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Électronique

Fondements et applications
Avec 250 exercices et problèmes résolus

2e édition

José-Philippe PÉREZ
Professeur émérite à l'université Paul-Sabotier de Toulouse

Christophe LAGOUTE
Professeur au lycée Bellevue de Toulouse

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Jean-Yves FOURNIOLS
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Professeur à l'INSA de Toulouse
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CM Stéphane BOUHOURS
© Professeur au lycée Pierre de Fermat de Toulouse
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Le pictogramme qui Figure ci-contre d'enseignement supérieur, provoquant une
mérite une explication. Son objet est baisse brutale des achats de livres et de
d'alerter le lecteur sur la menace que revues, au point que lo possibilité même pour
représente pour l'avenir de l'écrit, les auteurs de créer des oeuvres
particulièrement dans le domaine DANGER nouvelles et de les (aire éditer cor¬
de l'édition technique et universi¬ rectement est aujourd'hui menacée.
taire, le développement massif du Nous rappelons donc que toute
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Q © Dunod, Paris, 2006, 2012 pour la nouvelle édition
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rait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du
Code de la propriété intellectuelle.
Table des matières

Avant-propos x
Les grands noms de l’électronique xii
Constantes physiques, notations et symboles xviii
Description de l’ouvrage xxii
L’électronique en vingt questions xxv

Introduction expérimentale : Oscilloscopes et multimètres xxvii


I. — Signaux xxvii
II . — L’oscilloscope xxix
III. — Les multimètres xxxv

1. Lois de base des circuits en régime stationnaire


I. — Dipôles en régime stationnaire 2
II . — Différents types de dipôles 7
IH . — Lois de Kirchhoff en régime stationnaire . . . 15
IV . — Associations de dipôles 22
V . — Aspects énergétiques en régime stationnaire . . 29
Exercices et problèmes 33

2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire


I. — Lois de Kirchhoff en régime quasi stationnaire . . . . 41
O Il . — Signal sinusoïdal en notation complexe 44
DI. — Lois de base en régime sinusoïdal 51
IV . — Puissance en régime sinusoïdal 55
° V . — Circuits électriques en triphasé 64
© VI. — Distribution d’électricité et problèmes de sécurité . . . 71
4—ÿ
Exercices et problèmes 76
£
CL
o 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance
I. — Oscillateur harmonique en électricité 84
n. — Oscillateurs amortis par un élément résistif 87
III . — Oscillations électriques forcées. Résonance 93
IV . — Amplitude de l’entrée indépendante de la pulsation 98
V . — Circuit résonnant parallèle 104
Exercices et problèmes 108
Vi Table des matières

4. Régimes transitoires
I. — Étude expérimentale 113
II . — Établissement d’un régime stationnaire .. 116
III. — Établissement d’un régime variable .... 134
IV . — Applications 136
V . — Utilisation de la transformation de Laplace 139
Exercices et problèmes 143

5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires


I. — Théorèmes de base 149
II. — Cas des sources commandées 160
III . — Analyse des réseaux 164
IV . — Utilisation de la transformée de Laplace 170
Exercices et problèmes 175

6. Fonctions de transfert. Quadripoles


I. — Systèmes électroniques linéaires . . . 180
Il. — Quadripoles et filtres passifs 185
III . — Association en cascade de filtres passifs 194
IV . — Caractéristiques des quadripoles . . . 198
Exercices et problèmes 203

7. Composants électroniques
I. — Résistors, condensateurs et quartz . . 210
.
II — Bobines et transformateurs 216
m . — Diodes semiconductrices et thyristors 222
IV . — Piles et accumulateurs 231
V . — Transistors bipolaires 232
VI . — Transistors à effet de champ .... 243
Exercices et problèmes 252

8. Amplificateur opérationnel : montages de base


O
I. Description et représentation de l’AO 257
II . — Électronique non linéaire avec AO 263
Ill. — Électronique linéaire à base d’AO 270
° IV. — Réalisation d’impédances à l’aide d’AO . . . . 286
©
V . — Imperfections de l’AO en régime variable . . .
4—ÿ
288
£ Exercices et problèmes 295
CL
O
9. Amplificateur opérationnel : compléments
I. — Amplificateur à très fort gain 302
Il. — Amplificateur d’instrumentation 305
ni . — Montages à rétroaction négative avec diodes 306
IV. — Influence des imperfections de l’AO . . . 314
Exercices et problèmes 319
Table des matières vii

10. Filtres actifs


I. — Propriétés des filtres actifs 326
Il . — Filtres actifs d’ordre deux 332
IQ . — Synthèse de filtres . . . 339
Exercices et problèmes 346

11. Oscillations couplées en électricité


1. — Circuits couplés en régime libre 353
U . — Modes propres ou normaux de vibration .... 360
ID . — Modes de couplage 367
IV . — Système de deux circuits couplés en régime forcé 368
V . — Couplage entre plusieurs oscillateurs 371
Exercices et problèmes 376

12. Effets non linéaires en électronique


I. — Systèmes non linéaires 380
n . — Transfert non linéaire 389
Ill . — Génération d’harmoniques 398
IV . — Effets non linéaires sur un oscillateur 405
Exercices et problèmes 421

13. Rétroaction. Application aux asservissements


I. — Rétroaction 428
II. — Rétroaction négative 432
HI. — Analyse en électronique et en automatique . 436
IV . — Stabilité des systèmes à rétroaction négative 438
V . — Réalisation de la rétroaction négative .... 444
VI . — Applications physiques des asservissements . 447
Exercices et problèmes 453

o 14. Oscillateurs électriques


I. — Différents types d’oscillateurs 459
II . — Oscillateurs quasi sinusoïdaux 463
° ni. — Oscillateurs de relaxation . . 475
©
4—ÿ IV . — Applications 481
£ Exercices et problèmes 485
CL
O
15. Signaux déterministes
I. — Rappels sur les systèmes linéaires . 491
n. — Systèmes causaux 496
m. — Propriétés énergétiques des signaux 500
IV . — Numérisation des signaux 503
Exercices et problèmes 508
viii Table des matières

16. Modulation et démodulation


I. — Chaîne de transmission 513
H. — Modulation et démodulation d’amplitude . . . . 514
ID . — Modulation d’argument ou angulaire 526
IV . — Modulation et démodulation spatiales en optique 532
Exercices et problèmes 538

17. Signaux aléatoires et bruits


I. — Statistique des signaux aléatoires 542
Il. — Différents types de bruit . . . . 545
III . — Bruit dans les systèmes 551
IV . — Bruit dans les composants . . . 557
Exercices et problèmes 563

18. Notions d’électronique numérique


I. — Numération et algèbre binaires . 569
II. — Opérateurs logiques 575
III. — Technologie des portes logiques 589
IV . — Applications 594
Exercices et problèmes 599

19. Conversions analogique-numérique


I. — Conversion analogique numérique ou CAN 604
Il. — Conversion numérique analogique ou CNA 619
Exercices et problèmes 625

20. Théorie de la communication de Shannon


I. — Information manquante associée à une source 629
Il. — Information mutuelle de deux sources .... 636
ni. — Canaux de transmission 645
Exercices et problèmes 654
O

Annexe 1. Outils mathématiques de base 660


I. — Rappels de trigonométrie 660
° Il. — Fonctions hyperboliques 661
©
4—ÿ III. — Développements limités au voisinage de zéro 663
£ IV . — Nombres complexes 665
CL
o V . — Matrices 667
VI . — Équations différentielles 672

Annexe 2. Analyse de Fourier 676


I. — Séries de Fourier de fonctions périodiques 676
II. — Transformation de Fourier 680
Ill . — Transformée de Fourier numérique . . . 691
Table des matières ix

Annexe 3. Transformée de Laplace . . 697


I. — Définition et propriétés . . . 697
II. — Signaux électroniques usuels 704

Annexe 4. Fonction Gamma et fonctions de Bessel 708


I. — Fonction gamma 708
II. — Fonctions de Bessel 710

Annexe 5. Lois de probabilité 713


I. — Langage des probabilités . . 713
II. — Théorie des probabilités . . 714
III. — Variables aléatoires 715
IV . — Différentes lois de probabilité 718

Annexe 6. Simulation des circuits 724


I. — Simulations SPICE 724
Il. — Conception d’un conformateur sinusoïdal 727
III . — Oscillateur à comportement chaotique . 734

Réponses aux vingt questions 746

Solutions des exercices et problèmes 749

Glossaire 852

Bibliographie 854

Index 857

s
©
4—ÿ

£
CL
O
La culture doit rester au-dessus de toute
technique, mais elle doit incorporer à son
contenu la connaissance et l’intuition des
schèmes véritables des techniques.

Gilbert Simondon, Du mode d’existence des objets techniques,


Paris, Aubier, 1958, page 227.

Avant-propos

Ce cours, intitulé Électronique, fondements et applications, correspond globalement à l’enseigne¬


ment des circuits électriques et de l’électronique donné en licence et master de physique (Ll, L2, L3,
Ml) de l’Université Paul Sabatier, et en Classes Préparatoires aux Grandes Écoles scientifiques (CPGE)
pour les parties élémentaires.

Comme pour les autres ouvrages de la même collection de physique « Fondements et applications »,
il nous a paru intéressant de le découper en leçons progressives et quasi autonomes. On peut y distinguer
trois groupes de leçons.
Dans le premier, on trouve les thèmes classiquement étudiés en première année Ll, ou première
année des CPGE, c’est-à-dire les lois de base appliquées aux circuits, en relation avec l’électromagné¬
tisme ; il s’agit précisément des lois de Kirchhoff en régime stationnaire, en régime quasi stationnaire,
des oscillations électriques forcées, de la résonance, des régimes transitoires, des théorèmes fondamen¬
taux des circuits linéaires (de Thévenin, de Norton, etc.) et des fonctions de transfert des circuits passifs.

Dans le deuxième, les thèmes sont ceux couramment enseignés en deuxième année L2 de la li¬
TJ cence de physique et en deuxième année des CPGE. On y développe les composants, les amplificateurs
C
opérationnels, les filtres actifs, les oscillateurs couplés et la rétroaction.
Q

CH Enfin, dans le troisième groupe, on a rassemblé tous les thèmes généralement étudiés en troisième
° et dernière année L3 de la licence, voire en master, c’est-à-dire les effets non linéaires dans les cir¬
© cuits, les oscillateurs électriques sinusoïdaux et de relaxation, les signaux déterministes, la modulation
et la démodulation. En outre, on y trouve des thèmes exigés dans des formations spécialisées ou appro¬
£ fondies, notamment à la préparation à l’agrégation de physique, précisément l’électronique logique et
CL
O numérique, la conversion analogique-numérique, le bruit et la théorie de la communication de Shannon.
Cette troisième partie rend incontestablement les objectifs de l’ouvrage ambitieux. Cependant, elle
nous a semblé indispensable pour éviter qu’un ouvrage publié aujourd’hui sous le nom Électronique
n’apparaisse pas trop éloigné des préoccupations actuelles dans ce domaine.

Nous avons tenté de rendre compatible le respect des programmes d’enseignement de lanouvelle li¬
cence de physique en trois ans et la nécessaire actualisation de l’électronique. Mises à part l’organisation
Avant-propos xi

en leçons quasi autonomes (le renvoi à des formules éloignées est pratiquement inexistant), l’illustra¬
tion par de nombreux exemples numériques et la volonté de ne proposer qu’wn seul ouvrage, cet effort
a notamment porté sur les points suivants :

i) L’analyse physique des lois des circuits et la démonstration de tous les théorèmes dérivés
(Millman, Thévenin, Boucherot), le plus souvent à partir des publications originales ; on a ainsi vo¬
lontairement rompu avec le point de vue des adeptes de la pédagogie du seul savoir-faire.

ii) La volonté de considérer l’électronique comme un excellent et efficace développement de la


physique, et non comme une spécialité autonome, peu rigoureuse, n’exigeant qu’un enseignement pra¬
tique.

L’ouvrage s’adresse principalement aux étudiants : il doit donc être clair, efficace, peu coûteux, et
ne pas être un formulaire « sans physique » ou un recueil d’exercices calculatoires « sans intérêt ». Les
exercices proposés à la fin des chapitres décrivent des situations physiques concrètes. Leurs solutions
suffisamment détaillées, données à la fin de l’ouvrage, ou sur le site web :
http ://www.ast.obs-mip.fr/perez
permettront à l’étudiant, et plus largement à l’autodidacte, de tester sa propre compréhension du cours,
de prolonger sa réflexion et de développer son autonomie. Nous pensons ainsi avoir rassemblé, dans un
seul livre, les éléments indispensables à l’acquisition d’un savoir et d’un savoir-faire en électronique.

Ce livre doit beaucoup aux étudiants de la licence de physique, des Classes Préparatoires aux
Grandes Écoles, de l’INSA de Toulouse, aux agrégatifs de physique, ainsi qu’à tous nos collègues
enseignants. Nous les remercions pour leurs remarques et commentaires constructifs.

Les auteurs, Mai 2006

TJ
C

CH
°
©

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CL
O
Les grands noms de l’électronique

André Marie Ampère


Physicien français, né à Lyon en 1775 et mort à Marseille en 1836. À la fois mathématicien, mé¬
canicien, chimiste, il enseigne également la philosophie à la faculté des lettres de Paris. Ses principales
découvertes concernent l’électricité : loi des actions électrodynamiques, hypothèse des courants dans
la matière ; on lui doit les termes de courant et tension pour désigner ces grandeurs électriques. Il de¬
vient membre de l’Académie des Sciences en 1814, puis professeur au Collège de France en 1824.

John Bardeen
Physicien américain, né à Madison en 1908 et mort à Boston en 1991. Il contribue de façon déci¬
sive à l’essor de deux grands domaines au milieu du XX e siècle : les semiconducteurs et la supracon¬
ductivité, ce qui lui valut deux prix Nobel de physique, le premier en 1956 pour la mise au point du tran¬
sistor à germanium avec W. Brattain et W. Shockley, et le second en 1972 qu’il partage avec L. Cooper
et J. Schrieffer pour la théorie de la supraconductivité dite désormais BCS en hommage à ses auteurs.

Heinrich Georg Barkhausen


Ingénieur allemand, né à Brême en 1881 et mort à Dresde en 1956. Après des études d’ingénieur,
il est nommé en 1911 professeur de physique à l’université de Dresde. Il est connu en électronique pour
avoir produit, avec son collègue K. Kurz, des micro-ondes en faisant osciller le courant dans une triode
à vide. En physique, il a étudié et mis en évidence, par voie acoustique, le processus d’aimantation des
corps ferromagnétiques (cf. Électromagnétisme).

Alexander Graham Bell


TJ
C Physicien et inventeur américain, d’origine écossaise, né à Edimbourg en 1847 et mort au Canada,
Q près de Baddeck, en 1922. Après un travail sur la phonétique et sur le langage des signes pour les sourds-
CH muets, il devient professeur de physiologie vocale à Boston et met au point une oreille artificielle, ce
° qui le conduit naturellement à l’invention du téléphone en 1876. Cette invention lui rapporte une fortune
© qu’il consacre à des actions humanitaires et à des projets scientifiques dans lesquels il fait preuve de
capacités inventives exceptionnelles.
£
CL
O
Hendrik W. Bode
Électronicien américain, né à Madison dans le Wisconsin en 1905 et mort à Madison en 1982. Dès
1926, il entre au laboratoire de la compagnie Bell Telephon ; il passe sa thèse en 1935 à l’Université
de Colombia. Il est notamment l’auteur d’un ouvrage sur les circuits linéaires électriques qu’il décrit à
l’aide de deux graphes donnant le module et la phase du facteur d’amplification des circuits en fonction
de la fréquence.
Les grands noms de l’électronique xiii

Paul Boucherot
Ingénieur français, né en 1869 et mort en 1943. Il est connu pour ses travaux sur la distribution de
puissance électrique dans les circuits et réseaux électriques, notamment pour le théorème qu’il énonce
pour la première fois au Congrès International de l’Électricité en 1900 : dans un circuit, la somme des
puissances actives et la somme des puissances réactives sont nulles (cf. chapitre 2).

Édouard Branly
Physicien français, né à Amiens en 1844 et mort à Paris en 1940. À la sortie de l’École Normale
Supérieure, il exerce des fonctions de professeur de lycée. Après sa thèse en 1873, où il fait preuve
de grandes qualités expérimentales, il est nommé Directeur adjoint du laboratoire de Physique de la
Sorbonne. Catholique convaincu, il devient professeur de l’Institut Catholique de Paris en 1875. Il est
surtout connu pour le détecteur d’ondes électromagnétiques, le radioconducteur ou cohéreur à limaille,
qu’il invente en 1890 ; ce dispositif est un tube isolant en verre, rempli de limaille de nickel et d’argent,
dont la résistance entre ses extrémités en laiton varie sous l’action des ondes électromagnétiques. Ce
système fut utilisé par Marconi pour réaliser des liaisons par ondes électromagnétiques sur de grandes
distances.

Walter Brattain
Physicien américain, né à Amoy, en Chine, en 1902 et mort à Seattle en 1985. Après ses études
universitaires, il est recruté par la compagnie Bell Telephon, principalement pour effectuer un travail ex¬
périmental. C’est là qu’il rejoint l’équipe de W. Shockley, où se trouve le physicien théoricien J. Bar¬
deen, et qu’il montre des qualités exceptionnelles d’expérimentateur. Cette collaboration à trois aboutit,
en 1948, à l’invention du transistor, ce qui leur valut le prix Nobel en 1956.

Thomas Edison
Expérimentateur américain de génie, né à Milan (dans l’Ohio) en 1847 et mort à West Orange
(New Jersey) en 1931. Très jeune (à 17 ans), il réalise un télégraphe bidirectionnel alors qu’il n’est qu’un
simple opérateur télégraphiste. Il invente ensuite le phonographe, perfectionne la lampe à incandescence
et développe la production et le transport de puissance électrique. En industriel habile, il met en œuvre
l’électrification de New-York. Cependant, il se fâche avec son ingénieur Nicolas Tesla, lequel tente en
vain de le convaincre des avantages techniques du courant alternatif. On retient principalement d’Édison
qu’il est le premier des scientifiques à avoir su développer une exploitation industrielle de ses propres
découvertes scientifiques.
TJ
c Michael Faraday
Q
Physicien et chimiste anglais, né à Southwark en 1791 et mort à Hampton Court en 1876. Garçon de
CH courses chez un bibliothécaire, il devient autodidacte en lisant de nombreux ouvrages scientifiques, no¬
° tamment de chimie. Employé dans un laboratoire de chimie comme apprenti, il se révèle rapidement
©
expérimentateur de génie. Il devient alors directeur du laboratoire et professeur de chimie. Ses contri¬
£ butions remarquables furent d’abord l’énoncé des lois de l’électrochimie et la découverte du benzène
CL
en 1824. En 1854, il énonce la célèbre loi de l’induction puis la nature discontinue de la charge élec¬
O
trique et la propriété de cette dernière d’être conservative, c’est-à-dire de ne pouvoir être ni créée ni
détruite.

John Fleming
Ingénieur électricien anglais, né à Lancaster (au nord-ouest de Leeds) en 1849 et mort à Sidmouth
(dans le sud-ouest de l’Angleterre) en 1945. Après ses études d’ingénieur, J. Fleming entre au labora¬
toire Cavendish dirigé par Maxwell et devient professeur. Il est connu pour avoir inventé la diode à vide,
xiv Les grands noms de l'électronique

constituée d’une cathode, qui émet des électrons lorsqu’elle est chauffée (effet thermoélectronique dé¬
couvert par Edison), et d’une anode qui les recueille. Son but était de mettre au point un dispositif de
détection des ondes radioélectriques. Il déposa un brevet sur la diode en 1904. Sur un plan pédago¬
gique, c’est lui qui propose la règle des trois doigts de la main droite, équivalente à celle du bonhomme
d’ Ampère.

Lee de Forest
Ingénieur américain, né à Council Bluffs dans l’Iowa en 1873 et mort à Hollywood en Californie
en 1961. Il invente la triode à vide en ajoutant, entre les deux électrodes de la diode de Fleming, une
troisième électrode, appelée grille. Cette dernière permet de commander le courant du circuit anode, ce
qui est à la base des tubes à vide amplificateurs de tension.

Joseph Fourier
Mathématicien et physicien français, né à Auxerre en 1768 et mort à Paris en 1830. Alors qu’il
est préfet de l’Isère, il remporte le prix de l’Académie des Sciences pour son traitement mathéma¬
tique de la diffusion thermique, à l’aide des séries trigonométriques. Il est le premier à avoir souligné
le caractère fondamentalement irréversible de la diffusion thermique. La décomposition d’un signal va¬
riable en ses composantes sinusoïdales est devenue essentielle dans toutes les branches de la physique ;
elle est aujourd’hui connue sous le nom d’analyse de Fourier.

Joseph Henry
Physicien américain, né à Albany en 1797 et mort à Washington en 1878. Spécialiste d’électroma¬
gnétisme, il découvre en 1832 l’auto-induction. On a donné son nom à l’unité internationale d’induc¬
tance.

Oliver Heaviside
Physicien britannique, né à Londres en 1850 et mort à Torquay (station balnéaire anglaise) en 1925.
Il dut quitter l’école en raison d’une surdité précoce ; aussi est-ce en autodidacte qu’il publie quelques
contributions en électricité, dont la plus importante, la formulation vectorielle des équations de Max¬
well. En 1902, il prédit l’existence de couches conductrices, dans l’ionosphère, lesquelles permettent
d’expliquer la propagation des ondes radioélectriques entre des point distants sur la Terre, grâce à la ré¬
flexion sur ces couches. C’est lui qui a introduit, en électricité, la « fonction échelon » ; aussi cette der¬
nière est-elle, ajuste titre, appelée souvent fonction d’Heaviside.
TJ
Heinrich Hertz
c
Q Physicien allemand, né à Hamburg en 1857 et mort à Bonn en 1894. Il démontre en 1877 l’existence
CH des ondes électromagnétiques, prévues par Maxwell, et fonde le domaine des télécommunications.
° John Bertrand Johnson
©
Ingénieur américain d’origine suédoise, né en 1887 et mort en 1970. Employé des laboratoires de
£ la compagnie Bell Telephon, il découvre en 1927 le bruit de la tension aux bornes d’un conducteur
CL
O
ohmique, lequel fut interprété par H. Nyquist. C’est à lui aussi que l’on doit la découverte en 1925 du
bruit en 1//.

James Joule
Physicien anglais, né à Salford (près de Manchester) en 1818 et mort à Manchester en 1889. Expé¬
rimentateur de génie, il fait connaître les idées de von Mayer en étudiant les conversions énergétiques
thermoélectriques (effet Joule) et thermomécanique (équivalent mécanique de la calorie).
Les grands noms de l’électronique xv

Arthur Edwin Kennely


Électronicien américain, né en 1861 à Coloba, près de Bombay, et mort à Boston en 1939. Entré
comme simple opérateur télégraphiste à 1’Eastern Telegraph, il devient le principal assistant de Thomas
Edison. En 1902, il est nommé professeur d’électrotechnique à Harvard. Ses travaux concernent sur¬
tout l’électrotechnique théorique. Il a donné son nom à un théorème sur l’équivalence des systèmes de
conducteurs disposés en étoile et en triangle, équivalence précieuse dans la distribution de puissance
électrique.
Gustav Robert Kirchhoff
Physicien allemand, né à Kœnisberg en 1824 et mort à Berlin en 1887. Il est surtout connu pour ses
travaux en électricité, précisément pour les lois des courants dérivés, qu’il établit en 1845 (à 21 ans !) et
qui depuis portent son nom. On lui attribue aussi l’établissement de l’équation des télégraphistes. Après
sa thèse en 1847, il devient professeur à l’Université de Brestlau. C’est là qu’il collabore avec Robert
Bunsen sur la théorie du corps noir. La construction d’un spectroscope lui permet de découvrir le césium
et le rubidium en 1860.

Pierre-Simon de Laplace
Astronome, mathématicien et physicien français, né à Beaumont-en-Auge en 1749 et mort à Paris
en 1827. Bien que professeur de mathématiques et homme politique, ses travaux en physique sont nom¬
breux. Il signe diverses contributions sur la capillarité, la propagation du son dans l’air, l’évolution adia¬
batique des gaz et le travail des forces électromagnétiques. Cependant, c’est sa publication sur la mé¬
canique céleste, Exposition du système du monde, qui est la plus remarquée. On y trouve développée
notamment les fondements d’une physique totalement déterminisme.

Guglielmo Marconi
Physicien italien, né à Bologne en 1874 et mort à Rome en 1937. Passionné très tôt par l’expéri¬
mentation en physique, mais peu intéressé par des études universitaires, Marconi tente de réaliser, dans
la propriété familiale, un oscillateur capable de transmettre des informations à distance par voie hert¬
zienne. Il y parvient en 1895, en s’appuyant sur les travaux de Hertz et de Branly notamment. N’étant pas
soutenu par les autorités de son pays, il poursuit avec succès ses travaux en Angleterre ; en 1901, il par¬
vient à réaliser une transmission radio entre Cornouailles en Angleterre et Terre-Neuve. Il reçoit le prix
Nobel en 1909. Tout en améliorant la transmission hertzienne sur le plan technique, il oriente son ac¬
tivité vers la réalisation industrielle et vers la création d’émissions radiophoniques. C’est ainsi qu’il
participe à la fondation de la BBC en Angleterre.
TJ
C
James Clerk Maxwell
Q Physicien britannique, né en 1831 en Écosse à Dumfrieshire et mort à Cambridge en 1879. En
CH 1857 il publie un article sur la constitution probable des anneaux de Saturne, ce qui le fait connaître
° de la communauté scientifique et l’incite à s’intéresser au système constitué d’un grand nombre de par¬
© ticules. Il établit alors les principaux résultats de la théorie cinétique des gaz. C’est ensuite comme
professeur d’université au King’s College de Londres qu’il travaille sur l’électromagnétisme, chez lui,
£ assisté par son épouse. Il est ensuite nommé à Cambridge pour diriger la construction du célèbre Caven¬
CL
O
dish Laboratory.
Jacob Millman
Électronicien américain d’origine russe, né en 1911 et mort à Boston en 1988. Diplômé du MIT
(Massachussets Institute of Technology), il devint professeur d’ingéniérie électrique à l’Université
Colombia. Tout au long de sa carrière, entre 1941 et 1987, il écrivit plusieurs livres d’électronique.
Il est surtout connu pour avoir établi le théorème qui porte son nom, dans lequel la loi des nœuds est ex¬
primée en fonction des tensions.
xvi Les grands noms de l'électronique

Edward Lawry Norton


Ingénieur électronicien américain, né à Rockland (Maine, USA) en 1898 et mort à Chatham (New
Jersey, USA) en 1983. Il travailla durant toute sa carrière, pendant quarante et un ans, jusqu’en 1963,
aux laboratoires de la compagnie Bell Telephon. C’est en 1945 qu’il établit un théorème, analogue au
théorème de Thévenin, dans lequel les sources de tension sont remplacées par des sources de courant.
Curieusement, il ne publia que trois articles dont aucun ne mentionne ce théorème. Ce dernier ne figure
que dans un rapport technique de 1926.

Harry Nyquist
Ingénieur américain des laboratoires Bell Telephon, né en Suède en 1889 et mort à Harlingen
aux Pays-Bas en 1976. C’est lui qui, dès 1930, introduit le concept de rétroaction négative sur les
amplificateurs. Il participe activement au développement des asservissements pendant la seconde guerre
mondiale. Il est surtout connu pour ses travaux sur les critères de stabilité des systèmes à rétroaction. En
outre, il interprète le bruit de tension aux bornes d’un conducteur ohmique, découvert par Johnson.

Georg Simon Ohm


Physicien allemand, né à Erlangen en 1789 et mort à Munich en 1854. Alors qu’il est profes¬
seur au collège de guerre de Berlin, il découvre la loi sur les circuits linéaires entre tension et courant,
qu’il publie en 1827 dans son ouvrage Die galvanische Kette, mathematish bearbeitet. En 1849, il de¬
vient professeur de physique à l’Université de Munich. On a donné son nom à l’unité internationale de
résistance.

Claude Shannon
Ingénieur américain, né à Gaylord (Michigan) en 1916 et mort des suites de la maladie d’Alzhei¬
mer à Medford (Massachusetts) en février 2001. Durant ses études au MIT (Massachusetts Institute of
Technology), il prouve que les règles de l’algèbre de Boole peuvent être appliquées à de simples circuits
électriques, un relais ouvert étant associé au chiffre 1 et un relais fermé au chiffre 0. En 1938, sa thèse,
intitulée « Analyse symbolique des relais et commutateurs », connaît un fort retentissement. Il s’ins¬
pire alors de la théorie de Boltzmann en physique statistique. Il s’intéresse ensuite à la mise au point des
systèmes téléphoniques et des ordinateurs. Dans ce contexte, il a fortement contribué à la première vic¬
toire au jeu d’échecs de l’ordinateur Deep Blue d’IBM sur le grand maître russe G. Kasparov.

Walter Schottky
TJ Physicien allemand, né à Zurich en 1886 et mort à Pretzfeld en Allemagne en 1976. Professeur de
C
physique théorique à Rostock, il est connu pour ses recherches sur le mouvement des électrons dans les
Q
conducteurs et dans les tubes à gaz. En 1920, il découvre l’effet de granulation des électrons qui porte
CH désormais son nom. Il inventa, indépendamment d’Edwin Amstrong, le récepteur superhétérodyne.
°
© William Shockley
£ Physicien britannique né à Londres en 1910 et mort à Palo Alto en Californie en 1989. Après sa
CL thèse au Caltech (California Institute of Technology), Shockley est employé à la compagnie Bell Tele¬
O
phon dans le but de remplacer les tubes à vide encombrants, notamment la triode, par des composants
solides plus petits et plus fiables. Il y parvient en 1948, avec l’aide d’un théoricien J. Bardeen et d’un
expérimentateur W. Brattain ; il invente ainsi le transistor, ce qui lui vaut le prix Nobel en 1956. Il ter¬
mine sa carrière sur un poste de professeur d’ingéniérie à Stanford qu’il occupe à partir de 1963. Ses
prises de position sur l’amélioration de la race humaine, notamment par la stérilisation des « faibles »
et le don du sperme des savants, surprennent et déçoivent une grande partie de la communauté scienti¬
fique internationale.
Les grands noms de l’électronique xvii

Nicolas Tesla
Ingénieur croate, né à Smiljan en 1856 et mort à New-York en 1943. Employé d’abord par les
compagnies d’équipements électriques de Budapest, puis par Edison aux USA, il invente plusieurs dis¬
positifs, dont le moteur polyphasé et le moteur à courant alternatif. Il fonde aux USA une société de
construction de moteurs en courant alternatif ; ses résultats font de lui le fondateur de l’électrotechnique
moderne. Il est le premier à montrer l’intérêt du transport de la puissance électrique sous une tension va¬
riable, en augmentant la tension avant le transport et en la diminuant après, à l’aide de transformateurs.
Cette invention fut largement utilisée par l’inventeur et industriel américain G. Westinghouse. Piètre gé¬
rant de ses inventions, Tesla finit sa vie misérablement à New- York.

Léon Charles Thévenin


Ingénieur français de l’École Polytechnique, né à Meaux en 1857 et mort à Paris en 1926. Il est
surtout connu pour avoir établi un théorème très utile qui permet de considérer un réseau linéaire entre
deux points comme une source de tension entre ces points.
Alessandro Volta
Physicien italien, né à Côme en 1745 et mort aussi à Côme en 1827. Il est connu pour avoir introduit
la pomme de terre en Italie et pour ses recherches en électricité qui le conduisent à inventer la pile
électrique. Il fut fait comte par Bonaparte en 1801. L’unité SI de tension électrique dérive de son nom.
Balthasar van der Pol
Physicien hollandais, né à Utrecht en 1889 et mort en 1959. Il obtint son doctorat de physique en
1920, sous la direction de J. Fleming et J. Thompson. Intéressé par les aspects modernes de la phy¬
sique expérimentale, il s’engage dans l’analyse de la stabilité des oscillations électriques, obtenues avec
des circuits comportant des tubes à vide. Il découvre alors les mouvements chaotiques de nature déter¬
ministe, ce qu’il publie, dans le journal britannique Nature, en 1927, avec van der Mark. Il proposa aussi
différents modèles pour représenter le mouvement périodique du cœur, dans le but de soigner les pa¬
tients atteints d’arythmie.
Charles Wheatstone
Physicien britannique, né à Gloucester en 1802 et mort à Paris en 1875. Autodidacte passionné par
la technique, il s’intéresse d’abord à la propagation des sons produits par des instruments musicaux. Il
est surtout connu pour avoir perfectionné un dispositif, imaginé plus tôt par Samuel Christie, qui lui
permet de mesurer avec précision une résistance par la méthode du pont, laquelle porte désormais son
nom. C’est lui qui inventa le relais électrique ou interrupteur électrique commandé à distance.
TJ
C
Max Wien
Q
Physicien allemand, né en 1866 à Kônisberg et mort à Iena en 1938. Nommé professeur à l’École
CH Technique de Dantzig en 1904, puis à l’Université d’Iena en 1911, il travaille sur les oscillateurs élec¬
° triques et sur la télégraphie sans fil ; son nom est associé à l’oscillateur bien connu et au filtre de parti¬
©
cules utilisé en optique corpusculaire. Il ne faut pas le confondre avec son cousin Wilhem Wien, connu
£ lui pour avoir donné son nom à une loi sur le rayonnement du corps noir (cf. Thermodynamique).
CL
O Clarence Zener
Physicien américain, né à Indianapolis (Indiana) en 1905 et mort en 1993. Après sa thèse en phy¬
sique quantique sur les molécules diatomiques, qu’il obtient à Harvard en 1930, il travaille dans les
laboratoires Bell ; là, il interprète la forte conduction qui apparaît lorsqu’une diode est connectée en in¬
verse et soumise à un champ électrique intense : par effet tunnel, les électrons de la bande de valence
peuvent passer dans la bande de conduction. Cette diode, appelée depuis diode Zener, est utilisée pour
réaliser des tensions stationnaires stabilisées.
Constantes physiques, notations et symboles

Les symboles utilisés sont généralement ceux recommandés par l’AFNOR et par l’UTE (Union Tech¬
nique de l’Électricité)

e= 1,602176462(63) x 10~I9C charge élémentaire (charge du proton)


charge de l’électron
eV = 1,602176462(63) x 10~19 J électron-volt
e0 = 8,854187 817 x Urÿ'F-m"1 permittivité du vide (valeur exacte)
q] = e2/(477-£0) q] = 230,707705 6 x ÎO-30 SI
po = 4tt 10-7 H •m-1
X perméabilité du vide (valeur exacte)
c = 2,997 924 58 x 108 « 3 x 108m-s“1 vitesse de la lumière dans le vide
(valeur exacte)
me = 0,910938 188(72) x 10-30kg, masse de l’électron
(mec2 = 0,510998 MeV « 0,511 MeV)
mp = 1,67262158(13) x 10-27 kg, masse du proton
(mpc2 = 938,272 MeV)
h = 6, 626 068 76(52) x 10“34 J •s constante de Planck

h = h/{2ir) = 1,054571596(82) x 10~34 J-s constante de Planck divisée par 277 (h bar)

re = q2e/{mec2) = 2,817 93423 x 10-15 m rayon classique de l’électron ( re « 2, 8 fm )

TJ
G — 6,673(10) x 10- 11 m3 •kg-1 - s-2 constante de gravitation
C
/? = 8, 314472(15) J -mor1 K-1 constante molaire des gaz parfaits
Q
fN NA = 6,022 141 99(47) x 1023 mor1 nombre d’Avogadro
° kB = R/NA = 1,3806503(24) x lOÿJ-r1 constante de Boltzmann
©
F = NAe = 96485, 341 5(39) C •mor1 constante de Faraday
£ PB = eh/(2me) = 927, 400 899(37) x 10"26 J •T-1 magnéton de Bohr
CL
O
pN = eh/{2mp) = 5,050783 17(20) x 10
-27
J T-1 magnéton nucléaire

<ï>o = h/{2e) = 2,067 833636(81) x ÎO”15 Wb quantum de flux magnétique

RK = h/e2 = 25 812, 807572(95) FL constante de von Klitzing.

a = ql/(hc)7, 291352 533(27) « 1/137,036 constante de structure fine.


Constantes physiques, notations et symboles xix

ln logarithme népérien
lg logarithme décimal
lb logarithme binaire
exp exponentielle
« sensiblement égal à
de l’ordre de
7777

-=ÿ
Symbole de la masse en électricité, origine des ten¬
sions dans un montage, et symbole de la terre
s(t) valeur moyenne du signal s(t) au cours du temps
Sa(t) signal analytique associé au signal réel s(t)
(s) valeur moyenne du signal s sur un ensemble statis¬
tique
sgn(s) signe de s
s valeur complexe associée à s
kl module de s
5* complexe conjugué de s
Re{5}, Im{s} parties réelle et imaginaire du signal s
IJef intensité d’un courant stationnaire et intensité effi¬
cace d’un courant sinusoïdal
IAB intensité d’un courant dans un conducteur dans le
sens A vers B
u,uef tension stationnaire et tension efficace d’une tension
sinusoïdale
uAB = VA-VB tension entre les points A et B, aux potentiels respec¬
tifs VA et VB
i{t) intensité d’un courant variable
u(t) tension variable
E,e forces électromotrices stationnaire et variable (f.e.m)
l,i courants électromoteurs stationnaire et variable
(c.e.m) ; prononcer iota
V(t), V, Q, S, V puissances électriques instantanée, moyenne ou ac¬
TJ tive, réactive, apparente, complexe
c R et G = l/R résistance et conductance d’un résistor
Q
c capacité d’un condensateur
CH LetM inductance propre et inductance mutuelle
° En et Rn f.e.m et résistance interne d’un générateur de Théve-
©
nin en régime stationnaire
2 en et ZTh f.e.m et impédance interne d’un générateur de Thé-
CL venin en régime sinusoïdal
O
IN et GN c.e.m et conductance d’un générateur de Norton en
régime stationnaire
IN et YN c.e.m et admittance d’un générateur de Norton en ré¬
gime sinusoïdal
xx Constantes physiques, notations et symboles

T,f,a> période, fréquence, pulsation d’un signal sinusoïdal


i(t) — im cos {dit + 4>i) = 7\/2cos(W + <f>i) intensité d’un courant sinusoïdal
i(t) = im exp \j(a>t + </>,)] expression complexe de l’intensité d’un courant si¬
nusoïdal ou intensité analytique
u{t) = um cos {ait + (f)u) = U\/2cos(ù)t + <f>u) tension sinusoïdale
u(t) = um exp \j((ot + (f>u)\ expression complexe d’une tension sinusoïdale ou
tension analytique
(p = (f>u- <f>i déphasage de la tension sinusoïdale par rapport à
l’intensité du courant sinusoïdal
<1 charge électrique
Z — R +jX impédance Z, résistance R et réactance X d’un dipôle
Y = \/Z = G +jB admittance Y, conductance G et susceptance B d’un
dipôle
y conductivité d’un matériau, inverse de la résistivité p
7g» t'e» ig, Gg, ue, Uç intensités et tensions à l’entrée d’un système
7s, i's, ig, Us, us, Ug intensités et tensions à la sortie d’un système
Ze, Zs, Re, Rs impédance d’entrée et de sortie, résistance d’entrée
et de sortie
Xg,Xg matrices colonnes tension-courant à l’entrée et à la
sortie d’un quadripole
Uz,Ud tension Zener et tension de seuil d’une diode
AO amplificateur opérationnel
€ = U+ — U- tension entre les bornes non inverseuse et inverseuse
d’un AO
Ua, Usa, tensions d’alimentation et de saturation d’un AO
H(jo>) = T(f) = H{x) fonction de transfert en électronique, x étant la pul¬
sation réduite ou la fréquence réduite
77(0) = 1(0) = 77(0) facteur d’amplification stationnaire en tension
Gu = 20 lg \T(f)| gain en tension exprimé en décibel
TF{s(r)} ou 7(f) transformée de Fourier de la fonction s(t)
TL{s(t)}ouS(p) transformée de Laplace de la fonction s(t)
TJ v\m spectres de Fourier de i(t) et de u(t)
c rect(r) fonction créneau, de valeur 1 pour |f| 0, 5
Q
sinc(t) = sin(77f)/(7Tï) fonction sinus cardinal
CH Y(f) fonction d’Heaviside ou échelon
° et E,ÿ-oc 8(f nT)
~ distribution de Dirac et peigne de Dirac
©
Au facteur d’amplification en tension
2 coefficient d’atténuation linéique en intensité.
CL
O
Sa{t) signal analytique associé au signal réel s(t)
Cnit) fonction d’intercorrélation entre deux signaux S| (t)
et s2(t)
Constantes physiques, notations et symboles xxi

*s(0 = + mgi{t)\ COS((Opt) expression canonique d’une porteuse, de fréquence


fp = ù)P/{2TT), modulée en amplitude
Kf coefficient de modulation de fréquence
«p coefficient de modulation de phase
s(t; A) expression d’un signal aléatoire, A étant la variable
aléatoire
o-2 variance d’un signal aléatoire
RSB rapport signal sur bruit
Is = -lbPs information associé au message s de probabilité Ps
H = -j:sPslbPs entropie de Shannon associée à un ensemble de mes¬
sages s de probabilité Ps.

Alphabet grec

alpha A a éta H V nu N v tau T T

bêta B P thêta © e xi H £ upsilon Y v


gamma Y y iota J L omicron O o phi d> <f>
delta A S kappa K K Pi n 7T chi X X
epsilon E e lambda A À rho P P psi ijj
TJ
c zêta z c mu M P sigma 2 CT oméga fl (o

Q
fN

°
©

£
CL
O
Description de l’ouvrage

Cet ouvrage « Électronique, fondements et applications » comporte trois grandes parties qui cor¬
respondent aux différentes étapes de l’enseignement de cette discipline dans les Universités ou dans les
Classes Préparatoires aux Grandes Écoles scientifiques. L’organisation du cours est la suivante :
i) Première année de la licence : fondements
Leçons 1 à 8 : lois de Kirchhoff en régimes stationnaire et variable sinusoïdal, oscillations forcées,
résonance, régimes transitoires, théorèmes de base sur les circuits linéaires, composants électroniques,
amplificateurs opérationnels.
ïi) Deuxième année de la licence : développements
Leçons 9, 10, 11, 13, 14, 15 : compléments sur les amplificateurs opérationnels, filtres actifs, oscil¬
lations couplées, rétroaction et asservissements, oscillateurs électriques, signaux déterministes.
iii) Troisième année de la licence et master : compléments
Leçons 12, 16, 17, 18, 19, 20 : effets non linéaires, modulation et démodulation, bruits, électronique
logique et numérique, conversion analogique-numérique, théorie de la communication de Shannon.
Les leçons 1, 2, 5, 6, 8, 13, 15, 17, ont un rôle central, car elles contiennent les éléments indis¬
pensables (définitions, lois et principes) à l’étude des leçons qui suivent. Il faut donc les étudier avant
d’aborder les suivantes. Par exemple, si l’on souhaite étudier la leçon 14 sur les oscillateurs électriques,
il est recommandé de lire auparavant les leçons 1, 2, 5, 6, 8 et 13. Même si les autres leçons sont pré¬
sentées dans un certain ordre, il est possible de les lire dans un ordre différent qui tienne compte des
préoccupations particulières du lecteur ; en effet, les leçons sont quasi autonomes et le renvoi à des for¬
mules éloignées pratiquement inexistant.
TJ
C

Q Méthode de travail
CH
Lecture des leçons
°
© Dans une phase d’initiation, une leçon doit être lue une première fois, en insistant sur l’introduc¬
tion, laquelle situe cette leçon dans l’ensemble du cours, et sur la conclusion qui répertorie l’ensemble
£ des résultats essentiels. Dans une deuxième phase, l’étudiant doit refaire avec soin tous les calculs in¬
CL
O
termédiaires. Enfin, une dernière lecture devrait lui permettre d’appréhender complètement la leçon,
notamment les résultats essentiels, les exemples significatifs et les ordres de grandeur.

Exercices et problèmes
L’étudiant doit ensuite passer à la phase d’application en faisant des exercices simples et courts,
directement liés au contenu de la leçon ; il doit tenter de résoudre ces exercices avec le seul support que
constitue le cours. En cas de difficultés, un coup d’œil rapide sur la solution, proposée en fin d’ouvrage
ou sur le site web correspondant, devrait l’aider. Il lui faut éviter une simple lecture rapide de la solution
Description de l’ouvrage xxiii

proposée et la mémorisation de la démonstration : mieux vaut revenir sur les fondements de la leçon
pour résoudre l’exercice ; en cas de difficulté majeure, consulter la solution et tenter de la refaire, sans
aucune aide, un ou deux jours plus tard.
Une fois ces exercices de base rédigés, l’étudiant pourra affronter des épreuves plus longues inspi¬
rées d’examens et concours.

Révision
Pour réviser, une ultime lecture devrait conforter l’apprentissage. Ne pas hésiter à souligner au
crayon les parties essentielles et à porter en marge des remarques personnelles, suggérées par la lecture
d’autres livres ou de documents annexes, tels que des revues scientifiques à grand public (La Recherche,
Pour la Science, Science et Vie, Électronique pratique, etc.).

Comment résoudre un problème sur les circuits


On résout correctement un problème sur les circuits, si l’on s’astreint à répondre successivement à
plusieurs questions, même lorsque le texte n’invite pas explicitement à y répondre.

Le régime du circuit est-il stationnaire quasi stationnaire ou transitoire ?


En régime stationnaire, on ne prend en compte que les générateurs et les résistors du circuit,
les condensateurs éventuels se comportant comme des interrupteurs ouverts, les diodes pratiquement
comme des interrupteurs fermés dans le sens passant et comme des interrupteurs ouverts dans le sens
inverse (cf. chapitre 1).
En régime quasi stationnaire sinusoïdal, l’analyse est analogue à la précédente, pourvu que l’on
utilise la notation complexe pour exprimer les impédances associées à une inductance et à une capacité,
respectivement jLco et 1/(jCco) (cf. chapitre 2). Soulignons que ce concept d’impédance n’a de sens
qu’en régime sinusoïdal ; en régime quelconque pour les circuits linéaires une analyse de Fourier est
indispensable.
En régime transitoire, la relation vérifiée par les grandeurs du circuit se présente sous la forme
d’une équation différentielle; la résolution de cette dernière nécessite la connaissance des conditions
initiales du circuit.

Peut-on ramener le circuit à un diviseur de tension ou à un diviseur de courant ?


TJ Très souvent, les circuits simples se présentent comme des diviseurs de tension ou de courant,
C
auxquels cas les expressions à retenir, duales l’une de l’autre, sont (cf. chapitre 1) :
O
Uÿ =
Ri U et 7, =
G\
CH
° R\ + Ri G, +G2
© Dans tous les cas, on doit tenter de simplifier le circuit (associations de dipôles, théorème de Thé-
venin, etc.) autour du dipôle étudié.
£ N’est-il pas préférable d’appliquer la loi des nœuds sous la forme du théorème de Millman ?
CL
O
Lorsque les grandeurs intéressantes sont des tensions ou leur rapport, il est préférable d’éliminer
directement les intensités et d’écrire la loi des nœuds en fonction des tensions. C’est précisément ce que
permet le théorème de Millman (cf. chapitre 1).

Le circuit présente-t-il des éléments de symétrie ?


L’analyse des symétries d’un circuit permet de vérifier la cohérence physique des résultats obtenus
et d’éviter des calculs fastidieux.
xxiv Description de l’ouvrage

Le système étudié est-il linéaire ou non ?


Cette question est essentielle, car une faute fréquente consiste à appliquer, à des circuits comportant
des éléments non linéaires, des théorèmes fondés précisément sur la linéarité (cf. chapitre 5).

Doit-on effectuer un calcul en notation réelle ou en notation complexe ?


Rappelons que la notation complexe n’est qu’un intermédiaire technique commode, voire indis¬
pensable, que l’on doit utiliser uniquement en régime sinusoïdal. En régime quelconque, une analyse de
Fourier s’impose. Concernant la puissance en régime sinusoïdal, comme il s’agit d’une grandeur qua¬
dratique, le retour à la notation réelle est recommandé, à moins d’introduire le concept commode de
puissance complexe (cf. chapitre 2).

La caractéristique I{U) des dipôles est-elle tracée en convention récepteur ou non ?


Dans tout l’ouvrage, nous avons privilégié la convention récepteur (de puissance) des dipôles, à
la fois pour des raisons d’efficacité pédagogique et de conformité aux conventions adoptées en phy¬
sique, précisément en thermodynamique : certains dipôles, tels que la photodiode, se comportent soit en
récepteur (photodétecteur) soit en générateur (photopile). En outre, les caractéristiques de tous les di¬
pôles ont été mises sous la forme standard I(U) , car très souvent l’entrée du dipôle, considéré comme
un système, est la tension d’entrée alors que la sortie est l’intensité du courant qui le parcourt.

La loi d’Ohm s’applique-t-elle ? Comment?


S’il s’agit d’un conducteur ohmique, la loi d’Ohm s’applique sous les formes simples U = RI ou
I — GU , encore faut-il préciser que, si A et B sont les bornes du dipôle, cela suppose précisément
que :
U — UAB = UA — UB et I= IAB

Une façon mnémotechnique de retenir ce résultat est de noter que ces formules sont valables si les
flèches de courant et de tension sont de sens opposés.

Quel est le nombre de variables indépendantes dont dépend l’état électrique du système ?
Une fois écrites les équations exprimant les lois physiques (de Kirchhoff, d’Ohm, de Faraday, etc.),
effectuer le décompte du nombre de variables indépendantes, dont dépend l’état électrique du système,
TJ
C
est essentiel avant de tenter de résoudre le système d’équations obtenues.
Q
fN
Comment résoudre le système d’équations des circuits ?
° Tout dépend du nombre de variables. S’il est faible, inférieur ou égal à deux, la méthode de subs¬
©
titution est la plus rapide. S’il est de trois ou quatre, la méthode matricielle est intéressante. Au-delà, il
£ vaut mieux prévoir l’utilisation d’un logiciel, par exemple MATLAB.
CL
O
Interpréter les résultats obtenus, notamment leur signe, et discuter la réalité des ordres de
grandeur ?
Cette phase finale est essentielle, car elle permet de déceler des erreurs de maladresse. Les résul¬
tats obtenus sont algébriques : il convient donc d’estimer la crédibilité d’une intensité parcourant un
conducteur dans le sens opposé à celui adopté a priori ou d’une intensité trop grande pour être réa¬
liste.
L’électronique en vingt questions

.
1 Si on utilisait l’expression V — RI1 de la puissance reçue par un résistor, aux bornes duquel une
pile impose une tension U, on serait conduit à conclure que la puissance est proportionnelle à R , ce
qui est incorrect. Pourquoi ?
.
2 La mesure, à l’aide d’un ohmmètre, de la résistance du filament d’une lampe à incandescence, sur
laquelle on lit les indications 100 W pour la puissance et 230 V pour la tension efficace, donne 40 fl.
Pourquoi la puissance inscrite n’est-elle pas 2302/40 = 1 322, 5 W ?
.
3 Les distributeurs de puissance électrique utilisent préférentiellement des tensions sinusoïdales tri¬
phasées et de forte amplitude, qu’ils transforment en tensions monophasées, de faible amplitude, près
de l’utilisateur. Pourquoi ?
.
4 On mesure les différentes tensions efficaces aux bornes du générateur, du résistor, de la bobine et du
condensateur, dans un circuit résonnant série. On constate que la première tension n’est pas la somme
des trois autres. Pourquoi ?
5 .Une pile électrique, de f.e.m 1,5V, connectée aux bornes d’une diode, de tension de seuil 2, 5 V ,
ne rend pas cette dernière passante, contrairement à deux de ces mêmes piles placées en série. Pourquoi
le théorème de superposition ne s’applique-t-il pas dans ce cas ?
6 . Pourquoi polarise-t-on une diode Zener en inverse ?
7 . Un amplificateur peut fournir à sa sortie un signal variable d’une puissance supérieure à la puissance
du signal d’entrée. Pourquoi ce résultat n’est-il pas en contradiction avec le premier principe de la
thermodynamique, selon lequel on ne peut pas créer de l’énergie (cf. Thermodynamique) ?
8 . La résistance ohmique d’un conducteur est toujours positive. Or, on entretient les oscillations élec¬
triques produites dans un circuit oscillant en compensant la résistance ohmique de la bobine et du
condensateur par un système de résistance négative. Pourquoi cette dernière affirmation est-elle néan¬
moins fondée ?
TJ
C 9. Pourquoi exprime-t-on généralement le facteur d’amplification en tension d’un amplificateur ou
Q
d’un filtre par son gain en décibel et définit-on la bande passante de cet amplificateur à — 3 dB ?
CH
° .
10 Pourquoi, dans les montages de base d’un amplificateur opérationnel, les résistances ne doivent-
© elles être ni trop faibles, ni trop fortes ?

£
.
11 Les bobines ne sont pratiquement plus utilisées en électronique, les diodes Esaki (à effet tunnel)
non plus. Pourquoi ?
CL
O
12 . Les filtres passifs sont le plus souvent délaissés au profit des filtres actifs. Pourquoi ?
13 . L’espace des phases en théorie des circuits peut être de dimension impaire, alors qu’en mécanique
il est nécessairement de dimension paire. Pourquoi ?
14. Sur un oscilloscope convenablement synchronisé, on peut observer la trace parfaitement stable
des signaux délivrés par un oscillateur auto-entretenu, alors que ces derniers sont présentés comme des
systèmes instables. Pourquoi ?
xxvi L’électronique en vingt questions

15 . La fréquence d’un signal sinusoïdal est une grandeur physique définie positive, homogène à l’in¬
verse d’une durée. Pourquoi le spectre de Fourier de ce signal fait-il apparaître des fréquences néga¬
tives ?
.
16 Il est possible d’échantillonner des signaux analogiques, c’est-à-dire de ne considérer que cer¬
taines valeurs, prises périodiquement, sans aucune perte d’information. Cette affirmation apparemment
paradoxale est cependant vérifiée. Pourquoi ?
.
17 Dans l’enregistrement numérique des sons sur CD, les principaux constructeurs se sont entendus
pour utiliser la fréquence d’échantillonnage de 44. 1 kHz . Pourquoi ?
.
18 Pourquoi la transmission des ondes électromagnétiques à grande distance exige-t-elle la modula¬
tion en amplitude ou en fréquence d’une onde porteuse de haute fréquence ?
.
19 Pourquoi un bruit blanc présentant une fréquence maximale de coupure est-il qualifié de bruit
rose?
20 . On dit qu’informer c’est surprendre. Pourquoi ?

TJ
C

CH
°
©

£
CL
O
Introduction expérimentale :
oscilloscopes et multimètres

La réalisation expérimentale des montages présentés dans cet ouvrage nécessite l’usage d’instru¬
ments de contrôle des signaux, tels que les oscilloscopes et les multimètres. Aussi, dans une introduction
expérimentale préalable, proposons-nous de décrire sommairement le fonctionnement de ces appareils
de mesure. Il convient avant tout de préciser le concept de signal.

. — SIGNAUX
En électronique, un signal est une tension ou un courant qui peuvent soit transporter une infor¬
mation, par exemple audio, d’horloge ou de commande d’un système, soit ne pas en véhiculer, comme
c’est le cas pour les tensions d’alimentation ou de polarisation.
On distingue deux types de signaux issus de deux technologies distinctes : le premier type est
analogique et le second numérique ou digital. Un signal est analogique si sa variation temporelle
est continue ; c’est le cas de signaux provenant de capteurs physiques. Il est numérique s’il varie entre
plusieurs niveaux discrets.
On classe habituellement les signaux, selon leur « forme » au cours du temps. Ainsi, les signaux
stationnaires ont une valeur qui n’évolue pas au cours du temps, par exemple la tension d’alimentation
fournie par une pile de 4, 5 V , alors que les signaux variables varient au cours du temps, comme la
tension électrique efficace de 230 V fournie par le réseau électrique français ; ces derniers se classent
TJ en deux catégories : les signaux périodiques et les signaux apériodiques.
C

Q
. 1. — Signaux périodiques
CH
° Un signal périodique e{t) est caractérisé par sa période T et sa fréquence / définies selon :
©
I
£ e(t) = e(t + T) et /=-
CL
O

Le domaine de fréquence de l’électronique est très étendu, de quelques mHz ( 10-3 Hz ) à plusieurs
centaines de GHz (100 x 109 Hz). Le domaine des basses fréquences est défini par la validité de
l’approximation des régimes quasi-stationnaires (cf. Électromagnétisme) ; il s’étend jusqu’à la centaine
de MHz ( 100 x 106 Hz).
Au-delà, la propagation des ondes électromagnétiques doit être prise en compte : c’est le domaine
des hyperfréquences.
xxviii Oscilloscopes et multimètres

On reconnaît la caractéristique fondamentale des signaux périodiques par la forme de leur spectre
de Fourier qui est constitué de pics régulièrement distribués (cf. annexe 2).

a) Signaux harmoniques ou sinusoïdaux

Un signal harmonique ou sinusoïdal a pour expression :

e(t) — em cos(ait + 0) = em cos(27rft + <j>)


dans laquelle em est l’amplitude, cf> la phase à l’origine des temps, (o la pulsation et / la fréquence.
Ces signaux sont fondamentaux en électronique, et plus généralement en physique, car ils permettent
d’exprimer un signal réel , périodique ou non, sous la forme d’une somme discrète ou continue de
signaux harmoniques (cf. annexe 2).

b) Signaux symétriques
Un signal est symétrique si :
e{t) = -e H)
c’est-à-dire que l’alternance positive a la même forme que l’alternance négative (Fig. 1).

e{t)

o
Ü3 T

FIG. 1.

La valeur moyenne dans le temps d’un signal symétrique sur une période est nulle. En effet, on a, en
surlignant la grandeur considérée pour désigner sa moyenne temporelle :

rT rT/2 rT
e(t)
î
=fl e{,)i,=fl
î i
e(t)dt+ -
1
JT/ 2
e(t)dt =-;fKK)i dt = 0

-d
c puisque e{t + T/2) = e(t — T/2) — —e(t) .
Q Un signal symétrique n’admet pas d’harmonique pair. Montons-le en calculant les coefficients de
rNJ
Fourier c2« (cf. annexe 2) :
°
© Cln = *(*) exP dt
j.

CL
o
=
\\‘e
Wexp(-;7ÿ) e(t) exp
2nl
y'27r— df

En posant t' = t —
T/2 , cette dernière intégrale devient :

‘ + I) exp « = -i jfV) exp —j2ntr) d,'

puisque e{t' + T/2) = —e{t') . On en déduit c2n = 0 .


Oscilloscopes et multimètres xxix

c) Signaux de formes canoniques

Les générateurs de signaux, dont font partie les Générateurs Basse Fréquence (GBF en abrégé),
permettent de produire des signaux sinusoïdaux, mais aussi des signaux symétriques de forme cano¬
nique, carrée ea (t) et triangulaire e& (t) , dont la décomposition en série de Fourier donne respective¬
ment (cf. annexe 2), en désignant par ecc la valeur crête à crête des signaux :

en(t) = ecc
sin(îr«/2)
7771/2
cos (2ÿ) « eA{l) = 2ecc±l-C°Sÿn)
(TTH)2
cos K)
n=1 71=1

d) Rapport cyclique

Si TP et r„ sont respectivement la durée de l’alternance positive et celle de l’alternance négative


d’un signal périodique, de période T , les rapports cycliques à « l’état haut » ah et à « l’état bas » ab ,
sont respectivement les facteurs suivants :

T„
ah ab = — avec TP + T„ = T et donc ap + a„ = 1
T
On les exprime souvent en pourcentage.
Exemple : un signal créneau, délivré par un GBF, de fréquence 50 Hz , est positif pendant 5 ms
au cours d’une période ; le rapport cyclique du signal relativement à l’état haut vaut donc :

ah = TL = Tpf = 5 x 10“3 x 50 = 0, 25 ou 25%

1.2. — Signaux apériodiques


Un signal est apériodique, c’est-à-dire non périodique, si son spectre de Fourier est continu (cf.
annexe 2). Les signaux aléatoires et le bruit (cf. chapitre 17), ainsi que les signaux chaotiques (cf.
annexe 6), sont des exemples de signaux apériodiques.
Notons que tout signal réel est apériodique, puisque limité dans le temps. Néanmoins, un signal
limité dans le temps, mais constitué d’une succession périodique de motifs identiques en assez grand
nombre, peut être considéré comme périodique avec une excellente approximation (cf. annexe 2).

II. — L’OSCILLOSCOPE
TJ
C

Q
L’oscilloscope est un instrument qui fut inventé en 1897 par le physicien allemand K. Braun, ce
fN qui lui valut le prix Nobel en 1909. On le considère comme l’ancêtre des téléviseurs construits dans les
années 1920 et 1930.
°
© . . — Oscilloscopes analogiques et oscilloscopes numériques
II 1

£ Avec cet instrument, on visualise l’évolution temporelle d’une ou plusieurs tensions dans un circuit,
CL
O
la forme de ces signaux. Aussi est-il souvent appelé « l’œil » de l’électronicien.
Les oscilloscopes couramment utilisés sont principalement de deux types.
i) Les oscilloscopes analogiques
Les oscilloscopes analogiques possèdent une source, la cathode, qui émet des électrons, soit par
effet thermo-électronique en raison de sa température, soit par effet de champ (cf. Quantique). Les
électrons sont accélérés dans un tube à vide vers une anode trouée portée à une haute tension de l’ordre
de 30 kV . L’impact sur un écran photo-luminescent forme un point lumineux ou spot (point en anglais).
XXX Oscilloscopes et multimètres

Deux séries de deux plaques parallèles, l’une portée à une tension proportionnelle à la tension à vi¬
sualiser, l’autre orthogonale à la première série, soumise à une tension en dents de scie et proportion¬
nelle au temps, provoquent la déviation du faisceau électronique et donc l’apparition d’une trace sur
l’écran d’observation.
La durée mise par les électrons pour atteindre le détecteur étant négligeable (de l’ordre de 10 ns ),
le signal est visualisé pratiquement en temps réel sur l’écran. Les oscilloscopes analogiques sont en¬
combrants et lourds, en raison du tube à vide et de l’alimentation du canon à électrons.
ii) les oscilloscopes numériques.
Dans les oscilloscopes numériques, on échantillonne la tension à visualiser, c’est-à-dire qu’on ne
considère qu’un ensemble de valeurs discrètes régulièrement réparties au cours du temps. Ce n’est
qu’après cette opération que le signal est affiché sur un écran, ou moniteur, dont la technologie s’ap¬
parente à celle des ordinateurs portables actuels ; le signal est donc visualisé en temps différé. Les os¬
cilloscopes numériques se distinguent des analogiques par un encombrement et un poids moindre, car
ils utilisent largement les possibilités de miniaturisation des composants ; avec ce type d’oscilloscope,
on a aisément accès aux caractéristiques principales du signal : fréquence, période, valeur efficace, va¬
leur moyenne ou valeur de crête, etc.
Malgré des différences technologiques importantes, les fonctions les plus courantes sont communes
aux deux types d’oscilloscope. Dans la suite, on approfondit l’analyse sur un exemple de façade d’os¬
cilloscope « standard », (Fig. 2), ce qui facilite leur utilisation dans les divers montages.

14 13 8 9

M- <Z> 16

-w EXT. 11
12
/AUTO.
15
PJ:™ 0- 5

XY
GND AC-DC
Test
composant CH.I/II DUAL CHOK/ÿ
O- 4
-d >
c
Q
rNJ

° 20 21 4 3 1 5 7 6 10 17 18 19 3 2
© FIG. 2.

£
CL
O II. 2 . — Branchement de l’oscilloscope
a) Masse de Voscilloscope

La plupart des oscilloscopes possèdent deux entrées ou voies que l’on désigne par les lettres Y\
et Y2 (points 1 et 2 de la figure 2). Ces voies ont une borne commune, la masse (point 3), ou tension
de référence, généralement reliée à la prise de terre de l’instrument. Le branchement de la masse de
l’oscilloscope dans le circuit doit obéir à quelques règles essentielles.
Oscilloscopes et multimètres xxxi

i) Si la masse d’un autre appareil utilisé dans le montage, par exemple un GBF, est par construction
reliée à la terre, le choix du point de masse est contraint. Il est alors nécessaire de relier la masse de
l’oscilloscope à la masse de l’autre appareil. Si cette précaution n’est pas prise, la liaison commune par
la prise de terre provoquerait un court-circuit, c’est-à-dire la mise au même potentiel de deux points
différents du circuit.
ii) Si au contraire, la masse est flottante, c’est-à-dire non reliée à la prise de terre, la masse de
l’oscilloscope peut être choisie librement en n’importe quel point du circuit.

b) L’entrée du signal
Sauf réglage spécifique, les impédances d’entrée de l’oscilloscope sont élevées ; aussi, l’application
d’une tension sur les voies Y\ et Y2 perturbe-t-elle peu le système. Un oscilloscope se branche donc
en parallèle dans un circuit. Chaque entrée est couplée (point 4 sur la figure 2) à la chaîne de traitement
interne de l’oscilloscope, selon le schéma de la figure 3. On distingue trois possibilités.
i) Le couplage DC , de l’anglais Direct Current (courant direct), est le couplage « standard » à
utiliser par défaut. La tension du circuit est directement transmise, sans traitement.
ii) La position GND , de l’anglais Ground (terre), permet d’appliquer une tension nulle sur la voie
sans débrancher aucun fil, afin par exemple de centrer verticalement l’origine des tensions en agissant
sur le curseur (5).
iii) Le couplage AC , de l’anglais Alternative Current (courant alternatif), supprime toute com¬
posante stationnaire du signal d’entrée, par un filtre passe-haut du premier ordre, dont la fréquence de
coupure est de quelques hertz (cf. chapitre 6). Ce couplage est à utiliser lorsque la composante station¬
naire d’un signal gêne sa visualisation. Citons par exemple la mesure du déphasage temporel entre deux
signaux synchrones dont l’un est décalé en tension, ou encore la visualisation de parasites sur un si¬
gnal stationnaire d’alimentation. Le couplage AC permet alors de mieux repérer le passage par l’ori¬
gine de la tension décalée. Attention néanmoins à ne pas l’utiliser à trop basse fréquence, car le filtre
peut modifier la forme des signaux.
DC

Signal d’entrée 0,1 jxF II AC


GND
appliqué à ~ 1 Mil
l'oscilloscope ~ 10 pF
-ri i
c
FIG. 3.
Q
r\j
. . — Mode balayage temporel
II 3
°
© Un oscilloscope est capable d’afficher des signaux variables jusqu’à des fréquences de plusieurs
dizaines de MHz. Le coût de l’instrument est d’ailleurs directement lié à l’étendue de sa bande passante.
£ En mode balayage, l’axe horizontal est celui du temps et l’axe vertical celui des tensions à étudier.
CL
O
a) Sensibilité verticale

Avec le sélecteur de calibre (6), on règle l’échelle verticale des tensions. Sur certains oscilloscopes
munis d’un réglage fin (7), on peut supprimer manuellement le « calibrage » de cette échelle et donc
ajuster l’amplitude d’une courbe sur l’écran. Il est alors possible de mesurer :
i) une durée de montée, c’est-à-dire la durée nécessaire pour atteindre, en régime transitoire, une
fraction déterminée de la tension établie,
xxxii Oscilloscopes et multimètres

ii) une fréquence de coupure en recherchant la fréquence pour laquelle l’amplitude de la courbe est
réduite dans le rapport 7/5 = 1,4 ~ \J2 , dans la pratique de sept carreaux dans la bande passante à
cinq carreaux à la coupure.

b) Base de temps

Le sélecteur de calibre (8) permet de régler l’échelle horizontale temporelle, ou base de temps.
Comme précédemment, sur certains oscilloscopes dotés d’un réglage fin (9), on supprime le calibrage
de cette échelle, ce qui permet par exemple de mesurer, en mode bicourbe, le déphasage entre deux
signaux synchrones : on ajuste la période à l’écran du signal de référence sur neuf carreaux ; chaque
carreau de retard ou d’avance du signal déphasé correspond alors à 360/9 = 40° soit 0, 7 rad .

c) Synchronisation

Le but de la synchronisation est d’afficher un signal stable sur l’écran de l’oscilloscope. Elle est
essentielle pour observer confortablement un signal, car une mauvaise synchronisation provoque un
déplacement plus ou moins lent du signal sur l’écran, appelé dérive. En effet, si les tensions en début et
en fin de balayage diffèrent, deux traces consécutives ne se superposeront pas ; le signal dérive.
Il existe plusieurs modes de synchronisation.
i) Mode normal (15) : la représentation temporelle d’une tension sur l’écran d’un oscilloscope est
celle donnée sur la figure 4. Une fois fixé un critère de déclenchement du balayage du spot, par exemple
le dépassement d’un niveau de tension réglable (16), une première trace se forme à laquelle succède une
durée d’attente, jusqu’à un autre déclenchement ; une nouvelle trace apparaît, et ainsi de suite.
ii) Mode automatique (15) : dans ce mode, un déclenchement forcé permet de visualiser le signal,
même si le critère de déclenchement n’est pas réalisé.
iii) Mode monocoup : sur les oscilloscopes numériques, le mode de balayage monocoup produit,
après son déclenchement et une fois l’instrument armé, une trace unique ; on l’utilise notamment pour
observer un régime transitoire (cf. chapitre 4).

u(t) lère trace 2ème trace

Niveau de
-g déclenchement
c
0 t
Q
rNJ

Écran Écran
°
©
FIG. 4.
£
CL
O
d) Signal de déclenchement

Dans l’exemple précédent, le signal de déclenchement choisi était le signal affiché lui-même, c’est-
à-dire l’une ou l’autre des voies internes Y\ ou (choisie à l’aide du bouton 10). Il est possible
d’utiliser un signal externe pour déclencher le balayage du spot de l’oscilloscope (point 11) sur l’entrée
spécifique (12) ; on peut même choisir la tension délivrée par le « secteur 50 Hz » (13) pour des signaux
synchronisés sur le réseau électrique.
Oscilloscopes et multimètres xxxiii

Sur certains oscilloscopes, il existe un mode de déclenchement alterné, pour lequel les signaux des
voies Y\ et Yj sont alternativement affichés. Ce mode est particulièrement adapté à la visualisation de
deux signaux de fréquences différentes. En revanche, si les signaux à visualiser sont synchrones, leur
déphasage temporel n’est plus apparent, les signaux semblent être en phase.
Le signal choisi est alors couplé à l’étage de déclenchement, appelé déclencheur ou trigger (gâ¬
chette en anglais), selon les modes (14) :
i) DC pour Direct Couplage, c’est-à-dire sans traitement,
ii) AC pour Alternative Current grâce à la suppression de la composante stationnaire du signal,
iii) LF pour Couplage après Filtrage des « basses » fréquences (low frequencies), inférieures
à 50 kHz ,
iv) HF couplage après filtrage des «hautes » fréquences (highfrequencies), supérieures à 50 kHz .

e) Mode bicourbe

En mode bicourbe (17), on affiche simultanément les deux tensions sur les voies Y\ et Y2 à
l’écran. Sur les oscilloscopes analogiques, on distingue deux modes d’affichage :
i) Le mode alterné, Alternate, ou mode par défaut, exhibe, à tour de rôle, l’une puis l’autre voie.
En raison de la persistance des impressions lumineuses sur la rétine, ce mode est adapté aux fréquences
élevées. En effet, aux vitesses de balayage importantes, l’alternance rapide des deux courbes produit
une impression de simultanéité.
ii) En mode découpé, Chop (hache en anglais), on divise la durée de balayage en petits intervalles
temporels que l’on utilise pour afficher, à tour de rôle, l’une puis l’autre voie (18). On visualise ainsi
simultanément les deux signaux basse fréquence.

. . — Mode XY ou mode Lissajous


II 4

En mode XY (point 19 de la figure 2), ou mode Lissajous, du nom du physicien français


J. Lissajous, la voie Y\ est envoyée sur l’axe des x et la voie Y2 sur l’axe des y . Ce mode est par¬
fois utilisé pour déterminer le déphasage entre deux tensions synchrones sinusoïdales, par exemple :

Mj(r) = Mlmcos(û>r) et u2(t) = U2,m cos((ot + <p)


Éliminons le temps entre ces deux signaux :
1/2
TJ
c
Q
1*2,m
= cos (ù)t + <p) = cos(cot) cos ç — sin(<y/j sin
1*1,m
cos <p —
(-4) sin<p

fN
d’où: 2
° «2 «I
COS (p
u\ <P
© u2,m l*\ ,m
Il vient en effectuant :
£ 2 2
CL U1 «2 «2
_2_«1_-
o cos <p = sin2 cp
1*1,m u2,m l*\,m U2,m
Plusieurs cas se présentent.
i) Lorsque <p = 0 ou 7r rad , la courbe décrite par le spot en mode XY est une droite passant par
l’origine du repère. En effet :
:
u2 it
i u2 U\
- ±- -0 soit
“2,m U\,m 1*2,m l*\,m
xxxiv Oscilloscopes et multimètres

ii) Lorsque y = TT j2 rad ou —


7r/2 rad , la courbe est une ellipse dont les axes sont parallèles aux
axes de coordonnées puisque :
2 2

(v«l—,mj) \U2,mJ
+{~=
iii) Pour toute autre valeur de y , c’est une ellipse dont les axes sont inclinés par rapport aux axes
( u\ , u2 ) du repère. On obtient le déphasage cp dans l’intervalle ] — TT rad, TT rad[ en mesurant sur le
graphe le rapport NN' /MM' (Fig. 5). En effet, MM' = 2u2,m et NN' = 2u2,m\ sin cp\ , ce que l’on
obtient en faisant u\ = 0 dans l’équation de l’ellipse :

NN' Au2tM
A«2,0
Si le grand axe de l’ellipse se trouve dans le premier quadrant du système de coordonnées, alors
0 < |y| < 7r/2 rad ; sinon, TT/2 rad < |y| < 77 rad .
Le signe de cp dépend du sens de parcours du spot sur l’ellipse. On le détermine en introduisant
l’angle polaire 0 défini par :
U2(t) _ M2,m COS {(Ot + (p)
tan 0 =
U\(t) Wl,m COS (ù)t)
et en calculant sa dérivée temporelle 6 :

fc>[~ sin(fe>r + cp) cos (tôt) + cos (a)t + cp) sin(<up] u sin y
0(1 + tan2 0) = =
«1,m COS2(<«t) M\ m COS 2(ù)t)

Si 0 > 0 , l’ellipse est parcourue dans le sens direct, ce qui correspond à sin y < 0 . Si y > 0 , elle est
parcourue dans le sens indirect ou rétrograde.

«2
M

<N
A«2,0 AM2)M
0 ~U\

c N'
Q J
rNJ M'
° FIG. 5.
©

£
CL
. . — Mode Test Composant
II 5
O
Si l’action des curseurs de centrage verticaux ne produit aucun effet, c’est probablement en rai¬
son de l’activation du mode Test Composant (point 20 de la figure 2). Ce mode permet de visualiser
la caractéristique d’un dipôle, par exemple une diode, une résistance ou un condensateur, afin de véri¬
fier son bon fonctionnement. Le dipôle se branche directement sur l’entrée spécifique (21), laquelle se
comporte comme un générateur de courant alternatif, de fréquence 50 Hz . La tension aux bornes du di¬
pôle à tester est mesurée et portée en abscisse, alors qu’une tension proportionnelle à l’intensité du
courant délivré est représentée en ordonnée, afin d’afficher la caractéristique du dipôle.
Oscilloscopes et multimètres XXXV

Un condensateur donne une courbe elliptique d’axes horizontaux et verticaux, un résistor, une
droite passant par l’origine, etc.

Remarque : L’absence de dipôle produit à l’écran une trace horizontale caractéristique d’un conducteur
ohmique de résistance infinie.

III. — LES MULTIMÈTRES

Les multimètres sont des appareils de mesure regroupant plusieurs instruments au sein d’un seul
boîtier. Ils assurent de nombreuses fonctions dont la mesure de tensions, d’intensités de courant et
d’impédances ; les plus perfectionnés permettent aussi de mesurer des températures, des fréquences et
de contrôler le bon fonctionnement de composants électroniques tels que les diodes ou les transistors.
Si la technologie analogique subsiste encore dans certaines applications, par exemple pour réaliser
des vue-mètres ou petits cadrans à aiguille, la technologie numérique s’est imposée au cours de la
dernière décennie. Moins fragiles et peu coûteux, les multimètres numériques peuvent aujourd’hui être
connectés à un ordinateur en vue d’un traitement informatisé des résultats de mesure. Dans la suite, nous
utiliserons le multimètre numérique Metrix MX54 (Fig. 6).

MX5 4

BAT AUTO REL MIN MAX AVG MEM AC+DC


dB%
nFs

s UNE 0
vaWusa
-H-
* AU

ftfflittoiiiiiiii
TRMS
7
SEUON ZOOM Hz SURV Q
CDCDCDCD
PRINT RANGE REL PK +/- HOLD
CDCDCDCDCD

Âünh
-F
-ri •c
c
AC! 10A
Q AC

r\j 5 DC M-AmA

° 4 .OFF
t>
©
-H- O
DC DC
£ dB
3
CL
O
A
rff m 60QU J Cc+i
ATJ1 lOOOvl
Mm 2
6
A
v n -jf »-COM mAFUSED A
1

© © © ©
FIG. 6.
xxxvi Oscilloscopes et multimètres

. . — Sélecteur de fonctions et calibres


III 1

a) Sélecteur de fonctions

En façade de l’instrument, un sélecteur permet de choisir la fonction désirée (Fig. 6) :


i) voltmètre stationnaire (point 1), entrées COM et V
ii) millivoltmètre stationnaire (2), entrées COM et V
iii) voltmètre alternatif (3), entrées COM et V
iv) milliampèremètre stationnaire (4), entrées COM et mA
v) ampèremètre stationnaire (5), entrées COM et 10 A
vi) ohmmètre (6), entrées COM et H .

b) Calibres

Un calibre est une échelle qui fixe un intervalle de mesure. De plus en plus d’instruments sélec¬
tionnent automatiquement le calibre le plus approprié à la mesure, même s’il reste toujours la possibi¬
lité de choisir manuellement un calibre spécifique. Selon le modèle de multimètre, le choix manuel se
fait en agissant sur un sélecteur ou par un bouton-poussoir qui provoque le défilement des différents ca¬
libres.

. . — Mise en oeuvre
III 2

Un ampèremètre, d’impédance faible, s’insère en série dans un circuit dont on veut mesurer l’in¬
tensité du courant qui le parcourt. En revanche, un voltmètre, qui présente une grande impédance, se
branche en dérivation, entre deux points du circuit.
L’impédance d’entrée d’un multimètre numérique dépend du calibre de mesure. Par exemple, sur
le calibre « 5 V continu », la notice de l’instrument indique une résistance interne de 1 1 Mfl .
On mesure une résistance à Y ohmmètre en connectant directement les bornes du résistor à celles
de l’instrument.

Remarque : Si le résistor est connecté dans un circuit, il faut au préalable l’en extraire, sinon la résis¬
tance mesurée serait celle de l’ensemble du circuit aux bornes du résistor.
TJ
C

CH
. . — Affichage et précision
III 3

° a) Affichage
©
Le cadran d’un multimètre numérique comporte des chiffres appelés digits. Chaque digit prend une
£ valeur entière comprise entre 0 et 9 . Ainsi, un affichage sur 3 digits donne un nombre compris entre
CL
O
0 et 999 .
Actuellement, la plupart des multimètres disposent d’un digit supplémentaire capable de prendre
les valeurs 0 ou 1 . Aussi, le digit supplémentaire est-il compté pour « 1/2 » dans le nombre total de
digits. Par exemple, un afficheur 3 digits et 1/2 peut donner tous les nombres entiers compris entre 0
et 1999.
Notons que le signe des grandeurs affichées ainsi que la virgule flottante, dont la position varie en
fonction du calibre sélectionné, font l’objet d’un affichage séparé.
Oscilloscopes et multimètres xxxvii

b) Précision
Dans les notices techniques, la précision, c’est-à-dire l’incertitude e commise sur la lecture de
l’intensité d’un courant par exemple, est mise sous la forme :

e — x L+ nD — xUi + nUd
où L désigne la valeur pleine échelle, c’est-à-dire la tension maximale Ui susceptible d’être affichée
par l’appareil, et D la valeur Ud de la plus petite unité affichable, ou digit de poids faible ; x s’exprime
en pourcentage et n est un entier.
Exemple : l’incertitude 0, 6% L + 30 D que l’on commet sur la lecture de l’intensité d’un courant
alternatif, de valeur 2 mA , sur le calibre 50 mA , où 1 digit représente 1 |xA , se calcule selon :

e= x 50 + 30 x 10~3 = 0, 33 mA
La même mesure, sur le calibre 2 mA , serait affectée d’une incertitude de :
6
e
°’
100
x 2 + 30 x 10-3 = 0, 04 mA
Il est ainsi préférable de sélectionner le calibre le plus petit compatible avec la grandeur à mesurer.

. . — Bande passante
III 4
La bande passante d’un multimètre numérique dépend de la fonction choisie et du calibre. Par
exemple, sur le calibre 5 V alternatif, la notice de l’instrument indique une précision sur la bande
passante qui est comprise entre 10 et 30 kHz : 1%, L + 30 D .

. . — Mesure de tensions efficaces


III 5
On définit la valeur moyenne Um et la valeur efficace U ou Uef d’une tension variable périodique,
de période T , par :
1/2
um = u(t) -U' u(t)dt et Uef

TJ En séparant la tension u{t) en deux composantes, l’une stationnaire Um , et l’autre alternative de


c valeur moyenne nulle ua(t) , on obtient les relations suivantes :
Q
fN u(t) = Um + ua(t) avec ua(t) = 0
° et :
©

2 Uef = {[Um + Ua(t)]2}'/2 [tfc + 2UmUa(t) + «g(f)]


= = [l£ + <{t)] = (t/3 +
CL
O
Uatf désignant la valeur efficace de la tension ua(t) .

a) Voltmètre TRMS
Un voltmètre TRMS , de l’anglais True Root Mean Square pour vraie racine de la moyenne du
carré, est un voltmètre capable de fournir la valeur efficace Uef de réimporte quel signal périodique
u(t) . Le sélecteur doit être placé sur VÿC+DC (points 1 ou 2 de la figure 6) et la fonction TRMS activée
par pression (7).
xxxviii Oscilloscopes et multimètres

b) Voltmètre RMS
Un voltmètre RMS , de l’anglais Root Mean Square pour racine de la moyenne du carré, est un
voltmètre qui fournit la tension efficace du signal, une fois ôtée la composante stationnaire. Un voltmètre
RMS fournit donc la valeur efficace Ua,ÿ de la composante alternative ua{t) .

c) Voltmètre non RMS

En mode alternatif, un voltmètre bas de gamme ne peut pas fournir la valeur efficace d’une tension
non sinusoïdale. Il donne la tension de crête Uc et affiche la valeur Uc/\/2. Cette dernière valeur
correspondrait à un signal sinusoïdal, puisque, si u(t) = um cos ((ot) , alors :

Uef = [u2(r)] =
JQ Mmcos2MdrJ =
Um
y/2
car
I
cos2 (tôt) = -

. . — Mesure d’intensités de courants efficaces


III 6
La technique de mesure des tensions efficaces se transpose à celle des intensités des courants effi¬
caces. Ainsi, un ampèremètre TRMS fournit directement Ief , tandis qu’un ampèremètre RMS donne
Ia,ef

TJ
C

Q
fN

°
©

£
CL
O
1
Lois de base des circuits
en régime stationnaire

La science des circuits électriques est une science jeune qui s’appuie fondamentalement sur les lois
de F électromagnétisme de Maxwell. La résolution d’un circuit quelconque, c’est-à-dire la détermination
des courants qui parcourent les fils de connexion et celle des tensions entre deux points quelconques du
circuit, date de 1845, avec la contribution majeure du physicien allemand G. Kirchhoff, alors âgé de
seulement 20 ans.
Les lois qu’il a énoncées sont à la base de deux domaines importants, proches de l’électromagné¬
tisme, sinon inclus :
i) l’électrocinétique, ou science des réseaux électriques, dans laquelle on s’intéresse particuliè¬
rement au transport de la puissance électrique dans les fils conducteurs, entre les sources et la zone
d’utilisation (Fig. 1.1a) ;

R Rc
Source de Charge ue us
puissance
électrique Rc
-d
c
Entrée Sortie
Q a) b)
rNJ
FIG. 1.1.
°
© ii) l’électronique, ou science des systèmes, laquelle traite des signaux qui contiennent une infor¬
mation (Fig. 1.1b). On exclut ici l’analyse des lois constitutives, telles que la loi d’Ohm dans les maté¬
£ riaux conducteurs (cf. Électromagnétisme), ainsi que la physique des composants, essentiellement celle
CL
O des semi-conducteurs, laquelle exige le cadre de la théorie quantique (cf. Quantique).
Dans ce chapitre, nous présentons les lois de Kirchhoff en nous limitant au régime stationnaire, dit
aussi continu, pour lequel les tensions et les intensités des courants sont indépendantes du temps.
L’étude des circuits en régime stationnaire est essentielle pour plusieurs raisons : d’abord, elle est
plus simple qu’en régime variable ; ensuite elle se généralise facilement aux régimes sinusoïdaux, et
surtout elle constitue une étape incontournable car tous les circuits, y compris ceux destinés aux si¬
gnaux variables, comportent des piles et alimentations stationnaires dont la fonction est notamment
2 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

l’apport de puissance aux composants actifs tels que les amplificateurs opérationnels ou les transis¬
tors. Enfin, les lois de Kirchhoff sont encore valables en régime variable, pourvu que cette varia¬
tion ne soit pas trop rapide et satisfasse à l’approximation des régimes quasi stationnaires (cf. cha¬
pitre 2).

. — DIPÔLES EN RÉGIME STATIONNAIRE


.1. — Définition
On appelle dipole électrocinétique, un système accessible par deux bornes A et B , d’où son nom,
et caractérisé par deux seules grandeurs : l’intensité / = IAB du courant qui le traverse, et la tension
U = UAB ou différence de potentiel, entre ses bornes.
Rappelons que I s’exprime en ampère et se mesure à l’aide d’un ampèremètre ; U s’exprime en
volt et se mesure grâce à un voltmètre (Fig. 1.2).
La nature de la correspondance entre l’intensité du courant qui traverse un dipôle et la tension à
ses bornes caractérise ce dipôle. Plusieurs dipôles dont les bornes sont connectées, de telle sorte que
l’ensemble forme une ou plusieurs boucles ou mailles, constitue un circuit électrique et plus largement
un réseau électrique (Fig. 1.3).

Dipôle 1
I ]
Dipôle
B Dipôle 3
] Dipôle 2 Dipôle 5
I= IAB
Dipôle 4
U= UAB

FIG. 1.2. FIG. 1.3.

1.2. — Le dipôle considéré comme un système


En physique, un système est un dispositif capable de faire correspondre, à une grandeur physique,
dite d'entrée, une autre grandeur physique, dite de sortie. On le caractérise par un opérateur S trans¬
formant la grandeur d’entrée e en la grandeur de sortie s :

-g s = £{<?}
c
Q
rNJ Dans ce contexte, un dipôle est le système qui fait correspondre / à [/ et vice-versa. L’intérêt essentiel
de ce point de vue est qu’il n’est pas nécessaire de connaître la constitution interne du composant ;
° la simple connaissance de la règle de correspondance entre l’entrée et la sortie suffit. En outre, une
©
telle analyse est indépendante de l’évolution des technologies, puisqu’elle s’appuie sur la seule relation
£ fonctionnelle.
CL
O

1.3. — Puissance électrique reçue par un dipôle en régime stationnaire


La puissance électrique que peut dissiper un dipôle est un paramètre important de son fonction¬
nement, puisque sa prise en compte permet d’éviter sa détérioration, voire sa destruction. En outre, la
plupart des appareils domestiques sont choisis en fonction de la puissance qu’ils consomment ; rap¬
pelons les ordres de grandeur des puissances consommées par quelques dipôles connus, respective¬
ment une lampe de poche à incandescence, un téléviseur, une batterie de véhicule au démarrage et une
Lois de base des circuits en régime stationnaire 3

bouilloire électrique :

Plampe - 0,9 W V,v ~ 100 W Pbatterie ~ 1 kW et Pbouilloire ~ 2 kW


La puissance électrique reçue par un dipôle électrocinétique AB , parcouru par un courant d’intensité
I= IAB , mesurée dans le sens A vers B , aux bornes duquel la tension est UAB = VA — VB , VA et VB
étant les potentiels pris à partir d’une référence commune, a pour expression (cf. Électromagnétisme) :

P = UABIAB = UI

En effet, le courant / , algébrique, correspond à un déplacement de charges. Pendant la durée élémentaire


d t , la charge d q = / d t , pénètre en A dans le dipôle. Elle reçoit, lors de sa traversée de A vers B , le
travail ÔW = ( VA — Vg) dq , soit la puissance P — 8W / dt — UI .
Le choix adopté ci-dessus, qui consiste à travailler avec la tension UAB et l’intensité IAB , est
appelé convention récepteur, puisque UAB et IAB sont de même signe pour un dipôle recevant de la
puissance.
D’après ce qui précède, la puissance fournie par le dipôle est l’opposée de celle qu’il reçoit :

Pu = -P = ~UABIAB soit aussi Pu = UABIBA


Lorsqu’on écrit la puissance sous cette dernière forme, on dit que l’on s’est placé en convention géné¬
rateur. Effectivement, la puissance reçue par un générateur électrique est négative puisque la vocation
de ce dernier est de fournir de la puissance électrique au circuit.
Par exemple, pour une lampe de poche, alimentée par une pile de force électromotrice E = 4, 5 V
et traversée par un courant d’intensité / = 0, 20 A , la puissance que fournit la pile au circuit extérieur
est (Fig. 1.4):
Pu = El = 4, 5 x 0, 2 = 0, 90 W

Lampe
E de poche
-ri
c
Q FIG. 1.4.
r\j
°
© 1.4. — Caractéristique d’un dipôle

£ a) Définition
CL
O Expérimentalement, on constate généralement que l’on ne peut imposer qu’une seule des deux
grandeurs, U ouI. La relation entre elles, généralement écrite sous la forme I(U) , définit sa caracté¬
ristique.
Pour être précise, cette caractéristique doit être accompagnée de la convention choisie. Cette pré¬
cision sera ici superflue, car, sauf indication contraire, nous adopterons systématiquement, comme en
thermodynamique par exemple, la convention récepteur, c’est-à-dire que U désignera la tension UAB
et I l’intensité du courant IAB .
4 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

b) Point de fonctionnement

La caractéristique d’un dipôle représente l’ensemble des états électriques possibles du dipôle. Ce¬
pendant, l’une des deux grandeurs, / ou U , est imposée par les conditions d’utilisation, ce qui fixe
l’autre. Le point correspondant sur la caractéristique est appelé point de fonctionnement. Il arrive sou¬
vent que l’on fasse varier la tension ou l’intensité du courant autour d’une certaine valeur; le point de
fonctionnement varie alors sur la caractéristique, dans le voisinage d’un point de fonctionnement moyen.

c) Obtention des caractéristiques

Il existe deux montages simples qui permettent de déterminer expérimentalement la caractéristique


d’un dipôle, à l’aide d’un ampèremètre et d’un voltmètre.
Dans le premier, dit de courte dérivation, on mesure la tension aux bornes du dipôle, à l’aide d’un
voltmètre, et l’intensité du courant qui traverse l’ensemble dipôle et voltmètre, grâce à un ampèremètre
(Fig. 1.5a). Dans le second, dit de longue dérivation, le voltmètre donne la tension aux bornes du dipôle
et de l’ampèremètre, alors que l’ampèremètre fournit l’intensité du courant qui traverse le seul dipôle
(Fig. 1.5b).

Dipôle Dipôle
A [ A
I I
V

U E
0 U E

R
a)
e R
b)
e
FIG. 1.5.

Les deux schémas permettent de comprendre ces deux dénominations : dans le premier cas la dé¬
rivation comportant le voltmètre est plus courte que dans le second. On trace point par point la caracté¬
ristique 7(C7) en faisant varier la tension délivrée par le générateur.

-g Comme les instruments de mesure ne sont pas parfaits, les deux montages ne sont pas équivalents :
c l’ampèremètre introduit une résistance RA , qui est faible devant toutes les autres, le voltmètre une
Q résistance Ry au contraire grande comparée à toutes les autres. Cette imperfection fausse évidemment
rNJ
le relevé de la caractéristique, mais un choix judicieux du type de montage permet de minimiser cette
° erreur expérimentale systématique. Ainsi, le montage courte dérivation sera choisi lors du relevé de la
© caractéristique d’un composant de faible résistance interne, afin que le courant traversant le voltmètre
soit négligeable devant celui traversant le dipôle étudié. De même, pour un dipôle de forte résistance
£ interne, le montage longue dérivation conduit à une chute de tension aux bornes de l’ampèremètre
CL
O négligeable devant la tension aux bornes du dipôle étudié (cf. Exercices).

Remarque : Évidemment, si les deux appareils de mesure sont parfaits, c’est-à-dire si la résistance
interne de l’ampèremètre est nulle et la résistance interne du voltmètre infinie, la tension
aux bornes de l’ampèremètre est nulle, ainsi que l’intensité du courant qui traverse le
voltmètre ; les deux montages sont alors équivalents.
Lois de base des circuits en régime stationnaire 5

On rend automatique le relevé expérimental de la caractéristique à l’aide d’une interface d’acqui¬


sition reliée à un ordinateur, l’ensemble permettant d’assumer, à la fois le rôle du générateur et celui
d’un multimètre (Fig. 1.6). Un logiciel de pilotage permet de paramétrer l’interface afin de détermi¬
ner la forme du signal à envoyer sur le circuit électrique, ici une rampe de tension, et d’enregistrer la
tension aux bornes du dipôle, ainsi qu’une tension proportionnelle au courant qui le traverse. Avec ce
même logiciel, on traite quelques centaines de points de mesure, ce qui permet de tracer la courbe /(£/)
et de déterminer ses paramètres ; par exemple, la pente de la tangente à une courbe. La figure 1.7 repré¬
sente la caractéristique d’une diode obtenue avec un montage muni d’un ordinateur, de son interface et
d’un logiciel de pilotage.

Dipôle
Sortie J R = lkfi /
[
Entrée 1 i RI U
Entrée 2I
Ordinateur Interface
FIG. 1.6.

/(mA)

II
30

20

II
10
I'
I

I
U(V\
0 0,5 0,7

FIG. 1.7.
TJ
c
Q 1.5. — Propriétés d’un dipôle
CH a) Dipôle passif
°
© Un dipôle, et plus généralement un composant de circuit électrique, est dit passif s’il n’échange de
l’énergie qu’avec le circuit auquel il est connecté (Fig. 1.8a). C’est le cas, par exemple, des résistors et
£ des diodes à jonction.
CL
O Par extension, on appelle circuit passif, un circuit uniquement constitué de dipôles passifs.

b) Dipôle actif
Un dipôle, et plus généralement un composant de circuit électronique, est actif s’il échange de
l’énergie avec le circuit et avec une source auxiliaire (Fig. 1.8b). C’est le cas des piles, alternateurs,
photodiodes, amplificateurs opérationnels et transistors par exemple. L’énergie de la source auxiliaire
peut donc être de nature diverse : chimique, mécanique, lumineuse, électrique, nucléaire, etc.
6 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

Dipôle passif I I Dipôle actif I Source


I I I I
auxiliaire
l— J L. J

! Reste du
circuit

a)
Reste du
circuit

b)
FIG. 1.8.

La source auxiliaire d’un amplificateur opérationnel est son alimentation, laquelle n’est générale¬
ment pas représentée sur les schémas électriques. Pour un transistor, la source auxiliaire est la source de
polarisation, le plus souvent représentée sur les schémas électriques (cf. chapitre 7).
Par extension, on appelle circuit actif, un circuit comportant au moins un dipôle actif.

c) Dipôle récepteur

Un dipôle se comporte en récepteur lorsqu’il reçoit de la puissance du circuit. Le produit V — Ul


est positif et il fonctionne donc dans les quadrants 1 ou 3 de sa caractéristique (Fig. 1.9). Par exemple,
un résistor, dont la caractéristique est entièrement contenue dans les quadrants 1 et 3 (Fig. 1.1la), fonc¬
tionne toujours en récepteur.

I
I
I
U
Zone générateur Zone récepteur Zone récepteur
2 1 U 2 1
0 0
3 4 U
3 4
Zone récepteur Zone générateur Zone récepteur Zone générateur
FIG. 1.9. FIG. 1.10.
-g
c
Q d) Dipôle générateur
r\j
Un dipôle se comporte en générateur lorsqu’il fournit de la puissance au circuit. Le produit
° V = Ul étant négatif, son point de fonctionnement est situé dans les quadrants 2 ou 4 de sa carac¬
©
téristique (Fig. 1.9).
£ Certains dipôles peuvent se comporter en récepteur ou en générateur, pouvant ainsi recevoir ou
CL
O fournir de la puissance électrique, d’où l’intérêt d’adopter une seule convention avec des valeurs algé¬
briques.
Sur la figure 1.10, on a représenté la caractéristique d’une photodiode en indiquant ses différents
fonctionnements possibles. Dans les quadrants 1 et 3 , c’est un photorécepteur-, dans le quadrant 4, la
photodiode se comporte comme un générateur électrique : c’est une photopile.
Dans ce même contexte, un dipôle actif peut dans certaines conditions se comporter en récepteur.
Ainsi, la batterie d’un véhicule est un générateur électrique au démarrage, mais se comporte en récepteur
Lois de base des circuits en régime stationnaire 7

lorsqu’on la recharge, par l’intermédiaire de l’alternateur au cours du déplacement, ou d’un chargeur de


batterie, si le véhicule est au repos.

e) Dipôle linéaire en régime stationnaire

En régime stationnaire, un dipôle est linéaire si l’intensité du courant qui le traverse est proportion¬
nelle à la tension à ses bornes ; sa caractéristique est donc une droite passant par l’origine. C’est le cas
d’un résistor (Fig. 1.11a).
Précisons que les dipôles dont la caractéristique est rectiligne par morceaux, c’est-à-dire constituée
d’un ensemble de segments, ne possèdent pas cette propriété ; il en est ainsi pour un modèle simplifié de
diode (Fig. 1.1 lb). De même, les dipôles, tels que ceux dotés d’une force électromotrice, par exemple
les accumulateurs, ne sont pas linéaires, même si la relation I(U) est affine, c’est-à-dire même si la
caractéristique est une droite qui ne passe pas par l’origine (Fig. 1.11c).

1
I /-

jy
o o
,-E U
'd u

a) b) c)
FIG. 1.11.

Remarque : Nous verrons ultérieurement pourquoi un circuit composé de dipôles linéaires et de gé¬
nérateurs à caractéristique affine peut se comporter comme un système linéaire (cf. cha¬
pitre 5).

f) Dipôle symétrique

Un dipôle est symétrique lorsque sa caractéristique I(U) est une fonction impaire de U . Un tel
dipôle n’a pas de sens de branchement, puisque son retournement ne modifie pas son comportement :
changer U en —U conduit à changer I en —/. Il en est ainsi pour un résistor (Fig. 1.11a).
ri
c
Q
rNJ
II. — DIFFÉRENTS TYPES DE DIPÔLES
° Nous présentons ici les principaux types de dipôles, sans toutefois donner les caractéristiques tech¬
©
niques précises de chacun d’entre eux, lesquels feront l’objet d’une étude détaillée ultérieure (cf. cha¬
£ pitres 7 et 11).
CL
O

..
II 1 — Dipôles linéaires résistifs

a) Résistors

Un résistor est un dipôle récepteur qui satisfait à la loi d’Ohm, selon laquelle l’intensité du courant
qui le traverse est proportionnelle à la tension à ses bornes (cf. Électromagnétisme) ; on l’appelle aussi
conducteur ohmique. C’est le dipôle le plus utilisé.
8 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

La seule caractéristique d’un résistor est son coefficient de proportionnalité entre / et U, appelé
conductance G ou son inverse la résistance R . Ainsi, pour un résistor de bornes A et B , on a :

I= GU ou U = RI avec I= IAB u = UAB et G- -


K

Soulignons que ces relations sont valables, en valeurs algébriques, selon la convention récepteur que
nous avons adoptée, et rappelons la règle mnémotechnique simple qui permet d’écrire la loi d’Ohm de
façon automatique sans risque d’erreur de signe : U = RI lorsque les flèches du courant et de la tension
sont de sens opposés.

Le graphe de la caractéristique I{U) est une droite passant par l’origine dont la pente est G et son
inverse R . Le résistor est donc un dipôle passif, linéaire et symétrique.
Plus la résistance est élevée, plus la conductance est faible et plus la caractéristique s’approche de
l’axe des tensions. Inversement, plus la résistance est faible, plus la conductance est grande et plus sa
caractéristique s’approche de l’axe des courants (Fig. 1.12).

0 y» 0 U

/? = 100 Q R = 50 kQ

a) b)
FIG. 1.12.

Remarques : 1) On confond souvent, par abus de langage, le composant résistor avec la résistance qui
exprime sa propriété ohmique.
2) En convention générateur, où U = UAB mais I= IBA , on aurait évidemment :
U
I= - ou U = -RI
-ri R
c
Q Les flèches courant et tension sont alors de même sens.
r\j
° Ordres de grandeur : en unités SI, la résistance électrique s’exprime en ohm, de symbole Cl , et
© la conductance en siemens, de symbole S ; les valeurs des résistances utilisées varient entre quelques
ohms et plusieurs mégohms ( 1 MH = 106 fl ).
£
CL
La résistance minimale du corps humain, mesurée entre les deux mains, vaut environ 5 kH . Sa¬
O
chant qu’un courant stationnaire, d’intensité inférieure à 20 mA n’est pas mortel, déterminons la ten¬
sion stationnaire maximale que l’on peut subir sans risque. D’après la loi d’Ohm, on a :

U = RI = 5 x 103 x 0, 02 = 100 V

Ainsi, une tension stationnaire inférieure à 100 V est sans danger; par précaution, cette valeur est
souvent abaissée à 50 V .
Lois de base des circuits en régime stationnaire 9

b) Fils conducteurs et interrupteurs parfaits

Les fils de connexion entre dipôles sont des conducteurs ohmiques de résistance négligeable devant
les autres résistances du circuit. On peut les assimiler à des conducteurs cylindriques de longueur / et
de section s ; leur résistance est donnée par l’expression (cf. Électromagnétisme) :

/
R= —
ys

y étant la conductivité du matériau.


Par exemple, la résistance d’un fil de cuivre, de longueur / — 30 cm et de section s = 1 mm2 ,
vaut, puisque la conductivité y du cuivre est environ 5, 8 x 107 S •m-1 :

n _ _ 0,3
i_ = o, 005 a
5, 8 x 107 x 10-6
On peut donc les considérer comme des conducteurs parfaits qui n’opposent aucune résistance au pas¬
sage du courant : la tension entre leurs bornes est nulle, quelle que soit l’intensité du courant qui les tra¬
verse. La caractéristique des fils conducteurs parfaits est très simple puisqu’elle est donnée par l’équa¬
tion U — 0 ; le graphe correspondant coïncide évidemment avec l’axe des ordonnées.
Lorsqu’ils sont fermés, les interrupteurs se comportent comme de simples fils de connexion. On
peut alors les assimiler à des fils parfaits (Fig. 1.13a). Ouverts, ils ne laissent passer aucun courant
(Fig. 1.13b) et l’équation de leur caractéristique est alors / = 0 et le graphe correspondant est une
droite confondue avec l’axe des tensions.

I I I
U U

0 0 U_"

a) b)
-g FIG. 1.13.
c
Q
r\j c) Thermistance
° Alors que la résistance d’un conducteur ohmique métallique augmente faiblement avec la tempé¬
©
rature (cf. Électromagnétisme), les thermistances sont des dipôles passifs et symétriques, dont la résis¬
£ tance diminue fortement avec la température absolue T , selon :
CL
O
B
R = A exp I -

A et fi étant deux constantes.


Ordre de grandeur : A = 1, 2 x 10-5 fl , fi — 5 500 K . Ainsi, à T = 300 K , R = 1 100 fl et à
T = 350 K , R = 80 O .
10 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

Pour une valeur déterminée de T , la caractéristique d’une thermistance est une droite passant
par l’origine tant que les tensions ou les courants restent faibles. L’ensemble de ces droites, à diverses
températures, forment le réseau de caractéristiques de la thermistance (Fig 1.14a).
Le plus souvent, on utilise les thermistances pour mesurer et réguler des températures, car elles
permettent de compenser les dérives thermiques et ainsi d’éviter la surchauffe de composants fragiles.

/ / / I //É
7 = 400 K ~ÿT Fort éclairement
U
= 350 K U Éclairement ambiant

7=300 K Obscurité
0 0
U U

a) b)
FIG. 1.14.

d) Photorésistance

Les photorésistances sont des dipôles passifs, linéaires et symétriques, dont la conductance aug¬
mente avec l’éclairement lumineux É (cf. Optique), auquel elles sont exposées, presque proportionnel¬
lement :
G ~ KÊ
où K est un coefficient qui dépend de la photorésistance. Pour une valeur déterminée de l’éclairement,
les caractéristiques sont des droites passant par l’origine (Fig 1.14b).
Ordre de grandeur : dans l’obscurité, la conductance G d’une photorésistance au sulfure de cad¬
mium vaut 1 JJLS , d’où R = 1 Mfl ; lorsqu’on la soumet à un faible éclairement, par exemple celui
d’une lampe de poche placée à une vingtaine de centimètres ( É « 1 W •m-2 ), G augmente jusqu’à
-ri
40 |xS , soit R = 25 kfl .
c
Q On utilise les photorésistances pour détecter et mesurer de faibles éclairements.
r\j
° . . — Dipôles passifs non linéaires
II 2
©

£ a) Résistance dynamique
CL
O Les composants non linéaires sont souvent utilisés de telle sorte que le point représentatif sur leur
caractéristique varie dans le voisinage d’un point de fonctionnement. Une légère variation de tension
produit une faible variation d’intensité qui lui est proportionnelle ; on définit alors la conductance et la
résistance dynamiques selon :
_ 1 d7 AI
Gd = — = —
Rd ~ -—
d U AU
Lois de base des circuits en régime stationnaire 11

b) Varistances
Ce sont des dipôles symétriques mais non linéaires, dont la résistance diminue en général avec
l’intensité du courant qui les traverse. Brièvement, on les appelle RNL, pour Résistance Non Linéaire,
(ou VDR, de l’anglais Voltage Dépendance Resistor). Leur caractéristique se met sous la forme :

I= k\U\a

où a est un facteur réel compris entre 2 et 10. On les utilise le plus souvent comme limiteur de tension.
Sur la figure 1.15, donnant le graphe de la caractéristique d’une varistance, on a fait apparaître la résis¬
tance en régime stationnaire R — U/I et la résistance dynamique Rd autour du point ((/,/).

7 /
-'U
r

V - yJ/Pente 1IRd
Pente l/R

/
4-
Ô U

FIG. 1.15.

Exemple : établissons la relation entre la résistance en régime stationnaire et la résistance dyna¬


mique d’une varistance. Pour cela, écrivons l’expression d’une variation d’intensité d / consécutive à
une variation élémentaire de tension d U :
1 d7 / a
d / = akUa~x d U d’où — = akUa~ 01
Rd dU U R

Ainsi, la résistance dynamique d’une varistance est a fois plus faible que sa résistance R : Rd = R/ a .
Pour une varistance de coefficient k = 15,6 x 10-6 SI et a = 5 , on trouve, autour des deux
points de fonctionnement / = 0, 50 mA et I= 100 mA , respectivement :
7 = 0, 50 mA 77 = 2,0 V R = 4000 D et Rd = 800 CL
-d
c
7= 100mA U = 5,8 V R = 58 CL et Rd=\\,6Ll
Q On voit que R et Rd de la varistance diminuent fortement lorsque U augmente. Une surtension ac¬
r\j cidentelle provoque donc une surintensité dans la varistance, ce qui permet de protéger tout dipôle en
° dérivation d’une surintensité capable de le détériorer.
©
c) Diode à jonction
£ Une diode idéale est un dipôle qui ne laisse passer le courant que dans un seul sens, sans lui opposer
CL
O aucune résistance. C’est donc un composant non symétrique qui se comporte comme un interrupteur,
ouvert dans un sens et fermé dans l’autre (Fig. 1.16).
Lorsqu’elle est traversée par un courant, la diode est passante ou « branchée en sens direct ». Elle
est dite bloquée ou « branchée en sens inverse », dans l’autre cas, et oppose alors une résistance infinie
au passage du courant. Le symbole de la diode (Fig. 1.16), formé d’une flèche indiquant le sens passant
et d’une barre représentant le sens bloqué, traduit précisément la propriété de passage monodirectionnel
du courant.
12 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

I I
Pente 1/Ri
U
Diode passante Diode passante
0 0

Diode bloquée U Diode bloquée ud U

Diode idéale

FIG. 1.16. FIG. 1.17.

Les diodes à jonction de semiconducteurs, dont la caractéristique s’écarte de celle d’une diode
idéale, seront étudiées en détail ultérieurement (cf. chapitre 7). Citons cependant dès maintenant deux
inconvénients des diodes réelles :
i) branchées en sens direct, elles ne laissent passer un courant que si la tension à leurs bornes atteint
une tension de seuil Ud , laquelle est de l’ordre de 0,6 V pour les diodes au silicium ;
ii) branchées en sens direct et fonctionnant en mode passant, la tension à leurs bornes ne reste
pas constante mais augmente avec le courant qui les traverse ; elles présentent donc une résistance in¬
terne Ri .
On tient compte de ces deux défauts en représentant la caractéristique d’une diode réelle par deux
portions de droite (Fig. 1.17), l’une relative au régime bloqué et l’autre au régime passant, ce que l’on
traduit ainsi :
U-Ud pour U
1= 0 pour U <Ud et j_ > Ud
Ri
d) Diode Zener
Les diodes Zener, du nom de leur inventeur, le physicien allemand C. Zener, sont des diodes qui
deviennent passantes en sens inverse lorsque la tension à leurs bornes atteint une valeur seuil Uz ,
appelée tension Zener, fixée qui est de l’ordre de quelques volts. Leur caractéristique (Fig. 1.18) est
constituée de trois segments de droite, modélisant respectivement le régime bloqué, le régime passant
en sens direct et le régime passant en sens inverse ; ce dernier est représenté par une portion de droite
pratiquement parallèle à l’axe des ordonnées. Ainsi, on a analytiquement 1= 0 pour —Uz<U<Ud,
puis aux extrémités :

ri U + Uz U -Ud
O /= pour U < —Uz et I= pour U > Ud
R'i Ri
rNJ /?• étant la résistance dynamique très faible de la diode en fonctionnement Zener.
°
© I

2 U
CL Diode passante
o
-Uz 0 sens direct

Diode bloc Liée


Ud U
Diode passante
en sens inverse

FIG. 1.18.
Lois de base des circuits en régime stationnaire 13

. . — Source de tension et source de courant


II 3

La fonction essentielle des sources électriques est de fournir, à des composants regroupés en cir¬
cuits, la puissance électrique nécessaire à leur fonctionnement. Nous ne considérons dans cette intro¬
duction que les sources indépendantes du reste du circuit. Les sources commandées ou liées, très utiles
dans l’étude d’éléments actifs tels que les transistors, seront analysées ultérieurement (cf. chapitre 5).

a) Source de tension

Une source de tension idéale est un dipôle qui maintient, à ses bornes, la tension délivrée, quelle
que soit l’intensité du courant débité.
Cette tension constante est la force électromotrice E , du générateur, f.e.m. en abrégé (cf. Électro¬
magnétisme). La caractéristique d’une telle source est une droite, parallèle à l’axe des intensités d’équa¬
tion U = —E (Fig. 1.19a) ; dans le coin supérieur droit de la figure, on a représenté le symbole d’une
source idéale de tension.

E_
I I
Pente
U MRi
2 1 2 0
0
>—E U
-E
: 3 4 U 3 4

a) b)
FIG. 1.19.

Les points de la caractéristique, situés dans le troisième quadrant où l’intensité est négative, corres¬
pondent au fonctionnement du générateur en mode récepteur : dans ces conditions, la pile se recharge.
Notons que si le générateur n’a pas été conçu pour être rechargé, ces conditions d’utilisation lui sont nui¬
sibles au point de le détériorer.
La plupart des sources électriques stationnaires disponibles sont des sources de tension. En effet,
les appareils électroniques les plus répandus fonctionnent sous tension constante, par exemple avec des
piles « bâtons », de f.e.m 1, 5 V , ou une batterie d’accumulateurs au plomb, de f.e.m 12V.
En réalité, lorsque la source de tension débite un courant, on constate que la tension à ses bornes
varie de façon affine selon :
-g U = RJ - E
c
Q R, étant la résistance interne du générateur. La caractéristique réelle d’un générateur est donc la droite,
rNJ de pente 1/Ri , qui passe par le point / = 0 , U = —E (Fig. 1.19b) :
°
© U+ E
I=
Ri
2
CL
O Un générateur de tension réel se rapproche d’ autant plus d’une source de tension idéale que sa résistance
interne est faible comparée aux résistances des autres dipôles intervenant dans le circuit. Ainsi, une pile
de 1 . 5 V , de type Æ14 , possède une résistance interne de l’ordre de 1 fl , alors qu’une batterie de
voiture possède une résistance interne beaucoup plus faible, de l’ordre de quelques centièmes d’ohm.
Exemple : une lampe de poche fonctionne avec une pile plate de 4, 5 V . À vide, on mesure la f.e.m
E = 4, 82 V . En fonctionnement, lorsque l’intensité du courant qui traverse la lampe est / — 0, 30 A ,
la tension mesurée aux bornes de la pile est, en convention récepteur, U — —4, 46 V (Fig. 1.20). On en
14 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

déduit la résistance interne /?, de la pile, ainsi que la résistance R de la lampe, selon :
U+E _ -4, 46 + 4, 82
1,211
U, U _ 4ÿ46 _
Ri = = et R= — i4 9
I Ô3Ô / / 0,30
Ui — —U étant la tension aux bornes de la lampe.

+
Pile
U
plate

FIG. 1.20.
b) Source de courant
Moins utilisés que les générateurs de tension, les générateurs de courant sont pourtant très intéres¬
sants, à la fois sur les plans pratique et théorique.
Un générateur de courant idéal débite un courant X (grand iota), appelé courant électromoteur
c.e.m ou courant de court-circuit, quelle que soit la tension à ses bornes.
Sa caractéristique est donc une droite parallèle à l’axe des abscisses, d’équation J = X
(Fig. 1.21a); dans le coin supérieur droit de la figure, on a dessiné le symbole d’une source idéale
de courant.
En réalité, lorsque la source débite, on constate que la tension à ses bornes varie. Si /?, est la
résistance interne du générateur, la caractéristique est une droite, de pente !//?,- , qui passe par le point
[/ = 0, / = X (Fig. 1.21b):

U
/= -+ x
Ri
Comme pour les générateurs de tension, les points de la caractéristique situés dans la zone où U > 0
correspondent au fonctionnement du générateur de courant en mode récepteur et lui sont dommageables
s’il n’a pas été conçu pour être rechargé.

i
<Dÿ In

U Pente 1/7?

X X
2 0 1 2 0 1
-g 3 4 U 3 4 U
c a) b)
Q
FIG. 1.21.
rNJ
Un générateur de courant réel se rapproche d’autant plus d’une source de courant idéale que sa
° résistance interne est élevée, comparée aux résistances des autres dipôles intervenant dans le circuit. Les
©
cellules photoélectriques, les ohmmètres et les antennes sont des exemples de sources de courant.
£ Remarque : Les générateurs réels de tension et de courant seront généralement modélisés par un gé¬
CL
O nérateur idéal associé à une résistance.
c) Équivalence entre source de tension et source de courant
Les deux types de générateurs tension et courant sont équivalents, puisque leurs caractéristiques
s’écrivent :

/= +
U E
Ri
ou I— — + X
U
en posant
Ri
x= I-
Ri
Lois de base des circuits en régime stationnaire 15

Ainsi, un générateur de tension, de f.e.m E et de résistance interne /?, , est équivalent à un générateur de
courant de même résistance interne et de c.e.m X = E/Ri . Cette équivalence, bien que très commode
pour faciliter l’analyse théorique des circuits, n’a aucune signification pratique puisque les résistances
internes des générateurs de courant et de tension sont très différentes.
Exemple : le générateur de courant équivalent à une pile de 9 V , dont la résistance interne est
Ri = 2 fl possède un c.e.m X = 9/2 = 4, 5 A . Évidemment, une telle pile doit, en pratique, être
utilisée en générateur de tension et débiter des courants d’intensité très faible devant X , sous peine de
détérioration. Cependant, conceptuellement, pour le calcul des courants et des tensions dans un circuit
électrique, cette pile peut être remplacée par le générateur de courant équivalent.
En pratique, il est très facile de différencier une source de tension réelle, pour laquelle la résistance
interne est faible devant la résistance de charge, ce qui implique U = RJ — E « —E , d’une source
de courant réelle caractérisée par une résistance interne élevée devant la résistance de charge, ce qui
entraîne I= U/Ri + X « X .
Remarque : Les sources idéales de tension (R, = 0) et de courant (/?, = oo) ne sont pas réalisables
car la puissance qu’elles fournissent pourrait être infinie.

III. — LOIS DE KIRCHHOFF EN RÉGIME STATIONNAIRE


En associant plusieurs dipôles entre eux, on réalise un circuit ou réseau dont l’état électrique est
caractérisé par l’ensemble des tensions aux bornes des différents dipôles et par l’ensemble des courants
qui les traversent.

. . — Nœud, branche, maille et potentiel de référence d’un réseau


Ill 1

Les différents dipôles constituant un réseau sont reliés par des fils de connexion, de résistance
négligeable devant toutes les autres résistances du circuit.
Un point de connection, relié à trois dipôles au moins, est appelé nœud du réseau. Toute portion du
réseau entre deux nœuds est une branche. Une boucle fermée, ne passant qu'une seule fois par un nœud
donné, forme une maille.
Ainsi sur le circuit de la figure 1.22, A , B , C et D sont des nœuds, AB , AC , BD , AD sont des
branches et ABDA , ABCA et ABCDA sont des mailles.

-d h
C

Q
u, v3 v2 u2
r\j
4l
°
©
I
u\
f M

V6
B

v6 _ v5
T?
Vs
£ h
CL
o
c
FIG. 1.22.

Une fois chaque composant d’un circuit identifié et son emplacement connu dans un réseau, on dé¬
signe arbitrairement les intensités des courants dans chaque branche, ainsi que les tensions aux bornes
de chaque dipôle, en choisissant une orientation pour toute l’étude (Fig. 1.22). Les intensités des cou¬
rants et les tensions sont alors des grandeurs algébriques : si, après analyse, la valeur de l’intensité dans
16 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

une branche est positive, le courant circule bien dans le sens initialement choisi ; si cette valeur est né¬
gative, le courant circule dans le sens opposé.
Le potentiel de référence ou masse d’un circuit est un point arbitraire du réseau, par rapport auquel
toutes les tensions sont exprimées. Concrètement, on adopte le plus souvent pour masse d’un circuit
la borne négative du générateur d’alimentation. Le potentiel de la masse M étant pris égal à zéro, on
écrira, entre les points A et B , puisque VM = 0 (Fig. 1.22) :

UAB = VA-VB = UAM - UBM avec UAM = VA - VM = VA et UBM = VB-VM = VB

III. 2. — Lois de Kirchhoff


Les deux lois de Kirchhoff sont à la base de l’analyse et de la détermination de l’état électrique des
circuits, lequel est déterminé par la connaissance de tous les courants dans les branches et de toutes les
tensions entre deux nœuds.

a) Loi des nœuds

Cette loi exprime la conservation de la charge, ainsi que son caractère conservatif (cf. Électroma¬
gnétisme). En effet, entre deux dates infiniment voisines, la charge contenue dans un volume < n’en¬
tourant que le nœud A , se présente sous la forme de la charge qui pénètre dans ce volume en traversant
la surface, augmentée de la charge éventuellement créée à l’intérieur de ce volume (Fig. 1.22) :

dQ = S£>(r) + 8Q{c)
8Q = 0 .
Or, la charge est une grandeur qui ne peut être créée ; on dit qu’elle est conservative :
Comme, en outre, en régime stationnaire, Q ne varie pas au cours du temps, dQ = 0 , il en
résulte :
8QV = 0
ce qui signifie que toutes les charges, qui pénètrent dans le volume » , en ressortent ; il n’y a pas
d’accumulation de charges en tout nœud du circuit et par conséquent la somme algébrique des intensités
Ik des courants arrivant sur un nœud est nulle :

TJ
£kh = 0
c
k=1
Q
fN
Dans cette dernière expression, on compte positivement les courants orientés vers le nœud A ( ek = 1 )
° et négativement les courants orientés vers tout autre nœud ( ek = — 1 ) ; soulignons que la somme porte
©
sur les n branches qui concourent en A . Ainsi, en ce nœud sur la figure 1.22, on a :
£
CL
h —h —h=0 ce qui donne Ix= I2 + 13
O

et que l’on traduit par : la somme des intensités des courants entrant dans le nœud A est égale à la
somme des intensités des courants qui sortent de ce nœud.

b) Loi des mailles

La loi des mailles traduit, elle, l’additivité des tensions et la propriété du potentiel électrostatique
de ne dépendre que du point considéré (cf. Électromagnétisme).
Lois de base des circuits en régime stationnaire 17

Ainsi, la somme des tensions aux bornes des branches d’une maille, décrite dans un sens quel¬
conque, est nulle, soit :

5>*£4 = °
k=l

où e = 1 si la tension algébrique est orientée selon le sens choisi pour la maille, et e = 1 sinon.
Par exemple, dans le réseau de la figure 1.22, cette loi, appliquée à la maille ABCA orientée dans
le sens des aiguilles d’une montre, donne :

-U3 + U6-U[-Ui=0

c) Application au pont de Wheatstone

On appelle pont de Wheatstone, du nom du physicien britannique C. Wheatstone, le circuit élec¬


trique qui permet de déterminer avec précision la valeur d’une résistance. Ce circuit, représenté sur la
figure 1.23a, comporte quatre résistors de résistance R\ , R2 , R3 et R4 , formant un carré alimenté se¬
lon une diagonale par un générateur de tension ; un ampèremètre, équivalent à une résistance Ra , est
connecté entre les bornes de l’autre diagonale. Afin de déterminer la résistance inconnue R4 , l’opé¬
rateur modifie la valeur de la résistance réglable R 1 , jusqu’à ce que le courant dans la branche cen¬
trale soit nul ; le pont de Wheatstone est alors équilibré. La relation simple entre les résistances R, avec
i= 1, 2, 3 ou 4, que nous allons établir permet alors de déterminer la valeur de la résistance incon¬
nue.

A
h
4 t/l *1 *4 t/4
Rx/ RAI LJ UI

>IO JM 40 *2 Ri
;FïH.!
t/2 Ri R3 t/3

-g
h T
c
a) b)
Q
r\j FIG. 1.23.

° Introduisons les grandeurs électriques caractérisant l’état électrique du circuit : courants dans les
©
différentes branches et tensions aux bornes des différents dipôles (Fig. 1.23b). Pour établir les relations
£ entre ces grandeurs, utilisons la loi des nœuds et celle des mailles. La première appliquée aux nœuds
CL
O
A , B et C donne les trois équations suivantes :

/ — h +h h —h +h h — la A- h
La seconde, appliquée aux trois mailles ACDA , ABDA et ACBA , fournit les trois équations suivantes :

E-U4-U3 = 0 E- C/i - U2 = 0 Ui-U4 + Ua = 0


18 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

Remarques : 1) La loi des nœuds appliquée au nœud D donne une quatrième équation qui n’est qu’une
combinaison linéaire des trois autres. Le nombre d’équations indépendantes données par
la loi des nœuds est donc inférieur d’une unité au nombre de nœuds du circuit (cf. cha¬
pitre 5).
2) De la même manière, la loi des mailles appliquée à tout autre maille conduit à une équa¬
tion que l’on peut obtenir par combinaison linéaire des trois équations précédentes puisque
les trois mailles choisies englobent l’ensemble des branches du circuit (cf. chapitre 5).

Il ne reste alors qu’à écrire les relations entre les tensions et les courants imposés par les dipôles :
Ui = RJ, où i = 1 , 2 , 3 ou 4 , et Ua — RaIa . Le système d’équations se résout progressivement et
donne finalement :

E — R4I4 + R a H~ 14) E = Rih+R2(-Ie+11) RJa = —R\h + R4I4


On en déduit I4 et I\ en fonction de l’inconnue Ia :

E-Rila E + R2Ia
I4 = h=
/?3 + R4 Rl+R2
d’où :
la iÿRa + R\R\Rl +
R2R4
+ Ri /?3 + R4
= -E
R1
Ri+R2
+ ER3 R4
+
R4

et :
R2R4 — a = Ra +
R\R2 R2R4
Ia=~ a(R{ +R2)(R3 +R4)
avec
R\ -\- R2 R2 R4
Le coefficient a étant strictement positif, Ia ne peut s’annuler qu’à la condition suivante :

R\R2 = R7R4

Exemple : avec R2 = 1,0 kfl , R2 = 10, 0 kfl et une valeur de R\ ajustée à 165 fi , qui permet
de réaliser l’équilibre du pont, on trouve R4 = 165 x 10/1 = 1, 65 kfl .

III 3. . — Lois dérivées pour les circuits linéaires


TJ Dans le cas très fréquent, où le circuit peut se ramener à un ensemble de dipôles linéaires et de
C générateurs de courant ou de tension, les lois de Kirchhoff prennent une forme simple.
Q
fN a) Loi de Pouillet
° La loi de Pouillet, établie par le physicien français C. Pouillet en 1884, est relative à des circuits
© ne comportant qu’une seule maille et dont les générateurs réels de courant ont été remplacés par les
générateurs de tension équivalents. On détermine alors simplement la valeur de l’intensité du courant
£ dans la maille. En effet, sur l’exemple de la figure 1.24, la loi des mailles s’écrit :
CL
O

Ei -Ex
UAB + UBC + UCA =0 soit £j + R\I — E2 + R2I + R2I — 0 d’où /=
R1 + R2 + /?3
d’où l’énoncé suivant : l’intensité du courant, dans un circuit ne comportant qu’une seule maille, est
égale au rapport de la somme algébrique des f.e.m des générateurs de tension sur la somme des résis¬
tances de la maille.
Lois de base des circuits en régime stationnaire 19

Remarque : Notons que l’application de la loi de Pouillet ne présente aucun intérêt si la maille com¬
porte un générateur de courant parfait, ce dernier imposant par définition un courant dont
l’intensité est égale à son c.e.m.

fir-0
E2
I I
6

G1 G2 G3
UA
TA, [A,
EX
1® A
îÿr
7777
î --
|ü3V2 7777

FIG. 1.24. FIG. 1.25.

b) Théorème de Millman
C’est en 1941 que le physicien américain J. Millman proposa une réécriture de la loi des nœuds en
fonction des seules tensions, ce qui s’avère très commode et très efficace, notamment dans les montages
comportant des amplificateurs opérationnels (cf. chapitre 8).
Il est instructif d’établir ce théorème à l’aide de l’exemple choisi par Millman lui-même, dans sa
publication originale. Les nœuds A, , avec i — 1, 2 ou 3 de la figure 1.25 sont portés à des potentiels
connus par les tensions U-, entre ces points et la masse.
Comme l’intensité du courant dans la branche i, de conductance G, , arrivant au nœud A a pour
expression /, = G,(C/,- — UA) , la loi des nœuds donne :
3

X/' = Gi(tfi
i=l
- UA) + G2(U2 - UA) + G3(C/3 -Ua)= 0

d’où la tension UA :
G\U\ + G2U2 + G2 1/3
UA =
G\ + G2 + G3
Cette expression de la tension au nœud A constitue le théorème de Millman.
-d
o On généralise aisément ce théorème à des circuits quelconques comportant en outre des générateurs
de tension ou de courant. Il vient, dans le cas de la figure 1.26 :
rNJ

° /1+/2+/3+/4 + /5 =0 avec /, =G,(f/, - UA)


©
h = G2(U2 + E2-UA) h = G3(U3-E3-UA) /4=J4 et I5 = -15 + G5(U5 - UA)
£ On trouve, en substituant :
CL
O
UA =
G, C/i + G2U2 + G3C/3 + G5U5 + G2E2 - G3£3 + 14 - I5
Gi + G2 + G3 + G5
Retenons, l’expression suivante du théorème de Millman généralisé, donnant la tension au nœud
A , en fonction des conductances :

rr ZkGk{Uk + ekEk) + e,klk


Ua=
20 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

2lb

G2 1 R 2
Çi 3
h
ÏA
G5 R
I5 4
M 3
/5
5' 777Z

FIG. 1.26. FIG. 1.27.

les sommations portant sur toutes les branches arrivant au nœud A ; dans cette expression, les facteurs
Ek et e'k valent 1 si les flèches des f.e.m et des c.e.m sont orientées vers le nœud A , et — 1 dans le cas
contraire. On l’écrit souvent en fonction des résistances :

Tj
A~
_ + £kEk)/Rk + z'kÿk
£*(!/**)

Remarques : 1) Le théorème de Millman s’applique également au point de masse M du circuit; il


convient, dans ce cas, de prendre en compte toutes les connexions du circuit à la masse
(cf. Exercices).
2) Ce théorème ne présente aucun intérêt lorsque l’une des branches connectées au nœud
A ne comporte qu’un générateur de tension parfait, puisque la tension est fixée par le
générateur, quels que soient les dipôles dans les autres branches.

Exemple : déterminons les tensions aux nœuds 1 et 2 dans le circuit simple, représenté sur la
figure 1.27, pour lequel E — 10 V , R — 1 kfl etI— 10 mA , sachant que le nœud 3 sert de masse.
-g Appliquons le théorème de Millman en 1 puis en 2 . Il vient :
c
Q
rNJ
t/. =
U2/R + E/R et U2 =
Ui/R +1
° l/R + l/R+l/R l/R+l/R
© La résolution de ce système linéaire à deux inconnues est simple. Elle donne :
£ 3RI + E 30+10 RI+ 2E 10 + 20
CL
U2 = =8V et U{ = =6V
O 5 5 5 5

III 4. . — Utilisation des symétries du réseau


Lorsque le circuit présente des symétries, l’analyse se simplifie puisque la distribution des tensions
et des courants présente également des symétries. Nous rappelons ici les résultats utiles que l’on établit
généralement dans le cadre de l’électromagnétisme (cf. Électromagnétisme).
Lois de base des circuits en régime stationnaire 21

a) Symétrie du réseau par rapport à un plan

Un réseau présente un plan de symétrie électrocinétique V si, à chaque branche du circuit, on peut
associer, par symétrie par rapport à ce plan, une branche identique. Notons que cela implique, pour des
dipôles non symétriques, une correspondance borne à borne, entrée ou sortie, avec leurs symétriques par
rapport au plan V (Fig. 1.28a). En outre, si la symétrie ne concerne qu’une portion du circuit, il faut
que les points d’alimentation de cette portion soient contenus dans V (Fig. 1.28b).

Plan de symétrie V

X—l
Plan de symétrie V

X-JT—I
R
2R 2R 2R 2R
R\ R\

R
O! 4 R E R
O ! OU*
a) b)
FIG. 1.28.

Pour un réseau ou une portion du réseau qui présente un plan de symétrie V :


i) les points symétriques par rapport à V sont au même potentiel,
ii) la distribution des courants est symétrique par rapport à V ; aucun courant ne traverse alors V .
Exemple : cherchons à déterminer, à l’aide des symétries, la résistance du réseau de la figure 1.29a,
entre les points A et B d’alimentation, sachant que chaque segment du réseau représente un conducteur
ohmique, de résistance R = 1 00 11. En raison des symétries, le plan perpendiculaire au plan du réseau,
qui contient l’axe AJB , est un plan de symétrie. Comme aucun courant ne traverse ce plan, on a les
relations suivantes :
ICJ = IJE et IFj = IJH
Le nœud J peut alors être dissocié en deux nœuds indépendants (Fig. 1.29b), ce qui simplifie l’analyse
car les différents résistors peuvent être associés de manière simple (cf. paragraphe IV).

D Plan d’antisymétrie D
-g
c
Q
C/ÿKE
B
Q

A
>4\ i./
E
B A
CD, J, (JE
i
B
r\j y
s F H F H
H
© Plan de symétrie "G
G
V
a) b) c)
£
CL FIG. 1.29.
o

b) Antisymétrie du réseau par rapport à un plan


Un réseau présente un plan d’antisymétrie électrocinétique Q si, à chaque branche du circuit, cor¬
respond, par symétrie par rapport à Q , une branche identique dans laquelle les dipôles non symétriques
sont inversés : à chaque borne d’entrée ou de sortie, est associée la borne de type opposé dans le di-
pôle image (Fig. 1.30a).
22 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

Si l’antisymétrie ne concerne qu’une portion du circuit, les points d’alimentation de cette portion
doivent être symétriques par rapport à Q (Fig. 1.30b).
Plan d'antisymétrie Q

Plan d'antisymétrie Q
S
2R 2R
y 4R
2R 2R
4R

R/2 E i E R/2
R/2
kjO R/2

2R\

eE
R

a) b)
FIG. 1.30.

Pour un réseau ou une portion de réseau présentant un plan d’antisymétrie électrocinétique Q :


i) les points de Q sont au même potentiel ;
ii) la répartition des courants est antisymétrique par rapport à Q .
Exemple : reprenons le réseau de la figure 1.29a et déterminons, à l’aide des antisymétries, la
résistance équivalente entre les points A et B d’alimentation. Le plan perpendiculaire au plan du réseau,
qui contient l’axe DJG , est un plan d’antisymétrie ; on en déduit que les nœuds D , J et G sont au
même potentiel. Il est alors possible de les relier entre eux par un fil de connexion sans modifier la
distribution des courants (Fig. 1.29c). Le circuit obtenu est plus simple à analyser car les différents
résistors peuvent être associés de manière simple (cf. paragraphe IV).

IV . — ASSOCIATIONS DE DIPÔLES
On associe très souvent les dipôles entre eux, soit pour simplifier l’analyse d’un réseau, soit pour
réaliser un circuit, lorsqu’on connecte les bornes d’un dipôle générateur à celles d’un dipôle récepteur.
La simplification d’un circuit s’appuie essentiellement sur deux types d’association : série et parallèle.
-g
c
Q
IV 1 . . — Association en série
rNJ La manière la plus simple d’associer deux dipôles est de les brancher en série, c’est-à-dire d’impo¬
° ser qu’ils soient parcourus par le même courant, ce qu’on réalise en mettant en commun une borne de
© chacun d’entre eux, et en considérant le dipôle résultant entre les deux autres bornes laissées libres.
Notons que deux dipôles sont encore en série si, malgré une connexion de la borne commune avec
£ une autre branche, aucun courant ne circule dans cette branche (Fig. 1.31); ceci est réalisé avec un
CL
O oscilloscope, un voltmètre ou un amplificateur opérationnel, tous trois ne prélevant qu’un très faible
courant.

a) Association en série de deux résistors

Les relations caractéristiques de l’association en série, c’est-à-dire l’addition des tensions et l’éga¬
lité des intensités se déduisent directement de la définition :
U= Ux + U2 et /, = I2 =I
Lois de base des circuits en régime stationnaire 23

t /,
A Ux A T>x
1= 0 1*0
U ïh
v2 u2 V v2
v;
a) T>\ et V2 sont en série b) Vx et V2 ne sont pas en série
FIG. 1.31.

Appliquée à deux résistors, avec U\ = R\I\ et U2 = R2I2 , l’association en série donne une
résistance équivalente Re égale à l’addition des résistances R\ et R2 :

U = ReI = R\Ii + R2I2 = (Ri + R2)I soit finalement Re = R\ + R2


b) Association en série de deux générateurs parfaits
Pour deux sources de tension parfaites, de f.e.m E\ et E2 respectivement, l’association en série
donne une source de tension parfaite de f.e.m équivalente :

Ee = Ex + E2

Exemple : les piles plates de 4, 5 V sont réalisées en associant en série de trois piles bâtons de
f.e.m 1,5V chacune.

Remarques : 1) Il est évidemment impossible de connecter en série deux générateurs de courant parfaits,
qui n’ont pas le même courant électromoteur, puisque, par définition, chacun doit imposer
la valeur de son c.e.m. On lève ce type de contradiction théorique en tenant compte des
imperfections de ces deux générateurs, c’est-à-dire de leurs résistances internes.
2) Un dipôle, constitué de l’association en série d’une source de courant parfaite avec
n’importe quel autre dipôle, est équivalent au générateur de courant parfait seul, puis-
qu’alors 1= 1, quel que soit U , et donc quel que soit l’autre dipôle placé en série.
-ri
c
c) Association en série de générateurs réels
Q L’association en série d’une source de tension parfaite, de f.e.m E et d’un résistor de résistance Rt ,
r\j permet de représenter un générateur de tension réel (Fig. 1.32). En effet, l’équation de la caractéristique
° de ce dipôle est : U = RJ — E .
©
E
2
CL
O

U
e
FIG. 1.32.

Pour deux générateurs de tension réels, de caractéristiques {E\ ,Ri } et {E2,R2} , que l’on associe
en série, on a :
Ee = E\ -\- E2 et Ri = R\ R2
24 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

Lorsque deux générateurs de courant réels X\ ,R\ et J2, R2 sont en série, il faut préalablement les
transformer en générateurs de tension équivalents avant de les remplacer par le générateur équivalent :

Ee — R\X\ -\- R2X2 et Ri — R\ R2

IV 2 . . — Association en parallèle ou dérivation


Une seconde façon d’associer deux dipôles est de les brancher en parallèle, également appelé
branchement en dérivation, c’est-à-dire de les connecter bornes à bornes (Fig. 1.33) : les bornes A\ et
A2 des dipôles V\ et V2 sont reliées entre elles, ainsi que les bornes B\ et B2 .
Il en résulte que la tension à leurs bornes est la même et que l’intensité du courant dans le dipôle
résultant est la somme des intensités :

U{ = U2 et I= h +h

t/i vx
A v2 u2

FIG. 1.33.

a) Association en parallèle de deux résistors

Établissons la règle d’association de deux résistors en parallèle, de résistances respectives R\ et


Ri :
-d
J_ _ 1 J_
R~i + T2
puisque U = U\ — U2 d’où =
c
Q R~I+R~2 ~Re
~

rxj
où Re représente la résistance équivalente à l’association. Il en résulte :
°
©
I l 1 R1R2
2 Rg
~
Rj
OU Re = R
1 +R2
ci
o

On note que l’association en parallèle de deux résistors donne une résistance équivalente Re , plus petite
que la plus petite des deux résistances initiales. Ainsi lorsqu’on veut court-circuiter un résistor, il suffit
de connecter en parallèle avec lui un fil conducteur de très faible résistance.

Remarque : On note souvent la résistance équivalente à une association en parallèle sous la forme
symbolique Re = R1//R2 .
Lois de base des circuits en régime stationnaire 25

Exemples :
1) Déterminons la résistance Re du résistor équivalent à l’association en parallèle de n résistors,
de même résistance R :
1
= y- = yi
R
=-
R
d-où R, = -
* k=\
n

2) Revenons sur le réseau de résistors de la figure 1.29a qui, après analyse des symétries, est
équivalent à celui de la figure 1.29b. On peut facilement déterminer la résistance entre les nœuds A et
B ; en effet, le résistor équivalent se réduit alors à l’association en parallèle de deux branches composées
de résistors en parallèle ou en série. Il en résulte que :

RAB = 3R//3R =\R= 150 O car RCE = 2R//2R = R

Il est possible de retrouver ce résultat à partir de la figure 1.29c obtenue après analyse de l’antisymétrie.
On a alors :

BAB— RAD+RDB avec RAD — RDB = {R+(R//R)]//{R+(R//R)] soit*„ = 2x(|*//jlA =


b) Association en parallèle de deux générateurs parfaits
Pour deux générateurs de courant parfaits, connectés en parallèle et débitant des courants d’inten¬
sités respectives I\ et I2 , l’intensité du courant fourni par le générateur équivalent Ie est :

Ie = h+h

Remarques : 1) Le montage en parallèle de deux générateurs de tension parfaits n’est possible que s’ils
ont les mêmes f.e.m.
2) Un dipôle constitué par l’association en parallèle d’une source de tension parfaite, avec
n’importe quel autre dipôle, est équivalent au générateur de tension parfait seul, puisque
U = —E , quel que soit I et donc quel que soit l’autre dipôle.

c) Association en parallèle de générateurs réels

Un générateur de courant réel peut être représenté par l’association en parallèle d’une source de
-g courant idéale, de c.e.m X et d’un résistor de résistance R, (Fig. 1.34), puisque l’équation de la carac¬
c
Q
téristique du dipôle ainsi obtenu est : I— U/Ri +
1.
r\j
S
©
L ~(D
£
CL U
o
FIG. 1.34.

Pour deux générateurs de courant réels, de caractéristiques respectives {1\,R\} et {J2,/?2} , que
l’on associe en parallèle, on a :

R\Ri
Xe = X\ + X2 et Ri =
R\ + Ri
26 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

Lorsque deux générateurs de tension réels, caractérisés respectivement par {E\ , R\ } et {£2, R2} , sont
en parallèle, il convient d’abord de les transformer en générateurs de courant équivalents de c.e.m
X\ = Ei /R\ et X2 = E2/R2 , avant de les remplacer par le générateur de courant suivant :
E\ E2 R|«2
T' = T, + et R‘ =
¥2 Ri +R2

IV 3 . . — Application aux diviseurs de tension et de courant


a) Diviseur de tension

La connexion des bornes d’une source de tension à celles de deux résistors connectés en série
forme un montage simple et très utile, appelé diviseur de tension (Fig. 1.35). Il permet, en faisant varier
l’une, R\ , des résistances par rapport à l’autre R2 , de modifier la tension d’utilisation U\ aux bornes
du premier résistor. En effet, l’application des lois de Kirchhoff donne aisément :

Ri U puisque I=
U
Ui = RJ =
Ri +R2 RI +R2
Ainsi, la tension aux bornes du résistor 1 est une fraction de la tension totale. Lorsque R 1 varie entre
0 et 00, la tension U\ passe de 0 à U . Le diviseur de tension est souvent appelé potentiomètre.

Remarque : Notons que cette relation ne vaut que si le diviseur de tension ne débite lui-même aucun
courant, c’est-à-dire si aucun courant n’arrive ni ne part de la borne commune aux deux
résistors.

Le cas où R\ est négligeable devant R2 est celui où l’on introduit un ampèremètre dans un circuit :
la très faible résistance interne de l’ampèremètre ne modifie pratiquement pas la tension aux bornes du
dipôle avec lequel il est en série.

R\ U\

O
u T U\ R\ Ri Ih
Ri U2
rNJ

° FIG. 1.35. FIG. 1.36.


©
b) Diviseur de courant
£
CL Il existe une version analogue au diviseur de tension, appelée diviseur de courant. La connexion
O
des bornes d’une source de courant à celles de deux résistors connectés en parallèle forme aussi un
montage simple (Fig. 1.36) qui permet, en faisant varier l’une, R \ , des résistances par rapport à l’autre
R2 , de modifier le courant d’utilisation I\ dans le premier résistor. En effet, il vient en appliquant les
lois de Kirchhoff :

Gi
puisque
h h /1+/2 /
/, = G\U\ = U\ = U2 = G
—-
GI+G2 1 G2 G\ + G2 G\ ~\~ G2
Lois de base des circuits en régime stationnaire 27

Ainsi, le courant qui parcourt le résistor 1 est une fraction du courant total. Lorsque Gi varie entre 0
et oo , l’intensité I\ passe de 0 à / .
Le cas où Gi est négligeable devant Gj est celui où l’on introduit un voltmètre dans un circuit :
la très faible conductance interne du voltmètre ne modifie pratiquement pas l’intensité du courant qui
parcourt le dipôle avec lequel il est en parallèle.

Remarque : La correspondance entre les expressions du diviseur de tension et du diviseur de courant


est directe ; il suffit de permuter tension et courant d’une part, résistance et conductance
d’autre part. Aussi la qualifie-t-on de duale.

c) Exemple

Dans le circuit de la figure 1.37, où E = 5,0 V et R = 100 Cl , déterminons la tension UAB et


l’intensité I en considérant une succession de diviseurs de tension ou de courant. On trouve :

UAB = R R ÜCB
+ 2

Or UCB est la tension aux bornes d’une résistance équivalente Re = 2R//(R+R) = 2R//2R = R.
En utilisant un deuxième diviseur de tension, on obtient :

Re E E UAB
UCB =
Re +2R
E= —
3
d’où UAB = T
6
= 833 mV et
R f
1= — = 8,33 mA

On retrouve la valeur de / à l’aide d’un diviseur de courant :


g
I=
2R
!l E E
2R + R + R h
Ig = / = — = 8, 33 mA
=
f avec
Re + 2R 3R
d’où
6R

[g C , R
t
A
E

2R R UAB
*0
Us
2R U
TJ I
O
R
FIG. 1.37. FIG. 1.38.

s
© . . — Point de fonctionnement d’un circuit
IV 4

£ Associons deux dipôles afin de former un circuit, l’un des dipôles étant nécessairement actif.
CL
O
Proposons-nous de déterminer l’intensité du courant dans le circuit, ainsi que la tension aux bornes
des dipôles.

a) Cas simple

Le circuit de la figure 1.38 représente un circuit simple obtenu en associant un dipôle générateur
réel et un résistor, dont les caractéristiques, toutes deux en convention récepteur, sont les suivantes :
i) celle du résistor est I= U/R et se trouve dans le premier quadrant (Fig. 1.39a),
28 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

ii) celle du dipôle générateur satisfait à l’équation :

I E+U*
Ri
en convention récepteur E étant la f.e.m du générateur, R, sa résistance interne et Ug la tension aux
bornes du générateur (Fig. 1.39b).

I I I

h- F
0 0
U l-E US u
I
I \
a) b) c)
FIG. 1.39.

Comme Ug = — U, on détermine graphiquement le point de fonctionnement en portant les deux


caractéristiques sur un même graphique, celle du résistor et celle du générateur après changement de
Ug en -U (Fig. 1.39c) :
U E-U
I= - et 1=
R Ri
Le point de fonctionnement est évidemment donné par l’intersection de ces deux droites, puisque les
tensions aux bornes des deux dipôles doivent être égales.
Exemple : avec un générateur de f.e.m E = 1,5V et de résistance interne /?, = 10 fl , débitant
dans une charge de résistance R = 20 fl , on trouve :

U E-U R
soit U= E = 1,0 V et /= - = — = 50 mA
R Ri R + Ri ’ R 20

b) Cas d’une caractéristique rectiligne par morceaux


-g Lorsque la caractéristique d’un dipôle est rectiligne par morceaux, ou lorsque l’équation de sa
c
Q
caractéristique n’est donnée que par morceaux, la détermination du point de fonctionnement exige que
r\j l’on connaisse la zone concernée de la caractéristique.
° On résout le système d’équations obtenues, en faisant une hypothèse a priori, et l’on vérifie que
© la valeur trouvée est compatible avec cette hypothèse ; si ce n’est pas le cas, on se place dans l’autre
hypothèse.
£
CL
Exemple : un générateur de courant, de c.e.m 1— 20 mA et de résistance interne Æ, = 1 kfl ,
O
débite dans une diode, de tension de seuil Uj = 0, 6 V et de résistance interne r, = 20 fl (Fig. 1.40a).
L’équation caractéristique du générateur de courant est donc :

U
I= ÜL + T ce qui donne 1= 2—— car U = -Ug
Ri Ri
alors que la caractéristique de la diode est définie par morceaux (Fig 1.40b).
Lois de base des circuits en régime stationnaire 29

11 I
Pente l/ri
I X

Us 0
U Ud U

a) b)
FIG. 1.40.

i) Hypothèse 1 : la diode est bloquée


L’équation de sa caractéristique est donc / = 0 , avec U < Ud . On en déduit :

U = RiI = 20 V > Ud
ce qui absurde, puisque la diode est supposée bloquée ; cette hypothèse est donc incorrecte.
ii) Hypothèse 2 : la diode est passante
L’équation de la caractéristique est la suivante :

/=
U-Ud
n
Vérifions, par la résolution algébrique, que / > 0 ou que U > Ud :
U-Ud 1 U d’où U R,r, Ud U-Ud _ R{I — Ud
I= = = X+ — et I=
n R, Ri + n n n Ri + n
On trouve U = 0, 98 V > Ud et / = 19 mA > 0 ; c’est la bonne hypothèse.

V . — ASPECTS ÉNERGÉTIQUES EN RÉGIME STATIONNAIRE


-d
c
. .
V 1 — Bilan d’énergie
Q Considérons un dipôle AB convertissant en travail électrique de l’énergie qu’il reçoit d’une source
rNJ
d’énergie, d’origine électromagnétique, chimique ou autre. Soumis à une tension UAB entre ses bornes,
° il est parcouru par un courant d’intensité IAB Appliquons, aux porteurs de charge électrique du dipôle,
© le théorème de l’énergie cinétique (cf. Mécanique). Il vient :

£
CL = UABIAB-RI2AB + EIAB
O

où UABIAB est la puissance électrique reçue par le dipôle, due à la présence d’un champ électrique dans
le conducteur, Vj = —RIAB la puissance perdue par effet Joule et EIAB la puissance reçue par le dipôle
en raison de la conversion (cf. Électromagnétisme). Comme la variation élémentaire d’énergie cinétique
d Ek est nulle en régime stationnaire, il vient :

UABIAB — RI\B + RIAB = 0 d’où UABIAB = RÉAB — EIAB


30 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

Pour effectuer le bilan énergétique sur un circuit ne comportant qu’une seule maille formée de plusieurs
dipôles, il suffit d’écrire de telles relations pour tous les dipôles et de sommer. Il vient, en utilisant
l’indice k pour étiqueter les différents dipôles, I étant l’intensité commune dans le circuit :

YJUkI=YJRxI2-EkI = iyjUk = 0
k k k
puisque
k
=0

d’après la loi des mailles. Retenons donc que, dans un circuit, la somme des puissances reçues par
l’ensemble des dipôles est nulle, ce qui donne :

k k

Exemple : effectuons le bilan énergétique dans le circuit simple de la figure 1.41 dans lequel une pile,
de f.e.m E = 1, 5 V et de résistance interne r = 2,0fl, alimente une lampe électrique, de résistance
R = 20 fl . En appliquant la loi des mailles, on obtient l’intensité du courant dans le circuit, et les
différentes puissances mises en jeu :
1,5
/= -68,2mA d’où El — 1,5x68,2 = 102, 3 mW RI2 = 93 mW ri2 = 9, 3 mW
20 + 2
On voit que la puissance de conversion est dissipée par effet Joule, d’une part dans la résistance de la
lampe, d’autre part dans la résistance interne de la pile.

I
E

Pile

FIG. 1.41.

. . — Puissance électrique maximale fournie par un générateur


V 2
Pour un générateur réel, de f.e.m E et de résistance interne /?, , débitant dans une charge résistive,
de résistance R , cherchons à connaître la valeur de R pour laquelle la puissance dissipée est maximale
-g
c (Fig. 1.42a). Cette question est essentielle lorsque le générateur est de faible puissance.
Q La puissance dissipée par la charge a pour expression :
rNJ

RE2 E
° V = RI2 = puisque I=
© (R + Ri)2 R + Ri
Elle passe par un maximum pour :
£
CL {R + Rj)2 — 2R(R + Rj) R + Ri- 2R Ri -R = 0 soit R =
O = E2 = E2 Ri
(IR (R + Ri)4 (R + Ri)3 (R + Ri)3
car V est une quantité positive qui s’annule pour R nul et pour R tendant vers l’infini. Sur la figure
1.42b, on a représenté le graphe V(R) ; on voit que la puissance dissipée maximale et la tension aux
bornes de la charge valent respectivement :
E2 E
VM = —
4Ri
et U=-
2
Lois de base des circuits en régime stationnaire 31

[V(R)
E2
4Ri

40 R

Ri

a)
~Q k b)
T
FIG. 1.42.

Lorsqu’une telle condition de transfert maximal de puissance est réalisée, on dit qu’il y a adaptation de
résistance. Notons que cette adaptation peut être un inconvénient, car la résistance interne du générateur,
une pile par exemple, dissipe alors la même puissance, ce qui peut conduire à un échauffement interne
pouvant limiter sa durée de vie.

Remarque : Comme nous le verrons, ce résultat s’étend aux régimes quasi stationnaires sinusoïdaux
(cf. chapitre 2). Il est souvent important de récupérer une puissance maximale lorsque les
générateurs sont de faible puissance comme dans un microphone ou une antenne de télé¬
vision, car toute atténuation supplémentaire d’un signal déjà faible, dégrade considérable¬
ment la qualité du signal de sortie. Dans ce contexte, les générateurs basse fréquence uti¬
lisés en travaux pratiques possèdent en général une résistance interne de l’ordre de 50 fl,
bien plus faible que celle de la charge dans laquelle on les fait débiter ; on évite ainsi une
trop grande dissipation d’énergie dans le générateur.

. . — Transport de la puissance électrique


V 3
Analysons le transport de la puissance électrique fournie par un générateur, de f.e.m E et de résis¬
tance interne r , vers une charge de résistance Rc , via une ligne ohmique de résistance Ri (Fig. 1.43).

r
R,
1'
-d U Rc Uc
c
Q E
r\j
° FIG. 1.43.
©
La puissance fournie par le générateur et celle reçue par la charge ont pour expressions respectives :
£
CL
O Vg = Ul et Vc = UCI avec Uc = U - R,I
U étant la tension à la sortie du générateur, Uc la tension aux bornes de la charge et I l’intensité du
courant dans la ligne. Exprimons le rendement de l’installation en fonction de Ri , Vg et U :

Vc (U- RiI)I Vg - Ril2 _ Rf-


! )
r~Vg~ P, P8 Vg U-
32 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

Ainsi, pour une résistance de ligne fixée et une puissance électrique déterminée à transmettre, le rende¬
ment du transfert est d’autant plus proche de l’unité que la tension de distribution est plus grande.

Remarque : On retrouvera ce résultat en régime quasi stationnaire sinusoïdal (cf. chapitre 2). C’est
la raison pour laquelle la puissance électrique est transportée par des lignes à très haute
tension (225 et 400 kV).

CONCLUSION
Retenons les points essentiels.
1) Dans les circuits électriques, les dipôles électrocinétiques sont qualifiés de récepteur ou de géné¬
rateur électrique, suivant que la puissance électrique reçue est positive ou négative. En régime station¬
naire, cette puissance s’écrit, pour un dipôle AB :

V = UI avec U = UAB et / = IAB

Cette algébrisation n’est pas superflue, car certains dipôles peuvent se comporter en récepteur ou en
générateur, suivant les conditions de fonctionnement.
2) La caractéristique d’un dipôle exprime la relation entre la tension à ses bornes et le courant qui
le traverse. Elle met en évidence les propriétés du dipôle, notamment sa linéarité ou sa non-linéarité.
Nous l’avons écrite systématiquement sous la forme /((/) , avec la convention récepteur, dans laquelle
on compte positivement la puissance électrique reçue.
Il est utile de reconnaître les graphes des caractéristiques idéalisées des principaux dipôles : resis¬
tors, diodes, générateurs électriques, etc.
3) L’état électrique des circuits est déterminé par les deux lois de Kirchhoff, la première relative
aux nœuds, la seconde aux mailles d’un circuit :

T.£kh = 0 et y]skUk = 0
k=l *=1

La première sommation porte sur toutes les branches qui concourent au nœud considéré, avec £k = 1 si
le courant est orienté vers le nœud et e* = — 1 sinon. La seconde concerne tous les dipôles d’une même
maille, avec e* = 1 si le sens de £4 est le même que le sens d’orientation de la maille et e* — 1
TJ
sinon.
C

Q
4) Le théorème de Millman, qui est une simple réécriture de la loi des nœuds en termes de tension,
CH est très commode et très efficace, dès que l’on cherche un rapport de tensions. De même, les diviseurs de
° tension ou de courant, qui se déduisent aisément des lois de Kirchhoff, sont très utiles pour une gestion
© technique rapide de l’état électrique des circuits.
5) Sur le plan énergétique, la somme des puissances électriques algébriques reçues par les dipôles
£ d’un circuit est nulle. En outre, la puissance fournie par un générateur à un résistor est maximale lorsque
CL
O la résistance du second est égale à la résistance interne du premier.
Lois de base des circuits en régime stationnaire 33

EXERCICES ET PROBLÈMES

PI- 1. Caractéristiques d’une association de dipôles (web}


(Solution : http ://www.ast.obs-mip.fr/perez)
Tracer la caractéristique des dipôles équivalents aux groupements de la figure 1.44, sachant que les
diodes sont idéales.

Eo E0 E\ 1
-w—c
a)
R

e b)
R

-e R

c)
e R

d)

Eo

Eoe R

<Dÿ X
Eo
R

e e Ei
R

e) D g) h)

T®T —
Eo

e
Eo,
—KJ e
i) j)
FIG. 1.44.

PI- 2. Mesure de la résistance interne d’un générateur


Afin de déterminer la résistance interne d’un générateur, on réalise une première mesure à l’aide
d’un voltmètre, de très grande résistance interne. On relève une tension U\ = 22, 0 V . On ajoute alors
O un résistor, de résistance de R = 47 O , en parallèle, et on relève une tension t/2 = 19,5 V.
Déterminer la f.e.m du générateur, ainsi que sa résistance interne en fonction de R , U\ et Uj .
r\j Application numérique.
°
© PI- 3. Modélisation de diodes
£ Les dipôles, dont la caractéristique est rectiligne par morceaux, peuvent être remplacés, sur chaque
CL
O
partie de leur caractéristique, par une association en série ou en parallèle de dipôles idéaux simples.
1. Pour une diode réelle, de tension de seuil Uj et de résistance interne /?, , déterminer l’asso¬
ciation en série équivalente à cette diode en mode passant. Quelle est l’association en parallèle équiva¬
lente ?
2. Reprendre la question précédente pour une diode Zener, caractérisée en mode passant direct par
une tension de seuil Ud et une résistance interne i?( , et en mode passant inverse par une tension Zener
Uz et une résistance interne /?' .
34 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

PI- 4. Batterie tampon


Dans le schéma de la figure 1.45, E\ > E2 et le dipôle étudié V a une résistance R.
1. Déterminer le type de fonctionnement des deux générateurs, en fonction de R .
2. On suppose que la f.e.m E2 du générateur 2 est constante, et que la f.e.m du générateur 1 varie
entre E\ytn et E\ÿ La résistance R étant fixée, trouver la valeur de R\ telle que le courant débité par
le générateur 2 soit nul, lorsque E\ est maximal.
3. En calculant l’intensité / du courant dans le dipôle V , montrer que la présence du générateur
2 permet de diminuer l’influence des variations de E\ sur I. Application numérique pour E\ variant
entre 6, 0 et 7, 0 V , R = 100 EL , E2 = 1, 5 V et R2 = 1, 0 il .
h h
I É
Ex R2 R
Ohmmètre
mA

(j>
V
R\
x
FIG. 1.45. FIG. 1.46.

PI- 5. Ohmmètre analogique


Un ohmmètre est constitué par l’association en série d’un résistor de résistance R , d’un générateur
de f.e.m E = 9,00 V et d’un milliampèremètre de résistance interne RA = 100 El. Ce dernier est
connecté sur le calibre IM = 10, 0 mA (Fig. 1.46) et son écran comporte 100 divisions. On le branche
sur un résistor de résistance X.
1. Trouver R afin que la déviation soit maximale lorsque X est nul.
2. a) Pour X 0 , la déviation de l’aiguille du milliampèremètre est de n graduations. Donner X
en fonction de E , IM et n .
b) Quelles sont les valeurs de X correspondant aux différentes valeurs de n (de 10 en 10)?
3. Pour quelle valeur de X l’incertitude sur n est-elle minimale ?

PI- 6. Application simple du théorème de Millman


-g
c À l’aide du théorème de Millman, calculer, en volt, la tension entre le nœud N et la masse M dans
Q le montage de la figure 1 .47.
r\j Retrouver ce résultat en appliquant ce même théorème à la masse du montage.
° Ex = 12 V
© 1 kfl
•M Ri —

£
CL
o
/?3 = 3 kfl I[N R2
-
= 2 kfi
I .
£3 = 18 V R4 = 4 kfl E2 = 24 V
7777M
FIG. 1.47.
Lois de base des circuits en régime stationnaire 35

PI- 7. Circuit comportant une diode


Dans le circuit de la figure 1.48, le générateur de tension a une f.e.m E et le générateur de courant
a un c.e.m constant X . La diode présente une tension de seuil Uj et une résistance interne R' .
1. Déterminer U et I en fonction de E , X ,Ri , R , et R' .
2. Calculer U et I pour E = 1, 5 V , X = 100 mA , /?, = 10 fl , R = 10 fl , Ud = 0, 8 V et
R' = 15 fl .
3. La puissance maximale que peut dissiper la diode est de 0, 1 W . Convient-elle pour le montage
précédent ?
E

£î(f) I
I

Ri
e * u V D

A
FIG. 1.48. FIG. 1.49.

PI- 8. Résistance équivalente à un cube de résistors


La résistance de chaque segment du cube de la figure 1.49 est égale à R .
1 . Déterminer en fonction de R , la résistance du dipôle équivalent, lorsque le cube est alimenté
entre les points A et F . Application numérique pour R — 220 fl .

2. Même question lorsque le cube est alimenté entre les points A et H. Application numérique.

PI- 9. Résistance par carré d’une interconnexion


En électronique hyperfréquence, il est nécessaire de prendre en compte très précisément l’emplace¬
ment de chaque composant ; en outre, on ne peut négliger la résistance du matériau sur lequel sont gra¬
vés les composants. L’évolution des technologies conduit à des épaisseurs de conducteur de plus en plus
.
petites, de l’ordre de 0, 25 p.m Afin d’obtenir des résultats indépendants de la technologie, il est com¬
mode de découper le support en portions dont la longueur est égale à la largeur ; la résistance Rp d’une
-g
c portion est appelée résistance par carré du matériau considéré.
Q
rNJ
1. Rappeler l’expression de la résistance d’un conducteur parallélépipédique, en fonction de la
conductivité y d’un matériau, sa longueur / et sa section rectangulaire, de côtés a et e (Fig. 1.50a). En
° déduire Rp pour trois matériaux différents, d’épaisseur e = 0,25 |xm , aluminium, cuivre et tungstène,
©
de conductivités respectives :
£ yAI = 3, 65 x 107 S •m“ yeu = 5, 8 x 107 S m-î
• yw = 1,88 x 107 S-m"1
CL
O 2. L’introduction des résistances par carré permet de déterminer la résistance d’une portion de
substrat en se ramenant à un réseau discret et symétrique de résistances identiques. Ainsi, une portion
de substrat peut se ramener au réseau de résistances de la figure 1.50 b, où chaque résistance vaut Rp .
a) Sachant que l’alimentation électrique s’effectue entre les points A et B , déterminer la résistance
du substrat.
b) Exprimer la résistance d’une bande de substrat, de longueur très grande devant sa largeur
(Fig. 1.50c).
36 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

&

e
/ c=> —
-•C=>"
B B
a
a) b) c)
FIG. 1.50.

PI- 10. Étude d’un circuit symétrique et d’un circuit antisymétrique Cwëb)

Dans le circuit représenté sur figure 1.51a, les diodes sont idéales.

1. Trouver l’intensité du courant qui parcourt chaque diode.

2. Cette portion de circuit est maintenant alimentée comme le montre la figure 1.51b. Calculer la
nouvelle intensité dans chaque diode.

3. Reprendre la question précédente avec le circuit des figures 1.51c et 1.51d.

O 2R
Ri
2R
R
2R
R'
2R

R E E R EiIQ -IJ QM(f) T


R

a) b)
-g
c
Q
2R 2R
r\j
4R
° 2R 2R
© 4R_
R/2 \E E R/2
£ R/2 E E R/2 2R
CL
o 2R Ei

c)
e R

d)
FIG. 1.51.
Lois de base des circuits en régime stationnaire 37

PI- 11. Montages courte et longue dérivations

Le montage, représenté sur la figure 1.52, permet de tracer la caractéristique d’un dipôle ; selon la
position de l’interrupteur K , le montage est courte dérivation (position C ) ou longue dérivation (posi¬
tion L ). En général, l’ampèremètre possède une résistance Ra très faible et le voltmètre une résistance
Rv très grande.
1. Le dipôle est un conducteur ohmique, de résistance R .
a) Déterminer pour chaque position de l’interrupteur K , la résistance mesurée Rm = U/I en
fonction de R, Ra et Rv où U est la tension lue sur le voltmètre et / l’intensité lue sur l’ampèremètre.
b) En déduire l’erreur systématique relative AR/R = (Rm - R) /R pour les deux montages.
c) Préciser, selon la valeur de R , le meilleur choix pour l’interrupteur K .

I
A
Dipôle C
V
K L
U
FIG. 1.52.

2. On utilise ce montage pour déterminer la caractéristique d’une diode. Pour la diode branchée
dans le sens direct, on a rassemblé les valeurs mesurées dans le tableau 1.1.

I(mA) 0 0,2 1,0 4,0 10,0 13,0


K en C £/(V) <0,5 0,54 0,57 0,67 0,87 0,97
K en L UÇV) <0,5 0,55 0,65 0,97 1,62 1,95

TAB. 1.1.

a) Tracer les deux caractéristiques sur un même graphe. Quel est le montage le plus adapté à l’étude
de la diode passante ?
-g b) En assimilant la caractéristique à deux portions de droite, déduire la tension de seuil et la résis¬
c
Q tance interne de la diode. Déterminer la résistance interne de l’ampèremètre.
rNJ

3. Pour la diode branchée en inverse, on a relevé les valeurs rassemblées dans le tableau 1.2 :
°
©
(/(V) -5 -10 -20
£
CL
K en C 108 x / (A) -5 -10 -20
O
K en L 108 x / (A) -0,01 -0,01 -0,01
TAB. 1.2.

Quel est le montage le plus adapté à l’étude de la diode connectée en inverse ? Trouver la résistance
interne du voltmètre.
38 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

PI- 12. Alimentation d’un train

Les moteurs électriques de locomotrices fonctionnent en régime stationnaire, sous une tension de
1 500 V pour le TGV-sud et 750 V pour les réseaux urbains. L’alimentation s’effectue grâce à des sous-
stations qui abaissent la tension fournie par une ligne haute tension ( 3 000 V ) à la tension d’utilisation
1 500 V ou 750 V . Ces sous-stations sont réparties régulièrement le long de la voie et leur espacement
dépend du trafic de la ligne considérée, de 8 à 15 km . Il existe deux alimentations possibles, l’une dite
bilatérale et l’autre en parallèle (Fig. 1.53).

~TT
Caténaire
A

x
n B Fil de court-circuit

£ÎO ®k (pî£ £ÎO ® E

|
Xm f

Rail Rail
D D

a) b)
FIG. 1.53.

Nous nous proposons de comparer ces deux modes d’alimentation sur un modèle simple. Le moteur
de la locomotrice est branché entre les rails et la caténaire, qui est le fil aérien surplombant les rails.
L’intensité du courant stationnaire qui parcourt le moteur est Xm et est indépendante de la tension à
laquelle il est soumis ; aussi peut-on représenter le moteur par un générateur de courant idéal de c.e.m
Tm . La résistance linéique de la caténaire est Ri (une longueur x de caténaire a donc une résistance
xRi ) ; les rails ont, eux, une résistance négligeable en raison de leur grande section.
1 . En alimentation bilatérale, les sous-stations sont assimilées à des générateurs de tension parfaits,
de f.e.m E , répartis régulièrement et distants de D (Fig. 1.53a). On ne s’intéresse qu’à la portion entre
deux générateurs successifs. On désigne par x la distance entre la locomotrice et le premier générateur.
a) Déterminer, en fonction de x , la tension aux bornes du moteur Um .
b) En déduire la chute de tension aux bornes du moteur, AU = E Um , en fonction de x .
-d c) Trouver la valeur maximale DM de D , sachant que la chute de tension maximale acceptable est
c AUM Application numérique pour À UM = 150 V et Xm = 1 400 A ; la caténaire est constituée d’un
Q fil de cuivre, de 300 mm2 de section, dont la résistance linéique vaut Ri = 4, 2 x 10-5 fl •m-1 .
rNJ
d) Effectuer un bilan de puissance.
°
© 2. En alimentation parallèle, on utilise deux lignes court-circuitées au milieu du tronçon (Fig 1.53b).
a) Déterminer la tension fournie au moteur en fonction de x . On notera que les points A et B sont
£ au même potentiel ; il est donc possible de les relier par un fil de résistance négligeable, sans modifier
CL
O le circuit.
b) En déduire la nouvelle valeur DM . Application numérique.

PI- 13. Mesure de température

Le pont de Wheatstone, représenté sur la figure 1 .54, est alimenté par un générateur de tension
parfait de f.e.m E . L’ampèremètre a une résistance interne Ra .
Lois de base des circuits en régime stationnaire 39

h
M"
Ri R4

O R2 R3
B

FIG. 1.54.

1. Déterminer l’intensité I du courant qui traverse l’ampèremètre.


2. Établir la condition d’équilibre du pont.
3. Sachant le dipôle 1 est une thermistance dont la résistance varie avec la température selon :

et que R4est une résistance réglable que l’on peut modifier jusqu’à l’équilibre du pont, exprimer la
température T de R\ , en fonction de RQ , R2 , R3 , R4 et 7b .
4. Initialement, le pont est équilibré pour T — To . On porte R\ à la température 7b + A7’ .
La valeur de R\ devient alors /?o(l + e) avec e 1 . L’intensité minimale détectable étant
Im = 0, 1 |xA , déterminer le plus petit écart de température décelable autour de T = 300 K . On
donne R2 — R3 = R4 = 1 000 fl , E = 10 V et Ra est négligeable.

PI- 14. Modulateur en anneau


La figure 1.55a représente un modulateur dit en anneau ; sur la figure 1.55b, qui en donne une vue
en perspective, on peut apprécier les symétries du circuit. Les quatre résistances R sont identiques ainsi
que les quatre éléments V\ , V2 , V3 et V4 ; ces derniers sont des dipôles passifs non symétriques
et non linéaires, par exemple des diodes. L’orientation de la pointe du triangle qui représente l’un de
ces dipôles, permet de préciser le sens de branchement des bornes. Un générateur, connecté entre Ai
et B\ , impose une tension U\ . Un autre générateur, branché entre A2 et B2 , impose une tension U2 .
Les branchements extérieurs au modulateur sont représentés sur la figure 1.55c. On désigne par U la
-d tension qui apparaît entre a et b . On réalise avec ce circuit les quatre opérations indépendantes A , B ,
c
C et D suivantes :
Q
r\j i) opération A : on court-circuite les points A2 et B2 : U2 — 0 et U\ ± 0 ,
° ii) opération B : on court-circuite les points Ai et B\ : U\ =0 et t/2 / 0 ,
© iii) opération C :1e modulateur étant invariant par rotation d’un demi-tour autour de l’axe A1B1 ,
on fait subir aux intensités une rotation d’un demi-tour autour de l’axe de symétrie,
£ iv) opération D : le modulateur étant invariant par retournement de chaque dipôle et de chaque
CL
O résistance, suivi de la symétrie par rapport au plan A\B\A2B2 , on transforme les intensités comme
précédemment.
1. Dessiner le circuit après la transformation A . Que vaut alors U ?
2. Quel est le circuit après la transformation 5 ? En déduire U .
3. Déterminer, après la transformation C , les valeurs des nouvelles tensions U\ , U'2 et U' , en
fonction des anciennes U\ , U2 et U .
40 1. Lois de base des circuits en régime stationnaire

A2
\
A \ A
A2
> a

A
IR
\
a
s' fit r
R Th R
R
I
Bi A, >" J? \
/i /2
rAi -• Ai A2*-
/
R Th R /? / t/i U2
I
-• B\ B2
B2 > VA
A
%
h II

a) b) c)
FIG. 1.55.

4. Exprimer, après la transformation D , les valeurs des nouvelles tensions U" , C/" et U" en
fonction des anciennes Ux, U2 et U.
5. Pour de petites valeurs de Ux et U2, on suppose que U est bien représenté par le développe¬
ment :
U = ax f/i + a2U2 +biU2i+ b2Ux U2 + b3Uj + a Û\ + c2U\U2 + c3Ux U\ + cAü\
En utilisant les opérations A , B , C et D , montrer que certains coefficients sont nuis. Quelle est
la fonction d’un tel dispositif?

-d
o

s
©

£
O-
o
2
Lois de base des circuits
en régime quasi stationnaire

Nous nous proposons dans ce chapitre de généraliser l’étude faite sur les signaux stationnaires aux
signaux lentement variables au cours du temps. Ces derniers sont essentiels, car, pour la plupart des
signaux considérés dans les circuits électroniques, seule la partie variable au cours du temps contient
l’information intéressante ; la composante stationnaire, définie par les alimentations, fixe seulement le
point de fonctionnement des composants.

. — LOIS DE KIRCHHOFF EN RÉGIME QUASI STATIONNAIRE


. 1. — Approximation des régimes quasi stationnaires
La vitesse de variation des signaux sépare l’étude des circuits électroniques en deux domaines
distincts :
i) Si les signaux sont de variation lente, c’est-à-dire si la dimension / du circuit est très faible de¬
vant la longueur d’onde A du rayonnement électromagnétique associé à leur fréquence (cf. Électroma¬
gnétisme), il est possible de représenter les composants du circuit par une association de dipôles séparés
par des fils de connexion. C’est l’approximation des régimes quasi stationnaires, brièvement l’ARQS,
que l’on traduit aussi par une durée caractéristique de la variation d’une tension ou d’un courant, très
TJ
grande devant la durée de propagation du signal d’un point à l’autre du circuit.
C Exemples : pour la fréquence 50 Hz de la tension sinusoïdale d’alimentation du réseau de distribu¬
Q
~
tion électrique qui alimente un montage, on a A = c/f « 6 000 km et / 1 m . Pour une fréquence de
CH 100 MHz , typique d’un signal radioélectrique en modulation de fréquence, on trouve : A = c/f «3m,
° alors que la longueur des circuits des postes récepteurs n’excède pas quelques centimètres.
© ii) Si les signaux varient trop rapidement (domaine des micro-ondes ou des hyperfréquences), l’ana¬
lyse est totalement différente, car elle exige la connaissance exacte de la position de chacun des éléments
£ du circuit, la longueur des conducteurs entre les éléments du circuit jouant un rôle décisif en raison de
CL
O l’influence non négligeable de la propagation des ondes électromagnétiques d’un point à l’autre du cir¬
cuit. C’est ce que l’on observe dans les antennes qui se présentent comme des circuits ouverts parcourus
par des courants ! (cf. Électromagnétisme).
Exemple : pour les signaux reçus par les récepteurs paraboliques, dont le diamètre est de quelques
dizaines de centimètres, l’ ARQS n’est plus valable, car les fréquences sont de l’ordre de plusieurs GHz :
À = c/f ~ 3 cm .
Dans la suite, nous limitons l’étude à celle des signaux lentement variables.
42 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

Remarque : Notons que certains signaux, qui ne semblent pas vérifier l’ARQS, comme les échelons
de tension délivrés par un générateur de signaux carré, sont cependant traités dans cette
approximation. En effet, le saut de tension n’est pas instantané, puisque le passage de
0 à EQ s’effectue en une durée très courte. L’ARQS décrit bien la réalité si cette durée
de montée est longue devant la durée de propagation du signal. Dans la suite, nous nous
placerons dans l’ARQS, tout en négligeant la durée de montée, ce qui revient à assimiler
le signal carré réel au signal théorique.

.2. — Lois de Kirchhoff


Comme tous les effets dus à la propagation d’un signal sont négligés dans l’ARQS, il est légitime
de conserver le concept de courant dans une branche ou dans un dipôle : l’intensité dans une branche
est la même en tout point de cette branche, à tout instant. De même, la notion de différence de potentiel
et de tension aux bornes d’un dipôle est conservée (cf. Électromagnétisme).
Pour les notations en régime variable nous nous conformons à l’usage international : les lettres
minuscules i ou i(t) et u ou u(t) désignent l’intensité du courant et la tension à l’instant t.
Retenons donc que les lois des nœuds et des mailles en régime stationnaire, se transposent direc¬
tement en régime variable dans l’ARQS.

a) Loi des nœuds

La somme algébrique des courants concourants en un nœud est nulle :

£** = °
k

où l’on compte positivement les courants orientés vers le nœud ( ek = 1 ) et négativement les courants
orientés vers tout autre nœud ( £* = — 1 ). La sommation sur k porte sur toutes les branches arrivant au
nœud considéré.

b) Loi des mailles


La somme algébrique des tensions aux bornes des branches d’une maille décrite dans un sens
arbitraire est nulle :

TJ
y CM = o
c k
Q
fN Ici, Ek — 1 si les tensions ont le même sens que celui choisi sur la maille et e* = — 1, dans le cas
contraire.
°
©
1.3. — De nouveaux dipôles en régime variable
£ En régime variable, de nouveaux dipôles apparaissent (cf. Électromagnétisme) : les circuits com¬
CL
O
portent toujours des résistors, des diodes, mais aussi des générateurs variables (de tension ou de cou¬
rant), des bobines et des condensateurs.

a) Générateurs variables

En régime variable, les générateurs sont représentés comme en régime stationnaire, mais il faut
préciser la nature du signal délivré, par exemple un signal sinusoïdal, un signal de forme carrée, ou un
signal en forme de marche appelé échelon (Fig. 2.1).
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 43

u(t)
e u(t) e Jl
'U(t) e
0
l

FIG. 2.1.

Les générateurs utilisés dans l’ARQS sont les GBF (Générateurs Basse Fréquence) dont la plupart
sont capables de délivrer des signaux de formes variées et de fréquence et d’amplitude réglables par
l’utilisateur.

b) Condensateurs
Un condensateur idéal est caractérisé par sa capacité C , qui est le coefficient de proportionnalité
entre la charge q de l’une de ses armatures, par exemple A , et la tension à ses bornes (cf. Électroma¬
gnétisme) :
qA = CuAB ou q = Cu

Notons sur la figure 2.2 les conventions adoptées : l’extrémité de la flèche de tension pointe l’armature
A dont la charge est q . Dans ces conditions, on a, pour l’intensité du courant qui est orienté vers cette
armature :
dq du
i= d’où i=C—
dt dt

Remarques : 1) En régime stationnaire, un condensateur se comporte comme un interrupteur ouvert,


c’est-à-dire un coupe-circuit.
2) La charge de l’armature du condensateur est une grandeur continue, tout comme la
tension à ses bornes, ce qui se justifie par la continuité de l’énergie électromagnétique du
condensateur (cf. chapitre 4).

-g
C Kt) <7(01 I- <7(0 i(t)
Q
rNJ
4 B mm*
“(0 «(0
s FIG. 2.2. FIG. 2.3.
©

£ c) Bobines
CL
O
Une bobine idéale est caractérisée par son inductance L , qui est le coefficient de proportionnalité
entre la tension à ses bornes et les variations temporelles du courant qui la traverse (cf. Électromagné¬
tisme) :
di
u = L—
d/

La convention adoptée pour la tension et le courant est explicitée sur la figure 2.3.
44 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

Une bobine réelle est généralement bien représentée, jusqu’à des fréquences de quelques kHz ,
par l’association d’une bobine idéale en série avec un résistor représentant la résistance du bobinage
(cf. chapitre 7).

Remarques : 1) En régime stationnaire, une bobine idéale est équivalente à un court-circuit et une bo¬
bine réelle à la seule résistance de son bobinage.
2) Tout comme la charge de l’armature d’un condensateur, l’intensité du courant dans une
bobine est une grandeur continue (cf. chapitre 4).

II. — SIGNAL SINUSOÏDAL EN NOTATION COMPLEXE


. . — Importance du régime sinusoïdal
II 1

Les signaux sinusoïdaux basse fréquence ont une importance considérable dans la pratique, cela
pour plusieurs raisons :
i) ils sont faciles à réaliser (alternateurs, générateurs basse fréquence, etc.), transportables sur de
longues distances, sans grandes pertes, pourvu que l’amplitude de la tension soit suffisamment élevée,
ce que l’on réalise aisément à l’aide de transformateurs ; ainsi, le distributeur français EDF (Électricité
De France) fournit un courant sinusoïdal de fréquence 50 Hz , alors qu’en Grande Bretagne et aux USA,
la fréquence du réseau de distribution électrique est 60 Hz ;
ii) en outre, l’étude des circuits est particulièrement simple avec des signaux sinusoïdaux, puisque
ces signaux conservent leur forme, lorsqu’on les dérive par rapport au temps ou lorsqu’on les intègre ;
iii) enfin, un signal électrique quelconque est équivalent à une somme de signaux sinusoïdaux. Par
exemple, l’étude d’un circuit linéaire, siège d’un signal périodique carré, peut se ramener à celle de
signaux sinusoïdaux dont les fréquences sont des multiples entiers d’une fréquence fondamentale (cf.
annexe 2). La réponse obtenue est la somme des réponses relatives à chaque signal sinusoïdal.
Pour cette dernière raison, nous limitons notre analyse aux circuits constitués de résistors, de bo¬
bines, de condensateurs et de générateurs sinusoïdaux (de courant ou de tension).

. . — Du régime transitoire au régime établi


II 2
-g
c Observons, sur l’exemple concret simple d’un circuit associant en série, un générateur de signaux
Q sinusoïdaux, un résistor et un condensateur, l’évolution de la tension uc(t) aux bornes du condensateur
rNJ
(Fig. 2.4a).
°
© e(t),uc(t)
R «c(Ô
2 *m\
!
CL :A !1 ;
==l«c(t)
O

e{t) e(tj\ ! \ •Y'


Régime transitoire Régime établi

a) b)
FIG. 2.4.
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 45

La figure 2.4b représente l’enregistrement de la tension uç{t) obtenue sur un oscilloscope à mé¬
moire ; ce dernier a permis d’enregistrer uc(t) , à partir de l’instant pris comme origine ( t = 0 ) où l’on
ferme le circuit.
On constate que le signal devient sinusoïdal, avec la même fréquence que l’excitation, après une
durée relativement courte : la première phase durant laquelle le signal n’est pas sinusoïdal forme le
régime transitoire ; dans la seconde, le signal est sinusoïdal de fréquence identique à celle du générateur.
On dit que le circuit a atteint le régime établi (cf. chapitre 3).
Retenons le résultat expérimental suivant, que l’on justifiera ultérieurement (cf. chapitres 3 et 4) :
quel que soit le signal sinusoïdal fourni par le générateur, après la fermeture de l’interrupteur, les ten¬
sions et courants, en tout point d’un circuit linéaire, sont aussi sinusoïdaux, avec la fréquence du signal
du générateur.

. . — Notation complexe des grandeurs électriques sinusoïdales


II 3
a) Signal analytique associé à un signal réel
Pour étudier les circuits en régime variable, nous venons de voir que nous pouvons nous limiter à
l’étude des signaux sinusoïdaux. Pour ces signaux sinusoïdaux, il est très commode d’associer, à chaque
variable sinusoïdale s(t) — sm cos(o)t + <f>x) , la variable complexe s(t) appelée signal analytique
correspondant (cf. chapitre 15) :
s{t) = Re{s(t)} avec s(t) = sm exp (j(f>) exp(/W) = sm exp(jatt)
sm = sm exp (j<f>) étant l’amplitude complexe et j le nombre imaginaire tel que j2 = — 1 . Évidemment,
toutes les informations sur s(t) sont contenues dans s(t) : l’amplitude sm de s(t) est le module de
s(t) , sa phase o)t + cf) est l’argument de s(t) .
Remarque : Pour éviter toute confusion avec l’intensité i d’un courant, en électronique on désigne par
j le nombre complexe tel que j2 = — 1.

b) Intérêt de la notation complexe


Un premier intérêt de la notation complexe est la simplification des équations à résoudre pour
déterminer l’état d’un circuit en régime sinusoïdal. En notation complexe, une dérivation par rapport au
temps se traduit par une simple multiplication de la grandeur complexe par jo> :
dÿ _ d [j,„ expQr)] =jù)smexp(jù)t) =j(os et = -ors
TJ dt dt
C
De même, une intégration se traduit par une simple multiplication par 1 / (/<w) :
D
CH J sdt= jsm —sm exp(J(ot) + Cte = JO)
exp {jo)t) d t =
jo>
— s + Cte
° Les équations différentielles linéaires se ramènent ainsi à des équations algébriques simples. Par
© exemple :
£
CL
O
d2,
d t2 + re at +
— U)Q S = em cos (cot) donne y+ + "”5 = &'exp(/'"')
avec s — sm exp(jcot) . Il vient, après simplification par exp (jcot) :

Sm (_"2+>ÿ+“5)- em soit =
op- + jo)/re + oil
On en déduit facilement la solution s(t) du régime établi en prenant la partie réelle de s(t) :
s(t) - Re{ÿ} = Re{.vm exp(/0) exp(jo)t)} = smcos(o)t+ 4>) avec sm = |sj et (J) = arg(ÿ)
46 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

Un second avantage de la notation complexe est qu’elle permet de comparer très facilement deux
grandeurs dans un circuit. En effet, soit x(t) et y(t) deux grandeurs réelles, de même pulsation, que
l’on souhaite comparer en amplitude et en phase. Le rapport des amplitudes réelles est tout simplement
égal au rapport des modules et le déphasage <£ de y par rapport à x est l’argument de y/x :

y*
= \z- et (f> = (f>y - (f>x
Xm x\
On note que si (f) est positif, alors la grandeur y est en avance sur la grandeur x . Le nombre com¬
plexe y/x fournit donc tous les renseignements nécessaires pour comparer y(t) à x(t) . Deux gran¬
deurs particulièrement intéressantes à comparer sont précisément l’intensité i(t) du courant sinusoïdal,
qui traverse un dipôle, et la tension u(t) à ses bornes.

c) Représentation de Fresnel

La représentation de Fresnel d’un nombre complexe z = a + jb , attribuée au physicien français


A . Fresnel, est la représentation géométrique de ce nombre dans un plan cartésien Oxy , Ox étant l’axe
des réels et Oy l’axe des imaginaires. Le point A , qui représente le nombre complexe z , est tel que la
norme du vecteur OA est égale au module de z et l’angle ( Ox, OA ) à l’argument de z (cf. annexe 1).
Si le nombre complexe décrit une tension sinusoïdale, d’amplitude um , de pulsation a> et de
déphasage à l’origine </> , u = um cos {cot + (f>) , alors le vecteur de Fresnel, de longueur u„, , tourne
autour de l’origine O à la vitesse angulaire <o ; à t = 0, ce vecteur fait l’angle 4> avec l’axe Ox
(Fig. 2.5).

b— Um
Um

0
ü)t
+ <f>
+
a x = Re («J

FIG. 2.5.

TJ
c . . — Impédance d’un dipôle passif linéaire
II 4
Q
Le concept d’impédance permet de comparer, en régime sinusoïdal, l’intensité du courant qui tra¬
fN
verse un dipôle à la tension à ses bornes.
°
© a) Définition

£ En régime sinusoïdal, Y impédance d’un dipôle linéaire passif est le rapport entre les nombres
CL complexes représentant la tension à ses bornes et l’intensité du courant qui le traverse : Z = u/i .
O

Remarques : 1) Conformément à l’usage international recommandé, l’impédance est un nombre com¬


plexe que l’on ne souligne pas.
2) L’impédance n’a de sens qu’en régime sinusoïdal; ainsi, l’impédance offerte par un
dipôle, lorsque la tension à ses bornes est un signal carré périodique, n’a pas de sens.
Dans ce cas, on doit décomposer le signal en série de Fourier (cf. annexe 2) et définir une
impédance pour chacune de ses composantes (stationnaire ou sinusoïdale).
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 47

En régime sinusoïdal établi, u et i ont même pulsation, mais des phases respectives généralement
différentes <f>u et </>/ . Par conséquent :

Z = - = — = IZIexp
i hn
avec |Z| = ?
îm
et <p = <f>u - <f>i

Notons que l’impédance d’un dipôle est indépendante du temps et qu’elle est homogène à une résis¬
tance ; elle s’exprime donc en ohm et <p , qui est le déphasage de la tension u par rapport à l’intensité i
du courant, s’exprime en radian dans le système international d’unités.
La partie réelle de l’impédance du dipôle est sa résistance R , la partie imaginaire est sa réac¬
tance X :
Z = R+jX

On définit également l’admittance Y d’un dipôle, inverse de l’impédance :

1 1 1
u Z
d’où Y=
\Z\ exp(/V)
= \Y\ exp(-;V) avec \Y\ = —

Le module de Y est l’inverse de celui de Z et sa phase est opposée à celle de Z . Sa partie réelle est la
conductance G et sa partie imaginaire la susceptance B :

Y = G+jB

Remarques: 1) Puisque Y = 1/Z, les relations suivantes s’imposent : G = R/ (R2 + X2) et


B = -X/{R2 + X2) .
2) Comme nous le verrons, la résistance R d’un dipôle passif est toujours positive, alors
que la réactance est de signe quelconque. Ce résultat est relié à l’interprétation physique
de X (cf. Électromagnétisme). De même, la conductance G est toujours positive, alors
que la susceptance est de signe quelconque.

b) Impédances des composants usuels

En régime établi sinusoïdal de pulsation a> , on associe à la tension u(t) aux bornes du dipôle et à
TJ
C
l’intensité i(t) du courant qui le traverse, respectivement :
Q
u = um exp(j<f>u) expijcot) et i = im exp(jfc) exp (jcot)
CH
° i) Résistor
©
Pour un résistor, la relation entre u(t) et i(t) s’écrit simplement :
£
CL
O
u = Ri soit u = ZRi avec ZR = R
L’impédance complexe d’un résistor est réelle, car le courant et la tension sont en phase ( <p = 0 ) ; cette
impédance est indépendante de la pulsation a> .

Remarque : Comme l’oscilloscope ne permet de visualiser que des tensions, on étudie l’évolution d’un
courant variable dans un circuit à partir de la tension aux bornes d’un résistor parcouru
par ce courant ; la courbe obtenue est en phase et proportionnelle au courant.
48 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

ii) Condensateur idéal


Pour un condensateur idéal, de capacité C , la relation entre u(t) et i(t) est :

dq du „
i= — = C —— car q = Cu
dt dt
Il vient, en régime sinusoïdal et en notation complexe :

1
i=jC(ou d’où u = Zci avec Zc = jCoj
7—

Ainsi, l’impédance complexe d’un condensateur idéal est un nombre imaginaire : le courant et la tension
sont en quadrature, précisément (p =—TT/2 rad ; u est en retard de îT/2 rad sur i.
Le module de l’impédance d’un condensateur idéal diminue quand la pulsation augmente. À très
basse fréquence, il devient très élevé : le composant se comporte comme un coupe-circuit. À très haute
fréquence, c’est l’inverse puisque le module de l’impédance est très faible : le composant est équivalent
à un court-circuit.
iii) Bobine idéale
Pour une bobine idéale d’inductance L , la relation entre u(t) et i(t) est:

di
u = L—
dt
d’où u = LÿL=jL(oi
dt
soit u = ZLi avec ZL = jL(o

L’impédance d’une bobine idéale est donc un nombre imaginaire ; le courant et la tension sont en qua¬
drature : <p = 7T/2 rad ; u est en avance de TT/2 rad sur i.
Le module de l’impédance d’une bobine idéale augmente avec la pulsation ; à très basse fréquence,
la bobine se comporte alors comme un court-circuit. En revanche, à très haute fréquence, c’est l’inverse :
le composant devient un coupe-circuit.
Sur la figure 2.6, on a dessiné les représentations de Fresnel des impédances des trois dipôles
passifs principaux : résistor, condensateur idéal et bobine idéale.

Im {/?}" ImIZC} Im{Zz,}


-d
c
0 Re{Zc}
Q
r\j 0 Re{ZU
0
° Re{*}
©

£ FIG. 2.6.
CL
O

c) Caractéristique d’un condensateur ou d’une bobine idéale

En régime sinusoïdal, la caractéristique i(u) d’un condensateur ou d’une bobine idéale ne pré¬
sente que peu d’intérêt, puisque la courbe obtenue dépend de la fréquence d’étude. En effet, pour un
condensateur :
im-
i = im cos(W) et u = umcos(a>t + (p) avec um = \Zc\im = —
Ca>
et tp = arg(Zc) = — W2 rad
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 49

On reconnaît l’équation paramétrée d’une ellipse dont le rapport des axes vaut 1 jCoi . La figure 2.7
représente cette ellipse pour un condensateur de capacité C = 1 p,F soumis à une tension sinusoïdale
d’amplitude constante et de fréquences successives 50 , 200 et 500 Hz . À la fréquence la plus basse,
la caractéristique se rapproche de celle d’un coupe-circuit, qui est précisément celle obtenue en régime
stationnaire.

i{(0 1: 50 Hz
II : 200 Hz
ni/ \ III : 500 Hz
/il
: I

u{t)
\ ;
\ /
\ /
\ ./
FIG. 2.7.

Il est possible d’observer de telles courbes en utilisant la fonction « test de composants » de certains
oscilloscopes, lesquels fournissent une tension sinusoïdale de fréquence 50 Hz .
Au cours d’une période, on constate que le condensateur se comporte tour à tour en générateur et
en récepteur, puisque sa caractéristique explore les quatre quadrants. Le condensateur est néanmoins un
dipôle passif, puisqu’il n’échange de l’énergie qu’avec le circuit ; aussi l’énergie qu’il fournit n’excède-
t-elle jamais celle qu’il a reçue du circuit lors de la phase précédente où il s’est comporté en récepteur.
Il en est de même pour les bobines idéales qui ne peuvent que stocker de l’énergie sous forme
magnétique.

. . — Association d’impédances
II 5

Les lois d’association des impédances complexes sont identiques à celles relatives aux résistors en
régime stationnaire (cf. Électromagnétisme).

a) Association en série
-g
c
Comme les différents dipôles associés en série sont parcourus par le même courant et que la tension
Q
aux bornes du dipôle équivalent est la somme des tensions aux bornes des dipôles qui le composent, on
r\j
trouve, en notation complexe :
°
©
i= il=k = -=ik = -=in et M = M, +M2 + ...+«*+...+«„
£ Il en résulte :
CL
O

_M_Ml «2 ... % = - -
e~ +
i~ i i + + + +'"<k=zl+Z2 + ...+Zn soit Ze = J]Z*
-2 -
-• *=i

Exemple : déterminons l’impédance complexe équivalente à l’association en série d’un résistor, de


résistance R , d’une bobine idéale, d’inductance L , et d’un condensateur idéal, de capacité C . D’après
50 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

ce qui précède, on trouve :


2-1 */2

z=*+J{u*-k) d'où |z|= è)


On voit que |Z| passe par une valeur minimale qui vaut R , pour (O = 1/ (LC)1/2 (cf. chapitre 3).

b) Association en parallèle
Comme les différents dipôles associés en parallèle sont soumis à la même tension et que l’inten¬
sité du courant qui traverse le dipôle équivalent est la somme des intensités dans chaque dipôle qui le
compose, il vient, en notation complexe :
i= i\+i2 + - + ik + - + L et u = u\ = u2 = ... = Uk = ... = u,t
Par conséquent :

Y' =i
U
=k + kU + ... + kU = iL + il + ... + kl = y, + Y2 + ... + Yn soit
U M, U2 lin k=1

Exemple : calculons l’admittance complexe équivalente à l’association en parallèle d’un conducteur


de résistance R , d’une bobine idéale d’inductance L et d’un condensateur idéal de capacité C . D’après
ce qui précède :
2-1 ï/2
Y=
l ' ,r,a 1 ' j(c" L.) d’où \Y\ - GH Ccu —
1
-—
LOJ )
Ce circuit oppose donc une admittance minimale qui vaut l/R à un courant de pulsation (o = CJQ avec
(OQ = 1/(LC)!/2 . Comme cette admittance est nulle lorsque R est infini, le courant entrant dans le
circuit dans ce cas est nul ; le circuit semble s’opposer à un tel courant, d’où son nom de circuit bouchon
(cf. chapitre 3).

. . — Générateurs en régime sinusoïdal établi


II 6
En régime sinusoïdal établi, les générateurs délivrent un signal, tension ou courant, caractérisé
par l’amplitude, la fréquence / = ù)/(2TT) et le déphasage éventuel <p par rapport à une référence.
TJ
On écrira, respectivement pour un générateur de tension et un générateur de courant, qui fournissent
C

Q
respectivement la f.e.m e{t) et le c.e.m i(t) (prononcer iota) :
(H e{t) = em exp(jo>t + <f>e) = exp (/&>r) et i(t) = im exp(jut + 4>i) = km exp(jot)
° Le plus souvent, le circuit ne comporte qu’un seul générateur, lequel sert alors de référence pour les
©
déphasages ; 4>e ou (f)L sont alors nuis.
£ Les générateurs réels présentent en outre une impédance interne Z, qui prend en compte l’écart de
CL
O
leur comportement par rapport aux modèles de générateurs idéaux. Pour un générateur de tension, l’im¬
pédance interne Z, est en série avec la source de tension ; pour un générateur de courant, l’admittance
interne K, = 1/Z,- est en parallèle avec la source de courant (Fig. 2.8).
Les relations entre le courant i et la tension u sont donc les suivantes :

u = Zii-em et i_ = Yiu + Lm

pour un générateur de tension et de courant, respectivement.


Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 51

Yi = 1/Zi
e ~
i
L Zi
K K

FIG. 2.8.

Tout comme en régime stationnaire, on passe d’une représentation à l’autre, en remplaçant la source
de tension par une source de courant selon la correspondance = eÿ/Z,- = eÿ Yi et en associant
l’admittance interne Yt = \/Zi en parallèle.
Les GBF les plus couramment utilisés présentent une résistance interne de 50 fl et imposent que
l’une de leurs bornes soit la masse du circuit, car elle est reliée par une connexion interne à la prise de
terre. Il existe également des GBF, dits à masse flottante, pour lesquels aucune des bornes n’est reliée à
la terre et qui n’imposent pas de masse au circuit.

III. — LOIS DE BASE EN RÉGIME SINUSOÏDAL


. . — Écriture des lois de Kirchhoff en régime sinusoïdal
III 1
Nous avons déjà vu que les lois de Kirchhoff restaient valables dans Y ARQS. Réécrivons-les en ré¬
gime établi sinusoïdal, de préférence à l’aide de la notation complexe, cette dernière permettant l’utili¬
sation habituelle des règles simples du calcul algébrique sur les nombres complexes.

a) Loi des nœuds

Comme les tensions et les intensités des courants sont de même pulsation a) , tous les termes en
exp (jû>t) se simplifient ; aussi la loi des nœuds porte-t-elle uniquement sur les amplitudes complexes :

Ç £k h(t) = Re
I Ç ek it j j
= Re exp(/Vu/)
Ç ek Lm,k j =0 donne
k
=0

avec ek — 1 pour les courants orientés vers le nœud considéré A et ek = - 1 pour les courants orientés
-g vers un autre nœud. Évidemment, la somme porte sur toutes les branches arrivant en A .
c
Q b) Loi des mailles
r\j
La loi des mailles, elle aussi, s’écrit uniquement en fonction des amplitudes complexes :
°
©

£
CL
O
Ç £k Mfc (t) = Re|Ç j jexp(/W) Ç
ek M* = Re ek
J =0 soit
k
=0

avec £k = l si les flèches qui représentent les tensions sont orientées dans le sens de parcours de la
maille. La sommation porte sur toutes les branches formant la maille considérée.

c) Application à la détermination d’impédances

On a vu, en régime stationnaire, que le pont de Wheatstone permettait de déterminer la résistance


d’un résistor inconnu. De façon analogue, un tel pont peut être utilisé en régime sinusoïdal établi pour
52 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

déterminer l’impédance d’un dipôle linéaire inconnu. Le montage est alors appelé pont de Maxwell ;
on l’utilise pour déterminer les caractéristiques d’une bobine réelle que l’on modélise à basse fréquence
en associant en série une bobine idéale d’inductance L\ et un résistor de résistance R \ . Les résistances
/?2 et /?4 sont connues, R3 et C3 sont réglables. Lorsque le générateur délivre une tension em cos {(ot)
entre les points P et Q, l’ampèremètre de résistance R(l indique l’intensité i du courant dans la
branche AB (Fig. 2.9).

A
Rl Ri
L\ 'i
P h A Q
h *3

C3
~e
e
FIG. 2.9.

L’expression de l’intensité est obtenue en utilisant les lois de Kirchhoff en notation complexe. La
loi des mailles appliquée dans les trois mailles donne les trois équations suivantes :

Z\i\ + Rai — Z4I2 — 0 -e + Zlil+Z2(ii-0 = 0 — e + Z4I2 + Z3U2 +l) = 0


On en déduit :
e + Zji e — Z31
il = Z\ + Z2 et i2 = Z4 + Z3
D’où :
Z2Z4 — Z1Z3
i= R(t (Z, + Z2)(Z3 + Z4) + Z\ Z2 (Z3 + Z4) + Z2Z3 (Zj + Z2)
Le pont est équilibré si l’ampèremètre n’est traversé par aucun courant, ce qui implique une relation
entre les quatre impédances analogue à celle qui a été établie en régime stationnaire :

soit (R\+jL\a))
Ri
Z1Z3 - Z2Z4 1 + jRÿCÿü)
= R2R4

Il en résulte que R1R3 + jLiRÿco = R2R4 + , ce qui donne, en identifiant partie réelle et
-g partie imaginaire : R\ = R2R4/R3 et L\ = R2R4C3 .
c
Q Exemple : afin de déterminer les caractéristiques d’une bobine à air de 1 000 spires, on réa¬
r\j lise le montage en prenant R2 = R4 = l kfl et un générateur de tension stationnaire. L’équilibre
° est obtenu pour R3 = 72 kfl . Le générateur stationnaire est alors remplacé par un GBF et l’équi¬
© libre est de nouveau atteint pour C3 = 42 nF. On en déduit la résistance interne de la bobine,
R 1 = R2R4/R3 = 13,90, ainsi que son inductance L\ = R2R4C3 = 42 mH .

CL
O III 2. . — Théorème de Millman
Le théorème de Millman reste également valable en régime sinusoïdal dans l’ARQS, pourvu que
l’on utilise les amplitudes complexes des tensions. Au nœud A d’un circuit, la tension a donc pour
expression :
Y,k Yk(üm,k + £kÇ-m,k) + £kLn,k
lLn,A
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 53

la sommation portant sur toutes les branches qui aboutissent en A ; rappelons que l’on compte positi¬
vement les f.e.m orientées vers le nœud A ( e* = 1 ) et les c.e.m dirigés vers le nœud A ( e'k = 1 ).
Exemple : déterminons la tension u(t) aux bornes du résistor dans le circuit de la figure 2.10 où
les générateurs de tension et de courant fournissent des signaux de même fréquence / , déphasé de
TT j2 rad :

e(t) = em cos(ù>t) et i(t) = tm cos (a>t + d’où e{t) = em expijcot) et i(t) = jim expijcot)

Si on choisit une valeur nulle pour la tension au point M où les deux générateurs sont connectés, la
tension u{t) recherchée est égale à celle du nœud A reliant le résistor et le condensateur. En appliquant
le théorème de Millman en ce point, on obtient :

_ jeC(o + L emC(o + Lm
- ~ exp(jat)
jCo) l/R Cù) -j/R
On en déduit l’expression de u(t) = um cos(wt + <f>) avec :

«m =
emC(o + Lm et </> = arctan
1
(CW + l/R2) 1/2 RCoj

A
C

A R u

M
FIG. 2.10.

. . — Symétries d’un circuit


III 3
Il est judicieux d’utiliser les propriétés de symétrie et d’antisymétrie des tensions et des courants
(cf. chapitre 1 et Électromagnétisme). Rappelons les résultats essentiels :
-g i) si le réseau (ou une portion du réseau) présente un plan de symétrie V , aucun courant ne traverse
c
Q
V et les points symétriques par rapport à V sont à la même tension ;
r\j ii) si le réseau présente un plan d’antisymétrie Q , la répartition des courants est aussi antisymé¬
trique et les points de Q sont au même potentiel.
°
©
•M Remarque : Il existe d’autres théorèmes importants relatifs aux circuits linéaires (théorèmes de super¬
£ position, de Thévenin et de Norton), que nous verrons ultérieurement (cf. chapitre 5).
CL
O
. . — Diviseurs de tension et de courant
III 4
Les expressions établies en régime stationnaire pour les diviseurs de tension ou de courant se
transposent aisément (Fig. 2.11) :

Zi Yi
—i = u et i, = i
Z\ + Z2 YI + Y2
54 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

h*
T

Z\ “1
ii
« ï Z, Z2 R_
Z2 «2

a)
V b)
«(0

FIG. 2.11. FIG. 2.12.

Exemple : un générateur de tension impose une tension sinusoïdale aux bornes d’un circuit RC
série, avec C = 2, 2 |xF et R = 500 fl (Fig. 2.12). Calculons l’amplitude et le déphasage de la tension
aux bornes du condensateur. En notation complexe, il vient, puisqu’il s’agit d’un diviseur de tension :
Zc 1 1
—C,m ~ —m d’oÙ —C,m = Cm =
Zc + R l+R/Zc 1 + jRCù) ~m
L’amplitude de la tension uc est alors égale à :
I 1
um — em = em avec T = RC = 500x2,2 x 10-6 = 1. 1 ms
1 + jcoT [1 + (wt)2]1/2 1
Cette amplitude se réduit quasiment à em pour CJ r et devient très faible pour <w r_1 . On
déduit aisément de l’expression de wCm le déphasage de uc par rapport à la tension du générateur prise
comme référence de phase :
1
0 = arg 1 + j(OT
= — arg(l + jcoT) = — arctan(<ur)
Notons que ce déphasage varie entre 0 en régime stationnaire et TT / 2 rad à haute fréquence.
III 5. . — Application à la mesure de l’impédance interne d’un GBF
Il est possible d’utiliser un diviseur de tension pour déterminer l’impédance interne d’un GBF. Il
s’agit de la méthode dite de la tension moitié. Après avoir relevé la f.e.m em du GBF, on branche sur
celui-ci une résistance variable que l’on ajuste jusqu’à ce que la tension u à ses bornes soit égale à
em/2 (Fig. 2.13).
-g GBF
c
Q
r\j Ri
°
©
R/f\u
•M 'C
£
-t-
CL
O
FIG. 2.13.

La résistance variable est alors égale à la résistance interne du GBF. En effet :


R e,n R 1
u- em R d’où = et R = Ri
+ Ri 2 R + Ri 2
Exemple concret : em — 10 V , R = 50 fl d’où /?, = 50 fl.
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 55

IV . — PUISSANCE EN RÉGIME SINUSOÏDAL


. . — Puissance active ou puissance moyenne
IV 1
En régime variable, la puissance instantanée V, reçue par un dipôle s’obtient à partir de l’expres¬
sion stationnaire, valable à tout instant (cf. Électromagnétisme) :

Vi{t) = u(t)i(t) soit Vi{t) = umim cos ((ot + <f>u) cos(o)t + fa)

puisque, en régime sinusoïdal, u{t) et i(t) s’écrivent respectivement :


u{t) = um cos {(ot + 0U) et i{t) = im cos((ot + fa)
En raison des fréquences habituellement utilisées dans l’ARQS, le plus souvent supérieures à 50 Hz ,
et de la durée Td d’une expérience généralement très supérieure à la période T = 1//, la grandeur
intéressante est la puissance moyenne reçue :

V = Vi(t) =
ff
'd J0
Vi{t) d t

avec : Vj(t) = umim cos (eut + <j>u) cos(ut + fa) = -umim[cos{2(ot + + fa) + cos(fa - fa)]
Ainsi, la puissance instantanée V/t) varie sinusoïdalement avec la pulsation 2(o autour de la
valeur moyenne V :

I
V = -Umim X
1
Td. r 2Td
1
[cos(2wr + fa + fa) + cos(<£„ - fa)\dt = —u,„im cos(fa - fa) x Td

puisque le premier terme sinusoïdal donne, par intégration, une valeur pratiquement nulle, ce qui justifie
la définition précédemment donnée (cf. Oscilloscopes et multimètres) dans laquelle on a remplacé Td
par T . La puissance moyenne ou puissance active V s’écrit donc simplement en fonction du déphasage
(p — 4>„ — 4>i de la tension par rapport à l’intensité : V — (umim/2) cos <p. On l’exprime souvent en
fonction des grandeurs, U et / , appelées respectivement tension et intensité efficaces :

I
V = -umim cos cp = UI cos (p
Um im
/= <P = fa ~ fa
avec
U=T2 " sfï
avec

T3
c Par définition, la valeur efficace d’une tension ou d’un courant variables est la valeur qu’il faudrait
Q donner à cette grandeur, en régime stationnaire, pour dissiper la même puissance que dans un résistor.
fM La puissance V dissipée dans un résistor soumis à une tension sinusoïdale est V — umim/2 — UI soit
° V = tÉml(2R) . En régime stationnaire, la puissance dissipée dans un résistor, soumis à une tension U,
© est Vs = U2 /R ; en identifiant, on conclut que ces puissances sont égales si on a bien U = um/ \/2 . Le
même raisonnement peut être conduit avec l’intensité et donne / = im/V
2.
£ Exemple : la tension efficace du réseau d’alimentation électrique sinusoïdale des particuliers est de
CL
O 230 V , ce qui correspond à une tension d’amplitude um = 230 x s/2 = 325 V .
La définition de la valeur efficace X d’une grandeur x(t) périodique, de période T , est donc telle
que (cf. Introduction expérimentale, oscilloscopes et multimètres) :

X2
expression valable aussi pour des grandeurs périodiques non sinusoïdales.
56 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

Le facteur cos cp , qui apparaît dans l’expression de V , est le facteur de puissance ; il s’exprime
simplement à l’aide de l’impédance du dipôle :
Re{Z}
COS<P=ÿ
Ainsi, pour U et I fixés, la puissance moyenne reçue par le dipôle peut varier de 0 lorsque
<p — ±7T/2 rad , à UI pour cp — 0 .
Pour un résistor, dont l’impédance est réelle, le facteur de puissance est maximal ( cos cp = 1 ), et
la puissance active reçue vaut alors UI .
Pour un condensateur idéal ou une bobine parfaite, le facteur de puissance et la puissance reçue
sont nuis puisque cp = ±7r/2 rad ; pour de tels composants la puissance active V est nulle, alors que
la puissance instantanée ne l’est pas : elle est tantôt positive, tantôt négative, car le dipôle stocke de
l’énergie puis la restitue au cours d’une période (cf. Électromagnétisme).
Précisément, la puissance instantanée reçue par un condensateur s’écrit :

m = “mD =ucÿ = ft(ÿcfj


soit le taux de variation de l’énergie stockée par le condensateur.
De même, la puissance instantanée reçue par une bobine idéale a pour expression :

Vi(t) = u(t)i(t) = iL—


di
dt
=
m
soit le taux de variation de l'énergie stockée par la bobine.
Seule la partie résistive d’un dipôle absorbe de la puissance active. En effet, pour un dipôle quel¬
conque, d’impédance Z — R + jX , la puissance reçue a pour expression :
I 1 1 R R
V = ~umim cos cp — -Ri2m = 2R2+X2Um car um = |Z|,„ e,
cosy=1f[=(R2+y)|/2
Cette puissance s’annule, quelle que soit la valeur de X , pour R — 0 . Notons que la réactance X influe
en général sur la valeur de um ou im et donc sur la puissance dissipée, bien que la dissipation ne se
produise qu’au niveau des parties résistives.

TJ IV 2 . . — Puissance apparente et puissance réactive


c
Q a) Puissance apparente
CH La puissance moyenne reçue par un dipôle, V = UI cos cp , ne peut dépasser la valeur S = UI,
° laquelle fournit une estimation rapide de l’équipement indispensable en tension et en courant. Pour
© distinguer cette quantité S de la puissance active V exprimée en watt, on l’appelle puissance apparente
et on l’exprime en volt-ampère (VA).
£
CL Exemple : un transformateur est un appareil permettant, grâce au phénomène d’induction entre un
O
circuit primaire et un circuit secondaire, une modification de la tension sinusoïdale sans variation de
puissance (cf. chapitre 7 et Électromagnétisme). Sur sa plaque signalétique sont inscrites les caracté¬
ristiques suivantes : 230 V au primaire, 12V au secondaire et 60 VA , ce qui correspond dans le
secondaire à Us= 12 V et Is — S/U = 5 A . Ce transformateur pourra donc débiter dans le circuit se¬
condaire un courant maximal de 5 A . Dans ce cas, la puissance disponible dépendra de l’impédance de
la charge connectée aux bornes du circuit secondaire ; elle est généralement inférieure à 60 W et égale
à cette valeur lorsque la charge est purement résistive.
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 57

b) Puissance réactive

Il est utile d’introduire, en dehors de la puissance active et de la puissance apparente, une autre
puissance qui exprime les rôles des composants, tels qu’un condensateur ou une bobine. Ainsi, définit-
on la puissance réactive Q selon :

I
Q = umim sin V — UIsin <p

Pour la distinguer de la puissance active et de la puissance apparente, on l’exprime en volt-ampère-


réactif (VAR).
La puissance réactive d’un résistor est nulle, car ce dipôle n’introduit aucune différence de phase
entre la tension et le courant. En revanche, celles d’une bobine d’inductance L et d’un condensateur de
capacité C valent respectivement :

I2
Q = UI sirup = UI = Lui2 et Q = f//sin <p = -UI = -
CM

Ce concept de puissance réactive permet de caractériser le type d’installation :


i) si Q > 0 , le système reçoit de la puissance réactive, puisque sin <p > 0 ; l’installation est de
type inductif,
ii) si Q < 0 , le système fournit de la puissance réactive, puisque sin <p < 0 ; l’installation est de
type capacitif.
Notons que les puissances active, apparente et réactive, sont reliées par la relation simple suivante :

S2 = V2 + Q2

ce que l’on retient sous la forme d’un triangle de puissances où les trois puissances sont les trois côtés
d’un triangle rectangle d’angle <p (Fig. 2.14).

ri 5
Q
c
Q
r\j
V V
H
° FIG. 2.14.
©
Exemple : sur le transformateur d’une guirlande de sapin de Noël, qui comporte 180 petites lampes
£
CL
connectées en série, on peut lire les informations suivantes :
O

PR/Entrée : 230 V -50 Hz SEC/Sortie 24 V - 850 mA - 20, 4 VA

En outre, il est indiqué que chaque lampe consomme une puissance de 0, 112 W.
Ainsi, le transformateur est constitué d’un circuit PRimaire aux bornes duquel la tension sinusoï¬
dale du secteur de valeur efficace 230 V et de fréquence 50 Hz est appliquée. Aux bornes du SECon-
daire, la tension efficace est de 24 V, l’intensité de 0, 85 A, d’où la puissance apparente de 20, 4 VA.
58 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

On peut en déduire le cos <p de l’installation selon :

V 180x0,112 1
COS (p = — = 0, 988 d’où tan <p I =0,155
S 20,4 COS2 (p
Comme la résistance de l’ensemble des lampes est telle que V = U] /R , il vient :

242
= 28,60
V 20, 15

IV 3 . . — Puissance complexe
La notation complexe, qui est un intermédiaire de calcul très commode, n’a pas été utilisée dans
l’analyse énergétique précédente, car cette dernière fait apparaître des grandeurs quadratiques. Cepen¬
dant, on peut l’introduire en remarquant les égalités suivantes :

1 1 1
-Re{UmCn} = -Re{wm exp(/</>„) im exp(-;0,)} = -umim cos cp

et :
1 1 1
-Im = -lm{um exp(/0„) im exp(-y'0,)} = -umimsincp

/* désignant le complexe conjugué de im . Il vient donc :


I
V = Re{P} Q = Im{2} S= \V\ où V = V+jQ=-um£n

désigne la puissance complexe reçue par le dipôle considéré.


Pour un dipôle d’impédance Z — R +jX , ou d’admittance Y — G +jB , on a :

I I
=Z,1= +•'X,2
£= 2&X =

ou bien
1 1 1
£= = = jHüJ2 = 1” GU2 -jBU2
TJ
c
Remarque : La partie réelle de la puissance complexe est la puissance moyenne réelle (puissance ac¬
Q
fN tive) et non la puissance instantanée réelle.

°
© IV 4 . . — Grandeurs efficaces complexes
£ Ce qui précède suggère de définir des grandeurs complexes efficaces, associées aux tensions et aux
CL intensités sinusoïdales :
O

L = /exp {jfc)
U= %
y/2
= Uexp(j<t>u) et / = -%
V2
On écrira alors :

u(t) — uVlexpijcot) i(t) = Iy/2exp(j(ot) et V = Re{t/T}


Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 59

. . — Théorème de Boucherot
IV 5

Dans un circuit électrique, certains dipôles générateurs fournissent de la puissance électrique que
des éléments résistifs dissipent par effet Joule et que d’autres, tels les condensateurs et les bobines,
stockent sous des formes différentes.
Le théorème que le physicien français P. Boucherot a établi en 1900, s’exprime comme suit.
Dans un réseau électrique, parcouru par des courants sinusoïdaux, la somme des puissances ac¬
tives est nulle, ainsi que la somme des puissances réactives.
Pour l’établir, commençons par l’exemple simple d’un réseau constitué de quatre nœuds, numérotés
1 , 2 , 3 , 4 , et disposés comme le montre la figure 2.15.

2. •4

FIG. 2.15.

En régime quasi stationnaire sinusoïdal, la puissance complexe du réseau est la somme des puis¬
sances complexes sur toutes les branches :

h
=
ï =£ae b

ce qui s’explicite dans le cas considéré selon :

2 = l£Z,Æ + + UuCuUn Ln+


+ U2,Ë,
Si l’on introduit les potentiels électriques efficaces complexes aux nœuds, Vj , ••• , les différents
-g termes de puissance entre crochets s’écrivent respectivement, en introduisant les potentiels efficaces
c
complexes :
Q
r\j
s œ,-z2)zî2 (Zi-XsUîj œ2-v3)/2*3 (&-£*)& {YI-YJVU
©
En sommant ces quantités et en les regroupant par potentiel, on obtient :
£
CL
O
2= Ki (i*2 + + & +a
M-in iu)++ + ï3(-a - & + a> + L»)

D’après la loi des nœuds, les sommes sur les intensités sont nulles, d’où :

'Rb = 0 ce qui donne Vb = UbIb cos <pb = 0 et Qb = UbIb sin cpb = 0


b b b b b

en séparant partie réelle et partie imaginaire.


