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Fondements et applications
Avec 250 exercices et problèmes résolus
2e édition
José-Philippe PÉREZ
Professeur émérite à l'université Paul-Sabotier de Toulouse
Christophe LAGOUTE
Professeur au lycée Bellevue de Toulouse
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Jean-Yves FOURNIOLS
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Professeur à l'INSA de Toulouse
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CM Stéphane BOUHOURS
© Professeur au lycée Pierre de Fermat de Toulouse
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Le pictogramme qui Figure ci-contre d'enseignement supérieur, provoquant une
mérite une explication. Son objet est baisse brutale des achats de livres et de
d'alerter le lecteur sur la menace que revues, au point que lo possibilité même pour
représente pour l'avenir de l'écrit, les auteurs de créer des oeuvres
particulièrement dans le domaine DANGER nouvelles et de les (aire éditer cor¬
de l'édition technique et universi¬ rectement est aujourd'hui menacée.
taire, le développement massif du Nous rappelons donc que toute
photocopillage. reproduction, partielle ou totale,
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sation des ayants droit. Or, cette pratique droit de copie (CFC, 20, rue des
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Q © Dunod, Paris, 2006, 2012 pour la nouvelle édition
rN ISBN 978-2-10-058115-3
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illicite » (art. L. 1224).
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constitue¬
rait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du
Code de la propriété intellectuelle.
Table des matières
Avant-propos x
Les grands noms de l’électronique xii
Constantes physiques, notations et symboles xviii
Description de l’ouvrage xxii
L’électronique en vingt questions xxv
4. Régimes transitoires
I. — Étude expérimentale 113
II . — Établissement d’un régime stationnaire .. 116
III. — Établissement d’un régime variable .... 134
IV . — Applications 136
V . — Utilisation de la transformation de Laplace 139
Exercices et problèmes 143
7. Composants électroniques
I. — Résistors, condensateurs et quartz . . 210
.
II — Bobines et transformateurs 216
m . — Diodes semiconductrices et thyristors 222
IV . — Piles et accumulateurs 231
V . — Transistors bipolaires 232
VI . — Transistors à effet de champ .... 243
Exercices et problèmes 252
Glossaire 852
Bibliographie 854
Index 857
s
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4—ÿ
£
CL
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La culture doit rester au-dessus de toute
technique, mais elle doit incorporer à son
contenu la connaissance et l’intuition des
schèmes véritables des techniques.
Avant-propos
Comme pour les autres ouvrages de la même collection de physique « Fondements et applications »,
il nous a paru intéressant de le découper en leçons progressives et quasi autonomes. On peut y distinguer
trois groupes de leçons.
Dans le premier, on trouve les thèmes classiquement étudiés en première année Ll, ou première
année des CPGE, c’est-à-dire les lois de base appliquées aux circuits, en relation avec l’électromagné¬
tisme ; il s’agit précisément des lois de Kirchhoff en régime stationnaire, en régime quasi stationnaire,
des oscillations électriques forcées, de la résonance, des régimes transitoires, des théorèmes fondamen¬
taux des circuits linéaires (de Thévenin, de Norton, etc.) et des fonctions de transfert des circuits passifs.
Dans le deuxième, les thèmes sont ceux couramment enseignés en deuxième année L2 de la li¬
TJ cence de physique et en deuxième année des CPGE. On y développe les composants, les amplificateurs
C
opérationnels, les filtres actifs, les oscillateurs couplés et la rétroaction.
Q
CH Enfin, dans le troisième groupe, on a rassemblé tous les thèmes généralement étudiés en troisième
° et dernière année L3 de la licence, voire en master, c’est-à-dire les effets non linéaires dans les cir¬
© cuits, les oscillateurs électriques sinusoïdaux et de relaxation, les signaux déterministes, la modulation
et la démodulation. En outre, on y trouve des thèmes exigés dans des formations spécialisées ou appro¬
£ fondies, notamment à la préparation à l’agrégation de physique, précisément l’électronique logique et
CL
O numérique, la conversion analogique-numérique, le bruit et la théorie de la communication de Shannon.
Cette troisième partie rend incontestablement les objectifs de l’ouvrage ambitieux. Cependant, elle
nous a semblé indispensable pour éviter qu’un ouvrage publié aujourd’hui sous le nom Électronique
n’apparaisse pas trop éloigné des préoccupations actuelles dans ce domaine.
Nous avons tenté de rendre compatible le respect des programmes d’enseignement de lanouvelle li¬
cence de physique en trois ans et la nécessaire actualisation de l’électronique. Mises à part l’organisation
Avant-propos xi
en leçons quasi autonomes (le renvoi à des formules éloignées est pratiquement inexistant), l’illustra¬
tion par de nombreux exemples numériques et la volonté de ne proposer qu’wn seul ouvrage, cet effort
a notamment porté sur les points suivants :
i) L’analyse physique des lois des circuits et la démonstration de tous les théorèmes dérivés
(Millman, Thévenin, Boucherot), le plus souvent à partir des publications originales ; on a ainsi vo¬
lontairement rompu avec le point de vue des adeptes de la pédagogie du seul savoir-faire.
L’ouvrage s’adresse principalement aux étudiants : il doit donc être clair, efficace, peu coûteux, et
ne pas être un formulaire « sans physique » ou un recueil d’exercices calculatoires « sans intérêt ». Les
exercices proposés à la fin des chapitres décrivent des situations physiques concrètes. Leurs solutions
suffisamment détaillées, données à la fin de l’ouvrage, ou sur le site web :
http ://www.ast.obs-mip.fr/perez
permettront à l’étudiant, et plus largement à l’autodidacte, de tester sa propre compréhension du cours,
de prolonger sa réflexion et de développer son autonomie. Nous pensons ainsi avoir rassemblé, dans un
seul livre, les éléments indispensables à l’acquisition d’un savoir et d’un savoir-faire en électronique.
Ce livre doit beaucoup aux étudiants de la licence de physique, des Classes Préparatoires aux
Grandes Écoles, de l’INSA de Toulouse, aux agrégatifs de physique, ainsi qu’à tous nos collègues
enseignants. Nous les remercions pour leurs remarques et commentaires constructifs.
TJ
C
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Les grands noms de l’électronique
John Bardeen
Physicien américain, né à Madison en 1908 et mort à Boston en 1991. Il contribue de façon déci¬
sive à l’essor de deux grands domaines au milieu du XX e siècle : les semiconducteurs et la supracon¬
ductivité, ce qui lui valut deux prix Nobel de physique, le premier en 1956 pour la mise au point du tran¬
sistor à germanium avec W. Brattain et W. Shockley, et le second en 1972 qu’il partage avec L. Cooper
et J. Schrieffer pour la théorie de la supraconductivité dite désormais BCS en hommage à ses auteurs.
Paul Boucherot
Ingénieur français, né en 1869 et mort en 1943. Il est connu pour ses travaux sur la distribution de
puissance électrique dans les circuits et réseaux électriques, notamment pour le théorème qu’il énonce
pour la première fois au Congrès International de l’Électricité en 1900 : dans un circuit, la somme des
puissances actives et la somme des puissances réactives sont nulles (cf. chapitre 2).
Édouard Branly
Physicien français, né à Amiens en 1844 et mort à Paris en 1940. À la sortie de l’École Normale
Supérieure, il exerce des fonctions de professeur de lycée. Après sa thèse en 1873, où il fait preuve
de grandes qualités expérimentales, il est nommé Directeur adjoint du laboratoire de Physique de la
Sorbonne. Catholique convaincu, il devient professeur de l’Institut Catholique de Paris en 1875. Il est
surtout connu pour le détecteur d’ondes électromagnétiques, le radioconducteur ou cohéreur à limaille,
qu’il invente en 1890 ; ce dispositif est un tube isolant en verre, rempli de limaille de nickel et d’argent,
dont la résistance entre ses extrémités en laiton varie sous l’action des ondes électromagnétiques. Ce
système fut utilisé par Marconi pour réaliser des liaisons par ondes électromagnétiques sur de grandes
distances.
Walter Brattain
Physicien américain, né à Amoy, en Chine, en 1902 et mort à Seattle en 1985. Après ses études
universitaires, il est recruté par la compagnie Bell Telephon, principalement pour effectuer un travail ex¬
périmental. C’est là qu’il rejoint l’équipe de W. Shockley, où se trouve le physicien théoricien J. Bar¬
deen, et qu’il montre des qualités exceptionnelles d’expérimentateur. Cette collaboration à trois aboutit,
en 1948, à l’invention du transistor, ce qui leur valut le prix Nobel en 1956.
Thomas Edison
Expérimentateur américain de génie, né à Milan (dans l’Ohio) en 1847 et mort à West Orange
(New Jersey) en 1931. Très jeune (à 17 ans), il réalise un télégraphe bidirectionnel alors qu’il n’est qu’un
simple opérateur télégraphiste. Il invente ensuite le phonographe, perfectionne la lampe à incandescence
et développe la production et le transport de puissance électrique. En industriel habile, il met en œuvre
l’électrification de New-York. Cependant, il se fâche avec son ingénieur Nicolas Tesla, lequel tente en
vain de le convaincre des avantages techniques du courant alternatif. On retient principalement d’Édison
qu’il est le premier des scientifiques à avoir su développer une exploitation industrielle de ses propres
découvertes scientifiques.
TJ
c Michael Faraday
Q
Physicien et chimiste anglais, né à Southwark en 1791 et mort à Hampton Court en 1876. Garçon de
CH courses chez un bibliothécaire, il devient autodidacte en lisant de nombreux ouvrages scientifiques, no¬
° tamment de chimie. Employé dans un laboratoire de chimie comme apprenti, il se révèle rapidement
©
expérimentateur de génie. Il devient alors directeur du laboratoire et professeur de chimie. Ses contri¬
£ butions remarquables furent d’abord l’énoncé des lois de l’électrochimie et la découverte du benzène
CL
en 1824. En 1854, il énonce la célèbre loi de l’induction puis la nature discontinue de la charge élec¬
O
trique et la propriété de cette dernière d’être conservative, c’est-à-dire de ne pouvoir être ni créée ni
détruite.
John Fleming
Ingénieur électricien anglais, né à Lancaster (au nord-ouest de Leeds) en 1849 et mort à Sidmouth
(dans le sud-ouest de l’Angleterre) en 1945. Après ses études d’ingénieur, J. Fleming entre au labora¬
toire Cavendish dirigé par Maxwell et devient professeur. Il est connu pour avoir inventé la diode à vide,
xiv Les grands noms de l'électronique
constituée d’une cathode, qui émet des électrons lorsqu’elle est chauffée (effet thermoélectronique dé¬
couvert par Edison), et d’une anode qui les recueille. Son but était de mettre au point un dispositif de
détection des ondes radioélectriques. Il déposa un brevet sur la diode en 1904. Sur un plan pédago¬
gique, c’est lui qui propose la règle des trois doigts de la main droite, équivalente à celle du bonhomme
d’ Ampère.
Lee de Forest
Ingénieur américain, né à Council Bluffs dans l’Iowa en 1873 et mort à Hollywood en Californie
en 1961. Il invente la triode à vide en ajoutant, entre les deux électrodes de la diode de Fleming, une
troisième électrode, appelée grille. Cette dernière permet de commander le courant du circuit anode, ce
qui est à la base des tubes à vide amplificateurs de tension.
Joseph Fourier
Mathématicien et physicien français, né à Auxerre en 1768 et mort à Paris en 1830. Alors qu’il
est préfet de l’Isère, il remporte le prix de l’Académie des Sciences pour son traitement mathéma¬
tique de la diffusion thermique, à l’aide des séries trigonométriques. Il est le premier à avoir souligné
le caractère fondamentalement irréversible de la diffusion thermique. La décomposition d’un signal va¬
riable en ses composantes sinusoïdales est devenue essentielle dans toutes les branches de la physique ;
elle est aujourd’hui connue sous le nom d’analyse de Fourier.
Joseph Henry
Physicien américain, né à Albany en 1797 et mort à Washington en 1878. Spécialiste d’électroma¬
gnétisme, il découvre en 1832 l’auto-induction. On a donné son nom à l’unité internationale d’induc¬
tance.
Oliver Heaviside
Physicien britannique, né à Londres en 1850 et mort à Torquay (station balnéaire anglaise) en 1925.
Il dut quitter l’école en raison d’une surdité précoce ; aussi est-ce en autodidacte qu’il publie quelques
contributions en électricité, dont la plus importante, la formulation vectorielle des équations de Max¬
well. En 1902, il prédit l’existence de couches conductrices, dans l’ionosphère, lesquelles permettent
d’expliquer la propagation des ondes radioélectriques entre des point distants sur la Terre, grâce à la ré¬
flexion sur ces couches. C’est lui qui a introduit, en électricité, la « fonction échelon » ; aussi cette der¬
nière est-elle, ajuste titre, appelée souvent fonction d’Heaviside.
TJ
Heinrich Hertz
c
Q Physicien allemand, né à Hamburg en 1857 et mort à Bonn en 1894. Il démontre en 1877 l’existence
CH des ondes électromagnétiques, prévues par Maxwell, et fonde le domaine des télécommunications.
° John Bertrand Johnson
©
Ingénieur américain d’origine suédoise, né en 1887 et mort en 1970. Employé des laboratoires de
£ la compagnie Bell Telephon, il découvre en 1927 le bruit de la tension aux bornes d’un conducteur
CL
O
ohmique, lequel fut interprété par H. Nyquist. C’est à lui aussi que l’on doit la découverte en 1925 du
bruit en 1//.
James Joule
Physicien anglais, né à Salford (près de Manchester) en 1818 et mort à Manchester en 1889. Expé¬
rimentateur de génie, il fait connaître les idées de von Mayer en étudiant les conversions énergétiques
thermoélectriques (effet Joule) et thermomécanique (équivalent mécanique de la calorie).
Les grands noms de l’électronique xv
Pierre-Simon de Laplace
Astronome, mathématicien et physicien français, né à Beaumont-en-Auge en 1749 et mort à Paris
en 1827. Bien que professeur de mathématiques et homme politique, ses travaux en physique sont nom¬
breux. Il signe diverses contributions sur la capillarité, la propagation du son dans l’air, l’évolution adia¬
batique des gaz et le travail des forces électromagnétiques. Cependant, c’est sa publication sur la mé¬
canique céleste, Exposition du système du monde, qui est la plus remarquée. On y trouve développée
notamment les fondements d’une physique totalement déterminisme.
Guglielmo Marconi
Physicien italien, né à Bologne en 1874 et mort à Rome en 1937. Passionné très tôt par l’expéri¬
mentation en physique, mais peu intéressé par des études universitaires, Marconi tente de réaliser, dans
la propriété familiale, un oscillateur capable de transmettre des informations à distance par voie hert¬
zienne. Il y parvient en 1895, en s’appuyant sur les travaux de Hertz et de Branly notamment. N’étant pas
soutenu par les autorités de son pays, il poursuit avec succès ses travaux en Angleterre ; en 1901, il par¬
vient à réaliser une transmission radio entre Cornouailles en Angleterre et Terre-Neuve. Il reçoit le prix
Nobel en 1909. Tout en améliorant la transmission hertzienne sur le plan technique, il oriente son ac¬
tivité vers la réalisation industrielle et vers la création d’émissions radiophoniques. C’est ainsi qu’il
participe à la fondation de la BBC en Angleterre.
TJ
C
James Clerk Maxwell
Q Physicien britannique, né en 1831 en Écosse à Dumfrieshire et mort à Cambridge en 1879. En
CH 1857 il publie un article sur la constitution probable des anneaux de Saturne, ce qui le fait connaître
° de la communauté scientifique et l’incite à s’intéresser au système constitué d’un grand nombre de par¬
© ticules. Il établit alors les principaux résultats de la théorie cinétique des gaz. C’est ensuite comme
professeur d’université au King’s College de Londres qu’il travaille sur l’électromagnétisme, chez lui,
£ assisté par son épouse. Il est ensuite nommé à Cambridge pour diriger la construction du célèbre Caven¬
CL
O
dish Laboratory.
Jacob Millman
Électronicien américain d’origine russe, né en 1911 et mort à Boston en 1988. Diplômé du MIT
(Massachussets Institute of Technology), il devint professeur d’ingéniérie électrique à l’Université
Colombia. Tout au long de sa carrière, entre 1941 et 1987, il écrivit plusieurs livres d’électronique.
Il est surtout connu pour avoir établi le théorème qui porte son nom, dans lequel la loi des nœuds est ex¬
primée en fonction des tensions.
xvi Les grands noms de l'électronique
Harry Nyquist
Ingénieur américain des laboratoires Bell Telephon, né en Suède en 1889 et mort à Harlingen
aux Pays-Bas en 1976. C’est lui qui, dès 1930, introduit le concept de rétroaction négative sur les
amplificateurs. Il participe activement au développement des asservissements pendant la seconde guerre
mondiale. Il est surtout connu pour ses travaux sur les critères de stabilité des systèmes à rétroaction. En
outre, il interprète le bruit de tension aux bornes d’un conducteur ohmique, découvert par Johnson.
Claude Shannon
Ingénieur américain, né à Gaylord (Michigan) en 1916 et mort des suites de la maladie d’Alzhei¬
mer à Medford (Massachusetts) en février 2001. Durant ses études au MIT (Massachusetts Institute of
Technology), il prouve que les règles de l’algèbre de Boole peuvent être appliquées à de simples circuits
électriques, un relais ouvert étant associé au chiffre 1 et un relais fermé au chiffre 0. En 1938, sa thèse,
intitulée « Analyse symbolique des relais et commutateurs », connaît un fort retentissement. Il s’ins¬
pire alors de la théorie de Boltzmann en physique statistique. Il s’intéresse ensuite à la mise au point des
systèmes téléphoniques et des ordinateurs. Dans ce contexte, il a fortement contribué à la première vic¬
toire au jeu d’échecs de l’ordinateur Deep Blue d’IBM sur le grand maître russe G. Kasparov.
Walter Schottky
TJ Physicien allemand, né à Zurich en 1886 et mort à Pretzfeld en Allemagne en 1976. Professeur de
C
physique théorique à Rostock, il est connu pour ses recherches sur le mouvement des électrons dans les
Q
conducteurs et dans les tubes à gaz. En 1920, il découvre l’effet de granulation des électrons qui porte
CH désormais son nom. Il inventa, indépendamment d’Edwin Amstrong, le récepteur superhétérodyne.
°
© William Shockley
£ Physicien britannique né à Londres en 1910 et mort à Palo Alto en Californie en 1989. Après sa
CL thèse au Caltech (California Institute of Technology), Shockley est employé à la compagnie Bell Tele¬
O
phon dans le but de remplacer les tubes à vide encombrants, notamment la triode, par des composants
solides plus petits et plus fiables. Il y parvient en 1948, avec l’aide d’un théoricien J. Bardeen et d’un
expérimentateur W. Brattain ; il invente ainsi le transistor, ce qui lui vaut le prix Nobel en 1956. Il ter¬
mine sa carrière sur un poste de professeur d’ingéniérie à Stanford qu’il occupe à partir de 1963. Ses
prises de position sur l’amélioration de la race humaine, notamment par la stérilisation des « faibles »
et le don du sperme des savants, surprennent et déçoivent une grande partie de la communauté scienti¬
fique internationale.
Les grands noms de l’électronique xvii
Nicolas Tesla
Ingénieur croate, né à Smiljan en 1856 et mort à New-York en 1943. Employé d’abord par les
compagnies d’équipements électriques de Budapest, puis par Edison aux USA, il invente plusieurs dis¬
positifs, dont le moteur polyphasé et le moteur à courant alternatif. Il fonde aux USA une société de
construction de moteurs en courant alternatif ; ses résultats font de lui le fondateur de l’électrotechnique
moderne. Il est le premier à montrer l’intérêt du transport de la puissance électrique sous une tension va¬
riable, en augmentant la tension avant le transport et en la diminuant après, à l’aide de transformateurs.
Cette invention fut largement utilisée par l’inventeur et industriel américain G. Westinghouse. Piètre gé¬
rant de ses inventions, Tesla finit sa vie misérablement à New- York.
Les symboles utilisés sont généralement ceux recommandés par l’AFNOR et par l’UTE (Union Tech¬
nique de l’Électricité)
h = h/{2ir) = 1,054571596(82) x 10~34 J-s constante de Planck divisée par 277 (h bar)
TJ
G — 6,673(10) x 10- 11 m3 •kg-1 - s-2 constante de gravitation
C
/? = 8, 314472(15) J -mor1 K-1 constante molaire des gaz parfaits
Q
fN NA = 6,022 141 99(47) x 1023 mor1 nombre d’Avogadro
° kB = R/NA = 1,3806503(24) x lOÿJ-r1 constante de Boltzmann
©
F = NAe = 96485, 341 5(39) C •mor1 constante de Faraday
£ PB = eh/(2me) = 927, 400 899(37) x 10"26 J •T-1 magnéton de Bohr
CL
O
pN = eh/{2mp) = 5,050783 17(20) x 10
-27
J T-1 magnéton nucléaire
ln logarithme népérien
lg logarithme décimal
lb logarithme binaire
exp exponentielle
« sensiblement égal à
de l’ordre de
7777
’
-=ÿ
Symbole de la masse en électricité, origine des ten¬
sions dans un montage, et symbole de la terre
s(t) valeur moyenne du signal s(t) au cours du temps
Sa(t) signal analytique associé au signal réel s(t)
(s) valeur moyenne du signal s sur un ensemble statis¬
tique
sgn(s) signe de s
s valeur complexe associée à s
kl module de s
5* complexe conjugué de s
Re{5}, Im{s} parties réelle et imaginaire du signal s
IJef intensité d’un courant stationnaire et intensité effi¬
cace d’un courant sinusoïdal
IAB intensité d’un courant dans un conducteur dans le
sens A vers B
u,uef tension stationnaire et tension efficace d’une tension
sinusoïdale
uAB = VA-VB tension entre les points A et B, aux potentiels respec¬
tifs VA et VB
i{t) intensité d’un courant variable
u(t) tension variable
E,e forces électromotrices stationnaire et variable (f.e.m)
l,i courants électromoteurs stationnaire et variable
(c.e.m) ; prononcer iota
V(t), V, Q, S, V puissances électriques instantanée, moyenne ou ac¬
TJ tive, réactive, apparente, complexe
c R et G = l/R résistance et conductance d’un résistor
Q
c capacité d’un condensateur
CH LetM inductance propre et inductance mutuelle
° En et Rn f.e.m et résistance interne d’un générateur de Théve-
©
nin en régime stationnaire
2 en et ZTh f.e.m et impédance interne d’un générateur de Thé-
CL venin en régime sinusoïdal
O
IN et GN c.e.m et conductance d’un générateur de Norton en
régime stationnaire
IN et YN c.e.m et admittance d’un générateur de Norton en ré¬
gime sinusoïdal
xx Constantes physiques, notations et symboles
Alphabet grec
Q
fN
°
©
£
CL
O
Description de l’ouvrage
Cet ouvrage « Électronique, fondements et applications » comporte trois grandes parties qui cor¬
respondent aux différentes étapes de l’enseignement de cette discipline dans les Universités ou dans les
Classes Préparatoires aux Grandes Écoles scientifiques. L’organisation du cours est la suivante :
i) Première année de la licence : fondements
Leçons 1 à 8 : lois de Kirchhoff en régimes stationnaire et variable sinusoïdal, oscillations forcées,
résonance, régimes transitoires, théorèmes de base sur les circuits linéaires, composants électroniques,
amplificateurs opérationnels.
ïi) Deuxième année de la licence : développements
Leçons 9, 10, 11, 13, 14, 15 : compléments sur les amplificateurs opérationnels, filtres actifs, oscil¬
lations couplées, rétroaction et asservissements, oscillateurs électriques, signaux déterministes.
iii) Troisième année de la licence et master : compléments
Leçons 12, 16, 17, 18, 19, 20 : effets non linéaires, modulation et démodulation, bruits, électronique
logique et numérique, conversion analogique-numérique, théorie de la communication de Shannon.
Les leçons 1, 2, 5, 6, 8, 13, 15, 17, ont un rôle central, car elles contiennent les éléments indis¬
pensables (définitions, lois et principes) à l’étude des leçons qui suivent. Il faut donc les étudier avant
d’aborder les suivantes. Par exemple, si l’on souhaite étudier la leçon 14 sur les oscillateurs électriques,
il est recommandé de lire auparavant les leçons 1, 2, 5, 6, 8 et 13. Même si les autres leçons sont pré¬
sentées dans un certain ordre, il est possible de les lire dans un ordre différent qui tienne compte des
préoccupations particulières du lecteur ; en effet, les leçons sont quasi autonomes et le renvoi à des for¬
mules éloignées pratiquement inexistant.
TJ
C
Q Méthode de travail
CH
Lecture des leçons
°
© Dans une phase d’initiation, une leçon doit être lue une première fois, en insistant sur l’introduc¬
tion, laquelle situe cette leçon dans l’ensemble du cours, et sur la conclusion qui répertorie l’ensemble
£ des résultats essentiels. Dans une deuxième phase, l’étudiant doit refaire avec soin tous les calculs in¬
CL
O
termédiaires. Enfin, une dernière lecture devrait lui permettre d’appréhender complètement la leçon,
notamment les résultats essentiels, les exemples significatifs et les ordres de grandeur.
Exercices et problèmes
L’étudiant doit ensuite passer à la phase d’application en faisant des exercices simples et courts,
directement liés au contenu de la leçon ; il doit tenter de résoudre ces exercices avec le seul support que
constitue le cours. En cas de difficultés, un coup d’œil rapide sur la solution, proposée en fin d’ouvrage
ou sur le site web correspondant, devrait l’aider. Il lui faut éviter une simple lecture rapide de la solution
Description de l’ouvrage xxiii
proposée et la mémorisation de la démonstration : mieux vaut revenir sur les fondements de la leçon
pour résoudre l’exercice ; en cas de difficulté majeure, consulter la solution et tenter de la refaire, sans
aucune aide, un ou deux jours plus tard.
Une fois ces exercices de base rédigés, l’étudiant pourra affronter des épreuves plus longues inspi¬
rées d’examens et concours.
Révision
Pour réviser, une ultime lecture devrait conforter l’apprentissage. Ne pas hésiter à souligner au
crayon les parties essentielles et à porter en marge des remarques personnelles, suggérées par la lecture
d’autres livres ou de documents annexes, tels que des revues scientifiques à grand public (La Recherche,
Pour la Science, Science et Vie, Électronique pratique, etc.).
Une façon mnémotechnique de retenir ce résultat est de noter que ces formules sont valables si les
flèches de courant et de tension sont de sens opposés.
Quel est le nombre de variables indépendantes dont dépend l’état électrique du système ?
Une fois écrites les équations exprimant les lois physiques (de Kirchhoff, d’Ohm, de Faraday, etc.),
effectuer le décompte du nombre de variables indépendantes, dont dépend l’état électrique du système,
TJ
C
est essentiel avant de tenter de résoudre le système d’équations obtenues.
Q
fN
Comment résoudre le système d’équations des circuits ?
° Tout dépend du nombre de variables. S’il est faible, inférieur ou égal à deux, la méthode de subs¬
©
titution est la plus rapide. S’il est de trois ou quatre, la méthode matricielle est intéressante. Au-delà, il
£ vaut mieux prévoir l’utilisation d’un logiciel, par exemple MATLAB.
CL
O
Interpréter les résultats obtenus, notamment leur signe, et discuter la réalité des ordres de
grandeur ?
Cette phase finale est essentielle, car elle permet de déceler des erreurs de maladresse. Les résul¬
tats obtenus sont algébriques : il convient donc d’estimer la crédibilité d’une intensité parcourant un
conducteur dans le sens opposé à celui adopté a priori ou d’une intensité trop grande pour être réa¬
liste.
L’électronique en vingt questions
.
1 Si on utilisait l’expression V — RI1 de la puissance reçue par un résistor, aux bornes duquel une
pile impose une tension U, on serait conduit à conclure que la puissance est proportionnelle à R , ce
qui est incorrect. Pourquoi ?
.
2 La mesure, à l’aide d’un ohmmètre, de la résistance du filament d’une lampe à incandescence, sur
laquelle on lit les indications 100 W pour la puissance et 230 V pour la tension efficace, donne 40 fl.
Pourquoi la puissance inscrite n’est-elle pas 2302/40 = 1 322, 5 W ?
.
3 Les distributeurs de puissance électrique utilisent préférentiellement des tensions sinusoïdales tri¬
phasées et de forte amplitude, qu’ils transforment en tensions monophasées, de faible amplitude, près
de l’utilisateur. Pourquoi ?
.
4 On mesure les différentes tensions efficaces aux bornes du générateur, du résistor, de la bobine et du
condensateur, dans un circuit résonnant série. On constate que la première tension n’est pas la somme
des trois autres. Pourquoi ?
5 .Une pile électrique, de f.e.m 1,5V, connectée aux bornes d’une diode, de tension de seuil 2, 5 V ,
ne rend pas cette dernière passante, contrairement à deux de ces mêmes piles placées en série. Pourquoi
le théorème de superposition ne s’applique-t-il pas dans ce cas ?
6 . Pourquoi polarise-t-on une diode Zener en inverse ?
7 . Un amplificateur peut fournir à sa sortie un signal variable d’une puissance supérieure à la puissance
du signal d’entrée. Pourquoi ce résultat n’est-il pas en contradiction avec le premier principe de la
thermodynamique, selon lequel on ne peut pas créer de l’énergie (cf. Thermodynamique) ?
8 . La résistance ohmique d’un conducteur est toujours positive. Or, on entretient les oscillations élec¬
triques produites dans un circuit oscillant en compensant la résistance ohmique de la bobine et du
condensateur par un système de résistance négative. Pourquoi cette dernière affirmation est-elle néan¬
moins fondée ?
TJ
C 9. Pourquoi exprime-t-on généralement le facteur d’amplification en tension d’un amplificateur ou
Q
d’un filtre par son gain en décibel et définit-on la bande passante de cet amplificateur à — 3 dB ?
CH
° .
10 Pourquoi, dans les montages de base d’un amplificateur opérationnel, les résistances ne doivent-
© elles être ni trop faibles, ni trop fortes ?
£
.
11 Les bobines ne sont pratiquement plus utilisées en électronique, les diodes Esaki (à effet tunnel)
non plus. Pourquoi ?
CL
O
12 . Les filtres passifs sont le plus souvent délaissés au profit des filtres actifs. Pourquoi ?
13 . L’espace des phases en théorie des circuits peut être de dimension impaire, alors qu’en mécanique
il est nécessairement de dimension paire. Pourquoi ?
14. Sur un oscilloscope convenablement synchronisé, on peut observer la trace parfaitement stable
des signaux délivrés par un oscillateur auto-entretenu, alors que ces derniers sont présentés comme des
systèmes instables. Pourquoi ?
xxvi L’électronique en vingt questions
15 . La fréquence d’un signal sinusoïdal est une grandeur physique définie positive, homogène à l’in¬
verse d’une durée. Pourquoi le spectre de Fourier de ce signal fait-il apparaître des fréquences néga¬
tives ?
.
16 Il est possible d’échantillonner des signaux analogiques, c’est-à-dire de ne considérer que cer¬
taines valeurs, prises périodiquement, sans aucune perte d’information. Cette affirmation apparemment
paradoxale est cependant vérifiée. Pourquoi ?
.
17 Dans l’enregistrement numérique des sons sur CD, les principaux constructeurs se sont entendus
pour utiliser la fréquence d’échantillonnage de 44. 1 kHz . Pourquoi ?
.
18 Pourquoi la transmission des ondes électromagnétiques à grande distance exige-t-elle la modula¬
tion en amplitude ou en fréquence d’une onde porteuse de haute fréquence ?
.
19 Pourquoi un bruit blanc présentant une fréquence maximale de coupure est-il qualifié de bruit
rose?
20 . On dit qu’informer c’est surprendre. Pourquoi ?
TJ
C
CH
°
©
£
CL
O
Introduction expérimentale :
oscilloscopes et multimètres
La réalisation expérimentale des montages présentés dans cet ouvrage nécessite l’usage d’instru¬
ments de contrôle des signaux, tels que les oscilloscopes et les multimètres. Aussi, dans une introduction
expérimentale préalable, proposons-nous de décrire sommairement le fonctionnement de ces appareils
de mesure. Il convient avant tout de préciser le concept de signal.
. — SIGNAUX
En électronique, un signal est une tension ou un courant qui peuvent soit transporter une infor¬
mation, par exemple audio, d’horloge ou de commande d’un système, soit ne pas en véhiculer, comme
c’est le cas pour les tensions d’alimentation ou de polarisation.
On distingue deux types de signaux issus de deux technologies distinctes : le premier type est
analogique et le second numérique ou digital. Un signal est analogique si sa variation temporelle
est continue ; c’est le cas de signaux provenant de capteurs physiques. Il est numérique s’il varie entre
plusieurs niveaux discrets.
On classe habituellement les signaux, selon leur « forme » au cours du temps. Ainsi, les signaux
stationnaires ont une valeur qui n’évolue pas au cours du temps, par exemple la tension d’alimentation
fournie par une pile de 4, 5 V , alors que les signaux variables varient au cours du temps, comme la
tension électrique efficace de 230 V fournie par le réseau électrique français ; ces derniers se classent
TJ en deux catégories : les signaux périodiques et les signaux apériodiques.
C
Q
. 1. — Signaux périodiques
CH
° Un signal périodique e{t) est caractérisé par sa période T et sa fréquence / définies selon :
©
I
£ e(t) = e(t + T) et /=-
CL
O
Le domaine de fréquence de l’électronique est très étendu, de quelques mHz ( 10-3 Hz ) à plusieurs
centaines de GHz (100 x 109 Hz). Le domaine des basses fréquences est défini par la validité de
l’approximation des régimes quasi-stationnaires (cf. Électromagnétisme) ; il s’étend jusqu’à la centaine
de MHz ( 100 x 106 Hz).
Au-delà, la propagation des ondes électromagnétiques doit être prise en compte : c’est le domaine
des hyperfréquences.
xxviii Oscilloscopes et multimètres
On reconnaît la caractéristique fondamentale des signaux périodiques par la forme de leur spectre
de Fourier qui est constitué de pics régulièrement distribués (cf. annexe 2).
b) Signaux symétriques
Un signal est symétrique si :
e{t) = -e H)
c’est-à-dire que l’alternance positive a la même forme que l’alternance négative (Fig. 1).
e{t)
o
Ü3 T
FIG. 1.
La valeur moyenne dans le temps d’un signal symétrique sur une période est nulle. En effet, on a, en
surlignant la grandeur considérée pour désigner sa moyenne temporelle :
rT rT/2 rT
e(t)
î
=fl e{,)i,=fl
î i
e(t)dt+ -
1
JT/ 2
e(t)dt =-;fKK)i dt = 0
-d
c puisque e{t + T/2) = e(t — T/2) — —e(t) .
Q Un signal symétrique n’admet pas d’harmonique pair. Montons-le en calculant les coefficients de
rNJ
Fourier c2« (cf. annexe 2) :
°
© Cln = *(*) exP dt
j.
CL
o
=
\\‘e
Wexp(-;7ÿ) e(t) exp
2nl
y'27r— df
En posant t' = t —
T/2 , cette dernière intégrale devient :
Les générateurs de signaux, dont font partie les Générateurs Basse Fréquence (GBF en abrégé),
permettent de produire des signaux sinusoïdaux, mais aussi des signaux symétriques de forme cano¬
nique, carrée ea (t) et triangulaire e& (t) , dont la décomposition en série de Fourier donne respective¬
ment (cf. annexe 2), en désignant par ecc la valeur crête à crête des signaux :
en(t) = ecc
sin(îr«/2)
7771/2
cos (2ÿ) « eA{l) = 2ecc±l-C°Sÿn)
(TTH)2
cos K)
n=1 71=1
d) Rapport cyclique
T„
ah ab = — avec TP + T„ = T et donc ap + a„ = 1
T
On les exprime souvent en pourcentage.
Exemple : un signal créneau, délivré par un GBF, de fréquence 50 Hz , est positif pendant 5 ms
au cours d’une période ; le rapport cyclique du signal relativement à l’état haut vaut donc :
II. — L’OSCILLOSCOPE
TJ
C
Q
L’oscilloscope est un instrument qui fut inventé en 1897 par le physicien allemand K. Braun, ce
fN qui lui valut le prix Nobel en 1909. On le considère comme l’ancêtre des téléviseurs construits dans les
années 1920 et 1930.
°
© . . — Oscilloscopes analogiques et oscilloscopes numériques
II 1
£ Avec cet instrument, on visualise l’évolution temporelle d’une ou plusieurs tensions dans un circuit,
CL
O
la forme de ces signaux. Aussi est-il souvent appelé « l’œil » de l’électronicien.
Les oscilloscopes couramment utilisés sont principalement de deux types.
i) Les oscilloscopes analogiques
Les oscilloscopes analogiques possèdent une source, la cathode, qui émet des électrons, soit par
effet thermo-électronique en raison de sa température, soit par effet de champ (cf. Quantique). Les
électrons sont accélérés dans un tube à vide vers une anode trouée portée à une haute tension de l’ordre
de 30 kV . L’impact sur un écran photo-luminescent forme un point lumineux ou spot (point en anglais).
XXX Oscilloscopes et multimètres
Deux séries de deux plaques parallèles, l’une portée à une tension proportionnelle à la tension à vi¬
sualiser, l’autre orthogonale à la première série, soumise à une tension en dents de scie et proportion¬
nelle au temps, provoquent la déviation du faisceau électronique et donc l’apparition d’une trace sur
l’écran d’observation.
La durée mise par les électrons pour atteindre le détecteur étant négligeable (de l’ordre de 10 ns ),
le signal est visualisé pratiquement en temps réel sur l’écran. Les oscilloscopes analogiques sont en¬
combrants et lourds, en raison du tube à vide et de l’alimentation du canon à électrons.
ii) les oscilloscopes numériques.
Dans les oscilloscopes numériques, on échantillonne la tension à visualiser, c’est-à-dire qu’on ne
considère qu’un ensemble de valeurs discrètes régulièrement réparties au cours du temps. Ce n’est
qu’après cette opération que le signal est affiché sur un écran, ou moniteur, dont la technologie s’ap¬
parente à celle des ordinateurs portables actuels ; le signal est donc visualisé en temps différé. Les os¬
cilloscopes numériques se distinguent des analogiques par un encombrement et un poids moindre, car
ils utilisent largement les possibilités de miniaturisation des composants ; avec ce type d’oscilloscope,
on a aisément accès aux caractéristiques principales du signal : fréquence, période, valeur efficace, va¬
leur moyenne ou valeur de crête, etc.
Malgré des différences technologiques importantes, les fonctions les plus courantes sont communes
aux deux types d’oscilloscope. Dans la suite, on approfondit l’analyse sur un exemple de façade d’os¬
cilloscope « standard », (Fig. 2), ce qui facilite leur utilisation dans les divers montages.
14 13 8 9
M- <Z> 16
-w EXT. 11
12
/AUTO.
15
PJ:™ 0- 5
XY
GND AC-DC
Test
composant CH.I/II DUAL CHOK/ÿ
O- 4
-d >
c
Q
rNJ
° 20 21 4 3 1 5 7 6 10 17 18 19 3 2
© FIG. 2.
£
CL
O II. 2 . — Branchement de l’oscilloscope
a) Masse de Voscilloscope
La plupart des oscilloscopes possèdent deux entrées ou voies que l’on désigne par les lettres Y\
et Y2 (points 1 et 2 de la figure 2). Ces voies ont une borne commune, la masse (point 3), ou tension
de référence, généralement reliée à la prise de terre de l’instrument. Le branchement de la masse de
l’oscilloscope dans le circuit doit obéir à quelques règles essentielles.
Oscilloscopes et multimètres xxxi
i) Si la masse d’un autre appareil utilisé dans le montage, par exemple un GBF, est par construction
reliée à la terre, le choix du point de masse est contraint. Il est alors nécessaire de relier la masse de
l’oscilloscope à la masse de l’autre appareil. Si cette précaution n’est pas prise, la liaison commune par
la prise de terre provoquerait un court-circuit, c’est-à-dire la mise au même potentiel de deux points
différents du circuit.
ii) Si au contraire, la masse est flottante, c’est-à-dire non reliée à la prise de terre, la masse de
l’oscilloscope peut être choisie librement en n’importe quel point du circuit.
b) L’entrée du signal
Sauf réglage spécifique, les impédances d’entrée de l’oscilloscope sont élevées ; aussi, l’application
d’une tension sur les voies Y\ et Y2 perturbe-t-elle peu le système. Un oscilloscope se branche donc
en parallèle dans un circuit. Chaque entrée est couplée (point 4 sur la figure 2) à la chaîne de traitement
interne de l’oscilloscope, selon le schéma de la figure 3. On distingue trois possibilités.
i) Le couplage DC , de l’anglais Direct Current (courant direct), est le couplage « standard » à
utiliser par défaut. La tension du circuit est directement transmise, sans traitement.
ii) La position GND , de l’anglais Ground (terre), permet d’appliquer une tension nulle sur la voie
sans débrancher aucun fil, afin par exemple de centrer verticalement l’origine des tensions en agissant
sur le curseur (5).
iii) Le couplage AC , de l’anglais Alternative Current (courant alternatif), supprime toute com¬
posante stationnaire du signal d’entrée, par un filtre passe-haut du premier ordre, dont la fréquence de
coupure est de quelques hertz (cf. chapitre 6). Ce couplage est à utiliser lorsque la composante station¬
naire d’un signal gêne sa visualisation. Citons par exemple la mesure du déphasage temporel entre deux
signaux synchrones dont l’un est décalé en tension, ou encore la visualisation de parasites sur un si¬
gnal stationnaire d’alimentation. Le couplage AC permet alors de mieux repérer le passage par l’ori¬
gine de la tension décalée. Attention néanmoins à ne pas l’utiliser à trop basse fréquence, car le filtre
peut modifier la forme des signaux.
DC
Avec le sélecteur de calibre (6), on règle l’échelle verticale des tensions. Sur certains oscilloscopes
munis d’un réglage fin (7), on peut supprimer manuellement le « calibrage » de cette échelle et donc
ajuster l’amplitude d’une courbe sur l’écran. Il est alors possible de mesurer :
i) une durée de montée, c’est-à-dire la durée nécessaire pour atteindre, en régime transitoire, une
fraction déterminée de la tension établie,
xxxii Oscilloscopes et multimètres
ii) une fréquence de coupure en recherchant la fréquence pour laquelle l’amplitude de la courbe est
réduite dans le rapport 7/5 = 1,4 ~ \J2 , dans la pratique de sept carreaux dans la bande passante à
cinq carreaux à la coupure.
b) Base de temps
Le sélecteur de calibre (8) permet de régler l’échelle horizontale temporelle, ou base de temps.
Comme précédemment, sur certains oscilloscopes dotés d’un réglage fin (9), on supprime le calibrage
de cette échelle, ce qui permet par exemple de mesurer, en mode bicourbe, le déphasage entre deux
signaux synchrones : on ajuste la période à l’écran du signal de référence sur neuf carreaux ; chaque
carreau de retard ou d’avance du signal déphasé correspond alors à 360/9 = 40° soit 0, 7 rad .
c) Synchronisation
Le but de la synchronisation est d’afficher un signal stable sur l’écran de l’oscilloscope. Elle est
essentielle pour observer confortablement un signal, car une mauvaise synchronisation provoque un
déplacement plus ou moins lent du signal sur l’écran, appelé dérive. En effet, si les tensions en début et
en fin de balayage diffèrent, deux traces consécutives ne se superposeront pas ; le signal dérive.
Il existe plusieurs modes de synchronisation.
i) Mode normal (15) : la représentation temporelle d’une tension sur l’écran d’un oscilloscope est
celle donnée sur la figure 4. Une fois fixé un critère de déclenchement du balayage du spot, par exemple
le dépassement d’un niveau de tension réglable (16), une première trace se forme à laquelle succède une
durée d’attente, jusqu’à un autre déclenchement ; une nouvelle trace apparaît, et ainsi de suite.
ii) Mode automatique (15) : dans ce mode, un déclenchement forcé permet de visualiser le signal,
même si le critère de déclenchement n’est pas réalisé.
iii) Mode monocoup : sur les oscilloscopes numériques, le mode de balayage monocoup produit,
après son déclenchement et une fois l’instrument armé, une trace unique ; on l’utilise notamment pour
observer un régime transitoire (cf. chapitre 4).
Niveau de
-g déclenchement
c
0 t
Q
rNJ
Écran Écran
°
©
FIG. 4.
£
CL
O
d) Signal de déclenchement
Dans l’exemple précédent, le signal de déclenchement choisi était le signal affiché lui-même, c’est-
à-dire l’une ou l’autre des voies internes Y\ ou (choisie à l’aide du bouton 10). Il est possible
d’utiliser un signal externe pour déclencher le balayage du spot de l’oscilloscope (point 11) sur l’entrée
spécifique (12) ; on peut même choisir la tension délivrée par le « secteur 50 Hz » (13) pour des signaux
synchronisés sur le réseau électrique.
Oscilloscopes et multimètres xxxiii
Sur certains oscilloscopes, il existe un mode de déclenchement alterné, pour lequel les signaux des
voies Y\ et Yj sont alternativement affichés. Ce mode est particulièrement adapté à la visualisation de
deux signaux de fréquences différentes. En revanche, si les signaux à visualiser sont synchrones, leur
déphasage temporel n’est plus apparent, les signaux semblent être en phase.
Le signal choisi est alors couplé à l’étage de déclenchement, appelé déclencheur ou trigger (gâ¬
chette en anglais), selon les modes (14) :
i) DC pour Direct Couplage, c’est-à-dire sans traitement,
ii) AC pour Alternative Current grâce à la suppression de la composante stationnaire du signal,
iii) LF pour Couplage après Filtrage des « basses » fréquences (low frequencies), inférieures
à 50 kHz ,
iv) HF couplage après filtrage des «hautes » fréquences (highfrequencies), supérieures à 50 kHz .
e) Mode bicourbe
En mode bicourbe (17), on affiche simultanément les deux tensions sur les voies Y\ et Y2 à
l’écran. Sur les oscilloscopes analogiques, on distingue deux modes d’affichage :
i) Le mode alterné, Alternate, ou mode par défaut, exhibe, à tour de rôle, l’une puis l’autre voie.
En raison de la persistance des impressions lumineuses sur la rétine, ce mode est adapté aux fréquences
élevées. En effet, aux vitesses de balayage importantes, l’alternance rapide des deux courbes produit
une impression de simultanéité.
ii) En mode découpé, Chop (hache en anglais), on divise la durée de balayage en petits intervalles
temporels que l’on utilise pour afficher, à tour de rôle, l’une puis l’autre voie (18). On visualise ainsi
simultanément les deux signaux basse fréquence.
fN
d’où: 2
° «2 «I
COS (p
u\ <P
© u2,m l*\ ,m
Il vient en effectuant :
£ 2 2
CL U1 «2 «2
_2_«1_-
o cos <p = sin2 cp
1*1,m u2,m l*\,m U2,m
Plusieurs cas se présentent.
i) Lorsque <p = 0 ou 7r rad , la courbe décrite par le spot en mode XY est une droite passant par
l’origine du repère. En effet :
:
u2 it
i u2 U\
- ±- -0 soit
“2,m U\,m 1*2,m l*\,m
xxxiv Oscilloscopes et multimètres
(v«l—,mj) \U2,mJ
+{~=
iii) Pour toute autre valeur de y , c’est une ellipse dont les axes sont inclinés par rapport aux axes
( u\ , u2 ) du repère. On obtient le déphasage cp dans l’intervalle ] — TT rad, TT rad[ en mesurant sur le
graphe le rapport NN' /MM' (Fig. 5). En effet, MM' = 2u2,m et NN' = 2u2,m\ sin cp\ , ce que l’on
obtient en faisant u\ = 0 dans l’équation de l’ellipse :
NN' Au2tM
A«2,0
Si le grand axe de l’ellipse se trouve dans le premier quadrant du système de coordonnées, alors
0 < |y| < 7r/2 rad ; sinon, TT/2 rad < |y| < 77 rad .
Le signe de cp dépend du sens de parcours du spot sur l’ellipse. On le détermine en introduisant
l’angle polaire 0 défini par :
U2(t) _ M2,m COS {(Ot + (p)
tan 0 =
U\(t) Wl,m COS (ù)t)
et en calculant sa dérivée temporelle 6 :
fc>[~ sin(fe>r + cp) cos (tôt) + cos (a)t + cp) sin(<up] u sin y
0(1 + tan2 0) = =
«1,m COS2(<«t) M\ m COS 2(ù)t)
Si 0 > 0 , l’ellipse est parcourue dans le sens direct, ce qui correspond à sin y < 0 . Si y > 0 , elle est
parcourue dans le sens indirect ou rétrograde.
«2
M
<N
A«2,0 AM2)M
0 ~U\
c N'
Q J
rNJ M'
° FIG. 5.
©
£
CL
. . — Mode Test Composant
II 5
O
Si l’action des curseurs de centrage verticaux ne produit aucun effet, c’est probablement en rai¬
son de l’activation du mode Test Composant (point 20 de la figure 2). Ce mode permet de visualiser
la caractéristique d’un dipôle, par exemple une diode, une résistance ou un condensateur, afin de véri¬
fier son bon fonctionnement. Le dipôle se branche directement sur l’entrée spécifique (21), laquelle se
comporte comme un générateur de courant alternatif, de fréquence 50 Hz . La tension aux bornes du di¬
pôle à tester est mesurée et portée en abscisse, alors qu’une tension proportionnelle à l’intensité du
courant délivré est représentée en ordonnée, afin d’afficher la caractéristique du dipôle.
Oscilloscopes et multimètres XXXV
Un condensateur donne une courbe elliptique d’axes horizontaux et verticaux, un résistor, une
droite passant par l’origine, etc.
Remarque : L’absence de dipôle produit à l’écran une trace horizontale caractéristique d’un conducteur
ohmique de résistance infinie.
Les multimètres sont des appareils de mesure regroupant plusieurs instruments au sein d’un seul
boîtier. Ils assurent de nombreuses fonctions dont la mesure de tensions, d’intensités de courant et
d’impédances ; les plus perfectionnés permettent aussi de mesurer des températures, des fréquences et
de contrôler le bon fonctionnement de composants électroniques tels que les diodes ou les transistors.
Si la technologie analogique subsiste encore dans certaines applications, par exemple pour réaliser
des vue-mètres ou petits cadrans à aiguille, la technologie numérique s’est imposée au cours de la
dernière décennie. Moins fragiles et peu coûteux, les multimètres numériques peuvent aujourd’hui être
connectés à un ordinateur en vue d’un traitement informatisé des résultats de mesure. Dans la suite, nous
utiliserons le multimètre numérique Metrix MX54 (Fig. 6).
MX5 4
s UNE 0
vaWusa
-H-
* AU
ftfflittoiiiiiiii
TRMS
7
SEUON ZOOM Hz SURV Q
CDCDCDCD
PRINT RANGE REL PK +/- HOLD
CDCDCDCDCD
Âünh
-F
-ri •c
c
AC! 10A
Q AC
r\j 5 DC M-AmA
° 4 .OFF
t>
©
-H- O
DC DC
£ dB
3
CL
O
A
rff m 60QU J Cc+i
ATJ1 lOOOvl
Mm 2
6
A
v n -jf »-COM mAFUSED A
1
© © © ©
FIG. 6.
xxxvi Oscilloscopes et multimètres
a) Sélecteur de fonctions
b) Calibres
Un calibre est une échelle qui fixe un intervalle de mesure. De plus en plus d’instruments sélec¬
tionnent automatiquement le calibre le plus approprié à la mesure, même s’il reste toujours la possibi¬
lité de choisir manuellement un calibre spécifique. Selon le modèle de multimètre, le choix manuel se
fait en agissant sur un sélecteur ou par un bouton-poussoir qui provoque le défilement des différents ca¬
libres.
. . — Mise en oeuvre
III 2
Un ampèremètre, d’impédance faible, s’insère en série dans un circuit dont on veut mesurer l’in¬
tensité du courant qui le parcourt. En revanche, un voltmètre, qui présente une grande impédance, se
branche en dérivation, entre deux points du circuit.
L’impédance d’entrée d’un multimètre numérique dépend du calibre de mesure. Par exemple, sur
le calibre « 5 V continu », la notice de l’instrument indique une résistance interne de 1 1 Mfl .
On mesure une résistance à Y ohmmètre en connectant directement les bornes du résistor à celles
de l’instrument.
Remarque : Si le résistor est connecté dans un circuit, il faut au préalable l’en extraire, sinon la résis¬
tance mesurée serait celle de l’ensemble du circuit aux bornes du résistor.
TJ
C
CH
. . — Affichage et précision
III 3
° a) Affichage
©
Le cadran d’un multimètre numérique comporte des chiffres appelés digits. Chaque digit prend une
£ valeur entière comprise entre 0 et 9 . Ainsi, un affichage sur 3 digits donne un nombre compris entre
CL
O
0 et 999 .
Actuellement, la plupart des multimètres disposent d’un digit supplémentaire capable de prendre
les valeurs 0 ou 1 . Aussi, le digit supplémentaire est-il compté pour « 1/2 » dans le nombre total de
digits. Par exemple, un afficheur 3 digits et 1/2 peut donner tous les nombres entiers compris entre 0
et 1999.
Notons que le signe des grandeurs affichées ainsi que la virgule flottante, dont la position varie en
fonction du calibre sélectionné, font l’objet d’un affichage séparé.
Oscilloscopes et multimètres xxxvii
b) Précision
Dans les notices techniques, la précision, c’est-à-dire l’incertitude e commise sur la lecture de
l’intensité d’un courant par exemple, est mise sous la forme :
e — x L+ nD — xUi + nUd
où L désigne la valeur pleine échelle, c’est-à-dire la tension maximale Ui susceptible d’être affichée
par l’appareil, et D la valeur Ud de la plus petite unité affichable, ou digit de poids faible ; x s’exprime
en pourcentage et n est un entier.
Exemple : l’incertitude 0, 6% L + 30 D que l’on commet sur la lecture de l’intensité d’un courant
alternatif, de valeur 2 mA , sur le calibre 50 mA , où 1 digit représente 1 |xA , se calcule selon :
e= x 50 + 30 x 10~3 = 0, 33 mA
La même mesure, sur le calibre 2 mA , serait affectée d’une incertitude de :
6
e
°’
100
x 2 + 30 x 10-3 = 0, 04 mA
Il est ainsi préférable de sélectionner le calibre le plus petit compatible avec la grandeur à mesurer.
. . — Bande passante
III 4
La bande passante d’un multimètre numérique dépend de la fonction choisie et du calibre. Par
exemple, sur le calibre 5 V alternatif, la notice de l’instrument indique une précision sur la bande
passante qui est comprise entre 10 et 30 kHz : 1%, L + 30 D .
a) Voltmètre TRMS
Un voltmètre TRMS , de l’anglais True Root Mean Square pour vraie racine de la moyenne du
carré, est un voltmètre capable de fournir la valeur efficace Uef de réimporte quel signal périodique
u(t) . Le sélecteur doit être placé sur VÿC+DC (points 1 ou 2 de la figure 6) et la fonction TRMS activée
par pression (7).
xxxviii Oscilloscopes et multimètres
b) Voltmètre RMS
Un voltmètre RMS , de l’anglais Root Mean Square pour racine de la moyenne du carré, est un
voltmètre qui fournit la tension efficace du signal, une fois ôtée la composante stationnaire. Un voltmètre
RMS fournit donc la valeur efficace Ua,ÿ de la composante alternative ua{t) .
En mode alternatif, un voltmètre bas de gamme ne peut pas fournir la valeur efficace d’une tension
non sinusoïdale. Il donne la tension de crête Uc et affiche la valeur Uc/\/2. Cette dernière valeur
correspondrait à un signal sinusoïdal, puisque, si u(t) = um cos ((ot) , alors :
Uef = [u2(r)] =
JQ Mmcos2MdrJ =
Um
y/2
car
I
cos2 (tôt) = -
TJ
C
Q
fN
°
©
£
CL
O
1
Lois de base des circuits
en régime stationnaire
La science des circuits électriques est une science jeune qui s’appuie fondamentalement sur les lois
de F électromagnétisme de Maxwell. La résolution d’un circuit quelconque, c’est-à-dire la détermination
des courants qui parcourent les fils de connexion et celle des tensions entre deux points quelconques du
circuit, date de 1845, avec la contribution majeure du physicien allemand G. Kirchhoff, alors âgé de
seulement 20 ans.
Les lois qu’il a énoncées sont à la base de deux domaines importants, proches de l’électromagné¬
tisme, sinon inclus :
i) l’électrocinétique, ou science des réseaux électriques, dans laquelle on s’intéresse particuliè¬
rement au transport de la puissance électrique dans les fils conducteurs, entre les sources et la zone
d’utilisation (Fig. 1.1a) ;
R Rc
Source de Charge ue us
puissance
électrique Rc
-d
c
Entrée Sortie
Q a) b)
rNJ
FIG. 1.1.
°
© ii) l’électronique, ou science des systèmes, laquelle traite des signaux qui contiennent une infor¬
mation (Fig. 1.1b). On exclut ici l’analyse des lois constitutives, telles que la loi d’Ohm dans les maté¬
£ riaux conducteurs (cf. Électromagnétisme), ainsi que la physique des composants, essentiellement celle
CL
O des semi-conducteurs, laquelle exige le cadre de la théorie quantique (cf. Quantique).
Dans ce chapitre, nous présentons les lois de Kirchhoff en nous limitant au régime stationnaire, dit
aussi continu, pour lequel les tensions et les intensités des courants sont indépendantes du temps.
L’étude des circuits en régime stationnaire est essentielle pour plusieurs raisons : d’abord, elle est
plus simple qu’en régime variable ; ensuite elle se généralise facilement aux régimes sinusoïdaux, et
surtout elle constitue une étape incontournable car tous les circuits, y compris ceux destinés aux si¬
gnaux variables, comportent des piles et alimentations stationnaires dont la fonction est notamment
2 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire
l’apport de puissance aux composants actifs tels que les amplificateurs opérationnels ou les transis¬
tors. Enfin, les lois de Kirchhoff sont encore valables en régime variable, pourvu que cette varia¬
tion ne soit pas trop rapide et satisfasse à l’approximation des régimes quasi stationnaires (cf. cha¬
pitre 2).
Dipôle 1
I ]
Dipôle
B Dipôle 3
] Dipôle 2 Dipôle 5
I= IAB
Dipôle 4
U= UAB
-g s = £{<?}
c
Q
rNJ Dans ce contexte, un dipôle est le système qui fait correspondre / à [/ et vice-versa. L’intérêt essentiel
de ce point de vue est qu’il n’est pas nécessaire de connaître la constitution interne du composant ;
° la simple connaissance de la règle de correspondance entre l’entrée et la sortie suffit. En outre, une
©
telle analyse est indépendante de l’évolution des technologies, puisqu’elle s’appuie sur la seule relation
£ fonctionnelle.
CL
O
bouilloire électrique :
P = UABIAB = UI
Lampe
E de poche
-ri
c
Q FIG. 1.4.
r\j
°
© 1.4. — Caractéristique d’un dipôle
£ a) Définition
CL
O Expérimentalement, on constate généralement que l’on ne peut imposer qu’une seule des deux
grandeurs, U ouI. La relation entre elles, généralement écrite sous la forme I(U) , définit sa caracté¬
ristique.
Pour être précise, cette caractéristique doit être accompagnée de la convention choisie. Cette pré¬
cision sera ici superflue, car, sauf indication contraire, nous adopterons systématiquement, comme en
thermodynamique par exemple, la convention récepteur, c’est-à-dire que U désignera la tension UAB
et I l’intensité du courant IAB .
4 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire
b) Point de fonctionnement
La caractéristique d’un dipôle représente l’ensemble des états électriques possibles du dipôle. Ce¬
pendant, l’une des deux grandeurs, / ou U , est imposée par les conditions d’utilisation, ce qui fixe
l’autre. Le point correspondant sur la caractéristique est appelé point de fonctionnement. Il arrive sou¬
vent que l’on fasse varier la tension ou l’intensité du courant autour d’une certaine valeur; le point de
fonctionnement varie alors sur la caractéristique, dans le voisinage d’un point de fonctionnement moyen.
Dipôle Dipôle
A [ A
I I
V
U E
0 U E
R
a)
e R
b)
e
FIG. 1.5.
Les deux schémas permettent de comprendre ces deux dénominations : dans le premier cas la dé¬
rivation comportant le voltmètre est plus courte que dans le second. On trace point par point la caracté¬
ristique 7(C7) en faisant varier la tension délivrée par le générateur.
-g Comme les instruments de mesure ne sont pas parfaits, les deux montages ne sont pas équivalents :
c l’ampèremètre introduit une résistance RA , qui est faible devant toutes les autres, le voltmètre une
Q résistance Ry au contraire grande comparée à toutes les autres. Cette imperfection fausse évidemment
rNJ
le relevé de la caractéristique, mais un choix judicieux du type de montage permet de minimiser cette
° erreur expérimentale systématique. Ainsi, le montage courte dérivation sera choisi lors du relevé de la
© caractéristique d’un composant de faible résistance interne, afin que le courant traversant le voltmètre
soit négligeable devant celui traversant le dipôle étudié. De même, pour un dipôle de forte résistance
£ interne, le montage longue dérivation conduit à une chute de tension aux bornes de l’ampèremètre
CL
O négligeable devant la tension aux bornes du dipôle étudié (cf. Exercices).
Remarque : Évidemment, si les deux appareils de mesure sont parfaits, c’est-à-dire si la résistance
interne de l’ampèremètre est nulle et la résistance interne du voltmètre infinie, la tension
aux bornes de l’ampèremètre est nulle, ainsi que l’intensité du courant qui traverse le
voltmètre ; les deux montages sont alors équivalents.
Lois de base des circuits en régime stationnaire 5
Dipôle
Sortie J R = lkfi /
[
Entrée 1 i RI U
Entrée 2I
Ordinateur Interface
FIG. 1.6.
/(mA)
II
30
20
II
10
I'
I
I
U(V\
0 0,5 0,7
FIG. 1.7.
TJ
c
Q 1.5. — Propriétés d’un dipôle
CH a) Dipôle passif
°
© Un dipôle, et plus généralement un composant de circuit électrique, est dit passif s’il n’échange de
l’énergie qu’avec le circuit auquel il est connecté (Fig. 1.8a). C’est le cas, par exemple, des résistors et
£ des diodes à jonction.
CL
O Par extension, on appelle circuit passif, un circuit uniquement constitué de dipôles passifs.
b) Dipôle actif
Un dipôle, et plus généralement un composant de circuit électronique, est actif s’il échange de
l’énergie avec le circuit et avec une source auxiliaire (Fig. 1.8b). C’est le cas des piles, alternateurs,
photodiodes, amplificateurs opérationnels et transistors par exemple. L’énergie de la source auxiliaire
peut donc être de nature diverse : chimique, mécanique, lumineuse, électrique, nucléaire, etc.
6 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire
! Reste du
circuit
a)
Reste du
circuit
b)
FIG. 1.8.
La source auxiliaire d’un amplificateur opérationnel est son alimentation, laquelle n’est générale¬
ment pas représentée sur les schémas électriques. Pour un transistor, la source auxiliaire est la source de
polarisation, le plus souvent représentée sur les schémas électriques (cf. chapitre 7).
Par extension, on appelle circuit actif, un circuit comportant au moins un dipôle actif.
c) Dipôle récepteur
I
I
I
U
Zone générateur Zone récepteur Zone récepteur
2 1 U 2 1
0 0
3 4 U
3 4
Zone récepteur Zone générateur Zone récepteur Zone générateur
FIG. 1.9. FIG. 1.10.
-g
c
Q d) Dipôle générateur
r\j
Un dipôle se comporte en générateur lorsqu’il fournit de la puissance au circuit. Le produit
° V = Ul étant négatif, son point de fonctionnement est situé dans les quadrants 2 ou 4 de sa carac¬
©
téristique (Fig. 1.9).
£ Certains dipôles peuvent se comporter en récepteur ou en générateur, pouvant ainsi recevoir ou
CL
O fournir de la puissance électrique, d’où l’intérêt d’adopter une seule convention avec des valeurs algé¬
briques.
Sur la figure 1.10, on a représenté la caractéristique d’une photodiode en indiquant ses différents
fonctionnements possibles. Dans les quadrants 1 et 3 , c’est un photorécepteur-, dans le quadrant 4, la
photodiode se comporte comme un générateur électrique : c’est une photopile.
Dans ce même contexte, un dipôle actif peut dans certaines conditions se comporter en récepteur.
Ainsi, la batterie d’un véhicule est un générateur électrique au démarrage, mais se comporte en récepteur
Lois de base des circuits en régime stationnaire 7
En régime stationnaire, un dipôle est linéaire si l’intensité du courant qui le traverse est proportion¬
nelle à la tension à ses bornes ; sa caractéristique est donc une droite passant par l’origine. C’est le cas
d’un résistor (Fig. 1.11a).
Précisons que les dipôles dont la caractéristique est rectiligne par morceaux, c’est-à-dire constituée
d’un ensemble de segments, ne possèdent pas cette propriété ; il en est ainsi pour un modèle simplifié de
diode (Fig. 1.1 lb). De même, les dipôles, tels que ceux dotés d’une force électromotrice, par exemple
les accumulateurs, ne sont pas linéaires, même si la relation I(U) est affine, c’est-à-dire même si la
caractéristique est une droite qui ne passe pas par l’origine (Fig. 1.11c).
1
I /-
jy
o o
,-E U
'd u
a) b) c)
FIG. 1.11.
Remarque : Nous verrons ultérieurement pourquoi un circuit composé de dipôles linéaires et de gé¬
nérateurs à caractéristique affine peut se comporter comme un système linéaire (cf. cha¬
pitre 5).
f) Dipôle symétrique
Un dipôle est symétrique lorsque sa caractéristique I(U) est une fonction impaire de U . Un tel
dipôle n’a pas de sens de branchement, puisque son retournement ne modifie pas son comportement :
changer U en —U conduit à changer I en —/. Il en est ainsi pour un résistor (Fig. 1.11a).
ri
c
Q
rNJ
II. — DIFFÉRENTS TYPES DE DIPÔLES
° Nous présentons ici les principaux types de dipôles, sans toutefois donner les caractéristiques tech¬
©
niques précises de chacun d’entre eux, lesquels feront l’objet d’une étude détaillée ultérieure (cf. cha¬
£ pitres 7 et 11).
CL
O
..
II 1 — Dipôles linéaires résistifs
a) Résistors
Un résistor est un dipôle récepteur qui satisfait à la loi d’Ohm, selon laquelle l’intensité du courant
qui le traverse est proportionnelle à la tension à ses bornes (cf. Électromagnétisme) ; on l’appelle aussi
conducteur ohmique. C’est le dipôle le plus utilisé.
8 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire
La seule caractéristique d’un résistor est son coefficient de proportionnalité entre / et U, appelé
conductance G ou son inverse la résistance R . Ainsi, pour un résistor de bornes A et B , on a :
Soulignons que ces relations sont valables, en valeurs algébriques, selon la convention récepteur que
nous avons adoptée, et rappelons la règle mnémotechnique simple qui permet d’écrire la loi d’Ohm de
façon automatique sans risque d’erreur de signe : U = RI lorsque les flèches du courant et de la tension
sont de sens opposés.
Le graphe de la caractéristique I{U) est une droite passant par l’origine dont la pente est G et son
inverse R . Le résistor est donc un dipôle passif, linéaire et symétrique.
Plus la résistance est élevée, plus la conductance est faible et plus la caractéristique s’approche de
l’axe des tensions. Inversement, plus la résistance est faible, plus la conductance est grande et plus sa
caractéristique s’approche de l’axe des courants (Fig. 1.12).
0 y» 0 U
/? = 100 Q R = 50 kQ
a) b)
FIG. 1.12.
Remarques : 1) On confond souvent, par abus de langage, le composant résistor avec la résistance qui
exprime sa propriété ohmique.
2) En convention générateur, où U = UAB mais I= IBA , on aurait évidemment :
U
I= - ou U = -RI
-ri R
c
Q Les flèches courant et tension sont alors de même sens.
r\j
° Ordres de grandeur : en unités SI, la résistance électrique s’exprime en ohm, de symbole Cl , et
© la conductance en siemens, de symbole S ; les valeurs des résistances utilisées varient entre quelques
ohms et plusieurs mégohms ( 1 MH = 106 fl ).
£
CL
La résistance minimale du corps humain, mesurée entre les deux mains, vaut environ 5 kH . Sa¬
O
chant qu’un courant stationnaire, d’intensité inférieure à 20 mA n’est pas mortel, déterminons la ten¬
sion stationnaire maximale que l’on peut subir sans risque. D’après la loi d’Ohm, on a :
U = RI = 5 x 103 x 0, 02 = 100 V
Ainsi, une tension stationnaire inférieure à 100 V est sans danger; par précaution, cette valeur est
souvent abaissée à 50 V .
Lois de base des circuits en régime stationnaire 9
Les fils de connexion entre dipôles sont des conducteurs ohmiques de résistance négligeable devant
les autres résistances du circuit. On peut les assimiler à des conducteurs cylindriques de longueur / et
de section s ; leur résistance est donnée par l’expression (cf. Électromagnétisme) :
/
R= —
ys
n _ _ 0,3
i_ = o, 005 a
5, 8 x 107 x 10-6
On peut donc les considérer comme des conducteurs parfaits qui n’opposent aucune résistance au pas¬
sage du courant : la tension entre leurs bornes est nulle, quelle que soit l’intensité du courant qui les tra¬
verse. La caractéristique des fils conducteurs parfaits est très simple puisqu’elle est donnée par l’équa¬
tion U — 0 ; le graphe correspondant coïncide évidemment avec l’axe des ordonnées.
Lorsqu’ils sont fermés, les interrupteurs se comportent comme de simples fils de connexion. On
peut alors les assimiler à des fils parfaits (Fig. 1.13a). Ouverts, ils ne laissent passer aucun courant
(Fig. 1.13b) et l’équation de leur caractéristique est alors / = 0 et le graphe correspondant est une
droite confondue avec l’axe des tensions.
I I I
U U
0 0 U_"
a) b)
-g FIG. 1.13.
c
Q
r\j c) Thermistance
° Alors que la résistance d’un conducteur ohmique métallique augmente faiblement avec la tempé¬
©
rature (cf. Électromagnétisme), les thermistances sont des dipôles passifs et symétriques, dont la résis¬
£ tance diminue fortement avec la température absolue T , selon :
CL
O
B
R = A exp I -
Pour une valeur déterminée de T , la caractéristique d’une thermistance est une droite passant
par l’origine tant que les tensions ou les courants restent faibles. L’ensemble de ces droites, à diverses
températures, forment le réseau de caractéristiques de la thermistance (Fig 1.14a).
Le plus souvent, on utilise les thermistances pour mesurer et réguler des températures, car elles
permettent de compenser les dérives thermiques et ainsi d’éviter la surchauffe de composants fragiles.
/ / / I //É
7 = 400 K ~ÿT Fort éclairement
U
= 350 K U Éclairement ambiant
7=300 K Obscurité
0 0
U U
a) b)
FIG. 1.14.
d) Photorésistance
Les photorésistances sont des dipôles passifs, linéaires et symétriques, dont la conductance aug¬
mente avec l’éclairement lumineux É (cf. Optique), auquel elles sont exposées, presque proportionnel¬
lement :
G ~ KÊ
où K est un coefficient qui dépend de la photorésistance. Pour une valeur déterminée de l’éclairement,
les caractéristiques sont des droites passant par l’origine (Fig 1.14b).
Ordre de grandeur : dans l’obscurité, la conductance G d’une photorésistance au sulfure de cad¬
mium vaut 1 JJLS , d’où R = 1 Mfl ; lorsqu’on la soumet à un faible éclairement, par exemple celui
d’une lampe de poche placée à une vingtaine de centimètres ( É « 1 W •m-2 ), G augmente jusqu’à
-ri
40 |xS , soit R = 25 kfl .
c
Q On utilise les photorésistances pour détecter et mesurer de faibles éclairements.
r\j
° . . — Dipôles passifs non linéaires
II 2
©
£ a) Résistance dynamique
CL
O Les composants non linéaires sont souvent utilisés de telle sorte que le point représentatif sur leur
caractéristique varie dans le voisinage d’un point de fonctionnement. Une légère variation de tension
produit une faible variation d’intensité qui lui est proportionnelle ; on définit alors la conductance et la
résistance dynamiques selon :
_ 1 d7 AI
Gd = — = —
Rd ~ -—
d U AU
Lois de base des circuits en régime stationnaire 11
b) Varistances
Ce sont des dipôles symétriques mais non linéaires, dont la résistance diminue en général avec
l’intensité du courant qui les traverse. Brièvement, on les appelle RNL, pour Résistance Non Linéaire,
(ou VDR, de l’anglais Voltage Dépendance Resistor). Leur caractéristique se met sous la forme :
I= k\U\a
où a est un facteur réel compris entre 2 et 10. On les utilise le plus souvent comme limiteur de tension.
Sur la figure 1.15, donnant le graphe de la caractéristique d’une varistance, on a fait apparaître la résis¬
tance en régime stationnaire R — U/I et la résistance dynamique Rd autour du point ((/,/).
7 /
-'U
r
V - yJ/Pente 1IRd
Pente l/R
/
4-
Ô U
FIG. 1.15.
Ainsi, la résistance dynamique d’une varistance est a fois plus faible que sa résistance R : Rd = R/ a .
Pour une varistance de coefficient k = 15,6 x 10-6 SI et a = 5 , on trouve, autour des deux
points de fonctionnement / = 0, 50 mA et I= 100 mA , respectivement :
7 = 0, 50 mA 77 = 2,0 V R = 4000 D et Rd = 800 CL
-d
c
7= 100mA U = 5,8 V R = 58 CL et Rd=\\,6Ll
Q On voit que R et Rd de la varistance diminuent fortement lorsque U augmente. Une surtension ac¬
r\j cidentelle provoque donc une surintensité dans la varistance, ce qui permet de protéger tout dipôle en
° dérivation d’une surintensité capable de le détériorer.
©
c) Diode à jonction
£ Une diode idéale est un dipôle qui ne laisse passer le courant que dans un seul sens, sans lui opposer
CL
O aucune résistance. C’est donc un composant non symétrique qui se comporte comme un interrupteur,
ouvert dans un sens et fermé dans l’autre (Fig. 1.16).
Lorsqu’elle est traversée par un courant, la diode est passante ou « branchée en sens direct ». Elle
est dite bloquée ou « branchée en sens inverse », dans l’autre cas, et oppose alors une résistance infinie
au passage du courant. Le symbole de la diode (Fig. 1.16), formé d’une flèche indiquant le sens passant
et d’une barre représentant le sens bloqué, traduit précisément la propriété de passage monodirectionnel
du courant.
12 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire
I I
Pente 1/Ri
U
Diode passante Diode passante
0 0
Diode idéale
Les diodes à jonction de semiconducteurs, dont la caractéristique s’écarte de celle d’une diode
idéale, seront étudiées en détail ultérieurement (cf. chapitre 7). Citons cependant dès maintenant deux
inconvénients des diodes réelles :
i) branchées en sens direct, elles ne laissent passer un courant que si la tension à leurs bornes atteint
une tension de seuil Ud , laquelle est de l’ordre de 0,6 V pour les diodes au silicium ;
ii) branchées en sens direct et fonctionnant en mode passant, la tension à leurs bornes ne reste
pas constante mais augmente avec le courant qui les traverse ; elles présentent donc une résistance in¬
terne Ri .
On tient compte de ces deux défauts en représentant la caractéristique d’une diode réelle par deux
portions de droite (Fig. 1.17), l’une relative au régime bloqué et l’autre au régime passant, ce que l’on
traduit ainsi :
U-Ud pour U
1= 0 pour U <Ud et j_ > Ud
Ri
d) Diode Zener
Les diodes Zener, du nom de leur inventeur, le physicien allemand C. Zener, sont des diodes qui
deviennent passantes en sens inverse lorsque la tension à leurs bornes atteint une valeur seuil Uz ,
appelée tension Zener, fixée qui est de l’ordre de quelques volts. Leur caractéristique (Fig. 1.18) est
constituée de trois segments de droite, modélisant respectivement le régime bloqué, le régime passant
en sens direct et le régime passant en sens inverse ; ce dernier est représenté par une portion de droite
pratiquement parallèle à l’axe des ordonnées. Ainsi, on a analytiquement 1= 0 pour —Uz<U<Ud,
puis aux extrémités :
ri U + Uz U -Ud
O /= pour U < —Uz et I= pour U > Ud
R'i Ri
rNJ /?• étant la résistance dynamique très faible de la diode en fonctionnement Zener.
°
© I
2 U
CL Diode passante
o
-Uz 0 sens direct
FIG. 1.18.
Lois de base des circuits en régime stationnaire 13
La fonction essentielle des sources électriques est de fournir, à des composants regroupés en cir¬
cuits, la puissance électrique nécessaire à leur fonctionnement. Nous ne considérons dans cette intro¬
duction que les sources indépendantes du reste du circuit. Les sources commandées ou liées, très utiles
dans l’étude d’éléments actifs tels que les transistors, seront analysées ultérieurement (cf. chapitre 5).
a) Source de tension
Une source de tension idéale est un dipôle qui maintient, à ses bornes, la tension délivrée, quelle
que soit l’intensité du courant débité.
Cette tension constante est la force électromotrice E , du générateur, f.e.m. en abrégé (cf. Électro¬
magnétisme). La caractéristique d’une telle source est une droite, parallèle à l’axe des intensités d’équa¬
tion U = —E (Fig. 1.19a) ; dans le coin supérieur droit de la figure, on a représenté le symbole d’une
source idéale de tension.
E_
I I
Pente
U MRi
2 1 2 0
0
>—E U
-E
: 3 4 U 3 4
a) b)
FIG. 1.19.
Les points de la caractéristique, situés dans le troisième quadrant où l’intensité est négative, corres¬
pondent au fonctionnement du générateur en mode récepteur : dans ces conditions, la pile se recharge.
Notons que si le générateur n’a pas été conçu pour être rechargé, ces conditions d’utilisation lui sont nui¬
sibles au point de le détériorer.
La plupart des sources électriques stationnaires disponibles sont des sources de tension. En effet,
les appareils électroniques les plus répandus fonctionnent sous tension constante, par exemple avec des
piles « bâtons », de f.e.m 1, 5 V , ou une batterie d’accumulateurs au plomb, de f.e.m 12V.
En réalité, lorsque la source de tension débite un courant, on constate que la tension à ses bornes
varie de façon affine selon :
-g U = RJ - E
c
Q R, étant la résistance interne du générateur. La caractéristique réelle d’un générateur est donc la droite,
rNJ de pente 1/Ri , qui passe par le point / = 0 , U = —E (Fig. 1.19b) :
°
© U+ E
I=
Ri
2
CL
O Un générateur de tension réel se rapproche d’ autant plus d’une source de tension idéale que sa résistance
interne est faible comparée aux résistances des autres dipôles intervenant dans le circuit. Ainsi, une pile
de 1 . 5 V , de type Æ14 , possède une résistance interne de l’ordre de 1 fl , alors qu’une batterie de
voiture possède une résistance interne beaucoup plus faible, de l’ordre de quelques centièmes d’ohm.
Exemple : une lampe de poche fonctionne avec une pile plate de 4, 5 V . À vide, on mesure la f.e.m
E = 4, 82 V . En fonctionnement, lorsque l’intensité du courant qui traverse la lampe est / — 0, 30 A ,
la tension mesurée aux bornes de la pile est, en convention récepteur, U — —4, 46 V (Fig. 1.20). On en
14 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire
déduit la résistance interne /?, de la pile, ainsi que la résistance R de la lampe, selon :
U+E _ -4, 46 + 4, 82
1,211
U, U _ 4ÿ46 _
Ri = = et R= — i4 9
I Ô3Ô / / 0,30
Ui — —U étant la tension aux bornes de la lampe.
+
Pile
U
plate
FIG. 1.20.
b) Source de courant
Moins utilisés que les générateurs de tension, les générateurs de courant sont pourtant très intéres¬
sants, à la fois sur les plans pratique et théorique.
Un générateur de courant idéal débite un courant X (grand iota), appelé courant électromoteur
c.e.m ou courant de court-circuit, quelle que soit la tension à ses bornes.
Sa caractéristique est donc une droite parallèle à l’axe des abscisses, d’équation J = X
(Fig. 1.21a); dans le coin supérieur droit de la figure, on a dessiné le symbole d’une source idéale
de courant.
En réalité, lorsque la source débite, on constate que la tension à ses bornes varie. Si /?, est la
résistance interne du générateur, la caractéristique est une droite, de pente !//?,- , qui passe par le point
[/ = 0, / = X (Fig. 1.21b):
U
/= -+ x
Ri
Comme pour les générateurs de tension, les points de la caractéristique situés dans la zone où U > 0
correspondent au fonctionnement du générateur de courant en mode récepteur et lui sont dommageables
s’il n’a pas été conçu pour être rechargé.
i
<Dÿ In
U Pente 1/7?
•
X X
2 0 1 2 0 1
-g 3 4 U 3 4 U
c a) b)
Q
FIG. 1.21.
rNJ
Un générateur de courant réel se rapproche d’autant plus d’une source de courant idéale que sa
° résistance interne est élevée, comparée aux résistances des autres dipôles intervenant dans le circuit. Les
©
cellules photoélectriques, les ohmmètres et les antennes sont des exemples de sources de courant.
£ Remarque : Les générateurs réels de tension et de courant seront généralement modélisés par un gé¬
CL
O nérateur idéal associé à une résistance.
c) Équivalence entre source de tension et source de courant
Les deux types de générateurs tension et courant sont équivalents, puisque leurs caractéristiques
s’écrivent :
/= +
U E
Ri
ou I— — + X
U
en posant
Ri
x= I-
Ri
Lois de base des circuits en régime stationnaire 15
Ainsi, un générateur de tension, de f.e.m E et de résistance interne /?, , est équivalent à un générateur de
courant de même résistance interne et de c.e.m X = E/Ri . Cette équivalence, bien que très commode
pour faciliter l’analyse théorique des circuits, n’a aucune signification pratique puisque les résistances
internes des générateurs de courant et de tension sont très différentes.
Exemple : le générateur de courant équivalent à une pile de 9 V , dont la résistance interne est
Ri = 2 fl possède un c.e.m X = 9/2 = 4, 5 A . Évidemment, une telle pile doit, en pratique, être
utilisée en générateur de tension et débiter des courants d’intensité très faible devant X , sous peine de
détérioration. Cependant, conceptuellement, pour le calcul des courants et des tensions dans un circuit
électrique, cette pile peut être remplacée par le générateur de courant équivalent.
En pratique, il est très facile de différencier une source de tension réelle, pour laquelle la résistance
interne est faible devant la résistance de charge, ce qui implique U = RJ — E « —E , d’une source
de courant réelle caractérisée par une résistance interne élevée devant la résistance de charge, ce qui
entraîne I= U/Ri + X « X .
Remarque : Les sources idéales de tension (R, = 0) et de courant (/?, = oo) ne sont pas réalisables
car la puissance qu’elles fournissent pourrait être infinie.
Les différents dipôles constituant un réseau sont reliés par des fils de connexion, de résistance
négligeable devant toutes les autres résistances du circuit.
Un point de connection, relié à trois dipôles au moins, est appelé nœud du réseau. Toute portion du
réseau entre deux nœuds est une branche. Une boucle fermée, ne passant qu'une seule fois par un nœud
donné, forme une maille.
Ainsi sur le circuit de la figure 1.22, A , B , C et D sont des nœuds, AB , AC , BD , AD sont des
branches et ABDA , ABCA et ABCDA sont des mailles.
-d h
C
Q
u, v3 v2 u2
r\j
4l
°
©
I
u\
f M
V6
B
v6 _ v5
T?
Vs
£ h
CL
o
c
FIG. 1.22.
Une fois chaque composant d’un circuit identifié et son emplacement connu dans un réseau, on dé¬
signe arbitrairement les intensités des courants dans chaque branche, ainsi que les tensions aux bornes
de chaque dipôle, en choisissant une orientation pour toute l’étude (Fig. 1.22). Les intensités des cou¬
rants et les tensions sont alors des grandeurs algébriques : si, après analyse, la valeur de l’intensité dans
16 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire
une branche est positive, le courant circule bien dans le sens initialement choisi ; si cette valeur est né¬
gative, le courant circule dans le sens opposé.
Le potentiel de référence ou masse d’un circuit est un point arbitraire du réseau, par rapport auquel
toutes les tensions sont exprimées. Concrètement, on adopte le plus souvent pour masse d’un circuit
la borne négative du générateur d’alimentation. Le potentiel de la masse M étant pris égal à zéro, on
écrira, entre les points A et B , puisque VM = 0 (Fig. 1.22) :
Cette loi exprime la conservation de la charge, ainsi que son caractère conservatif (cf. Électroma¬
gnétisme). En effet, entre deux dates infiniment voisines, la charge contenue dans un volume < n’en¬
tourant que le nœud A , se présente sous la forme de la charge qui pénètre dans ce volume en traversant
la surface, augmentée de la charge éventuellement créée à l’intérieur de ce volume (Fig. 1.22) :
dQ = S£>(r) + 8Q{c)
8Q = 0 .
Or, la charge est une grandeur qui ne peut être créée ; on dit qu’elle est conservative :
Comme, en outre, en régime stationnaire, Q ne varie pas au cours du temps, dQ = 0 , il en
résulte :
8QV = 0
ce qui signifie que toutes les charges, qui pénètrent dans le volume » , en ressortent ; il n’y a pas
d’accumulation de charges en tout nœud du circuit et par conséquent la somme algébrique des intensités
Ik des courants arrivant sur un nœud est nulle :
TJ
£kh = 0
c
k=1
Q
fN
Dans cette dernière expression, on compte positivement les courants orientés vers le nœud A ( ek = 1 )
° et négativement les courants orientés vers tout autre nœud ( ek = — 1 ) ; soulignons que la somme porte
©
sur les n branches qui concourent en A . Ainsi, en ce nœud sur la figure 1.22, on a :
£
CL
h —h —h=0 ce qui donne Ix= I2 + 13
O
et que l’on traduit par : la somme des intensités des courants entrant dans le nœud A est égale à la
somme des intensités des courants qui sortent de ce nœud.
La loi des mailles traduit, elle, l’additivité des tensions et la propriété du potentiel électrostatique
de ne dépendre que du point considéré (cf. Électromagnétisme).
Lois de base des circuits en régime stationnaire 17
Ainsi, la somme des tensions aux bornes des branches d’une maille, décrite dans un sens quel¬
conque, est nulle, soit :
5>*£4 = °
k=l
où e = 1 si la tension algébrique est orientée selon le sens choisi pour la maille, et e = 1 sinon.
Par exemple, dans le réseau de la figure 1.22, cette loi, appliquée à la maille ABCA orientée dans
le sens des aiguilles d’une montre, donne :
-U3 + U6-U[-Ui=0
A
h
4 t/l *1 *4 t/4
Rx/ RAI LJ UI
>IO JM 40 *2 Ri
;FïH.!
t/2 Ri R3 t/3
-g
h T
c
a) b)
Q
r\j FIG. 1.23.
° Introduisons les grandeurs électriques caractérisant l’état électrique du circuit : courants dans les
©
différentes branches et tensions aux bornes des différents dipôles (Fig. 1.23b). Pour établir les relations
£ entre ces grandeurs, utilisons la loi des nœuds et celle des mailles. La première appliquée aux nœuds
CL
O
A , B et C donne les trois équations suivantes :
/ — h +h h —h +h h — la A- h
La seconde, appliquée aux trois mailles ACDA , ABDA et ACBA , fournit les trois équations suivantes :
Remarques : 1) La loi des nœuds appliquée au nœud D donne une quatrième équation qui n’est qu’une
combinaison linéaire des trois autres. Le nombre d’équations indépendantes données par
la loi des nœuds est donc inférieur d’une unité au nombre de nœuds du circuit (cf. cha¬
pitre 5).
2) De la même manière, la loi des mailles appliquée à tout autre maille conduit à une équa¬
tion que l’on peut obtenir par combinaison linéaire des trois équations précédentes puisque
les trois mailles choisies englobent l’ensemble des branches du circuit (cf. chapitre 5).
Il ne reste alors qu’à écrire les relations entre les tensions et les courants imposés par les dipôles :
Ui = RJ, où i = 1 , 2 , 3 ou 4 , et Ua — RaIa . Le système d’équations se résout progressivement et
donne finalement :
E-Rila E + R2Ia
I4 = h=
/?3 + R4 Rl+R2
d’où :
la iÿRa + R\R\Rl +
R2R4
+ Ri /?3 + R4
= -E
R1
Ri+R2
+ ER3 R4
+
R4
et :
R2R4 — a = Ra +
R\R2 R2R4
Ia=~ a(R{ +R2)(R3 +R4)
avec
R\ -\- R2 R2 R4
Le coefficient a étant strictement positif, Ia ne peut s’annuler qu’à la condition suivante :
R\R2 = R7R4
Exemple : avec R2 = 1,0 kfl , R2 = 10, 0 kfl et une valeur de R\ ajustée à 165 fi , qui permet
de réaliser l’équilibre du pont, on trouve R4 = 165 x 10/1 = 1, 65 kfl .
Ei -Ex
UAB + UBC + UCA =0 soit £j + R\I — E2 + R2I + R2I — 0 d’où /=
R1 + R2 + /?3
d’où l’énoncé suivant : l’intensité du courant, dans un circuit ne comportant qu’une seule maille, est
égale au rapport de la somme algébrique des f.e.m des générateurs de tension sur la somme des résis¬
tances de la maille.
Lois de base des circuits en régime stationnaire 19
Remarque : Notons que l’application de la loi de Pouillet ne présente aucun intérêt si la maille com¬
porte un générateur de courant parfait, ce dernier imposant par définition un courant dont
l’intensité est égale à son c.e.m.
fir-0
E2
I I
6
G1 G2 G3
UA
TA, [A,
EX
1® A
îÿr
7777
î --
|ü3V2 7777
b) Théorème de Millman
C’est en 1941 que le physicien américain J. Millman proposa une réécriture de la loi des nœuds en
fonction des seules tensions, ce qui s’avère très commode et très efficace, notamment dans les montages
comportant des amplificateurs opérationnels (cf. chapitre 8).
Il est instructif d’établir ce théorème à l’aide de l’exemple choisi par Millman lui-même, dans sa
publication originale. Les nœuds A, , avec i — 1, 2 ou 3 de la figure 1.25 sont portés à des potentiels
connus par les tensions U-, entre ces points et la masse.
Comme l’intensité du courant dans la branche i, de conductance G, , arrivant au nœud A a pour
expression /, = G,(C/,- — UA) , la loi des nœuds donne :
3
X/' = Gi(tfi
i=l
- UA) + G2(U2 - UA) + G3(C/3 -Ua)= 0
d’où la tension UA :
G\U\ + G2U2 + G2 1/3
UA =
G\ + G2 + G3
Cette expression de la tension au nœud A constitue le théorème de Millman.
-d
o On généralise aisément ce théorème à des circuits quelconques comportant en outre des générateurs
de tension ou de courant. Il vient, dans le cas de la figure 1.26 :
rNJ
2lb
G2 1 R 2
Çi 3
h
ÏA
G5 R
I5 4
M 3
/5
5' 777Z
les sommations portant sur toutes les branches arrivant au nœud A ; dans cette expression, les facteurs
Ek et e'k valent 1 si les flèches des f.e.m et des c.e.m sont orientées vers le nœud A , et — 1 dans le cas
contraire. On l’écrit souvent en fonction des résistances :
Tj
A~
_ + £kEk)/Rk + z'kÿk
£*(!/**)
Exemple : déterminons les tensions aux nœuds 1 et 2 dans le circuit simple, représenté sur la
figure 1.27, pour lequel E — 10 V , R — 1 kfl etI— 10 mA , sachant que le nœud 3 sert de masse.
-g Appliquons le théorème de Millman en 1 puis en 2 . Il vient :
c
Q
rNJ
t/. =
U2/R + E/R et U2 =
Ui/R +1
° l/R + l/R+l/R l/R+l/R
© La résolution de ce système linéaire à deux inconnues est simple. Elle donne :
£ 3RI + E 30+10 RI+ 2E 10 + 20
CL
U2 = =8V et U{ = =6V
O 5 5 5 5
Un réseau présente un plan de symétrie électrocinétique V si, à chaque branche du circuit, on peut
associer, par symétrie par rapport à ce plan, une branche identique. Notons que cela implique, pour des
dipôles non symétriques, une correspondance borne à borne, entrée ou sortie, avec leurs symétriques par
rapport au plan V (Fig. 1.28a). En outre, si la symétrie ne concerne qu’une portion du circuit, il faut
que les points d’alimentation de cette portion soient contenus dans V (Fig. 1.28b).
Plan de symétrie V
X—l
Plan de symétrie V
X-JT—I
R
2R 2R 2R 2R
R\ R\
R
O! 4 R E R
O ! OU*
a) b)
FIG. 1.28.
D Plan d’antisymétrie D
-g
c
Q
C/ÿKE
B
Q
A
>4\ i./
E
B A
CD, J, (JE
i
B
r\j y
s F H F H
H
© Plan de symétrie "G
G
V
a) b) c)
£
CL FIG. 1.29.
o
Si l’antisymétrie ne concerne qu’une portion du circuit, les points d’alimentation de cette portion
doivent être symétriques par rapport à Q (Fig. 1.30b).
Plan d'antisymétrie Q
Plan d'antisymétrie Q
S
2R 2R
y 4R
2R 2R
4R
R/2 E i E R/2
R/2
kjO R/2
2R\
eE
R
a) b)
FIG. 1.30.
IV . — ASSOCIATIONS DE DIPÔLES
On associe très souvent les dipôles entre eux, soit pour simplifier l’analyse d’un réseau, soit pour
réaliser un circuit, lorsqu’on connecte les bornes d’un dipôle générateur à celles d’un dipôle récepteur.
La simplification d’un circuit s’appuie essentiellement sur deux types d’association : série et parallèle.
-g
c
Q
IV 1 . . — Association en série
rNJ La manière la plus simple d’associer deux dipôles est de les brancher en série, c’est-à-dire d’impo¬
° ser qu’ils soient parcourus par le même courant, ce qu’on réalise en mettant en commun une borne de
© chacun d’entre eux, et en considérant le dipôle résultant entre les deux autres bornes laissées libres.
Notons que deux dipôles sont encore en série si, malgré une connexion de la borne commune avec
£ une autre branche, aucun courant ne circule dans cette branche (Fig. 1.31); ceci est réalisé avec un
CL
O oscilloscope, un voltmètre ou un amplificateur opérationnel, tous trois ne prélevant qu’un très faible
courant.
Les relations caractéristiques de l’association en série, c’est-à-dire l’addition des tensions et l’éga¬
lité des intensités se déduisent directement de la définition :
U= Ux + U2 et /, = I2 =I
Lois de base des circuits en régime stationnaire 23
t /,
A Ux A T>x
1= 0 1*0
U ïh
v2 u2 V v2
v;
a) T>\ et V2 sont en série b) Vx et V2 ne sont pas en série
FIG. 1.31.
Appliquée à deux résistors, avec U\ = R\I\ et U2 = R2I2 , l’association en série donne une
résistance équivalente Re égale à l’addition des résistances R\ et R2 :
Ee = Ex + E2
Exemple : les piles plates de 4, 5 V sont réalisées en associant en série de trois piles bâtons de
f.e.m 1,5V chacune.
Remarques : 1) Il est évidemment impossible de connecter en série deux générateurs de courant parfaits,
qui n’ont pas le même courant électromoteur, puisque, par définition, chacun doit imposer
la valeur de son c.e.m. On lève ce type de contradiction théorique en tenant compte des
imperfections de ces deux générateurs, c’est-à-dire de leurs résistances internes.
2) Un dipôle, constitué de l’association en série d’une source de courant parfaite avec
n’importe quel autre dipôle, est équivalent au générateur de courant parfait seul, puis-
qu’alors 1= 1, quel que soit U , et donc quel que soit l’autre dipôle placé en série.
-ri
c
c) Association en série de générateurs réels
Q L’association en série d’une source de tension parfaite, de f.e.m E et d’un résistor de résistance Rt ,
r\j permet de représenter un générateur de tension réel (Fig. 1.32). En effet, l’équation de la caractéristique
° de ce dipôle est : U = RJ — E .
©
E
2
CL
O
U
e
FIG. 1.32.
Pour deux générateurs de tension réels, de caractéristiques {E\ ,Ri } et {E2,R2} , que l’on associe
en série, on a :
Ee = E\ -\- E2 et Ri = R\ R2
24 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire
Lorsque deux générateurs de courant réels X\ ,R\ et J2, R2 sont en série, il faut préalablement les
transformer en générateurs de tension équivalents avant de les remplacer par le générateur équivalent :
U{ = U2 et I= h +h
t/i vx
A v2 u2
FIG. 1.33.
rxj
où Re représente la résistance équivalente à l’association. Il en résulte :
°
©
I l 1 R1R2
2 Rg
~
Rj
OU Re = R
1 +R2
ci
o
On note que l’association en parallèle de deux résistors donne une résistance équivalente Re , plus petite
que la plus petite des deux résistances initiales. Ainsi lorsqu’on veut court-circuiter un résistor, il suffit
de connecter en parallèle avec lui un fil conducteur de très faible résistance.
Remarque : On note souvent la résistance équivalente à une association en parallèle sous la forme
symbolique Re = R1//R2 .
Lois de base des circuits en régime stationnaire 25
Exemples :
1) Déterminons la résistance Re du résistor équivalent à l’association en parallèle de n résistors,
de même résistance R :
1
= y- = yi
R
=-
R
d-où R, = -
* k=\
n
2) Revenons sur le réseau de résistors de la figure 1.29a qui, après analyse des symétries, est
équivalent à celui de la figure 1.29b. On peut facilement déterminer la résistance entre les nœuds A et
B ; en effet, le résistor équivalent se réduit alors à l’association en parallèle de deux branches composées
de résistors en parallèle ou en série. Il en résulte que :
Il est possible de retrouver ce résultat à partir de la figure 1.29c obtenue après analyse de l’antisymétrie.
On a alors :
Ie = h+h
Remarques : 1) Le montage en parallèle de deux générateurs de tension parfaits n’est possible que s’ils
ont les mêmes f.e.m.
2) Un dipôle constitué par l’association en parallèle d’une source de tension parfaite, avec
n’importe quel autre dipôle, est équivalent au générateur de tension parfait seul, puisque
U = —E , quel que soit I et donc quel que soit l’autre dipôle.
Un générateur de courant réel peut être représenté par l’association en parallèle d’une source de
-g courant idéale, de c.e.m X et d’un résistor de résistance R, (Fig. 1.34), puisque l’équation de la carac¬
c
Q
téristique du dipôle ainsi obtenu est : I— U/Ri +
1.
r\j
S
©
L ~(D
£
CL U
o
FIG. 1.34.
Pour deux générateurs de courant réels, de caractéristiques respectives {1\,R\} et {J2,/?2} , que
l’on associe en parallèle, on a :
R\Ri
Xe = X\ + X2 et Ri =
R\ + Ri
26 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire
Lorsque deux générateurs de tension réels, caractérisés respectivement par {E\ , R\ } et {£2, R2} , sont
en parallèle, il convient d’abord de les transformer en générateurs de courant équivalents de c.e.m
X\ = Ei /R\ et X2 = E2/R2 , avant de les remplacer par le générateur de courant suivant :
E\ E2 R|«2
T' = T, + et R‘ =
¥2 Ri +R2
La connexion des bornes d’une source de tension à celles de deux résistors connectés en série
forme un montage simple et très utile, appelé diviseur de tension (Fig. 1.35). Il permet, en faisant varier
l’une, R\ , des résistances par rapport à l’autre R2 , de modifier la tension d’utilisation U\ aux bornes
du premier résistor. En effet, l’application des lois de Kirchhoff donne aisément :
Ri U puisque I=
U
Ui = RJ =
Ri +R2 RI +R2
Ainsi, la tension aux bornes du résistor 1 est une fraction de la tension totale. Lorsque R 1 varie entre
0 et 00, la tension U\ passe de 0 à U . Le diviseur de tension est souvent appelé potentiomètre.
Remarque : Notons que cette relation ne vaut que si le diviseur de tension ne débite lui-même aucun
courant, c’est-à-dire si aucun courant n’arrive ni ne part de la borne commune aux deux
résistors.
Le cas où R\ est négligeable devant R2 est celui où l’on introduit un ampèremètre dans un circuit :
la très faible résistance interne de l’ampèremètre ne modifie pratiquement pas la tension aux bornes du
dipôle avec lequel il est en série.
R\ U\
O
u T U\ R\ Ri Ih
Ri U2
rNJ
Gi
puisque
h h /1+/2 /
/, = G\U\ = U\ = U2 = G
—-
GI+G2 1 G2 G\ + G2 G\ ~\~ G2
Lois de base des circuits en régime stationnaire 27
Ainsi, le courant qui parcourt le résistor 1 est une fraction du courant total. Lorsque Gi varie entre 0
et oo , l’intensité I\ passe de 0 à / .
Le cas où Gi est négligeable devant Gj est celui où l’on introduit un voltmètre dans un circuit :
la très faible conductance interne du voltmètre ne modifie pratiquement pas l’intensité du courant qui
parcourt le dipôle avec lequel il est en parallèle.
c) Exemple
UAB = R R ÜCB
+ 2
Or UCB est la tension aux bornes d’une résistance équivalente Re = 2R//(R+R) = 2R//2R = R.
En utilisant un deuxième diviseur de tension, on obtient :
Re E E UAB
UCB =
Re +2R
E= —
3
d’où UAB = T
6
= 833 mV et
R f
1= — = 8,33 mA
[g C , R
t
A
E
2R R UAB
*0
Us
2R U
TJ I
O
R
FIG. 1.37. FIG. 1.38.
s
© . . — Point de fonctionnement d’un circuit
IV 4
£ Associons deux dipôles afin de former un circuit, l’un des dipôles étant nécessairement actif.
CL
O
Proposons-nous de déterminer l’intensité du courant dans le circuit, ainsi que la tension aux bornes
des dipôles.
a) Cas simple
Le circuit de la figure 1.38 représente un circuit simple obtenu en associant un dipôle générateur
réel et un résistor, dont les caractéristiques, toutes deux en convention récepteur, sont les suivantes :
i) celle du résistor est I= U/R et se trouve dans le premier quadrant (Fig. 1.39a),
28 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire
I E+U*
Ri
en convention récepteur E étant la f.e.m du générateur, R, sa résistance interne et Ug la tension aux
bornes du générateur (Fig. 1.39b).
I I I
h- F
0 0
U l-E US u
I
I \
a) b) c)
FIG. 1.39.
U E-U R
soit U= E = 1,0 V et /= - = — = 50 mA
R Ri R + Ri ’ R 20
U
I= ÜL + T ce qui donne 1= 2—— car U = -Ug
Ri Ri
alors que la caractéristique de la diode est définie par morceaux (Fig 1.40b).
Lois de base des circuits en régime stationnaire 29
11 I
Pente l/ri
I X
Us 0
U Ud U
a) b)
FIG. 1.40.
U = RiI = 20 V > Ud
ce qui absurde, puisque la diode est supposée bloquée ; cette hypothèse est donc incorrecte.
ii) Hypothèse 2 : la diode est passante
L’équation de la caractéristique est la suivante :
/=
U-Ud
n
Vérifions, par la résolution algébrique, que / > 0 ou que U > Ud :
U-Ud 1 U d’où U R,r, Ud U-Ud _ R{I — Ud
I= = = X+ — et I=
n R, Ri + n n n Ri + n
On trouve U = 0, 98 V > Ud et / = 19 mA > 0 ; c’est la bonne hypothèse.
£
CL = UABIAB-RI2AB + EIAB
O
où UABIAB est la puissance électrique reçue par le dipôle, due à la présence d’un champ électrique dans
le conducteur, Vj = —RIAB la puissance perdue par effet Joule et EIAB la puissance reçue par le dipôle
en raison de la conversion (cf. Électromagnétisme). Comme la variation élémentaire d’énergie cinétique
d Ek est nulle en régime stationnaire, il vient :
Pour effectuer le bilan énergétique sur un circuit ne comportant qu’une seule maille formée de plusieurs
dipôles, il suffit d’écrire de telles relations pour tous les dipôles et de sommer. Il vient, en utilisant
l’indice k pour étiqueter les différents dipôles, I étant l’intensité commune dans le circuit :
YJUkI=YJRxI2-EkI = iyjUk = 0
k k k
puisque
k
=0
d’après la loi des mailles. Retenons donc que, dans un circuit, la somme des puissances reçues par
l’ensemble des dipôles est nulle, ce qui donne :
k k
Exemple : effectuons le bilan énergétique dans le circuit simple de la figure 1.41 dans lequel une pile,
de f.e.m E = 1, 5 V et de résistance interne r = 2,0fl, alimente une lampe électrique, de résistance
R = 20 fl . En appliquant la loi des mailles, on obtient l’intensité du courant dans le circuit, et les
différentes puissances mises en jeu :
1,5
/= -68,2mA d’où El — 1,5x68,2 = 102, 3 mW RI2 = 93 mW ri2 = 9, 3 mW
20 + 2
On voit que la puissance de conversion est dissipée par effet Joule, d’une part dans la résistance de la
lampe, d’autre part dans la résistance interne de la pile.
I
E
Pile
FIG. 1.41.
RE2 E
° V = RI2 = puisque I=
© (R + Ri)2 R + Ri
Elle passe par un maximum pour :
£
CL {R + Rj)2 — 2R(R + Rj) R + Ri- 2R Ri -R = 0 soit R =
O = E2 = E2 Ri
(IR (R + Ri)4 (R + Ri)3 (R + Ri)3
car V est une quantité positive qui s’annule pour R nul et pour R tendant vers l’infini. Sur la figure
1.42b, on a représenté le graphe V(R) ; on voit que la puissance dissipée maximale et la tension aux
bornes de la charge valent respectivement :
E2 E
VM = —
4Ri
et U=-
2
Lois de base des circuits en régime stationnaire 31
[V(R)
E2
4Ri
40 R
Ri
a)
~Q k b)
T
FIG. 1.42.
Lorsqu’une telle condition de transfert maximal de puissance est réalisée, on dit qu’il y a adaptation de
résistance. Notons que cette adaptation peut être un inconvénient, car la résistance interne du générateur,
une pile par exemple, dissipe alors la même puissance, ce qui peut conduire à un échauffement interne
pouvant limiter sa durée de vie.
Remarque : Comme nous le verrons, ce résultat s’étend aux régimes quasi stationnaires sinusoïdaux
(cf. chapitre 2). Il est souvent important de récupérer une puissance maximale lorsque les
générateurs sont de faible puissance comme dans un microphone ou une antenne de télé¬
vision, car toute atténuation supplémentaire d’un signal déjà faible, dégrade considérable¬
ment la qualité du signal de sortie. Dans ce contexte, les générateurs basse fréquence uti¬
lisés en travaux pratiques possèdent en général une résistance interne de l’ordre de 50 fl,
bien plus faible que celle de la charge dans laquelle on les fait débiter ; on évite ainsi une
trop grande dissipation d’énergie dans le générateur.
r
R,
1'
-d U Rc Uc
c
Q E
r\j
° FIG. 1.43.
©
La puissance fournie par le générateur et celle reçue par la charge ont pour expressions respectives :
£
CL
O Vg = Ul et Vc = UCI avec Uc = U - R,I
U étant la tension à la sortie du générateur, Uc la tension aux bornes de la charge et I l’intensité du
courant dans la ligne. Exprimons le rendement de l’installation en fonction de Ri , Vg et U :
Ainsi, pour une résistance de ligne fixée et une puissance électrique déterminée à transmettre, le rende¬
ment du transfert est d’autant plus proche de l’unité que la tension de distribution est plus grande.
Remarque : On retrouvera ce résultat en régime quasi stationnaire sinusoïdal (cf. chapitre 2). C’est
la raison pour laquelle la puissance électrique est transportée par des lignes à très haute
tension (225 et 400 kV).
CONCLUSION
Retenons les points essentiels.
1) Dans les circuits électriques, les dipôles électrocinétiques sont qualifiés de récepteur ou de géné¬
rateur électrique, suivant que la puissance électrique reçue est positive ou négative. En régime station¬
naire, cette puissance s’écrit, pour un dipôle AB :
Cette algébrisation n’est pas superflue, car certains dipôles peuvent se comporter en récepteur ou en
générateur, suivant les conditions de fonctionnement.
2) La caractéristique d’un dipôle exprime la relation entre la tension à ses bornes et le courant qui
le traverse. Elle met en évidence les propriétés du dipôle, notamment sa linéarité ou sa non-linéarité.
Nous l’avons écrite systématiquement sous la forme /((/) , avec la convention récepteur, dans laquelle
on compte positivement la puissance électrique reçue.
Il est utile de reconnaître les graphes des caractéristiques idéalisées des principaux dipôles : resis¬
tors, diodes, générateurs électriques, etc.
3) L’état électrique des circuits est déterminé par les deux lois de Kirchhoff, la première relative
aux nœuds, la seconde aux mailles d’un circuit :
T.£kh = 0 et y]skUk = 0
k=l *=1
La première sommation porte sur toutes les branches qui concourent au nœud considéré, avec £k = 1 si
le courant est orienté vers le nœud et e* = — 1 sinon. La seconde concerne tous les dipôles d’une même
maille, avec e* = 1 si le sens de £4 est le même que le sens d’orientation de la maille et e* — 1
TJ
sinon.
C
Q
4) Le théorème de Millman, qui est une simple réécriture de la loi des nœuds en termes de tension,
CH est très commode et très efficace, dès que l’on cherche un rapport de tensions. De même, les diviseurs de
° tension ou de courant, qui se déduisent aisément des lois de Kirchhoff, sont très utiles pour une gestion
© technique rapide de l’état électrique des circuits.
5) Sur le plan énergétique, la somme des puissances électriques algébriques reçues par les dipôles
£ d’un circuit est nulle. En outre, la puissance fournie par un générateur à un résistor est maximale lorsque
CL
O la résistance du second est égale à la résistance interne du premier.
Lois de base des circuits en régime stationnaire 33
EXERCICES ET PROBLÈMES
Eo E0 E\ 1
-w—c
a)
R
e b)
R
-e R
c)
e R
d)
Eo
Eoe R
<Dÿ X
Eo
R
e e Ei
R
e) D g) h)
T®T —
Eo
e
Eo,
—KJ e
i) j)
FIG. 1.44.
(j>
V
R\
x
FIG. 1.45. FIG. 1.46.
£
CL
o
/?3 = 3 kfl I[N R2
-
= 2 kfi
I .
£3 = 18 V R4 = 4 kfl E2 = 24 V
7777M
FIG. 1.47.
Lois de base des circuits en régime stationnaire 35
£î(f) I
I
Ri
e * u V D
A
FIG. 1.48. FIG. 1.49.
2. Même question lorsque le cube est alimenté entre les points A et H. Application numérique.
&
e
/ c=> —
-•C=>"
B B
a
a) b) c)
FIG. 1.50.
PI- 10. Étude d’un circuit symétrique et d’un circuit antisymétrique Cwëb)
Dans le circuit représenté sur figure 1.51a, les diodes sont idéales.
2. Cette portion de circuit est maintenant alimentée comme le montre la figure 1.51b. Calculer la
nouvelle intensité dans chaque diode.
O 2R
Ri
2R
R
2R
R'
2R
a) b)
-g
c
Q
2R 2R
r\j
4R
° 2R 2R
© 4R_
R/2 \E E R/2
£ R/2 E E R/2 2R
CL
o 2R Ei
c)
e R
d)
FIG. 1.51.
Lois de base des circuits en régime stationnaire 37
Le montage, représenté sur la figure 1.52, permet de tracer la caractéristique d’un dipôle ; selon la
position de l’interrupteur K , le montage est courte dérivation (position C ) ou longue dérivation (posi¬
tion L ). En général, l’ampèremètre possède une résistance Ra très faible et le voltmètre une résistance
Rv très grande.
1. Le dipôle est un conducteur ohmique, de résistance R .
a) Déterminer pour chaque position de l’interrupteur K , la résistance mesurée Rm = U/I en
fonction de R, Ra et Rv où U est la tension lue sur le voltmètre et / l’intensité lue sur l’ampèremètre.
b) En déduire l’erreur systématique relative AR/R = (Rm - R) /R pour les deux montages.
c) Préciser, selon la valeur de R , le meilleur choix pour l’interrupteur K .
I
A
Dipôle C
V
K L
U
FIG. 1.52.
2. On utilise ce montage pour déterminer la caractéristique d’une diode. Pour la diode branchée
dans le sens direct, on a rassemblé les valeurs mesurées dans le tableau 1.1.
TAB. 1.1.
a) Tracer les deux caractéristiques sur un même graphe. Quel est le montage le plus adapté à l’étude
de la diode passante ?
-g b) En assimilant la caractéristique à deux portions de droite, déduire la tension de seuil et la résis¬
c
Q tance interne de la diode. Déterminer la résistance interne de l’ampèremètre.
rNJ
3. Pour la diode branchée en inverse, on a relevé les valeurs rassemblées dans le tableau 1.2 :
°
©
(/(V) -5 -10 -20
£
CL
K en C 108 x / (A) -5 -10 -20
O
K en L 108 x / (A) -0,01 -0,01 -0,01
TAB. 1.2.
Quel est le montage le plus adapté à l’étude de la diode connectée en inverse ? Trouver la résistance
interne du voltmètre.
38 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire
Les moteurs électriques de locomotrices fonctionnent en régime stationnaire, sous une tension de
1 500 V pour le TGV-sud et 750 V pour les réseaux urbains. L’alimentation s’effectue grâce à des sous-
stations qui abaissent la tension fournie par une ligne haute tension ( 3 000 V ) à la tension d’utilisation
1 500 V ou 750 V . Ces sous-stations sont réparties régulièrement le long de la voie et leur espacement
dépend du trafic de la ligne considérée, de 8 à 15 km . Il existe deux alimentations possibles, l’une dite
bilatérale et l’autre en parallèle (Fig. 1.53).
~TT
Caténaire
A
x
n B Fil de court-circuit
|
Xm f
Rail Rail
D D
a) b)
FIG. 1.53.
Nous nous proposons de comparer ces deux modes d’alimentation sur un modèle simple. Le moteur
de la locomotrice est branché entre les rails et la caténaire, qui est le fil aérien surplombant les rails.
L’intensité du courant stationnaire qui parcourt le moteur est Xm et est indépendante de la tension à
laquelle il est soumis ; aussi peut-on représenter le moteur par un générateur de courant idéal de c.e.m
Tm . La résistance linéique de la caténaire est Ri (une longueur x de caténaire a donc une résistance
xRi ) ; les rails ont, eux, une résistance négligeable en raison de leur grande section.
1 . En alimentation bilatérale, les sous-stations sont assimilées à des générateurs de tension parfaits,
de f.e.m E , répartis régulièrement et distants de D (Fig. 1.53a). On ne s’intéresse qu’à la portion entre
deux générateurs successifs. On désigne par x la distance entre la locomotrice et le premier générateur.
a) Déterminer, en fonction de x , la tension aux bornes du moteur Um .
b) En déduire la chute de tension aux bornes du moteur, AU = E Um , en fonction de x .
-d c) Trouver la valeur maximale DM de D , sachant que la chute de tension maximale acceptable est
c AUM Application numérique pour À UM = 150 V et Xm = 1 400 A ; la caténaire est constituée d’un
Q fil de cuivre, de 300 mm2 de section, dont la résistance linéique vaut Ri = 4, 2 x 10-5 fl •m-1 .
rNJ
d) Effectuer un bilan de puissance.
°
© 2. En alimentation parallèle, on utilise deux lignes court-circuitées au milieu du tronçon (Fig 1.53b).
a) Déterminer la tension fournie au moteur en fonction de x . On notera que les points A et B sont
£ au même potentiel ; il est donc possible de les relier par un fil de résistance négligeable, sans modifier
CL
O le circuit.
b) En déduire la nouvelle valeur DM . Application numérique.
Le pont de Wheatstone, représenté sur la figure 1 .54, est alimenté par un générateur de tension
parfait de f.e.m E . L’ampèremètre a une résistance interne Ra .
Lois de base des circuits en régime stationnaire 39
h
M"
Ri R4
O R2 R3
B
FIG. 1.54.
et que R4est une résistance réglable que l’on peut modifier jusqu’à l’équilibre du pont, exprimer la
température T de R\ , en fonction de RQ , R2 , R3 , R4 et 7b .
4. Initialement, le pont est équilibré pour T — To . On porte R\ à la température 7b + A7’ .
La valeur de R\ devient alors /?o(l + e) avec e 1 . L’intensité minimale détectable étant
Im = 0, 1 |xA , déterminer le plus petit écart de température décelable autour de T = 300 K . On
donne R2 — R3 = R4 = 1 000 fl , E = 10 V et Ra est négligeable.
A2
\
A \ A
A2
> a
A
IR
\
a
s' fit r
R Th R
R
I
Bi A, >" J? \
/i /2
rAi -• Ai A2*-
/
R Th R /? / t/i U2
I
-• B\ B2
B2 > VA
A
%
h II
a) b) c)
FIG. 1.55.
4. Exprimer, après la transformation D , les valeurs des nouvelles tensions U" , C/" et U" en
fonction des anciennes Ux, U2 et U.
5. Pour de petites valeurs de Ux et U2, on suppose que U est bien représenté par le développe¬
ment :
U = ax f/i + a2U2 +biU2i+ b2Ux U2 + b3Uj + a Û\ + c2U\U2 + c3Ux U\ + cAü\
En utilisant les opérations A , B , C et D , montrer que certains coefficients sont nuis. Quelle est
la fonction d’un tel dispositif?
-d
o
s
©
£
O-
o
2
Lois de base des circuits
en régime quasi stationnaire
Nous nous proposons dans ce chapitre de généraliser l’étude faite sur les signaux stationnaires aux
signaux lentement variables au cours du temps. Ces derniers sont essentiels, car, pour la plupart des
signaux considérés dans les circuits électroniques, seule la partie variable au cours du temps contient
l’information intéressante ; la composante stationnaire, définie par les alimentations, fixe seulement le
point de fonctionnement des composants.
Remarque : Notons que certains signaux, qui ne semblent pas vérifier l’ARQS, comme les échelons
de tension délivrés par un générateur de signaux carré, sont cependant traités dans cette
approximation. En effet, le saut de tension n’est pas instantané, puisque le passage de
0 à EQ s’effectue en une durée très courte. L’ARQS décrit bien la réalité si cette durée
de montée est longue devant la durée de propagation du signal. Dans la suite, nous nous
placerons dans l’ARQS, tout en négligeant la durée de montée, ce qui revient à assimiler
le signal carré réel au signal théorique.
£** = °
k
où l’on compte positivement les courants orientés vers le nœud ( ek = 1 ) et négativement les courants
orientés vers tout autre nœud ( £* = — 1 ). La sommation sur k porte sur toutes les branches arrivant au
nœud considéré.
TJ
y CM = o
c k
Q
fN Ici, Ek — 1 si les tensions ont le même sens que celui choisi sur la maille et e* = — 1, dans le cas
contraire.
°
©
1.3. — De nouveaux dipôles en régime variable
£ En régime variable, de nouveaux dipôles apparaissent (cf. Électromagnétisme) : les circuits com¬
CL
O
portent toujours des résistors, des diodes, mais aussi des générateurs variables (de tension ou de cou¬
rant), des bobines et des condensateurs.
a) Générateurs variables
En régime variable, les générateurs sont représentés comme en régime stationnaire, mais il faut
préciser la nature du signal délivré, par exemple un signal sinusoïdal, un signal de forme carrée, ou un
signal en forme de marche appelé échelon (Fig. 2.1).
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 43
u(t)
e u(t) e Jl
'U(t) e
0
l
FIG. 2.1.
Les générateurs utilisés dans l’ARQS sont les GBF (Générateurs Basse Fréquence) dont la plupart
sont capables de délivrer des signaux de formes variées et de fréquence et d’amplitude réglables par
l’utilisateur.
b) Condensateurs
Un condensateur idéal est caractérisé par sa capacité C , qui est le coefficient de proportionnalité
entre la charge q de l’une de ses armatures, par exemple A , et la tension à ses bornes (cf. Électroma¬
gnétisme) :
qA = CuAB ou q = Cu
Notons sur la figure 2.2 les conventions adoptées : l’extrémité de la flèche de tension pointe l’armature
A dont la charge est q . Dans ces conditions, on a, pour l’intensité du courant qui est orienté vers cette
armature :
dq du
i= d’où i=C—
dt dt
-g
C Kt) <7(01 I- <7(0 i(t)
Q
rNJ
4 B mm*
“(0 «(0
s FIG. 2.2. FIG. 2.3.
©
£ c) Bobines
CL
O
Une bobine idéale est caractérisée par son inductance L , qui est le coefficient de proportionnalité
entre la tension à ses bornes et les variations temporelles du courant qui la traverse (cf. Électromagné¬
tisme) :
di
u = L—
d/
La convention adoptée pour la tension et le courant est explicitée sur la figure 2.3.
44 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire
Une bobine réelle est généralement bien représentée, jusqu’à des fréquences de quelques kHz ,
par l’association d’une bobine idéale en série avec un résistor représentant la résistance du bobinage
(cf. chapitre 7).
Remarques : 1) En régime stationnaire, une bobine idéale est équivalente à un court-circuit et une bo¬
bine réelle à la seule résistance de son bobinage.
2) Tout comme la charge de l’armature d’un condensateur, l’intensité du courant dans une
bobine est une grandeur continue (cf. chapitre 4).
Les signaux sinusoïdaux basse fréquence ont une importance considérable dans la pratique, cela
pour plusieurs raisons :
i) ils sont faciles à réaliser (alternateurs, générateurs basse fréquence, etc.), transportables sur de
longues distances, sans grandes pertes, pourvu que l’amplitude de la tension soit suffisamment élevée,
ce que l’on réalise aisément à l’aide de transformateurs ; ainsi, le distributeur français EDF (Électricité
De France) fournit un courant sinusoïdal de fréquence 50 Hz , alors qu’en Grande Bretagne et aux USA,
la fréquence du réseau de distribution électrique est 60 Hz ;
ii) en outre, l’étude des circuits est particulièrement simple avec des signaux sinusoïdaux, puisque
ces signaux conservent leur forme, lorsqu’on les dérive par rapport au temps ou lorsqu’on les intègre ;
iii) enfin, un signal électrique quelconque est équivalent à une somme de signaux sinusoïdaux. Par
exemple, l’étude d’un circuit linéaire, siège d’un signal périodique carré, peut se ramener à celle de
signaux sinusoïdaux dont les fréquences sont des multiples entiers d’une fréquence fondamentale (cf.
annexe 2). La réponse obtenue est la somme des réponses relatives à chaque signal sinusoïdal.
Pour cette dernière raison, nous limitons notre analyse aux circuits constitués de résistors, de bo¬
bines, de condensateurs et de générateurs sinusoïdaux (de courant ou de tension).
a) b)
FIG. 2.4.
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 45
La figure 2.4b représente l’enregistrement de la tension uç{t) obtenue sur un oscilloscope à mé¬
moire ; ce dernier a permis d’enregistrer uc(t) , à partir de l’instant pris comme origine ( t = 0 ) où l’on
ferme le circuit.
On constate que le signal devient sinusoïdal, avec la même fréquence que l’excitation, après une
durée relativement courte : la première phase durant laquelle le signal n’est pas sinusoïdal forme le
régime transitoire ; dans la seconde, le signal est sinusoïdal de fréquence identique à celle du générateur.
On dit que le circuit a atteint le régime établi (cf. chapitre 3).
Retenons le résultat expérimental suivant, que l’on justifiera ultérieurement (cf. chapitres 3 et 4) :
quel que soit le signal sinusoïdal fourni par le générateur, après la fermeture de l’interrupteur, les ten¬
sions et courants, en tout point d’un circuit linéaire, sont aussi sinusoïdaux, avec la fréquence du signal
du générateur.
Sm (_"2+>ÿ+“5)- em soit =
op- + jo)/re + oil
On en déduit facilement la solution s(t) du régime établi en prenant la partie réelle de s(t) :
s(t) - Re{ÿ} = Re{.vm exp(/0) exp(jo)t)} = smcos(o)t+ 4>) avec sm = |sj et (J) = arg(ÿ)
46 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire
Un second avantage de la notation complexe est qu’elle permet de comparer très facilement deux
grandeurs dans un circuit. En effet, soit x(t) et y(t) deux grandeurs réelles, de même pulsation, que
l’on souhaite comparer en amplitude et en phase. Le rapport des amplitudes réelles est tout simplement
égal au rapport des modules et le déphasage <£ de y par rapport à x est l’argument de y/x :
y*
= \z- et (f> = (f>y - (f>x
Xm x\
On note que si (f) est positif, alors la grandeur y est en avance sur la grandeur x . Le nombre com¬
plexe y/x fournit donc tous les renseignements nécessaires pour comparer y(t) à x(t) . Deux gran¬
deurs particulièrement intéressantes à comparer sont précisément l’intensité i(t) du courant sinusoïdal,
qui traverse un dipôle, et la tension u(t) à ses bornes.
c) Représentation de Fresnel
b— Um
Um
0
ü)t
+ <f>
+
a x = Re («J
FIG. 2.5.
TJ
c . . — Impédance d’un dipôle passif linéaire
II 4
Q
Le concept d’impédance permet de comparer, en régime sinusoïdal, l’intensité du courant qui tra¬
fN
verse un dipôle à la tension à ses bornes.
°
© a) Définition
£ En régime sinusoïdal, Y impédance d’un dipôle linéaire passif est le rapport entre les nombres
CL complexes représentant la tension à ses bornes et l’intensité du courant qui le traverse : Z = u/i .
O
En régime sinusoïdal établi, u et i ont même pulsation, mais des phases respectives généralement
différentes <f>u et </>/ . Par conséquent :
Z = - = — = IZIexp
i hn
avec |Z| = ?
îm
et <p = <f>u - <f>i
Notons que l’impédance d’un dipôle est indépendante du temps et qu’elle est homogène à une résis¬
tance ; elle s’exprime donc en ohm et <p , qui est le déphasage de la tension u par rapport à l’intensité i
du courant, s’exprime en radian dans le système international d’unités.
La partie réelle de l’impédance du dipôle est sa résistance R , la partie imaginaire est sa réac¬
tance X :
Z = R+jX
1 1 1
u Z
d’où Y=
\Z\ exp(/V)
= \Y\ exp(-;V) avec \Y\ = —
Le module de Y est l’inverse de celui de Z et sa phase est opposée à celle de Z . Sa partie réelle est la
conductance G et sa partie imaginaire la susceptance B :
Y = G+jB
En régime établi sinusoïdal de pulsation a> , on associe à la tension u(t) aux bornes du dipôle et à
TJ
C
l’intensité i(t) du courant qui le traverse, respectivement :
Q
u = um exp(j<f>u) expijcot) et i = im exp(jfc) exp (jcot)
CH
° i) Résistor
©
Pour un résistor, la relation entre u(t) et i(t) s’écrit simplement :
£
CL
O
u = Ri soit u = ZRi avec ZR = R
L’impédance complexe d’un résistor est réelle, car le courant et la tension sont en phase ( <p = 0 ) ; cette
impédance est indépendante de la pulsation a> .
Remarque : Comme l’oscilloscope ne permet de visualiser que des tensions, on étudie l’évolution d’un
courant variable dans un circuit à partir de la tension aux bornes d’un résistor parcouru
par ce courant ; la courbe obtenue est en phase et proportionnelle au courant.
48 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire
dq du „
i= — = C —— car q = Cu
dt dt
Il vient, en régime sinusoïdal et en notation complexe :
1
i=jC(ou d’où u = Zci avec Zc = jCoj
7—
Ainsi, l’impédance complexe d’un condensateur idéal est un nombre imaginaire : le courant et la tension
sont en quadrature, précisément (p =—TT/2 rad ; u est en retard de îT/2 rad sur i.
Le module de l’impédance d’un condensateur idéal diminue quand la pulsation augmente. À très
basse fréquence, il devient très élevé : le composant se comporte comme un coupe-circuit. À très haute
fréquence, c’est l’inverse puisque le module de l’impédance est très faible : le composant est équivalent
à un court-circuit.
iii) Bobine idéale
Pour une bobine idéale d’inductance L , la relation entre u(t) et i(t) est:
di
u = L—
dt
d’où u = LÿL=jL(oi
dt
soit u = ZLi avec ZL = jL(o
L’impédance d’une bobine idéale est donc un nombre imaginaire ; le courant et la tension sont en qua¬
drature : <p = 7T/2 rad ; u est en avance de TT/2 rad sur i.
Le module de l’impédance d’une bobine idéale augmente avec la pulsation ; à très basse fréquence,
la bobine se comporte alors comme un court-circuit. En revanche, à très haute fréquence, c’est l’inverse :
le composant devient un coupe-circuit.
Sur la figure 2.6, on a dessiné les représentations de Fresnel des impédances des trois dipôles
passifs principaux : résistor, condensateur idéal et bobine idéale.
£ FIG. 2.6.
CL
O
En régime sinusoïdal, la caractéristique i(u) d’un condensateur ou d’une bobine idéale ne pré¬
sente que peu d’intérêt, puisque la courbe obtenue dépend de la fréquence d’étude. En effet, pour un
condensateur :
im-
i = im cos(W) et u = umcos(a>t + (p) avec um = \Zc\im = —
Ca>
et tp = arg(Zc) = — W2 rad
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 49
On reconnaît l’équation paramétrée d’une ellipse dont le rapport des axes vaut 1 jCoi . La figure 2.7
représente cette ellipse pour un condensateur de capacité C = 1 p,F soumis à une tension sinusoïdale
d’amplitude constante et de fréquences successives 50 , 200 et 500 Hz . À la fréquence la plus basse,
la caractéristique se rapproche de celle d’un coupe-circuit, qui est précisément celle obtenue en régime
stationnaire.
i{(0 1: 50 Hz
II : 200 Hz
ni/ \ III : 500 Hz
/il
: I
u{t)
\ ;
\ /
\ /
\ ./
FIG. 2.7.
Il est possible d’observer de telles courbes en utilisant la fonction « test de composants » de certains
oscilloscopes, lesquels fournissent une tension sinusoïdale de fréquence 50 Hz .
Au cours d’une période, on constate que le condensateur se comporte tour à tour en générateur et
en récepteur, puisque sa caractéristique explore les quatre quadrants. Le condensateur est néanmoins un
dipôle passif, puisqu’il n’échange de l’énergie qu’avec le circuit ; aussi l’énergie qu’il fournit n’excède-
t-elle jamais celle qu’il a reçue du circuit lors de la phase précédente où il s’est comporté en récepteur.
Il en est de même pour les bobines idéales qui ne peuvent que stocker de l’énergie sous forme
magnétique.
. . — Association d’impédances
II 5
Les lois d’association des impédances complexes sont identiques à celles relatives aux résistors en
régime stationnaire (cf. Électromagnétisme).
a) Association en série
-g
c
Comme les différents dipôles associés en série sont parcourus par le même courant et que la tension
Q
aux bornes du dipôle équivalent est la somme des tensions aux bornes des dipôles qui le composent, on
r\j
trouve, en notation complexe :
°
©
i= il=k = -=ik = -=in et M = M, +M2 + ...+«*+...+«„
£ Il en résulte :
CL
O
_M_Ml «2 ... % = - -
e~ +
i~ i i + + + +'"<k=zl+Z2 + ...+Zn soit Ze = J]Z*
-2 -
-• *=i
b) Association en parallèle
Comme les différents dipôles associés en parallèle sont soumis à la même tension et que l’inten¬
sité du courant qui traverse le dipôle équivalent est la somme des intensités dans chaque dipôle qui le
compose, il vient, en notation complexe :
i= i\+i2 + - + ik + - + L et u = u\ = u2 = ... = Uk = ... = u,t
Par conséquent :
Y' =i
U
=k + kU + ... + kU = iL + il + ... + kl = y, + Y2 + ... + Yn soit
U M, U2 lin k=1
Q
respectivement la f.e.m e{t) et le c.e.m i(t) (prononcer iota) :
(H e{t) = em exp(jo>t + <f>e) = exp (/&>r) et i(t) = im exp(jut + 4>i) = km exp(jot)
° Le plus souvent, le circuit ne comporte qu’un seul générateur, lequel sert alors de référence pour les
©
déphasages ; 4>e ou (f)L sont alors nuis.
£ Les générateurs réels présentent en outre une impédance interne Z, qui prend en compte l’écart de
CL
O
leur comportement par rapport aux modèles de générateurs idéaux. Pour un générateur de tension, l’im¬
pédance interne Z, est en série avec la source de tension ; pour un générateur de courant, l’admittance
interne K, = 1/Z,- est en parallèle avec la source de courant (Fig. 2.8).
Les relations entre le courant i et la tension u sont donc les suivantes :
u = Zii-em et i_ = Yiu + Lm
Yi = 1/Zi
e ~
i
L Zi
K K
FIG. 2.8.
Tout comme en régime stationnaire, on passe d’une représentation à l’autre, en remplaçant la source
de tension par une source de courant selon la correspondance = eÿ/Z,- = eÿ Yi et en associant
l’admittance interne Yt = \/Zi en parallèle.
Les GBF les plus couramment utilisés présentent une résistance interne de 50 fl et imposent que
l’une de leurs bornes soit la masse du circuit, car elle est reliée par une connexion interne à la prise de
terre. Il existe également des GBF, dits à masse flottante, pour lesquels aucune des bornes n’est reliée à
la terre et qui n’imposent pas de masse au circuit.
Comme les tensions et les intensités des courants sont de même pulsation a) , tous les termes en
exp (jû>t) se simplifient ; aussi la loi des nœuds porte-t-elle uniquement sur les amplitudes complexes :
Ç £k h(t) = Re
I Ç ek it j j
= Re exp(/Vu/)
Ç ek Lm,k j =0 donne
k
=0
avec ek — 1 pour les courants orientés vers le nœud considéré A et ek = - 1 pour les courants orientés
-g vers un autre nœud. Évidemment, la somme porte sur toutes les branches arrivant en A .
c
Q b) Loi des mailles
r\j
La loi des mailles, elle aussi, s’écrit uniquement en fonction des amplitudes complexes :
°
©
£
CL
O
Ç £k Mfc (t) = Re|Ç j jexp(/W) Ç
ek M* = Re ek
J =0 soit
k
=0
avec £k = l si les flèches qui représentent les tensions sont orientées dans le sens de parcours de la
maille. La sommation porte sur toutes les branches formant la maille considérée.
déterminer l’impédance d’un dipôle linéaire inconnu. Le montage est alors appelé pont de Maxwell ;
on l’utilise pour déterminer les caractéristiques d’une bobine réelle que l’on modélise à basse fréquence
en associant en série une bobine idéale d’inductance L\ et un résistor de résistance R \ . Les résistances
/?2 et /?4 sont connues, R3 et C3 sont réglables. Lorsque le générateur délivre une tension em cos {(ot)
entre les points P et Q, l’ampèremètre de résistance R(l indique l’intensité i du courant dans la
branche AB (Fig. 2.9).
A
Rl Ri
L\ 'i
P h A Q
h *3
C3
~e
e
FIG. 2.9.
L’expression de l’intensité est obtenue en utilisant les lois de Kirchhoff en notation complexe. La
loi des mailles appliquée dans les trois mailles donne les trois équations suivantes :
soit (R\+jL\a))
Ri
Z1Z3 - Z2Z4 1 + jRÿCÿü)
= R2R4
Il en résulte que R1R3 + jLiRÿco = R2R4 + , ce qui donne, en identifiant partie réelle et
-g partie imaginaire : R\ = R2R4/R3 et L\ = R2R4C3 .
c
Q Exemple : afin de déterminer les caractéristiques d’une bobine à air de 1 000 spires, on réa¬
r\j lise le montage en prenant R2 = R4 = l kfl et un générateur de tension stationnaire. L’équilibre
° est obtenu pour R3 = 72 kfl . Le générateur stationnaire est alors remplacé par un GBF et l’équi¬
© libre est de nouveau atteint pour C3 = 42 nF. On en déduit la résistance interne de la bobine,
R 1 = R2R4/R3 = 13,90, ainsi que son inductance L\ = R2R4C3 = 42 mH .
CL
O III 2. . — Théorème de Millman
Le théorème de Millman reste également valable en régime sinusoïdal dans l’ARQS, pourvu que
l’on utilise les amplitudes complexes des tensions. Au nœud A d’un circuit, la tension a donc pour
expression :
Y,k Yk(üm,k + £kÇ-m,k) + £kLn,k
lLn,A
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 53
la sommation portant sur toutes les branches qui aboutissent en A ; rappelons que l’on compte positi¬
vement les f.e.m orientées vers le nœud A ( e* = 1 ) et les c.e.m dirigés vers le nœud A ( e'k = 1 ).
Exemple : déterminons la tension u(t) aux bornes du résistor dans le circuit de la figure 2.10 où
les générateurs de tension et de courant fournissent des signaux de même fréquence / , déphasé de
TT j2 rad :
e(t) = em cos(ù>t) et i(t) = tm cos (a>t + d’où e{t) = em expijcot) et i(t) = jim expijcot)
Si on choisit une valeur nulle pour la tension au point M où les deux générateurs sont connectés, la
tension u{t) recherchée est égale à celle du nœud A reliant le résistor et le condensateur. En appliquant
le théorème de Millman en ce point, on obtient :
_ jeC(o + L emC(o + Lm
- ~ exp(jat)
jCo) l/R Cù) -j/R
On en déduit l’expression de u(t) = um cos(wt + <f>) avec :
«m =
emC(o + Lm et </> = arctan
1
(CW + l/R2) 1/2 RCoj
A
C
A R u
M
FIG. 2.10.
Zi Yi
—i = u et i, = i
Z\ + Z2 YI + Y2
54 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire
h*
T
Z\ “1
ii
« ï Z, Z2 R_
Z2 «2
a)
V b)
«(0
Exemple : un générateur de tension impose une tension sinusoïdale aux bornes d’un circuit RC
série, avec C = 2, 2 |xF et R = 500 fl (Fig. 2.12). Calculons l’amplitude et le déphasage de la tension
aux bornes du condensateur. En notation complexe, il vient, puisqu’il s’agit d’un diviseur de tension :
Zc 1 1
—C,m ~ —m d’oÙ —C,m = Cm =
Zc + R l+R/Zc 1 + jRCù) ~m
L’amplitude de la tension uc est alors égale à :
I 1
um — em = em avec T = RC = 500x2,2 x 10-6 = 1. 1 ms
1 + jcoT [1 + (wt)2]1/2 1
Cette amplitude se réduit quasiment à em pour CJ r et devient très faible pour <w r_1 . On
déduit aisément de l’expression de wCm le déphasage de uc par rapport à la tension du générateur prise
comme référence de phase :
1
0 = arg 1 + j(OT
= — arg(l + jcoT) = — arctan(<ur)
Notons que ce déphasage varie entre 0 en régime stationnaire et TT / 2 rad à haute fréquence.
III 5. . — Application à la mesure de l’impédance interne d’un GBF
Il est possible d’utiliser un diviseur de tension pour déterminer l’impédance interne d’un GBF. Il
s’agit de la méthode dite de la tension moitié. Après avoir relevé la f.e.m em du GBF, on branche sur
celui-ci une résistance variable que l’on ajuste jusqu’à ce que la tension u à ses bornes soit égale à
em/2 (Fig. 2.13).
-g GBF
c
Q
r\j Ri
°
©
R/f\u
•M 'C
£
-t-
CL
O
FIG. 2.13.
Vi{t) = u(t)i(t) soit Vi{t) = umim cos ((ot + <f>u) cos(o)t + fa)
V = Vi(t) =
ff
'd J0
Vi{t) d t
avec : Vj(t) = umim cos (eut + <j>u) cos(ut + fa) = -umim[cos{2(ot + + fa) + cos(fa - fa)]
Ainsi, la puissance instantanée V/t) varie sinusoïdalement avec la pulsation 2(o autour de la
valeur moyenne V :
I
V = -Umim X
1
Td. r 2Td
1
[cos(2wr + fa + fa) + cos(<£„ - fa)\dt = —u,„im cos(fa - fa) x Td
puisque le premier terme sinusoïdal donne, par intégration, une valeur pratiquement nulle, ce qui justifie
la définition précédemment donnée (cf. Oscilloscopes et multimètres) dans laquelle on a remplacé Td
par T . La puissance moyenne ou puissance active V s’écrit donc simplement en fonction du déphasage
(p — 4>„ — 4>i de la tension par rapport à l’intensité : V — (umim/2) cos <p. On l’exprime souvent en
fonction des grandeurs, U et / , appelées respectivement tension et intensité efficaces :
I
V = -umim cos cp = UI cos (p
Um im
/= <P = fa ~ fa
avec
U=T2 " sfï
avec
T3
c Par définition, la valeur efficace d’une tension ou d’un courant variables est la valeur qu’il faudrait
Q donner à cette grandeur, en régime stationnaire, pour dissiper la même puissance que dans un résistor.
fM La puissance V dissipée dans un résistor soumis à une tension sinusoïdale est V — umim/2 — UI soit
° V = tÉml(2R) . En régime stationnaire, la puissance dissipée dans un résistor, soumis à une tension U,
© est Vs = U2 /R ; en identifiant, on conclut que ces puissances sont égales si on a bien U = um/ \/2 . Le
même raisonnement peut être conduit avec l’intensité et donne / = im/V
2.
£ Exemple : la tension efficace du réseau d’alimentation électrique sinusoïdale des particuliers est de
CL
O 230 V , ce qui correspond à une tension d’amplitude um = 230 x s/2 = 325 V .
La définition de la valeur efficace X d’une grandeur x(t) périodique, de période T , est donc telle
que (cf. Introduction expérimentale, oscilloscopes et multimètres) :
X2
expression valable aussi pour des grandeurs périodiques non sinusoïdales.
56 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire
Le facteur cos cp , qui apparaît dans l’expression de V , est le facteur de puissance ; il s’exprime
simplement à l’aide de l’impédance du dipôle :
Re{Z}
COS<P=ÿ
Ainsi, pour U et I fixés, la puissance moyenne reçue par le dipôle peut varier de 0 lorsque
<p — ±7T/2 rad , à UI pour cp — 0 .
Pour un résistor, dont l’impédance est réelle, le facteur de puissance est maximal ( cos cp = 1 ), et
la puissance active reçue vaut alors UI .
Pour un condensateur idéal ou une bobine parfaite, le facteur de puissance et la puissance reçue
sont nuis puisque cp = ±7r/2 rad ; pour de tels composants la puissance active V est nulle, alors que
la puissance instantanée ne l’est pas : elle est tantôt positive, tantôt négative, car le dipôle stocke de
l’énergie puis la restitue au cours d’une période (cf. Électromagnétisme).
Précisément, la puissance instantanée reçue par un condensateur s’écrit :
b) Puissance réactive
Il est utile d’introduire, en dehors de la puissance active et de la puissance apparente, une autre
puissance qui exprime les rôles des composants, tels qu’un condensateur ou une bobine. Ainsi, définit-
on la puissance réactive Q selon :
I
Q = umim sin V — UIsin <p
I2
Q = UI sirup = UI = Lui2 et Q = f//sin <p = -UI = -
CM
S2 = V2 + Q2
ce que l’on retient sous la forme d’un triangle de puissances où les trois puissances sont les trois côtés
d’un triangle rectangle d’angle <p (Fig. 2.14).
ri 5
Q
c
Q
r\j
V V
H
° FIG. 2.14.
©
Exemple : sur le transformateur d’une guirlande de sapin de Noël, qui comporte 180 petites lampes
£
CL
connectées en série, on peut lire les informations suivantes :
O
En outre, il est indiqué que chaque lampe consomme une puissance de 0, 112 W.
Ainsi, le transformateur est constitué d’un circuit PRimaire aux bornes duquel la tension sinusoï¬
dale du secteur de valeur efficace 230 V et de fréquence 50 Hz est appliquée. Aux bornes du SECon-
daire, la tension efficace est de 24 V, l’intensité de 0, 85 A, d’où la puissance apparente de 20, 4 VA.
58 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire
V 180x0,112 1
COS (p = — = 0, 988 d’où tan <p I =0,155
S 20,4 COS2 (p
Comme la résistance de l’ensemble des lampes est telle que V = U] /R , il vient :
242
= 28,60
V 20, 15
IV 3 . . — Puissance complexe
La notation complexe, qui est un intermédiaire de calcul très commode, n’a pas été utilisée dans
l’analyse énergétique précédente, car cette dernière fait apparaître des grandeurs quadratiques. Cepen¬
dant, on peut l’introduire en remarquant les égalités suivantes :
1 1 1
-Re{UmCn} = -Re{wm exp(/</>„) im exp(-;0,)} = -umim cos cp
et :
1 1 1
-Im = -lm{um exp(/0„) im exp(-y'0,)} = -umimsincp
I I
=Z,1= +•'X,2
£= 2&X =
ou bien
1 1 1
£= = = jHüJ2 = 1” GU2 -jBU2
TJ
c
Remarque : La partie réelle de la puissance complexe est la puissance moyenne réelle (puissance ac¬
Q
fN tive) et non la puissance instantanée réelle.
°
© IV 4 . . — Grandeurs efficaces complexes
£ Ce qui précède suggère de définir des grandeurs complexes efficaces, associées aux tensions et aux
CL intensités sinusoïdales :
O
L = /exp {jfc)
U= %
y/2
= Uexp(j<t>u) et / = -%
V2
On écrira alors :
. . — Théorème de Boucherot
IV 5
Dans un circuit électrique, certains dipôles générateurs fournissent de la puissance électrique que
des éléments résistifs dissipent par effet Joule et que d’autres, tels les condensateurs et les bobines,
stockent sous des formes différentes.
Le théorème que le physicien français P. Boucherot a établi en 1900, s’exprime comme suit.
Dans un réseau électrique, parcouru par des courants sinusoïdaux, la somme des puissances ac¬
tives est nulle, ainsi que la somme des puissances réactives.
Pour l’établir, commençons par l’exemple simple d’un réseau constitué de quatre nœuds, numérotés
1 , 2 , 3 , 4 , et disposés comme le montre la figure 2.15.
2. •4
FIG. 2.15.
En régime quasi stationnaire sinusoïdal, la puissance complexe du réseau est la somme des puis¬
sances complexes sur toutes les branches :
h
=
ï =£ae b
D’après la loi des nœuds, les sommes sur les intensités sont nulles, d’où :
On peut établir ce résultat de façon générale en considérant un circuit contenant un nombre quel¬
conque de branches, k et / étant les nœuds aux extrémités de la branche kl . On a :
Vjç et Vj étant les potentiels efficaces complexes aux nœuds k et / ; le facteur 1/2 provient de
la sommation sur les branches, car ces dernières ne doivent pas être comptées deux fois. Les deux
sommations précédentes s’écrivent aussi, respectivement :
puisque ///* — —Iw ; dans le premier terme, on a commencé par fixer une valeur de k puis on a fait
varier l’entier /' sur toutes les branches issues du nœud k ; dans le second, on a permuté d’abord les
indices muets k et / . Il en résulte que ces deux sommations ont finalement la même expression, d’où :
b k V
On reconnaît, dans la sommation sur /' , la loi des nœuds selon laquelle Eki'Hr — 0 • Par consé¬
quent :
£2* = 0
b
b b
UhIb cos <pb = 0 et
£<2* = £ ubib sin
b b
(pb =o
Exemple : dans un local industriel, alimenté sous une tension efficace de 230 V , sont branchées en
parallèle cinq lampes, consommant une puissance de 100 W chacune, et deux moteurs de puissances
actives V\ = 5 kW et V2 = 6 kW ; les facteurs de puissance de ces moteurs valent respectivement
cos (pi = 0, 84 et cos ç>2 = 0, 75 .
Dans le but de déterminer le facteur de puissance de l’ensemble, calculons les puissances active Vg
et réactive Qg du générateur d’alimentation à l’entrée du réseau. D’après le théorème de Boucherot, on
TJ
C
£ On en déduit, à l’aide du triangle des puissances (Fig. 2.14), tan<pg = Qg/Vg = 0,74 et
CL cos <pg = 0, 80 .
O
Ligne
[ Utilisateur
Distributeur
de puissance
électrique CD- Ligne
z
:
FIG. 2.16.
Les installations électriques industrielles ne sont pas purement résistives mais possèdent un effet inductif
non négligeable dû aux enroulements des moteurs ( Im{Z} > 0 ). Aussi est-il judicieux d’étudier, pour
une puissance utile Vu fixée consommée par l’utilisateur, l’influence du facteur de puissance sur la
perte de puissance Vi occasionnée par les lignes de transport. On a :
Ainsi, la puissance Vi perdue dans la ligne est inversement proportionnelle au carré de la tension fournie
à l’utilisateur et au carré du facteur de puissance de son installation.
Afin de minimiser les pertes en lignes, sans modifier la puissance reçue par l’utilisateur, le distributeur
impose à ses clients un facteur de puissance minimal de 0, 90 . En cas de non respect de ce minimum, il
applique une tarification pénalisante. Si une installation électrique possède un facteur de puissance trop
faible, on connecte, en parallèle ou en série avec l’installation, un condensateur qui compense l’effet
inductif et amène le facteur de puissance à une valeur proche de 1 .
Donnons les facteurs de puissance de quelques appareils usuels :
i) lampe à incandescence : cos (p = 1 ,
ii) four à induction compensé par condensateurs (prévus par le constructeur) : cos <p = 0, 85 ,
iii) lampes à fluorescence avec compensation : cos <p = 0, 93 ,
iv) poste de soudure à l’arc, sans compensation : cos (p = 0, 5 .
Afin de diminuer les pertes en ligne, le distributeur augmente, à l’aide de transformateurs, la ten¬
sion efficace sur les lignes de transport entre la source de production et l’agglomération à desservir;
cette tension peut atteindre 400 kV . À proximité du consommateur, la tension est abaissée, en plu¬
sieurs étapes, jusqu’à environ 230 V , grâce à des transformateurs abaisseurs de tension. Ce procédé fut
-ri proposé pour la première fois en 1887 par l’ingénieur électronicien croate N. Tesla.
c
À l’entrée des installations industrielles, le distributeur utilise des wattmètres pour mesurer la puis¬
Q
sance électrique active consommée ainsi que des VARmètres, précisément dans le but de contrôler le
r\j
facteur de puissance de l’installation.
° Exemple : une installation électrique est équivalente à un dipôle d’impédance Z = R +jX avec
©
X > 0 , en raison de son caractère inductif. Elle est alimentée par le réseau de distribution U = 230 V
£ et / = 50 Hz . Le courant efficace consommé est de 16 A pour une puissance disponible de 3 kW .
CL Déterminons le facteur de puissance cos<p ainsique R et la capacité du condensateur qu’il faut placer
O
en parallèle sur l’installation pour obtenir un facteur de puissance de 1. Nous avons :
P 3 000
V =U1cos <p d’où cos <p = — = 0, 82
Ul 230 x 16
En outre, puisque V = RI2 et U = \Z\I, on trouve :
R=j2= 11,7 A et |Z| = y = 14, 4 fl d’où X = (|Z|2 - R2)l/2 = 8,4
62 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire
Pour que le facteur de puissance ait sa valeur maximale, il faut que la capacité C du condensateur,
connecté en parallèle, réalise une susceptance (partie imaginaire de l’admittance) de l’ensemble nulle :
1 R X
Im{Fe} = 0 avec Ye—jC(o + +j ( Cù) -
R +jX R2 + X2 R2 +X2
U2 em R
V = Re{Z}/2 = Re{Z}
|Z + Z«|2 2 (R + Ri)2 + {X + Xi)2
TJ Z = Z* d’où 4
Vm=7£- —
E2
c 8R, 4R,
Q
fN Cette adaptation d’impédance est souhaitable lorsque les générateurs délivrent des signaux de faible
° puissance comme un microphone ou une antenne de télévision, car toute atténuation supplémentaire
© d’un signal déjà faible dégrade notablement la qualité du signal de sortie. Notons que l’impédance
interne du générateur dissipe la même puissance que la charge, ce que l’on évite de réaliser lorsque le
£ signal fourni par le générateur est suffisamment puissant, puisqu’une trop forte dissipation d’énergie
CL
O dans le générateur peut affecter son fonctionnement. C’est ainsi qu’à la sortie d’un amplificateur audio,
on évite souvent d’adapter son impédance interne sur celle du haut-parleur à la sortie.
Ri
c
n
g
R
Ri
L
c
R
*g
U •tf
a) b)
FIG. 2.17.
£ W
CL
O
T
Symbole d’un wattmètre
FIG. 2.18.
Dans les wattmètres analogiques, on multiplie deux tensions dont l’une est celle aux bornes du di¬
pôle et l’autre est proportionnelle à l’intensité du courant qui le traverse. Le résultat de la multiplication
64 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire
est ensuite envoyé sur un filtre passe-bas qui ne restitue que la valeur moyenne, laquelle est proportion¬
nelle à la puissance active.
Remarque : Les wattmètres électromécaniques ne sont sensibles qu’à des puissances élevées, c’est-à-
dire à celles qui sont supérieures à une dizaine de watts ; ils ne conviennent donc pas pour
les mesures de faible puissance qui sont les plus fréquentes.
~
®r> T® V uv V uv
a) b)
FIG. 2.19.
Ces trois tensions sont déphasées entre elles de 2tt/3 rad . Dans le plan complexe, on les représente par
trois vecteurs, en prenant v\ comme référence (Fig. 2.20). La somme de ces trois vecteurs est nulle,
ce qui signifie que la somme des valeurs instantanées des trois tensions vx , v2 et v3 est nulle à tout
instant :
vx+v2 + v3 = 0
4\\
/ X
V_N2îr/3
—23
J 2ir/3( 7T/6V
\ 27T/3 > /
FIG. 2.20.
Remarque : Généralement le neutre est dans une gaine plastique bleue alors que les phases sont dans
des gaines noire, rouge et marron.
On appelle tensions composées, ou tensions de ligne, les tensions entre les différentes phases. Ainsi,
entre les phases 1 et 2, la tension de ligne s’écrit, en notation complexe :
«12 = Ui ~
U2 = vm exp(j(ot) 1 - exp soit w12 = vm \/3 exp (jÿ exp(jot)
O
puisque :
rxj
°
©
1 — exp (-f) = 1 — cos
2n
)
3- +7'sin
£ De même, on trouverait :
ci
O
Comme V = 230 V dans la plupart des pays européens, on dispose de tensions de ligne sinusoïdales,
de valeur efficace :
U =V3 x 230 = 398 V « 400 V
Notons que les tensions de ligne forment aussi un système triphasé, puisqu’elles sont déphasées les unes
par rapport aux autres de 2îr/3 rad (Fig. 2.20). En outre, elles sont déphasées de ir/6 rad par rapport
aux tensions simples. On retrouve donc une relation analogue à celle qui relie les tensions simples
(Fig. 2.20) :
«12 + «23 +«31 =0
Il existe deux configurations symétriques pour connecter trois charges sur un réseau triphasé : celle
en étoile et celle en triangle.
a) Montage en étoile
Dans le montage en étoile, chaque charge est branchée entre un fil de phase et le fil neutre
(Fig. 2.21).
T
Z,
i A N
Vl
Zi
V2
h "in
FIG. 2.21.
Le courant circulant dans le conducteur neutre est la somme des courants de ligne, ix , i2 et ï3 , qui
circulent dans les dipôles d’impédances Z\ , Z2 et Z3 :
-g L-ii+i2 + k
c
Q On dit que le système est équilibré, si les trois charges sont identiques ; l’intensité du courant circulant
r\j dans le conducteur neutre est alors nulle. En effet, si Z\ = Z2 = Z3 = Ze , alors :
°
© it = Z, i2=£
Z
et h= %
Z,
d'où j. = a+a+&=0
Ze
£ L’équilibrage des trois phases présente de l’intérêt, d’une part parce qu’il est adapté au fonctionnement
CL
O normal d’un moteur dont les trois enroulements sont équivalents, d’autre part en raison de l’économie
qu’il permet, le fil neutre n’étant alors plus nécessaire.
Ce quatrième fil est parfois conservé sur des distances courtes afin d’assurer l’écoulement d’un
éventuel courant de neutre pouvant résulter de dissymétries accidentelles du système, la présence de ce
fil neutre ayant justement pour effet d’atténuer ces déséquilibres. Toutefois, sa section est plus faible que
celle des fils de phase. Le système à quatre fils est utilisé aussi dans le transport entre le transformateur
moyenne-basse tensions et les usagers d’un même quartier.
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 67
b) Montage en triangle
Dans le montage en triangle, chaque charge est connectée entre deux fils de phase ; elle est donc
soumise à une tension composée (Fig. 2.22). Ce montage ne comporte pas de fil neutre et le courant
circulant dans chaque impédance est différent du courant circulant sur chaque ligne.
Lorsque le circuit est équilibré ( Z\2 = Z23 = Z31 = Z,), les courants circulant dans les trois
impédances sont :
“12 = et =
'- f 4 f
T 1 J12
h
«12 Z|2 \h1
\
ZSI «31
Vi T 723
\
V2
«23
Z23 fXç/6
/ U \~hi
h \
A"723
FIG. 2.22. FIG. 2.23.
Il est alors possible d’en déduire les courants circulant dans chaque ligne :
2,
M31
Z/ jÿexp — exp
(-'¥)]
ce qui s’écrit aussi :
h=h,-ll2 =
3um et p(jM)
fa =4, -i3 = -
z,
exp
3vm
(ri) exp (Jcot)
ri
c L’amplitude des courants de ligne est donc liée à celle des courants parcourant les impédances :
Q
rNJ 3vm \/3Um dou
.,m~ rz
et i= JV3
s \Z,\ \z,\ \z,\~
© La figure 2.23 est la représentation de Fresnel des courants de ligne et des courants parcourant les
dipôles.
£
CL Exemple : sur la plaque signalétique d’un moteur triphasé équilibré, on peut lire les indications sui¬
O
vantes : 230 V /400 V , 6, 0 A/3, 5 A . Ces chiffres indiquent les conditions normales de fonctionnement
du moteur pour lesquelles le rendement du moteur est le plus élevé. Connecté en triangle sur un réseau,
dont la tension de ligne vaut 230 V , le moteur impose un courant de ligne de 6, 0 A , alors que bran¬
ché en étoile sur un réseau, dont la tension de ligne vaut 400 V , le courant de ligne est de 3, 5 A . Quel
que soit le réseau dont on dispose, il est possible d’alimenter ce moteur de façon optimale en choisis¬
sant le montage adapté, triangle pour un réseau 230 V ou étoile pour un réseau 400 V . Le courant dans
chaque enroulement sera de 3, 5 A et la tension aux bornes de chaque enroulement de 400 V .
68 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire
. .
V 3 — Puissance en triphasé reçue par une charge
Dans l’exemple précédent du moteur triphasé, une question se pose naturellement : quelle est la
puissance reçue par le moteur, en fonctionnement normal ?
a) Expression générale de la puissance
La puissance complexe reçue par les charges dans un circuit est la somme des puissances com¬
plexes :
Z = Vl+V2 + V3=Vl +V2 + V3+j(Qi + Q2 + Q3)
Dans un montage étoile équilibré, les trois tensions v\ , v2 et v3 ont même valeur efficace V ; en outre,
le montage étant équilibré, les trois courants ont même valeur efficace I et le facteur de puissance est
le même pour les trois phases. Il en résulte :
V_ = 3V7(cos (p +y sin <p)
L’expression que l’on utilise généralement contient U et non V,car V n’est pas accessible dans un
montage sans fil neutre. Il vient donc, puisque U = \/3 V :
V = vÿC//(cos <p + ysin <p) d’où V= \f?>UI cos (p Q = V3UI sin <p et S= V3UI
pour les puissances active, réactive et apparente respectivement.
Cette expression de V est encore valable dans le montage triangle. En effet, on obtient de façon
analogue, puisque J = \/3 1 :
V = 3C/7(cos <p + y sin (p) soit V = \/3t//(cos<p +./sin<p)
d’où les mêmes expressions pour V et Q . Cependant, soulignons que cp ne représente pas le dépha¬
sage entre « et i, mais celui entre u et i, précisément l’argument de Ze , et qu’en outre cette expres¬
sion suppose que le montage est équilibré.
Notons que le montage triangle et le montage étoile ne donnent pas les mêmes puissances actives
dans trois charges identiques.
Exemple : considérons le cas simple de trois lampes, de résistance R = 500 fl, branchées sur le
secteur triphasé pour lequel V = 230 V . Dans une association en étoile, chaque lampe est soumise à
une tension de phase V = 230 V . On en déduit l’intensité du courant qui la parcourt et la puissance
active qu’elle reçoit :
TJ V 230
c
i= - — = 0,46 A d’où V, = 3 x 230 x 0,46 = 320 W
A 500
Q
Dans une association en triangle, chaque lampe est soumise à une tension de ligne U = 400 V ;
CH l’intensité et la puissance valent donc, respectivement :
° U 400
© I= - — = 0, 80 A et V, = 3 x 400 x 0, 80 = 960 W
A 500
£ On voit que la puissance reçue par chaque lampe est le triple de celle reçue dans un montage étoile.
CL
O
Remarque : Pour le relèvement du facteur de puissance d’une installation triphasée équilibrée, il suf¬
fit de brancher en triangle trois condensateurs identiques avant le récepteur, indépendam¬
ment de son type de branchement. D’après le théorème de Boucherot, la capacité des
condensateurs doit être telle que la puissance réactive soit nulle :
Ptarnp
3CaU2 + UI sirup = -3C(oU2 + Vian (p = 0 d’où C=
3 (oU2
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 69
b) Puissance fluctuante
On sait que, pour un récepteur alimenté par une tension sinusoïdale, la puissance instantanée Vi a
pour expression :
Vi = v{t)i(t) = V\/2cos((ot + (f>u) x /V/2cos(û>t + <£,ÿ) = VI cos(<j>u — (J>i) + VI cos(2eut + (f)u + </>,)
Elle présente ainsi deux contributions : l'une est la puissance active et l’autre une puissance fluctuante
qui varie sinusoïdalement avec une fréquence double de celle du générateur ; elle se retranche ou s’ajoute
à la puissance moyenne selon l’instant. Bien que de valeur moyenne nulle, elle est gênante dans certaines
applications telles que l’alimentation des moteurs où elle crée un couple fluctuant (freinage ou non), qui
se superpose au couple utile.
Dans ce contexte, le système triphasé présente un avantage, car la puissance fluctuante, qui est
la somme des trois puissances fluctuantes déphasées de 2ît/3 rad, est nulle. Il s’agit là d’une pro¬
priété importante des systèmes triphasés équilibrés : leur puissance instantanée est égale à la puissance
moyenne.
Soulignons que les relations précédentes ne sont valables qu’avec une charge équilibrée constituée
de trois impédances identiques. Un déséquilibre de la charge se traduit, selon le montage utilisé, par une
surtension sur une phase ou une surintensité dans un fil de connexion. Dans tous les cas, le déséquilibre
est indésirable, voire dangereux. Son origine peut être accidentel (mise en court-circuit de deux fils,
rupture d’un fil, etc.) ou résulter d’un mauvais équilibrage des charges. En outre, le réseau triphasé doit
le plus souvent alimenter des charges de natures différentes (résistives dans le cas de l’éclairage et du
chauffage, inductives pour les moteurs électriques, etc.) qu’il n’est pas toujours possible d’équilibrer.
Retenons que, dans toute installation, on doit s’efforcer d’équilibrer au mieux les différentes charges.
c) Mesure de puissance
W,
1 Z,
-g
c
Tj V\
Z
Z
W
V\ h
W2
Z2M/V
Z3
Q V\ h
r\j
V2 W3
Z in = 0 in ± 0
V2
°
© V3\ V3\
FIG. 2.24. FIG. 2.25.
£
CL
O Lorsque le circuit est déséquilibré mais comporte un fil neutre, la mesure exige l’utilisation de trois
wattmètres branchés entre chaque fil de phase et le fil neutre (Fig. 2.25).
Si le circuit n’a pas de fil neutre, deux wattmètres A et B suffisent (Fig. 2.26). Ici aussi, la nature
du montage est sans importance. Cette méthode convient évidemment si le circuit est équilibré.
Les wattmètres A et B donnent les puissances respectives :
1 I
VA = C/,3/1 cos(<£,3 -<fn) = - Re{«13 i* } et VB = C/23/2 cos(023 - <£2) = Re{M23 *2 }
70 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire
Or, pour un montage en étoile, on a : i_3 — —ix — i2 , V_x — v3 — u3X et u2 — v3 + u23 , d’où :
1 I
V=
2
Re(ÿl îï + *2 + v.3 Î3 } = 2 Re{—13 iï + —23 *2 }
De même, pour un montage en triangle, on a : uX2 = «13 — u23 , J23 = i2 +
712 et = +723 ’ ’
1 I
V = - Re{w127*2 + u23j*23 + «J!;*, } = - Re{«13 i*x + u23 i2 }
U23 z
ZL_, T N
ÎS "S© ]
;
;
Montage
triangle ou
étoile sans
V\
V2
Z
"in = 0
13 Uÿ_3 ' neutre
V-i
Pour un circuit équilibré, la mesure de la puissance réactive est réalisée directement avec un seul
wattmètre branché afin de connaître l’intensité du courant sur un fil et la tension entre les deux autres
(Fig. 2.27). En effet, la lecture fournit le produit f/23/1 cos(023 — 0,© . Cette mesure donne UIsin cp ,
puisque (Fig. 2.20) :
Pour obtenir la puissance réactive Q , il suffit de multiplier la lecture du wattmètre par \/3 . Cette
puissance peut aussi être déterminée à l’aide du montage à deux wattmètres (Fig. 2.26) :
-g
c
VA = UIcos(0i3 - 0j,i) = UI cos(0i3 - 0ÿ1 + 0„,1 - 0,-,i)
Q
rNJ
soit (Fig. 2.20) :
° 77
© VA = UIcos (-ÿ + car 013 -
0u,l = —T A
— rad
O
£ On a de même :
CL
O VB = UI cos + <pj car 023 - 0„,2 = rad
On en déduit que : VA~VB = —2UI sin ç sin(—7t/6) = UI sin <p = Q/ \/3 , d’où Q = S/3(VA — VB) •
Si le circuit est déséquilibré, la mesure de Q doit être effectuée à l’aide de varmètres dont la
construction est identique à celle des wattmètres avec un déphasage supplémentaire de TT /2 rad pour
la tension. Il est aussi possible de mesurer la puissance apparente S à l’aide d’un voltmètre et d’un
ampèremètre et d’en déduire Q par l’expression Q — (S2 — V 2)1//2 .
