interviews et des
essais ont été réalisés autour du chef-d'œuvre de Marjane Satrapi, dans lesquelles elle-même a
raconté son éxperience en tant qu’écrivaine, femme et musulmane. Satrapi a exprimé son
agacement face au déséquilibre dans la façon dont les femmes sont représentées par rapport
serait donc tout à fait normal que nos histoires soient la moitié des histoires,
mais non seulement nous ne sommes pas la moitié des histoires; chaque fois que
vous nous représentez, nous devons toujours trouver notre justification dans
dans le mémoire graphique Persepolis de Marjane Satrapi ou l’article Marjane Satrapi dessine
la vie de l'Iran, réalisé par Le Monde, permettent d'apporter des analyses et des perspectives
variées sur les différents sujets couvert dans la bande dessinée Persepolis, mais jusqu'à présent,
il n'y a pas eu, pour autant que l'on sache, d'analyse détaillée de chaque case concernant la
question des femmes musulmanes à Persepolis. Pour cette raison, la présente étude se propose
d'analyser chaque caricature —et scène du film dérivée de la bande dessinée— spécifiquement
liée aux droits des femmes et à leur rôle dans la société islamique iranienne en utilisant des
auteurs tels que la sociologue franco-iranienne Azadeh Kian, l’écrivaine iranienne Fereshteh
au Moyen Âge pour comprendre leur rôle dans les débuts de l'islam et comparer la réalité de la
femme musulmane avant la revolutión islamique avec celle de la femme musulmane moderne
à la lumière de la reinterpretation et l’examen des textes sacrés musulmans rédigés par les
femmes à partir de 1980. De ce fait, on aborde cinq thèmes principaux : le voile, les femmes
Contexte historique
politique, social et économique perpétué par les mêmes hommes à leur profit. C’est vrai pour
l’islam comme c’est vrai pour le christianisme, le judaïsme, le bouddhisme ou une grande partie
de la philosophie classique. La Bible dit que “L'Eternel Dieu forma une femme de la côte qu'il
avait prise de l'homme, et il l'amena vers l'homme” (Sainte Bible, s.d, Genèse 2:22 ); le
philosophe chinois Confucius soutenait que "la femme est la chose la plus corrompue et la plus
corruptible du monde"; et selon Siddharta Gautama “la femme est mauvaise” (Gutierrez, 2010).
De même, cette domination n'a pas empêché les femmes d'occuper des postes
importants à des moments précis de l'histoire, et l'histoire de l'islam ne fait pas exception.
(Satrapi, M. 2020)
Au début de Persepolis, Marjane, dix ans, nous raconte son rêve de devenir la dernière
des prophètes, tandis que d'autres prophètes se montrent indignés par le fait qu'une femme croit
qu'il est possible de devenir l'un d'entre eux. Mais si l’on tourne au Moyen Age, pour des
savants religieux à l’époque, les femmes n’étaient pas considérées comme inférieures aux
hommes. Elles étaient bien éduquées et connaissaient le corpus religieux de l’islam au point de
pouvoir le preserver et le transmettre, et, bien qu'elles n’avaient pas d’accès aux postes
juridiques ni officielles, elles étaient considérées comme des figures de grand respect et
d'admiration. La présence des femmes dans le domaine des sciences religieuses comme
l’islam n’avait pas de problème à accepter l’autorité des femmes (Kian, 2020). Selon l’islam
classique, Marjane avait toute la capacité de devenir une autorité dans sa religion, mais peut-
être pas une prophète, car bien si “l’islam ne fait pas une discrimination entre l’homme et la
femme dans leur cheminement vers Allah,[...] il a choisi l’homme pour porter la charge de la
siècle il y avait une juriste et théologienne, appelée Nusrat Beygum Amin, qui reçut
l’autorisation d’interprétation des plus hautes autorités religieuses chiites de son temps (Kian,
2020). Tous ces contextes historiques rendent une position féministe concernant la foi
islamique non seulement viable mais nécessaire, compte tenu de l'établissement de l'Iran en
tant que république islamique en 1979. Comme l'explique Ahmadi (2006), lorsque la charia est
devenue le fondement du système juridique iranien, les autorités ont dû trouver un moyen
d'accorder le statut qui leur avait été refusé, tout en maintenant les privilèges que la charia
masculine.