60 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

On peut établir ce résultat de façon générale en considérant un circuit contenant un nombre quel¬
conque de branches, k et / étant les nœuds aux extrémités de la branche kl . On a :

y!2* — 'Rki — 2 2*/ îli — 2


— Yl) îli
b k,l

Vjç et Vj étant les potentiels efficaces complexes aux nœuds k et / ; le facteur 1/2 provient de
la sommation sur les branches, car ces dernières ne doivent pas être comptées deux fois. Les deux
sommations précédentes s’écrivent aussi, respectivement :

k,l k V k,l kl' kl'

puisque ///* — —Iw ; dans le premier terme, on a commencé par fixer une valeur de k puis on a fait
varier l’entier /' sur toutes les branches issues du nœud k ; dans le second, on a permuté d’abord les
indices muets k et / . Il en résulte que ces deux sommations ont finalement la même expression, d’où :

b k V

On reconnaît, dans la sommation sur /' , la loi des nœuds selon laquelle Eki'Hr — 0 • Par consé¬
quent :
£2* = 0
b

ce qui établit le résultat recherché.

b b
UhIb cos <pb = 0 et
£<2* = £ ubib sin
b b
(pb =o

Exemple : dans un local industriel, alimenté sous une tension efficace de 230 V , sont branchées en
parallèle cinq lampes, consommant une puissance de 100 W chacune, et deux moteurs de puissances
actives V\ = 5 kW et V2 = 6 kW ; les facteurs de puissance de ces moteurs valent respectivement
cos (pi = 0, 84 et cos ç>2 = 0, 75 .
Dans le but de déterminer le facteur de puissance de l’ensemble, calculons les puissances active Vg
et réactive Qg du générateur d’alimentation à l’entrée du réseau. D’après le théorème de Boucherot, on
TJ
C

Q Vg + 5 x 100 + 5 000 + 6000 = 0 d’où Pg = -ll,5kW


CH et :
°
© Qg + 5 x 0 + 5 000 x tan(arccos 0, 84) + 6 000 x tan(arccos 0, 75) = 0 d’où Qg = —8, 5 kVAR

£ On en déduit, à l’aide du triangle des puissances (Fig. 2.14), tan<pg = Qg/Vg = 0,74 et
CL cos <pg = 0, 80 .
O

IV 6 . . — Distribution de puissance électrique


Tout distributeur de puissance électrique, par exemple EDF en France, cherche à diminuer les
pertes de puissance le long des lignes conductrices en raison de l’effet Joule. Sur la figure 2.16, on
a schématisé cette distribution : on désigne par r la résistance des lignes, Z la charge, I l’intensité
efficace du courant dans la ligne et U la tension efficace aux bornes de la charge.
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 61

Ligne
[ Utilisateur
Distributeur
de puissance
électrique CD- Ligne
z
:
FIG. 2.16.

Les installations électriques industrielles ne sont pas purement résistives mais possèdent un effet inductif
non négligeable dû aux enroulements des moteurs ( Im{Z} > 0 ). Aussi est-il judicieux d’étudier, pour
une puissance utile Vu fixée consommée par l’utilisateur, l’influence du facteur de puissance sur la
perte de puissance Vi occasionnée par les lignes de transport. On a :

Vi = r/2 et Vu = Ul cos <p d’où n


Vi = T U2 cos2 <p

Ainsi, la puissance Vi perdue dans la ligne est inversement proportionnelle au carré de la tension fournie
à l’utilisateur et au carré du facteur de puissance de son installation.
Afin de minimiser les pertes en lignes, sans modifier la puissance reçue par l’utilisateur, le distributeur
impose à ses clients un facteur de puissance minimal de 0, 90 . En cas de non respect de ce minimum, il
applique une tarification pénalisante. Si une installation électrique possède un facteur de puissance trop
faible, on connecte, en parallèle ou en série avec l’installation, un condensateur qui compense l’effet
inductif et amène le facteur de puissance à une valeur proche de 1 .
Donnons les facteurs de puissance de quelques appareils usuels :
i) lampe à incandescence : cos (p = 1 ,
ii) four à induction compensé par condensateurs (prévus par le constructeur) : cos <p = 0, 85 ,
iii) lampes à fluorescence avec compensation : cos <p = 0, 93 ,
iv) poste de soudure à l’arc, sans compensation : cos (p = 0, 5 .
Afin de diminuer les pertes en ligne, le distributeur augmente, à l’aide de transformateurs, la ten¬
sion efficace sur les lignes de transport entre la source de production et l’agglomération à desservir;
cette tension peut atteindre 400 kV . À proximité du consommateur, la tension est abaissée, en plu¬
sieurs étapes, jusqu’à environ 230 V , grâce à des transformateurs abaisseurs de tension. Ce procédé fut
-ri proposé pour la première fois en 1887 par l’ingénieur électronicien croate N. Tesla.
c
À l’entrée des installations industrielles, le distributeur utilise des wattmètres pour mesurer la puis¬
Q
sance électrique active consommée ainsi que des VARmètres, précisément dans le but de contrôler le
r\j
facteur de puissance de l’installation.
° Exemple : une installation électrique est équivalente à un dipôle d’impédance Z = R +jX avec
©
X > 0 , en raison de son caractère inductif. Elle est alimentée par le réseau de distribution U = 230 V
£ et / = 50 Hz . Le courant efficace consommé est de 16 A pour une puissance disponible de 3 kW .
CL Déterminons le facteur de puissance cos<p ainsique R et la capacité du condensateur qu’il faut placer
O
en parallèle sur l’installation pour obtenir un facteur de puissance de 1. Nous avons :
P 3 000
V =U1cos <p d’où cos <p = — = 0, 82
Ul 230 x 16
En outre, puisque V = RI2 et U = \Z\I, on trouve :
R=j2= 11,7 A et |Z| = y = 14, 4 fl d’où X = (|Z|2 - R2)l/2 = 8,4
62 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

Pour que le facteur de puissance ait sa valeur maximale, il faut que la capacité C du condensateur,
connecté en parallèle, réalise une susceptance (partie imaginaire de l’admittance) de l’ensemble nulle :

1 R X
Im{Fe} = 0 avec Ye—jC(o + +j ( Cù) -
R +jX R2 + X2 R2 +X2

ce qui donne C = X/[o(R2 + X2)] = 129 JJLF .

IV 7 . . — Adaptation d’impédance en puissance


Comme en régime stationnaire, il y a adaptation d’impédance entre un dipôle générateur et un di-
pôle récepteur, lorsque le transfert de puissance du générateur vers le récepteur est maximal. Cherchons
donc à établir les conditions dans lesquelles la puissance, dont un utilisateur peut disposer sur une im¬
pédance de charge Z = R + jX , est maximale lorsqu’elle est connectée à un générateur de tension si¬
nusoïdale, d’amplitude em et d’impédance interne Z, = Ri + jXt . Exprimons pour cela la puissance
active disponible dans le récepteur :

U2 em R
V = Re{Z}/2 = Re{Z}
|Z + Z«|2 2 (R + Ri)2 + {X + Xi)2

En annulant les dérivées partielles par rapport à R et par rapport à X , on trouve :

dV\ e2 (R + Rj)(Rj — R) + (X + Xj)2 (d_V\ _ 2 RjX + X,)


= =0 et
SRJX 2 [(R + Ri)2 + (X + X/)2]2 \dXjR m[(R + R,-)2 + (X + X/)2]2

d’où : X = —Xj et R = R, . Finalement, l’impédance de charge qui permet de récupérer le maxi¬


mum de la puissance active fournie par le générateur et l’impédance interne de ce dernier doivent être
conjuguées :

TJ Z = Z* d’où 4
Vm=7£- —
E2
c 8R, 4R,
Q
fN Cette adaptation d’impédance est souhaitable lorsque les générateurs délivrent des signaux de faible
° puissance comme un microphone ou une antenne de télévision, car toute atténuation supplémentaire
© d’un signal déjà faible dégrade notablement la qualité du signal de sortie. Notons que l’impédance
interne du générateur dissipe la même puissance que la charge, ce que l’on évite de réaliser lorsque le
£ signal fourni par le générateur est suffisamment puissant, puisqu’une trop forte dissipation d’énergie
CL
O dans le générateur peut affecter son fonctionnement. C’est ainsi qu’à la sortie d’un amplificateur audio,
on évite souvent d’adapter son impédance interne sur celle du haut-parleur à la sortie.

Exemple : un générateur sinusoïdal, de résistance interne R, , délivrant une tension d’amplitude em


et de pulsation a> , doit fournir le maximum de puissance à un résistor de charge R / R, . On se propose
de réaliser l’adaptation d’impédance à l’aide du montage représenté sur la figure 2.17a pour lequel un
condensateur de capacité C est branché en série avec le générateur et avec l’association en parallèle de
la charge et d’une bobine idéale d’inductance L .
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 63

Ri
c
n
g
R
Ri
L
c

R
*g
U •tf
a) b)
FIG. 2.17.

En associant en série la résistance interne du générateur et le condensateur, on obtient un générateur


d’impédance interne Z,- = R, + 1/)C(o . Ce générateur débite dans la charge constituée par le résistor de
charge associé avec la bobine en parallèle ; l’impédance de la charge est alors :
jRLo RL2Cü + jR2L(o
Z - R/ jZL = ~
R + jLo R2 + L2(o2
et la puissance qu’elle dissipe est maximale si :
R2L(O
Z = Z!* soi. = e, —
R2 + L2(i)2 C(o R2 + L2(o2
Il en résulte : L2(o2 = RjR2/(R — /?,ÿ) et C = L/ (RRi) . Cette solution n’a évidemment de sens, que si
R > Ri . Sinon, il faut envisager le montage de la figure 2.17b, pour lequel on a permuté la bobine et le
condensateur, ce qui conduit à : L2co2 = RjR/ (R — R) et C = L/ (RRi) . Dans chaque cas, la puissance
transmise, qui vaut eÿ/(8/?,-) , représente la puissance maximale que peut délivrer ce générateur. Cette
puissance est entièrement dissipée par effet Joule dans le résistor de charge, le condensateur et la bobine
ne dissipant pas d’énergie.

. . — Mesure de la puissance à l’aide d’un wattmètre


IV 8
a) Fonctionnement d’un wattmètre
Un wattmètre présente quatre bornes d’entrée, deux pour la mesure de l’intensité du courant qui tra¬
verse le dipôle considéré et deux pour celle de la tension à ses bornes (Fig. 2.18). Il indique la puissance
active U/ cos cp dissipée dans le dipôle, et non la puissance apparente UI .
-ri Dans les wattmètres électromécaniques, le courant pénètre dans une bobine et, en créant un champ
c magnétique proportionnel à l’intensité, exerce un couple sur une seconde bobine, placée en parallèle
Q sur le dipôle. Cette dernière est donc parcourue par un courant proportionnel à la tension aux bornes du
r\j dipôle ; un ressort en spirale la ramène vers sa position d’équilibre. En raison de l’inertie, la déviation
° du cadre, et donc celle de l’aiguille d’affichage qui en est solidaire, est proportionnelle à la puissance
© active.

£ W
CL
O

T
Symbole d’un wattmètre
FIG. 2.18.

Dans les wattmètres analogiques, on multiplie deux tensions dont l’une est celle aux bornes du di¬
pôle et l’autre est proportionnelle à l’intensité du courant qui le traverse. Le résultat de la multiplication
64 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

est ensuite envoyé sur un filtre passe-bas qui ne restitue que la valeur moyenne, laquelle est proportion¬
nelle à la puissance active.

b) Branchement d’un wattmètre


La résistance interne du circuit entre les deux bornes permettant la mesure de l’intensité est faible,
alors que celle entre les bornes du circuit servant à mesurer la tension est très grande.
Lors du branchement, deux bornes sont mises en commun ; le wattmètre est alors équivalent à
un montage courte ou longue dérivation (Fig. 2.19a et b respectivement). Le critère pour le choix du
montage est la résistance du dipôle étudié : si elle est faible devant la résistance du circuit de mesure de
tension, c’est le montage courte dérivation qui est adopté (cf. chapitre 1).

Remarque : Les wattmètres électromécaniques ne sont sensibles qu’à des puissances élevées, c’est-à-
dire à celles qui sont supérieures à une dizaine de watts ; ils ne conviennent donc pas pour
les mesures de faible puissance qui sont les plus fréquentes.

~
®r> T® V uv V uv

a) b)
FIG. 2.19.

y . — CIRCUITS ÉLECTRIQUES EN TRIPHASÉ

Dans le domaine de la distribution de la puissance électrique, le système triphasé est universelle¬


ment utilisé ; c’est un ensemble de trois tensions sinusoïdales de même fréquence, de même amplitude
et déphasées l’une par rapport à l’autre de 2tt/3 rad , soit 120° . Dès que la puissance à fournir est su¬
périeure à 1 kW , la distribution en triphasé présente par rapport à celle en monophasé plusieurs avan¬
tages :
i) à la production, un alternateur triphasé fournit une puissance supérieure de 50 % environ à celle
-g
c d’un alternateur monophasé de même volume et de même prix,
Q ii) dans le transport, la même puissance est transportée avec trois fils, alors qu’il en faut six en
r\j monophasé,
° iii) à l’utilisation, d’une part deux tensions sont disponibles avec la distribution en triphasé, 230 V
©
et 230 x ~ 400 V , d’autre part le moteur asynchrone qui est le moteur électrique le plus répandu
fonctionne en triphasé.
£
CL
O
. . — Description du système triphasé
V 1
Dans un système triphasé, les sources de tension fournissent, entre un fil conducteur commun, le
neutre, et trois autres fils conducteurs, les phases, trois tensions sinusoïdales dites tensions simples ou
tensions de phase :

V\ = Vm COS(dit) V2 = Vm COS (-T) et i?3 = vm cos ( cot


477
3
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 65

auxquelles on associe respectivement les tensions complexes suivantes :

V\ = vm expijot) v2 = vm exp exp (jwt) et v3 = vm exp (-7t) exp

Ces trois tensions sont déphasées entre elles de 2tt/3 rad . Dans le plan complexe, on les représente par
trois vecteurs, en prenant v\ comme référence (Fig. 2.20). La somme de ces trois vecteurs est nulle,
ce qui signifie que la somme des valeurs instantanées des trois tensions vx , v2 et v3 est nulle à tout
instant :
vx+v2 + v3 = 0

4\\
/ X
V_N2îr/3
—23
J 2ir/3( 7T/6V
\ 27T/3 > /

FIG. 2.20.

Remarque : Généralement le neutre est dans une gaine plastique bleue alors que les phases sont dans
des gaines noire, rouge et marron.

On appelle tensions composées, ou tensions de ligne, les tensions entre les différentes phases. Ainsi,
entre les phases 1 et 2, la tension de ligne s’écrit, en notation complexe :

«12 = Ui ~
U2 = vm exp(j(ot) 1 - exp soit w12 = vm \/3 exp (jÿ exp(jot)
O
puisque :
rxj
°
©
1 — exp (-f) = 1 — cos
2n
)
3- +7'sin
£ De même, on trouverait :
ci
O

—23 vmV3 exp (-7 y) exp(jot) et u3 1 = vm Vï exp -j exp(jot)

L’amplitude des tensions de ligne est donc :

«m = V3vm soit U=vV3


66 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

Comme V = 230 V dans la plupart des pays européens, on dispose de tensions de ligne sinusoïdales,
de valeur efficace :
U =V3 x 230 = 398 V « 400 V
Notons que les tensions de ligne forment aussi un système triphasé, puisqu’elles sont déphasées les unes
par rapport aux autres de 2îr/3 rad (Fig. 2.20). En outre, elles sont déphasées de ir/6 rad par rapport
aux tensions simples. On retrouve donc une relation analogue à celle qui relie les tensions simples
(Fig. 2.20) :
«12 + «23 +«31 =0

. . — Courant dans une charge équilibrée


V 2

Il existe deux configurations symétriques pour connecter trois charges sur un réseau triphasé : celle
en étoile et celle en triangle.

a) Montage en étoile

Dans le montage en étoile, chaque charge est branchée entre un fil de phase et le fil neutre
(Fig. 2.21).

T
Z,

i A N
Vl
Zi
V2
h "in

FIG. 2.21.

Le courant circulant dans le conducteur neutre est la somme des courants de ligne, ix , i2 et ï3 , qui
circulent dans les dipôles d’impédances Z\ , Z2 et Z3 :

-g L-ii+i2 + k
c
Q On dit que le système est équilibré, si les trois charges sont identiques ; l’intensité du courant circulant
r\j dans le conducteur neutre est alors nulle. En effet, si Z\ = Z2 = Z3 = Ze , alors :
°
© it = Z, i2=£
Z
et h= %
Z,
d'où j. = a+a+&=0
Ze
£ L’équilibrage des trois phases présente de l’intérêt, d’une part parce qu’il est adapté au fonctionnement
CL
O normal d’un moteur dont les trois enroulements sont équivalents, d’autre part en raison de l’économie
qu’il permet, le fil neutre n’étant alors plus nécessaire.
Ce quatrième fil est parfois conservé sur des distances courtes afin d’assurer l’écoulement d’un
éventuel courant de neutre pouvant résulter de dissymétries accidentelles du système, la présence de ce
fil neutre ayant justement pour effet d’atténuer ces déséquilibres. Toutefois, sa section est plus faible que
celle des fils de phase. Le système à quatre fils est utilisé aussi dans le transport entre le transformateur
moyenne-basse tensions et les usagers d’un même quartier.
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 67

b) Montage en triangle
Dans le montage en triangle, chaque charge est connectée entre deux fils de phase ; elle est donc
soumise à une tension composée (Fig. 2.22). Ce montage ne comporte pas de fil neutre et le courant
circulant dans chaque impédance est différent du courant circulant sur chaque ligne.
Lorsque le circuit est équilibré ( Z\2 = Z23 = Z31 = Z,), les courants circulant dans les trois
impédances sont :
“12 = et =
'- f 4 f
T 1 J12
h
«12 Z|2 \h1
\
ZSI «31
Vi T 723
\

V2
«23
Z23 fXç/6
/ U \~hi
h \
A"723
FIG. 2.22. FIG. 2.23.

Il est alors possible d’en déduire les courants circulant dans chaque ligne :

vms/3 exp (jùjt)


»I2 ~

2,
M31
Z/ jÿexp — exp
(-'¥)]
ce qui s’écrit aussi :

il = exP (7ÿ) exp(/û>t) \/3 exp (-7ÿ) = 3Z,vm exp(jcot)


De la même façon, on obtiendrait :

h=h,-ll2 =
3um et p(jM)
fa =4, -i3 = -
z,
exp
3vm
(ri) exp (Jcot)
ri
c L’amplitude des courants de ligne est donc liée à celle des courants parcourant les impédances :
Q
rNJ 3vm \/3Um dou
.,m~ rz
et i= JV3
s \Z,\ \z,\ \z,\~
© La figure 2.23 est la représentation de Fresnel des courants de ligne et des courants parcourant les
dipôles.
£
CL Exemple : sur la plaque signalétique d’un moteur triphasé équilibré, on peut lire les indications sui¬
O
vantes : 230 V /400 V , 6, 0 A/3, 5 A . Ces chiffres indiquent les conditions normales de fonctionnement
du moteur pour lesquelles le rendement du moteur est le plus élevé. Connecté en triangle sur un réseau,
dont la tension de ligne vaut 230 V , le moteur impose un courant de ligne de 6, 0 A , alors que bran¬
ché en étoile sur un réseau, dont la tension de ligne vaut 400 V , le courant de ligne est de 3, 5 A . Quel
que soit le réseau dont on dispose, il est possible d’alimenter ce moteur de façon optimale en choisis¬
sant le montage adapté, triangle pour un réseau 230 V ou étoile pour un réseau 400 V . Le courant dans
chaque enroulement sera de 3, 5 A et la tension aux bornes de chaque enroulement de 400 V .
68 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

. .
V 3 — Puissance en triphasé reçue par une charge
Dans l’exemple précédent du moteur triphasé, une question se pose naturellement : quelle est la
puissance reçue par le moteur, en fonctionnement normal ?
a) Expression générale de la puissance
La puissance complexe reçue par les charges dans un circuit est la somme des puissances com¬
plexes :
Z = Vl+V2 + V3=Vl +V2 + V3+j(Qi + Q2 + Q3)
Dans un montage étoile équilibré, les trois tensions v\ , v2 et v3 ont même valeur efficace V ; en outre,
le montage étant équilibré, les trois courants ont même valeur efficace I et le facteur de puissance est
le même pour les trois phases. Il en résulte :
V_ = 3V7(cos (p +y sin <p)
L’expression que l’on utilise généralement contient U et non V,car V n’est pas accessible dans un
montage sans fil neutre. Il vient donc, puisque U = \/3 V :

V = vÿC//(cos <p + ysin <p) d’où V= \f?>UI cos (p Q = V3UI sin <p et S= V3UI
pour les puissances active, réactive et apparente respectivement.
Cette expression de V est encore valable dans le montage triangle. En effet, on obtient de façon
analogue, puisque J = \/3 1 :
V = 3C/7(cos <p + y sin (p) soit V = \/3t//(cos<p +./sin<p)
d’où les mêmes expressions pour V et Q . Cependant, soulignons que cp ne représente pas le dépha¬
sage entre « et i, mais celui entre u et i, précisément l’argument de Ze , et qu’en outre cette expres¬
sion suppose que le montage est équilibré.
Notons que le montage triangle et le montage étoile ne donnent pas les mêmes puissances actives
dans trois charges identiques.
Exemple : considérons le cas simple de trois lampes, de résistance R = 500 fl, branchées sur le
secteur triphasé pour lequel V = 230 V . Dans une association en étoile, chaque lampe est soumise à
une tension de phase V = 230 V . On en déduit l’intensité du courant qui la parcourt et la puissance
active qu’elle reçoit :
TJ V 230
c
i= - — = 0,46 A d’où V, = 3 x 230 x 0,46 = 320 W
A 500
Q
Dans une association en triangle, chaque lampe est soumise à une tension de ligne U = 400 V ;
CH l’intensité et la puissance valent donc, respectivement :
° U 400
© I= - — = 0, 80 A et V, = 3 x 400 x 0, 80 = 960 W
A 500
£ On voit que la puissance reçue par chaque lampe est le triple de celle reçue dans un montage étoile.
CL
O
Remarque : Pour le relèvement du facteur de puissance d’une installation triphasée équilibrée, il suf¬
fit de brancher en triangle trois condensateurs identiques avant le récepteur, indépendam¬
ment de son type de branchement. D’après le théorème de Boucherot, la capacité des
condensateurs doit être telle que la puissance réactive soit nulle :
Ptarnp
3CaU2 + UI sirup = -3C(oU2 + Vian (p = 0 d’où C=
3 (oU2
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 69

b) Puissance fluctuante
On sait que, pour un récepteur alimenté par une tension sinusoïdale, la puissance instantanée Vi a
pour expression :
Vi = v{t)i(t) = V\/2cos((ot + (f>u) x /V/2cos(û>t + <£,ÿ) = VI cos(<j>u — (J>i) + VI cos(2eut + (f)u + </>,)
Elle présente ainsi deux contributions : l'une est la puissance active et l’autre une puissance fluctuante
qui varie sinusoïdalement avec une fréquence double de celle du générateur ; elle se retranche ou s’ajoute
à la puissance moyenne selon l’instant. Bien que de valeur moyenne nulle, elle est gênante dans certaines
applications telles que l’alimentation des moteurs où elle crée un couple fluctuant (freinage ou non), qui
se superpose au couple utile.
Dans ce contexte, le système triphasé présente un avantage, car la puissance fluctuante, qui est
la somme des trois puissances fluctuantes déphasées de 2ît/3 rad, est nulle. Il s’agit là d’une pro¬
priété importante des systèmes triphasés équilibrés : leur puissance instantanée est égale à la puissance
moyenne.
Soulignons que les relations précédentes ne sont valables qu’avec une charge équilibrée constituée
de trois impédances identiques. Un déséquilibre de la charge se traduit, selon le montage utilisé, par une
surtension sur une phase ou une surintensité dans un fil de connexion. Dans tous les cas, le déséquilibre
est indésirable, voire dangereux. Son origine peut être accidentel (mise en court-circuit de deux fils,
rupture d’un fil, etc.) ou résulter d’un mauvais équilibrage des charges. En outre, le réseau triphasé doit
le plus souvent alimenter des charges de natures différentes (résistives dans le cas de l’éclairage et du
chauffage, inductives pour les moteurs électriques, etc.) qu’il n’est pas toujours possible d’équilibrer.
Retenons que, dans toute installation, on doit s’efforcer d’équilibrer au mieux les différentes charges.

c) Mesure de puissance

En pratique, la mesure de la puissance active s’effectue à l’aide d’un ou de plusieurs wattmètres.


Si le circuit est équilibré, il suffit d’un wattmètre qui donne la puissance sur une phase et de la
multiplier par trois. La mesure nécessite la présence du fil neutre (Fig. 2.24). La nature du branchement
du dipôle, triangle ou étoile, n’a pas d’influence sur le résultat.

W,

1 Z,

-g
c
Tj V\
Z
Z
W
V\ h
W2
Z2M/V
Z3
Q V\ h
r\j
V2 W3
Z in = 0 in ± 0
V2
°
© V3\ V3\
FIG. 2.24. FIG. 2.25.
£
CL
O Lorsque le circuit est déséquilibré mais comporte un fil neutre, la mesure exige l’utilisation de trois
wattmètres branchés entre chaque fil de phase et le fil neutre (Fig. 2.25).
Si le circuit n’a pas de fil neutre, deux wattmètres A et B suffisent (Fig. 2.26). Ici aussi, la nature
du montage est sans importance. Cette méthode convient évidemment si le circuit est équilibré.
Les wattmètres A et B donnent les puissances respectives :
1 I
VA = C/,3/1 cos(<£,3 -<fn) = - Re{«13 i* } et VB = C/23/2 cos(023 - <£2) = Re{M23 *2 }
70 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

Or, pour un montage en étoile, on a : i_3 — —ix — i2 , V_x — v3 — u3X et u2 — v3 + u23 , d’où :
1 I
V=
2
Re(ÿl îï + *2 + v.3 Î3 } = 2 Re{—13 iï + —23 *2 }
De même, pour un montage en triangle, on a : uX2 = «13 — u23 , J23 = i2 +
712 et = +723 ’ ’

1 I
V = - Re{w127*2 + u23j*23 + «J!;*, } = - Re{«13 i*x + u23 i2 }

Ainsi, quel que soit le montage, triangle ou étoile, la puissance s’écrit : V = VA + VB

U23 z
ZL_, T N

ÎS "S© ]
;
;
Montage
triangle ou
étoile sans
V\

V2
Z
"in = 0
13 Uÿ_3 ' neutre
V-i

FIG. 2.26. FIG. 2.27.

Pour un circuit équilibré, la mesure de la puissance réactive est réalisée directement avec un seul
wattmètre branché afin de connaître l’intensité du courant sur un fil et la tension entre les deux autres
(Fig. 2.27). En effet, la lecture fournit le produit f/23/1 cos(023 — 0,© . Cette mesure donne UIsin cp ,
puisque (Fig. 2.20) :

023 — 0i,l = (023 — <t>v,l) + (0u,1 — 0i,l) = — y + <P

Pour obtenir la puissance réactive Q , il suffit de multiplier la lecture du wattmètre par \/3 . Cette
puissance peut aussi être déterminée à l’aide du montage à deux wattmètres (Fig. 2.26) :
-g
c
VA = UIcos(0i3 - 0j,i) = UI cos(0i3 - 0ÿ1 + 0„,1 - 0,-,i)
Q
rNJ
soit (Fig. 2.20) :
° 77
© VA = UIcos (-ÿ + car 013 -
0u,l = —T A
— rad
O

£ On a de même :
CL
O VB = UI cos + <pj car 023 - 0„,2 = rad

On en déduit que : VA~VB = —2UI sin ç sin(—7t/6) = UI sin <p = Q/ \/3 , d’où Q = S/3(VA — VB) •
Si le circuit est déséquilibré, la mesure de Q doit être effectuée à l’aide de varmètres dont la
construction est identique à celle des wattmètres avec un déphasage supplémentaire de TT /2 rad pour
la tension. Il est aussi possible de mesurer la puissance apparente S à l’aide d’un voltmètre et d’un
ampèremètre et d’en déduire Q par l’expression Q — (S2 — V 2)1//2 .
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 71

VI. — DISTRIBUTION D’ÉLECTRICITÉ ET PROBLÈMES DE SÉCURITÉ

. . — Production de puissance électrique


VI 1
La consommation quotidienne moyenne d’énergie électrique de la toute la France est de l’ordre de
1,33 térawattheure ( 1 TWh = 1012 Wh ), c’est-à-dire environ 3, 6 x 1015 J . Comme le travail électrique
est difficilement stockable (les meilleurs accumulateurs ne pouvant stocker plus de 600 kJ kg-1 ), le
travail électrique doit être disponible au moment de sa consommation. La puissance totale dont dis¬
pose le distributeur français EDF (Électricité De France) dépasse les 100 GW , alors que le record de
consommation s’établit légèrement en dessous de 102 GW (pic atteint le 8 février 2012).
Tout distributeur électrique prévoit la puissance à fournir en fonction des données statistiques qui
indiquent la consommation probable en fonction de l’heure, de la saison et des températures observées.
Si la consommation dépasse la production prévue, la tension et la fréquence du réseau baissent légè¬
rement et la réaction du distributeur est immédiate : ce dernier augmente la puissance électrique des
centrales ou importe de la puissance électrique des pays voisins. En cas de sous-consommation, c’est
l’inverse, on exporte de la puissance et on diminue la production.
Comme les sources de production de puissance électrique, que sont les centrales hydrauliques,
thermiques et nucléaires, sont généralement éloignées des lieux de consommation, le transport de cette
puissance joue un rôle essentiel dans la limitation des pertes occasionnées.

. . — Distribution de puissance électrique


VI 2
a) Différents types de lignes de transport

Afin de limiter les pertes énergétiques, lors du transport de la puissance électrique, l’utilisation de
tensions sinusoïdales de basse fréquence s’impose. En effet, à haute fréquence, lorsque que l’approxi¬
mation des régimes quasi stationnaires (ARQS) n’est plus satisfaite, l’effet de peau provoque réchauf¬
fement des câbles, par réduction de la section effective, et la nature inductive des lignes induit une
augmentation des pertes (cf. Électromagnétisme).
Historiquement, c’est le développement du chemin de fer en Europe qui a joué un rôle décisif
dans le choix de la fréquence de 50 Hz . En effet, cette fréquence correspond à celle utilisée par les
constructeurs de locomotrices allemands AEG et Siemens, au début du XXe siècle ; les performances
des moteurs synchrones triphasés, inventés par AEG, étaient optimales à 50 Hz . Aux USA et dans le
Royaume Uni, cette fréquence est de 60 Hz .
TJ
C
En France, les pertes énergétiques sur les lignes de transport, qui sont inversement proportionnelles
Q à la tension de distribution ( 230 V ), s’élèvent à plus de 12 TWh par an, soit 3 % de la consomma¬
CH tion, ce qui correspond à un coût de plus de 300 millions d’euros. On distingue plusieurs réseaux de
° distribution.
© i) Le réseau Très Haute Tension (THT), à 400 kV et 225 kV, et celui Haute Tension (HT),
à 90 kV et 63 kV , assurent le transport de la puissance, sur des distances de plusieurs milliers de
£ kilomètres, entre les centrales de production et les postes de transformation principaux. Il alimente
CL
O aussi les transformateurs implantés dans les quartiers des grandes villes, ainsi que dans les très grosses
entreprises.
Il est composé de lignes aériennes constituées de fils conducteurs nus, en cuivre ou en aluminium,
entourant un câble intérieur, l’âme, en acier qui permet d’augmenter sa résistance mécanique ; ces câbles
tressés, d’un diamètre total d’environ 30 mm, ont une masse linéique de 2 kg par mètre.
ii) Le réseau Moyenne Tension (MT), à 20 kV et 5,5 kV, relie les postes de transformation
principaux à ceux qui alimentent les villes, ainsi que les petites et moyennes entreprises.
72 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

iii) Enfin, le réseau Basse Tension (BT), à 230 V ou 400 V , est destiné aux particuliers, le plus
souvent en monophasé, et aux entreprises qui consomment peu de puissance, en général en triphasé.
Notons que l’alimentation d’un quartier s’effectue en triphasé ; le neutre et l’une des phases sont
distribués à chaque habitation ; si le réseau est bien équilibré, les charges sur chaque phase sont équiva¬
lentes et le courant dans le fil neutre quasiment nul (Fig. 2.28).

Réseau
230/400 V
3
2
1
N

/ÿÿjK
SS8S
yssa
0000 fsjnl i—T n i r
Atelier .Ai
G G

Usine
FIG. 2.28.

Remarques : 1) La lampe à incandescence, inventée par T. Edison, qui permit l’illumination des pre¬
mières villes, fonctionnait bien à 110 V stationnaire qui est le standard américain actuel
de la valeur efficace de la tension sinusoïdale utilisée. Un peu plus tard, Edison déposa
un brevet de distribution de l’électricité à faibles pertes sous des tensions stationnaires de
220 V , valeur un temps adoptée en France pour le réseau basse tension sinusoïdale EDF,
actuellement augmentée à 230 V .
2) Bien que quatre conducteurs (le neutre et les trois phases) assurent le transport de la
puissance électrique dans les villes, la plupart des poteaux électriques en ville portent
un cinquième fil ; ce dernier, relié à l’une des phases, assure l’éclairage municipal (Fig.
2.29a).

b) Protection des lignes


On protège les installations électriques de la foudre, capable de provoquer de très fortes surtensions,
en surmontant les lignes THT d’une ligne de garde qui sert à intercepter la foudre avant que celle-ci
n’atteigne les conducteurs sous tension. Ces fils anti-foudre, qui ne sont parcourus par aucun courant,
U en situation normale, sont évidemment reliés à la terre, à chaque pylône, afin d’évacuer sans dommage
c
Q
les courants parasites de forte intensité.
r\j Malgré les fils anti-foudre, les lignes conductrices sous tension sont parfois touchées directement
° ou souvent chargées par influence, lorsque la foudre frappe le fil de garde ou un objet situé dans le voi¬
© sinage de la ligne. La charge électrique reçue produit une onde de tension, de forte amplitude (plusieurs
centaines de kV ), qui se propage le long de la ligne, à la vitesse de la lumière (cf. Électromagné¬
£ tisme). Cette onde peut détériorer les isolateurs en porcelaine qui fixent les lignes aux pylônes, ainsi que
CL
O
les transformateurs situés en bout de ligne.
Les isolateurs, dont le nombre permet de connaître la tension de la ligne (9 pour 63 kV , 14 pour
225 kV et 18 pour 400 kV) sont protégés par des éclateurs qui canalisent la décharge électrique, lors
d’un coup de foudre (Fig. 2.29b).
Les lignes sont équipées de disjoncteurs et de parafoudres.
i) Les premiers ouvrent le circuit, en cas de surintensité, en jouant le rôle de fusible mais n’ont
pas besoin d’être remplacés après utilisation. L’arc électrique qui se produit est éteint par de l’huile ou
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 73

par un gaz, en général de l’hexafluorure de soufre SF6 . Ils ouvrent la ligne en quelques centaines de
millisecondes, puis la referment dès que la charge électrique du coup de foudre a été évacuée vers la
terre.
ii) Quant aux seconds, ils sont constitués d’une série de disques qui se comportent comme des
varistances dont la résistance diminue lorsque la tension s’élève. Ils assurent la liaison entre la ligne
à protéger et la terre. En fonctionnement normal, la résistance totale est très importante et la ligne est
isolée de la terre. Lorsque la tension augmente et dépasse la valeur maximale autorisée, les disques ne
présentent qu’une faible résistance et la décharge vers la terre peut se produire. Une fois la décharge
terminée, quelques dizaines de millisecondes après, les disques présentent à nouveau une résistance très
élevée et la ligne est de nouveau isolée de la terre.
Une manière de protéger les lignes et les personnes consiste à enterrer les fils de transport. Même si
ce procédé est très coûteux et si la chaleur dégagée ainsi que la nécessité d’accéder aux câbles conduisent
à aménager une large zone dépouillée de toute végétation, les distributeurs augmentent progressivement
la proportion de lignes enterrées.
Actuellement, en France, un quart des lignes 63 kV sont enterrées ; leur coût est alors multiplié
par 3 ou 4. Pour les lignes en 225 kV , seules les portions en agglomérations sont enterrées, car le coût
est, dans ce cas, multiplié par 10.

Fil de garde
Fils de phase
f
I

s.— Éclateurs
4 Isolateurs

ftL

a) b)
FIG. 2.29.

TJ . . — Sécurité d’une installation électrique domestique


VI 3
C

Q a) Effets physiologiques en électricité


OJ
L’effet d’un choc électrique sur le corps humain dépend de plusieurs facteurs : la durée du pas¬
° sage du courant dans le corps, son intensité, sa nature stationnaire ou alternatif, ainsi que des organes
© traversés.
Lorsque l’intensité du courant est inférieure à 10 mA , les effets du courant ne sont pas dangereux,
£
CL
quelques picotements seulement.
O
Au-delà de 10 mA , l’intensité et la durée doivent être pris en compte : 20 mA pendant 10 s a
le même effet que 100 mA pendant 1 s ou encore que 500 mA pendant 50 ms . De telles intensi¬
tés provoquent la tétanisation des muscles traversés : les doigts se crispent et n’arrivent pas à lâcher le
conducteur électrique touché. En outre, le diaphragme, qui permet de comprimer ou de dilater les pou¬
mons, au cours de la respiration, risque de se bloquer et ainsi provoquer l’asphyxie ; le cœur lui ne subit
pas de tétanisation mais, lorsque l’intensité dépasse 50 mA , son rythme est troublé (c’est la fibrilla¬
tion).
74 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

Le courant alternatif de basse fréquence est plus dangereux que le courant stationnaire, précisément
en raison de ses variations au cours du temps, lesquelles favorisent les contractions répétées des muscles
et la tétanisation ; aussi les normes imposent-elles des tensions maximales utilisables moins élevées en
régime alternatif qu’en régime stationnaire.
Pour une tension déterminée, l’intensité du courant qui traverse le corps humain dépend évidem¬
ment de sa résistance. Cette dernière n’est pas constante et dépend de l’humidité de la peau : elle varie
de 1 kO pour une peau humide à 50 kfl entre deux mains sèches. En outre, il faut tenir compte de la ré¬
sistance de contact entre la peau et les conducteurs, laquelle varie de quelques kfl au niveau des mains
à plusieurs centaines de kfl entre le sol et les pieds dans des chaussures isolantes.
Pour ces raisons, dans les conditions habituelles, la valeur limite de la tension éliminant tout risque
d’électrocution est de 50 V en régime stationnaire et de 25 V efficace en régime sinusoïdal. Cette
dernière valeur est obtenue à partir de la résistance électrique du corps humain évaluée en moyenne à
2 500 fl et du seuil d’intensité du courant admissible qui est de 10 mA :

U = RI = 2500 x 0,01 = 25V

b) Sécurité domestique

Les normes de sécurité française imposent le schéma de liaison à la terre nommé TT (terre-terre) :
le fil neutre de l’installation doit être relié à la terre, ainsi que la carcasse métallique des appareils
domestiques. La reconnaissance du fil de terre est aisée puisque son enveloppe plastique est de couleur
jaune et vert.
En général, les installations domestiques sont munies d’un disjoncteur différentiel dont la fonc¬
tion est d’ouvrir tout circuit dans lequel l’intensité du courant dans le fil neutre est différente de celle
dans le fil de phase ; en effet, cette différence de valeur traduit généralement un défaut d’isolement
(Fig. 2.30a). Certains disjoncteurs différentiels sont très sensibles : ils provoquent l’ouverture des cir¬
cuits dès l’apparition d’une différence d’intensité de 30 mA . Ils sont techniquement constitués d’un
circuit magnétique en forme d’anneau (cf. Électromagnétisme), autour duquel on a enroulé trois fils
conducteurs (Fig. 2.30b) ; l’un relié est au neutre, le deuxième à la phase et le troisième commande un
interrupteur. Si une différence d’intensité apparaît brutalement, un courant induit dans le fil de com¬
mande actionne l’interrupteur.

Disjoncteur Commande de
différentiel l'interrupteur
-g Neutre
c
Neutre
Q
rNJ

° Phase '1 [
I

©
Terre_ÿ_
A Rupture
d’isolant
Phase

£ a) b)
CL
o FIG. 2.30.

Dans une installation domestique, les causes d’accidents électriques sont multiples.
i) Le corps humain, qui est en contact avec la terre, peut toucher un fil électrique soit directement
soit par l’intermédiaire de la carcasse métallique d’un appareil électroménager défaillant.
Si le fil touché est le neutre, il n’y aura aucun dégât. En revanche, s’il s’agit du fil de phase, le
courant traversant le corps n’est limité que par sa résistance : l’intensité peut alors être mortelle.
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 75

Le disjoncteur différentiel se déclenche lorsque l’intensité dans le fil neutre n’est plus égale à
celle dans le fil de phase ; c’est précisément le cas lorsqu’une partie du courant de phase traverse la
personne électrocutée. Le disjoncteur peut être différemment réglé : 30 mA pour les prises de courant
et pour l’éclairage des salles d’eau, 100 mA ou 300 mA pour les chauffages ou les gros appareils
électroménagers.
ii) Une autre cause est le contact direct avec les deux conducteurs neutre et phase. Aucun système
de sécurité n’est ici possible, car le corps humain se comporte comme un dipôle électrique quelconque.
Aussi est-il indispensable de couper systématiquement l’alimentation d’une partie du réseau électrique
avant toute intervention, même pour le simple changement d’une lampe sur une douille ; cette dernière
peut en effet présenter un défaut d’isolation.

CONCLUSION
Retenons les points essentiels.
1) Dans l’approximation des régimes quasi stationnaires, les lois de base des circuits ont, à chaque
instant, la même expression qu’en régime stationnaire.
2) En régime sinusoïdal, les lois de Kirchhoff relatives aux nœuds et aux mailles se transposent
directement à l’aide de la notation complexe :

J2ÿUk = 0
k
=
° et
k

La première sommation porte sur toutes les branches qui concourent au nœud considéré, avec e* = 1
si le courant est orienté vers le nœud, et £* = — 1 sinon. La seconde concerne tous les dipôles d’une
même maille, avec = 1 si le sens de uk est le même que le sens choisi pour parcourir la maille et
£* = — 1 sinon.
3) En régime sinusoïdal, les composants passifs sont caractérisés par leur impédance Z , qui est le
rapport tension sur courant en notation complexe. Ainsi, l’impédance complexe d’un condensateur de
capacité C est 1 /jCto alors que celle d’une bobine d’inductance L est jL(o ; le facteur j dans ces
expressions traduit un déphasage de ±7t/2 rad de la tension par rapport au courant.
4) En régime sinusoïdal, la puissance moyenne reçue par un dipôle, ou puissance active, a pour
expression :
V = UIcos <p
TJ
C U et I étant les grandeurs efficaces, <p le déphasage de la tension par rapport au courant. On introduit
Q la puissance complexe V = ui* / 2 dont la partie réelle est précisément la puissance active V et la
fM partie imaginaire la puissance réactive Q = UI sin <p
° 5) Selon le théorème de Boucherot, la somme des puissances actives et la somme des puissances
© réactives sont nulles dans tout circuit.
6) La puissance électrique est distribuée en régime sinusoïdal triphasé, en raison de plusieurs avan¬
£
CL tages techniques, notamment la facilité de production dans les alternateurs et le moindre coût du trans¬
O
port.
76 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

EXERCICES ET PROBLÈMES

P2- 1. Circuit RL

Un circuit associant un résistor, de résistance R = 50 O , en série avec une bobine idéale,


d’inductance L = 100 mH, est alimenté par un générateur qui délivre la tension sinusoïdale
e{t) = £’v/2cos(û>t) avec E = 10 V .
1 . a) Trouver l’expression de l’intensité du courant dans le circuit. Quelle est sa valeur efficace et
son déphasage, d’abord pour la fréquence / = 50 Hz , puis pour / = 100 Hz ? Pour quelle valeur de /
le courant est-il en retard de phase de TT/4 rad sur la tension ?
b) Tracer les graphes donnant l’amplitude et le déphasage de i{t) par rapport à e(t) en fonction
de la fréquence / .
2. Déterminer la tension aux bornes de la bobine. Tracer le graphe représentant son amplitude en
fonction de / .

P2- 2. Mesures de tension à l’aide d’un voltmètre

Dans le circuit représenté sur la figure 2.31, un voltmètre fonctionnant en régime sinusoïdal est
connecté successivement aux bornes du résistor, de la bobine et du condensateur : il indique respective¬
ment 15 V, 10 V et 30 V .

1. Quelle est l’indication du voltmètre aux bornes de la source de courant ?


2. Calculer la puissance fournie par cette source pour R = 100 fl .

0000000
L

c
R

FIG. 2.31.
O
P2- 3. Nature de dipôles inconnus

On désire identifier trois associations (en série ou en parallèle) de deux dipôles choisis parmi les
r\j
trois suivants : une bobine idéale, un condensateur et un résistor. Les dipôles obtenus sont notés D\ ,
° D2 et D3 . En régime stationnaire, la mesure des résistances donne respectivement : R\ = R2 — 50 fl
©
et R T, = 00 . En régime sinusoïdal, on observe que :
£ i) quelle que soit la fréquence f , la tension u\ aux bornes de D\ est en avance sur l’intensité ïi
CL
O
du courant qui le parcourt ; en revanche, pour D2 , «2 est en retard sur 12 .
ii) aux basses fréquences, la tension 1/3 aux bornes de D3 est en retard sur 13 ; aux hautes fré¬
quences, c’est l’inverse.
1. Déterminer la nature de chaque association et les dipôles qui la constituent.
2. Quels résultats obtiendrait-on avec les autres associations possibles ?
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 77

P2- 4. Lecture à l’oscilloscope

Un circuit comportant une bobine réelle (inductance L en série avec un résistor r ) et un résistor,
de résistance R = 20 fl , est alimenté par un générateur de tension : e{t) = em cos (eut) . Un oscillo¬
scope, connecté comme l’indique la figure 2.32a, fournit les courbes de la figure 2.32b. Les calibres sé¬
lectionnés sont de 1 V • carreau pour l’échelle verticale et de 2, 5 ms •carreau 1 pour le balayage
horizontal.
1. a) Déterminer la fréquence et la valeur efficace de la tension appliquée. Même question pour le
courant.
b) Calculer la valeur du déphasage observé entre les deux tensions. En déduire les valeurs de r
et L.

2. a) On intercale, entre les points A et C , un condensateur de grande capacité C = 112 jxF ; on


obtient les courbes de la figure 2.32c, sans modifier les réglages de l’oscilloscope. Calculer l’intensité
efficace dans le circuit.
b) Retrouver les valeurs de r et L .

Voie B Voie A
By
B
L r
I
ç]«=.
I
2on
;'A
À 2,8 carreaux

!
.

e L..i.

a) b) c)

FIG. 2.32.

P2- 5. Réseau en régime sinusoïdal


Dans le circuit de la figure 2.33, la tension e — em cos(ojt) est imposée par un générateur de
tension parfait. Avec un voltmètre, on mesure la tension us aux bornes du résistor R .
1. a) Trouver la relation entre us et e, en fonction de R , Z et Z' .
b) Établir la relation entre les intensités et , en fonction de R , Z et Z' .
TJ
C 2. a) Que deviennent les relations précédentes si Z est une résistance R! et Z' l’impédance d’une
Q capacité C ?
fN
b) Déterminer le rapport des amplitudes us,m/em et is,m/ie,m pour R = 1,5 kfl, C — 1, 0 |xF ,
° R1 = 2,2 kfl et /= 1,0 kHz.
©
A
2
CL
R'
ï
o
ie A Z
Z B
:I(D H
40
M
/' UA
R Us R
R'

l FIG. 2.33. FIG. 2.34.


78 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

P2- 6. Circuit déphaseur


Le circuit de la figure 2.34, dans lequel e = em cos (ù)t) , représente un circuit déphaseur. Le GBF
étant à masse flottante, on adopte comme masse du circuit le point M .
1. Comparer, en amplitude et en phase, les tensions UA et UB . À quoi peut servir un tel circuit ?
2. Représenter graphiquement l’avance de phase de «g sur uA. Pour quelle valeur de R les ten¬
sions UB et uA sont-elles en quadrature, lorsque C = 0, 22 (JLF et / = 1,2 kHz ?

P2- 7. Impédances équivalentes


On alimente un moteur, composant inductif représenté par une bobine, d’inductance L et de ré¬
sistance R , par un générateur sinusoïdal qui maintient la tension e(t) = em cos(<wt) à ses bornes. On
connecte, en parallèle, un condensateur de capacité C en série avec un résistor de même résistance R
(Fig. 2.35a).
1 . Exprimer l’impédance ZAB en fonction de <y .
2. Pour quelle capacité C ce montage est-il équivalent à celui de la figure 2.35b ? Calculer sa
valeur pour R = 220 fl et L = 330 mH . Déterminer alors la valeur numérique de l’impédance entre
A et B . Quel est l’intérêt de ce choix de capacité, relativement à l’ouverture de l’interrupteur K ?

A
K
C AI
—v. QQ0Q000 —y I
B
L R
L

-lo T c

R R ~lo R

XiL
a) b)
FIG. 2.35.

P2- 8. Absence de variation de courant à la fermeture d’un interrupteur


Dans le circuit de la figure 2.36, on souhaite que l’indication donnée par l’ampèremètre ne varie
-g pas lorsqu’on ouvre ou lorsqu’on ferme l’interrupteur.
c
Q
Quelle valeur de la capacité C faut-il choisir ? Calculer C sachant que L = 22 mH , R — 330 fl,
r\j r = 10 fl et que la fréquence du GBF est de 50 Hz .

°
© r© Ao
mm
L
A\
L
QQQ00Q0
A2 L
0QQ0QQ0
A3
mm
L

2 L
CL
O
ot- r
R
c —T— r°
c
Ml
c c
«3

7777 7777 7777 7777

FlG. 2.36. FIG. 2.37.


Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 79

P2- 9. Cellules à retard de phase

La figure 2.37 représente une ligne infinie, constituée de cellules identiques LC . On impose, avec
un générateur parfait, la tension «0(t) = em cos (cot) .

1. Établir la relation de récurrence existant entre un+{ , un et ; on introduira U)Q = 1/(LC)1/2.

2. On cherche une solution de cette équation sous la forme un = UQ d' avec UQ = em exp(jwt) .
a) Déterminer a pour (o
> 2ù)q .
b) Pour (o
< 2ü)o > montrer que a est de la forme a = exp[/0(<u)] et déterminer la phase 4>{(o) .
c) On suppose que et on pose r = —<f>/(o, sachant que 4> est négatif. Établir l’expression
de r en fonction de L et C. Application numérique pour L = 0, 68 mH et C = 22 pF . Donner une
interprétation physique de l’expression obtenue pour un .

P2- 10. Impédance itérative

Le circuit représenté sur la figure 2.38 est alimenté par un générateur de tension sinusoïdale :
e= em cos(ù)t) .
1. Exprimer l’impédance ZAB , en fonction des impédances Z\ , Z2 et Zc .

2. Déterminer la valeur de Zc pour laquelle Zc = ZAB . Pourquoi cette valeur de Zc est-elle


qualifiée d’impédance itérative ?

3. On conserve la valeur précédente pour Zc . Établir la relation que doivent vérifer Z\ , Z2 et Zc


afin que im = ïm .

4. a) Si Z\ est un condensateur, de capacité C = 68 nF et Z2 une bobine, d’inductance


L — 1,5 mH , quelle impédance Zc faut-il prendre ?
b) Même question avec Z\ , bobine d’inductance L = 1,5 mH et Z2 , condensateur de capacité
C = 68 nF ?

o
Z, Z, *71 R C'I
A B
e Z2 Zc
ç\
rxj
° Æ R L
FIG. 2.38. FIG. 2.39.
©

P2- 11. Puissance dans deux branches en parallèle CsiE)


O-
o

Dans le circuit de la figure 2.39, on désire que les deux branches absorbent la même puissance
moyenne lorsqu’on connecte un générateur de tension sinusoïdale entre A et B : e = em cos(<yr) .
Déterminer l’inductance L en fonction de la résistance R et des capacités C et C . Calculer L
pour R = 22 kfl , C = 15 p,F , C = 22 p,F , à la fréquence / = 1 kHz .
80 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

P2- 12. Mesure de puissance à l’aide d’un voltmètre

On dispose d’un voltmètre et d’un résistor, de résistance R connue, pour mesurer la puissance
dissipée dans une impédance Z inconnue. On effectue les mesures indiquées sur la figure 2.40.
1 . Déterminer la puissance dissipée dans l’impédance Z , en fonction des tensions U\ , t/2 et f/3
lues sur les trois voltmètres.
2. Calculer cette puissance pour U\ — 20 V , t/2 = 147 V , t/3 = 162 V et R = 10 fl .
3. En déduire la résistance et la réactance de l’impédance Z .

R Z

U\ u2
t/3
FIG. 2.40.

P2- 13. Puissance consommée dans un circuit industriel

Le circuit de la figure 2.41 est alimenté par le réseau basse tension d’EDF : fréquence / = 50 Hz ,
tension efficace U = 230 V .

1. Exprimer, en fonction des données sur la figure, la puissance dissipée par ce circuit.

2. On constate que la puissance fournie par le générateur atteint une valeur maximale VM pour
R = 20 fl . En déduire la valeur de L' et celle de VM

3. Pour une valeur de R supérieure à 20 fl , le facteur de puissance devient égal à 1 et la puissance


consommée est de 500 W . En déduire les valeurs de R et C , sachant que L = 100 mH .

F M
*’M

230 V L R 230 V R
50 Hz 50 Hz C
C

-g FIG. 2.41. FIG. 2.42.


c
Q
rNJ
P2- 14. Facteur de puissance d’une installation et relèvement
°
© Dans une installation alimentée par un réseau basse tension (/ = 50 Hz et tension efficace
U = 230 V ), on fait fonctionner simultanément un moteur de puissance VM , dont le facteur de puis¬
£ sance vaut 0, 65 , et une rampe d’éclairage de résistance R , de puissance VR , branchée en parallèle et
CL
O de facteur de puissance égal à 1 (Fig. 2.42).
1. Calculer les valeurs efficaces complexes des intensités des courants dans les différentes parties
du circuit, en fonction de U , VM , VR et du déphasage <p de la tension par rapport au courant qui
parcourt le moteur.

2. En déduire le facteur de puissance de l’ensemble. Application numérique pour VM = 5 kW et


VR — 3 kW . Retrouver ce résultat à l’aide du théorème de Boucherot.
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 81

3. Quelle est la valeur de la capacité du condensateur qu’il faut placer en parallèle sur l’installation
pour relever le facteur de puissance jusqu’à 1 ? Rappeler l’intérêt d’avoir un facteur de puissance proche
de l’unité.

P2- 15. Exemple tiré de la publication originale de Boucherot

Dans sa publication originale, Boucherot illustre le théorème qui porte son nom, avec l’exemple
suivant. On alimente, à l’aide d’une tension sinusoïdale, de valeur efficace Ue , une ligne d’impédance
Z/ = 20 + j30 en ohm, au bout de laquelle se trouve l’enroulement primaire d’un transformateur. La
tension efficace aux bornes de cet enroulement étant U\ = 4 kV , sont branchés en série, aux bornes de
l’enroulement secondaire du transformateur (Fig. 2.43) :
i) un moteur synchrone A de puissance apparente 10 kVA et de cos (p = 0, 8 , dans lequel le
courant est en avance sur la tension,
ii) deux moteurs asynchrones, B de 20 kVA et de cos (p — 0, 9 , C de 5 kVA et de cos (p — 0, 8 ,
dans lesquels la tension est en avance sur le courant,
iii) une série de lampes D , de puissance 10 kW ,
ïv) un condensateur E de puissance réactive 2 kVAR .

1. Effectuer les bilans de puissances active et réactive dans le circuit comportant l’enroulement
secondaire du transformateur et déterminer les puissances active et réactive fournies par le secondaire.
2. Sachant que les pertes du transformateur sont de 2,5 % pour la puissance active et de 5 % pour
la puissance réactive, calculer l’intensité efficace dans le primaire.

3. Trouver la valeur de la tension efficace Ue .


Moteurs asynchrones
Moteur synchrone
|20+/30f- C\ M M M
A B C
U\/2cos(wt) 4 kV D lampes
<3

T
Primaire Secondaire
E Condensateur

FIG. 2.43.
O

r\j P2- 16. Importance du fil neutre en triphasé


°
© On alimente, en triphasé (/ = 50 Hz et tension efficace de phase 230 V ) les trois enroulements
d’un moteur que l’on assimile à trois bobines idéales, d’inductance L. Initialement, le branchement
£ présente la configuration en étoile (Fig. 2.44a).
CL
O
1. Déterminer l’intensité z'o du courant dans le fil neutre ; en déduire l’intérêt de l’alimentation en
triphasé.
2. Suite à une erreur de branchement, l’enroulement 1 se retrouve en parallèle avec un résistor, de
résistance R . Le montage en étoile n’est plus équilibré. Déterminer l’intensité i'Q du courant dans le
fil neutre ainsi que les tensions Vk aux bornes de chaque enroulement. Calculer la valeur efficace de i'0
pour R = 100 n et L = 0, 22 H .
82 2. Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire

3. Suite à un incident, le fil de neutre est coupé (interrupteur K ouvert). L’enroulement 1 étant
toujours en parallèle avec le résistor R , déterminer les tensions aux bornes de chaque enroulement.
Quel est l’intérêt de la présence du fil neutre sur un montage en étoile équilibré ?
4. La connection est maintenant en triangle et le résistor R n’est pas branché (Fig. 2.44b).
a) Trouver la tension w*/ aux bornes de chaque enroulement, l’intensité ju du courant dans chaque
enroulement ainsi que dans les fils de phase i* .
b) Calculer les valeurs efficaces des grandeurs déterminées précédemment.
5. L’enroulement 1 est de nouveau en parallèle avec le résistor R . Quel est alors le courant dans
chaque fil d’alimentation ? Application numérique.

lî f/12
Z, «12 Z,2 l731

Vi
h

Z3
Vl rrî®
Z23
I"’1
V2 V2 «23
h
h
!V3
a) b)
FIG. 2.44.

P2- 17. Mesure de puissance en triphasé


Le réseau triphasé de la figure 2.45a alimente, sans fil neutre, sous 230 V de tension efficace de
phase, trois récepteurs inductifs identiques montés en étoile.

i(§v
UB
Z «13
Z

h_
c
Q
(Sj-1«23
-H
Z II-;:
R Z
rxj
s -h -h
© a) b)
FIG. 2.45.

O
1 . Exprimer la puissance active totale V et la puissance réactive totale Q , en fonction du fac¬
teur de puissance et du module |Z| de l’impédance de chaque dipôle. Application numérique pour
|Z| = 80 fl et cos (p = 0, 5 . Quelle est l’indication de chaque wattmètre ?
2. On ajoute alors un résistor, de résistance R = 100 Q entre la phase 2 et la phase 3 (Fig. 2.45b).
Déterminer la nouvelle expression de la puissance active totale V' et la puissance réactive totale Q' .
Quelles sont alors les indications des deux wattmètres ?
Lois de base des circuits en régime quasi stationnaire 83

P2- 18. Séquence des phases en triphasé

Sur un réseau triphasé, il est parfois nécessaire de connaître l’ordre successif des phases, lorsque
l’on veut fixer le sens de rotation d’un moteur ou que l’on souhaite brancher en parallèle des lignes
triphasées. Avec les notations habituelles, on a :

ü.x = Ux U_2 — U\ exp (-/Y) et —3 = U' exP (-7y-) = U] exp (ÿT)


les trois phases passent par leurs valeurs maximales, dans l’ordre chronologique 1 , 2, 3 . Les numé¬
ros affectés sont arbitraires, car les phases se succèdent indéfiniment avec un déphasage de 277-/3 . Afin
de déterminer l’ordre des phases, on branche en étoile, sans neutre, les trois dipôles suivants : un conden¬
sateur, de capacité C , et deux lampes, de même résistance R , comme sur la figure 2.46. On observe
que l’une des lampes brille plus que l’autre.
Déduire du calcul de la puissance dissipée dans chacune des lampes l’ordre des phases,
condensateur-lampe brillante-lampe faible ou condensateur-lampe faible-lampe brillante.
a
ia
1 C

b
ib
R

c
ic
FIG. 2.46.

-g
c
Q
r\j
s
©

£
CL
O
3
Oscillations électriques harmoniques,
amorties, forcées. Résonance

Les oscillations harmoniques, amorties, forcées ont déjà été vues en mécanique à partir de
l’exemple concret d’un pendule élastique (cf. Mécanique). Nous nous proposons ici de considérer des
oscillations analogues, dans le cadre purement électrique où elles jouent un rôle au moins aussi impor¬
tant.
Pour cela, nous commençons par l’oscillateur électrique harmonique, lequel est constitué d’une
bobine d’induction et d’un condensateur. Nous étudions ensuite l’influence des phénomènes dissipa-
tifs associés au caractère partiellement résistif des composants. Enfin, nous analysons les oscillations
électriques forcées dans un dipôle RLC , excité par une tension sinusoïdale, et donc le phénomène de
résonance.

. _ OSCILLATEUR HARMONIQUE EN ÉLECTRICITÉ


.1. — Définition
Un oscillateur électrique harmonique, ou sinusoïdal, est un système dont l’un des paramètres x(t) ,
qui est soit l’intensité du courant i(t) dans le circuit soit la tension u(t) aux bornes de l’un des compo¬
-g sants, varie au cours du temps suivant une loi sinusoïdale :
c
Q
rNJ *(0 = xm cos ((O0t + <f>)=xm cos(27Tfot + <f>)
° Dans ces expressions, xm , (o0 , f0 , (f> et TQ — l//o sont des constantes appelées respectivement
©
l’amplitude, la pulsation, la fréquence, la phase à l’origine des temps et la période (Fig. 3.1).
£
CL
O
x(t)

i
0 7b

FIG. 3.1.
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 85

Comme en mécanique, toute l’importance des oscillations harmoniques repose sur la possibilité de
représenter une oscillation quelconque par une somme d’oscillations harmoniques de pulsations diffé¬
rentes (cf. annexe 2).

.2. — Mise en évidence expérimentale

Le circuit électrique fermé de la figure 3.2a est constitué d’un condensateur de capacité C , d’une
bobine d’inductance L et d’un conducteur ohmique de résistance R , placés en série.
Si le condensateur est initialement chargé, c’est-à-dire si son armature A a une charge q et son
armature B une charge opposée — q , on constate qu’il se décharge dans le reste du circuit, de façon
oscillante : q varie au cours du temps suivant une loi sinusoïdale amortie. On met en évidence une telle
variation en visualisant sur un oscilloscope la tension uc = q/C aux bornes du condensateur. On rend
possible cette visualisation en utilisant un générateur de signaux carrés qui reproduit périodiquement
l’excitation initiale du condensateur.

R R

so A
i
-idr i
_
Résistance
négative
Q
“0
T uc V
-<7
—-T «C
1

C L C L
mm mm
a) b)
FIG. 3.2.

On supprime l’amortissement observé en ajoutant au circuit série RLC une « résistance négative »,
ce qui permet de compenser le terme résistif (cf. chapitre 8 et 14). Une telle résistance peut être obte¬
nue, par exemple à l’aide d’un composant à résistance dynamique négative comme une diode à effet
tunnel ou un tube à décharge. On préfère utiliser aujourd’hui un système actif tel un amplificateur opé¬
rationnel comme le montre la figure 3.2b ; conformément à l’usage, la source auxiliaire d’énergie n’a pas
été représentée sur le schéma équivalent. On obtient approximativement un oscillateur harmonique élec¬
trique dont on peut vérifier l’expression de la période TQ = 2TT/(OQ = 2TT{LC)X'2 .
-g
c Ordre de grandeur : dans un circuit électrique typique, où L = 0, 1 H, C — 10 |xF , R = 100 (2 ,
Q muni de la résistance négative d’environ — 100 fl , on trouve :
r\j
° ùJQ = 103 rad • s d’où f0 = 159, 15 Hz et T0 = 6, 28 ms
©

£ 1.3. — Équations différentielles caractéristiques


CL
O
a) Loi des mailles : équation différentielle du second ordre

La loi des mailles, appliquée à un tel circuit en régime quasi stationnaire, donne (cf. chapitre 2) :

— = —L—
C dt
- Ri soit L—
d/
+ /?/+ —C = 0 puisque i = —
dt
86 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

q étant est la charge de l’armature A du condensateur vers laquelle est orienté le courant d’intensité i.
Il en résulte l’équation différentielle canonique, en utilisant la notation habituelle pour toute dérivée par
rapport au temps (cf. Mécanique) :

1 1/2 L
q+ — + (olq — 0 avec (OQ = et t’ =
Te LC R

Ce système électrique est dynamiquement équivalent à l’oscillateur mécanique amorti : la correspon¬


dance entre les différentes grandeurs est donnée dans le tableau 3. 1. Le rôle de la charge q est tenu par
celui de la position x , celui de i par la vitesse v ; dans ce contexte l’inductance L remplace la masse
m , la capacité C apparaît à la place de l’inverse \/K de la raideur, enfin la résistance R se substi¬
tue au coefficient d’amortissement a .

Électricité q i L C R
Mécanique x v m K~ a

TAB. 3.1.

L’oscillateur est harmonique, lorsque le terme dissipatif, qui est proportionnel à l’intensité du cou¬
rant, est nul ou négligeable. L’équation différentielle se réduit alors à :

1 1/2
soit q + ù)Q q = 0 où
d t2+ C = 0
~ (OQ =
LC
est la pulsation propre. La solution d’une telle équation est bien connue (cf. annexe 1). Elle peut prendre
les différentes formes suivantes :
q(t) = A cos(tuoO + B sin(wot) = q,„ cos((Oot + (/>)
avec :
qm = (A2 + fî2)1/2 et tanÿ = -®
Remarque : Il convient de souligner que, pour un tel oscillateur, les conditions initiales n’ont d’in¬
fluence que sur l’amplitude et la phase et non sur la fréquence.

TJ b) Conservation de l’énergie : équation différentielle du premier ordre


C
On passe de l’équation différentielle du second ordre à l’équation du premier ordre correspondante,
Q
en multipliant la première par q et en intégrant :
CH
° <r q2
© qq + (oÿqq = 0
7 + ""T =
donne Cte

£
CL Pour interpréter cette dernière équation, il suffit d’expliciter a>l
et ainsi faire apparaître l’énergie
O
électromagnétique du condensateur et de l’inductance, respectivement q2/(2C) et Lq2 / 2 = Li2 / 2
(cf. Electromagnétisme) :

2 + 2C
em

Ainsi, dans l’oscillateur harmonique électrique, l’énergie électromagnétique se conserve en changeant


périodiquement de nature, électrique dans le condensateur puis magnétique dans la bobine, comme
l’énergie mécanique d’un pendule simple change périodiquement de nature, potentielle puis cinétique.
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 87

Explicitant q(t) , l’énergie électromagnétique de l’oscillateur s’écrit :

*. = + =
'T -"W +
Te + ÇT cos2(“°' + « =
Ainsi l’énergie £em de l’oscillateur harmonique est une constante qui est proportionnelle au carré q2m
de l’amplitude. Le graphe de la figure 3.3 montre bien qu’au cours du temps, il y a transformation
d’énergie magnétique en énergie électrique et vice-versa.
Notons que l’écriture directe de la conservation de l’énergie électromagnétique dans un tel système
conservatif permettrait de restituer l’équation différentielle du second ordre en dérivant par rapport au
temps et en simplifiant par q , la solution q = 0 ne présentant aucun intérêt.

£em
<ff
v 7"\ 7 2C
L2*2

FIG. 3.3.

II. — OSCILLATEURS AMORTIS PAR UN ÉLÉMENT RÉSISTIF


Au cours de la décharge d’un condensateur dans une bobine, on constate généralement que l’am¬
plitude des oscillations de la charge q du condensateur, que l’on visualise par la tension uc = q/C
aux bornes du condensateur, n’est pas constante, mais décroît constamment, ce que l’on attribue au ca¬
ractère partiellement résistif des composants ; s’introduit alors naturellement la tension Ri = R'q aux
bornes d’un élément résistif équivalent.

. . — Équation différentielle de la décharge du condensateur


II 1

Rappelons l’équation différentielle canonique de la décharge du condensateur que fournit la loi des
mailles :
-ri 1 L
c
'q + —
Te
+ (*>lq = 0 avec "0 = LC
77ÿ £t Te =
R
Q
r\j Le terme d’amortissement étant proportionnel à q , cette équation différentielle est, elle-aussi, linéaire :
toute combinaison linéaire de solutions est aussi une solution.
°
©
. .
II 2 — Nature de la décharge
£
CL En cherchant des solutions de l’équation différentielle en exp(rt) , on trouve l’équation caractéris¬
O
tique du deuxième degré suivante :
r2 + — + ù)l — 0
Te
dont les solutions sont :

ri = --
--
1
2re
h ù)0 (ÿr2 7
1/2
et r2 = —-
--
1
2re
<y0
1
- 1
1/2
88 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

La solution q(t) la plus générale se met donc sous la forme d’une combinaison linéaire des deux
solutions exp(/y) et exp(r2t) (cf.Mécanique):

q{t) = D\ exp(rit) + D2 exp(r2t)


Suivant les valeurs du produit sans dimension :

Q = <*>0Te

appelé facteur de qualité, on distingue trois types d’évolution.

a) Oscillateur faiblement amorti ( Q > 1/2 )

Lorsque Q > 1/2 , ce qui est le cas le plus fréquent, on a, en introduisant j2 = — 1 :

1/2
1
r= ~—±j(oa
2re
où (oa = “°(1_w)
est la pulsation en présence d’amortissement ou pseudo-pulsation. On en déduit :

t
q(t) = Dexp cos(<wflf + <f>a)
2re
On détermine les constantes D et (f>a à l’aide des conditions initiales sur la charge et sur l’intensité du
courant. Supposons qu’à l’instant t = 0 on ait q = 0 et q — io ; il vient alors :

1
q(0) = 0 = Dcos (f>a et q(0) = i'o = D (
\
—o)a sin (f>a — -— cos
2re (f’a'j
car q = D exp [—t/ (2re)] [— sin(û>flt + <j>a) — 1/(2re) cos(cjat + (f>a)] . Il en résulte :

= y rad D= —
io
œa
et q(t) — — exp
10

(Oa (-à)sinK,)
TJ
c
Remarque : Contrairement à l’exemple mécanique du pendule élastique (cf. Mécanique), ces condi¬
Q
tions initiales, q = 0 et q = z'o , sont plus difficiles à réaliser que q = qo et q = 0 , mais
la solution mathématique est un peu plus simple, d’où notre choix.
CH
° Sur la figure 3.4a, on a représenté le schéma du dispositif électrique : aux bornes du condensateur,
©
on connecte un générateur d’impulsions ; entre deux impulsions, la tension aux bornes du condensateur
et donc sa charge varient bien comme le prévoit la théorie précédente (Fig. 3.4b). L’allure de la courbe
£
CL
q(t) est caractéristique d’un mouvement oscillatoire amorti, de pseudo-période Ta :
O

2TT -1/2
Ta~ (oa
~ To 1 1
4Q2

On voit que re est la durée au bout de laquelle l’amplitude de la charge est divisée par ex'2 « 1,5.
Comme cette amplitude est pratiquement nulle après quelques valeurs de re , on dit que re caractérise
la durée de vie de ces oscillations amorties et on l’appelle la durée de relaxation en énergie (Fig. 3.4b).
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 89

q{t) . 1
2>
R A exp
ù)a (-à) 2

Oscillateur peu amorti

ito =fe L O
t

/ — — 'exp (ÿ)
a) b)
FIG. 3.4.

On note aussi que la durée de relaxation de la charge q{t) vaut le double de celle définie ici : Ta = 2re .
La pseudo-sinusoïde est en contact avec les courbes d’équations :

gi (0 =
h,
— exp
(oa
t
2re
et g2(t) =
-- (-i)
*o
ù)a
exp

qui délimitent la zone au sein de laquelle q(t) évolue. Déterminons les instants tc pour lesquels q = 0 :

Io
q(tc) = — exp
ü)a U)1 sin(tuflrc)
2re
—|— COSÿÛJÿ|t(; j —0

d'où :
tan(<warc) = 2(oaTe et donc tc = — arctan(2<yare) + avec n entier
oa 2
Le rapport (oa/(oo , qui est toujours inférieur à l’unité, est supérieur à 0, 97 pour Q > 2 . Pour <2=10,
ce qui est une valeur typique d’un oscillateur électrique suffisamment amorti, (oa / <y0 ~ 0, 999 . Lorsque
Q est très grand, précisément Q » 1/2 , on peut utiliser les expressions approchées suivantes :
1 1
~ I 1 - gg2 et donc Ta « T0 ( 1 +
8<22
-g L’expression précédente de tc calculée dans les conditions initiales précédentes se réduit alors à :
c
Q ,« 1 TT . nTa Ta nTa
(oa2 + 2
r\j tc —TT -Z- =
4 + 2
°
©
Remarques : 1) Le choix de re , plutôt que ra = 2re , revient à privilégier le concept d’énergie d’un
oscillateur par rapport à celui d’amplitude ; il est fortement suggéré par la définition de la
2 durée de relaxation introduite dans les oscillateurs en physique moderne.
CL
O
2) Le facteur de qualité d’un oscillateur harmonique est infini.
3) La lecture du nombre nmax de maxima d’oscillation, au-dessus d’un certain seuil, per¬
met d’estimer le facteur <2 . En effet, considérant un seuil de 5% de l’amplitude maxi¬
male, on a, d’après l’expression de q(t) :

ts Ta
exp = 0,05 = avec ts = nmaxTa + —
2re 20
90 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

Il en résulte :
2re ln 20 (oare ln 20 0, 95
1 1 1/2
+ 4 Ta
"max ~ =
7T
= <2 1
4Q2
d’où nmax « 0, 95 Q — 0, 25 , si Q > 10 , ce qui est souvent le cas.

i) Décrément logarithmique
On caractérise aussi la décroissance de l’amplitude d’un oscillateur électrique amorti par son dé¬
crément logarithmique A défini comme suit :
I q{t)
A - - ln
n q(t + nTa)
q(t) et q{t + nTa) étant les charges du condensateur à des instants séparés par un nombre entier de
périodes. On a ainsi :
Dexp(—t/2re) cos (û)at + (f>)

d’où :
A=
X Dexp[-(f + nTa)/2Te\ cos {o)at + <f)a) }
A=
Ta
-JL
lTe
Retenons que A est le rapport de la durée de la pseudo-période du mouvement sur la durée de relaxation
en amplitude ra = 2re .
Exemple : la durée de relaxation re d’un oscillateur électrique, de pseudo-période Ta = 1 ms ,
dont la charge q a une amplitude qui est divisée par quatre au bout de cinq oscillations, est obtenue
selon :
Ta I
avec A = -ln4«0, 28 d’où rc « 1,8 ms
T'~2À
ii) Facteur de qualité et perte d’énergie relative
On caractérise souvent l’amortissement de l’oscillateur par le facteur de qualité Q . Montrons que
Q est relié à la perte d’énergie relative d’un oscillateur très peu amorti. Il vient, pour Q 1 et donc
o)a ~ a)o :

}
2

TJ
2 + 2C (IIMXIl (Oa cos (atat) -
sin(war) 1
2re
+ O)Q sin2(û>flr)
c
D
Or, le terme entre accolades vaut pratiquement io2a . Par conséquent :
fN

°
Eem ~ (l|)exp(“ÿ)“'“=£'"(o)exp(-ÿ)
© On en déduit la perte d’énergie relative par unité de temps :
_ J_d Sem ta
1
CL
o
Eem df Te
ce qui donne, pendant une durée égale à la pseudo-période Ta :

-A£em

c--
Eem ~
Ta

Te
=
2lT
Q
et Q = 2TT

Ainsi, le facteur de qualité de l’oscillateur fournit une mesure de l’inverse de sa perte d’énergie relative
pendant une durée égale à une pseudo-période.
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 91

Ordre de grandeur : le facteur de qualité d’un oscillateur électrique, dont le décrément logarith¬
mique est A = 0, 28 , vaut Q = TT/A = 11,2.
b) Oscillateur très amorti (Q < 1/2)
Pour Q < 1/2 , la solution de l’équation caractéristique du deuxième degré est :
1/2
r=
2re
1
± fi avec fi = Wofe-1)
La charge se met donc sous la forme :

q(t) = exp (-ÿr) [£>! exp(/3r) +D2 exp(-/3r)]


Avec les mêmes conditions initiales que précédemment, on trouve (Fig. 3.5) :

9(0 = '<> exP


fi (__£_) sinh(/S,)
Notons que la décroissance des courbes sans oscillation est d’autant plus lente que fi est grand et donc
Q plus petit.
,9(0 dit)
Q <-
: G =1
2
Oscillateur très amorti
Cas critique

O O
r -ÿ

FIG. 3.5. FIG. 3.6.

c) Amortissement critique ( Q = 1/2 )

Lorsque Q = (Oore — 1/2 , l’équation caractéristique du deuxième degré admet une racine double
-g r = — l/(2re) ; D\ exp[— f/(2re)] est une première solution de l’équation différentielle. Cependant
c
Q
q(t) = D2texp[— t/{2Te)] est aussi une solution, puisqu’en injectant cette expression dans le premier
rNJ membre de l’équation différentielle canonique q q/Te (oÿq = 0 , on trouve bien :
+ +
°
© D2 exp (~à) [~é: + (' "
(— 2rj) +ir)(‘ - s;) + -0

£ Il en résulte que q{t) , qui est une combinaison linéaire des deux solutions, se met sous la forme suivante,
CL
O
pour Q = 1/2 :

q(t) = exp (- ) {D\+D2t)


Dans les mêmes conditions initiales que précédemment, on trouve (Fig. 3.6) :

q(,) = k, exp
92 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

L’amortissement est qualifié de critique, car il définit la frontière des deux cas précédents. Dans la
pratique, on règle souvent l’amortissement près de sa valeur critique afin que la décharge soit la plus
rapide possible.

. . — Diagramme de phase
II 3
Par analogie avec l’espace des phases en mécanique, l’espace des phases ou l’espace des états
d’un oscillateur électrique est le plan cartésien ( q, q ) dans lequel q désigne la charge du condensateur
(cf. Mécanique).

a) Oscillateur harmonique dans l’espace des phases

D’après l’équation de conservation de l’énergie électromagnétique, on a (Fig. 3.7) :

q2 Li2 „ . q2 q2
a = (2C£,m)'l2
2C + Y ? +F
-£‘”"-CK so“ =1 avec et

Dans l’espace des phases bidimensionnel, le point représentatif de l’oscillateur harmonique décrit donc
une trajectoire elliptique.

<ol Amortissement
q faible

h
critique (parabole)
O «r* Amortissement
fort
0 l/re
FIG. 3.7. FIG. 3.8.

b) Oscillateur amorti dans l’espace des phases


On a vu que, lorsque l’oscillateur était amorti par un résistor, la résolution de l’équation caractéris¬
tique du deuxième degré donnait les solutions suivantes :
1/2
-g
c
Q
r= —
1
2re
± (sr*0
r\j On répertorie parfois les différents cas dans le plan cartésien ( l/re , ) (Fig. 3.8) ; comme l/re et
° Q sont positifs, seul le premier quadrant convient ; dans ce plan, la courbe donnant (o\ en fonction de
(i)

© l/re , à l’amortissement critique, est une parabole puisque :


2
£
CL
O

Sur l’axe des ordonnées, pour lequel l’amortissement est nul, on retrouve le cas harmonique : r = ±/<wo .
Les points situés entre l’axe des ordonnées et la parabole correspondent à des oscillateurs faiblement
amortis. Ceux qui sont situés au-dessous de la parabole représentent les oscillateurs fortement amortis.
Il est instructif de représenter la courbe des points figuratifs dans l’espace des phases (q, q) . C’est
une spirale convergente, lorsque l’amortissement est faible (Fig. 3.9a) ; si l’amortissement est fort, la
spirale se réduit à un nœud (Fig. 3.9b), lequel est qualifié de critique pour Q = ù)0Te = 1/2 .
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 93

q 1 \q 1
Q> Q<
2 2

O O
q q

a) b)
FIG. 3.9.

III . — OSCILLATIONS ÉLECTRIQUES FORCÉES. RÉSONANCE


La question à laquelle nous nous proposons de répondre maintenant est la suivante : comment se
comporte un oscillateur électrique amorti tel qu’un circuit RLC , lorsqu’on applique à ses bornes une
tension excitatrice sinusoïdale (Fig. 3.10)? Cette question est essentielle car, à l’aide de l’analyse de
Fourier, on peut ramener le cas d’une excitation quelconque à celui d’une somme d’excitations sinusoï¬
dales (cf. annexe 2).

R i

sio A

C -q
q
uc

FIG. 3.10.

. . — Source de tension sinusoïdale aux bornes d’un dipôle RLC


Ill 1

Maintenons, aux bornes d’un dipôle RLC , la tension sinusoïdale e(t) = emcos(eot + <f>e)
(Fig. 3.10). La loi des mailles appliquée au circuit donne, si q{t) désigne la charge de l’armature A
du condensateur (cf. chapitre 2) :
-g
c di
Q L
dt + Ri+ 7;
C
= e(t) avec i =
d/
rNJ

° Il en résulte que :
©

£ +R + — em cos (ù)t + <f>e)


CL
O
soit, en introduisant (OQ = 1/(LC) et re = L/R :

em
q+ —
Te
+ cdfcq = am cos {(ot + (f>e) avec am = —L

Notons que l’amplitude em de l’excitation peut a priori être constante ou fonction de la pulsation (o .
94 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

III 2. . — Réponse linéaire


En théorie des systèmes, on considère l’oscillateur électrique non excité comme un système qui
fait correspondre une réponse ou « sortie » à une excitation ou « entrée » (Fig. 3.11). La question initiale
posée peut alors s’exprimer autrement sous la forme suivante : quelle est la réponse du système lorsqu’on
le soumet à une excitation sinusoïdale ?

Entrée Sortie
Système

FIG. 3.11.

Pour y répondre, on teste d’abord la linéarité du système. On sait que l’oscillateur amorti par frot¬
tement résistif est linéaire ; si on le soumet à une combinaison linéaire de deux excitations ou entrées,
e\ (t) et e2(t) , de sorties respectives s\(t) et S2 (t) , le système admet, comme sortie, la même combi¬
naison linéaire des réponses :
e(t) = ei(t) + e2(t) s(t) = Si(t)+S2(t)
Dans ce cas, l’intérêt de l’analyse ne se réduit pas à la seule détermination du mouvement de l’oscillateur
sous l’action d’une tension sinusoïdale. L’étude concerne toute la théorie de la réponse linéaire d’un
circuit électrique, lorsqu’on le soumet à une excitation quelconque. Cette dernière est décomposée en
signaux sinusoïdaux dont on étudie les réponses qu’en donne le système. En recomposant linéairement
ces sorties élémentaires, on obtient la réponse à l’excitation initiale.
Le système se comporte différemment suivant la valeur de la pulsation a) de la vibration excita¬
trice. Le phénomène d’exaltation de certaines grandeurs, que l’on observe lorsque w = O)Q, est appelé
résonance ; on le retrouve dans plusieurs domaines de la physique.

III 3. . — Régime transitoire et régime établi


La solution de l’équation différentielle précédente :

q+ —
Te
+ û>O q = am cos(û)t + <fe)
est la somme de deux termes :
i) la solution générale de l’équation sans second membre du paragraphe précédent :
-ri
c
Q
q(t) = D exp COS ((Oat + <f>a)
r\j
ii) une solution particulière de l’équation totale :
° qm cos(ait + <f>q)
©
Entre l’instant initial et une certaine durée, qui dépend de re , au-delà de laquelle le premier terme est
£ négligeable devant le second, le régime est transitoire :
CL
O
q(t) = D exp COs(û>ar + (j>a ) + qm COS (û)t + 4>q)

Une fois le régime transitoire achevé, on observe le régime établi, caractérisé par l’expression :
9(0 = Qm COS(ùit + </)q)
Dans la suite, nous n’étudierons que le régime établi, réservant à une étude spécifique ultérieure le
régime transitoire (cf. chapitre 4).
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 95

III 4 . . — Charge du condensateur en régime établi


Utilisons la méthode complexe pour déterminer la solution particulière de l’équation différentielle
canonique précédente. On sait que cette méthode consiste à associer, à cette dernière, l’équation diffé¬
rentielle suivante à laquelle satisfait la grandeur complexe q = q+jK avec j2 = — 1 (cf. Mécanique) :

q+ i
— + (olq = am exp[j((ot + <f>e)]
Te

La solution réelle q(t) s’obtient alors en prenant la partie réelle de q(t) . Cherchons une solution
de la forme :
q{t) = q,n exp \j(ù)t + <f>q)] = qm exp(jet) où = qm exp(j</>q)

est l’amplitude complexe de la charge. Comme q = —e2q et q = jcoq , il vient :

(-û>2 +J~ + "o) <Lm = am exp \j(a)t + (f)e)] = am exp(jet)


am = am exp {j4>e) étant Y amplitude complexe de l’excitation. On en déduit, en introduisant la pulsation
réduite x = (o/a)0 , qui est aussi la fréquence réduite, et le facteur de qualité Q = (o0Te :

_ am exp(j<t>e) _ amexp(j(f>e) _ Qam exp(j(f>e)/ù)l


(-ù)2 + tog) +jû>/re jxù)\jQ + o2{1 - x2) x\j + Q( \/x - x)]
Il en résulte que q{t) = qm cos(<ut + (f)q) avec :

am (j)jTe
qm = et tan (<f>q - (j>e) =
[(V2- a,2? + ù)2/T2y/2 (O2 — Ù)Q

ce que nous retiendrons sous la forme :

Qam/ÿl em
q,n = et tan(<f>q — (f>e ) = avec am = —
x[l+Q2(x-\/x)2]1/2 Q(x — iA) L

T3
c
III 5 . . — Intensité du courant dans le circuit en régime établi
Q
Comme l’intensité du courant dans le circuit est donnée par q , écrivons q sous la forme :
fN

° q = im exp [j(a>t + 4>i)\ = L exp(/'wt) où f, = im exp(/'0,)


©
estl’amplitude complexe de l’intensité du courant, im son amplitude et </>, sa phase à l’origine. Or,
d’après ce qui précède :
OL
O
?(0 =2mexP(/"f) d’où q = jvqm exp(/wt)

En identifiant, on obtient :

Qam exp(j4>e)/ù>o QOm/vo


im=ja,qm=jxo,0qm = 1 +jQ(x-\/x) l+jQ(x-l/x)
96 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

On en déduit :

Qam/(Oo
im = ù) qm = et tan(0, — (/>e) = —Q
[i + e2(*-i/*)2]1/2

Le courant i{t) = q est ainsi en avance de phase de TT/2 rad par rapport à la charge q(t) et donc à la
tension aux bornes du condensateur u(t) = q(t)/C :

— <f>q + soit 4>i — <l>e — <f>q — <f>e + ~2


~2

III 6. . — Admittance maximale : résonance


a) Impédance électrique du circuit RLC

L’impédance du circuit RLC est le rapport de la tension sinusoïdale complexe, imposée par le
GBF, sur l’intensité complexe du courant sinusoïdal qui parcourt le circuit :

z= Ç,n eXPQ0 = soit Z = |Z| exp j<p où <p = 4>e —


im expOO hn

est la différence de phase entre la tension d’excitation et l’intensité du courant.


Exprimons l’impédance du circuit, en fonction de R , x = (o/a>o et Q . Il vient :

1 1
Z = R+j[L(o -- = R 1+jQlx--
C(o x

avec Q = (OoTe = LCJQ/R =1/ (CùJQR) , puisque LCOJQ — 1 . On en déduit :

21 '/2
\Z\=R 1 +Q1 et tan (p = Q x --
x
c
Q
Sur la figure 3.12, on a représenté l’impédance Z dans le plan complexe dans les deux cas, cp >0 et
r\j <p < 0 : R est sa partie réelle et L(o — l/(C<y) sa partie imaginaire.

°
©
1
jLû) jLw
jCü) 1
ci
o jCa>
R
\Z\
<p \Z\
R
a) b)
FIG. 3.12.
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 97

b) Admittance électrique du circuit RLC


L’admittance est l’inverse de l’impédance :

I I
F
Z R[l+jQ(x-l/x)\

On en déduit le module et sa phase, respectivement l’inverse et l’opposée de ceux de l’impédance :

Y — |y| exp(-j<p) avec \Y\ =


R[I+C2(ï-IA)2]
i
1/2 «
— <p = arc tan Q
(H
c) Résonance

Sur la figure 3.13, on a représenté |F| et —<p en fonction de x pour une valeur déterminée de Q.
On voit que, pour x = 1 , c’est-à-dire pour une pulsation de l’excitation égale à la pulsation propre du
système, le module de l’admittance passe par un maximum |F| qui vaut \/R ; l’intensité du courant
est alors en phase avec l’excitation.

\Y(x)\
in
7T/2
IFUV2
1 to
0
ùi0

co
x= TT/2
X\ 1 *2 too
a) b)
FIG. 3.13.

On appelle résonance le phénomène physique d’amplification que l’on constate lorsqu’il y a égalité
de la fréquence de la tension excitatrice et de la fréquence propre du circuit oscillant :

to = toQ ou / =/o
-g
c On estime l’importance de la résonance par la finesse du pic représentant le graphe |F(x)| . Pour cela,
Q
on calcule les valeurs de x pour lesquelles, conventionnellement :
r\j
s |Z|
© V2
£ ce qui correspond à un rapport des puissances associées égal à 1/2, comme nous le justifierons plus
CL loin. Il en résulte :
O

4-î)'- 1 soit x
X Q
avec e = ±1

On doit alors résoudre l’équation du deuxième degré x1 — ex/Q —1=0, dont les racines positives
sont :
1/2 I I 1/2
— +
Xi = e‘
*2=2ë + 2ë(1+4Ô>
98 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

Par conséquent, x2 — x\ — \/Q . En posant A<y[/2 = co2 — <wi = (x2 — xi) COQ , on trouve :

Ù)Q
Q=
Aft>i/2
ou
Q=w,
en fonction de la fréquence. Ainsi, le facteur de qualité Q s’identifie au rapport de la pulsation propre
(
oo sur la largeur spectrale A&q/2 du pic de l’admittance généralisée à la résonance.
Lorsque Q est grand, c’est-à-dire Aûq/2 faible devant COQ , la résonance est qualifiée d'aiguë.
Dans des systèmes oscillants électromagnétiques comportant un quartz piézoélectrique, Q peut at¬
teindre des valeurs de l’ordre de 106 (cf. chapitre 14).
Au contraire, si Q est faible, la résonance est dite floue.
Notons que le module de l’impédance |Z| passe, lui, par un minimum pour co = COQ , quelle que soit
la résistance R (Fig. 3.14a). À la résonance, l’impédance que présente l’oscillateur au milieu excitateur
est minimale et vaut R . Évidemment, la finesse de l’effondrement de l’impédance est la même que celle
de l’exaltation de l’admittance. Sur la figure 3.14b, on a représenté la phase <p de l’impédance Z .

\Z\ <P

1. to
0
too
R
: to

0 ! to0
a) b)
FIG. 3.14.

Remarques : 1) On aura probablement compris que la notation A co\/2 a été choisie pour rappeler que
le rapport des puissances, qui correspond au rapport 1/ y/l des admittances, est 1/2 .
2) Le choix de privilégier l’admittance et non l’impédance a été motivé par le souci d’une
définition de la résonance qui implique l’exaltation d’une grandeur plutôt que son effon¬
drement, conformément à l’idée intuitive que l’on se fait de ce phénomène.

-g
c IV . _ AMPLITUDE DE L’ENTRÉE INDÉPENDANTE DE LA PULSATION
Q
r\j Supposons que l’amplitude de l’excitation, en entrée, soit indépendante de la pulsation co , ce qui
est fréquemment réalisé ; c’est le cas d’un dipôle électrique aux bornes duquel un générateur maintient
° une tension sinusoïdale e{t) dont l’amplitude em est indépendante de co .
©

£
CL
IV 1 . . — Intensité du courant au voisinage de la résonance
O
a) Amplitude de Fintensité. Résonance d’intensité
L’amplitude de l’intensité du courant s’écrit, en fonction de x et Q :
Qam/(*>o
im =
[l +Q2(x- !/x)2] 1/2 R[\+Q2(X-1/X)2] 1/2
avec am = em/L , re = L/R et Q = COQ re .
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 99

Ainsi pour x — 1 , im est maximal et vaut im,max — em/R (Fig. 3.15a). Comme l’admittance,
l’amplitude de l’intensité du courant passe par un maximum imjtnax , pour OJ = a>o , quelle que soit la
résistance R et donc Q . Il en résulte qu’un moyen d’analyser le phénomène de résonance est d’étudier
la variation de l’intensité du circuit considéré en fonction de la pulsation excitatrice OJ : on dit qu’il y a
résonance d’intensité.
Cette variation de l’intensité du courant en fonction de la fréquence peut être mise en évidence à
l’aide de l’expérience initiale. Il suffit de considérer la tension Ri(t) aux bornes du résistor. On constate
bien que l’amplitude de l’intensité du courant est maximale pour OJ = OJ0, quelle que soit la résistance.

im 4>i — 4>e — —<p


em/R\-~

TT/2
OJ
0 x=

em/R2-~
*
1 0)()

+1 =
ÙJ
-
TT/2
û)0

a) b)
FIG. 3.15.

La finesse du pic d’intensité est la même que celle de l’admittance :

COQ
Q = —- ce qui s’écrit A oj\n re = 1 puisque Q = o)QTe
Aû»I/2
b) Phase de Pintensité

On obtient directement la différence de phase entre l’intensité du courant et la tension excitatrice à


partir de (p , puisque :
fi fe = ~<P
~

Ainsi, l’intensité du courant et la tension excitatrice sont en phase à la résonance. Lorsque x varie de 0
-g jusqu’à l’infini, la différence de phase passe de TT/2 à -TT/2 (Fig. 3.15b).
c
Si la résistance est nulle, l’amplitude de l’intensité du courant devient infinie ; la phase, elle, vaut
Q
rNJ
alors TT/2 pour OJ < w0 et —TT/2 pour OJ > OJQ .
° Remarques : 1) Du point de vue de la théorie du filtrage spectral d’une excitation par un système, on
© peut dire que le circuit se comporte comme un filtre passe-bande, puisqu’il transmet l’ex¬
citation avec une efficacité maximale, lorsque celle-ci a une pulsation égale à sa pulsation
£ propre (cf. chapitre 6).
CL
O
2) La condition <p = 0 permet de déterminer expérimentalement la fréquence de réso¬
nance, avec une meilleure précision qu’en recherchant le maximum de l’admittance. En
effet, en mode Lissajous sur un oscilloscope, la tension aux bornes de la résistance, qui est
proportionnelle à l’intensité du courant, et la tension aux bornes du GBF donnent une el¬
lipse qui se réduit à un segment de droite à la résonance. Sur le plan pratique, il faut noter
la contrainte sur la masse, car cette dernière doit être évidemment commune afin d’évi¬
ter de court-circuiter le GBF (Fig. 3.16a).
100 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

Voie X* Voie X

mm WW?-1
L L A
C
R
*ÎO R_
C

Voie Y Voie Y
7777
7777
UC
a) b)
FIG. 3.16.

. . — Tension aux bornes du condensateur et charge au voisinage de la résonance


IV 2
a) Amplitude de la tension et charge
La charge du condensateur étant directement reliée à la tension à ses bornes par q(t) = Cuc{t) , il
suffit d’étudier l’évolution de l’une des deux grandeurs, par exemple la tension lorsqu’on veut visualiser
le phénomène sur l’écran d’un oscilloscope (Fig. 3.16b).
L’amplitude réelle qm de la charge du condensateur, s’écrit, en fonction de JC et Q :

qm =
Qam/o>0 soit qm =
CQem
x[l + Q2(x-l/x)2} 1/2 [x* + Q>(x2-1)2]1/2
puisque am = em/L et LC(OQ = 1 . Pour analyser la variation de qm , étudions la fonction suivante qui
a la signification d’un facteur de transmission :
1
/(*) =
[x2 + Q2(;c2 - l)2]t/2
Il vient, en dérivant :

1 + 2<22 (x2 — 1) î 1/2


ce qui s’annule pour x=0 et x = xm = 1
dx [JC2 + Q2{x2 - l)2p/2 2Q2
Ainsi, l’amplitude réelle de la tension uc,m = qc,m/C vaut em lorsque x = 0 , Qem si JC = 1 et
s’annule pour x infini.
Deux cas se présentent :
-g i) Si Q < \/\/2
« 0, 7 , ce qui arrive rarement, l’amplitude de uc,m est maximale pour JC = 0,
c
Q
puis décroît lorsque x augmente. Pour x = 1 , uc,m = Qem < em
r\j ii) Si Q > 1/ \fï., ce qui est souvent le cas, uc,m passe par un maximum pour x = xm < 1 ,
° c’est-à-dire pour une pulsation (om inférieure à la pulsation amortie coa et donc à la pulsation propre
© COQ , puisque :
1/2 1/2
£
ci
O
(om < o)a < (OQ avec o)m = “0(1-éî) et (oa = “’o('-4ÿ)
Notons que xm « 1 lorsque Q 1 (Fig. 3.17a). Précisément, pour Q = 5 on a (om/a)o = 0, 99 .
On met en évidence expérimentalement ce maximum à l’aide du montage de la figure 3.16b : en
faisant varier la pulsation du générateur électrique, on observe aisément, pour une résistance faible, une
forte augmentation de la valeur maximale uc,m de la tension aux bornes du condensateur.
À la résonance ( (o = ù)Q ), la tension précédente vaut Q em , précisément Q fois la valeur de em ,
d’où le nom de facteur de surtension souvent donné à Q .
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 101

Soulignons que, contrairement à l’admittance et à l’amplitude de l’intensité du courant, l’amplitude


de la charge qm ne passe par un maximum que si Q > 1/ \/2 , et qu’en outre ce maximum, lorsqu’il
existe, ne se produit pas rigoureusement pour (o = (o0 . C’est pour cette raison que nous avons évité de
parler de résonance à propos de la charge ou de la tension aux bornes du condensateur.
Remarques : 1) Évidemment, dans le cas limite où il n’y a pas de résistance, l’amplitude uc,m de la
tension devient infinie pour œ = M0
2) La forte surtension précédente n’est pas incompatible avec la nature passive du dipôle
RLC , car cette amplification, supérieure à l’unité, concerne la tension et non la puissance.

MC,m (f>u — <t>e = <P — rr/2


Qem
1 (O

Q (1)0

- 77/2—
em Q'<Q t (O

ù)0
1
a) b)
FIG. 3.17.

b) Phase de la charge ou de la tension


Concernant la différence de phase (j>u — 4>e , entre la tension aux bornes du condensateur et l’in¬
tensité du courant dans le circuit, on l’obtient immédiatement en retranchant 7t/2 rad à la différence de
phase (f>i — (f)e :
77
(I>U - <!>e = —<P - TT
:
Cette différence de phase varie donc entre 0 et 77 rad, lorsque x passe de 0 à l’infini. Ainsi la
tension et la charge du condensateur sont toujours en retard sur l’excitateur, et ce retard vaut 7t/2 rad
à la résonance (Fig. 3.17b). Lorsque la résistance est nulle, le maximum est infini et se produit pour
(o = ù)
o ; la phase vaut alors 0 si (o < eo0 et —TT rad si (o > <u0 •
o
Remarques : 1) Ici aussi, du point de vue de la théorie du filtrage spectral d’une excitation par un sys¬
r\j tème, le circuit RLC se présente comme un filtre passe-bande (cf. chapitre 6). Cepen¬
dant, pour la tension, le filtrage peut être moins efficace si la résistance est trop grande.
° Par exemple, si Q < l/\/2, il n’y a pas de maximum dans le voisinage de la pulsa¬
©
tion propre ; c’est alors un filtre passe-bas.
£ 2) On pourrait s’intéresser aussi à la tension aux bornes de la bobine, mais l’analyse reste
CL
O
formelle, car la résistance de la bobine n’est pas négligeable. Théoriquement, cette tension
s’écrit :
X
—L,m =jL(oi-m =JQem
1 +jQ(x- l/x)
On voit qu’elle est en avance de phase de 7r/2 rad par rapport à l’intensité; en outre,
l’allure du graphe de son module, en fonction de x , ressemble à celle de la tension «c,m >
mais les comportements aux faibles et aux fortes pulsations sont permutés.
102 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

. . — Analyse énergétique
IV 3
a) Puissance électrique reçue par le circuit
À chaque instant, la puissance électrique V(t) reçue par le circuit oscillant, de la part du généra¬
teur, par l’intermédiaire du terme em cos(cot + (f>e) , a pour expression (cf. chapitre 2) :

V(t) — e(t)i(t) = em cos (œt + cf>e) im cos (cot + 0/) = 4 [cos(2o>/ + <f)e -f <£,) + cos <p]

2|Z
puisque im_= em/\Z\ . La puissance varie donc sinusoïdalement avec le temps autour de la valeur
moyenne V suivante :
V — 4 COS <p - F? u"' - j?jÆ
2|Z| 2|Z|2 2
d’après la relation cos cp = R/\Z\, ce que l’on établit aisément à l’aide de la représentation de Fresnel
de l’impédance (Fig. 3.12). En remplaçant im par son expression, on trouve :

v = 24R 1 +Q2(x- \/x)2


Cette puissance moyenne reçue par l’oscillateur sert à compenser la variation de la puissance du circuit,
en raison de l’effet Joule ; en effet, en moyenne, cette variation a pour expression :

Vj = puisque Vj = —Ri2(t) = —Ri2m cos2{(ot + <£,)


Elle s’écrit aussi, en introduisant l’intensité efficace Ief — imf \fï. (cf. chapitre 2) :
V} = -Rli = -Rl2f
b) Variation de la puissance électrique reçue par Voscillateur en fonction de la pulsation
Étudions, en fonction de JC = M/OFO = f/fo, pulsation ou fréquence réduites, l’expression de la
puissance moyenne V transférée au circuit oscillant par la tension excitatrice. Cette puissance s’annule
pour les valeurs extrêmes de x et passe par un maximum lorsque x = 1 (Fig. 3.18a) :

Vmax ~ 24
V=
Vmax avec
l+Q2(x-\/x)2 R
TJ
c Si l’on représente cette puissance moyenne en fonction, non de JC , mais de X = lg;c , on obtient
Q une courbe symétrique (Fig. 3.18b) d’équation :
fN

° v= Vr
© l+Q2 [l(F- 10(“x)]2
On voit que le transfert de la puissance moyenne de l’excitateur vers l’oscillateur est maximal à la
£ résonance. Du point de vue énergétique, la résonance est définie, dans ce cas, par le transfert maximal
CL
O
d’énergie moyenne entre l’excitateur et l’oscillateur.
La largeur spectrale du pic de résonance en énergie s’obtient directement à partir de celle de l’in¬
tensité ; rappelons que cette largeur, définie par les pulsations pour lesquelles cette puissance est égale à
la moitié, est telle que :
À6>|/2 1
ce qui s’écrit aussi A&q /2 re = 1
CD0
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 103

v/vm v/vm
1

0 + x= —
0)0
x — Igx
1 0
a) b)
FIG. 3.18.

Remarque : Pour observer, avec le montage initial de la figure 3.16a, le pic de puissance transférée
en moyenne à l’oscillateur, une méthode consiste à multiplier le signal d’excitation par le
signal aux bornes de la résistance, à l’aide d’un multiplieur, et à filtrer le produit en ne
laissant passer que le terme stationnaire, lequel est proportionnel à V .

. . — Applications
IV 4

a) Réception d’un signal radio

La surtension observée aux bornes d’un condensateur est utilisée dans la réception des signaux
électromagnétiques des postes radio, afin de sélectionner la fréquence d’une onde porteuse déterminée
(cf. chapitre 16). Le circuit se présente comme sur la figure 3.19a : la tension excitatrice est celle induite
par une antenne, laquelle est représentée par e(t) dans le circuit équivalent de la figure 3.19b.

Antenne
A R
L

ML C
Radio
récepteur*]4: C Radio
récepteur*]4
r1
HP
>!*(*) HP

TJ
c a) b)
Q FIG. 3.19.
fN

° À la résonance, lorsqu’il y a égalité des fréquences ou syntonie, la tension aux bornes du conden¬
© sateur, qui est connecté à l’entrée du radio-récepteur, a une amplitude sensiblement égale à Q fois la
tension induite par l’antenne. En modifiant l’un des paramètres du circuit oscillant, par exemple l’induc¬
£ tance, à l’aide d’un noyau de fer doux que l’on introduit dans l’enroulement cylindrique (cf. Électroma¬
CL
O gnétisme), ou la capacité, en faisant varier la surface de ses armatures, on sélectionne la fréquence de la
porteuse choisie.

b) Circuit bouchon résonnant

Un simple diviseur de tension constitué d’un résistor, de résistance R \ , et d’un ensemble RLC
placé en série, permet de réaliser le blocage de l’une des fréquences que contient le signal d’entrée
non sinusoïdal (Fig. 3.20). Pour l’une des composantes sinusoïdales e(t) du signal d’entrée, la tension
104 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

sinusoïdale de sortie us(t) , aux bornes du circuit résonnant RLC , a pour expression :

M»(0 = e(t) avec Z = R+j


J \Lœ
C(o)J
—TT -
Z + R\~y V
En choisissant les valeurs L et C telles que la pulsation co\ soit pulsation propre du circuit, on obtient,
\
puisqu’ alors LCa) = 1 :
R , ,
*0 =
Ainsi, pour R\ = 990 fl et R = 10 fl, la tension uft) ne représente que 1% du signal d’entrée. En
revanche, les autres fréquences seront transmises, pratiquement sans altération, pourvu que le facteur de
qualité Q soit suffisamment élevé.

Ri

L Us(t)
<=>

*>1Q R

y C

FIG. 3.20.

V . — CIRCUIT RÉSONNANT PARALLÈLE


Le circuit résonnant parallèle RLC est formé d’un ensemble bobine-résistor (inductance L et
résistance totale R ), en parallèle avec un condensateur de capacité C . Le générateur impose à ses
bornes la tension d’excitation, comme le montre la figure 3.21a : le résistor auxiliaire, de résistance Ra ,
permet de maîtriser l’intensité i du courant que débite le générateur.

1 |Z|
-g h Q2R- -
c
Q
•IC) L
rNJ

° R
© Ra

£ 1
CL
o a) b)
FIG. 3.21.

V — Équation différentielle du circuit


Désignons par i\ l’intensité du courant dans la branche comportant le condensateur et par i celle
où est connecté le générateur ; l’intensité du courant qui traverse la bobine est donc / — i’i . Il vient, en
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 105

appliquant la loi des mailles au circuit RLC (cf. chapitre 2) :

C
)+z.d(l';,,|)
d /
». Æ+si,+ÿ=Ri+4i
dt C d /

Comme i\ = dq\/ dt , on trouve, en introduisant re = L/R et COQ = 1/(LC) :

i
avec i{t) = im cos (<ur + <f>/)
Te

L’équation différentielle à laquelle satisfait la charge q\ du condensateur est donc de la même forme que
dans un circuit résonnant série ; seule l’excitation fait apparaître une somme de deux termes directement
reliés à i. La solution établie qui s’impose, du fait du terme d’amortissement, s’obtient alors en injectant
une solution de la forme :

qx (0 = q\,m expy(ÿ + 4>g) dans l’équation


<LX = +y
..
V 2 — Impédance du circuit résonnant parallèle
Calculons l’impédance qu’offre le circuit résonnant parallèle RLC au générateur. Elle s’obtient
aisément selon :
Z,Z2 1
Z= avec Z\ — - et Z2 = R + îLCJ
Z\ + z2 JCù)
d'où :
_
~
R +jL(o _
~
1 +jQx
1 - LCw2 + jRCto l-x2+ jx/Q
en fonction de R , x = (O/COQ et Q = LüJQ/R =1/ (RC(OQ) . On en déduit le carré du module de Z:

1 + Q2X2
|Z|2 = R2
(i -x2y+x2/Q2

Cherchons les maxima ou minima de |Z|2 , lorsque la fréquence réduite x varie. Il vient :

d|Z|2 „ n2 [(1 —x2)2 + x2 /Q2]Q2 — (1 + Q2x2)(l/Q2 — 2(1 — x1) A

dx [(1_X2)2+X2/Ô2]2
TJ
d’où, en effectuant :
C Q2{1-2X2+X4)+X2- - X2 + 2 + 202JC2 - 2x2 2Q2x4 = -Q2x4 - 2x* + 2 + Q2 -
- =0
Q
OJ
On doit donc résoudre l’équation du deuxième degré suivante en x2 :
°
©
*4 +
?
CL
dont les solutions sont : "°
O
1/2
Jï2 =
I I
) -_5î±(,+è)
Comme x2 1 , ces dernières n’existent que si :

2
1+ soit Q4 + 2g2 - 1 0
ë:
106 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

ce qui implique
Q2ÿQ] ou Q2 Q\
Q2 et étant les deux racines en Q2 de l’équation du deuxième degré précédente. La seule solution
Q\
acceptable étant Q2 = — 1 + \/2, la condition pour laquelle l’impédance passe par un minimum ou un
maximum est :
Q2 Vï 1 soit Q2 > 0, 64
En général Q2 1 ; aussi développe-t-on (1 + 2/<22)" = 1 + nx + n(n — 1)ÿ/2 avec n = 1/2 . Il
vient :
1 1/2 1 1 1 1
X* = + + 1+
& Q2 2Q4 2Qf

Comme le module |Z| de l’impédance varie entre R et 0 , lorsque la fréquence passe progressivement
de 0 à oo , l’extrémum est un maximum, qui se produit pour :

1/2
«î

Pour JC fa 1, l’expression de l’impédance se réduit à :

ZÿR
JW~RffQ = QlR d OÙ |Zmar| Q2R

Sur la figure 3.21b, on a représenté la variation du module de l’impédance, en fonction de JC, pour
<2 = 20 :
1 + Ô2JC2 1/2
\Z\=R (1 -JC2)2+JC2/02

Notons que, pour JC = 1 et <22 1:

I I
TJ
Z, = —
JCü)
— = —jLûio
JCù)o
et Zi — R +jL(o — R +jL(oo ~jLcoo
c
Q
Les deux impédances Z\ et Z2 sont donc en opposition de phase. Il en résulte que les intensités i\ et
fN
12 des courants dans les branches le sont aussi ; |Z| devient alors très grand.
° Ordre de grandeur : pour R = 10 fl, C=lp.F etL = 40 mH , on trouve :
©

1 1/2
CL
(1)Q = = 5 000 rad • s- /o = 796 Hz Q= — = 2° et \Zmax\ = 4 kfl
o LC

. .
V 3 — Circuit bouchon. Antirésonance

Lorsque l’excitation est constituée d’un générateur de tension, qui maintient à ses bornes une f.e.m
sinusoïdale, de la forme e(t) = em cos (cot + (f>e) , l’intensité i(t) du courant débité par le générateur,
que l’on mesure à l’aide de la tension aux bornes de Ra , passe par un minimum pour co « a>0 .
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 107

Aussi un tel circuit est-il appelé circuit bouchon ou circuit antirésonnant . L’amplitude im de l’intensité
de ce courant minimal vaut alors :
Cm
Int,min
Q2R + Ra
Ordre de grandeur : pour em = 5 V , \Zmaf\ = Q2R = 8 kfl et Ra = 100 fl, vaut 0, 62 mA .

. . — Excitation par une source de courant


V 4
On peut exciter le circuit par une source de courant, laquelle fournit un courant d’intensité détermi¬
née i(t) = im cos (cot + </>,) . On réalise aisément une telle source de courant à l’aide d’un amplificateur
opérationnel (cf. chapitre 8). L’amplitude um de la tension aux bornes du condensateur du circuit paral¬
lèle, qui vaut Z im , passe alors par un maximum M,W) lorsque l’impédance offerte par le circuit est
maximale, c’est-à-dire pour CJ ra (OQ .
Ordre de grandeur : pour im = 1,5 mA et \Zmav\ = 8 kfl, wm> = Zim = 12 V.

CONCLUSION
Énumérons les points essentiels.
1) Lors de la décharge d’un condensateur dans une bobine, l’intensité du courant, la tension aux bornes
du condensateur et sa charge oscillent avec une pulsation a>o qui ne dépend que des caractéristiques de
l’oscillateur, la capacité du condensateur et l’inductance de la bobine :
1
û>0 = (LC)~X'2 fo = 2TT(LC)'/2 et To = 2TT(LC)1/2

2) Le caractère partiellement ohmique des composants est à l’origine de l’amortissement de l’ampli¬


tude des oscillations, selon une décroissance exponentielle, et modifie la valeur de la pulsation : on peut
caractériser cet amortissement soit par la durée de relaxation en énergie re , soit par le décrément loga¬
rithmique A , soit par le facteur de qualité Q :
L Ta 7T I 1/2 L(OQ
. ~=
Te =~ A= avec (oa = et Q co0Te = ——
R 2re (OaTe 4O)2QT2 R
3) L’équation linéaire :

TJ
q+ A + ù)Q q — 0
Te
c
Q caractérise la variation de la charge d’un condensateur dans un circuit électrique RLC série, en régime
CH quasi stationnaire ; elle détermine l’évolution temporelle de la tension uc{t) aux bornes du condensa¬
° teur, puisque q = Cue . En raison de la linéarité, ces oscillateurs satisfont à des équations simples et
© leur évolution est prévisible.
4) Lorsqu’une tension sinusoïdale est appliquée aux bornes du circuit RLC , la charge satisfait à l’équa¬
£ tion d’évolution suivante :
CL
o q+ — + <WQ q — am cos((ot + 4>e)
Te
L’excitation impose sa fréquence en raison de la dissipation par effet Joule dans les conducteurs oh-
miques. Pour déterminer l’amplitude et la phase de l’oscillateur, il suffit de chercher une solution parti¬
culière de cette équation, sinusoïdale et de même pulsation que celle de l’excitation.
5) Lorsque la pulsation de l’excitateur est égale à celle de l’oscillateur, on constate que le module de
l’admittance est maximal, ou que le module de l’impédance complexe est minimal. C’est la résonance.
108 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

Pour une amplitude de l’excitation indépendante de la pulsation, on observe, à la résonance :


i) un maximum de l’amplitude de l’intensité du courant,
ii) une puissance moyenne transférée de l’excitateur vers le circuit qui, elle aussi, est maximale,
iii) une amplitude de la charge du condensateur proche de sa valeur maximale, laquelle n’existe
que pour des systèmes peu amortis ( Q > 1 / \/2) .
6) Avec un circuit résonnant parallèle, les résultats sont inversés.
Enfin, la résonance en électricité peut être un avantage, lorsqu’on veut augmenter la sensibilité d’un
circuit, comme lors de la réception de signaux hertziens ; le circuit se comporte alors comme un filtre
passe-bande (cf. chapitre 6).

EXERCICES ET PROBLÈMES

P3- 1. Diagrammes de l’impédance et de l'admittance d’un circuit RLC


Un générateur maintient, aux bornes d’un circuit série RLC , une tension sinusoïdale, de pulsation
Lo . Ses caractéristiques sont les suivantes : R — 100 fl, L — 25 mH et C = 33 nF .

1 . Déterminer la fréquence propre de ce circuit, la durée de relaxation en énergie re , le facteur de


qualité et la fréquence des oscillations amorties.
2. a) Rappeler l’expression de l’impédance Z du circuit. Calculer le module de Z ainsi que son
argument <p pour une fréquence de 5 kHz .
b) Représenter géométriquement Z , dans le plan complexe. Quelle est la courbe décrite par l’ex¬
trémité I du vecteur OI , associé à l’impédance complexe Z, lorsque <w varie de 0 à l’infini?
3. a) Rappeler l’expression de l’admittance Y du circuit. Calculer son module, ainsi que son argu¬
ment, pour une fréquence de 5 kHz .
b) Représenter géométriquement Y dans le plan complexe. Quelle est la courbe décrite par l’ex¬
trémité A du vecteur OA , associé à l’admittance complexe Z, lorsque (o varie de 0 à l’infini?

-g P3- 2. Modèles série et parallèle d’une bobine Çwëbÿ)


c
Q On schématise une bobine d’induction par les deux modèles représentés sur la figure 3.22.
r\j
1. Donner les expressions de l’admittance de la bobine dans les deux modèles. En déduire, en
° régime sinusoïdal, de pulsation OJ , la relation donnant R' et L' en fonction de R , L et o) .
©
2. Que deviennent ces expressions si L(o/R 1 ? Sachant que R = 5 fl, L = 25 mH , calculer
£ R' etL' pour les deux valeurs suivantes de la fréquence : / = 100 Hz et f = 10 kHz . Commenter.
CL
O

~
i.
—1 R Rf
FIG. 3.22.
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 109

P3- 3. Facteur de qualité d’une bobine en forme de solénoïde

Une bobine est constituée de 500 spires, en fil de cuivre enroulé autour d’un mandrin cylindrique,
de rayon r = 3 cm et de longueur l = 10 cm . Le champ magnétique qu’elle produit, en son intérieur,
est celui d’un solénoïde infini. On donne le diamètre du fil et on rappelle la conductivité du cuivre,
respectivement : D = 1 mm et y = 5, 8 x 107 S •m_l .
1. Calculer l’inductance L et la résistance R de la bobine.
2. La bobine forme avec un condensateur, de capacité C = 0, 5 p,F , un circuit oscillant. Quel est
le facteur de qualité du circuit ?

P3- 4. Décharge d’un condensateur à travers une bobine


Sur la figure 3.23, le condensateur, de capacité C = 0,3 jnF, est d’abord chargé à travers un
résistor (résistance R = 8 fl ) par une source de tension stationnaire. Il se décharge ensuite dans une
bobine, d’inductance L = 50 mH et de résistance r = 5fi.
1. L’interrupteur est en position 1
a) Établir l’équation différentielle à laquelle satisfait la tension u{t) aux bornes du condensateur.
En déduire la loi d’évolution u{t) et calculer la constante de temps r du circuit.
b) Représenter graphiquement u(t) avec soin. Au bout de quelle durée la charge du condensateur
diffère-t-elle de sa charge limite de 0, 01% ?
2. L’interrupteur est en position 2
a) La charge du condensateur étant considérée comme achevée, on bascule l’interrupteur dans la
position 2. Établir l’équation différentielle à laquelle satisfait la tension u(t) . En déduire les caractéris¬
tiques de cet oscillateur, c’est-à-dire la fréquence propre /o et la durée de relaxation en énergie re .
b) Quel est le régime de la décharge du condensateur dans la bobine ? Exprimer u(t) , sachant qu’en
début de décharge la tension vaut Uo . Calculer la valeur de la pseudo-fréquence fa du phénomène.
c) Au bout de quelle durée l’amplitude des oscillations est-elle divisée par 10 ? Comparer cette
durée à la pseudo-période Ta .

R 1 \ï
K
-g L
c

•IC)
Q
r\j
° r
©
4-1

£
CL
FIG. 3.23.
O

P3- 5. Résonance d’intensité


Un condensateur (capacité C = 0, 22 |xF) et une bobine (inductance L = 150 mH et ré¬
sistance r — 15 fi) sont connectés en série aux bornes d’un générateur, de force électromotrice
e(t) = E\/2cos(ù>t) avec E = 2 V et d’impédance interne négligeable.
110 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

1. Donner, en la justifiant, l’expression de l’intensité du courant, en régime sinusoïdal établi. En


déduire l’intensité efficace /, en fonction de E, L, r C et o) . Tracer l’allure du graphe I(OJ) et dé¬
terminer la valeur maximale Im(lx de I lorsque la fréquence varie, ainsi que la fréquence correspon¬
dante.
2. Exprimer la tangente de l’angle du retard de la phase <p de i(t) par rapport à e(t) , en fonction
de L , r , C et (o . Calculer <p pour les valeurs suivantes de la pulsation :
1 1
ù) — 0)Q (I)\ — O)
o 1- — et 0)2 = O)0 1 + 2Q
2Q

P3- 6. Q-mètre
Le <2 -mètre est un appareil qui permet de mesurer le facteur de qualité Q d’une bobine, d’in¬
ductance L et de résistance R . Il est constitué d’un générateur sinusoïdal, dont la haute fréquence
/ est connue, d’un condensateur dont la capacité C est variable et d’un voltmètre d’impédance infi¬
nie connecté aux bornes du condensateur (Fig. 3.24). Les pertes du condensateur sont négligeables.
1. On place la bobine entre les bornes A et B , et on ajuste la capacité pour obtenir la valeur
maximale de la tension efficace U , aux bornes du condensateur, lue sur le voltmètre. On constate que
ce maximum varie beaucoup, lorsque l’on fait varier légèrement C . Calculer l’inductance, sachant que
/ = 20 MHz et C = 76 pF .
2. En modifiant la valeur de la capacité C de 2 pF , on constate que la tension U est réduite au
cinquième de sa valeur maximale ; en déduire la valeur de R ainsi que celle de Q .

JA
S
L

i°tO R
C
-TB
u

-g V
c
Q
FIG. 3.24.
r\j
°
© P3- 7. Condensateur de syntonisation Çwëb)

£ Dans un récepteur audio, la sélection de l’onde porteuse sinusoïdale (cf. chapitre 16) est réalisée
CL
O
à l’aide d’un circuit résonnant série, dans lequel la capacité C du condensateur peut varier entre les
valeurs extrêmes suivantes : Cm = 25 pF et CM = 400 pF . L’inductance de la bobine vaut L = 20 mH
et sa résistance est r = 20 fl .

1. Calculer la bande spectrale sur laquelle le circuit peut être accordé.


2. Quelles sont les valeurs extrêmes du facteur de qualité du circuit ? Sachant que l’amplitude de la
tension induite par l’antenne dans le circuit est de 0, 2 mV , trouver les valeurs extrêmes des tensions
aux bornes du condensateur, lorsque le circuit est accordé.
Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance 111

P3- 8. Premier étage d’un récepteur audio (5ÿ)

Le premier étage d’un récepteur audio peut être schématisé par la figure 3.25. La f.e.m e(t) de
la source de tension variable est produite par l’antenne du récepteur qui reçoit les signaux hertziens.
La bobine a une inductance L = 3 mH , la résistance vaut R = 50 fl et la capacité du condensateur
C = 330 pF .
1 . Déterminer la fréquence fm pour laquelle le module du facteur d’amplification en tension Au(f)
du circuit, rapport de la tension aux bornes du condensateur sur la f.e.m, est maximal.

2. Dans quel intervalle spectral Au est-il supérieur à AUtmax/ s/2 , AUj étant la valeur maximale
de Au ?
3. Aux bornes du condensateur, on mesure une tension efficace de 4, 2 mV pour le signal sinusoï¬
dal capté, de fréquence fm . Quelle est la valeur efficace de la tension de ce dernier ?

I
Antenne
R
A

!x
L

x FIG. 3.25.

P3- 9. Numérisation de signaux hertziens (web)

Un système reçoit un signal d’entrée e{t) et fournit à sa sortie un signal s(t) satisfaisant à l’équa¬
tion différentielle suivante :
S(0 + +û»OJ(0 = "oKO
Te
Un convertisseur analogique-numérique (CAN) effectue ensuite le codage suivant (cf. chapitre 19) : si
e(t) < E , avec E = 2 V , pendant la durée T , le caractère 0 est transmis, alors que si e(t) > E,
pendant la même durée, c’est le caractère 1 qui l’est.
-g 1. Après une longue suite de caractères 0 , apparaît le caractère 1 . Sachant que le régime est
c
Q apériodique critique, quelle est la valeur de re , sachant que /0 = (OQ/(2TT) = 5 kHz ? Calculer l’écart
r\j relatif [E — s{t)\/E au bout d’une durée de 150 |JLS .
° 2. Comment s’effectuerait le passage d’une longue suite de caractères 1 au caractère 0 ? Calculer
©
le rapport s(t)/E au bout d’une durée de 150 p.s .
£
CL
O P3- 10. Mesure de l’inductance d’un circuit RLC parallèle

On se propose de mesurer l’inductance L d’une bobine, de résistance négligeable, en réali¬


sant un circuit RLC parallèle (Fig. 3.26) avec un condensateur de capacité C variable et un résis¬
ter de résistance R = 1 kfî . Le générateur impose aux bornes du circuit une tension sinusoïdale
e(t) = em cos(ù)t) , de fréquence / = 1,2 kHz et d’amplitude em = 5 V. On constate que l’inten¬
sité du courant débité par le générateur est la même pour les deux valeurs suivantes de la capacité :
C, =0,28 |xF et C2 = 0,72 |xF .
112 3. Oscillations électriques harmoniques, amorties, forcées. Résonance

1. Calculer l’inductance de la bobine.


2. Quelles sont les intensités efficaces 7] et /2 ainsi que les phases associées aux intensités des
courants i'i(t) et i'2(f) correspondant aux deux valeurs de C ?

3. Pour quelle valeur Cm de C l’intensité du courant est-elle minimale ? En déduire la valeur de


cette dernière.

to ‘
C
e(t) R

FIG. 3.26.

P3- 11. Circuit bouchon dans un récepteur audio

L’inductance d’une bobine, dans un circuit résonnant parallèle accordé d’un récepteur audio, vaut
L = 45 |üLH , alors que sa résistance est R = 250 fi . Le condensateur en parallèle avec la bobine a une
capacité C = 220 pF .
1. Pour quelle valeur fr en MHz de la fréquence de l’onde reçue, l’impédance du circuit est-elle
uniquement résistive ? Comparer cette valeur à la fréquence propre /0 du circuit et à la fréquence fm
pour laquelle l’impédance est maximale.
2. Calculer l’impédance Z à cette fréquence fr . Comparer |Z| à \Zmax\ et à \Z(fQ)\ .

P3- 12. Comportement électrique d’un quartz piézoélectrique


Du point de vue électrique, on peut représenter un cristal de quartz par un circuit électrique pa¬
rallèle, dont l’une des deux branches contient un condensateur de capacité C\ =0,5 pF et l’autre un
second condensateur, de capacité C2 = 10 pF en série avec une bobine non résistive de forte induc¬
tance L = 50 H (Fig. 3.27). Le système est excité par une tension sinusoïdale, de fréquence / , aux
bornes des deux branches.
1. En étudiant la variation du module de l’impédance qu’offre le circuit à l’excitation sinusoïdale,
montrer que le circuit se comporte comme un circuit résonnant pour une certaine fréquence f\ et comme
-g un circuit antirésonnant pour une seconde fréquence /2 . Calculer f\ et /2 .
c
Q
rNJ
2. On désigne par F et Z l’admittance et l’impédance du quartz. Calculer d |F|/d/ autour de
/ = 0 et de / =/2 . De la même façon, calculer d |Z|/ d/ dans le voisinage de f =f\ . Commenter.
°
© ü
£
CL L
o

C2

»
FIG. 3.27.
4
Régimes transitoires

La mise sous tension d’un circuit alimenté par des sources électriques stationnaires provoque l’ap¬
parition de courants et de tensions aux bornes des différents dipôles. Évidemment, l’établissement du
régime stationnaire n’est pas instantané, mais précédé d’un régime transitoire que nous nous proposons
d’analyser en appliquant les lois de base des régimes quasi stationnaires (cf. chapitre 2). De même, lors¬
qu’on alimente un circuit en régime sinusoïdal, un régime transitoire précède le régime établi. Nous
nous proposons dans ce chapitre d’analyser en détail ces régimes transitoires.

. — ÉTUDE EXPÉRIMENTALE
. . — Réponse d’un circuit RC à une excitation sinusoïdale
11
Considérons un circuit constitué d’un résistor et d’un condensateur en série, alimenté par une
source de tension sinusoïdale, de force électromotrice ue(t) = ueÿm cos(W) (Fig. 4.1). Initialement,
l’interrupteur K\ est ouvert et le condensateur déchargé. En pratique, on utilise le bouton poussoir Ki ,
qui permet de court-circuiter les armatures du condensateur, pour le décharger.
UR
-*»
R

-g
c sîo | 1*2
UC

Q
r\j
f
FIG. 4.1.
°
© La figure 4.2a montre l’évolution de la tension uc aux bornes du condensateur, après la fermeture
de K\ . On observe que le régime sinusoïdal s’établit, après une certaine durée de transition r0b .
£
CL Expérimentalement, on constate que la durée du régime transitoire est indépendante de l’amplitude
O
et de la fréquence f = (o/ (27r) de la source (Fig. 4.2b).
En revanche, elle dépend des valeurs R et C des composants. Analysons les dimensions de ces
grandeurs afin d’en extraire une durée caractéristique r . Puisque u est une tension, Cu2 possède la
dimension d’une énergie (cf. Électromagnétisme) et u2 /R celle d’une puissance, le rapport de ces deux
quantités est homogène à une durée :
Cu2
, . = RC = r
u2 R
114 4. Régimes transitoires

Dans le cas concret considéré, où R = 5 kil et C = 0, 2 |xF , on obtient par le calcul r = 1 ms . Cette
durée est du même ordre de grandeur que la valeur r0* «3 ms observée expérimentalement pour le
régime transitoire, même si elle en est sensiblement différente.

uc(t)
Uc(t) Régime transitoire
-I
! Régime établi Uc(t)
0 AAAAAAAAAAr
! 0 7
o I
3 ms T uc(t)
n
0 r
3 ms
a) b)
FIG. 4.2.

.2. — Régime forcé et régime libre

Lorsqu’un système évolue en présence de sources extérieures d’énergie électrique, il est dit forcé
alors qu’en l’absence de ces sources, on le qualifie de libre.
Selon que les sources délivrent des tensions ou des courants respectivement stationnaires ou va¬
riables dans le temps, le régime forcé est stationnaire ou variable.
Ainsi, le circuit de la figure 4.1 fonctionne en régime sinusoïdal forcé dès la fermeture de l’inter¬
rupteur K\ .
En revanche, à l’ouverture de À'i , son régime est libre. Les phénomènes dissipatifs dus à l’effet
Joule provoquent une diminution de l’énergie du circuit. Il en résulte que, en l’absence de source interne
d’énergie, c’est-à-dire de composants actifs, tels qu’un transistor polarisé (cf. chapitre 7), un amplifica¬
teur opérationnel (cf. chapitre 8) ou un dipôle à résistance négative par exemple, les tensions et courants
s’amortissent au cours du temps.
-g
c
Q
rNJ .3. — Régime établi et régime transitoire
° a) Régime établi
©
En régime forcé stationnaire, le régime est qualifié d'établi si l’on n’observe aucune évolution des
£ grandeurs électriques.
CL
O
En régime forcé variable et périodique, le régime est établi lorsque que l’évolution des grandeurs
électriques est devenue périodique. Ainsi, le circuit de la figure 4.1 atteint le régime établi au bout de la
durée r0b æ 3 ms .

Remarque : Le régime établi est parfois appelé régime permanent, expression ambiguë, notamment en
régime forcé variable, puisqu’elle suggère que les grandeurs n’évoluent pas au cours du
temps.
Régimes transitoires 115

b) Régime transitoire
Le régime transitoire est le régime qui précède le régime établi. Notons que le régime transitoire
correspond à l’effacement progressif des conditions initiales, c’est-à-dire à la disparition de l’influence
du passé du système sur son évolution.
Signalons que sa durée est déterminée par la précision recherchée. Sur l’exemple précédent, le
régime établi est atteint à environ 5% près au bout de 3 ms ; la précision est de 1% après une durée
d’environ 5 ms .

1.4. — Circuits linéaires dans l’ARQS


Considérons le cas fréquent où le circuit est constitué d’éléments linéaires. En outre, plaçons-nous
dans l’approximation des régimes quasi stationnaires, ce qui permet de négliger les phénomènes de
propagation (cf. Électromagnétisme) et donc d’admettre que l’intensité du courant électrique dans le
circuit est, à tout instant, identique en tout point d’une même branche du circuit (cf. chapitre 2).

a) Dipôles linéaires
Rappelons qu’un dipôle est linéaire si la tension à ses bornes et l’intensité du courant électrique qui
le traverse sont liés par une relation linéaire (cf. chapitre 1).
Exemples :
i) dipôle purement résistif, UAB = Ri
ii) dipôle purement capacitif, uAg = qA/C ou i = C d uAgj df
iii) dipôle purement inductif, UAB = Ldi/ dt
La courbe caractéristique d’un dipôle purement résistif est une droite qui passe par l’origine du
repère. Pour les dipôles purement capacitifs ou inductifs, la caractéristique dépend des variations tem¬
porelles de la source, c’est-à-dire du régime. Lorsque ce dernier est sinusoïdal, la caractéristique d’un
condensateur est une ellipse dont les axes coïncident avec ceux du repère, puisque :

u(t) = um cos(ûtf) et i(t) = — Cum(o sin(û>ï) = im cos (a)t + avec i,„ = Cum(o

donnent, en éliminant la variable t :

i
TJ
c
La fonction test composant d’un oscilloscope donne en effet une ellipse de demi-axes im et um , à la
Q
fréquence de 50 Hz .
fN
b) Équation d’un système linéaire
° Dans un système linéaire, c’est-à-dire constitué de dipôles linéaires, l’application des lois de base
©
des circuits conduit à combiner, entre elles, des relations linéaires. Ainsi, l’évolution d’une grandeur
£ électrique de sortie s{t) prélevée dans le circuit, en régime forcé, sous l’action d’une source e(t) , obéit
CL
O
à une équation différentielle linéaire de la forme :

dks d* 1
s dle dl ' e + ... + b0 e(t)
ük
d7 +Uk~l + ... + fl0 s(t) -bijj + bt-i
où les coefficients a* et bi sont indépendants de s(t) et e(t) . Les termes contenant la grandeur de
sortie à gauche et ceux contenant la grandeur d’entrée à droite sont bien séparés. Le membre de droite
est à l’origine du régime forcé.
116 4. Régimes transitoires

La solution générale s(t) de cette équation différentielle linéaire, se présente sous la forme d’une
somme de deux fonctions :
s(t) = si(t) + 5e(r)

si(t) étant la solution générale de l’équation homogène, c’est-à-dire sans second membre :
dk ' s
akd?+at- dTFT + +Aô*(0 =°
•••

et se(t) une solution particulière de l’équation avec son second membre (cf. annexe 1).
Physiquement, la solution Sj(t) , obtenue en l’absence de source extérieure, correspond au régime
libre. Si une partie de l’énergie est dissipée, ce qui est toujours le cas pour un circuit réel, le régime libre
tend vers zéro; la réponse se(t) , caractéristique du régime établi, demeure alors la seule. Le régime
transitoire est donc la somme des deux réponses si(t) et se(t) .

Remarque : En pratique, on obtient directement la solution particulière qui correspond au régime éta¬
bli en recherchant une solution de forme sinusoïdale, de même pulsation que le signal
d’excitation en régime harmonique (cf. chapitre 3), et en recherchant une solution station¬
naire si l’excitation est elle-même stationnaire.

c) Amortissement du régime libre


Pour un système linéaire, l’établissement du régime forcé suppose l’amortissement de la réponse
libre. Certains systèmes, instables, ont un régime libre qui se développe au lieu de s’amortir. Cela se
traduit par l’existence de solutions exponentiellement croissantes. Dans ce cas, une racine au moins du
polynôme, caractéristique de l’équation différentielle, est réelle positive, ou imaginaire à partie réelle
positive. Comme nous le verrons ultérieurement, certains critères fixent les conditions nécessaires et
suffisantes sur les coefficients de l’équation différentielle, qui permettent de conclure sur la stabilité du
système (cf. chapitre 13).

II. — ÉTABLISSEMENT D’UN RÉGIME STATIONNAIRE


Il 1 . . — Réponse indicielle
La réponse indicielle d’un circuit est la réponse qu’il donne lorsque la source électrique exté¬
TJ rieure qui l’alimente passe d’une valeur nulle à une valeur finie stationnaire. Aussi les anglo-saxons la
C
désignent-ils par "unit step response". Le qualificatif indicielle vient probablement de Vindication que
Q
fN
donne cette réponse sur le comportement du système lorsqu’on le soumet soudain à une excitation.
Dans la suite, nous supposons cette source parfaite, c’est-à-dire capable de délivrer instantanément
° le courant ou la tension demandée sans présenter de régime transitoire. La commande de l’établissement
©
du régime forcé stationnaire, ne nécessite que l’utilisation d’un interrupteur. On choisit fréquemment un
£ interrupteur électromécanique dont le rôle est de mettre en contact des lames conductrices. Les contacts
CL mécaniques peuvent entraîner de petits rebonds à la fermeture du circuit sur une durée pouvant atteindre
O
1 ms . Par ailleurs, ils introduisent des résistances supplémentaires dans le circuit, de l’ordre de quelques
milliohms, ainsi que des petites capacités ; dans la suite, nous négligerons ces imperfections.
Dans ces conditions, on peut représenter la source de tension commandée par un interrupteur à
l’aide de la fonction d’Heaviside ou échelon , du nom du physicien britannique O. Heaviside (Fig. 4.3).
Cette fonction est généralement notée Y(f) (lettre grecque upsilon majuscule) définie par :

Y(f) = 0 si t<0 Y(t) = 1 si t > 0


Régimes transitoires 117

Si E désigne la f.e.m de la source, la tension qu’elle délivre se met sous la forme : ue(t) = E Y(r) . La
réponse du système à ce signal échelon est appelée réponse indicielle. Dans la suite nous préciserons ce
concept sur l’exemple simple et concret du circuit RC .

Y(0-

-*ÿ

FIG. 4.3.

Remarques : 1) La fonction d’Heaviside est discontinue en t = 0 . Cette singularité n’a aucune réalité
physique, puisqu’un signal réel est toujours continu. La valeur de Y (0) n’a en fait aucune
influence sur l’évolution du système, en raison de sa durée nulle ; la valeur en zéro de la
fonction d’Heaviside est donc arbitraire. Notons que certains auteurs la fixent à 1/2 .
2) La fonction d’Heaviside est reliée à la fonction signe sgn(t) , laquelle vaut 1 pour
t > 0 et —1 pour t < 0 (cf. chapitre 15) :

I
Y(0 = [! + sgn(0]
2
3) En informatique, on choisit la valeur à l’origine sgn(O) = 0 pour des raisons pratiques
d’algorithmique. On a alors Y(0) = 1/2 .

II. 2. — Circuit RC
a) Équations du circuit
Injectons, dans l’analyse du circuit de la figure 4. 1 l’expression de la nouvelle source de tension :

duc uc
RC
dt + uc = EY(t) ou
dt T
= -Y(0
r

en faisant apparaître la constante de temps r = RC du circuit. Avec les valeurs standard R = 1 kfl et
C = 1 p,F , cette constante vaut r = 1 ms.
-d
b) Régime libre
c
Q Le régime libre uc,i permet de caractériser le système, car il est indépendant de la source. L’équa¬
r\j tion différentielle à laquelle il satisfait s’en déduit simplement en annulant le second membre :
° duc j
© U££ = 0 de solution uc,i(t) = Cte x exp
dt
£ puisque, cherchant une solution de la forme uc,i(t) — exp(r/j , on trouve l’équation caractéristique
CL
O
r + 1/r = 0 , soit r = — 1/r (cf. annexe 1).

c) Régime établi
On obtient le régime établi en recherchant une solution particulière stationnaire de l’équation dif¬
férentielle d’évolution avec la source externe, après fermeture du circuit :
duCe «££ = E
— de solution immédiate Uc eif) — Cte — E
dt T T
118 4. Régimes transitoires

d) Régime transitoire
Le régime transitoire est la superposition de la réponse libre et de la réponse établie. Par consé¬
quent :
uc(t) = MC,/(O + uc,e(t) = Cte x exp +E
L’existence du courant électrique provoque l’accumulation des charges sur les armatures du condensa¬
teur. La charge totale du condensateur varie donc sans subir de discontinuité :

«M-»(0) = «M= f VW
J0

Il en résulte que la tension uc(t) = q{t)/C est, elle aussi, continue. Comme, initialement MC(0) = 0 ,
alors :
Mc(0) = Cte + E = 0 d’où Cte = —E
Ainsi, la réponse indicielle du circuit RC a pour expression :

Uc(t) = E |ÿ1 — exp (“)]


L’exponentielle décroissante, qui apparaît dans cette expression, ne devient négligeable au bout d’une
durée égale à plusieurs fois la constante de temps r , ce qui est bien conforme à ce que l’on observe ex¬
périmentalement. Pour t = 3r , l’exponentielle est inférieure à 5% de sa valeur initiale : si la précision
recherchée est de 1% , alors il faut t > 5r .
Précisons que la tangente à la courbe en t = 0 , coupe l’asymptote en t — T . Les autres grandeurs
électriques du circuit se déduisent de uc selon :
duc E
,w=c-dr = *exp j et uR(t) = Ri = E exp

Sur la figure 4.4, on a récapitulé ces résultats. Remarquons que la tension aux bornes du condensateur
est continue (Fig. 4.4a), alors que l’intensité i(t) = uR(t)/R du courant est discontinue (Fig. 4.4b).

«cM UR(t)
E— 7! E- -

/
-g / !
c ; \
Q / \
r\j
° I
i \
© 0 7 0 +
a) b)
FIG. 4.4.
ci
O


e) Bilan d’énergie

Calculons le travail électrique total WeyS fourni par la source au circuit, au cours du seul régime
transitoire puisque la source ne débite pas en régime établi. Il vient :
P OC rCE

/: EY(t)idt = E
Jo
idt = E
Jo
d q = CE1
Régimes transitoires 119

Ce travail est en partie dissipé dans le résistor par effet Joule :

Wj
-r -Ri2 d t
-l
oo
E2
exp
( 21
K dt = —
E?T
R

Une autre partie de ce travail fourni par la source, est stockée sous forme d’énergie électromagnétique
_ CE2
2

dans le condensateur. Elle a pour expression (cf. Électromagnétisme) :

I 1 1
£e = o) - ~Cu2c(0) = -CE2

Le bilan énergétique s’écrit donc :

£e = We,s + Wj avec £e = -Wj

Ainsi, par effet Joule, le circuit dissipe la moitié de l’énergie fournie par la source, quelle que soit la
valeur de la résistance. Le condensateur, lui, emmagasine l’autre moitié, sous forme électrostatique,
qu’il est susceptible de restituer.
Exemple : pour un condensateur, de capacité C — 2 |xF , soumis à une tension de 10 V , l’énergie
emmagasinée par le condensateur, qui est aussi celle dissipée par effet Joule, vaut 0, 1 mJ .

f) Décharge libre du circuit


Lorsqu’on ouvre l’interrupteur K\ , l’état électrique du circuit n’est pas modifié. L’intensité i du
courant et la tension uR aux bornes du résistor restent nulles. Le condensateur chargé impose, à ses
bornes, la tension uc = E . Si la source de tension est remplacée par un fil de connexion et si K\ ferme
à nouveau le circuit, le système évolue en régime libre en satisfaisant à l’équation différentielle :

durc Ur

dt + —T = 0

Seule change la condition initiale wc(0) = E . En adoptant comme nouvelle origine des temps l’instant
de fermeture du circuit, on obtient l’évolution suivante des grandeurs électriques (Fig. 4.5) :

-d
c
uc(t) =Eex p(-ÿ) =C2rf
d / Il eXP (_ r) uR(t) = Ri = -EexP (”)
Q
rNJ

° uc(t) uR(t)
©
0
E / t
2 \
CL
O

\ ,
\
\
-E
0 7 t

a) b)
FIG. 4.5.
120 4. Régimes transitoires

Le travail dissipé par effet Joule dans le résistor, lors de la décharge libre du circuit, a pour expres¬
sion :

W'j =
r Ri2 d t
=J:-RHM-ï\
2
dt =
E?T
~R 2
_ CE2

Ainsi, lors de la décharge libre du circuit, l’énergie emmagasinée dans le condensateur est entièrement
dissipée par effet Joule. Lorsque la décharge libre est pratiquement achevée, MC(OO) = 0 ; le condensa¬
teur ne stocke plus d’énergie.

g) Continuité de la tension aux bornes d’un condensateur

Nous avons vu que, lors d’une charge ou d’une décharge, la tension aux bornes d’un condensateur
évoluait continûment (Fig. 4.4a et 4.5a). Ce résultat très général doit être attribué à l’énergie électroma¬
gnétique d’un système physique macroscopique qui ne peut subir de discontinuité (cf. Électromagné¬
tisme). Ainsi, comme l’énergie électrostatique d’un condensateur, Cu2c/2
, la tension uc à ses bornes
évolue sans discontinuité.

h) Perte de mémoire du circuit

Le condensateur étant initialement chargé sous différentes tensions, il est intéressant de noter la
rapidité de la progression exponentielle vers la tension E d’alimentation. Au bout d’une durée égale à
quelques r seulement, la tension uc aux bornes du condensateur devient pratiquement E . Il est alors
impossible de retrouver l’état électrique du circuit avant la fermeture de l’interrupteur; on dit que le
système perd rapidement la mémoire de son état initial.
Autant pour la réponse indicielle que pour le régime libre, on constate que la tension E n’apparaît
pas dans la durée du régime transitoire ( ~ 3r ). En effet, cette dernière est indépendante de la différence
de tension entre l’état final et l’état initial. Ceci est dû à la nature exponentielle de l’évolution : quelle que
soit la tension à atteindre, la durée de charge est une grandeur intrinsèque du circuit. Notons la différence
avec les évolutions proportionnelles au temps que nous rencontrons souvent dans la vie courante.

Remarque : La disparition exponentielle du régime transitoire est une caractéristique des systèmes
linéaires (cf. annexe 1).
-d
c
Q II. 3. — Circuit RL
r\j
° Analysons le circuit représenté sur la figure 4.6, constitué d’un résistor (résistance R ) et d’une
© bobine idéale (inductance L ) en série.

£ K UR
CL i
o
R

£îO L UL

FIG. 4.6.
Régimes transitoires 121

a) Equations du circuit

Écrivons la loi des mailles, sachant que l’interrupteur K est fermé à l’instant pris comme origine :

di
Ri + L
dt
=EY(t) soit -+Hy«
di
dt

en faisant apparaître la constante de temps du circuit T = L/R.


Exemple : Avec R = 100 CL et L = 0, 1 H , on obtient r = 1 ms .

b) Régime libre

Le régime libre // est caractérisé par l’équation différentielle homogène :

àU
- =0 de solution ?/(/) = Cte x exp
dt
comme pour le circuit RC .

c) Régime établi

Le régime établi est donné par la solution particulière, stationnaire, de l’équation complète, laquelle
admet comme solution évidente :

«o=/=f
d) Régime transitoire

On obtient le régime transitoire en superposant la réponse libre et la réponse établie :

i(t) = ii +ie = Cte x exp (-•£) +|


L’auto-induction dans la bobine s’oppose à toute variation brutale de l’intensité du courant ; ce dernier
évolue donc sans subir de discontinuité :

iw-i(o) =<•(<)= dr'


TJ
C

Q Initialement, i(0) = 0 . La constante est donc déterminée selon :


fN
E E
s o=ctt+- soit Cte =
R
©
d’où l’expression suivante de l’intensité dans le circuit RL :
£
CL
O
«-![* - exp (-)]
ainsi que celle des autres grandeurs électriques :

uR{t) = Ri = E [l — exp (-;)] et «t(<)=iÿ=£exP(-i)


Sur la figure 4.7, on a rassemblé les résultats obtenus pour i(t) et uL(t) .
122 4. Régimes transitoires

i(t) uL(t)
E/R- E

J \

\
\
0 T 0 7 t

a) b)
FIG. 4.7.

e) Bilan d’énergie
Contrairement au circuit RC , la source de tension dans le circuit RL fournit constamment de
l’énergie.
En régime établi, la source débite le courant d’intensité I — E/R sous la tension E , d’où la
puissance électrique Ve,s délivrée par la source et la puissance Vj dissipée par effet Joule :
Ve,s = El Vj = -RI2 = -El
On voit qu’en régime établi la somme des ces puissances est nulle.
En régime transitoire, Ve,s et Vj ont pour expressions respectives :
2
*-ï[> — exp (-;)] « »-T[‘ — exp (-;)]
Calculons la somme des travaux correspondants :

w — exp H)]- 2R 2 \R
Y=iu*
2
Ce travail est précisément la variation d’énergie magnétique de la bobine entre l’instant initial où i = 0
et l’instant final où i = E/R . Le bilan d’énergie du circuit s’écrit donc :

A£m = We, + WJ
ri Ainsi, en régime établi, toute l’énergie fournie par la source est dissipée par effet Joule dans le re¬
c
sistor; en revanche, durant le régime transitoire, la bobine emmagasine, sous forme d’énergie magné¬
Q
tique, une partie de l’énergie électrique fournie par la source.
r\j
° f) Ouverture du circuit
©
À l’ouverture du circuit, le courant dans la bobine diminue et provoque l’apparition d’une force
£ électromotrice qui s’oppose à l’extinction brutale du courant. Une étincelle de rupture peut se former au
CL niveau de l’interrupteur. Si le courant est important, il est nécessaire de lui permettre de s’écouler dans
O
une autre branche du circuit. On peut alors utiliser une diode, montée en parallèle sur le circuit RL (Fig.
4.8). Dans ce cas, à la fermeture du circuit, le courant évolue en régime libre. Si l’on suppose la diode
idéale, le circuit obéit à l’équation différentielle :

di i
dt + T
- =0
Régimes transitoires 123

Initialement /(O) = E/R = / .


K UR
i
R

4 L UL

FIG. 4.8.

En adoptant comme nouvelle origine des temps l’instant d’ouverture du circuit, les grandeurs élec¬
triques évoluent selon (Fig. 4.9) :

i(t) =Iexp uL(t) = Lÿt = —E exp uR(t) = Ri = EexP (”)


On en déduit le travail dissipé par effet Joule dans le résistor, lors du passage du courant :

/
Jo
p00
-/ri'2 d t
-r ~
L
R,2TR -2U2 = -£
=

Ainsi, l’énergie emmagasinée dans la bobine est entièrement dissipée par effet Joule lors du passage du
l

courant dans le circuit.

i(t) uL{t)
T

0 f
t
E/R
\
\ Z
;
\
4 — -E
0
a) b)
FIG. 4.9.
-ri
c g) Continuité du courant dans une bobine
Q
Lorsqu’on met sous ou hors tension une bobine, le courant qui la parcourt évolue continûment (Fig.
r\j
4.7 a et 4.9 a). Ici aussi, on attribue ce résultat très général à l’énergie totale d’un système physique qui
4 ne peut subir de discontinuité. Il en résulte que, comme l’énergie magnétique LI'2/2 emmagasinée dans
©
la bobine, l’intensité du courant i qui la traverse évolue sans discontinuité.
£
CL
O
. . — Circuit RLC série
II 4

Sur la figure 4.10, on a représenté le circuit RLC constitué d’un résistor, d’une bobine et d’un
condensateur en série (cf. chapitre 3).

a) Équations du circuit

On ferme l’interrupteur K à l’instant origine. Écrivons la loi des mailles pour ce circuit en série
en veillant à l’orientation du courant afin que les charges s’accumulent sur l’armature de charge q du
124 4. Régimes transitoires

K UR

R
E L UL

uc
FIG. 4.10.

condensateur. Il vient :
d/ dq
Ri + L— + uc = E Y(t) avec «c = 1
C
et i=
dt
Cette équation linéaire du deuxième ordre se met sous la forme canonique suivante :

I I L
üc + —uc + <OQ «C = WQ E Y (t) en posant CDQ = — et Te = -
R
Te

b) Régime libre

Le régime libre Uc,i est solution de l’équation différentielle homogène :

d2uc,i , 1 d uc,i ,
2 n
~ïr + 7,ÿr+ai',Ucj=0

---
La solution dépend des racines de l’équation caractéristique que l’on obtient en cherchant des solutions
en expert) :
r* H h (OQ —0
Te
dont le discriminant a pour expression :

A=îT 4"°_4"°(dRn1)_4“°(ïéî 0
I
OÙ Q = (OQTe

est le facteur de qualité du circuit (cf. chapitre 3). On est conduit à envisager trois cas suivant la valeur
-d
du discriminant (cf. annexe 1).
c
1) Q> \/2 ( A < 0 ) : régime libre pseudo-périodique

- - --
Q
r\j L’équation caractéristique admet deux racines complexes conjuguées :
° I I 1 1/2
©
T\ = --
2r,
h joia et r2 — —~ j(0a avec a>a = a>0 1 - 4g2
2re
CL
La solution de l’équation différentielle homogène peut se mettre sous les formes suivantes :
O

UC,l(t) = Dexp COS (b)at + (f>a) ou »c,/(0 = exp [D| cos(ù)at) + D2 sin(û>0r)]
en désignant par D , (f>a, D \ et D2 les constantes d’intégration. L’évolution est dite pseudo-périodique,
car l’amplitude des oscillations n’est pas constante au cours du temps mais décroît proportionnellement
au facteur exp(— f/2re) . Sur la figure 4.1la, on a représenté le cas correspondant à la condition initiale
uc,/(O) = «o et /(O) = 0 , c’est-à-dire [d uc,i/ d r] (0) = 0 .
Régimes transitoires 125

MO1' Q> 1/2 MO


«c(0) «C(0)

\\ô < 1/2


\
r <2=1/2

---
O \
\
f,--' >-
»

a) b)
FIG. 4.11.

2) <2< 1/2 (A>0): régime libre sous-critique ou apériodique

--
Les racines r\ et r2 sont réelles et négatives :

r\ =
--
—-
2re
1
h f3 et r2 =— -

2TC
1
/3 avec (3 = (OQ

La solution de l’équation différentielle homogène se met alors sous la forme (cf. annexe 1) :
4Q-
1/2

uc,l(t) = Di exp(rtf) + D2 exp(r2t) ou «c,/(0 = exP (~2“) \D\ cosh(y8r) + sinh(yS/)]

En pratique, on obtient ce régime en augmentant la valeur de R pour des caractéristiques données de la


bobine et du condensateur.
3) Q = 1/2 ( A = 0 ) : régime libre critique
L’équation caractéristique admet une racine double ro = —COQ . La solution de l’équation différentielle
homogène se met sous la forme (cf. annexe 1) :

“c,/ = (Dit + D2) exp(— (OQt)

-g
Le régime critique impose une relation précise entre R, L et C. Puisque Q = 1/2, alors
c o>0 = \/(2Te) = R/2L.
Q
Les régimes critique et sous-critique sont apériodiques, comme le montre la figure 4.11b, dans les
r\j mêmes conditions initiales que 4.1la.
° En électronique, on introduit souvent, au lieu du facteur de qualité Q , le facteur m appelé para¬
©
•M mètre critique ou facteur d’amortissement, relié à Q par l’équation :
£
CL
O
1 1
m
2Q 2(o0Te

Notons que la valeur singulière Q = 1/2 correspond alors à m = 1 .


Exemple : pour un circuit RLC avec C = 2 |xF, L = 0, 5 H et R = 50 II, on trouve re = 10 ms ,
(o
o — 1 000 rad.s-1 soit fo m 160 Hz , Q = 10 ou m = 0, 05 . Le régime libre est pseudo-périodique.
On obtiendrait le régime critique avec R = Rc = 1 kfl .
126 4. Régimes transitoires

c) Régime établi
Le système étant linéaire, lorsque l’interrupteur est fermé, le régime établi est la solution particu¬
lière stationnaire de l’équation avec son second membre :

d2 UQ e 1 d«Cc 2 2 „
dt2 + — “jp + "o uc,e = ù)0E soit UC,e = Cte = E

d) Régime transitoire
Le régime transitoire est la superposition de la réponse libre et de la réponse établie :

«c(0 = uc,i(t) + uc,e(t) = D\ exp(rit) + D2 exp(r2t) + E


Initialement, le courant dans le circuit est nul et le condensateur déchargé. À la fermeture de l’interrup¬
teur, le courant dans la bobine et donc dans le circuit ne subit pas de discontinuité. Il en est de même
pour la tension aux bornes du condensateur. Les conditions initiales sont alors :

MC(0) = 0 et i(0) = 0 soit =0


dt
En explicitant ces conditions initiales, on trouve :
0 = D\ + D2 -I- E et 0 = r\D\ + r2Z)2
d’où les expressions suivantes de D] et D2 :
ri
Z), = -E et D2 = E—-—
t"2 - r\ r2-r\

La nature du régime transitoire dépend de re et donc de Q . Sur la figure 4.12, on a représenté la tension
uc(t) et l’intensité i(t) du courant au cours du temps pour différentes valeurs de Q.

--
1) Régime transitoire pseudo-périodique
Pour Q > 1/2 , on a :
1
r\ = —-' b jcoa et r2 = -
2re 2re
d’où :

D\ = — !(1-7 2ùJaTe î
et D2 = —
f( î
2(i)aTe
TJ
Il en résulte :
c
Q

CH
«C = E
1 1 - exp j
jr) [cos("«0 + sin(ûV) | 2 Te(ü

° uc(t)“ i(t)
© ~Q > 1/2
A>1/2
CL E Q= 1/2
O /•
/ / Q< 1/2 /
A 'Q=
]i/ 0
1/2
0 ?
a) b)
FIG. 4.12.
Régimes transitoires 127

--
2) Régime transitoire sous-critique ou apériodique

--
Pour Q < 1/2 , il vient :
I 1 1 1/2
r\ = — - h (3 et r2 = —- (3 avec (3 = (oo
lTe 2re 4Q-
d’où:
Di = - f(-i) et Di =
2 V 2(3TJ
Par conséquent :

tic = E jl - exp |ÿcosh(/3r) + sinh(f3t)


2Tep }
3) Régime transitoire critique
Pour Q = 1/2 , n = r2 = ro = — 1/ (2re) = —COQ . Comme dans ce cas singulier :
uc = (Dit + D2) exp (— û>O/) + E
les conditions initiales donnent :
0 = D2 + E et 0 = —(OQD2 + D\

les expressions de D\ et D2 sont les suivantes :

D\ = — IOQE et D2 = —E
On en déduit :
uc = E [1 ((oQt + 1) exp (-<u0f)]

e) Bilan d’énergie

Effectuons un bilan d’énergie en faisant apparaître les puissances instantanées consommées dans
chaque dipôle. On peut obtenir directement ce bilan d’énergie en multipliant l’équation différentielle
issue de la loi des mailles, par l’intensité i du courant :

d/
Ri2 + L—i + uci = Ei
TJ
dt
C

Q
En tenant compte des relations uc = q/C et i = dq/ dt , l’équation se met sous la forme explicite
fN
suivante :
° + 2L Ei - Ri2
© dt\2C J
Cette forme fait apparaître la puissance instantanée fournie par la source Ve,s = Ei , la puissance instan¬
£ tanée dissipée par effet Joule dans le résistor Vj — —Ri2 , ainsi que les énergies électrique £e — q1/2C
et magnétique £m = Li2/ 2 , stockées respectivement dans le condensateur et dans la bobine. On a alors :
CL
O

— (£e + £m) — Ve,s + Vj soit A (£e + £m) — Weÿs + Wj


d/

en intégrant. Lorsque le régime stationnaire est établi, le courant dans le circuit est nul. La source
électrique ne fournit alors plus d’énergie. L’énergie magnétique de la bobine est nulle et le condensateur,
chargé, emmagasine l’énergie électrostatique £e = CE2 j2 .
128 4. Régimes transitoires

Évaluons le travail total fourni par la source :

y.* = r
J0
Eidt = EC
L » f duc = CE2

On en déduit le travail total dissipé dans le résistor :

CE2 CE2
Wj=£e- We,s = — CE2 =
2
Ainsi, la moitié de l’énergie apportée par la source est dissipée dans le conducteur ohmique, le reste est
stocké dans le condensateur.
L’énergie électromagnétique du circuit évolue au cours du temps selon :

£em = £e + £m =
1 1
aveC 1 Cduc
J'

En régime pseudo-périodique, l’énergie du circuit oscille entre la forme électrique et la forme magné¬
tique. Les phénomènes dissipatifs amortissent cet échange au bénéfice de l’énergie électrostatique du
condensateur, au fur et à mesure que le courant s’atténue dans le circuit. Lorsque le courant commence
à circuler, le condensateur et la bobine emmagasinent de l’énergie ; quand l’intensité du courant dimi¬
nue, l’énergie du condensateur continue d’augmenter, tandis que l’énergie magnétique de la bobine, elle,
décroît.
Dès que le courant s’inverse, l’énergie magnétique de la bobine augmente à nouveau. Le conden¬
sateur se décharge, mais pas totalement, car la dissipation d’énergie dans le résistor amortit le courant
retour (Fig. 4.13).

£em(t) £em

}\
Ij £e

]-CE
2
2-
\ /\
-g 0 r
c
FIG. 4.13.
Q
r\j
° . . — Circuits linéaires quelconques
II 5
©
a) Méthode d’analyse
£
CL Pour un circuit linéaire quelconque, la recherche du régime transitoire s’effectue en plusieurs
O
étapes :
i) établissement des équations du circuit, à l’aide des lois de Kirchhoff,
ii) recherche des conditions initiales en précisant les grandeurs électriques de chaque dipôle, im¬
médiatement après la fermeture du circuit,
iii) résolution des équations,
iv) vérification des solutions obtenues par comparaison avec l’état du circuit pour t infini.
Régimes transitoires 129

b) Exemple
Dans le circuit de la figure 4.14, aucun courant ne parcourt le circuit avant la fermeture de l’inter¬
rupteur, et le condensateur est initialement déchargé. Intéressons-nous à l’évolution de la tension uR(t) ,
lorsqu’on ferme l’interrupteur.
uc
ic

K
<7
c IF "j ÎR

E R UR

L UL

FIG. 4.14.

La loi des mailles donne :


uR + C = EY(t) et UR = L-j—
dt + riL
Avec la loi des nœuds :
dq UR
ic = I’L + îR qui s’écrit aussi iL = ——
dt R
on obtient :
q = CE Y (t) — CUR
Td2 q LduR dq r
et UR =
Ldfi~R~à7+rdl~RUR
d’où, en dérivant la première équation pour t > 0 et en la combinant avec la seconde :

dq d2«R LduR „duR r


d/
= -c
d/
et* rr
UR = _LC—- —
R d t ~rC-dJ-RU*
Finalement, on obtient, en ordonnant les différents termes :

d2 UR 1 r\ duR r + R UR
RC + L
! =0
d t2 dt R LC
-d
o
Recherchons les conditions initiales uR(0) et [duR/ d /] (0) . Immédiatement après la fermeture du cir¬
rNJ
cuit par l’interrupteur K , la tension aux bornes du condensateur reste nulle et aucun courant ne circule
dans la bobine :
° MC(0) = 0 et iL{0) = 0
©
On a alors :
d(E-UR)
£ M*(0) = -«C(0)+£ = £ et ij*(0)=ic(0) = Cÿ(0)
=C
dt
(0) =
dt
=0 -Cÿ(0)
CL
O Il en résulte :
d UR
uR(0) = E et d,(°)=°
Compte tenu des conditions initiales, l’équation différentielle étant homogène et du deuxième ordre, en
régime pseudo-périodique, la solution se met sous la forme (cf. annexe 1) :

«„(,) = Eexp(-jL) cos(û>flr) + 2Teù)a


1
sin(wflr)
130 4. Régimes transitoires

avec :
-1 21 V2
1 4(r + Æ) 1 T
Te et (oa = -
RLC [ RC + L
La solution précédente conduit à uR(oo) = 0 . On vérifie aisément que ce résultat est physiquement
acceptable. En effet, en régime stationnaire, le condensateur se comporte comme un coupe-circuit ; on
obtient alors un circuit RL qui s’amortit en régime libre, ce qui implique :

ttf(oo)
- 0= —
uR( oo)
soit M/f (oo) = 0

. . — Identification des systèmes linéaires


II 6
a) Contenu de la réponse indicielle
À première vue, la réponse indicielle renseigne sur la nature pseudo périodique ou apériodique du
régime d’évolution libre. Comme nous le verrons ultérieurement (cf. chapitre 15), son contenu est plus
riche encore, puisqu’il permet de reconstituer l’ensemble du comportement fréquentiel du système.
Pour identifier un système linéaire, on peut chercher à déterminer les n + 1 coefficients de l’équa¬
tion différentielle d’ordre n . Lorsque n = 1 ou n = 2, il est possible de déterminer graphiquement
les constantes de temps du système et de remonter ainsi aux coefficients de l’équation différentielle.
Les ordres plus élevés, mettent en oeuvre des méthodes plus complexes ayant recours aux transforma¬
tions de Fourier (cf. annexe 2) ou de Laplace (cf. annexe 3), mais aussi à la modélisation.
b) Durée de réponse
La durée de réponse à JC% est la durée TX% nécessaire à un signal pour atteindre (100 — x) % de
sa valeur finale d’équilibre à x% près.

S(OO)-S(TX%)
s (oo) — s (0)

Exemple : la durée de réponse à 5% d’un circuit RC , excité par une tension échelon, est la durée
nécessaire pour que la tension aux bornes du condensateur initialement déchargé, atteigne 95% de la
tension finale, c’est-à-dire 75% «3T — 3RC .
c) Durée du régime transitoire
TJ
C On appelle durée du régime transitoire à x% , Ttr , la durée de réponse à x% de la réponse indi¬
Q cielle. C’est la durée au bout de laquelle la réponse libre du système est négligeable. Sans autre préci¬
fN
sion, nous désignerons ainsi la durée du régime transitoire à 5% .
° d) Durée de montée
©
La durée de montée rm est la durée nécessaire à un signal pour passer de 10% à 90% de sa
£ valeur finale d’équilibre. On la relie simplement aux durées de réponse :
CL
O
Tm—T 10% - T90%

De nombreux oscilloscopes analogiques présentent, sur leur cadran d’affichage, une échelle verticale
marquée de repères gradués 0% , 10% , 90% et 100% . Ces repères permettent de mesurer la durée de
montée. Pour cela, on décalibre la sensibilité verticale de manière à remplir l’échelle 0— 100% . Avec les
repères horizontaux 10% et 90% on mesure rOT comme indiqué sur la figure 4.15. Les oscilloscopes
numériques disposent généralement d’une fonction de mesure de la durée de montée d’un signal.
Régimes transitoires 131

100
90

10
0
H
tm T
FIG. 4.15.

e) Systèmes du premier ordre

L’équation générale d’un système du premier ordre qui donne la réponse s(t) à une excitation
e(t) , est la suivante :
ds
T—
dr + s(t) = AQ e(t)
r est la « constante de temps » ou durée caractéristique du circuit et Ao le facteur d’amplification
stationnaire. On comprend pourquoi : pour 5 et e stationnaires, A0 est le rapport s/e .
Notons que les circuits RC et RL précédemment étudiés sont des circuits du premier ordre.
D’après ce qui précède, sachant que .v(0) = 0 , la réponse s(t) à un échelon e(t) = emY(t) est
donnée par :
s(t) =A0em [l -exp (“)]
La mesure de s(oo) permet d’accéder au facteur d’amplification stationnaire :

em
Quant à la constante de temps r , elle est reliée à la durée de montée selon :
-g
c
(TIO%) (T90%)
Q
rNJ
S

s (oo)
= 0,9= 1 -exp (-ÿÿ) et
S

5(00)
= 0,l = l-exp(-ÿf)
° On a donc r10% = — rlnO, 1,
© 790% = — rlnO, 9 et finalement :

Tm = T 10% - = T ln 9 ~ 2, 2 T
ci
O

En pratique, il est préférable de mesurer la durée de montée à l’aide d’un oscilloscope et d’en déduire la
constante de temps, en divisant par 2, 2 . La méthode qui consiste à tracer la tangente à l’origine de la
courbe et d’en déduire r par intersection avec l’asymptote horizontale est déconseillée, car peu précise.
Elle conduit généralement à une surévaluation de r .
Enfin, remarquons que la constante de temps r s’identifie à la durée de réponse à 27% ~ l/e , le
signal atteignant 63% de sa valeur finale.
132 4. Régimes transitoires

Exemple : si la durée de montée d’un circuit RL est de 2, 4 ms , la constante de temps correspon¬


dante est r fa 2,4/2, 2 1, 1 ms . La durée du régime transitoire (Fig. 4.16) est donnée par :

T5% = — r ln 0, 05 = T ln 20 fa 3T

C’est précisément ce que nous avons observé lors de l’étude expérimentale du circuit de la figure 4.1 :
T0b — 3 ms et T — 1 ms . Évidemment, si une précision de 1% est recherchée, la durée du régime
transitoire devient :
r i% = T ln 100 fa 4, 6 T fa 5 r

s(f)/s(oo)'
1
0,90 3
0,63

0,1 ;
0 ~3T" r
2, 2T
FIG. 4.16.

f) Systèmes du deuxième ordre


L’équation générale d’un système du deuxième ordre, qui fait correspondre la réponse s(t) à l’ex¬
citation d’entrée e(t) , est la suivante :

AQ étant le facteur d’amplification stationnaire. Si la grandeur re , homogène à une durée, est positive,
l’amortissement du régime libre est assuré : le système est stable.
-g
c La réponse s(t) à l’échelon e(t) = emY(t) dépend de re et donc de Q.
Q
rNJ
1) Si Q > 1/2 (réponse indicielle en régime pseudo-périodique), s(t) s’écrit, sachant que
5(0) = 0 et 5(0) = 0 :
°
©

2
ci avec :
1
s(t) = A0 em 1 - exp +
sin(û>flt)
2(i)aTe }
o 1/2
(t)a = et Q = (o0Te
L’oscilloscope permet de mesurer la pseudo-période Ta . Il est souvent commode d’introduire le décré¬
ment logarithmique A , défini expérimentalement comme suit :

exp h*/(2Te)]
A=
1
n
ln
s(t) — 5(00)
s(t + nTa) - 5(00) =M exp [— (f + nTa)/ (2Te)] K“ 2Te
Régimes transitoires 133

Les notations sont celles de la figure 4.17. On en déduit :


27T Ta
et Te =
2A
s(t) ô > 1/2
As,
s(oo)-—
\AS2

o t\ h+Tm T
FIG. 4.17.

2) Si Q < 1/2 (réponse indicielle en régime sous-critique), alors :

1
s(t) - A0 em 1 - exp jcosh(/3t) + sinh(/3r) )
2re(3

3) si <2=1/2 (réponse indicielle en régime critique), on trouve :


s(t) = A0 em [1 - ((o0t + 1) exp (-io0t)]
En régime critique, la concavité de la courbe s(t) s’inverse au point d’inflexion rc = 1/O>Q qui définit
la constante de temps, en régime critique.

g) Systèmes d'ordre n supérieur à 2


La réponse indicielle d’un système d’ordre n > 2 est plus difficile à analyser. La solution se met
sous la forme d’une combinaison linéaire de réponses d’ordre 1 et de réponses d’ordre 2 (cf. annexe 1).
Deux observations peuvent être faites néanmoins :
i) le système est pseudo-périodique ou apériodique,
ii) le régime transitoire présente une durée caractéristique.
Par exemple, la figure 4.18 représente la réponse indicielle d’un système d’ordre 5 , superposition
-g de deux ordres 2 et d’un ordre 1 ; deux pulsations propres différentes sont présentes, ce qui se traduit
c
Q par une modulation de l’amplitude du signal.
rNJ

s s(t)
©
s(oo)-~
£
CL
O

0 r
FIG. 4.18.
134 4. Régimes transitoires

III. — ÉTABLISSEMENT D’UN RÉGIME VARIABLE


. . — Circuit du premier ordre en régime harmonique
III 1
Dans le circuit de la figure 4.1, supposons l’interrupteur K\ fermé, à un instant pris comme origine. La
loi des mailles donne alors :
Ri + 7; — ue(t)
C
ue désignant la tension sinusoïdale délivrée par la source : ue(t) = um cos(<yt) .
Il vient, en exprimant l’intensité i — dq/ dt du courant dans le circuit en fonction de la tension
uç = q/C aux bornes du condensateur, et en introduisant r = RC :

--
duc
dt --
1
uc
T
um
= — cosfûtf)
T

Le circuit est du premier ordre, puisque l’ordre de dérivation le plus élevé dans l’équation est un. La
solution de l’équation homogène uc,i , c’est-à-dire le régime libre, s’écrit (cf. annexe 1) :

«c,i(t) = Cte x exp

où Cte est une constante fixée par les conditions initiales. Le régime libre s’amortit donc d’autant plus
rapidement que la constante de temps r du circuit est faible, c’est-à-dire que R est faible.
Quant au régime établi, on l’obtient en recherchant une solution particulière de forme sinusoïdale.
En notation complexe (cf. annexe 1) :
d —c um
dt + T
— avec um = um soit encore —c =
1 + je)T
On obtient finalement le régime établi «c,e(0 ;

1 0)T
uc,e(t) = Re{«cexp(/û>t)} - Um COS ((Ot) + 1 + (tor)2 um sin(e)t)
1 + (û>T)2

On en déduit la solution générale de l’équation différentielle :

TJ 1 (OT

c
Uc(t) = Uc,i(t) + uc,e(t) = Cte x exp + 1 + (WT)2 um cos(&>f) + 1 + (wr)2 um sin(ft»t)
Q

CH Notons que la charge du condensateur et la tension à ses bornes évoluent sans subir de discontinuité :
°
© q(t)~q(0)= f WW
Jo
£ Le condensateur étant initialement déchargé, la condition initiale wc(0) = 0 conduit à :
CL
O
1
0 = Cte + soit Cte —
1 + ((OT)2 1 + (ù)T)2

Finalement, on obtient :
1
TTHôï“"H“') expH)] + 1 + (ûJT)2 um sin(cet)
(OT
UC(t) =
Régimes transitoires 135

. . — Circuit du premier ordre alimenté par des signaux carrés


III 2
Reprenons le circuit RC de la figure 4.1 en l’alimentant par une source de tension qui délivre des
signaux carrés symétriques (de rapport cyclique 1/2), c’est-à-dire dont la durée Tj2 des alternances
positives est la même que celle des alternances négatives, T étant la période. On suppose qu’initiale¬
ment le condensateur est déchargé.
La tension MC aux bornes du condensateur évolue au cours de chaque demi-période selon un arc
d’exponentielle. L’intensité i du courant électrique, proportionnelle à la tension uR — rduc/dt aux
bornes du résistor est, elle, discontinue.
En pratique, plusieurs cas se présentent, selon la fréquence f = \/T des signaux carrés d’entrée,
comme le montrent les figures 4.19 et 4.20. Ces dernières correspondent au cas concret où R = 2 kfl et
C = 100 nF , d’où la constante de temps r = 0, 2 ms qu’il convient de comparer à différentes périodes
du signal délivré par la source d’alimentation : 6 ms , 0, 8 ms et 67 p.s respectivement inverses des
fréquences 167 Hz , 1, 25 kHz et 15 kHz .

uc(t) f = 167 Hz uc(t) /= 1,25 kHz uc(t)- / = 15 kHz


Mm

n
0 t 0 ?

—um
3r T
15T
a) b) c)
FIG. 4.19.

<W' f = 167 Hz m /= 1,25 kHz i(t) / = 15 kHz

Mm Mm
R R
-g
c
Q
0

r 0 T 0 ?
r\j
°
© -
•M 15r T
a) b) c)
£
CL FIG. 4.20.
o

i) Basse fréquence (/ <C (2r) 1


ou T/2ÿ> r )
Le régime établi est atteint au cours de chaque demi-période. La réponse du système est une suc¬
cession de réponses à des signaux échelons. Le condensateur se charge et se décharge entièrement dans
le résistor. La tension aux bornes du condensateur est proche de celle imposée par le générateur de si¬
gnaux carrés à sa sortie. Le courant électrique circule par alternances impulsionnelles, pendant la durée
d’une charge ou d’une décharge du condensateur, soit environ 3r .
136 4. Régimes transitoires

ii) Fréquence intermédiaire (/ « (2r) 1


ou T/2 T )
Une demi-période est trop courte pour établir un régime forcé ; comme les arcs d’exponentielles ne
sont pas achevés, le condensateur ne se charge que partiellement. Le signal est formé d’une succession
de régimes transitoires et devient périodique après quelques r .
iii) Haute fréquence (/ (2r)-1 ou f/2«r)
Les arcs d’exponentielles n’ont pas le temps de se développer et sont proches de droites, dont
les pentes sont alternativement positives et négatives. La tension uc ressemble à des signaux triangu¬
laires et l’intensité du courant à des signaux carrés. Le condensateur se charge très peu, la tension à ses
bornes uc = q/C est donc d’autant plus faible que la fréquence est grande. On retrouve le compor¬
tement en court-circuit du condensateur en haute fréquence. Le régime variable ne s’établit qu’après
amortissement du régime libre, c’est-à-dire sur environ 3r , ce qui représente plusieurs périodes de la
source. On observe un régime transitoire au cours duquel la composante stationnaire de la tension trian¬
gulaire uc s’amortit progressivement.

Remarque : À basse fréquence, la tension aux bornes du résistor est proportionnelle à la dérivée de
la tension d’alimentation du circuit. À haute fréquence, la tension aux bornes du conden¬
sateur est proportionnelle à l’intégrale de la tension d’alimentation du circuit. Nous pré¬
ciserons ultérieurement ce comportement lors de l’étude des filtres du premier ordre (cf.
chapitre 6).

. . — Circuit du deuxième ordre alimenté par des signaux variables


III 3
Dans un circuit du deuxième ordre, la forme des signaux dépend de la valeur du facteur de qualité
Q . La figure 4.21 représente graphiquement l’évolution de la tension uc aux bornes du condensateur
d’un circuit RLC série, pour deux régimes :
i) en signaux carrés, basse fréquence, pour un régime pseudo-périodique Q = 1,92.
ii) en signaux sinusoïdaux pour un régime apériodique Q = 0, 45 .

uc{t) (2= 1,92 «c(r)' g = 0,45

iw-| L
-g o T
c
Q
rNJ

°
jW-J |W 0 t

© a) b)
FIG. 4.21.
£
CL

. _ APPLICATIONS
O

IV
. . — Réalisation de tensions en dents de scie
IV 1
Il est possible de réaliser une tension en dents de scie, à partir d’un générateur délivrant des signaux
carrés, à l’aide d’une cellule RC convenablement calculée, travaillant, sur chaque période, en régime
transitoire (Fig. 4.22).
Régimes transitoires 137

Le condensateur subit une succession de charges et de décharges. Le circuit du premier ordre


est caractérisé par la constante de temps r = RC . Si r est grand devant la période 7 des signaux
carrés, les arcs d’exponentielles n’ont pas le temps de se déployer. On observe en sortie des signaux
triangulaires.
Le calcul des valeurs R et C dépend de la fréquence / = 1/7 des signaux d’entrée ue . En pratique,
r > 27 convient. Pour / = 10 kHz, C = 220 nF et r = 2T , on trouve la valeur suivante de la
résistance :
27 _ 2 2
R=- ~ « 900 n
C C Cf 220 x 10-9 x 10 x 103

Ue Us

7777 7777

FIG. 4.22.

. . — Circuit détecteur de crêtes


IV 2
On sait qu’un circuit électrique linéaire perd la propriété de linéarité s’il comporte une diode. La
recherche de régime transitoire fait apparaître plusieurs cas qui correspondent aux états passant et bloqué
de la diode.
Considérons le circuit de la figure 4.23a dans lequel la diode est supposée idéale, c’est-à-dire
sans tension de seuil ni résistance dynamique. La source électrique délivre une tension sinusoïdale,
de fréquence f = (o/(2tt) = 1/7 , à partir de l’instant to = — 7/4 , ce qui s’écrit à l’aide de la fonction
d’Heaviside :
Ue = Y (t — to) Um COS {dit)
i) Lorsque la diode est passante, la tension à ses bornes est nulle, et la tension aux bornes du circuit
RC parallèle est identique à celle de la source :
. due ue
uc = ue et i= ic + iR = C— + —
Ue,UC
O

r\j

£
CL
Ue
i

UR
TF
- Æ
ic

UC
INMc
;\
i-
0 11
\Ue I
!'
\
\
V
t

o a) b)
FIG. 4.23.

ii) Lorsque la diode est bloquée, c’est-à-dire polarisée en inverse, la tension aux bornes du circuit
RC parallèle est supérieure à la tension de la source. Aucun courant ne traverse la diode. Le circuit

uc > ue avec
duc
RC—
dr
--
évolue en régime libre et la loi des mailles fournit l’équation :

h uc = 0 et i = 0
138 4. Régimes transitoires

Analysons le comportement du circuit au cours du temps. À l’instant t to , le condensateur est


déchargé, uc = 0 . Lors du premier quart de période, la tension ue de la source est croissante. La diode
est passante et l’intensité i du courant est positive ; une partie ic = C d Uc/ d t = C d uej d t charge le
condensateur et l’autre in = ue/R s’écoule dans le résistor. À l’instant t — 0, la tension ue décroît.
Le condensateur commence à se décharger et I'C < 0. Lorsque IR + jc = î = 0, à l’instant t\ , la
diode se bloque et la tension de la source continue de décroître. La tension MC devient supérieure à ue .
Le condensateur se décharge en régime libre, jusqu’à ce que la tension de la source, à l’instant t2 » soit
suffisante pour qu’il se charge à nouveau. La diode se bloque à l’instant t\ tel que :

.
= càu1 ,ue 0
dt + R
=
ce qui donne :
1
TCO sin (cot\ ) = cos ( cot\ ) soit tan (cot\ ) = —
TCO

La tension aux bornes du condensateur évolue alors en régime libre :

_|_ Uc
_Q SQ|t uc(t) = um exp cos (coti) avec r = RC
d/
L’annulation du courant impose à l’instant t\ des tangentes identiques pour les courbes ue(t) et uc(t) .
Puisque co sin (cot\ ) = cos (tot\ ) /T , il vient :
d UC,s
—— (ti) =
dt r
--
«m cos , s et
(coti) -jÿ-(t\) = —umcx)s\n ( cot\ ) = — — cos (coti)
dt T
Le condensateur recommence à se charger à partir de l’instant t2 , pour lequel les tensions sont à nouveau
égales uc(t2) = ue(t2) .
Une application intéressante de ce montage est souvent utilisée lorsque r T , c’est-à-dire lorsque la
pente de décharge du condensateur est faible (Fig. 4.23b). Le signal en sortie épouse alors l’enveloppe
du signal d’entrée, d’où le nom de circuit détecteur d’enveloppe ou de crêtes (cf. chapitres 9 et 16).

. . — Lissage d’une tension redressée


IV 3

Les régimes transitoires sont utilisés dans le lissage d’une tension redressée afin d’obtenir une ten¬
sion proche d’une tension stationnaire. Supposons la diode parfaite dans le montage de la figure 4.24a.
La tension d’entrée du circuit est une tension redressée en double alternance de forme ue = um \ sin(cot) \
(Fig. 4.24b).
-d
o
Ue,Us
i
rNJ
—H îR ic
H
\
° R us
'A \ 7D \
© Ue I \I \ IUe
4ÿ x
£ 7777 7777 0
CL
o a) b)

FIG. 4.24.

Supposons que le condensateur soit en charge, ic > 0 , d’où la tension croissante us à ses bornes :

dt >
C"TT 0 ic =
Régimes transitoires 139

La diode débite le courant d’intensité i = ic+ift , et donc us = ue (portion AB). Lorsque us commence
à décroître, le condensateur se décharge. On a alors ic < 0 (portion BC). La diode cesse de suivre et
se bloque dès que le courant d’intensité — ic , fourni par le condensateur, est suffisant pour alimenter la
résistance, c’est-à-dire lorsque i s’annule :
i= 0 soit iR = —ic et donc = -Cÿ-ÿ
R dt
ce qui se produit, sur la première alternance, à l’instant tc tel que :
I
um sin((otc) — RC um(o cos((otc) soit tc — — arctan (TCO)
O)
avec T — RC
Une fois bloquée, la diode ouvre le circuit et le condensateur se décharge transitoirement dans la ré¬
sistance R (portion CD). La diode redevient passante lorsque us = ue et le condensateur se charge à
nouveau. Un lissage s’opère donc grâce à une succession de régimes transitoires.

. . — Allumage des moteurs à explosion


IV 4
Le fonctionnement du système d’allumage des moteurs à explosion est donné sur la figure 4.25.
L’objectif est d’obtenir, à partir de la tension stationnaire de 12 V fournie par la batterie du véhicule,
une tension suffisamment élevée, afin de produire une étincelle dans les bougies et ainsi de provoquer la
combustion du mélange carburant-air.
r

Q
i
Bougie
Batterie +
E 1
14 FIG. 4.25.

Initialement, l’interrupteur K est fermé ; le courant dans le circuit 1 est stationnaire, i(0)=E/r.
Lorsqu’on l’ouvre, le courant s’écoule dans le condensateur qui se charge, et son intensité dans le cir¬
cuit du second ordre oscille. Pour obtenir une tension élevée dans le circuit 2 , aux bornes de la bougie,
on utilise un transformateur élévateur de tension, en pratique un solénoïde plongeur (cf. Électromagné¬
tisme).
-g
c
Q
rNJ V . — UTILISATION DE LA TRANSFORMATION DE LAPLACE
°
© .
V 1 . — Méthode
L’utilisation de la transformation de Laplace pour la résolution des équations d’un circuit linéaire
£ se révèle d’une grande efficacité technique. Les opérateurs de différentiation se transforment en multi¬
CL
O
plication par la variable symbolique p . Pour les signaux fondamentaux, tels qu’un échelon, une sinu¬
soïde, une impulsion, l’équation du circuit se ramène à une fraction rationnelle. La décomposition en
éléments simples permet d’obtenir la transformation inverse, en utilisant la table de transformation des
fonctions usuelles (cf. annexe 3).
Pour un système initialement au repos, les conditions initiales d’une grandeur qui ne subit pas de
discontinuité s’expriment simplement. En effet, si à l’instant initial f0+ = 0+ qui succède immédia¬
tement à l’établissement du régime, le signal .v(0+) reste nul, la transformée de Laplace de sa dérivée
140 4. Régimes transitoires

s’obtient par simple multiplication par p de sa transformée de Laplace S(p) :

TL =/,5(p) _,s(0+) soit TL {ÿ7(0} =pS(p)


. . — Application à la réponse indicielle
V 2

Considérons un système linéaire, d’ordre n , initialement au repos et supposons les dérivées succes¬
sives du signal s(t) continues jusqu’à l’ordre n — 1 . Si le signal d’entrée est un échelon, e(t) = emY(t) ,
l’équation de ce système se réduit à :

dks ds
ak
dti<+'" + a' d7 +a°sÿ = emYÿ

---
La transformation de Laplace de cette équation donne, avec des conditions initiales nulles :

akpkS(p) H \- ai p S{p) + a0 S{p) =


y

--
soit :

S(p) =
em
p{pkak H ai +a0)

a) Systèmes d’ordre 1

L’équation d’un système du premier ordre, excité par un échelon, s’écrit :

as
T— +s(t) = A0emY(t)
dt

En prenant la transformation de Laplace de ses deux membres, on obtient :

S(p) = A0em soit S(p)= A0em puisque


1 1 r
p(pT+l) \P PT+lJ p{pr + 1) p pr + 1
TJ
c
par décomposition en éléments simples. On retrouve alors, par transformation inverse, le résultat déjà
Q
établi :
fN S(t) =A0em [l — exp (-;)]
°
© b) Systèmes d’ordre 2

£ De même, l’équation d’un système, du deuxième ordre, excité par un échelon, s’écrit :
CL
O

+ “
+ "o-KO = A0ù)lemY(t)
ce qui donne, en prenant la transformée de Laplace :

S{p) = A0em
P {P2 +P/Te + "0)
Régimes transitoires

pour

pour
Q >

Q <
2
1

1
S(j>ÿ
%) = A0em

= Aoem
__
En décomposant en éléments simples le membre de droite, on obtient, selon la valeur du facteur de
qualité Q = ù)QTe , avec les notations habituelles :
1
P

1
P
P + 1/(2T«)
\p + l/(2re)]2 + toi
P + l/rg
\p+ll(2r,)Ÿ
l/(2rg)
\p+ l/(2re)]2+o»2
141

1 1 1 Û>0
pour Q %) = Ao«m
=2 P P + uo (p + <o0)2
La transformation inverse permet de retrouver les relations déjà établies relatives au régime transitoire
(Fig. 4.26) :

pour Q >\ 1
5(0 = Aoem 1 - exp COS (ù>at) +
2Te(Oa
sin {(oat)

pour Q
<2
I
J(0 = Ao*m jl -exp (“2~J cosh {pi) +
1
2rep
sinh (pt)

pour (2 = «(*) = 'Vm [1 - (1 + (o0t) exp (-«oO]

s(t)
2=i
1 --

2=1/4

2 = 1/2
0 w0t
FIG. 4.26.

. . — Réponse impulsionnelle
V 3
-g a) Signal impulsion
c
Q Physiquement, une impulsion est un signal dont la durée r est très courte devant les constantes
r\j de temps du système et dont l’amplitude est inversement proportionnelle à r . On la représente à l’aide
° d’un pic de Dirac noté S(t) (cf. annexe 2) et relié à la fonction d’Heaviside par l’équation :
©
dY
£ 8{t) = ~TT
dt
ci
O

Remarques : 1) Il est impossible de réaliser physiquement un pic de Dirac ; cependant, il est possible
de s’en approcher, par passage à la limite de fonctions, par exemple la fonction rect(f)
(cf. annexe 2) :
<5(r) = lim - rect f-')
T— 0 T \TJ
2)Ledirac 8{t) a la dimension de l’inverse d’une durée.
142 4. Régimes transitoires

b) Application aux systèmes

La transformation de Laplace permet de calculer simplement la réponse impulsionnelle, c’est-à-


dire le régime transitoire de ce circuit lorsqu’il est excité par une impulsion. En effet, on a, au sens des
distributions :
TL {«(')} = TL { }= pTL {Y(r)} = p x i= 1

Un système linéaire soumis à l’impulsion e{t) = <ï> 8{t) , où d> est une constante homogène à un flux
électrique, produit d’une tension par une durée, a pour équation :

ak
dks
1 +
-- d.9
h ai — + aQ s(t) = 8(t)

--- ---
En prenant la transformation de Laplace des deux membres de l’équation, le système devient :

akpkS(p) H \-a\pS{p) + a0S(p) = d’où S(p) =


pka H h pay + a0
c) Circuit du premier ordre

Pour un circuit du premier ordre, par exemple un circuit RC série, alimenté par une impulsion de
tension d> 8{t) , l’équation précédente donne, si le signal de sortie est la tension uc(t) aux bornes du
condensateur :
0)
Uc(p) =
1 +pr
Le régime transitoire, c’est-à-dire la réponse impulsionnelle du circuit, s’obtient par transformée de
Laplace inverse :

Remarques : 1) La discontinuité de Ucif) en t — 0 est due au modèle théorique de l’impulsion qui


suppose l’apparition d’un courant infini, ce qui est physiquement exclu.
2) Dans le cas simple du système linéaire précédent, il est possible de calculer aisé¬
TJ
ment le régime transitoire, sans recourir au formulaire de la transformation de Laplace
C
(cf. annexe 3). En effet, on sait que, pour t > 0 , l’équation différentielle linéaire du pre¬
Q
fXJ mier ordre admet pour solution us(t) = Cte x exp(— t/r) . Pour calculer la condition
initiale, il suffit d’intégrer l’équation différentielle de ce système autour de l’instant ori¬
s

--
© gine :
0+
2
CL
O
d us
+ us = O <5(/) donne
f '
d
—,us h Us
dt y-L d>5(f) dt

soit, en effectuant :
7*0 t
T
/ d«j = rixd,=4,r d Y = <î>
Jo- Jo- dt Jo-
Comme us(0 ) = 0 , on en déduit us(0+) = 4>/r .
Régimes transitoires 143

CONCLUSION
Retenons les points essentiels.
1) Le régime transitoire est la superposition de la réponse libre et de la réponse établie. La réponse
libre est solution de l’équation différentielle homogène et la réponse établie une solution particulière de
l’équation différentielle avec son second membre. Les constantes qui interviennent dans l’expression de
la réponse libre sont déterminées par les conditions initiales.
2) La tension aux bornes d’un condensateur évolue sans subir de discontinuité en raison de la
continuité de l’énergie électromagnétique. De même, le courant électrique qui traverse une bobine évo¬
lue sans subir de discontinuité.
3) La réponse indicielle d’un système permet d’évaluer ses constantes de temps. Un signal carré de
tension [0 — um] peut être considéré comme une répétition de signaux échelons si sa période est grande
devant les constantes de temps du système.
4) L’équation différentielle d’un système linéaire stable du premier ordre se met sous la forme :

ds
r—
dt + j(f) = A0e(t)
La constante de temps r du système est reliée à la durée de montée par r æ tm/2, 2 .
5) L’équation différentielle d’un système linéaire stable du deuxième ordre s’écrit :

d2s 1 dÿ
dt2 Te dt
+ "o-s(0 = 0>lAQe(t)

Le régime libre est pseudo-périodique si Q = (J)QTS > 1/2 et apériodique si <2ÿ1/2,


6) La transformation de Laplace présente un intérêt technique dans la recherche du régime transi¬
toire d’un circuit linéaire.

TJ
EXERCICES ET PROBLÈMES
C

Q
fN

° P4- 1. Durée de montée d’un circuit RC


©
Un condensateur, de capacité 1 p,F , monté en série avec un résistor, est alimenté par une source
£ de tension stationnaire de 6 V . La figure 4.27 représente l’écran d’un oscilloscope à mémoire, obtenu
CL
O
après la mise sous tension du circuit, avec un balayage de 1 ms •div- 1 .

1. Calculer la valeur de la résistance du circuit ?

2. Quelle est l’énergie emmagasinée dans le condensateur à l’issue du régime transitoire ?

3. Comment mesurer la durée de montée si l’on ne dispose pas d’un oscilloscope à mémoire ?
144 4. Régimes transitoires

100
90

10
0

FIG. 4.27.

P4- 2. Réponse indicielle d’un circuit RL

Une bobine, d’inductance 50 mH , est alimentée par une source de tension stationnaire de f.e.m
12 V et de résistance interne 50 f1. L’enroulement de la bobine présente une résistance de 5 fl . On
ferme le circuit à l’instant initial t — 0 .
1. Établir l’équation différentielle donnant l’intensité i du courant électrique.

2. Comment évolue la tension ue aux bornes du générateur ?


3. Effectuer un bilan d’énergie et calculer l’énergie dissipée, lors du régime transitoire, pendant
une durée égale à trois fois la durée caractéristique du circuit.

P4- 3. Décharge d’un condensateur dans un autre condensateur

Un condensateur, de capacité C\ = 20 nF , a été chargé sous une tension stationnaire de 3 V par


le biais d’un interrupteur à deux positions (Fig. 4.28).
1. L’interrupteur est en position 1 . Calculer la charge Q\ du condensateur et l’énergie électrique
£\ qu’il emmagasine, lorsque le régime est établi.
2. On bascule l’interrupteur en position 2 . Le premier condensateur se décharge dans un second
condensateur, de capacité Cj Comment évoluent les tensions u\ et «2 aux bornes des condensateurs ?
O 3. Quelle est l’énergie £2 du second condensateur, de capacité 0, 1 |xF ? Calculer l’efficacité
rj = £2/ £s du transfert d’énergie de la source £s vers le second condensateur.
rNJ
4. Quelle aurait été l’efficacité du transfert d’énergie dans ce condensateur, si les deux condensa¬
° teurs avaient été de même capacité ?
©

£ P4- 4. Oscillations de relaxation avec un tube au néon


CL
O
Un tube au néon s’allume lorsque la tension à ses bornes dépasse Uh — 60 V ; sa résistance est
alors r = 90 fl . Le tube s’éteint si la tension descend en dessous de ub — 50 V , car sa résistance
devient alors très importante. Le tube est incorporé dans le circuit de fonctionnement de la figure 4.29,
dans lequel E = 100 V , R = 1 kO et C = 2 |xF .
1. Établir les équations différentielles qui traduisent l’évolution de la tension aux bornes du tube.
On considérera successivement le tube au néon éteint puis allumé.
Régimes transitoires 145

Tube au néon

“Y-
“1
c

£ÎO jT C2~~~ |«2 i


R
UR R
UR
E
FIG. 4.28. FIG. 4.29.

2. Montrer que la tension «c aux bornes du condensateur oscille avec la période :

T = TR \n(ÿ——
\E-uhJ +
T ln ET/TR - uh
ET/TR - ub
TR et r étant deux durées que l’on déterminera. Calculer la valeur de la période de ces oscillations de
relaxation.

P4- 5. Décharge d’un condensateur dans un circuit RLC Cweb)


Dans le circuit de la figure 4.30, le condensateur 1 , de capacité Ci , porte initialement la charge
Q\ = 10-5 C . Le condensateur 2 de capacité Cj est déchargé ; en outre, Ci = 100 nF , C2 = 220 nF ,
L = 50 mH et R est réglable de 100 fl à 1 kfï
.
1. Établir l’équation différentielle d’évolution de la charge q\ (t) du condensateur 1.
2. Résoudre l’équation précédente pour R = 400 fl . Étudier l’évolution de l’intensité i du courant
dans le circuit.
3. Comment éviter les oscillations ?
UR
ÎR_
I'C
u'i= ci c2—
Ur
I E
UL

-g FIG. 4.30. FIG. 4.31.


c
Q P4- 6. Circuit RLC parallèle
r\j
° Sur la figure 4.31, le condensateur est initialement déchargé et aucun courant ne circule dans les
© branches du circuit. À l’instant initial, on ferme l’interrupteur ; la source délivre une tension stationnaire
E , C = 10 nF , L = 40 mH , R = 5 kfl et r = 1 kfl .
£ 1. Quelles sont les valeurs de IR , ic , iL , ir et ur , immédiatement après la fermeture de l’inter¬
CL
O rupteur ? Que deviennent-elles en régime établi ?
2. Déterminer l’équation différentielle d’évolution de la tension ur . Calculer le facteur de qualité
Q et la constante de temps du circuit.
3. Résoudre l’équation différentielle précédente.
4. En déduire l’évolution temporelle de toutes les grandeurs électriques, intensités et tensions, du
circuit.
146 4. Régimes transitoires

(web)
P4- 7. Trains d’impulsions rectangulaires dans un circuit RC

Un circuit RC série est alimenté par une source de tension qui délivre des signaux rectangulaires,
de période T = 0, 1 ms . La tension délivrée est E = 10 V , en début de période sur la durée ah T ,
ah = 0, 3 étant le rapport cyclique, et 0 V le reste de la période. On suppose la durée caractéristique
r = RC = 10 ms du circuit très grande devant la période T de la source de tension. Le condensateur
est initialement déchargé.

1. Calculer les valeurs de la tension MC aux instants t\ = ahT et ti = T . Le régime est-il établi
à l’issue de la première période ?

2. Établir une relation entre les tensions minimale et maximale, aux bornes du condensateur, res¬
pectivement, n étant un entier, umi„{n) = uc(nT) et iw*(n) = uc(nT + ahT) ,
3. Exprimer umi„(n) et um(lx{n) en fonction de n,T, T et E . On remarquera que le terme général
de la suite uÿ+i = au + b s’écrit u = akUQ + b{\ — ak)/{1 — à) .
* *
4. Quelle est la durée du régime transitoire ? Commenter.

5. Calculer le taux d’ondulation ( — umj„)/E .

P4- 8. Inductance alimentée en simple alternance

Une bobine, de résistance interne r , est alimentée, à travers une diode supposée parfaite, par une
source de tension sinusoïdale d’amplitude um et de pulsation a> : ue = um sin(W) (Fig. 4.32).

1. Étudier l’évolution du courant dans le circuit.

2. Quelle est la durée du passage du courant par période? La calculer à l’aide d’un micro¬
ordinateur, pour L = 100 mH , r = 10 H et / = 50 Hz .

ud
Ud,
-£4-
Ue
Ue
L
-g
c
Q
FIG. 4.32. FIG. 4.33.
rNJ

P4- 9. Diode de délestage ou diode de « roue libre »


°
© Dans le circuit de la figure 4.33, les diodes sont supposées idéales et la source délivre une tension
sinusoïdale d’amplitude um et de pulsation co : ue = um sin(<yt) .
£
CL
O 1. On désigne par I'O l’intensité du courant dans la bobine, à l’instant initial. Quelle est l’intensité
du courant à l’instant t — T — ITT/ù) 1

2. Calculer i0 en régime établi pour L — 100 mH , r = 10011,/ = 1 kHz et um = 24 V .

3. En s’appuyant sur une analogie mécanique de roue de bicyclette entraînée par un pédalier, justi¬
fier l’appellation de diode de « roue libre ».
Régimes transitoires 147

P4- 10. Circuit RC parallèle

Le circuit de la figure 4.34 est alimenté par une tension sinusoïdale ue = um cos (cot) . Initialement,
le condensateur est déchargé et aucun courant ne circule dans le circuit.
1. Quelles sont les conditions initiales sur les grandeurs électriques du circuit immédiatement après
la fermeture de l’interrupteur?
2. Établir et résoudre l’équation différentielle d’évolution de la tension uc .
3. La fréquence de la tension d’alimentation est / = 2 kHz et son amplitude vaut 6 V . Sachant
que R = 10 kfl et C = 100 nF , sur combien de périodes s’étend le régime transitoire ?

? ic"

——
O R r uc

i
FIG. 4.34.

P4- 11. Impulsions dans un circuit RLC

Un circuit RLC série est alimenté par des impulsions de tension <I>5(r) et de fréquence
/ = 1 kHz ; en outre, C = 0, 2 p,F , L = 2 mH et R = 5 kH .
1. Déterminer l’équation différentielle d’évolution de la tension «ç aux bornes du condensateur.
2. Résoudre l’équation précédente. Le régime établi est-il atteint entre deux impulsions succes¬
sives ?

P4- 12. Sonde d’un l’oscilloscope (weï)

La voie d’entrée d’un oscilloscope peut être représentée par l’association en parallèle d’un conden¬
sateur Cos = 25 pF et un conducteur ohmique de résistance Ros = 1 MH . Introduit dans un circuit,
-g l’oscilloscope peut en modifier significativement les caractéristiques. On observe alors des signaux dé¬
c formés. Pour pallier cet effet indésirable, on utilise une sonde de compensation qui prélève le signal du
Q circuit, et dont les caractéristiques sont données sur la figure 4.35.
r\j
° Oscilloscope
© Rso

£ Cos
CL
O Ue\ Uso
Ros Uos

Sonde
««

FIG. 4.35.

1. Établir l’équation différentielle d’évolution de la tension u0 en fonction de ue .


148 4. Régimes transitoires

2. Quelle condition doit être réalisée pour avoir uos{t) = K ue(t) ? Préciser la valeur de K . On
désigne alors par Cso la valeur de la capacité de la sonde.
3. On règle la sonde compensatrice, à l’aide d’une tension échelon. En pratique, on utilise un gé¬
nérateur de signaux carrés. Quelle gamme de fréquence doit-on choisir ?
4. Établir la relation entre les transformées de Laplace TL {«,„} et TL {ue} .
5. On dit que la sonde est sur-compensée lorsque Cos > Cso . Quelle est alors la valeur de u„
immédiatement après le début du régime transitoire. Même question pour une sonde sous-compensée
C()S Cg,o •
6. Donner l’allure du signal uos(t) observé à l’oscilloscope, pour une sonde sur-compensée, une
sonde compensée et une sonde sous-compensée.

TJ
C

CH
°
©

£
CL
O
5
Théorèmes de base dans
l’analyse des réseaux linéaires

L’analyse des circuits par application directe des lois de Kirchhoff s’avère souvent très laborieuse,
surtout lorsqu’on ne s’intéresse qu’à l’état électrique d’une seule branche, précisément à la tension entre
ses deux nœuds et à l’intensité du courant qui y circule. Lorsque les circuits sont linéaires, il est possible
et commode de remplacer le reste du réseau soit par un générateur de tension soit par un générateur de
courant. Si l’on souhaite déterminer l’état électrique de l’ensemble du réseau, c’est-à-dire l’ensemble
des courants et des tensions, la linéarité du système d’équations à résoudre suggère fortement d’utiliser
le calcul matriciel, en s’aidant de méthodes numériques (cf. annexe 6).

. — THÉORÈMES DE BASE
Le premier des théorèmes de base des circuits linéaires est le théorème de superposition. Il permet
d’établir tous les autres.

. . — Théorème de superposition
11

TJ a) Relation linéaire
C

Q
La mise en équation d’un réseau, constitué de dipôles linéaires, par application des lois de Kir¬
chhoff, conduit à un système d’équations linéaires dont les seconds membres sont des combinaisons
CH
linéaires des termes de source, forces électromotrices (f.e.m) ou courants électromoteurs (c.e.m) sta¬
° tionnaires Ek et Xk (iota majuscule) ou variables ek(t) et i(f) (iota).
©
Nous supposons ces sources indépendantes, c’est-à-dire que leurs caractéristiques ne dépendent
£ d’aucune intensité ou tension du réseau. Ainsi, l’état électrique du circuit représenté sur la figure 5.1a,
CL
O qui est alimenté par les sources stationnaires de tension E et de courant X , satisfait aux deux équations
de mailles suivantes :

E = RXIX +R(h+I2) et 0 = R(Il+I2) + R2h-R3(I-h)

ce qui donne, en regroupant les différents termes :

E — (/?] + /?)/1 + RI2 et R?,X = RI\ + (/? -|- /?2 + RÿIi


150 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires

Ce système peut se mettre sous la forme matricielle suivante :

[5] = [/?][/]

où les matrices « source », « résistance » et « intensité » ont pour expressions respectives :

[R] = Ri R [/] = h
+R R
H= R3*1
et
R + R2+R3 h

Ri_ A Rg_ h Ri_ A _El

h h _
R R
7?3 *1
B B
E E
X X
a) b)
FIG. 5.1.

L’état électrique de ce réseau peut être considéré comme la superposition de deux états :
i) le premier a admet les courants /[“ÿ et , lorsque les générateurs se réduisent à la f.e.m E ,
soit [£(“)] = [Æ] [/(")] avec :

[5(“}]= [/<“>] = Mi
0
et
[/<“>
ii) Le second /? admet les courants
soit [SW] = [*][/<«] avec :
l{f} et if'* , lorsque les générateurs se réduisent au c.e.m X ,
~j(PY
[ÿS(s)]= „0 [/<«] =
-d
o
R3I
et
k\
En sommant les deux équations matricielles [$(“)] = [7?] [/(")] et [Sÿ] = [/?][/ÿ] on restitue l’équa¬
r\j tion matricielle initiale :
°
© [s(“)] + [Sÿ] = [7î] ([/<“>] + [7(ÿ]) qui donne bien [5] = [7?] [/]
£ b) Énoncé du théorème de superposition
CL
O
En raison des équations linéaires qui relient les courants dans les différentes branches d’un réseau
linéaire, comportant des sources de tension et de courant, le théorème de superposition s’énonce ainsi :
le courant produit dans une branche par un ensemble de générateurs indépendants est la somme des
courants produits par chacun d’eux, les autres étant éteints.
Éteindre un générateur de tension signifie ramener sa f.e.m à zéro et donc à le remplacer par un
court-circuit ; éteindre un générateur de courant signifie ramener son c.e.m à zéro et donc à le remplacer
par un coupe-circuit.
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 151

Exemple : calculons l’intensité du courant qui parcourt la branche AB , avec la résistance R , dans
l’exemple précédent, pour R\ = 3 fl, R2 = 12 fl, R3 = 6 fl , R = 6 CL , E = 12 V et J = 3 A .
i) L’état a est celui dans lequel la source de courant est passivée, c’est-à-dire remplacée par un
coupe-circuit (Fig. 5.2). On reconnaît ici un diviseur de tension avec deux résistances, l’une R\ et
l’autre la résistance équivalente a R en parallèle avec (R2 + R3 ). L’intensité lj$ du courant dans la
branche AB , avec la résistance R , vaut :
Ja) _ UAB R//(R2+R3) 9/2 x 12 = 7,2 V d’où ijÿ = 1,2 A
AB avec UAB =
R RI +R/HR2 + R3) 3 + 9/2

Rl
Ri A R2 1 _
A
1
l\p\ if
i\a)‘ R
R
Ri

E
B

FIG. 5.2.
Ri B

4*ÿ
FIG. 5.3.

ii) L’état /3 lequel la source de tension est passivée, c’est-à-dire remplacée par un
est celui dans
court-circuit (Fig. 5.3). On reconnaît là un diviseur de courant avec deux conductances, l’une G3 et
l’autre la conductance G'2 équivalente à G2 en série avec G et G\ en parallèle. L’intensité du courant
dans la branche où se trouve G2 vaut donc :

_2î_x=
4» = G2 1= _
1=
1 R3
1=
1
x3 = 0, 9 A
6
+ G3 I+G3/G2 1 + R2/R3 R3 + R2 + R//Ri 6+12 + 2
L’intensité lj$ s’écrit alors :
AP) _ G j09) _ Ri
AB /W = = 0,3A
G + Gi R + R1

On en déduit : IAB = 1$ +1$ = 1, 5 A .

1.2. — Théorème de Thévenin


O
Dans le circuit linéaire de la figure 5.1a ouvrons la branche AB, et calculons alors la tension
(UAB)O entre les points A et B (Fig. 5.1b). Il vient :
r\j
° (UAB)0=E-R1I1
© avec Ii satisfaisant à la loi des mailles E = (R\ + i?2)/i + /?3 (/1 + T) . On en déduit :
£ h=
E-R3I 12 18
= -0, 286 A
O-
o R\ + R2 + R3 3 + 12 + 6
La tension ( UAB)O vaut donc : 12 + 6/7 = 90/7 V . C’est bien ce que l’on mesure avec un voltmètre
numérique, de très forte impédance.
La question qui se pose alors est la suivante : comment retrouver l’intensité du courant qui circule
dans la branche extérieure de connexion AB comportant le résistor, de résistance R — 6 fi, sans
recalculer tout le réseau, à partir de la seule tension ( UAB)o que l’on vient de calculer ?
Le théorème de Thévenin permet d’y répondre.
152 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires

a) Démonstration de L. Thévenin

Reprenons le raisonnement que fit le physicien français L. Thévenin dans sa publication originale
en 1883. Il appliqua le théorème de superposition à un réseau linéaire actif, en ne s’intéressant qu’à la
branche extérieure AB reliant deux points A et B du réseau et en considérant les deux états suivants.
i) Dans la branche extérieure AB , on insère, en opposition avec la tension ( UAB)O entre A et B ,
mesurée lorsque la branche extérieure AB est ouverte, un générateur de tension de f.e.m En égale à
( UAB)O • Comme ces deux tensions sont en opposition, aucun courant ne parcourt la branche extérieure :
/(“) = 0 .
ii) On passive le réseau initial, c’est-à-dire que l’on supprime tous les générateurs, en remplaçant les
sources de tension par des courts-circuits et en ouvrant les branches contenant des sources de courant. La
tension entre les points A et B est donc nulle et le réseau se comporte comme un résistor, de résistance
Rn On insère alors dans la branche extérieure AB un générateur de tension, de f.e.m En , de même
sens que la tension initiale ( UAB)O • L’intensité du courant dans la branche extérieure AB de résistance
R vaut alors :
/OS) = En
Rn + R
La superposition de ces deux états donne l’intensité du courant qui circule dans la branche exté¬
rieure AB (Fig. 5.4) I— /(“) + soit :

En
1= avec En = (UAB)O
Rn + R

En= (UAB) o e~ En= (UAB)O


<D"
Réseau R Réseau
n
Rn
* R
linéaire linéaire
passivé U
actif
3-® / \a)= 0
A
7(*V 0
-g a) b)
c FIG. 5.4.
Q
r\j Exemple : retrouvons l’intensité du courant qui parcourt la branche AB , la résistance R = 6 fl
étant connectée. Pour cela, déterminons la résistance interne Rn du réseau entre A et B passivé. Entre
° ces deux derniers points, cette résistance Rn s’identifie à R\ en parallèle avec R2 et R3 en série, soit :
©

£ En =
3x18 18
— = 2, 57 fl d’où I= 90/7 = 1,5 A
CL
o
3+18 18/7 + 6
b) Énoncé du théorème

Étant donné un système linéaire quelconque de conducteurs reliés, et renfermant des générateurs
répartis d’une manière quelconque, on considère deux points A et B appartenant au système, entre
lesquels la tension est UAB = VA — VB Si l’on vient à réunir les points A et B par un résistor de
résistance R , ne contenant pas de générateur, la tension UAB devient nulle et l’intensité I du courant
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 153

qui parcourt ce résistor est donnée par l’expression :

(UAB)O
/=
Rn + R
dans laquelle Rn représente la résistance du système initial, mesurée entre les points A et B , une fois
passivés tous les générateurs. Soulignons bien que VA — VB est la tension ( UAB)0 > avant que l’on ne
relie les deux points A et B par le dipôle de connexion de résistance R.
Retenons comment, en pratique, appliquer le théorème de Thévenin :
i) on ouvre d’abord la branche AB dans laquelle on veut calculer l’intensité,
ii) cette branche étant ouverte, on détermine successivement la tension (UAB)0 et la résistance
équivalente RTh entre A et B en passivant toutes les sources.
Il suffit alors d’utiliser la formule précédente pour en déduire le courant dans la branche.

c) Extension au régime quasi stationnaire sinusoïdal

Cette extension au régime quasi stationnaire sinusoïdal est immédiate. Il suffit de considérer, en
régime sinusoïdal, en plus des résistances, les impédances offertes par les bobines et les condensateurs
(cf. chapitre 2), ce qui implique d’utiliser la notation complexe. L’intensité complexe du courant dans la
branche extérieure AB d’un réseau linéaire est donc donnée par l’expression :

(.—AB)O
i=
Zn + Z
dans laquelle (uAB)0 est la tension entre les deux points A et B et Zn l’impédance du réseau mesurée
entre ces points avant que l’on ne les relie par un dipôle de connexion d’impédance Z .
Exemple : dans le circuit représenté sur la figure 5.5, on souhaite déterminer la puissance dissipée
par la charge résistive Rc = 8 fl .
12 j
A

12 n
-g
c
Q
ivO j12 n
8n

r\j
°
© B
FIG. 5.5.
£
CL
O Déterminons, à l’aide du théorème de Thévenin, l’intensité complexe i du courant qui parcourt
cette charge. Il vient :
(ü\B)O
i=
Zn + Rc
Le circuit de charge étant ouvert, la tension {uAB)o vaut, en reconnaissant un diviseur de tension :

12(1+j)
(üAB)o — x 24 = 24(1 + j)
Y2
154 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires

Quant à l’impédance interne Zn du générateur de Thévenin, on l’obtient en passivant la source de


tension ; elle se présente comme le résultat de deux impédances en parallèle :
i2(i +j)(-
Zn = 12(1 +j) - 12 j = 12(1 -j)

Il en résulte pour l’intensité en ampère :


24(1 +j) 6(1+7) 6(1+4/)
i= 12(1 -y) 8 = 0,35+71,41
+ 5-3/ 17
On en déduit la puissance dissipée par la charge :
/?c|î|2 8 x 36(1 + 16)
« 8,5 W
2 x 172

Remarque : Dans un circuit constitué de deux sous-systèmes dont l’un est linéaire et l’autre non, le
théorème de Thévenin permet de remplacer le premier par un simple générateur. On utilise
cette propriété pour déterminer le point de fonctionnement d’un dipôle non linéaire, telle
qu’une diode, connecté aux bornes d’un sous-système qui lui est linéaire.

1.3. — Théorème de Norton

a) Démonstration

Le théorème de Norton, du nom de l’ingénieur américain L. Norton qui l’établit en 1926, permet
lui aussi de calculer l’intensité du courant qui circule dans une branche extérieure d’un réseau linéaire
entre deux points A et B ; cependant, dans ce cas, on considère que le réseau se comporte, entre ces
deux points, non comme un générateur de tension, mais comme un générateur de courant (Fig. 5.6).
On l’établit aisément à partir du théorème de Thévenin. En effet, ce dernier s’écrit aussi, en régime
stationnaire (Fig. 5.6a) :

I=
En En x En

En + E En + E En
soit, en introduisant le courant de court-circuit Icc ou courant de Norton TH :
TJ
C

Q En En
/= TH avec TH — Icc — ~
fN
En + E En
°
© Le schéma correspondant est celui représenté sur la figure 5.6b.
? Il est instructif d’écrire le théorème de Norton sous une forme, dite duale de celle du théorème de
CL Thévenin, dans laquelle on souligne la correspondance entre tension et courant, impédance et admit¬
O
tance, série et parallèle. Pour cela, il suffit d’exprimer la tension UAB aux bornes de la charge R :

EEn TN
UAB = El = TN = TH soit UAB =
En + E l/Rn + l/E Gn + G

où Gn et G représentent les conductances \/ETh et l/R (Fig. 5.6c).


Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 155

7
£
Rn
A
IN Fl TN Fl
R Rn R Grh G UAB
En
ÎCP B
FJ
a) b) c)
FIG. 5.6.

b) Énoncé
Étant donné un système linéaire quelconque de conducteurs reliés, et renfermant des générateurs
répartis d’une manière quelconque, on considère deux points A et fi appartenant au système. En réunis¬
sant les points A et fi par un simple fil conducteur, l’intensité du courant qui le parcourt est l’intensité
de court-circuit ou de Norton Icc = TN . Si l’on insère entre A et fi , à la place du fil de court-circuit,
un dipôle de conductance G , ne contenant pas de générateur, le courant entre A et 6 prend une va¬
leur différente de lcc , mais la tension UAB est donnée par l’expression :

TN
UAB =
Grh + G
dans laquelle GTh représente la conductance du système initial passivé, mesurée entre A et fi .
Notons que l’intensité du courant de court-circuit ou de Norton est directement reliée aux caracté¬
ristiques du générateur de Thévenin par l’équation Icc = TN = ( UAB)OGTII
Exemple : sur le montage de la figure 5.7, cherchons la tension aux bornes des points A et fi,
lorsqu’on les réunit par un conducteur de résistance R — 10 fl :
TN
UAB = avec G = 0, 1 S
Gn + G
On obtient Gn en remplaçant le générateur de tension par un fil et en ouvrant la branche comportant la
source de courant. Les conducteurs sont alors en parallèle :

_
_ J_ J_ _
_ _5__ 1
_
20 + 30
-g Th
60
— = 0, 083 S
12
d’où RTh = 12 fl
c
Q Quant à TN , on l’obtient rapidement en calculant l’intensité de court-circuit, c’est-à-dire en connectant
rNJ
directement les points A et fi par un fil de résistance nulle :
° 15
© IN = Icc = — -5 = -4,25 A
20
£
CL Remarque : On peut retrouver TN en effectuant EnGn En étant la tension entre A et fi , la charge
O *
R = 10 fl n’étant pas connectée. La résolution du circuit initial donne l’équation :

15 = 207 + 30(7-5) d’où 7 = 3, 3 A et UAB = 30(3, 3 - 5) = -51 V


Il vient donc :
51
TN = UABGn = —TX
12
= —4, 25 A
156 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires

20 fl K 30 fl j 40 fl
A

15 V
îô 30 fl 10 fl
2~to -j 50 fl
5A

FIG. 5.7.
JB
FIG. 5.8.
I
c) Extension au régime quasi stationnaire

Comme pour le théorème de Thévenin, l’extension au régime stationnaire est immédiate. Il suffit
de considérer, en régime sinusoïdal, en plus des conductances, les admittances offertes par les bobines et
les condensateurs (cf. chapitre 2), ce qui implique d’utiliser la notation complexe. La tension complexe
recherchée est donc donnée par l’expression :

MAS = avec fv = (UAB)oGn


Gn + G
dans laquelle G est l’admittance du dipôle de connexion et Gn l’admittance du système initial, mesu¬
rée entre les points A et fi .
Exemple : déterminons les caractéristiques du générateur de Norton équivalent aux bornes des
points A et fi , dans le montage étudié sur la figure 5.8. Calculons l’admittance équivalente en passivant
le circuit :
1 1 1 3 + 47-57 1 3-7 _ 3+7
Gn = -y'50 ' 30 “ X
w
“X
w

- 3 j~ 250
+ ;40 10 5/(3 + 4 /) 50 4

Quant à LN , on l’obtient aisément en cherchant le courant de court-circuit. Comme le condensateur est


court-circuité, on trouve :
2 0,2 4
LN — 30 soit LN = 0, 04exp(/0) avec tan </> = --
+ 40/ 3 + 4j
Un réseau linéaire entre deux de ses points A et B peut donc être représenté indifféremment par
un générateur de tension ou par un générateur de courant ; le passage d’une représentation à une autre
est illustrée sur la figure 5.9.