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 71
Afin de limiter les pertes énergétiques, lors du transport de la puissance électrique, l’utilisation de
tensions sinusoïdales de basse fréquence s’impose. En effet, à haute fréquence, lorsque que l’approxi¬
mation des régimes quasi stationnaires (ARQS) n’est plus satisfaite, l’effet de peau provoque réchauf¬
fement des câbles, par réduction de la section effective, et la nature inductive des lignes induit une
augmentation des pertes (cf. Électromagnétisme).
Historiquement, c’est le développement du chemin de fer en Europe qui a joué un rôle décisif
dans le choix de la fréquence de 50 Hz . En effet, cette fréquence correspond à celle utilisée par les
constructeurs de locomotrices allemands AEG et Siemens, au début du XXe siècle ; les performances
des moteurs synchrones triphasés, inventés par AEG, étaient optimales à 50 Hz . Aux USA et dans le
Royaume Uni, cette fréquence est de 60 Hz .
TJ
C
En France, les pertes énergétiques sur les lignes de transport, qui sont inversement proportionnelles
Q à la tension de distribution ( 230 V ), s’élèvent à plus de 12 TWh par an, soit 3 % de la consomma¬
CH tion, ce qui correspond à un coût de plus de 300 millions d’euros. On distingue plusieurs réseaux de
° distribution.
© i) Le réseau Très Haute Tension (THT), à 400 kV et 225 kV, et celui Haute Tension (HT),
à 90 kV et 63 kV , assurent le transport de la puissance, sur des distances de plusieurs milliers de
£ kilomètres, entre les centrales de production et les postes de transformation principaux. Il alimente
CL
O aussi les transformateurs implantés dans les quartiers des grandes villes, ainsi que dans les très grosses
entreprises.
Il est composé de lignes aériennes constituées de fils conducteurs nus, en cuivre ou en aluminium,
entourant un câble intérieur, l’âme, en acier qui permet d’augmenter sa résistance mécanique ; ces câbles
tressés, d’un diamètre total d’environ 30 mm, ont une masse linéique de 2 kg par mètre.
ii) Le réseau Moyenne Tension (MT), à 20 kV et 5,5 kV, relie les postes de transformation
principaux à ceux qui alimentent les villes, ainsi que les petites et moyennes entreprises.
72 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire
iii) Enfin, le réseau Basse Tension (BT), à 230 V ou 400 V , est destiné aux particuliers, le plus
souvent en monophasé, et aux entreprises qui consomment peu de puissance, en général en triphasé.
Notons que l’alimentation d’un quartier s’effectue en triphasé ; le neutre et l’une des phases sont
distribués à chaque habitation ; si le réseau est bien équilibré, les charges sur chaque phase sont équiva¬
lentes et le courant dans le fil neutre quasiment nul (Fig. 2.28).
Réseau
230/400 V
3
2
1
N
/ÿÿjK
SS8S
yssa
0000 fsjnl i—T n i r
Atelier .Ai
G G
Usine
FIG. 2.28.
Remarques : 1) La lampe à incandescence, inventée par T. Edison, qui permit l’illumination des pre¬
mières villes, fonctionnait bien à 110 V stationnaire qui est le standard américain actuel
de la valeur efficace de la tension sinusoïdale utilisée. Un peu plus tard, Edison déposa
un brevet de distribution de l’électricité à faibles pertes sous des tensions stationnaires de
220 V , valeur un temps adoptée en France pour le réseau basse tension sinusoïdale EDF,
actuellement augmentée à 230 V .
2) Bien que quatre conducteurs (le neutre et les trois phases) assurent le transport de la
puissance électrique dans les villes, la plupart des poteaux électriques en ville portent
un cinquième fil ; ce dernier, relié à l’une des phases, assure l’éclairage municipal (Fig.
2.29a).
par un gaz, en général de l’hexafluorure de soufre SF6 . Ils ouvrent la ligne en quelques centaines de
millisecondes, puis la referment dès que la charge électrique du coup de foudre a été évacuée vers la
terre.
ii) Quant aux seconds, ils sont constitués d’une série de disques qui se comportent comme des
varistances dont la résistance diminue lorsque la tension s’élève. Ils assurent la liaison entre la ligne
à protéger et la terre. En fonctionnement normal, la résistance totale est très importante et la ligne est
isolée de la terre. Lorsque la tension augmente et dépasse la valeur maximale autorisée, les disques ne
présentent qu’une faible résistance et la décharge vers la terre peut se produire. Une fois la décharge
terminée, quelques dizaines de millisecondes après, les disques présentent à nouveau une résistance très
élevée et la ligne est de nouveau isolée de la terre.
Une manière de protéger les lignes et les personnes consiste à enterrer les fils de transport. Même si
ce procédé est très coûteux et si la chaleur dégagée ainsi que la nécessité d’accéder aux câbles conduisent
à aménager une large zone dépouillée de toute végétation, les distributeurs augmentent progressivement
la proportion de lignes enterrées.
Actuellement, en France, un quart des lignes 63 kV sont enterrées ; leur coût est alors multiplié
par 3 ou 4. Pour les lignes en 225 kV , seules les portions en agglomérations sont enterrées, car le coût
est, dans ce cas, multiplié par 10.
Fil de garde
Fils de phase
f
I
s.— Éclateurs
4 Isolateurs
ftL
a) b)
FIG. 2.29.
Le courant alternatif de basse fréquence est plus dangereux que le courant stationnaire, précisément
en raison de ses variations au cours du temps, lesquelles favorisent les contractions répétées des muscles
et la tétanisation ; aussi les normes imposent-elles des tensions maximales utilisables moins élevées en
régime alternatif qu’en régime stationnaire.
Pour une tension déterminée, l’intensité du courant qui traverse le corps humain dépend évidem¬
ment de sa résistance. Cette dernière n’est pas constante et dépend de l’humidité de la peau : elle varie
de 1 kO pour une peau humide à 50 kfl entre deux mains sèches. En outre, il faut tenir compte de la ré¬
sistance de contact entre la peau et les conducteurs, laquelle varie de quelques kfl au niveau des mains
à plusieurs centaines de kfl entre le sol et les pieds dans des chaussures isolantes.
Pour ces raisons, dans les conditions habituelles, la valeur limite de la tension éliminant tout risque
d’électrocution est de 50 V en régime stationnaire et de 25 V efficace en régime sinusoïdal. Cette
dernière valeur est obtenue à partir de la résistance électrique du corps humain évaluée en moyenne à
2 500 fl et du seuil d’intensité du courant admissible qui est de 10 mA :
b) Sécurité domestique
Les normes de sécurité française imposent le schéma de liaison à la terre nommé TT (terre-terre) :
le fil neutre de l’installation doit être relié à la terre, ainsi que la carcasse métallique des appareils
domestiques. La reconnaissance du fil de terre est aisée puisque son enveloppe plastique est de couleur
jaune et vert.
En général, les installations domestiques sont munies d’un disjoncteur différentiel dont la fonc¬
tion est d’ouvrir tout circuit dans lequel l’intensité du courant dans le fil neutre est différente de celle
dans le fil de phase ; en effet, cette différence de valeur traduit généralement un défaut d’isolement
(Fig. 2.30a). Certains disjoncteurs différentiels sont très sensibles : ils provoquent l’ouverture des cir¬
cuits dès l’apparition d’une différence d’intensité de 30 mA . Ils sont techniquement constitués d’un
circuit magnétique en forme d’anneau (cf. Électromagnétisme), autour duquel on a enroulé trois fils
conducteurs (Fig. 2.30b) ; l’un relié est au neutre, le deuxième à la phase et le troisième commande un
interrupteur. Si une différence d’intensité apparaît brutalement, un courant induit dans le fil de com¬
mande actionne l’interrupteur.
Disjoncteur Commande de
différentiel l'interrupteur
-g Neutre
c
Neutre
Q
rNJ
° Phase '1 [
I
©
Terre_ÿ_
A Rupture
d’isolant
Phase
£ a) b)
CL
o FIG. 2.30.
Dans une installation domestique, les causes d’accidents électriques sont multiples.
i) Le corps humain, qui est en contact avec la terre, peut toucher un fil électrique soit directement
soit par l’intermédiaire de la carcasse métallique d’un appareil électroménager défaillant.
Si le fil touché est le neutre, il n’y aura aucun dégât. En revanche, s’il s’agit du fil de phase, le
courant traversant le corps n’est limité que par sa résistance : l’intensité peut alors être mortelle.
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 75
Le disjoncteur différentiel se déclenche lorsque l’intensité dans le fil neutre n’est plus égale à
celle dans le fil de phase ; c’est précisément le cas lorsqu’une partie du courant de phase traverse la
personne électrocutée. Le disjoncteur peut être différemment réglé : 30 mA pour les prises de courant
et pour l’éclairage des salles d’eau, 100 mA ou 300 mA pour les chauffages ou les gros appareils
électroménagers.
ii) Une autre cause est le contact direct avec les deux conducteurs neutre et phase. Aucun système
de sécurité n’est ici possible, car le corps humain se comporte comme un dipôle électrique quelconque.
Aussi est-il indispensable de couper systématiquement l’alimentation d’une partie du réseau électrique
avant toute intervention, même pour le simple changement d’une lampe sur une douille ; cette dernière
peut en effet présenter un défaut d’isolation.
CONCLUSION
Retenons les points essentiels.
1) Dans l’approximation des régimes quasi stationnaires, les lois de base des circuits ont, à chaque
instant, la même expression qu’en régime stationnaire.
2) En régime sinusoïdal, les lois de Kirchhoff relatives aux nœuds et aux mailles se transposent
directement à l’aide de la notation complexe :
J2ÿUk = 0
k
=
° et
k
La première sommation porte sur toutes les branches qui concourent au nœud considéré, avec e* = 1
si le courant est orienté vers le nœud, et £* = — 1 sinon. La seconde concerne tous les dipôles d’une
même maille, avec = 1 si le sens de uk est le même que le sens choisi pour parcourir la maille et
£* = — 1 sinon.
3) En régime sinusoïdal, les composants passifs sont caractérisés par leur impédance Z , qui est le
rapport tension sur courant en notation complexe. Ainsi, l’impédance complexe d’un condensateur de
capacité C est 1 /jCto alors que celle d’une bobine d’inductance L est jL(o ; le facteur j dans ces
expressions traduit un déphasage de ±7t/2 rad de la tension par rapport au courant.
4) En régime sinusoïdal, la puissance moyenne reçue par un dipôle, ou puissance active, a pour
expression :
V = UIcos <p
TJ
C U et I étant les grandeurs efficaces, <p le déphasage de la tension par rapport au courant. On introduit
Q la puissance complexe V = ui* / 2 dont la partie réelle est précisément la puissance active V et la
fM partie imaginaire la puissance réactive Q = UI sin <p
° 5) Selon le théorème de Boucherot, la somme des puissances actives et la somme des puissances
© réactives sont nulles dans tout circuit.
6) La puissance électrique est distribuée en régime sinusoïdal triphasé, en raison de plusieurs avan¬
£
CL tages techniques, notamment la facilité de production dans les alternateurs et le moindre coût du trans¬
O
port.
76 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire
EXERCICES ET PROBLÈMES
P2- 1. Circuit RL
Dans le circuit représenté sur la figure 2.31, un voltmètre fonctionnant en régime sinusoïdal est
connecté successivement aux bornes du résistor, de la bobine et du condensateur : il indique respective¬
ment 15 V, 10 V et 30 V .
0000000
L
c
R
FIG. 2.31.
O
P2- 3. Nature de dipôles inconnus
On désire identifier trois associations (en série ou en parallèle) de deux dipôles choisis parmi les
r\j
trois suivants : une bobine idéale, un condensateur et un résistor. Les dipôles obtenus sont notés D\ ,
° D2 et D3 . En régime stationnaire, la mesure des résistances donne respectivement : R\ = R2 — 50 fl
©
et R T, = 00 . En régime sinusoïdal, on observe que :
£ i) quelle que soit la fréquence f , la tension u\ aux bornes de D\ est en avance sur l’intensité ïi
CL
O
du courant qui le parcourt ; en revanche, pour D2 , «2 est en retard sur 12 .
ii) aux basses fréquences, la tension 1/3 aux bornes de D3 est en retard sur 13 ; aux hautes fré¬
quences, c’est l’inverse.
1. Déterminer la nature de chaque association et les dipôles qui la constituent.
2. Quels résultats obtiendrait-on avec les autres associations possibles ?
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 77
Un circuit comportant une bobine réelle (inductance L en série avec un résistor r ) et un résistor,
de résistance R = 20 fl , est alimenté par un générateur de tension : e{t) = em cos (eut) . Un oscillo¬
scope, connecté comme l’indique la figure 2.32a, fournit les courbes de la figure 2.32b. Les calibres sé¬
lectionnés sont de 1 V • carreau pour l’échelle verticale et de 2, 5 ms •carreau 1 pour le balayage
horizontal.
1. a) Déterminer la fréquence et la valeur efficace de la tension appliquée. Même question pour le
courant.
b) Calculer la valeur du déphasage observé entre les deux tensions. En déduire les valeurs de r
et L.
Voie B Voie A
By
B
L r
I
ç]«=.
I
2on
;'A
À 2,8 carreaux
!
.
e L..i.
a) b) c)
FIG. 2.32.
A
K
C AI
—v. QQ0Q000 —y I
B
L R
L
-lo T c
R R ~lo R
XiL
a) b)
FIG. 2.35.
°
© r© Ao
mm
L
A\
L
QQQ00Q0
A2 L
0QQ0QQ0
A3
mm
L
2 L
CL
O
ot- r
R
c —T— r°
c
Ml
c c
«3
La figure 2.37 représente une ligne infinie, constituée de cellules identiques LC . On impose, avec
un générateur parfait, la tension «0(t) = em cos (cot) .
2. On cherche une solution de cette équation sous la forme un = UQ d' avec UQ = em exp(jwt) .
a) Déterminer a pour (o
> 2ù)q .
b) Pour (o
< 2ü)o > montrer que a est de la forme a = exp[/0(<u)] et déterminer la phase 4>{(o) .
c) On suppose que et on pose r = —<f>/(o, sachant que 4> est négatif. Établir l’expression
de r en fonction de L et C. Application numérique pour L = 0, 68 mH et C = 22 pF . Donner une
interprétation physique de l’expression obtenue pour un .
Le circuit représenté sur la figure 2.38 est alimenté par un générateur de tension sinusoïdale :
e= em cos(ù)t) .
1. Exprimer l’impédance ZAB , en fonction des impédances Z\ , Z2 et Zc .
o
Z, Z, *71 R C'I
A B
e Z2 Zc
ç\
rxj
° Æ R L
FIG. 2.38. FIG. 2.39.
©
Dans le circuit de la figure 2.39, on désire que les deux branches absorbent la même puissance
moyenne lorsqu’on connecte un générateur de tension sinusoïdale entre A et B : e = em cos(<yr) .
Déterminer l’inductance L en fonction de la résistance R et des capacités C et C . Calculer L
pour R = 22 kfl , C = 15 p,F , C = 22 p,F , à la fréquence / = 1 kHz .
80 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire
On dispose d’un voltmètre et d’un résistor, de résistance R connue, pour mesurer la puissance
dissipée dans une impédance Z inconnue. On effectue les mesures indiquées sur la figure 2.40.
1 . Déterminer la puissance dissipée dans l’impédance Z , en fonction des tensions U\ , t/2 et f/3
lues sur les trois voltmètres.
2. Calculer cette puissance pour U\ — 20 V , t/2 = 147 V , t/3 = 162 V et R = 10 fl .
3. En déduire la résistance et la réactance de l’impédance Z .
R Z
U\ u2
t/3
FIG. 2.40.
Le circuit de la figure 2.41 est alimenté par le réseau basse tension d’EDF : fréquence / = 50 Hz ,
tension efficace U = 230 V .
1. Exprimer, en fonction des données sur la figure, la puissance dissipée par ce circuit.
2. On constate que la puissance fournie par le générateur atteint une valeur maximale VM pour
R = 20 fl . En déduire la valeur de L' et celle de VM
F M
*’M
230 V L R 230 V R
50 Hz 50 Hz C
C
3. Quelle est la valeur de la capacité du condensateur qu’il faut placer en parallèle sur l’installation
pour relever le facteur de puissance jusqu’à 1 ? Rappeler l’intérêt d’avoir un facteur de puissance proche
de l’unité.
Dans sa publication originale, Boucherot illustre le théorème qui porte son nom, avec l’exemple
suivant. On alimente, à l’aide d’une tension sinusoïdale, de valeur efficace Ue , une ligne d’impédance
Z/ = 20 + j30 en ohm, au bout de laquelle se trouve l’enroulement primaire d’un transformateur. La
tension efficace aux bornes de cet enroulement étant U\ = 4 kV , sont branchés en série, aux bornes de
l’enroulement secondaire du transformateur (Fig. 2.43) :
i) un moteur synchrone A de puissance apparente 10 kVA et de cos (p = 0, 8 , dans lequel le
courant est en avance sur la tension,
ii) deux moteurs asynchrones, B de 20 kVA et de cos (p — 0, 9 , C de 5 kVA et de cos (p — 0, 8 ,
dans lesquels la tension est en avance sur le courant,
iii) une série de lampes D , de puissance 10 kW ,
ïv) un condensateur E de puissance réactive 2 kVAR .
1. Effectuer les bilans de puissances active et réactive dans le circuit comportant l’enroulement
secondaire du transformateur et déterminer les puissances active et réactive fournies par le secondaire.
2. Sachant que les pertes du transformateur sont de 2,5 % pour la puissance active et de 5 % pour
la puissance réactive, calculer l’intensité efficace dans le primaire.
T
Primaire Secondaire
E Condensateur
FIG. 2.43.
O
3. Suite à un incident, le fil de neutre est coupé (interrupteur K ouvert). L’enroulement 1 étant
toujours en parallèle avec le résistor R , déterminer les tensions aux bornes de chaque enroulement.
Quel est l’intérêt de la présence du fil neutre sur un montage en étoile équilibré ?
4. La connection est maintenant en triangle et le résistor R n’est pas branché (Fig. 2.44b).
a) Trouver la tension w*/ aux bornes de chaque enroulement, l’intensité ju du courant dans chaque
enroulement ainsi que dans les fils de phase i* .
b) Calculer les valeurs efficaces des grandeurs déterminées précédemment.
5. L’enroulement 1 est de nouveau en parallèle avec le résistor R . Quel est alors le courant dans
chaque fil d’alimentation ? Application numérique.
lî f/12
Z, «12 Z,2 l731
Vi
h
Z3
Vl rrî®
Z23
I"’1
V2 V2 «23
h
h
!V3
a) b)
FIG. 2.44.
i(§v
UB
Z «13
Z
h_
c
Q
(Sj-1«23
-H
Z II-;:
R Z
rxj
s -h -h
© a) b)
FIG. 2.45.
O
1 . Exprimer la puissance active totale V et la puissance réactive totale Q , en fonction du fac¬
teur de puissance et du module |Z| de l’impédance de chaque dipôle. Application numérique pour
|Z| = 80 fl et cos (p = 0, 5 . Quelle est l’indication de chaque wattmètre ?
2. On ajoute alors un résistor, de résistance R = 100 Q entre la phase 2 et la phase 3 (Fig. 2.45b).
Déterminer la nouvelle expression de la puissance active totale V' et la puissance réactive totale Q' .
Quelles sont alors les indications des deux wattmètres ?
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 83
Sur un réseau triphasé, il est parfois nécessaire de connaître l’ordre successif des phases, lorsque
l’on veut fixer le sens de rotation d’un moteur ou que l’on souhaite brancher en parallèle des lignes
triphasées. Avec les notations habituelles, on a :
b
ib
R
c
ic
FIG. 2.46.
-g
c
Q
r\j
s
©
£
CL
O
3
Oscillations électriques harmoniques,
amorties, forcées. Résonance
Les oscillations harmoniques, amorties, forcées ont déjà été vues en mécanique à partir de
l’exemple concret d’un pendule élastique (cf. Mécanique). Nous nous proposons ici de considérer des
oscillations analogues, dans le cadre purement électrique où elles jouent un rôle au moins aussi impor¬
tant.
Pour cela, nous commençons par l’oscillateur électrique harmonique, lequel est constitué d’une
bobine d’induction et d’un condensateur. Nous étudions ensuite l’influence des phénomènes dissipa-
tifs associés au caractère partiellement résistif des composants. Enfin, nous analysons les oscillations
électriques forcées dans un dipôle RLC , excité par une tension sinusoïdale, et donc le phénomène de
résonance.
i
0 7b
FIG. 3.1.
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 85
Comme en mécanique, toute l’importance des oscillations harmoniques repose sur la possibilité de
représenter une oscillation quelconque par une somme d’oscillations harmoniques de pulsations diffé¬
rentes (cf. annexe 2).
Le circuit électrique fermé de la figure 3.2a est constitué d’un condensateur de capacité C , d’une
bobine d’inductance L et d’un conducteur ohmique de résistance R , placés en série.
Si le condensateur est initialement chargé, c’est-à-dire si son armature A a une charge q et son
armature B une charge opposée — q , on constate qu’il se décharge dans le reste du circuit, de façon
oscillante : q varie au cours du temps suivant une loi sinusoïdale amortie. On met en évidence une telle
variation en visualisant sur un oscilloscope la tension uc = q/C aux bornes du condensateur. On rend
possible cette visualisation en utilisant un générateur de signaux carrés qui reproduit périodiquement
l’excitation initiale du condensateur.
R R
so A
i
-idr i
_
Résistance
négative
Q
“0
T uc V
-<7
—-T «C
1
C L C L
mm mm
a) b)
FIG. 3.2.
On supprime l’amortissement observé en ajoutant au circuit série RLC une « résistance négative »,
ce qui permet de compenser le terme résistif (cf. chapitre 8 et 14). Une telle résistance peut être obte¬
nue, par exemple à l’aide d’un composant à résistance dynamique négative comme une diode à effet
tunnel ou un tube à décharge. On préfère utiliser aujourd’hui un système actif tel un amplificateur opé¬
rationnel comme le montre la figure 3.2b ; conformément à l’usage, la source auxiliaire d’énergie n’a pas
été représentée sur le schéma équivalent. On obtient approximativement un oscillateur harmonique élec¬
trique dont on peut vérifier l’expression de la période TQ = 2TT/(OQ = 2TT{LC)X'2 .
-g
c Ordre de grandeur : dans un circuit électrique typique, où L = 0, 1 H, C — 10 |xF , R = 100 (2 ,
Q muni de la résistance négative d’environ — 100 fl , on trouve :
r\j
° ùJQ = 103 rad • s d’où f0 = 159, 15 Hz et T0 = 6, 28 ms
©
La loi des mailles, appliquée à un tel circuit en régime quasi stationnaire, donne (cf. chapitre 2) :
— = —L—
C dt
- Ri soit L—
d/
+ /?/+ —C = 0 puisque i = —
dt
86 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance
q étant est la charge de l’armature A du condensateur vers laquelle est orienté le courant d’intensité i.
Il en résulte l’équation différentielle canonique, en utilisant la notation habituelle pour toute dérivée par
rapport au temps (cf. Mécanique) :
1 1/2 L
q+ — + (olq — 0 avec (OQ = et t’ =
Te LC R
Électricité q i L C R
Mécanique x v m K~ a
TAB. 3.1.
L’oscillateur est harmonique, lorsque le terme dissipatif, qui est proportionnel à l’intensité du cou¬
rant, est nul ou négligeable. L’équation différentielle se réduit alors à :
1 1/2
soit q + ù)Q q = 0 où
d t2+ C = 0
~ (OQ =
LC
est la pulsation propre. La solution d’une telle équation est bien connue (cf. annexe 1). Elle peut prendre
les différentes formes suivantes :
q(t) = A cos(tuoO + B sin(wot) = q,„ cos((Oot + (/>)
avec :
qm = (A2 + fî2)1/2 et tanÿ = -®
Remarque : Il convient de souligner que, pour un tel oscillateur, les conditions initiales n’ont d’in¬
fluence que sur l’amplitude et la phase et non sur la fréquence.
£
CL Pour interpréter cette dernière équation, il suffit d’expliciter a>l
et ainsi faire apparaître l’énergie
O
électromagnétique du condensateur et de l’inductance, respectivement q2/(2C) et Lq2 / 2 = Li2 / 2
(cf. Electromagnétisme) :
2 + 2C
em
*. = + =
'T -"W +
Te + ÇT cos2(“°' + « =
Ainsi l’énergie £em de l’oscillateur harmonique est une constante qui est proportionnelle au carré q2m
de l’amplitude. Le graphe de la figure 3.3 montre bien qu’au cours du temps, il y a transformation
d’énergie magnétique en énergie électrique et vice-versa.
Notons que l’écriture directe de la conservation de l’énergie électromagnétique dans un tel système
conservatif permettrait de restituer l’équation différentielle du second ordre en dérivant par rapport au
temps et en simplifiant par q , la solution q = 0 ne présentant aucun intérêt.
£em
<ff
v 7"\ 7 2C
L2*2
FIG. 3.3.
Rappelons l’équation différentielle canonique de la décharge du condensateur que fournit la loi des
mailles :
-ri 1 L
c
'q + —
Te
+ (*>lq = 0 avec "0 = LC
77ÿ £t Te =
R
Q
r\j Le terme d’amortissement étant proportionnel à q , cette équation différentielle est, elle-aussi, linéaire :
toute combinaison linéaire de solutions est aussi une solution.
°
©
. .
II 2 — Nature de la décharge
£
CL En cherchant des solutions de l’équation différentielle en exp(rt) , on trouve l’équation caractéris¬
O
tique du deuxième degré suivante :
r2 + — + ù)l — 0
Te
dont les solutions sont :
ri = --
--
1
2re
h ù)0 (ÿr2 7
1/2
et r2 = —-
--
1
2re
<y0
1
- 1
1/2
88 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance
La solution q(t) la plus générale se met donc sous la forme d’une combinaison linéaire des deux
solutions exp(/y) et exp(r2t) (cf.Mécanique):
Q = <*>0Te
1/2
1
r= ~—±j(oa
2re
où (oa = “°(1_w)
est la pulsation en présence d’amortissement ou pseudo-pulsation. On en déduit :
t
q(t) = Dexp cos(<wflf + <f>a)
2re
On détermine les constantes D et (f>a à l’aide des conditions initiales sur la charge et sur l’intensité du
courant. Supposons qu’à l’instant t = 0 on ait q = 0 et q — io ; il vient alors :
1
q(0) = 0 = Dcos (f>a et q(0) = i'o = D (
\
—o)a sin (f>a — -— cos
2re (f’a'j
car q = D exp [—t/ (2re)] [— sin(û>flt + <j>a) — 1/(2re) cos(cjat + (f>a)] . Il en résulte :
= y rad D= —
io
œa
et q(t) — — exp
10
(Oa (-à)sinK,)
TJ
c
Remarque : Contrairement à l’exemple mécanique du pendule élastique (cf. Mécanique), ces condi¬
Q
tions initiales, q = 0 et q = z'o , sont plus difficiles à réaliser que q = qo et q = 0 , mais
la solution mathématique est un peu plus simple, d’où notre choix.
CH
° Sur la figure 3.4a, on a représenté le schéma du dispositif électrique : aux bornes du condensateur,
©
on connecte un générateur d’impulsions ; entre deux impulsions, la tension aux bornes du condensateur
et donc sa charge varient bien comme le prévoit la théorie précédente (Fig. 3.4b). L’allure de la courbe
£
CL
q(t) est caractéristique d’un mouvement oscillatoire amorti, de pseudo-période Ta :
O
2TT -1/2
Ta~ (oa
~ To 1 1
4Q2
On voit que re est la durée au bout de laquelle l’amplitude de la charge est divisée par ex'2 « 1,5.
Comme cette amplitude est pratiquement nulle après quelques valeurs de re , on dit que re caractérise
la durée de vie de ces oscillations amorties et on l’appelle la durée de relaxation en énergie (Fig. 3.4b).
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 89
q{t) . 1
2>
R A exp
ù)a (-à) 2
ito =fe L O
t
/ — — 'exp (ÿ)
a) b)
FIG. 3.4.
On note aussi que la durée de relaxation de la charge q{t) vaut le double de celle définie ici : Ta = 2re .
La pseudo-sinusoïde est en contact avec les courbes d’équations :
gi (0 =
h,
— exp
(oa
t
2re
et g2(t) =
-- (-i)
*o
ù)a
exp
qui délimitent la zone au sein de laquelle q(t) évolue. Déterminons les instants tc pour lesquels q = 0 :
Io
q(tc) = — exp
ü)a U)1 sin(tuflrc)
2re
—|— COSÿÛJÿ|t(; j —0
d'où :
tan(<warc) = 2(oaTe et donc tc = — arctan(2<yare) + avec n entier
oa 2
Le rapport (oa/(oo , qui est toujours inférieur à l’unité, est supérieur à 0, 97 pour Q > 2 . Pour <2=10,
ce qui est une valeur typique d’un oscillateur électrique suffisamment amorti, (oa / <y0 ~ 0, 999 . Lorsque
Q est très grand, précisément Q » 1/2 , on peut utiliser les expressions approchées suivantes :
1 1
~ I 1 - gg2 et donc Ta « T0 ( 1 +
8<22
-g L’expression précédente de tc calculée dans les conditions initiales précédentes se réduit alors à :
c
Q ,« 1 TT . nTa Ta nTa
(oa2 + 2
r\j tc —TT -Z- =
4 + 2
°
©
Remarques : 1) Le choix de re , plutôt que ra = 2re , revient à privilégier le concept d’énergie d’un
oscillateur par rapport à celui d’amplitude ; il est fortement suggéré par la définition de la
2 durée de relaxation introduite dans les oscillateurs en physique moderne.
CL
O
2) Le facteur de qualité d’un oscillateur harmonique est infini.
3) La lecture du nombre nmax de maxima d’oscillation, au-dessus d’un certain seuil, per¬
met d’estimer le facteur <2 . En effet, considérant un seuil de 5% de l’amplitude maxi¬
male, on a, d’après l’expression de q(t) :
ts Ta
exp = 0,05 = avec ts = nmaxTa + —
2re 20
90 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance
Il en résulte :
2re ln 20 (oare ln 20 0, 95
1 1 1/2
+ 4 Ta
"max ~ =
7T
= <2 1
4Q2
d’où nmax « 0, 95 Q — 0, 25 , si Q > 10 , ce qui est souvent le cas.
i) Décrément logarithmique
On caractérise aussi la décroissance de l’amplitude d’un oscillateur électrique amorti par son dé¬
crément logarithmique A défini comme suit :
I q{t)
A - - ln
n q(t + nTa)
q(t) et q{t + nTa) étant les charges du condensateur à des instants séparés par un nombre entier de
périodes. On a ainsi :
Dexp(—t/2re) cos (û)at + (f>)
d’où :
A=
X Dexp[-(f + nTa)/2Te\ cos {o)at + <f)a) }
A=
Ta
-JL
lTe
Retenons que A est le rapport de la durée de la pseudo-période du mouvement sur la durée de relaxation
en amplitude ra = 2re .
Exemple : la durée de relaxation re d’un oscillateur électrique, de pseudo-période Ta = 1 ms ,
dont la charge q a une amplitude qui est divisée par quatre au bout de cinq oscillations, est obtenue
selon :
Ta I
avec A = -ln4«0, 28 d’où rc « 1,8 ms
T'~2À
ii) Facteur de qualité et perte d’énergie relative
On caractérise souvent l’amortissement de l’oscillateur par le facteur de qualité Q . Montrons que
Q est relié à la perte d’énergie relative d’un oscillateur très peu amorti. Il vient, pour Q 1 et donc
o)a ~ a)o :
}
2
TJ
2 + 2C (IIMXIl (Oa cos (atat) -
sin(war) 1
2re
+ O)Q sin2(û>flr)
c
D
Or, le terme entre accolades vaut pratiquement io2a . Par conséquent :
fN
°
Eem ~ (l|)exp(“ÿ)“'“=£'"(o)exp(-ÿ)
© On en déduit la perte d’énergie relative par unité de temps :
_ J_d Sem ta
1
CL
o
Eem df Te
ce qui donne, pendant une durée égale à la pseudo-période Ta :
-A£em
—
c--
Eem ~
Ta
—
Te
=
2lT
Q
et Q = 2TT
Ainsi, le facteur de qualité de l’oscillateur fournit une mesure de l’inverse de sa perte d’énergie relative
pendant une durée égale à une pseudo-période.
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 91
Ordre de grandeur : le facteur de qualité d’un oscillateur électrique, dont le décrément logarith¬
mique est A = 0, 28 , vaut Q = TT/A = 11,2.
b) Oscillateur très amorti (Q < 1/2)
Pour Q < 1/2 , la solution de l’équation caractéristique du deuxième degré est :
1/2
r=
2re
1
± fi avec fi = Wofe-1)
La charge se met donc sous la forme :
O O
r -ÿ
Lorsque Q = (Oore — 1/2 , l’équation caractéristique du deuxième degré admet une racine double
-g r = — l/(2re) ; D\ exp[— f/(2re)] est une première solution de l’équation différentielle. Cependant
c
Q
q(t) = D2texp[— t/{2Te)] est aussi une solution, puisqu’en injectant cette expression dans le premier
rNJ membre de l’équation différentielle canonique q q/Te (oÿq = 0 , on trouve bien :
+ +
°
© D2 exp (~à) [~é: + (' "
(— 2rj) +ir)(‘ - s;) + -0
£ Il en résulte que q{t) , qui est une combinaison linéaire des deux solutions, se met sous la forme suivante,
CL
O
pour Q = 1/2 :
q(,) = k, exp
92 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance
L’amortissement est qualifié de critique, car il définit la frontière des deux cas précédents. Dans la
pratique, on règle souvent l’amortissement près de sa valeur critique afin que la décharge soit la plus
rapide possible.
. . — Diagramme de phase
II 3
Par analogie avec l’espace des phases en mécanique, l’espace des phases ou l’espace des états
d’un oscillateur électrique est le plan cartésien ( q, q ) dans lequel q désigne la charge du condensateur
(cf. Mécanique).
q2 Li2 „ . q2 q2
a = (2C£,m)'l2
2C + Y ? +F
-£‘”"-CK so“ =1 avec et
Dans l’espace des phases bidimensionnel, le point représentatif de l’oscillateur harmonique décrit donc
une trajectoire elliptique.
<ol Amortissement
q faible
h
critique (parabole)
O «r* Amortissement
fort
0 l/re
FIG. 3.7. FIG. 3.8.
Sur l’axe des ordonnées, pour lequel l’amortissement est nul, on retrouve le cas harmonique : r = ±/<wo .
Les points situés entre l’axe des ordonnées et la parabole correspondent à des oscillateurs faiblement
amortis. Ceux qui sont situés au-dessous de la parabole représentent les oscillateurs fortement amortis.
Il est instructif de représenter la courbe des points figuratifs dans l’espace des phases (q, q) . C’est
une spirale convergente, lorsque l’amortissement est faible (Fig. 3.9a) ; si l’amortissement est fort, la
spirale se réduit à un nœud (Fig. 3.9b), lequel est qualifié de critique pour Q = ù)0Te = 1/2 .
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 93
q 1 \q 1
Q> Q<
2 2
O O
q q
a) b)
FIG. 3.9.
R i
sio A
C -q
q
uc
FIG. 3.10.
Maintenons, aux bornes d’un dipôle RLC , la tension sinusoïdale e(t) = emcos(eot + <f>e)
(Fig. 3.10). La loi des mailles appliquée au circuit donne, si q{t) désigne la charge de l’armature A
du condensateur (cf. chapitre 2) :
-g
c di
Q L
dt + Ri+ 7;
C
= e(t) avec i =
d/
rNJ
° Il en résulte que :
©
em
q+ —
Te
+ cdfcq = am cos {(ot + (f>e) avec am = —L
Notons que l’amplitude em de l’excitation peut a priori être constante ou fonction de la pulsation (o .
94 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance
Entrée Sortie
Système
FIG. 3.11.
Pour y répondre, on teste d’abord la linéarité du système. On sait que l’oscillateur amorti par frot¬
tement résistif est linéaire ; si on le soumet à une combinaison linéaire de deux excitations ou entrées,
e\ (t) et e2(t) , de sorties respectives s\(t) et S2 (t) , le système admet, comme sortie, la même combi¬
naison linéaire des réponses :
e(t) = ei(t) + e2(t) s(t) = Si(t)+S2(t)
Dans ce cas, l’intérêt de l’analyse ne se réduit pas à la seule détermination du mouvement de l’oscillateur
sous l’action d’une tension sinusoïdale. L’étude concerne toute la théorie de la réponse linéaire d’un
circuit électrique, lorsqu’on le soumet à une excitation quelconque. Cette dernière est décomposée en
signaux sinusoïdaux dont on étudie les réponses qu’en donne le système. En recomposant linéairement
ces sorties élémentaires, on obtient la réponse à l’excitation initiale.
Le système se comporte différemment suivant la valeur de la pulsation a) de la vibration excita¬
trice. Le phénomène d’exaltation de certaines grandeurs, que l’on observe lorsque w = O)Q, est appelé
résonance ; on le retrouve dans plusieurs domaines de la physique.
q+ —
Te
+ û>O q = am cos(û)t + <fe)
est la somme de deux termes :
i) la solution générale de l’équation sans second membre du paragraphe précédent :
-ri
c
Q
q(t) = D exp COS ((Oat + <f>a)
r\j
ii) une solution particulière de l’équation totale :
° qm cos(ait + <f>q)
©
Entre l’instant initial et une certaine durée, qui dépend de re , au-delà de laquelle le premier terme est
£ négligeable devant le second, le régime est transitoire :
CL
O
q(t) = D exp COs(û>ar + (j>a ) + qm COS (û)t + 4>q)
Une fois le régime transitoire achevé, on observe le régime établi, caractérisé par l’expression :
9(0 = Qm COS(ùit + </)q)
Dans la suite, nous n’étudierons que le régime établi, réservant à une étude spécifique ultérieure le
régime transitoire (cf. chapitre 4).
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 95
q+ i
— + (olq = am exp[j((ot + <f>e)]
Te
La solution réelle q(t) s’obtient alors en prenant la partie réelle de q(t) . Cherchons une solution
de la forme :
q{t) = q,n exp \j(ù)t + <f>q)] = qm exp(jet) où = qm exp(j</>q)
am (j)jTe
qm = et tan (<f>q - (j>e) =
[(V2- a,2? + ù)2/T2y/2 (O2 — Ù)Q
Qam/ÿl em
q,n = et tan(<f>q — (f>e ) = avec am = —
x[l+Q2(x-\/x)2]1/2 Q(x — iA) L
T3
c
III 5 . . — Intensité du courant dans le circuit en régime établi
Q
Comme l’intensité du courant dans le circuit est donnée par q , écrivons q sous la forme :
fN
En identifiant, on obtient :
On en déduit :
Qam/(Oo
im = ù) qm = et tan(0, — (/>e) = —Q
[i + e2(*-i/*)2]1/2
Le courant i{t) = q est ainsi en avance de phase de TT/2 rad par rapport à la charge q(t) et donc à la
tension aux bornes du condensateur u(t) = q(t)/C :
L’impédance du circuit RLC est le rapport de la tension sinusoïdale complexe, imposée par le
GBF, sur l’intensité complexe du courant sinusoïdal qui parcourt le circuit :
1 1
Z = R+j[L(o -- = R 1+jQlx--
C(o x
21 '/2
\Z\=R 1 +Q1 et tan (p = Q x --
x
c
Q
Sur la figure 3.12, on a représenté l’impédance Z dans le plan complexe dans les deux cas, cp >0 et
r\j <p < 0 : R est sa partie réelle et L(o — l/(C<y) sa partie imaginaire.
°
©
1
jLû) jLw
jCü) 1
ci
o jCa>
R
\Z\
<p \Z\
R
a) b)
FIG. 3.12.
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 97
I I
F
Z R[l+jQ(x-l/x)\
Sur la figure 3.13, on a représenté |F| et —<p en fonction de x pour une valeur déterminée de Q.
On voit que, pour x = 1 , c’est-à-dire pour une pulsation de l’excitation égale à la pulsation propre du
système, le module de l’admittance passe par un maximum |F| qui vaut \/R ; l’intensité du courant
est alors en phase avec l’excitation.
\Y(x)\
in
7T/2
IFUV2
1 to
0
ùi0
co
x= TT/2
X\ 1 *2 too
a) b)
FIG. 3.13.
On appelle résonance le phénomène physique d’amplification que l’on constate lorsqu’il y a égalité
de la fréquence de la tension excitatrice et de la fréquence propre du circuit oscillant :
to = toQ ou / =/o
-g
c On estime l’importance de la résonance par la finesse du pic représentant le graphe |F(x)| . Pour cela,
Q
on calcule les valeurs de x pour lesquelles, conventionnellement :
r\j
s |Z|
© V2
£ ce qui correspond à un rapport des puissances associées égal à 1/2, comme nous le justifierons plus
CL loin. Il en résulte :
O
4-î)'- 1 soit x
X Q
avec e = ±1
On doit alors résoudre l’équation du deuxième degré x1 — ex/Q —1=0, dont les racines positives
sont :
1/2 I I 1/2
— +
Xi = e‘
*2=2ë + 2ë(1+4Ô>
98 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance
Par conséquent, x2 — x\ — \/Q . En posant A<y[/2 = co2 — <wi = (x2 — xi) COQ , on trouve :
Ù)Q
Q=
Aft>i/2
ou
Q=w,
en fonction de la fréquence. Ainsi, le facteur de qualité Q s’identifie au rapport de la pulsation propre
(
oo sur la largeur spectrale A&q/2 du pic de l’admittance généralisée à la résonance.
Lorsque Q est grand, c’est-à-dire Aûq/2 faible devant COQ , la résonance est qualifiée d'aiguë.
Dans des systèmes oscillants électromagnétiques comportant un quartz piézoélectrique, Q peut at¬
teindre des valeurs de l’ordre de 106 (cf. chapitre 14).
Au contraire, si Q est faible, la résonance est dite floue.
Notons que le module de l’impédance |Z| passe, lui, par un minimum pour co = COQ , quelle que soit
la résistance R (Fig. 3.14a). À la résonance, l’impédance que présente l’oscillateur au milieu excitateur
est minimale et vaut R . Évidemment, la finesse de l’effondrement de l’impédance est la même que celle
de l’exaltation de l’admittance. Sur la figure 3.14b, on a représenté la phase <p de l’impédance Z .
\Z\ <P
1. to
0
too
R
: to
0 ! to0
a) b)
FIG. 3.14.
Remarques : 1) On aura probablement compris que la notation A co\/2 a été choisie pour rappeler que
le rapport des puissances, qui correspond au rapport 1/ y/l des admittances, est 1/2 .
2) Le choix de privilégier l’admittance et non l’impédance a été motivé par le souci d’une
définition de la résonance qui implique l’exaltation d’une grandeur plutôt que son effon¬
drement, conformément à l’idée intuitive que l’on se fait de ce phénomène.
-g
c IV . _ AMPLITUDE DE L’ENTRÉE INDÉPENDANTE DE LA PULSATION
Q
r\j Supposons que l’amplitude de l’excitation, en entrée, soit indépendante de la pulsation co , ce qui
est fréquemment réalisé ; c’est le cas d’un dipôle électrique aux bornes duquel un générateur maintient
° une tension sinusoïdale e{t) dont l’amplitude em est indépendante de co .
©
£
CL
IV 1 . . — Intensité du courant au voisinage de la résonance
O
a) Amplitude de Fintensité. Résonance d’intensité
L’amplitude de l’intensité du courant s’écrit, en fonction de x et Q :
Qam/(*>o
im =
[l +Q2(x- !/x)2] 1/2 R[\+Q2(X-1/X)2] 1/2
avec am = em/L , re = L/R et Q = COQ re .
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 99
Ainsi pour x — 1 , im est maximal et vaut im,max — em/R (Fig. 3.15a). Comme l’admittance,
l’amplitude de l’intensité du courant passe par un maximum imjtnax , pour OJ = a>o , quelle que soit la
résistance R et donc Q . Il en résulte qu’un moyen d’analyser le phénomène de résonance est d’étudier
la variation de l’intensité du circuit considéré en fonction de la pulsation excitatrice OJ : on dit qu’il y a
résonance d’intensité.
Cette variation de l’intensité du courant en fonction de la fréquence peut être mise en évidence à
l’aide de l’expérience initiale. Il suffit de considérer la tension Ri(t) aux bornes du résistor. On constate
bien que l’amplitude de l’intensité du courant est maximale pour OJ = OJ0, quelle que soit la résistance.
TT/2
OJ
0 x=
em/R2-~
*
1 0)()
+1 =
ÙJ
-
TT/2
û)0
a) b)
FIG. 3.15.
COQ
Q = —- ce qui s’écrit A oj\n re = 1 puisque Q = o)QTe
Aû»I/2
b) Phase de Pintensité
Ainsi, l’intensité du courant et la tension excitatrice sont en phase à la résonance. Lorsque x varie de 0
-g jusqu’à l’infini, la différence de phase passe de TT/2 à -TT/2 (Fig. 3.15b).
c
Si la résistance est nulle, l’amplitude de l’intensité du courant devient infinie ; la phase, elle, vaut
Q
rNJ
alors TT/2 pour OJ < w0 et —TT/2 pour OJ > OJQ .
° Remarques : 1) Du point de vue de la théorie du filtrage spectral d’une excitation par un système, on
© peut dire que le circuit se comporte comme un filtre passe-bande, puisqu’il transmet l’ex¬
citation avec une efficacité maximale, lorsque celle-ci a une pulsation égale à sa pulsation
£ propre (cf. chapitre 6).
CL
O
2) La condition <p = 0 permet de déterminer expérimentalement la fréquence de réso¬
nance, avec une meilleure précision qu’en recherchant le maximum de l’admittance. En
effet, en mode Lissajous sur un oscilloscope, la tension aux bornes de la résistance, qui est
proportionnelle à l’intensité du courant, et la tension aux bornes du GBF donnent une el¬
lipse qui se réduit à un segment de droite à la résonance. Sur le plan pratique, il faut noter
la contrainte sur la masse, car cette dernière doit être évidemment commune afin d’évi¬
ter de court-circuiter le GBF (Fig. 3.16a).
100 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance
Voie X* Voie X
mm WW?-1
L L A
C
R
*ÎO R_
C
Voie Y Voie Y
7777
7777
UC
a) b)
FIG. 3.16.
qm =
Qam/o>0 soit qm =
CQem
x[l + Q2(x-l/x)2} 1/2 [x* + Q>(x2-1)2]1/2
puisque am = em/L et LC(OQ = 1 . Pour analyser la variation de qm , étudions la fonction suivante qui
a la signification d’un facteur de transmission :
1
/(*) =
[x2 + Q2(;c2 - l)2]t/2
Il vient, en dérivant :
Q (1)0
- 77/2—
em Q'<Q t (O
ù)0
1
a) b)
FIG. 3.17.
. . — Analyse énergétique
IV 3
a) Puissance électrique reçue par le circuit
À chaque instant, la puissance électrique V(t) reçue par le circuit oscillant, de la part du généra¬
teur, par l’intermédiaire du terme em cos(cot + (f>e) , a pour expression (cf. chapitre 2) :
V(t) — e(t)i(t) = em cos (œt + cf>e) im cos (cot + 0/) = 4 [cos(2o>/ + <f)e -f <£,) + cos <p]
—
2|Z
puisque im_= em/\Z\ . La puissance varie donc sinusoïdalement avec le temps autour de la valeur
moyenne V suivante :
V — 4 COS <p - F? u"' - j?jÆ
2|Z| 2|Z|2 2
d’après la relation cos cp = R/\Z\, ce que l’on établit aisément à l’aide de la représentation de Fresnel
de l’impédance (Fig. 3.12). En remplaçant im par son expression, on trouve :
Vmax ~ 24
V=
Vmax avec
l+Q2(x-\/x)2 R
TJ
c Si l’on représente cette puissance moyenne en fonction, non de JC , mais de X = lg;c , on obtient
Q une courbe symétrique (Fig. 3.18b) d’équation :
fN
° v= Vr
© l+Q2 [l(F- 10(“x)]2
On voit que le transfert de la puissance moyenne de l’excitateur vers l’oscillateur est maximal à la
£ résonance. Du point de vue énergétique, la résonance est définie, dans ce cas, par le transfert maximal
CL
O
d’énergie moyenne entre l’excitateur et l’oscillateur.
La largeur spectrale du pic de résonance en énergie s’obtient directement à partir de celle de l’in¬
tensité ; rappelons que cette largeur, définie par les pulsations pour lesquelles cette puissance est égale à
la moitié, est telle que :
À6>|/2 1
ce qui s’écrit aussi A&q /2 re = 1
CD0
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 103
v/vm v/vm
1
0 + x= —
0)0
x — Igx
1 0
a) b)
FIG. 3.18.
Remarque : Pour observer, avec le montage initial de la figure 3.16a, le pic de puissance transférée
en moyenne à l’oscillateur, une méthode consiste à multiplier le signal d’excitation par le
signal aux bornes de la résistance, à l’aide d’un multiplieur, et à filtrer le produit en ne
laissant passer que le terme stationnaire, lequel est proportionnel à V .
. . — Applications
IV 4
La surtension observée aux bornes d’un condensateur est utilisée dans la réception des signaux
électromagnétiques des postes radio, afin de sélectionner la fréquence d’une onde porteuse déterminée
(cf. chapitre 16). Le circuit se présente comme sur la figure 3.19a : la tension excitatrice est celle induite
par une antenne, laquelle est représentée par e(t) dans le circuit équivalent de la figure 3.19b.
Antenne
A R
L
ML C
Radio
récepteur*]4: C Radio
récepteur*]4
r1
HP
>!*(*) HP
TJ
c a) b)
Q FIG. 3.19.
fN
° À la résonance, lorsqu’il y a égalité des fréquences ou syntonie, la tension aux bornes du conden¬
© sateur, qui est connecté à l’entrée du radio-récepteur, a une amplitude sensiblement égale à Q fois la
tension induite par l’antenne. En modifiant l’un des paramètres du circuit oscillant, par exemple l’induc¬
£ tance, à l’aide d’un noyau de fer doux que l’on introduit dans l’enroulement cylindrique (cf. Électroma¬
CL
O gnétisme), ou la capacité, en faisant varier la surface de ses armatures, on sélectionne la fréquence de la
porteuse choisie.
Un simple diviseur de tension constitué d’un résistor, de résistance R \ , et d’un ensemble RLC
placé en série, permet de réaliser le blocage de l’une des fréquences que contient le signal d’entrée
non sinusoïdal (Fig. 3.20). Pour l’une des composantes sinusoïdales e(t) du signal d’entrée, la tension
104 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance
sinusoïdale de sortie us(t) , aux bornes du circuit résonnant RLC , a pour expression :
Ri
L Us(t)
<=>
*>1Q R
y C
FIG. 3.20.
1 |Z|
-g h Q2R- -
c
Q
•IC) L
rNJ
° R
© Ra
£ 1
CL
o a) b)
FIG. 3.21.
C
)+z.d(l';,,|)
d /
». Æ+si,+ÿ=Ri+4i
dt C d /
i
avec i{t) = im cos (<ur + <f>/)
Te
L’équation différentielle à laquelle satisfait la charge q\ du condensateur est donc de la même forme que
dans un circuit résonnant série ; seule l’excitation fait apparaître une somme de deux termes directement
reliés à i. La solution établie qui s’impose, du fait du terme d’amortissement, s’obtient alors en injectant
une solution de la forme :
1 + Q2X2
|Z|2 = R2
(i -x2y+x2/Q2
Cherchons les maxima ou minima de |Z|2 , lorsque la fréquence réduite x varie. Il vient :
dx [(1_X2)2+X2/Ô2]2
TJ
d’où, en effectuant :
C Q2{1-2X2+X4)+X2- - X2 + 2 + 202JC2 - 2x2 2Q2x4 = -Q2x4 - 2x* + 2 + Q2 -
- =0
Q
OJ
On doit donc résoudre l’équation du deuxième degré suivante en x2 :
°
©
*4 +
?
CL
dont les solutions sont : "°
O
1/2
Jï2 =
I I
) -_5î±(,+è)
Comme x2 1 , ces dernières n’existent que si :
2
1+ soit Q4 + 2g2 - 1 0
ë:
106 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance
ce qui implique
Q2ÿQ] ou Q2 Q\
Q2 et étant les deux racines en Q2 de l’équation du deuxième degré précédente. La seule solution
Q\
acceptable étant Q2 = — 1 + \/2, la condition pour laquelle l’impédance passe par un minimum ou un
maximum est :
Q2 Vï 1 soit Q2 > 0, 64
En général Q2 1 ; aussi développe-t-on (1 + 2/<22)" = 1 + nx + n(n — 1)ÿ/2 avec n = 1/2 . Il
vient :
1 1/2 1 1 1 1
X* = + + 1+
& Q2 2Q4 2Qf
Comme le module |Z| de l’impédance varie entre R et 0 , lorsque la fréquence passe progressivement
de 0 à oo , l’extrémum est un maximum, qui se produit pour :
1/2
«î
ZÿR
JW~RffQ = QlR d OÙ |Zmar| Q2R
Sur la figure 3.21b, on a représenté la variation du module de l’impédance, en fonction de JC, pour
<2 = 20 :
1 + Ô2JC2 1/2
\Z\=R (1 -JC2)2+JC2/02
I I
TJ
Z, = —
JCü)
— = —jLûio
JCù)o
et Zi — R +jL(o — R +jL(oo ~jLcoo
c
Q
Les deux impédances Z\ et Z2 sont donc en opposition de phase. Il en résulte que les intensités i\ et
fN
12 des courants dans les branches le sont aussi ; |Z| devient alors très grand.
° Ordre de grandeur : pour R = 10 fl, C=lp.F etL = 40 mH , on trouve :
©
1 1/2
CL
(1)Q = = 5 000 rad • s- /o = 796 Hz Q= — = 2° et \Zmax\ = 4 kfl
o LC
. .
V 3 — Circuit bouchon. Antirésonance
Lorsque l’excitation est constituée d’un générateur de tension, qui maintient à ses bornes une f.e.m
sinusoïdale, de la forme e(t) = em cos (cot + (f>e) , l’intensité i(t) du courant débité par le générateur,
que l’on mesure à l’aide de la tension aux bornes de Ra , passe par un minimum pour co « a>0 .
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 107
Aussi un tel circuit est-il appelé circuit bouchon ou circuit antirésonnant . L’amplitude im de l’intensité
de ce courant minimal vaut alors :
Cm
Int,min
Q2R + Ra
Ordre de grandeur : pour em = 5 V , \Zmaf\ = Q2R = 8 kfl et Ra = 100 fl, vaut 0, 62 mA .
CONCLUSION
Énumérons les points essentiels.
1) Lors de la décharge d’un condensateur dans une bobine, l’intensité du courant, la tension aux bornes
du condensateur et sa charge oscillent avec une pulsation a>o qui ne dépend que des caractéristiques de
l’oscillateur, la capacité du condensateur et l’inductance de la bobine :
1
û>0 = (LC)~X'2 fo = 2TT(LC)'/2 et To = 2TT(LC)1/2
TJ
q+ A + ù)Q q — 0
Te
c
Q caractérise la variation de la charge d’un condensateur dans un circuit électrique RLC série, en régime
CH quasi stationnaire ; elle détermine l’évolution temporelle de la tension uc{t) aux bornes du condensa¬
° teur, puisque q = Cue . En raison de la linéarité, ces oscillateurs satisfont à des équations simples et
© leur évolution est prévisible.
4) Lorsqu’une tension sinusoïdale est appliquée aux bornes du circuit RLC , la charge satisfait à l’équa¬
£ tion d’évolution suivante :
CL
o q+ — + <WQ q — am cos((ot + 4>e)
Te
L’excitation impose sa fréquence en raison de la dissipation par effet Joule dans les conducteurs oh-
miques. Pour déterminer l’amplitude et la phase de l’oscillateur, il suffit de chercher une solution parti¬
culière de cette équation, sinusoïdale et de même pulsation que celle de l’excitation.
5) Lorsque la pulsation de l’excitateur est égale à celle de l’oscillateur, on constate que le module de
l’admittance est maximal, ou que le module de l’impédance complexe est minimal. C’est la résonance.
108 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance
EXERCICES ET PROBLÈMES
~
i.
—1 R Rf
FIG. 3.22.
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 109
Une bobine est constituée de 500 spires, en fil de cuivre enroulé autour d’un mandrin cylindrique,
de rayon r = 3 cm et de longueur l = 10 cm . Le champ magnétique qu’elle produit, en son intérieur,
est celui d’un solénoïde infini. On donne le diamètre du fil et on rappelle la conductivité du cuivre,
respectivement : D = 1 mm et y = 5, 8 x 107 S •m_l .
1. Calculer l’inductance L et la résistance R de la bobine.
2. La bobine forme avec un condensateur, de capacité C = 0, 5 p,F , un circuit oscillant. Quel est
le facteur de qualité du circuit ?
R 1 \ï
K
-g L
c
•IC)
Q
r\j
° r
©
4-1
£
CL
FIG. 3.23.
O
P3- 6. Q-mètre
Le <2 -mètre est un appareil qui permet de mesurer le facteur de qualité Q d’une bobine, d’in¬
ductance L et de résistance R . Il est constitué d’un générateur sinusoïdal, dont la haute fréquence
/ est connue, d’un condensateur dont la capacité C est variable et d’un voltmètre d’impédance infi¬
nie connecté aux bornes du condensateur (Fig. 3.24). Les pertes du condensateur sont négligeables.
1. On place la bobine entre les bornes A et B , et on ajuste la capacité pour obtenir la valeur
maximale de la tension efficace U , aux bornes du condensateur, lue sur le voltmètre. On constate que
ce maximum varie beaucoup, lorsque l’on fait varier légèrement C . Calculer l’inductance, sachant que
/ = 20 MHz et C = 76 pF .
2. En modifiant la valeur de la capacité C de 2 pF , on constate que la tension U est réduite au
cinquième de sa valeur maximale ; en déduire la valeur de R ainsi que celle de Q .
JA
S
L
i°tO R
C
-TB
u
-g V
c
Q
FIG. 3.24.
r\j
°
© P3- 7. Condensateur de syntonisation Çwëb)
£ Dans un récepteur audio, la sélection de l’onde porteuse sinusoïdale (cf. chapitre 16) est réalisée
CL
O
à l’aide d’un circuit résonnant série, dans lequel la capacité C du condensateur peut varier entre les
valeurs extrêmes suivantes : Cm = 25 pF et CM = 400 pF . L’inductance de la bobine vaut L = 20 mH
et sa résistance est r = 20 fl .
Le premier étage d’un récepteur audio peut être schématisé par la figure 3.25. La f.e.m e(t) de
la source de tension variable est produite par l’antenne du récepteur qui reçoit les signaux hertziens.
La bobine a une inductance L = 3 mH , la résistance vaut R = 50 fl et la capacité du condensateur
C = 330 pF .
1 . Déterminer la fréquence fm pour laquelle le module du facteur d’amplification en tension Au(f)
du circuit, rapport de la tension aux bornes du condensateur sur la f.e.m, est maximal.
2. Dans quel intervalle spectral Au est-il supérieur à AUtmax/ s/2 , AUj étant la valeur maximale
de Au ?
3. Aux bornes du condensateur, on mesure une tension efficace de 4, 2 mV pour le signal sinusoï¬
dal capté, de fréquence fm . Quelle est la valeur efficace de la tension de ce dernier ?
I
Antenne
R
A
!x
L
x FIG. 3.25.
Un système reçoit un signal d’entrée e{t) et fournit à sa sortie un signal s(t) satisfaisant à l’équa¬
tion différentielle suivante :
S(0 + +û»OJ(0 = "oKO
Te
Un convertisseur analogique-numérique (CAN) effectue ensuite le codage suivant (cf. chapitre 19) : si
e(t) < E , avec E = 2 V , pendant la durée T , le caractère 0 est transmis, alors que si e(t) > E,
pendant la même durée, c’est le caractère 1 qui l’est.
-g 1. Après une longue suite de caractères 0 , apparaît le caractère 1 . Sachant que le régime est
c
Q apériodique critique, quelle est la valeur de re , sachant que /0 = (OQ/(2TT) = 5 kHz ? Calculer l’écart
r\j relatif [E — s{t)\/E au bout d’une durée de 150 |JLS .
° 2. Comment s’effectuerait le passage d’une longue suite de caractères 1 au caractère 0 ? Calculer
©
le rapport s(t)/E au bout d’une durée de 150 p.s .
£
CL
O P3- 10. Mesure de l’inductance d’un circuit RLC parallèle
to ‘
C
e(t) R
FIG. 3.26.
L’inductance d’une bobine, dans un circuit résonnant parallèle accordé d’un récepteur audio, vaut
L = 45 |üLH , alors que sa résistance est R = 250 fi . Le condensateur en parallèle avec la bobine a une
capacité C = 220 pF .
1. Pour quelle valeur fr en MHz de la fréquence de l’onde reçue, l’impédance du circuit est-elle
uniquement résistive ? Comparer cette valeur à la fréquence propre /0 du circuit et à la fréquence fm
pour laquelle l’impédance est maximale.
2. Calculer l’impédance Z à cette fréquence fr . Comparer |Z| à \Zmax\ et à \Z(fQ)\ .
C2
»
FIG. 3.27.
4
Régimes transitoires
La mise sous tension d’un circuit alimenté par des sources électriques stationnaires provoque l’ap¬
parition de courants et de tensions aux bornes des différents dipôles. Évidemment, l’établissement du
régime stationnaire n’est pas instantané, mais précédé d’un régime transitoire que nous nous proposons
d’analyser en appliquant les lois de base des régimes quasi stationnaires (cf. chapitre 2). De même, lors¬
qu’on alimente un circuit en régime sinusoïdal, un régime transitoire précède le régime établi. Nous
nous proposons dans ce chapitre d’analyser en détail ces régimes transitoires.
. — ÉTUDE EXPÉRIMENTALE
. . — Réponse d’un circuit RC à une excitation sinusoïdale
11
Considérons un circuit constitué d’un résistor et d’un condensateur en série, alimenté par une
source de tension sinusoïdale, de force électromotrice ue(t) = ueÿm cos(W) (Fig. 4.1). Initialement,
l’interrupteur K\ est ouvert et le condensateur déchargé. En pratique, on utilise le bouton poussoir Ki ,
qui permet de court-circuiter les armatures du condensateur, pour le décharger.
UR
-*»
R
-g
c sîo | 1*2
UC
Q
r\j
f
FIG. 4.1.
°
© La figure 4.2a montre l’évolution de la tension uc aux bornes du condensateur, après la fermeture
de K\ . On observe que le régime sinusoïdal s’établit, après une certaine durée de transition r0b .
£
CL Expérimentalement, on constate que la durée du régime transitoire est indépendante de l’amplitude
O
et de la fréquence f = (o/ (27r) de la source (Fig. 4.2b).
En revanche, elle dépend des valeurs R et C des composants. Analysons les dimensions de ces
grandeurs afin d’en extraire une durée caractéristique r . Puisque u est une tension, Cu2 possède la
dimension d’une énergie (cf. Électromagnétisme) et u2 /R celle d’une puissance, le rapport de ces deux
quantités est homogène à une durée :
Cu2
, . = RC = r
u2 R
114 4. Régimes transitoires
Dans le cas concret considéré, où R = 5 kil et C = 0, 2 |xF , on obtient par le calcul r = 1 ms . Cette
durée est du même ordre de grandeur que la valeur r0* «3 ms observée expérimentalement pour le
régime transitoire, même si elle en est sensiblement différente.
uc(t)
Uc(t) Régime transitoire
-I
! Régime établi Uc(t)
0 AAAAAAAAAAr
! 0 7
o I
3 ms T uc(t)
n
0 r
3 ms
a) b)
FIG. 4.2.
Lorsqu’un système évolue en présence de sources extérieures d’énergie électrique, il est dit forcé
alors qu’en l’absence de ces sources, on le qualifie de libre.
Selon que les sources délivrent des tensions ou des courants respectivement stationnaires ou va¬
riables dans le temps, le régime forcé est stationnaire ou variable.
Ainsi, le circuit de la figure 4.1 fonctionne en régime sinusoïdal forcé dès la fermeture de l’inter¬
rupteur K\ .
En revanche, à l’ouverture de À'i , son régime est libre. Les phénomènes dissipatifs dus à l’effet
Joule provoquent une diminution de l’énergie du circuit. Il en résulte que, en l’absence de source interne
d’énergie, c’est-à-dire de composants actifs, tels qu’un transistor polarisé (cf. chapitre 7), un amplifica¬
teur opérationnel (cf. chapitre 8) ou un dipôle à résistance négative par exemple, les tensions et courants
s’amortissent au cours du temps.
-g
c
Q
rNJ .3. — Régime établi et régime transitoire
° a) Régime établi
©
En régime forcé stationnaire, le régime est qualifié d'établi si l’on n’observe aucune évolution des
£ grandeurs électriques.
CL
O
En régime forcé variable et périodique, le régime est établi lorsque que l’évolution des grandeurs
électriques est devenue périodique. Ainsi, le circuit de la figure 4.1 atteint le régime établi au bout de la
durée r0b æ 3 ms .
Remarque : Le régime établi est parfois appelé régime permanent, expression ambiguë, notamment en
régime forcé variable, puisqu’elle suggère que les grandeurs n’évoluent pas au cours du
temps.
Régimes transitoires 115
b) Régime transitoire
Le régime transitoire est le régime qui précède le régime établi. Notons que le régime transitoire
correspond à l’effacement progressif des conditions initiales, c’est-à-dire à la disparition de l’influence
du passé du système sur son évolution.
Signalons que sa durée est déterminée par la précision recherchée. Sur l’exemple précédent, le
régime établi est atteint à environ 5% près au bout de 3 ms ; la précision est de 1% après une durée
d’environ 5 ms .
a) Dipôles linéaires
Rappelons qu’un dipôle est linéaire si la tension à ses bornes et l’intensité du courant électrique qui
le traverse sont liés par une relation linéaire (cf. chapitre 1).
Exemples :
i) dipôle purement résistif, UAB = Ri
ii) dipôle purement capacitif, uAg = qA/C ou i = C d uAgj df
iii) dipôle purement inductif, UAB = Ldi/ dt
La courbe caractéristique d’un dipôle purement résistif est une droite qui passe par l’origine du
repère. Pour les dipôles purement capacitifs ou inductifs, la caractéristique dépend des variations tem¬
porelles de la source, c’est-à-dire du régime. Lorsque ce dernier est sinusoïdal, la caractéristique d’un
condensateur est une ellipse dont les axes coïncident avec ceux du repère, puisque :
u(t) = um cos(ûtf) et i(t) = — Cum(o sin(û>ï) = im cos (a)t + avec i,„ = Cum(o
i
TJ
c
La fonction test composant d’un oscilloscope donne en effet une ellipse de demi-axes im et um , à la
Q
fréquence de 50 Hz .
fN
b) Équation d’un système linéaire
° Dans un système linéaire, c’est-à-dire constitué de dipôles linéaires, l’application des lois de base
©
des circuits conduit à combiner, entre elles, des relations linéaires. Ainsi, l’évolution d’une grandeur
£ électrique de sortie s{t) prélevée dans le circuit, en régime forcé, sous l’action d’une source e(t) , obéit
CL
O
à une équation différentielle linéaire de la forme :
dks d* 1
s dle dl ' e + ... + b0 e(t)
ük
d7 +Uk~l + ... + fl0 s(t) -bijj + bt-i
où les coefficients a* et bi sont indépendants de s(t) et e(t) . Les termes contenant la grandeur de
sortie à gauche et ceux contenant la grandeur d’entrée à droite sont bien séparés. Le membre de droite
est à l’origine du régime forcé.
116 4. Régimes transitoires
La solution générale s(t) de cette équation différentielle linéaire, se présente sous la forme d’une
somme de deux fonctions :
s(t) = si(t) + 5e(r)
si(t) étant la solution générale de l’équation homogène, c’est-à-dire sans second membre :
dk ' s
akd?+at- dTFT + +Aô*(0 =°
•••
et se(t) une solution particulière de l’équation avec son second membre (cf. annexe 1).
Physiquement, la solution Sj(t) , obtenue en l’absence de source extérieure, correspond au régime
libre. Si une partie de l’énergie est dissipée, ce qui est toujours le cas pour un circuit réel, le régime libre
tend vers zéro; la réponse se(t) , caractéristique du régime établi, demeure alors la seule. Le régime
transitoire est donc la somme des deux réponses si(t) et se(t) .
Remarque : En pratique, on obtient directement la solution particulière qui correspond au régime éta¬
bli en recherchant une solution de forme sinusoïdale, de même pulsation que le signal
d’excitation en régime harmonique (cf. chapitre 3), et en recherchant une solution station¬
naire si l’excitation est elle-même stationnaire.
Si E désigne la f.e.m de la source, la tension qu’elle délivre se met sous la forme : ue(t) = E Y(r) . La
réponse du système à ce signal échelon est appelée réponse indicielle. Dans la suite nous préciserons ce
concept sur l’exemple simple et concret du circuit RC .
Y(0-
-*ÿ
FIG. 4.3.
Remarques : 1) La fonction d’Heaviside est discontinue en t = 0 . Cette singularité n’a aucune réalité
physique, puisqu’un signal réel est toujours continu. La valeur de Y (0) n’a en fait aucune
influence sur l’évolution du système, en raison de sa durée nulle ; la valeur en zéro de la
fonction d’Heaviside est donc arbitraire. Notons que certains auteurs la fixent à 1/2 .
2) La fonction d’Heaviside est reliée à la fonction signe sgn(t) , laquelle vaut 1 pour
t > 0 et —1 pour t < 0 (cf. chapitre 15) :
I
Y(0 = [! + sgn(0]
2
3) En informatique, on choisit la valeur à l’origine sgn(O) = 0 pour des raisons pratiques
d’algorithmique. On a alors Y(0) = 1/2 .
II. 2. — Circuit RC
a) Équations du circuit
Injectons, dans l’analyse du circuit de la figure 4. 1 l’expression de la nouvelle source de tension :
duc uc
RC
dt + uc = EY(t) ou
dt T
= -Y(0
r
en faisant apparaître la constante de temps r = RC du circuit. Avec les valeurs standard R = 1 kfl et
C = 1 p,F , cette constante vaut r = 1 ms.
-d
b) Régime libre
c
Q Le régime libre uc,i permet de caractériser le système, car il est indépendant de la source. L’équa¬
r\j tion différentielle à laquelle il satisfait s’en déduit simplement en annulant le second membre :
° duc j
© U££ = 0 de solution uc,i(t) = Cte x exp
dt
£ puisque, cherchant une solution de la forme uc,i(t) — exp(r/j , on trouve l’équation caractéristique
CL
O
r + 1/r = 0 , soit r = — 1/r (cf. annexe 1).
c) Régime établi
On obtient le régime établi en recherchant une solution particulière stationnaire de l’équation dif¬
férentielle d’évolution avec la source externe, après fermeture du circuit :
duCe «££ = E
— de solution immédiate Uc eif) — Cte — E
dt T T
118 4. Régimes transitoires
d) Régime transitoire
Le régime transitoire est la superposition de la réponse libre et de la réponse établie. Par consé¬
quent :
uc(t) = MC,/(O + uc,e(t) = Cte x exp +E
L’existence du courant électrique provoque l’accumulation des charges sur les armatures du condensa¬
teur. La charge totale du condensateur varie donc sans subir de discontinuité :
«M-»(0) = «M= f VW
J0
Il en résulte que la tension uc(t) = q{t)/C est, elle aussi, continue. Comme, initialement MC(0) = 0 ,
alors :
Mc(0) = Cte + E = 0 d’où Cte = —E
Ainsi, la réponse indicielle du circuit RC a pour expression :
Sur la figure 4.4, on a récapitulé ces résultats. Remarquons que la tension aux bornes du condensateur
est continue (Fig. 4.4a), alors que l’intensité i(t) = uR(t)/R du courant est discontinue (Fig. 4.4b).
«cM UR(t)
E— 7! E- -
/
-g / !
c ; \
Q / \
r\j
° I
i \
© 0 7 0 +
a) b)
FIG. 4.4.
ci
O
—
e) Bilan d’énergie
Calculons le travail électrique total WeyS fourni par la source au circuit, au cours du seul régime
transitoire puisque la source ne débite pas en régime établi. Il vient :
P OC rCE
/: EY(t)idt = E
Jo
idt = E
Jo
d q = CE1
Régimes transitoires 119
Wj
-r -Ri2 d t
-l
oo
E2
exp
( 21
K dt = —
E?T
R
Une autre partie de ce travail fourni par la source, est stockée sous forme d’énergie électromagnétique
_ CE2
2
I 1 1
£e = o) - ~Cu2c(0) = -CE2
Ainsi, par effet Joule, le circuit dissipe la moitié de l’énergie fournie par la source, quelle que soit la
valeur de la résistance. Le condensateur, lui, emmagasine l’autre moitié, sous forme électrostatique,
qu’il est susceptible de restituer.
Exemple : pour un condensateur, de capacité C — 2 |xF , soumis à une tension de 10 V , l’énergie
emmagasinée par le condensateur, qui est aussi celle dissipée par effet Joule, vaut 0, 1 mJ .
durc Ur
dt + —T = 0
Seule change la condition initiale wc(0) = E . En adoptant comme nouvelle origine des temps l’instant
de fermeture du circuit, on obtient l’évolution suivante des grandeurs électriques (Fig. 4.5) :
-d
c
uc(t) =Eex p(-ÿ) =C2rf
d / Il eXP (_ r) uR(t) = Ri = -EexP (”)
Q
rNJ
° uc(t) uR(t)
©
0
E / t
2 \
CL
O
\ ,
\
\
-E
0 7 t
a) b)
FIG. 4.5.
120 4. Régimes transitoires
Le travail dissipé par effet Joule dans le résistor, lors de la décharge libre du circuit, a pour expres¬
sion :
W'j =
r Ri2 d t
=J:-RHM-ï\
2
dt =
E?T
~R 2
_ CE2
Ainsi, lors de la décharge libre du circuit, l’énergie emmagasinée dans le condensateur est entièrement
dissipée par effet Joule. Lorsque la décharge libre est pratiquement achevée, MC(OO) = 0 ; le condensa¬
teur ne stocke plus d’énergie.
Nous avons vu que, lors d’une charge ou d’une décharge, la tension aux bornes d’un condensateur
évoluait continûment (Fig. 4.4a et 4.5a). Ce résultat très général doit être attribué à l’énergie électroma¬
gnétique d’un système physique macroscopique qui ne peut subir de discontinuité (cf. Électromagné¬
tisme). Ainsi, comme l’énergie électrostatique d’un condensateur, Cu2c/2
, la tension uc à ses bornes
évolue sans discontinuité.
Le condensateur étant initialement chargé sous différentes tensions, il est intéressant de noter la
rapidité de la progression exponentielle vers la tension E d’alimentation. Au bout d’une durée égale à
quelques r seulement, la tension uc aux bornes du condensateur devient pratiquement E . Il est alors
impossible de retrouver l’état électrique du circuit avant la fermeture de l’interrupteur; on dit que le
système perd rapidement la mémoire de son état initial.
Autant pour la réponse indicielle que pour le régime libre, on constate que la tension E n’apparaît
pas dans la durée du régime transitoire ( ~ 3r ). En effet, cette dernière est indépendante de la différence
de tension entre l’état final et l’état initial. Ceci est dû à la nature exponentielle de l’évolution : quelle que
soit la tension à atteindre, la durée de charge est une grandeur intrinsèque du circuit. Notons la différence
avec les évolutions proportionnelles au temps que nous rencontrons souvent dans la vie courante.
Remarque : La disparition exponentielle du régime transitoire est une caractéristique des systèmes
linéaires (cf. annexe 1).
-d
c
Q II. 3. — Circuit RL
r\j
° Analysons le circuit représenté sur la figure 4.6, constitué d’un résistor (résistance R ) et d’une
© bobine idéale (inductance L ) en série.
£ K UR
CL i
o
R
£îO L UL
FIG. 4.6.
Régimes transitoires 121
a) Equations du circuit
Écrivons la loi des mailles, sachant que l’interrupteur K est fermé à l’instant pris comme origine :
di
Ri + L
dt
=EY(t) soit -+Hy«
di
dt
b) Régime libre
àU
- =0 de solution ?/(/) = Cte x exp
dt
comme pour le circuit RC .
c) Régime établi
Le régime établi est donné par la solution particulière, stationnaire, de l’équation complète, laquelle
admet comme solution évidente :
«o=/=f
d) Régime transitoire
i(t) uL(t)
E/R- E
J \
\
\
0 T 0 7 t
a) b)
FIG. 4.7.
e) Bilan d’énergie
Contrairement au circuit RC , la source de tension dans le circuit RL fournit constamment de
l’énergie.
En régime établi, la source débite le courant d’intensité I — E/R sous la tension E , d’où la
puissance électrique Ve,s délivrée par la source et la puissance Vj dissipée par effet Joule :
Ve,s = El Vj = -RI2 = -El
On voit qu’en régime établi la somme des ces puissances est nulle.
En régime transitoire, Ve,s et Vj ont pour expressions respectives :
2
*-ï[> — exp (-;)] « »-T[‘ — exp (-;)]
Calculons la somme des travaux correspondants :
w — exp H)]- 2R 2 \R
Y=iu*
2
Ce travail est précisément la variation d’énergie magnétique de la bobine entre l’instant initial où i = 0
et l’instant final où i = E/R . Le bilan d’énergie du circuit s’écrit donc :
A£m = We, + WJ
ri Ainsi, en régime établi, toute l’énergie fournie par la source est dissipée par effet Joule dans le re¬
c
sistor; en revanche, durant le régime transitoire, la bobine emmagasine, sous forme d’énergie magné¬
Q
tique, une partie de l’énergie électrique fournie par la source.
r\j
° f) Ouverture du circuit
©
À l’ouverture du circuit, le courant dans la bobine diminue et provoque l’apparition d’une force
£ électromotrice qui s’oppose à l’extinction brutale du courant. Une étincelle de rupture peut se former au
CL niveau de l’interrupteur. Si le courant est important, il est nécessaire de lui permettre de s’écouler dans
O
une autre branche du circuit. On peut alors utiliser une diode, montée en parallèle sur le circuit RL (Fig.
4.8). Dans ce cas, à la fermeture du circuit, le courant évolue en régime libre. Si l’on suppose la diode
idéale, le circuit obéit à l’équation différentielle :
di i
dt + T
- =0
Régimes transitoires 123
4 L UL
FIG. 4.8.
En adoptant comme nouvelle origine des temps l’instant d’ouverture du circuit, les grandeurs élec¬
triques évoluent selon (Fig. 4.9) :
/
Jo
p00
-/ri'2 d t
-r ~
L
R,2TR -2U2 = -£
=
Ainsi, l’énergie emmagasinée dans la bobine est entièrement dissipée par effet Joule lors du passage du
l
i(t) uL{t)
T
0 f
t
E/R
\
\ Z
;
\
4 — -E
0
a) b)
FIG. 4.9.
-ri
c g) Continuité du courant dans une bobine
Q
Lorsqu’on met sous ou hors tension une bobine, le courant qui la parcourt évolue continûment (Fig.
r\j
4.7 a et 4.9 a). Ici aussi, on attribue ce résultat très général à l’énergie totale d’un système physique qui
4 ne peut subir de discontinuité. Il en résulte que, comme l’énergie magnétique LI'2/2 emmagasinée dans
©
la bobine, l’intensité du courant i qui la traverse évolue sans discontinuité.
£
CL
O
. . — Circuit RLC série
II 4
Sur la figure 4.10, on a représenté le circuit RLC constitué d’un résistor, d’une bobine et d’un
condensateur en série (cf. chapitre 3).
a) Équations du circuit
On ferme l’interrupteur K à l’instant origine. Écrivons la loi des mailles pour ce circuit en série
en veillant à l’orientation du courant afin que les charges s’accumulent sur l’armature de charge q du
124 4. Régimes transitoires
K UR
R
E L UL
uc
FIG. 4.10.
condensateur. Il vient :
d/ dq
Ri + L— + uc = E Y(t) avec «c = 1
C
et i=
dt
Cette équation linéaire du deuxième ordre se met sous la forme canonique suivante :
I I L
üc + —uc + <OQ «C = WQ E Y (t) en posant CDQ = — et Te = -
R
Te
b) Régime libre
d2uc,i , 1 d uc,i ,
2 n
~ïr + 7,ÿr+ai',Ucj=0
---
La solution dépend des racines de l’équation caractéristique que l’on obtient en cherchant des solutions
en expert) :
r* H h (OQ —0
Te
dont le discriminant a pour expression :
A=îT 4"°_4"°(dRn1)_4“°(ïéî 0
I
OÙ Q = (OQTe
est le facteur de qualité du circuit (cf. chapitre 3). On est conduit à envisager trois cas suivant la valeur
-d
du discriminant (cf. annexe 1).
c
1) Q> \/2 ( A < 0 ) : régime libre pseudo-périodique
- - --
Q
r\j L’équation caractéristique admet deux racines complexes conjuguées :
° I I 1 1/2
©
T\ = --
2r,
h joia et r2 — —~ j(0a avec a>a = a>0 1 - 4g2
2re
CL
La solution de l’équation différentielle homogène peut se mettre sous les formes suivantes :
O
UC,l(t) = Dexp COS (b)at + (f>a) ou »c,/(0 = exp [D| cos(ù)at) + D2 sin(û>0r)]
en désignant par D , (f>a, D \ et D2 les constantes d’intégration. L’évolution est dite pseudo-périodique,
car l’amplitude des oscillations n’est pas constante au cours du temps mais décroît proportionnellement
au facteur exp(— f/2re) . Sur la figure 4.1la, on a représenté le cas correspondant à la condition initiale
uc,/(O) = «o et /(O) = 0 , c’est-à-dire [d uc,i/ d r] (0) = 0 .
Régimes transitoires 125
---
O \
\
f,--' >-
»
a) b)
FIG. 4.11.
--
Les racines r\ et r2 sont réelles et négatives :
r\ =
--
—-
2re
1
h f3 et r2 =— -
2TC
1
/3 avec (3 = (OQ
La solution de l’équation différentielle homogène se met alors sous la forme (cf. annexe 1) :
4Q-
1/2
-g
Le régime critique impose une relation précise entre R, L et C. Puisque Q = 1/2, alors
c o>0 = \/(2Te) = R/2L.
Q
Les régimes critique et sous-critique sont apériodiques, comme le montre la figure 4.11b, dans les
r\j mêmes conditions initiales que 4.1la.
° En électronique, on introduit souvent, au lieu du facteur de qualité Q , le facteur m appelé para¬
©
•M mètre critique ou facteur d’amortissement, relié à Q par l’équation :
£
CL
O
1 1
m
2Q 2(o0Te
c) Régime établi
Le système étant linéaire, lorsque l’interrupteur est fermé, le régime établi est la solution particu¬
lière stationnaire de l’équation avec son second membre :
d2 UQ e 1 d«Cc 2 2 „
dt2 + — “jp + "o uc,e = ù)0E soit UC,e = Cte = E
d) Régime transitoire
Le régime transitoire est la superposition de la réponse libre et de la réponse établie :
La nature du régime transitoire dépend de re et donc de Q . Sur la figure 4.12, on a représenté la tension
uc(t) et l’intensité i(t) du courant au cours du temps pour différentes valeurs de Q.
--
1) Régime transitoire pseudo-périodique
Pour Q > 1/2 , on a :
1
r\ = —-' b jcoa et r2 = -
2re 2re
d’où :
D\ = — !(1-7 2ùJaTe î
et D2 = —
f( î
2(i)aTe
TJ
Il en résulte :
c
Q
CH
«C = E
1 1 - exp j
jr) [cos("«0 + sin(ûV) | 2 Te(ü
° uc(t)“ i(t)
© ~Q > 1/2
A>1/2
CL E Q= 1/2
O /•
/ / Q< 1/2 /
A 'Q=
]i/ 0
1/2
0 ?
a) b)
FIG. 4.12.
Régimes transitoires 127
--
2) Régime transitoire sous-critique ou apériodique
--
Pour Q < 1/2 , il vient :
I 1 1 1/2
r\ = — - h (3 et r2 = —- (3 avec (3 = (oo
lTe 2re 4Q-
d’où:
Di = - f(-i) et Di =
2 V 2(3TJ
Par conséquent :
D\ = — IOQE et D2 = —E
On en déduit :
uc = E [1 ((oQt + 1) exp (-<u0f)]
e) Bilan d’énergie
Effectuons un bilan d’énergie en faisant apparaître les puissances instantanées consommées dans
chaque dipôle. On peut obtenir directement ce bilan d’énergie en multipliant l’équation différentielle
issue de la loi des mailles, par l’intensité i du courant :
d/
Ri2 + L—i + uci = Ei
TJ
dt
C
Q
En tenant compte des relations uc = q/C et i = dq/ dt , l’équation se met sous la forme explicite
fN
suivante :
° + 2L Ei - Ri2
© dt\2C J
Cette forme fait apparaître la puissance instantanée fournie par la source Ve,s = Ei , la puissance instan¬
£ tanée dissipée par effet Joule dans le résistor Vj — —Ri2 , ainsi que les énergies électrique £e — q1/2C
et magnétique £m = Li2/ 2 , stockées respectivement dans le condensateur et dans la bobine. On a alors :
CL
O
en intégrant. Lorsque le régime stationnaire est établi, le courant dans le circuit est nul. La source
électrique ne fournit alors plus d’énergie. L’énergie magnétique de la bobine est nulle et le condensateur,
chargé, emmagasine l’énergie électrostatique £e = CE2 j2 .
128 4. Régimes transitoires
y.* = r
J0
Eidt = EC
L » f duc = CE2
CE2 CE2
Wj=£e- We,s = — CE2 =
2
Ainsi, la moitié de l’énergie apportée par la source est dissipée dans le conducteur ohmique, le reste est
stocké dans le condensateur.
L’énergie électromagnétique du circuit évolue au cours du temps selon :
£em = £e + £m =
1 1
aveC 1 Cduc
J'
En régime pseudo-périodique, l’énergie du circuit oscille entre la forme électrique et la forme magné¬
tique. Les phénomènes dissipatifs amortissent cet échange au bénéfice de l’énergie électrostatique du
condensateur, au fur et à mesure que le courant s’atténue dans le circuit. Lorsque le courant commence
à circuler, le condensateur et la bobine emmagasinent de l’énergie ; quand l’intensité du courant dimi¬
nue, l’énergie du condensateur continue d’augmenter, tandis que l’énergie magnétique de la bobine, elle,
décroît.
Dès que le courant s’inverse, l’énergie magnétique de la bobine augmente à nouveau. Le conden¬
sateur se décharge, mais pas totalement, car la dissipation d’énergie dans le résistor amortit le courant
retour (Fig. 4.13).
£em(t) £em
}\
Ij £e
]-CE
2
2-
\ /\
-g 0 r
c
FIG. 4.13.
Q
r\j
° . . — Circuits linéaires quelconques
II 5
©
a) Méthode d’analyse
£
CL Pour un circuit linéaire quelconque, la recherche du régime transitoire s’effectue en plusieurs
O
étapes :
i) établissement des équations du circuit, à l’aide des lois de Kirchhoff,
ii) recherche des conditions initiales en précisant les grandeurs électriques de chaque dipôle, im¬
médiatement après la fermeture du circuit,
iii) résolution des équations,
iv) vérification des solutions obtenues par comparaison avec l’état du circuit pour t infini.
Régimes transitoires 129
b) Exemple
Dans le circuit de la figure 4.14, aucun courant ne parcourt le circuit avant la fermeture de l’inter¬
rupteur, et le condensateur est initialement déchargé. Intéressons-nous à l’évolution de la tension uR(t) ,
lorsqu’on ferme l’interrupteur.
uc
ic
K
<7
c IF "j ÎR
E R UR
L UL
FIG. 4.14.
d2 UR 1 r\ duR r + R UR
RC + L
! =0
d t2 dt R LC
-d
o
Recherchons les conditions initiales uR(0) et [duR/ d /] (0) . Immédiatement après la fermeture du cir¬
rNJ
cuit par l’interrupteur K , la tension aux bornes du condensateur reste nulle et aucun courant ne circule
dans la bobine :
° MC(0) = 0 et iL{0) = 0
©
On a alors :
d(E-UR)
£ M*(0) = -«C(0)+£ = £ et ij*(0)=ic(0) = Cÿ(0)
=C
dt
(0) =
dt
=0 -Cÿ(0)
CL
O Il en résulte :
d UR
uR(0) = E et d,(°)=°
Compte tenu des conditions initiales, l’équation différentielle étant homogène et du deuxième ordre, en
régime pseudo-périodique, la solution se met sous la forme (cf. annexe 1) :
avec :
-1 21 V2
1 4(r + Æ) 1 T
Te et (oa = -
RLC [ RC + L
La solution précédente conduit à uR(oo) = 0 . On vérifie aisément que ce résultat est physiquement
acceptable. En effet, en régime stationnaire, le condensateur se comporte comme un coupe-circuit ; on
obtient alors un circuit RL qui s’amortit en régime libre, ce qui implique :
ttf(oo)
- 0= —
uR( oo)
soit M/f (oo) = 0
S(OO)-S(TX%)
s (oo) — s (0)
Exemple : la durée de réponse à 5% d’un circuit RC , excité par une tension échelon, est la durée
nécessaire pour que la tension aux bornes du condensateur initialement déchargé, atteigne 95% de la
tension finale, c’est-à-dire 75% «3T — 3RC .
c) Durée du régime transitoire
TJ
C On appelle durée du régime transitoire à x% , Ttr , la durée de réponse à x% de la réponse indi¬
Q cielle. C’est la durée au bout de laquelle la réponse libre du système est négligeable. Sans autre préci¬
fN
sion, nous désignerons ainsi la durée du régime transitoire à 5% .
° d) Durée de montée
©
La durée de montée rm est la durée nécessaire à un signal pour passer de 10% à 90% de sa
£ valeur finale d’équilibre. On la relie simplement aux durées de réponse :
CL
O
Tm—T 10% - T90%
De nombreux oscilloscopes analogiques présentent, sur leur cadran d’affichage, une échelle verticale
marquée de repères gradués 0% , 10% , 90% et 100% . Ces repères permettent de mesurer la durée de
montée. Pour cela, on décalibre la sensibilité verticale de manière à remplir l’échelle 0— 100% . Avec les
repères horizontaux 10% et 90% on mesure rOT comme indiqué sur la figure 4.15. Les oscilloscopes
numériques disposent généralement d’une fonction de mesure de la durée de montée d’un signal.
Régimes transitoires 131
100
90
10
0
H
tm T
FIG. 4.15.
L’équation générale d’un système du premier ordre qui donne la réponse s(t) à une excitation
e(t) , est la suivante :
ds
T—
dr + s(t) = AQ e(t)
r est la « constante de temps » ou durée caractéristique du circuit et Ao le facteur d’amplification
stationnaire. On comprend pourquoi : pour 5 et e stationnaires, A0 est le rapport s/e .
Notons que les circuits RC et RL précédemment étudiés sont des circuits du premier ordre.
D’après ce qui précède, sachant que .v(0) = 0 , la réponse s(t) à un échelon e(t) = emY(t) est
donnée par :
s(t) =A0em [l -exp (“)]
La mesure de s(oo) permet d’accéder au facteur d’amplification stationnaire :
em
Quant à la constante de temps r , elle est reliée à la durée de montée selon :
-g
c
(TIO%) (T90%)
Q
rNJ
S
s (oo)
= 0,9= 1 -exp (-ÿÿ) et
S
5(00)
= 0,l = l-exp(-ÿf)
° On a donc r10% = — rlnO, 1,
© 790% = — rlnO, 9 et finalement :
Tm = T 10% - = T ln 9 ~ 2, 2 T
ci
O
En pratique, il est préférable de mesurer la durée de montée à l’aide d’un oscilloscope et d’en déduire la
constante de temps, en divisant par 2, 2 . La méthode qui consiste à tracer la tangente à l’origine de la
courbe et d’en déduire r par intersection avec l’asymptote horizontale est déconseillée, car peu précise.
Elle conduit généralement à une surévaluation de r .
Enfin, remarquons que la constante de temps r s’identifie à la durée de réponse à 27% ~ l/e , le
signal atteignant 63% de sa valeur finale.
132 4. Régimes transitoires
T5% = — r ln 0, 05 = T ln 20 fa 3T
C’est précisément ce que nous avons observé lors de l’étude expérimentale du circuit de la figure 4.1 :
T0b — 3 ms et T — 1 ms . Évidemment, si une précision de 1% est recherchée, la durée du régime
transitoire devient :
r i% = T ln 100 fa 4, 6 T fa 5 r
s(f)/s(oo)'
1
0,90 3
0,63
0,1 ;
0 ~3T" r
2, 2T
FIG. 4.16.
AQ étant le facteur d’amplification stationnaire. Si la grandeur re , homogène à une durée, est positive,
l’amortissement du régime libre est assuré : le système est stable.
-g
c La réponse s(t) à l’échelon e(t) = emY(t) dépend de re et donc de Q.
Q
rNJ
1) Si Q > 1/2 (réponse indicielle en régime pseudo-périodique), s(t) s’écrit, sachant que
5(0) = 0 et 5(0) = 0 :
°
©
2
ci avec :
1
s(t) = A0 em 1 - exp +
sin(û>flt)
2(i)aTe }
o 1/2
(t)a = et Q = (o0Te
L’oscilloscope permet de mesurer la pseudo-période Ta . Il est souvent commode d’introduire le décré¬
ment logarithmique A , défini expérimentalement comme suit :
exp h*/(2Te)]
A=
1
n
ln
s(t) — 5(00)
s(t + nTa) - 5(00) =M exp [— (f + nTa)/ (2Te)] K“ 2Te
Régimes transitoires 133
o t\ h+Tm T
FIG. 4.17.
1
s(t) - A0 em 1 - exp jcosh(/3t) + sinh(/3r) )
2re(3
s s(t)
©
s(oo)-~
£
CL
O
0 r
FIG. 4.18.
134 4. Régimes transitoires
--
duc
dt --
1
uc
T
um
= — cosfûtf)
T
Le circuit est du premier ordre, puisque l’ordre de dérivation le plus élevé dans l’équation est un. La
solution de l’équation homogène uc,i , c’est-à-dire le régime libre, s’écrit (cf. annexe 1) :
où Cte est une constante fixée par les conditions initiales. Le régime libre s’amortit donc d’autant plus
rapidement que la constante de temps r du circuit est faible, c’est-à-dire que R est faible.
Quant au régime établi, on l’obtient en recherchant une solution particulière de forme sinusoïdale.
En notation complexe (cf. annexe 1) :
d —c um
dt + T
— avec um = um soit encore —c =
1 + je)T
On obtient finalement le régime établi «c,e(0 ;
1 0)T
uc,e(t) = Re{«cexp(/û>t)} - Um COS ((Ot) + 1 + (tor)2 um sin(e)t)
1 + (û>T)2
TJ 1 (OT
c
Uc(t) = Uc,i(t) + uc,e(t) = Cte x exp + 1 + (WT)2 um cos(&>f) + 1 + (wr)2 um sin(ft»t)
Q
CH Notons que la charge du condensateur et la tension à ses bornes évoluent sans subir de discontinuité :
°
© q(t)~q(0)= f WW
Jo
£ Le condensateur étant initialement déchargé, la condition initiale wc(0) = 0 conduit à :
CL
O
1
0 = Cte + soit Cte —
1 + ((OT)2 1 + (ù)T)2
Finalement, on obtient :
1
TTHôï“"H“') expH)] + 1 + (ûJT)2 um sin(cet)
(OT
UC(t) =
Régimes transitoires 135
n
0 t 0 ?
—um
3r T
15T
a) b) c)
FIG. 4.19.
Mm Mm
R R
-g
c
Q
0
“
r 0 T 0 ?
r\j
°
© -
•M 15r T
a) b) c)
£
CL FIG. 4.20.
o
Remarque : À basse fréquence, la tension aux bornes du résistor est proportionnelle à la dérivée de
la tension d’alimentation du circuit. À haute fréquence, la tension aux bornes du conden¬
sateur est proportionnelle à l’intégrale de la tension d’alimentation du circuit. Nous pré¬
ciserons ultérieurement ce comportement lors de l’étude des filtres du premier ordre (cf.
chapitre 6).
iw-| L
-g o T
c
Q
rNJ
°
jW-J |W 0 t
© a) b)
FIG. 4.21.
£
CL
. _ APPLICATIONS
O
IV
. . — Réalisation de tensions en dents de scie
IV 1
Il est possible de réaliser une tension en dents de scie, à partir d’un générateur délivrant des signaux
carrés, à l’aide d’une cellule RC convenablement calculée, travaillant, sur chaque période, en régime
transitoire (Fig. 4.22).
Régimes transitoires 137
Ue Us
7777 7777
FIG. 4.22.
r\j
£
CL
Ue
i
UR
TF
- Æ
ic
UC
INMc
;\
i-
0 11
\Ue I
!'
\
\
V
t
o a) b)
FIG. 4.23.
ii) Lorsque la diode est bloquée, c’est-à-dire polarisée en inverse, la tension aux bornes du circuit
RC parallèle est supérieure à la tension de la source. Aucun courant ne traverse la diode. Le circuit
uc > ue avec
duc
RC—
dr
--
évolue en régime libre et la loi des mailles fournit l’équation :
h uc = 0 et i = 0
138 4. Régimes transitoires
.
= càu1 ,ue 0
dt + R
=
ce qui donne :
1
TCO sin (cot\ ) = cos ( cot\ ) soit tan (cot\ ) = —
TCO
_|_ Uc
_Q SQ|t uc(t) = um exp cos (coti) avec r = RC
d/
L’annulation du courant impose à l’instant t\ des tangentes identiques pour les courbes ue(t) et uc(t) .
Puisque co sin (cot\ ) = cos (tot\ ) /T , il vient :
d UC,s
—— (ti) =
dt r
--
«m cos , s et
(coti) -jÿ-(t\) = —umcx)s\n ( cot\ ) = — — cos (coti)
dt T
Le condensateur recommence à se charger à partir de l’instant t2 , pour lequel les tensions sont à nouveau
égales uc(t2) = ue(t2) .
Une application intéressante de ce montage est souvent utilisée lorsque r T , c’est-à-dire lorsque la
pente de décharge du condensateur est faible (Fig. 4.23b). Le signal en sortie épouse alors l’enveloppe
du signal d’entrée, d’où le nom de circuit détecteur d’enveloppe ou de crêtes (cf. chapitres 9 et 16).
Les régimes transitoires sont utilisés dans le lissage d’une tension redressée afin d’obtenir une ten¬
sion proche d’une tension stationnaire. Supposons la diode parfaite dans le montage de la figure 4.24a.
La tension d’entrée du circuit est une tension redressée en double alternance de forme ue = um \ sin(cot) \
(Fig. 4.24b).
-d
o
Ue,Us
i
rNJ
—H îR ic
H
\
° R us
'A \ 7D \
© Ue I \I \ IUe
4ÿ x
£ 7777 7777 0
CL
o a) b)
FIG. 4.24.
Supposons que le condensateur soit en charge, ic > 0 , d’où la tension croissante us à ses bornes :
dt >
C"TT 0 ic =
Régimes transitoires 139
La diode débite le courant d’intensité i = ic+ift , et donc us = ue (portion AB). Lorsque us commence
à décroître, le condensateur se décharge. On a alors ic < 0 (portion BC). La diode cesse de suivre et
se bloque dès que le courant d’intensité — ic , fourni par le condensateur, est suffisant pour alimenter la
résistance, c’est-à-dire lorsque i s’annule :
i= 0 soit iR = —ic et donc = -Cÿ-ÿ
R dt
ce qui se produit, sur la première alternance, à l’instant tc tel que :
I
um sin((otc) — RC um(o cos((otc) soit tc — — arctan (TCO)
O)
avec T — RC
Une fois bloquée, la diode ouvre le circuit et le condensateur se décharge transitoirement dans la ré¬
sistance R (portion CD). La diode redevient passante lorsque us = ue et le condensateur se charge à
nouveau. Un lissage s’opère donc grâce à une succession de régimes transitoires.
Q
i
Bougie
Batterie +
E 1
14 FIG. 4.25.
Initialement, l’interrupteur K est fermé ; le courant dans le circuit 1 est stationnaire, i(0)=E/r.
Lorsqu’on l’ouvre, le courant s’écoule dans le condensateur qui se charge, et son intensité dans le cir¬
cuit du second ordre oscille. Pour obtenir une tension élevée dans le circuit 2 , aux bornes de la bougie,
on utilise un transformateur élévateur de tension, en pratique un solénoïde plongeur (cf. Électromagné¬
tisme).
-g
c
Q
rNJ V . — UTILISATION DE LA TRANSFORMATION DE LAPLACE
°
© .
V 1 . — Méthode
L’utilisation de la transformation de Laplace pour la résolution des équations d’un circuit linéaire
£ se révèle d’une grande efficacité technique. Les opérateurs de différentiation se transforment en multi¬
CL
O
plication par la variable symbolique p . Pour les signaux fondamentaux, tels qu’un échelon, une sinu¬
soïde, une impulsion, l’équation du circuit se ramène à une fraction rationnelle. La décomposition en
éléments simples permet d’obtenir la transformation inverse, en utilisant la table de transformation des
fonctions usuelles (cf. annexe 3).
Pour un système initialement au repos, les conditions initiales d’une grandeur qui ne subit pas de
discontinuité s’expriment simplement. En effet, si à l’instant initial f0+ = 0+ qui succède immédia¬
tement à l’établissement du régime, le signal .v(0+) reste nul, la transformée de Laplace de sa dérivée
140 4. Régimes transitoires
Considérons un système linéaire, d’ordre n , initialement au repos et supposons les dérivées succes¬
sives du signal s(t) continues jusqu’à l’ordre n — 1 . Si le signal d’entrée est un échelon, e(t) = emY(t) ,
l’équation de ce système se réduit à :
dks ds
ak
dti<+'" + a' d7 +a°sÿ = emYÿ
---
La transformation de Laplace de cette équation donne, avec des conditions initiales nulles :
--
soit :
S(p) =
em
p{pkak H ai +a0)
a) Systèmes d’ordre 1
as
T— +s(t) = A0emY(t)
dt
£ De même, l’équation d’un système, du deuxième ordre, excité par un échelon, s’écrit :
CL
O
+ “
+ "o-KO = A0ù)lemY(t)
ce qui donne, en prenant la transformée de Laplace :
S{p) = A0em
P {P2 +P/Te + "0)
Régimes transitoires
pour
pour
Q >
Q <
2
1
1
S(j>ÿ
%) = A0em
= Aoem
__
En décomposant en éléments simples le membre de droite, on obtient, selon la valeur du facteur de
qualité Q = ù)QTe , avec les notations habituelles :
1
P
1
P
P + 1/(2T«)
\p + l/(2re)]2 + toi
P + l/rg
\p+ll(2r,)Ÿ
l/(2rg)
\p+ l/(2re)]2+o»2
141
1 1 1 Û>0
pour Q %) = Ao«m
=2 P P + uo (p + <o0)2
La transformation inverse permet de retrouver les relations déjà établies relatives au régime transitoire
(Fig. 4.26) :
pour Q >\ 1
5(0 = Aoem 1 - exp COS (ù>at) +
2Te(Oa
sin {(oat)
pour Q
<2
I
J(0 = Ao*m jl -exp (“2~J cosh {pi) +
1
2rep
sinh (pt)
s(t)
2=i
1 --
2=1/4
2 = 1/2
0 w0t
FIG. 4.26.
. . — Réponse impulsionnelle
V 3
-g a) Signal impulsion
c
Q Physiquement, une impulsion est un signal dont la durée r est très courte devant les constantes
r\j de temps du système et dont l’amplitude est inversement proportionnelle à r . On la représente à l’aide
° d’un pic de Dirac noté S(t) (cf. annexe 2) et relié à la fonction d’Heaviside par l’équation :
©
dY
£ 8{t) = ~TT
dt
ci
O
Remarques : 1) Il est impossible de réaliser physiquement un pic de Dirac ; cependant, il est possible
de s’en approcher, par passage à la limite de fonctions, par exemple la fonction rect(f)
(cf. annexe 2) :
<5(r) = lim - rect f-')
T— 0 T \TJ
2)Ledirac 8{t) a la dimension de l’inverse d’une durée.
142 4. Régimes transitoires
Un système linéaire soumis à l’impulsion e{t) = <ï> 8{t) , où d> est une constante homogène à un flux
électrique, produit d’une tension par une durée, a pour équation :
ak
dks
1 +
-- d.9
h ai — + aQ s(t) = 8(t)
--- ---
En prenant la transformation de Laplace des deux membres de l’équation, le système devient :
Pour un circuit du premier ordre, par exemple un circuit RC série, alimenté par une impulsion de
tension d> 8{t) , l’équation précédente donne, si le signal de sortie est la tension uc(t) aux bornes du
condensateur :
0)
Uc(p) =
1 +pr
Le régime transitoire, c’est-à-dire la réponse impulsionnelle du circuit, s’obtient par transformée de
Laplace inverse :
--
© gine :
0+
2
CL
O
d us
+ us = O <5(/) donne
f '
d
—,us h Us
dt y-L d>5(f) dt
soit, en effectuant :
7*0 t
T
/ d«j = rixd,=4,r d Y = <î>
Jo- Jo- dt Jo-
Comme us(0 ) = 0 , on en déduit us(0+) = 4>/r .
Régimes transitoires 143
CONCLUSION
Retenons les points essentiels.
1) Le régime transitoire est la superposition de la réponse libre et de la réponse établie. La réponse
libre est solution de l’équation différentielle homogène et la réponse établie une solution particulière de
l’équation différentielle avec son second membre. Les constantes qui interviennent dans l’expression de
la réponse libre sont déterminées par les conditions initiales.
2) La tension aux bornes d’un condensateur évolue sans subir de discontinuité en raison de la
continuité de l’énergie électromagnétique. De même, le courant électrique qui traverse une bobine évo¬
lue sans subir de discontinuité.
3) La réponse indicielle d’un système permet d’évaluer ses constantes de temps. Un signal carré de
tension [0 — um] peut être considéré comme une répétition de signaux échelons si sa période est grande
devant les constantes de temps du système.
4) L’équation différentielle d’un système linéaire stable du premier ordre se met sous la forme :
ds
r—
dt + j(f) = A0e(t)
La constante de temps r du système est reliée à la durée de montée par r æ tm/2, 2 .
5) L’équation différentielle d’un système linéaire stable du deuxième ordre s’écrit :
d2s 1 dÿ
dt2 Te dt
+ "o-s(0 = 0>lAQe(t)
TJ
EXERCICES ET PROBLÈMES
C
Q
fN
3. Comment mesurer la durée de montée si l’on ne dispose pas d’un oscilloscope à mémoire ?
144 4. Régimes transitoires
100
90
10
0
FIG. 4.27.
Une bobine, d’inductance 50 mH , est alimentée par une source de tension stationnaire de f.e.m
12 V et de résistance interne 50 f1. L’enroulement de la bobine présente une résistance de 5 fl . On
ferme le circuit à l’instant initial t — 0 .
1. Établir l’équation différentielle donnant l’intensité i du courant électrique.
Tube au néon
“Y-
“1
c
T = TR \n(ÿ——
\E-uhJ +
T ln ET/TR - uh
ET/TR - ub
TR et r étant deux durées que l’on déterminera. Calculer la valeur de la période de ces oscillations de
relaxation.
(web)
P4- 7. Trains d’impulsions rectangulaires dans un circuit RC
Un circuit RC série est alimenté par une source de tension qui délivre des signaux rectangulaires,
de période T = 0, 1 ms . La tension délivrée est E = 10 V , en début de période sur la durée ah T ,
ah = 0, 3 étant le rapport cyclique, et 0 V le reste de la période. On suppose la durée caractéristique
r = RC = 10 ms du circuit très grande devant la période T de la source de tension. Le condensateur
est initialement déchargé.
1. Calculer les valeurs de la tension MC aux instants t\ = ahT et ti = T . Le régime est-il établi
à l’issue de la première période ?
2. Établir une relation entre les tensions minimale et maximale, aux bornes du condensateur, res¬
pectivement, n étant un entier, umi„{n) = uc(nT) et iw*(n) = uc(nT + ahT) ,
3. Exprimer umi„(n) et um(lx{n) en fonction de n,T, T et E . On remarquera que le terme général
de la suite uÿ+i = au + b s’écrit u = akUQ + b{\ — ak)/{1 — à) .
* *
4. Quelle est la durée du régime transitoire ? Commenter.
Une bobine, de résistance interne r , est alimentée, à travers une diode supposée parfaite, par une
source de tension sinusoïdale d’amplitude um et de pulsation a> : ue = um sin(W) (Fig. 4.32).
2. Quelle est la durée du passage du courant par période? La calculer à l’aide d’un micro¬
ordinateur, pour L = 100 mH , r = 10 H et / = 50 Hz .
ud
Ud,
-£4-
Ue
Ue
L
-g
c
Q
FIG. 4.32. FIG. 4.33.
rNJ
3. En s’appuyant sur une analogie mécanique de roue de bicyclette entraînée par un pédalier, justi¬
fier l’appellation de diode de « roue libre ».
Régimes transitoires 147
Le circuit de la figure 4.34 est alimenté par une tension sinusoïdale ue = um cos (cot) . Initialement,
le condensateur est déchargé et aucun courant ne circule dans le circuit.
1. Quelles sont les conditions initiales sur les grandeurs électriques du circuit immédiatement après
la fermeture de l’interrupteur?
2. Établir et résoudre l’équation différentielle d’évolution de la tension uc .
3. La fréquence de la tension d’alimentation est / = 2 kHz et son amplitude vaut 6 V . Sachant
que R = 10 kfl et C = 100 nF , sur combien de périodes s’étend le régime transitoire ?
? ic"
——
O R r uc
i
FIG. 4.34.
Un circuit RLC série est alimenté par des impulsions de tension <I>5(r) et de fréquence
/ = 1 kHz ; en outre, C = 0, 2 p,F , L = 2 mH et R = 5 kH .
1. Déterminer l’équation différentielle d’évolution de la tension «ç aux bornes du condensateur.
2. Résoudre l’équation précédente. Le régime établi est-il atteint entre deux impulsions succes¬
sives ?
La voie d’entrée d’un oscilloscope peut être représentée par l’association en parallèle d’un conden¬
sateur Cos = 25 pF et un conducteur ohmique de résistance Ros = 1 MH . Introduit dans un circuit,
-g l’oscilloscope peut en modifier significativement les caractéristiques. On observe alors des signaux dé¬
c formés. Pour pallier cet effet indésirable, on utilise une sonde de compensation qui prélève le signal du
Q circuit, et dont les caractéristiques sont données sur la figure 4.35.
r\j
° Oscilloscope
© Rso
£ Cos
CL
O Ue\ Uso
Ros Uos
Sonde
««
FIG. 4.35.
2. Quelle condition doit être réalisée pour avoir uos{t) = K ue(t) ? Préciser la valeur de K . On
désigne alors par Cso la valeur de la capacité de la sonde.
3. On règle la sonde compensatrice, à l’aide d’une tension échelon. En pratique, on utilise un gé¬
nérateur de signaux carrés. Quelle gamme de fréquence doit-on choisir ?
4. Établir la relation entre les transformées de Laplace TL {«,„} et TL {ue} .
5. On dit que la sonde est sur-compensée lorsque Cos > Cso . Quelle est alors la valeur de u„
immédiatement après le début du régime transitoire. Même question pour une sonde sous-compensée
C()S Cg,o •
6. Donner l’allure du signal uos(t) observé à l’oscilloscope, pour une sonde sur-compensée, une
sonde compensée et une sonde sous-compensée.
TJ
C
CH
°
©
£
CL
O
5
Théorèmes de base dans
l’analyse des réseaux linéaires
L’analyse des circuits par application directe des lois de Kirchhoff s’avère souvent très laborieuse,
surtout lorsqu’on ne s’intéresse qu’à l’état électrique d’une seule branche, précisément à la tension entre
ses deux nœuds et à l’intensité du courant qui y circule. Lorsque les circuits sont linéaires, il est possible
et commode de remplacer le reste du réseau soit par un générateur de tension soit par un générateur de
courant. Si l’on souhaite déterminer l’état électrique de l’ensemble du réseau, c’est-à-dire l’ensemble
des courants et des tensions, la linéarité du système d’équations à résoudre suggère fortement d’utiliser
le calcul matriciel, en s’aidant de méthodes numériques (cf. annexe 6).
. — THÉORÈMES DE BASE
Le premier des théorèmes de base des circuits linéaires est le théorème de superposition. Il permet
d’établir tous les autres.
. . — Théorème de superposition
11
TJ a) Relation linéaire
C
Q
La mise en équation d’un réseau, constitué de dipôles linéaires, par application des lois de Kir¬
chhoff, conduit à un système d’équations linéaires dont les seconds membres sont des combinaisons
CH
linéaires des termes de source, forces électromotrices (f.e.m) ou courants électromoteurs (c.e.m) sta¬
° tionnaires Ek et Xk (iota majuscule) ou variables ek(t) et i(f) (iota).
©
Nous supposons ces sources indépendantes, c’est-à-dire que leurs caractéristiques ne dépendent
£ d’aucune intensité ou tension du réseau. Ainsi, l’état électrique du circuit représenté sur la figure 5.1a,
CL
O qui est alimenté par les sources stationnaires de tension E et de courant X , satisfait aux deux équations
de mailles suivantes :
[5] = [/?][/]
[R] = Ri R [/] = h
+R R
H= R3*1
et
R + R2+R3 h
h h _
R R
7?3 *1
B B
E E
X X
a) b)
FIG. 5.1.
L’état électrique de ce réseau peut être considéré comme la superposition de deux états :
i) le premier a admet les courants /[“ÿ et , lorsque les générateurs se réduisent à la f.e.m E ,
soit [£(“)] = [Æ] [/(")] avec :
[5(“}]= [/<“>] = Mi
0
et
[/<“>
ii) Le second /? admet les courants
soit [SW] = [*][/<«] avec :
l{f} et if'* , lorsque les générateurs se réduisent au c.e.m X ,
~j(PY
[ÿS(s)]= „0 [/<«] =
-d
o
R3I
et
k\
En sommant les deux équations matricielles [$(“)] = [7?] [/(")] et [Sÿ] = [/?][/ÿ] on restitue l’équa¬
r\j tion matricielle initiale :
°
© [s(“)] + [Sÿ] = [7î] ([/<“>] + [7(ÿ]) qui donne bien [5] = [7?] [/]
£ b) Énoncé du théorème de superposition
CL
O
En raison des équations linéaires qui relient les courants dans les différentes branches d’un réseau
linéaire, comportant des sources de tension et de courant, le théorème de superposition s’énonce ainsi :
le courant produit dans une branche par un ensemble de générateurs indépendants est la somme des
courants produits par chacun d’eux, les autres étant éteints.
Éteindre un générateur de tension signifie ramener sa f.e.m à zéro et donc à le remplacer par un
court-circuit ; éteindre un générateur de courant signifie ramener son c.e.m à zéro et donc à le remplacer
par un coupe-circuit.
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 151
Exemple : calculons l’intensité du courant qui parcourt la branche AB , avec la résistance R , dans
l’exemple précédent, pour R\ = 3 fl, R2 = 12 fl, R3 = 6 fl , R = 6 CL , E = 12 V et J = 3 A .
i) L’état a est celui dans lequel la source de courant est passivée, c’est-à-dire remplacée par un
coupe-circuit (Fig. 5.2). On reconnaît ici un diviseur de tension avec deux résistances, l’une R\ et
l’autre la résistance équivalente a R en parallèle avec (R2 + R3 ). L’intensité lj$ du courant dans la
branche AB , avec la résistance R , vaut :
Ja) _ UAB R//(R2+R3) 9/2 x 12 = 7,2 V d’où ijÿ = 1,2 A
AB avec UAB =
R RI +R/HR2 + R3) 3 + 9/2
Rl
Ri A R2 1 _
A
1
l\p\ if
i\a)‘ R
R
Ri
E
B
FIG. 5.2.
Ri B
4*ÿ
FIG. 5.3.
ii) L’état /3 lequel la source de tension est passivée, c’est-à-dire remplacée par un
est celui dans
court-circuit (Fig. 5.3). On reconnaît là un diviseur de courant avec deux conductances, l’une G3 et
l’autre la conductance G'2 équivalente à G2 en série avec G et G\ en parallèle. L’intensité du courant
dans la branche où se trouve G2 vaut donc :
_2î_x=
4» = G2 1= _
1=
1 R3
1=
1
x3 = 0, 9 A
6
+ G3 I+G3/G2 1 + R2/R3 R3 + R2 + R//Ri 6+12 + 2
L’intensité lj$ s’écrit alors :
AP) _ G j09) _ Ri
AB /W = = 0,3A
G + Gi R + R1
a) Démonstration de L. Thévenin
Reprenons le raisonnement que fit le physicien français L. Thévenin dans sa publication originale
en 1883. Il appliqua le théorème de superposition à un réseau linéaire actif, en ne s’intéressant qu’à la
branche extérieure AB reliant deux points A et B du réseau et en considérant les deux états suivants.
i) Dans la branche extérieure AB , on insère, en opposition avec la tension ( UAB)O entre A et B ,
mesurée lorsque la branche extérieure AB est ouverte, un générateur de tension de f.e.m En égale à
( UAB)O • Comme ces deux tensions sont en opposition, aucun courant ne parcourt la branche extérieure :
/(“) = 0 .
ii) On passive le réseau initial, c’est-à-dire que l’on supprime tous les générateurs, en remplaçant les
sources de tension par des courts-circuits et en ouvrant les branches contenant des sources de courant. La
tension entre les points A et B est donc nulle et le réseau se comporte comme un résistor, de résistance
Rn On insère alors dans la branche extérieure AB un générateur de tension, de f.e.m En , de même
sens que la tension initiale ( UAB)O • L’intensité du courant dans la branche extérieure AB de résistance
R vaut alors :
/OS) = En
Rn + R
La superposition de ces deux états donne l’intensité du courant qui circule dans la branche exté¬
rieure AB (Fig. 5.4) I— /(“) + soit :
En
1= avec En = (UAB)O
Rn + R
£ En =
3x18 18
— = 2, 57 fl d’où I= 90/7 = 1,5 A
CL
o
3+18 18/7 + 6
b) Énoncé du théorème
Étant donné un système linéaire quelconque de conducteurs reliés, et renfermant des générateurs
répartis d’une manière quelconque, on considère deux points A et B appartenant au système, entre
lesquels la tension est UAB = VA — VB Si l’on vient à réunir les points A et B par un résistor de
résistance R , ne contenant pas de générateur, la tension UAB devient nulle et l’intensité I du courant
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 153
(UAB)O
/=
Rn + R
dans laquelle Rn représente la résistance du système initial, mesurée entre les points A et B , une fois
passivés tous les générateurs. Soulignons bien que VA — VB est la tension ( UAB)0 > avant que l’on ne
relie les deux points A et B par le dipôle de connexion de résistance R.
Retenons comment, en pratique, appliquer le théorème de Thévenin :
i) on ouvre d’abord la branche AB dans laquelle on veut calculer l’intensité,
ii) cette branche étant ouverte, on détermine successivement la tension (UAB)0 et la résistance
équivalente RTh entre A et B en passivant toutes les sources.
Il suffit alors d’utiliser la formule précédente pour en déduire le courant dans la branche.
Cette extension au régime quasi stationnaire sinusoïdal est immédiate. Il suffit de considérer, en
régime sinusoïdal, en plus des résistances, les impédances offertes par les bobines et les condensateurs
(cf. chapitre 2), ce qui implique d’utiliser la notation complexe. L’intensité complexe du courant dans la
branche extérieure AB d’un réseau linéaire est donc donnée par l’expression :
(.—AB)O
i=
Zn + Z
dans laquelle (uAB)0 est la tension entre les deux points A et B et Zn l’impédance du réseau mesurée
entre ces points avant que l’on ne les relie par un dipôle de connexion d’impédance Z .
Exemple : dans le circuit représenté sur la figure 5.5, on souhaite déterminer la puissance dissipée
par la charge résistive Rc = 8 fl .
12 j
A
12 n
-g
c
Q
ivO j12 n
8n
r\j
°
© B
FIG. 5.5.
£
CL
O Déterminons, à l’aide du théorème de Thévenin, l’intensité complexe i du courant qui parcourt
cette charge. Il vient :
(ü\B)O
i=
Zn + Rc
Le circuit de charge étant ouvert, la tension {uAB)o vaut, en reconnaissant un diviseur de tension :
12(1+j)
(üAB)o — x 24 = 24(1 + j)
Y2
154 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires
Remarque : Dans un circuit constitué de deux sous-systèmes dont l’un est linéaire et l’autre non, le
théorème de Thévenin permet de remplacer le premier par un simple générateur. On utilise
cette propriété pour déterminer le point de fonctionnement d’un dipôle non linéaire, telle
qu’une diode, connecté aux bornes d’un sous-système qui lui est linéaire.
a) Démonstration
Le théorème de Norton, du nom de l’ingénieur américain L. Norton qui l’établit en 1926, permet
lui aussi de calculer l’intensité du courant qui circule dans une branche extérieure d’un réseau linéaire
entre deux points A et B ; cependant, dans ce cas, on considère que le réseau se comporte, entre ces
deux points, non comme un générateur de tension, mais comme un générateur de courant (Fig. 5.6).
On l’établit aisément à partir du théorème de Thévenin. En effet, ce dernier s’écrit aussi, en régime
stationnaire (Fig. 5.6a) :
I=
En En x En
—
En + E En + E En
soit, en introduisant le courant de court-circuit Icc ou courant de Norton TH :
TJ
C
Q En En
/= TH avec TH — Icc — ~
fN
En + E En
°
© Le schéma correspondant est celui représenté sur la figure 5.6b.
? Il est instructif d’écrire le théorème de Norton sous une forme, dite duale de celle du théorème de
CL Thévenin, dans laquelle on souligne la correspondance entre tension et courant, impédance et admit¬
O
tance, série et parallèle. Pour cela, il suffit d’exprimer la tension UAB aux bornes de la charge R :
EEn TN
UAB = El = TN = TH soit UAB =
En + E l/Rn + l/E Gn + G
7
£
Rn
A
IN Fl TN Fl
R Rn R Grh G UAB
En
ÎCP B
FJ
a) b) c)
FIG. 5.6.
b) Énoncé
Étant donné un système linéaire quelconque de conducteurs reliés, et renfermant des générateurs
répartis d’une manière quelconque, on considère deux points A et fi appartenant au système. En réunis¬
sant les points A et fi par un simple fil conducteur, l’intensité du courant qui le parcourt est l’intensité
de court-circuit ou de Norton Icc = TN . Si l’on insère entre A et fi , à la place du fil de court-circuit,
un dipôle de conductance G , ne contenant pas de générateur, le courant entre A et 6 prend une va¬
leur différente de lcc , mais la tension UAB est donnée par l’expression :
TN
UAB =
Grh + G
dans laquelle GTh représente la conductance du système initial passivé, mesurée entre A et fi .
Notons que l’intensité du courant de court-circuit ou de Norton est directement reliée aux caracté¬
ristiques du générateur de Thévenin par l’équation Icc = TN = ( UAB)OGTII
Exemple : sur le montage de la figure 5.7, cherchons la tension aux bornes des points A et fi,
lorsqu’on les réunit par un conducteur de résistance R — 10 fl :
TN
UAB = avec G = 0, 1 S
Gn + G
On obtient Gn en remplaçant le générateur de tension par un fil et en ouvrant la branche comportant la
source de courant. Les conducteurs sont alors en parallèle :
_
_ J_ J_ _
_ _5__ 1
_
20 + 30
-g Th
60
— = 0, 083 S
12
d’où RTh = 12 fl
c
Q Quant à TN , on l’obtient rapidement en calculant l’intensité de court-circuit, c’est-à-dire en connectant
rNJ
directement les points A et fi par un fil de résistance nulle :
° 15
© IN = Icc = — -5 = -4,25 A
20
£
CL Remarque : On peut retrouver TN en effectuant EnGn En étant la tension entre A et fi , la charge
O *
R = 10 fl n’étant pas connectée. La résolution du circuit initial donne l’équation :
20 fl K 30 fl j 40 fl
A
15 V
îô 30 fl 10 fl
2~to -j 50 fl
5A
FIG. 5.7.
JB
FIG. 5.8.
I
c) Extension au régime quasi stationnaire
Comme pour le théorème de Thévenin, l’extension au régime stationnaire est immédiate. Il suffit
de considérer, en régime sinusoïdal, en plus des conductances, les admittances offertes par les bobines et
les condensateurs (cf. chapitre 2), ce qui implique d’utiliser la notation complexe. La tension complexe
recherchée est donc donnée par l’expression :
- 3 j~ 250
+ ;40 10 5/(3 + 4 /) 50 4
-g
c Zlh
A
en
P
©
I
Q
Zn Yn = —
r\j
Zn
C)
°
©
eTh
B
FIG. 5.9.
L.
O-
o
.4. — Représentation de Thévenin et représentation de Norton
D’après ce qui précède, un système linéaire peut être représenté, entre deux de ses nœuds A et fi ,
relativement à son extérieur, soit par une source de tension, de f.e.m en et d’impédance Zn , soit par
une source de courant, de c.e.m LN = eTh/Zn et d’admittance YTh = 1jZTh
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 157
On a alors les deux équations suivantes reliant la tension u entre les bornes A et B et l’intensité
i du courant de A vers B (Fig. 5.10) :
i A i A
LN,
Zn
en
u
CD Yn u
B B
a) b)
FIG. 5.10.
Le passage d’une représentation à l’autre permet souvent de simplifier un réseau. C’est le cas
du montage de la figure 5.11a, lequel comporte, en régime stationnaire, deux résistances R\ et R2
alimentées par une source de tension, de f.e.m E et de résistance interne r , et par une source de
courant, de c.e.m J et de résistance R .
B h
r4 K I a K R'2
r
-g
A »>
* A 40 *2 40 «>40
c
Q
r\j
E
a) b)
I c)
° FIG. 5.11.
©
Pour déterminer l’intensité I\ du courant qui parcourt R\ , on commence par remplacer les en¬
£ sembles r , R\ en série et R , R2 en parallèle par, respectivement (Fig. 5.1 1b) :
CL
O
R2R
R\ =Rÿ+r et R'2 = R2//R = R2+R
Ensuite, on se ramène à une seule maille en remplaçant la source de courant par une source de tension
équivalente (Fig. 5.11c). On en déduit :
E-Rÿ
' R; +
158 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires
(UAB)O ( UAB)O
h= avec RTh=R2//R = R'2 et (UAB)0 = E-lx(R2//R) = E-TR!2
Rn + Ri + r Rjh + R[
Exemple concret : E = 48 V , J = 12 mA , /?, = 1 kü , R2 = 2, 2 klî , r = 250 O , R = 10 kCL .
On trouve :
48 - 12 x 1,803
R'1 = 1,25 kft i?2 = 1, 8 kfl d’où 1 =
1 250 + 1 803
= 8, 6 mA
Considérons deux points P et Q d’un réseau linéaire entre lesquels il existe, en régime station¬
naire, une différence de potentiel UPQ (Fig. 5.12), en raison des sources de tension ou de courant exis¬
tant dans le réseau.
P P
Réseau
linéaire K
Réseau
linéaire (Dî E=UPQ
Q Q
a)
P P
Q
linéaire
Q
(Dî E
b)
o
FIG. 5.12.
Réunissons les bornes P et Q à celle d’un interrupteur K ouvert. La branche PKQ est donc carac¬
r\j
térisée par la tension UPQ et par un courant nul. L’état de cette branche ne change pas si l’on insère
° entre P et Q une source idéale de tension, dont la f.e.m E est précisément égale à UPQ , le pôle posi¬
©
tif en P et le pôle négatif en Q .
£ L’effet de fermeture de K revient à ajouter, en série avec la source idéale de tension précédente, une
CL
O
seconde source de tension identique mais en opposition. La différence de potentiel entre les deux points
est alors nulle, comme lorsqu’on ferme K .
Ainsi, la fermeture d’un interrupteur est équivalente à l’adjonction, au réseau comportant l’inter¬
rupteur ouvert K , aux bornes duquel la tension est UPQ , d’une source de tension idéale en opposition
avec UPQ .
Ce résultat se généralise aux signaux variables dans l’approximation des régimes quasi station¬
naires.
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 159
Considérons le pont représenté sur la figure 5.13a dans lequel les résistances R\ et Ri sont
connues avec précision, Rv est une résistance variable, E est la f.e.m de la pile et P, sa résistance
interne. On réalise l’équilibre du pont, entre les points A et B , en cherchant la valeur de Rv qui an¬
nule le courant dans la branche AB . Désignons par UPQ la tension aux bornes de l’interrupteur et in¬
sérons une source de tension idéale de f.e.m EK = UPQ. Un tel système est équivalent au pont, avec K
ouvert.
4 4 4
Pile Pile Ri
R\ R\
y'
Pi
I ' ’jiP)
P
0 Q P A Q + P
0 Q
R> Rv P> Rv Rï Rv
B B B
© S'
K ©
EK EK
a) b) c)
FIG. 5.13.
D’après le théorème de superposition, un tel montage peut être considéré comme la superposition
de deux montages :
i) dans le premier (Fig. 5.13b), on maintient la pile et on passive la tension idéale en connectant
directement les points P et Q . Ce montage est équivalent au montage initial avec interrupteur fermé.
L’intensité du courant qui circule dans la branche AB est Ta> .
ii) Dans le second (Fig. 5.13c), on maintient la tension idéale EK et on passive la pile en la rem¬
plaçant par sa seule résistance interne. Ce montage est équivalent à un pont de Wheatstone. L’intensité
du courant qui circule dans la branche AB est JW . On sait qu’elle est nulle lorsque le pont est équili¬
bré, c’est-à-dire lorsque :
R\ Ri d’où Ri — Rv —
Ri
-g R2 Rv Rl
c
Q
rNJ
On en déduit que l’intensité I est égale à /(“) , que l’interrupteur soit ouvert ou fermé.
Une telle détermination de la résistance interne d’une pile, insérée dans l’une des branches d’un
° pont de Wheatstone équilibré (dans la branche AB ), avec un interrupteur K dans la branche PQ , est
©
connue sous le nom de méthode de Mance .
£ Application : Pi = P3 = 2 kfi et Rv = 14, 5 fl ; on trouve P, = 14, 5 fi .
CL
O
c) Extension au régime quasi stationnaire
Le résultat précédent s’étend sans précaution particulière aux circuits variables dans l’approxima¬
tion des régimes quasi stationnaires. Par exemple, considérons le circuit de la figure 5.14a dans lequel,
lorsque l’interrupteur K est ouvert (Fig. 5.14b), on mesure entre les points P et Q une tension effi¬
cace UPQ = 12 V , en présence des sources de tension, de f.e.m efficaces E\ et E2 inconnues, mais
avec les valeurs d’impédances données sur la figure.
160 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires
P P
24 n 24 a
E\
to t 48 a
12 V
Q Q 48 a
E2
JO c
70 a A r 70 a A ...h.... r
a) b)
FIG. 5.14.
(UAB)O = -12\/2
24
cos(wf) = — 4\/2cos(<wt) d’où i — —
4\/2 COS (ù)t)
24 + 48 100+720
Quant à l’impédance interne ZTh , elle vaut, puisque le condensateur est court-circuité :
24 x48
Zn = 70 + 24 = 86 0
+ 48
On en déduit la surtension mesurée lorsqu’on ferme K :
4\/2
A«4B = -(14 +720) IOO+720 cos(wr)
dont la valeur efficace est :
-g
53 1/2
c
14+720
Q WAB = 4 =4 = 2, 85 V
r\j 100+720 104
°
©
II. — CAS DES SOURCES COMMANDÉES
£ Jusqu’à maintenant les sources de tension ou de courant considérées étaient indépendantes. Or les
CL
O
composants actifs, tels que les transistors sont représentés par des schémas électroniques dans lesquels
des sources de tension ou de courant ont des caractéristiques qui, elles, dépendent des autres paramètres
du réseau. Par exemple, sur le montage de la figure 5.15, représentant un transistor (cf. chapitre 7), le
c.e.m de la source de courant dans la deuxième maille est proportionnel à l’intensité i, dans la première ;
il s’écrit précisément : L2 = (3 i_{ .
Lorsqu’on applique les théorèmes de Thévenin ou de Norton, la détermination de en , qui est la
tension entre les points A et fi d’une branche ouverte, ne pose pas de problème particulier.
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 161
Ri -, T*
He Ud Ri “2
PU
B
FIG. 5.15.
En revanche, celle de Zn par la passivation des sources d’un réseau, qui consiste à court-circuiter une
source de tension et à « coupe-circuiter » une source de courant, ne peut plus convenir. En effet, la sup¬
pression d’une f.e.m indépendante dans une branche impliquerait automatiquement celle de l’intensité i
dans une autre branche, ce qui reviendrait à annuler la f.e.m commandée. On évite cette difficulté en uti¬
lisant les deux méthodes suivantes de détermination de l’impédance de Thévenin, moins simples mais
valables, elles, dans tous les cas.
Le courant de court-circuit entre les points A et B est, comme on le sait, le courant qui parcourt
la branche AB lorsqu’on court-circuite ces deux points par un simple fil de connexion. En régime quasi
stationnaire sinusoïdal, le rapport de la f.e.m de Thévenin eTh sur son intensité donne précisément
l’impédance interne (Fig. 5.16) :
7 _~
Ç-Th
£ Th —
L
ZTh A i Ri Ri A
ai
-g
c
en icc
«î
Q
r\j
* B
Ri e e(l + ai)
e — icc ( Ri + 1 d’où icc = R2+Ri/(l+a) ~
+a R2(l+a)+Ri
162 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires
Neutralisons les f.e.m indépendantes et connectons un générateur de f.e.m eg entre les points A
et fi . Si l’intensité du courant débité par le générateur est ig , l’impédance de Thévenin est (Fig. 5.18) :
Zn =
4
Zn A
en
B
\e8
FIG. 5.18.
Exemple : reprenons le circuit de la figure 5.17. Le courant i satisfait aux deux équations suivantes :
ig = -(1+ a)i
avec i tel que eg = R2[g — R\ i.Il en résulte :
Ri Ri
-g
~
4 "*~ 1 + a ig d’où ZTh = R2 + 1
+a
Remarques : 1) On retrouve évidemment l’intensité icc en résolvant le circuit simple considéré, avec
A et fi reliés par un fil de connexion. En effet, on a alors :
-g Ri e
c icc = (1+ a)i et e = R{i+R2 icc = R2 icc +—— icc
1+a
d’où icc =
R2 + /?,/(!+ a)
Q
r\j
2) La méthode de passivation de toutes les sources, ici inadaptée, aurait donné pour ZTh ,
° les résistances étant en série : ZTh = R{ + R2 et donc icc = ej(R\ + R2) comme valeur
©
de l’intensité, ce qui est inexact.
ci
O
. . — Applications
II 2
La figure 5.19a représente le schéma équivalent simplifié d’un transistor. La f.e.m du générateur
équivalent de Thévenin, que l’on obtient en l’absence de branche AB extérieure, a pour expression :
h Zi ib Z, ?
Ue Z2 Ue Z2 icc
\P‘b T» <Pîb
Jâ
a) b)
FIG. 5.19.
Un exemple de circuit à sources commandées est fourni par le couplage de deux bobines (cf.
chapitre 1 1). Proposons-nous de déterminer les caractéristiques du générateur de Thévenin entre les
points A et fi du réseau représenté sur la figure 5.20.
«1 fil) ri f
i2\ L2,r2
wm
e\ 1 z' 2 Z2
; 1 !
B
FIG. 5.20.
-g
c
Q
Dans la maille 1 (respectivement 2 ) apparaît une f.e.m supplémentaire proportionnelle à la varia¬
r\j tion de l’intensité du courant qui circule dans le circuit 2 (respectivement 1 ) et au coefficient d’induc¬
tance mutuelle M , lequel est positif ou négatif selon le sens des enroulements (cf. Électromagnétisme).
° Les deux équations du réseau s’écrivent donc :
©
a. dr
O
«1 = (n +;ÿi")li +jMioi2 + Zi(ij - i2) et 0 = (r2 +jL2(ü)i_2 +jM(oi_{ + Z2ï2 - Zi(ij - i_2)
La résolution laborieuse de ces équations fournit l’intensité i2 et donc la f.e.m de Thévenin selon :
i-Th — i2
164 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires
On trouve :
30 150
*2,m — et —Th,m —
14+11i 14 + 11j
Pour déterminer le courant iÿ. , il faut résoudre le nouveau système :
M3 +7) - = 10 31,,m - (3 =0
3L
On obtient :
30 Ç-Th 150 -l+6j -l+6j
îcc,m -1+6j 14+11j 30 14+11j
Ainsi, le générateur équivalent de Thévenin est caractérisé par :
—Th,m —
150
14+11j
= (6,62 —y 5, 2) V et ZTh = 5ÿÿ = (0,8 +; 1,5) O
TJ
a) Inconnues du réseau
c
Considérons un réseau tel que celui représenté sur la figure 5.21, lequel est un pont de Wheatstone
Q
fN
modifié, qui comporte six branches (b = 6), contenant chacune un résistor, et quatre nœuds N\ ,N2,N2
et A4 (n = 4).
° La connaissance des intensités des courants, dans les b branches du réseau, détermine l’état élec¬
©
trique du réseau, puisque les tensions entre deux points quelconques du réseau s’en déduisent, en appli¬
£ quant les relations entre courant et tension aux bornes de chaque dipôle.
CL
O En fixant arbitrairement un potentiel de référence, origine des tensions dans le circuit, que l’on
appelle la masse, le nombre total Nt de variables inconnues du réseau est la somme des b intensités
4/ des courants qui circulent dans les branches NÿNi , délimitées par les nœuds A* et A/ , et des n — 1
tensions de nœud :
A, = b + n - 1
El ©Dn
%
i >i r2>,
h
Ni •Ni
/?3 N4 RA
*6. ©
*6
"© B
£3
FIG. 5.21.
b) Variables d’état
Les b variables d’intensité du réseau ne sont pas indépendantes, car elles sont reliées entre elles
par les lois de Kirchhoff relatives aux nœuds et aux mailles.
Appliquée aux n nœuds du circuit, la loi des nœuds fournit n équations, dont seulement n 1
sont indépendantes. En effet, aux deux extrémités d’une même branche A*N/ , le courant iki converge
en Ni et diverge de Nk . Par conséquent, en considérant les courants externes à cette branche, au nombre
de j au nœud Nk et de / au nœud Ni , la loi des nœuds en ces points s’écrit, respectivement :
/
Ikl “l" £m*'m — 0 et îkl + £mîm — 0
m=1 m=1
où em traduit l’orientation des courants im . La somme, membre à membre, des n équations de nœuds,
donne l’égalité 0 = 0, puisque chaque courant apparaît deux fois avec des signes opposés, ce qui retire
une équation au décompte initial.
Ainsi, le nombre Ne de variables indépendantes d’un circuit électrique, appelés variables d’état,
qui déterminent toutes les autres grandeurs électriques, est relié aux b branches et n nœuds du système
par la relation :
Ne —b— (n — l)=b — n+\
Dans le réseau de la figure 5.21 le nombre de variables d’état est donc : Aÿ = 6- 4 + l = 3.
-ri
c
Q
. . — Analyse des réseaux linéaires
III 2
r\j a) Réseaux linéaires
° Dans les circuits linéaires, qui sont constitués uniquement de dipôles linéaires et de générateurs de
©
tension ou de courant, les relations courant-tension aux bornes des dipôles du circuit se réduisent à des
£ relations affines, en présence de f.e.m ou de c.e.m, ou à des relations de proportionnalité :
CL
O i) entre grandeurs stationnaires en régime établi, ( U = RI);
ii) entre grandeurs complexes en régime sinusoïdal forcé dans l’ ARQS (u = Zi),
iii) entre les transformées de Laplace des courants et des tensions, en régime variable quelconque
dans l’ARQS ( TL{«} = Z{p) TL{ï} ).
Dans ces conditions, les équations issues des lois de Kirchhoff deviennent des combinaisons li¬
néaires des grandeurs inconnues. Le formalisme matriciel est alors particulièrement adapté au traite¬
ment des réseaux linéaires.
166 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires
b) Méthodes d’analyse
Les méthodes d’analyse des réseaux visent soit à trouver l’ensemble des b courants de branche,
soit à connaître l’ensemble des n — 1 potentiels de nœud ; les grandeurs inconnues restantes, tensions
de nœud ou courants de branche, se déduisent évidemment des relations tension-courant aux bornes des
dipôles du circuit.
Il existe principalement trois méthodes d’analyse équivalentes qui, par des écritures spécifiques des
lois de Kirchhoff, permettent d’obtenir toutes les grandeurs électriques d’un réseau :
i) l’analyse par les courants de branche, qui cherche à accéder aux b intensités des courants dans
les branches du circuit,
ii) l’analyse par les tensions de nœud qui conduit à déterminer les n — 1 tensions de nœud, un
nœud étant choisi comme référence des tensions,
iii) l’analyse par les courants de maille qui, en introduisant Ne — b — n +
1 courants fictifs
indépendants, de maille, permet d’accéder aux courants dans les branches du circuit.
Nous nous proposons dans la suite de mettre concrètement en œuvre ces méthodes sur l’exemple de
la figure 5.21, avec les valeurs suivantes des caractéristiques des composants : R(, = 1 kfl , R\ — 1 kfl ,
R2 = 10 kfl , R3 = 10 kfl, R4 = 10 kfl, R5 = 1 kfl, E, = 5 V , E3 = 12 V , 12 = 10 mA et
R2I2 = 100 V.
Notons que les sources, réelles, sont représentées par un générateur de tension ou de courant avec
sa résistance interne.
.
III 3 . — Méthode des courants de branche
Pour déterminer les intensités des b courants de branche, on exprime d’abord les n — 1 relations
indépendantes issues de la loi des nœuds, écrites en fonction des courants de branche. On complète
ensuite le système d’équations par b - n + 1 relations, issues de la loi des tensions appliquée à un
même nombre de mailles dans le circuit. Afin que les équations obtenues ne soient pas redondantes, le
choix des mailles doit inclure toutes les branches qui comportent des sources, ces dernières ne pouvant
évidemment pas être sans effet sur le réseau.
Notons qu’il est impossible d’appliquer la loi des tensions à une branche du circuit constituée d’une
TJ
source parfaite de courant, puisque la tension à ses bornes dépend du reste du circuit. En revanche, le
c
courant dans la branche est connu, ce qui réduit d’une inconnue le système d’équations. Il suffit donc
Q
de choisir b — n mailles qui ne comportent pas cette source de courant pour compléter le système
CH d’équations (cf. Exercices).
°
©
a) Mise en équations
?
CL
o
La loi des nœuds, en Ni , N2 et N4 par exemple, donne trois (n — 1 = 3), équations indépen-
dantes :
—il + h + k = 0 en N1
il + i2 + 15 = 0 en N2
h +U+h = 0 en N4
Appliquons alors la loi des tensions dans trois (b — n + l = 3), mailles choisies parmi les sept que
compte le réseau. Les mailles N\N2N2BA , N\N2N4 et N2N2N4 conviennent puisqu’elles englobent
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 167
1 10010
01001' R.l 0
0
h
001110 h 0
Ri —R2 0 0 0 R(, i4 Ei + E3 - R2Ti
Ri 0 R3 0 — R$ 0 Î5 Ei
0 R2 0 /?4 — /?5 0 A Rih
b) Résolution du système
Les méthodes de résolution du système d’équations linéaires précédent sont nombreuses. En pra¬
tique, il est efficace d’utiliser une calculatrice scientifique, ou mieux un logiciel de calcul qui inverse la
matrice des impédances et donne :
M = [zr'[s]
On trouve les valeurs suivantes des intensités en mA :
il « -4, 38 i2 « 7, 36 i3 « 0, 64 i4 « 2, 34 i5 « -2, 98 i6 « -5, 02
b) Écriture matricielle
Le système linéaire constitué par ces trois équations peut se mettre sous forme matricielle :
[Y][U\ = [5]
dans laquelle [U] est le vecteur colonne des tensions de nœud, [5] le vecteur colonne des sources et
[7] la matrice admittance :
y, + Y2 + Y5 -Y2 -Ys U2
’
J2 + y,£,
'
c) Résolution du système
Q
qui ne correspondent à aucun courant réel, sont construits en choisissant Ne mailles, parcourues par ces
fN courants de maille d’intensité im>n .
° L’application de la loi des mailles aux branches communes de deux mailles adjacentes, permet de
© calculer les courants de maille. Aussi cette méthode est-elle dite des mailles adjacentes.
Enfin, avec le théorème de superposition, on relie les courants de maille aux courants de branche.
£
CL a) Mise en équation
O
Les mailles choisies sont représentées sur la figure 5.22. La loi des tensions, appliquée aux mailles
N\N2Na, N2N3Na et N\NAN3BA parcourues respectivement par les courants de maille im,i , im,2 et
im,3 , donne :
E\ R\im,\ Rsij-m,! im,l) R3(im,3 *m,l ) — 0
—R2(lm,2 + %2) + — imj) + R3(im,\ ~ im,2) = 0
E3 — Rôîm,3 + ~ *’m,3)
+ — im,3) = 0
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 169
Notons sur la figure 5.22 que /, = imA , i2 = -im,2 , h = im,1 - im,3 , 4 = im,3 -
im,2 , h = im,2 ~ im, î
4 4i,3 •
£i
X2
W2 A
il ( 2) h
13 /?3 /?4 *4
Tÿ4
Ni N3
A
16 i?6
e Ei
B
FIG. 5.22.
b) Écriture matricielle
Le système linéaire précédent peut aussi se mettre sous la forme matricielle [Z] [im] = [5] , dans
laquelle [im] est le vecteur colonne des courants de maille, [5] le vecteur colonne des sources et [Z] la
matrice des impédances. En explicitant, on obtient :
Ri + Ri + R5 Rs Ri m, 1 Ei
Rs /?2 + £4 + R5 RA m,2 R2T2
-R3 -RA R3 + RA + Rô_ _i/n,3_ E3
La forme des matrices obtenues est ici aussi remarquablement simple. Notons les points suivants :
-ri
c i) l’élément diagonal Zkk de la matrice des impédances est la somme des impédances de la
Q maille k,
r\j ii) l’élément non diagonal Zki est égal à l’impédance de la branche commune aux mailles M.k et
° Mi, affectée d’un signe positif si les courants des deux mailles parcourent la branche dans le même
© sens, et négatif dans le cas contraire ;
•M
iii) la ligne k du vecteur colonne des sources est la somme des f.e.m de la maille Mk , affectées
£
CL
d’un signe positif si le courant de maille imtk sort par la borne positive, d’un signe négatif dans le cas
O
contraire. Notons alors que, si une branche comporte un générateur de Norton, il devient nécessaire de
le convertir en son générateur de Thévenin équivalent.
c) Résolution du système
VR(P)
UR(P) = RIR(P) d’où ZR(P) = =R
h(p)
Uo
TJ
c «c(0 - Mc(0) = ic(0d''
Q
CH Or la transformation de Laplace d’une fonction Jg(t) est reliée à celle de sa dérivée g{t) par l’équation
S (cf. annexe 3) :
© TL + P
avec G(p) = TL{*(r)}
2 ce qui donne dans l’exemple d’un condensateur, de charge initiale (à t = 0 ) Cuç{0) :
CL
O
I
Zc(p) = TT
Cp
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 171
Sur la figure 5.23a on a dessiné le schéma symbolique équivalent du condensateur, avec la condition
initiale uc(0)/p représenté par un générateur en série dont la tension indicielle correspondante s’écrit
«c(0) Y(t) . En b, le schéma s’appuie sur la deuxième équation ; la condition initiale Cuc(0) est traduite
par un générateur de courant impulsionnel d’expression Cuc{0) 5(f) (cf. annexe 2).
l/Cp
l/Cp «c(0)/p
!c{p)
ll-e Ic(p)
Cuc(0)
Uc(p) CD
Ucip)
a) b)
FIG. 5.23.
Remarque : On peut vérifier l’homogénéité des équations précédentes en notant que p a la dimension
de l’inverse d’une durée, U{p) celle du produit d’une tension par une durée et I(p) celle
du produit d’un courant par une durée, c’est-à-dire d’une charge.
2 ZL{p) = Lp
CL
O
les équations précédentes s’écrivent :
UL(p)0)= ZL(p)h(j>)
et IL(p) = - LiL(
ZL{P) +—
P
On en déduit deux représentations de la bobine : sur la figure 5.24a, on prend en compte le courant initial
en introduisant un générateur de tension impulsionnel, de f.e.m —Lii(0) S(t) ; en b, on représente ce
courant par un générateur de courant indiciel de c.e.m Y(t) .
172 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires
Lp
WW
h(p)
«r@
L/>
UL(P)
UL(0) h{p)
UL(P)
îL(0)
h
a) b)
FIG. 5.24.
On sait que l’équation différentielle linéaire et du premier ordre, à laquelle satisfont de nombreux
systèmes électroniques, dont le filtre passe-bas type RC de la figure 5.25 (cf. chapitre 4), se met sous la
forme :
avec T. = RC
dt
En prenant la transformation de Laplace des deux membres de cette équation différentielle, on obtient,
avec les notations habituelles :
E(P) Uo
Te [pS(p) - J(0)] + S(p) = E(p) soit S(p) = où Uo — s(0)
1 + PTC P + 1 /TC
R R
1
e(t) C s(0 E(p)| ?Î(DC" s(p)
À un signal d’entrée, de type échelon de tension e(t) = emY(t) , le circuit donne la réponse sui¬
vante :
em Uo puisque E{p) — —
p(prc+ 1) + p + \/TC
S{p) =
P
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 173
i Uo
s(p) = em
G P P+ 1/TC
+P
+ 1/Tc
on en déduit le signal s(f) pour t > 0 , en prenant la TL inverse (cf. annexe 3) :
s(t) = em 1 - exp
TC
t
+ UQ exp H)
b) Réponse transitoire à un signal sinusoïdal
Appliquons à l’entrée du système défini par la fonction de transfert H(j(o) , à un instant pris comme
origine, un signal sinusoïdal e(t) = em cos(W) . Cherchons à déterminer le signal de sortie correspon¬
dant. Il vient, en utilisant les résultats précédents :
Uo
S(p) = —
TC
P
(p+ 1/tc)(p2 + (O2) P+1/TC
puisque E(p) = em-rÿ-I
ce qui s’écrit aussi :
A , Bp + C\ Uo
SW =
"VPT17F. p2 + a>2) P+ 1/TC
On détermine les trois coefficients A , B et C en réduisant au même dénominateur et en identifiant :
A Bp + C _ A{p2 + (o2) + (Bp + C)(p + 1/TC)
+ p2
P+\/TC + (o2 (p+ l/rc)(p2 + &»2)
soit :
(A + B)p2 + Aco2 + C/TC + p(C + B/ TC) UQ
S(p) =
T3 (P+\/TC)(P2 + ù)2
P+\/TC
C
On en déduit :
Q B
fN A +B = 0 A(o2 + — = 0 et C+ — = 0
--
Tc Tc
° d’où :
© C B I CQ2T2C
A — —B = —
b)2TC
hC=c +1 = 1 et C=
Tc 1 + ù)2T2
2
CL
o
Finalement, en exprimant A et B en fonction du seul facteur C qui ne dépend que de ((OTC)2 , on
obtient :
c( emU 1 p + ù)2TC Uo
+
\
p + 1/TC '
P2 + (si1 P + 1/Tc
ce qui se simplifie selon :
em p + (Q2TC Uo
s(p) —
1 + ù)2T2 +
P+1/TC p2 + 2 (O
P+ 1/TC
174 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires
em t t
s{t) = cos(<yf) + <oTc sin(ûtf) — exp + UQ exp
1+ ù)2T2 Tc Tc
En faisant tendre t vers l’infini, on restitue évidemment le régime établi, (cf. chapitre 4) :
s(tH
1 + O>2T2 jcos(û)t) + (OTC sin(<yt)J .
On voit que le calcul opérationnel permet d’obtenir globalement la réponse complète du circuit, en
régime transitoire et en régime établi.
CONCLUSION
Rappelons les résultats essentiels que sont les théorèmes de superposition, de Thévenin et de Nor¬
ton, ainsi que les méthodes d’analyse des réseaux linéaires.
1) Le courant produit dans une branche par un ensemble de générateurs est la somme des courants
produits par chacun d’eux, les autres étant remplacés par des courts-circuits pour les sources de tension
et par des coupe-circuit pour les sources de courant.
2) Selon le théorème de Thévenin, le courant dans une branche a pour expression, en régime stationnaire
ou quasi stationnaire :
(üAB)O
i=
Zn + Z
dans lequel ZTh est l’impédance du système initial, mesurée entre les points A et B, une fois les
générateurs passivés.
3) Selon le théorème de Norton, on a en régime stationnaire ou quasi stationnaire :
i/V I
Ü\B — avec kN = icc = (üAB)O ZTh et Yn = R
—
Yn + Y Th
dans laquelle Y est l’admittance du dipôle de connexion et Yn l’admittance du système initial passivé,
entre les nœuds A et B .
TJ
C
4) La fermeture d’un interrupteur dans un circuit linéaire est équivalente à l’adjonction, dans la branche
Q comportant l’interrupteur ouvert K aux bornes duquel la tension est UPQ , d’une source de tension
CH idéale en opposition avec UPQ .
° 5) Avec des sources commandées, les théorèmes de Thévenin et Norton sont toujours valables pourvu
© que les systèmes soient linéaires. Cependant la méthode de détermination de l’impédance de Thévenin
par passivation des sources ne convient plus ; on doit lui substituer soit la méthode du courant de court-
£ circuit, soit celle du générateur auxiliaire :
CL
O
Zn = -P- ou Zn = k
iee 4
6) Concernant la détermination de l’état électrique d’un réseau, l’analyse est conduite à l’aide de trois
méthodes qui s’appuient largement sur l’efficacité du calcul matriciel.
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 175
EXERCICES ET PROBLÈMES
2. En déduire l’intensité du courant qui parcourt la branche lorsque les trois sources sont activées.
Trouver sa valeur sachant que R — 1 kfl .
3. Retrouver l’intensité du courant qui circule dans la branche AB en déterminant la f.e.m ETh et
la résistance RTh du générateur équivalent de Thévenin.
4. Toutes les sources étant activées, calculer la puissance reçue par chacun des dipôles. Commenter.
Q
P
P
CD R
CD E2
B
FIG. 5.27.
-g
c
Q
r\j P5- 2. Réseau en régime stationnaire
°
© On considère le réseau en régime stationnaire représenté sur la figure 5.28.
£ 1 . Calculer, à l’aide des lois de Kirchhoff, les intensités des courants dans les différentes branches,
CL sachant que la f.e.m de la source de tension est E = 6,4V.
O
2. Quels sont les générateurs de Thévenin et de Norton correspondants, entre les nœuds A et fi du
réseau ?
3. Entre A et 6 , on connecte une charge résistive. Quelle doit être la valeur de sa résistance R
pour que la puissance dissipée dans la charge soit maximale ? Calculer la puissance correspondante.
176 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires
h 40 a 160 Cl Ei
ÎCD * •Lÿ-©
E2
D
160 a
6,4 V
ÎO 320 a
R
ii ÏJ R
alors que l’on peut faire varier Ri . Le pont est alimenté, entre les points P et Q , par une source de
tension stationnaire, de f.e.m E et de résistance interne négligeable.
Ri Ri
P
V Q
R> RA
B
©E
FIG. 5.30.
20 n
D
40 fl
% 60 n
A
2o n
D
IA A
B
40 n 60 fl
Ex
ÎO 50 fl O B
50 fl
Ê2
C Jç
a) b)
FIG. 5.31.
30 fl 40./ fl
20 fl
-20/ fi
30 n
—50j fl H
* —50 j n •to 20/ fl R = 10 fl
FIG. 5.32.
B
FIG. 5.33.
B
J
-d P5- 8. Puissance dissipée dans un conducteur ohmique, en régime quasi stationnaire (web)
c
Q Entre les bornes A et fi du circuit représenté sur la figure 5.33, on connecte un conducteur oh¬
r\j mique de résistance R = 10 fl. La valeur maximale de la f.e.m de la source de tension sinusoïdale est
° 90 V.
© 1. À l’aide du théorème de Thévenin, déterminer le courant qui circule dans ce conducteur, la valeur
maximale de son intensité, ainsi que son déphasage par rapport à la source.
£
CL
O
2. Quelle est la puissance dissipée dans le conducteur ?
(1 — a)R
U R2
e'Q A —
JL
h
aR
El
FIG. 5.34.
Ue
7777 7777 7777 7777 7777
FIG. 5.35.
-g
c
Q
rNJ
°
©
£
CL
O
6
Fonctions de transfert. Quadripoles
Le concept de fonction de transfert joue un rôle essentiel en physique, surtout en électronique, mais
aussi en mécanique et en optique. En effet, chaque fois qu’un instrument fait correspondre une réponse
en sortie à une excitation en entrée, se pose le problème de son influence dans la relation entre l’entrée
et la sortie.
Le cas de l’électronique présente un intérêt particulier, en raison de la facilité technique avec la¬
quelle on peut illustrer concrètement ce concept à l’aide de circuits simples. En effet, si l’on applique
à l’entrée d’un circuit RC (Fig. 6.1), une tension ue(t) , on constate qu’en général la tension à la sor¬
tie us(t) est différente de ue(t) . L’étude de la relation entre us(t) et ue{t) relève précisément de la
théorie du transfert.
Plus généralement, on peut caractériser tous les systèmes linéaires en électronique par une fonction
de transfert. Aussi convient-il d’abord de rappeler la définition des systèmes linéaires en électronique.
e\ S]
R \Ç
ue(t) us(t) e2 sz
ww T
FIG. 6.1. FIG. 6.2.
Ai ex + A2 e2 A| 5] + À2 $2
Ai et A2 étant deux constantes réelles ou complexes (Fig. 6.2). Cette propriété justifie l’importance
de la décomposition du signal d’entrée en une superposition de signaux sinusoïdaux selon l’analyse de
Fourier (cf. annexe 2). En effet, on peut considérer tout signal d’entrée, fonction du temps, comme une
superposition discrète ou continue de signaux sinusoïdaux dont l’amplitude complexe est une fonction
de la fréquence.
Fonctions de transfert. Quadripoles 181
Remarque : Les signaux sinusoïdaux sont simples car, relativement aux opérateurs qui apparaissent
dans l’expression des lois physiques, ils gardent leurs formes, lorsqu’on les dérive ou les
intègre par rapport au temps. Par exemple :
exp(j(ot) = j(oexp(j(ot)
dt
En langage plus élaboré, on dit, dans ce dernier cas, que le signal sinusoïdal, sous sa forme
complexe, est une fonction propre de l’opérateur dérivation.
M,(0 = “,,*exp(jtot)
La relation entre les tensions d’entrée et de sortie est simple à établir puisque le système est un diviseur
de tension (cf. chapitre 2) :
Zc 1/(jCa>) 1
“s(0 = - Ue(t) = Me(t)
R + ZC R + l/(/Cû») 1 + jRCto
On en déduit le rapport tÿ(t)/uÿt) :
“,(0 1 I
en posant o0 = —
Me(t) 1 +jv/*>0
Il est souvent commode d’introduire le nombre sans dimension suivant :
TJ
X = " =L
/o
C
qui est une pulsation réduite ou une fréquence réduite.
Q
fN Ordre de grandeur : dans le cas concret où R = 5 kfî , C = 20 nF , on trouve :
° Ù)Q =
I
— = 104 rad-s Ct
(1)Q 1
= 1,59 kHz
© RC 2TT ITTRC
Pour tout système linéaire, tel que le précédent, le rapport de la tension de sortie sur la tension d’entrée,
£ qui dépend de la pulsation (o , est Và fonction de transfert du système ; on la note très souvent H{jco) en
CL
O électronique (cf. chapitre 13) :
1
H(ja>) =
1 +j(o/(o0
Le cas singulier où a> — 0 correspond évidemment aux signaux stationnaires.
L’équation précédente est facile à interpréter : le système affecte chaque composante sinusoïdale,
en la multipliant par la fonction de transfert H(j(o) .
182 6. Fonctions de transfert. Quadripoles
ff(/««)= lOTHHfflexplAMfl]
En outre, le domaine de variation de la fréquence, dit spectral, étant très étendu, puisque compris entre
quelques hertz et quelques centaines de mégahertz, on utilise en abscisse, non la variable / , mais son
logarithmique décimal lg/ , ce qui permet de resserrer l’extension du domaine significatif.
a) Gain en tension
On appelle gain en tension d’un système, exprimé en décibel, la quantité suivante :
G„(dB)=201g \T(f)\
Cette définition fut introduite par l’ingénieur américain A.G. Bell pour deux raisons :
i) le module de T(f) pouvant lui aussi varier fortement, une échelle logarithmique permet, ici
aussi, de resserrer le domaine significatif de variation,
ii) la loi expérimentale du physiologiste G. Fechner montre que la sensation sonore d’un signal
acoustique est proportionnelle au logarithme de la puissance mécanique reçue par le tympan de l’oreille
et donc au logarithme de la puissance électrique fournie au haut-parleur (cf. Mécanique).
Comme l’unité logarithmique qui en résulte s’avère en pratique trop grande, on introduit le décibel
en multipliant le logarithme par 10. Le facteur 20 qui apparaît dans l’expression du gain en tension Gu
se justifie aisément, car la puissance est proportionnelle au carré d’une tension, ce qui se traduit par un
facteur 2 supplémentaire lorsqu’on prend le logarithme.
On appelle diagrammes de Bode, du nom de l’électronicien américain H. Bode, les représentations
du gain en tension G„(dB) et de la phase 4> de la fonction de transfert en fonction de lg/.
Remarque : Pour des raisons pratiques, on utilise parfois du papier semi logarithmique dont l’échelle
des abscisses, qui est celle des fréquences, est logarithmique et l’échelle des ordonnées,
qui est celle du gain, linéaire.
b) Détermination expérimentale
TJ Expérimentalement, on détermine le diagramme de Bode relatif au gain comme suit : pour chaque
C
fréquence, on mesure les amplitudes des tensions d’entrée et de sortie à l’aide d’un oscilloscope. On en
Q
déduit leur rapport et donc le gain que l’on porte sur le diagramme relatif au gain.
CH Notons que le module de T(f) est évidemment non négatif, mais que le gain en décibel est lui
° négatif dès que |7'(/')| < 1 ; en outre, pour \T(f)\ = 0 , Gu = — oo .
©
On trace le diagramme de Bode relatif à la phase en comparant la phase de la tension de sortie à
£ celle de la tension d’entrée, ce que permet un oscilloscope utilisé en mode de Lissajous (cf. Introduction
CL expérimentale) :
O
Remarques : 1) Les filtres passifs sont caractérisés par un facteur d’amplification en puissance toujours
inférieur ou égal à l’unité, et donc un gain en puissance non positif, puisque par définition
ils n’utilisent pas pour leur fonctionnent de sources auxiliaires (cf. chapitre 1). Cependant
leur gain en tension peut, lui, être positif ; c’est ce que l’on observe par exemple dans
l’étude de d’un circuit RLC lorsque la tension de sortie est la tension aux bornes du
condensateur (cf. chapitre 3) : si le facteur de qualité Q est supérieur à 1 , alors le gain
en tension sera positif pour une fréquence égale à la fréquence propre du circuit.
2) Une autre façon de déterminer expérimentalement la fonction de transfert consiste à
utiliser un générateur d’impulsions qui fournit en sortie la réponse impulsionnelle dont la
transformée de Fourier est précisément la fonction de transfert (cf. chapitre 15).
. 4. — Exemple du filtre RC
a) Diagramme de Bode
I 1
Z(f) = d'où n(f)i =
i +y///o [i + (f/fo)2]'/2
Par conséquent :
Gu = 201g
[i+(/y/o)2i,/2 1- 101g 1 + et (f> = — arctan
-g
G„(l) = 201g(d|) = — 101g 2 f» —3 dB et <£(!) = ~ rad
c
Q
r\j G„(dB) ,<£(rad)
° 1
0.
0 X = \gx
© X = lgx \
4-1 -3ÿ-
V \
£ \
CL
o
- irj4 -r
\
\
s
-20- - s
— îT/2
a) b)
FIG. 6.3.
184 6. Fonctions de transfert. Quadripoles
b) Représentation asymptotique
Le tracé point par point des diagrammes de Bode étant laborieux, on lui substitue généralement
une représentation asymptotique. Dans l’exemple du filtre RC , on décompose l’espace des fréquences
en deux zones délimitées par la fréquence /o ( x = 1 ), et on introduit la fonction de transfert normali¬
sée H :
1 I
T(f) = 2£(x) = d’où = 20 lg 1 - 20 lg(21/2) = 0 — 101g2 = — 3 dB
Yq— = Y~fj
et :
4> — —arc tan x = — arctan \ — —~r
4
rad
~ -A
I
d’où Gu = 201g |H| «201g = -20 lgx= -20X
jx
L’asymptote du gain est une droite qui passe par G = 0 pour x = 1 et dont la pente vaut —20 dB par
décade, puisque qu’une décade correspond à AX = 1 , soit une multiplication par 10 du rapport f/fo .
La phase est constante et égale à — 7r/2 rad .
Notons que ce même gain diminue de 6 dB , lorsque la fréquence / est multipliée par 2 :
Gu = -201g 2 « -20 x 0, 3 = -6 dB
On dit aussi que la chute de gain est de 6 dB par octave, car l’octave musicale est définie par un rapport
de fréquence égal à 2 .
TJ On peut constater, sur la figure 6.3, que le tracé asymptotique donne l’allure des vrais diagrammes
C avec une très bonne approximation.
Q
fN Retenons que le gain en tension de ce circuit électronique s’effondre pour les hautes fréquences.
Aussi est-il utilisé pour privilégier le transfert des faibles fréquences au détriment des hautes fréquences
° présentes dans le signal d’entrée.