(Satrapi, 2005)
L'égalité entre hommes et femmes, prêchée dans le Coran, a été brouillée par les
autorités masculines qui ont profité de leurs privilèges pour perpétuer leur supériorité sur les
femmes pendant des siècles. Mais on peut vérifier que, au moins à partir de 1979 avec la
questionner les actions des hommes et la structure juridique de son pays en tant que république
islamique. Cette prise de conscience des femmes musulmanes apparaît très clairement dans
l'image ci-dessus, où Marjan conduit sa voiture et parle à son amie de la façon dont la loi profite
aux hommes par rapport aux femmes, même si cela n'a pas de sens de le faire.
Ce sentiment de frustration peut être mis en évidence non seulement par Marjan, mais
aussi par sa mère qui, dans l'adaptation cinématographique de la bande dessinée, pleure de rage
Il est important de noter que les femmes sont toujours victimes de violence en raison
concept d'égalité de l'uniformité de droits, car “l’Islam a observé le principe de l’égalité entre
l'homme et la femme, mais il s'oppose à l'uniformité de leurs droits” (Badiane, 2017). Quand
on parle des droits dans la culture islamique, Badiane (2017) dit qu’on parle de la similarité,
Malgré ces conceptions machistes des textes sacrés, la présence des femmes non
seulement dans la vie publique, mais aussi dans les domaines professionnel, éducatif, industriel
et même sportif n'a cessé de croître depuis la révolution islamique de 1979 (Najmabadi, 1998)
et on a assisté à un incroyable épanouissement des productions intellectuelles et culturelles des
femmes en Iran (Ahmadi, 2006). Dans le domaine de l’éducation, par exemple, on peut le
constater dans la planche où Marjane se plaint des contraintes vestimentaires des femmes dans
son université par rapport à celles des hommes. Satrapi aborde simultanément deux sujets dans
cette page de sa bande dessinée. D'un côté, on voit Marjane à l'université, s'adressant
publiquement aux autorités masculines de son institution et les accusant de privilégier les
hommes par rapport aux femmes, avec un ton très sarcastique et provocateur. D’un autre côté,
elle soulève la question du voile, comment il doit être porté, ou s'il est même nécessaire de le
porter.
(Satrapi, 2005)
Le voile
communautés arabes. Selon Kian (2020), les femmes qui utilisaient le voile en 1772 avant J.-
C étaient considérées comme des femmes appartenant à l’élite dans les empires gréco-romain,
perse et byzantin. Ce vêtement était réservé aux femmes "respectables" et interdit aux
prostituées. Le voile servait à différencier les gens puissants des gens ordinaires, même à
l’époque du Prophète où “le voile et la réclusion n’étaient pratiqués que par ses épouses” (Kian,
signification dans la culture islamique, car l'opinion des femmes elles-mêmes est divisée entre
les défenseurs du port obligatoire du voile et ceux qui sont favorables au choix de le porter ou
pas.
(Satrapi, M. 2020)
(Satrapi, 2005)
Chaque partie a des arguments valables qui justifient l'utilisation —ou la non-utilisation— du
voile dans chaque cas spécifique. Par exemple, les femmes qui promeuvent le port du voile
voient cet objet comme “un instrument parmi d'autres de l'accès des femmes musulmanes à
l'espace public” (Talahite, 2020). C’est vrai qu’au XVIIème siècle, le port du voile n’empêchait
pas les femmes d’exercer ses droits tels que demander le divorce, porter plainte, garder leurs
enfants ou leur part de l’héritage (Kian, 2020), mais le problème se pose lorsque l'utilisation
du voile n'est pas une option pour ceux qui veulent l'utiliser, mais une imposition pour tous; et
manque de dignité, la peur et la haine commencent à s'installer, et les résultats peuvent être
tragiques. Ce fut le cas de Mahsa Amini, l'étudiante iranienne décédée en septembre 2022 après
avoir été arrêtée par la police de mœurs pour avoir porté une “tenue inappropriée” (Abdelbost,
2023). Bien que le fait soit scandaleux, le plus choquant a été la réaction des femmes iraniennes
qui ont protesté en enlevant et brûlant leurs voiles et en criant « Femme, vie, liberté ». Et ses
brûlant leurs voiles et en criant « Femme, vie, liberté ». Et leurs protestations ont été entendues
religieuses permet à Marjane de concevoir un uniforme qui convient aux besoins d'une artiste
(Satrapi, 2005)
Mais après la vague de contestation en Iran, Les autorités ont été contraintes d'aller
jusqu'à réviser une loi de 1983 sur le port du voile obligatoire en Iran, imposé quatre ans après
la révolution islamique de 1979, qui dit que "les femmes iraniennes et étrangères, quelle que
soit leur religion, doivent porter un voile et un vêtement ample en public" (Amini, 2022).