-g
c Zlh
A

en
P
©
I
Q
Zn Yn = —

r\j
Zn
C)
°
©
eTh
B

FIG. 5.9.
L.
O-
o
.4. — Représentation de Thévenin et représentation de Norton

a) Représentation d’un système linéaire

D’après ce qui précède, un système linéaire peut être représenté, entre deux de ses nœuds A et fi ,
relativement à son extérieur, soit par une source de tension, de f.e.m en et d’impédance Zn , soit par
une source de courant, de c.e.m LN = eTh/Zn et d’admittance YTh = 1jZTh
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 157

On a alors les deux équations suivantes reliant la tension u entre les bornes A et B et l’intensité
i du courant de A vers B (Fig. 5.10) :

u = en- Zni ou i = LN- Ynu


Le choix de l’une ou l’autre de ces représentations relève uniquement de la commodité. Lorsque Zn
est faible devant les autres impédances du circuit, le modèle de Thévenin sera privilégié car les effets de
Zjh seront négligeables (Fig. 5.10a). En revanche, on adoptera le modèle de Norton dans le cas inverse,
où c’est Yn = 1/Zn qui est faible devant les autres admittances du circuit (Fig. 5.10b), car ce sont les
effets de Yn qui seront négligeables.

i A i A

LN,
Zn

en
u
CD Yn u

B B
a) b)
FIG. 5.10.

b) Application à la simplification d’un réseau

Le passage d’une représentation à l’autre permet souvent de simplifier un réseau. C’est le cas
du montage de la figure 5.11a, lequel comporte, en régime stationnaire, deux résistances R\ et R2
alimentées par une source de tension, de f.e.m E et de résistance interne r , et par une source de
courant, de c.e.m J et de résistance R .

B h
r4 K I a K R'2
r

-g
A »>
* A 40 *2 40 «>40
c
Q
r\j
E

a) b)
I c)
° FIG. 5.11.
©
Pour déterminer l’intensité I\ du courant qui parcourt R\ , on commence par remplacer les en¬
£ sembles r , R\ en série et R , R2 en parallèle par, respectivement (Fig. 5.1 1b) :
CL
O
R2R
R\ =Rÿ+r et R'2 = R2//R = R2+R
Ensuite, on se ramène à une seule maille en remplaçant la source de courant par une source de tension
équivalente (Fig. 5.11c). On en déduit :
E-Rÿ
' R; +
158 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires

L’application du théorème de Thévenin entre les points A et B du montage donne évidemment le


même résultat :

(UAB)O ( UAB)O
h= avec RTh=R2//R = R'2 et (UAB)0 = E-lx(R2//R) = E-TR!2
Rn + Ri + r Rjh + R[
Exemple concret : E = 48 V , J = 12 mA , /?, = 1 kü , R2 = 2, 2 klî , r = 250 O , R = 10 kCL .
On trouve :

48 - 12 x 1,803
R'1 = 1,25 kft i?2 = 1, 8 kfl d’où 1 =
1 250 + 1 803
= 8, 6 mA

. 5 . — Effet de fermeture d’un interrupteur dans un circuit linéaire


a) Fermeture d’un interrupteur

Considérons deux points P et Q d’un réseau linéaire entre lesquels il existe, en régime station¬
naire, une différence de potentiel UPQ (Fig. 5.12), en raison des sources de tension ou de courant exis¬
tant dans le réseau.

P P

Réseau
linéaire K
Réseau
linéaire (Dî E=UPQ
Q Q
a)

P P

Réseau K Réseau (D|£


linéaire

Q
linéaire

Q
(Dî E

b)

o
FIG. 5.12.

Réunissons les bornes P et Q à celle d’un interrupteur K ouvert. La branche PKQ est donc carac¬
r\j
térisée par la tension UPQ et par un courant nul. L’état de cette branche ne change pas si l’on insère
° entre P et Q une source idéale de tension, dont la f.e.m E est précisément égale à UPQ , le pôle posi¬
©
tif en P et le pôle négatif en Q .
£ L’effet de fermeture de K revient à ajouter, en série avec la source idéale de tension précédente, une
CL
O
seconde source de tension identique mais en opposition. La différence de potentiel entre les deux points
est alors nulle, comme lorsqu’on ferme K .
Ainsi, la fermeture d’un interrupteur est équivalente à l’adjonction, au réseau comportant l’inter¬
rupteur ouvert K , aux bornes duquel la tension est UPQ , d’une source de tension idéale en opposition
avec UPQ .
Ce résultat se généralise aux signaux variables dans l’approximation des régimes quasi station¬
naires.
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 159

b) Application à la mesure de la résistance interne d’une pile par la méthode de Mance

Considérons le pont représenté sur la figure 5.13a dans lequel les résistances R\ et Ri sont
connues avec précision, Rv est une résistance variable, E est la f.e.m de la pile et P, sa résistance
interne. On réalise l’équilibre du pont, entre les points A et B , en cherchant la valeur de Rv qui an¬
nule le courant dans la branche AB . Désignons par UPQ la tension aux bornes de l’interrupteur et in¬
sérons une source de tension idéale de f.e.m EK = UPQ. Un tel système est équivalent au pont, avec K
ouvert.

4 4 4
Pile Pile Ri
R\ R\
y'
Pi
I ' ’jiP)
P
0 Q P A Q + P
0 Q

R> Rv P> Rv Rï Rv

B B B

© S'
K ©
EK EK
a) b) c)
FIG. 5.13.

D’après le théorème de superposition, un tel montage peut être considéré comme la superposition
de deux montages :
i) dans le premier (Fig. 5.13b), on maintient la pile et on passive la tension idéale en connectant
directement les points P et Q . Ce montage est équivalent au montage initial avec interrupteur fermé.
L’intensité du courant qui circule dans la branche AB est Ta> .
ii) Dans le second (Fig. 5.13c), on maintient la tension idéale EK et on passive la pile en la rem¬
plaçant par sa seule résistance interne. Ce montage est équivalent à un pont de Wheatstone. L’intensité
du courant qui circule dans la branche AB est JW . On sait qu’elle est nulle lorsque le pont est équili¬
bré, c’est-à-dire lorsque :
R\ Ri d’où Ri — Rv —
Ri
-g R2 Rv Rl
c
Q
rNJ
On en déduit que l’intensité I est égale à /(“) , que l’interrupteur soit ouvert ou fermé.
Une telle détermination de la résistance interne d’une pile, insérée dans l’une des branches d’un
° pont de Wheatstone équilibré (dans la branche AB ), avec un interrupteur K dans la branche PQ , est
©
connue sous le nom de méthode de Mance .
£ Application : Pi = P3 = 2 kfi et Rv = 14, 5 fl ; on trouve P, = 14, 5 fi .
CL
O
c) Extension au régime quasi stationnaire

Le résultat précédent s’étend sans précaution particulière aux circuits variables dans l’approxima¬
tion des régimes quasi stationnaires. Par exemple, considérons le circuit de la figure 5.14a dans lequel,
lorsque l’interrupteur K est ouvert (Fig. 5.14b), on mesure entre les points P et Q une tension effi¬
cace UPQ = 12 V , en présence des sources de tension, de f.e.m efficaces E\ et E2 inconnues, mais
avec les valeurs d’impédances données sur la figure.
160 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires

P P
24 n 24 a
E\
to t 48 a
12 V

Q Q 48 a
E2
JO c
70 a A r 70 a A ...h.... r

a) b)
FIG. 5.14.

On se propose de déterminer la variation de la tension entre les bornes A et fi de la bobine,


lorsqu’on ferme l’interrupteur.
Pour cela, ajoutons entre P et Q une source de tension de f.e.m 12 V , mais en opposition avec la
tension avant fermeture de K . La variation de tension recherchée est obtenue en calculant l’intensité du
courant que fait circuler cette nouvelle source de tension, lorsqu’on passive le circuit initial. On trouve
aisément cette intensité en appliquant le théorème de Thévenin. Il vient :
(UAB)O
A«4B = {r+jUû)i_ où i =
+ jL(o + Z77,
/•

La tension complexe {uAB)0 est, en choisissant r = 14 fl et L(o = 20 fl (Fig. 5.14b) :

(UAB)O = -12\/2
24
cos(wf) = — 4\/2cos(<wt) d’où i — —
4\/2 COS (ù)t)
24 + 48 100+720
Quant à l’impédance interne ZTh , elle vaut, puisque le condensateur est court-circuité :
24 x48
Zn = 70 + 24 = 86 0
+ 48
On en déduit la surtension mesurée lorsqu’on ferme K :

4\/2
A«4B = -(14 +720) IOO+720 cos(wr)
dont la valeur efficace est :
-g
53 1/2
c
14+720
Q WAB = 4 =4 = 2, 85 V
r\j 100+720 104
°
©
II. — CAS DES SOURCES COMMANDÉES
£ Jusqu’à maintenant les sources de tension ou de courant considérées étaient indépendantes. Or les
CL
O
composants actifs, tels que les transistors sont représentés par des schémas électroniques dans lesquels
des sources de tension ou de courant ont des caractéristiques qui, elles, dépendent des autres paramètres
du réseau. Par exemple, sur le montage de la figure 5.15, représentant un transistor (cf. chapitre 7), le
c.e.m de la source de courant dans la deuxième maille est proportionnel à l’intensité i, dans la première ;
il s’écrit précisément : L2 = (3 i_{ .
Lorsqu’on applique les théorèmes de Thévenin ou de Norton, la détermination de en , qui est la
tension entre les points A et fi d’une branche ouverte, ne pose pas de problème particulier.
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 161

Ri -, T*
He Ud Ri “2
PU
B
FIG. 5.15.

En revanche, celle de Zn par la passivation des sources d’un réseau, qui consiste à court-circuiter une
source de tension et à « coupe-circuiter » une source de courant, ne peut plus convenir. En effet, la sup¬
pression d’une f.e.m indépendante dans une branche impliquerait automatiquement celle de l’intensité i
dans une autre branche, ce qui reviendrait à annuler la f.e.m commandée. On évite cette difficulté en uti¬
lisant les deux méthodes suivantes de détermination de l’impédance de Thévenin, moins simples mais
valables, elles, dans tous les cas.

. . — Détermination de l’impédance de Thévenin


II 1

En présence de sources commandées, on peut déterminer l’impédance de Thévenin du réseau entre


les points A et B , de deux façons différentes plus ou moins commodes, selon la nature du réseau
considéré.

a) Méthode du courant de court-circuit

Le courant de court-circuit entre les points A et B est, comme on le sait, le courant qui parcourt
la branche AB lorsqu’on court-circuite ces deux points par un simple fil de connexion. En régime quasi
stationnaire sinusoïdal, le rapport de la f.e.m de Thévenin eTh sur son intensité donne précisément
l’impédance interne (Fig. 5.16) :
7 _~
Ç-Th
£ Th —
L

ZTh A i Ri Ri A
ai

-g
c
en icc
«î
Q
r\j
* B

FIG. 5.16. FIG. 5.17.


°
© Exemple : déterminons la f.e.m de Thévenin entre les points A et B du circuit, représenté sur la figure
5.17, dans lequel les éléments passifs sont des résistors ; le c.e.m de la source de courant est commandé
£ par l’intensité i de courant qui parcourt la résistance R\ . La branche AB étant ouverte, on trouve
CL
O aisément que en = e . Quant au courant de court-circuit, il a pour expression, avec les notations de la
figure :
icc = i(l + a)
avec i est tel que e = R\i + R2iCc Il en résulte :

Ri e e(l + ai)
e — icc ( Ri + 1 d’où icc = R2+Ri/(l+a) ~
+a R2(l+a)+Ri
162 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires

On en déduit la résistance de Thévenin :


R
*»=?lcc-=R2 + T±-
1 + ac
i

b) Méthode du générateur auxiliaire

Neutralisons les f.e.m indépendantes et connectons un générateur de f.e.m eg entre les points A
et fi . Si l’intensité du courant débité par le générateur est ig , l’impédance de Thévenin est (Fig. 5.18) :

Zn =
4

Zn A

en
B
\e8
FIG. 5.18.

Exemple : reprenons le circuit de la figure 5.17. Le courant i satisfait aux deux équations suivantes :

ig = -(1+ a)i
avec i tel que eg = R2[g — R\ i.Il en résulte :
Ri Ri
-g
~
4 "*~ 1 + a ig d’où ZTh = R2 + 1
+a
Remarques : 1) On retrouve évidemment l’intensité icc en résolvant le circuit simple considéré, avec
A et fi reliés par un fil de connexion. En effet, on a alors :

-g Ri e
c icc = (1+ a)i et e = R{i+R2 icc = R2 icc +—— icc
1+a
d’où icc =
R2 + /?,/(!+ a)
Q
r\j
2) La méthode de passivation de toutes les sources, ici inadaptée, aurait donné pour ZTh ,
° les résistances étant en série : ZTh = R{ + R2 et donc icc = ej(R\ + R2) comme valeur
©
de l’intensité, ce qui est inexact.

ci
O
. . — Applications
II 2

a) Générateur de Thévenin associé à un transistor

La figure 5.19a représente le schéma équivalent simplifié d’un transistor. La f.e.m du générateur
équivalent de Thévenin, que l’on obtient en l’absence de branche AB extérieure, a pour expression :

en = -Z2/3ib avec ib = Z, d’où eTh = -ÿr-u,


Z,
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 163

Quant à l’impédance Zn , on la trouve en déterminant l’intensité du courant de court-circuit. Pour cela,


on relie les bornes A et B par un simple fil de connexion (Fig. 5.19b). Il vient :

= -PU = d’oùUZTh = = Z2 -Pÿ


Z, L,

Ordres de grandeur : avec le transistor bipolaire NPN 2N2219, pour lequel :

/3=m Z2 = 5kfl Z\ = 2, 5 kfl et ue = 25 mV


on trouve :
en = -360 K, = -9 V et Zn = 5 kü

h Zi ib Z, ?
Ue Z2 Ue Z2 icc
\P‘b T» <Pîb

a) b)
FIG. 5.19.

b) Générateur de Thévenin associé à un réseau avec bobines couplées

Un exemple de circuit à sources commandées est fourni par le couplage de deux bobines (cf.
chapitre 1 1). Proposons-nous de déterminer les caractéristiques du générateur de Thévenin entre les
points A et fi du réseau représenté sur la figure 5.20.

«1 fil) ri f
i2\ L2,r2
wm
e\ 1 z' 2 Z2
; 1 !
B
FIG. 5.20.
-g
c
Q
Dans la maille 1 (respectivement 2 ) apparaît une f.e.m supplémentaire proportionnelle à la varia¬
r\j tion de l’intensité du courant qui circule dans le circuit 2 (respectivement 1 ) et au coefficient d’induc¬
tance mutuelle M , lequel est positif ou négatif selon le sens des enroulements (cf. Électromagnétisme).
° Les deux équations du réseau s’écrivent donc :
©

£ dii di2 di2 d/i


dt + d / +
+ Li -j-j-
e\ = rn'i M-jy Z\ (ii — 12) et 0 = r2i2 + fi2 -77 + M + Z2i2 — Z\ (i) i2) —

a. dr
O

ce qui donne, en régime sinusoïdal et en notation complexe :

«1 = (n +;ÿi")li +jMioi2 + Zi(ij - i2) et 0 = (r2 +jL2(ü)i_2 +jM(oi_{ + Z2ï2 - Zi(ij - i_2)
La résolution laborieuse de ces équations fournit l’intensité i2 et donc la f.e.m de Thévenin selon :

i-Th — i2
164 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires

On trouve Zn en déterminant , lequel s’identifie à i2 si Z2 = 0 :

e\ = (fi +jM(oicc + Zx (i, - iÿ) et 0 = (r2 +jL2ù))icc +jM(oil -


Zx (/, - iÿ
Exemple : plaçons-nous dans le cas concret où la pulsation est telle que :

L\OJ = L2to = 5 fi MùJ = -4 n Z, = (3 - 4/) O et Z2 = 5 ü


En outre, rx = r2 ~ 0 et em = 10 V . Le système numérique à résoudre est alors le suivant :
it,m(3 +j) - 3i2,m = 10 3h,m - (8 +j)h,m = 0

On trouve :
30 150
*2,m — et —Th,m —
14+11i 14 + 11j
Pour déterminer le courant iÿ. , il faut résoudre le nouveau système :

M3 +7) - = 10 31,,m - (3 =0
3L
On obtient :
30 Ç-Th 150 -l+6j -l+6j
îcc,m -1+6j 14+11j 30 14+11j
Ainsi, le générateur équivalent de Thévenin est caractérisé par :

—Th,m —
150
14+11j
= (6,62 —y 5, 2) V et ZTh = 5ÿÿ = (0,8 +; 1,5) O

III. — ANALYSE DES RÉSEAUX


Analyser un réseau, c’est-à-dire un circuit comprenant un nombre suffisant de mailles, c’est mettre
en œuvre une méthode qui permet de connaître son état électrique, présent et futur.

. . — Variables d’état d’un réseau électrique


Ill 1

TJ
a) Inconnues du réseau
c
Considérons un réseau tel que celui représenté sur la figure 5.21, lequel est un pont de Wheatstone
Q
fN
modifié, qui comporte six branches (b = 6), contenant chacune un résistor, et quatre nœuds N\ ,N2,N2
et A4 (n = 4).
° La connaissance des intensités des courants, dans les b branches du réseau, détermine l’état élec¬
©
trique du réseau, puisque les tensions entre deux points quelconques du réseau s’en déduisent, en appli¬
£ quant les relations entre courant et tension aux bornes de chaque dipôle.
CL
O En fixant arbitrairement un potentiel de référence, origine des tensions dans le circuit, que l’on
appelle la masse, le nombre total Nt de variables inconnues du réseau est la somme des b intensités
4/ des courants qui circulent dans les branches NÿNi , délimitées par les nœuds A* et A/ , et des n — 1
tensions de nœud :
A, = b + n - 1

Le circuit de la figure 5.21 comporte A, — 6 + 4— 1 = 9 variables inconnues, 6 courants et 3


potentiels de nœud.
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 165

El ©Dn
%
i >i r2>,
h
Ni •Ni
/?3 N4 RA
*6. ©
*6
"© B

£3
FIG. 5.21.
b) Variables d’état
Les b variables d’intensité du réseau ne sont pas indépendantes, car elles sont reliées entre elles
par les lois de Kirchhoff relatives aux nœuds et aux mailles.
Appliquée aux n nœuds du circuit, la loi des nœuds fournit n équations, dont seulement n 1
sont indépendantes. En effet, aux deux extrémités d’une même branche A*N/ , le courant iki converge
en Ni et diverge de Nk . Par conséquent, en considérant les courants externes à cette branche, au nombre
de j au nœud Nk et de / au nœud Ni , la loi des nœuds en ces points s’écrit, respectivement :
/
Ikl “l" £m*'m — 0 et îkl + £mîm — 0
m=1 m=1

où em traduit l’orientation des courants im . La somme, membre à membre, des n équations de nœuds,
donne l’égalité 0 = 0, puisque chaque courant apparaît deux fois avec des signes opposés, ce qui retire
une équation au décompte initial.
Ainsi, le nombre Ne de variables indépendantes d’un circuit électrique, appelés variables d’état,
qui déterminent toutes les autres grandeurs électriques, est relié aux b branches et n nœuds du système
par la relation :
Ne —b— (n — l)=b — n+\
Dans le réseau de la figure 5.21 le nombre de variables d’état est donc : Aÿ = 6- 4 + l = 3.
-ri
c
Q
. . — Analyse des réseaux linéaires
III 2
r\j a) Réseaux linéaires
° Dans les circuits linéaires, qui sont constitués uniquement de dipôles linéaires et de générateurs de
©
tension ou de courant, les relations courant-tension aux bornes des dipôles du circuit se réduisent à des
£ relations affines, en présence de f.e.m ou de c.e.m, ou à des relations de proportionnalité :
CL
O i) entre grandeurs stationnaires en régime établi, ( U = RI);
ii) entre grandeurs complexes en régime sinusoïdal forcé dans l’ ARQS (u = Zi),
iii) entre les transformées de Laplace des courants et des tensions, en régime variable quelconque
dans l’ARQS ( TL{«} = Z{p) TL{ï} ).
Dans ces conditions, les équations issues des lois de Kirchhoff deviennent des combinaisons li¬
néaires des grandeurs inconnues. Le formalisme matriciel est alors particulièrement adapté au traite¬
ment des réseaux linéaires.
166 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires

b) Méthodes d’analyse

Les méthodes d’analyse des réseaux visent soit à trouver l’ensemble des b courants de branche,
soit à connaître l’ensemble des n — 1 potentiels de nœud ; les grandeurs inconnues restantes, tensions
de nœud ou courants de branche, se déduisent évidemment des relations tension-courant aux bornes des
dipôles du circuit.
Il existe principalement trois méthodes d’analyse équivalentes qui, par des écritures spécifiques des
lois de Kirchhoff, permettent d’obtenir toutes les grandeurs électriques d’un réseau :
i) l’analyse par les courants de branche, qui cherche à accéder aux b intensités des courants dans
les branches du circuit,
ii) l’analyse par les tensions de nœud qui conduit à déterminer les n — 1 tensions de nœud, un
nœud étant choisi comme référence des tensions,
iii) l’analyse par les courants de maille qui, en introduisant Ne — b — n +
1 courants fictifs
indépendants, de maille, permet d’accéder aux courants dans les branches du circuit.
Nous nous proposons dans la suite de mettre concrètement en œuvre ces méthodes sur l’exemple de
la figure 5.21, avec les valeurs suivantes des caractéristiques des composants : R(, = 1 kfl , R\ — 1 kfl ,
R2 = 10 kfl , R3 = 10 kfl, R4 = 10 kfl, R5 = 1 kfl, E, = 5 V , E3 = 12 V , 12 = 10 mA et
R2I2 = 100 V.
Notons que les sources, réelles, sont représentées par un générateur de tension ou de courant avec
sa résistance interne.

.
III 3 . — Méthode des courants de branche

Pour déterminer les intensités des b courants de branche, on exprime d’abord les n — 1 relations
indépendantes issues de la loi des nœuds, écrites en fonction des courants de branche. On complète
ensuite le système d’équations par b - n + 1 relations, issues de la loi des tensions appliquée à un
même nombre de mailles dans le circuit. Afin que les équations obtenues ne soient pas redondantes, le
choix des mailles doit inclure toutes les branches qui comportent des sources, ces dernières ne pouvant
évidemment pas être sans effet sur le réseau.
Notons qu’il est impossible d’appliquer la loi des tensions à une branche du circuit constituée d’une
TJ
source parfaite de courant, puisque la tension à ses bornes dépend du reste du circuit. En revanche, le
c
courant dans la branche est connu, ce qui réduit d’une inconnue le système d’équations. Il suffit donc
Q
de choisir b — n mailles qui ne comportent pas cette source de courant pour compléter le système
CH d’équations (cf. Exercices).
°
©
a) Mise en équations
?
CL
o
La loi des nœuds, en Ni , N2 et N4 par exemple, donne trois (n — 1 = 3), équations indépen-
dantes :
—il + h + k = 0 en N1
il + i2 + 15 = 0 en N2
h +U+h = 0 en N4
Appliquons alors la loi des tensions dans trois (b — n + l = 3), mailles choisies parmi les sept que
compte le réseau. Les mailles N\N2N2BA , N\N2N4 et N2N2N4 conviennent puisqu’elles englobent
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 167

toutes les sources. En veillant à l’orientation algébrique des courants, on trouve :

E\ - R\iy + R2{i2 — T2) + £3 — = 0


Ei - Rih + R5i5 - R3i3 = 0
Riiji — Ti) + R4U R5I5 — = 0
ce qui donne, en séparant les termes de source :

Rih — Rih + Rbi(> = Ei + ET, — R2T2


R\ii + R3i3 - Rsh = E\
Riii + Æ4/4 — /?5i*5 R1I1
Le système linéaire précédent, constitué par les six équations de branche, peut ainsi se mettre sous la
forme matricielle :
=M m
dans laquelle [i] est le vecteur colonne des courants de branche, [5] le vecteur colonne des sources et
[Z] la matrice impédance. Cette équation s’explicite selon :

1 10010
01001' R.l 0
0
h
001110 h 0
Ri —R2 0 0 0 R(, i4 Ei + E3 - R2Ti
Ri 0 R3 0 — R$ 0 Î5 Ei
0 R2 0 /?4 — /?5 0 A Rih
b) Résolution du système
Les méthodes de résolution du système d’équations linéaires précédent sont nombreuses. En pra¬
tique, il est efficace d’utiliser une calculatrice scientifique, ou mieux un logiciel de calcul qui inverse la
matrice des impédances et donne :
M = [zr'[s]
On trouve les valeurs suivantes des intensités en mA :
il « -4, 38 i2 « 7, 36 i3 « 0, 64 i4 « 2, 34 i5 « -2, 98 i6 « -5, 02

III. 4 , — Méthode des tensions de nœud


TJ
c
Une fois choisi le nœud de référence, on détermine les valeurs des n — 1 tensions de nœud, en
Q exprimant les n — 1 relations issues de la loi des nœuds en fonction des tensions de nœud.
fN
a) Mise en équation
s
© Choisissons l’origine des potentiels en N\ . La loi des nœuds en N2 , N3 et N4 donne :
Y\{E\ — U2) + 15(1/4 — U2) + Y2(U3 — U2) +X2 = 0
£
CL Y4(U4 - Ui) - Y2(U3 - U2) -12- Y6(U3 + El) = 0
O
Y3(U4-0) + Y5(U4-UI) + Y4(U4-U3) = 0
ce qui s’écrit aussi, en séparant les termes de source :

(7, + Y2 + YS)U2 - Y2U3 - Y5U4 = T1 + Y1E1


-Y2U2 + (Y2 + Y4 + Y6)U3-Y4U4 = - i2 - Y6E3
-y5t/2-y4t/3 + (y3 + r4 + y5)t/4 = o
168 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires

b) Écriture matricielle
Le système linéaire constitué par ces trois équations peut se mettre sous forme matricielle :
[Y][U\ = [5]
dans laquelle [U] est le vecteur colonne des tensions de nœud, [5] le vecteur colonne des sources et
[7] la matrice admittance :
y, + Y2 + Y5 -Y2 -Ys U2

J2 + y,£,
'

-Y2 Y2 + Y4 + y6 -YA U3 -i2 Y6E3-

-Y5 -YA y3 + y4 + y5J \uA_ o


Comme la matrice des admittances est simple et symétrique, cette méthode est remarquablement
efficace. Notons les points suivants :
i) un élément diagonal Yu de la matrice des admittances est la somme des admittances reliées au
nœud Nk ,
ii) l’élément non diagonal Yu est égal à l’admittance de la branche NÿNi changée de signe,
iii) la ligne k du vecteur colonne des sources est la somme des c.e.m qui aboutissent au nœud
Nk , avec la convention habituelle consistant à compter positivement les courants dirigés vers le nœud et
négativement les courants qui en sortent.

Remarque : Si une branche comporte un générateur de Thévenin, il est nécessaire de convertir ce


dernier en son générateur de Norton équivalent.

c) Résolution du système

La résolution numérique donne : U2 ?» 9, 38 V , U3 ?» — 17, 02 V et t/4 « 6,40 V . On déduit


l’intensité des courants de branche à l’aide des relations courant-tension dans chaque branche :
EI-U2 « U3-U2 « 7, 36 mA VA
h= R1
-4, 38 mA h = Z2 + i3 = — ?» 0, 64 mA
R2 R3
VA t/3 UA~U2 ?» —2, 98 mA UI+E3 ?» —5,02 mA
*4 = ?» 2, 34 mA h= k=
RA R5 Rà

III. 5 . — Méthode des courants de maille


Cette méthode consiste à effectuer, directement sur le circuit, un changement de variables, en in¬
TJ
troduisant Ne variables d’état, homogènes à des intensités, appelées courants de maille. Ces derniers,
C

Q
qui ne correspondent à aucun courant réel, sont construits en choisissant Ne mailles, parcourues par ces
fN courants de maille d’intensité im>n .

° L’application de la loi des mailles aux branches communes de deux mailles adjacentes, permet de
© calculer les courants de maille. Aussi cette méthode est-elle dite des mailles adjacentes.
Enfin, avec le théorème de superposition, on relie les courants de maille aux courants de branche.
£
CL a) Mise en équation
O

Les mailles choisies sont représentées sur la figure 5.22. La loi des tensions, appliquée aux mailles
N\N2Na, N2N3Na et N\NAN3BA parcourues respectivement par les courants de maille im,i , im,2 et
im,3 , donne :
E\ R\im,\ Rsij-m,! im,l) R3(im,3 *m,l ) — 0
—R2(lm,2 + %2) + — imj) + R3(im,\ ~ im,2) = 0
E3 — Rôîm,3 + ~ *’m,3)
+ — im,3) = 0
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 169

ce qui s’écrit, en séparant les termes de source :


(R 1 + + Rs) im,1
Rsim,2- = El
~

-R5Îm,l + (R2 +R4+R5) îm,2 ~ &dm,3 = ~R2T2


R?>lm,\ — + (7?3 + #4 + Rb) im>3 = £3

Notons sur la figure 5.22 que /, = imA , i2 = -im,2 , h = im,1 - im,3 , 4 = im,3 -
im,2 , h = im,2 ~ im, î
4 4i,3 •

£i
X2
W2 A

il ( 2) h

13 /?3 /?4 *4
Tÿ4
Ni N3

A
16 i?6
e Ei
B

FIG. 5.22.

b) Écriture matricielle
Le système linéaire précédent peut aussi se mettre sous la forme matricielle [Z] [im] = [5] , dans
laquelle [im] est le vecteur colonne des courants de maille, [5] le vecteur colonne des sources et [Z] la
matrice des impédances. En explicitant, on obtient :

Ri + Ri + R5 Rs Ri m, 1 Ei
Rs /?2 + £4 + R5 RA m,2 R2T2
-R3 -RA R3 + RA + Rô_ _i/n,3_ E3

La forme des matrices obtenues est ici aussi remarquablement simple. Notons les points suivants :
-ri
c i) l’élément diagonal Zkk de la matrice des impédances est la somme des impédances de la
Q maille k,
r\j ii) l’élément non diagonal Zki est égal à l’impédance de la branche commune aux mailles M.k et
° Mi, affectée d’un signe positif si les courants des deux mailles parcourent la branche dans le même
© sens, et négatif dans le cas contraire ;
•M
iii) la ligne k du vecteur colonne des sources est la somme des f.e.m de la maille Mk , affectées
£
CL
d’un signe positif si le courant de maille imtk sort par la borne positive, d’un signe négatif dans le cas
O
contraire. Notons alors que, si une branche comporte un générateur de Norton, il devient nécessaire de
le convertir en son générateur de Thévenin équivalent.

c) Résolution du système

La résolution numérique donne les intensités suivantes des courants de maille :

im,1 = -4,38 mA im,2 = -7, 36 mA im,3 — — 5, 02 mA


170 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires

On en déduit, à l’aide du théorème de superposition, les courants de branche selon :

h = im,1 = -4,38 mA h = -im,2 = 7, 36 mA *3 — im,1 im,3 — 0) 64 mA

U = im,3 — im,2 = 2, 34 mA h = im, î — im,2 = —2, 98 mA *6 = *m,3 — —5, 02 mA

. . — Comparaison des méthodes d’analyse des réseaux


III 6
L’analyse par les courants de branche a l’avantage de conduire directement à la détermination de
tous ces courants, mais au prix d’une résolution d’un système d’ordre élevé ( b = 6 ). L’utilisation des
tensions de nœud ou des courants de maille présente, elle, l’avantage d’introduire un nombre plus faible
d’inconnues indépendantes (b — « + 1 = 3); les courants de branche sont alors calculés en combinant
les tensions de nœud ou les courants de mailles obtenus.

IV . _ UTILISATION DE LA TRANSFORMÉE DE LAPLACE


En appliquant les propriétés de la transformée de Laplace (cf. annexe 3) aux équations définis¬
sant les relations tension-courant des dipôles passifs, résistor, condensateur et bobine, s’introduisent na¬
turellement les impédances symboliques de ces composants, avec lesquelles les théorèmes précédents
d’analyse des circuits s’appliquent sans modification essentielle.

. . — Impédance symbolique d’un résistor


IV 1
La relation UR = MR , entre la tension UR aux bornes du dipôle et l’intensité IR du courant qui le
traverse, donne, en prenant la transformée de Laplace des deux membres :

VR(P)
UR(P) = RIR(P) d’où ZR(P) = =R
h(p)

. . — Impédance symbolique d’un condensateur


IV 2
De la même manière, la valeur de l’impédance symbolique Zc{p) d’un condensateur de capacité
C , s’obtient à partir de la relation entre la tension uc et l’intensité ic du courant qui la traverse. On
sait que l’on a :

Uo
TJ
c «c(0 - Mc(0) = ic(0d''
Q

CH Or la transformation de Laplace d’une fonction Jg(t) est reliée à celle de sa dérivée g{t) par l’équation
S (cf. annexe 3) :
© TL + P
avec G(p) = TL{*(r)}
2 ce qui donne dans l’exemple d’un condensateur, de charge initiale (à t = 0 ) Cuç{0) :
CL
O

Uc{p) = hM + ou Ic{p) = CpUcip) - Cuc(0)


Cp P
En introduisant l’impédance symbolique du condensateur :

I
Zc(p) = TT
Cp
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 171

les relations précédentes deviennent respectivement :

Uc{p) = Zplcip) + et Ic(p) = CpUc{p) - Cuc(0)

Sur la figure 5.23a on a dessiné le schéma symbolique équivalent du condensateur, avec la condition
initiale uc(0)/p représenté par un générateur en série dont la tension indicielle correspondante s’écrit
«c(0) Y(t) . En b, le schéma s’appuie sur la deuxième équation ; la condition initiale Cuc(0) est traduite
par un générateur de courant impulsionnel d’expression Cuc{0) 5(f) (cf. annexe 2).
l/Cp
l/Cp «c(0)/p
!c{p)
ll-e Ic(p)
Cuc(0)
Uc(p) CD
Ucip)
a) b)
FIG. 5.23.

Remarque : On peut vérifier l’homogénéité des équations précédentes en notant que p a la dimension
de l’inverse d’une durée, U{p) celle du produit d’une tension par une durée et I(p) celle
du produit d’un courant par une durée, c’est-à-dire d’une charge.

. . — Impédance symbolique d’une bobine


IV 3
On sait que la relation entre la tension uL aux bornes d’une bobine, d’inductance L , et l’intensité
du
il courant qui la traverse s’écrit :
uL =Æ
dt
Comme la TL d’une fonction est reliée à celle de sa dérivée par l’équation (cf. annexe 3) :

TL =pG(p) -g(°) avec G(p) = TL jg(f)|


Il vient, en prenant la TL de l’équation de départ :
-g
c
UL(P) , k(o)
Q UL{p) = L[ph(p) - iL(0)] = Lphip) — L iL(0) OU hip) = +
rNJ Lp P
° En introduisant l’impédance symbolique ZL(JJ) d’une bobine :
©

2 ZL{p) = Lp
CL
O
les équations précédentes s’écrivent :

UL(p)0)= ZL(p)h(j>)
et IL(p) = - LiL(
ZL{P) +—
P
On en déduit deux représentations de la bobine : sur la figure 5.24a, on prend en compte le courant initial
en introduisant un générateur de tension impulsionnel, de f.e.m —Lii(0) S(t) ; en b, on représente ce
courant par un générateur de courant indiciel de c.e.m Y(t) .
172 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires

Lp
WW
h(p)
«r@
L/>

UL(P)
UL(0) h{p)

UL(P)
îL(0)
h
a) b)
FIG. 5.24.

. . — Application au filtre passe-bas RC


IV 4

On sait que l’équation différentielle linéaire et du premier ordre, à laquelle satisfont de nombreux
systèmes électroniques, dont le filtre passe-bas type RC de la figure 5.25 (cf. chapitre 4), se met sous la
forme :
avec T. = RC
dt
En prenant la transformation de Laplace des deux membres de cette équation différentielle, on obtient,
avec les notations habituelles :

E(P) Uo
Te [pS(p) - J(0)] + S(p) = E(p) soit S(p) = où Uo — s(0)
1 + PTC P + 1 /TC

représente l’influence de la charge initiale du condensateur.

R R

1
e(t) C s(0 E(p)| ?Î(DC" s(p)

FIG. 5.25. FIG. 5.26.

Remarque : On retrouve ce dernier résultat en remplaçant la résistance et le condensateur par leurs


c
impédances symboliques. Le circuit de la figure 5.25 se transforme selon la figure 5.26, où
Q
la tension UoY{t) traduit la charge initiale du condensateur. En effet, avec des diviseurs
r\j
des tensions E(p) et Uo{p) , on obtient :
°
© 1/(Cp) R E(p)
s(p) = E(p) +
UQ
soit S(p) =
Uo
R+l/(Cp) +
2 P R+l/(Cp) 1 +prc P+I/TC
CL
O puisque TC = RC .

a) Réponse transitoire à un échelon de tension

À un signal d’entrée, de type échelon de tension e(t) = emY(t) , le circuit donne la réponse sui¬
vante :
em Uo puisque E{p) — —
p(prc+ 1) + p + \/TC
S{p) =
P
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 173

Il vient en décomposant S(p) en éléments simples :


A B UQ m I" A(ÿ_+jjTc)_yBp U0
%) = -
Tc \p P + 1/Tc
+ P+\/TC _ £TC[ P(P+\/TC) P+1/TC
soit :
em \P(A+B)+A/TC
c.,_x U0
re[ p(p+ 1/TC)
W P+ 1/TC
On obtient, par identification, A — —B — TC , et donc :

i Uo
s(p) = em
G P P+ 1/TC
+P
+ 1/Tc
on en déduit le signal s(f) pour t > 0 , en prenant la TL inverse (cf. annexe 3) :

s(t) = em 1 - exp
TC
t
+ UQ exp H)
b) Réponse transitoire à un signal sinusoïdal

Appliquons à l’entrée du système défini par la fonction de transfert H(j(o) , à un instant pris comme
origine, un signal sinusoïdal e(t) = em cos(W) . Cherchons à déterminer le signal de sortie correspon¬
dant. Il vient, en utilisant les résultats précédents :
Uo
S(p) = —
TC
P
(p+ 1/tc)(p2 + (O2) P+1/TC
puisque E(p) = em-rÿ-I
ce qui s’écrit aussi :
A , Bp + C\ Uo
SW =
"VPT17F. p2 + a>2) P+ 1/TC
On détermine les trois coefficients A , B et C en réduisant au même dénominateur et en identifiant :
A Bp + C _ A{p2 + (o2) + (Bp + C)(p + 1/TC)
+ p2
P+\/TC + (o2 (p+ l/rc)(p2 + &»2)
soit :
(A + B)p2 + Aco2 + C/TC + p(C + B/ TC) UQ
S(p) =
T3 (P+\/TC)(P2 + ù)2
P+\/TC
C
On en déduit :
Q B
fN A +B = 0 A(o2 + — = 0 et C+ — = 0

--
Tc Tc
° d’où :
© C B I CQ2T2C
A — —B = —
b)2TC
hC=c +1 = 1 et C=
Tc 1 + ù)2T2
2
CL
o
Finalement, en exprimant A et B en fonction du seul facteur C qui ne dépend que de ((OTC)2 , on
obtient :
c( emU 1 p + ù)2TC Uo
+
\

p + 1/TC '
P2 + (si1 P + 1/Tc
ce qui se simplifie selon :

em p + (Q2TC Uo
s(p) —
1 + ù)2T2 +
P+1/TC p2 + 2 (O
P+ 1/TC
174 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires

Il vient alors, en revenant au signal s(t) (cf. annexe 3) :

em t t
s{t) = cos(<yf) + <oTc sin(ûtf) — exp + UQ exp
1+ ù)2T2 Tc Tc

En faisant tendre t vers l’infini, on restitue évidemment le régime établi, (cf. chapitre 4) :

s(tH
1 + O>2T2 jcos(û)t) + (OTC sin(<yt)J .
On voit que le calcul opérationnel permet d’obtenir globalement la réponse complète du circuit, en
régime transitoire et en régime établi.

CONCLUSION
Rappelons les résultats essentiels que sont les théorèmes de superposition, de Thévenin et de Nor¬
ton, ainsi que les méthodes d’analyse des réseaux linéaires.
1) Le courant produit dans une branche par un ensemble de générateurs est la somme des courants
produits par chacun d’eux, les autres étant remplacés par des courts-circuits pour les sources de tension
et par des coupe-circuit pour les sources de courant.
2) Selon le théorème de Thévenin, le courant dans une branche a pour expression, en régime stationnaire
ou quasi stationnaire :
(üAB)O
i=
Zn + Z
dans lequel ZTh est l’impédance du système initial, mesurée entre les points A et B, une fois les
générateurs passivés.
3) Selon le théorème de Norton, on a en régime stationnaire ou quasi stationnaire :

i/V I
Ü\B — avec kN = icc = (üAB)O ZTh et Yn = R

Yn + Y Th

dans laquelle Y est l’admittance du dipôle de connexion et Yn l’admittance du système initial passivé,
entre les nœuds A et B .
TJ
C
4) La fermeture d’un interrupteur dans un circuit linéaire est équivalente à l’adjonction, dans la branche
Q comportant l’interrupteur ouvert K aux bornes duquel la tension est UPQ , d’une source de tension
CH idéale en opposition avec UPQ .
° 5) Avec des sources commandées, les théorèmes de Thévenin et Norton sont toujours valables pourvu
© que les systèmes soient linéaires. Cependant la méthode de détermination de l’impédance de Thévenin
par passivation des sources ne convient plus ; on doit lui substituer soit la méthode du courant de court-
£ circuit, soit celle du générateur auxiliaire :
CL
O

Zn = -P- ou Zn = k
iee 4
6) Concernant la détermination de l’état électrique d’un réseau, l’analyse est conduite à l’aide de trois
méthodes qui s’appuient largement sur l’efficacité du calcul matriciel.
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 175

EXERCICES ET PROBLÈMES

P5- 1. Théorème de superposition

Le circuit de la figure 5.27 comporte deux sources de tension, de f.e.m respectives E\ — 12 V,


E2 = 24 V , et une source de courant de c.e.m J = 10 mA .
1. a) Calculer l’intensité /(“) du courant qui parcourt la branche AB , de résistance R, lorsque
seule la source de f.e.m E\ est activée.
b) Même question pour l’intensité 1ÿ du courant qui parcourt la branche AB , lorsque seule la
source de f.e.m E2 est activée.
c) Même question pour l’intensité /M du courant qui parcourt la branche AB , lorsque seule la
source de c.e.m T est activée.

2. En déduire l’intensité du courant qui parcourt la branche lorsque les trois sources sont activées.
Trouver sa valeur sachant que R — 1 kfl .

3. Retrouver l’intensité du courant qui circule dans la branche AB en déterminant la f.e.m ETh et
la résistance RTh du générateur équivalent de Thévenin.

4. Toutes les sources étant activées, calculer la puissance reçue par chacun des dipôles. Commenter.

Q
P
P
CD R
CD E2

B
FIG. 5.27.
-g
c
Q
r\j P5- 2. Réseau en régime stationnaire
°
© On considère le réseau en régime stationnaire représenté sur la figure 5.28.

£ 1 . Calculer, à l’aide des lois de Kirchhoff, les intensités des courants dans les différentes branches,
CL sachant que la f.e.m de la source de tension est E = 6,4V.
O

2. Quels sont les générateurs de Thévenin et de Norton correspondants, entre les nœuds A et fi du
réseau ?

3. Entre A et 6 , on connecte une charge résistive. Quelle doit être la valeur de sa résistance R
pour que la puissance dissipée dans la charge soit maximale ? Calculer la puissance correspondante.
176 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires

h 40 a 160 Cl Ei
ÎCD * •Lÿ-©
E2
D
160 a
6,4 V
ÎO 320 a
R

ii ÏJ R

FIG. 5.28. FIG. 5.29.

P5- 3. Courant stationnaire dans un ampèremètre

Le réseau de la figure 5.29 associe un montage potentiométrique, de f.e.m E\ , et un montage


diviseur de tension, de f.e.m E2 . On connecte le curseur C et le point D aux bornes d’un ampèremètre
de résistance interne r .
1. Trouver, en appliquant le théorème de Thévenin, l’intensité / du courant qui parcourt l’ampè¬
remètre, en fonction de E\ , E2 , R\ , R2 , R et x , rapport de la résistance du conducteur AC sur
Ri-
2. Pour quelle valeur de x , I s’annule-t-il ? Effectuer l’application pour E\ = 3 V , E2 = 6 V ,
R = 100 fl et R2 = 400 fl. Retrouver ce résultat directement, sans prendre en compte la première
question.

P5- 4. Bolomètre à pont de Wheatstone

Un bolomètre à pont de Wheatstone est un instrument qui permet de mesurer la température T


d’un corps, à partir de la variation de la résistance du conducteur ohmique que l’on met en contact avec
ce corps. Initialement, les quatre résistances sont égales à R et le pont, alimenté par une source de
tension de f.e.m E , est équilibré.
1. En utilisant le théorème de Thévenin, trouver l’intensité du courant qui circule dans le milliam-
pèremètre, de résistance r , placé dans la branche AB de recherche d’équilibre, lorsque la valeur de
-d l’une des quatre résistances varie faiblement : ( AR <C R) .
c
Q 2. Les conducteurs ohmiques étant en platine, la résistance varie avec la température absolue T
r\j selon la loi :
° R[T) = /?0[1 + A(T - 7o)] avec T0 = 273, 15 K
©
Dans le montage, E = 12V, R — 100 fl et r = 2 fl, à la température ambiante Ta — 293, 15 K .
£ Expérimentalement, en plaçant l’une des résistances en contact avec le corps considéré, à la température
CL T , le milliampèremètre détecte un courant de 0, 1 mA . Sachant que A = 4 x 10-3 K-1 , quelle est la
O
température recherchée ?

P5- 5. Rôle d’un interrupteur dans un pont de Wheatstone

On se propose d’analyser l’ouverture et la fermeture d’un interrupteur K dans la branche diagonale


AB d’un pont de Wheatstone, comportant trois résistors, de résistances R\ , R2 et Rj connues avec
précision, et un quatrième composant, de résistance inconnue R4 (Fig. 5.30) ; R\ et R2 sont fixées,
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 177

alors que l’on peut faire varier Ri . Le pont est alimenté, entre les points P et Q , par une source de
tension stationnaire, de f.e.m E et de résistance interne négligeable.

Ri Ri

P
V Q

R> RA
B

©E
FIG. 5.30.

1. a) Établir, en fonction de E , R\ , R2 , Ri et R4 , l’expression de la tension entre les points A


et B , mesurée avec un voltmètre de très grande résistance interne, K étant ouvert.
b) Dans ce montage R\ = R2 = 2 kfl . On fait varier Ri jusqu’à réaliser l’équilibre du pont ; on
obtient cet équilibre pour la valeur (Ri)e = 804 fl . En déduire la valeur de R4 .
2. a) Dans le montage précédent, avec K ouvert et E = 1, 23 V , on donne à la résistance du
troisième composant, une valeur Ri différente de la valeur d’équilibre (Ri)e , sans modifier les autres
éléments. On constate alors expérimentalement que la tension UAB vaut 0, 5 V . Calculer les courants
qui circulent dans les différentes branches du pont, ainsi que la valeur de Ri .
b) En appliquant le théorème de Thévenin, calculer l’intensité 70 du courant qui parcourrait le
conducteur reliant les points A et B , si on fermait K .
c) En présence du générateur, on insère, dans la branche AB , en série avec K fermé, une source
de tension supplémentaire idéale, de f.e.m E' = 0, 5 V , le pôle positif en A et le pôle négatif en B .
Les intensités calculées à la question 2.a sont-elles modifiées. Si non pourquoi, si oui comment?
d) On maintient le générateur, de f.e.m E = 1,23V, ainsi que la source de tension idéale, de f.e.m
E' = 0, 5 V , mais on ajoute en série, entre A et B , une troisième source de tension, de même f.e.m
0, 5 V et en opposition avec la précédente. Quelle est alors l’intensité / du courant dans la branche AB
-d lorsqu’on ferme K ? Comparer / à IQ ? Commenter. En déduire la représentation d’un interrupteur
o
ouvert ou fermé à l’aide de sources de tension idéale.
rNJ

° P5- 6. Rôle d’un interrupteur en terme de source de courant


©
Dans le circuit représenté sur la figure 5.31a, avec les trois sources de tension, de f.e.m respectives
£ E\ , E2 et Ei , on mesure, à l’aide d’un ampèremètre, de résistance interne négligeable, l’intensité du
CL
courant qui traverse l’interrupteur K fermé. On obtient, de D vers B , une valeur de 1, 0 A .
O
1. On supprime les trois sources de tension dans le réseau précédent, mais on connecte, entre les
points B et D , une source de courant d’intensité 1 A, orientée de B vers D (Fig. 5.31b). Calculer
l’intensité du courant dans la branche BC .
2. Quelle est la variation de tension entre les bornes B et C du réseau initial, avec les trois sources
de tension, lorsqu’on ouvre K ?
178 5. Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires

20 n
D

40 fl
% 60 n
A
2o n
D
IA A

B
40 n 60 fl
Ex
ÎO 50 fl O B

50 fl
Ê2
C Jç
a) b)
FIG. 5.31.

P5- 7. Puissance dissipée dans une impédance de charge adaptée


Déterminer le générateur de Thévenin équivalent au circuit représenté sur la figure 5.32, entre
les points A et fi , en régime sinusoïdal. L’amplitude de la f.e.m est 12 V . Un tel circuit générateur
débite dans une impédance de charge adaptée, c’est-à-dire que la puissance dissipée dans la charge est
maximale.
1. Calculer l’impédance de charge adaptée.
2. Quelle est la puissance dissipée dans la charge ?

30 fl 40./ fl
20 fl
-20/ fi
30 n
—50j fl H
* —50 j n •to 20/ fl R = 10 fl

FIG. 5.32.
B
FIG. 5.33.
B
J
-d P5- 8. Puissance dissipée dans un conducteur ohmique, en régime quasi stationnaire (web)
c
Q Entre les bornes A et fi du circuit représenté sur la figure 5.33, on connecte un conducteur oh¬
r\j mique de résistance R = 10 fl. La valeur maximale de la f.e.m de la source de tension sinusoïdale est
° 90 V.
© 1. À l’aide du théorème de Thévenin, déterminer le courant qui circule dans ce conducteur, la valeur
maximale de son intensité, ainsi que son déphasage par rapport à la source.
£
CL
O
2. Quelle est la puissance dissipée dans le conducteur ?

P5- 9. Mesure d’une tension par la méthode d’opposition


À partir d’une source de tension connue (E\ ) , il est possible de déterminer la tension d’une autre
source inconnue (£2) par la méthode d’opposition (Fig. 5.34). Cette dernière consiste à régler la valeur
du facteur a du potentiomètre, de résistance R , constitué des résistances en série aR et (1 — a)R
dans le but d’annuler le courant I2
Théorèmes de base dans l’analyse des réseaux linéaires 179

1. Déterminer les intensités des courants I\ et h .


2. À partir de la condition /2 = 0 , donner l’expression du rapport des f.e.m. E2/E1 .
3. Retrouver les courants Ii et h en utilisant la méthode des mailles adjacentes et en orientant les
deux mailles dans le sens horaire.
/,

(1 — a)R
U R2
e'Q A —
JL
h

aR
El

FIG. 5.34.

P5- 10. Triple réseau RC

La figure 5.35 représente un réseau électrique itératif dans lequel R = 10 kfl et C = 39 nF . On


désigne par r la constante de temps de l’une des cellules.
1. À l’aide de la méthode des mailles adjacentes, établir l’expression du facteur d’amplification en
tension us/ ue .
2. Pour quelles valeurs de la pulsation co , le rapport us/ue est-il réel ?

Ue
7777 7777 7777 7777 7777

FIG. 5.35.

-g
c
Q
rNJ

°
©

£
CL
O
6
Fonctions de transfert. Quadripoles

Le concept de fonction de transfert joue un rôle essentiel en physique, surtout en électronique, mais
aussi en mécanique et en optique. En effet, chaque fois qu’un instrument fait correspondre une réponse
en sortie à une excitation en entrée, se pose le problème de son influence dans la relation entre l’entrée
et la sortie.
Le cas de l’électronique présente un intérêt particulier, en raison de la facilité technique avec la¬
quelle on peut illustrer concrètement ce concept à l’aide de circuits simples. En effet, si l’on applique
à l’entrée d’un circuit RC (Fig. 6.1), une tension ue(t) , on constate qu’en général la tension à la sor¬
tie us(t) est différente de ue(t) . L’étude de la relation entre us(t) et ue{t) relève précisément de la
théorie du transfert.
Plus généralement, on peut caractériser tous les systèmes linéaires en électronique par une fonction
de transfert. Aussi convient-il d’abord de rappeler la définition des systèmes linéaires en électronique.

e\ S]
R \Ç
ue(t) us(t) e2 sz
ww T
FIG. 6.1. FIG. 6.2.

-d . — SYSTÈMES ÉLECTRONIQUES LINÉAIRES


c
Q
Considérons un système électronique faisant correspondre les tensions de sortie $i(f) et S2(t) aux
r\j tensions d’entrée e\ (r) et e2 (f) (Fig. 6.2).
°
© 1. 1 . — Définition d’un système linéaire
£ Un système électronique est linéaire si toute combinaison linéaire des tensions à l’entrée admet
CL comme réponse la même combinaison linéaire des tensions de sortie correspondantes :
O

Ai ex + A2 e2 A| 5] + À2 $2
Ai et A2 étant deux constantes réelles ou complexes (Fig. 6.2). Cette propriété justifie l’importance
de la décomposition du signal d’entrée en une superposition de signaux sinusoïdaux selon l’analyse de
Fourier (cf. annexe 2). En effet, on peut considérer tout signal d’entrée, fonction du temps, comme une
superposition discrète ou continue de signaux sinusoïdaux dont l’amplitude complexe est une fonction
de la fréquence.
Fonctions de transfert. Quadripoles 181

Remarque : Les signaux sinusoïdaux sont simples car, relativement aux opérateurs qui apparaissent
dans l’expression des lois physiques, ils gardent leurs formes, lorsqu’on les dérive ou les
intègre par rapport au temps. Par exemple :

-7- cos (tôt) — -a>sin(ù)t) = (UCOS


dt
La forme complexe de ces signaux donne un résultat techniquement plus intéressant,
puisque l’opération de dérivation d / d t se traduit par une simple multiplication :

exp(j(ot) = j(oexp(j(ot)
dt
En langage plus élaboré, on dit, dans ce dernier cas, que le signal sinusoïdal, sous sa forme
complexe, est une fonction propre de l’opérateur dérivation.

.2. — Fonction de transfert


Appliquons à l’entrée d’un circuit RC , tel que le précédent (Fig. 6.1), une tension sinusoïdale ue ,
de pulsation (o = 2irf :
= ««,*exp(/û»f)
On sait que la tension de sortie aux bornes du condensateur s’écrit :

M,(0 = “,,*exp(jtot)
La relation entre les tensions d’entrée et de sortie est simple à établir puisque le système est un diviseur
de tension (cf. chapitre 2) :
Zc 1/(jCa>) 1
“s(0 = - Ue(t) = Me(t)
R + ZC R + l/(/Cû») 1 + jRCto
On en déduit le rapport tÿ(t)/uÿt) :
“,(0 1 I
en posant o0 = —
Me(t) 1 +jv/*>0
Il est souvent commode d’introduire le nombre sans dimension suivant :

TJ
X = " =L
/o
C
qui est une pulsation réduite ou une fréquence réduite.
Q
fN Ordre de grandeur : dans le cas concret où R = 5 kfî , C = 20 nF , on trouve :
° Ù)Q =
I
— = 104 rad-s Ct
(1)Q 1
= 1,59 kHz
© RC 2TT ITTRC
Pour tout système linéaire, tel que le précédent, le rapport de la tension de sortie sur la tension d’entrée,
£ qui dépend de la pulsation (o , est Và fonction de transfert du système ; on la note très souvent H{jco) en
CL
O électronique (cf. chapitre 13) :
1
H(ja>) =
1 +j(o/(o0
Le cas singulier où a> — 0 correspond évidemment aux signaux stationnaires.
L’équation précédente est facile à interpréter : le système affecte chaque composante sinusoïdale,
en la multipliant par la fonction de transfert H(j(o) .
182 6. Fonctions de transfert. Quadripoles

1.3. — Diagrammes de Bode


Pour des raisons pratiques, on utilise généralement comme variable, non la pulsation o) exprimée
en rad s_l , mais la fréquence f = (o/(2v) en Hz . On pose alors :

ff(/««)= lOTHHfflexplAMfl]

En outre, le domaine de variation de la fréquence, dit spectral, étant très étendu, puisque compris entre
quelques hertz et quelques centaines de mégahertz, on utilise en abscisse, non la variable / , mais son
logarithmique décimal lg/ , ce qui permet de resserrer l’extension du domaine significatif.
a) Gain en tension
On appelle gain en tension d’un système, exprimé en décibel, la quantité suivante :

G„(dB)=201g \T(f)\
Cette définition fut introduite par l’ingénieur américain A.G. Bell pour deux raisons :
i) le module de T(f) pouvant lui aussi varier fortement, une échelle logarithmique permet, ici
aussi, de resserrer le domaine significatif de variation,
ii) la loi expérimentale du physiologiste G. Fechner montre que la sensation sonore d’un signal
acoustique est proportionnelle au logarithme de la puissance mécanique reçue par le tympan de l’oreille
et donc au logarithme de la puissance électrique fournie au haut-parleur (cf. Mécanique).
Comme l’unité logarithmique qui en résulte s’avère en pratique trop grande, on introduit le décibel
en multipliant le logarithme par 10. Le facteur 20 qui apparaît dans l’expression du gain en tension Gu
se justifie aisément, car la puissance est proportionnelle au carré d’une tension, ce qui se traduit par un
facteur 2 supplémentaire lorsqu’on prend le logarithme.
On appelle diagrammes de Bode, du nom de l’électronicien américain H. Bode, les représentations
du gain en tension G„(dB) et de la phase 4> de la fonction de transfert en fonction de lg/.

Remarque : Pour des raisons pratiques, on utilise parfois du papier semi logarithmique dont l’échelle
des abscisses, qui est celle des fréquences, est logarithmique et l’échelle des ordonnées,
qui est celle du gain, linéaire.
b) Détermination expérimentale
TJ Expérimentalement, on détermine le diagramme de Bode relatif au gain comme suit : pour chaque
C
fréquence, on mesure les amplitudes des tensions d’entrée et de sortie à l’aide d’un oscilloscope. On en
Q
déduit leur rapport et donc le gain que l’on porte sur le diagramme relatif au gain.
CH Notons que le module de T(f) est évidemment non négatif, mais que le gain en décibel est lui
° négatif dès que |7'(/')| < 1 ; en outre, pour \T(f)\ = 0 , Gu = — oo .
©
On trace le diagramme de Bode relatif à la phase en comparant la phase de la tension de sortie à
£ celle de la tension d’entrée, ce que permet un oscilloscope utilisé en mode de Lissajous (cf. Introduction
CL expérimentale) :
O

<f>(f) = 4>s(f)-<f>e(f) avec ue = ueÿ„ exp{j<f>e(f)] exp(/27r/f) et M, = uÿmexp\j(f>s(f)}exp(j27rf t)


On utilise de plus en plus des décibelmètres qui sont des voltmètres numériques gradués en dB ; dans
ces appareils, la tension efficace de référence est 0, 775 V , ce qui correspond à une puissance de 1 mW
dissipée dans un conducteur ohmique, conventionnellement de résistance R = 600 O . Pour la phase,
on préfère utiliser aujourd’hui un phasemètre, lequel donne une valeur plus précise que celle obtenue
avec un oscilloscope.
Fonctions de transfert. Quadripoles 183

Remarques : 1) Les filtres passifs sont caractérisés par un facteur d’amplification en puissance toujours
inférieur ou égal à l’unité, et donc un gain en puissance non positif, puisque par définition
ils n’utilisent pas pour leur fonctionnent de sources auxiliaires (cf. chapitre 1). Cependant
leur gain en tension peut, lui, être positif ; c’est ce que l’on observe par exemple dans
l’étude de d’un circuit RLC lorsque la tension de sortie est la tension aux bornes du
condensateur (cf. chapitre 3) : si le facteur de qualité Q est supérieur à 1 , alors le gain
en tension sera positif pour une fréquence égale à la fréquence propre du circuit.
2) Une autre façon de déterminer expérimentalement la fonction de transfert consiste à
utiliser un générateur d’impulsions qui fournit en sortie la réponse impulsionnelle dont la
transformée de Fourier est précisément la fonction de transfert (cf. chapitre 15).

. 4. — Exemple du filtre RC
a) Diagramme de Bode

De la fonction de transfert H(jto) du circuit RC (Fig. 6.1), on déduit :

I 1
Z(f) = d'où n(f)i =
i +y///o [i + (f/fo)2]'/2
Par conséquent :

Gu = 201g
[i+(/y/o)2i,/2 1- 101g 1 + et (f> = — arctan

Sur la figure 6.3, on a représenté le gain en tension Gu et la phase f en fonction de X = lgx


( JC — 10* ), JC =///o étant la fréquence réduite ; on porte directement JC en abscisse, sur une échelle lo¬
garithmique. Il vient :

Gu = —101g (1 +JC2) = -101g (l + 102*) et (f) = — arctan(10x)


On voit que la valeur maximale du gain en décibel est 0 , lorsque JC = 0 , soit X — — oo , ce qui n’est
pas surprenant puisque la valeur maximale de \T(f) | est 1 . Les valeurs de Gu et 0 pour la valeur
singulière x = 1 ou X = 0 sont respectivement :

-g
G„(l) = 201g(d|) = — 101g 2 f» —3 dB et <£(!) = ~ rad
c
Q
r\j G„(dB) ,<£(rad)
° 1
0.
0 X = \gx
© X = lgx \
4-1 -3ÿ-
V \
£ \
CL
o
- irj4 -r
\
\
s
-20- - s
— îT/2
a) b)
FIG. 6.3.
184 6. Fonctions de transfert. Quadripoles

b) Représentation asymptotique

Le tracé point par point des diagrammes de Bode étant laborieux, on lui substitue généralement
une représentation asymptotique. Dans l’exemple du filtre RC , on décompose l’espace des fréquences
en deux zones délimitées par la fréquence /o ( x = 1 ), et on introduit la fonction de transfert normali¬
sée H :

1 I
T(f) = 2£(x) = d’où = 20 lg 1 - 20 lg(21/2) = 0 — 101g2 = — 3 dB
Yq— = Y~fj
et :
4> — —arc tan x = — arctan \ — —~r
4
rad

Les deux zones sont donc les suivantes :


i) Pour x —f/fo < 1, on a :
7£«1 d’où Gu = 201g \H\ ~ 0
L’asymptote du gain est une droite horizontale et la phase est nulle.
ii) Pour x =f/f0 » 1 , on trouve :

~ -A
I
d’où Gu = 201g |H| «201g = -20 lgx= -20X
jx

L’asymptote du gain est une droite qui passe par G = 0 pour x = 1 et dont la pente vaut —20 dB par
décade, puisque qu’une décade correspond à AX = 1 , soit une multiplication par 10 du rapport f/fo .
La phase est constante et égale à — 7r/2 rad .
Notons que ce même gain diminue de 6 dB , lorsque la fréquence / est multipliée par 2 :

Gu = -201g 2 « -20 x 0, 3 = -6 dB
On dit aussi que la chute de gain est de 6 dB par octave, car l’octave musicale est définie par un rapport
de fréquence égal à 2 .
TJ On peut constater, sur la figure 6.3, que le tracé asymptotique donne l’allure des vrais diagrammes
C avec une très bonne approximation.
Q
fN Retenons que le gain en tension de ce circuit électronique s’effondre pour les hautes fréquences.
Aussi est-il utilisé pour privilégier le transfert des faibles fréquences au détriment des hautes fréquences
° présentes dans le signal d’entrée.
©

£ c) Bande passante à — 3 dB
CL
O La fréquence caractéristique fo , correspondant à x = 1 , symbolise une rupture dans la courbe de
gain et de phase. Aussi l’appelle-t-on fréquence de coupure à — 3 dB , car 201g |Z(/b)| = —3 dB et la
note-t-on souventfc .
Comme fc =fo — 1 / (27TRC) délimite la limite supérieure de la bande passante à —3 dB du filtre
et que la limite inférieure est la valeur nulle, la fréquence de coupure fc détermine la bande passante
du système. Dans cette bande, le déphasage entre les signaux d’entrée et de sortie est pratiquement
constant : il est nul pour / </o et vaut —TT/2 rad pour / >/o ; pour / =/o sa valeur est — 7T/4 rad .
Fonctions de transfert. Quadripoles 185

1.5. — Diagramme de Nyquist


Dans le diagramme de Nyquist, du nom du physicien américain H. Nyquist, on représente la fonc¬
tion de transfert H(j(o) dans un plan complexe : on porte sur l’axe réel Re{//} et sur l’axe imaginaire
Im{/y} en fonction, par exemple, de la pulsation réduite JC . Le point figuratif M décrit, dans ce plan,
une courbe lorsque x varie. Dans l’exemple précédent, l’élimination de x entre :

1 x
Hr = Re{H} = 1 et Ht = Im{/7} = 1 +JC2
-
+x2
donne :

H2 = Z/2*2 = Hj - 1ÿ =Hr-H2r ce qui s’écrit (Hr - 0, 5)2 + Hf = 0, 25

Ainsi, le diagramme de Nyquist est, dans ce cas, le cercle de centre C de coordonnées (0, 5 ; 0) et
de rayon R = 0, 5 (Fig. 6.4). Lorsque / augmente, le point représentatif M décrit le demi-cercle
inférieur AIO , A étant le point de coordonnées ( 1 ; 0 ) et O l’origine du diagramme. Dans la pratique,
ce diagramme est moins utilisé que le diagramme de Bode, car la lecture des fréquences est moins
commode. En revanche, il présente un intérêt pour analyser la stabilité des circuits (cf. chapitres 12, 13
et 14).

iff = Im{//}

c ,A

0,5 X = Re{H}
Ue Quadripole us
M
I
FIG. 6.4. FIG. 6.5.

II.
_ QUADRIPOLES ET FILTRES PASSIFS
-ri
c Le circuit simple de la figure 6.1 peut être considéré comme un quadripole, c’est-à-dire un système
Q à quatre bornes, deux à l’entrée, entre lesquelles on applique une tension ue , et deux à la sortie entre
r\j lesquelles on mesure la tension de sortie us , même si une borne de sortie est reliée à une borne d’entrée
° (Fig. 6.5).
© Si le gain en tension varie, lorsqu’on fait varier la fréquence, on dit qu’on a réalisé un filtre en
fréquence. Comme, en outre, la puissance à la sortie est nécessairement inférieure à la puissance à
£ l’entrée, puisque le système ne reçoit pas d’énergie d’une source auxiliaire, le filtre est passif
CL
O

. . — Classification des filtres passifs


II 1
a) Selon leur fonction

Dans cette classification, on distingue les filtres passe-bas, les filtres passe-haut, les filtres passe-
bande et les filtres coupe-bande (ou réjectecteur de bande). On les désigne parfois, de façon plus précise,
par le nom de la fonction qui les caractérise ou par celui d’un auteur historiquement lié à leur étude.
186 6. Fonctions de transfert. Quadripoles

Ainsi, en électronique, le filtre passe-bas exponentiel et le filtre passe-bas de Butterworth ont pour
fonctions de transfert respectives, en fonction de la fréquence réduite x :

1
H(x) = exp(—JC) et Wfix) =
(1 H- JC2»)1/2

Remarque : En optique incohérente, le filtre spatial de Butterworth est souvent défini par la fonction
de transfert en puissance, laquelle est donnée par le carré du module de l’expression pré¬
cédente (cf. Optique).

b) Selon leur ordre

De façon technique et spécifique à l’électronique, on classe les filtres selon leur ordre, c’est-à-dire
selon le degré le plus élevé des polynômes qui apparaissent dans la fonction de transfert H{jof) . Ainsi,
les fonctions de transfert :

H(ja>) =
A(o
+B ou H(j(o) =
B
Ca> + D Ceo D

A, B , C , D étant quatre coefficients constants, sont des filtres d’ordre 1. En revanche :

A| afi -\- B| (o + C| B\ o) -P C\ Ci
H(ja>) = H(j(o) = et H(j(o) -
A2<ifi + B2O1) + C2 A2O)1 + B2Ù) + C2 A2<ifi + B2OJ + C2
caractérisent des filtres d’ordre 2.

. . — Gabarit d’un filtre passif


II 2

On appelle gabarit d’un filtre passif la zone géométrique qui le caractérise dans le diagramme
de Bode.
Pour un filtre passe-bas, cette zone peut être définie par la fréquence de coupure /1 , à G\ dB , en
dessous de laquelle tous les signaux sont transmis, et par la fréquence /2(> f\) à Gi(< G1) dB, qui
donne l’atténuation minimale dans la bande de fréquence à rejeter (Fig. 6.6a).
On montre que les gabarits des autres filtres peuvent se déduire du gabarit d’un filtre passe-bas ;
par exemple pour un filtre passe-haut, la zone est symétrique par rapport à la fréquence moyenne, com¬
-d prise entre f\ et f2 (Fig. 6.6b). Les gabarits des filtres passe-bande ou réjecteurs de bande sont des
c
juxtaposition de gabarits passe-bas et passe-haut.
Q
rNJ
Gu Gu
° fi f fi f- f
© 0 0
4ÿ
I t t
av¬ al—
2
CL
O

a2.. a2—

a) b)
FIG. 6.6.
Fonctions de transfert. Quadripoles 187

. . — Filtres passe-bas d’ordre 1


II 3
a) Filtre RC

L’exemple le plus simple de filtre passif passe-bas est celui du dipôle RC précédent (Fig. 6.1).
Son étude expérimentale est simple à conduire. On a vu que, pour R = 5 kO et C = 20 nF , on avait
fo = 1,59 kHz.
Le choix pratique d’une valeur de R de l’ordre de quelques kfl n’est évidemment pas hasardeux,
car l’impédance interne du GBF (générateur basse fréquence), de l’ordre de 50 H , a ainsi une influence
négligeable ; on peut donc se fier à la tension affichée par le GBF. Sinon, il faudrait ajuster l’amplitude
de cette dernière, afin que la tension réelle à l’entrée du filtre ne change pas lorsque la fréquence varie.
De façon qualitative, c’est-à-dire sans calcul, il est facile de montrer qu’un tel système se com¬
porte comme un filtre passe-bas. En effet, l’impédance offerte par le condensateur, qui est 1/ (jCa>) ,
s’effondre pour les hautes fréquences ; la tension à ses bornes devient donc très faible. C’est évidem¬
ment l’inverse à très basse fréquence.
Un filtre passe-bas, tel que le circuit simple précédent, est utilisé lorsqu’on veut privilégier les
basses fréquences dans un signal électrique; c’est ce que l’on réalise à la sortie d’un amplificateur
audio, en connectant, aux bornes du haut-parleur (HP), un condensateur (Fig. 6.7).

ue

[

HP
FIG. 6.7.

b) Filtre LR
La fonction de transfert H(jù>) du diviseur de tension LR , représenté sur la figure 6.8a, est facile
à exprimer :
1 R
avec 0)Q = -

On en déduit :
’ Ug R+jLù) 1 +jx "o fo L

1 (/*)“ 1 R
U(x) - ou U(x) - I
avec fo =
1 +jx 1 + (jx)- 2TT L
-g Il vient, comme précédemment :
c
Q m = (l+JC2)!/2 Gu = — 201g \H\ — — 10 lg( 1 + x2)| et 4> = — arc tan x
r\j
° Le résultat est donc le même que celui obtenu avec le circuit RC . Dans la pratique, l’utilisation des
© bobines est moins commode, car ces composants sont plus encombrants et souvent mal représentés par
une seule inductance ; on doit prendre en compte une résistance supplémentaire. On tend de plus en plus
£ à les remplacer par des montages équivalents avec amplificateurs opérationnels (cf. chapitre 8).
CL
O
—!
OOMOSTn
L
ue R ue
HP
a) b)
FIG. 6.8.
188 6. Fonctions de transfert. Quadripoles

Application : filtrage des basses fréquences à la sortie d’un baladeur


On sélectionne les basses fréquences à la sortie d’un baladeur à l’aide d’un filtre LR , L étant
l’inductance d’une bobine et R la résistance du haut-parleur (Fig. 6.8b). Les ordres de grandeur sont
L — 0, 5 raH et R = 8 fl . Par conséquent :
1 R 1 8
fo = w- 2TTL 2TT0,5X10-3
= 2 540 Hz soit /„ = 2, 54 kHz

Remarques : 1) Avec un condensateur au lieu d’une bobine, il aurait fallu une forte capacité, puisque :
1
C= —— « 20 |xF
2-nfR *
2) Soulignons que tous les filtres passe-bas d’ordre 1 sont décrits par la même fonction
de transfert, laquelle est complètement définie par la valeur d’une seule caractéristique, la
fréquence de coupure f0 .

. . — Filtres passe-haut d’ordre 1


II 4
a) Filtre CR

L’exemple le plus simple et le plus répandu de filtre passif passe-haut est le dipôle CR (Fig. 6.9a).
Une analyse qualitative préalable permet d’obtenir rapidement le comportement d’un tel filtre. Pour une
fréquence f faible, la tension aux bornes du condensateur est bien plus grande que la tension de sortie
aux bornes du résistor; cette dernière est donc négligeable devant la tension d’entrée. La fonction de
transfert s’obtient facilement puisqu’on a toujours un diviseur de tension :
R 1 1 I
H(j(o) = = soit H(jû>) = avec a>Q = —
u, R+\/{jC(o) 1 + 1/(jRCtü) 1 -jlOo/ü)

On en déduit, en fonction de JC =///o :


1 (/*)
n = 1 -j/x 1 + Qx)~l 1 + (jx)
d’où :
I 1
G„ = — 101g( 1 + et 4> = arctan JC
TJ
c En fonction de X = lgjc , il vient :
Q
Gu = — 10 lg(l + 10 2X)
Y
fN
et </> = arctan 10
° Remarque : Notons que l’on passe d’un filtre passe-bas du premier ordre à un filtre passe-haut du
©
premier ordre en procédant au changement de variable : {jx) en (/JC) - 1 .
£ Sur les figures 6.9b et 6.9c, on a représenté les diagrammes de Bode en gain et en phase d’un tel
CL
O
circuit avec R = 10 kfl et C = 10 nF . On voit que le gain croît lorsque la fréquence augmente ; le
filtre est passe-haut avec une fréquence de coupure fc =/o = 1, 59 kHz .
On déduit aisément Gu et (f> , relatifs au filtre passe-haut CR , des mêmes grandeurs relatives au
filtre passe-bas RC , en procédant au changement X en —X . En effet, le gain et la phase sont des
fonctions respectivement paire et impaire de X :

Gu = — 101g (1 + 10 2X) et </> = arctan 10-x


Fonctions de transfert. Quadripoles 189

-1
t
0
G„(dB)

N
- <b(rad)
TT j2
c / \

---
\
'V ir/4
ue\ R us \
20
7777 i)
a) b) c)
FIG. 6.9.

b) Applications
1) Filtrage des hautes fréquences à la sortie d’un baladeur
Pour sélectionner les hautes fréquences de la tension à la sortie d’un baladeur, on utilise un filtre
passe-haut en ajoutant un condensateur en série avec le haut-parleur. Par exemple, si R = 8 fi et
C = 5 |üLF , la fréquence de coupure est :
1
fc = 2 TTRC
«4 kHz

2) Utilisation de la voie AC d’un oscilloscope


Dans un oscilloscope, la voie AC se distingue de la voie DC par un condensateur en série à l’en¬
trée (cf. Introduction expérimentale) ; ce dernier, associé à la grande résistance d’entrée de l’instrument
de mesure, forme un filtre passe-haut (Fig. 6.9a) qui étouffe les fréquences faibles, notamment la fré¬
quence nulle.
Calculons la capacité C nécessaire pour que la fréquence de coupure d’un oscilloscope, de résis¬
tance d’entrée R = 1 MO , soit de 1 Hz :

1
= 0, 16 JJLF
hrfcR 2îT x 106

Remarque : On peut réaliser des filtres passe-bas ou passe-haut plus sélectifs en plaçant en cascade
plusieurs filtres d’ordre 1 identiques, comme on le verra plus loin. On obtient ainsi des
-g filtres d’ordre 2 ou plus élevé, suivant le nombre de cellules. Cependant il existe aussi des
c systèmes électriques globalement caractérisés par des fonctions de transfert d’ordre 2 ou
Q plus élevé (cf. Exercices).
r\j
° . . — Filtres passe-bande d’ordre 2
II 5
©
a) Circuit RLC série
£
CL Le circuit oscillant RLC série peut être considéré comme un système qui fait correspondre, à la
O
tension d’entrée aux bornes du circuit, la tension de sortie, aux bornes du résistor, proportionnelle à
l’intensité du courant (cf. chapitre 3). Il se comporte comme un filtre, puisque, lorsqu’on fait varier la
fréquence de la tension sinusoïdale à l’entrée, l’amplitude de la tension de sortie varie (Fig. 6.10). On
sait que cette dernière passe par un maximum pour une pulsation (o du GBF égale à la pulsation propre
(o0 du circuit :
1/2
(O = (Oç)
-te)
190 6. Fonctions de transfert. Quadripoles

~ÎO
I
R
L

Oscilloscope

FIG. 6.10.

Le calcul de la fonction de transfert H(jo)) ne présente pas de difficulté :

R RCù)
H{jù)) = =
ue R + jLco + 1/ (/C<u) /?Cû> + j(LCw2 - 1)

Le filtre est donc du deuxième ordre. Il est commode d’exprimer H(j(o) en fonction de OJ0 et du facteur
de qualité Q = L(OQ/R :
I
H(ja>) =
1 +jQ{<»/o)o - w0/<y)
On en déduit, en introduisant la fréquence réduite x = Cû/OJQ =///O :
1
H(x) =
l+jQ(x-l/x) 1 + Q[(jx) + (jx)~l]
d’où :

21 V2
Gu = 201g \H\ = 201g
[1 +ô2(*- 1/jc)2]1/2
1
| = —101g 1 +Q?(x-ÿJ
et :
I
f = — arctan \ Q\ x --\
En fonction de la variable X = lg x , on obtient :

-g
c
Gu = —101g | [l + Ô2(10X- 10_x)1/2]| et = -arctan [Q (10* - 10_x)]

Q
Sur la figure 6.11, on a représenté les diagrammes de Bode relatifs au gain et à la phase, en fonction
rNJ
de X = lg JC = lg(/7/0) . Il s’agit ici d’une autre représentation que celle donnée habituellement (cf.
° chapitre 3) du pic de résonance qui apparaît pour X = 0 , soit x = 1 ou f =fo .
©
Lorsqu’on réalise un tel montage, on doit prendre en compte la résistance r de la bobine, dans le
£ calcul de Q , ainsi que la résistance interne du GBF, de l’ordre de 50 fî .
CL
O
Ordres de grandeur : si L = 0, 1 H , R = 90 Ci , C = 0, 2 |j.F , on trouve :

1 1/2 1 1 1/2
COQ = = 7, 07 x 103 rad • s 1
/o = — . = 1,13 kHz et <2 = =7,9
LC LC R

On peut utiliser un tel filtre pour sélectionner une fréquence déterminée dans la tension d’entrée ; il suffit
de modifier la valeur de la capacité jusqu’à obtenir un gain maximal aux bornes du résistor. On rend le
circuit sélectif en augmentant Q , concrètement en diminuant R .
Fonctions de transfert. Quadripoles 191

Gu > </>(rad)

X=lgx -7T/2
0 X=\gx

/
/
l
\ - =5
Je = 20
/
/
\y- 77-/2-
2 = 20
a) b)
FIG. 6.11.

Remarques : 1) On s’affranchit de la résistance interne du générateur en utilisant un amplificateur opé¬


rationnel monté en suiveur (cf. chapitre 8).
2) Entre la tension de sortie prise aux bornes d’un condensateur et la tension d’entrée, la
fonction de transfert est évidemment différente : le gain en tension passe par une valeur
maximale non nulle, alors que le filtre est passif (cf. Exercices).

b) Filtre de Wien
Le filtre de Wien, du nom du physicien allemand C. Wien, à ne pas confondre avec son cousin
W. Wien à qui l’on doit des travaux sur le corps noir (cf. Thermodynamique), est un filtre passe-bande
d’ordre deux constitué de deux résistors et de deux condensateurs identiques, disposés comme le montre
la figure 6.12.

Ue R u*

////
>0-
FIG. 6.12.

O Établissons l’expression de sa fonction de transfert, en nous appuyant sur le diviseur de tension ainsi
constitué :
H(ja>) =
Z2 1
r\j Z, + Z2 1 + Zi /Z2
U+,
° avec :
Z{=R+ — = +
© 1 1 jRCto R/{jCa>) R
jC<o jCoj
et Z2 = R+l/(jC(o) 1+jRCù)
2 Il vient, en effectuant :
CL
O
Z] _ 1 + jRC(o 1 + jRCco _ 1 - R2C2(O2 + j2RC(o 1
= 2+7 OÙ (O
0 = ;
Z2 JCOJ R jRCe) \ù)0 (O
J RC
On en déduit :

1 1
H(ja>) = soit H(x) =
3 +j(ù)/(o0 - (o0/(o) 3+j(x-l/x)
192 6. Fonctions de transfert. Quadripoles

en introduisant la fréquence réduite x = (O/WQ — f/fo . Ainsi :


Q i
H(x) - avec Q= -
1 + Q[(jx) + U*)-1}
d’où:
\m\ = [9 (x - 1/JC)2]'/2
+
1
et (f> = — arctan
(ÿ)
Sur les figures 6.13a et 6.13b, on a représenté les diagrammes de Bode du gain Gu et de la phase </> en
fonction de X = lgjc .
io*-io-*
Gu = 201g \H\ = —101g |9 + (10* — 10 *)2| et <f> = —arctan 3
On voit que Gu passe par sa valeur maximale —9, 54 dB , correspondant à \T\ = 1/3 , lorsque X = 0 ,
soit JC = 1 ou f =fo . Pour R = 5 klî et C = 10 nF , f0 vaut :
1
fo = 2TTRC = 3, 18 kHz

‘G„(dB) <ÿ>(rad)
0_ X = Igx

TT/2
\
\ 0 X = lg JC

\
\
— TT j2

a) b)
FIG. 6.13.

. . — Filtres coupe-bande d’ordre 2 en double T


II 6
Le filtre, en double T, représenté sur la figure 6.14, est constitué de deux filtres en T, l’un formé de
deux condensateurs identiques, de capacité C , séparés par un résistor, de résistance R/2 , l’autre formé
O
de deux résistors, de résistance R , séparés par un condensateur de capacité 2C .

--
r\j |C N le
° ,_ K „_
©
4-1
H
R
l~f r1-)
1
R
Ue Us
2 2C —r—
ci R/2
O
I TM
FIG. 6.14.

Notons, avant tout calcul, que us f» ue à haute fréquence (w « oo) , ainsi qu’à basse fréquence
(&> « 0) . Dans le cas concret où R — 10 kfl et C = 15 nF , co0 et f0 valent respectivement :
COQ = -J—
RC
= 6,67 x 103 rad s- et f0=ÿ
2TT
= 1,062kHz
Fonctions de transfert. Quadripoles 193

On obtient rapidement le facteur d’amplification en tension, en appliquant le théorème de Millman aux


nœuds K , N et S , le filtre ne débitant sur aucune charge. Il vient, respectivement :
Üe/R + Ms/R jCcjU', + jC(i)us MK/R + jCù)UN
MK = MN = j2C(o et üs =
2/R + j2Co + 2/R 1/R+jCco
ce qui s’écrit, en introduisant la fréquence réduite x — RCOJ = (O/COQ =///O :
Me + Ms uN=jx Me + et
MK +Mv
MK = 2(1 +jx) 2(1 +jx) Ks = 1 +jx
Ainsi, remplaçant dans cette dernière équation uK et uN par leurs expressions respectives , on trouve :

(Mg + «J(1 - x2)


soit Ke+Ms _ 2(1 + jxY
Ms = 2(1 +jx)2 l-x2
Ms
On en déduit :
_ 2(1 +j*)2 - 1=
2(1 +jx)2- 1 +x2 - I=
1 -*?+J4x et =
l-x2
u, l-*2 1 -x2 l-x2 Ug 1 - x2 + j4x
Finalement :
l-x2
U(x) =
1 -x2+j 4x

ce qui s’écrit aussi, en divisant les deux membres par j4x :

H{x) =
(î— Jÿ)/(4 jx) eiw + w1] avec Q= -
I
1+(1-JT2)/4A 1 + Q{(jx) + (jx)-']
Ainsi :
l-x2 4x
Gu = 201g et 4> = —arctan 1 -x2
1 - x2 + j4x
Sur la figure 6.15, on a représenté les diagrammes de Bode relatifs au gain et à la phase, en fonction de
X = lgx :
|i - îo2*! 4 x 10*
Gu = 201g - et 4> = —arctan
[(1 10ÿ)2 + 16 ÎO2*]1/ÿ 1 - 102*
Les fréquences voisines de /o sont étouffées. Le système se comporte bien comme un filtre
-g
c coupe-bande.
Q
r\j G„(dB) <£(rad)
TT/2
s
©

£ 0. X = lgx
0 X — lgx
CL
O

77/2
a) b)
FIG. 6.15.
194 6. Fonctions de transfert. Quadripoles

III. — ASSOCIATION EN CASCADE DE FILTRES PASSIFS

Très souvent, les filtres passifs réels se présentent comme des associations en cascade de quadri¬
poles, tels que ceux qui ont été étudiés précédemment. Il est alors commode de décrire le comportement
linéaire de ces systèmes par une matrice de transfert, laquelle permet de passer des caractéristiques
tension-courant, à l’entrée, à celles tension-courant, à la sortie (Fig. 6.16). Notons que le courant de sor¬
tie is , qui traverse l’impédance de charge Zc , sort de la borne 3 du quadripole.
Désignons par Xe la matrice colonne formée par les données tension et courant à l’entrée et par
Xs la matrice colonne correspondante à la sortie. Il vient :

a b
Xs = [T]Xe avec [T] =
c d
car = auÿ + bf et is = cuÿ-ÿdf

3
t a b
ue Us Zc
c d
2 4«-
FIG. 6.16.

Ill 1. . — Matrices de transfert élémentaires


Les matrices de transfert des systèmes électroniques peuvent être obtenues à partir de deux matrices
de transfert élémentaires de quadripoles simples Qi et Q, représentés sur la figure 6.17 : le premier
Qi est constitué d’une impédance z longitudinale entre les bornes 1 et 3 du quadripole et le second Q,
d’une impédance z transversale entre les bornes 1 et 2.

T z T T T
ue Us Ue z Us

a)Qi b)Q,
-g FIG. 6.17.
c
Q
rNJ a) Matrice de transfert de Qi
° Les relations entre l’entrée et la sortie sont très simples à établir (Fig. 6.17a) :
©

£ = et îs=L
CL
O
ce qui se met sous la forme matricielle suivante :

1 —Z
Xs = [T]tXe avec [T\i = I ‘ 1

Notons que le déterminant de la matrice [T]i vaut 1.


Fonctions de transfert. Quadripoles 195

b) Matrice de transfert de Q,
De même, pour le quadripole Q, (Fig 6.17b) :

«v = Me et L=
d’où, matriciellement :
1 0
X, = [T\,X, avec P1.= — 1/z 1

Le déterminant de [7']r est, lui aussi, égal à 1.

. . — Matrice de transfert d’une association de quadripoles en cascade


III 2
Les matrices de transfert élémentaires permettent d’en déduire simplement la matrice de transfert
du quadripole Q formé par l’association en cascade de quadripoles élémentaires. En effet, en procédant
de proche en proche, on voit que la relation entre Xe et Xs s’obtient en multipliant entre elles les
matrices élémentaires.
Notons que l’ordre dans l’écriture des matrices élémentaires est l’inverse de celui dans lequel les
quadripoles se suivent (Fig. 6.18). Ainsi, on écrira, pour n quadripoles, qui se suivent en cascade dans
le sens Q\ , Qi, ...Qk ... Q„ , de matrices de transfert respectives [7'|] , [T2] , . . . [Tk] ... [ Tn] :
.
[r] = [r]„ x ... [r]» x . . [r]2 x [r]
Le déterminant de [7] vaut 1 puisqu’il est le produit de déterminants tous égaux à 1.

ij
a,| Gi Ô2 Q» Us

FIG. 6.18.

Pour trouver la fonction de transfert de Q , il suffit de rappeler les relations linéaires suivantes :
= aiÿ + bf et f = c uÿ, + d f
et de noter que l’on doit avoir f = 0 . Il en résulte que :
ri bc Us bc ad — be 1
us = aue-—ue d’où — = a- —
c
ue d d d
Q
r\j
puisque le déterminant ad — bc de la matrice vaut 1 . Ainsi, la fonction de transfert H(joj) — T(f)
s’identifie finalement à l’inverse de l’élément de matrice d :
°
© 1
H = Tff) —-
2
ci
O
Remarques : 1) On aura probablement noté l’analogie de traitement avec l’analyse matricielle en op¬
tique géométrique (cf. Optique).
2) Les électroniciens définissent souvent la matrice de transfert par l’inverse de la ma¬
trice précédente, c’est-à-dire la matrice qui détermine l’entrée à partir de la sortie, proba¬
blement pour éviter l’ordre inverse dans l’écriture des matrices successives. Notre choix
est conforme à celui que l’on a déjà adopté en optique, précisément « la sortie en fonc¬
tion de l’entrée ».
196 6. Fonctions de transfert. Quadripoles

. . — Exemples
III 3
a) Matrice de transfert du quadripole passif en T

Pour le quadripole passif en T (Fig. 6.19a), on a :

X, = Plife) pi,te) n(z,)X, soit X, = [f\X' avec [ri = mite) m-te) mifa)
Il vient, en explicitant :

CT = [J T] -1/Z2
1 0
1
1 -Zl
0 1 \ L
[ 1 + Z3/Z2
_1/Z2
~(Z1Z2 + Z1Z3 + Z2Zf)/Z2
1+Zl/Z2


z\ rLi —
Z3
Zi
ue Z2 Us Ue Z\ é Us

a) b)
FIG. 6.19.

b) Matrice de transfert du quadripole passif en n


De façon analogue, avec le quadripole en II (Fig. 6.19b), on obtient :

Xs = [TW3)[T]l(z!2)[T]t(z!l)Xe soit Xs = [T]Xe avec m = [r],(4)[n(4)m,(4)


On trouve, en explicitant :

m= 1 0 1 ~z'2 1 0 1 1 + 4/4 -4
1/4 1 0 1 1/4 1 J “

(4 + z'2 + 4)/(44 ) 1 + 4/4

. . — Théorème de Kennely : conversion triangle-étoile


III 4
Ce théorème, qui porte le nom de l’électrotechnicien américain du début du XXe siècle A. Kennely,
donne les relations auxquelles doivent satisfaire les impédances pour que les quadripoles en T et en II
soient équivalents. De façon plus imagée, le quadripole T est dit en étoile et II en triangle.
c
En identifiant les éléments des matrices précédentes, on obtient respectivement :
Q
rsJ

i + a_i +
Z1Z2 + Z1Z3 + Z2Z3 = 4 1 4 +4 + 4 i+ ü_i + 44
° Z2 4 Z2 Z2 44 Z2
©
On retient généralement cette équivalence sous les deux formes suivantes :
£
CL
o
44 et z’k =
E«4 Zk

selon que l’on passe du montage en triangle ( Il d’impédances zk ) vers celui en étoile ( T d’impé¬
dances Zk ), ou l’inverse. La conversion triangle-étoile est largement utilisée en électrotechnique, préci¬
sément pour économiser un fil conducteur dans le transport de la puissance électrique, en triphasé (cf.
chapitre 2).
Fonctions de transfert. Quadripoles 197

. . — Association de deux cellules identiques RC


III 5

On détermine la matrice de transfert de l’association de deux cellules identiques en portant à la


puissance deux la matrice de transfert TRç d’une seule cellule (Fig. 6.20) :
1 0 1 -R 1 R
pv=m.(c)pi/(*) = —jC(o 1 0 — jCo) 1 + jRCù)

La fonction de transfert d'une cellule, H\ja>) = uÿjug , s’en déduit à l’aide de l’inverse du qua¬
trième élément de la matrice :
I 1
H(ja>) = = =
1 + jRCco

Ue
Cÿ~' Cÿ| US

FIG. 6.20.

Pour obtenir la fonction de transfert de l’ensemble, effectuons la multiplication matricielle TRC TRC ,
en introduisant la fréquence réduite x = RCOJ :
1 -R 1 -R 1 +jx -R-R(] +jx)
[7] =
-jx/R 1 \jx -jx/R 1 +jx \ ~j2x/R + X2/R jx+{l+ jx)2
Ainsi :
1 +jx ~R(2+jx)
[T} = je2 + j3x
—jlx/R + JC2//? 1 -

d’où l’on déduit :


1
H(x) -
1 - JC2 + j3x

On trouve alors aisément le gain en tension Gu et la phase (f> :

Gu = 201g \H(x)\ = — 10 lg[(l - x2)2 + 9x2] et (f> = arctan

-ri Ce filtre est donc du deuxième ordre. Pour / <g;/c , Gu ~ 0 dB , alors que, pour / , Gu s’effondre ;
c lorsque / — fc , Gu = —101g 9 « —9, 54 dB . Sur la figure 6.21, on a représenté les diagrammes de
Q Bode correspondants.
rxj
° Gu (dB) <£(rad)
© 1) X = lgX 0 X = \gx

-9,54
CL
O
-
17/2

— 17 --

a) b)
FIG. 6.21.
198 6. Fonctions de transfert. Quadripoles

IV . — CARACTÉRISTIQUES DES QUADRIPOLES


Nous venons de voir que les quadripoles se comportaient comme des filtres dont la caractéristique
essentielle était leur fonction de transfert en tension T(f) = uÿ/Ug , d’où leur nature passe-bas, passe-
haut ou autre, selon la variation du gain Gu = 20 lg \T\ en fonction de lg/ .
Comme le gain en tension de ces filtres est souvent positif, c’est-à-dire que le module du rapport
des tensions est supérieur à l’unité, on les qualifie d’amplificateurs en tension.
Un quadripole se comporte généralement comme un filtre passe-bande. Le diagramme de Bode
donnant le gain en fonction de la fréquence permet de déterminer la bande passante à 3 dB , à l’aide des
fréquences fi et fi pour lesquelles le gain Gu satisfait à l’inégalité :

G„ Gu, 3 dB

On obtient expérimentalement ce diagramme en appliquant à l’entrée une tension sinusoïdale et en


déterminant le facteur d’amplification en tension Au et donc du gain Gu correspondant pour chaque
fréquence / (Fig. 6.22). La bande passante à —3 dB est l’intervalle spectral :

A/=/2-/l

fi et fi étant respectivement la fréquence de coupure basse et la fréquence de coupure haute.

(dB)
I _ (Gw)max
3
t
I t
fi 12
FlG. 6.22.

En dehors du gain en tension et de la bande passante des quadripoles, il existe d’autres grandeurs
caractéristiques.
-g
c
Q
rNJ
IV 1 . . — Impédance d’entrée d’un quadripole
° Schématiquement, un quadripole reçoit un signal d’entrée d’un GBF, lequel peut être assimilé à une
© f.e.m eg et une impédance interne Zg . Ce générateur débite un courant d’intensité ie dans l’impédance
d’entrée Ze de l’amplificateur (Fig. 6.23). À la sortie, l’amplificateur se comporte comme un générateur
£ de Thévenin, de f.e.m Auue et d’impédance interne Zs , appelée impédance de sortie du quadripole ; il
CL
O débite un courant d’intensité is dans une charge d’impédance Zc .
L’impédance d’entrée Ze est définie par le rapport (Fig.6.23) :

Z, = %L
En général, Ze dépend de l’impédance de charge Zc .
Fonctions de transfert. Quadripoles 199

R ie Zs
Zg
«.g
-\ 4
Oî Au Ue us Z

FIG. 6.23.

Exemple : mesure de l’impédance d’entrée d’un oscilloscope


Le schéma représenté sur la figure 6.24a permet de mesurer la résistance d’entrée Re de l’oscillo¬
scope ; on applique, à l’entrée verticale Y de l’appareil, une tension stationnaire délivrée par un dipôle,
lequel est formé d’un générateur de tension, de f.e.m E, et d’un résistor de résistance réglable Rv .

__
Pour Rv = 0 , la déviation verticale du spot est Vo ; on fait alors varier Rv jusqu’à la valeur R\/2
telle que la déviation devienne y0/2 . On a alors Re = Rv = R{/2 ; on trouve généralement une valeur
de l’ordre de 1 Mfl .

Remarque : En toute rigueur, on devrait tenir compte de la résistance interne du générateur, mais cette
dernière est négligeable devant Re .

4 t* i
Y H*~r-r— Y
oscilloscope oscilloscope
R*
„n
Re _TL
CD A’ i
1
Ce \“C

£î(ÿ
a)
l FIG. 6.24.
b)
X
L’impédance d’entrée ne se réduit pas à Re ; elle présente aussi un caractère capacitif que l’on
traduit par un condensateur, de capacité Ce en parallèle avec Re . Pour le vérifier et mesurer Ce ,il suffit
de remplacer, dans le montage de la figure 6.24a avec Rv = R\/2 , la tension stationnaire précédente par
-g
c une tension carrée, de hauteur E égale à quelques volts et de fréquence quelques kHz (Fig. 6.24b). Lors
Q de la charge du condensateur, la tension aux bornes du condensateur satisfait à l’équation différentielle
rNJ
suivante (cf. chapitre 4) :
°
© E = Rvi + Uç avec i= = Ceÿ~ +
at Re dt Re
£

-- --
CL
O
Comme Rv = Re , il vient :
„ duc . duc E ReCe
E = ReCe— h 2uc soit T— h uc = — en posant r — ——
dt dt 2 2

Ce type d’équation différentielle est bien connu (cf. chapitre 4). Sa résolution donne :

\ / t E E r
wc(0 = Ctexexp(--J +- soit uc{t) = ~y1 — exp (-;)]
200 6. Fonctions de transfert. Quadripoles

Ainsi, pour t = r :

On accède à en mesurant r .
f
«cW = (l-e_1) «0,316e
Ce
Ordre de grandeur : avec £ = 6 V , on a obtenu une tension égale à 1,9V pour t = r ~ 8, 5 |xs . On
en déduit la capacité suivante :
2r
Ce = — « 17 pF
Une autre façon de déterminer Ce consiste à ajouter, en parallèle avec Rv = Re , un condensateur de
capacité variable Cv . Le circuit admet alors comme fonction de transfert :

Re Rv Re
"M-î-zlïz avec Ze = 1 jReCe(o
+
et Z=
1 + jRvCvù) 1 + jReCvù)

On trouve, en effectuant :
1 1 + jReCv(o
H(jo>) =
1 ZjZe 2 jRe(Cv + Cf)(o

On voit que la fonction de transfert est indépendante de oi si Cv = Ce et vaut alors 1/2 . En envoyant
un signal carré à l’entrée, on fait varier Cv jusqu’à la valeur Ce pour laquelle la tension de sortie est
aussi un signal carré sans distorsion.

. . — Impédance de sortie
IV 2
Entre les deux bornes de sortie d’un quadripole (Fig. 6.23), ce dernier se comporte, relativement à
la charge, comme un générateur de Thévenin de f.e.m Auue et d’impédance Zs . L'impédance de sortie
du quadripole est précisément Zs .
On calcule Zs en passivant la tension d’entrée ue = 0 et en remplaçant l’impédance de charge
par un générateur auxiliaire idéal de tension de f.e.m eg ; ce dernier permet d’exciter les sources liées
et donc de déterminer correctement l’impédance de sortie selon :

Zs = %
h
-g ig étant l’intensité du courant débité par ce générateur.
c
Q
Exemple : mesure de l’impédance de sortie d’un filtre RC passe-bas (Fig. 6.25a)
rNJ En passivant la tension d’entrée et en connectant un générateur idéal de f.e.m eg , on obtient
° (Fig. 6.25b) :
R
©
4 = Zc//R d’où Zs = — — Zc//R = 1 jRCù)
4 +
£
CL
o
R R 4

Ue 2= 2 Ois
7777
a)
T Tb)
FIG. 6.25.
Fonctions de transfert. Quadripoles 201

. . — Facteurs d’amplification en courant et en puissance


IV 3

Lorsque le quadripole débite dans une charge, on introduit, comme pour la tension, les facteurs
d’amplification en courant et en puissance respectivement, selon :

Ai = \k et
Vs
Ap = —
Ve
L
Le plus souvent, on exprime les facteurs d’amplification en courant et en puissance, en décibel, selon :

Gt = 20 IgA, et Gp = W\gAp
Dans le langage courant de l’électronique, on désigne par amplificateur, ou plus brièvement am¬
pli, sans autre précision, un quadripole dans lequel la puissance électrique à la sortie Vs , asso¬
ciée à la tension de sortie us , est supérieure à la puissance électrique à l’entrée Ve , associée à la
tension d’entrée ue (Fig. 6.26). Évidemment, l’énergie étant une grandeur conservative (cf. Ther¬
modynamique), le facteur d’amplification en puissance Vs/Ve n’est supérieur à l’unité que grâce
à des sources auxiliaires d’énergie, lesquelles sont regroupées dans l’alimentation. Un tel quadri¬
pole est donc nécessairement actif', son gain en puissance \Q\g(Vs/Ve) peut être positif, contrai¬
rement au quadripole passif. L’intérêt d’un gain positif vient de l’objectif généralement visé pour
un amplificateur qui est d’augmenter la puissance électrique d’un signal. Par exemple la puis¬
sance électrique à la sortie d’un microphone est faible, de l’ordre de 1 nW, alors que celle qui
est nécessaire pour faire vibrer une membrane de haut-parleur est bien plus grande, de l’ordre
de 1 W.

Ampli
Microphone HP

FIG. 6.26.

. . — Classification des amplificateurs


IV 4

On classe les amplificateurs selon leur fonction amplificatrice ou selon leur domaine spectral.
TJ
C
a) Fonction amplificatrice
Q
fN
L’amplification en puissance est généralement l’objectif d’une chaîne amplificatrice constituée de
° plusieurs étages connectés en cascade (Fig. 6.27). Cependant, les fonctions amplificatrices de cha¬
© cun des étages ne concernent pas nécessairement la puissance. Parfois, on souhaite transmettre une
tension maximale, ce qui exige que l’impédance de sortie d’un étage soit négligeable devant l’impé¬
£ dance d’entrée de l’étage suivant. Si c’est l’intensité maximale que l’on souhaite transmettre, c’est l’in¬
CL
O verse; l’impédance de sortie de l’étage doit être grande devant l’impédance d’entrée de l’étage sui¬
vant.
En fin de chaîne, c’est la puissance maximale que l’on désire généralement transmettre ; dans
ce cas, on sait que la résistance de sortie du dernier étage doit être égale à la résistance de la
charge. Signalons que, dans la pratique, on n’hésite pas à s’écarter de cette condition lorsque la dis¬
sipation d’énergie dans la résistance de sortie est jugée trop grande et donc dangereuse pour l’am¬
pli.
202 6. Fonctions de transfert. Quadripoles

Pour que le facteur d’amplification en tension de l’ensemble soit le produit des facteurs d’ampli¬
fication en tension des étages considérés séparément, il faut que la mise en série des amplificateurs ne
modifie pas chacun de ces facteurs. On dit dans ce cas qu’il y a adaptation d’impédance en tension. On
réalise pratiquement cette condition en imposant à l’impédance de sortie d’un étage d’être très faible de¬
vant l’impédance d’entrée du suivant. Pour un ensemble de n amplificateurs en tension placés en série,
on a alors :
K « AUtll X ••• X AUt 2 x AUt1
Remarque : Cette adaptation d’impédance est facilement réalisée dans le montage suiveur et plus gé¬
néralement dans les filtres actifs, munis d’amplificateurs opérationnels (cf. chapitres 8
et 10).

+ >
£
«+
«f(of Au,i Au,2 j«*(0 U- Us

7777 7777 7777

FIG. 6.27. FIG. 6.28.

On distingue en général trois types d’amplificateur.


i) Les amplificateurs en tension
L’objectif recherché par les utilisateurs de préamplificateurs est la récupération dans les meilleures
conditions de fidélité du signal à transmettre. Les caractéristiques essentielles des préamplificateurs
sont donc leur fonctionnement linéaire avec des gains en tension élevés. Ils sont placés juste après le
microphone qui transforme le signal acoustique initial en signal électrique.
ii) Les amplificateurs en puissance
Ce sont les amplificateurs placés en fin de chaîne, avant le haut-parleur qui transforme le signal
électrique en signal acoustique. Souvent l’amplificateur n’est linéaire que dans le voisinage d’un point
de fonctionnement ; on travaille alors sur des réseaux de courbes de fonctionnement.
iii) Les amplificateurs différentiels
Ces amplificateurs fournissent à leur sortie une tension proportionnelle à la différence de deux
-g tensions d’entrée (Fig. 6.28) :
c
Q
us = AQ€ avec e= — M_

r\j L’amplificateur opérationnel (cf. chapitre 8) est avant tout un amplificateur différentiel.
°
© b) Classification selon leur fréquence

On classe souvent les amplificateurs selon la fréquence, en trois catégories :


£
CL i) les amplificateurs audio qui ont une bande passante comprise entre 20 et 20 kHz ; en téléphonie,
O
la fréquence maximale ne dépasse pas 3, 4 kHz ,
ii) les amplificateurs des récepteurs radio dont la bande passante, comprise entre 20 et 20 kHz ,
est centrée sur l’onde porteuse dont la fréquence varie typiquement entre 100 kHZ et 100 MHz ; c’est
le cas des ondes radio modulées en amplitude ou en fréquence (cf. chapitre 16),
iii) les amplificateurs vidéo dont la bande passante est comprise entre 1 MHz et 10 MHz .
Fonctions de transfert. Quadripoles 203

CONCLUSION
Retenons les points essentiels.
1) Le concept de fonction de transfert suppose que le système électrique considéré soit linéaire,
c’est-à-dire qu’un signal d’entrée, combinaison linéaire de deux signaux, admette comme sortie la même
combinaison linéaire des sorties correspondantes.
2) La fonction de transfert, entre la tension à la sortie et la tension à l’entrée, se met sous la forme :

H(ja>) = — = T(f) = |Z(0|expy<ÿ


",
3) On représente le comportement spectral du système à l’aide des diagrammes de Bode, donnant,
en fonction de lg/ , le gain Gu = 20 lg \T(f) | en dB et la phase 0 . Il est souvent préférable d’introduire
la fonction de transfert normalisée H(x) dans laquelle x désigne la pulsation ou la fréquence réduites
x = û)/û)C =f/fc , fc = (OC/(2TT) étant une fréquence caractéristique.
4) Les filtres passifs ont un facteur d’amplification en puissance inférieur à l’unité et donc un gain
en puissance négatif ; ils sont passe-bas, passe-haut, passe-bande ou coupe-bande.
5) Les quadripoles sont caractérisés par une bande spectrale, une impédance d’entrée et une impé¬
dance de sortie. Dans une chaîne de quadripoles en cascade, l’influence des éléments placés en aval sur
ceux situés en amont n’est négligeable que si les impédances d’entrées sont très grandes devant les im¬
pédances de sortie, typiquement 1 Mfi pour les premières, quelques ohms pour les secondes. Cette
adaptation d’impédance est aisément réalisée grâce aux amplificateurs opérationnels (chapitre 8).

EXERCICES ET PROBLÈMES

P6- 1. Filtre passif passe-bas

Le filtre, représenté sur la figure 6.29, est constitué par un résistor (résistance R i ) en série avec un
ensemble résistor-condensateur (résistance R2 et capacité C2 ).
1. Que devient la fonction de transfert uÿ/uÿ = H{j<a) = T(f) , dans les cas extrêmes des très
faibles et des très grandes fréquences ?
-g
c
2. Établir l’expression de T(f) ; on introduira la fréquence particulière fo que l’on exprimera en
Q
rNJ fonction des caractéristiques du circuit. Retrouver les valeurs extrêmes précédentes.

° 3. Dans l’exemple concret où Ri = 1 5 kfl , R2 = 20 kfl et C2 = 15 nF , calculer 7(0) et fo .


© Quelle est la fréquence de coupure à -3 dB . Tracer les diagrammes de Bode.
£
CL
R1 R1
O

Ue R2
\C2 Us yl" Ri us

7777

FIG. 6.29.
V 7777 7777

FIG. 6.30.
//// 7777
204 6. Fonctions de transfert. Quadripoles

P6- 2. Filtre passif passe-haut

Dans le schéma de la figure 6.30, représentant un filtre passif passe-haut, les valeurs des composants
sont R\ = 19 kfl , R2 = 1 kfï et C\ = 20 nF .
1. Quelles sont les valeurs de la fonction de transfert H(jco) = T(f) aux fréquences extrêmes ?
Justifier la fonction d’un tel filtre.
2. Établir l’expression de la fonction de transfert en calculant les deux fréquences caractéristiques.
Représenter les diagrammes de Bode correspondants.
3. La tension à l’entrée du filtre a pour expression ue(t) = ue,m cos(2vft) avec ue,m = 0, 1 V .
Calculer la tension de sortie, successivement pour f =f\ , f =fi et / = {f\ +/2)/2 .

P6- 3. Circuit RLC

Un circuit série RLC , constitué d’une bobine, d’un résistor et d’un condensateur (Fig. 6.31), est
alimenté par un générateur de f.e.m e{t) = em cos(2irft) .

I. Trouver la fonction de transfert H(j(o) entre la tension aux bornes du condensateur et la tension
d’excitation ; on introduira la pulsation propre ù)Q et le facteur de qualité Q .
2. Calculer le gain et la phase pour co = ù)Q , sachant que Q = 15 .

R
L
e(t)

C
Us(t)

FIG. 6.31.

P6- 4. Filtre passe-bande RLC

Le filtre RLC , représenté sur la figure 6.32, est constitué d’un condensateur et d’une bobine en pa¬
-g rallèle alimentés, à travers un résistor, par un générateur de f.e.m e(t) = em cos(27rft) . Le condensateur,
c
Q
la bobine et le résistor sont caractérisés par la capacité C = 20 nF , l’inductance L = 0, 2 H et la résis¬
rNJ tance R = 100 fl , respectivement.

° I. Montrer qualitativement qu’un tel filtre est passe-bande.


©
2. La fonction de transfert de ce filtre est définie par le rapport T(f) de la tension complexe uft) ,
£ aux bornes du condensateur et de la f.e.m complexe e(t) .
a) Trouver l’expression de T(f) .
CL
O

b) Déterminer la pulsation propre OJQ de ce filtre, ainsi que le facteur de qualité.


c) Exprimer le gain G et la phase (f> en fonction de la fréquence.

3. Pour quelle valeur de / le gain est-il maximal ? Calculer ce gain maximal. En déduire les fré¬
quences de coupure à —3 dB et la bande passante du filtre ainsi constitué.
Fonctions de transfert. Quadripoles 205

Ri
R
C2
L Us(t)
C

T 7777* 7777

FIG. 6.32. FIG. 6.33.

P6- 5. Système à gain uniforme <®)

Un générateur de signaux sinusoïdaux, dont l’impédance interne Z, est celle Rt d’un résistor en
parallèle avec un condensateur de capacité Ci , débite dans une charge formée d’un résistor (résistance
R) en parallèle avec un condensateur, de capacité variable C (Fig. 6.33).

1. Trouver la fonction de transfert, rapport de la tension aux bornes de la charge sur la f.e.m du
générateur, en fonction de la fréquence. On introduira deux fréquences caractéristiques f et fe que
l’on exprimera à l’aide de R, , R , C, et C .

2. Quelle doit être la valeur de C pour que le facteur d’amplification en tension soit indépendant
de la fréquence ? Trouver le déphasage entre la tension à la sortie et la f.e.m. Calculer C et le facteur
li
d’amplification pour 7?, = 50 , R = 0,5 kfî et C, = 0, 5 |xF .

P6- 6. Filtre de Colpitts Çwëb)

Le filtre représenté sur la figure 6.34 est le filtre de E. Colpitts. À l’entrée, un générateur fournit
une tension sinusoïdale, de fréquence / , et, à la sortie, la tension est celle aux bornes du condensateur
de capacité C2
1. Montrer, à l’aide de considérations qualitatives, qu’un tel filtre est de type passe-bande.
2. Trouver sa fonction de transfert. On souhaite sélectionner la fréquence /o = 150 kHz avec une
inductance L = 50 mH , une capacité C\ = 40 pF et un facteur de qualité Q = 20 . Calculer les
valeurs de C2 et R . Quel est le gain pour / =/o ?

-g
c R R R R
Q
L
rNJ e(t) us(t) ue Us
C2
°
© 7777 7777 7777 7777 7/77 7777

FIG. 6.34. FIG. 6.35.


£
CL
O

P6- 7. Filtre passif constitué de trois cellules identiques en cascade

Un filtre est constitué par la succession de trois cellules élémentaires identiques RC , comportant
chacune un résistor ( R = 0, 8 kfl ) et un condensateur ( C = 50 nF ) (Fig. 6.35).
1. Déterminer, à l’aide de R et C , la fréquence caractéristique f\ d’une cellule. Établir, en fonc¬
tion de la fréquence réduite x = f/f\ , l’expression de la matrice de transfert T d’une seule cellule,
206 6. Fonctions de transfert. Quadripoles

définie comme suit :


Xs = [T]Xe
où X est une matrice colonne dont les deux lignes sont respectivement la tension u et l’intensité i du
courant.

2. Quelle est la fonction de transfert H(x) du filtre constitué des trois cellules identiques? En
déduire le gain et le déphasage f de la sortie par rapport à l’entrée.

3. Déterminer la fréquence / pour laquelle la tension de sortie est en opposition par rapport à
l’entrée. Trouver le gain correspondant.

P6- 8. Filtre passe-bas de Butterworth

Un filtre de Butterworth est un filtre dont le carré du module de la fonction de transfert a pour
expression :
I
\z(f) l2 =
1 + iflfcf
n étant un entier. Le quadripole, représenté sur la figure 6.36, est un filtre de Butterworth ; il est constitué
de deux bobines inductives, d’inductances respectives L\ et L2 , d’un condensateur de capacité C et
d’une résistance de charge Rc .
1. Montrer que la fonction de transfert de ce filtre peut se mettre sous la forme :

1
H(x) =
1 + Cl (jx) + c2(jx)2 + (jx)3

x étant la fréquence réduite par une fréquence caractéristique fa que l’on déterminera.
2. Comment faut-il choisir les facteurs c\ et c2 pour un filtre de Butterworth d’ordre 3 ? En dé¬
duire les expressions de L\/R et L2/R en fonction de /0 . Calculer L2 , C et Rc pour f0 = 10 kHz et
L\ = 0, 5 mH .
3. Tracer les diagrammes de Bode associés à H(x) . Calculer le déphasage introduit par le filtre,
successivement pour x = 1/ s/ï., x = \/2 et x = 1.

-g
c L L _ Z, z3 = z,
Q
rNJ Ue
Ue z2 Us
° 7777 X
© 7777

4ÿ FIG. 6.36. FIG. 6.37.


£
CL
O
P6- 9. Impédance itérative

Un générateur de tension sinusoïdale alimente un filtre passif symétrique constitué de trois impé¬
dances Z\ , Z2 et Z3 = Z\ (Fig. 6.37).
1. Déterminer, en fonction de Z\ et Z2 , la matrice « abcd » de transfert du filtre, donnant la sortie
{ uÿ , (y } en fonction de l’entrée { f }.
Fonctions de transfert. Quadripoles 207

2. On appelle impédance itérative (qui se répète) Z, celle qu’il faut brancher en sortie pour que
l’impédance d’entrée soit égale à cette impédance de charge.
a) Exprimer Z, en fonction de Z\ et Z2 . Application au cas où Z\ est l’impédance d’un conden¬
sateur de capacité C = 0, 5 pF, Z2 celle d’une bobine non résistive d’inductance L = 20 mH , et où
f =fo, fo étant la fréquence de résonance du circuit LC .
b) Exprimer Z-, en fonction de Zej0 , impédance d’entrée en sortie ouverte et Zej , impédance
d’entrée en sortie fermée ou en court-circuit. Quelles sont les valeurs de ces impédances d’entrée pour
/=/o?
3. On ferme le filtre, à la sortie, à l’aide d’un dipôle d’impédance égale à l’impédance itérative Z, .
On désigne par Y le rapport de la tension de sortie sur la tension d’entrée.
a) Montrer que ujuÿ = ijf = Y et en déduire l’équation vérifiée par Y faisant intervenir
l’élément a de la matrice « abcd ».
b) Établir l’équation à laquelle satisfait Y .
c) L’analyse du transfert de l’énergie depuis l’entrée jusqu’à la sortie implique une condition, sous
forme d’inégalité, à laquelle doit satisfaire Y . Quelle est cette condition ?
d) On souhaite que la transmission du signal s’effectue sans atténuation énergétique. Trouver la
condition sur la fréquence / pour qu’il en soit ainsi.

P6- 10. Approche de la fonction de transfert d’un filtre à l’aide de son gabarit
On cherche à approcher la fonction de transfert d’un filtre passe-bas à l’aide de son gabarit, lequel
est caractérisé par les coordonnées suivantes, dans le diagramme de Bode, des points A\ et A2 :

fi = 300 Hz G1 = -3 dB et f2 = 600 Hz G2 = -12,3 dB


On suppose que la fonction de transfert H(jio) est caractéristique d’un filtre de Butterworth :
1
\H(jco)\2
1 + ((0/(0Q)2"
ù)Q étant une pulsation caractéristique et n un entier.
1. Quelle est la valeur de n pour laquelle la fonction de transfert est conforme au gabarit? Même
question pour la fréquence fo = co0/ (2TT) .
TJ
C 2. Montrer que, si n = 2 , la fonction de transfert VSx) peut s’écrire :
Q

CH 1
U(x) =
° 1 +jc{x - C2X2
©
x étant la fréquence réduite x =f/fo , c\ et c2 deux facteurs positifs que l’on calculera.
£
CL
O P6- 11. Filtrage par une suite infinie de cellules identiques CwëtT)
Un système électrique se présente comme une suite infinie de cellules identiques, constituées de
deux composants, d’impédances respectives Z\ et Z2 , comme le montre la figure 6.38. La tension à
l’entrée est celle fournie par un générateur de tension sinusoïdale, de fréquence / .
1 . Trouver, en fonction de Z\ et Z2 , l’impédance ZQ de cette suite entre les deux bornes d’entrée ;
pour cela on remarquera que l’on ne change pas le résultat en ajoutant une cellule à la suite considérée.
208 6. Fonctions de transfert. Quadripoles

2. On désigne par un la tension aux bornes de la cellule de rang n , par un+i celle aux bornes de
la cellule n + 1 et par in l’intensité du courant dans la branche AnAn+\ .
a) Trouver l’équation reliant ill_l , in , in+1 et les deux impédances Z\ et Z2 .
b) Chercher une solution de la forme : i,, = lman exp(j<ot) , a étant un facteur que l’on détermi¬
nera.
3. Les impédances Z\ et Z2 de la cellule sont celles respectivement d’une bobine et d’un conden¬
sateur : L = 10 mH et C = 5 p,F .
a) Établir la relation entre un+x et un en fonction de Z\ et Z0 . En déduire un en fonction de ,
Z\ et ZQ .
b) Montrer que cette ligne infinie de cellules se comporte comme un filtre dont on précisera la
nature et dont on calculera la fréquence de coupure fc .
c) Calculer le gain pour / = 1, 5 kHz et n = 5 .

E L
—I S
Z, K
|C _ C
Ue Z2 Z2 Z2 /
ue R Us

7777 7777 7777 7777 7)77 7777

FIG. 6.38. FIG. 6.39.

P6- 12. Relations de Kennely, filtre coupe-bande


Sur la figure 6.39, on a représenté un filtre constitué d’une bobine résistive (L = 0,1 H,
r = 20 fl ), de deux condensateurs de capacités identiques C — 1 p,F et d’une résistance variable R .
1. À l’aide de considérations qualitatives, montrer qu’un tel filtre est du type coupe-bande.
2. Remplacer le triangle d’impédances ESK par l’étoile correspondante.
3. Établir l’expression de la fonction de transfert. À quelles conditions sur R et sur la fréquence
/ , cette fonction est-elle nulle ? Calculer / et R .

P6- 13. Filtre passif de Wagner et Campbell


-g Le schéma de la figure 6.40 représente la structure d’un filtre passif proposé dès 1915 par K. Wag¬
c
ner et G. Campbell. On donne les valeurs suivantes des composants : R\ = 10 kfl , /?3 = 30 kfl ,
Q
rNJ
L = 1 mH , C = 1 |xF .

° 1. Pour un signal d’entrée Ue stationnaire, établir l’expression de la tension de sortie Us.


© 2. Montrer, à l’aide du théorème de Thévenin, que la fonction de transfert de ce filtre peut se mettre
sous la forme suivante :
H(0)
CL
O H(j<o) =
1 + (jù)) a + (j(û)2 b + (jû))3 c + (jù))4 d + (jûi)5 e
H(0) étant un facteur que l’on déterminera, a , b, c , d , , cinq coefficients que l’on exprimera en
fonction des quantités suivantes :
1/2
1 R\R3 L
(OQ = Tc = C et Ti =
LC R 1 +R3 R 1 +Ri
Fonctions de transfert. Quadripoles 209

3. Retrouver le résultat précédent par la méthode des mailles adjacentes, en orientant les mailles
dans le sens horaire.
4. Tracer les diagrammes de Bode correspondants à Hfx) en fonction de la fréquence réduite
X — (O
/ (OQ .

Ri
Ue C
c Ri ks

T T
FIG. 6.40.

-d
c
Q
rNJ

°
©

£
CL
O
7
Composants électroniques

On classe généralement les composants électroniques, c’est-à-dire les constituants des circuits élec¬
triques, en deux grands groupes :
i) les composants passifs, tels que les résistors, les bobines, les condensateurs et les diodes, déjà
introduits (cf. chapitres 1 et 2), mais aussi les transformateurs qui jouent un rôle essentiel dans la distri¬
bution de la puissance électrique,
ii) les composants actifs, tels que les générateurs, les amplificateurs opérationnels et les transistors.
Nous nous proposons d’analyser le comportement des composants passifs déjà rencontrés, en pré¬
cisant les caractéristiques qui les décrivent le mieux, diode et transformateur inclus.
Pour les composants actifs, nous rappelons d’abord les caractéristiques connues des piles et des ac¬
cumulateurs (cf. Électromagnétisme), puis nous analysons celles des transistors bipolaires et à effet de
champ. Concernant les amplificateurs opérationnels, nous leur réservons une étude spécifique suffisam¬
ment exaustive (cf. chapitres 8 et 9).

. — RÉSISTORS, CONDENSATEURS ET QUARTZ


-d
c
.1. — Résistors
Q
rNJ
Comme nous l’avons déjà vu (cf. chapitres 1 et 2), un résistor, appelé aussi conducteur ohmique,
est un composant qui satisfait à la loi d’Ohm, laquelle exprime la proportionnalité entre la tension aux
° bornes d’un dipôle et le courant qui le traverse (cf. Électromagnétisme). Cette relation s’écrit, lorsque
© le régime est stationnaire, sous la forme dépouillée U — RI , dans laquelle U représente la tension
entre les bornes A et B , précisément VA — VB , / l’intensité du courant qui le traverse dans le sens A
£ vers B (Fig. 7.1) ; le coefficient de proportionnalité R est la résistance. En régime quasi stationnaire,
CL
O
c’est-à-dire dans l’ARQS, cette relation est valable, à chaque instant : u(t) = Ri(t) .

/ R
A B
U
FIG. 7.1.
Composants électroniques 211

Rappelons que pour un conducteur ohmique cylindrique, la résistance est reliée à la conductivité
y du matériau, sa longueur l et sa section S par l’équation (cf. Électromagnétisme) :

/
R=-
yS

a) Différents types de résistors

On distingue principalement deux types de résistors : ceux qui sont bobinés et ceux dits à couche.
i) Résistors bobinés
Ils sont constitués d’un conducteur, à base de nickel, enroulé autour d’une tige isolante qui est
recouverte d’un émail cuit à haute température. On les utilise comme résistors de précision ou comme
résistors de puissance, car ils peuvent dissiper des puissances électriques importantes, jusqu’à quelques
milliers de watts ; dans ce dernier cas, un diffuseur thermique est indispensable. Comme le bobinage
présente des propriétés inductives, on élimine cet effet parasite en utilisant deux fils bobinés en sens
inverse que l’on connecte en parallèle.
ii) Résistors à couche
Ces résistors sont constitués d’un cylindre isolant en céramique sur lequel on a déposé une couche
de carbone ou de chromure de nickel. On trace alors un sillon en spirale afin d’enlever une partie du
dépôt conducteur. L’ensemble est entouré d’une protection isolante. Leur gamme de valeur est très
étendue : de 1 O à 10 Mfl , avec une précision de 2 à 5% . Ils ne sont pas très coûteux (inférieur au
centime d’euro) ; cependant, ils ne peuvent dissiper qu’une puissance inférieure au watt.

b) Valeur nominale et tolérance

Les résistances s’expriment en ohm ( fl ) ; leurs valeurs sont comprises entre quelques dixièmes et
plusieurs millions d’ohms. Elles sont généralement données avec une certaine tolérance e définie par :

R-R„
£ —
Rn
R étant la valeur réelle et Rn celle affichée, dite nominale. Les tolérances s’échelonnent de 10% à
moins de 0,1% ; dans la gamme courante, e est compris entre 2 et 5 %.
TJ Généralement, sur la surface cylindrique des résistors sont peints quatre anneaux ; le quatrième
C
indique la tolérance, le troisième une puissance de dix et les deux premiers le nombre à multiplier par
Q
cette puissance.
CH Les résistances très précises portent, elles, cinq anneaux : le dernier pour la tolérance, l’avant-
° dernier pour la puissance de dix et les trois premiers pour le nombre à multiplier par cette puissance.
©
Sur le tableau 7.1, on a explicité le code des couleurs universellement adopté.
£ Exemples :
CL
O 1) Un résistor avec quatre anneaux, orange-orange-brun-or, a une résistance électrique de 33 x
101 — 330 il avec 5% de tolérance.
2) Avec cinq anneaux, brun-bleu-vert-rouge-brun, la résistance de 165 x 102 = 16,5 kfl est
donnée avec 1% de tolérance.
La tolérance sur la valeur d’une résistance est une indication importante fournie par le constructeur.
En effet, une tolérance de 5% sur une résistance de 1, 0 kfl signifie que cette valeur est comprise entre
950 H et 1 050 H ; aussi de tels écarts doivent-ils parfois être pris en compte dans l’étude d’un circuit.
212 7. Composants électroniques

Couleur Chiffre associé Tolérance associée


Argent -2 10%
Or -1 5%
Noir 0
Brun ou Marron 1 1
Rouge 2 2%
Orange 3
Jaune 4
Vert 5 0,5 %
Bleu 6 0,25 %
Violet 7 0,1 %
Gris 8
Blanc 9

TAB. 7.1.

Toutes les valeurs des résistances ne sont pas accessibles sur le marché des composants : celles qui
sont disponibles sont d’autant plus nombreuses que la gamme considérée est précise, puisque avec une
précision de 10% , elles doivent être séparées de 20% , alors que pour une précision de 1% , elles ne le
sont que de 2% .
Dans la pratique, à chaque précision est associée une série dont le numéro indique le nombre de
résistances par décade : par exemple, la série E 12 pour la tolérance 10% et la série E96 pour la
précision 1%. Les valeurs exactes de la série n sont données par l’expression :

Rk = 10*/n
La série E 24 , qui est la plus utilisée en électronique, a un dernier anneau doré, ce qui correspond à une
précision de 5 % ; elle comporte 24 valeurs normalisées, comprises entre 10 et 91 , soit :

10 11 12 13 15 16 18 20 22 24 27 30

TJ
c 33 36 39 43 47 51 56 62 68 75 82 91
Q
fN
Ainsi la résistance 50 il n’est pas disponible dans une série standard, mais on trouve des résistances
de 47 il ou de 5 1 il qui encadrent cette valeur, compte tenu de la précision relative de 5 % et donc de
° l’incertitude absolue de 2, 5 il.
©
c) Dissipation nominale d’un résistor
£
CL La dissipation nominale d’un résistor est la puissance maximale VM admissible en régime sta¬
O
tionnaire, dans le voisinage de la température ambiante ( 293 K ). Elle est de l’ordre de 0, 1 W , ce qui
implique une tension maximale d’utilisation :
2
U
v= —
R <
VM entraîne U UM avec UM = (VMR)ÿ2
Le dépassement de UM peut conduire, sinon à la destruction totale du composant, à une forte modifi¬
cation de sa résistance. Il est donc essentiel de respecter la puissance nominale admise par un résistor.
Composants électroniques 213

d) Coefficient de température

La résistance d’un composant ohmique varie avec la température. Pour exprimer ces variations, on
introduit le coefficient de température suivant, homogène à l’inverse d’une température :

1 R(T) - Rp
CT =
Ro T-TQ
R(T) désignant la résistance à la température T et Ro la résistance à TQ prise en général égale à
293 K . Pour les métaux ou alliages, il est positif et la résistance augmente lorsque la température
augmente (cf. Électromagnétisme). Ainsi, il vaut 0,004 K-1 pour la plupart des métaux purs et at¬
teint de très faibles valeurs pour certains alliages tels que le constantan (cuivre-nickel), ou le manganin
(cuivre-manganèse-nickel) dont les coefficients de température sont respectivement : 2 x 10-5 K 1 et
10"5 K"1 .
Exemples :
1) Entre les froides journées d’hiver à 253 K et les chaudes journées d’été à 303 K, la varia¬
tion relative de résistance d’une ligne haute tension en aluminium, matériau pour lequel Cj = 4,4 x
10~3 K-1 , vaut :
AR
— =CTX(T-T0) = 22%

Comme les pertes de puissance électrique en ligne sont proportionnelles à la résistance des câbles
(cf. chapitre 2), ces dernières varient aussi de 22% entre l’hiver et l’été.
2) La résistance d’une lampe électrique à incandescence, marquée 100 W, peut être aisément
mesurée avec un ohmmètre. À froid, on a trouvé 40 fl, alors qu’en fonctionnement normal, sous une
tension efficace de 230 V , lorsque la température du filament est 2500 K , cette résistance devient :
R = U2 /P = 2302/100 = 529 Lt . Le coefficient de température du filament vaut donc :

1 529 40
CT = 40 2 500- 293 w55xl0-3K-

Remarque : Les résistors sont sensibles à l’humidité, ainsi qu’aux déformations mécaniques ; en outre,
ils sont caractérisés par un bruit thermique ou bruit Johnson (cf. chapitre 17).
TJ
C

Q .2. — Condensateurs
CH
On sait qu’un condensateur est constitué de deux armatures métalliques (surface S) séparées par
°
© un isolant, d’épaisseur e et de permittivité relativeer (cf. Électromagnétisme). Sa capacité a pour
expression :
£
CL c= £o£rS
O e

Comme la constante EQ est très faible ( 8, 85 10 12 SI ), les capacités usuelles sont très faibles, précisé¬
ment comprises entre quelques mF et une fraction de pF .
Il existe principalement trois familles de condensateurs classées selon la nature des isolants utilisés
et donc selon la technique de fabrication. Ces isolants sont soit des céramiques, soit des films plastiques,
soit des couches d’oxyde métallique obtenues par électrolyse.
214 7. Composants électroniques

a) Différents types de condensateurs


Les condensateurs à céramique sont formés d’empilements successifs de couches métalliques et
isolantes comprimées d’épaisseur 20 fjim environ. La constante diélectrique relative er de l’isolant
étant comprise entre 10 et 10000 , la capacité de ces condensateurs varie entre 1 pF et 1 |xF.
Les condensateurs à films plastiques sont constitués de quatre couches (métal-diélectrique-métal-
diélectrique) enroulées ; le diélectrique est un film plastique, d’épaisseur 20 fini environ, dont la permit¬
tivité électrique relative est comprise entre 2 et 4 . l’ensemble est entouré d’un isolant. Leurs capacités
sont comprises entre 100 pF et 10 |iF . Ils se présentent sous forme de cylindre, dont la longueur va¬
rie de quelques millimètres à quelques centimètres.
Dans les condensateurs électrolytiques, le diélectrique utilisé est une couche d’alumine (er = 9 )
ou d’oxyde de tantale ( er = 27 ) déposée par électrolyse sur une feuille d’aluminium ou de tantale pur.
L’électrolyte qui imbibe un papier forme la seconde armature. L’épaisseur étant inférieure au micromètre
et les surfaces en regard de l’ordre du mètre carré, les condensateurs obtenus sont de forte capacité,
comprise entre 1 |xF et 1 mF . Ces condensateurs électrolytiques sont polarisés et caractérisés par
une tension inverse maximale d’environ 1,5 V et un courant inverse maximal, au-delà desquels leurs
propriétés sont altérées. On les utilise le plus souvent pour polariser les composants actifs tels que les
transistors et pour maintenir sous tension les mémoires pendant de courtes durées. Ils présentent un
inconvénient : l’intensité des courants de fuite peut atteindre 1 |xA par fxF .
b) Caractéristiques des condensateurs
La valeur de la capacité d’un condensateur est parfois exprimée avec un code de couleur analogue
à celui employé pour les résistors, mais le plus souvent, elle est directement inscrite sur le composant.
La tolérance sur la valeur de la capacité varie entre 50% pour les condensateurs électrolytiques et 1%
pour ceux constitués de multicouches à céramique.
La tension nominale d’un condensateur est la tension efficace maximale que l’on peut appliquer
entre ses bornes sans le détériorer ; elle est en général de quelques centaines de volts. Au-delà, le diélec¬
trique peut devenir conducteur, c’est le claquage.
c) Représentation électrique d’un condensateur réel

Chargeons un condensateur à céramique, de capacité C = 0, 1 |xF , avec une pile de 9, 0 V , et


étudions l’évolution de la tension à ses bornes, une fois la pile déconnectée. La mesure effectuée à l’aide
d’un voltmètre à haute impédance d’entrée ( 1012 fl) donne, immédiatement après le débranchement,
TJ
uc{0) = 9, 0 V ; cependant on constate que le condensateur se décharge, même en circuit ouvert. En
C effet, trois minutes après, la tension obtenue n’est plus que de uc(t\) = 5, 74 V ; après six minutes, elle
Q tombe à uc{t2) = 3, 66 V et, après neuf minutes, elle ne vaut plus que uc{tf) = 2, 33 V . Ainsi :
CH
° Uçjtx) _ Uç(t2) _ Uç(t3)
d’où
uç{t3) »C(?I)]3 ln[Mc(r3)/nc(0)]
© Uc{0) UC(ti) Uciff) «c(0) «c(0) MMC(*I)/«C(0)]
ce qui représente précisément le rapport des durées t3/t\ . La chute de tension n’est donc pas propor¬
£ tionnelle à la durée de décharge, mais au logarithme de cette durée ; on en déduit que la décharge suit
CL
O une loi d’évolution, selon une exponentielle décroissante du temps. Comme cette loi est celle de la dé¬
charge d’un condensateur dans un conducteur ohmique (cf. chapitre 4), on représente le composant par
l’association d’une capacité C en parallèle avec une résistance de fuite Rf (Fig. 7.2a).
Cette résistance est en général de plusieurs milliers de Mfl ; la durée de décharge r — R/C est
donc très longue. Dans l’exemple précédent, on trouve :
u(ti) 180
W)=e*p (-0
t\
d’où r = —
M«(0)/M(0)] ln(5, 74/9)
= 400 s et Rf = 4 x 109 fl
Composants électroniques 215

C
g jC(o
S*
3L
l/Rf
a) b)
FIG. 7.2.

On traduit souvent cette imperfection du condensateur en introduisant l’angle de perte 8 suivant,


défini à partir de l’admittance Y du composant (Fig. 7.2b) :
Re{F} _ l/Rj- _ 1
tan 8
Im{y} COJ RfCù)
Cet angle tend vers zéro lorsque Rf est très grand devant 1/ (Ceo) . Dans l’exemple précédent,
tan 8 = l/(8007r/) ; on peut le négliger dès que la fréquence dépasse quelques Hz, en pratique
dès que le régime d’utilisation est variable.

1.3. — Quartz
La piézo-électricité, découverte en 1881 par les physiciens français Pierre et Paul Curie, tous deux
frères, est l’apparition d’une polarisation de certains corps, tels que le quartz, lorsqu’on les soumet à une
contrainte mécanique. Les oscillations mécaniques d’un cristal de quartz sont donc accompagnées d’os¬
cillations électriques. En raison de la grande stabilité de sa période d’oscillation, le quartz s’est imposé
comme résonateur dans toutes les horloges et dans de nombreux filtres à bande passante très étroite.
Leur fréquence propre varie, selon la nature de la déformation (flexion, élongation ou cisaillement), de
quelques kHz à 200 MHz.
Sur la figure 7.3, on a représenté le symbole et le schéma électrique équivalent à un quartz ; aussi
son impédance s’écrit-elle :

l/(jCo*>) \jLs(o + 1/(/O)] _ 1 LSCSù)2 ~


CSCQ
z= avec Ce =
jLsa> + 1/(jCsco) + l/(jC0(o) MCS + C0)(l - LsCe(o2) Cs + Co
En introduisant les pulsations caractéristiques co2 = \/{LsCs) et to2 — \/{LsCe) , Z se met sous la
forme :
1 (J/v]
~
z_
-g MCS + Co)(l — (D2/(DD
c
Q Pour un quartz d’horlogerie, de fréquence 32768 Hz = 215 Hz , on peut relever, sur la notice du
r\j fabricant, les valeurs suivantes :
° C0 = 1,5 pF Cs = 3 f F(= 3 x 10“15 F) et Ls =l879 H
©
D’où les fréquences fs = 32736 Hz et fe = 32768 Hz
£ La figure 7.4 représente la courbe donnant le module de Z en fonction de la fréquence. L’impé¬
CL
O
dance est purement imaginaire et son signe indique que le quartz a un comportement capacitif pour
f < fs et / > fe , et inductif entre fs et fe . Pour / = fs , l’impédance est nulle, tandis que si / = fe ,
l’impédance tend vers l’infini.
Notons que, fs et fe étant très proches, le comportement inductif n’est observable que sur une
gamme de fréquence très étroite (fe — f = 32 Hz). Dans ce domaine spectral, l’impédance varie
très rapidement avec la fréquence, ce qui est mis à profit pour réaliser des oscillateurs très stables en
fréquence (cf. chapitre 14).
216 7. Composants électroniques

Ls
Hh
HOh Co Cs

a) b) î
J i
J>' f
FIG. 7.3. FIG. 7.4.

II. — BOBINES ET TRANSFORMATEURS


Les bobines sont des composants généralement encombrants, coûteux et lourds. Dans la plupart
des circuits électroniques actuels, on les remplace par d’autres composants, notamment par des sys¬
tèmes à amplificateurs opérationnels qui permettent de les simuler (cf. chapitre 8). En revanche, les
transformateurs, qui sont constitués de deux bobines en interaction, restent des composants essentiels,
principalement dans le transport de la puissance électrique, après sa production et avant son utilisa¬
tion.

. . — Bobines
II 1

a) Les différents types de bobines

Les bobines sont constituées d’un fil de cuivre gainé enroulé sur un support cylindrique. En raison
de la longueur importante du fil, on utilise souvent un vernis isolant. La valeur de l’inductance est
proportionnelle à la section de l’enroulement et au carré du nombre de spires (cf. Électromagnétisme).
Pour une bobine en forme de solénoïde long et rectiligne, de longueur / , de rayon R , avec n spires par
unité de longueur, l’inductance a pour expression :

-g L = pQv R2n2l = AIT2 X 10~1R2n2l


c
Q
r\j Notons que l’inductance d’une bobine à air est très faible, puisque, pour les valeurs typiques
° n = 103 m-1 , R = 2 cm et / = 6 cm , la valeur calculée n’est que de 0, 1 mH environ. Aussi
© est-il souvent nécessaire d’introduire un matériau ferromagnétique dans l’enroulement.
Avec un noyau de fer doux, on obtient des inductances bien plus élevées. En effet, l’inductance ini¬
£ tiale de la bobine est alors multipliée par la perméabilité relative pr , laquelle est de l’ordre de 1 000
CL
O (cf. Électromagnétisme). Cependant, la masse du composant augmente fortement ; en outre le compo¬
sant perd sa propriété de linéarité.

Dans les bobines à noyaux de ferrite, le fer doux est remplacé par un isolant de grande perméabilité
relative, typiquement 5 000, par exemple l’oxyde mangano-ferreux. L’intérêt principal est une grande
valeur de l’inductance pour des dimensions comparables à celles des résistances ou des condensateurs.
Cependant, ces composants étant fortement non linéaires, on ne doit les utiliser que pour de faibles
variations de courant.
Composants électroniques 217

b) Représentation d’une bobine

La résistance d’une bobine n’est jamais nulle, car le fil conducteur de l’enroulement est générale¬
ment fin et long. C’est ce que confirme une mesure effectuée avec un ohmmètre : on trouve plusieurs
ohms. Par exemple, pour une bobine de 500 spires, d’inductance 10 mH , l’ohmmètre indique une ré¬
sistance r « 10 fl . Une bobine réelle est, par conséquent, bien représentée par l’association en série
d’une bobine idéale d’inductance L et d’un résistor de résistance r (Fig. 7.5a).

JT

L z y
gÿjLco L

\C
a) b)
FIG. 7.5. FIG. 7.6.

À basse fréquence, l’impédance de la bobine est due principalement à la résistance du fil, Loi ayant
alors une contribution beaucoup plus faible. Cette imperfection est caractérisée par un angle de perte,
défini à l’aide de l’impédance Z du composant (Fig. 7.5b) :

Re{Z} r
tan <5 = _
Im{Z} Loi

Notons que cette définition est différente de celle relative aux condensateurs, afin que l’angle de
perte croisse avec les imperfections. Dans les bobines supraconductrices (cf. Électromagnétisme), pour
lesquelles la résistance a disparu, l’angle de perte est nul.
À haute fréquence, des effets capacitifs apparaissent entre les spires ; aussi ajoute-t-on au modèle
précédent une capacité en parallèle avec L et r (Fig. 7.6).
Exemple : à haute fréquence, on constate qu’une bobine comportant une dizaine de spires
non jointives, d’inductance 0, 1 mH, se comporte comme un circuit résonnant de fréquence propre
/o = 1,5 MHz ; on en déduit aisément sa capacité parasite par (cf. chapitre 3) :
1 1
fo = 27T(LC)I/2 d’où C = = 0, 11 nF
4 TT2L/02
-g
c
Q
r\j
. . — Transformateurs
II 2

° Comme son mode de fonctionnement s’appuie sur le phénomène d’induction électromagnétique,


© un transformateur ne concerne que les régimes variables, le plus souvent sinusoïdal ; une tension variable
aux bornes du primaire crée un courant, lequel produit, dans le circuit magnétique, un champ magnétique
£ dont la variation induit une tension aux bornes du secondaire (cf. Électromagnétisme).
CL
O
Ils doivent leur nom à leur capacité à modifier l’amplitude de la tension sinusoïdale délivrée par
un générateur, ce qui est à l’origine du rôle essentiel qu’ils jouent dans le transport de la puissance
électrique ; en effet, cette dernière est produite par les alternateurs, couplés aux centrales électriques,
sous une tension sinusoïdale efficace d’environ 25 kV , laquelle est transformée en une très haute tension
de 400 kV avant le transport, car la puissance dissipée par effet Joule dans les fils conducteurs est alors
bien plus faible (cf. chapitre 2). En fin de transport, des transformateurs abaisseurs de tension réalisent
la distribution domestique de la puissance électrique sous 230 V .
218 7. Composants électroniques

a) Description

Sur le circuit électrique d’un appareil photographique jetable, on reconnaît aisément un transfor¬
mateur placé à coté d’un condensateur destiné à alimenter le flash. Une pile de f.e.m E = 1,5 V ali¬
mente un circuit oscillant RLC siège d’oscillations de tension dont l’amplitude est fortement amplifiée
grâce à ce transformateur. Après redressement et filtrage de cette tension, le condensateur, de capa¬
cité C , est chargé jusqu’à une tension stationnaire de l’ordre de 200 V . Aussi est-il déconseillé d’ou¬
vrir ce type d’appareil, sans précaution, car le condensateur chargé peut provoquer, en se déchargeant
dans le corps, un choc électrique dangereux.
Si, une fois le condensateur déchargé, on démonte ce transformateur, on distingue sur une carcasse
métallique deux enroulements : l’un, très fin, d’environ 1 000 spires, l’autre, de diamètre plus grand,
formé d’une dizaine de spires.
De façon générale, un transformateur est constitué de deux bobinages couplés, appelés respective¬
ment enroulement primaire, ou plus simplement primaire, et enroulement secondaire ou secondaire. Le
couplage s’effectue par l’intermédiaire d’un circuit magnétique (Fig. 7.7). En général, les fils des en¬
roulements, sont en cuivre ou, au besoin, en aluminium plus léger. Ils sont comprimés lors du montage
et parfois imprégnés de résine afin de résister aux effets des forces de Laplace (cf. Électromagnétisme).
Les carcasses sur lesquelles sont enroulés le primaire et le secondaire sont souvent des tôles en
alliage fer-nickel, fer-cobalt ou fer-silicium, d’épaisseur de l’ordre de 0, 1 mm, isolées les unes des
autres par un vernis afin de limiter les courants de Foucault.

h
i £;>
/ i
1
e ~ c~ >
>A, N2 R
)

FIG. 7.7.

b) Propriétés du transformateur idéal


TJ Le transformateur peut être considéré comme un quadripole (cf. chapitre 6) : deux bornes au pri¬
C
maire et deux autres au secondaire. Pour un transformateur idéal, c’est-à-dire sans pertes, le facteur de
Q
fN
proportionnalité entre les tensions sinusoïdales aux bornes du secondaire et du primaire est égal au rap¬
port n du nombre de spires du secondaire et du primaire (cf. Électromagnétisme).
°
©
**2(0 _N2 _ n
? HlO) V,
CL
o
Comme le transformateur est un composant passif, la puissance électrique maximale que peut fournir le
secondaire est celle reçue au primaire. Il en résulte qu’en régime établi, pour un transformateur idéal, le
facteur de proportionnalité des courants est égal à l’opposé de l’inverse du rapport du nombre de spires :

Vr,I = «1 (C)*l (0 = P/,2 = — “2(0*2(0 donne


h{t) _ _Ni_ 1
h(0 W2 n
Composants électroniques 219

Notons que les courants doivent être convenablement orientés pour que la relation soit algébriquement
satisfaite. Sur la figure 7.8a, on a précisé cette convention : si les courants pénètrent par les points, les
flux s’ajoutent ; en 7.8b, on a représenté le symbole du transformateur.
Retenons que, si > N\ , le transformateur élève la tension et abaisse l’intensité du courant,
et notons que le transformateur est un composant réversible, c’est-à-dire qu’il est possible d’inverser
primaire et secondaire.

ii h
ii h

Ml M2

a) b)
FIG. 7.8.

c) Utilisation du transformateur en adaptateur d’impédance

En utilisation normale, la tension d’alimentation est connectée aux bornes du primaire et le secon¬
daire est fermé sur une charge (Fig. 7.9). Au primaire, le transformateur et sa charge sont équivalents à
une seule charge dont les caractéristiques dépendent du rapport de transformation et de la charge réelle.
En régime sinusoïdal et en notation complexe, nous avons les relations suivantes :

«2 — —Zi2 u2=nu{ et i2 — k d’où


Z
n n2
Ainsi l’ensemble équivaut au primaire à une charge d’impédance :

z'~l
De même, au secondaire, le transformateur et son alimentation sont équivalents à un dipôle dont les ca¬
ractéristiques dépendent du rapport de transformation et de l’alimentation. Ainsi, pour un générateur de
tension, de f.e.m e et d’impédance interne Z, , le générateur équivalent, vu du secondaire, est caracté¬
risé par un générateur de tension, de f.e.m n e et une impédance interne «2Z, .
-g
c
Q
ii h
r\j
Ml «2 Z
°
©
FIG. 7.9.
£
CL
O
Exemple : on souhaite alimenter, à l’aide d’un GBF, une lampe qui fonctionne habituelle¬
ment sous une tension 4, 5 V et consomme une puissance de 1 , 35 W . Sa résistance est donc
R = U2 /V = 4, 52/l, 35 = 15 D . Le branchement direct de la lampe sur le GBF, de f.e.m 15 V
et de résistance interne 50 fi , ne donne qu’un très faible flux ; on constate, en outre, que le généra¬
teur s’échauffe rapidement. Calculons la puissance dissipée dans la lampe et dans la résistance interne
du générateur ; il vient, puisque I— 15/(50+ 15) = 0, 23 A , respectivement :

Vi = RI2 = 0, 79 W et Vg = Rf2 = 2, 64 W
220 7. Composants électroniques

Dans ces conditions où R < /?, , on dit que la charge n’est pas adaptée à l’alimentation. Cette adapta¬
tion peut être réalisée à l’aide d’un transformateur, placé entre le GBF et la lampe, de rapport de trans¬
formation n = 1/2 . En effet, dans ces conditions, le générateur débite dans une charge, qui n’est pas
R , mais R/n2 = 60 fl ; la lampe semble alimentée par un générateur de f.e.m 15 x n = 7, 5 V et de ré¬
sistance interne 50 x n2 = 1 2, 5 fi . Les puissances dissipées dans la lampe et dans la résistance interne
du GBF sont alors, respectivement :
2
7,5 7,5
Vi = Rl\ = 15x = 1, 1 W et Vg = RJ2 = Rm2!} = = 0, 9 W
12,5 + 15 12,5 + 15

Ainsi, l’introduction du transformateur réalise l’adaptation d’impédance en récupérant un maximum de


puissance du générateur (cf. chapitre 1).

d) Transformateur d’isolement
Lorsque le rapport de transformation n est égal à l’unité, le transformateur ne modifie pas l’am¬
plitude de la tension aux bornes du secondaire, mais présente l’avantage d’isoler le circuit de la source
d’alimentation. Montrons l’intérêt du transformateur d’isolement sur un exemple.
Exemple : dans le circuit RLC de la figure 7.10, visualiser simultanément sur un oscilloscope, la
tension UR aux bornes du résistor et la tension uç aux bornes du condensateur pose problème, car le
GBF et l’oscilloscope sont alimentés par le secteur et possèdent, par construction, une liaison entre leur
masse et la prise de terre. Grâce au transformateur d’isolement, la tension qui alimente le circuit RLC
n’a plus de potentiel imposé et le montage est réalisé sans court-circuit.

Voie 1 de l’oscilloscope

GBF(ÿ
Transformateur
wwJ— Voie 2 de
l'oscilloscope
d'isolement
FIG. 7.10.
-d
c
e) Alternostat
Q
rNJ
Dans un alternostat, il n’y a qu’un seul enroulement qui sert à la fois d’enroulements primaire et
° secondaire. L’enroulement secondaire est parfois à prise variable : en modifiant son nombre de spires,
© on fait varier la tension de sortie (Fig. 7.11). En outre, le nombre de spires dans le secondaire peut être
plus élevé que dans le primaire.
£ Notons que, les circuits primaire et secondaire étant confondus, les alternostats n’assurent pas
CL
O d’isolement électrique, ce qui présente un danger en cas de branchement sur la tension du secteur. En
effet, on peut voir sur la figure 7.11 qu’une permutation du neutre et de la phase, à l’entrée connectée au
secteur ( 230 V ), donne une faible tension en sortie entre les conducteurs (par exemple U2 = 50 V) ,
mais le fil de connexion commun est alors porté au potentiel de la phase.
En revanche, avec un transformateur d’isolement, tout danger est écarté, puisqu’entre la terre et
l’un des deux fils du secondaire les circuits ne sont jamais fermés. On peut permuter sans danger neutre
et phase dans le primaire.
Composants électroniques 221

Phase

u|

Neutre \U2
FIG. 7.11.

f) Transformateur réel
Sur un transformateur réel, on lit les indications suivantes fournies par le constructeur pour un
fonctionnement optimal : 50 Hz ; 230 V ; 12 V ; 60 VA , ce qui signifie que :
i) le transformateur doit être alimenté par une tension sinusoïdale, de fréquence 50 Hz et de valeur
efficace U\ = 230 V ,
ii) la tension de sortie, elle aussi sinusoïdale et de fréquence 50 Hz, a pour valeur efficace
U2 = 12 V ,
iii) enfin que la puissance apparente S = C/2/2 vaut 60 VA .
On en déduit l’impédance de la charge selon :

U\ _ 122
~ = 2,5 Cl
S 60
Notons que la puissance dissipée dans le circuit secondaire ne sera égale à 60 W , que si le facteur de
puissance ( cos <p ) de l’installation vaut 1 (cf. chapitre 2).
Le modèle du transformateur idéal n’est qu’une première approximation du transformateur réel car,
il faut prendre en compte les différentes pertes de puissance :
i) pertes Vb dans les bobinages, par effet Joule,
ii) pertes de fer Vf , dues à la fuite des lignes de champ magnétique, aux courants de Foucault crées
par induction dans le circuit magnétique, à l’hystérésis magnétique attribuée au processus microscopique
de magnétisation (cf. Électromagnétisme).
Le rendement d’un transformateur est naturellement défini par le rapport des puissances, secondaire
-g sur primaire :
c V2 V2
Q r= avec V\ =V2 + Vb + Vf soit r=
rNJ
Vx V2 + Vf + Vb
° Les transformateurs actuels ont des rendements très élevés, supérieurs à 95 % .
© Exemple : sur la fiche technique d’un transformateur 400 V/24 V , on peut lire les valeurs nomi¬
nales suivantes : 10 kVA , rendement 95 % , cos ç2 = 0, 80 et pertes fer 120 W . On en déduit les
£ pertes de bobinage :
CL
O
v2
Vb = —
r
-V2-Vf avec V2 = Scos(p2 = 10 x 0,8 = 8,0kW d’où Vh = 500W

Remarque : Pour limiter les pertes par courants de Foucault, les carcasses métalliques sont formées
de tôles très fines isolées les une des autres. Ce sont les vibrations de ces tôles qui sont
responsables du ronronnement bien connu des transformateurs. À haute fréquence, on
préfère utiliser des carcasses en ferrites, car ces dernières ne sont pas conductrices.
222 7. Composants électroniques

III. — DIODES SEMICONDUCTRICES ET THYRISTORS

. . — Diodes à jonction
III 1

Comme nous l’avons déjà vu, la diode semiconductrice est un composant passif non linéaire qui
se comporte comme un interrupteur ouvert ou fermé selon le sens du courant ou de la tension (cf. cha¬
pitre 1). Nous nous proposons d’analyser le comportement de ce composant de façon plus détaillée.
Nous n’étudierons que les diodes semiconductrices car les diodes à vide, constituées d’une cathode
chauffée et d’une anode métalliques placées dans une ampoule vidée d’air, ne sont pratiquement plus
utilisées.
La diode à jonction est constituée de deux zones adjacentes d’un semiconducteur dopées diffé¬
remment, p pour l’une et n pour l’autre (cf. Électromagnétisme), d’où son nom. Le côté dopé n est
la cathode repérée sur le composant par un anneau rouge ou blanc; le côté p est V anode. Sur la fi¬
gure 7.12, on a représenté la structure du composant et son symbole.

l>M Of
Symbole
FIG. 7.12.

a) Approche expérimentale

Traçons la caractéristique I(U) d’une diode au silicium typique, de référence 1N 4001, en utilisant
un ordinateur muni d’une interface. La courbe obtenue, représentée sur la figure 7.13 pour des tensions
comprises entre 0 et 0, 8 V , a l’allure d’une exponentielle, ce que l’on pourrait confirmer en traçant
le graphe ln / , en fonction de U . On constate que, pour U > 0, 60 V , l’intensité qui est de quelques
dizaines de milliampères croît très rapidement.

' 7 (mA)

40

20
VTV)
0-
-g
c
0,1 ' 0,3 ' 0,5

Q FlG. 7.13.
rNJ

° b) Fonctionnement en sens direct


©
Si la tension appliquée entre l’anode et la cathode de la diode est positive, la diode est connectée
£ en direct. Une analyse expérimentale soignée montre que l’équation de la caractéristique peut se mettre
CL
O sous la forme approchée suivante :

,=4xp(£) - 1

Is étant l’intensité du courant de saturation qui est de l’ordre de quelques dizaines de nanoampère, ce
qui est très faible. L’intensité I n’est donc significative que si la tension est supérieure à une certaine
tension de seuil Ud . Au-delà de Ud , la diode fonctionne en régime passant.
Composants électroniques 223

Conventionnellement, on définit Ud par la tension pour laquelle l’intensité du courant est égale à
1 mA . Avec la fonction « test diode », les multimètres, qui se comportent alors comme des générateurs,
de courant de c.e.m X = 1 mA , affichent la valeur Ud de la tension qui apparaît aux bornes de la diode.
Ordres de grandeur : Ud ~ 0, 6 V pour les diodes au silicium, Ud ~ 0, 3 V pour celles au
germanium et Ud ~ 1, 1 V pour celles en alliage d’arséniure de gallium.
Cette équation s’interprète en prenant en compte courants de conduction et courants de diffusion
(cf. Électromagnétisme et Thermodynamique) ; ce dernier devient prépondérant et augmente exponen¬
tiellement lorsqu’on fait croître U . Quant à Uj , c’est une tension proportionnelle à la température ab¬
solue T : UT = kBT/ e où e = 1 , 6 x 10-19 C est la charge élémentaire et kg = 1 , 38 x 10-23 J •K-1
la constante de Boltzmann. Pour T = 300 K , kBT « 0, 025 eV et donc UT ~ 25 mV .

Remarques : 1) Le courant Is est fonction des paramètres géométriques de la diode et des dopages et
on donne parfois l’expression suivante, plus précise de I(U) :

,=4xpGÿ) - 1

dans laquelle A est un facteur positif compris entre 1 et 2 qui dépend du matériau et de
la géométrie de la jonction. Le plus souvent, A est pris égal à 1.
2) La tension de seuil est parfois notée Us , notation que nous avons écartée pour éviter
tout risque de confusion avec la tension de sortie des montages, en régime stationnaire.

L’intensité Is varie avec la température selon :

où Si est l’énergie d’ionisation du semiconducteur (elle vaut 1, 1 eV pour le silicium) et A un coeffi¬


cient numérique qui dépend de la jonction ; Is augmente très rapidement avec T . En effet, il vient, en
calculant la dérivée de Is par rapport à T :
d/s
dT
=3A7t "*(-£) + kaSi —AT exp
Si
kBT
h 3 Si
T + kBT
ce qui donne, pour le silicium, à T = 300 K , AIs/Is = 0, 15 AT . Ainsi, l’intensité Is est multipliée par
deux tous les 7 K environ pour une diode au silicium. Un risque d’emballement thermique existe, puis¬
qu’une augmentation de Is entraîne celle de I, laquelle peut provoquer une élévation de température et
TJ donc une nouvelle augmentation de Is . Afin d’éviter cet enchaînement thermique qui peut conduire à la
C
destruction de la diode, les constructeurs donnent généralement la puissance maximale qui peut être dis¬
Q
sipée à température ambiante ou le courant maximal correspondant.
CH
° c) Fonctionnement en inverse
©
Lorsque la diode fonctionne en inverse, la tension U est négative dans l’expression de la carac¬
téristique I(U) . Dès que \U\ devient inférieure à quelques dixièmes de volt, le terme exponentiel est
£ négligeable. Il en résulte que Iæ —Is avec Is ~ 10 nA .
CL
O
On ne doit pas donner à \U\ une valeur trop importante, car, au-delà d’une certaine tension de
claquage le courant augmente exponentiellement et détruit le composant. En effet, les porteurs de charge
assurant la conduction acquièrent suffisamment d’énergie pour ioniser les atomes lors des chocs ; les
électrons arrachés, à leur tour, ionisent d’autres atomes : c’est Y avalanche qui conduit à la destruction
de la diode. La zone de la caractéristique pour laquelle I = —Is est donc assez limitée puisque les
prémisses de l’effet d’avalanche viennent se superposer à Is dès que |t/| dépasse quelques volts. Les
tensions de claquage des diodes varient de quelques volts à 1 000 V pour les diodes de redressement.
224 7. Composants électroniques

d) Schéma électrique équivalent à une diode

Comme nous l’avons déjà vu (cf. chapitre 1), il existe différentes représentations d’une diode,
suivant la zone de la caractéristique considérée et du niveau d’approximation souhaité.
On retrouve la caractéristique de la diode idéale en négligeant le courant inverse, ainsi que la
tension de seuil, et en assimilant l’exponentielle à une droite parallèle à l’axe des intensités, dès que le
courant n’est plus négligeable. Le composant est alors équivalent à un interrupteur : coupe-circuit pour
U < 0 et court-circuit pour U > 0 (Fig. 7.14a).
Si l’on tient compte de la tension de seuil, et que l’on assimile l’exponentielle à une droite faible¬
ment inclinée par rapport à l’axe des intensités, la diode est un coupe-circuit tant que U < Ua . Pour
U > Ud , elle se comporte comme un générateur en opposition, de f.e.m Ud , en série avec sa résis¬
tance interne (Fig. 7.14b).

On affine la représentation de ce composant, en introduisant une capacité parasite, de l’ordre d’une


dizaine de picofarads, placée en parallèle avec le générateur de f.e.m Ud La valeur de cette capacité
est généralement donnée par le constructeur.

I I

Régime passant Régime passant

0 0
Régime bloqué U Régime bloqué Ud U
a) b)
FIG. 7.14.

e) Hyperbole de puissance

Les diodes ne peuvent dissiper qu’une puissance limitée, spécifiée par le constructeur, comprise
entre quelques dixièmes de watt et plusieurs dizaines de watts. Il en résulte que, dans le plan de la
caractéristique, les points de fonctionnement, pour lesquels la puissance dissipée est inférieure à la
valeur maximale VM , sont situés sous l’hyperbole d’équationI— VM/U .
-g
c
Q
rNJ . . — Autres types de diode
III 2
° a) Diode Zener
©
Lorsque l’une des deux zones de la jonction est fortement dopée, apparaît, pour une tension inverse
£ supérieure à une valeur seuil Uz , une forte augmentation de l’intensité du courant, pratiquement indé¬
CL
O pendante de U (Fig.7.15a). C’est l’effet Zener, découvert par le physicien allemand C. Zener, en 1934 ;
on l’interprète par le passage des électrons de la bande de valence à la bande de conduction, par ef¬
fet tunnel, sous l’action du champ électrique intense qui règne dans le matériau (cf. Quantique). Le
symbole de la diode Zener est représenté dans un coin de la figure 7.15a.
Il existe des diodes avec des tensions Zener comprises entre 1 V et quelques dizaines de volts. On
représente souvent la diode Zener, en inverse, par un générateur de tension en opposition, de f.e.m Uz
(Fig. 7.15b).
Composants électroniques 225

U Uz
2 1 /<0
-Uz
Ud U
3 4 U

a) b)
FIG. 7.15.

b) Diode Schottky
Les diodes Schottky (Fig. 7.16a), qui portent le nom du physicien américain W. Schottky qui les
a réalisées et étudiées, sont constituées d’un métal et d’un semiconducteur, silicium ou arséniure de
gallium, faiblement dopé. L’allure de la caractéristique est identique à celle des diodes classiques, mais
la tension de seuil est plus faible : 0, 3 V ou 0, 4 V ; en revanche, le courant inverse de saturation est
bien plus élevé, de l’ordre de quelques microampères.
Le grand intérêt de ces composants vient de leur capacité parasite Cp très faible (inférieure à
1 pF ), ce qui permet d’obtenir une durée de commutation très courte entre l’état bloqué et l’état conduc¬
teur : 0, 1 ns pour la diode Schottky AAS70-04 au lieu de 30 |xs pour la diode classique 1N4001. C’est
la raison pour laquelle on les utilise dans la réalisation des portes logiques (cf. chapitre 18).

c) Diode varicap
Lorsque les diodes sont polarisées en inverse, leur capacité parasite Cp dépend de la tension inverse
U appliquée. Dans les diodes varicap, la géométrie et le dopage sont choisis de telle sorte que cette
dépendance soit de la forme :
K
Cp —
\u\<n
K étant un coefficient homogène au produit d’une capacité par la racine carrée d’une tension. Ces
diodes sont alors utilisées comme condensateurs, dont la capacité est commandée par la tension appli¬
quée en inverse, d’où leur nom. Elles permettent d’accorder de façon précise la fréquence de résonance
de filtres utilisés en radio et en télévision. Les valeurs usuelles de ces capacités vont de 1 pF à quelques
centaines de picofarads.
-g Sur la figure 7.16, on a représenté les symboles de la diode Schottky et de la diode varicap.
c
Q
r\j P
°
©
Diode Schottky
"lb
£ a) b)
CL
o FIG. 7.16.

. . — Applications des diodes


III 3

Il existe de nombreuses applications des diodes qui seront illustrées ultérieurement sur différents
montages. Nous proposons ici uniquement trois applications essentielles : le redressement d’une tension
alternative, la stabilisation d’une tension redressée et l’écrétage d’une tension.
226 7. Composants électroniques

a) Redressement
Une diode, soumise à une tension sinusoïdale, est bloquée pendant l’alternance négative et passante
durant l’alternance positive. Avec le montage représenté sur la figure 7.17, pour lequel R = 100 fl,
on peut réaliser le redressement à simple alternance de la tension e(t) = em cos(tot) délivrée par un
générateur sinusoïdal GBF d’amplitude 10 V .

£4 e(t) us(t),

R Us
A A
e
-*ÿ
0 T

FIG. 7.17.

Contrairement au signal d’entrée, le signal de sortie s(t) a une valeur moyenne non nulle. Cal¬
culons cette valeur, en négligeant la tension seuil de la diode. À la sortie, la tension redressée a pour
expression, T = 2TT/(O étant la période :
T 3T T 3T
us{t) = em cos {dit) pour t — et — <t us{t) = 0 pour —<t —
On en déduit :
_ [ r7’/4 rT "I
*(f) =
1
r l emcos(a*t)dt +
J emcos((ot) dt = |[sin(wt)]J/4 + [sinÿf)]ÿ j =
Expérimentalement, on doit s’assurer que le courant direct reste inférieur à la valeur maximale prévue
par le constructeur. Si la tension de seuil de la diode n’est pas négligeable devant l’amplitude de la
tension du GBF, le signal de sortie est nul sur une durée supérieure à la demi-période du signal d’entrée ;
la valeur moyenne du signal de sortie est alors inférieure à la valeur calculée précédemment.
Il est possible de redresser chaque alternance grâce à un pont de quatre diodes ou pont de Graetz
(Fig. 7.18). Lors des alternances positives, les diodes V\ et £>3 sont passantes et is est positif. Aux
alternances négatives, ce sont les diodes Vj et £>4 qui sont passantes et is est encore positif.

V.4 V\ us(t)
-g Us
c
Q
JO 0 t
fWV\
0 t
r\j
° v2
©
FIG. 7.18.
£
CL La valeur moyenne de la tension de sortie est le double de la précédente, 2em/Tt , ce que l’on
O
établit sans calcul supplémentaire, en considérant que la tension redressée en double alternance est
la superposition de deux tensions redressées en simple alternance et de même valeur moyenne. En
pratique, cette valeur moyenne est directement accessible en branchant, en parallèle sur la résistance
R , un voltmètre en position « mesure de tension stationnaire ». La valeur lue est inférieure à la valeur
théorique précédente ; en effet les maxima de us sont inférieurs de 2Uj à ceux de e(t) . Cette chute
de tension correspond aux tensions de seuil des deux diodes passantes à chaque alternance. Il en résulte
que le redressement des très faibles tensions est impossible.
Composants électroniques 227

On peut observer simultanément les tensions e(t) et us(t) sur un oscilloscope à condition d’utiliser
un transformateur d’isolement entre la résistance de charge et l’entrée de l’oscilloscope afin d’éviter un
problème de masse entre le GBF et l’oscilloscope (Fig. 7.19).
Pour une tension d’entrée efficace E = 12 V et une résistance de charge R = 100 fl, on a mesuré
une puissance d’entrée Ve — 1 , 75 W , alors que la puissance de sortie est Vs = 1, 15 W . Le rendement
du redressement est donc r = Vs/Ve = 0, 66 , une partie de la puissance étant dissipée dans les diodes
du pont de Graetz.
Ce montage est utilisé à la sortie des alternateurs qui équipent les véhicules ; après filtrage à basse
fréquence par une cellule RC et stabilisation par une diode Zener, comme nous verrons plus loin, la
tension stationnaire obtenue permet de recharger la batterie pendant la rotation du moteur. Les diodes
utilisées pour le redressement supportent couramment des intensités en direct de quelques ampères et
des tensions inverses de plusieurs centaines de volts.

Voie 1 de
l'oscilloscope Voie 2 de
l'oscilloscope

JC) 0_
R t«* t
! Us(t)
7777
Transformateur
d’isolement
FIG. 7.19.

b) Stabilisation d’une tension

Comme la portion intéressante de la caractéristique d’une diode Zener est située dans le troisième
quadrant avec U < 0 et / < 0 , et qu’elle est parallèle à l’axe des intensités, on utilise ce composant
pour stabiliser une tension. Les diodes employées ont des valeurs de Uz qui s’étendent sur une gamme
très large :
3 V Uz 200 V

-g En outre, il est toujours possible de placer plusieurs diodes Zener en série pour obtenir une tension plus
c élevée.
Q
rNJ Dans le montage représenté sur la figure 7.20, on souhaite obtenir une tension stationnaire aux
bornes de la résistance de charge R , bien que celle-ci soit variable et que la f.e.m E de l’alimentation
° fluctue autour de sa valeur nominale E . Line diode Zener fonctionnant dans la zone de conduction
©
inverse, en parallèle sur la charge, répond à cette exigence. La résistance de protection Rp , placée en
£ série avec le générateur, limite l’intensité du courant qui traverse la diode, afin de ne pas dépasser la
CL valeur ÏM recommandée par le constructeur.
O

Ig
RP h' ri
E R U

FIG. 7.20.
228 7. Composants électroniques

Tant que E reste supérieure à Uz , la diode Zener impose U = Uz , d’où le courant Iz :

h=r „ - h=
E-Uz
RP
Uz
R

Le choix de Rp exige que l’on connaisse les valeurs maximales EM et IM de la f.e.m du générateur et
du courant que peut supporter la diode. En effet :

E —Uz Uz , . EM — Uz
h IM s’explicite selon ——
R <
IM J j
ce qui donne Rp ---
RP IM
dans le cas le plus défavorable où la charge R est débranchée.
En outre, la stabilisation n’est possible que si le point de fonctionnement de la diode est dans la zone
Zener, afin que Uz = RIR , ce qui suppose une charge suffisante. Le courant délivré par le générateur
doit toujours avoir une intensité Ig supérieure à l’intensité IR nécessaire dans la branche de la charge.
L’intensité Ig du courant débité par le générateur est minimale lorsque E atteint la valeur minimale
Em :
Em - Uz Uz donne R Uz
Ig IR avec Ig et IR = — —
RP R h
Exemple: supposons que le générateur utilisé possède une f.e.m qui varie entre 8 V et 12 V, alors
que l’on souhaite, aux bornes de la charge, une tension de 6 V , stabilisée par une diode Zener qui ne
peut supporter un courant inverse supérieur à 100 mA . En réalisant le montage étudié précédemment,
on doit avoir :
EM-UZ = 6011

La résistance normalisée de la série £24 de valeur 68 fl convient. Quant à la résistance de charge elle
doit satisfaire à :
£
Uz1 = 204 fl
h
c) Écrêtage d'un signal

Les diodes peuvent facilement protéger les circuits d’éventuelles surtensions. Sur la figure 7.21,
deux diodes Zener identiques, de tensions caractéristiques Uz et Uj , sont branchées tête-bêche, en
parallèle avec le composant à protéger. Ce montage limite la tension de sortie us entre les deux valeurs
O
extrêmes — Uj — Uz et Uj + Uz En effet, si \us\ est inférieur à Uj + Uz, alors les deux diodes sont
bloquées et leur présence n’a aucune influence. Dès que |M5| atteint la valeur Uj + Uz , les deux diodes
r\j deviennent passantes, l’une en direct et l’autre en inverse ; la valeur de us(t) est alors constante.
°
© e(0“ Us(t)'

2 h RP Uz + Ud j
CL 0 0
O R Us
-ÿ

t
Uz - Ud.

FIG. 7.21.

Cette limitation est importante pour tous les systèmes comportant des bobines, car ces dernières
peuvent provoquer de fortes surtensions lors de l’ouverture du circuit. Pour éviter ces surtensions, il
Composants électroniques 229

suffit de placer une diode en parallèle avec la bobine (Fig. 7.22). En effet, lorsque l’interrupteur K est
fermé, la diode est bloquée ; lorsqu’on ouvre K , elle devient passante, mais la tension aux bornes de la
bobine reste fixée à une valeur proche de Ua . La diode se comporte donc comme un écrêteur de tension
aux bornes de la bobine ; évidemment il faut qu’elle soit capable de supporter de fortes intensités.

R
E L

FIG. 7.22.

. . — Thyristors
III 4
a) Description et fonctionnement des thyristors

Le thyristor est un composant semiconducteur similaire à une diode à jonction, mais il possède
une électrode supplémentaire appelée gâchette. Il ne laisse passer le courant que dans le sens direct, de
l’anode vers la cathode, et cela, à condition d’avoir été amorcé par un courant arrivant sur la gâchette.
Une fois l’amorçage réalisé, le thyristor devient passant et le demeure tant que la tension entre l’anode
et la cathode reste positive ; la gâchette est alors sans effet. Si cette tension s’annule, il se bloque.
Ainsi, grâce à un faible courant sur la gâchette, on peut commander, un courant très intense.

e(t)

T
Rç_ h
ï
/'
¥ t

G**
,c>ï
7777
ic
h | K /|\ r
U FIG. 7.23. FIG. 7.24.
c
Q Sur le montage de la figure 7.23, le circuit principal, alimenté par un générateur sinusoïdal de forte
r\j amplitude comporte une thyristor et une résistance de charge. On peut y voir le symbole du thyristor.
° La gâchette G du thyristor est reliée à un générateur stationnaire, de f.e.m E = 5 V ; cette branche
© comporte une résistance de protection Rp — 100 fi et un interrupteur de commande.
Tant que l’interrupteur est ouvert, aucun courant ne traverse la résistance de charge puisque le
£ thyristor est bloqué. Une brève impulsion sur l’interrupteur, lors d’une alternance positive du signal
CL
O
d’entrée sinusoïdal e(t) , amorce le thyristor, lequel reste passant jusqu’à ce que la tension du générateur
e(t) s’annule. La charge est alors traversée par un courant intense. Une impulsion sur l’interrupteur, lors
d’une alternance négative, est, elle, sans effet, puisque le thyristor est alors en inverse. Une fermeture
prolongée de l’interrupteur rend le thyristor passant sur les alternances positives. La réouverture de
l’interrupteur bloque le thyristor dés l’annulation suivante de e(t) (Fig. 7.24).
Comme les diodes, les thyristors sont caractérisés par la tension inverse maximale qu’ils sont ca¬
pables de supporter et par le courant direct maximal admissible sans détérioration du composant ; le
230 7. Composants électroniques

fabricant donne ces deux caractéristiques ainsi que le courant de gâchette nécessaire pour amorcer le
thyristor.
Exemple : le thyristor TIC 116D peut supporter un courant direct d’intensité efficace / = 6 A , une
tension inverse maximale Ut = 400 V , et le courant de gâchette a pour intensité Ig = 2 mA .

b) Application à la protection contre les surtensions


Il est possible d’utiliser un thyristor pour protéger un circuit d’éventuelles surtensions de l’alimen¬
tation. Dans le montage de la figure 7.25, un thyristor est placé en parallèle avec le circuit à protéger et
en série avec un fusible. La gâchette du thyristor est reliée à l’alimentation par une diode Zener, connec¬
tée en inverse, dont la tension Zener est égale à la surtension maximale admissible ; elle reçoit donc un
courant dès que la tension d’alimentation dépasse la tension Zener. Le thyristor est alors passant et un
fort courant provoque la fusion du fusible ; l’alimentation est alors coupée et le circuit ainsi protégé.
Fusible
Diode
Zener
?
R Thyristor Circuit O
!
à protéger

7777

FIG. 7.25.

c) Triacs

Le triac est un composant semiconducteur équivalent à deux thyristors tête-bêche commandés par
la même gâchette, d’où le symbole représenté dans le montage de la figure 7.26a. Un triac est donc
bloqué tant qu’aucun courant ne traverse la gâchette ; une fois amorcé, il devient passant dans les deux
sens, tant que la tension ne s’annule pas. Il en résulte que le courant traversant la gâchette, à l’origine
de l’amorçage, peut être positif ou négatif. La plupart des triacs sont conçus pour fonctionner sous la
tension du secteur, avec un courant de commande de la gâchette d’environ 50 mA .

d) Application au contrôle de puissance

-ri
Les triacs sont très souvent utilisés pour contrôler la puissance fournie à une charge, en régime si¬
c nusoïdal, en bloquant une partie de chaque alternance. Sur le montage de la figure 7.26a, un triac est
Q placé en série avec la charge, sa gâchette est reliée à la tension d’entrée ue(t) sinusoïdale par l’intermé¬
r\j diaire d’un résistor, de résistance variable R .
° Lors de l’alternance positive, la diode D\ conduit et l’intensité du courant sur la gâchette du triac
© atteint la valeur de déclenchement I(i lorsque : (ue — Ud)/R — Id ; le réglage de R permet donc
d’ajuster la portion de l’alternance qui alimente la charge. Lorsque l’alternance positive se termine, le
£ triac se bloque.
CL
O Dans l’alternance négative, c’est la diode Dj qui conduit ; le triac ne redevient conducteur que pour une
valeur de ue suffisamment négative ; il faut que (ue + Ud)/R = -Id . La condition est donc symétrique
de la précédente.
Notons que seule une portion des alternances de la tension d’alimentation fournit de la puissance
à la charge (Fig. 7.26b). Ce montage simple ne permet pas de réduire la puissance en dessous de la
moitié de la puissance maximale, car le déclenchement du triac a toujours lieu dans la première moitié
de chaque alternance.
Composants électroniques 231

Tensions
Rc Us

;ü 1 Cf vf\
X
R
Pfriac
V u ?

a) b)
FIG. 7.26.

IV . — PILES ET ACCUMULATEURS
Les sources électriques autonomes, piles et accumulateurs, qui sont caractérisées par leur capacité à
fournir de la puissance électrique au circuit extérieur, sont indispensables pour tout équipement nomade :
véhicule, téléphone, ordinateur, satellite, etc. La différence de nature des réactions électrochimiques,
mises enjeu dans les piles et les accumulateurs, permet d’expliquer, qu’une fois déchargées, les piles
doivent être remplacées, contrairement aux accumulateurs qui, eux, peuvent être rechargés.

. . — Piles
IV 1

Une pile électrique est un générateur électrochimique comportant une électrode positive, siège
d’une réduction chimique, et une électrode négative, où se produit une oxydation. Si les deux électrodes
sont connectées entre elles par un conducteur extérieur, on constate le passage d’un courant électrique
dans ce conducteur.
Les paramètres d’une pile sont sa tension à vide, ou f.e.m, de quelques volts en général, sa résis¬
tance interne, environquelques ohms, et la charge totale qu’elle peut débiter, de l’ordre de 1 A h , ce
qui correspond à une charge totale Q = 3 600 C .
Ordres de grandeur : Le tableau 7.2 donne la charge totale de quelques piles.

Pile LR03 (AAA) LR06 (AA) LR 14(C) LR20 (D)


Charge (A • h) 1,17 2,25 7 15
-g
c
TAB. 7.2.
Q
r\j
Remarque : Dans la dénomination des piles, la première lettre est relative à l’électrochimie (L pour al¬
° caline manganèse, M pour oxyde de mercure, S pour oxyde d’argent, C pour lithium et P
© pour zinc/air), la seconde concerne sa géométrie (R pour cylindre, F pour plate, S pour pa¬
rallélépipède), et les chiffres qui suivent codent les dimensions ( 6 pour 14, 5/50, 5 mm ,
£ 12 pour 21, 5/60 mm, 20 pour 34, 2/61, 5 mm)
CL
O

Au cours de la décharge, la polarisation progressive de l’électrolyte provoque une diminution de sa


f.e.m et une augmentation de sa résistance interne ; une fois la charge totale débitée, la f.e.m s’annule.
Les piles alcalines sont recommandées pour les appareils électriques qui nécessitent une puissance
suffisante : appareil photographique, appareil audio-portatif, jouet, etc. En revanche, les piles salines,
dont la durée de vie est moins longue, sont utilisées pour les appareils dont le fonctionnement est occa¬
sionnel : sirène, lampe-torche, télécommande infrarouge, etc.
232 7. Composants électroniques

IV 2. . — Accumulateurs
Les accumulateurs, appelés improprement « piles rechargeables » et plus justement batteries, sont
le siège de réactions chimiques qui peuvent se produire dans les deux sens.
Les plus courants sont les accumulateurs au plomb, utilisés en batterie de six, dans les véhicules ;
leur f.e.m est 2,2 V et leur résistance interne ne dépasse pas quelques milliohms. Leur capacité est
élevée, mais ils sont lourds et contiennent un électrolyte acide. Actuellement, la f.e.m des batteries qui
équipent la plupart des automobiles est de 12 V, mais, en raison de la multiplication de petits moteurs
électriques qui assurent freinage, assistance à la direction, confort de l’habitacle, pilotage du moteur,
etc. , les constructeurs prévoient dans les prochaines années, l’utilisation de batteries de f.e.m 48 V qui
permettent d’augmenter la puissance électrique sans modifier l’intensité débitée.
Les accumulateurs au nickel (Ni) ou au lithium (Li) sont les plus répandus dans les applications
domestiques, car ils n’exigent aucun entretien, sont d’un emploi facile, durent suffisamment longtemps
et sont plus légers que ceux au plomb.
Les énergies massiques des accumulateurs sont sensiblement plus faibles que celles des piles
comme l’indique le tableau 7.3. Cependant, la possibilité de les recharger un grand nombre de fois,
environ un millier, représente un avantage certain pour nombre d’applications.

Accumulateur Accumulateur Accumulateur Accumulateur


Pile
Li Ni/MjçHy Ni/Cd Pb
Énergie massique
500 150 70 50 35
(W-h-kg-1)
TAB. 7.3.
Les accumulateurs se déchargent assez rapidement par auto-décharge ; c’est pour cette raison qu’ils
sont toujours vendus déchargés et qu’on déconseille de les utiliser sur de longues durées avec une
demande de puissance faible, comme dans les télécommandes ou les horloges. En revanche, malgré leur
prix dix à vingt fois plus élevé que celui des piles, on les recommande pour les appareils nécessitant une
forte puissance électrique, comme les appareils de photographie numérique, les voitures électriques, les
camescopes et les téléphones portables.
Au cours de la décharge d’un accumulateur, le métal de l’une des électrodes se dissout dans la so¬
lution, alors que, au cours de sa charge, ce même métal se redépose sur l’électrode, mais pas exactement
TJ
à l’endroit où il s’est initialement dissous. Après un certain nombre de charges et décharges succes¬
C sives, une modification de la forme de l’électrode se produit, provoquant à terme un court-circuit entre
Q les deux électrodes et rendant alors l’accumulateur inutilisable.
CH
°
© V . — TRANSISTORS BIPOLAIRES
£ Le transistor bipolaire est un composant semi-conducteur actif qui, pendant longtemps, a constitué
CL
O l’élément essentiel des montages amplificateurs. Actuellement, dans beaucoup d’applications, on lui
préfère l’amplificateur opérationnel (cf. chapitre 8), dont il est l’un des constituants avec les résistors,
les condensateurs et les diodes.
Un transistor bipolaire est un système capable d’amplifier la puissance d’un signal d’entrée, en pui¬
sant la puissance nécessaire dans une alimentation stationnaire, laquelle fixe son point de fonctionne¬
ment. Il a été inventé en 1948 par les trois physiciens américains W. Shockley, J. Bardeen et W. Brat-
tain, alors qu’ils travaillaient aux laboratoires Bell ; le mot transistor vient de la compression des mots
Composants électroniques 233

transit (du courant) et résistor. On qualifie ces transistors de bipolaires car leur fonctionnement repose
sur deux types de porteurs, les électrons et les trous (cf. Électromagnétisme).
Dans la suite nous commençons par décrire le composant, puis nous présentons ses caractéristiques
et quelques montages de base.

.
V 1 . — Description

a) Constitution

Un transistor est un composant actif à trois bornes, Y émetteur, la base et le collecteur. Les caracté¬
ristiques des deux jonctions émetteur-base et base-collecteur peuvent être obtenues à l’aide de la fonc¬
tion « test diode » d’un multimètre; rappelons que ce dernier affiche la valeur de la tension de seuil
d’une diode connectée dans le sens direct. En testant les bornes deux à deux, nous obtenons une va¬
leur de 0, 68 V entre l’une des bornes et les deux autres. Le testeur indique une résistance infinie entre
ces deux dernières, quel que soit le sens de branchement. Ainsi, un transistor est constitué de deux jonc¬
tions pn ou np tête-bêche, d’où deux types de transistors bipolaires : les premiers npn , les seconds
pnp.
Plus précisément un transistor bipolaire npn est un cristal de silicium dopé alternativement n (le
collecteur), p (la base) et fortement n (l’émetteur) (cf. Électromagnétisme). Il est donc effectivement
constitué de deux jonctions pn , en inverse l’une de l’autre, ce qui lui donne le même comportement
que celui de deux diodes tête-bêche. La zone centrale est faiblement dopée et de largeur très faible par
rapport aux deux autres zones.
Les noms émetteur et collecteur dans un transistor npn viennent de la circulation des électrons
depuis l’émetteur jusqu’au collecteur.
Le fonctionnement des transistors npn est identique à celui des transistors npn , si l’on inverse les
polarités. Dans ces transistors, ce sont les trous (cf. Électromagnétisme) qui circulent depuis l’émetteur
jusqu’au collecteur.
Sur la figure 7.27, on a représenté les schémas de transistors npn et pnp de façon standard. Dans
les deux cas, la flèche qui repère l’émetteur est orientée dans le sens passant de la jonction émetteur-base.
Dans la pratique, un ergot permet de situer l’émetteur ; le collecteur est à l’opposé et la base évidemment
entre les deux autres zones.

-g Collecteur Collecteur
c
Q
rNJ

°
©
Base

Émetteur
Base

Émetteur
5*
Transistor npn Transistor pnp
£ FIG. 7.27.
CL
O

b) Effet transistor

Bien que le transistor soit constitué de deux diodes tête-bêche, son fonctionnement est singulier,
en raison de Y effet transistor, lequel consiste en une forte amplification en courant, entre la base et
le collecteur, lorsqu’on polarise en direct la jonction np émetteur-base et en inverse la jonction pn
collecteur-base.
234 7. Composants électroniques

Le rapport entre l’intensité ib du courant de base et celle ic du courant collecteur est désigné le
plus souvent par fi :

h-
i/>

Ordre de grandeur : ce facteur fi étant généralement compris entre 50 et 800 , on voit qu’un faible
courant de base provoque un fort courant de collecteur.

Malgré l’information donnée par le constructeur, on constate pour différents transistors, de même
référence, une grande dispersion des valeurs de fi ; aussi est-il préférable de mesurer son facteur fi
avant d’utiliser un transistor et de choisir ce dernier à partir d’autres paramètres qui présentent peu
de dispersion. Le tableau 7.4 présente les caractéristiques fournies par les fabricants pour quelques
transistors.

Références Uce (V) h (mA) VM (mW) P


Petits signaux 2N1711 50 1000 800 100 à 300
Petits signaux BC 107 45 1000 300 125 à 500
Petits signaux PN 2222 30 600 625 100 à 300
Puissance (Darlington) BSS 51 60 1000 5000 >2000
Puissance BC 141 60 1000 3700 40 à 250
Haute fréquence (400 MHz ) BF 198 30 25 500 >10

TAB. 7.4.

. . — Caractéristiques du transistor bipolaire


V 2

À l’aide du montage de la figure 7.28, on peut tracer les caractéristiques d’un transistor, puisqu’il
est possible d’agir séparément sur les courants stationnaires Ib et Ic , ainsi que sur la tension Uce . Pour
-g le transistor npn de référence 2N 1711, nous avons obtenu les courbes de la figure 7.29 donnant Ic en
c fonction de Uce , à Ib constant. On distingue quatre zones de fonctionnement.
Q
r\j
° IAmA)
©
h = 60 |xA
£ iA C
A
5
CL Ib = 40 |xA
o B

A ) r*-

Eb
Rb
UbA ( v ©K £ÎO 1
h - 20 |xA

Ib = 0
E 02 50 t/„(V)
FIG. 7.28. FIG. 7.29.
Composants électroniques 235

a) Zone linéaire

Dans la zone linéaire, qui correspond au fonctionnement le plus courant du transistor, la jonction
émetteur-base est passante, alors que la jonction collecteur-base est bloquée. Les valeurs correspon¬
dantes de Uce sont comprises entre 0,2 V et 50 V . On constate que l’intensité Ic est pratiquement
indépendante de Uce et qu’elle est proportionnelle à 4 : Ic = /34 avec /3 = 1 00 ici.
Pour le collecteur, le transistor se comporte comme une source de courant commandée par le cou¬
rant de base d’intensité 4 . La mesure de Ube dans cette zone donne une valeur à peu près constante
Ube = 0, 6 V , correspondant à la tension Ud de la jonction émetteur-base en mode passant. On en dé¬
duit que, dans la zone linéaire, le transistor est équivalent au schéma de la figure 7.30.

B C A
4 4
\Ud
Ph
4
0
oi*
le
E
FIG. 7.30. FIG. 7.31.

Application : la figure 7.31 représente un montage dans lequel on utilise le fonctionnement li¬
néaire du transistor 2N1711, dans le but d’amplifier le courant 4 délivré par la photopile OAP12.
Cette dernière, qui travaille dans le visible, se comporte comme un générateur dont le courant électro¬
moteur est quasiment proportionnel à son éclairement. L’amplification, avec un transistor dont le gain
mesuré est P = 200 , permet de lire sur un milliampèremètre un courant d’intensité 4 = Ph propor¬
tionnel à l’éclairement ambiant. Sans le transistor, ces intensités n’auraient pas pu être mesurées avec
précision sans utiliser un montage plus complexe comportant un AO (cf. chapitre 8).
La figure 7.32 donne le schéma équivalent du transistor npn dans la zone linéaire, en tenant compte
de la résistance interne r* de la jonction base-émetteur de l’ordre du klî et de la résistance interne rcu ,
de quelques dizaines de kfl , du générateur de courant commandé.

-d B
o
4 4
r\J f CO

°
©
EJ
£ FIG. 7.32.
CL
O

Remarque : Le facteur d’amplification en courant P augmente avec la température. Aussi les tran¬
sistors bipolaires peuvent-ils subir un emballement thermique car une élévation de tem¬
pérature conduit à une augmentation de P , donc de 4 > ce qui entraîne à nouveau une
élévation de température.
236 7. Composants électroniques

b) Zone saturée
La zone de saturation de Ic correspond aux faibles valeurs de Uce , c’est-à-dire inférieures à
Uce,s = 0,2 V. Dans cette zone Ic filb et une augmentation de lb n’a pratiquement aucune in¬
fluence sur Ic ; le transistor est quasiment équivalent à un court-circuit entre l’émetteur et le collecteur,
avec une tension résiduelle Uce,s — 0, 2 V (Fig 7.33).

Rca
B I Rb
h rb

Ube Uce
ol*
FIG. 7.33. FIG. 7.34.

Exemple: dans le montage de la figure 7.34, où E = 10 V et Rco — 2 kfl , déterminons la valeur de


Rb telle que le transistor fonctionne en zone saturée. Les caractéristiques du transistor 2N1711 fournies
par le constructeur sont :
(3 = 200 Uce,s = 0,15 V Ube = 0,6 V et = 5000

On en déduit :
E - Uce _ 10 - 0, 15 h
Ic = — 4, 925 mA et Ib — — 24, 6 p,A
Rco 2 x 103 P
D’où, en tenant compte de Ube = 0, 6 V :
E — Ube 10,0-0,6
Rb + rb = 381,7 kO et Rb < 381, 2 kfi
h 24,6 x 10-6
On constate que rb est négligeable devant Rb .

c) Zone bloquée

La zone de blocage du transistor correspond à une valeur nulle de Ic . La façon la plus simple
de réaliser ce blocage est d’appliquer une tension Ube inférieure à la tension de seuil Ud = 0, 6 V .
-g Cette tension Ube peut être négative, à condition de ne pas dépasser les valeurs extrêmes données par le
c constructeur. Dans cette zone, le transistor est équivalent à un interrupteur ouvert entre l’émetteur et le
Q
collecteur. En réalité, Ic n’est pas nul et vaut (3Ib avec Ib égal au courant de saturation de la jonction
rNJ
émetteur-base, de l’ordre de 1 nA .
° Exemple : dans le circuit de la figure 7.35, déterminons la valeur de la résistance R pour laquelle
©
le transistor est bloqué. Les paramètres du montage sont identiques à ceux de l’exemple précédent, avec
£ Rb = 5 kfl . Le transistor étant bloqué, on a :
CL
O Ic = Ib = 0 et Ube < 0, 6 V
On trouve en utilisant le pont diviseur de tension entre l’émetteur et la masse :
R Ube 7ÿ 31912
Ube = E d’où R< =
R + Rb E Ube

Les fonctionnements en zones bloquée et saturée sont généralement associés dans les montages où
on veut réaliser un interrupteur commandé par la tension Ube
Composants électroniques 237

Rco
Ri,

01*
R
H
ÏK Ube
Uce

E
FIG. 7.35.

d) Zone d’avalanche
Lorsque la tension Uce s’élève, apparaît une zone d’avalanche dans la jonction collecteur-base
appelée perçage de la base. Les tensions limites, qui sont fournies par le constructeur, varient de 20 V à
plus de 200 V . Évidemment, le point de fonctionnement normal du transistor doit être éloigné de cette
zone.

e) Puissance maximale
Comme pour les diodes, les transistors ne peuvent dissiper qu’une puissance limitée VM , indiquée
par fabricant, de quelques dixièmes de watt à plusieurs centaines de watts. Dans ce dernier cas, ils
le
sont équipés de radiateurs afin de faciliter l’échange thermique avec le milieu ambiant. Exprimons la
puissance reçue par le transistor :
V = UheIb + UceIc avec Ic » Ih
et Uce de l’ordre de Ube. Il vient donc :
V ~ UceIc d’où 7C< -y-
VM
Uce
On détermine ainsi sur la caractéristique du transistor l’hyperbole limitant la zone de puissance accep¬
table.

f) Paramètres stationnaires et paramètres dynamiques


L’étude précédente était relative au fonctionnement du transistor en régime stationnaire. Cependant,
-g le transistor fonctionne, le plus souvent, avec des signaux variables, de faible amplitude, autour d’un
c
point de fonctionnement stationnaire déterminé par les alimentations. On fixe ce point avec le montage
Q
rNJ
de polarisation du transistor.
Le signal variable d’entrée provoque de faibles variations des tensions et des courants autour du
° point de fonctionnement stationnaire. Les intensités i'b et i'c des courants de base et de collecteur ont
©
alors pour expressions respectives :
£ i'b = h + h avec |ift| < Ib et i'c = Ic + ic avec |ïC| < Ic
CL
O
De la même façon, la tension collecteur-émetteur u'ce se met sous la forme :

uce — Uce -F uce avec uce UCe


On peut alors déterminer les paramètres dynamiques du transistor qui lient les grandeurs variables entre
elles, à partir des caractéristiques graphiques de ce composant : ce sont généralement les pentes des tan¬
gentes au point de fonctionnement stationnaire. Comme ces pentes dépendent de ce point, les construc¬
teurs donnent généralement des valeurs moyennes de ces paramètres.
238 7. Composants électroniques

En raison de l’influence du point de fonctionnement, de la grande dispersion des valeurs des pa¬
ramètres au sein d’une même gamme de transistors et de leur faible écart par rapport aux valeurs sta¬
tionnaires, dans ce qui suit, nous ne distinguerons pas valeurs stationnaires et valeurs dynamiques. Il en
résulte que, dans la zone linéaire et en régime variable, le transistor est équivalent au montage de la fi¬
gure 7.36.

B
h n xrc rco
pib Y
El,e
FIG. 7.36.

..
V 3 — Montages simples avec transistors bipolaires

a) Polarisation

La première étape, commune à tous les montages, est la polarisation du transistor, laquelle fixe
le point de fonctionnement, autour duquel les grandeurs évoluent. Cette polarisation, assurée par l’ali¬
mentation, fournit la puissance électrique nécessaire afin que l’on puisse avoir une amplification de la
puissance entre l’entrée et la sortie.
La polarisation peut être réalisée par une seule alimentation et des résistors ; la figure 7.37 repré¬
sente les deux polarisations les plus couramment utilisées : la polarisation économique (Fig. 7.37a) et la
polarisation par pont de base (Fig. 7.37b) ; le qualificatif d’économique provient du nombre réduit de ré¬
sistors nécessaires à la réalisation du montage.

Rio Rco
Rt Ri

-g
u
< c* p-f «t*
c Ri
Re Re
Q
rNJ

° a) b)
© FIG. 7.37.

£ Établissons l’expression des courants et des tensions, dans le montage de polarisation économique
CL
O (Fig. 7.37a), pour un point de fonctionnement dans la zone linéaire. Dans la maille extérieure, les lois
de Kirchhoff donnent :

E = RbIb + Ube + Reh


E-Ube
avec Ie = (fi + 1)Ib d’où Ib =
Rh + (P+ 1)Re
Pour que la jonction base-émetteur soit passante, il est nécessaire que E soit supérieure à la tension Ube
de cette jonction qui vaut 0, 6 V . Le courant dans la base, d’intensité Ib , est ainsi fixé par Rb et Re .
Composants électroniques 239

Dans la maille passant par Rco , on a de même, en zone linéaire :


E = RcoIc + UCe + ReIe avec Ic = Ph d’où Uce = E - Ib[Rcop + Re(p + 1)]
Comme h est déjà fixé, la valeur de la résistance Rco détermine Uce . Le fonctionnement est effec¬
tivement linéaire si Uce est supérieure à la tension de saturation, laquelle vaut environ 0, 2 V . Il faut
également vérifier que le produit Ic x Uce soit nettement inférieur à la puissance maximale que peut dis¬
siper le transistor.
Avec une polarisation par pont de base (Fig. 7.37b), il n’est pas nécessaire de reprendre toutes les
étapes précédentes ; en effet, le générateur de Thévenin équivalent au diviseur de tension, formé par E ,
.
R\ et /?2 permet de se ramener au montage de la polarisation économique en remplaçant E et Rb ,
respectivement, par :

Ri +Ri
E et R'h = RIWi
+ #2
b) Classes d’amplification

La polarisation étant fixée, on envoie, en entrée, un signal variable, et on observe, en sortie, le signal
amplifié. Pour définir une entrée et une sortie, il faut choisir une borne qui sera commune à l’entrée et à
la sortie ; la nature spécifique du montage, émetteur, base ou collecteur commun, n’apparaît que lors de
l’application des signaux variables, la polarisation étant la même quel que soit le montage.
L’amplitude du signal d’entrée ne doit pas être trop grande, afin d’éviter d’une part la saturation
dans l’alternance positive, d’autre part le blocage du transistor dans l’alternance négative. On distingue
les amplificateurs selon la position de leur point de fonctionnement :
i) Les amplificateurs de classe A ne fonctionnent que dans leur zone linéaire.
ii) La classe B correspond à un point de fonctionnement placé à la limite de la zone de blocage.
Ainsi seule l’alternance positive du signal variable est amplifiée pour un transistor npn . Afin d’éviter la
très forte distorsion qui en résulte, un second transistor est utilisé pour amplifier la seconde alternance.
Une distorsion résiduelle est observée pour les petits signaux, car le transistor n’atteint la zone linéaire
que si l’entrée dépasse la tension de seuil de la jonction base - émetteur. Le principal avantage de cette
classe d’amplification est la très faible consommation au repos, puisque Ic est nul.
iii) La classe AB est relative à un point de fonctionnement placé dans la zone linéaire, mais très
proche de la zone de blocage. La consommation au repos n’est plus nulle mais la distorsion résiduelle
TJ observée pour les faibles signaux en classe B disparaît.
C
iv) La classe C correspond, elle, à un point de fonctionnement qui ne permet le déblocage du
Q
transistor que sur une très faible portion du signal d’entrée. La sortie est alors formée d’une succession
CH d’impulsions ; l’ensemble a évidemment un comportement fortement non linéaire.
°
© v) La classe D utilise des transistors de puissance en commutation et n’est utilisée que pour la
commande de moteurs.
£
CL c) Montage amplificateur en émetteur commun
O

Intéressons-nous ici à un amplificateur dans lequel le transistor 2N1711 fonctionne en zone linéaire
(Fig. 7.38).
Le signal à amplifier est sinusoïdal, de fréquence /o . Afin de le superposer aux courants de polari¬
sation du transistor sans modifier ces derniers, on utilise un condensateur de capacité Cg en série avec
le générateur sinusoïdal. En effet, ce condensateur se comporte comme un court-circuit en régime sinu¬
soïdal et comme un coupe-circuit en régime stationnaire.
240 7. Composants électroniques

Rco Rco
Ce
R\
le j R\
le

Ri
h
Re
40
Us
t
Ri Re Us
40
Ue Ri
Re O- Ri
Re

FIG. 7.38. FIG. 7.39.

De même, la résistance de charge Rc = 1 kfl qui ne doit pas influer sur la polarisation, est
connectée en série avec un condensateur de capacité Cc . Enfin, l’émetteur étant la borne commune à
l’entrée et à la sortie pour le signal sinusoïdal, on court-circuite la résistance Re à l’aide d’un troisième
condensateur de capacité Ce .
La figure 7.39 représente l’équivalent du circuit en régime stationnaire, dans lequel les condensa¬
teurs sont des coupe-circuit. Le schéma est identique à celui qui a servi à la polarisation du transistor ;
l’application du signal variable n’a donc pas d’influence sur la polarisation.
Les capacités des condensateurs sont choisies afin que leurs impédances soient négligeables à la
fréquence /o . En régime sinusoïdal, le circuit est alors équivalent à celui de la figure 7.40 puisque le
générateur stationnaire de f.e.m E se réduit à un court-circuit et que l’on utilise le transistor en zone
linéaire (Fig. 7.36) :

ie h
Ri 11 U 111
40 ue R\ R2 rb rco Rco Re Us

T T T T
FIG. 7.40.

Déterminons le facteur d’amplification en tension Au , sachant que la tension aux bornes de la


O
résistance rb de la base est la grandeur d’entrée. Il vient, en utilisant un diviseur de courant pour
déterminer is et en introduisant Rb = R\//R2 = 300 kil et R'co = Rco/ jrco « Rco = 1, 46 kH :
rNJ

s ue - rbib et us - -Rcis - -
KQRç
Pk d’où Au = —
KQRç P
© Ko + Rc R'co + Rc rb
£ Avec les valeurs usuelles pour un transistor 2N1711, fi = 150 et rb = 1, 0 kfï , on trouve Au = — 89 .
CL
O
Ainsi, les tensions d’entrée et de sortie sont en opposition de phase : c’est un amplificateur inverseur.
Établissons l’expression du facteur d’amplification en courant A, :

Rbfb PRçpRb
ue = ie et us — Rcis d’où Ai = = = 88
Rb + fb ie (R'co + Rc)(Rb + rb)
La résistance d’entrée du montage s’obtient selon : Re ue/ie = {rbRb)/{rb + Rb) « rb = 1 klî .
Quant à la résistance de sortie, on la trouve en remplaçant la charge par un générateur idéal de tension
Composants électroniques 241

de f.e.m. us et en passivant le générateur d’entrée :

Rs = -— = R'co = 1,46 kO car ib = 0

Remarque : Le fil reliant rh et le générateur de courant commandé (pib) n’est parcouru par aucun
courant. L’hypothèse inverse conduirait à une accumulation de charge dans la partie droite
ou gauche du circuit puisqu’il n’y a pas de fil de retour pour ce courant.

d) Montage Darlington

Le facteur d’amplification en courant P et la puissance que peut supporter un transistor varient en


sens inverse : les transistors de puissance présentent en général de faibles valeurs de /3 . L’association
de deux transistors, l’un de facteur d’amplification en courant élevé, l’autre de puissance, permet de
contourner ce problème ; c’est ce qui est réalisé dans le montage Darlington du nom de l’électronicien
américain S. Darlington (Fig. 7.41).
Les deux collecteurs sont réunis et l’émetteur du premier transistor est relié à la base du second. Le
courant de base du premier transistor est amplifié par un facteur (3\ , puis par un facteur /?2 . Le facteur
d’amplification en courant du montage est alors :
îc,2
.
P = ih,i = P\Pi

Ce montage est généralement disponible sous la forme d’un composant discret à trois connexions : la
base du transistor 1, l’émetteur du transistor 2 et le collecteur de ce dernier. Il se comporte comme un
transistor de facteur d’amplification en courant très élevé, qui atteint plusieurs milliers, avec une tension
émetteur-base de l’ordre de 1,4V.

C
l
I
l'c.l t
B i ica

é
I
I
Pl ib,1 = ib,2
I
I UE
L

-d FIG. 7.41.
c
Q
e) Étage de sortie push-pull
r\j
° Les montages de classe A présentent l’inconvénient de consommer une puissance électrique, même
© en l’absence de signal d’entrée ue , en raison du circuit de polarisation. Cet inconvénient devient rédhi¬
bitoire lorsque le montage doit alimenter un composant nécessitant lui-même beaucoup de puissance,
£ comme un haut-parleur dans un étage de sortie d’un amplificateur audio.
CL
O En revanche, le montage de la figure 7.42, qui fonctionne en classe B, permet de fournir une grande
puissance au haut-parleur, avec une consommation nulle lorsque ue — 0 . Le transistor npn conduit
aux alternances positives du signal d’entrée, alors que le transistor pnp conduit, lui, aux alternances
négatives. Cette configuration, dans laquelle les deux transistors ont des rôles complémentaires, est dite
en push-pull (de l’anglais pousser-tirer).
Cependant, dans ce montage, la tension de sortie suit celle de l’entrée à la tension base-émetteur
près. C’est la distorsion de croisement, que l’on corrige simplement en augmentant de 0, 6 V le signal
242 7. Composants électroniques

d’entrée sur la base de chaque transistor, à l’aide de deux diodes (Fig. 7.43). Ainsi corrigé, le montage
travaille en classe AB.
Pour les très fortes puissances, on remplace chaque transistor par un montage Darlington.

15 V

15 V R

npn

J3
Ue Us = Ue
Ue 7777 7777
7777
pnp
R

-15 V —15 V
FIG. 7.42. FIG. 7.43.

f) Commutation

Un transistor commute lorsqu’il passe de l’état bloqué à l’état saturé ou inversement. Dans l’état
bloqué, le transistor est équivalent à un coupe-circuit entre le collecteur et l’émetteur ; dans l’état saturé,
il se comporte quasiment comme un court-circuit entre les mêmes points, puisque la tension Uce reste
inférieure à 0, 2 V .
Tout l’intérêt de la commutation réside dans la faible consommation de puissance du transistor,
lorsqu’il est dans l’un des deux états : s’il est bloqué les courants sont nuis, s’il est saturé c’est Uce qui
est très faible. En revanche, pendant la commutation, la consommation électrique n’est pas négligeable,
surtout si la fréquence de basculement est élevée.
Exemple : le circuit de la figure 7.44 permet d’allumer une lampe électrique à partir d’un transistor
2N1711 utilisé en commutation et d’une photorésistance sensible à l’éclairement ambiant. La lampe
fonctionne normalement sous une tension de 4, 8 V et une intensité de 0, 10 A , ce qui correspond à une
résistance en fonctionnement Ri = 48 fl . La photorésistance, elle, présente une résistance R\ = 100 fl
sous un éclairement ambiant, et une résistance supérieure à R2 = 5 kfl pour un éclairement inférieur
-g au seuil d’allumage souhaité de la lampe. Le facteur (3 du transistor vaut 300 .
c
Q
r\j
° R
©

2
•to h
C

CL
O

U*

FIG. 7.44.

Cherchons à déterminer la résistance R afin de provoquer le blocage du transistor sous éclairement


ambiant et sa saturation dans l’obscurité. La première condition exige que la jonction émetteur - base
Composants électroniques 243

soit bloquée. Par conséquent, il vient, en utilisant un diviseur de tension :

R\ E RX(E-Ud) _ 100(4,8-0, 6)
Ube = et U < Ud d’où R > = 700 fl
R\ +R Ud 0,6
La seconde condition, transistor saturé dans l’obscurité, se traduit par :

le E — Uce _ 4, 8 - 0, 2
h> — avec Ic — = 0, 096 A d’où Ih > = 0, 32 mA
P Ri 48 300

D’après la loi des mailles, on a :

Ube E— Ube 4, 8 -0,6


UR = E- Ube avec UR = R \Ib + Ri d’où R = <
Ih + Ube/R2 0,32 + 0,6/5
= 9, 5 kü

Il suffit donc de choisir R — 2 kfl pour obtenir le fonctionnement en commutation désiré.

VI . — TRANSISTORS À EFFET DE CHAMP


Contrairement aux transistors bipolaires, qui font intervenir deux types de porteurs de charge, les
transistors à effet de champ n’impliquent qu’un seul type de porteurs de charge ; aussi sont-ils qualifiés
d'unipolaires. Leur conception fut proposée par W. Shockley, dès 1952.
Par rapport aux transistors bipolaires, leur intérêt est double : d’une part ils sont plus faciles à
fabriquer, d’autre part ils sont commandés, non par un courant, mais par une tension.
Il existe deux types de Transistors à Effet de Champ, brièvement TEC (FET en anglais pour Field
Emission Transistor) :
i) les JTEC pour lesquels la commande s’effectue par l’intermédiaire d’une Jonction polarisée en
inverse, d’où la première lettre J,
ii) les MOSTEC pour lesquels la commande est réalisée à l’aide d’une électrode métallique isolée ;
les trois premières lettres MOS viennent de Métal Oxyde Semiconducteur.

. . — Transistors de type JTEC


VI 1
TJ a) Constitution
C

Q
Un transistor JTEC est constitué d’un barreau de silicium, dont la partie centrale, le canal, est
fN dopée p ou n , et dont les extrémités sont reliées à deux électrodes, la source S et le drain D .
° Le canal repose sur un substrat, d’épaisseur de l’ordre de 0, 1 mm , dopé différemment et relié à
© une troisième électrode, la grille G ou porte (Fig. 7.45a). La jonction entre cette dernière et le canal est
le siège d’un champ électrique interne, mais elle se comporte comme un isolant car elle est dépeuplée
£ de porteurs de charge. Sur la figure 7.45a, le canal est dopé n , contrairement à la grille qui est dopée
CL
O p , comme le substrat. La figure 7.45b représente un modèle équivalent au JFET de la figure 7.45a.
Les symboles des JTEC à canal n ou p sont représentés sur la figure 7.45c ; la flèche sur la grille
est orientée dans le sens passant de la jonction.

b) Effet de champ
Si la grille n’est pas connectée, le barreau de silicium dopé se comporte comme un conducteur
ohmique dont la résistance dépend du dopage et de la longueur du canal.
244 7. Composants électroniques

Zones dépeuplées
\Dr
Source Drain

<
T


Grille

G
P n P

P £ÿ<of( >1 JTEC à canal n JTEC à canal p

Canal

a) JFET à canal n b) JFET à canal n c)


FIG. 7.45.

On commande la résistance entre le drain et la source, en polarisant la jonction grille-source en


inverse : Ugs < 0 (Fig. 7.45b) pour un JTEC à canal n . Une telle tension augmente le champ interne
ainsi que la largeur de la zone dépeuplée ; il en résulte une diminution de la largeur du canal et par
conséquent une augmentation de la résistance Rds entre le drain et la source. C’est Y effet de champ
produit par la tension Ugs .
Deux évolutions sont alors possibles :
i) une augmentation de la tension inverse sur la grille | Ugs \ , qui provoque un resserrement du canal
jusqu’à sa disparition et donc une résistance infinie entre le drain et la source ; le transistor est bloqué
(Fig. 7.46a),
ii) une augmentation de la tension Uds > entre le drain et la source, sans modifier la tension inverse
sur la grille. Le courant augmente d’abord proportionnellement à Uds , la résistance Rds restant prati¬
quement constante. Au-delà d’une tension Uds,s > le canal se pince et sa résistance Rds augmente avec
la tension Uds > de telle sorte que le courant n’augmente plus : c’est la zone de pincement (Fig. 7.46b).

D
Zone dépeuplée Pincement
\ D
\

-g
P P
G
P P
oî uds> 0
c
Q
rNJ
Ugs <0
tü Ugs <0 n

S
s a) b)
©
FIG. 7.46.
£
CL
O
Remarque : Au-delà d’une tension de claquage Uds,c > le canal subit une avalanche comparable à celle
des diodes polarisées en inverses ; le transistor est alors hors d’usage.

c) Réseau de caractéristiques d’un JTEC à canal n

On approfondit l’étude précédente, à partir du tracé des caractéristiques du JTEC à canal n , ce que
permet de réaliser le montage de la figure 7.47.
Les relevés les plus instructifs sont, d’une part Ids en fonction de Uds , à Ugs constant (Fig. 7.48a),
Composants électroniques 245

h G
K © QV
S
FIG. 7.47.

et d’autre part Ids en fonction de Ugs , la tension Uds étant maintenue égal à Uds,s (Fig- 7.48b). On
distingue aisément les grandeurs suivantes caractéristiques du JTEC 2N 3819 :
i) la tension de blocage qui vaut ici Ugs<o = — 4 V , pour laquelle Ids = 0 >
ii) la tension de saturation Uds,s > égale à — Ugs,o , pour laquelle le pincement se produit sans pola¬
risation de la jonction grille-source ( Ugs = 0),
iii) le courant d’intensité Ids,s , correspondant à Ugs — 0 et à Uds,s > que l’on note souvent Ip et
qui vaut ici 12 mA ,
iv) la tension de claquage L0C , de l’ordre de 25 V .
Le courant entrant par la grille est le courant de saturation inverse de la jonction ; il est très faible,
de l’ordre de 1 pA . On constate, expérimentalement, que lors d’une élévation de température, la tension
Ugs fl diminue de 2, 2 mV •K- 1 et que Ids,s devient lui aussi plus faible, ce qui exclut tout emballement
thermique du JTEC, contrairement au transistor bipolaire.
On peut distinguer sur ce réseau de caractéristiques trois zones : le comportement ohmique, le
pincement et le blocage.

Ids (mA) Ids (mA)


Zone de pincement
Ids,s - - 12
Ugs = 0 V
îo-- 10
L- 8
u» = iv
-

\ Zone - 6
d'avalanche
f -J- Zone ohmique
Ugs = -2 V - 4
-g
c
2-1 / 2
Q Ugs -4V Uds (y) Ug,(V)
r\j
°
0 UdJA lï S 20 Ugs —2
a) b)
© FIG. 7.48.

£ d) Zone ohmique
CL
O
La zone ohmique est la zone d’augmentation de Ids avec Uds (Fig. 7.48). Pour les faibles valeurs
de Uds , de l’ordre de 1 V, les courbes représentant Ids en fonction de Uds sont des droites passant par
l’origine, d’où le comportement linéaire autour d’un point de fonctionnement : le canal est équivalent à
un résistor dont la résistance Rds dépend de Ugs .
Dans cette zone, on peut faire varier la résistance Rds , en commandant uniquement Ugs , précisé¬
ment entre une centaine d’ohms, lorsque Ugs = 0 , et l’infini : c’est une résistance commandée par une
tension (Fig. 7.49a).
246 7. Composants électroniques

Remarque : La commande d’une résistance par une tension, sur une large gamme de valeurs, peut
s’avérer très intéressante dans la réalisation d’un circuit intégré, car elle évite l’inclusion
dans le circuit de plusieurs résistors et surtout le basculement d’une résistance à l’autre.

Ids
D D

Ugs Rds (Ugs) Ugs rds


8ugs
M -,
a) Zone ohmique b) Zone de pincement
FIG. 7.49.

e) Zone de pincement

La zone de pincement correspond aux valeurs pratiquement constantes de Ids observées pour une
tension Uds comprise entre Uds,s et £/<&iC . L’intensité Ids suit approximativement la relation empirique
suivante (Fig. 7.48b) :

dans laquelle Ids,s et Ugs$ dépendent essentiellement de la géométrie du transistor et du dopage ; on


voit que Ids est, dans ce modèle, indépendant de Uds
Cette zone est l’équivalent de la zone de comportement linéaire des transistors bipolaires. La contri¬
bution d’un signal variable ugs , qui se superpose à la tension de polarisation Ugs , donne un courant
variable drain-source ids qui s’ajoute au courant stationnaire /<& . Comme la relation empirique précé¬
dente est toujours satisfaite, il vient :

Ids 4" ids — Ids,s 1


Ugs + Ugs
2
= Ids, si 1 K 2 2 uss . 2 Ugsugs
Ugsfi ui,o K,o Ugsfi Ugs,o u]sfi
d’où, en retranchant /* dans les deux membres :

ugs
O

'
*ÿ
2/Aj(’ = ~Ids,sUgs
2(Ugs.Q Ugs) J

rxj Cette relation n’est pas linéaire en raison du terme en u2gs . On retrouve la linéarité si :
° \ugs\ 2 |C/g,,o — t/gsl
©
Il est alors intéressant d’introduire la transductance g du transistor, c’est-à-dire le rapport cou¬
£
ci rant/tension entre la sortie et l’entrée :
O

ids — Ids,sttgs
2(Ugs,0 - Ugs)
Ulfi
d’où 8=
ids

Ugs -(-£) avec g0 = -2-jjÿ-
Ugs,
>0
0

go étant de l’ordre de 1 mS , Ugs,o étant négative. Le schéma équivalent du transistor JTEC dans cette
zone est une source de courant commandée par une tension ; la grille est parcourue par un courant dont
l’intensité est négligeable de l’ordre de 1 pA (Fig. 7.49b).
Composants électroniques 247

f) Zone bloquée
La zone bloquée correspond à /* = 0 . La tension de grille est alors inférieure à la valeur de
blocage : Ugs —UgSio . C’est l’équivalent de la zone bloquée dans les transistors bipolaires.

Remarque : Les caractéristiques des JTEC à canal p sont analogues à celles des JTEC à canal n . On
déduit les secondes des premières en inversant toutes les polarités, ce qui revient, dans
l’analyse, à remplacer toutes les tensions par leurs opposées. Les JTEC à canal p sont
beaucoup moins utilisés que ceux à canal n , car les trous sont moins mobiles que les
électrons, ce qui confère à ces JTEC une valeur plus grande de la résistance du canal.