©
£ c) Bande passante à — 3 dB
CL
O La fréquence caractéristique fo , correspondant à x = 1 , symbolise une rupture dans la courbe de
gain et de phase. Aussi l’appelle-t-on fréquence de coupure à — 3 dB , car 201g |Z(/b)| = —3 dB et la
note-t-on souventfc .
Comme fc =fo — 1 / (27TRC) délimite la limite supérieure de la bande passante à —3 dB du filtre
et que la limite inférieure est la valeur nulle, la fréquence de coupure fc détermine la bande passante
du système. Dans cette bande, le déphasage entre les signaux d’entrée et de sortie est pratiquement
constant : il est nul pour / </o et vaut —TT/2 rad pour / >/o ; pour / =/o sa valeur est — 7T/4 rad .
Fonctions de transfert. Quadripoles 185
1 x
Hr = Re{H} = 1 et Ht = Im{/7} = 1 +JC2
-
+x2
donne :
Ainsi, le diagramme de Nyquist est, dans ce cas, le cercle de centre C de coordonnées (0, 5 ; 0) et
de rayon R = 0, 5 (Fig. 6.4). Lorsque / augmente, le point représentatif M décrit le demi-cercle
inférieur AIO , A étant le point de coordonnées ( 1 ; 0 ) et O l’origine du diagramme. Dans la pratique,
ce diagramme est moins utilisé que le diagramme de Bode, car la lecture des fréquences est moins
commode. En revanche, il présente un intérêt pour analyser la stabilité des circuits (cf. chapitres 12, 13
et 14).
iff = Im{//}
c ,A
0,5 X = Re{H}
Ue Quadripole us
M
I
FIG. 6.4. FIG. 6.5.
II.
_ QUADRIPOLES ET FILTRES PASSIFS
-ri
c Le circuit simple de la figure 6.1 peut être considéré comme un quadripole, c’est-à-dire un système
Q à quatre bornes, deux à l’entrée, entre lesquelles on applique une tension ue , et deux à la sortie entre
r\j lesquelles on mesure la tension de sortie us , même si une borne de sortie est reliée à une borne d’entrée
° (Fig. 6.5).
© Si le gain en tension varie, lorsqu’on fait varier la fréquence, on dit qu’on a réalisé un filtre en
fréquence. Comme, en outre, la puissance à la sortie est nécessairement inférieure à la puissance à
£ l’entrée, puisque le système ne reçoit pas d’énergie d’une source auxiliaire, le filtre est passif
CL
O
Dans cette classification, on distingue les filtres passe-bas, les filtres passe-haut, les filtres passe-
bande et les filtres coupe-bande (ou réjectecteur de bande). On les désigne parfois, de façon plus précise,
par le nom de la fonction qui les caractérise ou par celui d’un auteur historiquement lié à leur étude.
186 6. Fonctions de transfert. Quadripoles
Ainsi, en électronique, le filtre passe-bas exponentiel et le filtre passe-bas de Butterworth ont pour
fonctions de transfert respectives, en fonction de la fréquence réduite x :
1
H(x) = exp(—JC) et Wfix) =
(1 H- JC2»)1/2
Remarque : En optique incohérente, le filtre spatial de Butterworth est souvent défini par la fonction
de transfert en puissance, laquelle est donnée par le carré du module de l’expression pré¬
cédente (cf. Optique).
De façon technique et spécifique à l’électronique, on classe les filtres selon leur ordre, c’est-à-dire
selon le degré le plus élevé des polynômes qui apparaissent dans la fonction de transfert H{jof) . Ainsi,
les fonctions de transfert :
H(ja>) =
A(o
+B ou H(j(o) =
B
Ca> + D Ceo D
A| afi -\- B| (o + C| B\ o) -P C\ Ci
H(ja>) = H(j(o) = et H(j(o) -
A2<ifi + B2O1) + C2 A2O)1 + B2Ù) + C2 A2<ifi + B2OJ + C2
caractérisent des filtres d’ordre 2.
On appelle gabarit d’un filtre passif la zone géométrique qui le caractérise dans le diagramme
de Bode.
Pour un filtre passe-bas, cette zone peut être définie par la fréquence de coupure /1 , à G\ dB , en
dessous de laquelle tous les signaux sont transmis, et par la fréquence /2(> f\) à Gi(< G1) dB, qui
donne l’atténuation minimale dans la bande de fréquence à rejeter (Fig. 6.6a).
On montre que les gabarits des autres filtres peuvent se déduire du gabarit d’un filtre passe-bas ;
par exemple pour un filtre passe-haut, la zone est symétrique par rapport à la fréquence moyenne, com¬
-d prise entre f\ et f2 (Fig. 6.6b). Les gabarits des filtres passe-bande ou réjecteurs de bande sont des
c
juxtaposition de gabarits passe-bas et passe-haut.
Q
rNJ
Gu Gu
° fi f fi f- f
© 0 0
4ÿ
I t t
av¬ al—
2
CL
O
a2.. a2—
a) b)
FIG. 6.6.
Fonctions de transfert. Quadripoles 187
L’exemple le plus simple de filtre passif passe-bas est celui du dipôle RC précédent (Fig. 6.1).
Son étude expérimentale est simple à conduire. On a vu que, pour R = 5 kO et C = 20 nF , on avait
fo = 1,59 kHz.
Le choix pratique d’une valeur de R de l’ordre de quelques kfl n’est évidemment pas hasardeux,
car l’impédance interne du GBF (générateur basse fréquence), de l’ordre de 50 H , a ainsi une influence
négligeable ; on peut donc se fier à la tension affichée par le GBF. Sinon, il faudrait ajuster l’amplitude
de cette dernière, afin que la tension réelle à l’entrée du filtre ne change pas lorsque la fréquence varie.
De façon qualitative, c’est-à-dire sans calcul, il est facile de montrer qu’un tel système se com¬
porte comme un filtre passe-bas. En effet, l’impédance offerte par le condensateur, qui est 1/ (jCa>) ,
s’effondre pour les hautes fréquences ; la tension à ses bornes devient donc très faible. C’est évidem¬
ment l’inverse à très basse fréquence.
Un filtre passe-bas, tel que le circuit simple précédent, est utilisé lorsqu’on veut privilégier les
basses fréquences dans un signal électrique; c’est ce que l’on réalise à la sortie d’un amplificateur
audio, en connectant, aux bornes du haut-parleur (HP), un condensateur (Fig. 6.7).
ue
—
[
HP
FIG. 6.7.
b) Filtre LR
La fonction de transfert H(jù>) du diviseur de tension LR , représenté sur la figure 6.8a, est facile
à exprimer :
1 R
avec 0)Q = -
On en déduit :
’ Ug R+jLù) 1 +jx "o fo L
1 (/*)“ 1 R
U(x) - ou U(x) - I
avec fo =
1 +jx 1 + (jx)- 2TT L
-g Il vient, comme précédemment :
c
Q m = (l+JC2)!/2 Gu = — 201g \H\ — — 10 lg( 1 + x2)| et 4> = — arc tan x
r\j
° Le résultat est donc le même que celui obtenu avec le circuit RC . Dans la pratique, l’utilisation des
© bobines est moins commode, car ces composants sont plus encombrants et souvent mal représentés par
une seule inductance ; on doit prendre en compte une résistance supplémentaire. On tend de plus en plus
£ à les remplacer par des montages équivalents avec amplificateurs opérationnels (cf. chapitre 8).
CL
O
—!
OOMOSTn
L
ue R ue
HP
a) b)
FIG. 6.8.
188 6. Fonctions de transfert. Quadripoles
Remarques : 1) Avec un condensateur au lieu d’une bobine, il aurait fallu une forte capacité, puisque :
1
C= —— « 20 |xF
2-nfR *
2) Soulignons que tous les filtres passe-bas d’ordre 1 sont décrits par la même fonction
de transfert, laquelle est complètement définie par la valeur d’une seule caractéristique, la
fréquence de coupure f0 .
L’exemple le plus simple et le plus répandu de filtre passif passe-haut est le dipôle CR (Fig. 6.9a).
Une analyse qualitative préalable permet d’obtenir rapidement le comportement d’un tel filtre. Pour une
fréquence f faible, la tension aux bornes du condensateur est bien plus grande que la tension de sortie
aux bornes du résistor; cette dernière est donc négligeable devant la tension d’entrée. La fonction de
transfert s’obtient facilement puisqu’on a toujours un diviseur de tension :
R 1 1 I
H(j(o) = = soit H(jû>) = avec a>Q = —
u, R+\/{jC(o) 1 + 1/(jRCtü) 1 -jlOo/ü)
-1
t
0
G„(dB)
N
- <b(rad)
TT j2
c / \
---
\
'V ir/4
ue\ R us \
20
7777 i)
a) b) c)
FIG. 6.9.
b) Applications
1) Filtrage des hautes fréquences à la sortie d’un baladeur
Pour sélectionner les hautes fréquences de la tension à la sortie d’un baladeur, on utilise un filtre
passe-haut en ajoutant un condensateur en série avec le haut-parleur. Par exemple, si R = 8 fi et
C = 5 |üLF , la fréquence de coupure est :
1
fc = 2 TTRC
«4 kHz
1
= 0, 16 JJLF
hrfcR 2îT x 106
Remarque : On peut réaliser des filtres passe-bas ou passe-haut plus sélectifs en plaçant en cascade
plusieurs filtres d’ordre 1 identiques, comme on le verra plus loin. On obtient ainsi des
-g filtres d’ordre 2 ou plus élevé, suivant le nombre de cellules. Cependant il existe aussi des
c systèmes électriques globalement caractérisés par des fonctions de transfert d’ordre 2 ou
Q plus élevé (cf. Exercices).
r\j
° . . — Filtres passe-bande d’ordre 2
II 5
©
a) Circuit RLC série
£
CL Le circuit oscillant RLC série peut être considéré comme un système qui fait correspondre, à la
O
tension d’entrée aux bornes du circuit, la tension de sortie, aux bornes du résistor, proportionnelle à
l’intensité du courant (cf. chapitre 3). Il se comporte comme un filtre, puisque, lorsqu’on fait varier la
fréquence de la tension sinusoïdale à l’entrée, l’amplitude de la tension de sortie varie (Fig. 6.10). On
sait que cette dernière passe par un maximum pour une pulsation (o du GBF égale à la pulsation propre
(o0 du circuit :
1/2
(O = (Oç)
-te)
190 6. Fonctions de transfert. Quadripoles
~ÎO
I
R
L
Oscilloscope
FIG. 6.10.
R RCù)
H{jù)) = =
ue R + jLco + 1/ (/C<u) /?Cû> + j(LCw2 - 1)
Le filtre est donc du deuxième ordre. Il est commode d’exprimer H(j(o) en fonction de OJ0 et du facteur
de qualité Q = L(OQ/R :
I
H(ja>) =
1 +jQ{<»/o)o - w0/<y)
On en déduit, en introduisant la fréquence réduite x = Cû/OJQ =///O :
1
H(x) =
l+jQ(x-l/x) 1 + Q[(jx) + (jx)~l]
d’où :
21 V2
Gu = 201g \H\ = 201g
[1 +ô2(*- 1/jc)2]1/2
1
| = —101g 1 +Q?(x-ÿJ
et :
I
f = — arctan \ Q\ x --\
En fonction de la variable X = lg x , on obtient :
-g
c
Gu = —101g | [l + Ô2(10X- 10_x)1/2]| et = -arctan [Q (10* - 10_x)]
Q
Sur la figure 6.11, on a représenté les diagrammes de Bode relatifs au gain et à la phase, en fonction
rNJ
de X = lg JC = lg(/7/0) . Il s’agit ici d’une autre représentation que celle donnée habituellement (cf.
° chapitre 3) du pic de résonance qui apparaît pour X = 0 , soit x = 1 ou f =fo .
©
Lorsqu’on réalise un tel montage, on doit prendre en compte la résistance r de la bobine, dans le
£ calcul de Q , ainsi que la résistance interne du GBF, de l’ordre de 50 fî .
CL
O
Ordres de grandeur : si L = 0, 1 H , R = 90 Ci , C = 0, 2 |j.F , on trouve :
1 1/2 1 1 1/2
COQ = = 7, 07 x 103 rad • s 1
/o = — . = 1,13 kHz et <2 = =7,9
LC LC R
On peut utiliser un tel filtre pour sélectionner une fréquence déterminée dans la tension d’entrée ; il suffit
de modifier la valeur de la capacité jusqu’à obtenir un gain maximal aux bornes du résistor. On rend le
circuit sélectif en augmentant Q , concrètement en diminuant R .
Fonctions de transfert. Quadripoles 191
Gu > </>(rad)
X=lgx -7T/2
0 X=\gx
/
/
l
\ - =5
Je = 20
/
/
\y- 77-/2-
2 = 20
a) b)
FIG. 6.11.
b) Filtre de Wien
Le filtre de Wien, du nom du physicien allemand C. Wien, à ne pas confondre avec son cousin
W. Wien à qui l’on doit des travaux sur le corps noir (cf. Thermodynamique), est un filtre passe-bande
d’ordre deux constitué de deux résistors et de deux condensateurs identiques, disposés comme le montre
la figure 6.12.
Ue R u*
////
>0-
FIG. 6.12.
O Établissons l’expression de sa fonction de transfert, en nous appuyant sur le diviseur de tension ainsi
constitué :
H(ja>) =
Z2 1
r\j Z, + Z2 1 + Zi /Z2
U+,
° avec :
Z{=R+ — = +
© 1 1 jRCto R/{jCa>) R
jC<o jCoj
et Z2 = R+l/(jC(o) 1+jRCù)
2 Il vient, en effectuant :
CL
O
Z] _ 1 + jRC(o 1 + jRCco _ 1 - R2C2(O2 + j2RC(o 1
= 2+7 OÙ (O
0 = ;
Z2 JCOJ R jRCe) \ù)0 (O
J RC
On en déduit :
1 1
H(ja>) = soit H(x) =
3 +j(ù)/(o0 - (o0/(o) 3+j(x-l/x)
192 6. Fonctions de transfert. Quadripoles
‘G„(dB) <ÿ>(rad)
0_ X = Igx
TT/2
\
\ 0 X = lg JC
\
\
— TT j2
a) b)
FIG. 6.13.
--
r\j |C N le
° ,_ K „_
©
4-1
H
R
l~f r1-)
1
R
Ue Us
2 2C —r—
ci R/2
O
I TM
FIG. 6.14.
Notons, avant tout calcul, que us f» ue à haute fréquence (w « oo) , ainsi qu’à basse fréquence
(&> « 0) . Dans le cas concret où R — 10 kfl et C = 15 nF , co0 et f0 valent respectivement :
COQ = -J—
RC
= 6,67 x 103 rad s- et f0=ÿ
2TT
= 1,062kHz
Fonctions de transfert. Quadripoles 193
H{x) =
(î— Jÿ)/(4 jx) eiw + w1] avec Q= -
I
1+(1-JT2)/4A 1 + Q{(jx) + (jx)-']
Ainsi :
l-x2 4x
Gu = 201g et 4> = —arctan 1 -x2
1 - x2 + j4x
Sur la figure 6.15, on a représenté les diagrammes de Bode relatifs au gain et à la phase, en fonction de
X = lgx :
|i - îo2*! 4 x 10*
Gu = 201g - et 4> = —arctan
[(1 10ÿ)2 + 16 ÎO2*]1/ÿ 1 - 102*
Les fréquences voisines de /o sont étouffées. Le système se comporte bien comme un filtre
-g
c coupe-bande.
Q
r\j G„(dB) <£(rad)
TT/2
s
©
£ 0. X = lgx
0 X — lgx
CL
O
77/2
a) b)
FIG. 6.15.
194 6. Fonctions de transfert. Quadripoles
Très souvent, les filtres passifs réels se présentent comme des associations en cascade de quadri¬
poles, tels que ceux qui ont été étudiés précédemment. Il est alors commode de décrire le comportement
linéaire de ces systèmes par une matrice de transfert, laquelle permet de passer des caractéristiques
tension-courant, à l’entrée, à celles tension-courant, à la sortie (Fig. 6.16). Notons que le courant de sor¬
tie is , qui traverse l’impédance de charge Zc , sort de la borne 3 du quadripole.
Désignons par Xe la matrice colonne formée par les données tension et courant à l’entrée et par
Xs la matrice colonne correspondante à la sortie. Il vient :
a b
Xs = [T]Xe avec [T] =
c d
car = auÿ + bf et is = cuÿ-ÿdf
3
t a b
ue Us Zc
c d
2 4«-
FIG. 6.16.
T z T T T
ue Us Ue z Us
a)Qi b)Q,
-g FIG. 6.17.
c
Q
rNJ a) Matrice de transfert de Qi
° Les relations entre l’entrée et la sortie sont très simples à établir (Fig. 6.17a) :
©
£ = et îs=L
CL
O
ce qui se met sous la forme matricielle suivante :
1 —Z
Xs = [T]tXe avec [T\i = I ‘ 1
b) Matrice de transfert de Q,
De même, pour le quadripole Q, (Fig 6.17b) :
«v = Me et L=
d’où, matriciellement :
1 0
X, = [T\,X, avec P1.= — 1/z 1
ij
a,| Gi Ô2 Q» Us
FIG. 6.18.
Pour trouver la fonction de transfert de Q , il suffit de rappeler les relations linéaires suivantes :
= aiÿ + bf et f = c uÿ, + d f
et de noter que l’on doit avoir f = 0 . Il en résulte que :
ri bc Us bc ad — be 1
us = aue-—ue d’où — = a- —
c
ue d d d
Q
r\j
puisque le déterminant ad — bc de la matrice vaut 1 . Ainsi, la fonction de transfert H(joj) — T(f)
s’identifie finalement à l’inverse de l’élément de matrice d :
°
© 1
H = Tff) —-
2
ci
O
Remarques : 1) On aura probablement noté l’analogie de traitement avec l’analyse matricielle en op¬
tique géométrique (cf. Optique).
2) Les électroniciens définissent souvent la matrice de transfert par l’inverse de la ma¬
trice précédente, c’est-à-dire la matrice qui détermine l’entrée à partir de la sortie, proba¬
blement pour éviter l’ordre inverse dans l’écriture des matrices successives. Notre choix
est conforme à celui que l’on a déjà adopté en optique, précisément « la sortie en fonc¬
tion de l’entrée ».
196 6. Fonctions de transfert. Quadripoles
. . — Exemples
III 3
a) Matrice de transfert du quadripole passif en T
X, = Plife) pi,te) n(z,)X, soit X, = [f\X' avec [ri = mite) m-te) mifa)
Il vient, en explicitant :
CT = [J T] -1/Z2
1 0
1
1 -Zl
0 1 \ L
[ 1 + Z3/Z2
_1/Z2
~(Z1Z2 + Z1Z3 + Z2Zf)/Z2
1+Zl/Z2
—
z\ rLi —
Z3
Zi
ue Z2 Us Ue Z\ é Us
a) b)
FIG. 6.19.
m= 1 0 1 ~z'2 1 0 1 1 + 4/4 -4
1/4 1 0 1 1/4 1 J “
i + a_i +
Z1Z2 + Z1Z3 + Z2Z3 = 4 1 4 +4 + 4 i+ ü_i + 44
° Z2 4 Z2 Z2 44 Z2
©
On retient généralement cette équivalence sous les deux formes suivantes :
£
CL
o
44 et z’k =
E«4 Zk
selon que l’on passe du montage en triangle ( Il d’impédances zk ) vers celui en étoile ( T d’impé¬
dances Zk ), ou l’inverse. La conversion triangle-étoile est largement utilisée en électrotechnique, préci¬
sément pour économiser un fil conducteur dans le transport de la puissance électrique, en triphasé (cf.
chapitre 2).
Fonctions de transfert. Quadripoles 197
La fonction de transfert d'une cellule, H\ja>) = uÿjug , s’en déduit à l’aide de l’inverse du qua¬
trième élément de la matrice :
I 1
H(ja>) = = =
1 + jRCco
Ue
Cÿ~' Cÿ| US
FIG. 6.20.
Pour obtenir la fonction de transfert de l’ensemble, effectuons la multiplication matricielle TRC TRC ,
en introduisant la fréquence réduite x = RCOJ :
1 -R 1 -R 1 +jx -R-R(] +jx)
[7] =
-jx/R 1 \jx -jx/R 1 +jx \ ~j2x/R + X2/R jx+{l+ jx)2
Ainsi :
1 +jx ~R(2+jx)
[T} = je2 + j3x
—jlx/R + JC2//? 1 -
-ri Ce filtre est donc du deuxième ordre. Pour / <g;/c , Gu ~ 0 dB , alors que, pour / , Gu s’effondre ;
c lorsque / — fc , Gu = —101g 9 « —9, 54 dB . Sur la figure 6.21, on a représenté les diagrammes de
Q Bode correspondants.
rxj
° Gu (dB) <£(rad)
© 1) X = lgX 0 X = \gx
-9,54
CL
O
-
17/2
— 17 --
a) b)
FIG. 6.21.
198 6. Fonctions de transfert. Quadripoles
G„ Gu, 3 dB
A/=/2-/l
(dB)
I _ (Gw)max
3
t
I t
fi 12
FlG. 6.22.
En dehors du gain en tension et de la bande passante des quadripoles, il existe d’autres grandeurs
caractéristiques.
-g
c
Q
rNJ
IV 1 . . — Impédance d’entrée d’un quadripole
° Schématiquement, un quadripole reçoit un signal d’entrée d’un GBF, lequel peut être assimilé à une
© f.e.m eg et une impédance interne Zg . Ce générateur débite un courant d’intensité ie dans l’impédance
d’entrée Ze de l’amplificateur (Fig. 6.23). À la sortie, l’amplificateur se comporte comme un générateur
£ de Thévenin, de f.e.m Auue et d’impédance interne Zs , appelée impédance de sortie du quadripole ; il
CL
O débite un courant d’intensité is dans une charge d’impédance Zc .
L’impédance d’entrée Ze est définie par le rapport (Fig.6.23) :
Z, = %L
En général, Ze dépend de l’impédance de charge Zc .
Fonctions de transfert. Quadripoles 199
R ie Zs
Zg
«.g
-\ 4
Oî Au Ue us Z
FIG. 6.23.
__
Pour Rv = 0 , la déviation verticale du spot est Vo ; on fait alors varier Rv jusqu’à la valeur R\/2
telle que la déviation devienne y0/2 . On a alors Re = Rv = R{/2 ; on trouve généralement une valeur
de l’ordre de 1 Mfl .
Remarque : En toute rigueur, on devrait tenir compte de la résistance interne du générateur, mais cette
dernière est négligeable devant Re .
4 t* i
Y H*~r-r— Y
oscilloscope oscilloscope
R*
„n
Re _TL
CD A’ i
1
Ce \“C
£î(ÿ
a)
l FIG. 6.24.
b)
X
L’impédance d’entrée ne se réduit pas à Re ; elle présente aussi un caractère capacitif que l’on
traduit par un condensateur, de capacité Ce en parallèle avec Re . Pour le vérifier et mesurer Ce ,il suffit
de remplacer, dans le montage de la figure 6.24a avec Rv = R\/2 , la tension stationnaire précédente par
-g
c une tension carrée, de hauteur E égale à quelques volts et de fréquence quelques kHz (Fig. 6.24b). Lors
Q de la charge du condensateur, la tension aux bornes du condensateur satisfait à l’équation différentielle
rNJ
suivante (cf. chapitre 4) :
°
© E = Rvi + Uç avec i= = Ceÿ~ +
at Re dt Re
£
-- --
CL
O
Comme Rv = Re , il vient :
„ duc . duc E ReCe
E = ReCe— h 2uc soit T— h uc = — en posant r — ——
dt dt 2 2
Ce type d’équation différentielle est bien connu (cf. chapitre 4). Sa résolution donne :
\ / t E E r
wc(0 = Ctexexp(--J +- soit uc{t) = ~y1 — exp (-;)]
200 6. Fonctions de transfert. Quadripoles
Ainsi, pour t = r :
On accède à en mesurant r .
f
«cW = (l-e_1) «0,316e
Ce
Ordre de grandeur : avec £ = 6 V , on a obtenu une tension égale à 1,9V pour t = r ~ 8, 5 |xs . On
en déduit la capacité suivante :
2r
Ce = — « 17 pF
Une autre façon de déterminer Ce consiste à ajouter, en parallèle avec Rv = Re , un condensateur de
capacité variable Cv . Le circuit admet alors comme fonction de transfert :
Re Rv Re
"M-î-zlïz avec Ze = 1 jReCe(o
+
et Z=
1 + jRvCvù) 1 + jReCvù)
On trouve, en effectuant :
1 1 + jReCv(o
H(jo>) =
1 ZjZe 2 jRe(Cv + Cf)(o
On voit que la fonction de transfert est indépendante de oi si Cv = Ce et vaut alors 1/2 . En envoyant
un signal carré à l’entrée, on fait varier Cv jusqu’à la valeur Ce pour laquelle la tension de sortie est
aussi un signal carré sans distorsion.
. . — Impédance de sortie
IV 2
Entre les deux bornes de sortie d’un quadripole (Fig. 6.23), ce dernier se comporte, relativement à
la charge, comme un générateur de Thévenin de f.e.m Auue et d’impédance Zs . L'impédance de sortie
du quadripole est précisément Zs .
On calcule Zs en passivant la tension d’entrée ue = 0 et en remplaçant l’impédance de charge
par un générateur auxiliaire idéal de tension de f.e.m eg ; ce dernier permet d’exciter les sources liées
et donc de déterminer correctement l’impédance de sortie selon :
Zs = %
h
-g ig étant l’intensité du courant débité par ce générateur.
c
Q
Exemple : mesure de l’impédance de sortie d’un filtre RC passe-bas (Fig. 6.25a)
rNJ En passivant la tension d’entrée et en connectant un générateur idéal de f.e.m eg , on obtient
° (Fig. 6.25b) :
R
©
4 = Zc//R d’où Zs = — — Zc//R = 1 jRCù)
4 +
£
CL
o
R R 4
Ue 2= 2 Ois
7777
a)
T Tb)
FIG. 6.25.
Fonctions de transfert. Quadripoles 201
Lorsque le quadripole débite dans une charge, on introduit, comme pour la tension, les facteurs
d’amplification en courant et en puissance respectivement, selon :
Ai = \k et
Vs
Ap = —
Ve
L
Le plus souvent, on exprime les facteurs d’amplification en courant et en puissance, en décibel, selon :
Gt = 20 IgA, et Gp = W\gAp
Dans le langage courant de l’électronique, on désigne par amplificateur, ou plus brièvement am¬
pli, sans autre précision, un quadripole dans lequel la puissance électrique à la sortie Vs , asso¬
ciée à la tension de sortie us , est supérieure à la puissance électrique à l’entrée Ve , associée à la
tension d’entrée ue (Fig. 6.26). Évidemment, l’énergie étant une grandeur conservative (cf. Ther¬
modynamique), le facteur d’amplification en puissance Vs/Ve n’est supérieur à l’unité que grâce
à des sources auxiliaires d’énergie, lesquelles sont regroupées dans l’alimentation. Un tel quadri¬
pole est donc nécessairement actif', son gain en puissance \Q\g(Vs/Ve) peut être positif, contrai¬
rement au quadripole passif. L’intérêt d’un gain positif vient de l’objectif généralement visé pour
un amplificateur qui est d’augmenter la puissance électrique d’un signal. Par exemple la puis¬
sance électrique à la sortie d’un microphone est faible, de l’ordre de 1 nW, alors que celle qui
est nécessaire pour faire vibrer une membrane de haut-parleur est bien plus grande, de l’ordre
de 1 W.
Ampli
Microphone HP
FIG. 6.26.
On classe les amplificateurs selon leur fonction amplificatrice ou selon leur domaine spectral.
TJ
C
a) Fonction amplificatrice
Q
fN
L’amplification en puissance est généralement l’objectif d’une chaîne amplificatrice constituée de
° plusieurs étages connectés en cascade (Fig. 6.27). Cependant, les fonctions amplificatrices de cha¬
© cun des étages ne concernent pas nécessairement la puissance. Parfois, on souhaite transmettre une
tension maximale, ce qui exige que l’impédance de sortie d’un étage soit négligeable devant l’impé¬
£ dance d’entrée de l’étage suivant. Si c’est l’intensité maximale que l’on souhaite transmettre, c’est l’in¬
CL
O verse; l’impédance de sortie de l’étage doit être grande devant l’impédance d’entrée de l’étage sui¬
vant.
En fin de chaîne, c’est la puissance maximale que l’on désire généralement transmettre ; dans
ce cas, on sait que la résistance de sortie du dernier étage doit être égale à la résistance de la
charge. Signalons que, dans la pratique, on n’hésite pas à s’écarter de cette condition lorsque la dis¬
sipation d’énergie dans la résistance de sortie est jugée trop grande et donc dangereuse pour l’am¬
pli.
202 6. Fonctions de transfert. Quadripoles
Pour que le facteur d’amplification en tension de l’ensemble soit le produit des facteurs d’ampli¬
fication en tension des étages considérés séparément, il faut que la mise en série des amplificateurs ne
modifie pas chacun de ces facteurs. On dit dans ce cas qu’il y a adaptation d’impédance en tension. On
réalise pratiquement cette condition en imposant à l’impédance de sortie d’un étage d’être très faible de¬
vant l’impédance d’entrée du suivant. Pour un ensemble de n amplificateurs en tension placés en série,
on a alors :
K « AUtll X ••• X AUt 2 x AUt1
Remarque : Cette adaptation d’impédance est facilement réalisée dans le montage suiveur et plus gé¬
néralement dans les filtres actifs, munis d’amplificateurs opérationnels (cf. chapitres 8
et 10).
+ >
£
«+
«f(of Au,i Au,2 j«*(0 U- Us
r\j L’amplificateur opérationnel (cf. chapitre 8) est avant tout un amplificateur différentiel.
°
© b) Classification selon leur fréquence
CONCLUSION
Retenons les points essentiels.
1) Le concept de fonction de transfert suppose que le système électrique considéré soit linéaire,
c’est-à-dire qu’un signal d’entrée, combinaison linéaire de deux signaux, admette comme sortie la même
combinaison linéaire des sorties correspondantes.
2) La fonction de transfert, entre la tension à la sortie et la tension à l’entrée, se met sous la forme :
EXERCICES ET PROBLÈMES
Le filtre, représenté sur la figure 6.29, est constitué par un résistor (résistance R i ) en série avec un
ensemble résistor-condensateur (résistance R2 et capacité C2 ).
1. Que devient la fonction de transfert uÿ/uÿ = H{j<a) = T(f) , dans les cas extrêmes des très
faibles et des très grandes fréquences ?
-g
c
2. Établir l’expression de T(f) ; on introduira la fréquence particulière fo que l’on exprimera en
Q
rNJ fonction des caractéristiques du circuit. Retrouver les valeurs extrêmes précédentes.
Ue R2
\C2 Us yl" Ri us
7777
FIG. 6.29.
V 7777 7777
FIG. 6.30.
//// 7777
204 6. Fonctions de transfert. Quadripoles
Dans le schéma de la figure 6.30, représentant un filtre passif passe-haut, les valeurs des composants
sont R\ = 19 kfl , R2 = 1 kfï et C\ = 20 nF .
1. Quelles sont les valeurs de la fonction de transfert H(jco) = T(f) aux fréquences extrêmes ?
Justifier la fonction d’un tel filtre.
2. Établir l’expression de la fonction de transfert en calculant les deux fréquences caractéristiques.
Représenter les diagrammes de Bode correspondants.
3. La tension à l’entrée du filtre a pour expression ue(t) = ue,m cos(2vft) avec ue,m = 0, 1 V .
Calculer la tension de sortie, successivement pour f =f\ , f =fi et / = {f\ +/2)/2 .
Un circuit série RLC , constitué d’une bobine, d’un résistor et d’un condensateur (Fig. 6.31), est
alimenté par un générateur de f.e.m e{t) = em cos(2irft) .
I. Trouver la fonction de transfert H(j(o) entre la tension aux bornes du condensateur et la tension
d’excitation ; on introduira la pulsation propre ù)Q et le facteur de qualité Q .
2. Calculer le gain et la phase pour co = ù)Q , sachant que Q = 15 .
R
L
e(t)
C
Us(t)
FIG. 6.31.
Le filtre RLC , représenté sur la figure 6.32, est constitué d’un condensateur et d’une bobine en pa¬
-g rallèle alimentés, à travers un résistor, par un générateur de f.e.m e(t) = em cos(27rft) . Le condensateur,
c
Q
la bobine et le résistor sont caractérisés par la capacité C = 20 nF , l’inductance L = 0, 2 H et la résis¬
rNJ tance R = 100 fl , respectivement.
3. Pour quelle valeur de / le gain est-il maximal ? Calculer ce gain maximal. En déduire les fré¬
quences de coupure à —3 dB et la bande passante du filtre ainsi constitué.
Fonctions de transfert. Quadripoles 205
Ri
R
C2
L Us(t)
C
T 7777* 7777
Un générateur de signaux sinusoïdaux, dont l’impédance interne Z, est celle Rt d’un résistor en
parallèle avec un condensateur de capacité Ci , débite dans une charge formée d’un résistor (résistance
R) en parallèle avec un condensateur, de capacité variable C (Fig. 6.33).
1. Trouver la fonction de transfert, rapport de la tension aux bornes de la charge sur la f.e.m du
générateur, en fonction de la fréquence. On introduira deux fréquences caractéristiques f et fe que
l’on exprimera à l’aide de R, , R , C, et C .
2. Quelle doit être la valeur de C pour que le facteur d’amplification en tension soit indépendant
de la fréquence ? Trouver le déphasage entre la tension à la sortie et la f.e.m. Calculer C et le facteur
li
d’amplification pour 7?, = 50 , R = 0,5 kfî et C, = 0, 5 |xF .
Le filtre représenté sur la figure 6.34 est le filtre de E. Colpitts. À l’entrée, un générateur fournit
une tension sinusoïdale, de fréquence / , et, à la sortie, la tension est celle aux bornes du condensateur
de capacité C2
1. Montrer, à l’aide de considérations qualitatives, qu’un tel filtre est de type passe-bande.
2. Trouver sa fonction de transfert. On souhaite sélectionner la fréquence /o = 150 kHz avec une
inductance L = 50 mH , une capacité C\ = 40 pF et un facteur de qualité Q = 20 . Calculer les
valeurs de C2 et R . Quel est le gain pour / =/o ?
-g
c R R R R
Q
L
rNJ e(t) us(t) ue Us
C2
°
© 7777 7777 7777 7777 7/77 7777
Un filtre est constitué par la succession de trois cellules élémentaires identiques RC , comportant
chacune un résistor ( R = 0, 8 kfl ) et un condensateur ( C = 50 nF ) (Fig. 6.35).
1. Déterminer, à l’aide de R et C , la fréquence caractéristique f\ d’une cellule. Établir, en fonc¬
tion de la fréquence réduite x = f/f\ , l’expression de la matrice de transfert T d’une seule cellule,
206 6. Fonctions de transfert. Quadripoles
2. Quelle est la fonction de transfert H(x) du filtre constitué des trois cellules identiques? En
déduire le gain et le déphasage f de la sortie par rapport à l’entrée.
3. Déterminer la fréquence / pour laquelle la tension de sortie est en opposition par rapport à
l’entrée. Trouver le gain correspondant.
Un filtre de Butterworth est un filtre dont le carré du module de la fonction de transfert a pour
expression :
I
\z(f) l2 =
1 + iflfcf
n étant un entier. Le quadripole, représenté sur la figure 6.36, est un filtre de Butterworth ; il est constitué
de deux bobines inductives, d’inductances respectives L\ et L2 , d’un condensateur de capacité C et
d’une résistance de charge Rc .
1. Montrer que la fonction de transfert de ce filtre peut se mettre sous la forme :
1
H(x) =
1 + Cl (jx) + c2(jx)2 + (jx)3
x étant la fréquence réduite par une fréquence caractéristique fa que l’on déterminera.
2. Comment faut-il choisir les facteurs c\ et c2 pour un filtre de Butterworth d’ordre 3 ? En dé¬
duire les expressions de L\/R et L2/R en fonction de /0 . Calculer L2 , C et Rc pour f0 = 10 kHz et
L\ = 0, 5 mH .
3. Tracer les diagrammes de Bode associés à H(x) . Calculer le déphasage introduit par le filtre,
successivement pour x = 1/ s/ï., x = \/2 et x = 1.
-g
c L L _ Z, z3 = z,
Q
rNJ Ue
Ue z2 Us
° 7777 X
© 7777
Un générateur de tension sinusoïdale alimente un filtre passif symétrique constitué de trois impé¬
dances Z\ , Z2 et Z3 = Z\ (Fig. 6.37).
1. Déterminer, en fonction de Z\ et Z2 , la matrice « abcd » de transfert du filtre, donnant la sortie
{ uÿ , (y } en fonction de l’entrée { f }.
Fonctions de transfert. Quadripoles 207
2. On appelle impédance itérative (qui se répète) Z, celle qu’il faut brancher en sortie pour que
l’impédance d’entrée soit égale à cette impédance de charge.
a) Exprimer Z, en fonction de Z\ et Z2 . Application au cas où Z\ est l’impédance d’un conden¬
sateur de capacité C = 0, 5 pF, Z2 celle d’une bobine non résistive d’inductance L = 20 mH , et où
f =fo, fo étant la fréquence de résonance du circuit LC .
b) Exprimer Z-, en fonction de Zej0 , impédance d’entrée en sortie ouverte et Zej , impédance
d’entrée en sortie fermée ou en court-circuit. Quelles sont les valeurs de ces impédances d’entrée pour
/=/o?
3. On ferme le filtre, à la sortie, à l’aide d’un dipôle d’impédance égale à l’impédance itérative Z, .
On désigne par Y le rapport de la tension de sortie sur la tension d’entrée.
a) Montrer que ujuÿ = ijf = Y et en déduire l’équation vérifiée par Y faisant intervenir
l’élément a de la matrice « abcd ».
b) Établir l’équation à laquelle satisfait Y .
c) L’analyse du transfert de l’énergie depuis l’entrée jusqu’à la sortie implique une condition, sous
forme d’inégalité, à laquelle doit satisfaire Y . Quelle est cette condition ?
d) On souhaite que la transmission du signal s’effectue sans atténuation énergétique. Trouver la
condition sur la fréquence / pour qu’il en soit ainsi.
P6- 10. Approche de la fonction de transfert d’un filtre à l’aide de son gabarit
On cherche à approcher la fonction de transfert d’un filtre passe-bas à l’aide de son gabarit, lequel
est caractérisé par les coordonnées suivantes, dans le diagramme de Bode, des points A\ et A2 :
CH 1
U(x) =
° 1 +jc{x - C2X2
©
x étant la fréquence réduite x =f/fo , c\ et c2 deux facteurs positifs que l’on calculera.
£
CL
O P6- 11. Filtrage par une suite infinie de cellules identiques CwëtT)
Un système électrique se présente comme une suite infinie de cellules identiques, constituées de
deux composants, d’impédances respectives Z\ et Z2 , comme le montre la figure 6.38. La tension à
l’entrée est celle fournie par un générateur de tension sinusoïdale, de fréquence / .
1 . Trouver, en fonction de Z\ et Z2 , l’impédance ZQ de cette suite entre les deux bornes d’entrée ;
pour cela on remarquera que l’on ne change pas le résultat en ajoutant une cellule à la suite considérée.
208 6. Fonctions de transfert. Quadripoles
2. On désigne par un la tension aux bornes de la cellule de rang n , par un+i celle aux bornes de
la cellule n + 1 et par in l’intensité du courant dans la branche AnAn+\ .
a) Trouver l’équation reliant ill_l , in , in+1 et les deux impédances Z\ et Z2 .
b) Chercher une solution de la forme : i,, = lman exp(j<ot) , a étant un facteur que l’on détermi¬
nera.
3. Les impédances Z\ et Z2 de la cellule sont celles respectivement d’une bobine et d’un conden¬
sateur : L = 10 mH et C = 5 p,F .
a) Établir la relation entre un+x et un en fonction de Z\ et Z0 . En déduire un en fonction de ,
Z\ et ZQ .
b) Montrer que cette ligne infinie de cellules se comporte comme un filtre dont on précisera la
nature et dont on calculera la fréquence de coupure fc .
c) Calculer le gain pour / = 1, 5 kHz et n = 5 .
E L
—I S
Z, K
|C _ C
Ue Z2 Z2 Z2 /
ue R Us
3. Retrouver le résultat précédent par la méthode des mailles adjacentes, en orientant les mailles
dans le sens horaire.
4. Tracer les diagrammes de Bode correspondants à Hfx) en fonction de la fréquence réduite
X — (O
/ (OQ .
Ri
Ue C
c Ri ks
T T
FIG. 6.40.
-d
c
Q
rNJ
°
©
£
CL
O
7
Composants électroniques
On classe généralement les composants électroniques, c’est-à-dire les constituants des circuits élec¬
triques, en deux grands groupes :
i) les composants passifs, tels que les résistors, les bobines, les condensateurs et les diodes, déjà
introduits (cf. chapitres 1 et 2), mais aussi les transformateurs qui jouent un rôle essentiel dans la distri¬
bution de la puissance électrique,
ii) les composants actifs, tels que les générateurs, les amplificateurs opérationnels et les transistors.
Nous nous proposons d’analyser le comportement des composants passifs déjà rencontrés, en pré¬
cisant les caractéristiques qui les décrivent le mieux, diode et transformateur inclus.
Pour les composants actifs, nous rappelons d’abord les caractéristiques connues des piles et des ac¬
cumulateurs (cf. Électromagnétisme), puis nous analysons celles des transistors bipolaires et à effet de
champ. Concernant les amplificateurs opérationnels, nous leur réservons une étude spécifique suffisam¬
ment exaustive (cf. chapitres 8 et 9).
/ R
A B
U
FIG. 7.1.
Composants électroniques 211
Rappelons que pour un conducteur ohmique cylindrique, la résistance est reliée à la conductivité
y du matériau, sa longueur l et sa section S par l’équation (cf. Électromagnétisme) :
/
R=-
yS
On distingue principalement deux types de résistors : ceux qui sont bobinés et ceux dits à couche.
i) Résistors bobinés
Ils sont constitués d’un conducteur, à base de nickel, enroulé autour d’une tige isolante qui est
recouverte d’un émail cuit à haute température. On les utilise comme résistors de précision ou comme
résistors de puissance, car ils peuvent dissiper des puissances électriques importantes, jusqu’à quelques
milliers de watts ; dans ce dernier cas, un diffuseur thermique est indispensable. Comme le bobinage
présente des propriétés inductives, on élimine cet effet parasite en utilisant deux fils bobinés en sens
inverse que l’on connecte en parallèle.
ii) Résistors à couche
Ces résistors sont constitués d’un cylindre isolant en céramique sur lequel on a déposé une couche
de carbone ou de chromure de nickel. On trace alors un sillon en spirale afin d’enlever une partie du
dépôt conducteur. L’ensemble est entouré d’une protection isolante. Leur gamme de valeur est très
étendue : de 1 O à 10 Mfl , avec une précision de 2 à 5% . Ils ne sont pas très coûteux (inférieur au
centime d’euro) ; cependant, ils ne peuvent dissiper qu’une puissance inférieure au watt.
Les résistances s’expriment en ohm ( fl ) ; leurs valeurs sont comprises entre quelques dixièmes et
plusieurs millions d’ohms. Elles sont généralement données avec une certaine tolérance e définie par :
R-R„
£ —
Rn
R étant la valeur réelle et Rn celle affichée, dite nominale. Les tolérances s’échelonnent de 10% à
moins de 0,1% ; dans la gamme courante, e est compris entre 2 et 5 %.
TJ Généralement, sur la surface cylindrique des résistors sont peints quatre anneaux ; le quatrième
C
indique la tolérance, le troisième une puissance de dix et les deux premiers le nombre à multiplier par
Q
cette puissance.
CH Les résistances très précises portent, elles, cinq anneaux : le dernier pour la tolérance, l’avant-
° dernier pour la puissance de dix et les trois premiers pour le nombre à multiplier par cette puissance.
©
Sur le tableau 7.1, on a explicité le code des couleurs universellement adopté.
£ Exemples :
CL
O 1) Un résistor avec quatre anneaux, orange-orange-brun-or, a une résistance électrique de 33 x
101 — 330 il avec 5% de tolérance.
2) Avec cinq anneaux, brun-bleu-vert-rouge-brun, la résistance de 165 x 102 = 16,5 kfl est
donnée avec 1% de tolérance.
La tolérance sur la valeur d’une résistance est une indication importante fournie par le constructeur.
En effet, une tolérance de 5% sur une résistance de 1, 0 kfl signifie que cette valeur est comprise entre
950 H et 1 050 H ; aussi de tels écarts doivent-ils parfois être pris en compte dans l’étude d’un circuit.
212 7. Composants électroniques
TAB. 7.1.
Toutes les valeurs des résistances ne sont pas accessibles sur le marché des composants : celles qui
sont disponibles sont d’autant plus nombreuses que la gamme considérée est précise, puisque avec une
précision de 10% , elles doivent être séparées de 20% , alors que pour une précision de 1% , elles ne le
sont que de 2% .
Dans la pratique, à chaque précision est associée une série dont le numéro indique le nombre de
résistances par décade : par exemple, la série E 12 pour la tolérance 10% et la série E96 pour la
précision 1%. Les valeurs exactes de la série n sont données par l’expression :
Rk = 10*/n
La série E 24 , qui est la plus utilisée en électronique, a un dernier anneau doré, ce qui correspond à une
précision de 5 % ; elle comporte 24 valeurs normalisées, comprises entre 10 et 91 , soit :
10 11 12 13 15 16 18 20 22 24 27 30
TJ
c 33 36 39 43 47 51 56 62 68 75 82 91
Q
fN
Ainsi la résistance 50 il n’est pas disponible dans une série standard, mais on trouve des résistances
de 47 il ou de 5 1 il qui encadrent cette valeur, compte tenu de la précision relative de 5 % et donc de
° l’incertitude absolue de 2, 5 il.
©
c) Dissipation nominale d’un résistor
£
CL La dissipation nominale d’un résistor est la puissance maximale VM admissible en régime sta¬
O
tionnaire, dans le voisinage de la température ambiante ( 293 K ). Elle est de l’ordre de 0, 1 W , ce qui
implique une tension maximale d’utilisation :
2
U
v= —
R <
VM entraîne U UM avec UM = (VMR)ÿ2
Le dépassement de UM peut conduire, sinon à la destruction totale du composant, à une forte modifi¬
cation de sa résistance. Il est donc essentiel de respecter la puissance nominale admise par un résistor.
Composants électroniques 213
d) Coefficient de température
La résistance d’un composant ohmique varie avec la température. Pour exprimer ces variations, on
introduit le coefficient de température suivant, homogène à l’inverse d’une température :
1 R(T) - Rp
CT =
Ro T-TQ
R(T) désignant la résistance à la température T et Ro la résistance à TQ prise en général égale à
293 K . Pour les métaux ou alliages, il est positif et la résistance augmente lorsque la température
augmente (cf. Électromagnétisme). Ainsi, il vaut 0,004 K-1 pour la plupart des métaux purs et at¬
teint de très faibles valeurs pour certains alliages tels que le constantan (cuivre-nickel), ou le manganin
(cuivre-manganèse-nickel) dont les coefficients de température sont respectivement : 2 x 10-5 K 1 et
10"5 K"1 .
Exemples :
1) Entre les froides journées d’hiver à 253 K et les chaudes journées d’été à 303 K, la varia¬
tion relative de résistance d’une ligne haute tension en aluminium, matériau pour lequel Cj = 4,4 x
10~3 K-1 , vaut :
AR
— =CTX(T-T0) = 22%
Comme les pertes de puissance électrique en ligne sont proportionnelles à la résistance des câbles
(cf. chapitre 2), ces dernières varient aussi de 22% entre l’hiver et l’été.
2) La résistance d’une lampe électrique à incandescence, marquée 100 W, peut être aisément
mesurée avec un ohmmètre. À froid, on a trouvé 40 fl, alors qu’en fonctionnement normal, sous une
tension efficace de 230 V , lorsque la température du filament est 2500 K , cette résistance devient :
R = U2 /P = 2302/100 = 529 Lt . Le coefficient de température du filament vaut donc :
1 529 40
CT = 40 2 500- 293 w55xl0-3K-
Remarque : Les résistors sont sensibles à l’humidité, ainsi qu’aux déformations mécaniques ; en outre,
ils sont caractérisés par un bruit thermique ou bruit Johnson (cf. chapitre 17).
TJ
C
Q .2. — Condensateurs
CH
On sait qu’un condensateur est constitué de deux armatures métalliques (surface S) séparées par
°
© un isolant, d’épaisseur e et de permittivité relativeer (cf. Électromagnétisme). Sa capacité a pour
expression :
£
CL c= £o£rS
O e
Comme la constante EQ est très faible ( 8, 85 10 12 SI ), les capacités usuelles sont très faibles, précisé¬
ment comprises entre quelques mF et une fraction de pF .
Il existe principalement trois familles de condensateurs classées selon la nature des isolants utilisés
et donc selon la technique de fabrication. Ces isolants sont soit des céramiques, soit des films plastiques,
soit des couches d’oxyde métallique obtenues par électrolyse.
214 7. Composants électroniques
C
g jC(o
S*
3L
l/Rf
a) b)
FIG. 7.2.
1.3. — Quartz
La piézo-électricité, découverte en 1881 par les physiciens français Pierre et Paul Curie, tous deux
frères, est l’apparition d’une polarisation de certains corps, tels que le quartz, lorsqu’on les soumet à une
contrainte mécanique. Les oscillations mécaniques d’un cristal de quartz sont donc accompagnées d’os¬
cillations électriques. En raison de la grande stabilité de sa période d’oscillation, le quartz s’est imposé
comme résonateur dans toutes les horloges et dans de nombreux filtres à bande passante très étroite.
Leur fréquence propre varie, selon la nature de la déformation (flexion, élongation ou cisaillement), de
quelques kHz à 200 MHz.
Sur la figure 7.3, on a représenté le symbole et le schéma électrique équivalent à un quartz ; aussi
son impédance s’écrit-elle :
Ls
Hh
HOh Co Cs
a) b) î
J i
J>' f
FIG. 7.3. FIG. 7.4.
. . — Bobines
II 1
Les bobines sont constituées d’un fil de cuivre gainé enroulé sur un support cylindrique. En raison
de la longueur importante du fil, on utilise souvent un vernis isolant. La valeur de l’inductance est
proportionnelle à la section de l’enroulement et au carré du nombre de spires (cf. Électromagnétisme).
Pour une bobine en forme de solénoïde long et rectiligne, de longueur / , de rayon R , avec n spires par
unité de longueur, l’inductance a pour expression :
Dans les bobines à noyaux de ferrite, le fer doux est remplacé par un isolant de grande perméabilité
relative, typiquement 5 000, par exemple l’oxyde mangano-ferreux. L’intérêt principal est une grande
valeur de l’inductance pour des dimensions comparables à celles des résistances ou des condensateurs.
Cependant, ces composants étant fortement non linéaires, on ne doit les utiliser que pour de faibles
variations de courant.
Composants électroniques 217
La résistance d’une bobine n’est jamais nulle, car le fil conducteur de l’enroulement est générale¬
ment fin et long. C’est ce que confirme une mesure effectuée avec un ohmmètre : on trouve plusieurs
ohms. Par exemple, pour une bobine de 500 spires, d’inductance 10 mH , l’ohmmètre indique une ré¬
sistance r « 10 fl . Une bobine réelle est, par conséquent, bien représentée par l’association en série
d’une bobine idéale d’inductance L et d’un résistor de résistance r (Fig. 7.5a).
JT
L z y
gÿjLco L
\C
a) b)
FIG. 7.5. FIG. 7.6.
À basse fréquence, l’impédance de la bobine est due principalement à la résistance du fil, Loi ayant
alors une contribution beaucoup plus faible. Cette imperfection est caractérisée par un angle de perte,
défini à l’aide de l’impédance Z du composant (Fig. 7.5b) :
Re{Z} r
tan <5 = _
Im{Z} Loi
Notons que cette définition est différente de celle relative aux condensateurs, afin que l’angle de
perte croisse avec les imperfections. Dans les bobines supraconductrices (cf. Électromagnétisme), pour
lesquelles la résistance a disparu, l’angle de perte est nul.
À haute fréquence, des effets capacitifs apparaissent entre les spires ; aussi ajoute-t-on au modèle
précédent une capacité en parallèle avec L et r (Fig. 7.6).
Exemple : à haute fréquence, on constate qu’une bobine comportant une dizaine de spires
non jointives, d’inductance 0, 1 mH, se comporte comme un circuit résonnant de fréquence propre
/o = 1,5 MHz ; on en déduit aisément sa capacité parasite par (cf. chapitre 3) :
1 1
fo = 27T(LC)I/2 d’où C = = 0, 11 nF
4 TT2L/02
-g
c
Q
r\j
. . — Transformateurs
II 2
a) Description
Sur le circuit électrique d’un appareil photographique jetable, on reconnaît aisément un transfor¬
mateur placé à coté d’un condensateur destiné à alimenter le flash. Une pile de f.e.m E = 1,5 V ali¬
mente un circuit oscillant RLC siège d’oscillations de tension dont l’amplitude est fortement amplifiée
grâce à ce transformateur. Après redressement et filtrage de cette tension, le condensateur, de capa¬
cité C , est chargé jusqu’à une tension stationnaire de l’ordre de 200 V . Aussi est-il déconseillé d’ou¬
vrir ce type d’appareil, sans précaution, car le condensateur chargé peut provoquer, en se déchargeant
dans le corps, un choc électrique dangereux.
Si, une fois le condensateur déchargé, on démonte ce transformateur, on distingue sur une carcasse
métallique deux enroulements : l’un, très fin, d’environ 1 000 spires, l’autre, de diamètre plus grand,
formé d’une dizaine de spires.
De façon générale, un transformateur est constitué de deux bobinages couplés, appelés respective¬
ment enroulement primaire, ou plus simplement primaire, et enroulement secondaire ou secondaire. Le
couplage s’effectue par l’intermédiaire d’un circuit magnétique (Fig. 7.7). En général, les fils des en¬
roulements, sont en cuivre ou, au besoin, en aluminium plus léger. Ils sont comprimés lors du montage
et parfois imprégnés de résine afin de résister aux effets des forces de Laplace (cf. Électromagnétisme).
Les carcasses sur lesquelles sont enroulés le primaire et le secondaire sont souvent des tôles en
alliage fer-nickel, fer-cobalt ou fer-silicium, d’épaisseur de l’ordre de 0, 1 mm, isolées les unes des
autres par un vernis afin de limiter les courants de Foucault.
h
i £;>
/ i
1
e ~ c~ >
>A, N2 R
)
FIG. 7.7.
Notons que les courants doivent être convenablement orientés pour que la relation soit algébriquement
satisfaite. Sur la figure 7.8a, on a précisé cette convention : si les courants pénètrent par les points, les
flux s’ajoutent ; en 7.8b, on a représenté le symbole du transformateur.
Retenons que, si > N\ , le transformateur élève la tension et abaisse l’intensité du courant,
et notons que le transformateur est un composant réversible, c’est-à-dire qu’il est possible d’inverser
primaire et secondaire.
ii h
ii h
Ml M2
a) b)
FIG. 7.8.
En utilisation normale, la tension d’alimentation est connectée aux bornes du primaire et le secon¬
daire est fermé sur une charge (Fig. 7.9). Au primaire, le transformateur et sa charge sont équivalents à
une seule charge dont les caractéristiques dépendent du rapport de transformation et de la charge réelle.
En régime sinusoïdal et en notation complexe, nous avons les relations suivantes :
z'~l
De même, au secondaire, le transformateur et son alimentation sont équivalents à un dipôle dont les ca¬
ractéristiques dépendent du rapport de transformation et de l’alimentation. Ainsi, pour un générateur de
tension, de f.e.m e et d’impédance interne Z, , le générateur équivalent, vu du secondaire, est caracté¬
risé par un générateur de tension, de f.e.m n e et une impédance interne «2Z, .
-g
c
Q
ii h
r\j
Ml «2 Z
°
©
FIG. 7.9.
£
CL
O
Exemple : on souhaite alimenter, à l’aide d’un GBF, une lampe qui fonctionne habituelle¬
ment sous une tension 4, 5 V et consomme une puissance de 1 , 35 W . Sa résistance est donc
R = U2 /V = 4, 52/l, 35 = 15 D . Le branchement direct de la lampe sur le GBF, de f.e.m 15 V
et de résistance interne 50 fi , ne donne qu’un très faible flux ; on constate, en outre, que le généra¬
teur s’échauffe rapidement. Calculons la puissance dissipée dans la lampe et dans la résistance interne
du générateur ; il vient, puisque I— 15/(50+ 15) = 0, 23 A , respectivement :
Vi = RI2 = 0, 79 W et Vg = Rf2 = 2, 64 W
220 7. Composants électroniques
Dans ces conditions où R < /?, , on dit que la charge n’est pas adaptée à l’alimentation. Cette adapta¬
tion peut être réalisée à l’aide d’un transformateur, placé entre le GBF et la lampe, de rapport de trans¬
formation n = 1/2 . En effet, dans ces conditions, le générateur débite dans une charge, qui n’est pas
R , mais R/n2 = 60 fl ; la lampe semble alimentée par un générateur de f.e.m 15 x n = 7, 5 V et de ré¬
sistance interne 50 x n2 = 1 2, 5 fi . Les puissances dissipées dans la lampe et dans la résistance interne
du GBF sont alors, respectivement :
2
7,5 7,5
Vi = Rl\ = 15x = 1, 1 W et Vg = RJ2 = Rm2!} = = 0, 9 W
12,5 + 15 12,5 + 15
d) Transformateur d’isolement
Lorsque le rapport de transformation n est égal à l’unité, le transformateur ne modifie pas l’am¬
plitude de la tension aux bornes du secondaire, mais présente l’avantage d’isoler le circuit de la source
d’alimentation. Montrons l’intérêt du transformateur d’isolement sur un exemple.
Exemple : dans le circuit RLC de la figure 7.10, visualiser simultanément sur un oscilloscope, la
tension UR aux bornes du résistor et la tension uç aux bornes du condensateur pose problème, car le
GBF et l’oscilloscope sont alimentés par le secteur et possèdent, par construction, une liaison entre leur
masse et la prise de terre. Grâce au transformateur d’isolement, la tension qui alimente le circuit RLC
n’a plus de potentiel imposé et le montage est réalisé sans court-circuit.
Voie 1 de l’oscilloscope
GBF(ÿ
Transformateur
wwJ— Voie 2 de
l'oscilloscope
d'isolement
FIG. 7.10.
-d
c
e) Alternostat
Q
rNJ
Dans un alternostat, il n’y a qu’un seul enroulement qui sert à la fois d’enroulements primaire et
° secondaire. L’enroulement secondaire est parfois à prise variable : en modifiant son nombre de spires,
© on fait varier la tension de sortie (Fig. 7.11). En outre, le nombre de spires dans le secondaire peut être
plus élevé que dans le primaire.
£ Notons que, les circuits primaire et secondaire étant confondus, les alternostats n’assurent pas
CL
O d’isolement électrique, ce qui présente un danger en cas de branchement sur la tension du secteur. En
effet, on peut voir sur la figure 7.11 qu’une permutation du neutre et de la phase, à l’entrée connectée au
secteur ( 230 V ), donne une faible tension en sortie entre les conducteurs (par exemple U2 = 50 V) ,
mais le fil de connexion commun est alors porté au potentiel de la phase.
En revanche, avec un transformateur d’isolement, tout danger est écarté, puisqu’entre la terre et
l’un des deux fils du secondaire les circuits ne sont jamais fermés. On peut permuter sans danger neutre
et phase dans le primaire.
Composants électroniques 221
Phase
u|
Neutre \U2
FIG. 7.11.
f) Transformateur réel
Sur un transformateur réel, on lit les indications suivantes fournies par le constructeur pour un
fonctionnement optimal : 50 Hz ; 230 V ; 12 V ; 60 VA , ce qui signifie que :
i) le transformateur doit être alimenté par une tension sinusoïdale, de fréquence 50 Hz et de valeur
efficace U\ = 230 V ,
ii) la tension de sortie, elle aussi sinusoïdale et de fréquence 50 Hz, a pour valeur efficace
U2 = 12 V ,
iii) enfin que la puissance apparente S = C/2/2 vaut 60 VA .
On en déduit l’impédance de la charge selon :
U\ _ 122
~ = 2,5 Cl
S 60
Notons que la puissance dissipée dans le circuit secondaire ne sera égale à 60 W , que si le facteur de
puissance ( cos <p ) de l’installation vaut 1 (cf. chapitre 2).
Le modèle du transformateur idéal n’est qu’une première approximation du transformateur réel car,
il faut prendre en compte les différentes pertes de puissance :
i) pertes Vb dans les bobinages, par effet Joule,
ii) pertes de fer Vf , dues à la fuite des lignes de champ magnétique, aux courants de Foucault crées
par induction dans le circuit magnétique, à l’hystérésis magnétique attribuée au processus microscopique
de magnétisation (cf. Électromagnétisme).
Le rendement d’un transformateur est naturellement défini par le rapport des puissances, secondaire
-g sur primaire :
c V2 V2
Q r= avec V\ =V2 + Vb + Vf soit r=
rNJ
Vx V2 + Vf + Vb
° Les transformateurs actuels ont des rendements très élevés, supérieurs à 95 % .
© Exemple : sur la fiche technique d’un transformateur 400 V/24 V , on peut lire les valeurs nomi¬
nales suivantes : 10 kVA , rendement 95 % , cos ç2 = 0, 80 et pertes fer 120 W . On en déduit les
£ pertes de bobinage :
CL
O
v2
Vb = —
r
-V2-Vf avec V2 = Scos(p2 = 10 x 0,8 = 8,0kW d’où Vh = 500W
Remarque : Pour limiter les pertes par courants de Foucault, les carcasses métalliques sont formées
de tôles très fines isolées les une des autres. Ce sont les vibrations de ces tôles qui sont
responsables du ronronnement bien connu des transformateurs. À haute fréquence, on
préfère utiliser des carcasses en ferrites, car ces dernières ne sont pas conductrices.
222 7. Composants électroniques
. . — Diodes à jonction
III 1
Comme nous l’avons déjà vu, la diode semiconductrice est un composant passif non linéaire qui
se comporte comme un interrupteur ouvert ou fermé selon le sens du courant ou de la tension (cf. cha¬
pitre 1). Nous nous proposons d’analyser le comportement de ce composant de façon plus détaillée.
Nous n’étudierons que les diodes semiconductrices car les diodes à vide, constituées d’une cathode
chauffée et d’une anode métalliques placées dans une ampoule vidée d’air, ne sont pratiquement plus
utilisées.
La diode à jonction est constituée de deux zones adjacentes d’un semiconducteur dopées diffé¬
remment, p pour l’une et n pour l’autre (cf. Électromagnétisme), d’où son nom. Le côté dopé n est
la cathode repérée sur le composant par un anneau rouge ou blanc; le côté p est V anode. Sur la fi¬
gure 7.12, on a représenté la structure du composant et son symbole.
l>M Of
Symbole
FIG. 7.12.
a) Approche expérimentale
Traçons la caractéristique I(U) d’une diode au silicium typique, de référence 1N 4001, en utilisant
un ordinateur muni d’une interface. La courbe obtenue, représentée sur la figure 7.13 pour des tensions
comprises entre 0 et 0, 8 V , a l’allure d’une exponentielle, ce que l’on pourrait confirmer en traçant
le graphe ln / , en fonction de U . On constate que, pour U > 0, 60 V , l’intensité qui est de quelques
dizaines de milliampères croît très rapidement.
' 7 (mA)
40
20
VTV)
0-
-g
c
0,1 ' 0,3 ' 0,5
Q FlG. 7.13.
rNJ
,=4xp(£) - 1
Is étant l’intensité du courant de saturation qui est de l’ordre de quelques dizaines de nanoampère, ce
qui est très faible. L’intensité I n’est donc significative que si la tension est supérieure à une certaine
tension de seuil Ud . Au-delà de Ud , la diode fonctionne en régime passant.
Composants électroniques 223
Conventionnellement, on définit Ud par la tension pour laquelle l’intensité du courant est égale à
1 mA . Avec la fonction « test diode », les multimètres, qui se comportent alors comme des générateurs,
de courant de c.e.m X = 1 mA , affichent la valeur Ud de la tension qui apparaît aux bornes de la diode.
Ordres de grandeur : Ud ~ 0, 6 V pour les diodes au silicium, Ud ~ 0, 3 V pour celles au
germanium et Ud ~ 1, 1 V pour celles en alliage d’arséniure de gallium.
Cette équation s’interprète en prenant en compte courants de conduction et courants de diffusion
(cf. Électromagnétisme et Thermodynamique) ; ce dernier devient prépondérant et augmente exponen¬
tiellement lorsqu’on fait croître U . Quant à Uj , c’est une tension proportionnelle à la température ab¬
solue T : UT = kBT/ e où e = 1 , 6 x 10-19 C est la charge élémentaire et kg = 1 , 38 x 10-23 J •K-1
la constante de Boltzmann. Pour T = 300 K , kBT « 0, 025 eV et donc UT ~ 25 mV .
Remarques : 1) Le courant Is est fonction des paramètres géométriques de la diode et des dopages et
on donne parfois l’expression suivante, plus précise de I(U) :
,=4xpGÿ) - 1
dans laquelle A est un facteur positif compris entre 1 et 2 qui dépend du matériau et de
la géométrie de la jonction. Le plus souvent, A est pris égal à 1.
2) La tension de seuil est parfois notée Us , notation que nous avons écartée pour éviter
tout risque de confusion avec la tension de sortie des montages, en régime stationnaire.
Comme nous l’avons déjà vu (cf. chapitre 1), il existe différentes représentations d’une diode,
suivant la zone de la caractéristique considérée et du niveau d’approximation souhaité.
On retrouve la caractéristique de la diode idéale en négligeant le courant inverse, ainsi que la
tension de seuil, et en assimilant l’exponentielle à une droite parallèle à l’axe des intensités, dès que le
courant n’est plus négligeable. Le composant est alors équivalent à un interrupteur : coupe-circuit pour
U < 0 et court-circuit pour U > 0 (Fig. 7.14a).
Si l’on tient compte de la tension de seuil, et que l’on assimile l’exponentielle à une droite faible¬
ment inclinée par rapport à l’axe des intensités, la diode est un coupe-circuit tant que U < Ua . Pour
U > Ud , elle se comporte comme un générateur en opposition, de f.e.m Ud , en série avec sa résis¬
tance interne (Fig. 7.14b).
I I
0 0
Régime bloqué U Régime bloqué Ud U
a) b)
FIG. 7.14.
e) Hyperbole de puissance
Les diodes ne peuvent dissiper qu’une puissance limitée, spécifiée par le constructeur, comprise
entre quelques dixièmes de watt et plusieurs dizaines de watts. Il en résulte que, dans le plan de la
caractéristique, les points de fonctionnement, pour lesquels la puissance dissipée est inférieure à la
valeur maximale VM , sont situés sous l’hyperbole d’équationI— VM/U .
-g
c
Q
rNJ . . — Autres types de diode
III 2
° a) Diode Zener
©
Lorsque l’une des deux zones de la jonction est fortement dopée, apparaît, pour une tension inverse
£ supérieure à une valeur seuil Uz , une forte augmentation de l’intensité du courant, pratiquement indé¬
CL
O pendante de U (Fig.7.15a). C’est l’effet Zener, découvert par le physicien allemand C. Zener, en 1934 ;
on l’interprète par le passage des électrons de la bande de valence à la bande de conduction, par ef¬
fet tunnel, sous l’action du champ électrique intense qui règne dans le matériau (cf. Quantique). Le
symbole de la diode Zener est représenté dans un coin de la figure 7.15a.
Il existe des diodes avec des tensions Zener comprises entre 1 V et quelques dizaines de volts. On
représente souvent la diode Zener, en inverse, par un générateur de tension en opposition, de f.e.m Uz
(Fig. 7.15b).
Composants électroniques 225
U Uz
2 1 /<0
-Uz
Ud U
3 4 U
a) b)
FIG. 7.15.
b) Diode Schottky
Les diodes Schottky (Fig. 7.16a), qui portent le nom du physicien américain W. Schottky qui les
a réalisées et étudiées, sont constituées d’un métal et d’un semiconducteur, silicium ou arséniure de
gallium, faiblement dopé. L’allure de la caractéristique est identique à celle des diodes classiques, mais
la tension de seuil est plus faible : 0, 3 V ou 0, 4 V ; en revanche, le courant inverse de saturation est
bien plus élevé, de l’ordre de quelques microampères.
Le grand intérêt de ces composants vient de leur capacité parasite Cp très faible (inférieure à
1 pF ), ce qui permet d’obtenir une durée de commutation très courte entre l’état bloqué et l’état conduc¬
teur : 0, 1 ns pour la diode Schottky AAS70-04 au lieu de 30 |xs pour la diode classique 1N4001. C’est
la raison pour laquelle on les utilise dans la réalisation des portes logiques (cf. chapitre 18).
c) Diode varicap
Lorsque les diodes sont polarisées en inverse, leur capacité parasite Cp dépend de la tension inverse
U appliquée. Dans les diodes varicap, la géométrie et le dopage sont choisis de telle sorte que cette
dépendance soit de la forme :
K
Cp —
\u\<n
K étant un coefficient homogène au produit d’une capacité par la racine carrée d’une tension. Ces
diodes sont alors utilisées comme condensateurs, dont la capacité est commandée par la tension appli¬
quée en inverse, d’où leur nom. Elles permettent d’accorder de façon précise la fréquence de résonance
de filtres utilisés en radio et en télévision. Les valeurs usuelles de ces capacités vont de 1 pF à quelques
centaines de picofarads.
-g Sur la figure 7.16, on a représenté les symboles de la diode Schottky et de la diode varicap.
c
Q
r\j P
°
©
Diode Schottky
"lb
£ a) b)
CL
o FIG. 7.16.
Il existe de nombreuses applications des diodes qui seront illustrées ultérieurement sur différents
montages. Nous proposons ici uniquement trois applications essentielles : le redressement d’une tension
alternative, la stabilisation d’une tension redressée et l’écrétage d’une tension.
226 7. Composants électroniques
a) Redressement
Une diode, soumise à une tension sinusoïdale, est bloquée pendant l’alternance négative et passante
durant l’alternance positive. Avec le montage représenté sur la figure 7.17, pour lequel R = 100 fl,
on peut réaliser le redressement à simple alternance de la tension e(t) = em cos(tot) délivrée par un
générateur sinusoïdal GBF d’amplitude 10 V .
£4 e(t) us(t),
R Us
A A
e
-*ÿ
0 T
FIG. 7.17.
Contrairement au signal d’entrée, le signal de sortie s(t) a une valeur moyenne non nulle. Cal¬
culons cette valeur, en négligeant la tension seuil de la diode. À la sortie, la tension redressée a pour
expression, T = 2TT/(O étant la période :
T 3T T 3T
us{t) = em cos {dit) pour t — et — <t us{t) = 0 pour —<t —
On en déduit :
_ [ r7’/4 rT "I
*(f) =
1
r l emcos(a*t)dt +
J emcos((ot) dt = |[sin(wt)]J/4 + [sinÿf)]ÿ j =
Expérimentalement, on doit s’assurer que le courant direct reste inférieur à la valeur maximale prévue
par le constructeur. Si la tension de seuil de la diode n’est pas négligeable devant l’amplitude de la
tension du GBF, le signal de sortie est nul sur une durée supérieure à la demi-période du signal d’entrée ;
la valeur moyenne du signal de sortie est alors inférieure à la valeur calculée précédemment.
Il est possible de redresser chaque alternance grâce à un pont de quatre diodes ou pont de Graetz
(Fig. 7.18). Lors des alternances positives, les diodes V\ et £>3 sont passantes et is est positif. Aux
alternances négatives, ce sont les diodes Vj et £>4 qui sont passantes et is est encore positif.
V.4 V\ us(t)
-g Us
c
Q
JO 0 t
fWV\
0 t
r\j
° v2
©
FIG. 7.18.
£
CL La valeur moyenne de la tension de sortie est le double de la précédente, 2em/Tt , ce que l’on
O
établit sans calcul supplémentaire, en considérant que la tension redressée en double alternance est
la superposition de deux tensions redressées en simple alternance et de même valeur moyenne. En
pratique, cette valeur moyenne est directement accessible en branchant, en parallèle sur la résistance
R , un voltmètre en position « mesure de tension stationnaire ». La valeur lue est inférieure à la valeur
théorique précédente ; en effet les maxima de us sont inférieurs de 2Uj à ceux de e(t) . Cette chute
de tension correspond aux tensions de seuil des deux diodes passantes à chaque alternance. Il en résulte
que le redressement des très faibles tensions est impossible.
Composants électroniques 227
On peut observer simultanément les tensions e(t) et us(t) sur un oscilloscope à condition d’utiliser
un transformateur d’isolement entre la résistance de charge et l’entrée de l’oscilloscope afin d’éviter un
problème de masse entre le GBF et l’oscilloscope (Fig. 7.19).
Pour une tension d’entrée efficace E = 12 V et une résistance de charge R = 100 fl, on a mesuré
une puissance d’entrée Ve — 1 , 75 W , alors que la puissance de sortie est Vs = 1, 15 W . Le rendement
du redressement est donc r = Vs/Ve = 0, 66 , une partie de la puissance étant dissipée dans les diodes
du pont de Graetz.
Ce montage est utilisé à la sortie des alternateurs qui équipent les véhicules ; après filtrage à basse
fréquence par une cellule RC et stabilisation par une diode Zener, comme nous verrons plus loin, la
tension stationnaire obtenue permet de recharger la batterie pendant la rotation du moteur. Les diodes
utilisées pour le redressement supportent couramment des intensités en direct de quelques ampères et
des tensions inverses de plusieurs centaines de volts.
Voie 1 de
l'oscilloscope Voie 2 de
l'oscilloscope
JC) 0_
R t«* t
! Us(t)
7777
Transformateur
d’isolement
FIG. 7.19.
Comme la portion intéressante de la caractéristique d’une diode Zener est située dans le troisième
quadrant avec U < 0 et / < 0 , et qu’elle est parallèle à l’axe des intensités, on utilise ce composant
pour stabiliser une tension. Les diodes employées ont des valeurs de Uz qui s’étendent sur une gamme
très large :
3 V Uz 200 V
-g En outre, il est toujours possible de placer plusieurs diodes Zener en série pour obtenir une tension plus
c élevée.
Q
rNJ Dans le montage représenté sur la figure 7.20, on souhaite obtenir une tension stationnaire aux
bornes de la résistance de charge R , bien que celle-ci soit variable et que la f.e.m E de l’alimentation
° fluctue autour de sa valeur nominale E . Line diode Zener fonctionnant dans la zone de conduction
©
inverse, en parallèle sur la charge, répond à cette exigence. La résistance de protection Rp , placée en
£ série avec le générateur, limite l’intensité du courant qui traverse la diode, afin de ne pas dépasser la
CL valeur ÏM recommandée par le constructeur.
O
Ig
RP h' ri
E R U
FIG. 7.20.
228 7. Composants électroniques
h=r „ - h=
E-Uz
RP
Uz
R
Le choix de Rp exige que l’on connaisse les valeurs maximales EM et IM de la f.e.m du générateur et
du courant que peut supporter la diode. En effet :
E —Uz Uz , . EM — Uz
h IM s’explicite selon ——
R <
IM J j
ce qui donne Rp ---
RP IM
dans le cas le plus défavorable où la charge R est débranchée.
En outre, la stabilisation n’est possible que si le point de fonctionnement de la diode est dans la zone
Zener, afin que Uz = RIR , ce qui suppose une charge suffisante. Le courant délivré par le générateur
doit toujours avoir une intensité Ig supérieure à l’intensité IR nécessaire dans la branche de la charge.
L’intensité Ig du courant débité par le générateur est minimale lorsque E atteint la valeur minimale
Em :
Em - Uz Uz donne R Uz
Ig IR avec Ig et IR = — —
RP R h
Exemple: supposons que le générateur utilisé possède une f.e.m qui varie entre 8 V et 12 V, alors
que l’on souhaite, aux bornes de la charge, une tension de 6 V , stabilisée par une diode Zener qui ne
peut supporter un courant inverse supérieur à 100 mA . En réalisant le montage étudié précédemment,
on doit avoir :
EM-UZ = 6011
/«
La résistance normalisée de la série £24 de valeur 68 fl convient. Quant à la résistance de charge elle
doit satisfaire à :
£
Uz1 = 204 fl
h
c) Écrêtage d'un signal
Les diodes peuvent facilement protéger les circuits d’éventuelles surtensions. Sur la figure 7.21,
deux diodes Zener identiques, de tensions caractéristiques Uz et Uj , sont branchées tête-bêche, en
parallèle avec le composant à protéger. Ce montage limite la tension de sortie us entre les deux valeurs
O
extrêmes — Uj — Uz et Uj + Uz En effet, si \us\ est inférieur à Uj + Uz, alors les deux diodes sont
bloquées et leur présence n’a aucune influence. Dès que |M5| atteint la valeur Uj + Uz , les deux diodes
r\j deviennent passantes, l’une en direct et l’autre en inverse ; la valeur de us(t) est alors constante.
°
© e(0“ Us(t)'
2 h RP Uz + Ud j
CL 0 0
O R Us
-ÿ
t
Uz - Ud.
FIG. 7.21.
Cette limitation est importante pour tous les systèmes comportant des bobines, car ces dernières
peuvent provoquer de fortes surtensions lors de l’ouverture du circuit. Pour éviter ces surtensions, il
Composants électroniques 229
suffit de placer une diode en parallèle avec la bobine (Fig. 7.22). En effet, lorsque l’interrupteur K est
fermé, la diode est bloquée ; lorsqu’on ouvre K , elle devient passante, mais la tension aux bornes de la
bobine reste fixée à une valeur proche de Ua . La diode se comporte donc comme un écrêteur de tension
aux bornes de la bobine ; évidemment il faut qu’elle soit capable de supporter de fortes intensités.
R
E L
FIG. 7.22.
. . — Thyristors
III 4
a) Description et fonctionnement des thyristors
Le thyristor est un composant semiconducteur similaire à une diode à jonction, mais il possède
une électrode supplémentaire appelée gâchette. Il ne laisse passer le courant que dans le sens direct, de
l’anode vers la cathode, et cela, à condition d’avoir été amorcé par un courant arrivant sur la gâchette.
Une fois l’amorçage réalisé, le thyristor devient passant et le demeure tant que la tension entre l’anode
et la cathode reste positive ; la gâchette est alors sans effet. Si cette tension s’annule, il se bloque.
Ainsi, grâce à un faible courant sur la gâchette, on peut commander, un courant très intense.
e(t)
T
Rç_ h
ï
/'
¥ t
G**
,c>ï
7777
ic
h | K /|\ r
U FIG. 7.23. FIG. 7.24.
c
Q Sur le montage de la figure 7.23, le circuit principal, alimenté par un générateur sinusoïdal de forte
r\j amplitude comporte une thyristor et une résistance de charge. On peut y voir le symbole du thyristor.
° La gâchette G du thyristor est reliée à un générateur stationnaire, de f.e.m E = 5 V ; cette branche
© comporte une résistance de protection Rp — 100 fi et un interrupteur de commande.
Tant que l’interrupteur est ouvert, aucun courant ne traverse la résistance de charge puisque le
£ thyristor est bloqué. Une brève impulsion sur l’interrupteur, lors d’une alternance positive du signal
CL
O
d’entrée sinusoïdal e(t) , amorce le thyristor, lequel reste passant jusqu’à ce que la tension du générateur
e(t) s’annule. La charge est alors traversée par un courant intense. Une impulsion sur l’interrupteur, lors
d’une alternance négative, est, elle, sans effet, puisque le thyristor est alors en inverse. Une fermeture
prolongée de l’interrupteur rend le thyristor passant sur les alternances positives. La réouverture de
l’interrupteur bloque le thyristor dés l’annulation suivante de e(t) (Fig. 7.24).
Comme les diodes, les thyristors sont caractérisés par la tension inverse maximale qu’ils sont ca¬
pables de supporter et par le courant direct maximal admissible sans détérioration du composant ; le
230 7. Composants électroniques
fabricant donne ces deux caractéristiques ainsi que le courant de gâchette nécessaire pour amorcer le
thyristor.
Exemple : le thyristor TIC 116D peut supporter un courant direct d’intensité efficace / = 6 A , une
tension inverse maximale Ut = 400 V , et le courant de gâchette a pour intensité Ig = 2 mA .
7777
FIG. 7.25.
c) Triacs
Le triac est un composant semiconducteur équivalent à deux thyristors tête-bêche commandés par
la même gâchette, d’où le symbole représenté dans le montage de la figure 7.26a. Un triac est donc
bloqué tant qu’aucun courant ne traverse la gâchette ; une fois amorcé, il devient passant dans les deux
sens, tant que la tension ne s’annule pas. Il en résulte que le courant traversant la gâchette, à l’origine
de l’amorçage, peut être positif ou négatif. La plupart des triacs sont conçus pour fonctionner sous la
tension du secteur, avec un courant de commande de la gâchette d’environ 50 mA .
-ri
Les triacs sont très souvent utilisés pour contrôler la puissance fournie à une charge, en régime si¬
c nusoïdal, en bloquant une partie de chaque alternance. Sur le montage de la figure 7.26a, un triac est
Q placé en série avec la charge, sa gâchette est reliée à la tension d’entrée ue(t) sinusoïdale par l’intermé¬
r\j diaire d’un résistor, de résistance variable R .
° Lors de l’alternance positive, la diode D\ conduit et l’intensité du courant sur la gâchette du triac
© atteint la valeur de déclenchement I(i lorsque : (ue — Ud)/R — Id ; le réglage de R permet donc
d’ajuster la portion de l’alternance qui alimente la charge. Lorsque l’alternance positive se termine, le
£ triac se bloque.
CL
O Dans l’alternance négative, c’est la diode Dj qui conduit ; le triac ne redevient conducteur que pour une
valeur de ue suffisamment négative ; il faut que (ue + Ud)/R = -Id . La condition est donc symétrique
de la précédente.
Notons que seule une portion des alternances de la tension d’alimentation fournit de la puissance
à la charge (Fig. 7.26b). Ce montage simple ne permet pas de réduire la puissance en dessous de la
moitié de la puissance maximale, car le déclenchement du triac a toujours lieu dans la première moitié
de chaque alternance.
Composants électroniques 231
Tensions
Rc Us
;ü 1 Cf vf\
X
R
Pfriac
V u ?
a) b)
FIG. 7.26.
IV . — PILES ET ACCUMULATEURS
Les sources électriques autonomes, piles et accumulateurs, qui sont caractérisées par leur capacité à
fournir de la puissance électrique au circuit extérieur, sont indispensables pour tout équipement nomade :
véhicule, téléphone, ordinateur, satellite, etc. La différence de nature des réactions électrochimiques,
mises enjeu dans les piles et les accumulateurs, permet d’expliquer, qu’une fois déchargées, les piles
doivent être remplacées, contrairement aux accumulateurs qui, eux, peuvent être rechargés.
. . — Piles
IV 1
Une pile électrique est un générateur électrochimique comportant une électrode positive, siège
d’une réduction chimique, et une électrode négative, où se produit une oxydation. Si les deux électrodes
sont connectées entre elles par un conducteur extérieur, on constate le passage d’un courant électrique
dans ce conducteur.
Les paramètres d’une pile sont sa tension à vide, ou f.e.m, de quelques volts en général, sa résis¬
tance interne, environquelques ohms, et la charge totale qu’elle peut débiter, de l’ordre de 1 A h , ce
qui correspond à une charge totale Q = 3 600 C .
Ordres de grandeur : Le tableau 7.2 donne la charge totale de quelques piles.
IV 2. . — Accumulateurs
Les accumulateurs, appelés improprement « piles rechargeables » et plus justement batteries, sont
le siège de réactions chimiques qui peuvent se produire dans les deux sens.
Les plus courants sont les accumulateurs au plomb, utilisés en batterie de six, dans les véhicules ;
leur f.e.m est 2,2 V et leur résistance interne ne dépasse pas quelques milliohms. Leur capacité est
élevée, mais ils sont lourds et contiennent un électrolyte acide. Actuellement, la f.e.m des batteries qui
équipent la plupart des automobiles est de 12 V, mais, en raison de la multiplication de petits moteurs
électriques qui assurent freinage, assistance à la direction, confort de l’habitacle, pilotage du moteur,
etc. , les constructeurs prévoient dans les prochaines années, l’utilisation de batteries de f.e.m 48 V qui
permettent d’augmenter la puissance électrique sans modifier l’intensité débitée.
Les accumulateurs au nickel (Ni) ou au lithium (Li) sont les plus répandus dans les applications
domestiques, car ils n’exigent aucun entretien, sont d’un emploi facile, durent suffisamment longtemps
et sont plus légers que ceux au plomb.
Les énergies massiques des accumulateurs sont sensiblement plus faibles que celles des piles
comme l’indique le tableau 7.3. Cependant, la possibilité de les recharger un grand nombre de fois,
environ un millier, représente un avantage certain pour nombre d’applications.
transit (du courant) et résistor. On qualifie ces transistors de bipolaires car leur fonctionnement repose
sur deux types de porteurs, les électrons et les trous (cf. Électromagnétisme).
Dans la suite nous commençons par décrire le composant, puis nous présentons ses caractéristiques
et quelques montages de base.
.
V 1 . — Description
a) Constitution
Un transistor est un composant actif à trois bornes, Y émetteur, la base et le collecteur. Les caracté¬
ristiques des deux jonctions émetteur-base et base-collecteur peuvent être obtenues à l’aide de la fonc¬
tion « test diode » d’un multimètre; rappelons que ce dernier affiche la valeur de la tension de seuil
d’une diode connectée dans le sens direct. En testant les bornes deux à deux, nous obtenons une va¬
leur de 0, 68 V entre l’une des bornes et les deux autres. Le testeur indique une résistance infinie entre
ces deux dernières, quel que soit le sens de branchement. Ainsi, un transistor est constitué de deux jonc¬
tions pn ou np tête-bêche, d’où deux types de transistors bipolaires : les premiers npn , les seconds
pnp.
Plus précisément un transistor bipolaire npn est un cristal de silicium dopé alternativement n (le
collecteur), p (la base) et fortement n (l’émetteur) (cf. Électromagnétisme). Il est donc effectivement
constitué de deux jonctions pn , en inverse l’une de l’autre, ce qui lui donne le même comportement
que celui de deux diodes tête-bêche. La zone centrale est faiblement dopée et de largeur très faible par
rapport aux deux autres zones.
Les noms émetteur et collecteur dans un transistor npn viennent de la circulation des électrons
depuis l’émetteur jusqu’au collecteur.
Le fonctionnement des transistors npn est identique à celui des transistors npn , si l’on inverse les
polarités. Dans ces transistors, ce sont les trous (cf. Électromagnétisme) qui circulent depuis l’émetteur
jusqu’au collecteur.
Sur la figure 7.27, on a représenté les schémas de transistors npn et pnp de façon standard. Dans
les deux cas, la flèche qui repère l’émetteur est orientée dans le sens passant de la jonction émetteur-base.
Dans la pratique, un ergot permet de situer l’émetteur ; le collecteur est à l’opposé et la base évidemment
entre les deux autres zones.
-g Collecteur Collecteur
c
Q
rNJ
°
©
Base
Émetteur
Base
Émetteur
5*
Transistor npn Transistor pnp
£ FIG. 7.27.
CL
O
b) Effet transistor
Bien que le transistor soit constitué de deux diodes tête-bêche, son fonctionnement est singulier,
en raison de Y effet transistor, lequel consiste en une forte amplification en courant, entre la base et
le collecteur, lorsqu’on polarise en direct la jonction np émetteur-base et en inverse la jonction pn
collecteur-base.
234 7. Composants électroniques
Le rapport entre l’intensité ib du courant de base et celle ic du courant collecteur est désigné le
plus souvent par fi :
h-
i/>
Ordre de grandeur : ce facteur fi étant généralement compris entre 50 et 800 , on voit qu’un faible
courant de base provoque un fort courant de collecteur.
Malgré l’information donnée par le constructeur, on constate pour différents transistors, de même
référence, une grande dispersion des valeurs de fi ; aussi est-il préférable de mesurer son facteur fi
avant d’utiliser un transistor et de choisir ce dernier à partir d’autres paramètres qui présentent peu
de dispersion. Le tableau 7.4 présente les caractéristiques fournies par les fabricants pour quelques
transistors.
TAB. 7.4.
À l’aide du montage de la figure 7.28, on peut tracer les caractéristiques d’un transistor, puisqu’il
est possible d’agir séparément sur les courants stationnaires Ib et Ic , ainsi que sur la tension Uce . Pour
-g le transistor npn de référence 2N 1711, nous avons obtenu les courbes de la figure 7.29 donnant Ic en
c fonction de Uce , à Ib constant. On distingue quatre zones de fonctionnement.
Q
r\j
° IAmA)
©
h = 60 |xA
£ iA C
A
5
CL Ib = 40 |xA
o B
—
A ) r*-
Eb
Rb
UbA ( v ©K £ÎO 1
h - 20 |xA
Ib = 0
E 02 50 t/„(V)
FIG. 7.28. FIG. 7.29.
Composants électroniques 235
a) Zone linéaire
Dans la zone linéaire, qui correspond au fonctionnement le plus courant du transistor, la jonction
émetteur-base est passante, alors que la jonction collecteur-base est bloquée. Les valeurs correspon¬
dantes de Uce sont comprises entre 0,2 V et 50 V . On constate que l’intensité Ic est pratiquement
indépendante de Uce et qu’elle est proportionnelle à 4 : Ic = /34 avec /3 = 1 00 ici.
Pour le collecteur, le transistor se comporte comme une source de courant commandée par le cou¬
rant de base d’intensité 4 . La mesure de Ube dans cette zone donne une valeur à peu près constante
Ube = 0, 6 V , correspondant à la tension Ud de la jonction émetteur-base en mode passant. On en dé¬
duit que, dans la zone linéaire, le transistor est équivalent au schéma de la figure 7.30.
B C A
4 4
\Ud
Ph
4
0
oi*
le
E
FIG. 7.30. FIG. 7.31.
Application : la figure 7.31 représente un montage dans lequel on utilise le fonctionnement li¬
néaire du transistor 2N1711, dans le but d’amplifier le courant 4 délivré par la photopile OAP12.
Cette dernière, qui travaille dans le visible, se comporte comme un générateur dont le courant électro¬
moteur est quasiment proportionnel à son éclairement. L’amplification, avec un transistor dont le gain
mesuré est P = 200 , permet de lire sur un milliampèremètre un courant d’intensité 4 = Ph propor¬
tionnel à l’éclairement ambiant. Sans le transistor, ces intensités n’auraient pas pu être mesurées avec
précision sans utiliser un montage plus complexe comportant un AO (cf. chapitre 8).
La figure 7.32 donne le schéma équivalent du transistor npn dans la zone linéaire, en tenant compte
de la résistance interne r* de la jonction base-émetteur de l’ordre du klî et de la résistance interne rcu ,
de quelques dizaines de kfl , du générateur de courant commandé.
-d B
o
4 4
r\J f CO
°
©
EJ
£ FIG. 7.32.
CL
O
Remarque : Le facteur d’amplification en courant P augmente avec la température. Aussi les tran¬
sistors bipolaires peuvent-ils subir un emballement thermique car une élévation de tem¬
pérature conduit à une augmentation de P , donc de 4 > ce qui entraîne à nouveau une
élévation de température.
236 7. Composants électroniques
b) Zone saturée
La zone de saturation de Ic correspond aux faibles valeurs de Uce , c’est-à-dire inférieures à
Uce,s = 0,2 V. Dans cette zone Ic filb et une augmentation de lb n’a pratiquement aucune in¬
fluence sur Ic ; le transistor est quasiment équivalent à un court-circuit entre l’émetteur et le collecteur,
avec une tension résiduelle Uce,s — 0, 2 V (Fig 7.33).
Rca
B I Rb
h rb
Ube Uce
ol*
FIG. 7.33. FIG. 7.34.
On en déduit :
E - Uce _ 10 - 0, 15 h
Ic = — 4, 925 mA et Ib — — 24, 6 p,A
Rco 2 x 103 P
D’où, en tenant compte de Ube = 0, 6 V :
E — Ube 10,0-0,6
Rb + rb = 381,7 kO et Rb < 381, 2 kfi
h 24,6 x 10-6
On constate que rb est négligeable devant Rb .
c) Zone bloquée
La zone de blocage du transistor correspond à une valeur nulle de Ic . La façon la plus simple
de réaliser ce blocage est d’appliquer une tension Ube inférieure à la tension de seuil Ud = 0, 6 V .
-g Cette tension Ube peut être négative, à condition de ne pas dépasser les valeurs extrêmes données par le
c constructeur. Dans cette zone, le transistor est équivalent à un interrupteur ouvert entre l’émetteur et le
Q
collecteur. En réalité, Ic n’est pas nul et vaut (3Ib avec Ib égal au courant de saturation de la jonction
rNJ
émetteur-base, de l’ordre de 1 nA .
° Exemple : dans le circuit de la figure 7.35, déterminons la valeur de la résistance R pour laquelle
©
le transistor est bloqué. Les paramètres du montage sont identiques à ceux de l’exemple précédent, avec
£ Rb = 5 kfl . Le transistor étant bloqué, on a :
CL
O Ic = Ib = 0 et Ube < 0, 6 V
On trouve en utilisant le pont diviseur de tension entre l’émetteur et la masse :
R Ube 7ÿ 31912
Ube = E d’où R< =
R + Rb E Ube
—
Les fonctionnements en zones bloquée et saturée sont généralement associés dans les montages où
on veut réaliser un interrupteur commandé par la tension Ube
Composants électroniques 237
Rco
Ri,
01*
R
H
ÏK Ube
Uce
E
FIG. 7.35.
d) Zone d’avalanche
Lorsque la tension Uce s’élève, apparaît une zone d’avalanche dans la jonction collecteur-base
appelée perçage de la base. Les tensions limites, qui sont fournies par le constructeur, varient de 20 V à
plus de 200 V . Évidemment, le point de fonctionnement normal du transistor doit être éloigné de cette
zone.
e) Puissance maximale
Comme pour les diodes, les transistors ne peuvent dissiper qu’une puissance limitée VM , indiquée
par fabricant, de quelques dixièmes de watt à plusieurs centaines de watts. Dans ce dernier cas, ils
le
sont équipés de radiateurs afin de faciliter l’échange thermique avec le milieu ambiant. Exprimons la
puissance reçue par le transistor :
V = UheIb + UceIc avec Ic » Ih
et Uce de l’ordre de Ube. Il vient donc :
V ~ UceIc d’où 7C< -y-
VM
Uce
On détermine ainsi sur la caractéristique du transistor l’hyperbole limitant la zone de puissance accep¬
table.
En raison de l’influence du point de fonctionnement, de la grande dispersion des valeurs des pa¬
ramètres au sein d’une même gamme de transistors et de leur faible écart par rapport aux valeurs sta¬
tionnaires, dans ce qui suit, nous ne distinguerons pas valeurs stationnaires et valeurs dynamiques. Il en
résulte que, dans la zone linéaire et en régime variable, le transistor est équivalent au montage de la fi¬
gure 7.36.
B
h n xrc rco
pib Y
El,e
FIG. 7.36.
..
V 3 — Montages simples avec transistors bipolaires
a) Polarisation
La première étape, commune à tous les montages, est la polarisation du transistor, laquelle fixe
le point de fonctionnement, autour duquel les grandeurs évoluent. Cette polarisation, assurée par l’ali¬
mentation, fournit la puissance électrique nécessaire afin que l’on puisse avoir une amplification de la
puissance entre l’entrée et la sortie.
La polarisation peut être réalisée par une seule alimentation et des résistors ; la figure 7.37 repré¬
sente les deux polarisations les plus couramment utilisées : la polarisation économique (Fig. 7.37a) et la
polarisation par pont de base (Fig. 7.37b) ; le qualificatif d’économique provient du nombre réduit de ré¬
sistors nécessaires à la réalisation du montage.
Rio Rco
Rt Ri
-g
u
< c* p-f «t*
c Ri
Re Re
Q
rNJ
° a) b)
© FIG. 7.37.
£ Établissons l’expression des courants et des tensions, dans le montage de polarisation économique
CL
O (Fig. 7.37a), pour un point de fonctionnement dans la zone linéaire. Dans la maille extérieure, les lois
de Kirchhoff donnent :
Ri +Ri
E et R'h = RIWi
+ #2
b) Classes d’amplification
La polarisation étant fixée, on envoie, en entrée, un signal variable, et on observe, en sortie, le signal
amplifié. Pour définir une entrée et une sortie, il faut choisir une borne qui sera commune à l’entrée et à
la sortie ; la nature spécifique du montage, émetteur, base ou collecteur commun, n’apparaît que lors de
l’application des signaux variables, la polarisation étant la même quel que soit le montage.
L’amplitude du signal d’entrée ne doit pas être trop grande, afin d’éviter d’une part la saturation
dans l’alternance positive, d’autre part le blocage du transistor dans l’alternance négative. On distingue
les amplificateurs selon la position de leur point de fonctionnement :
i) Les amplificateurs de classe A ne fonctionnent que dans leur zone linéaire.
ii) La classe B correspond à un point de fonctionnement placé à la limite de la zone de blocage.
Ainsi seule l’alternance positive du signal variable est amplifiée pour un transistor npn . Afin d’éviter la
très forte distorsion qui en résulte, un second transistor est utilisé pour amplifier la seconde alternance.
Une distorsion résiduelle est observée pour les petits signaux, car le transistor n’atteint la zone linéaire
que si l’entrée dépasse la tension de seuil de la jonction base - émetteur. Le principal avantage de cette
classe d’amplification est la très faible consommation au repos, puisque Ic est nul.
iii) La classe AB est relative à un point de fonctionnement placé dans la zone linéaire, mais très
proche de la zone de blocage. La consommation au repos n’est plus nulle mais la distorsion résiduelle
TJ observée pour les faibles signaux en classe B disparaît.
C
iv) La classe C correspond, elle, à un point de fonctionnement qui ne permet le déblocage du
Q
transistor que sur une très faible portion du signal d’entrée. La sortie est alors formée d’une succession
CH d’impulsions ; l’ensemble a évidemment un comportement fortement non linéaire.
°
© v) La classe D utilise des transistors de puissance en commutation et n’est utilisée que pour la
commande de moteurs.
£
CL c) Montage amplificateur en émetteur commun
O
Intéressons-nous ici à un amplificateur dans lequel le transistor 2N1711 fonctionne en zone linéaire
(Fig. 7.38).
Le signal à amplifier est sinusoïdal, de fréquence /o . Afin de le superposer aux courants de polari¬
sation du transistor sans modifier ces derniers, on utilise un condensateur de capacité Cg en série avec
le générateur sinusoïdal. En effet, ce condensateur se comporte comme un court-circuit en régime sinu¬
soïdal et comme un coupe-circuit en régime stationnaire.
240 7. Composants électroniques
Rco Rco
Ce
R\
le j R\
le
Ri
h
Re
40
Us
t
Ri Re Us
40
Ue Ri
Re O- Ri
Re
De même, la résistance de charge Rc = 1 kfl qui ne doit pas influer sur la polarisation, est
connectée en série avec un condensateur de capacité Cc . Enfin, l’émetteur étant la borne commune à
l’entrée et à la sortie pour le signal sinusoïdal, on court-circuite la résistance Re à l’aide d’un troisième
condensateur de capacité Ce .
La figure 7.39 représente l’équivalent du circuit en régime stationnaire, dans lequel les condensa¬
teurs sont des coupe-circuit. Le schéma est identique à celui qui a servi à la polarisation du transistor ;
l’application du signal variable n’a donc pas d’influence sur la polarisation.
Les capacités des condensateurs sont choisies afin que leurs impédances soient négligeables à la
fréquence /o . En régime sinusoïdal, le circuit est alors équivalent à celui de la figure 7.40 puisque le
générateur stationnaire de f.e.m E se réduit à un court-circuit et que l’on utilise le transistor en zone
linéaire (Fig. 7.36) :
ie h
Ri 11 U 111
40 ue R\ R2 rb rco Rco Re Us
T T T T
FIG. 7.40.
s ue - rbib et us - -Rcis - -
KQRç
Pk d’où Au = —
KQRç P
© Ko + Rc R'co + Rc rb
£ Avec les valeurs usuelles pour un transistor 2N1711, fi = 150 et rb = 1, 0 kfï , on trouve Au = — 89 .
CL
O
Ainsi, les tensions d’entrée et de sortie sont en opposition de phase : c’est un amplificateur inverseur.
Établissons l’expression du facteur d’amplification en courant A, :
Rbfb PRçpRb
ue = ie et us — Rcis d’où Ai = = = 88
Rb + fb ie (R'co + Rc)(Rb + rb)
La résistance d’entrée du montage s’obtient selon : Re ue/ie = {rbRb)/{rb + Rb) « rb = 1 klî .
Quant à la résistance de sortie, on la trouve en remplaçant la charge par un générateur idéal de tension
Composants électroniques 241
Remarque : Le fil reliant rh et le générateur de courant commandé (pib) n’est parcouru par aucun
courant. L’hypothèse inverse conduirait à une accumulation de charge dans la partie droite
ou gauche du circuit puisqu’il n’y a pas de fil de retour pour ce courant.
d) Montage Darlington
Ce montage est généralement disponible sous la forme d’un composant discret à trois connexions : la
base du transistor 1, l’émetteur du transistor 2 et le collecteur de ce dernier. Il se comporte comme un
transistor de facteur d’amplification en courant très élevé, qui atteint plusieurs milliers, avec une tension
émetteur-base de l’ordre de 1,4V.
C
l
I
l'c.l t
B i ica
é
I
I
Pl ib,1 = ib,2
I
I UE
L
-d FIG. 7.41.
c
Q
e) Étage de sortie push-pull
r\j
° Les montages de classe A présentent l’inconvénient de consommer une puissance électrique, même
© en l’absence de signal d’entrée ue , en raison du circuit de polarisation. Cet inconvénient devient rédhi¬
bitoire lorsque le montage doit alimenter un composant nécessitant lui-même beaucoup de puissance,
£ comme un haut-parleur dans un étage de sortie d’un amplificateur audio.
CL
O En revanche, le montage de la figure 7.42, qui fonctionne en classe B, permet de fournir une grande
puissance au haut-parleur, avec une consommation nulle lorsque ue — 0 . Le transistor npn conduit
aux alternances positives du signal d’entrée, alors que le transistor pnp conduit, lui, aux alternances
négatives. Cette configuration, dans laquelle les deux transistors ont des rôles complémentaires, est dite
en push-pull (de l’anglais pousser-tirer).
Cependant, dans ce montage, la tension de sortie suit celle de l’entrée à la tension base-émetteur
près. C’est la distorsion de croisement, que l’on corrige simplement en augmentant de 0, 6 V le signal
242 7. Composants électroniques
d’entrée sur la base de chaque transistor, à l’aide de deux diodes (Fig. 7.43). Ainsi corrigé, le montage
travaille en classe AB.
Pour les très fortes puissances, on remplace chaque transistor par un montage Darlington.
15 V
15 V R
npn
J3
Ue Us = Ue
Ue 7777 7777
7777
pnp
R
-15 V —15 V
FIG. 7.42. FIG. 7.43.
f) Commutation
Un transistor commute lorsqu’il passe de l’état bloqué à l’état saturé ou inversement. Dans l’état
bloqué, le transistor est équivalent à un coupe-circuit entre le collecteur et l’émetteur ; dans l’état saturé,
il se comporte quasiment comme un court-circuit entre les mêmes points, puisque la tension Uce reste
inférieure à 0, 2 V .
Tout l’intérêt de la commutation réside dans la faible consommation de puissance du transistor,
lorsqu’il est dans l’un des deux états : s’il est bloqué les courants sont nuis, s’il est saturé c’est Uce qui
est très faible. En revanche, pendant la commutation, la consommation électrique n’est pas négligeable,
surtout si la fréquence de basculement est élevée.
Exemple : le circuit de la figure 7.44 permet d’allumer une lampe électrique à partir d’un transistor
2N1711 utilisé en commutation et d’une photorésistance sensible à l’éclairement ambiant. La lampe
fonctionne normalement sous une tension de 4, 8 V et une intensité de 0, 10 A , ce qui correspond à une
résistance en fonctionnement Ri = 48 fl . La photorésistance, elle, présente une résistance R\ = 100 fl
sous un éclairement ambiant, et une résistance supérieure à R2 = 5 kfl pour un éclairement inférieur
-g au seuil d’allumage souhaité de la lampe. Le facteur (3 du transistor vaut 300 .
c
Q
r\j
° R
©
2
•to h
C
CL
O
U*
FIG. 7.44.
R\ E RX(E-Ud) _ 100(4,8-0, 6)
Ube = et U < Ud d’où R > = 700 fl
R\ +R Ud 0,6
La seconde condition, transistor saturé dans l’obscurité, se traduit par :
le E — Uce _ 4, 8 - 0, 2
h> — avec Ic — = 0, 096 A d’où Ih > = 0, 32 mA
P Ri 48 300
Q
Un transistor JTEC est constitué d’un barreau de silicium, dont la partie centrale, le canal, est
fN dopée p ou n , et dont les extrémités sont reliées à deux électrodes, la source S et le drain D .
° Le canal repose sur un substrat, d’épaisseur de l’ordre de 0, 1 mm , dopé différemment et relié à
© une troisième électrode, la grille G ou porte (Fig. 7.45a). La jonction entre cette dernière et le canal est
le siège d’un champ électrique interne, mais elle se comporte comme un isolant car elle est dépeuplée
£ de porteurs de charge. Sur la figure 7.45a, le canal est dopé n , contrairement à la grille qui est dopée
CL
O p , comme le substrat. La figure 7.45b représente un modèle équivalent au JFET de la figure 7.45a.
Les symboles des JTEC à canal n ou p sont représentés sur la figure 7.45c ; la flèche sur la grille
est orientée dans le sens passant de la jonction.
b) Effet de champ
Si la grille n’est pas connectée, le barreau de silicium dopé se comporte comme un conducteur
ohmique dont la résistance dépend du dopage et de la longueur du canal.
244 7. Composants électroniques
Zones dépeuplées
\Dr
Source Drain
<
T
-£
Grille
G
P n P
Canal
D
Zone dépeuplée Pincement
\ D
\
-g
P P
G
P P
oî uds> 0
c
Q
rNJ
Ugs <0
tü Ugs <0 n
S
s a) b)
©
FIG. 7.46.
£
CL
O
Remarque : Au-delà d’une tension de claquage Uds,c > le canal subit une avalanche comparable à celle
des diodes polarisées en inverses ; le transistor est alors hors d’usage.
On approfondit l’étude précédente, à partir du tracé des caractéristiques du JTEC à canal n , ce que
permet de réaliser le montage de la figure 7.47.
Les relevés les plus instructifs sont, d’une part Ids en fonction de Uds , à Ugs constant (Fig. 7.48a),
Composants électroniques 245
h G
K © QV
S
FIG. 7.47.
et d’autre part Ids en fonction de Ugs , la tension Uds étant maintenue égal à Uds,s (Fig- 7.48b). On
distingue aisément les grandeurs suivantes caractéristiques du JTEC 2N 3819 :
i) la tension de blocage qui vaut ici Ugs<o = — 4 V , pour laquelle Ids = 0 >
ii) la tension de saturation Uds,s > égale à — Ugs,o , pour laquelle le pincement se produit sans pola¬
risation de la jonction grille-source ( Ugs = 0),
iii) le courant d’intensité Ids,s , correspondant à Ugs — 0 et à Uds,s > que l’on note souvent Ip et
qui vaut ici 12 mA ,
iv) la tension de claquage L0C , de l’ordre de 25 V .
Le courant entrant par la grille est le courant de saturation inverse de la jonction ; il est très faible,
de l’ordre de 1 pA . On constate, expérimentalement, que lors d’une élévation de température, la tension
Ugs fl diminue de 2, 2 mV •K- 1 et que Ids,s devient lui aussi plus faible, ce qui exclut tout emballement
thermique du JTEC, contrairement au transistor bipolaire.
On peut distinguer sur ce réseau de caractéristiques trois zones : le comportement ohmique, le
pincement et le blocage.
\ Zone - 6
d'avalanche
f -J- Zone ohmique
Ugs = -2 V - 4
-g
c
2-1 / 2
Q Ugs -4V Uds (y) Ug,(V)
r\j
°
0 UdJA lï S 20 Ugs —2
a) b)
© FIG. 7.48.
£ d) Zone ohmique
CL
O
La zone ohmique est la zone d’augmentation de Ids avec Uds (Fig. 7.48). Pour les faibles valeurs
de Uds , de l’ordre de 1 V, les courbes représentant Ids en fonction de Uds sont des droites passant par
l’origine, d’où le comportement linéaire autour d’un point de fonctionnement : le canal est équivalent à
un résistor dont la résistance Rds dépend de Ugs .
Dans cette zone, on peut faire varier la résistance Rds , en commandant uniquement Ugs , précisé¬
ment entre une centaine d’ohms, lorsque Ugs = 0 , et l’infini : c’est une résistance commandée par une
tension (Fig. 7.49a).
246 7. Composants électroniques
Remarque : La commande d’une résistance par une tension, sur une large gamme de valeurs, peut
s’avérer très intéressante dans la réalisation d’un circuit intégré, car elle évite l’inclusion
dans le circuit de plusieurs résistors et surtout le basculement d’une résistance à l’autre.
Ids
D D
e) Zone de pincement
La zone de pincement correspond aux valeurs pratiquement constantes de Ids observées pour une
tension Uds comprise entre Uds,s et £/<&iC . L’intensité Ids suit approximativement la relation empirique
suivante (Fig. 7.48b) :
ugs
O
'
*ÿ
2/Aj(’ = ~Ids,sUgs
2(Ugs.Q Ugs) J
rxj Cette relation n’est pas linéaire en raison du terme en u2gs . On retrouve la linéarité si :
° \ugs\ 2 |C/g,,o — t/gsl
©
Il est alors intéressant d’introduire la transductance g du transistor, c’est-à-dire le rapport cou¬
£
ci rant/tension entre la sortie et l’entrée :
O
ids — Ids,sttgs
2(Ugs,0 - Ugs)
Ulfi
d’où 8=
ids
—
Ugs -(-£) avec g0 = -2-jjÿ-
Ugs,
>0
0
go étant de l’ordre de 1 mS , Ugs,o étant négative. Le schéma équivalent du transistor JTEC dans cette
zone est une source de courant commandée par une tension ; la grille est parcourue par un courant dont
l’intensité est négligeable de l’ordre de 1 pA (Fig. 7.49b).
Composants électroniques 247
f) Zone bloquée
La zone bloquée correspond à /* = 0 . La tension de grille est alors inférieure à la valeur de
blocage : Ugs —UgSio . C’est l’équivalent de la zone bloquée dans les transistors bipolaires.
Remarque : Les caractéristiques des JTEC à canal p sont analogues à celles des JTEC à canal n . On
déduit les secondes des premières en inversant toutes les polarités, ce qui revient, dans
l’analyse, à remplacer toutes les tensions par leurs opposées. Les JTEC à canal p sont
beaucoup moins utilisés que ceux à canal n , car les trous sont moins mobiles que les
électrons, ce qui confère à ces JTEC une valeur plus grande de la résistance du canal.
a) Fonctionnement du MOSTEC
Il existe deux types de transistors MOS : dans les premiers, dits à appauvrissement, un canal entre
le drain et la source existe initialement, mais sa section diminue au cours du fonctionnement, d’où leur
nom (Fig. 7.50a) ; dans les seconds, au contraire à enrichissement, ce canal, initialement absent, se crée
au cours du fonctionnement, d’où leur nom (Fig. 7.50b).
La grille agit sur la conductivité du canal par effet capacitif, en la réduisant en régime d’appauvris¬
sement, ou en l’augmentant en régime d’enrichissement.
Pour chaque type de transistor, le canal peut être dopé n ou p . Dans la suite, nous nous limi¬
tons aux seuls transistors à canal n , à appauvrissement ou enrichissement ; UgSto est négatif pour les
premiers et positif pour les seconds.
Les transistors MOS à appauvrissement peuvent fonctionner sous deux régimes : celui d’appau¬
vrissement et celui d’enrichissement. En revanche, les MOS à enrichissement ne fonctionnent que sous
le régime d’enrichissement, seul capable de créer un canal entre le drain et la source.
o
SiO -f Si02 4“
r\j
S
Grille
t P
Grille
'
©
£
CL
Canal
T U Source IL
3
O
J
SJ
n
a) n— MOS à appauvrissement
H
b) n—MOS à enrichissement
FIG. 7.50.
248 7. Composants électroniques
Remarque : Les transistors MOS sont très sensibles aux charges électrostatiques qui peuvent s’accu¬
muler sur la grille et ainsi créer des tensions pouvant entraîner la destruction de l’isolant.
Afin d’éviter les décharges électrostatiques, il est conseillé d’utiliser un bracelet anti sta¬
tique qui relie le corps du manipulateur à la terre afin d’éviter toute accumulation de
charges lors des manipulations de circuits comportant des MOSTEC. C’est notamment le
cas pour les circuits numériques utilisés en informatique tels que les cartes mères d’ordi¬
nateurs.
b) Caractéristiques du MOSTEC
Les caractéristiques du MOSTEC sont semblables à celles des JTEC puisque les fonctionnements
__
sont analogues ; en particulier, le canal pouvant également se pincer, le courant /<& est alors quasiment
indépendant de Uds Seules les valeurs de Ugs changent, puisqu’elles peuvent prendre des valeurs
positives. Sur la figure 7.51, correspondant à un transistor 2N 3819 à appauvrissement, on distingue
aisément les zones de pincement, ohmique et de blocage.
Çgs.= iv
24--
Enrichissement
Ugs_= 0,5 V
Ugs = 0 V
12
Ugs= - 0,5 V Ids.s
Appauvrissement Ugs — — 1V
Ugs < -3 V
of t/ij KT Uds (V) Ugs.o —2 -1 0 1 ugs (y)
FIG. 7.51.
c) Schéma équivalent
En zone de pincement, le MOSTEC est représenté par les schémas équivalents de la figure 7.52, à
basse et à haute fréquence respectivement ; les capacités parasites, qui apparaissent à haute fréquence,
sont beaucoup plus élevées que celles des JTEC, puisqu’elles sont de l’ordre du nF au lieu du pF .
-g Évidemment, les schémas équivalents n’ont de signification que pour les petits signaux variables autour
c
Q du point de fonctionnement, lequel, on l’a vu, est déterminé par la polarisation du transistor, en régime
rNJ stationnaire. Notons que la présence de capacités parasites non négligeables augmente les durées de
° réponse des circuits.
©
Cdg
?
O-
G*- G+ iH* D
o
Comme les montages sont similaires à ceux déjà étudiés avec des transistors bipolaires, nous nous
contentons de souligner les avantages des transistors à effet de champ, JTEC ou MOSTEC.
a) Polarisation
Avant tout, il est nécessaire de polariser le transistor JTEC, ce qui fixe les paramètres qui inter¬
viennent dans les schémas équivalents, notamment la transductance g . Comme pour les transistors bi¬
polaires, la polarisation peut être économique (Fig. 7.53a) ou à pont de grille (Fig. 7.53b). Cette dernière
est, ici aussi, souhaitable car elle stabilise davantage le circuit, compte tenu de la disparité des caracté¬
ristiques des JTEC. Analogue à la polarisation par pont de base des transistors bipolaires, elle permet,
en outre, de polariser les MOSTEC à enrichissement, pour lesquels il est indispensable que la tension
Ugs soit positive.
Rd R\ Rd
Idsy Ids}
Ugs\
H OΣ Ugs\ K OΣ
R* Rs Ri Rs
I_ï
a) b)
FIG. 7.53.
Une résolution graphique sur le réseau de caractéristiques est souvent très commode (Fig. 7.54) :
i) la droite d’équation Ugs = —RsIds coupe la courbe Ids{Ugs) , précisément au point de fonction¬
nement ; on obtient par simple lecture Ids et Ugs ,
ii) sur la droite d’équation E = Uds + (Rs + Rd)Ids » on obtient Uds > grâce à /* déterminé
précédemment.
250 7. Composants électroniques
1
Ids (mA) 1
Ids (mA)
12 \ - - 12
\
\
/ Droite de charge \
Droite d'entrée'
K Ids = (E- Uds) / (/?, + Rd) Ids — -Ugs/Rs \
Ids
--- 1 V
\
V
p X—
\
t
1
\
i—i—i —i i i - tyy)
0 5 10 /: 20 ÎWV) -2 f/gs 0
a) b)
FIG. 7.54.
Comme les transistors bipolaires, les JTEC permettent de réaliser, soit un amplificateur inverseur
lorsque la source est commune, soit un suiveur si le drain est commun.
L’intérêt des transistors à effet de champ est la valeur très élevée de leur impédance entrée de l’ordre
de 1 Gfi . En revanche, le facteur d’amplification en tension est plus faible que celui des transistors
bipolaires, ce qui constitue un inconvénient sérieux.
Les montages sont très proches de ceux comportant des transistors bipolaires (cf. Exercices). Re¬
tenons la méthode :
i) la polarisation, c’est-à-dire le choix de Ids > Uds et Ugs , permet de déterminer la transductance
g — ids/Ugs ! les capacités des condensateurs de découplage dépendent évidemment de la fréquence des
signaux variables considérés,
ii) relativement aux signaux variables, on utilise le schéma équivalent habituel du transistor, dans
lequel le circuit de polarisation ne figure plus.
c) Générateur de courant
Le montage à grille commune est souvent utilisé comme source de courant dans les circuits inté¬
grés, notamment pour réaliser les amplificateurs opérationnels (cf. chapitre 8). Il consiste simplement à
-g
c relier la grille à la source ( Ugs = 0 ) et à maintenir une tension Uds supérieure à Uds,s (Fig- 7.55a).
Q
Le JTEC se comporte alors comme un générateur de courant, précisément entre Uds,s = 2, 0 V et
rNJ
Uds,c = 100 V dans le montage considéré. Notons que, dans une même série, les valeurs de Ids,s et de
° Uds,s peuvent varier d’un facteur 5 .
©
Si l’on veut que le générateur débite un courant d’une intensité déterminée, il vaut mieux prévoir
£ un système d’ajustement de ce courant, comme dans le circuit de la figure 7.55b. La résistance R assure
CL une bonne stabilité du courant délivré, car une légère augmentation de Ids conduit à une diminution de
O
Ugs et ainsi à un affaiblissement de Ids On se déplace alors parallèlement à l’axe des intensités sur le
réseau de caractéristiques Ids en fonction de Uds , lorsque Ugs varie. Le choix de R fixe Ijs puisque :
2
Ids — Ids,s OIL et Ugs = -Rids
Ugsfi
Il suffit donc de résoudre l’équation du deuxième degré suivante, pour en déduire l’intensité Ids du
Composants électroniques 251
2
soit 7ÿ + 2UgS,o _ UgS,o u+ =o
7? 7?27ÿ T?2
4 4
Ri rds
i I* rh'a
8ugs
U
ol' J A u
E
ugs A
G G
a) b) c)
FIG. 7.55.
En réalité, les courbes du réseau Ids en fonction de Uds , à Ugs constant, ne sont pas parfaitement
parallèles à l’axe des abscisses : le générateur de courant n’est pas idéal; il possède une résistance
interne 7?, que l’on détermine en utilisant le schéma équivalent en signaux variables (Fig. 7.55c). En
effet, écrivons les relations entre la tension d’entrée u et le courant d’entrée i. Il vient :
Ri — - — fds(l + Rg) + R
i
Avec R — 670 fl , rds — 500 kfl et g — 3 mS , on trouve 7?, — 1,5 Mfl , ce qui rend le générateur de
courant quasiment parfait.
-d CONCLUSION
c
Q
Retenons les points essentiels.
rNJ
1) Les composants de base d’un circuit électrique sont les conducteurs ohmiques et les condensa¬
° teurs. Les premiers sont caractérisés par leur résistance, ainsi que par la puissance qu’ils sont capables
© de dissiper. Conventionnellement, la valeur de la résistance est donnée par un code de couleurs peintes
sur le composant lui-même ; l’une de ces couleurs indique l’incertitude relative. La capacité caracté¬
£ rise les seconds ; elle est le plus souvent inscrite sur le composant avec la tension de claquage.
CL
O 2) Les bobines présentent des imperfections rédhibitoires (encombrement et coût) ; aussi sont-elles
de plus plus souvent remplacées par des montages à amplificateur opérationnel, capables de les simuler.
En revanche le transformateur, ensemble de deux bobines en forte interaction magnétique, est précieux,
car il permet de modifier la valeur de la tension ou du courant avec un rendement en puissance excellent.
3) Les diodes sont les composants non linéaires les plus répandus ; on les utilise surtout pour
redresser les courants alternatifs, pour stabiliser les tensions (diode Zener), pour la protection contre les
surtensions (thyristors) et pour le contrôle de puissance (triac).
252 7. Composants électroniques
4) Les piles et les accumulateurs sont évidemment des éléments essentiels, puisqu’ils fournissent
l’énergie nécessaire aux systèmes pour qu’ils puissent amplifier la puissance transportée par le signal
d’entrée. Ils sont caractérisés par leur f.e.m et la charge totale qu’ils peuvent débiter.
5) Les transistors sont les composants actifs élémentaires des circuits intégrés actuels. Les tran¬
sistors bipolaires sont équivalents, en régime linéaire, à des générateurs de courant commandés par un
courant ; aussi les caractérise-t-on par le facteur d’amplification en courant /3 = ic/ib entre la base et le
collecteur. En régime non linéaire, ils se comportent comme des commutateurs.
6) Les transistors à effet de champ, JTEC et MOSTEC, sont, eux, des générateurs de courant
commandés par une tension. Ils sont plus faciles à fabriquer, d’où leur intérêt.
EXERCICES ET PROBLÈMES
£(V) E (V)
TJ
c 1.4 1,4
Q
CH 1,2 1,2
°
© 1 1 6 600 mA 4 400 mA
1 100mA 440 mA 220 mA 2 200 mA
£ 0,8 0,8
CL
I I I I I I I I I I I
o 0 10 '(h) 0 10 50 t (min)
a) b)
FIG. 7.56.
T — 1, 2 ± 0, 2 |xs . Avec un ohmmètre, on relève que la résistance totale du circuit est R = 1 , 03 kfl à
1 % près. Une seconde méthode consiste à former un circuit série RLC très peu amorti, avec C = 22 nF
à 1 % près, que l’on soumet à l’échelon de tension E0 . On relève à l’oscilloscope la durée de dix
pseudo-périodes : on trouve 300 ± 10 p.s .
1. Trouver la valeur de L en précisant l’incertitude dans chacune des méthodes.
2. Les résultats sont-ils compatibles ? Comparer la précision des deux méthodes.
À basse fréquence, une bobine réelle peut être représentée par l’association, en série, d’une induc¬
tance L et d’une résistance R .
"î®
FIG. 7.57.
254 7. Composants électroniques
£r - 1+ "I
OJQ — a)2 + j(o/r
Dans cette écriture, la convention adoptée est celle des électroniciens, selon laquelle les retards de phase
sont comptés négativement :
Déterminer l’association de dipôles simples, résistor, condensateur et bobine, équivalente à ce
condensateur réel. Calculer la valeur de ces composants pour :
(Dr <'><
fr = -ÿ
277
= 859.4 kHz fo = 2TT = 843, 5 kHz T = 7, 14 ns et CQ — 5 pF
P7- 7. Quartz
Un quartz piézoélectrique peut être représenté par le schéma électrique de la figure 7.58.
1. a) Établir l’expression de son impédance Z .
b) Exprimer la pulsation de résonance a>r , pour laquelle Z = 0 , et d’anti-résonance coar définie
par Z infini.
c) Calculer (or et o>ar , ainsi que les fréquences fr et far correspondantes, dans le cas suivant :
Cp = 9,55pF C = 7,5X10“15F et Ls = 4, 54 H
2. Dans quel domaine de fréquence, le quartz peut-il être assimilé :
a) à une bobine parfaite,
b) à un condensateur parfait ?
3. Quelle est la pente de la courbe représentant |Z| en fonction de la fréquence. Calculer sa valeur
à la fréquence de résonance.
B
Cs CP
-g
c
Q
rNJ
— — 11
FIG. 7.58.
°
©
P7- 8. Champ magnétique maximal dans un transformateur
£
CL
O
Le primaire d’un transformateur, de N\ spires, est alimenté par une tension sinusoïdale, de fré¬
quence / ; le secondaire possède, lui, N2 spires.
1. En négligeant la résistance des bobinages, montrer que le champ magnétique maximal est donné
par les expressions suivantes, dans lesquelles S désigne la section du circuit magnétique :
U\ u2
BM ~ ou BM æ
4, 44/ N\S 4, 44/ AhS
Composants électroniques 255
2. Un transformateur 230 V/6 V , dont la section du noyau est S = 7 cm2 , doit fonctionner avec
une tension sinusoïdale, de fréquence 50 Hz , de telle sorte que le champ magnétique, dans le noyau, ne
dépasse pas 1, 1 T . Quel est le nombre nécessaire de spires, au primaire et au secondaire ?
R\
Rco
A
C0 le
h_
Ot« Ue r'i
Cbe
Rco Us
Us pib
R2 Ce
Ue
Re
a) b)
FIG. 7.59.
Au = et Ai =
256 7. Composants électroniques
G« — 1~ Rc Ugs rds
Cds
Rc Uds
gm Ugs
S
s
a) b)
FIG. 7.60.
Sur la fiche technique d’un transistor JTEC à canal n , monté en source commune (Fig. 7.61),
on peut lire les valeurs suivantes : Ugs,o -4,0 V et Ids,s 12 mA . On souhaite polariser ce
transistor autour de Ugs — —2,0 V et de Uds — 10 V . En ce point de fonctionnement, gm — 3 mS
et rds = 500 kfl . L’alimentation est une source stationnaire, de f.e.m E = 15,0V et la résistance de
charge vaut Rc — 1,0 kfl . En outre, l’intensité du courant de base étant de 100 pA , on fixe la valeur
de Rg à 1, 0 Mfl .
1. Déterminer les valeurs de Ids > Rs et Rd
2. Pour les petits signaux, trouver les valeurs des capacités afin que le montage fonctionne cor¬
rectement à la fréquence / = 1, 5 kHz , avec eg = 0, 5 V et une résistance interne du générateur de
100 fl.
3. Établir les expressions des facteurs d’amplification en tension et en courant.
4. Calculer l’impédance d’entrée et de sortie du montage.
Rd C'o
O Co
D
Ids h
r\j H S Ot*
Ri Rc Us
° U RS
© Ue
Rs
£
CL
2Î(j)_ LJ
G
O
FIG. 7.61.
8
Amplificateur opérationnel :
montages de base
C’est en 1947 que le terme amplificateur opérationnel, en abrégé AO, est mentionné pour la
première fois, et c’est en 1963 qu’il est conçu sous la forme d’un circuit intégré par B. Widlar. Il s’agit
d’un amplificateur différentiel destiné à effectuer des opérations fonctionnelles, d’où son nom.
En raison de son faible coût et de ses performances, c’est aujourd’hui un composant actif de base
considéré comme une brique élémentaire dans tous les montages actuels d’électronique.
Son champ d’application est considérable : il s’étend depuis le traitement de grandeurs électriques
issues de capteurs (microphones, thermocouples, photopiles, ...), jusqu’à la réalisation de signaux ca¬
pables de commander des dispositifs aussi divers que des moteurs, des haut-parleurs, des résistors chauf¬
fants, des relais, ...).
Dans ce chapitre, nous proposons une introduction à l’étude des amplificateurs opérationnels en
nous limitant à sa description et à son fonctionnement dans le cas idéal. Les imperfections de l’AO ne
seront abordées que pour interpréter les limitations qu’elles imposent aux montages réels.
Q .1. — Description
CH
° L’amplificateur opérationnel est essentiellement un amplificateur différentiel, c’est-à-dire un am¬
© plificateur capable de fournir à sa sortie, une tension us directement reliée à la différence e — u+ — ti¬
des deux tensions d’entrée u+ et M_ .
£ Sur la figure 8.1, on a représenté le symbole électrique normalisé de ce composant actif . On y dis¬
CL
O tingue au moins cinq broches, ou plots de connexion : deux entrées respectivement notées u+ et M_ ,
une sortie us , une tension d’alimentation positive Ua et une tension d’alimentation négative —Ua.
Remarques : 1) Par convention, dans les schémas électriques des montages, on ne représente ni les
tensions d’alimentation, ni la connexion à la masse, ni les générateurs de tension à l’entrée.
2) Dans certains documents, on trouve encore l’ancienne représentation de l’AO par un
triangle.
258 8. Amplificateur opérationnel: montages de base
I
l
Ua
•t
«+ -
Us
U-
I Ua 7777
I
TSSS \\\\
FIG. 8.1.
3 Sortie “+,1
+
3 «-,2
FIG. 8.2.
TJ
c Remarques : 1) Certains constructeurs fournissent des AO non encapsulés.
Q
2) Les broches Non Connectées de l’AO sont notées NC.
fN
3) Les deux connexions « balance » permettent d’équilibrer l’étage différentiel à transis¬
° tors qui forme l’amplificateur différentiel. Dans certains boîtiers, les fabricants insèrent
©
un potentiomètre entre ces broches, afin que l’utilisateur puisse lui-même compenser une
£ éventuelle tension de décalage. Ce point sera développé dans l’étude des imperfections de
CL l’AO.
O
Auparavant, il est indispensable d’étudier l’AO en boucle ouverte, c’est-à-dire comme un système
sans rétroaction qui fournit une tension de sortie us , lorsqu’on lui applique une tension différentielle e
entre les deux entrées.
Il n’est pas nécessaire de connaître la structure interne d’un amplificateur opérationnel pour en
déduire l’équation reliant us à e , en boucle ouverte. L’étude expérimentale montre que l’équation
différentielle suivante, linéaire d’ordre un, permet de décrire correctement le comportement de l’AO :
dus
TC—
dt
+us = A0e
Notons que cette équation est aussi celle qui caractérise un filtre linéaire passe-bas de type RC (cf.
chapitre 6). La durée rc , constante de temps de l’AO, est de l’ordre de 10 ms . Quant au facteur
sans dimension Ao , sa valeur typique est comprise entre 104 et 107 . Il représente l’amplification
différentielle stationnaire. En effet, l’équation précédente devient, dans ce cas :
On voit que si u+ est reliée à la masse, us et u_ ont des signes opposés, d’où le qualificatif inverseuse
donnée à l’entrée correspondante. De même, si w_ est reliée à la masse, us et u+ sont de même signe,
d’où le qualificatif non inverseuse donnée à cette dernière entrée.
Remarques : 1) L’AO étant un composant actif, la fonction linéaire entre la sortie et l’entrée différen¬
tielle ne peut être obtenue que sous réserve de le polariser grâce à deux sources de tension
stationnaires symétriques Ua et — Ua . Ainsi, la tension de sortie est limitée en ampli¬
tude selon la relation :
O
2) Afin d’éviter la saturation en courant, l’intensité is du courant de sortie doit vérifier la
condition :
is < is,max
°
© avec is>,nax intensité maximale du courant de sortie donnée par le fabricant.
?
max
dus
Vm
dr
avec vm , vitesse maximale de balayage de l’AO, ou slew rate, (cf. paragraphe V).
260 8. Amplificateur opérationnel: montages de base
Ao
141 = (l + o>2r2)i/2 et (f)s = — arctan(û>rc)
ce qu’il est commode d’écrire en fonction de la pulsation ou la fréquence réduite x = u)/(t)c — f/fc ,
avec :
1 1
On a alors :
Te
“ Æ=2
|A| =
A0 A(x) =
Ao
(l+JC2)l/2
et fis = — arctanx car
1 +jx
Les diagrammes de Bode correspondants sont représentés sur la figure 8.3. Ils ont même allure que les
diagrammes de Bode des filtres passifs passe-bas déjà étudiés (cf. chapitre 6). Rappelons que l’on utilise
non pas la variable x mais X — Igx et que l’on introduit le gain en tension Gu = 20 lg \A\ . Cependant,
dans le cas présent, l’AO étant un système actif, le gain passe par une valeur maximale qui n’est pas
nulle mais qui vaut :
{Gÿnuvc = 20 lgA0 soit 201g 106 = 120 dB pour A0 = 106
Gu (dB) fi (rad)
100- 0 X= Igx
-g
c TT /A- -
Q
r\j
X= Igx
-7T/2- V
© \ *
0 1 :
FIG. 8.3.
ci
O Sur la figure 8.3, on identifie aisément la fréquence de coupure à — 3 dB , égale à fc , pour laquelle le
gain vaut (Gu)max - 3 en dB.
Dans le cas d’un AO, une autre fréquence caractéristique, dite de transition, présente de l’intérêt,
celle pour laquelle le gain Gu est nul. Le facteur d’amplification étant alors égal à l’unité, on a, en
désignant par ft cette fréquence :
AQ
=1 d’où f,=fMl-\)x/1ÿfcAQ
(1 +./?//?)1/2
Amplificateur opérationnel: montages de base 261
Comme Gu est une fonction décroissante de la fréquence, fi représente la fréquence de transition entre
le mode d’amplification, pour lequel Glt > 0 , et le mode d’atténuation de l’AO, défini par Gu < 0 .
m= i +if/f
Aussi, est-il judicieux de s’y ramener systématiquement. Par exemple :
108 5x 104
Mf) =
2000+7200/ 1+77/10
implique fc = 10 Hz et A0 = 50000 .
C’est l’impédance entre les entrées + et de l’AO. Dans la bande passante de l’amplificateur,
c’est souvent une résistance Re dont la valeur s’échelonne de 100 kfl à 10 MO .
b) Impédance de sortie
C’est l’impédance interne du générateur, de f.e.m commandée Aoe , placé en sortie de l’AO. Dans
la bande passante de l’amplificateur, c’est une résistance Rs . Sa valeur varie entre 10 et 100 fl ; pour
l’AO LM741, par exemple, elle est de 75 fl .
c) Saturation en courant
TJ
C La structure interne d’un AO limite la valeur maximale du courant en sortie, ce qui protège des
Q courts-circuits. Cette valeur iSjmax est de l’ordre de 20 à 80 mA pour un AO typique.
fN
En pratique, on peut déterminer ce courant de saturation en connectant une charge résistive va¬
° riable en sortie de l’AO ; en diminuant cette charge, à partir d’une certaine valeur, apparaît un écrêtage
©
(symétrique ou non) du signal, correspondant à une saturation en courant.
£ Sur la figure 8.4a, on a représenté le schéma équivalent de l’AO avec l’ensemble de ses caractéris¬
CL
O
tiques. Un tel schéma présente deux avantages : il facilite l’analyse du système ; en outre, il permet de
prendre en compte l’impédance de charge. En effet, la connexion d’une impédance de charge Zc modi¬
fie la tension de sortie us<00 , qui existerait en l’absence de cette impédance, selon l’expression donnée
par le diviseur de tension :
Zc
us = Ms, oo
Zc + Rs
262 8. Amplificateur opérationnel: montages de base
I > +
[>00
Rs U
€ Rel e=0
u+
Ae Zc «+ O Zc
7777
U-
7777
a)
7777 x
7777 7777
U-\
7777 7777
b)
1
FIG. 8.4.
e«0
La figure 8.4b représente le schéma équivalent de l’AO idéal, dans lequel le générateur de f.e.m Ae est
remplacé par un générateur parfait de f.e.m us .
On voit que cette approximation ne peut être satisfaite que si la tension de sortie est toujours
inférieure ou égale aux limites de tension Usat et —Usat imposées par les tensions d’alimentation
Ua et -Ua avec une différence en partie liée à la tension base-émetteur des transistors constituant le
composant :
H \USat\ avec I Usat\ < \ua\
uSii
Ua-_
-g
c
Usât "
—
Q Modèle idéal
rNJ
° — Usat/Ao
t
0 Usât/Aq e
©
4ÿ
£
O-
O
~ Ua
- - -Usât
“
FIG. 8.5.
Les propriétés des montages en boucle fermée découlent du type de rétroaction, positive ou néga¬
--
tive, laquelle conditionne la stabilité du montage (cf. chapitre 13). En effet, dans l’équation différentielle
en boucle ouverte de l’AO réel :
d us
Tc— 1- Us =AQ€
df
Amplificateur opérationnel : montages de base 263
i
us = K exp ±Aotf —
Tc
où K est une constante déterminée par les conditions initiales. Comme la fonction exponentielle diverge
si le signe est + , on en conclut que les montages à rétroaction positive fonctionnent en régime de
saturation de l’AO, contrairement aux montages à rétroaction négative.
Le système représenté sur la figure 8.6 fournit une tension de sortie us égale à ±Usat . En effet, si
la tension différentielle e = Me,i— we,2 est positive, soit ue,\ > ueÿ , alors le point de fonctionnement se
situe dans la zone de saturation positive et us = Usat ; dans le cas contraire, ueÿ\ < ue<2 et us — —Usat
(Fig. 8.7), d’où le nom du montage :
On voit que si, l’on impose à l’une des deux tensions d’entrée, par exemple ue> 2 , d’être nulle, alors ce
montage devient un détecteur de signe pour l’autre tension ue\ :
+ > Us Us
Usa,
Usa,—
Ue, 1
Us
Ue,2 Ue,2 Ue, 1 Ue*
~Usat
7777
-Usa,-
FIG. 8.6. FIG. 8.7.
Remarques : 1) En associant les variables logiques binaires 1 et 0 aux tensions de saturation Usatr|_
et USat,~ , on exploite le régime saturé de l’AO dans les montages de l’électronique nu¬
mérique (chapitre 19).
2) Le montage comparateur est largement utilisé dans les Convertisseurs Analogiques
Numériques dits instantanés (cf. chapitre 19).
Dans les systèmes embarqués (téléphone portable, ordinateur portable, véhicule, satellite, etc.) une
chute du niveau d’alimentation de la source d’énergie (piles ou accumulateurs), peut s’avérer désas¬
treuse : pertes d’information dans les mémoires, dysfonctionnement du système, etc.
-g
c Un exemple de surveillance d’un niveau de tension stationnaire est présenté sur la figure 8.8. Sup¬
Q posons que l’on souhaite détecter une chute de 20 % de la tension Ucc , en utilisant une diode Zener de
type BZX55-5,! avec Uz = 5, 1 V pouvant dissiper une puissance maximale de 500 mW .
rNJ
°
© A [>oo
£
CL
Ucc
rr +
O RP Ri Ue Rd
7777 7J77 7777
FIG. 8.8.
s».
Amplificateur opérationnel : montages de base 265
27
Ucc,m — 1 + —
20
5, 1 « 12 V
Quant à la résistance de polarisation Rp de la diode Zener, déterminons ses valeurs minimale et maxi¬
male :
i) sa valeur minimale RPjm est obtenue pour le courant maximal IM correspondant à la puissance
maximale que peut dissiper la diode, soit :
ii) sa valeur maximale RPIM est donnée par le courant minimal nécessaire pour polariser la diode
Zener dans le cas le plus défavorable de la chute maximale de tension de 20% , soit Ucc,m = 0, SUCC ;
en supposant /„, = 5 mA , on trouve :
Ucc,min Uz « 1380 a
Rp,M =
Im
Ainsi, avec Rp = 470 a , on réalise la polarisation de la diode. Pourvu que la chute de la tension
d’alimentation de 20 % n’affecte pas le fonctionnement de l’AO en comparateur, le système peut être
utilisé pour déclencher une procédure d’alarme. Un tel type de montage est utilisé pour surveiller le
niveau de la batterie d’un téléphone portable, ou encore pour déclencher une procédure de sauvegarde
dans un ordinateur portable. Dans ce cas, le circuit est qualifié de superviseur de microprocesseur.
Q
CM Remarque : Il existe des composants qui réalisent directement la fonction de surveillance de tension
S d’alimentation ; citons par exemple la référence TCM809R du fabricant Microchip, dont
le seuil de détection est 2, 63 V .
Le comparateur non inverseur, représenté sur la figure 8.9a, est constituée par un AO, dont la
tension de sortie us est appliquée sur l’entrée non inverseuse à travers la résistance R2 , ce qui permet
d’effectuer une rétroaction positive, d’où son fonctionnement en régime de saturation.
Afin d’analyser son fonctionnement, exprimons la tension différentielle d’entrée, en fonction de ue
et us , à l’aide du théorème de Millman appliqué à l’entrée non inverseuse :
e= w+ — w_ = M+ =
ue/R\ + US/R2 _
~
R2 __
Ue +
R\
l/i?i + \/R2 R\ + Ri R\ + R2
avec us = Usat ou us = —Usat , selon que e est positif ou négatif.
i) Si initialement us = Usat , alors la tension différentielle d’entrée vaut :
Ri Ri
e= Ue + Usat
R\ +R2 R\ +R2
Pour que us bascule en —Usat , il faut que :
R\ Ri
e <0 soit ue < —— Usa, ce qui s’écrit ue < un avec u„ — —— Usa,
R2 R2
ii) Inversement, si initialement us = —Usat , alors :
R2 R\ Usa,
e= ue —
Ri +R2 RI +R2
Pour que us bascule en Usat , il faut que :
Ri Ri
e > 0 soit ue > — Usât ce qui s’écrit ue > up avec up = —Usat
R2 R2
Sur la figure 8.9b, on a représenté le graphe donnant us en fonction de ue , dans le cas où Usa, = 14 V ,
R\ = 1 kfl et R2 = 2 klî . Lorsqu’on part de la valeur us = Usat = 14 V obtenue pour ue suffi¬
samment grand, et que l’on diminue progressivement ue , on voit que us garde la valeur Usat tant que
ue > u„ = —7 V ; le basculement vers us = — Usa, = — 14 V se produit alors. Si on change alors de
sens de variation de ue en l’augmentant, us garde sa valeur —Usa, tant que ue < up — 1 V . Il y a
alors basculement de us vers la valeur Usa, . Le graphe décrit par le point figuratif est donc un cycle
dont le sens de parcours est le sens trigonométrique entre deux points extrêmes situés dans les qua¬
-g drants / et III. On dit que l’on a réalisé un comparateur à d’hystérésis, ce mot étant issu d’un mot grec
c
Q signifiant retard de la variation de us par rapport à celle de ue .
r\j
Ri Usa, Us
°
©
Ri
£ + D>°° Ue
ci
O Ri Ri
= - — Usai Up~R2 Usa,
"'ÎO Us
Un
Ri
-Usa,
Bistable «non inverseur»
a) b)
FIG. 8.9.
Amplificateur opérationnel: montages de base 267
Remarques : 1) Notons que, pour un < ue < up , il existe deux états possibles, mais la tension de sortie
us conserve sa valeur, laquelle valable, pour ue = 0 , se maintient tant que les tensions
d’alimentation de l’AO sont maintenues, comme c’est le cas pour la mémoire vive (Read
Access Memory) d’un ordinateur.
2) Dans les matériaux magnétiques, l’hystérésis traduit le retard de son aimantation volu¬
mique M par rapport à l’excitation magnétique H (cf. Électromagnétisme).
b) Comparateur inverseur
Le comparateur inverseur diffère du précédent car la tension d’entrée ue est appliquée sur l’entrée
inverseuse (Fig. 8.10a). Comme précédemment, exprimons la tension différentielle d’entrée e = u+ —
u- . Il vient, par division de tension :
Ri
e = u+ — u- = us — ue
R\ + R2
avec us = Usat si e > 0 et us = —Usat si e < 0 .
i) Supposons que us soit égal à Usat . Il vient :
Ri
e= Usat Ue ~
R\ + Ri
Le basculement de us vers — Usat se produira lorsque e deviendra négatif, soit :
Ri Ri
e <0 d’où ue > Usat ce qui s’écrit aussi ue > up avec up = Usa,
Ri +R2 RI +R2
Us
Ri Usât
Ri
+ >°°
Me
Ri Usa,
U„ = — Ri Usa, Up ~
Us RI +R2 Ri + R2
Ue\
Ri Ri
e > 0 soit ue < — Usa, ce qui s’écrit aussi ue < u„ avec u„ = - Usa,
Ri +R2 RI+R2
Sur la figure 8.10b, on a représenté le graphe donnant us en fonction de ue , dans le cas où
Usât = 14 V, R\ = 1 kfî et R2 = 2 kfl . On obtient un cycle d’hystérésis décrit dans le sens ho¬
raire entre deux points extrêmes situés dans les quadrants II et IV .
268 8. Amplificateur opérationnel: montages de base
Remarque : Si l’on supprime la rétroaction positive en choisissant pour R2 une valeur très grande, les
deux seuils u„ et up se confondent en une valeur nulle. On retrouve alors la caractéris¬
tique du montage comparateur simple.
c) Commande de basculement
On réalise le basculement du système d’un état à l’autre, à l’aide d’une impulsion de tension avec
les propriétés suivantes :
i) l’amplitude est supérieure au niveau du seuil,
ii) la durée prend en compte l’inertie de basculement liée aux constantes de temps du montage,
iii) enfin, le sens de la tension d’impulsion est déterminé par l’état précédent du système.
En insérant dans les montages précédents, par exemple le comparateur inverseur, une source de
tension stationnaire, de f.e.m E (Fig.8.1la), il est possible de provoquer une translation du cycle d’hys¬
térésis, dans le plan {ue,us ), de telle sorte qu’il n’y ait plus qu’un seul point d’intersection entre le cycle
et l’axe ue = 0 , et donc un seul point de repos stable (Fig.8.11b) ; le comparateur devient alors mono¬
stable.
Us
Ri
Usal
Ri
+ \>°°
«t Un Ü1L Ue
E
us
Ue\
X Usât
a) b)
FIG. 8.11.
Ri R2 E — Ri
R 1 +*2
Usat ~ ue < 0 d’où ue > up avec up = Usat- R
——— E
Ri +R2 Ri +R2 i +R2
Amplificateur opérationnel: montages de base 269
Le basculement de la tension us de —Usat vers Usa, se produit lorsque e devient positif, c’est-à-dire
pour :
Ri Ri R2 E
Usat- E— ue > 0 soit ue < u„ avec un = - R Usa, ~
R\ + Ri R\ + R2 î +Ri R\ +Ri
Dans notre hypothèse où E est positif, un est négatif.
Un tel comparateur est monostable si up est négatif, car il n’y a pas alors de point d’intersection
entre le cycle et l’axeue = 0 . On en déduit la condition suivante sur la f.e.m E :
Ri
E> Usat
R2
Lorsqu’une tension d’entrée ue négative est appliquée, le système peut basculer en us = Usa, , mais
revient en — Usat , dès que ue devient supérieure à up , condition vérifiée si ue = 0 et up < 0 .
À la différence du comparateur bistable qui nécessite deux tensions de basculement, le montage
monostable n’exige qu’une seule tension de basculement, celle à la sortie d’un capteur par exemple.
Supposons que la tension d’entrée soit nulle, sauf lors du déclenchement par une impulsion né¬
gative. À l’état de repos ( ue = 0), la tension de sortie est us = —Usa, ; le condensateur est
270 8. Amplificateur opérationnel : montages de base
chargé et, comme aucun courant ne traverse les résistances R\ et R2 , la tension à ses bornes est
uc = uc,o = —E — us = Usa1 — E . L’état de repos est bien stable puisque :
6 = M_|_ — M_ = —E — ue(t = 0) = —E <0 et us(t = 0) = — Usa,
Le système bascule instantanément dans l’état us — Usat si :
6 = M+ — M_ = —E — ue > 0 soit ue < —E
u+ = —E+R\i > 0 . Il apparaît ainsi nécessaire d’analyser l’évolution de
et reste dans cet état, tant que
i(t) Pour cela établissons l’équation différentielle à laquelle satisfait l’intensité i. La loi des tensions
.
appliquée à la maille extérieure donne :
dur
E + R\i + R2i — — us —0 avec us — —Usat et i=— C——
dt
En dérivant par rapport au temps l’équation de maille précédente, on obtient :
di
T— +ï = 0 avec T = (R\ + R2)C
dont la solution s’écrit (cf. chapitre 4) i(t) = A exp (—t/r) , A étant une constante que l’on détermine
en exprimant la continuité de la tension aux bornes du condensateur :
d’où
2Usa,
4=
R\+R2
Le re-basculement intervient à l’instant t2 pour lequel e devient négatif, c’est-à-dire :
E
u+(t2) = 0 = —E + R\i(t2) soit i(t2) = —
Ri
Le condensateur se décharge à travers les résistances R\ et Ri :
E
Ri
2Usat exp
Ri + R2
d’où t2 = (R\ +/?2)Cln |-(Ri+R2)E
2/?I Usa,
S
III . — ÉLECTRONIQUE LINÉAIRE À BASE D’AO
En régime linéaire, les amplificateurs opérationnels sont utilisés dans la zone de la variation linéaire
de la tension de sortie en fonction de la tension différentielle e . On réalise un tel régime en effectuant
2 une rétroaction négative de la tension de sortie, ou d’une partie de celle-ci.
à
En boucle fermée, avec une rétroaction négative, l’AO présente une nouvelle fonction de transfert
H(jùj) = T(f) qui dépend de sa fonction de transfert en boucle ouverte. C’est ce que nous préciserons
dans une étude générale ultérieure sur les systèmes bouclés (cf. chapitre 13). La rétroaction provoque
une réduction importante du facteur d’amplification Ao , ce qui est souhaitable, puisque une valeur de
Ao de l’ordre de 105 implique une tension d’entrée inférieure à 100 p.V , c’est-à-dire de l’ordre de
grandeur d’une tension de bruit (cf. chapitre 17). Dans ce qui suit, nous présentons des montages bâtis
autour d’AO idéaux en régime linéaire.
Amplificateur opérationnel: montages de base 271
Le montage amplificateur non inverseur est celui représenté sur la figure 8.13a dans lequel l’AO
étant idéal, on a e = 0 . En utilisant la division de tension, il vient :
R\
w_ = us avec u+ = ue et u+ = «_
Ri +R2
On en déduit :
Ri w, Ri
Us = ue soit A„ = -
Ri ", Ri
Ue (V) «,00
[>oo
--1,83
Us
Ue 0,17-
7777 /
Us t
V'-'V
7777
Ri
Ri
X
a) b)
FIG. 8.13.
Supposons que l’on souhaite fixer le facteur d’amplification en tension A„ du montage à 11 , soit
Gu 201g 11 = 20, 8 dB . On dispose d’une seule équation R2 — 10/? i pour déterminer les valeurs
=
de Ri et R2 . Néanmoins l’hypothèse de l’AO idéal qui a conduit à cette relation, suppose l’utilisation
de résistances, d’une part inférieures à l’impédance d’entrée Re considérée comme infinie, d’autre part
supérieures à l’impédance de sortie Rs considérée comme nulle. Aussi les résistances sont-elles choisies
-g dans la gamme du kfl , par exemple R \ = 1 kfl et R2 = 10 kfl .
c
Q
rNJ Remarques : 1) Un couple de résistances Ri = 10 fl, R2 = 100 fl, avec des tensions de l’ordre
de quelques volts ( Ua de 10 à 20 V ), donnerait en outre des courants de sortie de
° l’AO d’intensité supérieure à l’intensité maximale is>, tolérée par le composant (cf.
©
Exercices).
£ 2) On sait que les résistances sont données dans certaines gammes de valeurs, séries £12 ,
CL
O £24 , £48 , £96 , avec une tolérance variant de 5 % à 0, 1 % et aussi des fluctuations
qui dépendent de la température. Aussi, à faible coût, il serait vain de tenter de construire
un amplificateur non inverseur avec un gain strictement égal à 11 !
b) Vérification expérimentale
On réalise un montage de facteur d’amplification théorique égal à 11 , en utilisant un AO type
LM741C, polarisé par les sources externes Ua = 15 V et —Ua = — 15 V .
272 8. Amplificateur opérationnel: montages de base
Avec un signal d’entrée sinusoïdal, de fréquence 2 kHz , on constate que le signal de sortie est en
phase avec le signal d’entrée et présente une amplitude environ 11 fois plus grande, la mesure donnant
A,, = « 1, 83/0, 17 « 10, 8 dans le cas de résistances données avec une précision de 10 %
’
(Fig. 8.13b).
Avec un signal d’entrée de forme carrée, on mesure sur la figure 8.14a, un facteur d’amplification
A,( æ 1,9 /0, 17 ~ 11,2, même si, en analysant soigneusement la transition, on observe une déformation
du signal de sortie. Cette distorsion dépend de l’AO utilisé. La raison de cette déformation du signal sera
analysée plus loin (cf. paragraphe V).
M«(V) 1
-13,40
a) b)
FIG. 8.14.
En augmentant l’amplitude du signal d’entrée, on constate sur la figure 8.14b une saturation en am¬
plitude. Soulignons que les niveaux de saturation ne sont pas symétriques, Usati+ — 13,7 V et
Usât,- = —13,4 V , avec des valeurs absolues inférieures à Ua = 15 V . L’amplitude maximale ueyt
du signal d’entrée, qui permet d’éviter la saturation du montage, est alors donnée par :
min(£/„„,+ \Usat,-\) |Usât,— I 13,4 y
Me,max
An A0 10, 8
ce qui est inférieur à sa valeur théorique égale à Ua/Au = 15/11 = 1,36 V. Ces relevés expérimen¬
taux ont été obtenus dans une configuration où aucun courant n’est débité par l’AO, puisque la charge
connectée en sortie est infinie. On peut alors prédire l’évolution de la tension de sortie, en fonction de
-g la charge Rc connectée, par simple prise en compte de la division de tension :
c
Q
Rc
r\j Us = Altue
Rc + Rs
°
© La limite de validité de cette relation demeure la capacité de l’AO à fournir l’intensité du courant de¬
mandé is = us/Rc , pour Rc faible (Fig. 8.15a). En pratique pour un AO type 741 , iStmax est de l’ordre
£ de 25 mA .
CL
O Dans notre exemple, la valeur minimale théorique de l’impédance de charge Rc est donnée par l’ex¬
pression :
min(C/Mr,+ , \USat,-\) _ \Usat,-\ _ |-13,4|
Rc,min — = 536 0
is,, h,i 0,025
Pour vérifier l’effet de la saturation en courant, dérogeons à la condition précédente en connectant une
charge Rc < Rc,mm avec Rc = 235 fi, et en choisissant ue m < ue>max afin d’éviter la saturation en
amplitude, soit ue,m = 0, 72 V .
Amplificateur opérationnel: montages de base 273
«e(V) X(V)
„ + t>°°
Ue --6,60
---
Us
Us
7777 Rc
t
7777
*2 X *- 5,80
X
a) b)
FIG. 8.15.
Sur la figure 8.15b, on voit que, dans le cas d’une saturation en courant, la tension de sor¬
tie us est comprise entre —5,8 V et 6, 6 V, ce qui est nettement inférieur à la valeur théorique
us — Auueÿm = 7, 8 V .
Remarque : À la saturation en courant, la tension us peut légèrement différer de Rc iSjl de par la
mise en conduction de protections internes de l’AO contre les courts-circuits.
L’amplificateur suiveur de tension, représenté sur la figure 8.16, est le plus simple des dispositifs
à rétroaction négative, puisque cette dernière se réduit à un simple fil de connexion reliant la sortie de
l’amplificateur à son entrée inverseuse.
+ >°°
Ue Us
-g 7777 7777
c
Q FIG. 8.16.
rNJ
Us
Au = =1 soit GM = 20 lg 1 = 0 dB
ue
Bien que l’amplification par le composant se réduise à l’unité, à condition évidemment qu’il soit pola¬
risé convenablement, ce montage simple est probablement l’un des montages les plus utilisés en électro¬
nique, en raison de impédance d’entrée pratiquement infinie et de son impédance de sortie pratiquement
274 8. Amplificateur opérationnel: montages de base
nulle :
Ue
Ze = — avec 4 = 0 d’où Ze = oo
U
et:
«J
Zs — — avec ue = 0 = w+ = «_ et = M_ d’où Z, = 0
4
Ces deux dernières propriétés permettent de connecter des systèmes entre eux, sans chute de tension,
et donc d’assurer une association des systèmes en cascade. La fonction de transfert globale est alors
le simple produit des fonctions de transfert de chaque système. On dit que le montage suiveur est un
adapteur d’impédances en tension.
b) Applications du suiveur
U= £
Rv = 8V
Rg + Rv
U
U
e
E R*
Rg
+ t>°°
s
7777
7777
a) b)
FIG. 8.17.
En insérant un AO monté en suiveur, comme sur la figure 8.17b, on mesurerait, puisque la tension
-g aux bornes du voltmètre est égale à la tension d’entrée et que l’intensité du courant à l’entrée de l’AO
c
est nulle :
Q
r\j Us = Ue = E - Rgl = E = 12 V
° ii) Suppression de la résistance interne d’un GBF
©
Un générateur basse fréquence (GBF), de f.e.m maximale em et de résistance interne R, , débite
£ un courant dans une charge Rc (Fig 8.18a).
CL
O La résistance interne du générateur n’étant pas négligeable, la valeur maximale de la tension aux bornes
de Rc ne vaut pas em mais, par division de tension :
Rc
Uc,m =
Rc + Ri
Évidemment le générateur de tension doit être conçu pour débiter un courant d’intensité maximale
ic,m = em/Rc sans subir de dommage.
Amplificateur opérationnel: montages de base 275
Ri [>oo
]- +
Ri
€m
îo Rc Uc em î() Rc
7777 7777
a) b)
FIG. 8.18.
En intercalant un montage suiveur de tension comme sur la figure 8.18b, la tension uCym vaut :
+ >°° is
— i
-g
c
ue Rc Us - Ue
Q
rNJ
°
7777 X
© -Ua'
FIG. 8.19.
ci
O
. . — Amplificateur inverseur
III 3
Dans le montage inverseur représenté sur la figure 8.20, l’entrée non inverseuse est connectée à
la masse, ce qui impose u+ = 0 et donc M_ = 0 . Il vient, puisqu’un même courant parcourt les
résistances R\ et R2 :
Uc Us Ri
ig = TT
R
d’où Au = -
1 R2 R\
276 8. Amplificateur opérationnel: montages de base
Le facteur d’amplification en tension étant négatif, le signal de sortie est en opposition de phase par
rapport au signal d’entrée, c’est-à-dire que le déphasage est TT , d’où le nom du montage. Notons que
R\ représente l’impédance d’entrée du montage amplificateur inverseur :
a,
-=Æ.
le
Cette résistance doit être très supérieure à l’impédance de sortie du générateur pour satisfaire à l’adapta¬
tion d’impédance en tension, explicitement pour que le signal d’entrée ne subisse aucune atténuation de
tension. Typiquement, on choisit le couple de résistances R\ = 10 kfl et R2 = 100 kfl , ce qui donne
un gain Gu = 20 lg 1 10| = 20 dB .
U *1
ie [>oo
A
Ue
7777
r1
FIG. 8.20.
Us
7777
Remarque : Pour que le courant sur l’entrée non inverseuse au nœud E soit quasi nul, l’AO doit
compenser le courant d’entrée ie , lequel est limité à la valeur maximale is>max du courant
de sortie. On en déduit la valeur minimale de la résistance R\ :
Ue
Rl,min —
h,
La conversion courant-tension s’avère indispensable lorsqu’on utilise des capteurs dont la sortie
électrique est un courant (capteurs photoélectriques, capteurs chimiques, etc.). Le traitement du courant
issu de ces capteurs, par des chaînes à base d’AO, nécessite une conversion courant-tension (Fig. 8.21).
Un convertisseur courant-tension idéal réalise l’opération :
-d
o
Us - -R fie
r\j
dans laquelle R\ est la trans-résistance.
°
©
2 ie A
CL ue
O
[>oo 7777
ie-
+ Al
7777 7777 7?77
FIG. 8.21. FIG. 8.22.
Amplificateur opérationnel : montages de base 277
b) Convertisseur tension-courant
La figure 8.22 représente un convertisseur idéal tension-courant. La rétroaction négative permet de
réaliser un fonctionnement en régime linéaire, soit e = 0 , d’où la relation entre la tension de sortie et
le courant is dans l’impédance de charge :
us = RAs
L’AO étant idéal, le courant entrant dans l’entrée inverseuse est nul, la totalité du courant is parcourt la
résistance R\ :
uL
ue = Riis + € = R{is d’où is = — et is < is, Rÿ
Ainsi, le convertisseur tension-courant idéal est le système qui réalise la fonction :
is = Ytue
où Y, = 1 /R\ est la trans-admittance.
. . — Sommateur
III 5
Sur le montage de la figure 8.23 où l’AO est monté en sommateur, appliquons le théorème de
Millman aux deux entrées de l’AO. Il vient, respectivement, avec les notations de la figure :
Q Us = + (ue,1 + ue,2 ) si Ri = R2
tM
S
Remarque : Les résistances R2 et R4 fixent le gain du montage, alors que R\ et R2 déterminent
l’impédance d’entrée sur la borne non inverseuse. Il en résulte que les résistances R \
2 et R2 doivent être à la fois inférieures à l’impédance d’entrée Re de l’AO, et suffisam¬
à
ment grandes devant l’impédance interne des sources de tension à l’entrée, afin d’assurer
l’adaptation d’impédance :
R1 Zrii, 1 et R2 » Zn,2
Zfh,\ et Zjh,2 étant les impédances internes des deux générateurs de Thévenin à l’entrée
non inverseuse. Lorsque l’adaptation d’impédance n’est pas réalisée, on intercale, entre
les générateurs de Thévenin et ces résistances, un suiveur de tension.
278 8. Amplificateur opérationnel: montages de base
Ri
R\
R\
, c [>00
Ue,1
7777 ue,2
7777
Ri
EB
RA
Ri
Ue,!
7777
Ue,2
7777
*3
ï1
RA
+ Us
7777
X X
FIG. 8.23. FIG. 8.24.
. . — Soustracteur
III 6
Sur la figure 8.24 on a représenté un AO dans un montage soustracteur, fonctionnant en régime li¬
néaire. Appliquons le théorème de Millman aux entrées inverseuse et non inverseuse. Il vient respecti¬
vement :
Ue,\/R\ + US/R2 Ueq/Rj
U- — 1 et u+ =
/Ri + l/Ri l//?3 + l/RA
Il en résulte, puisque e = u+ — «_ =0 :
R2 RI RA
Ri + R2
ue,\ + R 1 +ÿ2 Us - R3 + RA Ue,2
soit :
On fait apparaître la différence des tensions ue,2 — ue,\ en imposant la condition suivante :
-g On a alors :
C R2
Q Us (Ue,2-Ue,l)
/?, +R2
rNJ
Remarque : Pour des signaux de faible amplitude, ce montage exige un compromis car la résistance
R\ , qui représente l’impédance d’entrée sur la borne inverseuse, doit être, d’une part, assez
grande pour assurer l’adaptation d’impédance avec le générateur ue,\ , d’autre part assez
faible pour que le facteur d’amplification soit suffisant. Aussi, dans ce cas utilise-t-on un
autre montage, appelé amplificateur d’instrumentation (cf. chapitre 9).
Amplificateur opérationnel: montages de base 279
. . — Intégrateur
III 7
Bien avant l’avènement des calculateurs numériques, un moyen pour résoudre les équations diffé¬
rentielles consistait à câbler les termes de l’équation avec des montages à base d’AO, puis à identifier la
solution. Le montage intégrateur que nous allons présenter réalise la fonction d’intégration d’un signal.
a) Montage intégrateur
Ce montage est semblable au montage amplificateur inverseur, mais on a remplacé la résistance
de contre-réaction par un condensateur de capacité C (Fig. 8.25). Rappelons que les éléments R et C
sont ceux qui définissent un filtre passif passe-bas (cf. chapitre 6). Comme l’AO est idéal, le courant
qui parcourt la résistance R est aussi celui qui charge le condensateur. On peut écrire, si q désigne la
charge de l’armature proche de l’entrée inverseuse :
ue dq -1
~R
~
Jt avec us
C
On en déduit :
d us
dt
ue soit
T
us = —
J ue(t)dt + K en posant r = RC
K étant une une constante qui prend en compte la charge initiale du condensateur. On obtient bien us
à partir d’une intégration de ue à un facteur multiplicatif près ; ce dernier étant négatif, le montage
intégrateur est inverseur, d’où un déphasage de TT entre le signal d’entrée et le signal de sortie.
Remarque : La modification qui consisterait à remplacer le résistor par une bobine et le condensateur
par un résistor, conduirait aussi à l’intégration de la tension d’entrée. On obtient cependant
des résultats médiocres, car il n’existe pas de bobine purement inductive, en raison des
effets parasites résistif et même capacitif.
C
R'
C
<7
<7
R [>oo R |>00
Ue
Ue\
ri
C
Q
7777
F
FIG. 8.25.
Us
7777
7777
FFIG. 8.26.
Us
7777
r\j
b) Réalisation du montage intégrateur
°
© Le montage précédent présente un inconvénient majeur : il amplifie considérablement les signaux
stationnaires ou de basse fréquence ; en effet l’impédance offerte par la capacité est alors très grande,
£ d’où un facteur d’amplification Au = — Zc/R capable de provoquer la saturation de l’AO à partir d’un
CL
O
simple signal de bruit à l’entrée. Pour y remédier, on ajoute, en parallèle avec le condensateur, un second
résistor (Fig. 8.26). La nouvelle résistance R' permet en outre au condensateur de se décharger et donc
d’annuler la constante d’intégration K précédente.
L’équation, vérifiée par us , devient alors, en notant qu’ici le courant d’entrée se partage entre deux
branches, celle de C et celle de R' :
djr _
«£
R
~
dt R'
avec us = _£
C
280 8. Amplificateur opérationnel: montages de base
Il en résulte :
d us us ue avec T = RC et r' = R'C
dt T' T
la constante d’intégration étant nulle puisque le condensateur s’est déchargé grâce à R' .
Ordre de grandeur : avec R = 10 kfl, C = 10 nF, R' — 1 Mfl, on trouve r = 0, 1 ms,
r' = 10 ms ; la fréquence des signaux à intégrer doit donc être suffisamment grande devant
1/r' = 100 Hz.
ii) Si T »
r' , alors dus/ dt <C US/T' , d’où la tension de sortie us « —{R'/R)ue . Ce résultat est
conforme à l’analyse en régime stationnaire : le condensateur étant équivalent à un circuit ouvert, on est
en présence d’un montage amplificateur inverseur de facteur d’amplification —R' /R .