(Satrapi, 2005)
juste après que la mère de Marjane a été agressée par deux intégristes qui l'ont menacée après
qu'elle ne l'ait pas porté. Ils lui disent que “les femmes comme elle devraient être poussées
contre le mur et baisées, puis jetées à la poubelle” (Satrapi & Ripa, 2004). Le voile, selon les
intégristes à Persepolis, était un outil pour protéger les femmes d'éventuels violeurs; “un
Il convient de noter que des restrictions vestimentaires étaient imposées aux hommes
et aux femmes, car le but de ces restrictions était d'éviter toute forme d'attirance ou d'excitation
sexuelle entre les deux sexes. En ce sens, Marjane admet qu'il y avait "une certaine justice"
(Satrapi, 2005)
Le mariage et la sexualité
valeurs morales islamiques jusqu'à ce qu'elle soit une jeune adulte. Le sexe était profondement
lié au mariage; aller dormir avec quelqu’un sans être marié auparavant était interdit et même
s’embrasser en public était considéré comme un acte sexuel. En fait, dans l’islam il existe la
figure du “mariage temporaire”, qui consiste à se marier à durée déterminée afin de satisfaire
les besoins sexuels humains. L’Islam affirme que cette figure protege la femme contre son
exploitation par l'homme (Badiane, 2017). Alors, le sexe lui-même n'est pas considéré comme
mauvais aux yeux de l'islam, mais l’existence d’une figure comme le mariage temporaire nous
l'islam, bien que cela n'ait pas toujours été le cas pour les musulmans. Cette structure
s’oppose à la vision éthique de l’islam d’égalité, y compris entre les sexes (Kian, 2020).
Suivant cette logique d'égalité, il serait plus que raisonnable de penser que les femmes
pourraient demander aux hommes de les épouser ou de les divorcer; et même elles pourraient
être polygames et polyandres. Et c'est exactement ce qui s'est passé en Arabie à l’époque de
Mahomet, d’après Kian (2020). Il n’était pas la religion elle-même, mais les transformations
sociales et économiques qui ont influencé les règlements de l’islam, et qui ont conduit à
individus accumulaient la richesse par leur commerce. Les hommes souhaitaient alors
transmettre à leurs fils ce qu’ils avaient accumulé et ont accordé ainsi une importance croissante
divorce, avec la circonstance aggravante que les femmes divorcées, ainsi que les femmes
célibataires non vierges, perdent tout respect des hommes musulmans. Ce cas est illustré à
Persepolis lorsque Marjane parle à son amie d'enfance, Farinaz, et lui parle de son dilemme de
poursuivre le mariage ou de divorcer. A quoi Farinaz répond qu'après qu'une femme a perdu
sa virginité, les hommes ne lui trouvent aucune raison de les rejeter. À son avis, la vie d'une
que la traduction correcte du talaq serait quelque chose plus proche au “divorce”, car à
(2015). Lamrabet ajoute aussi que, grâce à une nouvelle interprétation, on peut affirmer
que le divorce exercé par les femmes est aussi légitime que celui exercé par les hommes.
il y a quelques chercheurs qui pensent qu’à l’époque de la Jâhiliyyah les femmes avaient
plus de liberté sexuelle par rapport aux temps qui suivirent (Kian, 2020).
L’approche islamique au sexe est très particulière par rapport au reste des
religions. Bertrand Russell souligne que “toutes les religions, l'Islam mis à part,
l'interêt social, les a regularisees et restreintes, sans toutefois les considerer comme un
acte bas” (Russell dans Badiane, 2017). Cependant, bien qu'historiquement cette
flexibilité sexuelle devait être unisexe, elle n'a été accordée qu'aux hommes.