. . — Transistors de type MOSTEC


VI 2
La différence entre un JTEC et un MOSTEC provient de la grille qui, pour ce dernier, est isolée
du canal, par une très mince couche d’oxyde de silicium (Si02) , d’une épaisseur d’environ 10 nm .
Sa conception date de 1930, mais sa réalisation est plus récente, dans les années 1960, en raison des
difficultés de réalisation d’un excellent isolant.

a) Fonctionnement du MOSTEC
Il existe deux types de transistors MOS : dans les premiers, dits à appauvrissement, un canal entre
le drain et la source existe initialement, mais sa section diminue au cours du fonctionnement, d’où leur
nom (Fig. 7.50a) ; dans les seconds, au contraire à enrichissement, ce canal, initialement absent, se crée
au cours du fonctionnement, d’où leur nom (Fig. 7.50b).
La grille agit sur la conductivité du canal par effet capacitif, en la réduisant en régime d’appauvris¬
sement, ou en l’augmentant en régime d’enrichissement.
Pour chaque type de transistor, le canal peut être dopé n ou p . Dans la suite, nous nous limi¬
tons aux seuls transistors à canal n , à appauvrissement ou enrichissement ; UgSto est négatif pour les
premiers et positif pour les seconds.
Les transistors MOS à appauvrissement peuvent fonctionner sous deux régimes : celui d’appau¬
vrissement et celui d’enrichissement. En revanche, les MOS à enrichissement ne fonctionnent que sous
le régime d’enrichissement, seul capable de créer un canal entre le drain et la source.

o
SiO -f Si02 4“
r\j
S
Grille
t P
Grille

'
©

£
CL
Canal

T U Source IL
3
O

J
SJ
n
a) n— MOS à appauvrissement
H
b) n—MOS à enrichissement
FIG. 7.50.
248 7. Composants électroniques

Remarque : Les transistors MOS sont très sensibles aux charges électrostatiques qui peuvent s’accu¬
muler sur la grille et ainsi créer des tensions pouvant entraîner la destruction de l’isolant.
Afin d’éviter les décharges électrostatiques, il est conseillé d’utiliser un bracelet anti sta¬
tique qui relie le corps du manipulateur à la terre afin d’éviter toute accumulation de
charges lors des manipulations de circuits comportant des MOSTEC. C’est notamment le
cas pour les circuits numériques utilisés en informatique tels que les cartes mères d’ordi¬
nateurs.

b) Caractéristiques du MOSTEC
Les caractéristiques du MOSTEC sont semblables à celles des JTEC puisque les fonctionnements

__
sont analogues ; en particulier, le canal pouvant également se pincer, le courant /<& est alors quasiment
indépendant de Uds Seules les valeurs de Ugs changent, puisqu’elles peuvent prendre des valeurs
positives. Sur la figure 7.51, correspondant à un transistor 2N 3819 à appauvrissement, on distingue
aisément les zones de pincement, ohmique et de blocage.

' Ids (mA)


1
Ugs= 1,5 V Ids (mA)

Çgs.= iv
24--
Enrichissement
Ugs_= 0,5 V
Ugs = 0 V
12
Ugs= - 0,5 V Ids.s
Appauvrissement Ugs — — 1V

Ugs < -3 V
of t/ij KT Uds (V) Ugs.o —2 -1 0 1 ugs (y)
FIG. 7.51.

c) Schéma équivalent

En zone de pincement, le MOSTEC est représenté par les schémas équivalents de la figure 7.52, à
basse et à haute fréquence respectivement ; les capacités parasites, qui apparaissent à haute fréquence,
sont beaucoup plus élevées que celles des JTEC, puisqu’elles sont de l’ordre du nF au lieu du pF .
-g Évidemment, les schémas équivalents n’ont de signification que pour les petits signaux variables autour
c
Q du point de fonctionnement, lequel, on l’a vu, est déterminé par la polarisation du transistor, en régime
rNJ stationnaire. Notons que la présence de capacités parasites non négligeables augmente les durées de
° réponse des circuits.
©
Cdg
?
O-
G*- G+ iH* D
o

Ugs rds Ugs rds


• g Ugs ,gUgs

a) À basse fréquence b) À haute fréquence


FIG. 7.52.
Composants électroniques 249

. . — Montages de base avec des transistors MOSTEC et JTEC


VI 3

Comme les montages sont similaires à ceux déjà étudiés avec des transistors bipolaires, nous nous
contentons de souligner les avantages des transistors à effet de champ, JTEC ou MOSTEC.

a) Polarisation

Avant tout, il est nécessaire de polariser le transistor JTEC, ce qui fixe les paramètres qui inter¬
viennent dans les schémas équivalents, notamment la transductance g . Comme pour les transistors bi¬
polaires, la polarisation peut être économique (Fig. 7.53a) ou à pont de grille (Fig. 7.53b). Cette dernière
est, ici aussi, souhaitable car elle stabilise davantage le circuit, compte tenu de la disparité des caracté¬
ristiques des JTEC. Analogue à la polarisation par pont de base des transistors bipolaires, elle permet,
en outre, de polariser les MOSTEC à enrichissement, pour lesquels il est indispensable que la tension
Ugs soit positive.

Rd R\ Rd

Idsy Ids}

Ugs\
H OΣ Ugs\ K OΣ
R* Rs Ri Rs

I_ï
a) b)
FIG. 7.53.

Sur les schémas, les résistances Rg et R2 sont de l’ordre de 1 MO ; quant à l’intensité Ig du


courant de grille, elle est comprise entre 10 et 100 pA , ce qui est très faible ; comme la chute de
tension RgIg « 10 pV est négligeable devant les autres tensions, on considère généralement que la
-g tension de la grille par rapport à la masse est nulle.
c
Q
Les équations permettant de déterminer Ijs , Ugs et Ujs , à partir de Rd , Rs et des caractéristiques
r\j du transistor, sont les suivantes (Fig. 7.53 et 7.47) :
°
©

£ Ugs — Rsÿds E— Uds + (Rs + RdVds et Ids — Ids,s


V* V
Ugsfi)
CL
o

Une résolution graphique sur le réseau de caractéristiques est souvent très commode (Fig. 7.54) :
i) la droite d’équation Ugs = —RsIds coupe la courbe Ids{Ugs) , précisément au point de fonction¬
nement ; on obtient par simple lecture Ids et Ugs ,

ii) sur la droite d’équation E = Uds + (Rs + Rd)Ids » on obtient Uds > grâce à /* déterminé
précédemment.
250 7. Composants électroniques

1
Ids (mA) 1
Ids (mA)
12 \ - - 12
\
\
/ Droite de charge \
Droite d'entrée'
K Ids = (E- Uds) / (/?, + Rd) Ids — -Ugs/Rs \

Ids
--- 1 V
\
V
p X—
\
t
1
\
i—i—i —i i i - tyy)
0 5 10 /: 20 ÎWV) -2 f/gs 0
a) b)
FIG. 7.54.

6) Montages amplificateur et suiveur

Comme les transistors bipolaires, les JTEC permettent de réaliser, soit un amplificateur inverseur
lorsque la source est commune, soit un suiveur si le drain est commun.
L’intérêt des transistors à effet de champ est la valeur très élevée de leur impédance entrée de l’ordre
de 1 Gfi . En revanche, le facteur d’amplification en tension est plus faible que celui des transistors
bipolaires, ce qui constitue un inconvénient sérieux.
Les montages sont très proches de ceux comportant des transistors bipolaires (cf. Exercices). Re¬
tenons la méthode :
i) la polarisation, c’est-à-dire le choix de Ids > Uds et Ugs , permet de déterminer la transductance
g — ids/Ugs ! les capacités des condensateurs de découplage dépendent évidemment de la fréquence des
signaux variables considérés,
ii) relativement aux signaux variables, on utilise le schéma équivalent habituel du transistor, dans
lequel le circuit de polarisation ne figure plus.

c) Générateur de courant

Le montage à grille commune est souvent utilisé comme source de courant dans les circuits inté¬
grés, notamment pour réaliser les amplificateurs opérationnels (cf. chapitre 8). Il consiste simplement à
-g
c relier la grille à la source ( Ugs = 0 ) et à maintenir une tension Uds supérieure à Uds,s (Fig- 7.55a).
Q
Le JTEC se comporte alors comme un générateur de courant, précisément entre Uds,s = 2, 0 V et
rNJ
Uds,c = 100 V dans le montage considéré. Notons que, dans une même série, les valeurs de Ids,s et de
° Uds,s peuvent varier d’un facteur 5 .
©
Si l’on veut que le générateur débite un courant d’une intensité déterminée, il vaut mieux prévoir
£ un système d’ajustement de ce courant, comme dans le circuit de la figure 7.55b. La résistance R assure
CL une bonne stabilité du courant délivré, car une légère augmentation de Ids conduit à une diminution de
O
Ugs et ainsi à un affaiblissement de Ids On se déplace alors parallèlement à l’axe des intensités sur le
réseau de caractéristiques Ids en fonction de Uds , lorsque Ugs varie. Le choix de R fixe Ijs puisque :

2
Ids — Ids,s OIL et Ugs = -Rids
Ugsfi
Il suffit donc de résoudre l’équation du deuxième degré suivante, pour en déduire l’intensité Ids du
Composants électroniques 251

courant drain-source, en fonction de la résistance R :

2
soit 7ÿ + 2UgS,o _ UgS,o u+ =o
7? 7?27ÿ T?2

ce qui donne, pour 7/gi)0 = —4, 0 V , 1 = 12 mA et 7? = 670 fl : 7ÿ = 3, 0 mA .

4 4
Ri rds

i I* rh'a
8ugs
U

ol' J A u
E
ugs A
G G
a) b) c)
FIG. 7.55.

En réalité, les courbes du réseau Ids en fonction de Uds , à Ugs constant, ne sont pas parfaitement
parallèles à l’axe des abscisses : le générateur de courant n’est pas idéal; il possède une résistance
interne 7?, que l’on détermine en utilisant le schéma équivalent en signaux variables (Fig. 7.55c). En
effet, écrivons les relations entre la tension d’entrée u et le courant d’entrée i. Il vient :

u = rds(i - gugs) - UgS avec ugs = —Ri d’où u — i[/•<&(! + Rg) + R]

On en déduit la résistance interne :

Ri — - — fds(l + Rg) + R
i

Avec R — 670 fl , rds — 500 kfl et g — 3 mS , on trouve 7?, — 1,5 Mfl , ce qui rend le générateur de
courant quasiment parfait.

-d CONCLUSION
c
Q
Retenons les points essentiels.
rNJ
1) Les composants de base d’un circuit électrique sont les conducteurs ohmiques et les condensa¬
° teurs. Les premiers sont caractérisés par leur résistance, ainsi que par la puissance qu’ils sont capables
© de dissiper. Conventionnellement, la valeur de la résistance est donnée par un code de couleurs peintes
sur le composant lui-même ; l’une de ces couleurs indique l’incertitude relative. La capacité caracté¬
£ rise les seconds ; elle est le plus souvent inscrite sur le composant avec la tension de claquage.
CL
O 2) Les bobines présentent des imperfections rédhibitoires (encombrement et coût) ; aussi sont-elles
de plus plus souvent remplacées par des montages à amplificateur opérationnel, capables de les simuler.
En revanche le transformateur, ensemble de deux bobines en forte interaction magnétique, est précieux,
car il permet de modifier la valeur de la tension ou du courant avec un rendement en puissance excellent.
3) Les diodes sont les composants non linéaires les plus répandus ; on les utilise surtout pour
redresser les courants alternatifs, pour stabiliser les tensions (diode Zener), pour la protection contre les
surtensions (thyristors) et pour le contrôle de puissance (triac).
252 7. Composants électroniques

4) Les piles et les accumulateurs sont évidemment des éléments essentiels, puisqu’ils fournissent
l’énergie nécessaire aux systèmes pour qu’ils puissent amplifier la puissance transportée par le signal
d’entrée. Ils sont caractérisés par leur f.e.m et la charge totale qu’ils peuvent débiter.
5) Les transistors sont les composants actifs élémentaires des circuits intégrés actuels. Les tran¬
sistors bipolaires sont équivalents, en régime linéaire, à des générateurs de courant commandés par un
courant ; aussi les caractérise-t-on par le facteur d’amplification en courant /3 = ic/ib entre la base et le
collecteur. En régime non linéaire, ils se comportent comme des commutateurs.
6) Les transistors à effet de champ, JTEC et MOSTEC, sont, eux, des générateurs de courant
commandés par une tension. Ils sont plus faciles à fabriquer, d’où leur intérêt.

EXERCICES ET PROBLÈMES

P7- 1. Lampe à filament de carbone


On mesure la résistance d’une lampe électrique à filament de carbone, sur laquelle on lit 140 W ;
l’ohmmètre indique R = 588 fl , lorsque la température est 293 K . En fonctionnement normal, sous
une tension efficace de 230 V , la température du filament atteint 2000 K .
Calculer le coefficient de température du carbone supposé indépendant de la température ; en dé¬
duire la valeur de la résistance du filament pour une température de 673 K .

P7- 2. Charge totale d’un accumulateur de caméra numérique


Sur la figure 7.56, on a représenté les courbes, fournies par un fabricant d’accumulateurs pour
caméra numérique, donnant l’évolution de la f.e.m d’une source lors d’une décharge à courant constant ;
la référence de l’accumulateur est HR 14 et sa f.e.m nominale E — 1,2V. L’intensité du courant de
décharge correspondant est indiquée sur chacune des courbes ; elle varie entre 220 mA et 6 600 mA .
Calculer la charge totale que cet accumulateur peut débiter. À quel nombre d’électrons, cette charge
correspond-elle ?

£(V) E (V)
TJ
c 1.4 1,4
Q

CH 1,2 1,2
°
© 1 1 6 600 mA 4 400 mA
1 100mA 440 mA 220 mA 2 200 mA
£ 0,8 0,8
CL
I I I I I I I I I I I
o 0 10 '(h) 0 10 50 t (min)
a) b)
FIG. 7.56.

P7- 3. Détermination de l’inductance d’une bobine


Pour déterminer l’inductance L d’une bobine, on réalise un circuit RL série, que l’on soumet à
un échelon de tension EQ . On mesure, à l’oscilloscope, la durée caractéristique r = L/R : on trouve
Composants électroniques 253

T — 1, 2 ± 0, 2 |xs . Avec un ohmmètre, on relève que la résistance totale du circuit est R = 1 , 03 kfl à
1 % près. Une seconde méthode consiste à former un circuit série RLC très peu amorti, avec C = 22 nF
à 1 % près, que l’on soumet à l’échelon de tension E0 . On relève à l’oscilloscope la durée de dix
pseudo-périodes : on trouve 300 ± 10 p.s .
1. Trouver la valeur de L en précisant l’incertitude dans chacune des méthodes.
2. Les résultats sont-ils compatibles ? Comparer la précision des deux méthodes.

P7- 4. Représentation d’une bobine réelle

À basse fréquence, une bobine réelle peut être représentée par l’association, en série, d’une induc¬
tance L et d’une résistance R .

1. Calculer l’impédance et l’angle de perte ô , pour les deux fréquences / = 50 Hz et / = 500 Hz ,


sachant que L = 1,2 mH et R = l, 5 Cl .
2. Déterminer l’intensité i(t) du courant dans la bobine, lorsque cette dernière est soumise à la
tension u{t) = um cos(<wf) .
3. Pour des fréquences supérieures à 10 kHz, on ne peut plus négliger la capacité parasite qui
apparaît entre les spires et que l’on représente par un condensateur, de capacité C , en parallèle avec la
bobine précédente.
a) Établir l’expression de la nouvelle impédance Z' de la bobine.
b) Sachant que C = 10 pF , trouver la fréquence d’anti-résonance, c’est-à-dire la fréquence pour
laquelle le module de Z' est maximal.

P7- 5. Mesure de la résistance de fuite d’un condensateur

Dans le circuit de la figure 7.57, on ferme l’interrupteur K\ , l’interrupteur K2 restant ouvert.


Lorsque la charge du condensateur est terminée, K\ est ouvert et K2 fermé. Après une minute, la
tension mesurée aux bornes du condensateur est U\ .
1. Sachant que la résistance de fuite du condensateur est négligeable devant la résistance interne R,
du voltmètre numérique utilisé, calculer /?, pour E = 10, 0 V , C = 2, 2 |xF et U\ = 0, 54 V .
-g 2. En réalité, le condensateur n’est pas parfait et on souhaite calculer sa résistance de fuite Rf . Pour
c
cela, on le charge jusqu’à la tension E : K\ est fermé et K2 ouvert ; on ouvre alors K\ sans fermer
Q
rNJ K2 . Une minute après, on bascule K2 et on lit la tension U2 = 8, 29 V aux bornes du condensateur.
En déduire Rf et corriger la valeur précédemment obtenue de la résistance interne du voltmètre.
°
©
K\ K2
2 R
CL
O

"î®
FIG. 7.57.
254 7. Composants électroniques

P7- 6. Condensateur réel


Un condensateur, de capacité CQ dans l’air, est rempli d’un diélectrique, dont la permittivité re¬
lative complexe er admet l’expression suivante, en fonction de la pulsation de la tension sinusoïdale
appliquée :

£r - 1+ "I
OJQ — a)2 + j(o/r
Dans cette écriture, la convention adoptée est celle des électroniciens, selon laquelle les retards de phase
sont comptés négativement :
Déterminer l’association de dipôles simples, résistor, condensateur et bobine, équivalente à ce
condensateur réel. Calculer la valeur de ces composants pour :
(Dr <'><
fr = -ÿ
277
= 859.4 kHz fo = 2TT = 843, 5 kHz T = 7, 14 ns et CQ — 5 pF

P7- 7. Quartz
Un quartz piézoélectrique peut être représenté par le schéma électrique de la figure 7.58.
1. a) Établir l’expression de son impédance Z .
b) Exprimer la pulsation de résonance a>r , pour laquelle Z = 0 , et d’anti-résonance coar définie
par Z infini.
c) Calculer (or et o>ar , ainsi que les fréquences fr et far correspondantes, dans le cas suivant :

Cp = 9,55pF C = 7,5X10“15F et Ls = 4, 54 H
2. Dans quel domaine de fréquence, le quartz peut-il être assimilé :
a) à une bobine parfaite,
b) à un condensateur parfait ?
3. Quelle est la pente de la courbe représentant |Z| en fonction de la fréquence. Calculer sa valeur
à la fréquence de résonance.

B
Cs CP
-g
c
Q
rNJ
— — 11
FIG. 7.58.
°
©
P7- 8. Champ magnétique maximal dans un transformateur
£
CL
O
Le primaire d’un transformateur, de N\ spires, est alimenté par une tension sinusoïdale, de fré¬
quence / ; le secondaire possède, lui, N2 spires.
1. En négligeant la résistance des bobinages, montrer que le champ magnétique maximal est donné
par les expressions suivantes, dans lesquelles S désigne la section du circuit magnétique :
U\ u2
BM ~ ou BM æ
4, 44/ N\S 4, 44/ AhS
Composants électroniques 255

2. Un transformateur 230 V/6 V , dont la section du noyau est S = 7 cm2 , doit fonctionner avec
une tension sinusoïdale, de fréquence 50 Hz , de telle sorte que le champ magnétique, dans le noyau, ne
dépasse pas 1, 1 T . Quel est le nombre nécessaire de spires, au primaire et au secondaire ?

P7- 9. Réponse spectrale d’un transistor bipolaire en émetteur commun web'


Sur la figure 7.59a, on a représenté un transistor monté en émetteur commun. Pour l’étude suivante
on adoptera le schéma équivalent au transistor de la figure 7.32 en admettant que les résistances R\ , Ri
et rco sont très supérieures à 77, et Rco .

R\
Rco
A
C0 le
h_
Ot« Ue r'i
Cbe
Rco Us
Us pib
R2 Ce
Ue
Re

a) b)
FIG. 7.59.

1. a) Établir la fonction de transfert en tension H = , aux fréquences moyennes pour les¬


quelles les impédances des de
capacités polarisation Ce et C0 sont négligeables.
b) Aux basses fréquences, l’impédance de la capacité CQ n’est plus négligeable. Déterminer la
fonction de transfert et tracer le diagramme de Bode. Reprendre ensuite la question lorsque c’est l’im¬
pédance correspondant à la capacité Ce qui n’est plus négligeable.
2. Aux hautes fréquences, les capacités de polarisation Co et Ce sont bien équivalentes à des
courts-circuits, mais la capacité parasite Cbe entre la base et l’émetteur n’est plus négligeable. En outre,
la résistance 77, est remplacée par r'b , en série avec /b . Le schéma équivalent pour les petits signaux
est alors celui de la figure 7.59b.
-g
c a) Établir la nouvelle fonction de transfert et tracer son diagramme de Bode.
Q
b) Calculer les différentes fréquences de coupure pour p = 150, 77, = 1,0 kfi, r'b = 100 fl,
rNJ
Re = 2, 0 kfî , Rco = 1,5 kfî , Cbe = 100 pF , C0 = 2, 2 JULF et Ce = 220 fxF .
°
©
P7- 10. Transistor JTEC en haute fréquence
£ Lorsque la fréquence des signaux dépasse 1 MHz , il est nécessaire de tenir compte des capacités
CL
O
parasites qui apparaissent entre les différentes jonctions du transistor JTEC. Le schéma du circuit et son
équivalent en signal variable sont représentés sur la figure 7.60. Entre le drain et la source du transistor,
la résistance de charge est Rc .
1. Déterminer les facteurs d’amplification en tension et en courant, respectivement :

Au = et Ai =
256 7. Composants électroniques

Application : / = 1,2 MHz , Rc — 800 fl , = 1/gds — 500 kfl , gm — 30 mS , Cgs — Cgd — 7 pF


et Cds = 0, 6 pF .

2. Donner l’expression de l’impédance d’entrée Ze . Application numérique.


h ICgd D id
G

G« — 1~ Rc Ugs rds
Cds
Rc Uds

gm Ugs
S
s
a) b)
FIG. 7.60.

P7- 11. Transistor JTEC monté en source commune

Sur la fiche technique d’un transistor JTEC à canal n , monté en source commune (Fig. 7.61),
on peut lire les valeurs suivantes : Ugs,o -4,0 V et Ids,s 12 mA . On souhaite polariser ce
transistor autour de Ugs — —2,0 V et de Uds — 10 V . En ce point de fonctionnement, gm — 3 mS
et rds = 500 kfl . L’alimentation est une source stationnaire, de f.e.m E = 15,0V et la résistance de
charge vaut Rc — 1,0 kfl . En outre, l’intensité du courant de base étant de 100 pA , on fixe la valeur
de Rg à 1, 0 Mfl .
1. Déterminer les valeurs de Ids > Rs et Rd
2. Pour les petits signaux, trouver les valeurs des capacités afin que le montage fonctionne cor¬
rectement à la fréquence / = 1, 5 kHz , avec eg = 0, 5 V et une résistance interne du générateur de
100 fl.
3. Établir les expressions des facteurs d’amplification en tension et en courant.
4. Calculer l’impédance d’entrée et de sortie du montage.

Rd C'o

O Co
D
Ids h
r\j H S Ot*
Ri Rc Us
° U RS
© Ue
Rs
£
CL
2Î(j)_ LJ
G

O
FIG. 7.61.
8
Amplificateur opérationnel :
montages de base

C’est en 1947 que le terme amplificateur opérationnel, en abrégé AO, est mentionné pour la
première fois, et c’est en 1963 qu’il est conçu sous la forme d’un circuit intégré par B. Widlar. Il s’agit
d’un amplificateur différentiel destiné à effectuer des opérations fonctionnelles, d’où son nom.
En raison de son faible coût et de ses performances, c’est aujourd’hui un composant actif de base
considéré comme une brique élémentaire dans tous les montages actuels d’électronique.
Son champ d’application est considérable : il s’étend depuis le traitement de grandeurs électriques
issues de capteurs (microphones, thermocouples, photopiles, ...), jusqu’à la réalisation de signaux ca¬
pables de commander des dispositifs aussi divers que des moteurs, des haut-parleurs, des résistors chauf¬
fants, des relais, ...).
Dans ce chapitre, nous proposons une introduction à l’étude des amplificateurs opérationnels en
nous limitant à sa description et à son fonctionnement dans le cas idéal. Les imperfections de l’AO ne
seront abordées que pour interpréter les limitations qu’elles imposent aux montages réels.

TJ . — DESCRIPTION ET REPRÉSENTATION DE L’AO


C

Q .1. — Description
CH
° L’amplificateur opérationnel est essentiellement un amplificateur différentiel, c’est-à-dire un am¬
© plificateur capable de fournir à sa sortie, une tension us directement reliée à la différence e — u+ — ti¬
des deux tensions d’entrée u+ et M_ .
£ Sur la figure 8.1, on a représenté le symbole électrique normalisé de ce composant actif . On y dis¬
CL
O tingue au moins cinq broches, ou plots de connexion : deux entrées respectivement notées u+ et M_ ,
une sortie us , une tension d’alimentation positive Ua et une tension d’alimentation négative —Ua.

Remarques : 1) Par convention, dans les schémas électriques des montages, on ne représente ni les
tensions d’alimentation, ni la connexion à la masse, ni les générateurs de tension à l’entrée.
2) Dans certains documents, on trouve encore l’ancienne représentation de l’AO par un
triangle.
258 8. Amplificateur opérationnel: montages de base

I
l
Ua

•t
«+ -
Us
U-
I Ua 7777
I
TSSS \\\\

FIG. 8.1.

La plupart de ces composants électroniques, fabriqués à partir de semiconducteurs, principalement


du silicium et du germanium, sont encapsulés dans différents types de boîtiers (Fig. 8.2a), ce qui assure
une connexion avec le circuit environnant, une bonne tenue mécanique et une isolation suffisante.
La fiche technique de l’AO permet de situer les différentes entrées et sorties ; la broche numéro 1
est repérée conventionnellement par un point ou une encoche, la numérotation s’effectuant dans le sens
trigonométrique (Fig. 8.2b). La plupart des AO sont présentés dans un boîtier de huit broches ; l’AO est
seul ou apparié avec un autre AO (Fig. 8.2c).

Balance [I ~~8~|NC «5,1


Π~8~| Uq
u- \Y_ ~7~1Uq i
K + ~7~|M«,2

3 Sortie “+,1
+
3 «-,2

3 Balance Ua\T T|«+,2


a) b) c)

FIG. 8.2.
TJ
c Remarques : 1) Certains constructeurs fournissent des AO non encapsulés.
Q
2) Les broches Non Connectées de l’AO sont notées NC.
fN
3) Les deux connexions « balance » permettent d’équilibrer l’étage différentiel à transis¬
° tors qui forme l’amplificateur différentiel. Dans certains boîtiers, les fabricants insèrent
©
un potentiomètre entre ces broches, afin que l’utilisateur puisse lui-même compenser une
£ éventuelle tension de décalage. Ce point sera développé dans l’étude des imperfections de
CL l’AO.
O

1.2. — Équations de fonctionnement d’un AO


Comme nous le verrons, un amplificateur opérationnel est généralement utilisé en ramenant, à l’une
de ses entrées, une partie au moins du signal de sortie. On réalise ainsi une rétroaction (cf. chapitre 13),
qui est négative ou positive ou selon que l’entrée est inverseuse ou non inverseuse. On dit que l’AO
travaille en boucle fermée.
Amplificateur opérationnel: montages de base 259

Auparavant, il est indispensable d’étudier l’AO en boucle ouverte, c’est-à-dire comme un système
sans rétroaction qui fournit une tension de sortie us , lorsqu’on lui applique une tension différentielle e
entre les deux entrées.

Il n’est pas nécessaire de connaître la structure interne d’un amplificateur opérationnel pour en
déduire l’équation reliant us à e , en boucle ouverte. L’étude expérimentale montre que l’équation
différentielle suivante, linéaire d’ordre un, permet de décrire correctement le comportement de l’AO :

dus
TC—
dt
+us = A0e

Notons que cette équation est aussi celle qui caractérise un filtre linéaire passe-bas de type RC (cf.
chapitre 6). La durée rc , constante de temps de l’AO, est de l’ordre de 10 ms . Quant au facteur
sans dimension Ao , sa valeur typique est comprise entre 104 et 107 . Il représente l’amplification
différentielle stationnaire. En effet, l’équation précédente devient, dans ce cas :

M_) = AQ€ d’où AQ = —


us
Us = AQ(M+ —
6

On voit que si u+ est reliée à la masse, us et u_ ont des signes opposés, d’où le qualificatif inverseuse
donnée à l’entrée correspondante. De même, si w_ est reliée à la masse, us et u+ sont de même signe,
d’où le qualificatif non inverseuse donnée à cette dernière entrée.

Remarques : 1) L’AO étant un composant actif, la fonction linéaire entre la sortie et l’entrée différen¬
tielle ne peut être obtenue que sous réserve de le polariser grâce à deux sources de tension
stationnaires symétriques Ua et — Ua . Ainsi, la tension de sortie est limitée en ampli¬
tude selon la relation :

— Ua < us < Ua soit encore Usai Us Usât

avec Usât tension de saturation, légèrement inférieure aux tensions de polarisation de


l’AO.

O
2) Afin d’éviter la saturation en courant, l’intensité is du courant de sortie doit vérifier la
condition :

is < is,max
°
© avec is>,nax intensité maximale du courant de sortie donnée par le fabricant.
?

£ 3) On évitera une déformation du signal de sortie par saturation en vitesse en garantissant


CL
O
une variation maximale de us au cours du temps, d’où la condition :

max
dus
Vm
dr

avec vm , vitesse maximale de balayage de l’AO, ou slew rate, (cf. paragraphe V).
260 8. Amplificateur opérationnel: montages de base

1.3. — Réponse d’un AO en régime sinusoïdal


En régime sinusoïdal, à la tension d’entrée e(r) = em exp(ja>t) en notation complexe, correspond
la solution us de la forme :

“,(0 = «*,* exp(/ûtf) avec Ms,m - Us,m exp(jfis)


En injectant cette forme de solution dans l’équation différentielle, et en simplifiant par exp {j(ot) , il
vient :
(1 +jù)Tc)usm = A0em d’où A = —
Cm 1 + jù)Tc
On en déduit le module et l’argument de A :

Ao
141 = (l + o>2r2)i/2 et (f)s = — arctan(û>rc)

ce qu’il est commode d’écrire en fonction de la pulsation ou la fréquence réduite x = u)/(t)c — f/fc ,
avec :
1 1

On a alors :
Te
“ Æ=2
|A| =
A0 A(x) =
Ao
(l+JC2)l/2
et fis = — arctanx car
1 +jx
Les diagrammes de Bode correspondants sont représentés sur la figure 8.3. Ils ont même allure que les
diagrammes de Bode des filtres passifs passe-bas déjà étudiés (cf. chapitre 6). Rappelons que l’on utilise
non pas la variable x mais X — Igx et que l’on introduit le gain en tension Gu = 20 lg \A\ . Cependant,
dans le cas présent, l’AO étant un système actif, le gain passe par une valeur maximale qui n’est pas
nulle mais qui vaut :
{Gÿnuvc = 20 lgA0 soit 201g 106 = 120 dB pour A0 = 106

Gu (dB) fi (rad)

100- 0 X= Igx

-g
c TT /A- -
Q
r\j
X= Igx
-7T/2- V
© \ *
0 1 :
FIG. 8.3.
ci
O Sur la figure 8.3, on identifie aisément la fréquence de coupure à — 3 dB , égale à fc , pour laquelle le
gain vaut (Gu)max - 3 en dB.
Dans le cas d’un AO, une autre fréquence caractéristique, dite de transition, présente de l’intérêt,
celle pour laquelle le gain Gu est nul. Le facteur d’amplification étant alors égal à l’unité, on a, en
désignant par ft cette fréquence :
AQ
=1 d’où f,=fMl-\)x/1ÿfcAQ
(1 +./?//?)1/2
Amplificateur opérationnel: montages de base 261

Comme Gu est une fonction décroissante de la fréquence, fi représente la fréquence de transition entre
le mode d’amplification, pour lequel Glt > 0 , et le mode d’atténuation de l’AO, défini par Gu < 0 .

Remarques : 1) Les constructeurs donnent généralement à f, le nom de produit facteur d’amplification-


bande passante PAB (gain-bandwidth product en anglais).
2) L’identification de la fréquence de coupure fc est immédiate lorsque la fonction de
transfert A(f) est exprimée sous la forme canonique :

m= i +if/f
Aussi, est-il judicieux de s’y ramener systématiquement. Par exemple :

108 5x 104
Mf) =
2000+7200/ 1+77/10
implique fc = 10 Hz et A0 = 50000 .

1.4. — Schéma électrique de PAO

Aux propriétés précédentes de l’AO, il convient d’ajouter l’impédance d’entrée, l’impédance de


sortie et l’intensité maximale du courant de saturation.

a) Impédance d’entrée de l’AO

C’est l’impédance entre les entrées + et de l’AO. Dans la bande passante de l’amplificateur,
c’est souvent une résistance Re dont la valeur s’échelonne de 100 kfl à 10 MO .

b) Impédance de sortie

C’est l’impédance interne du générateur, de f.e.m commandée Aoe , placé en sortie de l’AO. Dans
la bande passante de l’amplificateur, c’est une résistance Rs . Sa valeur varie entre 10 et 100 fl ; pour
l’AO LM741, par exemple, elle est de 75 fl .

c) Saturation en courant
TJ
C La structure interne d’un AO limite la valeur maximale du courant en sortie, ce qui protège des
Q courts-circuits. Cette valeur iSjmax est de l’ordre de 20 à 80 mA pour un AO typique.
fN
En pratique, on peut déterminer ce courant de saturation en connectant une charge résistive va¬
° riable en sortie de l’AO ; en diminuant cette charge, à partir d’une certaine valeur, apparaît un écrêtage
©
(symétrique ou non) du signal, correspondant à une saturation en courant.
£ Sur la figure 8.4a, on a représenté le schéma équivalent de l’AO avec l’ensemble de ses caractéris¬
CL
O
tiques. Un tel schéma présente deux avantages : il facilite l’analyse du système ; en outre, il permet de
prendre en compte l’impédance de charge. En effet, la connexion d’une impédance de charge Zc modi¬
fie la tension de sortie us<00 , qui existerait en l’absence de cette impédance, selon l’expression donnée
par le diviseur de tension :
Zc
us = Ms, oo
Zc + Rs
262 8. Amplificateur opérationnel: montages de base

I > +
[>00
Rs U
€ Rel e=0
u+
Ae Zc «+ O Zc

7777
U-

7777

a)
7777 x
7777 7777
U-\
7777 7777

b)
1
FIG. 8.4.

1.5. — Régime linéaire et régime saturé


Le graphe donnant, en régime stationnaire, la tension de sortie us que donne l’AO lorsque la
tension différentielle d’entrée e varie, est représenté sur la figure 8.5.
On distingue trois zones de fonctionnement, suivant les valeurs de la tension d’entrée :
i) une zone de saturation négative : us = — Usat pour e — Usat/Ao ,
us — Usat pour e Usat/A0 ,
iï) une zone de saturation positive :
iii) une zone intermédiaire, pour —Usat/A0 < e < Usa,/A0 , qualifiée de linéaire, car us = A0e .
Cette relation us = AQ€ implique, en raison de la très grande valeur de AQ et de us limité par Ua
de l’ordre de 10 V , une tension différentielle quasiment nulle :

e«0

La figure 8.4b représente le schéma équivalent de l’AO idéal, dans lequel le générateur de f.e.m Ae est
remplacé par un générateur parfait de f.e.m us .
On voit que cette approximation ne peut être satisfaite que si la tension de sortie est toujours
inférieure ou égale aux limites de tension Usat et —Usat imposées par les tensions d’alimentation
Ua et -Ua avec une différence en partie liée à la tension base-émetteur des transistors constituant le
composant :
H \USat\ avec I Usat\ < \ua\
uSii

Ua-_
-g
c
Usât "

Q Modèle idéal
rNJ

° — Usat/Ao
t
0 Usât/Aq e
©
4ÿ
£
O-
O
~ Ua
- - -Usât

FIG. 8.5.

Les propriétés des montages en boucle fermée découlent du type de rétroaction, positive ou néga¬

--
tive, laquelle conditionne la stabilité du montage (cf. chapitre 13). En effet, dans l’équation différentielle
en boucle ouverte de l’AO réel :
d us
Tc— 1- Us =AQ€
df
Amplificateur opérationnel : montages de base 263

la rétroaction intervient selon :


e = u+ — U- = ue ± a us

a étant un facteur positif compris entre 0 et 1 , ue la tension d’entrée et us la tension de sortie.


Avec le signe + , la rétroaction est positive ; avec le signe — , elle est négative. On en déduit l’équation
différentielle suivante de l’AO en boucle fermée :
d us
Tc—r~
dI + us(l - =A0ue

Puisque Aoa 1, cette équation admet une solution générale de la forme :

i
us = K exp ±Aotf —
Tc

où K est une constante déterminée par les conditions initiales. Comme la fonction exponentielle diverge
si le signe est + , on en conclut que les montages à rétroaction positive fonctionnent en régime de
saturation de l’AO, contrairement aux montages à rétroaction négative.

1.6. — Amplificateur opérationnel idéal

Les hypothèses associées à l’AO idéal sont :


i) un facteur d’amplification Ao infini,
ii) une impédance d'entrée infinie (par rapport aux impédances utilisées dans le montage), ce qui
suppose que les intensités des courants d’entrée soient nulles,
iii) une impédance de sortie nulle (par rapport aux impédances utilisées dans le montage),
iv) une fréquence de coupure infinie, c’est-à-dire TC = 0 et donc A = A0 . Compte tenu des
valeurs typiques de fc , quelques dizaines de Hz, cette hypothèse semble difficilement justifiable ; nous
reviendrons sur ce point un peu plus loin dans l’analyse des imperfections de l’AO.
On résume ces hypothèses par le symbole oo à côté du petit triangle, lequel donne le sens d’utili¬
sation de l’AO.
Avec les progrès récents dans la réalisation technologique des AO, le modèle idéal s’avère très
efficace, au moins dans une première approche à la fois théorique et expérimentale qui est celle que
nous adoptons ici.
Q
IM

S II. — ÉLECTRONIQUE NON LINÉAIRE AVEC AO


. . — Comparateur simple
Il 1
2
à a) Analyse

Le système représenté sur la figure 8.6 fournit une tension de sortie us égale à ±Usat . En effet, si
la tension différentielle e = Me,i— we,2 est positive, soit ue,\ > ueÿ , alors le point de fonctionnement se
situe dans la zone de saturation positive et us = Usat ; dans le cas contraire, ueÿ\ < ue<2 et us — —Usat
(Fig. 8.7), d’où le nom du montage :

us = Usat si 1 > uea et us = -Usa1 si ueA < uCt2


264 8. Amplificateur opérationnel: montages de base

On voit que si, l’on impose à l’une des deux tensions d’entrée, par exemple ue> 2 , d’être nulle, alors ce
montage devient un détecteur de signe pour l’autre tension ue\ :

Us = Usât pour Ueti > 0 et Us = — Usai pour Uet\ <0


Il arrive souvent que les tensions extrêmes atteintes par us ne soient pas symétriques, bien que les
tensions d’alimentation le soient. Dans ce cas, on remplace la notation ±Usat par US(lt,+ et Usat-
respectivement.

+ > Us Us
Usa,
Usa,—
Ue, 1
Us
Ue,2 Ue,2 Ue, 1 Ue*
~Usat
7777
-Usa,-
FIG. 8.6. FIG. 8.7.

Exemple : connectons sur les entrées +


et — du montage comparateur de la figure 8.6, respecti¬
vement les f.e.m E\ = 1,607 V et Ej — 1,605 V de deux piles AA, pour lesquelles le constructeur in¬
dique 1,5V. L’AO choisi est un LM741, avec Ua = 15V et — Ua = — 15 V . En visualisant la sortie
du montage avec un multimètre, on mesure us — 14 V = Usa, avec E\ > £2 , alors que, si on permute
les deux piles on trouve us = — 13, 5 V . Dans ce cas concret, Usa,t+ = 14 V et Usati- — — 13, 5 V .

Remarques : 1) En associant les variables logiques binaires 1 et 0 aux tensions de saturation Usatr|_
et USat,~ , on exploite le régime saturé de l’AO dans les montages de l’électronique nu¬
mérique (chapitre 19).
2) Le montage comparateur est largement utilisé dans les Convertisseurs Analogiques
Numériques dits instantanés (cf. chapitre 19).

b) Application à la surveillance d’alimentation

Dans les systèmes embarqués (téléphone portable, ordinateur portable, véhicule, satellite, etc.) une
chute du niveau d’alimentation de la source d’énergie (piles ou accumulateurs), peut s’avérer désas¬
treuse : pertes d’information dans les mémoires, dysfonctionnement du système, etc.
-g
c Un exemple de surveillance d’un niveau de tension stationnaire est présenté sur la figure 8.8. Sup¬
Q posons que l’on souhaite détecter une chute de 20 % de la tension Ucc , en utilisant une diode Zener de
type BZX55-5,! avec Uz = 5, 1 V pouvant dissiper une puissance maximale de 500 mW .
rNJ

°
© A [>oo
£
CL
Ucc
rr +
O RP Ri Ue Rd
7777 7J77 7777

FIG. 8.8.
s».
Amplificateur opérationnel : montages de base 265

La tension différentielle à l’entrée du comparateur est reliée à Uz et à Ucc par :


Ri
e = u+ — U- = Uz — ue = Uz — Ucc
R\ +Ri
en utilisant la division de tension. La tension de sortie us du montage comparateur basculera de —Usat
à Usal , lorsque la tension ue de l’entrée inverseuse deviendra inférieure à Uz La diode électro¬
luminescente, connectée en sortie, s’éclairera donc si :

Ue < Uz soit Ucc < (-1) Uz


Avec les résistances R\ = 27 kll et Ri = 20 kfl , dans la série £24 , le seuil de détection Ue — Uz
est obtenu pour une tension d’alimentation minimale Ucc,m qui vaut :

27
Ucc,m — 1 + —
20
5, 1 « 12 V

Quant à la résistance de polarisation Rp de la diode Zener, déterminons ses valeurs minimale et maxi¬
male :
i) sa valeur minimale RPjm est obtenue pour le courant maximal IM correspondant à la puissance
maximale que peut dissiper la diode, soit :

VM 0,5 Ucc - Uz « îoo a


IM — „
TT-
Uz
—«100 mA
J, i
d’où Rp,m= T
1m

ii) sa valeur maximale RPIM est donnée par le courant minimal nécessaire pour polariser la diode
Zener dans le cas le plus défavorable de la chute maximale de tension de 20% , soit Ucc,m = 0, SUCC ;
en supposant /„, = 5 mA , on trouve :

Ucc,min Uz « 1380 a
Rp,M =
Im
Ainsi, avec Rp = 470 a , on réalise la polarisation de la diode. Pourvu que la chute de la tension
d’alimentation de 20 % n’affecte pas le fonctionnement de l’AO en comparateur, le système peut être
utilisé pour déclencher une procédure d’alarme. Un tel type de montage est utilisé pour surveiller le
niveau de la batterie d’un téléphone portable, ou encore pour déclencher une procédure de sauvegarde
dans un ordinateur portable. Dans ce cas, le circuit est qualifié de superviseur de microprocesseur.
Q
CM Remarque : Il existe des composants qui réalisent directement la fonction de surveillance de tension
S d’alimentation ; citons par exemple la référence TCM809R du fabricant Microchip, dont
le seuil de détection est 2, 63 V .

2 11.2. — Comparateur à hystérésis ou bistable ou trigger de Schmitt


à
Le comparateur simple présente l’inconvénient d’être sensible aux fluctuations dues au bruit qui
accompagne nécessairement toute tension de référence (cf. chapitre 17). Aussi lui préfère-t-on le com¬
parateur à hystérésis. C’est un système bistable car il présente deux états stables Usat et —Usa, , qui
passent de l’un à l’autre lorsque la tension différentielle d’entrée e varie faiblement autour de la va¬
leur nulle ; e joue le rôle de déclencheur, d’où leur nom anglais trigger qui signifie gâchette. On l’ap¬
pelle aussi trigger de Schmitt, du nom de son inventeur américain Otto Schmitt, en 1934, alors qu’il était
encore étudiant !
266 8. Amplificateur opérationnel: montages de base

a) Comparateur non inverseur

Le comparateur non inverseur, représenté sur la figure 8.9a, est constituée par un AO, dont la
tension de sortie us est appliquée sur l’entrée non inverseuse à travers la résistance R2 , ce qui permet
d’effectuer une rétroaction positive, d’où son fonctionnement en régime de saturation.
Afin d’analyser son fonctionnement, exprimons la tension différentielle d’entrée, en fonction de ue
et us , à l’aide du théorème de Millman appliqué à l’entrée non inverseuse :

e= w+ — w_ = M+ =
ue/R\ + US/R2 _
~
R2 __
Ue +
R\
l/i?i + \/R2 R\ + Ri R\ + R2
avec us = Usat ou us = —Usat , selon que e est positif ou négatif.
i) Si initialement us = Usat , alors la tension différentielle d’entrée vaut :

Ri Ri
e= Ue + Usat
R\ +R2 R\ +R2
Pour que us bascule en —Usat , il faut que :
R\ Ri
e <0 soit ue < —— Usa, ce qui s’écrit ue < un avec u„ — —— Usa,
R2 R2
ii) Inversement, si initialement us = —Usat , alors :
R2 R\ Usa,
e= ue —
Ri +R2 RI +R2
Pour que us bascule en Usat , il faut que :
Ri Ri
e > 0 soit ue > — Usât ce qui s’écrit ue > up avec up = —Usat
R2 R2
Sur la figure 8.9b, on a représenté le graphe donnant us en fonction de ue , dans le cas où Usa, = 14 V ,
R\ = 1 kfl et R2 = 2 klî . Lorsqu’on part de la valeur us = Usat = 14 V obtenue pour ue suffi¬
samment grand, et que l’on diminue progressivement ue , on voit que us garde la valeur Usat tant que
ue > u„ = —7 V ; le basculement vers us = — Usa, = — 14 V se produit alors. Si on change alors de
sens de variation de ue en l’augmentant, us garde sa valeur —Usa, tant que ue < up — 1 V . Il y a
alors basculement de us vers la valeur Usa, . Le graphe décrit par le point figuratif est donc un cycle
dont le sens de parcours est le sens trigonométrique entre deux points extrêmes situés dans les qua¬
-g drants / et III. On dit que l’on a réalisé un comparateur à d’hystérésis, ce mot étant issu d’un mot grec
c
Q signifiant retard de la variation de us par rapport à celle de ue .
r\j
Ri Usa, Us
°
©
Ri
£ + D>°° Ue
ci
O Ri Ri
= - — Usai Up~R2 Usa,
"'ÎO Us
Un
Ri

-Usa,
Bistable «non inverseur»
a) b)
FIG. 8.9.
Amplificateur opérationnel: montages de base 267

Remarques : 1) Notons que, pour un < ue < up , il existe deux états possibles, mais la tension de sortie
us conserve sa valeur, laquelle valable, pour ue = 0 , se maintient tant que les tensions
d’alimentation de l’AO sont maintenues, comme c’est le cas pour la mémoire vive (Read
Access Memory) d’un ordinateur.
2) Dans les matériaux magnétiques, l’hystérésis traduit le retard de son aimantation volu¬
mique M par rapport à l’excitation magnétique H (cf. Électromagnétisme).
b) Comparateur inverseur
Le comparateur inverseur diffère du précédent car la tension d’entrée ue est appliquée sur l’entrée
inverseuse (Fig. 8.10a). Comme précédemment, exprimons la tension différentielle d’entrée e = u+ —
u- . Il vient, par division de tension :
Ri
e = u+ — u- = us — ue
R\ + R2
avec us = Usat si e > 0 et us = —Usat si e < 0 .
i) Supposons que us soit égal à Usat . Il vient :
Ri
e= Usat Ue ~

R\ + Ri
Le basculement de us vers — Usat se produira lorsque e deviendra négatif, soit :

Ri Ri
e <0 d’où ue > Usat ce qui s’écrit aussi ue > up avec up = Usa,
Ri +R2 RI +R2

Us
Ri Usât

Ri
+ >°°
Me
Ri Usa,
U„ = — Ri Usa, Up ~
Us RI +R2 Ri + R2
Ue\

-g X Bistable inverseur -Usa,


c a) b)
Q
rNJ
FIG. 8.10.

° ii) Inversement, si us — — Usat , il vient :


© Ri Usa, Ue
R 1 + R2
£
CL Le basculement de us vers Usat interviendra pour :
O

Ri Ri
e > 0 soit ue < — Usa, ce qui s’écrit aussi ue < u„ avec u„ = - Usa,
Ri +R2 RI+R2
Sur la figure 8.10b, on a représenté le graphe donnant us en fonction de ue , dans le cas où
Usât = 14 V, R\ = 1 kfî et R2 = 2 kfl . On obtient un cycle d’hystérésis décrit dans le sens ho¬
raire entre deux points extrêmes situés dans les quadrants II et IV .
268 8. Amplificateur opérationnel: montages de base

Remarque : Si l’on supprime la rétroaction positive en choisissant pour R2 une valeur très grande, les
deux seuils u„ et up se confondent en une valeur nulle. On retrouve alors la caractéris¬
tique du montage comparateur simple.

c) Commande de basculement

On réalise le basculement du système d’un état à l’autre, à l’aide d’une impulsion de tension avec
les propriétés suivantes :
i) l’amplitude est supérieure au niveau du seuil,
ii) la durée prend en compte l’inertie de basculement liée aux constantes de temps du montage,
iii) enfin, le sens de la tension d’impulsion est déterminé par l’état précédent du système.

. . — Comparateurs monostables ou univibrateurs


II 3

En insérant dans les montages précédents, par exemple le comparateur inverseur, une source de
tension stationnaire, de f.e.m E (Fig.8.1la), il est possible de provoquer une translation du cycle d’hys¬
térésis, dans le plan {ue,us ), de telle sorte qu’il n’y ait plus qu’un seul point d’intersection entre le cycle
et l’axe ue = 0 , et donc un seul point de repos stable (Fig.8.11b) ; le comparateur devient alors mono¬
stable.

Us
Ri
Usal
Ri
+ \>°°
«t Un Ü1L Ue
E
us
Ue\
X Usât
a) b)
FIG. 8.11.

Afin d’analyser le fonctionnement de ce comparateur monostable, exprimons, à l’aide du théorème


-g de Millman, la tension différentielle e = u+ — U- . Il vient, avec E > 0 :
c
Q
u+ =
us/R2 — E/R\ et U— - ue
r\j l/R2 + l/*i
° d’où :
©
Ri
4-1
e= us - ——— E - ue
2 Ri +R2 R, +R2
CL
O i) Si us = Usat , alors :
Ri Ri „
--— E — ue
e=
R i +R2
Usat-
Ri +R2
Le basculement de la tension us de Usat vers -Usat se produit lorsque e devient négatif. Par consé¬
quent :

Ri R2 E — Ri
R 1 +*2
Usat ~ ue < 0 d’où ue > up avec up = Usat- R
——— E
Ri +R2 Ri +R2 i +R2
Amplificateur opérationnel: montages de base 269

ii) En revanche, si us = —Usat , alors :


R\
6 = —
*i +R2
Usat ~
— +R2
Ri
«e

Le basculement de la tension us de —Usat vers Usa, se produit lorsque e devient positif, c’est-à-dire
pour :

Ri Ri R2 E
Usat- E— ue > 0 soit ue < u„ avec un = - R Usa, ~

R\ + Ri R\ + R2 î +Ri R\ +Ri
Dans notre hypothèse où E est positif, un est négatif.
Un tel comparateur est monostable si up est négatif, car il n’y a pas alors de point d’intersection
entre le cycle et l’axeue = 0 . On en déduit la condition suivante sur la f.e.m E :

Ri
E> Usat
R2

Lorsqu’une tension d’entrée ue négative est appliquée, le système peut basculer en us = Usa, , mais
revient en — Usat , dès que ue devient supérieure à up , condition vérifiée si ue = 0 et up < 0 .
À la différence du comparateur bistable qui nécessite deux tensions de basculement, le montage
monostable n’exige qu’une seule tension de basculement, celle à la sortie d’un capteur par exemple.

Remarque : En associant un condensateur et un montage bistable, on réalise un montage astable qui


est un oscillateur de relaxation (cf. chapitre 14).

. . — Comparateur monostable avec constante de temps


II 4

On réalise de tels comparateurs avec constante de temps en insérant un condensateur, de capacité


C, dans la branche de rétroaction (Fig. 8.12). On augmente ainsi la durée du retour vers zéro de la
tension d’entrée ue , ce qui présente d’intéressantes applications. Par exemple, dans l’ouverture d’une
barrière de parking, de tels systèmes permettent de laisser suffisamment de temps à un conducteur pour
manœuvrer après l’introduction de son titre de paiement ; on trouve aussi ce mode de fonctionnement
-g dans un minuteur d’extinction de lumière, dans la gestion de l’éclairage d’un habitacle de véhicule ou
c encore dans la fermeture des portes d’ascenseurs.
Q Mc
*2
r\j
° V
© t>°°
+

2
CL
o
E Us
Ue\
X
FIG. 8.12.

Supposons que la tension d’entrée soit nulle, sauf lors du déclenchement par une impulsion né¬
gative. À l’état de repos ( ue = 0), la tension de sortie est us = —Usa, ; le condensateur est
270 8. Amplificateur opérationnel : montages de base

chargé et, comme aucun courant ne traverse les résistances R\ et R2 , la tension à ses bornes est
uc = uc,o = —E — us = Usa1 — E . L’état de repos est bien stable puisque :
6 = M_|_ — M_ = —E — ue(t = 0) = —E <0 et us(t = 0) = — Usa,
Le système bascule instantanément dans l’état us — Usat si :
6 = M+ — M_ = —E — ue > 0 soit ue < —E
u+ = —E+R\i > 0 . Il apparaît ainsi nécessaire d’analyser l’évolution de
et reste dans cet état, tant que
i(t) Pour cela établissons l’équation différentielle à laquelle satisfait l’intensité i. La loi des tensions
.
appliquée à la maille extérieure donne :
dur
E + R\i + R2i — — us —0 avec us — —Usat et i=— C——
dt
En dérivant par rapport au temps l’équation de maille précédente, on obtient :
di
T— +ï = 0 avec T = (R\ + R2)C
dont la solution s’écrit (cf. chapitre 4) i(t) = A exp (—t/r) , A étant une constante que l’on détermine
en exprimant la continuité de la tension aux bornes du condensateur :

uc{t = 0) = -E + (/?, + R2)i(t = 0) - Usat = -E+ (Rt + R2)A - Usa, = Usa, ~


E

d’où
2Usa,
4=
R\+R2
Le re-basculement intervient à l’instant t2 pour lequel e devient négatif, c’est-à-dire :
E
u+(t2) = 0 = —E + R\i(t2) soit i(t2) = —
Ri
Le condensateur se décharge à travers les résistances R\ et Ri :

E
Ri
2Usat exp
Ri + R2
d’où t2 = (R\ +/?2)Cln |-(Ri+R2)E
2/?I Usa,

Avec RI=R2 = 10kO, C= 10|xF, Usa, = 13,5 V et E = 4, 5 V , on trouve t2 = 0,22s.


Q
CM

S
III . — ÉLECTRONIQUE LINÉAIRE À BASE D’AO
En régime linéaire, les amplificateurs opérationnels sont utilisés dans la zone de la variation linéaire
de la tension de sortie en fonction de la tension différentielle e . On réalise un tel régime en effectuant
2 une rétroaction négative de la tension de sortie, ou d’une partie de celle-ci.
à
En boucle fermée, avec une rétroaction négative, l’AO présente une nouvelle fonction de transfert
H(jùj) = T(f) qui dépend de sa fonction de transfert en boucle ouverte. C’est ce que nous préciserons
dans une étude générale ultérieure sur les systèmes bouclés (cf. chapitre 13). La rétroaction provoque
une réduction importante du facteur d’amplification Ao , ce qui est souhaitable, puisque une valeur de
Ao de l’ordre de 105 implique une tension d’entrée inférieure à 100 p.V , c’est-à-dire de l’ordre de
grandeur d’une tension de bruit (cf. chapitre 17). Dans ce qui suit, nous présentons des montages bâtis
autour d’AO idéaux en régime linéaire.
Amplificateur opérationnel: montages de base 271

III 1. . — Amplificateur non inverseur


a) Facteur d’amplification en tension

Le montage amplificateur non inverseur est celui représenté sur la figure 8.13a dans lequel l’AO
étant idéal, on a e = 0 . En utilisant la division de tension, il vient :

R\
w_ = us avec u+ = ue et u+ = «_
Ri +R2
On en déduit :
Ri w, Ri
Us = ue soit A„ = -
Ri ", Ri

Ue (V) «,00
[>oo
--1,83
Us
Ue 0,17-
7777 /
Us t
V'-'V
7777
Ri
Ri

X
a) b)
FIG. 8.13.

Supposons que l’on souhaite fixer le facteur d’amplification en tension A„ du montage à 11 , soit
Gu 201g 11 = 20, 8 dB . On dispose d’une seule équation R2 — 10/? i pour déterminer les valeurs
=
de Ri et R2 . Néanmoins l’hypothèse de l’AO idéal qui a conduit à cette relation, suppose l’utilisation
de résistances, d’une part inférieures à l’impédance d’entrée Re considérée comme infinie, d’autre part
supérieures à l’impédance de sortie Rs considérée comme nulle. Aussi les résistances sont-elles choisies
-g dans la gamme du kfl , par exemple R \ = 1 kfl et R2 = 10 kfl .
c
Q
rNJ Remarques : 1) Un couple de résistances Ri = 10 fl, R2 = 100 fl, avec des tensions de l’ordre
de quelques volts ( Ua de 10 à 20 V ), donnerait en outre des courants de sortie de
° l’AO d’intensité supérieure à l’intensité maximale is>, tolérée par le composant (cf.
©
Exercices).
£ 2) On sait que les résistances sont données dans certaines gammes de valeurs, séries £12 ,
CL
O £24 , £48 , £96 , avec une tolérance variant de 5 % à 0, 1 % et aussi des fluctuations
qui dépendent de la température. Aussi, à faible coût, il serait vain de tenter de construire
un amplificateur non inverseur avec un gain strictement égal à 11 !

b) Vérification expérimentale
On réalise un montage de facteur d’amplification théorique égal à 11 , en utilisant un AO type
LM741C, polarisé par les sources externes Ua = 15 V et —Ua = — 15 V .
272 8. Amplificateur opérationnel: montages de base

Avec un signal d’entrée sinusoïdal, de fréquence 2 kHz , on constate que le signal de sortie est en
phase avec le signal d’entrée et présente une amplitude environ 11 fois plus grande, la mesure donnant
A,, = « 1, 83/0, 17 « 10, 8 dans le cas de résistances données avec une précision de 10 %

(Fig. 8.13b).
Avec un signal d’entrée de forme carrée, on mesure sur la figure 8.14a, un facteur d’amplification
A,( æ 1,9 /0, 17 ~ 11,2, même si, en analysant soigneusement la transition, on observe une déformation
du signal de sortie. Cette distorsion dépend de l’AO utilisé. La raison de cette déformation du signal sera
analysée plus loin (cf. paragraphe V).

M«(V) 1

«s (V) ue (V) n«,(V)



1,90 us 13,70
0,17—
ue
us t
1,5--
m t

-13,40

a) b)

FIG. 8.14.

En augmentant l’amplitude du signal d’entrée, on constate sur la figure 8.14b une saturation en am¬
plitude. Soulignons que les niveaux de saturation ne sont pas symétriques, Usati+ — 13,7 V et
Usât,- = —13,4 V , avec des valeurs absolues inférieures à Ua = 15 V . L’amplitude maximale ueyt
du signal d’entrée, qui permet d’éviter la saturation du montage, est alors donnée par :
min(£/„„,+ \Usat,-\) |Usât,— I 13,4 y
Me,max
An A0 10, 8
ce qui est inférieur à sa valeur théorique égale à Ua/Au = 15/11 = 1,36 V. Ces relevés expérimen¬
taux ont été obtenus dans une configuration où aucun courant n’est débité par l’AO, puisque la charge
connectée en sortie est infinie. On peut alors prédire l’évolution de la tension de sortie, en fonction de
-g la charge Rc connectée, par simple prise en compte de la division de tension :
c
Q
Rc
r\j Us = Altue
Rc + Rs
°
© La limite de validité de cette relation demeure la capacité de l’AO à fournir l’intensité du courant de¬
mandé is = us/Rc , pour Rc faible (Fig. 8.15a). En pratique pour un AO type 741 , iStmax est de l’ordre
£ de 25 mA .
CL
O Dans notre exemple, la valeur minimale théorique de l’impédance de charge Rc est donnée par l’ex¬
pression :
min(C/Mr,+ , \USat,-\) _ \Usat,-\ _ |-13,4|
Rc,min — = 536 0
is,, h,i 0,025
Pour vérifier l’effet de la saturation en courant, dérogeons à la condition précédente en connectant une
charge Rc < Rc,mm avec Rc = 235 fi, et en choisissant ue m < ue>max afin d’éviter la saturation en
amplitude, soit ue,m = 0, 72 V .
Amplificateur opérationnel: montages de base 273

«e(V) X(V)
„ + t>°°
Ue --6,60

---
Us
Us
7777 Rc
t
7777

*2 X *- 5,80

X
a) b)
FIG. 8.15.

Sur la figure 8.15b, on voit que, dans le cas d’une saturation en courant, la tension de sor¬
tie us est comprise entre —5,8 V et 6, 6 V, ce qui est nettement inférieur à la valeur théorique
us — Auueÿm = 7, 8 V .
Remarque : À la saturation en courant, la tension us peut légèrement différer de Rc iSjl de par la
mise en conduction de protections internes de l’AO contre les courts-circuits.

. . — Suiveur de tension ou adaptateur d’impédance en tension


III 2
a) Facteur d’amplification et impédances

L’amplificateur suiveur de tension, représenté sur la figure 8.16, est le plus simple des dispositifs
à rétroaction négative, puisque cette dernière se réduit à un simple fil de connexion reliant la sortie de
l’amplificateur à son entrée inverseuse.

+ >°°
Ue Us
-g 7777 7777
c
Q FIG. 8.16.
rNJ

Dans l’hypothèse d’un AO idéal, la tension différentielle d’entrée e est nulle :


°
©
e = u+ — u =0 avec u+ = ue et «_ = us
£ On en déduit le facteur d’amplification en tension du montage :
CL
O

Us
Au = =1 soit GM = 20 lg 1 = 0 dB
ue

Bien que l’amplification par le composant se réduise à l’unité, à condition évidemment qu’il soit pola¬
risé convenablement, ce montage simple est probablement l’un des montages les plus utilisés en électro¬
nique, en raison de impédance d’entrée pratiquement infinie et de son impédance de sortie pratiquement
274 8. Amplificateur opérationnel: montages de base

nulle :
Ue
Ze = — avec 4 = 0 d’où Ze = oo
U
et:
«J
Zs — — avec ue = 0 = w+ = «_ et = M_ d’où Z, = 0
4
Ces deux dernières propriétés permettent de connecter des systèmes entre eux, sans chute de tension,
et donc d’assurer une association des systèmes en cascade. La fonction de transfert globale est alors
le simple produit des fonctions de transfert de chaque système. On dit que le montage suiveur est un
adapteur d’impédances en tension.

Remarque : Avec un AO réel, on obtient le même résultat (cf. Exercices).

b) Applications du suiveur

i) Augmentation de la résistance interne d’un voltmètre


Sur le montage simple de la figure 8.17a, mesurons la tension aux bornes du générateur station¬
naire, de f.e.m E = 12 V et de résistance interne Rg = 10 kfl , à l’aide d’un voltmètre de résistance
Rv = 20 kfï . On trouve, d’après la division de tension :

U= £
Rv = 8V
Rg + Rv

U
U

e
E R*
Rg
+ t>°°
s
7777
7777

a) b)
FIG. 8.17.

En insérant un AO monté en suiveur, comme sur la figure 8.17b, on mesurerait, puisque la tension
-g aux bornes du voltmètre est égale à la tension d’entrée et que l’intensité du courant à l’entrée de l’AO
c
est nulle :
Q
r\j Us = Ue = E - Rgl = E = 12 V
° ii) Suppression de la résistance interne d’un GBF
©
Un générateur basse fréquence (GBF), de f.e.m maximale em et de résistance interne R, , débite
£ un courant dans une charge Rc (Fig 8.18a).
CL
O La résistance interne du générateur n’étant pas négligeable, la valeur maximale de la tension aux bornes
de Rc ne vaut pas em mais, par division de tension :

Rc
Uc,m =
Rc + Ri
Évidemment le générateur de tension doit être conçu pour débiter un courant d’intensité maximale
ic,m = em/Rc sans subir de dommage.
Amplificateur opérationnel: montages de base 275

Ri [>oo
]- +
Ri

€m
îo Rc Uc em î() Rc

7777 7777
a) b)
FIG. 8.18.

En intercalant un montage suiveur de tension comme sur la figure 8.18b, la tension uCym vaut :

uc,m = ue = em — Rii avec i= 0 d’où Us,m —


On dit qu’il y a adaptation d’impédance en tension.
Notons que l’AO doit alors délivrer un courant is>m qui doit être inférieur à l’intensité maximale
h,, ; du courant que peut délivrer un AO standard, de l’ordre de 20 mA .
Ordres de grandeur : si em = 2 V , R, = 50 O et Rc = 200 O , alors :
200 em
Uc,m = 1 V us,m = em = 2V
Cm= et is<m = Rc = 10 mA
25Ô ’
En revanche, si em — 12 V , /?, = 1 kil et Rc = 5 fl, on trouve
5 12
Mc,m — 12 60 mV us,m = em = 12 V mais = — = 2, 4 A
5 + 1 000
ce qui est bien supérieur à l’intensité maximale que peut délivrer un AO. Pour diminuer ce courant, on
insère, dans la boucle de rétroaction négative, avant la charge Rc , un montage push-pull à transistors
(cf. chapitre 7) de facteur d’amplification en tension unité (Fig. 8.19).

+ >°° is
— i

-g
c
ue Rc Us - Ue
Q
rNJ

°
7777 X
© -Ua'
FIG. 8.19.

ci
O
. . — Amplificateur inverseur
III 3
Dans le montage inverseur représenté sur la figure 8.20, l’entrée non inverseuse est connectée à
la masse, ce qui impose u+ = 0 et donc M_ = 0 . Il vient, puisqu’un même courant parcourt les
résistances R\ et R2 :
Uc Us Ri
ig = TT
R
d’où Au = -
1 R2 R\
276 8. Amplificateur opérationnel: montages de base

Le facteur d’amplification en tension étant négatif, le signal de sortie est en opposition de phase par
rapport au signal d’entrée, c’est-à-dire que le déphasage est TT , d’où le nom du montage. Notons que
R\ représente l’impédance d’entrée du montage amplificateur inverseur :
a,
-=Æ.
le
Cette résistance doit être très supérieure à l’impédance de sortie du générateur pour satisfaire à l’adapta¬
tion d’impédance en tension, explicitement pour que le signal d’entrée ne subisse aucune atténuation de
tension. Typiquement, on choisit le couple de résistances R\ = 10 kfl et R2 = 100 kfl , ce qui donne
un gain Gu = 20 lg 1 10| = 20 dB .

U *1
ie [>oo
A
Ue

7777
r1
FIG. 8.20.
Us
7777

Remarque : Pour que le courant sur l’entrée non inverseuse au nœud E soit quasi nul, l’AO doit
compenser le courant d’entrée ie , lequel est limité à la valeur maximale is>max du courant
de sortie. On en déduit la valeur minimale de la résistance R\ :
Ue
Rl,min —
h,

. . — Convertisseurs courant-tension et tension-courant


III 4
a) Convertisseur courant-tension

La conversion courant-tension s’avère indispensable lorsqu’on utilise des capteurs dont la sortie
électrique est un courant (capteurs photoélectriques, capteurs chimiques, etc.). Le traitement du courant
issu de ces capteurs, par des chaînes à base d’AO, nécessite une conversion courant-tension (Fig. 8.21).
Un convertisseur courant-tension idéal réalise l’opération :
-d
o
Us - -R fie
r\j
dans laquelle R\ est la trans-résistance.
°
©

2 ie A
CL ue
O
[>oo 7777

ie-
+ Al
7777 7777 7?77
FIG. 8.21. FIG. 8.22.
Amplificateur opérationnel : montages de base 277

b) Convertisseur tension-courant
La figure 8.22 représente un convertisseur idéal tension-courant. La rétroaction négative permet de
réaliser un fonctionnement en régime linéaire, soit e = 0 , d’où la relation entre la tension de sortie et
le courant is dans l’impédance de charge :

us = RAs
L’AO étant idéal, le courant entrant dans l’entrée inverseuse est nul, la totalité du courant is parcourt la
résistance R\ :
uL
ue = Riis + € = R{is d’où is = — et is < is, Rÿ
Ainsi, le convertisseur tension-courant idéal est le système qui réalise la fonction :

is = Ytue
où Y, = 1 /R\ est la trans-admittance.

Remarque : D’autres systèmes de conversion courant-tension et tension-courant existent (cf. Exer¬


cices).

. . — Sommateur
III 5
Sur le montage de la figure 8.23 où l’AO est monté en sommateur, appliquons le théorème de
Millman aux deux entrées de l’AO. Il vient, respectivement, avec les notations de la figure :

ue,\/R\ + ueÿ/R2 Us/Rj,


U+ = U- —
1/Æi + l//?2 l/Rs + l//?4
Il en résulte, puisque e = 0 :
R3 Ri Ri
Us = Ue,2 + Ue, 1
R4 Ri +R2 Ri +R2
Notons que les résistances R\ et R2 permettent de pondérer la somme des deux tensions, amplifiée par
/?3 et /?4 . Pour R\ = R2 , l'expression se simplifie, on voit que la tension de sortie est proportionnelle
à la somme des tensions d’entrée :

Q Us = + (ue,1 + ue,2 ) si Ri = R2
tM

S
Remarque : Les résistances R2 et R4 fixent le gain du montage, alors que R\ et R2 déterminent
l’impédance d’entrée sur la borne non inverseuse. Il en résulte que les résistances R \
2 et R2 doivent être à la fois inférieures à l’impédance d’entrée Re de l’AO, et suffisam¬
à
ment grandes devant l’impédance interne des sources de tension à l’entrée, afin d’assurer
l’adaptation d’impédance :
R1 Zrii, 1 et R2 » Zn,2
Zfh,\ et Zjh,2 étant les impédances internes des deux générateurs de Thévenin à l’entrée
non inverseuse. Lorsque l’adaptation d’impédance n’est pas réalisée, on intercale, entre
les générateurs de Thévenin et ces résistances, un suiveur de tension.
278 8. Amplificateur opérationnel: montages de base

Ri
R\
R\
, c [>00
Ue,1

7777 ue,2
7777
Ri

EB
RA
Ri
Ue,!
7777
Ue,2

7777
*3
ï1
RA
+ Us

7777

X X
FIG. 8.23. FIG. 8.24.

. . — Soustracteur
III 6

Sur la figure 8.24 on a représenté un AO dans un montage soustracteur, fonctionnant en régime li¬
néaire. Appliquons le théorème de Millman aux entrées inverseuse et non inverseuse. Il vient respecti¬
vement :
Ue,\/R\ + US/R2 Ueq/Rj
U- — 1 et u+ =
/Ri + l/Ri l//?3 + l/RA
Il en résulte, puisque e = u+ — «_ =0 :

R2 RI RA
Ri + R2
ue,\ + R 1 +ÿ2 Us - R3 + RA Ue,2
soit :

Us =H)(/?3 RA+ RA Ue,2 ~


RI
R 1 +ÿ2
Ue,l

On fait apparaître la différence des tensions ue,2 — ue,\ en imposant la condition suivante :

RA RI soit RA{R\ ~\~ Rfi) R2(,R2 -F RA)


— OU RIRA — R2R3
/?3 + RA RI + Rj

-g On a alors :
C R2
Q Us (Ue,2-Ue,l)
/?, +R2
rNJ

° d’où la propriété de soustraction du montage :


©
R2 (Ue>
2 Us = —
R1
2 ~Ue,1) avec R\RA = R2R3
ci
O

Remarque : Pour des signaux de faible amplitude, ce montage exige un compromis car la résistance
R\ , qui représente l’impédance d’entrée sur la borne inverseuse, doit être, d’une part, assez
grande pour assurer l’adaptation d’impédance avec le générateur ue,\ , d’autre part assez
faible pour que le facteur d’amplification soit suffisant. Aussi, dans ce cas utilise-t-on un
autre montage, appelé amplificateur d’instrumentation (cf. chapitre 9).
Amplificateur opérationnel: montages de base 279

. . — Intégrateur
III 7
Bien avant l’avènement des calculateurs numériques, un moyen pour résoudre les équations diffé¬
rentielles consistait à câbler les termes de l’équation avec des montages à base d’AO, puis à identifier la
solution. Le montage intégrateur que nous allons présenter réalise la fonction d’intégration d’un signal.

a) Montage intégrateur
Ce montage est semblable au montage amplificateur inverseur, mais on a remplacé la résistance
de contre-réaction par un condensateur de capacité C (Fig. 8.25). Rappelons que les éléments R et C
sont ceux qui définissent un filtre passif passe-bas (cf. chapitre 6). Comme l’AO est idéal, le courant
qui parcourt la résistance R est aussi celui qui charge le condensateur. On peut écrire, si q désigne la
charge de l’armature proche de l’entrée inverseuse :
ue dq -1
~R
~
Jt avec us
C
On en déduit :

d us
dt
ue soit
T
us = —
J ue(t)dt + K en posant r = RC

K étant une une constante qui prend en compte la charge initiale du condensateur. On obtient bien us
à partir d’une intégration de ue à un facteur multiplicatif près ; ce dernier étant négatif, le montage
intégrateur est inverseur, d’où un déphasage de TT entre le signal d’entrée et le signal de sortie.

Remarque : La modification qui consisterait à remplacer le résistor par une bobine et le condensateur
par un résistor, conduirait aussi à l’intégration de la tension d’entrée. On obtient cependant
des résultats médiocres, car il n’existe pas de bobine purement inductive, en raison des
effets parasites résistif et même capacitif.
C
R'
C
<7
<7
R [>oo R |>00
Ue
Ue\
ri
C

Q
7777
F
FIG. 8.25.
Us

7777
7777
FFIG. 8.26.
Us
7777

r\j
b) Réalisation du montage intégrateur
°
© Le montage précédent présente un inconvénient majeur : il amplifie considérablement les signaux
stationnaires ou de basse fréquence ; en effet l’impédance offerte par la capacité est alors très grande,
£ d’où un facteur d’amplification Au = — Zc/R capable de provoquer la saturation de l’AO à partir d’un
CL
O
simple signal de bruit à l’entrée. Pour y remédier, on ajoute, en parallèle avec le condensateur, un second
résistor (Fig. 8.26). La nouvelle résistance R' permet en outre au condensateur de se décharger et donc
d’annuler la constante d’intégration K précédente.
L’équation, vérifiée par us , devient alors, en notant qu’ici le courant d’entrée se partage entre deux
branches, celle de C et celle de R' :
djr _
«£
R
~
dt R'
avec us = _£
C
280 8. Amplificateur opérationnel: montages de base

Il en résulte :
d us us ue avec T = RC et r' = R'C
dt T' T

Pour un signal d’entrée ue , de période T , on a :


i) Si T T' , alors dus/ dt US/T' et l’équation initiale se réduit à dus/ dt = —ue/T, de
solution :
us = - X-
Jue(t)dt si r«r'

la constante d’intégration étant nulle puisque le condensateur s’est déchargé grâce à R' .
Ordre de grandeur : avec R = 10 kfl, C = 10 nF, R' — 1 Mfl, on trouve r = 0, 1 ms,
r' = 10 ms ; la fréquence des signaux à intégrer doit donc être suffisamment grande devant
1/r' = 100 Hz.
ii) Si T »
r' , alors dus/ dt <C US/T' , d’où la tension de sortie us « —{R'/R)ue . Ce résultat est
conforme à l’analyse en régime stationnaire : le condensateur étant équivalent à un circuit ouvert, on est
en présence d’un montage amplificateur inverseur de facteur d’amplification —R' /R .

c) Exemple d’intégration expérimentale d’un signal

On applique, à l’entrée d’un intégrateur, un signal périodique carré, de période T , de valeur


moyenne nulle et d’amplitude UQ . Ce signal peut se mettre sous la forme d’une somme de signaux si¬
nusoïdaux associés aux harmoniques impairs, de périodes T, T/ 3, • • • ,7/ (2m + 1 ) , et d’amplitudes
a, a/3, •• • , a/(2m + 1) , avec m entier positif et a = AUQ/TT (cf. annexe 2).
Concrètement, soit à intégrer un signal carré ue , de fréquence 23,2 kHz et d’amplitude
f/o = IV, par l’ensemble C — 150 pF et R = 15,5 kfl (Fig. 8.27a). La tension de sortie us re¬
présente effectivement au signe près l’intégrale du signal ue car le montage intégrateur est inver¬
seur. La mesure de la pente, associée à la primitive de la fonction d’entrée qui est une constante, donne
438 mV • fis-1 , à comparer avec la valeur théorique qui vaut UQ/T = 440 mV •p,s_1 .
En revanche, on note la présence d’une forte composante stationnaire qui tend à saturer le signal de
sortie. En utilisant une résistance R' = 2 Mfl en parallèle avec le condensateur, on supprime une partie
de la composante stationnaire, et on retrouve l’intégration avec une forme d’onde quasi symétrique,
puisque la condition r«r' est respectée : T = 43 p,s et r' = 300 p,s (Fig. 8.27b).
-d

-
c
Q Ue (V) «.(V) 'ÿ««(V) '"s (V)
r\j
° 1-- i— — j i 1
j— - 1-- I ——
r
rk-Æà
1 I

© --2,6
,-----
T = \43 as
•M

£
r*
! i
!
3
CL
O
-1 -1--
— -13,4
-4-7,6
a) b)
FIG. 8.27.
Amplificateur opérationnel: montages de base 281

Remarque : Nous analyserons ultérieurement plus en détail le fonctionnement de ce montage intégra¬


teur, en prenant en compte les imperfections de l’AO (cf. chapitre 9).

. . — Dérivateur
ITT 8

a) Montage dérivateur

Alors que le montage intégrateur est réalisé à partir d’un filtre RC passe-bas, le montage dérivateur
l’est avec un filtre CR passe-haut (Fig. 8.28a). Comme le courant qui traverse le condensateur est le
même que celui qui parcourt la résistance, puisque l’AO est idéal, on a :

_ dq _ us
le — — avec q = Cue
dt R

Il en résulte :

dt + —7 = 0 avec T = RC d’où
dt
Ainsi, la tension de sortie est proportionnelle à la dérivée de la tension d’entrée par rapport au temps,
d’où le nom du montage.

«,(V) «,(V)

n\
R

|>oo
.h
0,2
N y.
— 0,36
y

ue
7777
+ Us

7777
-0,2-
t T = 2 ms
-0,38

a) FIG. 8.28. b)

-d
c b) Illustration expérimentale
Q
Sur la figure 8.28b, on a représente la réponse du montage dérivateur à un signal d’entrée, de forme
r\j
triangulaire, pour R = 10 kfl et C = 100 nF, soit r = RC = 1 ms . On obtient bien la fonction
° dérivée, de forme carrée et de valeur moyenne nulle.
©
On peut réduire les oscillations observées, en adoptant le montage de la figure 8.29a, où l’on ajoute
£ une résistance R' en série avec la capacité. Le résultat affiché sur la figure 8.29b, pour R' = 250 12 ,
CL illustre bien l’influence de cette résistance.
O

Remarque : En pratique, les applications du montage dérivateur restent limitées, car tout bruit super¬
posé au signal d’entrée provoque une forte variation du signal de sortie. Un exemple est
fourni par le capteur équipant les airbags ; on ne dérive pas la vitesse du véhicule pour ob¬
tenir l’accélération, mais on mesure directement cette dernière, à partir de la variation
d’une capacité entre une masse et des structures mobiles usinées dans le silicium. Ces
capteurs équipent la plupart de nos véhicules depuis le début des années 1990.
282 8. Amplificateur opérationnel: montages de base

ue (V) MV)

R_
Us
C
— 0,36

I ]
Ue -0,2- -ÿ

+ Us
T = 2 ms
7777 -0,36
7777

a) b)
FIG. 8.29.

. . — Amplificateur logarithmique
III 9
a) Description du montage
Dans le montage de la figure 8.30 on a placé une diode dans la boucle de rétroaction négative
d’un AO. On sait que la caractéristique courant-tension de la diode id{ud) , s’écrit, lorsque la diode est
passante (cf. chapitre 7) :
Ud
id = Is exp - 1
UT
où Is est l’intensité du courant de saturation de la diode et UT = kBT je , T étant la température absolue,
kB la constante de Boltzmann et e la charge électrique élémentaire. Dès que Ud est supérieur à environ
3UT , la diode est passante et on peut faire l’approximation :
ud id
id « Is exp soit Ud = UT ln
UT h
Sur ce montage où l’AO fonctionne en régime linéaire, on a :
a
ud = -us Ct

Par conséquent, pourvu que la diode soit conductrice, on trouve la relation suivante entre la tension de
-g sortie et la tension d’entrée :
c
Q Ue
rNJ us = ~UT ln
Ris
°
© ce qui justifie le nom du montage.

£ Remarque : Les grandeurs Is et UT dépendent toutes deux de la température T mais pas de la même
CL façon ; alors que UT est proportionnel à T , Is est proportionnel à T3 . La fonction loga¬
O
rithmique obtenue avec ce montage n’est donc pas utilisable dans une large gamme de tem¬
pératures. Rappelons qu’on impose aux systèmes électroniques de supporter des plages en
température allant de 230 K à 400 K ou plus parfois, comme c’est le cas dans les sys¬
tèmes chargés de contrôler l’injection dans un moteur thermique. On contourne ce pro¬
blème, en remplaçant la diode par deux transistors câblés en diode. Ces transistors doivent
absolument être appariés, c’est-à-dire fabriqués dans le même substrat semi-conducteur,
afin de présenter le même courant de saturation Is (cf. chapitre 9).
Amplificateur opérationnel: montages de base 283

Ud
R
Ud
id P>oo
Ue\ Ue

I11 Us
+ Us
7777 7777
7777 7777

FIG. 8.30. FIG. 8.31.

. . — Amplificateur exponentiel
III 10

L’amplificateur exponentiel ressemble à l’amplificateur logarithmique mais le résistor et la diode


ont été permutés (Fig. 8.31). La diode est passante pourvu que la tension ue soit positive et supérieure
à sa tension de seuil ; l’égalité des courants, qui parcourent alors la diode et le résistor, donne :

Ud us soit ue
id ~ h exp us = —RIS exp
UT R UT
en inversant la fonction. Ainsi la tension de sortie est proportionnelle à l’exponentielle de la tension
d’entrée, d’où le nom de l’amplificateur.

Remarque : La présence de la diode à jonction rend ce montage sensible à la température, ce qui devra
être compensé (cf. chapitre 9).

III. 11. — Multiplieur

Le multiplieur est un système qui fournit à sa sortie une tension us proportionnelle au produit des
deux tensions ue,\ et ue,2 que l’on applique à ses deux entrées :

Us — Km Ue \ Ueÿ2

où Km est un coefficient homogène à l’inverse d’une tension; son symbole est représenté sur la fi¬
gure 8.32.
-g Bien que souvent réalisé à l’aide d’étages à transistors, le multiplieur peut aussi être construit avec
c
des AO, en associant en cascade un amplificateur logarithmique, un amplificateur sommateur et un
Q
rNJ amplificateur exponentiel. On s’appuie alors sur la relation : a x b = exp(lna + Inb) , dans laquelle
a et b sont deux réels positifs. Ainsi, en l’absence de saturation de l’étage exponentiel, on obtient le
° produit de deux tensions.
©
Très utilisé dans la transmission des signaux, le multiplieur permet de réaliser notamment la mo¬
£ dulation de signaux (cf. chapitre 16).
CL
O

Km
Ue,I

7777
-XTKm Ue, 1 Ue,2
\Ue,2 7777
7777

FIG. 8.32.
284 8. Amplificateur opérationnel: montages de base

Sur la figure 8.33, on distingue aisément les trois étages qui assurent successivement les fonctions
logarithme, somme et exponentielle. Les tensions d’entrée ue\ et ue,2 étant positives, les tensions
en A et B , en sortie du montage logarithmique, avec l’interrupteur K ouvert, ont pour expressions
respectives :
uA = — UT ln
te et UB

Tandis qu’en sortie du sommateur inverseur, la tension en P est positive :


— — UT ln
Ue,2
Ris,2

uP = i., ] + UT ln te)
Si les intensités des courants de saturation sont identiques, Is, \ = Is,2 = Is, ce que l’on réalise en
utilisant des diodes appariées, c’est-à-dire fabriquées sur le même substrat, on obtient :

ue,xue,2\
up = UT ln ( avec ue,1 >0 et ue,2 > 0
v R2n )
Par conséquent, la tension de sortie du troisième étage, s’écrit, avec K ouvert :

Up Ue,I Ue,2 Ue,l Uep


us = —RIs exp = —RIsexp ln R2/|
soit us = —
UT Ris
Cependant, cette fonction multiplication n’est pas réalisable en pratique, car on atteint très facilement
la tension de saturation du montage. En effet, la faible intensité du courant, de l’ordre de 1 nA , rend le
terme quadratique /?2/s2 très faible et donc la fonction exponentielle rapidement croissante.

R
P>oo R
Ue, 1

7777
+ A\| UA R
7777

R
K/ R
R
t>°o R
D>oo
Ue,2 B [>00
-g
c
Q
7777 jn 7777
UB
+
p
up
+
Us
rxj 7777

° FIG. 8.33.
7777

©
4-1

En revanche ce problème disparaît si l’on ferme l’interrupteur, puisque, le facteur d’amplification


£ en tension du montage sommateur valant alors — 1/2 , on a :
CL
O

Ue, 1 Ue,2
Up = - = ln
Y R2i1
d’où, l’interrupteur K étant fermé :
i/2-l
UP Ue, 1 Ue,2
us = RIs exp = —RIS exp ln et us = ~{ue,1 ue,2y1/2
UT
Amplificateur opérationnel: montages de base 285

Ainsi, en connectant simplement en parallèle une seconde résistance identique à la résistance R de


rétroaction négative, on évite la saturation. On obtient alors la fonction racine carrée du produit des
deux signaux d’entrée.
Une façon de réaliser la fonction multiplication consiste à remplacer le coefficient Km = 1/ (RIs)
trop grand et donc responsable de la saturation par un coefficient Km plus faible. Pour cela, ajoutons
le terme Ur\n(RIs/E) en entrée du sommateur inverseur, dans lequel E est la f.e.m d’un générateur
stationnaire. La nouvelle expression à la sortie P du sommateur ne fait plus apparaître (RIS )2 mais RIS
(Fig. 8.34) :

uP = UT [lu(«e,, Ue,2) - 21n(fi/,)] + UT\n(RIs) - UT\n(E) = UT ln

Il en résulte la tension suivante à la sortie du multiplieur, dans laquelle figure £ à la place de RIS :

Ue, 1 Me,2 „
Us = — R~m Ue,\ Me,2

avec = E 1 . Cette fonction multiplieur étant indépendante de Uj et


Km Is , elle est en outre peu
sensible aux variations de température.

R
[>oo R
Ue, 1 A
+ UA
7777
7777

R
R
R
|>oo R
[>oo
Ue,2 B [>00
+ UB P
7777 + Up
7777 +
c Us
7777
Q h 7777
r\j
R_ [>oo
° R
©
El +
FIG. 8.34.
CL
O

Remarques : 1) Le choix de la résistance R s’effectue en définissant le courant nécessaire à la polarisa¬


tion des diodes ; la valeur R = 10 kfl , très inférieure à l’impédance différentielle d’entrée
de l’AO, permet la circulation d’un courant dont l’intensité est de quelques mA .
2) On prendra soin de placer des capacités de découplage sur les tensions d’alimentation
des AO afin de limiter l’influence des perturbations inductives entre les composants.
286 8. Amplificateur opérationnel: montages de base

IV . — RÉALISATION D’IMPÉDANCES À L’AIDE D’AO


On utilise souvent les AO pour réaliser des impédances, ou des fonctions d’impédances très utiles
dans la conception des filtres actifs ou des oscillateurs.

. . — Réalisation d’une résistance négative


IV 1

Sur la figure 8.35, on a représenté un système se comportant comme une résistance négative (NIC,
en anglais pour Negative Impedance Converter en anglais). On suppose l’AO idéal et R » R2 .
En régime linéaire, la tension différentielle e est nulle, d’où, en utilisant l’additivité des tensions
et la division de tension :
R
ue = R] ie + us et ue = Ils
R2 + R
Il en résulte, en éliminant us :

ue
_
— D
R\ie
,
H--
+ ue soit
——
R R2
Ue— = R lie

On en déduit l’impédance équivalente du montage :

Ze=Uÿ = -Rÿ
le Ri
qui est réelle et négative. En choisissant R\ = R2 et R variable on obtient une résistance négative —R
ajustable.

Ri ie
ie
+ >00L
ue\ us
Ri h
-d
c
R/ * 7777

Q
7n7
rNJ
FIG. 8.35.
°
©
Remarques : 1) Physiquement, on aura compris ici le rôle essentiel de l’AO qui, comme élément actif,
£ puise, dans les sources d’alimentation stationnaire, l’énergie nécessaire pour compenser
CL
O et dépasser les pertes de puissance électrique par effet Joule.
2) En outre, on aura noté que, pour R\ = R2 , les intensités ie et i2 des courants qui
pénètrent dans l’AO par sa sortie S sont égales (Fig. 8.35). Aussi le résistor, de résistance
R , est-il parcouru par un courant qui, grâce à l’AO, est orienté dans le sens opposé au sens
habituel en l’absence d’AO, d’où l’effet de résistance négative.
3) Un des domaines d’application des résistances négatives est la réalisation d’oscillateurs,
dans lesquels on doit compenser les pertes par effet Joule (cf. chapitre 14).
Amplificateur opérationnel: montages de base 287

. . — Système se comportant comme une impédance


IV 2
Le montage représenté sur la figure 8.36 est un système qui se comporte comme une impédance.
Il est construit autour d’un seul AO, en rétroaction avec les trois dipôles passifs d’admittances Y\ , Y2 ,
YT, . L’impédance qui en résulte est le quotient Ze = ue/ie .

Y2

is II
F,
ie [>oo
A E
Ue
+
Us
7777
7777

FIG. 8.36.

L’AO étant idéal et travaillant en régime linéaire ( e — 0 ), l’application du théorème de Millman


au point E donne :

ueY\ + usY3 d’où us = ——ue


Y\
uE = avec UE = u- = 0
Ki + F3 F3
Écrivons au point A la loi des nœuds. Il vient, les courants d’entrée dans l’AO idéal étant nuis :

ie = h + h d’où ie = (ue - us)Y2 + ueY\


En reportant dans cette équation l’expression de us , on trouve :

--
ie — Ue ( Y2 4
Y3
+ Y\ d’où Ye Y2 H
--
Suivant la nature des admittances F, , le montage est un simulateur d’inductance ou de capacité.
i) Simulateur d’inductance
K,F2
77ÿ
Y3
+ Y\

Si l’on choisit F, = \/Rx , F2 = l/R2 , F3 = jC(o , il vient :

O 1 1 1 1 1
Ye + +
Ri R2 jRxR2Cù)
soit Ye = — +
Re jLeù)
rxj avec :
° RxRi
Re = et Le — R\R2C
© RI +R2
Ainsi, l’impédance d’entrée du montage est un résistor de résistance Re placé en parallèle avec une
£ bobine de grande valeur d’inductance Le .
CL
O
Exemple : pour R\ = R2 = 1 kfï et C = 1 |xF , on trouve Re = 500 fi et Le = 1 H , ce qui est
énorme pour une inductance.
ii) Simulateur de capacité
En choisissant Fi = jCoj , Y2 = \/R2 , F3 = 1 //?3 , on trouve l’expression suivante de l’admittance
d’entrée :
I *3
Ye = — +jCü> 1 +
Ri Ri
288 8. Amplificateur opérationnel: montages de base

ce qui se met sous la forme :


I *3
Ye = — + jCew avec Re = R2 et Ce = C 1 + —
Re Ri
L’impédance d’entrée du montage se présente donc sous la forme d’un résistor, de résistance Re = R2 ,
placé en parallèle avec un condensateur de capacité Ce — C(1 + R3/R2) .
Exemple : pour R2 = 1 kfi , R3 = 10 kH et C = 1 p,F , on trouve Re = 1 kfl et Ce = 11 p.F ,
ce qui est une grande capacité.

. . — Réalisation d’une inductance positive de grande valeur


IV 3
On peut aussi réaliser de grandes impédances à l’aide de la structure connue sous le nom de Conver¬
tisseur d’impédance Généralisée (GIC en anglais pour Generalised Impedance Converter) (Fig. 8.37).
Dans les conditions habituelles de fonctionnement de l’AO idéal, on a :

ue = us Z\ie = Z2h et Z3/2 = —Zfis


Il en résulte le facteur d’amplification en courant suivant :

,_h_ Zi
' ie Z2 Z4
Comme us = —Zcis et ue = us , on en déduit l’impédance du montage :
Ue Z,Z3
Ze = — = Zc
ie Z2Z4
Exemple : si l’on choisit Z\ = Z2 = Z3 = R , Z4 = 1/ (JCùJ) et Zc = r , l’impédance d’entrée est
une bobine pure, d’inductance L = RCr . Pour R = 5 kfi , r = 0, 5 kfi, C = 0, 5 |xF , l’inductance
vaut 1 , 25 H , ce qui est énorme, surtout si l’on songe à l’encombrement d’une bobine réelle, de même
inductance.

.
8
. 1 1rs /\
Zi Z2 z3 Z4
c
Q
rNJ

° Ue Zf \Us
©
FIG. 8.37.
CL
O

V . — IMPERFECTIONS DE L’AO EN RÉGIME VARIABLE

La figure 8.38 représente le schéma constitutif le plus simple d’un AO à transistors bipolaires. On
reconnaît successivement :
i) en entrée, un étage différentiel de très forte impédance d’entrée,
ii) un étage amplificateur,
Amplificateur opérationnel: montages de base 289

iii) un étage de sortie en push-pull (cf. chapitre 7), lequel permet d’augmenter le courant de sortie
de l’AO et donne une impédance de sortie très faible.
Les différents étages sont réalisés avec des transistors en technologie bipolaire ou CMOS, selon les
caractéristiques et les performances souhaitées.
Ce montage met en évidence les limites du modèle de l’AO, précisément la saturation en tension
<
\us\ \Usat\ avec \Usat\ Ua , la saturation en courant is is,max et la valeur de la fréquence de
coupure fc>0 due à la présence de capacités.

R R
f
ww
Ua Étage
amplificateur

u+
+ Étage
différentiel
U—
<
7777 7777 Us
Étage
7777
push-pull
Caj
FIG. 8.38.

. . — Limitation en fréquence et bande passante


V 1

Dans tous les exemples précédents, l’amplificateur opérationnel était considéré comme un compo¬
sant idéal caractérisé par la relation simple us = AQ€ avec AQ de l’ordre de 105 . En réalité, on a vu
que l’AO en boucle ouverte se comportait comme un filtre passe-bas du premier ordre, avec une excel¬
lente approximation :
AQ
m = 1 +jf/fc,o
où fCt0 est de l’ordre de 10 Hz . Comme A0 est très grand, il est quasiment impossible de déterminer
-g expérimentalement le diagramme de Bode de l’AO, c’est-à-dire son gain en tension et sa phase en
c fonction de lg/ .
Q
En revanche, on peut illustrer la limitation spectrale d’un AO en boucle fermée avec rétroaction
r\j
négative. Dans le cas d’un montage non inverseur avec le couple de résistances, 1 kO et 100 kD , le
° facteur d’amplification en tension vaut Au = 100 , c’est-à-dire que Gu = 40 dB .
©
En faisant varier la fréquence du signal d’entrée sinusoïdal, on remarque que ce montage ne remplit
£ sa fonction que dans un intervalle de fréquences du signal d’entrée.
CL
O Pour l’AO type LM741C, le facteur d’amplification est encore de 100 à / = 1 kHz , mais il ne vaut plus
que 59 à / = 15 kHz (Fig. 8.39a) et 11 à / = 150 kHz (Fig. 8.39b) ; cette décroissance se poursuit
aux fréquences plus élevées. En outre, dès que le gain n’est plus égal à 100, apparaît un déphasage
entre le signal de sortie et le signal d’entrée qui se stabilise vers — 7T/2 rad .
En utilisant l’OPA 2604, on observerait le même phénomène, mais déplacé vers les hautes fré¬
quences. Ce résultat montre l’influence de la fréquence de coupure /C)0 de l’AO, en boucle ouverte, sur
le montage de l’AO en boucle fermée par rétroaction négative.
290 8. Amplificateur opérationnel: montages de base

Ue(V) Ue(V)
0,07-- «*(V) 0,07- «s(V)

/
/ \
\
— 4,15 \ /
/’\ \
\ / \ \ / \
\ .M.v / \ \ «5 / \
\ / \ / s--— - 0,79
\ / -v- t \ \ »

V-> -A- *4 -A 4
// F = 66 |xs \ T = 66 |xs \
\
?
\
V /
\
\
Ve
\ /
!
/ \
\
\ / \ \ / \

a) b)
FIG. 8.39.

Une expression réaliste de la fonction de transfert de l’AO en boucle fermée, encore de type filtre
passe-bas, est la suivante :

i(f) = m
1 +jf/fc,

où fC:r et 7(0) représentent respectivement, la fréquence de coupure et le facteur d’amplification sta¬


tionnaire du montage en boucle fermée ; ces quantités dépendent des paramètres de l’AO et des éléments
de rétroaction. Par exemple, les mesures ont donné :

pour AOLM741 7(0) = 100 et /c,r = 15 kHz

pour AO type OPA 2604 7(0) = 100 et fc,r = 200 kHz

Remarque : Dans le tracé expérimental des diagrammes de Bode, la courbe de phase est essentielle
pour s’assurer que le système étudié n’est pas un déphaseur pur, lequel est de la forme :

i -;///.
Ié(f) = pour lequel \Td(f)\ =l
1 +jf/fi
-g
c
Q a) Limitation en fréquence du montage suiveur
r\j
° Sur la figure 8.40a, on a représenté un montage suiveur dans lequel l’AO a pour fonction de trans¬
© fert, en boucle ouverte :
•M
d0) =
£ I +jf/Uo
CL
O
À l’aide du schéma équivalent de la figure 8.40b, l’application des lois sur les tensions permet d’écrire :

i=
ue — us _ ue — Ae avec e = M+ — U- = ue — us
Re Re + Rs
d’où :
ue —A (ue - us) ue - us ARe + Rs
et us = Re(l+A)+RsUe
Re + Rs Re
Amplificateur opérationnel: montages de base 291

+
D> e
Rs i Re S _—
e 1

Ue
rÿGbîdt
I 7777
Us
"-ÎO
Us

7777
Ae

7777
r 7777 7777

a) b)
FIG. 8.40.

Comme Re » Rs par conception de l’AO, la relation précédente se simplifie selon :

T(f) = — = A
\ Us
us = ue d’où
ue 1 + A
Ainsi, en remplaçant A par son expression fonction de la fréquence, on trouve :

AQ 7(0)
T.(f) — ce qui s’écrit aussi T(f) —
1 +A0 +jf/fc,o 1 +jf/fc,r
avec :

T(0) — ~1 et /c,r =/<*>(! +Ao) soit fc,r «/C)OA0 si A0 > 1


1 + Ao
Notons que le produit du facteur d’amplification stationnaire par la bande passante à —3 dB se conserve
entre l’AO en boucle ouverte et l’AO en boucle fermée :

7(0) xfc,r = A0 x/c>0 avec r(o) « i


On en déduit la nouvelle fréquence de coupure à — 3 dB , selon :

fc,r ~A0fc,o
b) Limitation en fréquence du montage amplificateur inverseur
Considérons le montage amplificateur inverseur avec l’AO réel (Fig. 8.41). En supposant l’AO
-g idéal, on avait établi l’expression suivante du facteur d’amplification :
c
Q
Us Ri
r\j Aü — —
Ue Ri
°
© Appliquons le théorème de Millman successivement aux points S et E de ce montage, dans lequel
l’AO est réel :
2
CL i) au point S
O

Ae/Rs - e/R2 _ AR2-RS


Us =
l/Rs + \/R2 Rs + Ri ~ Ae puisque R2 Rs

ii) au point E , en négligeant le courant de polarisation sur l’entrée inverseuse de l’AO :

ue/Rx + usjR2
1/Ri + \/Ri
292 8. Amplificateur opérationnel: montages de base

Ri
i
ie /?i [>oo
E
ue Rs
Re H

Oî-‘
7777

r FIG. 8.41.
+
7777
Us

7777

On en déduit le facteur d’amplification :

us ARi
ue Ri (1 + A) + R2
soit :

T(f) = m avec m = -R\ (1 +AQRI æ --


RI et fc,r ~
AQ fc,o _

Ap/C)0
1 + jf/fc,r AQ) + Rj R\ \+R2/R\ 1 + |r(o)|

Remarque : Pour R\ = R2 = R , avec R de l’ordre de quelques kfi compatible avec la non-saturation


encourant, on obtient un facteur d’amplification stationnaire T{0) = —1 et une fréquence
de coupure /Cjr = (Ao/c,0)/2 . Ce montage se comporterait donc comme un montage
suiveur inverseur, avec une bande passante à — 3 dB deux fois plus faible que celle relative
au montage suiveur.

. . — Vitesse maximale de balayage


V 2
a) Mise en évidence

Appliquons à l’entrée d’un montage amplificateur non inverseur, pour lequel A„ = 10 , un signal
de forme carrée, d’amplitude fixée.
Si on augmente la fréquence du signal d’entrée, on constate, à partir d’une certaine valeur, que
-d le signal de sortie se déforme pour prendre une forme trapézoïdale avec des pentes finies, environ
c 20 V •|xs_1 pour un AO TL081 et 0, 5 V •|xs_l pour un AO LM741 (Fig. 8.42).
Q
rNJ
Ainsi, en valeur absolue, la pente d us/ d t du signal de sortie, qui représente la vitesse de variation
du signal us(t) , est limitée par une valeur vm finie :
°
©
d us
£
max
dt < Vm
CL
O
Cette vitesse vm est appelée la vitesse maximale de balayage. Comme les droites de montée ou de
descente du signal ne sont plus verticales, on dit de façon imagée qu’elles ont subi un pivotement autour
du point de variation de la tension, d’où le nom anglais slew rate qui signifie vitesse de pivotement.
Pour un signal sinusoïdal de fréquence fi (Fig. 8.43), ue = Me m cos(2nfit) , la réponse d’un
montage de fonction de transfert T(f) a pour expression :

Us(t) = \T(fi)\uetm COS (iTTfit + fis)


Amplificateur opérationnel: montages de base 293

«.(V) *«.(V) «,(V)

— 10 rv // /A'10
i
r
i
t
v
V // \\ /
// N

M<? I
i
i
i
v,
v
\
h
/>
Vv />
/>
T = 92 |xs *1 /, \
I,
-10

\\J V ----10
/

FIG. 8.42. FIG. 8.43.

dans laquelle |7](/y)| est le module de la fonction de transfert de l’AO en boucle fermée, à la fréquence
fi , et <f>s l’argument de T(fi) . La non-saturation en vitesse implique :
2irfiUejn \T(fi) I < vm
d’où la contrainte à respecter sur l’amplitude du signal d’entrée :

Vm
Me,m
2ÿ'imi
Cette condition s’ajoute évidemment à celle de non-saturation en amplitude ue,m < Usat/\T.(fi)\

Remarques : 1) En régime sinusoïdal, la saturation en vitesse se traduit par une déformation du signal
qui prend une forme triangulaire, d’où le qualificatif de triangularisation donné au phé¬
nomène.
2) La vitesse de montée d’un AO est un paramètre très important. En effet, dans le mon¬
tage suiveur, la bande passante à -3 dB , définie par fc,r = A0fc,0 , peut s’avérer diffici¬
lement exploitable sur sa totalité : la non-saturation en vitesse impose une amplitude uem
inférieure à 53 mV pour un LM 741, 200 mV pour un OPA 2604 et 1,3V pour le THS
-d 4062. Ainsi, comme dans le cas du 741 , une faible amplitude, et par conséquent un faible
c rapport signal sur bruit (cf. chapitre 17), impliquent souvent une difficulté dans la déter¬
Q mination de la fréquence de coupure .
r\j
° b) Durée de montée d’un AO
©
Sur la base de l’étude précédente, les constructeurs introduisent une autre caractéristique dyna¬
£ mique de l’AO en boucle ouverte, la durée de montée tm d’un signal. On appelle ainsi la durée mise
CL par le signal de sortie pour passer de 10% à 90% de sa valeur maximale, lorsque le signal à l’en¬
O
trée de l’AO est un échelon de tension ue = E Y(t) (Fig. 8.44).
Rappelons l’équation différentielle à laquelle satisfait la tension de sortie de l’AO en boucle ou¬
verte, lorsque la tension différentielle entre ses deux entrées est E :

Tc—
d Uc
+US = AQE
. „

dt
294 8. Amplificateur opérationnel: montages de base

Us(t)
A0E-
0,9 AQE— II
Ue(t) I
I
I
I
E — /
/
r
ij
i/
0,1 A0E
u'_—.JlL- _J2
tm
a) b)
FIG. 8.44.

Sa résolution est bien connue (cf. chapitre 4) :

us(t) = AQE + Cte x exp H)- AQE 1 — exp


Te
t

puisque us = 0 à l’instant initial. En inversant l’expression, on obtient :

L AQE.
On vérifie évidemment que, pour t suffisamment grand devant rc , on a :
Us ~ AQE < Usat
Désignons par t\ et ti les instants en lesquels le signal atteint respectivement 10% et 90% de sa
valeur maximale. On déduit de ce qui précède :

-g
c
tm = h h = TC j |1-ÿ1+ln[ÿ-ïg]}
ln
A [fi.

Q avec us(t\ ) = 0, 10 AQE et ufitj) = 0, 90 AQE . Il en résulte la relation suivante entre la durée de
r\j montée et la fréquence de coupure du montage :
°
© 0,9 ln9 0,35
tm = h-t\= TC ln soit tm ~ —;—
2 0,1 lirfc fc
CL
O

Remarque : Il existe aussi des imperfections de l’AO en régime stationnaire. Citons les intensités des
courants aux entrées + et - , notées respectivement ib,+ et it, - , qui assurent la po¬
larisation des transistors de l’étage différentiel d’entrée. Notons également la présence
d’une tension de décalage uaf (offset) des jonctions des transistors. Négligées dans le
modèle idéal de l’AO, ces imperfections peuvent s’avérer néfastes sur la fonction réali¬
sée en boucle fermée (cf. chapitres 9 et 17).
Amplificateur opérationnel : montages de base 295

CONCLUSION
Retenons les points essentiels.
1) L’AO est un amplificateur différentiel qui fournit une tension de sortie us lorsqu’on applique
entre ces deux entrées la tension e . C’est un composant actif, que l’on polarise par des sources de
tension stationnaires en général symétriques Ua et — Ua. Par une rétroaction de tout ou partie de la
tension de sortie sur l’une des deux entrées différentielles, non inverseuse (+) , et inverseuse (— ) , il
fonctionne soit en régime saturé soit en régime linéaire.
2) En régime saturé, la tension de sortie us ne peut prendre que deux valeurs discrètes us(t) = Usat
ou us(t) = — Usa, . Un tel système est largement utilisé comme comparateur, notamment en électronique
numérique.
3) En régime linéaire et en boucle ouverte, l’AO se comporte comme un filtre passe-bas de fonction
de transfert :
m = f = i +jf/% 0

dans laquelle A0 est le gain stationnaire de l’ordre de 105 et fc la fréquence de coupure de l’ordre de
10 Hz.
4) En première approximation, on décrit bien l’AO en admettant qu’il est idéal, c’est-à-dire que
son gain A0 est infini, sa résistance infinie, sa résistance de sortie nulle. Il en résulte que e ainsi que
les courants d’entrée sont nuis en régime linéaire.
5) Avec une rétroaction négative, on réalise des montages dont le facteur d’amplification Au est
plus faible mais totalement maîtrisé par l’environnement de l’AO. En outre, la nouvelle fréquence de
coupure fc>r est beaucoup plus grande. Les montages amplificateur non inverseur et amplificateur in¬
verseur permettent de réaliser un gain stationnaire respectivement positif ou négatif, déterminé par le
quotient de deux résistances.
6) Le montage suiveur est utilisé comme adaptateur d’impédance, notamment dans le but de
connecté entre eux divers systèmes sans que la connection ne modifie les caractéristiques de chacun
d’entre eux.
7) Avec un ou plusieurs AO, on peut réaliser des systèmes fonctionnels très divers, permettant
par exemple de dériver un signal, de l’intégrer, et même de réaliser des composants présentant une
inductance en l’absence de bobinage ou une résistance négative.

Q
IM
EXERCICES ET PROBLÈMES
S
P8- 1. Fonction de transfert d’un AO en boucle ouverte

2 Un fabricant d’AO annonce un gain stationnaire en tension égal à 120 dB et une constante de
à temps, TC = 5, 3 ms . La fonction de transfert en boucle ouverte de l’AO est de la forme :

A(f) =
Ao
1 +jf/fc
1. Calculer Ao . Exprimer le facteur d’amplification en V •mV-1.
2. Déterminer la fréquence de coupure fc de cet AO. Pourquoi la qualifie-t-on de fréquence de
coupure à — 3 dB ?
296 8. Amplificateur opérationnel: montages de base

3. À partir de quelle fréquence, dit-on que cet AO se comporte en atténuateur, et pourquoi ?


4. Calculer la valeur du module et de l’argument de A(f) pour les fréquences f\ = 3 Hz et
f2 = 300 Hz .

P8- 2. Pertes par adaptation d’impédance


On estime à 6 dB les pertes dans une prise reliant un ampli-audio à un haut-parleur d’impédance
8 fl . On souhaite envoyer une tension us d’amplitude 2 V à l’entrée du haut-parleur.
1. Trouver l’amplitude du signal ue nécessaire en amont de la prise.
2. Déterminer l’impédance de sortie réelle de l’ampli-audio.
3. Comment peut-on diminuer ces pertes ?

P8- 3. Stabilité d’un montage à rétroaction à base d’AO


La figure 8.45 représente un amplificateur non inverseur dans lequel l’AO utilisé est polarisé par
deux sources de tension symétriques de f.e.m ±15 V . Le fabricant indique la valeur de la vitesse maxi¬
male de balayage vm = 0, 5 V •|xs 1 , ainsi que l’intensité du courant de saturation iS)J = ±20 mA .
1. Donner les conditions auxquelles doivent satisfaire les résistances R\ et R2 , pour que, d’une
part l’amplification en tension soit de 40 dB , d’autre part il y ait saturation en tension avant toute
saturation en courant.

--
2. L’équation différentielle caractéristique de l’AO réel s’écrit, avec les notations habituelles :
dus
Tc— h Us =AQ€
di
où rc= 1,6 ms est la constante de temps de l’AO et Ao — 104 le facteur d’amplification stationnaire.
a) Montrer que le montage est stable seulement si le nœud intermédiaire du pont de résistances est
relié à l’entrée inverseuse.
b) Estimer la durée de basculement entre les deux états de fonctionnement non linéaire.

+ t>°°
Ri
Ue
-g Us
c
7777
Q Ri V
R\ R\
r\j 7777

° 77*77 MX
© FIG. 8.45. FIG. 8.46.

£
CL
O P8- 4. Impédances d’entrée et de sortie dans le montage suiveur de tension

1 . Pourquoi le montage suiveur de tension est-il si apprécié en électronique ?


2. Établir l’expression des impédances d’entrée et de sortie du montage suiveur de tension sachant
que l’AO est réel, avec son impédance d’entrée Re et son impédance de sortie Rs .
3. Ce résultat reste-t-il conforme au résultat obtenu avec l’AO idéal ? Justifier.
Amplificateur opérationnel: montages de base 297

P8- 5. Utilisation d’un mauvais voltmètre (wëb)


Dans le montage de la figure 8.46, dans lequel /?2 = 80 kfl , R\ =20 kfl et E = 9 V , on souhaite
mesurer la tension UAB entre les points A et fi .

1. Établir l’expression de UAB


2. On effectue la mesure en utilisant un voltmètre, que l’on positionne entre les points A et 6 ,
en fermant l’interrupteur K. Le constructeur spécifie que la résistance interne du voltmètre vaut
10 kfl-V_1. Indiquer la mesure affichée par le voltmètre sur le calibre 2 V. Expliquer le résultat
obtenu.
3. Proposer un montage à base d’AO permettant d’utiliser ce mauvais voltmètre.

P8- 6. Voltmètre multicalibre


On ne dispose que d’un voltmètre dans le seul calibre 2 V , car le bouton de changement de calibre
est inutilisable. On souhaite mesurer avec précision des tensions plus faibles.
Montrer que le montage de la figure 8.47 permet d’obtenir un voltmètre multicalibre. Préciser la
valeur du calibre selon la connexion de l’entrée inverseuse aux nœuds S , A et fi .

+ >°°
M
Ue\
7777
JT R4
Ri

|>00
AA

V E

X
+ Us

V 1m B 9 kfl kfl *
£ÎO 7777
Ue
7777
7777

FIG. 8.47. FIG. 8.48.

P8- 7. Montage amplificateur non inverseur

1 . Donner l’expression du facteur d’amplification stationnaire Au du montage de la figure 8.48.


-d
o 2. On donne la valeur des résistances R\ = 100 kfl , R2 — R3 — R4 — 1 kfl , ainsi que les tensions
de saturation de l’AO, Usat = ±10 V . Trouver la valeur de Au et déterminer la valeur maximale de E
rNJ
qui évite la saturation en tension du montage.
°
© P8- 8. Gyrateur à amplificateur opérationnel

£ Un gyrateur est un quadripole actif caractérisé par les relations suivantes entre les tensions et les
CL
O
intensités des courants à l’entrée et à la sortie :

Hs = jU et

A et F étant deux nombres positifs (Fig. 8.49a).


1. a) Sachant que A est un facteur numérique, trouver la dimension physique de Y .
b) Écrire la matrice de transfert du système.
298 8. Amplificateur opérationnel: montages de base

c) Établir la relation entre l’impédance d’entrée du gyrateur et son impédance de sortie.

2. On connecte en sortie un condensateur de capacité C et, en entrée, on branche un générateur


qui maintient une tension sinusoïdale de pulsation w entre les bornes d’entrée.
a) Trouver l’expression de l’impédance d’entrée. Justifier alors le nom de gyrateur et conclure sur
Futilité d’un gyrateur.
b) Application numérique pour C = 0, 1 |xF et Y = 1/2 000 S .
3. Dans le montage de la figure 8.49b, l’AO est idéal et la sortie débite dans une charge de résistance
Rc . Calculer l’impédance d’entrée du gyrateur en fonction de Rc , Z\ et Z2 . Conclure pour Z\ — Z2
et Uf = 0,2kû.
Z2

t>00
k Z,
Ue
- \is
ue Us
7777

r1 Rc
7777
Us

a) b)
FIG. 8.49.

P8- 9. Réalisation d’une inductance en parallèle avec une résistance

On se propose de réaliser avec un AO un composant se comportant comme une bobine purement


inductive (Fig. 8.50).
1. Montrer que l’impédance d’entrée du circuit est équivalente à une inductance en parallèle avec
une résistance. Calculer les valeurs de l’inductance et de la résistance pour R\ = 10 kil , R2 = 10 kO
et C = 1 nF .

2. Comment modifier le circuit pour que le composant soit équivalent à un dipôle RLC parallèle.

Ri C
fi.

-g ie t>°°
c A E S
Q Ue
rNJ

°
©
7777
r1
FIG. 8.50.
7777
Us

£
CL
O P8- 10. Convertisseur tension-courant

Dans le montage représenté sur la figure 8.51a, l’amplificateur opérationnel est idéal et fonctionne
en régime linéaire.
1. Établir l’expression du courant ic circulant dans la charge en fonction de la tension d’entrée
ue et deR\ . Comment améliorer l’architecture du système afin qu’il assure la fonction de conversion
tension-courant ?
Amplificateur opérationnel: montages de base 299

2. On réalise le montage de Howland représenté sur la figure 8.51b. Établir l’expression de ic .


3. La structure de la figure 8.51c peut-elle rendre ic insensible à un bruit sur la masse, c’est-à-dire
à une fluctuation de faible amplitude de la tension de référence ?

Ri
ie
ic
Ue
Us
7777-
Uc Rc
7777
Ri
Ri

7777 77ÿ7
a) R\
R

R Ri
t>°° |>°0
A A
Ue, 1
+ +
Us 7777 Us
Ue
B R R\ B R]_
7777 ic 7777

7777 Ue,2
R Zc Uc
7777
Zc Uc

7u7 7?77 7777


b) c)
FIG. 8.51.

P8- 11. Convertisseur d’impédance de Riordan Çwëb)


Le montage de la figure 8.52 représente le convertisseur d’impédance de Riordan.
1. Établir l’expression de la tension de sortie us en fonction du courant d’entrée ie .
-g 2. On choisit Z\ = Z2 = Z3 = R , Zc = r et Z4 est l’impédance d’un condensateur de capacité
c
Q C . Montrer que l’impédance d’entrée de ce montage, entre le point E et la masse, est équivalente à une
rNJ bobine dont on précisera l’inductance.
° z± A
©

it
CL
O
Ue
Zc Us
7777

X
z2 z4
t
FIG. 8.52.
300 8. Amplificateur opérationnel: montages de base

P8- 12. Filtre passif suivi d’un AO

Un filtre passif est constitué d’une bobine (inductance L = 10 mH), d’un résistor (résistance
R — 5 fl) et d’un condensateur (capacité C = 1 p. F) en série (Fig. 8.53). La tension d’entrée est une
tension sinusoïdale, d’amplitude efficace Ue = 1 V et de pulsation a> . La tension de sortie est celle
aux bornes de l’ensemble RC .
Ri

L A P>oo
S
Ue R
7777 Rc

X
FIG. 8.53.

1. a) À l’aide d’un raisonnement qualitatif, trouver la valeur de la fonction de transfert H(j(o) ,


entre la tension d’entrée et la tension de sortie, d’un tel système utilisé comme filtre, aux fréquences
extrêmes (très faibles ou très grandes). Commenter.
b) On introduit (OQ = (LC)-1/2 , re = L/R et Q = (OQT€ . Calculer ces grandeurs en précisant
leurs unités SI.
c) Établir l’expression de la fonction de transfert H(j(o) . En déduire H(x) — H(j(o) , en introdui¬
sant Q , sachant que x est la fréquence réduite x =f/fo .
d) Tracer l’allure du diagramme de Bode relatif au gain, en fonction de X = lg x. Calculer la
valeur du gain en tension Gu , successivement pour X — —oo , X — 0 et X = oo . Commenter.

2. En sortie, on connecte une charge Rc = 8fl, par l’intermédiaire d’un amplificateur opérationnel
idéal dont la rétroaction est constituée par les résistances Ri — 1 kfl et R2 — 10 kil . On suppose que
l’AO n’est pas saturé en courant.
a) Justifier sommairement l’intérêt de l’AO en précisant ses fonctions.
b) Calculer la puissance dissipée dans la charge, pour x — 2.

-g P8- 13. Réponse d’un comparateur inverseur à hystérésis à un signal triangulaire


c
Q La figure 8.54 représente un comparateur inverseur à hystérésis, les résistances R1 et R2 valent
r\j respectivement 1 kfl et 2, 5 kfl ; en outre Usat — 14 V .
°
©

£ ue
O-
+ Us
O 7777

7777
Ri
R1

7n7

FIG. 8.54.
Amplificateur opérationnel: montages de base 301

1. À quelle condition doit satisfaire la tension d’entrée ue pour que la tension de sortie us soit
égale à Usat ? Même question pour que us vaille — Usa, . En déduire le diagramme donnant us en
fonction de ue . On trace le graphe us en fonction de ue en adoptant l’échelle suivante : 1 cm repré¬
sente 10 V .

2. On applique à l’entrée du comparateur une tension triangulaire symétrique qui varie entre les
valeurs — 8V et 8 V pendant une durée totale de 4 ms . Représenter graphiquement les tensions ue(t)
et us(t) sachant que sur l’axe des abscisses 1cm représente 0,5 ms.

P8- 14. Utilisation de l’AO OP - 470


On a extrait de la documentation constructeur de l’AO OP — 470 les données suivantes :
i) la courbe de gain en fonction de la fréquence en boucle ouverte (Fig. 8.55a),
ii) la courbe de gain en fonction de la fréquence en boucle fermée (Fig. 8.55b),
iii) la courbe du facteur d’amplification stationnaire en boucle ouverte en fonction de la tension
d’alimentation (Fig. 8.55c).

Gu (dB) Gu (dB) Facteur d'amplification


140 Ua = 15 V 80 5x 106
120- Boucle ouverte Boucle ouverte Boucle ouverte
60
100--
80 -- 40

60 -- 20
40 -- /(kHz)
106--
20 --
Ua(V)
0 -20 I I I I 0 I
1 Hz 1 kHz 1 MHz / 10 100 1000 10000 0 5 10 15 20

a) b) c)

FIG. 8.55.

1. Commenter en le justifiant le tracé de la figure 8.55a.


-g 2. Calculer le gain stationnaire Gu en dB pour Ua = 10 V . Même question pour Ua = 15 V.
c
Q 3. Quelle est la fréquence de coupure fCj0 de l’AO en boucle ouverte lorsque Ua= 15 V ?
rNJ
4. Comment réaliser avec cet AO un filtre passe-bas de fréquence de coupure fc = 20 kHz ?
° Donner l’expression de la fonction de transfert T(f) du filtre obtenu.
©
5. Sachant que la vitesse maximale de balayage est vm = 2 V • (uts-1 et que les tensions de satura¬
£ tion sont Usa, = 12 V et —Usat = —12 V , déterminer l’amplitude maximale d’un signal sinusoïdal à
CL
O l’entrée du filtre, de fréquence 20 kHz , qui évite la saturation en amplitude et en vitesse.
9
Amplificateur opérationnel : compléments

Nombreux sont les systèmes électroniques où l’amplificateur opérationnel est utilisé comme un
composant élémentaire : filtres actifs, oscillateurs, convertisseurs analogique-numérique, etc. Nous pro¬
posons dans ces compléments d’apporter des précisions sur des systèmes spécifiques, tels que l’ampli¬
ficateur à fort gain, l’amplificateur d’instrumentation, l’amplificateur logarithmique compensé en tem¬
pérature. On analyse évidemment l’influence des imperfections de l’AO sur les différents montages,
notamment l’intégrateur.

I. — AMPLIFICATEUR À TRÈS FORT GAIN


Les amplificateurs opérationnels étant des systèmes actifs qui sont alimentés par deux sources
de tension symétriques, il convient avant tout de montrer comment l’on réalise une telle alimentation à
partir d’une seule source de tension stationnaire. Le caractère différentiel de l’AO nous impose d’utiliser
un système de polarisation avec deux tensions stationnaires symétriques Ua et —Ua avec un point
milieu à la masse.

. . — Alimentation stationnaire symétrique


11
On peut réaliser une telle source de tension stationnaire bipolaire, à l’aide d’une source de tension
stationnaire de f.e.m E comme le montre la figure 9.1.
-g
c
Q
R RCA
r\j E/2
° t>°°
©

£
E
+
l
M
RC,2
R -E/2
CL
O

I FIG. 9.1.

Le premier étage réalise une division par deux de la tension d’entrée E = 30 V ; cependant, si on
se limitait uniquement à cela, la connexion des deux résistances R = 10 kfï respectivement en parallèle
avec les deux résistances de charge différentes RC} i et Rc? , romprait cette symétrie.
Amplificateur opérationnel: compléments 303

En ajoutant un amplificateur suiveur de tension (cf. chapitre 8), on sépare les fonctions du premier
étage de celles des étages qui suivent. On augmente le courant débité par le système, en connectant, à la
sortie de l’AO, un montage push-pull constitué de deux transistors (cf. chapitre 7).
En choisissant le point milieu M comme nouveau potentiel de référence, on obtient l’alimentation
symétrique E/2 et —E/2 recherchée, capable de s’accomoder de résistances de charges /?c,i et Rcp,
différentes.

1.2. — Connexion en cascade de montages à rétroaction négative


Les montages avec AO étudiés jusqu’à maintenant n’avaient pas de très grand gain, puisque le
facteur d’amplification restait inférieur à 1000 , cela en raison des valeurs des résistances compatibles
avec les hypothèses AO idéal et courants faibles. Une première solution, immédiate bien qu’onéreuse,
consiste évidemment à connecter en cascade deux montages amplificateurs.
Considérons donc deux montages amplificateurs non inverseurs connectés en cascade (Fig. 9.2), de
facteurs d’amplification en tension respectifs AMJI et Auÿ ; Ze,\ et Zeÿ sont leurs impédances d’entrée,
ZS)i et Zs 2 leurs impédances de sortie.
Lorsque l’interrupteur K est ouvert, c’est-à-dire, lorsque les deux montages sont déconnectés, on
a les relations suivantes (cf. chapitre 8) :

*3
“s,i =Au,iue= + ue et us = AUi2 ue,2 = 1 +
RA
«e,2

[>°o K
+ 5
Ue
Us,1 Me,2
7777
7777
Us
a)
7777
Ri
R\ RA
/?3
X
X
4,1 K 4,2

-g
c
Q b) Ue 4,1 Au,\Ue «e,2 4,2 \Au,2 Me,2 Us

r\j
°
© FIG. 9.2.
•M

£ Lorsqu’on ferme K , ce qui connecte les deux systèmes entre eux, la tension d’entrée we,2 du
CL second diffère alors de la tension de sortie uS)\ du premier, en raison de l’impédance d’entrée Ze,2 .
O
Apparaît en effet une division de tension :
4,2
Ue,2 =
4,2 4,!
Il en résulte que :
4,2 M.Y 4,2
Us - Au\ AU 2Ue d ou Au — — Au,lAUt2
4,2 + 4,1 a. 4,2 + 4,1
304 9. Amplificateur opérationnel : compléments

On voit que le facteur d’amplification de l’ensemble se réduit au produit des facteurs d’amplification
des deux systèmes en cascade pourvu que Ze Zs\ . Lorsque cette dernière condition est réalisée, il
y a adaptation d’impédance pour la tension. Retenons :

A„«AU)IAM)2 si Zepÿ>Zs]

1.3. — Montage avec plusieurs cellules en rétroaction négative


La figure 9.3 représente un montage amplificateur avec un seul AO et des résistances dans la gamme
du kfl. La rétroaction est ici constituée de deux cellules passives en cascade.
|>°°
+ 5
Ue
Us
7777
A 7777
Ri R\
RA RI

7777 7777

FIG. 9.3.

Montrons qu’un tel arrangement des résistances autour de l’AO permet d’obtenir un fort gain, au
prix évidemment d’une fréquence de coupure plus basse. Pour cela, appliquons le théorème de Millman
aux nœuds A et B du montage. Il vient, en introduisant les conductances G\ , G2 , G3 et G4 , l’AO
étant idéal :
uA =
O3 «g = U— = ue et «g =
ueGi + usG1
GA + G3 G3 + G2 + G1
Il vient, en éliminant uB entre ces deux expressions :
us _ G4(G3 + G2 4- Gi) + G3 (G2 + Gi)
ue G3G,
ce qui s’écrit aussi :
us _
~-l +
GA . G2 G4 G2 GA
ue Gl+Gl+Gl + Gi*Gl
Finalement, le facteur d’amplification en tension Au a pour expression, en fonction des résistances :
-g R\ R\ /?3 /?] /?3
c "= + R~A + + R~A + * ~RA
Q
r\j Notons que l’ensemble des deux premiers termes représente le facteur d’amplification du montage non
inverseur classique dans lequel on aurait supprimé les résistances R2 et R3 en faisant Rj — 00 et
° /?3 = 0 (cf. chapitre 8).
©
Ordre de grandeur : pour deux cellules identiques en cascade, telles que R\ — R3 = 10 kO et
R2 = RA — 1 kfl , on obtient :
O-
O
1+
R\
= 11 et A„ = 1 + 10+10+ 10 + (10 x 10) = 131
RA
Expérimentalement, avec de tels systèmes, on a trouvé A„ æ 6, 532/0, 046 ~ 142 (Fig. 9.4).
En choisissant Rx = R3 = 100 kfl et R2 = RA — 1 kfl, le facteur d’amplification serait d’environ
10000, ce que l’on ne saurait réaliser avec un amplificateur non inverseur classique, en raison des
contraintes qu’imposerait une résistance R\ = 10 Mfi . L’efficacité de la multiplication des cellules
réside dans l’affaiblissement de la rétroaction sur l’entrée inverseuse de l’AO.
Amplificateur opérationnel: compléments 305

Ke(V) «,00
4,5 ms
6,532
0,046
; -/

FIG. 9.4.

II. — AMPLIFICATEUR D’INSTRUMENTATION


Certaines techniques, telles que la suppression du bruit d’un détecteur ou du courant d’obscurité
pour un CCD, conduisent à effectuer la différence entre deux signaux très faibles ; il est alors néces¬
saire de disposer d’une impédance de charge très grande, afin de recueillir une tension suffisante en
sortie. Comme ceci n’est pas réalisable avec un montage soustracteur classique (cf. chapitre 8), on uti¬
lise un système particulier appelé amplificateur d’instrumentation. Ce dernier est constitué d’un pre¬
mier étage, bâti selon une structure symétrique, avec deux AO non inverseurs, qui garantissent une im¬
pédance d’entrée infinie sur chaque entrée, et un second étage soustracteur (Fig. 9.5). Ces deux étages
sont intégrés dans un boîtier et les bornes de connexion de la résistance R variable sont accessibles à
l’utilisateur.

Ue, 1
+ t>°° /?3
n [>oo

i Lt
Hy.l
|-
7777
s RI 7777 RA
rt Us

7777
/R \ , R> R5
-g
c
Q
UIJ P>oo x Soustracteur

s Us,2
© Ue,2
7777
7777
£ FIG. 9.5.
CL
O

Supposons que deux capteurs fournissent les tensions ue>i et ueÿ et que l’on cherche à amplifier
leur différence : uc \ et uc sont les tensions associées aux signaux utiles des capteurs, tandis que
la tension umc représente le signal de mode commun associé à une tension additive que l’on souhaite
supprimer :
ue,\ = Umc + UCi 1 et 2 = umc + MC)2
306 9. Amplificateur opérationnel : compléments

Le premier étage d’un amplificateur d’instrumentation se distingue d’un montage amplificateur ou


d’un montage soustracteur par les deux propriétés suivantes :
i) un signal est appliqué sur chacune des deux entrées d’un AO d’instrumentation,
ii) le signal utile est amplifié sans que le mode commun le soit, ce qui permet d’éviter une saturation
en tension à la sortie du premier étage.
On a, dans ces conditions, en appliquant le théorème de Millman aux entrées inverseuses des deux
premiers AO, de tensions respectives ue \ et ue>2 :

us,\/R\ + ue,2/R 2/R2 + Ue,\/R


Us,
Ue,\ = et Ue,2 -
l/R\ + l/R \/R2 + l/R
d’où l’on tire, respectivement :

Us,I = K) Ue,2 et Us>2 = T


Il vient, en fonction de la différence des signaux utiles uCj2 — uc, \ :

Us,] = Umc + Uc,2 - (“c,2 — Mc,l) et M5,2 = Mmc + Mc,l+ + (MC,2-MC,I)

Si les résistances satisfont à la relation Æ3Æ5 = R4R6 , le second étage fournit en sortie la tension
suivante (cf. chapitre 8) :

+
Rt
Us = —
Ri
{Us,2 ~
Us,l) Soit Us =
Rt

Ri
+
R1
*2ÿ (MC 2_Mc1)
qui est une tension proportionnelle à la différence des tensions des deux signaux utiles, sans le signal
parasite de mode commun et donc sans le risque de saturation.
Exemple : dans un bolomètre infra-rouge, constitué d’un pont de Wheatstone (cf. chapitre 2), on
cherche à amplifier la différence entre la tension du signal électrique associé à un pixel exposé à un
flux thermique et celle donnée par un pixel recevant le flux thermique de l’environnement. Or, l’ordre
de grandeur des tensions mesurées est de 1 V et leur différence de 1 mV . L’amplificateur d’instru¬
mentation permet de connecter la sortie de chaque pixel à une même charge infinie, ce qu’un montage
Q
soustracteur ne pourrait réaliser.
CM
En outre, en choisissant dans le montage précédent R\ = R2 = R5 = = 100 kfl , R = 50 kfl
S
et /?3 — R4 — 100 kfl , on supprime le signal associé à l’environnement, ce qui permet d’amplifier, sans
risque de saturation, la différence de signal utile d’un facteur de l’ordre de plusieurs centaines.
2
à
III. — MONTAGES À RÉTROACTIONNÉGATIVE AVEC DIODES

III 1. . — Modification des niveaux de sortie d’un comparateur


Certains AO sont polarisés par des tensions stationnaires non symétriques, unipolaires, 0 et
Ua > 0 , ce qui implique un point milieu, de tension Ua/2 ; cette tension est équivalente à une compo¬
sante stationnaire qui risquerait d’être supprimée par tout filtre passe-haut dans le montage.
Amplificateur opérationnel: compléments 307

Pour conserver une polarisation bipolaire symétrique ±Ua et transformer le signal de sortie bi¬
polaire en signal unipolaire compatible avec les niveaux de tension des circuits logiques, on ajoute au
montage comparateur classique (cf. chapitre 8) une diode Zener, dont la tension caractéristique Uz
est compatible avec le niveau 1 des circuits logiques (Fig. 9.6). Dans l’exemple considéré, on choi¬
sit Uz = 3,3V.
En l’absence de diode Zener, on sait que :
i) si e > 0 soit ue < 0 , alors us — Usat avec \Usat\ < \Ua\ ,
ii) si 6 < 0 soit ue> 0 alors us = —Usat .

Uz = 5 V

ie R
E[_ 0°O
1—1s
Ue

7777 I FIG. 9.6.


+
If 777Z

Lorsque l’intensité ie = ue/R du courant est positive, c’est-à-dire que ue > 0, la diode Zener,
placée entre l’entrée inverseuse E de l’AO et sa sortie S , est passante. La chute de tension Ud aux
bornes de la diode passante implique :
UES = Ud avec Ud = 0,6 V
L’AO est donc en rétroaction négative et fonctionne en régime linéaire. On en déduit :

U- — u+ = 0 d’où UES — Ud = —us soit us = —Ud = —0, 6 V si ue > 0


En revanche, lorsque l’intensité ie est négative, c’est-à-dire ue < 0 , la diode est bloquée : il en résulte,
par effet Zener (cf. chapitre 7), que :

UES = —Uz = —us soit us = Uz = 3, 3 V si ue < 0


On en conclut que ce montage comparateur, auquel on a associé une diode Zener en rétroaction négative,
voit ses niveaux de tension de saturation Usat et — UsM , modifiés en Uz et —Ud, niveaux de tension
-g compatibles avec ceux des familles de circuits logiques TTL ou CMOS.
c
Q
rNJ . . — Montage logarithmique compensé en température
III 2
° On sait que l’amplificateur logarithmique déjà présenté (cf. chapitre 8) était difficilement utilisable
© en raison de la dépendance de ses caractéristiques avec la température T :

£ Ue kBT
us = -UT\n avec UT
TJ
=-
CL
o
Ris e

En effet UT est proportionnel à T , alors que Is varie comme T3 .


Dans ce nouveau montage, représenté sur la figure 9.7, les deux transistors bipolaires T\ et T2
sont appariés : fabriqués dans un même substrat semiconducteur, les intensités de courant de saturation
sont identiques.
La rétroaction négative sur l’AO, effectuée par le transistor T\ , impose une tension différentielle e
nulle, d’où M_ = 0 . L’analyse du montage s’effectue en considérant successivement deux blocs.
308 9. Amplificateur opérationnel : compléments

Ri
Ui ic,2 Ü«M«
7T7T
. + [>-
T, T2
K Zbe,2 M+
A [>00
Ube, 1

7777

Me + *4
/?3 «s
7777 7777 77/7 7777

FIG. 9.7.

i) La base et le collecteur du transistor 7j sont connectés à la masse : la jonction np collecteur-


base est en court-circuit car l’AO impose une tension nulle sur le collecteur. Le transistor % est utilisé
comme une diode et l’intensité ue/R\ du courant injecté dans le collecteur traverse la jonction pn ,
base-émetteur. On a donc, en désignant par Ube,i la tension base-émetteur du transistor TJ et par ISi\
l’intensité de son courant de saturation :

ic,i = Is,\ exp


ube, 1 Ue
d’où Ube,i = UT ln Ai
UT Ri A.
en inversant l’expression.
ii) Le transistor T2
fonctionne également comme une diode ; l’intensité du courant dans la jonction
base-émetteur est donc, avec des notations analogues aux précédentes :

ic,2 -«+ d’où Ube,2 = UT\n Al


A2
en inversant l’expression.
Les tensions Ube,i, M/ÿ,2 et M+ sont reliées simplement par l’additivité des tensions :

iç,lh,i
«+ - Mi*,2 - Mbe,l - UT ln
A1A2
-g
c
Q
Les transistors étant appariés, ISt1 = /?i2 , la relation précédente se simplifie donc selon :
rxj
soit M+ « t/r ln
R\E E » M+
u+ = CTr ln car
° R2ue
©
Comme l’amplificateur non inverseur de l’étage de sortie fonctionne en régime linéaire, on obtient
finalement :
CL
/?4 ueR2
O
u+ = M_ = us d’où us = — UT (1 + — ) 1°
/?3 + /?4 /?3
Ainsi, on réalise la fonction logarithme en compensant la dérive en température du courant de saturation
Is . Il persiste néanmoins une variation linéaire avec la température liée à UT
Remarque : L’utilisation de transistors à la place de diodes ne se justifie que sur le plan pratique, car
les transistors appariés disponibles sont bien souvent plus performants que les diodes.
Amplificateur opérationnel: compléments 309

. . — Amplificateur redresseur de tension à simple alternance


III 3

a) Redresseur à simple alternance

Un redresseur simple alternance est un quadripole qui impose, entre la tension d’entrée ue et la
tension de sortie us , la relation simple suivante :

us = ue si ue > 0 et us = 0 si ue < 0

Ces relations peuvent être condensées selon :

us(t) = |ue(t) + |we(r)| j ce qui implique us(t) 0

Mise à part sa tension de seuil, la diode V apparaît comme le composant le plus adapté à cette fonction ;
cependant ce défaut sur le seuil peut être corrigé par le montage avec AO de la figure 9.8.

D>oo
+
Us,0 Rc
-ÎO
Us

7777
7777

FIG. 9.8.

Analysons ce redresseur simple alternance en distinguant deux cas :


i) La diode conduit
Comme l’AO est en régime linéaire, us = ue ; en outre, la diode étant passante, l’intensité is du
courant qui la traverse est positive. On a donc :

ue = us = Rcis >0 d’où us = ue pour ue > 0


-g
c La tension seuil Uj de la diode, qui constituait un défaut de décalage pour un redressement sans AO,
Q
se retrouve dans la tension amont US Q , puisque us$ = us + Uj .
r\j
ii) La diode est bloquée
°
© L’AO est alors en boucle ouverte et fonctionne en comparateur à saturation. Le courant à l’entrée
inverseuse étant négligeable, la tension en sortie de la diode est nulle : us = 0 . La diode étant bloquée,
£ la tension de sortie USQ de l’AO est inférieure à us ; ce dernier est alors en régime de saturation,
CL
O d’où :
«5,0 = Usât ce qui implique e <0 et ue < 0

Testons expérimentalement cette analyse, en utilisant un AO LM 741 avec une charge Rc , la¬
quelle détermine l’intensité du courant qui traverse la diode. Le résultat obtenu est meilleur pour
Rc = 1,5 kfl (Fig. 9.9a) que pour Rc infini lorsque l’intensité id du courant est nettement plus faible
(Fig. 9.9b).
310 9. Amplificateur opérationnel : compléments

Me(V) Rc= 1,5 kQ n«,(V) ueÇV) Rc infini


AO 741 AO 741
5,5 5,5 5,5 5,5

7W\ U
\ /
-7T=~0,2~ms\
\
/
/
U
\
“* -
/T = 0,2 ms\
/ \ /
/
“A / “A
-5,5 -5,5 -5,5
_*Z_ -5,5

a) b)

FIG. 9.9.

b) Amélioration du montage
On constate qu’une légère distorsion du signal sur l’alternance positive persiste ; cette distortion
n’apparaît pas si on utilise l’AO OPA 2604, connecté sur la même charge Rc = 1,5 kfl (Fig. 9.10).
C’est ce que nous nous proposons d’analyser.

Me(V) Rc= 1,5 kû “,00


AO 2604
5,5 5,5

"

!T = 0,2 ms\
A :
/
\ /
-5,5 -5,5

-g FIG. 9.10.
c
Q Lorsque la tension d’entrée ue augmente depuis une valeur négative, pour laquelle US Q — —USAT ,
r\j elle prend une valeur nulle, puis légèrement supérieure à zéro ; la tension de sortie uSt0 bascule alors de
° — Usat vers la valeur positive de la tension d’entrée ue . Il en résulte une forte variation d’amplitude du

© signal de sortie, en une durée très brève, alors que l’AO présente une vitesse maximale de balayage vm
(cf. chapitre 8).
£ En comparant les vitesses maximales de balayage des deux amplificateurs utilisés, on constate que
CL
O celle de l’OPA 2604 est cinquante fois plus rapide que celle du LM741. Cette remarque permet de
justifier la différence des comportements observés sur les figures précédentes.
On peut réduire l’influence de vm sur le signal de sortie, en modifiant le montage à l’aide d’une
seconde diode V connectée en inverse, comme sur la figure 9.11a, où uSjo — —Ud lorsque ue est
négatif. La transition en tension est alors plus faible lorsque ue change de signe. Cette distorsion que
l’on avait observée sur la figure 9.10, est supprimée, y compris en utilisant un AO 741 pour lequel vm
est assez faible, avec un signal d’entrée non sinusoïdal (Fig 9.1lb).
Amplificateur opérationnel: compléments 311

«e(V) Rc- 1,5 kQ „ (y)


AO 741 *
5,5 5,5

|>oo
5 is P, 0-
T = 0, 2 ips

"*î C) 7777-
P'

7777
Ms,0 U
7777
Us

////
-5,5 -5,5

a) b)
FIG. 9.11.

. . — Détecteur crête
III 4

Transformer le montage précédent en détecteur crête, dont le rôle est de prélever la valeur maximale
de la tension de sortie, n’est pas envisageable en pratique. En effet, si on avait stocké la valeur crête
de la tension us à l’aide d’un condensateur placé comme une charge du circuit, on observerait une
décroissance de us lorsque la diode est bloquée. Ce phénomène, qui a tendance à s’accentuer pour les
valeurs de capacité de quelques nF, est lié à l’existence de courants aux entrées de l’AO. Aussi, pour des
applications nécessitant un fort courant à la tension crête, privilégie-t-on le montage de la figure 9.12.

R Th
1 w
Th
t Us
Ue
— c2 Rc
X
7777-

FlG. 9.12.
-g
c
La présence de la diode T>i impose un seul sens de circulation du courant dans le condensateur de
Q
capacité C . Après un régime transitoire, la tension aux bornes du condensateur, de capacité C , s’établit
r\j
comme suit, si ue(t) = ue,mcos((ot) :
°
©
4-1 u+ — ue,m Ud,1
£ La diode V2 doit être toujours passante, de façon à maintenir une rétroaction négative sur l’AO
CL
O ainsi qu’un régime linéaire, ce que permet la source stationnaire de f.e.m E . Il en résulte :

e=0 d’où u+ = u- avec u+ = ue<m — Ud,\ et u_ = us — Ud,i


On en déduit :
us = ueim + Ud,2 ~
Ud,1 soit us = ue,m
si les tensions aux bornes des diodes sont égales. Dans le cas contraire, un léger décalage persiste.
312 9. Amplificateur opérationnel : compléments

. . — Redresseur à double alternance


III 5
a) Montage déduit du redresseur à simple alternance

Rappelons qu’un redresseur à double alternance est un quadripole dont la tension de sortie usj est
reliée à celle d’entrée
ue par l’équation :
*M(0 = MOI
Par rapport au redressement simple alternance, celui à double alternance d’une tension périodique pro¬
voque un doublement de sa fréquence et de la valeur de sa composante stationnaire.
On a vu qu’avec un pont de Graetz, on pouvait réaliser le redressement à double alternance d’un
signal sinusoïdal de 50 Hz (cf. chapitre 7). Pour des fréquences plus élevées, on utilise plutôt le montage
de la figure 9.13 réalisé à partir d’un redresseur à simple alternance et d’un amplificateur soustracteur.
—['
T>i R + t>°°
R

Jh Ur,s
X Rc Us,d

"40 7777 2R
2R
X
7777 Redresseur à R
Soustracteur
simple alternance
7?77
FlG. 9.13.

En effet, les deux signaux redressés, le simple alternance ur>s(t) et le double alternance uStd(t) ,
s’écrivent respectivement, en fonction du signal ue(t) à redresser :

«MO = 2 MO + MOI] d’où MM(0 = MOI = 2MM0 - MO

En multipliant ur>s(t) par deux et en soustrayant le signal initial, on obtient bien avec un tel montage le
signal redressé double alternance.

-g b) Autre montage
c
Q Sur la figure 9.14, on a représenté un autre montage redresseur à double alternance. L’analyse s’ef¬
r\j fectue qualitativement en considérant successivement les quatre états de fonctionnement que définissent
° les deux diodes V\ et V2 .
© i) Hypothèse de conduction de V\ et V2
L’AOl est en régime linéaire en raison de sa rétroaction négative à travers V\ : e = 0 . Comme
£ les deux diodes conduisent, on a :
CL
O
uA > uB et uB > uE
puisque le courant i2 traversant V2 est orienté de B vers E et que l’intensité du courant à l’entrée de
l’A02 est nulle. On en déduit, le fonctionnement idéal de l’A02 impliquant uB — UF :
uA > UE et uA > up
De ces inégalités, il en résulte, d’après la loi des nœuds, que la diode V\ ne peut être passante. L’hypo¬
thèse de conduction des deux diodes doit donc être exclue.
Amplificateur opérationnel: compléments 313

il R 4 R F R

L R E Vi
0°°
«A [>oo
A01
ue\

F «5,1 7777 A02


+
7777- ï>2 /?r «5

X R B
UB 77777777

7777

FIG. 9.14.

H) Hypothèse de blocage de T>\ et V2


Si T>\ et V2 ne conduisent pas, il n’y a pas de rétroaction sur l’AOl. Ce dernier fonctionne donc
en régime de saturation avec uSt\ = ±Usat . Or :

si us 1 = [/*„, V2 conduit et si wÿi = - f/Mf X>i conduit


L’hypothèse du blocage des deux diodes doit donc être écartée.
iii) Hypothèse de la diode V\ passante et de la diode V>2 bloquée
On a, ici, i2 = 0 puisque Vj ne conduit pas et qu’il n’y a pas de courant à l’entrée de l’A02. En
outre :
", uA
ii - le avec ie = —
A
et I'I = —A-
puisque uE = 0 . Comme uF — uB — uE = 0 , on en déduit :

ie > 0 ue > 0 d’où UA = —ue < 0


L’A02, monté en amplificateur inverseur, donne alors, si ue >0 :

us = -uA = ue

À l’alternance positive, le signal de sortie recopie le signal d’entrée.


iv) Hypothèse de la diode V\ bloquée et de la diode V2 passante
-g Dans ce cas, on a :
c UB
Q h= —
A
>0 et uE = uB> 0
rNJ
puisque uE = 0 et qu’aucun courant ne pénètre dans l’A02. L’application du théorème de Millman aux
° nœuds E et F , entrées des AO, donne :
©
_ ue/R + UB/R + uF/(2R) _ ue/R + 3UB/(2R) 6 Uf =
Us/R
2 \/R+l/R+l/(2R)
~

1/R+ 1/R+ 1/(2/?) l/R+l/(2R)


CL
O
On en déduit, si uE < 0 :
3 3 3
ue = --
uB <0 avec us — -uE d’où us — -uB = — ue
la sortie recopie le signal sur l’alternance négative.
Ainsi, les relations établies dans les hypothèses iii) et iv) confèrent au montage la fonction de
redresseur à double alternance, sans influence des tensions de seuil des diodes.
314 9. Amplificateur opérationnel : compléments

IV . — INFLUENCE DES IMPERFECTIONS DE L’AO


On sait que, dans un amplificateur opérationnel, l’étage différentiel d’entrée est réalisé avec deux
transistors (cf. chapitre 8). Désignons par ib,+ et ib,- les intensités des courants de polarisation, qui
pénètrent respectivement par les entrées + et — de l’AO, et par uaf la tension de décalage (offset) ;
avec deux transistors bipolaires, uaf est la tension base-émetteur de la paire différentielle d’entrée.
Les courants de polarisation varient, selon le type d’amplificateur, de 100 pA à quelques p A,
alors que la tension de décalage peut atteindre quelques mV. Aussi, négligées en première approxi¬
mation, dans le modèle idéal de l’AO, ces grandeurs doivent-elles être prises en compte dès que l’on
souhaite affiner l’analyse.

. . — Influence des courants de polarisation dans un montage inverseur


IV 1
Dans un montage inverseur, on évalue cette influence en introduisant une tension de bruit en sortie,
notée Ub,s (cf. chapitre 17), donnée pour une tension d’entrée ue nulle (Fig. 9.15).
h
Z2

ie -EL ,æU V
>
+ Ub,s
7777
z3
7777

FIG. 9.15.

Exprimons les tensions u+ et w_ :

Ub,s/Z2 - ib-
u+ = -Z3ib>+ et u- =
1/Z, + 1/Z2
en appliquant le théorème de Millman au nœud E . Le régime étant linéaire, il vient :

_ Z, -
Z2ih,-)
u+ - H_ d’où - Zfib,+
-g Z\ + z2
c
Ainsi, la tension ub<s , qui représente l’erreur sur le signal de sortie, a pour expression :
Q
rNJ
Z3 (Z, + Z2)
s — Z2ib,~ ~
Z,
ib,+
©
Dans les documents fournis par les constructeurs, on donne le courant de polarisation moyen ip et le
2 courant de décalage iaf , définis comme suit :
CL
O
h,+ + h-
ip —
2
et i0f = |ib,+ h- 1
~

Si l’étage différentiel d’entrée présentait une symétrie parfaite, on aurait évidemment iaf = 0 . Ces
courants de polarisation se déduisent des paramètres précédents, selon, pour ib,+ > ib,~ '

ib,+ = ip + y et ib- =ip- y avec ip > iof


Amplificateur opérationnel: compléments 315

L’influence des courants de polarisation sur le signal de sortie se traduit donc par le signal d’erreur Ub,s :

(Zi +Z2) ]
Mb,s = \Z2-
z3(zI + z2)
Zi b- [Z2 + Z3
-I
Z,
iof
y avec
.
ip
.
> iof
L’erreur est sensiblement réduite si :

Z2 - z3 ,
Z\ + Z2 = 0 soit Z3 =
Z,z2
Zi Z, + z2
La connexion de l’impédance Z3 , d’une valeur égale à Z\ et Z2 en parallèle, équivaut à restituer la
symétrie externe de l’étage de polarisation, puisque sur l’entrée inverseuse, Z\ et Z2 sont en parallèle.
Lorsque la condition précédente est réalisée, un écart persiste cependant :

Mb,s Z2iaf
L’influence de cette tension d’erreur résiduelle dépend du système considéré.
i) Dans un montage amplificateur inverseur, de fort gain, c’est la résistance R2 qui conditionne
le gain stationnaire —R2/R\ où R\ représente l’impédance d’entrée du montage qui doit être assez
grande, de l’ordre du kfl . Comme l’intensité i0f du courant de décalage varie entre quelques pA et
une dizaine de nA , l’erreur Ub,s sur la tension stationnaire liée au courant de polarisation est de l’ordre
du mV .
ii) Appliquons à l’entrée du montage intégrateur inverseur pour lequel Z\ = R et Z2 = 1/ (jCa>) ,
avec par exemple R = 15 kfl et C = 150 pF, un signal d’entrée de forme carrée, d’amplitude
UQ = 1 V , de valeur moyenne nulle et de fréquence / = 23 kHz .
Les résultats de l’analyse faite en supposant l’AO idéal sont expérimentalement confirmés : le
signal de sortie est intégré et sa pente est de signe opposé au signal d’entrée ; alors que la valeur théorique
de cette dernière était UQ/{RC) = 0, 44 V •pus-1 , celle mesurée est 0, 438 V • pis-1 (Fig. 9.16a).
En revanche, le signal de sortie présente une composante stationnaire importante qui peut être fil¬
trée en aval du montage, avec par exemple un filtre passe-haut, de fréquence de coupure 10 Hz , réalisé
par une cellule CR , dans laquelle C — 150 nF et R — 100 kfl . Une fois cette composante suppri¬
mée, on note cependant par endroit une saturation du signal de sortie, laquelle produit une dissymétrie
(Fig. 9.16b).

ue (V) Us (V) 'ÿ«« (V) us (V)


-g
c
Q
1- I 1
!
— n
j— 1-- i~ “i

iT
i—

iÿ43»ixs*1
i

i
r~ —i I

--2,6
r\j
°
© - -4
-1 ! 'J -l--i
£
CL
— -13,4
O
r7,6
t t

a) b)
FIG. 9.16.

La compensation des courants de polarisation, par la connexion d’un réseau, constitué par la ré¬
sistance R en parallèle avec C sur l’entrée non inverseuse, ne suffit pas, puisque l’erreur de tension
316 9. Amplificateur opérationnel : compléments

ub s — — i0f/(jCù)) est intégrée, et par conséquent évolue au cours du temps, d’où la saturation du si¬
gnal de sortie, en dépit d’un courant i„f très faible.
Rappelons que la solution adoptée dans l’étude introductive du montage intégrateur (cf. chapitre 8)
consistait à placer une résistance R' en parallèle avec le condensateur de contre-réaction ; elle pallie
ce défaut car le courant iaf n’est pas intégré, même si une tension de décalage —R'i0f /R persiste. Le
montage se comporte comme un intégrateur inverseur pour des signaux d’entrée de période T -C R'C .
On illustre l’intérêt de cette solution en choisissant une résistance R' = 2 MO et donc une constante de
temps R'C = 0, 3 ms , ce qui permet de satisfaire au critère d’intégration pour des signaux en entrée de
fréquence très supérieure à 3 333 Hz (cf. chapitre 8).
La figure 9.17a confirme l’intégration, au signe près, d’un signal d’entrée de forme carrée et de
fréquence 23 kHz. À plus basse fréquence (/ = 5,6 kHz), on observe un signal carré déformé
(Fig. 9.17b).

Remarque : À très basse fréquence (/ = 60 Hz ), la plupart des harmoniques du signal carré sont am¬
plifiés dans un rapport —R' /R = —129 , le montage se comporte en montage amplifica¬
teur inverseur.

Ue (V) ‘MV) (V) «s(V)

__
Ue
T = 44 |xs
ue T= 178 |xs
! Ue
'“n n ri ri r i-" -1
--4,5 I 13,7
fil I I
I I I I I I I
I I I I I us I
I I I I I
-1 — -I
—— j I
JL
I
- 13,7

us t
-4,5

a) b)
FIG. 9.17.

-g
c
Q
. . — Influence de la tension de décalage
IV 2
rNJ
La tension de décalage u0f a des effets sur les montages à comparateurs, mais aussi sur les mon¬
° tages à rétroaction, où elle peut entraîner une valeur moyenne non nulle du signal de sortie.
©
Dans l’exemple précédent du montage amplificateur inverseur (Fig. 9.15), la tension de décalage
provoque une tension d’erreur :
£
CL
O Ub,s -(-l) Uof

Dans le montage intégrateur, la solution consistant à placer une résistance R' en parallèle avec le
condensateur permet de ne pas intégrer la tension de décalage qui est stationnaire (Fig. 9.18). Per¬
sistera néanmoins l’erreur :
R'
Ub,s = ~
__ ___
Amplificateur opérationnel: compléments 317

• '«.(V)
ue (V) us (V) us (V)

Ue

__
I

I Us
“J_
r-140 (xs
I

I
I
;
I
2,5
1--;
---
I

I
I
I ue

I
I
us
I
I
l“*~ 7=Î40 |XS
I
l
I
I

I
4,25

I __ J.
I
-6
I _ _L
-1 L j I -1 I
* - 4,25
t t

a) b)
FIG. 9.18.

Dans certains AO on peut annuler cette tension de décalage uaf en intercalant une résistance va¬
riable entre les deux bornes extérieures de réglage « balance » ou « offset null » (Fig. 9.19a). On obtient
alors un signal intégré idéal (Fig. 9.19b).

Avec compensation
t> V(V) «.(V)
7 = 43 ILS
4,25
+ Us 2
«
ftAAfc
7777

t t
100 kfl T

10 kü eUa
/' '
-6,5 l—Z.Ai
1 '/
'/
'/
V
\I
V
-4,25

Us(V) Sans compensation


a) b)
FIG. 9.19.

Q Remarque : Tous les AO n’offrent pas la possibilité d’un réglage externe de la tension de décalage. On
IM
privilégiera donc, dans le choix de l’AO, une faible tension de décalage ou, sous réserve de
S ne pas altérer la fonction réalisée, on placera un filtre passe-haut à la sortie. Par exemple,
l’intégrateur décrit plus haut, réalisé par un AO type 2 604 avec compensation de courant,
aura sa tension de décalage compensée par un filtre passe-haut de fréquence de coupure
2 10 Hz (Fig. 9.19b).
à
Résumons les étapes dans la réalisation d’un montage intégrateur à l’entrée duquel la tension appli¬
quée est un signal d’entrée carré, de période 7, d’amplitude UQ et de valeur moyenne nulle (Fig. 9.20) :
i) on fixe la résistance R connectée sur l’entrée inverseuse qui joue le rôle d’impédance d’entrée
du montage et doit être au minimum de 1 kfl ,
ii) on choisit la capacité C qui détermine avec R la pente de l’intégrateur qui vaut UQ/(RC) en
valeur absolue,
318 9. Amplificateur opérationnel : compléments

iii) on compense l’intégration des courants de polarisation en plaçant une résistance R' en parallèle
avec le condensateur. Il s’en suit une condition sur la période T des signaux d’entrée : T <C R'C . On
en déduit R' d’autant plus grand que la pente d’intégration sera grande.
iv) on compense enfin l’influence de la tension de décalage de l’AO soit en filtrant le signal à la
sortie du montage intégrateur, soit par un réglage externe.

R'
C

R
>
ue + Us
7777 7777

FIG. 9.20.

. . — Tableau comparatif des amplificateurs opérationnels


IV 3

Selon les modèles d’AO, les paramètres caractéristiques diffèrent. Dans le tableau 9.1, on a ras¬
semblé les grandeurs caractéristiques typiques de l’AO idéal et de quelques composants réels.

Remarque : Les fabricants ne précisent que très rarement la valeur de la fréquence de coupure fCy0 en
boucle ouverte. Les valeurs que nous donnons ici sont déduites de l’équation fc<0Ao = ft
qui suppose que l’AO ne comporte qu’une seule fréquence de coupure, caractéristique
d’un système d’ordre un. Ainsi, la constante de temps rc = 1/(27t/Ci„) vaut 21 ms pour
l’AO 741.

Valeurs
AO idéal LM 741C TL 081 TL 07 1C OPA 2 604 THS 4 062
typiques
Nombre
1 2 2 2
d’AO
-d
O ±Ua ±ua ±2à ±18 V ± 3, 5 à ±18 V ± 3, 5 à ±18 V ± 5 à ±24 V ±9 à ±16 V
AQ oo 200 VmV- 100 V •mV“ 200 V mV1 100 V mV_l 15 V mV-
rNJ
Gu(dB) oo 106 dB 100 dB 106 dB 100 dB 83, 5 dB
° fi oc 1,5 MHz 4 MHz 2 MHz 20 MHz 50 MHz
©
4ÿ fc,o oc 7,5 Hz 40 Hz 20 Hz 200 Hz 3 333 Hz
£ Re OO 2 x io6n iol2n 10l2fl iol2ry/8 PF io6n//2 pF
CL
O is,max oo 25 mA 20 mA 40 mA 35 mA 115 mA
b_ 0 80 nA 50 pA 65 pA 100 pA 3 p,A
V 0 20 nA 25 pA 5 pA 4 pA 75 nA
u„j 0 2 mV 15 mV 3 mV 1 mV 2, 5 mV
Vm oo 0,5 V |JLS- 13 V |AS- 16V-PLS- 25 V-IJLS- 400 V • JJLS-

TAB. 9.1.
Amplificateur opérationnel: compléments 319

CONCLUSION
Retenons les points essentiels.
1) On peut étudier séparément des montages à rétroaction négative et en déduire le facteur d’am¬
plification en tension de l’ensemble connecté en cascade, en multipliant entre eux les facteurs de chaque
montage, pourvu que l’adaptation d’impédance en tension soit réalisée.
2) Il est possible de réaliser des montages à un seul AO possédant un fort gain, grâce à une rétro¬
action négative constituée de plusieurs cellules passives connectées en cascade.
3) Un amplificateur d’instrumentation amplifie la différence de tension entre deux signaux, en
respectant la symétrie des deux étages d’entrée. On l’utilise pour des applications de traitement de
signaux, lorsque le rapport signal sur bruit est faible.
4) Associés à des diodes, les montages à rétroaction négative réalisent des fonctions non linéaires :
amplificateur logarithmique compensé en température, redresseur, détecteur de crête.
5) L’analyse des imperfections des AO dépend des applications. Par exemple, avec une structure à
fort gain, on privilégiera le choix d’un AO ayant une faible tension de décalage. Quant aux courants de
polarisation des transistors de l’étage différentiel d’entrée d’un AO, on peut neutraliser leurs effets en
veillant au respect de la symétrie électrique du montage.

EXERCICES ET PROBLÈMES

P9- 1. Détermination des caractéristiques d’un AO


On utilise un AO dont la courbe de réponse en fréquence, dans le diagramme de Bode, est
celle représentée sur la figure 9.21. Ses impédances d’entrée et de sortie sont des résistances :
Re = €/ie = 100 kü et Rs = us/is = 100 il .
1. Déduire du diagramme de Bode, relatif au gain en boucle ouverte de l’AO, le facteur d’amplifi¬
cation stationnaire AQ et la fréquence de coupure fCy0 à — 3 dB .
2. Donner l’expression du facteur d’amplification en boucle ouverte A(f) . En déduire la valeur
en dB du gain en boucle ouverte de l’AO, à la fréquence fc>() .

G„(dB)
80
Q
IM 60 -
S 40 --

20 -
2
à 0 + H-h
10 102 103 104 105 10ÿ /(Hz)

FIG. 9.21.

3. On souhaite réaliser un montage amplificateur non inverseur de gain stationnaire Gu — 40 dB .


Proposer un schéma de câblage électrique ; on respectera le code des couleurs : masse en noir avec
câblage en étoile, alimentation positive en rouge, alimentation négative en bleu ; on supposera en outre
que le brochage est le même que celui de l’AO LM741 (cf. chapitre 8).
320 9. Amplificateur opérationnel : compléments

P9- 2. Montage suiveur de tension

Un AO, monté en suiveur, est alimenté par deux sources de tension symétriques ±10 V . Les
courants de polarisation sont nuis, la vitesse maximale de balayage vaut vm = 0, 5 V •pis-1 , l’intensité
du courant de saturation est is,max — ±20 mA , le facteur d’amplification stationnaire Ao = 104 et la
constante de temps TC = 1, 6 ms .

1. a) En supposant l’AO idéal, trouver le facteur d’amplification stationnaire en tension T(0) du


montage en boucle fermée. Citer trois limites d’application de l’expression établie précédemment.
b) Établir l’expression de la fonction de transfert T(f) du montage, en précisant la valeur de la
fréquence de coupure fc>r à —3 dB du montage.

2. Quelle est la tension de sortie us(t) de ce montage, en régime établi, lorsque la tension d’entrée
a pour expression :
ue(t) = ue m cos(27r/jr) avec ue,m = 12 V

Étudier successivement les trois cas suivants : f\ = 1 kHz , /2 = 1 MHz et = 10 MHz , on négligera
la limitation due à la vitesse maximale de balayage de l’AO.

3. Dans la bande passante de l’AO, en régime sinusoïdal, établir la valeur maximale de l’ampli¬
tude compatible avec une non-saturation en vitesse. Quelle influence ce résultat a-t-il sur les résultats
précédents ? En déduire un critère de choix de l’AO.

4. En négligeant l’influence de la vitesse maximale de balayage, déterminer la tension de sor¬


tie us(t) de ce montage lorsque la tension d’entrée est un échelon de tension : ue(t) = EY(t) avec
Ë = 8 V.

P9- 3. Amplificateur inverseur et amplificateur suiveur

Sur la figure 9.22, dites laquelle des quatre affirmations suivantes est correcte :
i) les deux montages ont la même fréquence de coupure et un facteur d’amplification stationnaire
respectivement égal à — 1 et 1,
ii) les deux montages ont un facteur d’amplification respectivement égal à —1 et 1 et une fré¬
-g quence de coupure respectivement égale à fc et 0, 5fc ,
c
iii) les deux montages ont un facteur d’amplification respectivement égal à 1 et 1 et une fre¬
es
rNJ quence de coupure respectivement égale à 0, 5 fc et fc ,

° iv) les deux montages ont des facteurs d’amplification stationnaires égaux.
©
10 kfl
£
CL 10kfl [>oo o°°
O +
Ue Ue Us
Us
7777 7777 7777 7777

FIG. 9.22.
Amplificateur opérationnel: compléments 321

P9- 4. Extracteur de racine carrée Cwëb)

Le multiplieur de la figure 9.23a, qui fonctionne avec des tensions d’entrée bipolaires, réalise la
fonction multiplication du composant AD835 :

W, = Km(Xl-X2)(Yl-Y2) + Ue

1. Quelle est la dimension physique du coefficient Km , sachant que X\ , X2 , Y\ et Y2 sont des


tensions ? Exprimer Uo en fonction de UA
2. Établir la condition pour que le montage de la figure 9.23b soit équivalent à celui de la figure
9.23a, dans lequel on souhaite obtenir, pour Us , la même relation que celle déterminée précédemment
pour UQ .

00<]

Km

Ri X R
AD835

R1 |>oo •x2 s
Y1
Us Y2
UA
7777
+
ft/o 2R Ue
7777

a) b)
FIG. 9.23.

P9- 5. Réalisation d’un oscillateur contrôlé en tension


Dans le montage de la figure 9.24, on suppose que les AO sont alimentés par deux tensions symé¬
triques (non représentées) égales à ±15 V . Les imperfections de l’AO provoquent des tensions de sa¬
turation non symétriques avec Usat,+ = 12 V et £/saf)_ = — 9 V . Les valeurs des composants sont les
suivantes : /?, = 1 kO , R2 = 3 kd , R = 10 kO , C = 0, 1 JJLF .
-g 1. Quels sont les deux types de montage à base d’AO ?
c
Q 2. a) Tous les interrupteurs étant ouverts, on ferme les deux interrupteurs KQ et K2 à l’instant
rNJ t = 0, alors que u2 = Usatt- et us = 0 . Trouver la forme du signal us et calculer sa période en
° estimant le rapport cyclique à l’état haut.
©
2. b) Montrer que la période des oscillations a pour expression T = ARCR\/R2 si les seuils de
saturation sont symétriques ( |Usatt _ | = Usat,+ )•En déduire le nouveau rapport cyclique et proposer
£
CL
une solution technique pour réaliser la symétrie des seuils de saturation.
O
3. Dans un multiplieur, la tension de sortie us est reliée aux tensions d’entrée ue \ et ue>2 selon
us Km ue \ueÿ2 . Les seuils de saturation sont symétriques et Km = 1 SI . On ouvre
= K2 et on ferme les
deux interrupteurs K\ et K\ en conservant Ko fermé.
Exprimer la période du signal us en fonction de ue . Conclure sur la fonction obtenue, en donnant
votre avis sur l’endroit où se trouve placé le multiplieur.
322 9. Amplificateur opérationnel : compléments

Km

1 X 1 Ue

'
K
Ko
Ri_ Ki
il C
7777

[>oo R
+
U1
Ri
M2
7777 + Us
7777
7777

FIG. 9.24.

P9- 6. Amplificateurs connectés en cascade

L’amplificateur opérationnel, utilisé dans les deux cellules identiques de la figure 9.25, est caracté¬
risé, en boucle ouverte, par les données techniques suivantes :
i) le facteur d’amplification stationnaire vaut AQ = 104 TC<0 = 1, 6 ms ,
et la constante de temps
ii) les impédances d’entrée et de sortie se réduisent à des résistances, de valeurs respectives
Re 100 kfl et Rs = 100 fl .
=
Il est en outre précisé que les seuils de saturation en tension sont symétriques, avec ±Usat = ±10 V , et
que les résistances Ri et Ri valent respectivement R\ = 100 fl et Ri = 10 kfl .

1. L’interrupteur K est ouvert.


a) Calculer le facteur d’amplification Au = uX:\/uÉt\ de l’AO supposé idéal, en boucle ouverte.
b) En utilisant la conservation du produit facteur d’amplification par la bande passante, trouver la
fréquence de coupure fc>r à —3 dB et la constante de temps TCJ du montage.
c) Tracer le diagramme de Bode relatif à la représentation asymptotique du gain Gu de l’AO en
boucle ouverte et en boucle fermée.

2. On connecte en cascade les deux cellules en fermant l’interrupteur K .


c
a) Établir le facteur d’amplification global T(f) = usp/ue,\ du système.
Q
rNJ b) Calculer le facteur d’amplification stationnaire et la constante de temps r du système.
° c) Tracer sur un même graphe le diagramme de Bode relatif à la représentation asymptotique du
© gain du système et d’une seule cellule. Pour quelle fréquence a-t-on une chute de 3 dB du gain ?
£ 3. En supposant H{jeu) de la forme :
CL
O

H(j(o) = m
(1 ± jour)2

trouver, par la transformée de Laplace, la réponse indicielle usÿ{t) que fournit le système, lorsque la
tension d’entrée ue>i{t) est un échelon, d’amplitude E.
Amplificateur opérationnel: compléments 323

+ K

h
„+ 0°°
Ue,\
“*,1 Ue,2

Ri
7777 7777
7777 R\ Ri
R\ US,2
X
X 7777

FIG. 9.25.

P9- 7. Montage comparateur avec rétroaction positive

Dans le montage représenté sur la figure 9.26, où les AO sont idéaux et alimentés en tensions bipo¬
laires, on a introduit un montage amplificateur inverseur dans la chaîne retour du montage comparateur.
Établir la relation entre ue et us . Le choix du type d’AO conditionne-t-il la relation obtenue ? Justifier.

+ t>°°
10 kD
Ue
Us
7777 10 kü 10 kfi
10 ko 7777

00 <j _

FIG. 9.26.

P9- 8. Analyse d’une fiche technique d’AO et montage non inverseur

-g 1. À partir de la fiche technique de l’amplificateur opérationnel OPA 2604 (Fig. 9.27), estimer les
c
valeurs du facteur d’amplification stationnaire et de sa constante de temps.
Q
r\j 2. On se propose de réaliser un montage amplificateur non inverseur, de gain stationnaire 40 dB
° en utilisant l’AO OPA 2604.
© a) Trouver la fréquence de coupure de ce montage.

£ b) Calculer la valeur minimale de la résistance de charge Rc compatible avec le courant de satura-


CL tion.
O
c) Quelle est la tension maximale autorisée en entrée pour laquelle le phénomène de saturation en
amplitude est évité ?
3. À l’entrée, le signal est sinusoïdal, de fréquence fc . Déterminer la valeur maximale de son am¬
plitude afin que la vitesse maximale de balayage ne soit pas atteinte. Peut-on visualiser expérimentale¬
ment cette limitation ?
324 9. Amplificateur opérationnel : compléments

SPECIFICATIONS
ELECTRICAL
At TA = +25°C, Vs = 15V, unless otherwise noted.

OPA2604AP, AU

PARAMETER CONDITION MIN TYP MAX UNITS


OFFSET VOLTAGE
Input Offset Voltage 1 5 mV
Average Drift 8 gV/°C
Power Supply Rejection Vg = 5 to 24V 70 80 dB
INPUT BIAS CURRENT*1)
Input Bias Current VCM = 0V 100 pA
Input Offset Current VCM = ov 4 pA
NOISE
Input Voltage Noise
Noise Density: f = 10Hz 25 nV/\;Hz
f = 100Hz 15 nVA'Hz
f = 1 kHz 11 nVAHz
f = 10kHz 10 nVA'Hz
Voltage Noise, BW = 20Hz to 20kHz 1.5 f'Vp-p
Input Bias Current Noise
Current Noise Density, f = 0.1Hz to 20kHz 6 fAA'THz
INPUT VOLTAGE RANGE
Common-Mode Input Range 12 13 V
Common-Mode Rejection VCM = 12V 80 100 dB
INPUT IMPEDANCE
Differential 1012 II 8 Q II pF
Common-Mode 101Z II 10 a II pF
OPEN-LOOP GAIN
Open-Loop Voltage Gain V0 = 10V, R L = 1k£2 80 100 dB
FREQUENCY RESPONSE
Gaini Bandw dth Product G = 100 20 MHz
Slew Rate 20Vp p, RL = 1kfl 15 25 V/gs
Settling Time: 0.01% —
G = 1, 10V Step 1.5 gs
0.1% 1 gs
Total Harmonic Distortion + Noise (THD+N) G = 1, f = 1kHz 0.0003 %
V0 = 3.5Vrms, RL = 1kfl
Channel Separation f = 1kHz, RL = 1kO 142 dB
T3 OUTPUT
O
c Voltage Output RL = 600Q 11 12 V
Current Output V0= 12V 35 mA
Q
(N
Short Circuit Current 40 mA
Output Resistance, Open-Loop 25
r\i POWER SUPPLY
© Specified Operating Voltage 15 V
-Ir-J Operating Voltage Range 4.5 24 V
Current, Total Both Amplifiers lo = 0 10.5 12 mA
>-
Q. TEMPERATURE RANGE
o Specification —25 +85 °c
•U
Storage —40 +125 °c
Thermal Resistance*2), 0JA 90 °C/W

NOTES: (1) Typical performance, measured fully warmed-up. (2) Soldered to circuit boardNsee text.

FIG. 9.27.
Amplificateur opérationnel: compléments 325

P9- 9. Résistances parasites et choix du nœud connecté à la masse

La mesure de la température d’un corps peut s’effectuer sans contact grâce à un capteur type ther¬
mopile, qui transforme, par effet Seebeck, une différence de température en une force électromotrice (cf.
Thermodynamique). Une thermopile, de sensibilité s = 710 p,V.K-1 , est connectée à un montage am¬
plificateur non inverseur de facteur d’amplification 100. L’AO est alimenté par une tension unipolaire
entre 0 et Ua = 10 V ; l’intensité ic du courant débité est de l’ordre de 7 mA (Fig. 9.28). On assi¬
mile la connexion filaire à une résistance parasite Rp de 1, 4 fl .
1. Quelles sont l’amplitude du signal parasite et l’erreur équivalente sur la température en kelvin,
lorsqu’on connecte la masse au nœud Mi .
2. Justifier qualitativement le choix de la connexion des nœuds M2 ou M3 à la masse.

- 1
+ >°° 1
1
1

10 v
Capteur j I 7777
l
1 l
l
K 1
j
1
M\ M2 M3
FIG. 9.28.

-g
c
Q
r\j
s
©

£
CL
O
10
Filtres actifs

Comme leur nom l’indique, les filtres actifs diffèrent des filtres passifs par la présence d’éléments
actifs, généralement des amplificateurs opérationnels, lesquels apportent l’énergie auxiliaire qui est né¬
cessaire pour que la puissance des signaux en sortie soit supérieure, voire très supérieure, à celle des
signaux d’entrée. Il en résulte que le gain en puissance des filtres actifs, exprimé en dB, est générale¬
ment positif.
Les filtres actifs sont caractérisés, comme les filtres passifs, par leurs fonctions de transfert, rapport
de la tension complexe de sortie sur celle d’entrée (cf. chapitre 6) :

= T(f) = —
“e
(o et / = ü)/{2TT) étant respectivement la pulsation fréquence. Rappelons que ce concept de
et la
fonction de transfert n’a de sens que pour les systèmes linéaires. Le filtre amplifie, atténue ou déphase
différemment les composantes spectrales d’un signal suivant la fréquence.
Dans ce chapitre, on analyse d’abord les différents types de filtres actifs comportant des AO, à par¬
tir des expressions canoniques des fonctions de transfert. On présente ensuite différents types de filtres
actifs : cellule de Rauch, cellule de Sallen-Key, cellule universelle, ainsi que les filtres à capacités com¬
mutées dont la fréquence de coupure dépend de la fréquence d’ouverture et de fermeture des interrup¬
teurs. Enfin, on termine sur la synthèse de filtre, c’est-à-dire la réalisation du schéma électronique d’un
filtre à partir de spécifications précises.
Q
IM

S
. — PROPRIÉTÉS DES FILTRES ACTIFS
.1. — Classification
2 Rappelons que l’on classe les filtres par leur ordre ou par leur fonction. L’ordre d’un filtre est
le degré le plus élevé des polynômes qui permettent d’exprimer sa fonction de transfert H(j(o) . Une
fois cette dernière connue, les techniques d’analyse de Fourier ou de Laplace permettent de passer du
domaine spectral au domaine temporel (cf. annexes 2 et 3).
Comme pour les filtres passifs, on distingue quatre catégories principales de filtre :
i) le filtre passe-bas qui privilégie les signaux de basse fréquence,
ii) le filtre passe-haut qui, au contraire, transmet préférentiellement les signaux de grande fré-
quence,
Filtres actifs 327

iii) le filtre passe-bande qui ne laisse passer qu’une bande de fréquence,


iv) le filtre coupe-bande ou réjecteur de bande qui atténue les signaux dont la fréquence est située
dans un intervalle spectral déterminé.

.2. — Gabarits des différents types de filtres actifs

Le gabarit d’un filtre est la zone du diagramme de Bode, avec le gain Gu = 201g \ T(f)\ tracé en
fonction de lg/ , dans laquelle on soumet le graphe donnant le module de la fonction de transfert à des
contraintes ; on hachure généralement les régions exclues du diagramme.

a) Filtre actifpasse-bas

Pour un filtre passe-bas, le gabarit a l’allure de la courbe représentée sur la figure 10.1 : pour
les faibles fréquences, le gain est important, alors qu’il est faible pour les grandes fréquences. Les
caractéristiques d’un tel filtre sont :
i) la fréquence de coupure fc avec le gain correspondant Gu(fc) ,
ii) la fréquence d’atténuation fa et le gain associé Gu(fa)
On définit la sélectivité d’un filtre par sa capacité à réaliser la fonction assignée sur un intervalle
spectral déterminé. Le filtre passe-bas est sélectif si fc et fa sont très proches avec Gu(fa) très inférieur
à Gu(fc) ; aussi introduit-on le facteur positif kb suivant, inférieur ou égal à 1 :

h =k 1
fa
avec kb = 1 pour un filtre passe-bas parfait.

Gu Gu
lg/, lgfa
+
ig/ ~\ lg./
1
lgfc lg/ r
G,""
Gc— t
-g
c Ga-
Q Ga

S FIG. 10.1. FIG. 10.2.


©

£ b) Filtre actifpasse-haut
CL
O
De façon analogue, on a représenté, sur la figure 10.2, le gabarit d’un filtre passe-haut. La sélectivité
est mesurée par le facteur positif kb , inférieur à 1 :

1
/'
avec kh = 1 pour un filtre passe-haut parfait.
328 1 0. Filtres actifs

c) Filtre actifpasse-bande
Sur la figure 10.3, on peut voir que le gabarit du filtre passe-bande peut se déduire de la juxta¬
position des gabarits d’un filtre passe-haut, de fréquence de coupure fc> \ , et d’un filtre passe-bas, de
fréquence de coupure fCi2 La différence fCt2 —fc,1 est la largeur de bande du filtre, c’est-à-dire l’in¬
tervalle de fréquence dans lequel les signaux ne sont pas affectés. Aussi, un filtre passe-bande est-il
caractérisé par son comportement aux fréquences extrêmes, / = 0 et / = 00 .
Aussi introduit-on la sélectivité du filtre passe-bande kpb et la largeur de bande relative B , respec¬
tivement définies par :
fc,2 fc,1 fc,2 fc,
kpb — et B=
fa,2 fa, 1 /o
/o étant la fréquence centrale du filtre telle que :
lg/C,2 + lg/C.l
lg/o =
2
soit /o = ifc,\fc,i)l/1

Gu
lg/«.i1
l&fftl l&jc.2 lgfa.2 0 /
Gu

lg/c2
Wa.2ÿÿMa,\ lg/c.l 0 •lg/
Gujc I
Gu/M

Gujf

G„fa~

FIG. 10.3. FIG. 10.4.

d) Filtre actif coupe-bande


Le gabarit de ce filtre, qualifié de réjecteur de bande, est représenté sur la figure 10.4. On le déduit
du gabarit de deux filtres associés, l’un passe-bas, de fréquence de coupure fcÿ , l’autre passe-haut,
de fréquence de coupure fc>\ . La sélectivité du filtre coupe-bande et la largeur de bande relative sont
respectivement :

-g fa,I fa,2 fa, 1 fa,2


c kcb =
fc,1 fc,2
et 5= avec /o = {fa, \ fa,2) 1/2
fo
Q
rNJ
Remarque : Certains filtres n’introduisent qu’un déphasage du signal de sortie par rapport au signal
° d’entrée : \H(ja>)\ = 1 ; ce sont des déphaseurs purs. On les utilise comme correcteurs
©
de phase pour résoudre des problèmes d’instabilité dans les systèmes bouclés (cf. cha¬
£ pitre 13).
CL
O
.3. — Comportement d’un AO en filtre actif
Un exemple simple de filtre actif est fourni par l’amplificateur opérationnel en boucle ouverte ; on
sait que l’AO se comporte comme un filtre passe-bas (cf. chapitre 8). Rappelons que sa fonction de
transfert peut se mettre sous la forme caractéristique d’un filtre passe-bas :
Us H(0)
H{j(o) = - = soit =
e 1 + j(l)/ ù)c
Filtres actifs 329

représente la pulsation ou la fréquence réduite, fc — ù)C/(2TT) la fréquence de coupure de l’AO, H{0)


le facteur d’amplification stationnaire, que l’on note souvent AQ dans le cas de l’AO.
Ordre de grandeur : pour l’AO OPA 2 604 , ces paramètres fournis par le constructeur valent :

A0 = 2 x 105 soit Gu = 20 lg A0 = 106 dB et fc = p-


2TT
= 10 Hz

1.4. — Influence de l’impédance de charge


Reprenons l’exemple du filtre passif RC déjà étudié (cf. chapitre 6) et rappelé sur la figure 10.5a.
On a vu que ce filtre était un filtre passe-bas du premier ordre et que sa fonction de transfert s’écrivait :

Us 1 I
H(ja>) = - = soit encore H(x) — --
ue 1 + jRCù) 1 + jx

R
Ue c: \us Ue\ Rc u>

7777 7777 7777 T X


a) b)
FIG. 10.5.

En connectant une charge Rc en sortie du filtre, on modifie les caractéristiques du montage de telle sorte
que (Fig. 10.5b) :
Rc/{\ +jRcC(o) K
Us = R Rc/( 1 jRcC(o) “e = R Me
+ + -F Rc + jRRcCù)
puisque, dans le diviseur de tension, ce n’est plus 1/ (jC(o) qui intervient mais cette même impédance
en parallèle avec Rc . On en déduit la nouvelle fonction de transfert :

Rc 1 RRC
H(jo>) = avec R//Rc = R Rc
R + Rc [l+j{R//Rc)Ca> +
On constate qu’apparaissent une nouvelle pulsation de coupure (oc = (R/ /Rc)C et un nouveau facteur
-g d’amplification stationnaire H(0) = RC/(R + Rc ) •
c
Q Ainsi la charge Rc modifie la fonction de transfert d’un filtre passif. On évite cet inconvénient en
r\j connectant la sortie du filtre passif à l’entrée d’un montage suiveur (cf. chapitre 8) ; un tel système, que
° l’on réalise aisément à l’aide d’un AO (Fig.10.6), se comporte en adaptateur d’impédance. L’ensemble
© forme alors un filtre actif dont les caractéristiques sont indépendantes de la charge.

CL
O
r t>°°
R_

Rc Us

CT
Ue

7777 X 7777

FIG. 10.6.
330 1 0. Filtres actifs

1.5. — Cascade de filtres passifs séparés par des suiveurs


a) Filtres passe-bas identiques en cascade

Plaçons en cascade deux filtres actifs passe-bas identiques, tels que le précédent (Fig. 10.7). On
supprime ainsi l’influence de la charge sur le facteur d’amplification.

R + >» R + >°°
Ue Us

7777
CT FIG. 10.7.
7777
7777

Avec des suiveurs de fonction de transfert unitaire (cf. chapitre 8), la fonction de transfert de l’en¬
semble est le produit des deux fonctions de transfert des filtres passe bas :
1
H(jü>) =
(1 -\-jù)/(oc)2 1 + 2j(o/(oc — (o2/(ol
L’expression de la fonction de transfert réduite est donc la suivante :

H{x) =
1
avec x !L = L
1 -*2 + 2jx U>c fc
d’où :
Gu = 201g \H\ = —101g [(1 JC2)2 + 4c2] et 0 = arctan
Sur la figure 10.8, on a représenté les deux diagrammes de Bode donnant le gain et la phase en fonc¬
tion de X = Igx, avec les courbes asymptotiques. On voit que le gain stationnaire est nul, pour
X = 1 , il vaut Gu = — 6 dB , et enfin pour X 1 il varie selon la droite asymptote d’équation
Gu = —40 lg* = — 40X .
G„(dB) <f>(rad)
0 1 X=lgx 0 X= lg*
t

-6
-g
c
V
Q TT 12
r\j
°
©
— 77

ci
o -40 --

a) b)
FIG. 10.8.

Dans ce dernier cas, le taux de décroissance du gain est de 40 dB •dec-1 , puisque :

= —40 soit A Gu = —40 pour AX = 1 et donc pour A* = 10


Filtres actifs 331

Le diagramme de Bode relatif à la phase montre que 0 = — 77/2 rad pour X — 0 et 0 « — TT rad pour
X» 1 .

b) Filtre passe-bas et filtre passe-haut en cascade

Sur la figure 10.9, on a représenté deux filtres, l’un passe-bas constitué d’une cellule R\C\ avec
un AO suiveur, l’autre passe-haut formé d’une cellule C2R2 avec un second AO suiveur. Rappelons que
la fonction de transfert du filtre passe-haut C2R2 a pour expression (cf. chapitre 6) :

R2 1 1 1
H2{j(o) = aVCC =
*2 + 1/ (jC2(o) 1 + \/{jR2C2(o) 1 -jd>c,2/"

C2
fl, + t>°° + î>°°

Ue
Cl
rlH
Ri

T
777T

X
FIG. 10.9.

Le critère d’adaptation d’impédance en tension étant respecté grâce aux propriétés du montage suiveur,
la fonction de transfert de l’ensemble est le produit des deux fonctions de transfert :

H(jco)=H2(jco)H{(jco) =
(1 -M)2/û>)(1 +j(o/(oC)i)

où ùjc i = \/{R\C\) et (oCt2 = l/(R2C2) sont les pulsations de coupure de chaque bloc. Il en résulte,
en introduisant les fréquences caractéristiques /c,i et /C) 2 :

1(0 =
1
(i -jfd/m +jf/fc,i)
d’où Gu = 20 lg \T(f) | = — 10 lg
(i+fi)-ioig(i+#)
Sur la figure 10.10, on a représenté le diagramme de Bode donnant la courbe asymptotique du gain.
-g Cette cascade d’un filtre passe-bas et d’un filtre passe-haut donne un filtre passe-bande. On voit que le
c
Q
gain est maximal et vaut 0 entre les fréquences /C)2 et fC:\ , avec fCy 2 < /C)i . Les pentes de part et
rNJ d’autre du plateau à 0 dB valent respectivement 20 dB • dec-1 et — 20 dB •dec-1 .
° Gu (dB)'
© lg/c,2 lg/c,l
t H--
1 h i—lg/
ci
o

-20 —

FIG. 10.10.
332 1 0. Filtres actifs

II. — FILTRES ACTIFS D’ORDRE DEUX

. . — Sensibilité d’un filtre


II 1

Même s’il n’y a pas de limite au degré des polynômes qui apparaissent dans la fonction de transfert,
il est souvent nécessaire de concilier une très forte pente de filtrage, laquelle exige un ordre élevé, un
faible coût de réalisation et une faible sensibilité du filtre. Ce dernier paramètre est essentiel dans le
choix de la structure qui réalise la fonction de transfert H(jco) du filtre.
Afin d’illustrer l’importance de la sensibilité d’un filtre, supposons que dans un montage, dont le facteur
de qualité a pour expression Q = 0, 5{R\/R2)xt2 , les résistances choisies dans la série E12 soient
connues avec une erreur de 10% . La sensibilité du facteur de qualité du filtre à la résistance R\ est
donnée par le rapport des variations relatives de Q et R\ :

d Q/Q
dRi/Ri
d ..
Q R\
d/?, Q
_
__ 1
4{R\R2y/2 Q
Ri
=
1
2

Ainsi, le facteur de qualité de ce montage varie de 5% lorsque la résistance R\ varie de 10% : ce filtre
réduit de moitié l’influence de la variation de l’un de ces composants sur le facteur de qualité.
Il existe diverses structures qui conduisent à différents types de filtres d’ordre deux, appelées biqua-
dratiques ; seules celles qui ont une faible sensibilité sont présentées dans la suite. Dans les structures
étudiées, les AO sont supposés idéaux. Cette hypothèse implique nécessairement que les fréquences de
coupure des filtres, construits autour de l’AO, soient inférieures à la fréquence de transition f de ce der¬
nier (cf. chapitre 8).

. . — Cellule de Rauch
II 2

La structure de la cellule de Rauch présentée sur la figure (10.1la) est constituée par cinq dipôles
passifs d’admittances F, associées en double rétroaction sur un AO. On dit que l’on a réalisé ainsi une
Boucle à Rétroaction Multiple, connue sous l’acronyme MLF (de l’anglais Multiple Loop Feedback).

F4 *5 R C2
y.
-d
>00 >oo
c ue ŸTE + ue
R R
+
Q Y2 Us Cl us
7777 7777
r\J
X 7777 7777

°
© a) b)
FIG. 10.11.
£
CL
O L’AO étant idéal, la rétroaction négative impose une tension différentielle d’entrée nulle, soit
u+ = U— avec u+ — 0 (cf. chapitre 8). La fonction de transfert en tension du montage se déduit
aisément, en appliquant le théorème de Millman aux nœuds A et E , ce qui donne respectivement :

ueYi + us F4 UAY3 + UIYS


«4 = et uE _n_
F! + Y2 + F3 4- F4 Y3 + YS
puisque uE = u+ = 0 . On en déduit l’expression suivante de la fonction de transfert de la cellule de
Filtres actifs 333

Rauch :
y,K3
HR(j<o) = -
Ug Y5{Yl + Y2 + Y3 + Y4) + Y3Y4

Selon la nature des admittances Y-, , résistances ou condensateurs, on réalise un filtre passe-bas,
passe-haut ou passe-bande.
Exemple : avec F, = l/R, Y2 = jC,co , Y3 = 1/R, Y4 = l/R, Y5 = ;C2û> (Fig. 10.11b), la
fonction de transfert du filtre devient :
1
H(jo) = -
1 — R2 C\C2(o2 jco 3RC2

En introduisant la pulsation caractéristique (oc = (R2C\C2)~1/2 et le facteur Q = [CI/(9C2)]I//2 , on


en déduit la fonction de transfert canonique suivante, en fonction de la pulsation ou de la fréquence
réduite x :
I
U(x) = -
l-x2+jx/Q
Cette expression, au signe près, peut être considérée comme la forme canonique d’un filtre passe-bas
d’ordre deux. Cependant, c’est comme filtre passe-bande que la cellule de Rauch est le plus souvent uti¬
lisée, car elle présente l’avantage d’offrir un gain réglable à l’aide d’une résistance, mais sans influence
sur la fréquence de coupure (cf. Exercices).

Remarque : De nombreux logiciels permettent de représenter le module et l’argument d’une fonction


de transfert, à partir de son expression dans l’espace de Fourier ou dans celui de Laplace
(cf. annexe 3). En fonction de p , la fonction de transfert H{p) devient, en remplaçant j(o
par p :
1 1 1
H(p) = - avec r= —
1 + 3RC2p + R2C\ C2p2 1 + p{r/Q) + r2p2 ü)c

..
II 3 — Cellule de Sallen-Key
L’architecture d’une cellule de Sallen-Key, du nom des électroniciens américains R. Sallen et
E. Key qui la proposèrent en 1955, est construite sur la base d’un montage amplificateur non-inverseur,
de facteur d’amplification en tension A„ (Fig. 10.12a), et d’une rétroaction positive par un ensemble
d’admittances F, (Fig. 10.12b). En appliquant le théorème de Millman aux nœuds A et E , il vient, res¬
Q pectivement, l’AO étant idéal :
IM

S UeY\ +USY2 + UEY2 ÜAY-3 _


«4 =
Fi + 72 + F3 F3 + F4 A„
A„ — 1 + R2/R\ étant le facteur d’amplification en tension de l’AO monté en non-inverseur. On en
2 déduit, en égalant les deux expressions de UA :
à
MeYl + UsY1+ UEY3 73 + F4
J’l+i'2+1'3
ce qui donne, en simplifiant :

A.,7,73
H(jù>) = =
(F, +F2)(F3 + F4) + F3(F4— A„F2)
avec Au = 1 + —
", K
334 1 0. Filtres actifs

Y2
+ t>°° Y\ E
Ue
1 [ + >°°
A
Ue
Y3
7777
Us Ï4
7777
«5
/?'2
R'i 7777
X *'l
*'2
7777

TTTT

a) b)
FIG. 10.12.

Considérons la cellule de Sallen-Key pour laquelle (Fig. 10.13) :


I
r, = r, = - Y2 = jC2(x> et Y4 = jC\ (o
La fonction de transfert H(j(o) devient alors :
A, n(o)
H(j<o) = _ _ soit 2t(x) = 1 -x2+jx/Q
1 + jR[2Ci + C2(l - Au)](o - R2C\C2(i)2
en introduisant le facteur d’amplification stationnaire Ti(0) , la pulsation de coupure (oc et le facteur
de qualité Q , respectivement :
1
7f(0) — Au — 1 H—- o>c = (R?ClC2)-l/2 et Q—
*î 2(CI/C2)‘/2[1 — (Au — 1)C2/(2C,)]
On retrouve ainsi l’expression d’un filtre passe-bas d’ordre deux. Le montage est stable si Q est positif,
ce qui entraîne la condition suivante sur Au :
C
Au < 1 4- 2— soit 1 + — < 1 + 2ÿ-
i
Cz R\ Cz

-g
C

Q
R
j R
t>00
rxj Ue
+
° 7777
Us
©
r 7777
7777
R
CL
O

FIG. 10.13.

Remarques : 1) On introduit souvent, à la place de Q, le facteur d’amortissement m = 1 / (2Q) .


2) C’est le plus souvent sous la forme d’une cellule passe-bas ou passe-haut que l’on utilise
la cellule de Sallen-Key, puisqu’elle est assez peu sensible à la variation des éléments
passifs qui la constituent (cf. Exercices).
Filtres actifs 335

. . — Cellule de Kerwin-Huelsman-Newcomb
II 4
Cette structure, proposée en 1967 par les électroniciens américains W. Kervin, L. Huelsman et
R. Newcomb, est réalisée en connectant en cascade un montage amplificateur non inverseur, et deux
montages intégrateurs, avec deux rétroactions, l’une négative et l’autre positive (Fig. 10.14). Entre ul ,
u2 et M3 , on a, en régime sinusoïdal, les relations suivantes, que l’on obtient en appliquant le théorème
de Millman aux entrées inverseuses de A02 et A03 (cf. chapitre 8) :

u2 = ~ Jri d’où M3 = — Ul Jri


jRCw jRCco R2CW

R R C C

[>oo R [>oo R |>00

Ue
Ri
+ AO,
t"1 +
A02
7777
«2 + AO3 «3
7777
(2a - 1)R,
7777

FIG. 10.14.

Appliquons le théorème de Millman aux deux entrées de l’AOl, de même tension puisque l’AO est
idéal. Il vient :
ue/Ri+u2/[(2a-l)Ri] (2a - 1)ue + M2
«+,i = soit «+,i =
1/R, + l/[(2or - 1)R,] 2a
et :
u\/R + 113/R _ ui + M3 (2a — 1)ue + «2 _ u\ + «3
«-,1 = d’où
l/R + l/R 2 la 2
Cette cellule est qualifiée d’universelle en raison des propriétés de chacune des sorties.
i) si la tension de sortie est w3 , la cellule se comporte comme un filtre passe-bas :
M3 2a 1 1
Ue a 1 + ja>RC/ a - R2C2o)2

-ri ii) si la tension de sortie est M, , c’est un filtre passe-haut :


c —R2C2ù)2
Q ML = 2a- 1
r\j Ue or 1 + j(oRC/a — R2C2ù)2
° iii) si la tension de sortie est u2 , c’est un filtre passe-bande :
© 2a 1 jRCco
=
a 1 + jcoRC/a - R2C2o2
2 Ue
CL avec, dans les trois cas, un facteur de qualité Q égal à or .
O
On obtient toutes les formes canoniques de filtre d’ordre deux, en associant ces trois cellules à un
quatrième AO monté en sommateur (Fig. 10.15). En effet, le théorème de Millman appliqué à l’entrée
inverseuse de cet AO donne :

Q
_ Us!R4 + U3/R3 + ihjR'2 + Mi/R\ d’où
R4 R4 R4
Mj = ~ ~
priMl
l/R4 + 1/R' + l/R' + \/R\ ~RÎ-2 Aj
A3 I\
2
Le circuit UAF42 (Universal Active Filter en anglais) est un exemple de cellule universelle.
336 1 0. Filtres actifs

El
M3 EL R±
7777
Wi EL |>00
7777

U\ + AO4
7777
us
7777

FIG. 10.15.

. . — Cellule de Tow-Thomas
II 5
La cellule de J. Tow et L. Thomas présente la particularité d’avoir les entrées non inverseuses
de trois AO directement reliées à la masse (Fig. 10.16). On minimise ainsi l’influence des capacités
parasites. En revanche, il faut s’assurer que les courants de polarisation des AO sont bien symétriques
afin de limiter leur influence (cf. chapitre 9).

aR R

C C R

R R R
>°o |>oo >00
E G
ue + AOi U1 + A02 t «2 + A03 «3
7777 7777

FIG. 10.16.

Comme les trois AO fonctionnent en régime linéaire, on a, pour chacun d’eux, u+ = U- = 0 . Le


théorème de Millman, appliqué aux nœuds E , F et G , donne, respectivement :
Uç/R + u3/R + ux [1/M) +jCo>\ _ ujR + uÿCù) U2/R + U3/R
=
\/R+\/R+ 1 /(aR)+jCû> 1 /R+jCœ \/R+\/R
-ri On obtient alors, en effectuant :
c
1 + jaRCo) EL “i
= -Ue = et =
Q
r\j
—3
~

a «1 —2
jRCù) -3 ~-2=]ÿcZ
° Analysons les propriétés de chacune des sorties :
© i) si la tension de sortie est w3 :
1 + jaRCù) — _
1
M3 = —Ug -jRC(o u3 d’où
ci
o
a Ue 1 + jù)RC/a - R2C2(o2
La cellule se comporte comme un filtre passe-bas avec Q — a.
ii) si la tension de sortie est M, :

1 + jaRCù)
U\ = —jRC(ou2 = jRCù) u3 = jRCù) (ÿ-ue -
a —i d’où Ml =
Ug
_ -jRCo
1 + jù)RC/a - R2C2ù)2
La cellule est passe-bande avec Q = a .
Filtres actifs 337

. . — Cellule de Akerberg-Mossberg
II 6

Alors que les deux cellules précédentes sont bien adaptées à des filtres dont la fréquence de travail
est très inférieure à la fréquence de transition f des AO (cf. chapitre 8), on constate expérimentalement,
au voisinage de /, , une dégradation du facteur de qualité. Dans ces conditions, la cellule proposée
en 1972 par les ingénieurs suédois D. Akerberg et K. Mossberg, que l’on a représentée sur la figure
10.17 , s’avère plus performante, en partie grâce à l’A03 placé dans la rétroaction du second montage
intégrateur.

R
aR R
C
C

R [>oo R 7777
+
Ue U2
AO, «1 A02
7777 7777 7777

FIG. 10.17.

Notons que, même si l’A02 semble câblé en rétroaction positive, il est en rétroaction négative et
fonctionne en régime linéaire, puisque le signal «3 est rendu négatif par l’A03 inverseur. Comme les
relations entre les tensions sont identiques à celles écrites pour la cellule de Tow et Thomas, on a :

ML I M2 —jRCù)
— 6t
u 1 +j(oRC/a — R2C2<o2 Ug 1 + ja>RC/a — R1C1of2

. . — Filtres à capacités commutées


Il 7

Les filtres à capacités commutées sont constitués par des condensateurs, des interrupteurs analo¬
giques, périodiquement fermés et ouverts, et des AO montés en intégrateurs. Ces filtres, proposés pour
la première fois en 1972, présentent l’intérêt d’avoir une fréquence de coupure paramétrable.

a) Résistance apparente
-g Dans le montage simple de la figure 10.18a, on ferme alternativement l’interrupteur K\ puis l’in¬
c
Q terrupteur Ki , de façon alternée, grâce à un signal d’horloge, de période 7* , produit par un oscillateur
rNJ piloté par un quartz (Fig. 10.18b). Chaque interrupteur est fermé puis ouvert pendant la durée 7ÿ/2 , ce
° que l’on réalise grâce aux deux tensions de commande pouvant prendre les valeurs 1 ou 0 ; lorsque le
© premier vaut 1 , le second est 0 et vice-versa.
Pour simplifier, admettons les hypothèses suivantes :
£
CL i) le condensateur est placé entre deux sources idéales de tension,
O
ii) la fréquence d’horloge fa est grande devant la fréquence d’évolution des signaux ue et us ,
iii) les interrupteurs K\ et K2 , qui ne sont jamais dans le même état, sont réalisés avec des tran¬
sistors MOS (cf. chapitre 7),
iv) le régime établi est atteint entre deux signaux d’horloge,
v) la capacité C du condensateur, qui peut être faible si elle est intégrée dans le circuit, doit être
supérieure aux capacités parasites des connexions.
338 1 0. Filtres actifs

ui Ki

ue
KI

Ck
K2

us
ÔT
r —

U2 K2

—»
01 Tk
a) b)
FIG. 10.18.

À chaque période Tk , la charge Aq transférée de l’entrée vers la sortie a pour expression :

Aq = C(us — ue)

Il en résulte que, pendant une durée t Tk , la charge transférée q et l’intensité moyenne Im du


courant s’écrivent respectivement :

q= Ck(us uf) et Im — — {iis tif)


h t h
ce qui s’écrit aussi, en introduisant la fréquence de commutation fk = 1jTk :

Im soit R„ = ——
I
us- ue = us-ue = Ra Im avec
JkCk

par analogie formelle avec la loi d’Ohm. La commutation du condensateur peut donc être assimilée à
une résistance apparente Ra , qui s’exprime en ohm, en fonction de Ck et de fk .

b) Intégrateur à capacités commutées

Transformons le montage intégrateur classique représenté sur la figure 10.19a en remplaçant la


résistance d’attaque R par une capacité commutée Ck (Fig. 10.19 b), grâce à un interrupteur K dont
-g la fréquence de commutation est fk= 1jTk.
c
Q
rNJ
C c
° R [>oo 1 2 [>oo
©
4ÿ
2
CL
O
ue
7777 JTt Us
ue tcj
7777
Us
7777 7777
a) b)
FIG. 10.19.

À l’instant t , alors que K est en position 1, le condensateur de commutation, de capacité Ck , se


charge sous la tension ue :
Aqk{t) = Ckue{t)
Filtres actifs 339

À l’instant t + Tkj2 , on bascule l’interrupteur K en position 2. Le condensateur de commutation


se décharge dans le condensateur d’intégration ; uc varie alors de :

= ue{t)
Ck
Auc = C C
On en déduit la relation suivante, à l’instant t + 7* , juste avant le retour de K en position 1 :

uc(t + Tk) = uc(t) + Auc


d’où, puisque, l’AO étant idéal, us(t) = — uc(t) :
Ck
Us(t+Tk) = -Uc{t) - ue{t)— = Us(t) - Ue{t) —
Ck
c c
Cette dernière relation s’écrit dans l’espace de Fourier (cf. annexe 2) :

Ck Ck
%if) explflnfrf) - %{/) - Reif)— soit %{f) [l - cxÿijlirjTk)] - -«,(/) —

On en déduit la fonction de transfert en régime harmonique :

Ck 1 Ck ex-P(-jirjTk) Ck exp(-j7TjTk)
u> =j
S.(f) C expijltrjTk) - 1 C expijrrfTk) - exp(-j7rJTk) 2C sin(7TjTk)
Pour un signal, de fréquence / très inférieure à fk , soit JTk 1 , on trouve en développant :

Ck 1
Tif)
c 277/ r,
On voit ainsi que le montage intégrateur inverseur, dans lequel on a remplacé la résistance par une
capacité commutée, conserve sa fonction initiale d’intégration :
Ck 1 Ck 1 Tk
jf/fc
avec fc puisque Ra = —
fbrfTkC ItrTkC 2ttRciC Ck
En fonction de la variable j(o , les relations précédentes s’écriraient :

H(jot) » -
Ck 1
avec =
Ck
——-
1
puisque Ra =
Tk

(ûC „
j(o TkC jù)/(Oc TkC RaC Ck
Ce montage intégrateur à capacités commutées présente ainsi deux avantages : d’une part, sa fréquence
Q de coupure fc = (I)C/{2TT) est contrôlée par la fréquence de fermeture des interrupteurs fk — 1/Tk ;
CM d’autre part, comme fc fait apparaître le rapport de la capacité de commutation Ck sur celle d’intégra¬
S tion C , elle est insensible à leurs variations :
d OJC d Tk d Ck dC d Ck dC
Tk +
~ avec
2 ù)c Ck C Ck c
à
III . — SYNTHÈSE DE FILTRES
Effectuer la synthèse d’un filtre consiste à établir l’expression de la fonction de transfert qui res¬
pecte un ensemble de contraintes, rassemblées selon un gabarit, puis à réaliser le circuit correspondant.
Montrons d’abord comment l’on peut ramener l’étude de tous les types de filtre à celle du seul filtre
passe-bas, par des changements de variables convenables.
340 1 0. Filtres actifs

III 1. . — Transformations
a) Transformation d'un filtre passe-haut en filtre passe-bas
Rappelons les expressions canoniques des fonctions de transfert de deux filtres d’ordre un, le pre¬
mier passe-bas et le second passe-haut (cf. chapitre 6), respectivement :

1 j(t)/ù)c
Hb(jo>) = Hb(0) et Hh(ja>) = Hh(0)
1 +jû)/wc 1 +jù)/(Oc

En fonction de la fréquence normalisée x = co/a>c = f jfc , ces fonctions de transfert s’écrivent :

1 jx 1
1ü(jx) = Ub{0) 1 +jx et ÎLhiix) = W*(0) = Hh(0)
1 +jx 1 + (/*)-'

On voit ainsi que l’on passe aisément d’un filtre passe-bas à un filtre passe-haut et vice-versa, en chan¬
geant seulement la variable (jx) en (/x)_l .
Sur la figure 10.20, on a représenté le gabarit, en fonction de x — f/fc , d’un filtre passe-haut,
fc étant la fréquence de coupure. Le changement jx en (jx)~l implique, dans le diagramme de Bode
relatif au gain, le changement de variable x en 1/x .
Notons que cela change X = lgx en son opposé —X = — lgx. Ainsi, tout point de l’axe des
abscisses se transforme alors en son symétrique par rapport à l’axe des ordonnées passant par X = 0 . Il
en résulte que, par retournement, le gabarit du filtre passe-haut est identique à celui du filtre passe-bas.

Gu
0 X= IgA

x
/
/
/
/
/
/
Filtre / Filtre
passe-haut / passe-bas
/
-g FIG. 10.20.
c
Q
rNJ Ce changement de variable est le même pour des filtres passe-bas et passe-haut d’ordre deux. En
effet :
° 1 (jx)2
© Kb(jx) = nb{o) et 2fk(jx) = nh(0)
\ + (jx)/Q + (jXy l + (jx)/Q+(jx)2
£ soit, en divisant cette dernière expression par (jx)2 :
CL
O
1
nh(jx) = nh(o)
1 + (jx)~l/Q+ (jx) -2

b) Transformation d'un filtre passe-bande ou coupe-bande en filtre passe-bas


La juxtaposition des gabarits de deux filtres, l’un passe-haut et l’autre passe-bas, donne un ga¬
barit de filtre passe-bande ou coupe-bande (Fig. 10.3 et 10.4). Rappelons les expressions réduites des
Filtres actifs 341

fonctions de transfert de filtres passe-bande et coupe-bande, respectivement :

(j*)/Q 1 + (jx)2
Hph(jx) = npb(0) \+{jx)/Q {jxY et U€h{jx) = Hcb{QÎ)
+ 1 + (jx)/Q + (jx)2

où Q est le facteur de qualité de ces filtres, avec respectivement, pour le filtre passe-bande, puis pour le
filtre coupe-bande :
Q=
/o /o
et Q=
fc,2 fc,\ fa,2 fa,1
/o étant la fréquence centrale. Ces deux fonctions de transfert s’écrivent aussi :

1 1
Upb(jx) = npb{o) 1 Q/(jx) (jx)Q et Hcb(jx)=Hcb(0)
+ + \ + (jx)/[Q + Q(jxY]
soit :
1
Upb(jx) = Hpb(0) 1 +Q[(jx) et Hchijx) — Ticb(0)
+ (jx)-1} 1 +Q-'[(jx) + (jx)-']~

On passe ainsi du filtre passe-bas au filtre passe-bande et réciproquement en effectuant les remplace¬
ments suivants, respectivement :

-1
(jx) par e[(/x) + (/*)-'] et (jx) par Q~' [(jx) + (jx)~l]

III 2. . — Détermination de la fonction de transfert à partir du gabarit


L’analyse précédente permet de ramener l’étude de tout type de filtre à celle de la fonction de
transfert du filtre passe-bas, compatible avec les contraintes de son gabarit, lesquelles sont données par
les valeurs GlhC et Gus du gain aux fréquences caractéristiques fc et fa du filtre.
Analytiquement, le problème à résoudre revient à déterminer le module |7Y (x)| de la fonction de
transfert du filtre, à partir des contraintes suivantes :
i) pour x = 1, Gu = G(()C ,
ii) pour x < 1, on doit avoir Gu = 201g |71(x)| > GUtC avec une atténuation réduite,
Q iii) pour x > 1 , c’est-à-dire dans la bande atténuée du filtre passe-bas, on doit avoir Gu < Gu<a
CM
avec fa =fc/k, k étant le facteur de sélectivité du filtre.
S On ne sait calculer analytiquement qu’un petit nombre de fonctions caractéristiques répondant à ces
critères. On classe ces fonctions en deux catégories selon que ces fonctions se présentent sous la forme
d’un polynôme (Butterworth, Chebyshew, Legendre, etc.) ou sous la forme d’une fraction rationnelle
2 (fonctions de Cauer, Chebyshew inversé, etc.).
à
Pour un gabarit donné, cette seconde forme en fractions rationnelles donnera un filtre d’ordre infé¬
rieur, au prix d’une plus grande difficulté de réalisation et de réglage. Dans la suite, on se limitera aux
fonctions de transfert de Butterworth et de Chebyshew.

Remarque : Il existe plusieurs orthographes de Chebyshew ; on trouve aussi Chebychev, Chebycheff,


ou encore Tchebycheff, ce qui est évidemment lié à la difficulté de transcription de la
langue russe dans notre alphabet.
342 10. Filtres actifs

a) Fonction de transfert de Butterworth


La fonction de transfert de Butterworth , qui satisfait aux trois contraintes énoncées plus haut, est
telle que :

B{x) = \H(jx)\ =
(1+/32*2") 1/2
où n est l’ordre du filtre et fi un paramètre traduisant l’atténuation à la fréquence de coupure. Les
conditions imposées par le gabarit du filtre passe-bas permettent de déterminer les valeurs de fi et n
qui définissent la fonction de Butterworth. En se plaçant à / =fc et / = fa , on trouve :
— 10 lg(1 + fi2) = GUyC et - 10 lg( 1 + < Gu,a
Supposons que la fonction de Butterworth admette une atténuation de 3 dB à la fréquence de coupure
fc du filtre, quel que soit l’ordre. Le facteur fi est alors égal à 1 . On en déduit l’ordre minimal du filtre
selon, sachant que xa =fa/fc •

Gu,a lg[10(-(W,°) - 1]
ig(i +*?')>-
I0
d’où x2/ > lot-0"--/10) - 1 et n >
2\gxa
Pour obtenir la transmittance du filtre qui satisfait aux critères du gabarit, on cherche la fonction B{x)
qui admet \Ft(x) | comme module, les racines du dénominateur, appelées les pôles devant impérative¬
ment être à partie réelle négative sous peine d’instabilité du filtre (cf. chapitre 13). Ainsi, dans l’hy¬
pothèse où fi = 1 , la fonction B(x) associée à la fonction de transfert de Butterworth se réduit à la
détermination des racines n-ièmes de 1 avec partie réelle négative. Le tableau 10.1 donne les fonc¬
tions d’atténuation B(x) jusqu’à l’ordre n = 6 inclus.

1
Ordre Inverse Fi (jx) des fonctions d’atténuation normalisées de Butterworth
du filtre pour fi = 1
1 1 + 0)

2 1 + V2(jx) + O)2

3 (1 +jx)[1 +jx + O)2] = 1+20 + 20)2 + O)3


[1 + 1, 8480 + O)2] [1 + °» 76530 + O)2] =
4
TJ 1 +2, 6130 + 3, 4140)2 + 2,6130)3 + O)4
Q (1 +0)[1 +0,6180+ O)2] [1 + 1,6180 + O)2] =
5
IM
1 + 3, 236O + 5, 2360)2 + 5, 2360)3 + 3, 2360)4 + O)5
S
[1 + y/2,jx + 0)2][1 + 1, 9320 + 0)2][1 + 0, 51760 + O)2] =
6
1 + 3, 8640 + 7, 4640)2 + 9, 1420)3 + 7, 4640)4 + 3, 8640)5 + O)6
2
à TAB. 10.1.

b) Fonction de transfert de Chebyshew


La fonction de transfert de Chebyshew est de la forme :

1
cosh(jt) = \H(jx)\ =
[i + r2<7,iO)]1/2
Filtres actifs 343

n étant l’ordre du filtre, y un facteur et Cn{x) un polynôme défini selon la formule de récurrence
suivante :
C0(x) = 1 Ci (x) = x et C„+1(x) = 2x Cn (x) - C„_ (x) ,
La contrainte du gabarit sur la fréquence de coupure est facile à prendre en compte, car, pour cette
fréquence ( x = 1 ), tous les polynômes sont égaux à 1 . Il vient donc :

Gu(fc) = 201g |7£(1)| = -101g(l + y2) d’ou y2 = 10f“G“te)/10] - 1

Ainsi :
pour G„)C = — 3 dB y2 = 10°>3 - 1 = 10lg2 - 1 = 2 - 1 = 1

i) Pour x 1 , on simplifie les polynômes en effectuant le changement de variable x = cos 0 . Il


vient :
C0 = 1 C\ = cos0 Ci = 2 cos 0 C\ — CQ = 2 cos2 0 - 1 = cos(20)

En supposant la récurrence vraie à l’ordre n , on a C„ = cos (nef)) , ce qui donne à l’ordre n + 1 :

C,I+i(x) = 2 cos 0 cos {tuf)) — COS[(H — 1)0] cos[(n + 1)(f>] + cos[(« — 1)<ÿ] — cos[(n — 1)0]

soit cos[(n + 1)0] . Ainsi, pour x 1 , C„(x) = cos(«0) étant toujours inférieur ou égal à 1 , la
courbe de réponse du gain en dB varie entre 0 et 10 lg( 1 + y2) .
ii) Pour x > 1 , on ne peut évidemment plus utiliser le changement de variable précédent. Cepen¬
dant, si x 1 , on peut se ramener à une progression géométrique, de raison 2x . En effet :

Cn(x) « 2xC„-i(x)

entraîne :

I
C„(x) = (2x)"-1CI = (2jc)2Cn-2(x) = = (2x)''-'C, = (2jc)—1jc ~(2x)n

pour n 1 . La fonction module cosh(x) devient alors :

I 2
cosh(x) = \U(x)\ = W
Q [1 +y2(2x)2"/4]'/2 y(2x)n
CM

S d’où :

2
à
\T(f)\ B avec fa = (y) \ el G« = 20 lg 11(f) I = -lg/)

On en déduit que l’asymptote de la courbe donnant le gain en fonction de lg/ est une droite de pente
—20 n dB •dec-1 , qui passe par le point d’abscisse correspondant à la fréquence feh
Une fois les paramètres y et n fixés, le premier par l’ondulation maximale acceptée dans la
bande passante, le second par la pente de l’asymptote du gain, on détermine la fonction de transfert en
cherchant les racines, à partie réelle négative, de |KMI •
Le tableau 10.2 présente les polynômes C„(x) jusqu’à l’ordre n = 6 inclus.
344 1 0. Filtres actifs

Ordre du Polynôme de Chebyshew


filtre CB(*)
x

2 2x2 - 1
3 4JC3 - 3JC
4 8JC4 - 8JC2 + 1
5 16x5 — 2(k3 + 5x
6 36JC6 - 48x4 + 18JC2 - 1

TAB. 10.2.

. . — Exemple de synthèse de filtre


Ill 3

Proposons-nous de réaliser la synthèse d’un filtre passe-bas pour lequel l’affaiblissement maximal
est de 1 dB , de 0 à 1 kHz , alors que l’affaiblissement minimal est de 40 dB , au-delà de 2 kHz .
On trace d’abord le gabarit du filtre spécifié, en normalisant les unités comme sur la figure 10.21.

Gu (dB)

0 1 2 /(kHz)
i t
-1-B

—40 - -

FIG. 10.21.

On détermine ensuite le facteur y2 à partir de l’ondulation résiduelle dans la bande passante ; si


cette dernière vaut 1 dB , alors :
-g
c
Guifc) = 1 dB d’où y2 = 10[-Gÿ>/10] - 1 = 101/'0 - 1 « 0, 259
Q
rNJ
On en déduit la fonction de transfert du filtre en cherchant les racines à partie réelle négative de l’équa¬
° tion :
© 1 + y2C2(x) = 0 soit 1 + (101/10 - 1) C25(X) = 0
£ pour un filtre d’ordre 5, puisque, pour Gu = —40 dB , xa = 2 et y « 0, 51 , on a :
CL
O
2
Gu « 20 ln y(2x)" ce qui donne n « 4, 8

La résolution numérique, à l’aide de Matlab par exemple, fournit les racines suivantes, à partie réelle
négative :

JCI = -0,0895 ±j0,9901 JC2 = -0, 2342 ±j0, 6119 JC3 = -0,2895
Filtres actifs 345

La recomposition du polynôme à partir de ces racines conduit à l’expression de la fonction de transfert.