-
c
Q Ue (V) «.(V) 'ÿ««(V) '"s (V)
r\j
° 1-- i— — j i 1
j— - 1-- I ——
r
rk-Æà
1 I
© --2,6
,-----
T = \43 as
•M
£
r*
! i
!
3
CL
O
-1 -1--
— -13,4
-4-7,6
a) b)
FIG. 8.27.
Amplificateur opérationnel: montages de base 281
. . — Dérivateur
ITT 8
a) Montage dérivateur
Alors que le montage intégrateur est réalisé à partir d’un filtre RC passe-bas, le montage dérivateur
l’est avec un filtre CR passe-haut (Fig. 8.28a). Comme le courant qui traverse le condensateur est le
même que celui qui parcourt la résistance, puisque l’AO est idéal, on a :
_ dq _ us
le — — avec q = Cue
dt R
Il en résulte :
dt + —7 = 0 avec T = RC d’où
dt
Ainsi, la tension de sortie est proportionnelle à la dérivée de la tension d’entrée par rapport au temps,
d’où le nom du montage.
«,(V) «,(V)
n\
R
|>oo
.h
0,2
N y.
— 0,36
y
ue
7777
+ Us
7777
-0,2-
t T = 2 ms
-0,38
a) FIG. 8.28. b)
-d
c b) Illustration expérimentale
Q
Sur la figure 8.28b, on a représente la réponse du montage dérivateur à un signal d’entrée, de forme
r\j
triangulaire, pour R = 10 kfl et C = 100 nF, soit r = RC = 1 ms . On obtient bien la fonction
° dérivée, de forme carrée et de valeur moyenne nulle.
©
On peut réduire les oscillations observées, en adoptant le montage de la figure 8.29a, où l’on ajoute
£ une résistance R' en série avec la capacité. Le résultat affiché sur la figure 8.29b, pour R' = 250 12 ,
CL illustre bien l’influence de cette résistance.
O
Remarque : En pratique, les applications du montage dérivateur restent limitées, car tout bruit super¬
posé au signal d’entrée provoque une forte variation du signal de sortie. Un exemple est
fourni par le capteur équipant les airbags ; on ne dérive pas la vitesse du véhicule pour ob¬
tenir l’accélération, mais on mesure directement cette dernière, à partir de la variation
d’une capacité entre une masse et des structures mobiles usinées dans le silicium. Ces
capteurs équipent la plupart de nos véhicules depuis le début des années 1990.
282 8. Amplificateur opérationnel: montages de base
ue (V) MV)
R_
Us
C
— 0,36
I ]
Ue -0,2- -ÿ
+ Us
T = 2 ms
7777 -0,36
7777
a) b)
FIG. 8.29.
. . — Amplificateur logarithmique
III 9
a) Description du montage
Dans le montage de la figure 8.30 on a placé une diode dans la boucle de rétroaction négative
d’un AO. On sait que la caractéristique courant-tension de la diode id{ud) , s’écrit, lorsque la diode est
passante (cf. chapitre 7) :
Ud
id = Is exp - 1
UT
où Is est l’intensité du courant de saturation de la diode et UT = kBT je , T étant la température absolue,
kB la constante de Boltzmann et e la charge électrique élémentaire. Dès que Ud est supérieur à environ
3UT , la diode est passante et on peut faire l’approximation :
ud id
id « Is exp soit Ud = UT ln
UT h
Sur ce montage où l’AO fonctionne en régime linéaire, on a :
a
ud = -us Ct
Par conséquent, pourvu que la diode soit conductrice, on trouve la relation suivante entre la tension de
-g sortie et la tension d’entrée :
c
Q Ue
rNJ us = ~UT ln
Ris
°
© ce qui justifie le nom du montage.
£ Remarque : Les grandeurs Is et UT dépendent toutes deux de la température T mais pas de la même
CL façon ; alors que UT est proportionnel à T , Is est proportionnel à T3 . La fonction loga¬
O
rithmique obtenue avec ce montage n’est donc pas utilisable dans une large gamme de tem¬
pératures. Rappelons qu’on impose aux systèmes électroniques de supporter des plages en
température allant de 230 K à 400 K ou plus parfois, comme c’est le cas dans les sys¬
tèmes chargés de contrôler l’injection dans un moteur thermique. On contourne ce pro¬
blème, en remplaçant la diode par deux transistors câblés en diode. Ces transistors doivent
absolument être appariés, c’est-à-dire fabriqués dans le même substrat semi-conducteur,
afin de présenter le même courant de saturation Is (cf. chapitre 9).
Amplificateur opérationnel: montages de base 283
Ud
R
Ud
id P>oo
Ue\ Ue
I11 Us
+ Us
7777 7777
7777 7777
. . — Amplificateur exponentiel
III 10
Ud us soit ue
id ~ h exp us = —RIS exp
UT R UT
en inversant la fonction. Ainsi la tension de sortie est proportionnelle à l’exponentielle de la tension
d’entrée, d’où le nom de l’amplificateur.
Remarque : La présence de la diode à jonction rend ce montage sensible à la température, ce qui devra
être compensé (cf. chapitre 9).
Le multiplieur est un système qui fournit à sa sortie une tension us proportionnelle au produit des
deux tensions ue,\ et ue,2 que l’on applique à ses deux entrées :
Us — Km Ue \ Ueÿ2
où Km est un coefficient homogène à l’inverse d’une tension; son symbole est représenté sur la fi¬
gure 8.32.
-g Bien que souvent réalisé à l’aide d’étages à transistors, le multiplieur peut aussi être construit avec
c
des AO, en associant en cascade un amplificateur logarithmique, un amplificateur sommateur et un
Q
rNJ amplificateur exponentiel. On s’appuie alors sur la relation : a x b = exp(lna + Inb) , dans laquelle
a et b sont deux réels positifs. Ainsi, en l’absence de saturation de l’étage exponentiel, on obtient le
° produit de deux tensions.
©
Très utilisé dans la transmission des signaux, le multiplieur permet de réaliser notamment la mo¬
£ dulation de signaux (cf. chapitre 16).
CL
O
Km
Ue,I
7777
-XTKm Ue, 1 Ue,2
\Ue,2 7777
7777
FIG. 8.32.
284 8. Amplificateur opérationnel: montages de base
Sur la figure 8.33, on distingue aisément les trois étages qui assurent successivement les fonctions
logarithme, somme et exponentielle. Les tensions d’entrée ue\ et ue,2 étant positives, les tensions
en A et B , en sortie du montage logarithmique, avec l’interrupteur K ouvert, ont pour expressions
respectives :
uA = — UT ln
te et UB
uP = i., ] + UT ln te)
Si les intensités des courants de saturation sont identiques, Is, \ = Is,2 = Is, ce que l’on réalise en
utilisant des diodes appariées, c’est-à-dire fabriquées sur le même substrat, on obtient :
ue,xue,2\
up = UT ln ( avec ue,1 >0 et ue,2 > 0
v R2n )
Par conséquent, la tension de sortie du troisième étage, s’écrit, avec K ouvert :
R
P>oo R
Ue, 1
7777
+ A\| UA R
7777
R
K/ R
R
t>°o R
D>oo
Ue,2 B [>00
-g
c
Q
7777 jn 7777
UB
+
p
up
+
Us
rxj 7777
° FIG. 8.33.
7777
©
4-1
Ue, 1 Ue,2
Up = - = ln
Y R2i1
d’où, l’interrupteur K étant fermé :
i/2-l
UP Ue, 1 Ue,2
us = RIs exp = —RIS exp ln et us = ~{ue,1 ue,2y1/2
UT
Amplificateur opérationnel: montages de base 285
Il en résulte la tension suivante à la sortie du multiplieur, dans laquelle figure £ à la place de RIS :
Ue, 1 Me,2 „
Us = — R~m Ue,\ Me,2
R
[>oo R
Ue, 1 A
+ UA
7777
7777
R
R
R
|>oo R
[>oo
Ue,2 B [>00
+ UB P
7777 + Up
7777 +
c Us
7777
Q h 7777
r\j
R_ [>oo
° R
©
El +
FIG. 8.34.
CL
O
Sur la figure 8.35, on a représenté un système se comportant comme une résistance négative (NIC,
en anglais pour Negative Impedance Converter en anglais). On suppose l’AO idéal et R » R2 .
En régime linéaire, la tension différentielle e est nulle, d’où, en utilisant l’additivité des tensions
et la division de tension :
R
ue = R] ie + us et ue = Ils
R2 + R
Il en résulte, en éliminant us :
ue
_
— D
R\ie
,
H--
+ ue soit
——
R R2
Ue— = R lie
Ze=Uÿ = -Rÿ
le Ri
qui est réelle et négative. En choisissant R\ = R2 et R variable on obtient une résistance négative —R
ajustable.
Ri ie
ie
+ >00L
ue\ us
Ri h
-d
c
R/ * 7777
Q
7n7
rNJ
FIG. 8.35.
°
©
Remarques : 1) Physiquement, on aura compris ici le rôle essentiel de l’AO qui, comme élément actif,
£ puise, dans les sources d’alimentation stationnaire, l’énergie nécessaire pour compenser
CL
O et dépasser les pertes de puissance électrique par effet Joule.
2) En outre, on aura noté que, pour R\ = R2 , les intensités ie et i2 des courants qui
pénètrent dans l’AO par sa sortie S sont égales (Fig. 8.35). Aussi le résistor, de résistance
R , est-il parcouru par un courant qui, grâce à l’AO, est orienté dans le sens opposé au sens
habituel en l’absence d’AO, d’où l’effet de résistance négative.
3) Un des domaines d’application des résistances négatives est la réalisation d’oscillateurs,
dans lesquels on doit compenser les pertes par effet Joule (cf. chapitre 14).
Amplificateur opérationnel: montages de base 287
Y2
is II
F,
ie [>oo
A E
Ue
+
Us
7777
7777
FIG. 8.36.
--
ie — Ue ( Y2 4
Y3
+ Y\ d’où Ye Y2 H
--
Suivant la nature des admittances F, , le montage est un simulateur d’inductance ou de capacité.
i) Simulateur d’inductance
K,F2
77ÿ
Y3
+ Y\
O 1 1 1 1 1
Ye + +
Ri R2 jRxR2Cù)
soit Ye = — +
Re jLeù)
rxj avec :
° RxRi
Re = et Le — R\R2C
© RI +R2
Ainsi, l’impédance d’entrée du montage est un résistor de résistance Re placé en parallèle avec une
£ bobine de grande valeur d’inductance Le .
CL
O
Exemple : pour R\ = R2 = 1 kfï et C = 1 |xF , on trouve Re = 500 fi et Le = 1 H , ce qui est
énorme pour une inductance.
ii) Simulateur de capacité
En choisissant Fi = jCoj , Y2 = \/R2 , F3 = 1 //?3 , on trouve l’expression suivante de l’admittance
d’entrée :
I *3
Ye = — +jCü> 1 +
Ri Ri
288 8. Amplificateur opérationnel: montages de base
,_h_ Zi
' ie Z2 Z4
Comme us = —Zcis et ue = us , on en déduit l’impédance du montage :
Ue Z,Z3
Ze = — = Zc
ie Z2Z4
Exemple : si l’on choisit Z\ = Z2 = Z3 = R , Z4 = 1/ (JCùJ) et Zc = r , l’impédance d’entrée est
une bobine pure, d’inductance L = RCr . Pour R = 5 kfi , r = 0, 5 kfi, C = 0, 5 |xF , l’inductance
vaut 1 , 25 H , ce qui est énorme, surtout si l’on songe à l’encombrement d’une bobine réelle, de même
inductance.
.
8
. 1 1rs /\
Zi Z2 z3 Z4
c
Q
rNJ
° Ue Zf \Us
©
FIG. 8.37.
CL
O
La figure 8.38 représente le schéma constitutif le plus simple d’un AO à transistors bipolaires. On
reconnaît successivement :
i) en entrée, un étage différentiel de très forte impédance d’entrée,
ii) un étage amplificateur,
Amplificateur opérationnel: montages de base 289
iii) un étage de sortie en push-pull (cf. chapitre 7), lequel permet d’augmenter le courant de sortie
de l’AO et donne une impédance de sortie très faible.
Les différents étages sont réalisés avec des transistors en technologie bipolaire ou CMOS, selon les
caractéristiques et les performances souhaitées.
Ce montage met en évidence les limites du modèle de l’AO, précisément la saturation en tension
<
\us\ \Usat\ avec \Usat\ Ua , la saturation en courant is is,max et la valeur de la fréquence de
coupure fc>0 due à la présence de capacités.
R R
f
ww
Ua Étage
amplificateur
u+
+ Étage
différentiel
U—
<
7777 7777 Us
Étage
7777
push-pull
Caj
FIG. 8.38.
Dans tous les exemples précédents, l’amplificateur opérationnel était considéré comme un compo¬
sant idéal caractérisé par la relation simple us = AQ€ avec AQ de l’ordre de 105 . En réalité, on a vu
que l’AO en boucle ouverte se comportait comme un filtre passe-bas du premier ordre, avec une excel¬
lente approximation :
AQ
m = 1 +jf/fc,o
où fCt0 est de l’ordre de 10 Hz . Comme A0 est très grand, il est quasiment impossible de déterminer
-g expérimentalement le diagramme de Bode de l’AO, c’est-à-dire son gain en tension et sa phase en
c fonction de lg/ .
Q
En revanche, on peut illustrer la limitation spectrale d’un AO en boucle fermée avec rétroaction
r\j
négative. Dans le cas d’un montage non inverseur avec le couple de résistances, 1 kO et 100 kD , le
° facteur d’amplification en tension vaut Au = 100 , c’est-à-dire que Gu = 40 dB .
©
En faisant varier la fréquence du signal d’entrée sinusoïdal, on remarque que ce montage ne remplit
£ sa fonction que dans un intervalle de fréquences du signal d’entrée.
CL
O Pour l’AO type LM741C, le facteur d’amplification est encore de 100 à / = 1 kHz , mais il ne vaut plus
que 59 à / = 15 kHz (Fig. 8.39a) et 11 à / = 150 kHz (Fig. 8.39b) ; cette décroissance se poursuit
aux fréquences plus élevées. En outre, dès que le gain n’est plus égal à 100, apparaît un déphasage
entre le signal de sortie et le signal d’entrée qui se stabilise vers — 7T/2 rad .
En utilisant l’OPA 2604, on observerait le même phénomène, mais déplacé vers les hautes fré¬
quences. Ce résultat montre l’influence de la fréquence de coupure /C)0 de l’AO, en boucle ouverte, sur
le montage de l’AO en boucle fermée par rétroaction négative.
290 8. Amplificateur opérationnel: montages de base
Ue(V) Ue(V)
0,07-- «*(V) 0,07- «s(V)
/
/ \
\
— 4,15 \ /
/’\ \
\ / \ \ / \
\ .M.v / \ \ «5 / \
\ / \ / s--— - 0,79
\ / -v- t \ \ »
V-> -A- *4 -A 4
// F = 66 |xs \ T = 66 |xs \
\
?
\
V /
\
\
Ve
\ /
!
/ \
\
\ / \ \ / \
a) b)
FIG. 8.39.
Une expression réaliste de la fonction de transfert de l’AO en boucle fermée, encore de type filtre
passe-bas, est la suivante :
i(f) = m
1 +jf/fc,
Remarque : Dans le tracé expérimental des diagrammes de Bode, la courbe de phase est essentielle
pour s’assurer que le système étudié n’est pas un déphaseur pur, lequel est de la forme :
i -;///.
Ié(f) = pour lequel \Td(f)\ =l
1 +jf/fi
-g
c
Q a) Limitation en fréquence du montage suiveur
r\j
° Sur la figure 8.40a, on a représenté un montage suiveur dans lequel l’AO a pour fonction de trans¬
© fert, en boucle ouverte :
•M
d0) =
£ I +jf/Uo
CL
O
À l’aide du schéma équivalent de la figure 8.40b, l’application des lois sur les tensions permet d’écrire :
i=
ue — us _ ue — Ae avec e = M+ — U- = ue — us
Re Re + Rs
d’où :
ue —A (ue - us) ue - us ARe + Rs
et us = Re(l+A)+RsUe
Re + Rs Re
Amplificateur opérationnel: montages de base 291
+
D> e
Rs i Re S _—
e 1
Ue
rÿGbîdt
I 7777
Us
"-ÎO
Us
7777
Ae
7777
r 7777 7777
a) b)
FIG. 8.40.
T(f) = — = A
\ Us
us = ue d’où
ue 1 + A
Ainsi, en remplaçant A par son expression fonction de la fréquence, on trouve :
AQ 7(0)
T.(f) — ce qui s’écrit aussi T(f) —
1 +A0 +jf/fc,o 1 +jf/fc,r
avec :
fc,r ~A0fc,o
b) Limitation en fréquence du montage amplificateur inverseur
Considérons le montage amplificateur inverseur avec l’AO réel (Fig. 8.41). En supposant l’AO
-g idéal, on avait établi l’expression suivante du facteur d’amplification :
c
Q
Us Ri
r\j Aü — —
Ue Ri
°
© Appliquons le théorème de Millman successivement aux points S et E de ce montage, dans lequel
l’AO est réel :
2
CL i) au point S
O
ue/Rx + usjR2
1/Ri + \/Ri
292 8. Amplificateur opérationnel: montages de base
Ri
i
ie /?i [>oo
E
ue Rs
Re H
Oî-‘
7777
r FIG. 8.41.
+
7777
Us
7777
us ARi
ue Ri (1 + A) + R2
soit :
Appliquons à l’entrée d’un montage amplificateur non inverseur, pour lequel A„ = 10 , un signal
de forme carrée, d’amplitude fixée.
Si on augmente la fréquence du signal d’entrée, on constate, à partir d’une certaine valeur, que
-d le signal de sortie se déforme pour prendre une forme trapézoïdale avec des pentes finies, environ
c 20 V •|xs_1 pour un AO TL081 et 0, 5 V •|xs_l pour un AO LM741 (Fig. 8.42).
Q
rNJ
Ainsi, en valeur absolue, la pente d us/ d t du signal de sortie, qui représente la vitesse de variation
du signal us(t) , est limitée par une valeur vm finie :
°
©
d us
£
max
dt < Vm
CL
O
Cette vitesse vm est appelée la vitesse maximale de balayage. Comme les droites de montée ou de
descente du signal ne sont plus verticales, on dit de façon imagée qu’elles ont subi un pivotement autour
du point de variation de la tension, d’où le nom anglais slew rate qui signifie vitesse de pivotement.
Pour un signal sinusoïdal de fréquence fi (Fig. 8.43), ue = Me m cos(2nfit) , la réponse d’un
montage de fonction de transfert T(f) a pour expression :
— 10 rv // /A'10
i
r
i
t
v
V // \\ /
// N
M<? I
i
i
i
v,
v
\
h
/>
Vv />
/>
T = 92 |xs *1 /, \
I,
-10
-î
\\J V ----10
/
dans laquelle |7](/y)| est le module de la fonction de transfert de l’AO en boucle fermée, à la fréquence
fi , et <f>s l’argument de T(fi) . La non-saturation en vitesse implique :
2irfiUejn \T(fi) I < vm
d’où la contrainte à respecter sur l’amplitude du signal d’entrée :
Vm
Me,m
2ÿ'imi
Cette condition s’ajoute évidemment à celle de non-saturation en amplitude ue,m < Usat/\T.(fi)\
Remarques : 1) En régime sinusoïdal, la saturation en vitesse se traduit par une déformation du signal
qui prend une forme triangulaire, d’où le qualificatif de triangularisation donné au phé¬
nomène.
2) La vitesse de montée d’un AO est un paramètre très important. En effet, dans le mon¬
tage suiveur, la bande passante à -3 dB , définie par fc,r = A0fc,0 , peut s’avérer diffici¬
lement exploitable sur sa totalité : la non-saturation en vitesse impose une amplitude uem
inférieure à 53 mV pour un LM 741, 200 mV pour un OPA 2604 et 1,3V pour le THS
-d 4062. Ainsi, comme dans le cas du 741 , une faible amplitude, et par conséquent un faible
c rapport signal sur bruit (cf. chapitre 17), impliquent souvent une difficulté dans la déter¬
Q mination de la fréquence de coupure .
r\j
° b) Durée de montée d’un AO
©
Sur la base de l’étude précédente, les constructeurs introduisent une autre caractéristique dyna¬
£ mique de l’AO en boucle ouverte, la durée de montée tm d’un signal. On appelle ainsi la durée mise
CL par le signal de sortie pour passer de 10% à 90% de sa valeur maximale, lorsque le signal à l’en¬
O
trée de l’AO est un échelon de tension ue = E Y(t) (Fig. 8.44).
Rappelons l’équation différentielle à laquelle satisfait la tension de sortie de l’AO en boucle ou¬
verte, lorsque la tension différentielle entre ses deux entrées est E :
Tc—
d Uc
+US = AQE
. „
dt
294 8. Amplificateur opérationnel: montages de base
Us(t)
A0E-
0,9 AQE— II
Ue(t) I
I
I
I
E — /
/
r
ij
i/
0,1 A0E
u'_—.JlL- _J2
tm
a) b)
FIG. 8.44.
L AQE.
On vérifie évidemment que, pour t suffisamment grand devant rc , on a :
Us ~ AQE < Usat
Désignons par t\ et ti les instants en lesquels le signal atteint respectivement 10% et 90% de sa
valeur maximale. On déduit de ce qui précède :
-g
c
tm = h h = TC j |1-ÿ1+ln[ÿ-ïg]}
ln
A [fi.
Q avec us(t\ ) = 0, 10 AQE et ufitj) = 0, 90 AQE . Il en résulte la relation suivante entre la durée de
r\j montée et la fréquence de coupure du montage :
°
© 0,9 ln9 0,35
tm = h-t\= TC ln soit tm ~ —;—
2 0,1 lirfc fc
CL
O
Remarque : Il existe aussi des imperfections de l’AO en régime stationnaire. Citons les intensités des
courants aux entrées + et - , notées respectivement ib,+ et it, - , qui assurent la po¬
larisation des transistors de l’étage différentiel d’entrée. Notons également la présence
d’une tension de décalage uaf (offset) des jonctions des transistors. Négligées dans le
modèle idéal de l’AO, ces imperfections peuvent s’avérer néfastes sur la fonction réali¬
sée en boucle fermée (cf. chapitres 9 et 17).
Amplificateur opérationnel : montages de base 295
CONCLUSION
Retenons les points essentiels.
1) L’AO est un amplificateur différentiel qui fournit une tension de sortie us lorsqu’on applique
entre ces deux entrées la tension e . C’est un composant actif, que l’on polarise par des sources de
tension stationnaires en général symétriques Ua et — Ua. Par une rétroaction de tout ou partie de la
tension de sortie sur l’une des deux entrées différentielles, non inverseuse (+) , et inverseuse (— ) , il
fonctionne soit en régime saturé soit en régime linéaire.
2) En régime saturé, la tension de sortie us ne peut prendre que deux valeurs discrètes us(t) = Usat
ou us(t) = — Usa, . Un tel système est largement utilisé comme comparateur, notamment en électronique
numérique.
3) En régime linéaire et en boucle ouverte, l’AO se comporte comme un filtre passe-bas de fonction
de transfert :
m = f = i +jf/% 0
dans laquelle A0 est le gain stationnaire de l’ordre de 105 et fc la fréquence de coupure de l’ordre de
10 Hz.
4) En première approximation, on décrit bien l’AO en admettant qu’il est idéal, c’est-à-dire que
son gain A0 est infini, sa résistance infinie, sa résistance de sortie nulle. Il en résulte que e ainsi que
les courants d’entrée sont nuis en régime linéaire.
5) Avec une rétroaction négative, on réalise des montages dont le facteur d’amplification Au est
plus faible mais totalement maîtrisé par l’environnement de l’AO. En outre, la nouvelle fréquence de
coupure fc>r est beaucoup plus grande. Les montages amplificateur non inverseur et amplificateur in¬
verseur permettent de réaliser un gain stationnaire respectivement positif ou négatif, déterminé par le
quotient de deux résistances.
6) Le montage suiveur est utilisé comme adaptateur d’impédance, notamment dans le but de
connecté entre eux divers systèmes sans que la connection ne modifie les caractéristiques de chacun
d’entre eux.
7) Avec un ou plusieurs AO, on peut réaliser des systèmes fonctionnels très divers, permettant
par exemple de dériver un signal, de l’intégrer, et même de réaliser des composants présentant une
inductance en l’absence de bobinage ou une résistance négative.
Q
IM
EXERCICES ET PROBLÈMES
S
P8- 1. Fonction de transfert d’un AO en boucle ouverte
2 Un fabricant d’AO annonce un gain stationnaire en tension égal à 120 dB et une constante de
à temps, TC = 5, 3 ms . La fonction de transfert en boucle ouverte de l’AO est de la forme :
A(f) =
Ao
1 +jf/fc
1. Calculer Ao . Exprimer le facteur d’amplification en V •mV-1.
2. Déterminer la fréquence de coupure fc de cet AO. Pourquoi la qualifie-t-on de fréquence de
coupure à — 3 dB ?
296 8. Amplificateur opérationnel: montages de base
--
2. L’équation différentielle caractéristique de l’AO réel s’écrit, avec les notations habituelles :
dus
Tc— h Us =AQ€
di
où rc= 1,6 ms est la constante de temps de l’AO et Ao — 104 le facteur d’amplification stationnaire.
a) Montrer que le montage est stable seulement si le nœud intermédiaire du pont de résistances est
relié à l’entrée inverseuse.
b) Estimer la durée de basculement entre les deux états de fonctionnement non linéaire.
+ t>°°
Ri
Ue
-g Us
c
7777
Q Ri V
R\ R\
r\j 7777
° 77*77 MX
© FIG. 8.45. FIG. 8.46.
£
CL
O P8- 4. Impédances d’entrée et de sortie dans le montage suiveur de tension
+ >°°
M
Ue\
7777
JT R4
Ri
|>00
AA
V E
X
+ Us
V 1m B 9 kfl kfl *
£ÎO 7777
Ue
7777
7777
£ Un gyrateur est un quadripole actif caractérisé par les relations suivantes entre les tensions et les
CL
O
intensités des courants à l’entrée et à la sortie :
Hs = jU et
t>00
k Z,
Ue
- \is
ue Us
7777
r1 Rc
7777
Us
a) b)
FIG. 8.49.
2. Comment modifier le circuit pour que le composant soit équivalent à un dipôle RLC parallèle.
Ri C
fi.
-g ie t>°°
c A E S
Q Ue
rNJ
°
©
7777
r1
FIG. 8.50.
7777
Us
£
CL
O P8- 10. Convertisseur tension-courant
Dans le montage représenté sur la figure 8.51a, l’amplificateur opérationnel est idéal et fonctionne
en régime linéaire.
1. Établir l’expression du courant ic circulant dans la charge en fonction de la tension d’entrée
ue et deR\ . Comment améliorer l’architecture du système afin qu’il assure la fonction de conversion
tension-courant ?
Amplificateur opérationnel: montages de base 299
Ri
ie
ic
Ue
Us
7777-
Uc Rc
7777
Ri
Ri
7777 77ÿ7
a) R\
R
R Ri
t>°° |>°0
A A
Ue, 1
+ +
Us 7777 Us
Ue
B R R\ B R]_
7777 ic 7777
7777 Ue,2
R Zc Uc
7777
Zc Uc
it
CL
O
Ue
Zc Us
7777
X
z2 z4
t
FIG. 8.52.
300 8. Amplificateur opérationnel: montages de base
Un filtre passif est constitué d’une bobine (inductance L = 10 mH), d’un résistor (résistance
R — 5 fl) et d’un condensateur (capacité C = 1 p. F) en série (Fig. 8.53). La tension d’entrée est une
tension sinusoïdale, d’amplitude efficace Ue = 1 V et de pulsation a> . La tension de sortie est celle
aux bornes de l’ensemble RC .
Ri
L A P>oo
S
Ue R
7777 Rc
X
FIG. 8.53.
2. En sortie, on connecte une charge Rc = 8fl, par l’intermédiaire d’un amplificateur opérationnel
idéal dont la rétroaction est constituée par les résistances Ri — 1 kfl et R2 — 10 kil . On suppose que
l’AO n’est pas saturé en courant.
a) Justifier sommairement l’intérêt de l’AO en précisant ses fonctions.
b) Calculer la puissance dissipée dans la charge, pour x — 2.
£ ue
O-
+ Us
O 7777
7777
Ri
R1
7n7
FIG. 8.54.
Amplificateur opérationnel: montages de base 301
1. À quelle condition doit satisfaire la tension d’entrée ue pour que la tension de sortie us soit
égale à Usat ? Même question pour que us vaille — Usa, . En déduire le diagramme donnant us en
fonction de ue . On trace le graphe us en fonction de ue en adoptant l’échelle suivante : 1 cm repré¬
sente 10 V .
2. On applique à l’entrée du comparateur une tension triangulaire symétrique qui varie entre les
valeurs — 8V et 8 V pendant une durée totale de 4 ms . Représenter graphiquement les tensions ue(t)
et us(t) sachant que sur l’axe des abscisses 1cm représente 0,5 ms.
60 -- 20
40 -- /(kHz)
106--
20 --
Ua(V)
0 -20 I I I I 0 I
1 Hz 1 kHz 1 MHz / 10 100 1000 10000 0 5 10 15 20
a) b) c)
FIG. 8.55.
Nombreux sont les systèmes électroniques où l’amplificateur opérationnel est utilisé comme un
composant élémentaire : filtres actifs, oscillateurs, convertisseurs analogique-numérique, etc. Nous pro¬
posons dans ces compléments d’apporter des précisions sur des systèmes spécifiques, tels que l’ampli¬
ficateur à fort gain, l’amplificateur d’instrumentation, l’amplificateur logarithmique compensé en tem¬
pérature. On analyse évidemment l’influence des imperfections de l’AO sur les différents montages,
notamment l’intégrateur.
£
E
+
l
M
RC,2
R -E/2
CL
O
I FIG. 9.1.
Le premier étage réalise une division par deux de la tension d’entrée E = 30 V ; cependant, si on
se limitait uniquement à cela, la connexion des deux résistances R = 10 kfï respectivement en parallèle
avec les deux résistances de charge différentes RC} i et Rc? , romprait cette symétrie.
Amplificateur opérationnel: compléments 303
En ajoutant un amplificateur suiveur de tension (cf. chapitre 8), on sépare les fonctions du premier
étage de celles des étages qui suivent. On augmente le courant débité par le système, en connectant, à la
sortie de l’AO, un montage push-pull constitué de deux transistors (cf. chapitre 7).
En choisissant le point milieu M comme nouveau potentiel de référence, on obtient l’alimentation
symétrique E/2 et —E/2 recherchée, capable de s’accomoder de résistances de charges /?c,i et Rcp,
différentes.
*3
“s,i =Au,iue= + ue et us = AUi2 ue,2 = 1 +
RA
«e,2
[>°o K
+ 5
Ue
Us,1 Me,2
7777
7777
Us
a)
7777
Ri
R\ RA
/?3
X
X
4,1 K 4,2
-g
c
Q b) Ue 4,1 Au,\Ue «e,2 4,2 \Au,2 Me,2 Us
r\j
°
© FIG. 9.2.
•M
£ Lorsqu’on ferme K , ce qui connecte les deux systèmes entre eux, la tension d’entrée we,2 du
CL second diffère alors de la tension de sortie uS)\ du premier, en raison de l’impédance d’entrée Ze,2 .
O
Apparaît en effet une division de tension :
4,2
Ue,2 =
4,2 4,!
Il en résulte que :
4,2 M.Y 4,2
Us - Au\ AU 2Ue d ou Au — — Au,lAUt2
4,2 + 4,1 a. 4,2 + 4,1
304 9. Amplificateur opérationnel : compléments
On voit que le facteur d’amplification de l’ensemble se réduit au produit des facteurs d’amplification
des deux systèmes en cascade pourvu que Ze Zs\ . Lorsque cette dernière condition est réalisée, il
y a adaptation d’impédance pour la tension. Retenons :
A„«AU)IAM)2 si Zepÿ>Zs]
7777 7777
FIG. 9.3.
Montrons qu’un tel arrangement des résistances autour de l’AO permet d’obtenir un fort gain, au
prix évidemment d’une fréquence de coupure plus basse. Pour cela, appliquons le théorème de Millman
aux nœuds A et B du montage. Il vient, en introduisant les conductances G\ , G2 , G3 et G4 , l’AO
étant idéal :
uA =
O3 «g = U— = ue et «g =
ueGi + usG1
GA + G3 G3 + G2 + G1
Il vient, en éliminant uB entre ces deux expressions :
us _ G4(G3 + G2 4- Gi) + G3 (G2 + Gi)
ue G3G,
ce qui s’écrit aussi :
us _
~-l +
GA . G2 G4 G2 GA
ue Gl+Gl+Gl + Gi*Gl
Finalement, le facteur d’amplification en tension Au a pour expression, en fonction des résistances :
-g R\ R\ /?3 /?] /?3
c "= + R~A + + R~A + * ~RA
Q
r\j Notons que l’ensemble des deux premiers termes représente le facteur d’amplification du montage non
inverseur classique dans lequel on aurait supprimé les résistances R2 et R3 en faisant Rj — 00 et
° /?3 = 0 (cf. chapitre 8).
©
Ordre de grandeur : pour deux cellules identiques en cascade, telles que R\ — R3 = 10 kO et
R2 = RA — 1 kfl , on obtient :
O-
O
1+
R\
= 11 et A„ = 1 + 10+10+ 10 + (10 x 10) = 131
RA
Expérimentalement, avec de tels systèmes, on a trouvé A„ æ 6, 532/0, 046 ~ 142 (Fig. 9.4).
En choisissant Rx = R3 = 100 kfl et R2 = RA — 1 kfl, le facteur d’amplification serait d’environ
10000, ce que l’on ne saurait réaliser avec un amplificateur non inverseur classique, en raison des
contraintes qu’imposerait une résistance R\ = 10 Mfi . L’efficacité de la multiplication des cellules
réside dans l’affaiblissement de la rétroaction sur l’entrée inverseuse de l’AO.
Amplificateur opérationnel: compléments 305
Ke(V) «,00
4,5 ms
6,532
0,046
; -/
FIG. 9.4.
Ue, 1
+ t>°° /?3
n [>oo
i Lt
Hy.l
|-
7777
s RI 7777 RA
rt Us
7777
/R \ , R> R5
-g
c
Q
UIJ P>oo x Soustracteur
s Us,2
© Ue,2
7777
7777
£ FIG. 9.5.
CL
O
Supposons que deux capteurs fournissent les tensions ue>i et ueÿ et que l’on cherche à amplifier
leur différence : uc \ et uc sont les tensions associées aux signaux utiles des capteurs, tandis que
la tension umc représente le signal de mode commun associé à une tension additive que l’on souhaite
supprimer :
ue,\ = Umc + UCi 1 et 2 = umc + MC)2
306 9. Amplificateur opérationnel : compléments
Si les résistances satisfont à la relation Æ3Æ5 = R4R6 , le second étage fournit en sortie la tension
suivante (cf. chapitre 8) :
+
Rt
Us = —
Ri
{Us,2 ~
Us,l) Soit Us =
Rt
—
Ri
+
R1
*2ÿ (MC 2_Mc1)
qui est une tension proportionnelle à la différence des tensions des deux signaux utiles, sans le signal
parasite de mode commun et donc sans le risque de saturation.
Exemple : dans un bolomètre infra-rouge, constitué d’un pont de Wheatstone (cf. chapitre 2), on
cherche à amplifier la différence entre la tension du signal électrique associé à un pixel exposé à un
flux thermique et celle donnée par un pixel recevant le flux thermique de l’environnement. Or, l’ordre
de grandeur des tensions mesurées est de 1 V et leur différence de 1 mV . L’amplificateur d’instru¬
mentation permet de connecter la sortie de chaque pixel à une même charge infinie, ce qu’un montage
Q
soustracteur ne pourrait réaliser.
CM
En outre, en choisissant dans le montage précédent R\ = R2 = R5 = = 100 kfl , R = 50 kfl
S
et /?3 — R4 — 100 kfl , on supprime le signal associé à l’environnement, ce qui permet d’amplifier, sans
risque de saturation, la différence de signal utile d’un facteur de l’ordre de plusieurs centaines.
2
à
III. — MONTAGES À RÉTROACTIONNÉGATIVE AVEC DIODES
Pour conserver une polarisation bipolaire symétrique ±Ua et transformer le signal de sortie bi¬
polaire en signal unipolaire compatible avec les niveaux de tension des circuits logiques, on ajoute au
montage comparateur classique (cf. chapitre 8) une diode Zener, dont la tension caractéristique Uz
est compatible avec le niveau 1 des circuits logiques (Fig. 9.6). Dans l’exemple considéré, on choi¬
sit Uz = 3,3V.
En l’absence de diode Zener, on sait que :
i) si e > 0 soit ue < 0 , alors us — Usat avec \Usat\ < \Ua\ ,
ii) si 6 < 0 soit ue> 0 alors us = —Usat .
Uz = 5 V
ie R
E[_ 0°O
1—1s
Ue
Lorsque l’intensité ie = ue/R du courant est positive, c’est-à-dire que ue > 0, la diode Zener,
placée entre l’entrée inverseuse E de l’AO et sa sortie S , est passante. La chute de tension Ud aux
bornes de la diode passante implique :
UES = Ud avec Ud = 0,6 V
L’AO est donc en rétroaction négative et fonctionne en régime linéaire. On en déduit :
£ Ue kBT
us = -UT\n avec UT
TJ
=-
CL
o
Ris e
Ri
Ui ic,2 Ü«M«
7T7T
. + [>-
T, T2
K Zbe,2 M+
A [>00
Ube, 1
7777
Me + *4
/?3 «s
7777 7777 77/7 7777
FIG. 9.7.
iç,lh,i
«+ - Mi*,2 - Mbe,l - UT ln
A1A2
-g
c
Q
Les transistors étant appariés, ISt1 = /?i2 , la relation précédente se simplifie donc selon :
rxj
soit M+ « t/r ln
R\E E » M+
u+ = CTr ln car
° R2ue
©
Comme l’amplificateur non inverseur de l’étage de sortie fonctionne en régime linéaire, on obtient
finalement :
CL
/?4 ueR2
O
u+ = M_ = us d’où us = — UT (1 + — ) 1°
/?3 + /?4 /?3
Ainsi, on réalise la fonction logarithme en compensant la dérive en température du courant de saturation
Is . Il persiste néanmoins une variation linéaire avec la température liée à UT
Remarque : L’utilisation de transistors à la place de diodes ne se justifie que sur le plan pratique, car
les transistors appariés disponibles sont bien souvent plus performants que les diodes.
Amplificateur opérationnel: compléments 309
Un redresseur simple alternance est un quadripole qui impose, entre la tension d’entrée ue et la
tension de sortie us , la relation simple suivante :
us = ue si ue > 0 et us = 0 si ue < 0
Mise à part sa tension de seuil, la diode V apparaît comme le composant le plus adapté à cette fonction ;
cependant ce défaut sur le seuil peut être corrigé par le montage avec AO de la figure 9.8.
D>oo
+
Us,0 Rc
-ÎO
Us
7777
7777
FIG. 9.8.
Testons expérimentalement cette analyse, en utilisant un AO LM 741 avec une charge Rc , la¬
quelle détermine l’intensité du courant qui traverse la diode. Le résultat obtenu est meilleur pour
Rc = 1,5 kfl (Fig. 9.9a) que pour Rc infini lorsque l’intensité id du courant est nettement plus faible
(Fig. 9.9b).
310 9. Amplificateur opérationnel : compléments
7W\ U
\ /
-7T=~0,2~ms\
\
/
/
U
\
“* -
/T = 0,2 ms\
/ \ /
/
“A / “A
-5,5 -5,5 -5,5
_*Z_ -5,5
a) b)
FIG. 9.9.
b) Amélioration du montage
On constate qu’une légère distorsion du signal sur l’alternance positive persiste ; cette distortion
n’apparaît pas si on utilise l’AO OPA 2604, connecté sur la même charge Rc = 1,5 kfl (Fig. 9.10).
C’est ce que nous nous proposons d’analyser.
"
!T = 0,2 ms\
A :
/
\ /
-5,5 -5,5
-g FIG. 9.10.
c
Q Lorsque la tension d’entrée ue augmente depuis une valeur négative, pour laquelle US Q — —USAT ,
r\j elle prend une valeur nulle, puis légèrement supérieure à zéro ; la tension de sortie uSt0 bascule alors de
° — Usat vers la valeur positive de la tension d’entrée ue . Il en résulte une forte variation d’amplitude du
© signal de sortie, en une durée très brève, alors que l’AO présente une vitesse maximale de balayage vm
(cf. chapitre 8).
£ En comparant les vitesses maximales de balayage des deux amplificateurs utilisés, on constate que
CL
O celle de l’OPA 2604 est cinquante fois plus rapide que celle du LM741. Cette remarque permet de
justifier la différence des comportements observés sur les figures précédentes.
On peut réduire l’influence de vm sur le signal de sortie, en modifiant le montage à l’aide d’une
seconde diode V connectée en inverse, comme sur la figure 9.11a, où uSjo — —Ud lorsque ue est
négatif. La transition en tension est alors plus faible lorsque ue change de signe. Cette distorsion que
l’on avait observée sur la figure 9.10, est supprimée, y compris en utilisant un AO 741 pour lequel vm
est assez faible, avec un signal d’entrée non sinusoïdal (Fig 9.1lb).
Amplificateur opérationnel: compléments 311
|>oo
5 is P, 0-
T = 0, 2 ips
"*î C) 7777-
P'
7777
Ms,0 U
7777
Us
////
-5,5 -5,5
a) b)
FIG. 9.11.
. . — Détecteur crête
III 4
Transformer le montage précédent en détecteur crête, dont le rôle est de prélever la valeur maximale
de la tension de sortie, n’est pas envisageable en pratique. En effet, si on avait stocké la valeur crête
de la tension us à l’aide d’un condensateur placé comme une charge du circuit, on observerait une
décroissance de us lorsque la diode est bloquée. Ce phénomène, qui a tendance à s’accentuer pour les
valeurs de capacité de quelques nF, est lié à l’existence de courants aux entrées de l’AO. Aussi, pour des
applications nécessitant un fort courant à la tension crête, privilégie-t-on le montage de la figure 9.12.
R Th
1 w
Th
t Us
Ue
— c2 Rc
X
7777-
FlG. 9.12.
-g
c
La présence de la diode T>i impose un seul sens de circulation du courant dans le condensateur de
Q
capacité C . Après un régime transitoire, la tension aux bornes du condensateur, de capacité C , s’établit
r\j
comme suit, si ue(t) = ue,mcos((ot) :
°
©
4-1 u+ — ue,m Ud,1
£ La diode V2 doit être toujours passante, de façon à maintenir une rétroaction négative sur l’AO
CL
O ainsi qu’un régime linéaire, ce que permet la source stationnaire de f.e.m E . Il en résulte :
Rappelons qu’un redresseur à double alternance est un quadripole dont la tension de sortie usj est
reliée à celle d’entrée
ue par l’équation :
*M(0 = MOI
Par rapport au redressement simple alternance, celui à double alternance d’une tension périodique pro¬
voque un doublement de sa fréquence et de la valeur de sa composante stationnaire.
On a vu qu’avec un pont de Graetz, on pouvait réaliser le redressement à double alternance d’un
signal sinusoïdal de 50 Hz (cf. chapitre 7). Pour des fréquences plus élevées, on utilise plutôt le montage
de la figure 9.13 réalisé à partir d’un redresseur à simple alternance et d’un amplificateur soustracteur.
—['
T>i R + t>°°
R
Jh Ur,s
X Rc Us,d
"40 7777 2R
2R
X
7777 Redresseur à R
Soustracteur
simple alternance
7?77
FlG. 9.13.
En effet, les deux signaux redressés, le simple alternance ur>s(t) et le double alternance uStd(t) ,
s’écrivent respectivement, en fonction du signal ue(t) à redresser :
En multipliant ur>s(t) par deux et en soustrayant le signal initial, on obtient bien avec un tel montage le
signal redressé double alternance.
-g b) Autre montage
c
Q Sur la figure 9.14, on a représenté un autre montage redresseur à double alternance. L’analyse s’ef¬
r\j fectue qualitativement en considérant successivement les quatre états de fonctionnement que définissent
° les deux diodes V\ et V2 .
© i) Hypothèse de conduction de V\ et V2
L’AOl est en régime linéaire en raison de sa rétroaction négative à travers V\ : e = 0 . Comme
£ les deux diodes conduisent, on a :
CL
O
uA > uB et uB > uE
puisque le courant i2 traversant V2 est orienté de B vers E et que l’intensité du courant à l’entrée de
l’A02 est nulle. On en déduit, le fonctionnement idéal de l’A02 impliquant uB — UF :
uA > UE et uA > up
De ces inégalités, il en résulte, d’après la loi des nœuds, que la diode V\ ne peut être passante. L’hypo¬
thèse de conduction des deux diodes doit donc être exclue.
Amplificateur opérationnel: compléments 313
il R 4 R F R
L R E Vi
0°°
«A [>oo
A01
ue\
X R B
UB 77777777
7777
FIG. 9.14.
us = -uA = ue
ie -EL ,æU V
>
+ Ub,s
7777
z3
7777
FIG. 9.15.
Ub,s/Z2 - ib-
u+ = -Z3ib>+ et u- =
1/Z, + 1/Z2
en appliquant le théorème de Millman au nœud E . Le régime étant linéaire, il vient :
_ Z, -
Z2ih,-)
u+ - H_ d’où - Zfib,+
-g Z\ + z2
c
Ainsi, la tension ub<s , qui représente l’erreur sur le signal de sortie, a pour expression :
Q
rNJ
Z3 (Z, + Z2)
s — Z2ib,~ ~
Z,
ib,+
©
Dans les documents fournis par les constructeurs, on donne le courant de polarisation moyen ip et le
2 courant de décalage iaf , définis comme suit :
CL
O
h,+ + h-
ip —
2
et i0f = |ib,+ h- 1
~
Si l’étage différentiel d’entrée présentait une symétrie parfaite, on aurait évidemment iaf = 0 . Ces
courants de polarisation se déduisent des paramètres précédents, selon, pour ib,+ > ib,~ '
L’influence des courants de polarisation sur le signal de sortie se traduit donc par le signal d’erreur Ub,s :
(Zi +Z2) ]
Mb,s = \Z2-
z3(zI + z2)
Zi b- [Z2 + Z3
-I
Z,
iof
y avec
.
ip
.
> iof
L’erreur est sensiblement réduite si :
Z2 - z3 ,
Z\ + Z2 = 0 soit Z3 =
Z,z2
Zi Z, + z2
La connexion de l’impédance Z3 , d’une valeur égale à Z\ et Z2 en parallèle, équivaut à restituer la
symétrie externe de l’étage de polarisation, puisque sur l’entrée inverseuse, Z\ et Z2 sont en parallèle.
Lorsque la condition précédente est réalisée, un écart persiste cependant :
Mb,s Z2iaf
L’influence de cette tension d’erreur résiduelle dépend du système considéré.
i) Dans un montage amplificateur inverseur, de fort gain, c’est la résistance R2 qui conditionne
le gain stationnaire —R2/R\ où R\ représente l’impédance d’entrée du montage qui doit être assez
grande, de l’ordre du kfl . Comme l’intensité i0f du courant de décalage varie entre quelques pA et
une dizaine de nA , l’erreur Ub,s sur la tension stationnaire liée au courant de polarisation est de l’ordre
du mV .
ii) Appliquons à l’entrée du montage intégrateur inverseur pour lequel Z\ = R et Z2 = 1/ (jCa>) ,
avec par exemple R = 15 kfl et C = 150 pF, un signal d’entrée de forme carrée, d’amplitude
UQ = 1 V , de valeur moyenne nulle et de fréquence / = 23 kHz .
Les résultats de l’analyse faite en supposant l’AO idéal sont expérimentalement confirmés : le
signal de sortie est intégré et sa pente est de signe opposé au signal d’entrée ; alors que la valeur théorique
de cette dernière était UQ/{RC) = 0, 44 V •pus-1 , celle mesurée est 0, 438 V • pis-1 (Fig. 9.16a).
En revanche, le signal de sortie présente une composante stationnaire importante qui peut être fil¬
trée en aval du montage, avec par exemple un filtre passe-haut, de fréquence de coupure 10 Hz , réalisé
par une cellule CR , dans laquelle C — 150 nF et R — 100 kfl . Une fois cette composante suppri¬
mée, on note cependant par endroit une saturation du signal de sortie, laquelle produit une dissymétrie
(Fig. 9.16b).
iT
i—
—
iÿ43»ixs*1
i
i
r~ —i I
--2,6
r\j
°
© - -4
-1 ! 'J -l--i
£
CL
— -13,4
O
r7,6
t t
a) b)
FIG. 9.16.
La compensation des courants de polarisation, par la connexion d’un réseau, constitué par la ré¬
sistance R en parallèle avec C sur l’entrée non inverseuse, ne suffit pas, puisque l’erreur de tension
316 9. Amplificateur opérationnel : compléments
ub s — — i0f/(jCù)) est intégrée, et par conséquent évolue au cours du temps, d’où la saturation du si¬
gnal de sortie, en dépit d’un courant i„f très faible.
Rappelons que la solution adoptée dans l’étude introductive du montage intégrateur (cf. chapitre 8)
consistait à placer une résistance R' en parallèle avec le condensateur de contre-réaction ; elle pallie
ce défaut car le courant iaf n’est pas intégré, même si une tension de décalage —R'i0f /R persiste. Le
montage se comporte comme un intégrateur inverseur pour des signaux d’entrée de période T -C R'C .
On illustre l’intérêt de cette solution en choisissant une résistance R' = 2 MO et donc une constante de
temps R'C = 0, 3 ms , ce qui permet de satisfaire au critère d’intégration pour des signaux en entrée de
fréquence très supérieure à 3 333 Hz (cf. chapitre 8).
La figure 9.17a confirme l’intégration, au signe près, d’un signal d’entrée de forme carrée et de
fréquence 23 kHz. À plus basse fréquence (/ = 5,6 kHz), on observe un signal carré déformé
(Fig. 9.17b).
Remarque : À très basse fréquence (/ = 60 Hz ), la plupart des harmoniques du signal carré sont am¬
plifiés dans un rapport —R' /R = —129 , le montage se comporte en montage amplifica¬
teur inverseur.
__
Ue
T = 44 |xs
ue T= 178 |xs
! Ue
'“n n ri ri r i-" -1
--4,5 I 13,7
fil I I
I I I I I I I
I I I I I us I
I I I I I
-1 — -I
—— j I
JL
I
- 13,7
us t
-4,5
a) b)
FIG. 9.17.
-g
c
Q
. . — Influence de la tension de décalage
IV 2
rNJ
La tension de décalage u0f a des effets sur les montages à comparateurs, mais aussi sur les mon¬
° tages à rétroaction, où elle peut entraîner une valeur moyenne non nulle du signal de sortie.
©
Dans l’exemple précédent du montage amplificateur inverseur (Fig. 9.15), la tension de décalage
provoque une tension d’erreur :
£
CL
O Ub,s -(-l) Uof
Dans le montage intégrateur, la solution consistant à placer une résistance R' en parallèle avec le
condensateur permet de ne pas intégrer la tension de décalage qui est stationnaire (Fig. 9.18). Per¬
sistera néanmoins l’erreur :
R'
Ub,s = ~
__ ___
Amplificateur opérationnel: compléments 317
• '«.(V)
ue (V) us (V) us (V)
Ue
__
I
I Us
“J_
r-140 (xs
I
I
I
;
I
2,5
1--;
---
I
I
I
I ue
I
I
us
I
I
l“*~ 7=Î40 |XS
I
l
I
I
I
4,25
I __ J.
I
-6
I _ _L
-1 L j I -1 I
* - 4,25
t t
a) b)
FIG. 9.18.
Dans certains AO on peut annuler cette tension de décalage uaf en intercalant une résistance va¬
riable entre les deux bornes extérieures de réglage « balance » ou « offset null » (Fig. 9.19a). On obtient
alors un signal intégré idéal (Fig. 9.19b).
Avec compensation
t> V(V) «.(V)
7 = 43 ILS
4,25
+ Us 2
«
ftAAfc
7777
t t
100 kfl T
10 kü eUa
/' '
-6,5 l—Z.Ai
1 '/
'/
'/
V
\I
V
-4,25
Q Remarque : Tous les AO n’offrent pas la possibilité d’un réglage externe de la tension de décalage. On
IM
privilégiera donc, dans le choix de l’AO, une faible tension de décalage ou, sous réserve de
S ne pas altérer la fonction réalisée, on placera un filtre passe-haut à la sortie. Par exemple,
l’intégrateur décrit plus haut, réalisé par un AO type 2 604 avec compensation de courant,
aura sa tension de décalage compensée par un filtre passe-haut de fréquence de coupure
2 10 Hz (Fig. 9.19b).
à
Résumons les étapes dans la réalisation d’un montage intégrateur à l’entrée duquel la tension appli¬
quée est un signal d’entrée carré, de période 7, d’amplitude UQ et de valeur moyenne nulle (Fig. 9.20) :
i) on fixe la résistance R connectée sur l’entrée inverseuse qui joue le rôle d’impédance d’entrée
du montage et doit être au minimum de 1 kfl ,
ii) on choisit la capacité C qui détermine avec R la pente de l’intégrateur qui vaut UQ/(RC) en
valeur absolue,
318 9. Amplificateur opérationnel : compléments
iii) on compense l’intégration des courants de polarisation en plaçant une résistance R' en parallèle
avec le condensateur. Il s’en suit une condition sur la période T des signaux d’entrée : T <C R'C . On
en déduit R' d’autant plus grand que la pente d’intégration sera grande.
iv) on compense enfin l’influence de la tension de décalage de l’AO soit en filtrant le signal à la
sortie du montage intégrateur, soit par un réglage externe.
R'
C
R
>
ue + Us
7777 7777
FIG. 9.20.
Selon les modèles d’AO, les paramètres caractéristiques diffèrent. Dans le tableau 9.1, on a ras¬
semblé les grandeurs caractéristiques typiques de l’AO idéal et de quelques composants réels.
Remarque : Les fabricants ne précisent que très rarement la valeur de la fréquence de coupure fCy0 en
boucle ouverte. Les valeurs que nous donnons ici sont déduites de l’équation fc<0Ao = ft
qui suppose que l’AO ne comporte qu’une seule fréquence de coupure, caractéristique
d’un système d’ordre un. Ainsi, la constante de temps rc = 1/(27t/Ci„) vaut 21 ms pour
l’AO 741.
Valeurs
AO idéal LM 741C TL 081 TL 07 1C OPA 2 604 THS 4 062
typiques
Nombre
1 2 2 2
d’AO
-d
O ±Ua ±ua ±2à ±18 V ± 3, 5 à ±18 V ± 3, 5 à ±18 V ± 5 à ±24 V ±9 à ±16 V
AQ oo 200 VmV- 100 V •mV“ 200 V mV1 100 V mV_l 15 V mV-
rNJ
Gu(dB) oo 106 dB 100 dB 106 dB 100 dB 83, 5 dB
° fi oc 1,5 MHz 4 MHz 2 MHz 20 MHz 50 MHz
©
4ÿ fc,o oc 7,5 Hz 40 Hz 20 Hz 200 Hz 3 333 Hz
£ Re OO 2 x io6n iol2n 10l2fl iol2ry/8 PF io6n//2 pF
CL
O is,max oo 25 mA 20 mA 40 mA 35 mA 115 mA
b_ 0 80 nA 50 pA 65 pA 100 pA 3 p,A
V 0 20 nA 25 pA 5 pA 4 pA 75 nA
u„j 0 2 mV 15 mV 3 mV 1 mV 2, 5 mV
Vm oo 0,5 V |JLS- 13 V |AS- 16V-PLS- 25 V-IJLS- 400 V • JJLS-
TAB. 9.1.
Amplificateur opérationnel: compléments 319
CONCLUSION
Retenons les points essentiels.
1) On peut étudier séparément des montages à rétroaction négative et en déduire le facteur d’am¬
plification en tension de l’ensemble connecté en cascade, en multipliant entre eux les facteurs de chaque
montage, pourvu que l’adaptation d’impédance en tension soit réalisée.
2) Il est possible de réaliser des montages à un seul AO possédant un fort gain, grâce à une rétro¬
action négative constituée de plusieurs cellules passives connectées en cascade.
3) Un amplificateur d’instrumentation amplifie la différence de tension entre deux signaux, en
respectant la symétrie des deux étages d’entrée. On l’utilise pour des applications de traitement de
signaux, lorsque le rapport signal sur bruit est faible.
4) Associés à des diodes, les montages à rétroaction négative réalisent des fonctions non linéaires :
amplificateur logarithmique compensé en température, redresseur, détecteur de crête.
5) L’analyse des imperfections des AO dépend des applications. Par exemple, avec une structure à
fort gain, on privilégiera le choix d’un AO ayant une faible tension de décalage. Quant aux courants de
polarisation des transistors de l’étage différentiel d’entrée d’un AO, on peut neutraliser leurs effets en
veillant au respect de la symétrie électrique du montage.
EXERCICES ET PROBLÈMES
G„(dB)
80
Q
IM 60 -
S 40 --
20 -
2
à 0 + H-h
10 102 103 104 105 10ÿ /(Hz)
FIG. 9.21.
Un AO, monté en suiveur, est alimenté par deux sources de tension symétriques ±10 V . Les
courants de polarisation sont nuis, la vitesse maximale de balayage vaut vm = 0, 5 V •pis-1 , l’intensité
du courant de saturation est is,max — ±20 mA , le facteur d’amplification stationnaire Ao = 104 et la
constante de temps TC = 1, 6 ms .
2. Quelle est la tension de sortie us(t) de ce montage, en régime établi, lorsque la tension d’entrée
a pour expression :
ue(t) = ue m cos(27r/jr) avec ue,m = 12 V
Étudier successivement les trois cas suivants : f\ = 1 kHz , /2 = 1 MHz et = 10 MHz , on négligera
la limitation due à la vitesse maximale de balayage de l’AO.
3. Dans la bande passante de l’AO, en régime sinusoïdal, établir la valeur maximale de l’ampli¬
tude compatible avec une non-saturation en vitesse. Quelle influence ce résultat a-t-il sur les résultats
précédents ? En déduire un critère de choix de l’AO.
Sur la figure 9.22, dites laquelle des quatre affirmations suivantes est correcte :
i) les deux montages ont la même fréquence de coupure et un facteur d’amplification stationnaire
respectivement égal à — 1 et 1,
ii) les deux montages ont un facteur d’amplification respectivement égal à —1 et 1 et une fré¬
-g quence de coupure respectivement égale à fc et 0, 5fc ,
c
iii) les deux montages ont un facteur d’amplification respectivement égal à 1 et 1 et une fre¬
es
rNJ quence de coupure respectivement égale à 0, 5 fc et fc ,
° iv) les deux montages ont des facteurs d’amplification stationnaires égaux.
©
10 kfl
£
CL 10kfl [>oo o°°
O +
Ue Ue Us
Us
7777 7777 7777 7777
FIG. 9.22.
Amplificateur opérationnel: compléments 321
Le multiplieur de la figure 9.23a, qui fonctionne avec des tensions d’entrée bipolaires, réalise la
fonction multiplication du composant AD835 :
W, = Km(Xl-X2)(Yl-Y2) + Ue
00<]
Km
Ri X R
AD835
R1 |>oo •x2 s
Y1
Us Y2
UA
7777
+
ft/o 2R Ue
7777
a) b)
FIG. 9.23.
Km
1 X 1 Ue
'
K
Ko
Ri_ Ki
il C
7777
[>oo R
+
U1
Ri
M2
7777 + Us
7777
7777
FIG. 9.24.
L’amplificateur opérationnel, utilisé dans les deux cellules identiques de la figure 9.25, est caracté¬
risé, en boucle ouverte, par les données techniques suivantes :
i) le facteur d’amplification stationnaire vaut AQ = 104 TC<0 = 1, 6 ms ,
et la constante de temps
ii) les impédances d’entrée et de sortie se réduisent à des résistances, de valeurs respectives
Re 100 kfl et Rs = 100 fl .
=
Il est en outre précisé que les seuils de saturation en tension sont symétriques, avec ±Usat = ±10 V , et
que les résistances Ri et Ri valent respectivement R\ = 100 fl et Ri = 10 kfl .
H(j(o) = m
(1 ± jour)2
trouver, par la transformée de Laplace, la réponse indicielle usÿ{t) que fournit le système, lorsque la
tension d’entrée ue>i{t) est un échelon, d’amplitude E.
Amplificateur opérationnel: compléments 323
+ K
h
„+ 0°°
Ue,\
“*,1 Ue,2
Ri
7777 7777
7777 R\ Ri
R\ US,2
X
X 7777
FIG. 9.25.
Dans le montage représenté sur la figure 9.26, où les AO sont idéaux et alimentés en tensions bipo¬
laires, on a introduit un montage amplificateur inverseur dans la chaîne retour du montage comparateur.
Établir la relation entre ue et us . Le choix du type d’AO conditionne-t-il la relation obtenue ? Justifier.
+ t>°°
10 kD
Ue
Us
7777 10 kü 10 kfi
10 ko 7777
00 <j _
FIG. 9.26.
-g 1. À partir de la fiche technique de l’amplificateur opérationnel OPA 2604 (Fig. 9.27), estimer les
c
valeurs du facteur d’amplification stationnaire et de sa constante de temps.
Q
r\j 2. On se propose de réaliser un montage amplificateur non inverseur, de gain stationnaire 40 dB
° en utilisant l’AO OPA 2604.
© a) Trouver la fréquence de coupure de ce montage.
SPECIFICATIONS
ELECTRICAL
At TA = +25°C, Vs = 15V, unless otherwise noted.
OPA2604AP, AU
NOTES: (1) Typical performance, measured fully warmed-up. (2) Soldered to circuit boardNsee text.
FIG. 9.27.
Amplificateur opérationnel: compléments 325
La mesure de la température d’un corps peut s’effectuer sans contact grâce à un capteur type ther¬
mopile, qui transforme, par effet Seebeck, une différence de température en une force électromotrice (cf.
Thermodynamique). Une thermopile, de sensibilité s = 710 p,V.K-1 , est connectée à un montage am¬
plificateur non inverseur de facteur d’amplification 100. L’AO est alimenté par une tension unipolaire
entre 0 et Ua = 10 V ; l’intensité ic du courant débité est de l’ordre de 7 mA (Fig. 9.28). On assi¬
mile la connexion filaire à une résistance parasite Rp de 1, 4 fl .
1. Quelles sont l’amplitude du signal parasite et l’erreur équivalente sur la température en kelvin,
lorsqu’on connecte la masse au nœud Mi .
2. Justifier qualitativement le choix de la connexion des nœuds M2 ou M3 à la masse.
- 1
+ >°° 1
1
1
10 v
Capteur j I 7777
l
1 l
l
K 1
j
1
M\ M2 M3
FIG. 9.28.
-g
c
Q
r\j
s
©
£
CL
O
10
Filtres actifs
Comme leur nom l’indique, les filtres actifs diffèrent des filtres passifs par la présence d’éléments
actifs, généralement des amplificateurs opérationnels, lesquels apportent l’énergie auxiliaire qui est né¬
cessaire pour que la puissance des signaux en sortie soit supérieure, voire très supérieure, à celle des
signaux d’entrée. Il en résulte que le gain en puissance des filtres actifs, exprimé en dB, est générale¬
ment positif.
Les filtres actifs sont caractérisés, comme les filtres passifs, par leurs fonctions de transfert, rapport
de la tension complexe de sortie sur celle d’entrée (cf. chapitre 6) :
= T(f) = —
“e
(o et / = ü)/{2TT) étant respectivement la pulsation fréquence. Rappelons que ce concept de
et la
fonction de transfert n’a de sens que pour les systèmes linéaires. Le filtre amplifie, atténue ou déphase
différemment les composantes spectrales d’un signal suivant la fréquence.
Dans ce chapitre, on analyse d’abord les différents types de filtres actifs comportant des AO, à par¬
tir des expressions canoniques des fonctions de transfert. On présente ensuite différents types de filtres
actifs : cellule de Rauch, cellule de Sallen-Key, cellule universelle, ainsi que les filtres à capacités com¬
mutées dont la fréquence de coupure dépend de la fréquence d’ouverture et de fermeture des interrup¬
teurs. Enfin, on termine sur la synthèse de filtre, c’est-à-dire la réalisation du schéma électronique d’un
filtre à partir de spécifications précises.
Q
IM
S
. — PROPRIÉTÉS DES FILTRES ACTIFS
.1. — Classification
2 Rappelons que l’on classe les filtres par leur ordre ou par leur fonction. L’ordre d’un filtre est
le degré le plus élevé des polynômes qui permettent d’exprimer sa fonction de transfert H(j(o) . Une
fois cette dernière connue, les techniques d’analyse de Fourier ou de Laplace permettent de passer du
domaine spectral au domaine temporel (cf. annexes 2 et 3).
Comme pour les filtres passifs, on distingue quatre catégories principales de filtre :
i) le filtre passe-bas qui privilégie les signaux de basse fréquence,
ii) le filtre passe-haut qui, au contraire, transmet préférentiellement les signaux de grande fré-
quence,
Filtres actifs 327
Le gabarit d’un filtre est la zone du diagramme de Bode, avec le gain Gu = 201g \ T(f)\ tracé en
fonction de lg/ , dans laquelle on soumet le graphe donnant le module de la fonction de transfert à des
contraintes ; on hachure généralement les régions exclues du diagramme.
a) Filtre actifpasse-bas
Pour un filtre passe-bas, le gabarit a l’allure de la courbe représentée sur la figure 10.1 : pour
les faibles fréquences, le gain est important, alors qu’il est faible pour les grandes fréquences. Les
caractéristiques d’un tel filtre sont :
i) la fréquence de coupure fc avec le gain correspondant Gu(fc) ,
ii) la fréquence d’atténuation fa et le gain associé Gu(fa)
On définit la sélectivité d’un filtre par sa capacité à réaliser la fonction assignée sur un intervalle
spectral déterminé. Le filtre passe-bas est sélectif si fc et fa sont très proches avec Gu(fa) très inférieur
à Gu(fc) ; aussi introduit-on le facteur positif kb suivant, inférieur ou égal à 1 :
h =k 1
fa
avec kb = 1 pour un filtre passe-bas parfait.
Gu Gu
lg/, lgfa
+
ig/ ~\ lg./
1
lgfc lg/ r
G,""
Gc— t
-g
c Ga-
Q Ga
£ b) Filtre actifpasse-haut
CL
O
De façon analogue, on a représenté, sur la figure 10.2, le gabarit d’un filtre passe-haut. La sélectivité
est mesurée par le facteur positif kb , inférieur à 1 :
1
/'
avec kh = 1 pour un filtre passe-haut parfait.
328 1 0. Filtres actifs
c) Filtre actifpasse-bande
Sur la figure 10.3, on peut voir que le gabarit du filtre passe-bande peut se déduire de la juxta¬
position des gabarits d’un filtre passe-haut, de fréquence de coupure fc> \ , et d’un filtre passe-bas, de
fréquence de coupure fCi2 La différence fCt2 —fc,1 est la largeur de bande du filtre, c’est-à-dire l’in¬
tervalle de fréquence dans lequel les signaux ne sont pas affectés. Aussi, un filtre passe-bande est-il
caractérisé par son comportement aux fréquences extrêmes, / = 0 et / = 00 .
Aussi introduit-on la sélectivité du filtre passe-bande kpb et la largeur de bande relative B , respec¬
tivement définies par :
fc,2 fc,1 fc,2 fc,
kpb — et B=
fa,2 fa, 1 /o
/o étant la fréquence centrale du filtre telle que :
lg/C,2 + lg/C.l
lg/o =
2
soit /o = ifc,\fc,i)l/1
Gu
lg/«.i1
l&fftl l&jc.2 lgfa.2 0 /
Gu
lg/c2
Wa.2ÿÿMa,\ lg/c.l 0 •lg/
Gujc I
Gu/M
Gujf
G„fa~
Us 1 I
H(ja>) = - = soit encore H(x) — --
ue 1 + jRCù) 1 + jx
R
Ue c: \us Ue\ Rc u>
En connectant une charge Rc en sortie du filtre, on modifie les caractéristiques du montage de telle sorte
que (Fig. 10.5b) :
Rc/{\ +jRcC(o) K
Us = R Rc/( 1 jRcC(o) “e = R Me
+ + -F Rc + jRRcCù)
puisque, dans le diviseur de tension, ce n’est plus 1/ (jC(o) qui intervient mais cette même impédance
en parallèle avec Rc . On en déduit la nouvelle fonction de transfert :
Rc 1 RRC
H(jo>) = avec R//Rc = R Rc
R + Rc [l+j{R//Rc)Ca> +
On constate qu’apparaissent une nouvelle pulsation de coupure (oc = (R/ /Rc)C et un nouveau facteur
-g d’amplification stationnaire H(0) = RC/(R + Rc ) •
c
Q Ainsi la charge Rc modifie la fonction de transfert d’un filtre passif. On évite cet inconvénient en
r\j connectant la sortie du filtre passif à l’entrée d’un montage suiveur (cf. chapitre 8) ; un tel système, que
° l’on réalise aisément à l’aide d’un AO (Fig.10.6), se comporte en adaptateur d’impédance. L’ensemble
© forme alors un filtre actif dont les caractéristiques sont indépendantes de la charge.
CL
O
r t>°°
R_
Rc Us
CT
Ue
7777 X 7777
FIG. 10.6.
330 1 0. Filtres actifs
Plaçons en cascade deux filtres actifs passe-bas identiques, tels que le précédent (Fig. 10.7). On
supprime ainsi l’influence de la charge sur le facteur d’amplification.
R + >» R + >°°
Ue Us
7777
CT FIG. 10.7.
7777
7777
Avec des suiveurs de fonction de transfert unitaire (cf. chapitre 8), la fonction de transfert de l’en¬
semble est le produit des deux fonctions de transfert des filtres passe bas :
1
H(jü>) =
(1 -\-jù)/(oc)2 1 + 2j(o/(oc — (o2/(ol
L’expression de la fonction de transfert réduite est donc la suivante :
H{x) =
1
avec x !L = L
1 -*2 + 2jx U>c fc
d’où :
Gu = 201g \H\ = —101g [(1 JC2)2 + 4c2] et 0 = arctan
Sur la figure 10.8, on a représenté les deux diagrammes de Bode donnant le gain et la phase en fonc¬
tion de X = Igx, avec les courbes asymptotiques. On voit que le gain stationnaire est nul, pour
X = 1 , il vaut Gu = — 6 dB , et enfin pour X 1 il varie selon la droite asymptote d’équation
Gu = —40 lg* = — 40X .
G„(dB) <f>(rad)
0 1 X=lgx 0 X= lg*
t
-6
-g
c
V
Q TT 12
r\j
°
©
— 77
ci
o -40 --
a) b)
FIG. 10.8.
Le diagramme de Bode relatif à la phase montre que 0 = — 77/2 rad pour X — 0 et 0 « — TT rad pour
X» 1 .
Sur la figure 10.9, on a représenté deux filtres, l’un passe-bas constitué d’une cellule R\C\ avec
un AO suiveur, l’autre passe-haut formé d’une cellule C2R2 avec un second AO suiveur. Rappelons que
la fonction de transfert du filtre passe-haut C2R2 a pour expression (cf. chapitre 6) :
R2 1 1 1
H2{j(o) = aVCC =
*2 + 1/ (jC2(o) 1 + \/{jR2C2(o) 1 -jd>c,2/"
C2
fl, + t>°° + î>°°
Ue
Cl
rlH
Ri
T
777T
X
FIG. 10.9.
Le critère d’adaptation d’impédance en tension étant respecté grâce aux propriétés du montage suiveur,
la fonction de transfert de l’ensemble est le produit des deux fonctions de transfert :
H(jco)=H2(jco)H{(jco) =
(1 -M)2/û>)(1 +j(o/(oC)i)
où ùjc i = \/{R\C\) et (oCt2 = l/(R2C2) sont les pulsations de coupure de chaque bloc. Il en résulte,
en introduisant les fréquences caractéristiques /c,i et /C) 2 :
1(0 =
1
(i -jfd/m +jf/fc,i)
d’où Gu = 20 lg \T(f) | = — 10 lg
(i+fi)-ioig(i+#)
Sur la figure 10.10, on a représenté le diagramme de Bode donnant la courbe asymptotique du gain.
-g Cette cascade d’un filtre passe-bas et d’un filtre passe-haut donne un filtre passe-bande. On voit que le
c
Q
gain est maximal et vaut 0 entre les fréquences /C)2 et fC:\ , avec fCy 2 < /C)i . Les pentes de part et
rNJ d’autre du plateau à 0 dB valent respectivement 20 dB • dec-1 et — 20 dB •dec-1 .
° Gu (dB)'
© lg/c,2 lg/c,l
t H--
1 h i—lg/
ci
o
-20 —
FIG. 10.10.
332 1 0. Filtres actifs
Même s’il n’y a pas de limite au degré des polynômes qui apparaissent dans la fonction de transfert,
il est souvent nécessaire de concilier une très forte pente de filtrage, laquelle exige un ordre élevé, un
faible coût de réalisation et une faible sensibilité du filtre. Ce dernier paramètre est essentiel dans le
choix de la structure qui réalise la fonction de transfert H(jco) du filtre.
Afin d’illustrer l’importance de la sensibilité d’un filtre, supposons que dans un montage, dont le facteur
de qualité a pour expression Q = 0, 5{R\/R2)xt2 , les résistances choisies dans la série E12 soient
connues avec une erreur de 10% . La sensibilité du facteur de qualité du filtre à la résistance R\ est
donnée par le rapport des variations relatives de Q et R\ :
d Q/Q
dRi/Ri
d ..
Q R\
d/?, Q
_
__ 1
4{R\R2y/2 Q
Ri
=
1
2
Ainsi, le facteur de qualité de ce montage varie de 5% lorsque la résistance R\ varie de 10% : ce filtre
réduit de moitié l’influence de la variation de l’un de ces composants sur le facteur de qualité.
Il existe diverses structures qui conduisent à différents types de filtres d’ordre deux, appelées biqua-
dratiques ; seules celles qui ont une faible sensibilité sont présentées dans la suite. Dans les structures
étudiées, les AO sont supposés idéaux. Cette hypothèse implique nécessairement que les fréquences de
coupure des filtres, construits autour de l’AO, soient inférieures à la fréquence de transition f de ce der¬
nier (cf. chapitre 8).
. . — Cellule de Rauch
II 2
La structure de la cellule de Rauch présentée sur la figure (10.1la) est constituée par cinq dipôles
passifs d’admittances F, associées en double rétroaction sur un AO. On dit que l’on a réalisé ainsi une
Boucle à Rétroaction Multiple, connue sous l’acronyme MLF (de l’anglais Multiple Loop Feedback).
F4 *5 R C2
y.
-d
>00 >oo
c ue ŸTE + ue
R R
+
Q Y2 Us Cl us
7777 7777
r\J
X 7777 7777
°
© a) b)
FIG. 10.11.
£
CL
O L’AO étant idéal, la rétroaction négative impose une tension différentielle d’entrée nulle, soit
u+ = U— avec u+ — 0 (cf. chapitre 8). La fonction de transfert en tension du montage se déduit
aisément, en appliquant le théorème de Millman aux nœuds A et E , ce qui donne respectivement :
Rauch :
y,K3
HR(j<o) = -
Ug Y5{Yl + Y2 + Y3 + Y4) + Y3Y4
Selon la nature des admittances Y-, , résistances ou condensateurs, on réalise un filtre passe-bas,
passe-haut ou passe-bande.
Exemple : avec F, = l/R, Y2 = jC,co , Y3 = 1/R, Y4 = l/R, Y5 = ;C2û> (Fig. 10.11b), la
fonction de transfert du filtre devient :
1
H(jo) = -
1 — R2 C\C2(o2 jco 3RC2
..
II 3 — Cellule de Sallen-Key
L’architecture d’une cellule de Sallen-Key, du nom des électroniciens américains R. Sallen et
E. Key qui la proposèrent en 1955, est construite sur la base d’un montage amplificateur non-inverseur,
de facteur d’amplification en tension A„ (Fig. 10.12a), et d’une rétroaction positive par un ensemble
d’admittances F, (Fig. 10.12b). En appliquant le théorème de Millman aux nœuds A et E , il vient, res¬
Q pectivement, l’AO étant idéal :
IM
A.,7,73
H(jù>) = =
(F, +F2)(F3 + F4) + F3(F4— A„F2)
avec Au = 1 + —
", K
334 1 0. Filtres actifs
Y2
+ t>°° Y\ E
Ue
1 [ + >°°
A
Ue
Y3
7777
Us Ï4
7777
«5
/?'2
R'i 7777
X *'l
*'2
7777
TTTT
a) b)
FIG. 10.12.
-g
C
Q
R
j R
t>00
rxj Ue
+
° 7777
Us
©
r 7777
7777
R
CL
O
FIG. 10.13.
. . — Cellule de Kerwin-Huelsman-Newcomb
II 4
Cette structure, proposée en 1967 par les électroniciens américains W. Kervin, L. Huelsman et
R. Newcomb, est réalisée en connectant en cascade un montage amplificateur non inverseur, et deux
montages intégrateurs, avec deux rétroactions, l’une négative et l’autre positive (Fig. 10.14). Entre ul ,
u2 et M3 , on a, en régime sinusoïdal, les relations suivantes, que l’on obtient en appliquant le théorème
de Millman aux entrées inverseuses de A02 et A03 (cf. chapitre 8) :
R R C C
Ue
Ri
+ AO,
t"1 +
A02
7777
«2 + AO3 «3
7777
(2a - 1)R,
7777
FIG. 10.14.
Appliquons le théorème de Millman aux deux entrées de l’AOl, de même tension puisque l’AO est
idéal. Il vient :
ue/Ri+u2/[(2a-l)Ri] (2a - 1)ue + M2
«+,i = soit «+,i =
1/R, + l/[(2or - 1)R,] 2a
et :
u\/R + 113/R _ ui + M3 (2a — 1)ue + «2 _ u\ + «3
«-,1 = d’où
l/R + l/R 2 la 2
Cette cellule est qualifiée d’universelle en raison des propriétés de chacune des sorties.
i) si la tension de sortie est w3 , la cellule se comporte comme un filtre passe-bas :
M3 2a 1 1
Ue a 1 + ja>RC/ a - R2C2o)2
Q
_ Us!R4 + U3/R3 + ihjR'2 + Mi/R\ d’où
R4 R4 R4
Mj = ~ ~
priMl
l/R4 + 1/R' + l/R' + \/R\ ~RÎ-2 Aj
A3 I\
2
Le circuit UAF42 (Universal Active Filter en anglais) est un exemple de cellule universelle.
336 1 0. Filtres actifs
El
M3 EL R±
7777
Wi EL |>00
7777
U\ + AO4
7777
us
7777
FIG. 10.15.
. . — Cellule de Tow-Thomas
II 5
La cellule de J. Tow et L. Thomas présente la particularité d’avoir les entrées non inverseuses
de trois AO directement reliées à la masse (Fig. 10.16). On minimise ainsi l’influence des capacités
parasites. En revanche, il faut s’assurer que les courants de polarisation des AO sont bien symétriques
afin de limiter leur influence (cf. chapitre 9).
aR R
C C R
R R R
>°o |>oo >00
E G
ue + AOi U1 + A02 t «2 + A03 «3
7777 7777
FIG. 10.16.
a «1 —2
jRCù) -3 ~-2=]ÿcZ
° Analysons les propriétés de chacune des sorties :
© i) si la tension de sortie est w3 :
1 + jaRCù) — _
1
M3 = —Ug -jRC(o u3 d’où
ci
o
a Ue 1 + jù)RC/a - R2C2(o2
La cellule se comporte comme un filtre passe-bas avec Q — a.
ii) si la tension de sortie est M, :
1 + jaRCù)
U\ = —jRC(ou2 = jRCù) u3 = jRCù) (ÿ-ue -
a —i d’où Ml =
Ug
_ -jRCo
1 + jù)RC/a - R2C2ù)2
La cellule est passe-bande avec Q = a .
Filtres actifs 337
. . — Cellule de Akerberg-Mossberg
II 6
Alors que les deux cellules précédentes sont bien adaptées à des filtres dont la fréquence de travail
est très inférieure à la fréquence de transition f des AO (cf. chapitre 8), on constate expérimentalement,
au voisinage de /, , une dégradation du facteur de qualité. Dans ces conditions, la cellule proposée
en 1972 par les ingénieurs suédois D. Akerberg et K. Mossberg, que l’on a représentée sur la figure
10.17 , s’avère plus performante, en partie grâce à l’A03 placé dans la rétroaction du second montage
intégrateur.
R
aR R
C
C
R [>oo R 7777
+
Ue U2
AO, «1 A02
7777 7777 7777
FIG. 10.17.
Notons que, même si l’A02 semble câblé en rétroaction positive, il est en rétroaction négative et
fonctionne en régime linéaire, puisque le signal «3 est rendu négatif par l’A03 inverseur. Comme les
relations entre les tensions sont identiques à celles écrites pour la cellule de Tow et Thomas, on a :
ML I M2 —jRCù)
— 6t
u 1 +j(oRC/a — R2C2<o2 Ug 1 + ja>RC/a — R1C1of2
Les filtres à capacités commutées sont constitués par des condensateurs, des interrupteurs analo¬
giques, périodiquement fermés et ouverts, et des AO montés en intégrateurs. Ces filtres, proposés pour
la première fois en 1972, présentent l’intérêt d’avoir une fréquence de coupure paramétrable.
a) Résistance apparente
-g Dans le montage simple de la figure 10.18a, on ferme alternativement l’interrupteur K\ puis l’in¬
c
Q terrupteur Ki , de façon alternée, grâce à un signal d’horloge, de période 7* , produit par un oscillateur
rNJ piloté par un quartz (Fig. 10.18b). Chaque interrupteur est fermé puis ouvert pendant la durée 7ÿ/2 , ce
° que l’on réalise grâce aux deux tensions de commande pouvant prendre les valeurs 1 ou 0 ; lorsque le
© premier vaut 1 , le second est 0 et vice-versa.
Pour simplifier, admettons les hypothèses suivantes :
£
CL i) le condensateur est placé entre deux sources idéales de tension,
O
ii) la fréquence d’horloge fa est grande devant la fréquence d’évolution des signaux ue et us ,
iii) les interrupteurs K\ et K2 , qui ne sont jamais dans le même état, sont réalisés avec des tran¬
sistors MOS (cf. chapitre 7),
iv) le régime établi est atteint entre deux signaux d’horloge,
v) la capacité C du condensateur, qui peut être faible si elle est intégrée dans le circuit, doit être
supérieure aux capacités parasites des connexions.
338 1 0. Filtres actifs
ui Ki
ue
KI
Ck
K2
us
ÔT
r —
U2 K2
—»
01 Tk
a) b)
FIG. 10.18.
Aq = C(us — ue)
Im soit R„ = ——
I
us- ue = us-ue = Ra Im avec
JkCk
par analogie formelle avec la loi d’Ohm. La commutation du condensateur peut donc être assimilée à
une résistance apparente Ra , qui s’exprime en ohm, en fonction de Ck et de fk .
= ue{t)
Ck
Auc = C C
On en déduit la relation suivante, à l’instant t + 7* , juste avant le retour de K en position 1 :
Ck Ck
%if) explflnfrf) - %{/) - Reif)— soit %{f) [l - cxÿijlirjTk)] - -«,(/) —
Ck 1 Ck ex-P(-jirjTk) Ck exp(-j7TjTk)
u> =j
S.(f) C expijltrjTk) - 1 C expijrrfTk) - exp(-j7rJTk) 2C sin(7TjTk)
Pour un signal, de fréquence / très inférieure à fk , soit JTk 1 , on trouve en développant :
Ck 1
Tif)
c 277/ r,
On voit ainsi que le montage intégrateur inverseur, dans lequel on a remplacé la résistance par une
capacité commutée, conserve sa fonction initiale d’intégration :
Ck 1 Ck 1 Tk
jf/fc
avec fc puisque Ra = —
fbrfTkC ItrTkC 2ttRciC Ck
En fonction de la variable j(o , les relations précédentes s’écriraient :
H(jot) » -
Ck 1
avec =
Ck
——-
1
puisque Ra =
Tk
—
(ûC „
j(o TkC jù)/(Oc TkC RaC Ck
Ce montage intégrateur à capacités commutées présente ainsi deux avantages : d’une part, sa fréquence
Q de coupure fc = (I)C/{2TT) est contrôlée par la fréquence de fermeture des interrupteurs fk — 1/Tk ;
CM d’autre part, comme fc fait apparaître le rapport de la capacité de commutation Ck sur celle d’intégra¬
S tion C , elle est insensible à leurs variations :
d OJC d Tk d Ck dC d Ck dC
Tk +
~ avec
2 ù)c Ck C Ck c
à
III . — SYNTHÈSE DE FILTRES
Effectuer la synthèse d’un filtre consiste à établir l’expression de la fonction de transfert qui res¬
pecte un ensemble de contraintes, rassemblées selon un gabarit, puis à réaliser le circuit correspondant.
Montrons d’abord comment l’on peut ramener l’étude de tous les types de filtre à celle du seul filtre
passe-bas, par des changements de variables convenables.
340 1 0. Filtres actifs
III 1. . — Transformations
a) Transformation d'un filtre passe-haut en filtre passe-bas
Rappelons les expressions canoniques des fonctions de transfert de deux filtres d’ordre un, le pre¬
mier passe-bas et le second passe-haut (cf. chapitre 6), respectivement :
1 j(t)/ù)c
Hb(jo>) = Hb(0) et Hh(ja>) = Hh(0)
1 +jû)/wc 1 +jù)/(Oc
1 jx 1
1ü(jx) = Ub{0) 1 +jx et ÎLhiix) = W*(0) = Hh(0)
1 +jx 1 + (/*)-'
On voit ainsi que l’on passe aisément d’un filtre passe-bas à un filtre passe-haut et vice-versa, en chan¬
geant seulement la variable (jx) en (/x)_l .
Sur la figure 10.20, on a représenté le gabarit, en fonction de x — f/fc , d’un filtre passe-haut,
fc étant la fréquence de coupure. Le changement jx en (jx)~l implique, dans le diagramme de Bode
relatif au gain, le changement de variable x en 1/x .
Notons que cela change X = lgx en son opposé —X = — lgx. Ainsi, tout point de l’axe des
abscisses se transforme alors en son symétrique par rapport à l’axe des ordonnées passant par X = 0 . Il
en résulte que, par retournement, le gabarit du filtre passe-haut est identique à celui du filtre passe-bas.
Gu
0 X= IgA
x
/
/
/
/
/
/
Filtre / Filtre
passe-haut / passe-bas
/
-g FIG. 10.20.
c
Q
rNJ Ce changement de variable est le même pour des filtres passe-bas et passe-haut d’ordre deux. En
effet :
° 1 (jx)2
© Kb(jx) = nb{o) et 2fk(jx) = nh(0)
\ + (jx)/Q + (jXy l + (jx)/Q+(jx)2
£ soit, en divisant cette dernière expression par (jx)2 :
CL
O
1
nh(jx) = nh(o)
1 + (jx)~l/Q+ (jx) -2
(j*)/Q 1 + (jx)2
Hph(jx) = npb(0) \+{jx)/Q {jxY et U€h{jx) = Hcb{QÎ)
+ 1 + (jx)/Q + (jx)2
où Q est le facteur de qualité de ces filtres, avec respectivement, pour le filtre passe-bande, puis pour le
filtre coupe-bande :
Q=
/o /o
et Q=
fc,2 fc,\ fa,2 fa,1
/o étant la fréquence centrale. Ces deux fonctions de transfert s’écrivent aussi :
1 1
Upb(jx) = npb{o) 1 Q/(jx) (jx)Q et Hcb(jx)=Hcb(0)
+ + \ + (jx)/[Q + Q(jxY]
soit :
1
Upb(jx) = Hpb(0) 1 +Q[(jx) et Hchijx) — Ticb(0)
+ (jx)-1} 1 +Q-'[(jx) + (jx)-']~
On passe ainsi du filtre passe-bas au filtre passe-bande et réciproquement en effectuant les remplace¬
ments suivants, respectivement :
-1
(jx) par e[(/x) + (/*)-'] et (jx) par Q~' [(jx) + (jx)~l]
B{x) = \H(jx)\ =
(1+/32*2") 1/2
où n est l’ordre du filtre et fi un paramètre traduisant l’atténuation à la fréquence de coupure. Les
conditions imposées par le gabarit du filtre passe-bas permettent de déterminer les valeurs de fi et n
qui définissent la fonction de Butterworth. En se plaçant à / =fc et / = fa , on trouve :
— 10 lg(1 + fi2) = GUyC et - 10 lg( 1 + < Gu,a
Supposons que la fonction de Butterworth admette une atténuation de 3 dB à la fréquence de coupure
fc du filtre, quel que soit l’ordre. Le facteur fi est alors égal à 1 . On en déduit l’ordre minimal du filtre
selon, sachant que xa =fa/fc •
Gu,a lg[10(-(W,°) - 1]
ig(i +*?')>-
I0
d’où x2/ > lot-0"--/10) - 1 et n >
2\gxa
Pour obtenir la transmittance du filtre qui satisfait aux critères du gabarit, on cherche la fonction B{x)
qui admet \Ft(x) | comme module, les racines du dénominateur, appelées les pôles devant impérative¬
ment être à partie réelle négative sous peine d’instabilité du filtre (cf. chapitre 13). Ainsi, dans l’hy¬
pothèse où fi = 1 , la fonction B(x) associée à la fonction de transfert de Butterworth se réduit à la
détermination des racines n-ièmes de 1 avec partie réelle négative. Le tableau 10.1 donne les fonc¬
tions d’atténuation B(x) jusqu’à l’ordre n = 6 inclus.
1
Ordre Inverse Fi (jx) des fonctions d’atténuation normalisées de Butterworth
du filtre pour fi = 1
1 1 + 0)
2 1 + V2(jx) + O)2
1
cosh(jt) = \H(jx)\ =
[i + r2<7,iO)]1/2
Filtres actifs 343
n étant l’ordre du filtre, y un facteur et Cn{x) un polynôme défini selon la formule de récurrence
suivante :
C0(x) = 1 Ci (x) = x et C„+1(x) = 2x Cn (x) - C„_ (x) ,
La contrainte du gabarit sur la fréquence de coupure est facile à prendre en compte, car, pour cette
fréquence ( x = 1 ), tous les polynômes sont égaux à 1 . Il vient donc :
Ainsi :
pour G„)C = — 3 dB y2 = 10°>3 - 1 = 10lg2 - 1 = 2 - 1 = 1
C,I+i(x) = 2 cos 0 cos {tuf)) — COS[(H — 1)0] cos[(n + 1)(f>] + cos[(« — 1)<ÿ] — cos[(n — 1)0]
soit cos[(n + 1)0] . Ainsi, pour x 1 , C„(x) = cos(«0) étant toujours inférieur ou égal à 1 , la
courbe de réponse du gain en dB varie entre 0 et 10 lg( 1 + y2) .
ii) Pour x > 1 , on ne peut évidemment plus utiliser le changement de variable précédent. Cepen¬
dant, si x 1 , on peut se ramener à une progression géométrique, de raison 2x . En effet :
Cn(x) « 2xC„-i(x)
entraîne :
I
C„(x) = (2x)"-1CI = (2jc)2Cn-2(x) = = (2x)''-'C, = (2jc)—1jc ~(2x)n
I 2
cosh(x) = \U(x)\ = W
Q [1 +y2(2x)2"/4]'/2 y(2x)n
CM
S d’où :
2
à
\T(f)\ B avec fa = (y) \ el G« = 20 lg 11(f) I = -lg/)
On en déduit que l’asymptote de la courbe donnant le gain en fonction de lg/ est une droite de pente
—20 n dB •dec-1 , qui passe par le point d’abscisse correspondant à la fréquence feh
Une fois les paramètres y et n fixés, le premier par l’ondulation maximale acceptée dans la
bande passante, le second par la pente de l’asymptote du gain, on détermine la fonction de transfert en
cherchant les racines, à partie réelle négative, de |KMI •
Le tableau 10.2 présente les polynômes C„(x) jusqu’à l’ordre n = 6 inclus.
344 1 0. Filtres actifs
2 2x2 - 1
3 4JC3 - 3JC
4 8JC4 - 8JC2 + 1
5 16x5 — 2(k3 + 5x
6 36JC6 - 48x4 + 18JC2 - 1
TAB. 10.2.
Proposons-nous de réaliser la synthèse d’un filtre passe-bas pour lequel l’affaiblissement maximal
est de 1 dB , de 0 à 1 kHz , alors que l’affaiblissement minimal est de 40 dB , au-delà de 2 kHz .
On trace d’abord le gabarit du filtre spécifié, en normalisant les unités comme sur la figure 10.21.
Gu (dB)
0 1 2 /(kHz)
i t
-1-B
—40 - -
FIG. 10.21.
La résolution numérique, à l’aide de Matlab par exemple, fournit les racines suivantes, à partie réelle
négative :
JCI = -0,0895 ±j0,9901 JC2 = -0, 2342 ±j0, 6119 JC3 = -0,2895
Filtres actifs 345
1
n(jx) =
[1,0118(/JC)2 + 0,181(/JC) + 1] [2, 3294(/x)2 + 1, 0911(jx) + l] [3,4553(/x) + l]
On réalise le circuit correspondant en connectant en cascade, deux cellules d’ordre 2 , type Sallen-Key,
et une cellule d’ordre 1 type RC . Comme la fonction de transfert de la cellule Sallen-Key, représentée
sur la figure 1 0.13, a pour expression :
Hsfdju) =
Au T
on trouve, en identifiant, les relations suivantes entre les valeurs des composants :
i) pour la première cellule type Sallen-Key :
En choisissant fc = 1 kHz et R = 10 kfl , on en déduit les valeurs des autres composants. Sur la
figure 10.22, on a explicité l’architecture du filtre avec les valeurs des composants.
178 nF 68 nF
°
© FIG. 10.22.
£
CL Remarques : 1) Comme les valeurs obtenues pour les composants ne seront pas toutes disponibles, il
O
conviendra, avec des filtres nécessitant une forte précision, de contrôler les conséquences
d’un choix de valeurs normalisées.
2) Les impédances d’entrée des cellules de Sallen-Key, doivent être assez grandes, afin
de satisfaire aux contraintes de non-saturation en courant et d’adaptation d’impédance ; la
multiplication des fonctions de transfert des cellules biquadratiques s’effectue alors sans
perte (cf. chapitre 9).
346 10. Filtres actifs
CONCLUSION
Retenons les points essentiels.
1) Les filtres actifs, que l’on réalise avec des éléments actifs tels que des AO, présentent l’intérêt
de pouvoir être connectés entre eux sans modification de leurs caractéristiques, ce qui permet une étude
préalable de chacun d’eux.
2) Plusieurs exemples de filtres actifs sont largement utilisés : cellule de Rauch, cellule de Sallen-
Key et la cellule universelle.
3) Un filtre actif à capacités commutées présente deux avantages : sa fonction de transfert dépend
d’une part du quotient de deux capacités, ce qui garantit une valeur pratiquement constante, d’autre part
de la fréquence de fermeture et d’ouverture des interrupteurs, ce qui permet de choisir la fréquence de
coupure.
4) L’étude d’un filtre à partir des spécifications de son gabarit peut se ramener à celle d’un filtre
passe-bas équivalent, grâce à un changement de variable. Quant à sa résolution, elle exige de travailler
avec des grandeurs normalisées, et d’approcher la fonction de transfert souhaitée à l’aide de fonctions
de transfert polynomiales, par exemple les polynômes de Chebyshew.
EXERCICES ET PROBLÈMES
On souhaite comparer les performances d’un filtre passif et d’un filtre actif.
1. Un filtre passif est constitué d’un résistor, de résistance R\ = 10 kfï , et d’un condensateur, de
capacité Ci = 1 nF (Fig. 10.23a).
a) Établir la fonction de transfert H\ (jto) = F, (f) = us/ue . Calculer la constante de temps ri du
montage.
Q
IM b) Tracer les diagrammes asymptotiques de Tl (f) dans le plan de Bode. Préciser la valeur de /C)i
fréquence de coupure du montage. Quel type de filtre obtient-on ?
S
c) Calculer la réponse du montage au signal d’entrée ue(t) = EY(t) avec E — 10 V , Y(r) étant
la fonction échelon de tension. On suppose le condensateur déchargé à t = 0 .
2
à
2. Dans le montage de la figure 10.23b, les tensions d’alimentation de l’AO sont de ±15 V . La
fonction de transfert du système actif est la suivante :
1 ± j(OT|
H2(j<o) = = H2(0)
", 1 ± jù)T2
Filtres actifs 347
C2
C,
Ri_
[>oo
Ue Ri Us
Ci 2C t>00
Ri
C,
Ri
D>oo
Ue
B
fi_l>
-g 7777
c
Ue C c
Q
r\j 7777 Us R/2
7777 Z77Z
° FIG. 10.24. FIG. 10.25.
©
£
CL P10- 3. Filtre actif réjecteur de bande
O
1. Montrer que le réseau peut être représenté par le schéma de la figure 10.26b. Donner alors les
expressions de ie , Za, Zb et Zc .
2. Déterminer la pulsation CJ\ qui annule Zc et calculer la valeur de la fréquence f\ correspon¬
dante.
3. Pour quelle pulsation O>Q l’impédance Za est-elle purement résistive ? Calculer la fréquence /o
associée.
4. Établir l’expression suivante de la fonction de transfert H{j(o) = pour Zb — Za = \/Ya :
1
H (jo>) =
RaYa(ZcYa + 2)
W(W=fâ)
dans laquelle coj est une pulsation que l’on calculera. En déduire la valeur correspondante de fa .
b) Quelle est l’expression de la fonction de transfert H (jw) pour des fréquences voisines de f\ et
/o?
c) Analyser H (Jat) pour les hautes fréquences ; on calculera la fréquence fa qui caractérise ce
domaine spectral.
6. En déduire les propriétés du montage.
cT
Ra Le ir_ r ie\ Zc
“*ÎO La Cb U Rb Us Za Zb Us
X a)
X 2_r b)
-g FIG. 10.26.
c
Q
rNJ
P10- 5. Simulateur d’inductance et filtre actif
° Dans les montages des figures 10.27a et 10.27b, les AO impliqués sont idéaux et les composants
©
valent : R2 = 10 kil, /?3 = 22 kil, Ci = InF et C2 = 10 nF .
£ 1. Montrer que le dipôle, situé entre les points A et M de la figure 10.27a, est équivalent à un
CL
O dipôle Z constitué par la mise en série d’éléments R', L', C' dont on déterminera les expressions et les
valeurs.
2. On insère le dipôle Z dans le circuit de la figure 10.27b. Calculer la fonction de transfert H(ja>)
en fonction de R', L', C' et des éléments du montage.
3. Quelle est la valeur de R \ pour laquelle \H(ja>c)\ =0, o)c étant la pulsation de résonance du
dipôle R',L',C' ? Calculer la valeur de la fréquence associée fc .
Filtres actifs 349
4. Sachant que \H(j(oc)\ — 0 , déterminer les pulsations <yCji et coc,2 pour lesquelles le gain vaut
— 3 dB . Donner les fréquences associées fc<i et fCi2 . Établir l’expression de la Largeur de Bande Rela¬
tive (LBR) du filtre et calculer sa valeur :
LBR =
a>c
|>00
C, ESL
A E
+ io _ Ro |>oo
Us,0
fCc
U0
*2 c2
7777 4
7777 +
Ue h R1 Ms
7777 MO Z 7777
/?3
M XM
a) b)
FIG. 10.27.
Y5
Y4
ZL A t>°°
y3
Ue
Y2 Us
7777
X 7777
7777
FIG. 10.28.
380 pF Ri
fim
|>oo [>oo
10 kfi 10 kfl
Ue - 2 nF + Us
H 7777
R2 + Us
7777
7777 7777
7?77 7777
a) b)
FIG. 10.29.
O
I +jx/Q-x2 (Oc
2 1/2
A (o
< 7(0) (Oc
Énumérer les étapes de réglage du filtre et calculer la valeur des composants sachant que C — 0, 1 nF
et que le gain du filtre est 20 dB .
/?3
R\ [>oo
Ue\ Ri
777T
X JP
FIG. 10.30.
Us
7777
M2
HW = «(o) 1 -x2+jx/Q' L
avec
* = fc
dans laquelle H(0) , Q et fc sont à déterminer.
*2 C
*1
+ t>°°
-g Ue\
C
C2
*1 R2
+ 0°°
,4 s
Ue
7777
Ci Us
7777
FIG. 10.32.
2. Montrer que cette fonction de transfert est bien décrite par la fonction suivante :
1
H(x) =
1 — x2 + jxjQ
dans laquelle x est une fréquence réduite, rapport de la pulsation (o du signal d’entrée sur une pulsation
caractéristique (Oo que l’on exprimera en fonction de R\ , R2 , C\ et C2 , et Q un facteur que l’on
reliera à &>o , Ci , R\ et R2 . Calculer (OQ , la fréquence /o correspondante, ainsi que Q .
3. Étudier le sens de variation de |7ÿ(jc)| . Tracer les diagrammes de Bode (gain et phase) du filtre
ainsi constitué, en fonction de X = lgx . Quelle est la nature du filtre ?
4. Retrouver la nature de ce filtre à l’aide de considérations uniquement qualitatives.
Dans la structure du filtre actif de la figure 10.33, les deux condensateurs ont des capacités de
même gamme, égales respectivement à (3C et yC .
1 . Établir la fonction de transfert H(j(o) du montage.
2. Quelle est l’expression de la fonction de transfert H(jx) , dans laquelle x est la fréquence réduite
de référence celle définie par RCùJQ = 1 ? En déduire le facteur de qualité Q du montage.
3. Estimer l’erreur sur le paramètre Q due à l’erreur de précision de la capacité yC , y variant de
-g 1 % avec la température.
c
Q
4. Même question lorsque varie de la même quantité. Conclure sur la structure du filtre.
r\j
° pc\ [>oo
©
R_ E
2 A
+ US
CL R
O Ue
7777
7777
7777
FIG. 10.33.
11
Oscillations couplées en électricité
L’étude des régimes transitoires (cf. chapitre 4) a permis de montrer qu’un système linéaire, d’ordre
supérieur ou égal à deux, pouvait présenter, en régime libre, des oscillations qui, sauf entretien, s’amor¬
tissaient au cours du temps.
Il arrive que deux ou plus de ces systèmes, susceptibles d’être le siège d’oscillations indépen¬
dantes, entrent en interaction ; ces systèmes oscillent encore, mais différemment, avec des propriétés
qui dépendent de leurs caractéristiques, ainsi que de la nature de cette interaction. Les oscillations sont
alors dites couplées.
On rencontre souvent le couplage d’oscillateurs en physique, par exemple en mécanique (cf. Mé¬
canique) et en physique quantique (cf. Quantique).
Nous nous proposons d’étudier le comportement des circuits linéaires couplés, en commençant par
l’analyse de deux circuits couplés, puis en l’étendant aux systèmes constitués de N circuits identiques.
1/2 1/2
Q
IM
S
ù)\
-ta et o)
2 =
1
L2C2
Le générateur parfait, présent dans le circuit 1, sert à exciter les oscillateurs. La période T du signal
qu’il fournit est très grande devant les périodes propres T\ =2TT/(0\ et T2 = 27T/&>2 des circuits :
2 T » Ti et T » T2
à
Si l’impédance Zn de la capacité C12 est très inférieure à la plus faible des impédances dans le cir¬
cuit, le condensateur de couplage est équivalent à un simple fil de connexion, les deux circuits sont
indépendants.
--
Les équations qui régissent ces circuits sont alors les suivantes, avec des notations explicitées sur
la figure :
d i] d2 U\ 1 d«i 2 2
“l +D*'l + L\ —— = ue soit , , H--- - 1- (o] «i = œ] ue
dt d t2 T 1 dt
354 11. Oscillations couplées
dh d2 «2
«2 + fih + L2 —- =0
dt
soit
dt2 +—
T2 dt + M2 = 0
puisque, de façon analogue, uj = <72/ÿ2 > h = dÿ/df , T2 = L2/R2 Précisons que les intensités i'i
et 12 sont orientées vers les armatures des condensateurs de charges respectives q\ et g2
Dans la suite, nous supposons que chacun des deux systèmes présente une réponse libre pseudo¬
périodique.
«n ML, MLZ Mr2
il
M12
til,
T M2 h T
Ue ru
FIG. 11.1.
Remplaçons la source de tension par un interrupteur que l’on ferme à un instant pris comme origine.
Si le condensateur 1 est initialement chargé, le circuit est le siège d’oscillations libres de la charge q\
du condensateur et donc de la tension à ses bornes. On sait que la réponse de ce circuit, en régime libre,
se met sous la forme (cf. chapitre 3) :
---
où ri et r2 sont les racines complexes de l’équation caractéristique :
ri
c
Q r~ H
T1
h oî\ = 0
r\j
° Les constantes Ai et B/ sont déterminées par les conditions initiales sur la tension et sur l’intensité sont
© les suivantes : u\ (0) = UQ et M(0) = 0, précisément par le système linéaire d’équations algébriques
suivant :
£ Ai + Bi = «0 et ri Ai + r2 Bt = 0
CL
O
issu des expressions générales précédentes de u\j(t) et i\j(t) = Cdu\j(t)/ dt, à t = 0 . On en déduit
aisément :
Az =
1
«o et Bi = 1 —
~r\/r2
M0
l-n/r2 r,/r2
Ainsi, une première méthode d’obtention des oscillations libres d’un circuit consiste à charger d’abord
le condensateur, le circuit étant ouvert, puis à fermer ce dernier à un instant pris comme origine des
oscillations.
Oscillations couplées 355
b) Réponse indicielle
Réintroduisons la source de tension dans le circuit. Elle délivre une tension échelon ue = EY(t) .
Si le condensateur 1 est initialement déchargé, la réponse indicielle du circuit a pour expression :
Ai + Bi = —E et r\ Ai + r2 fi, = 0
d’où:
Ai = — 1
-n/r2
E et fi, -- nh-E
1 -n/r2
En comparant la réponse indicielle à la réponse en régime libre pour laquelle le condensateur 1 est
initialement chargé sous la tension u\ (0) = E , on voit aisément que A, = -A/ et fi, = —fi/ . Les deux
réponses sont donc liées par l’équation :
Ml,,-(f) = E - wi,/(f)
Ac -)- Bc -f E — —E et ri Ac -(- r2 Bc — 0
d’où :
1
Ac = - 1 2E et Bc =
~r\/r2 - fi jri
On voit que :
Ac = —2Ai et Bc = —2fi,
Par conséquent, la réponse du système à la transition de l’alternance négative vers l’alternance positive
est reliée à la réponse en régime libre par l’équation :
Q
IM = E-2uh,(t)
S
Par un raisonnement similaire, on obtient, pour la transition de l’alternance positive vers l’alternance
négative :
uZ/,) = 2ul,l(t) -E
à
Il en résulte qu’une méthode d’obtention des oscillations libres d’un circuit (cf. chapitre 3) consiste
à utiliser comme source de tension, des signaux carrés, de fréquence assez basse, afin que ces der¬
niers se comportent comme une succession de signaux échelons. L’évolution de la tension u\ aux
bornes du condensateur, observée sur un oscilloscope, s’identifie alors, à un facteur multiplicatif et à
une constante additive près, à la réponse libre de la charge q\ du condensateur, avec pour conditions
initiales : q\ (0) = qo et dqj df(0) = 0 . Cette seconde méthode est préférable sur le plan expérimen¬
tal, car plus simple à mettre en œuvre.
356 11. Oscillations couplées
, d2qi fl 1 \ 1
c12
d2q2 I 1 I q2(0) - gi(0)
T
Ll~df +
4.
c2 + cT2 q2~ÿ C\ 2
Il présente un second membre constant qui ne dépend que de la charge initiale des condensateurs. Notons
que ce second membre, au coefficient C12 près, s’identifie à la charge de la portion du circuit isolé
des générateurs. Il est judicieux d’introduire les charges d’équilibre q \,e et q2,e correspondantes à la
solution particulière du système. Ces charges sont celles des condensateurs 1 et 2 que l’on obtiendrait
à l’équilibre en présence de résistances. En effet, dans ce cas, la dissipation d’énergie par effet Joule
conduirait à la disparition de la solution des équations sans second membre.
Ces charges à l’équilibre satisfont aux équations suivantes :
Q
CM
I I I <?ÿ (0) -<72(0) I I I <72(0) ~
<7. (0)
â + Q~2 q2’e~Q~29l’e =
S et
Q+Ô~2 qÿ~Q~2q2’e- C|2 C, 2
d2 Q\ 1 1 1
d t2
ôi- 02=0
L\C\ L\C\2 L\Cn
et
d2 02 1 1
d t2 + L2c2 L2Cn
02
L2C\2
=0
Cette démarche est comparable à celle adoptée en mécanique pour l’étude de deux masselottes reliées
par des ressorts (cf. Mécanique). Dans ce cas, les variables adaptées sont les écarts des masselottes par
rapport à leurs positions finales.
Si l’on modifie les charges initiales des condensateurs, seules varient les charges d’équilibre. L’in¬
troduction des écarts de charge conduit donc aux mêmes équations, quelles que soient les conditions
initiales.
(~n2Li + è+cb)A'"ckA2 =
— + (_n2i.2 + ± +
1
C12
Ai = o
Les solutions en O2 ne présentent de l’intérêt que si les amplitudes A\ et A2 sont différentes de zéro ;
aussi le déterminant de leur coefficient doit-il être nul, ce qui fournit l’équation caractéristique suivante :
2
fi~Li +
Ci Cl2 (-n2L2 + c2 + c12 1 1
c12
=0
Q En divisant par L|L2 et en développant, on obtient l’équation du deuxième degré en fi2 suivante :
CM
S 1 1
fl4 fl2 + (o\ + L2Ci2 +7r <°2 + <A<ÿ2
L2c12 JJ
-
7 r - 0
L\C\2
2 laquelle admet toujours deux racines réelles et positives O2 et
à fÿ ; nous envisagerons plus loin le cas
singulier où l’une des racines est nulle.
Remarque : Avec un couplage négligeable (Z|2 = 0 soit Cj2 infini), on devrait retrouver pour fl les
deux pulsations propres des circuits. C’est bien ce que l’on obtient à partir de l’équation
réduite :
fl4 — fl2 (û>2 -f- û)2) “b <t>2û>2 — 0
qui admet effectivement comme racines fl2 = coj et fl2 = a>\ .
358 11. Oscillations couplées
La solution générale du système différentiel est une combinaison linéaire de solutions complexes
de la forme exp(jQ\t) , exp(— jilit) , exp(jfl2t) et exp(—jCl2t) . Par conséquent, elle s’écrit :
Q\ = An cos(D,\t + (j)\) + A12 cos(fÎ2t + 02) et Q2 = A21 cos(fl]t + <f>\) + A22Cos(fÎ2t + 02)
le premier indice des termes d’amplitude étant relatif au circuit 1 ou 2 et le second à la pulsation Il|
ou Ü2 • H vient donc, en condensant l’écriture :
2 2
Q\(t) = + (f)p) et Ô2O) = A2p cos(flpt + (f>p)
p=1 p=1
Les amplitudes A\p et A2p ne sont pas indépendantes, puisque suivant la valeur de 0/; leur rapport
vaut, d’après le système algébrique précédent :
+ c, + l et = -n +1
A\ A 12 C,
2 2
Q\ (t) = cos(ftpt + <f>p) et Q2{t) = BpA\p cos(ilpt + <ftp)
p= 1 p=1
C,
<2i(0) = ?i(0)-tfi,e = ?i(0)- MO) -<72(0)]
c, + C2 + C12
(MO) = 92(0) - q2,e = q2(0) -
C2 [92(0) - <71 (0)]
Ci + C2 + C12
d <71
“7T(°) =
d/ dr
=0 « 0) = =0
permettent de déterminer complètement les constantes A\\ , A\2 , <f>\ et (f>2 , selon :
Q
CM A\ \ cos0i A i2 cos (f>2 = 8.(0) An sin0i + A\2 sin02 = 0
S B{A\icos(/)i + B2Ai2cos<f>2 = 02(0) fiiAn sin0i + Z?2Ai2 sin02 = 0
En substituant, dans les deux premières équations, les expressions de sin <ft\ , sin <ft2 , cos (ft\ et cos cf>2 ,
? obtenues à l’aide des deux dernières, on trouve :
à
Ai2sin02 (fii — B2) = 0 AI2COS02 (fil ~B2) = <2.(0)Bi -e2(0)
An sin 0i (B2 — Si) = 0 An cos 0i (fi2 — fii) = Ôi(0)fi2 — Ô2(0)
H4 2fï2
-
+ + "o + —®
de racines :
2
ti\ = (ol et n2 = û>j) + LL
TF~12
fli et fli étant les pulsations propres du système. Comme, dans ce cas :
QI =
Y [cos(ftir) + cos(fi2t)] Q2 =
Y [cos(fl,0 COS(fl2t)]
— et — —
Ainsi, l’évolution des charges Q\ et Q2 «’est pas harmonique, mais une combinaison simple de deux
oscillations harmoniques (Fig. 11.2).
ÔiO) (h{t)
c
o T
Q
rxj
°
© FIG. 11.2.
£ Notons cependant que leur somme Q\ + Q2 et leur différence Q\ — Q2 évoluent, elles, harmoni¬
CL
O
quement avec les pulsations respectives Oi et fl2 :
[Q] = [L] = L\
0
rr-.i
1
[1/C, + 1/C,2 -1/C,2
0 bj -1/C.2 1/Ci + 1/C, 2
le système d’équations différentielles s’écrit :
d2
+ [<rl][Q] = [o]
Le vecteur colonne solution, d’expression :
A,
[Q] = exp(jSït)
lA2.
donne, une fois injecté dans l’équation précédente, (— [L]fl2 + [C 1
]) [A] = [0] , ce qui entraîne, puisque
[A]ÿ0 ;
det ( — [L]fî2 -(- [C *]) — 0
On obtient ainsi, sous une forme concise, l’équation caractéristique donnant les deux pulsations propres.
On en déduit alors la relation entre A, et A2 , pour les deux pulsations propres, à l’aide de l’équation :
—L,II2 + 1/C, + 1/ C,2 -1/C,2 A,
= [0]
-1/C.2 -L2O2 + 1/C2 + 1/C,2J [A2.
a) Mode 1
Si les condensateurs 1 et 2 portent initialement la même charge, q\ (0) — <72(0) — <70 , et si aucun
Q
CM courant ne parcourt les circuits, il vient, d’après ce qui précède :
Ainsi, l’ensemble oscille, de façon harmonique, à la pulsation fl| . On dit que ces conditions initiales
choisies ont excité la première pulsation propre O, .
Oscillations couplées 361
Pour réaliser ces conditions initiales, on utilise deux sources de tension carrée, synchronisées, basse
fréquence, que l’on insère dans les circuits, comme le montre la figure 11.3a. Les deux sources ayant un
point commun, on peut les obtenir à partir du même générateur.
—| — 0000000 —- '0000000'-
X
0Ô000Ô0 I
II
1
1, L
C12
| L 1
C\2
T e IÿCT
© Tce T e T
Ue ru UeCU ue ru Ue ru
b) Mode 2
Par conséquent :
Q
Comme précédemment, on peut réaliser ce jeu de conditions initiales, en utilisant deux sources de
rNJ
tension carrée, synchrones, basse fréquence, incorporées dans les circuits, comme sur la figure 11.3b.
° Les deux sources n’ont pas, dans ce cas, de potentiel commun, ce qui nécessite une tension symétrique.
© On peut, par exemple, utiliser un générateur basse fréquence capable de fournir deux signaux carrés,
de même amplitude, mais en opposition de phase. Il est également possible d’utiliser un inverseur de
£ tension pour produire la tension symétrique à partir d’une même source.
CL
O
Pour connaître les modes normaux de vibration d’un système, il suffit d’injecter successivement
dans les équations différentielles les solutions de la forme Ai exp(/flr) et A2exp(j£lt) ; on obtient
alors un système d’équations algébriques en A] et A2 dont on annule le déterminant de la matrice
formée par les coefficients de Ai et A2 .
362 11. Oscillations couplées
Si le circuit est composé de deux bobines et d’un condensateur montés en parallèle comme le
montre la figure 11.4a, les équations différentielles s’obtiennent aisément, à partir des équations précé¬
dentes, en faisant 1/C\ = 1/Ci = 0 et C\2 = C :
d2 Q\ Qi Q2 d2Q2 Q2-Q1 =Q
| =0 et {
d f- L\C d t2 LiC
Notons que le circuit de la figure 11.4b étant identique, sa mise en équation doit conduire au même
système ; en effet, en appliquant la loi des mailles, on trouve :
S
MI r “c L2 «2 Ml 'LI L2; U2 Q Uc
S i*12
1 M
42—1 il
a) b)
FIG. 11.4.
Injectons les solutions harmoniques dans le système d’équations différentielles. On obtient les
équations algébriques suivantes :
— — Ai + fl2L2 + — A.2 — 0
-g
c L’équation caractéristique du deuxième degré en fl2 s’en déduit aisément :
Q
rNJ
° n2[n2-èfe+è)]=°
©
d’où les deux pulsations propres :
£ 1/2
CL
O fil = 0 et = E(È*È
La pulsation fli = 0 correspond à un courant stationnaire d’intensité Iç, , dans les inductances. En
effet :
Ô,-Ô2 = 0 d’où et
dt
Le condensateur est déchargé et sa branche parcourue par aucun courant.
Oscillations couplées 363
Avec la pulsation LL , les courants dans les inductances sont en opposition de phase.
Comme :
Mi A22 L\
B1 = et B2 = -—
A\ 1 A12 L2
la solution générale du système s’écrit :
d(Ui+Mi2)
dt
, 61C
_Q et
d(Li‘2 + Mil)
d/
, Q2 _ Q
C
Comme i\ = dQ\/ dt et i2 = dQj/dt, il en résulte, en divisant par L et en introduisant
"0 = U(LC) :
.î_ri JL_K
>•' X
h*
UCA C uU1 ML2 C ===IMC2
?1 c/2
FIG. 11.5.
Les modes normaux de vibration se déduisent des deux équations algébriques obtenues en cher¬
c chant des solutions de la forme Q\ = A\ exp(/flr) et Qi = A2 exp(jClt) . Il vient :
Q
rxj (ÿ-H2)A, - jiï2A2 =0
°
© -ÿn2A, +(a>l-tf)A2 =0
- H4 - 2<ÿfi2 + co40 = 0
d’où:
ù)0 Ù)Q
a, = et fl2 =
s/\ + M/L v7! -M/L
Lorsque les circuits sont découplés, il ne reste alors plus qu’un seul mode correspondant aux pulsations
propres fl| = fl2 = co0 des deux circuits identiques séparés.
. . — Coordonnées normales
II 3
a) Définition
= £ï(l7),+ 5flW
1=1
X 7
£em — 2
Q
CM Remarque : Notons que X, n’est pas homogène à une tension, une charge ou une intensité, mais au
produit de la racine carrée d’une énergie par une durée.
S
b) Système symétrique à deux degrés de liberté
? Pour le système symétrique étudié précédemment, la recherche des coordonnées normales est par¬
à ticulièrement simple, car les charges Q\ et Qj n’évoluent pas de façon harmonique :
Qo Qo
Q 1 (t) =
Y + cos(n2f)] et Q2(t) =
Y [cos(fV) cos(02r)]
-
Pour trouver de façon précise les coordonnées normales, exprimons la forme canonique caractéris¬
tique de l’énergie électromagnétique en fonction de Q+ et Q . Puisque Q\ = (Q+ + Q-)/ 2 et
Qi = {Q+ — Q-)/2 » ü vient :
+ Sm avec
1 Q\
£e — 2 C , 1 Q\C , HQy-Qi)2
2 2Cl2
=
Q\
4C 4C
2
ô2_
2C\2
et :
En introduisant les carrés des pulsations propres fl2 = (OQ et fi, = û>Q(1 + 2C/C\2) , on obtient :
2
&em
L (d Q+\2 L (d Q\ + + soit £em = Ys\(Ûfî)
4 \ dt J 4 \ dt J i=l
' 2
en fonction des coordonnées normales X\ et X2 :
1/2
(Qi - Qi)
d2
[L]~l _ If* 0
et [rc] = [L]-1[C-1] =
(LiC|) 1 + (L1C12) 1
— (ÿ-1C12) 1
i r
M= Pi fi2
et [D]
puisque les éléments diagonaux de [D] sont les valeurs propres de [Fc] .
La matrice diagonale [D] et la matrice de couplage [rc] sont reliées par l’équation
[D] = [P]-1 [rc][P] . Écrivons le système d’équations dans cette nouvelle base. En notant [X] le vec¬
teur colonne des nouvelles coordonnées, on a :
d2
IQ] = MM Pc] = MW et + [P][fl][P]-'[P][X]=0
1
La multiplication matricielle à gauche par [P] conduit à :
d2
+ [D][X] = [0]
ce qui donne, en explicitant :
-0
“d7r + °2X2 - 0
et
Dans la nouvelle base, les équations sont découplées, c’est-à-dire indépendantes l’une de l’autre. On re¬
trouve l’énergie électromagnétique en multipliant respectivement ces équations par dXi/dr et d X2/ d t
Q
et en les ajoutant :
IM x,Xi + fijxA + x2x2 + nÿx2x2 = o
S soit :
d £em „
—-— = 0 avec
2 d/ v
i=i '
à
On vérifie ainsi que les nouvelles variables X, sont bien les coordonnées normales du système.
Cette méthode s’applique aussi à des systèmes comportant N oscillateurs harmoniques. La dimen¬
sion de la matrice [Fc] est alors N x N . L’analyse du problème se résume au calcul des valeurs et des
vecteurs propres d’une matrice. Cet aspect technique est important, car commun à tous les domaines de
la physique linéaire. Le recours à la simulation, et plus exactement à des méthodes informatiques de dia¬
gonalisation de matrices, est souvent incontournable si les oscillateurs couplés ne sont pas identiques et
en nombre supérieur à deux.
Oscillations couplées 367
Exemple : la figure 11.1 représente des circuits couplés, dont les valeurs sont les suivantes :
Ci = 2 |xF, Ci = 3 p.F, C\2 = 2 |xF, L\ = 250 mH, L2 = 500 mH. En utilisant comme unité
de capacité le |xF et d’inductance le henry, on trouve :
2+2 -2 4 -2
Fc] = -I 2/3 + lj [-1 5/3
ce qui donne après calcul des valeurs propres et vecteurs propres :
Ai = D2 = 1 À2 = = — [V|] =
1
1/3
[VT\ = [. 3/2
1
[P] =
I
-1/3 3/2
1
Dans l’exemple des circuits couplés du montage introductif (Fig. 11.1) ou du montage simplifié de
la figure 11 .4, le couplage était assuré par un condensateur. On dit que le couplage est de type capacitif.
Rappelons que dans ce cas, les équations associées étaient les suivantes :
d2 Q\ Qj-Qi d2 62 62-61
| =0 et 0
d f- L\C dt2 L2C
soit, matriciellement :
d2 (L,C)-‘ —{L\C)~
jp_\Q\ + trc][ô] =0 avec [rd =
-(L2C)~ 1
(I2C)-1
b) Couplage inductif
Dans un couplage inductif ou magnétique, les deux oscillateurs interagissent par l’intermédiaire
d’un transformateur sans noyau de fer; c’est le circuit de la figure 11.5. Les équations relatives à ces
-- --
circuits s’écrivent :
Q
CM
LC
7 Q\
. MC
d2_Q2,n_a
—h Q[ — 0 , LC-
et
Trÿ2Q2
. wÿdÿÔi
MC — ,—I- Qi — 0
S d t2 d t27 d t2 d t2
soit, matriciellement :
2
à d2 LC -MC
+ [<2] = [rj =
° avec
-MC LC
Notons que cette dernière équation peut être mise sous une forme similaire à celle relative au couplage
capacitif, en la multipliant matriciellement à gauche par la matrice inverse [T/,]-1 :
d2
jÿ[2] + [rt]-'lQ] = o
368 11. Oscillations couplées
c) Couplage résistif
Sur la figure 11.6, on a représenté un système de deux oscillateurs liés par un couplage résistif. Les
équations différentielles se mettent sous la forme suivante (cf. Exercices) :
“U
mm—
L L
9i
«c,i - C R UR C - «C, 2
<72
FIG. 11.6.
M
il, = n0(l - x)l/2 et H2 = fto(l +x)X/2 avec Ho = (OQ - et
*=T
Si x est voisin de 0 ( M <C L ), le couplage est lâche ; si x est voisin de 1 ( M w L ), il est serré.
-g
c
Q
III 3. . — Analogie mécanique
r\j Il existe de fortes ressemblances entre les circuits électriques et les systèmes mécaniques (cf. Mé¬
° canique). Ainsi, les systèmes mécaniques à couplage élastique, par inertie et par frottement, sont res¬
© pectivement analogues à des circuits à couplage capacitif inductif et résistif.
•M
£
CL
O
IV . _ SYSTÈME DE DEUX CIRCUITS COUPLÉS EN RÉGIME FORCÉ
Insérons dans un circuit composé de deux oscillateurs électriques couplés, tel que celui de la fi¬
gure 11.7, une source de tension sinusoïdale u(t) = um cos(wt) , et intéressons-nous au régime éta¬
bli, lorsque l’influence des conditions initiales a disparu (cf. chapitre 4). Il est alors naturel de choisir
un état initial de repos où les condensateurs sont déchargés et les courants nuis : les charges d’équi¬
libre sont alors nulles, et les écarts de charge introduits en régime libre s’identifient aux charges portées
par les condensateurs en régime forcé.
Oscillations couplées 369
«c,i — Ci c2 Mc-2
<72
eUer\j
i
FIG. 11.7.
IV 1 . . — Équations différentielles
Les équations différentielles s’établissent aisément; il suffit d’ajouter aux équations de base ini¬
tiales un second membre à la première équation. Il vient, après simplification :
où (Oi = (L,C,) ’/2 et 0)2 = (L2C2) 1//2 sont les pulsations propres des deux circuits avant couplage.
Évidemment, les termes d’amortissement dus aux résistances sont proportionnels aux dérivées premières
de qi et q2 .
IV 2 . . — Amplitudes complexes
Comme pour les systèmes forcés à un seul degré de liberté, cherchons des solutions complexes de
la forme :
q{ (?) = A, exp {juif) et q2(t) = A2 exp(jtot)
A, et A2 désignant des amplitudes complexes de charges électriques.
2
+ (O2 + —1 —
*°ÿCi2~2 u
~
um et + (ÿ—M2 + (i>l + Â2 = 0
CL
O On en tire :
et :
(<*>2C2/Cj2) Um/Lj
A2 — (-û)2 (*>] ù)]C\/C\2) (-(O2
+ + + <o\ + b)22C2/C\2) ~ (à\(s)22C\C2lC\2
370 11. Oscillations couplées
Les amplitudes complexes A, et A2 sont réelles et deviennent infinies lorsque la pulsation d’excita¬
tion (o est égale à l’une des deux pulsations propres fii et fl2 solutions de :
( — (o2 -\- (o\ 4" iiî\C\ jCyi} ( — ù)~ <w2 -\- C\2ÿ — oiÿoÿC \C2 / C22 = 0
C’est le phénomène de résonance pour un système à deux degrés de liberté (cf. chapitre 3).
Le rapport des amplitudes complexes des oscillations est évidemment réel et du signe de :
((o22C2lC\2)um/L\
¥
â\
= B(û>) =
—ù)2 +
û>2 + 0)\C2/C\2
Comme le rapport des amplitudes complexes des oscillations est du signe du dénominateur X((o) ,
introduisons ce dernier dans l’équation aux valeurs propres du système. Il vient :
Cj 2 _0
C\2
+ - off (o2
Étudions le signe des solutions réelles X| = X(fti) et X2 — X(fl2) de cette équation. Puisque le
produit des racines est négatif ( X|X2 = — a>\ <w2Ci C2/Cÿ2 ), l’un des modes correspond à des oscillations
en phase des deux circuits et l’autre à des oscillations en opposition de phase. Le premier est le mode
symétrique, le second le mode anti-symétrique.
b) Système amorti
La prise en compte de l’amortissement, c’est à dire des phénomènes dissipatifs, modifie le système
d’équations algébriques selon :
d’où :
H--
1 h- 0 I o- I
ftl iio (O (O
fto ù)
a) b) c)
FIG. 11.8.
n, n2 « 1,7 kHz
fi = —— ~ 770 Hz f2 = — — «1,3 kHz
’'°/0
=ÿ
7 et =
277 2TT ’ 2TT
il
in— 1 in in+1 iN
L L L L L
——I <7i
~c
qn
c
—— c qn+\ QN-\ 1
-g
c
T! X FIG. 11.9.
Xe
Q
r\j
Appliquons les lois de Kirchhoff aux circuits n et n + 1 , en introduisant les intensités in des courants
° dans les bobines. Si l’on désigne par qn la charge de l’armature supérieure du condensateur n , on
©
trouve :
£
CL
O
.
in —
.
in- 1 H
--
. dqn
;—
d/
d2 q„
Ld(in-in-l)
d + 2
/
qn
c
_ qn+1
c C
soit
d f- + "0(qn - qn-\ ) - "oCÿi+i - Qn) = 0
372 11. Oscillations couplées
en divisant par L et en introduisant la pulsation propre <y0 = (LC) '/2 , commune à tous les oscilla¬
teurs. Cette équation n’est valable évidemment que pour n tel que :
Une manière de déterminer les modes propres de vibration consisterait à chercher, comme pour
deux oscillateurs couplés, des solutions de la forme exp(/fïr) et à résoudre le système des N équations
algébriques qui en résulte. Cependant la résolution de ce système d’équations différentielles n’est pas
aisée, car la méthode s’avère vite difficile à mettre en œuvre, dès que le nombre d’oscillateurs dépasse
quelques unités. Aussi est-il judicieux de traiter d’abord le cas d’un nombre infini d’oscillateurs, ce qui
permet de retrouver une équation différentielle caractéristique dont la solution est bien connue.
Comme :
1
d
dq(x, t)
dx
dq(x, t)
dx n— 1
) d2q(x,t)
dx2
on obtient :
d2q(x,t) d2q{x, t) d2q{x, t) 1 d2q{x,t)
=0 soit =
Q dt2 dx2 v2 dt2
CM
où v = o)d a la dimension d’une vitesse. Cette équation différentielle est caractéristique de la propa¬
S gation d’une onde électromagnétique le long d’une ligne. On montre que la solution a pour expression
(cf. Optique ou Electromagnétisme) :
2
à «<*’'>=ï+('-;)+î-('+î)
q+ et q- étant deux fonctions quelconques des variables t — x/v et t + x/v .
Lorsque les fonctions q+ et q- sont sinusoïdales, on peut les mettre sous la forme complexe
suivante :
q± = A± exp |}fl (t ± —"J j = A± exp(jilt) exp(±jkx)
où k = Cl/v , homogène à l’inverse d’une longueur, est le nombre d’onde.
Oscillations couplées 373
—fl2 + 2ù)l — a>o[exp(-jd) + exp(/0)] = —fl2 + 2U>Q{\ — cos 6) = —fl2 + ACûQ sin2 f =0
Par analogie avec un milieu à constantes réparties, on peut introduire le nombre d’onde k et la distance
d qui sépare deux oscillateurs successifs, en posant 6 = kd . On en déduit la relation suivante entre fl
et k :
fl = 2ù)Q sin
La relation fl(k) , donnant la pulsation propre fl en fonction du nombre d’onde k , est la relation de
dispersion (Fig. 11.10); notons que deux valeurs k et —k correspondent à une seule valeur de fl .
a
2ùJQ
-d
kd
c
— TT TT
Q
r\j FIG. 11.10.
°
© La solution générale se met donc sous la forme :
= (A++A_)=0 et qN+i(0)=A+exp[-jk(N+l)d]+A-exp\jk(N+l)d\=0
ce qui implique :
Les valeurs de k et par conséquent celles de kl qui conviennent sont donc respectivement :
*'=VTïjrf et
N ,
\
â.W E/'«sin v
=
p=1 7
expijflpt)
ù)/ù)o
2
î
M
x:
-g 0
c lg N
Q
r\j FIG. 11.11.
°
©
. . — Application à deux oscillateurs identiques
V 4
En imposant N — 2 dans les expressions précédentes, on trouve :
ci
O
ce qui correspond bien aux valeurs trouvées lorsque C\ = C2 = C12 = C . Les solutions sont alors :
:
ïjf) = Eÿo sin (npj) exp(jiïpt)
p= 1
Oscillations couplées 375
CONCLUSION
Rappelons les points importants.
1) Les grandeurs électriques de deux oscillateurs harmoniques couplés n’évoluent pas de façon
harmonique, mais comme la superposition de deux oscillations harmoniques. Les charges à considérer
doivent être les écarts de charge par rapport à la situation d’équilibre, si initialement les condensateurs
ne sont pas déchargés.
2) On détermine les deux pulsations propres du système couplé en annulant le déterminant des
coefficients qui apparaissent dans le système d’équations algébriques, issu de la recherche de solutions
harmoniques de la forme exp(/fît)
3) La nature des oscillations suggère de rechercher de nouvelles coordonnées qui évoluent au cours
du temps, selon des lois harmoniques indépendantes qui sont les modes propres de vibration. L’analyse
est facilitée par la recherche des valeurs propres et vecteurs propres d’une matrice.
4) Le nombre de modes propres est égal au nombre de variables d’état du système ; c’est ce que
confirme l’analyse de l’ensemble de N oscillateurs identiques couplés.
5) Lorsque les oscillateurs couplés sont soumis à un régime forcé sinusoïdal, on observe, comme
pour les oscillateurs à un degré de liberté, un phénomène de résonance pour des valeurs de la pulsation
excitatrice voisines des pulsations propres du système.
6) Pour un système de N oscillateurs identiques couplés, les solutions sont de la forme :
2
à
f \{k) = 2ft>o sin (")l
ù)Q étant la pulsation propre de l’un de ces oscillateurs.
376 11. Oscillations couplées
EXERCICES ET PROBLÈMES
UL,\ UL,2
— rWSSW — —'MOST M
K
FIG. 11.12. FIG. 11.13.
-d
c
Q
rNJ
Pli- 2. Couplage inductif
° Les deux oscillateurs de la figure 11.13 interagissent par couplage inductif. La source électrique
© délivre une tension échelon ue = EY(t) . Les condensateurs sont initialement déchargés. Les valeurs
des composants sont Ci = 3C2 = 22 nF , L = 150 mH , M = 50 mH et E = 6 V .
£
CL 1. Écrire les équations du circuit donnant l’évolution des charges q\ et q2 des condensateurs, de
O
capacités respectives Ci et C2 .
2. Calculer les pulsations propres du système couplé, ainsi que les modes normaux d’oscillation.
3. Comment évoluent les courants ii et i2 ?
4. Étudier l’évolution de la tension UL et calculer l’amplitude des deux modes correspondants.
Oscillations couplées 377
— HH
L
I L
L\
C2
L2
R
Ji-éjt JL
FIG. 11.14. FIG. 11.15.
WSM WSM
L\ L-2 LI
C3
FIG. 11.16.
1. Afin de déterminer l’inductance propre L d’une bobine, on associe en série cette dernière avec
un résistor, de résistance r = 10 fl . L’ensemble est alimenté par un générateur d’impédance interne
purement résistive, de valeur r-t — 50 fl, qui délivre une tension stationnaire de 5 V . Une mesure
préalable à l’ohmmètre a permis de déterminer la résistance r/, = 5 fl des fils du bobinage.
a) Déterminer, en fonction de L et de résistances que l’on précisera, la constante de temps du
circuit.
b) Aux bornes du résistor, une durée de montée de la tension est rm = 8,5 ms. Trouver l’induc¬
tance L de la bobine.
M
M
T T il
-g “'ÎO
L \L Us “'ÎO Cl 1 L
C2
R us
c
Q
rNJ
y
FIG. 11.17.
O H FIG. 11.18.
°
© Pli- 8. Circuits couplés dissipatifs en régime forcé (web)
1. Établir les équations différentielles auxquelles satisfont les positions des masselottes de la fi¬
gure 1 1.19a, assimilées à des points matériels repérées à partir de leur position de repos.
2. Établir l’analogie entre les grandeurs électriques et mécaniques.
3. Trouver un système mécanique analogue au circuit de la figure 11.19b.
§
y*
1 Mm2)
mm
L\ HIC,
\L2
' R
X\ x2
a) b)
FIG. 11.19.
-g 1. Établir le système d’équations différentielles auquel satisfont les charges qn des condensateurs.
c
Q 2. Pour toute maille non située aux extrémités du circuit, rechercher des solutions de la forme
r\j qjf) = A+ exp(jOn) exp(/flr) +A- exp(-jdn) exp(jilt) . Expliciter la solution générale obtenue.
° 3. Calculer les fréquences propres de cinq oscillateurs identiques, de capacité C = 50 nF et d’in¬
© ductance L = 200 mH .
•M
£
CL
O
12
Effets non linéaires en électronique
Jusqu’à présent, nous n’avons étudié que des systèmes linéaires, lesquels jouent un rôle essentiel,
car très souvent, dans le voisinage d’un point de fonctionnement d’un système complexe, on peut choisir
de nouvelles variables d’entrée et de sortie, de telle sorte que ce dernier ait un comportement linéaire.
Sur le plan technique, les méthodes d’analyse de ces systèmes appartiennent au vaste domaine d’une
physique qualifiée de « linéaire ». Les résultats sont en général assez simples.
Les effets non linéaires traduisent un écart au comportement linéaire d’un système. Parfois non
souhaités, quelque fois recherchés, ils jouent, en électronique, un rôle important, notamment dans la
réalisation de systèmes oscillants.
L’étude des systèmes non linéaires étant techniquement plus difficile que celle des systèmes li¬
néaires, on a souvent recours à l’informatique pour résoudre les équations qui se posent. On constate
alors que certains de ces systèmes, bien que déterministes, ne sont pas prédictibles, d’où leur inté¬
rêt scientifique. Ils font actuellement l’objet de recherches très actives dans les différents domaines de la
physique, de la chimie, de la biologie, car ils ouvrent la voie à l’analyse de phénomènes complexes, au¬
paravant incompréhensibles.
Montrons que la propriété générale de linéarité est satisfaite par la forme précédente, précisément
que toute combinaison linéaire \\eff) + .
(*) des signaux d’entrée e\(t) et e2(t) , admet comme
.
solution la même combinaison linéaire Ai$i(r) + \2s2(t) des signaux de sortie s\(t) et S2M corres¬
pondants :
dus
To——+us—A0e
cl /
avec e — ue — us
iii) Couplage inductif de deux oscillateurs LC identiques (Fig. 12.1c et chapitre 11) :
d2
ïfi[Q\ + [r][ô] = o
i
D=r M
y y
l/R ï
c
0
U
Us
C Z±I
è S
hJ=c
T T
Ue
Q
WW
7777
S s
rxj
° a) b) c)
© FIG. 12.1.
£ b) Relations affines
CL
O
La relation entre e(t) et s(t) est affine si elle se met sous la forme suivante :
s{t) = K e{t) + so
K et SQ étant des constantes indépendantes du temps. Évidemment so est nécessairement non nul,
sinon la relation serait linéaire. En revanche, K peut être éventuellement nulle.
382 12. Effets non linéaires en électronique
Notons qu’une relation affine n’est pas linéaire puisqu’elle ne vérifie pas les propriétés de linéarité.
L’importance de ce type de relation est néanmoins considérable. En effet :
i) un système constitué de dipôles de caractéristiques affines et de sources idéales est décrit par un
ensemble d’équations linéaires reliant les courants dans les branches du circuit aux sources, conformé¬
ment aux lois de Kirchhoff (cf. chapitres 1 et 5) ; le système ainsi constitué est alors linéaire.
ii) on peut décomposer une caractéristique de dipôle non linéaire en un ensemble de segments s’ex¬
primant chacun par une relation affine. Cette méthode, mise à profit dans l’idéalisation des caractéris¬
tiques de dipôles, par exemple des diodes (cf. chapitres 1 et 7), est aussi utilisée dans les logiciels de
simulation des circuits. L’informatique permet en effet la gestion de nombreux segments et ainsi d’ap¬
procher les caractéristiques réelles.
Exemples :
i) Source de tension stabilisée usuelle (Fig 12.2a) :
5 = Us = 30 V d’où K = 0 et s0 = 30 V
ii) Cellule photoélectrique de marque SOLEM au voisinage de sa tension à vide (Fig 12.2b) ; en fonction
de l’intensité 7 du courant, la tension de sortie a pour expression :
s = Us = — 1 200 7 + 3,2 avec I= e d’où K = — 1 200 12 et so = 3, 2 V
iii) Source de courant (Fig 1 2.2c) ; l’intensité du courant débité par la source s’écrit, si 7 est en ampère
et U en volt :
7 7 \ £
0 so Us 0 S()' U
Us
\
a) b) c)
FIG. 12.2.
/(mA)
1 ue,2
X'T
0 Us
“e.l
Ud U 7777 7777 7777
a) b)
FIG. 12.3.
a) Diode à vide
La diode à vide fut inventée par l’électricien anglais J. Fleming, à la fin du XIX e siècle. C’est un
tube en verre, où règne un vide poussé, dans lequel une cathode métallique chauffée émet des électrons ;
ces derniers, en raison de l’agitation thermique, s’extraient du métal par effet thermoélectronique. Le
courant électronique est recueilli par une anode portée à une tension positive par rapport à la cathode.
Les diodes à vide sont encore utilisées de nos jours, notamment pour redresser les hautes tensions
alternatives (cf. chapitre 2). Notons que l’intensité de saturation Isal dépend de la température Tc de la
cathode (Fig. 12.4a).
b) Triode
Schématiquement, une triode est une diode à vide à laquelle on a ajouté, entre l’anode et la cathode,
une grille. Lorsque la grille est polarisée par une tension positive ( Ug > 0 ), la caractéristique de la triode
présente une région à résistance négative (Fig. 12.4b). Les triodes précédèrent les transistors actuels.
Historiquement, elles équipèrent les premiers amplificateurs électroniques et les premiers oscillateurs
auto-entretenus. De nos jours, elles sont encore utilisées par les radio-amateurs pour l’amplification HF,
en raison de leur faible coût, et occasionnellement dans certains dispositifs de traitement du son, par
exemple ceux destinés à produire certains effets musicaux de distorsion dans les guitares électriques.
c) Diode à jonction
-g Ces diodes formées par une jonction de semi-conducteurs ont des usages très variés (Fig. 12.4c) :
c
Q i) traitement des signaux : suppression d’alternances négatives ou charge de condensateurs sous
r\j tensions alternatives (cf. chapitre 7), etc. ;
° ii) détection : détecteur de crêtes (cf. chapitre 4), démodulation d’amplitude (cf. chapitre 16), etc. ;
© iii) redressement à basse et haute tension (chapitres 2 et 9).
£ d) Diode Zener
CL
O
Comme on l’a déjà vu (cf. chapitre 1), la régulation de tension est la principale utilisation de la
diode Zener dont la caractéristique est rappelée sur la figure 12.4d.
La portion de caractéristique à pente négative a été utilisée dans le passé pour réaliser des oscilla¬
teurs à résistance négative. De nos jours, elle est remplacée par les résistances négatives que l’on réalise
aisément avec les amplificateurs opérationnels (cf. chapitre 8).
Dans le domaine des hyperfréquences, on utilise une diode de technologie comparable mais plus
rapide, la diode Gunn, du nom de l’ingénieur américain J. Gunn. On trouve ce type de dipôle dans les
détecteurs de mouvement par effet Doppler travaillant à 9, 9 GHz .
f) Varistance
Les varistances, qui sont constituées de grains de carbure de silicium ou d’oxydes métalliques, ont
une caractéristique assez bien représentée par la relation suivante (Fig. 12.4f) :
I= kUn avec 2 n 10
Elles sont généralement utilisées pour protéger les circuits contre les surtensions, par exemple celles
provoquées par la foudre.
h) Tube à gaz
Ces tubes contiennent des gaz rares ou des mélanges de gaz rares avec parfois du dihydrogène. Le
tube s’illumine, dès que la tension à ses bornes atteint une tension de seuil Us (Fig. 12.4h).
La diode à gaz, qui est un tube à vide que l’on a rempli de mercure gazeux, était utilisée pour
redresser des tensions triphasées (cf. annexe 2). Son avantage réside dans sa capacité à tolérer de fortes
intensités de courant, de l’ordre de 1 kA .
Les tubes néons, communément appelés « néons », produisent une lumière de couleur rouge carac¬
téristique du néon ; ils ne sont plus guère utilisés de nos jours que dans des enseignes publicitaires.
Les tubes fluorescents actuels, que l’on appelle parfois « néons » à tort, contiennent des vapeurs de
mercure et non de néon. Ils émettent dans le domaine ultraviolet, mais une fine poudre de terres rares,
qui recouvre l’intérieur du tube, absorbe ce rayonnement et provoque une émission lumineuse dans le
domaine visible. Ces terres rares du bloc / de la classification des éléments chimiques se désexcitent
par fluorescence dans le domaine visible en produisant un spectre riche en raies, ce qui confère au tube
une couleur blanchâtre ; le spectre obtenu est intense et proche de celui de la lumière solaire naturelle,
ce qui évite la fatigue oculaire.
Q
IM i) Cellule électrolytique
S Dipôle essentiel en électrochimie, la cellule électrolytique joue un rôle déterminant dans l’in¬
dustrie : fabrication de soude et du dichlore, obtention de métaux purs, plaquage électrolytique, etc.
2 (Fig. 12.4Î).
à j) Photodiode
Une photodiode est une jonction pn éclairée (cf. chapitre 1). Ce photodétecteur couramment uti¬
lisé, présente deux modes de fonctionnement distincts : le mode photoconducteur du troisième quadrant
caractérisé par une bonne linéarité courant-éclairement et le mode photovoltaïque du quatrième qua¬
drant où la photodiode se comporte en générateur (Fig. 12.4j). Les photodiodes sont utilisées comme
détecteurs dans le domaine visible, ultraviolet et infrarouge, ou comme générateurs, par exemple dans
les panneaux solaires.
Effets non linéaires 385
/ I /
Te,i > Te,2
Te,2
I
Uo Up 0 i
I I
0 U ü I U ud U
I
hnv
a) Diode à vide b) Triode c) Diode à jonction
I Diode 1 l\
à jonction
0 I
\ÿy/j Diode 0
/ à jonction
r Ud U 0 /
f
U
U
Effet
d’avalanche
/ I /"
1
Diode à vide 0
4 U
f
U
"Amorçage
0 Us U
O
rsi
©
J
0 U 0 U
4-;
Ol Éu' U É\ É ,
É\
CL
o É2 > Ê\ É2 > É\
U É2 > £j
FIG. 12.4.
386 12. Effets non linéaires en électronique
I) Phototransistor
Un phototransistor est un transistor dont la base est éclairée (cf. chapitre 7). Son comportement
étant moins proche de la linéarité dans la relation courant-éclairement que la photodiode, le phototran¬
sistor est souvent utilisé en commutateur (Fig. 12.41).
[>oo
+ 0
+Unl,+ TT
Us ~üX
7777
Ri
înl,+
R
io +"
a) b)
FIG. 12.5.
R 1
u+ = R Usat,+ et u = «_ = Usatt+ +Rii d’où i=-(u-Usat,+)
+ R2 Ri
Effets non linéaires 387
R2
U+ — U- = Usa,,+ - Usat,+ — Rii > 0 d’où i < - *.(* *2) Usat,+
P
A + A2 +
Le point de transition du passage de l’AO du régime linéaire au régime saturé s’obtient pour :
R2
Usat,+ + R\i,d,+
*n/+ — *i(* + *2)
Usat,+ <0 et M„/t+ — —-
R+ ftUm'+ > °
La tension aux bornes du dipôle, u = Usat,+ + R\i , s’annule alors si :
* = *0,4-
- U.sat,+
Ri
<0
Dans l’hypothèse d’une saturation basse, us = Usat- < 0 , on obtient des résultats similaires :
R I
u+ = R Usa,- et U — U— = Usat- +ÿ1* d’où i= —(u - Usa,-)
+ R2 Ri
R Ri
t/-(- — U- = Usa,,- -Usa,,-- Rli <0 d’où i>- Usai,—
R + R2 Ri{R + Ri)
Le point de transition du passage de l’AO du régime linéaire au régime saturé s’obtient pour :
*2
ira,- = - Usât,- >0 et U„i- = Usa,,- + R\i,il,~ =
*l(*+*2)
K,
La caractéristique totale du dipôle est tracée sur la figure 12.5b. Le point de discontinuité de la
Q dérivée première di/ d u introduit une non-linéarité franche.
IM
Exemple : pour le dipôle à résistance négative de la figure 12.5a, les valeurs sont les suivantes :
S
USat,+ = Usât, — = 15 V R[=R2 = 5 kCl et R = 10 kü
2 La transition linéaire non-linéaire s’effectue aux points {«„/,+ , /„/,+ } et , /„/,_} avec :
à 15 10
inl,+ — -inl,- — 1 mA et «/!/,+ — —Unl,- — 15 = 10 V
10 + 5 10 + 5
La tension s’annule dans le domaine non linéaire pour :
15
*0,4 — — *o,- — — “3 mA
388 12. Effets non linéaires en électronique
Rc U_
«+
fi R
Ri 7777
us
T E
y
B
FIG. 12.6.
--
c i‘
Q A
r\j
° r+ >°° r inl,-
©
Uo- 0 U><‘,+
2 Unl,— fUo,+ U
ci u
o Ri y
R '«/,+
a) b)
FIG. 12.7.
Effets non linéaires 389
Remarque : Le système représenté sur la figure 12.7a est analogue au système précédent dans lequel on
a inversé les entrées de l’AO. On voit que la caractéristique de ce système, qui est donnée
sur la figure 12.7b (cf. Exercices), a une allure « en N » et non plus en « S », comme
précédemment. Ces deux configurations sont associées respectivement aux oscillateurs
RLC parallèle et série (cf. chapitre 14).
. . — Amplificateurs fonctionnels
II 1
s(t) = S [*(/)]
a) Systèmes avec AO
-g si la fonction réciproque S 1 est définie. Par exemple, dans le système de la figure 12.8a, la relation
c entre l’intensité i du courant dans le dipôle et la tension ue d’entrée, est non linéaire et s’écrit :
Q
rNJ
°
i = S(ue) = -ÿ d’où us = —RS(ue)
©
V
2 R id
CL
jiJj"
O
ud
V R
|>00 [>oo
Ud
Ue Us Ue + Us
i—
R
= S(—us) et donc us = —S~ ©
Ainsi, la réalisation d’un système à transfert non linéaire donné se ramène à la construction d’un dipôle
non linéaire dont la caractéristique détermine la fonction non linéaire désirée.
Les limitations de ce type de montage sont dues, d’une part à l’AO, qui présente une bande passante
de largeur finie, une vitesse maximale de balayage et à la saturation en tension (cf. chapitres 8 et 9),
d’autre part au dipôle qui impose aussi sa bande passante et dont les caractéristiques peuvent varier avec
la température.
b) Amplificateur exponentiel
Un amplificateur exponentiel (cf. chapitre 8) est un système dont le transfert non linéaire est une
fonction exponentielle :
ue
us = «i,o exp
Ue,0
US,Q et M£) o étant des tensions constantes.
c) Amplificateur logarithmique
Un amplificateur logarithmique (cf. chapitre 8) est un système qui réalise le transfert non linéaire
suivant : us = sç> ln (ue/eo) , où SQ et eo sont des tensions constantes.
On peut utiliser ce type d’amplificateur pour constituer un dB-mètre, c’est-à-dire un instrument
capable de fournir une grandeur proportionnelle à 201g(ue/ur) , ur étant une tension de référence.
Associé à un vobulateur, un amplificateur logarithmique permet de relever automatiquement la courbe
de gain dans le diagramme de Bode (cf. Exercices).
d) Multiplieur de signaux
Un multiplieur de signaux est un système à deux entrées e\ (t) et e2(t) qui donne en sortie un
signal proportionnel à leur produit :
s(t) = Km e\ (t) e2(t)
Afin d’analyser soigneusement le rôle d’un multiplieur, appliquons à l’entrée du multiplieur deux ten¬
sions sinusoïdales, de fréquences fi et f2 , auxquelles on a superposé des composantes stationnaires U\
et U2 :
Q
IM
M| = U\ + MW)1 COS (ù)\t + <f>\) et M2 = U2 + Mm>2 COS ((j)2t + <(>2)
S avec (o\ — 2trf\ et co2 — 2nf2 . La tension de sortie us — Km u\u2 du système est alors :
us = KmUiU2 + KmU2umii cos (wit + (f>i) + kmU\ um,2 cos (o2t + <f>2) + un
2
à avec :
U\2 -- 2ÿmMm,lMmi2COS
1
, + (f>2] + ~KmUm,iUm,2
[(û>i + û)2)t + (f>
1
COS [(ûq - ù)2)t + <f>\ ~ <j)2\
On constate que le signal de sortie comporte une composante stationnaire (fréquence nulle) ainsi que
quatre pics de fréquences f\ , f2, f\ + f2 et \f\ — f2\ (Fig. 12.9a). Le signal de sortie contient les
harmoniques du signal d’entrée et deux harmoniques supplémentaires f\ +f2 et \f\ —f2\. Le transfert
non linéaire effectué a donc eu pour effet d’enrichir le contenu harmonique du signal.
Effets non linéaires 391
Notons que si les tensions d’entrée sont identiques et les composantes stationnaires nulles, le signal
de sortie possède une composante stationnaire, et un signal de fréquence double 2/o de celle des entrées.
/1 fi t t
0 0
fl -A h +fi f h -A A +h f
a) b)
FIG. 12.9.
Les systèmes multipliers permettent de moduler l’amplitude d’un signal par un autre. Cette opé¬
ration joue un rôle important en télétransmission de l’information, détection synchrone etc. (cf. chapitre
16). Notons enfin que les systèmes multipliers entrent dans la conception de nombreux appareils de
mesure, tels que phasemètres, wattmètres, voltmètres RMS, etc.
Le circuit analogique AD633 (Fig. 12.10) est un circuit intégré multiplier de tension, à haute
impédance d’entrée ( 10 Mfi ), à bande passante étendue ( 1 MHz ), capable de travailler dans les quatre
quadrants et qu’on alimente en ±15 V . Ce multiplier à transistors possède quatre entrées différentielles
X\ , X2 , Y\ , Y2 et une entrée supplémentaire Z , ce qui permet de réaliser l’opération suivante :
us = Km{X2-Xx)(Y2-Yx)+Z avec Km = 0, 1 V”1
-g Les entrées acceptent des tensions entre — 10 V et 10 V.
c
Q
r\j AD633
X\ [T I] Va
°
©
X2[T T] us
CL
O
r.[I
Y2[7 T\-Ua
FIG. 12.10.
392 12. Effets non linéaires en électronique
e) Racineur
Un racineur est un circuit qui réalise un transfert non linéaire proportionnel à la racine carrée d’un
signal d’entrée ue positif (cf. chapitre 9) :
us = Kr uxJ2
où Kr est un coefficient constant homogène à la racine carrée d’une tension.
Sur la figure 12.11, on a représenté un montage réalisant un racineur à partir d’un AO et du multi-
plieur AD633. En mettant à la masse du montage les voies X\ et Y2 et en reliant les voies X2 et Y\ ,
ce dernier fournit :
-V2 + R
+Z
Ue
u+ 2R
Ua Us
7777
FIG. 12.11.
Pour nous assurer de la stabilité du montage, nous devons analyser la limitation en bande passante
de l’AO dont la tension de sortie ua satisfait à l’équation différentielle (cf. chapitre 8) :
T~ÿt + Ua = A°(u+ ~
La tension de saturation de l’AO peut atteindre ±15 V , valeurs des tensions d’alimentation ; le pont
diviseur de tension ( R , 2R ) a pour but de limiter à ± 1 0 V l’entrée du multiplieur, ainsi que l’exigent
les caractéristiques techniques du composant. Par conséquent :
2R 2 2
us = R ua = - ua = ad ua avec ad = -
+ 2R 3 3
Puisque M_ = 0, ua satisfait à l’équation différentielle non linéaire suivante :
O
+ua = A0(-Kmu2 + ue) = A0(-Kmad u2 + ue) soit encore +ua+ A0Kmad u2a = A0ue
Finalement, puisque Au » 1 :
rxj d ua
°
T——
d + A0Kmadul « A0ue
© En régime stationnaire établi, sous la tension ue — U , cette équation admet comme solution l’état
d’équilibre suivant :
1/2
ci
O
Ua = (—)
\Kmocd J
1
ce qui est bien homogène puisque Km s’exprime en V et ad est un facteur sans dimension.
Vérifions sa stabilité par la méthode des perturbations. Plaçons-nous au voisinage de cet état d’équi¬
libre en introduisant l’écart relatif de tension fi(t) <g; 1 défini par ua{t) = UQ [1 + ; l’équation du
système devient alors :
M0 T
dt + AoKmad UQ [1 + /i(t)]2 — Ao«e
Effets non linéaires 393
En développant le carré et en ne conservant que les termes du premier ordre, il vient, puisque üQ
est solution du régime établi :
T
d/i
— + 2A0Kmadu0 /i(t) = 0
d/
On sait que la solution de cette équation différentielle linéaire a pour expression :
Us,2
-g Kmtf R
c
KrXm
Q
rxj Ue
X Us. 1 C
--1 Us.2 Us
Quadrateur Racineur
° 7777 7777 7777 7777 7777
©
FIG. 12.12.
ci
O
. . — Écrêteur
II 2
Un écrêteur est un système qui limite le domaine de variation d’un signal. En désignant par e(t)
l’entrée, s(t) le signal de sortie écrêté, s+ et s~ deux constantes respectivement positive et négative,
on a :
s(t) = e(t) si s < e(t) < s+
s(t) = s+ si e(t) > s+ et s(t) = s si e(t) < s
L’écrêtage est dit symétrique si s+ = —s~ , dissymétrique sinon.
394 12. Effets non linéaires en électronique
Les systèmes écrêteurs jouent un rôle important dans les dispositifs de protection contre les surten¬
sions ; c’est le cas lorsqu’il s’agit de protéger une installation électrique contre la foudre. Les limitations
en tension et en courant des amplificateurs provoquent un écrêtage à l’approche des tensions ou courants
de saturation ; l’écrêtage n’est pas en général désiré car il provoque la déformation du signal de sortie.
Prenons l’exemple de l’amplificateur de tension à AO représenté sur la figure 12.13 dont la carac¬
téristique de transfert est donnée sur la figure 12.14a.
+
Ue\
— 7777
Us
FIG. 12.13.
Le système est supposé travailler dans sa bande passante et dans des conditions de non-limitation
de la vitesse de balayage. Tant que la tension d’entrée ue évolue entre ue- et ueÿ+ , le comportement
du système est linéaire. En désignant par us la tension de sortie et en tenant compte du diviseur de
tension, il vient, l’AO étant idéal :
R1+R2 R\ +R2
us = ue = Auue avec Au = «3,1
Ri Ri
Les limites ue>+ et ue- du domaine linéaire en sortie sont atteintes autour des tensions de saturation
haute Usat,+ et basse Usat- , proches des tensions d’alimentation de l’AO :
U
_ S'il,+ Usât,—
ue,+ — —:- et Ue- =
Au Au
Pour un AO alimenté en ±15 V , on obtient : ue +
l’amplificateur sature en tension. En régime sinusoïdal
-
-Me>— « 4, 8 V . En dehors du domaine linéaire,
établi, on observe un écrêtage de la tension de
sortie (Fig. 12.14b).
-g 1
Ws Me(t), Mj(?)
C
Zone de Saturation Usat,+
Q destruction USat,+ haute Us
il
r\j
° Ue
/*\ / \ / N
© \\ I \ I \
•M
0 t
! I
CL
O
\ / \ / \
\ / \ /
R = 4,7 kfî
UZ-
/'\ue
Us
Secteur Ue IV Us
Tm
Uz-
a) b)
FIG. 12.15.
. . — Comparateurs
II 3
Un comparateur de signaux est un système à deux entrées e\ (t) et dont la sortie ne prend
que deux valeurs possibles appelées états, s+ et s~ :
) LM339
UJ LU LU LU LU LU LU
«*,1 «i,2 Ua W2,- «2,+ «1,- Mi,+
FIG. 12.16.
Un comparateur simple n’est pas adapté à un signal d’entrée bruité, car plusieurs basculements
successifs non souhaités peuvent se produire, comme le montre la figure 12.17a, aux instants t\ , tj ,
?3 . Le comparateur à hystérésis permet d’éviter cette difficulté (cf. chapitre 8). Lorsqu’un signal bruité,
globalement croissant, dépasse le seuil de déclenchement, il est judicieux d’abaisser ce seuil juste après
le basculement, afin d’éviter que le bruit ne fasse basculer à nouveau le comparateur (Fig. 12.17b). Pour
cela, le signal de comparaison ec doit dépendre de l’état de la sortie s(t) :
Le comparateur à hystérésis est aussi appelé bistable en raison de la stabilité des deux états pos¬
sibles de la sortie.
UX(t) U\(f)
Comparateur simple Comparateur à hystérésis
-g
c U2-- Ah\; «2 A--
Q
rNJ
°
© 0
-I--
1 h
'l h h
t
0 +
£ a) b)
CL
O
FIG. 12.17.
D>oo
+
Ue
R2= 500 kü Us
Rx = lOkfl
7777 7777 7777
FIG. 12.18.
ue(t)
Us1' us(t)
E2 ai
Ex
r/2 <T '«0
t -*ÿ
0 Ue 0 T/T Ti
a) b)
FIG. 12.19.
*0 [>oo
Ri R\ R\ Ri
+
Ue
ci+1$ ci: Ci y VX \72?2
O O (pi
M.v
E«+,|Q £2|I £ij(
FIG. 12.20.
La parité de la tension à produire réduit l’étude à une demi-période, par exemple dans l’intervalle
0 < t < T/2 . Pendant cette durée, l’alternance de la tension d’entrée ue étant positive, seules les
diodes Vk du groupe situé à droite du plan de symétrie V peuvent conduire.
Pour 0 < us < E\ , aucune diode ne conduit :
d us
us = ue de pente ato = -—
d ue
Le système fonctionne en régime linéaire.
Pour E\ < us < E2 , seule la diode V\ est passante. Alors :
(R0//R1)
us
GH9 de pente a 1 = ——
d«,
d ue Ro
R\
Ro + R\
Pour E2 < us < ET, , les diodes V\ et V2 sont passantes :
(R0//R1//R2) R\ //R2
us — (Ro/ /R\/ /R2) de pente a2 = =
Ro R0 + R1//R2
Pour Ek < us < Ek+i ; les diodes V\ , ••• , Vk sont passantes :
us = (Ro//Ri//---//Rk)
ue
fU... Ek de pente ak =
Rxl/Ri/l-'-l/Rk
Ro R 1 Rk R0 + Ri//R2//---//Rk
Pour (n + 1)£ÿ„_(_ 1 < us , la diode T>n+\ impose us = En+\ de pente an+\ = 0 .
-ri Ainsi, la caractéristique de transfert se présente sous forme d’une succession de segments, dont les
c pentes ak sont déterminées par les résistances Rk et les tensions Ek .
Q On reproduit une tension us sinusoïdale en choisissant soigneusement Rk et Ek . Un raisonnement
r\j fondé sur l’analyse harmonique de la dérivée du signal de sortie permet de calculer les valeurs des
° composants d’un conformateur rudimentaire à quatre diodes (cf. Exercices).
©
CL
III. — GÉNÉRATION D’HARMONIQUES
. . — Signaux isomorphes
O
III 1
Un signal est isomorphe lorsque, appliqué à l’entrée d’un système, il donne en sortie un signal de
même forme, d’où son nom. Les seules transformations qui réalisent cette conservation de forme sont
l’amplification (multiplication par un réel supérieur ou inférieur à l’unité) et le déphasage :
s(t) = Ae(t — T)
Effets non linéaires 399
s{t) = H(j<o) e(t) = H(jo)) em exp (jcot) = exp (/&>/) avec = H(ja>)em
Notons que la multiplication par un nombre complexe équivaut à une amplification (augmentation ou
atténuation) par le module de ce nombre, et à un déphasage correspondant à son argument. On voit que
l’isomorphie des signaux sinusoïdaux est directement reliée à la linéarité.
Réciproquement, si l’isomorphie des signaux est réalisée à toutes les fréquences, il est possible de
construire une fonction de transfert linéaire H(jù>) ; le système est alors linéaire.
La non-isomorphie du signal de sortie correspondant à une entrée sinusoïdale est a contrario ca¬
ractéristique de la non-linéarité du système.
Exemple : dans un quadrateur, l’entrée harmonique ue et la sortie correspondante us ont pour
expressions respectives :
K ir
us = Kmu2e = Km u2m cos2(cut) = —
7 7 7
ue = um cos (eut) et [l + cos(2<yf)]
La tension de sortie, dont la partie sinusoïdale a une fréquence double de celle de l’entrée, n’est pas
isomorphe à la tension d’entrée : le système est non linéaire.
Appliquons à l’entrée d’un système non linéaire, un signal sinusoïdal e(t) , de fréquence
/ = ù)/(2TT) . En régime établi, la sortie s(t) est périodique, mais non isomorphe à l’entrée, puisque
le système est non linéaire. La symétrie des causes se retrouvant dans celle des effets, selon le prin¬
cipe de Curie (cf. Électromagnétisme), la période du signal de sortie est aussi égale à T = 1// . On peut
alors écrire :
s(t + T) = $(/)
D’après l’analyse de Fourier (cf. annexe 2), s(t) peut se mettre sous la forme d’une série de signaux
sinusoïdaux comprenant, en plus d’une composante stationnaire, des composantes sinusoïdales de fré¬
Q quence fondamentale / et de fréquences multiples nf :
CM
2 Un système non linéaire engendre donc un signal de sortie de contenu spectral plus riche que celui du si¬
à gnal d’entrée. Cet enrichissement harmonique est une propriété essentielle caractéristique des systèmes
non linéaires (Fig. 12.21).