Le féminisme islamique
Tous les aspects présents dans l'histoire de l'islam qui viennent d'être évoqués
(inégalité entre les sexes, usage du voile, sexualité, mariage, accès des femmes à la vie
académique, professionnelle et publique) ont pris une importance particulière et unique
de plus en plus connu, bien qu’au début, c’était plus un discourse qu’un mouvement
(Badran, 2002). Bien sûr, les femmes qui s'opposaient à la répression masculine dans
a également poussé les femmes à se battre pour leurs droits, à remettre en cause la
manipulation des autorités masculines concernant le pouvoir excessif que le Coran leur
accordait sur les femmes, et à s'opposer à une châtiment infondée exercé par les
avec l'autoritarisme laïc (Nisa, 2021). Jusqu'alors il n'y avait pas de terme arabe pour
Évidemment, le fait que de nombreuses femmes aient été désenchantées par les
pratiques oppressives des hommes fondamentalistes ne signifie pas qu'elles ont cessé
de croire en leur foi. Si c'était vrai, la solution serait moins compliquée: elles
toute valeur aux yeux de la communauté islamique mais qu'est-ce que cela donnerait
d'autre ? Si la première raison pour laquelle ils ont quitté leur religion était qu'ils n'y
croyaient plus ? Au lieu de cela, si les femmes croyaient encore en l'islam et voulaient
suivre le chemin vers Allah, elles devraient aborder la pensée féministe dans une
islamiques:
de la qualité de tous les êtres humains, mais que la pratique de l'égalité des femmes et
des hommes (et d'autres catégories de personnes) a été entravée ou subvertie par des
consolidée dans sa forme classique au IXe siècle, était elle-même fortement saturée de
la juridiction islamique qui n'avaient rien à voir avec ce que disait le Coran. Le
féminisme islamique était entendu et soutenu non seulement par d'autres femmes, mais
aussi par des expertes de l'islam. C’est le cas, par exemple, de Monir Gorgi, qui “réfute
la position de la jurisprudence islamique qui interdit aux femmes l’accès aux postes de
direction politique sous le prétexte de leur fragilité physique et morale” (Kian, 2020).
militantes qui avaient une posture solide et argumentée, basée sur “les méthodologies
D’un autre côté, les musulmans fondamentalistes, ainsi que les autorités des
produit de l’imperialisme qui sape l’islam par les valeurs et les idées occidentales,
même si l'Iran n'a jamais été colonisé et qu'il n'est donc pas nécessaire de protéger leur
identité persane d'une quelconque attaque occidentale (Ahmadi, 2006). Dans les années
1980-1990, la politiste Hiba Raouf Ezzat accusait le féminisme “de faire prévaloir les
droits individuels sur les valeurs collectives” (Kian, 2020), et Winter considère les
pluralistes en affirmant que le Coran est ouvert à l'interprétation (2001). Une autre
qui considère que “Dieu a créé les hommes pour exceller sur les femmes, assignant aux
hommes la tâche de réprimander les femmes quand ils craignent d'être rebelles”, et
l’egalité des sexes est étrangère à l'essence et aux principes de base de l'islam.
Les arguments contre l'influence occidentale par les fondamentalistes ont
occidental et même le journal le plus important d’Iran, Zanan, a fait partie de cette
filiation (Ahmadi, 2006). Selon Kian-Thiébaut (dans Ahmadi, 2006), “la solidarité qui
se dessine entre femmes islamistes et laïques, qui va au-delà de leurs divergences, peut
remarquer qu'entre 1992 et 2008, les principaux auteurs de Zanan qui donnaient une
(Satrapi, 2005)
(Satrapi, 2020)
(Satrapi, 2005)
comme la culture de la liberté. Marjane lit des auteurs tels que Jean-Paul Sartre et Simone de
Beauvoir, et elle écoute Iron Maiden, Pink Floyd, et du punk rock américain. Depuis 1970, la
possible un développement technologique qui permettait aux gens d’avoir accès aux produits
étrangers d'une manière jamais vue auparavant. Jusqu’aujourd’hui, “ces changements ont à leur
tour entraîné une déterritorialisation, une identité flexible et un nombre croissant d'individus
multiculturels et multilingues qui adoptent des identités plus fluides et multiples” (Ahmadi,
2006), et c’est aussi vrai pour les gens de l’Iran. Marjane était l’un d’eux. À cette époque-là les
gens comme ont fait ce qu'elles ont pu avec ce qu'on leur a donné, sachant que “l'évolution du
statut des femmes arabes dépend sans doute autant de leur visibilité politique que par la somme
des petites victoires pratiques du quotidien” (Paris, 2010). Maintenant, avec un mouvement
féministe islamique beaucoup plus solide, le Maintenant, avec un mouvement féministe
islamique beaucoup plus fort, l'accent est mis sur la réinterprétation des textes sacrés.