On obtient :
1
H(jx) =
8, 14(jx)5 + 7, 63 (jx)4 + 13, 75(/JC)3 + 7, 93 (jx)2 + 4, 73 (jx) + 1
ce qui se met sous la forme d’un produit de trois fonctions, deux d’ordre deux et une d’ordre un :

1
n(jx) =
[1,0118(/JC)2 + 0,181(/JC) + 1] [2, 3294(/x)2 + 1, 0911(jx) + l] [3,4553(/x) + l]
On réalise le circuit correspondant en connectant en cascade, deux cellules d’ordre 2 , type Sallen-Key,
et une cellule d’ordre 1 type RC . Comme la fonction de transfert de la cellule Sallen-Key, représentée
sur la figure 1 0.13, a pour expression :

Hsfdju) =
Au T

R2CiC2{j(o Y + (ja)R[2Ci + (1 - AU)C2] + 1


avec Au
A
=

on trouve, en identifiant, les relations suivantes entre les valeurs des composants :
i) pour la première cellule type Sallen-Key :

R2Ci C2(û2C = 1,0118 et 2RC\(t)c = 0, 181 avec A„ = 1

ii) pour la seconde cellule type Sallen-Key :

R2CI C2ù)2 = 2, 3294 et 2RC2(oc = 1, 0911 avec Au = 1


iii) pour la cellule RC :
RC(oc = 3,4553

En choisissant fc = 1 kHz et R = 10 kfl , on en déduit les valeurs des autres composants. Sur la
figure 10.22, on a explicité l’architecture du filtre avec les valeurs des composants.

178 nF 68 nF

10 kfl 10 kfl 10 kfl 10 kfl 10 kfl


-g + D>°°1 + t>°°
c
Ue 1,44 nF
Q
r\j 7777 Ta 54,92ÿ11 M.v

°
© FIG. 10.22.

£
CL Remarques : 1) Comme les valeurs obtenues pour les composants ne seront pas toutes disponibles, il
O
conviendra, avec des filtres nécessitant une forte précision, de contrôler les conséquences
d’un choix de valeurs normalisées.
2) Les impédances d’entrée des cellules de Sallen-Key, doivent être assez grandes, afin
de satisfaire aux contraintes de non-saturation en courant et d’adaptation d’impédance ; la
multiplication des fonctions de transfert des cellules biquadratiques s’effectue alors sans
perte (cf. chapitre 9).
346 10. Filtres actifs

CONCLUSION
Retenons les points essentiels.

1) Les filtres actifs, que l’on réalise avec des éléments actifs tels que des AO, présentent l’intérêt
de pouvoir être connectés entre eux sans modification de leurs caractéristiques, ce qui permet une étude
préalable de chacun d’eux.
2) Plusieurs exemples de filtres actifs sont largement utilisés : cellule de Rauch, cellule de Sallen-
Key et la cellule universelle.
3) Un filtre actif à capacités commutées présente deux avantages : sa fonction de transfert dépend
d’une part du quotient de deux capacités, ce qui garantit une valeur pratiquement constante, d’autre part
de la fréquence de fermeture et d’ouverture des interrupteurs, ce qui permet de choisir la fréquence de
coupure.
4) L’étude d’un filtre à partir des spécifications de son gabarit peut se ramener à celle d’un filtre
passe-bas équivalent, grâce à un changement de variable. Quant à sa résolution, elle exige de travailler
avec des grandeurs normalisées, et d’approcher la fonction de transfert souhaitée à l’aide de fonctions
de transfert polynomiales, par exemple les polynômes de Chebyshew.

EXERCICES ET PROBLÈMES

P10- 1. Diagrammes de Bode d’un filtre avec ou sans AO

On souhaite comparer les performances d’un filtre passif et d’un filtre actif.

1. Un filtre passif est constitué d’un résistor, de résistance R\ = 10 kfï , et d’un condensateur, de
capacité Ci = 1 nF (Fig. 10.23a).
a) Établir la fonction de transfert H\ (jto) = F, (f) = us/ue . Calculer la constante de temps ri du
montage.
Q
IM b) Tracer les diagrammes asymptotiques de Tl (f) dans le plan de Bode. Préciser la valeur de /C)i
fréquence de coupure du montage. Quel type de filtre obtient-on ?
S
c) Calculer la réponse du montage au signal d’entrée ue(t) = EY(t) avec E — 10 V , Y(r) étant
la fonction échelon de tension. On suppose le condensateur déchargé à t = 0 .
2
à
2. Dans le montage de la figure 10.23b, les tensions d’alimentation de l’AO sont de ±15 V . La
fonction de transfert du système actif est la suivante :

1 ± j(OT|
H2(j<o) = = H2(0)
", 1 ± jù)T2
Filtres actifs 347

a) Établir les expressions de /ÿ(O) , T\ et TI .


b) Sachant que R2 — 100 kfl et C2 = 10 nF, trouver la valeur de R\ pour laquelle le gain
correspondant à H2 ft) vaut 40 dB . En déduire les deux fréquences de coupure.
c) Tracer le diagramme asymptotique de Bode relatif au gain. Proposer un nom fonctionnel au
montage.

C2
C,
Ri_

[>oo
Ue Ri Us

7777 7777 7777 Us


7777 Ue\
7777 7777
a) b)
FIG. 10.23.

P10- 2. Filtre actif passe-bande


Dans le montage de la figure 10.24 où F AO est idéal, les valeurs des composants sont les suivantes :
Ci = 10 nF , C2 = 1 nF et R\ = R2 = 10 kfl .
1. Établir l’expression de la fonction de transfert H(jco) .
2. Pour quelle(s) fréquence(s) le module |H(j(o)| est-il maximal ? Calculer cette valeur maximale
et conclure sur le type de filtre.

Ci 2C t>00

Ri
C,
Ri

D>oo
Ue
B
fi_l>
-g 7777
c
Ue C c
Q
r\j 7777 Us R/2
7777 Z77Z
° FIG. 10.24. FIG. 10.25.
©

£
CL P10- 3. Filtre actif réjecteur de bande
O

Montrer que le filtre actif de la figure 10.25 est réjecteur de bande.

P10- 4. Calcul d’un filtre passif passe-bande Çwëb)


Dans le montage en 7r de la figure 10.26a, les valeurs des composants passifs sont les suivantes :
Ra = Rh = 50 Cl , La = Lb = 10 |AH , Ca = Cb = 330 pF , Lc = 18 (xH et Cc = 220 pF .
348 1 0. Filtres actifs

1. Montrer que le réseau peut être représenté par le schéma de la figure 10.26b. Donner alors les
expressions de ie , Za, Zb et Zc .
2. Déterminer la pulsation CJ\ qui annule Zc et calculer la valeur de la fréquence f\ correspon¬
dante.
3. Pour quelle pulsation O>Q l’impédance Za est-elle purement résistive ? Calculer la fréquence /o
associée.
4. Établir l’expression suivante de la fonction de transfert H{j(o) = pour Zb — Za = \/Ya :

1
H (jo>) =
RaYa(ZcYa + 2)

5. On étudie à présent la fonction de transfert obtenue en remplaçant Ya et Zc par leurs expres¬


sions.
a) Montrer que, pour les basses fréquences, H{j(o) peut être mis sous la forme :
3

W(W=fâ)
dans laquelle coj est une pulsation que l’on calculera. En déduire la valeur correspondante de fa .
b) Quelle est l’expression de la fonction de transfert H (jw) pour des fréquences voisines de f\ et
/o?
c) Analyser H (Jat) pour les hautes fréquences ; on calculera la fréquence fa qui caractérise ce
domaine spectral.
6. En déduire les propriétés du montage.

cT
Ra Le ir_ r ie\ Zc
“*ÎO La Cb U Rb Us Za Zb Us

X a)
X 2_r b)

-g FIG. 10.26.
c
Q
rNJ
P10- 5. Simulateur d’inductance et filtre actif
° Dans les montages des figures 10.27a et 10.27b, les AO impliqués sont idéaux et les composants
©
valent : R2 = 10 kil, /?3 = 22 kil, Ci = InF et C2 = 10 nF .
£ 1. Montrer que le dipôle, situé entre les points A et M de la figure 10.27a, est équivalent à un
CL
O dipôle Z constitué par la mise en série d’éléments R', L', C' dont on déterminera les expressions et les
valeurs.
2. On insère le dipôle Z dans le circuit de la figure 10.27b. Calculer la fonction de transfert H(ja>)
en fonction de R', L', C' et des éléments du montage.

3. Quelle est la valeur de R \ pour laquelle \H(ja>c)\ =0, o)c étant la pulsation de résonance du
dipôle R',L',C' ? Calculer la valeur de la fréquence associée fc .
Filtres actifs 349

4. Sachant que \H(j(oc)\ — 0 , déterminer les pulsations <yCji et coc,2 pour lesquelles le gain vaut
— 3 dB . Donner les fréquences associées fc<i et fCi2 . Établir l’expression de la Largeur de Bande Rela¬
tive (LBR) du filtre et calculer sa valeur :
LBR =
a>c

|>00
C, ESL
A E
+ io _ Ro |>oo
Us,0

fCc
U0
*2 c2
7777 4
7777 +
Ue h R1 Ms
7777 MO Z 7777

/?3

M XM
a) b)
FIG. 10.27.

P10- 6. Filtre actif en structure de Rauch


Dans le filtre actif, en structure de Rauch, représenté sur la figure 10.28, l’amplificateur opération¬
nel, supposé idéal, fonctionne en régime linéaire. La tension d’entrée ue sinusoïdale, s’écrit, en notation
complexe = ueÿm expijcot) = ue,m exp(j27rft) , ueÿm étant l’amplitude, (o la pulsation et / la fré¬
quence.
1. Établir l’expression de la fonction de transfert du système, entre la tension d’entrée et la tension
de sortie us , en fonction des admittances des composants Y\ , Y2 , Y3 , Y4 et Y5 (Fig. 10.28) :
1ÿ3
Y3Y4 + F5(y, + Y2 + Y3 + Y4)
2. On analyse le cas où les composants 1, 3 et 4 sont des résistors, de même résistance R , et où
-g les composants 2 et 5 sont des condensateurs, de même capacité C .
c
a) Dessiner un schéma du filtre. En analysant les cas extrêmes des très basses puis des très hautes
Q
fréquences, trouver la nature du filtre, passe-bas, passe-haut ou passe-bande.
r\j
b) Expliciter la fonction de transfert T(f) et tracer le diagramme de Bode donnant le gain en
° fonction de lg/. Calculer la ou les fréquences de coupure à — 3 dB , sachant que R = 12 kfl et
©
•M C= 15 nF.
£ 3. Les composants 2, 3 et 4 sont à présent des résistors, de même résistance R, et les composants
CL
O 1 et 5 sont des condensateurs, de capacités respectives C\ et C2 .
a) Dessiner le schéma du filtre. En analysant les cas extrêmes des très basses puis des très hautes
fréquences, établir que le filtre est de type passe-bande.
b) Expliciter la fonction de transfert T(f) , en introduisant f\ — 1/ (2TTRC\ ) et f2 = 1/ (277-RC2) .
Montrer que son module passe par un maximum pour une valeur f0 de la fréquence que l’on expri¬
mera en fonction de R , C\ et C2 . Application numérique : calculer /o , sachant que R = 5 kD ,
Ci = 300 nF et C2 = 300 pF .
350 1 0. Filtres actifs

Y5
Y4
ZL A t>°°
y3
Ue
Y2 Us
7777

X 7777
7777

FIG. 10.28.

P10- 7. Filtres actifs passe-bas et passe-haut en structure de Rauch <wëb)


La figure 10.29a représente le schéma d’un filtre d’ordre deux.
1. Établir l’expression de sa fonction de transfert H(jco) . Quelles sont les caractéristiques de ce
filtre, fréquence de coupure et facteur de qualité ?
2. On souhaite réaliser un filtre passe-haut, de fréquence de coupure 100 kHz ayant les caractéris¬
tiques précédentes, en utilisant des condensateurs de capacité de 1 nF .
Montrer que le schéma de la figure 10.29b conduit à la réalisation d’un tel filtre. Donner les valeurs
des résistances R \ et Rj qui confèrent au filtre les caractéristiques souhaitées.

380 pF Ri

fim
|>oo [>oo
10 kfi 10 kfl
Ue - 2 nF + Us
H 7777
R2 + Us
7777
7777 7777
7?77 7777

a) b)
FIG. 10.29.

P10- 8. Filtre passe-bande en structure de Rauch


-g
c Le montage de la figure 10.30 représente un filtre passe-bande.
Q
r\j 1. Établir l’expression de sa fonction de transfert.
° 2. Les deux condensateurs ayant la même capacité C , montrer que la fonction de transfert peut se
© mettre sous la forme canonique suivante :

H{x) = -H(0) M/Q avec x


CO

O
I +jx/Q-x2 (Oc

En déduire l’expression du facteur d’amplification stationnaire T(0) , de la pulsation de coupure coc et


du facteur de qualité Q . Quelle est la nature de ce filtre ?
3. On souhaite filtrer un signal dont les fréquences sont comprises entre 190 kHz et 210 kHz .
a) Sachant que la bande passante à —3 dB est égale à cocjQ , déterminer les composants du filtre
en fonction de C, T(0) , A co et coc .
Filtres actifs 351

b. Le filtre étant très sélectif, on suppose satisfaite la condition :

2 1/2
A (o
< 7(0) (Oc

Énumérer les étapes de réglage du filtre et calculer la valeur des composants sachant que C — 0, 1 nF
et que le gain du filtre est 20 dB .

/?3
R\ [>oo

Ue\ Ri
777T
X JP
FIG. 10.30.
Us

7777

P10- 9. Filtre passe-bande en structure de Sallen-Key


Le montage de la figure 10.31 représente un filtre passe-bande en structure de Sallen-Key.
1 . Établir l’expression suivante de la fonction de transfert :

M2
HW = «(o) 1 -x2+jx/Q' L
avec
* = fc
dans laquelle H(0) , Q et fc sont à déterminer.

2. Établir l’expression de la bande passante à — 3 dB .


3. Énumérer les étapes de réglage du filtre passe-bande. Quelles sont les limites du modèle ?

*2 C
*1
+ t>°°
-g Ue\
C

Q 7777 C=F h \us


7777
r\j RA
° 7T7T /?3
©
X
£ FIG. 10.31.
CL
O

P10- 10. Filtre actif du deuxième ordre


Dans le filtre actif représenté sur la figure 10.32, les résistances R\ et R2 sont égales à 2, 2 kfl et
les capacités C\ et C2 à 470 pF et 1 nF respectivement.
1. En appliquant le théorème de Millman au point A , situé entre les deux résistances, et au point
S de sortie de l’AO, établir l’expression de la fonction de transfert H{j(o) du montage.
352 1 0. Filtres actifs

C2

*1 R2
+ 0°°
,4 s
Ue

7777
Ci Us

7777

FIG. 10.32.

2. Montrer que cette fonction de transfert est bien décrite par la fonction suivante :

1
H(x) =
1 — x2 + jxjQ

dans laquelle x est une fréquence réduite, rapport de la pulsation (o du signal d’entrée sur une pulsation
caractéristique (Oo que l’on exprimera en fonction de R\ , R2 , C\ et C2 , et Q un facteur que l’on
reliera à &>o , Ci , R\ et R2 . Calculer (OQ , la fréquence /o correspondante, ainsi que Q .
3. Étudier le sens de variation de |7ÿ(jc)| . Tracer les diagrammes de Bode (gain et phase) du filtre
ainsi constitué, en fonction de X = lgx . Quelle est la nature du filtre ?
4. Retrouver la nature de ce filtre à l’aide de considérations uniquement qualitatives.

P10- 11. Sensibilité d’un filtre actif (®)

Dans la structure du filtre actif de la figure 10.33, les deux condensateurs ont des capacités de
même gamme, égales respectivement à (3C et yC .
1 . Établir la fonction de transfert H(j(o) du montage.
2. Quelle est l’expression de la fonction de transfert H(jx) , dans laquelle x est la fréquence réduite
de référence celle définie par RCùJQ = 1 ? En déduire le facteur de qualité Q du montage.
3. Estimer l’erreur sur le paramètre Q due à l’erreur de précision de la capacité yC , y variant de
-g 1 % avec la température.
c
Q
4. Même question lorsque varie de la même quantité. Conclure sur la structure du filtre.
r\j
° pc\ [>oo
©
R_ E
2 A
+ US
CL R
O Ue
7777
7777
7777

FIG. 10.33.
11
Oscillations couplées en électricité

L’étude des régimes transitoires (cf. chapitre 4) a permis de montrer qu’un système linéaire, d’ordre
supérieur ou égal à deux, pouvait présenter, en régime libre, des oscillations qui, sauf entretien, s’amor¬
tissaient au cours du temps.
Il arrive que deux ou plus de ces systèmes, susceptibles d’être le siège d’oscillations indépen¬
dantes, entrent en interaction ; ces systèmes oscillent encore, mais différemment, avec des propriétés
qui dépendent de leurs caractéristiques, ainsi que de la nature de cette interaction. Les oscillations sont
alors dites couplées.
On rencontre souvent le couplage d’oscillateurs en physique, par exemple en mécanique (cf. Mé¬
canique) et en physique quantique (cf. Quantique).
Nous nous proposons d’étudier le comportement des circuits linéaires couplés, en commençant par
l’analyse de deux circuits couplés, puis en l’étendant aux systèmes constitués de N circuits identiques.

. — CIRCUITS COUPLÉS EN RÉGIME LIBRE


Dans le système représenté sur la figure 11.1, deux circuits électroniques oscillants interagissent
par l’intermédiaire de la capacité Cn d’un condensateur de couplage ; C\ et Ci sont les capacités,
L\ et L,2 les inductances, r\ et rj les résistances des bobinages des deux circuits respectivement. Les
pulsations propres de ces circuits en l’absence d’interaction sont bien connues :
'

1/2 1/2
Q
IM

S
ù)\
-ta et o)
2 =
1
L2C2
Le générateur parfait, présent dans le circuit 1, sert à exciter les oscillateurs. La période T du signal
qu’il fournit est très grande devant les périodes propres T\ =2TT/(0\ et T2 = 27T/&>2 des circuits :

2 T » Ti et T » T2
à
Si l’impédance Zn de la capacité C12 est très inférieure à la plus faible des impédances dans le cir¬
cuit, le condensateur de couplage est équivalent à un simple fil de connexion, les deux circuits sont
indépendants.

--
Les équations qui régissent ces circuits sont alors les suivantes, avec des notations explicitées sur
la figure :
d i] d2 U\ 1 d«i 2 2
“l +D*'l + L\ —— = ue soit , , H--- - 1- (o] «i = œ] ue
dt d t2 T 1 dt
354 11. Oscillations couplées

puisque u\ = q\/C\ , i\ — d q\ / d t , T\ — Li //?j , et :

dh d2 «2
«2 + fih + L2 —- =0
dt
soit
dt2 +—
T2 dt + M2 = 0

puisque, de façon analogue, uj = <72/ÿ2 > h = dÿ/df , T2 = L2/R2 Précisons que les intensités i'i
et 12 sont orientées vers les armatures des condensateurs de charges respectives q\ et g2
Dans la suite, nous supposons que chacun des deux systèmes présente une réponse libre pseudo¬
périodique.
«n ML, MLZ Mr2

il
M12
til,
T M2 h T
Ue ru
FIG. 11.1.

. . — Oscillations libres du circuit 1 en l’absence de couplage


11
Établissons, en l’absence de couplage entre les deux circuits, le lien entre la réponse du circuit 1 à
des signaux carrés et la réponse que ce même circuit fournit en régime libre (cf. chapitre 4).

a) Réponse en régime libre

Remplaçons la source de tension par un interrupteur que l’on ferme à un instant pris comme origine.
Si le condensateur 1 est initialement chargé, le circuit est le siège d’oscillations libres de la charge q\
du condensateur et donc de la tension à ses bornes. On sait que la réponse de ce circuit, en régime libre,
se met sous la forme (cf. chapitre 3) :

«1,lit) = A/exp(rj t) + B,exp(r2t)

---
où ri et r2 sont les racines complexes de l’équation caractéristique :
ri
c
Q r~ H
T1
h oî\ = 0
r\j
° Les constantes Ai et B/ sont déterminées par les conditions initiales sur la tension et sur l’intensité sont
© les suivantes : u\ (0) = UQ et M(0) = 0, précisément par le système linéaire d’équations algébriques
suivant :
£ Ai + Bi = «0 et ri Ai + r2 Bt = 0
CL
O
issu des expressions générales précédentes de u\j(t) et i\j(t) = Cdu\j(t)/ dt, à t = 0 . On en déduit
aisément :
Az =
1
«o et Bi = 1 —
~r\/r2
M0
l-n/r2 r,/r2
Ainsi, une première méthode d’obtention des oscillations libres d’un circuit consiste à charger d’abord
le condensateur, le circuit étant ouvert, puis à fermer ce dernier à un instant pris comme origine des
oscillations.
Oscillations couplées 355

b) Réponse indicielle

Réintroduisons la source de tension dans le circuit. Elle délivre une tension échelon ue = EY(t) .
Si le condensateur 1 est initialement déchargé, la réponse indicielle du circuit a pour expression :

«1,«(0 = Ai exp(rit) + Bj exp(r2f) + E


Comme précédemment, les constantes A, et fi, sont déterminées par les conditions initiales sur la
tension sur et l’intensité du courant :

Ai + Bi = —E et r\ Ai + r2 fi, = 0
d’où:
Ai = — 1
-n/r2
E et fi, -- nh-E
1 -n/r2
En comparant la réponse indicielle à la réponse en régime libre pour laquelle le condensateur 1 est
initialement chargé sous la tension u\ (0) = E , on voit aisément que A, = -A/ et fi, = —fi/ . Les deux
réponses sont donc liées par l’équation :

Ml,,-(f) = E - wi,/(f)

c) Réponse à une tension carrée

La source de tension délivre maintenant des signaux carrés, symétriques, d’amplitude E et de


basse fréquence, de sorte que le régime établi soit atteint à chaque alternance. Le passage d’une alter¬
nance négative à une alternance positive modifie les conditions initiales selon :

Ac -)- Bc -f E — —E et ri Ac -(- r2 Bc — 0

d’où :
1
Ac = - 1 2E et Bc =
~r\/r2 - fi jri
On voit que :
Ac = —2Ai et Bc = —2fi,
Par conséquent, la réponse du système à la transition de l’alternance négative vers l’alternance positive
est reliée à la réponse en régime libre par l’équation :

Q
IM = E-2uh,(t)
S
Par un raisonnement similaire, on obtient, pour la transition de l’alternance positive vers l’alternance
négative :
uZ/,) = 2ul,l(t) -E
à
Il en résulte qu’une méthode d’obtention des oscillations libres d’un circuit (cf. chapitre 3) consiste
à utiliser comme source de tension, des signaux carrés, de fréquence assez basse, afin que ces der¬
niers se comportent comme une succession de signaux échelons. L’évolution de la tension u\ aux
bornes du condensateur, observée sur un oscilloscope, s’identifie alors, à un facteur multiplicatif et à
une constante additive près, à la réponse libre de la charge q\ du condensateur, avec pour conditions
initiales : q\ (0) = qo et dqj df(0) = 0 . Cette seconde méthode est préférable sur le plan expérimen¬
tal, car plus simple à mettre en œuvre.
356 11. Oscillations couplées

1.2. — Équations des circuits couplés en l’absence de résistance


Intéressons-nous aux oscillations libres du système des deux circuits oscillants, couplés par la
capacité C12 . La source de tension est remplacée par un interrupteur que l’on ferme à l’instant pris
comme origine. Le condensateur 1 porte initialement la charge q\ (0) , le condensateur 2 la charge
; quant au condensateur de couplage, il est initialement déchargé.
Supposons que les résistances du circuit soient négligeables ( Ri « 0 et R2 « 0), ce qui simplifie
considérablement l’analyse sans la modifier qualitativement.
La loi des mailles appliquée aux deux circuits donne respectivement (Fig. 11.1):

di'i |-wi2 = 0 soit. d2 U[


u\+L\—d—t
L\Cy , + U\ + U\2 = 0
d t~
et :
d/2 d2 112
«2 + Li—d 1— — «12 = 0 soit ,,
L2C1 dr
' + U7 — U\2 = 0
car i\(t) — C\du\/ d t , /2(f) — C2d«2/ d t et «12 = qn/C\2 .
Comme i\2 = i\ — h = dq\/ dt — d <72/ d r , il vient, en intégrant, compte tenu des conditions
initiales :
<712 = <7i (0 - <7i (0) - <72(0 + <?2 (0)
Le système d’équations couplées devient alors :

, d2qi fl 1 \ 1
c12
d2q2 I 1 I q2(0) - gi(0)
T
Ll~df +
4.
c2 + cT2 q2~ÿ C\ 2
Il présente un second membre constant qui ne dépend que de la charge initiale des condensateurs. Notons
que ce second membre, au coefficient C12 près, s’identifie à la charge de la portion du circuit isolé
des générateurs. Il est judicieux d’introduire les charges d’équilibre q \,e et q2,e correspondantes à la
solution particulière du système. Ces charges sont celles des condensateurs 1 et 2 que l’on obtiendrait
à l’équilibre en présence de résistances. En effet, dans ce cas, la dissipation d’énergie par effet Joule
conduirait à la disparition de la solution des équations sans second membre.
Ces charges à l’équilibre satisfont aux équations suivantes :
Q
CM
I I I <?ÿ (0) -<72(0) I I I <72(0) ~
<7. (0)
â + Q~2 q2’e~Q~29l’e =
S et
Q+Ô~2 qÿ~Q~2q2’e- C|2 C, 2

La résolution de ce système donne, après simplification :


2
à c, c2
9i,i = MO) -tt(0)] et q2,e = Mo) - Mo)]
Ci + C2 + C12 Ci + C2 + C12
Notons que, si le système n’est pas dissipatif, les charges d’équilibre correspondent à des solutions
jamais atteintes. Dans la pratique, il est naturel d’introduire les écarts Q\(t) et (MO des charges des
condensateurs, par rapport aux charges d’équilibre :

Q\ (0=9i (0 - 9i,« et (MO = 92(0 - 92,«


Oscillations couplées 357

Le système d’équations devient alors homogène et s’écrit :

d2 Q\ 1 1 1
d t2
ôi- 02=0
L\C\ L\C\2 L\Cn
et

d2 02 1 1
d t2 + L2c2 L2Cn
02
L2C\2
=0

Cette démarche est comparable à celle adoptée en mécanique pour l’étude de deux masselottes reliées
par des ressorts (cf. Mécanique). Dans ce cas, les variables adaptées sont les écarts des masselottes par
rapport à leurs positions finales.
Si l’on modifie les charges initiales des condensateurs, seules varient les charges d’équilibre. L’in¬
troduction des écarts de charge conduit donc aux mêmes équations, quelles que soient les conditions
initiales.

.3. — Nature des oscillations


On résout le système précédent d’équations différentielles en cherchant des solutions oscillantes
de formes complexes :
Qx— A i exp(j£ït) et Q2 — A2 exp(/fit)
fi étant un nombre réel. En injectant ce type de solution dans les équations différentielles, on obtient
le système suivant de deux équations algébriques :

(~n2Li + è+cb)A'"ckA2 =

— + (_n2i.2 + ± +
1
C12
Ai = o

Les solutions en O2 ne présentent de l’intérêt que si les amplitudes A\ et A2 sont différentes de zéro ;
aussi le déterminant de leur coefficient doit-il être nul, ce qui fournit l’équation caractéristique suivante :
2
fi~Li +
Ci Cl2 (-n2L2 + c2 + c12 1 1
c12
=0

Q En divisant par L|L2 et en développant, on obtient l’équation du deuxième degré en fi2 suivante :
CM

S 1 1
fl4 fl2 + (o\ + L2Ci2 +7r <°2 + <A<ÿ2
L2c12 JJ
-
7 r - 0
L\C\2
2 laquelle admet toujours deux racines réelles et positives O2 et
à fÿ ; nous envisagerons plus loin le cas
singulier où l’une des racines est nulle.

Remarque : Avec un couplage négligeable (Z|2 = 0 soit Cj2 infini), on devrait retrouver pour fl les
deux pulsations propres des circuits. C’est bien ce que l’on obtient à partir de l’équation
réduite :
fl4 — fl2 (û>2 -f- û)2) “b <t>2û>2 — 0
qui admet effectivement comme racines fl2 = coj et fl2 = a>\ .
358 11. Oscillations couplées

La solution générale du système différentiel est une combinaison linéaire de solutions complexes
de la forme exp(jQ\t) , exp(— jilit) , exp(jfl2t) et exp(—jCl2t) . Par conséquent, elle s’écrit :

Q\ = An cos(D,\t + (j)\) + A12 cos(fÎ2t + 02) et Q2 = A21 cos(fl]t + <f>\) + A22Cos(fÎ2t + 02)

le premier indice des termes d’amplitude étant relatif au circuit 1 ou 2 et le second à la pulsation Il|
ou Ü2 • H vient donc, en condensant l’écriture :

2 2
Q\(t) = + (f)p) et Ô2O) = A2p cos(flpt + (f>p)
p=1 p=1

Les amplitudes A\p et A2p ne sont pas indépendantes, puisque suivant la valeur de 0/; leur rapport
vaut, d’après le système algébrique précédent :

+ c, + l et = -n +1
A\ A 12 C,

Finalement, Q\ et Q2 ont pour expressions respectives :

2 2
Q\ (t) = cos(ftpt + <f>p) et Q2{t) = BpA\p cos(ilpt + <ftp)
p= 1 p=1

Les conditions initiales, au nombre de quatre :

C,
<2i(0) = ?i(0)-tfi,e = ?i(0)- MO) -<72(0)]
c, + C2 + C12
(MO) = 92(0) - q2,e = q2(0) -
C2 [92(0) - <71 (0)]
Ci + C2 + C12

d <71
“7T(°) =
d/ dr
=0 « 0) = =0

permettent de déterminer complètement les constantes A\\ , A\2 , <f>\ et (f>2 , selon :
Q
CM A\ \ cos0i A i2 cos (f>2 = 8.(0) An sin0i + A\2 sin02 = 0
S B{A\icos(/)i + B2Ai2cos<f>2 = 02(0) fiiAn sin0i + Z?2Ai2 sin02 = 0

En substituant, dans les deux premières équations, les expressions de sin <ft\ , sin <ft2 , cos (ft\ et cos cf>2 ,
? obtenues à l’aide des deux dernières, on trouve :
à
Ai2sin02 (fii — B2) = 0 AI2COS02 (fil ~B2) = <2.(0)Bi -e2(0)
An sin 0i (B2 — Si) = 0 An cos 0i (fi2 — fii) = Ôi(0)fi2 — Ô2(0)

On obtient alors les constantes :

6i(0)fi2-Q2(0) Qi(0)fii -82(0)


An = A12 = — 01=0 02=0
B2-B1 fi2 B|
Oscillations couplées 359

1.4. — Étude complète d’un système symétrique


Le cas symétrique, pour lequel L\ = L2 = L et Ci = C2 = C , est très important car le couplage
des deux oscillateurs est alors maximal. Comme (o\ — ù)\ — (üQ , l’équation caractéristique devient :

H4 2fï2
-
+ + "o + —®

de racines :
2
ti\ = (ol et n2 = û>j) + LL
TF~12

fli et fli étant les pulsations propres du système. Comme, dans ce cas :

B\ = -£ï\LCn + +1= 1 et B2 = -VL\LCn + + 1 = -1


C C
il vient :
Q\{t) = An cos(fï|/ + (f>i) +Ai2Cos(02t + (f>2) et Qi{t) = An cos(fl]t + (f>x) — Ai2 cos(0,2t + (f>2)
Avec les conditions initiales, Qi(0) = Qo , Q2(0) = 0, [d(?i/dt](0) = 0 et [àQ2/ àt\(QÎ) = 0, on
obtient :
B2
An = Qo =1 A12 = — Qo =1 <t>1=0 <f>2 = 0
B2-BX B2-BX
La solution précise est donc :

QI =
Y [cos(ftir) + cos(fi2t)] Q2 =
Y [cos(fl,0 COS(fl2t)]
— et — —

Ainsi, l’évolution des charges Q\ et Q2 «’est pas harmonique, mais une combinaison simple de deux
oscillations harmoniques (Fig. 11.2).

ÔiO) (h{t)

c
o T
Q
rxj
°
© FIG. 11.2.

£ Notons cependant que leur somme Q\ + Q2 et leur différence Q\ — Q2 évoluent, elles, harmoni¬
CL
O
quement avec les pulsations respectives Oi et fl2 :

Q\ + Qi = ôocos(ftif) et Q\-Q2 = QO cos(fl2t)

Exemple : avec L = 100 mH , C = C]2 = 1 fxF et un condensateur initialement chargé sous 5 V ,


on obtient :
n, n2
q0 = 5 |AC /i = et fi = Yÿ. - 870 Hz
360 11. Oscillations couplées

1.5. — Écriture matricielle


On pourrait écrire les équations différentielles du système sous une forme matricielle plus conden¬
sée. En effet, si l’on note d’une part [Q] et [A] les matrices colonnes des charges et des amplitudes,
d’autre part [L] et [C-1] les matrices carrées des inductances et des inverses des capacités :

[Q] = [L] = L\
0
rr-.i
1
[1/C, + 1/C,2 -1/C,2
0 bj -1/C.2 1/Ci + 1/C, 2
le système d’équations différentielles s’écrit :
d2
+ [<rl][Q] = [o]
Le vecteur colonne solution, d’expression :
A,
[Q] = exp(jSït)
lA2.
donne, une fois injecté dans l’équation précédente, (— [L]fl2 + [C 1
]) [A] = [0] , ce qui entraîne, puisque
[A]ÿ0 ;
det ( — [L]fî2 -(- [C *]) — 0
On obtient ainsi, sous une forme concise, l’équation caractéristique donnant les deux pulsations propres.
On en déduit alors la relation entre A, et A2 , pour les deux pulsations propres, à l’aide de l’équation :
—L,II2 + 1/C, + 1/ C,2 -1/C,2 A,
= [0]
-1/C.2 -L2O2 + 1/C2 + 1/C,2J [A2.

II. — MODES PROPRES OU NORMAUX DE VIBRATION


. . — Définition
II 1
On appelle modes propres ou normaux de vibration d’un système les modes de vibration harmo¬
nique. Ils sont réalisés pour des conditions initiales particulières qui annulent, dans la superposition des
solutions harmoniques, toutes les contributions sauf l’une d’entre elles. Montrons qu’il en est bien ainsi
sur l’exemple symétrique précédent.

a) Mode 1
Si les condensateurs 1 et 2 portent initialement la même charge, q\ (0) — <72(0) — <70 , et si aucun
Q
CM courant ne parcourt les circuits, il vient, d’après ce qui précède :

S Q\ (0) = <7i (0) - q\,e = go et Q2(0) = q2(0) - q2y£ = qo


Par conséquent :
2
à qo = ,
A, cos (f>\ + A,2 cos 02 go = A,, cos 0, — A,2 cos 02
0 = — 0,A 11 sin 0, — O2A12 sin <f)2 0 = — fl,Ai, sin0,
+ D2A12 sin 02
On en déduit que (f>\ = 0 , <j>2 = 0 , A,, = go et A, 2 = 0 , précisément :

Q\{t) = <70 cos(D,f) et Q2(t) =

Ainsi, l’ensemble oscille, de façon harmonique, à la pulsation fl| . On dit que ces conditions initiales
choisies ont excité la première pulsation propre O, .
Oscillations couplées 361

Pour réaliser ces conditions initiales, on utilise deux sources de tension carrée, synchronisées, basse
fréquence, que l’on insère dans les circuits, comme le montre la figure 11.3a. Les deux sources ayant un
point commun, on peut les obtenir à partir du même générateur.

—| — 0000000 —- '0000000'-
X
0Ô000Ô0 I
II
1

1, L
C12
| L 1
C\2

T e IÿCT
© Tce T e T
Ue ru UeCU ue ru Ue ru

a) Mode symétrique b) Mode antisymétrique


FIG. 11.3.

b) Mode 2

Si les condensateurs 1 et 2 portent initialement des charges opposées, q\ (0) = —#2(0) = qo , et


si aucun courant ne parcourt les circuits, on a, comme précédemment :

fii(O) = 4-1 (0) ~q\,e =qo [l -


2C
2C + C\2
C\2
2C + C\2
qo = Qo

Ql(0) = 42 (0) - q2,e = -40 [l 2C


2C + C12
= -Qo

Par conséquent :

Qo = An cos +A12 cos 02 -Qo = An cos 0i — Ai2cos02


0 = — fliAn sin0i — £l2A\2 sin02 0 = —iliAn sin0i + fl2Ai2 sin02
On en déduit 0i = 0 , 02 = 0 , An = 0 et A12 = 40 , soit :

Q\(t) = Qocos(il2t) et Ô2W = -Q0cos(ïl2t)


-g
c Ces nouvelles conditions initiales ont excité la seconde pulsation propre O2 •

Q
Comme précédemment, on peut réaliser ce jeu de conditions initiales, en utilisant deux sources de
rNJ
tension carrée, synchrones, basse fréquence, incorporées dans les circuits, comme sur la figure 11.3b.
° Les deux sources n’ont pas, dans ce cas, de potentiel commun, ce qui nécessite une tension symétrique.
© On peut, par exemple, utiliser un générateur basse fréquence capable de fournir deux signaux carrés,
de même amplitude, mais en opposition de phase. Il est également possible d’utiliser un inverseur de
£ tension pour produire la tension symétrique à partir d’une même source.
CL
O

. . — Détermination des modes normaux de vibration


II 2

Pour connaître les modes normaux de vibration d’un système, il suffit d’injecter successivement
dans les équations différentielles les solutions de la forme Ai exp(/flr) et A2exp(j£lt) ; on obtient
alors un système d’équations algébriques en A] et A2 dont on annule le déterminant de la matrice
formée par les coefficients de Ai et A2 .
362 11. Oscillations couplées

a) Bobines et condensateur en dérivation

Si le circuit est composé de deux bobines et d’un condensateur montés en parallèle comme le
montre la figure 11.4a, les équations différentielles s’obtiennent aisément, à partir des équations précé¬
dentes, en faisant 1/C\ = 1/Ci = 0 et C\2 = C :

d2 Q\ Qi Q2 d2Q2 Q2-Q1 =Q
| =0 et {
d f- L\C d t2 LiC
Notons que le circuit de la figure 11.4b étant identique, sa mise en équation doit conduire au même
système ; en effet, en appliquant la loi des mailles, on trouve :

, d2ôi , , à?Q2 =. ,d 0,-22 n


L'~ïir +i2“dF" °
„t
e‘
C
équivalent au précédent. Il suffit alors de soustraire la seconde équation à la première, pour retrouver le
même système.

S
MI r “c L2 «2 Ml 'LI L2; U2 Q Uc
S i*12
1 M
42—1 il
a) b)
FIG. 11.4.

Injectons les solutions harmoniques dans le système d’équations différentielles. On obtient les
équations algébriques suivantes :

— — Ai + fl2L2 + — A.2 — 0

-g
c L’équation caractéristique du deuxième degré en fl2 s’en déduit aisément :
Q
rNJ

° n2[n2-èfe+è)]=°
©
d’où les deux pulsations propres :
£ 1/2
CL
O fil = 0 et = E(È*È
La pulsation fli = 0 correspond à un courant stationnaire d’intensité Iç, , dans les inductances. En
effet :
Ô,-Ô2 = 0 d’où et
dt
Le condensateur est déchargé et sa branche parcourue par aucun courant.
Oscillations couplées 363

Avec la pulsation LL , les courants dans les inductances sont en opposition de phase.
Comme :
Mi A22 L\
B1 = et B2 = -—
A\ 1 A12 L2
la solution générale du système s’écrit :

Q\(t) = I0t + A12cos(iV + <h)


L\
et 02(f) =I0t- AI2— cos(n2r + <£2)
L2
Exemple : avec C = 0, 1 pP , L\ = L2 = 50 mH , on trouve : /2 = n2/(27r) «3,2 kHz .

b) Circuits couplés par inductance mutuelle


Considérons deux circuits oscillants identiques, couplés par induction (Fig. 11.5). On désigne par
M le coefficient algébrique d’inductance mutuelle (cf. Électromagnétisme). La loi des mailles donne,
en désignant par L et C les valeurs communes des inductances et des capacités des circuits oscillants :

d(Ui+Mi2)
dt
, 61C
_Q et
d(Li‘2 + Mil)
d/
, Q2 _ Q
C
Comme i\ = dQ\/ dt et i2 = dQj/dt, il en résulte, en divisant par L et en introduisant
"0 = U(LC) :

d 2Q, Md2& . d2Q2 Md2Q, 2 .


dF + r"dF+“'oôl_0 et jr+Lÿr+a,°&=0

.î_ri JL_K
>•' X
h*
UCA C uU1 ML2 C ===IMC2
?1 c/2

FIG. 11.5.

Les modes normaux de vibration se déduisent des deux équations algébriques obtenues en cher¬
c chant des solutions de la forme Q\ = A\ exp(/flr) et Qi = A2 exp(jClt) . Il vient :
Q
rxj (ÿ-H2)A, - jiï2A2 =0
°
© -ÿn2A, +(a>l-tf)A2 =0

£ L’équation caractéristique, du deuxième degré en fl2 , est donc la suivante :


CL
O

- H4 - 2<ÿfi2 + co40 = 0

Il en résulte les deux pulsations propres :

o _ (ol±ù)% [1 - (1 -M2/L2)\ 1/2


1 — M2 /L2
364 11. Oscillations couplées

d’où:
ù)0 Ù)Q
a, = et fl2 =
s/\ + M/L v7! -M/L
Lorsque les circuits sont découplés, il ne reste alors plus qu’un seul mode correspondant aux pulsations
propres fl| = fl2 = co0 des deux circuits identiques séparés.

. . — Coordonnées normales
II 3

a) Définition

Rappelons l’équation différentielle du deuxième ordre caractéristique d’un oscillateur harmonique


(cf. chapitre 3 et Mécanique) :
d3

où q désigne la charge du condensateur dans l’oscillateur électrique.


Lorsqu’un système est constitué de deux oscillateurs harmoniques couplés, et plus généralement
de N oscillateurs harmoniques couplés, on peut se demander si, pour faciliter l’étude, il ne serait pas
possible de trouver un ensemble particulier de coordonnées pour lequel le système se comporte comme
deux ou N oscillateurs harmoniques indépendants.
Les coordonnées normales d’un système de N oscillateurs électriques couplés sont les N coor¬
données indépendantes {X,} telles que l’énergie du système puisse être mise sous une forme canonique
caractéristique de l’énergie d’un ensemble de N oscillateurs harmoniques indépendants :

= £ï(l7),+ 5flW
1=1
X 7

Pour un système à deux degrés de liberté, cette énergie s’explicite selon :

£em — 2

Q
CM Remarque : Notons que X, n’est pas homogène à une tension, une charge ou une intensité, mais au
produit de la racine carrée d’une énergie par une durée.
S
b) Système symétrique à deux degrés de liberté
? Pour le système symétrique étudié précédemment, la recherche des coordonnées normales est par¬
à ticulièrement simple, car les charges Q\ et Qj n’évoluent pas de façon harmonique :

Qo Qo
Q 1 (t) =
Y + cos(n2f)] et Q2(t) =
Y [cos(fV) cos(02r)]
-

On voit que leur somme et leur différence, elles, oscillent harmoniquement :

Q+(0 = Qi+Qi = Ôocos(Oif) et g_(f) = Q\ -Q2 = Q0cos(n2t)


Oscillations couplées 365

Pour trouver de façon précise les coordonnées normales, exprimons la forme canonique caractéris¬
tique de l’énergie électromagnétique en fonction de Q+ et Q . Puisque Q\ = (Q+ + Q-)/ 2 et
Qi = {Q+ — Q-)/2 » ü vient :

+ Sm avec
1 Q\
£e — 2 C , 1 Q\C , HQy-Qi)2
2 2Cl2
=
Q\
4C 4C
2
ô2_
2C\2
et :

En introduisant les carrés des pulsations propres fl2 = (OQ et fi, = û>Q(1 + 2C/C\2) , on obtient :
2

&em
L (d Q+\2 L (d Q\ + + soit £em = Ys\(Ûfî)
4 \ dt J 4 \ dt J i=l
' 2
en fonction des coordonnées normales X\ et X2 :
1/2
(Qi - Qi)

Évidemment, X\ et X2 n’ont pas la dimension d’une charge électrique.

c) Système asymétrique à deux degrés de liberté


Lorsque le système est asymétrique, la recherche des coordonnées normales est considérable¬
ment facilitée par l’utilisation du calcul matriciel (cf. annexe 1). Nous avons précédemment montré
que l’équation différentielle d’évolution du système se mettait sous la forme :

d2

En introduisant les matrices :

[L]~l _ If* 0
et [rc] = [L]-1[C-1] =
(LiC|) 1 + (L1C12) 1
— (ÿ-1C12) 1

0 Lj — (L2C12)-1 {L2C2)~X + (L2C|2)_I


T3 le système différentiel donne :
C d2
Q fp[Q] + [Tc][Q] = [o]
CM
Recherchons les modes propres en y injectant une solution harmonique :
S
fA
[Q] = = [A] exp (/Of)
M.
2 On est conduit à :
à 1 0'
([rcl-lî2[/])W = [0] avec [/] = 0 1
ce qui s’écrit aussi :
[rc][M]=n2[A]
Sous cette dernière forme, les carrés des pulsations propres fi2 apparaissent comme les valeurs propres
À, de la matrice [r c] ; les vecteurs colonnes [A] correspondants sont les vecteurs propres [V,] associés
(cf. annexe 1).
366 11. Oscillations couplées

On trouve ces derniers en remplaçant fl par O, dans le système d’équations algébriques. La


solution générale du système s’exprime alors sous la forme d’une combinaison linéaire des vecteurs
propres. On a donc en notation réelle, puisque [V,] exp (±/fïf) est solution (cf. chapitre 3) :

[Q]{t) = Wi] cos (fl|t + <fa) + [V2] cos (ü2t + 02 )


avec :
I 1
[Vi]=A„ et [V2 \=An\p2
A
Effectuons le changement de base qui permet de rendre la matrice [Fc] diagonale. Pour cela, on
construit la matrice de passage [P] en disposant en colonnes des vecteurs proportionnels aux vec¬
teurs propres [V,] . On obtient :

i r
M= Pi fi2
et [D]

puisque les éléments diagonaux de [D] sont les valeurs propres de [Fc] .
La matrice diagonale [D] et la matrice de couplage [rc] sont reliées par l’équation
[D] = [P]-1 [rc][P] . Écrivons le système d’équations dans cette nouvelle base. En notant [X] le vec¬
teur colonne des nouvelles coordonnées, on a :

d2
IQ] = MM Pc] = MW et + [P][fl][P]-'[P][X]=0
1
La multiplication matricielle à gauche par [P] conduit à :

d2
+ [D][X] = [0]
ce qui donne, en explicitant :

-0
“d7r + °2X2 - 0
et

Dans la nouvelle base, les équations sont découplées, c’est-à-dire indépendantes l’une de l’autre. On re¬
trouve l’énergie électromagnétique en multipliant respectivement ces équations par dXi/dr et d X2/ d t
Q
et en les ajoutant :
IM x,Xi + fijxA + x2x2 + nÿx2x2 = o
S soit :
d £em „
—-— = 0 avec
2 d/ v
i=i '
à
On vérifie ainsi que les nouvelles variables X, sont bien les coordonnées normales du système.
Cette méthode s’applique aussi à des systèmes comportant N oscillateurs harmoniques. La dimen¬
sion de la matrice [Fc] est alors N x N . L’analyse du problème se résume au calcul des valeurs et des
vecteurs propres d’une matrice. Cet aspect technique est important, car commun à tous les domaines de
la physique linéaire. Le recours à la simulation, et plus exactement à des méthodes informatiques de dia¬
gonalisation de matrices, est souvent incontournable si les oscillateurs couplés ne sont pas identiques et
en nombre supérieur à deux.
Oscillations couplées 367

Exemple : la figure 11.1 représente des circuits couplés, dont les valeurs sont les suivantes :
Ci = 2 |xF, Ci = 3 p.F, C\2 = 2 |xF, L\ = 250 mH, L2 = 500 mH. En utilisant comme unité
de capacité le |xF et d’inductance le henry, on trouve :

2+2 -2 4 -2
Fc] = -I 2/3 + lj [-1 5/3
ce qui donne après calcul des valeurs propres et vecteurs propres :

Ai = D2 = 1 À2 = = — [V|] =
1
1/3
[VT\ = [. 3/2
1
[P] =
I
-1/3 3/2
1

[P]-1 _ [9/11 -6/11] Xi = — Q\ — — Qi et X22 — — Q\ +— Q2


[2/H 6/11 J Hÿ1 uU2 uU2

III . — MODES DE COUPLAGE


III. 1. — Différents types de couplage
a) Couplage capacitif

Dans l’exemple des circuits couplés du montage introductif (Fig. 11.1) ou du montage simplifié de
la figure 11 .4, le couplage était assuré par un condensateur. On dit que le couplage est de type capacitif.
Rappelons que dans ce cas, les équations associées étaient les suivantes :

d2 Q\ Qj-Qi d2 62 62-61
| =0 et 0
d f- L\C dt2 L2C
soit, matriciellement :
d2 (L,C)-‘ —{L\C)~
jp_\Q\ + trc][ô] =0 avec [rd =
-(L2C)~ 1
(I2C)-1
b) Couplage inductif
Dans un couplage inductif ou magnétique, les deux oscillateurs interagissent par l’intermédiaire
d’un transformateur sans noyau de fer; c’est le circuit de la figure 11.5. Les équations relatives à ces

-- --
circuits s’écrivent :
Q
CM
LC
7 Q\
. MC
d2_Q2,n_a
—h Q[ — 0 , LC-
et
Trÿ2Q2
. wÿdÿÔi
MC — ,—I- Qi — 0
S d t2 d t27 d t2 d t2

soit, matriciellement :
2
à d2 LC -MC
+ [<2] = [rj =
° avec
-MC LC

Notons que cette dernière équation peut être mise sous une forme similaire à celle relative au couplage
capacitif, en la multipliant matriciellement à gauche par la matrice inverse [T/,]-1 :
d2
jÿ[2] + [rt]-'lQ] = o
368 11. Oscillations couplées

c) Couplage résistif

Sur la figure 11.6, on a représenté un système de deux oscillateurs liés par un couplage résistif. Les
équations différentielles se mettent sous la forme suivante (cf. Exercices) :

[ô] + [r*]— [g] + ù>1[Q] - o


La dérivée d’ordre un, supplémentaire, est à l’origine d’un facteur d’amortissement dans la solution.

“U
mm—
L L
9i
«c,i - C R UR C - «C, 2
<72

FIG. 11.6.

III 2. . — Facteur de couplage


L’influence du couplage entre deux oscillateurs est maximale lorsque les deux oscillateurs en in¬
teraction sont identiques. Ainsi, pour deux circuits couplés par inductance mutuelle, le couplage est
maximal pour un système symétrique. On a vu que les pulsations propres s’écrivaient :
(OQ
1/2
&>0
O, = et fl2 = (1 -M/L)1/2 avec o=
(o
(1 + M/L)1/2 LC
Le couplage sépare les pulsations il| et H2 , de part et d’autre de OJQ .
On appelle facteur de couplage de deux oscillateurs harmoniques, de même pulsation propre, le
nombre sans dimension x qui permet d’exprimer les pulsations fl] et fl2 sous la forme symétrique
suivante :

M
il, = n0(l - x)l/2 et H2 = fto(l +x)X/2 avec Ho = (OQ - et
*=T
Si x est voisin de 0 ( M <C L ), le couplage est lâche ; si x est voisin de 1 ( M w L ), il est serré.
-g
c
Q
III 3. . — Analogie mécanique
r\j Il existe de fortes ressemblances entre les circuits électriques et les systèmes mécaniques (cf. Mé¬
° canique). Ainsi, les systèmes mécaniques à couplage élastique, par inertie et par frottement, sont res¬
© pectivement analogues à des circuits à couplage capacitif inductif et résistif.
•M

£
CL
O
IV . _ SYSTÈME DE DEUX CIRCUITS COUPLÉS EN RÉGIME FORCÉ
Insérons dans un circuit composé de deux oscillateurs électriques couplés, tel que celui de la fi¬
gure 11.7, une source de tension sinusoïdale u(t) = um cos(wt) , et intéressons-nous au régime éta¬
bli, lorsque l’influence des conditions initiales a disparu (cf. chapitre 4). Il est alors naturel de choisir
un état initial de repos où les condensateurs sont déchargés et les courants nuis : les charges d’équi¬
libre sont alors nulles, et les écarts de charge introduits en régime libre s’identifient aux charges portées
par les condensateurs en régime forcé.
Oscillations couplées 369

Ur,l UL,\ UL,2 “r,2


1-ÿ0000000
r\ U 1-2 ri

«c,i — Ci c2 Mc-2
<72

eUer\j
i
FIG. 11.7.

IV 1 . . — Équations différentielles
Les équations différentielles s’établissent aisément; il suffit d’ajouter aux équations de base ini¬
tiales un second membre à la première équation. Il vient, après simplification :

d2<?i 1 dq\ (o2 ~~q2 = ~r~ cos(a>t)


d t2 ri dr Cl2 U
d2g2
d t2
1 dg2
T2 d t (‘ + È) <72 - *>27ÿ-<7I
C.2
= 0

où (Oi = (L,C,) ’/2 et 0)2 = (L2C2) 1//2 sont les pulsations propres des deux circuits avant couplage.
Évidemment, les termes d’amortissement dus aux résistances sont proportionnels aux dérivées premières
de qi et q2 .

IV 2 . . — Amplitudes complexes
Comme pour les systèmes forcés à un seul degré de liberté, cherchons des solutions complexes de
la forme :
q{ (?) = A, exp {juif) et q2(t) = A2 exp(jtot)
A, et A2 désignant des amplitudes complexes de charges électriques.

-d a) Système non amorti


c
Négligeons les amortissements en faisant ri = T2 = 00 dans les équations différentielles. Leur
Q
rNJ
suppression ne change rien à l’analyse ; elle s’exprime simplement par une amplitude des oscillations
qui peut atteindre une valeur infinie. Les équations se transforment en équations algébriques :
°
©

2
+ (O2 + —1 —
*°ÿCi2~2 u
~
um et + (ÿ—M2 + (i>l + Â2 = 0
CL
O On en tire :

(-Ù)2 + (Q22 + 6>ÿC2/CI2) Um/Li


4 = (-<O2 a)] (I)]C\/C\2) {-(O2
+ + + \ + ÛÿC2/C)2) - (i)2h)\C\C2/c\2
(s)

et :
(<*>2C2/Cj2) Um/Lj
A2 — (-û)2 (*>] ù)]C\/C\2) (-(O2
+ + + <o\ + b)22C2/C\2) ~ (à\(s)22C\C2lC\2
370 11. Oscillations couplées

Les amplitudes complexes A, et A2 sont réelles et deviennent infinies lorsque la pulsation d’excita¬
tion (o est égale à l’une des deux pulsations propres fii et fl2 solutions de :

( — (o2 -\- (o\ 4" iiî\C\ jCyi} ( — ù)~ <w2 -\- C\2ÿ — oiÿoÿC \C2 / C22 = 0
C’est le phénomène de résonance pour un système à deux degrés de liberté (cf. chapitre 3).
Le rapport des amplitudes complexes des oscillations est évidemment réel et du signe de :

((o22C2lC\2)um/L\
¥
â\
= B(û>) =
—ù)2 +
û>2 + 0)\C2/C\2
Comme le rapport des amplitudes complexes des oscillations est du signe du dénominateur X((o) ,
introduisons ce dernier dans l’équation aux valeurs propres du système. Il vient :

Cj 2 _0
C\2
+ - off (o2
Étudions le signe des solutions réelles X| = X(fti) et X2 — X(fl2) de cette équation. Puisque le
produit des racines est négatif ( X|X2 = — a>\ <w2Ci C2/Cÿ2 ), l’un des modes correspond à des oscillations
en phase des deux circuits et l’autre à des oscillations en opposition de phase. Le premier est le mode
symétrique, le second le mode anti-symétrique.

b) Système amorti
La prise en compte de l’amortissement, c’est à dire des phénomènes dissipatifs, modifie le système
d’équations algébriques selon :

-ÿA,+ ' .£t>C2<W?


C,2 h2+i—2 à.2 = 0

d’où :

( — ù)2 + jù)C20)2/T2 + ù)2 + <W2C2/Cl2) U,„/L\


AI = (—ù)2
+ jù)C1ù)2 jT\ + (t)\ + (t)2C\ /C\2){ — à)2 + jù)C2(02/T2 + (O2 + ’tÿCj/Cyi) — 1/(LIL2CJ2)
et :
Q
CM
(i)2(o2C\C2um/C\2
S A2 = {-(O2 j(i)C\(t)2/T\ (i)\ ù)2XC\/C\2) {-(O2 j(oC2<o\/T2
+ + + + + <w2 + W2C2/CI2) — l/LiL2Cf2)
Les amplitudes ne divergent plus en ü, et ü2 : elles restent finies. La dissipation d’énergie, toujours
? présente même faiblement dans le système, a donc pour effet d’adoucir les pics de résonance. La repré¬
à sentation graphique de l’amplitude |A,j des oscillations conduit à deux situations :
i) Si le couplage n’est pas trop lâche, la courbe présente deux maxima et un minimum (Fig. 11.8a).
Les maxima se situent au voisinage des pulsations propres Hi et fî2 . Le minimum, appelé anti¬
résonance, se produit pour ü) æ fio .
ii) Au fur et à mesure que l’on diminue le couplage, les maxima se rapprochent et finissent par se
confondre (Fig. 11.8b). Cette situation définit le couplage lâche. L’amplitude des oscillations dans le
circuit 2 s’affaiblit avec la diminution du couplage (Fig. 11.8c).
Oscillations couplées 371

|d,| ld,f ld2|‘

H--
1 h- 0 I o- I
ftl iio (O (O
fto ù)

a) b) c)
FIG. 11.8.

Exemple : en utilisant des bobines identiques d’inductances L\ L2 = 50 mH , de résistances


r\ = ri = 8 fl , des condensateurs de capacités Ci = C2 = 1 |JiF et C12 = 0, 5 p,F , on trouve
expérimentalement :

n, n2 « 1,7 kHz
fi = —— ~ 770 Hz f2 = — — «1,3 kHz
’'°/0
=ÿ
7 et =
277 2TT ’ 2TT

V . — COUPLAGE ENTRE PLUSIEURS OSCILLATEURS


. . — Équations différentielles du système
V 1
Le système représenté sur la figure 11.9 est formé d’une chaîne de N oscillateurs linéaires iden¬
tiques, couplés par capacité ; les valeurs communes des inductances et des capacités sont respectivement
LetC.

il
in— 1 in in+1 iN

L L L L L
——I <7i
~c
qn
c
—— c qn+\ QN-\ 1

-g
c
T! X FIG. 11.9.
Xe
Q
r\j
Appliquons les lois de Kirchhoff aux circuits n et n + 1 , en introduisant les intensités in des courants
° dans les bobines. Si l’on désigne par qn la charge de l’armature supérieure du condensateur n , on
©
trouve :

£
CL
O
.
in —
.
in- 1 H
--
. dqn
;—
d/

d’où, par différence de ces deux dernières équations :


d/
_ qn- 1
~cc— =0 e.
dt C + C
=0

d2 q„
Ld(in-in-l)
d + 2
/
qn
c
_ qn+1
c C
soit
d f- + "0(qn - qn-\ ) - "oCÿi+i - Qn) = 0
372 11. Oscillations couplées

en divisant par L et en introduisant la pulsation propre <y0 = (LC) '/2 , commune à tous les oscilla¬
teurs. Cette équation n’est valable évidemment que pour n tel que :

n—1 >1 et n+ \ N soit 2 n N— \

Une manière de déterminer les modes propres de vibration consisterait à chercher, comme pour
deux oscillateurs couplés, des solutions de la forme exp(/fïr) et à résoudre le système des N équations
algébriques qui en résulte. Cependant la résolution de ce système d’équations différentielles n’est pas
aisée, car la méthode s’avère vite difficile à mettre en œuvre, dès que le nombre d’oscillateurs dépasse
quelques unités. Aussi est-il judicieux de traiter d’abord le cas d’un nombre infini d’oscillateurs, ce qui
permet de retrouver une équation différentielle caractéristique dont la solution est bien connue.

. . — Extension au cas continu : N infini


V 2
Le circuit précédent, dit à constantes de capacité et d’inductance localisées, correspond à une valeur
finie de N.
Lorsque N est infini, le système se comporte comme un milieu continu avec ces constantes ré¬
parties. Les lignes coaxiales sont un exemple de système électrique à constantes réparties. Introduisons
alors la fonction q{x, t) qui remplace qn , et la très faible distance d qui sépare deux condensateurs suc¬
cessifs ; il vient :
- g» _~ [
\dg(x, 01 _~ [ \dq(x, 0]
d dx \ et
dx \ n— 1

ce qui donne, en remplaçant d2 q,,/ d t2 par d2q(x,t)/dt2 :

d2q(x,t) dq{x, t) dq(x, t)


=0
Ôx dx n— 1

Comme :
1
d
dq(x, t)
dx
dq(x, t)
dx n— 1
) d2q(x,t)
dx2
on obtient :
d2q(x,t) d2q{x, t) d2q{x, t) 1 d2q{x,t)
=0 soit =
Q dt2 dx2 v2 dt2
CM
où v = o)d a la dimension d’une vitesse. Cette équation différentielle est caractéristique de la propa¬
S gation d’une onde électromagnétique le long d’une ligne. On montre que la solution a pour expression
(cf. Optique ou Electromagnétisme) :
2
à «<*’'>=ï+('-;)+î-('+î)
q+ et q- étant deux fonctions quelconques des variables t — x/v et t + x/v .
Lorsque les fonctions q+ et q- sont sinusoïdales, on peut les mettre sous la forme complexe
suivante :
q± = A± exp |}fl (t ± —"J j = A± exp(jilt) exp(±jkx)
où k = Cl/v , homogène à l’inverse d’une longueur, est le nombre d’onde.
Oscillations couplées 373

La vitesse v s’exprime simplement en fonction de la capacité et de l’inductance linéiques de la


ligne d’oscillateurs. En effet, si C/ et L/ désignent ces grandeurs, on a :

1 1/2 1/2 1/2 1 1/2


(X)Q = d’où v = O)Q d = d=
LC LiCid2 L,Qd2 L/C/

. . — Modes propres de vibration d’un ensemble d’oscillateurs identiques


V 3
Le résultat précédent suggère de chercher des solutions harmoniques complexes de l’équation dif¬
férentielle :

+ "o(<7» - qn-\) ~ û>o(tfn+i - qn) = 0


qui soient de la forme :
q — A exp(jnd) exp(/fit)
Il vient, en injectant cette dernière expression dans l’équation différentielle :

—fl2 + 2ù)l — a>o[exp(-jd) + exp(/0)] = —fl2 + 2U>Q{\ — cos 6) = —fl2 + ACûQ sin2 f =0

Par analogie avec un milieu à constantes réparties, on peut introduire le nombre d’onde k et la distance
d qui sépare deux oscillateurs successifs, en posant 6 = kd . On en déduit la relation suivante entre fl
et k :

fl = 2ù)Q sin

La relation fl(k) , donnant la pulsation propre fl en fonction du nombre d’onde k , est la relation de
dispersion (Fig. 11.10); notons que deux valeurs k et —k correspondent à une seule valeur de fl .

a
2ùJQ

-d
kd
c
— TT TT
Q
r\j FIG. 11.10.
°
© La solution générale se met donc sous la forme :

£ qn(t) — A+ exp(/fit) exp(—jknd) + A_ exp(/fit) exp(Jknd)


CL
O Ce résultat est analogue au cas d’un milieu infini : il suffit de remplacer le produit nd par une variable
continue x . Comme = 0 et q = 0 , quel que soit t , il vient :

= (A++A_)=0 et qN+i(0)=A+exp[-jk(N+l)d]+A-exp\jk(N+l)d\=0
ce qui implique :

A+ + A_ = 0 et A+ exp \jk(N + 1) d] + A_ exp[-jk{N + 1) d] = 2jA+ sin[k(N + 1) d] = 0


374 11. Oscillations couplées

Les valeurs de k et par conséquent celles de kl qui conviennent sont donc respectivement :

*'=VTïjrf et

p étant un nombre entier. Finalement, q a pour expression, en posant A0 = 2:jA+ :

N ,
\
â.W E/'«sin v
=
p=1 7
expijflpt)

Exemple : le couplage de quatre oscillateurs identiques, harmoniques, de fréquence propre 1 kHz ,


fait apparaître quatre modes normaux d’oscillation :

n, n2 « 1,2 kHz fÏ3 n4 « 1 , 9 kHz


f\ = « 620 Hz fi — fi — «1,6 kHz et /4
27T 27T 27T 27T
Les modes normaux obtenus peuvent ainsi être représentés en fonction du nombre N d’oscillateurs
(Fig. 11.11). Lorsque N devient grand, l’ensemble des modes normaux tend vers un continuum, limite
d’un milieu continu. Des ondes peuvent alors se propager dans le milieu, jusqu’à une pulsation limite,
appelée pulsation de coupure, o)c = 2COQ .

ù)/ù)o
2

î
M
x:
-g 0
c lg N
Q
r\j FIG. 11.11.

°
©
. . — Application à deux oscillateurs identiques
V 4
En imposant N — 2 dans les expressions précédentes, on trouve :
ci
O

O] = 2ù)Q sin = 6*0 et = 2o>o sin = ù)QV3

ce qui correspond bien aux valeurs trouvées lorsque C\ = C2 = C12 = C . Les solutions sont alors :
:
ïjf) = Eÿo sin (npj) exp(jiïpt)
p= 1
Oscillations couplées 375

On voit que, dans le mode 1 :

N/3 exp(/fl t) N/3


9, (0 = Ao i et q2(t) = A0 — exp(/fl, t)
alors que, dans le mode 2 :
/3 N/3
4, (0 =ÿoÿ- exp(jïl2t) et q2(t) = -AQ — exp(jCl2t)
En passant aux notations réelles et en introduisant qo = AQ\/3/2 , on retrouve bien des solutions har¬
moniques, de pulsations propres fli et fl2 :

q\ (t) = qi{t) = a cos(Ü| t) et qx (t) = -qi{t) = a cos(fl2f)

CONCLUSION
Rappelons les points importants.
1) Les grandeurs électriques de deux oscillateurs harmoniques couplés n’évoluent pas de façon
harmonique, mais comme la superposition de deux oscillations harmoniques. Les charges à considérer
doivent être les écarts de charge par rapport à la situation d’équilibre, si initialement les condensateurs
ne sont pas déchargés.
2) On détermine les deux pulsations propres du système couplé en annulant le déterminant des
coefficients qui apparaissent dans le système d’équations algébriques, issu de la recherche de solutions
harmoniques de la forme exp(/fît)
3) La nature des oscillations suggère de rechercher de nouvelles coordonnées qui évoluent au cours
du temps, selon des lois harmoniques indépendantes qui sont les modes propres de vibration. L’analyse
est facilitée par la recherche des valeurs propres et vecteurs propres d’une matrice.
4) Le nombre de modes propres est égal au nombre de variables d’état du système ; c’est ce que
confirme l’analyse de l’ensemble de N oscillateurs identiques couplés.
5) Lorsque les oscillateurs couplés sont soumis à un régime forcé sinusoïdal, on observe, comme
pour les oscillateurs à un degré de liberté, un phénomène de résonance pour des valeurs de la pulsation
excitatrice voisines des pulsations propres du système.
6) Pour un système de N oscillateurs identiques couplés, les solutions sont de la forme :

qn{t) = A exp(jnkd) exp


Q
IM dans laquelle n est le rang de l’oscillateur, d la distance qui sépare deux oscillateurs successifs et k le
S nombre d’onde. La relation de dispersion entre fl et A: est alors la suivante :

2
à
f \{k) = 2ft>o sin (")l
ù)Q étant la pulsation propre de l’un de ces oscillateurs.
376 11. Oscillations couplées

EXERCICES ET PROBLÈMES

Pli- 1. Couplage capacitif


Dans les oscillateurs couplés représentés sur la figure 11.12, les condensateurs de capacités
Ci = C2 = C = 1 p-F ont été chargés sous les tensions respectives U1 = «c,i(0) = 5 V et
U2 = «c,2(0) = -3 V . Le condensateur, de capacité C12 = 0, 1 (±F , est initialement déchargé. L’inter¬
rupteur K , à deux positions, ferme le circuit à un instant pris comme origine des temps. Les bobines,
identiques, ont pour inductances Li = L2 = L = 10 mH .
1. Établir les équations du système reliant les charges q\ , <72 et g12 des condensateurs du circuit.
2. On prend en compte les résistances des fils des bobinages.
a) Calculer les charges des condensateurs au bout d’une durée infinie.
b) Trouver les tensions finales aux bornes des condensateurs, respectivement «i(oo) , «2(00) et
«12(00) .
3. Dans la suite, on néglige les résistances du circuit. À quelles équations satisfont les écarts de
charge Q\ et Q2 aux charges d’équilibre des condensateurs 1 et 2 ? En déduire les pulsations propres
du circuit, ainsi que les modes normaux d’oscillation.
4. Comment évoluent les charges des condensateurs q\ et <72 en fonction de 0 1 , O2 , C , C12 ,
U1 et U2 ? On visualise l’évolution de la tension u\{t) sur un oscilloscope. Qu’observe-t-on? Calculer
la fréquence et l’amplitude des modes.

UL,\ UL,2

— rWSSW — —'MOST M

“Cl __ Cl C12 __ «C12 C2


__ “c,2 C, a 1C2
<7l
h
42
*îo L\
§
L uL

K
FIG. 11.12. FIG. 11.13.
-d
c
Q
rNJ
Pli- 2. Couplage inductif

° Les deux oscillateurs de la figure 11.13 interagissent par couplage inductif. La source électrique
© délivre une tension échelon ue = EY(t) . Les condensateurs sont initialement déchargés. Les valeurs
des composants sont Ci = 3C2 = 22 nF , L = 150 mH , M = 50 mH et E = 6 V .
£
CL 1. Écrire les équations du circuit donnant l’évolution des charges q\ et q2 des condensateurs, de
O
capacités respectives Ci et C2 .
2. Calculer les pulsations propres du système couplé, ainsi que les modes normaux d’oscillation.
3. Comment évoluent les courants ii et i2 ?
4. Étudier l’évolution de la tension UL et calculer l’amplitude des deux modes correspondants.
Oscillations couplées 377

Pli- 3. Couplage résistif


Dans le circuit représenté sur la figure 11.14, l’interrupteur K est fermé, à l’instant initial. Les
condensateurs, de capacité Ci et C2 , portent à cet instant les charges respectives q\ (0) = qo et
<?2(0)=0.
1. Écrire les équations du circuit donnant l’évolution des charges q\ et q2 des condensateurs.
2. Rechercher, à l’aide des coordonnées normales, les modes propres du circuit. On donne
Cl = c2 = C = 10 pP , L = 0, 8 H , R = 30 fl .
3. Déterminer l’amplitude des modes propres de vibration pour les tensions aux bornes des conden¬
Ci a été chargé sous la tension E = 20 V .
sateurs, sachant qu’initialement, le condensateur de capacité
Qu’ observe-t-on ?
4. Que deviennent les modes propres quand on augmente la valeur de la résistance de couplage ?

— HH
L
I L

L\
C2
L2
R

Ji-éjt JL
FIG. 11.14. FIG. 11.15.

Pli- 4. Résonance de deux circuits couplés


On étudie la résonance dans le circuit de la figure 11.13 dont la source électrique délivre une tension
sinusoïdale ue = um cos(at) .
1. Écrire, en régime établi, les équations du circuit donnant l’évolution des charges q\ et q2 des
condensateurs.
2. Calculer les pulsations de résonance et d’anti-résonance des tensions u\ (t) et u2(t) aux bornes
des condensateurs du circuit, pour L = 0, 3 H , M = 90 mH et Ci = 10 C2 = 220 nF .
3. Tracer l’allure du graphe représentant les rapports u\/um et u2/um en fonction de a> .
-g
c
Q
PI1- 5. Recherche de pulsations propres
r\j Calculer les modes normaux de vibration du circuit de la figure 11.15, sachant que C2 = 40 nF ,
° C, = 10 nF et L, = 5 L2 = 150 mH .
©

£ Pli- 6. Recherche de pulsations propres par la méthode matricielle


CL
O On souhaite déterminer les modes propres des oscillateurs couplés de la figure 11.16.
1. Écrire les équations du circuit sous forme matricielle, en introduisant la matrice de couplage
[rc] des courants de maille. On introduira les pulsations (oÿ = 1/(C*L/) .
2. Déterminer les valeurs propres de la matrice de couplage pour Cû\\ = <w12 = to23 = MQ ,
22 = 2û)Q et to32 = 3 (OQ . En déduire les fréquences propres du circuit, sachant que fo = 3, 2 kHz .
(o
378 11. Oscillations couplées

WSM WSM
L\ L-2 LI

C3

FIG. 11.16.

Pli- 7. Mesure du facteur de couplage

1. Afin de déterminer l’inductance propre L d’une bobine, on associe en série cette dernière avec
un résistor, de résistance r = 10 fl . L’ensemble est alimenté par un générateur d’impédance interne
purement résistive, de valeur r-t — 50 fl, qui délivre une tension stationnaire de 5 V . Une mesure
préalable à l’ohmmètre a permis de déterminer la résistance r/, = 5 fl des fils du bobinage.
a) Déterminer, en fonction de L et de résistances que l’on précisera, la constante de temps du
circuit.
b) Aux bornes du résistor, une durée de montée de la tension est rm = 8,5 ms. Trouver l’induc¬
tance L de la bobine.

2. On souhaite mesurer le facteur de couplage \ = M/L de deux bobines identiques à la précé¬


dente, M étant l’inductance mutuelle des deux bobines. On réalise pour cela le circuit de la figure 11.17.
Le générateur délivre la tension d’entrée ue = um cos(ait) .
a) Établir l’expression de la fonction de transfert H(j(o) — uÿ/ug et calculer le facteur d’amplifi¬
cation en tension du montage.
b) À quelle condition peut-on négliger la résistance des fils du bobinage dans l’expression de la
fonction de transfert ?
c) À la fréquence / = 5 kHz le gain en tension est 0, 17 . Calculer et M .

M
M
T T il

-g “'ÎO
L \L Us “'ÎO Cl 1 L
C2
R us

c
Q
rNJ
y
FIG. 11.17.
O H FIG. 11.18.
°
© Pli- 8. Circuits couplés dissipatifs en régime forcé (web)

£ Le circuit de la figure 11.18, pour lequel L = 10 mH , M = 6 mH et R = 20 fl , est alimenté par


CL une tension sinusoïdale ue = um cos(W) .
O
1 . Les condensateurs sont différents : Ci = 2, 2 p,F et C2 = 1 p.F .
a) Établir les équations auxquelles satisfont les charges q\ et q2 des condensateurs.
b) Déterminer les amplitudes complexes A, et A2 des oscillations. Calculer les pulsations propres
de résonance H) et fl2 en l’absence de dissipation d’énergie.
c) Tracer l’allure des courbes donnant l’amplitude des tensions aux bornes des condensateurs,
lorsque les résistances des circuits restent faibles mais que la dissipation n’est pas négligeable.
Oscillations couplées 379

2. Les condensateurs sont identiques : C\ = C2 — C = 1 |xF .


a) Établir l’expression de la fonction de transfert H{j(o) = ujuÿ , en faisant apparaître les para¬
mètres sans dimension :
(oM 1 / 1
c=ir « s =*( L(o ——
Co)

b) Exprimer le facteur d’amplification en tension Au .


c) Calculer la pulsation propre (o0 et le facteur de qualité Q = L(o0/R de chaque circuit.
d) Effectuer un développement limité au premier ordre du gain autour de &>0 . On introduira l’écart
spectral relatif : 17 = (<y — ù)Q)/<J)Q 1.
e) Calculer la valeur de M qui permet de réaliser un filtre dont le gain varie peu dans la bande
passante du circuit.

Pli- 9. Analogie mécanique Çwëb)

1. Établir les équations différentielles auxquelles satisfont les positions des masselottes de la fi¬
gure 1 1.19a, assimilées à des points matériels repérées à partir de leur position de repos.
2. Établir l’analogie entre les grandeurs électriques et mécaniques.
3. Trouver un système mécanique analogue au circuit de la figure 11.19b.

§
y*
1 Mm2)
mm
L\ HIC,
\L2
' R
X\ x2
a) b)
FIG. 11.19.

Pli- 10. Chaîne de N oscillateurs identiques


On considère une chaîne de N oscillateurs électriques identiques couplés (Fig. 11.9).

-g 1. Établir le système d’équations différentielles auquel satisfont les charges qn des condensateurs.
c
Q 2. Pour toute maille non située aux extrémités du circuit, rechercher des solutions de la forme
r\j qjf) = A+ exp(jOn) exp(/flr) +A- exp(-jdn) exp(jilt) . Expliciter la solution générale obtenue.
° 3. Calculer les fréquences propres de cinq oscillateurs identiques, de capacité C = 50 nF et d’in¬
© ductance L = 200 mH .
•M

£
CL
O
12
Effets non linéaires en électronique

Jusqu’à présent, nous n’avons étudié que des systèmes linéaires, lesquels jouent un rôle essentiel,
car très souvent, dans le voisinage d’un point de fonctionnement d’un système complexe, on peut choisir
de nouvelles variables d’entrée et de sortie, de telle sorte que ce dernier ait un comportement linéaire.
Sur le plan technique, les méthodes d’analyse de ces systèmes appartiennent au vaste domaine d’une
physique qualifiée de « linéaire ». Les résultats sont en général assez simples.
Les effets non linéaires traduisent un écart au comportement linéaire d’un système. Parfois non
souhaités, quelque fois recherchés, ils jouent, en électronique, un rôle important, notamment dans la
réalisation de systèmes oscillants.
L’étude des systèmes non linéaires étant techniquement plus difficile que celle des systèmes li¬
néaires, on a souvent recours à l’informatique pour résoudre les équations qui se posent. On constate
alors que certains de ces systèmes, bien que déterministes, ne sont pas prédictibles, d’où leur inté¬
rêt scientifique. Ils font actuellement l’objet de recherches très actives dans les différents domaines de la
physique, de la chimie, de la biologie, car ils ouvrent la voie à l’analyse de phénomènes complexes, au¬
paravant incompréhensibles.

. _ SYSTÈMES NON LINÉAIRES


. . — Rappels sur la linéarité et non linéarité
11
a) Relations linéaires
Larelation s(t) = <S[e(/j] entre deux grandeurs physiques e(t) et s(t') où S désigne un opérateur,
Q
est linéaire, si on a, Ai et À2 étant deux constantes indépendantes des grandeurs et s considérées
IM
(cf. chapitre 6) :
S
«S[A 1e1 + À2C2] = A|Si + À2ÿ2 où si = *S[ei] et S2 = S[e2]

2 Cette relation s’exprime aussi à l’aide de l’équation différentielle linéaire suivante :


à
dks d*-1s dle d/_l e
ak
d7 + ük~' ïïIF* + + a°s ~ bl d7 + bl~x d + + b°e
dans laquelle les coefficients tels que a* et bi sont indépendants de s(t) et e(t) . Si l’un au moins
de ces coefficients dépend du temps, la relation est dite paramétrique. Le plus grand des nombres k
ou / est l’ordre de la relation. La connaissance des k conditions initiales sur 5(f) permet de résoudre
complètement l’équation $(?) = é>[e(t)] •
Effets non linéaires 381

Montrons que la propriété générale de linéarité est satisfaite par la forme précédente, précisément
que toute combinaison linéaire \\eff) + .
(*) des signaux d’entrée e\(t) et e2(t) , admet comme
.
solution la même combinaison linéaire Ai$i(r) + \2s2(t) des signaux de sortie s\(t) et S2M corres¬
pondants :

dkSi dk~ dÿ e\ d'”1


at~ÏW+at- d/*-1 + ... + (0 = bi -—j- + bt-\ ... b0ei(t)
dtl~rr- + +
et :
dks2 dk~ si d; e2 dl~ 1 e2
ak~dF + ak- dtk~' + ... + aoS2(t) = bi -—f- + bi- 1 dtl~l + ... + b0e2(t)
donnent, en multipliant la première équation par À] , la seconde par A2 et en ajoutant :

dks d*-1s d1 e dl~x e


akdff+ak~i JF1* + -blJï + bl~l + - + boe(t)
avec :
e(t) = Ai ei{t) + A2e2(t) et s(t) = AiJi(f) + X2s2(t)
Exemples :
i) Caractéristique d’un dipôle ohmique (Fig. 12.1a et chapitre 1) : i = u/R .
ii) Montage suiveur à amplificateur opérationnel (Fig. 12.1b et chapitre 8) :

dus
To——+us—A0e
cl /
avec e — ue — us

iii) Couplage inductif de deux oscillateurs LC identiques (Fig. 12.1c et chapitre 11) :

d2
ïfi[Q\ + [r][ô] = o

i
D=r M
y y
l/R ï
c
0
U
Us
C Z±I
è S
hJ=c
T T
Ue
Q
WW
7777
S s
rxj
° a) b) c)
© FIG. 12.1.

£ b) Relations affines
CL
O
La relation entre e(t) et s(t) est affine si elle se met sous la forme suivante :

s{t) = K e{t) + so

K et SQ étant des constantes indépendantes du temps. Évidemment so est nécessairement non nul,
sinon la relation serait linéaire. En revanche, K peut être éventuellement nulle.
382 12. Effets non linéaires en électronique

Notons qu’une relation affine n’est pas linéaire puisqu’elle ne vérifie pas les propriétés de linéarité.
L’importance de ce type de relation est néanmoins considérable. En effet :
i) un système constitué de dipôles de caractéristiques affines et de sources idéales est décrit par un
ensemble d’équations linéaires reliant les courants dans les branches du circuit aux sources, conformé¬
ment aux lois de Kirchhoff (cf. chapitres 1 et 5) ; le système ainsi constitué est alors linéaire.
ii) on peut décomposer une caractéristique de dipôle non linéaire en un ensemble de segments s’ex¬
primant chacun par une relation affine. Cette méthode, mise à profit dans l’idéalisation des caractéris¬
tiques de dipôles, par exemple des diodes (cf. chapitres 1 et 7), est aussi utilisée dans les logiciels de
simulation des circuits. L’informatique permet en effet la gestion de nombreux segments et ainsi d’ap¬
procher les caractéristiques réelles.
Exemples :
i) Source de tension stabilisée usuelle (Fig 12.2a) :

5 = Us = 30 V d’où K = 0 et s0 = 30 V

ii) Cellule photoélectrique de marque SOLEM au voisinage de sa tension à vide (Fig 12.2b) ; en fonction
de l’intensité 7 du courant, la tension de sortie a pour expression :
s = Us = — 1 200 7 + 3,2 avec I= e d’où K = — 1 200 12 et so = 3, 2 V
iii) Source de courant (Fig 1 2.2c) ; l’intensité du courant débité par la source s’écrit, si 7 est en ampère
et U en volt :

5 = 7 = 5 — 0, 02 U avec U= e d’où K = —20 mS et SQ = 5 A

7 7 \ £
0 so Us 0 S()' U
Us

\
a) b) c)
FIG. 12.2.

c) Relations non linéaires


-ri
c
Lorsque la relation entre e(t) et s(t) ne satisfait pas à la propriété de linéarité précédente, elle est
Q
qualifiée de non linéaire, ainsi que les systèmes caractérisés par cette relation.
r\j Une conséquence importante est que le théorème de superposition ainsi que les théorèmes de Thé-
° venin et de Norton, qui lui sont directement liés, ne sont plus valables pour les systèmes non linéaires.
© Il s’agit là d’une différence fondamentale qui, comme nous allons le voir, est à l’origine de phéno¬
mènes physiques spécifiques, inaccessibles aux systèmes linéaires.
£ L’analyse des systèmes non linéaires est généralement plus complexe que celle des systèmes li¬
CL
O néaires en raison des difficultés techniques dans la résolution des équations qui les régissent.
Exemples :
i) La diode, dont la caractéristique 7(77) est représentée sur la figure 12.3a, est un composant passif non
linéaire (cf. chapitres 1, 2 et 7).
ii) Le multiplieur à deux entrées (Fig. 12.3b) est un composant actif qui fournit une tension de sor¬
tie proportionnelle au produit de deux tensions d’entrée : us = Km u\uj , Km étant le coefficient du
multiplieur, évidemment homogène à l’inverse d’une tension.
Effets non linéaires 383

/(mA)

1 ue,2
X'T
0 Us
“e.l
Ud U 7777 7777 7777

a) b)
FIG. 12.3.

1.2. — Dipôles non linéaires


Un dipôle est non linéaire lorsqu’il n’existe pas de relation linéaire entre la tension u à ses bornes
et l’intensité i du courant qui le traverse. Les exemples de dipôles non linéaires sont nombreux (cf.
chapitres 1 et 7). Sur la figure 1 2.4, on a représenté les caractéristiques de plusieurs dipôles non linéaires.

a) Diode à vide

La diode à vide fut inventée par l’électricien anglais J. Fleming, à la fin du XIX e siècle. C’est un
tube en verre, où règne un vide poussé, dans lequel une cathode métallique chauffée émet des électrons ;
ces derniers, en raison de l’agitation thermique, s’extraient du métal par effet thermoélectronique. Le
courant électronique est recueilli par une anode portée à une tension positive par rapport à la cathode.
Les diodes à vide sont encore utilisées de nos jours, notamment pour redresser les hautes tensions
alternatives (cf. chapitre 2). Notons que l’intensité de saturation Isal dépend de la température Tc de la
cathode (Fig. 12.4a).

b) Triode
Schématiquement, une triode est une diode à vide à laquelle on a ajouté, entre l’anode et la cathode,
une grille. Lorsque la grille est polarisée par une tension positive ( Ug > 0 ), la caractéristique de la triode
présente une région à résistance négative (Fig. 12.4b). Les triodes précédèrent les transistors actuels.
Historiquement, elles équipèrent les premiers amplificateurs électroniques et les premiers oscillateurs
auto-entretenus. De nos jours, elles sont encore utilisées par les radio-amateurs pour l’amplification HF,
en raison de leur faible coût, et occasionnellement dans certains dispositifs de traitement du son, par
exemple ceux destinés à produire certains effets musicaux de distorsion dans les guitares électriques.
c) Diode à jonction
-g Ces diodes formées par une jonction de semi-conducteurs ont des usages très variés (Fig. 12.4c) :
c
Q i) traitement des signaux : suppression d’alternances négatives ou charge de condensateurs sous
r\j tensions alternatives (cf. chapitre 7), etc. ;
° ii) détection : détecteur de crêtes (cf. chapitre 4), démodulation d’amplitude (cf. chapitre 16), etc. ;
© iii) redressement à basse et haute tension (chapitres 2 et 9).

£ d) Diode Zener
CL
O
Comme on l’a déjà vu (cf. chapitre 1), la régulation de tension est la principale utilisation de la
diode Zener dont la caractéristique est rappelée sur la figure 12.4d.

e) Diode Esaki et diode Gunn


La diode Esaki, du nom de son inventeur le physicien Japonais L. Esaki, fonctionne par effet
tunnel, d’où son autre nom plus répandu de diode à effet tunnel (cf. Quantique). Sa caractéristique est
représentée sur la figure 12.4e ; elle a été tracée en régime variable à très haute fréquence ( 1 GHz ).
384 12. Effets non linéaires en électronique

La portion de caractéristique à pente négative a été utilisée dans le passé pour réaliser des oscilla¬
teurs à résistance négative. De nos jours, elle est remplacée par les résistances négatives que l’on réalise
aisément avec les amplificateurs opérationnels (cf. chapitre 8).
Dans le domaine des hyperfréquences, on utilise une diode de technologie comparable mais plus
rapide, la diode Gunn, du nom de l’ingénieur américain J. Gunn. On trouve ce type de dipôle dans les
détecteurs de mouvement par effet Doppler travaillant à 9, 9 GHz .

f) Varistance
Les varistances, qui sont constituées de grains de carbure de silicium ou d’oxydes métalliques, ont
une caractéristique assez bien représentée par la relation suivante (Fig. 12.4f) :
I= kUn avec 2 n 10
Elles sont généralement utilisées pour protéger les circuits contre les surtensions, par exemple celles
provoquées par la foudre.

g) Lampe à incandescence à filament métallique


La résistance électrique d’un conducteur métallique augmente avec la température. Lorsque le cou¬
rant croît dans une lampe à incandescence, la dissipation d’énergie échauffe le filament, généralement
en tungstène, ce qui entraîne un accroissement de la résistance de la lampe (Fig. 12.4g).

h) Tube à gaz
Ces tubes contiennent des gaz rares ou des mélanges de gaz rares avec parfois du dihydrogène. Le
tube s’illumine, dès que la tension à ses bornes atteint une tension de seuil Us (Fig. 12.4h).
La diode à gaz, qui est un tube à vide que l’on a rempli de mercure gazeux, était utilisée pour
redresser des tensions triphasées (cf. annexe 2). Son avantage réside dans sa capacité à tolérer de fortes
intensités de courant, de l’ordre de 1 kA .
Les tubes néons, communément appelés « néons », produisent une lumière de couleur rouge carac¬
téristique du néon ; ils ne sont plus guère utilisés de nos jours que dans des enseignes publicitaires.
Les tubes fluorescents actuels, que l’on appelle parfois « néons » à tort, contiennent des vapeurs de
mercure et non de néon. Ils émettent dans le domaine ultraviolet, mais une fine poudre de terres rares,
qui recouvre l’intérieur du tube, absorbe ce rayonnement et provoque une émission lumineuse dans le
domaine visible. Ces terres rares du bloc / de la classification des éléments chimiques se désexcitent
par fluorescence dans le domaine visible en produisant un spectre riche en raies, ce qui confère au tube
une couleur blanchâtre ; le spectre obtenu est intense et proche de celui de la lumière solaire naturelle,
ce qui évite la fatigue oculaire.
Q
IM i) Cellule électrolytique
S Dipôle essentiel en électrochimie, la cellule électrolytique joue un rôle déterminant dans l’in¬
dustrie : fabrication de soude et du dichlore, obtention de métaux purs, plaquage électrolytique, etc.
2 (Fig. 12.4Î).
à j) Photodiode
Une photodiode est une jonction pn éclairée (cf. chapitre 1). Ce photodétecteur couramment uti¬
lisé, présente deux modes de fonctionnement distincts : le mode photoconducteur du troisième quadrant
caractérisé par une bonne linéarité courant-éclairement et le mode photovoltaïque du quatrième qua¬
drant où la photodiode se comporte en générateur (Fig. 12.4j). Les photodiodes sont utilisées comme
détecteurs dans le domaine visible, ultraviolet et infrarouge, ou comme générateurs, par exemple dans
les panneaux solaires.
Effets non linéaires 385

/ I /
Te,i > Te,2

Te,2
I
Uo Up 0 i

I I
0 U ü I U ud U
I
hnv
a) Diode à vide b) Triode c) Diode à jonction

I Diode 1 l\
à jonction

0 I
\ÿy/j Diode 0
/ à jonction
r Ud U 0 /
f
U
U
Effet
d’avalanche

d) Diode Zener e) Diode Esaki f) Varistance

/ I /"

1
Diode à vide 0
4 U
f
U
"Amorçage
0 Us U

g) Lampe à filament h) Tube à gaz i) Cellule électrolytique


TJ
O
D I 1 I
O
(N

O
rsi

©
J
0 U 0 U
4-;
Ol Éu' U É\ É ,
É\
CL
o É2 > Ê\ É2 > É\
U É2 > £j

j) Photodiode k) Photopile 1) Phototransistor

FIG. 12.4.
386 12. Effets non linéaires en électronique

k) Photopile ou cellule photovoltaïque


Une photopile est une photodiode qui fonctionne en mode photovoltaïque, c’est-à-dire qu’elle est
polarisée en inverse (Fig. 1 2.4k). Elle se comporte alors comme un générateur électrique qui convertit
l’énergie lumineuse en puissance électrique. Ce composant est utilisé notamment dans les panneaux
solaires et dans certaines calculatrices de poche.

I) Phototransistor

Un phototransistor est un transistor dont la base est éclairée (cf. chapitre 7). Son comportement
étant moins proche de la linéarité dans la relation courant-éclairement que la photodiode, le phototran¬
sistor est souvent utilisé en commutateur (Fig. 12.41).

1.3. — Résistance négative à base d’AO


Un dipôle à résistance négative est un dipôle actif qui fournit de la puissance électrique au circuit
au lieu d’en recevoir comme dans un résistor habituel. On le réalise aisément avec un amplificateur
opérationnel (cf. chapitre 8).

[>oo

+ 0
+Unl,+ TT
Us ~üX
7777
Ri
înl,+
R
io +"

a) b)
FIG. 12.5.

Étudions le fonctionnement du dipôle représenté sur la figure 12.5a.


-ri i) En régime linéaire de l’AO, on a :
c
R
Q U — U— — U-\- — R us et u— us — R\i
r\j + R2
° ce qui donne :
©
u = ——— (M — Rii) soit finalement u = —R
R + Rj Ri
£
CL
O La caractéristique du dipôle en régime linéaire est celle d’une résistance négative. Remarquons qu’avec
R] = /?2 , on obtient simplement u = —Ri .
ii) Lorsque l’AO est en régime saturé, la tension de sortie us a pour valeur Usatj+ ou Usat,- .
Faisons l’hypothèse d’une saturation haute, us = Usa,t+ > 0 :

R 1
u+ = R Usat,+ et u = «_ = Usatt+ +Rii d’où i=-(u-Usat,+)
+ R2 Ri
Effets non linéaires 387

La saturation haute impose une condition supplémentaire u+ — w_ > 0 :

R2
U+ — U- = Usa,,+ - Usat,+ — Rii > 0 d’où i < - *.(* *2) Usat,+
P
A + A2 +
Le point de transition du passage de l’AO du régime linéaire au régime saturé s’obtient pour :

R2
Usat,+ + R\i,d,+
*n/+ — *i(* + *2)
Usat,+ <0 et M„/t+ — —-
R+ ftUm'+ > °
La tension aux bornes du dipôle, u = Usat,+ + R\i , s’annule alors si :

* = *0,4-
- U.sat,+
Ri
<0

Dans l’hypothèse d’une saturation basse, us = Usat- < 0 , on obtient des résultats similaires :
R I
u+ = R Usa,- et U — U— = Usat- +ÿ1* d’où i= —(u - Usa,-)
+ R2 Ri

La saturation basse impose la condition u+ — «_ < 0 :

R Ri
t/-(- — U- = Usa,,- -Usa,,-- Rli <0 d’où i>- Usai,—
R + R2 Ri{R + Ri)

Le point de transition du passage de l’AO du régime linéaire au régime saturé s’obtient pour :

*2
ira,- = - Usât,- >0 et U„i- = Usa,,- + R\i,il,~ =
*l(*+*2)

La tension aux bornes du dipôle, u = Usat,- + R\i , s’annule donc si :

K,

La caractéristique totale du dipôle est tracée sur la figure 12.5b. Le point de discontinuité de la
Q dérivée première di/ d u introduit une non-linéarité franche.
IM
Exemple : pour le dipôle à résistance négative de la figure 12.5a, les valeurs sont les suivantes :
S
USat,+ = Usât, — = 15 V R[=R2 = 5 kCl et R = 10 kü

2 La transition linéaire non-linéaire s’effectue aux points {«„/,+ , /„/,+ } et , /„/,_} avec :
à 15 10
inl,+ — -inl,- — 1 mA et «/!/,+ — —Unl,- — 15 = 10 V
10 + 5 10 + 5
La tension s’annule dans le domaine non linéaire pour :

15
*0,4 — — *o,- — — “3 mA
388 12. Effets non linéaires en électronique

iii) Stabilité du régime linéaire


L’AO étant doublement rétroactionné, la stabilité du régime de fonctionnement linéaire n’est pas
assurée. Considérons un circuit passif en régime stationnaire comportant un dipôle AB à résistance
négative et une résistance Rc (Fig. 12.6). Les équations de ce circuit s’écrivent :
R Rc
dt +
T~T7 u* = A"(u+ ~ u- ) «+ = R R2 us et U— = us
+ Rc + R\
A
Circuit
de charge
A i r o°°

Rc U_

«+
fi R
Ri 7777
us

T E
y
B
FIG. 12.6.

Puisque Au 1 , l’équation donnant la tension de sortie us de l’AO devient :


d us . R Rc
T— + (p„ - Pp)us « 0 avec PP = R
+ R2
et pn =
Rc + Ri
où pp et pn sont respectivement le taux de réaction positive et le taux de réaction négative. Le système
n’est stable que si l’argument de l’exponentielle solution de l’équation différentielle précédente est
négatif, c’est-à-dire si p„ > pp .
Lorsque la résistance de charge en régime stationnaire est très faible, pn ~ 0 et > p„ ~ 0 ,
l’AO sature systématiquement, le système est instable. C’est le cas par exemple, si la charge est une
cellule LC parallèle. Notons qu’il suffit d’inverser les entrées + et — de l’AO pour stabiliser le
système (Fig. 12.7a). En 12.7b, on a représenté la caractéristique correspondante.
En revanche, pour une résistance de charge très élevée, p„ « 1 et p„ > pp ; l’AO est donc stable.
fi
C’est le cas lorsque la charge est un circuit LC série.

--
c i‘
Q A
r\j
° r+ >°° r inl,-
©
Uo- 0 U><‘,+
2 Unl,— fUo,+ U

ci u
o Ri y
R '«/,+

a) b)
FIG. 12.7.
Effets non linéaires 389

Remarque : Le système représenté sur la figure 12.7a est analogue au système précédent dans lequel on
a inversé les entrées de l’AO. On voit que la caractéristique de ce système, qui est donnée
sur la figure 12.7b (cf. Exercices), a une allure « en N » et non plus en « S », comme
précédemment. Ces deux configurations sont associées respectivement aux oscillateurs
RLC parallèle et série (cf. chapitre 14).

II. — TRANSFERT NON LINÉAIRE


On sait que l’on peut caractériser un système par sa caractéristique de transfert, c’est-à-dire par la
représentation graphique de la relation entre l’entrée et la sortie qu’il en donne.
Pour un système non linéaire d’ordre zéro, c’est-à-dire insensible aux variations temporelles des
signaux d’entrée ou de sortie, la caractéristique de transfert est une courbe dont l’équation est donnée
par la relation s(t) = <S[e(t)] , où S est une fonction de e , donc indépendante de t et de la forme
de e(t) .

. . — Amplificateurs fonctionnels
II 1

Un amplificateur fonctionnel est un système électronique capable de transformer un signal d’entrée


e(t) en un signal de sortie s(t) selon une fonction S souhaitée :

s(t) = S [*(/)]

L’intérêt majeur de ce type d’amplificateur est de réaliser un transfert non linéaire.

a) Systèmes avec AO

Un moyen de réaliser un amplificateur fonctionnel est, par exemple, d’associer à un dipôle V , un


AO travaillant en régime linéaire. La fonction réalisée est donnée par la caractéristique :

i = S(u) soit u = S~\ï)

-g si la fonction réciproque S 1 est définie. Par exemple, dans le système de la figure 12.8a, la relation
c entre l’intensité i du courant dans le dipôle et la tension ue d’entrée, est non linéaire et s’écrit :
Q
rNJ

°
i = S(ue) = -ÿ d’où us = —RS(ue)
©
V
2 R id
CL

jiJj"
O
ud
V R
|>00 [>oo

Ud
Ue Us Ue + Us

7777 7777 7777 7777


a) b)
FIG. 12.8.
390 12. Effets non linéaires en électronique

De même, pour le système de la figure 12.8b :

i—
R
= S(—us) et donc us = —S~ ©
Ainsi, la réalisation d’un système à transfert non linéaire donné se ramène à la construction d’un dipôle
non linéaire dont la caractéristique détermine la fonction non linéaire désirée.
Les limitations de ce type de montage sont dues, d’une part à l’AO, qui présente une bande passante
de largeur finie, une vitesse maximale de balayage et à la saturation en tension (cf. chapitres 8 et 9),
d’autre part au dipôle qui impose aussi sa bande passante et dont les caractéristiques peuvent varier avec
la température.

b) Amplificateur exponentiel

Un amplificateur exponentiel (cf. chapitre 8) est un système dont le transfert non linéaire est une
fonction exponentielle :
ue
us = «i,o exp
Ue,0
US,Q et M£) o étant des tensions constantes.

c) Amplificateur logarithmique

Un amplificateur logarithmique (cf. chapitre 8) est un système qui réalise le transfert non linéaire
suivant : us = sç> ln (ue/eo) , où SQ et eo sont des tensions constantes.
On peut utiliser ce type d’amplificateur pour constituer un dB-mètre, c’est-à-dire un instrument
capable de fournir une grandeur proportionnelle à 201g(ue/ur) , ur étant une tension de référence.
Associé à un vobulateur, un amplificateur logarithmique permet de relever automatiquement la courbe
de gain dans le diagramme de Bode (cf. Exercices).

d) Multiplieur de signaux

Un multiplieur de signaux est un système à deux entrées e\ (t) et e2(t) qui donne en sortie un
signal proportionnel à leur produit :
s(t) = Km e\ (t) e2(t)
Afin d’analyser soigneusement le rôle d’un multiplieur, appliquons à l’entrée du multiplieur deux ten¬
sions sinusoïdales, de fréquences fi et f2 , auxquelles on a superposé des composantes stationnaires U\
et U2 :
Q
IM
M| = U\ + MW)1 COS (ù)\t + <f>\) et M2 = U2 + Mm>2 COS ((j)2t + <(>2)
S avec (o\ — 2trf\ et co2 — 2nf2 . La tension de sortie us — Km u\u2 du système est alors :
us = KmUiU2 + KmU2umii cos (wit + (f>i) + kmU\ um,2 cos (o2t + <f>2) + un
2
à avec :

U\2 -- 2ÿmMm,lMmi2COS
1
, + (f>2] + ~KmUm,iUm,2
[(û>i + û)2)t + (f>
1
COS [(ûq - ù)2)t + <f>\ ~ <j)2\

On constate que le signal de sortie comporte une composante stationnaire (fréquence nulle) ainsi que
quatre pics de fréquences f\ , f2, f\ + f2 et \f\ — f2\ (Fig. 12.9a). Le signal de sortie contient les
harmoniques du signal d’entrée et deux harmoniques supplémentaires f\ +f2 et \f\ —f2\. Le transfert
non linéaire effectué a donc eu pour effet d’enrichir le contenu harmonique du signal.
Effets non linéaires 391

Remarquons que l’annulation en entrée du système de la composante stationnaire U\ (respecti¬


vement f/2 ) a pour effet de supprimer l’harmonique de pulsation a>2 (respectivement ). En outre,
si les signaux d’entrée n’ont pas de composante stationnaire U\ = U2 = 0 , le signal de sortie se li¬
mite aux deux harmoniques de fréquences [/I — /2I et/i-f/2 (Fig. 12.9b).

Notons que si les tensions d’entrée sont identiques et les composantes stationnaires nulles, le signal
de sortie possède une composante stationnaire, et un signal de fréquence double 2/o de celle des entrées.

W)\ —— Hm,IMm,2 Em Mm, lW/n.2 \à(f)\


2 2
—— Mm, 1Mm,2
KJJ, U2 2
Km U2 Mm> 1
k U\ Mm,2

/1 fi t t
0 0
fl -A h +fi f h -A A +h f
a) b)
FIG. 12.9.

Les systèmes multipliers permettent de moduler l’amplitude d’un signal par un autre. Cette opé¬
ration joue un rôle important en télétransmission de l’information, détection synchrone etc. (cf. chapitre
16). Notons enfin que les systèmes multipliers entrent dans la conception de nombreux appareils de
mesure, tels que phasemètres, wattmètres, voltmètres RMS, etc.

Exemple : multiplier AD633 à quatre quadrants

Le circuit analogique AD633 (Fig. 12.10) est un circuit intégré multiplier de tension, à haute
impédance d’entrée ( 10 Mfi ), à bande passante étendue ( 1 MHz ), capable de travailler dans les quatre
quadrants et qu’on alimente en ±15 V . Ce multiplier à transistors possède quatre entrées différentielles
X\ , X2 , Y\ , Y2 et une entrée supplémentaire Z , ce qui permet de réaliser l’opération suivante :
us = Km{X2-Xx)(Y2-Yx)+Z avec Km = 0, 1 V”1
-g Les entrées acceptent des tensions entre — 10 V et 10 V.
c
Q
r\j AD633
X\ [T I] Va
°
©
X2[T T] us
CL
O
r.[I

Y2[7 T\-Ua
FIG. 12.10.
392 12. Effets non linéaires en électronique

e) Racineur

Un racineur est un circuit qui réalise un transfert non linéaire proportionnel à la racine carrée d’un
signal d’entrée ue positif (cf. chapitre 9) :
us = Kr uxJ2
où Kr est un coefficient constant homogène à la racine carrée d’une tension.
Sur la figure 12.11, on a représenté un montage réalisant un racineur à partir d’un AO et du multi-
plieur AD633. En mettant à la masse du montage les voies X\ et Y2 et en reliant les voies X2 et Y\ ,
ce dernier fournit :

u+ = Km (X2 - 0)(0 - Fi) +Z = -Km u] + ue puisque X2 = Y\ = us et Z = ue

-V2 + R
+Z

Ue
u+ 2R
Ua Us
7777

7777 7777 7777

FIG. 12.11.
Pour nous assurer de la stabilité du montage, nous devons analyser la limitation en bande passante
de l’AO dont la tension de sortie ua satisfait à l’équation différentielle (cf. chapitre 8) :

T~ÿt + Ua = A°(u+ ~

La tension de saturation de l’AO peut atteindre ±15 V , valeurs des tensions d’alimentation ; le pont
diviseur de tension ( R , 2R ) a pour but de limiter à ± 1 0 V l’entrée du multiplieur, ainsi que l’exigent
les caractéristiques techniques du composant. Par conséquent :
2R 2 2
us = R ua = - ua = ad ua avec ad = -
+ 2R 3 3
Puisque M_ = 0, ua satisfait à l’équation différentielle non linéaire suivante :

O
+ua = A0(-Kmu2 + ue) = A0(-Kmad u2 + ue) soit encore +ua+ A0Kmad u2a = A0ue
Finalement, puisque Au » 1 :
rxj d ua
°
T——
d + A0Kmadul « A0ue
© En régime stationnaire établi, sous la tension ue — U , cette équation admet comme solution l’état
d’équilibre suivant :
1/2
ci
O
Ua = (—)
\Kmocd J
1
ce qui est bien homogène puisque Km s’exprime en V et ad est un facteur sans dimension.
Vérifions sa stabilité par la méthode des perturbations. Plaçons-nous au voisinage de cet état d’équi¬
libre en introduisant l’écart relatif de tension fi(t) <g; 1 défini par ua{t) = UQ [1 + ; l’équation du
système devient alors :
M0 T
dt + AoKmad UQ [1 + /i(t)]2 — Ao«e
Effets non linéaires 393

En développant le carré et en ne conservant que les termes du premier ordre, il vient, puisque üQ
est solution du régime établi :

T
d/i
— + 2A0Kmadu0 /i(t) = 0
d/
On sait que la solution de cette équation différentielle linéaire a pour expression :

MO = Mo) exP (-7) avec 77 =


2AQ
r
otrfiiQ
«1
Initialement écarté de l’état d’équilibre, le système y retourne avec la durée de relaxation 77 . L’équilibre
est donc stable.
En régime variable, dans la bande passante du multiplieur et de l’AO, le système réalise le transfert
recherché :

ue = Kmadu2a d’où us = adua

Exemple : mesure d’une tension efficace


=m'r-= Krue1/2 avec
1
Kr=~ffïïï
On sait que la valeur efficace d’une tension périodique ue{t) , de période T , est donnée par l’ex¬
pression (cf. chapitre 2) :
1/2
Uef
Un exemple de montage permettant d’extraire la tension efficace d’un signal périodique est donné sur la
figure 12.12. Le carré de la tension d’entrée est obtenu à l’aide d’un multiplieur usj = Km . La valeur u2e
moyenne d’une grandeur périodique se réduisant à sa composante stationnaire U, le filtre passe-bas RC
permet de l’extraire (cf. chapitre 6) :

Us,2

Le racineur en bout de chaîne achève le calcul analogique de la tension efficace :


1/2
Us = KruJï = uef

-g Kmtf R
c
KrXm
Q
rxj Ue
X Us. 1 C
--1 Us.2 Us
Quadrateur Racineur
° 7777 7777 7777 7777 7777
©
FIG. 12.12.

ci
O
. . — Écrêteur
II 2
Un écrêteur est un système qui limite le domaine de variation d’un signal. En désignant par e(t)
l’entrée, s(t) le signal de sortie écrêté, s+ et s~ deux constantes respectivement positive et négative,
on a :
s(t) = e(t) si s < e(t) < s+
s(t) = s+ si e(t) > s+ et s(t) = s si e(t) < s
L’écrêtage est dit symétrique si s+ = —s~ , dissymétrique sinon.
394 12. Effets non linéaires en électronique

Les systèmes écrêteurs jouent un rôle important dans les dispositifs de protection contre les surten¬
sions ; c’est le cas lorsqu’il s’agit de protéger une installation électrique contre la foudre. Les limitations
en tension et en courant des amplificateurs provoquent un écrêtage à l’approche des tensions ou courants
de saturation ; l’écrêtage n’est pas en général désiré car il provoque la déformation du signal de sortie.

a) Écrêtage par saturation en tension

Prenons l’exemple de l’amplificateur de tension à AO représenté sur la figure 12.13 dont la carac¬
téristique de transfert est donnée sur la figure 12.14a.

/?i = 4,7kfl /?2=10kn


É i
[>oo

+
Ue\
— 7777
Us

FIG. 12.13.

Le système est supposé travailler dans sa bande passante et dans des conditions de non-limitation
de la vitesse de balayage. Tant que la tension d’entrée ue évolue entre ue- et ueÿ+ , le comportement
du système est linéaire. En désignant par us la tension de sortie et en tenant compte du diviseur de
tension, il vient, l’AO étant idéal :
R1+R2 R\ +R2
us = ue = Auue avec Au = «3,1
Ri Ri
Les limites ue>+ et ue- du domaine linéaire en sortie sont atteintes autour des tensions de saturation
haute Usat,+ et basse Usat- , proches des tensions d’alimentation de l’AO :
U
_ S'il,+ Usât,—
ue,+ — —:- et Ue- =
Au Au
Pour un AO alimenté en ±15 V , on obtient : ue +
l’amplificateur sature en tension. En régime sinusoïdal
-
-Me>— « 4, 8 V . En dehors du domaine linéaire,
établi, on observe un écrêtage de la tension de
sortie (Fig. 12.14b).
-g 1
Ws Me(t), Mj(?)
C
Zone de Saturation Usat,+
Q destruction USat,+ haute Us

il
r\j
° Ue
/*\ / \ / N
© \\ I \ I \
•M

0 t

! I
CL
O
\ / \ / \
\ / \ /

Saturation Usât'-' Zone de


basse destruction Usât —
a) b)
FIG. 12.14.
Effets non linéaires 395

b) Obtention de signaux TTL


Le montage de la figure 12.15a est constitué d’une résistance R et d’une diode Zener connec¬
tée dans le circuit secondaire d’un transformateur dont le primaire est alimenté par le secteur; la ten¬
sion ue(t) délivrée par le secondaire est une sinusoïde d’amplitude ue>m = 12 V et de fréquence
/ = 50 Hz . Le rôle de la diode Zener est d’écrêter à Uz = 4, 7 V .
Pour ue < 0 , la diode Zener est passante, la tension de sortie est environ us = —Ud « —0, 6 V .
Pour ue > 0 , la diode Zener est bloquée ; à ses bornes la tension suit celle du secondaire du transfor¬
mateur jusqu’à la tension d’avalanche us — —Uz — 4,7 V .
Les signaux obtenus sont proches de signaux carrés 0 — 5 V , assimilables à des signaux TTL
(pour Transistor Transistor Logic) (cf. chapitre 18). Ce montage est simple à réaliser, mais il présente
l’inconvénient de posséder une durée de montée rw assez importante. En mettant ue sous la forme
ue = «e.m sin(2Ttft) et en désignant par rm l’instant de saturation à t/z , il vient (Fig. 12.15b) :
1 t/z
ue{Tm) = ueÿm sin(277-/rm) = Uz soit rm - arcsin « 1, 3 ms
2TTf Ue,m

R = 4,7 kfî
UZ-
/'\ue
Us

Secteur Ue IV Us
Tm

Uz-

a) b)
FIG. 12.15.

. . — Comparateurs
II 3
Un comparateur de signaux est un système à deux entrées e\ (t) et dont la sortie ne prend
que deux valeurs possibles appelées états, s+ et s~ :

s(t) = s+ si ez (t) — e\ (t) > 0 et s{t) = s si ez{t) — e\{t) < 0


-g
c La comparaison est une opération essentielle de mise en forme du signal. Par exemple, le système
Q de déclenchement d’un oscilloscope, ou trigger, nécessite un système de comparaison du signal à une
r\j tension de référence.
° On distingue deux grandes catégories de comparateurs : les comparateurs simples, dont la vocation
© est de fournir le signe de la différence des deux signaux d’entrée, et les comparateurs à hystérésis qui
comparent un signal entrant à un signal de référence prélevé à la sortie du système (cf. chapitre 8).
£
CL
O
a) Comparateur simple
Dans un comparateur simple la tension de basculement est indépendante de la tension de sortie ; il
permet donc de comparer deux tensions, par exemple une tension donnée à une tension de référence.
On a vu que l’on pouvait réaliser un tel comparateur à l’aide d’un amplificateur opérationnel (cf.
chapitre 8). Il existe des comparateurs intégrés plus performants qu’un AO seul, par exemple le LM339
(Fig. 12.16). Leur durée de basculement est d’environ 0,5 p,s , ce qui permet une utilisation à des
fréquences plus élevées.
396 12. Effets non linéaires en électronique

Us,3 Us,4 -Ua «4,+ «4,- «3,+ «3


[Î4| [l3l [Ï2l mi [ÏÔ1 I~9l fil

) LM339

UJ LU LU LU LU LU LU
«*,1 «i,2 Ua W2,- «2,+ «1,- Mi,+
FIG. 12.16.

b) Comparateur à hystérésis ou bistable

Un comparateur simple n’est pas adapté à un signal d’entrée bruité, car plusieurs basculements
successifs non souhaités peuvent se produire, comme le montre la figure 12.17a, aux instants t\ , tj ,
?3 . Le comparateur à hystérésis permet d’éviter cette difficulté (cf. chapitre 8). Lorsqu’un signal bruité,
globalement croissant, dépasse le seuil de déclenchement, il est judicieux d’abaisser ce seuil juste après
le basculement, afin d’éviter que le bruit ne fasse basculer à nouveau le comparateur (Fig. 12.17b). Pour
cela, le signal de comparaison ec doit dépendre de l’état de la sortie s(t) :

s(t) = s+ si ea(t) < ec[s(f)] et s(t) = s _ si ea(t) > ec[s(t)]

Le comparateur à hystérésis est aussi appelé bistable en raison de la stabilité des deux états pos¬
sibles de la sortie.

UX(t) U\(f)
Comparateur simple Comparateur à hystérésis

-g
c U2-- Ah\; «2 A--
Q
rNJ

°
© 0
-I--
1 h
'l h h
t
0 +
£ a) b)
CL
O
FIG. 12.17.

Exemple : Trigger de Schmitt


Le trigger de Schmitt est un comparateur à hystérésis que l’on peut réaliser avec un AO (12.18 et
chapitre 8). La rétroaction réalisée avec les résistances R\ = 500 kfi et Ri = 10 kO est positive ; l’AO
fonctionne donc en commutation, c’est-à-dire en régime saturé.
Effets non linéaires 397

D>oo
+
Ue
R2= 500 kü Us

Rx = lOkfl
7777 7777 7777

FIG. 12.18.

II. 4 . — Conformateurs à diodes


Un conformateur est un système dont la caractéristique de transfert, affine par morceaux, est uti¬
lisée pour produire des signaux de forme déterminée, d’où son nom. Sa tension d’entrée triangulaire
(Fig. 12.19a) est issue par exemple d’un oscillateur de relaxation commandé en tension (cf. chapitre 14).

ue(t)
Us1' us(t)
E2 ai
Ex
r/2 <T '«0
t -*ÿ

0 Ue 0 T/T Ti

a) b)
FIG. 12.19.

La figure 12.19b représente la caractéristique de transfert d’un conformateur sinusoïdal destiné


à produire des signaux harmoniques. Si les différents segments de la caractéristique sont convenable¬
ment ajustés, les signaux de sortie sont d’autant plus proches de la forme recherchée que le nombre de
-ri
c segments de la caractéristique de transfert est important.
Q
Les générateurs basse fréquence utilisent des conformateurs sinusoïdaux que l’on préfère aux oscil¬
r\j lateurs sinusoïdaux, car ces derniers présentent l’inconvénient de fournir des signaux beaucoup plus dif¬
° ficiles à moduler en fréquence (cf. chapitre 16). Les signaux ainsi créés s’écartent de moins 1% d’une
© sinusoïde dès que la caractéristique comporte au moins sept segments, convenablement ajustés.
£ Pour obtenir la caractéristique de transfert d’un conformateur, on utilise un ensemble de diodes
CL convenablement polarisées associées à des générateurs que l’on a représentés sur la figure 12.20 par leur
O
modèle de Thévenin (cf. chapitre 5) ; les tensions délivrées par les sources sont telles que Ek+\ > Ek .
Le suiveur à la sortie du système permet de réaliser une adaptation en tension sur le circuit de charge.
Exemple : conformateur sinusoïdal
Le système de la figure 12.20 comporte 2(n + 1) diodes. Pour des raisons de clarté, sa caractéris¬
tique a été tracée sur la figure précédente 12.19 pour n = 1 , c’est-à-dire pour un conformateur constitué
de quatre diodes.
398 12. Effets non linéaires en électronique

*0 [>oo
Ri R\ R\ Ri
+
Ue
ci+1$ ci: Ci y VX \72?2

O O (pi
M.v
E«+,|Q £2|I £ij(
FIG. 12.20.

La parité de la tension à produire réduit l’étude à une demi-période, par exemple dans l’intervalle
0 < t < T/2 . Pendant cette durée, l’alternance de la tension d’entrée ue étant positive, seules les
diodes Vk du groupe situé à droite du plan de symétrie V peuvent conduire.
Pour 0 < us < E\ , aucune diode ne conduit :
d us
us = ue de pente ato = -—
d ue
Le système fonctionne en régime linéaire.
Pour E\ < us < E2 , seule la diode V\ est passante. Alors :

(R0//R1)
us
GH9 de pente a 1 = ——
d«,
d ue Ro
R\
Ro + R\
Pour E2 < us < ET, , les diodes V\ et V2 sont passantes :

(R0//R1//R2) R\ //R2
us — (Ro/ /R\/ /R2) de pente a2 = =
Ro R0 + R1//R2
Pour Ek < us < Ek+i ; les diodes V\ , ••• , Vk sont passantes :

us = (Ro//Ri//---//Rk)
ue
fU... Ek de pente ak =
Rxl/Ri/l-'-l/Rk
Ro R 1 Rk R0 + Ri//R2//---//Rk
Pour (n + 1)£ÿ„_(_ 1 < us , la diode T>n+\ impose us = En+\ de pente an+\ = 0 .
-ri Ainsi, la caractéristique de transfert se présente sous forme d’une succession de segments, dont les
c pentes ak sont déterminées par les résistances Rk et les tensions Ek .
Q On reproduit une tension us sinusoïdale en choisissant soigneusement Rk et Ek . Un raisonnement
r\j fondé sur l’analyse harmonique de la dérivée du signal de sortie permet de calculer les valeurs des
° composants d’un conformateur rudimentaire à quatre diodes (cf. Exercices).
©

CL
III. — GÉNÉRATION D’HARMONIQUES
. . — Signaux isomorphes
O
III 1
Un signal est isomorphe lorsque, appliqué à l’entrée d’un système, il donne en sortie un signal de
même forme, d’où son nom. Les seules transformations qui réalisent cette conservation de forme sont
l’amplification (multiplication par un réel supérieur ou inférieur à l’unité) et le déphasage :

s(t) = Ae(t — T)
Effets non linéaires 399

où A et r sont respectivement le facteur d’amplification et le retard. Un signal sinusoïdal est isomorphe


pour tout système linéaire ; en effet, en notation complexe, le signal d’entrée s’écrit :

e{t) = eÿ exp (jat)


La relation entre l’entrée et la sortie étant linéaire, il vient (cf. chapitre 6) :

s{t) = H(j<o) e(t) = H(jo)) em exp (jcot) = exp (/&>/) avec = H(ja>)em

Notons que la multiplication par un nombre complexe équivaut à une amplification (augmentation ou
atténuation) par le module de ce nombre, et à un déphasage correspondant à son argument. On voit que
l’isomorphie des signaux sinusoïdaux est directement reliée à la linéarité.
Réciproquement, si l’isomorphie des signaux est réalisée à toutes les fréquences, il est possible de
construire une fonction de transfert linéaire H(jù>) ; le système est alors linéaire.
La non-isomorphie du signal de sortie correspondant à une entrée sinusoïdale est a contrario ca¬
ractéristique de la non-linéarité du système.
Exemple : dans un quadrateur, l’entrée harmonique ue et la sortie correspondante us ont pour
expressions respectives :
K ir
us = Kmu2e = Km u2m cos2(cut) = —
7 7 7
ue = um cos (eut) et [l + cos(2<yf)]
La tension de sortie, dont la partie sinusoïdale a une fréquence double de celle de l’entrée, n’est pas
isomorphe à la tension d’entrée : le système est non linéaire.

III 2. . — Création d’harmoniques par les systèmes non linéaires


a) Signal d’entrée sinusoïdal

Appliquons à l’entrée d’un système non linéaire, un signal sinusoïdal e(t) , de fréquence
/ = ù)/(2TT) . En régime établi, la sortie s(t) est périodique, mais non isomorphe à l’entrée, puisque
le système est non linéaire. La symétrie des causes se retrouvant dans celle des effets, selon le prin¬
cipe de Curie (cf. Électromagnétisme), la période du signal de sortie est aussi égale à T = 1// . On peut
alors écrire :
s(t + T) = $(/)
D’après l’analyse de Fourier (cf. annexe 2), s(t) peut se mettre sous la forme d’une série de signaux
sinusoïdaux comprenant, en plus d’une composante stationnaire, des composantes sinusoïdales de fré¬
Q quence fondamentale / et de fréquences multiples nf :
CM

S s(r) — + an COS(27rnft) + bn sinilirnf t)


/J=l

2 Un système non linéaire engendre donc un signal de sortie de contenu spectral plus riche que celui du si¬
à gnal d’entrée. Cet enrichissement harmonique est une propriété essentielle caractéristique des systèmes
non linéaires (Fig. 12.21).
Exemple : dans le système redresseur de la figure 12.22, la tension appliquée à l’entrée est
ue = um cos(at) . On observe en sortie :

us = ue si ue > 0 et us = 0 si ue 0
400 12. Effets non linéaires en électronique

Distortion Signal périodique


Système
non linéaire harmonique

Signal sinusoïdal

/o /
Signal sinusoïdal

fo f
Système Isomorphie
linéaire

fo /
Déformation Signal périodique
Système
non linéaire

Signal périodique

fo /
Signal périodique
+
fo f
Système Déformation
linéaire éventuelle

fo f
FIG. 12.21.

Calculons le spectre de Fourier de la tension de sortie. La fonction us{t) étant paire, seuls les
coefficients a„ ne sont pas nuis :
T/2 T/A

-d
o
an
-U T/2
us(t)cos{2irnft) dt=7j1 jT/4 COS(2îrft) cos(2fl-rt/t) d t

_ 4iv f T/4 cos((ot) cos(mot) d t


T Jo
soit, en introduisant d = 2Trf t :
°
©
an = -
2um f/ n/2 cos(d) cos(nd) d 9
2 * Jo
ci
o

t>0° i i

+
Us Rc
Ue
7777 7nr

FIG. 12.22.
Effets non linéaires 401

Pour n = 1 , on a :

TT /I 12
TT

/Jf0
2um
a\ = -
TT
cos2 6 dô = —
TT
f
Jo
[1+ cos(20)] dd =Uff
2

Pour n± 1, on trouve :
f 77/2 {cos[(„+l)»]+cos[(„-l)«]}d«=ÿ{Sinl("+1W21 1W2]
On =
«m
~
TT Jo //+ 1
I'
n— 1 }
Si n est impair (n = 2p + 1 ), les coefficients de Fourier s’annulent : aÿ+i = 0 . Si n est pair
( n = 2p ), les coefficients valent :

2um (-I)P
«2p = -
TT 4p2 — 1
puisque sin |ÿ(2p + 1) yj = (— l)p
Comme les coefficients bn sont nuis, en raison de la parité du signal, le développement final est le

--
suivant :

1 1 , 2 (-1F
K
TT
x
Us(t) = um —h - cos(û>n
2 ' TT >
p=i
4p2 — 1
cos (2po)t)

Le spectre de us , c’est-à-dire la représentation |a„| en fonction de n , fait apparaître un ensemble de


fréquences harmoniques du fondamental (Fig. 12.23). La décroissance des amplitudes des modes est
rapide puisque proportionnelle à l/p1 pour p grand. On voit que le transfert non linéaire, opéré par le
système redresseur, a produit en sortie un signal dont le spectre est enrichi en harmoniques.
Avec une tension d’entrée de 10 V , on observe en sortie une composante stationnaire d’environ
3, 2 V , un fondamental à 5 V et les harmoniques 2 , 4 et 6 respectivement à 2, IV, 0,4V et 0,2V.

H
5—

-g
c
Q

S I-1--
1 1 F
0 1 5
©
FIG. 12.23.
£
CL
O
b) Signal d’entrée périodique non sinusoïdal

Appliquons, à l’entrée d’un système non linéaire, un signal e{t) périodique mais non sinusoïdal,
de période T0 , en régime établi.
Chaque harmonique du signal d’entrée fournit, à la sortie du système, son propre ensemble d’har¬
moniques. Ces différents ensembles d’harmoniques se combinent entre eux de façon non linéaire pour
former le signal de sortie s(t) .
402 12. Effets non linéaires en électronique

En régime établi, s(t) possède la symétrie temporelle de l’entrée, c’est-à-dire la même période T0
que le signal d’entrée. Cependant, le spectre du signal de sortie diffère de celui de l’entrée, car les deux
signaux sont de formes différentes. On observe ainsi en sortie un signal périodique déformé par rapport
à l’entrée.
Avec un système linéaire, attaqué par le même signal e(t) , l’ensemble des harmoniques de l’entrée
est transféré en sortie avec une amplification et un déphasage différent pour chaque fréquence. En régime
établi, on observerait, en sortie, les mêmes harmoniques qu’en entrée, mais d’amplitudes modifiées par
le système, selon leur fréquence.
Lorsque la plupart des harmoniques significatifs du signal d’entrée sont contenus dans la bande
passante du système, la sortie est proportionnelle à l’entrée ; la sortie et l’entrée ont même forme. En
revanche, si les harmoniques significatifs du signal d’entrée sont partiellement ou totalement hors de la
bande passante, le spectre du signal de sortie diffère sensiblement de celui de l’entrée ; il en résulte alors
des signaux de sortie déformés par rapport à l’entrée.
La déformation d’un signal d’entrée, périodique mais non sinusoïdal, n’est donc pas caractéristique
d’un effet non linéaire.

. . — Distorsion harmonique
III 3

La distorsion harmonique est la déformation d’un signal sinusoïdal par un système non linéaire, un
système linéaire ne produisant aucune distorsion harmonique.
Si la tension d’entrée ue est sinusoïdale, ue = um cos {(ot + <f>) , la tension de sortie, périodique en
régime établi, peut se mettre sous la forme d’un développement en série de Fourier :
X

us(t) = y+ an COS(27rnf t) + bn sin(2irn t)


«=i

L’écart à la forme sinusoïdale est d’autant plus grand que les amplitudes des harmoniques sont impor¬
tantes. Aussi introduit-on le taux de distorsion harmonique :

oo 1/2
1
Dh = 1/2
y:ai + bi
M+*î) ,ii=2

Ce nombre sans dimension est en général très inférieur à l’unité ; on l’exprime souvent en pourcentage.
'

Q
CM Le signal de sortie est d’autant plus affecté par la distorsion harmonique que Dh est proche de
l’unité. Si D/, = 0 , la tension de sortie est une sinusoïde de même fréquence que la tension d’entrée,
S
laquelle est éventuellement affectée d’une composante stationnaire ; le système ne présente alors aucune
distorsion harmonique.
2 Le taux de distorsion harmonique peut s’exprimer aussi en fonction des tensions efficaces du fon¬
à damental et des harmoniques, U\7ef et Uh,ef , somme des contributions de l’ensemble des harmoniques :

1/2
I
u\ ,ef = -t= [a] + b}){/2 et Uh,ef = -7= ( Yÿal+bl d’où
V2 ji—2 Uuef
On mesure la tension efficace des harmoniques Uhtef en filtrant le fondamental. L’instrument qui permet
de mesurer le taux de distorsion harmonique est un distorsiomètre.
Effets non linéaires 403

Exemple : distorsion par saturation


Appliquons une tension sinusoïdale ue — ue,m cos {(at) à l’entrée d’un amplificateur linéaire, qui
entre en saturation au cours d’une fraction de période (Fig. 12.14a). Pour calculer l’enrichissement har¬
monique de la sortie, consécutif à la saturation et donc à l’écrêtage, ainsi que le taux de distorsion harmo¬
nique, introduisons l’angle 9 = (ot . Explicitons l’expression de us(t) sur l’intervalle [0; T /2] , sachant
que la durée de saturation au cours d’une période est TS (Fig. 12.24). Il vient, en posant 9S = O>TS/ 4 :

us = us,m cos 0S si T s/ 4
Us = TS/4 t T/2 - TS/4
cos d si
us - -us,m cos 0S si T/2 - Ts/A t Tj2

Us. Us(t)

Us,ni COS(û>TA Us,m COS(ü)t)

TS/2 TS/2
0_
+
! -T/2 ' ,/4 Ts/4 r/2 t

~ÿUs,m COS(ù)ts)

FIG. 12.24.

Déterminons les coefficients de Fourier de la tension de sortie us(t) . La parité de s(t) a pour effet
d’annuler les coefficients bn . Quant aux a„ , on les obtient par la méthode habituelle :
T/2 2 FT'1
a„
-U -T/2
us(t) cos(n(ot) dt = — /
T Jo
us(t) cos(nù)t) dt

Comme toT = 2TT , il vient :


-g _ j r us cos(n0) d 8
c
an
Q V Jo
rxj L’intégrale s’explicite en trois termes :
° r TT-0s
©

£
f Us,m COS 0S cos(n0) d 0 + J/
0s
uSimcos0cos(n0) dd
FJir-Os
usÿm cos 0S cos (n0) d0

CL On peut regrouper les termes extrêmes, en effectuant le changement a = TT — 0 dans la dernière


o
intégrale. On obtient :

P0S
f0
Us,m COS 0S
J
/
0
cos(n0) d9 — us,m cos 0S / cos(n7r
J0s
— nu) d(— a)

f0S
/ [cos(n0) — cos {ntt — n0)] d0
= usÿm cos 0S
Jo
404 12. Effets non linéaires en électronique

la variable a étant muette. On en déduit :


us,m cos ds
a„ = —- f [cos(«0) — cos(«77 — «0)] dd+-ÿ- [ {cos [(« + l) 0] + cos [(« — l) 0]} d0
77 Jo Jgs
Comme ces deux intégrales s’annulent pour n pair, aip — 0 . Finalement, on trouve pour n = l :

us>m cos es fir -0s


ai =

soit, en effectuant l’intégration :


TT J0f 2cos0d0 +
2n Je [l+cos(20)]d0

us,m sin(20,v)
a\ -
2TT + - 2#,) = [* + sin(2«,) - 2#J
Pour n 3 impair, on obtient, en effectuant :
2us,m cos 6s sin(nds) f sin[(« + l)0j] sin[(n — 1)0*]
a„ =
«77

Le taux de distorsion harmonique se réduit donc à :


Ms,m
7T \ n+ 1 n- 1 !
oo 1/2
I
D‘ = T
ai I>«
,/i=3

Sur la figure 12.25 on a représenté l’évolution du taux de distorsion harmonique en fonction de


l’angle 0* , qui caractérise la saturation. Pour 0S petit, ce taux reste faible, car la saturation agit tangen-
tiellement aux sommets des crêtes. La valeur atteinte pour 0* = OJT/4 correspond au taux de distor¬
sion de signaux carrés d’amplitude uC}in . En effet, lorsque l’écrêtage est maximal, la fonction n’admet
plus que deux valeurs symétriques, une tension haute et une tension basse.

D,é

0,483--

-ri
c f
Q 0 T/4 es
r\j FIG. 12.25.
° En désignant par Uef = uc,m , U\,ef et Uh,ef les tensions efficaces du signal carré, de son fonda¬
©
mental et des harmoniques, le taux de distorsion D/, c a pour expression :
£ 1/2
O-
O n
v
_

Uh,ef
(*£-) -GH
Comme la tension créneau est paire, alors b\ = 0 et :

4 f TT/2 4
a'"-% avec ai UCtm COs(ù)t) d t = —
77 J0
Uc,m COS 0 d 0 = —
TT
Mc,m

On en déduit finalement Dh,c = (ÿ2/8 — l) ~ 0, 483 .


Effets non linéaires 405

IV . — EFFETS NON LINÉAIRES SUR UN OSCILLATEUR


On sait qu’un oscillateur est un système dont l’évolution au cours du temps présente des oscilla¬
tions, c’est-à-dire des variations alternativement croissantes et décroissantes de ses grandeurs caracté¬
ristiques. Cette définition recouvre une multitude de systèmes depuis les plus simples comme le cir¬
cuit LC en électricité jusqu’aux plus complexes, sièges de phénomènes chaotiques. Aussi l’oscillateur
apparaît-il comme un élément essentiel d’étude des phénomènes variables.
En électronique, les oscillateurs sont utilisés pour produire des signaux périodiques, de fréquences
ou de formes déterminées. Alors que dans les signaux d’horloge, seule compte la fréquence de l’oscilla¬
teur, dans les opérations de production ou de traitement du signal, la nature de ce dernier est essentielle.
Dans les deux cas, les non linéarités jouent un rôle déterminant que nous nous proposons d’analy¬
ser ici. Le fonctionnement et la réalisation d’oscillateurs feront l’objet d’une étude spécifique ultérieure
(cf. chapitre 14).

.
IV 1. — Oscillateurs auto-entretenus

Un oscillateur auto-entretenu est un système capable de réaliser et d’entretenir des signaux alterna¬
tivement croissants et décroissants, à partir de sources stationnaires d’énergie nécessaires pour alimen¬
ter les dipôles actifs. En effet, tout système réel étant dissipatif, un apport d’énergie est nécessaire pour
entretenir des oscillations. Le plus souvent, cet apport est fourni par les sources de polarisation des tran¬
sistors et des AO. On classe généralement les oscillateurs en deux catégories principales :
i) les oscillateurs quasi-sinusoïdaux qui délivrent des signaux très proches de signaux harmoniques,
ii) les oscillateurs de relaxation, qui oscillent par transitions successives entre deux états. Ils sont
caractérisés à la fois par les durées de ces transitions, appelées durées de basculement, et par les durées,
plus longues, pendant lesquelles ils occupent ces états en se relaxant.
À ces deux catégories, on peut ajouter celle des oscillateurs paramétriques pour lesquels les équa¬
tions linéaires comportent des paramètres qui peuvent varier. Par exemple, un oscillateur LC dont la
capacité du condensateur ne garde pas sa valeur est un oscillateur paramétrique.
Examinons les effets de la non-linéarité sur des exemples d’oscillateurs choisis dans chacune des
catégories précédentes.

. . — Effets de non-linéarité sur un oscillateur quasi sinusoïdal


IV 2
Un exemple d’influence d’une non-linéarité sur un oscillateur quasi sinusoïdal est l’oscillateur à
Q résistance négative.
IM

S a) Oscillateur à résistance négative

Un oscillateur à résistance négative est un oscillateur auto-entretenu quasi-sinusoïdal. Le circuit


2 RLC série de la figure 12.26 en est un exemple.
à La résistance négative que l’on réalise avec un AO est un élément non linéaire, dont la caractéris¬
tique déjà étudiée est représentée sur la figure 12.5b. Choisissons, dans ce montage, la relation suivante
entre les résistances, R2 = 100 /? 1 , ce qui permet d’ajuster finement la valeur de la résistance néga¬
tive dans le régime linéaire :
Rn =
fil
= *
ion
<0

La bobine est caractérisée par son inductance L et par sa résistance r en série ; quant au condensateur,
il est supposé parfait, de capacité C . Le second AO est monté en convertisseur courant-tension, afin de
pouvoir visualiser aisément le courant dans le circuit sur un oscilloscope.
406 12. Effets non linéaires en électronique

R\
uc UL Ur

U
!
[>00
i
WM?—[
L
C
*3 UR,„ K
U t>°° R
Ri

P1 7777
-R3i

FIG. 12.26.

b) Amorçage des oscillations

Supposons le circuit initialement au repos, c’est-à-dire sans courant qui le parcourt : z(0) = 0 . Le

--
dipôle à résistance négative, qui est aussi au repos, fonctionne en régime linéaire. La loi des tensions
donne :
q di
uc + uL + ur + uRt„ = 0 avec uRn = Rni soit h L——h ri + Rni = 0
d/
avec les notations habituelles, i = dq/ dt pour l’intensité du courant et q pour la charge de l’armature
du condensateur vers laquelle est orienté le courant. En dérivant et en introduisant la pulsation propre
(o0 = 1/(LC)1/2 , on obtient :

d2i
dt2 +

L’état initial z'(0) = 0 est un état d’équilibre, solution de l’équation d’évolution. Pour étudier sa stabilité,
supposons qu’à t = 0 une petite perturbation Sio , d’origine électromagnétique ou thermique, écarte
le système de son état d’équilibre. Admettons en outre que le système ait un comportement pseudo¬
périodique, ce qui est réalisé avec les valeurs des composants qui satisfont à l’inégalité :
-d
c
Q
r\j
(ÿ)2-ÿ<0 ce qui s’écrit Q=
r
La)o

+R ii
>
I
.
2

° La solution de l’équation d’évolution peut alors se mettre sous la forme suivante (cf. chapitre 4) :
©
1/2
i(,) =
Si0 sin{(ont + (f>)
L 1
? SÏÏÏÂ eXP
avec Tn =
r + Rn
et <on = ù)O
4<yo Tl
ci
O

<f) étant une constante déterminée par la charge initiale du condensateur. Comme il est impossible de
réaliser parfaitement r — —Rn , deux cas se présentent :
i) si rn >0, soit r > —Rn , l’amplitude des oscillations décroît exponentiellement au cours du
temps. L’état initial est stable et le système reste dans son état de repos ;
ii) si r„ < 0, soit r < ~R„ , l’amplitude des oscillations croît exponentiellement au cours du
temps ; l’état initial est instable et le système oscille.
Effets non linéaires 407

La réalisation du circuit permet d’observer la croissance exponentielle de l’amplitude des oscilla¬


tions de la tension u\ = —Rÿi aux bornes du convertisseur (Fig. 12.27). Concrètement, les composants
choisis ont pour valeurs :

L = 200 mH C = 10 |xF /?, = 1 kfl /?2 = 100kft /?3 = 1 kO r a 20 £1 et R « 3 kfl

La mesure de la pseudo-période donne la valeur attendue :

T„ = — fa — — 2îr (LC)1/2 « 8, 9 ms
Lü{)

On constate que l’amplitude des oscillations cesse de croître au bout de quelques périodes, ce que nous
nous proposons d’interpréter.

uc{t} > UR„(t)‘

-*ÿ

FIG. 12.27. FIG. 12.28.

c) Entretien des oscillations

Le système fonctionne en régime linéaire tant que l’intensité du courant dans le dipôle à résistance
négative reste contenue dans les limites î„/ + < /(f) < _ (Fig. 12.5b).
Supposons que l’intensité du courant atteigne le seuil limite i(t„t) = în/(_ à l’instant t = tni . À
l’instant ultérieur i > i„i ,1a tension UR„ aux bornes du dipôle à résistance négative a pour expression :
t_

tt-Rn — Usât,— R\i


c
Q En dérivant l’équation sur les tensions fournie par la loi des mailles, on obtient :
r\j
° d(uç + UL + Ur + UR„) d2i f r +R\\ di + "°, di
{— Jd7
— 0 soit 2
=n
0
~dT =Rldt
D
© puisque
dt d t2

2 Écrivons les solutions de cette équation semblable à la précédente. Il vient, en changeant l’origine des
CL
O temps t' = t — t„i , avec /(O) = îQ :

1/2
=iÿex” (-4) sinM,'+ÿ) avec T'
"
=
r + R\
et (o'n — (o0
1
4"0T'n
où est une constante déterminée par la charge du condensateur à t' = 0 . Comme la nouvelle
constante de temps r' est positive, l’amplitude des oscillations décroît dans le domaine non linéaire.
408 12. Effets non linéaires en électronique

Un résultat analogue est obtenu lorsque le domaine non linéaire est situé en deçà du seuil limite
i < /„/,+ , puisque la tension UR„ est alors donnée par :

„ d M/?„ cli
+ Rii ——
n

UR,n = Usa,,+ avec


cl /
=R\ —
cl /
L’équation différentielle est identique :

d2!
dr2 +
En régime établi, le système évolue donc en suivant une succession de phases.
i) Domaine linéaire
L’amplitude des oscillations croît jusqu’à atteindre les limites du domaine de fonctionnement li¬
néaire du dipôle à résistance négative.
ii) Transition du domaine linéaire vers le domaine non linéaire
Lors du changement de domaine, la charge du condensateur et l’intensité du courant dans le circuit
ne subissent pas de discontinuité, la continuité de ces deux grandeurs étant assurée respectivement par
le condensateur et la bobine.
iii) Domaine non linéaire
L’amplitude des oscillations décroît jusqu’à atteindre la frontière du domaine de fonctionnement
linéaire du dipôle à résistance négative.
L’amplificateur opérationnel fonctionne donc périodiquement en régime linéaire et non linéaire. Le
point de fonctionnement du dipôle à résistance négative évolue alternativement entre les deux coudes de
la caractéristique (Fig. 12.5b). L’amplitude des oscillations est donc limitée au domaine :

inl,+ < i < ini,-


Aux bornes du dipôle à résistance négative, la tension présente, au voisinage des extrema, des pics
marquant les excursions du point de fonctionnement dans le domaine non linéaire (Fig. 12.28). Ainsi,
sur une période, un oscillateur quasi-sinusoïdal fonctionne le plus souvent en régime linéaire. Notons
que la non-linéarité du dipôle à résistance négative a pour effet de limiter l’amplitude des oscillations
du système. Cet oscillateur est simulé par le logiciel SPICE (cf. annexe 6).

IV 3 . . — Effets de non-linéarité sur un oscillateur de relaxation


Q
Un oscillateur de relaxation est caractérisé par deux durées très différentes : la durée de basculement
CM
Tb du détecteur de niveau et la durée de relaxation Tr » (cf. chapitre 14).
S
Analysons le fonctionnement de l’oscillateur de relaxation électrique représenté sur la figure 12.29.
Supposons qu’à un instant pris comme origine la sortie du comparateur bascule à la valeur Usat<+ . Celle
2 en sortie de l’inverseur, et donc à l’entrée de l’intégrateur, est donc us = — Usa,:+ . L’intégrateur délivre
à alors la tension wc telle que :

Uc =
_! avec i =
C ïït = et = + J0 d

ce qui donne :

m
«c(0 =
C
_ j_
RC f «*(0 d t' = uc(0) + jf CW d t'
- uc(0) +
Usat,+
RC
t
Effets non linéaires 409

-<
Intégrateur
ç]
Inverseur *3
R
[>oo r
[>00 Ri |>00

a
UC
77TT

Us
R\ Ri
7777
Comparateur .
7777

7777 à hystérésis

FIG. 12.29.

Le comparateur change d’état à l’instant t\ , lorsque le seuil de basculement Ub,+ est atteint :

Usat,+ Ri
Ub,+ = uc(t\) = ad Usati+ = ad uc{0) + avec ad =
RC Ri + Rj
La sortie du comparateur devient Usat- < 0, et après inversion, l’entrée de l’intégrateur passe à
—Usa,t- , d’où la tension «c(0 :

«c(0 = UC{h) + —
I
f Usinât' = «c(ll) + Usat,-
RC
(t-tl)
Jt\
La période s’achève à l’instant Î2 , lorsque le comparateur bascule à nouveau, c’est-à-dire lorsque la
tension seuil Ub,~ est atteinte :

Usat,-
ub- = uc{t2) = ad Usat- = ad uc(h) + (t2-h)
RC

La tension de sortie de l’intégrateur retrouve alors sa valeur de début de cycle, uc{h) = «c(0) . La
période T = t2 et la tension crête-à-crête ucc = uc(t\ ) — MC(0) en sortie de l’intégrateur s’obtiennent
selon :
O
UC(0) = ad Usat- = uc(ti) + -fl) et uc(t\) = adUsat,+ = uc(0) + ~ h)

r\j On obtient, en combinant ces équations :


° Usat,+ Usat,-
©
4-1
T = adRC
\2 Usat,- Usa,,+ ) et Ucc — Otd{Usat. Usat,— )
£
CL
Si les tensions de saturation sont symétriques, Usat.+ — —Usat- — Usal , alors ucc — 2adUsa, et :
O

T = 4ad RC

Exemple : réalisé avec C = 1 |JLF , R = R\ = R2 = Ri = 2,2 kfl et des tensions de saturation


symétriques ( Usat — 1 5 V ), on trouve pour les caractéristiques du circuit :

ad « 0, 5 7 « 4, 4 ms et ucc «7,5V
410 12. Effets non linéaires en électronique

Les tensions us et uc sont respectivement des tensions créneau et triangulaire (Fig. 12.30). Les deux
échelles de temps du système sont effectivement très différentes : la durée de basculement du com¬
parateur est de l’ordre de la microseconde, tandis que la période des oscillations est de l’ordre de la
milliseconde. Le comparateur à hystérésis est l’élément non-linéaire du circuit; ses seuils de bascule¬
ment sont commandés par le facteur ad , lequel détermine l’amplitude des signaux triangulaires et la
période des oscillations.
Retenons que, sur une période, un oscillateur de relaxation fonctionne le plus souvent en régime
non linéaire.

adUsa,,+
0 v7
adUsat--L UC

Usat,-

FIG. 12.30.

. . — Modèle de van der Pol


IV 4
Il est toujours possible de mettre, par un changement de variable, l’équation différentielle d’un
oscillateur harmonique sous la forme canonique (cf. chapitre 3) :

x + <WQX = 0.

La grandeur x est alors proportionnelle à une charge en électricité, une élongation en mécanique, une
pression en acoustique, une concentration en chimie, etc. Pour introduire l’énergie E de l’oscillateur,
on multiplie l’équation précédente par x :

.V2 X2
xx + cdÿxx = 0 ce qui s’écrit =0 avec €=
-g Exemple : pour une cellule LC parallèle, la charge q de l’une des armatures du condensateur satisfait
c
Q à l’équation différentielle (cf. chapitre 3) :
rNJ

° + o)20q = 0 avec =
©
La grandeur q satisfait donc à l’équation canonique précédente.
"° ÏC

£ Comme toute réalisation physique est dissipative, il est nécessaire de prendre en compte la puis¬
CL
O sance dissipée, par effet Joule dans l’exemple considéré. L’équation du circuit devient, en notant Vj
cette puissance :

—— — Vj avec Vj < 0
dt
L’entretien des oscillations n’est donc possible que si l’on fournit au circuit une puissance supplémen¬
taire Vs :
dE

d/
= Vj + Vs avec Vs > 0
Effets non linéaires 411

Pour un oscillateur linéaire, pour lequel les forces associées à Vj et Vs sont proportionnelles à la
vitesse, les puissances dissipée et reçue, s’écrivent respectivement :
V" .v-
Vj = - Vs = — avec Td> 0 et rr > 0
Td Tr
Si \Pj\ < Vs , les oscillations s’amortissent exponentiellement. En revanche, si \Vj\ > Vs , les oscilla¬
tions croissent indéfiniment, ce qui n’est pas ce que l’on souhaite réaliser.
L’entretien des oscillations exige donc que \Pj\ — Vs . Cependant, il est expérimentalement im¬
possible de réaliser rigoureusement cette condition à chaque instant. Un oscillateur auto-entretenu ayant
un fonctionnement linéaire est donc impossible à réaliser. Il en résulte que tout oscillateur auto-entretenu
doit être non-linéaire.
En régime établi, l’énergie de l’oscillateur est en moyenne constante au cours du temps, ce qui
implique une compensation des pertes par apport d’énergie sur la durée d’une période :
dS
— =VS+Vj = 0 d’où Vs = -Vj
d/
a) Oscillateur de van der Pol

Les premières études expérimentales de la dynamique des systèmes oscillants ont été réalisées,
à partir de 1920, par l’ingénieur hollandais B. van der Pol ; aussi, le premier de ces oscillateurs auto¬
entretenus, que l’on a représenté sur la figure 12.31, porte-t-il son nom.

UQ

ic" îR h
A
e Ua\
R
X «gf
C
J
ia
B V
FIG. 12.31.

Le dipôle non linéaire V est constitué par une triode polarisée au voisinage de la tension UQ , dont
-g
c la caractéristique i = i(ü) est bien représentée par l’équation suivante du troisième degré (cf. Exer¬
Q cices) :
r\j
U2
s U

Rn
1-
© “o
Dans cette expression, Rn < 0 désigne la résistance dynamique négative de V au voisinage de la
£ tension nulle. La loi des nœuds donne :
CL
O

Lÿ=*fc=| iq
ic + iR + ii +i = 0 avec u=
dt C
et ic = d t
En dérivant l’équation précédente et en substituant afin de faire apparaître la seule tension u , on obtient
l’équation suivante du circuit :
_ d2 u 1 du u d rM / M2\I
Cd7 + i?d7 + Z
412 12. Effets non linéaires en électronique

En introduisant la pulsation propre OJQ — (LC) l//2 et la variable x = u \[C , cette équation devient :

3*2
*+ *(æC +
I 1
Æ„C RnC2ul +
ù)lx = 0

Évidemment, la croissance des oscillations n’est possible que si (cf. chapitre 3) :

1 1 3x2
RC + R„C R„C2UQ
<0

On voit que, pour un système initialement au repos (x = 0 ), il est nécessaire d’avoir :

I I
— <0
R + R„
soit — >R - et donc R > -R„
R„

Dans le cas contraire, la dissipation provoque un amortissement.


Tl est commode de mettre l’équation de van der Pol sous la forme réduite suivante :

1 1 X2
X + 7jxj + l“loX~0 OÙ
Te(x) TO
1- T

avec :
1 R + Rn R + Rn 1/2
TO RR„C
>0 et xi = MoC'/2 3R

b) Analyse de la non-linéarité

Pour effectuer le bilan d’énergie, multiplions l’équation précédente par x . Il vient :

d / x2
dt
2x2\ =
(T+-5TJ
i2
Te(x)
1
T0 H) x2
ce qui s’écrit :

T3

Q
= avec £=j+ "oy
A- A-
et V[nc) = — i2
Te(x)
1
TQ H)i2
CM
On reconnaît l’équation-bilan d’un oscillateur harmonique, d’énergie E , qui reçoit la puissance supplé¬
S mentaire V . Deux cas se présentent :
i) pW > 0, soit x < xi , l’oscillateur reçoit du dipôle non linéaire plus d’énergie qu’il n’en
2 dissipe et l’amplitude des oscillations croît.
à ii) ,p("c) < 0 , soit x > xi , l’oscillateur dissipe plus d’énergie qu’il n’en reçoit et l’amplitude des
oscillations décroît.
Ainsi, en régime établi, l’amplitude des oscillations est tour à tour croissante puis décroissante, au
cours d’une période. Comme la puissance moyenne reçue doit être nulle, on a :

p(nc)
\ _ _1 —
j2 --
X2 X2
d’où x2xf =X2X2
T0 -J
Effets non linéaires 413

c) Naissance des oscillations


L’état initial x — x = 0 n’est pas stable, puisqu’ au voisinage de x = 0, on a l/re(jc) æ — 1/to
et par conséquent l’équation linéarisée suivante de l’oscillateur :

x-—
T0
+ ù>îx = 0
Comme les racines de l’équation caractéristique correspondante r2 — r/ro + (OQ = 0 sont :

1 1 1/2
r = — ±j(o0
2r0 V
1
4woro )
on trouve, pour <2o = (OQTQ > 1/2 , la solution générale suivante :
1 1/2
x(t) = Cpcxp cos(iopt + 4>P) avec (Op — COQ 1 -
4O>ITI
Cp et 4>p étant deux constantes. Ainsi, l’amplitude des oscillations croît exponentiellement; le bruit
électromagnétique ou thermique est alors suffisant pour amorcer les oscillations.

d) Intérêt du modèle de van der Pol


L’entretien des oscillations n’est rendu possible qu’à condition de réaliser re < 0 pour de faibles
valeurs de x , et re > 0 pour des valeurs de x plus grandes. Le passage par zéro et la singularité
qu’il entraîne incitent à analyser des fonctions 1/ re(x) assez régulières pour être développées en série
entière :
1
=
Te{x) (=0

La parité re(— x) = re(x) étant souhaitable pour obtenir des oscillations symétriques, les coefficients
A, , avec i impair, doivent être nuis. La méthode la plus simple consiste à tronquer ce développement à
l’ordre 2 :
I
— — Ao + A2 x2
Te(x)
En choisissant A0 < 0 et A2 > 0 , on a bien re(x) < 0 pour les faibles valeurs de x, et re(x) > 0
aux grandes valeurs. On retrouve donc, pour le terme dissipatif, la même forme que celle du modèle de
van der Pol, ce qui confère à ce dernier un caractère remarquablement simple.
Q L’équation de l’oscillateur de van der Pol comporte trois paramètres coo , TQ et xi . Cependant
CM
la discussion de son comportement ne nécessite que l’un des trois, qu’il est naturel de prendre égal à
S Qo = (OQTQ lorsqu’on introduit les variables réduites de position et de temps :
6 = coot
2 Xi
à On a en effet :
2 d2X dX 2 „ «
dêÿ + 0)0X1 VMÿ + û)QXlX =
0,0X1

ce qui donne, en divisant par OJQXI :


°
d2 X l-X2dX
x=0
d02 &T~d6 +
414 12. Effets non linéaires en électronique

Notons que Qo est directement relié au rapport de deux durées caractéristiques :

TO
Qo — OJQTQ = 27T —
To
En effet, la durée TQ est précisément la période des oscillations sinusoïdales associées à l’oscillateur
harmonique que l’on obtiendrait en annulant tout apport ou dissipation d’énergie dans le système. Quant
à la durée TQ , elle caractérise l’échelle de temps sur laquelle l’amplitude des oscillations varie de façon
significative depuis l’état de repos. En régime linéaire, pour lequel :

x
-- I
TO
x + (olx = 0

To représente la durée de relaxation en énergie de l’oscillateur de van der Pol, linéarisé au voisinage
de l’état de repos.
Il reste à examiner l’influence du paramètre critique Q0 sur la nature des oscillations du système
en envisageant deux cas limites, Qo 1 pour les oscillations quasi sinusoïdales et Qo <C 1 pour les
oscillations de relaxation.

Remarque : Il existe de nombreux oscillateurs réels qui, de manière approchée, sont décrits par cette
même équation, par exemple l’oscillateur à diode Esaki.

e) Oscillations quasi sinusoïdales

Supposons le paramètre Qo très grand :

Qo > 1 soit r0 » To
Dans ce cas où l’équation canonique se réduit à d2X/d
O2 + X = 0, recherchons une solution de
l’oscillateur réel de la forme :
X = Xm(9)sm(d + <f>)
où Xm(0) est lentement variable, c’est-à-dire qu’il ne varie pratiquement pas pendant une période.
Comme :

au
= <T7T sin(0+<f>)+Xm cos(0+<f>)
du
et
U" = sin(0+<£)+2ÿcos(0+0)-Xmsin(0+<£)
l’équation de l’oscillateur devient :
Q
CM

S sin(0 + <A) + 2ÿ%


d0
cos(0 + <t>) ~
TT

[l-X2msin2(0 + <f>)} + 0)+Xmcos(0 + <£)] =0

En tenant compte de la faible variation de Xm(6) , on obtient, en multipliant les deux membres de
2 l’équation précédente par Xm cos(0 + <f>) et en moyennant sur une période :
à
2dXm
d0
Xm xi
Qo
car :
sin(0 + (f>) cos(0 + <j>) = 0 sin3(0 + (f>) cos(0 + <f>) = 0
1 I
cos2 (0 + 0) = - sin2(0 4- <f>) cos2 {9 + ff) = -
Effets non linéaires 415

L’équation différentielle précédente s’écrit aussi :

iX2m Xi
Qo H)-
dY Y
0 soit — en posant Y=
dd de Qo
En vue d’intégrer cette équation non linéaire, séparons les variables (cf. annexe 1) :

dE 4d Y/Y2 dd dw dd
~~ ce qui s’écrit
ëb

Y(\ - y/4) A/Y- 1 w Qo

pour Y < 4, en posant w — A/ Y — 1 , ce qui implique dw = — A/Y2 d Y . Cette dernière équation


s’intégre aisément selon :
4 n
ln = -— +C
*1 Qo
C étant une constante, d’où :

2 2xt
Xm = [1 e x(t) = sin(û>0t + <f>)
+exp(-É>/2o + C)]|/2 [1 + exp {-t/re + C)] 1/2

Ainsi, après un régime transitoire, dont la durée peut être estimée à 3re , les oscillations tendent vers
une sinusoïde, de période TQ = ITT/WQ .
Vérifions qu’en régime établi, le mécanisme d’entretien des oscillations est une succession d’ap¬
ports et de dissipations d’énergie :

x{t) = 2JC; sin(û>of + (/>) et x(t) = 2JC/ CJQ COS(û>Oï + 4>)

d’où:
xf x2 = Ax/(ol cos2(ù)Qt + <f>) = 2 xj(ol
et :
sin[2(6J0r + (f))]
x2x2 = l6x/(t)lsin2((t)ot + (f))cos2((oot + (f>) = = 2X/(DQ = xjx2
2
c
On a donc bien x2 = x2x2 . Sur la la figure 12.32a, on a représenté la courbe X(d) pour Qo = 10 .
xf
Q
En régime établi, les oscillations sont quasi-sinusoïdales.
r\j
°
©
2--
X(0) (20=10
2- —
m (2o = 0,l
2-
m Qo= 1

£
CL
o B
0 0 0
e J 7
-2- -2— -2-
a) b) c)
FIG. 12.32.
416 12. Effets non linéaires en électronique

f) Oscillations de relaxation
Lorsque le paramètre Qo est faible (Qo 1 ), par exemple Qo = 0, 1 (Fig. 12.32b), on observe
que le régime transitoire est très court et que l’écart à la forme sinusoïdale est significatif : à une variation
rapide du signal, succède une durée beaucoup plus longue de faible variation, et les signaux sont plus
proches de créneaux que de sinusoïdes.
Il est possible d’estimer deux échelles de durées caractéristiques des oscillations de relaxation.
Pour cela, utilisons l’équation de van der Pol linéarisée autour de l’amplitude X0 = X(0Q) :

d2 X 1-XÿdX
ëô~~ d0 +
X=0
~d¥
La résolution de l’équation caractéristique, r2 — r(l — XQ)/QO + 1=0, conduit à introduire les deux
durées suivantes de 0 :
1
0=
2Qo {(l-X„2)±[(l-Xo2)2-40i]l/2}
Pour simplifier la discussion choisissons le cas technique simple pour lequel Xo = 0 . Il vient :
<,= 2k[1±(1'4e”)'/2]“ d’où 0\ « —
Qo
et 02 ~ Qo
On en déduit les deux échelles de durée en divisant 0i et 0i par <w0 :

I Q'
Tl « —— et Tl « — = T0
<*>oQo
Autour de 0Q , une solution approchée de l’équation de l’oscillateur s’écrit :

(0 - 0o)
X(0) = a{0o) sinh
Qo
+ b(0o) cosh [Qo{0 - 0O)]

où a(0o) et b(0o) varient peu sur le palier. Au point A sur la figure 12.32b, a(0o) « 0 puisque le
signal varie peu et que la tangente est horizontale. L’angle caractéristique du palier est d’environ l/Qo
En B , a(0o) 0 , l’angle caractéristique du basculement est d’environ Qo , d’où la période angulaire
des oscillations et la période temporelle correspondante :

I I A0 1 1
A# ~ Qo + — ~— soit T« — =
Qo Qo a>o Q0(o0 (D\TO
Q
IM
Retenons que la présence des deux échelles de temps très différentes caractérise les oscillations de
S relaxation. L’oscillateur de van der Pol produit des oscillations quasi-sinusoïdales pour des fortes valeurs
du paramètre critique Qo 1 , et des oscillations de relaxation pour les faibles valeurs de Qo 1.
La transition entre les deux régimes est continue comme le montre la figure 12.32c obtenue lorsque
2 Qo ~ 1 •
à
. . — Espace des phase et portrait de phase d’un circuit
IV 5
a) Espace des phases d’un circuit

En mécanique, V espace des phases d’un système est l’espace des états, dont on sait que la dimen¬
sion est le double de celle de l’espace de configuration ou des degrés de liberté (cf. Mécanique) : n co¬
ordonnées généralisées {<?,} , auxquelles on ajoute un même nombre n de moments conjugués {/?,}
Effets non linéaires 417

définis selon :
dC
Pi = WT-
oqi

C = £k — £p désignant le lagrangien du système, différence des énergies cinétique et potentielle.


À chaque instant, l’état mécanique du système est déterminé par la connaissance des 2n variables
{qiiPi} , issues des 2n équations différentielles du premier ordre que sont les équations canoniques
(cf. Mécanique), ce que l’on représente par un point figuratif dans l’espace des phases. Notons qu’en
mécanique, la dimension de l’espace des états est ainsi paire.
En électronique, on recherche d’abord le nombre de variables indépendantes qu’il faut se donner
pour connaître l’état électrique du système ; un circuit comportant b branches et n nœuds est analysé à
partir d’un ensemble de Ne — b — n + 1 équations différentielles indépendantes (cf. chapitre 5). On en
déduit le nombre Np d’équations différentielles du premier ordre qui décrivent totalement le système,
et donc le nombre de variables indépendantes qui définissent l’état électrique du circuit.
Il en résulte que l’espace des états, ou espace des phases en électronique, est un espace à Np
dimensions. Comme l’état d’un système électronique est entièrement déterminé par la connaissance des
courants dans ses branches, ce qui n’implique pas nécessairement un ordre pair, la dimension de l’espace
des phases peut être impaire.
Exemples :
1) Un oscillateur harmonique en électronique est décrit par une seule équation différentielle du second
ordre, d’où l’ordre Np = 2 et la dimension 2 de l’espace des phases.
2) Un ensemble de N oscillateurs harmoniques électriques couplés est caractérisé par N équations dif¬
férentielles du second ordre ; l’ordre du système est donc Np = 2N et l’espace des phases de dimen¬
sion 2N .
3) Le circuit, proposé par l’électronicien américain L. Chua, est connu pour son comportement chao¬
tique. Comme le montre la figure 1 2.33, il possède 5 branches et 3 nœuds ; le nombre de variables in¬
dépendantes est donc Ne = 5 — 3+1 = 3 reliées par 3 équations différentielles du premier ordre qui
s’écrivent (cf. annexe 6) :

1
C|~dr - - (uc,2 - Uc,l) - guc,1
d«c,2
(«C,2 - Kc,l)
Cl~iT = ÎL -
-g
c Æd /
= — «C,2

__
Q
r\j g désignant la conductance du dipôle résistif V . Le circuit de Chua est donc d’ordre Np = 3 et
° l’espace des états de dimension 3 .
©
UR
h A iR B i
2 i
CL
o R U,

UC,2
J C2
L
«c,i| ~\~C' V T
ÎL

FIG. 12.33. FIG. 12.34.


418 12. Effets non linéaires en électronique

b) Portrait de phase d’un circuit électrique

Dans l’espace des phases, l’évolution à partir d’un point figuratif Mo initial est une courbe para¬
métrée par le temps. Un même état initial définissant de manière univoque l’évolution, les trajectoires de
l’espace des phases ne peuvent se croiser. L’ensemble des trajectoires de l’espace des états forme le por¬
trait d’état ou portrait de phase du système.
Exemple : on sait que l’équation d’évolution du second ordre q + oiÿq — 0 d’un oscillateur
harmonique électrique peut se mettre sous la forme de deux équations différentielles du premier ordre :

q = i et ï= — ù>lq
dont la solution s’écrit, si qm et 4> sont deux constantes définies par l’état initial :

q — qm cos(û>0t + (f>) et i— —to0qm sin(w0t + (f>)

L’espace des phases est à deux dimensions (Fig. 12.34). Les trajectoires sont des ellipses de même
rapport d’axe w0 , puisque q et i sont reliées par l’équation caractéristique d’une ellipse :

2 2
s_ I

dm
+ "0q,n
=1

Les petit et grand axes des ellipses, obtenus pour différentes conditions initiales, coïncident évidemment
avec les axes du repère {q,i) .

Remarque : L’étude dans l’espace des phases de l’évolution au cours du temps des systèmes quel¬
conques, mécaniques électriques ou autres, s’est avérée très efficace dans l’analyse du
rôle des termes non linéaires dans les équations qui régissent ces systèmes. Une branche
nouvelle s’est ainsi développée sous le nom de systèmes dynamiques ; elle fait actuelle¬
ment l’objet d’actives recherches en physique classique ou quantique.

c) Attracteurs

On appelle attracteur un point, une courbe, une surface ou une hypersurface de l’espace des phases,
vers lesquels tend un ensemble de trajectoires. Il existe de nombreux types d’attracteurs. Citons-en
quelques exemples.
i) Positions d’équilibre

Q
Dans l’espace des phases, un point d’équilibre est un attracteur.
CM Si l’équilibre est stable, les trajectoires convergent vers le point attracteur (Fig. 12.35a). Ainsi, un sys¬

--
S tème linéaire du second ordre décrit par l’équation bien connue (cf. chapitre 3) :

X
x+ h û>O x = 0 avec re > 0
? Te
à
admet l’origine comme point attracteur.
Si l’équilibre est instable, les trajectoires divergent du point attracteur (Fig. 12.35b). Il en est ainsi pour

--
un système linéaire du second ordre décrit par l’équation :

X 9
3c- |-Wfli = 0 avec re > 0
Te
Effets non linéaires 419

x x X

0.
1-2 T o

a) b) c)
FIG. 12.35.

ii) Cycle limite


Un cycle limite est une courbe fermée de l’espace des phases vers laquelle convergent les tra¬
jectoires. Une trajectoire qui, dans cet espace s’appuie sur un cycle limite, caractérise une évolution
périodique. Ainsi, un oscillateur périodique d’ordre deux converge vers un cycle limite (Fig. 12.35c).
iii) Évolution quasi-périodique
Considérons un système bipériodique d’ordre 3 tel que le système linéaire admettant les solutions
suivantes :
*i(0 = ancos(2Trfit+<f>n)+ai2cos(2Tif2t+<t>i2)
*2 (0 = «21 COS(27T/I t+(f>21) + a22 COs(2TTfi t + 022)
*3 (0= «31 COS(27T/I t + 031) + a32 COS(27r/2 1+ 032)
Dans l’espace des phases de dimension 3 , l’attracteur est un tore (Fig. 12.36a). Deux cas se pré¬
sentent :
- si les fréquences f\ et /2 sont commensurables, c’est-à-dire si le rapport /i//2 est un nombre
rationnel, les trajectoires se referment sur elles-mêmes ; l’évolution est périodique,
- à l’inverse, si le rapport fi/f2 est irrationnel, les trajectoires s’enroulent autour du tore sans
jamais se refermer ; la surface du tore est alors remplie de façon dense. Ce type d’évolution,
rigoureusement apériodique, est qualifié de quasi-périodique.
iv) Évolution chaotique
La caractéristique essentielle du chaos déterministe (cf. Mécanique) est la sensibilité aux condi¬
tions initiales, ce qui se traduit dans l’espace des phases par la divergence exponentielle des trajectoires
issues de deux points initialement proches. L’évolution d’un système chaotique est apériodique et les tra¬
jectoires convergent vers un attracteur étrange ; sur la figure 12.36b, on a représenté, en projection dans
le plan («c,i5 “c,2) > l’attracteur étrange du circuit de Chua, à comportement chaotique (cf. annexe 6).
Q
CM

S *3' “C,2
ê
Û,
2
à 0.
uc\

x\
a) b)
FIG. 12.36.
420 12. Effets non linéaires en électronique

d) Portrait de phase d'un oscillateur quasi-sinusoïdal


Le circuit RLC à résistance négative de la figure 12.26, est décrit par une équation différentielle
du deuxième ordre. Ce système est donc d’ordre 2 . On peut choisir de l’analyser à l’aide des variables
q et q = i. Expérimentalement, on préfère prélever sur le circuit la tension Mç = q/C aux bornes du
condensateur et celle —Rÿi à la sortie de l’AO, respectivement proportionnelles à q et q .
Le portrait de phase que l’on obtient révèle l’existence d’un attracteur, qui prend la forme d’un
cycle limite presque elliptique (Fig. 12.37a). Les écarts à l’ellipse sont dus aux effets non linéaires qui
entretiennent les oscillations. Le point central O est un état d’équilibre instable, duquel la trajectoire
s’écarte exponentiellement.

R'ii us Usat,+

Tc o «c

Usat,-
a) b)
FIG. 12.37.

e) Portrait de phase d’un oscillateur de relaxation


Pour l’oscillateur de relaxation représenté sur la figure 12.29, l’état du système est univoquement
défini par la connaissance des variables uc et us . La trajectoire dans le plan de phase exhibe des points
anguleux (Fig. 12.37b).

f) Portrait de phase de l’oscillateur de van der Pol


Le portrait de phase de l’oscillateur de van der Pol peut être tracé en utilisant les variables réduites
X,dX/dd.
Pour une forte valeur du paramètre critique Qo = 10 , le portrait de phase ressemble à celui d’un
oscillateur quasi-sinusoïdal, c’est-à-dire à une ellipse (Fig. 12.38a).
Pour une faible valeur ( Qo — 0, 1 ), le portrait de phase présente des points anguleux, comme pour
l’oscillateur de relaxation (Fig. 12.38b).
-g Enfin, pour Qo — 1 , le portrait de phase présente un aspect intermédiaire entre les deux formes
c
Q (Fig. 12.38c).
rNJ
Ainsi, l’observation du portrait de phase d’un oscillateur renseigne sur sa nature : quasi- sinusoïdale
° ou relaxation. Le modèle de van der Pol montre qu’il est possible de passer continûment de l’une à
© l’autre.

2 dX/dO Qo = 10 dX/dO Qo = o, i dX/dû Qo=l


CL
O
\

_0 IL \
5 \
\ T
y Cycle limite Cycle limite

a) b)
FIG. 12.38.
Effets non linéaires 421

CONCLUSION
Rappelons les points essentiels.
1) Le caractère non linéaire d’une relation de correspondance entre les grandeurs d’entrée et de
sortie du système s’exprime par la non-proportionnalité de ces deux grandeurs. On sort alors du cadre
d’application du théorème de superposition.
2) De nombreux dipôles en électronique ne sont pas linéaires, par exemple les diodes. Les opé¬
rations de comparaison, de redressement, de mise en forme des signaux, de multiplication, sont des
opérations typiquement non linéaires.
3) Le transfert non linéaire d’une entrée sinusoïdale provoque la distorsion du signal d’entrée. Le
taux de distorsion harmonique D/, permet de mesurer l’écart du signal à la sinusoïde de son fondamental
E>h — Uh,ef/U\,ef
4) L’entretien des oscillations d’un oscillateur auto-entretenu doit être attribué à un effet non-
linéaire. En régime établi, au cours d’un cycle, l’oscillateur reçoit une quantité d’énergie d’une source
et en restitue autant.
5) Un oscillateur quasi-sinusoïdal fonctionne le plus souvent en régime linéaire, contrairement à
un oscillateur de relaxation.
6) Dans l’espace des phases, le cycle limite d’un oscillateur quasi-sinusoïdal est proche d’une
ellipse, alors que celui d’un oscillateur de relaxation s’en écarte notablement.
7) L’équation de l’oscillateur de van der Pol fait apparaître un terme non linéaire d’expression
caractéristique dans l’équation canonique en variables réduites :

d2 X ]-X2dX
&T~dd +
X =0
d02

Pour les fortes valeurs du paramètre critique Q0 , l’oscillateur délivre des oscillations quasi-sinusoïdales,
alors que pour de faibles valeurs, il produit des oscillations de relaxation. Retenons qu’entre ces deux
grandes familles d’oscillateurs, la transition est progressive.

EXERCICES ET PROBLÈMES
Q
IM
P12- 1. Dipôle non linéaire
S
Le dipôle représenté sur la figure 12.39 comporte deux diodes de même résistance dynamique
rj — 10 Cl dans le sens passant ; en inverse cette résistance devient pratiquement infinie. La tension de
2 seuil Ua des diodes vaut 0, 7 V . Quant à la f.e.m de la source stationnaire, elle est de E = 15 V.
à
1. Déterminer la caractéristique du dipôle AB. Quel dipôle réel simule-t-il ?

2. Le dipôle AB débite un courant d’intensité 7=15 mA . Calculer la tension U . Même question


pour un courant d’intensité — 15 mA .

3. Quels sont les générateurs de Thévenin correspondants aux cas 7>0et/<0?


422 12. Effets non linéaires en électronique

R_
U_

e
R_
P>cx>
+ R_
A E B
I R_ [V2[
Ue Us
Uc \Vi
v2 7777 7777 7777

FIG. 12.39. FIG. 12.40.

P12- 2. Inverseur commandé


Le circuit de la figure 12.40 est commandé par la tension Uc . Les diodes sont supposées idéales et
sans tension de seuil, la tension d’entrée Ue est une tension stationnaire positive telle que Ue < \UC\ .
1. Déterminer la caractéristique de transfert du système en fonction de la tension de commande.
2. Quelle est la résistance de sortie du montage ?

P12- 3. Division d’une tension


Dans le circuit de la figure 12.41, le coefficient du multiplieur vaut Km = 0, 1 V-1 . Déterminer la
caractéristique de transfert us — us(u\ , u2) du système.

R
K,n y

D>oo
x, RP %
iz\
«
Ue Rc Us

r1
U1
Us
7777

FIG. 12.41. FIG. 12.42.

P12- 4. Stabilisation Zener


-g
c Sur le circuit de la figure 12.42, la diode est représentée par sa tension Zener t/z = 15 V et sa
Q résistance dynamique en régime d’avalanche rz = 10 fl . La résistance de charge et la résistance de
r\j protection valent respectivement Rc = 1 kfl et Rp = 100 fl .
° 1. Déterminer la valeur minimale de la tension ue , afin que us soit régulée. Que vaut
©
alors «s ?
£ 2. La diode Zener ne supportant pas une puissance électrique supérieure à 1 W , calculer la valeur
CL
O maximale ue,max de la tension ue admissible.
3. Calculer la variation relative des tensions us et ue dans le domaine de stabilisation. Conclure.

P12- 5. Base de fonctionnement du wattmètre analogique

Sur la figure 12.43, on a représenté un circuit comportant un multiplieur analogique qui réalise
l’opération s — Km(x2 — *i)(y2 — yi) , avec Km = 0, 1 V-1 . Le dipôle V est parcouru par un courant
Effets non linéaires 423

d’intensité i. Le circuit est alimenté par une tension variable ue d’amplitude 8 V. On donne r= 10 fl,
R = 100 kfl et C = 1 |iF .

1. Déterminer la tension u\ en fonction de u-p , i, Km et r . Que représente u\ ?

2. Quelle fonction réalise la cellule RC sachant que ue est une tension sinusoïdale de fréquence
1 kHz ? Que représente us ?

3. Calculer successivement les valeurs prises par us dans les trois cas suivants : T> est un conden¬
sateur parfait, une bobine pure, un résistor de 1 kfl .

/ X2

*1 X Km
Ue UT> V
yi
s
R
yX ni—,
Ue
Ml C U\ Us

X“‘
Uyj
yi V
£ 7777 77777777 7777 7777

FIG. 12.43. FIG. 12.44.

P12- 6. Analyseur de spectre

Dans le montage représenté sur la figure 12.44, le quadripole V est un filtre passe-bande, centré
sur la fréquence f0 = 2, 5 kHz , de facteur de qualité Q = 15 . Le signal d’entrée ue{t) est périodique,
de fréquence / , alors que la tension uv est sinusoïdale de fréquence fv .

1. Trouver les harmoniques présents dans la tension de sortie u\ du multiplieur.

2. La tension uv est maintenant produite par un vobulateur qui balaie le domaine de fréquences de
/o à fm(lx = lOO/o .
a) Qu’observe-t-on à la sortie de V ?
b) Calculer la bande passante du dispositif.
-g
c
PI2- 7. Contenu harmonique de signaux symétriques et de signaux non symétriques
Q
rNJ

1 . On rappelle qu’un signal périodique e[t) , de période T , est symétrique si e(t + T/2) = — e{t) .
°
© a) Montrer qu’un signal symétrique ne contient pas d’harmonique pair.
b) La limitation de la vitesse de montée d’un montage suiveur, à base d’AO, a pour effet de « tri-
£
CL
angulariser » les signaux de sortie. On suppose l’entrée sinusoïdale, d’amplitude 8 V , et la sortie trian¬
O
gulaire de même amplitude. Quel est le spectre de Fourier de la sortie et l’amplitude des deux premiers
harmoniques ?

2. Calculer le spectre de Fourier ainsi que l’amplitude des deux premiers harmoniques d’un signal
dissymétrique produit par un redresseur parfait, simple alternance, qui est alimenté par une tension
sinusoïdale d’amplitude 10 V .
424 12. Effets non linéaires en électronique

P12- 8. Distorsion d’intermodulation (web)

La caractéristique de transfert d’un amplificateur réel est approximativement représentée par la


relation suivante entre la tension d’entrée ue et la tension de sortie us :

us = Auue Kmue
dans laquelle Au = 10 et Km — 0,08 V 1 .
1. Calculer le taux de distorsion harmonique de cet amplificateur pour une tension d’entrée sinu¬
soïdale de valeur efficace 8 V .
2. L’amplificateur est soumis à une tension d’entrée ue qui est la somme de deux tensions sinusoï¬
dales, de même amplitude et de fréquences respectives 5 kHz et 5, 5 kHz .
a) Quel est le contenu spectral en sortie de l’amplificateur.
b) On appelle intermodulation, l’apparition de fréquences non contenues dans le spectre de la
tension d’entrée. Déterminer la fréquence la plus basse d’intermodulation pour l’entrée précédente.

P12- 9. Conformateur sinusoïdal <J!!®b)

La caractéristique de transfert du conformateur sinusoïdal à quatre diodes de la figure 12.45a est


représentée sur la figure 12.45b.

P>oo «4
Ro
R\ Er-
Ri
Ei— ai

—Ue m ~Ue,2 ~Ue,1


\-1—
"" V2À [V{ [V2
Us
1-1 ,1 Ue<2 Üe,m

E2
îdM î*èî E2 a\
El
—En
a) b)
FIG. 12.45.

-d
O 1. On cherche à établir les relations entre ue,\ , ue,2 , a\ et les paramètres Ro , Ri , E\ , E2 du
circuit.
rxj a) Quel est le rôle de l’AO ?
° b) Montrer que us = ue tant que \ue\ < E\ . En déduire la relation simple entre ue,\ et E\ .
©
c) Établir la relation entre us et ue pour ue,\ < \ue\ < ue,2 . Trouver alors, en fonction de Ro et
£ R i , la pente ai = (E2 — E\)/{ue>2 — ue,\) . Exprimer ue,2 en fonction de E\ , E2 et ai .
CL
O 2. Pourquoi la tension de sortie us devient-elle indépendante de ue pour \ue\ > ue2 ?
3. La tension d’entrée du système, nulle et croissante à l’instant origine, est triangulaire, d’ampli¬
tude ue,m = 10 V et de période T . Calculer les coefficients de Fourier de la dérivée üs(t) de la tension
de sortie en fonction de ue \ , ue,2 , E2 et a\ .
4. On cherche à optimiser le conformateur étouffant le plus possible d’harmoniques.
a) Trouver les valeurs de ue,i et ue>2 pour lesquelles l’harmonique de rang 5 s’annule.
Effets non linéaires 425

b) Quelle valeur de a\ faut-il choisir pour que l’harmonique de rang 3 s’effondre complète¬
ment ? En remarquant que sin(77r/5) = — sin(3-n-/5) et sin(14îr/5) = — sin(67r/5) , montrer que
l’harmonique de rang 7 s’annule également. Calculer la valeur des paramètres E\ , E2 et R \ du cir¬
cuit, lorsque Ro = 5 kfl .
c) Représenter l’allure de la tension de sortie. Quel est le rang du premier harmonique non nul ?
Calculer le pourcentage de la puissance du fondamental qu’il représente.

P12- 10. Oscillateur parallèle à résistance négative

Dans le montage de la figure 12.46a, les valeurs des composants sont les suivantes : C = 22 pF ,
L — 75 mH , r — 500 II et Ri = R2 = 2, 2 kfi . Le dipôle V est celui représenté sur la figure 12.46b.

1. Trouver la caractéristique de T) , étudier sa stabilité et conclure sur son comportement dans le


circuit.

2. En régime de fonctionnement linéaire de V , établir l’équation différentielle satisfaite par la


tension uc aux bornes du condensateur.

3. Dans quelle condition obtient-on des oscillations ? Quel phénomène limite leur amplitude ? Don¬
ner une valeur approchée de l’amplitude de la tension uc .
Ry

ic F» i Jt t>oo

r L V

ï _4 R
R2

a) b)
FIG. 12.46.

-g P12- 11. Oscillateur de van der Pol à AO


c
Q
Un exemple de réalisation de l’oscillateur de van der Pol, à base de circuits multiplieurs et d’AO, est
r\j
donné sur la figure 12.47. Les valeurs des composants sont les suivantes : R\ « 2, 2 kO , R2 ~ 100 kfî ,
° R3 « 1 MO , R4 « 5 kO , R5 « 1 kO , r « 100 O , -Rn « 100 O , Km « 0, 1 V"1 , C « 0, 2 |xF et
©
L « 150 mH .
£ 1. Quelle est la nature du dipôle Vn ? Préciser les rôles joués par les quadripoles Q\ et Q2 ?
CL
O
2. À quelle condition peut-on négliger les courants i\ et i2 devant i ?

3. On suppose la condition précédente réalisée. Établir l’équation du circuit en fonction de la ten¬


sion uc aux bornes du condensateur et de la tension u„i à la sortie de Q2 .

4. Calculer u\ , u2 et M3 en fonction de uc En déduire de la question précédente u„i en fonction


de uc et trouver l’équation différentielle du circuit.
426 12. Effets non linéaires en électronique

5. Montrer que l’équation différentielle précédente peut se mettre sous la forme :


d2 uc 1 1 uc
dt1 + T 17+“S"C-° avec
T TO
1 -

?
On explicitera les quantités O)Q , ro et w/ en fonction des valeurs des composants du circuit, et on
précisera leurs unités SI.
6. Trouver le paramètre critique Qo de l’oscillateur en fonction des composants du circuit. Calculer
les valeurs de la résistance variable Rv de Vu telle que Qo = 100 et Qo — 0, 1 .
7. Comment réaliser expérimentalement le portrait de phase de cet oscillateur ? Décrire la nature
des oscillations obtenues pour chacune des valeurs de Q0 .

//// ////
Quadripole Q\

«2 Mi *3
Ri
Kmx— °°<1 + B

x>> i" Rj_

*1
A

h
/?3
R\
y Kni

X
V
[>oo c
i
mm
L,r
d [>oo

UL
Uc
«3 U„1
R4 UR
/?5 Ri
/.Rn
7777 'J7T7 Quadripole Qi !
7777
Dipôle Vn
FIG. 12.47.

P12- 12. Oscillateur historique de van der Pol

Sur la figure 12.31, on a représenté l’oscillateur à triode construit par van der Pol. On désigne
-g par M le coefficient d’induction mutuelle reliant la tension grille ug à l’intensité ic du courant dans la
c
bobine du circuit oscillant.
Q
rNJ
1 . En négligeant l’intensité ig du courant de grille, établir l’équation différentielle reliant l’intensité
° ia du courant dans le circuit anode à la tension ua de l’anode, la triode étant polarisée par une source
© de tension stationnaire UQ .

£ 2. L’intensité ia dépend seulement de la différence ua—yug entre la tension de l’anode et celle ug


CL de la grille affectée du facteur fixé y . En introduisant l’écart de tension uv — ua — UQ , établir l’équation
O
différentielle du circuit à laquelle satisfait ia . En explicitant ug , montrer que ia n’est fonction que de
la différence î7o — OLUV , a étant un facteur que l’on déterminera.
3. Le graphe de la fonction ia(Uo — auv ) est donné sur la figure 12.4b. Développer ia jusqu’au
troisième ordre, au voisinage de uv = 0 . Que devient l’équation du circuit dans ce voisinage ?
13
Rétroaction.
Application aux asservissements

Nous savons qu’un système est un dispositif physique qui fait correspondre une grandeur de sortie
à une grandeur d’entrée. Ce concept est très général puisqu’on le trouve dans tous les domaines de la
physique, et même en biologie.
i) En électronique, les amplificateurs sont des systèmes qui font correspondre une tension de sortie
à une tension d’entrée ; on définit alors les facteurs amplification en tension, en puissance et en intensité,
rapports des grandeurs de sortie sur celles d’entrée (Fig. 13.1).

Puissance
i i, mécanique
\ JT

Ue Amplificateur fi Us Puissance (Q-


électrique
/_
FIG. 13.1. FIG. 13.2.

ii) En électromécanique, les moteurs électriques sont des systèmes qui réalisent une conversion de
-g puissance électrique en puissance mécanique ; précisément, la grandeur d’entrée peut être la puissance
c
Q
électrique d’alimentation du moteur et la grandeur de sortie la puissance mécanique disponible sur
rNJ l’arbre du moteur, ou la vitesse de rotation de ce dernier (Fig. 13.2).
° iii) En optique, les lentilles font correspondre une répartition de l’amplitude complexe, ou de l’in¬
© tensité, de l’onde lumineuse dans un plan image, à une répartition de cette même grandeur dans un plan
objet ; le grandissement transversal est alors le rapport des extensions spatiales dans les deux plans ob¬
£ jet et image (Fig. 13.3).
CL
O iv) En thermodynamique, un four peut être considéré comme un système qui fait correspondre une
grandeur de sortie, la température du four, à la grandeur d’entrée, la puissance électrique fournie au
résister chauffant (Fig. 13.4).
v) En biologie, les organismes vivants sont aussi des systèmes qui fournissent, par l’intermédiaire
du métabolisme interne, une grandeur de sortie, l’énergie nécessaire à la vie de l’organisme (travail pour
ses déplacements, compensation des pertes d’énergie par conduction thermique ou par évaporation, etc.),
à partir d’une grandeur d’entrée, l’énergie apportée par la nutrition des aliments absorbés.
428 13. Rétroaction. Application aux asservissements

*0 OU /o tyj ou /,
L

Résistor

A0 Ai
c
Secteur ~
Puissance
Plan objet Plan image électrique Four
Lentille
FIG. 13.3. FIG. 13.4.

Cependant, lorsqu’ils se réduisent à cette seule correspondance, entrée vers sortie, les systèmes
présentent un inconvénient majeur : ils ne prennent pas en compte la valeur effective de la grandeur de
sortie, alors que cette dernière peut ne pas satisfaire aux attentes, soit que le système n’ait pas pu être
totalement maîtrisé lors de sa conception, soit que des actions extérieures indésirables le perturbent de
façon significative.
Il apparaît alors indispensable d’introduire le concept général de rétroaction ou de système bouclé,
notion que nous avons concrètement approchée avec l’amplificateur opérationnel (cf. chapitre 8).

. — RÉTROACTION
.1. — Intérêt et nécessité de la rétroaction
Les systèmes physiques envisagés précédemment fournissent en réalité une grandeur de sortie sou¬
mise à des contraintes ; par exemple, la grandeur de sortie doit être reliée d’une certaine façon à la
grandeur d’entrée, ou bien elle doit avoir une valeur déterminée. On dit que le système est asservi.
Pour réaliser de telles contraintes, on doit d’abord déterminer, grâce à un capteur, ce que fournit
le système, dit actionneur, lorsqu’il est soumis à une grandeur d’entrée. Compte tenu de l’information
acquise en sortie, il doit ensuite réagir à l’entrée ; cette rétroaction est réalisée à l’aide d’un soustracteur,
lequel effectue la différence entre le signal d’entrée et un signal proportionnel au signal de sortie. On est
ainsi conduit à transformer le système initial en un système bouclé.
Par exemple, la tension de sortie d’un amplificateur doit être proportionnelle à la tension d’en¬
trée avec un facteur d’amplification en tension déterminé, ou bien elle doit avoir une certaine valeur,
choisie en fonction de la charge à la sortie, même si, accidentellement, la tension d’entrée devient trop
Q
CM
grande. De même, la répartition de l’intensité lumineuse, dans le plan image, doit être proportionnelle
à celle dans le plan objet ; en outre, elle ne doit pas dépasser un certain seuil défini par la sensibilité du
S photodétecteur utilisé (cf. Optique). Dans un four, la température ne doit pas excéder une certaine va¬
leur.
2
à .2. — Systèmes régulés
Lorsque la contrainte d’asservissement consiste à imposer une valeur déterminée à la grandeur de
sortie, quelles que soient les perturbations autres que la grandeur d’entrée, on dit que le système est
régulé.
L’organisme humain est un bel exemple de système régulé : quel que soit l’environnement, désert
chaud ou banquise, la nutrition doit conduire à une température interne du corps voisine de 310 K
( 37° C ).
Rétroaction. Application aux asservissements 429

Un autre exemple est fourni par le maintien d’une température constante dans un four électrique.
C’est un problème courant et important dans la vie quotidienne, pour des raisons évidentes de sécurité,
mais aussi gastronomiques. Or, une variation accidentelle de la puissance électrique fournie au résistor
peut provoquer une forte augmentation de la température, et donc des dégâts. On pallie cet inconvénient
en introduisant une chaîne retour dont le rôle est précisément d’injecter, à l’entrée du système, un signal
directement relié à la différence entre la température T , mesurée par un capteur dans le four, et la
température Tr régulée que l’on souhaite maintenir dans le four. Si Tr — T > 0 , l’intensité du courant
dans le résistor est maintenue, voire augmentée, c’est la rétroaction positive ou réaction. En revanche,
si Tr — T < 0 , l’intensité du courant dans le résistor est abaissée, voire annulée, c’est la rétroaction
négative ou contre-réaction.
Le remplissage d’un réservoir d’eau, jusqu’à une hauteur donnée fournit un troisième exemple ; la
figure 13.5 montre comment, une fois la hauteur d’eau atteinte dans le réservoir, on interrompt l’alimen¬
tation en eau grâce à un flotteur. En soulevant le clapet, on évacue l’eau. Ce système est celui couram¬
ment utilisé dans les chasses d’eau.

Régulateur
Flotteur Eau
: Potentiomètre
x

Tige
*-"1 Collet 1-
J CD
Alimentation
électrique
1—1
CH:
Moteur
t z
FIG. 13.5. FIG. 13.6.

Enfin, exemple historique, le régulateur de Watt est un système articulé, constitué principalement
de deux masselottes, qui tourne autour de son axe de révolution, sous l’action d’un moteur thermique ou
d’un moteur électrique (Fig. 13.6). Lorsque la puissance délivrée par le moteur est trop élevée, la vitesse
de rotation du régulateur augmente et les masselottes s’écartent de l’axe de rotation, en soulevant un
collet qui coulisse le long de l’axe de rotation. En se déplaçant, ce dernier provoque une diminution de
la puissance fournie, ce qui entraîne un ralentissement de la rotation et donc une retombée du collet. Ce
dernier entraîne une tige dont l’extrémité fait varier la tension d’alimentation d’un moteur à courant
continu, grâce à un montage potentiométrique. Nous étudierons plus en détail ce dispositif comme
Q exemple mécanique d’asservissement.
CM

S 1.3. — Schéma synoptique d’un système linéaire avec rétroaction positive


Les fonctions des dispositifs précédents peuvent être résumées par une même représentation sym¬
? bolique, appelée schéma synoptique ou schéma-bloc (Fig. 13.7) : Kd est le rapport entre la grandeur
à de sortie s et celle d’entrée e dans la chaîne directe, Kr est le rapport analogue dans la chaîne re¬
tour entre le signal retour r et s . À l’entrée, s'ajoute donc, au signal d’entrée initial e , le signal r
issue de la chaîne retour, d’où le signal de rétroaction positive urp :

ur<p = e + r avec r = Kr s et s = Kd urjP

Lorsque le système est linéaire, Kd est indépendant de urp et Kr est indépendant de s .


430 13. Rétroaction. Application aux asservissements

Remarque : Toutes les grandeurs considérées peuvent être complexes. Cependant, dans la suite, nous
n’alourdirons pas l’écriture en soulignant les lettres qui les représentent.

e+r s
Kd
Entrée V+. Sortie
ri
Kr
FIG. 13.7.

a) Facteur d’amplification en boucle fermée

On déduit de ce qui précède :

K>
s = Kd(e + Krs) soit .v =
1 -KdKr6
d’où le rapport Kf = s/e , appelé facteur d’amplification en boucle fermée :
Kd
Kf = 1 KdKr
-

b) Facteur d’amplification en boucle ouverte

Notons que le produit KdKr est le rapport entre l’entrée et le signal retour, lorsque la boucle est
ouverte. En effet, on a alors :

r = Kr s s = Kde d’où r = KrKde soit r = KQ e K0 = KrKd

étant le facteur d’amplification en boucle ouverte.

c) Cas particuliers

Deux cas particuliers importants, car fréquents, méritent d’être soulignés.


-ri
c i) \K0\ = \KdKr\ » 1
Q
On a, alors :
r\j
s« —
Kd . 5 1
° S°“ "

C
?» --
Kr «À*
©
Ce dernier résultat est très intéressant, car il montre que l’on peut s’affranchir aisément des imper¬
£ fections de la chaîne directe en imposant la condition facile à réaliser \Kr\ \Kd\ 1 . En outre, on
CL
O voit que cette condition suggère un moyen de réaliser un filtre inverse, caractérisé par la fonction de
transfert Kf1 ; un tel filtre permet en effet de compenser le rôle d’un filtre de fonction de transfert
Kr.
ii) \KdKr\ = 1 : Kf est alors infini
Physiquement, cela suppose que le système est capable de fournir un signal fini à sa sortie, en l’ab¬
sence de signal à l’entrée, c’est-à-dire sous l’effet d’une simple fluctuation; le système se comporte
alors en oscillateur. De tels systèmes seront étudiés en détail ultérieurement (cf. chapitre 14).
Rétroaction. Application aux asservissements 431

Remarques : 1) Le produit KdK, n’a aucune dimension physique. Cela implique, soit que Kd et K,
n’aient pas séparément de dimension physique, ce qui est le cas lorsque les grandeurs
d’entrée et de sortie sont de même nature, soit que Kd et Kr aient des dimensions phy¬
siques inverses. Dans la première hypothèse, Kd est le facteur d’amplification en chaîne
directe et K, le facteur d’amplification en chaîne retour. Dans la seconde, ces quanti¬
tés sont des coefficients dimensionnés.
2) Lorsque Kr — 1 , on dit que le système est à retour unitaire (cf. chapitre 8).

1.4. — Exemple de rétroaction en optique : cavité optique


Un exemple de rétroaction en optique est fourni par les cavités optiques, qui équipent les lasers,
lesquels sont, comme on le sait, des sources lumineuses très intenses et très cohérentes (cf. Optique et
Quantique).
Une cavité optique est constituée de deux lames de verre, identiques, planes, parallèles, distantes
de e et d’épaisseur négligeable devant e (Fig. 13.8).

tn £ j
; !
: !

i £iUit
FIG. 13.8.

On montre que, en raison des multiples réflexions sur les faces en regard des lames, à la sortie de la ca¬
vité, dans la direction incidente normale, c’est-à-dire perpendiculaire aux lames, l’amplitude complexe
de l’onde lumineuse a pour expression (cf. Optique) :
T
t= 1 — R exp i(f>
if/g avec T = 1- R

R étant le facteur de réflexion en intensité de chaque lame, (f>— (2ir/À) x 2e la différence de phase
entre deux rayons émergents consécutifs et A la longueur d’onde du rayonnement.
Dans l’expression précédente, on voit apparaître, en dehors du facteur T , la formule générale de
la rétroaction, dans laquelle :
Q Kd = I et Kr = R exp i<f>
CM
Larelation entre l’amplitude complexe <// de l’onde, après la première lame, et son amplitude complexe
S
, avant la seconde lame, est en effet la suivante :

2 Kd 1
à £ = #/£ où Kf = 1 KdKr
- I - R exp i<f)

Or ij/ÿ = T et =r , r étant le facteur de transmission en amplitude complexe de chacune des


lames. Il vient donc :
r2
l//s = TX KfX =
1 - R exp i<j>
Comme l’épaisseur des lames est faible, r est réel et positif ; r2 s’identifie alors au facteur de trans¬
mission T du flux de chaque lame.
432 13. Rétroaction. Application aux asservissements

II . — RÉTROACTION NÉGATIVE
Très souvent, notamment en électronique, la rétroaction est négative, c’est-à-dire que le signal
retour r est soustrait au signal d’entrée. Les résultats sont analogues aux précédents, mais il faut changer
la fonction de transfert retour K, par son opposé —Kr car, avec une rétroaction négative, on a :

«r,H = e - r avec r = Kr s et s — Kd ur,n

Sur la figure 13.9, on a représenté le schéma synoptique de la rétroaction négative.

e e —r s
Kd
Entrée Sortie
r,
Kr
FIG. 13.9.

. . — Facteur d’amplification en boucle fermée


II 1
On déduit de ce qui précède :

s = Kd(e — Krs) soit


Kd e
1 +KdKr

d’où le facteur d’amplification en boucle fermée Kf = s/ e :


Kd
Kf = 1 +KdKr

Comme pour la rétroaction positive, K0 — KdKr est le facteur d’amplification en boucle ouverte. De
même, il existe deux cas particuliers importants.
i) \K0\ = \KdKr\ » 1 . On a, alors :
s 1
-g
c e Kr
Q
r\j
ii) Pour KdKr = -1, Kf est infini.

°
© . . — Exemple de l’amplificateur opérationnel non inverseur
II 2

£ Analysons, dans ce contexte général des systèmes à rétroaction négative, l’exemple de l’amplifica¬
CL teur opérationnel non inverseur, en rappelant quelques ordres de grandeur (Fig. 13.10) :
O

R\
Kd = A0~ 106 et Kr = — avec /?] = 1 klî et R2 — 10 kfl
us R\ + Ri
Il vient :
K0 = KdKr ;» 1 d’où us « = 11
Kr Ri
Rétroaction. Application aux asservissements 433

[>oo

Me

7777 Us

7777
Ri
R\
7ÿ77
FIG. 13.10.

. . — Sensibilité aux perturbations de la chaîne directe et de la chaîne retour


II 3
a) Influence des facteurs d’amplification

À partir de larelation générale donnant la tension de sortie us en fonction de la tension d’entrée ue ,


étudions d’abord l’influence sur la sortie d’une variation du facteur d’amplification de la chaîne directe.
Pour cela, prenons le logarithme népérien de l’expression de us , en fonction de ue , et différentions
ln us par rapport à Kd . Il vient :

ln us = ln
Kd
ue = ln
Kd
+ ln ue d’où dul = dKd_ d(l +KdKr)
~
1 + KdKr 1 + KdKr us Kd 1 + KdKr

Il en résulte :
dus d Kd
1-
KdKr d Kd 1
Us Kd 1 +KdKr Kd \\ +KdKr
On voit, qu’en choisissant \KdKr\ S> 1 , on diminue très sensiblement l’influence d’une perturbation du
facteur d’amplification de la chaîne directe. Par exemple, pour KdKr = 999 les variations relatives de
Kd sont divisées par 1 000 . De même, avec un montage non inverseur, pour lequel KdKr 107 , une ~
perturbation relative de 10% de Kd ne se traduit que par une variation relative de 10-6 du signal de
sortie.
En revanche, il n’en est pas de même pour une perturbation de la chaîne retour. En effet, il vient,
en différentiant le logarithme de us par rapport à Kr :

d g, d(l+Àÿr) KdKr d Kr dKr


_
si KdKr » 1
c Us 1 + KdKr 1 + KdKr
Q
r\j Les perturbations relatives du facteur d’amplification de la chaîne retour se répercutent directement sur
le signal de sortie.
°
©
b) Influence d’une perturbation extérieure
£ Si un signal extérieur perturbe, de façon additive, la chaîne directe, les équations de base s’écrivent :
CL
O
6 = ue — ur avec ur = K,us et us = Kd e + up
up désignant la perturbation additive de la chaîne directe. On en déduit :

Kd 1
us = Kd{ue — Krus) + up d’où us = 1 ue + 1 Up
+ KdKr + KdKr
434 13. Rétroaction. Application aux asservissements

Pour \KdKr\ 1 , on obtient :

U<
",
~ --
Kr '
--
1
p~
U„
ue
KdKr Kr
Ainsi, la perturbation additive, en chaîne directe, est fortement atténuée par la rétroaction.
En revanche, comme précédemment, une telle perturbation en chaîne retour jouerait un rôle non
négligeable. En effet, les équations donneraient alors :

e = ue — ur avec ur = Krus + up,r et us = Kde


Up,r désignant la perturbation additive de la chaîne retour. Il en résulte :

Ké Kd
us = Kd(ue — Krus — uPir) d’où us = 1 ue - 1 Up,r
+KdKr +KdKr
ce qui donne, pour \KdKr\
I
« — (Ue ~
Ups)
Kr

..
II 4 — Fonctions de transfert des systèmes bouclés
L’étude précédente concernait des signaux stationnaires, c’est-à-dire indépendants du temps, ou
des signaux non stationnaires pour lesquels les facteurs Kd et Kr étaient des constantes. Or, avec les
systèmes linéaires, qui sont les plus utilisés, les résultats obtenus peuvent être étendus aux signaux
quelconques, grâce à l’analyse harmonique (cf. annexe 2).

a) Fonctions de transfert harmonique

Remplaçons, dans la relation générale entre l’entrée et la sortie, les grandeurs physiques qui dé¬
pendent du temps, par leurs expressions sinusoïdales. Il vient, en désignant par uÿif) et %{/) respec¬
tivement les amplitudes complexes des signaux sinusoïdaux, de fréquence / ( u se lit u chapeau) :

Kd(f) Kdif)
%if) expO'WO = £>(f) exp(/27r/0 d’où %[f) = Me(f)
1 + Kd(f)Kr(f) 1 +Kd(f)Kr(f)

en simplifiant. Les coefficients précédents Kd et Kr sont remplacés par des fonctions de la fréquence,
Kd(f) et Kr(f) , qui sont les fonctions de transfert harmonique de la chaîne directe et de la chaîne retour.
Q La fonction de transfert harmonique globale du système en boucle fermée, Kf(f) — uLs{f)/'ue{f) , a donc
CM pour expression :
S W)
W) =
1 +Kd(f)Kr(f

2 Comme précédemment, le produit Kd(f)Kr(f) des fonctions de transfert directe et retour est la fonction
à de transfert en boucle ouverte Ka(f) :

K0(f) = Kr(f)Kd(f)

Pour \K0(f)\ 1 , la fonction de transfert du système bouclé se réduit à : Kf(f) « K~ 1 (f ) . On voit


ainsi comment on peut réaliser en électronique la fonction de transfert inverse d’une fonction de transfert
donnée, d’où l’importance de la condition \K0(f)\ 1.
Rétroaction. Application aux asservissements 435

b) Systèmes bouclés constitués d’un filtre passif du premier ordre


Analysons l’influence d’une chaîne retour de fonction de transfert Kr[f) = Kr = Cte indépendante
de la fréquence, sur un filtre passif passe-bas de fonction transfert Kd(f) — T(f) :

Ms KO)
IV) avec 1(0) = 1
Me 1 +jf/fc
La fonction de transfert du système en boucle fermée est alors :
Kdif) 1 1 Kdj0)
Kf(f) =
1 +Kd(f)Kr Kr+l/Kd(f) Kr + (1+jf/fc)/Kd(0) Kd(0)Kr+l+jf/fc
ce qui s’écrit aussi :
1
Kfif) = Kf{0) avec Kfi0) = 1 + Kd(0)Kr et fc,r=fc[l+Kd(0)Kr]
1 +jf/fc,r
On voit ainsi que la fonction de transfert du système bouclé se présente sous la forme du produit de sa
fonction de transfert stationnaire (pour / = 0 ) par une fonction de transfert analogue à celle du filtre,
mais dont la fréquence de coupure est augmentée.
Notons que le produit du facteur d’amplification stationnaire par la fréquence de coupure est indé¬
pendant de la fonction de transfert retour Kr :
Kdj0)
Kf(0)fc,r = 1 + Kd(0)Kr] d’où Kf(0)fCtr = Kd(0)fc
1 + Kd(0)Kr
Ainsi, une rétroaction négative permet d’augmenter la bande passante des systèmes du premier ordre.
Exemple : la figure 13.11 illustre l’influence du bouclage d’un filtre passif passe-bas, type RC de
fréquence de coupure fc= 1/ {ITTRC) (Fig. 13.1la), par un simple pont diviseur constitué de deux re¬
sistors (Fig. 13.11b); Kr s’exprime alors sans difficulté en fonction des résistances R\ et R2 asso¬
ciées, selon : Kr = R2/{R\ + R2) Les AO montés en suiveurs adaptent les impédances entre les deux
chaînes passives.
Si Ri = 5 kfl et R2 = 10 kO , alors Kr — 2/3 ; comme Kd(0) = 1 , la fréquence de coupure est
multipliée par 5/3 , alors que le facteur Kf(0) est, lui, divisé par 5/3 .

E R_ S
E S
+ t>°°
-g Ue
c
Ue c
Û
rNJ
7777 7777
T /?!

X + >°°
° Ri
© b)
a)
7ÿ77
2 FIG. 13.11.
CL
O
c) Systèmes bouclés constitués d’un filtre actif du premier ordre
Avec un filtre actif du premier ordre (cf. chapitre 10), les résultats sont analogues, mais le gain
en puissance peut être supérieur à l’unité. On trouve, pour une valeur constante Kr de la fonction de
transfert de la chaîne retour :
1 Kd(0) Kd{0)
KfV) = puisque Kd{f) =
Kr + l/KjV) I + K,K„(0) +jf/fc 1 +jf/fc
436 13. Rétroaction. Application aux asservissements

Il vient donc :
1 Kd(0)
Kf{f) = Kf(0) avec et fc,r=fc[l+ Kr(0)Kd(0)]
1 +jf/fc,r l+Kr{0)Kd(0)
On a bien, ici aussi, conservation du produit de la fonction de transfert par la fréquence de coupure :
£/(0)
Kf(0)fc,r = 1 + Kr(0)Kd(0)} d’où Kf(0)fc>r = Kd(0)fc
1+
Comme |Æj.Àd(0)| peut être très grand devant 1 , la rétroaction sur les systèmes actifs du premier ordre
permet d’augmenter considérablement la bande passante.
Exemple : Si KrKd(0) = 999 , la fréquence de coupure est multipliée par 1 000 !

III . — ANALYSE EN ÉLECTRONIQUE ET EN AUTOMATIQUE


. . — Fonctions de transfert d’un système en électronique
III 1
En électronique et en automatique, on s’intéresse, non seulement aux régimes harmoniques établis
dans les circuits, mais aussi aux régimes transitoires, lesquels peuvent être mis sous la forme caractéris¬
tique suivante :
A exp(at) exp(jtot) = A exp(pt) avec p = a+jto

On voit que l’amplitude A exp(at) d’un tel signal augmente pour a > 0 et diminue pour a < 0 ; elle
est constante et vaut A , pour a = 0 , c’est-à-dire lorsque le signal est harmonique.
En outre, dans ces domaines, la linéarité des systèmes s’explicite par une équation différentielle
linéaire, reliant le signal de sortie s(t) au signal d’entrée e{t) , dont la forme générale est la suivante :

dks d*_15 dle d,-1e


Uk
d?+ak~ld&1' +'"a° =
bld? + Vl d?3' + " bo

- - - - - -- - -
les coefficients ai et ib* étant des constantes. En appliquant la transformée de Laplace aux deux
membres de l’équation précédente (cf. annexe 3), on trouve, si E{p) de S(p) désignent les trans¬
formées de Laplace de e{t) et s(t) respectivement :

Cao+pai +p2a2-\ h pkak)S(p) - (b0+pbi +p2b2-\ h plb,)E{p)


d’où la fonction de transfert électronique H(p) :
Q
CM
H(p) =
S(?)
=
bo+Pb\ + P2b2 H \-plbt
S E{p) aQ+pa{ + p2a2 + - •+ pkak

Exemple : on sait, que dans un amplificateur opérationnel fonctionnant en boucle ouverte, la tension
2

--
de sortie us satisfait à l’équation différentielle suivante (cf. chapitre 8) :
à
d us
T0— h us = A0e
di
dans laquelle T„ est une durée caractéristique de l’établissement de la valeur AQC en boucle ouverte.
En cherchant des solutions de la forme exp(pf) , avec p = a +j(o , on obtient :

(1 +pT0)S(p) = AuE(p) d’où Hp=ÿj 1 +PTo


Au
Rétroaction. Application aux asservissements 437

La solution de l’équation différentielle précédente est bien connue (cf. chapitres 4 et 8) :

us(t) = AQ€ + Cte x exp

si l’on tient compte de sa valeur nulle à l’instant initial. Dans un tel système, en boucle ouverte, la
tension de sortie prend deux valeurs symétriques Usat ou — Usat , selon la valeur de e autour de 0 ; en
effet, comme le facteur d’amplification en boucle ouverte Ap est de l’ordre de 106 , on a :

Usat Usât soit


—— e —— 15 |xV e 15 p.V si Um = 15 p.V
/!Vi 4(i

ce qui rend le système très sensible à une perturbation infime en entrée.

III, 2 . — Fonction de transfert harmonique d’un système en électronique


On retrouve l’analyse harmonique en remplaçant p par j(o , dans l’expression de H{p) . On obtient
alors la fonction de transfert harmonique :

H(jco) =
bp + (j(o)b\ + (j(o)2b2 + + (j(o)lbi
ap + (jfa)a\ + (j(o)2a2 + ... + (ja>)kak

que l’on explicite généralement selon :

La quantité 201g \H(jû>)\ représente le gain en dB et 4> la phase en radian.

. . — Fonction de transfert d’un système bouclé en électronique


III 3

On obtient la fonction de transfert Hf{p) d’un système bouclé, telle qu’elle est utilisée en électro¬
nique et en automatique, en remplaçant, dans les expressions générales, Kd{f) et Kr(f) par Hdip) et
Hr{p) respectivement, ce qui donne :

Hdip) Hdip)
Hfip) = où H0{p) = Hd{p)Hr{p)
Q
1 + Hd{p)Hr(p) 1 + H0{p)
CM

S est la fonction de transfert en boucle ouverte.


Reprenons l’exemple déjà étudié de l’AO non inverseur dans lequel ue = E (Fig. 13.10). Comme
le montre la figure, une partie de la tension de sortie us est réinjectée à l’entrée du système. L’équation
2

--
différentielle à laquelle satisfait us devient :
à
d us
Te—,
dt
h Us = AQ(E- R\+R2
R\
us puisque e —E—
R\
R\ +Ri
Us

l’intensité du courant entrant dans l’AO, par la borne non inverseuse, étant pratiquement nulle. Il en
résulte :
dus us ApE
avec Tc,r —
Te
dt TCir Te 1 +ApR\/(R\ +R2)
438 13. Rétroaction. Application aux asservissements

ce qui donne, en intégrant, comme précédemment :

us(t) =A0E T-ÿ~ |\ -exp


Au bout d’une durée de quelques valeurs de TC , la tension de sortie est donc :

us(t) = AQE wE
R\ + R2 soit
Us R\ + /?2
Tc R\ E Ri
Comme :
R1 Ao
Hr = et Hd = 1
Ri +R2 +PTa
on a Hr <C Hd , d’où :
Hf(p)*H-l(p) = R\ + Ri — 1 “b Ri
~zr~
Ri Ri

IV . _ STABILITÉ DES SYSTÈMES À RÉTROACTIONNÉGATIVE


La stabilité des systèmes électriques quelconques est définie comme celle de tout système phy¬
sique : un système est stable s’il ne s’écarte pas de sa position d’équilibre ou reste confirmé dans son
voisinage, lorsqu’il en est occasionnellement écarté. Cette définition est illustrée simplement, en méca¬
nique, par un pendule pesant que l’on écarte de sa position d’équilibre stable, pour laquelle l’énergie
potentielle de pesanteur est minimale, et qui revient à cette position après quelques oscillations amor¬
ties, en raison des forces de frottement (cf. Mécanique). Un exemple analogue en électrocinétique est le
circuit RLC , dont le condensateur possède initialement une charge électrique ; au cours du temps, cette
charge s’écoule dans le circuit, en oscillant avec amortissement, en raison des effets dissipatifs dans le
résistor, jusqu’à la décharge complète du condensateur (cf. chapitre 3).

. . — Condition de stabilité des systèmes à rétroaction négative


IV 1
Rappelons l’expression de la fonction de transfert des systèmes bouclés, à rétroaction négative :

Hd(p)
Hf(p) = soit Hf{p) = avec V(p) = 1 + Hd(p)Hr(p)
1 +Hd(p)Hr(p)

Si l’on désigne par {p,} l’ensemble des n valeurs de p pour lesquelles V{p) = 0 , appelées pôles de
Q Hf{p) , et si l’on factorise le dénominateur V{p) , alors on peut mettre Hf(p) sous la forme suivante :
IM

S Hd(p)
Hf(p) =
(P Pl)(p P2) •’ ’ (P ~ Pn)
~ ~

2 Appliquons à l’entrée du système une excitation e{t) , ayant la forme d’une impulsion, de faible durée
à r et de hauteur AQ/T , AQ étant une constante dimensionnelle. Cette excitation s’exprime aisément en
fonction de l’échelon Y (t) :

e« =
La transformée de Laplace S(p) du signal de sortie s(t) a donc pour expression (cf. annexe 3) :

Hd(p) AQ r 1 exp(-pr)
S(p) = Hf(p)E(p) = E{p) avec E(p) = —
(p - Pl)(p - Pl) • • • [p - Pn) T IP p
Rétroaction. Application aux asservissements 439

Comme r est supposé suffisamment faible, E{p) devient :

An A»
E{p) = — [1 - exp(-pr)] « —[1 - (1 +PT)\ = A0
pr PT

Par conséquent :

N(p)
S(p) = A0
iP ~ P\)iP Pl)
~ •‘ (P Pn)
~

ce qui s’écrit, après décomposition en éléments simples, en supposant qu’il n’y ait pas de pôles mul¬
tiples :
D„
S(p) = AQ -ÿ + p - p2 + + P~Pn
p -Pi

---
On en déduit le signal s(t) en prenant la transformation inverse de Laplace :

s{t) = AQ [Di exp(p\t) + D2 exp(p2t) H b A, exp(p„t)\

Comme les pôles sont a priori complexes, le signal de sortie s(t) , après excitation, ne tend vers 0 que
si toutes les valeurs p, sont à partie réelle négative. En effet :

si pi = ai + ja>i avec a,- <0

alors les facteurs exp(a,f) = exp(— |a,jr) feront décroître, au cours du temps, chacun des termes for¬
mant le signal. Notons que les solutions complexes sont conjuguées deux à deux, car les termes com¬
plexes doivent se combiner pour donner des termes réels d’oscillation ou de non-oscillation (cf. chapitre 3).
Sur la figure 13.12, on a représenté, dans le plan complexe de p , différents cas.
a) Le pôle est réel négatif : le système est stable.
b) Il y a deux pôles complexes conjugués dont la partie réelle est négative : le système est oscilla¬
toire stable.
Q
IM c) Les deux pôles complexes conjugués sont situés sur l’axe des imaginaires : le système est pure¬
S ment oscillatoire.

d) Avec un seul pôle réel positif : le système est instable.


2 e) Avec deux pôles conjugués, de partie réelle positive : le système est oscillatoire instable.
à
Très souvent, on cherche à réaliser la stabilité de tels systèmes. Aussi éloigne-t-on les pôles de
la zone interdite, qui est le demi-plan complexe défini par Re(p) > 0 , en introduisant une marge de
stabilité :

a < ao avec ao < 0

La marge de stabilité est évidemment d’autant plus grande que «o négatif s’éloigne de 0.
440 13. Rétroaction. Application aux asservissements

lm{p}
s(t) s(t)

I-
s(t)

T
1 iv)
0
: ? v)V
T \ y
+ /I 0 + Re{p}
'' is(t)
i
r3Z "T °
iï) Ht)

FIG. 13.12.