Exemple : dans le système redresseur de la figure 12.22, la tension appliquée à l’entrée est
ue = um cos(at) . On observe en sortie :
us = ue si ue > 0 et us = 0 si ue 0
400 12. Effets non linéaires en électronique
Signal sinusoïdal
/o /
Signal sinusoïdal
fo f
Système Isomorphie
linéaire
fo /
Déformation Signal périodique
Système
non linéaire
Signal périodique
fo /
Signal périodique
+
fo f
Système Déformation
linéaire éventuelle
fo f
FIG. 12.21.
Calculons le spectre de Fourier de la tension de sortie. La fonction us{t) étant paire, seuls les
coefficients a„ ne sont pas nuis :
T/2 T/A
-d
o
an
-U T/2
us(t)cos{2irnft) dt=7j1 jT/4 COS(2îrft) cos(2fl-rt/t) d t
t>0° i i
I»
+
Us Rc
Ue
7777 7nr
FIG. 12.22.
Effets non linéaires 401
Pour n = 1 , on a :
TT /I 12
TT
/Jf0
2um
a\ = -
TT
cos2 6 dô = —
TT
f
Jo
[1+ cos(20)] dd =Uff
2
Pour n± 1, on trouve :
f 77/2 {cos[(„+l)»]+cos[(„-l)«]}d«=ÿ{Sinl("+1W21 1W2]
On =
«m
~
TT Jo //+ 1
I'
n— 1 }
Si n est impair (n = 2p + 1 ), les coefficients de Fourier s’annulent : aÿ+i = 0 . Si n est pair
( n = 2p ), les coefficients valent :
2um (-I)P
«2p = -
TT 4p2 — 1
puisque sin |ÿ(2p + 1) yj = (— l)p
Comme les coefficients bn sont nuis, en raison de la parité du signal, le développement final est le
--
suivant :
1 1 , 2 (-1F
K
TT
x
Us(t) = um —h - cos(û>n
2 ' TT >
p=i
4p2 — 1
cos (2po)t)
H
5—
-g
c
Q
S I-1--
1 1 F
0 1 5
©
FIG. 12.23.
£
CL
O
b) Signal d’entrée périodique non sinusoïdal
Appliquons, à l’entrée d’un système non linéaire, un signal e{t) périodique mais non sinusoïdal,
de période T0 , en régime établi.
Chaque harmonique du signal d’entrée fournit, à la sortie du système, son propre ensemble d’har¬
moniques. Ces différents ensembles d’harmoniques se combinent entre eux de façon non linéaire pour
former le signal de sortie s(t) .
402 12. Effets non linéaires en électronique
En régime établi, s(t) possède la symétrie temporelle de l’entrée, c’est-à-dire la même période T0
que le signal d’entrée. Cependant, le spectre du signal de sortie diffère de celui de l’entrée, car les deux
signaux sont de formes différentes. On observe ainsi en sortie un signal périodique déformé par rapport
à l’entrée.
Avec un système linéaire, attaqué par le même signal e(t) , l’ensemble des harmoniques de l’entrée
est transféré en sortie avec une amplification et un déphasage différent pour chaque fréquence. En régime
établi, on observerait, en sortie, les mêmes harmoniques qu’en entrée, mais d’amplitudes modifiées par
le système, selon leur fréquence.
Lorsque la plupart des harmoniques significatifs du signal d’entrée sont contenus dans la bande
passante du système, la sortie est proportionnelle à l’entrée ; la sortie et l’entrée ont même forme. En
revanche, si les harmoniques significatifs du signal d’entrée sont partiellement ou totalement hors de la
bande passante, le spectre du signal de sortie diffère sensiblement de celui de l’entrée ; il en résulte alors
des signaux de sortie déformés par rapport à l’entrée.
La déformation d’un signal d’entrée, périodique mais non sinusoïdal, n’est donc pas caractéristique
d’un effet non linéaire.
. . — Distorsion harmonique
III 3
La distorsion harmonique est la déformation d’un signal sinusoïdal par un système non linéaire, un
système linéaire ne produisant aucune distorsion harmonique.
Si la tension d’entrée ue est sinusoïdale, ue = um cos {(ot + <f>) , la tension de sortie, périodique en
régime établi, peut se mettre sous la forme d’un développement en série de Fourier :
X
L’écart à la forme sinusoïdale est d’autant plus grand que les amplitudes des harmoniques sont impor¬
tantes. Aussi introduit-on le taux de distorsion harmonique :
oo 1/2
1
Dh = 1/2
y:ai + bi
M+*î) ,ii=2
Ce nombre sans dimension est en général très inférieur à l’unité ; on l’exprime souvent en pourcentage.
'
Q
CM Le signal de sortie est d’autant plus affecté par la distorsion harmonique que Dh est proche de
l’unité. Si D/, = 0 , la tension de sortie est une sinusoïde de même fréquence que la tension d’entrée,
S
laquelle est éventuellement affectée d’une composante stationnaire ; le système ne présente alors aucune
distorsion harmonique.
2 Le taux de distorsion harmonique peut s’exprimer aussi en fonction des tensions efficaces du fon¬
à damental et des harmoniques, U\7ef et Uh,ef , somme des contributions de l’ensemble des harmoniques :
1/2
I
u\ ,ef = -t= [a] + b}){/2 et Uh,ef = -7= ( Yÿal+bl d’où
V2 ji—2 Uuef
On mesure la tension efficace des harmoniques Uhtef en filtrant le fondamental. L’instrument qui permet
de mesurer le taux de distorsion harmonique est un distorsiomètre.
Effets non linéaires 403
us = us,m cos 0S si T s/ 4
Us = TS/4 t T/2 - TS/4
cos d si
us - -us,m cos 0S si T/2 - Ts/A t Tj2
Us. Us(t)
TS/2 TS/2
0_
+
! -T/2 ' ,/4 Ts/4 r/2 t
~ÿUs,m COS(ù)ts)
FIG. 12.24.
Déterminons les coefficients de Fourier de la tension de sortie us(t) . La parité de s(t) a pour effet
d’annuler les coefficients bn . Quant aux a„ , on les obtient par la méthode habituelle :
T/2 2 FT'1
a„
-U -T/2
us(t) cos(n(ot) dt = — /
T Jo
us(t) cos(nù)t) dt
£
f Us,m COS 0S cos(n0) d 0 + J/
0s
uSimcos0cos(n0) dd
FJir-Os
usÿm cos 0S cos (n0) d0
P0S
f0
Us,m COS 0S
J
/
0
cos(n0) d9 — us,m cos 0S / cos(n7r
J0s
— nu) d(— a)
f0S
/ [cos(n0) — cos {ntt — n0)] d0
= usÿm cos 0S
Jo
404 12. Effets non linéaires en électronique
us,m sin(20,v)
a\ -
2TT + - 2#,) = [* + sin(2«,) - 2#J
Pour n 3 impair, on obtient, en effectuant :
2us,m cos 6s sin(nds) f sin[(« + l)0j] sin[(n — 1)0*]
a„ =
«77
D,é
0,483--
-ri
c f
Q 0 T/4 es
r\j FIG. 12.25.
° En désignant par Uef = uc,m , U\,ef et Uh,ef les tensions efficaces du signal carré, de son fonda¬
©
mental et des harmoniques, le taux de distorsion D/, c a pour expression :
£ 1/2
O-
O n
v
_
“
Uh,ef
(*£-) -GH
Comme la tension créneau est paire, alors b\ = 0 et :
4 f TT/2 4
a'"-% avec ai UCtm COs(ù)t) d t = —
77 J0
Uc,m COS 0 d 0 = —
TT
Mc,m
.
IV 1. — Oscillateurs auto-entretenus
Un oscillateur auto-entretenu est un système capable de réaliser et d’entretenir des signaux alterna¬
tivement croissants et décroissants, à partir de sources stationnaires d’énergie nécessaires pour alimen¬
ter les dipôles actifs. En effet, tout système réel étant dissipatif, un apport d’énergie est nécessaire pour
entretenir des oscillations. Le plus souvent, cet apport est fourni par les sources de polarisation des tran¬
sistors et des AO. On classe généralement les oscillateurs en deux catégories principales :
i) les oscillateurs quasi-sinusoïdaux qui délivrent des signaux très proches de signaux harmoniques,
ii) les oscillateurs de relaxation, qui oscillent par transitions successives entre deux états. Ils sont
caractérisés à la fois par les durées de ces transitions, appelées durées de basculement, et par les durées,
plus longues, pendant lesquelles ils occupent ces états en se relaxant.
À ces deux catégories, on peut ajouter celle des oscillateurs paramétriques pour lesquels les équa¬
tions linéaires comportent des paramètres qui peuvent varier. Par exemple, un oscillateur LC dont la
capacité du condensateur ne garde pas sa valeur est un oscillateur paramétrique.
Examinons les effets de la non-linéarité sur des exemples d’oscillateurs choisis dans chacune des
catégories précédentes.
La bobine est caractérisée par son inductance L et par sa résistance r en série ; quant au condensateur,
il est supposé parfait, de capacité C . Le second AO est monté en convertisseur courant-tension, afin de
pouvoir visualiser aisément le courant dans le circuit sur un oscilloscope.
406 12. Effets non linéaires en électronique
R\
uc UL Ur
U
!
[>00
i
WM?—[
L
C
*3 UR,„ K
U t>°° R
Ri
P1 7777
-R3i
FIG. 12.26.
Supposons le circuit initialement au repos, c’est-à-dire sans courant qui le parcourt : z(0) = 0 . Le
--
dipôle à résistance négative, qui est aussi au repos, fonctionne en régime linéaire. La loi des tensions
donne :
q di
uc + uL + ur + uRt„ = 0 avec uRn = Rni soit h L——h ri + Rni = 0
d/
avec les notations habituelles, i = dq/ dt pour l’intensité du courant et q pour la charge de l’armature
du condensateur vers laquelle est orienté le courant. En dérivant et en introduisant la pulsation propre
(o0 = 1/(LC)1/2 , on obtient :
d2i
dt2 +
L’état initial z'(0) = 0 est un état d’équilibre, solution de l’équation d’évolution. Pour étudier sa stabilité,
supposons qu’à t = 0 une petite perturbation Sio , d’origine électromagnétique ou thermique, écarte
le système de son état d’équilibre. Admettons en outre que le système ait un comportement pseudo¬
périodique, ce qui est réalisé avec les valeurs des composants qui satisfont à l’inégalité :
-d
c
Q
r\j
(ÿ)2-ÿ<0 ce qui s’écrit Q=
r
La)o
+R ii
>
I
.
2
° La solution de l’équation d’évolution peut alors se mettre sous la forme suivante (cf. chapitre 4) :
©
1/2
i(,) =
Si0 sin{(ont + (f>)
L 1
? SÏÏÏÂ eXP
avec Tn =
r + Rn
et <on = ù)O
4<yo Tl
ci
O
<f) étant une constante déterminée par la charge initiale du condensateur. Comme il est impossible de
réaliser parfaitement r — —Rn , deux cas se présentent :
i) si rn >0, soit r > —Rn , l’amplitude des oscillations décroît exponentiellement au cours du
temps. L’état initial est stable et le système reste dans son état de repos ;
ii) si r„ < 0, soit r < ~R„ , l’amplitude des oscillations croît exponentiellement au cours du
temps ; l’état initial est instable et le système oscille.
Effets non linéaires 407
T„ = — fa — — 2îr (LC)1/2 « 8, 9 ms
Lü{)
On constate que l’amplitude des oscillations cesse de croître au bout de quelques périodes, ce que nous
nous proposons d’interpréter.
-*ÿ
Le système fonctionne en régime linéaire tant que l’intensité du courant dans le dipôle à résistance
négative reste contenue dans les limites î„/ + < /(f) < _ (Fig. 12.5b).
Supposons que l’intensité du courant atteigne le seuil limite i(t„t) = în/(_ à l’instant t = tni . À
l’instant ultérieur i > i„i ,1a tension UR„ aux bornes du dipôle à résistance négative a pour expression :
t_
2 Écrivons les solutions de cette équation semblable à la précédente. Il vient, en changeant l’origine des
CL
O temps t' = t — t„i , avec /(O) = îQ :
1/2
=iÿex” (-4) sinM,'+ÿ) avec T'
"
=
r + R\
et (o'n — (o0
1
4"0T'n
où est une constante déterminée par la charge du condensateur à t' = 0 . Comme la nouvelle
constante de temps r' est positive, l’amplitude des oscillations décroît dans le domaine non linéaire.
408 12. Effets non linéaires en électronique
Un résultat analogue est obtenu lorsque le domaine non linéaire est situé en deçà du seuil limite
i < /„/,+ , puisque la tension UR„ est alors donnée par :
„ d M/?„ cli
+ Rii ——
n
d2!
dr2 +
En régime établi, le système évolue donc en suivant une succession de phases.
i) Domaine linéaire
L’amplitude des oscillations croît jusqu’à atteindre les limites du domaine de fonctionnement li¬
néaire du dipôle à résistance négative.
ii) Transition du domaine linéaire vers le domaine non linéaire
Lors du changement de domaine, la charge du condensateur et l’intensité du courant dans le circuit
ne subissent pas de discontinuité, la continuité de ces deux grandeurs étant assurée respectivement par
le condensateur et la bobine.
iii) Domaine non linéaire
L’amplitude des oscillations décroît jusqu’à atteindre la frontière du domaine de fonctionnement
linéaire du dipôle à résistance négative.
L’amplificateur opérationnel fonctionne donc périodiquement en régime linéaire et non linéaire. Le
point de fonctionnement du dipôle à résistance négative évolue alternativement entre les deux coudes de
la caractéristique (Fig. 12.5b). L’amplitude des oscillations est donc limitée au domaine :
Uc =
_! avec i =
C ïït = et = + J0 d
ce qui donne :
m
«c(0 =
C
_ j_
RC f «*(0 d t' = uc(0) + jf CW d t'
- uc(0) +
Usat,+
RC
t
Effets non linéaires 409
-<
Intégrateur
ç]
Inverseur *3
R
[>oo r
[>00 Ri |>00
a
UC
77TT
Us
R\ Ri
7777
Comparateur .
7777
7777 à hystérésis
FIG. 12.29.
Le comparateur change d’état à l’instant t\ , lorsque le seuil de basculement Ub,+ est atteint :
Usat,+ Ri
Ub,+ = uc(t\) = ad Usati+ = ad uc{0) + avec ad =
RC Ri + Rj
La sortie du comparateur devient Usat- < 0, et après inversion, l’entrée de l’intégrateur passe à
—Usa,t- , d’où la tension «c(0 :
«c(0 = UC{h) + —
I
f Usinât' = «c(ll) + Usat,-
RC
(t-tl)
Jt\
La période s’achève à l’instant Î2 , lorsque le comparateur bascule à nouveau, c’est-à-dire lorsque la
tension seuil Ub,~ est atteinte :
Usat,-
ub- = uc{t2) = ad Usat- = ad uc(h) + (t2-h)
RC
La tension de sortie de l’intégrateur retrouve alors sa valeur de début de cycle, uc{h) = «c(0) . La
période T = t2 et la tension crête-à-crête ucc = uc(t\ ) — MC(0) en sortie de l’intégrateur s’obtiennent
selon :
O
UC(0) = ad Usat- = uc(ti) + -fl) et uc(t\) = adUsat,+ = uc(0) + ~ h)
T = 4ad RC
ad « 0, 5 7 « 4, 4 ms et ucc «7,5V
410 12. Effets non linéaires en électronique
Les tensions us et uc sont respectivement des tensions créneau et triangulaire (Fig. 12.30). Les deux
échelles de temps du système sont effectivement très différentes : la durée de basculement du com¬
parateur est de l’ordre de la microseconde, tandis que la période des oscillations est de l’ordre de la
milliseconde. Le comparateur à hystérésis est l’élément non-linéaire du circuit; ses seuils de bascule¬
ment sont commandés par le facteur ad , lequel détermine l’amplitude des signaux triangulaires et la
période des oscillations.
Retenons que, sur une période, un oscillateur de relaxation fonctionne le plus souvent en régime
non linéaire.
adUsa,,+
0 v7
adUsat--L UC
Usat,-
FIG. 12.30.
x + <WQX = 0.
La grandeur x est alors proportionnelle à une charge en électricité, une élongation en mécanique, une
pression en acoustique, une concentration en chimie, etc. Pour introduire l’énergie E de l’oscillateur,
on multiplie l’équation précédente par x :
.V2 X2
xx + cdÿxx = 0 ce qui s’écrit =0 avec €=
-g Exemple : pour une cellule LC parallèle, la charge q de l’une des armatures du condensateur satisfait
c
Q à l’équation différentielle (cf. chapitre 3) :
rNJ
° + o)20q = 0 avec =
©
La grandeur q satisfait donc à l’équation canonique précédente.
"° ÏC
£ Comme toute réalisation physique est dissipative, il est nécessaire de prendre en compte la puis¬
CL
O sance dissipée, par effet Joule dans l’exemple considéré. L’équation du circuit devient, en notant Vj
cette puissance :
d£
—— — Vj avec Vj < 0
dt
L’entretien des oscillations n’est donc possible que si l’on fournit au circuit une puissance supplémen¬
taire Vs :
dE
—
d/
= Vj + Vs avec Vs > 0
Effets non linéaires 411
Pour un oscillateur linéaire, pour lequel les forces associées à Vj et Vs sont proportionnelles à la
vitesse, les puissances dissipée et reçue, s’écrivent respectivement :
V" .v-
Vj = - Vs = — avec Td> 0 et rr > 0
Td Tr
Si \Pj\ < Vs , les oscillations s’amortissent exponentiellement. En revanche, si \Vj\ > Vs , les oscilla¬
tions croissent indéfiniment, ce qui n’est pas ce que l’on souhaite réaliser.
L’entretien des oscillations exige donc que \Pj\ — Vs . Cependant, il est expérimentalement im¬
possible de réaliser rigoureusement cette condition à chaque instant. Un oscillateur auto-entretenu ayant
un fonctionnement linéaire est donc impossible à réaliser. Il en résulte que tout oscillateur auto-entretenu
doit être non-linéaire.
En régime établi, l’énergie de l’oscillateur est en moyenne constante au cours du temps, ce qui
implique une compensation des pertes par apport d’énergie sur la durée d’une période :
dS
— =VS+Vj = 0 d’où Vs = -Vj
d/
a) Oscillateur de van der Pol
Les premières études expérimentales de la dynamique des systèmes oscillants ont été réalisées,
à partir de 1920, par l’ingénieur hollandais B. van der Pol ; aussi, le premier de ces oscillateurs auto¬
entretenus, que l’on a représenté sur la figure 12.31, porte-t-il son nom.
UQ
ic" îR h
A
e Ua\
R
X «gf
C
J
ia
B V
FIG. 12.31.
Le dipôle non linéaire V est constitué par une triode polarisée au voisinage de la tension UQ , dont
-g
c la caractéristique i = i(ü) est bien représentée par l’équation suivante du troisième degré (cf. Exer¬
Q cices) :
r\j
U2
s U
Rn
1-
© “o
Dans cette expression, Rn < 0 désigne la résistance dynamique négative de V au voisinage de la
£ tension nulle. La loi des nœuds donne :
CL
O
Lÿ=*fc=| iq
ic + iR + ii +i = 0 avec u=
dt C
et ic = d t
En dérivant l’équation précédente et en substituant afin de faire apparaître la seule tension u , on obtient
l’équation suivante du circuit :
_ d2 u 1 du u d rM / M2\I
Cd7 + i?d7 + Z
412 12. Effets non linéaires en électronique
En introduisant la pulsation propre OJQ — (LC) l//2 et la variable x = u \[C , cette équation devient :
3*2
*+ *(æC +
I 1
Æ„C RnC2ul +
ù)lx = 0
1 1 3x2
RC + R„C R„C2UQ
<0
I I
— <0
R + R„
soit — >R - et donc R > -R„
R„
1 1 X2
X + 7jxj + l“loX~0 OÙ
Te(x) TO
1- T
avec :
1 R + Rn R + Rn 1/2
TO RR„C
>0 et xi = MoC'/2 3R
b) Analyse de la non-linéarité
d / x2
dt
2x2\ =
(T+-5TJ
i2
Te(x)
1
T0 H) x2
ce qui s’écrit :
T3
Q
= avec £=j+ "oy
A- A-
et V[nc) = — i2
Te(x)
1
TQ H)i2
CM
On reconnaît l’équation-bilan d’un oscillateur harmonique, d’énergie E , qui reçoit la puissance supplé¬
S mentaire V . Deux cas se présentent :
i) pW > 0, soit x < xi , l’oscillateur reçoit du dipôle non linéaire plus d’énergie qu’il n’en
2 dissipe et l’amplitude des oscillations croît.
à ii) ,p("c) < 0 , soit x > xi , l’oscillateur dissipe plus d’énergie qu’il n’en reçoit et l’amplitude des
oscillations décroît.
Ainsi, en régime établi, l’amplitude des oscillations est tour à tour croissante puis décroissante, au
cours d’une période. Comme la puissance moyenne reçue doit être nulle, on a :
p(nc)
\ _ _1 —
j2 --
X2 X2
d’où x2xf =X2X2
T0 -J
Effets non linéaires 413
x-—
T0
+ ù>îx = 0
Comme les racines de l’équation caractéristique correspondante r2 — r/ro + (OQ = 0 sont :
1 1 1/2
r = — ±j(o0
2r0 V
1
4woro )
on trouve, pour <2o = (OQTQ > 1/2 , la solution générale suivante :
1 1/2
x(t) = Cpcxp cos(iopt + 4>P) avec (Op — COQ 1 -
4O>ITI
Cp et 4>p étant deux constantes. Ainsi, l’amplitude des oscillations croît exponentiellement; le bruit
électromagnétique ou thermique est alors suffisant pour amorcer les oscillations.
La parité re(— x) = re(x) étant souhaitable pour obtenir des oscillations symétriques, les coefficients
A, , avec i impair, doivent être nuis. La méthode la plus simple consiste à tronquer ce développement à
l’ordre 2 :
I
— — Ao + A2 x2
Te(x)
En choisissant A0 < 0 et A2 > 0 , on a bien re(x) < 0 pour les faibles valeurs de x, et re(x) > 0
aux grandes valeurs. On retrouve donc, pour le terme dissipatif, la même forme que celle du modèle de
van der Pol, ce qui confère à ce dernier un caractère remarquablement simple.
Q L’équation de l’oscillateur de van der Pol comporte trois paramètres coo , TQ et xi . Cependant
CM
la discussion de son comportement ne nécessite que l’un des trois, qu’il est naturel de prendre égal à
S Qo = (OQTQ lorsqu’on introduit les variables réduites de position et de temps :
6 = coot
2 Xi
à On a en effet :
2 d2X dX 2 „ «
dêÿ + 0)0X1 VMÿ + û)QXlX =
0,0X1
TO
Qo — OJQTQ = 27T —
To
En effet, la durée TQ est précisément la période des oscillations sinusoïdales associées à l’oscillateur
harmonique que l’on obtiendrait en annulant tout apport ou dissipation d’énergie dans le système. Quant
à la durée TQ , elle caractérise l’échelle de temps sur laquelle l’amplitude des oscillations varie de façon
significative depuis l’état de repos. En régime linéaire, pour lequel :
x
-- I
TO
x + (olx = 0
To représente la durée de relaxation en énergie de l’oscillateur de van der Pol, linéarisé au voisinage
de l’état de repos.
Il reste à examiner l’influence du paramètre critique Q0 sur la nature des oscillations du système
en envisageant deux cas limites, Qo 1 pour les oscillations quasi sinusoïdales et Qo <C 1 pour les
oscillations de relaxation.
Remarque : Il existe de nombreux oscillateurs réels qui, de manière approchée, sont décrits par cette
même équation, par exemple l’oscillateur à diode Esaki.
Qo > 1 soit r0 » To
Dans ce cas où l’équation canonique se réduit à d2X/d
O2 + X = 0, recherchons une solution de
l’oscillateur réel de la forme :
X = Xm(9)sm(d + <f>)
où Xm(0) est lentement variable, c’est-à-dire qu’il ne varie pratiquement pas pendant une période.
Comme :
au
= <T7T sin(0+<f>)+Xm cos(0+<f>)
du
et
U" = sin(0+<£)+2ÿcos(0+0)-Xmsin(0+<£)
l’équation de l’oscillateur devient :
Q
CM
En tenant compte de la faible variation de Xm(6) , on obtient, en multipliant les deux membres de
2 l’équation précédente par Xm cos(0 + <f>) et en moyennant sur une période :
à
2dXm
d0
Xm xi
Qo
car :
sin(0 + (f>) cos(0 + <j>) = 0 sin3(0 + (f>) cos(0 + <f>) = 0
1 I
cos2 (0 + 0) = - sin2(0 4- <f>) cos2 {9 + ff) = -
Effets non linéaires 415
iX2m Xi
Qo H)-
dY Y
0 soit — en posant Y=
dd de Qo
En vue d’intégrer cette équation non linéaire, séparons les variables (cf. annexe 1) :
dE 4d Y/Y2 dd dw dd
~~ ce qui s’écrit
ëb
“
Y(\ - y/4) A/Y- 1 w Qo
2 2xt
Xm = [1 e x(t) = sin(û>0t + <f>)
+exp(-É>/2o + C)]|/2 [1 + exp {-t/re + C)] 1/2
Ainsi, après un régime transitoire, dont la durée peut être estimée à 3re , les oscillations tendent vers
une sinusoïde, de période TQ = ITT/WQ .
Vérifions qu’en régime établi, le mécanisme d’entretien des oscillations est une succession d’ap¬
ports et de dissipations d’énergie :
d’où:
xf x2 = Ax/(ol cos2(ù)Qt + <f>) = 2 xj(ol
et :
sin[2(6J0r + (f))]
x2x2 = l6x/(t)lsin2((t)ot + (f))cos2((oot + (f>) = = 2X/(DQ = xjx2
2
c
On a donc bien x2 = x2x2 . Sur la la figure 12.32a, on a représenté la courbe X(d) pour Qo = 10 .
xf
Q
En régime établi, les oscillations sont quasi-sinusoïdales.
r\j
°
©
2--
X(0) (20=10
2- —
m (2o = 0,l
2-
m Qo= 1
£
CL
o B
0 0 0
e J 7
-2- -2— -2-
a) b) c)
FIG. 12.32.
416 12. Effets non linéaires en électronique
f) Oscillations de relaxation
Lorsque le paramètre Qo est faible (Qo 1 ), par exemple Qo = 0, 1 (Fig. 12.32b), on observe
que le régime transitoire est très court et que l’écart à la forme sinusoïdale est significatif : à une variation
rapide du signal, succède une durée beaucoup plus longue de faible variation, et les signaux sont plus
proches de créneaux que de sinusoïdes.
Il est possible d’estimer deux échelles de durées caractéristiques des oscillations de relaxation.
Pour cela, utilisons l’équation de van der Pol linéarisée autour de l’amplitude X0 = X(0Q) :
d2 X 1-XÿdX
ëô~~ d0 +
X=0
~d¥
La résolution de l’équation caractéristique, r2 — r(l — XQ)/QO + 1=0, conduit à introduire les deux
durées suivantes de 0 :
1
0=
2Qo {(l-X„2)±[(l-Xo2)2-40i]l/2}
Pour simplifier la discussion choisissons le cas technique simple pour lequel Xo = 0 . Il vient :
<,= 2k[1±(1'4e”)'/2]“ d’où 0\ « —
Qo
et 02 ~ Qo
On en déduit les deux échelles de durée en divisant 0i et 0i par <w0 :
I Q'
Tl « —— et Tl « — = T0
<*>oQo
Autour de 0Q , une solution approchée de l’équation de l’oscillateur s’écrit :
(0 - 0o)
X(0) = a{0o) sinh
Qo
+ b(0o) cosh [Qo{0 - 0O)]
où a(0o) et b(0o) varient peu sur le palier. Au point A sur la figure 12.32b, a(0o) « 0 puisque le
signal varie peu et que la tangente est horizontale. L’angle caractéristique du palier est d’environ l/Qo
En B , a(0o) 0 , l’angle caractéristique du basculement est d’environ Qo , d’où la période angulaire
des oscillations et la période temporelle correspondante :
I I A0 1 1
A# ~ Qo + — ~— soit T« — =
Qo Qo a>o Q0(o0 (D\TO
Q
IM
Retenons que la présence des deux échelles de temps très différentes caractérise les oscillations de
S relaxation. L’oscillateur de van der Pol produit des oscillations quasi-sinusoïdales pour des fortes valeurs
du paramètre critique Qo 1 , et des oscillations de relaxation pour les faibles valeurs de Qo 1.
La transition entre les deux régimes est continue comme le montre la figure 12.32c obtenue lorsque
2 Qo ~ 1 •
à
. . — Espace des phase et portrait de phase d’un circuit
IV 5
a) Espace des phases d’un circuit
En mécanique, V espace des phases d’un système est l’espace des états, dont on sait que la dimen¬
sion est le double de celle de l’espace de configuration ou des degrés de liberté (cf. Mécanique) : n co¬
ordonnées généralisées {<?,} , auxquelles on ajoute un même nombre n de moments conjugués {/?,}
Effets non linéaires 417
définis selon :
dC
Pi = WT-
oqi
1
C|~dr - - (uc,2 - Uc,l) - guc,1
d«c,2
(«C,2 - Kc,l)
Cl~iT = ÎL -
-g
c Æd /
= — «C,2
__
Q
r\j g désignant la conductance du dipôle résistif V . Le circuit de Chua est donc d’ordre Np = 3 et
° l’espace des états de dimension 3 .
©
UR
h A iR B i
2 i
CL
o R U,
UC,2
J C2
L
«c,i| ~\~C' V T
ÎL
Dans l’espace des phases, l’évolution à partir d’un point figuratif Mo initial est une courbe para¬
métrée par le temps. Un même état initial définissant de manière univoque l’évolution, les trajectoires de
l’espace des phases ne peuvent se croiser. L’ensemble des trajectoires de l’espace des états forme le por¬
trait d’état ou portrait de phase du système.
Exemple : on sait que l’équation d’évolution du second ordre q + oiÿq — 0 d’un oscillateur
harmonique électrique peut se mettre sous la forme de deux équations différentielles du premier ordre :
q = i et ï= — ù>lq
dont la solution s’écrit, si qm et 4> sont deux constantes définies par l’état initial :
L’espace des phases est à deux dimensions (Fig. 12.34). Les trajectoires sont des ellipses de même
rapport d’axe w0 , puisque q et i sont reliées par l’équation caractéristique d’une ellipse :
2 2
s_ I
dm
+ "0q,n
=1
Les petit et grand axes des ellipses, obtenus pour différentes conditions initiales, coïncident évidemment
avec les axes du repère {q,i) .
Remarque : L’étude dans l’espace des phases de l’évolution au cours du temps des systèmes quel¬
conques, mécaniques électriques ou autres, s’est avérée très efficace dans l’analyse du
rôle des termes non linéaires dans les équations qui régissent ces systèmes. Une branche
nouvelle s’est ainsi développée sous le nom de systèmes dynamiques ; elle fait actuelle¬
ment l’objet d’actives recherches en physique classique ou quantique.
c) Attracteurs
On appelle attracteur un point, une courbe, une surface ou une hypersurface de l’espace des phases,
vers lesquels tend un ensemble de trajectoires. Il existe de nombreux types d’attracteurs. Citons-en
quelques exemples.
i) Positions d’équilibre
Q
Dans l’espace des phases, un point d’équilibre est un attracteur.
CM Si l’équilibre est stable, les trajectoires convergent vers le point attracteur (Fig. 12.35a). Ainsi, un sys¬
--
S tème linéaire du second ordre décrit par l’équation bien connue (cf. chapitre 3) :
X
x+ h û>O x = 0 avec re > 0
? Te
à
admet l’origine comme point attracteur.
Si l’équilibre est instable, les trajectoires divergent du point attracteur (Fig. 12.35b). Il en est ainsi pour
--
un système linéaire du second ordre décrit par l’équation :
X 9
3c- |-Wfli = 0 avec re > 0
Te
Effets non linéaires 419
x x X
0.
1-2 T o
a) b) c)
FIG. 12.35.
S *3' “C,2
ê
Û,
2
à 0.
uc\
x\
a) b)
FIG. 12.36.
420 12. Effets non linéaires en électronique
R'ii us Usat,+
Tc o «c
Usat,-
a) b)
FIG. 12.37.
_0 IL \
5 \
\ T
y Cycle limite Cycle limite
a) b)
FIG. 12.38.
Effets non linéaires 421
CONCLUSION
Rappelons les points essentiels.
1) Le caractère non linéaire d’une relation de correspondance entre les grandeurs d’entrée et de
sortie du système s’exprime par la non-proportionnalité de ces deux grandeurs. On sort alors du cadre
d’application du théorème de superposition.
2) De nombreux dipôles en électronique ne sont pas linéaires, par exemple les diodes. Les opé¬
rations de comparaison, de redressement, de mise en forme des signaux, de multiplication, sont des
opérations typiquement non linéaires.
3) Le transfert non linéaire d’une entrée sinusoïdale provoque la distorsion du signal d’entrée. Le
taux de distorsion harmonique D/, permet de mesurer l’écart du signal à la sinusoïde de son fondamental
E>h — Uh,ef/U\,ef
4) L’entretien des oscillations d’un oscillateur auto-entretenu doit être attribué à un effet non-
linéaire. En régime établi, au cours d’un cycle, l’oscillateur reçoit une quantité d’énergie d’une source
et en restitue autant.
5) Un oscillateur quasi-sinusoïdal fonctionne le plus souvent en régime linéaire, contrairement à
un oscillateur de relaxation.
6) Dans l’espace des phases, le cycle limite d’un oscillateur quasi-sinusoïdal est proche d’une
ellipse, alors que celui d’un oscillateur de relaxation s’en écarte notablement.
7) L’équation de l’oscillateur de van der Pol fait apparaître un terme non linéaire d’expression
caractéristique dans l’équation canonique en variables réduites :
d2 X ]-X2dX
&T~dd +
X =0
d02
Pour les fortes valeurs du paramètre critique Q0 , l’oscillateur délivre des oscillations quasi-sinusoïdales,
alors que pour de faibles valeurs, il produit des oscillations de relaxation. Retenons qu’entre ces deux
grandes familles d’oscillateurs, la transition est progressive.
EXERCICES ET PROBLÈMES
Q
IM
P12- 1. Dipôle non linéaire
S
Le dipôle représenté sur la figure 12.39 comporte deux diodes de même résistance dynamique
rj — 10 Cl dans le sens passant ; en inverse cette résistance devient pratiquement infinie. La tension de
2 seuil Ua des diodes vaut 0, 7 V . Quant à la f.e.m de la source stationnaire, elle est de E = 15 V.
à
1. Déterminer la caractéristique du dipôle AB. Quel dipôle réel simule-t-il ?
R_
U_
e
R_
P>cx>
+ R_
A E B
I R_ [V2[
Ue Us
Uc \Vi
v2 7777 7777 7777
R
K,n y
D>oo
x, RP %
iz\
«
Ue Rc Us
r1
U1
Us
7777
Sur la figure 12.43, on a représenté un circuit comportant un multiplieur analogique qui réalise
l’opération s — Km(x2 — *i)(y2 — yi) , avec Km = 0, 1 V-1 . Le dipôle V est parcouru par un courant
Effets non linéaires 423
d’intensité i. Le circuit est alimenté par une tension variable ue d’amplitude 8 V. On donne r= 10 fl,
R = 100 kfl et C = 1 |iF .
2. Quelle fonction réalise la cellule RC sachant que ue est une tension sinusoïdale de fréquence
1 kHz ? Que représente us ?
3. Calculer successivement les valeurs prises par us dans les trois cas suivants : T> est un conden¬
sateur parfait, une bobine pure, un résistor de 1 kfl .
/ X2
*1 X Km
Ue UT> V
yi
s
R
yX ni—,
Ue
Ml C U\ Us
X“‘
Uyj
yi V
£ 7777 77777777 7777 7777
Dans le montage représenté sur la figure 12.44, le quadripole V est un filtre passe-bande, centré
sur la fréquence f0 = 2, 5 kHz , de facteur de qualité Q = 15 . Le signal d’entrée ue{t) est périodique,
de fréquence / , alors que la tension uv est sinusoïdale de fréquence fv .
2. La tension uv est maintenant produite par un vobulateur qui balaie le domaine de fréquences de
/o à fm(lx = lOO/o .
a) Qu’observe-t-on à la sortie de V ?
b) Calculer la bande passante du dispositif.
-g
c
PI2- 7. Contenu harmonique de signaux symétriques et de signaux non symétriques
Q
rNJ
1 . On rappelle qu’un signal périodique e[t) , de période T , est symétrique si e(t + T/2) = — e{t) .
°
© a) Montrer qu’un signal symétrique ne contient pas d’harmonique pair.
b) La limitation de la vitesse de montée d’un montage suiveur, à base d’AO, a pour effet de « tri-
£
CL
angulariser » les signaux de sortie. On suppose l’entrée sinusoïdale, d’amplitude 8 V , et la sortie trian¬
O
gulaire de même amplitude. Quel est le spectre de Fourier de la sortie et l’amplitude des deux premiers
harmoniques ?
2. Calculer le spectre de Fourier ainsi que l’amplitude des deux premiers harmoniques d’un signal
dissymétrique produit par un redresseur parfait, simple alternance, qui est alimenté par une tension
sinusoïdale d’amplitude 10 V .
424 12. Effets non linéaires en électronique
us = Auue Kmue
dans laquelle Au = 10 et Km — 0,08 V 1 .
1. Calculer le taux de distorsion harmonique de cet amplificateur pour une tension d’entrée sinu¬
soïdale de valeur efficace 8 V .
2. L’amplificateur est soumis à une tension d’entrée ue qui est la somme de deux tensions sinusoï¬
dales, de même amplitude et de fréquences respectives 5 kHz et 5, 5 kHz .
a) Quel est le contenu spectral en sortie de l’amplificateur.
b) On appelle intermodulation, l’apparition de fréquences non contenues dans le spectre de la
tension d’entrée. Déterminer la fréquence la plus basse d’intermodulation pour l’entrée précédente.
P>oo «4
Ro
R\ Er-
Ri
Ei— ai
E2
îdM î*èî E2 a\
El
—En
a) b)
FIG. 12.45.
-d
O 1. On cherche à établir les relations entre ue,\ , ue,2 , a\ et les paramètres Ro , Ri , E\ , E2 du
circuit.
rxj a) Quel est le rôle de l’AO ?
° b) Montrer que us = ue tant que \ue\ < E\ . En déduire la relation simple entre ue,\ et E\ .
©
c) Établir la relation entre us et ue pour ue,\ < \ue\ < ue,2 . Trouver alors, en fonction de Ro et
£ R i , la pente ai = (E2 — E\)/{ue>2 — ue,\) . Exprimer ue,2 en fonction de E\ , E2 et ai .
CL
O 2. Pourquoi la tension de sortie us devient-elle indépendante de ue pour \ue\ > ue2 ?
3. La tension d’entrée du système, nulle et croissante à l’instant origine, est triangulaire, d’ampli¬
tude ue,m = 10 V et de période T . Calculer les coefficients de Fourier de la dérivée üs(t) de la tension
de sortie en fonction de ue \ , ue,2 , E2 et a\ .
4. On cherche à optimiser le conformateur étouffant le plus possible d’harmoniques.
a) Trouver les valeurs de ue,i et ue>2 pour lesquelles l’harmonique de rang 5 s’annule.
Effets non linéaires 425
b) Quelle valeur de a\ faut-il choisir pour que l’harmonique de rang 3 s’effondre complète¬
ment ? En remarquant que sin(77r/5) = — sin(3-n-/5) et sin(14îr/5) = — sin(67r/5) , montrer que
l’harmonique de rang 7 s’annule également. Calculer la valeur des paramètres E\ , E2 et R \ du cir¬
cuit, lorsque Ro = 5 kfl .
c) Représenter l’allure de la tension de sortie. Quel est le rang du premier harmonique non nul ?
Calculer le pourcentage de la puissance du fondamental qu’il représente.
Dans le montage de la figure 12.46a, les valeurs des composants sont les suivantes : C = 22 pF ,
L — 75 mH , r — 500 II et Ri = R2 = 2, 2 kfi . Le dipôle V est celui représenté sur la figure 12.46b.
3. Dans quelle condition obtient-on des oscillations ? Quel phénomène limite leur amplitude ? Don¬
ner une valeur approchée de l’amplitude de la tension uc .
Ry
ic F» i Jt t>oo
r L V
ï _4 R
R2
a) b)
FIG. 12.46.
?
On explicitera les quantités O)Q , ro et w/ en fonction des valeurs des composants du circuit, et on
précisera leurs unités SI.
6. Trouver le paramètre critique Qo de l’oscillateur en fonction des composants du circuit. Calculer
les valeurs de la résistance variable Rv de Vu telle que Qo = 100 et Qo — 0, 1 .
7. Comment réaliser expérimentalement le portrait de phase de cet oscillateur ? Décrire la nature
des oscillations obtenues pour chacune des valeurs de Q0 .
//// ////
Quadripole Q\
«2 Mi *3
Ri
Kmx— °°<1 + B
*1
A
h
/?3
R\
y Kni
X
V
[>oo c
i
mm
L,r
d [>oo
UL
Uc
«3 U„1
R4 UR
/?5 Ri
/.Rn
7777 'J7T7 Quadripole Qi !
7777
Dipôle Vn
FIG. 12.47.
Sur la figure 12.31, on a représenté l’oscillateur à triode construit par van der Pol. On désigne
-g par M le coefficient d’induction mutuelle reliant la tension grille ug à l’intensité ic du courant dans la
c
bobine du circuit oscillant.
Q
rNJ
1 . En négligeant l’intensité ig du courant de grille, établir l’équation différentielle reliant l’intensité
° ia du courant dans le circuit anode à la tension ua de l’anode, la triode étant polarisée par une source
© de tension stationnaire UQ .
Nous savons qu’un système est un dispositif physique qui fait correspondre une grandeur de sortie
à une grandeur d’entrée. Ce concept est très général puisqu’on le trouve dans tous les domaines de la
physique, et même en biologie.
i) En électronique, les amplificateurs sont des systèmes qui font correspondre une tension de sortie
à une tension d’entrée ; on définit alors les facteurs amplification en tension, en puissance et en intensité,
rapports des grandeurs de sortie sur celles d’entrée (Fig. 13.1).
Puissance
i i, mécanique
\ JT
ii) En électromécanique, les moteurs électriques sont des systèmes qui réalisent une conversion de
-g puissance électrique en puissance mécanique ; précisément, la grandeur d’entrée peut être la puissance
c
Q
électrique d’alimentation du moteur et la grandeur de sortie la puissance mécanique disponible sur
rNJ l’arbre du moteur, ou la vitesse de rotation de ce dernier (Fig. 13.2).
° iii) En optique, les lentilles font correspondre une répartition de l’amplitude complexe, ou de l’in¬
© tensité, de l’onde lumineuse dans un plan image, à une répartition de cette même grandeur dans un plan
objet ; le grandissement transversal est alors le rapport des extensions spatiales dans les deux plans ob¬
£ jet et image (Fig. 13.3).
CL
O iv) En thermodynamique, un four peut être considéré comme un système qui fait correspondre une
grandeur de sortie, la température du four, à la grandeur d’entrée, la puissance électrique fournie au
résister chauffant (Fig. 13.4).
v) En biologie, les organismes vivants sont aussi des systèmes qui fournissent, par l’intermédiaire
du métabolisme interne, une grandeur de sortie, l’énergie nécessaire à la vie de l’organisme (travail pour
ses déplacements, compensation des pertes d’énergie par conduction thermique ou par évaporation, etc.),
à partir d’une grandeur d’entrée, l’énergie apportée par la nutrition des aliments absorbés.
428 13. Rétroaction. Application aux asservissements
*0 OU /o tyj ou /,
L
Résistor
A0 Ai
c
Secteur ~
Puissance
Plan objet Plan image électrique Four
Lentille
FIG. 13.3. FIG. 13.4.
Cependant, lorsqu’ils se réduisent à cette seule correspondance, entrée vers sortie, les systèmes
présentent un inconvénient majeur : ils ne prennent pas en compte la valeur effective de la grandeur de
sortie, alors que cette dernière peut ne pas satisfaire aux attentes, soit que le système n’ait pas pu être
totalement maîtrisé lors de sa conception, soit que des actions extérieures indésirables le perturbent de
façon significative.
Il apparaît alors indispensable d’introduire le concept général de rétroaction ou de système bouclé,
notion que nous avons concrètement approchée avec l’amplificateur opérationnel (cf. chapitre 8).
. — RÉTROACTION
.1. — Intérêt et nécessité de la rétroaction
Les systèmes physiques envisagés précédemment fournissent en réalité une grandeur de sortie sou¬
mise à des contraintes ; par exemple, la grandeur de sortie doit être reliée d’une certaine façon à la
grandeur d’entrée, ou bien elle doit avoir une valeur déterminée. On dit que le système est asservi.
Pour réaliser de telles contraintes, on doit d’abord déterminer, grâce à un capteur, ce que fournit
le système, dit actionneur, lorsqu’il est soumis à une grandeur d’entrée. Compte tenu de l’information
acquise en sortie, il doit ensuite réagir à l’entrée ; cette rétroaction est réalisée à l’aide d’un soustracteur,
lequel effectue la différence entre le signal d’entrée et un signal proportionnel au signal de sortie. On est
ainsi conduit à transformer le système initial en un système bouclé.
Par exemple, la tension de sortie d’un amplificateur doit être proportionnelle à la tension d’en¬
trée avec un facteur d’amplification en tension déterminé, ou bien elle doit avoir une certaine valeur,
choisie en fonction de la charge à la sortie, même si, accidentellement, la tension d’entrée devient trop
Q
CM
grande. De même, la répartition de l’intensité lumineuse, dans le plan image, doit être proportionnelle
à celle dans le plan objet ; en outre, elle ne doit pas dépasser un certain seuil défini par la sensibilité du
S photodétecteur utilisé (cf. Optique). Dans un four, la température ne doit pas excéder une certaine va¬
leur.
2
à .2. — Systèmes régulés
Lorsque la contrainte d’asservissement consiste à imposer une valeur déterminée à la grandeur de
sortie, quelles que soient les perturbations autres que la grandeur d’entrée, on dit que le système est
régulé.
L’organisme humain est un bel exemple de système régulé : quel que soit l’environnement, désert
chaud ou banquise, la nutrition doit conduire à une température interne du corps voisine de 310 K
( 37° C ).
Rétroaction. Application aux asservissements 429
Un autre exemple est fourni par le maintien d’une température constante dans un four électrique.
C’est un problème courant et important dans la vie quotidienne, pour des raisons évidentes de sécurité,
mais aussi gastronomiques. Or, une variation accidentelle de la puissance électrique fournie au résistor
peut provoquer une forte augmentation de la température, et donc des dégâts. On pallie cet inconvénient
en introduisant une chaîne retour dont le rôle est précisément d’injecter, à l’entrée du système, un signal
directement relié à la différence entre la température T , mesurée par un capteur dans le four, et la
température Tr régulée que l’on souhaite maintenir dans le four. Si Tr — T > 0 , l’intensité du courant
dans le résistor est maintenue, voire augmentée, c’est la rétroaction positive ou réaction. En revanche,
si Tr — T < 0 , l’intensité du courant dans le résistor est abaissée, voire annulée, c’est la rétroaction
négative ou contre-réaction.
Le remplissage d’un réservoir d’eau, jusqu’à une hauteur donnée fournit un troisième exemple ; la
figure 13.5 montre comment, une fois la hauteur d’eau atteinte dans le réservoir, on interrompt l’alimen¬
tation en eau grâce à un flotteur. En soulevant le clapet, on évacue l’eau. Ce système est celui couram¬
ment utilisé dans les chasses d’eau.
Régulateur
Flotteur Eau
: Potentiomètre
x
Tige
*-"1 Collet 1-
J CD
Alimentation
électrique
1—1
CH:
Moteur
t z
FIG. 13.5. FIG. 13.6.
Enfin, exemple historique, le régulateur de Watt est un système articulé, constitué principalement
de deux masselottes, qui tourne autour de son axe de révolution, sous l’action d’un moteur thermique ou
d’un moteur électrique (Fig. 13.6). Lorsque la puissance délivrée par le moteur est trop élevée, la vitesse
de rotation du régulateur augmente et les masselottes s’écartent de l’axe de rotation, en soulevant un
collet qui coulisse le long de l’axe de rotation. En se déplaçant, ce dernier provoque une diminution de
la puissance fournie, ce qui entraîne un ralentissement de la rotation et donc une retombée du collet. Ce
dernier entraîne une tige dont l’extrémité fait varier la tension d’alimentation d’un moteur à courant
continu, grâce à un montage potentiométrique. Nous étudierons plus en détail ce dispositif comme
Q exemple mécanique d’asservissement.
CM
Remarque : Toutes les grandeurs considérées peuvent être complexes. Cependant, dans la suite, nous
n’alourdirons pas l’écriture en soulignant les lettres qui les représentent.
e+r s
Kd
Entrée V+. Sortie
ri
Kr
FIG. 13.7.
K>
s = Kd(e + Krs) soit .v =
1 -KdKr6
d’où le rapport Kf = s/e , appelé facteur d’amplification en boucle fermée :
Kd
Kf = 1 KdKr
-
Notons que le produit KdKr est le rapport entre l’entrée et le signal retour, lorsque la boucle est
ouverte. En effet, on a alors :
c) Cas particuliers
C
?» --
Kr «À*
©
Ce dernier résultat est très intéressant, car il montre que l’on peut s’affranchir aisément des imper¬
£ fections de la chaîne directe en imposant la condition facile à réaliser \Kr\ \Kd\ 1 . En outre, on
CL
O voit que cette condition suggère un moyen de réaliser un filtre inverse, caractérisé par la fonction de
transfert Kf1 ; un tel filtre permet en effet de compenser le rôle d’un filtre de fonction de transfert
Kr.
ii) \KdKr\ = 1 : Kf est alors infini
Physiquement, cela suppose que le système est capable de fournir un signal fini à sa sortie, en l’ab¬
sence de signal à l’entrée, c’est-à-dire sous l’effet d’une simple fluctuation; le système se comporte
alors en oscillateur. De tels systèmes seront étudiés en détail ultérieurement (cf. chapitre 14).
Rétroaction. Application aux asservissements 431
Remarques : 1) Le produit KdK, n’a aucune dimension physique. Cela implique, soit que Kd et K,
n’aient pas séparément de dimension physique, ce qui est le cas lorsque les grandeurs
d’entrée et de sortie sont de même nature, soit que Kd et Kr aient des dimensions phy¬
siques inverses. Dans la première hypothèse, Kd est le facteur d’amplification en chaîne
directe et K, le facteur d’amplification en chaîne retour. Dans la seconde, ces quanti¬
tés sont des coefficients dimensionnés.
2) Lorsque Kr — 1 , on dit que le système est à retour unitaire (cf. chapitre 8).
tn £ j
; !
: !
i £iUit
FIG. 13.8.
On montre que, en raison des multiples réflexions sur les faces en regard des lames, à la sortie de la ca¬
vité, dans la direction incidente normale, c’est-à-dire perpendiculaire aux lames, l’amplitude complexe
de l’onde lumineuse a pour expression (cf. Optique) :
T
t= 1 — R exp i(f>
if/g avec T = 1- R
R étant le facteur de réflexion en intensité de chaque lame, (f>— (2ir/À) x 2e la différence de phase
entre deux rayons émergents consécutifs et A la longueur d’onde du rayonnement.
Dans l’expression précédente, on voit apparaître, en dehors du facteur T , la formule générale de
la rétroaction, dans laquelle :
Q Kd = I et Kr = R exp i<f>
CM
Larelation entre l’amplitude complexe <// de l’onde, après la première lame, et son amplitude complexe
S
, avant la seconde lame, est en effet la suivante :
2 Kd 1
à £ = #/£ où Kf = 1 KdKr
- I - R exp i<f)
II . — RÉTROACTION NÉGATIVE
Très souvent, notamment en électronique, la rétroaction est négative, c’est-à-dire que le signal
retour r est soustrait au signal d’entrée. Les résultats sont analogues aux précédents, mais il faut changer
la fonction de transfert retour K, par son opposé —Kr car, avec une rétroaction négative, on a :
e e —r s
Kd
Entrée Sortie
r,
Kr
FIG. 13.9.
Comme pour la rétroaction positive, K0 — KdKr est le facteur d’amplification en boucle ouverte. De
même, il existe deux cas particuliers importants.
i) \K0\ = \KdKr\ » 1 . On a, alors :
s 1
-g
c e Kr
Q
r\j
ii) Pour KdKr = -1, Kf est infini.
°
© . . — Exemple de l’amplificateur opérationnel non inverseur
II 2
£ Analysons, dans ce contexte général des systèmes à rétroaction négative, l’exemple de l’amplifica¬
CL teur opérationnel non inverseur, en rappelant quelques ordres de grandeur (Fig. 13.10) :
O
R\
Kd = A0~ 106 et Kr = — avec /?] = 1 klî et R2 — 10 kfl
us R\ + Ri
Il vient :
K0 = KdKr ;» 1 d’où us « = 11
Kr Ri
Rétroaction. Application aux asservissements 433
[>oo
Me
7777 Us
7777
Ri
R\
7ÿ77
FIG. 13.10.
ln us = ln
Kd
ue = ln
Kd
+ ln ue d’où dul = dKd_ d(l +KdKr)
~
1 + KdKr 1 + KdKr us Kd 1 + KdKr
Il en résulte :
dus d Kd
1-
KdKr d Kd 1
Us Kd 1 +KdKr Kd \\ +KdKr
On voit, qu’en choisissant \KdKr\ S> 1 , on diminue très sensiblement l’influence d’une perturbation du
facteur d’amplification de la chaîne directe. Par exemple, pour KdKr = 999 les variations relatives de
Kd sont divisées par 1 000 . De même, avec un montage non inverseur, pour lequel KdKr 107 , une ~
perturbation relative de 10% de Kd ne se traduit que par une variation relative de 10-6 du signal de
sortie.
En revanche, il n’en est pas de même pour une perturbation de la chaîne retour. En effet, il vient,
en différentiant le logarithme de us par rapport à Kr :
Kd 1
us = Kd{ue — Krus) + up d’où us = 1 ue + 1 Up
+ KdKr + KdKr
434 13. Rétroaction. Application aux asservissements
U<
",
~ --
Kr '
--
1
p~
U„
ue
KdKr Kr
Ainsi, la perturbation additive, en chaîne directe, est fortement atténuée par la rétroaction.
En revanche, comme précédemment, une telle perturbation en chaîne retour jouerait un rôle non
négligeable. En effet, les équations donneraient alors :
Ké Kd
us = Kd(ue — Krus — uPir) d’où us = 1 ue - 1 Up,r
+KdKr +KdKr
ce qui donne, pour \KdKr\
I
« — (Ue ~
Ups)
Kr
..
II 4 — Fonctions de transfert des systèmes bouclés
L’étude précédente concernait des signaux stationnaires, c’est-à-dire indépendants du temps, ou
des signaux non stationnaires pour lesquels les facteurs Kd et Kr étaient des constantes. Or, avec les
systèmes linéaires, qui sont les plus utilisés, les résultats obtenus peuvent être étendus aux signaux
quelconques, grâce à l’analyse harmonique (cf. annexe 2).
Remplaçons, dans la relation générale entre l’entrée et la sortie, les grandeurs physiques qui dé¬
pendent du temps, par leurs expressions sinusoïdales. Il vient, en désignant par uÿif) et %{/) respec¬
tivement les amplitudes complexes des signaux sinusoïdaux, de fréquence / ( u se lit u chapeau) :
Kd(f) Kdif)
%if) expO'WO = £>(f) exp(/27r/0 d’où %[f) = Me(f)
1 + Kd(f)Kr(f) 1 +Kd(f)Kr(f)
en simplifiant. Les coefficients précédents Kd et Kr sont remplacés par des fonctions de la fréquence,
Kd(f) et Kr(f) , qui sont les fonctions de transfert harmonique de la chaîne directe et de la chaîne retour.
Q La fonction de transfert harmonique globale du système en boucle fermée, Kf(f) — uLs{f)/'ue{f) , a donc
CM pour expression :
S W)
W) =
1 +Kd(f)Kr(f
2 Comme précédemment, le produit Kd(f)Kr(f) des fonctions de transfert directe et retour est la fonction
à de transfert en boucle ouverte Ka(f) :
K0(f) = Kr(f)Kd(f)
Ms KO)
IV) avec 1(0) = 1
Me 1 +jf/fc
La fonction de transfert du système en boucle fermée est alors :
Kdif) 1 1 Kdj0)
Kf(f) =
1 +Kd(f)Kr Kr+l/Kd(f) Kr + (1+jf/fc)/Kd(0) Kd(0)Kr+l+jf/fc
ce qui s’écrit aussi :
1
Kfif) = Kf{0) avec Kfi0) = 1 + Kd(0)Kr et fc,r=fc[l+Kd(0)Kr]
1 +jf/fc,r
On voit ainsi que la fonction de transfert du système bouclé se présente sous la forme du produit de sa
fonction de transfert stationnaire (pour / = 0 ) par une fonction de transfert analogue à celle du filtre,
mais dont la fréquence de coupure est augmentée.
Notons que le produit du facteur d’amplification stationnaire par la fréquence de coupure est indé¬
pendant de la fonction de transfert retour Kr :
Kdj0)
Kf(0)fc,r = 1 + Kd(0)Kr] d’où Kf(0)fCtr = Kd(0)fc
1 + Kd(0)Kr
Ainsi, une rétroaction négative permet d’augmenter la bande passante des systèmes du premier ordre.
Exemple : la figure 13.11 illustre l’influence du bouclage d’un filtre passif passe-bas, type RC de
fréquence de coupure fc= 1/ {ITTRC) (Fig. 13.1la), par un simple pont diviseur constitué de deux re¬
sistors (Fig. 13.11b); Kr s’exprime alors sans difficulté en fonction des résistances R\ et R2 asso¬
ciées, selon : Kr = R2/{R\ + R2) Les AO montés en suiveurs adaptent les impédances entre les deux
chaînes passives.
Si Ri = 5 kfl et R2 = 10 kO , alors Kr — 2/3 ; comme Kd(0) = 1 , la fréquence de coupure est
multipliée par 5/3 , alors que le facteur Kf(0) est, lui, divisé par 5/3 .
E R_ S
E S
+ t>°°
-g Ue
c
Ue c
Û
rNJ
7777 7777
T /?!
X + >°°
° Ri
© b)
a)
7ÿ77
2 FIG. 13.11.
CL
O
c) Systèmes bouclés constitués d’un filtre actif du premier ordre
Avec un filtre actif du premier ordre (cf. chapitre 10), les résultats sont analogues, mais le gain
en puissance peut être supérieur à l’unité. On trouve, pour une valeur constante Kr de la fonction de
transfert de la chaîne retour :
1 Kd(0) Kd{0)
KfV) = puisque Kd{f) =
Kr + l/KjV) I + K,K„(0) +jf/fc 1 +jf/fc
436 13. Rétroaction. Application aux asservissements
Il vient donc :
1 Kd(0)
Kf{f) = Kf(0) avec et fc,r=fc[l+ Kr(0)Kd(0)]
1 +jf/fc,r l+Kr{0)Kd(0)
On a bien, ici aussi, conservation du produit de la fonction de transfert par la fréquence de coupure :
£/(0)
Kf(0)fc,r = 1 + Kr(0)Kd(0)} d’où Kf(0)fc>r = Kd(0)fc
1+
Comme |Æj.Àd(0)| peut être très grand devant 1 , la rétroaction sur les systèmes actifs du premier ordre
permet d’augmenter considérablement la bande passante.
Exemple : Si KrKd(0) = 999 , la fréquence de coupure est multipliée par 1 000 !
On voit que l’amplitude A exp(at) d’un tel signal augmente pour a > 0 et diminue pour a < 0 ; elle
est constante et vaut A , pour a = 0 , c’est-à-dire lorsque le signal est harmonique.
En outre, dans ces domaines, la linéarité des systèmes s’explicite par une équation différentielle
linéaire, reliant le signal de sortie s(t) au signal d’entrée e{t) , dont la forme générale est la suivante :
- - - - - -- - -
les coefficients ai et ib* étant des constantes. En appliquant la transformée de Laplace aux deux
membres de l’équation précédente (cf. annexe 3), on trouve, si E{p) de S(p) désignent les trans¬
formées de Laplace de e{t) et s(t) respectivement :
Exemple : on sait, que dans un amplificateur opérationnel fonctionnant en boucle ouverte, la tension
2
--
de sortie us satisfait à l’équation différentielle suivante (cf. chapitre 8) :
à
d us
T0— h us = A0e
di
dans laquelle T„ est une durée caractéristique de l’établissement de la valeur AQC en boucle ouverte.
En cherchant des solutions de la forme exp(pf) , avec p = a +j(o , on obtient :
si l’on tient compte de sa valeur nulle à l’instant initial. Dans un tel système, en boucle ouverte, la
tension de sortie prend deux valeurs symétriques Usat ou — Usat , selon la valeur de e autour de 0 ; en
effet, comme le facteur d’amplification en boucle ouverte Ap est de l’ordre de 106 , on a :
H(jco) =
bp + (j(o)b\ + (j(o)2b2 + + (j(o)lbi
ap + (jfa)a\ + (j(o)2a2 + ... + (ja>)kak
On obtient la fonction de transfert Hf{p) d’un système bouclé, telle qu’elle est utilisée en électro¬
nique et en automatique, en remplaçant, dans les expressions générales, Kd{f) et Kr(f) par Hdip) et
Hr{p) respectivement, ce qui donne :
Hdip) Hdip)
Hfip) = où H0{p) = Hd{p)Hr{p)
Q
1 + Hd{p)Hr(p) 1 + H0{p)
CM
--
différentielle à laquelle satisfait us devient :
à
d us
Te—,
dt
h Us = AQ(E- R\+R2
R\
us puisque e —E—
R\
R\ +Ri
Us
l’intensité du courant entrant dans l’AO, par la borne non inverseuse, étant pratiquement nulle. Il en
résulte :
dus us ApE
avec Tc,r —
Te
dt TCir Te 1 +ApR\/(R\ +R2)
438 13. Rétroaction. Application aux asservissements
us(t) = AQE wE
R\ + R2 soit
Us R\ + /?2
Tc R\ E Ri
Comme :
R1 Ao
Hr = et Hd = 1
Ri +R2 +PTa
on a Hr <C Hd , d’où :
Hf(p)*H-l(p) = R\ + Ri — 1 “b Ri
~zr~
Ri Ri
Hd(p)
Hf(p) = soit Hf{p) = avec V(p) = 1 + Hd(p)Hr(p)
1 +Hd(p)Hr(p)
Si l’on désigne par {p,} l’ensemble des n valeurs de p pour lesquelles V{p) = 0 , appelées pôles de
Q Hf{p) , et si l’on factorise le dénominateur V{p) , alors on peut mettre Hf(p) sous la forme suivante :
IM
S Hd(p)
Hf(p) =
(P Pl)(p P2) •’ ’ (P ~ Pn)
~ ~
2 Appliquons à l’entrée du système une excitation e{t) , ayant la forme d’une impulsion, de faible durée
à r et de hauteur AQ/T , AQ étant une constante dimensionnelle. Cette excitation s’exprime aisément en
fonction de l’échelon Y (t) :
e« =
La transformée de Laplace S(p) du signal de sortie s(t) a donc pour expression (cf. annexe 3) :
Hd(p) AQ r 1 exp(-pr)
S(p) = Hf(p)E(p) = E{p) avec E(p) = —
(p - Pl)(p - Pl) • • • [p - Pn) T IP p
Rétroaction. Application aux asservissements 439
An A»
E{p) = — [1 - exp(-pr)] « —[1 - (1 +PT)\ = A0
pr PT
Par conséquent :
N(p)
S(p) = A0
iP ~ P\)iP Pl)
~ •‘ (P Pn)
~
ce qui s’écrit, après décomposition en éléments simples, en supposant qu’il n’y ait pas de pôles mul¬
tiples :
D„
S(p) = AQ -ÿ + p - p2 + + P~Pn
p -Pi
---
On en déduit le signal s(t) en prenant la transformation inverse de Laplace :
Comme les pôles sont a priori complexes, le signal de sortie s(t) , après excitation, ne tend vers 0 que
si toutes les valeurs p, sont à partie réelle négative. En effet :
alors les facteurs exp(a,f) = exp(— |a,jr) feront décroître, au cours du temps, chacun des termes for¬
mant le signal. Notons que les solutions complexes sont conjuguées deux à deux, car les termes com¬
plexes doivent se combiner pour donner des termes réels d’oscillation ou de non-oscillation (cf. chapitre 3).
Sur la figure 13.12, on a représenté, dans le plan complexe de p , différents cas.
a) Le pôle est réel négatif : le système est stable.
b) Il y a deux pôles complexes conjugués dont la partie réelle est négative : le système est oscilla¬
toire stable.
Q
IM c) Les deux pôles complexes conjugués sont situés sur l’axe des imaginaires : le système est pure¬
S ment oscillatoire.
La marge de stabilité est évidemment d’autant plus grande que «o négatif s’éloigne de 0.
440 13. Rétroaction. Application aux asservissements
lm{p}
s(t) s(t)
I-
s(t)
T
1 iv)
0
: ? v)V
T \ y
+ /I 0 + Re{p}
'' is(t)
i
r3Z "T °
iï) Ht)
FIG. 13.12.
---
E. Routh ; il s’appuie sur le signe des coefficients at du développement polynomial du dénomina¬
teur V(p) de la fonction de transfert en fonction de p :
L’analyse est complexe, sauf dans le cas des systèmes du premier et du deuxième ordre.
V{p) — ao + ai p d’où p\ = — —
ai
On voit que si ao et a\ sont de même signe, le pôle p\ est réel et négatif, et le système stable. On
choisit généralement ces coefficients positifs, en changeant éventuellement le signe du numérateur de la
fonction de transfert. Ainsi, les systèmes du premier ordre sont-ils stables si :
ri
c
Q ai > 0 quel que soit i
r\j
° b) Systèmes du deuxième ordre
©
Pour un système du deuxième ordre, V{p) a pour expression :
£ V{p) =a0 + alp + a2p2
CL
O
Pour que le système soit stable, il faut que toutes les racines de ce trinôme du deuxième degré aient des
parties réelles négatives. Comme ces racines ont pour expression :
i) a\ < 4OQ«2 :
1/2
R'w=R'{~â±'/( AüQ a2
2ü2
—
=
a\
-—
2(12
<0
si a0 > ûI et ü2 sont de même signe.
ii) a] = 4a0a2 :
4<2Q a2 1/2
ReW = Re
{"â±( <3[ —
la2
<0
À l’aide du théorème de Cauchy, selon lequel le nombre de zéros et de pôles d’une fonction com¬
plexe F(J(o) est égal au nombre de fois que l’on décrit la courbe fermée T , tracée dans le plan com¬
plexe, à partir de la partie réelle de F(j(o) et de sa partie imaginaire, lorsque co varie, Nyquist a établi
le critère géométrique suivant de stabilité d’un système bouclé :
Un système bouclé est stable, si la courbe Ca représentant, dans le plan complexe, la fonction de
transfert en boucle ouverte, Ha{j(o) , parcourue de co = — oo à co = oo , entoure le point critique
C , de coordonnées —1,0, dans le sens directe, autant de fois que H0(J(o) présente de pôles instables,
c’est-à-dire de pôles à partie réelle positive.
Im {//0(/&»)}
C(-1,0) 0ÿ * a) = 0
CO = oo + ]AB Rejffo (/<»)}
(o
FIG. 13.13.
Remarque : En raison des fluctuations ou du nécessaire régime transitoire, on adopte une marge suf¬
fisante, en maintenant le point figuratif M , sur la courbe C0 , suffisamment éloigné de
C ; la marge prise est souvent égale à 15 dB pour le module de Ha{jco) et îT/4 pour sa
-g phase.
c
Q Exemple : un amplificateur passe-bas se comporte comme un système bouclé qui admet pour fonc¬
r\j tions de transfert directe et retour les expressions suivantes :
° A
© Hd(p) = et Hr{p) = B
1 +pf(oc
2
CL A et B étant deux constantes. Sa fonction de transfert en boucle ouverte est donc :
o
AB
H0{p) = Hd(p)Hr(p) =
l +P/(0C
AB AB
H0(ja>) = = \H0{j(o)\exp[i(j>(ù))\ avec \H»H\ = (1 a>2/<o2cy/2 et tan q> = --
1 +j(o/(oc + (Oc
Rétroaction. Application aux asservissements 443
Comme le pôle de H0(p) a une valeur réelle négative (p — — ùJC ), le système ne présente pas de pôle
instable. Établissons l’équation polaire du diagramme de Nyquist. Si M désigne un point du diagramme,
on a :
AB
OM — = AB\ cos (f>\ = |ÿ0 (0)| | cos 0|
(1 + tan2 0)1/2
Montrons, sur l’exemple simple d’un amplificateur opérationnel, que la rétroaction constitue un
moyen de réaliser la stabilité d’un système instable. On a vu que la fonction de transfert directe d’un
AO, en boucle ouverte, avait pour expression (cf. chapitre 8) :
1
Hd{p) = AQ
1 + prc
1 1 Tc
Hf(p) = avec
1/Hd(p) Hr,p 1/AQ + pTc/Aq Rÿr.p PTc,r Hr,p Tv~*i
-g
c
puisque AQ 1 . Comme le pôle de la fonction de transfert est réel positif, le système est instable.
Q
rNJ
R4
s
© E [>oo E , |F| [>OO
5
Ue\ +
Ue •1 +
CL Us Us
O 7777 7777
7777 7777
Ri Ri
R\ Ri
7ff7
a) b)
FIG. 13.14.
444 13. Rétroaction. Application aux asservissements
Modifions la chaîne retour en introduisant une rétroaction négative, à l’aide d’un second pont divi¬
seur formé de deux résistors (Fig. 13.14b). L’expression de la nouvelle fonction de transfert, en boucle
fermée, s’obtient à partir de l’équation différentielle à laquelle satisfait l’AO :
b Us = AQ€ = AQ Us
Ue/R3 + US/R4 = A0(Hr,p - Hr,n)us - A0
RA
ue
1 /R~S + l/*4 R3 + RA
avec Hr,n = /?3 / (/?3 + R4) , équation que l’on établit en appliquant le théorème de Millman à l’entrée
inverseuse F . Il vient, puisque AQ ;» 1 :
RA
ue
R3+R4
On en déduit, en introduisant Tc>r = TC/AQ :
RA RA 1
(PTc,r + #r,„ - Hr>p)us = -
RT, + R4
ue d’où Hf(p) = —
+ ( \PTc,r + Hrt„ — Hrp
Ainsi, la fonction de transfert précédente est modifiée, d’abord par l’introduction d’un facteur d’ampli¬
fication en tension égal à — /?4 / (/?3 + R4) , ensuite par le remplacement de Hr p par :
R\ R3
Hr,p ~ Hr,n =
Ri -}- R2 R3 + R4
Le système peut devenir stable, puisque p est réel négatif si Hr,p < Hr n . C’est bien ce que l’on met
en évidence avec un AO 741 et les valeurs suivantes des résistances :
Q
V . — RÉALISATION DE LA RÉTROACTION NÉGATIVE
IM
En électronique, les grandeurs d’entrée et de sortie sont généralement des tensions entre deux points
S d’un circuit, ou des intensités de courants qui parcourent les conducteurs ohmiques. Nous nous propo¬
sons ici de préciser, à l’aide de montages simples connus comportant des amplificateurs opérationnels
(cf. chapitre 8), le mode de réalisation de la connexion entre les chaînes directe et retour.
2
à
. . — Différents types de rétroaction
V 1
Dans un système bouclé, la connexion entre la chaîne retour et la chaîne directe doit faire appa¬
raître la différence des signaux d’entrée et retour. Comme ces signaux peuvent être des tensions ou des
courants, il existe quatre types différents de rétroaction :
i) type tension-tension ue/us , à la base des amplificateurs en tension,
ii) type courant-tension ie/us , sur lequel fonctionnent les convertisseurs courant-tension,
Rétroaction. Application aux asservissements 445
iii) type tension-courant ue/is , que l’on peut utiliser pour réaliser une source de courant comman¬
dée par une source de tension,
iv) type courant-courant ie/is qui se comporte comme un amplificateur de courant.
Dans la suite, nous n’analyserons que les deux premiers types de rétroaction, car ils sont les plus
utilisés.
V , 2. — Rétroaction tension-tension
a) Mise en œuvre
La rétroaction tension-tension, qui est la plus fréquente, est celle pour laquelle l’entrée et la sortie
sont toutes deux des tensions, respectivement ue et us . Tl en résulte que la tension à l’entrée, après
rétroaction ur , est la différence :
ue,r = ue-ur
ce qui implique une connexion en série ; en revanche, en sortie, la connexion est parallèle. Aussi une
telle rétroaction est-elle qualifiée de série-parallèle. Dans l’AO, la tension différentielle uer est géné¬
ralement notée e (cf. chapitre 8).
La figure 13.15a montre, sur l’exemple de l’amplificateur opérationnel non inverseur, le fonction¬
nement d’une telle rétroaction tension-tension. Sur la figure 13.15b, on a représenté le schéma global
correspondant. Comme \HdHr\ 1, on trouve :
1 Ur Ri
Hf æ H,
— avec Hr = Ri + /?2
us
t>°° + t>°°
+ e Hd
Ue
Ue.r t- Hd S Me,r
L
Us
7777
Ue
7777 Us
Ri Ri
Ur Ri Ur Ri Hr
TJ 7ÿ77
O 77Ç7" 7777"
a) b)
r\j
FIG. 13.15.
°
©
b) Influence de la rétroaction sur l’impédance d’entrée
£ D’après le schéma général de la rétroaction négative tension-tension (Fig. 13.15b), l’impédance
CL
O d’entrée Ze>d de la chaîne directe et celle Zej de la chaîne en boucle fermée ont pour expressions
respectives :
Ze,d = et ZeJ = =£ d’où Ze,b = Ze/ -=£-
Or:
ue Uefls_ = 1 + HdHr
= Hd= 1 + HdHr
Ue,r Us He,r Hd
446 13. Rétroaction. Application aux asservissements
Par conséquent :
. . — Rétroaction courant-tension
V 3
a) Mise en œuvre
La rétroaction courant-tension est celle pour laquelle l’entrée est un courant d’intensité ie et la
sortie une tension us . Après rétroaction par un courant d’intensité ir , à l’entrée de l’AO le courant a
pour intensité :
ie,r = le ~ b
ce qui implique une connexion parallèle en entrée ; de même, en sortie, la connexion est parallèle. Aussi
une telle rétroaction est-elle qualifiée de parallèle-parallèle.
Sur la figure 13.16a, on rappelle, en s’appuyant sur l’exemple d’un amplificateur opérationnel
inverseur, le fonctionnement d’une telle rétroaction négative courant-tension ; en b, on a représenté le
schéma global correspondant. Comme \HdHr\ 1 , on trouve :
I !k = Hf Ri —R
Hf Ri - avec Hr d'°Ù
Hr Us R le
ie ie,r\
R
ir + Hd
D> "ir
S Ue us
+
Us R
7777
Hr
Kr
FIG. 13.17.
-ri
. . — Exemple mécanique de système asservi : le régulateur à boules
VI 2
c Le régulateur à boules date des années 1780, précisément de l’époque des moulins à vent que
Q
l’on utilisait dans les minoteries. Ce système, mis au point par le britannique T. Mead, pour réguler
r\j la vitesse de rotation des moulins, fut adapté et perfectionné par J. Watt dans les machines à vapeur
° (cf. Thermodynamique).
©
Écrivons l’équation du mouvement de translation du collet, de masse mc , le long de l’axe de
£ rotation Oz , vertical, descendant, sachant que (Fig. 13.6) :
CL i) il est relié à un ressort, de raideur K et de longueur à vide IQ ,
O
ii) il subit une force de frottement visqueux, proportionnelle à sa vitesse, d’expression -av , a
étant le coefficient de Stokes (cf. Mécanique),
iii) il est soumis aussi à la force Q(fl — fïo) qu’exerce le régulateur sous l’effet d’une augmenta¬
tion de sa vitesse angulaire fi . Cette force est attribuée à la variation de la force centrifuge, laquelle est
proportionnelle au carré de la vitesse angulaire de rotation. On a donc :
Fr = /c(fî2-n5) = /c(fi + a0)(fi-fio) «Crf(fi-flo) si fiÿfio
448 13. Rétroaction. Application aux asservissements
Il vient, en projetant le théorème du centre de masse, appliqué au collet, sur Oz (cf. Mécanique) :
Notons que, l’axe étant vertical, on peut remplacer Kl0 + mcg , par Kl\ , cette nouvelle longueur l\
prenant en compte le poids du collet. En choisissant l’origine O de la coordonnée z de telle sorte que
les termes constants s’annulent, l’équation différentielle précédente se réduit à l’équation :
Z . 2 Cd 1 a K
z + — +(O0Z = — ci avec CüQ — — et Kl\ -
CdClo = 0
Te mc Te mc ///,
La recherche des solutions en z , de la forme exp(pt) , donne la fonction de transfert directe Hd(p) ,
entre la vitesse de rotation Cl à l’entrée et la coordonnée z à la sortie :
+ L+0>i)z=ÿ d.où = =
m = -crZ
Il en résulte, en cherchant ici aussi des solutions de la forme exp(pt) :
ü Cr
Ip Cl = — Crz d’où Hr = —
z Ip
1+H0(p)=\ -
_ Co
=
P3 +P2/Te +P(QQ + Cp
T3
c
p(p2 + Phe + 0>l) P3 +p2/ Te +pa>l
Q Les pôles de Hf{p) sont les zéro de ce polynôme du troisième degré qui s’écrit :
CM
S 1
üQ + a\p + a2p2 + ai p3 avec ûQ = Co a\ = û>O a2 = —
Te
et a3 = 1
En remplaçant ces grandeurs par leurs expressions respectives, la condition de stabilité s’écrit finale¬
ment :
CdCrTe
IK
<1
Rétroaction. Application aux asservissements 449
Remarque : L’optique adaptative suppose que, dans le champ d’observation astrophysique, il y ait une
étoile suffisamment intense, afin que l’on puisse analyser la surface d’onde optique, à
l’entrée du télescope. Comme ce n’est pas toujours le cas, on envisage de créer des étoiles
artificielles en excitant, à l’aide de faisceaux laser, des atomes de sodium présents dans les
hautes couches de l’atmosphère, à une altitude de 90 km .
Sur la figure 13.18a, on a représenté les différents éléments optiques formant le système bouclé, à
la sortie du miroir principal du télescope. Le signal d’entrée est la fonction d’onde </ÿ , perturbée par
l’atmosphère, le signal de sortie est le signal d’erreur r
= 1 > c’est-à-dire l’écart entre l’entrée
ll/e~ Ar
et le signal retour.
Onde incidente
Miroir
adaptatif,
ii) un calculateur de front d’onde constitué d’un ordinateur qui, en temps réel, enregistre les infor¬
mations fournies par la détection physique, les traite et en déduit les modifications géométriques à faire
subir au miroir, afin de neutraliser les effets de la turbulence ; sa fonction de transfert a pour expres¬
sion :
Hc(p) = exp(-pr)
iii) un compensateur de boucle, chargé, comme son nom l’indique, de compenser tout écart sta¬
tionnaire de front d’onde et d’améliorer les performances techniques de la boucle, précisément d’élar¬
gir la bande passante et d’éviter les zones d’instabilité ; le premier et le plus simple des compensateurs
de boucle a pour fonction de transfert :
C
Hchip) = ~ avec C ?» 40 s
Hf(p) =
î A
1 + Hcb(p)Hc{p)Ha{p) p2r + C[ 1 - exp(-pr)] exp(-pr)
En se déformant, le miroir adaptatif doit compenser les perturbations atmosphériques. Par consé¬
quent, sa fonction de transfert doit avoir pour expression :
La compensation des perturbations atmosphériques par la boucle de rétroaction peut être spectaculaire.
Remarque : En réalité, un tel système s’appuie largement sur les avantages du traitement numérique
des données en ligne. Il faut alors ajouter au schéma synoptique précédent un conver¬
tisseur analogique-numérique (CAN), placé avant le compensateur, et, après ce dernier,
un convertisseur numérique-analogique (CNA) (cf. chapitre 19). Les fonctions de trans¬
fert de ces deux éléments sont respectivement :
1 - exp(—pr„)
ficAN ~ 1 et HCNA RS
PTn
Pour gérer techniquement l’analyse de tels systèmes numériques, l’utilisation de la trans¬
formation de Laplace conduit à introduire la transformation en Z que l’on définit comme
Q
CM
suit :
n—oo
Le microscope à effet tunnel est constitué de deux électrodes métalliques, une pointe de tungstène
et une surface métallique, dont on souhaite déterminer la structure, entre lesquelles on maintient une
différence de potentiel électrique U . Il date de 1982, année de la publication, par un physicien suisse
Rétroaction. Application aux asservissements 451
3 | Pointe
/ métallique
OOOOOOOOO
Atomes de la pointe
Atomes de la surface
Surface analysée
FIG. 13.19.
G. Binnig et ses collaborateurs, d’une image d’une surface de silicium, obtenue à l’aide d’un instrument,
dont le fonctionnement s’appuie sur l’effet tunnel (cf. Quantique). La distance entre les deux électrodes,
de l’ordre du nanomètre, est contrôlée par un élément piézoélectrique (Fig. 13.19).
Un microampèremètre, placé dans le circuit extérieur, permet de détecter un courant d’intensité
/ , que l’on attribue au transfert d’électrons dans le vide, d’une électrode à l’autre, par effet tunnel. On
déplace la pointe latéralement devant la surface à analyser, c’est-à-dire parallèlement à cette surface, tout
en maintenant constante l’intensité, ce qui implique un facteur de transmission tunnel constant et donc
une largeur L de la barrière invariable, grâce à un déplacement longitudinal minutieux. On reproduit
ainsi fidèlement les irrégularités de la surface étudiée.
À première vue, l’instrument est simple, mais les espoirs qu’il suscita à ses débuts furent rapide¬
ment déconcertants, notamment lorsqu’on découvrit sa grande sensibilité aux dérives mécaniques, ther¬
miques et électriques. Ces problèmes techniques furent précisément résolus grâce à une boucle d’asser¬
vissement.
Sur la figure 13.20, on a dessiné le schéma synoptique de la boucle de rétroaction : l’entrée est
constituée par l’intensité Ic du courant tunnel que l’expérimentateur commande en appliquant une
tension déterminée entre la surface à analyser et la pointe. Si l’intensité de ce courant mesurée en sortie
n’est pas Ic mais /, on amplifie la différence Ic — /, laquelle est transformée en une tension qui
s’exerce sur l’élément piézoélectrique ; ce dernier modifie alors la largeur L de la jonction, de telle
sorte que cette différence devienne très faible. La tension de sortie devient alors précisément celle qu’il
convient d’appliquer sur cet élément.
/, 5
Q
Hj
Au A
IM
S V
I Ampli I Jonction
Piézo
1 L°g 1 Hr tunnel
2 FIG. 13.20.
à
La chaîne directe est constituée de deux éléments, un amplificateur de courant et un amplificateur
de tension ; la fonction de transfert de l’ensemble est de la forme :
(Oc
Hd = D
P + (oc
La chaîne retour comporte, elle, trois blocs : l’élément piézoélectrique, la jonction tunnel et un
amplificateur logarithmique, dont le rôle est de corriger les effets non linéaires introduits par la jonction
tunnel. Sa fonction de transfert a pour expression :
a>2(l +P/TC)
Hr(p) = Hr(Q)
p2 +P/Te + 0)2p
avec TC = 4 p,s, fp = cop/{2TT) = 1,1 kHz, Q = (opTe = 20 ; dans cette expression, Hr(0) est
le facteur d’amplification en régime stationnaire. On en déduit alors la fonction de transfert en boucle
fermée selon l’expression générale :
Hd
Hf = 1 + HdHr
CONCLUSION
Rappelons les points essentiels.
1 ) La rétroaction est un phénomène général qui joue un rôle essentiel, non seulement en électro¬
nique mais aussi en optique et dans d’autres domaines de la science. Elle consiste à injecter, à l’entrée
du système, via une chaîne retour, une partie du signal de sortie, issu de la chaîne directe.
2) Lorsque la rétroaction est positive, la fonction de transfert en boucle fermée a pour expression,
si Kd et Kr sont respectivement les fonctions de transfert directe et retour :
Kd où K0 = KdKr
Kf = 1 - KaKr
représente la fonction de transfert en boucle ouverte. Un exemple de rétroaction optique est fourni par
l’interféromètre de Fabry -Pérot.
3) Lorsque la rétroaction est négative, comme c’est le cas en électronique et en automatique, la
fonction de transfert en boucle fermée a pour expression, si Hd et Hr sont respectivement les fonctions
de transfert directe et retour :
Hd où H0 = HdHr
**f = 1 +HdHr
représente la fonction de transfert en boucle ouverte. L’amplificateur opérationnel est l’exemple électro¬
nique typique d’une rétroaction.
Q
4) Même avec une rétroaction négative la stabilité des système bouclés n’est pas nécessairement
CM réalisée. Elle l’est si certaines conditions sont réalisées, d’où les critères de Routh et de Nyquist.
S 5) La rétroaction débouche naturellement sur les asservissements. De nos jours, avec le développe¬
ment des outils informatiques, elle est introduite de plus en plus en physique instrumentale, chaque fois
que l’on veut corriger les instruments de leurs imperfections ; l’optique adaptative et le microscope à ef¬
2 fet tunnel sont les exemples les plus spectaculaires de l’intérêt de la rétroaction et des asservissements
à en physique.
6) Enfin, une application importante de la rétroaction concerne la réalisation des oscillateurs, pour
lesquels la rétroaction est positive ; l’importance du sujet est telle qu’une étude spécifique lui est consa¬
crée (cf. chapitre 14).
Rétroaction. Application aux asservissements 453
EXERCICES ET PROBLÈMES
On veut réguler la température intérieure 7, d’une enceinte que l’on chauffe en lui apportant une
puissance électrique V (Fig. 13.21).
1. En chaîne directe, la relation entre 7, et V est 7) = RUV + Te , Te étant la température
extérieure et Ru un coefficient.
a) Calculer Ru , en précisant l’unité SI, sachant que, en l’absence de rétroaction, pour V = 2 kW
et Te = 273 K , la température de l’enceinte serait 7/ = 293 K . Justifier la notation adoptée pour le
coefficient Ru .
b) Pour quelles variables d’entrée et de sortie de ce système peut-on définir une fonction de transfert
directe Kj ? En déduire alors Kj .
c)Quelle est la variation de température A 7, de l’enceinte, lorsque la température à l’extérieur
varie de A7, = 5 K ?
2. La chaîne de rétroaction est constituée par un capteur de température suivi d’un système de
commande qui fournit une puissance V, reliée à 7, par l’équation Vr = G'<(7, — Tc) , Tc étant une
température dite de commande et G'u = 1 kW • K-1 .
a) Justifier la notation du coefficient G'u . Pour quelles variables d’entrée et de sortie de cette chaîne
retour peut-on définir une fonction de transfert retour Kr ? En déduire alors K, .
b) Établir l’expression de 7, en fonction de V . Quelle doit-être la valeur de Tc pour que, lorsque
V = 0 à l’entrée, on ait encore 7, = 293 K ?
c) Quelle est la variation de température A7, de l’enceinte, lorsque la température à l’extérieur
varie de A7e = 5 K ? Conclure.
Capteur de température
Capteur 0°o
O c de température
“JO 1 Us
r\j 7777
Chaîne directe
° R\
Ri
© Chaîne
retour
77vZ
2 FIG. 13.21. FIG. 13.22.
CL
O
L’amplificateur opérationnel non inverseur, représenté sur la figure 13.22, se comporte comme un
filtre linéaire passe-bas, dont le facteur d’amplificateur stationnaire vaut AQ = 5 x 105 et la fréquence
de coupure fc = 20 Hz . Les valeurs des résistances sont respectivement R\ = 1 kfl et Rj = 9 kfl .
454 13. Rétroaction. Application aux asservissements
R
Ri
— R/2 TJT>=
P|«* « l-
~~l f|n,
r Ue
T—
R/2
A
$ RQ
a)
RI
b)
Ue
7777
cxl"c)
Ro
FIG. 13.23.
Un amplificateur réel a une fonction de transfert directe Hj constante et une fonction de rétroaction
complexe Hr(jù)) = 1/(jeu) .
1. Quelle est l’action caractéristique d’une telle rétroaction ?
-g 2. Déterminer la fonction de transfert harmonique, en boucle fermée, et tracer le diagramme de
c Bode relatif à son gain.
Q
r\j 3. La rétroaction précédente est remplacée par un quadripole dont la fonction de transfert a pour
° expression :
© Hr = Hr,0(1 +j<OT)
Calculer la nouvelle fonction de transfert, en boucle fermée, et tracer le nouveau diagramme de Bode
£ relatif à son gain.
CL
O
Ri
+ >°° ie
+ >°°
H
777
Us *g
Ue
Us
7777
7777
Ri Ri
Ri e*\ /?3
7 W 7777
i étant l’intensité du courant qui parcourt l’induit du moteur et J le moment d’inertie du moteur par
rapport à son axe de rotation. La chaîne retour est constituée, elle, d’un capteur de vitesse angulaire
fournissant une tension ur proportionnelle à fl : ur = K EL.
456 13. Rétroaction. Application aux asservissements
1. Quelles sont les significations physiques des deux équations précédentes. En déduire les dimen¬
sions physiques de J , d>o , K et r = RJ/<î>Q ? Dans la suite, on prendra pour ces quantités les valeurs
SI suivantes : <t>0 = 2 , R = 8 , 7 = 25 x 10-3 , K = 3 et A = 10 .
Un moteur à courant stationnaire, que l’on utilise dans un asservissement de position, est alimenté
par un courant d’intensité I (Fig. 13.27). Le couple moteur est proportionnel à I, Mm — d>oI.Il existe
en outre deux couples résistants, l’un constant —CT , dû à un réducteur constitué par un engrenage entre
deux disques, l’autre de frottement visqueux — a;mfl proportionnel à la vitesse angulaire fl.
1. Appliquer le théorème du moment cinétique au moteur, en projection sur l’axe de rotation, sa¬
T3
c
chant que le moment d’inertie par rapport à cet axe est Jm .
Q
CM 2. Même question pour le disque V relié au disque moteur par l’engrenage, sachant que le mo¬
S ment d’inertie de ce dernier est Jd , qu’il est soumis à un couple de frottement visqueux — aÿflÿ ,
proportionnel à sa vitesse angulaire flj , et que l’engrenage transmet, sans perte, la puissance méca¬
nique. Grâce à cet engrenage, les vitesses de rotation du moteur et du disque sont reliées par l’équation
2 de proportionnalité : fl = yu, flÿ avec p > 1 .
à
3. Le moteur a une f.c.e.m Em — d>0 fl , proportionnelle à la vitesse angulaire, et une résistance
électrique Rm . Exprimer M,„ en fonction de fl et de la tension u appliquée à ses bornes.
Rco I Rco
Ri Ri
h ic h
R» \c
ih
Ot‘ R*
ot*
us Rc Us Rc
O £ Ue Ri £ Ue Ri
Re
a) b)
FIG. 13.28.
P13- 10. Rétroaction idéale sur une chaîne directe imparfaite (web)
-g
c
Sur la figure 13.29a, la source de courant, commandée par l’intensité i\ , n’est pas idéale, car
Q
l’impédance d’entrée Re n’est pas nulle. À l’aide d’une source de courant idéale, commandée par une
r\j
intensité is , on réalise une rétroaction.
°
© 1. En l’absence de rétroaction, déterminer la fonction de transfert en courant H = iÿjiÿ , ainsi que
l’impédance d’entrée Ze du montage.
£ 2. En présence de rétroaction, calculer le nouveau facteur d’amplification en courant du système
CL
O complet, ainsi que son impédance d’entrée. Comparer le résultat à celui obtenu dans la question précé¬
dente, pour Hd = 1 000 , Hr — 0, 1 et Re — 1 kh
.
3. Mêmes questions avec la source de courant commandée par la tension u\ et la rétroaction réa¬
lisée avec une source de tension commandée par le courant i2 (Fig. 13.29b), la fonction de transfert
étant alors définie par H = is/ut, . Comparer la dimension physique de cette dernière à celle de la fonc¬
tion de transfert introduite à la première question. Pour l’application numérique, on prendra les mêmes
valeurs que précédemment, les unités physiques étant évidemment différentes.
458 13. Rétroaction. Application aux asservissements
4. Étudier l’influence de la dispersion sur la chaîne directe lorsque Hd est connu à 10% près, puis
sur la chaîne de rétroaction sachant que Hr est déterminé à 0, 1 % près.
i
ie Hdu\
i
~ig Jp[ ie *1 Hdix
Rg Re UI
Rg Ue Re Rc
Ue
© Rc
eg Hris
Hris
a) b)
FIG. 13.29.
Hr
1
H„
- 01 0 '
ue
7777 r Ifry 1
jü)T
7777
kv
U2
7777
FIG. 13.30.
H(jo>) =
Au
-g 1 +j[(OT a/(wr)] /Hr
c
Q
Déterminer l’expression de Au en fonction des paramètres du filtre.
rxj
° 2. Étudier le module et l’argument de H(j(o) lorsque (o —> 0 et û> — oo . En déduire la nature du
© filtre.
3. Pour quelle valeur (oM de <w , \H{ju>)\ est-il maximal ? Préciser la valeur maximale du module
£
CL
et la fréquence fM correspondante.
O
4. Dans ce filtre, les intégrateurs sont à capacités commutées, à la fréquence fa , la capacité utilisée
dans la rétroaction négative est cent fois supérieure à la capacité commutée sur l’entrée inverseuse de
l’AO. Montrer que la fréquence centrale du filtre est accordable par fa et a . Déterminer la valeur de la
fréquence de commutation qui permet d’avoir une fréquence centrale du filtre égale à 100 kHz .
14
Oscillateurs électriques
Les oscillateurs électriques sont des systèmes capables de produire des signaux temporels alter¬
nativement croissants et décroissants, souvent périodiques. Leur rôle est essentiel car, d’une part, ils
interviennent dans la production, le transport et la détection de l’information, et d’autre part, ils sont lar¬
gement utilisés pour mesurer des durées et réaliser des compteurs ; aussi, les retrouve-t-on en modula¬
tion et démodulation (cf. chapitre 16), ainsi qu’en électronique numérique (cf. chapitre 18).
Un oscillateur est un système dont l’évolution présente des variations alternativement croissantes
et décroissantes de l’une de ses grandeurs caractéristiques. En électronique, les grandeurs concernées
sont des courants ou des tensions.
Oscillateurs
amortis entretenus
[ I auto¬
forcés paramétriques
entretenus
FIG. 14.1.
Un signal sinusoïdal ou harmonique s(t) , produit par un oscillateur harmonique, a pour expres¬
sion :
sif) = Sm COS(ù)0t + <f>)
-ri (o
o étant la pulsation, /o = l/7o = wo/(2îr) la fréquence et la phase à l’origine des temps.
c
Sur la figure 14.2, on a représenté l’évolution temporelle d’un oscillateur harmonique, ainsi que
Q
son spectre de Fourier 's(f) , qui ne comporte qu’une seule composante de fréquence /o et donc deux
r\j
pics à / = /o et / = —/o (cf. annexe 2).
°
s(t)
© m
CL
O
t
1//0
0_
-/o fo f
a) b)
FIG. 14.2.
Oscillateurs électriques 461
On sait que l’oscillateur harmonique satisfait à l’équation différentielle suivante (cf. chapitre 4) :
d2s 2
j-2+ù)0S = 0 ou
1
(S?) +5ÿ2 = Cte
que l’on obtient en intégrant la première équation après l’avoir multipliée par s .
On réalise approximativement un oscillateur harmonique électrique à l’aide d’un circuit rLC série,
dans lequel r est la résistance inévitable des fils du bobinage (Fig. 14.3a). L’intensité du courant dans
un tel circuit série satisfait à l’équation différentielle suivante que l’on obtient aisément en appliquant la
loi des mailles :
,di
L— + n + -z = 0 avec i = *£
q
dt C dt
puisque q est la charge de l’armature du condensateur vers laquelle est orienté le courant. En dérivant
cette équation par rapport au temps et en simplifiant, on obtient l’équation canonique caractéristique :
d2i
TT
d t2
---
H
1 di
redt
La durée de relaxation en énergie
avec la pseudo-pulsation coa :
2
r~ + (Ont
u =0 avec
1
Te
= >0 et (o0 —
1/2
s(t) = Sm exp H) cos(ù)at + <f>s) avec ù)a = <Oo 1-
1
4"oTl
et s’amortit inévitablement selon un terme exponentiel de la forme exp[— f/(2re)] (cf. chapitres 3 et
4). Le spectre de Fourier d’un tel signal amorti exponentiellement est centré autour de la fréquence /o
(Fig. 14.3b), avec une répartition spectrale qui a une forme dite lorentzienne (cf. chapitre 15)
-d L r
q
— u
c
Q
t
r\j -/o /O /
° a) b)
© FIG. 14.3.
£ L’introduction d’un composant actif dans le circuit est donc nécessaire pour limiter les pertes éner¬
CL
O gétiques. Cependant, il est impossible de compenser exactement la dissipation d’énergie, ne serait-ce
qu’en raison de la dérive temporelle des valeurs des composants du circuit. En cas de compensation
par défaut, les oscillations s’amortissent exponentiellement; avec une compensation par excès, elles
croissent exponentiellement, ce qui a pour effet de rendre le système non linéaire.
En résumé, un oscillateur harmonique est impossible à réaliser, en raison des effets dissipatifs
des éléments résistifs qui accompagnent nécessairement les bobines, les condensateurs et les fils de
connexion (cf. chapitre 4).
462 14. Oscillateurs électriques
Les signaux quasi sinusoïdaux sont des signaux dont la forme est très proche de celle d’une sinu¬
soïde. Le spectre de Fourier correspondant comporte des harmoniques de faible amplitude ; le taux de
distorsion harmonique est donc faible.
Reprenons l’exemple de l’oscillateur à résistance négative à amplificateur opérationnel (Fig. 12.26)
déjà étudié (cf. chapitre 12). Le système produit des signaux quasi sinusoïdaux dont l’évolution et le
contenu harmonique sont donnés respectivement sur la figure 14.4. L’harmonique de rang 3 est faible
mais pas nul.
0 i
\ 0 i
fo 3/o /
a) b)
FIG. 14.4.
c) Oscillations de relaxation
Les oscillations de relaxation sont des signaux qui peuvent prendre deux valeurs au cours du temps,
l’une haute, l’autre, basse. La durée de chacun de ces deux niveaux est très supérieure à celle nécessaire
à la transition entre ces niveaux, ce qui engendre des signaux à fort taux de distorsion harmonique,
puisque plus proches de la forme rectangulaire que de la forme sinusoïdale.
Dans l’exemple de l’oscillateur de relaxation (Fig. 12.29) déjà analysé (cf. chapitre 12), le système
produit des signaux carrés dont l’évolution et le contenu harmonique sont représentés sur la figure 14.5 ;
ces signaux sont riches en harmoniques.
us(t) Us(f)
-g
c
Q
rNJ
s 0 r
©
o
£ fo 3/o 5/o 7/o f
CL
O a) b)
FIG. 14.5.
Il existe des signaux qui n’entrent pas dans les deux catégories précédentes, par exemple les signaux
apériodiques produits par un oscillateur présentant du chaos.
Oscillateurs électriques 463
L’oscillateur chaotique de Chua (Fig. 12.33) déjà étudié (cf. chapitre 12) est un système d’ordre 3.
Sur la figure 14.6, on peut suivre l’évolution d’une tension du circuit au cours du temps et constater que
le spectre de Fourier est continu.
s(t) m
t (ms)
a)
TH 6,4
b)
-
- /(Ûfa)
FIG. 14.6.
. . — Oscillateur bouclé
II 1
-g L’association d’un amplificateur et d’un filtre forme un système bouclé d’entrée nulle, qui peut
c
Q être représenté, en régime linéaire et harmonique, par une chaîne directe et par une chaîne retour
r\j (cf. chapitre 13).
S
© (£> Hd
£ Sr
Sd
O-
o
Hr
FIG. 14.7.
Remarque : Les rôles des chaînes retour et directe peuvent être permutés. Cependant, dans l’analyse
générale des oscillateurs considérés comme des systèmes bouclés, on a l’habitude d’asso¬
cier la chaîne directe à l’amplificateur.
464 14. Oscillateurs électriques
Comme exemple d’oscillateur bouclé, étudions l’oscillateur à pont de Wien, représenté sur la fi¬
gure 14.8, dans lequel on reconnaît un AO , monté en amplificateur non inverseur (cf. chapitre 8), et un
filtre de Wien (cf. chapitre 6). La chaîne directe de fonction de transfert Hd est constituée par un am¬
plificateur inverseur à AO, la chaîne de retour est un filtre de Wien.
+ t>°° R_
C Pont de Wien
U\
7777
*2
R\
u «2
X
R
<73
Tl
«3
7777
L-£-
Chaîne directe
7777
Chaîne retour
FIG. 14.8.
£
Recherchons l’équation différentielle à laquelle satisfont les tensions représentées sur le circuit.
L’intensité i2 du courant qui charge le premier condensateur dans le pont est reliée aux tensions d’entrée
«2 et de sortie «3 du pont par l’équation :
h = C—(u2
dr
- u2 - Ri2)
puisque u2 — «3 — Ri2 est la tension à ses bornes. En outre, les tensions u\ et u2 , respectivement à
l’entrée et à la sortie de l’amplificateur, sont reliées par l’équation d’un pont diviseur :
M2 M,
Comme l’AO, qui fonctionne en régime linéaire, est idéal, son impédance d’entrée est infinie ; il en
résulte que i2 est la somme de deux contributions :
«3 . d<73 M3 d M3
,2=
R + _d7 = R +Cd7
Il vient, en éliminant i2 , puisque u\ = u2 :
-d _d
c
Q
Mi
—
R + C—
dt
d M]
1= C
dt [(*ÿ» u\ — uy — u\ —
du\
RC——
dt
r\j ce qui donne en effectuant et en ordonnant les différents termes :
°
Ri 1
©
•M Ëÿ iËfl „5„l=o
dt2 + dt + °
T
avec T = RC
2R2 - /?,
et o)0 = —
RC
2 Notons que les trois tensions Mi , u2 et M3 satisfont à cette même équation différentielle, caractéristique
CL
O d’un oscillateur.
Le circuit est le siège d’oscillations spontanées si r < 0 , c’est-à-dire si R \ > 2R2 . Pour r infini,
on obtient la période propre de l’oscillateur harmonique correspondant :
2ÿT
T0= —
0)0
= 2TTRC
I
T0 = 2nRC = 2TTX 104 x 20 x 10“9 « 1, 25 ms soit fQ = — « 796 Hz
T0
L’amplitude de la tension uj est voisine de la tension de saturation haute de l’AO, environ 14, 7 V .
Celle de la tension u\ est dans le rapport du facteur d’amplification :
Ml =
l+*l/*2
«2 ~ 1+2,02 14,7 «4, 9 y
Pour de plus fortes valeurs de l’amplification, obtenues par exemple avec R\ = 50 kfï , l’AO sature en
sortie. Les signaux se déforment, s’enrichissent en harmoniques, et deviennent des oscillations de re¬
laxation (Fig. 14.9 b). La nouvelle période, dans ce mode où les effets non linéaires dominent, est plus
élevée ; on trouve une valeur voisine de 1, 7 ms . La tension efficace en sortie de l’AO étant plus impor¬
tante du fait de la forme rectangulaire des signaux et donc de l’enrichissement harmonique, l’amplitude
de Mi à la sortie du filtre de Wien linéaire a, elle aussi, augmenté.
w (V) M (V)
M2 «2
10 10
Ml
Ml
t (ms) t (ms)
0 0
1 3 2 4
-10 -10
a) b)
FIG. 14.9.
-ri Remarque : La fonction de transfert d’un pont de Wien a déjà été établie (cf. chapitre 6) :
c
Q 1
r\j H(jco) = avec "o = —
3 +j(ù)/(o0 - (o0 /(û)
°
©
. . — Oscillateur à résistance négative
II 2
£ a) Résistance négative avec AO dans un circuit série
CL
O
Nous avons déjà étudié l’influence des non-linéarités sur un oscillateur présentant une résistance
négative avec AO (cf. chapitre 12). Rappelons les principaux résultats.
En régime linéaire, l’intensité du courant dans le montage série (Fig. 14.10a) obéit à l’équation
différentielle du second ordre :
d2i , 1 d/ 2. . 1 1/2 L
— (oÿi = 0 ou Ù)Q = et re =
d t2 Te dt LC r + Rn
466 14. Oscillateurs électriques
Rn = -Rÿ <0
R2
Le circuit présente des oscillations non amorties si \R„\ > r.
r
i t>°°
IlL Hd
L
Et Ri
Sr -i
jr~!S-TAav£||-H
\
Si=u
Tc a)
7777
b)
7777
FIG. 14.10.
Ce système se ramène à un oscillateur bouclé (cf. chapitre 13) ; pour s’en rendre compte, il suffit de
délimiter le dipôle V à résistance négative et de disposer le système comme le montre la figure 14.10b.
Déterminons, en régime sinusoïdal, les fonctions de transfert des chaînes directe et retour :
--
De même, la tension aux bornes du montage parallèle (Fig. 14.1la) obéit à l’équation :
d2 u 1 du 2 1 1/2 rRn n
-- C Rn -R —- <0
-d
c
TT H
d t2
~z
Te d t
b "oM
u = OU
° 0)0 =
LC
Te —
r + Rn
Ce circuit présente aussi des oscillations non amorties pourvu que \Rn\ < r .
et =
Ri
Q Ici aussi, le système se ramène à un oscillateur bouclé. On s’en rend compte en délimitant le dipôle
r\j T> à résistance négative et en disposant le système comme indiqué sur la figure 14.1lb. On a alors :
° 1 1 R
© Hd,s(jo)) = - et Hr,s(j<o) =
avec :
Rn 1/R+l/ (jL(o) +jC(o 1 +jQp(o)/ù)o - (oo/oi)
2 1/2
ci
O 0)Q
1
— (LC)'/2 et Qp -(¥)
Remarques : 1) Même si ces deux types d’oscillateurs quasi sinusoïdaux, série et parallèle, se dis¬
tinguent dans la réalisation expérimentale, il n’y a aucune différence fondamentale entre
oscillateurs bouclés et oscillateurs à résistance négative.
2) On notera l’inversion des entrées + et — de l’AO dans les oscillateurs série et parallèle
(Fig. 14.10a et Fig. 14.1 1a), cela pour éviter la saturation de l’AO dans le dernier montage.
Oscillateurs électriques 467
R\
f
Hd
Rn
[>00 \ Sd = i
X
S
XÜ *2 Sr =U L
1
R
a) b)
FIG. 14.11.
On peut aussi réaliser un oscillateur à résistance négative en utilisant un dipôle dont la caractéris¬
tique présente une région à résistance dynamique négative, par exemple une diode à effet tunnel ou un
tube à décharge (cf. chapitre 12).
Sur la figure 14.12a, on a représenté la caractéristique d’une diode tunnel. En ajustant convenable¬
ment les valeurs de la résistance r et de la f.e.m stationnaire E du dipôle AB (Fig. 14.12b), on fixe
le point de fonctionnement de la diode au point d’inflexion de sa caractéristique (Fig. 14.12a). Dési¬
gnons par Rd sa résistance dynamique, qui est négative en ce point. Le condensateur de découplage,
de forte capacité Q , supprime la tension stationnaire E aux bornes de la diode, pour le reste du cir¬
cuit, alors que la bobine, de forte inductance Ld , rend négligeable le courant variable dans le généra¬
teur.
id B
1/Rd-
riA /
Cd
c
1 c
/o
Y ilUd ' R L Rd R L
ï.
i
-g Eo E
\
s
~Ud 0\‘ ''id
4
1
c
Q a) b) c)
s FIG. 14.12.
©
Le dipôle AB se comportant comme un dipôle à résistance négative, on l’associe à un circuit RLC
£ parallèle. Le circuit équivalent de l’ensemble est représenté sur la figure 14.12c. L’intensité dans le
CL
O circuit oscille si < R (cf. Exercices).
Sur la figure 14.7 on a rappelé le schéma synoptique d’un système bouclé, avec ses fonctions de
transfert direct et retour, respectivement Hd(j(o) et Hr{j(o) . En boucle fermée, comme la rétroaction
468 1 4. Oscillateurs électriques
est positive, la fonction de transfert globale du système a pour expression (cf. chapitre 13) :
H„ =
Hd
1 - HdHr
De façon explicite, en régime sinusoïdal, on a :
= Hd(j(o)sr et sr = Hr{j(o)sj
ce qui donne (cf. chapitre 13) :
Notons qu’une telle condition correspond à une valeur infinie de la fonction de transfert Ha du système
en boucle fermé : un signal d’entrée infinitésimal est capable de fournir en sortie un signal fini. Montrons
sur un exemple que la première impose une contrainte sur le gain de l’amplificateur, et que la seconde
détermine la fréquence des oscillations du circuit.
Exemple : pour l’oscillateur à pont de Wien étudié précédemment, la condition d’oscillation de
Barkhausen s’exprime selon :
1+
R\ 1
RI) 3 +j((o/ COq — (1)0 / O) ( - 1
On peut établir l’équation différentielle à laquelle satisfont les signaux direct et retour, respective¬
ment sd et sr , à partir des fonctions de transfert Hd{j(o) et Hr(jco) , en développant le numérateur de
1 — Hd(ja>)Hr(ja>) dans l’expression du critère de Barkhausen.
Montrons-le sur l’exemple d’un circuit RLC parallèle à résistance négative (Fig. 14.1lb). On a :
R
Hd{j(o) = - et Hrijai) =
R„ 1 +îQP{o)/o)o - ù>0/a>)
(O 0)0 R
i +jQp
0)0 O)
+—
Rn
=0
CR2 1/2
I( —
I
ijo))2 + ijo))°ÿ +0)1 = 0 avec n
Qp = et ù)Q =
(LC)'/ 2
On en déduit finalement l’équation différentielle à laquelle satisfait sd , ou sr , que l’on désigne indiffé¬
remment par s en identifiant les produits ja> à des opérations de dérivation :
d2s 1/1 1 \ ds
dr2 + C(R+S:J d7+“°s-°
2
Au repos, l’oscillateur ne présente que du bruit (signaux aléatoires, de faible amplitude), dont
l’origine est multiple (cf. chapitre 17). Si le critère de Barkhausen est expérimentalement satisfait, l’état
de repos est instable : les oscillations naissent et se développent jusqu’à atteindre la limite du domaine
linéaire, c’est-à-dire le domaine non linéaire. Notons que ce dernier doit, lui aussi, être instable pour
permettre les oscillations. Si ce n’est pas le cas, on observe une saturation et des signaux stationnaires,
comme à la sortie d’un AO en saturation. L’amplitude des oscillations est ainsi déterminée par la non-
linéarité du système.
Q
IM Analysons l’exemple de l’oscillateur à pont de Wien, en considérant les valeurs maximales sd),n et
srÿm des signaux quasi sinusoïdaux sd(t) et sr{t) .
S
La chaîne directe, de facteur d’amplification linéaire légèrement supérieur à 3 , impose la relation
de transfert sdtm = T(sr<m) . Quant à la chaîne retour, elle impose, à la fréquence des oscillations, la
2 relation linéaire :
à S+m
Sd,m Sd,m
/
retour
/
/S-
/ 7”(5e,m)
/jF Chaîne directe F
7
/ 7
/ /
7 7
/ 1/
4
a) b)
FIG. 14.13.
. . — Instabilité angulaire
II 4
La chaîne retour d’un oscillateur bouclé définit la fréquence des oscillations, en sélectionnant une
fréquence avec d’autant plus d’efficacité qu’elle est sélective.
Sur les figures 14.14a et 14.14b, on a représenté les diagrammes de Bode du pont de Wien : le
comportement est celui d’un filtre passe-bande peu sélectif. En effet, la fonction de transfert s’écrit :
HrijCü) =
Q
I +]QU-\!x)
OÙ X — “=L « 2=3
i
û>O /o
sont respectivement la fréquence réduite et le facteur de qualité.
G„(dB)
-1_0 7T
-2
/\
l 2
/ \ Igx
/ \
A A
-2 -1 0 1 2 x
-20
77
-40 2
c
Q a) b)
rxj FIG. 14.14.
° Examinons l’influence d’une petite variation de la fréquence d’accrochage du circuit sur le dépha¬
©
sage en sortie du pont de Wien. Pour cela, développons la phase (f> = arg[Hr\ au voisinage de JC = 1 :
£ d (f>
ci <t>(x) « (f)(1) + (x- 1)
O
dx *=1
avec :
(f)(x) = — arctang(x) avec g(x) = Qÿx— et
d (f)
dx
1_ d g
1 + g2(x) dx
On obtient :
8(f> = (f>(x) — (f)(1) ~ —2Q(x — l) d’où |JC — 1 1
22
Oscillateurs électriques 471
Ainsi, un écart angulaire A0 toléré par le système engendre une variation relative de la fréquence des
oscillations, d’autant plus faible que le facteur de qualité de la chaîne retour est grand :
|/-/o| _
fo 2Q
. . — Stabilisation d’amplitude
II 5
La stabilisation d’amplitude a pour but d’améliorer la forme des signaux et par conséquent le taux
de distorsion harmonique.
L’analyse spectrale de la tension de sortie u2 de l’AO dans l’oscillateur à pont de Wien (Fig. 14.8)
révèle la présence de nombreux harmoniques impairs, mais aussi pairs du fait de l’absence de symétrie
des tensions d’alimentation de l’AO (Fig. 14.15a).
Jl
-+
0 0,8 1,6 2,4 3,2 /(kHz) 0 0,8 1,6 2,4 3, 2 /(kHz)
a) b)
FIG. 14.15.
Pour améliorer le taux de distorsion du signal, il faut éviter le coude de saturation en sortie de
l’amplificateur, lequel provoque une augmentation de l’amplitude des harmoniques. Pour cela, il est
nécessaire de faire varier le facteur d’amplification, de telle sorte qu’il diminue avec l’amplitude des
-d
c
oscillations et que le point de fonctionnement F se situe avant le coude C (Fig. 14.13b).
Q
a) Utilisation d’une varistance
r\j
° Rappelons qu’une varistance est un résistor dont la valeur dépend de la tension appliquée à ses
© bornes, et qu’il en existe deux types (cf. chapitre 7) : celles à coefficient de température positif (CTP)
dont la résistance croît avec la tension, et celles à coefficient de température négatif (CTN) dont la
£ résistance décroît avec la tension.
CL
O Dans le cas de l’oscillateur à pont de Wien, le facteur d’amplification de la chaîne directe est :
R1
Hd=\ + -ÿ
Ri
En remplaçant la résistance R\ par une varistance CTN, ou la résistance Rj par une varistance CTP, on
obtient l’effet voulu. Il convient ensuite de calculer convenablement la valeur de la résistance restante et
de s’assurer que l’amplitude Sd,m est inférieure à la tension de saturation de l’amplificateur.
472 14. Oscillateurs électriques
Exemple : dans l’oscillateur à pont de Wien (Fig. 14.8), on utilise une varistance CTP dont la
résistance vaut Rp = R2 = 350 fl , sous une tension d’amplitude um = 1 V .
Au point de fonctionnement F , le facteur d’amplification valant 1/3 , l’amplitude de la tension de
sortie vaut : u2,m = 3um = 3 V Quant à la valeur de la résistance R\ , elle est telle que :
Ri
1+ —- = 3 et donc R\ = 2Rp = 700 fl
RP
Comme on peut le constater sur la figure 14.15b, l’amélioration de la qualité harmonique du signal est
significative.
//// ////
R\f
G [>oo
«2
R
CR
Ri
Détecteur d’enveloppe
•V,/
Cd
TWk1 Mds
FIG. 14.16.
Sur cette figure, le signal u2 prélevé est traité dans le système détecteur d’enveloppe (cf. chapitres 4
et 9). La chaîne directe est constituée par l’amplificateur non inverseur à AO, la chaîne de retour est un
pont de Wien. En sortie, la tension négative ugs , proportionnelle à la tension de crête des oscillations
-g u2(t) , est utilisée pour polariser la grille du transistor à effet de champ (TEC) dans sa zone ohmique
c
( < IV). Rappelons que, dans ce mode de fonctionnement, la caractéristique id{uds) est proche d’une
Q
rNJ
droite dont la résistance Rds augmente au fur et à mesure que ugs diminue (cf. chapitre 7). Le facteur
d’amplification de la chaîne directe devient :
°
© Ri
Hd = 1 +
Rl + Rds
£
CL
O
Lorsque l’amplitude des oscillations u2(t) augmente, ugs diminue, Rds augmente et le facteur d’am¬
plification diminue, ce qui permet de stabiliser l’amplitude des oscillations du circuit.
Exemple : l’oscillateur peut être réalisé avec un TEC à canal n BF245C et les valeurs suivantes
des composants :
L’oscillateur à pont de Wien présente l’avantage d’être peu coûteux et peu encombrant parce qu’il
ne comporte pas de bobine. En revanche, sa stabilité en fréquence est médiocre et la commande en
tension de la fréquence peu aisée, puisqu’il est nécessaire de faire varier simultanément les valeurs des
composants du circuit (résistors ou condensateurs).
D’autres limitations existent : une due à l’AO, à sa bande passante, mais aussi à sa vitesse
maximale de balayage, une autre provoquée par les capacités parasites du circuit. En pratique, la
fréquence maximale que l’on peut atteindre avec un oscillateur à pont de Wien est de l’ordre de
500 kHz .
a) Oscillateur Colpitts
L’oscillateur Colpitts, du nom de l’ingénieur américain E. Colpitts, permet de réaliser des oscilla¬
tions quasi sinusoïdales, de fréquence élevée. La figure 14.17a en montre une réalisation avec un ampli¬
ficateur TEC, monté en source commune (cf. chapitre 7). Les condensateurs, de capacités Cs et C; , se
comportent comme des courts-circuits en régime variable ; sur la figure 14.17b on a dessiné le schéma
équivalent du montage.
Rd L
1.
G
D
mmm- mmv
UgS S c,
Ri Ur
Cs
T 7777
ï VT id — AmUr
a) b)
-g
c FIG. 14.17.
Q
r\j
° La fonction de transfert de la chaîne directe se réduit au facteur d’amplification H(i = Am du TEC.
© Quant à la fonction de transfert de la chaîne retour, on la trouve en transformant le générateur de Norton
en générateur de Thévenin et en reconnaissant un pont diviseur de tension (cf. chapitre 5) :
£
CL
ur (1/Rg +jC2<o)-l(l/Rd +jC\(o)-
O
Hr = -
RdRg
Hr = -
Rd + Rg — Loj2(C\Rd + C2Rg) + ja>[L + (Ci + C2)RdRg — LC\C2RdRg(o2]
Le critère de Barkhausen, HdH, = 1 , donne le facteur d’amplification et pulsation O>Q des oscillations,
474 14. Oscillateurs électriques
Rd + Rg Ci + C2
+ R~R~(ClRd + ClRÿ (RdR8CiC2
1
Am = - RR LC\C2
soit :
Ci Cl I. 1 I
Am
RgC2 + RdCi + RdRg \RgC2 + RdC\
et :
1 + C1 C2 1/2
Ù)Q =
RdRgC\C2
+ LC\C2
b) Oscillateurs à quartz
Dans un oscillateur à quartz, on utilise un quartz piézoélectrique inséré entre deux électrodes col¬
lées sur deux faces opposées du quartz (cf. chapitre 7).
Un oscillateur à quartz est remarquablement stable en fréquence, et permet d’obtenir des oscil¬
lations dont la fréquence est comprise entre quelques dizaines de kHz et quelques dizaines de MHz.
En outre, son comportement est indépendant de la température. Sur la figure 14.18, on a représenté le
schéma électrique équivalent d’un quartz piézoélectrique.
Lq Q
c;
FIG. 14.18.
1 - ( (0/(QP Y 1 1/2
Yq=jù>{Cq + Cq) avec et = < bip
C
1 - ((o/os )2
(op
IwJ (os
LqCq
Û
Ainsi, le quartz est un élément purement capacitif, sauf dans le domaine de fréquence ]fsJp] où son
r\j
comportement est purement inductif.
° Il existe plusieurs architectures d’oscillateurs à quartz. On a représenté, sur la figure 14.19, l’oscil¬
©
lateur à quartz de Pierce, qui est un montage de Colpitts dans lequel on a remplacé l’inductance L par
£ un quartz piézoélectrique.
CL
O
Pour obtenir la fréquence des oscillations du circuit, il suffit de remplacer 1/(jLco) par Yq , c’est-
à-dire 1/L par:
1 - (io/ù)p )2
g(ù)) = ~(02(Cq + C'q)
1 - (<O/(üS)2
Le critère de Barkhausen sur la partie imaginaire donne alors :
1 C,C2
(Ci +C2)gH-C,C2w2 =0 u>2-
RdRg +
d’où g(u) =
Ci + c2 RdRg(C\ + C2)
Oscillateurs électriques 475
Rd Quartz
G D
S C>
1*1
Rg
Rs
T 7777
J
u-Cs
i FIG. 14.19.
M], «2
R [>oo Usa,'- _U±
__
I
I I
li- O «2 I
Filtre
Ml I I 400
passe-bas
Ri
0
fit %
I
t (M-S)
7777 7/77 7777
I
Comparateur I
à hystérésis I
-Usa,l—- I
a)
X b)
FIG. 14.20.
t»-
u\ — U2 = Ri et* i= C —-—
dt
d’où la relation différentielle suivante entre u\ et uj :
d«2
u\ = RC
dt + U2
Supposons qu’à un instant pris comme origine, la tension de sortie «i du comparateur à hystérésis
bascule de l’état bas à l’état haut; la tension d’entrée du filtre vaut donc u\ (0) = Usot , alors qu’en
sortie «2(0) = —AuUsat , puisqu’on avait us = —Usat , avec :
R1
Au =
Ri +R2
en raison du pont diviseur. Le condensateur se charge tant que u\ = Usat , conformément à l’évolution
de la tension «2 à ses bornes donnée par (cf. chapitre 4) :
du2
-Usat = RC dt + «2
laquelle s’intégre aisément, comme précédemment, mais en tenant compte de la nouvelle valeur initiale
«2(fi) :
1 + Au
u2(t2) = —A.uUsat soit t2 = t\ + i?Cln
1 — A„
Si les tensions de saturation de l’AO sont symétriques, les signaux obtenus le sont aussi. La période des
oscillations s’en déduit aisément :
en explicitant Au
en fonction des résistances. Les amplitudes des tensions U\{t) et u2{t) ont alors pour
expressions respectives : Usat et UsalR\ / {R\ R2) . +
Exemple : avec les valeurs précédentes des composants, on trouve une période proche de celle qui
est mesurée, T = 2 x 4, 7 x 103 x 22 x 10-9 x ln 3 « 0, 227 ms .
. . — Générateur de signaux
III 2
L’oscillateur représenté sur la figure 14.21 est utilisé comme générateur de signaux rectangulaires
constitué d’un intégrateur et d’un comparateur à hystérésis non inverseur (cf.
et triangulaires. Il est
chapitre 8), montés en cascade.
-g
c
Q
r\j Intégrateur inverseur Comparateur à
C
° hystérésis non inverseur
© Ri
R
2 [>oo R1
CL
O + >°°
+
UC
Us
7777 7777
7T77_ 7777
FIG. 14.21.
478 1 4. Oscillateurs électriques
Avant d’analyser le fonctionnement du système, calculons les tensions Ub+ et Ub- qui produisent
respectivement le basculement vers l’état haut et vers l’état bas du comparateur à hystérésis. Pour cela,
appliquons le théorème de Millman à l’entrée non inverseuse du comparateur :
R\
d’où uc = -Auus avec A„ — —
Ri
La sortie du comparateur à hystérésis ayant deux valeurs possibles, Usat)+ ou Usatj- , les tensions de
basculement ont pour expressions respectives :
Up — AuUsat,-\- Ct Un — AuUsat,-
Supposons qu’à l’instant pris comme origine, la tension de sortie du comparateur bascule à Usalj+ .
Le condensateur se charge, à courant constant. L’intégrateur délivre la tension uc suivante :
C
avec us = Ri /=Ë£
dt
d’où :
duc i
~ Usat,+
dt C RC
ce qui donne en intégrant :
MC = - *—
RC UsatÆ +
Cte soit uc = Us„c+ + MC(0)
La sortie du comparateur devient alors Usat,- < 0 . On en déduit la tension uc(t) pour t > t\ :
Pour des tensions de saturation symétriques Usatj+ = —Usat- = Usat , les expressions précédentes se
réduisent à :
T = 4AURC et ucc = 2AuUsat
Exemple : réalisé avec C = 1 pP , R = R3 = 2,2 kfl , Rj = 27?i = 20 kfi et, avec des tensions
de saturation symétriques Usat = 15 V , on trouve :
K ~ 0, 5 T0 « 4, 4 ms et ucc «7,5V
Les tensions us et uc sont respectivement des tensions créneau et triangulaire (Fig. 14.22). La ten¬
sion triangulaire peut être utilisée en entrée d’un conformateur sinusoïdal, afin de produire une tension
---
sinusoïdale (cf. chapitre 12).
___
Us,UC
Usat,+
I I I*
I I I
—AuUsat,- I I
I T I Uc
I I I
0
'fi feVl
i
-ÿ
l
—AuUSat,+ I
I
1 1
Usa
'
FIG. 14.22.
. . — Contrôle de l’amplitude
III 3
Pour certaines applications, il est utile de limiter l’amplitude des signaux délivrés en sortie du
comparateur à hystérésis, par exemple pour attaquer un système dont l’entrée est limitée en tension,
comme une carte d’acquisition numérique, ou pour raccourcir le délai de basculement du comparateur
aux fréquences élevées.
-g
c On utilise alors deux diodes Zener identiques tête-bêche dont les caractéristiques sont représentées
Q
sur la figure 14.23a ; le montage étudié est celui du multivibrateur astable de la figure 14.23b.
rNJ
Remarque : La limitation de l’amplitude des créneaux abaisse la vitesse de balayage de l’AO, ce qui
permet d’éviter d’atteindre ou de dépasser sa vitesse maximale de balayage.
480 14. Oscillateurs électriques
I
G |>00
+
-U'z
0 U'z U Us
7777 Ri
Ri
7777
a) b)
FIG. 14.23.
T, = (/3R + rp)C
S’il est en saturation basse, V2 conduit et la constante de temps de l’intégrateur devient :
r2=[(l -0)R + rp]C
RP T>? C
] DH
Ri
R
R
PR Rp T)\ £>00
Ri [>oc
-g
c [>oo
Q
r\j
°
+
Km
X1
©
2 7777
Ri
Ri X
Uc
CL
7777
O
FIG. 14.24. FIG. 14.25.
. . — Commande de la fréquence
III 5
On en déduit la période :
T = h- tx - 4AURC avec A„ = —
Ri
KmUc R2
pour le comparateur à hystérésis non inverseur. La fréquence / des oscillations est donc proportionnelle
à la tension de commande Uc :
Km
f = 4AURC Uc
T = 2RC\n
KmUc + Au
KmUc — Au
IV. — APPLICATIONS
Q
. . — Oscillateur à réseau déphaseur
IV 1
IM Un oscillateur à réseau déphaseur est un oscillateur dont la chaîne directe est constituée d’un ampli¬
S ficateur inverseur. Pour respecter le critère de Barkhausen, la chaîne retour doit nécessairement déphaser
de TT les signaux qui lui sont appliqués.
Ri
P>00 R h
A D>oo R R R
*1
M| r — u2
7777
a) b)
FIG. 14.26.
—2 _ 1 -R Mi
ilJ [-jx/Rco 1 +jx\ [îi.
Après traversée des trois cellules, la matrice de transfert a pour expression :
3
-jx/R
1 -R
l+jx\ = ,'[c« d*1
avec a = 1 — x2 + 3jx , b = 4x2 — jx(3 — x2) , c = — 3 + x2 — 4jx et d = 1 — 5x2 + jx(6 — x2) .
On sait que le facteur d’amplification de l’ensemble des trois cellules est donné par l’inverse de
l’élément d de la matrice. On trouve donc :
I
Hr(jù>) =
\-5x2+ jx(6 - x2)
Le critère de Barkhausen, Hj(j(o)Hr(j(o) = 1 , avec Hj = —R2/R\ (cf. chapitre 8) donne alors :
«2 = 1 jR/x —\
1 JR/x 13 = a b
l/R 1 -j/x\ [c d
I A2 -7*3 1
1 - ôx2 = 0 d’où to =- et Hr — ——
RCV6 jx(5-x*) 29
*
*2
C
jjTpI
il h
1 II JL IH U\ R U2
TTL- Mrf
fi fi
7777 X 7777
a) b)
FIG. 14.27.
Km
U
X R' E
H<K
RP
Ç || Intégrateur
Ri l
Comparateur
à hystérésis
RP_ + 0°°
4>K
_ 3
l2*
1 A
Conformateur
sinusoïdal A P>oo Étage de sortie
A.
+ Oscilloscope
Us
7777
FIG. 14.28.
CONCLUSION
Rappelons les points essentiels.
1 ) Les oscillateurs quasi sinusoïdaux produisent des signaux à faible taux de distorsion harmonique,
alors que les oscillateurs de relaxation sont des systèmes à deux états qui se caractérisent par des signaux
à fort taux de distorsion harmonique.
2) Un oscillateur à résistance négative possède une structure de système bouclé.
3) Le critère d’oscillation harmonique de Barkhausen, Hd(j(o)Hr(j(o) = 1 , se traduit par deux
relations provenant des parties réelle et imaginaire : la première donne le facteur d’amplification en
tension de la chaîne directe, la seconde la fréquence d’oscillations du circuit.
4) On contrôle l’amplitude d’un oscillateur quasi sinusoïdal à l’aide d’un élément non linéaire qui
agit sur le facteur d’amplification de la chaîne directe.
-g 5) L’oscillateur à quartz est utilisé pour des applications exigeant une grande stabilité en fréquence,
c par exemple pour réaliser un signal d’horloge très régulier.
Q
6) Les oscillateurs de relaxation sont plus faciles à commander en fréquence que les oscillateurs
r\j
quasi sinusoïdaux. Aussi, les préfère-t-on dans la réalisation des générateurs basse fréquence.
°
©
£
CL
O
Oscillateurs électriques 485
EXERCICES ET PROBLÈMES
c
+ O00 R
R
Ri
Ri
X FIG. 14.29.
L’amplificateur opérationnel de l’oscillateur à pont de Wien de la figure 14.29 est alimenté par deux
tensions symétriques —15V et 15V.
1. On se place dans les conditions du critère de Barkhausen ( HdHr = 1 ). Quelle est l’amplitude
des oscillations à la sortie de l’AO ?
2. Le résistor de résistance /?2 est remplacé par une lampe à filament de tungstène ; la résistance
Ri cette dernière dépend de l’amplitude de la tension M/>m à ses bornes, selon la relation :
de
-g
c
R, = 1 500 + 50 u2lm + 10 u]m
Q a) Établir l’équation différentielle d’évolution à laquelle satisfait la tension us en sortie de l’ampli¬
r\j ficateur. Quelle valeur minimale de R\ faut-il choisir pour produire des oscillations auto-entretenues ?
° b) Comment varie le gain de la chaîne directe avec l’amplitude des oscillations ? Calculer la valeur
© de Ri qui permet de limiter à 10 V l’amplitude des oscillations de la tension de sortie us .
£
CL P14- 3. Signaux carrés de rapport cyclique réglable
O
On réalise le multivibrateur astable de la figure 14.30, dans lequel les diodes V\ et V2 sont idéales
et sans seuil. Les tensions de saturation de l’AO sont symétriques, de valeur absolue Usat = 15 V .
1 . Établir l’expression de la période T des oscillations. Calculer sa valeur pour C = 220 nF ,
/?i = /?2 = 1 kfl et r\ = 2r2 = 2, 2 kQ .
2. Quelle est la forme des signaux à la sortie de l’AO ?
486 14. Oscillateurs électriques
3. Déterminer la durée T\ de l’alternance positive, puis calculer le rapport cyclique à l’état haut
«fc = Ti /T pour r\ = 2ri .
ri Vi
]—Khi C
n_ î>2
]— w-
L
n
[>oo Km i
i '-x-, r
u< \==c C
Jb-[ «2 ©1
Ri
Ri
“'ÎO
7777" X £>2 X
FIG. 14.30. FIG. 14.31.
Sur la figure 14.31, le dipôle V\ est un dipôle à résistance négative de valeur R„ , que l’on réalise
avec un amplificateur opérationnel. Le dipôle V2 associe un multiplieur, d’impédance d’entrée infinie,
à une source de tension ue et à un condensateur, de capacité C = 0, 2 (iF .
1 . Déterminer les caractéristiques de V2 .
2. À quelle équation différentielle obéit l’intensité i du courant dans le circuit ?
3. Dans quelles conditions le circuit présente-t-il des oscillations quasi sinusoïdales ? Calculer alors
la fréquence /o des oscillations sachant que L = 100 mH , r = 20 fl , Km = 0, 1 V-1 et ue = 4 V .
On désire contrôler par une tension de commande Uc , la fréquence du multivibrateur astable re¬
présenté sur la figure 14.32.
Oscillateurs électriques 487
1. Proposer un montage permettant de réaliser cette commande à l’aide d’un multiplieur de coeffi¬
cient multiplicateur Km .
2. Exprimer la période T des oscillations en fonction de Uc et des paramètres du montage.
R
R
|C,
[>oo i |>°°
C
R2
+
Ri C
Ri
+
Ri
U]
7777
rDf U2
—
C2
J— “3
7777
X 7777 X 7777 7777 7777
1. Quelle est la nature des trois sous-ensembles qui forment le montage de la figure 14.33 ?
2. Trouver la forme, l’amplitude et la période TQ des signaux u\ (t) et «2(0 , sachant que les AO
saturent à ±15 V et que R = 4R\ = 2R2 = 5 kfl , C = 0, 3 pE , r, = 1 kfl , C, = 3 p.F .
3. En supposant négligeables les harmoniques d’amplitude inférieure à 1/100 du fondamental,
calculer le taux de distorsion harmonique Dh de la tension «3(0 sachant que r2C2 = TQ/{2TT).
Conclure.
On donne le développement en série de Fourier d’un signal e(t) triangulaire, de fréquence / et
d’amplitude a :
.. 8« 1
cos [277 (2n ± 1)ft\
-g n 0
(2n ± l)2
C
Q
r\j P14- 8. Générateur limité en tension
° Les diodes Zener de l’oscillateur représenté sur la figure 14.34 ne présentent pas de résistance
©
interne, mais elles ont une tension de seuil Ud et une tension d’avalanche Uz égale à 5 V .
£
CL 1. Placer la caractéristique du dipôle NM .
O
2. On suppose les tensions de saturation des AO symétriques : ±15 V . Calculer les valeurs prises
par la tension uNM .
3. Quelle est la forme des signaux us(t) ? Trouver la période de l’oscillateur, sachant que
R = R1=2R2 = 3i?3 = 12 kG et C = 30 nF .
488 14. Oscillateurs électriques
/?3
C
*i
+ t>°°
N [>oo
Ri R
X1 V1 us
M 7777
FIG. 14.34.
Ld w(M)
* id'’
Cd \ -1/rd
-g
c
*to V, udI
R L
C
400
I F
\
Q E \
0
r\j 100 «7(mV)
s a)
© b)
FIG. 14.35.
£
CL
O
E
5 L
IMF
_C|— 1 f“<" Ugs Sds Uds
C0 Au,mUgs
Rg
“** Rs
l a)
FIG. 14.36.
b)
3. Calculer le gain minimal (en dB) de l’amplificateur pour lequel il y a oscillation. Sachant que
L = 10 mH et C = 10 nF , déterminer les capacités Ci = C2 qui réalisent une oscillation de fréquence
100 kHz .
Ri
Ri
P>00
H R
A
C
-g B
c
L
Q
r\j M
s X
©
•M FIG. 14.37.
£
CL
o
P14- 12. Premier harmonique d’un oscillateur quasi sinusoïdal (wib)
Les résistors et condensateurs du réseau déphaseur de la figure 14.26a ont pour valeurs R = 4,1kfl
et C = 10 nF .
Q
IM
2
à
15
Signaux déterministes
On sait que tout instrument de physique peut être considéré comme un système, c’est-à-dire qu’il
fait correspondre, à un signal quelconque (mécanique, électrique, optique ...) e à l’entrée, un signal
unique s à la sortie. En électricité, les signaux d’entrée et de sortie sont des fonctions de la coordonnée
temporelle t ; en optique, ce sont des fonctions spatiales des coordonnées (jc,y) dans le plan de front,
en spectrométrie optique, ce sont des fonctions de la longueur d’onde A du rayonnement.
Dans ce chapitre, les signaux sont déterministes, c’est-à-dire qu’ils sont complètement déterminés
par leurs caractéristiques et la variable d’évolution dont ils sont une fonction. Ainsi, ils ne dépendent
d’aucune variable aléatoire, et à ce titre ils ne sont pas affectés par le bruit (cf. chapitre 17). En outre, en
raison de l’analyse de Fourier, une grande place est faite aux signaux sinusoïdaux, qui sont de la forme :
g(t) = Acos((ot + 4>) = Acos(27r/r + (f>) ou g(x) = Acos(kx + (f>) = ACOS(2TTUX + <f>)
selon que la variable est le temps t ou l’espace x ; dans le premier cas, la pulsation (temporelle) est CD
et la fréquence (temporelle) / , dans le second la pulsation (spatiale) est k et la fréquence (spatiale) u .
Ici, en électronique, la variable est évidemment le temps t.
Ai et A2 étant deux constantes réelles ou complexes. Or, selon l’analyse de Fourier, tout signal d’entrée
peut être mis sous la forme d’une superposition discrète ou continue de signaux simples sinusoïdaux
(cf. annexe 2) :
roo noo
*(0 =
J e(f) exp(/27r/0 df avec e(/0 = y e(t)exp(-j2irft)dt
492 15. Signaux déterministes
On obtient le signal à la sortie en superposant linéairement les sorties sinusoïdales correspondantes qui
sont de la forme 7(f) exp(/2-7r/r) df . Par conséquent :
s(t)
-r 7(f) exp(j2irf t) df avec 7(f) = /
rOO
J —OO
s(t) exp(—7‘2îr/ t) d t
Remarque : Rappelons que 7(f) se lit e chapeau de / . En outre, afin de simplifier l’écriture, nous
n’avons pas souligné le spectre 7(f) , bien que cette fonction soit souvent une fonction
complexe de la variable réelle / .
e(t)'
C/T
Remarque : En optique, l’impulsion est une source lumineuse brillante étendue sur une aire de dimen¬
-g sion très faible devant une distance caractéristique du plan de la source (cf. Optique).
c
Q
rNJ
1.3. — Systèmes invariants par translation
° Un système est invariant par translation dans le temps si, à l’instant t , la réponse qu’il donne
© lorsque l’impulsion d’entrée s’est produite à l’instant t' , ne dépend que de la différence t — t' :
*((/)= *(f-0
CL
O
Remarque : Cette propriété d’invariance temporelle est facile à réaliser sur le plan expérimental : on
admet en général que, même si les instruments vieillissent, la réponse qu’ils donnent à un
signal impulsionnel d’entrée ne change pas avec l’instant d’application. En cas de panne,
on remplace le système par autre système semblable. En revanche, dans la vie sociale
courante, elle n’est que rarement satisfaite ; par exemple, on sait bien que la durée d’un
trajet urbain en automobile dépend fortement de l’instant choisi dans la journée.
Signaux déterministes 493
rJ — oo
\e{t)\ dt < oo e,
f
J — OO
|,s(f)| dr < oo
Le signal de sortie s’obtient en superposant linéairement les réponses impulsionnelles hÿ—t') affectées
du facteur de pondération e(t') dt' fonction du signal d’entrée :
r°°
s(t) = / e{t')h[t - t') dt' ce que l’on écrit symboliquement s(t) = e(t) h{t)
*
J —oo
Cette équation reliant l’entrée e{t) et la sortie s(t) est appelée relation de convolution.
.5 . — Fonction de transfert
a) Définition
La relation de convolution précédente s’écrit plus simplement dans l’espace de Fourier, car dans ce
dernier elle se traduit par une simple multiplication des transformées de Fourier associées (cf. annexe 2) :
î(f) = h(f)ê(f)
Sur la figure 15.3a, on a dessiné le schéma du montage, ici un simple filtre passe-bas RC dans
lequel R = 1 kil et C = 4, 9 pF ; en b, on a représenté le résultat obtenu avec un oscilloscope courant
type TDS 2002, équipé du module FFT, abréviation anglaise de Transformée de Fourier Rapide (Fast
Fourier Transform).
1 kfl
C = 4,9 nF
1
- us
7777 7777
0 /(kHz)
a) b)
FIG. 15.3.
a) Filtres passe-bas
Le plus simple des filtres passe-bas est le filtre binaire ou rectangulaire, caractérisé par une fré¬
quence de coupure fc (Fig. 15.4a) :
m = rect ©
Cette fonction de transfert vaut 1 pour f < fc et 0 ailleurs (cf. annexe 2). Un autre filtre passe-bas
bien connu est le filtre triangulaire dont la fonction de transfert a pour expression (Fig. 15.4b) :
h(f) = l-T
j:
T3
C
Q
rNJ
*(/ÿ>'
1
m1 m
°
©
£
CL
~fc 0 fc / —fc 0 T7 0 -y
O
a) b) c)
FIG. 15.4.
Citons aussi le filtre exponentiel d’exposant n = 2 (Fig. 15.4c) et le filtre lorentzien d’ordre 2 dit
de Butterworth avec n = 1 , pour lesquels on a, respectivement :
Les fenêtres de Hann et de Hamming, qui sont des filtres passe-bas très utilisés (cf. Optique), ont pour
fonctions de transfert respectives :
Remarque : La fenêtre introduite par Hann, est souvent dite de Hanning, par proximité phonétique et
morphologique avec Hamming.
b) Filtres passe-haut
Ces filtres laissent passer préférentiellement les hautes fréquences. Citons le filtre passe haut binaire
(Fig. 15.5a) et le filtre passe haut exponentiel (Fig. 15.5b), d’expressions respectives :
h{f)' h(f)
X.
-fc 0 fc f f
a) b)
FIG. 15.5.
De tels filtres sont des combinaisons de filtres passe-bas et passe-haut. Le plus simple des filtres
passe-bande est le filtre binaire, de largeur spectrale Af , centré autour d’une fréquence moyenne /o ,
comme le montre la figure 15.6a :
-g
ÂOT = rect(0ÿ)
c En électricité, les circuits résonnants sont utilisés comme filtre passe-bande (cf. chapitre 3). Sur la figure
Q 15.6b), on a représenté un filtre coupe-bande d’expression :
rNJ
S
©
h(f) = l-rect(0ÿ)
O-
m m
o 1
A/ A/
fo T T T
a) b)
FIG. 15.6.
496 15. Signaux déterministes
d) Lignes à retard
Certains filtres ne modifient pas la structure du signal d’entrée, mais provoquent uniquement un
retard temporel, d’où leur nom. La relation entre le signal de sortie et celui à l’entrée est alors la suivante :
s{t) = e(t - T)
T étant la durée du retard. On en déduit aisément la relation suivante entre les spectres d’entrée et de
sortie, en prenant la transformée de Fourier (cf. annexe 2) :
Aussi ces lignes sont-elles appelées filtres de phase, par rapport aux autres filtres qui sont, eux, des
filtres d’amplitude. Un milieu dans lequel une onde électromagnétique se propage, sans déformation,
constitue une ligne à retard, ce retard étant précisément la durée de propagation depuis l’entrée du filtre
jusqu’à sa sortie.
On utilise des lignes à retard dans les téléviseurs, notament dans la combinaison des trois signaux
de couleurs primaires. Elles se présentent sous la forme de bâtonnets d’une dizaine de centimètres de
longueur, avec quatre connexions, deux à l’entrée et deux à la sortie (Fig. 15.7) ; en général, l’une des
connexions d’entrée et l’une des connexions en sortie sont reliées à la masse du générateur qui fournit
le signal d’entrée. Sur la ligne, figurent deux indications : la durée du retard, par exemple r = 68 p.s , et
sa résistance caractéristique, par exemple Rc — 1 kfl ; pour que la ligne n’introduise aucune distorsion,
il est nécessaire de connecter à sa sortie une résistance ajustable de valeur proche de Rc .
Dans la pratique, les lignes à retard présentent un facteur de transmission dont le module est voisin
de l’unité, jusqu’à une certaine fréquence de coupure de l’ordre de 10 MHz . On utilise aussi des lignes
à retard dans les oscilloscopes afin que le signal lui-même déclenche le balayage ; c’est un signal retardé,
appliqué à l’entrée de l’amplificateur, qui provoque la déviation des électrons émis par le canon selon
un axe vertical.
Générateur
! e{t) Ligne à retard / *Rc s(t)=e(t-T)
-g
c
I FIG. 15.7.
T
Q
r\j
°
© II . — SYSTÈMES CAUSAUX
£
CL
Il 1. . — Définition
O
Lorsque les signaux transmis par un système dépendent du temps, comme c’est le cas en électricité,
le signal de sortie s(t) ne peut être antérieur au signal d’entrée e{t) qui lui a donné naissance, cela en
raison du principe de causalité, en vigueur en physique, selon lequel l’effet est toujours postérieur à la
cause, ce que l’on formule ainsi :
Un système est causal si e(t) = 0 pour t < 0 entraîne s(t) = 0 pour t < 0 .
Sur la figure 15.8, on a représenté un signal d’entrée e(t) et le signal de sortie s(t) qu’en donne
le système. On voit que s(t) est postérieur à e(t) qui lui a donné naissance.
Signaux déterministes 497
e(t)
h(t)
FIG. 15.8.
L’indice PP , abréviation de Partie Principale, indique que l’intégrale doit être calculée en excluant,
du domaine d’intégration, la valeur de /' égale à / ; cette exclusion ne joue pas de rôle significatif,
puisque la valeur de l’intégrale converge lorsque le domaine d’exclusion se réduit progressivement. Le
plus souvent, on retient les relations précédentes, en réécrivant h(f) sous la forme :
h{f) = a(f) +jb(f) où a(f) = hp(f) et b(f) = -jhi(f)
498 15. Signaux déterministes
On obtient alors :
b(f) «(f)
«(/ÿ)
-L ’’ÿ(/ÿ -/o d/'
ou b(f) = -
/
Jpp «•(/ÿ-/')
d/'
Ces formules de transformation, reliant partie réelle et partie imaginaire de la transformée de Fourier de
la réponse impulsionnelle d’un système, sont appelées transformées d’Hilbert, du nom du mathémati¬
cien allemand D. Hilbert.
Remarque : On retrouve ces relations en physique, sous une autre dénomination, relations de Kramers-
Krônig, évidemment dans les domaines où l’on étudie l’évolution des phénomènes au
cours du temps (cf. Électromagnétisme).
. .
II 3 — Transformation de Laplace
Pour les systèmes causaux, le domaine d’intégration des fonctions temporelles, dans le calcul de
la transformation de Fourier, est évidemment [0; oo] et non [— oo; oo] . Il arrive souvent que l’inté¬
grale caractérisant cette transformation ne soit pas convergente, d’où un problème dans l’utilisation de
l’opérateur TF. On évite cette difficulté, d’ordre calculatoire, en multipliant le signal s(t) par une fonc¬
tion exponentielle décroissante, de la forme exp(— at) avec a > 0 . On est alors conduit à calculer
l’intégrale suivante :
poo poo
/ s(t) exp(-at) exp(-j27rft) dt ce qui s’écrit / s(t)exp(—pt) dt
Jo Jo
en posant p = a H- jlirf = a +j(o . La nouvelle transformation, ainsi définie, est appelée transformation
de Laplace, du nom du mathématicien français P. Simon de Laplace, brièvement TL (cf. annexe 3) :
pOC
S{p) = TL{s(r)} = / s(t) exp(-pt) dt
Jo
. . — Signaux analytiques
II 4
Comme le signal physique s(t) est représenté par une fonction réelle du temps, sa transformée de
Fourier 7(f) est une fonction complexe hermitienne, c’est-à-dire qu’elle vérifie l’égalité (cf. annexe 2) :
Q
IM
s m =?*(-/)
La connaissance de 7(f) dans le domaine fréquentiel />0 permet de déduire 7(—f) selon :
2
à ?(-/) =T(f)
Remarques : 1) Pour un physicien, ce résultat n’est pas surprenant, car les fréquences temporelles né¬
gatives n’ont pas de sens : elles n’apparaissent qu’en raison de la définition de la transfor¬
mation de Fourier dans le corps des nombres complexes.
2) Le qualificatif hermitien vient du nom du mathématicien français du XIX e siècle
C. Hermite.
Signaux déterministes 499
%V) = 2Y
où Y(f) (prononcer upsilon) est la fonction échelon ou d’Heaviside déjà définie (cf. chapitre 4). Cette
fonction s’exprime simplement à l’aide de la fonction sgn(f) (Fig. 15.9):
I
W) = + ssn(/)]
“YCf) sgn(f)
0 / 0 f
a) b)
FIG. 15.9.
b) Exemples
i) Signal analytique de s(t) = am cos(27r/oi)
Comme 's(f) = am[8{f — /o) + 8(f +/0)]/2 , il vient (cf. annexe 2) :
%(f) = amô(f -/o) d’où sa(t) = am exp(/'27r/0r)
Ainsi, le signal complexe habituellement associé à un signal sinusoïdal est le signal analytique corres¬
pondant.
ii) Signal analytique de s{t) — am sin(27r/oi)
Pour un tel signal réel :
î(f) = ï?[«(/:-/o)-W+/o)] =
am exp(—)7T /2) l«(/'-/o)-W+/o)]
V 2
Par conséquent :
-g
c
Q
Sa(f) = -jam Ô(f -/o) et sa(t) = —jam exp(/27r/0/) = am exp exp(/27r/0 1)
rNJ
1 d6
2TT d t
Pour établir la relation entre le signal analytique sa(t) et le signal réel s(t) , il suffit de prendre la
TF inverse de l’équation vue plus haut reliant leurs transformées de Fourier. Il vient (cf. annexe 2) :
la TF inverse d’une fonction spectrale constante, égale à un, étant le dirac 8(t) (cf. annexe 2). On trouve
donc, le produit de convolution étant commutatif :
sa(t) = s{t) * |ô(f) -y'ÿj = s(t) - js(t) *ÿrt= s(t) -jJÿs(t') d t'
/
J — oo
KOI2 d t et
/
J — OO
K/OI2 if avec 7(f) = TF{.s(t)}
égales, car elles représentent toutes deux des grandeurs proportionnelles à l’énergie trans¬
sont finies et
portée par ces signaux. Aussi ces sommations sont-elles à l’origine des propriétés énergétiques des si¬
gnaux, et donc le concept d’autocorrélation d’un signal.
Q Remarque : En optique, les signaux dépendent, certes du temps, mais aussi de l’espace. Précisément,
CM en optique de Fourier, les fonctions les plus intéressantes sont celles qui ne dépendent que
S de l’espace, d’où les relations suivantes :
poo poo
2
/
J —oo
MOI1
dx et
/—
K“)l2 d u avec 7(u) = TF{ÿ(x)}
J oo
à analogues aux précédentes. Ces deux intégrales représentent des puissances lumineuses.
Cette dernière intégrale se met sous la forme du produit de convolution des fonctions s(t) et s*(—t) ,
puisque :
roo
/
J — OO
s* (f) exp(/27r/ 1) d/ est le conjugué de
/
•/ — OO
K/-) exp(—y'27r/ r) df = -s(-t)
C(r) = / s(r') (r' — t) d t' ce qui s’écrit aussi C(t) = / ,s(r + t")s*(t") dt"
J —oo J —oo
C(t) =
J s(t')s*(t - t') dt' ou C(t) =
J s(t' + t)s*(t') dt'
C(t) = /
J —00
2
[?(/)| exp (7-277/ r)d/ C(-0= /
J —00
et donc :
rOO
C(t) = ) C(-t
= C(-f)
Comme la fonction d’autocorrélation du signal s{t) est reliée au spectre f(f) par l’équation :
Q
CN
S
c{t)= I
J
—OO
\s(f)\2exp(j27Tft)dt
pOO p OO
Cn{t) = /
J — OO
OU Cn(t)=
J — 00
Ji(<' + r)iî(«')dr'
| jT f° J' |*swf
2
M| « d''| dr'
Par conséquent :
|c,2(o| <|c,(0)||c2(0)|
On est alors conduit à introduire la fonction de cohérence mutuelle des signaux £1 (r) et s2(r) , qui est
la fonction d’intercorrélation normalisée :
C12(0
712(0 =
C[/2(0)C2/2(0)
Lorsque 5] (t) = ,s2(r) = s(t) , cette quantité s’identifie à la fonction de cohérence du signal s(t) .
Remarque : Le concept de cohérence entre deux signaux est bien connu en optique, puisqu’il est à la
base des conditions d’obtention de phénomènes d’interférence produits par deux sources
lumineuses (cf. Optique).
r°° r°° n2
/
J —00
l-»(0 12 d / = /
J —00
a2mcos2(2TTft)dt=-ÿ J— OO
[1 + cos(47r/r)] dr
*o
est infinie : ces signaux ne sont pas de carré sommable. On lève cette difficulté, intrinsèquement liée au
Q
caractère idéal de ces signaux , en considérant la quantité suivante :
CM
S lim
T—*oo
-T/2
KOI2 dr {X
? qui, dans le cas considéré, est une quantité finie :
à
fT/'[l+COs(4Kft)]dt=ÿT=ÿ
2T J-T/2 11 2
Il en résulte que, pour les signaux sinusoïdaux, l’autocorrélation et l’intercorrélation sont définies selon :
Cÿ = r££>{ÿ S T
dï
} et Ci2(r) = lim
T-*00 X -T/2
0 dr'
Signaux déterministes 503
Les signaux provenant d’un instrument, tels que la tension électrique u(t) aux bornes d’un dipôle
que l’on visualise sur un écran d’oscilloscope, la pression acoustique à la sortie du haut-parleur d’un
radio-récepteur ou l’éclairement d’un point de l’écran d’un téléviseur, sont dits analogiques.
Par opposition à ces signaux, un signal est numérique ou digital s’il se présente sous la forme de
valeurs numériques discrètes, prises par une grandeur physique, pour une valeur de la variable d’évolu¬
tion égale à un nombre entier de fois un incrément de durée. Généralement de tels signaux sont exprimés
en bit (contraction de Mnary unit), c’est-à-dire à l’aide de 0 et de 1 .
L’intérêt des signaux numériques est multiple : d’abord leur transmission est moins sensible au
bruit, car ces signaux sont faciles à régénérer, ensuite la numérisation rend le transfert de l’information
universel, c’est-à-dire indépendant de la nature physique du signal initial.
. . — Conversion analogique-numérique
IV 2
La conversion d’un signal analogique en signal numérique est réalisée à l’aide de Convertisseur
Analogique Numérique, en abrégé CAN. En électronique, les CAN sont des systèmes permettant de
comparer la tension associée au signal s(t) à plusieurs tensions de référence ; s’il y a 2" — 1 compara¬
teurs, la tension est représentée par un mot de n bits.
Dans le traitement des images, on transforme d’abord le signal optique, associé à l’image, en un
signal électronique, par exemple une tension qui dépend du temps t et des coordonnées spatiales ( x, y )
du point analysé dans le plan de l’image. On utilise alors un CAN tel que le précédent. Pour une image
en noir et blanc, on introduit plusieurs niveaux d’éclairement (de gris) ; souvent, on se contente de
256 = 28 niveaux, afin de réduire la quantité de données à analyser ou à stocker. Nous étudierons en
détail les CAN ultérieurement (cf. chapitre 19).
. . — Conversion numérique-analogique
IV 3
Réciproquement, la conversion d’un signal numérique en un signal analogique, qui est l’opéra¬
tion inverse de la précédente, est indispensable en fin de chaîne pour percevoir le signal transmis : par
exemple, entendre un signal sonore à l’aide d’un haut-parleur, lequel transforme une tension variable
en une variation de pression de l’air, ou voir une image sur un téléviseur, ce dernier transformant un si¬
Q
gnal électrique en variation d’éclairement chromatique en un point d’un écran.
CM
Les systèmes qui réalisent cette conversion sont des Convertisseurs Numériques Analogiques, en
S
abrégé CNA. Ils font correspondre une tension électrique à un code numérique. On convertit alors le si¬
gnal électrique en signal acoustique ou en signal optique, suivant le cas. Nous étudierons leur réalisation
2 ultérieurement (cf. chapitre 19).
à
. . — Échantillonnage de Shannon-Nyquist
IV 4
a) Définition de Véchantillonnage
L’ échantillonnage d’un signal analogique s(t) est la technique qui consiste à extraire de ce signal
une suite d'échantillons numériques s(nTe) obtenus pour les valeurs nTe de la variable t , Te étant le
pas d’échantillonnage et n un entier positif, négatif ou nul (Fig. 15.10a).
504 15. Signaux déterministes
On conçoit aisément que, plus le pas Te est petit, c’est-à-dire plus l’échantillonnage est serré,
meilleure sera l’information sur le signal. Comme un échantillonnage serré est nécessairement coûteux
en durée et moyen de stockage, la question qui se pose naturellement est la suivante : le gain infor¬
mationnel augmente-t-il toujours avec la fréquence d’échantillonnage fe = \/Te ? La réponse à cette
question a été donnée séparément, d’abord par Nyquist en 1928, puis de façon complète par l’ingé¬
nieur américain C. Shannon en 1949.
Se(t) %(f)
-ÿ t 0 T t t
~fe fM fe 2fe f
Te = 1/fe
a) b)
FIG. 15.10.
L’échantillonnage provoque ainsi une multiplicité du spectre de la fonction initiale. On voit que, si fe
est telle que :
1
fe 2/m ce qui s’écrit aussi Te ——
2/M
Signaux déterministes 505
toutes les fréquences du spectre 7(f) , et donc toutes les informations contenues dans le signal s(t) , se¬
ront transmises malgré l’échantillonnage. La fréquence d’échantillonnage optimal, qui réalise la trans¬
mission complète de l’information au coût minimal, est donc la fréquence égale à deux fois la fréquence
maximale /M , appelée fréquence de Shannon-Nyquist :
fsN = 2fu
On en déduit l’énoncé du théorème de Shannon-Nyquist : un signal réel s(t) , dont le spectre de Fourier
contient la fréquence maximale fu , est entièrement déterminé par le même signal échantillonné si la
fréquence d’échantillonnage fe est au moins égale au double de la fréquence maximale du signal à
transmettre :
feÿfsN avec fs = 2fM
c) Recouvrement de spectre
Si le pas d’échantillonnage Te du signal s(t) est trop grand, le spectre 7e (f) de la fonction échan¬
tillonnée n’est plus formé par la simple reproduction périodique du spectre initial 7(f) , car deux spectres
voisins se recouvrent (Fig. 15.11).Il en résulte que la contribution des fortes fréquences est altérée. C’est
le phénomène dû au recouvrement de spectre (aliasing en anglais). En raison de la présence de bruit à
haute fréquence, le recouvrement de spectre a toujours lieu au moins partiellement ; on neutralise son ef¬
fet en procédant à un préfiltrage, à l’aide d’un filtre antirepliement, dont la fonction de transfert permet
précisément d’atténuer les fréquences élevées.
7e(f)
; v v ;
H h
0
—2fe ~fe -fit fu fe Ve f
FIG. 15.11.
. . — Interpolation d’un signal
IV 5
L’interpolation d’un signal s(t) est sa restitution à partir du signal échantillonné correspondant
se(t) . Si on sélectionne l’un des spectres de 7e(f) , par exemple le spectre central, à l’aide de la fonction
rectangle d’interpolation, de support fe — \/Te , on a la relation simple suivante :
-g
c
Q
s(f) = %(f) rect =fe Jÿ7(f - nfe) rect =fe *ô(f- nfe) rect (3
r\j Il en résulte, en prenant la TF inverse (cf. annexe 2) :
° sin sin[TTfe(t - n/fe)\
© s(t) =fe *fe
irfet Trfe(t n/fe)
£
CL
O
Finalement, en choisissant fe = \/Te = 2\fu , on trouve :
ûn[lTrfMt — mr ]
— mr
Cette restitution de s(t) , à partir de se(t) et de la fonction filtrage rectangulaire dans l’espace de Fou¬
rier, est appelée Y interpolation en sinus cardinal, en raison du nom de la réponse impulsionnelle cor¬
respondante qui est la fonction sinus cardinal (appelée brièvement sine), TF de la fonction rectangle.
506 15. Signaux déterministes
Remarque : Cette restitution est en général difficile à mettre en œuvre dans les instruments, car une
réponse impulsionnelle en sine présente un support infini. Aussi limite-t-on le plus souvent
son support par une gaussienne.
t2
s(t) = sm- exp
T
ainsi que le module du spectre associé 7(f) calculé à l’aide de l’algorithme FFT (cf. annexe 2).
s(t) ‘W)\
0,2-
1"*(0
0,1-
+ + t(s)
t
/(Hz)
1 2 1 2
a) b)
FIG. 15.12.
La figure 15.13 donne en a) une mauvaise restitution du signal à partir d’un échantillonnage insuf¬
fisant de fréquence fe = 2, 67 Hz et en b) une bonne restitution grâce à un échantillonnage suffisant de
fréquence fe = 5, 33 Hz > fs .
Se(t) Se(t)
0,3-
0,3- \
-d
0,2-
0,2-
/ \
c
TA
0,1-
Q
rNJ
° 0 / + d—L
2 3" * (s)
b-
:
\
3 *(s)
©
a) b)
FIG. 15.13.
CL
O
Signaux déterministes 507
CONCLUSION
Énumérons les résultats essentiels relatifs au transfert des signaux déterministes.
1) Pour un système linéaire et invariant par translation, la relation entre un signal d’entrée e(t) et
le signal de sortie s(t) correspondant, est une relation de convolution :
s(t) = f
J — OC
e(t')h{t~t') dt'
*(/o = *(/ÿ)?(/ÿ)
I m q(f)
*<f)=
JPP
d/' ou m= -
/
jpp
d/'
3) Pour les signaux causaux, on lève des difficultés d’ordre technique en utilisant, non la transfor¬
mation de Fourier, mais la transformation de Laplace qui s’écrit :
S(p) = TL{j(f)}
-rJo
s(t) exp(—pt) d t avec p = a -\-ja> = a + j2irf
4) Le signal analytique, associé à un signal réel , est le signal sa(t) tel que = 2Y(/)î(/'),
où Y(f) est la fonction échelon.
5) La fréquence instantanée d’un signal de la forme s(t) = A{t) cos[0(r)] , où A(t) est une fonction
réelle et lente du temps t comparée à la fonction réelle d(t) , est définie par f = [1/ (2?r)]d 6/ dt .
6) Concernant les propriétés énergétiques des signaux, on définit la fonction d’autocorrélation d’un
signal s(t) , ainsi que la fonction de cohérence, selon :
Q
C(t) =
J 4*') ~
0 d t1 ou C(t) =
J s(t' + t) s*(tr) dt' et y(t) =
CM
avec y(r)| 1 . En généralisant, on obtient la fonction d’intercorrélation entre deux signaux et leur
cohérence mutuelle :
S
1*00 Cn(t)
Cn(t)= »i {</ + !) et yl2(t) = tel que |yi2(0| < 1
2
J —oc c|/2(0)cJ/2(0)
à
7) On peut remplacer un signal s(t) par son signal correspondant échantillonné, sans perte d’in¬
formation, pourvu que la fréquence d’échantillonnage fe soit supérieure à une certaine valeur fM , liée
à la largeur du support spectral de la fonction : fe fs avec fs = 2f\i Si la condition d’échantillon¬
nage est satisfaite, il est possible de restituer complètement le signal initial à partir d’une quantité limitée
de données.
508 15. Signaux déterministes
EXERCICES ET PROBLÈMES
1. En utilisant les propriétés de dérivation des transformées de Fourier, établir une équation diffé¬
rentielle vérifiée par la transformée de Fourier de la fonction de Gauss G{t) = exp(— irt2) .
2. En déduire sa transformée de Fourier G(f) , ainsi que celle de la fonction de Gauss normalisée :
1 t2
Gu(t) = exp
0-(27t)1/2 2er2
2
S2 (t) = Sm exp B)
à
P15- 4. Transformées de Fourier de la fonction signe et de la fonction d’Heaviside
1. Trouver le spectre de Fourier 's{f) d’un signal périodique temporel s(t) , de période T0 , dé¬
fini par :
s{t) = 5msin pour
To To
2***2
sm étant une constante. On introduira /o = 1/To .
2. Quelle est la dimension du spectre, si s(t) représente l’intensité d’un courant électrique ? Pour
sm = 30 mA , calculer le spectre réel de Fourier, jusqu’à l’ordre trois inclus.
1. Quel est le signal analytique associé au signal réel positif s{t) = cos2(2irfot) ?
2. Même question pour le signal sinusoïdal s(t) = sin(4irfot) .
3. Même question pour le signal suivant modulé en amplitude :
a, a et (3 étant trois quantités positives telles que a < a et /3 < 1 . À l’extérieur de l’intervalle
[-/M , ÎM\ , h(f) est nul.
1. Exprimer, à l’aide de sgn(f) , les fonctions de transfert h\ (f) et h2(f) dans le domaine où ces
fonctions sont définies.
2. Un signal d’entrée e(t) est filtré à l’aide des fonctions de transfert h\ (f) et h2[f) . Quelle condi¬
tion la bande passante de s(t) doit-elle vérifier pour que l’on puisse écrire explicitement les signaux de
sortie ?
3. La différence des sorties si(t) et s2(t) forme le signal de sortie s( t) . Exprimer s(t) en fonction
de e(t) , précisément de sa dérivée et de sa transformée de Hilbert eu(t) .