La réinterprétation des textes sacrés
Comme déjà mentionné, le féminisme islamique à ses débuts devait faire une différence
très nette avec les courants féministes de l'Occident afin d'éviter les accusations des
situation en disant :
Revenir à la source des textes pour ériger une théorie coranique de l'égalité des genres
permet, en effet, aux premières concernées d'éviter les accusations d'un féminisme bourgeois
copié sur un modèle étranger idéalisé, mais évidemment très difficilement transposable. (Paris,
2010)
Entre autres arguments, les militantes féministes depuis 1990 ont fait valoir que le
Coran ne pouvait plus être interprété uniquement dans le domaine religieux, mais en tenant
compte de toutes les forces et articulations identitaires présentes dans un contexte mondialisé;
Un autre argument était que beaucoup de lois islamiques ne venaient pas de Dieu, mais des
hommes ; Et beaucoup de ces lois ont été établies pour priver les femmes du pouvoir d'accéder
à des postes de pouvoir, ainsi que pour leur enlever des droits qui n'avaient rien à voir avec la
parole de Dieu. Selon Kian (2020), “ce qui est contesté par les militantes musulmanes des droits
des femmes, ce n’est pas l’islam en tant que tel, mais sa lecture sexiste et les rapports de pouvoir
en son sein”. Ainsi, les militantes féministes soutiennent qu’une approche historique est
nécessaire pour faire un changement de perception du discours islamique sur la question des
femmes car il y a des versets du Coran qu'il serait inapproprié d'appliquer aujourd'hui.
(Satrapi, 2005)
La manipulation des autorités intégristes pour contrôler les croyants est mise en
de Marjane pour lui demander d'aider son fils à reconsidérer sa participation à la guerre
contre l'Irak. De la même manière que les intégristes lui promettaient un paradis avec
beaucoup de nourriture, de femmes, d'or et de diamants, ils ont aussi pris sur eux d'interpréter
les textes de la manière qui leur convient. La méfiance à l'égard des hommes a atteint un tel
point qu'il y a même des femmes qui ont indiqué que “les hommes interprètent toujours le
Coran à leur propre avantage” (Amirpur dans Ahmadi, 2006), et ils ont des raisons de le
que même les paroles de Mahomet ont été remises en question par les féministes islamiques;
par exemple, Ahmadi (2006) illustre cela avec la figure de Soroush, qui au début de la
République islamique était l’un des personnages les plus importantes de la révolution
islamique et membre du Conseil pour la révolution culturelle, et qui a dit que "le prophète est
un être humain et son expérience est humaine, ses disciples aussi”. En d'autres termes,
Mahomet était un homme influencé par son contexte et donc sa culture, sa pensée et le
langage qu'il utilisait auraient pu être différents si son contexte avait été un autre. John
Esposito (dans Ahmadi, 2006) exprime que toutes ces positions ont été rendues possibles par
la volonté de l'Iran de repenser le genre dans l'islam en réinterprétant non seulement les
sources juridiques et théologiques islamiques, mais à partir des textes sacrés de leur religion.
Conclusion
Persépolis offre l'occasion de voir la vie et l'évolution d'une petite féministe islamique
depuis son enfance. Marjane, même lorsqu'elle a quitté son pays et a vécu une vie
occidentale, n'a jamais renoncé à sa foi et à sa culture. Elle l'a juste remis en question et l'a
réinterprété. C'est pourquoi Marjane incarne parfaitement ce qu'a été le développement d'un
chercheurs déclarent si radical qu'il n'a pas d'équivalent dans le reste du monde musulman”
(Ahmadi, 2006). Bien qu'il existe encore des inégalités très marquées entre les hommes et les
femmes dans l'islam, et qu'il reste encore un long chemin à parcourir, la lutte des femmes
depuis les années 1980 en Iran a eu un impact incontestable sur la manière dont l'islam est
La cause féministe dans l'islam peut être difficile à comprendre pour le monde
occidental, et peut-être encore plus pour les féministes occidentales. Mais même ainsi, nous
pouvons tous, sans contribuer à cette cause en ne continuant pas à perpétuer le discours
femmes. Une communauté, quelle qu'elle soit, est hétérogène et tous ses membres ne peuvent
pas être jugés par les actions des autres. De la même manière qu'il est injuste de juger la
communauté chrétienne pour les atrocités que l'Église catholique a commises au nom de
d'intégristes et de terroristes qui ont commis des atrocités et injustices au nom d'Allah.
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