. . — Critère algébrique de stabilité


IV 2
Un critère algébrique de stabilité a été établi au XIX e siècle par le mathématicien britannique

---
E. Routh ; il s’appuie sur le signe des coefficients at du développement polynomial du dénomina¬
teur V(p) de la fonction de transfert en fonction de p :

V{p) = a0 + ai p + a2p2 H h anpn

L’analyse est complexe, sauf dans le cas des systèmes du premier et du deuxième ordre.

a) Systèmes du premier ordre

Lorsque la décomposition du dénominateur T>(p) en éléments simples est du premier ordre, il


n’existe qu’un seul pôle ( n = 1 ) ; T>(p) se met sous la forme :

V{p) — ao + ai p d’où p\ = — —
ai

On voit que si ao et a\ sont de même signe, le pôle p\ est réel et négatif, et le système stable. On
choisit généralement ces coefficients positifs, en changeant éventuellement le signe du numérateur de la
fonction de transfert. Ainsi, les systèmes du premier ordre sont-ils stables si :
ri
c
Q ai > 0 quel que soit i
r\j
° b) Systèmes du deuxième ordre
©
Pour un système du deuxième ordre, V{p) a pour expression :
£ V{p) =a0 + alp + a2p2
CL
O

Pour que le système soit stable, il faut que toutes les racines de ce trinôme du deuxième degré aient des
parties réelles négatives. Comme ces racines ont pour expression :

—ai ± (a\ - 4aoa2y/2


P=
2a2
trois cas se présentent :
Rétroaction. Application aux asservissements 441

i) a\ < 4OQ«2 :
1/2
R'w=R'{~â±'/( AüQ a2
2ü2

=
a\
-—
2(12
<0
si a0 > ûI et ü2 sont de même signe.
ii) a] = 4a0a2 :

R'“ = "« {-£}- ai


la2
<0
ici aussi, pour vu que OQ , a\ et a2 soient de même signe.
iii) a] > 4ao<22 :

4<2Q a2 1/2
ReW = Re
{"â±( <3[ —

la2
<0

si la somme et le produit des racines satisfont aux inégalités :


ai "!>
<0 et — >0
«2 a2
Cela implique que, là encore, ao , a\ et a2 soient de même signe.
En résumé, un système du deuxième ordre est stable si :

a, > 0 quel que soit i

c) Systèmes du troisième ordre


Pour les systèmes d’ordre égal ou supérieur à trois, l’analyse est techniquement plus compliquée
et sondéveloppement présente peu d’intérêt. Retenons seulement le résultat sur les coefficients du dé¬
veloppement de T>(p) , relatif au système du troisième ordre ( n = 3 ).
Pour qu’un tel système soit stable, les coefficients {a,} du développement polynomial du dénomi¬
nateur V{p) de la fonction de transfert :

Vip) = ao + a\p + a2p2 +a3p3


doivent satisfaire aux conditions suivantes :

ai > 0 quel que soit i et a\a2 — ao«3 >0

Q . . — Critère géométrique de stabilité de Nyquist


IV 3
CM
On peut aussi analyser la stabilité d’un système en étudiant la fonction de transfert en boucle
S ouverte H0{jco) = Hd(ja>)Hr(ja>) , obtenue en imposant à la variable p la valeur imaginaire ju> . Le
critère de Nyquist s’appuie précisément sur le tracé de la courbe C0((t)) dans le plan complexe : pour
2 chaque valeur de a) , on porte en abscisse la partie réelle de H„(j(o) et en ordonnée sa partie imaginaire ;
à on obtient alors le diagramme de Nyquist, soit théoriquement à l’aide de la mise en équation du système,
soit expérimentalement en envoyant à l’entrée du système, en boucle ouverte, un signal sinusoïdal, de
pulsation w , et en mesurant la réponse correspondante, à la fois en module et en phase.
Rappelons que les pôles sont définis par l’équation :
1 + H0(ja>) = 1 + Hd(j<o)Hr(ja>) = 0 soit H0(ja>) = Hd(j(o)Hr(j(o) = -1
On est ainsi conduit à tracer, en coordonnées polaires, le module et l’argument de H0(jù)) , et à comparer
les valeurs prises par H0(j(o) à la valeur critique —1 .
442 13. Rétroaction. Application aux asservissements

a) Énoncé du critère de stabilité de Nyquist

À l’aide du théorème de Cauchy, selon lequel le nombre de zéros et de pôles d’une fonction com¬
plexe F(J(o) est égal au nombre de fois que l’on décrit la courbe fermée T , tracée dans le plan com¬
plexe, à partir de la partie réelle de F(j(o) et de sa partie imaginaire, lorsque co varie, Nyquist a établi
le critère géométrique suivant de stabilité d’un système bouclé :
Un système bouclé est stable, si la courbe Ca représentant, dans le plan complexe, la fonction de
transfert en boucle ouverte, Ha{j(o) , parcourue de co = — oo à co = oo , entoure le point critique
C , de coordonnées —1,0, dans le sens directe, autant de fois que H0(J(o) présente de pôles instables,
c’est-à-dire de pôles à partie réelle positive.

b) Critère simplifié de Nyquist ou critère du revers


Lorsque H0(jû>) ne présente pas de pôles instables, ce qui est très fréquent, la condition nécessaire
et suffisante de stabilité est que la courbe Ca n ’entoure pas le point critique C . Plus précisément,
C doit être situé à gauche de cette courbe, quand on la parcourt en faisant varier co de — oo à oo
(Fig. 13.13).

Im {//0(/&»)}

C(-1,0) 0ÿ * a) = 0
CO = oo + ]AB Rejffo (/<»)}

(o

FIG. 13.13.

Remarque : En raison des fluctuations ou du nécessaire régime transitoire, on adopte une marge suf¬
fisante, en maintenant le point figuratif M , sur la courbe C0 , suffisamment éloigné de
C ; la marge prise est souvent égale à 15 dB pour le module de Ha{jco) et îT/4 pour sa
-g phase.
c
Q Exemple : un amplificateur passe-bas se comporte comme un système bouclé qui admet pour fonc¬
r\j tions de transfert directe et retour les expressions suivantes :
° A
© Hd(p) = et Hr{p) = B
1 +pf(oc
2
CL A et B étant deux constantes. Sa fonction de transfert en boucle ouverte est donc :
o
AB
H0{p) = Hd(p)Hr(p) =
l +P/(0C

Analysons le système en régime établi, en faisant p =j(o . On trouve :

AB AB
H0(ja>) = = \H0{j(o)\exp[i(j>(ù))\ avec \H»H\ = (1 a>2/<o2cy/2 et tan q> = --
1 +j(o/(oc + (Oc
Rétroaction. Application aux asservissements 443

Comme le pôle de H0(p) a une valeur réelle négative (p — — ùJC ), le système ne présente pas de pôle
instable. Établissons l’équation polaire du diagramme de Nyquist. Si M désigne un point du diagramme,
on a :
AB
OM — = AB\ cos (f>\ = |ÿ0 (0)| | cos 0|
(1 + tan2 0)1/2

Comme OM = \Ha\ = AB pour CJ = 0 , et OM = 0 pour a> infini, le diagramme de Nyquist corres¬


pondant est un demi-cercle, de rayon AB/2, dont le centre a pour coordonnées AB/2 et 0 (Fig. 13.13).
Le point critique C , de coordonnées — 1 et 0 , étant situé à gauche de la courbe, le système est stable.

. . — La rétroaction comme moyen de réaliser la stabilité


IV 4

Montrons, sur l’exemple simple d’un amplificateur opérationnel, que la rétroaction constitue un
moyen de réaliser la stabilité d’un système instable. On a vu que la fonction de transfert directe d’un
AO, en boucle ouverte, avait pour expression (cf. chapitre 8) :

1
Hd{p) = AQ
1 + prc

Ao étant le facteur d’amplification en tension à p = 0 et rc une durée caractéristique. Ce système est


stable puisque le pôle p = — 1/rc est réel et négatif.
À l’aide d’une chaîne retour sur la borne non inverseuse, constituée d’un point diviseur
(Fig. 13.14a), on obtient un système bouclé, à rétroaction positive, dont la fonction de transfert a pour
expression :
Hd(p) Ri
H,(p) = avec H,(p> = »,,, =
1 -Hd(p)Hr(p) Ri +R2
La fonction de transfert retour, qui est sans dimension, traduit un taux de rétroaction positive. Il vient
donc :

1 1 Tc
Hf(p) = avec
1/Hd(p) Hr,p 1/AQ + pTc/Aq Rÿr.p PTc,r Hr,p Tv~*i
-g
c
puisque AQ 1 . Comme le pôle de la fonction de transfert est réel positif, le système est instable.
Q
rNJ
R4
s
© E [>oo E , |F| [>OO
5
Ue\ +
Ue •1 +
CL Us Us
O 7777 7777

7777 7777
Ri Ri
R\ Ri
7ff7
a) b)
FIG. 13.14.
444 13. Rétroaction. Application aux asservissements

Modifions la chaîne retour en introduisant une rétroaction négative, à l’aide d’un second pont divi¬
seur formé de deux résistors (Fig. 13.14b). L’expression de la nouvelle fonction de transfert, en boucle
fermée, s’obtient à partir de l’équation différentielle à laquelle satisfait l’AO :

b Us = AQ€ = AQ Us
Ue/R3 + US/R4 = A0(Hr,p - Hr,n)us - A0
RA
ue
1 /R~S + l/*4 R3 + RA
avec Hr,n = /?3 / (/?3 + R4) , équation que l’on établit en appliquant le théorème de Millman à l’entrée
inverseuse F . Il vient, puisque AQ ;» 1 :

RA
ue
R3+R4
On en déduit, en introduisant Tc>r = TC/AQ :

RA RA 1
(PTc,r + #r,„ - Hr>p)us = -
RT, + R4
ue d’où Hf(p) = —
+ ( \PTc,r + Hrt„ — Hrp
Ainsi, la fonction de transfert précédente est modifiée, d’abord par l’introduction d’un facteur d’ampli¬
fication en tension égal à — /?4 / (/?3 + R4) , ensuite par le remplacement de Hr p par :

R\ R3
Hr,p ~ Hr,n =
Ri -}- R2 R3 + R4
Le système peut devenir stable, puisque p est réel négatif si Hr,p < Hr n . C’est bien ce que l’on met
en évidence avec un AO 741 et les valeurs suivantes des résistances :

tf,=4,71dl Æ2 = 101dl i?3 = Æ4 = 4, 7 kfl


Les taux de rétroaction positive et négative valent alors : Hr p = 0, 32 et Hr n = 0, 5 .

Remarque : Évidemment, en faisant Rj infini dans l’expression précédente, on retrouve le facteur


d’amplification du montage inverseur. En imposant Hrp = 0 et Tc<r = 0 ; on trouve
bien :
R4 1 R4
Hf{p) « -
/?3 + R4 Hr n R3

Q
V . — RÉALISATION DE LA RÉTROACTION NÉGATIVE
IM
En électronique, les grandeurs d’entrée et de sortie sont généralement des tensions entre deux points
S d’un circuit, ou des intensités de courants qui parcourent les conducteurs ohmiques. Nous nous propo¬
sons ici de préciser, à l’aide de montages simples connus comportant des amplificateurs opérationnels
(cf. chapitre 8), le mode de réalisation de la connexion entre les chaînes directe et retour.
2
à
. . — Différents types de rétroaction
V 1
Dans un système bouclé, la connexion entre la chaîne retour et la chaîne directe doit faire appa¬
raître la différence des signaux d’entrée et retour. Comme ces signaux peuvent être des tensions ou des
courants, il existe quatre types différents de rétroaction :
i) type tension-tension ue/us , à la base des amplificateurs en tension,
ii) type courant-tension ie/us , sur lequel fonctionnent les convertisseurs courant-tension,
Rétroaction. Application aux asservissements 445

iii) type tension-courant ue/is , que l’on peut utiliser pour réaliser une source de courant comman¬
dée par une source de tension,
iv) type courant-courant ie/is qui se comporte comme un amplificateur de courant.
Dans la suite, nous n’analyserons que les deux premiers types de rétroaction, car ils sont les plus
utilisés.

V , 2. — Rétroaction tension-tension
a) Mise en œuvre

La rétroaction tension-tension, qui est la plus fréquente, est celle pour laquelle l’entrée et la sortie
sont toutes deux des tensions, respectivement ue et us . Tl en résulte que la tension à l’entrée, après
rétroaction ur , est la différence :
ue,r = ue-ur
ce qui implique une connexion en série ; en revanche, en sortie, la connexion est parallèle. Aussi une
telle rétroaction est-elle qualifiée de série-parallèle. Dans l’AO, la tension différentielle uer est géné¬
ralement notée e (cf. chapitre 8).
La figure 13.15a montre, sur l’exemple de l’amplificateur opérationnel non inverseur, le fonction¬
nement d’une telle rétroaction tension-tension. Sur la figure 13.15b, on a représenté le schéma global
correspondant. Comme \HdHr\ 1, on trouve :

1 Ur Ri
Hf æ H,
— avec Hr = Ri + /?2
us

t>°° + t>°°
+ e Hd
Ue
Ue.r t- Hd S Me,r

L
Us
7777
Ue
7777 Us
Ri Ri
Ur Ri Ur Ri Hr
TJ 7ÿ77
O 77Ç7" 7777"

a) b)
r\j
FIG. 13.15.
°
©
b) Influence de la rétroaction sur l’impédance d’entrée
£ D’après le schéma général de la rétroaction négative tension-tension (Fig. 13.15b), l’impédance
CL
O d’entrée Ze>d de la chaîne directe et celle Zej de la chaîne en boucle fermée ont pour expressions
respectives :
Ze,d = et ZeJ = =£ d’où Ze,b = Ze/ -=£-

Or:
ue Uefls_ = 1 + HdHr
= Hd= 1 + HdHr
Ue,r Us He,r Hd
446 13. Rétroaction. Application aux asservissements

Par conséquent :

Zef = Ze,d(1 + HrHd) » Ze,d avec \HdHr\ » 1


Ainsi, la rétroaction tension-tension augmente considérablement l’impédance d’entrée. À la limite, pour
Hd infini, l’impédance d’entrée est infinie.

. . — Rétroaction courant-tension
V 3
a) Mise en œuvre

La rétroaction courant-tension est celle pour laquelle l’entrée est un courant d’intensité ie et la
sortie une tension us . Après rétroaction par un courant d’intensité ir , à l’entrée de l’AO le courant a
pour intensité :
ie,r = le ~ b

ce qui implique une connexion parallèle en entrée ; de même, en sortie, la connexion est parallèle. Aussi
une telle rétroaction est-elle qualifiée de parallèle-parallèle.
Sur la figure 13.16a, on rappelle, en s’appuyant sur l’exemple d’un amplificateur opérationnel
inverseur, le fonctionnement d’une telle rétroaction négative courant-tension ; en b, on a représenté le
schéma global correspondant. Comme \HdHr\ 1 , on trouve :
I !k = Hf Ri —R
Hf Ri - avec Hr d'°Ù
Hr Us R le

ie ie,r\
R

ir + Hd
D> "ir
S Ue us
+
Us R
7777
Hr

7777 7777 7777


-d
o
a) b)
FIG. 13.16.
rNJ

° b) Influence de la rétroaction sur Vimpédance d’entrée


©
D’après le schéma général représentant la rétroaction courant-tension (Fig. 13.16b), l’admittance
£ d’entrée Ye>d de la chaîne directe et celle Yej de la chaîne en boucle fermée ont pour expressions
CL
O respectives :
Ye,d = et YeJ= d’où Yej = Ygid -r~
kr b L,r
iç désignant l’intensité du courant à l’entrée et l’intensité du courant après la connexion de la
chaîne retour. On en déduit, en tenant compte de la relation générale ig/iÿÿ = 1 + HdH, :

YeS = Yetd(l+HdHr)Z>Ye/t avec \HdHr\ > 1


Rétroaction. Application aux asservissements 447

Ainsi, la rétroaction courant-tension diminue considérablement l’impédance d’entrée. À la limite, pour


Hd infini, l’impédance d’entrée est nulle.

VI. — APPLICATIONS PHYSIQUES DES ASSERVISSEMENTS


Les asservissements constituent une application très importante des systèmes bouclés. En effet, très
souvent, on souhaite que l’un des paramètres du système physique considéré ait une valeur fixée : par
exemple la température d’un four, la vitesse de rotation d’un moteur, l’orientation d’une antenne para¬
bolique. Parfois, on est encore plus ambitieux : on veut qu’un paramètre suive des variations imposées,
comme dans une boucle à verrouillage de phase (cf. chapitre 17). Voyons d’abord comment transfor¬
mer en asservissement un système bouclé.

. . — Schéma synoptique d’un asservissement


VI 1
Sur la figure 13.17 qui représente le schéma synoptique d’un asservissement, on distingue aisément
le système linéaire S , de fonction de transfert Ks , qui fournit la grandeur de sortie s à asservir. À la
sortie, le signal s est reçu par un capteur, qui renvoie ce signal sur une chaîne retour, de fonction
de transfert K, . Grâce à un soustracteur, on effectue la différence e — r , laquelle est amplifiée par
un autre système Sa , de fonction de transfert Ka ; le rôle de ce dernier est d’augmenter la précision
de l’asservissement : avec un gain suffisant, l’amplificateur Sa fournit, à l’entrée de S , un signal
significatif qui correspond à une faible valeur de la différence e — r . On en déduit la fonction de
transfert de la boucle d’asservissement :
Kd KsKa
Kf — 1 +KdKr avec Kd = KsKa d’où Kf = 1
+KsKaKr
A 5
e e-r s
Ka Ks
y

Kr
FIG. 13.17.

-ri
. . — Exemple mécanique de système asservi : le régulateur à boules
VI 2
c Le régulateur à boules date des années 1780, précisément de l’époque des moulins à vent que
Q
l’on utilisait dans les minoteries. Ce système, mis au point par le britannique T. Mead, pour réguler
r\j la vitesse de rotation des moulins, fut adapté et perfectionné par J. Watt dans les machines à vapeur
° (cf. Thermodynamique).
©
Écrivons l’équation du mouvement de translation du collet, de masse mc , le long de l’axe de
£ rotation Oz , vertical, descendant, sachant que (Fig. 13.6) :
CL i) il est relié à un ressort, de raideur K et de longueur à vide IQ ,
O
ii) il subit une force de frottement visqueux, proportionnelle à sa vitesse, d’expression -av , a
étant le coefficient de Stokes (cf. Mécanique),
iii) il est soumis aussi à la force Q(fl — fïo) qu’exerce le régulateur sous l’effet d’une augmenta¬
tion de sa vitesse angulaire fi . Cette force est attribuée à la variation de la force centrifuge, laquelle est
proportionnelle au carré de la vitesse angulaire de rotation. On a donc :
Fr = /c(fî2-n5) = /c(fi + a0)(fi-fio) «Crf(fi-flo) si fiÿfio
448 13. Rétroaction. Application aux asservissements

Il vient, en projetant le théorème du centre de masse, appliqué au collet, sur Oz (cf. Mécanique) :

mcz = —az - K{z — IQ) + mcg + Cd(Cl HQ) -

Notons que, l’axe étant vertical, on peut remplacer Kl0 + mcg , par Kl\ , cette nouvelle longueur l\
prenant en compte le poids du collet. En choisissant l’origine O de la coordonnée z de telle sorte que
les termes constants s’annulent, l’équation différentielle précédente se réduit à l’équation :

Z . 2 Cd 1 a K
z + — +(O0Z = — ci avec CüQ — — et Kl\ -
CdClo = 0
Te mc Te mc ///,

La recherche des solutions en z , de la forme exp(pt) , donne la fonction de transfert directe Hd(p) ,
entre la vitesse de rotation Cl à l’entrée et la coordonnée z à la sortie :

+ L+0>i)z=ÿ d.où = =

Quant à la fonction de transfert retour, on la trouve en appliquant le théorème du moment cinétique au


système, en projection sur l’axe de rotation (cf. Mécanique) ; en désignant par I le moment d’inertie du
système, par rapport à l’axe Oz , et en tenant compte d’un couple contrariant — Cr z , dû au déplacement
z du curseur sur le potentiomètre, il vient :

m = -crZ
Il en résulte, en cherchant ici aussi des solutions de la forme exp(pt) :
ü Cr
Ip Cl = — Crz d’où Hr = —
z Ip

On en déduit la fonction de transfert en boucle ouverte :


C0 Cd Cr
Ho = HdHr = avec C0 = —-
p{p2 +p/Te + (al) Imc
Par conséquent le dénominateur V{p) de la fonction de transfert Hf(p) a pour expression :

1+H0(p)=\ -
_ Co
=
P3 +P2/Te +P(QQ + Cp
T3
c
p(p2 + Phe + 0>l) P3 +p2/ Te +pa>l
Q Les pôles de Hf{p) sont les zéro de ce polynôme du troisième degré qui s’écrit :
CM

S 1
üQ + a\p + a2p2 + ai p3 avec ûQ = Co a\ = û>O a2 = —
Te
et a3 = 1

On a vu que le critère se stabilité de Routh donnait, à l’ordre 3 :


2
à
quel que soit i a,- > 0 et a\ü2> flo«4 "0

soit > CQ
Te

En remplaçant ces grandeurs par leurs expressions respectives, la condition de stabilité s’écrit finale¬
ment :
CdCrTe
IK
<1
Rétroaction. Application aux asservissements 449

. . — Exemple optique de système asservi : l’optique adaptative


VI 3
On sait que la résolution spatiale d’un grand télescope réflecteur, au sol, est limitée, non par
la diffraction, mais par la turbulence atmosphérique (cf. Optique). La solution de placer un instru¬
ment, comme le Télescope Spatial Hubble (HST), sur une orbite terrestre, en dehors de l’atmosphère,
s’avérant très coûteuse, les physiciens ont développé Y optique adaptative, c’est-à-dire une technique
consistant à restaurer en temps réel, par rétroaction, la qualité des images détériorées par la turbulence
atmosphérique. Ainsi, les améliorations obtenues par le système ADONIS (ADaptative Optics Near
Infrared System), installé sur le télescope européen de 3,6 m de diamètre, de la Silla au Chili, sont
remarquables : on atteint la résolution ultime imposée par la diffraction. On a récemment installé un sys¬
tème analogue, NAOS (Nasmyth Adaptative Optical System), sur l’un des quatre télescopes européens
du VLT (Very Large Telescope), de 8,2 m de diamètre, installé au mont Paranal au Chili.

Remarque : L’optique adaptative suppose que, dans le champ d’observation astrophysique, il y ait une
étoile suffisamment intense, afin que l’on puisse analyser la surface d’onde optique, à
l’entrée du télescope. Comme ce n’est pas toujours le cas, on envisage de créer des étoiles
artificielles en excitant, à l’aide de faisceaux laser, des atomes de sodium présents dans les
hautes couches de l’atmosphère, à une altitude de 90 km .

Sur la figure 13.18a, on a représenté les différents éléments optiques formant le système bouclé, à
la sortie du miroir principal du télescope. Le signal d’entrée est la fonction d’onde </ÿ , perturbée par
l’atmosphère, le signal de sortie est le signal d’erreur r
= 1 > c’est-à-dire l’écart entre l’entrée
ll/e~ Ar
et le signal retour.

Onde incidente
Miroir
adaptatif,

Lame Miroir adaptatif


semi-transparente i'e/CTvÿ-ir Hd
Lentille
±r Hc H0 Ha
Compensateur Calculateur Détecteur
Détecteur
de front d’onde
Système de front d’onde
-g de contrôle Plan image
c
Q a) b)
rNJ
FIG. 13.18.
° La figure 13.18b donne elle un schéma synoptique du système bouclé. En raison de son inertie,
© le miroir adaptatif se comporte comme un filtre passe-bas dont la fonction de transfert au repos vaut
pratiquement 1 dans le domaine des fréquences intéressantes. La fonction de transfert de la chaîne
£ directe est donc Hd — 1 . Quant à la chaîne retour, elle est constituée principalement de trois éléments :
CL
O
i) un premier système analyse le front de l’onde incidente perturbée par la turbulence ; la fonction
de transfert de cet analyseur de front d’onde est :
1 - exp(-pr)
Ha(p) =
PT
où T désigne la durée nécessaire à l’exécution de l’ensemble de toutes les opérations de boucle, de
l’ordre de 10 ms ,
450 13. Rétroaction. Application aux asservissements

ii) un calculateur de front d’onde constitué d’un ordinateur qui, en temps réel, enregistre les infor¬
mations fournies par la détection physique, les traite et en déduit les modifications géométriques à faire
subir au miroir, afin de neutraliser les effets de la turbulence ; sa fonction de transfert a pour expres¬
sion :
Hc(p) = exp(-pr)
iii) un compensateur de boucle, chargé, comme son nom l’indique, de compenser tout écart sta¬
tionnaire de front d’onde et d’améliorer les performances techniques de la boucle, précisément d’élar¬
gir la bande passante et d’éviter les zones d’instabilité ; le premier et le plus simple des compensateurs
de boucle a pour fonction de transfert :

C
Hchip) = ~ avec C ?» 40 s

La fonction de transfert en boucle fermée est donc :

Hf(p) =
î A
1 + Hcb(p)Hc{p)Ha{p) p2r + C[ 1 - exp(-pr)] exp(-pr)

En se déformant, le miroir adaptatif doit compenser les perturbations atmosphériques. Par consé¬
quent, sa fonction de transfert doit avoir pour expression :

p2r C[1 exp(-pr)] exp(-pr)


Hma(p) = 1 - Hf(p) = 1 - _ _
~

p2 T + C[1 exp(-pr)] exp(—pr) p2r + C[1 - exp(-pr)] exp(-/?r)


-

La compensation des perturbations atmosphériques par la boucle de rétroaction peut être spectaculaire.

Remarque : En réalité, un tel système s’appuie largement sur les avantages du traitement numérique
des données en ligne. Il faut alors ajouter au schéma synoptique précédent un conver¬
tisseur analogique-numérique (CAN), placé avant le compensateur, et, après ce dernier,
un convertisseur numérique-analogique (CNA) (cf. chapitre 19). Les fonctions de trans¬
fert de ces deux éléments sont respectivement :

1 - exp(—pr„)
ficAN ~ 1 et HCNA RS
PTn
Pour gérer techniquement l’analyse de tels systèmes numériques, l’utilisation de la trans¬
formation de Laplace conduit à introduire la transformation en Z que l’on définit comme
Q
CM
suit :
n—oo

s U(Z) = Y, U(nTe) Z~n


o=0

dans laquelle n est un entier et Te la période d’échantillonnage, conformément au théo¬


? rème de Shannon (cf. chapitre 15).
à
. . — Exemple quantique de système asservi : le microscope à effet tunnel
VI 4
a) Fonctionnement d’un microscope à effet tunnel

Le microscope à effet tunnel est constitué de deux électrodes métalliques, une pointe de tungstène
et une surface métallique, dont on souhaite déterminer la structure, entre lesquelles on maintient une
différence de potentiel électrique U . Il date de 1982, année de la publication, par un physicien suisse
Rétroaction. Application aux asservissements 451

3 | Pointe
/ métallique
OOOOOOOOO
Atomes de la pointe
Atomes de la surface
Surface analysée
FIG. 13.19.

G. Binnig et ses collaborateurs, d’une image d’une surface de silicium, obtenue à l’aide d’un instrument,
dont le fonctionnement s’appuie sur l’effet tunnel (cf. Quantique). La distance entre les deux électrodes,
de l’ordre du nanomètre, est contrôlée par un élément piézoélectrique (Fig. 13.19).
Un microampèremètre, placé dans le circuit extérieur, permet de détecter un courant d’intensité
/ , que l’on attribue au transfert d’électrons dans le vide, d’une électrode à l’autre, par effet tunnel. On
déplace la pointe latéralement devant la surface à analyser, c’est-à-dire parallèlement à cette surface, tout
en maintenant constante l’intensité, ce qui implique un facteur de transmission tunnel constant et donc
une largeur L de la barrière invariable, grâce à un déplacement longitudinal minutieux. On reproduit
ainsi fidèlement les irrégularités de la surface étudiée.
À première vue, l’instrument est simple, mais les espoirs qu’il suscita à ses débuts furent rapide¬
ment déconcertants, notamment lorsqu’on découvrit sa grande sensibilité aux dérives mécaniques, ther¬
miques et électriques. Ces problèmes techniques furent précisément résolus grâce à une boucle d’asser¬
vissement.

b) Asservissement dans un microscope à effet tunnel

Sur la figure 13.20, on a dessiné le schéma synoptique de la boucle de rétroaction : l’entrée est
constituée par l’intensité Ic du courant tunnel que l’expérimentateur commande en appliquant une
tension déterminée entre la surface à analyser et la pointe. Si l’intensité de ce courant mesurée en sortie
n’est pas Ic mais /, on amplifie la différence Ic — /, laquelle est transformée en une tension qui
s’exerce sur l’élément piézoélectrique ; ce dernier modifie alors la largeur L de la jonction, de telle
sorte que cette différence devienne très faible. La tension de sortie devient alors précisément celle qu’il
convient d’appliquer sur cet élément.

/, 5
Q
Hj
Au A
IM

S V
I Ampli I Jonction
Piézo
1 L°g 1 Hr tunnel
2 FIG. 13.20.
à
La chaîne directe est constituée de deux éléments, un amplificateur de courant et un amplificateur
de tension ; la fonction de transfert de l’ensemble est de la forme :
(Oc
Hd = D
P + (oc

(oc étant une pulsation de coupure et D un facteur constant.


452 13. Rétroaction. Application aux asservissements

La chaîne retour comporte, elle, trois blocs : l’élément piézoélectrique, la jonction tunnel et un
amplificateur logarithmique, dont le rôle est de corriger les effets non linéaires introduits par la jonction
tunnel. Sa fonction de transfert a pour expression :

a>2(l +P/TC)
Hr(p) = Hr(Q)
p2 +P/Te + 0)2p

avec TC = 4 p,s, fp = cop/{2TT) = 1,1 kHz, Q = (opTe = 20 ; dans cette expression, Hr(0) est
le facteur d’amplification en régime stationnaire. On en déduit alors la fonction de transfert en boucle
fermée selon l’expression générale :
Hd
Hf = 1 + HdHr

CONCLUSION
Rappelons les points essentiels.
1 ) La rétroaction est un phénomène général qui joue un rôle essentiel, non seulement en électro¬
nique mais aussi en optique et dans d’autres domaines de la science. Elle consiste à injecter, à l’entrée
du système, via une chaîne retour, une partie du signal de sortie, issu de la chaîne directe.
2) Lorsque la rétroaction est positive, la fonction de transfert en boucle fermée a pour expression,
si Kd et Kr sont respectivement les fonctions de transfert directe et retour :

Kd où K0 = KdKr
Kf = 1 - KaKr
représente la fonction de transfert en boucle ouverte. Un exemple de rétroaction optique est fourni par
l’interféromètre de Fabry -Pérot.
3) Lorsque la rétroaction est négative, comme c’est le cas en électronique et en automatique, la
fonction de transfert en boucle fermée a pour expression, si Hd et Hr sont respectivement les fonctions
de transfert directe et retour :
Hd où H0 = HdHr
**f = 1 +HdHr

représente la fonction de transfert en boucle ouverte. L’amplificateur opérationnel est l’exemple électro¬
nique typique d’une rétroaction.
Q
4) Même avec une rétroaction négative la stabilité des système bouclés n’est pas nécessairement
CM réalisée. Elle l’est si certaines conditions sont réalisées, d’où les critères de Routh et de Nyquist.
S 5) La rétroaction débouche naturellement sur les asservissements. De nos jours, avec le développe¬
ment des outils informatiques, elle est introduite de plus en plus en physique instrumentale, chaque fois
que l’on veut corriger les instruments de leurs imperfections ; l’optique adaptative et le microscope à ef¬
2 fet tunnel sont les exemples les plus spectaculaires de l’intérêt de la rétroaction et des asservissements
à en physique.
6) Enfin, une application importante de la rétroaction concerne la réalisation des oscillateurs, pour
lesquels la rétroaction est positive ; l’importance du sujet est telle qu’une étude spécifique lui est consa¬
crée (cf. chapitre 14).
Rétroaction. Application aux asservissements 453

EXERCICES ET PROBLÈMES

P13- 1. Régulation thermique

On veut réguler la température intérieure 7, d’une enceinte que l’on chauffe en lui apportant une
puissance électrique V (Fig. 13.21).
1. En chaîne directe, la relation entre 7, et V est 7) = RUV + Te , Te étant la température
extérieure et Ru un coefficient.
a) Calculer Ru , en précisant l’unité SI, sachant que, en l’absence de rétroaction, pour V = 2 kW
et Te = 273 K , la température de l’enceinte serait 7/ = 293 K . Justifier la notation adoptée pour le
coefficient Ru .
b) Pour quelles variables d’entrée et de sortie de ce système peut-on définir une fonction de transfert
directe Kj ? En déduire alors Kj .
c)Quelle est la variation de température A 7, de l’enceinte, lorsque la température à l’extérieur
varie de A7, = 5 K ?
2. La chaîne de rétroaction est constituée par un capteur de température suivi d’un système de
commande qui fournit une puissance V, reliée à 7, par l’équation Vr = G'<(7, — Tc) , Tc étant une
température dite de commande et G'u = 1 kW • K-1 .
a) Justifier la notation du coefficient G'u . Pour quelles variables d’entrée et de sortie de cette chaîne
retour peut-on définir une fonction de transfert retour Kr ? En déduire alors K, .
b) Établir l’expression de 7, en fonction de V . Quelle doit-être la valeur de Tc pour que, lorsque
V = 0 à l’entrée, on ait encore 7, = 293 K ?
c) Quelle est la variation de température A7, de l’enceinte, lorsque la température à l’extérieur
varie de A7e = 5 K ? Conclure.
Capteur de température

Capteur 0°o
O c de température

“JO 1 Us

r\j 7777
Chaîne directe
° R\
Ri
© Chaîne
retour
77vZ
2 FIG. 13.21. FIG. 13.22.
CL
O

P13- 2. Rétroaction tension-tension sur un AO non inverseur du premier ordre

L’amplificateur opérationnel non inverseur, représenté sur la figure 13.22, se comporte comme un
filtre linéaire passe-bas, dont le facteur d’amplificateur stationnaire vaut AQ = 5 x 105 et la fréquence
de coupure fc = 20 Hz . Les valeurs des résistances sont respectivement R\ = 1 kfl et Rj = 9 kfl .
454 13. Rétroaction. Application aux asservissements

1. Donner les expressions de la fonction de transfert directe Hd(j(o) et de la fonction de transfert


retour Hr(j(o) .
2. En déduire les fonctions de transfert Ha et Hf , respectivement en boucle ouverte et en boucle
fermée. Tracer les diagrammes de Bode relatifs aux gains correspondants à Hj et à Hr , en fonction de
la fréquence.
3. On applique, à l’entrée de l’AO, un échelon de tension, de hauteur E = 15 mV . Trouver us(t) ,
sachant que us = 0 à t = 0 .
P13- 3. Rétroaction sur un filtre passif du premier ordre
Sur la figure 13.23a, on a représenté un filtre passif RC .
1. Déterminer sa fonction de transfert H(ja>) , ainsi que sa fréquence de coupure fc .
2. On ajoute une rétroaction à l’aide d’un pont diviseur de tension (Fig. 13.23b). Établir la nouvelle
fonction de transfert.
3. Reprendre la question précédente, avec la rétroaction constituée par l’amplificateur sur la fi¬
gure 13.23c.

R
Ri
— R/2 TJT>=
P|«* « l-
~~l f|n,
r Ue
T—
R/2
A
$ RQ

a)
RI

b)
Ue
7777
cxl"c)
Ro

FIG. 13.23.

P13- 4. Rétroaction complexe (web)

Un amplificateur réel a une fonction de transfert directe Hj constante et une fonction de rétroaction
complexe Hr(jù)) = 1/(jeu) .
1. Quelle est l’action caractéristique d’une telle rétroaction ?
-g 2. Déterminer la fonction de transfert harmonique, en boucle fermée, et tracer le diagramme de
c Bode relatif à son gain.
Q
r\j 3. La rétroaction précédente est remplacée par un quadripole dont la fonction de transfert a pour
° expression :
© Hr = Hr,0(1 +j<OT)
Calculer la nouvelle fonction de transfert, en boucle fermée, et tracer le nouveau diagramme de Bode
£ relatif à son gain.
CL
O

P13- 5. Rétroaction tension-tension sur un AO non inverseur du deuxième ordre


L’amplificateur opérationnel non inverseur, représenté sur la figure 13.24, se comporte, avec une
bonne approximation, comme un filtre linéaire passe-bas de deuxième ordre, dont le facteur d’amplifi¬
cation stationnaire vaut Ao = 106 et les deux fréquences de coupure fc,\ = 1 kHz et fc,2 = 100 kHz .
Les résistances R\ et Rj valent respectivement 1 kfl et 99 kfl .
Rétroaction. Application aux asservissements 455

1. Donner l’expression de la fonction de transfert directe Hd(j(o) . Quelle est, en fonction de Ri et


/?2 , la transmittance Hr(j(o) de la chaîne retour ?
2. En déduire la fonction de transfert en boucle ouverte. Montrer que la fonction de transfert, en
boucle fermée, peut se mettre sous la forme
»/(/<*>) =
1 — 0>2/ù)Q + j(OT
Af , &>o et T étant des quantités que l’on calculera en précisant leurs unités SI. Tracer le diagramme de
Bode pour Hf .
3. À l’entrée de l’AO, on applique un échelon de tension, de hauteur E = 10 mV . Établir l’équa¬
tion différentielle à laquelle satisfait la tension de sortie us ; en déduire us(t) , sachant que us — 0 à
t = 0.

Ri

+ >°° ie
+ >°°
H
777
Us *g
Ue
Us
7777
7777
Ri Ri
Ri e*\ /?3
7 W 7777

FIG. 13.24. FIG. 13.25.

P13- 6. Stabilité d’un montage à résistance négative


L’amplificateur, représenté sur la figure 13.25, possède un facteur d’amplification stationnaire
Ao = 5 x 105 et une fréquence de coupure de 10 Hz ; il est caractérisé par la fonction de transfert
suivante en boucle ouverte :
Ai
A{p) =
1 +PT

1. Déterminer la fonction de transfert Hf = us/eg du montage ; en déduire la condition sur la


O stabilité du montage et donc celle sur la résistance Rg , sachant que R \ = Rj — Rj, = 1 kfl .
2. Exprimer le rapport ue/ig . Quelle est la fonction d’un tel montage ?
r\j
° P13- 7. Asservissement de la vitesse d’un moteur à courant stationnaire
©
Dans un asservissement de la vitesse angulaire d’un moteur, la chaîne directe est constituée par le
£ moteur, précédé d’un amplificateur, de facteur d’amplification A = 10 (Fig. 13.26). Lorsqu’on applique
CL
O une tension u , à l’entrée du moteur, sa vitesse angulaire fl satisfait aux deux équations différentielles
suivantes :
dn
u = Oo fl + Ri
J- = d>0 i
dt
et

i étant l’intensité du courant qui parcourt l’induit du moteur et J le moment d’inertie du moteur par
rapport à son axe de rotation. La chaîne retour est constituée, elle, d’un capteur de vitesse angulaire
fournissant une tension ur proportionnelle à fl : ur = K EL.
456 13. Rétroaction. Application aux asservissements

1. Quelles sont les significations physiques des deux équations précédentes. En déduire les dimen¬
sions physiques de J , d>o , K et r = RJ/<î>Q ? Dans la suite, on prendra pour ces quantités les valeurs
SI suivantes : <t>0 = 2 , R = 8 , 7 = 25 x 10-3 , K = 3 et A = 10 .

2. À l’instant pris comme origine, fl = 0 . Étudier l’évolution de fl au cours du temps, en boucle


ouverte, lorsqu’on applique, à l’entrée, à l’instant pris comme origine, une tension u constante qui vaut
«o = 12,6 V.
3. Exprimer, en fonction de A , <l>o et r , la fonction de transfert directe Hdip) . Quelle est la
fonction de transfert retour Hr[p) ? En déduire les fonctions de transfert, en boucle ouverte et en boucle
fermée.

4. Comparer l’évolution de fl au cours du temps en boucle fermée à son évolution en boucle


ouverte. Commenter l’influence de la boucle.

Moteur Disque moteur

-ÇgH Ampÿy-fl fl— —fl fl— -6-«


u Moteur Disque
—" a, H Engrena§e
.*
7777
n Disque T>
Hr
Ur
7777

FIG. 13.26. FIG. 13.27.

P13- 8. Asservissement de position d’un moteur à courant stationnaire

Un moteur à courant stationnaire, que l’on utilise dans un asservissement de position, est alimenté
par un courant d’intensité I (Fig. 13.27). Le couple moteur est proportionnel à I, Mm — d>oI.Il existe
en outre deux couples résistants, l’un constant —CT , dû à un réducteur constitué par un engrenage entre
deux disques, l’autre de frottement visqueux — a;mfl proportionnel à la vitesse angulaire fl.

1. Appliquer le théorème du moment cinétique au moteur, en projection sur l’axe de rotation, sa¬
T3
c
chant que le moment d’inertie par rapport à cet axe est Jm .
Q
CM 2. Même question pour le disque V relié au disque moteur par l’engrenage, sachant que le mo¬
S ment d’inertie de ce dernier est Jd , qu’il est soumis à un couple de frottement visqueux — aÿflÿ ,
proportionnel à sa vitesse angulaire flj , et que l’engrenage transmet, sans perte, la puissance méca¬
nique. Grâce à cet engrenage, les vitesses de rotation du moteur et du disque sont reliées par l’équation
2 de proportionnalité : fl = yu, flÿ avec p > 1 .
à
3. Le moteur a une f.c.e.m Em — d>0 fl , proportionnelle à la vitesse angulaire, et une résistance
électrique Rm . Exprimer M,„ en fonction de fl et de la tension u appliquée à ses bornes.

4. Établir l’équation différentielle à laquelle satisfait fl . En déduire la fonction de transfert H(p)


entre u et fl . Calculer 7/(0) et r , sachant que 4>0 = 0, 5 N m A-1 , Jm = 10-4 kg •m2 , p = 10 ,
Jd = 2x10-3 kg m2 , a,„ = 5 x 10-3 N •m • s , ad = 10-3 N •m • s et, Rm = 25 fl .
Rétroaction. Application aux asservissements 457

P13- 9. Influence de la rétroaction dans un montage à transistor en émetteur commun


Le circuit de la figure 13.28a représente un montage en émetteur commun dans lequel le transistor
utilisé présente une résistance de base rb , une tension de seuil de la jonction base-émetteur Ube et un
facteur d’amplification en courant /? . Les paramètres stationnaires sont supposés égaux aux paramètres
dynamiques. Les capacités choisies sont telles que les condensateurs sont équivalents à des coupe-
circuits en régime stationnaire et à des courts-circuits aux fréquences utilisées. La f.e.m de l’alimentation
stationnaire est E .
1. Déterminer le facteur d’amplification en tension, d’une part en régime stationnaire, d’autre part
pour les petits signaux. Quelles sont les impédances d’entrée et de sortie, Ze et Zs . Application numé¬
rique pour E = 10 V , /3 = 250 , et en outre :
Rc = 3,3 kfl Ri = 95 kfl R2 = 6, 5 kÜ rb = 1 kQ Rt = 2, 2 kÜ Ube = 0, 6 V
2. Sachant que /3 varie fortement d’un transistor à l’autre, au sein d’une même série, et que rb
dépend du courant de la base, quels sont les inconvénients d’un tel montage ?
3. On cherche à améliorer le montage en introduisant une résistance de rétroaction rb = 800 O ,
comme sur la figure 13.28b. Établir les nouvelles caractéristiques du montage et commenter l’effet de la
rétroaction.

Rco I Rco
Ri Ri
h ic h
R» \c
ih
Ot‘ R*
ot*
us Rc Us Rc
O £ Ue Ri £ Ue Ri
Re

a) b)
FIG. 13.28.

P13- 10. Rétroaction idéale sur une chaîne directe imparfaite (web)
-g
c
Sur la figure 13.29a, la source de courant, commandée par l’intensité i\ , n’est pas idéale, car
Q
l’impédance d’entrée Re n’est pas nulle. À l’aide d’une source de courant idéale, commandée par une
r\j
intensité is , on réalise une rétroaction.
°
© 1. En l’absence de rétroaction, déterminer la fonction de transfert en courant H = iÿjiÿ , ainsi que
l’impédance d’entrée Ze du montage.
£ 2. En présence de rétroaction, calculer le nouveau facteur d’amplification en courant du système
CL
O complet, ainsi que son impédance d’entrée. Comparer le résultat à celui obtenu dans la question précé¬
dente, pour Hd = 1 000 , Hr — 0, 1 et Re — 1 kh
.
3. Mêmes questions avec la source de courant commandée par la tension u\ et la rétroaction réa¬
lisée avec une source de tension commandée par le courant i2 (Fig. 13.29b), la fonction de transfert
étant alors définie par H = is/ut, . Comparer la dimension physique de cette dernière à celle de la fonc¬
tion de transfert introduite à la première question. Pour l’application numérique, on prendra les mêmes
valeurs que précédemment, les unités physiques étant évidemment différentes.
458 13. Rétroaction. Application aux asservissements

4. Étudier l’influence de la dispersion sur la chaîne directe lorsque Hd est connu à 10% près, puis
sur la chaîne de rétroaction sachant que Hr est déterminé à 0, 1 % près.

i
ie Hdu\
i
~ig Jp[ ie *1 Hdix
Rg Re UI

Rg Ue Re Rc
Ue
© Rc

eg Hris
Hris

a) b)
FIG. 13.29.

P13- 11. Filtre passe-bande à capacités commutées


Le schéma synoptique de la figure 13.30 représente un filtre à capacités commutées. On donne
pour la fonction de transfert du préamplificateur Hp = 200 , pour la fonction de transfert de la chaîne
retour Hr = 2 , pour le facteur d’amplification de l’intégrateur a = 0, 4 et pour la constante de temps
T - 1 (JLS .

Hr

1
H„
- 01 0 '

ue
7777 r Ifry 1
jü)T
7777
kv

U2
7777

FIG. 13.30.

1. Montrer que la fonction de transfert H{j(o) = usjuÿ se met sous la forme :

H(jo>) =
Au
-g 1 +j[(OT a/(wr)] /Hr
c
Q
Déterminer l’expression de Au en fonction des paramètres du filtre.
rxj
° 2. Étudier le module et l’argument de H(j(o) lorsque (o —> 0 et û> — oo . En déduire la nature du
© filtre.
3. Pour quelle valeur (oM de <w , \H{ju>)\ est-il maximal ? Préciser la valeur maximale du module
£
CL
et la fréquence fM correspondante.
O
4. Dans ce filtre, les intégrateurs sont à capacités commutées, à la fréquence fa , la capacité utilisée
dans la rétroaction négative est cent fois supérieure à la capacité commutée sur l’entrée inverseuse de
l’AO. Montrer que la fréquence centrale du filtre est accordable par fa et a . Déterminer la valeur de la
fréquence de commutation qui permet d’avoir une fréquence centrale du filtre égale à 100 kHz .
14
Oscillateurs électriques

Les oscillateurs électriques sont des systèmes capables de produire des signaux temporels alter¬
nativement croissants et décroissants, souvent périodiques. Leur rôle est essentiel car, d’une part, ils
interviennent dans la production, le transport et la détection de l’information, et d’autre part, ils sont lar¬
gement utilisés pour mesurer des durées et réaliser des compteurs ; aussi, les retrouve-t-on en modula¬
tion et démodulation (cf. chapitre 16), ainsi qu’en électronique numérique (cf. chapitre 18).

. — DIFFÉRENTS TYPES D’OSCILLATEURS


.1. — Oscillateurs et oscillations
a) Différentesfamilles d’oscillateurs

Un oscillateur est un système dont l’évolution présente des variations alternativement croissantes
et décroissantes de l’une de ses grandeurs caractéristiques. En électronique, les grandeurs concernées
sont des courants ou des tensions.

Un oscillateur s’amortit lorsque, en moyenne, la puissance dissipée est supérieure à la puissance


des sources électriques (cf. chapitre 12). C’est le cas, par exemple, d’un circuit oscillant passif en régime
libre (cf. chapitre 3). Trois méthodes permettent d’entretenir les oscillations d’un circuit oscillant passif.
Q i) On met le circuit en relation avec une source d’énergie externe alternative, par exemple une
IM
tension sinusoïdale. On réalise ainsi un oscillateur forcé entretenu dont la fréquence des oscillations est
S celle de la source (cf. chapitre 3).
ii) On fait varier périodiquement un paramètre caractéristique du circuit. On réalise alors un oscil¬
2 lateur paramétrique (cf. Mécanique).
à iii) On insère dans dans le circuit un dipôle actif, lequel est relié à une source auxiliaire d’énergie
stationnaire ; l’oscillateur est dit auto-entretenu. On distingue dans cette catégorie les oscillateurs quasi
sinusoïdaux et les oscillateurs de relaxation (cf. chapitre 12).
Dans chacun de ces cas, en régime établi, l’énergie dissipée est précisément compensée par l’éner¬
gie apportée par les sources. Sur la figure 14.1 on a classé ces différents oscillateurs.
Dans ce chapitre, nous étudierons principalement les oscillateurs auto-entretenus qui sont les plus
courants car les plus utilisés.
460 14. Oscillateurs électriques

Oscillateurs

amortis entretenus

[ I auto¬
forcés paramétriques
entretenus

quasi sinusoïdaux de relaxation

FIG. 14.1.

b) Caractéristiques des oscillations électriques

Les oscillations électriques produites par un oscillateur se caractérisent par :


i) leur fréquence /o ,
ii) leur forme ou contenu harmonique,
iii) leur amplitude ou, pour les signaux non symétriques, leurs valeurs de crête,
iv) leur stabilité en fréquence ou en amplitude.
Selon les besoins, on peut être conduit à rechercher une fréquence très stable, à contrôler ou modu¬
ler l’amplitude ou la fréquence des oscillations, à produire des signaux de forme spécifique, par exemple
sinusoïdale ou carrée.

1.2. — Classement des oscillations


Il est possible de classer les oscillations en différentes catégories, selon leur forme.

a) Oscillations sinusoïdales ou harmoniques

Un signal sinusoïdal ou harmonique s(t) , produit par un oscillateur harmonique, a pour expres¬
sion :
sif) = Sm COS(ù)0t + <f>)
-ri (o
o étant la pulsation, /o = l/7o = wo/(2îr) la fréquence et la phase à l’origine des temps.
c
Sur la figure 14.2, on a représenté l’évolution temporelle d’un oscillateur harmonique, ainsi que
Q
son spectre de Fourier 's(f) , qui ne comporte qu’une seule composante de fréquence /o et donc deux
r\j
pics à / = /o et / = —/o (cf. annexe 2).
°
s(t)
© m
CL
O

t
1//0

0_
-/o fo f
a) b)
FIG. 14.2.
Oscillateurs électriques 461

On sait que l’oscillateur harmonique satisfait à l’équation différentielle suivante (cf. chapitre 4) :
d2s 2
j-2+ù)0S = 0 ou
1
(S?) +5ÿ2 = Cte

que l’on obtient en intégrant la première équation après l’avoir multipliée par s .
On réalise approximativement un oscillateur harmonique électrique à l’aide d’un circuit rLC série,
dans lequel r est la résistance inévitable des fils du bobinage (Fig. 14.3a). L’intensité du courant dans
un tel circuit série satisfait à l’équation différentielle suivante que l’on obtient aisément en appliquant la
loi des mailles :
,di
L— + n + -z = 0 avec i = *£
q
dt C dt
puisque q est la charge de l’armature du condensateur vers laquelle est orienté le courant. En dérivant
cette équation par rapport au temps et en simplifiant, on obtient l’équation canonique caractéristique :

d2i
TT
d t2
---
H
1 di
redt
La durée de relaxation en énergie
avec la pseudo-pulsation coa :
2
r~ + (Ont
u =0 avec
1
Te
= >0 et (o0 —

re étant positive, en régime pseudo-périodique, l’intensité oscille


1 1/2
LC

1/2
s(t) = Sm exp H) cos(ù)at + <f>s) avec ù)a = <Oo 1-
1
4"oTl
et s’amortit inévitablement selon un terme exponentiel de la forme exp[— f/(2re)] (cf. chapitres 3 et
4). Le spectre de Fourier d’un tel signal amorti exponentiellement est centré autour de la fréquence /o
(Fig. 14.3b), avec une répartition spectrale qui a une forme dite lorentzienne (cf. chapitre 15)

-d L r
q
— u
c
Q
t
r\j -/o /O /
° a) b)
© FIG. 14.3.

£ L’introduction d’un composant actif dans le circuit est donc nécessaire pour limiter les pertes éner¬
CL
O gétiques. Cependant, il est impossible de compenser exactement la dissipation d’énergie, ne serait-ce
qu’en raison de la dérive temporelle des valeurs des composants du circuit. En cas de compensation
par défaut, les oscillations s’amortissent exponentiellement; avec une compensation par excès, elles
croissent exponentiellement, ce qui a pour effet de rendre le système non linéaire.
En résumé, un oscillateur harmonique est impossible à réaliser, en raison des effets dissipatifs
des éléments résistifs qui accompagnent nécessairement les bobines, les condensateurs et les fils de
connexion (cf. chapitre 4).
462 14. Oscillateurs électriques

b) Oscillations quasi sinusoïdales

Les signaux quasi sinusoïdaux sont des signaux dont la forme est très proche de celle d’une sinu¬
soïde. Le spectre de Fourier correspondant comporte des harmoniques de faible amplitude ; le taux de
distorsion harmonique est donc faible.
Reprenons l’exemple de l’oscillateur à résistance négative à amplificateur opérationnel (Fig. 12.26)
déjà étudié (cf. chapitre 12). Le système produit des signaux quasi sinusoïdaux dont l’évolution et le
contenu harmonique sont donnés respectivement sur la figure 14.4. L’harmonique de rang 3 est faible
mais pas nul.

0 i

\ 0 i

fo 3/o /
a) b)
FIG. 14.4.

c) Oscillations de relaxation

Les oscillations de relaxation sont des signaux qui peuvent prendre deux valeurs au cours du temps,
l’une haute, l’autre, basse. La durée de chacun de ces deux niveaux est très supérieure à celle nécessaire
à la transition entre ces niveaux, ce qui engendre des signaux à fort taux de distorsion harmonique,
puisque plus proches de la forme rectangulaire que de la forme sinusoïdale.
Dans l’exemple de l’oscillateur de relaxation (Fig. 12.29) déjà analysé (cf. chapitre 12), le système
produit des signaux carrés dont l’évolution et le contenu harmonique sont représentés sur la figure 14.5 ;
ces signaux sont riches en harmoniques.

us(t) Us(f)
-g
c
Q
rNJ

s 0 r
©
o
£ fo 3/o 5/o 7/o f
CL
O a) b)
FIG. 14.5.

d) Autres types d’oscillations

Il existe des signaux qui n’entrent pas dans les deux catégories précédentes, par exemple les signaux
apériodiques produits par un oscillateur présentant du chaos.
Oscillateurs électriques 463

L’oscillateur chaotique de Chua (Fig. 12.33) déjà étudié (cf. chapitre 12) est un système d’ordre 3.
Sur la figure 14.6, on peut suivre l’évolution d’une tension du circuit au cours du temps et constater que
le spectre de Fourier est continu.

s(t) m

t (ms)

a)
TH 6,4
b)
-
- /(Ûfa)

FIG. 14.6.

.3. — Classement des oscillateurs


On classe habituellement les oscillateurs selon la forme des oscillations qu’ils produisent, d’où
l’existence de deux catégories d’oscillateurs, les oscillateurs quasi sinusoïdaux et les oscillateurs de
relaxation (cf. chapitre 12).
Cette classification est néanmoins réductrice car, comme l’a montré van der Pol, un même sys¬
tème peut adopter soit un comportement quasi sinusoïdal soit un comportement de relaxation, selon le
domaine de valeurs de ses composants.

II. — OSCILLATEURS QUASI SINUSOÏDAUX


Deux méthodes permettent d’obtenir des oscillations quasi sinusoïdales : la première consiste à
associer en boucle un amplificateur et un circuit sélectif, dans la seconde on insère dans un circuit
résonnant un dipôle dont la caractéristique présente une portion à résistance négative .

. . — Oscillateur bouclé
II 1
-g L’association d’un amplificateur et d’un filtre forme un système bouclé d’entrée nulle, qui peut
c
Q être représenté, en régime linéaire et harmonique, par une chaîne directe et par une chaîne retour
r\j (cf. chapitre 13).
S
© (£> Hd
£ Sr
Sd
O-
o
Hr

FIG. 14.7.

Remarque : Les rôles des chaînes retour et directe peuvent être permutés. Cependant, dans l’analyse
générale des oscillateurs considérés comme des systèmes bouclés, on a l’habitude d’asso¬
cier la chaîne directe à l’amplificateur.
464 14. Oscillateurs électriques

Comme exemple d’oscillateur bouclé, étudions l’oscillateur à pont de Wien, représenté sur la fi¬
gure 14.8, dans lequel on reconnaît un AO , monté en amplificateur non inverseur (cf. chapitre 8), et un
filtre de Wien (cf. chapitre 6). La chaîne directe de fonction de transfert Hd est constituée par un am¬
plificateur inverseur à AO, la chaîne de retour est un filtre de Wien.

+ t>°° R_
C Pont de Wien

U\
7777

*2
R\
u «2
X
R
<73
Tl
«3
7777

L-£-
Chaîne directe
7777
Chaîne retour

FIG. 14.8.
£
Recherchons l’équation différentielle à laquelle satisfont les tensions représentées sur le circuit.
L’intensité i2 du courant qui charge le premier condensateur dans le pont est reliée aux tensions d’entrée
«2 et de sortie «3 du pont par l’équation :

h = C—(u2
dr
- u2 - Ri2)

puisque u2 — «3 — Ri2 est la tension à ses bornes. En outre, les tensions u\ et u2 , respectivement à
l’entrée et à la sortie de l’amplificateur, sont reliées par l’équation d’un pont diviseur :

M2 M,

Comme l’AO, qui fonctionne en régime linéaire, est idéal, son impédance d’entrée est infinie ; il en
résulte que i2 est la somme de deux contributions :
«3 . d<73 M3 d M3
,2=
R + _d7 = R +Cd7
Il vient, en éliminant i2 , puisque u\ = u2 :
-d _d
c
Q
Mi

R + C—
dt
d M]
1= C
dt [(*ÿ» u\ — uy — u\ —
du\
RC——
dt
r\j ce qui donne en effectuant et en ordonnant les différents termes :
°
Ri 1
©
•M Ëÿ iËfl „5„l=o
dt2 + dt + °
T
avec T = RC
2R2 - /?,
et o)0 = —
RC
2 Notons que les trois tensions Mi , u2 et M3 satisfont à cette même équation différentielle, caractéristique
CL
O d’un oscillateur.
Le circuit est le siège d’oscillations spontanées si r < 0 , c’est-à-dire si R \ > 2R2 . Pour r infini,
on obtient la période propre de l’oscillateur harmonique correspondant :
2ÿT
T0= —
0)0
= 2TTRC

Pour réaliser un tel oscillateur, on adopte les valeurs suivantes : R = R2 = 10 kfl et C = 20 nF .


Oscillateurs électriques 465

i) Pour R i < 20 kfï , on n’observe pas d’oscillation dans le circuit.


ii) Pour R\ = 20, 2 kfï , les oscillations sont quasi sinusoïdales (Fig. 14.9 a). La période mesurée
est en excellent accord avec la valeur calculée :

I
T0 = 2nRC = 2TTX 104 x 20 x 10“9 « 1, 25 ms soit fQ = — « 796 Hz
T0
L’amplitude de la tension uj est voisine de la tension de saturation haute de l’AO, environ 14, 7 V .
Celle de la tension u\ est dans le rapport du facteur d’amplification :

Ml =
l+*l/*2
«2 ~ 1+2,02 14,7 «4, 9 y
Pour de plus fortes valeurs de l’amplification, obtenues par exemple avec R\ = 50 kfï , l’AO sature en
sortie. Les signaux se déforment, s’enrichissent en harmoniques, et deviennent des oscillations de re¬
laxation (Fig. 14.9 b). La nouvelle période, dans ce mode où les effets non linéaires dominent, est plus
élevée ; on trouve une valeur voisine de 1, 7 ms . La tension efficace en sortie de l’AO étant plus impor¬
tante du fait de la forme rectangulaire des signaux et donc de l’enrichissement harmonique, l’amplitude
de Mi à la sortie du filtre de Wien linéaire a, elle aussi, augmenté.

w (V) M (V)

M2 «2
10 10
Ml
Ml

t (ms) t (ms)
0 0
1 3 2 4

-10 -10

a) b)
FIG. 14.9.

-ri Remarque : La fonction de transfert d’un pont de Wien a déjà été établie (cf. chapitre 6) :
c
Q 1
r\j H(jco) = avec "o = —
3 +j(ù)/(o0 - (o0 /(û)
°
©
. . — Oscillateur à résistance négative
II 2
£ a) Résistance négative avec AO dans un circuit série
CL
O
Nous avons déjà étudié l’influence des non-linéarités sur un oscillateur présentant une résistance
négative avec AO (cf. chapitre 12). Rappelons les principaux résultats.
En régime linéaire, l’intensité du courant dans le montage série (Fig. 14.10a) obéit à l’équation
différentielle du second ordre :

d2i , 1 d/ 2. . 1 1/2 L
— (oÿi = 0 ou Ù)Q = et re =
d t2 Te dt LC r + Rn
466 14. Oscillateurs électriques

en désignant par r la résistance de la bobine et par Rn la résistance négative :

Rn = -Rÿ <0
R2
Le circuit présente des oscillations non amorties si \R„\ > r.

r
i t>°°
IlL Hd
L
Et Ri
Sr -i
jr~!S-TAav£||-H
\

Si=u

Tc a)
7777

b)
7777

FIG. 14.10.
Ce système se ramène à un oscillateur bouclé (cf. chapitre 13) ; pour s’en rendre compte, il suffit de
délimiter le dipôle V à résistance négative et de disposer le système comme le montre la figure 14.10b.
Déterminons, en régime sinusoïdal, les fonctions de transfert des chaînes directe et retour :

Hd,s(ja>) = = -Rn et Hr>s(jù>) = =


1 \/R
ïd R +jL(o + 1/ (JCOJ) 1 +jQs(ù)/ OJQ - ù)Q/ a»)
avec :
1 L 1/2
(OQ — et Qs = CR2
(LC)'/2
b) Résistance négative avec AO dans un circuit parallèle

--
De même, la tension aux bornes du montage parallèle (Fig. 14.1la) obéit à l’équation :

d2 u 1 du 2 1 1/2 rRn n
-- C Rn -R —- <0
-d
c
TT H
d t2
~z
Te d t
b "oM
u = OU
° 0)0 =
LC
Te —
r + Rn
Ce circuit présente aussi des oscillations non amorties pourvu que \Rn\ < r .
et =
Ri

Q Ici aussi, le système se ramène à un oscillateur bouclé. On s’en rend compte en délimitant le dipôle
r\j T> à résistance négative et en disposant le système comme indiqué sur la figure 14.1lb. On a alors :
° 1 1 R
© Hd,s(jo)) = - et Hr,s(j<o) =
avec :
Rn 1/R+l/ (jL(o) +jC(o 1 +jQp(o)/ù)o - (oo/oi)
2 1/2
ci
O 0)Q
1
— (LC)'/2 et Qp -(¥)
Remarques : 1) Même si ces deux types d’oscillateurs quasi sinusoïdaux, série et parallèle, se dis¬
tinguent dans la réalisation expérimentale, il n’y a aucune différence fondamentale entre
oscillateurs bouclés et oscillateurs à résistance négative.
2) On notera l’inversion des entrées + et — de l’AO dans les oscillateurs série et parallèle
(Fig. 14.10a et Fig. 14.1 1a), cela pour éviter la saturation de l’AO dans le dernier montage.
Oscillateurs électriques 467

R\

f
Hd
Rn
[>00 \ Sd = i
X
S
XÜ *2 Sr =U L

1
R

7777 7777 X 7777 X Hr


7777

a) b)
FIG. 14.11.

c) Résistance dynamique négative d’un dipôle

On peut aussi réaliser un oscillateur à résistance négative en utilisant un dipôle dont la caractéris¬
tique présente une région à résistance dynamique négative, par exemple une diode à effet tunnel ou un
tube à décharge (cf. chapitre 12).
Sur la figure 14.12a, on a représenté la caractéristique d’une diode tunnel. En ajustant convenable¬
ment les valeurs de la résistance r et de la f.e.m stationnaire E du dipôle AB (Fig. 14.12b), on fixe
le point de fonctionnement de la diode au point d’inflexion de sa caractéristique (Fig. 14.12a). Dési¬
gnons par Rd sa résistance dynamique, qui est négative en ce point. Le condensateur de découplage,
de forte capacité Q , supprime la tension stationnaire E aux bornes de la diode, pour le reste du cir¬
cuit, alors que la bobine, de forte inductance Ld , rend négligeable le courant variable dans le généra¬
teur.

id B

1/Rd-
riA /
Cd
c
1 c
/o
Y ilUd ' R L Rd R L

ï.
i

-g Eo E
\
s
~Ud 0\‘ ''id
4
1
c
Q a) b) c)

s FIG. 14.12.
©
Le dipôle AB se comportant comme un dipôle à résistance négative, on l’associe à un circuit RLC
£ parallèle. Le circuit équivalent de l’ensemble est représenté sur la figure 14.12c. L’intensité dans le
CL
O circuit oscille si < R (cf. Exercices).

II 3 . . — Analyse des oscillateurs bouclés


a) Schéma synoptique

Sur la figure 14.7 on a rappelé le schéma synoptique d’un système bouclé, avec ses fonctions de
transfert direct et retour, respectivement Hd(j(o) et Hr{j(o) . En boucle fermée, comme la rétroaction
468 1 4. Oscillateurs électriques

est positive, la fonction de transfert globale du système a pour expression (cf. chapitre 13) :

H„ =
Hd
1 - HdHr
De façon explicite, en régime sinusoïdal, on a :
= Hd(j(o)sr et sr = Hr{j(o)sj
ce qui donne (cf. chapitre 13) :

*d = Hd(ja))Hr(ja))s_d soit [1 - Hd(jco)Hr(j<o)} =0


b) Critère de Barkhausen
Pour qu’un signal puisse exister dans le circuit, en l’absence de signal d’entrée, il est nécessaire de
réaliser la condition suivante, connue sous le nom de condition ou critère de Barkhausen, du nom de
l’ingénieur allemand H. Barkhausen :

Hd(jü))Hr(joj) = 1 soit \Hd(j(o)Hr{j(o)\ = \ et arg [Hd(j(o)Hr(j(ü)} = 0

Notons qu’une telle condition correspond à une valeur infinie de la fonction de transfert Ha du système
en boucle fermé : un signal d’entrée infinitésimal est capable de fournir en sortie un signal fini. Montrons
sur un exemple que la première impose une contrainte sur le gain de l’amplificateur, et que la seconde
détermine la fréquence des oscillations du circuit.
Exemple : pour l’oscillateur à pont de Wien étudié précédemment, la condition d’oscillation de
Barkhausen s’exprime selon :

1+
R\ 1
RI) 3 +j((o/ COq — (1)0 / O) ( - 1

ce qui donne respectivement, en séparant les parties réelle et imaginaire :


Ri ü)
m
1 + —1 = 3 et — =0
R2 (X)Q Ù)

On retrouve le résultat déjà établi :


1
R i = 2Ri et (o = o = ——
ü)
RC
Notons que le critère de Barkhausen traduit la condition pour qu’un signal sinusoïdal puisse exister au
sein du système.
La réalisation expérimentale précise de ce critère est en réalité impossible. Deux cas se présentent
Q alors.
CM
i) Si la condition est réalisée par défaut, c’est-à-dire si \Hd(j(i))Hr(jci))\ < 1 , les oscillations éven¬
S tuelles s’amortissent exponentiellement ; on finit par ne plus observer que des oscillations aléatoires de
faible amplitude, appelées bruit. L’énergie apportée par l’amplificateur est insuffisante pour compen¬
ser les pertes dissipatives.
2 ii) Si, en revanche, la condition est réalisée par excès, c’est-à-dire si \Hd{j(o)Hr{j<o)\ > 1 , les
à
oscillations s’amplifient exponentiellement au cours du temps ; on finit alors par sortir du domaine de
fonctionnement linéaire du circuit, ce qui a pour effet de limiter l’amplitude des oscillations. Aussi,
pour obtenir des oscillations quasi sinusoïdales, faut-il se placer dans le voisinage supérieur du critère
de Barkhausen :
\Hd(ja>)Hr(j(o)\ « 1 et \Hd(j(o)Hr(jco)\ > 1
On comprend dès lors que le critère de Barkhausen soit parfois appelée condition d’accrochage du
système.
Oscillateurs électriques 469

c) Équation différentielle du système

On peut établir l’équation différentielle à laquelle satisfont les signaux direct et retour, respective¬
ment sd et sr , à partir des fonctions de transfert Hd{j(o) et Hr(jco) , en développant le numérateur de
1 — Hd(ja>)Hr(ja>) dans l’expression du critère de Barkhausen.
Montrons-le sur l’exemple d’un circuit RLC parallèle à résistance négative (Fig. 14.1lb). On a :

R
Hd{j(o) = - et Hrijai) =
R„ 1 +îQP{o)/o)o - ù>0/a>)

l’égalité 1 — Hd{j(o)Hr(j(o) = 0 devient :

(O 0)0 R
i +jQp
0)0 O)
+—
Rn
=0

En multipliant par ja)(Oo/Qp , on trouve :

CR2 1/2
I( —
I
ijo))2 + ijo))°ÿ +0)1 = 0 avec n
Qp = et ù)Q =
(LC)'/ 2

On en déduit finalement l’équation différentielle à laquelle satisfait sd , ou sr , que l’on désigne indiffé¬
remment par s en identifiant les produits ja> à des opérations de dérivation :

d2s 1/1 1 \ ds
dr2 + C(R+S:J d7+“°s-°
2

d) Naissance et entretien des oscillations

Au repos, l’oscillateur ne présente que du bruit (signaux aléatoires, de faible amplitude), dont
l’origine est multiple (cf. chapitre 17). Si le critère de Barkhausen est expérimentalement satisfait, l’état
de repos est instable : les oscillations naissent et se développent jusqu’à atteindre la limite du domaine
linéaire, c’est-à-dire le domaine non linéaire. Notons que ce dernier doit, lui aussi, être instable pour
permettre les oscillations. Si ce n’est pas le cas, on observe une saturation et des signaux stationnaires,
comme à la sortie d’un AO en saturation. L’amplitude des oscillations est ainsi déterminée par la non-
linéarité du système.
Q
IM Analysons l’exemple de l’oscillateur à pont de Wien, en considérant les valeurs maximales sd),n et
srÿm des signaux quasi sinusoïdaux sd(t) et sr{t) .
S
La chaîne directe, de facteur d’amplification linéaire légèrement supérieur à 3 , impose la relation
de transfert sdtm = T(sr<m) . Quant à la chaîne retour, elle impose, à la fréquence des oscillations, la
2 relation linéaire :
à S+m

pour satisfaire expérimentalement la condition de Barkhausen.


La résolution graphique de ce système à deux équations permet d’obtenir les tensions efficaces
des signaux et donc l’amplitude des oscillations du système (Fig. 14.13a). On voit que le point de
fonctionnement F détermine l’amplitude des signaux. Sur la figure 14.13b, F est situé avant le coude
et non après.
470 14. Oscillateurs électriques

Sd,m Sd,m

/
retour
/
/S-
/ 7”(5e,m)
/jF Chaîne directe F
7
/ 7
/ /
7 7
/ 1/
4
a) b)
FIG. 14.13.

. . — Instabilité angulaire
II 4

La chaîne retour d’un oscillateur bouclé définit la fréquence des oscillations, en sélectionnant une
fréquence avec d’autant plus d’efficacité qu’elle est sélective.
Sur les figures 14.14a et 14.14b, on a représenté les diagrammes de Bode du pont de Wien : le
comportement est celui d’un filtre passe-bande peu sélectif. En effet, la fonction de transfert s’écrit :

HrijCü) =
Q
I +]QU-\!x)
OÙ X — “=L « 2=3
i
û>O /o
sont respectivement la fréquence réduite et le facteur de qualité.

G„(dB)
-1_0 7T
-2
/\
l 2
/ \ Igx
/ \
A A

-2 -1 0 1 2 x
-20

77
-40 2
c
Q a) b)
rxj FIG. 14.14.
° Examinons l’influence d’une petite variation de la fréquence d’accrochage du circuit sur le dépha¬
©
sage en sortie du pont de Wien. Pour cela, développons la phase (f> = arg[Hr\ au voisinage de JC = 1 :
£ d (f>
ci <t>(x) « (f)(1) + (x- 1)
O
dx *=1
avec :
(f)(x) = — arctang(x) avec g(x) = Qÿx— et
d (f)
dx
1_ d g
1 + g2(x) dx
On obtient :
8(f> = (f>(x) — (f)(1) ~ —2Q(x — l) d’où |JC — 1 1
22
Oscillateurs électriques 471

Ainsi, un écart angulaire A0 toléré par le système engendre une variation relative de la fréquence des
oscillations, d’autant plus faible que le facteur de qualité de la chaîne retour est grand :

|/-/o| _
fo 2Q

On voit qu’en raison de la faiblesse de Q et donc de la mauvaise sélectivité du pont, la stabilité en


fréquence de l’oscillateur à pont de Wien peut s’avérer insuffisante dans certaines applications.
Exemple : dans un oscillateur à pont de Wien, une variation de phase de 3° , soit environ 0, 8% du
cercle trigonométrique, provoque une variation relative de la fréquence de 3(77-/180) x 3/2 « 0,078
soit environ 8% !

. . — Stabilisation d’amplitude
II 5
La stabilisation d’amplitude a pour but d’améliorer la forme des signaux et par conséquent le taux
de distorsion harmonique.
L’analyse spectrale de la tension de sortie u2 de l’AO dans l’oscillateur à pont de Wien (Fig. 14.8)
révèle la présence de nombreux harmoniques impairs, mais aussi pairs du fait de l’absence de symétrie
des tensions d’alimentation de l’AO (Fig. 14.15a).

Jl

-+
0 0,8 1,6 2,4 3,2 /(kHz) 0 0,8 1,6 2,4 3, 2 /(kHz)
a) b)
FIG. 14.15.

Pour améliorer le taux de distorsion du signal, il faut éviter le coude de saturation en sortie de
l’amplificateur, lequel provoque une augmentation de l’amplitude des harmoniques. Pour cela, il est
nécessaire de faire varier le facteur d’amplification, de telle sorte qu’il diminue avec l’amplitude des
-d
c
oscillations et que le point de fonctionnement F se situe avant le coude C (Fig. 14.13b).
Q
a) Utilisation d’une varistance
r\j
° Rappelons qu’une varistance est un résistor dont la valeur dépend de la tension appliquée à ses
© bornes, et qu’il en existe deux types (cf. chapitre 7) : celles à coefficient de température positif (CTP)
dont la résistance croît avec la tension, et celles à coefficient de température négatif (CTN) dont la
£ résistance décroît avec la tension.
CL
O Dans le cas de l’oscillateur à pont de Wien, le facteur d’amplification de la chaîne directe est :

R1
Hd=\ + -ÿ
Ri
En remplaçant la résistance R\ par une varistance CTN, ou la résistance Rj par une varistance CTP, on
obtient l’effet voulu. Il convient ensuite de calculer convenablement la valeur de la résistance restante et
de s’assurer que l’amplitude Sd,m est inférieure à la tension de saturation de l’amplificateur.
472 14. Oscillateurs électriques

Exemple : dans l’oscillateur à pont de Wien (Fig. 14.8), on utilise une varistance CTP dont la
résistance vaut Rp = R2 = 350 fl , sous une tension d’amplitude um = 1 V .
Au point de fonctionnement F , le facteur d’amplification valant 1/3 , l’amplitude de la tension de
sortie vaut : u2,m = 3um = 3 V Quant à la valeur de la résistance R\ , elle est telle que :

Ri
1+ —- = 3 et donc R\ = 2Rp = 700 fl
RP
Comme on peut le constater sur la figure 14.15b, l’amélioration de la qualité harmonique du signal est
significative.

b) Commande automatique de gain


Une autre technique de stabilisation d’amplitude consiste à prélever une partie du signal oscillant
dans le circuit et à l’utiliser pour commander le facteur d’amplification. Cette méthode, appelée com¬
mande automatique de gain, peut être réalisée avec un transistor à effet de champ (cf. chapitre 7) utilisé
dans sa zone ohmique (Fig. 14. 16).

//// ////
R\f

G [>oo
«2

R
CR
Ri
Détecteur d’enveloppe
•V,/

Cd

TWk1 Mds

FIG. 14.16.

Sur cette figure, le signal u2 prélevé est traité dans le système détecteur d’enveloppe (cf. chapitres 4
et 9). La chaîne directe est constituée par l’amplificateur non inverseur à AO, la chaîne de retour est un
pont de Wien. En sortie, la tension négative ugs , proportionnelle à la tension de crête des oscillations
-g u2(t) , est utilisée pour polariser la grille du transistor à effet de champ (TEC) dans sa zone ohmique
c
( < IV). Rappelons que, dans ce mode de fonctionnement, la caractéristique id{uds) est proche d’une
Q
rNJ
droite dont la résistance Rds augmente au fur et à mesure que ugs diminue (cf. chapitre 7). Le facteur
d’amplification de la chaîne directe devient :
°
© Ri
Hd = 1 +
Rl + Rds
£
CL
O
Lorsque l’amplitude des oscillations u2(t) augmente, ugs diminue, Rds augmente et le facteur d’am¬
plification diminue, ce qui permet de stabiliser l’amplitude des oscillations du circuit.
Exemple : l’oscillateur peut être réalisé avec un TEC à canal n BF245C et les valeurs suivantes
des composants :

C = 10 nF R= 10 kü Cd = 1 |xF Ri = 4, 7 kfl R2 = 330 fl


Quant à Rd , on l’obtient avec un potentiomètre de 100 kfl .
Oscillateurs électriques 473

c) Avantages et inconvénients de l’oscillateur à pont de Wien

L’oscillateur à pont de Wien présente l’avantage d’être peu coûteux et peu encombrant parce qu’il
ne comporte pas de bobine. En revanche, sa stabilité en fréquence est médiocre et la commande en
tension de la fréquence peu aisée, puisqu’il est nécessaire de faire varier simultanément les valeurs des
composants du circuit (résistors ou condensateurs).
D’autres limitations existent : une due à l’AO, à sa bande passante, mais aussi à sa vitesse
maximale de balayage, une autre provoquée par les capacités parasites du circuit. En pratique, la
fréquence maximale que l’on peut atteindre avec un oscillateur à pont de Wien est de l’ordre de
500 kHz .

. . — Oscillateurs à haute fréquence


II 6

a) Oscillateur Colpitts

L’oscillateur Colpitts, du nom de l’ingénieur américain E. Colpitts, permet de réaliser des oscilla¬
tions quasi sinusoïdales, de fréquence élevée. La figure 14.17a en montre une réalisation avec un ampli¬
ficateur TEC, monté en source commune (cf. chapitre 7). Les condensateurs, de capacités Cs et C; , se
comportent comme des courts-circuits en régime variable ; sur la figure 14.17b on a dessiné le schéma
équivalent du montage.

Rd L
1.
G
D
mmm- mmv
UgS S c,
Ri Ur

Cs
T 7777

ï VT id — AmUr

a) b)
-g
c FIG. 14.17.
Q
r\j
° La fonction de transfert de la chaîne directe se réduit au facteur d’amplification H(i = Am du TEC.
© Quant à la fonction de transfert de la chaîne retour, on la trouve en transformant le générateur de Norton
en générateur de Thévenin et en reconnaissant un pont diviseur de tension (cf. chapitre 5) :
£
CL
ur (1/Rg +jC2<o)-l(l/Rd +jC\(o)-
O
Hr = -

id (1/Rg + jC2a>)-' + jLco + (1/Rd + jCiù>)-1


ce qui s’écrit :

RdRg
Hr = -
Rd + Rg — Loj2(C\Rd + C2Rg) + ja>[L + (Ci + C2)RdRg — LC\C2RdRg(o2]
Le critère de Barkhausen, HdH, = 1 , donne le facteur d’amplification et pulsation O>Q des oscillations,
474 14. Oscillateurs électriques

en exploitant les parties réelle et imaginaire. On obtient :

Rd + Rg Ci + C2
+ R~R~(ClRd + ClRÿ (RdR8CiC2
1
Am = - RR LC\C2
soit :
Ci Cl I. 1 I
Am
RgC2 + RdCi + RdRg \RgC2 + RdC\
et :
1 + C1 C2 1/2
Ù)Q =
RdRgC\C2
+ LC\C2
b) Oscillateurs à quartz
Dans un oscillateur à quartz, on utilise un quartz piézoélectrique inséré entre deux électrodes col¬
lées sur deux faces opposées du quartz (cf. chapitre 7).
Un oscillateur à quartz est remarquablement stable en fréquence, et permet d’obtenir des oscil¬
lations dont la fréquence est comprise entre quelques dizaines de kHz et quelques dizaines de MHz.
En outre, son comportement est indépendant de la température. Sur la figure 14.18, on a représenté le
schéma électrique équivalent d’un quartz piézoélectrique.

Lq Q

c;

FIG. 14.18.

L’admittance du dipôle équivalent a pour expression :

1 j{Cq + C’q)a> -jC'qcoLqCqo?


Yq=jC'q<0 + jLqO) =
+ \/{jCqÙ)) 1 — LqCqÙ)2
ce qui s’écrit aussi :

1 - ( (0/(QP Y 1 1/2
Yq=jù>{Cq + Cq) avec et = < bip
C
1 - ((o/os )2
(op
IwJ (os
LqCq
Û
Ainsi, le quartz est un élément purement capacitif, sauf dans le domaine de fréquence ]fsJp] où son
r\j
comportement est purement inductif.
° Il existe plusieurs architectures d’oscillateurs à quartz. On a représenté, sur la figure 14.19, l’oscil¬
©
lateur à quartz de Pierce, qui est un montage de Colpitts dans lequel on a remplacé l’inductance L par
£ un quartz piézoélectrique.
CL
O
Pour obtenir la fréquence des oscillations du circuit, il suffit de remplacer 1/(jLco) par Yq , c’est-
à-dire 1/L par:
1 - (io/ù)p )2
g(ù)) = ~(02(Cq + C'q)
1 - (<O/(üS)2
Le critère de Barkhausen sur la partie imaginaire donne alors :
1 C,C2
(Ci +C2)gH-C,C2w2 =0 u>2-
RdRg +
d’où g(u) =
Ci + c2 RdRg(C\ + C2)
Oscillateurs électriques 475

Rd Quartz
G D

S C>
1*1
Rg
Rs
T 7777

J
u-Cs
i FIG. 14.19.

ce qui se réduit à, puisque \/{RdRg) est négligeable devant CxCÿco1 :


CiC2
SM = Cl c2 tu2
+
On en déduit, en égalant les deux expressions de g((o) :
1 - {co/cop? C1C2
~{Cq + C'q) =
\-{ù)/(os)2 Ci+C2
d’où l’on tire la pulsation (o0 des oscillations :
1 CiC2
Mo — (1 + *?) -+4
<»p “>s
avec 7] —
(Cl + C2){Cq + C')
Exemple : avec Ci = C2 = 20 pF , Cq = 0, 02 pF , C'q = 30 pF , Lp = 1 H , on trouve les
fréquences suivantes :
fp = 1, 1258 MHz /, = 1, 1254 MHz et /<,= !, 1257 MHz

III . — OSCILLATEURS DE RELAXATION


-g La commande de la fréquence des oscillateurs quasi sinusoïdaux est délicate, car elle implique
c que l’un au moins des composants du circuit varie (cf. Exercices). Aussi leur préfère-t-on souvent les
Q oscillateurs de relaxation qui sont plus faciles à commander; c’est le cas pour les générateurs basse
r\j fréquence.
°
©
III. 1 . — Multivibrateur astable
£ a) Montage
CL
O
Le multivibrateur astable, appelé ainsi en raison de son instabilité, est un oscillateur de relaxation
(cf. chapitre 12), c’est-à-dire un système à deux états, qui est constitué par l’association d’un filtre
passif passe-bas du premier ordre (cf. chapitre 6) et d’un comparateur à hystérésis (cf. chapitre 8). Avec
le montage de la figure 14.20a, dans lequel R = R\ = R2 —4,7 kfl et C = 22 nF , on observe
l’oscillation de la tension u\ à la sortie de l’AO et celle de u2 à l’entrée non inverseuse (Fig. 14.20b).
Les sources de cet oscillateur de relaxation sont les alimentations de l’AO, le réservoir est le
condensateur, enfin le rôle de détecteur de niveau est tenu par le comparateur à hystérésis.
476 14. Oscillateurs électriques

M], «2
R [>oo Usa,'- _U±

__
I
I I

li- O «2 I
Filtre
Ml I I 400
passe-bas
Ri
0
fit %
I
t (M-S)
7777 7/77 7777
I
Comparateur I
à hystérésis I
-Usa,l—- I
a)
X b)
FIG. 14.20.

b) Fonctionnement du multivibrateur astable


Étudions le fonctionnement de ce système en régime établi. L’AO étant idéal et donc son impédance
d’entrée infinie, les équations reliant les tensions d’entrée et de sortie du filtre s’écrivent :

t»-
u\ — U2 = Ri et* i= C —-—
dt
d’où la relation différentielle suivante entre u\ et uj :

d«2
u\ = RC
dt + U2
Supposons qu’à un instant pris comme origine, la tension de sortie «i du comparateur à hystérésis
bascule de l’état bas à l’état haut; la tension d’entrée du filtre vaut donc u\ (0) = Usot , alors qu’en
sortie «2(0) = —AuUsat , puisqu’on avait us = —Usat , avec :
R1
Au =
Ri +R2
en raison du pont diviseur. Le condensateur se charge tant que u\ = Usat , conformément à l’évolution
de la tension «2 à ses bornes donnée par (cf. chapitre 4) :

«2 (t) = usat + Cte x exp (-ÿ) = Usat - (1 +Au)Usat exp (-ÿ)


-g
c en tenant compte de sa valeur initiale.
Q
Le comparateur à hystérésis bascule à nouveau, à l’instant t\ tel que «2(ÿ1) = M+ = AuUsat ,
r\j puisque us = Usa, . On a donc :
°
©
Usat~ (1 +Au)Usa,exp (-ÿ;) =AuUsat d’où tx = RC ln
2
ci La tension de sortie du comparateur devient u\ — —Usat et l’évolution de u2 satisfait alors à l’équation :
O

du2
-Usat = RC dt + «2
laquelle s’intégre aisément, comme précédemment, mais en tenant compte de la nouvelle valeur initiale
«2(fi) :

«2(f) = — Usat + Cte x exp (-ÿ) = -c,“+(A“ + 1)exp(-ÿi)


Oscillateurs électriques 477

La première période s’achève alors à l’instant t2 lorsque le comparateur bascule :

1 + Au
u2(t2) = —A.uUsat soit t2 = t\ + i?Cln
1 — A„
Si les tensions de saturation de l’AO sont symétriques, les signaux obtenus le sont aussi. La période des
oscillations s’en déduit aisément :

1 +A„ 1 +AM 1 +AM R\


T = RC ln
1 — A„ + /?Cln 1 -Au
= 2/?Cln
1 -Au
soit T = 2RC\n 1+2—
R2

en explicitant Au
en fonction des résistances. Les amplitudes des tensions U\{t) et u2{t) ont alors pour
expressions respectives : Usat et UsalR\ / {R\ R2) . +
Exemple : avec les valeurs précédentes des composants, on trouve une période proche de celle qui
est mesurée, T = 2 x 4, 7 x 103 x 22 x 10-9 x ln 3 « 0, 227 ms .

Remarques : 1) La forme du signal u2 obtenu s’écarte notablement d’une sinusoïde.


2) Le comparateur à hystérésis est un système non linéaire ; aussi, les signaux obtenus
sont-ils à contenu harmonique riche.

3) Un tel oscillateur peut servir à déterminer la capacité inconnue C, d’un condensateur :


on compare les périodes de relaxation 7} et Tm obtenues avec deux capacités, C,- et une
autre connue Cm ; il suffit alors d’utiliser la relation de proportionnalité C,- = Cm(Tj/Tm) .

. . — Générateur de signaux
III 2

L’oscillateur représenté sur la figure 14.21 est utilisé comme générateur de signaux rectangulaires
constitué d’un intégrateur et d’un comparateur à hystérésis non inverseur (cf.
et triangulaires. Il est
chapitre 8), montés en cascade.
-g
c
Q
r\j Intégrateur inverseur Comparateur à
C
° hystérésis non inverseur
© Ri
R
2 [>oo R1
CL
O + >°°
+
UC
Us
7777 7777
7T77_ 7777

FIG. 14.21.
478 1 4. Oscillateurs électriques

Avant d’analyser le fonctionnement du système, calculons les tensions Ub+ et Ub- qui produisent
respectivement le basculement vers l’état haut et vers l’état bas du comparateur à hystérésis. Pour cela,
appliquons le théorème de Millman à l’entrée non inverseuse du comparateur :

R\
d’où uc = -Auus avec A„ — —
Ri
La sortie du comparateur à hystérésis ayant deux valeurs possibles, Usat)+ ou Usatj- , les tensions de
basculement ont pour expressions respectives :

Up — AuUsat,-\- Ct Un — AuUsat,-

Supposons qu’à l’instant pris comme origine, la tension de sortie du comparateur bascule à Usalj+ .
Le condensateur se charge, à courant constant. L’intégrateur délivre la tension uc suivante :

C
avec us = Ri /=Ë£
dt
d’où :
duc i
~ Usat,+
dt C RC
ce qui donne en intégrant :

MC = - *—
RC UsatÆ +
Cte soit uc = Us„c+ + MC(0)

en tenant compte de la tension initiale.


Le comparateur change d’état à l’instant t\ , lorsque le seuil de basculement Ub- est atteint :

Uc{tl) = M„ soit Mc(0) = —AuUsati¬

La sortie du comparateur devient alors Usat,- < 0 . On en déduit la tension uc(t) pour t > t\ :

Mc (0 = + Cte Soit “c(0 = ~~RÿUsat- + Uc(r*)


en tenant compte de la valeur de uc à t = t\ .
La période s’achève alors à l’instant Î2 , lorsque le comparateur bascule à nouveau parce que la
tension seuil Ub+ est atteinte :
Q
CM
«c(f2) = up soit Mc(tl) - -Usat>- = —AuUsal-
S
En régime établi, la tension en sortie de l’intégrateur retrouve sa valeur de début de cycle, uc(t2) = MC(0) .
2 Ainsi, la tension aux bornes du condensateur, et donc en sortie de l’intégrateur, est triangulaire.
à La période T = et la tension crête à crête ucc = Mc(0) — uc{t\) en sortie de l’intégrateur
s’obtiennent à partir des équations :

Mc(0) = -AUUsat,— et Mc(ti) — AuUSat,+ — Mc(0)


RC
Il vient, en combinant ces équations :

T= AuRC[2-ÿ± Usat'~ et ucc = Au ( Usat7+ - Usat-)


Usât,— Usat,+
Oscillateurs électriques 479

Pour des tensions de saturation symétriques Usatj+ = —Usat- = Usat , les expressions précédentes se
réduisent à :
T = 4AURC et ucc = 2AuUsat

Exemple : réalisé avec C = 1 pP , R = R3 = 2,2 kfl , Rj = 27?i = 20 kfi et, avec des tensions
de saturation symétriques Usat = 15 V , on trouve :
K ~ 0, 5 T0 « 4, 4 ms et ucc «7,5V
Les tensions us et uc sont respectivement des tensions créneau et triangulaire (Fig. 14.22). La ten¬
sion triangulaire peut être utilisée en entrée d’un conformateur sinusoïdal, afin de produire une tension

---
sinusoïdale (cf. chapitre 12).

___
Us,UC
Usat,+
I I I*
I I I
—AuUsat,- I I
I T I Uc
I I I
0
'fi feVl
i
-ÿ

l
—AuUSat,+ I
I
1 1
Usa
'
FIG. 14.22.

. . — Contrôle de l’amplitude
III 3

Pour certaines applications, il est utile de limiter l’amplitude des signaux délivrés en sortie du
comparateur à hystérésis, par exemple pour attaquer un système dont l’entrée est limitée en tension,
comme une carte d’acquisition numérique, ou pour raccourcir le délai de basculement du comparateur
aux fréquences élevées.
-g
c On utilise alors deux diodes Zener identiques tête-bêche dont les caractéristiques sont représentées
Q
sur la figure 14.23a ; le montage étudié est celui du multivibrateur astable de la figure 14.23b.
rNJ

L’amplificateur opérationnel ne peut maintenir sa tension de saturation du fait de la présence des


° diodes Zener qui imposent la tension U'z — Uz + Uj , où Uz est la tension Zener et Ud la tension de
©
seuil. La protection contre les courts-circuits de l’AO provoque sa saturation en courant, et la tension de
£ sortie devient alors \us\ = U'z .
CL
O L’amplitude des signaux créneaux est donc limitée, par les diodes Zener, à Uz , d’où celle AUUZ
des signaux triangulaires.
Exemple : en utilisant des diodes Zener, de tension d’avalanche 6 V et de seuil 0,6 V, avec
Au = 0, 5 , l’amplitude des créneaux vaut 6, 6 V et celle des triangles 3,3V.

Remarque : La limitation de l’amplitude des créneaux abaisse la vitesse de balayage de l’AO, ce qui
permet d’éviter d’atteindre ou de dépasser sa vitesse maximale de balayage.
480 14. Oscillateurs électriques

I
G |>00

+
-U'z
0 U'z U Us
7777 Ri
Ri

7777

a) b)
FIG. 14.23.

. . — Modification du rapport cyclique


III 4
Rappelons que le rapport cyclique a/, à l’état haut d’un signal périodique est le facteur positif
défini par le rapport de la durée T\ de l’alternance positive sur la période T du signal :
Tl
ah=T
La modification du rapport cyclique des signaux du circuit peut être effectuée en agissant sur la constante
de temps de l’intégrateur. En changeant la valeur de la résistance R en fonction du sens du courant,
par exemple, on obtient l’effet désiré. On utilise alors deux diodes montées comme indiqué sur la fi¬
gure 14.24 où les résistances rp sont des résistances de protection des diodes, ainsi qu’un potentio¬
mètre qui permet de prélever la résistance (3R entre deux de ses bornes.
Si l’AO est en saturation haute, V\ conduit et la constante de temps de l’intégrateur est :

T, = (/3R + rp)C
S’il est en saturation basse, V2 conduit et la constante de temps de l’intégrateur devient :
r2=[(l -0)R + rp]C
RP T>? C
] DH
Ri
R
R
PR Rp T)\ £>00
Ri [>oc
-g
c [>oo
Q
r\j
°
+
Km
X1
©

2 7777
Ri
Ri X
Uc
CL
7777
O
FIG. 14.24. FIG. 14.25.

La durée de chaque alternance étant proportionnelle à ri et TI , le rapport cyclique ah s’obtient


selon :
T1 _ 0R + rp soit
ah =
R + rp
ah ~0
ri + r2
en choisissant Rÿ> rp .
Oscillateurs électriques 481

. . — Commande de la fréquence
III 5

Pour commander en tension un oscillateur de relaxation, on peut utiliser un multiplieur analogique,


par exemple un AD633, dont les performances sont excellentes en terme de linéarité. Prenons l’exemple
du générateur de signaux représenté sur la figure 14.25.
Les diodes Zener sont utilisées pour limiter l’amplitude à U'z et empêcher la saturation en ten¬
sion sur le multiplieur limité à 10 V. On applique, sur l’autre entrée du multiplieur, une tension de
commande Uc . Ainsi, à l’entrée de l’intégrateur, la tension vaut, en désignant par Km le coefficient du
multiplieur :
ue = ±Km U'ZUC au lieu de ue = ± Usat
Les équations relatives au calcul de la période deviennent, Au désignant le facteur d’amplification en
tension de l’AO comparateur :
— to U'züjl~h
AUU'Z = —AUUZ + Km UZUc—RC et - AUUZ = A„UZ - Km
AL

On en déduit la période :
T = h- tx - 4AURC avec A„ = —
Ri
KmUc R2
pour le comparateur à hystérésis non inverseur. La fréquence / des oscillations est donc proportionnelle
à la tension de commande Uc :
Km
f = 4AURC Uc

Remarque : La relation linéaire entre la tension de commande Uc et la fréquence / des oscillations


n’est pas valable pour tous les oscillateurs de relaxation. Par exemple, pour le multivibra¬
teur astable, on a (cf. Exercices) :

T = 2RC\n
KmUc + Au
KmUc — Au

IV. — APPLICATIONS

Q
. . — Oscillateur à réseau déphaseur
IV 1
IM Un oscillateur à réseau déphaseur est un oscillateur dont la chaîne directe est constituée d’un ampli¬
S ficateur inverseur. Pour respecter le critère de Barkhausen, la chaîne retour doit nécessairement déphaser
de TT les signaux qui lui sont appliqués.

2 a) Réseau déphaseur passe-bas


à
L’oscillateur à réseau déphaseur passe-bas, représenté sur la figure 14.26a, fonctionne avec un AO
monté en inverseur. Recherchons d’abord la fonction de transfert de la chaîne retour à partir de l’une de
ses cellules.
Les lois de Kirchhoff, en régime sinusoïdal, appliquées à un seul élément RC passe-bas de la
chaîne, donnent (Fig. 14.26b) :

«2 = Mi - Ri\ et i2 = i, —jCù)u2 = i, (1 +jRCo)) - jCü)ux


482 14. Oscillateurs électriques

Ri
P>00 R h
A D>oo R R R
*1

M| r — u2

7777

7777 7/77 7777 7777

a) b)
FIG. 14.26.

ce qui s’écrit, sous forme matricielle, en introduisant la fréquence réduite x = RCCJ :

—2 _ 1 -R Mi
ilJ [-jx/Rco 1 +jx\ [îi.
Après traversée des trois cellules, la matrice de transfert a pour expression :
3

-jx/R
1 -R
l+jx\ = ,'[c« d*1
avec a = 1 — x2 + 3jx , b = 4x2 — jx(3 — x2) , c = — 3 + x2 — 4jx et d = 1 — 5x2 + jx(6 — x2) .
On sait que le facteur d’amplification de l’ensemble des trois cellules est donné par l’inverse de
l’élément d de la matrice. On trouve donc :
I
Hr(jù>) =
\-5x2+ jx(6 - x2)
Le critère de Barkhausen, Hj(j(o)Hr(j(o) = 1 , avec Hj = —R2/R\ (cf. chapitre 8) donne alors :

Hd d’où Hd= 1 - 5X2 + jx(6 - x2)


HdHr = 1 — 5JC2 jx{6 - x2) =1
-h
On en déduit :
x2 = 6
1 R2
et Hd = -29 d’où a) = -T= et „ = 29
-d
o RCs/6 R\
b) Réseau déphaseur passe-haut
r\j Sur la figure 14.27a, on a représenté un oscillateur à réseau déphaseur passe-haut. Dans ce cas,
° il n’est pas nécessaire d’utiliser un suiveur, car la résistance d’attaque de l’AO est la résistance de la
© dernière cellule RC .
Les lois de Kirchhoff en régime sinusoïdal, appliquées à un élément CR passe-haut de la chaîne,
£
CL
donnent (Fig. 14.27b) :
O
ii 1
ML
—2 = —l
jCoj
et i2 = i| R ll[l+jRCw R
ce qui s’exprime, sous forme matricielle, en introduisant la fréquence réduite x = RCat :

«2 = 1 jR/x —\

\h -\/R 1 -j/x \ [i!


Oscillateurs électriques 483

La matrice de transfert de l’ensemble des trois cellules s’en déduit selon :

1 JR/x 13 = a b
l/R 1 -j/x\ [c d

1 , 4R .3R 1 - 6X2 + jx(5 - x2)


avec : a = 1 — *~j\ b=S+JT
3
c-~R + W)+iT
1 4A’
et d =
-A3
On en déduit :
-;x3
= =
1 -6x2+/x(5-;t2)

Le critère de Barkhausen, Hd(ja>)Hr(joj) = 1 , donne, en explicitant partie réelle et partie imaginaire :

I A2 -7*3 1
1 - ôx2 = 0 d’où to =- et Hr — ——
RCV6 jx(5-x*) 29
*
*2
C

jjTpI
il h

1 II JL IH U\ R U2

TTL- Mrf
fi fi
7777 X 7777

7777 //// 7777

a) b)
FIG. 14.27.

. . — Réalisation d’un GBF analogique


IV 2

Proposons-nous de réaliser un générateur basse fréquence possédant les propriétés suivantes :


O
i) sorties en créneau (1), en triangle (2), sinusoïdale (3),
ii) gain de sortie réglable en agissant sur un rhéostat R\ ,
r\j iii) impédance de sortie 50 fl,
° iv) rapport cyclique réglable en agissant sur un premier potentiomètre R ,
©
v) commande de la fréquence en agissant sur un second potentiomètre R' .
£ Le schéma incorporant ces spécifications est celui de la figure 14.28. Quant au schéma du confor-
CL
O mateur sinusoïdal, nous l’avons déjà vu (cf. chapitre 12). La tension de sortie us peut être envoyée vers
un oscilloscope afin de visualiser les signaux ainsi que l’influence des divers potentiomètres. Les va¬
leurs des composants qui ont permis une telle réalisation sont les suivantes :

R = 1 0 kfl Rp= 1 kO R\ = 3, 3 kfl R2 = 10 kfl R1 = 100 kfl


E=10V, R\ = /?2 = 10 kfl Rs = 50 kfl C=100nF
484 14. Oscillateurs électriques

Km
U
X R' E

H<K
RP
Ç || Intégrateur
Ri l
Comparateur
à hystérésis
RP_ + 0°°
4>K
_ 3
l2*
1 A
Conformateur
sinusoïdal A P>oo Étage de sortie
A.
+ Oscilloscope
Us
7777

FIG. 14.28.

CONCLUSION
Rappelons les points essentiels.
1 ) Les oscillateurs quasi sinusoïdaux produisent des signaux à faible taux de distorsion harmonique,
alors que les oscillateurs de relaxation sont des systèmes à deux états qui se caractérisent par des signaux
à fort taux de distorsion harmonique.
2) Un oscillateur à résistance négative possède une structure de système bouclé.
3) Le critère d’oscillation harmonique de Barkhausen, Hd(j(o)Hr(j(o) = 1 , se traduit par deux
relations provenant des parties réelle et imaginaire : la première donne le facteur d’amplification en
tension de la chaîne directe, la seconde la fréquence d’oscillations du circuit.
4) On contrôle l’amplitude d’un oscillateur quasi sinusoïdal à l’aide d’un élément non linéaire qui
agit sur le facteur d’amplification de la chaîne directe.
-g 5) L’oscillateur à quartz est utilisé pour des applications exigeant une grande stabilité en fréquence,
c par exemple pour réaliser un signal d’horloge très régulier.
Q
6) Les oscillateurs de relaxation sont plus faciles à commander en fréquence que les oscillateurs
r\j
quasi sinusoïdaux. Aussi, les préfère-t-on dans la réalisation des générateurs basse fréquence.
°
©

£
CL
O
Oscillateurs électriques 485

EXERCICES ET PROBLÈMES

P14- 1. Oscillateur à pont de Wien


Dans l’oscillateur à pont de Wien, représenté sur la figure 14.29, C = 22 nF et R = 4, 7 k£ 2 .
1. Établir les fonctions de transfert Hd{j(o) de la chaîne directe et Hr{j(o) de la chaîne retour.
2. Dans quelle condition le système présente-t-il des oscillations harmoniques ? Quelle est alors la
fréquence de ces oscillations ?
3. À quelle équation différentielle obéissent la tension d’entrée non inverseuse et la tension de
sortie de l’AO ? Que deviennent les oscillations des tensions précédentes si R\ Rj ?

c
+ O00 R

R
Ri
Ri

X FIG. 14.29.

P14- 2. Contrôle d’amplitude

L’amplificateur opérationnel de l’oscillateur à pont de Wien de la figure 14.29 est alimenté par deux
tensions symétriques —15V et 15V.
1. On se place dans les conditions du critère de Barkhausen ( HdHr = 1 ). Quelle est l’amplitude
des oscillations à la sortie de l’AO ?
2. Le résistor de résistance /?2 est remplacé par une lampe à filament de tungstène ; la résistance
Ri cette dernière dépend de l’amplitude de la tension M/>m à ses bornes, selon la relation :
de

-g
c
R, = 1 500 + 50 u2lm + 10 u]m
Q a) Établir l’équation différentielle d’évolution à laquelle satisfait la tension us en sortie de l’ampli¬
r\j ficateur. Quelle valeur minimale de R\ faut-il choisir pour produire des oscillations auto-entretenues ?
° b) Comment varie le gain de la chaîne directe avec l’amplitude des oscillations ? Calculer la valeur
© de Ri qui permet de limiter à 10 V l’amplitude des oscillations de la tension de sortie us .

£
CL P14- 3. Signaux carrés de rapport cyclique réglable
O

On réalise le multivibrateur astable de la figure 14.30, dans lequel les diodes V\ et V2 sont idéales
et sans seuil. Les tensions de saturation de l’AO sont symétriques, de valeur absolue Usat = 15 V .
1 . Établir l’expression de la période T des oscillations. Calculer sa valeur pour C = 220 nF ,
/?i = /?2 = 1 kfl et r\ = 2r2 = 2, 2 kQ .
2. Quelle est la forme des signaux à la sortie de l’AO ?
486 14. Oscillateurs électriques

3. Déterminer la durée T\ de l’alternance positive, puis calculer le rapport cyclique à l’état haut
«fc = Ti /T pour r\ = 2ri .

ri Vi
]—Khi C
n_ î>2
]— w-
L

n
[>oo Km i

i '-x-, r

u< \==c C
Jb-[ «2 ©1

Ri
Ri
“'ÎO
7777" X £>2 X
FIG. 14.30. FIG. 14.31.

P14- 4. Oscillateur quasi sinusoïdal commandé en tension

Sur la figure 14.31, le dipôle V\ est un dipôle à résistance négative de valeur R„ , que l’on réalise
avec un amplificateur opérationnel. Le dipôle V2 associe un multiplieur, d’impédance d’entrée infinie,
à une source de tension ue et à un condensateur, de capacité C = 0, 2 (iF .
1 . Déterminer les caractéristiques de V2 .
2. À quelle équation différentielle obéit l’intensité i du courant dans le circuit ?
3. Dans quelles conditions le circuit présente-t-il des oscillations quasi sinusoïdales ? Calculer alors
la fréquence /o des oscillations sachant que L = 100 mH , r = 20 fl , Km = 0, 1 V-1 et ue = 4 V .

4. La tension ue est maintenant un signal de basse fréquence (/ <C/o ) et d’amplitude 8 V . Dans


quel domaine de fréquence le circuit oscille-t-il ? Quel est l’intérêt d’un tel montage ?

P14- 5. Instabilité du multivibrateur astable


-g Afin d’étudier la stabilité du multivibrateur astable représenté sur la figure 14.32, on représente
c
Q l’AO par un système linéaire du premier ordre, de facteur d’amplification stationnaire en tension
r\j Ao = 106 et de fréquence de coupure fc — 1/(27TTC) = 1 HZ.
° 1. Écrire l’équation différentielle qui relie la tension de sortie de l’AO aux tensions M_ et u+ des
© entrées inverseuse et non inverseuse. En déduire l’équation différentielle à laquelle satisfait la tension
de sortie us de l’AO.
£
CL
O 2. On donne R = R\ = R2 = 10 kfl et C = 0, 5 p,F . Le système est-il stable ? L’inversion des
bornes + et modifie-t-elle la conclusion précédente ?

P14- 6. Contrôle de fréquence d’un multivibrateur astable

On désire contrôler par une tension de commande Uc , la fréquence du multivibrateur astable re¬
présenté sur la figure 14.32.
Oscillateurs électriques 487

1. Proposer un montage permettant de réaliser cette commande à l’aide d’un multiplieur de coeffi¬
cient multiplicateur Km .
2. Exprimer la période T des oscillations en fonction de Uc et des paramètres du montage.

R
R
|C,
[>oo i |>°°

C
R2
+

Ri C
Ri
+

Ri
U]

7777
rDf U2

C2
J— “3

7777
X 7777 X 7777 7777 7777

FIG. 14.32. FIG. 14.33.

P14- 7. Générateur de signaux Çwëbÿ>

1. Quelle est la nature des trois sous-ensembles qui forment le montage de la figure 14.33 ?

2. Trouver la forme, l’amplitude et la période TQ des signaux u\ (t) et «2(0 , sachant que les AO
saturent à ±15 V et que R = 4R\ = 2R2 = 5 kfl , C = 0, 3 pE , r, = 1 kfl , C, = 3 p.F .
3. En supposant négligeables les harmoniques d’amplitude inférieure à 1/100 du fondamental,
calculer le taux de distorsion harmonique Dh de la tension «3(0 sachant que r2C2 = TQ/{2TT).
Conclure.
On donne le développement en série de Fourier d’un signal e(t) triangulaire, de fréquence / et
d’amplitude a :
.. 8« 1
cos [277 (2n ± 1)ft\
-g n 0
(2n ± l)2
C

Q
r\j P14- 8. Générateur limité en tension
° Les diodes Zener de l’oscillateur représenté sur la figure 14.34 ne présentent pas de résistance
©
interne, mais elles ont une tension de seuil Ud et une tension d’avalanche Uz égale à 5 V .
£
CL 1. Placer la caractéristique du dipôle NM .
O

2. On suppose les tensions de saturation des AO symétriques : ±15 V . Calculer les valeurs prises
par la tension uNM .

3. Quelle est la forme des signaux us(t) ? Trouver la période de l’oscillateur, sachant que
R = R1=2R2 = 3i?3 = 12 kG et C = 30 nF .
488 14. Oscillateurs électriques

/?3
C
*i
+ t>°°
N [>oo
Ri R

X1 V1 us
M 7777

FIG. 14.34.

P14- 9. Oscillateur à diode tunnel


Un exemple de réalisation d’oscillateur à diode tunnel est représenté sur la figure 14.35a. Cet
oscillateur quasi sinusoïdal exploite la portion de caractéristique à résistance dynamique négative de
cette diode (Fig. 14.35b). La tension Ud se met sous la forme de la somme d’une tension stationnaire E
et d’une tension variable u(t) de valeur moyenne nulle.

1. En assimilant à une droite la portion de caractéristique de la diode, dans le voisinage de la tension


E , donner l’expression de l’intensité du courant id .
2. On suppose t « Lj et C < Q. Dessiner les schémas équivalents du circuit en régime
stationnaire et en régime variable.
3. Établir l’équation d’évolution de la tension u(t) aux bornes du circuit oscillant. À quelle condi¬
tion obtient-on des oscillations ?
4. Calculer la fréquence des oscillations quasi sinusoïdales pour L = 5 mH et C = 0, 1 nF .
Trouver l’amplitude de la tension u .

Ld w(M)

* id'’
Cd \ -1/rd

-g
c
*to V, udI
R L
C
400
I F

\
Q E \
0
r\j 100 «7(mV)
s a)
© b)
FIG. 14.35.
£
CL
O

PI4- 10. Oscillateur Colpitts à transistor à effet de champ


L’amplificateur de l’oscillateur Colpitts, représenté sur la figure 14.36a, fonctionne avec un tran¬
sistor à effet de champ, dont le schéma équivalent est donné sur la figure 14.36b. On néglige l’influence
des capacités CQ et Cs , ainsi que celle de la conductance gds
1. Dessiner le schéma équivalent de l’oscillateur en régime variable.
Oscillateurs électriques 489

E
5 L
IMF
_C|— 1 f“<" Ugs Sds Uds
C0 Au,mUgs
Rg
“** Rs
l a)
FIG. 14.36.
b)

2. Établir l’expression des fonctions de transfert directe Hd{j(o) de l’amplificateur et retour


Hr(ja>) .
3. Calculer la fréquence fo de ces oscillations, pour L = 10 mH, C = 200 pF, en supposant
Rg infini.

P14- 11. Oscillateur de Clapp


La structure d’un oscillateur de Clapp à AO est donnée sur la figure 14.37.
1. Identifier la chaîne directe et la chaîne retour.
2. Déterminer les fonctions de transfert Hd(joj) et Hr(ja>) , respectivement pour la chaîne directe
et la chaîne retour.

3. Calculer le gain minimal (en dB) de l’amplificateur pour lequel il y a oscillation. Sachant que
L = 10 mH et C = 10 nF , déterminer les capacités Ci = C2 qui réalisent une oscillation de fréquence
100 kHz .
Ri

Ri
P>00
H R
A
C
-g B
c
L
Q
r\j M
s X
©
•M FIG. 14.37.
£
CL
o
P14- 12. Premier harmonique d’un oscillateur quasi sinusoïdal (wib)
Les résistors et condensateurs du réseau déphaseur de la figure 14.26a ont pour valeurs R = 4,1kfl
et C = 10 nF .

1. Calculer le facteur d’amplification Hd i de la chaîne directe qui déclenche l’instabilité du circuit,


ainsi que la fréquence fo des oscillations. Les signaux observés en sortie de l’amplificateur sont quasi
sinusoïdaux. Quelle en est la raison ?
490 1 4. Oscillateurs électriques

2. On fixe le facteur d’amplification à —30. L’amplificateur sature en tension à ±Usat , avec


Usat = 15 V . En outre, la chaîne retour, constituée d’un filtre passe-bas, ne sélectionne qu’un seul
harmonique, de fréquence /0 .
a) Quelle est l’allure du signal Ud{t) en sortie de l’amplificateur? Calculer l’amplitude de son
premier harmonique en fonction de l’amplitude um du signal à l’entrée de l’amplificateur.
b) Quelle est l’amplitude du signal en sortie de la chaîne retour ? En déduire l’amplitude du premier
harmonique à la sortie de l’amplificateur.

Q
IM

2
à
15
Signaux déterministes

On sait que tout instrument de physique peut être considéré comme un système, c’est-à-dire qu’il
fait correspondre, à un signal quelconque (mécanique, électrique, optique ...) e à l’entrée, un signal
unique s à la sortie. En électricité, les signaux d’entrée et de sortie sont des fonctions de la coordonnée
temporelle t ; en optique, ce sont des fonctions spatiales des coordonnées (jc,y) dans le plan de front,
en spectrométrie optique, ce sont des fonctions de la longueur d’onde A du rayonnement.
Dans ce chapitre, les signaux sont déterministes, c’est-à-dire qu’ils sont complètement déterminés
par leurs caractéristiques et la variable d’évolution dont ils sont une fonction. Ainsi, ils ne dépendent
d’aucune variable aléatoire, et à ce titre ils ne sont pas affectés par le bruit (cf. chapitre 17). En outre, en
raison de l’analyse de Fourier, une grande place est faite aux signaux sinusoïdaux, qui sont de la forme :

g(t) = Acos((ot + 4>) = Acos(27r/r + (f>) ou g(x) = Acos(kx + (f>) = ACOS(2TTUX + <f>)
selon que la variable est le temps t ou l’espace x ; dans le premier cas, la pulsation (temporelle) est CD
et la fréquence (temporelle) / , dans le second la pulsation (spatiale) est k et la fréquence (spatiale) u .
Ici, en électronique, la variable est évidemment le temps t.

. — RAPPELS SUR LES SYSTÈMES LINÉAIRES


Considérons un système électronique qui donne les tensions de sortie si(t) et s2(t) lorsque les
tensions d’entrée sont e\ (t) et e2(t) » respectivement.
Q
CM

S . 1 . — Définition d’un système linéaire


Rappelons qu’un système est linéaire si toute combinaison linéaire des tensions d’entrée e\ et e2
admet comme tension de sortie la même combinaison linéaire des tensions de sortie correspondantes 5i
?
à et 52 :
Ai ei + A2 e2 Aj 5i + A2 52

Ai et A2 étant deux constantes réelles ou complexes. Or, selon l’analyse de Fourier, tout signal d’entrée
peut être mis sous la forme d’une superposition discrète ou continue de signaux simples sinusoïdaux
(cf. annexe 2) :
roo noo
*(0 =
J e(f) exp(/27r/0 df avec e(/0 = y e(t)exp(-j2irft)dt
492 15. Signaux déterministes

On obtient le signal à la sortie en superposant linéairement les sorties sinusoïdales correspondantes qui
sont de la forme 7(f) exp(/2-7r/r) df . Par conséquent :

s(t)
-r 7(f) exp(j2irf t) df avec 7(f) = /
rOO

J —OO
s(t) exp(—7‘2îr/ t) d t

Remarque : Rappelons que 7(f) se lit e chapeau de / . En outre, afin de simplifier l’écriture, nous
n’avons pas souligné le spectre 7(f) , bien que cette fonction soit souvent une fonction
complexe de la variable réelle / .

1.2. — Réponse impulsionnelle


La réponse impulsionnelle d’un système est la réponse qu’il donne en sortie lorsque le signal
d’entrée se réduit à une impulsion, c’est-à-dire en électricité à une tension ou une intensité de courant,
de très courte durée r , mais de valeur inversement proportionnelle à r (Fig. 15.1). Évidemment, la
brièveté de l’impulsion n’a de sens que comparée à une durée caractéristique rc du système.
On représente bien une telle impulsion de tension par la limite de la tension rectangulaire suivante :
r
e(t) = — rect (;)
dans laquelle la durée r du signal est très faible devant rc ; on voit que l’amplitude du signal C/r est
alors très grande, mais que le produit « durée x amplitude » est fini. Cette limite, que l’on note 8(t) ,
est appelée impulsion de Dirac, du nom du physicien anglais P. A. Dirac qui l’a introduite en 1931, dans
son livre « Les principes de la mécanique quantique » (cf. annexe 2).

e(t)'
C/T

e(t) e(f)h(f)=7(f) s(t)


Système
0
FIG. 15.1. FIG. 15.2.

Remarque : En optique, l’impulsion est une source lumineuse brillante étendue sur une aire de dimen¬
-g sion très faible devant une distance caractéristique du plan de la source (cf. Optique).
c
Q
rNJ
1.3. — Systèmes invariants par translation

° Un système est invariant par translation dans le temps si, à l’instant t , la réponse qu’il donne
© lorsque l’impulsion d’entrée s’est produite à l’instant t' , ne dépend que de la différence t — t' :

*((/)= *(f-0
CL
O

Remarque : Cette propriété d’invariance temporelle est facile à réaliser sur le plan expérimental : on
admet en général que, même si les instruments vieillissent, la réponse qu’ils donnent à un
signal impulsionnel d’entrée ne change pas avec l’instant d’application. En cas de panne,
on remplace le système par autre système semblable. En revanche, dans la vie sociale
courante, elle n’est que rarement satisfaite ; par exemple, on sait bien que la durée d’un
trajet urbain en automobile dépend fortement de l’instant choisi dans la journée.
Signaux déterministes 493

1.4. — Relation de convolution


Soit un système linéaire et invariant qui fait correspondre le signal de sortie s{t) à un signal d’en¬
trée e(t) . Supposons en outre que e(t) et s(t) soient stables, c’est-à-dire que :

rJ — oo
\e{t)\ dt < oo e,
f
J — OO
|,s(f)| dr < oo

Le signal de sortie s’obtient en superposant linéairement les réponses impulsionnelles hÿ—t') affectées
du facteur de pondération e(t') dt' fonction du signal d’entrée :

r°°
s(t) = / e{t')h[t - t') dt' ce que l’on écrit symboliquement s(t) = e(t) h{t)
*
J —oo

Cette équation reliant l’entrée e{t) et la sortie s(t) est appelée relation de convolution.

.5 . — Fonction de transfert
a) Définition

La relation de convolution précédente s’écrit plus simplement dans l’espace de Fourier, car dans ce
dernier elle se traduit par une simple multiplication des transformées de Fourier associées (cf. annexe 2) :

î(f) = h(f)ê(f)

Par définition, h{f) est la transfert du système.


fonction L’équation de
précédente est alors facile à in-
terpréter : le système affecte chaque composante sinusoïdale d’amplitude complexe e(f) en la multi¬
pliant par la fonction de transfert h(f) (Fig. 15.2). En général, h(f) est une quantité complexe. Aussi
introduit-on le facteur d’amplitude \h(f)\ et le déphasage 0 = arg h(f) .
En électronique, pour des raisons historiques et pratiques, qui seront analysées un peu plus loin,
liées notamment au calcul de transformées de Fourier de fonctions généralisées très importantes, telles
que l’échelon Y(/j , on écrit la relation précédente en introduisant la variable p = jto = jlirf (cf.
chapitre 13). On a alors :

S(p) = H{p)E(p) avec E{p) =e(f) S(p)=s(f) et H{p)=h(f)


Q
IM
Remarque : Dans les chapitres précédents, notamment 6, 8 et 10, on a aussi écrit H(p) sous les formes
S H(jco) et T(f) .
b) Détermination expérimentale
2 Expérimentalement, on accède à la fonction de transfert d’un système électronique linéaire, comme
à
on l’a déjà vu, en utilisant un générateur de fonction sinusoïdale : pour chaque fréquence / , on mesure
le rapport !(f)/e(f) entre les amplitudes réelles des tensions sinusoïdales de sortie et d’entrée, ainsi
que leur déphasage 4>(f) = <f>s(f) — <t>e{f) (cf. chapitre 6).
Une seconde méthode, plus rapide, consiste à réaliser expérimentalement la définition précédente :
on utilise à l’entrée de système un générateur d’impulsions et, à la sortie, un oscilloscope qui, non
seulement visualise la tension de sortie, mais aussi calcule sa transformée de Fourier, grâce à un module
de calcul rapide de transformée de Fourier (cf. annexe 2).
494 15. Signaux déterministes

Sur la figure 15.3a, on a dessiné le schéma du montage, ici un simple filtre passe-bas RC dans
lequel R = 1 kil et C = 4, 9 pF ; en b, on a représenté le résultat obtenu avec un oscilloscope courant
type TDS 2002, équipé du module FFT, abréviation anglaise de Transformée de Fourier Rapide (Fast
Fourier Transform).

1 kfl

C = 4,9 nF
1
- us

7777 7777

0 /(kHz)
a) b)
FIG. 15.3.

1.6. — Exemples de filtre


On sait qu’en électronique, comme en optique, on distingue quatre types de filtres : passe-bas,
passe-haut, passe-bande et coupe-bande, ces deux derniers se présentant souvent comme des combinai¬
sons des précédents (cf. chapitres 6 et 10).

a) Filtres passe-bas
Le plus simple des filtres passe-bas est le filtre binaire ou rectangulaire, caractérisé par une fré¬
quence de coupure fc (Fig. 15.4a) :

m = rect ©
Cette fonction de transfert vaut 1 pour f < fc et 0 ailleurs (cf. annexe 2). Un autre filtre passe-bas
bien connu est le filtre triangulaire dont la fonction de transfert a pour expression (Fig. 15.4b) :

h(f) = l-T
j:
T3
C

Q
rNJ
*(/ÿ>'
1
m1 m
°
©

£
CL
~fc 0 fc / —fc 0 T7 0 -y
O
a) b) c)
FIG. 15.4.

Citons aussi le filtre exponentiel d’exposant n = 2 (Fig. 15.4c) et le filtre lorentzien d’ordre 2 dit
de Butterworth avec n = 1 , pour lesquels on a, respectivement :

W= exP[-g) ]=«,(-£) et h{f) =


1
[1 + (f//c)2"],/2
1
[1 +f2/f?Y/2
Signaux déterministes 495

Les fenêtres de Hann et de Hamming, qui sont des filtres passe-bas très utilisés (cf. Optique), ont pour
fonctions de transfert respectives :

h(f)= jo, 5 + 0, 5 cos (zTTÿJrectÿÿ et h(f) = |o,54 + 0,46cos rect

Remarque : La fenêtre introduite par Hann, est souvent dite de Hanning, par proximité phonétique et
morphologique avec Hamming.

b) Filtres passe-haut
Ces filtres laissent passer préférentiellement les hautes fréquences. Citons le filtre passe haut binaire
(Fig. 15.5a) et le filtre passe haut exponentiel (Fig. 15.5b), d’expressions respectives :

h(f) = \- rect (0 e, î(0 = exp


Notons que cette dernière fonction s’obtient à partir de celle qui caractérise un filtre exponentiel passe-
bas, en inversant f/fc .

h{f)' h(f)
X.

-fc 0 fc f f
a) b)
FIG. 15.5.

c) Filtres passe-bande et coupe-bande

De tels filtres sont des combinaisons de filtres passe-bas et passe-haut. Le plus simple des filtres
passe-bande est le filtre binaire, de largeur spectrale Af , centré autour d’une fréquence moyenne /o ,
comme le montre la figure 15.6a :

-g
ÂOT = rect(0ÿ)
c En électricité, les circuits résonnants sont utilisés comme filtre passe-bande (cf. chapitre 3). Sur la figure
Q 15.6b), on a représenté un filtre coupe-bande d’expression :
rNJ

S
©
h(f) = l-rect(0ÿ)
O-
m m
o 1

A/ A/
fo T T T
a) b)
FIG. 15.6.
496 15. Signaux déterministes

d) Lignes à retard

Certains filtres ne modifient pas la structure du signal d’entrée, mais provoquent uniquement un
retard temporel, d’où leur nom. La relation entre le signal de sortie et celui à l’entrée est alors la suivante :

s{t) = e(t - T)

T étant la durée du retard. On en déduit aisément la relation suivante entre les spectres d’entrée et de
sortie, en prenant la transformée de Fourier (cf. annexe 2) :

s(f) = e(f) exp(/'27r/r) d’où s(f) = e(f)h(f) avec h(f) = exp(/2îr/r)

Aussi ces lignes sont-elles appelées filtres de phase, par rapport aux autres filtres qui sont, eux, des
filtres d’amplitude. Un milieu dans lequel une onde électromagnétique se propage, sans déformation,
constitue une ligne à retard, ce retard étant précisément la durée de propagation depuis l’entrée du filtre
jusqu’à sa sortie.
On utilise des lignes à retard dans les téléviseurs, notament dans la combinaison des trois signaux
de couleurs primaires. Elles se présentent sous la forme de bâtonnets d’une dizaine de centimètres de
longueur, avec quatre connexions, deux à l’entrée et deux à la sortie (Fig. 15.7) ; en général, l’une des
connexions d’entrée et l’une des connexions en sortie sont reliées à la masse du générateur qui fournit
le signal d’entrée. Sur la ligne, figurent deux indications : la durée du retard, par exemple r = 68 p.s , et
sa résistance caractéristique, par exemple Rc — 1 kfl ; pour que la ligne n’introduise aucune distorsion,
il est nécessaire de connecter à sa sortie une résistance ajustable de valeur proche de Rc .
Dans la pratique, les lignes à retard présentent un facteur de transmission dont le module est voisin
de l’unité, jusqu’à une certaine fréquence de coupure de l’ordre de 10 MHz . On utilise aussi des lignes
à retard dans les oscilloscopes afin que le signal lui-même déclenche le balayage ; c’est un signal retardé,
appliqué à l’entrée de l’amplificateur, qui provoque la déviation des électrons émis par le canon selon
un axe vertical.

Générateur
! e{t) Ligne à retard / *Rc s(t)=e(t-T)

-g
c
I FIG. 15.7.
T
Q
r\j
°
© II . — SYSTÈMES CAUSAUX
£
CL
Il 1. . — Définition
O
Lorsque les signaux transmis par un système dépendent du temps, comme c’est le cas en électricité,
le signal de sortie s(t) ne peut être antérieur au signal d’entrée e{t) qui lui a donné naissance, cela en
raison du principe de causalité, en vigueur en physique, selon lequel l’effet est toujours postérieur à la
cause, ce que l’on formule ainsi :
Un système est causal si e(t) = 0 pour t < 0 entraîne s(t) = 0 pour t < 0 .
Sur la figure 15.8, on a représenté un signal d’entrée e(t) et le signal de sortie s(t) qu’en donne
le système. On voit que s(t) est postérieur à e(t) qui lui a donné naissance.
Signaux déterministes 497

e(t)

h(t)

FIG. 15.8.

. . — Propriété de la fonction de transfert d’un système causal


II 2
Le caractère causal d’un système linéaire confère à sa fonction de transfert une relation entre sa
partie réelle et sa partie imaginaire. Pour établir cette relation, décomposons d’abord la réponse impul¬
sionnelle h(t) d’un système en la somme de sa partie paire hp(t) et de sa partie impaire , ce qu’il
est toujours possible d’effectuer :
1 1
h(t) = hp(t) + hft) avec hp(t) = ~[h(t) + h(-t)] et h,(t) = ~[h(t) - h(-t)]
On vérifie bien que hp(t) est pair et hft) impair:
hp{t) — hp(—t) et hi(t) — —hf—t)
En prenant la TF, on obtient :
hif) = hpif) + hiif)
où hp(f) , TF de hp{t) est une fonction paire et réelle, alors que hj(f) , TF de hft) est une fonction
impaire et imaginaire (cf. annexe 2). Il existe une relation simple entre les fonctions hp(t) et hft) . En
effet, pour t < 0 , on a :
h(t) = 0 d’où hp(t) = -hi(t) =
En revanche, pour t > 0 :

h{-t) = 0 d’où hp(t) - -hi(t) =


On en déduit :
-g hp{t) = hi(t) sgn(f) ou hi{t) = hp{t) sgn(f)
c
Q Comme TF{sgn(/j} = 1/ (jirf) (cf. Exercices), il vient, en prenant la TF de ces deux équations :
rNJ
1 1
s hp(f) = hi(f) * j— OU hi(f)=hp(f)*
M
©
soit, en explicitant :
qif) Pif')
a-
O
hPif) = J[pp frif-f) d/' ou h,(f)= f
JPP jTïif ~f) f
d

L’indice PP , abréviation de Partie Principale, indique que l’intégrale doit être calculée en excluant,
du domaine d’intégration, la valeur de /' égale à / ; cette exclusion ne joue pas de rôle significatif,
puisque la valeur de l’intégrale converge lorsque le domaine d’exclusion se réduit progressivement. Le
plus souvent, on retient les relations précédentes, en réécrivant h(f) sous la forme :
h{f) = a(f) +jb(f) où a(f) = hp(f) et b(f) = -jhi(f)
498 15. Signaux déterministes

On obtient alors :

b(f) «(f)
«(/ÿ)
-L ’’ÿ(/ÿ -/o d/'
ou b(f) = -
/
Jpp «•(/ÿ-/')
d/'

Ces formules de transformation, reliant partie réelle et partie imaginaire de la transformée de Fourier de
la réponse impulsionnelle d’un système, sont appelées transformées d’Hilbert, du nom du mathémati¬
cien allemand D. Hilbert.

Remarque : On retrouve ces relations en physique, sous une autre dénomination, relations de Kramers-
Krônig, évidemment dans les domaines où l’on étudie l’évolution des phénomènes au
cours du temps (cf. Électromagnétisme).

. .
II 3 — Transformation de Laplace
Pour les systèmes causaux, le domaine d’intégration des fonctions temporelles, dans le calcul de
la transformation de Fourier, est évidemment [0; oo] et non [— oo; oo] . Il arrive souvent que l’inté¬
grale caractérisant cette transformation ne soit pas convergente, d’où un problème dans l’utilisation de
l’opérateur TF. On évite cette difficulté, d’ordre calculatoire, en multipliant le signal s(t) par une fonc¬
tion exponentielle décroissante, de la forme exp(— at) avec a > 0 . On est alors conduit à calculer
l’intégrale suivante :
poo poo
/ s(t) exp(-at) exp(-j27rft) dt ce qui s’écrit / s(t)exp(—pt) dt
Jo Jo
en posant p = a H- jlirf = a +j(o . La nouvelle transformation, ainsi définie, est appelée transformation
de Laplace, du nom du mathématicien français P. Simon de Laplace, brièvement TL (cf. annexe 3) :

pOC
S{p) = TL{s(r)} = / s(t) exp(-pt) dt
Jo

. . — Signaux analytiques
II 4

Comme le signal physique s(t) est représenté par une fonction réelle du temps, sa transformée de
Fourier 7(f) est une fonction complexe hermitienne, c’est-à-dire qu’elle vérifie l’égalité (cf. annexe 2) :
Q
IM

s m =?*(-/)
La connaissance de 7(f) dans le domaine fréquentiel />0 permet de déduire 7(—f) selon :
2
à ?(-/) =T(f)

Remarques : 1) Pour un physicien, ce résultat n’est pas surprenant, car les fréquences temporelles né¬
gatives n’ont pas de sens : elles n’apparaissent qu’en raison de la définition de la transfor¬
mation de Fourier dans le corps des nombres complexes.
2) Le qualificatif hermitien vient du nom du mathématicien français du XIX e siècle
C. Hermite.
Signaux déterministes 499

a) Signal analytique associé à un signal réel


On appelle signal analytique, associé à un signal réel s(t) , le signal sa(t) tel que :

%V) = 2Y

où Y(f) (prononcer upsilon) est la fonction échelon ou d’Heaviside déjà définie (cf. chapitre 4). Cette
fonction s’exprime simplement à l’aide de la fonction sgn(f) (Fig. 15.9):
I
W) = + ssn(/)]

“YCf) sgn(f)

0 / 0 f

a) b)
FIG. 15.9.

b) Exemples
i) Signal analytique de s(t) = am cos(27r/oi)
Comme 's(f) = am[8{f — /o) + 8(f +/0)]/2 , il vient (cf. annexe 2) :
%(f) = amô(f -/o) d’où sa(t) = am exp(/'27r/0r)
Ainsi, le signal complexe habituellement associé à un signal sinusoïdal est le signal analytique corres¬
pondant.
ii) Signal analytique de s{t) — am sin(27r/oi)
Pour un tel signal réel :

î(f) = ï?[«(/:-/o)-W+/o)] =
am exp(—)7T /2) l«(/'-/o)-W+/o)]
V 2
Par conséquent :
-g
c
Q
Sa(f) = -jam Ô(f -/o) et sa(t) = —jam exp(/27r/0/) = am exp exp(/27r/0 1)
rNJ

° c) Fréquence instantanée d’un signal analytique


©
Considérons le signal réel s(t) dont le signal analytique associé a pour expression :
£
CL sa(t) = a(t) exp[/0(r)]
O
l’amplitude a(t) étant une fonction réelle et lente du temps, comparée à la fonction réelle 6{t) . On
appelle fréquence instantanée ft du signal analytique sa(t) la quantité suivante :

1 d6
2TT d t

La pulsation instantanée w, correspondante s’écrit évidemment : <w, = 2irf = dd/ d t .


500 15. Signaux déterministes

Exemple : calculons la fréquence instantanée du signal quasi monochromatique suivant, représentant


une tension :
s(t) = Sm cos(27r/0f + <f>)
avec sm = 20 mV , /o = 15 kHz et (f> = irt2 /T2 Où T est une durée caractéristique qui vaut 1 ms . La
fréquence instantanée a pour expression :

1 d(2?r/o t + TTt2 jr2)


= /o + -T ce qui donne à t = 1 ms f = 15 + 1 = 16 kHz
2TT dt

d) Relation formelle entre les fonctions sa(t) et s(t)

Pour établir la relation entre le signal analytique sa(t) et le signal réel s(t) , il suffit de prendre la
TF inverse de l’équation vue plus haut reliant leurs transformées de Fourier. Il vient (cf. annexe 2) :

TF~l{7a(f)} = TF-'{2Y(f)} TF~l{7(f)}


Or:
*
I I
TF-1{2Y(/)} = TF-'{1 + sgn(/)} = 8(t) + — = 8(t) -j-
jTTt TTt

la TF inverse d’une fonction spectrale constante, égale à un, étant le dirac 8(t) (cf. annexe 2). On trouve
donc, le produit de convolution étant commutatif :

sa(t) = s{t) * |ô(f) -y'ÿj = s(t) - js(t) *ÿrt= s(t) -jJÿs(t') d t'

III . — PROPRIÉTÉS ÉNERGÉTIQUES DES SIGNAUX


En mécanique, en électromagnétisme et par conséquent en électricité aussi, les signaux temporels
observés sont tels que les sommations :
noo nOO

/
J — oo
KOI2 d t et
/
J — OO
K/OI2 if avec 7(f) = TF{.s(t)}

égales, car elles représentent toutes deux des grandeurs proportionnelles à l’énergie trans¬
sont finies et
portée par ces signaux. Aussi ces sommations sont-elles à l’origine des propriétés énergétiques des si¬
gnaux, et donc le concept d’autocorrélation d’un signal.

Q Remarque : En optique, les signaux dépendent, certes du temps, mais aussi de l’espace. Précisément,
CM en optique de Fourier, les fonctions les plus intéressantes sont celles qui ne dépendent que
S de l’espace, d’où les relations suivantes :
poo poo

2
/
J —oo
MOI1
dx et
/—
K“)l2 d u avec 7(u) = TF{ÿ(x)}
J oo

à analogues aux précédentes. Ces deux intégrales représentent des puissances lumineuses.

. . — Fonction d’autocorrélation d’un signal


III 1

À un coefficient multiplicatif près, la quantité \7(f)\2 df représente la puissance transportée par


la bande spectrale df autour de la fréquence / , du spectre 7(f) d’un signal s(t) ; aussi appelle-t-on
[?(f) |2 la densité spectrale d’énergie du signal. Les anglo-saxons la désignent par spectre de puissance
(power spectrum) du signal.
Signaux déterministes 501

Il est donc naturel de s’intéresser à la transformée de Fourier inverse de \s(f) \2 :


roc roc
/ \s(f)\2 zxpijlTTft) df = / s(f)T(f)exp(j2irft)df
J — OO J —OO

Cette dernière intégrale se met sous la forme du produit de convolution des fonctions s(t) et s*(—t) ,
puisque :
roo
/
J — OO
s* (f) exp(/27r/ 1) d/ est le conjugué de
/
•/ — OO
K/-) exp(—y'27r/ r) df = -s(-t)

Ainsi s’introduit la fonction suivante appelée fonction d’autocorrélation de s(t) :


r oo /*oo

C(r) = / s(r') (r' — t) d t' ce qui s’écrit aussi C(t) = / ,s(r + t")s*(t") dt"
J —oo J —oo

en posant t" — t— t' . Retenons donc :

C(t) =
J s(t')s*(t - t') dt' ou C(t) =
J s(t' + t)s*(t') dt'

La fonction d’autocorrélation est hermitienne, puisque :


roo r OO

C(t) = /
J —00
2
[?(/)| exp (7-277/ r)d/ C(-0= /
J —00

et donc :
rOO

C* (~t)= / !?(/) I2 exp(/277/ 1) df = C(t)


J —00
On en déduit que, si le signal s(t) est réel, l’autocorrélation est aussi réelle et par conséquent paire :

C(t) = ) C(-t
= C(-f)

. . — Fonction de cohérence d’un signal


III 2

Comme la fonction d’autocorrélation du signal s{t) est reliée au spectre f(f) par l’équation :
Q
CN

S
c{t)= I
J
—OO
\s(f)\2exp(j27Tft)dt

on en déduit, en prenant le module :


2 I r°° I r°°
à \s(f)\2exp(j2TTft)dt\ÿ
|C(/)| = /
I J —00 | J —OO
|î(/)|2 dt soit |C(f)| C(0)

Ce résultat suggère de normaliser la fonction d’autocorrélation en introduisant lafonction de cohérence


du signal :

vit) = d’où Ir(0l < 1


502 15. Signaux déterministes

III 3. . — Fonction d’intercorrélation entre deux signaux


On généralise la fonction d’autocorrélation d’un signal en associant, à deux signaux différents s\ (r)
et £2(0 , la fonction d’intercorrélation :

pOO p OO
Cn{t) = /
J — OO
OU Cn(t)=
J — 00
Ji(<' + r)iî(«')dr'

D’après l’inégalité de Schwarz, il vient :

| jT f° J' |*swf
2
M| « d''| dr'

Par conséquent :

|c,2(o| <|c,(0)||c2(0)|
On est alors conduit à introduire la fonction de cohérence mutuelle des signaux £1 (r) et s2(r) , qui est
la fonction d’intercorrélation normalisée :

C12(0
712(0 =
C[/2(0)C2/2(0)
Lorsque 5] (t) = ,s2(r) = s(t) , cette quantité s’identifie à la fonction de cohérence du signal s(t) .

Remarque : Le concept de cohérence entre deux signaux est bien connu en optique, puisqu’il est à la
base des conditions d’obtention de phénomènes d’interférence produits par deux sources
lumineuses (cf. Optique).

III 4. . — Généralisation aux signaux sinusoïdaux


Pour des signaux sinusoïdaux, tels que s(t) = am cos(2nft) , l’intégrale :

r°° r°° n2
/
J —00
l-»(0 12 d / = /
J —00
a2mcos2(2TTft)dt=-ÿ J— OO
[1 + cos(47r/r)] dr
*o
est infinie : ces signaux ne sont pas de carré sommable. On lève cette difficulté, intrinsèquement liée au
Q
caractère idéal de ces signaux , en considérant la quantité suivante :
CM

S lim
T—*oo
-T/2
KOI2 dr {X
? qui, dans le cas considéré, est une quantité finie :
à
fT/'[l+COs(4Kft)]dt=ÿT=ÿ
2T J-T/2 11 2

Il en résulte que, pour les signaux sinusoïdaux, l’autocorrélation et l’intercorrélation sont définies selon :

Cÿ = r££>{ÿ S T

} et Ci2(r) = lim
T-*00 X -T/2
0 dr'
Signaux déterministes 503

IV . — NUMÉRISATION DES SIGNAUX


IV .1. — Signaux numériques

Les signaux provenant d’un instrument, tels que la tension électrique u(t) aux bornes d’un dipôle
que l’on visualise sur un écran d’oscilloscope, la pression acoustique à la sortie du haut-parleur d’un
radio-récepteur ou l’éclairement d’un point de l’écran d’un téléviseur, sont dits analogiques.
Par opposition à ces signaux, un signal est numérique ou digital s’il se présente sous la forme de
valeurs numériques discrètes, prises par une grandeur physique, pour une valeur de la variable d’évolu¬
tion égale à un nombre entier de fois un incrément de durée. Généralement de tels signaux sont exprimés
en bit (contraction de Mnary unit), c’est-à-dire à l’aide de 0 et de 1 .
L’intérêt des signaux numériques est multiple : d’abord leur transmission est moins sensible au
bruit, car ces signaux sont faciles à régénérer, ensuite la numérisation rend le transfert de l’information
universel, c’est-à-dire indépendant de la nature physique du signal initial.

. . — Conversion analogique-numérique
IV 2

La conversion d’un signal analogique en signal numérique est réalisée à l’aide de Convertisseur
Analogique Numérique, en abrégé CAN. En électronique, les CAN sont des systèmes permettant de
comparer la tension associée au signal s(t) à plusieurs tensions de référence ; s’il y a 2" — 1 compara¬
teurs, la tension est représentée par un mot de n bits.

Dans le traitement des images, on transforme d’abord le signal optique, associé à l’image, en un
signal électronique, par exemple une tension qui dépend du temps t et des coordonnées spatiales ( x, y )
du point analysé dans le plan de l’image. On utilise alors un CAN tel que le précédent. Pour une image
en noir et blanc, on introduit plusieurs niveaux d’éclairement (de gris) ; souvent, on se contente de
256 = 28 niveaux, afin de réduire la quantité de données à analyser ou à stocker. Nous étudierons en
détail les CAN ultérieurement (cf. chapitre 19).

. . — Conversion numérique-analogique
IV 3

Réciproquement, la conversion d’un signal numérique en un signal analogique, qui est l’opéra¬
tion inverse de la précédente, est indispensable en fin de chaîne pour percevoir le signal transmis : par
exemple, entendre un signal sonore à l’aide d’un haut-parleur, lequel transforme une tension variable
en une variation de pression de l’air, ou voir une image sur un téléviseur, ce dernier transformant un si¬
Q
gnal électrique en variation d’éclairement chromatique en un point d’un écran.
CM
Les systèmes qui réalisent cette conversion sont des Convertisseurs Numériques Analogiques, en
S
abrégé CNA. Ils font correspondre une tension électrique à un code numérique. On convertit alors le si¬
gnal électrique en signal acoustique ou en signal optique, suivant le cas. Nous étudierons leur réalisation
2 ultérieurement (cf. chapitre 19).
à
. . — Échantillonnage de Shannon-Nyquist
IV 4

a) Définition de Véchantillonnage

L’ échantillonnage d’un signal analogique s(t) est la technique qui consiste à extraire de ce signal
une suite d'échantillons numériques s(nTe) obtenus pour les valeurs nTe de la variable t , Te étant le
pas d’échantillonnage et n un entier positif, négatif ou nul (Fig. 15.10a).
504 15. Signaux déterministes

On conçoit aisément que, plus le pas Te est petit, c’est-à-dire plus l’échantillonnage est serré,
meilleure sera l’information sur le signal. Comme un échantillonnage serré est nécessairement coûteux
en durée et moyen de stockage, la question qui se pose naturellement est la suivante : le gain infor¬
mationnel augmente-t-il toujours avec la fréquence d’échantillonnage fe = \/Te ? La réponse à cette
question a été donnée séparément, d’abord par Nyquist en 1928, puis de façon complète par l’ingé¬
nieur américain C. Shannon en 1949.

Se(t) %(f)

-ÿ t 0 T t t
~fe fM fe 2fe f
Te = 1/fe
a) b)
FIG. 15.10.

b) Théorème d’échantillonnage de Shannon-Nyquist

Ce théorème concerne un échantillonnage idéal, c’est-à-dire réalisé à l’aide d’impulsions de du¬


rée négligeable. Shannon et Nyquist ont montré que, lorsque les fréquences significatives d’un signal
étaient regroupées sur un support fini, ce qui est généralement le cas, échantillonner un signal avec une
fréquence fe supérieure à une certaine valeur, directement reliée à la largeur du support, n’apportait au¬
cune information supplémentaire sur le signal.
Pour établir ce résultat essentiel, considérons un signal réel s(t) dont la TF est à support borné,
c’est-à-dire nulle au-delà d’une fréquence maximale fM (Fig. 15.10b). La fonction échantillonnée se(t)
est obtenue à partir de s(t) en multipliant cette dernière par un peigne de Dirac, de pas Te (cf. annexe
2):

Se(t) soit aussi se(t) = -nj


En prenant la transformée de Fourier, on en déduit la relation suivante entre le spectre de la
fonction échantillonnée et celui 's(f) de la fonction initiale :
-g
c
Q
%(f) = Te's(f)*J2ô(fre-n) =
Çî(/0 * 5 (f ~ = X * (f -
Y)
r\j puisque :
s TF
©

£ Retenons, en fonction de fe = \/Te :


CL
O
%(f) =

L’échantillonnage provoque ainsi une multiplicité du spectre de la fonction initiale. On voit que, si fe
est telle que :
1
fe 2/m ce qui s’écrit aussi Te ——
2/M
Signaux déterministes 505

toutes les fréquences du spectre 7(f) , et donc toutes les informations contenues dans le signal s(t) , se¬
ront transmises malgré l’échantillonnage. La fréquence d’échantillonnage optimal, qui réalise la trans¬
mission complète de l’information au coût minimal, est donc la fréquence égale à deux fois la fréquence
maximale /M , appelée fréquence de Shannon-Nyquist :

fsN = 2fu
On en déduit l’énoncé du théorème de Shannon-Nyquist : un signal réel s(t) , dont le spectre de Fourier
contient la fréquence maximale fu , est entièrement déterminé par le même signal échantillonné si la
fréquence d’échantillonnage fe est au moins égale au double de la fréquence maximale du signal à
transmettre :
feÿfsN avec fs = 2fM
c) Recouvrement de spectre

Si le pas d’échantillonnage Te du signal s(t) est trop grand, le spectre 7e (f) de la fonction échan¬
tillonnée n’est plus formé par la simple reproduction périodique du spectre initial 7(f) , car deux spectres
voisins se recouvrent (Fig. 15.11).Il en résulte que la contribution des fortes fréquences est altérée. C’est
le phénomène dû au recouvrement de spectre (aliasing en anglais). En raison de la présence de bruit à
haute fréquence, le recouvrement de spectre a toujours lieu au moins partiellement ; on neutralise son ef¬
fet en procédant à un préfiltrage, à l’aide d’un filtre antirepliement, dont la fonction de transfert permet
précisément d’atténuer les fréquences élevées.

7e(f)

; v v ;
H h
0
—2fe ~fe -fit fu fe Ve f
FIG. 15.11.
. . — Interpolation d’un signal
IV 5
L’interpolation d’un signal s(t) est sa restitution à partir du signal échantillonné correspondant
se(t) . Si on sélectionne l’un des spectres de 7e(f) , par exemple le spectre central, à l’aide de la fonction
rectangle d’interpolation, de support fe — \/Te , on a la relation simple suivante :
-g
c
Q
s(f) = %(f) rect =fe Jÿ7(f - nfe) rect =fe *ô(f- nfe) rect (3
r\j Il en résulte, en prenant la TF inverse (cf. annexe 2) :
° sin sin[TTfe(t - n/fe)\
© s(t) =fe *fe
irfet Trfe(t n/fe)
£
CL
O
Finalement, en choisissant fe = \/Te = 2\fu , on trouve :
ûn[lTrfMt — mr ]
— mr

Cette restitution de s(t) , à partir de se(t) et de la fonction filtrage rectangulaire dans l’espace de Fou¬
rier, est appelée Y interpolation en sinus cardinal, en raison du nom de la réponse impulsionnelle cor¬
respondante qui est la fonction sinus cardinal (appelée brièvement sine), TF de la fonction rectangle.
506 15. Signaux déterministes

Remarque : Cette restitution est en général difficile à mettre en œuvre dans les instruments, car une
réponse impulsionnelle en sine présente un support infini. Aussi limite-t-on le plus souvent
son support par une gaussienne.

La figure 15.12 représente le graphe d’un signal maxwellien d’expression :

t2
s(t) = sm- exp
T

ainsi que le module du spectre associé 7(f) calculé à l’aide de l’algorithme FFT (cf. annexe 2).

s(t) ‘W)\

0,2-

1"*(0
0,1-

+ + t(s)
t
/(Hz)
1 2 1 2
a) b)
FIG. 15.12.

La figure 15.13 donne en a) une mauvaise restitution du signal à partir d’un échantillonnage insuf¬
fisant de fréquence fe = 2, 67 Hz et en b) une bonne restitution grâce à un échantillonnage suffisant de
fréquence fe = 5, 33 Hz > fs .

Se(t) Se(t)

0,3-
0,3- \
-d
0,2-
0,2-
/ \
c

TA
0,1-
Q
rNJ

° 0 / + d—L
2 3" * (s)
b-
:
\
3 *(s)
©
a) b)
FIG. 15.13.
CL
O
Signaux déterministes 507

CONCLUSION
Énumérons les résultats essentiels relatifs au transfert des signaux déterministes.
1) Pour un système linéaire et invariant par translation, la relation entre un signal d’entrée e(t) et
le signal de sortie s(t) correspondant, est une relation de convolution :

s(t) = f
J — OC
e(t')h{t~t') dt'

ce qui donne, dans l’espace de Fourier :

*(/o = *(/ÿ)?(/ÿ)

h(f) étant la fonction de transfert du système, en général complexe.


2) En électronique où les signaux sont causaux, car la variable est le temps, les parties réelle a(f)
et imaginaire b(f) de la fonction de transfert h(f) sont reliées par la transformation de Hilbert :

I m q(f)
*<f)=
JPP
d/' ou m= -
/
jpp
d/'

3) Pour les signaux causaux, on lève des difficultés d’ordre technique en utilisant, non la transfor¬
mation de Fourier, mais la transformation de Laplace qui s’écrit :

S(p) = TL{j(f)}
-rJo
s(t) exp(—pt) d t avec p = a -\-ja> = a + j2irf

4) Le signal analytique, associé à un signal réel , est le signal sa(t) tel que = 2Y(/)î(/'),
où Y(f) est la fonction échelon.
5) La fréquence instantanée d’un signal de la forme s(t) = A{t) cos[0(r)] , où A(t) est une fonction
réelle et lente du temps t comparée à la fonction réelle d(t) , est définie par f = [1/ (2?r)]d 6/ dt .
6) Concernant les propriétés énergétiques des signaux, on définit la fonction d’autocorrélation d’un
signal s(t) , ainsi que la fonction de cohérence, selon :

Q
C(t) =
J 4*') ~
0 d t1 ou C(t) =
J s(t' + t) s*(tr) dt' et y(t) =

CM
avec y(r)| 1 . En généralisant, on obtient la fonction d’intercorrélation entre deux signaux et leur
cohérence mutuelle :
S
1*00 Cn(t)
Cn(t)= »i {</ + !) et yl2(t) = tel que |yi2(0| < 1
2
J —oc c|/2(0)cJ/2(0)
à
7) On peut remplacer un signal s(t) par son signal correspondant échantillonné, sans perte d’in¬
formation, pourvu que la fréquence d’échantillonnage fe soit supérieure à une certaine valeur fM , liée
à la largeur du support spectral de la fonction : fe fs avec fs = 2f\i Si la condition d’échantillon¬
nage est satisfaite, il est possible de restituer complètement le signal initial à partir d’une quantité limitée
de données.
508 15. Signaux déterministes

EXERCICES ET PROBLÈMES

P15- 1. Transformée de Fourier de la fonction rectangle

1. Calculer la transformée de Fourier de la fonction rect(t) , laquelle vaut 1 pour |f| 0, 5 et 0


ailleurs. En déduire la TF de rect(f/r — 1) .

2. À l’aide d’une représentation graphique, trouver la fonction d’autocorrélation de la fonction


rect(r/r) ?

P15- 2. Transformée de Fourier d'une fonction gaussienne

1. En utilisant les propriétés de dérivation des transformées de Fourier, établir une équation diffé¬
rentielle vérifiée par la transformée de Fourier de la fonction de Gauss G{t) = exp(— irt2) .

2. En déduire sa transformée de Fourier G(f) , ainsi que celle de la fonction de Gauss normalisée :
1 t2
Gu(t) = exp
0-(27t)1/2 2er2

3. Calculer les moments d’ordre 0, 1 et 2 de cette distribution de probabilité.

4. Déterminer le spectre 'sif) du signal gaussien :


t2
s(t) = sm exp

sm étant une constante. Quelle est la largeur totale à mi-hauteur de [?(/”) |2 ?

P15- 3. Transformée de Fourier d’un signal amorti exponentiellement

1. Trouver le spectre de Fourier îi (f) d’un signal amorti exponentiellement, à partir de / = 0 :

si(f) = sm exp (--)


Q
sm étant une constante.
IM

S 2. Déterminer la largeur totale à mi-hauteur de \s2(f)\2 , carré du module du spectre de :

2
S2 (t) = Sm exp B)
à
P15- 4. Transformées de Fourier de la fonction signe et de la fonction d’Heaviside

1. Montrer que la transformée de Fourier de la fonction sgn(f) est \/{jirf).

2. En déduire la transformée de Fourier de la fonction d’Heaviside ou fonction échelon Y(t) .


Signaux déterministes 509

P15- 5. Spectre de Fourier d’un signal périodique

1. Trouver le spectre de Fourier 's{f) d’un signal périodique temporel s(t) , de période T0 , dé¬
fini par :
s{t) = 5msin pour
To To
2***2
sm étant une constante. On introduira /o = 1/To .
2. Quelle est la dimension du spectre, si s(t) représente l’intensité d’un courant électrique ? Pour
sm = 30 mA , calculer le spectre réel de Fourier, jusqu’à l’ordre trois inclus.

P15- 6. Signal analytique associé à un signal réel

1. Quel est le signal analytique associé au signal réel positif s{t) = cos2(2irfot) ?
2. Même question pour le signal sinusoïdal s(t) = sin(4irfot) .
3. Même question pour le signal suivant modulé en amplitude :

s(t) = ap,m[1 + mcos(2ir/of)] cos (2irfpt)


appi étant l’amplitude de la porteuse, fp sa fréquence et /o la fréquence du signal de modulation (cf.
chapitre 16).

P15- 7. Fréquences instantanées

1. Calculer la fréquence instantanée du signal réel suivant :

s(t) = Acos[2îr/ot + 0(f)] avec 0(f) = — asin(27r/i/)


Dans cette expression, /o = 1 kHz , f\ = 50 Hz et a = 4 .
2. Même question pour le signal analytique :
sa(t) = A exp j[2nfot + 0(f)] avec 0(f) = COS(2TT/I f)
On donne /o = 10 kHz et /j = 1 kHz .

P15- 8. Autocorrélation d’un signal


Q
CM 1. Calculer la fonction d’autocorrélation associée au signal :
S s(t) = cos(woO + 2 sin(2û>o f)
2. Comparer la fonction d’autocorrélation C(f) d’un signal s(t) à celle Cuit) de sa transformée
2 de Hilbert sn{t) .
à
P15- 9. Distorsion d’amplitude et de phase d’un filtre passe-bas
Un filtre passe-bas est défini, dans l’intervalle \—/M ; IM] , par la fonction de transfert
h(f) = \h(f)\expj(f>(f) telle que :

\h(f)\ — a + a cos Ct = _2î7ÿT + sin (77ÿ)


510 15. Signaux déterministes

a, a et (3 étant trois quantités positives telles que a < a et /3 < 1 . À l’extérieur de l’intervalle
[-/M , ÎM\ , h(f) est nul.

I . Représenter les graphes de \h(f)\ et de (f>(f) pour a = a/2 .


2. Le filtre étant à distorsion d’amplitude ( f3 = 0 ), montrer que le signal de sortie s(r) , corres¬
pondant au signal d’entrée e(t) , comporte trois composantes : un terme principal de la forme e{t — r)
et deux termes parasites que l’on reliera à ce dernier.

3. Même question que précédemment pour un filtre à distorsion de phase ( a = 0 ).

P15- 10. Filtre linéaire sans distorsion d’amplitude


Un filtre linéaire est sans distorsion d’amplitude si sa fonction de transfert h{f) peut se mettre sous
la forme :
h(f) =A0 exp[—j(f)(f)]
AQ étant une constante réelle positive et 4>{f) une fonction réelle de la fréquence / .
1. a) En introduisant la puissance instantanée Ve{t) du signal à l’entrée et celle Vs(t) delaréponse
à la sortie d’un filtre, montrer qu’un filtre, qui transmet toute l’énergie qu'il reçoit, est nécessairement
sans distorsion d’amplitude. Calculer Ao .
2. Quels sont, pour un signal d’entrée sinusoïdal, d’amplitude em et de fréquence /0 , l’amplitude
sm et le retard de phase de la réponse donnée par le filtre ?
3. Un câble coaxial se comporte comme un filtre linéaire, unidimensionnel, non absorbant, dont le
déphasage est proportionnel à la longueur z parcourue : k(f) est le déphasage par unité de longueur de
propagation, le long du câble, d’un signal monochromatique, de fréquence /. Donner l’expression de
la vitesse de phase. Quelle doit-être la fonction k(f) pour qu’un tel filtre ne soit pas dispersif ?

P15- 11. Spectrophotomètre

Un spectrophotomètre permet d’étudier en optique, en fonction de la fréquence temporelle v ,


l’intensité spectrale monochromatique d’une source lumineuse Iv(v) . Le spectre observé gv(v) est
relié au spectre ev(v) de la source par une relation de convolution.
1. Comment détermine-t-on expérimentalement la réponse impulsionnelle de l’instrument?
2. En raison de l’absorption par le milieu absorbant traversé et de la superposition d’un rayon¬
nement fourni par une source à spectre uniforme, le signal à l’entrée du spectrophotomètre est de la
Q
IM forme :
S ev(v) = e0[l - a(v)] avec 0 < a(v) < 1
eo étant une constante. Montrer que l’instrument fournit un signal de la forme sv{v) — 5o[l — b{v)\ >
où b{y) est une fonction que l’on reliera à a(v) .
2 3. Montrer que la quantité :
à
/:
est indépendante de la réponse impulsionnelle h{v) .
b(v) du

4. On assimile la réponse impulsionnelle à une fonction rectangle normalisée (1/Ar>) rect(ÿ/Aÿ) .


À quelle condition satisfont les valeurs de v pour lesquelles b{v) passe par un maximum ?
Signaux déterministes 511

P15- 12. Échantillonnage optimal


Le signal temporel s(t) = asin(<wir)sin(û>2t + 4>) représente une tension dont les fréquences
caractéristiques valent f\ — 3 kHz et f2 = 7 kHz .
1. Calculer son spectre.
2. Trouver, en kHz, la fréquence d’échantillonnage de Shannon-Nyquist.

P15- 13. Dérivation passe bande Cw®E>


Un premier filtre est caractérisé par la fonction de transfert suivante :

h{(f) =j2ira(f -fo + B) si f0 - B <f <f0 + B

hl(f)=j2na(f+f0-B) si — /0 - B <f < -fQ + B


et quelconque, sinon. On suppose que /o > 0 et 0 < B < fo . Un second filtre admet pour fonction de
transfert :
h2{f) = j2tra{-f +/o -B) si /0 - B < f < f0 + B
h2(f)=j27ra(-f-f0 + B) si -fo~B<f<-f0 + B
et quelconque, sinon.

1. Exprimer, à l’aide de sgn(f) , les fonctions de transfert h\ (f) et h2(f) dans le domaine où ces
fonctions sont définies.
2. Un signal d’entrée e(t) est filtré à l’aide des fonctions de transfert h\ (f) et h2[f) . Quelle condi¬
tion la bande passante de s(t) doit-elle vérifier pour que l’on puisse écrire explicitement les signaux de
sortie ?
3. La différence des sorties si(t) et s2(t) forme le signal de sortie s( t) . Exprimer s(t) en fonction
de e(t) , précisément de sa dérivée et de sa transformée de Hilbert eu(t) .

P15- 14. Égalisation d’un signal de transmission


Un signal e(t) , transmis à travers un canal de transmission, est reçu par un récepteur sous la forme :

s(t) = a\ e{t — /i) +a2e(t — t2) avec a\ >0 a2> 0 et t2> t\


Q
IM
1. Déterminer la fonction de transfert hc(f) du canal de transmission.
S
2. On corrige la distorsion introduite par le canal sur e(t) , à l’aide d’un filtre, appelé égalisateur,
tel que e(t) à l’entrée du canal soit transformé en e(t — t\) à la sortie du filtre. Trouver la fonction de
2 transfert he(f) du filtre égalisateur ainsi constitué, en fonction de a\ , a2 et r = t2 — t\ .
à
3. La distorsion introduite par le canal de transmission est faible : a2 a\ . Montrer que he{f)
peut être alors approchée, jusqu’au deuxième ordre, au moyen de simples retards et de facteur d'ampli¬
fication An , A\ , A2 que l’on exprimera à l’aide de a\ , a2 et T .
16
Modulation et démodulation

La transmission d’information sans transport de matière, par le seul transfert d’énergie sous forme
d’onde, tend de plus en plus à se substituer à celle avec transport de matière, bien moins rapide et plus
coûteuse. En effet, les ondes choisies sont électromagnétiques et se propagent donc avec une vitesse
qui vaut c«3x 108 m • s”1 dans le vide, à comparer à la vitesse d’une lettre dans un avion ou dans
une sacoche de facteur. En outre, ces ondes sont faciles à produire sous forme de signaux hertziens
ou optiques (cf. Électromagnétisme et Optique). Aussi actuellement les modes de transfert par matière
(personne, lettre, cassettes audio ou vidéo, DVD, etc.) sont-ils ramenés à leur limite irréductible.
Cependant, seuls les signaux de très haute fréquence, supérieure au gigahertz, s’atténuent faible¬
ment au cours de la propagation, alors que les signaux d’information à transmettre sont en général de
faible fréquence : c’est, par exemple, le signal électrique, issu d’un microphone, dont la fréquence est
comprise entre 100 Hz et 20 kHz ; c’est aussi, dans le domaine spatial, le signal optique issu d’une
mire de 5 à 50 lignes par mm.
La modulation consiste précisément à combiner, en un seul signal s(t) , un premier signal sinusoï¬
dal porteur sp(t) , de très haute fréquence, qui assure le transport de l’information, sans atténuation si¬
gnificative dans l’air, et un second signal s,(ï) qui contient l’information à transmettre, de fréquence
beaucoup plus faible.
La démodulation est l’opération inverse ; il s’agit, une fois le transport effectué entre deux points
éloignés, d’extraire le signal informationnel Si{t) du signal modulé s(t) .
Q
CM
Sur la figure 16.1, on a représenté une chaîne de transmission du son, depuis l’émission d’un signal,
par une source sonore, placée devant un microphone, jusqu’à sa détection, par un récepteur, par exemple
S un auditeur écoutant un haut-parleur en sortie.

Modulateur Démodulateur
?
à Si(t) Propagation libre ou guidée *(t)
•# Microphone
II
77 AA/V-

|sp(t) \ sP(t) Haut-parleur


Porteuse Porteuse
FlG. 16.1.
Modulation et démodulation 513

. — CHAÎNE DE TRANSMISSION
1.1. — Modulation et démodulation sur une chaîne acoustique

On distingue sur la figure précédente les différents éléments d’une chaîne de transmission acous¬
tique. La source est un signal acoustique, musical par exemple, qui est transformé en un signal électrique
Si{t) par un microphone piézoélectrique ; ce dernier est un transducteur qui transforme les variations de
la pression de l’air en une tension électrique (cf. Mécanique). On combine ensuite le signal sft) et le si¬
gnal sinusoïdal porteur, d’expression :

Spif) — ttp,m COS {(Opt -|- <f)p)


dont la fréquence fp — a)p/(2ir ) est très grande devant la fréquence maximale du spectre %(/) de
Si(t) . Cette combinaison de sft) et de sp(t) peut affecter :
i) soit l’amplitude aPtfn de ce dernier ; c’est la modulation d’amplitude AM (de l’anglais Amplitude
Modulation),
ii) soit l’angle (opt + (f)p ; c’est la modulation angulaire ; cette dernière concerne la fréquence
fp dans la modulation de fréquence FM (Frequency Modulation en anglais), ou la phase 4>p dans la
modulation de phase PM (Phase Modulation en anglais).
Le signal ainsi modulé, dont le spectre est centré autour de la fréquence centrale élevée fp , est alors
transmis à grande distance sans affaiblissement notable, jusqu’au récepteur dont la fonction consiste
d’abord à démoduler le signal reçu, c’est-à-dire à en extraire le signal informationnel sft) . Après
amplification, le signal est transformé, par un transducteur, ici un haut-parleur, en un signal sonore.
Le support fréquentiel A/ du signal modulé, issu de la combinaison de sp(t) et de sft) , définit
le canal de transmission utilisé.
Par exemple, en modulation d’amplitude, ondes longues, le canal de transmission de France-
inter a une largeur spectrale Af — 10 kHz , autour de la fréquence moyenne fp , qui vaut 162 kHz
(\p = c/fp = 1852 m). Cette station audio émet aussi en modulation de fréquence, avec une largeur
spectrale de A/ = 300 kHz et une fréquence de la porteuse qui vaut fp = 88, 1 MHz ( \p = 3, 4 cm ),
en région Midi-Pyrénées.

.2. — Influence du milieu


Ce qui sépare la source du récepteur n’est pas en général le vide : c’est de l’air dans la propa¬
Q
gation libre hertzienne, et un matériau plus dense dans la propagation guidée par fibres (cf. Optique).
IM Ce transport s’accompagne évidemment d’une certaine dissipation d’énergie dans le milieu intermé¬
diaire, ce qui réduit l’amplitude du signal modulé et donc la qualité du signal transmis.
S
Dans Pair, ce sont les électrons des molécules d’air qui se comportent comme des dipôles élec¬
triques oscillants, sous l’effet de l’onde électromagnétique, qui les excitent en se propageant (cf. Élec¬
2 tromagnétisme). En raison notamment du champ électromagnétique que ces dipôles rayonnent à leur
à tour, l’amplitude de l’onde qui traverse le milieu décroît de façon exponentielle, dans la direction de
propagation, selon :
I(z) =/(0)exp(-/xz)
où z est l’épaisseur du milieu traversé et p le coefficient d’absorption. Comme p , la vitesse de pro¬
pagation des ondes varie avec la fréquence : c’est la dispersion (cf. Électromagnétisme) ; si l’écart spec¬
tral lié à la dispersion reste faible devant la fréquence moyenne fp de l’onde, le signal à la sortie diffère
peu du signal à l’entrée. Les altérations les plus fortes proviennent de la perturbation atmosphérique
514 16. Modulation et démodulation

et de celles introduites par les autres signaux. C’est la raison pour laquelle a-t-on de plus en plus re¬
cours à la propagation guidée, par exemple dans les fibres optiques ; là, l’altération est occasionnée par
certaines impuretés ioniques présentes dans le matériau, lesquelles altèrent la transmission de l’infor¬
mation en provoquant la diffusion de la lumière (cf. Optique).

II. — MODULATION ET DÉMODULATION D’AMPLITUDE


En modulation d’amplitude, la phase étant constante, on peut adopter, pour l’onde sinusoïdale
porteuse, l’expression suivante :
sp(t) = aPtm cos {(opt)
Supposons, ce qui est généralement réalisé, que le signal de modulation s,-(f) , présente un spectre
temporel dont la fréquence maximale significative /M soit finie. Cette dernière est le plus souvent très
faible devant la fréquence de la porteuse :

fa </P
Par exemple, dans la transmission radio de signaux audio, fu ~ 10 kHz alors que fp dépasse généra¬
lement 100 kHz.

. . — Définition de la modulation d’amplitude


II 1

Une onde porteuse sinusoïdale, de haute fréquence fp , est dite modulée en amplitude par un signal
de modulation s/(t) , de faible fréquence, si son élongation sp(t) est multipliée par Sj(t) :

s(t) = Kmsp(t)si(t) = Km ap<m Si(t) cos {<opt)

Km étant un coefficient multiplicateur constant ; ce dernier a les dimensions de l’inverse d’une tension
si sp(t) et Si(t) sont des tensions.
Il arrive que l’on ajoute la porteuse au signal précédent; le signal modulé en amplitude devient
alors :
1
s(t) = aPttn [1 + KmSi(t)] cos (ù)pt) soit i(t) = [<ap<m + sj(f)] cos ((opt) si Km = -
ap,m
Q
CM Généralement, on adopte la forme canonique suivante, en introduisant le maximum \SI\M de la valeur
absolue de si(t) :
S
s(t) = aPim [lL + I J
pi AT
cos {(Opt)

2 Retenons donc la forme canonique suivante :


à

s(t) = \aP,tn + Si(t)] COS {(Opt) = aPtm [l + mgi(t)] COS(dipt) avec = eI m=


MM
ap,m

La fonction g,(/) , qui n’a pas de dimension physique, représente le signal Sj(t) contenant l’information,
normalisé par le maximum de sa valeur absolue ; quant à m , rapport de l’amplitude maximale de .ç,(r)
et aP)m , on l’appelle le facteur de modulation .
Modulation et démodulation 515

Si m < 1, le signal est sous-modulé, alors que si m > 1 le signal est sur-modulé. Comme on ne
peut pas reconstituer le signal modulé lorsque m 1, en raison du mélange des alternances positives
et négatives, on s’arrange pour satisfaire à la condition :

m<1

Sur la figure 16.2, on a représenté la modulation d’un signal porteur de fréquence 50 Hz , par un signal
modulant sinusoïdal de fréquence 10 Hz, avec m = 0, 5 :
5(0 = [1 +0, 5cOS2(107Tt)] COs(1007Tt)

s{t)
MO

0
t

FIG. 16.2.

Si Si(t) est aussi une fonction sinusoïdale, de fréquence /o , s,(t) = ai m COS(û>OO > alors
(Fig. 16.3a) :
a/,m
gi(t) = cos(û>01) et s(t) = ap>m[1 + mcos(<u0f)] cos(û>pt) avec m —
ap,m
is(t)
m
IMf
o T
LU-fp o
LU fp
-g —fp —fo —fp +/o fp-fo fp+fo
c
Q
a) b)
FIG. 16.3.
r\j
° . . — Analyse spectrale
II 2
© L’analyse spectrale du signal, avec porteuse, s(t) = ap<m [l +mgi(t)] cos ((opt) , s’obtient aisément
•M
en prenant sa transformation de Fourier (cf. annexe 2) :
ci
o m= [S(f)+mgi(f)]*[8(f-fp)+S(f+fp)] = [8(f-fp)+8(f+fp)+mgi(f-fp)+mgi(f+fp)]
Rappelons que la fonction gj(t) étant réelle, on a :

m =8î(-f)
ce qui montre que l’information contenue dans le domaine spectral de fréquence positive suffit à l’ana¬
lyse.
516 16. Modulation et démodulation

Exemples
1) Le signal modulant est sinusoïdal
Si Si(t) est une sinusoïde, de fréquence /o et d’amplitude a , alors g,(t) = COS(û>OO , d’où, en
prenant la TF (cf. annexe 2) :
l/(f) = j [«(/ÿ -A) + «(/ÿ+/«)]
On en déduit :

W = [«(f\ + S(f +A) + 6(f -/„ +/„) +


-fp) -/„) + +/„ +/„) + ô(f +fp -/„)]
Les fréquences qui apparaissent sont donc : fp , fp — /o et fp +/o (Fig. 16.3b).
2) Le signal modulant est une superposition de plusieurs signaux sinusoïdaux
Le spectre présente deux bandes latérales, centrées autour de la fréquence fp de la porteuse, dont la
largeur est donnée par la fréquence maximale contenue dans le signal modulant : la Bande Latérale
Supérieure BLS (en anglais USB pour Ultra Side Band) et la Bande Latérale Inférieure BLI (en anglais
LSB pour Low Side Band). La fréquence maximale est fp +fiu et la fréquence minimale fP — fu ; la
largeur du canal est donc 2fM (Fig. 16.4).
En acoustique, où une transmission fidèle des vibrations exige que fM soit égale à 20 kHz , la
largeur du canal est de 40 kHz . Dans la pratique, on se contente souvent d’une valeur de égale à
10 kHz en modulation d’amplitude. Par exemple, pour le téléphone, qui sert à transmettre un message
parlé uniquement, on limite la largeur spectrale à 3, 1 kHz .

BLI BLS o BLI BLS


~fp — fM ~fp -fp+fM fp-ÏM fp fp+fM
FIG. 16.4.

. . — Puissance transportée
II 3

-g On sait que la puissance électromagnétique P, , transportée par un signal électrique, est propor¬
c tionnelle au carré de son amplitude. Cette puissance a donc pour expression :
Q
rNJ Vi(t) = Kq s2 (t) = Kqa2pm[\ +mgi(t)}2 cos2 {(opt)
° Kq étant un coefficient homogène à une résistance, si s(t) est un courant, et à une conductance, si s(t)
©
est une tension. Comme les signaux en cosÿr) varient bien plus rapidement que g,(t) , la puissance
£ moyennée dans le temps s’écrit :
CL

V = Vi(t) = Kg a2p m [l + mgi(t)\ cos2 («y) soit V « Kg°~ [l + m2gf(t) + 2mgj(t)\


O 2

puisque cos2((opt) = 1/2 . Pour g,(f) = cos (û>q?) , on trouve aisément :

nr
V= Kq-ÿ- [l + m2 COS2(û>OO + 2mcos(û>ot)] soit V= 1+
~2
Modulation et démodulation 517

On en déduit les rapports de la puissance du signal modulant et de la puissance du signal porteur sur la
puissance totale :

Vm m2/2 m2 _
1 _ _
2
et =
V, 1 + m2/ 2 2 + m2 Vi 1 + m2 /2 2 + m2

Ordre de grandeur : pour m = 0, 5 , on trouve :

Vm 0,25
«0,11 et
Vp 2
«0,89
V, 2 + 0,25 V, 2 + 0, 25

Notons que, même dans le cas extrême où m = 1 , la puissance est principalement fournie à la porteuse
et donc au signal qui ne contient pas d’information à transmettre :

Vm I
_ = -- « 0, 33 et r «0,66
V, 2+1 V, 2+1
d’où l’intérêt de la modulation sans porteuse supplémentaire.

. . — Bande latérale double et bande latérale unique


II 4

La modulation à Bande Latérale Double (BLD), consiste à supprimer, avant l’émission, la fré¬
quence porteuse fp , ce qui permet d’éviter de transmettre une information sans intérêt (Fig. 16.4) ; on
la désigne souvent par DSB (de l’anglais Double Side Band).
Dans la modulation à Bande Latérale Unique (BLU), on supprime aussi l’une des deux bandes,
puisque les deux contiennent la même information. On libère ainsi de la place inutilement occupée ; on
la désigne souvent par SSB (de l’anglais Single Side Band).

. . — Multiplexage spectral
II 5

Le multiplexage spectral est la technique permettant d’envoyer plusieurs messages sur différentes
porteuses, en utilisant le même système physique.
On le réalise en procédant comme le montre le schéma synoptique de la figure 16.5a, pour une
modulation d’amplitude BLD. Les deux signaux modulants s,,i(f) et s,,2(0 sont d’abord multipliés
Q respectivement par les porteuses sPi\ = cos(<yp,iO et sPi2 = cos(<up,20 , puis ajoutés, ce qui donne le
CM signal de sortie suivant :
S 5(0 = Si,1 (0 cos(û>p,i0 + Si,2(0 cos(<wp,20
On en déduit le spectre de s(t) en prenant sa TF (cf. annexe 2) :
?
à
m = jl+OT * [«W -/+ + *(/ÿ +/+] } + {+OT * [«V -A,2) + S(f +/„,2)] }
ce qui donne en effectuant (Fig. 1 6.5b) :

W= l) +%*</-/,*) +îi,l(f +/,,.) )}


518 16. Modulation et démodulation

«,i(0
tty.i m
X s(t)

MO +
5P,2 0 fp,i
bvd fp,2 /
a) b)
FIG. 16.5.

. . — Transposition spectrale ou hétérodynage


II 6

La transposition spectrale, appelée aussi hétérodynage, est l’opération qui consiste à centrer le
spectre du signal modulant sur une fréquence différente de la fréquence porteuse. Souvent, cette nou¬
velle fréquence est une fréquence moyenne inférieure à la fréquence initiale. Ainsi, les stations radio
en modulation d’amplitude diffusent habituellement une même émission dans le domaine des ondes
longues (LW, de l’anglais Long Waves), entre 250 kHz et 285 kHz , et dans le domaine des ondes
moyennes (MW, de l’anglais Mean Waves), entre 530 kHz et 1 600 kHz .
On réalise cette transposition, selon le schéma synoptique représenté sur la figure 16.6, en mélan¬
geant l’onde porteuse, de fréquence fp , modulée par le signal sft) , et un signal sinusoïdal, de fréquence
fp +fp , fourni par un oscillateur local incorporé dans le système. La multiplication de ces deux signaux,
à l’entrée, donne, en sortie, un signal de fréquence plus faible fp . En effet, si les deux signaux à multi¬
plier sont, respectivement :

e(t) = sft) cos(ûipt) et eft) = e/>m cos[(wp + to'p)t]

il vient :
s(t) = Km e{t) eft) = Km sft) eÿm cos (tapt) cos [(eap + <a'p)t\
Km étant le coefficient du multiplieur. On en déduit le spectre en prenant la TF (cf. annexe 2) :

m = wt iw + +/,)] -fP + w +/, +/;)]


* * [w -fp)
d’où:
m= p,(f -fp) +/,)] * [sv -fP -fp)
+%(f
+ +fp +/;)]
c
et :
Q
rxj m= P,(f ~ 2fp +%(f +îi(/ +~s,v + 2fp +/ÿ1
s Un filtre passe-bande permet de ne conserver que le signal centré autour de la fréquence fp . Notons qu’à
©
une valeur fixée de fp peuvent correspondre plusieurs fréquences porteuses qu’on ne peut distinguer.
£ Aussi introduit-on, après le mélangeur, un filtre sélectif qui arrête les fréquences porteuses indésirables.
CL
O Porteuse modulée

j—y
s,-(r) cos(ûjpt) sj(t)cos(ù>pt)
<*>
Oscillateur COs[(û>, + ffl£)f] Filtre
local

FIG. 16.6.
Modulation et démodulation 519

Cette transposition spectrale est aussi utilisée sur le plan technique, dans les récepteurs audio et
vidéo, afin de traiter électroniquement le signal reçu dans un domaine de fréquence moins sensible aux
parasites que le signal haute fréquence. L’oscillateur local est ajusté sur le signal reçu, de telle sorte
que le signal véhiculé dans les étages ultérieurs soit de moyenne fréquence. Cette dernière est 480 kHz
dans les récepteurs audio AM et 38 MHz dans les téléviseurs. Dans les superhétérodynes, la fréquence
locale est supérieure à la fréquence de la porteuse, ce qui permet de régler l’étage de moyenne fréquence
sur une gamme fréquentielle plus étroite et donc de réduire considérablement les distorsions.

. . — Réalisation de la modulation d’amplitude avec porteuse


II 7
a) Montage sommateur et multiplieur
On peut réaliser la modulation en amplitude d’un signal sinusoïdal, de fréquence fp = 4 kHz ,
simulant la porteuse, par un signal d’information sft) , lui aussi sinusoïdal, de fréquence /o = 400 Hz ,
en utilisant d’abord un montage sommateur, lequel fournit la somme aPtin+Si(t) d’une tension constante
ap,m et de sft) ; ensuite, un montage multiplieur donne le produit de cette somme par le terme cos ((opt)
de la porteuse (cf. chapitres 8 et 9). On obtient ainsi, sp(t) = ap>m cos((opt) étant la porteuse :

s(t) = [aP}m + sft)] cos {(opt) = sp(t) + Si(t) cos(opt)


Un analyseur de spectre permet de mettre en évidence les trois fréquences caractéristiques :

fP = 4kHz fP -/o = 3,6 kHz et fp +/0 = 4, 4 kHz


Sur la figure 16.7, on donne le schéma synoptique de cette réalisation, ainsi que le spectre obtenu.

Opm

*i(t)
© -<x>-£
COS ((Opt) 0 fP -/o
4 fp+fo f
a) b)
FIG. 16.7.

Une autre méthode consiste à utiliser un système électronique intégré qui réalise la fonction sui¬
-g vante s(r) , à partir de trois entrées e\ (t) , e2(t) et e2(t) , selon :
c
Q
rNJ
s(t) = Kmei(t)e2(t) + e3{t)
° Km étant une constante. En choisissant e\ (t) = e2(t) — sp(t) , e2(t) = sft) et Km /aPtm , on
= 1
© obtient le signal recherché s(r) = [apÿm + s,-(r)] cos(a)pt) .

£ b) Montage sommateur avec une diode


CL
O Dans le montage sommateur, représenté sur la figure 16.8, l’intensité ij du courant qui traverse la
diode semiconductrice est une fonction non-linéaire de la tension uj à ses bornes. En choisissant une
valeur de la résistance de charge Rc suffisamment élevée, l’intensité ic du courant qui circule dans le
filtre passe-bande RcLC est négligeable devant ij . Il en résulte, si up est la tension du signal porteur
et U, celle du signal d’information :

id =
Up — Ud Ui - ud
+ ~~R
Up + u, 2Ud
— d’où Rid(ud) - 2ud = up + Ui
R R K
520 16. Modulation et démodulation

Cette relation non-linéaire entre et la somme up + H, se développe selon :

----
uj

Ud — ao + a\ (up + Ui) + «2 {up + Uj)2 H = üQ + up(a\ + lajuî) + •••


En ajustant la fréquence de résonance du filtre passe-bande LC sur celle de la porteuse, on ne sélec¬
tionne que les contributions de up et du produit upUj , caractéristique de la modulation d’amplitude. Si
la tension M, est une sinusoïde, de fréquence /o , le spectre de la tension de sortie us ne contient que
les trois fréquences fP, fp~fo et fp+fo .

R = 200 fl Rc = 51 kfi
ic
D
R = 200 fl id'
up(fp=1MHz) L—\ mH
Us
Diode I C=100 pF
«, (/•=! kHz) au germanium
Ud
_
7777 7777 7777

FIG. 16.8.

. . — Réalisation d’une modulation d’amplitude BLD sans porteuse


II 8
Pour une modulation d’amplitude, à bande latérale double, sans porteuse, on réalise simplement,
grâce à un multiplieur, le produit du signal d’information sft) par le signal porteur sp = ap,m cos (a)pt) ,
comme le montre le schéma synoptique de la figure 16.9a :

s(0 = Sj(t)sp(t) = ap>mSj(t)cos(ù)pt)


Le spectre de Fourier s’en déduit aisément (cf. annexe 2) :

W) = aP,m%if)
\
* [S(f -fP) + ô(f +fp)] = $(/ -fp) +Si(f +fp)]

Si(t) ap,mSi(t) cos(ùjpt)


BLU BLU
X
ap,m COS(ù)t)
-fp fp f
-g a) b)
c FIG. 16.9.
Q
rNJ
. . — Réalisation d’une modulation d'amplitude BLU
II 9
° On réalise une modulation d’amplitude, à bande latérale unique, en ne sélectionnant dans le mon¬
©
tage précédent qu’une seule bande latérale, généralement la bande inférieure, grâce à un filtre passe-
bande, par exemple un circuit RLC bouchon. Sur la figure 16.9b, on a représenté l’effet de ce filtre sur
ci le spectre initial, pour une modulation BLU.
O
À l’aide de circuits déphaseurs de 77/ 2 , on peut aussi réaliser une telle modulation. Sur la fi¬
gure 16.10, on a représenté le schéma synoptique d’un tel système. Si le signal d’information est
Si(t) — <ai m cos(ct)01) , on obtient, en sortie, avec un sommateur ou un soustracteur, respectivement :
s+(t) = aiytn COS(û>OO cos((Opt) + ai>m sin(<yo0 cos (a)pt) = a(> cos [( (op - <u0)ï]
ou :
(t) = ai>m cos(ù)Qt) cos(dipt) - ai>m sin(w0t) cos {(opt) = a/>m cos [(iop + o>0)ï]
Modulation et démodulation 521

En prenant la TF de ces signaux, on trouve aisément :

s+V) = [SV-fp+fo)+S(f+fp-fo)] et

Pour s_|_ (t) , la fréquence sélectionnée est fp —/o et donc inférieure à fp ; pour s- (t) , elle est supérieure
à fp , puisqu’elle vaut fp +f0 .

cos(qjot) cos(a>pf)

Si(t) = ai,m cos(ù)0t)


<Wp|

-TT/2 -TT fl

Ui,m siII( CO()t)


<ï> sin(<uot) sin(<wpt)

FIG. 16.10.

. . — Réalisation de la démodulation d’un signal


II 10
Pour détecter l’enveloppe gj(t) du signal s(t) = aP:,n[l +mgj(t)] cos(o)pt) , il existe plusieurs tech¬
niques ; les plus connues sont la démodulation synchrone, la détection de crête, la détection quadratique
et le bouclage à verrouillage de phase.

a) Démodulation synchrone

Cette technique consiste d’abord à multiplier le signal s(t) par un signal local sinusoïdal, de même
fréquence fp que la porteuse, puis à filtrer le produit à l’aide d’un filtre passe-bas. La figure 16.11
représente l’ensemble du processus. On a, en effet :

Sdc{t) = s{t) cos ((Opt) = aPtm [l +mgi(t)] cos2(&y) = [l + mg,-(f)] [l + cos(2copt)\


On en déduit le spectre correspondant (cf. annexe 2) :
-g
C

Q
rNJ soit :
Sfc(f) = [«(/) + »ê(f)] * |W) + j 1 2/,,)|
°
© SdcV) = [«W +mg,(f)+ÿs(f- i | 2fp) + 2/,)J
” g,(f +
£ Avec un filtre passe-bande, de largeur 2/M et centré sur 2fp , on restitue les informations contenues dans
CL le signal de modulation sft) par l’intermédiaire de gj(t) .
O

Filtre
s(t)
X
A COS
Sdc (t)

{(Opt) I—
n Si(t)

FIG. 16.11.
522 16. Modulation et démodulation

b) Démodulation à Vaide d’un détecteur de crête


La démodulation utilisant un détecteur de crête est réalisée à l’aide d’une diode semi-conductrice
qui redresse d’abord le signal modulé, puis d’une cellule de filtrage passe-bas, de type RC . Sur la figure
16. 12a, on a représenté le schéma électrique du dispositif, à l’entrée duquel on applique la tension ue{t)
associée au signal modulé s{t) . Supposons, pour simplifier, que le signal d’enveloppe g,(f) soit une
sinusoïde, de pulsation a>o . Il vient, alors :

j(0 = aP,m [1 +mg,(r)] cos(dipt) = ap,m[1 + m COS(û>00] COS(opt)

Us(t)l
ie

Ue(t)
7777
"h h
Us(t) V
T < Top -J
-- T

t
= Top

a)
y FIG. 16.12.
0
Signal modulé

b)

Lorsque la diode est passante, le condensateur se charge jusqu’à ce que la tension à ses bornes
atteigne la valeur maximale du signal modulé, soit aPim[l + mcos(<woO] •
Ensuite, le condensateur se décharge dans le résistor selon une loi d’évolution exponentielle de la
forme (cf. chapitre 4) :

us(t) = aPtm exp [1 + mcos(ù)Qti)] avec T = RC

t\ étant l’instant auquel le condensateur entame sa décharge. La tension aux bornes du condensateur
reste proche de la crête du signal si r est suffisamment grand devant la période Tp = 1 jfp — 2tt / (op
de la porteuse. Cependant r ne doit pas être trop grand, afin que la décharge puisse suivre les variations
du signal modulé ; aussi la valeur de r doit-elle être optimale, ni trop grande ni trop faible, comme le
montre la figure 16.12b. La condition précédente devant être satisfaite à tout instant, pendant la décharge,
on a :

-g us{t\ + Tp) < s(ti + Tp) soit aPtm exp [l + mcos(<uot|)] + m cos [wo(fi + Tp)\ }
C

Q puisque cosÿÿi) « 1. En admettant que r Tp et donc exp(— Tp/r) « 1 — TP/T , ce qui est
r\j généralement le cas, il vient :
°
©
- [l + m COS(û>O6)] 1 + m COS[û>0(ïI + Tp)\
£
ci Le second membre de l’inéquation précédente s’écrit, lui :
o

1 + m cos[tüo(fi + Tp)] = 1 + m COS(û>OïI ) cos ~ m sin(<i>oÿi ) sin Tÿj


Comme /o <ÿfp , il vient :

1 + m COS[û>O(ïI + Tp)) « 1 + m COS(ûJQïI) — 2irmy sin(ÿoti)


fp
Modulation et démodulation 523

L’inégalité précédente donne alors :

[l + mcos(û>ofi)] — j—'j l + mcos(ù)oti) —


Itrm'j- sin((t)Qti)
d’où :
1 + /ncos(<uofi )
27Tin — sin(woÿi) 7— [1 + m cos(û>ofi)] soit r
fp fpT mcoo sin(&>ofi)
Pour que cette condition soit valable, quel que soit l’instant t\ , cherchons la valeur maximale yM de la
fonction y(x) = (1 + m COSJC)/ sinjc :

dj sinjc(— msinjc) — (1 + mcosjc) COSJC


0 pour —m— COSJC =0
djc sin2 x
On en déduit la valeur yÿ :
1 + m(-m)
yM = = (l-m2)>/2
[1 — (—m)2]1/2
Finalement, on retient la valeur optimale Top de la constante de temps r = RC du démodulateur à
détecteur de crête :
(l/m2 1)1/2
-

TP T < Top avec Top — 2TTfM

JM étant la fréquence maximale contenue dans le signal informatif.


Ordre de grandeur : pour m = 0, 8 , /A/ = 3 kHz et fp — 500 kHz , on trouve :

I (1/0,64- l)1/2
Tp = — = 2 |xs < Top et TOP = 39, 8 |xs
fp 2TT x 3 x 103

Si la valeur choisie pour R est 1 kfl , alors C = 39, 8 nF .

Remarques : 1) Dans la pratique, un tel détecteur de crête n’est exploitable que si ses caractéristiques
R et C ne sont pas modifiées par l’électronique située en aval du montage, ce que l’on
réalise aisément à l’aide d’un montage suiveur (cf. chapitre 8).
2) L’amplitude minimale du signal modulé doit être supérieure à la tension de seuil de la
-g diode. Avec des détecteurs de crête sans seuil (cf. chapitre 9), on évite cette contrainte.
c
Q
r\j c) Démodulation à l’aide d’un quadrateur
° Cette démodulation consiste d’abord à multiplier le signal par lui-même, afin d’obtenir son carré,
© d’où le nom de quadrateur, puis à filtrer, afin d’éliminer les hautes fréquences (Fig. 16.13). On a donc,
•M
dans une première étape, l’élévation au carré :
£
CL
O q(t) = Kqs2(t) = Kqap<m [l + mgi(t)]2 cos2 (û>pt) = Kqü£m [l + 2mgi(t) + m2g2i{t)\ 1 + cos(2ûy)
s{t) s2{t)
X
*(0

FIG. 16.13.
524 16. Modulation et démodulation

Dans une seconde étape, un filtrage passe-bas exclut les hautes fréquences, précisément celles qui
contiennent 2fp ; le signal se réduit alors à :

[1 + 2mgM + <»*«?(<)] « [1 + 2m*,(t)I


si m est suffisamment faible. Le terme stationnaire Kqa2p m/2 peut lui aussi être supprimé, en filtrant à
travers un condensateur. Le signal émergent est alors proportionnel à gj(t) , lequel contient l’information
transmise.

d) Démodulation par boucle à verrouillage de phase

La Boucle à Verouillage de Phase, BVP ou plus communément PLL (de l’anglais Phase Locked
Loop), joue un rôle essentiel en démodulation d’amplitude, car la détection cohérente suppose que
l’oscillateur local fournisse une tension sinusoïdale, dont la fréquence // est égale à la fréquence de la
porteuse fp et dont la phase 0/ est directement reliée à la phase (f)p de cette dernière.
Ce système permet de maintenir une différence de phase constante, entre deux signaux sinusoïdaux,
d’une part la tension d’entrée ue , d’autre part celle M/ , fournie par l’oscillateur local, dont la fréquence
peut être commandée par une tension. Cette commande est réalisée dans un Oscillateur Commandé en
Tension, OCT en abrégé, ou VCO (pour Voltage Controled Oscillator en anglais). Ces deux tensions ue
et ui s’explicitent selon :

ue = ue>m cos(2irfet + <f>e) et Ut = cos (2rrfit + <fn)

où la fréquence fi du signal fourni par l’oscillateur est reliée à une tension de commande uc par
l’équation :
fi — fb + KtUc
fb étant la fréquence de base de l’OCT et K/ un coefficient qui s’exprime en Hz • V-1 . Les grandeurs
d’entrée et de sortie sont respectivement la phase <fie du signal d’entrée et celle 4>i de l’oscillateur
local.
Le système se présente essentiellement comme un amplificateur de différence de phase, dont la
fonction de transfert Hd est définie par :

us = - <f)e)

On réalise cette fonction à l’aide d’un multiplieur et d’un filtre passe-bas placés en série sur la chaîne
Q directe (Fig. 16.14a). En effet, à la sortie du multiplieur, la tension UM a pour expression, en désignant
CM
par Km le coefficient de proportionnalité :
S
uM = Km ue Ut = Km Ue,mUiim cos(2irfet + <f>e) cos (2irfit + (f>t)

2 Dans le but de verrouiller la phase, on impose d’abord fi =fe , ce qui donne :


à
Km Km cos(<l>e-
UM — UeÇ
U‘,m
+ + (f)e + <f>l)
</>,)TTfet
COS (4

À la sortie du filtre passe-bas, dont la fréquence de coupure fc est très inférieure à la fréquence 2fe qui
apparaît dans l’expression précédente, la tension UM devient :

us =
Km
“~f ‘"'"cos(<fe, -&) = K/n 2
«/,
— sin (A - & +
Modulation et démodulation 525

t>°o
Km ,S
Km A 1V1

X ~\ ft IrrjX I L * Us

Ue
Ul
UM
Us lui 77 W Tc Suiveur
7777

7777
OCT OCT
TTTT T/TT
a) b)
FIG. 16.14.

Si la différence de phase (f>i — (f>e + TT j2 « 0 , ce qui est réalisé dans le voisinage du verrouillage, alors :

Us ~ Km Ueÿm
2
Uiÿm
($1 - (f>e +
L’oscillateur commandé en tension forme la chaîne retour ; sa fonction de transfert H, est telle que :
1 d
fl ~fe = 2Tt dr (0/ - <f>e) = J_d = Ki us ce qui donne cf>i = 2n / /c/Mçdt = 2iTKI—P
2TT à t J
puisque l’intégration d’un signal de la forme exp(pr) fait apparaître le facteur l/p (cf. annexe 3). On
en déduit la fonction de transfert retour suivante, entre us et 4>i :

tlr = -
<f>t 2itki
us P
Il en résulte que la fonction de transfert en boucle fermée, entre la phase (f>i et la tension de sortie us ,
a pour expression :
Hd Hd pHd
Hf = l + HdHr l + 2TrHdKi/p p + 2TtHdKi
La fonction de transfert entre (j>e et 0/ s’en déduit alors aisément :
0/ 4>i us
,
2TTKl 2lTKlHd
t

<Pe Us (f>e p
A tif —
p + 2lTKiHd
Sur la figure I6.l4b, on a représenté une réalisation concrète d’une boucle à verrouillage de phase.
-d Le multiplieur est suivi d’un filtre passe-bas, de type RC , avec R 10 kfl et C = 20 nF, d’où la
o
fréquence de coupure du filtre :
l
rNJ fc = 2TTRC = 796 Hz
° L’AO, monté en suiveur, a pour rôle d’adapter l’impédance de sortie du filtre à la faible impédance
© d’entrée du générateur sur la chaîne retour. Ce dernier fournit une tension sinusoïdale, d’amplitude
Ul,m 3 V , dont la fréquence // varie avec la tension us selon //=//, + KI US . On a, dans ce cas :
2
CL fb = 100 kHz et Kl = 100 kHz • V1
O

Pour fi =fb, la tension us est nécessairement nulle, d’où le verrouillage de phase :

<f>l — <f>e + — = 0

On peut observer cette condition en utilisant, à l’entrée, un générateur dont on fait varier la fréquence
fe : lorsque fe est très voisin de f , on constate le verrouillage de phase.
526 16. Modulation et démodulation

On peut aussi mettre en évidence la plage de capture de phase, qui est définie par :

K/n Hp,m Mt,m sin ($i -<t>e +


fl =fb + Kl Us =fh + Kl 2
($1 ~
</>e + avec - I <1
d’où :
Wp.m Ml m
—- r Km Upÿm uÿm
fl,min fl fl,r avec = /è - KI- et flt, = /i> + Kl 2
Sur la figure 16.15, on a représenté le schéma d’un démodulateur cohérent avec boucle à verrouillage de
phase ; le déphaseur de —TT/2 permet de fournir, à l’entrée du multiplieur, un signal issu de l’oscillateur
local, qui a même fréquence que la porteuse et même phase.

Remarque : La BVP qui équipe les ordinateurs permet de synchroniser l’horloge interne du micropro¬
cesseur et les horloges des différents périphériques.

BVP
Multiplieur Filtre passe-bas Multiplieur Filtre passe-bas
E *m
Signal
d'entrée
Ue
X ~\ X ~\
7777 Boucle à
Signal Verrouillage
démodulé de Phase
-TT/2 ! OCT

Déphaseur
FIG. 16.15.

III . — MODULATION D’ARGUMENT OU ANGULAIRE


Pour transmettre le signal s,(r) contenant l’information à transmettre, à l’aide d’un signal sinu¬
soïdal porteur, de fréquence fp , on peut aussi moduler l’argument angulaire 0(t) = (opt + 4>{t) , selon
TJ
O
s(t) = aPtm cos[ù)pt + <j>{t)] , d’où le nom de modulation angulaire.

rNJ . . — Expression d’un signal modulé angulairement


III 1
° Développons en série le terme de phase exp \j(f>(t)] dans l’expression complexe s(t) associée au
© signal modulé s(t) :

£
CL s(t) = ap,m exp j[(opt + cf>(t)\ avec exp \j(f>(t)] = 1 +j<f>(t) - +
O

Il vient :
= Re expOy) 1 +j<t>(t) - + ••• |
soit :
s(t) = aPim jcos(&y) - <f>(t) sin(opt) - cos(opt) H |
Modulation et démodulation 527

Ainsi, le signal modulé s(f) se présente sous la forme de plusieurs ondes : l’onde porteuse et plusieurs
ondes modulées en amplitude ; son spectre comporte donc, autour de la fréquence porteuse fp , les
spectres de 0(f) , 02(f) , etc.
Si 0(f) 1, le signal s(t) est bien décrit par les deux premiers termes du développement :

s(t) f» <3P)W cos((opt) - <f>(t)aPim sin(eopt)

. . — Modulation de fréquence et modulation de phase


III 2
La modulation d’argument peut être considérée, soit comme une modulation de fréquence (FM de
frequency modulation en anglais) soit comme une modulation de phase (PM de phase modulation en
anglais), suivant que l’on considère que le signal de modulation sft) est proportionnel à la dérivée par
rapport au temps de la phase ou à la phase elle-même.

a) Modulation de fréquence
En modulation de fréquence, la fréquence instantanée f du signal porteur à moduler s’écarte de la
fréquence de la porteuse, proportionnellement au signal d’information sft) :
1 à[<j)pt + 0(f)] , 1 d0(f)
s(t) = ap,m cos [h)pt + 0(f)] avec f =fp + KfSi{t) et fi -- dr _A+2ï_dr
1
La grandeur Kf , qui s’exprime en Hz V- si le signal est une tension, est le coefficient de modulation
de fréquence . On en déduit la relation suivante entre 0(f) et sft) :

1 d0(f)
KfSft) =
277 df
d’où 0(f) = 2TTKf
J0
f Si(t')dt'
b) Modulation de phase
En modulation de phase, la phase 0(f) est proportionnelle au signal d’information sft) :

s(t) = aPtm cos [ù)pt + 0(f)] avec 0(f) = Si(t)

La grandeur est le coefficient de modulation de phase . ; ce dernier s’exprime en rad • V 1


si sft)
~

est une tension. On en déduit la fréquence instantanée f :

1 d[d)pt + 0(f)] d sft)


- - fp + f,~2i
Q
IM
57 “
277 df

S . . — Modulation de fréquence par un signal sinusoïdal


III 3
Lorsque le signal modulant est sinusoïdal, de pulsation (o0 , on a:
2 ap,m cos [d)pt 4- 0(f)] = aPtm cos [277/pf -F 0(f)]
à et sft) = a(> COS(û>00 = û/,m cos(27r/0f)
avec d)0 d)p . La fréquence instantanée est donc :

fi =fP + Kf ai)OT COS(2TTf0t)


d’où la définition de Y excursion spectrale en modulation de fréquence :

A/ = K/fl[> telle que fp - A/ + Af


528 16. Modulation et démodulation

a) Facteur de modulation

Comme la phase du signal porteur a pour expression :

a,,m cos(277-/0t) df = a‘’™Kf sin(27r/of) + Cte


(f>(t) = 271-Kf
J
le signal modulé s’écrit, à une constante additive près sur la phase :

s(t) = aPtin cos [(opt + m/ sin(<t>oO] où m/ _ fl/|W#C/ _ hf


/o fo
est une quantité sans dimension, appelée facteur de modulation de fréquence .
Exemple : pour une tension modulée en fréquence, d’expression, en mV :

s(t) = 10 cos (0,5 x 109r + 0, 8sin7,5 x 103f)

on déduit aisément la fréquence porteuse et la fréquence de modulation, selon :

, _ 0, 5 x 109
«79, 6 MHz et
7, 5 x 103
« 1,2 kHz
fp ~
2tt
/0 = 277"
ainsi que le facteur de modulation et l’excursion :

mf = 0, 8 et A/ = 0,8x/o = 0, 96 kHz
Si aIjm = 50 mV , alors Kf = A//a,)m = 19, 2 kHz • V-1 .

b) Spectre du signal modulé

On obtient le spectre d’un signal FM en calculant sa transformée de Fourier (cf. annexe 2). Pour
un signal de modulation quelconque, le calcul est très laborieux ; il est considérablement simplifié et
cependant instructif, lorsque la porteuse est modulée par une seule sinusoïde :

s(t) = ap,m cos [ù)pt + mf sin(<u0r)] = |exp[/'wpr + jmf sin(<y0*)] + exp [~j(opt -jmf sin(<uo0] }
On en déduit son spectre selon :
Q
IM

3 W) =
J {expIp-trfpt +jmf sin(27r/ot)] + exp [-j27rfpt -
}
jmf sin(2?Tf0t)] exp(-j27rft) d t

ce qui donne, en effectuant :


2
à
m = %p b(f —fp) * TF{exp[/'m/sin(27r/ot)]} + 5(/+/p) *TF{exp[-7m/sin(27r/0r)]}

Comme les fonctions exp[/'m/ sin(2îr/of)] et exp[— jmf sin(27rÿr)] sont périodiques, de période
7q = l//o , on peut les mettre sous la forme d’une série de Fourier (cf. annexe 2) :
OO

exp[/m/sin(27r/0f)] = cn exp(j27rnfQt)
n=— oo
Modulation et démodulation 529

avec :

] rTot2
c„ = — /
70 y -TO/2
exp[jmf sin(2irnfot)\ exp(-;2îT«/OO d t =
1
277 J —TT
f
exp [jmf sin(n0) — 0] d 6 = J„ (m/)

en introduisant d = 277/0? . Les quantités Jn(mf) sont bien connues : ce sont les fonctions de Bessel de
première espèce et d’ordre n (cf. annexe 4). Par conséquent, le premier terme de 7(f) s’écrit :

V v

Y ô(f -fP) *TF<| n=—oo J] Jn(mf) exp(/277n/o0 l = Jn(mf)8(f -fp - nf0)


il— — 00

Comme le second terme se met aussi sous cette forme, on trouve :


OO x

= Mmf)s(f-fP-nfo) + +fP + nfo)


ii— — 00 n=—oo

Le spectre î(f) est ainsi constitué de deux groupes de raies symétriques, centrés autour des fréquences
fp et —fp , de fréquences et d’amplitudes respectives :

fi =fP + nf0 et c„ = Jn(mf)

Sur la figure 16.16, on a représenté le spectre, uniquement pour les fréquences positives. On en déduit
le signal s(t) en prenant la TF inverse :

s(t) =
\
~Y exPOy) 11= — OO
exP(M)0 + exp(-jù)pt)
n=— 00
J„(mf)e\p(-j(o0t)

où évidemment (op = 277fp et to0 = 2trfo .

W)

c
Q
rxj
0
I-I î /
s fP-2fo ! fP ! fP + 2/0
fp -fo fp +/o
©
FIG. 16.16.
à
o
Remarque : On montre que la bande spectrale significative B , c’est-à-dire celle contenant la presque
totalité de la puissance transmise, précisément 98 % , est reliée à la fréquence fo du
signal modulant sinusoïdal et au facteur de modulation par la formule de Carson :

B = 2(l+mf)f0
530 16. Modulation et démodulation

. . — Modulation de phase par un signal sinusoïdal


III 4

a) Facteur de modulation de phase

Le signal modulant étant la sinusoïde Sj(t) = aiim cos(<w00 , il vient :

s(t) = ap,m cos[<ty + <£(/)] = ap>m cos[&y + m$ cos(û>0t)] où Wl<f> — K<f) &i,m

est le facteur de modulation en phase, sans unité. Comme la fréquence instantanée du signal s(t) vaut :

fi=fp- K<t>fo ai,m sin(ûj0r)

elle varie entre les deux valeurs extrêmes fp — Kÿfo aiim et fp + /<",/, /o a(> . On définit alors V excursion
spectrale en modulation de phase par A/ tel que :

4f telle que fp - A/ fp + Af
avec = m(f) = K# aÿm f
fo

Exemple : le signal s(t) = 10 cos[0, 5 x 109 t + 0, 8sin(7,5 x 103 f)] , déjà étudié en modula¬
tion de fréquence, peut être aussi considéré comme modulé en phase. On a évidemment les mêmes
caractéristiques que précédemment :

aP,m = 10 mV fp « 79, 6 MHz fo « 1,2 kHz m<t, = 0, 8 et A/ « 0, 96 kHz


Pour a-ÿm — 50 mV , alors K$ — àf/(foaÿm) = 8 rad • V-1 .
b) Spectre d’un signal modulé en phase par une sinusoïde

Le calcul du spectre d’un signal modulé en phase par une sinusoïde se conduit comme pour la
modulation de fréquence. On a s(t) = apÿm cos [copt + m# cos(<u0/)] , ce qui donne :

OO OO

s(.t) =
~YL expOy)
H—
XI— Juim,/,) txpijmoot) + cxp(-iù)pt)
OO H— — OO
Jn{m+) exp{-jn(o0t)

*o

Q
. . — Réalisation de la modulation et de la démodulation angulaires
III 5
CM a) Modulation angulaire
S
On réalise simplement un modulateur de fréquence en utilisant un vobulateur, précisément un
Oscillateur Commandé par une Tension (OCT), c’est-à-dire un générateur basse fréquence qui fournit
2 un signal dont la fréquence varie linéairement avec une tension d’entrée imposée par un générateur
à auxiliaire.
En l’absence de tension de commande, la fréquence du signal sinusoïdal fourni par l’OCT est la
fréquence fp de la porteuse. Si le générateur auxiliaire délivre une tension sinusoïdale, de fréquence fg ,
la fréquence instantanée f du signal provenant de l’OCT est reliée à la fréquence de la porteuse fp par
la relation :
fi=fp + Kfai<m cos (a>gt)
aifin étant l’amplitude de la tension du signal informationnel.
Modulation et démodulation 531

Une façon d’obtenir la vobulation de l’onde porteuse, c’est-à-dire la variation de sa fréquence


à l’aide d’une tension de commande, consiste par exemple à faire varier la capacité du condensateur
de cet oscillateur autour d’une valeur moyenne. Précisément, si la capacité varie, sous l’action d’une
tension auxiliaire, selon :

C = CQ + A Cm cos ((Ogt) avec A Cm CQ


alors la pulsation propre du circuit oscillant varie aussi, conformément à :

A Cm cos (ù)gt) -1/2 ACm cos(ù)gt)


(Op 1+
C0 ~ <*>p,0 ( 1 -

2C0

Exemple : fpfi = 100 kHz , fg = 2 kHz et Kf = 100 kHz • V“ 1 .

b) Démodulation angulaire par détecteur de crête


Démoduler le signal s(t) = aPtin cosÿt + <j>{t)\ modulé angulairement, c’est restituer s,(f) à
partir de <f>(t) .
Une méthode consiste à dériver s(t) par rapport au temps et à détecter l’enveloppe du signal
obtenu. En effet, en dérivant s(t) à l’aide d’un circuit dérivateur (cf. chapitre 8), on trouve :

d.v
dt
- ap'm ("p + ) sin \0>Pt +
L’enveloppe de ce signal, que l’on peut détecter à l’aide d’un filtre passe-bas, permet d’accéder à d <£/ d t
et par conséquent à la différence f—fp, puisque :

1 d(f>
f ~
h + Ti) a
. .
f‘~fp =
ïïr
Le discriminates est précisément le système, constitué d’un dérivateur et d’un détecteur de crête, qui
fournit à sa sortie un signal g(t) proportionnel à à<j)/dt lorsque l’entrée est s(f) :

d <f>
g(l) = D-rr
dt
c D étant la constante du discriminates. Sur la figure 16.17, on a représenté le schéma d’un discrimina¬
Q tes très simple, dans lequel on reconnaît aisément un dérivateur passif constitué d’un filtre passe-haut
r\j CR puis un détecteur de crête (diode et filtre passe-bas R'C ).
° C
©
£4-
£ s{t) R ds R' g{t)
T
O-
O d7
7777 / /,y/ 777T 7777

FIG. 16.17.

Remarque : En utilisant un amplificateur dans la zone où la fonction de transfert varie linéairement


avec la fréquence, on réalise une dérivation du signal d’entrée, comme on s’en rend compte
en comparant les TF du signal dérivé et du signal initial.
532 16. Modulation et démodulation

Selon que la modulation porte sur la fréquence ou sur la phase, on sait que l’on a :

= KfSt® °U = K+St®
277 ~ck
On en déduit respectivement :

1 d <f)
Si{t) et sft) = —
=2ÿfTt K4

Dans ce dernier cas, il faut d’abord intégrer le signal g(t) , puis diviser par . Il vient alors :

st(t) =
1
2lTKfD
*(') et sM = f
J —OO
g(f)àf

c) Démodulation angulaire à lfaide d’une boucle à verrouillage de phase

La démodulation angulaire est souvent réalisée à l’aide d’une boucle à verrouillage de phase (BVP).
Rappelons qu’en modulation de fréquence, la fréquence instantanée f du signal modulé est reliée à la
fréquence fp de la porteuse par l’équation :

f =fp + KfSi(t) =fp + Kfai m cos(<y01) =fp + Kfaiim cos(2irfot)


aifin étant l’amplitude du signal sinusoïdal contenant l’information à transmettre. À la sortie du filtre
passe-bas de la BVP (Fig. 16.14a), la tension us est appliquée à l’entrée de l’OCT, lequel fournit
une tension «/ que l’on ramène à l’entrée du multiplieur, en même temps que la tension d’entrée à
démoduler. La fréquence du signal à la sortie de l’OCT s’écrit donc :

fl =fb + KlUs
où la fréquence fo de l’OCT est choisie égale à fp . Comme f =f lorsque la boucle est verrouillée en
phase, il vient :
_fi~fb f-fp Kfaim COS(27T/O/)
us
— — —
Kl Kl Kl
Ainsi, la tension à la sortie du filtre passe-bas est proportionnelle au signal informatif ai m cos(27r/o/) .
Ordre de grandeur : sur une boucle à verrouillage de phase, telle que celle représentée sur la figure
16.14b, on applique une tension d’entrée ue , modulée en fréquence, d’amplitude 5 V , de fréquence
Q
CM
fp = 100 kHz ; le signal informatif est une tension sinusoïdale, d’amplitude 50 mV et de fréquence
fa = 2 kHz ; quant au coefficient de modulation de fréquence Kf , il est souvent égal au coefficient de
S modulation /c/ de l’OCT : Kf = KI = 100 kHz Hz-1 .

2
à IV . _ MODULATION ET DéMODULATION SPATIALES EN OPTIQUE
La modulation et la démodulation sont des techniques qui se transposent facilement en optique dans
le traitement des images. Dans ce domaine, dit de l’optique de Fourier, où la variable est une longueur
et non le temps, les fréquences sont spatiales et non temporelles. L’analogie optique présente, en outre,
un avantage pédagogique, puisque les phénomènes observés sont stationnaires.
Dans cette partie, nous supposons connus les résultats de base sur la diffraction et le rôle essentiel
de ce phénomène dans la formation des images (cf. Optique).
Modulation et démodulation 533

. . — Modulation et démodulation spatiales d’amplitude


IV 1
Considérons le montage optique de la figure 16.18a dans lequel on forme l’image d’un objet en
éclairage cohérent, spatialement et temporellement, c’est-à-dire que le vecteur d’onde du rayonnement
optique issu de la source est de direction et de norme fixées. Pour simplifier, sans restreindre la généralité
de l’analyse, réduisons l’instrument à une lentille mince convergente, de distance focale image / .
L’objet est caractérisé par sa transmittance, c’est-à-dire le rapport de l’amplitude complexe de
l’onde lumineuse, à sa sortie, sur son amplitude complexe, à l’entrée du plan qui le contient. Désignons-
la par sÿx) . On observe, dans le plan focal de la lentille, autour du foyer principal image F, , le carré
du module de son spectre, c’est-à-dire de sa transformée de Fourier %(u) .

Onde f*o
incidente Si(u)

0 Objet
Fi ! Image A A r/K: A ~*ii
— do—~
a)
dr J -l/a 1ja
b)
2/a

FIG. 16.18.

a) Modulation en optique

Plaçons contre l’objet un réseau d’amplitude, de pas a , dont le motif élémentaire est caractérisé
par la fonction SQ(X) . Ce nouvel objet est bien décrit par l’amplitude complexe suivante :
OO

s(x) = Si(x) Y
n=— oo
&(* - na)

produit de la transmittance de la fonction modulante s,.(x) par celle du réseau de motif . Cette
multiplication, équivalente à celle réalisée en électronique par un multiplieur, est caractéristique de
la modulation en amplitude. En décomposant le signal périodique en série de Fourier, on obtient (cf.
annexe 2) :
x X

s(x) = $(x) Y
n=— oo
$>(* - na) = &(*) Y
n= — oo
c" exp (a"lx)
c avec :
Q
r\j CH =«/./i4ow"p(“j2,r«j:)dx
° Comme est une fonction lente de x , comparée à e,xp(J27rnx/a) , le signal s(x) se présente sous
©
la forme d’une superposition de plusieurs porteuses, également modulées en amplitude par :
OO
CL
O i(*)= Y
«=— OO
£n exp (j27Tÿxj
L’intérêt de l’optique cohérente est précisément d’exhiber spatialement, dans le plan focal image de la
lentille, une information sur le spectre 7(u) de l’objet. On a :
/•OO oo

7(u) = / exp(-JITTUX) dx = Yÿ S(M) cnS (u—


*
J
n=— oo
534 16. Modulation et démodulation

Il en résulte, d’après les propriétés de la convolution (cf. annexe 2) :


X

*(«) =
n=—oo
c"$(u~l)
Ainsi, le spectre 7(u) est constitué d’une répétition périodique du spectre sj(w) , centré autour des
fréquences spatiales porteuses suivantes (Fig. 16.18b) :

un — nui avec u\ — -
a

n étant un entier positif ou négatif. Le cas singulier où n = 0 correspond à l’absence de porteuse ;


c’est la modulation sans porteuse à bande latérale double !
L’hétérodynage optique peut être facilement réalisé en changeant de porteuse, ici en changeant de
spot dans le plan spectral. On pourrait aussi agir sur les éléments physiques du montage, par exemple la
longueur d’onde A ou la distance focale de la lentille.

b) Démodulation en optique

Pour démoduler, il suffit de filtrer l’entourage fréquentiel d’un seul des spots, ce que l’on fait
simplement à l’aide d’une fente (Fig. 16.18b). On illustre ainsi la technique du champ sombre, laquelle
est largement utilisée en microscopie électronique, lorsqu’on veut visualiser les défauts à moyenne
résolution d’un matériau cristallin (cf. Optique). Cette technique ne doit pas être confondue avec la
strioscopie qui consiste à travailler en champ sombre en supprimant la composante continue ( u = 0 )
d’un objet non périodique de phase faible.

c) Échantillonnage en optique

La multiplicité du spectre %{u) de Sj(x) rappelle celle induite par l’échantillonnage périodique
d’un signal temporel s,(r) . En effet, le réseau réalise naturellement l’échantillonnage de Sj(x) avec
sa fréquence spatiale caractéristique uech = 1 /a ; si les fentes du réseau sont suffisamment minces,
l’échantillonnage est idéal.
On peut alors vérifier expérimentalement le théorème de Shannon, selon lequel la fréquence op¬
timale d’échantillonnage USN d’un signal est le double de la fréquence maximale significative
UM du spectre s)(u) (cf. chapitre 15). Sur la figure 16.18b, on voit en effet qu’un échantillonnage plus
serré, bien que plus coûteux, n’apporterait aucun gain d’information. En revanche, un échantillonnage
moins serré provoquerait un chevauchement des spectres et donc une distorsion dans la restitution du si¬
Q
IM gnal initial à partir du filtrage de l’un des spectres sÿ(u) .
S
. . — Modulation et démodulation spatiales en fréquence et en phase
IV 2
L’holographie, qui consiste à restituer, par une méthode interférentielle, l’amplitude complexe ca¬
2 ractérisant un objet, fournit un exemple intéressant de modulation et de démodulation spatiales. Comme
à
nous allons le voir, la phase d’enregistrement de l’hologramme sur un film photographique correspond
à la modulation, celle de la restitution à la démodulation.

a) Enregistrement d’un hologramme ou modulation spatiale

Analysons le montage classique en optique, dit à onde de référence inclinée, représenté sur la
figure 16.19 (cf. Optique). Une onde plane tombe, pour une partie sur un objet transparent, lequel est
caractérisé par la fonction transmittance sÿ{x) , et pour une autre sur un prisme de petit angle.
Modulation et démodulation 535

À la sortie du prisme, l’onde de référence, d’amplitude complexe sp(x) , est inclinée de l’angle
9 . Comme elle interfère avec l’onde issue de l’objet, l’amplitude complexe de l’onde résultante a pour
expression, dans le plan de détection, où on a placé un détecteur spatial (CCD ou film photographique) :
s(x) = sp(x) + Sj(x) avec = ap>m exp(-;'k •r) et $(x) = aijm exp \j<f>i(x)\
k étant le vecteur d’onde, de norme 2 TT/\ , de l’onde de référence et r le vecteur position dans le plan
d’enregistrement Oxy .

Remarque : L’expression de jÿ(x) diffère de celle habituellement écrite en optique, par le signe moins
dans l’exponentielle, en raison de la convention adoptée en optique, laquelle consiste à
compter positivement les retards de phase, et non négativement comme en électronique.

Comme le vecteur k est incliné de l’angle 9 par rapport à l’axe optique Oz , il vient :
277 sin0
k r = — sin 9 et sp(x) = ap,m exp(j27rupx) avec «, = —
Ordre de grandeur : pour 9 = 15° et À = 632,8 nm , up = 409 x 103 m_l , alors qu’une
fréquence spatiale typique du signal modulant est 4 x 103 m-1 .
Lentille
Ax
Er
Hologramme
Prisme k
*1 0
T
Objet
P
S0
k d
V
FIG. 16.19.