La transmission d’information sans transport de matière, par le seul transfert d’énergie sous forme
d’onde, tend de plus en plus à se substituer à celle avec transport de matière, bien moins rapide et plus
coûteuse. En effet, les ondes choisies sont électromagnétiques et se propagent donc avec une vitesse
qui vaut c«3x 108 m • s”1 dans le vide, à comparer à la vitesse d’une lettre dans un avion ou dans
une sacoche de facteur. En outre, ces ondes sont faciles à produire sous forme de signaux hertziens
ou optiques (cf. Électromagnétisme et Optique). Aussi actuellement les modes de transfert par matière
(personne, lettre, cassettes audio ou vidéo, DVD, etc.) sont-ils ramenés à leur limite irréductible.
Cependant, seuls les signaux de très haute fréquence, supérieure au gigahertz, s’atténuent faible¬
ment au cours de la propagation, alors que les signaux d’information à transmettre sont en général de
faible fréquence : c’est, par exemple, le signal électrique, issu d’un microphone, dont la fréquence est
comprise entre 100 Hz et 20 kHz ; c’est aussi, dans le domaine spatial, le signal optique issu d’une
mire de 5 à 50 lignes par mm.
La modulation consiste précisément à combiner, en un seul signal s(t) , un premier signal sinusoï¬
dal porteur sp(t) , de très haute fréquence, qui assure le transport de l’information, sans atténuation si¬
gnificative dans l’air, et un second signal s,(ï) qui contient l’information à transmettre, de fréquence
beaucoup plus faible.
La démodulation est l’opération inverse ; il s’agit, une fois le transport effectué entre deux points
éloignés, d’extraire le signal informationnel Si{t) du signal modulé s(t) .
Q
CM
Sur la figure 16.1, on a représenté une chaîne de transmission du son, depuis l’émission d’un signal,
par une source sonore, placée devant un microphone, jusqu’à sa détection, par un récepteur, par exemple
S un auditeur écoutant un haut-parleur en sortie.
Modulateur Démodulateur
?
à Si(t) Propagation libre ou guidée *(t)
•# Microphone
II
77 AA/V-
. — CHAÎNE DE TRANSMISSION
1.1. — Modulation et démodulation sur une chaîne acoustique
On distingue sur la figure précédente les différents éléments d’une chaîne de transmission acous¬
tique. La source est un signal acoustique, musical par exemple, qui est transformé en un signal électrique
Si{t) par un microphone piézoélectrique ; ce dernier est un transducteur qui transforme les variations de
la pression de l’air en une tension électrique (cf. Mécanique). On combine ensuite le signal sft) et le si¬
gnal sinusoïdal porteur, d’expression :
et de celles introduites par les autres signaux. C’est la raison pour laquelle a-t-on de plus en plus re¬
cours à la propagation guidée, par exemple dans les fibres optiques ; là, l’altération est occasionnée par
certaines impuretés ioniques présentes dans le matériau, lesquelles altèrent la transmission de l’infor¬
mation en provoquant la diffusion de la lumière (cf. Optique).
fa </P
Par exemple, dans la transmission radio de signaux audio, fu ~ 10 kHz alors que fp dépasse généra¬
lement 100 kHz.
Une onde porteuse sinusoïdale, de haute fréquence fp , est dite modulée en amplitude par un signal
de modulation s/(t) , de faible fréquence, si son élongation sp(t) est multipliée par Sj(t) :
Km étant un coefficient multiplicateur constant ; ce dernier a les dimensions de l’inverse d’une tension
si sp(t) et Si(t) sont des tensions.
Il arrive que l’on ajoute la porteuse au signal précédent; le signal modulé en amplitude devient
alors :
1
s(t) = aPttn [1 + KmSi(t)] cos (ù)pt) soit i(t) = [<ap<m + sj(f)] cos ((opt) si Km = -
ap,m
Q
CM Généralement, on adopte la forme canonique suivante, en introduisant le maximum \SI\M de la valeur
absolue de si(t) :
S
s(t) = aPim [lL + I J
pi AT
cos {(Opt)
La fonction g,(/) , qui n’a pas de dimension physique, représente le signal Sj(t) contenant l’information,
normalisé par le maximum de sa valeur absolue ; quant à m , rapport de l’amplitude maximale de .ç,(r)
et aP)m , on l’appelle le facteur de modulation .
Modulation et démodulation 515
Si m < 1, le signal est sous-modulé, alors que si m > 1 le signal est sur-modulé. Comme on ne
peut pas reconstituer le signal modulé lorsque m 1, en raison du mélange des alternances positives
et négatives, on s’arrange pour satisfaire à la condition :
m<1
Sur la figure 16.2, on a représenté la modulation d’un signal porteur de fréquence 50 Hz , par un signal
modulant sinusoïdal de fréquence 10 Hz, avec m = 0, 5 :
5(0 = [1 +0, 5cOS2(107Tt)] COs(1007Tt)
s{t)
MO
0
t
FIG. 16.2.
Si Si(t) est aussi une fonction sinusoïdale, de fréquence /o , s,(t) = ai m COS(û>OO > alors
(Fig. 16.3a) :
a/,m
gi(t) = cos(û>01) et s(t) = ap>m[1 + mcos(<u0f)] cos(û>pt) avec m —
ap,m
is(t)
m
IMf
o T
LU-fp o
LU fp
-g —fp —fo —fp +/o fp-fo fp+fo
c
Q
a) b)
FIG. 16.3.
r\j
° . . — Analyse spectrale
II 2
© L’analyse spectrale du signal, avec porteuse, s(t) = ap<m [l +mgi(t)] cos ((opt) , s’obtient aisément
•M
en prenant sa transformation de Fourier (cf. annexe 2) :
ci
o m= [S(f)+mgi(f)]*[8(f-fp)+S(f+fp)] = [8(f-fp)+8(f+fp)+mgi(f-fp)+mgi(f+fp)]
Rappelons que la fonction gj(t) étant réelle, on a :
m =8î(-f)
ce qui montre que l’information contenue dans le domaine spectral de fréquence positive suffit à l’ana¬
lyse.
516 16. Modulation et démodulation
Exemples
1) Le signal modulant est sinusoïdal
Si Si(t) est une sinusoïde, de fréquence /o et d’amplitude a , alors g,(t) = COS(û>OO , d’où, en
prenant la TF (cf. annexe 2) :
l/(f) = j [«(/ÿ -A) + «(/ÿ+/«)]
On en déduit :
. . — Puissance transportée
II 3
-g On sait que la puissance électromagnétique P, , transportée par un signal électrique, est propor¬
c tionnelle au carré de son amplitude. Cette puissance a donc pour expression :
Q
rNJ Vi(t) = Kq s2 (t) = Kqa2pm[\ +mgi(t)}2 cos2 {(opt)
° Kq étant un coefficient homogène à une résistance, si s(t) est un courant, et à une conductance, si s(t)
©
est une tension. Comme les signaux en cosÿr) varient bien plus rapidement que g,(t) , la puissance
£ moyennée dans le temps s’écrit :
CL
nr
V= Kq-ÿ- [l + m2 COS2(û>OO + 2mcos(û>ot)] soit V= 1+
~2
Modulation et démodulation 517
On en déduit les rapports de la puissance du signal modulant et de la puissance du signal porteur sur la
puissance totale :
Vm m2/2 m2 _
1 _ _
2
et =
V, 1 + m2/ 2 2 + m2 Vi 1 + m2 /2 2 + m2
Vm 0,25
«0,11 et
Vp 2
«0,89
V, 2 + 0,25 V, 2 + 0, 25
Notons que, même dans le cas extrême où m = 1 , la puissance est principalement fournie à la porteuse
et donc au signal qui ne contient pas d’information à transmettre :
Vm I
_ = -- « 0, 33 et r «0,66
V, 2+1 V, 2+1
d’où l’intérêt de la modulation sans porteuse supplémentaire.
La modulation à Bande Latérale Double (BLD), consiste à supprimer, avant l’émission, la fré¬
quence porteuse fp , ce qui permet d’éviter de transmettre une information sans intérêt (Fig. 16.4) ; on
la désigne souvent par DSB (de l’anglais Double Side Band).
Dans la modulation à Bande Latérale Unique (BLU), on supprime aussi l’une des deux bandes,
puisque les deux contiennent la même information. On libère ainsi de la place inutilement occupée ; on
la désigne souvent par SSB (de l’anglais Single Side Band).
. . — Multiplexage spectral
II 5
Le multiplexage spectral est la technique permettant d’envoyer plusieurs messages sur différentes
porteuses, en utilisant le même système physique.
On le réalise en procédant comme le montre le schéma synoptique de la figure 16.5a, pour une
modulation d’amplitude BLD. Les deux signaux modulants s,,i(f) et s,,2(0 sont d’abord multipliés
Q respectivement par les porteuses sPi\ = cos(<yp,iO et sPi2 = cos(<up,20 , puis ajoutés, ce qui donne le
CM signal de sortie suivant :
S 5(0 = Si,1 (0 cos(û>p,i0 + Si,2(0 cos(<wp,20
On en déduit le spectre de s(t) en prenant sa TF (cf. annexe 2) :
?
à
m = jl+OT * [«W -/+ + *(/ÿ +/+] } + {+OT * [«V -A,2) + S(f +/„,2)] }
ce qui donne en effectuant (Fig. 1 6.5b) :
«,i(0
tty.i m
X s(t)
MO +
5P,2 0 fp,i
bvd fp,2 /
a) b)
FIG. 16.5.
La transposition spectrale, appelée aussi hétérodynage, est l’opération qui consiste à centrer le
spectre du signal modulant sur une fréquence différente de la fréquence porteuse. Souvent, cette nou¬
velle fréquence est une fréquence moyenne inférieure à la fréquence initiale. Ainsi, les stations radio
en modulation d’amplitude diffusent habituellement une même émission dans le domaine des ondes
longues (LW, de l’anglais Long Waves), entre 250 kHz et 285 kHz , et dans le domaine des ondes
moyennes (MW, de l’anglais Mean Waves), entre 530 kHz et 1 600 kHz .
On réalise cette transposition, selon le schéma synoptique représenté sur la figure 16.6, en mélan¬
geant l’onde porteuse, de fréquence fp , modulée par le signal sft) , et un signal sinusoïdal, de fréquence
fp +fp , fourni par un oscillateur local incorporé dans le système. La multiplication de ces deux signaux,
à l’entrée, donne, en sortie, un signal de fréquence plus faible fp . En effet, si les deux signaux à multi¬
plier sont, respectivement :
il vient :
s(t) = Km e{t) eft) = Km sft) eÿm cos (tapt) cos [(eap + <a'p)t\
Km étant le coefficient du multiplieur. On en déduit le spectre en prenant la TF (cf. annexe 2) :
j—y
s,-(r) cos(ûjpt) sj(t)cos(ù>pt)
<*>
Oscillateur COs[(û>, + ffl£)f] Filtre
local
FIG. 16.6.
Modulation et démodulation 519
Cette transposition spectrale est aussi utilisée sur le plan technique, dans les récepteurs audio et
vidéo, afin de traiter électroniquement le signal reçu dans un domaine de fréquence moins sensible aux
parasites que le signal haute fréquence. L’oscillateur local est ajusté sur le signal reçu, de telle sorte
que le signal véhiculé dans les étages ultérieurs soit de moyenne fréquence. Cette dernière est 480 kHz
dans les récepteurs audio AM et 38 MHz dans les téléviseurs. Dans les superhétérodynes, la fréquence
locale est supérieure à la fréquence de la porteuse, ce qui permet de régler l’étage de moyenne fréquence
sur une gamme fréquentielle plus étroite et donc de réduire considérablement les distorsions.
Opm
*i(t)
© -<x>-£
COS ((Opt) 0 fP -/o
4 fp+fo f
a) b)
FIG. 16.7.
Une autre méthode consiste à utiliser un système électronique intégré qui réalise la fonction sui¬
-g vante s(r) , à partir de trois entrées e\ (t) , e2(t) et e2(t) , selon :
c
Q
rNJ
s(t) = Kmei(t)e2(t) + e3{t)
° Km étant une constante. En choisissant e\ (t) = e2(t) — sp(t) , e2(t) = sft) et Km /aPtm , on
= 1
© obtient le signal recherché s(r) = [apÿm + s,-(r)] cos(a)pt) .
id =
Up — Ud Ui - ud
+ ~~R
Up + u, 2Ud
— d’où Rid(ud) - 2ud = up + Ui
R R K
520 16. Modulation et démodulation
----
uj
R = 200 fl Rc = 51 kfi
ic
D
R = 200 fl id'
up(fp=1MHz) L—\ mH
Us
Diode I C=100 pF
«, (/•=! kHz) au germanium
Ud
_
7777 7777 7777
FIG. 16.8.
W) = aP,m%if)
\
* [S(f -fP) + ô(f +fp)] = $(/ -fp) +Si(f +fp)]
s+V) = [SV-fp+fo)+S(f+fp-fo)] et
Pour s_|_ (t) , la fréquence sélectionnée est fp —/o et donc inférieure à fp ; pour s- (t) , elle est supérieure
à fp , puisqu’elle vaut fp +f0 .
cos(qjot) cos(a>pf)
-TT/2 -TT fl
FIG. 16.10.
a) Démodulation synchrone
Cette technique consiste d’abord à multiplier le signal s(t) par un signal local sinusoïdal, de même
fréquence fp que la porteuse, puis à filtrer le produit à l’aide d’un filtre passe-bas. La figure 16.11
représente l’ensemble du processus. On a, en effet :
Q
rNJ soit :
Sfc(f) = [«(/) + »ê(f)] * |W) + j 1 2/,,)|
°
© SdcV) = [«W +mg,(f)+ÿs(f- i | 2fp) + 2/,)J
” g,(f +
£ Avec un filtre passe-bande, de largeur 2/M et centré sur 2fp , on restitue les informations contenues dans
CL le signal de modulation sft) par l’intermédiaire de gj(t) .
O
Filtre
s(t)
X
A COS
Sdc (t)
{(Opt) I—
n Si(t)
FIG. 16.11.
522 16. Modulation et démodulation
Us(t)l
ie
Ue(t)
7777
"h h
Us(t) V
T < Top -J
-- T
t
= Top
a)
y FIG. 16.12.
0
Signal modulé
b)
Lorsque la diode est passante, le condensateur se charge jusqu’à ce que la tension à ses bornes
atteigne la valeur maximale du signal modulé, soit aPim[l + mcos(<woO] •
Ensuite, le condensateur se décharge dans le résistor selon une loi d’évolution exponentielle de la
forme (cf. chapitre 4) :
t\ étant l’instant auquel le condensateur entame sa décharge. La tension aux bornes du condensateur
reste proche de la crête du signal si r est suffisamment grand devant la période Tp = 1 jfp — 2tt / (op
de la porteuse. Cependant r ne doit pas être trop grand, afin que la décharge puisse suivre les variations
du signal modulé ; aussi la valeur de r doit-elle être optimale, ni trop grande ni trop faible, comme le
montre la figure 16.12b. La condition précédente devant être satisfaite à tout instant, pendant la décharge,
on a :
-g us{t\ + Tp) < s(ti + Tp) soit aPtm exp [l + mcos(<uot|)] + m cos [wo(fi + Tp)\ }
C
Q puisque cosÿÿi) « 1. En admettant que r Tp et donc exp(— Tp/r) « 1 — TP/T , ce qui est
r\j généralement le cas, il vient :
°
©
- [l + m COS(û>O6)] 1 + m COS[û>0(ïI + Tp)\
£
ci Le second membre de l’inéquation précédente s’écrit, lui :
o
I (1/0,64- l)1/2
Tp = — = 2 |xs < Top et TOP = 39, 8 |xs
fp 2TT x 3 x 103
Remarques : 1) Dans la pratique, un tel détecteur de crête n’est exploitable que si ses caractéristiques
R et C ne sont pas modifiées par l’électronique située en aval du montage, ce que l’on
réalise aisément à l’aide d’un montage suiveur (cf. chapitre 8).
2) L’amplitude minimale du signal modulé doit être supérieure à la tension de seuil de la
-g diode. Avec des détecteurs de crête sans seuil (cf. chapitre 9), on évite cette contrainte.
c
Q
r\j c) Démodulation à l’aide d’un quadrateur
° Cette démodulation consiste d’abord à multiplier le signal par lui-même, afin d’obtenir son carré,
© d’où le nom de quadrateur, puis à filtrer, afin d’éliminer les hautes fréquences (Fig. 16.13). On a donc,
•M
dans une première étape, l’élévation au carré :
£
CL
O q(t) = Kqs2(t) = Kqap<m [l + mgi(t)]2 cos2 (û>pt) = Kqü£m [l + 2mgi(t) + m2g2i{t)\ 1 + cos(2ûy)
s{t) s2{t)
X
*(0
FIG. 16.13.
524 16. Modulation et démodulation
Dans une seconde étape, un filtrage passe-bas exclut les hautes fréquences, précisément celles qui
contiennent 2fp ; le signal se réduit alors à :
La Boucle à Verouillage de Phase, BVP ou plus communément PLL (de l’anglais Phase Locked
Loop), joue un rôle essentiel en démodulation d’amplitude, car la détection cohérente suppose que
l’oscillateur local fournisse une tension sinusoïdale, dont la fréquence // est égale à la fréquence de la
porteuse fp et dont la phase 0/ est directement reliée à la phase (f)p de cette dernière.
Ce système permet de maintenir une différence de phase constante, entre deux signaux sinusoïdaux,
d’une part la tension d’entrée ue , d’autre part celle M/ , fournie par l’oscillateur local, dont la fréquence
peut être commandée par une tension. Cette commande est réalisée dans un Oscillateur Commandé en
Tension, OCT en abrégé, ou VCO (pour Voltage Controled Oscillator en anglais). Ces deux tensions ue
et ui s’explicitent selon :
où la fréquence fi du signal fourni par l’oscillateur est reliée à une tension de commande uc par
l’équation :
fi — fb + KtUc
fb étant la fréquence de base de l’OCT et K/ un coefficient qui s’exprime en Hz • V-1 . Les grandeurs
d’entrée et de sortie sont respectivement la phase <fie du signal d’entrée et celle 4>i de l’oscillateur
local.
Le système se présente essentiellement comme un amplificateur de différence de phase, dont la
fonction de transfert Hd est définie par :
us = - <f)e)
On réalise cette fonction à l’aide d’un multiplieur et d’un filtre passe-bas placés en série sur la chaîne
Q directe (Fig. 16.14a). En effet, à la sortie du multiplieur, la tension UM a pour expression, en désignant
CM
par Km le coefficient de proportionnalité :
S
uM = Km ue Ut = Km Ue,mUiim cos(2irfet + <f>e) cos (2irfit + (f>t)
À la sortie du filtre passe-bas, dont la fréquence de coupure fc est très inférieure à la fréquence 2fe qui
apparaît dans l’expression précédente, la tension UM devient :
us =
Km
“~f ‘"'"cos(<fe, -&) = K/n 2
«/,
— sin (A - & +
Modulation et démodulation 525
t>°o
Km ,S
Km A 1V1
X ~\ ft IrrjX I L * Us
Ue
Ul
UM
Us lui 77 W Tc Suiveur
7777
7777
OCT OCT
TTTT T/TT
a) b)
FIG. 16.14.
Si la différence de phase (f>i — (f>e + TT j2 « 0 , ce qui est réalisé dans le voisinage du verrouillage, alors :
Us ~ Km Ueÿm
2
Uiÿm
($1 - (f>e +
L’oscillateur commandé en tension forme la chaîne retour ; sa fonction de transfert H, est telle que :
1 d
fl ~fe = 2Tt dr (0/ - <f>e) = J_d = Ki us ce qui donne cf>i = 2n / /c/Mçdt = 2iTKI—P
2TT à t J
puisque l’intégration d’un signal de la forme exp(pr) fait apparaître le facteur l/p (cf. annexe 3). On
en déduit la fonction de transfert retour suivante, entre us et 4>i :
tlr = -
<f>t 2itki
us P
Il en résulte que la fonction de transfert en boucle fermée, entre la phase (f>i et la tension de sortie us ,
a pour expression :
Hd Hd pHd
Hf = l + HdHr l + 2TrHdKi/p p + 2TtHdKi
La fonction de transfert entre (j>e et 0/ s’en déduit alors aisément :
0/ 4>i us
,
2TTKl 2lTKlHd
t
<Pe Us (f>e p
A tif —
p + 2lTKiHd
Sur la figure I6.l4b, on a représenté une réalisation concrète d’une boucle à verrouillage de phase.
-d Le multiplieur est suivi d’un filtre passe-bas, de type RC , avec R 10 kfl et C = 20 nF, d’où la
o
fréquence de coupure du filtre :
l
rNJ fc = 2TTRC = 796 Hz
° L’AO, monté en suiveur, a pour rôle d’adapter l’impédance de sortie du filtre à la faible impédance
© d’entrée du générateur sur la chaîne retour. Ce dernier fournit une tension sinusoïdale, d’amplitude
Ul,m 3 V , dont la fréquence // varie avec la tension us selon //=//, + KI US . On a, dans ce cas :
2
CL fb = 100 kHz et Kl = 100 kHz • V1
O
<f>l — <f>e + — = 0
On peut observer cette condition en utilisant, à l’entrée, un générateur dont on fait varier la fréquence
fe : lorsque fe est très voisin de f , on constate le verrouillage de phase.
526 16. Modulation et démodulation
On peut aussi mettre en évidence la plage de capture de phase, qui est définie par :
Remarque : La BVP qui équipe les ordinateurs permet de synchroniser l’horloge interne du micropro¬
cesseur et les horloges des différents périphériques.
BVP
Multiplieur Filtre passe-bas Multiplieur Filtre passe-bas
E *m
Signal
d'entrée
Ue
X ~\ X ~\
7777 Boucle à
Signal Verrouillage
démodulé de Phase
-TT/2 ! OCT
Déphaseur
FIG. 16.15.
£
CL s(t) = ap,m exp j[(opt + cf>(t)\ avec exp \j(f>(t)] = 1 +j<f>(t) - +
O
Il vient :
= Re expOy) 1 +j<t>(t) - + ••• |
soit :
s(t) = aPim jcos(&y) - <f>(t) sin(opt) - cos(opt) H |
Modulation et démodulation 527
Ainsi, le signal modulé s(f) se présente sous la forme de plusieurs ondes : l’onde porteuse et plusieurs
ondes modulées en amplitude ; son spectre comporte donc, autour de la fréquence porteuse fp , les
spectres de 0(f) , 02(f) , etc.
Si 0(f) 1, le signal s(t) est bien décrit par les deux premiers termes du développement :
a) Modulation de fréquence
En modulation de fréquence, la fréquence instantanée f du signal porteur à moduler s’écarte de la
fréquence de la porteuse, proportionnellement au signal d’information sft) :
1 à[<j)pt + 0(f)] , 1 d0(f)
s(t) = ap,m cos [h)pt + 0(f)] avec f =fp + KfSi{t) et fi -- dr _A+2ï_dr
1
La grandeur Kf , qui s’exprime en Hz V- si le signal est une tension, est le coefficient de modulation
de fréquence . On en déduit la relation suivante entre 0(f) et sft) :
1 d0(f)
KfSft) =
277 df
d’où 0(f) = 2TTKf
J0
f Si(t')dt'
b) Modulation de phase
En modulation de phase, la phase 0(f) est proportionnelle au signal d’information sft) :
a) Facteur de modulation
, _ 0, 5 x 109
«79, 6 MHz et
7, 5 x 103
« 1,2 kHz
fp ~
2tt
/0 = 277"
ainsi que le facteur de modulation et l’excursion :
mf = 0, 8 et A/ = 0,8x/o = 0, 96 kHz
Si aIjm = 50 mV , alors Kf = A//a,)m = 19, 2 kHz • V-1 .
On obtient le spectre d’un signal FM en calculant sa transformée de Fourier (cf. annexe 2). Pour
un signal de modulation quelconque, le calcul est très laborieux ; il est considérablement simplifié et
cependant instructif, lorsque la porteuse est modulée par une seule sinusoïde :
s(t) = ap,m cos [ù)pt + mf sin(<u0r)] = |exp[/'wpr + jmf sin(<y0*)] + exp [~j(opt -jmf sin(<uo0] }
On en déduit son spectre selon :
Q
IM
3 W) =
J {expIp-trfpt +jmf sin(27r/ot)] + exp [-j27rfpt -
}
jmf sin(2?Tf0t)] exp(-j27rft) d t
Comme les fonctions exp[/'m/ sin(2îr/of)] et exp[— jmf sin(27rÿr)] sont périodiques, de période
7q = l//o , on peut les mettre sous la forme d’une série de Fourier (cf. annexe 2) :
OO
exp[/m/sin(27r/0f)] = cn exp(j27rnfQt)
n=— oo
Modulation et démodulation 529
avec :
] rTot2
c„ = — /
70 y -TO/2
exp[jmf sin(2irnfot)\ exp(-;2îT«/OO d t =
1
277 J —TT
f
exp [jmf sin(n0) — 0] d 6 = J„ (m/)
en introduisant d = 277/0? . Les quantités Jn(mf) sont bien connues : ce sont les fonctions de Bessel de
première espèce et d’ordre n (cf. annexe 4). Par conséquent, le premier terme de 7(f) s’écrit :
V v
Le spectre î(f) est ainsi constitué de deux groupes de raies symétriques, centrés autour des fréquences
fp et —fp , de fréquences et d’amplitudes respectives :
Sur la figure 16.16, on a représenté le spectre, uniquement pour les fréquences positives. On en déduit
le signal s(t) en prenant la TF inverse :
s(t) =
\
~Y exPOy) 11= — OO
exP(M)0 + exp(-jù)pt)
n=— 00
J„(mf)e\p(-j(o0t)
W)
c
Q
rxj
0
I-I î /
s fP-2fo ! fP ! fP + 2/0
fp -fo fp +/o
©
FIG. 16.16.
à
o
Remarque : On montre que la bande spectrale significative B , c’est-à-dire celle contenant la presque
totalité de la puissance transmise, précisément 98 % , est reliée à la fréquence fo du
signal modulant sinusoïdal et au facteur de modulation par la formule de Carson :
B = 2(l+mf)f0
530 16. Modulation et démodulation
s(t) = ap,m cos[<ty + <£(/)] = ap>m cos[&y + m$ cos(û>0t)] où Wl<f> — K<f) &i,m
est le facteur de modulation en phase, sans unité. Comme la fréquence instantanée du signal s(t) vaut :
elle varie entre les deux valeurs extrêmes fp — Kÿfo aiim et fp + /<",/, /o a(> . On définit alors V excursion
spectrale en modulation de phase par A/ tel que :
4f telle que fp - A/ fp + Af
avec = m(f) = K# aÿm f
fo
Exemple : le signal s(t) = 10 cos[0, 5 x 109 t + 0, 8sin(7,5 x 103 f)] , déjà étudié en modula¬
tion de fréquence, peut être aussi considéré comme modulé en phase. On a évidemment les mêmes
caractéristiques que précédemment :
Le calcul du spectre d’un signal modulé en phase par une sinusoïde se conduit comme pour la
modulation de fréquence. On a s(t) = apÿm cos [copt + m# cos(<u0/)] , ce qui donne :
OO OO
s(.t) =
~YL expOy)
H—
XI— Juim,/,) txpijmoot) + cxp(-iù)pt)
OO H— — OO
Jn{m+) exp{-jn(o0t)
*o
Q
. . — Réalisation de la modulation et de la démodulation angulaires
III 5
CM a) Modulation angulaire
S
On réalise simplement un modulateur de fréquence en utilisant un vobulateur, précisément un
Oscillateur Commandé par une Tension (OCT), c’est-à-dire un générateur basse fréquence qui fournit
2 un signal dont la fréquence varie linéairement avec une tension d’entrée imposée par un générateur
à auxiliaire.
En l’absence de tension de commande, la fréquence du signal sinusoïdal fourni par l’OCT est la
fréquence fp de la porteuse. Si le générateur auxiliaire délivre une tension sinusoïdale, de fréquence fg ,
la fréquence instantanée f du signal provenant de l’OCT est reliée à la fréquence de la porteuse fp par
la relation :
fi=fp + Kfai<m cos (a>gt)
aifin étant l’amplitude de la tension du signal informationnel.
Modulation et démodulation 531
2C0
d.v
dt
- ap'm ("p + ) sin \0>Pt +
L’enveloppe de ce signal, que l’on peut détecter à l’aide d’un filtre passe-bas, permet d’accéder à d <£/ d t
et par conséquent à la différence f—fp, puisque :
1 d(f>
f ~
h + Ti) a
. .
f‘~fp =
ïïr
Le discriminates est précisément le système, constitué d’un dérivateur et d’un détecteur de crête, qui
fournit à sa sortie un signal g(t) proportionnel à à<j)/dt lorsque l’entrée est s(f) :
d <f>
g(l) = D-rr
dt
c D étant la constante du discriminates. Sur la figure 16.17, on a représenté le schéma d’un discrimina¬
Q tes très simple, dans lequel on reconnaît aisément un dérivateur passif constitué d’un filtre passe-haut
r\j CR puis un détecteur de crête (diode et filtre passe-bas R'C ).
° C
©
£4-
£ s{t) R ds R' g{t)
T
O-
O d7
7777 / /,y/ 777T 7777
FIG. 16.17.
Selon que la modulation porte sur la fréquence ou sur la phase, on sait que l’on a :
= KfSt® °U = K+St®
277 ~ck
On en déduit respectivement :
1 d <f)
Si{t) et sft) = —
=2ÿfTt K4
Dans ce dernier cas, il faut d’abord intégrer le signal g(t) , puis diviser par . Il vient alors :
st(t) =
1
2lTKfD
*(') et sM = f
J —OO
g(f)àf
La démodulation angulaire est souvent réalisée à l’aide d’une boucle à verrouillage de phase (BVP).
Rappelons qu’en modulation de fréquence, la fréquence instantanée f du signal modulé est reliée à la
fréquence fp de la porteuse par l’équation :
fl =fb + KlUs
où la fréquence fo de l’OCT est choisie égale à fp . Comme f =f lorsque la boucle est verrouillée en
phase, il vient :
_fi~fb f-fp Kfaim COS(27T/O/)
us
— — —
Kl Kl Kl
Ainsi, la tension à la sortie du filtre passe-bas est proportionnelle au signal informatif ai m cos(27r/o/) .
Ordre de grandeur : sur une boucle à verrouillage de phase, telle que celle représentée sur la figure
16.14b, on applique une tension d’entrée ue , modulée en fréquence, d’amplitude 5 V , de fréquence
Q
CM
fp = 100 kHz ; le signal informatif est une tension sinusoïdale, d’amplitude 50 mV et de fréquence
fa = 2 kHz ; quant au coefficient de modulation de fréquence Kf , il est souvent égal au coefficient de
S modulation /c/ de l’OCT : Kf = KI = 100 kHz Hz-1 .
2
à IV . _ MODULATION ET DéMODULATION SPATIALES EN OPTIQUE
La modulation et la démodulation sont des techniques qui se transposent facilement en optique dans
le traitement des images. Dans ce domaine, dit de l’optique de Fourier, où la variable est une longueur
et non le temps, les fréquences sont spatiales et non temporelles. L’analogie optique présente, en outre,
un avantage pédagogique, puisque les phénomènes observés sont stationnaires.
Dans cette partie, nous supposons connus les résultats de base sur la diffraction et le rôle essentiel
de ce phénomène dans la formation des images (cf. Optique).
Modulation et démodulation 533
Onde f*o
incidente Si(u)
0 Objet
Fi ! Image A A r/K: A ~*ii
— do—~
a)
dr J -l/a 1ja
b)
2/a
FIG. 16.18.
a) Modulation en optique
Plaçons contre l’objet un réseau d’amplitude, de pas a , dont le motif élémentaire est caractérisé
par la fonction SQ(X) . Ce nouvel objet est bien décrit par l’amplitude complexe suivante :
OO
s(x) = Si(x) Y
n=— oo
&(* - na)
produit de la transmittance de la fonction modulante s,.(x) par celle du réseau de motif . Cette
multiplication, équivalente à celle réalisée en électronique par un multiplieur, est caractéristique de
la modulation en amplitude. En décomposant le signal périodique en série de Fourier, on obtient (cf.
annexe 2) :
x X
s(x) = $(x) Y
n=— oo
$>(* - na) = &(*) Y
n= — oo
c" exp (a"lx)
c avec :
Q
r\j CH =«/./i4ow"p(“j2,r«j:)dx
° Comme est une fonction lente de x , comparée à e,xp(J27rnx/a) , le signal s(x) se présente sous
©
la forme d’une superposition de plusieurs porteuses, également modulées en amplitude par :
OO
CL
O i(*)= Y
«=— OO
£n exp (j27Tÿxj
L’intérêt de l’optique cohérente est précisément d’exhiber spatialement, dans le plan focal image de la
lentille, une information sur le spectre 7(u) de l’objet. On a :
/•OO oo
*(«) =
n=—oo
c"$(u~l)
Ainsi, le spectre 7(u) est constitué d’une répétition périodique du spectre sj(w) , centré autour des
fréquences spatiales porteuses suivantes (Fig. 16.18b) :
un — nui avec u\ — -
a
b) Démodulation en optique
Pour démoduler, il suffit de filtrer l’entourage fréquentiel d’un seul des spots, ce que l’on fait
simplement à l’aide d’une fente (Fig. 16.18b). On illustre ainsi la technique du champ sombre, laquelle
est largement utilisée en microscopie électronique, lorsqu’on veut visualiser les défauts à moyenne
résolution d’un matériau cristallin (cf. Optique). Cette technique ne doit pas être confondue avec la
strioscopie qui consiste à travailler en champ sombre en supprimant la composante continue ( u = 0 )
d’un objet non périodique de phase faible.
c) Échantillonnage en optique
La multiplicité du spectre %{u) de Sj(x) rappelle celle induite par l’échantillonnage périodique
d’un signal temporel s,(r) . En effet, le réseau réalise naturellement l’échantillonnage de Sj(x) avec
sa fréquence spatiale caractéristique uech = 1 /a ; si les fentes du réseau sont suffisamment minces,
l’échantillonnage est idéal.
On peut alors vérifier expérimentalement le théorème de Shannon, selon lequel la fréquence op¬
timale d’échantillonnage USN d’un signal est le double de la fréquence maximale significative
UM du spectre s)(u) (cf. chapitre 15). Sur la figure 16.18b, on voit en effet qu’un échantillonnage plus
serré, bien que plus coûteux, n’apporterait aucun gain d’information. En revanche, un échantillonnage
moins serré provoquerait un chevauchement des spectres et donc une distorsion dans la restitution du si¬
Q
IM gnal initial à partir du filtrage de l’un des spectres sÿ(u) .
S
. . — Modulation et démodulation spatiales en fréquence et en phase
IV 2
L’holographie, qui consiste à restituer, par une méthode interférentielle, l’amplitude complexe ca¬
2 ractérisant un objet, fournit un exemple intéressant de modulation et de démodulation spatiales. Comme
à
nous allons le voir, la phase d’enregistrement de l’hologramme sur un film photographique correspond
à la modulation, celle de la restitution à la démodulation.
Analysons le montage classique en optique, dit à onde de référence inclinée, représenté sur la
figure 16.19 (cf. Optique). Une onde plane tombe, pour une partie sur un objet transparent, lequel est
caractérisé par la fonction transmittance sÿ{x) , et pour une autre sur un prisme de petit angle.
Modulation et démodulation 535
À la sortie du prisme, l’onde de référence, d’amplitude complexe sp(x) , est inclinée de l’angle
9 . Comme elle interfère avec l’onde issue de l’objet, l’amplitude complexe de l’onde résultante a pour
expression, dans le plan de détection, où on a placé un détecteur spatial (CCD ou film photographique) :
s(x) = sp(x) + Sj(x) avec = ap>m exp(-;'k •r) et $(x) = aijm exp \j<f>i(x)\
k étant le vecteur d’onde, de norme 2 TT/\ , de l’onde de référence et r le vecteur position dans le plan
d’enregistrement Oxy .
Remarque : L’expression de jÿ(x) diffère de celle habituellement écrite en optique, par le signe moins
dans l’exponentielle, en raison de la convention adoptée en optique, laquelle consiste à
compter positivement les retards de phase, et non négativement comme en électronique.
Comme le vecteur k est incliné de l’angle 9 par rapport à l’axe optique Oz , il vient :
277 sin0
k r = — sin 9 et sp(x) = ap,m exp(j27rupx) avec «, = —
Ordre de grandeur : pour 9 = 15° et À = 632,8 nm , up = 409 x 103 m_l , alors qu’une
fréquence spatiale typique du signal modulant est 4 x 103 m-1 .
Lentille
Ax
Er
Hologramme
Prisme k
*1 0
T
Objet
P
S0
k d
V
FIG. 16.19.
On trouve pour l’intensité de l’onde détectée, sachant que les signaux optiques sont en général
complexes :
/(x) = S_{x) s* (x) = [sp(x) + Si(x)] [s£ (x) + s* (x)] = a2Pim + alm(x) + 2Re{ÿ (x) s,.(x) }
avec :
-g
c alm = *(ÿ*) g W et
4 (X) li(x) = aP,rn di,m exp j[<f>i(x) ~ 2TTUpx]
Q Ainsi :
rxj Kx) = a2p,m + alm(X) + 2aP,m ai,m(X) C0S [MX) ~
27TUpx]
° soit, si on suppose que ap m » af m , ce qui est généralement réalisé :
©
•M
/(x) « a2p m + 2aPitn ai:m(x) cos[0,(x) - 2TTUPX]
£
CL
O
On en déduit la variation de l’intensité autour de la valeur moyenne Ip = ap m :
A/(x) = /(x) - Ip « 2aPytnaÿm(x) cos[ÿ,(x) - 2TTUPX]
Cette variation de l’intensité A/(x) , enregistrée par le détecteur, est Y hologramme dont la transmittance
optique r est une fonction affine de A /(x) :
r — a + yA/(x)
a et y étant deux constantes.
536 16. Modulation et démodulation
i) Si l’objet est & amplitude, la phase 4>i(x) étant une constante 4>Q , la répartition de A/(x) est
caractéristique d’un signal modulé en amplitude :
ii) Si l’objet est de phase, l’amplitude aÿm{x) étant une constante aÿm , la répartition de A/(JC) est
caractéristique d’un signal modulé en angle :
Pour restituer le signal Sj(x) , c’est-à-dire démoduler, éclairons l’hologramme précédent, de trans¬
mittance T(JC) , avec l’onde porteuse de référence (Fig. 16.20). L’onde émergente a pour amplitude com¬
plexe :
a aPim exp(j2irupx) + ylp aÿm{x) exp \j<f>i(x)] + ylp aÿm(x) exp[-;'</>/ (x)] txp{-jATrupx)
Ces trois termes représentent les amplitudes complexes de trois signaux, respectivement :
i) un signal porteur, de fréquence spatiale up , directement transmis,
ii) un signal démodulé, évidemment proportionnel au signal modulant sÿx) = ai m exp [j<f>j(x)] ,
iii) un second signal porteur, de fréquence spatiale 2up , se propageant dans une direction faisant
-g l’angle 2d avec la normale à l’hologramme, et modulé par le signal conjugué en phase de sÿx) , soit
c
Q
sj{x) = aitm exp[-j<h(x)] .
r\j On ne sépare aisément le signal démodulé des deux autres signaux que si l’angle d’inclinaison 6
° n’est pas trop faible (cf. Optique).
©
£ Onde de
référence
CL
o
Hologramme
FIG. 16.20.
Modulation et démodulation 537
CONCLUSION
Rappelons les points essentiels.
1) Lorsqu’on veut transmettre rapidement un signal, il est judicieux d’utiliser une onde électroma¬
gnétique porteuse, de haute fréquence, que l’on module par le signal à transmettre. Cette onde porteuse
modulée se propage alors à très grande vitesse c«3x 108 m • s-1 dans le vide, et de l’ordre de c dans
un milieu matériel. À la réception, l’onde porteuse modulée restitue le signal transmis, après démodula¬
tion.
2) La modulation d’amplitude (AM) est celle de l’amplitude ap>m de l’onde porteuse. On l’écrit
généralement sous la forme :
dans laquelle (op = 27tfp est la pulsation de l’onde porteuse, s,-(f) est le signal contenant l’information ;
gi(t) est le signal sj(t) normalisé par la valeur maximale de sa valeur absolue et m le facteur de
modulation :
Si(t) l-S/lw
m=
aP,m
Les fréquences caractéristiques de s,-(f) ou g,(r) sont toutes très inférieures à fp . On réalise la modu¬
lation en amplitude en multipliant le signal s,(f) à transmettre par le signal de la porteuse :
Q
fi =fP + KfS-ft) et fi =fp +
CM
S Techniquement, l’analyse de la modulation d’argument est plus laborieuse que celle de la modulation
d’amplitude.
5) Les concepts de modulation d’amplitude et de modulation angulaire se transposent en optique de
2 Fourier, où la variable n’est pas le temps mais l’espace. C’est ainsi qu’il est instructif de revisiter l’ho¬
à lographie, technique bien connue en optique, à l’aide des concepts de modulation et de démodulation,
issus de l’électronique.
538 16. Modulation et démodulation
EXERCICES ET PROBLÈMES
PI6- 5. Hétérodynage
Dans un récepteur radio AM, l’oscillateur local est accordé sur la fréquence du signal porteur reçu,
de telle sorte que la fréquence du bloc MF soit fixée à 420 kHz .
1. Calculer, pour les fréquences des ondes moyennes, qui sont comprises entre 490 et 1 600 kHz ,
le rapport entre les valeurs extrêmes de la fréquence de l’oscillateur, lorsque ce dernier fonctionne en
sur-hétérodynage.
2. Même question dans le cas d’un sous-hétérodynage.
Ao étant un coefficient que l’on déterminera en fonction de £Z/)/n . Représenter graphiquement, pour
AQ = 1 V , le spectre de Fourier %(f) Jusqu’à l’ordre deux inclus.
Q
2. En déduire le spectre 1(f) du signal s(t) modulé en amplitude :
J
S •# = Wp,m + Si(t)] cos(aipt)
Quel est le signal analytique sa(t) associé à s(t) ?
? 3. On souhaite transmettre les deux premiers harmoniques. Quelle doit-être, en kHz, la bande pas¬
à sante des circuits de transmission ? En déduire les fréquences caractéristiques du signal s(t) transmis.
En transmission radio par stéréophonie, les signaux g(t) et d(t) correspondent à deux voies,
la première à gauche, la seconde à droite. Chacun de ces signaux a une largeur spectrale identique,
entre f\ = 15 Hz et fi = 15 kHz. Pour permettre une réception de ces signaux, par des postes
monophoniques, les signaux que l’on transmet sont :
avec u[t) = Uo [cos(2nf\t) + COS(2T7/2/)] et v(t) — V0 [cos(2irf\t) — cos(27r/2f)] . Dans ces expres¬
sions, fsp = 40 kHz est la fréquence d’une onde monochromatique, dite sous-porteuse, fo = 20 kHz ,
U0 = 40 mV , VQ = 20 mV et A0 = 20 mV .
a) Calculer le spectre 7(f) de s(t) . Représenter avec soin son graphe ; on adoptera l’échelle sui¬
vante : en abscisse, 1 cm représente 5 kHz ; en ordonnée, 1 cm représente 5 mV .
b) Quel est le signal analytique sa(t) associé à
s(r) ?
c) Trouver la fréquence maximale JM du signal s(t) . En déduire la période optimale d’échantillon¬
nage de ce signal. Pourrait-on réduire /M en modifiant la modulation ? Justifier.
B„ = 2(1 + mf)fM
dans laquelle mj est le facteur de modulation en fréquence. La gamme spectrale allouée à ce type de
radiodiffusion s’étend entre 88 MHz et 108 MHz.
a) Sachant que m/ = 4 et qu’un intervalle spectral de protection de 450 kHz est imposé entre les
Q
zones spectrales occupées par les émetteurs, combien d’émetteurs différents peut-on placer dans cette
Cv gamme ?
S b) Même question si l’on travaillait en bande latérale unique inférieure.
La tension associée à une porteuse, de fréquence fp = 88, 3 MHz , modulée angulairement, a pour
expression :
s(t) = ap,m cos \(>)pt + ma sin(<uoO]
avec ap<m = 20 mV et ma = 0. 6 ; la fréquence du signal modulant est /o = 8 kHz .
1. Trouver l’amplitude de la tension modulante, sachant que le coefficient de modulation en fré¬
quence (FM) est Kf = 25 kHz • V-1 . En déduire l’excursion en fréquence.
2. Calculer le coefficient de modulation en phase (PM) correspondant K$ ?
Q
CM
2
à
17
Signaux aléatoires et bruits
Les signaux aléatoires, dits aussi stochastiques, sont des signaux qui dépendent, non seulement de
la variable temps t ou espace x, comme les signaux déterministes, mais aussi d’une seconde variable
A , qui est aléatoire (cf. annexe 5). Ils jouent un rôle essentiel en théorie du signal pour plusieurs raisons :
i) ils permettent de mieux décrire certains signaux électroniques, ou optiques tels que ceux fournis
par les oscillateurs comme ceux émis par les sources naturelles de lumière,
ii) ils représentent bien les différents bruits parasites qui affectent les composants électriques ou
optiques,
iii) ils décrivent correctement les messages que pourrait émettre, de façon aléatoire, une source par¬
tiellement inconnue vers un récepteur ; c’est le point de vue adopté dans la théorie de la communication
(cf. chapitre 20).
Q
e,\ , (f> A et TA désignant respectivement le vecteur unitaire aléatoire défini par la direction du champ
IM
E , la phase à l’origine du temps et de l’espace, et la durée du signal.
S En optique, un tel champ représente bien l’onde qui est émise, de façon spontanée et aléatoire, par
une source lumineuse, lors du passage d’un atome d’un niveau énergétique à un niveau d’énergie plus
faible ; ce caractère statistique est attribué au mécanisme de l’émission lumineuse spontanée, lequel est
2 directement relié aux collisions entre les édifices atomiques ou moléculaires (cf. Optique).
à
Un autre exemple est fourni par le signal reçu par un radar (acronyme de RAdio Detecting And
Ranging). Ici, un générateur électrique, de haute fréquence, envoie un signal qui est réfléchi par une
cible inconnue, dont on veut connaître la distance à la source. Si e{t) — em cos (cot) est le signal émis,
le signal reçu a pour expression, après réflexion par la cible :
s(t ; A) = sm cos {(ot — 2k d\)
k étant la norme du vecteur d’onde et d\ la distance recherchée, laquelle est aléatoire.
Signaux aléatoires et bruits 543
.2. — Stationnarité
Un processus aléatoire, que l’on représente par la fonction signal s(t; A) , est dit stationnaire au
sens strict, s’il reste inchangé lorsque la variable temps t subit une translation :
Par extension, on dit que le signal spatial S(JC ; A) est stationnaire au sens strict si :
Cette propriété est rarement réalisée car trop contraignante ; aussi introduit-on la stationnarité au sens
large : le processus aléatoire, décrit par s(t; A) , est stationnaire au sens large, jusqu’à l’ordre deux, si
les grandeurs statistiques moyennes suivantes, portant sur la variable A :
.3. — Ergodicité
Un processus stochastique, décrit par la fonction aléatoire éventuellement complexe s(t ; A) , est
dit ergodique, jusqu’à l’ordre deux, si les moyennes simple et quadratique dans le temps sont égales aux
moyennes statistiques correspondantes :
1 r/2 1 fT/2
= rlim
T—* oo T /
/ J -r/2
s(t;A)dt= (s{t ; A)) et s2(t) = lim
T—>oo l /
J —T/2
|j(r;A)|Jd<= (|î(<;A)|2)
Dans la suite, les signaux considérés seront supposés ergodiques jusqu’à l’ordre deux, ce qui est une
Q
CM contrainte facile à satisfaire.
S La seconde intégrale suggère de définir la fonction d’autocorrélation C(r) du signal aléatoire
stationnaire s(t ; A) selon :
2 T/2
à c(r) =
Æ™ ?/-r/2 s(t ; A) s* (t — T ; A) d t ou C(T) = (s(t ; A) s*(t — T ; A))
T/2
sT(f; A)
-L-T/2
s(t ; A) exp(-filrtf t) d t
1
SOT = rli.m ?<&(/;A)|2>
Remarque : Comme 'sT(f ; A) est le produit d’un signal par une durée, la dimension de la puissance
spectrale est la suivante :
WP12 [sl2|rl
PI
soit le carré du signal divisé par une fréquence. En identifiant [S]2 à la puissance transpor¬
tée par le signal, ce qui est vrai à une constante multiplicative près sans intérêt, on justifie
l’appellation puissance spectrale pour S(f) .
1
S(f)= lin. -(&{/ÿ;
y
A))
T—«x>
d’où, en explicitant :
Par conséquent :
Q
CM
S S{f) = lim
1
/
T/2
-T/2
exp(— j2TTft) d t
{/;• -T/2
(s(t ; A) s* (t1 ; A)) exp(j2irf t') d t'
2 Comme la moyenne d’ensemble fait apparaître la différence r = t — t1, S(f) s’écrit aussi :
à
r/2 /-r/2
S(f) = lim
r— oo y
l
/-T/2
exp(—y‘27r/ t)dt
/
[Jt+T/2
C(r) exp[/2ir/(y - T)] d(-r)
r«i
1 t+T/2
C(T) exp(— j2nT) d r
W=r'™T J-T/2 Jt-T/2
Signaux aléatoires et bruits 545
S(f)= /
J — OO
C(T) exp(—_/2îtt) d T
soit :
S(f) = C(f) avec C(r) = (s(t;A)s*(t- r;A))
Ainsi, la puissance spectrale et la fonction d’autocorrélation, associées à un signal aléatoire station¬
naire, sont reliées par une transformation de Fourier. Ce résultat est connu sous le nom de théorème
de Wiener et Kintchine , du nom de deux mathématiciens allemand et russe, respectivement N. Wie¬
ner et A. Kintchine.
Remarque : En optique, ce théorème traduit la relation entre l’intensité spectrale d’une source et son
degré complexe de cohérence temporelle (cf. Optique).
(*('; A)) = o
En optique, de façon analogue, la transmittance r d’une plaque de verre, sur laquelle on a enregistré des
variations d’intensité lumineuse, est la somme d’un signal déterministe r(x) et d’un bruit d’expression
b(x ; A) , ergodique jusqu’à l’ordre deux ; dans ce cas, la valeur moyenne bm de la transmittance n’étant
pas nulle, on se ramène au cas précédent en décalant le signal de bruit initial :
bd{x ; A) = b(x ; A) - bm
T3
. . — Bruit blanc
II 1
c On dit qu’un bruit est blanc lorsque son spectre de puissance Sbif) ne dépend pas de la fréquence
Q (Fig. 17.1a) ; on désigne souvent cette constante par /3/2 , d’où l’écriture suivante de Sb :
CM
S
*-!
2 Il en résulte, en prenant la TF (cf. annexe 2), que l’autocorrélation correspondante est un dirac
à (Fig. 17.1b):
C»(T) = f*(r)
Notons que, le bruit étant de moyenne nulle, sa variance s’écrit (cf. annexe 5) :
Sb(f) Cb(r)
0/2
0/2 S(T)
0 / 0
a) b)
FIG. 17.1.
Le qualificatif blanc vient évidemment de l’optique ; en effet, on sait, depuis les travaux de Newton sur
la lumière, que la couleur blanche est due à la coexistence de toutes les fréquences du spectre lumineux,
entre le rouge et le violet.
Évidemment la « blancheur » d’un bruit n’est qu’approchée, car sinon la puissance d’un bruit blanc
serait infinie. Le spectre réel présente nécessairement une certaine bande spectrale, ce qui confère à
l’autocorrélation une certaine largeur. Si la bande de fréquence est suffisamment large pour contenir la
plupart des fréquences intéressantes dans l’analyse considérée, le bruit sera proche d’un bruit blanc.
Lorsque la puissance spectrale est constante pour f <fc et nulle au-delà, fc étant une fréquence
significative dans le problème considéré, le bruit est dit rose. Dans ce cas (Fig. 17.2) :
sin(27r/cr)
Sb(f) =
f rect et Cb(r) = 0/c
27TfcT
Si la puissance spectrale comporte une bande de fréquence suffisamment étroite, le bruit est dit coloré.
On comprend ces qualificatifs inspirés par l’analogie optique : lorsqu’on supprime les hautes fréquences,
on privilégie les basses fréquences et donc les grandes longueurs d’onde qui correspondent, en optique
visuelle, à la couleur rouge, lesquelles dans un fond blanc donnent l’aspect rose; de même, lorsque
la bande spectrale est étroite en optique, l’aspect est coloré, précisément de la couleur de la longueur
d’onde moyenne sélectionnée.
Sb(f)‘ Cb{r)
0/2 0/c
1//cr
-g
c
Q -fc 0 fc f
~ltfc —0,5fc ° 0,5/c
r\j a) b)
° FIG. 17.2.
©
£
CL
. . — Bruit gaussien
II 2
O
Un bruit est gaussien si l’amplitude b du bruit est répartie autour d’une valeur moyenne bm selon
une courbe de Gauss (Fig. 17.3). La densité de probabilité p(b) a pour expression (cf. annexe 5) ;
1 {b ~
bm)2
P(b) = exp
(27ro-2)1/2 lcr2
Le modèle gaussien de bruit est très commode, car complètement déterminé par la donnée de la valeur
moyenne (bm) et de la variance cr2 . En outre, lorsqu’une variable aléatoire, telle que l’amplitude b
Signaux aléatoires et bruits 547
d’un bruit, se présente sous la forme d’une somme de variables aléatoires indépendantes {«,} , elle
suit approximativement une loi gaussienne, quelle que soit la nature précise des différentes lois de
probabilité suivies par les variables {«,•} . Ce résultat important est un aspect du théorème de la limite
centrale (cf. annexe 5).
P(b)
0 bm ~b
FIG. 17.3.
£
CL
O
0
+ T
5 m 0
,
I
t ,
10 m
a) b)
FIG. 17.4.
548 17. Signaux aléatoires et bruits
a) Bruit de photons
Le bruit de photons est le bruit associé au nombre de photons émis par une source de lumière
incohérente (cf. Optique).
Montrons que l’émission de lumière par une source satisfait bien à une loi de Poisson. Pendant une
durée élémentaire d t , la probabilité élémentaire d P pour que la source émette un photon à la suite
d’une désexcitation d’un atome ou d’une molécule, éventuellement perturbée par une collision aléatoire
avec un autre atome, est proportionnelle à d t :
dt
dP =
T
T étant la durée qui sépare en moyenne deux collisions (cf. Thermodynamique). Pendant la durée finie
À/ de l’expérience, le nombre d’événements élémentaires est grand, puisqu’il vaut Nev = A t/ dt. Il
en résulte que le produit Nev par dP est fini :
At
Nev x d P = T
On sait que, dans ces conditions, la loi binomiale donne la loi de Poisson (cf. annexe 5). On a alors :
A/
N= — et ajf = N
T
On peut déduire de la variance du nombre de phénomènes élémentaires celle cr\ sur le flux énergétique
, qui est relié à l’énergie hv d’un photon par l’équation :
/V hv
<î> = hv— = —N
At At
hv étant l’énergie d’un photon (cf. Quantique). Il en résulte :
Le plus souvent, on exprime le résultat précédent à l’aide de la largeur spectrale A/ , associée à la durée
de l’expérience At .
Afin d’établir la relation entre A/ et At , notons préalablement que l’influence de cette durée
At se traduit par la multiplication du signal de sortie par la fonction rectangle de largeur At , à partir
de l’instant initial de l’expérience. Du point de vue de l’analyse de Fourier, tout se passe comme si
l’instrument de détection était caractérisé par la fonction de transfert :
Q
CM
sin(tr/At)
3 Af exp(-jtrfAt)
tr/At
Comme on s’intéresse à la puissance spectrale des signaux, la fonction de transfert relative à la puissance
2 est le carré du module de la fonction précédente, soit :
à i2
sin(7r/At)
1*0)1* =
Vf
La bande de fréquence A/ à — 3 dB , caractéristique de cette fonction de transfert relative à la puissance,
de type filtre passe-bas, est donnée par la fréquence f\ /2 pour laquelle :
d'où A/=/,/2- 0 =
Signaux aléatoires et bruits 549
1
A/» 2At
<r% = 2hv O A/
Notons que le coefficient de 2A/ représente le produit de l’énergie hv que transporte un photon par le
flux énergétique <ï> . Il est instructif d’analyser la dimension physique de chaque terme de l’expression
précédente :
Sph = 2hv
Ordre de grandeur : pour un détecteur optique, dont chaque pixel carré reçoit un flux lumineux
= 5 x 10-12 W , de longueur d’onde A = 632, 8 nm , dans une largeur spectrale A/ = 6 MHz , on
trouve, h étant la constante de Planck et c la constante d’Einstein :
tr\ = 2el Af
Af étant la bande passante du système. Ce résultat donnant cr 2 a été établi, pour la première fois en
1920, par le physicien allemand W. Schottky, d’où son autre nom bruit Schottky.
550 17. Signaux aléatoires et bruits
Comme le bruit de photons, le bruit de grenaille est blanc, d’où sa puissance spectrale :
Sg = 2el
Remarque : Le bruit Schottky suppose que les charges électriques soient indépendantes, condition
qui est mieux satisfaite dans les conducteurs non métalliques que dans les conducteurs
métalliques.
ir
— dt
R
dans laquelle u = u(t ; A) désigne la tension aux bornes du conducteur. Les fluctuations énergétiques,
associées aux fluctuations de tension, de variance of , sont donc :
tr2u = 4kBTRAf
On voit que ce bruit est blanc. Il est en outre gaussien. On peut vérifier, ici aussi, que l’expression
précédente est cohérente. En effet :
ST = 4kBTR
Ordre de grandeur : à température ordinaire ( 300 K ), la variance de la tension aux bornes d’un conduc¬
teur, de résistance R = 10 kfl , vaut, pour une bande passante A/ = 10 kHz :
Ainsi, la fluctuation en tension est de l’ordre de 1 |xV . On diminue ce bruit en refroidissant les compo¬
sants.
2
à III. — BRUIT DANS LES SYSTÈMES
Le bruit intervient dans tous les systèmes de transmission des signaux, aux niveaux de la source,
du canal de transmission et du récepteur. Le plus souvent, on décrit bien la réalité en supposant qu’il est
additif, à valeur moyenne nulle et qu’il n’existe aucune corrélation avec son caractère statistique et celui
éventuel du signal d’entrée e(t ; A) . Le signal aléatoire que fournit le récepteur peut donc s’écrire :
s(t ; A) = e(t ; A) + b(t ; A) avec <b(t; A) >= 0 et Ce<h =< e(t; A)b*(t— r; A) >= 0
552 17. Signaux aléatoires et bruits
sir, A) = f
J — OO
e(t ; A)h(t — t') At'
dans laquelle la réponse impulsionnelle h(t — t1) est une fonction déterministe. Il en résulte, dans le
domaine spectral, en omettant de souligner les grandeurs complexes :
?(/ÿ; A) =*(/ÿ)?(/ÿ; A)
___
1 1 2A 1 1
Ss(f) = 2Aa
1 + (f/fcy «2 + 4TT2/2 a 1 + (f/fcy 1 + if/nf
Q
CM
en posant f'c = a/ ( 2TT) . On peut récrire Ss(f) sous la forme plus commode :
S
2A r K K'
(f/fc)2 + i + (f/n)2 J
s{f) ~
TT [\ +
2
à Les deux coefficients K et K' s’obtiennent en identifiant les deux expressions de la puissance spectrale
en sortie. On trouve :
2
K
i-
I
et K' -G!) i-
1
(fc/
d’où :
2A/ a (fc/fc)2
S,(f) = _
i -(fc/n? U + (f/fc)2 i + m)2
Signaux aléatoires et bruits 553
R_
R\ 3-plh
s(t-,A) •lo = Ri
e(f, A)
7777 T
FIG. 17.5.
Ci
FIG. 17.6.
Alimentons un circuit RC à l’aide d’un générateur de bruit blanc, lequel impose une tension d’en¬
trée de la forme e(t ; A) (Fig. 17.5). La tension de sortie s(t ; A) est celle mesurée aux bornes du
condensateur. On sait que (cf. chapitre 6) :
1 I
nr> = 1 +jf/fc avec fc — 2TTRC
Comme la fonction de transfert h(f) s’identifie à T(f) et que le bruit est blanc, il vient :
>3/2
S'(f; A) = | d’où &(f;A) = |Â(f)|2S.(f;A) =
1 +/7J?
Tout système linéaire est caractérisé par une fonction de transfert T(f) , de bande spectrale B à
—3 dB , dont le module \T(f)\ passe par la valeur maximale \T_\M . Soumettons-le, à l’entrée, à un
554 17. Signaux aléatoires et bruits
générateur de bruit de puissance spectrale Sb,eif) •La puissance spectrale de la réponse qu’il en donne
à la sortie a pour expression, d’après ce qui a été déjà vu :
[ S„,,\T(f)\2if
JB
Comme les bruits sont d’origines différentes, il est commode, pour simplifier, de les assimiler à des
bruits blancs dans une certaine bande spectrale Be , appelée bande équivalente de bruit, définie conven¬
tionnellement par la relation :
Ainsi, la bande équivalente de bruit Be d’un système est la largeur spectrale du système idéal, de
fonction de transfert \T\M , qui transmettrait la même puissance de bruit que le système réel.
Exemple : calculons la bande équivalente de bruit pour un filtre passe-bas, d’ordre 1, de fonction
de transfert :
m
m = 1 +jflfc
Il vient : /* OC
1 pOC 1
J/
Be = TJ \Z(f)\2 àf i d/
IHO IÎM 0 0 + (/y/c)2
ce qui donne, en intégrant :
Q
Dans les systèmes, le rapport signal sur bruit RSB est défini par le rapport des puissances res¬
IM pectives du signal et du bruit. Lorsque les signaux sont aléatoires, ce rapport est celui des puissances
S spectrales associées au signal et au bruit. Comme le bruit est supposé à valeur moyenne nulle, sa puis¬
sance spectrale s’identifie à sa variance. Il en est de même pour le signal d’entrée si ce dernier est aléa¬
toire et si sa valeur moyenne est nulle.
2
à Remarque : Si le signal est déterministe, la puissance spectrale se réduit au carré de l’amplitude du
signal (cf. chapitre 15).
Rappelons qu’en modulation d’amplitude, le signal modulé avec porteuse se met sous la forrme
(cf. chapitre 16) :
g,(t) étant le signal contenant l’information à transmettre. En présence d’un bruit blanc additif b(t ; A) ,
de variance cr\ , le signal reçu par le récepteur a pour expression :
r(t ; A) = aPim[1 + mg,(f)] cos (a>pt) + b(t ; A) avec erj; = = 2/3B
car d’une part la largeur spectrale à considérer, autour de la fréquence de l’onde porteuse, est le double
de la bande passante B du signal modulé s(t) , d’autre part, dans l’espace de Fourier, la puissance
spectrale comporte une partie centrée autour de la fréquence négative —fp .
La puissance spectrale S, , associée au signal d’information gj(t) , est seulement affectée du facteur
apmm2 , si le système est muni d’un démodulateur cohérent qui supprime la porteuse. On en déduit le
rapport signal sur bruit :
al,mm2Si alp,mm2S‘
RSB soit RSB —
°b 2/3B
Exemple : un système à modulation d’amplitude (AM) est caractérisé par une tension de la porteuse
d’amplitude ap,m = 50 mV et un facteur de modulation m = 0, 8 . Le spectre du signal modulant
s’appuie sur une largeur spectrale B = 5 kHz et sa puissance spectrale est «S, = 0, 5 V2 - Hz-1 . Le
système est affecté d’un bruit thermique, additif, de puissance spectrale >8/2 = 5 x 10“ 10 W -Hz-1 .
Le rapport signal sur bruit vaut donc :
2500 x 10-6 x 0, 64 x 0, 5
RSB = = 80
2 x 10-9 x 5 x 103
soit, en dB, 10 x lg 80 = 19 dB (cf. chapitre 6).
S r(t ; A) = ap>m exp j[a>pt + 0(f)] + bm(t ; A) exp j[(opt + 0*(f ; A)] = ; A) exp(jtopt)
avec :
rÿ(t ; A) = aPtm exp[/0(f)] + bm(t ; A)exp[/0*(f ; A)] = rM(f ;A)exp \j0(t ; A)]
2
à On en déduit :
aP,m bmit ; A)
exp \j0{t ; A)] = exp[/0(f)] + exp \j<f>b(t ; A)]
rm(t ;A) rm(t ; A)
soit, puisque |ÿm(f ;A)| ap,m et donc rm(f ;A) « ap>m :
bm(t ; A)
exp[/'0(f ; A)] « exp[/0(f)] + exp[/0è(f ; A)]
ap,m
556 17. Signaux aléatoires et bruits
#(»;A
ap,m
exp 4,(,)-jbÿnR
) =\j<J>b(t ; A)] exp[—y'0(f)]
9{t ; A) = 0(f) +
bm (f ; A) sin[(f>b(t A) - 0(f)]
;
aP,m
puisque les grandeurs angulaires sont réelles. La moyenne d’ensemble peut alors s’écrire, en introduisant
le nouveau terme de bruit b(t) :
0{t) = 0(f) + m
aP,m
ce qui donne en modulation de fréquence :
dO d(f> l db „ .. 1 db
~r~= -j— +- — = 2TTKfSi(t) + - —
df dt ap,m dt ap,mdt
Le rapport signal sur bruit s’obtient en effectuant le rapport des spectres de puissance des deux termes
du second membre. Comme la dérivée de b(t) par rapport au temps fait apparaître la pulsation a> du
signal de bruit, on trouve les contributions suivantes :
1 4T72
S(f)=4n2K}Si(f) et Bfif) = -ÿaj2Sb(f) =
On détermine la puissance totale du bruit en sommant sur toutes les fréquences comprises entre —B et
B , B étant la bande passante de bruit. Il vient, en supposant que Sb(f) = /3/2 et en tenant compte de
la même contribution des fréquences négatives dans le spectre :
8tT2B3P
B
H,m
Finalement, en modulation de fréquence, le rapport signal sur bruit S/B a pour expression :
'
RSB = 3a2PlmKfSi
Q
2PB3
CM
S Exemple : un système à modulation de fréquence (FM) est caractérisé par un coefficient de mo¬
dulation de fréquence de Kf = 25 kHz -V-1 . Supposons que, comme en modulation d’amplitude,
l’amplitude de la tension de la porteuse soit apm = 50 mV, que le spectre du signal modulant s’ap¬
2 puie sur une largeur spectrale B — 5 kHz et que sa puissance spectrale vaille «S, = 0, 5 V2 •Hz-1 . Le
à
bruit étant blanc, additif, de puissance spectrale j8/2 = 5x 10“ 10 W •Hz-1 , on en déduit le rapport si¬
gnal sur bruit suivant :
3a2pmK*Si 3 x 2500 x 10“6 x 625 x 106 x 0,5
RSB = 9375
IpB* 2 x 10“9 x 125 x 109
soit 10 x lg(9375) = 39,72 dB . Ainsi, dans des conditions comparables, RSB est bien plus grand
qu’en modulation d’amplitude. C’est précisément là l’un des intérêts de la modulation de fréquence.
Signaux aléatoires et bruits 557
/ÿA/2 « ( Li ï V2 A2
C*(0)=*î= / P(i)i*d4 = -|T|-A/2 12
d’où (Tb ~ 3,46
T—T7
bu - - (4kBTRAf)'/2
<ru = (4kBT A/RefZ})1/2
et :
bi = tr, = (4kBTGAf)1/2 = (4kBT À/Re-fF})1/2
T étant sa température en kelvin et A/ la bande spectrale considérée. En effet, on passe de la première
Q expression à la seconde aisément :
CM
S - bu
"u . al!
— donne <772 = — 4kBT A/
R2f
bj = 1 = -- = 4kBT G A/
R R
Exemple : pour étudier le bruit dans un dipôle RC , on associe à R une source de tension de bruit,
2
à bu (Fig. 17.7) ; le bruit étant blanc, la puissance spectrale de bu s’écrit simplement :
_ Q,(0) (r\
s,,/ _
_
4kl,TR
~âT
La tension de bruit bUtc aux bornes du condensateur s’obtient par division de tension :
1/(jCto) 1 1
bu,c = bu = bu avec fc — 2nRC
R+l/(jCoi) 1 +jf/fc
558 17. Signaux aléatoires et bruits
h,
FIG. 17.7.
On déduit le carré de la tension de bruit, aux bornes du condensateur, en sommant la puissance spectrale
\bu,c\2 sur tout le domaine spectral :
noo rOO
1 poo 1
J/o
°-«,c = \K,c\2 df = 4kBTR df = AkBT Rfc dx
Jo i +/2//? Jo 1 +x2
Par conséquent :
2 kBT < 1/2
arctan x } °° =
kliT
2
1 Jo C
et fc„,c = (Tu,c
Ce résultat est bien homogène à une tension, puisque kBT a la dimension d’une énergie et C celle
d’une énergie divisée par le carré d’une tension.
Ordre de grandeur : pour T — 290 K et C — 1 |xF , on trouve cru C — 63 nV .
En pratique, les constructeurs fournissent une documentation technique dans laquelle les graphes
représentent, non pas les puissances spectrales de bruit en fonction de lg/ , mais leurs racines carrées,
SXJ2 ou S]/2 , qui s’expriment en V •Hz-1/2 ou en A •Hz-1/2 , afin de faire apparaître explicitement
une tension ou un courant (Fig. 17.8).
sy2 si'2
10 10
2\
1
5
0,4-
L’intersection des deux asymptotes définit la fréquence fi dite d’intersection. Les tensions et les
courants de bruit internes à l’AO, que l’on associe à la tension de décalage et aux courants de polarisa¬
tion, peuvent alors se mettre sous les formes respectives suivantes :
Su — Su,b + et Si — Si,b H)
Su,b et Si,b étant les grandeurs relatives à la puissance spectrale du bruit blanc. Très souvent, f est
faible devant la fréquence / du bruit, ce qui justifie l’assimilation de ces signaux à des bruits blancs.
La puissance spectrale de bruit, en tension ou en courant, dépend de la technologie de fabrication.
Pour l’OPA 27, qui est un AO à transistors bipolaires et à faible bruit, les puissances spectrales de
bruit valent respectivement :
Su,b = 9 nV2 •Hz- 1 et «S,-,* = 0, 16 pA2 •Hz~ 1
Pour l’OPA 2604, dont l’AO est constitué de transistors FET, on a :
-g Su,b = 100 nV2 Hz” 1 et Si>b = 36 fA2 Hz” 1
c
Q Enfin, pour l’AO LM 741, Su,b = 441 nV2 •Hz"1 .
r\j
On voit que, pour un montage à niveau de bruit imposé, le choix de l’AO est décisif.
°
© b) Bruit externe de l’AO dans un montage amplificateur non inverseur
Pour comparer les performances des deux AO précédents, de types OPA 27 et OPA 2604, déter¬
£
CL
minons le bruit dans un montage, de gain fixé, que l’on utilise pour amplifier un signal audio avant sa
O
numérisation,
Le Produit Amplification-Bande passante, brièvement PAB , que l’on appelle aussi gain unitaire
ou fréquence de transition, diffère d’un AO à l’autre :
PAB = 8 MHz pour l’OPA 27 PAB = 20 MHz pour l’OPA 2604
Par conséquent, à gain stationnaire de 40 dB , ce qui correspond à un facteur d’amplification en tension
Au = 100 , les montages à rétroaction ont des bandes passantes à — 3 dB différentes :
560 17. Signaux aléatoires et bruits
i) fc — PAB/AU = 80 kHz pour l’OPA 27, ce qui reste en conformité avec la contrainte de bande
passante du signal audio,
II) fc = PAB/AU = 200 kHz pour l’OPA 2604, ce qui est largement supérieur aux 20 kHz néces¬
saires à un signal audio.
La bande équivalente de bruit Be =fcTr/2 diffère donc d’un AO à l’autre :
Sur la figure 17.9, on a représenté un montage amplificateur non inverseur avec ses sources de bruit.
Plaçons-nous dans l’hypothèse déjà évoquée où l’influence du bruit en 1// est négligeable devant celle
du bruit blanc. Le gain en tension imposé de 40 dB est obtenu par les résistances /?i = 1 kfl et
/?2 = 100 kfl , alors que la résistance Æ3 = R1R2/ (Ri + Ri) ~ 1 kfl permet de diminuer l’influence
de la tension de décalage produite par les courants de polarisation (cf. chapitre 9).
On distingue sur la figure :
i) les courants de bruits internes à l’AO, + et , associés aux courants de polarisation de
l’entrée non inverseuse et de l’entrée inverseuse, ainsi que la tension de bruit buj correspondant à la
tension de décalage,
ii) les bruits externes à l’AO, associés aux résistances R\ , Rj , R3 du montage, respectivement
bu,i > bu 2 , bu 2, , supposés indépendants.
Ri ebu,2
e bu, 1
Ri_ B
e-£Kb~
bu,d
|
>
7777 Us
7777
E_
bi,b+
Ue bu,3
7777
FIG. 17.9.
-d
c
Exprimons la tension de sortie us en fonction de celle d’entrée ue et des générateurs de bruit, en
Q
régime linéaire. Égalons les tensions aux entrées inverseuse F et non inverseuse E . Il vient, en utilisant
r\j
le théorème de Millman au nœud F :
°
©
uF = uB + bUid avec uB
_ bll}\/R\ + (us — blU2)/R2 + bj'b-
1/Ri + l/R2
2
CL Ce même théorème, appliqué au nœud E , donne :
O
Ms — "H e bu,s — H" g (ÿ«,3 "I" bu,d) 4" bu,2 bu,\ Rjbÿb—
représente la tension de bruit en sortie. Comme R3 = R]R2/{R\ + R2) , cette tension de bruit s’écrit
aussi :
bu,s — (bu,3 — bu,d) + R2{bi,b+ — bij~) + bu,2 — jÿbu,i
Les sources de bruit étant indépendantes, la variance du bruit est la somme des variances de chacun des
termes :
(1 + (4*S™3A/)= (î +
Distinguons, dans l’expression de bu s , ce qui est uniquement dû aux résistances du montage, du reste.
Il vient :
0ÿ = 3,14x10 11
V2 et cr2b+ = o’2,h- — Si,b x A/ = 1, 13 x 10~23 A2
562 17. Signaux aléatoires et bruits
= Kr
+ « 0,65 mV
= («,5 x ÎO"8)1'2
Remarques : 1) Un système électronique analogique, de niveau de bruit très faible, c’est-à-dire infé¬
rieure à 1 mV , est coûteux à la fois dans sa conception et dans sa réalisation.
2) En supposant une numérisation préalable de la tension d’entrée de ce montage amplifi¬
cateur, à l’aide d’un CAN 16 bits, lequel accepte des tensions comprises entre 0 et 5 V ,
avec un pas de conversion A = 5/216
« 76 p,V (cf. chapitre 19), le bruit représente¬
rait, avec l’OPA 2604 une perte des 3 derniers bits de conversion !
CONCLUSION
Rappelons les définitions et les résultats essentiels.
1) Un signal aléatoire, dépendant du temps t , se met sous la forme s(t ; A) , A étant une variable
statistique.
2) Un processus aléatoire s(t ; A) est stationnaire au sens large, jusqu’à l’ordre deux, si :
iii) le bruit gaussien dont l’amplitude b est répartie autour d’une valeur moyenne bm selon une
courbe de Gauss,
iv) le bruit poissonnien pour lequel la loi de probabilité discrète à laquelle il satisfait est celle de
Poisson, soit Pm = xm/(m\) exp(— x)
6) On classe aussi les bruits par leur origines physiques :
i) le bruit de photons associé à l’émission de photons par une source de lumière incohérente ; il est
poissonnien et blanc, de variance et de puissance spectrale :
ii) le bruit de grenaille ou bruit Schottky, lié à l’intensité / du courant qui traverse une section d’un
conducteur, de variance et de puissance spectrale :
a] = 2e/ A/ et Sg = 2el
iii) le bruit d’agitation thermique ou bruit Johnson, que l’on observe sur la tension u(t ; A) aux
bornes d’un conducteur, en raison de sa température T , de variance et de puissance spectrale :
7) Enfin, le rapport signal sur bruit, RSB , rapport des puissances spectrales respectives du signal et du
bruit, joue un rôle majeur dans tous les problèmes de détection des signaux, par exemple en modulation
d’amplitude et en modulation de fréquence.
EXERCICES ET PROBLÈMES
Les signaux réels, si (t) et , observés à la sortie de deux capteurs différents, se mettent sous
les formes respectives suivantes :
Q
CM
où s(t) désigne le signal étudié, b\ (t ; A) et b2(t ; A) des bruits différents. Les fonctions aléatoires
2 s(t) , b\ (t ; A) et bi{t ; A) sont centrées en / = 0, non corrélées et stationnaires; en outre, leurs
à fonctions de corrélation sont connues : C(r) , Ct,j (r) , (ÿ(r) .
1. Calculer les fonctions d’autocorrélation de .ï] (t) et S2(t) , ainsi que l’intercorrélation entre si (t)
et s2(t) .
2. En déduire la fonction d’autocorrélation CX(T) de la somme des deux signaux si (t ; A) et
i2(î;A).
564 17. Signaux aléatoires et bruits
1. Montrer que les deux sources de fluctuation de la tension U sont équivalentes lorsque U atteint
une valeur critique \JC que l’on calculera en fonction de la température. Application pour T = 290 K .
2. Quelle est la valeur minimale de l’intensité / pour laquelle les fluctuations relatives d’intensité
ne dépassent pas ±10% , lorsque A/ = 1 Hz ? Comparer le résultat obtenu au courant d’obscurité
d’intensité I0 = 10~ 14 A .
b) Réponse causale amortie exponentiellement : h(t) = exp (—at) pour t > 0 et h(t) = 0
autrement.
c) Réponse causale gaussienne : h(t) — exp(— a2t2) pour t > 0 et h(t) = 0 autrement.
Q
1. Quelle est l’énergie des photons associés à ce rayonnement? Trouver la valeur de I lorsque
CM l’éclairement incident est É = 0, 5 mW m-2 .
S 2. Le bruit associé à la mesure du courant est dû au bruit Schottky et au bruit Johnson. Calculer le
rapport signal sur bruit de la mesure du courant effectuée avec une bande passante A/ = 2 Hz .
2 3. La photodiode est utilisée pour lire un disque optique. Quel flux lumineux doit-elle recevoir pour
à détecter chaque bit, lorsque RSB = 30 , sachant que le bruit Johnson est négligeable et que la bande
passante est A/ = 1 MHz ?
s(t) , variant entre 0 et une valeur maximale U, de période T0 — 1 //0 avec /o = 1 kHz, et dont le mo¬
tif élémentaire est un créneau de durée 7q/4 .
1. Rappeler sommairement en quoi consiste la démodulation synchrone d’un signal modulé en
amplitude.
2. a) Trouver le spectre 7(f) du signal s(t) , sachant que ce dernier est pair. Calculer, pour
U = 100 mV , les cinq premiers termes du développement du signal analytique sa(t) . Représenter
graphiquement son spectre 7a(f) .
b) Montrer que tout se passe comme si le signal contenant l’information modulait une infinité de
porteuses dont on calculera les fréquences.
Q 2. Le signal d’information $,•(/) peut se mettre sous la forme : = a(t) cos(27r/ot) . Trouver
CM l’expression de a(t) pour ASB = 25 mV .
S 3. On utilise un quadrateur, c’est-à-dire un système qui fait correspondre, à une tension d’entrée
e(t) , la tension de sortie :
k/(OI
2 s(t) = Kq e2(t) pour l
à aP,m
Kq étant un coefficient dont on donnera la dimension. Montrer que l’on peut restituer le signal 5,-(f)
en associant un filtre au quadrateur. Donner la propriété caractéristique de ce filtre, ainsi qu’une façon
simple de le réaliser à l’aide de composants de base.
4. La tension modulée à l’entrée du quadrateur est entachée d’un bruit be(t ; A) , blanc dans la
bande de fréquence considérée et de valeur moyenne nulle. La valeur de la puissance spectrale de la
tension de bruit est /3/2 = 2 x 10-9 V2 •Hz-1 .
Signaux aléatoires et bruits 567
(web)
P17- 11. Augmentation du rapport signal sur bruit d’un détecteur CCD
Dans une caméra à détecteur CCD (Charged Coupled Device), dit à transfert de charge, les pixels,
en forme de carré, de côté a = 10 p,m , ont une capacité individuelle de stockage de 2 x 106 électrons
et un rendement quantique de Q = 0, 55 . Le bruit de lecture du CCD est caractérisé par un écart-
type (Ti = 75 électrons. Ce détecteur reçoit un flux lumineux monochromatique, de longueur d’onde
A = 560 nm , pendant la durée de pose Trv qui est celle d’une caméra de télévision fonctionnant à 25
images par seconde.
LÀ température ambiante (300 K), l’intensité du courant d’obscurité vaut, pour un pixel,
I0 = 0, 02 pA .
a) Quel est le nombre d’électrons «0 associé au courant d’obscurité pendant la durée TJV ? En
déduire le bruit correspondant, précisément l’écart-type associé er0 .
b) Calculer le nombre minimal d’électrons détectés sur un pixel, ce minimum étant défini par
RSB = I ? Même question pour le nombre maximal d’électrons. En déduire le nombre de bits néces¬
saires pour numériser le signal de sortie.
c) Un pixel reçoit un flux lumineux d> , pendant la durée Tjv ; le nombre de photoélectrons corres¬
pondant est np . Donner l’expression du RSB , pour un pixel, en fonction de ai , ao et np . En déduire
0> pour RSB = 4 .
2. On améliore le RSB en refroidissant le CCD. On constate que l’intensité du courant d’obscurité
est divisée par deux chaque fois que la température diminue de 0 = 7 K .
a) Trouver la loi d’évolution de IQ{T) , en fonction de la température T , ainsi que l’expression de
la température 0 qui caractérise cette évolution.
Q b) Quelle doit-être la baisse de température du CCD pour que l’intensité du courant d’obscurité
CM soit 50 fois plus faible qu’à 300 K ?
S
P17- 12. Bruit dans un circuit avec une diode Zener
? Dans le montage de la figure 17.10, on utilise une diode Zener, avec Uz = 5, 1 V , qui est polarisée
à en inverse par une source de tension de f.e.m E = 9 V .
1. Trouver la valeur de la résistance R , telle que la diode soit polarisée en inverse, avec un courant
d’intensité I= 200 |xA .
2. Calculer la tension de bruit aux bornes de la résistance, pour une température de 300 K et une
plage spectrale de 2 kHz .
568 17. Signaux aléatoires et bruits
-y
IL \UZ
E\ R
FIG. 17.10.
P17- 13. Rapport signal sur bruit dans le couplage capteur-amplificateur (5'ëb)
3. Calculer, à la température T = 300 K, pour une fréquence / = 100 kHz, sur une bande
spectrale A/ = 10 Hz , les différentes impédances qui définissent la puissance de bruit.
4. Montrer que la puissance de bruit Sbtg de la résistance Rg du capteur est négligeable devant les
autres puissances de bruit.
5. Déterminer RSBg qui représente le rapport signal sur bruit dans le capteur. Déterminer qualita¬
tivement RSBg à la fréquence de résonance du circuit LC .
-g
C
e b«,g
fë bu,ao bi,ao Zv
Ls
e
Q Rg
r\j
°
©
L Ue Ze
Oî AuUe Us
£
Ug
ÎO
CL
Capteur Amplificateur non inverseur
O
FIG. 17.11.
18
Notions d’électronique numérique
Les signaux analogiques que fournissent les capteurs physiques sont souvent transformés en si¬
gnaux numériques ou discrets, car ces derniers sont plus faciles à transmettre, moins lourds à stocker et
surtout beaucoup moins sensibles au bruit (cf. chapitre 17).
Cette transformation s’opère à l’aide de systèmes physiques simples pouvant se trouver dans deux
états seulement, par exemple les deux états qui correspondent à l’ouverture ou la fermeture d’un inter¬
rupteur dans un circuit. Aussi les variables et les opérations logiques associées sont-elles qualifiées de
binaires.
Les signaux numériques combinés à l’informatique et utilisés en télécommunications constituent
probablement la plus grande révolution technologique de la fin du XX e siècle.
Dans ce chapitre, nous commençons par la représentation binaire des nombres et l’algèbre cor¬
respondante. Ensuite, nous présentons les opérateurs logiques ainsi que leur réalisation à l’aide de cir¬
cuits électriques simples. Enfin, nous donnons un aperçu de la technologie adoptée et nous développons
quelques applications, précisément la construction de phasemètres, de fréquencemètres et de généra¬
teurs numériques.
Q En électronique numérique, on ne produit et ne traite que des signaux discrets à deux états, appelés
IM respectivement vrai-faux, ou haut-bas, ou mieux encore 1-0. Bien que les termes haut et bas (up et down
S en anglais) soient adaptés à la représentation de l’état électrique des points d’un circuit, nous utiliserons
les symboles 1 et 0 qui se prêtent à l’élaboration d’un système de numération.
Les variables qui ne peuvent prendre que les valeurs 1 ou 0 sont qualifiées de booléennes, du nom
2 du mathématicien anglais G. Boole qui a développé en 1854 l’algèbre correspondante. On dit aussi que
à
chaque variable est un bit, contraction de l’anglais Mnary digzï qui signifie chiffre binaire.
On représente les nombres en système binaire ou en base 2 par une succession de bits, de valeurs
0 ou 1 .
570 1 8. Notions d’électronique numérique
Rappelons que l’on écrit un nombre N en base 10 (système décimal), par exemple 135 , sous la
forme cdu suivante :
135 = 1 x 27 + 0 x 26 + 0 x 25 + 0 x 24 + 0 x 23 + 1 x 22 + 1 x 21 + 1 x 2° = 128 + 4 + 2 + 1
Pratiquement, on écrit en binaire un nombre N, en notant, de droite à gauche, les restes des divisions
successives de ce nombre par 2 :
135 67 33 16
—- = 67 reste 1 — = 33 reste — = 16 reste 1 — =8 reste 0
2 2 2
8 4 2 I
- =4 reste 0 - =2 reste 0 - =1 reste 0 - =0 reste 1
2 2 2 2
Notons que le nombre de bits choisi pour le codage fixe le nombre maximal de valeurs considérées.
Ainsi, un codage sur 8 bits, appelé octet, permet de représenter 28 = 256 valeurs, alors qu’un codage
sur 16 bits permet d’en représenter 216 = 65 536 .
Q
CM
b) Addition binaire
S Les règles qui permettent d’additionner des nombres binaires sont identiques à celles connues dans
le système décimal : l’addition s’effectue en sommant les bits correspondants aux mêmes puissances de
2, évidemment en commençant par les bits de poids faible. La table d’addition en binaire est très simple
? puisque :
à
0+0=0 0+1=1 1 + 1 = 10
Dans ce dernier cas, la somme donne 0, mais il faut reporter la retenue 1 dans la colonne de gauche qui
précède, laquelle contient les chiffres de la puissance de 2 suivante.
Exemple : l’addition de /, 111 et 010 (7 et 2 en numération décimale) donne pour la colonne
de droite 1+0=1, 1 + 1= 0 pour la colonne intermédiaire avec une retenue de 1 qui vient s’ajouter
à la dernière colonne. Le résultat est donc b 1001 ( 9 en numération décimale).
Notions d’électronique numérique 571
Dans le système décimal, on utilise généralement la notation scientifique pour exprimer des
nombres très grands ou très petits. Dans cette notation, les nombres sont écrits sous la forme
d’un nombre décimal, compris entre 1 inclus et 10 exclu, appelé mantisse, que l’on multiplie par
une puissance de 10. Par exemple, la constante d’Einstein c = 299792458 m s-1 est notée
c = 2,997 92458 x 108 m-s"' .
Cette notation est également utilisée dans le système binaire avec une mantisse écrite en binaire,
comprise entre 0 et 1, multipliée par une puissance de 2. Ainsi :
Elle sert aussi de base au codage à virgule flottante, noté avec un préfixe vf en indice. La norme IEEE
754 qui date de 1985 définit les trois formats, selon le nombre de bits utilisés selon la précision :
vf 1 00101010 01100111010000100001000
s’écrit, en notation binaire scientifique, puisque *0010 1010 = 42 et 42 — 127 = —85 :
-*1,01100111010000100001000 x 2-85
La précision relative des nombres notés en virgule flottante, qui est définie par le rapport de l’écart entre
deux nombres consécutifs sur la valeur de ces nombres, est donc au minimum de 2-23 sa 1, 2 x 10-7 .
Q
Le plus grand nombre positif que l’on peut coder en virgule flottante de précision simple, s’écrit :
CM
Vf 0 1111 1110 1111 1111 1111 1111 1111 111 = (2 — 2-23) x 2127 « 3,40 x 1038
s
Quant au nombre le plus petit, il a pour expression :
2 vf0 00000001 00000000000000000000000 = 1 x 2“126 « 1,2 x 10“38
à
Les valeurs extrêmes négatives sont les mêmes en valeur absolue.
Remarques : 1) L’exposant qui ne contient que des zéros sert à coder le nombre zéro, pour lequel la
mantisse ne contient également que des 0. Le bit de signe pouvant être 0 ou 1, la notation
à virgule flottante fait la distinction entre +0 et —0 .
2) De façon analogue, l’exposant ne contenant que des 1, qui coderait normalement l’ex¬
posant 128, sert à coder l’infini en prenant une mantisse ne contenant que des 0.
Notions d’électronique numérique 573
Lorsqu’on veut représenter des nombres, il est souvent plus commode d’utiliser le codage Déci¬
mal Codé Binaire, brièvement DCB, pour lequel chaque chiffre d’un nombre décimal (unité, dizaine,
centaine ou plus) est codé en binaire, à l’aide de quatre bits ; en effet, en notation décimale, le chiffre
le plus élevé 9, s’écrit 1001 , ce qui nécessite au plus 4 bits, c’est-à-dire quatre symboles. Tout
* la forme de quadriplets successifs. Par exemple, le nombre 1 35 s’écrit en
nombre se présente alors sous
DCB :
**0001 0011 0101
b) Hexadécimal
Comme les quatre bits du codage DCB permettent de coder jusqu’à seize chiffres, on utilise pré¬
férentiellement le codage hexadécimal (base 16), en ajoutant simplement les lettres A , B , C, D, E
et F aux 10 chiffres habituels du système décimal. Ces six lettres codent respectivement 10 , 11, 12 ,
13 , 14 et 15 .
Par exemple, le nombre décimal 135 s’écrit en hexadécimal *87 , tandis que *A£ désigne le
nombre décimal 174 :
L’affichage des nombres codés en hexadécimal est réalisé grâce à un composant, appelé afficheur
sept segments, qui commande la mise sous tension de diodes électroluminescentes, ayant la forme
de segment. La figure 18.1 représente les sept segments permettant l’affichage des chiffres de 0 à 9,
ainsi que les valeurs hexadécimales A, B, C,D,E et F. Notons que les symboles hexadécimaux
sont écrits en majuscules, sauf B et D afin de ne pas les confondre avec les chiffres ressemblants
8 et 0.
-d
FIG. 18.1.
m
c
Q
r\j
° . 4. — Algèbre de Boole
©
L’algèbre de Boole est fondée sur les trois opérations suivantes que peuvent subir les variables
£ booléennes de valeurs 0 ou 1 :
CL
O
i) l’opération complément qui associe, à chaque variable booléenne A , NON A noté A , ce dernier
prenant la valeur complémentaire de A ,
ii) l’opération somme logique OU entre deux variables A et B , que l’on note A +B , et qui signifie
A ou B ; le résultat de l’opération OU prend la valeur 1 si l’une au moins des variables vaut 1,
iii) l’opération produit logique ET entre deux variables A et B , que l’on note A.B , et qui signifie
A et B ; le résultat de l’opération ET prend la valeur 1 si les deux variables valent 1.
574 1 8. Notions d’électronique numérique
Ces trois opérations sont représentées sur la figure 18.2 où la partie grisée correspond au résultat
de l’opération.
A
00
b) A OU B
00
c) A ET B
a) NON A
FIG. 18.2.
A +0 = A et A.l = A
C C
C c
G© 00
A+B AB
A T) B
A+B+C
A(]B
ABC
A TT B
A-(B+C)
AÎl B
A + (B C)
a) b) c)
FIG. 18.3.
ii) Absorption
Il y a absorption lorsqu’une variable en entrée s’impose en sortie, quelles que soient les autres
entrées :
A +1= 1 A.O = 0 A + (A.B) = A et A.(A + B) = A
Notions d’électronique numérique 575
. . — Portes logiques
II 1
Les portes logiques sont les éléments de base de la logique combinatoire pour laquelle l’état de
sortie des portes, à un instant, ne dépend que des variables d’entrée à cet instant ; elles sont faciles à
réaliser et disponibles sous forme de circuits intégrés.
Ces composants sont actifs et non linéaires ; en effet, ils doivent être alimentés par un généra¬
teur stationnaire, qui fournit la puissance nécessaire à leur fonctionnement, et ils se comportent le plus
souvent en commutateur.
L’alimentation de ces portes logiques, que l’on ne représente généralement pas sur les schémas,
sera simplement notée U„ , l’indice n rappelant qu’il s’agit d’un système numérique.
L’opérateur logique NON (NOT en anglais) réalise la complémentation ou Y inversion d’une va-
riable :
Q
IM
S
Aussi l’appelle-t-on inverseur. Sa table de vérité, très simple, est explicitée sur le tableau 18.1.
2 A S=A
à
0
1 0
TAB. 18.1.
Le symbole de l’inverseur, selon la norme européenne, est représenté sur la figure 18.4a ; un petit
cercle en sortie, parfois remplacé par un triangle, exprime la négation de la fonction réalisée.
576 1 8. Notions d’électronique numérique
Un schéma électrique élémentaire permet de réaliser simplement cette opération (Fig. 18.4b) : la
lampe indique l’état de la sortie et l’interrupteur celui de l’entrée ; pour la lampe, l’état 1 correspond à
l’illumination et l’état 0 à l’extinction ; pour l’interrupteur, l’état 1 correspond à la fermeture et l’état 0
à l’ouverture.
Si l’interrupteur est dans l’état 1-fermé, la lampe est dans l’état complémentaire O-extinction ; de
même, si l’interrupteur est dans l’état 0-ouvert, la lampe est dans l’état complémentaire 1-illumination.
NON A
A S E Lampe
1
a) b)
FIG. 18.4.
b) Opérateur logique ET
L’opérateur ET (AND en anglais) effectue en sortie l’opération suivante entre les deux entrées A
et B :
S = A.B
La table de vérité est celle représentée par le tableau 18.2.
A B S = A.B
0 0 0
0 1 0
1 0 0
1
TAB. 18.2.
Son symbole « & » et le circuit électrique simple associé (Fig. 18.5) rappellent qu’il est nécessaire
que toutes les entrées soient égales à 1 pour que la sortie vaille aussi 1 . Notons que l’opération logique
ET peut comporter plus de deux entrées.
A A B
ET
-g &
c E Lampe
Q B R
r\j
° a)
FIG. 18.5.
b)
©
£ c) Opérateur logique OU
CL
O L’opérateur logique OU (OR en anglais) réalise l’opération suivante entre les deux entrées A et B :
S= A +B
La table de vérité est donc celle qui figure sur le tableau 18.3. Sur la figure 18.6, on a représenté son
symbole 1 , ainsi que le circuit électrique simple associé. On voit aisément qu’il faut que l’une
au moins des entrées soit égale à 1 pour qu’en sortie on ait 1 aussi. Comme ET, l’opération OU peut
comporter plus de deux entrées.
Notions d’électronique numérique 577
A B S = A+B
0 0 0
0 1 1
1 0 1
1 1 1
TAB. 18.3.
A
A
OU B
B
>1 E
R
Lampe
a) b)
FIG. 18.6.
Avec l’opérateur OU-EXCLUSIF que l’on abrège en EX-OU (XOR en anglais), la sortie ne prend
la valeur 1 que si les entrées A et B ont des valeurs différentes :
A fi S = A©fi
0 0 0
0 1 1
1 0 1
1 1 0
-g TAB. 18.4.
c
Q
r\j Le symbole de cet opérateur, = 1 , est représenté sur la figure 18.7 avec le circuit électrique associé.
° Notons qu’il faut d’une part qu’une seule des entrées soit égale à 1 pour que la sortie le soit aussi, d’autre
© part que cette porte ne possède que deux entrées.
£ .fi
CL
o - EX-OU
=1
A I
a Lampe
E
B R
a) b)
FIG. 18.7.
578 1 8. Notions d’électronique numérique
L’opérateur NON-ET, brièvement N-ET, (NAND en anglais, contraction de NOT et AND), donne,
en sortie, le complémentaire de l’opérateur ET de A et B :
A B S = A.B
0 0 l
0 1 1
1 0 1
1 1 0
TAB. 18.5.
Le symbole est celui de ET avec le petit cercle en sortie qui indique la négation de l’opération
(Fig. 18.8). Notons que la sortie ne vaut 0 que si toutes les entrées valent 1 ; en outre, la porte NON-
ET peut, elle aussi, comporter plus de deux entrées.
A
N-ET 7?
B
&
S
*to Lampe
a) b)
FIG. 18.8.
-g
S=A + B = A.B = A [ B
c
Q On peut lire sa table de vérité sur le tableau 18.6. Le circuit électrique simple associé, ainsi que le
r\j symbole NON-OU, sont dessinés sur la figure 18.9. En ajoutant un petit cercle à la sortie de la porte
° OU, on traduit la négation.
© Notons que la porte NON-OU peut comporter plus de deux entrées et que la sortie ne vaut 1 que
si toutes les entrées sont dans l’état 0 .
£
CL
O A B S = A +B
0 0 1
0 1 0
1 0 0
1 1 0
TAB. 18.6.
Notions d’électronique numérique 579
A|
N-OU
5
1 Lampe
B
a) b)
FIG. 18.9.
. . — Bascules
II 2
Les bascules sont des systèmes logiques élémentaires dont la sortie dépend non seulement des
entrées à l’instant présent mais également de l’état de la sortie à l’instant antérieur.
À une combinaison des variables d’entrée correspondent plusieurs états possibles du système qui
dépendent des états antérieurs de celui-ci. Comme la connaissance des entrées à un instant est insuffi¬
sante pour connaître l’état de la sortie à cet instant, l’évolution du système est toujours donnée sous la
forme d’une séquence temporelle,
Par opposition à la logique combinatoire des portes, la logique des bascules est séquentielle, c’est-
à-dire relative à une suite ordonnée d’états. On distingue deux types de système séquentiel :
i) ceux dits asynchrones, car leur état varie immédiatement après le changement des entrées,
ii) ceux qualifiés de synchrones dans lesquels l’évolution des sorties est cadencée par les variations
du signal de commande, le signal d’horloge ; les différents éléments du système sont ainsi synchronisés,
d’où le qualificatif choisi.
a) Bascule RS asynchrone
-g Une bascule RS asynchrone possède deux entrées, la première notée R (de l’anglais Reset pour
c remise à zéro) et la seconde notée S (de l’anglais Set qui signifie mettre), et deux sorties complémen¬
Q
taires, que l’on note Q et Q afin d’éviter la lettre T , qui suit R et S dans l’alphabet, mais que l’on
rNJ
réserve pour désigner des durées (Fig. 1 8. 1 Oa).
°
© S
Q Q
£
CL R Q R Q
o
a) b)
FIG. 18.10.
Remarque : Il existe une variante de la bascule RS asynchrone ; c’est celle pour laquelle la fonction
de remise à zéro est assurée par l’entrée R = 0 et la mise à 1 par l’entrée S = 0 ;
l’état interdit est dans ce cas R = S = 0 . Le symbole correspondant est donné sur
la figure 18.10b; notons la présence des petits cercles sur les entrées qui indiquent le
fonctionnement complémentaire de celui de la bascule précédente.
On réalise simplement une bascule RS asynchrone en associant deux portes NON et deux portes
N-ET comme le montre la figure (Fig. 18.11) : les deux entrées de la porte 1 N-ET sont S et la sortie
N-ET de la porte 2. De façon symétrique, les deux entrées de cette porte 2 sont R et la sortie de la
porte 1.
Analysons le système ainsi obtenu.
i) Si R = 0 et S = 1, l’entrée S de la porte 1 est dans l’état 0, quelles que soient les valeurs de
Q et Q , d’où sa sortie dans l’état 1. Les entrées de la porte 2 sont donc toutes les deux dans l’état 1 et
sa sortie dans l’état 0, ce qui est bien le complémentaire de Q . La mise à 1 de S provoque la mise à 1
de la sortie Q .
ii) Si R = 1 et S = 0 , l’entrée R de la porte 2 est dans l’état 0, quelles que soient les valeurs de
Q et Q. Sa sortie est donc 1. Les entrées de la porte 1 sont alors toutes les deux dans l’état 1 et sa sortie
est 0, laquelle est bien le complémentaire de Q . La mise à 1 de i? conduit bien à une sortie Q dans
l’état 0.
iii) Si R = S = 0 et Q = 0 , les deux entrées de la porte 1 N-ET sont dans l’état 1 et sa sortie est
dans l’état 0. Pour la porte 2, ses deux entrées étant dans les états 1 et 0, sa sortie est dans l’état 1.
iv) Si R = S = 0 et Q = 1 , les entrées de la porte 1 N-ET sont dans les états 1 et 0 et sa sortie
dans l’état 1. Pour la porte 2, sa sortie est dans l’état 0 puisque les entrées sont dans l’état 1. Notons que
l’état 0 des entrées R et S permet aux sorties de se maintenir dans leur état antérieur.
v) Si R = S = 1 , l’une au moins des entrées de chaque porte est dans l’état 0 et leurs sorties
dans l’état 1, quelles que soient les valeurs de Q et Q . Une telle combinaison des entrées est interdite,
-g puisque les sorties ne sont pas complémentaires.
c
Q
rNJ NON
° S
1 N-ET
[T
© &
£ r CD
CL
O
N-ET
NON & Q
R ©
FIG. 18.11.
Notions d’électronique numérique 581
La présence d’une bascule RS (Fig 1 8.13), placée entre l’interrupteur et le reste du circuit, permet
de détecter un seul saut de tension : au premier contact, la bascule change d’état, mais ce dernier n’est
pas influencé par les rebonds successifs.
Un
R
S
Us
n LL \u-
7777
Un
R 0
y. Un t
1 t (ms)
a)
É b)
FIG. 18.13.
b) Synchronisation des bascules
Lorsqu’un circuit comporte plusieurs bascules, il est nécessaire de contrôler leurs instants de bas¬
culement, afin d’éviter l’apparition d’états transitoires au cours desquels seules certaines bascules ont
changé d’état. En outre, il faut que les différents composants soient synchronisés. Aussi une horloge suf¬
-g fisamment précise est-elle indispensable.
c
Q Le signal périodique fourni par cette horloge passe de la valeur 0 à la valeur 1 , pendant une durée
rNJ qui doit être la plus faible possible. En pratique, on utilise un signal analogique carré, délivré par la
° sortie TTL des GBF, mais dont la forme et l’amplitude sont fixées et la fréquence réglable ; H désigne
© le signal d’horloge dont l’entrée sur les composants est repérée par un petit triangle (Fig. 18.14a).
La transition de l’horloge entre les niveaux 0 et 1 , pendant une très courte durée, est appelée le
£ front montant, alors que la transition inverse aussi rapide est 1Q front descendant. Les instants considérés
CL
O pour les entrées dans les composants synchrones sont situés soit sur le front montant soit sur le front
descendant de la transition. Lorsque ces instants concernent le front descendant, on l’indique sur le
schéma du composant en précédant l’entrée H d’un petit cercle (Fig. 18.14b).
c) Bascule D synchrone
Une bascule D (de l’anglais data qui signifie donnée) comporte deux entrées, l’une pour la don¬
née D , l’autre pour l’horloge qui évolue sur des fronts déclenchants montants ou descendants. Sur la
582 1 8. Notions d’électronique numérique
figure 18.14, on a représenté les symboles des bascules D à front montant et descendant. Ces bas¬
cules possèdent également deux sorties complémentaires Q et Q, ce qui évite d’ajouter un inverseur
dans les nombreux montages où la valeur de Q est nécessaire. Elles possèdent parfois des entrées asyn¬
chrones R de mise à 0 , ou S de mise à 1 , utilisées pour initialiser des circuits (Fig. 18.14c). Comme
ces entrées peuvent être activées indépendamment de l’horloge, elles sont qualifiées d’asynchrones.
D —•G D
— G D S
— fi
Entrée
G > 3— fi > R fi
de l’horloge a\ b) c)
FIG. 18.14.
Remarques : 1) Lorsqu’un composant comporte plusieurs bascules commandées par une même hor¬
loge ou possède une remise à zéro commune, le symbole utilisé regroupe les commandes
communes dans un bloc surmontant le symbole du composant (Fig. 18.16).
-d 2) La prise en compte des entrées de commande d’une bascule synchrone exige que l’on
c
tienne compte de deux durées, avant et après le front déclencheur du signal d’horloge,
Q
respectivement la durée de stabilisation ts et la durée de maintien tm , dont les ordres de
r\j
grandeurs sont compris entre 1 ns et 50 ns .
°
©
d) Bascule JK synchrone
2 Le fonctionnement d’une bascule JK synchrone est analogue à celui d’une bascule RS, avec
CL
O l’entrée J jouant le rôle de S et l’entrée K celui de R , mais aucun état n’est interdit.
i) Si J ® K — 1 , la sortie Q prend la valeur de J .
ii) Si J et K sont dans l’état 0, la sortie Q conserve sa valeur.
iii) Si J et K sont à 1, fi bascule en prenant l’état complémentaire.
Remarque : La dénomination JK n’a pas de signification particulière, si ce n’est que ces deux lettres
sont consécutives dans l’alphabet comme le sont R et S .
Notions d’électronique numérique 583
L’évaluation des entrées ainsi que celle de la sortie se font lors d’un front montant ou descendant de
l’horloge. Les figures 18.17a et b représentent respectivement les symboles des bascules JK à déclen¬
chement sur front montant et sur front descendant de l’horloge. Il existe des variantes de cette bascule
avec des entrées asynchrones R et S de mise à 0 ou 1 (Fig. 18.17c).
La table de vérité de la bascule JK synchrone est représentée dans le tableau 18.7, dans lequel Qn
représente l’état de la sortie de la bascule, après n fronts déchenchants de l’horloge, et <2„+i l’état de
la sortie après le front déclenchant suivant.
J K Qn+ 1
0 0 Qn Valeur inchangée
0 1 0 Mise à 0
1 0 1 Mise à 1
1 1 Qn Changement de valeur
TAB. 18.7.
H
-g
c
Q
rNJ l
° j Q
© Q
£
H-
> t
1
CL
o a) b)
FIG. 18.18.
En connectant la sortie Q0 de cette bascule JK sur le signal d’horloge d’une seconde bascule JK ,
dont les entrées J et K sont maintenues dans l’état 1, on obtient de nouveau une division par deux de la
fréquence de basculement sur la sortie Q\ (Fig. 18.19). Plus généralement, l’association de n bascules
JK permet de diviser la fréquence de l’horloge par 2" .
584 1 8. Notions d’électronique numérique
Qo‘
t
1 1
Qo Q\ Q\
H-
> t
1 K 1
a) b)
FIG. 18.19.
. . — Compteur
II 3
Un compteur est un circuit séquentiel synchrone particulier, car il n’y a pas d’entrée : le système
évolue à chaque front montant de l’horloge et décrit une séquence fixe. Le plus simple des compteurs
est le compteur binaire qui suit la séquence :
000 001 010 011 100 101 110 11 1 000 •••
Il est possible de coder chaque bit du compteur à l’aide de la sortie d’une bascule JK synchrone.
La sortie Qo de la première porte, qui code le bit de poids faible, doit changer d’état à chaque front
déclenchant de l’horloge. La sortie Q\ de la deuxième porte, codant le deuxième bit, doit basculer avec
une période deux fois plus longue que celle de la première porte. Enfin, la période de basculement de
la dernière porte, qui code le bit de poids fort, doit être quatre fois plus longue que celle de la première
porte.
Sur la figure 18.20, on a représenté l’association de trois bascules JK synchrones qui permet de
diviser la période de l’horloge par 23 ; le déclenchement se produit sur les fronts descendants, la sortie
de l’une jouant le rôle d’horloge pour la suivante. L’ensemble des sorties, écrites dans l’ordre Q2 Q\ Qo ,
forme le code binaire du compteur qui suit la séquence souhaitée. Pour initialiser le compteur, il est
toujours possible de prévoir des entrées asynchrones de remise à zéro sur les bascules.
1 1 47 1—[7
H
> Go Q\ tel
-g
c
Q
1 1
uL l~VL
r\j Go
°
© -1
£ Gi
CL
O ! !
l
Qi ; ;
: :
:t !
02G1Ô0
— 1—1—i
000 001 010 on 100 101 no ni 000 001
t l
FIG. 18.20.
Notions d’électronique numérique 585
Ce compteur, réalisé avec des portes synchrones, est asynchrone car les différentes bascules ne sont
pas commandées par la même horloge. En effet, il y a accumulation des durées de transmission entre
l’entrée et la sortie d’une bascule, ce qui peut être à l’origine d’un code de sortie Qi Q\ Q0 erroné,
notamment si les durées sont courtes.
Lorsque le nombre de bascules en série devient important, comme c’est le cas pour les compteurs à
grand nombre de bits, certaines valeurs du compteur peuvent même disparaître ; c’est ce qui se produit
lorsque le cumul des durées de transmission, entre la première porte et la dernière, dépasse la période
de l’horloge.
Aussi préfère-t-on utiliser des compteurs synchrones dans lesquels toutes les bascules sont pilotées
par la même horloge. La réalisation d’un tel compteur est possible à l’aide de bascules JK , mais il
est nécessaire d’utiliser des portes logiques afin d’imposer aux entrées J et K de chaque bascule les
bonnes valeurs.
i) Pour la bascule associée au bit de poids faible, il n’y a pas de changement, puisque sa sortie Q0
doit basculer à chaque front descendant de l’horloge.
ii) Pour la bascule associée au deuxième bit, le changement d’état de sa sortie Q\ ne doit s’effec¬
tuer que si Q0 était dans l’état 1 avant le front d’horloge. Il faut donc imposer aux entrées 7 et A" de
cette bascule, la valeur de Qo .
iii) Quant à la dernière bascule, sa sortie Qi ne change d’état que si Qo et Q\ sont dans l’état 1
avant le front d’horloge. La valeur imposée à ses entrées J et K est donc QQ ET Q\ .
Sur la figure 18.21, on a représenté le schéma du montage dans lequel intervient une porte ET ; le
compteur 3 bits, de capacité 23 = 8 , permet de coder successivement 8 valeurs différentes.
ET
1 —[7 |CL k- &
IÔ2
>
1— K
H —
1
FIG. 18.21.
Il existe des compteurs binaires que l’on peut connecter en série, afin d’augmenter la capacité
globale de comptage.
ri Remarque : Il n’est pas nécessaire d’utiliser un compteur de 64 bits, avec une fréquence d’horloge est
c
de 10 GHz , puisque ce dernier mettrait 264/1010 = 1. 84 x 109 s , soit près de 60 ans,
Q
rNJ
pour atteindre sa valeur finale !
° . . — Registres
II 4
©
Un registre est un circuit logique qui permet à la fois le stockage et le transfert de données. Aussi
£ le caractérise-t-on par sa capacité à emmagasiner les données et à les transférer en sortie.
CL
O
Les entrées sont en série ou en parallèle : en série les données se succèdent à chaque période de
l’horloge, en parallèle les données entrent ou sortent en une seule période d’horloge. Les sorties sont
elles aussi en série ou en parallèle.
La figure 18.22a représente un registre (SRG pour Serial ReGister) de quatre bits, à entrées paral¬
lèles et sorties parallèles ; en b, on montre une variante comportant une entrée asynchrone de mise à zéro
de toutes les données ; enfin, en c, le registre possède une entrée supplémentaire EN (de l’anglais en¬
able qui signifie permettre), dont la fonction est de provoquer, lors du front d’horloge, l’enregistrement
des données lorsque EN = 1, et leur maintien en mémoire tant que EN = 0 . On peut ainsi sto¬
cker ces données pendant plusieurs cycles d’horloge et conserver leurs valeurs dans le registre, même si
elles changent sur les entrées.
Do D\ D2 D3 Do D\ D2 D3 Do D, D2 D3
1111
EN
SRG 4 R SRG 4 R SRG 4
Qo ôl 0,2 Ô3 Qo Q\ Qi Ô3 Qo Ôl Ô2 Ô3
a) b) c)
FIG. 18.22.
FIG. 18.23.
Ces registres peuvent être utilisés soit avec des sorties en série si seule la sortie Qj, est utilisée, soit
avec des sorties en parallèle si les sorties Qi , Q2 , Q\ et Qo sont accessibles. Sur les figures 18.24a
et b, on a dessiné deux symboles d’un registre d’une capacité de 8 bits.
D — Ô7 D
-g SRG 8 SRG 8
C
Qi
Q
rNJ TTTTTTTT
Qo ôl Ô2 Ô3 Ô4 Ô5 Ô6 Ô7
° a) b)
©
FIG. 18.24.
£
CL
c) Registres à entrées en parallèle et sorties en série
O
Ce dernier type de registre est plus délicat à réaliser, car il faut intégrer la commande EN afin de
séparer la première étape de chargement des données dans les bascules du registre, pendant une période,
de la seconde de transfert des données vers la sortie de la dernière bascule.
Le montage de la figure 18.25 permet de réaliser un tel registre à trois bits. En effet, on a, respecti¬
vement pour la première bascule et pour les deux autres :
D = (EN.Di) + (ËN.Dÿi)
D = D0 et avec
* = 1,2
Notions d’électronique numérique 587
EN-
D0 l_D ET ET
NON & NON &
> 1 OU
1
1 ou
1 D
ET ET
& & >
D,
D2
r Q
FIG. 18.25.
ii) si EN = 0 et <2 = £>2 avant le front de l’horloge, alors D = D,_i après le front d’horloge
pour les bascules 1 et 2. Les données se décalent donc d’un cran vers la droite et la sortie Q vaut D\ .
Le front suivant provoque un nouveau décalage et Q = Do .
Comme les données entrent toutes en même temps et sortent successivement, il s’agit bien d’une
entrée en parallèle et d’une sortie en série ( D2 , D\ puis D0 ). La principale application des registres
est la réalisation de mémoires, lesquelles se présentent comme des associations de registres capables de
stocker une grande quantité d’information.
. . — Multiplexeurs et démultiplexeurs
II 5
a) Multiplexeurs
O
Il est essentiel de pouvoir sélectionner une donnée parmi toutes celles qui résident dans une mé¬
moire. C’est précisément ce que réalisent les multiplexeurs (MUX en abrégé). Ces derniers, appelés
r\j aussi sélecteurs de données, sont des systèmes logiques qui possèdent 2" entrées de données et une
° seule sortie, mais aussi n entrées supplémentaires formant l’adresse binaire, laquelle sélectionne l’une
© des 2" données à recopier en sortie. Ces systèmes transmettent ainsi plusieurs données à partir d’un
seul dispositif, d’où leur nom.
£
CL Un multiplexeur à 2'1 entrées nécessite ainsi une adresse de n bits. En général, il existe une entrée
O
supplémentaire EN qui commande l’activation ou la désactivation du multiplexeur; la sortie, elle, est
double : Q et Q .
Sur la figure 18.26, on a dessiné le symbole d’un multiplexeur à quatre entrées D0 , D\ , Di et
D3 ( n = 2 ), avec deux bits d’adresse, notés A0 et Ai , et une entrée de validation EN .
Le tableau 18.8 indique, pour une entrée EN = 1 , la donnée recopiée en sortie en fonction des
valeurs prises par AQ et A\ .
588 1 8. Notions d’électronique numérique
EN MUX
A
MUX Do
EN- -Ôo
Dv
Ao-
Ai
—Q Do-
Ai Ao Q '-ôi
D\
Do-
Dv
D2
Q
0
0
1
0
1
0
Do
D\
Do
Dv — Qi
D2 Do
Dy -Ô3
1 D3 Dv
Q = Do.A D\ .A
Cette opération est réalisée dans le montage de la figure 18.28 constitué d’un inverseur, de deux portes
ET et d’une porte OU.
Do ET
-g NON &
c
Q 1 D ou
r\j A
° >1 Q
© ET
&
2 D\
O-
o
FIG. 18.28.
b) Démultiplexeurs
Les démultiplexeurs (DMX en abrégé), ou distributeurs de données, permettent de réaliser l’opéra¬
tion inverse des multiplexeurs : on envoie un signal d’entrée vers l’une des sorties possibles, en fonction
d’une adresse codée en binaire.
Notions d’électronique numérique 589
Les correspondances entre les états logiques et les états électriques d’un point du circuit sont appe¬
lées codes de lignes.
Le plus simple d’entre eux est le code NRZ unipolaire : le sigle NRZ, issu de l’expression anglaise
Not Return to Zero, signifie que la tension d’un point du circuit ne revient pas à zéro avant le codage
de l’état suivant ; en outre l’adjectif unipolaire rappelle que les tensions utilisées sont toutes de même
signe.
Ce code associe une tension nulle à l’état 0, et une tension Un , généralement inférieur à 10 V , à
l’état 1.
Sur la figure 18.29a, on a représenté la suite suivante d’états logiques 101 10001 codée en NRZ
unipolaire. En b, on peut lire la même série d’états logiques codée en NRZ bipolaire. Enfin, en c, le
codage est RZ (Remise à Zéro) unipolaire ; pour ce dernier, la tension revient systématiquement à 0
avant le codage de l’état suivant.
État logique
unipolaire NRZ 1 1
U 0 0 I 1 [t
a)
État logique
bipolaire NRZ t
b)
-g État logique
c
Q
rNJ
unipolaire RZ
C)
D-H. tût
° État logique
© AMI RZ n
£
CL
d) Pn U
o État logique
biphase
e)
irilrLrLrn *
FIG. 18.29.
Le format AMI RZ est de type bipolaire RZ, mais l’état 0 est codé par une tension nulle, alors que l’état
logique 1 est codé alternativement par une tension positive et une tension négative (Fig. 18.29d). Ce
590 1 8. Notions d’électronique numérique
codage permet de détecter certaines erreurs de transmission puisque l’absence d’alternance traduit une
amputation du message transmis.
Enfin, dans le code biphase, on représente électriquement les deux états binaires 1 et 0 par leurs
phases, qui valent respectivement TT/2 et —w/2 ; ce sont les fronts montants qui représentent l’état
logique 0, et les fronts descendants l’état logique 1 (Fig. 18.29e).
Dans la suite, on utilisera surtout le codage unipolaire NRZ avec la tension U„ positive.
Remarque : Le code biphase est souvent appelé code Manchester, en hommage aux travaux sur les ma¬
chines de calcul, effectués dans les années 1940 par le groupe de G. Thomas de l’Univer¬
sité de Manchester.
a) Caractéristique de transfert
L’inverseur est commandé par une tension analogique d’entrée ue qui varie entre 0 et 5 V
(Fig 18.30a). On caractérise le transfert entre l’entrée et la sortie par le tracé du graphe us(ue) , ce
qui permet de préciser la tolérance sur la définition des états 1 et 0 .
Ue Us
Me(V) Ue ( V )
-g
7777 7777
0 ï 2 5 0 2 3 5
c
a) b) c)
Q
FIG. 18.30.
r\j
° Sur les caractéristiques des inverseurs TTL et CMOS (Fig. 18.30), on constate que la sortie est à
© l’état haut 1 tant que l’entrée est inférieure à une tension Ueÿ et que l’état bas 0 n’est atteint en sortie
que si l’entrée dépasse une tension Ueÿ Pour Un — 5 V , les valeurs lues sur les caractéristiques sont
£ Ue,b = 1 V et Ue,h = 2 V pour l’inverseur TTL et Ueÿ = 2V et Ue j, = 3 V pour l’inverseur CMOS.
CL
O
Toute tension d’entrée, comprise entre Uej et Ueÿ , ne doit jamais apparaître en fonctionnement
normal, puisqu’elle correspond à une zone d’indécision.
b) Caractéristique de sortie
L’inverseur de la figure 18.31a fonctionne en charge puisque sa sortie est connectée à une résistance
ajustable. Son entrée est dans l’état 0 et sa sortie dans l’état 1. On trace la caractéristique de sortie is(us)
en relevant les valeurs de us et is (Fig. 18.31b etc).
Notions d’électronique numérique 591
R/ / Us
us (N) Us (N)
-\-h t H-h
7777 7777 0 1 ? 0 1 5
a) b) c)
FIG. 18.31.
La figure 18.32a représente le circuit qui permet de relever la caractéristique de sortie is(us) pour
l’état 0 en sortie. Les courbes obtenues pour les portes TTL et CMOS sont données sur les figures 18.32b
et c.
Dans les deux états la sortie se comporte comme un générateur de tension réel, dont la résistance
interne vaut en TTL environ 150 O pour le niveau 1 et 30 fl pour le niveau 0 ; en CMOS, la résistance
interne est de l’ordre de 80 fl .
;
4 (mA) TTL is (mA) CMOS
NON 1 1 MV)
+ 0. +
is
-10- -10-
Ue — U„
Us \u„
7777 7777
a) b) c)
FIG. 18.32.
Lorsque la porte logique fonctionne en charge, c’est-à-dire que sa sortie est renvoyée à l’entrée
d’une ou plusieurs autres portes, sa résistance interne provoque un écart de la tension us par rapport
à sa valeur à vide. Aussi limite-t-on la charge de chaque porte, afin que la zone interdite ne soit pas
atteinte. Le nombre maximal d’entrées que peut commander une sortie est sa sortance ou sonfacteur de
charge (FAN OUT en anglais du verbe se déployer).
-g
c
Q c) Caractéristique d’entrée
rNJ
° La caractéristique d’entrée de l’inverseur TTL montre que l’entrée consomme un courant à l’état
© 0 , mais pas à l’état 1 (Fig. 18.33). La sortance est donc limitée par l’état 0 à une valeur de 10 environ.
Pour l’inverseur CMOS, le courant d’entrée est quasiment nul, quelle que soit la tension d’entrée.
£ La sortance est donc très élevée et généralement supérieure à 50. Elle n’est limitée que par les capacités
CL
O parasites qui doivent se charger ou se décharger à chaque changement d’état logique.
Remarque : En technologie TTL, une entrée non connectée impose un courant d’entrée nul, ce qui
correspond à un état 1. En technologie CMOS, l’entrée non connectée joue le rôle d’an¬
tenne, et il est impossible de prévoir la valeur qui sera interprétée par la porte. Aussi ne
laisse-t-on jamais les entrées sans connexion.
592 1 8. Notions d’électronique numérique
i«(mA)
NON Ue(V)
ie 0 5
1
Ue | Us
7777 7777 -1
a) b)
FIG. 18.33.
Étudions le circuit électronique d’un inverseur réel en commençant, pour des raisons de simplicité,
par la technologie CMOS.
a) Inverseur CMOS
Le fonctionnement d’un inverseur est très simple puisqu’il suffit de remplacer l’interrupteur manuel
de la figure 18.4 par un transistor MOS à enrichissement pour réaliser un inverseur CMOS. On sait en
effet qu’un tel transistor se comporte comme un interrupteur ouvert ou fermé, selon la valeur de la
tension Ugs entre la grille et la source (cf. chapitre 7) :
i) si Ugs > Ugs , le transistor n-MOS est passant et équivalent à une faible résistance, de l’ordre
de 1000 fi (Fig. 1 8.34) ; pour un transistor p-MOS, le comportement est identique si Ugs < —Ugsfi ;
ii) si Ugs = 0 V , les transistors n-MOS et /?-MOS sont bloqués ; on peut alors les considérer
comme des coupe-circuit.
U„
i
2
Ugs > Ugsfi
;} a Ugs < Ugsfi
s
D d
U
O
H
Ugs = 0 V
s]
Ugs=0V
D\
Ue
D~7 Ils
rNJ
n-MOS p-MOS 7777 7777 7777
b) Inverseur TTL
En technologie TTL, les transistors sont bipolaires et utilisés en commutation entre l’état bloqué
et l’état saturé (cf. chapitre 7). Nous avons vu que la tension base-émetteur ube commandait l’état des
transistors (Fig. 18.36).
i) Lorsque Ube est égal à 0, 6 V , le transistor est passant entre le collecteur et l’émetteur ; pour un
courant de base suffisamment élevé, la tension résiduelle Uce est de l’ordre de 0,2 V.
ii) Pour ube inférieur à 0, 6 V , le transistor est bloqué et se comporte comme un interrupteur
ouvert entre le collecteur et l’émetteur.
C Un
<ic Rb Rca
B 7777
Ti T2 Us
Ube Ue
E 7777 7777
La commande de cet interrupteur ne pouvant être effectuée directement par la tension associée 0 ou
5 V , il est nécessaire d’introduire un second transistor dont la fonction est de déclencher l’alimentation
du premier, lequel joue le rôle d’interrupteur. Sur la figure 18.37, on a représenté un inverseur simple en
technologie TTL ; le transistor T2 est l’interrupteur commandé par le transistor TJ .
i) Si ue = 0 V , un courant circule dans Rb et traverse 7j de la base vers l’émetteur; comme
aucun courant n’arrive sur la base du transistor T2 , ce dernier reste bloqué. La chute de tension étant
nulle aux bornes de Rco , la tension de sortie us est égale à Un , d’où l’état 1.
ii) Si ue = U„ , la jonction base-émetteur de TJ est bloquée, mais sa jonction base-collecteur est
passante ; le courant arrivant sur la base de T2 est suffisant pour saturer T2 , d’où Uce>2 -0,2V ; la
tension de la sortie est alors proche de 0 V , d’où la sortie dans l’état 0.
Remarque : Dans le montage réel, on utilise deux transistors supplémentaires associés selon un mon¬
tage dit totem. La sortance est alors meilleure et la consommation de courant plus faible
lorsque la sortie est dans l’état 0 (cf. Exercices).
-g
c
Q
rNJ
. . — Comparaison des technologies TTL et CMOS
III 4
°
© La technologie TTL fournit un courant de sortie plus intense que la technologie CMOS. Aussi
la première est-elle utilisée en sortie des systèmes logiques, alors que la dernière est préférée dans le
£ traitement numérique des signaux. L’association des ces deux types de technologie porte le nom de
CL
O BiCMOS.
La technologie CMOS permet une miniaturisation plus poussée, car les transistors MOS occupent
une surface moins grande que les transistors bipolaires et la puissance qu’ils consomment est plus faible.
C’est la raison pour laquelle les circuits CMOS représentent plus de 90 % des circuits intégrés logiques.
Actuellement, les circuits intégrés agrègent, sur des « puces » de quelques centimètres carrés seule¬
ment, des microprocesseurs contenant des millions de transistors, ce qui contribue à réaliser des ordina¬
teurs compacts et performants.
594 1 8. Notions d’électronique numérique
IV .
_ APPLICATIONS
.
IV 1. — Phasemètre numérique
La réalisation d’un phasemètre est une application simple des portes logiques. On associe aux deux
signaux sinusoïdaux, dont on veut connaître le déphasage, les signaux logiques correspondant ; une porte
EX-OU suffit pour obtenir une tension de sortie dont la valeur moyenne, mesurée à l’aide d’un voltmètre
en position « continu », est proportionnelle au déphasage des deux signaux.
La transformation des signaux sinusoïdaux en créneaux est réalisée par un amplificateur opération¬
nel et un transistor qui fonctionnent tous deux en commutation, de telle sorte que la tension au point
C du collecteur ne puisse prendre que les valeurs 0 ou 5 V ; U\ est transformé en S| et M2 en S2
(Fig. 18.38).
Tant que le signal M, est négatif, la sortie de l’AO est en saturation haute ; le transistor est passant
et saturé, d’où s\ = s2 = uce,s ~ 0, 2 V . Lorsque le signal devient positif, l’AO bascule en saturation
basse et le transistor se bloque; le courant délivré par le générateur stationnaire est alors nul, d’où
si = s2 = 5 V .
Tensions (V)
U\
1 /(ms)
0
îo 50
rT©ÿ
R Un
5' -
D>°0 Si
c
U2
Ml «1
+ EX-OU
1 /(ms)
7777 0
ÎÔ 50
hOÿ r s v ks(V)
R U„ 5
\>oo
C
Q «2 /(ms)
CM 7777 Îo 50
S FIG. 18.38. FIG. 18.39.
La figure 18.39 exhibe les différentes tensions du circuit, pour un déphasage de îT/2 rad . La sortie
2 de la porte EX-OU vaut 1 si u\ et M2 sont de signe opposés. Or la durée pendant laquelle u\ et
à
w2 sont de signes opposés est proportionnelle à leur déphasage. En effet, pour u\ = u\>m cos(&>/) et
M2 = «2,m cos (cot + (f>) avec (f> > 0 , on a «IM2 < 0 pour :
soit, pour :
cos(n>/ + (f>) < 0 et cos(<y/) > 0 ou cos(n>/ + (f>) > 0 et cos(/u/) < 0
Notions d’électronique numérique 595
2,5 77
(/=5xO,5 = 2,5V d’où le déphasage <p = n x — = TT x = — radA
5 5 2
Remarques : 1) Si la valeur moyenne des deux signaux analogiques n’est pas nulle, on introduit un filtre
passe-haut entre l’entrée du système et l’entrée non-inverseuse des AO.
2) Ce phasemètre ne donne pas le signe du déphasage.
. . — Fréquencemètre numérique
IV 2
Le fréquencemètre numérique que nous proposons de réaliser compte le nombre de périodes d’un
signal sur une durée d’une seconde. Au préalable, il est nécessaire de remplacer le signal étudié par une
succession de créneaux d’amplitude 5 V , grâce à un système analogique. La mise en forme du signal
est obtenue avec un AO et un transistor, de la même manière que pour le phasemètre précédent.
Ainsi transformé, le signal est appliqué à l’une des entrées d’une porte ET, alors que l’autre reçoit
un signal d’horloge de même amplitude et de période 2 s . La sortie de la porte ET est alors transmise à
un compteur binaire (Fig. 18.40).
rT0ÿ
R U,, Compteur I 0°
binaire -Q,
El >00 6 bits
ET 02
C
& 03
Ml Us
7777
04
R 05
-g
c H
Q
° FIG. 18.40.
©
Sur la figure 18.41, on a représenté l’évolution des tensions en divers points du circuit, après
£ la mise en forme du signal us , en H , ainsi que la valeur à la sortie du compteur, codée en binaire
CL
O
Q5 Q4 03 02 0i 0o La porte ET interrompt le comptage des fronts montants au bout d’une seconde.
La valeur affichée par le compteur est donc égale à la fréquence, laquelle vaut 5 Hz dans cet exemple.
Pour simplifier la réalisation, on remet le compteur à zéro à l’aide d’un signal créneau, de période
T = 4s, fourni par une bascule JK utilisée en diviseur par deux de fréquence.
Remarque : Lorsque l’amplitude est insuffisante ou lorsque le signal présente une composante station¬
naire, la mise en forme du signal est impossible à réaliser avec le circuit précédent. Aussi
le signal est-il filtré puis amplifié dans les fréquencemètres commerciaux.
596 1 8. Notions d’électronique numérique
HS(V)
5
1
0
2 4 Ks)
//(V)
5
1
0
2 t(s)
Affichage du compteur
Comptage
5--
Affichage
Remise à zéro
0 t
1 3 4
FIG. 18.41.
. . — Générateurs de fonctions
IV 3
Les oscillateurs stables en fréquence peuvent être réalisés avec divers types de circuit, selon le
domaine spectral souhaité (cf. chapitre 14). Pour les fréquences inférieures à 1 MHz , un AO et un filtre
suffisent ; pour des fréquences atteignant 500 MHz , il faut un oscillateur piloté par un quartz.
Au-delà de 500 MHz , seule l’électronique numérique permet de réaliser des oscillateurs stables.
-g Pour cela, on monte en série un nombre impair d’inverseurs formant un anneau (Fig. 18.42). Le système
c
Q est instable puisqu’ aucun état ne peut se maintenir durablement au cours du temps. Comme la sortie d’un
r\j inverseur ne répond à une modification de son entrée qu’après une durée de l’ordre d’une nanoseconde,
° les basculements périodiques de tension des inverseurs s’effectuent avec une période égale au produit
© de la durée de basculement par le nombre d’inverseurs de l’anneau.
£ Cette durée de basculement des tensions est liée aux capacités parasites des inverseurs ainsi qu’à
CL
O
leurs résistances d’entrée et de sortie. Il est alors possible de commander cette durée à l’aide d’un
transistor JTEC comme le montre la figure 18.42. En modifiant la tension de commande U appliquée
sur la grille du transistor, on change la résistance de son canal et donc la durée de basculement des
inverseurs.
La sortie de l’un quelconque des inverseurs se comporte alors comme un générateur de signaux
carrés dont la fréquence est commandée par une tension. Pour produire un signal sinusoïdal, il suffit de
filtrer la tension de sortie, par exemple à l’aide d’un simple circuit bouchon (cf. chapitre 3).
Notions d’électronique numérique 597
O7/7T
FIG. 18.42.
. . — Mémoires
IV 4
Une mémoire est une association de plusieurs registres, encore appelés mots mémoire, capables de
stocker des données en vue d’une lecture ultérieure. Le nombre de mots mémoire ainsi que leur format
sont généralement une puissance de 2.
L’octet est un mot mémoire de 8 bits et le kilo-octet (ko) est l’unité de mémoire :
1 024 étant la puissance de 2 la plus proche de 1 000 , d’où l’appellation kilo. On trouve par exemple
des mémoires de 16 ko . De même, un méga-octet ne contient pas exactement 106 octets, mais :
1 Mo = 220 = 1 048 576 octets soit 1 048 576 x 8 = 223 = 8 388 608 bits
Les registres, qui sont à entrées parallèles et sorties parallèles, possèdent une première entrée E per¬
mettant l’enregistrement des données, et une seconde entrée L autorisant la sortie pour la lecture.
À l’aide d’un ensemble de fils conducteurs, appelé bus, on amène les données sur les entrées de
tous les mots mémoires. Le nombre de fils du bus est égal au nombre de bits de chaque mot mémoire.
En outre, une adresse binaire est affectée à chacun de ces mots.
Pour le stockage, un démultiplexeur active l’entrée E du registre situé à l’adresse sélectionnée, ce
qui transfère les données du bus vers le registre. Pour la lecture, c’est l’entrée L qui est activée ; les
sorties du registre sélectionné sont connectées au bus.
Le trajet des données dans le bus est bidirectionnel, car les données peuvent se déplacer dans les
-d
deux sens, l’un pour la mise en mémoire, l’autre pour la sortie de la mémoire.
c
Q Sur la figure 18.43, on a représenté une mémoire composée de quatre mots mémoires, de quatre
r\j bits chacun.
° Pour l’enregistrement des quatre bits présents dans le bus de données, via le registre 2, il suffit
© d’envoyer sur le démultiplexeur DMX E, qui commande l’enregistrement, l’adresse A\AQ = , ainsi
que D — 1 . Seul registre 2, qui correspond
le à l’adresse binaire & 10 est alors activé pour enregistrer
£ les quatre bits.
CL
O Pour la lecture des quatre bits du registre 3, il suffit que le démultiplexeur DMX L, qui commande
la lecture, reçoive l’adresse A)4o =*11, ainsi que la donnée D — 1 . Les données qui apparaissent sur
les quatre fils du bus de données sont alors celles stockées dans le registre 3, d’adresse binaire 11 = 3 ,
dont les sorties sont activées. *
En réalité, un composant unique, appelé décodeur d’adresse assure la commande de l’enregistre¬
ment ou de la lecture des registres. Pendant ce temps, les registres qui ne sont pas concernés par l’adresse
ne peuvent ni enregistrer les données provenant du bus, ni lire les valeurs stockées.
598 1 8. Notions d’électronique numérique
Do D\ Dz D3 1-14
Bus de données
•
£ SRG 4 4.LL
Registre 0
>Qo Qi («3
----
DMXE Do D\ Dz D3
- Ao
1 £ SRG 4 Registre 1
Ai >Qo Q\ Qi Ô3
Do D1 D2 D3
DMXL
- Ao
£
— >ôo
SRG 4 Registre 2
ôi Qi Q3
- A,
-D
_
Do D1 Dz D3
f SRG 4 Registre 3
>Ô0 ôl Ô2 Ô3
FIG. 18.43.
CONCLUSION
-d
c
Retenons les points essentiels.
Q 1) L’arithmétique binaire obéit aux mêmes lois que l’arithmétique décimale, mais les puissances
r\j de 10 sont remplacées par les puissances de 2. On écrit généralement les nombres en utilisant divers
° codages, tous dérivés de la numération à base 2 : binaire, complément à 2, DCB, virgule flottante, etc.
©
2) L’algèbre binaire concerne les variables booléennes qui se caractérisent par deux valeurs pos¬
sibles 0 ou 1. Les opérations fondamentales sur ces variables sont ET et OU de symboles respectifs « . »
£
CL
et « + ».
O
3) Les opérateurs logiques NON, ET, OU, EX-OU, N-ET, N-OU, sont mis en œuvre par des portes
logiques, qui constituent les éléments de base de l’électronique numérique.
4) Les portes logiques peuvent être analysées comme des systèmes électriques à partir de leurs
caractéristiques de transfert, d’entrée et de sortie. Deux technologies complémentaires existent : Tune
TTL pour les forts courants de sortie et l’autre CMOS pour les faibles courants de sortie.
5) L’association de ces portes permet de construire des bascules, lesquelles jouent un rôle essentiel
Notions d’électronique numérique 599
dans la réalisation des compteurs, des registres, des mémoires et des multiplexeurs. Parmi elles, citons
les plus utilisées, la bascule RS asynchrone et la bascule JK synchrone.
6) Parmi les très nombreuses applications des portes logiques, citons la construction d’appareils
numériques de plus en plus performants, par exemple les phasemètres, les fréquencemètres numériques
et les mémoires d’ordinateurs.
EXERCICES ET PROBLÈMES
A + B = A.B et A.B = A + B
2
à
P18- 4. Universalité des portes N-ET et N-OU
On propose d’établir la propriété d’universalité des portes logiques N-ET et N-OU, c’est-à-dire la
possibilité pour elles de réaliser toutes les autres fonctions élémentaires.
1. Établir, en fonction de l’opération N-ET, les expressions des opérations logiques NON, OU,
N-OU et EX-OU.
600 1 8. Notions d’électronique numérique
2. Même question, en fonction de l’opération N-OU, pour les opérations logiques NON, ET, N-ET
et EX-OU.
El8- 5. Comparateur
Le mode opérationnel d’un comparateur simple est le suivant : si tous les bits de l’entrée A codée
en binaire sont identiques à ceux de l’entrée B , alors la sortie vaut 1. Sinon cette dernière est 0. Établir
le schéma d’un circuit réalisant la comparaison de deux nombres A et B de quatre bits.
Ao — 1
EX-OU
=1
Ai —" EX-OU NON
=1 1
Q
A2 — 1
EX-OU
=1
A3 — 1
FIG. 18.44.
ET
&
T T
Registre V
£>6 D5 DA £>3 D2 Di Do
Pi Pe P5 PA PI PI Pi Po
QA Ô3
Qs Aditionneur parallèle de 8 bits 02
Û6 Q\
Qi Qo
Bi 86 B5 BA BI Bi Bi
Registre B D D D D D D D D
/\ /\ y\
' :
2 2 2 2 2 2 2
FIG. 18.45.
Ô7 06 Ô5Ô4 Ô3 Ô2 ôi ôo codé en binaire. Le circuit est initialisé par le chargement d’un octet, appelé
germe, à travers l’entrée parallèle du registre.
1. Quelle valeur du germe faut-il éviter si l’on souhaite que le contenu du registre évolue lors des
décalages ?
2. Quelle est la plus longue séquence de nombres binaires différents ?
-d
3. Déterminer les premières sorties lorsque le germe est 16.
c
4. La sortie du système est-elle déterministe ou aléatoire ?
Q
r\j
° P18- 10. Monostable
©
Un circuit logique monostable a deux états : l’un stable est conservé en l’absence de déclenche¬
ment; l’autre instable n’apparaît qu’après une transition forcée et ne se maintient que pendant une
£
CL
durée fixée A / . Le montage de la figure 18.47, alimenté par un générateur de f.e.m Un = 5 V , com¬
O
porte une porte N-ET et un inverseur CMOS, dont le seuil de basculement est Ub = U,,/ 2 = 2, 5 V . La
masse est celle de l’alimentation.
1. Montrer que, si l’état logique du point E est 1, alors l’état Q = 1 est stable. Que vaut la
tension uc dans ces conditions ?
2. En partant de l’état stable, à l’instant pris comme origine, E change brièvement de valeur; ce
changement bref est appelé impulsion et permet le basculement du circuit vers l’état instable.
602 1 8. Notions d’électronique numérique
H—>
r O, Qi
06 EX-OU
a
05
04
03
=1
EX-OU
=1
Uc
NET NON
EX-OU P F yi 0
02 & 1
E
0. =1 C
0o ci
UQ\ * ei UQ
1. Déterminer l’état logique à la sortie, lorsque les entrées A et B sont toutes deux dans l’état 1 :
uA = uB = Un .
2. Même question, si au moins l’une des entrées est dans l’état 0 . Retrouve-t-on la table de vérité
de la porte N-ET ?
-d
o
î Un h£
Ri Ri R4 U„
1,6 kH 130 m
°
© —
”
r i r0 r
—
4 kü
B , Bi
7777
T3
2 A B2
T2
CL
O
B
B
Tl 4,2
h,2
\» 0
7777 n-MOS 'B4 T4 UQ
/?3 7777
1 kfl
En technologie TTL, la porte N-ET est la porte de base, puisque toutes les autres portes peuvent
être réalisées en associant des portes de ce type. Son fonctionnement est identique à celui de l’inverseur,
mais le transistor d’entrée possède plusieurs entrées reliées à l’émetteur (transistor multiémetteur) : il est
passant dans le sens base-émetteur si au moins l’une des entrées est au niveau logique 0. Comme dans
le montage inverseur réel, la sortie est constituée de deux transistors supplémentaires, que l’on associe
selon un montage totem dans lequel les deux transistors sont l’un au-dessus de l’autre (Fig. 18.49).
La tension de saturation collecteur-émetteur est Uce>s = 0, 2 V , la tension des jonctions polarisées
en direct Ud = 0, 7 V et l’intensité du courant inverse dans une jonction Is = 10 pA . La sortie de
cette porte est reliée à l’entrée d’une deuxième porte identique.
Q
CM
2
à
19
Conversions analogique-numérique
A N
N bP bP A
SJ
7777 7777
a) CAN b) CNA
FIG. 19.1.
-ri
c
Il n’existe pas de boîtier typique pour un CAN ou pour un CNA, car la conversion dépend du nombre
Q
de bits et de l’architecture qui réalise la fonction souhaitée.
r\j
°
©
. _ CONVERSION ANALOGIQUE NUMÉRIQUE OU CAN
La conversion analogique numérique consiste à transformer un signal analogique ou continu, le
£ plus souvent une tension, en un nombre binaire de n bits, prenant 2" valeurs différentes qui s’éche¬
CL
O
lonnent entre 0 et 2" l (cf. chapitre 18).
-
$CC
A= -2.
2"
Dans cette expression, A est le pas de conversion et scc la pleine échelle de conversion.
On distingue :
i) les conversions unipolaires pour lesquelles les signaux d’entrée sont strictement positifs et com¬
pris entre 0 et scc ,
ii) les conversions bipolaires, pour lesquelles les valeurs des signaux d’entrée sont comprises entre
—scc/ 2 et scc/2.
On est conduit naturellement à introduire la résolution r d’une conversion analogique numérique
définie par le rapport du pas de conversion A sur la pleine échelle scc , exprimé souvent en pourcentage :
A 1
scc 2"
b) Règles de codage
Le CAN transforme l’amplitude Sj du signal d’entrée, à un instant tj , en un nombre entier p , codé
sur n bits. On distingue deux modes de conversion : la conversion par arrondi et celle par troncature à
la valeur inférieure.
Pour un entier p , compris en 0 et 2" — 1 , la représentation binaire bp en sortie signifie, selon que le
Q
CM
codage est effectué par troncature ou par arrondi, respectivement :
S
Sj e [pA, {,P + 1)A[ OU sj e [H)A'M)A[
2
à Sur la figure 19.2, on a représenté les fonctions discontinues de codage pour une conversion analogique-
numérique sur 3 bits, par troncature et par arrondi. Par exemple, pour une conversion analogique-
numérique par troncature d’une tension d’entrée Sj = 6 V , avec scc = 10 V , on a :
A=-ÿ
10
= 1,25 V d’où Sj = yÿ = 4, 8 A soit Sj e [4 A ; 5 A [
Il en résulte que p vaut b 100 par troncature. En revanche, par arrondi, on a b 101 , c’est-à-dire
Sj € [4,5 A ;5,5A[.
606 19. Conversions analogique-numérique
bP. bP
111 111
110 110
loi — 101
7f
100 100
011 011
010 010
001 001
000 000
A 5A Sec A 5A Sec
a) b)
FIG. 19.2.
Remarques : 1) Il ne faut pas confondre le codage binaire du nombre p , noté b p , associé à la tension
d’entrée Sj , et la représentation binaire b Sj de cette tension : par exemple avec scc — 10 V
et Sj = 6 V on a bP — b 100 pour une conversion par troncature, alors que b Sj = b 110 .
2) Pour une conversion analogique numérique unipolaire, la valeur maximale max du
signal analogique s’écrit, en fonction de A :
SJ,’ = P”-')A=
2" - 1
2„
Sec =î“('-è) d’où Sj,max Scc
Comme le 0 V analogique est codé, la valeur scc correspondant à la pleine échelle n’est
jamais atteinte ; aussi l’appelle t-on l’horizon de conversion puisqu’elle tend vers le maxi¬
mum sans l’atteindre. Toute tension d’entrée supérieure ou égale à la pleine échelle pro¬
voque un dépassement, lequel est généralement signalé par un signal d’erreur alertant sur
un risque de dégradation du composant.
3) Les règles de codage diffèrent parfois des codages par arrondi ou par troncature. Dans
ce cas, la documentation technique nécessaire est fournie par le fabricant.
Remarques : 1) Nous reviendrons ultérieurement sur ce point en comparant les règles européennes et
américaines de conversion en téléphonie.
Conversions analogique-numérique 607
2) Lorsqu’on mesure avec précision une grandeur physique, en utilisant une carte d’ac¬
quisition de données qui comporte un CAN, le réglage du gain et du décalage en tension
de la chaîne de conversion s’effectue à partir de la première et de la dernière transition du
CAN.
1
J — oo
p(s) ds
of = J/o s2p(s) ds
ce qui donne en effectuant :
r
Oî=PO J0 x2dx _ [à s2 ds = 1
ÂXT~T
A3 A2
d’où
"'=7!
A
p(s),
Erreur de quantification sur Sj PO
A--
A 5A Sec
+ ? 0 A S
a) b)
FIG. 19.3.
-g
c
Q b) Codage par arrondi
r\j
Lorsque le codage est effectué par arrondi, la caractéristique réelle du transfert est décalée de A/2
° par rapport au codage par troncature (Fig.19.4a). En supposant l’erreur de conversion uniformément
©
distribuée sur l’intervalle [—A/2 , A/2] (Fig.19.4b), on a, comme précédemment :
£ /.A/2 ds = po A ,
Œ
o
1
J —OO
p{s) ds = po /
J- A/2
d’où po — ~r
A
On en déduit l’expression suivante de la variance du signal d’erreur, pour un codage par arrondi :
A/2 A2 A
-2-i/ -A/2
s2ds=—
\:
d’où aa =
ü%
Notons que c’est la moitié de la valeur obtenue par troncature.
-----
608 19. Conversions analogique-numérique
ftr
— A/2 — -r— +
Sec T
—A/2 A/2
a) b)
FIG. 19.4.
S
RSB = -
a
Exemple : la valeur efficace d’un signal sinusoïdal numérisé, d’amplitude sm = scc/2 , s’écrit, pour
un CAN à n bits :
5
2" A
soit S — —7: _
2"“ 'A
s/l 2x/2 2s/l s/l
On en déduit les expressions suivantes du rapport signal sur bruit :
i) pour un codage par troncature
S 2"-' A\/3
RSB, = — = 2"-1Vÿ5
V2A
ce qui donne en dB :
-g
c
RSB, = 20 lg (ï)=20I/2"-‘Sÿ) soit RSB,4B = 6, 02 n- 4, 26
Q
rNJ
ii) pour un codage par arrondi
°
© 2"-* A x 2s/3
RSBa = — = 2"v/ÏÏ5 d’où RSBa4s = 201g = 6,02n+ 1,76
Va Ax/2
2
CL
O Cette dernière valeur diffère de la précédente de 6 dB , puisque le rapport des variances est de 2 , ce qui
correspond en dB à 20 lg 2 — 6 .
e(t)
e(t)
x(t) xe(t)
7777 7777
0 T Te t
a) b)
FIG. 19.5.
Remarque : Certains CAN comportent un filtre anti-repliement dans le même boîtier. Le constructeur
précise alors dans la documentation correspondante la condition d’utilisation :
C’est grâce aux filtres à capacités commutées que l’on obtient la valeur désirée de fM en
fonction de fe (cf. chapitre 10).
-g Pour comprendre la nécessité de bloquer le signal pendant cette durée, analysons le processus de
c numérisation d’un signal sinusoïdal d’expression s[t) = sm cosflrrf t) . Pendant la durée de conversion
Q
rNJ
TC , la variation maximale du signal s’obtient en différentiant s(t) :
scc étant l’amplitude crête à crête convertible par le CAN. On en déduit le domaine spectral du signal
d’entrée qui permettrait une conversion sans erreur en l’absence de bloqueur :
2TTfTcSm <
scc
— d’où /<
scc/sm
TT2>'+XTC
610 19. Conversions analogique-numérique
s(t)
/
tI I I I I I I I I I I I I I I T
FIG. 19.6.
sin{7rJTe)
h(t) = Arect d’où h(f)=ATe
TTfTe
Si l’on choisit le coefficient A égal à \/Te , la fonction de transfert du bloqueur /ÿ(f) est normalisée
et se réduit à :
sin(77-/re)
-g h(f) =
c irjTe
Q
rNJ Cette fonction hÿif) traduit la déformation du spectre du signal analogique, après échantillonnage
et blocage. On atténue cette modification du spectre en diminuant la période d’échantillonnage Te ,
° puisque, si Te est suffisamment faible, hÿif) ~ 1 , ce qui implique un sur-échantillonnage du signal.
©
Dans la pratique, on échantillonne avec une fréquence fe , égale à vingt fois la fréquence maximale /M
£ du signal à numériser, soit dix fois la fréquence fSN de Shannon-Nyquist.
CL
O Une autre manière d’éviter la déformation spectrale du bloqueur consiste à introduire un filtre dont la
fonction de transfert est l’inverse (f) de la fonction de transfert du bloqueur ; c’est ce qui est le plus
souvent réalisé par le constructeur.
Un échantillonneur-bloqueur, dont le symbole est donné sur la figure 19.7, ne peut pas être réa¬
lisé par un simple interrupteur analogique associé à un condensateur, en raison de l’adaptation d’impé¬
dance en tension nécessaire. Aussi « entoure-t-on » le système par deux montages suiveurs adaptateurs
d’impédances (cf. chapitre 8). Sur la figure 19.8, l’amplificateur d’entrée présente une forte impédance
Conversions analogique-numérique 611
au signal analogique et offre une faible impédance de sortie, ce qui permet, après fermeture de l’in¬
terrupteur, une charge rapide du condensateur, de capacité C : c’est la phase de mémorisation. Après
l’ouverture de l’interrupteur K , l’amplificateur de sortie permet une décharge très rapide, d’où une ten¬
sion pratiquement constante appliquée à l’entrée du CAN. Ce montage est dit suiveur-bloqueur.
+ >°° K + t>°°
CT D
ue L
7777"
7777 7777
A n bits
N
7777 7777
L
FIG. 19.9.
737,2 x 106
2 048 x 360 000 = 737, 2 x 106 octets d’où « 703 Mo
1 024 x 1 024
ce qui justifie la double inscription apposée sur un CD, c’est-à-dire la capacité de stockage et la durée
d’enregistrement.
ce qui est comparable voire inférieur au bruit introduit par les composants, d’où la contrainte d’un
système électronique de traitement du signal particulièrement soigné.
b) Loi de correction d'un CAN à mi-marche
Q
IM On a vu que la conversion analogique numérique par arrondi se distinguait de la conversion par
S troncature par une translation de A/2 de la caractéristique de codage par rapport à la caractéristique
idéale.
Il apparaît ainsi une dissymétrie entre les bornes minimale et maximale de la pleine échelle : en raison
2 du décalage, le premier intervalle est de largeur A/2 , alors que le dernier est de largeur 1, 5 A . Cette
à correction appliquée à la téléphonie numérique est connue sous le nom de loi à mi-marche. Pour éviter
cette dissymétrie, la loi de correction européenne définit un nouvel incrément AE pour le CAN :
A£=ÿ au lieu de A, =
2“ - 1 2"
selon la loi de correction américaine. Cette correction réalise l’égalité entre le pas de conversion d’un
CAN et celui d’un CNA (convertisseur numérique analogique).
Conversions analogique-numérique 613
Il existe des techniques de compression numérique qui permettent de diminuer le nombre de bits
tout en maintenant une conversion de qualité. Cette compression repose sur un découpage non linéaire
de la pleine échelle. C’est ce que réalisent les CODECS, qui sont des systèmes de COdage et DÉCodage
du Son, avec lesquels on exploite le caractère logarithmique de la perception physiologique des sons (cf.
chapitre 6). Dans ce cas, la conversion logarithmique s’effectue soit au niveau du CAN lui-même, soit
après l’étape de conversion linéaire.
Exemple : loi en A de la téléphonie numérique
Après une conversion analogique numérique linéaire associée à une tension bipolaire, on transforme
l’entier p , codé sur 12 bits (11 bits plus 1 bit de signe), en un nouvel entier pA , codé sur 8 bits ( 7
bits plus 1 bit de signe), ce qui correspond à une compression de 33 % .
Analysons en détail la nature de cette compression. L’intervalle des valeurs de p , codé sur 12 bits,
s’étend de -(2l2~l - 1) = -2047 à (212~‘ - 1) = 2047 .
En raison de la symétrie sur le codage, il suffit de ne considérer que l’intervalle des codes entiers positifs,
p E [0 ; 2047] . Cette loi de compression, notée C(JC) , dans laquelle x = p/2047 désigne le code
d’entrée normalisé, est donnée par :
1 1 1 1
•*o —0 * 1
128
x2 — TT
64
*3 = TT
42
x4 = TT
16
1
*5 = T *6 = T Xl = ~
*8 = 1
4 2
-ri
c
PA C(x)
Q
128 1
r\j
° 96 3/4
©
£ 64 1/2
CL
O
32 1/4
16 1/8
FIG. 19.10.
614 19. Conversions analogique-numérique
La représentation de pA avec 8 bits (bit de signe compris) s’effectue en deux étapes (Fig. 19.11) :
i) la première est le codage sur 3 bits du nombre qui étiquette le segment d’appartenance de x ;
ii) la seconde est le codage sur 4 bits, associé à une décomposition en 16 intervalles, de C(x) avec
x variant entre les valeurs extrêmes du segment codé.
S L3 L2 L D C B A
La structure d’un CAN à conversion simultanée, ou CANflash, repose sur des amplificateurs opé¬
rationnels montés en comparateurs, que l’on associe en parallèle, sur une échelle de tension découpée
linéairement grâce à un diviseur de tension. La figure 19.12 représente l’architecture d’un CAN à conver¬
sion simultanée sur 3 bits, où la tension d’entrée ue à convertir est comparée aux tensions de l’entrée
inverseuse des sept comparateurs de tension :
Ua 2ÿ 3ÿ 5ÿ 6ÿ 7ÿ
8 8 8 8 8 8
Le pas de conversion est donc :
A- 2ÿ
Ua
-g R R R R R R
c R
Q
..
_fl_
7777
r\j s6 S5 S4 S3 s2 S0
° CODEUR
©
4-1
£ D2 O, D0
CL
O
FIG. 19.12.
Dans cet exemple, si ue G [3 A ; 4 A[ , les valeurs logiques des sorties Sj des comparateurs avec i
variant de 0 à 7 , valent, selon le signe de la tension différentielle e entre les deux entrées de l’AO, et
selon les tensions de saturation Usat ou — Usa, auxquelles on associe le niveau logique 1 ou 0 :
50 = 1 Si = 1 s2 = 1 et S3 — S4 — S5 — S(, —0
Conversions analogique-numérique 615
À l’aide de trois variables binaires, D2 D\ Do , la dernière étant le bit de poids faible, on peut repré¬
senter les états de sortie des sept comparateurs. Dans notre exemple, Di = 0 , D\ = 1 , Do = 1 , ce qui
donne, en code binaire ( b0\ 1 ), soit l’intervalle 3 d’appartenance de la tension d’entrée.
b) CAN série-parallèle
Comme la structure précédente impose 2" AO pour un CAN de n bits, on préfère parfois le CAN
dit semi-flash, dont la structure série-parallèle laisse apparaître deux étages utilisant des convertisseurs
à conversion simultanée, l’un sur ni bits et l’autre sur n2 bits (Fig. 19.13).
Analysons qualitativement le fonctionnement de cette structure. À l’entrée du montage, le CAN1
code grossièrement sur ni bits l’échantillon Sj présenté à l’entrée, tandis que le CAN2 code sur n2
bits l’erreur de conversion €j .
Notons que la tension de sortie ej du montage soustracteur correspond à la différence entre la tension
d’entrée et la tension analogique issue du convertisseur numérique analogique (CNA). La seconde étape
de conversion n’est possible que si la tension sCCt2 de pleine échelle du CAN2 est égale au pas de
conversion Ai duCANl :
_
2»i
puisque ej < À] .La pleine échelle est souvent identique pour tous les CAN, ce qui suppose un facteur
d’amplification stationnaire du montage soustracteur égal à 2"1 ; on a alors sCC)2 = sCc,i
CAN1 CAN2
O s(t) SJ
A
N
—Ch- €J
A
N
7777-
s A
© N
4-1
n, bits «2 bits
£ CNA
CL
o FIG. 19.13.
Remarque : Si on fait le bilan du nombre d’AO utilisés, on en dénombre 2"' 1 + 2"2 1 pour les
deux CAN, auxquels on doit ajouter, un AO pour le CNA et un AO pour le montage sous¬
tracteur. Dans cette structure semi-flash, on utilise 2"' + 2"2 AO, alors qu’une structure
à conversion simultanée aurait nécessité 2"l+"2 AO ; c’est le cas de l’AD 72821 , CAN
semi-flash 8 bits, avec une durée de conversion de 660 ns .
616 19. Conversions analogique-numérique
La structure d’un convertisseur à rampe, appelé parfois convertisseur tension-temps simple rampe,
est constituée d’un AO et d’un compteur associés à un CNA (Fig. 19.14).
Au repos, l’interrupteur K étant ouvert, il n’y a pas de signal d’horloge H sur le compteur. On initialise
ce dernier à zéro par le signal Reset de remise à zéro ; puis à t = tj on envoie le signal Uj sur le
comparateur et on ferme l’interrupteur K . Le compteur de n bits démarre alors, et la tension u , qui est
la tension analogique correspondante, évolue proportionnellement au temps, selon une rampe. Lorsque
u devient légèrement supérieure à Uj , le comparateur bascule, ce qui a pour effet de bloquer le signal
d’horloge appliqué au compteur ; la valeur numérique hp affichée par ce dernier correspond alors à la
tension u} à convertir.
H ET
S &
Compteur
4 bits
bJl
[>oo
UJ "J- Reset
7777 Ë 7777
RAZ
FIG. 19.14.
bp =*(!)
A étant le pas de quantification du CNA et E(x) l’opérateur valeur entière de x . La structure précé¬
dente présente certaines limites.
-g
c i) Bien que la capacité en nombre de bits du CAN soit donnée par celle du compteur, elle s’avère li¬
Q mitée par la capacité du CNA associé au compteur. Cette limitation peut être contournée en remplaçant
rNJ
le CNA par une rampe analogique, que l’on réalise à l’aide d’un montage intégrateur inverseur (cf. Exer¬
° cices).
© ii) La durée de conversion, qui conditionne la fréquence d’échantillonnage du CAN, dépend de la
fréquence d’horloge et surtout de l’amplitude de l’échantillon.
£
CL En effet, la durée de conversion est donnée par le nombre de périodes d’horloge nécessaire pour atteindre
O
le niveau de tension uj en sortie du CNA. On ne peut alors définir la période d’échantillonnage que dans
le cas le plus défavorable, c’est-à-dire pour un signal égal à la tension d’alimentation du comparateur qui
fixe la pleine échelle. On observe cette limitation à l’aide d’un multimètre du commerce où la fréquence
de mesure est de l’ordre de 1 à 3 Hz .
Remarque : Le signal en sortie du comparateur doit être rendu compatible avec les niveaux de tension
de la porte logique ET (cf. Exercices).
Conversions analogique-numérique 617
Ki
C
Ue
*1 R
J?
|>oo o°°
K3
--
•
>
Compteur 1 — Af,
--
7777
Us, 1
uj
7777
> Compteur 2 —*~N2
K4
FIG. 19.15.
Ue t d’où
—
Uj
tm = RC —f-
Itf.l
-ri On en déduit le nombre d’impulsions enregistrées par le premier compteur piloté par le signal d’horloge
c à la fréquence fh :
Q
Ni = E(fh tm)
r\j
À l’aide d’un système électronique logique, on procède à l’initialisation du second compteur par une
° remise à zéro commandée par Reset, puis à la décharge du condensateur ; enfin, on fait basculer Âj
©
sur Ur dont le signe est opposé à celui de Ue . La nouvelle pente d’intégration est alors donnée par
£ — \Ur\/{RC) . La conversion s’arrête, lorsque la rampe descendante passe par 0 (Fig. 19.16), soit après
CL une durée de fonctionnement de la seconde rampe égale à :
O
U= RC-%-
Wr\
d’où le code N2 — E(Jl\td) affiché par le second compteur.
Si l’on construit le code numérique associé à l’échantillon uj , à partir du rapport des deux durées
de pente td/tm , la constante de temps RC n’intervient plus; le convertisseur double rampe devient
618 19. Conversions analogique-numérique
"Us, 1
l
tm tm + td
FIG. 19.16.
alors insensible aux variations de RC . En revanche, le système est rendu plus complexe par la présence
de deux compteurs et d’un calculateur pour effectuer la division. La durée de conversion s’allonge et
dépend de l’amplitude du signal.
Contrairement à la structure du CAN à rampe numérique, dans lequel un compteur binaire forme
l’image numérique de l’entrée, la structure d’un CAN à pesées successives ou à approximations succes¬
sives (Successive Approximation Converter en anglais), s’appuie sur un registre de n bits.
Le système logique de commande agit sur le registre afin de fixer successivement chaque bit, du
poids fort vers le poids faible, jusqu’à atteindre l’image de la valeur analogique à convertir, après n
fronts d’horloge. En raison de la propriété de division par deux lorsqu’on décale vers la droite un bit,
une telle recherche du code associé à l’échantillon est qualifiée de dichotomique.
Afin de préciser le fonctionnement du CAN à pesées successives, considérons un tel système avec
n = 8 et scc = 8 V . Le pas de quantification correspondant est donc :
8
A = 2ÿ = 0,0315 V
Supposons que la tension analogique à convertir soit Sj = 6, 8 V ; comme 6, 8/0, 0315 = 217, 6 , c’est-
à-dire Sj = 217,6 A , une conversion par troncature donne 217 , soit b 1101 1001 en code binaire,
ou h D9 en code hexadécimal.
-g Au début de la conversion, le registre est mis à zéro, la tension de sortie du CNA est nulle et le compara¬
c teur signale que UQNA < sj Le résultat logique de la comparaison, ici 1 , est mémorisé dans le bit 7 , de
Q poids fort du registre au front d’horloge suivant. Le registre prend alors la valeur *1000 0000 et la sor¬
rNJ
tie du CNA passe à 4 V .
° Comme on a toujours UCNA < sj , on mémorise 1 dans le deuxième bit ; le registre contient donc
© 100 0000 et la tension du CNA passe à 6 V .
£ À l’itération suivante, la combinaison b\ 1100000 est essayée et le CNA sort 7 V. Dans ce cas,
CL UCNA > Sj : la combinaison /,1110 0000 correspond à une tension analogique trop grande. Il faut donc
O
mémoriser 0 dans le troisième bit et ainsi de suite.
Le chronogramme de la figure 19.17 montre l’évolution de la tension de sortie du CAN au cours de huit
périodes d’horloge.
Remarque : Cette structure présente l’avantage d’offrir une durée de conversion constante, directement
liée au nombre de bits du registre. Le CAN AD670 d’ Analog Devices, 8 bits avec une
durée de conversion de 10 |xs , exploite la structure à pesées multiples.
Conversions analogique-numérique 619
Valeur codée
1110 0000
1100 0000
—|—
1010 0000
1000 0000
0110 0000
0100 0000
0010 0000
0000 0000
i
012345678
FIG. 19.17.
Bien que le pas A soit arbitraire, il est courant, pour un constructeur, de relier ce pas à la valeur crête à
crête scc disponible en sortie du CNA par la relation :
A=
scc
2” - 1
À la différence d’un CAN, où l’on distingue deux lois de codage, la représentation de s est parfaitement
définie par l’image analogique associée au code binaire (Fig. 19.18).
s
Scc
ri
c
5A
Q
rNJ
°
©
£ A
CL
O i
000 001 010 011 100 101 110 111 bp
FIG. 19.18.
Remarque : On note volontairement par la même lettre A les pas de conversion du CNA et du CAN,
même si leurs valeurs peuvent différer.
620 19. Conversions analogique-numérique
N
bP A "\
*
7777
FIG. 19.19.
Par exemple, avec un signal sinusoïdal d’amplitude IV ( scc = 2 V ), de fréquence 1 Hz , que l’on
échantillonne à la fréquence de 50 Hz , on a obtenu en fonction des caractéristiques du filtre passe-bas :
i) un lissage insuffisant pour fc = 32 Hz ,
ii) un lissage correct, mais une atténuation en amplitude pour fc— 1 , 6 Hz ,
iii) un lissage correct et sans atténuation avec un filtre d’ordre deux pour fc — 16 Hz .
Us = -£(fc
Ro
02° + fc, 2 x)Ue = Ro
Ue Vfc,-2‘'
Conversions analogique-numérique 621
R_
RQ IQ
tX»
i
7777
iv
Ue Us
FIG. 19.20.
Pour n bits et n résistances décroissantes suivant les puissances de 2 , avec pour chacun des bits la
résistance Rj = RQ/2' , l’expression précédente devient :
Us = où A=
R° l=z Ro
Remarques : 1) La qualité de la conversion dépend de la tension de référence Ue , qui doit être main¬
tenue constante en dépit de dérives éventuelles dues par exemple à la température. En
ajoutant une tension de référence sur l’entrée non inverseuse de l’AO, on peut transfor¬
mer ce système en convertisseur bipolaire.
2) Ce système, de conception très simple, s’avère à l’analyse être bien vite limité au-delà
de 12 bits, voire inexploitable, en raison des valeurs des résistances. En effet, la résistance
minimale Rn-\ , associée au bit de poids fort, est reliée à la résistance RQ par l’équation :
-g Ra ce qui donne
Ro _ RQ
c Rn-I = Rn \ = ~ pour n = 12
2048
Q
r\j Cette résistance ne doit pas être trop petite, sous peine d’introduire un risque de saturation
° en courant de l’AO, alors que la résistance maximale Ro doit toujours rester inférieure à
© l’impédance d’entrée de l’AO (cf. chapitre 8).
£ 3) Cette structure suppose une très grande précision dans la valeur des résistances (cf.
CL Exercices).
O
Les CNA à échelle résistive permettent de corriger les défauts précédents, en n’utilisant que deux
résistances, dont l’une est le double de l’autre (Fig. 19.21a). Cette structure en réseau est constituée de
cellules élémentaires, de type R — 2R, agencées de telle sorte que la résistance, entre la masse et chacun
des nœuds de l’échelle, soit identique et égale à R (Fig. 19.21b).
622 19. Conversions analogique-numérique
R R R R
>Tar rn
î(>[ U3 2R u2 2R U\ 2R 2R Uo 2R 2R
X—J I
2R R
a) b)
FIG. 19.21.
Il s’ensuit une variation par palier des tensions 17, , de U0 à Ue , selon (Fig. 19.21a) :
U0 = R
+R ' 2
f/i = R R
+ 2
u2 = RÿRU,= u2f et U3 = Ue
ce qui donne :
Ue Ue Ue
U3 = Ue U> = Y U' = T uQ = Y
k U2 /*> x
1 I I j
X i «:
G t>oo
+ Us
7777
TJ
O
FIG. 19.22.
r\j La rétroaction négative de l’AO lui assure un fonctionnement en régime linéaire, d’où :
° —R'i
© Us = et I= k2I2 + k2I2 + k\I\ + ko IQ
£ avec :
CL t/3 Ue u2 Ue t/l Ue Uo Ue
O h= 2R 2R
h = 2R AR h = 2R 8R et IQ = 2R 16R
La tension de sortie devient, si ko est la variable associée au bit de poids faible :
3
Ue ,Ue\ , Ue 1 , Ue 1
Us = -R' (*3 2R+kl 2R 2+kl 2R 4+ k° 2R 8
Conversions analogique-numérique 623
soit :
3
R' Ue
Us = — p A où bP = k 2' et A=
R 24
i=0
désignent respectivement le code binaire associé au nombre entier p à l’entrée du CNA et le pas de
conversion du CNA.
Ainsi, avec un CNA à 4 bits, l’entier 0, représenté par le code binaire 0000 , donne en sortie la
tension Us — 0 V . En revanche, l’entier 14, codé 1 1 1 0, où le bit 0 est associé au poids faible,
donne en sortie Us — —14 A .
Dans le cas de transmissions sur des distances supérieures au mètre, il est souhaitable de diminuer
le nombre de connexions en privilégiant une architecture série. La figure 19.23 donne un exemple de
transmission série pour un code de 4 bits.
1
1100
bP
UC,1
__
c2
C
Mc,2
7777
Le système de conversion, synchronisé par une horloge, doit être en mesure de détecter la présence
du premier bit du mot à convertir, ou du bit précédent, appelé bit de démarrage. Notons que, dans
beaucoup d’applications, on rajoute un code de détection et de correction d’erreurs afin de contrôler la
qualité de la transmission série.
Considérons le circuit de la figure 19.24, constitué par une source de tension stationnaire E ,
connectée à deux condensateurs C\ et C2 , de même capacité C , initialement déchargés. Un inter¬
rupteur K , pouvant se trouver exclusivement en positions 1 ou 2 , permet de relier les deux condensa¬
teurs.
-g i) K est en position 1
c
Q
Le condensateur C\ se charge jusqu’à ce que sa tension atteigne la valeur uc,\ = E = q/C .
rNJ
ii) K bascule en position 2
° Le condensateur C\ transfère la moitié de sa charge à C2 jusqu’à l’équilibre, puisqu’il est de même
©
capacité. Comme C2 est initialement chargé, alors uc,i(0) / 0 . À l’équilibre, les nouvelles tensions
aux bornes des condensateurs sont égales et valent :
£
CL
O
E + MÇ,2 (0)
“C,1 = «C,2 =
2
y c
+ t>°°
E
7777
C2
7777
Î-T=Q 7777 7777
Us
FIG. 19.25.
Uc,2 = «C,1
_ kpE + uçt2(0) avec «c,2(0) = 0 d’où uc,2 = ko
E
2 2
iv) La conversion se termine au quatrième cycle, puisque l’entier p à convertir est codé sur 4 bits
-g dans l’exemple choisi.
c
On décharge le condensateur 1 afin de définir le potentiel k2E à ses bornes, avant le transfert de charges
Q
entre le premier condensateur et le second qui est chargé. Avec l’interrupteur K en position 3 , on a :
r\j
° E E
«c,2 = ki-+k2ÿî +ki- j +koÿ
E E
©
£ Ainsi, à la fin des quatre étapes de conversion, la tension aux bornes du condensateur 2 se met sous la
CL forme :
O
«C,2 = E + \ + k\ÿ+k0ÿ
I 1
) f£*<2'
7
=
1=0
soit Mc,2 = G>p)A Où
E
A= —
2"
est le pas de conversion du CNA. En fermant l’interrupteur J , on rend disponible en sortie la tension
analogique, avec une adaptation d’impédance assurée par le montage suiveur de tension.
Conversions analogique-numérique 625
Par exemple, pour l’entier p = 12, représenté par le mot binaire bP — 1100 (£3 = 1, ki = 1,
*1 = 0 , ko = 0 à la fin des quatre cycles), on obtient :
3E 12E
UC,2 =
-J 16
ce qui est conforme à la définition de la conversion numérique analogique «c,2 = PA avec A = E/24 .
CONCLUSION
Retenons les points essentiels.
1) Les convertisseurs analogiques numériques (CAN) et numériques analogiques (CNA) réalisent
la conversion réciproque entre un système entièrement numérique, par exemple un calculateur, et les
systèmes analogiques placés le plus souvent à la sortie des capteurs physiques (de température, de
pression, d’accélération, • • ).
2) Un CAN à n bits fait correspondre un code de sortie numérique à n bits à un signal d’entrée
analogique stationnaire ; la fonction de conversion est le nombre de pas de quantification contenus dans
la variation crête à crête du signal.
3) La fréquence maximale du spectre d’un signal à numériser est une grandeur essentielle
puisqu’elle conditionne le choix de la fréquence d’échantillonnage fe du CAN, laquelle satisfait à la
condition de Shannon-Nyquist fe f$N avec /SM = 2/M .
4) Trois paramètres permettent de caractériser un CAN : la pleine échelle, définie par les tensions
minimale et maximale autorisées pour la tension d’entrée, le nombre de bits, qui assure la précision sur
le codage, et la fréquence d’échantillonnage, qui détermine la bande passante du convertisseur et donc
la fidélité du signal restitué.
5) Comme la fréquence d’échantillonnage et le nombre de bits jouent un rôle décisif dans le flux
d’informations et le stockage des données, des techniques de compression de données sont-elles mises
en œuvre afin de réduire le flux de l’information redondante.
6) Un CNA transforme réciproquement une valeur numérique en un signal analogique, tension ou
courant, qui lui est proportionnel ; le coefficient de proportionnalité est le pas de conversion.
Q EXERCICES ET PROBLÈMES
CM
S
P19- 1. Graphes de transfert pour un CAN 3 bits
? Tracer les graphes de transfert pour un CAN 3 bits unipolaire ou bipolaire, dans les deux cas d’une
à conversion par arrondi ou par troncature.
Sachant qu’un CAN à 6 bits fournit le code b 1 0 1 101 par troncature, lorsque la tension d’entrée
est 2, 71 V , déterminer le code en sortie correspondant à une tension d’entrée de 3,4V.
626 19. Conversions analogique-numérique
On considère un CAN qui code, par valeur inférieure, un enregistrement sonore, avec n = 16
bits et une fréquence d’échantillonnage fe = 44, 1 kHz . La plage de conversion des tensions d’entrée
s’étend de 0 à 10 V .
3. Déterminer la fréquence maximale fM du spectre du signal d’entrée que l’on peut convertir avec
ce système.
2. Trouver le code en sortie si l’entrée vaut 1, 57 V , pour une conversion par arrondi et pour une
conversion par troncature.
4. Donner la valeur du signal d’horloge interne au CAN, permettant de respecter la valeur d’échan¬
tillonnage fe = 10 MHz , pour une conversion flash, à rampe ou à pesées successives.
2. Le CAN est bipolaire et son codage s’effectue par arrondi. Trouver le code associé à la tension
d’entrée d’amplitude 2,071971 V.
Conversions analogique-numérique 627
Ki
Uz
IC
K\ R R\ NON
-g o°° F [>oo
1
ET . Compteur _
' n bits
C &
\UC
T
Q
E 7777 R2
rNJ
RAZ V
°
©
£
Ue
7777
FIG. 19.26.
ST
CL
O
1. Quelles sont les caractéristiques du signal d’entrée (signe et plage de variation)? Le nombre
de bits du CAN est-il limité? Donner les avantages de cette structure par rapport à celle d’une rampe
numérique.
2. On présente, à l’instant t\ = 5 ms , une tension analogique de 2, 5 V . En supposant nulle
la charge du condensateur à cet instant, déterminer la durée nécessaire au montage intégrateur pour
atteindre la tension —2, 5 V . On donne R = 10 kfl et C = 1 (xF .
628 19. Conversions analogique-numérique
3. Quel est le mode de fonctionnement du second étage à base d’AO? Justifier l’utilisation de la
diode Zener. Déterminer la valeur de la tension Uz qui assure la compatibilité avec les étages logiques
placés en aval.
4. Le signal d’horloge a une fréquence de 100 kHz . Sachant qu’à l’instant / = 5 ms le compteur
est remis à 0 , trouver le code numérique correspondant à 2,5V. Établir la loi de conversion numérique.
Dans le montage de la figure 19.27a, le bistable non inverseur du CAN a ses deux seuils de bascu¬
lement à 1, 25 V et 3 V , respectivement.
1. La tension ue varie entre 0 et 5 V . La capacité du CAN étant de 6 bits, avec le bit 0 de poids
faible et le bit 5 de poids fort, calculer le pas du CAN.
2. Donner la ou les conditions sur ue pour lesquelles le bit 4 est toujours égal à 1 , dans une
conversion par troncature.
3. Le compteur est sensible aux fronts descendants de l’horloge. À la mise sous tension, l’afficheur
indique 0. On applique à l’entrée le signal ue(t) présenté sur la figure 19.27b. Quelle est la valeur
affichée par le système au cours de l’évolution de ue ?
A
Bit 4
N N-OU
Afficheur
1 >Compteur
4 bits 7 segments
\Ue
7777
ÏT
a)
O
Me(V)
rNJ 3.
° 1,25
©
t
2 b)
CL
O
FIG. 19.27.
20
Théorie de la communication de Shannon
Dans le développement des communications, entre une source émettant un message et un récepteur
éloigné qui le détecte, à travers un canal de transmission (vide ou milieu matériel), s’est posé rapidement
le problème de la capacité du canal à transmettre un très grand nombre de signes avec une fiabilité
suffisante. Aussi la nécessité d’évaluer quantitativement cette capacité à transmettre des symboles s’est-
elle très vite manifestée. Les premières tentatives d’évaluation datent des contributions de Nyquist en
1924 et de l’ingénieur américain R. Hartley en 1928, mais une étape décisive fut franchie en 1949 par
Shannon lorsque parut son article intitulé « Théorie mathématique de la communication ».
Dans sa théorie, Shannon s’intéresse essentiellement au canal de transmission, qui relie la source
du message au récepteur, précisément à sa capacité à transmettre le maximum de symboles, sans se pré¬
occuper de leur signification sémantique. Shannon ne répond pas à la question fondamentale « Qu’est-ce
que le canal transmet ? », mais à la question technique « Qu’est-ce que le canal peut transmettre ? ».
Il en résulte que le concept d’information introduit par Shannon diffère sensiblement de celui qu’en
donne le sens commun. En outre, sa théorie est essentiellement probabiliste (cf. annexe 5) : on admet
que la source peut émettre plusieurs messages avec des probabilités différentes, et que ces messages, une
fois émis, sont transmis par le canal de transmission, puis détectés par un récepteur avec une certaine
probabilité, variable d’un message à l’autre.
Exemples
1) Dans un télégraphe, la source émet deux messages, le point et le trait, le premier de faible durée
0, 2 s , avec une probabilité Pi = 2/3 , et le second, de longue durée 0, 6 s , avec une probabilité
P2 = 1 — Pi = 1/3 .
2) Un paquet de cartes à jouer peut être considéré comme une source d’information, si l’on s’inté¬
resse au message constitué par exemple par quatre cartes tirées d’un jeu de bridge ; on rappelle qu’un tel
jeu comporte 52 cartes, regroupées en quatre séries, deux noires (majeur-pique et mineur-trèfle) et deux
rouges (majeur-cœur, mineur-carreau), et qu’il y a 13 cartes par série : quatre honneurs (as, roi, dame, va¬
let) et neuf basses (10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2). La probabilité de tirer quatre cartes quelconques, dans un
ordre déterminé, parmi les 52, est donc :
1
PA X X X « 1,54 x 1(T7
52 51 50 49 6497400
Notons que le nombre d’arrangements de 4 cartes tirées dans un jeu qui en comporte 52 est précisé¬
ment l’inverse de P4 :
3) Une image de télévision est définie par un ensemble de pixels (contraction de pictures c/ements),
c’est-à-dire d’éléments picturaux, de dimensions très faibles, que l’on distingue à l’aide d’une échelle
comportant souvent 28 = 256 niveaux équiprobables. La probabilité de l’un de ces niveaux, pour un
pixel, est :
I
P, = — = 3,9 x IQ"3
256
/,= lb = -lb Ps
lb étant le logarithme binaire (base 2) que l’on choisit généralement en raison de l’intérêt technique
de la transmission binaire ; Is s’exprime alors en shannon, brièvement Sh. On aurait pu utiliser d’autres
fonctions logarithmiques : avec un logarithme décimal, l’information s’exprimerait en decit ou hartley,
le premier nom étant la contraction de decimal digit, le second choisi en hommage à Hartley ; avec un
logarithme népérien (base e = 2,71818... ), l’unité serait le nat, abréviation de logarithme naturel. On
passe aisément d’un logarithme à l’autre à l’aide des relations suivantes :
2lhx = lO1ÿ = explnr soit lbx x ln2 = lgx x ln 10 = lnx ou 0, 693 lbx = 2, 30 lgjc = lnx
en prenant le logarithme népérien. On établit aisément les propriétés suivantes :
i) l’information manquante est une quantité non négative : 0 1, Ps
ii) l’information manquante relative à un événement certain est nulle : si Ps = 1 alors Is = 0 ,
iii) pour deux messages de probabilités Pi et Pi telles que Pi > P2 , on a 7i < h,
iv) si deux événements sont indépendants, les informations manquantes respectives /[ et h
s’ajoutent.
Remarque : Soulignons que l’expression information manquante a ici un sens précis qui exclut toute
la sémantique contenue dans le langage habituel, c’est-à-dire toute la signification des
messages dans le langage courant.
Exemples
i) Dans l’exemple du télégraphe, les informations manquantes f et /? valent respectivement :
2
©-
1 1 I
/, = - lb ln 0, 585 Sh et I2 = - lb = ,n3 = 0'405Sh
3 0, 693 3 Ô693
puisque lb Ps — ln Ps/ ln 2 = ln 0, 693 .
Ps/
ii) Dans le tirage de 4 cartes quelconques, dans un ordre déterminé parmi les 52 d’un jeu de bridge,
l’information manquante vaut :
1
/4 = - lbP4 = ——r ln (6497400) = 22, 64 Sh
0, 693
C’est précisément cette information que l’on acquiert lorsqu’on prend connaissance des cartes tirées.
Q iii) Dans l’observation d’un pixel d’une image de télévision, l’information manquante qui corres¬
CM
pond à ce pixel est :
S
IP = - lb (2k) = -|b<2-8>=8Sh
L’information que l’on acquiert en observant toute l’image s’obtient en multipliant ce résultat par le
? nombre de pixels. Si ce nombre est 625 x 500 , on trouve :
à
7 = 625 x 500 x 8 = 2,5 x 106 Sh
iv) La densité optique d’un film, que l’on définit par :
ln 2
D= - lg r = - lb r « -0, 3 lb r
r désignant le facteur de transmission en flux lumineux du film (cf. Optique), peut être considérée aussi
comme la mesure d’une information.
632 20. Théorie de la communication de Shannon
L’entropie d’une source est la valeur moyenne de l’information manquante associée aux différents
messages qu’elle peut émettre. Désignons-la, comme Shannon, par la lettre H :
la sommation portant sur les différents états s . Notons qu’ ainsi définie, H est une grandeur non néga¬
tive puisque les probabilités sont des nombres compris entre 0 et 1 . Elle s’exprime évidemment avec
la même unité que Is , précisément le shannon.
Lorsque tous les messages ont même probabilité, l’entropie H vaut, si 12 est le nombre total de
messages :
H
>: A"'(A) 2: VL 1
Ibft = lbfi
Exemples
i) L’entropie d’un système à deux états, de même probabilité 1/2 est :
1
H = --
2
X lb G) 1
- x ib
2
-
V2
1
= lb 2 = 1 Sh
Ce résultat donne au shannon une signification précise : c’est l’entropie d’un système à deux états, de
même probabilité.
ii) L’entropie des messages envoyés par le télégraphe précédent vaut :
iii) Lors du tirage de 4 cartes quelconques dans un jeu de bridge, les différentes probabilités sont
égales à 1/12 , d’où l’entropie :
1
//= lb!2= lb (6 497 400) = —— ln(6497400) =22,64Sh
0, 693
1 /(*)
M*) !
-T'
Mx)
I
0,5 1 x
FIG. 20.2.
Comme /i (A:) ln 2 = -xlnx — ln(l/x)/(l/x) tend vers 0 lorsque x tend vers 0 , l’entropie est nulle
pour x = 0 et pour JC = 1 . En outre, f(x) passe par un maximum pour x — 0, 5 , puisque :
df — lnjc
+ ln(l — JC)
0 et
d2/ 1
= -ÿ<0
dx ln 2 dx2 0,5 ln2 x 1 */o,5 ln 2
c) Entropie statistique
S= kBYÿPs\n(Jÿ) =-kBÿPslnPs
On voit que, mise à part la constante de Boltzmann kB = 1, 38 x 10-23 SI , qui permet d’utiliser les uni¬
tés de la thermodynamique macroscopique, et le choix du logarithme népérien, les concepts d’entropie
dans la théorie statistique de Botzmann et dans la théorie de la communication de Shannon sont iden¬
tiques. Entre S et H , la relation est donc simple et directe :
-d
c
S = kB ln2 x H = 0, 956 x 10_23tf
Q
r\j
° puisque lnPÿ = ln2 x lb Ps . Le logarithme népérien et kB n’introduisent qu’un banal changement
© d’unité : alors que H s’exprime en shannon, l’unité de S est le joule par kelvin (cf. Thermodynamique).
•M
Notons que la densité de probabilité p(x) peut être supérieure à l’unité, et par conséquent H(X) négatif.
634 20. Théorie de la communication de Shannon
Exemple : calculons l’entropie d’une variable aléatoire, dont la densité de probabilité est uniforme,
dans l’intervalle [—a/2, a/2] , p(x) = po , et nulle ailleurs. Il vient, en utilisant la propriété de p(x)
d’être normalisée :
a/2 »/2
/>)-* =
/
-a/2
p0dx = p0
f a/2
dx = poa = 1 d’où p(x) = po = -
On en déduit :
P OC P oc
I a/2
H(X) = -
J —oc
p(x)\bp(x)dx = - I
J — oo
polbpodx = -\ba
/
-a/2
dx = lba
On voit que, pour a > 1, H(X) > 0 ; en revanche, pour a < 1 , H(X) < 0 .
Remarque : Le codage a souvent une autre fonction, sans influence sur la réversibilité, que nous n’étu¬
dierons pas ici, celle de rendre le message intelligible au seul destinataire prévu et donc
indéchiffrable à tout intercepteur indiscret. Il relève alors de la cryptographie, que l’on
doit distinguer de la stéganographie, laquelle consiste à camoufler un message sans le co¬
der.
3
L=ÿPsns
Cette longueur représente le nombre moyen de bits, par symbole de l’alphabet, qui est nécessaire au
2 codage de la source. Évidemment, L prend sa valeur minimale Lm , lorsque le codage a supprimé toute
à
redondance. On introduit alors Y efficacité d’un code et sa redondance, respectivement par les facteurs
suivants 77 et y :
l-m
V = ~r et y = 1 — 77
I.
On voit que l’efficacité 77 est maximale et vaut 1 pour L — Lm ; la redondance y correspondante est
alors nulle.
Théorie de la communication de Shannon 635
H= -J2Ps\bPs =
1
0,693
1
+ -8 ln G)-è-(t)]- 1,75 Sh
A priori, on peut coder cet alphabet de plusieurs façons. Cependant, lorsque le codage ne présente pas
d’ambiguïté et que sa longueur est minimale, on le qualifie d'optimal. On regroupe généralement les
codes en deux familles : les codes de longueur fixe et ceux de longueur variable.
i) Code de longueur fixe
Dans cette famille, tous les symboles sont représentés par des mots, de même longueur fixée, et en
outre distincts, ce qui les rend univoques. Par exemple :
*1 =00 x2 = 01 *3 = 10 *4=11
Comme chaque chiffre binaire du code exige un bit, à chacun des symboles précédents correspondent
deux bits. Il en résulte pour la longueur Lf de ce code :
I I
Lf ~ Ps n* ~ g x 2 + 4 x 2 + - X2+2 x 2 = 2 bit
ii) Code de longueur variable
Les quatre codes suivants, C| , C2 , C3 et C4 , sont de longueur variable :
Notons que Ci est un code avec préfixe, c’est-à-dire que certains mots sont obtenus à l’aide
d’autres mots, en ajoutant un symbole. En outre, il n’est pas déchiffrable de façon unique, puisque,
avec ce code, les suites *3 *3 *4 *1 et *4 *3 *3 *1 sont codées de la même façon 1111100 . Sa longueur
Q
IM vaut :
Les trois autres sont, eux, déchiffrables de façon unique, mais leurs longueurs diffèrent. En effet :
2
à 1 I 1
x 2 + x3 + - x4 = 3 bits
1
K,2 = Psns = 8 x 1 + -
4 8
I 1
Lv,3 =
S
Ps1ls = 8Xl + 4X2+8 x3 + -x3 = 2, 5 bits
1
Py,A = 2 Pstls = 8Xÿ"*"4Xÿ”*~8 x3 + -xl
2
= l,75 bits
636 20. Théorie de la communication de Shannon
On peut constater que les longueurs des codes déchiffrables sans ambiguïté sont toutes de valeur supé¬
rieure ou égale à celle de l’entropie ( 1,75 Sh), d’où la propriété fondamentale suivante : la longueur
d’un code déchiffrable est toujours supérieure ou égale à son entropie :
LÿH
Il en résulte que le codage optimal est le codage entropique, c’est-à-dire celui dont la longueur est égale
à son entropie.
Dans l’exemple considéré, les codages 3 et 4 ne diffèrent que par l’affectation des codes aux sym¬
boles, et c’est le codage 4, pour lequel on affecte le nombre le plus important de bits aux symboles de
faible probabilité, qui est optimal.
Remarque : Il n’existe pas de méthode rigoureuse permettant d’obtenir le codage entropique. Cepen¬
dant deux procédures permettent de s’en approcher : celle de Shannon-Fano et celle de
Huffmann (cf. Exercices).
Q
Les messages délivrés par les sources étant reliés, on est conduit à introduire :
IM i) la probabilité conjointe P(xe,yr) pour que les événements xe et yr soient tous les deux réalisés,
S ii) la probabilité conditionnelle P{yr\xe) pour que yr soit reçu, sachant que xe a été émis,
iii) la probabilité conditionnelle P(xe\yr) pour que xe ait été émis, sachant que yr a été reçu.
La relation entre ces différentes probabilités est donnée par la formule de Bayes sur les probabilités
2
à conditionnelles (cf. annexe 5) :
On introduit alors / ’information conjointe aux événements xe et yr , ainsi que leur information condi¬
tionnelle I(xe\yr) , c’est-à-dire l’information associée à xe , sachant que yr a été reçu :
Un concept commode est celui du gain d’information que procure la connaissance du message reçu yr ,
lorsque la source a émis le message xe , c’est-à-dire la différence :
P{xe\yr)
I{xe) - I(xe\yr) = - lb P(xe) + lb P{xe\yr) = lb
P(xe)
Cette quantité est inchangée lorsqu’on permute les rôles de xe et de yr . En effet, d’après l’égalité de
Bayes, on a
P{xe\yr) P(xe,yr) P(yr\xe)
lb = lb lb
P(xe) P(xe)P(yr) P(yr)
Aussi désigne-t-on par information mutuelle la quantité :
P(xe,yr)
Im(xe,yr) = lb
P(xe)P(yr)
Remarque : Si les deux événements xe et yr sont indépendants, l’information mutuelle est nulle car
la probabilité conjointe P(xe,yr) est le produit des deux probabilités P{xe) et P(yr) No¬
tons que l’information mutuelle peut être négative, car on peut avoir P(xe,yr) < P(xe)P(yr)
(cf. Exercices).
Exemple : dans une région où la probabilité pour qu’il pleuve est de 0, 3 , un métérologue M
fournit, la veille, des prévisions sur le temps pluvieux qu’il fera le lendemain, avec une probabilité de
réussite de 0, 75 . En outre, la probabilité pour qu’il annonce un temps pluvieux est 0, 2 . On a donc,
si Jt| désigne l’événement « prévision d’un temps pluvieux annoncé par M » et si yi est l’événement
« temps pluvieux » :
P{xx) = 0,2 P(y,) = 0,3 P(y!|*i) = 0,75
d’où :
H(X, Y) =
638 20. Théorie de la communication de Shannon
Y1 P(Xÿyr) lbP(xc|yr)
H{X\Y) = -ÿÿP(xe,yr)lbP(ÿ|yr)
Remarque: Notons que, contrairement à H(X,Y) qui est égal à H(Y,X) , en général
H(X\Y) / H(Y\X) . Le cas particulier de l’égalité implique H(X) = H(Y) .
Exemple : l’alphabet d’une source d’information binaire X est constitué de deux symboles 0 et 1
(Fig. 20.3) : Pe(0) =0,4 et Pe(1) = 0, 6 . Le récepteur Y est lui aussi binaire.
d’où:
Toutes ces probabilités permettent de calculer H(X) , H(Y) , H(X\Y) , H{Y\X) et H(X, Y) , respecti¬
vement :
£ £>(*«,)v)ib [P(Xe)P(yr)
P{Xe,yr)
(/„,>(x,r) =
e r
-</,>(*, y) =
I
[P(xe)P(yr)
P(xe,yr)
Or, on sait que lnjc x — 1 (Fig. 20.4) :
0 1
x
/
FIG. 20.4.
Par conséquent :
soit :
Comme :
P(X‘)P(yr) = PW P&) = 1 et P(XÿYr) = 1
-g
c
Q
il en résulte que -(/m)(X, y) ï$ 0 , d’où :
rNJ
d) Relation entre information mutuelle moyenne, entropies des sources et entropie conjointe
donne :
(Im)(X, Y) = H(X) + H[Y) - H(X, Y)
Les définitions précédentes se généralisent aux distributions continues. En effet, si p{x) et p(y)
désignent les densités de probabilité de l’émetteur X et du récepteur Y , on a :
pOO pOO
H(.X) = - / p{x) lb p(x) dx H(Y) = - / p{y) lbp(y) dy
J— OO J— oo
En outre, si l’on note p(y|x) et p(*|y) les densités de probabilités conditionnelles, alors :
p oo pOO p OO pOO
H(Y\X) p(x,y)lbp(y\x) dxdy H(X\ Y) p(x,y)lbp(x|y) dxdy
J — oo J— oo J — oo J — oo
Exemple : supposons que l’on ait, entre les variables aléatoires, X à l’entrée et F à la sortie, la relation
simple suivante :
Q
y = x +b
IM
S b désignant la valeur prise par une variable aléatoire gaussienne 3 , de valeur moyenne nulle. C’est
le cas d’un système physique altérant les données d’un instrument par du bruit. L’information mutuelle
moyenne s’écrit :
2 (Im)(X, F) = H(Y) — H{3)
ci
puisque H(X \ Y) = H(3) , l’entropie de F se réduisant à celle de B lorsqu’on connaît X . Calculons
donc l’entropie de la densité de probabilité gaussienne du bruit. Si ce dernier est centré et de variance
cri , il vient (cf. annexe 5) :
p OO I b2
H{3) ln2 — — p(b)\np(b) db avec p(b) =
J—oo 2oi
642 20. Théorie de la communication de Shannon
soit :
b2
H(B) ln2 -£>{ 2ÿ ln[(27r)1/2o-/,]| dè = |
+ ln[(27r)l/2<7fc] = + ln[(27r)l/2<77,]
Ainsi :
lnel//2 ln[(27r)1/2(Tè]
»(«) = = lb (27reo-|)1//2
ln 2
Si, en outre, p(y) est une gaussienne, de variance <r2 :
piy) = exp
v2
(2TT)'/VV 2o-2
alors :
S
K(P.Q) = £?> (§;)
?
à On voit que si Qs = Ps , l’entropie relative de Kullback est nulle.
Exemple : calculons l’entropie relative des deux sources binaires suivantes {P5} et {Qs} :
Pi = 0, 2 P2 = 0, 8 et Q\ = 0, 4 Q2 = 0, 6
Il vient :
K = 0, 2 x lb
0,2
0,4 + 0, 8 x lb
0,8
0,6
=
I
— 0, 2 x ln
ln 2 (H) + 0,8 x ln
0,8
0,6
«0, 13 Sh
Théorie de la communication de Shannon 643
Remarque : Pour une source émettant des messages dont l’ensemble forme un continuum, l’entropie
relative de Kullback a pour expression :
K(p,q) =
J P(X) ln [<?(*)
P(x)
dx
+ 5
soit Sp>fi«<Sp*lnP*
s s s ' ' s s
puisque Yls U* S* Qs
~ ~
Yls Ps — 1 — I = 0 . On a donc, en divisant par ln 2 :
*(p»G) =
Çp.ib =YÿPs\bPs-J2PstoQs>0
C’est probablement parce que l’entropie relative K(P, Q) est nulle ou positive qu’on l’appelle parfois
« distance » de Kullback. Cette quantité n’est cependant pas symétrique puisque :
*(e.P) =
Ç& lb 00
Exemple : avec deux sources binaires émettant deux messages, la première avec les probabilités
P{ 1) =0,2 et P(2) = 0,8 et la seconde avec les probabilités Q( 1) = 0, 4 et Q( 2) = 0, 6 , on trouve :
0,2 0,8
K(P,Q) = 0,21b
0.4 + 0, 8 lb 0,6
= 0, 129 Sh
et :
0,4 0,6
K(Q,P) = 0,41b
0,2 + 0,61b 0,8
= 0, 151 Sh
c) Entropie maximale
Ainsi, l’entropie d’une distribution de probabilité est maximale lorsque cette dernière est uniforme.
La redondance R(S) d’une source est l’entropie relative de Kullback normalisée par l’entropie
d’une distribution uniforme {Qs} :
Ku
m = H„ Zs ps 1b (Ps/Qs) _ -H - E,P* >b Qs _HU- H
=i
H
~
Zs Qs 1b Qs Zs Qs ib Qs Hu Hu
puisque, {Qs} étant une distribution uniforme, on a Z 'b Qs = Z Qs lb Qs Cette quantité me¬
sure donc, en terme d’entropie, l’écart relatif par rapport à la distribution uniforme. Elle permet par
exemple de quantifier l’utilisation que l’on fait d’une langue à partir de son alphabet. En effet, toutes les
lettres d’un alphabet n’ont pas la même fréquence d’apparition, laquelle varie d’une langue à l’autre ;
la redondance mesure l’écart à l’usage hypothétique d’un alphabet dans lequel tous les symboles utili¬
sés auraient une même contribution.
Exemple : l’alphabet de la langue française contient 26 lettres auxquelles il faut ajouter 13 lettres
accentuées (à, â, ç, é, è, ê, î, ô, ù, û, ô, ï, ë). Pour simplifier, limitons-nous à 6 d’entre elles, d’où le
nombre de lettres 26 + 6 = 32 = 25 , ce qui revient à confondre i avec î, o avec ô, u avec ù et û, enfin à
ne pas tenir compte du tréma.
Sur un texte écrit, suffisamment long, comme cet ouvrage, on peut estimer les probabilités d’ap¬
parition des différents signes. Sur le tableau 20.1, on a rassemblé l’ensemble de ces probabilités ; on
constate, sans surprise, que la lettre e possède la plus forte probabilité d’apparition ( Pe « 0, 13 ), alors
que la probabilité de la lettre w est l’une des plus faibles (Pw = 8 x 10“4 ).
Le calcul de l’entropie, avec ces probabilités, donne :
H= — Ps lb Pu et Hu = lbn = lb 25 = 5 Sh
T3
O Caractère e t a n i s r u
â Probabilité 0,131 6 0,079 6 0,073 2 0,073 2 0,071 0 0,067 3 0,067 2 0,057 3
r\l
s Caractère o 1 d c P m é f
© Probabilité 0,056 7 0,050 4 0,043 8 0,037 9 0,030 2 0,026 3 0,021 7 0,019 0
2 Caractère g q b h V X y à
à
Probabilité 0,015 8 0,014 2 0,014 2 0,011 5 0,0114 0,010 2 0,003 8 0,003 1
Caractère è j k z w ê Ç â
Probabilité 0,002 2 0,002 1 0,002 0 0,0016 0,000 8 0,000 6 0,000 2 0,000 1
TAB. 20.1.
Théorie de la communication de Shannon 645
. . — Représentation matricielle
Ill 1
Les relations entre probabilités, dans la formule de Bayes, étant linéaires, il est commode de repré¬
senter matriciellement l’ensemble des probabilités.
On appelle matrice de transmission d’un canal, la matrice [P(F|X)] suivante, dont les éléments
sont constitués par les probabilités P(yr\xe) , chaque ligne étant caractérisée par une même valeur de yr
et chaque colonne par une même valeur de xe .
Ainsi, pour un canal de transmission reliant deux messages à l’entrée ( m = 2 ) à trois messages à
la sortie ( n — 3 ), [P(F|X)] se met sous la forme (Fig. 20.5) :
' ‘
P(y,|*i) P(yi \x2) 0,7 0,2
[P(F|X)] = P(y2\Xl) P(y2 \x2) par exemple [P(F|X)] = 0,2 0,3
P(yi\xi) P(y3\x2) 0, 1 0, 5
Notons que la somme des probabilités conditionnelles sur une colonne doit être égale à 1 , puisque
tout message d’entrée aboutit nécessairement à l’un quelconque des messages de sortie (Fig. 20.5) :
0,7 1
0,2 0,2
1
-g
c
Émetteur X 0,1 0,3 Récepteur F
Q
rNJ 2'
0,5
°
© Canal de transmission
FIG. 20.5.
£
CL
O
b) Matrices des probabilités d’entrée et de sortie
Les matrices des probabilités d’entrée et de sortie sont les matrices colonnes [P(X)] et [P(F)]
que l’on forme à l’aide des probabilités {Pe(xe)} et {Pr(yr)} , respectivement. On passe de [P(X)] à
[P(F)] à l’aide de la matrice de transmission selon :
[/>(K)] = [/>(y|x)][p(x)]
646 20. Théorie de la communication de Shannon
Les probabilités conjointes peuvent être obtenues par simple lecture de la multiplication matricielle
donnant [P(F)] . En effet, on a, d’après ce qui précède :
Pour un signal continu, la capacité C, s’exprime aussi par qsCs , mais qs doit prendre la valeur la
plus grande, qui est celle pour laquelle le signal émis est restitué fidèlement à la sortie ; cette valeur est
obtenue pour la durée minimale de Shannon-Nyquist qui vaut précisément TSN = 1/(25) , B étant la
largeur de la bande passante du canal. On a donc pour un tel signal :
1
qs= — = 2B d’où C, = 2BCS
TSN
Csi
Pe(1) 1
1 1
1-P
Émetteur X Récepteur Y
1-
2'
PÀ 2) P Psi2) 0 0,5 1 P
Canal de transmission
a) b)
FIG. 20.6.
H(Y\X) = -ÿJ>(yr,x,)lbP(yrM
= —pa\bp — (1 —p)i 1 — a)lb(l — p) — (1 — p)alb(l — p) — p{ 1 a)lbp
ce qui donne, en effectuant :
H(Y\X) = -plbp-(l-p)\b(l-p)
Théorie de la communication de Shannon 649
Comme H(Y\X) est indépendant de X , on obtient la capacité par symbole du canal symétrique en dé¬
terminant la valeur maximale de H(Y) , laquelle vaut 1 Sh , puisque, pour un message binaire, le maxi¬
mum d’entropie est obtenu lorsque les probabilités sont égales : Pr(l) = Pr(2) = 0, 5 . Finalement :
Cf = qsCs = 7 766 Sh •s
. . — Canal déterministe
III 5
Un canal de transmission est déterministe si la connaissance des messages envoyés par X induit
celle des messages de Y ; en d’autres termes, pour un message xe à l’entrée, il n’y a qu’un seul message
yr correspondant en sortie.
Tout élément P(yr \ xe) de la matrice de transmission d’un canal déterministe vaut donc 0 ou 1 . Par
exemple, le canal représenté sur la figure 20.7, reliant les deux messages à l’entrée aux trois messages
en sortie, est déterministe :
1 1 0
P{Y\X) =
0 0 1
O
r\j 1
° 1
© 2 Récepteur Y
Émetteur X
2 2
CL
o 3
Canal déterministe
FIG. 20.7.
H(Y\X) = =0
650 20. Théorie de la communication de Shannon
car, soit P(yr\xe) — 0 , soit lb P(yr \xe) — 0 . On en déduit l’information mutuelle et la capacité du canal
selon :
(Im)(ï\X) = H(Y) - H(Y\X) = H(Y) -
£ lbi>(*)
Comme la valeur maximale de (Im)(Y\X) est réalisée, lorsque les différentes probabilités P(yr) sont
égales, on trouve, si n est le nombre de messages reçus par le récepteur :
Remarque : Le canal binaire étudié précédemment (Fig. 20.6) n’est pas déterministe.
Un canal de transmission est dit sans perte lorsque tout signal émis par l’émetteur X est nécessai¬
rement reçu par le récepteur Y ; en d’autres termes, il n’y a qu’un seul message xe en entrée qui cor¬
respond à un message yr en sortie. Cela implique des valeurs des probabilités conditionnelles nulles ou
égales à l’unité pour tout message émis, lorsqu’on connaît les messages reçus :
P(xe\yr) = 0 ou P{xe\yr) = 1
La matrice F(X|K) , formée par ces probabilités, qu’il faut distinguer de la matrice de transmission
P(K|X) , est donc constituée d’éléments égaux à 0 ou 1 .
Par exemple, dans le diagramme représenté sur la figure 20.8, on a :
1 0 0 1 0 0
0 1 0 0 0,75 0
P(X\Y) = 0 1 0 alors que P(F|X) = 0 0, 25 0
0 0 1 0 0 0,1
0 0 1 0 0 0,9
1
1
-g 0,75 2
c Récepteur Y
Q 2'
rNJ
Émetteur X 0,25 3
° 3 0,1
© 4
0,9
£ 5
CL
o Canal sans perte
FIG. 20.8.
L’entropie conditionnelle H(X\Y) est nulle, puisque, soit P(xe\yr) = 0 et donc P{xe\yr) lbP(jce|yr) = 0,
soit P(xe\yr) = 1 et lbP(xe|yr) = 0 :
Çy = max
£ />M îbpwJ =-ÿElb(ÿ)
e ' ' e
soit Cs= lbm
Cs = lb n = lb m
1 L
2
2
Émetteur X Récepteur Y
3
-g
c
Canal sans bruit
Q
rNJ
FIG. 20.9.
° Remarque : Les canaux de transmission présentent généralement du bruit. Ainsi, le canal binaire sy¬
©
métrique étudié précédemment (Fig. 20.6) est un exemple de canal avec bruit.
£
CL
O
. . — Capacité d’un canal avec bruit blanc gaussien additif
III 8
Reprenons l’exemple de l’addition d’un bruit gaussien B à une source X , au cours de la transmis¬
sion par un canal. La capacité de ce canal s’obtient en cherchant le maximum de l’information mutuelle
moyenne :
{Im)(X, Y) = H(Y) - H(Y\X) soit (Im)(X, Y) = H(Y) - H{B)
puisque, connaissant X , l’entropie de Y se réduit à celle de B .Il importe alors de déterminer la densité
de probabilité qui réalise la valeur maximale de H{Y) .
652 20. Théorie de la communication de Shannon
Montrons que la densité de probabilité p(y) qui réalise cette valeur maximale est gaussienne. Pour
cela, cherchons, par la technique des multiplicateurs de Lagrange (cf. Thermodynamique), le maximum
de la fonction de Lagrange £ construite à partir de H(Y) et des contraintes à la fois sur la densité de
probabilité et sur la variance (cf. annexe 5) :
rOO rOO
H(Y) ln2
-i: p{y) ln/?(y) d y avec
J piy) dy = 1 et
J ytpiy) dy = a]
/ÿoo roo /
JJ.
\ 1/2
exp(-A2y2) d y = exp(-A, - 1) ( —
1=
J Piy) dy = exp(— Ai - 1)
J J
et:
r°° r°° î f TT \
°y =
J y2PW d-v = exP(“Ai - !)
J exp(-A2/) dy = exp(-A, - 1)- ( \
Il en résulte, en divisant la première équation par la seconde :
i î i y2
A2 exp(-Ai - 1) = d’où p{y) = exp
2arj (27r)1/2ÿ (27T){/2(Ty 2aj
d’où, d’après le résultat établi en II.4, la capacité par symbole du canal et la capacité par unité temps :
Q
CM 1/2
Cs= lb 1 4 et C, = 2BCS = fi lb 1+
?
*
B étant la largeur de la bande passante du canal.
à Voyons ce que devient cette dernière expression pour un bruit blanc, de puissance spectrale /3/2 ; il
vient, puisque = /3/2 x 2B = f3B (cf. chapitre 17) :
= 0,5 mW, j3 = 2 x 10
12
W.Hz 1
, on trouve
Théorie de la communication de Shannon 653
CONCLUSION
Rappelons les résultats essentiels.
1) La théorie de Shannon est une théorie probabiliste dans laquelle l’information Is d’un mes¬
sage s , de probabilité Ps , est définie par le logarithme binaire de l’inverse de Ps :
L = 1b = -\bPsÿ0 puisque 0 1
Elle permet de déterminer ce qu’un canal d’information, entre une source et un récepteur, peut trans¬
mettre.
2) L’entropie d’une source, qui émet plusieurs messages, est la valeur moyenne des informations
associées :
H= Y,Psh -YsP*
= lbÿ
Q
CM (I)
S
5) La capacité d’un canal est la valeur maximale de l’information mutuelle moyenne, lorsqu’on fait
varier les probabilités de l’émetteur. Il existe plusieurs types de canaux de transmission. Pour détermi¬
2 ner leur capacité, on doit calculer au préalable l’information mutuelle moyenne et donc les probabilités
à conjointes et les probabilités conditionnelles. Un moyen technique efficace d’y parvenir est l’utilisa¬
tion de la matrice de transmission [P(Y|X)] . Pour un canal binaire symétrique, on trouve l’expression
suivante de la capacité :
+
Cs = 1 + p \bp (1 — /?) lb ( 1 -p)
p étant la valeur commune des probabilités P{yr = 0|xe = 0) et P[yr — \\xe = 1) .
6) On a recours au codage des messages émis dans le but de diminuer les redondances, tout en
préservant la réversibilité.
654 20. Théorie de la communication de Shannon
EXERCICES ET PROBLÈMES
Un émetteur de signaux, discrets et sans mémoire, transmet vers un récepteur, à travers un canal,
trois signaux successifs x\ , xi et xj . Les probabilités d’émission de ces signaux sont respectivement :
P, = 0, 3 Pi = 0. 5 P3 = 0, 2 .
*i x2 *3 X\XiX\ X[ x2 x2 et xj x2 x\
2 1. Calculer les probabilités P\ , Pi_ , P2 des événements suivants : E\ = 4 as, E2 = 4 cartes qui
à ne contiennent aucune figure (roi, dame ou valet) et £3 = 4 cartes dont aucune ne contient de carte
inférieure au valet. En déduire les informations manquantes associées.
P20- 3. Information contenue sur une feuille de papier portant des inscriptions
Sur une feuille blanche, on a inscrit dans un cadre de dimensions 19 cm x 25 cm des caractères
en noir. L’information contenue dans ce format est transmise par des pixels carrés de côté 0, 02 cm . Le
noir ne couvre que deux pour cent de la page.
1. Quelle est l’entropie d’un pixel ?
2. On veut transmettre cette page en 6 secondes. Quel est le flux d’information correspondant ?
-g ] ü*
c 0,2
Q Emetteur X 0,3 Récepteur Y
r\j
2 2
° 0,7
©
FIG. 20.10.
£
CL
O
P20- 10. Entropie relative de Kullback
Une source discrète peut émettre trois messages de probabilités respectives vraies :
Pi = 0, 2 P2 = 0, 5 P3 = 0, 3
Deux hypothèses différentes ont conduit a priori aux probabilités suivantes :
p[1} = 0, 25 P{21) = 0, 55 P$° = 0, 2 et P}2) = 0, 15 pf } = 0, 45 pf } = 0, 4
Théorie de la communication de Shannon 657
2. Quels sont les écarts quadratiques moyens sur les probabilités entre les deux hypothèses et la
vraie loi de probabilité ?
3. Comparer, dans chaque hypothèse, les entropies relatives de Kullback avec la vraie loi de proba¬
bilité. Conclure.
1. Justifier son nom. Quelle doit être la relation entre Qs et Ps pour que Ks , appelée aussi distance
symétrique de Kullback, soit minimale ? Trouver la valeur de ce minimum.
P20- 12. Capacité d’un canal discret avec trois symboles transmis Çwëb)
Un canal discret peut transmettre les trois symboles x\ , JC2 et *3 émis par un émetteur, de pro¬
babilités respectives Pi = a , P2 = fi et P3 = y , vers les trois symboles d’un récepteur yi , yi et
y3 . Alors que la transmission de x\ vers yi n’est jamais affectée par le bruit, celles de X2 vers V2 et
X3 vers y3 le sont, de façon symétrique : p est la probabilité pour que xi atteigne y2 ou que X3 par¬
vienne à y3 ; 1 — p est la probabilité pour que X2 atteigne V3 ou que *3 parvienne à y2 > en raison du
bruit (Fig. 20.11).
1. Quelles sont, en fonction de a et j8, l’expression de l’entropie de la source H(X) , ainsi que
celle de l’entropie conditionnelle H(X\Y) ?
3
r 3
FIG. 20.11.
658 20. Théorie de la communication de Shannon
Deux canaux binaires différents sont connectés en série. On désigne par X la variable aléatoire à
l’entrée, Y celle entre les deux canaux et Z la variable à la sortie. Le premier canal est caractérisé par
= Pi et P{1)Cy2|*i) = q\ , le second par P(2)(zi|y2) = Pi et P(2)(z2bi) = <72 •
2. Sachant que la probabilité P(xi) à l’entrée vaut a , quelles sont les probabilités à la sortie P{z\ )
et P(z2) ? Application pour a = 0, 4 .
2. Dans le même cas, calculer les probabilités conjointes P(0, 0) , P(1, 1) , P(0,b) et P(1, b) .
1 -p 1
1 P Récepteur Y 1
Émetteur X b
P
Émetteur X Récepteur Y
P
2\
1 -p 2 1 -P
FIG. 20.12. FIG. 20.13.
-g
c
Q
rNJ P20- 15. Capacité d’un canal binaire en Z
° Le canal binaire, représenté sur la figure 20.13, est dit en Z, en raison de sa configuration gra¬
©
phique : P(yi|xi) = 1 alors que P(y2|x2) 7ÿ 1 . On désigne par p la probabilité pour que jt2 donne
£ yi . En outre, la probabilité à l’entrée P(jq) est 1 — a .
CL
P20- 16. Capacité de trois canaux discrets avec probabilités de transition symétriques
Dans sa publication originale, Shannon étudie les trois canaux discrets représentés sur la figure
20.14. Ces canaux sont caractérisés par des probabilités de transition identiques de l’émetteur vers le
récepteur et du récepteur vers l’émetteur.
1 . Montrer que la valeur maximale de H(Y) se met sous une même forme simple ; calculer cette
valeur dans les trois cas.
2. Établir l’expression de l’entropie conditionnelle H(Y\X) , en fonction des probabilités de tran¬
sition des messages de l’émetteur vers l’ensemble des messages détectés par le récepteur. Calculer sa
valeur dans les trois cas.
3. Quelle est la capacité de chaque canal de transmission ?
X Y Y
0,5
1 1 X
0,5 0,5, 1/3 1/2
0.5 1/6, 1/3 1/3
2' 1 2
1/6
0,5 1/6
1/6 1/2
0,5,
3' 3 2 3 1/3 1 1/6
1/3
.0,5 1/6 1/2
1/3
0,5
4< >4
a) b) c)
FIG. 20.14.
P20- 17. Capacité d’un canal de transmission avec bruit blanc gaussien
En raison de la présence d’un bruit blanc gaussien qui s’ajoute au signal émis par une source, on
sur-échantillonne le signal analogique issu d’une source, avec une fréquence égale à 1,5 fois la fréquence
-g de Shannon-Nyquist. La largeur de bande du signal est 5 kHz . En outre, chaque échantillon est quantifié
c sur 512 niveaux différents, de même probabilité.
Q
rNJ 1. Calculer l’entropie de la source et le flux d’information qt émis.
° 2. Quel doit être le rapport signal sur bruit, RSB , pour que le canal transmette, sans erreur, les
© signaux émis par la source, malgré un bruit de bande passante B = 15 kHz ?
£
CL
O
Annexe 1
Nous proposons de rappeler brièvement les outils mathématiques simples de base qui sont indis¬
pensables pour une lecture efficace du cours d’Électronique : trigonométrie, développements limités,
nombres complexes, matrices, déterminants et équations différentielles.
. — RAPPELS DE TRIGONOMÉTRIE
.1. — Sommes
cos (a + b) = cos a cos b — sin a sinb
. 2. — Duplication
Q En faisant a = b dans les deux premières expressions précédentes, on obtient :
IM
cos 2a = cos2 a — sin2 a = 2 cos2 a — 1=1 — 2 sin2 a
S
puisque cos2 a + sin2 a — 1 .
sin 2a = 2 cos a sin a
2
à
1.3. — Somme et produit
a) Transformation d’une somme en produit
P + <1 p-q
cos p + cos q = 2 cos 2
cos
2
On peut en déduire cos p — cos q en changeant q en q -f TT dans la première formule, et sinp — sin q
en changeant q en —q dans la seconde :
I
sin A sinb = - [COS(A — b) — cos (A + b)\
On peut déduire sin fl cos b et cos fl sin b de ces formules en changeant a en îT/2 — a ; on obtient
respectivement :
1
sin A cos b = - [sin(fl + b) + sin(a — b)]
II 1 . . — Définition
On appelle cosinus, sinus et tangente hyperboliques de x , respectivement les trois expressions :
Ces trois fonctions sont liées par les deux identités suivantes :
Q
tanhx = et cosh2x — sinh2x = 1
coshx
CM
S
Remarque : Le qualificatif hyperbolique vient de cette dernière équation qui, en posant u = coshx et
v = sinhx , donne l’équation cartésienne en u, v d’une hyperbole (cf. Mécanique) :
2
à u2-v2= 1
Rappelons que les fonctions habituelles cosx et sinx sont elles qualifiées de circulaires,
précisément parce que, en posant u = cosx et v — sinx , la relation :
II. 2. — Propriétés
Les fonctions hyperboliques sont définies et continues partout sur l’ensemble des nombres réels. En
outre, la première est paire et les deux autres impaires. Sur la figure A 1.1, on a représenté le graphe de
cosh x , appelé chaînette, ainsi que ceux de sinhx et tanhx ; on voit que ces deux dernières fonctions
diffèrent peu lorsque x
Ces trois fonctions étant partout dérivables, calculons leurs dérivées :
dcoshx _ expx — exp(— x) d sinhx _ expx + exp(— x)
= sinhx = coshx
dx 2 dx 2
et :
d tanh x cosh x cosh x — sinh x sinh x 1
dx cosh2 cosh2
On voit qu’en x = 0 , les dérivées de sinhx et tanhx sont égales à 1 ; aussi, leurs graphes se
confondent-ils en ce point avec la première bissectrice. Comme pour les fonctions circulaires sinx
et tan x, les fonctions hyperboliques sinhx et tanhx sont équivalentes à x, lorsque x tend vers 0.
Le formulaire connu sur les fonctions circulaires se transpose presqu’à l’identique aux fonctions
hyberboliques.
cosh x //
x
1
-/ tanhx
0
x
-y
/
7
/
/
/
FIG. Al.l.
d(arg coshx) 1
= sinhy = (cosh2 y — 1)1/2 = (JC2 - 1)1/2 d’où
dy dx (JC2 - iy/2
De même pour arg sinhx :
d(arg sinhx) _ dy
avec x = sinhy
dx dx
On en déduit :
dx d(arg sinhx) 1
= coshy = (sinh2y+ l)1/2 = (x2 + l)1/2 d’où
dv dx (X2 + 1)V2
Enfin, concernant la fonction arg tanhx , il vient :
d(argtanhx) dy
avec x = tanh y
dx dx
Il en résulte :
dx cosh2 y — sinh2 y d(arg tanhx) 1
= 1 — tanh2 y = 1 — x2 d’où
dy cosh2 y cosh2 y dx 1 - x2
Remarques : 1) Ces résultats simples sur les dérivées des inverses des fonctions hyperboliques sont
précieux dans le calcul intégral.
2) Les trois fonctions hyperboliques inverses peuvent s’exprimer explicitement par des
logarithmes :
argcoshx = ln
Jx + (x2 - 1)'/2J arg sinhx = ln |x + (x2 + l)ly/2j
et :
arg tanhx = ln
m 1/2
T3
c
Q
III . — DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS AU VOISINAGE DE ZÉRO
CM
. . — Définition
III 1
S
Soit / une fonction réelle ou complexe définie dans un intervalle I de l’ensemble des nombres
réels admettant 0 pour point intérieur. On appelle développement limité de / , d’ordre n , au voisinage
2 de zéro, un polynôme P de degré inférieur ou égal à n tel que :
à
Si la dérivée d’ordre k de / , pk’ , existe et si elle est continue dans / , on montre que / s’écrit :
»
_le
/(x) = P(x)+x"e(x) avec P(x) = /W (Q) et e(x) —> 0 quand x — 0
k=Q
664 Annexe 1.
x2 x"
expx = 1 + x+ — + ... + — + x"e(x)
2! ni
b) Fonction cosinus
Les dérivées successives de cosx étant — sinx, — cosx, sinx, cosx, on a, quand x—>0,
puisque cette fonction est en outre paire :
-V2 .V4 X2''
cosx=l-- + - + ... + (-!)" x2n+Ie(x)
(2n)! +
c) Fonction sinus
Les dérivées successives de sinx étant cosx , — sinx , — cosx , sinx , ..., on a, quand x — 0 ,
*
puisque cette fonction est en outre impaire,
x3 x5 x2,,+1
sinx = x-- + - + ... + (-!)" (2n x2,,+2e(x)
+ 1)! +
d) Fonction cosinus hyperbolique
Les dérivées successives de coshx étant sinhx , coshx , sinhx , coshx , ... , on a, quand x —*• 0 ,
puisque cette fonction est paire :
X2"
coSh,= 1
f £
+ + + ...+ (2n)! + X2n+\ 6(X)
e) Fonction sinus hyperbolique
Les dérivées successives de sinhx étant coshx , sinhx , coshx , sinhx , ..., on a, quand x —> 0 ,
puisque cette fonction est impaire,
x3 x3 x2»+!
sinhx = x+ — + — + ...+ (2n+ 1)! + X2/1+2 6(X)
T3
ÎH
Les dérivées successives étant a(l +x)“-1 , a(a — 1)(1 + a)a~2 , ... , on a, quand x —* 0 :
s a(a — 1) a(a — 1) . . . (a — n + 1)
© (l+x)“ = l+ax+ 2,
x2 + ....+ x" + x"e(x)
n\
Ce développement est appelé développement binomial en raison des coefficients qui sont du même type
à que ceux qui interviennent dans la loi binomiale de probabilité (cf. annexe 5).
Exemples :
1
(1+41/2 X_Xÿ
a
2 +2 8 +
1
a= —
2 (l+x)-1/2=l-ix+ÿx2 + ...
a= - 1 (1+*)"1 = 1 -x + x2 + ...
Outils mathématiques de base 665
Cette dernière expression permet d’obtenir par intégration le développement limité de ln(l + je) quand
* —> 0 : .v2 .Y3 X4
ln(l +JC) = je- - + -- — + ...
IV . — NOMBRES COMPLEXES
. . — Définition
IV 1
On appelle nombre complexe le couple ordonné (a, b) de deux nombres réels a et b . L’ensemble
des nombres complexes est muni de deux opérations :
i) la somme, (a, b) + (c, d) = (a + c, b + d)
ii) le produit, (a, b)(c, d) = (ac - bd, ad + bc) .
Le produit est commutatif puisque :
(a, b)(c, d) = (ac — bd, ad + bc) = (ca — db, da + cb) = (c, d)(a, b)
Remarque : L’unité imaginaire est ainsi notée en électricité, et non i comme les mathématiciens la
désigne, afin d’éviter toute confusion avec l’intensité i d’un courant électrique.
est le nombre complexe conjugué de z . Les parties réelle et imaginaire sont souvent écrites en fonction
de z et z* :
a = Re{z}
f .
=
z + z*
— et b — Im{z} =
Z
2—
666 Annexe 1.
y‘ y 1
b\ M2
d
b
__i__
14 b2
O 1 O
a x a2 a\ x
a) b)
FIG. A1.2.
. . — Formules d’Euler
IV 5
Rappelons les développements en série entière des fonctions cosx, sin* et expx :
, JC2 JC4 X6
COSX-1-- + ---+...
X3 X5 X1
sin* —
J:“3!+5!~7!+"-
JC2 JC3
exp*=l+*+ — + — + ...
Pour tout nombre complexe z , on peut poser :
z2 z3
2\ + 3! +
expz = 1 +z +
y
M'
a \
\
M
o T
FIG. A1.3.
V. — MATRICES
V.I. — Définition
On appelle matrice q x n un tableau rectangulaire de nombres à q lignes et n colonnes
(Fig. A 1.4a). Les nombres du tableau, a-y , sont les éléments de matrice ; le premier indice i est l’in¬
dice de ligne, le second j est celui de colonne. On note la matrice A = [ay] .Si q n , la matrice est
rectangulaire ; si q = n , elle est carrée. Lorsque n = 1 , la matrice est colonne alors que si q — 1 , la
matrice est ligne.
B q
-g
c
Q
i
— —
--
O O- O-
r\j
— mj è
° O O- O—
A c
© O- — —o-
O- —
O— -O
i
n
2 a)
q
b)
n
ci
O
FIG. A 1.4.
Par définition, deux matrices A et B sont égales si, et seulement si, ay — by quel que soit le
couple (ij) , ce qui exige que A et B aient le même nombre de lignes et le même nombre de colonnes.
668 Annexe 1.
b) Matrice nulle
La matrice nulle est la matrice A = [aÿ] où a,y = 0 quel que soit le couple (ij) .
c) Matrice unité
La matrice carrée (nn) , dont les éléments diagonaux sont égaux à 1 et les autres nuis, est la matrice
unité ou identité d’ordre n . Par exemple :
1 0
I=
0 1
Si A = [atj] et B = [bÿ\ sont deux matrices q x n , la matrice somme S = A +B est telle que
Sÿ = üij + bij , quel que soit le couple (ij) . Par exemple :
1 -0,5 3 2 4 1,5
4= B= A +B =
2 0 1 1 3 1
Pour multiplier une matrice A par un nombre réel p , on multiplie chacun de ses éléments par p :
pA = [paÿ\
Notons que le produit n’est défini que si le nombre de colonnes de A est égal au nombre de lignes de
B . Dans la pratique, on retient souvent le schéma de la figure A1.4b.
Q
IM g) Propriétés du produit matriciel
S i) Le produit matriciel n’est pas commutatif : AB BA . Vérifions-le :
1 2 '2 5‘ 8 7 '17 24
2 A= B= AB = alors que BA =
à 3 4 3 1 18 19 6 10
1 2 2 1 2 3 38 41
A= B= C= d’où C(BA) = = (CB)A
5 3 3 1 1 2 23 25
Outils mathématiques de base 669
. .
V 3 — Déterminants de matrices carrées 2x2
a) Définition
Par exemple :
2 3
si A = det A = 11
1 7
Lorsque le déterminant n’est pas nul, la matrice est dite régulière.
2 3 4 1 11 8
A= B= et AB =
1 7 1 2 11 15
Le déterminant d’une matrice carrée A , n x n , s’obtient à partir des mineurs et des cofacteurs
définis de la façon suivante.
1) Le mineur associé à l’élément n,y d’une matrice carrée A , de rang n , est le déterminant de
la matrice carrée d’ordre n — 1 que l’on obtient en retirant de A les éléments de la ligne i et de la
colonne j.
Exemple :
'2 3 1"
T3 A= 1 2 3
O
3 1 2
r\l Les mineurs valent :
s A/, 1 = 4 - 3 = 1 M,2 = 2 - 9 = -7 Mis = 1 - 6= -5
©
M21 = 6 - 1 = 5 A/22 = 4 - 3 = 1 A/23 = 2 - 9 = -7
£
à A/31 =9-2 = 7 A/32 = 6-1=5 A/33 = 4 - 3 = 1
2) Le cofacteur a,y s’en déduit selon a,y = (— l)‘+7A/,y . Dans l’exemple précédent, on trouve :
«23 = 7
«33 = 1
670 Annexe 1.
Le déterminant de la matrice carrée s’en déduit en effectuant la somme suivante, selon les éléments
d’une ligne quelconque i :
detA = 2 x (4 - 3) - 3 x (2 - 9) + 1 x (1 - 6) = 18
AB = BA = T
0, 25 0, 5 2 -0,5
A= B= puisque AB = BA =I
-1 2 1 0,25
Une matrice carrée est régulière si elle admet une matrice inverse et une seule.
Une manière d’obtenir la matrice inverse d’une matrice carrée régulière consiste à diviser, par son
déterminant, sa matrice adjointe A* , laquelle s’obtient en prenant la transposée de la matrice C des
cofacteurs. Sur l’exemple de la matrice A à neuf éléments, donnée plus haut, on trouve :
1 7-5' 1 -5 7
C= -5 1 7 d’où A* = 7 1 -5
7 -5 1 -5 7 1
T3 1 -5 7
I
O
A'1 7 1 -5
g 18
-5 7 1
r\l
? 0,25 0,5
à A=
1 2
On appelle vecteur propre d’une matrice carrée A tout vecteur v 0 qui est transformé en un
vecteur colinéaire Av selon :
Av - Av
Pour simplifier l’écriture et analyser un cas important en physique, explicitons, pour des vecteurs
v à deux dimensions, l’équation vectorielle précédente. Il vient, avec les notations habituelles :
Un tel système admet une solution non nulle en v\ et v2 si le déterminant de la matrice des coefficients
est nul :
det|«"-A 0.2
=0 SOit (ûn — A)(û22 — A) — Û12«21 =0
L«21 «22 - A
Il en résulte l’équation du deuxième degré en A suivante :
L’équation du deuxième degré, qui s’écrit, A2 — 3A + 1 = 0 , admet les deux racines suivantes :
?
à 3 + 51/2 3 — 51/2
Ai =
2
et A2 = 2
Pour obtenir les deux vecteurs propres, il suffit d’injecter ces deux valeurs de A dans l’équation initiale.
Il vient pour la première valeur propre Ai :
Les lois de la physique et donc celles de la mécanique se traduisent le plus souvent par des équations
reliant des fonctions dépendant d’une ou plusieurs variables à leurs dérivées première et seconde par
rapport à ces variables. Ces équations sont appelées des équations différentielles. Parmi elles, celles qui
sont linéaires jouent un rôle important en raison de leur simplicité.
Les équations différentielles que l’on rencontre le plus souvent dans les problèmes simples de
mécanique sont linéaires, c’est-à-dire que toute combinaison linéaire de solutions est encore solution de
l’équation. C’est le cas pour les équations suivantes, respectivement du premier et du deuxième ordre :
dV
— + - =0
dt
V
T
et
d2X
~T~2
d t2
, IdX
"I
---
T dt
n
TT + CaX — 0
v
T et ca étant des constantes. Les expressions ci-dessus sont linéaires par rapport aux fonctions V , X
et leurs dérivées.
Remarque : Si V a les dimensions d’une vitesse et si t représente le temps, r est homogène à une
durée. Si X a la dimension d’une longueur, ca est homogène à l’inverse d’une durée au
carré.
Ces deux équations différentielles peuvent se ramener aisément à des équations avec second membre,
Q dites non homogène. En effet, posant v — V + ar et x — X + b/ca , on obtient respectivement :
IM
s dt> V
——|— — a
d2x Idx
dt2 + T TT
dt +
et TTT - cax = b
dt T
Il suffit donc de résoudre les équations sans second membre précédentes (en V et en X) et d’ajouter
2 les solutions particulières suivantes : v = Cte = ar et x = Cte = b/ca respectivement.
à
a) Équation différentielle du premier ordre
L’intégration de cette équation s’effectue sans difficulté. En effet, cherchons une solution de la
--
forme Cte x exp(rr). L’équation différentielle :
dV V „ I
— 1— =0 donne +- exp(rt) = 0
t
r
L\I T T
Outils mathématiques de base
V = Cte x exp
v
v=
î>0
ar
O
-'J et
T
v = Cte x exp
+ ar
t
- + ar
Pour calculer la constante, il suffit de connaître v à un instant particulier. Par exemple, si, pour t = 0,
673
FIG. A1.5.
lfi+7Ji+CaX-°
Il vient :
(r2 + exp(rr) = 0
d’où l’équation caractéristique du deuxième degré r2 + r/r + ca = 0 , dont les solutions sont :
1 1 1/2 1 1 1/2
n= -
2T 4r2 CO et r2 = -
2T 4t2 C«
£
ci
rî = —
2r U2 c“)
La solution générale est donc la combinaison linéaire suivante :
et r2 —
1
2r U2 c“)
O
1/2
X = exp [C+ exp(at) + C_ exp(— at)] avec
“=(4ÿ-C»)
ce qui s’écrit aussi :
X — exp [Acosh(arf) + fisinh(ar)]
Les constantes C+ , C_ , A et B sont déterminées par des valeurs particulières de X et X .
674 Annexe 1.
--
C’est, du point de vue de la physique, le cas le plus intéressant. Les deux solutions sont complexes :
1/2 1/2
ri =
I
2r
+j ( -
I
4ÿ2 et r2 = -- j
2r
I
(C“ 4T2)
La solution générale est donc la combinaison linéaire suivante :
1 1/2
X = exp (-ÿ;) [C+ exp{j(oat) + C_ exp(->>flr)] avec =
4r2
Cette solution s’écrit aussi, en raison des relations d’Euler :
1
n = r2 = - 2r
d2X
Sr-«(>-sM-s) «
w
C2
2r (-2+s)exp(-s)
on retrouve, en effet :
d2X ldX „ „
dïï+rJ7+C-X-°
La solution générale est alors la combinaison linéaire suivante :
Q
CM
X = (Ci + C2t) exp
s
Comme précédemment, les constantes Ci , C2 sont déterminées par des valeurs particulières de X
et X.
?
à
Exemple : supposons que l/(4r2) < ca et que, à l’instant t = 0 , on ait X = 0 et X = VQ . Il
vient :
X(0) = C+ + C_ = 0 et X(0) = j(oa(C+ C_) - v0
On en déduit C+ = — C_ = vo/(2(oa) . Finalement :
. .
VI 2 — Équation différentielle non linéaire
Les équations différentielles non linéaires interviennent de plus en plus en physique contempo¬
raine, car elles décrivent des phénomènes nouveaux intéressants. En raison de la complexité des solu¬
tions, ces équations différentielles sont de nos jours largement étudiées par des moyens informatiques
(cf. chapitre 12).
Un exemple simple d’équation différentielle non linéaire, est fourni par le mouvement d’un point
matériel soumis à son poids et à une force de frottement visqueux proportionnelle au carré de la vitesse.
On trouve (cf. Mécanique) :
dv
dt -0-5)
Les quantités a et v\ ont respectivement les dimensions d’une accélération et d’une vitesse. En sépa¬
rant v et f, cette équation différentielle s’écrit :
dv dv dv
= a dt
[X-v1ÿ]) 2(\+v/v\) 2(1 — v/v\)
d’où, en intégrant, sachant que v = O à t = O :
ln [ 1 + — - In ( 1- — = 2at
V\ v\
1 - exp(— 2af)
v(t) - V\ — v\ tanh(û/)
1 + exp(-2ar)
On voit que v\ est la limite vers laquelle tend v lorsque t augmente infiniment.
Q
IM
2
à
Annexe 2
Analyse de Fourier
L’analyse de Fourier joue un rôle capital en théorie du signal. Elle a été élaborée par J. Fourier
en 1815 pour résoudre l’équation différentielle du transfert thermique (cf. Thermodynamique). Depuis,
on la retrouve dans les divers domaines de la physique, en mécanique pour l’étude des vibrations, en
électromagnétisme dans la théorie de la réponse linéaire des milieux matériels, en électronique dans la
réponse fréquentielle des circuits, enfin très largement en optique car elle permet de décrire de façon
efficace le phénomène de diffraction.
Nous nous proposons de donner les principaux résultats de l’analyse de Fourier en nous limitant
volontairement aux cas simples et importants que l’on rencontre en électronique où la variable est le
temps (t).
S où les quantités üQ , a„ et b„ sont des nombres réels appelés les coefficients de Fourier réels de g(t) .
Ces coefficients üQ , a„ et hn s’obtiennent à partir de g(t) à l’aide des expressions suivantes :
?
à _ 2 rT
<3()
~TJ0 g(t) d t an =
?l *(»<** faj) d t et bn =
?/ *«™(2ÿ)d,
En effet, si l’on multiplie les deux membres de l’équation donnant g(t) par cos(2Trmt/T) et l’on
intègre entre 0 et T , on trouve des intégrales du type :
Or:
rT i rT 1 rT
/ COS(2îrnt/T) cos(2nmt/T) df = - / cos[27r(n + m)t/T] dt + - cos[27r(n — m)r/7] dr
Jo 2 70 2 Vo
vaut r/2 pour « = m et 0 pour n m . Notons que pour n = m = 0 , cette intégrale vaut T . L’autre
intégrale est toujours nulle, puisque :
f
Jo
sin(27rnt /T) cos(27rrnt/T) d t =]-
2 f
Jo
sin[2îr(« + m)t/T] dt + ~
2 J0
f sin[27r(n — m)t/T] dt = 0
On procède de même pour établir l’expression de bn : on multiplie les deux membres de l’équation
donnant g(t) par sin(27rm t/T) et on intègre. Apparaissent alors des termes de la forme :
i HlO*"
an 008 (2*T dt et bn
lsin(2lrf) d<
Comme :
et
1 fT
l sin (2*T)
d'
2 Jo
f
[
(n — m)t
T d,-I/rc°s[ 2ir{n + m)t
T
dt
M=1
(j2nj) + a„ +jb„
2 exP -
678 Annexe 2.
soit aussi :
oo oo
g(t) =c0 +
n=\
C" eXP (jl7Tj) + X c" exp {~j27Tj)
tl=\
en introduisant :
O I a,i — jb„ a,i +jbn
co = 2 Cn =
2
et °'1 2
Comme :
x xc — OO
5Zc»exp (-fiir'j) = Y1 = 5Z cm exp
n=\ m=— m=— 1
OO
g(0 = XI
—
H=
Cn exp
OO
avec c„ = j
J g(t) exp dt
L’ensemble des valeurs de cn forme le spectre complexe de g(t) . Ce dernier fournit le spectre réel
selon :
an = cn + c* et bn =j(cn - c*)
Remarque : En définissant les coefficients complexes, s’introduisent naturellement des entiers néga¬
tifs ; on ne s’étonnera pas alors de voir apparaître des « fréquences négatives ».
1.3. — Exemples
Nous allons calculer le développement en série de Fourier de fonctions souvent utilisées en optique
et en électronique. Le plus simple est de calculer c„ et d’en déduire si besoin an et bn .
a) Fonction créneau
-d Considérons la fonction créneau représentée sur la figure A2.1a ; sa largeur est égale à la moitié de
o
la période T , sa valeur minimale est 0 et sa valeur maximale est 1 . En outre, elle est centrée, ce qui
permet d’en conclure que bn — 0 .
rNJ
° g(t) a„
© 1
£ 1
CL
O
-- \
---
T/2 \
°,-- T >J
t 0 4 5 6 n
a) b)
FIG. A2.1.
Analyse de Fourier 679
Calculons c„ :
c„
“ï l'T/t'M-i2™,/T)-i(-ÿ)d«
1 sin(7rn/2)
[exp(“i'™/2) - exp(/îrn/2)] = -
2 TTnjl
d’où :
sin(7rn/2)
a„ = et b„ = 0
TTn/l
La figure A2.1b représente le spectre de g(t) formé par l’ensemble des coefficients a„ . Ainsi :
V' W*n/2)
(A
*W =
1
2+L I
H=I L
'
] oos{2ÿ)
soit :
(o 3t\
*(<) =!+
2
377 V T) h (24) h (2”?) + ...
cos cos
Sur la figure A2.2, on a représenté les courbes successives donnant une fonction rectangle avec une
précision qui croît au fur et à mesure que l’on augmente le nombre de termes du développement. La
première courbe donne la valeur moyenne, la deuxième prend en compte aussi le premier harmonique,
la troisième ajoute les troisième et cinquième harmoniques, la quatrième représente la somme des dix
premiers termes non nuis du développement. On voit que l’on restitue progressivement la fonction
rectangle.
? s{t)
9>
î
0,5 <D
r®
0 t
Q
CM
FIG. A2.2.
S
b) Fonction en dents de scie
? Considérons une fonction périodique en dents de scie dont le motif est de la forme : go(t) = t/T
à entre 0 et T , T étant la période (Fig. A2.3a). Calculons c„ pour nÿO :
c„ e\p(-j27rnt/T)
680 Annexe 2.
soit :
et pour n = 0 :
1 rT i , 1
c° =
ïl TA'=- 2
1 1
a0 = c0 = - a„ = c„ + c* = 0 et bn =j(cn - c*) = -
2 irn
g(t) k-l
î
0,5
1/27T
1/47T —
1/87T — Z
T î 2 3
a) b)
FIG. A2.3.
II . — TRANSFORMATION DE FOURIER
II 1. . — Définition et propriété de réciprocité
a) Définition
La transformation de Fourier est l’opération mathématique qui associe à une fonction g(t) , réelle
ou complexe, de la variable réelle î , son spectre g(f) ou transformée de Fourier, selon l’intégrale :
-g r °°
c
Q
W) = /
J — oo
g(0 exp(—/2ir/ 1) d t
rxj
° / ayant une dimension physique égale à l’inverse de celle de t . Cette définition n’a de sens évidemment
© que si l’intégrale existe. Notons que la valeur moyenne de g(t) est donnée par g(0) puisque :
£ r°°
CL
O
?(°) = /
J — oo
g(t) dt
Remarque : On définit parfois la transformée de Fourier sans faire apparaître explicitement le facteur
27T dans l’argument de l’exponentielle. C’est le cas en physique quantique (cf. Quan¬
tique). Les propriétés de la transformée de Fourier ne sont évidemment pas modifiées ;
cependant un facteur numérique égal à l/(27r) doit être affecté à l’expression intégrale
de g{t) .
Analyse de Fourier 681
b) Réciprocité
On démontre que les rôles de g(t) et g(f) sont réciproques, c’est-à-dire que l’on a aussi :
g(t) =
J—oo
[ W) txp{J2irft) df
ce que l’on interprète comme une superposition linéaire de fonctions sinusoïdales, de fréquence /,
pondérées par la fonction g(f) . On notera le changement de signe dans l’exponentielle de cette dernière
intégrale.
. . — Exemples
II 2
d’où:
sin(7r/)
rect(f) = = sincÿ)
rect(t) sin(7r/)
1 rect(/) =
irf
1
-g
c
Q
rNJ
° -i 0 I r
-3
t
Ai o 1 /
© 2 2
a) b)
£ FIG. A2.4.
CL
O
b) Fonction A (t)
La fonction triangle, A (t) , a pour équation 1 — |f| pour |f| 1 et 0 ailleurs (Fig. A2.5). Calculons
sa transformée de Fourier :
POO rO r\
A(f)= / A(f) exp(-j2irf t)dt = / (1 +t)exp(-j27rft)dt+ / (1 - t) exp(-j27rf t) d t
J —oo J— I J0
682 Annexe 2.
i
4TT2/2 (-H1L - i i
{exp(-ÿ [fcy i
4îT2/2 (“7 + ')] }„ +'W11
=
~Wf
-
t -
i ( (
-1 0 1 t -3 -2 -1 0 1 2 3/
a) b)
FIG. A2.5.
TJ
O
c) Fonction de Gauss
r\j La fonction de Gauss g(t) = exp(— TTî2) a la particularité d’admettre comme spectre une fonction
° de Gauss de même caractéristique : g(f) — exp(— TT/2) (Fig. A2.6). En effet, on a :
© pOO poo
?(/ÿ) = exp[-77(r2 +j2ft)] dt soit g(f) = exp(-7r/2) / exp(-7rz2) dz
J— OO J— oo
à
O en posant Z = t +jf . Or, (cf. Thermodynamique) :
pOC
/ exp(-7rz2) dz = 1
J — OO
Il en résulte que :
W) = exp(-7T/2)
Analyse de Fourier 683
—
0 r
a) b)
FIG. A2.6.
a) Translation
Une translation de la fonction g{t) se traduit par la multiplication de g(f) par un terme de phase.
En effet, on a, en introduisant t' = t — T :
poo poo
TF {g(r -T)}= g(t-r) exp(-;27r/ 1) d t = / g(t') exp[-j27rf(t' + r)] d t'
J — oo J— oo
soit :
r°°
TF - T)} = exp(—7-27t/t) / g(t') exp(-j2irf /) d tf = txp{-j2irfT)g{f)
J — OO
Retenons :
TF {g(t - r)} = exp{-j2nfT)g(f)
b) Similitude
Une dilatation des coordonnées dans l’espace direct se traduit à la fois par une contraction des
coordonnées dans l’espace spectral et par un changement de l’amplitude du spectre. Montrons-le en
posant t' = t/a, a étant le facteur de dilatation supposé positif:
p OO
c
TF
{'©)ÿ£>(;) exp(-j27rft) d t = a I f{t') exp(-j2irfatr) d t'
J — OO
Q
r\j Par conséquent :
°
© T.F {g(ÿ)}=ag(af)
Notons que les supports de g(t) et de g(f) varient en sens inverse.
CL
O Exemple : la propriété de similitude permet d’en déduire la transformée de Fourier de rect(t/a) .
On trouve :
sin('7r/a)
Remarque : Le cas où a < 0 ne présente pas de difficulté ; le facteur multiplicatif de l’intégrale doit
être remplacé par \a\ .
684 Annexe 2.
c) Convolution
pOO
s(t) / e(t')h(t — t')dt' ce que l’on note aussi s(t) = e(t) h(t)
*
J —oc
La transformée de Fourier du produit de convolution de deux fonctions e(t) et h(t) est égale au
produit simple des transformées de Fourier 7(f) et h(f) .
Établissons ce résultat :
poo poo poc p oc
7(f) = / / e(t')h(t — t') dt' exp(-flirf t) dt = / e(t') dt' / h(t — t') exp(-jlTrft) dt
J — OO J— oo J—oo J —oo
soit :
poo
7(f) = /
J—oo
e(t') exp(—y'27r/ 1') dt' h(f) = 7(f) h(f)
Ainsi :
s(f)=W)W)
La figure A2.7 donne une représentation géométrique de la convolution ; on distingue quatre opé¬
rations successives : un retournement de h(t') en h(-t') , une translation t de h(-t') en h(t — t1) ,
une multiplication par e(t') et une intégration selon t' dont le résultat est une fonction de t .
Retournement Translation
h(t') M-O/ii /
i‘
/ /
-d \ 1
o / /
\ \
rNJ
0 / 0 t' 0 t t‘
s Multiplication
©
FIG. A2.7.
Analyse de Fourier 685
d) Corrélation
Le produit de corrélation de deux fonctions à valeurs complexes g(t) et h(t) est par définition :
poo
Cg,h(t) = /
J — OO
g{t') h*(t' -t)dt' ce qui s’écrit aussi Cg,h(t) = e(t) * h*(-t)
C’est donc un produit de convolution particulier. Dans le cas où les deux fonctions sont identiques,
h(t) = g(t) , on obtient Y autocorrélation :
P OC
cs= J— OO
*(0«*(<'-<) «K1 soit Cgjh = g(t) *g*(-t)
soit :
TF {£*(-')} =
J g*(t') exp(/27r/r') dt1 = SÿJ g(t!) exp(-j2nft') dr'j = g*(f)
e) Théorème de Parseval-Plancherel
P OO P OO
Q
CM
J jg(,)\2i, J jm? if
=
2 /
J- oo
|g(0 Ÿ dt= [
J- oo
g(t)g* (t) d / = TF{f g{t)g*(t) \J = {lg(f) * g* (f) J\
f=0 f=0
à
soit :
J —oo
I«WI2 r lJ -oo
dt= s.
w')t(f-f)if) )
f—0
r
Or g*(f) = g*(-f) , puisque :
Il en résulte :
pOO f poo \ p oc poc
/
J— OO /
lsWI2d'= U-OO ) /—O
=WWW
J—oo \ J—oo l*OTI2d/
sV')rv')if'=
-f) if
En électronique, la première intégrale représente l’énergie transportée par un signal électrique, alors que
la dernière exprime la somme des puissances transportées par les différentes composantes harmoniques.
I
8{t) = lim -rect (;)
En électronique, 8(t) est une impulsion électrique, de durée extrêmement brève devant toute autre durée
du système étudié.
8(t) m
-g 0 0 /
c a) b)
Q FIG. A2.8.
rNJ
° c) Unité de convolution
©
Considérons la convolution de la fonction g{t) et 8(t) . D’après ce qui précède, on peut écrire :
£
CL
O TFWO«êW}=ÎOT«(f)=ÎOT
Par conséquent :
p OO
/
J—OO
g(0 — t') d t' = g(t) ce qui s’écrit formellement g(t) 8(t) = g(t)
*
Ainsi l’impulsion de Dirac est Y unité de convolution.
Analyse de Fourier 687
pOO poo
/ g(t') Stf -T) dt' = g(r) soit / g(t) 8(t - r) d t = g(r)
J— oo J —oc
8(h)—
g(t o+)"
o to T
FIG. A2.9.
Exemple : la dérivée de la fonction de Heaviside, nulle en tout t 0 s’écrit, au sens des distribu¬
tions :
dY
— = [Y(0+)-Y(0-)] S(l) = S(i)
. . — Peigne de Dirac
II 5
s(') =i+ J
K)
O
£
nÿO
2jrn 6XP
- ll—OO
lf = -l£exp(ÿ)=I
n~r 0
â n=— oc exp(/2,rï)
688 Annexe 2.
Au sens des distributions, la dérivée de g(t) s’écrit, puisque la fonction est continue par morceaux de
pentes 1/A :
n=oo - n=oo -
Ë£ =I+ 5ÿ {g[(«A)+] -g[(nA)“]}5(r-nA) = - + J] -8(t - «A) = - pgnA(r) -
d At II — V Il — V
la TF d’un peigne de Dirac, de période A est un peigne de Dirac, de période 1/A , multiplié par 1/A
(Fig. A2.10b) :
I
TF{pgnA(r)} = — pgn1/A(/)
- n A)
(l/A)Ç5(/-n/A)
-d
c . . — Transformées de Fourier des fonctions périodiques
II 6
Q
On peut retrouver les résultats sur les séries de Fourier à l’aide de l’extension de la transformée de
r\j Fourier aux distributions. En effet, une fonction périodique, de période T , peut se mettre sous la forme :
°
© OO
E
KO-ÿ n=— oo
= j E
/!=— oo
E
n=—oo
Y SO (ÿ)
avec : Cn =
Analyse de Fourier 689
Exemples :
1) Si le motif est un signal rectangulaire, de largeur T/2, on retrouve le développement établi
précédemment en I. En effet, on a :
OO
g{t)= Y,
11= — OO
S(t-nT)
* rect (?) d’où C
"
=- x
T
-
2
x
sin(7r/T/2)
TTJT/2
= 1sin(W2)
2 irn/2
On en déduit : an = 2c„ et b„ = 0 .
2) Si g(t) = exp(/27r/o/) , alors, dans le développement en série, seul c\ = 1 est non nul et
g(f) = S(f —fo) . En combinant linéairement les exponentielles, on obtient :
TF{sin(277/0r)} = TF j exp(/27r/o0 -
2i
exp(-j2nf0t)
=
1
W.[8(f-fo)-S(f+f0)}
2/
3) Si le motif est une sinusoïde simplement redressée, de période T , on a :
En effectuant, on trouve :
S «W=i+icoS(2ÿ)+AcoS(4ÿ)
£ La valeur de c\ s’obtient en effet en faisant sin[(n — 1) 7r / 2] « (n — l)n/2 . Les coefficients réels s’en
à déduisent aisément : an = 2cn et bn = 0 .
Dans le traitement des signaux, le signal s(t) à traiter se présente sous forme numérique ; plus
précisément, on a le signal échantillonné se(t) , c’est-à-dire l’ensemble des valeurs prises par s(t) pour
N valeurs de la variable t , régulièrement espacées, avec un pas Te (Fig. A2.1la).
690 Annexe 2.
La relation entre le signal s(t) et le signal échantillonné correspondant se(t) peut être écrite, à
l’aide du peigne de Dirac, sous la forme suivante :
OO
n étant un entier positif négatif ou nul ; ainsi, seules les valeurs de s(t) correspondant à f = nTe
sont considérées. On comprend intuitivement que la fonction échantillonnée se(t) représentera d’autant
mieux le signal s(t) que le pas Te est suffisamment faible. Cependant, comme nous allons le voir, il
n’est pas nécessaire que Te soit plus petit que les détails les plus fins du signal, lesquels correspondant
à la fréquence maximale fu , au-delà de laquelle on peut négliger le spectre.
se(i)
%<f)
0
AAAAAA
-2/Te -1/Te 0 fM \/Te 2/Te 3 /Te f
Te
a) b)
FIG. A2.11.
m\
CL
O
~fe 0 7v fe /
FIG. A2.12.
Analyse de Fourier 691
/•oc oo
%(/)=[J —OO
se(t)exp(-j2nft) dt = /_ 00
£ s(nAe)8(t — nAe) exp(—j2irft) dt
n=— oo
%if) = Y SM exP
Q
Réciproquement, établissons l’expression de je[n] en fonction de %{f) .Il vient :
CM n oo
SA'~i>
1
se(f) —
* Âe
ce qui donne, en multipliant les deux membres de l’égalité par Ae rect(f/fe) :
Il en résulte en remplaçant 'sif) par son expression dans l’équation intégrale donnant $e[n] :
p OC
Se[n] = /
J — OO
Ae rect 8)W) e\p(j2nf nAe) d/
soit :
se[n]=j Jÿ?e(f)exp(f2TrnÇj df
Exemple : la fonction rectangulaire discrétisée, entre —m et m , avec la période \e , et donc de
largeur NAe , avec /V = 2m + 1 , a pour expression :
-----
Il vient, en effectuant la somme, après avoir posé 0 — 2nf/fe :
'
se(f,) = exp (y'm0) [1 + exp(-70) + exp(-y‘20) H h exp(-y'2m0)]
1 - exp [—y (2m + 1)0]
= exp(/m0)
1 - exp(—70)
soit :
2
à . . — Transformée de Fourier rapide
III 2
En pratique, on calcule la transformation de Fourier à l’aide d’un ordinateur, dont les possibi¬
lités de calcul sont désormais immenses, soit avec un oscilloscope pourvu de fonctions de calcul pré¬
programmées. Dans les deux cas, on utilise un algorithme remarquablement rapide, appelé FFT (de l’an¬
glais fast Fourier transform pour transformée de Fourier rapide). Cet algorithme, mis au point en 1965
par J. Cooley et J. Tucky, connaît depuis un succès considérable en raison de sa faible durée de cal¬
cul, comparée aux durées qu’exigent les méthodes directes de calcul d’intégrales.
Analyse de Fourier 693
a) Signal acquis
r
\
b) Signal considéré
I
FIG. A2.13.
Le spectre retourné par l’algorithme FFT ne comporte qu’un seul pic, à la fréquence / = f0 , et est
conforme au spectre 1(f) du signal harmonique (Fig. A2.14a).
ii) Si le rapport 7b /7b est différent d’un nombre entier, les pics situés autour de leur position
initiale s’étalent ; l’étalement maximal est obtenu pour 7b /7b = m 4- 1/2 :
Le module du spectre calculé par l’algorithme FFT se déploie autour de la raie centrale de fréquence
/ =/o , avec la lente décroissance en 1/n du sinus cardinal (Fig. A2.14b). L’amplitude du pic central
n’est donc pas restituée fidèlement. Le théorème de Parseval-Plancherel permet de calculer la moyenne
quadratique sm du signal harmonique. La somme ne portant que sur les fréquences positives, cette
moyenne a pour expression :
£ = 2EMF1|
I L «J I
HÿO
le [jn/Ta]
Hn/Ta ] /\
\ / \
/
/ t
/ \
\ / \
/ /
\ \
0 / / 0
c ~fo
Q a) b)
rNJ
FIG. A2.14.
°
©
c) Fenêtres de pondération ou d’apodisation
2
CL Le spectre calculé par l’algorithme FFT est pondéré par la fonction sine(/7b) à lente décrois¬
O
sance, transformée de Fourier de la fonction rect(t/7b) à décroissance abrupte. Pour supprimer cette
décroissance, on pondère le signal par une fonction à décroissance douce. Sa transformée de Fourier pré¬
sente peu ou pas d’oscillations, ce qui permet d’obtenir une atténuation plus rapide de l’amplitude des
pics. Cette technique permet de minimiser l’influence des variations brutales du signal entre deux mo¬
tifs consécutifs (Fig. A2.15). On l’appelle en optique astronomique aussi apodisation, car elle tend à
supprimer les oscillations résiduelles ou « pieds » de la fonction de transfert dans le domaine des fré¬
quences spatiales (cf. Optique).
Analyse de Fourier 695
Signal Signal
Sans I- - , Avec
pondération pondération
Forte
discontinuité
m
Faible
discontinuité
HUA m
Spectre Spectre
étalé élargi
0 fo f 0 fo f
a) b)
FIG. A2.15.
W)\ P(fll
o l l l l l l l,
fo f
o
_
fo f
a) Sans pondération b) Pondération par une fenêtre de Hamming
FIG. A2.16.
-g
c
Q
r\j d) Signaux non sinusoïdaux
° Pour des signaux périodiques, de période T , les fenêtres d’apodisation sont inutiles si l’on parvient
© à réaliser un rapport Ta/T = m entier. En effet, la linéarité de la transformation de Fourier permet de
décomposer le signal en une somme de signaux sinusoïdaux dont les périodes T jk où k est un entier,
£ sont des sous-multiples de T . Dans ces conditions, on réalise pour chacun des harmoniques du signal,
CL
O un rapport Ta/(T/k) — mk entier, ce qui conduit, après calcul du spectre, à des raies représentées
chacunes par un seul pic.
Si la condition précédente n’est pas réalisée, ou bien si le signal est apériodique, comme en modu¬
lation par exemple, alors les fenêtres de pondération s’imposent, d’où leur importance en pratique ! No¬
tons qu’alors, l’amplitude d’une raie s’obtient en calculant la moyenne quadratique de l’ensemble des
pics qui la constitue, avec un facteur de pondération dû au fenêtrage. Ce facteur, qui correspond à la
moyenne quadratique de la fonction de pondération, vaut 0, 397 pour la fenêtre de Hamming.
696 Annexe 2.
Pour restituer un signal analogique en vue d’un traitement analogique, tel un signal audio, on doit
utiliser un convertisseur numérique-analogique (cf. chapitre 19). Un signal échantillonné se{t) devient
après conversion un signal analogique sa{t) qui présente une structure en forme de marches d’escaliers
(Fig. MAI) :
sa{t) = se(t)
* rect ( Te avec se{t) = s{t)pgnTe(t)
Se (t) Sait)
Signal Signal
échantillonné analogique
H--
1
0 t t
Te Te
FIG. A2A1.
Si la condition de Shannon est respectée, il n’y a pas de repliement de spectre : dans la fenêtre spec¬
trale [—fe/ 2 ; fe/ 2] , %(f) = 'sif) . Quant au spectre de Fourier du signal analogique sa(t) reconstitué,
il diffère de celui du signal d’origine 2(f) par :
Ainsi, le spectre du signal restitué est modulé en amplitude par la fonction sinc(/Te) , laquelle s’annule
à la fréquence d’échantillonnage fe = \/Te ; le signal reproduit n’est donc pas fidèle au signal initial.
Afin d’atténuer la déformation du spectre par cet effet de modulation, on sur-échantillonne au-delà de la
fréquence de Shannon, ce qui permet de réaliser la condition / <§; \/Te , et donc d’avoir sine (JTe) ss 1 .
Exemple : dans la reproduction des sons, dont on sait que la fréquence maximale audible est de
20 kHz , les contributions de plus haute fréquence peuvent être éliminées, sans perte significative ; la
fréquence de Shannon est fs = 40 kHz . Dans la pratique, on sur-échantillonne à fe = nfs avec n = 2,3
-g ou 4.
c
Q
rNJ
°
©
£
CL
O
Annexe 3
Transformée de Laplace
L’analyse des signaux temporels conduit à s’intéresser à la réponse que donne un système lors¬
qu’il est excité, à un instant déterminé pris comme origine, par un signal d’entrée dépendant du temps.
Elle complète l’analyse de Fourier (cf. annexe 2), dans la mesure où elle prend en compte toute l’évo¬
lution de la réponse, notamment le régime transitoire qui précède le régime établi. La transformation de
Laplace, du nom du mathématicien français Pierre Simon Laplace, prend précisément en compte cette
caractéristique des signaux temporels.
En outre, la variable conjuguée complexe p, homogène à l’inverse d’une durée, que cette transfor¬
mation introduit permet de remplacer la résolution d’une équation différentielle linéaire, à coefficients
constants, par celle d’une équation algébrique. Cette technique développée par Heaviside porte le nom
de calcul symbolique ou calcul opérationnel.
. — DÉFINITION ET PROPRIÉTÉS
1.1. — Définition
À toute fonction du temps, g(t) , nulle pour t 0 et définie pour t > 0 , on peut faire correspondre
la fonction suivante G{p) , ou TL|g(r)} , de la variable complexe p = a +j(o , appelée Transformée
de Laplace de g(t) , définie selon :
Q
IM
2 Pour a = 0, cette fonction s’apparente à la transformée de Fourier (cf. annexe 2). En effet, on a,
à respectivement :
rOC rOC
1.2. — Réciprocité
Réciproquement, on montre que la fonction g(t) , appelée original de G{p) , est donnée par la
transformation inverse, dite de Melin-Fourier :
«o +/00
8(t)=TL~ G{p) exp {pt) dp
ato—joo
TL {#(' T)} =
- g(t — T) exp(-pt) dt — exp(-pr) g(t') exp {-pt1) d t'
Ainsi, un retard dans la fonction g(t) a pour effet de multiplier la transformée de Laplace par un terme
exponentiel :
T3
c TL {$(* - r)} = exp(-pr) G{p)
Q
CM
c) Similitude
S
Si g{t) = TL- 1 {G(p) } , il vient, en procédant à une similitude, c’est-à-dire en changeant t1 en
t/a avec a > 0 :
2
à
TL {8(a)}=J0 S(û)CXp(<~Pÿdt =
aJ0 S(t')exp(-apt') dt' = aG(ap)
TL {g(L)} = aG(ap)
Transformée de Laplace 699
d) Dérivation
Sachant que TL {#(?)} — G{p) , la fonction dérivée de g{t) a pour transformée de Laplace :
TL{ÿ} i°° =
dg
d,
exp(-pr) d/= [g(r)exp(—pr)]o +PJÿ g(t) exp(-pt) dt
d’où :
d(") 8 II—
TL
df(")
i=0
où g'1’ désigne la dérivée d’ordre i de g(t) . Notons que si la fonction, ainsi que toutes ses dérivées,
sont nulles à t = 0 , la relation précédente se réduit à :
TL
e) Intégration
Q Considérons la fonction Jg(t) , primitive de g(t) définie par g(t) = d Jg{t)/ d t , dont la transfor¬
CM mée de Laplace est G(p) . Sa transformée de Laplace s’obtient par intégration par parties, selon :
S 00
djg{t)
TL{ÿ(0} =
JQ Jg(t)eM~Pt) dt = [-ÿ Jg{t) exp(-pr)]o + dt
exp(—pt) dt
? avec :
à d Jg{t) p OO
L
00
TL{jg(r)} =
Évidemment, si Jg(0) = 0 , l’intégration se réduit à une simple division par p .
700 Annexe 3.
f) Convolution
Considérons un système, de réponse impulsionnelle h(t) , qui reçoit un signal s(t) à l’entrée.
Supposons qu’il admette en sortie un signal s(t) tel que sa transformée de Laplace S(p) soit égale au
produit des transformées de Laplace E(p) et H{p) de e(t) et h(t) respectivement. On a :
rOC rOC
S(p) —
JJ e(t>)h(r — î,)exp(—pr) dt' dr soit S(p)—TLÿJ e{f) h(r — t') d/j
En identifiant à cette dernière équation la relation de définition de la TL, s(t) apparaît comme la convo¬
lution de e{t) et h(t) :
r°°
s(t) = / e(t') h{t — t') d t' soit formellement s(r) = e(t) h(t)
Jo *
Retenons donc que la transformée de Laplace d’un produit de convolution de deux fonctions est le
Q produit de leurs transformées de Laplace.
CM
S
TL j<?0) */i(f)} - E(p) H(p)
2
à
Remarque : Comme les rôles joués par s(t) et h(t) sont interchangeables, la relation précédente
s’écrit aussi :
«M= J/”«(«-
0
O
Transformée de Laplace 701
En faisant tendre p vers l’infini dans les deux membres de l’équation précédente, on obtient :
lim
p—>oc [/ |f exp(-pO df] =0 d’où lim pG(p) = g(0)
p—>oc
ce qui permet de connaître la valeur initiale d’une fonction d’évolution, à l’aide uniquement de sa TL.
De façon analogue, en faisant tendre p vers zéro, on a :
d’où :
JJ. 57
lim dr]e\p(-pt)
= Hm -*(0)]
Ce dernier permet par exemple de déterminer le régime établi correspondant à la fonction d’évolution
g(t) , cela uniquement à partir de sa TL.
2
à
R(p) = TL{r(r)}= r at
r
exp(—pt) d/ = _-exp(—pr)
VP Jo
T oo roo
+-p J0 exp(—pt) dr
soit :
*w=-y[exp(-,«)]r=ÿ?
Retenons donc :
TL
M=£
702 Annexe 3.
V
\
\
0 0
t l/a t
FIG. A3.1. FIG. A3.2.
b) Fonction exponentielle
p+a
Ainsi :
TL jé?mexp(-a/)J = p + a
c) Fonctions sinusoïdales
rOO nOO
C
£0>) =
j0)Q ~ p
{exp[(>.o -p)t\i'a = em
P -jo0
6m (p2 + al ~rJp + toi
2
toQ
Q
r\j Comme, en raison de la linéarité de la transformée de Laplace, on peut identifier les parties réelle et
° imaginaire de E(p) aux TL de cos(û>ot) et sin(û>o0 , on trouve respectivement, :
©
£
O-
TL |emcos(û>o0} = em et TLÿem sin(w0t)| = emp1 W°
+ toi
o
a1
$
X n
X
S
X
I
X i- ?
CD
i «L i- 8 xi i i- S s !
x
- £ O
K X I a, X
3 -3-
T
X k I I i
a —
3 3 ï
» I 3 3 + i- x T
i 3
3 3"
3 3 I I c: 3
? 3
£
*
>
ï
s
“Q "Q
O $
3 3 I' 3 3 Ta X
3 + 3. 3 X 3. T3 3 X “*3
£
3
Q)
3
X I
“O | H- + 3 a~ 3 a- i + i 3I 3 a +I 31 » I 3
8-
3, I
a 3 «SLI
O
«SLI + «SL 3 a Onj
3 ET
JL JL U
ç/i
-Q»
3-
-Q»
©
S a
O
3
-4
S
704 Annexe 3.
r
exp(—pi) d t = --exp(-pr)i°°
TL
M-I: L P
i
Jo
d’où TL
{*«}-;
La fonction Y(t — r) qui est très utilisée, vaut évidemment 1 pour t r ; sa TL se déduit simplement
du théorème relatif à la translation :
En pratique, un signal échelon s(t) a une durée de montée rm , jusqu’à sa valeur maximale, qui
n’est pas nulle (Fig. A3.3a). On le représente bien en superposant deux signaux (Fig. A3.3b) :
i) le premier, s\ (t) , de type rampe montante,
ii) le second, S2(t) , de même nature que le précédent, mais retardé de rTO et de pente opposée.
On a donc :
i(r) = -Y(t)--ï(i-ü
Tm Tm
-g
C
Q
rNJ
{Tm J
T(t- Tm) j soit TL {J(0} = 1 exp(—prm)
rmp2
°
©
s(t) s(t)
2
ci Si (t)
O
1 1
Mt)
0 0
~Tm t Tm t
a) b)
FIG. A3.3.
Transformée de Laplace 705
. . — Impulsion de Dirac
II 3
En faisant tendre vers 0 la durée de montée rm du signal s(t) précédent, on restitue évidemment
l’échelon Y(t) (Fig. A3.4a).
La dérivée de s(t) est un créneau de largeur rm et de hauteur l/rm (Fig. A3.4b). Si l’on fait
tendre rm vers 0 , on obtient une impulsion de largeur nulle et de hauteur infinie ; c’est l’impulsion de
Dirac, notée 5(f) , déjà introduite dans la transformée de Fourier (cf. annexe 2).
*0 Y(f)
a) 1 1
0 0
~Tm t t
d£(£) 1
dt dr
b> 1lrm
0 0
rm t t
FIG. A3.4.
Pour trouver la transformée de Laplace de 5(f) , faisons tendre rm vers 0 dans l’expression sui¬
s/
vante de la TL de d d t :
La transformée de Laplace H(p) de h{t) est la fonction de transfert de l’instrument, puisque c’est le
rapport entre les transformées de Laplace, sortie sur entrée :
%)
S(p) = E{p)H{p) d’où H(p) =
E(p)
On sait qu’un signal périodique g(t) est défini par la reproduction, à intervalle régulier T , d’un
même signal élémentaire go(t) , appelé motif (Fig. A3.5) :
g(t)“
go(t)
0
t
T
FIG. A3.5.
On détermine aisément la transformée de Laplace d’un tel signal en utilisant les propriétés de linéarité
et de translation :
soit :
G{p) = G0(p){l + exp(-pT) + ... + exp(-«r) + ...}
Comme l’expression de la somme de la série géométrique, de raison exp(—pT) inférieure à l’unité, est
(cf. Optique) :
1
1 + exp(-pT) + ... + exp(-nT) + ... =
-g 1 - exp(-pT)
c
Q on en déduit :
rxj Go(p)
° G(p) —
1 - exp(-pT)
©
Coip)
C(P) =
1-exp(-pT)
Transformée de Laplace 707
avec :
exp(-pr)
C0 {p)= [
Jo
c0(f) exp(-pf) dt= f exp(-pf) dt
Jo
= -
P
[-exp(-pf)]
L J0
=
1
P
Ainsi, la transformée de Laplace d’un signal d’horloge, de période T , et d’amplitude unité, s’écrit :
1 - exp(~pahT) T
C{p) = avec ah = ~
p[1 exp(-pr)]
-
T
c(t)
FIG. A3.6.
Remarque : Si a* = 1 , alors C{p) = \/p , ce qui était prévisible puisque c(t) s’identifie alors à la
fonction Y(t) .
-g
c
Q
r\j
°
©
ci
o
Annexe 4
Fonction gamma et fonctions de Bessel
Les fonctions de Bessel, du nom de l’astronome et mathématicien allemand du XIXe siècle F. Bes¬
sel, se classent dans un vaste ensemble mathématique de fonctions utiles, appelées fonctions spéciales,
parmi lesquelles la fonction gamma joue un rôle essentiel. Elles interviennent dans de nombreux pro¬
blèmes en physique, pour exprimer l’amplitude et l’intensité de la figure de diffraction de Fraunhofer
donnée par un trou circulaire (cf. Optique), étudier les ondes stationnaires d’une corde verticale (cf. Mé¬
canique ), déterminer le champ électromagnétique à l’intérieur d’un cable coaxial en régime harmo¬
nique (cf. Électromagnétisme), calculer la fonction d’onde radiale d’un puits d’énergie potentielle carré
en géométrie circulaire (cf. Quantique) et analyser le spectre d’un signal modulé en fréquence ou en
phase (cf. chapitre 16).
. — FONCTION GAMMA
La fonction Gamma, ou fonction eulérienne de deuxième espèce, de la variable réelle JC , notée
r(x) , joue un rôle important dans l’expression de nombreuses fonctions spéciales.
.1. — Définitions
Pour x > 0 la fonction Gamma s’identifie à l’intégrale suivante, dite d’Euler :
Q
IM
T{x) = f
Jo
t*-'exp(-r)d t
S
Pour x < 0 , elle se construit à l’aide de la relation de récurrence :
2 r(*+i)
à r(x) =
X
soit aussi Y(x) = (x — 1)T(JC — 1) , qui est une autre écriture de la propriété précédente.
Fonction gamma et fonctions de Bessel 709
Notons qu’en x 0 , l’intégrale d’Euler est divergente, donc non définie. En raison de la relation
de récurrence précédente, l’intégrale d’Euler diverge aussi pour toute valeur de x entière négative. Le
domaine de définition de la fonction Gamma est donc le suivant : l’ensemble des nombres réels moins
{0; -1; -2; -3...}.
Remarque : On définit parfois la fonction T(z) de la variable complexe z . On a alors x = Re(z) .
T(x)\
N/5F--V
1
-d
o -rt :
-2 -1 0 1/2 1 2 x
S
O
ci
A FIG. A4.1.
o
d) Valeurs de F(JC) pour x demi-entier
Lorsque JC est demi-entier, on trouve les valeurs successives de Y(x) en utilisant la relation de
récurrence T(x) = {x - l)r(jc- 1) :
r(i)-MSK 157T1/2
8
710 Annexe 4.
L’équation différentielle de Bessel est une équation différentielle linéaire, à coefficients variables,
c’est-à-dire dépendants de la variable de dérivation, du second ordre, et sans second membre (dite ho¬
mogène) :
Si a n’est pas un nombre entier, la solution générale de l’équation de Bessel se met sous la forme
d’une combinaison linéaire des fonctions Ja{x) et J-a(x) :
A et B étant des constantes déterminées par les conditions initiales, ou aux limites ; Ja(x) et J-a(x) ,
appelées fonctions de Bessel de première espèce, s’expriment par le développement en série suivant dans
lequel T est la fonction gamma.
OO
<-i)‘ 2k-\-a
*!T(* + a+l) (2)
J«{x) =
k=0
Si a est un entier n , la solution de l’équation est une combinaison linéaire de deux familles de
fonctions, Jn(x) et Y„ (x) :
S A et B étant comme précédemment des constantes déterminées par les conditions initiales, ou aux
limites; J„(x) et Yn (x) appelées respectivement fonctions de Bessel de première et deuxième espèce,
s’obtiennent par les développements en série suivants :
?
à
2k+n Jp(x) COS(/37T ) -Jÿp{x)
„«(* + »)! (2)
E
J.M = et y„(x) = lim
sin(/37r)
/3—
Remarque: Les fonctions Y„(x) sont aussi appelées fonctions de Neumann ou fonctions de Weber.
Fonction gamma et fonctions de Bessel 711
Sur les figures A4.2a et b, on a représenté les fonctions de Bessel de première et deuxième espèce,
pour n = 0, 1.2.
Mx) Yn(x)
Yo{x)
lÿ.Jo(x) Mx)
\MX) ,M Yi(x)
o
/ *
X /
\\ù>cy *
a) b)
FIG. A4.2.
a) Comportement à l’origine
Quant aux fonctions Yn (je) , elles divergent à l’origine, ce qui contribue à les exclure le plus souvent des
solutions physiquement acceptables de l’équation différentielle de Bessel :
Jim Yn(x) = — oo
b) Parité
Les fonctions J,,(x) ont la parité de n , puisque :
2k+n
—X
Jn{-X) — = ("ITU*)
k=Q
k\{k + n)\ V2
-g c) Zéros
c
Q Il est parfois utile de connaître les valeurs de x pour lesquelles les fonctions de Bessel, de première
r\j espèce, d’ordre entier, sont nulles. Sur le tableau A4.2, on a donné les huit premiers zéros des cinq
° premières fonctions Jn{x) ; on lit par exemple J\ (7, 015) « 0 .
©
d) Développements asymptotiques
£ Pour x grand, en pratique x > X\ , premier zéro de J„ (x) , on utilise les expressions asymptotiques
CL
O suivantes pour représenter les fonctions de Bessel :
, \ !/2
2
7„(x) ~ f j
~ cos - (2n + 1)
*1 x2 *3 X4 *5 *6 Xj *8
Mxk) = o 2,404 5,520 8,653 11,792 14,931 18,071 21,212 24,352
Ji{xk) = 0 3,831 7,015 10, 173 13,324 16,471 19,616 22, 760 25,904
J2(xk) = 0 5,135 8,417 11,620 14,796 17,960 21, 117 24, 270 27,421
M*k) = o 6,380 9,761 13,015 16,223 19,409 22, 583 25, 748 28, 908
Mxk) = 0 7,588 11,065 14, 373 17,616 20, 827 24,019 27, 199 30,371
TAB. A4.2.
e) Formules de récurrence
2n
T»— i (x) + y„-)-i(jc) — J/i (x) Jn-l(x) ~Jn+l(x) = 2J'n(x)
A[ï-V,(*)] =
f) Expressions intégrales
Citons quelques expressions intégrales usuelles se ramenant directement aux fonctions de Bessel :
2 f°°
7o(x) = —
K J0
f cos(xsin0)d 9 Yo(x) = ~~
77 /
Jo
cos(xcosh w) du
[ i r cos(n9 — x sin 6) d 9
v J/o
7„(x) = —
~ exp[/(x sin 9 — n6)] d 6 ou J„(x) = —
J-7T
ou exp[/(xcos 9 + n9))d9
Jo
Q
CM
2
à
Annexe 5
Lois de probabilité
La théorie des probabilités et plus largement la théorie statistique des processus stochastiques (dus
au hasard) reposent sur trois axiomes énoncés par le mathématicien russe A. Kolmogoroff en 1933.
Avant tout, il convient d’introduire le langage dans lequel on exprime ces axiomes.
Remarque : Ce dernier axiome est souvent appelé l’axiome des probabilités totales.
. . — Conséquences
II 2
a) Somme des probabilités de deux événements contraires
La somme des probabilités de deux événements contraires est égale à 1 . En effet, l’événement
contraire à l’événement A , noté A , est par définition incompatible avec A . On a donc :
P(A U A) = P(A) + P(Â)
Comme A U A est un événement certain, on en déduit : P(A) + P(A) = 1 .
Q
b) Valeur des probabilités
CM
S Toutes les probabilités sont comprises entre 0 et 1 . En effet, en combinant l’équation précédente
et l’axiome 1, on en conclut que :
0 P(A) 1 <
?
à c) Événements équiprobables
Notons que cette hypothèse d’équiprobabilité, justifiée essentiellement par des considérations de
symétrie et par des expériences antérieures, permet de connaître la valeur de la probabilité d’un évé¬
nement : à un dé à 6 faces, bien équilibré (non « pipé »), on associe un espace d’événements de même
probabilité 1/6 .
. . — Probabilité conditionnelle
II 3
Toutes les probabilités sont conditionnées par la connaissance que nous avons a priori de l’expé¬
rience. Jusqu’à maintenant, nous n’avons pas explicité cette information.
Considérons un événement A , de probabilité P(A) , dont la réalisation est conditionnée par celle
d’un autre événement B , de probabilité P(B) , et désignons par P(A fl B) ou P(A, B) , la probabilité
conjointe ou probabilité pour que les événements A et B soient réalisés .
Par définition, la probabilité conditionnelle de A , sachant que B est réalisé, est le rapport suivant
noté P(A|B) :
P{A,B)
P{A\B) =
P{B)
De même, on définit la probabilité conditionnelle de fi si A est réalisé selon :
P{A.B)
P{B\A) =
P(A)
On en déduit la règle de Bayes (du nom du mathématicien anglais du XVIIfsiècle T. Bayes) :
. . — Événements indépendants
II 4
Deux événements A et fi sont indépendants si la probabilité pour que A se réalise ne dépend pas
de la réalisation de fi . On a donc :
fi(A|fi) = P(A) d’où fi(A,B) = P(A)P(fi)
Exemple : dans le jeu de pile ou face, la probabilité pour que soit réalisé F deux fois de suite est :
p(x)
a~
Pk
1/6 \\
\\ a
1
exp(—x/à)
\ \
\
\
0 1
0 1 2 3 4 5 6
** a x
FIG. A5.1. FIG. A5.2.
. . — Densité de probabilité
III 2
Lorsque les valeurs prises par la variable X ne sont pas discrètes mais forment un ensemble
continu, on introduit une densité de probabilité p(x) . L’intégrale :
1
Sur la figure A5.2, on a représenté la loi de probabilité exponentielle qui vaut : p(x) = a exp(-x/a)
pour x 0 et p(x) — 0 pour x < 0 .
La loi de densité de probabilité uniforme po dans l’intervalle de largeur a et centrée en x — b est
telle que :
r
J— oo
P(x)dx=
Jb
b+a/2
[b-a/2 Podx = po
l
b+a/2
b—a/2
ûx = PQü = 1 d’où p(x) = po = -
î
Cl
c
. . — Fonction cumulative ou fonction de répartition
III 3
Q La fonction cumulative F{x) d’une variable aléatoire est la probabilité pour que la variable aléa¬
rNJ
toire X soit inférieure à la valeur x :
S
© r PM
J — oo
ci
O III. 4 . — Valeur moyenne et moments d’une variable aléatoire
a) Variable aléatoire discrète
Soit X une variable aléatoire prenant l’ensemble des valeurs {jt*} avec les probabilités {/\-} • On
appelle valeur moyenne de X son espérance mathématique ou sa valeur espérée définie par :
(X) = ]Tx,P,
k
Lois de probabilité 717
On définit aussi les moments d’ordre n (jt") de la variable X et les moments centraux correspondants
p" par les moyennes de x" et (x — (X))" respectivement:
La variance cr1 est le moment central d’ordre 2 et sa racine carrée cr Y écart-type . La relation entre
1
o , (X2) et (X)2 est facile à établir :
O-2 = S
= OX - = 5> k
- X)fpk
(*)?) =
k
+ (X)1 Y,
k
- 2(x) yÿxPt = (X2) - (X)2
k
I 1 21 I I 91
(X) = l x-+2x - + = — = 3,5 (X2) = 1 x -+4x -
O O 6
d’où :
2
91 21
= 8,75 et o- = 2, 96
6 6
b) Variable aléatoire continue
Lorsque la variable aléatoire est continue, les définitions précédentes se généralisent aisément à
l’aide de la fonction densité de probabilité p{x) :
pOO pOO
(X) = f xp(x) dx {.Xn) = / x"p(x) dx et pn= I {x- (X))"p(x) dx
J— OO J— oo J— OO
Exemples :
1) Pour une loi exponentielle, on trouve :
r°° r2
(X) = fîexp(-i) dx
JQ a \ a)
=a =
Jo TT
a
exp (-;)<— 2
et a2 = la2 - a2 = a2
2) Pour la loi de densité de probabilité uniforme po , le calcul des moments d’ordre 1 et 2 donne :
b+a/2 b+a/2
Q
IM
3
(X)=
f
Jbb—a/2
xp0 dx = p0
b-a/2
2a
et :
Notons que (f>(u) est l’espérance mathématique de la fonction exp(/27rn) . Cette intégrale est la trans¬
formée de Fourier inverse de p{x) (cf. annexe 2). Il en résulte que la densité de probabilité p(x) est la
transformée de Fourier (directe) de sa fonction caractéristique (f>{u) :
noo
P(x) = /
J —oc
4>(u) exp(—jlTTUx) du
Exemple : la fonction caractéristique d’une variable aléatoire uniformément distribuée sur un seg¬
ment de largeur a , centré en x — b est, puisque p(x) — l ja :
b+a/2 j
<f)(u) = / p(x) expijlnux) dx = - exp (jlirux) dx
J— oo Jb-a/2
b a
1 b— a/2 expijnua) — exp {—jirud)
jlnua |eXp(/277Mx)|
b+a/2
= expijlTTub)
jlirua
ce qui donne, en effectuant
sin(TTua)
4>{u) = expiJlTTub)
7rua
Les fonctions p{x) et sm(Trua) / (nua) , dans le cas d’une distribution uniforme de probabilité 1 /a,
sont représentées sur la figure A5.3.
sin(7TMfl)
p(X) TTUa
1
a
+ 0
+ u
0 a a x 3 2 1 1 2 3
~2 2 a a a a a a
a) b)
FIG. A5.3.
Par exemple, la probabilité pour que, dans le jeu de pile ou face, P ou F apparaissent n fois, suit
une loi dite de Bernoulli avec p = 1/2 . Les différentes épreuves étant indépendantes, la probabilité P„
de réaliser n fois A\ , et donc N — n fois Aj , est proportionnelle à p" , à (1 — p)N~n et au nombre de
façons de choisir n épreuves parmi N, c’est-à-dire au nombre de combinaisons :
N\
P„ = Cÿp"(1 -pf- = p"(l-p)w-"
n\(N — n)!
Notons que cette loi dépend de deux paramètres N et n .
b) Moyenne et variance
Pour calculer la moyenne (X) = nP„ , écrivons l’identité suivante :
N N
(px + q)N =ÿCjrf-x- = £V7>„
11=0 71=0
Np(px + q)N~l =
(X) = Y,nPll=Np
On calcule le moment d’ordre 2, {X2) = n2P» en dérivant, une seconde fois, par rapport à x ,
l’identité (px + q)N — Yhn
*-'P>' En effet :
N
N(N- l)p2(px + q)N~2 = - \)X!'-2PU
71=0
a"
Pn =
n étant un nombre entier ou nul et a une quantité positive, appelée paramètre de la loi. Sur la figure
A5.4, on a représenté P„(a) pour différentes valeurs de n.
720 Annexe 5.
I
Pnia) = —an exp(-a)
1
=0
\
n= 1
\
0 a
FIG. A5.4.
Cette loi est ce à quoi se réduit la loi binomiale lorsque p est très faible et N très grand, de telle
sorte que le produit Np soit une constante a . En effet, on a :
il vient :
lim C£p'\ 1 -p)N
Pn = N-* n
d’où P„ = exp(-a)
oo
Cette loi joue un rôle très important en physique, car l’émission aléatoire de particules, le nombre
de collisions subies par une particule et les bruits fondamentaux (bruit de photon, bruit Schottky, bruit
Johnson) satisfont à une statistique de Poisson (cf. chapitre 17).
b) Moyenne et variance
En utilisant les résultats relatifs à la loi binomiale, on obtient :
-g er2 = Npq = a «a
c n = Np —a et 1 —
Q
r\j On peut retrouver ces résultats directement :
° N
cin
N
a"~l
© (X) = '52nÿ
o
exp(-a) = nÿ[ exP(-fl) = 0exp(-a)£ÿ— jÿ=a
71=1 n=1 v 7
£ II—
CL
O
puisque : N
n"~
Y— — = expa
Z- (n - 1!
n=]
De la même façon :
N
7ÿ n(n - l) + na„
(X2) = — exp(-a) = exp(-a) x
a n o
n\
il
Lois de probabilité 721
d’où:
(X2) = a2 exp(—a) x
A a”~2 a = a1/2
+a = a2+a a2 = (X2) — (n)2 = a2+a—a2 = a et
a) Définition
La loi normale est la loi à laquelle satisfait une variable aléatoire continue X , de densité de proba¬
bilité de la forme :
(JC — m)2
p(x) = A exp | B
b) Moyenne et variance
La distribution étant symétrique par rapport à la valeur JC = m , la valeur moyenne de X est égale
à m . Les constantes A et B sont reliées par la condition de normalisation. En effet, en introduisant
y = x — m , on a (cf. annexe 2 ) :
r oo
J —oc
p(x)dx = Aj exp dy = A(vB)1ÿ2 = 1 d’où A =
1
(7rfi)1/2
Comme la contribution du double produit 2my est nulle, il vient, en utilisant les valeurs des intégrales
de Gauss Gj et Go (cf. Thermodynamique) :
Q
A
J y2expÿ--ÿ dy + Am2 j exp dy = (TT53)I/2 + Am2 (TT5)1/2 =|+ m2
CM Ainsi a2 — (X2) — (X)2 = B/2 . La distribution p(x) s’écrit finalement :
S
1 (jc-rn)2
p{x) =
2 (2Ïrjï7veXP 2a2
à
Lorsque cette loi est centrée ( m = 0 ) et réduite ( er = 1 ), on l’appelle loi de Gauss (Fig. A5.5) :
I JC2
p(x) = exp
(2ÿ72 2
On se ramène à une telle loi en procédant à une translation et à une affinité de la variable aléatoire. La
largeur de cette fonction à mi-hauteur est : 2(ln 2)1/2 = 2, 35 .
722 Annexe 5.
l/(2ir)112.
p(x) =
i
(2ÿCXP H)
2,35
0 x
FIG. A5.5.
Considérons une variable aléatoire X , somme de deux variables aléatoires X\ et X-i , indépen¬
dantes, de même densité de probabilité et donc de même fonction caractéristique <j>e{u) . La fonction
caractéristique (f>x(u) de X a pour expression :
roo r oo roc
(f>x{u) = / p{x) QxpijlTTUx) dx = / / pe(xi)pe(x2) exp\j2iru(xi +x2)\ dxi dx2
J—oo J —oo J —oo
soit :
(f>x(u) = <J>e(u)<f>e(u) = [<t>e(u)]2
Ainsi, la fonction caractéristique d’une somme de deux variables aléatoires indépendantes X\ et X2 est
le produit des fonctions caractéristiques de ces variables. En prenant la transformée de Fourier de chaque
membre, on en déduit que la distribution de probabilité de la variable X est le produit de convolution
des distributions de probabilité des variables X\ et X2 (cf. Optique).
En généralisant à la somme d’un nombre quelconque N de variables aléatoires, on trouve évidem¬
ment :
M») = [&(“)]"
-g
c b) Limite gaussienne lorsque N 3> 1
Q
r\j Supposons que le nombre de variables aléatoires, dont la somme est la variable aléatoire X , soit
° très grand devant 1 . En outre, plaçons-nous, pour simplifier l’analyse, dans le cas où toutes ces variables
© soient centrées.
Comme la variance cr2 de la variable X augmente avec N , considérons la variable plus intéres¬
£ sante S = X/N1'2 de variance N fois plus petite. Il vient, en remplaçant (f>e(u) par son développe¬
CL
O ment autour de u — 0 , jusqu’à l’ordre deux inclus, si les termes d’ordre plus élevé gardent une valeur
finie :
f- \dMu)] .
u «2 \d2M»)
Mu)
J.
=
|ÿ,(0) +1 - + 2N [-[~ÿ
du2 + ...
0
avec :
r OO
0,(0)=
pOC
/
J —OO
pe(x) dx = 1 et
d0o(tQ
du 1
J0
= <j2*) r
J —oc
xpe(x) exp(J2tTUX) dx = 0
En outre :
d20o(«)1 p oo pOC
= (j2n)2 / x2p,(x) exp(/27TMx) dx = — 47r2 / x2/?,(x)exp(/27TMx) dx = — <r2
du2 Jo J —oo J —oo
Par conséquent :
27T2U2(t]
0S(M) = - + ... et ln <f>s(u) = AHn — 2TT2U2 °2,
N
Ainsi :
0S(M) « exp(— 27T2M2CT2) et p5(x)
i
(27r)|/2r7-,
CX p
(-a
en prenant la transformée de Fourier (cf. annexe 2). Ce résultat constitue le théorème de la limite centrale
ou de la tendance normale :
La distribution de la variable aléatoire 5, somme pondérée d’un grand nombre de variables aléa¬
toires X-, , est donc une gaussienne, pourvu que la fonction de probabilité des variables X, admette des
moments p” d’un ordre supérieur à deux. Il en est ainsi pour la plupart des distributions de probabi¬
lité, notamment la distribution uniforme.
Q
IM
2
à
Annexe 6
De nos jours, la simulation est une technique largement utilisée en physique, dans les laboratoires
universitaires ou dans les centres de recherche appliquée. En raison de la puissance de calcul toujours
croissante des ordinateurs et des soucis économiques de maîtrise des coûts, elle est devenue un outil
d’analyse extraordinaire par son efficacité et par conséquent indispensable.
Pour cette raison, elle s’est introduite naturellement dans l’enseignement, notamment en physique,
car elle offre un moyen facile d’initier les étudiants à l’analyse de systèmes complexes. En effet, il
n’existe pas de méthodes analytiques exactes pour décrire de tels systèmes. Avant les techniques de si¬
mulation, le physicien réduisait la complexité d’un système en invoquant des hypothèses simplificatrices
partiellement justifiées. Bien que nécessaire, cette analyse simplifiée s’avère insuffisante, lorsqu’une
description minutieuse et sans approximation est exigée. Le recours à la simulation s’impose alors.
La précision n’est pas le seul intérêt de la simulation. La possibilité de changer les conditions du
problème, de modifier l’ensemble des paramètres et d’observer le résultat obtenu, apporte un éclairage
complémentaire qui contribue à approfondir notre connaissance des phénomènes physiques.
Plusieurs thèmes d’électronique sont abordés :
i) Simulations SPICE, logiciel de simulation électronique, dont l’acronyme signifie Simulation
Program with Integrated Circuits Emphasis.
ii) Conception d’un conformateur sinusoïdal.
iii) Étude d’un oscillateur à comportement chaotique.
Le lecteur trouvera des lignes de codes utilisées dans cette annexe sur le site suivant :
Q
IM http ://webast.ast.obs-mip.fr/perez
S
. — SIMULATIONS SPICE
2 La conception des circuits électroniques est facilitée par l’utilisation d’outils de simulation per¬
à
mettant d’en évaluer les performances. Avec l’avènement de différents outils logiciels, la conception
assistée par ordinateur (CAO), est devenue une étape incontournable qui facilite l’optimisation d’un cir¬
cuit et réduit les étapes d’élaboration de prototypes dans la réalisation.
Le logiciel de simulation le plus utilisé actuellement est SPICE, développé par l’Université de
Berkeley dans les années 1970. Dans cette section, nous donnons un aperçu de l’utilisation de SPICE
et de ses avantages, en laissant de côté la syntaxe du logiciel, laquelle est décrite dans de nombreux
ouvrages.
Simulation des circuits 725
On sait que les pertes induites par la résistance parasite R d’une bobine d’inductance L peuvent
être compensées par l’utilisation d’une résistance négative réalisée par un montage avec un AO. Le
montage de la figure A6.1 est décrit en utilisant la schématique SPICE, où il est impératif d’alimenter
l’AO type de la série 741 que l’on aura choisi dans une bibliothèque de modèles. En considérant l’AO
idéal, rappelons (chapitres 8 et 15) :
i) l’expression de la résistance négative Rn de l’AO :
RI, = —RI —
Æ3
R2
ii) la condition d’oscillation du montage à la pulsation o , obtenue en faisant varier la résistance
(o
R\ s’écrit :
L
Rn = ~ RC avec
soit :
-- Ri -
LC
I
pourvu que la résistance négative soit, en valeur absolue, très supérieure à la résistance de perte de la bo¬
bine. Cette représentation est confirmée par la simulation SPICE pour R2 = Rj = 10 kfl , L = 0, 1 H,
C = 220 nF , R = 10 fl ; où, lorsque R\ = 45, 45 kfl , la fréquence de l’oscillation est 1 kHz .
Alors que l’expérience confirme la schématisation précédente, la simulation du réseau telle que
décrite sur la figure A6.1, avec initialement courants et tensions nuis, conduit curieusement à la tension
nulle au nœud B . L’interprétation est la suivante : la solution uB = 0 étant instable, toute perturbation
éloigne le point de fonctionnement du circuit de cet état. En pratique, c’est le bruit électronique qui
permet le démarrage des oscillations du système. Cette difficulté est contournée par la simulation, lors
de la prise en compte de conditions initiales non nulles, par l’intermédiaire du modèle SPICE noté IC
(Fig. A6.1).
Ri
û
«.(V)
10--
b
-ri t>°°
c jt-1 B
5-
C
Q
Us
r\j R
c
s -- 7777
0
© Ri
S -5-
£
L M 11
CL X -10 +4 t(ms)
o
TT 0 > 12 16 20
FIG. A6.1. FIG. A6.2.
Notons que l’on aurait pu simuler l’effet de la résistance négative sur un réseau R L C série avec
une résistance négative optimale égale à la résistance de perte de la bobine. En raison de la faible valeur
de cette dernière, quelques ohms, il serait très difficile, voire impossible, de réaliser une résistance
négative de quelques ohms sans risquer de saturer en courant l’AO.
726 Annexe 6.
Une fois introduites les conditions initiales, la simulation de l’oscillateur électronique fonctionnant
avec un AO réel, dont les caractéristiques ont été fournies par le constructeur, confirme les prévisions :
i) pour R\ = 4,545 kfl , soit une résistance dix fois plus petite que la résistance limite de
45,45 kO , la tension uB(t) est décrite au voisinage de l’état de repos électrique par une solution du
type:
+
us{t) = A exp(— at) sin(wt (f>) avec a < 0
ce qui confirme le résultat de la simulation sur la figure A6.2 ; on observe une oscillation dont l’ampli¬
tude diverge, puis atteint le régime établi sous l’effet des non-linéarités.
ii) Pour R[ — 454,5 kfl, soit une résistance dix fois plus grande que la résistance optimale, le
coefficient de la fonction exponentielle est positif, d’où une oscillation qui s’amortit progressivement
(Fig. A6.3).
iii) Pour R \ = 45,45 kfl , ce qui ne peut jamais être réalisé en pratique, l’oscillation est celle d’un
oscillateur harmonique (Fig. A6.4).
Uv(V) MS(V)
8 - 8--
4--
-4 -4
/ (ms) I(ms)
-8
0
-8 +
10 50 100 0 2 3 4 5
FIG. A6.3. FIG. A6.4.
Q Gu (dB) MAX403CP
IM T 20
LM741
S 0,lmF
159,154 kO 10
7,957 kQ AO idéal
2
à
] P>oo 0-
/ TL084
uJ 398 Q
—+ -10- -
-20- -
us
7777 7777 100 200 300 400 /(kHz)
FIG. A6.5. FIG. A6.6.
Simulation des circuits 727
----
Nous nous proposons de déterminer les composants d’un conformateur sinusoïdal, à l’aide de la simu¬
lation.
Ro X-X-X
Ri Ri R\ Ri [>00
EN+I
\ E2 ICD£'| O (Dt* )|EAr+:
<A 11 Us Us
eti =
Ip2-- Er ai Fl
El- ;
E\
«o \Fi
ue,m Fo /
0 0
V 0
--
—Ue2 Ue,2 ] Ue T T t
2
—Ei .i—dk
7
Ei— j-
-fa -Ei
—TT/2 -
! -d2
1
—d\ 0 d\ 02 ] 7T/2 0
| —Ue,m 0 Ue, Ue
=1
-d b)
o
rxj
° T
© 2
£
CL
o T
FIG. A6.7.
728 Annexe 6.
. . — Position du problème
II 1
Sur la figure A6.7a, on a représenté un conformateur sinusoïdal, destiné à produire une tension
quasi-sinusoïdale, à partir d’une tension d’entrée triangulaire. Dans le premier quart de période, les
tensions d’entrée ue et de sortie us ont pour expressions respectives :
t TT Ue
ue - Ue m T1ÿ et us = uÿm sin d’où us = us>m sin
2 ueÿm
La caractéristique de transfert réelle doit donc approcher au mieux la caractéristique idéale don¬
née par l’équation précédente reliant ue à us . C’est ce que montre la figure A6.7b dans laquelle on a
supposé pour plus de clarté que N = 1 . La difficulté de réalisation du conformateur consiste à détermi¬
ner les coordonnées des points A, , i variant de 1 h N +1, qui minimisent « l’écart »de la tension de
sortie à la sinusoïde recherchée.
. . — Méthode
II 2
On mesure l’écart entre tension de sortie et la sinusoïde à réaliser à l’aide du taux de distorsion
harmonique (cf. chapitre 12) :
oo 1/2
1
Dh =
(a]+b\y/2 Y,a»+b»
Ji=2
V—
.. ÜQ ' COS (/n—t
Us(t) = — +2ÿan
2lT \ 27T
l + b„ sin I n—t
n=l ' '
Le problème à résoudre revient à rechercher le minimum de la fonction D/, qui dépend des 2(N +1)
variables suivantes : ue \ , ue>2 , Me,v+i , £j , E2 , ..., £7ÿ+1 . Il existe deux types de méthodes : les
premières, directes, fournissent les valeurs optimisées des paramètres, c’est-à-dire les coordonnées du
minimum ; les secondes, approchées, donnent des valeurs approchées des paramètres du minimum.
Citons quelques exemples de méthodes approchées :
i) Ajustement de la fonction : les points Ak sont choisis sur la caractéristique idéale ;
Q
IM ii) Ajustement de la dérivée de la fonction : la dérivée d’une caractéristique affine par morceaux
est une fonction en marches d’escalier dont la hauteur des paliers s’identifie à la pente a, des différents
S
segments ; les différentes pentes a, sont ajustées à la fonction dérivée de la caractéristique idéale.
Les contraintes expérimentales seront finalement décisives sur le choix de la méthode.
2 Les incertitudes sur les valeurs des composants ne permettent pas de réaliser directement les valeurs
à
calculées, ce qui nécessite une phase d’optimisation. Les valeurs des résistances seront affinées à l’aide
de potentiomètres à réglages précis ; on s’approchera de la sinusoïde en agissant sur ces réglages, guidé
par un distorsiomètre placé à la sortie du montage.
Les valeurs optimisées des composants ne seront donc pas plus utiles sur le plan expérimental que
les valeurs approchées. Comme, avec la méthode directe, les algorithmes sont plus complexes, le choix
se porte sur une méthode approchée. Nous avons retenu la technique d’ajustement de la dérivée de la
fonction.
Simulation des circuits 729
II 3 . . — Analyse
a) Grandeurs non dimentionnées
Il est naturel d’introduire la grandeur 0 , sans dimension, homogène à un angle, de valeur maximale
TT 2 ,
/ ainsi que la grandeur analogue relative à la tension de sortie :
77 Ue TT us
6= -
2 ee>m
et «A = —
2 ee>m
Ainsi, les points anguleux A/ de la caractéristique, / variant de 0 à N+1, ont pour coordonnées :
e,
Ai
<A/
en posant ue$ = 0 , EQ = 0 , 0q = 0 et <A0 = 0 .
b) Ajustement de la dérivée
Relions les pentes a-, , i variant de 0 à N, aux coordonnées des points anguleux. Par construc¬
tion :
<A/ = Si i£ 0 et if/Q = 0
;'=ÿ
d<A
tf/ = i/jj — otjdi + aid et donc a,- = ——
d0
La caractéristique idéale devient :
d if/
d’où a_ avec hi = cos 0,
Ue,m 2 d0 i Ue,m 2 «e,m 2
Les paramètres ht se calculent par ajustement sur la fonction cos 0 (Fig. A6.8). On impose alors
deux conditions :
Q i) annuler sur chaque intervalle la moyenne des écarts à la fonction dérivée cos 0 :
CM
selon une pondération de la forme q2 = . Les valeurs des ai , arbitraires, ont une influence
mineure sur le résultat final. Les simulations montrent que le choix a0 = l , a, = 4 , avec i compris
entre l et N — l , et = 6 , donne des résultats satisfaisants.
Copyright © 2012 Dunod.
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C-
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B.
4
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S'
î
C< !ÎI!I
g-g'-l
"
o1
JP
B.
?
g
PN
Simulation des circuits 731
La tension de sortie étant impaire, seuls les coefficients bn sont non nuis :
b„ = j,
J sin (2TTjtÿj us(t)dt =ÿJo sin (2irfr) us(0dt
En effectuant le changement de variable t' = t — T/4 , il vient :
.
-*/>( „ n
2TT—t
T
n
+ n —2 ) U, [2ÿ + f)d<
Or us(2Trt/T’ + TT/2) = us(—2Trt/T' + TT/2) (Fig. A6.7b). Si n est pair, en posant n = 2p :
4 f7/4
è2p+l = -Tÿrj-r/4
cos (277 «5 + dr
rT/4 (
8
r i-iy I
n
COS(27T —t') us f -2*4' + f)d»
En effectuant un nouveau changement de variable t = T/4 — t' :
8 /-r/4 7
/ sin(2v) “'(2,4)d'
/ 7T
bip+i = -{-iy cos(- + /7T7 - 2?7 ?•) (2,r?)d' u‘ =
7
En introduisant l’angle 0 précédemment défini :
77
e= = 277-
2 e£im T
on obtient :
TT/2 TT/2
n J0
sin(nd) us(d) d 6 = /
4o
sin(«0) i//(0) d 0
En explicitant t//(8) sur les différents intervalles, on trouve :
rOi+ 1 r TT/2
Q
8Me,m "
CM b„ = 2 / (lAi “
afii + «i#) sin(w0) d 0 + / if/N+i sin(«0) dd
J &N+[
S _J=0 “ 0i
8wt>, ' jL r /-e.+i 1*0i+i cos(nÿ+i)
£
Jr' I (<A( - «<0<) y sin(n0)d0 + a,-
J 0sin(n0)d0 + I//N+1 Jî
oo
1/2
1
dÿ =
T. EH.+.
p=2
. . — Résultats de la modélisation
II 4
La simulation a été conduite dans les conditions suivantes, d’une part :
2
Us,m = —uem
TT
et donc a, = hi
d’autre part, 1 000 harmoniques ont permi d’évaluer la distorsion D/, . Nous donnons dans les ta¬
bleaux A6.3 à A6.6, les résultats obtenus pour N variant de 1 à 4 .
i 0 2
«/ 0,900 0,471 0
0i 0 0,785 1,361
0 0,707 0,978
i 0 1 2 3
ai 0,937 0, 664 0,321 0
6i 0 0,619 1,056 1,429
0 0,580 0, 871 0,990
T3
c i 0 2 3 4
Q ai 0,955 0,758 0,508 0,243 0
CM
Bi 0 0,522 0,885 1,186 1,463
S o 0,499 0,774 0,927 0,994
«A .ÿ
TAB. A6.5. — N = 3 , Dh = 0, 554%
2
à
i 0 1 2 3 4 5
ai 0,965 0,813 0,619 0,411 0, 196 0
Bt 0 0,458 0,773 1,030 1,263 1,484
>Pi 0 0,442 0,698 0,857 0, 953 0,996
. . — Réalisation expérimentale
II 5
a) Dimensionnement du conformateur
Les sources de tension s’obtiennent directement à partir des valeurs I/JI selon :
2 .
Ei = —
TT
Ue,m Vi
Les pentes a, des segments de la caractéristique, i variant de 1 à N , sont reliées aux résistances
du circuit par (cf. chapitre 12) :
Rl//R2//...//Ri _
_ (1/R\ + 1/R2 + l/*3 + - + l/fr)-'
ai =
RQ + Ri//R2//...//Ri Ro + (1/Ri + l/Ri + l/*3 + + 1/*«•) "'
Ce qui s’écrit aussi :
1
«/
= Ro (Ri + Ri— + ... + js)+,-*(:RQ
1 1 1 1
R1 *«-(§*)
d’où l’on déduit la relation de récurrence suivante :
1 1 Ro
«,• as¬
+ Ri
soit encore :
Ro _
1 1
avec a, =
Ri oti 1 Ue,m 2
b) Diodes réelles
La tension de seuil Ud des diodes réelles introduit un décalage. Pour compenser ce dernier, il suffit
d’augmenter les tensions des sources E, d’une quantité égale à la tension de seuil Ud On peut aussi
choisir des diodes au germanium, de faible tension de seuil, environ 0, 15 V , et négliger cet effet.
La résistance dynamique des diodes est un autre défaut éloignant le circuit du fonctionnement
calculé. La compensation peut être envisagée en remplaçant les diodes à jonction par des diodes parfaites
conçues à partir d’AO (cf. chapitre 12).
Q
c) Exemple
CM
Les sources de tension En peuvent être réalisées à l’aide d’un montage potentiométrique. La fi¬
S gure A6.9 est un exemple de conformateur sinusoïdal à six diodes correspondant au cas N = 2 . Les
potentiomètres servent à ajuster les tensions des sources, et les résistances réglables à optimiser le mon¬
tage, à l’aide d’un distorsiomètre ou analyseur de spectre placé en sortie du montage.
2
à Sur le tableau A6.7, on récapitule les résultats obtenus pour ue = 10 V et RQ — 10 kfl .
n 1 2 3
E„(V) 3,69 5,54 6,30
Rn( O) 22 700 6 200 0
TAB. A6.7. — N = 2
734 Annexe 6.
io ka
D |>00
/ /i,2ktl
Me ~10V 6,2 kfl/ 23 kH / "23 kfl Mi
7777
470 fl 470 fl
! •: 470' fli 470 fl
) I 470 fl 470 fl
il
-15 V 15 V
FIG. A6.9.
. . — Système simulé
Ill 1
a) L’oscillateur de Chua
Dans les années 1980 , Chua construisit un système électronique très simple pouvant présenter un
comportement chaotique. La structure du circuit s’apparente à celle d’un oscillateur parallèle à résis¬
tance négative (A6.10a).
-g
c UR
A iR B i i(u)
Q G„,i
rNJ
h ÎL R /l Gn,0
°
|_ “if == M|
Uni
© «2 C2 L C, D -U„l 0 u
Gn,0*
£ Gn,1
CL
O a) b)
FIG. A6.10.
Le dipôle V est un dipôle actif, donc non linéaire. Il présente une caractéristique i(u) affine par
morceaux, avec deux coudes symétriques (A6.10 b) : la relation i(u) s’écrit :
i)
i(u) = GnfiU pour - Uni < M < Uni
Simulation des circuits 735
U)
i(u) = G,h\u + Ctei pour u u„i
iii)
i{u) = G,h\u + Cte2 pour u —u„i
Les constantes Ctei et Cte2 se déterminent aisément en exprimant la continuité de la fonction i(u) :
et
-GnflU„i = -Gn,iu„i + Cte2 d’où Cte2 = -(G,î)0 - Glhi)unt
On vérifie alors que la caractéristique i(u) peut se mettre sous la forme synthétique suivante, dans tout
le domaine de variation :
1 1
i(u) = GnfiU + — (C?/i,i — G„to)\u + uni| + ~ — u»i\
U2 = -
dt
Pour établir les deux autres équations, écrivons la loi des nœuds en A et B :
d«i dw?
il = h + îR et iR = I'I + i avec q = Ci ——
dt
et i2 = C2—-
dt
Quant à la loi des mailles appliquée à ABC , elle s’écrit :
Le dipôle actif non linéaire V débite un courant stationnaire I dans la résistance R ; la droite
de charge définie par I = U/R = GU, G = l/R désignant la conductance correspondante, est
représentée en pointillés sur la figure Aô.llb. Notons que le point de fonctionnement F s’obtient en
portant la caractéristique de V de la figure A6.10 b avec i = —I (Fig A6.1la). Trois cas se présentent :
/
i -Gn
** 1 |
R U V t uiü 1
U
" Fi
a) b)
FIG. A6.11.
Étudions la stabilité du régime stationnaire, en fonction de G . Pour cela, adoptons, comme Chua,
les valeurs arbitraires suivantes : C\ = 1/9 p.F , C2 = 1 (iF, L = 1/7 mH , G,lto = —4/5 mS ,
G„,1 = — 1/2 mS et u„i = 1 V .
La méthode des perturbations consiste à provoquer une petite perturbation au voisinage d’un état
d’équilibre, puis à étudier l’évolution du système : si le système retourne à l’état d’équilibre ou reste
confiné dans son voisinage, il est stable ; sinon, il est instable.
Techniquement, la méthode consiste d’abord à linéariser le système au voisinage de ses points
d’équilibre ; les équations linéarisées peuvent s’écrire sous forme matricielle :
-g dX
c — =AX
Q
dt
r\j où A est une matrice carrée n x n. Dans le cas simple mais répandu où les valeurs propres A, de A
° (cf. annexe 1) sont distinctes les unes des autres (pas de dégénérescence), la solution générale se met
© sous la forme de la combinaison linéaire suivante des vecteurs propres Xi de la matrice A :
£
CL
o X(0 = J>X/exp(A;0
/=]
dans laquelle les coefficients a, sont des constantes déterminées par les n conditions initiales. Les
valeurs propres A, étant des grandeurs complexes, s’il n’existe pas de valeur propre à partie réelle
strictement positive, le vecteur X(t) reste borné au cours du temps : l’équilibre est alors stable. En
revanche, s’il existe au moins une valeur propre à partie réelle strictement positive, le vecteur X(t)
diverge exponentiellement au cours du temps : l’équilibre est instable.
Simulation des circuits 737
b) Application au circuit
Linéariser le système au voisinage d’un point d’équilibre, consiste à envisager des évolutions de
faible amplitude autour de ce point. Pour cela, on procède au changement de fonctions suivante :
----
On linéarise le système d’équations en effectuant un développement de Taylor :
Q
A3+(10G_!)A>+(7-!G)A+63G-f =o
CM
En Fi ou en F\ , puisque Gp = G„j = —1/2, A devient A\ :
S
’— 9G + 9/2 9G 0'
A, = G -G 1
2 0 -7 0
à
d’où l’équation aux valeurs propres, det (Ai — A/) = 0 ,
A3 + — — A2 + —
-Gÿ A + 63G —— = 0 pour — G;i)i < G < —G„to
Une analyse technique plus poussée montre que les deux équations précédentes, du troisième degré
en A , admettent chacune une racine réelle Ao et deux racines complexes conjuguées, donc de même
parties réelles, respectivement A, et Aÿ .
738 Annexe 6.
FQ Instable Fo ; Fo Instable
Re(A) Re(A)J stablel Bruit
'Numérique
A,
A° 0 —Gn,0 -
Gc,o
—G„,i Gnjo
0 Ao I
Ai
a) b)
F, et F[ Fi et F[ instables
‘
Re(A) stables Cycle _ Chaos
Limite
G„,\
Ai ~Gn,Oj
0 Gc. î
Bruit s*
numérique
Ao’
-g c)
c
Q FIG. A6.12.
rxj
° . . — Exploration des domaines
III 5
©
Précisons qu’à chaque valeur de G = l/R , correspond un circuit différent. L’évolution temporelle
£ des grandeurs du circuit est alors susceptible de changer drastiquement avec G . Par exemple, le circuit
CL
O peut passer d’un régime stationnaire à un régime périodique, ou d’un régime périodique à un régime
chaotique ; c’est pourquoi G est le paramètre critique du circuit.
I Saturation
\ G
\
\ :! 'Uni fil
t 4-
Uni Uni
Fl\±
o \
\
Saturation
FIG. A6.13.
Il existe donc deux nouveaux points de fonctionnement en régime stationnaire, F2 et F'2 sus¬
ceptibles d’être stables. On montre par une analyse similaire à celle menée précédemment, mais avec
Gf > 0 , que F2 et F'2 sont stables. Le circuit évolue donc vers un régime stationnaire, les condi¬
tions initiales déterminent lequel des points F2 ou F2 sera atteint.
Pour G = 0,3 et les conditions initiales «i(0) = ±0, 1 , «2(0) = 0 et /L(0) = 0, une réso¬
lution numérique montre que le système évolue selon la figure A6.14a. Dans l’espace des phases, les
trajectoires convergent vers les points attracteurs F2 et F2 (Fig. A6.14b).
uu,
'2
ÎL '2
0\
-g
c
U2 U1
Q
rNJ
° a) b)
© FIG. A6.14.
£ On peut étudier analytiquement la limite G = 0 pour laquelle le circuit devient celui de la figure
CL
O A6.15 :
d M|
C— = -G„i0ui d’où U\ (t) = Ml (0) exp
d/
par intégration et prise en compte des conditions initiales (cf. chapitre 4). La solution est exponentiel¬
lement croissante puisque G„t0 < 0 ; l’état électrique de repos est instable, ce qui confirme le résultat
obtenu numériquement.
740 Annexe 6.
Ml V
FIG. A6.15.
Il en résulte :
63GC, - , ®
= (lOG,,, 5) (7 f
- - qui donne Gc,\ =
1 80
~ 0, 60555
Le point Fa étant instable dans ce domaine de variation de G (Fig. A6.12 a), le circuit finit par atteindre
un état stationnaire en F\ ou F\ . L’évolution de la tension u\(t) , obtenue pour G = 0,55 avec les
-g deux conditions initiales «i(0) = ±0, 1 , «2(0) = 0 et i'z,(0) = 0 est donnée sur la figure A6.16 a. Dans
c l’espace des phases, les trajectoires s’enroulent autour des points attracteurs, F\ et F\ (Fig. A6.16b).
Q
rxj
«i(0
s
©
F\
£ -ÿ
F1
O-
0 ÎL
o
u2 Ml
a) b)
FIG. A6.16.
Simulation des circuits 741
«i(0
"l|| F\
o h
F,
Û2 U1
a) b)
FIG. A6.17.
«i(0
ill |M ilnilil
• ri III
' ' !
-ÿ
il
"Tl
Q
CM il
S «2 U\
a) b)
2 FIG. A6.18.
à
d) Domaine — G„)0 < G < GC)0
L’état de repos électrique (point FQ ) devient stable (Fig. A6.12). Le changement de stabilité se
produit pour la valeur critique G = GC)0 qui peut être obtenue comme précédemment, en résolvant
l’équation aux valeurs propres :
Il en résulte :
63G-zf
252
= (,0G-f)(7-fG) qui donne Gc,0 =
1471
« 0, 81722
La résolution numérique de l’évolution a été effectuée pour G = 0,81 avec u\ (0) = 10-3 ,
«2(0) = 0 et *£,(0) = 0 (Fig. A6.19a). Dans l’espace des phases, l’attracteur est le point FQ
(Fig. A6.19b).
,“i(0
Fo
k
Ô t
Ù2 U\
a) b)
FIG. A6.19.
e) Domaine GC)0 <G
Le point d’équilibre électrique FQ devient instable (Fig. A6.12c). La présence de bruit numérique
est due à la complexité du problème.
Cette instabilité provoque l’apparition d’oscillations périodiques dans le circuit, comme le montre
la résolution numérique de l’équation d’évolution pour G = 0, 85 avec wi(0) = 10-3 , «2(0) = 0 et
-g i£,(0) = 0 (Fig. A6.20a). Il se forme un cycle limite dans l’espace des phases (Fig. A6.20b). L’amplitude
c
des oscillations est limitée par les effets non linéaires de la zone de saturation, comme pour un oscillateur
Q
r\j
quasi sinusoïdal.
° “1(0
©
£ F
CL
o
0 t k
Ù2 U1
a) b)
FIG. A6.20.
Simulation des circuits 743
Étudions analytiquement la limite correspondant à G infini. Dans ce cas, le circuit devient celui de
la figure A6.21. Le circuit devient alors un circuit RLC parallèle avec R = 1/G„ i <0 et C = C1+C2
(Fig. A6.21) dӎquation :
d2 u 1 du C
= (LC) -1/2
2
—r H--- -—hû>n« = 0 avec Te = et ù)Q
u
d t2 Te d t On,
La solution est exponentiellement croissante puisque re < 0 . L’état électrique de repos est instable, ce
qui confirme le résultat obtenu numériquement.
C
U1 = U2 L V
FIG. A6.21.
-d
c
Q ÎL h h
r\j
° «f U1 Ù2 Ml Ù2 M|
©
4-1
a) b) c)
£
CL
O
ÎL II
ù? M, ù? Ml
d) e)
FIG. A6.22.
744 Annexe 6.
Il est intéressant d’analyser le phénomène de transition vers le chaos dans l’espace de Fourier
(cf. Fig. A6.23a à A6.23e). Le doublement de période se traduit par l’apparition, dans le spectre, de
sous-harmoniques , c’est-à-dire des fréquences fo/2" si fo désigne la fréquence fondamentale. Le
spectre s’enrichit dans le domaine des basses fréquences.
M] (dB)‘ «i(dB)
t t
7 0 1 i—-
J-- I J-
T
fo 2/0 3/o fo fo 3/b 2/o
2 2
a) b)
«i(dB) u\ (dB)
w ,
oÿH-1
:
fo fo
I I
——
2/o T fo fo
2
_
c) d)
c
«i (dB)
Û
r\j
°
©
ci
o
,/u
e)
FIG. A6.23.
Simulation des circuits 745
Un exemple de réalisation expérimentale du circuit de Chua est présenté sur la figure A6.24.
/ 1 kfl
4 kn ~T~
I* JL
“5T
I * _L [>O0
G
c2 c, en en
L $ en en $ +TL081
Al nF 4,7 nF
1 kU
12 mH
O, 15 V 15 V
O 1,5 ktî
7777
!
Dipôle D non linéaire
FIG. A6.24.
-g
c
Q
rNJ
°
©
£
O-
o
Réponses aux vingt questions
.
1 L’expression V = RI2 de la puissance reçue est correcte, mais dans le montage c’est la tension
U = RI qui est imposée par la pile et non l’intensité. Aussi faut-il écrire V en fonction de U, soit
V = U2 /R ; la puissance est donc inversement proportionnelle à R (cf. chapitre 1).
2 . À froid, la résistance du filament de la lampe est 40 fl , d’où l’intensité du courant correspondant,
230/40 = 5, 75 A , ce qui est élevé ; c’est la raison pour laquelle la lampe « grille », le plus souvent à
l’allumage par rupture du filament. Lorsque la lampe atteint son régime de fonctionnement normal et
qu’elle brille, sa température est de l’ordre de 2000 K et la résistance beaucoup plus grande, ce qui
rend la puissance électrique consommée différente de 1322, 5 W (cf. chapitre 2).
3 . La raison essentielle qui justifie ce choix est le coût du transport de la puissance électrique. D’une
part, l’utilisation de tensions triphasées permet, grâce à la transformation étoile-triangle, d’assurer ce
transport avec trois fils et non six comme l’exigerait l’utilisation de trois tensions monophasées. D’autre
part, pour une puissance déterminée à transporter, les pertes par effet Joule dans la ligne sont plus faibles
à haute tension (cf. chapitre 2).
.
4 En régime quasi stationnaire sinusoïdal, les tensions instantanées s’ajoutent à chaque instant, mais
pas leur amplitude, en raison des déphasages entre elles (cf. chapitre 2).
5 . Le théorème de superposition n’est établi qu’en régime linéaire, alors que la diode est un composant
non linéaire (cf. chapitre 5).
.
6 On polarise une diode Zener en inverse, car la tension Zener, qui correspond à la tension de déclen¬
chement d’un effet d’avalanche, est négative (cf. chapitre 7).
7 . Un amplificateur est un système actif qui fournit à sa sortie un signal électrique dont la puissance
est supérieure à la puissance du signal électrique à l’entrée ; ce supplément de puissance est apporté par
les sources d’alimentation stationnaires, lesquelles déterminent le point de fonctionnement du système
(cf. chapitre 6). Il n’y a donc pas de contradiction avec le premier principe de la thermodynamique.
Q
CM
.
8 Les composants de résistance négative qui servent à l’entretien des oscillations électriques sont, soit
des dipôles non linéaires, dont la caractéristique présente une partie de pente négative, par exemple la
S diode Esaki (à effet tunnel), soit des éléments actifs, par exemple un AO monté en résistance négative.
Dans ce dernier cas, qui est le plus utilisé, la puissance électrique nécessaire est fournie par les sources
d’alimentation stationnaires (cf. chapitre 8).
2
à 9. On exprime très souvent le facteur d’amplification d’un amplificateur en décibel, d’abord en rai¬
son de la sensation acoustique de l’oreille, détecteur final d’un amplificateur, qui est de nature loga¬
rithmique, ensuite parce que le bel est une unité trop grande. Quant à la bande passante, la chute de
3 dB correspond à un affaiblissement de la puissance de sortie égale à la moitié de la puissance de sor¬
tie maximale (cf. chapitre 6) :
I
= — lg 2 = —0, 3 bel = —3 dB
'H 2
Réponses aux vingt questions 747
10. Pour des valeurs de résistances supérieures à 1 MO , les impédances d’entrée de l’AO, relatives
aux deux voies inverseuse et non-inverseuse, ne peuvent plus être négligées, car les courants d’entrée
deviennent comparables aux courants du circuit, ce qui altère le fonctionnement du système. Pour des
valeurs de résistances inférieures à 100 fl , sous des tensions d’entrée de plusieurs volts, le courant dont
l’intensité est de plusieurs dizaines de milliampères risque de dépasser la limite en courant de l’AO et
donc de provoquer la saturation du système (cf. chapitre 8).
.
11 Effectivement, les bobines ne sont pratiquement plus utilisées en électronique, car elles sont en¬
combrantes, coûteuses et qu’on peut les remplacer avantageusement par des AO, lesquels sont capables
de se comporter comme elles, avec une très grande efficacité ; en effet les inductances équivalentes sont
très élevées et ne présentent aucune résistance (cf. chapitre 8). La diode Esaki (à effet tunnel) est, elle
aussi, délaissée, car, comme système à résistance négative autour du point de fonctionnement, elle peut
être aisément remplacée par un AO se comportant comme une résistance négative (cf. chapitres 8 et 14).
.
12 Les filtres passifs sont de plus en plus délaissés au profit des filtres actifs pour trois raisons es¬
sentielles : la première concerne le facteur d’amplification en puissance qui ne peut pas être supérieur
à l’unité, soit un gain en dB non positif; la deuxième est l’introduction perturbante des filtres pas¬
sifs dans une chaîne, en raison de l’influence de la charge par inadaptation d’impédance (cf. chapitre
10) ; la troisième enfin est le faible coût des AO.
.
13 Comme en mécanique, l’espace des phases en électricité des circuits est l’espace des états. Ce¬
pendant, en mécanique, cet espace est défini par l’ensemble de l’espace des degrés de liberté et par
celui des moments conjugués de même dimension que le précédent, d’où sa dimension paire (cf. Méca¬
nique). En théorie des circuits, cet espace est défini par le nombre de variables indépendantes, qui défi¬
nissent l’état électrique du réseau électrique, par exemple les valeurs des intensités dans chaque maille ;
ce nombre peut être impair (cf. chapitres 5 et 12).
.
14 Un oscillateur auto-entretenu est un système produisant des signaux variables à partir de sources
d’énergie stationnaires. À la fermeture du circuit, un courant prend naissance et s’amplifie. L’état initial
de repos électrique, courants et tensions nuis, ne pouvant perdurer, c’est un état instable ; par extension,
on qualifie l’oscillateur d’instable. Après la durée du régime transitoire, on observe sur l’oscilloscope
des signaux périodiques, donc stables, d’amplitude limitée par les effets non linéaires de l’oscillateur
(cf. chapitre 14).
.
15 Le spectre de ce signal fait apparaître des fréquences négatives en raison de la définition du spectre
par la transformée de Fourier, laquelle s’appuie sur le terme complexe exp(—j2irft) . On évite ces fré¬
quences négatives en introduisant le signal analytique associé au signal considéré (cf. chapitre 15).
Q
16 . En réalité, seuls des signaux analogiques, dont le spectre présente une fréquence maximale limitée
CM /M , peuvent être restitués par échantillonnage, encore faut-il que la fréquence d’échantillonnage fe soit
S supérieure ou égale à la fréquence de Shannon fs = 2fM . Pratiquement, pour la plupart des signaux, on
peut définir sans ambiguïté une fréquence maximale, au-delà de laquelle le signal se réduit au seul bruit
(cf. chapitre 15).
?
à
.
17 On admet que l’on restitue pratiquement tous les sons dans l’enregistrement numérique sur CD,
si la fréquence maximale est fM = 20 kHz . Les industriels se sont référés à l’analyse de Shannon et
ont choisi ensemble l’échantillonnage à la fréquence fe = 2/M + 4, 1 = 44, 1 kHz , estimant qu’il était
suffisant (chapitre 16).
18 .Les ondes électromagnétiques, de faible fréquence, ont une portée limitée, car la puissance émise
est proportionnelle à la puissance quatrième de la fréquence (cf. Électromagnétisme). Aussi module-t-
on en amplitude ou en argument des ondes de haute fréquence, qui jouent le rôle de porteuse, par les
signaux de faible fréquence qui contiennent l’information à transmettre (cf. chapitre 16).
748 Réponses aux vingt questions
.
19 On qualifie un tel bruit de rose car la fréquence maximale privilégie les faibles fréquences et donc
les grandes longueurs d’ondes, lesquelles, dans le domaine visible, sont de couleur rouge ; le blanc teinté
de rouge donne le rose (cf. chapitre 17).
.
20 Dans la théorie probabiliste de la communication de Shannon, les messages reçus qui sont les plus
intéressants sont ceux qui, avant d’être reçus, avaient une faible probabilité de l’être. Par exemple, si le
temps est pluvieux, l’annonce d’un beau temps le lendemain est plus intéressante que l’annonce de la
poursuite du mauvais temps (cf. chapitre 20).
Q
IM
2
à
Solutions des exercices et problèmes
* La solution des exercices et problèmes dont les énoncés sont affectés du signe Çwëb) figure sur le site
internet http://www.ast.obs-mip.fr/perez
Chapitre 1
La f.e.m du générateur est U\ . Lors de la seconde mesure, la tension U2 est celle fournie par un diviseur de
tension entre R et /?, . Par conséquent :
Tj
Æ A' '
JJ
dou D
U2=u'r+r< R‘=R~ur
L’application numérique donne /?, = 6, 0 fl .
1. En mode bloqué, c’est-à-dire pour U < Ud , la diode est modélisable par un coupe-circuit ou une résistance
infinie.
En mode passant, soit pour U > Ud , l’association en série d’un résistor, de résistance R, , et d’un générateur
idéal de tension, en opposition, de f.e.m E = Ud , permet de retrouver la caractéristique de la diode (Fig. S 1.1a).
T3 En effet, l’équation de cette association s’écrit : I= (U — Ud)/Ri
O
L’association en parallèle d’un résistor, de résistance R, , et d’un générateur idéal de courant en opposition
X = Ud/Ri permet également de modéliser la diode passante puisque : I = —X + U/R-, = (U — Ud)/Ri
ÎH En comparant avec la réponse précédente, on remarque que l’association proposée n’est autre que la substitution
s du générateur de tension réel caractérisé par Ud et /?, par le générateur de courant équivalent caractérisé par
© X = Ud/Ri et la même résistance interne.
2 2. En mode bloqué, donc si —Uz<U<Ud, la diode Zener est équivalente à un coupe-circuit. En mode
à passant direct, on retrouve la modélisation de la diode simple. En mode passant inverse, si U < —Uz , l’association
en série d’un résistor, de résistance R' , et d’un générateur idéal de tension en sens direct E = Uz , donc en
opposition au courant réel, permet de retrouver la caractéristique de la diode Zener (Fig. SL 1b). En effet :
1=
U+Uz
R',
750 Solutions des exercices
/ Mode passant
Mode passant
*/
a)
Mode bloqué
Vi
Mode bloqué
ud U
diode Zener Ri
Uz
FIG. SU.
b) Sur le tableau S1.1, on constate que la valeur de X décroît quand n augmente ; sur un ohmmètre analo¬
gique, l’échelle des résistances est effectivement croissante de droite à gauche.
n 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
X(ïï) oo 8100 3600 2100 1350 900 600 385,7 225 100 0
TAB. Sl.l.
r>J
L’incertitude relative sur X est donc minimale lorsque «(100 — n) est maximum. Or le produit de deux nombres
de somme constante est maximal lorsque ces deux nombres sont égaux, on trouve n — 50 . Ainsi, la précision
° relative de la lecture d’un ohmmètre analogique est maximale en milieu d’échelle.
©
UN =
Ei /R\ E2/R2 + £3//?3 + 0/RA
-
=
12/1 000 - 24/2000 + 18/3 000 = 72 =
1/*I + 1/J?2 + 1/*3 + 1/*4 1/1000+ 1/2000+ 1/3000+ 1/4000 25
Au point de masse M , placé à la base de la résistance R4 , le théorème de Millman donne, en notant que toutes les
masses sont reliées :
(UN ~
E') /R' + (UN + gQ/fc + {UN ~
E3)/R3 + UN/R4
Q=
l//?i + l/R2 + l//?3 + I/R4
et problèmes 751
d’où:
UK -Ei UN + £2 UN — ET, . UN E,/Ri -E2/R2 + E3/R3
R1 + £2
+ £3
+ £4 = 0 et UN =
1 /Ri + l/R2 + l/R3+\/R*
ce qui est conforme au résultat précédent.