On trouve pour l’intensité de l’onde détectée, sachant que les signaux optiques sont en général
complexes :
/(x) = S_{x) s* (x) = [sp(x) + Si(x)] [s£ (x) + s* (x)] = a2Pim + alm(x) + 2Re{ÿ (x) s,.(x) }
avec :
-g
c alm = *(ÿ*) g W et
4 (X) li(x) = aP,rn di,m exp j[<f>i(x) ~ 2TTUpx]
Q Ainsi :
rxj Kx) = a2p,m + alm(X) + 2aP,m ai,m(X) C0S [MX) ~
27TUpx]
° soit, si on suppose que ap m » af m , ce qui est généralement réalisé :
©
•M
/(x) « a2p m + 2aPitn ai:m(x) cos[0,(x) - 2TTUPX]
£
CL
O
On en déduit la variation de l’intensité autour de la valeur moyenne Ip = ap m :
A/(x) = /(x) - Ip « 2aPytnaÿm(x) cos[ÿ,(x) - 2TTUPX]
Cette variation de l’intensité A/(x) , enregistrée par le détecteur, est Y hologramme dont la transmittance
optique r est une fonction affine de A /(x) :
r — a + yA/(x)
a et y étant deux constantes.
536 16. Modulation et démodulation

i) Si l’objet est & amplitude, la phase 4>i(x) étant une constante 4>Q , la répartition de A/(x) est
caractéristique d’un signal modulé en amplitude :

A/(*) « 2aPtm aiym(x) cos[0o - 2TTUPX]

ii) Si l’objet est de phase, l’amplitude aÿm{x) étant une constante aÿm , la répartition de A/(JC) est
caractéristique d’un signal modulé en angle :

M(x) « 2apÿmaÿm cos[0/(x) - 2TTUPX]

Évidemment, pour un objet quelconque, la modulation est à la fois en amplitude et en angle.

b) Restitution ou démodulation spatiale

Pour restituer le signal Sj(x) , c’est-à-dire démoduler, éclairons l’hologramme précédent, de trans¬
mittance T(JC) , avec l’onde porteuse de référence (Fig. 16.20). L’onde émergente a pour amplitude com¬
plexe :

T(x)sp(x) =[a + yM(x)]sp(x) = {a + 2yap,mai>m(x)cos[<f>i(x) - 2TTUPX] }aP}inexp(j2nupx)

ce qui s’écrit aussi, en exprimant le cosinus à l’aide d’exponentielles :

a aPim exp(j2irupx) + ylp aÿm{x) exp \j<f>i(x)] + ylp aÿm(x) exp[-;'</>/ (x)] txp{-jATrupx)

Ces trois termes représentent les amplitudes complexes de trois signaux, respectivement :
i) un signal porteur, de fréquence spatiale up , directement transmis,

ii) un signal démodulé, évidemment proportionnel au signal modulant sÿx) = ai m exp [j<f>j(x)] ,
iii) un second signal porteur, de fréquence spatiale 2up , se propageant dans une direction faisant
-g l’angle 2d avec la normale à l’hologramme, et modulé par le signal conjugué en phase de sÿx) , soit
c
Q
sj{x) = aitm exp[-j<h(x)] .
r\j On ne sépare aisément le signal démodulé des deux autres signaux que si l’angle d’inclinaison 6
° n’est pas trop faible (cf. Optique).
©

£ Onde de
référence
CL
o
Hologramme

Image virtuelle £>Œil


i
ei

FIG. 16.20.
Modulation et démodulation 537

CONCLUSION
Rappelons les points essentiels.
1) Lorsqu’on veut transmettre rapidement un signal, il est judicieux d’utiliser une onde électroma¬
gnétique porteuse, de haute fréquence, que l’on module par le signal à transmettre. Cette onde porteuse
modulée se propage alors à très grande vitesse c«3x 108 m • s-1 dans le vide, et de l’ordre de c dans
un milieu matériel. À la réception, l’onde porteuse modulée restitue le signal transmis, après démodula¬
tion.
2) La modulation d’amplitude (AM) est celle de l’amplitude ap>m de l’onde porteuse. On l’écrit
généralement sous la forme :

s(t) = [ap,m + cos(apt) ou s(t) = aPtm[1 + mgi(t)\ cos(apt)

dans laquelle (op = 27tfp est la pulsation de l’onde porteuse, s,-(f) est le signal contenant l’information ;
gi(t) est le signal sj(t) normalisé par la valeur maximale de sa valeur absolue et m le facteur de
modulation :
Si(t) l-S/lw
m=
aP,m
Les fréquences caractéristiques de s,-(f) ou g,(r) sont toutes très inférieures à fp . On réalise la modu¬
lation en amplitude en multipliant le signal s,(f) à transmettre par le signal de la porteuse :

Si(t) aPim COS(27Tfpt)

Le changement de porteuse ou hétérodynage s’obtient en multipliant d’abord le signal modulé par un


signal sinusoïdal local, de fréquence égale à la fréquence de la porteuse, augmentée de la fréquence de
la nouvelle porteuse, puis en filtrant.
3) La démodulation synchrone cohérente consiste à multiplier le signal modulé par un signal de
même fréquence que la porteuse, puis à filtrer le signal obtenu à l’aide d’un filtre passe-bas ; on peut
ainsi restituer le signal d’information s-t{t) .
4) Dans la modulation angulaire, l’information s,(f) à transmettre, est contenue soit dans la fré¬
quence de la porteuse (modulation de fréquence ou FM), soit dans sa phase (modulation de phase
ou PM). Entre la fréquence instantanée f du signal, la fréquence fixée fp de la porteuse et s,(t) ,
on a les relations suivantes, respectivement en FM et en PM :

Q
fi =fP + KfS-ft) et fi =fp +
CM

S Techniquement, l’analyse de la modulation d’argument est plus laborieuse que celle de la modulation
d’amplitude.
5) Les concepts de modulation d’amplitude et de modulation angulaire se transposent en optique de
2 Fourier, où la variable n’est pas le temps mais l’espace. C’est ainsi qu’il est instructif de revisiter l’ho¬
à lographie, technique bien connue en optique, à l’aide des concepts de modulation et de démodulation,
issus de l’électronique.
538 16. Modulation et démodulation

EXERCICES ET PROBLÈMES

P16- 1. Transmission d’un signal audio par modulation d’une porteuse


On veut transmettre, par voie hertzienne, un signal sft) qui occupe une bande spectrale dans la
gamme audio, entre les fréquences fm = 50 Hz et = 6 kHz .
1. a) Pourquoi, du point de vue physique, n’utilise-t-on pas une antenne parcourue par un courant
d’intensité proportionnelle à Sj(t) ? Quel avantage présente la modulation pour le transport de l’infor¬
mation ?
b) Pour transmettre le signal sft) , on module l’amplitude aPitn d’une porteuse ap,m cos (u>pt) de
haute fréquence. Dans la suite, on s’intéresse à un signal modulé de la forme :
s(t) = aPtm[a + K .v,-(f)] cos(oy)
K étant un coefficient constant. Donner un exemple de schéma fonctionnel des opérations qui per¬
mettent d’obtenir le signal modulé et qui soient réalisables avec des composants électroniques courants.
c) Quelle est l’allure du spectre 7(f) du signal s(t) , pour Sj(t) sinusoïdal, puis dans le cas géné¬
ral ? on précisera avec soin les grandeurs portées sur les axes. Déterminer la bande occupée par le signal
modulé. Quel intérêt peut présenter la modulation à porteuse supprimée ? Comment modifier le signal
modulé s(t) , transportant le signal à transmettre sft) , afin qu’il occupe une bande plus étroite ?
2. a) Le signal modulé, obtenu sous forme d’une tension s(t) , est redressé par une diode, puis en¬
voyé sur un condensateur, de capacité C , placé en parallèle, avec un conducteur ohmique, de résistance
R . Dessiner le schéma du montage. Établir les conditions sur l’ordre de grandeur de r = RC pour
que la tension aux bornes du condensateur puisse représenter, de façon acceptable, l’enveloppe de s(t) .
Comment peut-on améliorer cette représentation ?
b) Le signal modulé est multiplié par le signal de la porteuse sp(t) , puis filtré. Établir les conditions
pour que le signal de sortie du filtre soit le signal recherché sft) . Comparer dans l’espace des fréquences
cette méthode de démodulation au procédé de modulation étudié plus haut. Quand on ne dispose pas de
la porteuse, peut-on reconstituer le signal sft) simplement à partir du signal reçu s(t) ?

P16- 2. Signal analytique associé à une tension modulée en amplitude


La tension associée à un signal modulé en amplitude a pour expression, en volt :
s(t) = [5 + 2cos2(27r/ot)] cos(27rfpt) avec fp — 100 kHz et /o = 2 kHz
Q
CM
1. Trouver le spectre 7(f) du signal modulé ? Représenter graphiquement 7(f) .
S 2. Quel est le signal analytique associé à s(t) ?

P16- 3. Analyseur de spectre


?
à Avec un analyseur de spectre, on détecte trois pics, pour un signal inconnu s(t) : un pic principal
à la fréquence 650 kHz et deux pics secondaires, de même amplitude, respectivement à 640 et à
660 kHz , dans le rapport de 30% par rapport au pic principal.
1. Déterminer la fréquence de la porteuse et celle du signal de modulation. Quelle est la largeur
spectrale du signal ?
2. Calculer le facteur de modulation.
Modulation et démodulation 539

P16- 4. Puissance d’un émetteur en modulation d’amplitude


Un signal modulé en amplitude est créé avec une onde porteuse, de fréquence fp = 162 kHz , et
un signal de modulation sinusoïdal, de fréquence /o = 10 kHz .
1. Quelles sont les fréquences contenues dans le signal modulé? Calculer les longueurs d’onde
correspondantes. En déduire la largeur spectrale correspondante, en fréquence et en longueur d’onde.
2. Trouver le facteur de modulation m, sachant que le rapport r de l’amplitude maximale sur
l’amplitude minimale vaut 7 .
3. Calculer la puissance transportée par la porteuse et par les bandes latérales, sachant que la puis¬
sance totale est 2 000 kW .

PI6- 5. Hétérodynage
Dans un récepteur radio AM, l’oscillateur local est accordé sur la fréquence du signal porteur reçu,
de telle sorte que la fréquence du bloc MF soit fixée à 420 kHz .
1. Calculer, pour les fréquences des ondes moyennes, qui sont comprises entre 490 et 1 600 kHz ,
le rapport entre les valeurs extrêmes de la fréquence de l’oscillateur, lorsque ce dernier fonctionne en
sur-hétérodynage.
2. Même question dans le cas d’un sous-hétérodynage.

P16- 6. Transmission d’un signal périodique par modulation d’amplitude


On se propose de transmettre, à l’aide d’un signal sinusoïdal porteur, ap,m cos ((opt) , représentant
une tension électrique, de fréquence fp = 1 MHz, un signal de modulation périodique Si(t) , de fré¬
quence fo = 1 kHz , et de motif :
t To To 1
fl/,ni COS TT — pour avec TQ = —
To fo
1. Montrer que la tension sft) peut être mise sous la forme :
r 2 2
sft) =Ao 1 + - cos(2îr/0r) - — COS(4îT/O/) +
1
••

Ao étant un coefficient que l’on déterminera en fonction de £Z/)/n . Représenter graphiquement, pour
AQ = 1 V , le spectre de Fourier %(f) Jusqu’à l’ordre deux inclus.
Q
2. En déduire le spectre 1(f) du signal s(t) modulé en amplitude :
J
S •# = Wp,m + Si(t)] cos(aipt)
Quel est le signal analytique sa(t) associé à s(t) ?
? 3. On souhaite transmettre les deux premiers harmoniques. Quelle doit-être, en kHz, la bande pas¬
à sante des circuits de transmission ? En déduire les fréquences caractéristiques du signal s(t) transmis.

4. On supprime la bande latérale inférieure du signal à transmettre ; en outre, on ne garde que la


composante stationnaire et le premier harmonique de sft) . Le signal résultant s’écrit alors :
s\(t) = Ai(r)cos[<ypr + 0i(r)]
Déterminer A\(t) et <f>i(t) , sachant que ap,m = 10 V et A0 = 1 V .
540 16. Modulation et démodulation

P16- 7. Modulation d’amplitude d’un signal stéréophonique

En transmission radio par stéréophonie, les signaux g(t) et d(t) correspondent à deux voies,
la première à gauche, la seconde à droite. Chacun de ces signaux a une largeur spectrale identique,
entre f\ = 15 Hz et fi = 15 kHz. Pour permettre une réception de ces signaux, par des postes
monophoniques, les signaux que l’on transmet sont :

«(0 = g(t) + d{t) et v(t) = g(t) - dit)

u(t) étant le signal reçu par les postes monophoniques.


1. Quelles sont les fréquences minimale et maximale contenues dans les signaux u{t) et v(t) ?
Comment restitue-t-on, dans les postes stéréophoniques, les signaux g(t) et d(t) , à partir de u(t) et
«(0 ?
2. On considère le signal s(t) suivant, représentant une tension électrique :

s(t) = u(t) -)- v(t) cos(2TTfspt) + A0 COS(2îT/O/)

avec u[t) = Uo [cos(2nf\t) + COS(2T7/2/)] et v(t) — V0 [cos(2irf\t) — cos(27r/2f)] . Dans ces expres¬
sions, fsp = 40 kHz est la fréquence d’une onde monochromatique, dite sous-porteuse, fo = 20 kHz ,
U0 = 40 mV , VQ = 20 mV et A0 = 20 mV .
a) Calculer le spectre 7(f) de s(t) . Représenter avec soin son graphe ; on adoptera l’échelle sui¬
vante : en abscisse, 1 cm représente 5 kHz ; en ordonnée, 1 cm représente 5 mV .
b) Quel est le signal analytique sa(t) associé à
s(r) ?
c) Trouver la fréquence maximale JM du signal s(t) . En déduire la période optimale d’échantillon¬
nage de ce signal. Pourrait-on réduire /M en modifiant la modulation ? Justifier.

3. Le signal précédent module en fréquence une porteuse de fréquence fp = 106,3 MHz . On


admet que la largeur spectrale nécessaire à l’émission, a pour expression :

B„ = 2(1 + mf)fM

dans laquelle mj est le facteur de modulation en fréquence. La gamme spectrale allouée à ce type de
radiodiffusion s’étend entre 88 MHz et 108 MHz.
a) Sachant que m/ = 4 et qu’un intervalle spectral de protection de 450 kHz est imposé entre les
Q
zones spectrales occupées par les émetteurs, combien d’émetteurs différents peut-on placer dans cette
Cv gamme ?
S b) Même question si l’on travaillait en bande latérale unique inférieure.

P16- 8. Démodulation cohérente d’un signal à l’aide d’un filtre passe-bas


2
à L’amplitude a(t) du signal s(t) = a(t) cos(27rfpt) a une transformée de Fourier d(f) contenue
dans l’intervalle [-B ; B] avec B <fp.
1. Calculer le spectre de sdc(t) = s(t) cos(27rfpt) . Représentation graphique.
2. Montrer qu’en utilisant un filtre passe-bas, dont on précisera le support, on peut extraire a(t) à
partir de sdc(t) .
Modulation et démodulation 541

PI6- 9. Modulation angulaire

La tension associée à une porteuse, de fréquence fp = 88, 3 MHz , modulée angulairement, a pour
expression :
s(t) = ap,m cos \(>)pt + ma sin(<uoO]
avec ap<m = 20 mV et ma = 0. 6 ; la fréquence du signal modulant est /o = 8 kHz .
1. Trouver l’amplitude de la tension modulante, sachant que le coefficient de modulation en fré¬
quence (FM) est Kf = 25 kHz • V-1 . En déduire l’excursion en fréquence.
2. Calculer le coefficient de modulation en phase (PM) correspondant K$ ?

P16- 10. Modulation et démodulation spatiales d’amplitude en optique (web)


On forme, en éclairage cohérent, l’image d’une fente, de largeur / = 1 cm , à l’aide d’une lentille £
mince convergente, de focale / = 20 cm , placée à une distance dv = 30 cm en avant de £ . Un
diaphragme en forme de fente, de largeur L = 3 cm , parallèle à la fente objet, est centré sur l’axe
optique. La longueur d’onde du rayonnement est A = 500 nm . On place, contre la fente objet, un
réseau de fentes infiniment fines, de pas a = 10 p,m .
1 . Décrire l’aspect du plan focal de £ . Montrer que l’on réalise par ce montage une modulation
d’amplitude que l’on précisera. Calculer, en m_l , les différentes fréquences spatiales porteuses du
signal fente Si(x) .
2. On admet que les fréquences spatiales significatives de l’objet sont inférieures à la valeur
UM = 400 m_l . Quelle doit-être la valeur maximale de a pour que l’on puisse restituer sans al¬
tération la fente objet dans le plan image ? Commenter.
3. Comment est modifiée l’image, lorsqu’on ferme le diaphragme centré sur l’axe optique jusqu’à
une valeur de 30 p,m . Décrire l’aspect de l’image, si on a sélectionné uniquement le voisinage du spot
central, dans le plan focal. Même question si on a laissé passer le voisinage d’un autre spot.

Q
CM

2
à
17
Signaux aléatoires et bruits

Les signaux aléatoires, dits aussi stochastiques, sont des signaux qui dépendent, non seulement de
la variable temps t ou espace x, comme les signaux déterministes, mais aussi d’une seconde variable
A , qui est aléatoire (cf. annexe 5). Ils jouent un rôle essentiel en théorie du signal pour plusieurs raisons :
i) ils permettent de mieux décrire certains signaux électroniques, ou optiques tels que ceux fournis
par les oscillateurs comme ceux émis par les sources naturelles de lumière,
ii) ils représentent bien les différents bruits parasites qui affectent les composants électriques ou
optiques,
iii) ils décrivent correctement les messages que pourrait émettre, de façon aléatoire, une source par¬
tiellement inconnue vers un récepteur ; c’est le point de vue adopté dans la théorie de la communication
(cf. chapitre 20).

. — STATISTIQUE DES SIGNAUX ALÉATOIRES


. . — Représentation des signaux aléatoires
11
Un signal aléatoire, dépendant du temps t ou de l’espace x , peut se mettre sous la forme : s(t ; À)
ou et s(t, x ; A) si le signal dépend à la fois du temps et de l’espace. Par exemple, le champ
s(x ; A)
électromagnétique E , émis par une source lumineuse, peut être écrit (cf. Optique) :

E = s(r, x ;A)eA où s(t,x-,A) = Emcos(a)t — kx+ <j>\) rect

Q
e,\ , (f> A et TA désignant respectivement le vecteur unitaire aléatoire défini par la direction du champ
IM
E , la phase à l’origine du temps et de l’espace, et la durée du signal.
S En optique, un tel champ représente bien l’onde qui est émise, de façon spontanée et aléatoire, par
une source lumineuse, lors du passage d’un atome d’un niveau énergétique à un niveau d’énergie plus
faible ; ce caractère statistique est attribué au mécanisme de l’émission lumineuse spontanée, lequel est
2 directement relié aux collisions entre les édifices atomiques ou moléculaires (cf. Optique).
à
Un autre exemple est fourni par le signal reçu par un radar (acronyme de RAdio Detecting And
Ranging). Ici, un générateur électrique, de haute fréquence, envoie un signal qui est réfléchi par une
cible inconnue, dont on veut connaître la distance à la source. Si e{t) — em cos (cot) est le signal émis,
le signal reçu a pour expression, après réflexion par la cible :
s(t ; A) = sm cos {(ot — 2k d\)
k étant la norme du vecteur d’onde et d\ la distance recherchée, laquelle est aléatoire.
Signaux aléatoires et bruits 543

.2. — Stationnarité
Un processus aléatoire, que l’on représente par la fonction signal s(t; A) , est dit stationnaire au
sens strict, s’il reste inchangé lorsque la variable temps t subit une translation :

s(t ; A) = s(t — T ; À) quels que soient t et r

Par extension, on dit que le signal spatial S(JC ; A) est stationnaire au sens strict si :

s(x ; A) = s(x — a ; A) quels que soient x et a

Cette propriété est rarement réalisée car trop contraignante ; aussi introduit-on la stationnarité au sens
large : le processus aléatoire, décrit par s(t; A) , est stationnaire au sens large, jusqu’à l’ordre deux, si
les grandeurs statistiques moyennes suivantes, portant sur la variable A :

(s(f, A)) et (j(f;A)j(f-T;A))


sont indépendantes du temps t ; l’opérateur {) , qui agit sur A , représente, à r fixé, la moyenne
statistique, ou moyenne d’ensemble, d’un grand nombre de systèmes identiques, c’est-à-dire l’espérance
mathématique (cf. annexe 5).
Par extension, un signal spatial s(x ; A) est stationnaire au sens large si les moyennes statistiques :

(s(x ; A)) et (s(x ; A)s(x — a ; A))

ne dépendent pas de JC , a étant fixé.

.3. — Ergodicité
Un processus stochastique, décrit par la fonction aléatoire éventuellement complexe s(t ; A) , est
dit ergodique, jusqu’à l’ordre deux, si les moyennes simple et quadratique dans le temps sont égales aux
moyennes statistiques correspondantes :

1 r/2 1 fT/2
= rlim
T—* oo T /
/ J -r/2
s(t;A)dt= (s{t ; A)) et s2(t) = lim
T—>oo l /
J —T/2
|j(r;A)|Jd<= (|î(<;A)|2)

Dans la suite, les signaux considérés seront supposés ergodiques jusqu’à l’ordre deux, ce qui est une
Q
CM contrainte facile à satisfaire.
S La seconde intégrale suggère de définir la fonction d’autocorrélation C(r) du signal aléatoire
stationnaire s(t ; A) selon :

2 T/2
à c(r) =
Æ™ ?/-r/2 s(t ; A) s* (t — T ; A) d t ou C(T) = (s(t ; A) s*(t — T ; A))

On introduit aussi la fonction d’intercorrélation de deux signaux aléatoires stationnaires 5,(t;A) et


s2(r, A) :
r/2
C,2(r) = i .s, (r ; A) (f r;A)dr soit C|2(r) = (5, (t ; A) r ; A))
rlim -r/2
— —
544 17. Signaux aléatoires et bruits

1.4. — Puissance spectrale d’un signal aléatoire stationnaire


Pour un signal aléatoire stationnaire, tel que s(t ; A) , défini pendant une durée finie T , on appelle
transformée de Fourier finie de s(t ; À) la quantité :

T/2
sT(f; A)
-L-T/2
s(t ; A) exp(-filrtf t) d t

et puissance spectrale du signal s{t ; A) la grandeur suivante :

1
SOT = rli.m ?<&(/;A)|2>

Remarque : Comme 'sT(f ; A) est le produit d’un signal par une durée, la dimension de la puissance
spectrale est la suivante :

WP12 [sl2|rl
PI
soit le carré du signal divisé par une fréquence. En identifiant [S]2 à la puissance transpor¬
tée par le signal, ce qui est vrai à une constante multiplicative près sans intérêt, on justifie
l’appellation puissance spectrale pour S(f) .

.5. — Relation entre la puissance spectrale et la fonction d’autocorrélation


Remplaçons, dans la puissance spectrale S(f) , le spectre 2r(f ! A) par son expression. Il vient :

1
S(f)= lin. -(&{/ÿ;
y
A))
T—«x>

d’où, en explicitant :

1 / rT/2 s{t çT/2


s{f) = }SLTil ; A) exp(-;2îr/ t)dt s* (t' ; A) exp(/'2îr/0 d t'
\J-T/2 J -T/2

Par conséquent :
Q
CM

S S{f) = lim
1
/
T/2

-T/2
exp(— j2TTft) d t
{/;• -T/2
(s(t ; A) s* (t1 ; A)) exp(j2irf t') d t'

2 Comme la moyenne d’ensemble fait apparaître la différence r = t — t1, S(f) s’écrit aussi :
à
r/2 /-r/2
S(f) = lim
r— oo y
l
/-T/2
exp(—y‘27r/ t)dt
/
[Jt+T/2
C(r) exp[/2ir/(y - T)] d(-r)

ce qui donne, en simplifiant les termes exponentiels exp(- jlrtf t) et exp(/27r/t) :

r«i
1 t+T/2
C(T) exp(— j2nT) d r
W=r'™T J-T/2 Jt-T/2
Signaux aléatoires et bruits 545

Après intégration et passage à la limite, on trouve :


rOO

S(f)= /
J — OO
C(T) exp(—_/2îtt) d T

soit :
S(f) = C(f) avec C(r) = (s(t;A)s*(t- r;A))
Ainsi, la puissance spectrale et la fonction d’autocorrélation, associées à un signal aléatoire station¬
naire, sont reliées par une transformation de Fourier. Ce résultat est connu sous le nom de théorème
de Wiener et Kintchine , du nom de deux mathématiciens allemand et russe, respectivement N. Wie¬
ner et A. Kintchine.

Remarque : En optique, ce théorème traduit la relation entre l’intensité spectrale d’une source et son
degré complexe de cohérence temporelle (cf. Optique).

II. — DIFFÉRENTS TYPES DE BRUIT


Lorsqu’on mesure, à plusieurs reprises, une tension électrique stationnaire, entre les bornes d’un
dipôle, on constate que cette tension ne reprend pas exactement la même valeur ; on dit que la mesure
présente un certain bruit. On est alors conduit à considérer toute tension stationnaire ou variable dans le
temps comme la somme d’une tension déterministe u{t) et d’une tension de bruit d’expression b(t-, A)
ou n(t ; A) (de l’anglais noise). Cette dernière peut généralement être considérée comme une fonction
aléatoire, ergodique jusqu’à l’ordre deux et de valeur moyenne nulle :

(*('; A)) = o
En optique, de façon analogue, la transmittance r d’une plaque de verre, sur laquelle on a enregistré des
variations d’intensité lumineuse, est la somme d’un signal déterministe r(x) et d’un bruit d’expression
b(x ; A) , ergodique jusqu’à l’ordre deux ; dans ce cas, la valeur moyenne bm de la transmittance n’étant
pas nulle, on se ramène au cas précédent en décalant le signal de bruit initial :

bd{x ; A) = b(x ; A) - bm

T3
. . — Bruit blanc
II 1
c On dit qu’un bruit est blanc lorsque son spectre de puissance Sbif) ne dépend pas de la fréquence
Q (Fig. 17.1a) ; on désigne souvent cette constante par /3/2 , d’où l’écriture suivante de Sb :
CM

S
*-!
2 Il en résulte, en prenant la TF (cf. annexe 2), que l’autocorrélation correspondante est un dirac
à (Fig. 17.1b):

C»(T) = f*(r)
Notons que, le bruit étant de moyenne nulle, sa variance s’écrit (cf. annexe 5) :

a\ = (b2(t ; A)) = C*(0) = [JSb(f) exp(/2?r/r) df =


J
Sb(f ) df = Sh A/
546 17. Signaux aléatoires et bruits

Sb(f) Cb(r)
0/2

0/2 S(T)

0 / 0
a) b)
FIG. 17.1.

Le qualificatif blanc vient évidemment de l’optique ; en effet, on sait, depuis les travaux de Newton sur
la lumière, que la couleur blanche est due à la coexistence de toutes les fréquences du spectre lumineux,
entre le rouge et le violet.
Évidemment la « blancheur » d’un bruit n’est qu’approchée, car sinon la puissance d’un bruit blanc
serait infinie. Le spectre réel présente nécessairement une certaine bande spectrale, ce qui confère à
l’autocorrélation une certaine largeur. Si la bande de fréquence est suffisamment large pour contenir la
plupart des fréquences intéressantes dans l’analyse considérée, le bruit sera proche d’un bruit blanc.
Lorsque la puissance spectrale est constante pour f <fc et nulle au-delà, fc étant une fréquence
significative dans le problème considéré, le bruit est dit rose. Dans ce cas (Fig. 17.2) :
sin(27r/cr)
Sb(f) =
f rect et Cb(r) = 0/c
27TfcT
Si la puissance spectrale comporte une bande de fréquence suffisamment étroite, le bruit est dit coloré.
On comprend ces qualificatifs inspirés par l’analogie optique : lorsqu’on supprime les hautes fréquences,
on privilégie les basses fréquences et donc les grandes longueurs d’onde qui correspondent, en optique
visuelle, à la couleur rouge, lesquelles dans un fond blanc donnent l’aspect rose; de même, lorsque
la bande spectrale est étroite en optique, l’aspect est coloré, précisément de la couleur de la longueur
d’onde moyenne sélectionnée.

Sb(f)‘ Cb{r)
0/2 0/c

1//cr
-g
c
Q -fc 0 fc f
~ltfc —0,5fc ° 0,5/c

r\j a) b)
° FIG. 17.2.
©

£
CL
. . — Bruit gaussien
II 2
O
Un bruit est gaussien si l’amplitude b du bruit est répartie autour d’une valeur moyenne bm selon
une courbe de Gauss (Fig. 17.3). La densité de probabilité p(b) a pour expression (cf. annexe 5) ;
1 {b ~
bm)2
P(b) = exp
(27ro-2)1/2 lcr2
Le modèle gaussien de bruit est très commode, car complètement déterminé par la donnée de la valeur
moyenne (bm) et de la variance cr2 . En outre, lorsqu’une variable aléatoire, telle que l’amplitude b
Signaux aléatoires et bruits 547

d’un bruit, se présente sous la forme d’une somme de variables aléatoires indépendantes {«,} , elle
suit approximativement une loi gaussienne, quelle que soit la nature précise des différentes lois de
probabilité suivies par les variables {«,•} . Ce résultat important est un aspect du théorème de la limite
centrale (cf. annexe 5).

P(b)

0 bm ~b
FIG. 17.3.

II. 3 . — Bruit poissonnien


On définit un bruit poissonnien par la loi de probabilité discrète de Poisson (cf. annexe 5) :
OO
1
b{t ; A) = Yÿ Pmÿ ~t"' 5 A) avec p« =
m=0
a(î)"-*(-î)
t/6 étant le paramètre sans dimension de cette loi. Sur la figure 17.4, on a représenté la distribution
discrète Pm(t/6) pour les deux valeurs t/6 =1 et t/6 = 5 ; on voit que P\{t/6) et P5(t/d) sont
respectivement les probabilités les plus élevées.
On rencontre très souvent une telle distribution en physique, précisément chaque fois que l’on s’in¬
téresse au résultat d’un grand nombre de phénomènes élémentaires identiques et de faible probabilité :
c’est l’approximation de la loi binomiale pour des événements rares (cf. annexe 5). Le bruit de granu¬
lation des photons et le bruit de grenaille des électrons, que nous verrons un peu plus loin, sont deux
exemples de bruit poissonnien.
On montre alors que, pendant une durée finie A t , la variance du nombre de phénomènes élé¬
mentaires détectés est égale à leur nombre moyen N (cf. annexe 5). Il en résulte que le bruit poissonien
est caractérisé par l’écart-type CTN = Arl//2 , d’où le Rapport Signal sur Bruit RSB suivant (ou SNR de
l’anglais Signal Noise Ratio), caractéristique du processus poissonnien :
,Y
RSB = Ni/2
-g Ad/2
c
Q
r\j Pm t
- =1 Pm '=5
° H
0
©

£
CL
O

0
+ T
5 m 0
,
I
t ,
10 m
a) b)
FIG. 17.4.
548 17. Signaux aléatoires et bruits

a) Bruit de photons
Le bruit de photons est le bruit associé au nombre de photons émis par une source de lumière
incohérente (cf. Optique).
Montrons que l’émission de lumière par une source satisfait bien à une loi de Poisson. Pendant une
durée élémentaire d t , la probabilité élémentaire d P pour que la source émette un photon à la suite
d’une désexcitation d’un atome ou d’une molécule, éventuellement perturbée par une collision aléatoire
avec un autre atome, est proportionnelle à d t :
dt
dP =
T

T étant la durée qui sépare en moyenne deux collisions (cf. Thermodynamique). Pendant la durée finie
À/ de l’expérience, le nombre d’événements élémentaires est grand, puisqu’il vaut Nev = A t/ dt. Il
en résulte que le produit Nev par dP est fini :
At
Nev x d P = T

On sait que, dans ces conditions, la loi binomiale donne la loi de Poisson (cf. annexe 5). On a alors :
A/
N= — et ajf = N
T

On peut déduire de la variance du nombre de phénomènes élémentaires celle cr\ sur le flux énergétique
, qui est relié à l’énergie hv d’un photon par l’équation :
/V hv
<î> = hv— = —N
At At
hv étant l’énergie d’un photon (cf. Quantique). Il en résulte :

fhv\2 ff"= h2v2 hv


<r*=UJ
2 2
—— At = —— <E>
Ar- At

Le plus souvent, on exprime le résultat précédent à l’aide de la largeur spectrale A/ , associée à la durée
de l’expérience At .
Afin d’établir la relation entre A/ et At , notons préalablement que l’influence de cette durée
At se traduit par la multiplication du signal de sortie par la fonction rectangle de largeur At , à partir
de l’instant initial de l’expérience. Du point de vue de l’analyse de Fourier, tout se passe comme si
l’instrument de détection était caractérisé par la fonction de transfert :
Q
CM
sin(tr/At)
3 Af exp(-jtrfAt)
tr/At
Comme on s’intéresse à la puissance spectrale des signaux, la fonction de transfert relative à la puissance
2 est le carré du module de la fonction précédente, soit :
à i2
sin(7r/At)
1*0)1* =
Vf
La bande de fréquence A/ à — 3 dB , caractéristique de cette fonction de transfert relative à la puissance,
de type filtre passe-bas, est donnée par la fréquence f\ /2 pour laquelle :

d'où A/=/,/2- 0 =
Signaux aléatoires et bruits 549

puisque sin2(-77x)/(77x)2 = 1/2 pour x = 0,445 (cf. Optique). Retenons donc :

1
A/» 2At

Finalement, on obtient l’expression suivante de la variance du flux de photons :

<r% = 2hv O A/
Notons que le coefficient de 2A/ représente le produit de l’énergie hv que transporte un photon par le
flux énergétique <ï> . Il est instructif d’analyser la dimension physique de chaque terme de l’expression
précédente :

[a%] = [<t>]2 = [S]2 [T]-1 et [hvAf\ = [<D] d’où [hv<ï>Af\ = [0>]2


le symbole [<ï>] désignant une grandeur homogène à un flux énergétique, c’est-à-dire une puissance.
Un tel bruit est blanc car le coefficient de A/ ne dépend pas de la fréquence / du signal analogique
considéré. La puissance spectrale du bruit de photons est donc :

Sph = 2hv

Ordre de grandeur : pour un détecteur optique, dont chaque pixel carré reçoit un flux lumineux
= 5 x 10-12 W , de longueur d’onde A = 632, 8 nm , dans une largeur spectrale A/ = 6 MHz , on
trouve, h étant la constante de Planck et c la constante d’Einstein :

<rl = 2hv<!>Af = 2hj<!>Af = 1,88 x 1(T23 W2


d’où :
Sph = = 3, 14 x 1(T30 W2 •Hz- et a® =4,33 x 1(T12 W
Af
soit une fluctuation du flux lumineux de 4, 3 pW .

b) Bruit de grenaille ou bruit Schottky


Le nombre N d’électrons qui traversent une section d’un conducteur, pendant une durée At,
Q
CM satisfait aussi à une loi de probabilité de Poisson. En effet, un raisonnement analogue au précédent peut
être reconduit ; si e désigne la charge élémentaire, le flux de charge ou intensité I du courant a pour
S expression :
eN e1 2 e2N el I
2
avec A t= —r-
-
dou
2 /=â7 = = =
--V
à La circulation d’un courant électrique dans un conducteur est donc caractérisée par un bruit dit de
grenaille dont la variance a pour expression :

tr\ = 2el Af
Af étant la bande passante du système. Ce résultat donnant cr 2 a été établi, pour la première fois en
1920, par le physicien allemand W. Schottky, d’où son autre nom bruit Schottky.
550 17. Signaux aléatoires et bruits

Vérifions que, dimensionnellement, l’expression précédente est bien cohérente :

[of] = « [eA/] = [/] [t? [e/A/] = [/]2


d'où

Comme le bruit de photons, le bruit de grenaille est blanc, d’où sa puissance spectrale :

Sg = 2el

Ordre de grandeur : pour une intensité / = 1 A et une bande passante A/ = 10 kHz , on a :


Sg = 2el = 32 x 10-20 A2 •Hz"1 of = 2 x 1,6 x 1(T19 x 104 = 3,2 x 10"15 A2
d’où (7, = 5, 65 x 10-8 A , soit une fluctuation d’intensité de 56, 5 nA . Aux bornes d’un conducteur,
de résistance R = 10 kfl , on peut alors mesurer une fluctuation de tension de 0, 56 mV .

Remarque : Le bruit Schottky suppose que les charges électriques soient indépendantes, condition
qui est mieux satisfaite dans les conducteurs non métalliques que dans les conducteurs
métalliques.

. . — Bruit thermique ou bruit Johnson


II 4
Le bruit thermique ou bruit Johnson, du nom du physicien américain J. Johnson qui l’a mis en
évidence en 1927, est le bruit que l’on observe sur la tension u(t ; A) aux bornes d’un conducteur, en
raison de sa température T . Son interprétation a été donnée en 1928 par Nyquist : il est dû à l’agitation
thermique des porteurs de charge, lesquels sont responsables de la conduction électrique, d’où son nom.
Rappelons l’expression du travail élémentaire des forces électriques dissipé par effet Joule dans un
conducteur, de résistance R, pendant la durée élémentaire dr :

ir
— dt
R
dans laquelle u = u(t ; A) désigne la tension aux bornes du conducteur. Les fluctuations énergétiques,
associées aux fluctuations de tension, de variance of , sont donc :

—At soit —At


R R
pendant la durée finie At . Or, un conducteur, à la température T , émet un rayonnement électromagné¬
Q tique, que l’on peut représenter par un oscillateur à deux dimensions dont l’énergie moyenne a pour
CM expression, en fonction de la fréquence v , d’après la statistique de Bose-Einstein (cf. Thermodyna¬
S mique) :
hv I
£=2
exp(Qhv) - 1
avec /3 = —
kBT
? kB étant la constante de Boltzmann. À basse fréquence, l’expression précédente se réduit à :
à
2hv
= 2kBT
l+/3hu-\
ce qui est le résultat classique fourni par le théorème de l’équipartition de l’énergie appliqué à un oscil¬
lateur bidimensionnel. Il vient donc :

~ftAt = 2kBT d’où of = 2RkBT


Signaux aléatoires et bruits 551

En introduisant la bande passante A/ = 1/ (2At) , on trouve l’expression établie par Johnson :

tr2u = 4kBTRAf
On voit que ce bruit est blanc. Il est en outre gaussien. On peut vérifier, ici aussi, que l’expression
précédente est cohérente. En effet :

Kl = M2 M1= [£] [A/] = [T-'] et M = [v]2[f]-|[7-]'


puisqu’une puissance est homogène au rapport du carré d’une tension par une résistance. On en déduit
la puissance spectrale de ce bruit blanc :

ST = 4kBTR
Ordre de grandeur : à température ordinaire ( 300 K ), la variance de la tension aux bornes d’un conduc¬
teur, de résistance R = 10 kfl , vaut, pour une bande passante A/ = 10 kHz :

0-2 = 4 x 104 x 1,38 x 1(T23 x 300 x 104 = 1,6 x 10 12


V2
d’où:
*1 = 1,6 X 10-16 V2 •Hz
ST = 4kBTR = -r* i
et a,, = 1,3 x ÎO-6 V

Ainsi, la fluctuation en tension est de l’ordre de 1 |xV . On diminue ce bruit en refroidissant les compo¬
sants.

. . — Bruit de scintillation ou bruit en 1//


II 5
Les bruits précédents ont des origines physiques précises : fluctuations dans l’émission de pho¬
tons pour le bruit de photons, fluctuations dans la circulation des électrons pour le bruit de grenaille,
fluctuations de température pour le bruit thermique.
En revanche, le bruit de scintillation, découvert aussi par Johnson en 1925, alors qu’il étudiait
l’effet thermoélectronique, c’est-à-dire l’émission d’électrons par une cathode métallique chauffée, n’a
pas d’origine physique précise. Sa caractéristique essentielle, établie expérimentalement, est la variation
en 1// de son spectre de puissance en fonction de la fréquence. Précisément, ce spectre coloré varie
comme 1//“ , avec a voisin de 1 .
On l’observe dans les domaines les plus divers, ce qui le rend universel : ainsi, le bruit qui af¬
Q
fecte l’activité du Soleil est en 1//, d’où son nom, tout comme celui associé au débit du Nil ou au
IM rayonnement électromagnétique des quasars (cf. Relativité et invariance).
S L’analyse actuelle conduit à l’attribuer à de nouveaux paramètres qui interviennent dès que la durée
des mesures d’un signal devient trop longue.

2
à III. — BRUIT DANS LES SYSTÈMES
Le bruit intervient dans tous les systèmes de transmission des signaux, aux niveaux de la source,
du canal de transmission et du récepteur. Le plus souvent, on décrit bien la réalité en supposant qu’il est
additif, à valeur moyenne nulle et qu’il n’existe aucune corrélation avec son caractère statistique et celui
éventuel du signal d’entrée e(t ; A) . Le signal aléatoire que fournit le récepteur peut donc s’écrire :

s(t ; A) = e(t ; A) + b(t ; A) avec <b(t; A) >= 0 et Ce<h =< e(t; A)b*(t— r; A) >= 0
552 17. Signaux aléatoires et bruits

. . — Transfert d’un processus aléatoire dans un système linéaire


III 1
La relation de convolution bien connue, entre l’entrée et la sortie d’un système linéaire (cf. cha¬
pitre 15), se transpose directement aux signaux, sous la forme :

sir, A) = f
J — OO
e(t ; A)h(t — t') At'

dans laquelle la réponse impulsionnelle h(t — t1) est une fonction déterministe. Il en résulte, dans le
domaine spectral, en omettant de souligner les grandeurs complexes :

?(/ÿ; A) =*(/ÿ)?(/ÿ; A)

a) Relation entre les puissances spectrales à la sortie et à Ventrée

En multipliant l’équation précédente par sa conjuguée et en calculant la moyenne d’ensemble du


produit, on en déduit l’équation entre les puissances spectrales Se(f;A) et Ss(f ;A) des signaux
d’entrée et de sortie, respectivement :

|îtf;A)|2 = |Â(rt|2|ê(/-;A)|2 d'où A) = ; A)

On en déduit alors la fonction d’autocorrélation à la sortie en prenant sa transformée de Fourier inverse.


Exemple : appliquons une tension aléatoire ue(t-, A), de fonction d’autocorrélation
Ce(r) = Aexp(— a|r|) , à l’entrée d’un filtre RC comme le montre la figure 17.5 ; la tension de sor¬
tie est celle mesurée aux bornes du condensateur, de capacité C . On sait que la fonction de transfert
d’un tel filtre a pour expression (cf. chapitre 6) :
1 1
Â(0 = 1 avec fc = d’où |Â(f)|2 =
1 + (f/fc )2
+jf/fc 2TTRC
On déduit la puissance spectrale Se(f ) en prenant la TF de Ce(r) . On obtient (cf. chapitre 15) :
pOO pOO 1
Seif) =
/
J — OO
Ce{r) exp(—7'27t/t) d r = A
J — OO
exp(— a|r|)exp(— jlrtfr) dr = 2Aa
a2 + 47r2/2
Par conséquent :

___
1 1 2A 1 1
Ss(f) = 2Aa
1 + (f/fcy «2 + 4TT2/2 a 1 + (f/fcy 1 + if/nf
Q
CM
en posant f'c = a/ ( 2TT) . On peut récrire Ss(f) sous la forme plus commode :
S
2A r K K'
(f/fc)2 + i + (f/n)2 J
s{f) ~
TT [\ +
2
à Les deux coefficients K et K' s’obtiennent en identifiant les deux expressions de la puissance spectrale
en sortie. On trouve :
2
K
i-
I
et K' -G!) i-
1
(fc/
d’où :
2A/ a (fc/fc)2
S,(f) = _
i -(fc/n? U + (f/fc)2 i + m)2
Signaux aléatoires et bruits 553

En prenant la TF inverse, on trouve la fonction d’autocorrélation associée à la tension de sortie us :


2
CS{T) = A/a
i - (fc/K)2
27r/cexp(-2ir/c|r|) - (I) 27r/c'exp(-27r/c'|r|)

R_
R\ 3-plh
s(t-,A) •lo = Ri
e(f, A)
7777 T
FIG. 17.5.
Ci

FIG. 17.6.

b) Circuit RC alimenté par un générateur de bruit

Alimentons un circuit RC à l’aide d’un générateur de bruit blanc, lequel impose une tension d’en¬
trée de la forme e(t ; A) (Fig. 17.5). La tension de sortie s(t ; A) est celle mesurée aux bornes du
condensateur. On sait que (cf. chapitre 6) :

1 I
nr> = 1 +jf/fc avec fc — 2TTRC

Comme la fonction de transfert h(f) s’identifie à T(f) et que le bruit est blanc, il vient :

>3/2
S'(f; A) = | d’où &(f;A) = |Â(f)|2S.(f;A) =
1 +/7J?

On en déduit la fonction d’autocorrélation associée au signal de sortie en prenant la TF inverse (cf.


annexe 2) :

>8/2 exp(/2ir/r) df P exp(-2TT/CT)


c,M =
/ i +/2/y?
d’où CS(T) = —

-g et la variance C,(0) = <r2s = Cs(0) = >8/(4RC) .


c En électronique, on peut réaliser simplement un générateur de bruit à l’aide de composants tels
Q
qu’un conducteur ohmique porté à une certaine température ou une diode. Dans ce dernier cas, le phé¬
r\j nomène est plus complexe, mais la puissance du bruit est plus grande.
° Sur la figure 17.6, on a représenté un générateur de bruit à diode Zener, que l’on utilise à faible fré¬
©
quence; la capacité C\ sert à éliminer de la sortie le bruit de la tension d’alimentation stationnaire,
£ alors que la capacité C2 permet, elle, de bloquer en sortie toute composante stationnaire. Avec la ré¬
CL sistance R2 on ajuste la résistance de sortie du générateur, alors qu’avec la résistance Ri , on règle
O
la puissance du bruit en sortie. Évidemment, la f.e.m E du générateur doit être supérieure à la ten¬
sion Zener.

. . — Bande équivalente de bruit d’un système


III 2

Tout système linéaire est caractérisé par une fonction de transfert T(f) , de bande spectrale B à
—3 dB , dont le module \T(f)\ passe par la valeur maximale \T_\M . Soumettons-le, à l’entrée, à un
554 17. Signaux aléatoires et bruits

générateur de bruit de puissance spectrale Sb,eif) •La puissance spectrale de la réponse qu’il en donne
à la sortie a pour expression, d’après ce qui a été déjà vu :

s„M) = Wtf sb,'tf)


d’où la puissance totale du signal en sortie :

[ S„,,\T(f)\2if
JB
Comme les bruits sont d’origines différentes, il est commode, pour simplifier, de les assimiler à des
bruits blancs dans une certaine bande spectrale Be , appelée bande équivalente de bruit, définie conven¬
tionnellement par la relation :

JBSt,,\Z(f)\2if = JjT(f)\2 df = x Be d'où

Ainsi, la bande équivalente de bruit Be d’un système est la largeur spectrale du système idéal, de
fonction de transfert \T\M , qui transmettrait la même puissance de bruit que le système réel.
Exemple : calculons la bande équivalente de bruit pour un filtre passe-bas, d’ordre 1, de fonction
de transfert :
m
m = 1 +jflfc
Il vient : /* OC
1 pOC 1
J/
Be = TJ \Z(f)\2 àf i d/
IHO IÎM 0 0 + (/y/c)2
ce qui donne, en intégrant :

Be =fc {-©}:-fc\ TTB


soit Be = —

puisque fc définit la bande passante B à — 3 dB de ce filtre passe-bas.

. . — Rapport signal sur bruit


III 3

Q
Dans les systèmes, le rapport signal sur bruit RSB est défini par le rapport des puissances res¬
IM pectives du signal et du bruit. Lorsque les signaux sont aléatoires, ce rapport est celui des puissances
S spectrales associées au signal et au bruit. Comme le bruit est supposé à valeur moyenne nulle, sa puis¬
sance spectrale s’identifie à sa variance. Il en est de même pour le signal d’entrée si ce dernier est aléa¬
toire et si sa valeur moyenne est nulle.
2
à Remarque : Si le signal est déterministe, la puissance spectrale se réduit au carré de l’amplitude du
signal (cf. chapitre 15).

a) Rapport signal sur bruit en modulation d9amplitude

Rappelons qu’en modulation d’amplitude, le signal modulé avec porteuse se met sous la forrme
(cf. chapitre 16) :

s(t) = ap,m[1 + mgi(t)} cos(opt) avec mÿl et |ft(/)| < 1


Signaux aléatoires et bruits 555

g,(t) étant le signal contenant l’information à transmettre. En présence d’un bruit blanc additif b(t ; A) ,
de variance cr\ , le signal reçu par le récepteur a pour expression :
r(t ; A) = aPim[1 + mg,(f)] cos (a>pt) + b(t ; A) avec erj; = = 2/3B

car d’une part la largeur spectrale à considérer, autour de la fréquence de l’onde porteuse, est le double
de la bande passante B du signal modulé s(t) , d’autre part, dans l’espace de Fourier, la puissance
spectrale comporte une partie centrée autour de la fréquence négative —fp .
La puissance spectrale S, , associée au signal d’information gj(t) , est seulement affectée du facteur
apmm2 , si le système est muni d’un démodulateur cohérent qui supprime la porteuse. On en déduit le
rapport signal sur bruit :

al,mm2Si alp,mm2S‘
RSB soit RSB —
°b 2/3B

Exemple : un système à modulation d’amplitude (AM) est caractérisé par une tension de la porteuse
d’amplitude ap,m = 50 mV et un facteur de modulation m = 0, 8 . Le spectre du signal modulant
s’appuie sur une largeur spectrale B = 5 kHz et sa puissance spectrale est «S, = 0, 5 V2 - Hz-1 . Le
système est affecté d’un bruit thermique, additif, de puissance spectrale >8/2 = 5 x 10“ 10 W -Hz-1 .
Le rapport signal sur bruit vaut donc :

2500 x 10-6 x 0, 64 x 0, 5
RSB = = 80
2 x 10-9 x 5 x 103
soit, en dB, 10 x lg 80 = 19 dB (cf. chapitre 6).

b) Rapport signal sur bruit en modulation de fréquence


On sait qu’en modulation de fréquence, le signal modulé par l’information sft) s’écrit (cf. chapitre
16):
1 d 0(f)
s(t) = ap,m cos[ûy + 0(f)] avec f -fp = = Kfsi(t)
2tt df
À l’entrée du récepteur, le signal, qui est entaché d’un bruit additif, a pour expression :

r(t ; A) = s(t) + b{t ; A) avec b(t ; A) = bm(t ; A) cos[&y + (f>b(t ; A)]

Q En notation complexe, il vient :


CM

S r(t ; A) = ap>m exp j[a>pt + 0(f)] + bm(t ; A) exp j[(opt + 0*(f ; A)] = ; A) exp(jtopt)

avec :
rÿ(t ; A) = aPtm exp[/0(f)] + bm(t ; A)exp[/0*(f ; A)] = rM(f ;A)exp \j0(t ; A)]
2
à On en déduit :
aP,m bmit ; A)
exp \j0{t ; A)] = exp[/0(f)] + exp \j<f>b(t ; A)]
rm(t ;A) rm(t ; A)
soit, puisque |ÿm(f ;A)| ap,m et donc rm(f ;A) « ap>m :
bm(t ; A)
exp[/'0(f ; A)] « exp[/0(f)] + exp[/0è(f ; A)]
ap,m
556 17. Signaux aléatoires et bruits

En développant 0(t ; A) autour de 0(f) , on trouve :

exp \j6(t ; A)] « exp[/0(f)] +j[ô(t ; A) - 0(f)] exp[/'0(f)]


ce qui donne, en identifiant ce dernier terme avec celui de l’expression précédente :

#(»;A
ap,m
exp 4,(,)-jbÿnR
) =\j<J>b(t ; A)] exp[—y'0(f)]

soit, en prenant la partie réelle :

9{t ; A) = 0(f) +
bm (f ; A) sin[(f>b(t A) - 0(f)]
;
aP,m
puisque les grandeurs angulaires sont réelles. La moyenne d’ensemble peut alors s’écrire, en introduisant
le nouveau terme de bruit b(t) :
0{t) = 0(f) + m
aP,m
ce qui donne en modulation de fréquence :
dO d(f> l db „ .. 1 db
~r~= -j— +- — = 2TTKfSi(t) + - —
df dt ap,m dt ap,mdt
Le rapport signal sur bruit s’obtient en effectuant le rapport des spectres de puissance des deux termes
du second membre. Comme la dérivée de b(t) par rapport au temps fait apparaître la pulsation a> du
signal de bruit, on trouve les contributions suivantes :
1 4T72
S(f)=4n2K}Si(f) et Bfif) = -ÿaj2Sb(f) =
On détermine la puissance totale du bruit en sommant sur toutes les fréquences comprises entre —B et
B , B étant la bande passante de bruit. Il vient, en supposant que Sb(f) = /3/2 et en tenant compte de
la même contribution des fréquences négatives dans le spectre :

8tT2B3P
B
H,m
Finalement, en modulation de fréquence, le rapport signal sur bruit S/B a pour expression :

'

RSB = 3a2PlmKfSi
Q
2PB3
CM

S Exemple : un système à modulation de fréquence (FM) est caractérisé par un coefficient de mo¬
dulation de fréquence de Kf = 25 kHz -V-1 . Supposons que, comme en modulation d’amplitude,
l’amplitude de la tension de la porteuse soit apm = 50 mV, que le spectre du signal modulant s’ap¬
2 puie sur une largeur spectrale B — 5 kHz et que sa puissance spectrale vaille «S, = 0, 5 V2 •Hz-1 . Le
à
bruit étant blanc, additif, de puissance spectrale j8/2 = 5x 10“ 10 W •Hz-1 , on en déduit le rapport si¬
gnal sur bruit suivant :
3a2pmK*Si 3 x 2500 x 10“6 x 625 x 106 x 0,5
RSB = 9375
IpB* 2 x 10“9 x 125 x 109
soit 10 x lg(9375) = 39,72 dB . Ainsi, dans des conditions comparables, RSB est bien plus grand
qu’en modulation d’amplitude. C’est précisément là l’un des intérêts de la modulation de fréquence.
Signaux aléatoires et bruits 557

IV . — BRUIT DANS LES COMPOSANTS


Le bruit dans les circuits électroniques est directement relié au bruit des composants avec lesquels
on les réalise. Pour étudier son influence, on associe à ces composants des tensions ou des courants de
bruit égaux à la racine carrée de leurs variances, les valeurs moyennes de bruit étant en général nulles.
La puissance d’un signal de bruit b{t ; A) , tension ou courant, s’obtient en calculant sa variance :

a2b = (b2(t;A)) = Ch(0) avec 0(0) = f°° Sb(f) df


J —OC

Sbif) étant la puissance spectrale de bruit. L’écart-type correspondant est :

O'b = c;/2(o) = A)>] 1/2


Exemple : calculons cr2h , pour un bruit b qui varie entre les valeurs symétriques A/2 et —
A/2 ,
avec une densité de probabilité p(b) uniforme. Il vient, puisque cette densité vaut 1 /A :

/ÿA/2 « ( Li ï V2 A2
C*(0)=*î= / P(i)i*d4 = -|T|-A/2 12
d’où (Tb ~ 3,46
T—T7

Si, en outre, ce bruit est blanc dans l’intervalle A/ , alors :


r (()\- c \f
Ct(0)-S„Af et ç _ c*(0) _ °i _ a2

. . — Tension de bruit et courant de bruit dans un dipôle passif


IV 1
Rappelons qu’un dipôle passif est décrit soit par son impédance Z = R+jX soit par son admittance
Y = G + jB . Les fluctuations de tension ou de courant dans ce dipôle sont produites par des sources
internes de bruit thermique. On prend en compte ces sources en ajoutant soit une source de tension bu ,
soit une source de courant bj , d’expressions respectives :

bu - - (4kBTRAf)'/2
<ru = (4kBT A/RefZ})1/2

et :
bi = tr, = (4kBTGAf)1/2 = (4kBT À/Re-fF})1/2
T étant sa température en kelvin et A/ la bande spectrale considérée. En effet, on passe de la première
Q expression à la seconde aisément :
CM

S - bu
"u . al!
— donne <772 = — 4kBT A/
R2f
bj = 1 = -- = 4kBT G A/
R R

Exemple : pour étudier le bruit dans un dipôle RC , on associe à R une source de tension de bruit,
2
à bu (Fig. 17.7) ; le bruit étant blanc, la puissance spectrale de bu s’écrit simplement :

_ Q,(0) (r\
s,,/ _
_
4kl,TR
~âT
La tension de bruit bUtc aux bornes du condensateur s’obtient par division de tension :

1/(jCto) 1 1
bu,c = bu = bu avec fc — 2nRC
R+l/(jCoi) 1 +jf/fc
558 17. Signaux aléatoires et bruits

h,

FIG. 17.7.

On déduit le carré de la tension de bruit, aux bornes du condensateur, en sommant la puissance spectrale
\bu,c\2 sur tout le domaine spectral :
noo rOO
1 poo 1
J/o
°-«,c = \K,c\2 df = 4kBTR df = AkBT Rfc dx
Jo i +/2//? Jo 1 +x2
Par conséquent :
2 kBT < 1/2
arctan x } °° =
kliT
2
1 Jo C
et fc„,c = (Tu,c

Ce résultat est bien homogène à une tension, puisque kBT a la dimension d’une énergie et C celle
d’une énergie divisée par le carré d’une tension.
Ordre de grandeur : pour T — 290 K et C — 1 |xF , on trouve cru C — 63 nV .

Remarques: 1) La puissance de bruit <x2 c s’exprime en V2 et non en W , car, conformément à l’usage


en électronique, nous avons systématiquement assimilé la puissance du signal au carré de
la tension ou du courant associés, ce qui revient à supposer que cette puissance serait
dissipée dans un conducteur ohmique, de résistance R = 1 fl .
2) Dans l’exemple précédent, la puissance trouvée augmente lorsque C diminue. Elle
devient donc infinie, lorsque C devient nul, c’est-à-dire en l’absence de C, ce qui est
irréaliste. On résout ce paradoxe en rappelant que l’expression de la tension de bruit
due au résistor est valable dans le seul domaine des fréquences suffisamment faibles :
hf/(kBT) « 1 .
3) Mise sous la forme Cb2 c/2 = kBT/2 l’expression donnant la tension de bruit, permet
de vérifier le théorème de l’équipartition de l’énergie (cf. Thermodynamique).

. . — Bruit dans les amplificateurs opérationnels


IV 2
-g Comme les différents bruits sont généralement indépendants, et donc sans corrélation entre eux,
c
Q le bruit qui affecte une grandeur physique d’un circuit, tension ou courant, s’obtient en exprimant cette
r\j grandeur en fonction des signaux de bruit, et en sommant les variances des différentes contributions.
° Les circuits avec AO fournissent un bon exemple d’illustration du calcul du bruit dans un circuit.
©
a) Bruit interne de TAO
£ Ce sont les imperfections de l’AO, tension de décalage et courants de polarisation (cf. chapitre 9)
CL
O qui sont à l’origine de tensions et courants de bruit. Les puissances spectrales associées Su{f) et Si(f)
s’expriment respectivement en V2Hz_l et en A2 -Hz-1 . Sur des graphes représentant lg<Sl( et lg«S,
en fonction de lg/ , on distingue :
i) à grande fréquence, une asymptote parallèle à l’axe des abscisses, caractéristique d’un bruit
blanc, de grenaille ou thermique,
ii) à faible fréquence, une asymptote de pente égale à — 1 , caractéristique d’un bruit en 1//,
puisque lg(l//) = - lg/.
Signaux aléatoires et bruits 559

En pratique, les constructeurs fournissent une documentation technique dans laquelle les graphes
représentent, non pas les puissances spectrales de bruit en fonction de lg/ , mais leurs racines carrées,
SXJ2 ou S]/2 , qui s’expriment en V •Hz-1/2 ou en A •Hz-1/2 , afin de faire apparaître explicitement
une tension ou un courant (Fig. 17.8).

sy2 si'2
10 10

2\
1
5
0,4-

ôoT o,i /( kHz)


£
0,01 0,1 1 /( kHz)
a) b)
FIG. 17.8.

L’intersection des deux asymptotes définit la fréquence fi dite d’intersection. Les tensions et les
courants de bruit internes à l’AO, que l’on associe à la tension de décalage et aux courants de polarisa¬
tion, peuvent alors se mettre sous les formes respectives suivantes :

Su — Su,b + et Si — Si,b H)
Su,b et Si,b étant les grandeurs relatives à la puissance spectrale du bruit blanc. Très souvent, f est
faible devant la fréquence / du bruit, ce qui justifie l’assimilation de ces signaux à des bruits blancs.
La puissance spectrale de bruit, en tension ou en courant, dépend de la technologie de fabrication.
Pour l’OPA 27, qui est un AO à transistors bipolaires et à faible bruit, les puissances spectrales de
bruit valent respectivement :
Su,b = 9 nV2 •Hz- 1 et «S,-,* = 0, 16 pA2 •Hz~ 1
Pour l’OPA 2604, dont l’AO est constitué de transistors FET, on a :
-g Su,b = 100 nV2 Hz” 1 et Si>b = 36 fA2 Hz” 1
c
Q Enfin, pour l’AO LM 741, Su,b = 441 nV2 •Hz"1 .
r\j
On voit que, pour un montage à niveau de bruit imposé, le choix de l’AO est décisif.
°
© b) Bruit externe de l’AO dans un montage amplificateur non inverseur
Pour comparer les performances des deux AO précédents, de types OPA 27 et OPA 2604, déter¬
£
CL
minons le bruit dans un montage, de gain fixé, que l’on utilise pour amplifier un signal audio avant sa
O
numérisation,
Le Produit Amplification-Bande passante, brièvement PAB , que l’on appelle aussi gain unitaire
ou fréquence de transition, diffère d’un AO à l’autre :
PAB = 8 MHz pour l’OPA 27 PAB = 20 MHz pour l’OPA 2604
Par conséquent, à gain stationnaire de 40 dB , ce qui correspond à un facteur d’amplification en tension
Au = 100 , les montages à rétroaction ont des bandes passantes à — 3 dB différentes :
560 17. Signaux aléatoires et bruits

i) fc — PAB/AU = 80 kHz pour l’OPA 27, ce qui reste en conformité avec la contrainte de bande
passante du signal audio,
II) fc = PAB/AU = 200 kHz pour l’OPA 2604, ce qui est largement supérieur aux 20 kHz néces¬
saires à un signal audio.
La bande équivalente de bruit Be =fcTr/2 diffère donc d’un AO à l’autre :

Be « 125 kHz pour l’OPA 27 et Be 314 kHz pour l’OPA 2604

Sur la figure 17.9, on a représenté un montage amplificateur non inverseur avec ses sources de bruit.
Plaçons-nous dans l’hypothèse déjà évoquée où l’influence du bruit en 1// est négligeable devant celle
du bruit blanc. Le gain en tension imposé de 40 dB est obtenu par les résistances /?i = 1 kfl et
/?2 = 100 kfl , alors que la résistance Æ3 = R1R2/ (Ri + Ri) ~ 1 kfl permet de diminuer l’influence
de la tension de décalage produite par les courants de polarisation (cf. chapitre 9).
On distingue sur la figure :
i) les courants de bruits internes à l’AO, + et , associés aux courants de polarisation de
l’entrée non inverseuse et de l’entrée inverseuse, ainsi que la tension de bruit buj correspondant à la
tension de décalage,
ii) les bruits externes à l’AO, associés aux résistances R\ , Rj , R3 du montage, respectivement
bu,i > bu 2 , bu 2, , supposés indépendants.

Ri ebu,2

e bu, 1
Ri_ B
e-£Kb~
bu,d
|
>
7777 Us

7777
E_
bi,b+
Ue bu,3
7777

FIG. 17.9.
-d
c
Exprimons la tension de sortie us en fonction de celle d’entrée ue et des générateurs de bruit, en
Q
régime linéaire. Égalons les tensions aux entrées inverseuse F et non inverseuse E . Il vient, en utilisant
r\j
le théorème de Millman au nœud F :
°
©
uF = uB + bUid avec uB
_ bll}\/R\ + (us — blU2)/R2 + bj'b-
1/Ri + l/R2
2
CL Ce même théorème, appliqué au nœud E , donne :
O

(bu,3 + Mg)//?3 + fr/,fe+


UE =
l/*3
L’égalité des tensions uF = uE fournit alors l’équation :

Ribu,\ + Ri(us - bUf2) + RiR2bj,b- — bu,3 ue R?,bjt,+


bu,d + R 1 +R2
+ +
Signaux aléatoires et bruits 561

ce qui donne, en ordonnant et en simplifiant :

Ms — "H e bu,s — H" g (ÿ«,3 "I" bu,d) 4" bu,2 bu,\ Rjbÿb—

représente la tension de bruit en sortie. Comme R3 = R]R2/{R\ + R2) , cette tension de bruit s’écrit
aussi :
bu,s — (bu,3 — bu,d) + R2{bi,b+ — bij~) + bu,2 — jÿbu,i
Les sources de bruit étant indépendantes, la variance du bruit est la somme des variances de chacun des
termes :

<rh = (L + (°î,i + al,d) + Rl(<rlb+ + “Ib-) + °l,2 + (ÿ) «h


ce qui donne en remplaçant cr2u j par 4kBT R, A/ dans le cas des résistances :
2
al,s — fl + (4kBT /Î3 A/ + ald) + R\o-],b- + R2al,b+ + R2
Ri
4kBTR\ A/ + 4kHT Ri A/
Si l’on tient compte de la relation de R2 = R\R2/ {R\ + Ri) , le premier terme du second membre se
met sous l’autre forme suivante :

(1 + (4*S™3A/)= (î +
Distinguons, dans l’expression de bu s , ce qui est uniquement dû aux résistances du montage, du reste.
Il vient :

bu,S = (<r + <r2u,Jl/2 avec «lao = (1+ °M + R2(alb- + <rlb+)


et :
2

ai'={2+ÿ)4kBTR2Af+{ÿ) 4kBTR{Af =(2+tM2+(t)


Dans notre exemple, on trouve les résultats suivants, lorsque R \ = 1 kfl et, Ri = 100 kfl .
i) Pour l’OPA 27, avec Af — Be = 125 kHz , les bruits internes sont :
Q
tM
oiid = Su,b X A/ = 1, 125 x 10-'2 V2 et o-2è+ = a2b_ = Si>b x A/ = 2 x ÎO'20 A2

S alors que les bruits externes, à T = 300 K , valent :

a2uX =4kBTR\Be = 2,07 x 10-I2V2 et er2 2 = 4kBr/?2fie = 2,07 x 10-10 V2


2 Ainsi, la puissance spectrale du bruit total en sortie, dans ce montage amplificateur non inverseur, de
à
gain 40 dB ( 20 lg(/?2/ÿi) = 201g 100 ), est la somme de la puissance spectrale de bruit externe à l’AO
qui vaut a-2 r = 4, 18 x 10-8 V2 , et de la puissance spectrale de bruit interne crl ao = 1, 18 x 10~8 V2 .
On en déduit :
= «, K,. = (5, 36 x 10"8)'/2 « 0, 23 mV
+ <„)1/2
ii) Pour l’OPA 2604, avec A/ = Be2 = 314 kHz , on obtient pour les bruits internes :

0ÿ = 3,14x10 11
V2 et cr2b+ = o’2,h- — Si,b x A/ = 1, 13 x 10~23 A2
562 17. Signaux aléatoires et bruits

Quant aux bruits externes, à T = 300 K , ils sont donnés par :


0-2 , = 4kBT R\Be 2 « 5, 2 x 1(T12 V2 et a\ 2 = 4kBTR2Be)2 « 5, 2 x 1(T10 V2
On en déduit la puissance spectrale du bruit externe de cet AO, cr2 r « 10, 5 x 10-8 V2 et la puissance
spectrale de bruit interne <x2 ao = 32 x 10-8 V2 , d’où la tension totale de bruit :

= Kr
+ « 0,65 mV
= («,5 x ÎO"8)1'2

Remarques : 1) Un système électronique analogique, de niveau de bruit très faible, c’est-à-dire infé¬
rieure à 1 mV , est coûteux à la fois dans sa conception et dans sa réalisation.
2) En supposant une numérisation préalable de la tension d’entrée de ce montage amplifi¬
cateur, à l’aide d’un CAN 16 bits, lequel accepte des tensions comprises entre 0 et 5 V ,
avec un pas de conversion A = 5/216
« 76 p,V (cf. chapitre 19), le bruit représente¬
rait, avec l’OPA 2604 une perte des 3 derniers bits de conversion !

CONCLUSION
Rappelons les définitions et les résultats essentiels.
1) Un signal aléatoire, dépendant du temps t , se met sous la forme s(t ; A) , A étant une variable
statistique.
2) Un processus aléatoire s(t ; A) est stationnaire au sens large, jusqu’à l’ordre deux, si :

(î(f;A)) et (s(t ; A) 5* (r — T ; A))


ne dépendent pas du temps t .
Il est ergodique jusqu’à l’ordre deux si les moyennes simples et quadratiques dans le temps sont égales
aux moyennes statistiques correspondantes.
3) La fonction d’autocorrélation C(r) du signal aléatoire stationnaire s(t ; A) est:

C(r) = (s(t ;A)s*(t— T ; A))

Quant à la fonction d’intercorrélation de deux signaux aléatoires stationnaires s{(t ; A) et s2(t ; A) ,


elle s’écrit :
C\2(r) = (sÿt \A)s2(t- r ;A))
Q
IM 4) La puissance spectrale d’un signal aléatoire s(t ; A) est définie selon :
S
1
Ss(f)=limo-(\sT(f;A)\2)
2 Elle est reliée à la fonction d’autocorrélation par une relation de transformation de Fourier :
à
f oo
Ss(f) = / CS(T) exp(—y'27TT) d r soit Ss(f) = C!!{f)
J —OO

5) On distingue différents types de bruit :


i) le bruit blanc caractérisé par un spectre de puissance Sb(f) indépendant de la fréquence,
ü) le bruit rose, pour lequel Sb(f) est constant pour /< fc et nul au-delà,
Signaux aléatoires et bruits 563

iii) le bruit gaussien dont l’amplitude b est répartie autour d’une valeur moyenne bm selon une
courbe de Gauss,
iv) le bruit poissonnien pour lequel la loi de probabilité discrète à laquelle il satisfait est celle de
Poisson, soit Pm = xm/(m\) exp(— x)
6) On classe aussi les bruits par leur origines physiques :
i) le bruit de photons associé à l’émission de photons par une source de lumière incohérente ; il est
poissonnien et blanc, de variance et de puissance spectrale :

a\ = 2hv d> A/ et Sph = 2hv d>

ii) le bruit de grenaille ou bruit Schottky, lié à l’intensité / du courant qui traverse une section d’un
conducteur, de variance et de puissance spectrale :

a] = 2e/ A/ et Sg = 2el

iii) le bruit d’agitation thermique ou bruit Johnson, que l’on observe sur la tension u(t ; A) aux
bornes d’un conducteur, en raison de sa température T , de variance et de puissance spectrale :

a2u = 4kBTRAf et ST = 4kBTR

7) Enfin, le rapport signal sur bruit, RSB , rapport des puissances spectrales respectives du signal et du
bruit, joue un rôle majeur dans tous les problèmes de détection des signaux, par exemple en modulation
d’amplitude et en modulation de fréquence.

EXERCICES ET PROBLÈMES

P17- 1. Autocorrélation de signaux différemment bruités

Les signaux réels, si (t) et , observés à la sortie de deux capteurs différents, se mettent sous
les formes respectives suivantes :
Q
CM

3 S[(t; A) = s(t) +b\{t\ A) et Sï(t\ A) = s(f) +b2(t-,A)

où s(t) désigne le signal étudié, b\ (t ; A) et b2(t ; A) des bruits différents. Les fonctions aléatoires
2 s(t) , b\ (t ; A) et bi{t ; A) sont centrées en / = 0, non corrélées et stationnaires; en outre, leurs
à fonctions de corrélation sont connues : C(r) , Ct,j (r) , (ÿ(r) .

1. Calculer les fonctions d’autocorrélation de .ï] (t) et S2(t) , ainsi que l’intercorrélation entre si (t)
et s2(t) .
2. En déduire la fonction d’autocorrélation CX(T) de la somme des deux signaux si (t ; A) et
i2(î;A).
564 17. Signaux aléatoires et bruits

P17- 2. Bruit Johnson et bruit Schottky dans une photodiode


On mesure, aux bornes d’un résistor, de résistance R , la tension U produite par le passage d’un
courant stationnaire, d’intensité I, fourni par une photodiode lorsque le flux lumineux incident est .
Les fluctuations sont attribuées aux bruits Johnson et Schottky.
1. Montrer que les fluctuations de la tension U , dues à l’effet Johnson, sont prédominantes lorsque
I est faible, et inversement que l’effet Schottky l’emporte lorsque / est grand. En déduire que les deux
effets sont équivalents lorsque U atteint une valeur critique Uc que l’on calculera en fonction de la
température T . Application pour T = 290 K .
2. Déterminer la valeur minimale de I pour laquelle les fluctuations relatives de tension ne dé¬
passent pas ±10 % lorsque R = 1 Mfî et A/ = 1 Hz . En réalité, un courant d’obscurité 70 = 10-14 A
se superpose au courant photoélectrique. Comparer ce courant au courant minimal précédent.

P17- 3. Bruit Johnson et bruit Schottky dans un photomultiplicateur (web}


On mesure, aux bornes d’un résistor, de résistance R , la tension U produite par le passage d’un
courant stationnaire, d’intensité I, débité par un photomultiplicateur lorsque le flux lumineux incident
est <t> . Le facteur multiplicatif est M = 106 . Les fluctuations sont dues aux bruits Johnson et Schottky.

1. Montrer que les deux sources de fluctuation de la tension U sont équivalentes lorsque U atteint
une valeur critique \JC que l’on calculera en fonction de la température. Application pour T = 290 K .
2. Quelle est la valeur minimale de l’intensité / pour laquelle les fluctuations relatives d’intensité
ne dépassent pas ±10% , lorsque A/ = 1 Hz ? Comparer le résultat obtenu au courant d’obscurité
d’intensité I0 = 10~ 14 A .

P17- 4. Signal aléatoire à l’entrée d’une ligne à retard


Un système fait correspondre, à un signal d’entrée, un signal de sortie égal à la différence entre le
signal d’entrée et le même signal d’entrée retardé de la durée r .
1. Donner l’expression du signal de sortie s(t) et en déduire son spectre de Fourier.
2. Montrer qu’un tel système permet de calculer la dérivée par rapport au temps d’un signal d’entrée
e(t) , pourvu que l’on multiplie le signal de sortie par une certaine quantité, à préciser en fonction de r ,
et que r soit suffisamment faible. Établir alors la relation entre le signal de sortie et le signal d’entrée.
3. Le signal à l’entrée est aléatoire. Établir la relation entre les puissances spectrales à l’entrée et
Q
CM
à la sortie du système. Pour quelles valeurs de la fréquence / la puissance spectrale à la sortie est-
elle nulle ? Application pour r = 1 ms . Que devient la relation entre les puissances spectrales pour /
S suffisamment faible ?

? P17- 5. Bruit blanc à l’entrée d’un système linéaire (web)


à
À l’entrée d’un système linéaire, de réponse impulsionnelle h{t) , on applique une tension de bruit
blanc, de puissance spectrale >3/2 .
1. Quelle est la relation intégrale donnant la fonction d’autocorrélation C(r) du signal, à la sortie
du système, en fonction de h(t) et /3 ?
2. Application aux réponses impulsionnelles suivantes :
a) Réponse causale rectangulaire : h{t) = 1/T pour 0 t T et h(t) = 0 autrement.
Signaux aléatoires et bruits 565

b) Réponse causale amortie exponentiellement : h(t) = exp (—at) pour t > 0 et h(t) = 0
autrement.
c) Réponse causale gaussienne : h(t) — exp(— a2t2) pour t > 0 et h(t) = 0 autrement.

P17- 6. Rapport signal sur bruit et rétroaction


La chaîne directe d’un système à rétroaction est constituée de deux amplificateurs, de fonctions de
transfert Hdl et Hdi respectivement; la chaîne retour a une fonction de transfert Hr . On se propose
d’analyser l’influence de la rétroaction sur le bruit qui affecte le système.
1. La tension de bruit ub s’ajoute au signal d’entrée, en raison d’une source extérieure non désirée :
tie,b = ue + Ub . Quelle est l’influence de la rétroaction sur la tension d’entrée ue non bruitée, sur la
tension de bruit Ub et sur le signal bruité ueÿ ? Application pour Hd,\ — 2 , Hdi = 15 et H, = 4 .
Que peut-on dire du rapport signal sur bruit ?
2. Même question lorsque les bruits des deux amplificateurs de la chaîne directe s’ajoutent.

P17- 7. Transmission d’un signal en modulation d’amplitude


On souhaite transmettre un signal s,-(f ; A) , basse fréquence, sur un canal de radiodiffusion affecté
d’un bruit additif, blanc et gaussien. Les caractéristiques du signal à transmettre, qui est une tension,
sont la puissance spectrale Si = 0,8 V2 Hz-1 et la largeur spectrale B = 20 kHz. La puissance
spectrale de bruit blanc est fS/2 — 5 x 10“ 12 W •Hz-1 . En outre, la valeur moyenne de s,(r) est nulle
et sa valeur absolue inférieure à l’unité.
Sachant que le rapport signal sur bruit RSB est supérieur à 50 dB , calculer, en modulation d’am¬
plitude, avec démodulation cohérente et suppression de la composante stationnaire, l’amplitude aPtm
de la tension à la détection, pour un facteur de modulation m égal à 1 . La perte de puissance du ca¬
nal de transmission étant de 60 dB , trouver la puissance à l’émission.

PI7- 8. Lecture d’un disque optique avec bruit (wëb)


La surface sensible d’une photodiode, fonctionnant dans le domaine infrarouge (À = 1, 06 pm ),
est celle d’un carré de côté a = 0, 15 mm . L’intensité I du courant de sortie est détectée aux bornes
.
d’une résistance R = 5 x 109 fi La photodiode est utilisée à la température T = 300 K, avec un
rendement quantique Q = 0,6 .

Q
1. Quelle est l’énergie des photons associés à ce rayonnement? Trouver la valeur de I lorsque
CM l’éclairement incident est É = 0, 5 mW m-2 .
S 2. Le bruit associé à la mesure du courant est dû au bruit Schottky et au bruit Johnson. Calculer le
rapport signal sur bruit de la mesure du courant effectuée avec une bande passante A/ = 2 Hz .

2 3. La photodiode est utilisée pour lire un disque optique. Quel flux lumineux doit-elle recevoir pour
à détecter chaque bit, lorsque RSB = 30 , sachant que le bruit Johnson est négligeable et que la bande
passante est A/ = 1 MHz ?

P17- 9. Détection synchrone d’un signal dans du bruit


Dans un spectrophotomètre, instrument d’optique analysant le flux lumineux que transmet une sub¬
stance partiellement transparente, le signal portant l’information est une tension stationnaire U propor¬
tionnelle au flux transmis à déterminer. Grâce à un hâcheur, on crée un signal rectangulaire périodique
566 17. Signaux aléatoires et bruits

s(t) , variant entre 0 et une valeur maximale U, de période T0 — 1 //0 avec /o = 1 kHz, et dont le mo¬
tif élémentaire est un créneau de durée 7q/4 .
1. Rappeler sommairement en quoi consiste la démodulation synchrone d’un signal modulé en
amplitude.
2. a) Trouver le spectre 7(f) du signal s(t) , sachant que ce dernier est pair. Calculer, pour
U = 100 mV , les cinq premiers termes du développement du signal analytique sa(t) . Représenter
graphiquement son spectre 7a(f) .
b) Montrer que tout se passe comme si le signal contenant l’information modulait une infinité de
porteuses dont on calculera les fréquences.

3. a) On sélectionne, à l’aide d’un filtre passe-bande, la composante sinusoïdale, de fréquence /o ,


du signal .y(r) . Le signal disponible Sd(t) est fortement entaché d’un bruit rose additif Sb(t) , dont la
fréquence de coupure est fh = 500 Hz . Quelle est l’expression du signal sj(t) qui est expérimentale¬
ment accessible ?
b) Grâce à un multiplieur, on réalise le produit de Sd(t) par un signal de référence sinusoïdal, de
fréquence /o et d’expression : r(t) = artmcos((Oot+(f>) où ar,m = 4V et 0 est constant. Le coefficient
Km du multiplieur, c’est-à-dire le rapport de la tension qu’il fournit sur le produit des deux tensions à
l’entrée vaut 0, 1 V-1 . Déterminer le spectre du signal à la sortie du multiplieur.
c) On utilise un filtre passe-bas RC pour ne sélectionner que les fréquences les plus faibles. Des¬
siner le schéma d’un tel filtre. Sachant que R — 10 kfl , calculer, en microfarad, la valeur de la capacité
C du condensateur telle que la fréquence de coupure de ce filtre soit de 2 Hz .
d) Lorsqu’on fait varier la phase 0 , la tension transmise par le filtre passe par une valeur maximale
qui vaut D = 36 mV. En déduire U .

P17- 10. Démodulation quadratique en présence de bruit Çwëb)


Un signal analogique représente une tension modulée en amplitude, dont la porteuse a une fré¬
quence fp = 1 MHz et une amplitude aPttn = 10 V . On peut admettre que les fréquences de la tension
modulante Si(t) sont distribuées selon une fonction rectangulaire, de hauteur As et de largeur spec¬
trale 2B = 3 kHz , centrée autour de la fréquence /o = 1,6 kHz .
1. Quelles sont les fréquences minimale et maximale contenues dans si(t) . Calculer, en /z.v , la
période optimale d’échantillonnage du signal modulant. Justifier son intérêt.

Q 2. Le signal d’information $,•(/) peut se mettre sous la forme : = a(t) cos(27r/ot) . Trouver
CM l’expression de a(t) pour ASB = 25 mV .
S 3. On utilise un quadrateur, c’est-à-dire un système qui fait correspondre, à une tension d’entrée
e(t) , la tension de sortie :
k/(OI
2 s(t) = Kq e2(t) pour l
à aP,m
Kq étant un coefficient dont on donnera la dimension. Montrer que l’on peut restituer le signal 5,-(f)
en associant un filtre au quadrateur. Donner la propriété caractéristique de ce filtre, ainsi qu’une façon
simple de le réaliser à l’aide de composants de base.
4. La tension modulée à l’entrée du quadrateur est entachée d’un bruit be(t ; A) , blanc dans la
bande de fréquence considérée et de valeur moyenne nulle. La valeur de la puissance spectrale de la
tension de bruit est /3/2 = 2 x 10-9 V2 •Hz-1 .
Signaux aléatoires et bruits 567

a) Quelle est la fonction d’autocorrélation de bruit be(t ; A) à l’entrée ? En déduire sa variance.


Application numérique.
b) Montrer que, pour \be\ <C apm , le bruit bs(t ; A) à la sortie du quadrateur est approximative¬
ment de la forme :
bs(t ;A) = aaPtinbe(t ;A)cos ((opt)

a étant un coefficient que l’on déterminera en fonction de Kq .


c) En déduire la puissance spectrale du bruit, à la sortie du quadrateur, ainsi que sa variance. Ap¬
plication pour Kq = 1 Y-' .

(web)
P17- 11. Augmentation du rapport signal sur bruit d’un détecteur CCD

Dans une caméra à détecteur CCD (Charged Coupled Device), dit à transfert de charge, les pixels,
en forme de carré, de côté a = 10 p,m , ont une capacité individuelle de stockage de 2 x 106 électrons
et un rendement quantique de Q = 0, 55 . Le bruit de lecture du CCD est caractérisé par un écart-
type (Ti = 75 électrons. Ce détecteur reçoit un flux lumineux monochromatique, de longueur d’onde
A = 560 nm , pendant la durée de pose Trv qui est celle d’une caméra de télévision fonctionnant à 25
images par seconde.
LÀ température ambiante (300 K), l’intensité du courant d’obscurité vaut, pour un pixel,
I0 = 0, 02 pA .
a) Quel est le nombre d’électrons «0 associé au courant d’obscurité pendant la durée TJV ? En
déduire le bruit correspondant, précisément l’écart-type associé er0 .
b) Calculer le nombre minimal d’électrons détectés sur un pixel, ce minimum étant défini par
RSB = I ? Même question pour le nombre maximal d’électrons. En déduire le nombre de bits néces¬
saires pour numériser le signal de sortie.
c) Un pixel reçoit un flux lumineux d> , pendant la durée Tjv ; le nombre de photoélectrons corres¬
pondant est np . Donner l’expression du RSB , pour un pixel, en fonction de ai , ao et np . En déduire
0> pour RSB = 4 .
2. On améliore le RSB en refroidissant le CCD. On constate que l’intensité du courant d’obscurité
est divisée par deux chaque fois que la température diminue de 0 = 7 K .
a) Trouver la loi d’évolution de IQ{T) , en fonction de la température T , ainsi que l’expression de
la température 0 qui caractérise cette évolution.
Q b) Quelle doit-être la baisse de température du CCD pour que l’intensité du courant d’obscurité
CM soit 50 fois plus faible qu’à 300 K ?
S
P17- 12. Bruit dans un circuit avec une diode Zener
? Dans le montage de la figure 17.10, on utilise une diode Zener, avec Uz = 5, 1 V , qui est polarisée
à en inverse par une source de tension de f.e.m E = 9 V .

1. Trouver la valeur de la résistance R , telle que la diode soit polarisée en inverse, avec un courant
d’intensité I= 200 |xA .
2. Calculer la tension de bruit aux bornes de la résistance, pour une température de 300 K et une
plage spectrale de 2 kHz .
568 17. Signaux aléatoires et bruits

-y
IL \UZ
E\ R

FIG. 17.10.

P17- 13. Rapport signal sur bruit dans le couplage capteur-amplificateur (5'ëb)

Une chaîne qui fournit un signal analogique comprend (Fig. 17.11) :


i) un capteur représenté par un générateur, de f.e.m ug = 71 |xV, de tension de bruit bu g et
d’impédance interne Rg — 1 kfl ,
ii) un ensemble LC, avec L = 1 mH et C = 10 nF, qui assure le couplage entre le capteur et
l’amplificateur,
iii) un montage amplificateur non inverseur, de facteur d’amplification en tension Au = 100,
d’impédance d’entrée Ze = 100 kft, d’impédance de sortie Zs = 1 fl ; bUj(U, et bi ao sont les gé¬
nérateurs de bruit indépendants, de puissances spectrales respectives Su = ao = 14 nV2 - Hz-1 et
b2u
Si = bjao — 16 nA2 •Hz- 1 .
1. Exprimer le rapport A = Mj /ug entre la tension de sortie et celle délivrée par le capteur; on
introduira l’impédance équivalente Z de l’ensemble LC.
2. Estimer la puissance de bruit en sortie du montage en S , ainsi qu’au niveau du capteur physique,
en P.

3. Calculer, à la température T = 300 K, pour une fréquence / = 100 kHz, sur une bande
spectrale A/ = 10 Hz , les différentes impédances qui définissent la puissance de bruit.
4. Montrer que la puissance de bruit Sbtg de la résistance Rg du capteur est négligeable devant les
autres puissances de bruit.

5. Déterminer RSBg qui représente le rapport signal sur bruit dans le capteur. Déterminer qualita¬
tivement RSBg à la fréquence de résonance du circuit LC .

-g
C
e b«,g
fë bu,ao bi,ao Zv
Ls

e
Q Rg
r\j
°
©
L Ue Ze
Oî AuUe Us

£
Ug
ÎO
CL
Capteur Amplificateur non inverseur
O
FIG. 17.11.
18
Notions d’électronique numérique

Les signaux analogiques que fournissent les capteurs physiques sont souvent transformés en si¬
gnaux numériques ou discrets, car ces derniers sont plus faciles à transmettre, moins lourds à stocker et
surtout beaucoup moins sensibles au bruit (cf. chapitre 17).
Cette transformation s’opère à l’aide de systèmes physiques simples pouvant se trouver dans deux
états seulement, par exemple les deux états qui correspondent à l’ouverture ou la fermeture d’un inter¬
rupteur dans un circuit. Aussi les variables et les opérations logiques associées sont-elles qualifiées de
binaires.
Les signaux numériques combinés à l’informatique et utilisés en télécommunications constituent
probablement la plus grande révolution technologique de la fin du XX e siècle.
Dans ce chapitre, nous commençons par la représentation binaire des nombres et l’algèbre cor¬
respondante. Ensuite, nous présentons les opérateurs logiques ainsi que leur réalisation à l’aide de cir¬
cuits électriques simples. Enfin, nous donnons un aperçu de la technologie adoptée et nous développons
quelques applications, précisément la construction de phasemètres, de fréquencemètres et de généra¬
teurs numériques.

. — NUMÉRATION ET ALGÈBRE BINAIRES


. . — États logiques
11

Q En électronique numérique, on ne produit et ne traite que des signaux discrets à deux états, appelés
IM respectivement vrai-faux, ou haut-bas, ou mieux encore 1-0. Bien que les termes haut et bas (up et down
S en anglais) soient adaptés à la représentation de l’état électrique des points d’un circuit, nous utiliserons
les symboles 1 et 0 qui se prêtent à l’élaboration d’un système de numération.
Les variables qui ne peuvent prendre que les valeurs 1 ou 0 sont qualifiées de booléennes, du nom
2 du mathématicien anglais G. Boole qui a développé en 1854 l’algèbre correspondante. On dit aussi que
à
chaque variable est un bit, contraction de l’anglais Mnary digzï qui signifie chiffre binaire.

.2. — Numération binaire


a) Nombres entiers positifs

On représente les nombres en système binaire ou en base 2 par une succession de bits, de valeurs
0 ou 1 .
570 1 8. Notions d’électronique numérique

Rappelons que l’on écrit un nombre N en base 10 (système décimal), par exemple 135 , sous la
forme cdu suivante :

N = 135 = 1 x 102 + 3x 10 + 5 soit cdu = C X 102 + d x 101 + u x 10°


avec c=l,d = 3etw = 5.La place des chiffres est évidemment essentielle : c est le chiffre des
centaines, d celui des dizaines et u celui des unités.
Il existe d’autres systèmes de numération qui utilisent des bases différentes. De manière générale,
un nombre entier N s’écrira, dans une base entière x , sous la forme :

N — xhgf edcba = h x x1 + g x x6 +/ xx? + exx* + dxx3 + cxx2 + bxxi+ax x°


Le préfixe x en indice identifie la base choisie, différente de 10 . En dehors de cette dernière, la base la
plus couramment utilisée est binaire (2) ou hexadécimale (16) ; dans ces deux derniers cas, les préfixes
en indice sont respectivement b et h .
En base 2, le premier chiffre en partant de la droite est le bit de poidsfaible ; en effet, il est multiplié
par 2° = 1 , alors que le deuxième chiffre l’est par 21 = 2 , le troisième par 22 = 4 et ainsi de suite,
jusqu’au chiffre de gauche, qui est évidemment le bit de poids fort. Ainsi, le nombre N — 135 a pour
expression binaire Aÿ = car :

135 = 1 x 27 + 0 x 26 + 0 x 25 + 0 x 24 + 0 x 23 + 1 x 22 + 1 x 21 + 1 x 2° = 128 + 4 + 2 + 1
Pratiquement, on écrit en binaire un nombre N, en notant, de droite à gauche, les restes des divisions
successives de ce nombre par 2 :

135 67 33 16
—- = 67 reste 1 — = 33 reste — = 16 reste 1 — =8 reste 0
2 2 2

8 4 2 I
- =4 reste 0 - =2 reste 0 - =1 reste 0 - =0 reste 1
2 2 2 2
Notons que le nombre de bits choisi pour le codage fixe le nombre maximal de valeurs considérées.
Ainsi, un codage sur 8 bits, appelé octet, permet de représenter 28 = 256 valeurs, alors qu’un codage
sur 16 bits permet d’en représenter 216 = 65 536 .

Q
CM
b) Addition binaire

S Les règles qui permettent d’additionner des nombres binaires sont identiques à celles connues dans
le système décimal : l’addition s’effectue en sommant les bits correspondants aux mêmes puissances de
2, évidemment en commençant par les bits de poids faible. La table d’addition en binaire est très simple
? puisque :
à
0+0=0 0+1=1 1 + 1 = 10

Dans ce dernier cas, la somme donne 0, mais il faut reporter la retenue 1 dans la colonne de gauche qui
précède, laquelle contient les chiffres de la puissance de 2 suivante.
Exemple : l’addition de /, 111 et 010 (7 et 2 en numération décimale) donne pour la colonne
de droite 1+0=1, 1 + 1= 0 pour la colonne intermédiaire avec une retenue de 1 qui vient s’ajouter
à la dernière colonne. Le résultat est donc b 1001 ( 9 en numération décimale).
Notions d’électronique numérique 571

c) Nombres entiers négatifs


Les nombres dont on désire coder aussi le signe, appelés nombres signés, sont codés selon le com¬
plément à deux. Dans ce codage, les nombres positifs sont précédés d’un zéro et les nombres négatifs
sont les compléments à 2 de leurs nombres positifs correspondants. Le codage d’un nombre en complé¬
ment à 2 s’effectue en deux étapes :
i) la première est le complément à 1 d’un nombre binaire, ce qui consiste à changer chaque 0 par
1 et chaque 1 par 0.
Par exemple, le complément à 1 du nombre binaire b 101 (5 en numération décimale) est *010,
ii) la seconde consiste à ajouter 1 au bit de poids faible du complément à 1 de ce nombre.
Ainsi le complément à 2 de b 101 est b 010 + /, 1 soit *011.
Pour éviter toute confusion, en codage par complément à 2, on fait précéder l’écriture en binaire
du nombre considéré par le symbole C2 ; le bit de poids fort code alors le signe des nombres ; il vaut 0
pour les nombres positifs et 1 pour les nombres négatifs.
Exemples :
l) Le nombre +5 se note C2 0101 , son complément à 1 ci 1010 et son complément à 2 c2 1011 ,
lequel représente donc —5 .
2) De même, le nombre —27 se note, avec 6 bits, C2 100101 , car 27 s’écrit 1 1011 , +27
C2 01 1011, son complément à 1 C2 100100 et son complément à 2 C2 100101. *
Dans un codage sur 8 bits, le plus grand nombre positif et le plus petit nombre négatif s’écrivent
respectivement :
c2 0111 1111 = 27 - 1 = 127 et c2 10000000
Pour évaluer ce dernier nombre, il suffit de soustraire 1 , ce qui donne en notation binaire *0111 1111 ,
et de prendre le complément à 1, 10000000 = 27 = 128 ; c2 10000000 est donc le nombre — 128 .
*
Avec 8 bits, en complément à 2, il y a 127 nombres positifs, 128 nombres négatifs et le nombre 0 ,
ce qui donne bien 256 = 28 valeurs de codage. Plus généralement, sur n bits, on peut représenter les
nombres compris entre — 2"_l et 2"-1 — 1 .
L’intérêt majeur du codage en complément à 2 est précisément que la somme des nombres est égale
à la somme des valeurs codées ; ainsi l’opération 5 — 27 se calcule en additionnant r2 000101 = 5 et
c2 100101 = -27 soit c2 10 1010 qui code -22 .

d) Expression des nombres décimaux


Les nombres décimaux, c’est-à-dire non entiers, peuvent aussi être écrits en base 2. La règle est
la même qu’en base 10 : les chiffres à droite de la virgule sont multipliés par les puissances négatives
Q
CM
successives de 2. Ainsi, 5, 8 peut se développer selon :
S 5,8 = 5 + 0,8«4+l +0,5 + 0,25 + 0,0625 = 5,8125
soit :
5, 8 « 1 x 22 + 0 x 21 + 1 x 2° + 1 x 2_l + 1 x 2“2 + 1 x 2~4 d’où l’écriture binaire b 101,1101
2 Retenons que pour écrire un nombre décimal en binaire, il suffit de noter, de gauche à droite, les
à
retenues successives qui apparaissent à gauche de la virgule, lors des multiplications par 2 de la partie
fractionnaire.
Par exemple, avec le nombre 13, 64 = 13 + 0, 64 , on a :
0, 64 x 2 = 1, 28 (retenue 1) 0, 28 x 2 = 0, 56 (retenue 0)
0, 56 x 2 = 1,12 (retenue 1) 0, 12 x 2 = 0, 24 (retenue 0)
et ainsi de suite. Comme 13 = 1101, 13,64 s’écrit 1101, 1010 - • -.
* *
572 1 8. Notions d’électronique numérique

Dans le système décimal, on utilise généralement la notation scientifique pour exprimer des
nombres très grands ou très petits. Dans cette notation, les nombres sont écrits sous la forme
d’un nombre décimal, compris entre 1 inclus et 10 exclu, appelé mantisse, que l’on multiplie par
une puissance de 10. Par exemple, la constante d’Einstein c = 299792458 m s-1 est notée
c = 2,997 92458 x 108 m-s"' .
Cette notation est également utilisée dans le système binaire avec une mantisse écrite en binaire,
comprise entre 0 et 1, multipliée par une puissance de 2. Ainsi :

1011 0011 1000 se note 1,01100111 000 x 2n


* b

Elle sert aussi de base au codage à virgule flottante, noté avec un préfixe vf en indice. La norme IEEE
754 qui date de 1985 définit les trois formats, selon le nombre de bits utilisés selon la précision :

32 en précision simple 64 en précision double 80 en précision étendue

Détaillons la répartition des bits pour le codage en précision simple. On a :


i) 1 bit pour coder le signe 0 si le nombre est positif et 1 s’il est négatif,
ii) 8 bits pour coder l’exposant de la puissance de 2,
iii) 23 bits pour coder la partie fractionnaire de la mantisse.
Afin de ne pas avoir de signe dans l’exposant, ce dernier est codé avec 8 bits, après ajout de 127 à
l’exposant réel ; ce décalage permet de coder les exposants compris entre 127 et 128.
Exemple : le nombre 135, d’expression binaire 10000111 , s’écrit aussi 1, 0000111 x 27 en
*
notation scientifique. En virgule flottante de précision simple (préfixe vf en indice), on le code selon :

vf 0(signe) 1000 0110(7+127 = 134) 0000111(partie fractionnaire de la mantisse)

Réciproquement, le nombre suivant, codé en virgule flottante et précision simple,

vf 1 00101010 01100111010000100001000
s’écrit, en notation binaire scientifique, puisque *0010 1010 = 42 et 42 — 127 = —85 :

-*1,01100111010000100001000 x 2-85
La précision relative des nombres notés en virgule flottante, qui est définie par le rapport de l’écart entre
deux nombres consécutifs sur la valeur de ces nombres, est donc au minimum de 2-23 sa 1, 2 x 10-7 .
Q
Le plus grand nombre positif que l’on peut coder en virgule flottante de précision simple, s’écrit :
CM
Vf 0 1111 1110 1111 1111 1111 1111 1111 111 = (2 — 2-23) x 2127 « 3,40 x 1038
s
Quant au nombre le plus petit, il a pour expression :
2 vf0 00000001 00000000000000000000000 = 1 x 2“126 « 1,2 x 10“38
à
Les valeurs extrêmes négatives sont les mêmes en valeur absolue.

Remarques : 1) L’exposant qui ne contient que des zéros sert à coder le nombre zéro, pour lequel la
mantisse ne contient également que des 0. Le bit de signe pouvant être 0 ou 1, la notation
à virgule flottante fait la distinction entre +0 et —0 .
2) De façon analogue, l’exposant ne contenant que des 1, qui coderait normalement l’ex¬
posant 128, sert à coder l’infini en prenant une mantisse ne contenant que des 0.
Notions d’électronique numérique 573

. 3 . — Autres représentations des nombres


a) Décimal codé binaire

Lorsqu’on veut représenter des nombres, il est souvent plus commode d’utiliser le codage Déci¬
mal Codé Binaire, brièvement DCB, pour lequel chaque chiffre d’un nombre décimal (unité, dizaine,
centaine ou plus) est codé en binaire, à l’aide de quatre bits ; en effet, en notation décimale, le chiffre
le plus élevé 9, s’écrit 1001 , ce qui nécessite au plus 4 bits, c’est-à-dire quatre symboles. Tout
* la forme de quadriplets successifs. Par exemple, le nombre 1 35 s’écrit en
nombre se présente alors sous
DCB :
**0001 0011 0101

b) Hexadécimal

Comme les quatre bits du codage DCB permettent de coder jusqu’à seize chiffres, on utilise pré¬
férentiellement le codage hexadécimal (base 16), en ajoutant simplement les lettres A , B , C, D, E
et F aux 10 chiffres habituels du système décimal. Ces six lettres codent respectivement 10 , 11, 12 ,
13 , 14 et 15 .
Par exemple, le nombre décimal 135 s’écrit en hexadécimal *87 , tandis que *A£ désigne le
nombre décimal 174 :

135 = 8 x 161 + 7 x 16° = *87 et hAE = 10 x 16 + 14 x 1 = 174

L’affichage des nombres codés en hexadécimal est réalisé grâce à un composant, appelé afficheur
sept segments, qui commande la mise sous tension de diodes électroluminescentes, ayant la forme
de segment. La figure 18.1 représente les sept segments permettant l’affichage des chiffres de 0 à 9,
ainsi que les valeurs hexadécimales A, B, C,D,E et F. Notons que les symboles hexadécimaux
sont écrits en majuscules, sauf B et D afin de ne pas les confondre avec les chiffres ressemblants
8 et 0.

-d
FIG. 18.1.
m
c
Q
r\j
° . 4. — Algèbre de Boole
©
L’algèbre de Boole est fondée sur les trois opérations suivantes que peuvent subir les variables
£ booléennes de valeurs 0 ou 1 :
CL
O
i) l’opération complément qui associe, à chaque variable booléenne A , NON A noté A , ce dernier
prenant la valeur complémentaire de A ,
ii) l’opération somme logique OU entre deux variables A et B , que l’on note A +B , et qui signifie
A ou B ; le résultat de l’opération OU prend la valeur 1 si l’une au moins des variables vaut 1,
iii) l’opération produit logique ET entre deux variables A et B , que l’on note A.B , et qui signifie
A et B ; le résultat de l’opération ET prend la valeur 1 si les deux variables valent 1.
574 1 8. Notions d’électronique numérique

Ces trois opérations sont représentées sur la figure 18.2 où la partie grisée correspond au résultat
de l’opération.

A
00
b) A OU B
00
c) A ET B
a) NON A
FIG. 18.2.

a) Propriétés des opérations logiques

Les opérations OU et ET sont :


i) commutatives (Fig. 18.3a), A + B = B + A et A.B = B.A ,
ii) associatives (Fig. 18.3b), (A + B) + C = A + (B + C) et (A.B).C = A.(B.C) ,
iii) distributives, l’une par rapport à l’autre (Fig. 18.3c) :
A.(B + C) = (A.B) + (A.C) et A + (B.C) = (A + B).(A + C)
Les opérations OU et ET admettent comme éléments neutres respectivement 0 et 1 :

A +0 = A et A.l = A

Retenons en outre que : A + A = 1 et A.A = 0 .

C C
C c

G© 00
A+B AB
A T) B

A+B+C
A(]B

ABC
A TT B

A-(B+C)
AÎl B

A + (B C)
a) b) c)
FIG. 18.3.

b) Théorèmes de l’algèbre booléenne


-g
c
À partir des propriétés précédentes, on établit trois théorèmes supplémentaires, lesquels facilitent
Q
rNJ
l’étude des opérateurs logiques qui interviennent dans les circuits électriques (cf. Exercices).
i) Idempotence
°
© Les opérations OU et ET sont idempotentes, si appliquées à deux variables identiques, elles four¬
nissent en sortie cette même variable :
£
CL
O A +A = A et A.A = A

ii) Absorption
Il y a absorption lorsqu’une variable en entrée s’impose en sortie, quelles que soient les autres
entrées :
A +1= 1 A.O = 0 A + (A.B) = A et A.(A + B) = A
Notions d’électronique numérique 575

iii) Théorèmes de De Morgan


Les deux théorèmes de De Morgan, du nom du logicien anglais du XIX e siècle A. De Morgan qui
les a établis, s’expriment par les équations suivantes :

A T B — A.B et A.B — A -\- B

II. — OPÉRATEURS LOGIQUES


Les opérateurs logiques sont définis par l’opération qu’ils effectuent entre une ou plusieurs va¬
riables à l’entrée et une seule variable à la sortie.
Comme nous le verrons, une représentation simple de l’opération que réalise de tels opérateurs est
fournie par la table de vérité, laquelle est construite à partir des valeurs 1 ou 0 que peuvent prendre les
variables booléennes. Précisément, cette table se présente sous la forme d’un tableau, dont les colonnes
de gauche affichent les valeurs des variables d’entrée, E\ , E2, • • , alors que la dernière colonne à droite
donne la sortie S correspondante.

. . — Portes logiques
II 1

Les portes logiques sont les éléments de base de la logique combinatoire pour laquelle l’état de
sortie des portes, à un instant, ne dépend que des variables d’entrée à cet instant ; elles sont faciles à
réaliser et disponibles sous forme de circuits intégrés.
Ces composants sont actifs et non linéaires ; en effet, ils doivent être alimentés par un généra¬
teur stationnaire, qui fournit la puissance nécessaire à leur fonctionnement, et ils se comportent le plus
souvent en commutateur.
L’alimentation de ces portes logiques, que l’on ne représente généralement pas sur les schémas,
sera simplement notée U„ , l’indice n rappelant qu’il s’agit d’un système numérique.

a) Opérateur logique NON

L’opérateur logique NON (NOT en anglais) réalise la complémentation ou Y inversion d’une va-
riable :
Q
IM

S
Aussi l’appelle-t-on inverseur. Sa table de vérité, très simple, est explicitée sur le tableau 18.1.

2 A S=A
à
0
1 0

TAB. 18.1.

Le symbole de l’inverseur, selon la norme européenne, est représenté sur la figure 18.4a ; un petit
cercle en sortie, parfois remplacé par un triangle, exprime la négation de la fonction réalisée.
576 1 8. Notions d’électronique numérique

Un schéma électrique élémentaire permet de réaliser simplement cette opération (Fig. 18.4b) : la
lampe indique l’état de la sortie et l’interrupteur celui de l’entrée ; pour la lampe, l’état 1 correspond à
l’illumination et l’état 0 à l’extinction ; pour l’interrupteur, l’état 1 correspond à la fermeture et l’état 0
à l’ouverture.
Si l’interrupteur est dans l’état 1-fermé, la lampe est dans l’état complémentaire O-extinction ; de
même, si l’interrupteur est dans l’état 0-ouvert, la lampe est dans l’état complémentaire 1-illumination.

NON A
A S E Lampe
1

a) b)
FIG. 18.4.
b) Opérateur logique ET
L’opérateur ET (AND en anglais) effectue en sortie l’opération suivante entre les deux entrées A
et B :
S = A.B
La table de vérité est celle représentée par le tableau 18.2.

A B S = A.B
0 0 0
0 1 0
1 0 0
1

TAB. 18.2.
Son symbole « & » et le circuit électrique simple associé (Fig. 18.5) rappellent qu’il est nécessaire
que toutes les entrées soient égales à 1 pour que la sortie vaille aussi 1 . Notons que l’opération logique
ET peut comporter plus de deux entrées.

A A B
ET
-g &
c E Lampe
Q B R
r\j
° a)
FIG. 18.5.
b)
©

£ c) Opérateur logique OU
CL
O L’opérateur logique OU (OR en anglais) réalise l’opération suivante entre les deux entrées A et B :

S= A +B

La table de vérité est donc celle qui figure sur le tableau 18.3. Sur la figure 18.6, on a représenté son
symbole 1 , ainsi que le circuit électrique simple associé. On voit aisément qu’il faut que l’une
au moins des entrées soit égale à 1 pour qu’en sortie on ait 1 aussi. Comme ET, l’opération OU peut
comporter plus de deux entrées.
Notions d’électronique numérique 577

A B S = A+B
0 0 0
0 1 1
1 0 1
1 1 1

TAB. 18.3.
A
A
OU B

B
>1 E
R
Lampe

a) b)
FIG. 18.6.

d) Opérateur logique OU-EXCLUSIF

Avec l’opérateur OU-EXCLUSIF que l’on abrège en EX-OU (XOR en anglais), la sortie ne prend
la valeur 1 que si les entrées A et B ont des valeurs différentes :

S — A.B + A.B — (À -|- fi).(A + fi) ou S — A © fi

On en déduit la table de vérité (18.4).

A fi S = A©fi
0 0 0
0 1 1
1 0 1
1 1 0
-g TAB. 18.4.
c
Q
r\j Le symbole de cet opérateur, = 1 , est représenté sur la figure 18.7 avec le circuit électrique associé.
° Notons qu’il faut d’une part qu’une seule des entrées soit égale à 1 pour que la sortie le soit aussi, d’autre
© part que cette porte ne possède que deux entrées.

£ .fi
CL
o - EX-OU
=1
A I
a Lampe
E
B R

a) b)
FIG. 18.7.
578 1 8. Notions d’électronique numérique

e) Opérateur logique NON-ET

L’opérateur NON-ET, brièvement N-ET, (NAND en anglais, contraction de NOT et AND), donne,
en sortie, le complémentaire de l’opérateur ET de A et B :

S = A.B = A+B = A/B

La table de vérité est explicitée dans le tableau 18.5.

A B S = A.B
0 0 l
0 1 1
1 0 1
1 1 0

TAB. 18.5.

Le symbole est celui de ET avec le petit cercle en sortie qui indique la négation de l’opération
(Fig. 18.8). Notons que la sortie ne vaut 0 que si toutes les entrées valent 1 ; en outre, la porte NON-
ET peut, elle aussi, comporter plus de deux entrées.

A
N-ET 7?
B
&
S
*to Lampe

a) b)
FIG. 18.8.

f) Opérateur logique NON-OU


L’opérateur NON-OU, brièvement N-OU, (NOR en anglais, de la contraction de NOT et OR),
donne en sortie le complémentaire de l’opérateur OU des entrées A et B :

-g
S=A + B = A.B = A [ B
c
Q On peut lire sa table de vérité sur le tableau 18.6. Le circuit électrique simple associé, ainsi que le
r\j symbole NON-OU, sont dessinés sur la figure 18.9. En ajoutant un petit cercle à la sortie de la porte
° OU, on traduit la négation.
© Notons que la porte NON-OU peut comporter plus de deux entrées et que la sortie ne vaut 1 que
si toutes les entrées sont dans l’état 0 .
£
CL
O A B S = A +B
0 0 1
0 1 0
1 0 0
1 1 0

TAB. 18.6.
Notions d’électronique numérique 579

A|
N-OU
5
1 Lampe
B

a) b)
FIG. 18.9.

g) Universalité des opérateurs logiques NON-ET et NON-OU


Les expressions booléennes précédentes peuvent toutes se ramener à diverses combinaisons des
opérateurs OU, ET et NON ; ces trois dernières suffisent pour réaliser n’importe quelle opération lo¬
gique.
En pratique, ce sont les portes N-ET et N-OU que l’on utilise, car d’une part elles présentent un
caractère universel, puisque chacune d’elles permet de réaliser toutes les autres opérations logiques (cf.
Exercices), d’autre part elles sont plus faciles à réaliser.

. . — Bascules
II 2
Les bascules sont des systèmes logiques élémentaires dont la sortie dépend non seulement des
entrées à l’instant présent mais également de l’état de la sortie à l’instant antérieur.
À une combinaison des variables d’entrée correspondent plusieurs états possibles du système qui
dépendent des états antérieurs de celui-ci. Comme la connaissance des entrées à un instant est insuffi¬
sante pour connaître l’état de la sortie à cet instant, l’évolution du système est toujours donnée sous la
forme d’une séquence temporelle,
Par opposition à la logique combinatoire des portes, la logique des bascules est séquentielle, c’est-
à-dire relative à une suite ordonnée d’états. On distingue deux types de système séquentiel :
i) ceux dits asynchrones, car leur état varie immédiatement après le changement des entrées,
ii) ceux qualifiés de synchrones dans lesquels l’évolution des sorties est cadencée par les variations
du signal de commande, le signal d’horloge ; les différents éléments du système sont ainsi synchronisés,
d’où le qualificatif choisi.

a) Bascule RS asynchrone

-g Une bascule RS asynchrone possède deux entrées, la première notée R (de l’anglais Reset pour
c remise à zéro) et la seconde notée S (de l’anglais Set qui signifie mettre), et deux sorties complémen¬
Q
taires, que l’on note Q et Q afin d’éviter la lettre T , qui suit R et S dans l’alphabet, mais que l’on
rNJ
réserve pour désigner des durées (Fig. 1 8. 1 Oa).
°
© S
Q Q
£
CL R Q R Q
o

a) b)
FIG. 18.10.

Les sorties Q et Q , à l’instant t + At , dépendent des entrées R et S , à l’instant t , mais aussi


des sorties à cet instant t . Cette bascule est caractérisée par le fonctionnement suivant :
i) si R = 1 et S = 0 , Q prend la valeur 0 ,
580 1 8. Notions d’électronique numérique

ii) siR — 0etS—l,Q prend la valeur 1 ,


iii) si R = 0 et S = 0 , Q conserve sa valeur, ainsi que Q ;
iv) l’état R = 0 et S = 0 est interdit.
Sur la figure 18.10a, on a représenté le symbole de la bascule RS décrite ci-dessus.

Remarque : Il existe une variante de la bascule RS asynchrone ; c’est celle pour laquelle la fonction
de remise à zéro est assurée par l’entrée R = 0 et la mise à 1 par l’entrée S = 0 ;
l’état interdit est dans ce cas R = S = 0 . Le symbole correspondant est donné sur
la figure 18.10b; notons la présence des petits cercles sur les entrées qui indiquent le
fonctionnement complémentaire de celui de la bascule précédente.

On réalise simplement une bascule RS asynchrone en associant deux portes NON et deux portes
N-ET comme le montre la figure (Fig. 18.11) : les deux entrées de la porte 1 N-ET sont S et la sortie
N-ET de la porte 2. De façon symétrique, les deux entrées de cette porte 2 sont R et la sortie de la
porte 1.
Analysons le système ainsi obtenu.
i) Si R = 0 et S = 1, l’entrée S de la porte 1 est dans l’état 0, quelles que soient les valeurs de
Q et Q , d’où sa sortie dans l’état 1. Les entrées de la porte 2 sont donc toutes les deux dans l’état 1 et
sa sortie dans l’état 0, ce qui est bien le complémentaire de Q . La mise à 1 de S provoque la mise à 1
de la sortie Q .
ii) Si R = 1 et S = 0 , l’entrée R de la porte 2 est dans l’état 0, quelles que soient les valeurs de
Q et Q. Sa sortie est donc 1. Les entrées de la porte 1 sont alors toutes les deux dans l’état 1 et sa sortie
est 0, laquelle est bien le complémentaire de Q . La mise à 1 de i? conduit bien à une sortie Q dans
l’état 0.
iii) Si R = S = 0 et Q = 0 , les deux entrées de la porte 1 N-ET sont dans l’état 1 et sa sortie est
dans l’état 0. Pour la porte 2, ses deux entrées étant dans les états 1 et 0, sa sortie est dans l’état 1.
iv) Si R = S = 0 et Q = 1 , les entrées de la porte 1 N-ET sont dans les états 1 et 0 et sa sortie
dans l’état 1. Pour la porte 2, sa sortie est dans l’état 0 puisque les entrées sont dans l’état 1. Notons que
l’état 0 des entrées R et S permet aux sorties de se maintenir dans leur état antérieur.
v) Si R = S = 1 , l’une au moins des entrées de chaque porte est dans l’état 0 et leurs sorties
dans l’état 1, quelles que soient les valeurs de Q et Q . Une telle combinaison des entrées est interdite,
-g puisque les sorties ne sont pas complémentaires.
c
Q
rNJ NON

° S
1 N-ET

[T
© &

£ r CD
CL
O
N-ET
NON & Q
R ©

FIG. 18.11.
Notions d’électronique numérique 581

Application : interrupteur anti-rebonds


L’interrupteur mécanique présente un défaut majeur : lors de sa fermeture, la mise en contact des
lames conductrices s’accompagne de rebonds mécaniques successifs avant d’atteindre la position défi¬
nitive (Fig. 18.12). Ces rebonds peuvent engendrer des dysfonctionnements dus aux variations brutales
de la tension appliquée.
Us
Un-
*/t = o X
U„ R Us 0 _

7777 7/77 1 t(ms)


a) b)
FIG. 18.12.

La présence d’une bascule RS (Fig 1 8.13), placée entre l’interrupteur et le reste du circuit, permet
de détecter un seul saut de tension : au premier contact, la bascule change d’état, mais ce dernier n’est
pas influencé par les rebonds successifs.

Un
R

S
Us

n LL \u-
7777
Un

R 0
y. Un t
1 t (ms)
a)
É b)
FIG. 18.13.
b) Synchronisation des bascules

Lorsqu’un circuit comporte plusieurs bascules, il est nécessaire de contrôler leurs instants de bas¬
culement, afin d’éviter l’apparition d’états transitoires au cours desquels seules certaines bascules ont
changé d’état. En outre, il faut que les différents composants soient synchronisés. Aussi une horloge suf¬
-g fisamment précise est-elle indispensable.
c
Q Le signal périodique fourni par cette horloge passe de la valeur 0 à la valeur 1 , pendant une durée
rNJ qui doit être la plus faible possible. En pratique, on utilise un signal analogique carré, délivré par la
° sortie TTL des GBF, mais dont la forme et l’amplitude sont fixées et la fréquence réglable ; H désigne
© le signal d’horloge dont l’entrée sur les composants est repérée par un petit triangle (Fig. 18.14a).
La transition de l’horloge entre les niveaux 0 et 1 , pendant une très courte durée, est appelée le
£ front montant, alors que la transition inverse aussi rapide est 1Q front descendant. Les instants considérés
CL
O pour les entrées dans les composants synchrones sont situés soit sur le front montant soit sur le front
descendant de la transition. Lorsque ces instants concernent le front descendant, on l’indique sur le
schéma du composant en précédant l’entrée H d’un petit cercle (Fig. 18.14b).

c) Bascule D synchrone

Une bascule D (de l’anglais data qui signifie donnée) comporte deux entrées, l’une pour la don¬
née D , l’autre pour l’horloge qui évolue sur des fronts déclenchants montants ou descendants. Sur la
582 1 8. Notions d’électronique numérique

figure 18.14, on a représenté les symboles des bascules D à front montant et descendant. Ces bas¬
cules possèdent également deux sorties complémentaires Q et Q, ce qui évite d’ajouter un inverseur
dans les nombreux montages où la valeur de Q est nécessaire. Elles possèdent parfois des entrées asyn¬
chrones R de mise à 0 , ou S de mise à 1 , utilisées pour initialiser des circuits (Fig. 18.14c). Comme
ces entrées peuvent être activées indépendamment de l’horloge, elles sont qualifiées d’asynchrones.

D —•G D
— G D S
— fi

Entrée
G > 3— fi > R fi
de l’horloge a\ b) c)
FIG. 18.14.

Après déclenchement de l’horloge, la sortie de la bascule prend la valeur de la donnée D . En


dehors des fronts déclenchants, la bascule est verrouillée : sa sortie n’évolue plus, même si D change,
d’où le nom de bascule D à verrouillage.
Une des applications des bascules D est le stockage de données. Sur la figure 18.15, on areprésenté
quatre bascules D associées en parallèle afin de stocker quatre bits de données Do , D\ , D2 et D3 .
Au front montant de l’horloge, les données sont stockées dans les bascules et n’évoluent plus jusqu’au
front suivant, même si ces données changent. _
R
H I —>
U U D D2 DI Do D\ fil
D2 02
Di Ô3
03 Ô2 fi. Go D4 Ô4
FIG. 18.15. FIG. 18.16.

Remarques : 1) Lorsqu’un composant comporte plusieurs bascules commandées par une même hor¬
loge ou possède une remise à zéro commune, le symbole utilisé regroupe les commandes
communes dans un bloc surmontant le symbole du composant (Fig. 18.16).
-d 2) La prise en compte des entrées de commande d’une bascule synchrone exige que l’on
c
tienne compte de deux durées, avant et après le front déclencheur du signal d’horloge,
Q
respectivement la durée de stabilisation ts et la durée de maintien tm , dont les ordres de
r\j
grandeurs sont compris entre 1 ns et 50 ns .
°
©
d) Bascule JK synchrone
2 Le fonctionnement d’une bascule JK synchrone est analogue à celui d’une bascule RS, avec
CL
O l’entrée J jouant le rôle de S et l’entrée K celui de R , mais aucun état n’est interdit.
i) Si J ® K — 1 , la sortie Q prend la valeur de J .
ii) Si J et K sont dans l’état 0, la sortie Q conserve sa valeur.
iii) Si J et K sont à 1, fi bascule en prenant l’état complémentaire.
Remarque : La dénomination JK n’a pas de signification particulière, si ce n’est que ces deux lettres
sont consécutives dans l’alphabet comme le sont R et S .
Notions d’électronique numérique 583

L’évaluation des entrées ainsi que celle de la sortie se font lors d’un front montant ou descendant de
l’horloge. Les figures 18.17a et b représentent respectivement les symboles des bascules JK à déclen¬
chement sur front montant et sur front descendant de l’horloge. Il existe des variantes de cette bascule
avec des entrées asynchrones R et S de mise à 0 ou 1 (Fig. 18.17c).

—*0 —-Q J S —-Q


>
K ô K Q K R Q
T
a) b) c)
FIG. 18.17.

La table de vérité de la bascule JK synchrone est représentée dans le tableau 18.7, dans lequel Qn
représente l’état de la sortie de la bascule, après n fronts déchenchants de l’horloge, et <2„+i l’état de
la sortie après le front déclenchant suivant.

J K Qn+ 1
0 0 Qn Valeur inchangée
0 1 0 Mise à 0
1 0 1 Mise à 1
1 1 Qn Changement de valeur

TAB. 18.7.

Application : division de la fréquence de l’horloge par 2"


Si l’on impose l’état 1 à J et K , on obtient en sortie un signal Q qui bascule de 0 à 1 , avec une
période qui est le double de celle de l’horloge puisque Q bascule vers Q à chaque front déclenchant de
l’horloge ; la fréquence est donc divisée par deux. Sur la figure 1 8.18, on a représenté un chronogramme,
précisément l’évolution de l’horloge et de la sortie Q au cours du temps.

H
-g
c
Q
rNJ l
° j Q
© Q
£
H-
> t
1
CL
o a) b)
FIG. 18.18.

En connectant la sortie Q0 de cette bascule JK sur le signal d’horloge d’une seconde bascule JK ,
dont les entrées J et K sont maintenues dans l’état 1, on obtient de nouveau une division par deux de la
fréquence de basculement sur la sortie Q\ (Fig. 18.19). Plus généralement, l’association de n bascules
JK permet de diviser la fréquence de l’horloge par 2" .
584 1 8. Notions d’électronique numérique

Qo‘
t

1 1
Qo Q\ Q\
H-
> t
1 K 1
a) b)
FIG. 18.19.

. . — Compteur
II 3
Un compteur est un circuit séquentiel synchrone particulier, car il n’y a pas d’entrée : le système
évolue à chaque front montant de l’horloge et décrit une séquence fixe. Le plus simple des compteurs
est le compteur binaire qui suit la séquence :
000 001 010 011 100 101 110 11 1 000 •••
Il est possible de coder chaque bit du compteur à l’aide de la sortie d’une bascule JK synchrone.
La sortie Qo de la première porte, qui code le bit de poids faible, doit changer d’état à chaque front
déclenchant de l’horloge. La sortie Q\ de la deuxième porte, codant le deuxième bit, doit basculer avec
une période deux fois plus longue que celle de la première porte. Enfin, la période de basculement de
la dernière porte, qui code le bit de poids fort, doit être quatre fois plus longue que celle de la première
porte.
Sur la figure 18.20, on a représenté l’association de trois bascules JK synchrones qui permet de
diviser la période de l’horloge par 23 ; le déclenchement se produit sur les fronts descendants, la sortie
de l’une jouant le rôle d’horloge pour la suivante. L’ensemble des sorties, écrites dans l’ordre Q2 Q\ Qo ,
forme le code binaire du compteur qui suit la séquence souhaitée. Pour initialiser le compteur, il est
toujours possible de prévoir des entrées asynchrones de remise à zéro sur les bascules.

1 1 47 1—[7
H
> Go Q\ tel
-g
c
Q
1 1
uL l~VL
r\j Go
°
© -1

£ Gi
CL
O ! !
l
Qi ; ;
: :
:t !
02G1Ô0
— 1—1—i
000 001 010 on 100 101 no ni 000 001
t l
FIG. 18.20.
Notions d’électronique numérique 585

Ce compteur, réalisé avec des portes synchrones, est asynchrone car les différentes bascules ne sont
pas commandées par la même horloge. En effet, il y a accumulation des durées de transmission entre
l’entrée et la sortie d’une bascule, ce qui peut être à l’origine d’un code de sortie Qi Q\ Q0 erroné,
notamment si les durées sont courtes.
Lorsque le nombre de bascules en série devient important, comme c’est le cas pour les compteurs à
grand nombre de bits, certaines valeurs du compteur peuvent même disparaître ; c’est ce qui se produit
lorsque le cumul des durées de transmission, entre la première porte et la dernière, dépasse la période
de l’horloge.
Aussi préfère-t-on utiliser des compteurs synchrones dans lesquels toutes les bascules sont pilotées
par la même horloge. La réalisation d’un tel compteur est possible à l’aide de bascules JK , mais il
est nécessaire d’utiliser des portes logiques afin d’imposer aux entrées J et K de chaque bascule les
bonnes valeurs.
i) Pour la bascule associée au bit de poids faible, il n’y a pas de changement, puisque sa sortie Q0
doit basculer à chaque front descendant de l’horloge.
ii) Pour la bascule associée au deuxième bit, le changement d’état de sa sortie Q\ ne doit s’effec¬
tuer que si Q0 était dans l’état 1 avant le front d’horloge. Il faut donc imposer aux entrées 7 et A" de
cette bascule, la valeur de Qo .
iii) Quant à la dernière bascule, sa sortie Qi ne change d’état que si Qo et Q\ sont dans l’état 1
avant le front d’horloge. La valeur imposée à ses entrées J et K est donc QQ ET Q\ .
Sur la figure 18.21, on a représenté le schéma du montage dans lequel intervient une porte ET ; le
compteur 3 bits, de capacité 23 = 8 , permet de coder successivement 8 valeurs différentes.

ET
1 —[7 |CL k- &
IÔ2
>
1— K
H —
1

FIG. 18.21.

Il existe des compteurs binaires que l’on peut connecter en série, afin d’augmenter la capacité
globale de comptage.
ri Remarque : Il n’est pas nécessaire d’utiliser un compteur de 64 bits, avec une fréquence d’horloge est
c
de 10 GHz , puisque ce dernier mettrait 264/1010 = 1. 84 x 109 s , soit près de 60 ans,
Q
rNJ
pour atteindre sa valeur finale !

° . . — Registres
II 4
©
Un registre est un circuit logique qui permet à la fois le stockage et le transfert de données. Aussi
£ le caractérise-t-on par sa capacité à emmagasiner les données et à les transférer en sortie.
CL
O
Les entrées sont en série ou en parallèle : en série les données se succèdent à chaque période de
l’horloge, en parallèle les données entrent ou sortent en une seule période d’horloge. Les sorties sont
elles aussi en série ou en parallèle.

a) Registres à entrées parallèles et sorties parallèles


L’élément de base des registres est la bascule D synchrone. Avec de telles bascules, nous avions
déjà réalisé un registre de quatre bits à entrées parallèles et sorties parallèles (Fig. 18.15).
586 1 8. Notions d’électronique numérique

La figure 18.22a représente un registre (SRG pour Serial ReGister) de quatre bits, à entrées paral¬
lèles et sorties parallèles ; en b, on montre une variante comportant une entrée asynchrone de mise à zéro
de toutes les données ; enfin, en c, le registre possède une entrée supplémentaire EN (de l’anglais en¬
able qui signifie permettre), dont la fonction est de provoquer, lors du front d’horloge, l’enregistrement
des données lorsque EN = 1, et leur maintien en mémoire tant que EN = 0 . On peut ainsi sto¬
cker ces données pendant plusieurs cycles d’horloge et conserver leurs valeurs dans le registre, même si
elles changent sur les entrées.
Do D\ D2 D3 Do D\ D2 D3 Do D, D2 D3
1111
EN
SRG 4 R SRG 4 R SRG 4

Qo ôl 0,2 Ô3 Qo Q\ Qi Ô3 Qo Ôl Ô2 Ô3
a) b) c)
FIG. 18.22.

b) Registres à entrées en série


Les registres à entrées en série reçoivent les données d’entrée les unes après les autres. Il est facile
de réaliser de tels registres avec des bascules D synchrones : la sortie de l’une joue le rôle d’entrée pour
la suivante (Fig. 18.23).
Qo Ôi Ô2 Ô3
Do Dx D2 Di

FIG. 18.23.

Ces registres peuvent être utilisés soit avec des sorties en série si seule la sortie Qj, est utilisée, soit
avec des sorties en parallèle si les sorties Qi , Q2 , Q\ et Qo sont accessibles. Sur les figures 18.24a
et b, on a dessiné deux symboles d’un registre d’une capacité de 8 bits.

D — Ô7 D
-g SRG 8 SRG 8
C
Qi
Q
rNJ TTTTTTTT
Qo ôl Ô2 Ô3 Ô4 Ô5 Ô6 Ô7
° a) b)
©
FIG. 18.24.
£
CL
c) Registres à entrées en parallèle et sorties en série
O
Ce dernier type de registre est plus délicat à réaliser, car il faut intégrer la commande EN afin de
séparer la première étape de chargement des données dans les bascules du registre, pendant une période,
de la seconde de transfert des données vers la sortie de la dernière bascule.
Le montage de la figure 18.25 permet de réaliser un tel registre à trois bits. En effet, on a, respecti¬
vement pour la première bascule et pour les deux autres :

D = (EN.Di) + (ËN.Dÿi)
D = D0 et avec
* = 1,2
Notions d’électronique numérique 587

EN-
D0 l_D ET ET
NON & NON &

> 1 OU
1
1 ou
1 D

ET ET
& & >
D,

D2
r Q

FIG. 18.25.

Le fonctionnement est le suivant :


i) si EN = 1 alors D = D, pour toutes les bascules ; les données sont stockées lors du front
montant de l’horloge ;

ii) si EN = 0 et <2 = £>2 avant le front de l’horloge, alors D = D,_i après le front d’horloge
pour les bascules 1 et 2. Les données se décalent donc d’un cran vers la droite et la sortie Q vaut D\ .
Le front suivant provoque un nouveau décalage et Q = Do .
Comme les données entrent toutes en même temps et sortent successivement, il s’agit bien d’une
entrée en parallèle et d’une sortie en série ( D2 , D\ puis D0 ). La principale application des registres
est la réalisation de mémoires, lesquelles se présentent comme des associations de registres capables de
stocker une grande quantité d’information.

. . — Multiplexeurs et démultiplexeurs
II 5

a) Multiplexeurs

O
Il est essentiel de pouvoir sélectionner une donnée parmi toutes celles qui résident dans une mé¬
moire. C’est précisément ce que réalisent les multiplexeurs (MUX en abrégé). Ces derniers, appelés
r\j aussi sélecteurs de données, sont des systèmes logiques qui possèdent 2" entrées de données et une
° seule sortie, mais aussi n entrées supplémentaires formant l’adresse binaire, laquelle sélectionne l’une
© des 2" données à recopier en sortie. Ces systèmes transmettent ainsi plusieurs données à partir d’un
seul dispositif, d’où leur nom.
£
CL Un multiplexeur à 2'1 entrées nécessite ainsi une adresse de n bits. En général, il existe une entrée
O
supplémentaire EN qui commande l’activation ou la désactivation du multiplexeur; la sortie, elle, est
double : Q et Q .
Sur la figure 18.26, on a dessiné le symbole d’un multiplexeur à quatre entrées D0 , D\ , Di et
D3 ( n = 2 ), avec deux bits d’adresse, notés A0 et Ai , et une entrée de validation EN .

Le tableau 18.8 indique, pour une entrée EN = 1 , la donnée recopiée en sortie en fonction des
valeurs prises par AQ et A\ .
588 1 8. Notions d’électronique numérique

EN MUX
A

MUX Do
EN- -Ôo
Dv
Ao-
Ai
—Q Do-
Ai Ao Q '-ôi
D\
Do-
Dv
D2
Q
0
0
1
0
1
0
Do
D\
Do
Dv — Qi

D2 Do
Dy -Ô3
1 D3 Dv

FIG. 18.26. TAB. 18.8. FIG. 18.27.

On constate que le nombre binaire A [Ao , c’est-à-dire 21 x Ai + 2° x Ao , est le numéro de l’entrée


recopiée en sortie; par exemple /,10 donne D2 . C’est pourquoi les entrées A sont numérotées en
commençant par l’indice 0 ; le numéro de chaque entrée A code ainsi la puissance de 2 par laquelle il
faut le multiplier pour obtenir l’entrée choisie.
Sur la figure 1 8.27, on a dessiné le symbole du composant 74HC157, lequel comporte quatre mul¬
tiplexeurs à deux entrées et deux commandes communes A et EN . Ces dernières sont regroupées
au-dessus des multiplexeurs qu’elles commandent. Si A = 0 , les quatre sorties Q recopient leur en¬
trée DQ ; en revanche, si A = 1 , ce sont les données D\ que l’on retrouve en sortie.
Il est possible de réaliser, à l’aide de portes logiques, un multiplexeur simple à deux entrées DQ et
D\ et un bit d’adresse A . Si on souhaite que A = 0 corresponde à Q = Do et A = 1 à Q = D\ ,
l’expression logique de Q en fonction des diverses entrées doit être :

Q = Do.A D\ .A
Cette opération est réalisée dans le montage de la figure 18.28 constitué d’un inverseur, de deux portes
ET et d’une porte OU.

Do ET
-g NON &
c
Q 1 D ou
r\j A

° >1 Q
© ET
&
2 D\
O-
o
FIG. 18.28.

b) Démultiplexeurs
Les démultiplexeurs (DMX en abrégé), ou distributeurs de données, permettent de réaliser l’opéra¬
tion inverse des multiplexeurs : on envoie un signal d’entrée vers l’une des sorties possibles, en fonction
d’une adresse codée en binaire.
Notions d’électronique numérique 589

L’application essentielle des multiplexeurs et des démultiplexeurs est la gestion de l’écriture et de


la lecture des registres qui stockent les données.

III. — TECHNOLOGIE DES PORTES LOGIQUES


Alors que les circuits logiques n’admettent que deux états, les composants électroniques qui les
constituent fonctionnent avec des courants et des tensions qui sont des grandeurs analogiques et donc
admettent une infinité de valeurs. Aussi se pose un problème de correspondance entre les circuits lo¬
giques et les composants qui les constituent.

. . — Codages des états logiques 1et 0


Ill 1

Les correspondances entre les états logiques et les états électriques d’un point du circuit sont appe¬
lées codes de lignes.
Le plus simple d’entre eux est le code NRZ unipolaire : le sigle NRZ, issu de l’expression anglaise
Not Return to Zero, signifie que la tension d’un point du circuit ne revient pas à zéro avant le codage
de l’état suivant ; en outre l’adjectif unipolaire rappelle que les tensions utilisées sont toutes de même
signe.
Ce code associe une tension nulle à l’état 0, et une tension Un , généralement inférieur à 10 V , à
l’état 1.
Sur la figure 18.29a, on a représenté la suite suivante d’états logiques 101 10001 codée en NRZ
unipolaire. En b, on peut lire la même série d’états logiques codée en NRZ bipolaire. Enfin, en c, le
codage est RZ (Remise à Zéro) unipolaire ; pour ce dernier, la tension revient systématiquement à 0
avant le codage de l’état suivant.

État logique
unipolaire NRZ 1 1
U 0 0 I 1 [t
a)

État logique
bipolaire NRZ t
b)

-g État logique
c
Q
rNJ
unipolaire RZ
C)
D-H. tût
° État logique
© AMI RZ n
£
CL
d) Pn U
o État logique
biphase

e)
irilrLrLrn *
FIG. 18.29.

Le format AMI RZ est de type bipolaire RZ, mais l’état 0 est codé par une tension nulle, alors que l’état
logique 1 est codé alternativement par une tension positive et une tension négative (Fig. 18.29d). Ce
590 1 8. Notions d’électronique numérique

codage permet de détecter certaines erreurs de transmission puisque l’absence d’alternance traduit une
amputation du message transmis.
Enfin, dans le code biphase, on représente électriquement les deux états binaires 1 et 0 par leurs
phases, qui valent respectivement TT/2 et —w/2 ; ce sont les fronts montants qui représentent l’état
logique 0, et les fronts descendants l’état logique 1 (Fig. 18.29e).
Dans la suite, on utilisera surtout le codage unipolaire NRZ avec la tension U„ positive.

Remarque : Le code biphase est souvent appelé code Manchester, en hommage aux travaux sur les ma¬
chines de calcul, effectués dans les années 1940 par le groupe de G. Thomas de l’Univer¬
sité de Manchester.

. . — Différentes caractéristiques d’une porte NON


III 2
On sait qu’il existe principalement deux technologies en électronique (cf. chapitre 7) :
i) la technologie TTL, de l’anglais Transistor-Transistor Logic, dans laquelle on utilise des transis¬
tors bipolaires npn et pnp ,
ii) la technologie CMOS qui associe des transistors n-MOS et p-MOS, d’où le préfixe C pour
rappeler que les transistors sont complémentaires.
Les portes logiques NON ou inverseurs que nous allons étudier sont de technologie TTL et CMOS.
Il s’agit précisément de portes N-ET (74LS00 et 74HC00), dont les deux entrées sont reliées et placées
dans le même état logique : A.A = A ; elles sont alimentées sous une tension U„ = 5 V .

a) Caractéristique de transfert
L’inverseur est commandé par une tension analogique d’entrée ue qui varie entre 0 et 5 V
(Fig 18.30a). On caractérise le transfert entre l’entrée et la sortie par le tracé du graphe us(ue) , ce
qui permet de préciser la tolérance sur la définition des états 1 et 0 .

«,(V) TTL «,(V) CMOS


5
NON 4

Ue Us
Me(V) Ue ( V )

-g
7777 7777
0 ï 2 5 0 2 3 5
c
a) b) c)
Q
FIG. 18.30.
r\j
° Sur les caractéristiques des inverseurs TTL et CMOS (Fig. 18.30), on constate que la sortie est à
© l’état haut 1 tant que l’entrée est inférieure à une tension Ueÿ et que l’état bas 0 n’est atteint en sortie
que si l’entrée dépasse une tension Ueÿ Pour Un — 5 V , les valeurs lues sur les caractéristiques sont
£ Ue,b = 1 V et Ue,h = 2 V pour l’inverseur TTL et Ueÿ = 2V et Ue j, = 3 V pour l’inverseur CMOS.
CL
O
Toute tension d’entrée, comprise entre Uej et Ueÿ , ne doit jamais apparaître en fonctionnement
normal, puisqu’elle correspond à une zone d’indécision.

b) Caractéristique de sortie
L’inverseur de la figure 18.31a fonctionne en charge puisque sa sortie est connectée à une résistance
ajustable. Son entrée est dans l’état 0 et sa sortie dans l’état 1. On trace la caractéristique de sortie is(us)
en relevant les valeurs de us et is (Fig. 18.31b etc).
Notions d’électronique numérique 591

is (mA) TTL h (mA) CMOS


NON
10- 10 -

R/ / Us
us (N) Us (N)
-\-h t H-h
7777 7777 0 1 ? 0 1 5
a) b) c)
FIG. 18.31.

La figure 18.32a représente le circuit qui permet de relever la caractéristique de sortie is(us) pour
l’état 0 en sortie. Les courbes obtenues pour les portes TTL et CMOS sont données sur les figures 18.32b
et c.

Dans les deux états la sortie se comporte comme un générateur de tension réel, dont la résistance
interne vaut en TTL environ 150 O pour le niveau 1 et 30 fl pour le niveau 0 ; en CMOS, la résistance
interne est de l’ordre de 80 fl .

;
4 (mA) TTL is (mA) CMOS

NON 1 1 MV)
+ 0. +
is
-10- -10-

Ue — U„
Us \u„
7777 7777

a) b) c)
FIG. 18.32.

Lorsque la porte logique fonctionne en charge, c’est-à-dire que sa sortie est renvoyée à l’entrée
d’une ou plusieurs autres portes, sa résistance interne provoque un écart de la tension us par rapport
à sa valeur à vide. Aussi limite-t-on la charge de chaque porte, afin que la zone interdite ne soit pas
atteinte. Le nombre maximal d’entrées que peut commander une sortie est sa sortance ou sonfacteur de
charge (FAN OUT en anglais du verbe se déployer).
-g
c
Q c) Caractéristique d’entrée
rNJ

° La caractéristique d’entrée de l’inverseur TTL montre que l’entrée consomme un courant à l’état
© 0 , mais pas à l’état 1 (Fig. 18.33). La sortance est donc limitée par l’état 0 à une valeur de 10 environ.
Pour l’inverseur CMOS, le courant d’entrée est quasiment nul, quelle que soit la tension d’entrée.
£ La sortance est donc très élevée et généralement supérieure à 50. Elle n’est limitée que par les capacités
CL
O parasites qui doivent se charger ou se décharger à chaque changement d’état logique.

Remarque : En technologie TTL, une entrée non connectée impose un courant d’entrée nul, ce qui
correspond à un état 1. En technologie CMOS, l’entrée non connectée joue le rôle d’an¬
tenne, et il est impossible de prévoir la valeur qui sera interprétée par la porte. Aussi ne
laisse-t-on jamais les entrées sans connexion.
592 1 8. Notions d’électronique numérique

i«(mA)

NON Ue(V)
ie 0 5
1
Ue | Us
7777 7777 -1

a) b)
FIG. 18.33.

. . — Fonctionnement d’une porte NON


III 3

Étudions le circuit électronique d’un inverseur réel en commençant, pour des raisons de simplicité,
par la technologie CMOS.

a) Inverseur CMOS

Le fonctionnement d’un inverseur est très simple puisqu’il suffit de remplacer l’interrupteur manuel
de la figure 18.4 par un transistor MOS à enrichissement pour réaliser un inverseur CMOS. On sait en
effet qu’un tel transistor se comporte comme un interrupteur ouvert ou fermé, selon la valeur de la
tension Ugs entre la grille et la source (cf. chapitre 7) :
i) si Ugs > Ugs , le transistor n-MOS est passant et équivalent à une faible résistance, de l’ordre
de 1000 fi (Fig. 1 8.34) ; pour un transistor p-MOS, le comportement est identique si Ugs < —Ugsfi ;
ii) si Ugs = 0 V , les transistors n-MOS et /?-MOS sont bloqués ; on peut alors les considérer
comme des coupe-circuit.

U„
i
2
Ugs > Ugsfi
;} a Ugs < Ugsfi
s

D d
U
O
H
Ugs = 0 V
s]
Ugs=0V

D\
Ue
D~7 Ils

rNJ
n-MOS p-MOS 7777 7777 7777

S FIG. 18.34. FIG. 18.35.


©
Il ne reste plus qu’à associer deux transistors n -MOS et p -MOS, tels que Ugsp < Un , U„ étant
£ la tension d’alimentation, pour réaliser l’inverseur (Fig. 18.35).
CL
O i) Si l’entrée est dans l’état 1, soit si ue = Un , le transistor n -MOS est passant et le transistor
p -MOS bloqué, d’où us est nul et la sortie dans l’état 0.
ii) Inversement, si ue est nul, le transistor p -MOS est passant et le transistor n -MOS bloqué, d’où
us = Un ; la sortie est donc dans l’état 1.
Remarque : En pratique, le circuit comporte des diodes de protection aux entrées, afin de limiter l’in¬
fluence des décharges électrostatiques auxquelles les transistors MOS sont très sensibles.
Notions d’électronique numérique 593

b) Inverseur TTL

En technologie TTL, les transistors sont bipolaires et utilisés en commutation entre l’état bloqué
et l’état saturé (cf. chapitre 7). Nous avons vu que la tension base-émetteur ube commandait l’état des
transistors (Fig. 18.36).
i) Lorsque Ube est égal à 0, 6 V , le transistor est passant entre le collecteur et l’émetteur ; pour un
courant de base suffisamment élevé, la tension résiduelle Uce est de l’ordre de 0,2 V.
ii) Pour ube inférieur à 0, 6 V , le transistor est bloqué et se comporte comme un interrupteur
ouvert entre le collecteur et l’émetteur.

C Un
<ic Rb Rca
B 7777

Ti T2 Us
Ube Ue
E 7777 7777

FIG. 18.36. FIG. 18.37.

La commande de cet interrupteur ne pouvant être effectuée directement par la tension associée 0 ou
5 V , il est nécessaire d’introduire un second transistor dont la fonction est de déclencher l’alimentation
du premier, lequel joue le rôle d’interrupteur. Sur la figure 18.37, on a représenté un inverseur simple en
technologie TTL ; le transistor T2 est l’interrupteur commandé par le transistor TJ .
i) Si ue = 0 V , un courant circule dans Rb et traverse 7j de la base vers l’émetteur; comme
aucun courant n’arrive sur la base du transistor T2 , ce dernier reste bloqué. La chute de tension étant
nulle aux bornes de Rco , la tension de sortie us est égale à Un , d’où l’état 1.
ii) Si ue = U„ , la jonction base-émetteur de TJ est bloquée, mais sa jonction base-collecteur est
passante ; le courant arrivant sur la base de T2 est suffisant pour saturer T2 , d’où Uce>2 -0,2V ; la
tension de la sortie est alors proche de 0 V , d’où la sortie dans l’état 0.

Remarque : Dans le montage réel, on utilise deux transistors supplémentaires associés selon un mon¬
tage dit totem. La sortance est alors meilleure et la consommation de courant plus faible
lorsque la sortie est dans l’état 0 (cf. Exercices).
-g
c
Q
rNJ
. . — Comparaison des technologies TTL et CMOS
III 4
°
© La technologie TTL fournit un courant de sortie plus intense que la technologie CMOS. Aussi
la première est-elle utilisée en sortie des systèmes logiques, alors que la dernière est préférée dans le
£ traitement numérique des signaux. L’association des ces deux types de technologie porte le nom de
CL
O BiCMOS.
La technologie CMOS permet une miniaturisation plus poussée, car les transistors MOS occupent
une surface moins grande que les transistors bipolaires et la puissance qu’ils consomment est plus faible.
C’est la raison pour laquelle les circuits CMOS représentent plus de 90 % des circuits intégrés logiques.
Actuellement, les circuits intégrés agrègent, sur des « puces » de quelques centimètres carrés seule¬
ment, des microprocesseurs contenant des millions de transistors, ce qui contribue à réaliser des ordina¬
teurs compacts et performants.
594 1 8. Notions d’électronique numérique

IV .
_ APPLICATIONS
.
IV 1. — Phasemètre numérique
La réalisation d’un phasemètre est une application simple des portes logiques. On associe aux deux
signaux sinusoïdaux, dont on veut connaître le déphasage, les signaux logiques correspondant ; une porte
EX-OU suffit pour obtenir une tension de sortie dont la valeur moyenne, mesurée à l’aide d’un voltmètre
en position « continu », est proportionnelle au déphasage des deux signaux.
La transformation des signaux sinusoïdaux en créneaux est réalisée par un amplificateur opération¬
nel et un transistor qui fonctionnent tous deux en commutation, de telle sorte que la tension au point
C du collecteur ne puisse prendre que les valeurs 0 ou 5 V ; U\ est transformé en S| et M2 en S2
(Fig. 18.38).
Tant que le signal M, est négatif, la sortie de l’AO est en saturation haute ; le transistor est passant
et saturé, d’où s\ = s2 = uce,s ~ 0, 2 V . Lorsque le signal devient positif, l’AO bascule en saturation
basse et le transistor se bloque; le courant délivré par le générateur stationnaire est alors nul, d’où
si = s2 = 5 V .

Tensions (V)

U\

1 /(ms)
0
îo 50
rT©ÿ
R Un
5' -
D>°0 Si
c
U2
Ml «1
+ EX-OU
1 /(ms)
7777 0
ÎÔ 50
hOÿ r s v ks(V)
R U„ 5

\>oo
C
Q «2 /(ms)
CM 7777 Îo 50
S FIG. 18.38. FIG. 18.39.

La figure 18.39 exhibe les différentes tensions du circuit, pour un déphasage de îT/2 rad . La sortie
2 de la porte EX-OU vaut 1 si u\ et M2 sont de signe opposés. Or la durée pendant laquelle u\ et
à
w2 sont de signes opposés est proportionnelle à leur déphasage. En effet, pour u\ = u\>m cos(&>/) et
M2 = «2,m cos (cot + (f>) avec (f> > 0 , on a «IM2 < 0 pour :

COS(û>/) cos(û>/ + <f>) < 0

soit, pour :

cos(n>/ + (f>) < 0 et cos(<y/) > 0 ou cos(n>/ + (f>) > 0 et cos(/u/) < 0
Notions d’électronique numérique 595

Il faut donc que :


T (f> T 3T (j> 2>T
t e (o' 4
ou te 1
4 4 ù) 4
La durée recherchée est donc At = 7.(pjb) = 4>T/TT . On en déduit que 4> = rrAt/T .
Comme le signal de sortie a pour valeur efficace U = um A t/T , 4> = TT U/ um .
Ici, la durée At est une demi-période; la tension moyenne, lue sur le voltmètre en position
« continu », est donc :

2,5 77
(/=5xO,5 = 2,5V d’où le déphasage <p = n x — = TT x = — radA
5 5 2

Remarques : 1) Si la valeur moyenne des deux signaux analogiques n’est pas nulle, on introduit un filtre
passe-haut entre l’entrée du système et l’entrée non-inverseuse des AO.
2) Ce phasemètre ne donne pas le signe du déphasage.

. . — Fréquencemètre numérique
IV 2
Le fréquencemètre numérique que nous proposons de réaliser compte le nombre de périodes d’un
signal sur une durée d’une seconde. Au préalable, il est nécessaire de remplacer le signal étudié par une
succession de créneaux d’amplitude 5 V , grâce à un système analogique. La mise en forme du signal
est obtenue avec un AO et un transistor, de la même manière que pour le phasemètre précédent.
Ainsi transformé, le signal est appliqué à l’une des entrées d’une porte ET, alors que l’autre reçoit
un signal d’horloge de même amplitude et de période 2 s . La sortie de la porte ET est alors transmise à
un compteur binaire (Fig. 18.40).

rT0ÿ
R U,, Compteur I 0°
binaire -Q,
El >00 6 bits
ET 02
C
& 03
Ml Us

7777
04
R 05
-g
c H
Q

° FIG. 18.40.
©
Sur la figure 18.41, on a représenté l’évolution des tensions en divers points du circuit, après
£ la mise en forme du signal us , en H , ainsi que la valeur à la sortie du compteur, codée en binaire
CL
O
Q5 Q4 03 02 0i 0o La porte ET interrompt le comptage des fronts montants au bout d’une seconde.
La valeur affichée par le compteur est donc égale à la fréquence, laquelle vaut 5 Hz dans cet exemple.
Pour simplifier la réalisation, on remet le compteur à zéro à l’aide d’un signal créneau, de période
T = 4s, fourni par une bascule JK utilisée en diviseur par deux de fréquence.

Remarque : Lorsque l’amplitude est insuffisante ou lorsque le signal présente une composante station¬
naire, la mise en forme du signal est impossible à réaliser avec le circuit précédent. Aussi
le signal est-il filtré puis amplifié dans les fréquencemètres commerciaux.
596 1 8. Notions d’électronique numérique

HS(V)
5

1
0
2 4 Ks)

//(V)
5

1
0
2 t(s)

Affichage du compteur

Comptage
5--
Affichage

Remise à zéro
0 t
1 3 4

FIG. 18.41.

. . — Générateurs de fonctions
IV 3

Les oscillateurs stables en fréquence peuvent être réalisés avec divers types de circuit, selon le
domaine spectral souhaité (cf. chapitre 14). Pour les fréquences inférieures à 1 MHz , un AO et un filtre
suffisent ; pour des fréquences atteignant 500 MHz , il faut un oscillateur piloté par un quartz.

Au-delà de 500 MHz , seule l’électronique numérique permet de réaliser des oscillateurs stables.
-g Pour cela, on monte en série un nombre impair d’inverseurs formant un anneau (Fig. 18.42). Le système
c
Q est instable puisqu’ aucun état ne peut se maintenir durablement au cours du temps. Comme la sortie d’un
r\j inverseur ne répond à une modification de son entrée qu’après une durée de l’ordre d’une nanoseconde,
° les basculements périodiques de tension des inverseurs s’effectuent avec une période égale au produit
© de la durée de basculement par le nombre d’inverseurs de l’anneau.

£ Cette durée de basculement des tensions est liée aux capacités parasites des inverseurs ainsi qu’à
CL
O
leurs résistances d’entrée et de sortie. Il est alors possible de commander cette durée à l’aide d’un
transistor JTEC comme le montre la figure 18.42. En modifiant la tension de commande U appliquée
sur la grille du transistor, on change la résistance de son canal et donc la durée de basculement des
inverseurs.

La sortie de l’un quelconque des inverseurs se comporte alors comme un générateur de signaux
carrés dont la fréquence est commandée par une tension. Pour produire un signal sinusoïdal, il suffit de
filtrer la tension de sortie, par exemple à l’aide d’un simple circuit bouchon (cf. chapitre 3).
Notions d’électronique numérique 597

NON NON NON


1 1 1
D
S

O7/7T

FIG. 18.42.

. . — Mémoires
IV 4
Une mémoire est une association de plusieurs registres, encore appelés mots mémoire, capables de
stocker des données en vue d’une lecture ultérieure. Le nombre de mots mémoire ainsi que leur format
sont généralement une puissance de 2.
L’octet est un mot mémoire de 8 bits et le kilo-octet (ko) est l’unité de mémoire :

1 ko = 210 soit 1 024 octets = 1 024 x 8 = 213 = 8 192 bits

1 024 étant la puissance de 2 la plus proche de 1 000 , d’où l’appellation kilo. On trouve par exemple
des mémoires de 16 ko . De même, un méga-octet ne contient pas exactement 106 octets, mais :

1 Mo = 220 = 1 048 576 octets soit 1 048 576 x 8 = 223 = 8 388 608 bits

Les registres, qui sont à entrées parallèles et sorties parallèles, possèdent une première entrée E per¬
mettant l’enregistrement des données, et une seconde entrée L autorisant la sortie pour la lecture.
À l’aide d’un ensemble de fils conducteurs, appelé bus, on amène les données sur les entrées de
tous les mots mémoires. Le nombre de fils du bus est égal au nombre de bits de chaque mot mémoire.
En outre, une adresse binaire est affectée à chacun de ces mots.
Pour le stockage, un démultiplexeur active l’entrée E du registre situé à l’adresse sélectionnée, ce
qui transfère les données du bus vers le registre. Pour la lecture, c’est l’entrée L qui est activée ; les
sorties du registre sélectionné sont connectées au bus.
Le trajet des données dans le bus est bidirectionnel, car les données peuvent se déplacer dans les
-d
deux sens, l’un pour la mise en mémoire, l’autre pour la sortie de la mémoire.
c
Q Sur la figure 18.43, on a représenté une mémoire composée de quatre mots mémoires, de quatre
r\j bits chacun.
° Pour l’enregistrement des quatre bits présents dans le bus de données, via le registre 2, il suffit
© d’envoyer sur le démultiplexeur DMX E, qui commande l’enregistrement, l’adresse A\AQ = , ainsi
que D — 1 . Seul registre 2, qui correspond
le à l’adresse binaire & 10 est alors activé pour enregistrer
£ les quatre bits.
CL
O Pour la lecture des quatre bits du registre 3, il suffit que le démultiplexeur DMX L, qui commande
la lecture, reçoive l’adresse A)4o =*11, ainsi que la donnée D — 1 . Les données qui apparaissent sur
les quatre fils du bus de données sont alors celles stockées dans le registre 3, d’adresse binaire 11 = 3 ,
dont les sorties sont activées. *
En réalité, un composant unique, appelé décodeur d’adresse assure la commande de l’enregistre¬
ment ou de la lecture des registres. Pendant ce temps, les registres qui ne sont pas concernés par l’adresse
ne peuvent ni enregistrer les données provenant du bus, ni lire les valeurs stockées.
598 1 8. Notions d’électronique numérique

Do D\ Dz D3 1-14
Bus de données

£ SRG 4 4.LL
Registre 0
>Qo Qi («3

----
DMXE Do D\ Dz D3
- Ao
1 £ SRG 4 Registre 1
Ai >Qo Q\ Qi Ô3

Do D1 D2 D3
DMXL
- Ao
£
— >ôo
SRG 4 Registre 2
ôi Qi Q3
- A,

-D
_
Do D1 Dz D3
f SRG 4 Registre 3
>Ô0 ôl Ô2 Ô3

FIG. 18.43.

CONCLUSION
-d
c
Retenons les points essentiels.
Q 1) L’arithmétique binaire obéit aux mêmes lois que l’arithmétique décimale, mais les puissances
r\j de 10 sont remplacées par les puissances de 2. On écrit généralement les nombres en utilisant divers
° codages, tous dérivés de la numération à base 2 : binaire, complément à 2, DCB, virgule flottante, etc.
©
2) L’algèbre binaire concerne les variables booléennes qui se caractérisent par deux valeurs pos¬
sibles 0 ou 1. Les opérations fondamentales sur ces variables sont ET et OU de symboles respectifs « . »
£
CL
et « + ».
O
3) Les opérateurs logiques NON, ET, OU, EX-OU, N-ET, N-OU, sont mis en œuvre par des portes
logiques, qui constituent les éléments de base de l’électronique numérique.
4) Les portes logiques peuvent être analysées comme des systèmes électriques à partir de leurs
caractéristiques de transfert, d’entrée et de sortie. Deux technologies complémentaires existent : Tune
TTL pour les forts courants de sortie et l’autre CMOS pour les faibles courants de sortie.
5) L’association de ces portes permet de construire des bascules, lesquelles jouent un rôle essentiel
Notions d’électronique numérique 599

dans la réalisation des compteurs, des registres, des mémoires et des multiplexeurs. Parmi elles, citons
les plus utilisées, la bascule RS asynchrone et la bascule JK synchrone.
6) Parmi les très nombreuses applications des portes logiques, citons la construction d’appareils
numériques de plus en plus performants, par exemple les phasemètres, les fréquencemètres numériques
et les mémoires d’ordinateurs.

EXERCICES ET PROBLÈMES

P18- 1. Numération et soustraction

1. Convertir le nombre 25 en binaire, en hexadécimal et en DCB.


2. a) Coder, en complément à 2 sur 6 bits, les nombres 25 , —8 et —28 .
b) Montrer, en réalisant les opérations 25 + (—8) , puis 25 + (—28) , que le codage en complément
à 2 permet d’effectuer des soustractions à partir d’un additionneur.

PI8- 2. Codage en virgule flottante Cwëb)

1 . Vérifier que le codage en virgule flottante de TT est :

vf0 10000000 100100100001 1111 1011011


2. En double précision, les 64 bits sont répartis en un bit de signe, 11 bits pour l’exposant et 53
bits pour la mantisse. Sachant que l’exposant codé est l’exposant réel auquel on a ajouté 1023, et que
les exposants ne contenant que des 0 ou que des 1 sont réservés pour l’écriture de nombres particuliers,
calculer les valeurs positives extrêmes qu’il est possible de coder en double précision. Quelle est alors
la précision relative des nombres codés ?

P18- 3. Théorèmes de l’algèbre booléenne


Démontrer, à l’aide des tables de vérité, les théorèmes suivants de l’algèbre de Boole :
1) Idempotence
A A —A et A.A — A
2) Absorption
Q
IM A+1=1 A.O = 0 A + (A.5)=A et A.(A + fi)=A
S 3) Théorèmes de De Morgan

A + B = A.B et A.B = A + B
2
à
P18- 4. Universalité des portes N-ET et N-OU
On propose d’établir la propriété d’universalité des portes logiques N-ET et N-OU, c’est-à-dire la
possibilité pour elles de réaliser toutes les autres fonctions élémentaires.
1. Établir, en fonction de l’opération N-ET, les expressions des opérations logiques NON, OU,
N-OU et EX-OU.
600 1 8. Notions d’électronique numérique

2. Même question, en fonction de l’opération N-OU, pour les opérations logiques NON, ET, N-ET
et EX-OU.

El8- 5. Comparateur

Le mode opérationnel d’un comparateur simple est le suivant : si tous les bits de l’entrée A codée
en binaire sont identiques à ceux de l’entrée B , alors la sortie vaut 1. Sinon cette dernière est 0. Établir
le schéma d’un circuit réalisant la comparaison de deux nombres A et B de quatre bits.

PI8- 6. Testeur de parité


La parité d’un nombre codé A en binaire est 1 si la somme des chiffres binaires est paire, et 0
sinon. Montrer que le circuit représenté sur la figure 18.44 rend compte de la parité de ce nombre codé
binaire selon bM A2A1 Ao .

Ao — 1
EX-OU
=1
Ai —" EX-OU NON
=1 1
Q
A2 — 1
EX-OU
=1
A3 — 1

FIG. 18.44.

P18- 7. Multiplication CwS>


La multiplication de deux nombres de quatre bits, A3A2A1A0 et BÿBJBÿBQ , peut se faire à l’aide
du multiplieur série représenté sur la figure 18.45. Le registre A à décalage à droite sur les fronts
descendants est initialisé avec les valeurs A3 , A2 , Ai , Ao ; le registre B à décalage à gauche sur les
fronts descendants l’est avec les valeurs 0 , 0 , 0 , 0 , Bj , B2, B\ , BQ . Le registre parallèle V reçoit
ses données D, des sorties <2/ de l’additionneur ;il les transfère à l’additionneur sur les fronts montants
-d
c
de AQ.H . S’il est initialisé à 0, il indique la valeur en fin de calcul.
Q 1. Calculer le produit de b 1101 par 1001 .
r\j *
2. Vérifier le fonctionnement du multiplieur proposé, en donnant le contenu de chaque registre,
° ainsi que les sorties Qt de l’additionneur, lors de la multiplication de b 1101 par h 1001 .
©

£ P18- 8. Multiplexeur à quatre entrées


CL
O
Proposer un circuit qui réalise l’aiguillage de l’une des quatre données DQ , D\ , Dj et D3 vers
la sortie Q , en fonction d’une adresse AIAQ codant en binaire le numéro de la donnée sélectionnée.

PI8- 9. Générateur de nombres pseudo-aléatoires Cwëb)


Le circuit de la figure 18.46 associe un registre à décalage à huit bits et trois portes EX-OU. La
sortie du système est constituée par la sortie parallèle du registre à décalage, précisément par le nombre
Notions d’électronique numérique 601

ET
&
T T
Registre V
£>6 D5 DA £>3 D2 Di Do
Pi Pe P5 PA PI PI Pi Po

QA Ô3
Qs Aditionneur parallèle de 8 bits 02
Û6 Q\
Qi Qo

Bi 86 B5 BA BI Bi Bi
Registre B D D D D D D D D

/\ /\ y\

' :
2 2 2 2 2 2 2

Registre D A3- D \v D A\ D A0'


/\ /\ /\
u

FIG. 18.45.

Ô7 06 Ô5Ô4 Ô3 Ô2 ôi ôo codé en binaire. Le circuit est initialisé par le chargement d’un octet, appelé
germe, à travers l’entrée parallèle du registre.
1. Quelle valeur du germe faut-il éviter si l’on souhaite que le contenu du registre évolue lors des
décalages ?
2. Quelle est la plus longue séquence de nombres binaires différents ?

-d
3. Déterminer les premières sorties lorsque le germe est 16.
c
4. La sortie du système est-elle déterministe ou aléatoire ?
Q
r\j
° P18- 10. Monostable
©
Un circuit logique monostable a deux états : l’un stable est conservé en l’absence de déclenche¬
ment; l’autre instable n’apparaît qu’après une transition forcée et ne se maintient que pendant une
£
CL
durée fixée A / . Le montage de la figure 18.47, alimenté par un générateur de f.e.m Un = 5 V , com¬
O
porte une porte N-ET et un inverseur CMOS, dont le seuil de basculement est Ub = U,,/ 2 = 2, 5 V . La
masse est celle de l’alimentation.

1. Montrer que, si l’état logique du point E est 1, alors l’état Q = 1 est stable. Que vaut la
tension uc dans ces conditions ?
2. En partant de l’état stable, à l’instant pris comme origine, E change brièvement de valeur; ce
changement bref est appelé impulsion et permet le basculement du circuit vers l’état instable.
602 1 8. Notions d’électronique numérique

H—>

r O, Qi
06 EX-OU

a
05
04
03
=1
EX-OU
=1
Uc
NET NON
EX-OU P F yi 0
02 & 1
E
0. =1 C
0o ci
UQ\ * ei UQ

7777 7777 7777 7777 7777

FIG. 18.46. FIG. 18.47.

a) Étudier l’évolution temporelle des tensions uç , e2, uP et uQ représentés sur la figure.


b) Déterminer la durée A t d’apparition de l’état instable. Application numérique pour R = lOkfl
et C = 1 (JLF.
c) Que se passe-t-il si l’impulsion sur E est reproduite avant que la durée A t ne se soit écoulée ?
d) La valeur E = 0 est maintenue au-delà de la durée A t . Quel est alors le comportement du
circuit ?

P18- 11. Porte N-ET en technologie CMOS


Le schéma de la porte N-ET en technologie CMOS est donné sur la figure 18.48. L’alimentation
est assurée par un générateur de tension stationnaire, de f.e.m Un = 5 V .

1. Déterminer l’état logique à la sortie, lorsque les entrées A et B sont toutes deux dans l’état 1 :
uA = uB = Un .
2. Même question, si au moins l’une des entrées est dans l’état 0 . Retrouve-t-on la table de vérité
de la porte N-ET ?

-d
o
î Un h£
Ri Ri R4 U„
1,6 kH 130 m
°
© —

r i r0 r

4 kü
B , Bi
7777

T3
2 A B2
T2
CL
O
B
B
Tl 4,2
h,2
\» 0
7777 n-MOS 'B4 T4 UQ
/?3 7777
1 kfl

'PI FIG. 18.48.


%
FIG. 18.49.
Notions d’électronique numérique 603

PI8- 12. Porte N-ET en technologie TTL

En technologie TTL, la porte N-ET est la porte de base, puisque toutes les autres portes peuvent
être réalisées en associant des portes de ce type. Son fonctionnement est identique à celui de l’inverseur,
mais le transistor d’entrée possède plusieurs entrées reliées à l’émetteur (transistor multiémetteur) : il est
passant dans le sens base-émetteur si au moins l’une des entrées est au niveau logique 0. Comme dans
le montage inverseur réel, la sortie est constituée de deux transistors supplémentaires, que l’on associe
selon un montage totem dans lequel les deux transistors sont l’un au-dessus de l’autre (Fig. 18.49).
La tension de saturation collecteur-émetteur est Uce>s = 0, 2 V , la tension des jonctions polarisées
en direct Ud = 0, 7 V et l’intensité du courant inverse dans une jonction Is = 10 pA . La sortie de
cette porte est reliée à l’entrée d’une deuxième porte identique.

1. a) Montrer que la sortie est à 0 , si les transistors Tj et T4 sont saturés et le transistor


bloqué.
b) Déterminer, dans cette configuration, la tension en chaque nœud et le courant dans chaque
branche.
2. a) Vérifier que, lorsque la sortie est dans l’état 1 , T2 et T4 sont bloqués et Tj passant.
b) Établir les valeurs des tensions et des courants en tout point du circuit, lorsque la sortie est dans
l’état 1 .
3. En déduire la puissance moyenne consommée par la porte.

Q
CM

2
à
19
Conversions analogique-numérique

Historiquement, on doit associer les conversions analogique-numérique à l’enregistrement et la


reproduction du son, depuis le téléphone inventé par Bell en 1876, le phonographe proposé par T. Edison
en 1877, jusqu’au Compact Disc (CD) de Philips et Sony. La transcription numérique d’un signal
analogique fut proposée pour la première fois, en 1937 , par l’ingénieur britannique A. Reeves, sous la
dénomination Puise Code Modulation ou Coded Step Modulation. La technologie associée s’est alors
développée de façon spectaculaire dans les domaines du son et de l’image.
On commence ici par présenter les fondements de la numérisation d’un signal analogique : c’est
l’étape de conversion analogique numérique, réalisée par un Convertisseur Analogique Numérique, cou¬
ramment appelé CAN, dont le symbole est représenté sur la figure 19.1a. L’opération inverse, mise en
œuvre par un Convertisseur Numérique Analogique, en abrégé CNA (Fig. 19.1b) est, elle aussi, très im¬
portante, puisque, en fin de chaîne, les systèmes physiques, comme par exemple le haut-parleur, ne sont
sensibles qu’à des signaux analogiques.

A N
N bP bP A
SJ
7777 7777
a) CAN b) CNA
FIG. 19.1.
-ri
c
Il n’existe pas de boîtier typique pour un CAN ou pour un CNA, car la conversion dépend du nombre
Q
de bits et de l’architecture qui réalise la fonction souhaitée.
r\j
°
©
. _ CONVERSION ANALOGIQUE NUMÉRIQUE OU CAN
La conversion analogique numérique consiste à transformer un signal analogique ou continu, le
£ plus souvent une tension, en un nombre binaire de n bits, prenant 2" valeurs différentes qui s’éche¬
CL
O
lonnent entre 0 et 2" l (cf. chapitre 18).
-

. . — Caractérisation de la conversion analogique numérique


11
a) Quantification et résolution dans une conversion analogique numérique
Dans une conversion analogique numérique, à n bits, on subdivise l’amplitude maximale scc crête
à crête du signal analogique en entrée du CAN, en 2" intervalles, autant que de valeurs codées, de même
Conversions analogique-numérique 605

largeur A . La conversion est alors linéaire :

$CC
A= -2.
2"

Dans cette expression, A est le pas de conversion et scc la pleine échelle de conversion.
On distingue :
i) les conversions unipolaires pour lesquelles les signaux d’entrée sont strictement positifs et com¬
pris entre 0 et scc ,
ii) les conversions bipolaires, pour lesquelles les valeurs des signaux d’entrée sont comprises entre
—scc/ 2 et scc/2.
On est conduit naturellement à introduire la résolution r d’une conversion analogique numérique
définie par le rapport du pas de conversion A sur la pleine échelle scc , exprimé souvent en pourcentage :

A 1
scc 2"

Ce facteur, indépendant de scc , est uniquement fonction du nombre de bits du CAN.


Remarques : 1) L’étape de préconditionnement du signal analogique Sj à convertir, réalisée par des
montages amplificateurs, atténuateurs ou translateurs simplement, permet de respecter la
condition 0 sj < scc pour une conversion unipolaire, ou —scc/2 sj < scc/2 pour
une conversion bipolaire.
2) Certaines applications peuvent exiger une conversion analogique numérique dans la¬
quelle le pas est une fonction logarithmique de l’amplitude du signal analogique d’entrée.
De telles conversions non linéaires sont notamment utiles lorsqu’on veut réduire le nombre
de bits de codage dans des algorithmes de compression ou de décompression des données.
Nous étudierons ultérieurement la réalisation d’une telle conversion sur l’exemple impor¬
tant de la téléphonie numérique.

b) Règles de codage
Le CAN transforme l’amplitude Sj du signal d’entrée, à un instant tj , en un nombre entier p , codé
sur n bits. On distingue deux modes de conversion : la conversion par arrondi et celle par troncature à
la valeur inférieure.
Pour un entier p , compris en 0 et 2" — 1 , la représentation binaire bp en sortie signifie, selon que le
Q
CM
codage est effectué par troncature ou par arrondi, respectivement :
S
Sj e [pA, {,P + 1)A[ OU sj e [H)A'M)A[
2
à Sur la figure 19.2, on a représenté les fonctions discontinues de codage pour une conversion analogique-
numérique sur 3 bits, par troncature et par arrondi. Par exemple, pour une conversion analogique-
numérique par troncature d’une tension d’entrée Sj = 6 V , avec scc = 10 V , on a :

A=-ÿ
10
= 1,25 V d’où Sj = yÿ = 4, 8 A soit Sj e [4 A ; 5 A [

Il en résulte que p vaut b 100 par troncature. En revanche, par arrondi, on a b 101 , c’est-à-dire
Sj € [4,5 A ;5,5A[.
606 19. Conversions analogique-numérique

bP. bP
111 111
110 110
loi — 101
7f
100 100
011 011
010 010
001 001
000 000
A 5A Sec A 5A Sec
a) b)
FIG. 19.2.

Remarques : 1) Il ne faut pas confondre le codage binaire du nombre p , noté b p , associé à la tension
d’entrée Sj , et la représentation binaire b Sj de cette tension : par exemple avec scc — 10 V
et Sj = 6 V on a bP — b 100 pour une conversion par troncature, alors que b Sj = b 110 .
2) Pour une conversion analogique numérique unipolaire, la valeur maximale max du
signal analogique s’écrit, en fonction de A :

SJ,’ = P”-')A=
2" - 1
2„
Sec =î“('-è) d’où Sj,max Scc

Comme le 0 V analogique est codé, la valeur scc correspondant à la pleine échelle n’est
jamais atteinte ; aussi l’appelle t-on l’horizon de conversion puisqu’elle tend vers le maxi¬
mum sans l’atteindre. Toute tension d’entrée supérieure ou égale à la pleine échelle pro¬
voque un dépassement, lequel est généralement signalé par un signal d’erreur alertant sur
un risque de dégradation du composant.
3) Les règles de codage diffèrent parfois des codages par arrondi ou par troncature. Dans
ce cas, la documentation technique nécessaire est fournie par le fabricant.

1.2. — Erreur de quantification


-g Le caractère discontinu des valeurs en sortie d’un CAN provoque une erreur de quantification, que
c
l’on peut considérer comme un bruit (cf. chapitre 17), puisque des grandeurs analogiques différentes,
Q
rNJ
qui se trouvent dans le même intervalle, sont représentées par un même nombre binaire.
On diminue l’erreur de quantification en choisissant une largeur plus faible de l’intervalle analogique
° A , ce qui augmente la précision de la conversion, évidemment au prix d’un plus grand nombre de bits à
©
traiter.
£ Un autre moyen de réduire l’erreur de quantification consiste à choisir une fonction qui donne une
CL
O
erreur centrée autour de 0 , de manière à quantifier la valeur tantôt par excès, tantôt par défaut. C’est
précisément ce que réalise la conversion par arrondi, dans laquelle on a fait subir une translation de A/2
à la fonction de conversion par troncature (Fig. 19.2b). Ici, le premier intervalle vaut 0, 5 A , alors que
le dernier d’entre eux, qui donne le code p = 2" — 1 , a une largeur de 1, 5A ; il en résulte une erreur
de quantification plus grande sur cette plage.

Remarques : 1) Nous reviendrons ultérieurement sur ce point en comparant les règles européennes et
américaines de conversion en téléphonie.
Conversions analogique-numérique 607

2) Lorsqu’on mesure avec précision une grandeur physique, en utilisant une carte d’ac¬
quisition de données qui comporte un CAN, le réglage du gain et du décalage en tension
de la chaîne de conversion s’effectue à partir de la première et de la dernière transition du
CAN.

a) Codage par troncature


Dans l’exemple de la figure 19.2a, pour lequel la conversion idéale serait représentée par la droite
y = x , avec y code numérique associé à la valeur analogique x , on constate qu’il existe une erreur de
codage due à la différence entre la fonction de conversion et le codage idéal. Sur la figure 19.3a, on a
calculé l’erreur de quantification pour un signal analogique croissant. Si cette erreur associée à un signal
s peut être représentée par une loi de probabilité uniforme sur l’intervalle [0 , A] (Fig 19.3b), avec la
densité de probabilité p(s) = po , il vient (cf. annexe 5) :

1
J — oo
p(s) ds

On introduit alors la variance du signal


-f =»/* Po ds
J0
ds = poA

crj pour un codage par troncature :


d’où po =
1

of = J/o s2p(s) ds
ce qui donne en effectuant :

r
Oî=PO J0 x2dx _ [à s2 ds = 1
ÂXT~T
A3 A2
d’où
"'=7!
A

p(s),
Erreur de quantification sur Sj PO

A--

A 5A Sec
+ ? 0 A S

a) b)
FIG. 19.3.
-g
c
Q b) Codage par arrondi
r\j
Lorsque le codage est effectué par arrondi, la caractéristique réelle du transfert est décalée de A/2
° par rapport au codage par troncature (Fig.19.4a). En supposant l’erreur de conversion uniformément
©
distribuée sur l’intervalle [—A/2 , A/2] (Fig.19.4b), on a, comme précédemment :
£ /.A/2 ds = po A ,
Œ
o
1
J —OO
p{s) ds = po /
J- A/2
d’où po — ~r
A

On en déduit l’expression suivante de la variance du signal d’erreur, pour un codage par arrondi :

A/2 A2 A
-2-i/ -A/2
s2ds=—
\:
d’où aa =
ü%
Notons que c’est la moitié de la valeur obtenue par troncature.
-----
608 19. Conversions analogique-numérique

Erreur de quantification sur Sj p(s)n


Po
A/2 - -

ftr
— A/2 — -r— +
Sec T
—A/2 A/2
a) b)
FIG. 19.4.

c) Rapport signal sur bruit

La qualité de la conversion dépend du rapport du signal à convertir sur l’erreur de quantification.


Aussi le rapport signal sur bruit RSB est-il défini par le quotient de la valeur efficace S du signal sur
l’écart- type a de l’erreur, lequel est la racine carrée de la variance (cf. annexe 5) :

S
RSB = -
a

Exemple : la valeur efficace d’un signal sinusoïdal numérisé, d’amplitude sm = scc/2 , s’écrit, pour
un CAN à n bits :

5
2" A
soit S — —7: _
2"“ 'A
s/l 2x/2 2s/l s/l
On en déduit les expressions suivantes du rapport signal sur bruit :
i) pour un codage par troncature

S 2"-' A\/3
RSB, = — = 2"-1Vÿ5
V2A
ce qui donne en dB :

-g
c
RSB, = 20 lg (ï)=20I/2"-‘Sÿ) soit RSB,4B = 6, 02 n- 4, 26

Q
rNJ
ii) pour un codage par arrondi

°
© 2"-* A x 2s/3
RSBa = — = 2"v/ÏÏ5 d’où RSBa4s = 201g = 6,02n+ 1,76
Va Ax/2
2
CL
O Cette dernière valeur diffère de la précédente de 6 dB , puisque le rapport des variances est de 2 , ce qui
correspond en dB à 20 lg 2 — 6 .

1.3. — Étapes de la conversion analogique-numérique


On distingue trois phases successives dans la conversion analogique numérique d’un signal qui
sont Y échantillonnage, la mémorisation et le codage.
Conversions analogique-numérique 609

a) Échantillonnage d’un signal


On sait qu’échantillonner un signal s(t) consiste à discrétiser la variable temps du signal, avec
une certaine période Te . La fréquence correspondante, fe = \/Te , doit satisfaire à la condition de
Shannon-Nyquist, pour éviter le recouvrement des bandes spectrales (cf. chapitre 16) :

fe ÎSN avec fsN = 2/m


fM étant la fréquence maximale du spectre du signal s(t) et fSN la fréquence de Shannon-Nyquist.
Le système qui réalise l’échantillonnage, appelé échantillonneur, est un interrupteur périodique, de
période Te (Fig. 19.5a), qui reste fermé pendant une durée r <Te , comme le montre la figure 19.5b.

e(t)
e(t)

x(t) xe(t)
7777 7777
0 T Te t
a) b)
FIG. 19.5.

Remarque : Certains CAN comportent un filtre anti-repliement dans le même boîtier. Le constructeur
précise alors dans la documentation correspondante la condition d’utilisation :

C’est grâce aux filtres à capacités commutées que l’on obtient la valeur désirée de fM en
fonction de fe (cf. chapitre 10).

b) Blocage du signal échantillonné


Pendant la durée nécessaire au codage, il est souhaitable que le signal d’entrée s(t) ne varie pas
d’une quantité supérieure ou égale au pas d’échantillonnage A . Aussi, la valeur de s(t) est-elle main¬
tenue constante ou bloquée pendant cette durée de conversion TC .

-g Pour comprendre la nécessité de bloquer le signal pendant cette durée, analysons le processus de
c numérisation d’un signal sinusoïdal d’expression s[t) = sm cosflrrf t) . Pendant la durée de conversion
Q
rNJ
TC , la variation maximale du signal s’obtient en différentiant s(t) :

° ds = - 2TT/ sm sin(277 1) d / d’où (As)ÿ = Irrf TC sm


©
Cette dernière variation doit rester inférieure à A , car sinon le code binaire de sortie varierait d’une
unité binaire, d’où une erreur d’une unité sur le Bit de Poids Faible (BPF, en anglais LSB pour Least
£
CL Significant Bit) :
O
(Aÿ)mox < A aVeC A=

scc étant l’amplitude crête à crête convertible par le CAN. On en déduit le domaine spectral du signal
d’entrée qui permettrait une conversion sans erreur en l’absence de bloqueur :

2TTfTcSm <
scc
— d’où /<
scc/sm
TT2>'+XTC
610 19. Conversions analogique-numérique

Ordre de grandeur : avec n = 8 , rc = 1 ms et sm — scc/ 2 , la conversion sans bloqueur imposerait


une fréquence maximale du signal d’entrée égale à = 1,24 Hz. Avec un bloqueur, la fréquence
d’échantillonnage fe = l/rc = 1 kHz, implique selon le critère de Shannon-Nyquist une fréquence
maximale du signal d’entrée de /M = fe/ 2 = 500 Hz , soit plus de 400 fois supérieure à la fréquence
obtenue sans bloqueur.
Ainsi, il apparaît nécessaire de bloquer l’évolution du signal, à l’instant to , avant de le soumettre à la
conversion analogique-numérique : c’est le rôle de 1'échantillonneur-bloqueur qui transforme le signal
d’origine en un signal en marches d’escalier (Fig. 19.6).

s(t)

/
tI I I I I I I I I I I I I I I T
FIG. 19.6.

c) Modification de spectre et sur-échantillonnage

Analysons la modification du spectre 's(f) du signal qu’introduit le bloqueur. Supposons que la


durée TC du blocage soit égale à la période d’échantillonnage, soit TC = Te . Tout se passe alors comme
si le signal échantillonné traversait un système dont la réponse h{t) était un signal rectangulaire de
durée Te (cf. chapitre 15). Il en résulte (cf. annexe 2) :

sin{7rJTe)
h(t) = Arect d’où h(f)=ATe
TTfTe
Si l’on choisit le coefficient A égal à \/Te , la fonction de transfert du bloqueur /ÿ(f) est normalisée
et se réduit à :
sin(77-/re)
-g h(f) =
c irjTe
Q
rNJ Cette fonction hÿif) traduit la déformation du spectre du signal analogique, après échantillonnage
et blocage. On atténue cette modification du spectre en diminuant la période d’échantillonnage Te ,
° puisque, si Te est suffisamment faible, hÿif) ~ 1 , ce qui implique un sur-échantillonnage du signal.
©
Dans la pratique, on échantillonne avec une fréquence fe , égale à vingt fois la fréquence maximale /M
£ du signal à numériser, soit dix fois la fréquence fSN de Shannon-Nyquist.
CL
O Une autre manière d’éviter la déformation spectrale du bloqueur consiste à introduire un filtre dont la
fonction de transfert est l’inverse (f) de la fonction de transfert du bloqueur ; c’est ce qui est le plus
souvent réalisé par le constructeur.
Un échantillonneur-bloqueur, dont le symbole est donné sur la figure 19.7, ne peut pas être réa¬
lisé par un simple interrupteur analogique associé à un condensateur, en raison de l’adaptation d’impé¬
dance en tension nécessaire. Aussi « entoure-t-on » le système par deux montages suiveurs adaptateurs
d’impédances (cf. chapitre 8). Sur la figure 19.8, l’amplificateur d’entrée présente une forte impédance
Conversions analogique-numérique 611

au signal analogique et offre une faible impédance de sortie, ce qui permet, après fermeture de l’in¬
terrupteur, une charge rapide du condensateur, de capacité C : c’est la phase de mémorisation. Après
l’ouverture de l’interrupteur K , l’amplificateur de sortie permet une décharge très rapide, d’où une ten¬
sion pratiquement constante appliquée à l’entrée du CAN. Ce montage est dit suiveur-bloqueur.

+ >°° K + t>°°

CT D
ue L
7777"
7777 7777

FIG. 19.7. FIG. 19.8.

d) Modèle équivalent d’un CAN


On a vu que le fonctionnement en régime variable d’un CAN imposait, avant conversion, la mise en
œuvre séquentielle d’un filtrage passe-bas anti-repliement, suivi d’un échantillonnage et d’un blocage du
signal analogique. Ces deux dernières fonctions sont souvent intégrées dans un même composant avec
le convertisseur. Sur la figure 19.9, on a représenté le schéma synoptique de numérisation d’un signal.

A n bits

N
7777 7777
L

FIG. 19.9.

e) Codage numérique d’un CD


Le Compact Disque (CD) audio fut développé par K. Compaan et P. Kramer chez Philips dès 1970 ,
puis standardisé par Philips et Sony en 1980 selon un codage de 16 bits, une fréquence d’échantillon¬
nage de 44, 1 kHz et un diamètre de 12 cm pour 74 min d’enregistrement. Afin d’en faciliter la lec¬
ture, un CD enregistrable comporte un nombre fixé de secteurs qui varie en fonction de la capacité de
stockage du CD.
Chaque secteur forme un bloc élémentaire qui contient 98 cadres, présentant tous la même configu¬
ration : 24 octets (ou bytes) d’information utilisable, 8 octets au moins dédiés à la détection et à la
-g
c correction d’erreurs, enfin 1 octet pour le contrôle de parité. Ainsi, au moins 9 octets par cadre ne
Q sont pas exploitables, ce qui porte à 24 x 98 = 2 352 octets la capacité de stockage libre par sec¬
r\j teur.
° Sur un CD-RW, R pour lecture (Read) et W pour écriture (Write), le constructeur indique systéma¬
© tiquement deux informations sur l’espace disponible : la durée d’enregistrement exprimée en minutes et
le nombre de Mo (Mégaoctets) ou MB (cf. chapitre 18). Ainsi, sur un CD-RW80, on lit les deux ins¬
£ criptions suivantes : 700 MB et 80 min .
CL
O
Exemple : un enregistrement stéréophonique s’effectue sur 16 bits, soit 2 octets, pour chacune
des deux voies, à la cadence de 44, 1 kHz . On en déduit le flux de données, en octets par seconde :
44, 1 x 1 000 x 2 x 2 = 176400 octets • s"1
d’où la quantité d’information stockée sur le CD de 80 min :
846, 72 x 106
176400 x 60 x 80 = 846,72 x 106 octets soit = 807, 5 Mo
1 024 x 1 024
612 19. Conversions analogique-numérique

puisque 1 Mo = 10242 octets . Le nombre de secteurs du disque est donc :


846,72 x 106
ns - = 360000
2352
Cette capacité de stockage de 807, 5 Mo est supérieure à l’indication 700 Mo donnée par le fabricant,
car, dans un CD audio, les 2 352 octets de chaque secteur sont utilisables, alors que, pour un enregistre¬
ment de données, en raison du mode de compression utilisé, la capacité effective de stockage de chaque
secteur est généralement plus faible, le plus souvent égale à 2 048 octets . Il en résulte, pour les 360000
secteurs du disque :

737,2 x 106
2 048 x 360 000 = 737, 2 x 106 octets d’où « 703 Mo
1 024 x 1 024
ce qui justifie la double inscription apposée sur un CD, c’est-à-dire la capacité de stockage et la durée
d’enregistrement.

1.4. — Réalisation de la conversion analogique-numérique


a) Choix d'un CAN
Dans le choix d’un convertisseur analogique numérique, le premier des paramètres à prendre en
compte est le produit du nombre n de bits de codage par la fréquence d’échantillonnage fe . En effet,
un nombre de bits suffisamment grand augmente la précision dans le codage de l’échantillon, alors
qu’une fréquence d’échantillonnage élevée permet une meilleure reconstitution du spectre. Notons que
le produit n x fe représente le flux d’information, c’est-à-dire le nombre de messages binaires par
seconde que le CAN fournit pour l’analyse et le stockage à sa sortie. Des techniques de compression de
données permettent de limiter ce débit d’information.
Le second paramètre concerne la précision de l’information issue du CAN, laquelle est fournie
par la valeur du pas A qu’il faut comparer au bruit du signal d’entrée (cf. chapitre 17) : les bits ne
seront significatifs que si le niveau de bruit sur le signal échantillonné est nettement inférieur à A . Par
exemple, avec un CAN de 14 bits et une pleine échelle de 5 V , on trouve :

ce qui est comparable voire inférieur au bruit introduit par les composants, d’où la contrainte d’un
système électronique de traitement du signal particulièrement soigné.
b) Loi de correction d'un CAN à mi-marche
Q
IM On a vu que la conversion analogique numérique par arrondi se distinguait de la conversion par
S troncature par une translation de A/2 de la caractéristique de codage par rapport à la caractéristique
idéale.
Il apparaît ainsi une dissymétrie entre les bornes minimale et maximale de la pleine échelle : en raison
2 du décalage, le premier intervalle est de largeur A/2 , alors que le dernier est de largeur 1, 5 A . Cette
à correction appliquée à la téléphonie numérique est connue sous le nom de loi à mi-marche. Pour éviter
cette dissymétrie, la loi de correction européenne définit un nouvel incrément AE pour le CAN :

A£=ÿ au lieu de A, =
2“ - 1 2"

selon la loi de correction américaine. Cette correction réalise l’égalité entre le pas de conversion d’un
CAN et celui d’un CNA (convertisseur numérique analogique).
Conversions analogique-numérique 613

c) Compression numérique en téléphonie

Il existe des techniques de compression numérique qui permettent de diminuer le nombre de bits
tout en maintenant une conversion de qualité. Cette compression repose sur un découpage non linéaire
de la pleine échelle. C’est ce que réalisent les CODECS, qui sont des systèmes de COdage et DÉCodage
du Son, avec lesquels on exploite le caractère logarithmique de la perception physiologique des sons (cf.
chapitre 6). Dans ce cas, la conversion logarithmique s’effectue soit au niveau du CAN lui-même, soit
après l’étape de conversion linéaire.
Exemple : loi en A de la téléphonie numérique
Après une conversion analogique numérique linéaire associée à une tension bipolaire, on transforme
l’entier p , codé sur 12 bits (11 bits plus 1 bit de signe), en un nouvel entier pA , codé sur 8 bits ( 7
bits plus 1 bit de signe), ce qui correspond à une compression de 33 % .
Analysons en détail la nature de cette compression. L’intervalle des valeurs de p , codé sur 12 bits,
s’étend de -(2l2~l - 1) = -2047 à (212~‘ - 1) = 2047 .
En raison de la symétrie sur le codage, il suffit de ne considérer que l’intervalle des codes entiers positifs,
p E [0 ; 2047] . Cette loi de compression, notée C(JC) , dans laquelle x = p/2047 désigne le code
d’entrée normalisé, est donnée par :

C(x) = A sgn(x) M si 0 \x\ < -


i
1 + IgA
et:
C(x) = A sgn(x) M + lg(A\x\) pour
1
- |x| < 1
1+lgA
A étant une constante empirique que l’on prend égale à 87, 6 en Europe. En traçant la fonction de
compression C(x) , on remarque que l’on peut la linéariser par morceaux, précisément en huit segments
associés aux valeurs suivantes de x (Fig. 19.10) :

1 1 1 1
•*o —0 * 1
128
x2 — TT
64
*3 = TT
42
x4 = TT
16

1
*5 = T *6 = T Xl = ~
*8 = 1
4 2

-ri
c
PA C(x)
Q
128 1
r\j
° 96 3/4
©

£ 64 1/2
CL
O

32 1/4
16 1/8

0 f 1/8 1/4 ' 1/2 1

FIG. 19.10.
614 19. Conversions analogique-numérique

La représentation de pA avec 8 bits (bit de signe compris) s’effectue en deux étapes (Fig. 19.11) :
i) la première est le codage sur 3 bits du nombre qui étiquette le segment d’appartenance de x ;
ii) la seconde est le codage sur 4 bits, associé à une décomposition en 16 intervalles, de C(x) avec
x variant entre les valeurs extrêmes du segment codé.

S L3 L2 L D C B A

Bit de signe N° de segment Codage des intervalles


FIG. 19.11.

1.5. — Structures des convertisseurs analogiques numériques


a) CAN à conversion simultanée

La structure d’un CAN à conversion simultanée, ou CANflash, repose sur des amplificateurs opé¬
rationnels montés en comparateurs, que l’on associe en parallèle, sur une échelle de tension découpée
linéairement grâce à un diviseur de tension. La figure 19.12 représente l’architecture d’un CAN à conver¬
sion simultanée sur 3 bits, où la tension d’entrée ue à convertir est comparée aux tensions de l’entrée
inverseuse des sept comparateurs de tension :

Ua 2ÿ 3ÿ 5ÿ 6ÿ 7ÿ
8 8 8 8 8 8
Le pas de conversion est donc :
A- 2ÿ
Ua

1+ >°° .+ t>°° .+ >°° + t>°° + >°° .+ \>°° + >°°


ue
7777 R

-g R R R R R R
c R
Q
..
_fl_
7777
r\j s6 S5 S4 S3 s2 S0
° CODEUR
©
4-1

£ D2 O, D0
CL
O

FIG. 19.12.

Dans cet exemple, si ue G [3 A ; 4 A[ , les valeurs logiques des sorties Sj des comparateurs avec i
variant de 0 à 7 , valent, selon le signe de la tension différentielle e entre les deux entrées de l’AO, et
selon les tensions de saturation Usat ou — Usa, auxquelles on associe le niveau logique 1 ou 0 :

50 = 1 Si = 1 s2 = 1 et S3 — S4 — S5 — S(, —0
Conversions analogique-numérique 615

À l’aide de trois variables binaires, D2 D\ Do , la dernière étant le bit de poids faible, on peut repré¬
senter les états de sortie des sept comparateurs. Dans notre exemple, Di = 0 , D\ = 1 , Do = 1 , ce qui
donne, en code binaire ( b0\ 1 ), soit l’intervalle 3 d’appartenance de la tension d’entrée.

Remarques : 1) L’utilisation de montages comparateurs où l’AO est en boucle ouverte, confère de la


rapidité au montage, d’où l’appellation. En revanche, cette structure est limitée par le
grand nombre d’AO nécessaires : par exemple, un CAN à conversion simultanée de 8
bits nécessite 2" — 1 = 255 comparateurs !
2) En remplaçant, dans le montage de la figure 19.12, la résistance R proche de la source
de tension Ua par 3R/2 et celle R proche de la masse par R/2 , le codage devient
conforme à celui recommandé par la loi européenne.

b) CAN série-parallèle

Comme la structure précédente impose 2" AO pour un CAN de n bits, on préfère parfois le CAN
dit semi-flash, dont la structure série-parallèle laisse apparaître deux étages utilisant des convertisseurs
à conversion simultanée, l’un sur ni bits et l’autre sur n2 bits (Fig. 19.13).
Analysons qualitativement le fonctionnement de cette structure. À l’entrée du montage, le CAN1
code grossièrement sur ni bits l’échantillon Sj présenté à l’entrée, tandis que le CAN2 code sur n2
bits l’erreur de conversion €j .
Notons que la tension de sortie ej du montage soustracteur correspond à la différence entre la tension
d’entrée et la tension analogique issue du convertisseur numérique analogique (CNA). La seconde étape
de conversion n’est possible que si la tension sCCt2 de pleine échelle du CAN2 est égale au pas de
conversion Ai duCANl :
_
2»i
puisque ej < À] .La pleine échelle est souvent identique pour tous les CAN, ce qui suppose un facteur
d’amplification stationnaire du montage soustracteur égal à 2"1 ; on a alors sCC)2 = sCc,i

CAN1 CAN2

O s(t) SJ
A

N
—Ch- €J
A

N
7777-

7777 7777 7777


r\J

s A
© N
4-1
n, bits «2 bits
£ CNA
CL
o FIG. 19.13.

Remarque : Si on fait le bilan du nombre d’AO utilisés, on en dénombre 2"' 1 + 2"2 1 pour les
deux CAN, auxquels on doit ajouter, un AO pour le CNA et un AO pour le montage sous¬
tracteur. Dans cette structure semi-flash, on utilise 2"' + 2"2 AO, alors qu’une structure
à conversion simultanée aurait nécessité 2"l+"2 AO ; c’est le cas de l’AD 72821 , CAN
semi-flash 8 bits, avec une durée de conversion de 660 ns .
616 19. Conversions analogique-numérique

c) CAN à rampe numérique

La structure d’un convertisseur à rampe, appelé parfois convertisseur tension-temps simple rampe,
est constituée d’un AO et d’un compteur associés à un CNA (Fig. 19.14).
Au repos, l’interrupteur K étant ouvert, il n’y a pas de signal d’horloge H sur le compteur. On initialise
ce dernier à zéro par le signal Reset de remise à zéro ; puis à t = tj on envoie le signal Uj sur le
comparateur et on ferme l’interrupteur K . Le compteur de n bits démarre alors, et la tension u , qui est
la tension analogique correspondante, évolue proportionnellement au temps, selon une rampe. Lorsque
u devient légèrement supérieure à Uj , le comparateur bascule, ce qui a pour effet de bloquer le signal
d’horloge appliqué au compteur ; la valeur numérique hp affichée par ce dernier correspond alors à la
tension u} à convertir.

H ET

S &
Compteur
4 bits
bJl

[>oo

UJ "J- Reset

7777 Ë 7777
RAZ

FIG. 19.14.

À l’aide d’une synchronisation entre l’instant de présentation du signal et celui de la fermeture de


l’interrupteur, rôle qui peut être assuré par une bascule par exemple, on obtient la sortie binaire hp du
compteur correspondant à la tension analogique uj :

bp =*(!)
A étant le pas de quantification du CNA et E(x) l’opérateur valeur entière de x . La structure précé¬
dente présente certaines limites.
-g
c i) Bien que la capacité en nombre de bits du CAN soit donnée par celle du compteur, elle s’avère li¬
Q mitée par la capacité du CNA associé au compteur. Cette limitation peut être contournée en remplaçant
rNJ
le CNA par une rampe analogique, que l’on réalise à l’aide d’un montage intégrateur inverseur (cf. Exer¬
° cices).
© ii) La durée de conversion, qui conditionne la fréquence d’échantillonnage du CAN, dépend de la
fréquence d’horloge et surtout de l’amplitude de l’échantillon.
£
CL En effet, la durée de conversion est donnée par le nombre de périodes d’horloge nécessaire pour atteindre
O
le niveau de tension uj en sortie du CNA. On ne peut alors définir la période d’échantillonnage que dans
le cas le plus défavorable, c’est-à-dire pour un signal égal à la tension d’alimentation du comparateur qui
fixe la pleine échelle. On observe cette limitation à l’aide d’un multimètre du commerce où la fréquence
de mesure est de l’ordre de 1 à 3 Hz .

Remarque : Le signal en sortie du comparateur doit être rendu compatible avec les niveaux de tension
de la porte logique ET (cf. Exercices).
Conversions analogique-numérique 617

d) CAN à double rampe


Le problème majeur que pose un CAN à rampe analogique est sa grande sensibilité à toute variation
indésirable de la constante RC du montage intégrateur, constitué d’une résistance et d’une capacité (cf.
chapitre 6).
Le CAN à rampe double, dont un exemple est présenté sur la figure 19.15, permet d’éviter cet
inconvénient. Dans cette structure, comportant un système logique à bascule, on présente à l’entrée
de l’intégrateur, soit la tension d’entrée Ue , soit une tension de référence Ur . Au début du cycle, on
réinitialise le compteur, on positionne l’interrupteur K\ sur Ue , on ferme K2 afin de décharger le
condensateur du montage intégrateur. En ouvrant l’interrupteur K2 , l’intégration s’effectue selon une
pente à l’origine — Ue/(RC) , positive si Ue < 0 . Une bascule D est nécessaire pour synchroniser cet
instant de départ avec l’horloge interne.

Ki
C

Ue
*1 R

J?
|>oo o°°
K3

--

>
Compteur 1 — Af,

--
7777
Us, 1
uj
7777
> Compteur 2 —*~N2
K4
FIG. 19.15.

La tension uj à convertir, de signe opposé à Ue a déterminer la durée tm de la première rampe,


dont la tension uSti évolue selon l’expression :

Ue t d’où

Uj
tm = RC —f-
Itf.l
-ri On en déduit le nombre d’impulsions enregistrées par le premier compteur piloté par le signal d’horloge
c à la fréquence fh :
Q
Ni = E(fh tm)
r\j
À l’aide d’un système électronique logique, on procède à l’initialisation du second compteur par une
° remise à zéro commandée par Reset, puis à la décharge du condensateur ; enfin, on fait basculer Âj
©
sur Ur dont le signe est opposé à celui de Ue . La nouvelle pente d’intégration est alors donnée par
£ — \Ur\/{RC) . La conversion s’arrête, lorsque la rampe descendante passe par 0 (Fig. 19.16), soit après
CL une durée de fonctionnement de la seconde rampe égale à :
O

U= RC-%-
Wr\
d’où le code N2 — E(Jl\td) affiché par le second compteur.
Si l’on construit le code numérique associé à l’échantillon uj , à partir du rapport des deux durées
de pente td/tm , la constante de temps RC n’intervient plus; le convertisseur double rampe devient
618 19. Conversions analogique-numérique

"Us, 1

l
tm tm + td
FIG. 19.16.

alors insensible aux variations de RC . En revanche, le système est rendu plus complexe par la présence
de deux compteurs et d’un calculateur pour effectuer la division. La durée de conversion s’allonge et
dépend de l’amplitude du signal.

Remarque : En fixant N\ c’est-à-dire tm , le code numérique associé à uj se déduit de N2 . En choi¬


sissant tm multiple de la période du secteur, qui peut constituer une source parasite, on
s’affranchit de ces fluctuations éventuelles. Notons que îm = 300 ms assure la compati¬
bilité aussi bien pour les USA ( 60 Hz) que pour l’Europe ( 50 Hz ).

e) CAN à pesées successives

Contrairement à la structure du CAN à rampe numérique, dans lequel un compteur binaire forme
l’image numérique de l’entrée, la structure d’un CAN à pesées successives ou à approximations succes¬
sives (Successive Approximation Converter en anglais), s’appuie sur un registre de n bits.
Le système logique de commande agit sur le registre afin de fixer successivement chaque bit, du
poids fort vers le poids faible, jusqu’à atteindre l’image de la valeur analogique à convertir, après n
fronts d’horloge. En raison de la propriété de division par deux lorsqu’on décale vers la droite un bit,
une telle recherche du code associé à l’échantillon est qualifiée de dichotomique.
Afin de préciser le fonctionnement du CAN à pesées successives, considérons un tel système avec
n = 8 et scc = 8 V . Le pas de quantification correspondant est donc :
8
A = 2ÿ = 0,0315 V

Supposons que la tension analogique à convertir soit Sj = 6, 8 V ; comme 6, 8/0, 0315 = 217, 6 , c’est-
à-dire Sj = 217,6 A , une conversion par troncature donne 217 , soit b 1101 1001 en code binaire,
ou h D9 en code hexadécimal.

-g Au début de la conversion, le registre est mis à zéro, la tension de sortie du CNA est nulle et le compara¬
c teur signale que UQNA < sj Le résultat logique de la comparaison, ici 1 , est mémorisé dans le bit 7 , de
Q poids fort du registre au front d’horloge suivant. Le registre prend alors la valeur *1000 0000 et la sor¬
rNJ
tie du CNA passe à 4 V .
° Comme on a toujours UCNA < sj , on mémorise 1 dans le deuxième bit ; le registre contient donc
© 100 0000 et la tension du CNA passe à 6 V .
£ À l’itération suivante, la combinaison b\ 1100000 est essayée et le CNA sort 7 V. Dans ce cas,
CL UCNA > Sj : la combinaison /,1110 0000 correspond à une tension analogique trop grande. Il faut donc
O
mémoriser 0 dans le troisième bit et ainsi de suite.
Le chronogramme de la figure 19.17 montre l’évolution de la tension de sortie du CAN au cours de huit
périodes d’horloge.

Remarque : Cette structure présente l’avantage d’offrir une durée de conversion constante, directement
liée au nombre de bits du registre. Le CAN AD670 d’ Analog Devices, 8 bits avec une
durée de conversion de 10 |xs , exploite la structure à pesées multiples.
Conversions analogique-numérique 619

Valeur codée
1110 0000
1100 0000
—|—
1010 0000
1000 0000
0110 0000
0100 0000
0010 0000
0000 0000
i
012345678
FIG. 19.17.

II. — CONVERSION NUMÉRIQUE ANALOGIQUE OU CNA


Un convertisseur numérique analogique ou CNA, effectue l’opération réciproque du convertisseur
analogique numérique (CAN) : à l’entier p , positif ou négatif, représenté binairement sur n bits, il
associe un signal analogique s tel que :
s =p A

Bien que le pas A soit arbitraire, il est courant, pour un constructeur, de relier ce pas à la valeur crête à
crête scc disponible en sortie du CNA par la relation :

A=
scc
2” - 1

À la différence d’un CAN, où l’on distingue deux lois de codage, la représentation de s est parfaitement
définie par l’image analogique associée au code binaire (Fig. 19.18).

s
Scc

ri
c
5A
Q
rNJ

°
©

£ A
CL
O i
000 001 010 011 100 101 110 111 bp

FIG. 19.18.

Remarque : On note volontairement par la même lettre A les pas de conversion du CNA et du CAN,
même si leurs valeurs peuvent différer.
620 19. Conversions analogique-numérique

. . — Choix d’un CNA


II 1
Il n’y a pas de paramètre essentiel qui permette de choisir un CNA, car la conversion numérique
analogique ne commet pas d’erreur, tout code à l’entrée admettant une image dans la plage de valeurs
analogiques. Le choix du CNA s’effectue donc sur la base de critères technologiques : structure série ou
parallèle, nombre de bits, bande passante maximale, consommation, type d’alimentation, etc.
Notons que certains CNA possèdent une fonction de lissage, c’est-à-dire un filtre passe-bas (Fig.
19.19) dont la fréquence de coupure fc est égale ou légèrement supérieure à la fréquence de fonction¬
nement ; on atténue ainsi les marches d’escalier qui affectent le signal analogique de sortie. L’ordre du
filtre passe-bas a évidemment une influence sur la qualité de lissage du signal (cf. chapitre 10).

N
bP A "\
*
7777

FIG. 19.19.

Par exemple, avec un signal sinusoïdal d’amplitude IV ( scc = 2 V ), de fréquence 1 Hz , que l’on
échantillonne à la fréquence de 50 Hz , on a obtenu en fonction des caractéristiques du filtre passe-bas :
i) un lissage insuffisant pour fc = 32 Hz ,
ii) un lissage correct, mais une atténuation en amplitude pour fc— 1 , 6 Hz ,
iii) un lissage correct et sans atténuation avec un filtre d’ordre deux pour fc — 16 Hz .

. . — Différentes structures de CNA


II 2
Dans les processus industriels d’observation et de commande, on fait largement appel aux tech¬
niques numériques ; un CNA réalise généralement l’interface entre la sortie d’un ordinateur, type
parallèle-série et un système physique qui agit sur commande, Y actionneur, par exemple un haut-parleur
en fin de chaîne. On distingue deux familles de CNA :
i) les CNA à n entrées parallèles, associées respectivement à chacun des n bits de codage,
ii) les CNA à une entrée série, où les bits associés au signal d’entrée codé en binaire sont présentés
en série sur une entrée.

-g a) CNA à entrées parallèles et à résistances pondérées


c
Q
Le système représenté sur la figure 19.20 est un CNA à sommation de courant et résistances pon¬
r\j dérées à 2 bits d’entrée. Son fonctionnement est celui d’un montage amplificateur inverseur à plusieurs
entrées (cf. chapitre 8).
° Les interrupteurs codent électriquement le bit i, lequel prend la valeur fc,- = 0 lorsque l’interrupteur
©
est connecté à la masse et la valeur fc, = 1 lorsqu’il est connecté à la borne d’entrée, de tension Ue . La
£ tension de sortie Us de l’AO est reliée simplement aux intensités 70 et I\ par :
CL
O pfkoUe fc| Ue\
Us = -R(I0+h) soit Us = R{~W +
,
Si l’on choisit R = RQ/2 , la tension de sortie, dans le cas général des quatre configurations d’interrup¬
teurs, s’écrit, si fco est associé à l’état du bit de poids faible :

Us = -£(fc
Ro
02° + fc, 2 x)Ue = Ro
Ue Vfc,-2‘'
Conversions analogique-numérique 621

R_
RQ IQ
tX»
i
7777
iv
Ue Us

KlrL RI 7777 7777

FIG. 19.20.

Pour n bits et n résistances décroissantes suivant les puissances de 2 , avec pour chacun des bits la
résistance Rj = RQ/2' , l’expression précédente devient :

Us = Ue {ko2° + kx 21 + ... + kn-i 2',_1)


RQ
ce qui s’écrit :

Us = où A=
R° l=z Ro

est le pas de quantification du CNA et bp la représentation binaire de l’entier p , présenté à l’entrée du


CNA.

Remarques : 1) La qualité de la conversion dépend de la tension de référence Ue , qui doit être main¬
tenue constante en dépit de dérives éventuelles dues par exemple à la température. En
ajoutant une tension de référence sur l’entrée non inverseuse de l’AO, on peut transfor¬
mer ce système en convertisseur bipolaire.
2) Ce système, de conception très simple, s’avère à l’analyse être bien vite limité au-delà
de 12 bits, voire inexploitable, en raison des valeurs des résistances. En effet, la résistance
minimale Rn-\ , associée au bit de poids fort, est reliée à la résistance RQ par l’équation :

-g Ra ce qui donne
Ro _ RQ
c Rn-I = Rn \ = ~ pour n = 12
2048
Q
r\j Cette résistance ne doit pas être trop petite, sous peine d’introduire un risque de saturation
° en courant de l’AO, alors que la résistance maximale Ro doit toujours rester inférieure à
© l’impédance d’entrée de l’AO (cf. chapitre 8).
£ 3) Cette structure suppose une très grande précision dans la valeur des résistances (cf.
CL Exercices).
O

b) CNA à entrées parallèles et à échelle résistive

Les CNA à échelle résistive permettent de corriger les défauts précédents, en n’utilisant que deux
résistances, dont l’une est le double de l’autre (Fig. 19.21a). Cette structure en réseau est constituée de
cellules élémentaires, de type R — 2R, agencées de telle sorte que la résistance, entre la masse et chacun
des nœuds de l’échelle, soit identique et égale à R (Fig. 19.21b).
622 19. Conversions analogique-numérique

R R R R

>Tar rn
î(>[ U3 2R u2 2R U\ 2R 2R Uo 2R 2R

X—J I
2R R

a) b)
FIG. 19.21.

Il s’ensuit une variation par palier des tensions 17, , de U0 à Ue , selon (Fig. 19.21a) :

U0 = R
+R ' 2
f/i = R R
+ 2
u2 = RÿRU,= u2f et U3 = Ue

ce qui donne :
Ue Ue Ue
U3 = Ue U> = Y U' = T uQ = Y

Associons le réseau R — 2R au montage amplificateur inverseur de la figure 19.22.

f/3 R t/2 R t/i R Uo


i/o I
Ue] 2R 2R 2R 2R 2R

k U2 /*> x
1 I I j
X i «:
G t>oo
+ Us
7777
TJ
O
FIG. 19.22.

r\j La rétroaction négative de l’AO lui assure un fonctionnement en régime linéaire, d’où :
° —R'i
© Us = et I= k2I2 + k2I2 + k\I\ + ko IQ
£ avec :
CL t/3 Ue u2 Ue t/l Ue Uo Ue
O h= 2R 2R
h = 2R AR h = 2R 8R et IQ = 2R 16R
La tension de sortie devient, si ko est la variable associée au bit de poids faible :

3
Ue ,Ue\ , Ue 1 , Ue 1
Us = -R' (*3 2R+kl 2R 2+kl 2R 4+ k° 2R 8
Conversions analogique-numérique 623

soit :
3
R' Ue
Us = — p A où bP = k 2' et A=
R 24
i=0

désignent respectivement le code binaire associé au nombre entier p à l’entrée du CNA et le pas de
conversion du CNA.
Ainsi, avec un CNA à 4 bits, l’entier 0, représenté par le code binaire 0000 , donne en sortie la
tension Us — 0 V . En revanche, l’entier 14, codé 1 1 1 0, où le bit 0 est associé au poids faible,
donne en sortie Us — —14 A .

c) CNA à entrée série

Dans le cas de transmissions sur des distances supérieures au mètre, il est souhaitable de diminuer
le nombre de connexions en privilégiant une architecture série. La figure 19.23 donne un exemple de
transmission série pour un code de 4 bits.

1
1100
bP
UC,1
__
c2
C
Mc,2

7777

FIG. 19.23. FIG. 19.24.

Le système de conversion, synchronisé par une horloge, doit être en mesure de détecter la présence
du premier bit du mot à convertir, ou du bit précédent, appelé bit de démarrage. Notons que, dans
beaucoup d’applications, on rajoute un code de détection et de correction d’erreurs afin de contrôler la
qualité de la transmission série.
Considérons le circuit de la figure 19.24, constitué par une source de tension stationnaire E ,
connectée à deux condensateurs C\ et C2 , de même capacité C , initialement déchargés. Un inter¬
rupteur K , pouvant se trouver exclusivement en positions 1 ou 2 , permet de relier les deux condensa¬
teurs.

-g i) K est en position 1
c
Q
Le condensateur C\ se charge jusqu’à ce que sa tension atteigne la valeur uc,\ = E = q/C .
rNJ
ii) K bascule en position 2
° Le condensateur C\ transfère la moitié de sa charge à C2 jusqu’à l’équilibre, puisqu’il est de même
©
capacité. Comme C2 est initialement chargé, alors uc,i(0) / 0 . À l’équilibre, les nouvelles tensions
aux bornes des condensateurs sont égales et valent :
£
CL
O
E + MÇ,2 (0)
“C,1 = «C,2 =
2

Dans le montage de la figure 19.25, on associe le réseau électrique précédent à un AO monté en


suiveur. Au cours de chacun des n cycles, n = 4 étant la taille du nombre à convertir, l’interrupteur K
est séquentiellement en positions 1 , 2 puis 3 . Le nombre binaire b p à convertir est représenté par 4
bits en série, depuis le bit de poids faible jusqu’au bit de poids fort.
624 19. Conversions analogique-numérique

y c
+ t>°°
E

7777
C2
7777
Î-T=Q 7777 7777
Us

FIG. 19.25.

Analysons les différentes phases de la conversion analogique :


i) Début du cycle 1 , à t = 0
La conversion série démarre par le bit de poids faible auquel on associe la variable logique ko . En
position 1 , l’interrupteur K permet au premier condensateur de se décharger, d’où «c,i = 0 . Lorsque
K est en position 2 , le condensateur 1 mémorise l’état du bit ko , soit «c,i — k0E , alors que le second
condensateur est au potentiel uc,2(0) nul. Le basculement de K en position 3 assure le transfert des
charges entre les deux condensateurs selon :

Uc,2 = «C,1
_ kpE + uçt2(0) avec «c,2(0) = 0 d’où uc,2 = ko
E
2 2

ii) Démarrage du cycle 2 , à t = t\


La charge précédente stockée par le condensateur 1 est remise à 0 , lorsqu’on bascule K en position
1 , alors que le condensateur 2 conserve sa charge uc,2{t\) . On applique la même séquence avec
«c,i =k\E pour K en position 2 , puis en position 3 ; le transfert des charges implique :

k\E + uç,2(h) koE E E


“C,2 = avec uc,2{h) = y d’où «c,2 = k\— + k0- j
2

iii) Début du cycle 3 , à t = t2


En effectuant le même raisonnement avec le basculement séquentiel de K en position 1 , 2 puis 3 , on
obtient, en fin de cycle :
«C,2

iv) La conversion se termine au quatrième cycle, puisque l’entier p à convertir est codé sur 4 bits
-g dans l’exemple choisi.
c
On décharge le condensateur 1 afin de définir le potentiel k2E à ses bornes, avant le transfert de charges
Q
entre le premier condensateur et le second qui est chargé. Avec l’interrupteur K en position 3 , on a :
r\j
° E E
«c,2 = ki-+k2ÿî +ki- j +koÿ
E E
©

£ Ainsi, à la fin des quatre étapes de conversion, la tension aux bornes du condensateur 2 se met sous la
CL forme :
O

«C,2 = E + \ + k\ÿ+k0ÿ
I 1
) f£*<2'
7
=
1=0
soit Mc,2 = G>p)A Où
E
A= —
2"

est le pas de conversion du CNA. En fermant l’interrupteur J , on rend disponible en sortie la tension
analogique, avec une adaptation d’impédance assurée par le montage suiveur de tension.
Conversions analogique-numérique 625

Par exemple, pour l’entier p = 12, représenté par le mot binaire bP — 1100 (£3 = 1, ki = 1,
*1 = 0 , ko = 0 à la fin des quatre cycles), on obtient :
3E 12E
UC,2 =
-J 16

ce qui est conforme à la définition de la conversion numérique analogique «c,2 = PA avec A = E/24 .

CONCLUSION
Retenons les points essentiels.
1) Les convertisseurs analogiques numériques (CAN) et numériques analogiques (CNA) réalisent
la conversion réciproque entre un système entièrement numérique, par exemple un calculateur, et les
systèmes analogiques placés le plus souvent à la sortie des capteurs physiques (de température, de
pression, d’accélération, • • ).
2) Un CAN à n bits fait correspondre un code de sortie numérique à n bits à un signal d’entrée
analogique stationnaire ; la fonction de conversion est le nombre de pas de quantification contenus dans
la variation crête à crête du signal.
3) La fréquence maximale du spectre d’un signal à numériser est une grandeur essentielle
puisqu’elle conditionne le choix de la fréquence d’échantillonnage fe du CAN, laquelle satisfait à la
condition de Shannon-Nyquist fe f$N avec /SM = 2/M .
4) Trois paramètres permettent de caractériser un CAN : la pleine échelle, définie par les tensions
minimale et maximale autorisées pour la tension d’entrée, le nombre de bits, qui assure la précision sur
le codage, et la fréquence d’échantillonnage, qui détermine la bande passante du convertisseur et donc
la fidélité du signal restitué.
5) Comme la fréquence d’échantillonnage et le nombre de bits jouent un rôle décisif dans le flux
d’informations et le stockage des données, des techniques de compression de données sont-elles mises
en œuvre afin de réduire le flux de l’information redondante.
6) Un CNA transforme réciproquement une valeur numérique en un signal analogique, tension ou
courant, qui lui est proportionnel ; le coefficient de proportionnalité est le pas de conversion.

Q EXERCICES ET PROBLÈMES
CM

S
P19- 1. Graphes de transfert pour un CAN 3 bits
? Tracer les graphes de transfert pour un CAN 3 bits unipolaire ou bipolaire, dans les deux cas d’une
à conversion par arrondi ou par troncature.

P19- 2. Codage CAN 6 bits

Sachant qu’un CAN à 6 bits fournit le code b 1 0 1 101 par troncature, lorsque la tension d’entrée
est 2, 71 V , déterminer le code en sortie correspondant à une tension d’entrée de 3,4V.
626 19. Conversions analogique-numérique

PI9- 3. Utilisation d’un CAN

On considère un CAN qui code, par valeur inférieure, un enregistrement sonore, avec n = 16
bits et une fréquence d’échantillonnage fe = 44, 1 kHz . La plage de conversion des tensions d’entrée
s’étend de 0 à 10 V .