1. La présence de l’élément non linéaire impose de simplifier le circuit autour de la diode pour se ramener à
un circuit à une seule maille dans lequel l’état de la diode est facile à déterminer. Transformons le générateur de
tension en un générateur de courant équivalent E/Ri et associons les deux générateurs de courant qui se retrouvent
+
en parallèle. L’ensemble est un générateur de courant de c.e.m T E/Ri en parallèle avec Req — RRi /{R R/) et +
est équivalent à un générateur de tension, de f.e.m Eeq = R(E 2Ri) /(R + Ri) et de résistance interne Req .
+
La diode est bloquée si Eeq < Ud ; dans ce cas / = 0 et U = Eeq .
Sinon elle est passante et équivalente à une résistance interne R' en série avec un générateur de tension Ud
en opposition. La loi de Pouillet donne alors :
/=
Eeq - Ud
et
_ EeqR' + UdReq
U~
Req + R' R'+Req
2. Avec les valeurs données, on trouve Eeq = 1,25 V et Req = 5,0 fl. La diode est donc passante :
U= 1,14 V et 7 = 22, 5 mA.
3. La puissance électrique reçue par la diode est UI = 0, 026 W , ce qui est inférieur à la valeur maximale ;
la diode convient donc bien pour ce montage.
1. Le plan BCGH étant un plan d’antisymétrie, les nœuds B ,C , G et H sont au même potentiel. Le schéma
peut par conséquent être remplacé par celui de la figure S1.2a. Comme deux résistors, de même résistance R , en
parallèle sont équivalents à un résistor, de résistance R/2 , on est ramené au circuit de la figure S 1.2b. On en déduit
la résistance entre A et F :
— 2 (R/23/?2/4
„ 3
RAF
+
3R/2) 4R 65
°
2. Le plan ACEH étant un plan de symétrie, les points B et D sont au même potentiel ainsi que les points
F et G . Le schéma devient donc celui de la figure S1.2c. On en déduit :
O
„ \R,,fR „ R\ 1
,(R .7 R) . _
«™=*ii{-1+y/{ï+«+-2)\+-2)=«i/-5«=n = 128, 3 fl
r>J
C
°
©
R/2 R/2
2 R/2
B=D JK ]-4V=G
CL A B=C=G=H £ R/2 R/2 R
o
R/2 R/2
R R/2 R/2 R
D F
A F AX XK
a) b) c)
FIG. S1.2.
752 Solutions des exercices
1 I 1 RAB
RAB Rp 2Rp + RAB
soit x + 2x — 2 = 0 avec x=
RP
Ainsi RAB = (-1+ y/3 )RP .
FIG. S1.3.
1. a) Dans un montage courte dérivation, le courant mesuré est la somme des courants traversant le résistor et
le voltmètre. On a donc :
, U U d’où
,= -—
U RRV
R
+ T„ Rm
R + Rv
Pour le montage longue dérivation, la tension mesurée est la somme des tensions aux bornes du résistor et de
l’ampèremètre. Il vient, dans ce cas :
-à U
O U = RI + RJ d’où Rm = y = R + Ra
r>J
b) Avec le montage courte dérivation, on sous-estime la résistance R du résistor ; avec celui de longue déri¬
° vation, c’est le contraire : on surestime la résistance R du composant. En effet :
©
ACR R
<0 et M= o
£ R R + Rv R R
O-
o
c) Comparons ces deux erreurs :
I(mA)
10 Courte dérivation
Longue dérivation
0 UÇV)
1
FIG. S 1.4.
2. a) La courbe demandée est représentée sur la figure S 1.4. La résistance d’une diode passante est faible,
inférieure à la centaine d’ohms. Par conséquent, le montage courte dérivation est préférable ; la caractéristique nous
permet de mesurer R, .
b) La pente de la droite la plus proche de la caractéristique dans la zone passante vaut 1/Ri . Ici /?, = 33 ft
et Ud = 0,53 V.
En longue dérivation, la pente de la caractéristique obtenue (1, 1 x 10-3 S) / (/? + Ra) . On
est en réalité 1
en déduit Ra = 77 ft .
3. Pour la diode en inverse dont la résistance interne est très grande, il est préférable d’utiliser le montage
longue dérivation, lequel nous donne un courant stationnaire très faible, appelé courant de saturation de la diode :
Is = 10“ 10 A soit 0, 1 nA .
En courte dérivation, la pente de la caractéristique obtenue est R + Rv æ Rv . On en déduit Rv = 108 O .
1. La loi des tensions appliquée dans les trois mailles donne les équations suivantes :
/= _ R4R2 — R [Ri _
O Ra{R1 + R2){Ri + R4) + RlR\ (R3 + R4 ) + R2R4(R] + R2)
Chapitre 2
S2- 1. Circuit RL
im(mA) <p(rad)
/(Hz)
100 200 300 400
200
100
-1,0
10
On en déduit que l’association 1 est L en série avec R ; la 2 est R en parallèle avec C ; la 3 est L en
série avec C .
1. Le régime étant sinusoïdal établi, utilisons la notation complexe. Le diviseur de tension des deux résistors
R' donne : uA m = uAM m = em/2 . De même, grâce au diviseur de tension dans l’autre branche, on obtient :
Zc 1
soit
1 e„, jRCo) - 1
— —B,m — —BM,m ~ e">
R + Zc 1 + jRCù) 2 1 + jRCco 2 1 + jRCù)
On compare les amplitudes en effectuant le rapport des modules des tensions complexes associées aux tensions
.
réelles : \uB/uA\ = 1 Les deux tensions ont donc même amplitude.
On compare les phases en calculant la différence des arguments des tensions complexes associées aux tensions
réelles. Il vient, <j> étant la différence de phase entre uB et uA :
jRCù) - 1
<f> = arg(ug) - arg(«4) = arg
k
1 + jRCù)
= 77 + arctan (—RCcoi) — arctan (RCco) = TT — 2arctan (RCo)
puisque, lorsque la partie réelle a d’un nombre complexe a + jb est négative, arg(a + jb) — n + arctan(b/a) .
O
En agissant sur w ou sur R , on peut modifier à volonté le déphasage entre les tensions entre uA et uB , sans
changer l’amplitude des deux signaux : le système est un déphaseur.
r>J
2. La courbe donnant les variations de </> avec la fréquence est représentée sur la figure S2.2.
° Les tensions uA et uB étant en quadrature, on a : <f) = TT/2 rad , d’où R = 1/ (Ca>) = 1/(27r/C) = 603 fl .
©
•M
<f) (rad)
77
O-
o 77
2 !
(:ITTRC)-1 /
FIG. S2.2.
756 Solutions des exercices
2. Si ZAB = Zc , alors ZC(Z, +Z2 + Zc) = Z] + 2Z2Z, + ZcZi + Z2ZC , d’où Zc = (Z2 + 2Z2ZL)1/2 .
L’adjectif « itérative » exprime que l’impédance ZAB « se répète » pour un nombre quelconque de cellules.
3. Pour exprimer i' en fonction de i, il suffit de tenir compte du diviseur de courant, lequel donne :
z2 z2
L=L d’où = i si im = 4
Z\ + Z2 + Zc Zi + Z2 + Zc
4. a) Comme Z\ = 1/ (jCw) et Z2 = jLeo , la condition précédente s’écrit :
1
Z] = 2ÿ C2(o2
C
Si w2 > 1/(2LC) , alors Zc = [2L/C - \/{C2co2)] 1/2 est une résistance.
En revanche, si w2 < 1/(2LC) , alors Zc = ±j [—2L/C + 1/(C2w2)] est purement imaginaire.
Concernant la condition qui permet d’avoir im = i'm , deux cas sont à envisager :
--
i) (o2 > 1/(2LC) . II faut que :
1/2 2
i
ÎH ce qui est toujours vrai.
ii) Pour ù)2 < 1/(2LC) :
°
© 1/2
2
|Za|= Z,+Z2±;(-2i +
à Les trois impédances Z\ , Z2 , Zc étant imaginaires, l’égalité des modules donne soit :
1/2
Cw
-±±f-2i C
I
1
C2ûJ2
= 0 ce qui est impossible
soit :
1/2
-±
Co>
± -ik
C
r
' cw
1
= —2L(o ce qui est impossible aussi
Avec les impédances choisies, il faut donc que at2 > 1/(2LC), c’est-à-dire / > 11,15 kHz, et
Zc [2L/C — l/{C2co2)}1'2 pour que les deux conditions soient remplies. Ainsi Zc dépend de co mais reste
=
toujours inférieure à 210 0, valeur correspondant à w infini.
b) Ici, Z2 = l/{JCoi) et Zi = jLw , d’où : Z2C = 2L/C - L2IO2 .
Si co2 < 2/ (LC) , l’impédance Zc = (2L/C - L2o2) 1/2 se réduit à une résistance.
En revanche, si w2 > 2/ {LC) , Zc = ±j (-2L/C + L2(o2) 1/2 est purement imaginaire.
Pour la condition permettant d’avoir im = i'm , envisageons comme précédemment deux cas :
--
i) cj2 < 2/{LC)
1/2 2
|Z2| = Zi + z2 + (2ê-iV) soit
CW
1
= 2|-LV+( —
1
Ceo
LAo
et :
/ 2L \ 2 2
Lw ±
(-C+iVJ =ct ce q“i donne = —
Ces deux conditions sont donc impossibles à réaliser.
Il en résulte, d’après la première envisagée que :
1/2
O)2 C d’où / < 22, 3 kHz et Zc = (2ê-iV)
Ainsi Zc dépend de ü) et reste toujours inférieure à 210 fl.
1. Un voltmètre ne donne que la valeur efficace d’une tension. L’expression de la puissance active est
V = C/cos <p avec U = f/2 et I = U\/R . Pour déterminer cos (p , utilisons le diagramme de Fresnel de la
o
figure S2.3 dans lequel on a représenté l’addition vectorielle des trois tensions. Il vient :
U] -u\-u\
r>J «3 = «i+»2 d’où Ul = U] + ul-2UxU2cos{n-<p) = U\ + Ul + 2UxU2cos<p et V — 2R
° 2. L’application donne V = 211, 8 W .
©
3. Si Z = R' +jX, alors cosÿ = R' /{R'2 +X2)x/2 et {R'2 + X2)1/2 = U/I. Ici, cosÿ = 0,72 et
£ U/l = RU2/U\ = 73, 5 fl . Par conséquent R' = 52, 9 fl et X = 51, 0 fl .
CL
O
u3 7ÿ
—i
FIG. S2.3.
758 Solutions des exercices
1. On a, en notation complexe :
u
« L»=z,=wrp{-J,p)
Comme VR — U2 /R et VM — U2 cos <P/\ZM\ , il vient :
VR VM
IR — ri
V -M —
Ucoscp
exp{-j(p) et I_ = lx + I_M
2. Pour déterminer le facteur de puissance de l’ensemble, il suffit de calculer le déphasage de l’intensité i par
rapport à la tension délivrée par le fournisseur :
COS (pt _
Re{/fi + LM} _ VR/U + VM/U VR + VM
\LR + LM\ {(VR/U + VM/U)2 + [PM sirup/(Ucos <p)]2}'/2 \(VR + VM)2 + (VM <P)2] 1/2 tan
d’où :
Vt VR + VM
cos (p, — (V2 Q2)'/2
+ 1{VR + VM)2 + {VM\.xup)2]1/2
3. Pour que l’on ait cos <p = 1,il faut que l’impédance totale soit réelle. Les composants étant en parallèle,
exprimons l’admittance totale : Y, = jCw + 1/R + 1/Z,„ . Comme cette dernière doit être réelle, on a :
Cette valeur de capacité est élevée. À puissance consommée égale, les pertes le long de la ligne d’alimentation sont
moindres si le facteur de puissance est proche de l’unité (cf. chapitre 2).
Vs — Va + Vb + Vc + Vd + Ve avec :
1. Effectuons le bilan de puissance active :
i
ÎH Va= 103x0,8 = 8kW Vb = 2x 103 x 0, 9 = 18 kW Ve = 5 x 103 x 0, 8 = 4kW P<,= 10kW et = 0kW
s On en déduit Vs — 40 kW . Quant au bilan de puissance réactive, il s’écrit : Qs — Qa + Qb + Qc + Qd + Qe
© avec :
Qa = -103 x (1 — 0, 82)1/2 = —6 kVAR Qb = 2 x 103 x (1 — 0, 92),/2 = 8,72kVAR
2 Qc = 5 x 103 x (1 -0, 82)1/2 = 3 kVAR Qd = 0 kVAR et Qe = -2 kVAR . On en déduit Qs = 3, 72 kVAR .
à
2. Les pertes du transformateur étant de 2, 5% pour la puissance active et de 5% pour la puissance ré¬
active, les puissances dans le primaire doivent être respectivement : VP = 4 x 103/0, 975 — 41,0 kW et
Qp = 3, 72 x 103/0, 95 = 3, 92 kVAR . On en déduit la puissance apparente dans le primaire et donc l’inten¬
sité efficace correspondante :
3. Pour déterminer la tension efficace Ue , il faut déterminer la puissance apparente au niveau de la source, ce
que l’on calcule en tenant compte de la puissance active et de la puissance réactive de l’impédance de ligne :
et :
Qe = Qp + X\I2p = 3,92 x 103 + 30 x 10, 32 = 7, 1 kVAR
On en déduit la puissance apparente et la tension Ue :
Se 43, 7 x 103
Se = (V2 + Q«)l/2 = 43, 7 kVA et Ue = = 4, 2 kV
h 10,3
1. Le montage étant équilibré, on a V = 3V/cos q> avec / = V /\Z\ , d’où V = 3 V2 cos<p/|Z| . De même
Q = 3V/sin<p = 3 V2 sin <p/\Z\ . On obtient alors par le calcul T7 = 992 W et Q = 1, 72 kVAR .
La lecture sur le wattmètre A donne :
car :
(f>u,13 - <ki,i = <£«, 13 - + <f>ti,i - " + (p avec <p =
J
rad
car :
TT
(f>u23 — <f>i2 = 4>un — <f>v2 + <t>v 2 — 4>a — TT /6 + (p avec <p = — rad
AA A
Chapitre 3
i i
= 5, 54 kHz = 250 |XS Q = COQTe = InfoTe = 8, 7
a LC
Te =
R
1/2
et fa =/o [1 - l/(4<22)] = 5, 52 kHz.
2. a) L’impédance du circuit est Z = R + j[Lw — 1/{Cw)} .
b) Le module et l’argument de Z , pour f — 5 kHz , se calculent aisément :
21 V2
|Z| — = (1002 + 179, 22)1/Z = 205, 2 fl
et :
LùJ - 1/(Cru)
(p = arctan = arctan(— 1, 792) = —1,062 rad
R
ce qui correspond, en degrés, à un angle de —60, 85° . La courbe décrite par l’extrémité / du vecteur OI , lorsque
w varie de 0 à oo , est la droite perpendiculaire à l’axe des réels passant par le point (/?, 0) . Lorsque la réactance
est inductive, le point I se trouve dans le premier quadrant; lorsqu’elle est capacitive, il est dans le quatrième
quadrant. (Fig. S3.la)
Im{Z} Im{F}
I /
0 0
1/(2R) \l/R
R Re{Z} Re{K}
IV
rA
a) b)
FIG. S3.1.
r>J
Z R + j[L(o - 1/(Cw)] R2 + [JLw - l/(Cw)]2 R2 + [Lw - 1/(Cw)]2
Finalement, on obtient :
qui représente un cercle de rayon 1/(2R) dont le centre est situé au point de coordonnées [1/ (2R), 0] . Ce résultat
peut être obtenu plus rapidement en écrivant l’équation polaire à laquelle satisfait le module |K| :
1 cos <p
R = |Z|COSçJ donne |F| = r—
|Z| R
ce qui représente un cercle, de rayon 1/(2R) , passant par l’origine et par le point de coordonnées ( 1/R, 0 ) en
lequel |F| est maximal.
2. Le facteur de qualité du circuit que forme la bobine avec le condensateur en série vaut :
Loin L 1/2
= 64,4
e=ir CR2
La solution de cette équation, qui est linéaire, est bien connue (cf. annexe 1) :
---
Par conséquent :
d2 U ,1 d U 2 1 1/2 L
— r H
d t2 dt
n
;—h WQU = 0 avec OJ0 — LC
et Te = -
R
Te
762 Solutions des exercices
1 1 1/2
f° 2tt \ LC
= 1,3 kHz et Te — —r — 10 ms
b) Comme Q = cooTe = 81, 65 , le régime de la décharge du condensateur est pseudo-périodique avec la
pseudo-fréquence :
1/2
*-*(*-i?) «/o
La solution générale de l’équation différentielle précédente est classique :
t
u(t) — Cte x exp
2T,
cos((oat + (f>u) avec w(0) — UQ = Cte x cos </>„
--
et :
du
/(O) = C— (0) = 0 = C x Cte x exp
dt U)[ ù)a sin(o)„t + <f>u)
1
r,
cos(<wa/ -|- <j)u)
1=0
d’où :
1 1 1
0 = C x Cte —CL>a sin 4>„ — -— cos </>„ et tan </>„ = = 0. 006
2re 2ù)aTe 2Q[1 - l/(4fi2)]i/2
On en déduit <f>u « 0 et Cte = Uo :
c) La durée au bout de laquelle l’amplitude des oscillations est divisée par 10 est telle que :
t 1 I
exp soit t = 2T<, ln 10 = 46 ms alors que Ta = — = 0, 77 ms
2TV 10 fa
X. En raison de la présence d’un élément ohmique, le régime sinusoïdal est forcé par la fréquence du signal
fourni par le générateur. L’intensité a alors pour expression réelle :
i(t) = 7\/2cos(<wf + <f>j)
En régime sinusoïdal forcé, l’intensité du courant s’obtient à partir de l’impédance selon :
e(t) E
T3 i(t) = d’où /=
o r + j[Loi - 1/ (C<w)] {r2 + [Lco-l/{Ca))]2y/2
Lorsque co varie, l’intensité passe par une valeur maximale pour w = (OQ = (LC)-1/2 : = E/r .
ÎH 2. Le déphasage retard <p de i(t) par rapport à e(t) est tel que :
s La) - 1/(CûJ)
© tan (p —
r
2 On voit que, pour co = WQ , tan ip — 0 . Calculons tan <p pour en = ûJO(1 — 1/20 . Il vient :
à L(t>o
I I I 1 Lù)o 1 1
“>=;r-iêi-a,(i-ijiiiir r l 2Q 2QCm r Q
La valeur correspondante de <p est donc TT /4 rad . De même, pour o) — wo(l + 1/2Q) , on trouve :
Lù)0 1 . . TT
tan CP « - — = 1 d ou cp w — rad
r Q 4
et problèmes 763
1. L’inductance de la bobine est telle que le module de l’admittance soit le même pour C\ et Ci . Par consé¬
quent :
2 2
1 1 1 1
|r1|2 = |F2|2 ce qui donne + I C20) — -— La)
d’où:
1 1 2
C\(o — -— = —C2o)
Loi + -1,(0
— et L=
(Ci + C2)(o2
= 35,2 mH
2. Les intensités efficaces I\ et h sont égales et valent, puisque i_= Ye avec Y = jCco + 1/7? + 1/ ijL(o) :
2-1 ]/2
em 1 1
h = h = y/2 R2 + Cü)
LCü
= 6, 84 mA
1. L’impédance Z du circuit résonnant parallèle s’obtient aisément en composant les deux impédances
1/(jCco) et R+jLw :
z_ (R+jLcü)/(jCcü) R +JLù)
= soit Z =
R + jLco + 1/iJCcü) 1 - LCù)2 + jRCcü (1 - LCCü2)2 + R2 C2 (o2
Ainsi, Z ne présente qu’un aspect résistif si :
ÎH et fr = /0(1 — l/ô2)1/2 = 1,33 MHz . On sait que la fréquence, pour laquelle le module de l’impédance est
° minimal, a pour expression (cf. chapitre 3) :
©
1/2 1/2
+4
1
2 fm —fo i
Q2 -Q2
d’où fm = 0, 982 x fo « 1, 57 MHz
à
2. À la fréquence fr , l’impédance vaut :
R R 2
Zr = (1 - LCCü2)2 = RQ = 818 O
+R2C2co2 (1 -/2//02)2 +/2/ (Q2fo)
Cette valeur est peu éloignée de la valeur maximale du module de l’impédance. En effet, à la fréquence fm ,
Zm = 937 fl . À la fréquence propre fo , Zb = 935 Çi .
764 Solutions des exercices
Chapitre 4
1. Le circuit est du premier ordre. On mesure une durée de montée de 4, 8 ms . La constante de temps, r = RC
se calcule selon :
1,45 x 1(T3
T £3 —— « 2, 2 ms d’où R = =
10-6
= 2, 2 kfî
2,2 2,2 C
<>
2. L’énergie électrostatique du condensateur s’écrit : £e = CU2 /2 = 10 x 62/2« 1,8 x 1(T5 J
3. Il suffit de remplacer la source stationnaire par une source de signaux carrés, de période assez grande pour
atteindre à chaque alternance le régime transitoire.
1. Appliquons la loi des mailles au circuit en désignant E la force électromotrice et R la résistance interne
de la source de tension, r la résistance de la bobine et L son inductance. On trouve :
di
E={r + R)i + L—
dt
ue = E — Ri = E —r— H)
+ R + E7TR
exp
r
T3
o 3. Pour analyser le problème sur le plan énergétique, multiplions par i l’équation différentielle d’évolution
du circuit. Il vient :
i
r\i (r + R)i2 + Liÿ-
dt
= Ei soit £(H=-<r+*)i'+B
° De gauche à droite, on reconnaît l’énergie magnétique de la bobine, la puissance dissipée par effet Joule et la
© puissance fournie par la source (cf. Électromagnétisme).
Le circuit étant du premier ordre, la durée du régime transitoire est 3 T . Sur cette durée, l’énergie dissipée
2 dans les résistances par effet Joule s’obtient selon :
à
soit :
Jo
r 3r
/ (r + R)i2dt =
r
E2
+R r 1 — 2 exp (— ~) + exp (—?)<*
E2 3
T 3 + 2exp(—3) — exp(—6) « 7,4x10 J
r +R
et problèmes 765
£\ = = = 10 x 10 x 9 = 0,9 x 10-7J
UR
i— c, — = -C2 — = avec UR = ui — u\
dt dt R
On en déduit :
avec :
r, = RCi Ti - RCi
d UR _ U2 _ U\_
dt
T
dt dt
Tl
I
-
UR
RCi
1C.C2
T\+
** (C, +C2)
RCi
I
UR
T — RCeq
Jf
1
u2 = - uRdt' ïexp(--) il —J
= —E— - =E -E
Tl
exp K)
Tl o L V TI+T2 r2 T/ J Tl + Tl
3. L’énergie fournie par la source étant £s = C\E2 calculons l’énergie £i :
2
d’où
£2 Cl Tl Ci Cl « 0,07
£2 T) = =
£t 2C, Tl + Tl 2(C, +C2)2
4. Si C] — Ci , alors 27= 1/8 . La moitié de l’énergie de la source est perdue lors de chaque transfert. Comme
les condensateurs emmagasinent chacun autant d’énergie, il reste dans chaque condensateur l’énergie l/2x l/2x
1/2 x £s = £s/8 .
T3 1. Lorsque la lampe est éteinte, le condensateur se charge. La loi des mailles donne alors :
O
dnc t
RC
dt + uc = E d’où uc = E + Cte exp
TR
avec TR = RC
ÎH
° Lorsque la lampe est allumée, la loi des nœuds conduit à :
©
2
à
i= Cÿ
dr +
‘«
r
soit C—-- = —-—
d/ r R --
duc uc E - uc et
„ duc
—:-
d/
«c
,-
r
=
E
TR--
en introduisant Tr = rC et 1/T = 1/TR + \/Tr .
2. La lampe s’éteint lorsque uc(0) — Ub = 50 V et le condensateur se charge sous la tension E = 100 V .
On a donc :
uc = Cte x exp —— ) +E avec uc(0) = u*
TR
Il en résulte :
Cte + E = ub d’où uc(t) —E 1—
766 Solutions des exercices
E — Ub 100 - 50
t\ = TR ln = 21n « 0, 45 ms
E — Uh 100 - 60
Uc = £-[!-(
TR
1-
I \
U), TR
ET M-V1)]
La lampe s’éteint à nouveau lorsque uc — ut , c’est-à-dire à l’instant h suivant :
+ T ln ET// TR - Ub
ET TR - uh 2
t2 = t\ avec T «0,17 ms, TR = 2 ms et — « 0, 08 ms
1/1-1/0,09 TR
E
ir(0) = 0 'c(O) = /«(0) = - Ur(0) = 0
E
i'c(oo) — 0 /,-(oo) — 0 ÎL(OO) = î'fl(oo) = - u,-(oo) = 0
A
_ , dk _ qc
îR = ic + IL + ir et u, = rir E - RiR
Il vient, en dérivant :
2
= -R Uic + k + b) = -RC
d ur R R d ur
d/
= -Rÿ-
df dr '~dtr LUr
~
7"d7
--
Finalement, l’équation du circuit est la suivante
•D
c
Q
avec :
d2 Ur .1 d Ur
d t2
4
:
---
Te Qt
2
b (OQ Ur — n
0
_
rx
rRC
= (,LC)~l/ = 50 x
2
0J() 103 rad.s-1 Te — « 8, 3 p,s et Q— (ooTe « 0,4
° (r + R)
---
© 3. Le régime est sous-critique, donc apériodique, puisque Q 1/2 . L’équation caractéristique :
4-J
03
A
>- X H 1- fo»o — 0
o Te
•u
--
admet des solutions réelles et négatives :
d’où :
Xi — — -
--
2 Te
1
&>()
4Q2
I
I 1/2
et Xj — -2re
1
1
b <U()
4Q2
1 1/2
Ui-(O) = 0 et m=Cÿf
on trouve :
A+B = 0 A_ _ E
d’où A = —B = —
E T\T2
Tl T2 RC RC T2 - Tl
Finalement :
Ur(t) =
E Tl T2
RC T2 — Tl
exp HW-*)]
4. Les autres grandeurs électriques se déduisent des équations du circuit :
U~ E TIT2
ir = exp
r rRC 72 — Ti
E ur _E E 7l72 t t
iR = R' ~~
~ ~
exp — exp
~R R WC r2
--
- Tl
71 72
Cÿ E 7]72 1 t 1 t
le = — exp exp
dr «72-7I 72 72 7I 71
il =
E 7] 72
RLC 72 — 71
72 exp
t
72
- 71 exp
(_£)_(T2_Tl)
S4- 8. Inductance alimentée en simple alternance
1. Quand la diode est bloquée, l’intensité dans le circuit est nulle. La tension aux bornes de la diode est alors
Ud = ue < 0 . La diode se débloque quand la tension ue de la source devient positive ; on a alors, à partir de
l’instant / = 0 :
L— + ri = um sin(otf)
dt
La solution de cette équation est la superposition du régime libre et du régime établi. Il vient, en posant T — L/r :
La condition initiale i(0) = 0 permet de calculer A = um wr/[r(<w2r2+l)] . Finalement, tant que ue(t) >0 :
i(t) = Um
r 1 + (cor)2 |exp
(DT
- cos(wr)j + Umr 1 + (1 ù)T )2
sin(wt)
di àq d uc
dt +
Ri | L uc = <Ï>S(/) avec i
dt
=C dt
d2 uc 1 d Uc
d t2 +7e~dT + o)l uc — ù>l<£>8(t)
2. En prenant la transformée de Laplace de cette équation, on obtient, avec les notations classiques (cf. annexe
3):
a>l<b
P
2
+ P/Te + «o
Calculons u>o , re et Q :
T3
O (Do = 50 x 103 rad.s-1 Te = 0, 4 |XS et Q = (OoTe = 0, 02
Le régime est sous-critique puisque Q < 0, 5 . La solution de l’équation différentielle d’évolution de la tension uc
ÎH
s’obtient en prenant la transformée de Laplace inverse (cf. annexe 3) :
°
©
Tl 72 / t
uc{t) = <w(2)d) — exp -- - exp
72 - Tl V 72 T1
2
à avec :
I 1
Tl ~°’4ÿs et 72 « 1 ms
1/(27.) + wo[l /(462) -l]ri2 i/(2xe) - û>o[l/(4Ô2) - l]'/2
La plus grande durée 72 est égale à la période des impulsions T = 1 ms . Le régime établi n’est donc pas atteint
entre deux impulsions.
et problèmes 769
Chapitre 5
1. a) Pour calculer , il suffit d’utiliser le schéma de la figure S5.1a, dans laquelle on a passivé la source
de courant et la seconde source de tension, et d’appliquer la division de tension :
,M
AB =
Uiï avec U$=Ei R R//R = Ei_
R + R//R 3
P Q P Q
E, R R
o
B B
a) b)
OH P Q
P, ,Q
_
R EiK) R
et-
B B
c) d)
FIG. S5.1.
Uj$L
o AA)
AB =
R
avec ufl=EiR +R//R =
R//R 3
Ei
r>J
c) Enfin, l’intensité I du courant qui parcourt la branche AB , lorsque seule la source de c.e.m 2 est
° activée, est nulle, car la passivation des sources de tension court-circuite le générateur de courant (Fig. S5.1c) ; le
© courant ne circule que dans la branche PBQ .
2. Pour obtenir l’intensité du courant qui parcourt la branche lorsque les trois sources sont activées, il suffit
£ d’appliquer le théorème de superposition, le système étant linéaire ; on a :
CL
O
3. On retrouve l’intensité du courant qui circule dans la branche AB par le théorème de Thévenin. Pour cela,
ouvrons la branche AB et calculons successivement Rn et En (Fig. S5.1d) :
Rn = R//R = |= 0, 5 kfî
770 Solutions des exercices
puisque, les sources étant passivées, on a, entre A et B , deux résistances R en parallèle. On obtient En en
calculant la tension (UAB)O la branche AB étant ouverte. Il vient, en s’appuyant sur la figure S5.1d :
En =
E\ -E2
+ E2 =
E\ + E2 — 18 V
2 2
Par conséquent :
En 18
1 = 12 mA
R + R/2 1,5 x 103
4. Pour calculer la puissance reçue par chacun des dipôles, il faut connaître les intensités dans toutes les
branches. Désignant par I\ l’intensité dans la branche PB , Z + 1\ parcourt la branche AP et Z + I\ + IAB la
branche QA . La loi des mailles appliquée à BPAB permet de trouver I\ :
Ei -X 12 - 12 -
E\ + R{Z + /,) — RIAB = 0 d’où /, = 7a* -
A
= 10 = -10 mA
On en déduit :
V\ = Ei/i =0, 12 W V2 = —E2{I\ + IAB) = -0, 048 W Vx = UPQI = {Ei - E2)Z = -0, 12 W
Ainsi, les valeurs des puissances reçues par les sources sont négatives ; ces dernières se comportent donc comme
des générateurs de puissance.
La puissance totale est dissipée dans les résistors selon :
VPA = /?(X + /,)2 = 0W VPA = R{Z + /, + IAB)2 — 0, 144 W et VAS = RI2AB = 0, 144 W
Évidemment, la puissance totale dissipée est égale à celle fournie par les générateurs.
1. Écrivons les lois de Kirchhoff sur les deux mailles, sachant que h = h = h — h . Il vient :
6, 4 = 40/i + I6O/2 et 160/2 - 160(/i - h) - 320(7, - h) = 0
soit, en simplifiant :
/, +4/2 = 0,16 et 3/, -4/2 = 0
Il en résulte, par addition I\ = 0, 04 A , I2 = 0, 03 A et h = h = 0, 01 A .
T3
O 2. Entre A et B , le générateurs de Thévenin a la f.e.m suivante : En = 320 x 0, 01 = 3, 2 V . Sa résistance
interne s’obtient aisément par passivation en combinant en parallèle la résistance de 320 O, et :
ÎH 160 x 40 320 x 192
160 + = 192 Ü d’où Rn = = 120 n
° 160 + 40 320 + 192
© On en déduit le c.e.m du générateur de Norton équivalent :
2 Xv =
3,2
= 26,7mA
à
3. On sait que la valeur de R pour laquelle la puissance dissipée dans la charge est maximale est celle de la
résistance interne du générateur. Par conséquent, R = 120 Cl . La puissance correspondante est donc :
V = RI2 = Rn
En V _ En = 0,021 W
2Rn 4/?77,
et problèmes 771
1. Appliquons le théorème de Thévenin pour déterminer l’intensité I du courant qui parcourt l’ampèremètre
placé dans la branche CD :
En
/ -
avec En — (Uc - UD)O
Rn + r
En passivant les sources de tension, le réseau se comporte, entre C et D , la branche CD étant ouverte, comme la
somme de deux résistances, qui sont des combinaisons parallèles de deux résistances :
Em = Elx-E2~-ÿ-
puisque les deux circuits de même point A se comportent comme des diviseurs de tension. Il en résulte :
j_
-RE2/(R + R2)
xEy
r + R2R/{R2 + 1?) + 1 — x)R\
Ei
JC = 7“7T = 0, 4
Ei R + R2
On aurait pu trouver directement ce résultat en écrivant que les tensions en C et D sont égales :
fi(fi + Afi)
+ 2 1 ++Afi/(2fi) >('-") ~
R R R 1 AR/R R R,, AR AA’
~ 2 + 2ÿ1 + -R /? H——
n~2 + 2R + Afi
~
2 4
TJ
O
La f.e.m En , qui est la tension entre A et fi , la branche Afi étant ouverte, s’obtient aisément, à partir de deux
diviseurs de tension :
ÎH
En = UA-UB = E2R+ Afi
Afi AA AA AR
R R ER
“
ER
° E2R W 1+
-fi —1 «— =E
+ 2 2R 2 2R 4A
©
2
On en déduit :
/=
En ...
_ EAR
4R(R + r)
à Rn + r
On constate évidemment que le pont est équilibré lorsque Afi = 0 .
2. Dans l’expérience considérée, la variation Afi vaut :
4fi/(fi -I- r)
Afi = = 0, 34 n
E
Des deux relations :
R(T) =fi0[l +A(T-T0)] et R(Ta) = fi0[l + A(Ta - T0)]
772 Solutions des exercices
T -Ta
R(T) - R(Ta) — AR — R0A{T - T„) = R(Ta)
l/A + Ta-T0
d’où :
AR i 0, 34
T - Ta = -+
R(Ta) \A
Ta - To \ =
100
x 270 = 0, 92 K et T = 294, 07 K
E E
UAB = UAP + UPB = —R\I\ + Rih = —R\ R\ +Rî + Ri Ri + R4
soit :
UAB — E
R1 Ri
=E
—
+ R2R3
R\ + Ri R2 + R4 (Rl +Rl){R2+R4)
b) À l’équilibre :
E 1,23
h= = 0, 44 mA
R2 + R4 2, 804 x 103
On obtient U et R3 à l’aide des deux équations suivantes :
E
h= et UAB = R3E — R4I2
R 1 +R3
Il vient, en substituant :
et :
UAB + R4I2
ÎH Ri = = 4, 5 kO
/1
s b) Passivons le générateur en le remplaçant par un fil de connexion entre P et g (Fig. S5.2a). La résistance
©
interne du réseau entre A et B est la somme de deux résistances en parallèle, R\//Ri et R2//R4 'ÿ
2 RiRi R2R4
ci Ri — = 1, 96 kfl
Ri + R3 R2 + R4
D’après le théorème de Thévenin, l’intensité IQ du courant qui parcourrait la branche AB en présence du générateur
est (Fig. S5.2b) :
0,5
/o = = 0, 255 mA puisque En = 0, 5 V
1,96 x 103
c) En insérant dans la branche AB une source de tension idéale de f.e.m E' = 0,5 V, selon les polarités
indiquées, les intensités ne sont pas modifiées (Fig. S5.3a).
et problèmes 773
A A
Ri
RI fis
ti=p-' Io
P
Ri RA
Q P
Q
«3
fi4
P
0 Q
B
S Ri B
a) b)
e E
FIG. S5.2.
d) Si on ajoute entre A et B en série une troisième source de tension, de f.e.m E' , mais en opposition,
l’intensité I du courant dans la branche AB vaut (Fig. S5.3b) :
E' 0,5
IAB — — = 0, 255 mA
Ri 1,96 x 103
On constate que cette intensité est égale à Io , ce qui n’est pas surprenant puisque le théorème de superposition
assimile les deux situations étudiées :
i) on connecte directement A et fi à l’aide d’un fil de résistance nulle,
ii) la somme des f.e.m dans la branche AB est nulle.
Du point de vue du comportement en interrupteur, le premier cas correspond à l’ouverture, le second à la
fermeture.
A A
p ()!«ÿ p
ot-
m
Q Q
e e
C
D
Q
CM
O E E
CM
© a) b)
FIG. S5.3.
£
CL S5- 9. Mesure d’une tension par la méthode d’opposition
o
U
1. En considérant successivement chacune des deux mailles, on établit les relations suivantes :
Ex R -aR An,i
-Ei aR Ri + aR Im,i
On en déduit l’expression des courants de maille, par inversion de la matrice des impédances du réseau :
An,l 1 Ri + aR aR Ex
An,2 RR2 + aR2{\ - a) aR R -Ei
D’où les expressions des intensités des courants de maille :
(Ri + aR) Ex a R Ei aRE\ — REi
An,l = 6t An,2 — RR2 aR2(l - a) avec An,i = A et An,2 = ~h
RR2 + aR2(\ - a) +
d’après la convention d’orientation des mailles. On retrouve ainsi les expressions précédentes.
Mi = _
“e (1 +>T)[(2 +j(OT)2 - 1] - (2 +j(OT)
ce qui donne en développant :
Mi _ 1 1
1 + (jo)) 6r + 5 T2 (jùif + r3 (ja>Ÿ 1 ~ 5t2(°2 + (JtoT) (6 - t2(°2)
et problèmes 775
2. Le rapport ujuÿ est réel pour w = w\ = 0 ou pour un = y/b/r . On en déduit la valeur du rapport
us/ue à ces pulsations :
«5
— = 1 pour
, u) —0 et
us 1
pour uj
y/6
=-
it Ue 29 T
1
A.N : comme R = 10 kO et C = 39 nF , on trouve r ta 0, 39 ms , (02 ta 6, 280 rad • s et/2« 1 kHz .
Chapitre 6
1. Dans le cas extrême des très faibles fréquences, le condensateur est un coupe-circuit. Par conséquent :
T(f) = — = — _ R2 puisque Z2
~yj> ta R2
Uç R\ +Z2 Ri+R2
Pour les grandes fréquences, le condensateur est un court-circuit :
T(f) = — =
~KJ) —— ta 0 puisque Z2 ta 0
Uç R\ +Z2
Z2 Ri
1(0 = avec Z2 = 1 JR2C2U)
R\ + Z2 +
d’où:
H(jcj) =
Ri _ R2/ (Ri +Ri) et 1(0 =
1(0)
R\ + R2 + jR\R2C2U) 1 + jRC2(o 1 +jf/fo
avec :
1(0) = R2 R1*2 1
T3 R 1 + Ri
R=
Ri + Ri
et /o = 2TTRC2
O
Évidemment, pour / faible, on retrouve le diviseur de tension en régime stationnaire.
(H 3. Calculons T(0) et /o :
° Ri 20 RiRi 1
© 1(0) = — = 0, 57 R- = 8, 6 kft et fo = 2TTRC2 = 1,238 kHz
Ri + R2 35 Ri +R2
2 La fréquence de coupure fc , à — 3 dB , est la fréquence pour laquelle le gain G„( dB) = 20 lg \T(f)\ diminue de
à 3 dB par rapport à sa valeur pour / = 0 , ce qui implique :
11(0)1
\Z(fc)\ = d’où f=fc=fi>
V2
Les diagrammes de Bode correspondants sont analogues à ceux relatifs au dipôle RC , mise à part la valeur du gain
à / = 0 qui vaut lg 0, 57 = —0, 244 et non 0 .
776 Solutions des exercices
Rl Ri
K0 = car Z\ ~ R]
Z\ + R2 R\ + Ri
Pour les grandes fréquences, le condensateur est un court-circuit :
Rl
7(f) =
~KJ) = « 1 puisque Z\ « 0
Uç Z,+R2
Par conséquent :
7(0) = Ri 1 (o 1 1
«419 Hz et
1
« 8,4 kHz
fi = f2 =
/?i + Ri 20 2TT 2TTR\ CI 277 2TTRC\
Pour / faible, on retrouve évidemment le diviseur de tension, en régime stationnaire. On en déduit les diagrammes
de Bode correspondants en précisant les expressions du gain et de la phase :
-d G„(dB) M<f(rad)
o -A 0 2 X = lg x
[l + Q2{x- l/jf)2]1/2
1. Ce filtre est passe-bande, car pour / = 0 et / = 00 , l’impédance offerte par l’ensemble, condensateur et
bobine en parallèle, est nulle ; la tension aux bornes aussi.
2. a) Établissons l’expression de la fonction de transfert T(f ) . Comme le système est un diviseur de tension,
il vient :
ZLC jLût/jjCû)) _ _ jLw
H(jo) = T(f) = = avec ZLC =
e R + ZLC jLa> + 1/(JCco) 1 LCco2
T3
O On trouve, en effectuant :
jb(Q 1
HQCJ) =
ÎH R( 1 - LCaJ2) + jLw 1 +jR[C(ü- 1/(Lo)\
° b) En identifiant avec l’expression générale de la fonction de transfert d’un filtre passe-bande du deuxième
© ordre, on trouve :
2
à H{jw) =
1
1 +7<2("/"O - o>o /w)
c) On en déduit :
avec wo
-ar- 15 811 rad.s-1 et Q=-ÿ~
Lw
=0,0316
0
d’où :
11(f) I
- [l +
1
Ô2(f//o-/o//)2]'/2
3. Sur la figure S6.2, on a tracé les diagrammes de Bode correspondants en introduisant la fréquence réduite
x =f /fo . Le gain est maximal et nul pour / =/o = COO/(2TT) = 2, 516 kHz .
G„(dB) <£(rad)
-2 -1 0 1 2 X = lg;r TT/2
-10 -2 -1 0 1 2
X = lgjc
-20-
-30-
-TT/2
a) b)
FIG. S6.2.
Calculons les pulsations de coupure à — 3 dB . Pour cela, il suffit de déterminer les valeurs de la fréquence
pour lesquelles le module de la fonction de transfert est égal à 1/ \f2 de sa valeur maximale, laquelle vaut 1 . On
a donc :
1 1
x- —X = ±- soit x2 ± 4- — 1 = 0
Q Q
La résolution de cette équation du deuxième degré donne les deux valeurs suivantes de x :
1 I 1/2 I I 1/2
+ —
Q- + 4 Q- +
X\ -
x> 4
r 1 et X2 — —
-U
+ —x 1
I 1/2 1 I 1/2 1
+1 fi — fo 4Q2 + + 2—Q
/. =/o TTTT
2
2Q
et "—“TT 1
4Q
*-*55 [(1+4e2)
1/2 1
- 1 «/OTT: X 2Q2 = Qfo = 79, 6 Hz
2Q
et :
O
h =foÿ
2Q
1
[(l +4(/) 1/2
+1
1
«/OJTT; x2=/o- =79, 5 kHz
2Q Q
1
1 0 1 -R 1 -R 1 -R
TRC = TV{C) Th(R) = -jCw 1 0 1 —jCo) 1 + jRCû) -jx/R 1 +jx
puisque la fonction de transfert est directement reliée à l’inverse de l’élément de matrice d . On en déduit alors le
gain en tension Gu :
Gu = 20 lg \U(x) | = - 10 lg[( 1 - 5.x2)2 + *2(6 - x2)}
et la phase (f> :
*(.x2 — 6) I x(x? — 6)
(j) — arctan l -5*2
pour x< — 0,447 et (f> — —ir + arctan l — 5x2
pour *>0,447
3. La fréquence / pour laquelle la tension de sortie est en opposition de phase par rapport à la tension d’entrée
est telle que :
x(x2 — 6) = 0 soit x = Vô et f =f\ s/b
Le facteur d’amplification pour / =f\s/b vaut alors :
1
‘ Gu (dB) X= lg* <!> (rad) l X= lg*
0
-20 --
- -77-/2
r>J
°
©
-100--
a)
FIG. S6.3.
--- b)
3tt/2
avec a = 1 + Z\ /Zi , b = — 2Z\ — Z?/Z2 , c = — 1/Z2 et d = 1 + Z\ /Z2 . On vérifie aisément que le déterminant
de la matrice T est bien égal à 1 .
780 Solutions des exercices
2. a) Pour exprimer Z, en fonction de Z\ et Z2 , écrivons que l’impédance à l’entrée est égale à l’impédance
à la sortie. Il vient, puisque Z2 est en parallèle avec Z3 = Z\ et Z, en série :
Z2(Zi +Zj)
Z/ — Zi + d’où Z2 = Z, (Z, + 2Z2)
Z\ + Z2 + Z,
en effectuant et en simplifiant. Comme Z2 = jLw , Z\ = 1/(jCw) et WQ = 1/ (LC) , on obtient, pour w = co0 :
0,02 1/2
= 200 n
0,5 x 10-6
le
|i
lî
d'où
le Is
et
He
==2j
le
i=r
b) On a donc :
a- T b
Xs = TXe = rXe soit
c d-r
=0
L’équation à laquelle satisfait T s’obtient alors aisément en tenant compte de la relation ud — bc — 1 et de l’égalité
a=d :
(a-r)(d-T)~bc = r2 -2(a + d)T+l=0 d’où T2-2ar+l = 0
C’est une équation du deuxième degré sur les nombres complexes ; la somme 2a = 1 — 1/LCw2 étant réelle, les
deux racines sont conjuguées l’une de l’autre.
c) Les puissances dissipées à l’entrée et à la sortie ont pour expressions respectives :
Ve = = et Vs = e{Zs}i2m =
T3
O
Par conséquent, le filtre étant passif, on doit avoir :
S6- 10. Approche de la fonction de transfert d’un filtre à l’aide de son gabarit
(lO-G"/10 - l) 1/2
n
G„ = 201g \H(jco)\ = -101g [l + (co/coo)2"] soit (o = o>0
10-Ci/io _ i d’où
lg(10_G2/1° - 1) — lg(10-G|/10
10-G,/IO _ i "" 2\g(f2/fi)
A
fo = (îo-®,/*0 A_ - «/, = 300Hz
- 1y/2n (10«,3 1)1/
2. Pour obtenir les coefficients c\ et c2 demandés, identifions les deux expressions de 7i(x) :
2
1 I 1 1
et |?f(x)|2 =
l+x* 1 +jc\x - Cix2 (1 — c2x2)2 + c\x2 1 + (c? — 2Ci)x2 + cjx4
On trouve :
c\ - 1 soit ci —1 et ci = (2c\Ÿÿ2 = s/ï
d’où la fonction de transfert recherchée :
1
U{x) =
\ -x2+ jV2x
sur la figure S6.4, on a représenté les diagrammes de Bode correspondants.
o
Gu (dB) 0 (rad) 1 X= \gx
1
r>J 0 X= \gx +
° -10-
©
-20-
-TT 12
CL
o -30-
— TT --
a) b)
FIG. S6.4.
782 Solutions des exercices
1. Pour une fréquence nulle, les condensateurs se comportent comme des coupe-circuit ; en l’absence de cou¬
rant de sortie, la tension de
sortie est égale à la tension d’entrée.
Pour une fréquence infinie, les condensateurs sont des courts-circuits. Les tensions de sortie et d’entrée sont
égales.
La fonction de transfert est ainsi égale à l’unité dans les deux cas extrêmes : le filtre est donc coupe-bande.
z, = AA AA z2 = AA A2 et Z3 =
AA = Z,
A + A + Z3 2z; + z' A+A + A 2z[ + A 2Z( + Z'
E z, Z3 s
M2 Z2 Us
7777 7777
\ K
A
/ R
7777
FIG. S6.5.
3. La fonction de transfert H(j(o) s’obtient aisément, puisque le filtre se présente alors comme un simple
diviseur de tension, le courant de sortie étant nul :
R + Z2 R+Z2
Us = R d’où H(jw) =
+ Z\ + Z2 U' R + Z\ + Z2
Cette fonction de transfert est nulle si :
O
R + Z2
z;2 R(2Z[ +A) + A2 = 0
— R + 2Z( =0 soit si
rN +A
° ce qui donne, en explicitant :
©
£ R ( jCw
——b r + jLo)
C2a>2
1
=0 d’où Rr =
1
c2o>2
et
2
—— = Loi
Ceo
ci
o
en annulant séparément les parties réelle et imaginaire. Finalement, les conditions d’annulation de sont :
1 2 1/2 1
2nT LC
= 712 Hz et R=
Æw-à=2’5kfi
et problèmes 783
Chapitre 7
Le carbone possède effectivement un coefficient de température négatif, c’est-à-dire que sa résistance diminue
+
lorsque sa température s’élève. On en déduit la résistance, à 673 K : R = Ro RQCTAT = 541 O .
Avant que la f.e.m ne devienne trop faible, la décharge de l’accumulateur, avec un courant d’intensité
220 mA , dure environ 10 heures. La charge totale débitée est donc :
Q 7 560 -2
Q = 220 x 10 x 10 x 3600 = 7920 C soit n = = 8,2 x 10
T 96 320
mole de charges élémentaires, F = NA X e = 96 320 C , désignant le faraday, c’est-à-dire la charge d’une mole de
charges élémentaires. La décharge complète de l’accumulateur correspond donc à 0, 082 mole d’électrons.
T3
o 2. L’intensité du courant dans la bobine a pour expression :
Um Lù)
ÎH i{t) = im cos(ù)t + 4>i) avec im = et 4>, = —arc tan
[/?2 + (Lü>yy/ 2 R
°
©
3. a) Pour des fréquences supérieures à 10 kHz , la nouvelle expression de l’impédance est :
2
à R -(- jLco R -)- jL(o
7! =
1 + jCù)(R + jLw) 1 - LCco2 + jRCco
b) Aux fréquence considérées, le rôle de la résistance interne est négligeable devant celui de l’inductance car
L(o
< R : Z! « jL(o/{ 1 - LCco2) .
Cette impédance tend vers l’infini lorsque w = 1/(LC)1/2 = 9, 13 x 106 rad-s_1, soit/ = 1,45 MHz .
784 Solutions des exercices
S7- 7. Quartz
ù)r = 5,419 x 106 rad s-1 et COar = 5,421 x 106 rad s-1•
soit les fréquences correspondantes très proches fr = 862, 50 kHz et far = 862, 84 kHz .
2. En introduisant les pulsations cor et war , l’impédance Z se met sous la forme simple suivante :
1 — ü)2 / (O2
Z=
j<ü(Cs + Cp){l - (02/(02r)
C’est un nombre imaginaire pur, dont le signe détermine la nature capacitive ou inductive de Z .
a) Z est inductif pour ù)r < < coar , avec l’inductance équivalente suivante :
(o
— 1 / Cüi2 + 1/ (O2
Leq —
(Cs Cp)(l-C02/(02r)+
b) l’impédance Z est capacitive pour co < cor ou co > coar avec la capacité équivalente suivante :
3. Calculons la dérivée du module de l’impédance par rapport à la pulsation pour co > (o, :
d|Z| _ d -1 + (02/(02r
d co d (O L(G + Cp)co(\ — (02/(ülr )
Pour co < (Or , il suffit de changer le signe du numérateur. Comme le numérateur s’annule pour co = co, , il vient :
d|Z|
_ _ 2/(Or _ _ 2
d (O J r (G + Cp)(Or( 1 - (O2 /(Oar) (G + Cp)(oj(l - (oj / CO%r)
soit aussi :
T3
O d]Z| 477
= 60 fl Hz •
I
d/ (G + Cp)co2(1 - (02/(02ar)
Aux alentours de co, , l’impédance du quartz varie fortement avec la fréquence. Cette propriété est utilisée pour
ÎH
s réaliser des oscillateurs remarquablement stables en fréquence (cf. chapitre 14).
©
S7- 8. Champ magnétique maximal dans un transformateur
2
à 1. On sait que, dans un transformateur, on a :
d<1> d<b
Ml M —-
= Al
dt
et U2 — Ni ——
dt
avec = BS
B=
UiV2 ï/iV5 l/i I/2
coN\S 2irfN\S A,A4fN\S 4,44fN2S
1. Le théorème de Millman appliqué au drain donne, en prenant le potentiel de la source comme référence :
-8mUg +jCgdtüUg
üd =
l/Rc ~\-jCds(o + 1/rds -\-jCgdù)
Le facteur d’amplification en tension est donc :
8m jCgdto
4 = Kg = 1/Rc + 1/rds j{Cgd + Cds)ü>
Quant au facteur d’amplification en courant, on l’obtient selon :
s
©
Chapitre 8
2
à
S8- 1. Fonction de transfert d’un AO en boucle ouverte
1
fc = 27777 = 30 Hz
3. Dans le diagramme de Bode, le gain G„ = 20 lg \A(f) | devient négatif dès que |A(f) | < 1 . On en déduit la
limite fréquentielle, entre les modes d’amplification et d’atténuation de l’AO, définie par la fréquence de transition
ft :
Ao 1/2
|A(f,)| =
[i 1/2
= 1 d’où f, =fc - (AS 1)
soit f « fc Ao = 30 MHz
Ao
W)\ = et arg[A(/)] = arg(A0) - arg(l +jf/f) = - arctan
[i + 07/c)2]1/2
À la fréquence f = 3 Hz , on trouve :
Ao «
ld(/i)l = Ao et arg[A(/i)] = — arctan 0, 1 æ —6°
v/ÏÏÔI
À la fréquence fc = 300 Hz , on trouve de même :
An Ao
\m\ = A/ïôI ~ io
et arg[A(/2)] = — arctan 10 ss —84"
Ri
Au = 1 + -fc = 100
T3
Rx
O
Si l’impédance de charge est infinie, on a :
1ÿ1 |M,|
ÎH \is\ = f?l +/?2 < h, d’où R\ + /?2 > is,max
°
© Comme |MS | Usat 15 V , il vient Ri + R2 > 750 fl . Les résistances utilisées doivent être inférieures à
&
l’impédance différentielle d’entrée de l’AO, mais doivent aussi permettre des courants dont l’intensité est de l’ordre
2 du mA . Il en résulte des valeurs de résistance de l’ordre de 1 kli .
à
--
2. a) L’équation différentielle de l’AO en boucle ouverte s’écrit :
d us
Tc— h Us — Aoe
d1
Le courant de polarisation sur l’entrée inverseuse étant supposé nul, il vient en considérant le diviseur de tension :
U- =
/?,
us = ue - e d’où 77ÿ7-ÿ + us = A0 ( ue - - Ri
R\ + R2 dt Ri +R2US
et problèmes 787
nouvelle équation différentielle de l’AO en boucle fermée par rétroaction négative. Il en résulte :
Te d us 1
Mv = Ue
A0 d t Ao Ri +R2
us = A exp
i
+ us,e
Te Tc {Ri + Ri) = 16 |xs
Te,,
avec Tc,r- =
1 + A0/?i / (R] + /?2) AQ/?I
ws,c étant la solution du régime établi. La durée du régime transitoire est donc très brève pour ce montage amplifi¬
cateur non inverseur.
Avec une rétroaction de l’AO sur l’entrée non inverseuse, la structure serait celle représentée sur la figure
S8.1. L’équation différentielle à laquelle satisfait cette dernière est la suivante :
soit :
Tc—
dt
--
d us
h Us = Ao
Ri
Ri
+R2Ue + Ri + R2 Us
1
Ri
Ri
Us = Ue
«2/Aodf \ /?2 Ao R\ + R2
La constante de temps Tc,r+ du régime transitoire est :
T, TC(RI + R2) _
Tc,r+ = ~ -16 p,s
1 -AoRt/iRi +R2) Ao/?i
r
I Tc,r+ | +
us = A exp Us,e
L’amplificateur atteint très vite la saturation positive ou négative selon le signe de la constante A et donc de celui
de e .
1
b) La vitesse maximale de balayage valant vm — 0, 5 Y •p,s et le basculement étant de —15 à 15 V , la
durée de basculement s’en déduit selon :
O
t -
AM. 30
= 60 (JL s
r>J Vm 0,5 x 106
°
©
Ri
2 Ri [>oo
ci +
O
ue 4 us
FIG. S8.1.
788 Solutions des exercices
1. Bien que le facteur d’amplification en tension du montage suiveur soit égal à 1, ce dernier est très utilisé, car
il offre une impédance d’entrée Ze = oo et une impédance de sortie Zv = 0 . Cette propriété établie en supposant
l’AO idéal permet l’adaptation d’impédance entre montages, en évitant l’effet d’un diviseur de tension lors de la
connexion d’une charge.
2. Reprenons le schéma électrique de l’AO réel et déterminons Ze , impédance d’entrée du montage suiveur
(Fig. S8.2a) :
“e~“s us~Ae
ie
avec =4~
K Re Rs
En remplaçant e par Reie on en déduit :
Par conséquent :
_ Me -Us _ M*-it(Rs +ARe) d’où ue = (Re + Rs + ARe)it
L Re R
On en déduit l’impédance d’entrée du montage suiveur lorsque l’AO est réel :
ie
Rs Rs
Ree H_
/V
e Re e
ue Ae
us Of7777
Ae
Us
a) b)
FIG. S8.2.
TJ
O
L’impédance de sortie du montage suiveur, définie par Zs = ujis avec ue = 0 (Fig. S8.2b), s’obtient selon :
r>J
us ~ Ae us + Aus us+Aus
+ R.-
1 +A 1
° e = ~us et 1= Rs Re Rs Re Rs Rs Re
©
Par conséquent :
-1
1 +A
« Rs
ci 1
O Zs = puisque Re Rs
Rs Re 1 +A
3. Par construction, Re , impédance différentielle d’entrée de l’AO vaut plusieurs centaines de kfl , alors que
Rs impédance de sortie est de l’ordre de quelques H . En régime stationnaire AQ étant très grand, on retrouve les
,
propriétés établies pour le montage suiveur avec AO idéal : Ze Pt oo et Zs w 0 . C’est pour cette raison que le
montage suiveur est aussi appelé montage adaptateur d’impédance.
et problèmes 789
On reconnaît un montage amplificateur non inverseur utilisé en régime stationnaire. En connectant l’entrée
inverseuse au nœud S , on réalise un montage suiveur de tension avec un gain de 0 dB , d’où un calibre de 2 V
à l’entrée de l’AO. Si l’on connecte l’entrée au nœud A , le facteur d’amplification en tension du montage est
Au = 1 + 90/10 = 10 ; le calibre équivalent à l’entrée de l’AO est donc 200 mV .
De même, si l’entrée est connectée au nœud B , alors Au = 1 + 99/1 = 100 , d’où un calibre équivalent de
20 mV à l’entrée de l’AO.
1. a) Si A est un simple facteur réel, y a la dimension physique d’une admittance, précisément une conduc¬
tance puisque Y est un réel positif.
b) La matrice de transfert T d’un tel système, dans lequel l’entrée ou la sortie sont caractérisées par des
matrices colonnes tension-courant, est telle que :
Xs — T Xe avec 7=
0 -A/Y
AY 0
c) Pour établir la relation entre l’impédance d’entrée du gyrateur et son impédance de sortie, il suffit d’expri¬
mer cette dernière, en tenant compte de la convention d’orientation du courant de sortie :
Zs = _!k
_ 1
L YAYuÿ Y2Ze
2. a) Comme l’impédance de sortie est Zs = 1/ (jCaj) , l’impédance d’entrée s’en déduit aisément selon :
1 jCco
Ze =
Y2ZS Y2
Un tel système se comporte alors comme une inductance pure. On l’appelle gyrateur parce que l’on passe de
l’impédance d’entrée à l’impédance de sortie, dans le plan complexe, par une rotation, éventuellement accompagnée
d’une homothétie. L’utilité du montage est de réaliser une inductance en entrée avec une capacité en sortie.
b) Pour C = 0, 1 p.F et Y = 1/2000 S , l’inductance équivalente est :
C 10“7
T3
O Le = = 0, 4 H
Y2 0,25 xlO-6
g
ce qui est une forte inductance.
r\j
° 3. L’impédance d’entrée de ce gyrateur à AO idéal s’écrit :
©
-LJ
R,
Ze ==r avec -Z'i, = *,-«, et u+=u_=ut = J-Tÿus
? L
à
par division de tension. Il en résulte, en éliminant us :
Z\ U =“e (Rc Rc+ Z2 l)* d’où Ze = = -Rcÿ- soit Ze = —Rc = —0, 2 kfl
1. L’AO est en fonctionnement linéaire grâce à la rétroaction par le condensateur. Par conséquent :
u- = u+ = 0 et ue = Riii
Comme l’impédance d’entrée du montage est Ze = uÿ/jÿ , cherchons à exprimer w, en fonction de i_e . La loi des
nœuds en A impose = i, + i2 , où i2 est l’intensité du courant qui traverse le condensateur puisque l’AO est
idéal. Sur la maille AESA , la loi des tensions donne :
{Ri+]k>)i2~R2ii=0 avec i2 = ik
Ri
d'°ù i, = L(i + 1
jR\C(o Me
On en déduit :
1 1 I I I I
L= d’où
Ri jRiCco Ri Me Ze Ri Ri jR\RiC(o
L’impédance d’entrée est par conséquent équivalente à une résistance R' en parallèle avec une bobine d’inductance
L! telles que :
/?' = RiRi = 5 kfl et L’ =RIR2C = 0, 1H
Ri + R2
2. En rajoutant un condensateur, de capacité C' , entre le point A et la masse, le circuit se comporte comme
un dipôle R' L' C' parallèle.
1. a) Pour / = 0 , l’impédance offerte par l’inductance est nulle, alors que celle de la capacité est infinie. Il
en résulte que la fonction de transfert vaut 1 . Pour / = oo , c’est l’inverse ; la fonction de transfert est alors nulle.
Il s’agit donc d’un filtre passe-bas.
b) Ces grandeurs caractéristiques d’un dipôle RLC valent :
1 1/2 L 1(T2
= 104 rad.s-
i
0)Q =
LC
Te = ~
A’
— = 2 ms et Q = wore = 20
T3 c) La fonction de transfert H(joi) s’obtient aisément puisqu’il s’agit d’un simple diviseur de tension :
O
i H(jw) =
R + 1/(jCw)
~
1 jRCw+ d’où H(x) =
1 +jx/Q
jLo) + R+ 1/ijCù)) 1 + jRCw - LCw2 1 -x2+jx/Q
ÎH
° puisque Q = Lwo/R = \ / (RCWQ) .
©
d) On tire de ce qui précède :
2 1/2
à i +*Ve2 i+ÿ/Q2
G„ = 201g = 101g
(1 _x2y+x2/Q2 (i -x*y+x2/Q\
Gu (dB)
26
10
0
X=lgx
-—10
FIG. S8.3.
2. a) L’AO présente une double fonction, d’abord celle d’amplifier le signal de sortie par le facteur
Au = —R2/R1 = — 10 , ensuite celle de rendre nulle l’influence de la charge.
b) La puissance dissipée dans la charge a pour expression :
u2 A2u\H{x)\2U2e
V = RCI2 = avec Us = \AuH(x)\Ue d’où V(x) =
R, Rc
Pour x = 2 , on trouve :
\H(2)\2
V{2) =
100 x
= 1, 38 W puisque |W(2)|2 = 1+4/Q2 ~ 1
8 9 + 4/Ô2 9
— M+ — U- = Ri Ri Ri usa, -
€ Us ~ Ue = ~ Usa, — ue < 0 ce qui s’écrit ue > u„ = — = 4V
Rl +R2 Ri +R2 Ri +R2
o On déduit de ce qui précède le diagramme donnant us en fonction de ue (Fig. S8.4a). 1 mm représente 1 V .
MsÇV) «e(V) l
'Us (V)
rN
14
14
°
© 8
Ue(V) -2 -VT“”T l 2 -1 2
•k
0 !
CL -4 4 L. t(ms) t(ms)
O
-8
-14 -14
a) b) c)
FIG. S8.4.
792 Solutions des exercices
2. Si on applique à l’entrée du comparateur une tension triangulaire symétrique qui varie entre les valeurs
—8 V , 8 V et —8 V pendant 4 ms (Fig. S8.4b), la tension de sortie est celle donnée par la figure (Fig. S8.4c).
1. La figure 8.55a représente le diagramme de Bode asymptotique relatif au gain de l’AO en boucle ouverte,
précisément G„ = 201g \H(ja>)\ en fonction de la fréquence, l’AO étant alimenté avec des sources externes de
tension d’alimentation ±15 V . Le gain stationnaire étant très élevé, la forme du tracé est quasi triangulaire avec
une pente de — 20 dB •dec-1 , et coupe l’axe des abscisses pour une fréquence de transition fi = 6 MHz entre les
modes d’amplification et d’atténuation ; cette quantité est aussi appelée le PGB (Produit Gain-Bande).
2. À l’aide de la figure 8.55c qui donne le facteur d’amplification stationnaire en fonction de la tension d’ali¬
mentation, on détermine les gains stationnaires de l’AO en boucle ouverte pour les deux valeurs de Ua 'ÿ
i) pour Ua = 10 V , on lit :
A0 = 625 V •mV -î soit A0 = 625 000 d’où G„ = 20 lg A0 = 115, 9 dB
ii) pour Ua = 15 V , on a :
A0 = 2 350 000 d’où Gu = 20 lg A0 = 127, 4 dB
ft 6 x 106
fi = Aofc,o d’où f,0 “
A0
~
2350000
= 2, 55 Hz
C’est cette faible valeur de la fréquence de coupure qui donne, au diagramme de Bode relatif au gain, sa forme
triangulaire.
4. La figure 8.55b représente le tracé asymptotique du module de la fonction de transfert en boucle fermée
pour différentes valeurs du gain stationnaire. Ces courbes sont caractéristiques d’un filtre passe-bas : on identifie un
palier relatif au gain stationnaire puis une cassure et une pente décroissante de —20 dBdec~ 1 .
Ainsi, pour un montage à rétroaction négative utilisant cet AO, on lit sur la figure 8.55b, en reportant en
abscisse la fréquence fc = 20 kHz , G„ = 50 dB , soit un gain stationnaire du filtre passe-bas égal à ÎO50ÿ20 — 316 .
La fonction de transfert de ce filtre passe-bas s’écrit donc :
7X0)
Z(f) = avec To = 316 et fc = 20 kHz
JJ
1 +jf/fc
O
5. Au signal sinusoïdal d’entrée du filtre ue(t) = em cos(lirf-t) , l’AO fait correspondre le signal de sortie
r\i suivant :
° Us(t) = e„,\T(fc) | cos(2Tift + (j)s) | T(fc) \
_ 7X0) _ 316
<j)s = — arctan(l) =
© avec “ ~ et —TT/ 4
V2 V2
? La non-saturation en amplitude, réalisée si |M.ç| < Usal , conditionne l’amplitude du signal d’entrée :
à
Usa,
em soit em < 53 mV
II(fc)l
La non-saturation en vitesse est réalisée elle si max (|d us/ d/|) vm , ce qui donne :
Chapitre 9
Ao 104
|A(/c,o) = soit Guifco) = 80 - 3 = 77 dB
|l+j| V2
3. Le plan de câblage du montage amplificateur non inverseur, de gain 40 dB , est donné figure S9.1 où le
couple de résistances fixant le facteur d’amplification stationnaire, doit satisfaire à la condition de non saturation
en courant, soit des résistances de l’ordre du kfl . Il est nécessaire de connecter à la même masse, le circuit et les
instruments, ce que l’on réalise avec un câblage en étoile.
100 kfl
1 kü 1 8
2 7
3 6
4 5
GBFI Ua
Ua
ÎCD
7777 7777
Ue Voie 1 Voie 2 Us
Oscilloscope
-d FIG. S9.1.
o
is =
Rc
< 20 mA avec US,M = 10 V et Rc > 500 Cl
794 Solutions des exercices
2. En régime établi sinusoïdal, la réponse du montage à la tension d’entrée ue(t) = ue,m cos(2irft) se met
sous la forme :
us(t) - \T(fi)\ ue,m cos(2nft + 4 ) avec <f>s - arg [!(/;ÿ)]
Pour fi = 1 kHz <fc,r , T(f) « 1 , d’où :
Us, 1 (0 = ue,m cos(2ir/it) et 10 V < us,i(t) < 10 V
0 y a donc saturation puisque ue,m = 12 V .
Pour fi = 1 MHz , on se situe à la fréquence de coupure du montage en boucle fermée, d’où :
Z(fc,r) =
1
1 +j
soit \T(fc,r)\ = 4= et 4>s = arg[r(£,r)] = -arctanl = ~
Ainsi :
us,z{t) = cos {lirfit -
Il n’existe pas de risque de saturation en amplitude, puisque :
12
Us,i(t) = -p < 10 V
V2
Le gain correspondant exprimé en dB s’écrit :
Gu(fc,r) = 201g \T(fc,r)\ = 201g 1 - 201g sfl = 0 - 3 = -3 dB
Enfin, pour f = 10 MHz , on se situe à la décade supérieure de la fréquence de coupure, fs = 10/Cjr , d’où, d’après
le tracé asymptotique :
cos (lirfs t - j)
T3 3. La condition de non-saturation en vitesse du montage bouclé est donnée par la relation :
o
d us(t)
max
dr < Vm
ÎH
° où vm est la vitesse maximale de balayage de l’AO; dans l’exemple considéré vm = 0, 5 V JJLS 1
. En régime
© sinusoïdal établi, on sait que :
Us{t) = |I(/i)| Ue,m COS (27Tft + <j>s) avec 4>s = arg [T(f,)]
2
à d’où:
d us(t) 277/ Ue,m
max = |X(/î)l 2irfue,m =
dt (i +f?/fï)x/2
Cette expression se simplifie dans la bande passante de l’AO où \T(fi)\ — 1 , d’où la condition de non saturation
en vitesse :
vm
Ue'm
277fi
On peut considérer que \T(fj)\ = 1 tant que f < fc,r/ 10 , soit fi < 100 kHz et ue,m <
0, 8 V . On observera le
déphasage de — 7t/4 , à la fréquence de coupure, si ue,m 112 mV .
et problèmes 795
On en conclut qu’une très grande fréquence de transition dans un AO ne suffit pas pour exploiter toutes les
fréquences. Il faut que le critère de non-saturation en vitesse soit compatible, afin d’ éviter tout risque de distorsion
du signal.
4. Le signal d’entrée n’étant pas sinusoïdal, plaçons-nous dans l’espace de Laplace. On a alors :
Usip) = H(p)Ue(p)
La transmittance symbolique H(p) est obtenue à partir de l’expression de T(f) , en substituant à jeo la variable
symbolique p :
1 1
H(jü>) = donne H(p) = avec Tc,r = : 0, 16 |XS
1 + jto/(tic 1 +PTc,r 2ir/Clr
Quant à Ue(p) , qui est la transformée de Laplace de ue{t) , son expression est :
- ! 1 I -] t
us{t) = TL = TL El— exp
E\P P+ 1/Tc,r Tc,r
La troisième affirmation est vraie. Ces deux montages ont des facteurs d’amplification stationnaires Au iden¬
tiques en valeur absolue, et égaux à 1 , mais diffèrent du point de vue de la bande passante. On sait que pour le
montage amplificateur inverseur, la bande passante à —3 dB est donnée par (cf. chapitre 8) :
fi)M
fc,r\ —
l+ |Aa|
avec \AU\ = 1 soit fc,r\ =
1. a) Comme l’AO est idéal, on considère Re infinie, soit ie = 0 , ce qui implique M+ — uej . Comme il y a
ÎH division de tension sur l’entrée inverseuse de l’AO, il vient :
° U- =
Ri
Ws,l
© R i +Ri
2 La rétroaction négative à travers R2 impose un fonctionnement de l’AO en régime linéaire, d’où «+ = «_. On en
à déduit l’expression du facteur d’amplification en tension :
R\ + Ri = l + ?ÿ~ÿ = 100 = 7b
Ue,\ R1 R1 R1
b) La conservation du produit facteur d’amplification bande-passante, s’écrit, Tofc,r = Aofc,u , avec un facteur
d’amplification stationnaire Ao de l’AO en boucle ouverte, qui vaut 104 soit 80 dB , et une fréquence de coupure :
1
fc,o = = 100 Hz
2î7Tc,0
796 Solutions des exercices
On en déduit les valeurs de la bande passante et de la constante de temps de la fonction de transfert T(f) en boucle
fermée :
fc,r = Mfc'°
1
= 104HZ= 10 kHz et Tc,r = — 16 p,s
To 10- 2irfc,r
La fonction de transfert est donc :
T(f) = — To
Ue, 1 1 +jf/fc,r
c) Les tracés asymptotiques des fonctions de transfert en boucle ouverte et en boucle fermée sont donnés sur
la figure S9.2.
50 I lg/
2 4 6
lli -*/4- 7'
-n/2-
FIG. S9.2.
2. a) Relier les deux montages amplificateurs équivaut à effectuer le produit des deux fonctions de transfert,
s’il y a adaptation d’impédance ( Ze,2 2> Zs,1 ) et une non-saturation en courant ou en tension du premier montage.
Par conséquent, à la fermeture de l’interrupteur, on a à réaliser :
° soit un facteur d’amplification de 80 dB pour le montage constitué par la mise en cascade de deux montages de
© facteur d’amplification de 40 dB . La fonction de transfert T(f) présente deux fréquences de coupure égales à fc,r .
La nouvelle constante de temps r* vaut tout simplement Tc,r , mais est présente deux fois, ce qui se traduit dans
£ le tracé de Bode par une pente de —40 dB • dec-1 , alors que, pour une fréquence de coupure simple, la pente est
CL —20 dB •dec-1 .
O
c) Le tracé asymptotique dans le plan de Bode se déduit aisément de celui de la fonction de transfert Tx (f) :
2
G„(/O = 201g( r°
1 +jf/fc
= 401g
To
1 +jf/fc
À la fréquence fc,r , G„(fc,r) est affaibli de 6 dB par rapport au palier à 80 dB , ce qui est équivalent à un facteur
d’amplification \T(fcJ)\ = 7Q/2 = 10000/2 = 5000 (Fig. S9.3).
et problèmes 797
G„(dB) 0 (rad)
2 4 6
50 t
lg/ I lg/
+ J
2 4 6 . -77-/2-
— 7T
FIG. S9.3.
Ce montage permet d’augmenter le facteur d’amplification stationnaire, pour une même bande passante, ce
qui pourrait être résumé par la règle suivante : en connectant deux montages de facteur d’amplification 100 , on
obtient un montage d’amplification 10000, qui conserve la même fréquence de coupure, alors qu’un gain de
10 000 obtenu avec un seul AO présenterait une fréquence de coupure 100 fois plus faible. Cette règle ne doit pas
occulter la très forte variation de phase et donc les risques d’instabilité (cf. chapitre 14).
La fréquence de coupure à —6 dB étant /c,r = 10 kHz on détermine la fréquence de coupure fc,i à —3 dB
selon :
'fc,2Ÿ
201g \T(fca)\ =201g(|I(0)| -3 soit \T(fc,2)\2 = d’où 1 + = V2
V2 Jc,r
On en déduit :
6422 Hz
On en déduit :
Uspip) = T(0)E
1
--
1 (0„
= T(0)E
1
- -
p + 2(0„
LP P o>„ +
(p + (o„)2 J LP (p + co„)2_
En prenant la transformée de Laplace inverse (cf. annexe 3), on trouve pour t > 0 :
-d t
o
Usa(t) = T(0)E 1- 1+ — exp et |Wj,2(f)| < Usât
Ti Tk
r>J
_ Ue + usx (-1) _ Ue ~
Us
dOU
1
1
et us -€ PZ
2 2 ue 1 + A/2 1+2/A
Le montage se comporte comme un montage suiveur de tension. Une telle structure suppose la stabilité des AO,
ainsi qu’un fonctionnement dans la bande passante de la chaîne de retour. Le test de cette structure avec un AO type
741 valide la modélisation adoptée.
798 Solutions des exercices
20 x 106 1
fit — 20 MHz =/c,0 AQ d’où fc,a =
105
= 200 Hz et Te =
2TT/C,0
= 0, 8 ms
2. a) La fréquence de coupure fCJ- du montage en boucle fermée avec le gain stationnaire 7/0) = 7o dé¬
pend des paramètres constructeur de l’AO. Comme le produit facteur d’amplification-bande passante se conserve
lorsqu’on passe de la boucle ouverte à la boucle fermée, il vient :
b) Le courant maximal fourni par l’AO est is,, = 35 mA , pour une tension maximale en sortie
us,max — Usât — 12 V, obtenue avec des tensions d’alimentation de ±15 V . La valeur minimale de la résis¬
tance de charge Rc,m est fixée par la condition de non-saturation en courant :
US,M 12
Rc,m = « 342 a
is,max 35 x 10--'
c) La tension maximale en sortie est donnée par le constructeur : us,max = Usât = 12 V . Le montage ayant
un facteur d’amplification de 100 , on en déduit la condition de non-saturation en amplitude qui fixe l’amplitude
maximale du signal d’entrée :
Us,max
Ue,, = 120 mV
100
3. Le signal d’entrée en régime harmonique, à la fréquence de coupure fc,r , s’écrivant ue(t) = ue,m cos(27Tfc,rt) ,
l’expression du signal de sortie en régime établi est la suivante :
ToUe,m
T3
O
Us{t) =
V2
cos (27Tfe,rt-j) avec TQ = 100
Chapitre 10
jf/fi 1
!,(/) = avec f\ = = 16 kHz
1 + jf/fi 2TTR\ CI
b) Le tracé asymptotique du diagramme de Bode relatif au module qui est donné sur la figure S10.1 est bien
caractéristique d’un filtre passe-haut.
1g (fi/10) TT/4 --
0
lg / lg /
0 Ig/l
Ig/l
-20 —-
a) b)
FIG. S10.1.
c) L’expression précédente de H(j(o) s’explicite selon M.5(1+jwT\) = uej(OT\ , d’où l’équation différentielle
à laquelle satisfait le circuit :
d us due
(cf. chapitre 4). La continuité de uc impose que ns(0) = E , d’où la valeur de la constante A —E :
rN
t
° us = E exp
TI
©
Ce résultat peut également être obtenu à l’aide de la transformée de Laplace (cf. annexe 3). Avec les notations
£ classiques, on a : Ue(p) = E/p , d’où, pour t > 0 :
CL
O
R\C\p E E
Us(p) =
R\C\p + 1 p p + \/{R\C\)
“•(')= £exp(-ÿ)=£ex|,(-ÿ)
800 Solutions des exercices
2. a) L’AO étant monté en amplificateur non inverseur, dans lequel on a placé un condensateur C2 en parallèle
avec la résistance de rétroaction R2 , on en déduit l’expression de la fonction de transfert en tension :
H2(j(o) = = 1+
RiZ/Zcg R2 R\ + R2 + ja)R \R2C2
‘le R] (R2Cijü) + 1) R\ (jwR2C2 + 1)
En factorisant l’expression précédente, de manière à faire apparaître un terme réel additif égal à l’unité, on obtient
les constantes de temps :
Ri
H2(0) = 1 +
R1
avec T1 = (V/*2)C2 = |ÿ| et T2 = R2C2
b) Le facteur d’amplification stationnaire correspond à une fréquence nulle, lorsque le condensateur est équi¬
valent à un coupe-circuit. Le montage est alors de type amplificateur non inverseur. Le gain correspondant valant
40 dB , on a :
Ri
40 = 20 lg |H2 (0)| d’où H2 (0) = 1 + = 100 si fl, = 1 kH
Ai
On en déduit les deux fréquences de coupures :
f =
R1 + R2 SS
1
= 16 kHz et
1
f2 = 2TTR2C2 w 160 Hz
2TTR\R2C2 2TTR\C2
c) La propriété du montage (Fig. S10.2) constitué par un AO est de permettre un facteur d’amplificateur
stationnaire en puissance supérieur à l’unité, ce qui est l’un des intérêts des filtres actifs. Un tel réseau impose un
déphasage de — 7T/2 rad sur un intervalle spectral : c’est un filtre correcteur de phase.
G„(dB) <f>(rad)
40
0 lg/2 lg/i
lg/
77
lg/ 2
-ri 0 lg/2 lg/l
o
FIG. S10.2.
r>J
S10- 2. Filtre actif passe-bande
°
©
1. On reconnaît le montage amplificateur inverseur, avec le gain en tension Au — — Z2/Zi ,où Z2 est constitué
par la mise en parallèle de R2 et C2 , alors que le dipôle Z\ représente la mise en série de R\ et Ci .On en déduit:
£
CL
Z2 jR2C\(o R2C\(O
H(jco) = -
Z, (1 +jR\C\(ü) (1 +jR2C2(o) (/Î1C1 + R2C2) co +j (1 — R\R2C\C2(O2)
et problèmes 801
1. Pour établir l’expression de la fonction de transfert du système, entre la tension d’entrée ue et la tension
de sortie us , appliquons le théorème de Millman :
i) à l’entrée non inverseuse de l’AO :
Y5us + Y3uA Ys
0= d’où UA = —us —
F5 + F3 Y3
UA =
Y]Ue + F4W3 d’où
Y\ ue + YAUs
= -Us —
Y5
Fi + Y2 + Y3 + Y4 F, + Y2 + Y3 + YA Y3
On en déduit l’expression demandée de la fonction de transfert :
F,F3
H(jco) = T(f) = =-
», F3F4 + F5(Fi + F2 + F3 + F4)
R
R R
/ faible P>oo
o c S
R Ue
° s
© R
4-1
Ue
7777 7777
rL
7777 7777
Us
/fort _[
R R
P>cx>
2 A S
ci
O Ue +
[ Us
7777 7777 7777
FIG. S10.3.
ce qui s’écrit :
1 ü>\ I
T(f) = - en posant /i = — et w\ = —
1 +Mfi -f/fl
On en déduit :
Par conséquent :
0, 374
fc = 0,374/, = ITTRC = 331 Hz
R
R [>oo
/ faible S
Cs
JP
Ue R Us
C, R
R 77Ç7-
>00 7777 7777
S
Ue R + R
o
r>J
7777 7ft7 JJ Us
7777
f fort
R |>00
S
Ue +
J?
R Us
° 7777 77v7" 7777
©
FIG. S 10.4.
£
CL b) Explicitons la fonction de transfert T(f) .
o
jC\w/R jRC\ù)
H(ja>) = T(f) = -
\/Rï+jC2<o(jCxcy + 'S/R) 1 - R2CIC2O>2 + 3jRCio)
Posons m = \/{RC\) et co2 = \/{RC2) . Il vient :
jf/fi f/f1 1
Z(f) = ~
1 -f/Mi + W/h
d’où 11001 =
[(1-/2//I/2)2+9/2//22] 1/2 [(fi/f-f/f2)2+9f/f2} 1/2
et problèmes 803
r\l
SIO- 9. Filtre passe-bande en structure de Sallen-Key
AujC(o/R 1
? H(jw) = =
(1/R, + l/Rz)(2jCw+ 1/R2) +jCû)(jÇio + \/R2-Au/Rz)
ci
avec Au = 1 + R4/R3 On en déduit que le filtre présente la forme canonique d’un filtre passe-bande :
jx/Q
H(x) = H(0)
l+jx/Q-x2
avec :
AuRz [R! (R1+R2)] 1/2 1 Rz 1/2
H0) = 2R2 Q= ù)C = 1+ —
+ R,(3 —Au) 2R2 + Ri (3 — A„) RzC R\
804 Solutions des exercices
2. La bande passante AM du filtre passe-bande, définie à — 3 dB , est donnée par Aco = MC/Q, d’où :
Wc
AM = —
Q
3. On peut régler la sélectivité du filtre indépendamment de la fréquence centrale, à l’aide du facteur d’ampli¬
fication A„ . La limite pour Au est donnée par la condition de stabilité de la structure, ce que l’on réalise tant que
le facteur de qualité Q est positif :
2ÿ + 3 2Ri
- Au > 0 soit A,, < 3 +
R\ R\
Enfin l’impédance d’entrée du filtre étant déterminée par la résistance R\ , on veillera à respecter les conditions
d’adaptation d’impédance du filtre en utilisant une résistance d’entrée dont la valeur minimale est de l’ordre de
quelques centaines d’ohms.
1. L’application du théorème de Millman au point A , situé entre les deux résistances, et au point S de sortie
de l’AO, donne respectivement :
-
ue/R\ + uJ7-2 + uÿ/Ri UA/R2 + 0/Z,
—A et Us =
G l//?2 + 1/Z,
avec :
1 1 1 1 1
Z, =
jC\ù)
Z2 =
je20)
et G—
RI + Z2 I
R2
Il en résulte, en éliminant uA :
En effectuant, on trouve :
T3 h= 1 1
O d’où H(jù>) =
IL 1 + (R\ +Ri)/Z] + R\R2/ (Z\Z2) 1— CiC2/?if?2<w2 +yCi &»(/?i +ÿ2)
3. Pour étudier le sens de variation de |?i(;c)| , lorsque x varie, il suffit de le dériver par rapport à x . On a :
\H(x)\ =
1
d’où
d|?i(jc)| _ 2x(2- l/g2 -2x2)
[(1 - x2)2+x*/Q2]'/2 dx (1 -x2)2+x2/Q2
On voit que cette dérivée s’annule pour :
1 1/2
* = 0 et 2— l/Q2 — 2x2 = 0 soit x=
2Q2
= 0,263
Pour cette dernière valeur de jt , \H{x)\ est maximal et vaut 0, 997 . Sur la figure S 10.5, on a tracé les diagrammes
de Bode relatifs au gain Gu et à la phase <f> :
10X/Q
Gu = 201g |W(JC)| = -101g[(l - 102*)2 + 102*/Ô2] et 0 = arctan 10“ - 1
On voit que :
10x/g
— arctan 10“ -
(/> = arctan(-oo) = -y
G„(dB) 0(rad)
0 X=lgx
0 1 X = lgx
-10-
-n/2
-20-
-d
o
-30- — n --
r>J
° a) b)
© FIG. S10.5.
4. Pour retrouver la nature de ce filtre, à l’aide de considérations uniquement qualitatives, plaçons-nous dans
CL
O les situations extrêmes où w = 0 et w = oo .
Dans le premier cas, les condensateurs sont des coupe-circuits. Le montage est suiveur avec une tension sur
la borne non inverseuse de l’AO égale à ue puisqu’aucun courant ne parcourt le conducteur à l’entrée. La sortie de
l’AO est donc ue .
Dans le second, les condensateurs sont des courts-circuits : la borne non inverseuse est à la masse et la tension
de sortie est nulle. On a bien un filtre passe-bas.
806 Solutions des exercices
Chapitre 11
avec :
«L,1 = Lÿ1 ML,2 MC,I
_ Si Mc,2 uCr. -
qn
dr dt C c c
et :
d<?i dÿ2 d<?i2
ïi’1
dr
ÎL,2 =
dt icn = dt
En substituant, on obtient les équations différentielles suivantes :
,d2gi d2 q2
dr2 + «1
C + C,2
et L
dr2 +C
Quant à l’équation différentielle à laquelle satisfait qn , on la trouve avec la loi des nœuds, icn — <L,I — îL,2 Cela
donne :
d<?i2 _ dqÿ _ dqi
dt dt dr
Il vient, en intégrant :
qn = qi ~ qi + Cte soit q12 = q\ - <72 - CU\ + CU2
en tenant compte des conditions initiales <712(0) = 0 , q\ (0) = CU\ et <72(0) = CU2 Si l’on reporte l’expression
précédente de <712 dans les relations issues de l’application des lois des mailles, on obtient le système suivant
d’équations couplées :
Lÿi + (i+ J_i
+ qx ~
1
=
C
{u' - U2)
dr2 +\C C12J cÿqi cr2
dr2 +
2. a) L’amortissement a pour effet d’annuler, au bout d’une durée assez longue, la solution du système d’équa¬
tions homogènes associé au système précédent. Il reste la solution particulière qui vérifie les équations stationnaires :
T3
O
h+ ~Ul) et
r\l
On en déduit aisément :
° C2 C2
© ?«,« = (Ul - U2) « 3, 8 x 10-6 C et q2,e =~ (Ui - U2) « -3, 8 x ÎO-6 C
-LJ 2C+C,2 2C + Cn
? La charge portée par le condensateur de capacité Ci2 vaut donc :
à
qn,e = qi,e - qi,e - CUi + CU2 « -3, 8 x 1(T7 C
b) Les tensions finales se calculent selon :
3. Introduisons les écarts de charge Qx = Qc,\ — qx,e et Qi = Qc,i — qi,e .Il vient :
d2 Qi
+ (è + cbe'-ÿa=°
1 1 1 I
d/2
et + I —c + ~z,
C12
— ) Qi — —Qx =0
C\2
En injectant dans ces équations des solutions harmoniques de la forme qÿ= A\ exp(jilt) et q2 = Ai exp(jilt) , on
obtient le système d’équations algébriques suivant :
(-alL+h+-àùA'-tkM=0 « + (“n!i+è + s)
Des solutions d’amplitudes A] et A2 non nulles n’existent que si :
2
1
Cl2
0 soit lit 2ll2L J_ + 1
-
C Cn )+è+é~®
ce qui conduit aux pulsations propres suivantes :
2 1/2
üi = (LC)~l/ 2 « 104 rad.s"' et ü2 = LC
—
+ LCn 4, 6 x 104 rad.s '
Les modes propres sont des solutions harmoniques de pulsations flj et 02 auxquelles correspondent les relations
suivantes : Ai = A2 et A\ — —A2 respectivement. La solution générale s’écrit alors (cf. chapitre 11) :
T3
o On tire de ces deux dernières équations :
r\i
An =
\ [C (Ux + U2) - {qx,e + 92,0] =
f (Ui + U2)
° et :
C
- Ut) 2CCn
1
© A,2 = -[C (Ux - U2) - (qhe ~ 92,0] = (tt
2 + Ci2
Les équations d’évolution des charges sont donc :
2
à C2 c c
Qc, = , (l/i - U2) + - (Ux + U2) cos(IV) + 2 (0i - U2)
Cn
cos(fl2/)
2C + Cn 2C + Cn
C2 C c Cn
Qc,2 = — (Ux - t/2) + - (Ux + l/2)cos(n,r) - - (Ux - U2) 2C + Ci2 cos(ft2r)
2C + C,2
La tension uc,1 s’obtient selon :
Qc,1 _ C I C Cn
Uc, X =
C 2C + Cn
(Ux - U2) + - (Ux + f/2)cos(n,r) + - (Ux- u2) 2C+Cn cos(Q2r)
808 Solutions des exercices
L’amplitude du mode symétrique, de fréquence f\ = 0,2 /2TT « 1,6 kHz , et l’amplitude du mode antisymétrique,
de fréquence fr = 0,2 /2ir æ 7, 3 kHz , valent respectivement :
U\ +U2 I C12
«IV et (ÿ - Ui) « 0, 19 V
2 2 2C + Cn
On observe, autour de la trace de la sinusoïde de basse fréquence f\ , une ondulation de faible amplitude et de plus
grande fréquence (Fig. SI1.1).
"Ci(t)
0 t
FIG. Sll.l.
di2 , M—
d/i _ &q\
-.
q\
— = ue „
et L—
j
+ +
q2
— =0 puisque M = — j— e. fc=ÿ
d/ at C\ at at C2 at dr
2. Introduisons les écarts de charge £?i = #i C\E et la quantité analogue Q2 — qi Le système devient
homogène :
d2Q\ , d2 Q2 d2 Q2 , d2 Qi
++ **0,1 61 — 0 et
d t2 + * d r2 +
4,202 — 0
dr2 * dr2
En recherchant des solutions harmoniques Qx = A\ exp(jOt) et Q2 = A2 exp (jOt) , on trouve :
TJ
O (4,i - H2)A, - Xÿa2 = 0 et *ft2Ai + (4,2 02)A2 = 0 - -
Ce système linéaire n’admet de solution non nulle que si son déterminant est nul :
r>J
(4,i — ft2)(4,2 — — X2ÿ4 = 0 soit finalement (1 — *2)fl4 — (4,i + 4,2)ÿ + 4,i4,2 = 0
°
© dont les solutions conduisent aux pulsations propres H] et O2 telles que :
Les modes normaux s’obtiennent en injectant, dans le système d’équations algébriques, les solutions harmoniques
qui correspondent aux pulsations propres :
«0,1 ~
A2
Aï = BA\ avec B=
B2 5.
Au +A 12 —C\E et BiAu B2A\2 0 d’où Au = —
B2-BX
C\E et A12 =
B2-B , C\E
3. Il suffit de dériver par rapport au temps les expressions précédentes donnant Qi et Q2 pour obtenir les
courants :
UL — — Lÿp-
dt
= —ISï\A\\B\ cos(ftif) — IâïIA\2B2 COS (Cl2t) — UL,\ cos(fîit) — UL,2Cos(d2t)
avec :
«£,1 =
B\B2
B2 — B\
«i
<«0,1
v E Pt 0, 82 V et UL2 =
BIB2
B2-B\
n2y EPZ 3,08 V
wo,i
T3
Sll- 4. Résonance de deux circuits couplés
O
1. Les équations auxquelles satisfont les charges des condensateurs s’obtiennent en appliquant la loi des
r\l mailles aux deux circuits (cf. Exercices) :
s d2 q2 , d2 q\
© dr2 + «o,i<7i = (Oo,\Qocos((tit) et
d t2 + X d t2 + ù>l'2q2 = 0
? avec x = M/L, a>o,i = 1/(*A) , "0,2 = 1/{LC2) et Q0 = C\um .
à 2. On cherche des solutions harmoniques de la forme 9, = Ai exp(/W) et q2 = A2exp(jcot) . Le système
d’équations différentielles donne le système d’équations algébriques suivant :
(ÿ0,2 ~ (°2)
A] = Qo et A2 = Q°
(«8,1 - «2)(«0,2 - «2) - X2(t)4 («S.i - "2)("o,2 - "2) - AT2"4
810 Solutions des exercices
Le maximum des tensions aux bornes des condensateurs est obtenu lorsque Ai (co) et A 2(01) sont eux-mêmes
maximums. Notons que l’absence de dissipation d’énergie rend infini ces maxima. Ces derniers sont réalisés lorsque
le dénominateur des expressions précédentes s’annule :
Les pulsations d’anti-résonance réalisent elles Ai (ru) et A2(ru) minimums. Les deux condensateurs ne présentent
donc pas la même pulsation d’anti-résonance en tension. L’anti-résonance en tension du condensateur, de capacité
Ci , se produit lorsque l’amplitude |Mm,i(ru)| de uc,1 est minimale:
c’est-à-dire pour co = coar,\ — (00,2 ~ 1,23 x 104 rad.s-1 . L’anti-résonance en tension du condensateur, de
capacité C2 , est réalisée lorsque l’amplitude de uc,i est minimale, c’est-à-dire pour co vérifiant l’équation :
dA2 ru2
dru
= CO2O,XXQO4~
dru (ru2 — ru2 ])(ru2 — ru22)
=0
ce qui donne :
(ru — rur l)(ru — ru,.j2) — ru (ru — corÿ ~\~ co — cor,2) — 0 soit ru -(- cor,\ rur.2 2ru4 — 0
Finalement, on obtient coar,2 = (wr,i<Mr,2)ÿ2 « 7 090 rad • s-1 .
TJ
O 3. Les graphes \um,\/um\ (ru) et \um2/um\ (ru) sont représentés sur les figures SI1.2a et b.
£
a.
o
a) b)
FIG. SI1.2.
et problèmes 811
Établissons les équations du circuit. La loi des nœuds conduit à ic,1 + IL,I + IL,2 = 0 . Quant à la loi des
mailles, elle donne :
En dérivant on trouve :
fc.i d2 iL,\ d2 h,\ II,2 d2 it,2
dt2
et L\
d t2
— —1“ d t2
Ci c2
d’où, en éliminant i'c,i :
d2 iL,\ d2 iL,2 C2 c2
L,C,
dr2 + îL,1 + IL,2 = 0 et L2C2
dr2 + 1 + 7ÿ ) IL,2
Ci + TriLA
Ci
=0
n4-ÿ«?n2 + |«î = ô.
On trouve aisément fl\ « 1,09 x 104 rad.s-1 et fl2 « 0,67 x 105 rad.s-1 .
1. a) Le circuit est constitué de résistors en série avec la bobine ; par conséquent, s’introduit naturellement la
durée caractéristique r = L/(r + n H- n) .
T3
O b) La durée de montée est reliée à la constante de temps du circuit par (cf. chapitre 4) :
i m T
‘ ni
r\i T « —— soit L Pts (r + r-, -f ri)—— ?» 250 mH
2,2 2,2
°
©
-LJ 2. a) Les équations du circuit s’écrivent :
? di di
à rbi + L— — ue et us — M —
dt dr
En notation complexe, ces équations deviennent rbi jLcoi + — et us — jMcoi , d’où la fonction de transfert en
tension et son module qui est le facteur d’amplification :
jMù> Mo
H(j(o) — — — et \H(jo)\=Au(o) =
Ke n +jL(o (r2 + L2o2) 1/2
812 Solutions des exercices
1. La loi des mailles appliquée à une chaîne de N oscillateurs identiques s’écrit (cf. chapitre 11):
;.+1 = u - +
qn _ gn- 1
=0 L
d/„+i . q»+ 1 q» n
ût dt C C
et
d, +~r“c=0
En effectuant la différence des deux dernières équations, on obtient :
—fl2 + 2û>q — û>o[exp(— jd) + exp(/0)] = —fl2 + 2û>q[1 — cos(0)] = —fl2 H- 4o>o sin2 =0
ce qui implique :
r\l
exp (/flp/)
° %
©
? 3. Comme &»o = 104 rad.s 1 , les pulsations propres de ce système de cinq oscillateurs couplés identiques
à sont :
fli = 2ü>0sin Ü2 = 2wosin fl3 = 2(Oo sin
5 77
fÎ4 = 2ù)Q sin (!) Os = 2o)o sin 12
soit /1 = 824 Hz , f2 = 1, 6 kHz , f3 = 2,2 kHz , /4 = 2, 8 kHz et f5 = 3,1 kHz .
et problèmes 813
Chapitre 12
1. La diode V\ est passante si —U—E> Ud , c’est-à-dire si U < —E — Ud- La diode T>2 , elle, est passante
si U > Ud . Ainsi, trois cas se présentent :
i) U < —E — Ud : seule V\ conduit ; on a U = rdl — E — Ud et / < 0 .
ii) —E — Ud U < Ud : les diodes sont bloquées et donc 7 = 0.
iii) Ud U : seule X>2 conduit ; on a U = rdl + Ud et 7 > 0 .
La caractéristique obtenue est représentée sur la figure S12.1. Le dipôle simulé est une diode Zener, de tension
Zener 15,7 V.
7
Pente
-E - Ud
0 Ud U
Pente 1/rj
FIG. S 12.1.
-d 1. Si Uc > 0 , la diode T>\ est bloquée. Puisque Ue — Uc < 0 , T>2 est, elle aussi, bloquée. L’impédance
o d’entrée de l’AO étant supposée infinie, u+ = Ue = u- . Les courants dans les résistances R étant nuis, Us = Ue ;
le système fonctionne donc en suiveur de tension.
r>J Si Uc < 0 la diode V\ conduit. Le potentiel du nœud de jonction des diodes est nul. Puisque Ue > 0 , T>2
° conduit. On a u+ — u- — 0 ; le système fonctionne ainsi en inverseur de tension.
© 2. La tension de sortie est indépendante de la charge dans les deux montages suiveur et inverseur précédents.
L’impédance de sortie est donc nulle.
£
CL
O
S12- 3. Division d’une tension
Le théorème de Millman appliqué à l’entrée inverseuse de l’AO donne :
_ „ _ U]/R + Kmusu2/R 1 «1
K — U+ soit us
\/R+\/R Km u2
Le système fonctionne donc comme un diviseur de tension.
814 Solutions des exercices
1. La tension d’entrée peut se mettre sous la forme suivante, si n est entier et w = 2nf :
OO OO
à la sortie du multiplieur avec cov = 2irfv . En linéarisant les produits de cosinus, on obtient les harmoniques de
fréquences fv , fv + nf et [fv —
nf\ n variant de 1 à oo .
,
2. a) Lorsque fv — fo + nf , il existe en sortie du filtre un harmonique de fréquence /o . Le système peut
fournir ainsi l’amplitude des 99 premiers harmoniques du signal ue(t) .
b) Il permet aussi de mesurer des écarts de fréquences A/ entre deux harmoniques consécutifs, supérieurs à
Afo tels que Q =/o/A/0 , soit A/0 =fo/Q « 167 Hz .
T/2
[°
C2p
_ 2
~
T J-T/2 e(t) exp(j2p(ot)
dt+fJo e(t) exp(j2pwt) d t
j. J e(t) exp(j2pwt) d
t=f J e ~
f) exP \j(2P(0t' llTP)] dt =
~
JQ exP(/2P"0 d
T3
O
t>2p+i
1
J-T/2
us(t) sin[(2p =
\
+ l)ù)t] dt = j us(t) sin[(2p + l)wt] dr
?
32us,m
T2
1
(2p+l)o» J0 ' (2p+l)ù) L
T/4
cos[(2p + l)a>f] dt > =
} 8 (-If
TT2 (2p + l)2
Us,m
Comme :
sin[(n + 1)û>/] — sin[(n - l)w/] cos[(n — l)<w/] — cos[(n + 1)ait\
sin(<w/) cos (ruot) — et sin(û>/) sin {ruot) —
2 2
on trouve en intégrant :
-2
a„ =
LIT
{1 - cos[(n + l)îr]}
n2 - 1
et b,=
‘!f et bn = 0 si n >1
Ainsi :
1 2ue,m
a2p =- et ci2p+\ = 0 pour p > 1
4p2 — 1 77
‘w =
Ue>m f T/2 sin(wr) d t =
'
Finalement :
1 1 . , . 2 v""' cos(2pû>r)
Us(t) — Ue,m
TT 2 ' TT Ap2 — 1
P= 1
= U+ — U- = 0 d'oil
RTR/ u“'
£
“
“
Le point de transition du passage de l’AO du régime linéaire régime saturé s’obtient pour au :
T3
O
R Ri
W/i/+ — Usat,+ >0 et inl+ — — Usat,+ < 0
R + R2 Rx(R + R2)
ÎH Le courant aux bornes du dipôle s’annule alors pour «o+ = Usal,+ > 0 . Dans l’hypothèse d’une saturation basse,
s on obtient des résultats similaires, us = Usât,- 'ÿ
©
I
2
U- —
RTR~2 Usa,'~ et U = U+ = User,- +R\i soit i= -(u-Usat,-)
R ,
à La saturation basse impose la condition £ = «+ — «_< 0 :
R R
£ = «+ — U- = U —
R + R2
Usât,- <0 d’où U < R R2 Usai,—
+
Le point de transition du passage de l’AO du régime linéaire au régime saturé s’obtient pour :
R R2
Uni- =
R + R2
Usa, <0 et i„t- = -
R i {R + R2)
Usa,,- >0
Le courant aux bornes du dipôle s’annule alors pour Mo- = Usa, — < 0.
816 Solutions des exercices
La caractéristique de V est représentée sur la figure 12.7b. Branchons un résistor de charge Rg en dérivation
--
sur V . Les équations du circuit s’écrivent :
d us R Rc
T— h Us — A„(w+ — U-) = et u+ —
at
U-
R+ RzUs Rc + R\
Us
d us R Rc
T— + (a„ - ap)us sa 0 avec an =
R + R2
et otp =
Rc Ri
où ctp et a„ désignent respectivement les taux de réaction positive et négative. Le système n’est stable que si
l’argument de l’exponentielle solution de l’équation différentielle est négatif, c’est-à-dire si a„ > ap .
Si l’impédance de la charge en régime stationnaire est très faible, ap æ 0 et ap < a„ ; l’AO peut fonctionner
en régime linéaire. C’est le cas de la cellule RLC parallèle proposée dans ce circuit. Le système est alors stable.
d2 u 1 1 1//2
TT?
df2 + -=
C Vr R dr + ct>o u — 0 avec Mo — (LC)
3. Les oscillations ne peuvent naître que si r > R , l’état de repos devenant instable dans ces conditions.
L’écart de linéarité au niveau des coudes de la caractéristique de V limite l’amplitude des oscillations autour de
«„/,+ et Uni .
,L-—
d IL . „d uc
dr
= RIRD.
— uc — ua - Uo TI
avec ic — C—dr—
En outre, ug = M d I'L/ dt et i = ia + ig « ia , le courant de grille étant négligeable. Quant à la loi des nœuds en
A , elle donne :
T3
O
ia + k + ÎR + ic = 0 soit en dérivant + + =0
Il en résulte, en substituant :
ÎH
°
©
d ia
dt + (z + + cÿ)
--
2. D’après ce qui précède, il vient, en introduisant uv — ua — UQ :
2
à difl d2uv , 1 duv , 1 „
-—h C——v + T; b T UV = 0
dr dr2 R dr L
En outre :
d iL M U
Ug — = -j'iüo-Ua) = —uv avec ua — gUg = Uo — (yM/L + 1) uv = Uo — ceuv
et a = yM/L + 1 . On en déduit que ua — yug = Uo — auv et par conséquent que i(ua — gug ) — i(Uo — kuv) .
et problèmes 817
3. Développons ia au voisinage de Uo :
ia(Uo - aUv )
d ia
+
a2u2v / d2_ia a3uj ( d3 ig
~ ia[Uo) - auv du 2 IdM2 6 IdM3
u0 u0 Uo
Puisque ia(Uo) = 0 et que le point de coordonnées ( Uo , 0) est un point d’inflexion (dérivée seconde nulle),
l’expression précédente se réduit à :
d2 uv 1 aa 3ba3 du„ 1
dt2 + RC C C ~Ï7 + LC "
~ 0
1 1/2 aa 1 O 1/2 1
> T(UV) = -
Ù)0 =
LC
V =
C RC
° «/ =
3bai
et
v [i - K/«/)2]
--
l’équation canonique de l’oscillateur de van der Pol donne :
d2 uv , 1 duv 2
dr2
I
T(UV) d t
— b (OQ UV — nU
Chapitre 13
T, - Te - 1
R„ = = 0,01 K- W
V
T3
o La notation R„ rappelle le concept de résistance thermique, rapport d’une différence de température sur un flux
d’énergie interne, analogue à celui d’une résistance électrique, qui est le rapport d’une différence de potentiel sur
un courant, qui est un flux de charge électrique.
ÎH
s b) On peut définir une fonction de transfert directe, lorsque la relation entre l’entrée et la sortie est linéaire.
Pour la variable d’entrée V et la variable de sortie 0 = T, — Te , la fonction de transfert est :
©
e Tï - Te
2 Kd = = R„
V V
ci
c) D’après la relation précédente, on a : A (T, — Te) — A [R,iP) = 0 , d’où A 7, = A Te = 5K.
2. a) Le coefficient G'u représente une conductance thermique, d’où la notation. Pour la variable d’entrée
(77 — 77) et la variable de sortie V , on peut définir une fonction de transfert retour K, = Vr/ (7, — Tc ) = G'„ .
b) Établissons l’expression de 7, en fonction de V :
Te + RUG'UTC
T = Ru[V - G'u(Ti - 7C)] + Te d’où 7, = -+ÿ V+
1 + RuG'u
818 Solutions des exercices
1. Dans le schéma synoptique habituel d’un système bouclé à rétroaction négative, les fonctions de transfert
directe et retour ont pour expressions respectives :
Ao
Hd(j<o) = et //,=
1 -I- jù)T R\ + Ri
2. On en déduit la fonction de transfert en boucle ouverte :
Ao/?i Bo Ao/?i
H„ = HdH, = avec Bo =
(1 +j(or)(R\ + Rz) 1 +j(OT Ri +R2
ainsi que celle en boucle fermée :
Hd Ao/(l +jlOT) Af Ao T
Hf = 1_ _
1 + fio/(l +,/û>T) 1 + jù)Tf
avec Af = 1 +fio et Tf =
+
HdHr l+5o
Numériquement, on trouve :
1 5 x 105
T = 0,00795 s Hd = H, = 0, 1 Bo = 5x 104 Af « 10 et rf « 0, 16 p-s
2nfc 1 +>0,00795
-d Sur la figure S13.1, on a représenté les diagrammes de Bode relatifs aux gains G„,d = 20 Ig \Hd\ et
o
G„,r = 201g \H,-\ , en fonction du logarithme décimal de la fréquence.
r>J
Gu,d{dB)
° 114
© A
v\ G„,r(dB)
£ v\
y\ 0
O-
O 1g /
/
-20
0 lg fc 1g /
FIG. S13.1.
et problèmes 819
3. On peut déduire de Hf l’équation différentielle que vérifie us . En effet, il vient, à l’aide de la transformée
de Laplace :
us = Cte x exp
t
Tf
+ AfE soit us = A/E [—H)] avec AfE = 1+fio
AoE
= 150 mV
puisque, pour t — 0 , us — 0 .
H(jto) =
1 + jtoRC
Il s’agit d’un filtre passe-bas, de fréquence de coupure fc = (oc/(2ir) = 1/(ITTRC) .
2. Le montage est équivalent à celui de la figure S13.2. Par conséquent :
Rx R\ + R2 + R
H(0) =
Ri +R2+R
<1 et f' = 2TTCRX (R2 + R)
Notons que l’on ne retrouve pas le résultat précédent en utilisant l’expression Hf = Hd/(1 HaHr ) dans laquelle +
H, = R\ j(R\ R2) , car la fonction de transfert de la chaîne directe est modifiée par la présence de la rétroaction.
+
R + R2 C
Ue
Ri Us
FIG. S13.2.
-d
o
3. En appliquant le théorème de Millman, successivement au point  et à la sortie, on trouve, puisque la
tension sortie de l’AO est l’opposée de la tension us aux bornes du condensateur :
r>J
us Zc + R + iW
2 2 2 1 2 2UA
s MR + R + R
Us
+ “s
R/2 R/2 R/2
",
d’où 3UA = Uç et
Ro R
©
Il vient :
ZcRo 2R0
2 H=- = -
3 RR() + 2ZcRa + RZc 3(2Rq + R + jcoRCRo)
CL
ue
O
On en déduit le nouveau facteur d’amplification stationnaire et la nouvelle fréquence de coupure :
Comme précédemment, on n’obtient pas le même résultat en utilisant l’expression générale Hf = Hd/(1 + HdHr)
dans laquelle Hr = - 1 . On trouverait H{ =\j(jwRC) .
820 Solutions des exercices
1. L’application du théorème de Millman, appliqué aux points des entrées non inverseuse et inverseuse de
l’AO, donne respectivement :
(1 1
)-|+l et u_
1
Ri Ri Ri
En outre, e = u+ — u_ = us/A avec A = Ao/(l +pf) , d’où :
Rg_ R3 R'
—s
R] + R/, /?2 + R3 R1 + RgA
Ainsi :
H = a. = ApR]/(R\ Rg)
_ +
eg Ao[—Rg/(R\ + Rg) + Ri/(R2 + Æ3)] + 1 A-pr
Le système est stable si la racine du dénominateur a une partie réelle négative, précisément si :
Re
w R\
Rg
+ Rg
I
R2 + Ri)-'}
Ri
<
qui est la condition à laquelle Rg doit satisfaire.
0 soit Ao
Ri
Ri + Ri
+1 > Ao R]
Rg
+ Rg
ou Rg < R 1
Ao + 2 « R
Ao-2
1
Ri _ R\Ri
Us — Ue — —R\Ue et Ue = us donnent Ue
R2 + Ri L Ri
C’est bien d’un montage à résistance négative.
1. Les deux équations données expriment respectivement la loi des mailles et le théorème du moment cinétique
en projection sur l’axe de rotation. Les dimensions physiques de / , 0, T = RJ/<Î>1 et K sont obtenues à l’aide
des équations différentielles : J est un moment d’inertie, <ï>o le rapport d’une tension sur une vitesse angulaire et
donc le produit d’une tension par une durée, soit un flux de champ magnétique, puisque e = — dd>/dr ; il en est
de même pour K . Par conséquent :
RJ dn da RJ
r\j + a=ÿ soit r +a = avec T
<f>o dt $0 dr
° Le facteur A n’a évidemment pas de dimension physique.
©
2. Intégrons l’équation différentielle précédente lorsque « = «o •Il vient, en ajoutant la solution générale de
2 l’équation sans second membre à une solution particulière de l’équation complète :
à
a = Cte x exp + d>o
«0
d>0 [l - exp (— “)]
car, à / = 0 , a = 0 . Application numérique :
3
8 x 25 x 10
"ST = ~ 6, 3 rad - s '«Its 1
et r = 50 ms
Oo 2 4
et problèmes 821
3. La fonction de transfert directe s’obtient en cherchant des solutions en exp(pt) de l’équation différentielle
à laquelle satisfait fl . Il vient :
(pr + l)fl =
<I>()
'
d’où Hd{p) — A—H = y®"
1 + pr
Notons que Hd{p) a la dimension de l’inverse d’un flux. On trouve la fonction de transfert retour selon :
H' =
Ti = K
dont la dimension est celle d’un flux. On en déduit aisément :
AK/<j>0 fl Hd A 1 T
Ho = HdHr = et Hf = avec Tf = 1
1 +pr u 1 +HdHr AK + 4>o 1 +pTf + Àtf/<Ï>o
4. L’évolution de fl en boucle fermée diffère de celle en boucle ouverte, d’une part sur la durée caractéristique
Tf et d’autre part sur la valeur maximale defl , toutes deux sensiblement plus faibles :
1 I I I
IL = Ct
T 1 + 10x3/2 16 1+Atf/<D0 16
Pour obtenir la valeur maximale de fl en boucle ouverte, il suffit de multiplier la tension de commande à l’entrée
par 16 .
1. L’application du théorème du moment cinétique au moteur, en projection sur l’axe de rotation, donne
(cf. Mécanique) :
dfl
Jm —,d—t = <I>o/ - C, — a„, fl
d Çïd
Jd
dt
— —Cd - otdLld
—Cd étant le moment résistant exercé par l’engrenage. Comme la transmission mécanique est parfaite, on a :
fl dfl,,
T3
o
7ÿ2 —i + V\ _2 = 0 soit — C, fl — Cd fld = 0 et Cd = — C, —
A„
= —pC, d’où Jd
dt
= pCr — «rfflrf
2 4. On trouve l’équation différentielle à laquelle satisfait fl en éliminant C, et Mm entre les équations mé¬
à caniques précédentes :
--
Ainsi, l’équation différentielle reüant M et fl s’écrit:
dfl <I»n Jd
J,— h (tfl — — u avec J, — Jm + et a= — + am + ad
dt Rm ? Rm ?
822 Solutions des exercices
<l»n np
(J,p + a)Clp = —Up d’où H(p) = -f
Rm
Application numérique :
Up
<t>o/Rm
J,p + a
H( 0)
1 + pr
avec "(0>=ê - J,
a
a = am
ad 4>l am + 00 « 15 x 10
+ —fi1 + Rm J1 — Jm +
Jd
= 1,2 x 10-4 kg •m2
fÿ ~ Rm
d’où :
0,5 1,2 x 10 4
H(0) =
25 x 5 x 10~3
= 1,33 rad- s-1 V-1 et T = = 8 ms
15 x 10~3
Chapitre 14
Hr(j<o) =
Z,
Z, +Z2
avec ±r=]-R +jCco et Z2 = R+ÿ~
jCw
Z\
1 1 1
HrijCo) =
1 + Z2/Z, 1 + {R + 1/jCw) (l/R + jCco) 3+7 (co/co0 - COQ/CO)
Le facteur d’amplification de la chaîne directe est celui de l’amplificateur non inverseur à AO : Hd = 1 + R\ /Ri
--
En multipliant par jcoo et en transformant les termes en jco en termes de dérivation, on obtient :
d2 us R\\dus d2 M+ Ri \ d«+
dt2 + COQ ( 2 —d t h ù)Q2 US — 0 et
df2 + COQ 2 + COQ U+ — 0
Ri Ri dt
Si R\ 2> R2 , le signal est écrêté fortement et les oscillations ne sont plus quasi sinusoïdales ; on observe alors des
oscillations de relaxation.
et problèmes 823
1. L’amplitude des oscillations est limitée par les effets non linéaires dus à la saturation en tension de l’AO.
La tension de sortie us de l’amplificateur a donc une amplitude de 15 V.
Pour des oscillations de très faible amplitude, pour lesquelles Ri « Ri(0) , les oscillations sont auto-entretenues si :
2-E7F£=°
Ri[y)
soit tfi,mm = 2fl,(0) = 3kO
--
b) La résistance Ri croissant avec M/,m , le facteur d’amplification de la chaîne directe diminue. Les oscilla¬
tions se stabilisent pour :
Ri Ri(m.m) 1 10
p—
Ri(ui,m) — — y «3,33V
2 0 avec M/,m = Us,m soit aussi Ul,m = us,m
RI + Ul,m 1+2
On obtient alors :
3l
Ki = 2R, (f)=2[l500 + 50(f)2 + W(f) « 4, 85 kO
Uc = 0 et Us = Usât >0
Le condensateur se charge sous la tension Usat à travers la résistance ri . La diode V\ est passante et la diode V2
bloquée. On a :
d us Ri
w+ > U- u+ = aUsat et ni + uc — Usat avec i — C—— et a=
dt R1 + Ri
T3 soit encore, en posant n = n C :
O
d uc uc t
_l—' qUi s’intégre en uc{t) = Usat 1 - exp
dt T] Tl Tl
ÎH
s La tension uc(t) augmente jusqu’à atteindre le seuil de commutation à l’instant t\ tel que :
©
h 1
2 uc(ti) = aUsat soit 1 - exp =a d’où ti = ri ln
Tl 1— a
à
Le condensateur se décharge sous la tension Usât à travers la résistance n . La diode Vi devient passante et la
diode V] se bloque. On a :
d Us
U- > M+ u+ = -aUsat et r2i + uc = —USat avec i = C
dt
soit encore :
d uc uc _ Usa, I
avec T2 = —
dt T: T2 riC
824 Solutions des exercices
t-h
Uc(t) = -Usât + Usa,(1 + «) exp
T2
La tension uc{t) diminue jusqu’à atteindre le seuil de commutation à l’instant t2 tel que :
t2-t\ 1+ a
Uc{tl) = — OiUsat soit 1 + (1 + a) exp = —a c’est-à-dire t2 = t\ + T2 ln
T2 1— a
Le condensateur se charge à nouveau sous la tension Usa, :
t-t2
— uc — —
+ ri ce qui s’intégre en uc(t) = Usa, — Usa,(\ + a) exp (
at TI \ T1
en tenant compte de la continuité de la tension à l’instant /2 . On détermine la période en écrivant uc(T) = wc(0) = 0,
c’est-à-dire :
T\ =t\+T -t2 = ri ln
1 +a æ 0, 53 p,s
1—a
T1 T| n 1 2
ai, = —
T Tl + T2 r\ + r2 1 + 1/2 3
1. Le montage représenté sur la figure S14.1 permet de contrôler en tension la fréquence de l’oscillateur
(cf. chapitre 14).
TJ
O Uc
r>J
s X
© R [>oo
i
ci U\ +
O
7777
7777 Ri
«2 R\
FIG. S14.1.
et problèmes 825
2. En régime établi, les équations reliant les tensions d’entrée et de sortie du filtre s’écrivent :
Mi — M2 = Ri' et i =C d’où u\ = RC + H2
dt dt
Si la sortie du comparateur bascule à l’instant to , de l’état bas à l’état haut, le filtre est alors attaqué par la tension
d’entrée u\ = KmUcUsat , tandis qu’en sortie M2(to) = —AUsat avec A = Ri/{R\ + Ri) . En tenant compte de
cette condition initiale, on trouve :
1. Selon le sens du courant, l’une des deux diodes Zener est passante, la tension à ses bornes est Ud , l’autre
présente une tension — Uz à ses bornes. La caractéristique de l’association des deux diodes est donnée sur la figure
S14.2.
INM‘ 1
Uz 0
Uz UNM
FIG. S14.2.
2. Le premier AO ayant une rétroaction sur son entrée non inverseuse, il fonctionne en commutation, on a
donc en sortie : |MS,O| = 15 V . Le courant imi dans les diodes Zener s’obtient en appliquant la loi des nœuds
en N :
us,o — UNM UNM
-d îNM —
o Ri R
car la tension aux bornes de R, h l’entrée du deuxième AO est UNM Puisque îNM UNM 0 , le dipôle NM étant
récepteur (Fig. S14.2) il vient :
r>J
1 1
° Mj,o UNM ÿï Ri
R + R2
UNM > 0
©
La tension UNM est donc du signe de us,o Quand l’AO est en saturation haute, UNM = Uz + Ud À saturation
basse, UNM = —Uz — Ud
£
CL 3. Le second AO est un intégrateur inverseur. Le signal d’entrée étant carré, le signal de sortie est triangulaire.
o
Supposons qu’à l’instant initial, l’entrée UNM bascule à Uz + Ud On observe en sortie de l’intégrateur :
•t
1
"•W = -RC
La tension u+ à l’entrée du comparateur s’écrit, en appliquant le théorème de Millman :
{Uz + Ud)/Ri + us /Ri
u+ = 1/Ri + l/Ri
826 Solutions des exercices
qui s’annule à l’instant t = T/2, instant de basculement du comparateur. En régime établi, la tension à l’instant
T/2 est l’opposée de celle à l’instant initial. Ainsi :
T Ry
= —«,(0) = -~{Uz + Ud)
U>\2 Ri
L’amplitude des signaux de sortie est donc (Uz + Ud) Ry /Ri . La période s’obtient à partir de l’expression donnant
us(t) :
us =--ÿ(f/z + Ud) + fx(Uz + Ud) = -ÿ(Uz + Ud)
On en déduit :
T = 4— RC « 480 p,s
Ri
1. En régime variable et pour de petites oscillations le système se réduit au circuit de la figure S14.3a.
Zi
11 1
c
L
C
1
RJ Us Injl Zg us
SmUgs
'
a) b)
FIG. S14.3.
2. Le facteur d’amplification vaut Hd = gm Pour calculer le transfert de la chaîne retour, il est judicieux
de transformer le générateur de Norton, de courant électromoteur i = gmugs et dont l’impédance interne est
donnée par l’association en parallèle de Rd et C, soit Zc = (1/Rd +jCcj)~l en générateur de Thévenin de force
électromotrice eTh = Zci .
On reconnaît alors un nouveau générateur de Thévenin, association de même force électromotrice en mais
d’impédance interne Z, = Zc + jLw (association en série de Zc et L). Ce générateur débite dans l’impédance
Zg = (\/Rg+jC(o)~x correspondant à l’association en série de Rg et 1/(jC(o).
-ri
Un diviseur de tension permet de relier us à eTh (Fig. S14.3b) :
o
Z, Z,zc
Us = Zg i-Th — Zg Zi SmUgs
rN
+ Zi +
En explicitant Zc , Z, et Zg , on obtient la fonction de transfert de la chaîne retour :
°
©
(l/Rg+jC(o)-x(l/Rd+jCco) - 1
Hr(jw) =
(1/Rg +jCü>)~' +jLco + (1/Rd +jC(o)~ i
ci
o soit encore :
1
Hr(jù>) =
1/Rd + jCw + 1/Rg + jC<o + jLw [1/(RdRg) - C2w2 + jCw(l/Rg + l/Rd)\
Finalement :
RdRg
Hrijw) = -
Rd + Rg — LC(o2(Rd + /?g) + + IRdRgC — LRdRgC2(o2ÿ
et problèmes 827
"A 2 1/2
« 160 kHz
LC
1. La chaîne directe est constituée de l’amplificateur non inverseur à AO. La chaîne retour est le quadripole
d’entrée MA et de sortie MB .
2. On a pour la chaîne directe Hd — l + Ri/R\ Appliquons le théorème de Millman aux points D et fi :
KA/R+jCi(OKB JCico C,
= = =
—D
jC\w + 1/ \jLù> + l/(jCa>)] + l/R —B
jo)(C\ + Ci) Mo C,+C2-D
En éliminant uD , on obtient :
c2 c Ci
1+ Ci + 1 - LCco2 = MA
Ci Ci + C2 R
d’où finalement :
Ci 1
Hr(ja>) = =
HA Ci + C2 1 + jcuR[CiCi/(Ci + Ci) - C/ (LC(o2 - 1)]
Ci
Pour une fréquence de 100 kHz , on trouve :
2
Ci = Ci = « 0, 52 nF
4Tr2f2L- 1/C
T3
O
g
r\l
s Chapitre 15
©
J rect(r — r) exp(-j2irft) dr =
J rect(O) exp [-j2irf(t' + r)] d t'
soit :
exp(—flirfr)
J rect(0)exp(—-flirt') At' = exp(-J2IT/T) sineif)
Celle de rect(t/r — 1) s’obtient en tenant compte d’une affinité positive égale à r :
J rect exp(-)27r/0 dt = r
J rect(/) exp(—flnf/r) dt' = T sine(fr)
2. Traçons le graphe de la fonction rectangle rect(//r), ainsi que celui de la fonction décalée de t
(Fig. S15.1). L’aire de la partie commune, en forme de rectangle, représente la fonction d’autocorrélation recher¬
chée. Si t < T , on trouve aisément :
1 X -1
Pour t > T , l’aire est nulle. Enfin, pour t < 0 , on trouve de façon analogue : t — T . Finalement, la fonction
d’autocorrélation de la fonction rectangle, de largeur r , est la fonction triangle de largeur 2r .
0
rn
'
-T/2 T/2 ? t'
FIG. S15.1.
TJ
S15- 2. Transformée de Fourier d’une gaussienne
O
Or:
£
CL
o
J ft exP(-7rf2) exp(-7'2ir/0 dt = {exp(-7rt2) exp(-j2irf t)}™ÿ-
J exp(-7rt2)(-)27r/) exp(-/27r/0 dt
dGif)
= j x (j2irf) G(fl = -2irfG(f)
d/
et problèmes 829
d G[f)
Gif)
- —2irfdf donne G(f) = G(0) exp(— vf2) avec G(0) =
J exp(—TTt2) dr = 1
TF{exp(—-jirt2)} = exp(-77r/2)
À l’aide du théorème sur l’affinité, a étant positif, on déduit la TF de la fonction de gauss normalisée :
Il en résulte :
1
Gn(f) = X (27r)1/,2crexp(-27r2/2o-2) = exp(— 2ir2f2a2)
<r(27r)'/2
3. On calcule les moments d’ordre 0, 1 et 2 de cette distribution de probabilité à partir d’intégrales connues
(cf. Thermodynamique) :
4. En utilisant le théorème sur l’affinité, on trouve 7(f) = TTTX'2sm exp (—7r2r2/2) . La largeur totale à mi-
hauteur A/J/2 de !?(/ÿ)| 2 est telle que:
1. On sait qu’un signal périodique s(t) peut se mettre sous la forme suivante (cf. annexe 2) :
r\l -j2rrft) d t
s
© soit :
rT0/2 T
2 C"
sm
2/To J-T0/2l
exp jlirt ( / - —
1
— exp M'+àî)]} df
à avec / = n/To . On trouve, en effectuant :
\ sm[irTo(n/To - \/2Tp)\ smÿToÿ/Tp + l/27b)]
Cn ~
Sm
2jTo { Tr(n/T0 - 1/2To) ir(n/Ta + l/2r0) }
d’où, en simplifiant :
fa 2n - 1 2n + 1
830 Solutions des exercices
(~l)n 4n
an = cn + c* = (j-j)sm = 0
TT An2 — 1
2. Si le signal représente l’intensité d’un courant électrique, le spectre a la dimension physique d’une charge.
Le calcul donne :
1 12
CQ = 0 ci = -j Sm C3 = -j 'Sm
377 3577
d’où :
S 16 24
bi = ——sm = 25 mC b2 = — —— s„, = -10,2 mC h — — Sm = 6, 54 mC
377 1J7T 4577
2. On sait que la TF de sin(47r/ot) est [S(f — 2/o) — 8(f + 2/o)]/(2y) . Par conséquent, le signal analytique
correspondant a pour TF —j8(f — 2/o) , d’où :
W = aP,m{8(f) + 0, 5m[8(f -fo) + 8(f +/0)]} * [0, 5 8(f - fp) + 0, 5 8(f +fP)]
ÎH d’où la TF du signal analytique correspondant :
°
© %(f) = ap,m 8(f - fp) + 0, 5 ap,m m[8(f -f0 -/,) + 8(f +fo -/„)]
ce qui s’écrit :
f = z— -j- [2nf)t + <f>(t)] =fo - af\ cos(2-n-/,r) = 103 - 200 cos (100777)
277 d t
\
C(f) = [S(f -fo) + S(f +/0)] + [S(f - 2/o) -S(f + 2/o)]
d’où, en prenant la TF inverse :
C(r) = cos(wot) + y'2cos(2û>o0
s/f(t) = s(t)
*— d’où ?H(f) -j?(f)sgn(f) et [sH(f)\2 = \s(f)\2
TTt
ce qui permet établir l’égalité des fonctions de corrélation en prenant la TF inverse : C(t) = Cnif) .
T3
Comme le filtre transmet toute l’énergie qu’il reçoit :
O
r ve{t)dt= r Vs(t)dt
J — OO J —OO
ÎH
alors :
°
©
2
£j*(t)|2dr =
J°° |s(/)|2dr J~ \e(f)\2df f°° \s(f)\2df J°°jh(f)\2\e(f)\2 df
et = =
3. Comme (/>(/) = k(f)z , la vitesse de phase vv = dz/ dt , définie par J = Cte , a pour expression :
dz 2nf
Vv dt k(f)
Pour qu’un tel filtre ne soit pas dispersif, il faut que v<p soit indépendant de / et par conséquent que k(f) soit
proportionnel à / .
s(f) = W:
y W ~fi) ~ s(f +/0] * S [exp(j(/>)8(f -fi) - exp(~j<f>)8(f +fi)]
soit :
J
*(f) = - [exp(j<fi)8(f -fi -fi) - exp(j<f>)ô(f +fi -fi) - exp(-j<f>)8(f -fi +fi) + exp(-j<f>)8(f +fi +fi)]
T3
O
%if) = he(f)m = he(f)hc(f)e(f) avec urw = = eXp(-w„)
On a donc :
çxp(-j2irf t\) l
r\l he(f) =
a\ exp(-7'2îr/ti) + a2 exp(-/27r/r2) ai + a2 exp(-j'27r/r)
° en posant T — h — t\ .
©
-tJ
3. Puisque a2 <C ai , il vient, à l’aide d’un développement limité :
?
_ _I 2
à he(f) =
I
ai + a2 exp(—7'27t/t) ~ ai |_ (|)eXp(-j7»/r)+(0 exp(—7'477/t)
I «5
hJJ) RJ Ao +Ai exp(—y27r/r) + A2exp(-y47r/T) avec A0 = — A, =
ai "3 Â?
et problèmes 833
Chapitre 16
1. a) On n’utilise pas directement l’antenne parcourue par le courant proportionnel à s,(t) , car la portée
d’un signal électromagnétique est proportionnelle au carré de la fréquence. En utilisant la modulation d’une onde
porteuse de très grande fréquence, on a une longue portée sans altérer l’information à transmettre. Il suffit à la
réception de démoduler le signal reçu.
b) Dans la suite, on s’intéresse à un signal modulé de la forme :
Si a = 0 , la modulation est dite à porteuse supprimée. On réalise la modulation d’amplitude précédente en asso¬
ciant successivement les opérateurs fonctionnels suivants :
i) amplificateur de la tension sft) , de facteur d’amplification K ,
ii) sommateur de a et de Ksft)
iii) multiplieur par ap>m cos(<wpr) .
c) En prenant la TF, on obtient le spectre 7(f) , lequel comporte autour des pics, centrés en / = 0 , / = fp et
/ = —fp , le spectre 7i(f) qui s’appuie sur un support égal à 2/M , /A/ étant la fréquence maximale contenue dans
le signal Sj(t) . Si ce dernier est sinusoïdal, le spectre se réduit à deux pics symétriques, de fréquences fo et —fo ;
la bande occupée par le signal modulé est alors 2/o , puisqu’apparaissent les fréquences fp — fo et fP+fo
La modulation à porteuse supprimée présente un intérêt énergétique puisqu’on supprime ainsi l’émission
d’une onde qui ne contient aucune information. Le signal modulé s(t) transportant le signal à transmettre sft)
peut occuper une bande plus étroite car les informations de part et d’autre de la porteuse sont de même nature. On
travaille alors non en double bande mais en bande latérale unique inférieure ou supérieure.
2. a) Le montage de démodulation, dit de détecteur de crête, est celui représenté sur la figure 16.12a (cf. cha¬
pitre 16).
b) La technique utilisée est la démodulation synchrone représentée sur la figure 16.1 1 (cf. chapitre 16).
1. Les trois pics traduisent la modulation d’une porteuse par un signal sinusoïdal : la fréquence centrale à
r\j 650 kHz est celle fp de la porteuse, les autres sont la différence fp —fo = 640 kHz et la somme fP+fo = 660 kHz .
° On en déduit fo = 10 kHz et la largeur spectrale Af = 2/o = 20 kHz .
©
2. Le facteur de modulation m est défini par l’expression canonique :
?
s(t) = appn [l + /ncos(<«oO] cos((opt)
On déduit du spectre 7(f) , qui s’écrit, sur l’axe des fréquences positives, la valeur m = 0, 6 :
7(f) = ap,m {ô(f -fp) + j[S(f -fp -fo) + S(f -fp +/o)] }
834 Solutions des exercices
1. Avec l’émetteur considéré, en modulation d’amplitude, les fréquences contenues dans le signal modulé par
le signal de modulation sinusoïdal sont fp = 162 kHz , fp — fo = 152 kHz et fp +fo = 172 kHz . Les longueurs
d’onde correspondantes valent respectivement :
3 x 108 c
= 1852 m Ai = 7—-r- = 1974 m et A2 = = 1744 m
fp 1, 62 x 105 JP - fo fp +/o
V, = Kal
, m2 m2 1 m2 /A
1+
T+T
P,™ Vo = 1 V, « 1 561 kW Vi=V2 = V, « 220 kW
+ m2/2 1 + m2 /2
S16- 5. Hétérodynage
1. En sur-hétérodynage, la fréquence f de l’oscillateur local doit être telle que fuF =f—fP, d’où :
fl=fp+fMF et Am <//<//,M avec fl,m =fp,m+fMF et fl,M =fp,M +f\fF
Numériquement 910 kHz 2020 kHz , d’où le rapport des valeurs extrêmes fi,M/fi,m = 2, 22 .
2. En sous-hétérodynage, la fréquence fi de l’oscillateur local doit être telle que fuF = fp — fi Par consé¬
quent :
fi=fp-fMF et fi,m avec //,m =fp,m -fMF et fl,M = fp,M /MF
Numériquement 70 <// 1 180 , d’où le rapport des valeurs extrêmes fi,M/fi,m = 16, 86 .
T3
O
2
î*(f) = * fm + \s(f- 2fp) + \ô(f + 2fp)] = l-d(f)+l-a(f- 2fp) + \â(f + VP)
à
2. Avec un filtre passe-bas, de fonction de transfert h(f) , centrée autour de 0 et de largeur 2B , on peut
extraire a(f) :
h(f)%c(f) = |ato-
ii suffit alors d’amplifier le signal d’un facteur égal à deux et de prendre la TF inverse pour restituer a{t) .
et problèmes 835
1. Établissons la relation entre l’amplitude a,,m du signal sinusoïdal modulant s,(t) = cos(wot) et le
facteur fi :
1 d [wpt + P sin(co0r)]
f ~fp - KfSi(t) - cos(wot) avec f
2Tr dr =fP + /?/o cos(û>0t)
Par conséquent :
0,6 x 8 x 103
Cli,m — Pfo
-
25 x 103
= 192 mV
Xf
On en déduit aisément l’excursion en fréquence :
ai,mKp = P d’OÙ Kp =
P
—
0,6
= 3, 125 rad • V
=192xlQ-3
Chapitre 17
1. Calculons les fonctions d’autocorrélation de si(t) et sj (t) , ainsi que l’intercorrélation entre si(r) et
s2(t) :
Ci(r) =< si(t ; A)s*(t — T ; A) >=< [s(t ; A) + b\ (t ; A)] [s*(t — r ; A) + b*(t - r ; A)] >
La sommation, exprimée par les parenthèses angulaires, porte sur la variable aléatoire A . Comme s(t ; A) et
b\ (t ; A) ne sont pas corrélés, on a :
CI(T) =< s(t ; A)s*(t- T ; A) > + < b\(t ; A)b*(t — r ; A) >= Cs(r) + C*,i (T)
T3 De même :
o
C2(r) =< s(t ; A)ÿ*(r — r ; A) > + < b2{t ; A)i>2(f — T ; A) >= CS(T) + C*,2(7)
ÎH Quant à la fonction d’intercorrélation, elle s’écrit :
s Ci2(r) =< 5i(r ; A)s2(f - T ; A) >=< [s(r ; A) + b\(t ; A)] [s*(r - r ; A) + b2(t - T ; A)] >
©
soit, compte tenu de l’absence de corrélation entre s(r) , b\(t) et b2(t) :
2 C\2(T) =< s(t ; A)s*(t - T ; A) >= Cs(r)
à
2. La fonction d’autocorrélation Cÿ(r) de la somme des deux signaux si(t) et s2(t) s’obtient aisément :
C%{T) —< [si (t ; A) + s2(t ; A)] -r ; A) + S2 (f - T ; A)] >= Ci (r) + C2(r) + Ci2(r) + C*2(T)
soit, en explicitant, les signaux étant réels :
CS(T) = 2C(T) + Cb,i(r) + Cb,2(r) + C,(r) + C*(r) = 4C,(r) + C*,I(T) + Cb,2(r)
836 Solutions des exercices
1. Les fluctuations de la tension U , dues à l’effet Johnson, ne dépendent que de la température et sont donc
indépendantes du courant. Aussi sont-elles prédominantes lorsque l’intensité I est faible. En revanche, lorsque I
est fort, c’est l’effet Schottky qui l’emporte. Les deux effets sont de même contribution pour U = Uc , soit :
2. La valeur de I, pour laquelle les fluctuations relatives de tension ne dépassent pas ±10% , doit être telle
que :
400 kBTAf 1/2
(4kBTRAf)'/2
0, 1 d’où / lm avec Im = 10 = 1, 26 pA
RI R R
Ainsi, l’intensité IQ du courant d’obscurité est 80 fois plus faible que l’intensité minimale précédente.
1. Le signal de sortie s(t) , résultant de la différence du signal d’entrée e(t) et de ce même signal retardé de
la durée r par la ligne, a pour expression :
Ainsi, pour avoir d e/ d / ,il suffit de multiplier le signal de sortie par 1/r . En prenant le spectre des deux membres
T3
O
de l’équation précédente, on trouve :
7(f)
T
_ e(f)[ 1 - exp(—)277-/7)]
T
_ e(f)[1 - (1 -J2TT/T)] _
T
j2irf7(f)
fr = m et /„, = — = m kHz
L’influence de la rétroaction sur le signal d’entrée non bruité ue est la même que sur le bruit : une réduction dans
le rapport :
1 1
l+HdtlHd,2Hr 121
Il en résulte que la rétroaction ne change pas le RSB .
2. Supposons que le bruit s’ajoute entre les deux amplificateurs de la chaîne directe et établissons la relation
entre ue et us , d’abord sans rétroaction, ensuite avec rétroaction.
Dans le premier cas, on a :
us = Hd,i(ub + Hd,\ue) — Hd,iUb -\- Hd,iHd,\ue
Dans le second :
Us = Hd,2 [ub + Hd,1 (ue - Mr)] avec Mr = HrUs
d’où:
Hd,iUb + Hd,\Hd,2Ue
Us = Hd,2 [ub + Hd,1 (ue HrUs)\
- et Us =
1 +Hd, \Hd,2Hr
Ainsi, la rétroaction introduit la même atténuation sur le signal d’entrée et sur le bruit, laquelle vaut :
1 1
\+Hd,\Hd,2Hr 121
La puissance à l’émission est donc, en tenant compte du facteur 106 introduit par le canal :
1. La démodulation cohérente d’un signal modulé en amplitude, s(t) = Sj(t) cos (copt) , consiste à multiplier
ce dernier par un signal sinusoïdal, de même fréquence fp que la porteuse, et à filtrer l’ensemble à l’aide d’un filtre
passe-bas (cf. chapitre 16). On restitue ainsi le signal de modulation s,(t) contenant l’information. En effet :
Un filtre passe-bas, par exemple une cellule RC , résistance en tête, éliminera les deux dernières contributions et
permettra la restitution de s,-(f) .
2. a) On sait que :
1~ ( n t
s(t) = Cn exP ( -j2ir~t
To
avec c„ = -xcSo
To
—
To
et so(t) = Urect
To/4
n= — oo '
On a done :
U T sin(7r/T0/4)_ U sin(irn/4)
4
Cn
irjTo/4 f=n/T0 [ 4 irn/A
On en déduit les cinq premiers termes du signal analytique :
2- = 50 mV
2c0 = 2— 2c, =
„ TJ sin(7r/4) „UV2 = 45 mV
4 4 TT/4 2 TT
2C2 =
„ U sin(7r/2) „U = 31,8 mV 2C3 =
U sin(37r/4) _ Us/2 = 15 mV
4 TT/2 27T 4 3TT/4 Ô7T
1. La résistance de polarisation de la diode en inverse s’obtient aisément en appliquant la loi des mailles :
E-Uz
R= = 19, 5 klî
I
2. On dénombre dans le circuit deux sources de bruit non corrélées, dont les valeurs quadratiques s’ajoutent :
i) le bruit thermique de la résistance, de tension de bruit :
_
bu = iAksTRbf)1/2 (4 x 1,38 x 10-23 x 300 x 19,5 x 103 x 2 x 103) 1/2 « 0, 8 |JLV
ii) le bruit de grenaille de la diode, de tension de bruit :
Rb, = R (2elAf)1/2
_
R (2 x 1,6 x 10-19 x 200 x 10 ft
o’) 1/2
x2x1 soit Rbi m 1|LV
d’où la tension totale de bruit bUt, :
bu,t = (R2bl+b2uy/2& 7,l|xV
Chapitre 18
1. Idempotence
Pour l’opération OU, on a, si A = 0 , A + A = 0 . De même si A = 1 , puisque 1 + 1 = 1 . Le théorème est
donc vérifié.
Le résultat est analogue pour l’opération ET.
2. Absorption
Si A = 1 , A+ 1 = 1 et A.0 = 0.
Si A = 0, A + 1 = 1 et A.0 = 0.
Le théorème est donc vérifié.
Les tableaux S18.1 et S18.2 représentent les tables de vérité des opérations A + (A.B) et A. (A + B) ; leurs
valeurs sont bien celles de A .
A B A.B A + (A.B)
0 0 0 0
0 1 0 0
1 0 0 1
1 1 1 1
TAB. S18.1.
A B A +B A.(A + £)
0 0 0 0
0 1 1 0
0 1 1
I 1 1 1
TAB. S18.2.
T3
o 3. Théorèmes de De Morgan
Le tableau S 18.3 représente les tables de vérité des opérations A + B et A.B ; leurs valeurs sont bien iden-
r\i tiques.
°
© A B A.B A +B
2 0 0 1 1
à 0 1 0 0
1 0 0 0
I 1 0 0
TAB. S 18.3.
De même, le tableau S18.4 représente les tables de vérité des opérations A.B et A + B ; leurs valeurs sont
également identiques.
et problèmes 841
A B A.B Â +B
0 0 1 1
0 1 1 1
1 0 1 1
1 1 0 0
TAB. S 18.4.
1. À l’aide de la propriété d’idempotence de l’opération ET, on peut écrire : AA — A . Il suffit donc d’ap¬
pliquer la variable logique à inverser sur chacune des entrées de la porte N-ET pour obtenir son complément en
sortie.
En prenant deux fois le complémentaire de l’expression A + B et en appliquant le théorème de De Morgan,
il vient :
A + B = A+B = A.B d’où A+B = AA.B.B
L’expression N-OU étant la négation de OU, il suffit d’appliquer le résultat précédent aux deux entrées d’une porte
N-ET:
A B = A A.B.B A A.B.B
2. De même, on a :
A — A+A , A.B — A+ B et A.B — A-\~B
T3 A ©B — A +B+A +B
O
r\l
Pour un multiplexeur à quatre entrées Dj, , D2 , D\ , Do , avec une adresse de 2 bits (A1A0 ), on a
(Fig. S18.1) :
+ +
S — (AQ.AI.DO) (AQAI.DI) (A0A1.D2) (A0.A1.D3) +
842 Solutions des exercices
D0— ET
&
NON
A, 1
D\ — ET
&
OU
1
ET Q
_, NON D2— &
Ao 1
ET
&
D3—
FIG. S18.1.
Remarque : En réalité, la décharge du condensateur après le retour à l’état stable est très rapide, car l’inverseur
possède un système de protection à diode contre les tensions négatives, lequel permet une décharge
caractérisée par une durée T' = rC où est la résistance du circuit de protection.
et problèmes 843
«.(V) MC(V)
5 5
4- 4-
3- 3
2- 2
1 1
b) La durée de l’état instable est A t — RC ln 2 = 6, 9 ms , quelle que soit la durée de l’impulsion sur E .
c) La répétition de l’impulsion sur E ne modifie pas l’évolution des tensions, car l’état 0 de l’une des deux
entrées est suffisant pour que la porte N-ET conserve son état P = 1 .
d) Le maintien de E dans l’état 0 empêche le retour à l’état stable. Afin de remédier à cet inconvénient, on
réalise le montage avec une porte N-ET qui n’est sensible qu’aux fronts descendants de son entrée E .
1. Comme les transistors MOS sont équivalents à des coupe-circuit ou à des courts-circuits, selon la valeur de
la tension entre grille et source, les deux transistors p -MOS se comportent comme des coupe-circuits, puisque Ugs
étant nul, et les deux transistors n -MOS comme des courts-circuits, puisque Ugs = 5 V . La tension de sortie est
donc 0 V et l’état logique 0 .
2. Lorsqu’au moins l’une des entrées est à 0 , un transistor p -MOS au moins est passant et un des transistors
-d
o n -MOS au moins est bloqué. Comme les transistors p -MOS sont en parallèle, le fait que l’un des deux soit passant
implique UQ = 5 V ; de façon analogue, les transistors n -MOS étant en série, le blocage de l’un des deux assure
r>J que UQ n’est pas relié à la masse. La sortie est par conséquent dans l’état logique 1 .
° Cette porte assure bien la réalisation de l’opération logique N-ET, puisque la sortie ne vaut 0 que si les deux
entrées valent 1 .
©
£
CL
O
Chapitre 19
-----
100 /
A Sec
011 011
2 2
010 I 010
/
/
001 001
! A ! Ue /
000 +000
Sec
FIG. S19.1.
Le code 1 0 1 1 0 1 , qui correspond à 45 en décimal, est la sortie associée à une tension d’entrée appartenant
-d
* A — 46 A[ . On en déduit le pas de quantification pour les valeurs extrêmes de l’intervalle :
à l’intervalle [45
o
2,71 2,71
r>J
Aw = 45 = 60, 22 mV et Am = 46 = 58,91 mV
° Il en résulte Am <A AM . Par conséquent, avec le pas AM , la tension 3, 4 V est codée selon :
©
3,4
£ A \i
— 56, 45
CL
O
d’où le code associé, 56 en décimal et *11 1000 en binaire. Avec le pas Am , la tension est codée, elle, selon :
3,4
~~r = 57, 71
A,„
PE 10
A=— = 152, 588 |xV
2" 65 536
I 1
tk+ 1 = tk — d’où tk+1 — tk = = 23 JJLS
fe 44, 1 x 103
3. D’après le théorème de Shannon (cf. chapitre 15), la fréquence maximale du spectre du signal d’entrée
audio vaut :
A =|=|= 22, 05 kHz
4. Comme la tension Uk , qui vaut 2, 78 V , appartient à l’intervalle [pA — (p + 1) A[ , le code p s’obtient
selon :
Uk 2,78
— 18 219,008 d’où p= 18219 cequis’écrit *4725
A 152,6 x 10-3
en code hexadécimal. Les tensions représentées par le même code numérique sont alors :
Remarque : En notation selon la norme ANSI, reprise dans de nombreux langages de programmation dont le
langage C, l’écriture du code serait 0x472.6 .
T3
o
S19- 4. CAN unipolaire
t=2ÿ¥nR = 747'6
Pour un CAN tronqué, le code fourni est 747 soit *1011101011 en code binaire. S’il est arrondi, le code en
sortie est 748 , soit *10 1110 1010.
3. La durée de conversion r du CAN est donnée par la relation r = \/fe = 0, 1 p,s . Elle est indépendante
de la structure du CAN. C’est l’horloge interne du CAN qui va varier.
846 Solutions des exercices
4. a) Si le CAN est à architecture flash, la conversion s’effectue en une période Th d’horloge avec une durée
de conversion égale à :
I
T - = 0, 1 |is soit Th = 100 ns
10 x 106
b) Dans l’architecture à rampe, le compteur doit compter jusqu’à atteindre la valeur de sortie. Ainsi il faut
autant de fronts d’horloge, soit pratiquement autant de périodes T/, d’horloge que la valeur du code numérique
correspondant à la tension maximale à convertir. Dans cet exemple, avec un CAN 10 bits, le plus grand nombre
codé en sortie est 210 — 1 = 1 023 avec une durée de conversion T . La période d’horloge doit vérifier la relation :
10 Th = T soit Th = 10 ns
1. Les résistances des composants s’échelonnent en puissance de deux, tout en restant compatibles avec les
critères de consommation de courant et d’impédance d’entrée.
Sachant que l’une des résistances vaut 2 kfl , la série de résistances est la suivante, en commençant par le bit
de poids fort : i?7 = 2 kü , /?6 = 4 kü , R5 = 8 kü , /?4 = 16 kll , R3 = 32 kü , R2 = 64 kü , /?, = 128 kü
et R0 = 256 kD .
ki étant la variable logique associée au bit i. Le pas de conversion est donc ER/Ro que l’on conservera sous
forme fractionnaire :
A=
£l i l2’89mV
= =
255
T3
O
-3,3»3,287v
At)s = Eÿ-ÿb
RiAo
où b = y"ki2i
0
et problèmes 847
est la représentation binaire du nombre présenté en entrée du CNA. Comme l’erreur due à la tolérance ne doit pas
dépasser un demi-pas, on a :
1 R ER ARi FR ARi1- 1
AU, < - —E d’où AU, = — et — <—
2R0 Ro Ri 2R0 Ri 2b
qui représente l’erreur relative de tolérance sur les résistances. Le cas le plus défavorable est réalisé pour la valeur
maximale de b codée sur les 8 bits, soit b = 255 ; tous les courants de branche sont alors entachés d’erreurs.
Ainsi, avec 8 bits, la tolérance des résistances doit être de 0, 2% , ce qui est très contraignant.
1. Comme 212 = 4096 , la pleine échelle est donnée par 4095 x 800 x 10-6 = 3, 276 V . on en déduit la
résolution R suivante du convertisseur :
800 x 10-6
R= = 0,02%
3,276
2. Au code hexadécimal F 07 correspond 3 847 en décimal. La tension de sortie idéale devrait être égale à :
*
800 x 10-6 x 3 847 = 3, 0776 V
L’erreur maximale pouvant être égale à ±0,5% de la pleine échelle, soit ±16,38 mV , la plage des valeurs
possibles s’étend de 3, 06122 V à 3, 09398 V .
Chapitre 20
H=
e
«/>, = z™(£)
e
' '
ce qui donne numériquement :
•O
c
Q
„ I
=-
1
0.3m 0,3 ± 0, 5 ln 0,5 ± 0, 21n 0,2
1 1
= 1,485 Sh
r\i
o 2. L’information manquante associée aux quatre messages considérés est, respectivement :
r\l
© 1 1 1
/l23 = lb
7*123
= —In2— ln 0,3 x 0,5 x 0,2
= 5, 06 Sh
?
à
o /ni = lb
1
- - ln
I
= 5,21 Sh
u Pu. ln 2 0, 33
1 1 1
7122 = lb = — ln = 3, 74 Sh
7*122 0,3 x 0, 52
ln2
1 1 1
7321 = lb = :—r ln = 5,06 Sh
7*321 ln2 0,2 x 0,5 x 0,3
848 Solutions des exercices
S20- 3. Information manquante sur une feuille de papier portant des inscriptions
19 x 25
N= = 1, 1875 x 106 d’où H = NHP = 167,96kSh
0,02 x 0,02
entropie de la page. Si l’on transmet cette page en une durée T = 6 s , le flux d’information correspondant vaut :
H _ 167,96
= 27,99 kSh •s-
i
T 6
1 1 1
H=
ln2
0, 1 x ln
0,1 + 0, 15 x ln 0, 15
x 2 + 0, 2 x ln
0,2 + 0,4 x ln (À)]- 2, 15 Sh
et problèmes 849
LSF = Psns = 0, 1 x 3 + 0, 15 x 3 + 0, 15 x 2 + 0, 2 x 2 + 0, 4 x 2 = 2, 25
et :
LH = Pstls = 0, 1 x 3 + 0, 15 x 3 + 0, 15 x 3 + 0, 2 x 3 + 0,4 x 1 = 2, 20
On en déduit les efficacités correspondantes :
// II
rjsF = -— = 0, 955 et rjH = — = 0, 977
LSF I-n
Le dernier codage est ainsi le plus efficace.
,
K = —
I
ln 2 ïpHw)= 0, 0424 Sh et K2 = —
1
In 2
0,0238
0, 693
= 0, 0345 Sh
Les deux écarts entropiques sont différents. L’hypothèse 2 est donc plus proche de la distribution réelle que l’hypo¬
thèse 1, au sens de l’entropie relative de Kullback.
850 Solutions des exercices
1. La matrice de transmission [P(Z\X)\ du canal formé par la succession des deux canaux est le produit des
deux matrices [P2(Z\Y)\[P\ (L|X)] , écrit dans l’ordre convenable :
[P(Z|X)] = [ 1 - <72
<72
P2
1 - P2
1 - <71
<7i
P\
1-/>1
soit :
(1 — <?2)(1 — <?l) +P2<7l (1 -<?2)/>l +P2(1 - pi)
[P(Z|X)] =
92(1 -q\)+q\{l -P2) <72P1 +(1-P2)(l -pi)
Application : si p\ = pi = 0, 1 , q\ = q2 = 0, 2 , on trouve :
0,66 0,17
[P{Z\X)\ =
0, 34 0, 83
[ (l-q2)pi+(l ~ P\)p2 1
[f
(1 -92)(1 ~q\)+P2q\ a
[P(Z)} =
[ <72(1 - <7i) +4i(l -P2) pi<?2 + (1 -7?i)(l -P2) J 1-ff J
Il vient, en effectuant :
T3
o [p(y|x)] = [ 1 -P
P
0
1
r\i On en déduit les probabilités de sortie, en fonction de p et a , en effectuant le produit matriciel P(Y\X)P(X) :
° 1 -p 0 a a(l -p)
© [P(Y)} =
P 1 1 — a 1 — a + ap
2 Par conséquent, l’entropie H(Y) est:
à
H(Y) — -J2PS lb/3-' = -[«(•~P)] lb[a(l -p)] - [1 - ar(l - p)] lb [1 - a( 1 -/>)]
[P(X, Y)} = [V 0
l-a ]=[“V 0
1—a
On en déduit l’entropie conditionnelle selon :
soit :
//(F|X) = -a(l -p) lb(l-p)-aplbp
Notons que H(Y\X) s’exprime aussi en fonction de Hb :
//(F|X) = aHb(p)
3. On calcule la capacité par symbole du canal en Z en cherchant la valeur maximale de l’information mutuelle
moyenne, lorsque les probabilités d’entrée changent :
lm(X, y) = — [a(l -p)]lb[ar(l - p)\ - [1 - a(l -p)]lb[l - ar(l -p)] +a(l -p)lb(l - p) + ap\bp
On détermine sa valeur maximale en dérivant 7,„ (X, Y) par rapport à a , ce qui donne, après multiplication par
ln2 :
-(1 — p) ln[a(l -p)] + (l — p) ln[l - a(l -p)] + (l -p)ln(l -p)+plnp- (l - p) + (l - p) = 0
On obtient finalement :
i-p
1 -a(l -p) 1 1
lb
a(l-p)
= - lb [/(i -p)'-'} soit
a(l - p) pp/(i-P)(i -p)
d’où :
l+pP/o -p)(1-p) pP/O-p)
01 ~
a pp/ÿ-p) 1 +pP/0-p)(l -p)
Pour p = 0, 1 , on trouve a = 0, 456 , d’où :
i
Cs = Hb[a(1 - p)] - aHb(p) = Hb{0,41) - 0,456tffc(0, 1) = 0,76 Sh.symb"
S20- 17. Capacité d’un canal de transmission avec bruit blanc gaussien
T3
H{X) = lb il = lb 512 - lb 29 = 9 Sh
O
On en déduit le flux d’information q, en multipliant le flux de symboles qs par l’entropie de la source :
i
ÎH qs = — =fe = 1,5/sw = 1,5 x2x5x 103 = 1,5 x 104 s"1 d’où q, = qsH(X) = 135 kSh.s
- 1
Te
° 2. Le bruit étant blanc et gaussien, la capacité par symbole du canal a pour expression (cf. chapitre 20) :
©
2 Cs = B lb 1+
o-l
à
Pour que le canal transmette sans erreur les signaux émis par la source, il faut que l’on ait :
Cs qs soit B lb > qs
Il en résulte que :
RSBÿ 29s/B -1=511 soit en dB RSBdB 101g (511) = 27 dB
Glossaire
Français Anglais
Alimentation électrique Power supply
Amplificateur Opérationnel (AO) Operational amplifier
Bascule bistable Bistable trigger circuit
Bit de Poids Faible (BPF) Least Significant Bit (LSB)
Bit de Poids Fort (BPF) Most Significant Bit (MSB)
Bobine d’induction Induction coil
Boîtier de circuit intégré Integrated-circuit package
Boucle à Verrouillage de Phase (BVP) Phase Locked Loop (PLL)
Boucle fermée Closed loop
Boucle ouverte Open loop
Broche Pin
Broche de raccordement Lead
Cahier des charges Specifications
Capacité Capacitance
Code à Inversion Alternée (CIA) avec retour à zéro Alternate Mark Inversion (AMI)
Code biphase Manchester code
Code cyclique de redondance Cyclic redundancy code
Constante de temps Time constant
Q
Convertisseur Analogique Numérique (CAN) Analog to Digital Converter (ADC)
IM
Convertisseur Numérique Analogique (CNA) Digital to Analog Converter (DAC)
3
Convertisseur à Résistance Négative (CRN) Negative Impedance Converter (NIC)
Courant de polarisation Bias current
2 Cycle d’hystérésis Hysteresis loop
à
Glossaire 853
Français Anglais
Débit numérique Bit rate
Déclencheur Trigger
Dénsité spectrale d’énergie Power spectrum
Échantillons par seconde Samples per second
Émetteur-récepteur universel asynchrone Universal asynchronous receiver-transmitter
Facteur d’amplification Amplification factor
Fiche technique Data sheet
Filtre anti repliement Antialiasing filter
Fréquence de coupure Cutoff frequency
Gain stationnaire Static gain
Gyrateur Gyrator
Impédance Impedance
Liaison électrique Bonding
Loi en A A law companding
Modulation par décalage de fréquence Frequency Shift Keying
Métal Oxyde Semiconducteur (MOS) Metal Oxyde Semiconductor (MOS)
Non Retour à Zéro (NRZ) Non Return to Zero (NRZ)
Octet Byte
Oscillateur Contrôlé en Tension (OCT) Voltage Controled Oscillator (VCO)
Pleine échelle (PE) Full Scale Range (FSR)
Produit gain bande Gain Bandwidth Product
Puce Chip
Rapport Signal sur Bruit (RSB) Signal Noise Ratio (SNR)
Réponse indicielle Unit step response
Réponse impulsionnelle Impulsionnel response
Réseau Network
Q Résistance Resistance
IM
Rétroaction Feedback
3 Télécommunications Communication engineering
Temps de montée Rise time
2 Tension de décalage Offset voltage
à Tension de saturation Saturation voltage
Transistor à Effet de Champ (TEC) Field Emission Transistor (FET)
Variable complexe p Complex variable s
Vitesse de montée ou vitesse de balayage Slew rate
Bibliographie
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T3
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2
à
Copyright © 2012 Dunod.
Index
A Amplitude
complexe, 45, 95
Accumulateur, 23 1
Modulation d’, 513, 514
Adaptation
Analyse des réseaux, 164
d’impédance, 62, 202
de résistance, 3 1 Angle de perte
d’un condensateur, 215
Adapteur d’impédances, 274
d’une bobine, 217
Admittance, 47, 96
Anode, 222
Adresse binaire, 587
Anti-rebonds (Interrupteur), 581
Afficheur sept segments, 573
AO idéal, 262
Aléatoire
Apodisation, 694
Signal, 542
Transfert d’un processus, 552 Approximation des régimes quasi stationnaires,
41
Aliasing, 505
ARQS, 41
Alimentation stationnaire symétrique, 302
Asservissement, 447
Alphabet, 634
Attracteur, 418
Altemostat, 220
Autocorrélation, 543
Amortissement critique, 9 1
Fonction d’, 500
T3 Ampère, xii fonction d’, 543
c
Amplificateur(s)
Q
IM à très fort gain, 302 B
classification des, 201
S Baladeur, 189
d’instrumentation, 305
en émetteur commun, 239 Bande
2 exponentiel, 283, 390 équivalente de bruit, 553
à fonctionnel, 389 latérale double, 517
inverseur, 275 latérale inférieure, 516
logarithmique, 282, 307, 390 latérale supérieure, 516
non inverseur, 271 latérale unique, 517
opérationnel, 257 passante, 184, 198
opérationnel (Bruit dans les), 558 Bardeen, xii, 232
Amplification (Classes d’), 239 Barkhausen, xii
858 Index
E Faraday, xiii
Écart-type, 717 Fenêtre
Échantillonnage, 504, 609 de Hamming, 495
en optique, 534 de Hann, 495
Échelon FET, 243
Fonction, 499 Fil anti-foudre, 72
Signal, 704 Filtre, 326
Écrêteur, 393 à capacités commutées, 337
Edison, xiii actif, 327
Efficacité d’un code, 634 actif passe-bas, 327
coupe-bande, 192, 328
Électrocinétique, 1
de Butterworth, 185, 207, 342, 494
Électronique, 1 de Chebyshew, 342
Émetteur, 233 de Colpitts, 205
Énergie (Bilan d’), 29 de phase, 496
Entropie de Wien, 191
conditionnelle, 637 double T, 192
conjointe, 637 exponentiel, 494
Équation(s) Gabarit d’un, 327
de l’AO, 259 lorentzien, 494
différentielle Ordre d’un, 326
linéaire, 672 passe-bande, 189, 328
non linéaire, 675 d’ordre 2, 189
Ergodicité, 543 passe-bas de Butterworth, 206
passe-haut, 188, 327
ET (opérateur logique), 576
d’ordre 1, 188
Euler (Formules d’), 666 passif, 185
Événements Cascade de, 194
disjoints, 713 Gabarit d’un, 186
indépendants, 715 passe-bas, 187
Excursion spectrale, 527 Sélectivité d’un, 327
en modulation de fréquence, 527, 530 Sensibilité d’un, 332
T3
Synthèse d’un, 339
O F Transformation d’un, 340
f.e.m, 13 Fleming, xiii, 383
r\l
Facteur Fonction
s d’amplification, 131,201 caractéristique, 717
© en boucle fermée, 430 d’une variable aléatoire, 717
en boule ouverte, 430 d’autocorrélation, 500
2 en courant et en puissance, 201
à d’Heaviside, 116,499, 704
de charge, 591 d’intercorrélation, 502
de modulation, 514, 528 de Bessel, 710
de fréquence, 528 de cohérence, 501
de phase, 530 de cohérence mutuelle, 502
de puissance, 56 de transfert, 180, 181, 493
de qualité, 88, 90, 98 électronique, 436
de surtension, 100 de Butterworth, 342
862 Index
Inverseur, 575 M
CMOS, 592
Maille, 2, 15
Limitation en fréquence du montage am¬
Mance (Méthode de), 159
plificateur, 291
Isolement (Transformateur d’), 220 Marconi, xv
Masse, 16
J flottante, 51
Johnson, xiv Matrice(s), 667, 669
Bruit, 550 de transfert, 194
Joule, xiv de transmission d’un canal, 645
des probabilités conjointes, 646
JTEC, 243
diagonalisation d’une, 671
K Inversion d’une, 670
Multiplication de deux, 668
Kennely, xv, 208
Maxwell, xv
Théorème de, 196
Pont de, 52
Kintchine, 545
Mémoire, 597
Kirchhoff, xv
Méthode
Lois de, 16
d’opposition, 178
L de la tension moitié, 54
de Mance, 159
Laplace, xv des courants de branche, 166
Transformée de, 170, 697 des courants de maille, 168
Largeur de bande relative, 328 des perturbations, 736
Ligne des tensions de nœud, 167
à retard, 496 du courant de court-circuit, 161
de garde, 72 du générateur auxiliaire, 162
de transport, 71 du premier harmonique, 489
Limitation spectrale d’un AO, 289 Millman, xv
Limite centrale, 723 Théorème de, 19, 52
Linéaire Mode normal ou propre, 360
Réponse, 94, 1 80 Lissajous, xxxiii, 99, 182
T3 Système, 491 Modèle
O
Logique de Norton, 156
combinatoire, 575 de Thévenin, 156
r\l
séquentielle, 579 Modulation, 512
° Loi angulaire, 513, 526
©
à mi-marche, 612 en optique, 533, 535
? binomiale, 7 18 d’amplitude, 513,514, 554
à d’Ohm, 7 avec porteuse, 5 19
de Kirchhoff, 16,42 BLD, 520
de Poisson, 719 BLU, 520
de Pouillet, 1 8 de fréquence, 513, 527, 555
des mailles, 16, 42, 51 Coefficient de, 527
des nœuds, 16, 42, 51 Facteur de, 528
normale, 721, 723 de phase, 513, 527
Coefficient de, 527
864 Index
V W