1. Calculer le pas de conversion A .

2. À l’instant tk , le signal d’entrée est la tension analogique Uk . Trouver, à la microseconde près,


la durée qui sépare tk de l’instant fy+i » auquel on peut présenter le prochain échantillon de tension.

3. Déterminer la fréquence maximale fM du spectre du signal d’entrée que l’on peut convertir avec
ce système.

4. Donner le code, en base 10 et en base hexadécimale, correspondant à une tension d’entrée de


2, 78 V . Quel est, au microvolt près, l’intervalle des tensions représentées par le même code numérique ?

5. Estimer l’erreur commise sur la conversion de 2, 78 V , si on arrondissait le pas de conversion à


152 |xV .

P19- 4. CAN unipolaire

Un CAN unipolaire à 10 bits, de fréquence maximale d’échantillonnage fe = 10 MHz , est carac¬


térisé par un pas de conversion de 2, 1 mV .

1. Calculer la résolution du convertisseur.

2. Trouver le code en sortie si l’entrée vaut 1, 57 V , pour une conversion par arrondi et pour une
conversion par troncature.

3. Indiquer la durée de conversion selon la structure du CAN : à conversion simultanée, à rampe et


à pesées successives.

4. Donner la valeur du signal d’horloge interne au CAN, permettant de respecter la valeur d’échan¬
tillonnage fe = 10 MHz , pour une conversion flash, à rampe ou à pesées successives.

Q P19- 5. CAN unipolaire et CAN bipolaire Çwëb)


IM

S Un CAN à 16 bits fonctionne avec une pleine échelle en tension égale à 8 V .

1. Le CAN est unipolaire.


2 a) Donner le code correspondant à la tension 2, 071971 V pour une conversion par troncature, puis
à pour une conversion par arrondi.
b) L’erreur spécifiée par le constructeur est de 1% de la pleine échelle. Déterminer l’écart corres¬
pondant à cette erreur. Commenter.

2. Le CAN est bipolaire et son codage s’effectue par arrondi. Trouver le code associé à la tension
d’entrée d’amplitude 2,071971 V.
Conversions analogique-numérique 627

P19- 6. CNA à résistances pondérées


Un CNA à 8 bits est réalisé sur la base d’une structure à entrées parallèles et à résistances pondé¬
rées.
1. Quelles sont les valeurs des résistances, sachant que la plus faible d’entre elles doit être égale à
2 kQ ? Préciser la valeur de la résistance qui code le pas de codage, précisément la valeur de la tension
analogique correspondant à une variation d’une unité pour le bit de poids faible.
2. Sachant que la résistance de rétroaction négative vaut R = 1 kfl et que la f.e.m du générateur
d’entrée est E = 3,3V, calculer le pas de quantification.
3. Trouver la valeur de la tension associée au code hexadécimal hFF présenté en entrée.
4. On souhaite que l’erreur due à la tolérance des résistances ne dépasse pas la moitié du pas de
conversion. On suppose, pour simplifier, que la résistance de rétroaction R ne présente pas de dispersion
et que les huit résistances ont la même tolérance. Quelle est cette tolérance ?

P19- 7. Utilisation d’un CNA


Un CNA unipolaire de 12 bits a son pas de conversion égal à 800 (JLV .
1. Calculer la valeur de la tension pleine échelle, ainsi que la résolution du CNA en pourcentage de
la pleine échelle.
2. L’erreur pleine échelle est de ±0, 5% . Donner la plage des sorties possibles correspondant au
code hexadécimal 0 F 7 .

P19- 8. Structure d’un CAN à modulation de durée


Sur la figure 19.26, les AO qui composent la structure du CAN sont idéaux avec des tensions de
saturation symétriques égales à 9 V en valeur absolue. La tension d’entrée est Ue = 5 V .

Ki
Uz
IC

K\ R R\ NON
-g o°° F [>oo
1
ET . Compteur _
' n bits
C &
\UC

T
Q
E 7777 R2
rNJ
RAZ V
°
©

£
Ue
7777

FIG. 19.26.
ST
CL
O
1. Quelles sont les caractéristiques du signal d’entrée (signe et plage de variation)? Le nombre
de bits du CAN est-il limité? Donner les avantages de cette structure par rapport à celle d’une rampe
numérique.
2. On présente, à l’instant t\ = 5 ms , une tension analogique de 2, 5 V . En supposant nulle
la charge du condensateur à cet instant, déterminer la durée nécessaire au montage intégrateur pour
atteindre la tension —2, 5 V . On donne R = 10 kfl et C = 1 (xF .
628 19. Conversions analogique-numérique

3. Quel est le mode de fonctionnement du second étage à base d’AO? Justifier l’utilisation de la
diode Zener. Déterminer la valeur de la tension Uz qui assure la compatibilité avec les étages logiques
placés en aval.
4. Le signal d’horloge a une fréquence de 100 kHz . Sachant qu’à l’instant / = 5 ms le compteur
est remis à 0 , trouver le code numérique correspondant à 2,5V. Établir la loi de conversion numérique.

5. Expliciter la séquence de commande des interrupteurs. Comment améliorer le système afin de


définir parfaitement le code de sortie ? Proposer une modification de la structure qui permette une
conversion de signaux positifs ou négatifs. Comment évaluer la fréquence d’échantillonnage de ce
CAN?

P19- 9. Séquence à décoder

Dans le montage de la figure 19.27a, le bistable non inverseur du CAN a ses deux seuils de bascu¬
lement à 1, 25 V et 3 V , respectivement.
1. La tension ue varie entre 0 et 5 V . La capacité du CAN étant de 6 bits, avec le bit 0 de poids
faible et le bit 5 de poids fort, calculer le pas du CAN.
2. Donner la ou les conditions sur ue pour lesquelles le bit 4 est toujours égal à 1 , dans une
conversion par troncature.
3. Le compteur est sensible aux fronts descendants de l’horloge. À la mise sous tension, l’afficheur
indique 0. On applique à l’entrée le signal ue(t) présenté sur la figure 19.27b. Quelle est la valeur
affichée par le système au cours de l’évolution de ue ?

A
Bit 4
N N-OU
Afficheur
1 >Compteur
4 bits 7 segments
\Ue
7777
ÏT
a)
O
Me(V)
rNJ 3.
° 1,25
©
t
2 b)
CL
O
FIG. 19.27.
20
Théorie de la communication de Shannon

Dans le développement des communications, entre une source émettant un message et un récepteur
éloigné qui le détecte, à travers un canal de transmission (vide ou milieu matériel), s’est posé rapidement
le problème de la capacité du canal à transmettre un très grand nombre de signes avec une fiabilité
suffisante. Aussi la nécessité d’évaluer quantitativement cette capacité à transmettre des symboles s’est-
elle très vite manifestée. Les premières tentatives d’évaluation datent des contributions de Nyquist en
1924 et de l’ingénieur américain R. Hartley en 1928, mais une étape décisive fut franchie en 1949 par
Shannon lorsque parut son article intitulé « Théorie mathématique de la communication ».
Dans sa théorie, Shannon s’intéresse essentiellement au canal de transmission, qui relie la source
du message au récepteur, précisément à sa capacité à transmettre le maximum de symboles, sans se pré¬
occuper de leur signification sémantique. Shannon ne répond pas à la question fondamentale « Qu’est-ce
que le canal transmet ? », mais à la question technique « Qu’est-ce que le canal peut transmettre ? ».
Il en résulte que le concept d’information introduit par Shannon diffère sensiblement de celui qu’en
donne le sens commun. En outre, sa théorie est essentiellement probabiliste (cf. annexe 5) : on admet
que la source peut émettre plusieurs messages avec des probabilités différentes, et que ces messages, une
fois émis, sont transmis par le canal de transmission, puis détectés par un récepteur avec une certaine
probabilité, variable d’un message à l’autre.

I. — INFORMATION MANQUANTE ASSOCIÉE À UNE SOURCE


-d
c
Q
. . — Messages émis par une source
11
rNJ Soit une source X émettant, vers un récepteur Y , à travers un canal de transmission, un ensemble
° discret de s messages xs , l’indice s rappelant source ou état (state en anglais), avec des probabilités
© respectives Ps , en général différentes les unes des autres (Fig. 20.1a). On sait que l’on peut se ramener
aisément à ce cas en numérisant le signal émis, quelle que soit sa nature physique (acoustique, électrique,
£ optique, etc.).
CL
O
Xi Vs
yr\Pr
Xe ' Pe
X2--V2
Xx Vx Émetteur X Récepteur Y
Source Canal de transmission
a) b)
FIG. 20.1.
630 20. Théorie de la communication de Shannon

Exemples
1) Dans un télégraphe, la source émet deux messages, le point et le trait, le premier de faible durée
0, 2 s , avec une probabilité Pi = 2/3 , et le second, de longue durée 0, 6 s , avec une probabilité
P2 = 1 — Pi = 1/3 .
2) Un paquet de cartes à jouer peut être considéré comme une source d’information, si l’on s’inté¬
resse au message constitué par exemple par quatre cartes tirées d’un jeu de bridge ; on rappelle qu’un tel
jeu comporte 52 cartes, regroupées en quatre séries, deux noires (majeur-pique et mineur-trèfle) et deux
rouges (majeur-cœur, mineur-carreau), et qu’il y a 13 cartes par série : quatre honneurs (as, roi, dame, va¬
let) et neuf basses (10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2). La probabilité de tirer quatre cartes quelconques, dans un
ordre déterminé, parmi les 52, est donc :

1
PA X X X « 1,54 x 1(T7
52 51 50 49 6497400

Notons que le nombre d’arrangements de 4 cartes tirées dans un jeu qui en comporte 52 est précisé¬
ment l’inverse de P4 :

52! 52 x 51 x 50 x49 x 48!


A52 = (52-4)! = 52 x 51 x 50 x 49 = 6497400
48!

3) Une image de télévision est définie par un ensemble de pixels (contraction de pictures c/ements),
c’est-à-dire d’éléments picturaux, de dimensions très faibles, que l’on distingue à l’aide d’une échelle
comportant souvent 28 = 256 niveaux équiprobables. La probabilité de l’un de ces niveaux, pour un
pixel, est :
I
P, = — = 3,9 x IQ"3
256

4) En optique, on interprète le facteur de transmission en flux lumineux r d’un film partiellement


transparent, qui est compris entre 0 et 1 , comme la probabilité pour que le faisceau lumineux traverse
le film (cf. Optique). On numérise le résultat en introduisant plusieurs niveaux de gris.

.2. — Information manquante associée à un message

La définition de Y information manquante associée à un message s’appuie sur l’analyse simple


suivante.
Q
CM i) Lorsqu’un message est totalement prévisible par un récepteur ( Ps = 1 ), car on connaît son
contenu, l’information qui manque à l’observateur est nulle.
S
En revanche, si le message est totalement inattendu ( Ps — 0), l’information qui lui manquait
était maximale. Ainsi, l’information manquante du message xs , de probabilité Ps , est d’autant plus
2 grande que sa probabilité est faible, ce que l’on résume sommairement par la phrase : « Informer, c’est
à surprendre ».
L’information manquante est celle que le récepteur acquerrait en recevant le message ; elle est donc
d’autant plus grande que le nombre de messages différents qu’il aurait pu recevoir est élevé.
ii) Si les probabilités d’un événement composite sont les produits des probabilités d’événements
élémentaires, comme c’est le cas lorsqu’ils sont indépendants (cf. Thermodynamique), les informations
manquantes s’ajoutent. Aussi choisit-on une fonction logarithmique de la probabilité pour définir l’in¬
formation manquante.
Théorie de la communication de Shannon 631

On appelle information manquante associée au message xs de la source, de probabilité Ps , la


quantité sans dimension suivante :

/,= lb = -lb Ps

lb étant le logarithme binaire (base 2) que l’on choisit généralement en raison de l’intérêt technique
de la transmission binaire ; Is s’exprime alors en shannon, brièvement Sh. On aurait pu utiliser d’autres
fonctions logarithmiques : avec un logarithme décimal, l’information s’exprimerait en decit ou hartley,
le premier nom étant la contraction de decimal digit, le second choisi en hommage à Hartley ; avec un
logarithme népérien (base e = 2,71818... ), l’unité serait le nat, abréviation de logarithme naturel. On
passe aisément d’un logarithme à l’autre à l’aide des relations suivantes :
2lhx = lO1ÿ = explnr soit lbx x ln2 = lgx x ln 10 = lnx ou 0, 693 lbx = 2, 30 lgjc = lnx
en prenant le logarithme népérien. On établit aisément les propriétés suivantes :
i) l’information manquante est une quantité non négative : 0 1, Ps
ii) l’information manquante relative à un événement certain est nulle : si Ps = 1 alors Is = 0 ,
iii) pour deux messages de probabilités Pi et Pi telles que Pi > P2 , on a 7i < h,
iv) si deux événements sont indépendants, les informations manquantes respectives /[ et h
s’ajoutent.
Remarque : Soulignons que l’expression information manquante a ici un sens précis qui exclut toute
la sémantique contenue dans le langage habituel, c’est-à-dire toute la signification des
messages dans le langage courant.

Exemples
i) Dans l’exemple du télégraphe, les informations manquantes f et /? valent respectivement :
2
©-
1 1 I
/, = - lb ln 0, 585 Sh et I2 = - lb = ,n3 = 0'405Sh
3 0, 693 3 Ô693
puisque lb Ps — ln Ps/ ln 2 = ln 0, 693 .
Ps/
ii) Dans le tirage de 4 cartes quelconques, dans un ordre déterminé parmi les 52 d’un jeu de bridge,
l’information manquante vaut :
1
/4 = - lbP4 = ——r ln (6497400) = 22, 64 Sh
0, 693
C’est précisément cette information que l’on acquiert lorsqu’on prend connaissance des cartes tirées.
Q iii) Dans l’observation d’un pixel d’une image de télévision, l’information manquante qui corres¬
CM
pond à ce pixel est :
S
IP = - lb (2k) = -|b<2-8>=8Sh
L’information que l’on acquiert en observant toute l’image s’obtient en multipliant ce résultat par le
? nombre de pixels. Si ce nombre est 625 x 500 , on trouve :
à
7 = 625 x 500 x 8 = 2,5 x 106 Sh
iv) La densité optique d’un film, que l’on définit par :
ln 2
D= - lg r = - lb r « -0, 3 lb r
r désignant le facteur de transmission en flux lumineux du film (cf. Optique), peut être considérée aussi
comme la mesure d’une information.
632 20. Théorie de la communication de Shannon

1.3. — Entropie d’une source


a) Définition

L’entropie d’une source est la valeur moyenne de l’information manquante associée aux différents
messages qu’elle peut émettre. Désignons-la, comme Shannon, par la lettre H :

H= £ r-h = £ F- lb ( jr) = - £ lbp<

la sommation portant sur les différents états s . Notons qu’ ainsi définie, H est une grandeur non néga¬
tive puisque les probabilités sont des nombres compris entre 0 et 1 . Elle s’exprime évidemment avec
la même unité que Is , précisément le shannon.
Lorsque tous les messages ont même probabilité, l’entropie H vaut, si 12 est le nombre total de
messages :
H
>: A"'(A) 2: VL 1
Ibft = lbfi

Exemples
i) L’entropie d’un système à deux états, de même probabilité 1/2 est :
1
H = --
2
X lb G) 1
- x ib
2
-
V2
1
= lb 2 = 1 Sh

Ce résultat donne au shannon une signification précise : c’est l’entropie d’un système à deux états, de
même probabilité.
ii) L’entropie des messages envoyés par le télégraphe précédent vaut :

H = PiIi+ P2I2 = |x 0,585 + x 0,405 = 0,525 Sh

iii) Lors du tirage de 4 cartes quelconques dans un jeu de bridge, les différentes probabilités sont
égales à 1/12 , d’où l’entropie :
1
//= lb!2= lb (6 497 400) = —— ln(6497400) =22,64Sh
0, 693

On trouve la même valeur que I5 = fi puisque H= PSIS = Is Ps = ls .


S
Q iv) De même, l’entropie d’un pixel et celle de l’image totale de télévision valent respectivement :
CM

S Hx = lb!2= lb(256) = 8Sh d’où H = 625 x 500 x Hx = 2, 5 x 106 Sh


b) Entropie d’une source binaire
2 Une source est binaire lorsqu’elle peut émettre seulement deux messages. Si l’on désigne par P]
à
et P2 = 1 — Pi les probabilités correspondantes, l’entropie a pour expression :

H= -£>,lbP, = —P, lbP, -(1 — P,)lb(l - P,)

Sur la figure 20.2, on a représenté, en fonction de x = P| , dans l’intervalle [0 ; 1] , les fonctions :


jclnx
fi(x) = x\bx = fi(*)=/](1 x) - et f(x) = fi (x) +fi> (x)
ln 2
Théorie de la communication de Shannon 633

1 /(*)

M*) !
-T'
Mx)

I
0,5 1 x
FIG. 20.2.

Comme /i (A:) ln 2 = -xlnx — ln(l/x)/(l/x) tend vers 0 lorsque x tend vers 0 , l’entropie est nulle
pour x = 0 et pour JC = 1 . En outre, f(x) passe par un maximum pour x — 0, 5 , puisque :

df — lnjc
+ ln(l — JC)
0 et
d2/ 1
= -ÿ<0
dx ln 2 dx2 0,5 ln2 x 1 */o,5 ln 2

Ainsi, l’entropie de ce système est nulle pour x = 0 et x = 1, et atteint sa valeur maximale H = 1 Sh


pour x = 0,5. Comme nous le verrons un peu plus loin, ce dernier résultat sur la valeur maximale
de H , atteinte lorsque les événements sont équiprobables, se généralise à un nombre quelconque de
messages.

c) Entropie statistique

La définition de l’entropie H rappelle celle de l’entropie statistique introduite par Boltzmann


(cf. Thermodynamique) :

S= kBYÿPs\n(Jÿ) =-kBÿPslnPs
On voit que, mise à part la constante de Boltzmann kB = 1, 38 x 10-23 SI , qui permet d’utiliser les uni¬
tés de la thermodynamique macroscopique, et le choix du logarithme népérien, les concepts d’entropie
dans la théorie statistique de Botzmann et dans la théorie de la communication de Shannon sont iden¬
tiques. Entre S et H , la relation est donc simple et directe :
-d
c
S = kB ln2 x H = 0, 956 x 10_23tf
Q
r\j
° puisque lnPÿ = ln2 x lb Ps . Le logarithme népérien et kB n’introduisent qu’un banal changement
© d’unité : alors que H s’exprime en shannon, l’unité de S est le joule par kelvin (cf. Thermodynamique).
•M

£ d) Cas d’une distribution continue de probabilité


CL
O
Lorsque la source émet des messages dont l’ensemble forme un continuum, on définit son entropie
à l’aide d’une densité de probabilité p(x) selon (cf. Thermodynamique) :
poo
H(X) — — I p(x)lbp(x) dx
J — oo

Notons que la densité de probabilité p(x) peut être supérieure à l’unité, et par conséquent H(X) négatif.
634 20. Théorie de la communication de Shannon

Exemple : calculons l’entropie d’une variable aléatoire, dont la densité de probabilité est uniforme,
dans l’intervalle [—a/2, a/2] , p(x) = po , et nulle ailleurs. Il vient, en utilisant la propriété de p(x)
d’être normalisée :
a/2 »/2
/>)-* =
/
-a/2
p0dx = p0
f a/2
dx = poa = 1 d’où p(x) = po = -

On en déduit :
P OC P oc
I a/2
H(X) = -
J —oc
p(x)\bp(x)dx = - I
J — oo
polbpodx = -\ba
/
-a/2
dx = lba

On voit que, pour a > 1, H(X) > 0 ; en revanche, pour a < 1 , H(X) < 0 .

1.4. — Codage d’une source


Le codage d’une source consiste à réécrire les différents messages qui sont émis par cette source
d’information, afin d’augmenter leur concision, tout en assurant leur réversibilité, c’est-à-dire la restitu¬
tion des messages initiaux malgré les perturbations que peuvent subir les canaux de transmission.
Une telle concision, qui revient à réduire les redondances contenues dans un message, permet de
minimiser le coût du transport de l’information en diminuant son flux à travers le canal de transmission.
Entre la source d’information caractérisée par l’ensemble {x5} des valeurs qu’elle peut émettre,
avec la probabilité {Ps} , c’est-à-dire son alphabet, et le canal de transmission, on insère un codeur qui
fait correspondre une suite binaire à cet alphabet.

Remarque : Le codage a souvent une autre fonction, sans influence sur la réversibilité, que nous n’étu¬
dierons pas ici, celle de rendre le message intelligible au seul destinataire prévu et donc
indéchiffrable à tout intercepteur indiscret. Il relève alors de la cryptographie, que l’on
doit distinguer de la stéganographie, laquelle consiste à camoufler un message sans le co¬
der.

a) Longueur moyenne d’un code

Désignons par ns la longueur, en bits, du mot codé affecté au message xs , de probabilité Ps . On


appelle longueur moyenne de code la grandeur suivante L , sans dimension physique :
Q
CM

3
L=ÿPsns

Cette longueur représente le nombre moyen de bits, par symbole de l’alphabet, qui est nécessaire au
2 codage de la source. Évidemment, L prend sa valeur minimale Lm , lorsque le codage a supprimé toute
à
redondance. On introduit alors Y efficacité d’un code et sa redondance, respectivement par les facteurs
suivants 77 et y :
l-m
V = ~r et y = 1 — 77
I.

On voit que l’efficacité 77 est maximale et vaut 1 pour L — Lm ; la redondance y correspondante est
alors nulle.
Théorie de la communication de Shannon 635

b) Différents codes binaires


Considérons une source produisant quatre symboles *i,*2,*3,*4 , avec les probabilités respec¬
tives :
1 I 1 I
PI = T:
8
P2 = 4 PI = P> = 2
L’entropie de la source vaut donc :

H= -J2Ps\bPs =
1
0,693
1
+ -8 ln G)-è-(t)]- 1,75 Sh

A priori, on peut coder cet alphabet de plusieurs façons. Cependant, lorsque le codage ne présente pas
d’ambiguïté et que sa longueur est minimale, on le qualifie d'optimal. On regroupe généralement les
codes en deux familles : les codes de longueur fixe et ceux de longueur variable.
i) Code de longueur fixe
Dans cette famille, tous les symboles sont représentés par des mots, de même longueur fixée, et en
outre distincts, ce qui les rend univoques. Par exemple :

*1 =00 x2 = 01 *3 = 10 *4=11
Comme chaque chiffre binaire du code exige un bit, à chacun des symboles précédents correspondent
deux bits. Il en résulte pour la longueur Lf de ce code :

I I
Lf ~ Ps n* ~ g x 2 + 4 x 2 + - X2+2 x 2 = 2 bit
ii) Code de longueur variable
Les quatre codes suivants, C| , C2 , C3 et C4 , sont de longueur variable :

Ci xi = 00 *2 = 0 *3 = 11 *4=1 C2 *i = l x2 = 01 *3 = 001 *4 = 0001

C3 *1=0 *2=10 *3 = 110 *4=111 C4 *1 = 110 *2 = 10 *3=111 *4=0

Notons que Ci est un code avec préfixe, c’est-à-dire que certains mots sont obtenus à l’aide
d’autres mots, en ajoutant un symbole. En outre, il n’est pas déchiffrable de façon unique, puisque,
avec ce code, les suites *3 *3 *4 *1 et *4 *3 *3 *1 sont codées de la même façon 1111100 . Sa longueur
Q
IM vaut :

s LV,1 = J2 P*n* =lx2 \ +


1 I
x 1 + - x 2 + - x 1 = 1,25 bits
8 2

Les trois autres sont, eux, déchiffrables de façon unique, mais leurs longueurs diffèrent. En effet :
2
à 1 I 1
x 2 + x3 + - x4 = 3 bits
1
K,2 = Psns = 8 x 1 + -
4 8

I 1
Lv,3 =
S
Ps1ls = 8Xl + 4X2+8 x3 + -x3 = 2, 5 bits

1
Py,A = 2 Pstls = 8Xÿ"*"4Xÿ”*~8 x3 + -xl
2
= l,75 bits
636 20. Théorie de la communication de Shannon

On peut constater que les longueurs des codes déchiffrables sans ambiguïté sont toutes de valeur supé¬
rieure ou égale à celle de l’entropie ( 1,75 Sh), d’où la propriété fondamentale suivante : la longueur
d’un code déchiffrable est toujours supérieure ou égale à son entropie :

LÿH

Il en résulte que le codage optimal est le codage entropique, c’est-à-dire celui dont la longueur est égale
à son entropie.
Dans l’exemple considéré, les codages 3 et 4 ne diffèrent que par l’affectation des codes aux sym¬
boles, et c’est le codage 4, pour lequel on affecte le nombre le plus important de bits aux symboles de
faible probabilité, qui est optimal.

Remarque : Il n’existe pas de méthode rigoureuse permettant d’obtenir le codage entropique. Cepen¬
dant deux procédures permettent de s’en approcher : celle de Shannon-Fano et celle de
Huffmann (cf. Exercices).

1.5. — Codage d’un canal de transmission


Alors que l’objectif du codage d’une source est la réduction des redondances, dans le but principal
de réduire le nombre des informations à transmettre, sans perte d’information décisive, le codage d’un
canal vise principalement à le protéger de perturbations extérieures et donc à réduire la probabilité
d’erreur du fait de ces perturbations. On y parvient, d’une part en renonçant à la suppression totale des
redondances dans le codage de la source, d’autre part en introduisant une redondance systématique dans
le flux de données provenant de la source.

II. — INFORMATION MUTUELLE DE DEUX SOURCES


Tout système de communication se présente comme un canal de transmission entre une source,
l’émetteur X à l’entrée du canal, et le récepteur F à sa sortie. Comme ce dernier peut lui aussi être
considéré comme une source vers un autre récepteur, on dira que X et F sont des sources qui délivrent
des messages, de probabilités respectives {P(JC£)} et {P(_vr)} ; les indices e et r ont été choisis pour
rappeler qu’ils concernent respectivement l’émetteur à l’entrée et le récepteur à la sortie (Fig. 20.1b).

. . — Information conjointe, information conditionnelle et information mutuelle


II 1

Q
Les messages délivrés par les sources étant reliés, on est conduit à introduire :
IM i) la probabilité conjointe P(xe,yr) pour que les événements xe et yr soient tous les deux réalisés,
S ii) la probabilité conditionnelle P{yr\xe) pour que yr soit reçu, sachant que xe a été émis,
iii) la probabilité conditionnelle P(xe\yr) pour que xe ait été émis, sachant que yr a été reçu.
La relation entre ces différentes probabilités est donnée par la formule de Bayes sur les probabilités
2
à conditionnelles (cf. annexe 5) :

P(xe,yr) = P(xe)P(yr\xe) = P(yr)P(xe\yr)

On introduit alors / ’information conjointe aux événements xe et yr , ainsi que leur information condi¬
tionnelle I(xe\yr) , c’est-à-dire l’information associée à xe , sachant que yr a été reçu :

I(xe,yr) = - lbP(jce,yr) et I(xe\yr) = - lbP(*c|yr)


Théorie de la communication de Shannon 637

Un concept commode est celui du gain d’information que procure la connaissance du message reçu yr ,
lorsque la source a émis le message xe , c’est-à-dire la différence :

P{xe\yr)
I{xe) - I(xe\yr) = - lb P(xe) + lb P{xe\yr) = lb
P(xe)
Cette quantité est inchangée lorsqu’on permute les rôles de xe et de yr . En effet, d’après l’égalité de
Bayes, on a
P{xe\yr) P(xe,yr) P(yr\xe)
lb = lb lb
P(xe) P(xe)P(yr) P(yr)
Aussi désigne-t-on par information mutuelle la quantité :

P(xe,yr)
Im(xe,yr) = lb
P(xe)P(yr)

Remarque : Si les deux événements xe et yr sont indépendants, l’information mutuelle est nulle car
la probabilité conjointe P(xe,yr) est le produit des deux probabilités P{xe) et P(yr) No¬
tons que l’information mutuelle peut être négative, car on peut avoir P(xe,yr) < P(xe)P(yr)
(cf. Exercices).

Exemple : dans une région où la probabilité pour qu’il pleuve est de 0, 3 , un métérologue M
fournit, la veille, des prévisions sur le temps pluvieux qu’il fera le lendemain, avec une probabilité de
réussite de 0, 75 . En outre, la probabilité pour qu’il annonce un temps pluvieux est 0, 2 . On a donc,
si Jt| désigne l’événement « prévision d’un temps pluvieux annoncé par M » et si yi est l’événement
« temps pluvieux » :
P{xx) = 0,2 P(y,) = 0,3 P(y!|*i) = 0,75
d’où :

P(Xi ,y1) = p(yi |JCI )P(x1) = 0, 75 x 0, 2 = 0, 15 et P(x,|y,) =


P(y O 0,3
On en déduit les informations correspondantes :

/(jci,yi) = -lbP(xi,yi) = 2,74 Sh /(xibi) = -lbP(xibi) = 1 Sh


Q
CM et :
S P(vibi)
fm(xi,yi) = - lb = - lb = 2Sh
P(xi) PM
2 11.2. — Entropie conjointe et entropie conditionnelle
à
Uentropie conjointe de deux sources X et Y , qui peuvent émettre plusieurs messages, est la valeur
moyenne de l’information conjointe associée aux messages de X et Y :

H(X, Y) =
638 20. Théorie de la communication de Shannon

Explicitons cette expression de H(X, Y) , à l’aide de la formule de Bayes :

P(Xÿyr) lb P(xe,yr) = P(Xÿyr) lb “

Y1 P(Xÿyr) lbP(xc|yr)

Comme ) = P(yr) , le premier terme du second membre représente l’entropie H(Y) du


récepteur. Quant au second, on l’appelle Y entropie conditionnelle des sources X et Y :

H{X\Y) = -ÿÿP(xe,yr)lbP(ÿ|yr)

On a donc, entre l’entropie conjointe et l’entropie conditionnelle, la relation suivante :

H(X, Y) = H(Y) + H(X\Y)

On trouve une relation analogue en permutant les rôles de X et Y :

H(Y,X) = H(X) + H(Y\X) avec H(Y,X) = H(X,Y) puisque P(xe,yr) = P(yr,xe)

Remarque: Notons que, contrairement à H(X,Y) qui est égal à H(Y,X) , en général
H(X\Y) / H(Y\X) . Le cas particulier de l’égalité implique H(X) = H(Y) .
Exemple : l’alphabet d’une source d’information binaire X est constitué de deux symboles 0 et 1
(Fig. 20.3) : Pe(0) =0,4 et Pe(1) = 0, 6 . Le récepteur Y est lui aussi binaire.

Pe{0) 0ÿ9 Pr(0)


>0
0, 1
Émetteur X Récepteur Y
0,
1
Pe(1) 0,8 Pr(l)
Canal de transmission
FIG. 20.3.

-g Le canal de transmission vers le récepteur est caractérisé par P{yr = 0|;ce = 0) = 0, 9 ,


c
Q
P(yr = 0|xe = 1 ) = 0, 2 P{yr = 1 \xe = 0) = 0, 1 et P(yr = 1 \xe = 1 ) = 0, 8.
rxj On en déduit :
° P(yr = 0, = 0) = P{yr = 0\xe = 0)Pe(0) = 0, 9 x 0, 4 = 0, 36 ,
©
P(yr = 0\xe = l)Pe(l) = 0, 2 x 0, 6 = 0, 12 ,
£ P(yr = l\xe = 0)Pe(0) = 0, 1 x 0,4 = 0,04 ,
ci P(yr = 1\xe = l)Pe(l) = 0,8 x 0,6 = 0,48 .
O

d’où:

Pr(0) = P{yr = 0|xe = 0) x Pe(0) + P{yr = 0|jce = 1) x Pe(l) = 0, 36 + 0, 12 = 0, 48


et :

Pr(l) = p(yr = 1 \Xe = 0) x Pe(0) + P{yr = 1 \xe = 1) x P,(l) = 0, 04 + 0, 48 = 0, 52


Théorie de la communication de Shannon 639

Toutes ces probabilités permettent de calculer H(X) , H(Y) , H(X\Y) , H{Y\X) et H(X, Y) , respecti¬
vement :

H(X) = -]T>(;te)lbP(jte) = x ln0,4 + 0,6 x ln0,6) «0,971 Sh

H(Y) = — P[xr) lb P(xr) = -5"ÿ(°>48 x ln 0,48 + 0,52 x ln0,52) «0,999 Sh


H(Y\X) = -ÿÿP(*e,)v)lbP()Y|xe)
= — 0, 36 x IbO, 9 — 0, 12 x lb0,2-0,04x lb0,l-0,48x IbO, 8 = 0, 621 Sh
Quant à H(X, Y) = H{Y,X) = Y.e Y,rp(xe,yr) lb P(xeiyr) , il vaut :
H(X,Y) =0,36 x IbO, 36 + 0, 12 x IbO, 12 + 0,04 x lb0,04 + 0,48 x lb0,48 = 1,592 Sh
On vérifie alors que la relation H(X, K) = H(X) +H(Y\X) est bien satisfaite, et on en déduit H(X\Y) ,
respectivement :
H(X) + H(Y\X) = 0,971 +0,621 = 1,592 = H(X,Y)
et :
H(X\Y) = H(X, y) - H(Y) - 1, 592 - 0, 999 = 0, 593 Sh

. . — Information mutuelle moyenne


II 3
a) Définition
On appelle information mutuelle moyenne de deux sources X et Y la moyenne statistique de
l’information mutuelle :

£ £>(*«,)v)ib [P(Xe)P(yr)
P{Xe,yr)
(/„,>(x,r) =
e r

Puisque lm(X, Y) = Im(Y,X) , on a évidemment :


</«>(*, Y) = (Im)(Y,X)
Exemple : calculons (Im)(X,Y) pour la source binaire précédente, telle que P(,(0) = 0,4,
Pe(l) = 0, 6 , et, comme on l’a vu, Pr{0) = 0,48 et Pr(l) =0,52 :
Q 0,04 0, 12 0,48
(W, X) = 0,361b +0, 04 lb —— +0, 121b —— +0, 48 lb = 0, 378 Sh
CM 0,208 0,288 0,312
S b) Relation entre entropie conjointe, entropie conditionnelle et information mutuelle moyenne
On déduit aisément de la définition précédente une relation simple entre l’information mutuelle
? moyenne, l’entropie conjointe et l’entropie conditionnelle. En effet :
à
</„>(*, y) = ££)/>(*, y,)lb [ÿ|f] = EEÿ’ÿlbPfebr)
On a donc, en tenant compte des définitions de l’entropie et de l’entropie conditionnelle :

(Im){X, Y) = H{X) - H(X\Y) soit aussi (Im)(X,Y) = H(Y) - H(Y \X)


puisque H(X, Y) = H(X) + H(Y\X) = H(Y) + tf(X|7) .
640 20. Théorie de la communication de Shannon

Exemple : retrouvons l’information mutuelle moyenne (Im)(X, y) de la source binaire précédente,


à l’aide des expressions déjà calculées de H(X) , H(Y) , H(Y\X) et H(X\Y) :
(Im)(X, Y) = H(X) - H(X\Y) = 0, 971 - 0, 593 = 0, 378 Sh
ou :
(7m)(X, y) = H(Y) - H(Y\X) = 0, 999 - 0, 621 = 0, 378 Sh
c) Positivité de l’information mutuelle moyenne
D’après la définition de l’information mutuelle moyenne, on peut écrire :

-</,>(*, y) =
I
[P(xe)P(yr)
P(xe,yr)
Or, on sait que lnjc x — 1 (Fig. 20.4) :

0 1
x
/

FIG. 20.4.

Par conséquent :

(/„)(X, y) <2ÿ ££>(*„*)[P(xe)P(yr)


e
p(xe,yr )
r L
- 1

soit :

Comme :
P(X‘)P(yr) = PW P&) = 1 et P(XÿYr) = 1
-g
c
Q
il en résulte que -(/m)(X, y) ï$ 0 , d’où :
rNJ

° (/m)(X, y) = H(X) - H(X\Y) 0 et H(X) > H(X\Y)


© On en déduit que l’information mutuelle moyenne est toujours positive, alors que l’information mutuelle
peut être négative. En outre, l’entropie H(X) d’une source, qui représente l’information manquante sur
£ cette source, est nécessairement supérieure ou égale à l’entropie conditionnelle H(X\Y) de cette même
CL
O
source, lorsque l’on connaît les messages de Y .
Toute connaissance sur le récepteur Y induit une diminution de la valeur qu’avait l’entropie de
l’émetteur avant la perception du message : en d’autres termes, le manque d’information sur la source
X a diminué, après connaissance du message perçu par le détecteur Y .
Exemple : on peut vérifier ce résultat avec la source binaire étudiée précédemment :
H(X\Y) < H(X) puisque tf(X|y) = 0, 593 Sh et H(X) = 0, 999 Sh
Théorie de la communication de Shannon 641

d) Relation entre information mutuelle moyenne, entropies des sources et entropie conjointe

La comparaison des deux relations précédemment établies :

(Im)(X,Y) =H(X)-H{X\Y) et H(X, Y) — H(Y) + H(X\Y)

donne :
(Im)(X, Y) = H(X) + H[Y) - H(X, Y)

Si les sources X et Y sont indépendantes, c’est-à-dire si l’information qu’apporte Y à la connaissance


de X est nulle, alors (lm)(X, F) = 0 ; l’entropie conjointe est, dans ce cas, la somme des entropies de
chaque source : H(X, Y) = H(X) +H{Y).
Exemple : vérifions la validité de la relation précédente, dans le cas déjà étudié de la source d’in¬
formation, dont l’alphabet est constitué de deux symboles 0 et 1 , de probabilités Pe(0) = 0,4 et
Pe(l) = 0, 6 , avec le canal de transmission considéré. On trouve, à l’aide des résultats déjà établis :

(Im) (X, Y) = H(X) + H{Y) — H(X, Y) = 0, 971 + 0, 999 - 1, 592 = 0, 378 Sh

. . — Cas d’une distribution de probabilité continue


II 4

Les définitions précédentes se généralisent aux distributions continues. En effet, si p{x) et p(y)
désignent les densités de probabilité de l’émetteur X et du récepteur Y , on a :
pOO pOO
H(.X) = - / p{x) lb p(x) dx H(Y) = - / p{y) lbp(y) dy
J— OO J— oo

En outre, si l’on note p(y|x) et p(*|y) les densités de probabilités conditionnelles, alors :
p oo pOO p OO pOO
H(Y\X) p(x,y)lbp(y\x) dxdy H(X\ Y) p(x,y)lbp(x|y) dxdy
J — oo J— oo J — oo J — oo

On en déduit l’information mutuelle moyenne selon :

(Im)(X, Y) = H(Y)-H(Y \X) ou (Im)(X, Y) = H(X) - H(X\Y)

Exemple : supposons que l’on ait, entre les variables aléatoires, X à l’entrée et F à la sortie, la relation
simple suivante :
Q
y = x +b
IM

S b désignant la valeur prise par une variable aléatoire gaussienne 3 , de valeur moyenne nulle. C’est
le cas d’un système physique altérant les données d’un instrument par du bruit. L’information mutuelle
moyenne s’écrit :
2 (Im)(X, F) = H(Y) — H{3)
ci
puisque H(X \ Y) = H(3) , l’entropie de F se réduisant à celle de B lorsqu’on connaît X . Calculons
donc l’entropie de la densité de probabilité gaussienne du bruit. Si ce dernier est centré et de variance
cri , il vient (cf. annexe 5) :
p OO I b2
H{3) ln2 — — p(b)\np(b) db avec p(b) =
J—oo 2oi
642 20. Théorie de la communication de Shannon

soit :
b2
H(B) ln2 -£>{ 2ÿ ln[(27r)1/2o-/,]| dè = |
+ ln[(27r)l/2<7fc] = + ln[(27r)l/2<77,]
Ainsi :
lnel//2 ln[(27r)1/2(Tè]
»(«) = = lb (27reo-|)1//2
ln 2
Si, en outre, p(y) est une gaussienne, de variance <r2 :

piy) = exp
v2
(2TT)'/VV 2o-2
alors :

H(Y) — lb (27reo-2)l//2 d’où (Im)(X,Y) = lb (27Tea2)1/2 — lb(2vecr2ÿ!2 = lb


Ainsi, l’information mutuelle s’identifie au logarithme binaire du rapport signal sur bruit RSB . Les
variables aléatoires X et B étant indépendantes, on a la relation suivante entre les variances :
o-2 = o-2 + a2
Il en résulte :

(Im)(X,Y)= lb P+f-H) 1/2


soit (7m)(X,F)«lb (g) si ax ab

. . — Entropie relative de Kullback


II 5
a) Définition

Écrite sous la forme :


'
P(xe,yr)
(im)(x,Y) = j2J2p(xÿlb P{*e)P(yr)
l’information mutuelle (Im)(X, y) peut aussi être considérée comme la valeur moyenne du logarithme
d’un rapport entre la probabilité conjointe P(xe,yr ) et une estimation de cette dernière, a priori égale
à P(xe)P(yr) , en l’absence d’indication sur une éventuelle dépendance de ces deux probabilités. Cette
interprétation est à l’origine de la définition du concept d’entropie relative, introduite par les mathéma¬
T3 ticiens américains R. Kullback et S. Liebler en 1951.
c Pour deux distributions de probabilité, l’une réelle {Ps} et l’autre estimée {Qs} , on appelle en¬
Q
tropie relative de Kullback la valeur moyenne du logarithme du rapport Ps/Qs :
CM

S
K(P.Q) = £?> (§;)
?
à On voit que si Qs = Ps , l’entropie relative de Kullback est nulle.
Exemple : calculons l’entropie relative des deux sources binaires suivantes {P5} et {Qs} :
Pi = 0, 2 P2 = 0, 8 et Q\ = 0, 4 Q2 = 0, 6
Il vient :

K = 0, 2 x lb
0,2
0,4 + 0, 8 x lb
0,8
0,6
=
I
— 0, 2 x ln
ln 2 (H) + 0,8 x ln
0,8
0,6
«0, 13 Sh
Théorie de la communication de Shannon 643

Remarque : Pour une source émettant des messages dont l’ensemble forme un continuum, l’entropie
relative de Kullback a pour expression :

K(p,q) =
J P(X) ln [<?(*)
P(x)
dx

b) Propriété de Pentropie relative


Montrons que l’entropie relative de Kullback est une quantité positive. Pour cela, exprimons
Ps ln Qs en posant Qs = Ps + Us . Il vient :
= YÿPSHPS + Us) = \ps (l + - YÿPs\nPs + ÇPsln (l +
Or, on peut déduire du graphe de la figure 20.4 que ln(l + x) x . Il en résulte :

+ 5
soit Sp>fi«<Sp*lnP*
s s s ' ' s s

puisque Yls U* S* Qs
~ ~
Yls Ps — 1 — I = 0 . On a donc, en divisant par ln 2 :
*(p»G) =
Çp.ib =YÿPs\bPs-J2PstoQs>0
C’est probablement parce que l’entropie relative K(P, Q) est nulle ou positive qu’on l’appelle parfois
« distance » de Kullback. Cette quantité n’est cependant pas symétrique puisque :

*(e.P) =
Ç& lb 00
Exemple : avec deux sources binaires émettant deux messages, la première avec les probabilités
P{ 1) =0,2 et P(2) = 0,8 et la seconde avec les probabilités Q( 1) = 0, 4 et Q( 2) = 0, 6 , on trouve :

0,2 0,8
K(P,Q) = 0,21b
0.4 + 0, 8 lb 0,6
= 0, 129 Sh

et :
0,4 0,6
K(Q,P) = 0,41b
0,2 + 0,61b 0,8
= 0, 151 Sh

c) Entropie maximale

Comme l’entropie relative est positive, il vient :


Q
CM
K(P,Q) = J]PJlbPi-ÿP,lb& d’où H <-ÿPsVoQs
S
Si la probabilité {Qs} est uniforme, alors Qs est égal à l’inverse du nombre de messages fl . Il en
résulte :
?
à -
-(n)ç Ps et H lb O

Ainsi, l’entropie d’une distribution de probabilité est maximale lorsque cette dernière est uniforme.

Remarques : 1) En thermodynamique statistique, l’estimation uniforme des probabilités des différents


messages est connue sous le nom d’hypothèse microcanonique (cf. Thermodynamique).
2) Lorsque la distribution estimée {Qs} est uniforme, l’entropie relative de Kullback de
la distribution {P*} est maximale puisque — Ps lb Qs l’est.
644 20. Théorie de la communication de Shannon

d) Redondance d’une source

La redondance R(S) d’une source est l’entropie relative de Kullback normalisée par l’entropie
d’une distribution uniforme {Qs} :

Ku
m = H„ Zs ps 1b (Ps/Qs) _ -H - E,P* >b Qs _HU- H
=i
H
~
Zs Qs 1b Qs Zs Qs ib Qs Hu Hu
puisque, {Qs} étant une distribution uniforme, on a Z 'b Qs = Z Qs lb Qs Cette quantité me¬
sure donc, en terme d’entropie, l’écart relatif par rapport à la distribution uniforme. Elle permet par
exemple de quantifier l’utilisation que l’on fait d’une langue à partir de son alphabet. En effet, toutes les
lettres d’un alphabet n’ont pas la même fréquence d’apparition, laquelle varie d’une langue à l’autre ;
la redondance mesure l’écart à l’usage hypothétique d’un alphabet dans lequel tous les symboles utili¬
sés auraient une même contribution.
Exemple : l’alphabet de la langue française contient 26 lettres auxquelles il faut ajouter 13 lettres
accentuées (à, â, ç, é, è, ê, î, ô, ù, û, ô, ï, ë). Pour simplifier, limitons-nous à 6 d’entre elles, d’où le
nombre de lettres 26 + 6 = 32 = 25 , ce qui revient à confondre i avec î, o avec ô, u avec ù et û, enfin à
ne pas tenir compte du tréma.
Sur un texte écrit, suffisamment long, comme cet ouvrage, on peut estimer les probabilités d’ap¬
parition des différents signes. Sur le tableau 20.1, on a rassemblé l’ensemble de ces probabilités ; on
constate, sans surprise, que la lettre e possède la plus forte probabilité d’apparition ( Pe « 0, 13 ), alors
que la probabilité de la lettre w est l’une des plus faibles (Pw = 8 x 10“4 ).
Le calcul de l’entropie, avec ces probabilités, donne :

H= — Ps lb Pu et Hu = lbn = lb 25 = 5 Sh

Il en résulte une redondance égale à R = l — H/Hu TU 0, 16.

Remarque : En réalité, l’entropie H précédente est sur-évaluée et donc la redondance R sous-estimée,


car certaines lettres n’apportent dans certains conditions aucune information supplémen¬
taire ; c’est par exemple le cas de la lettre u dont la présence est certaine après la lettre q.

T3
O Caractère e t a n i s r u
â Probabilité 0,131 6 0,079 6 0,073 2 0,073 2 0,071 0 0,067 3 0,067 2 0,057 3
r\l

s Caractère o 1 d c P m é f
© Probabilité 0,056 7 0,050 4 0,043 8 0,037 9 0,030 2 0,026 3 0,021 7 0,019 0

2 Caractère g q b h V X y à
à
Probabilité 0,015 8 0,014 2 0,014 2 0,011 5 0,0114 0,010 2 0,003 8 0,003 1

Caractère è j k z w ê Ç â
Probabilité 0,002 2 0,002 1 0,002 0 0,0016 0,000 8 0,000 6 0,000 2 0,000 1

TAB. 20.1.
Théorie de la communication de Shannon 645

III. — CANAUX DE TRANSMISSION

Le canal de transmission, entre l’émetteur X à l’entrée et le récepteur F à la sortie, peut être


caractérisé par l’ensemble des probabilités conditionnelles P(yr\xe) donnant les probabilités pour que
le message yr soit détecté, sachant que le message xe a été émis.

. . — Représentation matricielle
Ill 1

Les relations entre probabilités, dans la formule de Bayes, étant linéaires, il est commode de repré¬
senter matriciellement l’ensemble des probabilités.

a) Matrice de transmission d’un canal

On appelle matrice de transmission d’un canal, la matrice [P(F|X)] suivante, dont les éléments
sont constitués par les probabilités P(yr\xe) , chaque ligne étant caractérisée par une même valeur de yr
et chaque colonne par une même valeur de xe .
Ainsi, pour un canal de transmission reliant deux messages à l’entrée ( m = 2 ) à trois messages à
la sortie ( n — 3 ), [P(F|X)] se met sous la forme (Fig. 20.5) :

' ‘
P(y,|*i) P(yi \x2) 0,7 0,2
[P(F|X)] = P(y2\Xl) P(y2 \x2) par exemple [P(F|X)] = 0,2 0,3
P(yi\xi) P(y3\x2) 0, 1 0, 5

Notons que la somme des probabilités conditionnelles sur une colonne doit être égale à 1 , puisque
tout message d’entrée aboutit nécessairement à l’un quelconque des messages de sortie (Fig. 20.5) :

P(yr\xe) = 1 quel que soit le signal d’entrée xe

0,7 1
0,2 0,2
1
-g
c
Émetteur X 0,1 0,3 Récepteur F
Q
rNJ 2'
0,5
°
© Canal de transmission
FIG. 20.5.
£
CL
O
b) Matrices des probabilités d’entrée et de sortie

Les matrices des probabilités d’entrée et de sortie sont les matrices colonnes [P(X)] et [P(F)]
que l’on forme à l’aide des probabilités {Pe(xe)} et {Pr(yr)} , respectivement. On passe de [P(X)] à
[P(F)] à l’aide de la matrice de transmission selon :

[/>(K)] = [/>(y|x)][p(x)]
646 20. Théorie de la communication de Shannon

En explicitant, pour m = 2 et n = 3 , on obtient :

P(yi) P(yi|xi) P(yi|x,)P(*,)+P(yi|x2)P(jc2)


P(y2) = P(y2\xi) P(y2\x2)
P(*I) 1_ P(v2|*i)P(*i) +P(y2|x2)P(x2)
PM J L P(y3|*i) P(y3|*2)
P{*ù \ P(y3\xi)P(xi) + P(y3\x2)P(x2)
ce qui montre bien que P(yr) = Yhe P(yAxe) •
Il convient de noter avec soin l’écriture de la matrice de transmission : ici les lignes sont définies par
un même indice de yr et les colonnes par un même indice de xe . En outre, les matrices de probabilités
de X et Y sont des matrices colonnes qui doivent être écrites à gauche de la matrice rectangulaire
représentant le canal de transmission, comme il est d’usage ailleurs en physique, par exemple en optique
géométrique matricielle (cf. Optique).
Exemple : calculons la matrice colonne des probabilités à la sortie du canal de transmission, carac¬
térisé par la matrice de transfert précédente, lorsque la matrice des probabilités à l’entrée admet comme
ligne Pe{1) = 0,6 et Pe(2) = 0,4 :

0,7 0,2 0,42 + 0,08 = 0,5


0,6
[P(K|X)][/>(X)] = ini')] soit 0,2 0,3 0, 12 + 0,12 = 0,24
0,4
0,1 0,5 0, 06 + 0, 2 = 0, 26

Les probabilités conjointes s’en déduisent par simple lecture :


P(xe = l,yr= 1) =0,42 P{xe = 2,yr = 1) = 0, 08 P(xe = l,yr = 2) = 0, 12
P(xe = 2,yr = 2) = 0, 12 P(xe = l,yr = 3) = 0,06 P(xe = 2,yr = 3) = 0, 20
Remarque : Dans une représentation matricielle différente, adoptée par certains auteurs, les matrices
sont remplacées par leurs transposées (permutation des lignes et des colonnes) et l’ordre
des produits matriciels inversé.

c) Matrice des probabilités conjointes

Les probabilités conjointes peuvent être obtenues par simple lecture de la multiplication matricielle
donnant [P(F)] . En effet, on a, d’après ce qui précède :

P(y 0 1 r P(yiMP(*i) + P(yi|*2)P(*2) 1 [ P(yi,xi) +P(yi,x2)


P(y2) = P(y2\xi)P(xi) + P(y2\x2)P(x2) = P(y2,xi) + P(y2,x2)
Û
CM
Pfo) J L J*(ysl*i)J*(*i) + P(yi\x2)P(x2) +
S La matrice /’(Fl-X') de transmission du canal permet aussi d’obtenir les probabilités conjointes
{P(+.,yr)} en la multipliant à droite par la matrice diagonale [Prf(X)] constituée des probabilités
{P(jce)} qui caractérisent l’entrée :
2
à P(xi) 0
[p(x, y)] = [i>(y|x)] [/>,(*)] avec W)} =
0 P(x2)
Il vient, en explicitant, pour m = 2 et n = 3 :

P(yi\xi) P{y\\x2) P(y,|x,)P(xi) P(y!|x2)P(x2)


P(Jci) 0
PfaW P(y2\x2) 0 P(x2) J P(V2|XI)P(JCI) P(y2\x2)P(x2)
. P(y3\x\) P(y3\x2) _ P(y3h)P(x,) P(y3|jc2)P(x2)
Théorie de la communication de Shannon 647

soit, puisque P(yr\xe)P(xe) — P(xe,yr) :


'
P(JCI,JI) P(x2,yi)
[P(X,7)]= P(xuy2) P(x2,y2)
_ P(xi,y*) P(x2,y3)
Exemple : reprenons l’exemple précédent pour lequel la matrice des probabilités à l’entrée admettait
comme lignes Pe(l) = 0, 6 et Pe{ 2) = 0,4 . On obtient à l’aide de la matrice conjointe :

"0,7 0,2 0,42 0,08


0,6 0
[P(X,y)]= 0,2 0,3
0
0,12 0,12
0,4
0,1 0,5 0,06 0,2
Là aussi, on obtient les probabilités conjointes par simple lecture.

. . — Exemple de calcul matriciel


III 2
Proposons-nous de retrouver, par la méthode matricielle, les résultats relatifs au canal binaire déjà
étudié (Fig. 20.3). Il vient, pour la matrice de transmission :
0,9 0,2
[/>(y|x)] = 0, 1 0, 8
On en déduit la matrice de sortie, selon :
P(yO , 0,9 0,2 0,4 0,48
[P(7)] = [P(Y\X)} [P(X)] d’où
PM 0,1 0,8 0,6 0,52
Quant à la matrice des probabilités conjointes, on la trouve comme suit :
0,9 0,2 0,4 0 0,36 0,12
[/>(x,i')] = [f>(i'|x)][/Mx)] soit [/>(x,r)] =
0,1 0,8 0 0,6 0,04 0,48

. . — Capacité d’un canal


III 3
Rappelons que l’information mutuelle moyenne, qui est toujours positive, apparaît comme la diffé¬
rence entre le manque d’information H(X) de la source X , avant la consultation des messages en sortie,
et le manque d’information H(X\Y) de la source X , après consultation des messages reçus Y . Cette
quantité permet donc de mesurer l’efficacité du canal, entre la source et le détecteur, chargé de trans¬
Q mettre les différents symboles, d’où la définition suivante de la capacité d’un canal.
IM
La capacité d’un canal par symbole transmis, entre l’émetteur X et le récepteur Y , est la valeur
S maximale de l’information mutuelle moyenne (Im)(X, Y) de ces deux sources, lorsqu’on fait varier
l’ensemble des probabilités sur X :

2 Cs = max* (Im)(X, Y) ce qui s’écrit aussi Cs = maxx{H(Y)-H(Y\X)}


à
Elle s’exprime évidemment en shannon par symbole, brièvement Shsymb-1 . On définit aussi la
capacité C, d’un canal par unité de temps, c’est-à-dire le flux maximal d’informations transmises par
le canal, en multipliant Cs par le flux tqs de symboles dans le canal, ce dernier étant le nombre de
symboles transmis par unité de temps :
C, — tqsCs
L’unité de C, est le shannon par seconde ( Sh • s-1 ).
648 20. Théorie de la communication de Shannon

Pour un signal continu, la capacité C, s’exprime aussi par qsCs , mais qs doit prendre la valeur la
plus grande, qui est celle pour laquelle le signal émis est restitué fidèlement à la sortie ; cette valeur est
obtenue pour la durée minimale de Shannon-Nyquist qui vaut précisément TSN = 1/(25) , B étant la
largeur de la bande passante du canal. On a donc pour un tel signal :
1
qs= — = 2B d’où C, = 2BCS
TSN

III. 4 . — Capacité d’un canal binaire symétrique


Sur la figure 20.6a, nous avons schématisé un canal binaire symétrique : la source est constituée de
deux messages dont les probabilités sont respectivement Pe( 1) = a et Pe(2) = 1 — a . On désigne par
p la probabilité conditionnelle P{yr = 1\xe = 1 ) ; en raison de la symétrie, la probabilité conditionnelle
P{yr = 2\xe = 2) vaut p aussi.

Csi
Pe(1) 1
1 1
1-P
Émetteur X Récepteur Y
1-
2'
PÀ 2) P Psi2) 0 0,5 1 P
Canal de transmission
a) b)
FIG. 20.6.

Exprimons d’abord la matrice P(X) et la matrice de transmission P(F|X) . On a, respectivement :


a P 1 -P
TOI = 1 —a
et m*)]= 1 -p p

On trouve [5(E)] selon :

[p(y)l = [P(y|x)] [/>(x)] soit [/>(r)] = P 1 -P oc . T Pu + (1 ~p)i1 - a) 1


1-p p 1 — oc L (! ~P)<x+p(1 - oc) \
-g Il en résulte l’expression de H[Y) :
c
Q
rsJ
H{Y) = -jpa + (l-p)(l-a)]lb|pa + (l-ip)(l-a)]-[(l -p)oc+p{\ - a)] lb [(1 -p)ac+p{\ -a)]

° et les probabilités conjointes suivantes lues directement sur [5(E)] :


©
P(yi,xi)=P<x P(yi,x2) = (1 -p)(l - a) P(y2,Xi) = (l - p)ac P(y2,x2) = p{\ - a)
£
CL
On en déduit :
O

H(Y\X) = -ÿJ>(yr,x,)lbP(yrM
= —pa\bp — (1 —p)i 1 — a)lb(l — p) — (1 — p)alb(l — p) — p{ 1 a)lbp
ce qui donne, en effectuant :

H(Y\X) = -plbp-(l-p)\b(l-p)
Théorie de la communication de Shannon 649

Comme H(Y\X) est indépendant de X , on obtient la capacité par symbole du canal symétrique en dé¬
terminant la valeur maximale de H(Y) , laquelle vaut 1 Sh , puisque, pour un message binaire, le maxi¬
mum d’entropie est obtenu lorsque les probabilités sont égales : Pr(l) = Pr(2) = 0, 5 . Finalement :

Cs = maxx{H(Y) - tf(T|X)} = maxx{ff(Y)j - H(Y \X) = 1 - [-p\bp - (1 — p)lb(l - p)\


soit :
Cs = 1 +p\bp + (1 — p)lb(l — p)
Sur la figure 20.6b, on a tracé Cs en fonction de p ; ce graphe s’obtient aisément à partir de la fonction
f(x) représentée sur la figure 20.2 : Cs{p) = 1 —f(p) . On voit qu’il est symétrique autour de p = 0, 5
et que Cs est nul pour cette valeur de p , ce qui était prévisible puisque, dans ce cas, la transmission
relève du hasard : le canal ne sert à rien !
Exemple : soit une source qui émet une information binaire vers un récepteur, avec un flux
de 10000 symb-s-1 et des probabilités égales Pe( 1) = Pe(2) = 0,5. En raison du bruit intro¬
duit par le canal de transmission, 0, 5% des messages sont incorrectement transmis, c’est-à-dire que
P{x\ |y2) = F(jC2|yi) ne sont pas nuis, mais valent 0, 005 . Calculons Cs :
1
Cs x [0, 995 x ln(0, 995) + 0, 05 x ln(0, 05)] « 0, 7766 Sh • symb"1
0,693
On en déduit la capacité C, du canal en shannon par seconde :

Cf = qsCs = 7 766 Sh •s

. . — Canal déterministe
III 5
Un canal de transmission est déterministe si la connaissance des messages envoyés par X induit
celle des messages de Y ; en d’autres termes, pour un message xe à l’entrée, il n’y a qu’un seul message
yr correspondant en sortie.
Tout élément P(yr \ xe) de la matrice de transmission d’un canal déterministe vaut donc 0 ou 1 . Par
exemple, le canal représenté sur la figure 20.7, reliant les deux messages à l’entrée aux trois messages
en sortie, est déterministe :
1 1 0
P{Y\X) =
0 0 1
O

r\j 1

° 1
© 2 Récepteur Y
Émetteur X
2 2
CL
o 3
Canal déterministe
FIG. 20.7.

L’entropie conditionnelle H(Y\X) associée à un canal déterministe est nulle. En effet :

H(Y\X) = =0
650 20. Théorie de la communication de Shannon

car, soit P(yr\xe) — 0 , soit lb P(yr \xe) — 0 . On en déduit l’information mutuelle et la capacité du canal
selon :
(Im)(ï\X) = H(Y) - H(Y\X) = H(Y) -
£ lbi>(*)

Comme la valeur maximale de (Im)(Y\X) est réalisée, lorsque les différentes probabilités P(yr) sont
égales, on trouve, si n est le nombre de messages reçus par le récepteur :

Cs = max £/>(*) lbP(y,) =4l>(3) soit Cs= Von

Remarque : Le canal binaire étudié précédemment (Fig. 20.6) n’est pas déterministe.

. . — Canal sans perte


III 6

Un canal de transmission est dit sans perte lorsque tout signal émis par l’émetteur X est nécessai¬
rement reçu par le récepteur Y ; en d’autres termes, il n’y a qu’un seul message xe en entrée qui cor¬
respond à un message yr en sortie. Cela implique des valeurs des probabilités conditionnelles nulles ou
égales à l’unité pour tout message émis, lorsqu’on connaît les messages reçus :
P(xe\yr) = 0 ou P{xe\yr) = 1
La matrice F(X|K) , formée par ces probabilités, qu’il faut distinguer de la matrice de transmission
P(K|X) , est donc constituée d’éléments égaux à 0 ou 1 .
Par exemple, dans le diagramme représenté sur la figure 20.8, on a :

1 0 0 1 0 0
0 1 0 0 0,75 0
P(X\Y) = 0 1 0 alors que P(F|X) = 0 0, 25 0
0 0 1 0 0 0,1
0 0 1 0 0 0,9

1
1

-g 0,75 2
c Récepteur Y
Q 2'
rNJ
Émetteur X 0,25 3
° 3 0,1
© 4
0,9
£ 5
CL
o Canal sans perte
FIG. 20.8.

L’entropie conditionnelle H(X\Y) est nulle, puisque, soit P(xe\yr) = 0 et donc P{xe\yr) lbP(jce|yr) = 0,
soit P(xe\yr) = 1 et lbP(xe|yr) = 0 :

H(X\Y) = lb/>(*«W = EZ F<Jr)P(x,\yr) IbPfebv) = o


Théorie de la communication de Shannon 651

On en déduit l’information moyenne mutuelle :

</m)(X|7) = H(X) - H(X\Y) = H(X) = -J2PM1b P{xe)


La connaissance des messages de sortie ne modifie pas l’entropie de la source. Le canal n’introduit
aucune perte dans le manque d’information sur la source, d’où son nom. Si le nombre de messages émis
par l’émetteur est m , la capacité du canal s’obtient en prenant la valeur maximale de H{X) soit :

Çy = max
£ />M îbpwJ =-ÿElb(ÿ)
e ' ' e
soit Cs= lbm

. . — Canal sans bruit


III 7
Un canal est sans bruit s’il est à la fois déterministe et sans perte. La relation entre les messages à
l’entrée et à la sortie est alors biunivoque, ce qui implique l’égalité m = n des nombres de messages à
l’entrée et à la sortie (Fig. 20.9). On a donc :
p{yr\xe) = 1 OU p(yr\xe) = 0 et P{xe\yr) = 1 ou P(xe\yr) = 0
Il en résulte que H(Y\X) = 0 (canal déterministe) et H(X\Y) = 0 (canal sans perte). Dans ce canal,
les matrices P(y|X) et P(X\Y) s’écrivent (Fig. 20.9) :
'10 0 1 0 0
P(F|X) =010 et P(X|y) = 0 1 0
0 0 1 0 0 1
D’après ce qui précède, la capacité d’un tel canal a pour expression :

Cs = lb n = lb m

1 L
2
2
Émetteur X Récepteur Y
3
-g
c
Canal sans bruit
Q
rNJ
FIG. 20.9.

° Remarque : Les canaux de transmission présentent généralement du bruit. Ainsi, le canal binaire sy¬
©
métrique étudié précédemment (Fig. 20.6) est un exemple de canal avec bruit.
£
CL
O
. . — Capacité d’un canal avec bruit blanc gaussien additif
III 8
Reprenons l’exemple de l’addition d’un bruit gaussien B à une source X , au cours de la transmis¬
sion par un canal. La capacité de ce canal s’obtient en cherchant le maximum de l’information mutuelle
moyenne :
{Im)(X, Y) = H(Y) - H(Y\X) soit (Im)(X, Y) = H(Y) - H{B)
puisque, connaissant X , l’entropie de Y se réduit à celle de B .Il importe alors de déterminer la densité
de probabilité qui réalise la valeur maximale de H{Y) .
652 20. Théorie de la communication de Shannon

Montrons que la densité de probabilité p(y) qui réalise cette valeur maximale est gaussienne. Pour
cela, cherchons, par la technique des multiplicateurs de Lagrange (cf. Thermodynamique), le maximum
de la fonction de Lagrange £ construite à partir de H(Y) et des contraintes à la fois sur la densité de
probabilité et sur la variance (cf. annexe 5) :
rOO rOO

H(Y) ln2
-i: p{y) ln/?(y) d y avec
J piy) dy = 1 et
J ytpiy) dy = a]

Cette fonction de Lagrange peut s’écrire :

C{p, A! , à2) = -p(y) inp(v) - Xi p(y) - hy2p{y)

Ai et A2 étant deux multiplicateurs de Lagrange. Il vient donc :


8C
= - 1 - lnp(y) - Ai - A2y2 = 0
dp
On en déduit :

lnp{y) = — 1 — Aj — A2y2 soit p(y) = exp(— Ai — l)exp(— A2y2)


qui est une distribution gaussienne. Les relations de contraintes permettent d’exprimer Ai et A2 en
fonction de cr2 :

/ÿoo roo /
JJ.
\ 1/2
exp(-A2y2) d y = exp(-A, - 1) ( —
1=
J Piy) dy = exp(— Ai - 1)
J J
et:

r°° r°° î f TT \
°y =
J y2PW d-v = exP(“Ai - !)
J exp(-A2/) dy = exp(-A, - 1)- ( \
Il en résulte, en divisant la première équation par la seconde :

i î i y2
A2 exp(-Ai - 1) = d’où p{y) = exp
2arj (27r)1/2ÿ (27T){/2(Ty 2aj

d’où, d’après le résultat établi en II.4, la capacité par symbole du canal et la capacité par unité temps :
Q
CM 1/2
Cs= lb 1 4 et C, = 2BCS = fi lb 1+

?
*
B étant la largeur de la bande passante du canal.
à Voyons ce que devient cette dernière expression pour un bruit blanc, de puissance spectrale /3/2 ; il
vient, puisque = /3/2 x 2B = f3B (cf. chapitre 17) :

Ordre de grandeur : si B = 5 kHz,


C, = 78 x 103 Sh.s-1 .
c' =
B
îÿln|1 + BP
-O'2

= 0,5 mW, j3 = 2 x 10
12
W.Hz 1
, on trouve
Théorie de la communication de Shannon 653

CONCLUSION
Rappelons les résultats essentiels.
1) La théorie de Shannon est une théorie probabiliste dans laquelle l’information Is d’un mes¬
sage s , de probabilité Ps , est définie par le logarithme binaire de l’inverse de Ps :

L = 1b = -\bPsÿ0 puisque 0 1

Elle permet de déterminer ce qu’un canal d’information, entre une source et un récepteur, peut trans¬
mettre.
2) L’entropie d’une source, qui émet plusieurs messages, est la valeur moyenne des informations
associées :
H= Y,Psh -YsP*
= lbÿ

Pour un ensemble de O messages équiprobables, l’entropie est maximale et vaut H = lbfi .


3) L’entropie conjointe et l’entropie conditionnelle d’un émetteur et d’un récepteur, de part et
d’autre d’un canal de transmission, sont respectivement :

tf(X,y) = -ÿÿP(*e,yr)lbP(x,,yr) et H(Y\X) = - ££p(*,yr)IbP(yr|*)

Entre ces deux entropies, on a la relation suivante :

H{X, Y) = H(X) + H(Y\X) = H(Y) + H(X\Y)


L’information mutuelle entre l’émetteur et le récepteur est la différence entre l’entropie de l’émetteur
H(X) et son entropie conditionnelle H(X\Y) , une fois révélés les messages détectés par le récepteur :

</*>(*, Y) = H(X) - H(X\Y) soit aussi (Im)(X, Y) = H(Y) - H(Y \X)


Cette quantité est non négative, car toute connaissance sur le récepteur Y induit une diminution de la
valeur qu’avait l’entropie de l’émetteur avant la réception du message.
4) L’entropie relative de Kullback, entre deux distributions de probabilité, l’une réelle {Ps} et
l’autre estimée {&} , est la valeur moyenne du logarithme du rapport Ps/Qs :

Q
CM (I)
S
5) La capacité d’un canal est la valeur maximale de l’information mutuelle moyenne, lorsqu’on fait
varier les probabilités de l’émetteur. Il existe plusieurs types de canaux de transmission. Pour détermi¬
2 ner leur capacité, on doit calculer au préalable l’information mutuelle moyenne et donc les probabilités
à conjointes et les probabilités conditionnelles. Un moyen technique efficace d’y parvenir est l’utilisa¬
tion de la matrice de transmission [P(Y|X)] . Pour un canal binaire symétrique, on trouve l’expression
suivante de la capacité :
+
Cs = 1 + p \bp (1 — /?) lb ( 1 -p)
p étant la valeur commune des probabilités P{yr = 0|xe = 0) et P[yr — \\xe = 1) .
6) On a recours au codage des messages émis dans le but de diminuer les redondances, tout en
préservant la réversibilité.
654 20. Théorie de la communication de Shannon

L’entropie de Shannon et l’entropie de Boltzmann représentent finalement le même concept ex¬


primé avec des unités physiques différentes. La théorie de Shannon permet d’interpréter l’entropie d’un
système thermodynamique comme l’information objectivement manquante, du fait de l’absence de com¬
munication.
Il est possible de déduire de la théorie de l’information les résultats importants de la physique
statistique : on cherche pour cela les conditions dans lesquelles l’entropie est maximale, compte tenu
des contraintes. C’est dire que la théorie de Shannon offre un cadre très général qui englobe celui de la
physique statistique (cf. Thermodynamique).
La relation entre entropie et information manquante joue un rôle essentiel dans la résolution des
problèmes inverses, tels qu’ils se posent en théorie du signal et des images. Il s’agit là de restituer ration¬
nellement un objet à partir d’une donnée-image affectée par du bruit, connaissant au moins partiellement
le processus de formation de cette image. On utilise des méthodes de recherche du maximum d’entro¬
pie. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que le concept d’entropie apparaisse à certains égards comme
encore plus fondamental que celui d’énergie.

EXERCICES ET PROBLÈMES

P20- 1. Information et entropie d’une source discrète sans mémoire

Un émetteur de signaux, discrets et sans mémoire, transmet vers un récepteur, à travers un canal,
trois signaux successifs x\ , xi et xj . Les probabilités d’émission de ces signaux sont respectivement :
P, = 0, 3 Pi = 0. 5 P3 = 0, 2 .

1. Quelle est l’entropie H de la source ?

2. Calculer l’information manquante associée aux quatre messages suivants :

*i x2 *3 X\XiX\ X[ x2 x2 et xj x2 x\

P20- 2. L’information dans un jeu de cartes Cwg)


Q
IM Dans un jeu de 52 cartes (pique, cœur, carreau, trèfle), chaque groupe contient, par valeur décrois¬
S sante l’as, le roi, la dame, le valet, le 10, le 9, le 8, le 7, le 6, le 5, le 4, le 3 et le 2. On tire quatre
cartes.

2 1. Calculer les probabilités P\ , Pi_ , P2 des événements suivants : E\ = 4 as, E2 = 4 cartes qui
à ne contiennent aucune figure (roi, dame ou valet) et £3 = 4 cartes dont aucune ne contient de carte
inférieure au valet. En déduire les informations manquantes associées.

2. Quelle est la valeur de l’entropie H, lors du tirage de 4 cartes? Comparer H à la quantité


d’information qui est nécessaire pour connaître les quatre cartes tirées.

3. Calculer l’information mutuelle Im(2,3) relative aux événements E2 et E2 .


Théorie de la communication de Shannon 655

P20- 3. Information contenue sur une feuille de papier portant des inscriptions
Sur une feuille blanche, on a inscrit dans un cadre de dimensions 19 cm x 25 cm des caractères
en noir. L’information contenue dans ce format est transmise par des pixels carrés de côté 0, 02 cm . Le
noir ne couvre que deux pour cent de la page.
1. Quelle est l’entropie d’un pixel ?
2. On veut transmettre cette page en 6 secondes. Quel est le flux d’information correspondant ?

P20- 4. Flux d’information provenant d’une image de télévision


Une image TV en noir et blanc comporte 4, 8 x 106 pixels et 32 niveaux de gris pour chaque
pixel. La fréquence de renouvellement des images est de 25 images par seconde. Les niveaux de gris
ont même probabilité et les pixels sont indépendants.

1. Calculer l’entropie d’un pixel.


2. On veut transmettre cette image. Quel est le flux d’information correspondant?

P20- 5. Efficacité et redondance d’un code


Une source discrète comporte deux symboles x\ et x2 , de probabilités respectives P(x\ ) = 0, 8
et P(JC2) = 0, 2 . On les code selon 0 pour x\ et 1 pour x2 .

1. Calculer l’entropie H(X) de la source.


2. Quelle est la longueur moyenne du code ? En déduire l’efficacité du codage et sa redondance.

P20- 6. Codages de Shannon-Fano et de Huffman


Une source émet cinq symboles x\ , x2 , x2 , X4 , X5 , avec les probabilités respectives suivantes :

Pi =0,1 P2=0, 15 P3 = 0, 15 P4 = 0, 2 et P5 = 0,4

1. Calculer l’entropie de la source.


2. On code la source selon deux codages, le premier de Shannon-Fano, le second de Huffman :
110 10 01 00 et 011 010 001 000 1

Q Comparer les deux longueurs de code à l’entropie. Conclure.


IM

S P20- 7. Probabilités des causes


On dispose de quatre urnes, U\ , U2 , t/3 U4 , contenant chacune une bille blanche et respective¬
2 ment 2 , 3 , 4 et 5 billes noires.
à
1. On extrait une boule blanche d’une urne choisie au hasard. Calculer la probabilité P(1|fi) pour
que cette boule blanche provienne de l’urne 1. En déduire la probabilité conjointe P(B, 1) .
2. De même, calculer P(2|fi) , P(3|fi) et P(4|P) .
3. On recommence l’expérience, après avoir remis dans son urne la boule blanche extraite. On tire
cette fois une boule noire. Calculer P(1|N) , P(2\N) , P(3\N) et P(4|fi) .
656 20. Théorie de la communication de Shannon

P20- 8. Fiabilité du test de séropositivité sur le sida


Un test T permet de diagnostiquer la séropositivité S sur le sida, avec les probabilités condition¬
nelles suivantes :
P(T\S) = 0,9 et P(P|S)=0,9
Dans ces expressions, T est l’événement « test positif » et T l’événement complémentaire « test né¬
gatif » ; de même, S est l’événement « séropositivité » et S l’événement complémentaire « séronéga¬
tivité » ; P(7jS) représente donc la probabilité pour que le test soit positif lorsque le malade est sé¬
ropositif. En outre, dans la région étudiée, la probabilité pour que la séropositivité soit déclarée est
P(S) = 2 x 10~3 .
1. Établir l’expression suivante, donnant la probabilité P(S\T) pour que le patient soit séropositif,
sachant que le test a été positif :
P(T\S)P(S)
P(S\T) =
P(T\S)P(S) + P(T\S)P(S)
Calculer P(S\T) .
2. Trouver l’entropie H{T) de la source T .
3. Quelle est l’entropie conditionnelle H(T\S) ? En déduire l’information mutuelle moyenne
US, T).

P20- 9. Représentation matricielle d’un canal binaire non symétrique


Sur la figure 20.10, on a représenté un canal binaire non symétrique dont la matrice de transmission
a pour expression :
0,8 0,3
[/>(1'|X)] = 0,2 0,7
Les probabilités d’entrée sont P(JCI) = 0,4 et P(x2) = 0, 6 .
1. Calculer la matrice colonne des probabilités de sortie.
2. Même question pour la matrice des probabilités conjointes.

-g ] ü*
c 0,2
Q Emetteur X 0,3 Récepteur Y
r\j
2 2
° 0,7
©
FIG. 20.10.
£
CL
O
P20- 10. Entropie relative de Kullback
Une source discrète peut émettre trois messages de probabilités respectives vraies :
Pi = 0, 2 P2 = 0, 5 P3 = 0, 3
Deux hypothèses différentes ont conduit a priori aux probabilités suivantes :
p[1} = 0, 25 P{21) = 0, 55 P$° = 0, 2 et P}2) = 0, 15 pf } = 0, 45 pf } = 0, 4
Théorie de la communication de Shannon 657

1. Calculer l’entropie de la source dans les trois cas.

2. Quels sont les écarts quadratiques moyens sur les probabilités entre les deux hypothèses et la
vraie loi de probabilité ?

3. Comparer, dans chaque hypothèse, les entropies relatives de Kullback avec la vraie loi de proba¬
bilité. Conclure.

P20- 11. Entropie relative symétrique de Kullback

On définit l’entropie relative symétrique de Kullback de deux distributions, de probabilité {P5} et


{Qs} , par la quantité suivante :

1. Justifier son nom. Quelle doit être la relation entre Qs et Ps pour que Ks , appelée aussi distance
symétrique de Kullback, soit minimale ? Trouver la valeur de ce minimum.

2. Calculer Ks pour les deux distributions de probabilité suivantes : Ps = {0,3; 0,7} et


& = {0,4; 0,6}.

P20- 12. Capacité d’un canal discret avec trois symboles transmis Çwëb)

Un canal discret peut transmettre les trois symboles x\ , JC2 et *3 émis par un émetteur, de pro¬
babilités respectives Pi = a , P2 = fi et P3 = y , vers les trois symboles d’un récepteur yi , yi et
y3 . Alors que la transmission de x\ vers yi n’est jamais affectée par le bruit, celles de X2 vers V2 et
X3 vers y3 le sont, de façon symétrique : p est la probabilité pour que xi atteigne y2 ou que X3 par¬
vienne à y3 ; 1 — p est la probabilité pour que X2 atteigne V3 ou que *3 parvienne à y2 > en raison du
bruit (Fig. 20.11).

1. Quelles sont, en fonction de a et j8, l’expression de l’entropie de la source H(X) , ainsi que
celle de l’entropie conditionnelle H(X\Y) ?

-g 2. On pose n = p lbp + (1 — p) lb (1 — p) . Trouver l’expression de la capacité par symbole Cs de


c
Q
ce canal en fonction de n .
rNJ
3. Calculer Cs pour p = 0, 5 et pour p = 1 . Comment varie Cs lorsque n varie de — 1 à 0?
°
©
1
£ 2
P
2
CL
o 1 “P
Émetteur X Récepteur Y

3
r 3

FIG. 20.11.
658 20. Théorie de la communication de Shannon

P20- 13. Succession de deux canaux binaires différents

Deux canaux binaires différents sont connectés en série. On désigne par X la variable aléatoire à
l’entrée, Y celle entre les deux canaux et Z la variable à la sortie. Le premier canal est caractérisé par
= Pi et P{1)Cy2|*i) = q\ , le second par P(2)(zi|y2) = Pi et P(2)(z2bi) = <72 •

1. Trouver, en fonction de p\ , q\ , pi et <72 , la matrice de transmission du canal formé par l’en¬


semble des deux canaux. Application pour p\ = p2 = 0, 1 et <71 = <72 = 0, 2

2. Sachant que la probabilité P(xi) à l’entrée vaut a , quelles sont les probabilités à la sortie P{z\ )
et P(z2) ? Application pour a = 0, 4 .

P20- 14. Capacité d’un canal binaire avec effacement

Un canal binaire avec effacement possède deux entrées, x\ = 0 et x2 — 1 , et trois sorties, vi = 0 ,


y2 = b (b pour « borrar » qui signifie effacer en espagnol) et 3ÿ3 = 1 (Fig. 20.12). Les seules transitions
transversales possibles concernent y2 ; comme la valeur reçue yj = b n’est pas retenue, on dit qu’elle
est effacée. On désigne par p la probabilité pour que JCI = 0 donne y2 = b . En outre, la probabilité à
l’entrée P(x1) est a.

1. Écrire la matrice de transition [P(F|X)] . En déduire les probabilités de sortie pour p = 0, 3 et


a = 0, 1 .

2. Dans le même cas, calculer les probabilités conjointes P(0, 0) , P(1, 1) , P(0,b) et P(1, b) .

3. Établir, en fonction de p et a , la capacité par symbole Cs . Tracer le graphe Cs(p) .

1 -p 1

1 P Récepteur Y 1
Émetteur X b
P
Émetteur X Récepteur Y
P
2\
1 -p 2 1 -P
FIG. 20.12. FIG. 20.13.
-g
c
Q
rNJ P20- 15. Capacité d’un canal binaire en Z
° Le canal binaire, représenté sur la figure 20.13, est dit en Z, en raison de sa configuration gra¬
©
phique : P(yi|xi) = 1 alors que P(y2|x2) 7ÿ 1 . On désigne par p la probabilité pour que jt2 donne
£ yi . En outre, la probabilité à l’entrée P(jq) est 1 — a .
CL

1. Écrire la matrice de transition [P(F|X)] . En déduire les probabilités de sortie en fonction de p


O

et a . Quelle est l’entropie de sortie H(Y) ?

2. Calculer les probabilités conjointes. En déduire l’entropie conditionnelle H(Y\X) .

3. Trouver la capacité par symbole Cs d’un tel canal pour p = 0, 1 .


Théorie de la communication de Shannon 659

P20- 16. Capacité de trois canaux discrets avec probabilités de transition symétriques
Dans sa publication originale, Shannon étudie les trois canaux discrets représentés sur la figure
20.14. Ces canaux sont caractérisés par des probabilités de transition identiques de l’émetteur vers le
récepteur et du récepteur vers l’émetteur.
1 . Montrer que la valeur maximale de H(Y) se met sous une même forme simple ; calculer cette
valeur dans les trois cas.
2. Établir l’expression de l’entropie conditionnelle H(Y\X) , en fonction des probabilités de tran¬
sition des messages de l’émetteur vers l’ensemble des messages détectés par le récepteur. Calculer sa
valeur dans les trois cas.
3. Quelle est la capacité de chaque canal de transmission ?

X Y Y
0,5
1 1 X
0,5 0,5, 1/3 1/2
0.5 1/6, 1/3 1/3
2' 1 2
1/6
0,5 1/6
1/6 1/2
0,5,
3' 3 2 3 1/3 1 1/6
1/3
.0,5 1/6 1/2
1/3
0,5
4< >4

a) b) c)
FIG. 20.14.

P20- 17. Capacité d’un canal de transmission avec bruit blanc gaussien
En raison de la présence d’un bruit blanc gaussien qui s’ajoute au signal émis par une source, on
sur-échantillonne le signal analogique issu d’une source, avec une fréquence égale à 1,5 fois la fréquence
-g de Shannon-Nyquist. La largeur de bande du signal est 5 kHz . En outre, chaque échantillon est quantifié
c sur 512 niveaux différents, de même probabilité.
Q
rNJ 1. Calculer l’entropie de la source et le flux d’information qt émis.

° 2. Quel doit être le rapport signal sur bruit, RSB , pour que le canal transmette, sans erreur, les
© signaux émis par la source, malgré un bruit de bande passante B = 15 kHz ?

£
CL
O
Annexe 1

Outils mathématiques de base

Nous proposons de rappeler brièvement les outils mathématiques simples de base qui sont indis¬
pensables pour une lecture efficace du cours d’Électronique : trigonométrie, développements limités,
nombres complexes, matrices, déterminants et équations différentielles.

. — RAPPELS DE TRIGONOMÉTRIE
.1. — Sommes
cos (a + b) = cos a cos b — sin a sinb

sin(a + b) = sin a cos b + cos a sinb


On en déduit cos (a — b) et sin(a - b) en changeant, dans les relations précédentes, b en —b et en
tenant compte de la parité de la fonction cosinus et de la nature impaire de la fonction sinus :

cos(a — b) = cos a cos b + sin a sinb

sin(a — b) = sin a cos b — cos a sin b

. 2. — Duplication
Q En faisant a = b dans les deux premières expressions précédentes, on obtient :
IM
cos 2a = cos2 a — sin2 a = 2 cos2 a — 1=1 — 2 sin2 a
S
puisque cos2 a + sin2 a — 1 .
sin 2a = 2 cos a sin a
2
à
1.3. — Somme et produit
a) Transformation d’une somme en produit
P + <1 p-q
cos p + cos q = 2 cos 2
cos
2

sinp + sin q = 2 sin ('-f'M'-i3)


Outils mathématiques de base 661

On peut en déduire cos p — cos q en changeant q en q -f TT dans la première formule, et sinp — sin q
en changeant q en —q dans la seconde :

cosp - cosq = -2 sin

sinp — sin <7 = 2 sin cos

b) Transformation d’un produit en somme


cos A cos b - [cos(fl + b) + cos(a — b)]

I
sin A sinb = - [COS(A — b) — cos (A + b)\

On peut déduire sin fl cos b et cos fl sin b de ces formules en changeant a en îT/2 — a ; on obtient
respectivement :
1
sin A cos b = - [sin(fl + b) + sin(a — b)]

cos a sin b = [sin(fl + b) — sin(fl — b)]

II. — FONCTIONS HYPERBOLIQUES

II 1 . . — Définition
On appelle cosinus, sinus et tangente hyperboliques de x , respectivement les trois expressions :

expx + exp(— x) expx — exp(— x) expx — exp(— x)


coshx = sinh x et tanh x —
2 2 expx + exp(—x)

Ces trois fonctions sont liées par les deux identités suivantes :

Q
tanhx = et cosh2x — sinh2x = 1
coshx
CM

S
Remarque : Le qualificatif hyperbolique vient de cette dernière équation qui, en posant u = coshx et
v = sinhx , donne l’équation cartésienne en u, v d’une hyperbole (cf. Mécanique) :
2
à u2-v2= 1
Rappelons que les fonctions habituelles cosx et sinx sont elles qualifiées de circulaires,
précisément parce que, en posant u = cosx et v — sinx , la relation :

cos2 x + sin2 x = 1 donne u2 + v2 = 1


c’est-à-dire l’équation cartésienne en u, v d’un cercle.
662 Annexe 1.

II. 2. — Propriétés
Les fonctions hyperboliques sont définies et continues partout sur l’ensemble des nombres réels. En
outre, la première est paire et les deux autres impaires. Sur la figure A 1.1, on a représenté le graphe de
cosh x , appelé chaînette, ainsi que ceux de sinhx et tanhx ; on voit que ces deux dernières fonctions
diffèrent peu lorsque x
Ces trois fonctions étant partout dérivables, calculons leurs dérivées :
dcoshx _ expx — exp(— x) d sinhx _ expx + exp(— x)
= sinhx = coshx
dx 2 dx 2
et :
d tanh x cosh x cosh x — sinh x sinh x 1
dx cosh2 cosh2
On voit qu’en x = 0 , les dérivées de sinhx et tanhx sont égales à 1 ; aussi, leurs graphes se
confondent-ils en ce point avec la première bissectrice. Comme pour les fonctions circulaires sinx
et tan x, les fonctions hyperboliques sinhx et tanhx sont équivalentes à x, lorsque x tend vers 0.
Le formulaire connu sur les fonctions circulaires se transpose presqu’à l’identique aux fonctions
hyberboliques.

cosh x //
x
1
-/ tanhx
0
x
-y
/
7
/
/
/

FIG. Al.l.

. . — Fonctions hyperboliques inverses


II 3
-d Alors que les fonctions sinhx et tanhx , qui sont continues et strictement croissantes, s’inversent
c sans limitation, la fonction coshx, elle, ne s’inverse que pour x 0. On introduit alors le symbole
Q
arg (pour argument) selon :
r\j
° u = arg coshx avec xÿl ou x = cosh u avec uÿO
©
De façon analogue, on a, pour la fonction sinus hyperbolique inverse :
£ v = arg sinhx ou x = sinhw
CL
O
et pour la fonction tangente hyperbolique inverse :

w = arg tanhx avec — lÿxÿl ou x = tanh w

Ces fonctions sont partout dérivables. Calculons la dérivée de arg coshx :


d(arg coshx) _ dy
avec x = cosh y
dx dx
Outils mathématiques de base 663

On déduit de cette dernière équation, par différentiation :

d(arg coshx) 1
= sinhy = (cosh2 y — 1)1/2 = (JC2 - 1)1/2 d’où
dy dx (JC2 - iy/2
De même pour arg sinhx :

d(arg sinhx) _ dy
avec x = sinhy
dx dx
On en déduit :
dx d(arg sinhx) 1
= coshy = (sinh2y+ l)1/2 = (x2 + l)1/2 d’où
dv dx (X2 + 1)V2
Enfin, concernant la fonction arg tanhx , il vient :

d(argtanhx) dy
avec x = tanh y
dx dx
Il en résulte :
dx cosh2 y — sinh2 y d(arg tanhx) 1
= 1 — tanh2 y = 1 — x2 d’où
dy cosh2 y cosh2 y dx 1 - x2

Remarques : 1) Ces résultats simples sur les dérivées des inverses des fonctions hyperboliques sont
précieux dans le calcul intégral.
2) Les trois fonctions hyperboliques inverses peuvent s’exprimer explicitement par des
logarithmes :

argcoshx = ln
Jx + (x2 - 1)'/2J arg sinhx = ln |x + (x2 + l)ly/2j
et :

arg tanhx = ln
m 1/2

T3
c
Q
III . — DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS AU VOISINAGE DE ZÉRO
CM
. . — Définition
III 1
S
Soit / une fonction réelle ou complexe définie dans un intervalle I de l’ensemble des nombres
réels admettant 0 pour point intérieur. On appelle développement limité de / , d’ordre n , au voisinage
2 de zéro, un polynôme P de degré inférieur ou égal à n tel que :
à

Si la dérivée d’ordre k de / , pk’ , existe et si elle est continue dans / , on montre que / s’écrit :
»
_le
/(x) = P(x)+x"e(x) avec P(x) = /W (Q) et e(x) —> 0 quand x — 0
k=Q
664 Annexe 1.

. . — Exemples de développements limités


Ill 2
a) Fonction exponentielle

Les dérivées successives de expx étant toutes égales à expx , on a, quand x —» 0 :

x2 x"
expx = 1 + x+ — + ... + — + x"e(x)
2! ni
b) Fonction cosinus

Les dérivées successives de cosx étant — sinx, — cosx, sinx, cosx, on a, quand x—>0,
puisque cette fonction est en outre paire :
-V2 .V4 X2''
cosx=l-- + - + ... + (-!)" x2n+Ie(x)
(2n)! +
c) Fonction sinus

Les dérivées successives de sinx étant cosx , — sinx , — cosx , sinx , ..., on a, quand x — 0 ,
*
puisque cette fonction est en outre impaire,
x3 x5 x2,,+1
sinx = x-- + - + ... + (-!)" (2n x2,,+2e(x)
+ 1)! +
d) Fonction cosinus hyperbolique
Les dérivées successives de coshx étant sinhx , coshx , sinhx , coshx , ... , on a, quand x —*• 0 ,
puisque cette fonction est paire :
X2"
coSh,= 1
f £
+ + + ...+ (2n)! + X2n+\ 6(X)
e) Fonction sinus hyperbolique

Les dérivées successives de sinhx étant coshx , sinhx , coshx , sinhx , ..., on a, quand x —> 0 ,
puisque cette fonction est impaire,
x3 x3 x2»+!
sinhx = x+ — + — + ...+ (2n+ 1)! + X2/1+2 6(X)
T3

f) Fonction (1 + x)a, a étant une constante réelle


O

ÎH
Les dérivées successives étant a(l +x)“-1 , a(a — 1)(1 + a)a~2 , ... , on a, quand x —* 0 :
s a(a — 1) a(a — 1) . . . (a — n + 1)
© (l+x)“ = l+ax+ 2,
x2 + ....+ x" + x"e(x)
n\
Ce développement est appelé développement binomial en raison des coefficients qui sont du même type
à que ceux qui interviennent dans la loi binomiale de probabilité (cf. annexe 5).
Exemples :
1
(1+41/2 X_Xÿ
a
2 +2 8 +
1
a= —
2 (l+x)-1/2=l-ix+ÿx2 + ...
a= - 1 (1+*)"1 = 1 -x + x2 + ...
Outils mathématiques de base 665

Cette dernière expression permet d’obtenir par intégration le développement limité de ln(l + je) quand
* —> 0 : .v2 .Y3 X4
ln(l +JC) = je- - + -- — + ...

IV . — NOMBRES COMPLEXES
. . — Définition
IV 1
On appelle nombre complexe le couple ordonné (a, b) de deux nombres réels a et b . L’ensemble
des nombres complexes est muni de deux opérations :
i) la somme, (a, b) + (c, d) = (a + c, b + d)
ii) le produit, (a, b)(c, d) = (ac - bd, ad + bc) .
Le produit est commutatif puisque :
(a, b)(c, d) = (ac — bd, ad + bc) = (ca — db, da + cb) = (c, d)(a, b)

. . — Forme cartésienne d’un nombre complexe


IV 2
Le nombre complexe z = (a,b) peut s’écrire, compte tenu des propriétés de définition :
z = (a, 0) + (0, fc) = (1, 0)a + (0, 1)b
Le nombre complexe (1,0) a les mêmes propriétés que le nombre réel 1. Quant au nombre complexe
(0, 1) , il est tel que (0, 1)(0, 1) = (—1, 0). On le note j en électricité et on l’appelle unité imaginaire,
car j2 — — 1 . Par conséquent :
z = (a, b) = a +jb
où a et b sont respectivement appelées parties réelle et imaginaire de z : a = Re{z} et b = Im{z}.

Remarque : L’unité imaginaire est ainsi notée en électricité, et non i comme les mathématiciens la
désigne, afin d’éviter toute confusion avec l’intensité i d’un courant électrique.

. . — Représentation géométrique d’un nombre complexe


IV 3
Le nombre complexe (a,b) peut être représenté, dans un plan cartésien Oxy , par le point M de
coordonnées a et b ; Ox est Y axe réel et Oy Y axe imaginaire (Fig. A1.2a). La distance d entre
l’origine O et M est le module |z| du nombre complexe z :
1/2
Q
CM d=\z\ = (a2 + b2)
S Si M\ et M2 représentent respectivement les nombres complexes Z\ =a\+jb\ et zi =«2+7ÿ2.
la distance M\Mi est égale au module du nombre complexe (z2 — Z\) (Fig. Al.2b) :
1/2
2 MIM2 = |Z2 -Zi| = [(fl2 - ai)2 + (b2 - bi)2]
à
Le carré du module de z = a +jb , a2 + b2 , s’écrit aussi :
|z|2 = (a +jb)(a - jb) soit |z|2 = zz* où z* = a jb -

est le nombre complexe conjugué de z . Les parties réelle et imaginaire sont souvent écrites en fonction
de z et z* :
a = Re{z}
f .
=
z + z*
— et b — Im{z} =
Z
2—
666 Annexe 1.

y‘ y 1

b\ M2
d
b
__i__
14 b2

O 1 O
a x a2 a\ x
a) b)
FIG. A1.2.

. . — Forme polaire d’un nombre complexe


IV 4

D’après la représentation géométrique, si 6 est l’angle (Ox, OM) , on a : a = |z| cos 6 et


b = |z| sin 0 , d’où la forme polaire de z :
z = a+jb = |z| (cos 9 +j sin 6)

. . — Formules d’Euler
IV 5

Rappelons les développements en série entière des fonctions cosx, sin* et expx :

, JC2 JC4 X6
COSX-1-- + ---+...

X3 X5 X1
sin* —
J:“3!+5!~7!+"-
JC2 JC3
exp*=l+*+ — + — + ...
Pour tout nombre complexe z , on peut poser :
z2 z3
2\ + 3! +
expz = 1 +z +

Dans le cas où z est imaginaire pur, z=jx avec


* réel, on obtient :
-d
o
exp(/*) = 1 +jx - + ...
rNJ
En comparant exp(/*) à cos* et sin* , on trouve les formules d’Euler :
° exp(/x) = cos* + j sin*
©
exp(/*) + exp(-yx)
COS* =
CL
2
O
exp(/*) - exp(—/*)
et sin* =
2i
Il en résulte que la forme polaire d’un nombre complexe s’écrit :

z = |z| exp(jO) avec exp(jd) = cos 6 + jsin 6


Par exemple : 1 + j = y/2 exp(/7r/4) , j = exp(/7r/2) et — 1 = exp(/7r) .
Outils mathématiques de base 667

. . — Interprétation géométrique de la multiplication par le nombre complexe exp(ia)


IV 6
Soit z = |z| exp (J8) le nombre complexe représenté par le point M du plan cartésien Oxy
(Fig. Al.3). Si l’on multiplie z par exp(ja) , on obtient :
z! = z exp(ja) = \z\ exp[/(0 + a)]
C’est un nombre complexe de même module que z , mais dont l’angle polaire a augmenté de a . Le
vecteur OM' représentant z' s’obtient donc à partir du vecteur OM par une rotation de l’angle a
autour de l’axe Oz perpendiculaire au plan Oxy .

y
M'

a \
\
M

o T
FIG. A1.3.

V. — MATRICES

V.I. — Définition
On appelle matrice q x n un tableau rectangulaire de nombres à q lignes et n colonnes
(Fig. A 1.4a). Les nombres du tableau, a-y , sont les éléments de matrice ; le premier indice i est l’in¬
dice de ligne, le second j est celui de colonne. On note la matrice A = [ay] .Si q n , la matrice est
rectangulaire ; si q = n , elle est carrée. Lorsque n = 1 , la matrice est colonne alors que si q — 1 , la
matrice est ligne.

B q

-g
c
Q
i
— —
--
O O- O-
r\j
— mj è
° O O- O—

A c
© O- — —o-
O- —
O— -O

i
n
2 a)
q
b)
n
ci
O
FIG. A 1.4.

. . — Algèbre des matrices


V 2
a) Matrices égales

Par définition, deux matrices A et B sont égales si, et seulement si, ay — by quel que soit le
couple (ij) , ce qui exige que A et B aient le même nombre de lignes et le même nombre de colonnes.
668 Annexe 1.

b) Matrice nulle

La matrice nulle est la matrice A = [aÿ] où a,y = 0 quel que soit le couple (ij) .
c) Matrice unité

La matrice carrée (nn) , dont les éléments diagonaux sont égaux à 1 et les autres nuis, est la matrice
unité ou identité d’ordre n . Par exemple :

1 0
I=
0 1

d) Somme de deux matrices q x n

Si A = [atj] et B = [bÿ\ sont deux matrices q x n , la matrice somme S = A +B est telle que
Sÿ = üij + bij , quel que soit le couple (ij) . Par exemple :

1 -0,5 3 2 4 1,5
4= B= A +B =
2 0 1 1 3 1

e) Multiplication d’une matrice par un nombre réel

Pour multiplier une matrice A par un nombre réel p , on multiplie chacun de ses éléments par p :

pA = [paÿ\

J) Multiplication de deux matrices


Le produit dans l’ordre de deux matrices A et B est la matrice P dont les éléments sont reliés
à ceux de A et B :
q

Pij — ai\b\ j + a, jb2 j + . ajgbgj — a,kbkj


*=l

Notons que le produit n’est défini que si le nombre de colonnes de A est égal au nombre de lignes de
B . Dans la pratique, on retient souvent le schéma de la figure A1.4b.
Q
IM g) Propriétés du produit matriciel
S i) Le produit matriciel n’est pas commutatif : AB BA . Vérifions-le :

1 2 '2 5‘ 8 7 '17 24
2 A= B= AB = alors que BA =
à 3 4 3 1 18 19 6 10

Dans le cas singulier où l’une des matrices est l’identité, on a :IA = AI = A .


ii) Le produit matriciel est associatif : C(BA) = (CB)A . Vérifions-le :

1 2 2 1 2 3 38 41
A= B= C= d’où C(BA) = = (CB)A
5 3 3 1 1 2 23 25
Outils mathématiques de base 669

. .
V 3 — Déterminants de matrices carrées 2x2
a) Définition

Le déterminant d’une matrice carrée 2x2, A , est le nombre :

det A = a\\a22 — «12ÿ21

Par exemple :
2 3
si A = det A = 11
1 7
Lorsque le déterminant n’est pas nul, la matrice est dite régulière.

b) Déterminant du produit de deux matrices carrées 2x2


Le déterminant de la matrice produit AB est le produit des déterminants des matrices A et B :

det (AB) = det A x det B

Vérifions-le sur un exemple :

2 3 4 1 11 8
A= B= et AB =
1 7 1 2 11 15

on trouve : det A = 11, det B = 7 et det (AB) = 77 = 11 x 7 .

c) Déterminant d'une matrice carrée n X n

Le déterminant d’une matrice carrée A , n x n , s’obtient à partir des mineurs et des cofacteurs
définis de la façon suivante.
1) Le mineur associé à l’élément n,y d’une matrice carrée A , de rang n , est le déterminant de
la matrice carrée d’ordre n — 1 que l’on obtient en retirant de A les éléments de la ligne i et de la
colonne j.
Exemple :
'2 3 1"
T3 A= 1 2 3
O
3 1 2
r\l Les mineurs valent :
s A/, 1 = 4 - 3 = 1 M,2 = 2 - 9 = -7 Mis = 1 - 6= -5
©
M21 = 6 - 1 = 5 A/22 = 4 - 3 = 1 A/23 = 2 - 9 = -7
£
à A/31 =9-2 = 7 A/32 = 6-1=5 A/33 = 4 - 3 = 1
2) Le cofacteur a,y s’en déduit selon a,y = (— l)‘+7A/,y . Dans l’exemple précédent, on trouve :

«Il = 1 «12 = 7 «13 - -5

«23 = 7

«33 = 1
670 Annexe 1.

Le déterminant de la matrice carrée s’en déduit en effectuant la somme suivante, selon les éléments
d’une ligne quelconque i :

det A = an an + a,-2«î2 + ... ce qui s’écrit det A =


j
ou selon les éléments d’une colonne quelconque j :

det A = a\ja\j + ay&ij + ••• soit det A = aÿaij


i
On retrouve ainsi pour le déterminant de A :

detA = 2 x (4 - 3) - 3 x (2 - 9) + 1 x (1 - 6) = 18

. . — Inversion d’une matrice carrée


V 4
Si deux matrices carrées, A et B , sont telles que :

AB = BA = T

alors elles sont inverses l’une de l’autre : B — A 'et A — B 1 .


Par exemple, les matrices A et B suivantes sont inverses l’une de l’autre :

0, 25 0, 5 2 -0,5
A= B= puisque AB = BA =I
-1 2 1 0,25
Une matrice carrée est régulière si elle admet une matrice inverse et une seule.
Une manière d’obtenir la matrice inverse d’une matrice carrée régulière consiste à diviser, par son
déterminant, sa matrice adjointe A* , laquelle s’obtient en prenant la transposée de la matrice C des
cofacteurs. Sur l’exemple de la matrice A à neuf éléments, donnée plus haut, on trouve :

1 7-5' 1 -5 7
C= -5 1 7 d’où A* = 7 1 -5
7 -5 1 -5 7 1

On en déduit la matrice inverse A -i en divisant la matrice adjointe A* par le déterminant :

T3 1 -5 7
I
O
A'1 7 1 -5
g 18
-5 7 1
r\l

° puisque det A = 1 8 . On peut alors vérifier que A 'A = 1 .


© Retrouvons l’inverse de la matrice carrée régulière à quatre éléments donné un peu plus haut :

? 0,25 0,5
à A=
1 2

Il vient, pour les mineurs :

M\\ =2 2 = -l M2\ =0,5 M22 = 0, 25


d’où les cofacteurs :
«il = 2 «12 =
• «2i = -0,5 «22 = 0, 25
Outils mathématiques de base 671

la matrice des cofacteurs, sa matrice adjointe et son inverse :

2 1 '2 -0,5' 2 -0,5


C= A* = et A-1 =
-0,5 0,25 1 0,25 1 0,25

le déterminant étant égal à 1 . Retenons que, si det A / 0 , alors :


I
A-1 = -—-A*
detA

. . — Vecteurs propres, valeurs propres et diagonalisation d’une matrice carrée


V 5
a) Définitions

On appelle vecteur propre d’une matrice carrée A tout vecteur v 0 qui est transformé en un
vecteur colinéaire Av selon :
Av - Av

A étant la valeur propre correspondante.

b) Équation aux valeurs propres

Pour simplifier l’écriture et analyser un cas important en physique, explicitons, pour des vecteurs
v à deux dimensions, l’équation vectorielle précédente. Il vient, avec les notations habituelles :

aH al2\ ui V\ «il -A aX2 V\ 0


= A soit
«21 «22 J |«2 v2 «21 «22 - A v2 0

Un tel système admet une solution non nulle en v\ et v2 si le déterminant de la matrice des coefficients
est nul :
det|«"-A 0.2
=0 SOit (ûn — A)(û22 — A) — Û12«21 =0
L«21 «22 - A
Il en résulte l’équation du deuxième degré en A suivante :

A2 — A(û[i + «22) + «11«22 — «i2«2i =0

Exemple : cherchons les valeurs propres de la matrice :


Q
CM
1 1
A=
s 1 2

L’équation du deuxième degré, qui s’écrit, A2 — 3A + 1 = 0 , admet les deux racines suivantes :
?
à 3 + 51/2 3 — 51/2
Ai =
2
et A2 = 2
Pour obtenir les deux vecteurs propres, il suffit d’injecter ces deux valeurs de A dans l’équation initiale.
Il vient pour la première valeur propre Ai :

11 [„<'>1 _ ,1 [»['>ÿ 1+51/2


2\ [«4‘>J ~ [„<'» d’où «P + = AiUj1ÿ et = (Ai — 1) =
672 Annexe 1.

De la même façon, on trouve pour la seconde valeur propre A2 :


I — 51/2 (2)
= (A2-l),f> = —
Z-
Notons que, les deux vecteurs propres sont orthogonaux, puisque :

To> . = quq» + „<»„<*> = + =0

VI. — ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES

Les lois de la physique et donc celles de la mécanique se traduisent le plus souvent par des équations
reliant des fonctions dépendant d’une ou plusieurs variables à leurs dérivées première et seconde par
rapport à ces variables. Ces équations sont appelées des équations différentielles. Parmi elles, celles qui
sont linéaires jouent un rôle important en raison de leur simplicité.

. . — Équations différentielles linéaires


VI 1

Les équations différentielles que l’on rencontre le plus souvent dans les problèmes simples de
mécanique sont linéaires, c’est-à-dire que toute combinaison linéaire de solutions est encore solution de
l’équation. C’est le cas pour les équations suivantes, respectivement du premier et du deuxième ordre :

dV
— + - =0
dt
V
T
et
d2X
~T~2
d t2
, IdX
"I
---
T dt
n
TT + CaX — 0
v

T et ca étant des constantes. Les expressions ci-dessus sont linéaires par rapport aux fonctions V , X
et leurs dérivées.

Remarque : Si V a les dimensions d’une vitesse et si t représente le temps, r est homogène à une
durée. Si X a la dimension d’une longueur, ca est homogène à l’inverse d’une durée au
carré.

Ces deux équations différentielles peuvent se ramener aisément à des équations avec second membre,
Q dites non homogène. En effet, posant v — V + ar et x — X + b/ca , on obtient respectivement :
IM

s dt> V
——|— — a
d2x Idx
dt2 + T TT
dt +
et TTT - cax = b
dt T

Il suffit donc de résoudre les équations sans second membre précédentes (en V et en X) et d’ajouter
2 les solutions particulières suivantes : v = Cte = ar et x = Cte = b/ca respectivement.
à
a) Équation différentielle du premier ordre

L’intégration de cette équation s’effectue sans difficulté. En effet, cherchons une solution de la

--
forme Cte x exp(rr). L’équation différentielle :

dV V „ I
— 1— =0 donne +- exp(rt) = 0
t
r
L\I T T
Outils mathématiques de base

d’où l’équation caractéristique r + 1/r = 0. On en déduit :

V = Cte x exp

v = üQ, alors (Fig. A1.5) :

v
v=

î>0

ar

O
-'J et

(v0 — ar) exp

T
v = Cte x exp

+ ar

t
- + ar
Pour calculer la constante, il suffit de connaître v à un instant particulier. Par exemple, si, pour t = 0,
673

FIG. A1.5.

b) Équation différentielle linéaire du deuxième ordre


Cherchons des solutions de la forme X = Cte x exp(rf) de l’équation différentielle du second
ordre, sans second membre, suivante :
d2 X IdX v A

lfi+7Ji+CaX-°
Il vient :
(r2 + exp(rr) = 0
d’où l’équation caractéristique du deuxième degré r2 + r/r + ca = 0 , dont les solutions sont :
1 1 1/2 1 1 1/2
n= -
2T 4r2 CO et r2 = -
2T 4t2 C«

La solution générale de l’équation différentielle se met alors sous la forme suivante :


X = C+ exp(nt) + C- exp(r2f)

-g C+ et C- étant deux constantes quelconques.


c
Q 1ercas : l/(4r2) - ca >0
rxj
Les deux solutions r\ et r2 sont réelles :
°
© 1/2 1/2

£
ci
rî = —
2r U2 c“)
La solution générale est donc la combinaison linéaire suivante :
et r2 —
1
2r U2 c“)
O
1/2
X = exp [C+ exp(at) + C_ exp(— at)] avec
“=(4ÿ-C»)
ce qui s’écrit aussi :
X — exp [Acosh(arf) + fisinh(ar)]
Les constantes C+ , C_ , A et B sont déterminées par des valeurs particulières de X et X .
674 Annexe 1.

2ecas : 1/(4r2) - ca <0

--
C’est, du point de vue de la physique, le cas le plus intéressant. Les deux solutions sont complexes :

1/2 1/2
ri =
I
2r
+j ( -
I
4ÿ2 et r2 = -- j
2r
I
(C“ 4T2)
La solution générale est donc la combinaison linéaire suivante :

1 1/2
X = exp (-ÿ;) [C+ exp{j(oat) + C_ exp(->>flr)] avec =
4r2
Cette solution s’écrit aussi, en raison des relations d’Euler :

X = exp [Acôs(<Wflf) + Bsin(<yflr)] ou X = Cexp (-ÿ) cos((oat + <p)


Les constantes C+ , C- , A , B , C et <p sont déterminées par des valeurs particulières de X et X .

3ecas : 1 /(4r2) — cfl = 0


Les deux solutions de l’équation caractéristique sont égales :

1
n = r2 = - 2r

Une première solution est donc :


X(t) = C, exp
Montrons que X(t) = C2t ex$[—t/ {2T)\ est aussi solution de l’équation différentielle. Comme :

d2X
Sr-«(>-sM-s) «
w
C2
2r (-2+s)exp(-s)
on retrouve, en effet :
d2X ldX „ „
dïï+rJ7+C-X-°
La solution générale est alors la combinaison linéaire suivante :
Q
CM
X = (Ci + C2t) exp
s
Comme précédemment, les constantes Ci , C2 sont déterminées par des valeurs particulières de X
et X.
?
à
Exemple : supposons que l/(4r2) < ca et que, à l’instant t = 0 , on ait X = 0 et X = VQ . Il
vient :
X(0) = C+ + C_ = 0 et X(0) = j(oa(C+ C_) - v0
On en déduit C+ = — C_ = vo/(2(oa) . Finalement :

X(0 = — exp sin(wat)


h)
a \ 2T /
Outils mathématiques de base 675

. .
VI 2 — Équation différentielle non linéaire
Les équations différentielles non linéaires interviennent de plus en plus en physique contempo¬
raine, car elles décrivent des phénomènes nouveaux intéressants. En raison de la complexité des solu¬
tions, ces équations différentielles sont de nos jours largement étudiées par des moyens informatiques
(cf. chapitre 12).
Un exemple simple d’équation différentielle non linéaire, est fourni par le mouvement d’un point
matériel soumis à son poids et à une force de frottement visqueux proportionnelle au carré de la vitesse.
On trouve (cf. Mécanique) :
dv
dt -0-5)
Les quantités a et v\ ont respectivement les dimensions d’une accélération et d’une vitesse. En sépa¬
rant v et f, cette équation différentielle s’écrit :

dv dv dv
= a dt
[X-v1ÿ]) 2(\+v/v\) 2(1 — v/v\)
d’où, en intégrant, sachant que v = O à t = O :

ln [ 1 + — - In ( 1- — = 2at
V\ v\

On en déduit l’expression de v{t) :

1 - exp(— 2af)
v(t) - V\ — v\ tanh(û/)
1 + exp(-2ar)

On voit que v\ est la limite vers laquelle tend v lorsque t augmente infiniment.

Q
IM

2
à
Annexe 2
Analyse de Fourier

L’analyse de Fourier joue un rôle capital en théorie du signal. Elle a été élaborée par J. Fourier
en 1815 pour résoudre l’équation différentielle du transfert thermique (cf. Thermodynamique). Depuis,
on la retrouve dans les divers domaines de la physique, en mécanique pour l’étude des vibrations, en
électromagnétisme dans la théorie de la réponse linéaire des milieux matériels, en électronique dans la
réponse fréquentielle des circuits, enfin très largement en optique car elle permet de décrire de façon
efficace le phénomène de diffraction.
Nous nous proposons de donner les principaux résultats de l’analyse de Fourier en nous limitant
volontairement aux cas simples et importants que l’on rencontre en électronique où la variable est le
temps (t).

. — SÉRIES DE FOURIER DE FONCTIONS PÉRIODIQUES


.1. — Théorème de Fourier. Coefficients de Fourier réels
On démontre que, sous certaines conditions de dérivation et de continuité que nous n’expliciterons
pas car généralement satisfaites en physique, toute fonction réelle g(t) , périodique de période T , peut
se mettre sous la forme :

g{t) = y + COS (liTj)+ K sin (277-y)


Û
/ï=l
rN

S où les quantités üQ , a„ et b„ sont des nombres réels appelés les coefficients de Fourier réels de g(t) .
Ces coefficients üQ , a„ et hn s’obtiennent à partir de g(t) à l’aide des expressions suivantes :
?
à _ 2 rT
<3()
~TJ0 g(t) d t an =
?l *(»<** faj) d t et bn =
?/ *«™(2ÿ)d,
En effet, si l’on multiplie les deux membres de l’équation donnant g(t) par cos(2Trmt/T) et l’on
intègre entre 0 et T , on trouve des intégrales du type :

a„ / cos(2Trnt/T) cos(2-irmt/T) dt et bn [ sin(27rnt/T) cos(27rmt/T) d t


Jo Jo
Analyse de Fourier 677

Or:

rT i rT 1 rT
/ COS(2îrnt/T) cos(2nmt/T) df = - / cos[27r(n + m)t/T] dt + - cos[27r(n — m)r/7] dr
Jo 2 70 2 Vo

vaut r/2 pour « = m et 0 pour n m . Notons que pour n = m = 0 , cette intégrale vaut T . L’autre
intégrale est toujours nulle, puisque :

f
Jo
sin(27rnt /T) cos(27rrnt/T) d t =]-
2 f
Jo
sin[2îr(« + m)t/T] dt + ~

2 J0
f sin[27r(n — m)t/T] dt = 0

On procède de même pour établir l’expression de bn : on multiplie les deux membres de l’équation
donnant g(t) par sin(27rm t/T) et on intègre. Apparaissent alors des termes de la forme :

i HlO*"
an 008 (2*T dt et bn
lsin(2lrf) d<

Comme :

lcos(2,rf)sin(2,rT)d'=il sin[ 2nÿÿ


T
dt = 0

et

1 fT
l sin (2*T)
d'
2 Jo
f
[
(n — m)t
T d,-I/rc°s[ 2ir{n + m)t
T
dt

vaut T/ 2 pour n — m et 0 pour n m ,il en résulte que :

an = g(t) cos (27rnÿ) dr et bn =


fJo sWsin (27rnj) dr

La valeur ao s’obtient aisément en faisant n = 0 dans a„ .


Si la fonction est paire, g(t) = g(— t) ; le développement ne comporte alors que des termes en cosinus :
b„ = 0 . Si la fonction est impaire, g(t) — —g(—t) ; le développement ne comporte alors que des termes
en sinus : ao = 0 et a„ = 0 .
L’ensemble des valeurs a„ et bn forme le spectre réel de g(t) . Le terme constant üQ/2 représente
Q la valeur moyenne de g(t) ; quant au premier terme sinusoïdal, on l’appelle le terme fondamental ou
CM
l’harmonique 1 .
S
.2. — Coefficients de Fourier complexes
? Dans l’expression de g{t) , remplaçons COS(2îrnt /T) et sin(2rrnt/T) respectivement par :
à
1
\ [exP +exp (~227TT)\ et
2j [exp exp (-*-?)]
On obtient :

\a„ — jbn exp


a0 ,
sW = T + zJ—
u\

M=1
(j2nj) + a„ +jb„
2 exP -
678 Annexe 2.

soit aussi :
oo oo

g(t) =c0 +
n=\
C" eXP (jl7Tj) + X c" exp {~j27Tj)
tl=\

en introduisant :
O I a,i — jb„ a,i +jbn
co = 2 Cn =
2
et °'1 2
Comme :
x xc — OO
5Zc»exp (-fiir'j) = Y1 = 5Z cm exp
n=\ m=— m=— 1

puisque clm = a-m + jb-m = — y7?m = cm , g(t) se met sous la forme :

OO

g(0 = XI

H=
Cn exp
OO
avec c„ = j
J g(t) exp dt

L’ensemble des valeurs de cn forme le spectre complexe de g(t) . Ce dernier fournit le spectre réel
selon :
an = cn + c* et bn =j(cn - c*)

Remarque : En définissant les coefficients complexes, s’introduisent naturellement des entiers néga¬
tifs ; on ne s’étonnera pas alors de voir apparaître des « fréquences négatives ».

1.3. — Exemples
Nous allons calculer le développement en série de Fourier de fonctions souvent utilisées en optique
et en électronique. Le plus simple est de calculer c„ et d’en déduire si besoin an et bn .

a) Fonction créneau
-d Considérons la fonction créneau représentée sur la figure A2.1a ; sa largeur est égale à la moitié de
o
la période T , sa valeur minimale est 0 et sa valeur maximale est 1 . En outre, elle est centrée, ce qui
permet d’en conclure que bn — 0 .
rNJ

° g(t) a„
© 1

£ 1
CL
O

-- \

---
T/2 \
°,-- T >J
t 0 4 5 6 n

a) b)
FIG. A2.1.
Analyse de Fourier 679

Calculons c„ :

c„
“ï l'T/t'M-i2™,/T)-i(-ÿ)d«
1 sin(7rn/2)
[exp(“i'™/2) - exp(/îrn/2)] = -
2 TTnjl
d’où :
sin(7rn/2)
a„ = et b„ = 0
TTn/l
La figure A2.1b représente le spectre de g(t) formé par l’ensemble des coefficients a„ . Ainsi :

V' W*n/2)
(A
*W =
1
2+L I

H=I L
'
] oos{2ÿ)
soit :
(o 3t\
*(<) =!+
2
377 V T) h (24) h (2”?) + ...
cos cos

Sur la figure A2.2, on a représenté les courbes successives donnant une fonction rectangle avec une
précision qui croît au fur et à mesure que l’on augmente le nombre de termes du développement. La
première courbe donne la valeur moyenne, la deuxième prend en compte aussi le premier harmonique,
la troisième ajoute les troisième et cinquième harmoniques, la quatrième représente la somme des dix
premiers termes non nuis du développement. On voit que l’on restitue progressivement la fonction
rectangle.

? s{t)
9>
î

0,5 <D


0 t
Q
CM
FIG. A2.2.
S
b) Fonction en dents de scie

? Considérons une fonction périodique en dents de scie dont le motif est de la forme : go(t) = t/T
à entre 0 et T , T étant la période (Fig. A2.3a). Calculons c„ pour nÿO :

En intégrant par parties, il vient :


c" =
?l dt

c„ e\p(-j27rnt/T)
680 Annexe 2.

soit :

-j27rnT {rexp(-,7ÿ)}or (—j‘27Trt)2 {exp (-fl”j)}T0


1 1 j
C„ = =

et pour n = 0 :
1 rT i , 1
c° =
ïl TA'=- 2

d’où l’on déduit (Fig. A2.3b) :

1 1
a0 = c0 = - a„ = c„ + c* = 0 et bn =j(cn - c*) = -
2 irn

g(t) k-l
î
0,5

1/27T
1/47T —
1/87T — Z
T î 2 3
a) b)
FIG. A2.3.

II . — TRANSFORMATION DE FOURIER
II 1. . — Définition et propriété de réciprocité
a) Définition

La transformation de Fourier est l’opération mathématique qui associe à une fonction g(t) , réelle
ou complexe, de la variable réelle î , son spectre g(f) ou transformée de Fourier, selon l’intégrale :

-g r °°
c
Q
W) = /
J — oo
g(0 exp(—/2ir/ 1) d t

rxj
° / ayant une dimension physique égale à l’inverse de celle de t . Cette définition n’a de sens évidemment
© que si l’intégrale existe. Notons que la valeur moyenne de g(t) est donnée par g(0) puisque :

£ r°°
CL
O
?(°) = /
J — oo
g(t) dt

Remarque : On définit parfois la transformée de Fourier sans faire apparaître explicitement le facteur
27T dans l’argument de l’exponentielle. C’est le cas en physique quantique (cf. Quan¬
tique). Les propriétés de la transformée de Fourier ne sont évidemment pas modifiées ;
cependant un facteur numérique égal à l/(27r) doit être affecté à l’expression intégrale
de g{t) .
Analyse de Fourier 681

b) Réciprocité
On démontre que les rôles de g(t) et g(f) sont réciproques, c’est-à-dire que l’on a aussi :

g(t) =
J—oo
[ W) txp{J2irft) df
ce que l’on interprète comme une superposition linéaire de fonctions sinusoïdales, de fréquence /,
pondérées par la fonction g(f) . On notera le changement de signe dans l’exponentielle de cette dernière
intégrale.

. . — Exemples
II 2

a) Fonction rect (t)


La fonction rect(f) , appelée aussi fonction fente ou fonction porte, vaut l pour |r| < l/2 et 0
ailleurs (Fig. A2.4). Le calcul de sa transformée de Fourier est aisé :
l/2
rect(f) —
J rect(f) exp(— j2irft)dt =
J-1/2
exp(-j2'jrft) dt =
-w
1
[exp( -7277-/0] 1/2
~\/2

d’où:
sin(7r/)
rect(f) = = sincÿ)

Remarques : 1) Certains auteurs mathématiciens, de plus en plus minoritaires, définissent la fonction


rect(/) de façon légèrement différente ; le support vaut 2 et non 1.
2) La fonction sine(f) , introduite par P. Woodward en 1953, est appelée sinus cardinal
(cf. Optique). Noter qu’elle fait apparaître explicitement TT , conformément à sa définition
originale.

rect(t) sin(7r/)
1 rect(/) =
irf
1
-g
c
Q
rNJ

° -i 0 I r
-3
t
Ai o 1 /
© 2 2
a) b)
£ FIG. A2.4.
CL
O

b) Fonction A (t)
La fonction triangle, A (t) , a pour équation 1 — |f| pour |f| 1 et 0 ailleurs (Fig. A2.5). Calculons
sa transformée de Fourier :
POO rO r\
A(f)= / A(f) exp(-j2irf t)dt = / (1 +t)exp(-j27rft)dt+ / (1 - t) exp(-j27rf t) d t
J —oo J— I J0
682 Annexe 2.

La première intégrale vaut, en posant w — 2irft :


o
i
mtxpHw) -2nf
ce qui donne, en intégrant par parties cette dernière intégrale :
i
/:
4lT2f2 —2vf
w exp(-jw) dw

i
4TT2/2 (-H1L - i i

De même, la seconde intégrale vaut :

{exp(-ÿ [fcy i
4îT2/2 (“7 + ')] }„ +'W11
=
~Wf
-

En sommant ces deux contributions, on trouve :


1 1
[2 - exp(j2vf) - exp(-y27r/)] = [1 - COS(2TT/)]
47T2/2 27T2/2
Par conséquent :
2
sin(77-/)
A(f) = = sinc2(/~)

A(f) ÂV) = [ÿ]2


L-

t -
i ( (
-1 0 1 t -3 -2 -1 0 1 2 3/
a) b)

FIG. A2.5.
TJ
O

c) Fonction de Gauss
r\j La fonction de Gauss g(t) = exp(— TTî2) a la particularité d’admettre comme spectre une fonction
° de Gauss de même caractéristique : g(f) — exp(— TT/2) (Fig. A2.6). En effet, on a :
© pOO poo
?(/ÿ) = exp[-77(r2 +j2ft)] dt soit g(f) = exp(-7r/2) / exp(-7rz2) dz
J— OO J— oo
à
O en posant Z = t +jf . Or, (cf. Thermodynamique) :
pOC
/ exp(-7rz2) dz = 1
J — OO
Il en résulte que :
W) = exp(-7T/2)
Analyse de Fourier 683

G{t) = exp(-TTt2) G(f) = exp(-7rf2)


1 1


0 r
a) b)
FIG. A2.6.

. . — Théorèmes relatifs à la transformation de Fourier


II 3

a) Translation

Une translation de la fonction g{t) se traduit par la multiplication de g(f) par un terme de phase.
En effet, on a, en introduisant t' = t — T :
poo poo
TF {g(r -T)}= g(t-r) exp(-;27r/ 1) d t = / g(t') exp[-j27rf(t' + r)] d t'
J — oo J— oo

soit :
r°°
TF - T)} = exp(—7-27t/t) / g(t') exp(-j2irf /) d tf = txp{-j2irfT)g{f)
J — OO
Retenons :
TF {g(t - r)} = exp{-j2nfT)g(f)

b) Similitude

Une dilatation des coordonnées dans l’espace direct se traduit à la fois par une contraction des
coordonnées dans l’espace spectral et par un changement de l’amplitude du spectre. Montrons-le en
posant t' = t/a, a étant le facteur de dilatation supposé positif:

p OO

c
TF
{'©)ÿ£>(;) exp(-j27rft) d t = a I f{t') exp(-j2irfatr) d t'
J — OO
Q
r\j Par conséquent :
°
© T.F {g(ÿ)}=ag(af)
Notons que les supports de g(t) et de g(f) varient en sens inverse.
CL
O Exemple : la propriété de similitude permet d’en déduire la transformée de Fourier de rect(t/a) .
On trouve :
sin('7r/a)

Remarque : Le cas où a < 0 ne présente pas de difficulté ; le facteur multiplicatif de l’intégrale doit
être remplacé par \a\ .
684 Annexe 2.

c) Convolution

Le produit de convolution de deux fonctions e(t) et h(t) est par définition :

pOO
s(t) / e(t')h(t — t')dt' ce que l’on note aussi s(t) = e(t) h(t)
*
J —oc

La transformée de Fourier du produit de convolution de deux fonctions e(t) et h(t) est égale au
produit simple des transformées de Fourier 7(f) et h(f) .
Établissons ce résultat :
poo poo poc p oc
7(f) = / / e(t')h(t — t') dt' exp(-flirf t) dt = / e(t') dt' / h(t — t') exp(-jlTrft) dt
J — OO J— oo J—oo J —oo

soit :
poo
7(f) = /
J—oo
e(t') exp(—y'27r/ 1') dt' h(f) = 7(f) h(f)

Ainsi :

s(f)=W)W)

La figure A2.7 donne une représentation géométrique de la convolution ; on distingue quatre opé¬
rations successives : un retournement de h(t') en h(-t') , une translation t de h(-t') en h(t — t1) ,
une multiplication par e(t') et une intégration selon t' dont le résultat est une fonction de t .

Remarque : Le produit de convolution est commutatif : e(t) h(t)


* — h(t) * e(t) .

Retournement Translation

h(t') M-O/ii /
i‘
/ /
-d \ 1
o / /
\ \
rNJ
0 / 0 t' 0 t t‘
s Multiplication
©

£ f(t')/ r Intégration fit’)/


h(t') ' *!
'
CL
O /

A fit') X h(t - t') / A \


J,
*
0 t i t i

FIG. A2.7.
Analyse de Fourier 685

d) Corrélation
Le produit de corrélation de deux fonctions à valeurs complexes g(t) et h(t) est par définition :

poo

Cg,h(t) = /
J — OO
g{t') h*(t' -t)dt' ce qui s’écrit aussi Cg,h(t) = e(t) * h*(-t)

C’est donc un produit de convolution particulier. Dans le cas où les deux fonctions sont identiques,
h(t) = g(t) , on obtient Y autocorrélation :
P OC

cs= J— OO
*(0«*(<'-<) «K1 soit Cgjh = g(t) *g*(-t)

On en déduit la TF de l’autocorrélation de la fonction g(t) :

TF [J" *(»')«*(>' <)<>''} - = x TF {*•(-»)} = TV) = lîOTI2


x g(f)

car, en introduisant t' = — t , on a :


POO p — oo
TF {g* (-*)} =
/
J —oo
g* (-1) exp(-;27r/ t)dt=-
JOO
g*(t') exp(/2nf t') d /'

soit :

TF {£*(-')} =
J g*(t') exp(/27r/r') dt1 = SÿJ g(t!) exp(-j2nft') dr'j = g*(f)

Exemple : la fonction A(r) est l’autocorrélation de rect(t) puisque:

Â(f) = |£3(f)|2 = = sine:2(f)

e) Théorème de Parseval-Plancherel

Le théorème de Parseval-Plancherel exprime l’égalité suivante :

P OO P OO

Q
CM
J jg(,)\2i, J jm? if
=

S On établit ce résultat comme suit :

2 /
J- oo
|g(0 Ÿ dt= [
J- oo
g(t)g* (t) d / = TF{f g{t)g*(t) \J = {lg(f) * g* (f) J\
f=0 f=0
à
soit :

J —oo
I«WI2 r lJ -oo
dt= s.
w')t(f-f)if) )
f—0
r
Or g*(f) = g*(-f) , puisque :

J g*(t) exp{-j27rft) dt = |y g(t) exp(j2irf t) drj =g*(f)


686 Annexe 2.

Il en résulte :
pOO f poo \ p oc poc

/
J— OO /
lsWI2d'= U-OO ) /—O
=WWW
J—oo \ J—oo l*OTI2d/
sV')rv')if'=
-f) if

En électronique, la première intégrale représente l’énergie transportée par un signal électrique, alors que
la dernière exprime la somme des puissances transportées par les différentes composantes harmoniques.

. . — Extension au cas des distributions


II 4
a) Impulsion de Dirac

Il est intéressant d’étendre la définition précédente de la transformée de Fourier aux distributions


telles que l’impulsion de Dirac 5(t) introduite en 1931 par le physiciens P.A. Dirac. Cette dernière peut
être définie comme la limite de la fonction (1/r) rect(r/r) lorsque r tend vers 0 :

I
8{t) = lim -rect (;)
En électronique, 8(t) est une impulsion électrique, de durée extrêmement brève devant toute autre durée
du système étudié.

b) Spectre de Vimpulsion de Dirac

Pour obtenir le spectre de 8(t) , cherchons la limite de la TF de la fonction (1/r)rect{t/r) , lorsque


r tend vers 0 :
sin(?r/r)
lim =1
T—
77-/T
AinsilaTFde ô(t) est la fonction constante 8(f) = 1 (Fig. A2.8).

8(t) m

-g 0 0 /
c a) b)
Q FIG. A2.8.
rNJ

° c) Unité de convolution
©
Considérons la convolution de la fonction g{t) et 8(t) . D’après ce qui précède, on peut écrire :
£
CL
O TFWO«êW}=ÎOT«(f)=ÎOT

Par conséquent :
p OO
/
J—OO
g(0 — t') d t' = g(t) ce qui s’écrit formellement g(t) 8(t) = g(t)
*
Ainsi l’impulsion de Dirac est Y unité de convolution.
Analyse de Fourier 687

De l’intégrale de convolution précédente, on déduit, en faisant t = r et en remarquant que ô(t)


est paire, la relation suivante :

pOO poo
/ g(t') Stf -T) dt' = g(r) soit / g(t) 8(t - r) d t = g(r)
J— oo J —oc

Cette dernière relation permet de préciser la définition du dirac 8(t) .

d) Dérivée au sens des distributions


L’étude des distributions conduit à généraliser la notion de dérivation d’une fonction continue à
des fonctions présentant des discontinuités (Fig. A2.9). Ainsi, au sens des distributions, on introduit la
fonction g'{t) qui s’identifie à la dérivée usuelle de g(t) , sauf au point de discontinuité to où l’on a :

g'('o) = fe('o~) - g(*o )] ~ *o)

8(h)—

g(t o+)"

o to T
FIG. A2.9.

Exemple : la dérivée de la fonction de Heaviside, nulle en tout t 0 s’écrit, au sens des distribu¬
tions :
dY
— = [Y(0+)-Y(0-)] S(l) = S(i)

. . — Peigne de Dirac
II 5

Le peigne de Dirac pgnA(t) , de pas À, est un ensemble d’impulsions de Dirac régulièrement


espacées (Fig. A2.10a), d’expression analytique :
-d
c OO
Q
pgnA(0= 8(t-nA)
r\j n=— oo
°
©
Afin d’établir l’expression de la transformée de Fourier de pgnA(f) , considérons une fonction g(t)
£ en dents de scie, de période A . Nous avons précédemment établi la décomposition en série suivante :
CL

s(') =i+ J
K)
O

£
nÿO
2jrn 6XP

La dérivée de cette fonction par rapport au temps est donc :

- ll—OO

lf = -l£exp(ÿ)=I
n~r 0
â n=— oc exp(/2,rï)
688 Annexe 2.

Au sens des distributions, la dérivée de g(t) s’écrit, puisque la fonction est continue par morceaux de
pentes 1/A :
n=oo - n=oo -
Ë£ =I+ 5ÿ {g[(«A)+] -g[(nA)“]}5(r-nA) = - + J] -8(t - «A) = - pgnA(r) -
d At II — V Il — V

d’où, en identifiant les deux expressions précédentes de gf(t) :


11=00
1
P8“A(0 =
£ nEx «p (K)

Exprimons maintenant la transformée de Fourier d’un peigne de Dirac :


( n=oo n=oo n=oo
TF
\f n=—oo n= — oo
)
TF{5(r-nA)}=
n=—oo
exP (—j2irnf A)

en utilisant l’influence d’une translation et TF (5(r)} = 1 . Comme :


n=oo

exP (-/2î7«/A) = -pgn1/A(/)


y/— X

la TF d’un peigne de Dirac, de période A est un peigne de Dirac, de période 1/A , multiplié par 1/A
(Fig. A2.10b) :
I
TF{pgnA(r)} = — pgn1/A(/)

- n A)
(l/A)Ç5(/-n/A)

— 3A — 2A -A 0 A 2A 3A t —3/A —2/A—1/A 0 1/A 2/A 3/A /


a) b)
FIG. A2.10.

-d
c . . — Transformées de Fourier des fonctions périodiques
II 6
Q
On peut retrouver les résultats sur les séries de Fourier à l’aide de l’extension de la transformée de
r\j Fourier aux distributions. En effet, une fonction périodique, de période T , peut se mettre sous la forme :
°
© OO

«(0 = S(t - nT) gQ(t)


£ 11= — oo
*
CL
O
go(0 étant la fonction caractérisant le motif élémentaire. On en déduit son spectre selon :
- OO
1
OO x

E
KO-ÿ n=— oo
= j E
/!=— oo
E
n=—oo

Y SO (ÿ)
avec : Cn =
Analyse de Fourier 689

Exemples :
1) Si le motif est un signal rectangulaire, de largeur T/2, on retrouve le développement établi
précédemment en I. En effet, on a :

OO

g{t)= Y,
11= — OO
S(t-nT)
* rect (?) d’où C
"
=- x
T
-
2
x
sin(7r/T/2)
TTJT/2
= 1sin(W2)
2 irn/2
On en déduit : an = 2c„ et b„ = 0 .
2) Si g(t) = exp(/27r/o/) , alors, dans le développement en série, seul c\ = 1 est non nul et
g(f) = S(f —fo) . En combinant linéairement les exponentielles, on obtient :

TF{cos(277-/0f)} = TF j exp(/2w/0Q + exp(-;277-/0r) }


2
= jW-/o)+«y+/o)i

TF{sin(277/0r)} = TF j exp(/27r/o0 -

2i
exp(-j2nf0t)
=
1
W.[8(f-fo)-S(f+f0)}
2/
3) Si le motif est une sinusoïde simplement redressée, de période T , on a :

g0(t) = cos (2ÿ) rect d’où £0(f) =

En effectuant, on trouve :

T \sin(7rfT/2-7r/2) , sin(7r/T/2 + TT/2)]


80
2TT [ fT- 1 /r+i J
d’où l’on déduit :

sin[(n — 1)7t/2] sin[(n + 1) 77* / 2]


n- 1 n+ 1 }
Q
ce qui donne CQ = \/ir , ci = 1/4 , C2 = l/(37r) , C3 = 0 et C4 = — l/(157r) . Ainsi :
CM

S «W=i+icoS(2ÿ)+AcoS(4ÿ)
£ La valeur de c\ s’obtient en effet en faisant sin[(n — 1) 7r / 2] « (n — l)n/2 . Les coefficients réels s’en
à déduisent aisément : an = 2cn et bn = 0 .

. . — Transformée de Fourier d’un signal échantillonné


Il 7

Dans le traitement des signaux, le signal s(t) à traiter se présente sous forme numérique ; plus
précisément, on a le signal échantillonné se(t) , c’est-à-dire l’ensemble des valeurs prises par s(t) pour
N valeurs de la variable t , régulièrement espacées, avec un pas Te (Fig. A2.1la).
690 Annexe 2.

La relation entre le signal s(t) et le signal échantillonné correspondant se(t) peut être écrite, à
l’aide du peigne de Dirac, sous la forme suivante :
OO

se(t) = s(t) S(t - nTe)


n=— oo

n étant un entier positif négatif ou nul ; ainsi, seules les valeurs de s(t) correspondant à f = nTe
sont considérées. On comprend intuitivement que la fonction échantillonnée se(t) représentera d’autant
mieux le signal s(t) que le pas Te est suffisamment faible. Cependant, comme nous allons le voir, il
n’est pas nécessaire que Te soit plus petit que les détails les plus fins du signal, lesquels correspondant
à la fréquence maximale fu , au-delà de laquelle on peut négliger le spectre.

se(i)
%<f)

0
AAAAAA
-2/Te -1/Te 0 fM \/Te 2/Te 3 /Te f
Te
a) b)
FIG. A2.11.

Pour trouver la valeur optimale du pas de l’échantillonnage, prenons la TF de se{t) :


OO / \ OO
î î
%(/)
Te n=— oo SVT)' e
SOit W) =*(/*)*/*
il— — oo
S(f~nfe) fe =
Te
étant \?L fréquence d’échantillonnage. Sur la figure A2.1 lb, on a représenté le spectre /se(f) ; ce dernier
reproduit, autour de chaque fréquence n/Te , le spectre de la fonction initiale. Comme les supports de
?(f) sont identiques pour / < 0 et / > 0 , l’échantillonnage restitue toute l’information utile pourvu
que la fréquence de coupure /M soit telle que :
1
feÿfs avec fs = 2fM ou Te < Ts avec Ts —
2/A#
Ce résultat constitue le théorème de Shannon ; le pas optimal Ts = 1/ (2fM) est souvent appelé pas de
-g Shannon.
c
Si la condition de Shannon n’est pas respectée, les spectres translatés du signal se chevauchent et
Q
donc s’altèrent mutuellement (Fig. A2.12). Ce défaut, appelé repliement ou recouvrement de spectre
r\j
(aliasing en anglais), provoque une perte d’information dans le signal étudié. On peut l’éviter en filtrant
° préalablement le signal, à l’aide d’un filtre passe-bas, dont la fréquence de coupure est fM .
©
•M

m\
CL
O

~fe 0 7v fe /
FIG. A2.12.
Analyse de Fourier 691

III. — TRANSFORMÉE DE FOURIER NUMÉRIQUE


On réalise l’échantillonnage à l’aide d’un échantillonner bloqueur (cf. chapitre 15 et 18). Le si¬
gnal obtenu est alors représenté par un tableau de nombres, je[n] où n est un entier qui donne les va¬
leurs du signal s{nTe) aux instants t = nTe . La fréquence d’échantillonnage est donc fe = 1 /Te et
l’on a la relation :
11=00

$«[»] = s{nTe) = s(t) Y


n=— oo
5(r “ nTe)

. . — Transformée de Fourier des signaux à temps discrets


III 1
Dans le cas des signaux à variable temporelle discrète, échantillonnée avec la période Ae et donc
à la fréquence fe = 1/Ae , il est d’usage de désigner la fonction échantillonnée de s(t) pour t = nAe ,
n étant un entier relatif, par :
OO OO

se(t) = s(t) S(t — nAe) = s(nAe)8(t — nAe)


n=—( n=—oo

La transformée de Fourier correspondante s’écrit :

/•oc oo

%(/)=[J —OO
se(t)exp(-j2nft) dt = /_ 00
£ s(nAe)8(t — nAe) exp(—j2irft) dt
n=— oo

ce qui donne, en permutant les deux signes de sommation :


OO «oo 00

%(f) = Y, s(nAe) / 8(t - nAe) exp(—j2irft) dt = YJ s{nAe) exp(—


n=— oo •/— oo n=— oo

Par conséquent, il vient, en introduisant la notation se[n] = s(nAe) :

%if) = Y SM exP

Q
Réciproquement, établissons l’expression de je[n] en fonction de %{f) .Il vient :
CM n oo

3 se[n\ = s(nAe) = / ?(f) exp(j2irf nAe) df


J — OC
Or, d’après la convolution et la transformée de Fourier d’un peigne de Dirac, on a :
?
QL OO / \ OO / \

SA'~i>
1
se(f) —
* Âe
ce qui donne, en multipliant les deux membres de l’égalité par Ae rect(f/fe) :

Ae rect (9w- (fli'K)-m rect


692 Annexe 2.

Il en résulte en remplaçant 'sif) par son expression dans l’équation intégrale donnant $e[n] :

p OC
Se[n] = /
J — OO
Ae rect 8)W) e\p(j2nf nAe) d/

soit :

se[n]=j Jÿ?e(f)exp(f2TrnÇj df
Exemple : la fonction rectangulaire discrétisée, entre —m et m , avec la période \e , et donc de
largeur NAe , avec /V = 2m + 1 , a pour expression :

se [n] = se(nAe) = rect 64)=rec,(£)


d’où sa transformée de Fourier :

%(f)= Se[n\ exp (çjlTrnjÿj = exp (-j2wnÇj

-----
Il vient, en effectuant la somme, après avoir posé 0 — 2nf/fe :

'
se(f,) = exp (y'm0) [1 + exp(-70) + exp(-y‘20) H h exp(-y'2m0)]
1 - exp [—y (2m + 1)0]
= exp(/m0)
1 - exp(—70)

soit :

exp[—7~(m + 1/2)0] exp[/(m + 1/2)0] - exp[~7'(m + 1/2)0]


se(f) = exp(/m0)
exp(-70/2) exp(/0/2) - exp (—y'0/2)
sin(îV0/2)
sin(0/2)
Q
tM

3 puisque N = 2m+ 1 . On retrouve la transformée de Fourier de la fonction réseau (fonction rectangulaire


dont la variable est périodiquement discrétisée ), ce qui était prévisible (cf. Optique).

2
à . . — Transformée de Fourier rapide
III 2

En pratique, on calcule la transformation de Fourier à l’aide d’un ordinateur, dont les possibi¬
lités de calcul sont désormais immenses, soit avec un oscilloscope pourvu de fonctions de calcul pré¬
programmées. Dans les deux cas, on utilise un algorithme remarquablement rapide, appelé FFT (de l’an¬
glais fast Fourier transform pour transformée de Fourier rapide). Cet algorithme, mis au point en 1965
par J. Cooley et J. Tucky, connaît depuis un succès considérable en raison de sa faible durée de cal¬
cul, comparée aux durées qu’exigent les méthodes directes de calcul d’intégrales.
Analyse de Fourier 693

a) Duplication du signal acquis


Désignons par N le nombre d’échantillons d’un signal échantillonné se [n] , pendant la durée d’ac¬
quisition Ta , et par Te = Ta/(N — 1) le pas d’échantillonnage. Le signal Sd(t) , considéré lors du cal¬
cul, est construit en dupliquant le signal acquis, précisément en le rendant périodique de période Ta
(Fig. A2.13) :
Sd(t) = |j*(f) rect *pgn Ta(t) avec se(t) = s(t)pgnTe(t)

a) Signal acquis

r
\
b) Signal considéré
I
FIG. A2.13.

La transformée de Fourier se réduit alors à un développement en série de Fourier, dont la fré¬


quence du fondamental est 1/Ta. Le spectre obtenu est donc constitué par un ensemble de pics es¬
pacés les uns des autres de 1/Ta . À l’issue du calcul, l’algorithme retourne N valeurs complexes,
qui se répartissent, sur l’intervalle de fréquence, entre la fréquence nulle et la fréquence d’échantillon¬
nage {N —\)/Ta — \/Te — fe . Notons qu’en raison du théorème de Shannon, seul le domaine [0 ; /<, / 2]
est significatif.
Exemple : Considérons un signal de durée 25 ms échantillonné sur 128 points. Comme le pas
d’échantillonnage Te = 25/127 « 0, 195 ms et fe = 1/7ÿ = 5, 1 kHz , l’algorithme FFT fournit un
spectre constitué de 64 pics entre 0 et 2, 6 kHz , espacés de 1/0, 025 = 40 Hz .
Le fonctionnement optimal de l’algorithme FFT est réalisé pour un nombre d’échantillons égal à
une puissance de deux : N — 2P où p est un entier positif. Si N diffère d’une puissance de deux, le
signal est ré-échantillonné par interpolation ou complété par des valeurs nulles jusqu’à la puissance de
deux immédiatement supérieur. En pratique, on échantillonne le signal sur 2P points.

b) Application aux signaux sinusoïdaux


-ri
c Si le signal s(t) est sinusoïdal, de fréquence fo <fe/ 2 : s(t) = sm cos(2irfot) , la transformée de
Q Fourier s’écrit simplement :
r\j î(f) = y[«(r-/o) + «(f+/o)]
° Le spectre du signal dupliqué est donc le suivant :
©
sin(7TjTa) 1
CL
O
%if) = TF |ÿ(0 rect | TF {pgnT[i(t)} =?(/)
* Ta Vfta Ta
Pgni/r.Cf)
soit, en supposant le critère de Shannon respecté,

%if) = TF {s(t) Pgnre(0} =s(f)


En explicitant ’s(f) , on obtient :
lsm[ir(f-f0)Ta] 1 sin[7rjf +fo)Ta}
%(f) = x Pgni /T.(0 + ô Pgnl /Ta(f)
2 ir{f —fo)Ta 2 ir(f+f0)Ta
694 Annexe 2.

Ainsi, les raies spectrales de fréquences /o et —


/o s’étalent en étant modulées par une fonction en forme
de sinus cardinal. Deux cas se présentent.
i) Si la durée d’acquisition est précisément égale à un nombre entier de période 7b du signal,
Ta = mTo , m étant un entier positif, les valeurs discrètes ld[n/Ta\ du spectre deviennent :

1 sin[îr(n — m)\ 1 sin[7r(n + m)]


=0 si mÿO
Ta 2 7r(n — m) 2 7r(n + m)

Le spectre retourné par l’algorithme FFT ne comporte qu’un seul pic, à la fréquence / = f0 , et est
conforme au spectre 1(f) du signal harmonique (Fig. A2.14a).
ii) Si le rapport 7b /7b est différent d’un nombre entier, les pics situés autour de leur position
initiale s’étalent ; l’étalement maximal est obtenu pour 7b /7b = m 4- 1/2 :

1 sin[7r(« — m — 1/2)] 1 sin[7r(n + m + 1/2)]


• -

Ta 2 7r(n — m — 1/2) 2 7r(n + m + 1/2)

Le module du spectre calculé par l’algorithme FFT se déploie autour de la raie centrale de fréquence
/ =/o , avec la lente décroissance en 1/n du sinus cardinal (Fig. A2.14b). L’amplitude du pic central
n’est donc pas restituée fidèlement. Le théorème de Parseval-Plancherel permet de calculer la moyenne
quadratique sm du signal harmonique. La somme ne portant que sur les fréquences positives, cette
moyenne a pour expression :

£ = 2EMF1|
I L «J I
HÿO

le [jn/Ta]
Hn/Ta ] /\
\ / \
/
/ t
/ \
\ / \
/ /
\ \

0 / / 0
c ~fo
Q a) b)
rNJ
FIG. A2.14.
°
©
c) Fenêtres de pondération ou d’apodisation
2
CL Le spectre calculé par l’algorithme FFT est pondéré par la fonction sine(/7b) à lente décrois¬
O
sance, transformée de Fourier de la fonction rect(t/7b) à décroissance abrupte. Pour supprimer cette
décroissance, on pondère le signal par une fonction à décroissance douce. Sa transformée de Fourier pré¬
sente peu ou pas d’oscillations, ce qui permet d’obtenir une atténuation plus rapide de l’amplitude des
pics. Cette technique permet de minimiser l’influence des variations brutales du signal entre deux mo¬
tifs consécutifs (Fig. A2.15). On l’appelle en optique astronomique aussi apodisation, car elle tend à
supprimer les oscillations résiduelles ou « pieds » de la fonction de transfert dans le domaine des fré¬
quences spatiales (cf. Optique).
Analyse de Fourier 695

Signal Signal

Sans I- - , Avec
pondération pondération

Forte
discontinuité

m
Faible
discontinuité
HUA m
Spectre Spectre
étalé élargi

0 fo f 0 fo f
a) b)
FIG. A2.15.

Généralement, l’atténuation de l’amplitude des pics latéraux s’accompagne de l’élargissement de


la raie centrale. En pratique, de nombreuses fenêtres sont utilisées (cf. Optique), par exemple celle de
Hamming. Sur la figure A2.16, on voit l’influence de l’apodisation sur un signal harmonique, après ac¬
quisition et calcul du spectre de Fourier ; la fréquence du signal est / = 3 052 Hz , le nombre d’échan¬
tillons N — 138 et la durée de l’acquisition Ta = 20 ms .

W)\ P(fll

o l l l l l l l,
fo f
o
_

fo f
a) Sans pondération b) Pondération par une fenêtre de Hamming
FIG. A2.16.
-g
c
Q
r\j d) Signaux non sinusoïdaux
° Pour des signaux périodiques, de période T , les fenêtres d’apodisation sont inutiles si l’on parvient
© à réaliser un rapport Ta/T = m entier. En effet, la linéarité de la transformation de Fourier permet de
décomposer le signal en une somme de signaux sinusoïdaux dont les périodes T jk où k est un entier,
£ sont des sous-multiples de T . Dans ces conditions, on réalise pour chacun des harmoniques du signal,
CL
O un rapport Ta/(T/k) — mk entier, ce qui conduit, après calcul du spectre, à des raies représentées
chacunes par un seul pic.
Si la condition précédente n’est pas réalisée, ou bien si le signal est apériodique, comme en modu¬
lation par exemple, alors les fenêtres de pondération s’imposent, d’où leur importance en pratique ! No¬
tons qu’alors, l’amplitude d’une raie s’obtient en calculant la moyenne quadratique de l’ensemble des
pics qui la constitue, avec un facteur de pondération dû au fenêtrage. Ce facteur, qui correspond à la
moyenne quadratique de la fonction de pondération, vaut 0, 397 pour la fenêtre de Hamming.
696 Annexe 2.

. . — Effet de la conversion numérique-analogique


Ill 3

Pour restituer un signal analogique en vue d’un traitement analogique, tel un signal audio, on doit
utiliser un convertisseur numérique-analogique (cf. chapitre 19). Un signal échantillonné se{t) devient
après conversion un signal analogique sa{t) qui présente une structure en forme de marches d’escaliers
(Fig. MAI) :
sa{t) = se(t)
* rect ( Te avec se{t) = s{t)pgnTe(t)

Se (t) Sait)
Signal Signal
échantillonné analogique

H--
1
0 t t
Te Te
FIG. A2A1.

Si la condition de Shannon est respectée, il n’y a pas de repliement de spectre : dans la fenêtre spec¬
trale [—fe/ 2 ; fe/ 2] , %(f) = 'sif) . Quant au spectre de Fourier du signal analogique sa(t) reconstitué,
il diffère de celui du signal d’origine 2(f) par :

sa(f) = TF j$e(f) * rect


J =s(f)Te
sin(irjTe)
TtjTe

Ainsi, le spectre du signal restitué est modulé en amplitude par la fonction sinc(/Te) , laquelle s’annule
à la fréquence d’échantillonnage fe = \/Te ; le signal reproduit n’est donc pas fidèle au signal initial.
Afin d’atténuer la déformation du spectre par cet effet de modulation, on sur-échantillonne au-delà de la
fréquence de Shannon, ce qui permet de réaliser la condition / <§; \/Te , et donc d’avoir sine (JTe) ss 1 .
Exemple : dans la reproduction des sons, dont on sait que la fréquence maximale audible est de
20 kHz , les contributions de plus haute fréquence peuvent être éliminées, sans perte significative ; la
fréquence de Shannon est fs = 40 kHz . Dans la pratique, on sur-échantillonne à fe = nfs avec n = 2,3
-g ou 4.
c
Q
rNJ

°
©

£
CL
O
Annexe 3
Transformée de Laplace

L’analyse des signaux temporels conduit à s’intéresser à la réponse que donne un système lors¬
qu’il est excité, à un instant déterminé pris comme origine, par un signal d’entrée dépendant du temps.
Elle complète l’analyse de Fourier (cf. annexe 2), dans la mesure où elle prend en compte toute l’évo¬
lution de la réponse, notamment le régime transitoire qui précède le régime établi. La transformation de
Laplace, du nom du mathématicien français Pierre Simon Laplace, prend précisément en compte cette
caractéristique des signaux temporels.
En outre, la variable conjuguée complexe p, homogène à l’inverse d’une durée, que cette transfor¬
mation introduit permet de remplacer la résolution d’une équation différentielle linéaire, à coefficients
constants, par celle d’une équation algébrique. Cette technique développée par Heaviside porte le nom
de calcul symbolique ou calcul opérationnel.

. — DÉFINITION ET PROPRIÉTÉS
1.1. — Définition

À toute fonction du temps, g(t) , nulle pour t 0 et définie pour t > 0 , on peut faire correspondre
la fonction suivante G{p) , ou TL|g(r)} , de la variable complexe p = a +j(o , appelée Transformée
de Laplace de g(t) , définie selon :
Q
IM

3 G{p) = TL jg(f) J = g(t) exp(-pt) d t

2 Pour a = 0, cette fonction s’apparente à la transformée de Fourier (cf. annexe 2). En effet, on a,
à respectivement :
rOC rOC

G(j(o) = / g(t) exp{-j(ot) d t et g(f)= g(0 exp(-/27r/t) df


JO J —oo

sachant que a> = 2irf et p = j(o .

Remarque : Les anglo-saxons désignent généralement par s la variable complexe p.


698 Annexe 3.

1.2. — Réciprocité
Réciproquement, on montre que la fonction g(t) , appelée original de G{p) , est donnée par la
transformation inverse, dite de Melin-Fourier :
«o +/00
8(t)=TL~ G{p) exp {pt) dp
ato—joo

aa étant un réel tel que l’intégrale soit sommable.

1.3. — Propriétés et théorèmes relatifs à la transformation de Laplace


a) Linéarité

Si gi(t) et g2(f) admettent respectivement G\{p) et G2{p) comme transformées de Laplace, on


a, Ai et À2 étant deux facteurs réels ou complexes indépendants du temps :

TL {A,g,(t) + A2g2(t)} = A,TL{g,(0} + A2TL{g2(t)} = A,G, (p) + A2G2(p)


Ainsi, toute combinaison linéaire de deux fonctions gi(t) et g2(f) admet pour transformée de Laplace
la même combinaison linéaire des transformées de Laplace correspondantes. De façon analogue on a :

TL-'jA.G.Cp) + A2G2(p)} = AjTL-'jG,ÿ)} +A2TL-'{g2(p)} = A,g,(t) + A2g2(t)


b) Translation dans le temps ou théorème du retard

La fonction G{p) étant la TL de g{t) , cherchons à connaître la TL de g{t — r) , r étant un retard


temporel. Il vient, en introduisant la nouvelle variable t' = t — T et en remarquant que d t1 = d t :

TL {#(' T)} =
- g(t — T) exp(-pt) dt — exp(-pr) g(t') exp {-pt1) d t'

Ainsi, un retard dans la fonction g(t) a pour effet de multiplier la transformée de Laplace par un terme
exponentiel :
T3
c TL {$(* - r)} = exp(-pr) G{p)
Q
CM
c) Similitude
S
Si g{t) = TL- 1 {G(p) } , il vient, en procédant à une similitude, c’est-à-dire en changeant t1 en
t/a avec a > 0 :
2
à
TL {8(a)}=J0 S(û)CXp(<~Pÿdt =
aJ0 S(t')exp(-apt') dt' = aG(ap)

puisque dt' = d t/a . Par conséquent :

TL {g(L)} = aG(ap)
Transformée de Laplace 699

d) Dérivation
Sachant que TL {#(?)} — G{p) , la fonction dérivée de g{t) a pour transformée de Laplace :

TL{ÿ} i°° =
dg
d,
exp(-pr) d/= [g(r)exp(—pr)]o +PJÿ g(t) exp(-pt) dt

soit, puisque g{t) exp(—pt) = 0 pour t infini :

TL jyfj =P°(P) ~g(0)


Ainsi, dans l’espace de Laplace, la dérivation est équivalente à une multiplication par p , si g(0) = 0 .
En utilisant le résultat précédent pour la dérivée première g'(t) = d g/ d t , on obtient la TL de la dérivée
seconde :

TL {~jy} =/>TL{s'(t)} -g'(O) =p[pG(p)-g(0)] -g'(0) =p2G(p) -pg(0) - g'(0)

d’où :

TL { } = P2 G{p) -pg{0) - g'(O)


ce qui se généralise pour des dérivées à l’ordre n , selon :

d(") 8 II—

TL
df(")
i=0

où g'1’ désigne la dérivée d’ordre i de g(t) . Notons que si la fonction, ainsi que toutes ses dérivées,
sont nulles à t = 0 , la relation précédente se réduit à :

TL

e) Intégration

Q Considérons la fonction Jg(t) , primitive de g(t) définie par g(t) = d Jg{t)/ d t , dont la transfor¬
CM mée de Laplace est G(p) . Sa transformée de Laplace s’obtient par intégration par parties, selon :
S 00
djg{t)
TL{ÿ(0} =
JQ Jg(t)eM~Pt) dt = [-ÿ Jg{t) exp(-pr)]o + dt
exp(—pt) dt

? avec :
à d Jg{t) p OO

L
00

exp(—pt) dt = g(t)exp(~Pt) dt = G{p)


« J0
Il en résulte :

TL{jg(r)} =
Évidemment, si Jg(0) = 0 , l’intégration se réduit à une simple division par p .
700 Annexe 3.

f) Convolution

Considérons un système, de réponse impulsionnelle h(t) , qui reçoit un signal s(t) à l’entrée.
Supposons qu’il admette en sortie un signal s(t) tel que sa transformée de Laplace S(p) soit égale au
produit des transformées de Laplace E(p) et H{p) de e(t) et h(t) respectivement. On a :
rOC rOC

S(p) = H{p)E{p) avec H{p) = / h{t) exp(—pt) dt et E(p) = / e(t) exp(—pt) dt


Jo Jo
Il vient, en remplaçant H{p) et E(p) par leurs expressions dans la première équation :

S(p) = jf c(Oexp(-pO{jÿ h(t)exp(-pt)dt}dtr = e(t') {Jÿ h(t)exp[-p(t + t')]dt} dt'

soit encore, en procédant au changement de variable r = t + t1 :

S(p) = jT e{t') [ jT h(r - t') exp(-pr) d r] d t'


La réponse impulsionnelle h(t) étant nulle pour t 0 , en raison de la causalité, on a :

/I(T — t') = 0 si r < t'

d’où, en permutant l’ordre des intégrations :

S(p) —
JJ e(t>)h(r — î,)exp(—pr) dt' dr soit S(p)—TLÿJ e{f) h(r — t') d/j
En identifiant à cette dernière équation la relation de définition de la TL, s(t) apparaît comme la convo¬
lution de e{t) et h(t) :

r°°
s(t) = / e(t') h{t — t') d t' soit formellement s(r) = e(t) h(t)
Jo *
Retenons donc que la transformée de Laplace d’un produit de convolution de deux fonctions est le
Q produit de leurs transformées de Laplace.
CM

S
TL j<?0) */i(f)} - E(p) H(p)
2
à
Remarque : Comme les rôles joués par s(t) et h(t) sont interchangeables, la relation précédente
s’écrit aussi :

«M= J/”«(«-
0
O
Transformée de Laplace 701

g) Théorème des valeurs initiale et finale


En utilisant le calcul opérationnel, on peut déterminer les valeurs d’une fonction g[t) en zéro et à
l’infini, à partir de sa transformée de Laplace. Pour le montrer, écrivons la propriété de dérivation de la
fonction g{t) :

TL jÿyj =PG(P) ~g(0) soit exp(-pr) dr =pG{p) -g(0)

En faisant tendre p vers l’infini dans les deux membres de l’équation précédente, on obtient :

lim
p—>oc [/ |f exp(-pO df] =0 d’où lim pG(p) = g(0)
p—>oc

On en déduit le théorème de la valeur initiale :

lim g(t) = lim p G(p)


t—>0 p—*oo

ce qui permet de connaître la valeur initiale d’une fonction d’évolution, à l’aide uniquement de sa TL.
De façon analogue, en faisant tendre p vers zéro, on a :

d’où :
JJ. 57
lim dr]e\p(-pt)
= Hm -*(0)]

I = jim [pG(p) - g(0)]


On en déduit le théorème suivant dit de la valeur finale :
et g(oo) - g(0) = lim [pG(p) 0)]
- g(

lim g(t) = ümpG(p)


/—>oo

Ce dernier permet par exemple de déterminer le régime établi correspondant à la fonction d’évolution
g(t) , cela uniquement à partir de sa TL.

1.4. — Exemples de calcul de transformées de Laplace


a) Fonction linéaire
Q
La fonction linéaire, que l’on appelle souvent rampe en électronique, d’expression r{t) = at , a
CM
étant un coefficient positif ou négatif (Fig. A3.1), admet une transformée de Laplace en 1/p2 . En effet,
S il vient, en intégrant par parties :

2
à
R(p) = TL{r(r)}= r at
r
exp(—pt) d/ = _-exp(—pr)
VP Jo
T oo roo
+-p J0 exp(—pt) dr

soit :
*w=-y[exp(-,«)]r=ÿ?
Retenons donc :
TL
M=£
702 Annexe 3.

r(t) e(t) = em exp(-ar)


em-r

V
\
\
0 0
t l/a t
FIG. A3.1. FIG. A3.2.

b) Fonction exponentielle

Calculons la transformée de Laplace de la fonction exponentielle décroissante, définie pour t >0


selon e(t) = eme,xp (—at) avec a > 0 (Fig. A3.2) :

E(p) = TL{e(()} = jT em exp(-at) exp(-pt) d t - em


p + a {exp[—
(p + a)t]}Q =
€m

p+a

Ainsi :

TL jé?mexp(-a/)J = p + a
c) Fonctions sinusoïdales

Pour calculer la transformée de Laplace des fonctions sinusoïdales em cos(to0t) et em sin(û>o0 , il


est commode de commencer par déterminer celle de e{t) = em exp(jtoot) :

rOO nOO

E{p) = I em exp(jù)Qt) exp {-pi) d t= em exp [(/'<u0 -p)t\dt


Jo Jo

ce qui donne, en intégrant :

C
£0>) =
j0)Q ~ p
{exp[(>.o -p)t\i'a = em
P -jo0
6m (p2 + al ~rJp + toi
2
toQ

Q
r\j Comme, en raison de la linéarité de la transformée de Laplace, on peut identifier les parties réelle et
° imaginaire de E(p) aux TL de cos(û>ot) et sin(û>o0 , on trouve respectivement, :
©

£
O-
TL |emcos(û>o0} = em et TLÿem sin(w0t)| = emp1 W°
+ toi
o

.5 . — Table de transformées de Laplace de quelques fonctions


Le calcul de la transformée de Laplace et de sa transformée inverse s’avère très rapidement labo¬
rieux. Aussi existe t-il des tables de correspondance entre fonctions temporelles et TL correspondantes.
Sur le tableau A3.1, on a rassemblé les transformées de Laplace les plus fréquemment utilisées.
Copyright © 2012 Dunod.

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$

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O
«SLI + «SL 3 a Onj
3 ET
JL JL U
ç/i

-Q»
3-
-Q»
©
S a
O
3

-4
S
704 Annexe 3.

II. — SIGNAUX ÉLECTRONIQUES USUELS


Il.1 . — Signal échelon ou fonction d’Heaviside
La fonction d’Heaviside, ou fonction échelon, est définie selon :

Y(r) = 0 pour r<0 et Y(t) = 1 pour t 0

Calculons sa transformée de Laplace :

r
exp(—pi) d t = --exp(-pr)i°°
TL
M-I: L P
i
Jo
d’où TL
{*«}-;
La fonction Y(t — r) qui est très utilisée, vaut évidemment 1 pour t r ; sa TL se déduit simplement
du théorème relatif à la translation :

TL {Y(r — T)} = exp(—pr)


. . — Signal échelon avec durée de montée non nulle
II 2

En pratique, un signal échelon s(t) a une durée de montée rm , jusqu’à sa valeur maximale, qui
n’est pas nulle (Fig. A3.3a). On le représente bien en superposant deux signaux (Fig. A3.3b) :
i) le premier, s\ (t) , de type rampe montante,
ii) le second, S2(t) , de même nature que le précédent, mais retardé de rTO et de pente opposée.
On a donc :
i(r) = -Y(t)--ï(i-ü
Tm Tm

d’où, sa TL, obtenue en utilisant la linéarité et la translation :

-g
C

Q
rNJ
{Tm J
T(t- Tm) j soit TL {J(0} = 1 exp(—prm)
rmp2

°
©
s(t) s(t)
2
ci Si (t)
O
1 1
Mt)
0 0
~Tm t Tm t
a) b)
FIG. A3.3.
Transformée de Laplace 705

. . — Impulsion de Dirac
II 3
En faisant tendre vers 0 la durée de montée rm du signal s(t) précédent, on restitue évidemment
l’échelon Y(t) (Fig. A3.4a).
La dérivée de s(t) est un créneau de largeur rm et de hauteur l/rm (Fig. A3.4b). Si l’on fait
tendre rm vers 0 , on obtient une impulsion de largeur nulle et de hauteur infinie ; c’est l’impulsion de
Dirac, notée 5(f) , déjà introduite dans la transformée de Fourier (cf. annexe 2).

*0 Y(f)

a) 1 1

0 0
~Tm t t

d£(£) 1

dt dr

b> 1lrm

0 0
rm t t
FIG. A3.4.

Pour trouver la transformée de Laplace de 5(f) , faisons tendre rm vers 0 dans l’expression sui¬
s/
vante de la TL de d d t :

11{ 57 } =P [' “ exP( pÿT d’où TL{5(/)}-Prm)]


=
rlimo p-f- [1 - cr.pl-pT,,,)}
On en déduit :
TL {si} =rÏ5o (PP2T„PT" 1
et TL{S(O} = 1
On retrouve l’impulsion de Dirac, unité de convolution (cf. annexe 2), ce qui s’explicite comme suit :
-d f*00

c e{t)= e{t')ô(t-t') dt'


Q Jo
r\j
° . . — Réponse impulsionnelle
II 4
© Expérimentalement, on montre que, si les conditions de linéarité et d’invariance par translation
sont satisfaites par un instrument, la relation entre le signal de sortie s(t) que donne un instrument et le
£ signal d’entrée e(t) est une convolution :
CL
O
poo
s(t) = / e(t') h(t — t') d t1
Jo
La fonction h{t) est la réponse impulsionnelle de l’instrument. On la désigne ainsi car h(t) est le signal
de sortie correspondant à une impulsion de Dirac S(t) en entrée :
roc
s(t)= 5(0 h(t t') dt' = h(t)
Jo
706 Annexe 3.

La transformée de Laplace H(p) de h{t) est la fonction de transfert de l’instrument, puisque c’est le
rapport entre les transformées de Laplace, sortie sur entrée :

%)
S(p) = E{p)H{p) d’où H(p) =
E(p)

. . — Transformation de Laplace des signaux périodiques


II 5

On sait qu’un signal périodique g(t) est défini par la reproduction, à intervalle régulier T , d’un
même signal élémentaire go(t) , appelé motif (Fig. A3.5) :

g(t) = go(t) + g0(t -T) + ---+g(t-nT) + ---

g(t)“
go(t)

0
t
T
FIG. A3.5.

On détermine aisément la transformée de Laplace d’un tel signal en utilisant les propriétés de linéarité
et de translation :

G{p) = TL{g(t)} = TL{*o(0 + *o(f - 70 + •••+ g(t ~ nT) + •• • }

soit :
G{p) = G0(p){l + exp(-pT) + ... + exp(-«r) + ...}
Comme l’expression de la somme de la série géométrique, de raison exp(—pT) inférieure à l’unité, est
(cf. Optique) :
1
1 + exp(-pT) + ... + exp(-nT) + ... =
-g 1 - exp(-pT)
c
Q on en déduit :
rxj Go(p)
° G(p) —
1 - exp(-pT)
©

II. 6. — Signal d’horloge


ci
O
On appelle signal d’horloge le signal, noté c(f) (de l’anglais clock), de période T , dont le motif
co(t) est un signal rectangulaire d’amplitude 1 V (Fig. A3.6). On introduit le rapport cyclique à l’état
haut du signal, a/, = T/T < 1 , T étant la durée à l’état haut du signal sur une période. La transformée
de Laplace C{p) de c(t) se déduit de ce qui précède :

Coip)
C(P) =
1-exp(-pT)
Transformée de Laplace 707

avec :

exp(-pr)
C0 {p)= [
Jo
c0(f) exp(-pf) dt= f exp(-pf) dt
Jo
= -
P
[-exp(-pf)]
L J0
=
1
P

Ainsi, la transformée de Laplace d’un signal d’horloge, de période T , et d’amplitude unité, s’écrit :

1 - exp(~pahT) T
C{p) = avec ah = ~
p[1 exp(-pr)]
-
T

c(t)

FIG. A3.6.

Remarque : Si a* = 1 , alors C{p) = \/p , ce qui était prévisible puisque c(t) s’identifie alors à la
fonction Y(t) .

-g
c
Q
r\j
°
©

ci
o
Annexe 4
Fonction gamma et fonctions de Bessel

Les fonctions de Bessel, du nom de l’astronome et mathématicien allemand du XIXe siècle F. Bes¬
sel, se classent dans un vaste ensemble mathématique de fonctions utiles, appelées fonctions spéciales,
parmi lesquelles la fonction gamma joue un rôle essentiel. Elles interviennent dans de nombreux pro¬
blèmes en physique, pour exprimer l’amplitude et l’intensité de la figure de diffraction de Fraunhofer
donnée par un trou circulaire (cf. Optique), étudier les ondes stationnaires d’une corde verticale (cf. Mé¬
canique ), déterminer le champ électromagnétique à l’intérieur d’un cable coaxial en régime harmo¬
nique (cf. Électromagnétisme), calculer la fonction d’onde radiale d’un puits d’énergie potentielle carré
en géométrie circulaire (cf. Quantique) et analyser le spectre d’un signal modulé en fréquence ou en
phase (cf. chapitre 16).

. — FONCTION GAMMA
La fonction Gamma, ou fonction eulérienne de deuxième espèce, de la variable réelle JC , notée
r(x) , joue un rôle important dans l’expression de nombreuses fonctions spéciales.

.1. — Définitions
Pour x > 0 la fonction Gamma s’identifie à l’intégrale suivante, dite d’Euler :

Q
IM
T{x) = f
Jo
t*-'exp(-r)d t
S
Pour x < 0 , elle se construit à l’aide de la relation de récurrence :

2 r(*+i)
à r(x) =
X

que l’on établit en intégrant par parties :

T(x)= [°° f~l exp(— f)dr = f-exp(-r)] + - exp(-f) d t =


F(*+1)
J0 L* Jo Jo x x

soit aussi Y(x) = (x — 1)T(JC — 1) , qui est une autre écriture de la propriété précédente.
Fonction gamma et fonctions de Bessel 709

Notons qu’en x 0 , l’intégrale d’Euler est divergente, donc non définie. En raison de la relation
de récurrence précédente, l’intégrale d’Euler diverge aussi pour toute valeur de x entière négative. Le
domaine de définition de la fonction Gamma est donc le suivant : l’ensemble des nombres réels moins
{0; -1; -2; -3...}.
Remarque : On définit parfois la fonction T(z) de la variable complexe z . On a alors x = Re(z) .

.2. — Valeurs particulières


a) r(l)
En x — 1, on obtient :
pOO
r(l)= /
Jo
exp(-r)dr= {-exp(-r)}ÿ° = 1
b) r(l/2)
En x = 1/2 , la fonction Gamma s’identifie à l’intégrale de Gauss (cf. annexe 2) ; en effet, il vient
en posant t = u2 :
pOO 1 p OO p oo
T(l/2) = / f-l//2exp(— t)dt = 2 / - exp(— «2)d« = / exp(— «2)d« = \[TT
Jo Jo J— oo
c) Valeurs de V (n) pour n entier supérieur à l’unité
Lorsque n est un entier positif supérieur à l’unité, la relation de récurrence s’écrit :
T(n + 1) = nT(n) nx (n — l)r(n — 1) n x (n - 1) x (n - 2) x T(n - 2) n x (n - 1) ...r(l)
Finalement, avec T(l) = 1 :
T(n + 1 ) = n!
Sur la figure A4.1, on a représenté graphiquement r(x) .

T(x)\

N/5F--V
1
-d
o -rt :
-2 -1 0 1/2 1 2 x

S
O

ci
A FIG. A4.1.
o
d) Valeurs de F(JC) pour x demi-entier
Lorsque JC est demi-entier, on trouve les valeurs successives de Y(x) en utilisant la relation de
récurrence T(x) = {x - l)r(jc- 1) :

r(i)-MSK 157T1/2
8
710 Annexe 4.

II. — FONCTIONS DE BESSEL

. . — Équation différentielle de Bessel


II 1

L’équation différentielle de Bessel est une équation différentielle linéaire, à coefficients variables,
c’est-à-dire dépendants de la variable de dérivation, du second ordre, et sans second membre (dite ho¬
mogène) :

où a > 0 est un paramètre indépendant de x . Deux cas doivent être envisagés.

a) a n’est pas un nombre entier

Si a n’est pas un nombre entier, la solution générale de l’équation de Bessel se met sous la forme
d’une combinaison linéaire des fonctions Ja{x) et J-a(x) :

y(x) = AJa(x) + BJ-a(x)

A et B étant des constantes déterminées par les conditions initiales, ou aux limites ; Ja(x) et J-a(x) ,
appelées fonctions de Bessel de première espèce, s’expriment par le développement en série suivant dans
lequel T est la fonction gamma.

OO
<-i)‘ 2k-\-a
*!T(* + a+l) (2)
J«{x) =
k=0

b) a est un nombre entier

Si a est un entier n , la solution de l’équation est une combinaison linéaire de deux familles de
fonctions, Jn(x) et Y„ (x) :

y(x) = AJn(x) + BY„(x)


o
CM

S A et B étant comme précédemment des constantes déterminées par les conditions initiales, ou aux
limites; J„(x) et Yn (x) appelées respectivement fonctions de Bessel de première et deuxième espèce,
s’obtiennent par les développements en série suivants :
?
à
2k+n Jp(x) COS(/37T ) -Jÿp{x)
„«(* + »)! (2)
E
J.M = et y„(x) = lim
sin(/37r)
/3—

Remarque: Les fonctions Y„(x) sont aussi appelées fonctions de Neumann ou fonctions de Weber.
Fonction gamma et fonctions de Bessel 711

. . — Propriétés des fonctions de Bessel d’ordre n entier


II 2

Sur les figures A4.2a et b, on a représenté les fonctions de Bessel de première et deuxième espèce,
pour n = 0, 1.2.

Mx) Yn(x)
Yo{x)
lÿ.Jo(x) Mx)
\MX) ,M Yi(x)
o
/ *
X /
\\ù>cy *
a) b)
FIG. A4.2.

a) Comportement à l’origine

À l’origine, les fonctions Jn(x) sont finies, puisque :

70(O) = l et /„ (0) — 0 si n>\

Quant aux fonctions Yn (je) , elles divergent à l’origine, ce qui contribue à les exclure le plus souvent des
solutions physiquement acceptables de l’équation différentielle de Bessel :

Jim Yn(x) = — oo
b) Parité
Les fonctions J,,(x) ont la parité de n , puisque :
2k+n
—X
Jn{-X) — = ("ITU*)
k=Q
k\{k + n)\ V2
-g c) Zéros
c
Q Il est parfois utile de connaître les valeurs de x pour lesquelles les fonctions de Bessel, de première
r\j espèce, d’ordre entier, sont nulles. Sur le tableau A4.2, on a donné les huit premiers zéros des cinq
° premières fonctions Jn{x) ; on lit par exemple J\ (7, 015) « 0 .
©
d) Développements asymptotiques
£ Pour x grand, en pratique x > X\ , premier zéro de J„ (x) , on utilise les expressions asymptotiques
CL
O suivantes pour représenter les fonctions de Bessel :
, \ !/2
2
7„(x) ~ f j
~ cos - (2n + 1)

J sin [JC- (2N+ 1)


712 Annexe 4.

*1 x2 *3 X4 *5 *6 Xj *8
Mxk) = o 2,404 5,520 8,653 11,792 14,931 18,071 21,212 24,352
Ji{xk) = 0 3,831 7,015 10, 173 13,324 16,471 19,616 22, 760 25,904
J2(xk) = 0 5,135 8,417 11,620 14,796 17,960 21, 117 24, 270 27,421
M*k) = o 6,380 9,761 13,015 16,223 19,409 22, 583 25, 748 28, 908
Mxk) = 0 7,588 11,065 14, 373 17,616 20, 827 24,019 27, 199 30,371

TAB. A4.2.

e) Formules de récurrence

On établit les relations de récurrence suivantes, satisfaites par J„(x) et Ylt(x) :

2n
T»— i (x) + y„-)-i(jc) — J/i (x) Jn-l(x) ~Jn+l(x) = 2J'n(x)

n Jn(x) + x J'n(x) = x i (x) nJn(x) - xfn(x) = xJll+](x)

A[ï-V,(*)] =
f) Expressions intégrales
Citons quelques expressions intégrales usuelles se ramenant directement aux fonctions de Bessel :

2 f°°
7o(x) = —
K J0
f cos(xsin0)d 9 Yo(x) = ~~

77 /
Jo
cos(xcosh w) du

[ i r cos(n9 — x sin 6) d 9
v J/o
7„(x) = —
~ exp[/(x sin 9 — n6)] d 6 ou J„(x) = —
J-7T
ou exp[/(xcos 9 + n9))d9
Jo

Q
CM

2
à
Annexe 5
Lois de probabilité

La théorie des probabilités et plus largement la théorie statistique des processus stochastiques (dus
au hasard) reposent sur trois axiomes énoncés par le mathématicien russe A. Kolmogoroff en 1933.
Avant tout, il convient d’introduire le langage dans lequel on exprime ces axiomes.

. — LANGAGE DES PROBABILITÉS


.1. — Événements
En théorie des probabilités, on considère une expérience E , c’est-à-dire une procédure déterminée,
que l’on peut répéter N fois dans les mêmes conditions de préparation, soit successivement par le
même expérimentateur, soit simultanément par N observateurs qui procèdent selon le même protocole
expérimental.
Chaque répétition de E constitue une épreuve qui donne un résultat observable. À chacun des
résultats, on associe un événement A .
Exemple : jeu de pile ou face
L’expérience E est le lancé d’une pièce de monnaie ; chaque lancé est une épreuve qui donne
un résultat, soit pile P soit face F . On associe ainsi à cette expérience deux événements : P ou
F . Si l’expérience consiste à lancer deux pièces identiques, trois événements peuvent se produire :
PP,PF, FF .
Q
CM
1.2. — Espace des événements
3
L’espace des événements S est l’ensemble de tous les événements {A*} que l’on peut associer, a
priori, à une expérience déterminée E .
? Exemple : jeu de pile ou face
à
Dans le lancé d’une pièce de monnaie, l’espace des événements est P, F . Dans celui de deux
pièces identiques, c’est PP, PF, FF .

1.3. — Événements disjoints ou incompatibles


Deux événements, A et B sont disjoints, ou incompatibles, s’ils s’excluent mutuellement, ce que
l’on écrit formellement : A fl B = 0 .
714 Annexe 5.

Par exemple, dans le jeu de dé à 6 faces symétriques, numérotées de 1 à 6 , l’événement « sortie de


2 et l’événement « sortie de 4 » sont disjoints. En revanche, l’événement « sortie d’un chiffre supérieur
»
à 2 » et l’événement « sortie d’un chiffre inférieur à 4 », sont compatibles par l’événement « sortie du
chiffre 3 ».

1.4. — Événement certain


Un événement est certain s’il se produit systématiquement au cours d’une expérience.
Par exemple, la réalisation de l'un quelconque des événements de l’espace des événements, associé
au lancé d’un dé à 6 faces, est un événement certain.

II. — THÉORIE DES PROBABILITÉS


. . — Axiomes des probabilités de Kolmogoroff
II 1
On appelle probabilité d’un événement A, issu d’une expérience E, le nombre réel P(A) qui
satisfait aux axiomes suivants :
axiome 1. La probabilité d’un événement est positive ou nulle : P(A) 0
axiome 2. La probabilité de l’événement certain est égale à 1 : P(A) = 1
axiome 3. La probabilité de la réunion de deux événements incompatibles, A et B , est la somme
des probabilités de chacun des événements :
P(AU5) =P(A) + P(B)

Remarque : Ce dernier axiome est souvent appelé l’axiome des probabilités totales.

. . — Conséquences
II 2
a) Somme des probabilités de deux événements contraires
La somme des probabilités de deux événements contraires est égale à 1 . En effet, l’événement
contraire à l’événement A , noté A , est par définition incompatible avec A . On a donc :
P(A U A) = P(A) + P(Â)
Comme A U A est un événement certain, on en déduit : P(A) + P(A) = 1 .
Q
b) Valeur des probabilités
CM

S Toutes les probabilités sont comprises entre 0 et 1 . En effet, en combinant l’équation précédente
et l’axiome 1, on en conclut que :
0 P(A) 1 <
?
à c) Événements équiprobables

Soit une expérience à laquelle on peut associer un ensemble d’événements, Ai A 2 . .. A* .. . AN ,


équiprobables. Il vient :
N
P(A,) = P{M) = •• = P(Aic) = " ' =
1
N
puisque
k=1
P(A*) =

Par exemple, les probabilités de P et F dans le jeu de pile ou face sont égales à 1/2 .
Lois de probabilité 715

Notons que cette hypothèse d’équiprobabilité, justifiée essentiellement par des considérations de
symétrie et par des expériences antérieures, permet de connaître la valeur de la probabilité d’un évé¬
nement : à un dé à 6 faces, bien équilibré (non « pipé »), on associe un espace d’événements de même
probabilité 1/6 .

. . — Probabilité conditionnelle
II 3
Toutes les probabilités sont conditionnées par la connaissance que nous avons a priori de l’expé¬
rience. Jusqu’à maintenant, nous n’avons pas explicité cette information.
Considérons un événement A , de probabilité P(A) , dont la réalisation est conditionnée par celle
d’un autre événement B , de probabilité P(B) , et désignons par P(A fl B) ou P(A, B) , la probabilité
conjointe ou probabilité pour que les événements A et B soient réalisés .
Par définition, la probabilité conditionnelle de A , sachant que B est réalisé, est le rapport suivant
noté P(A|B) :
P{A,B)
P{A\B) =
P{B)
De même, on définit la probabilité conditionnelle de fi si A est réalisé selon :
P{A.B)
P{B\A) =
P(A)
On en déduit la règle de Bayes (du nom du mathématicien anglais du XVIIfsiècle T. Bayes) :

P(A,B) = fi(fi)fi(A|fi) = fi(A)fi(fi|A)

. . — Événements indépendants
II 4
Deux événements A et fi sont indépendants si la probabilité pour que A se réalise ne dépend pas
de la réalisation de fi . On a donc :
fi(A|fi) = P(A) d’où fi(A,B) = P(A)P(fi)
Exemple : dans le jeu de pile ou face, la probabilité pour que soit réalisé F deux fois de suite est :

P(FF) = P(F)P(F) = 1 Xi=i


puisque les deux épreuves successives sont indépendantes.
Q
Remarque : On ne doit pas confondre disjoints et indépendants : deux événements disjoints ou incom¬
IM
patibles s’excluent mutuellement ; leur indépendance n’a pas de sens.
S
III. — VARIABLES ALÉATOIRES
2
à . . — Définition
III 1
Considérons l’espace des événements {A*} d’une expérience E . À chaque événement A* , de
probabilité P* , on associe un nombre jq. . La grandeur X qui peut prendre les valeurs A* , avec les
probabilités respectives P* , est appelée variable aléatoire. On définit alors la loi de distribution de la
variable aléatoire X par le graphe donnant Pt en fonction de ses réalisations x* .
Par exemple, dans le cas du lancé d’un dé à 6 faces, la variable aléatoire X peut prendre les valeurs
1,2, 3, 4, 5,6 avec une probabilité uniforme égale à 1/6 (Fig. A5.1).
716 Annexe 5.

p(x)

a~
Pk
1/6 \\
\\ a
1
exp(—x/à)
\ \
\
\
0 1
0 1 2 3 4 5 6
** a x
FIG. A5.1. FIG. A5.2.

. . — Densité de probabilité
III 2

Lorsque les valeurs prises par la variable X ne sont pas discrètes mais forment un ensemble
continu, on introduit une densité de probabilité p(x) . L’intégrale :

t p(x) djc = P(a X < b)


représente la probabilité pour que la variable aléatoire X soit comprise entre les valeurs a et b . Lorsque
a = — oc et b = oo , cette intégrale vaut 1 puisqu’elle représente la probabilité de l’événement certain :
/•OO

p(x) dx = P(— oo < X < oo) = 1


J — OO

1
Sur la figure A5.2, on a représenté la loi de probabilité exponentielle qui vaut : p(x) = a exp(-x/a)
pour x 0 et p(x) — 0 pour x < 0 .
La loi de densité de probabilité uniforme po dans l’intervalle de largeur a et centrée en x — b est
telle que :

r
J— oo
P(x)dx=
Jb
b+a/2
[b-a/2 Podx = po
l
b+a/2
b—a/2
ûx = PQü = 1 d’où p(x) = po = -
î
Cl

c
. . — Fonction cumulative ou fonction de répartition
III 3
Q La fonction cumulative F{x) d’une variable aléatoire est la probabilité pour que la variable aléa¬
rNJ
toire X soit inférieure à la valeur x :
S
© r PM
J — oo

ci
O III. 4 . — Valeur moyenne et moments d’une variable aléatoire
a) Variable aléatoire discrète
Soit X une variable aléatoire prenant l’ensemble des valeurs {jt*} avec les probabilités {/\-} • On
appelle valeur moyenne de X son espérance mathématique ou sa valeur espérée définie par :

(X) = ]Tx,P,
k
Lois de probabilité 717

On définit aussi les moments d’ordre n (jt") de la variable X et les moments centraux correspondants
p" par les moyennes de x" et (x — (X))" respectivement:

<X“> = £</>* et -<*})”) = £(**-(*»"/>*


k k

La variance cr1 est le moment central d’ordre 2 et sa racine carrée cr Y écart-type . La relation entre
1
o , (X2) et (X)2 est facile à établir :

O-2 = S
= OX - = 5> k
- X)fpk
(*)?) =
k
+ (X)1 Y,
k
- 2(x) yÿxPt = (X2) - (X)2
k

Exemple : pour un lancé d’un dé à 6 faces :

I 1 21 I I 91
(X) = l x-+2x - + = — = 3,5 (X2) = 1 x -+4x -
O O 6
d’où :
2
91 21
= 8,75 et o- = 2, 96
6 6
b) Variable aléatoire continue

Lorsque la variable aléatoire est continue, les définitions précédentes se généralisent aisément à
l’aide de la fonction densité de probabilité p{x) :
pOO pOO
(X) = f xp(x) dx {.Xn) = / x"p(x) dx et pn= I {x- (X))"p(x) dx
J— OO J— oo J— OO

Exemples :
1) Pour une loi exponentielle, on trouve :

r°° r2
(X) = fîexp(-i) dx
JQ a \ a)
=a =
Jo TT
a
exp (-;)<— 2
et a2 = la2 - a2 = a2

2) Pour la loi de densité de probabilité uniforme po , le calcul des moments d’ordre 1 et 2 donne :

b+a/2 b+a/2
Q
IM

3
(X)=
f
Jbb—a/2
xp0 dx = p0
b-a/2
2a

et :

2 rb+a/2 fr3! b+a/2 1 3ab2 + a3/ 4 cr


à
(X2) =
Jb = p0
|b-a/2 3« 3a
= b2 +
12

. . — Fonction caractéristique d’une variable aléatoire


III 5

On appelle fonction caractéristique d’une variable aléatoire X, de densité de probabilité p(x) ,


l’intégrale suivante :
p OC
4>(u) = / p(x) expijlTTUx) dx
718 Annexe 5.

Notons que (f>(u) est l’espérance mathématique de la fonction exp(/27rn) . Cette intégrale est la trans¬
formée de Fourier inverse de p{x) (cf. annexe 2). Il en résulte que la densité de probabilité p(x) est la
transformée de Fourier (directe) de sa fonction caractéristique (f>{u) :
noo
P(x) = /
J —oc
4>(u) exp(—jlTTUx) du

Exemple : la fonction caractéristique d’une variable aléatoire uniformément distribuée sur un seg¬
ment de largeur a , centré en x — b est, puisque p(x) — l ja :
b+a/2 j
<f)(u) = / p(x) expijlnux) dx = - exp (jlirux) dx

J— oo Jb-a/2
b a
1 b— a/2 expijnua) — exp {—jirud)
jlnua |eXp(/277Mx)|
b+a/2
= expijlTTub)
jlirua
ce qui donne, en effectuant
sin(TTua)
4>{u) = expiJlTTub)
7rua

Les fonctions p{x) et sm(Trua) / (nua) , dans le cas d’une distribution uniforme de probabilité 1 /a,
sont représentées sur la figure A5.3.

sin(7TMfl)
p(X) TTUa

1
a

+ 0
+ u
0 a a x 3 2 1 1 2 3
~2 2 a a a a a a
a) b)
FIG. A5.3.

IV . — DIFFÉRENTES LOIS DE PROBABILITÉ


-d
c En dehors de la loi de probabilité uniforme sur un segment et de la loi de probabilité exponentielle,
Q les lois de probabilité les plus connues sont la loi binomiale, la loi de Poisson, la loi normale de Gauss
rNJ
et la loi multinomiale.
°
©
. . — Loi binomiale
IV 1
£ a) Définition
CL
O
La loi binomiale est la loi de probabilité d’une série d’épreuves répétées qui possèdent les proprié¬
tés suivantes :
i) chaque épreuve admet deux événements possibles Ai et A2 , de probabilités respectives déter¬
minées p et q = 1 — p ,
ii) les épreuves sont indépendantes les unes des autres,
iii) la variable aléatoire X est le nombre n d’événements Ai dans une suite de N épreuves.
Lois de probabilité 719

Par exemple, la probabilité pour que, dans le jeu de pile ou face, P ou F apparaissent n fois, suit
une loi dite de Bernoulli avec p = 1/2 . Les différentes épreuves étant indépendantes, la probabilité P„
de réaliser n fois A\ , et donc N — n fois Aj , est proportionnelle à p" , à (1 — p)N~n et au nombre de
façons de choisir n épreuves parmi N, c’est-à-dire au nombre de combinaisons :
N\
P„ = Cÿp"(1 -pf- = p"(l-p)w-"
n\(N — n)!
Notons que cette loi dépend de deux paramètres N et n .

b) Moyenne et variance
Pour calculer la moyenne (X) = nP„ , écrivons l’identité suivante :
N N
(px + q)N =ÿCjrf-x- = £V7>„
11=0 71=0

et dérivons ses deux membres par rapport à x . Il vient :

Np(px + q)N~l =

En faisant x = 1 , on trouve, puisque p + q = 1 :

(X) = Y,nPll=Np

On calcule le moment d’ordre 2, {X2) = n2P» en dérivant, une seconde fois, par rapport à x ,
l’identité (px + q)N — Yhn
*-'P>' En effet :
N
N(N- l)p2(px + q)N~2 = - \)X!'-2PU
71=0

ce qui donne, en faisant une nouvelle fois JC =1 :


N
N(N - 1)p2 = ]£n(i» - 1)F„ = (X2) - (X)
T3
71=0
c Donc :
Q
CM
{X2) = N(N- \)p2 + (X) =N2p2-Np2+Np et a2 = (X2) - (X)2 = Np(l - p) = Npq
3
. . — Loi de Poisson ou loi des événements rares
IV 2
? a) Définition
à
La loi de Poisson est la loi de probabilité suivante :

a"
Pn =

n étant un nombre entier ou nul et a une quantité positive, appelée paramètre de la loi. Sur la figure
A5.4, on a représenté P„(a) pour différentes valeurs de n.
720 Annexe 5.

I
Pnia) = —an exp(-a)
1

=0

\
n= 1
\

0 a

FIG. A5.4.

Cette loi est ce à quoi se réduit la loi binomiale lorsque p est très faible et N très grand, de telle
sorte que le produit Np soit une constante a . En effet, on a :

N\ N-n a" N(N — 1) ... (iV — n + 1) / a\ N—n


n\(N — n)! (N) 0 N) ~n\X N» \ NJ
Comme :
/ a\N
lim = exp(-a)
N—> oo
et:

N(N - \ )...(N-n+l) 2 (. n-—1 = 1


lim = lim 1 x 1 --
x ... 1 --
N—KX) N" N—*oo X N \

il vient :
lim C£p'\ 1 -p)N
Pn = N-* n
d’où P„ = exp(-a)
oo

Cette loi joue un rôle très important en physique, car l’émission aléatoire de particules, le nombre
de collisions subies par une particule et les bruits fondamentaux (bruit de photon, bruit Schottky, bruit
Johnson) satisfont à une statistique de Poisson (cf. chapitre 17).

b) Moyenne et variance
En utilisant les résultats relatifs à la loi binomiale, on obtient :
-g er2 = Npq = a «a
c n = Np —a et 1 —
Q
r\j On peut retrouver ces résultats directement :
° N
cin
N
a"~l
© (X) = '52nÿ
o
exp(-a) = nÿ[ exP(-fl) = 0exp(-a)£ÿ— jÿ=a
71=1 n=1 v 7

£ II—

CL
O
puisque : N
n"~
Y— — = expa
Z- (n - 1!
n=]

De la même façon :
N
7ÿ n(n - l) + na„
(X2) = — exp(-a) = exp(-a) x
a n o
n\
il
Lois de probabilité 721

d’où:

(X2) = a2 exp(—a) x
A a”~2 a = a1/2
+a = a2+a a2 = (X2) — (n)2 = a2+a—a2 = a et

Ainsi, dans une loi de Poisson, moyenne et écart-type coïncident.

. . — Loi normale et loi de Gauss


IV 3

a) Définition

La loi normale est la loi à laquelle satisfait une variable aléatoire continue X , de densité de proba¬
bilité de la forme :
(JC — m)2
p(x) = A exp | B

b) Moyenne et variance

La distribution étant symétrique par rapport à la valeur JC = m , la valeur moyenne de X est égale
à m . Les constantes A et B sont reliées par la condition de normalisation. En effet, en introduisant
y = x — m , on a (cf. annexe 2 ) :

r oo

J —oc
p(x)dx = Aj exp dy = A(vB)1ÿ2 = 1 d’où A =
1
(7rfi)1/2

Quant au moment d’ordre 2 , il se développe selon :

(X2) = A j x2 exp |- (JC -m)2 ]d AJ


B
X = (y + m)2expÿ-ÿ dy

Comme la contribution du double produit 2my est nulle, il vient, en utilisant les valeurs des intégrales
de Gauss Gj et Go (cf. Thermodynamique) :

Q
A
J y2expÿ--ÿ dy + Am2 j exp dy = (TT53)I/2 + Am2 (TT5)1/2 =|+ m2
CM Ainsi a2 — (X2) — (X)2 = B/2 . La distribution p(x) s’écrit finalement :
S
1 (jc-rn)2
p{x) =
2 (2Ïrjï7veXP 2a2
à
Lorsque cette loi est centrée ( m = 0 ) et réduite ( er = 1 ), on l’appelle loi de Gauss (Fig. A5.5) :

I JC2
p(x) = exp
(2ÿ72 2

On se ramène à une telle loi en procédant à une translation et à une affinité de la variable aléatoire. La
largeur de cette fonction à mi-hauteur est : 2(ln 2)1/2 = 2, 35 .
722 Annexe 5.

l/(2ir)112.
p(x) =
i
(2ÿCXP H)

2,35

0 x
FIG. A5.5.

. . — Théorème de la limite centrale ou de la tendance normale


IV 4
a) Propriété de la fonction caractéristique

Considérons une variable aléatoire X , somme de deux variables aléatoires X\ et X-i , indépen¬
dantes, de même densité de probabilité et donc de même fonction caractéristique <j>e{u) . La fonction
caractéristique (f>x(u) de X a pour expression :
roo r oo roc
(f>x{u) = / p{x) QxpijlTTUx) dx = / / pe(xi)pe(x2) exp\j2iru(xi +x2)\ dxi dx2
J—oo J —oo J —oo

soit :
(f>x(u) = <J>e(u)<f>e(u) = [<t>e(u)]2

Ainsi, la fonction caractéristique d’une somme de deux variables aléatoires indépendantes X\ et X2 est
le produit des fonctions caractéristiques de ces variables. En prenant la transformée de Fourier de chaque
membre, on en déduit que la distribution de probabilité de la variable X est le produit de convolution
des distributions de probabilité des variables X\ et X2 (cf. Optique).
En généralisant à la somme d’un nombre quelconque N de variables aléatoires, on trouve évidem¬
ment :
M») = [&(“)]"
-g
c b) Limite gaussienne lorsque N 3> 1
Q
r\j Supposons que le nombre de variables aléatoires, dont la somme est la variable aléatoire X , soit
° très grand devant 1 . En outre, plaçons-nous, pour simplifier l’analyse, dans le cas où toutes ces variables
© soient centrées.
Comme la variance cr2 de la variable X augmente avec N , considérons la variable plus intéres¬
£ sante S = X/N1'2 de variance N fois plus petite. Il vient, en remplaçant (f>e(u) par son développe¬
CL
O ment autour de u — 0 , jusqu’à l’ordre deux inclus, si les termes d’ordre plus élevé gardent une valeur
finie :
f- \dMu)] .
u «2 \d2M»)
Mu)
J.
=
|ÿ,(0) +1 - + 2N [-[~ÿ
du2 + ...
0
avec :
r OO

4>e(u) = / pe{x) tXçiJlTTUx) dx


J —00
Lois de probabilité 723

On a, par définition de la densité de probabilité de la variable aléatoire centrée :

0,(0)=
pOC
/
J —OO
pe(x) dx = 1 et
d0o(tQ
du 1
J0
= <j2*) r
J —oc
xpe(x) exp(J2tTUX) dx = 0

En outre :

d20o(«)1 p oo pOC
= (j2n)2 / x2p,(x) exp(/27TMx) dx = — 47r2 / x2/?,(x)exp(/27TMx) dx = — <r2
du2 Jo J —oo J —oo

Par conséquent :

27T2U2(t]
0S(M) = - + ... et ln <f>s(u) = AHn — 2TT2U2 °2,
N

Comme iV est grand, il vient, en développant le logarithme ( ln(l + x) «s x ) :

ln0s(«) « N r2«2ÿ-ÿ = —27r2w2cr2

Ainsi :
0S(M) « exp(— 27T2M2CT2) et p5(x)
i
(27r)|/2r7-,
CX p
(-a
en prenant la transformée de Fourier (cf. annexe 2). Ce résultat constitue le théorème de la limite centrale
ou de la tendance normale :
La distribution de la variable aléatoire 5, somme pondérée d’un grand nombre de variables aléa¬
toires X-, , est donc une gaussienne, pourvu que la fonction de probabilité des variables X, admette des
moments p” d’un ordre supérieur à deux. Il en est ainsi pour la plupart des distributions de probabi¬
lité, notamment la distribution uniforme.

Q
IM

2
à
Annexe 6

Simulation des circuits

De nos jours, la simulation est une technique largement utilisée en physique, dans les laboratoires
universitaires ou dans les centres de recherche appliquée. En raison de la puissance de calcul toujours
croissante des ordinateurs et des soucis économiques de maîtrise des coûts, elle est devenue un outil
d’analyse extraordinaire par son efficacité et par conséquent indispensable.
Pour cette raison, elle s’est introduite naturellement dans l’enseignement, notamment en physique,
car elle offre un moyen facile d’initier les étudiants à l’analyse de systèmes complexes. En effet, il
n’existe pas de méthodes analytiques exactes pour décrire de tels systèmes. Avant les techniques de si¬
mulation, le physicien réduisait la complexité d’un système en invoquant des hypothèses simplificatrices
partiellement justifiées. Bien que nécessaire, cette analyse simplifiée s’avère insuffisante, lorsqu’une
description minutieuse et sans approximation est exigée. Le recours à la simulation s’impose alors.
La précision n’est pas le seul intérêt de la simulation. La possibilité de changer les conditions du
problème, de modifier l’ensemble des paramètres et d’observer le résultat obtenu, apporte un éclairage
complémentaire qui contribue à approfondir notre connaissance des phénomènes physiques.
Plusieurs thèmes d’électronique sont abordés :
i) Simulations SPICE, logiciel de simulation électronique, dont l’acronyme signifie Simulation
Program with Integrated Circuits Emphasis.
ii) Conception d’un conformateur sinusoïdal.
iii) Étude d’un oscillateur à comportement chaotique.
Le lecteur trouvera des lignes de codes utilisées dans cette annexe sur le site suivant :
Q
IM http ://webast.ast.obs-mip.fr/perez
S
. — SIMULATIONS SPICE
2 La conception des circuits électroniques est facilitée par l’utilisation d’outils de simulation per¬
à
mettant d’en évaluer les performances. Avec l’avènement de différents outils logiciels, la conception
assistée par ordinateur (CAO), est devenue une étape incontournable qui facilite l’optimisation d’un cir¬
cuit et réduit les étapes d’élaboration de prototypes dans la réalisation.
Le logiciel de simulation le plus utilisé actuellement est SPICE, développé par l’Université de
Berkeley dans les années 1970. Dans cette section, nous donnons un aperçu de l’utilisation de SPICE
et de ses avantages, en laissant de côté la syntaxe du logiciel, laquelle est décrite dans de nombreux
ouvrages.
Simulation des circuits 725

. . — Simulation d’un oscillateur à résistance négative


11

On sait que les pertes induites par la résistance parasite R d’une bobine d’inductance L peuvent
être compensées par l’utilisation d’une résistance négative réalisée par un montage avec un AO. Le
montage de la figure A6.1 est décrit en utilisant la schématique SPICE, où il est impératif d’alimenter
l’AO type de la série 741 que l’on aura choisi dans une bibliothèque de modèles. En considérant l’AO
idéal, rappelons (chapitres 8 et 15) :
i) l’expression de la résistance négative Rn de l’AO :

RI, = —RI —
Æ3
R2
ii) la condition d’oscillation du montage à la pulsation o , obtenue en faisant varier la résistance
(o

R\ s’écrit :
L
Rn = ~ RC avec

soit :

-- Ri -
LC
I

pourvu que la résistance négative soit, en valeur absolue, très supérieure à la résistance de perte de la bo¬
bine. Cette représentation est confirmée par la simulation SPICE pour R2 = Rj = 10 kfl , L = 0, 1 H,
C = 220 nF , R = 10 fl ; où, lorsque R\ = 45, 45 kfl , la fréquence de l’oscillation est 1 kHz .
Alors que l’expérience confirme la schématisation précédente, la simulation du réseau telle que
décrite sur la figure A6.1, avec initialement courants et tensions nuis, conduit curieusement à la tension
nulle au nœud B . L’interprétation est la suivante : la solution uB = 0 étant instable, toute perturbation
éloigne le point de fonctionnement du circuit de cet état. En pratique, c’est le bruit électronique qui
permet le démarrage des oscillations du système. Cette difficulté est contournée par la simulation, lors
de la prise en compte de conditions initiales non nulles, par l’intermédiaire du modèle SPICE noté IC
(Fig. A6.1).

Ri

û
«.(V)
10--

b
-ri t>°°
c jt-1 B
5-

C
Q
Us
r\j R
c
s -- 7777
0

© Ri
S -5-
£
L M 11
CL X -10 +4 t(ms)
o
TT 0 > 12 16 20
FIG. A6.1. FIG. A6.2.

Notons que l’on aurait pu simuler l’effet de la résistance négative sur un réseau R L C série avec
une résistance négative optimale égale à la résistance de perte de la bobine. En raison de la faible valeur
de cette dernière, quelques ohms, il serait très difficile, voire impossible, de réaliser une résistance
négative de quelques ohms sans risquer de saturer en courant l’AO.
726 Annexe 6.

Une fois introduites les conditions initiales, la simulation de l’oscillateur électronique fonctionnant
avec un AO réel, dont les caractéristiques ont été fournies par le constructeur, confirme les prévisions :
i) pour R\ = 4,545 kfl , soit une résistance dix fois plus petite que la résistance limite de
45,45 kO , la tension uB(t) est décrite au voisinage de l’état de repos électrique par une solution du
type:
+
us{t) = A exp(— at) sin(wt (f>) avec a < 0
ce qui confirme le résultat de la simulation sur la figure A6.2 ; on observe une oscillation dont l’ampli¬
tude diverge, puis atteint le régime établi sous l’effet des non-linéarités.
ii) Pour R[ — 454,5 kfl, soit une résistance dix fois plus grande que la résistance optimale, le
coefficient de la fonction exponentielle est positif, d’où une oscillation qui s’amortit progressivement
(Fig. A6.3).
iii) Pour R \ = 45,45 kfl , ce qui ne peut jamais être réalisé en pratique, l’oscillation est celle d’un
oscillateur harmonique (Fig. A6.4).

Uv(V) MS(V)
8 - 8--

4--

-4 -4
/ (ms) I(ms)
-8
0
-8 +
10 50 100 0 2 3 4 5
FIG. A6.3. FIG. A6.4.

1.2. — Simulation d’un filtre passe-bande


On construit un filtre passe-bande sur la base d’une structure de Rauch (cf. chapitre 10 ), de fré¬
quence centrale 200 kHz , dans l’hypothèse d’un AO idéal (Fig. A6.5). Étudions l’influence des imper¬
fections du modèle de l’AO sur la qualité du filtre, en utilisant quatre types d’AO : le LM741, le TL084,
le MAX403CP, et le modèle idéal de SPICE. Les résultats décrits sur la figure A6.6 démontrent l’im¬
portance du choix de l’AO.

Q Gu (dB) MAX403CP
IM T 20
LM741
S 0,lmF
159,154 kO 10
7,957 kQ AO idéal
2
à
] P>oo 0-
/ TL084

uJ 398 Q
—+ -10- -

-20- -
us
7777 7777 100 200 300 400 /(kHz)
FIG. A6.5. FIG. A6.6.
Simulation des circuits 727

II. _ CONCEPTION D’UN CONFORMATEUR SINUSOÏDAL


Un conformateur sinusoïdal (cf. chapitre 12), est un système dont la caractéristique de transfert, af¬
fine par morceaux, est utilisée pour produire des signaux sinusoïdaux, à partir d’une tension triangulaire
issue, par exemple, d’un oscillateur de relaxation commandé en tension.

----
Nous nous proposons de déterminer les composants d’un conformateur sinusoïdal, à l’aide de la simu¬
lation.

Ro X-X-X
Ri Ri R\ Ri [>00

a) 2*+i A X>2 V\ VA V2 [E>n+


Us

EN+I
\ E2 ICD£'| O (Dt* )|EAr+:
<A 11 Us Us
eti =
Ip2-- Er ai Fl
El- ;
E\
«o \Fi
ue,m Fo /
0 0
V 0

--
—Ue2 Ue,2 ] Ue T T t
2
—Ei .i—dk
7
Ei— j-
-fa -Ei

—TT/2 -
! -d2
1
—d\ 0 d\ 02 ] 7T/2 0

| —Ue,m 0 Ue, Ue
=1
-d b)
o

rxj
° T
© 2

£
CL
o T

FIG. A6.7.
728 Annexe 6.

. . — Position du problème
II 1

Sur la figure A6.7a, on a représenté un conformateur sinusoïdal, destiné à produire une tension
quasi-sinusoïdale, à partir d’une tension d’entrée triangulaire. Dans le premier quart de période, les
tensions d’entrée ue et de sortie us ont pour expressions respectives :

t TT Ue
ue - Ue m T1ÿ et us = uÿm sin d’où us = us>m sin
2 ueÿm

La caractéristique de transfert réelle doit donc approcher au mieux la caractéristique idéale don¬
née par l’équation précédente reliant ue à us . C’est ce que montre la figure A6.7b dans laquelle on a
supposé pour plus de clarté que N = 1 . La difficulté de réalisation du conformateur consiste à détermi¬
ner les coordonnées des points A, , i variant de 1 h N +1, qui minimisent « l’écart »de la tension de
sortie à la sinusoïde recherchée.

. . — Méthode
II 2

On mesure l’écart entre tension de sortie et la sinusoïde à réaliser à l’aide du taux de distorsion
harmonique (cf. chapitre 12) :

oo 1/2
1
Dh =
(a]+b\y/2 Y,a»+b»
Ji=2

où a„ et bn sont les coefficients de Fourier :

V—
.. ÜQ ' COS (/n—t
Us(t) = — +2ÿan
2lT \ 27T
l + b„ sin I n—t
n=l ' '

Le problème à résoudre revient à rechercher le minimum de la fonction D/, qui dépend des 2(N +1)
variables suivantes : ue \ , ue>2 , Me,v+i , £j , E2 , ..., £7ÿ+1 . Il existe deux types de méthodes : les
premières, directes, fournissent les valeurs optimisées des paramètres, c’est-à-dire les coordonnées du
minimum ; les secondes, approchées, donnent des valeurs approchées des paramètres du minimum.
Citons quelques exemples de méthodes approchées :
i) Ajustement de la fonction : les points Ak sont choisis sur la caractéristique idéale ;
Q
IM ii) Ajustement de la dérivée de la fonction : la dérivée d’une caractéristique affine par morceaux
est une fonction en marches d’escalier dont la hauteur des paliers s’identifie à la pente a, des différents
S
segments ; les différentes pentes a, sont ajustées à la fonction dérivée de la caractéristique idéale.
Les contraintes expérimentales seront finalement décisives sur le choix de la méthode.
2 Les incertitudes sur les valeurs des composants ne permettent pas de réaliser directement les valeurs
à
calculées, ce qui nécessite une phase d’optimisation. Les valeurs des résistances seront affinées à l’aide
de potentiomètres à réglages précis ; on s’approchera de la sinusoïde en agissant sur ces réglages, guidé
par un distorsiomètre placé à la sortie du montage.
Les valeurs optimisées des composants ne seront donc pas plus utiles sur le plan expérimental que
les valeurs approchées. Comme, avec la méthode directe, les algorithmes sont plus complexes, le choix
se porte sur une méthode approchée. Nous avons retenu la technique d’ajustement de la dérivée de la
fonction.
Simulation des circuits 729

II 3 . . — Analyse
a) Grandeurs non dimentionnées

Il est naturel d’introduire la grandeur 0 , sans dimension, homogène à un angle, de valeur maximale
TT 2 ,
/ ainsi que la grandeur analogue relative à la tension de sortie :
77 Ue TT us
6= -
2 ee>m
et «A = —
2 ee>m

Ainsi, les points anguleux A/ de la caractéristique, / variant de 0 à N+1, ont pour coordonnées :

e,
Ai
<A/
en posant ue$ = 0 , EQ = 0 , 0q = 0 et <A0 = 0 .
b) Ajustement de la dérivée

Relions les pentes a-, , i variant de 0 à N, aux coordonnées des points anguleux. Par construc¬
tion :

<A/ = Si i£ 0 et if/Q = 0
;'=ÿ

Dans l’intervalle ue>i ue < ueti+\ , M* = E, + (we — , d’où l’intervalle correspondant


0,- 0 < 0j+1 , obtenu en divisant l’expression précédente par 2ueÿmfTT :

d<A
tf/ = i/jj — otjdi + aid et donc a,- = ——
d0
La caractéristique idéale devient :

d if/
d’où a_ avec hi = cos 0,
Ue,m 2 d0 i Ue,m 2 «e,m 2

Les paramètres ht se calculent par ajustement sur la fonction cos 0 (Fig. A6.8). On impose alors
deux conditions :
Q i) annuler sur chaque intervalle la moyenne des écarts à la fonction dérivée cos 0 :
CM

S f6i+1 sin 0,-+i — sin 0,-


°= /
Jffi
(cos 0 — hj) d 0 soit hi =
0/+1 — 0/
S ii) répartir les écarts quadratiques q, :
à
w/2
9? = Je, / (cos 0 — /i,-)2 d 0 et qjf+l = [ cos2 0 d 0
Je,
eN+t

selon une pondération de la forme q2 = . Les valeurs des ai , arbitraires, ont une influence
mineure sur le résultat final. Les simulations montrent que le choix a0 = l , a, = 4 , avec i compris
entre l et N — l , et = 6 , donne des résultats satisfaisants.
Copyright © 2012 Dunod.

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JP

B.
?
g
PN
Simulation des circuits 731

La tension de sortie étant impaire, seuls les coefficients bn sont non nuis :

b„ = j,
J sin (2TTjtÿj us(t)dt =ÿJo sin (2irfr) us(0dt
En effectuant le changement de variable t' = t — T/4 , il vient :
.
-*/>( „ n
2TT—t
T
n
+ n —2 ) U, [2ÿ + f)d<
Or us(2Trt/T’ + TT/2) = us(—2Trt/T' + TT/2) (Fig. A6.7b). Si n est pair, en posant n = 2p :

sin (277-ÿ/ +/>7r) = (-l)p sm(2«rÿl/)


L’intégrant devenant impair, bÿp — 0 . Si n est impair, en posant n — 2p + 1 :

sin (273-ÿ' +PTT + ) = (—iy eos(2ir


L’intégrant devenant pair, b2P+1 s’écrit:

4 f7/4
è2p+l = -Tÿrj-r/4
cos (277 «5 + dr

rT/4 (
8
r i-iy I
n
COS(27T —t') us f -2*4' + f)d»
En effectuant un nouveau changement de variable t = T/4 — t' :

8 /-r/4 7
/ sin(2v) “'(2,4)d'
/ 7T
bip+i = -{-iy cos(- + /7T7 - 2?7 ?•) (2,r?)d' u‘ =
7
En introduisant l’angle 0 précédemment défini :
77
e= = 277-
2 e£im T
on obtient :
TT/2 TT/2
n J0
sin(nd) us(d) d 6 = /
4o
sin(«0) i//(0) d 0
En explicitant t//(8) sur les différents intervalles, on trouve :
rOi+ 1 r TT/2
Q
8Me,m "
CM b„ = 2 / (lAi “
afii + «i#) sin(w0) d 0 + / if/N+i sin(«0) dd
J &N+[
S _J=0 “ 0i
8wt>, ' jL r /-e.+i 1*0i+i cos(nÿ+i)

£
Jr' I (<A( - «<0<) y sin(n0)d0 + a,-
J 0sin(n0)d0 + I//N+1 Jî

à Finalement, on obtient pour tout n impair :

cos (ndi) — cos(n0,-+i) 6icos (ndi) — 6i+ 1 cos(n0,+1)


- oiiOi)
n
+ «/ÿ n
sin(n0,-+|) — sin(n0,) cosÿÿ+i)
«/
n2 + n !
732 Annexe 6.

e) Taux de distorsion harmonique

Le taux de distorsion harmonique se réduit à l’expression :

oo
1/2
1
dÿ =
T. EH.+.
p=2

Numériquement, le calcul de quelques centaines d’harmoniques est suffisant, ce qui permet de


limiter la somme infinie à 1000 , par exemple.

. . — Résultats de la modélisation
II 4
La simulation a été conduite dans les conditions suivantes, d’une part :
2
Us,m = —uem
TT
et donc a, = hi

d’autre part, 1 000 harmoniques ont permi d’évaluer la distorsion D/, . Nous donnons dans les ta¬
bleaux A6.3 à A6.6, les résultats obtenus pour N variant de 1 à 4 .

i 0 2
«/ 0,900 0,471 0
0i 0 0,785 1,361
0 0,707 0,978

TAB. A6.3. — N = 1, Dh = 1, 797%

i 0 1 2 3
ai 0,937 0, 664 0,321 0
6i 0 0,619 1,056 1,429
0 0,580 0, 871 0,990

TAB. A6.4. — N = 2 , Dh = 0, 908%

T3
c i 0 2 3 4
Q ai 0,955 0,758 0,508 0,243 0
CM
Bi 0 0,522 0,885 1,186 1,463
S o 0,499 0,774 0,927 0,994
«A .ÿ
TAB. A6.5. — N = 3 , Dh = 0, 554%
2
à
i 0 1 2 3 4 5
ai 0,965 0,813 0,619 0,411 0, 196 0
Bt 0 0,458 0,773 1,030 1,263 1,484
>Pi 0 0,442 0,698 0,857 0, 953 0,996

TAB. A6.6. — N = 4, Dh = 0, 376%


Simulation des circuits 733

. . — Réalisation expérimentale
II 5
a) Dimensionnement du conformateur

Les sources de tension s’obtiennent directement à partir des valeurs I/JI selon :
2 .
Ei = —
TT
Ue,m Vi

Les pentes a, des segments de la caractéristique, i variant de 1 à N , sont reliées aux résistances
du circuit par (cf. chapitre 12) :

Rl//R2//...//Ri _
_ (1/R\ + 1/R2 + l/*3 + - + l/fr)-'
ai =
RQ + Ri//R2//...//Ri Ro + (1/Ri + l/Ri + l/*3 + + 1/*«•) "'
Ce qui s’écrit aussi :

1
«/
= Ro (Ri + Ri— + ... + js)+,-*(:RQ
1 1 1 1
R1 *«-(§*)
d’où l’on déduit la relation de récurrence suivante :
1 1 Ro
«,• as¬
+ Ri
soit encore :
Ro _
1 1
avec a, =
Ri oti 1 Ue,m 2

b) Diodes réelles

La tension de seuil Ud des diodes réelles introduit un décalage. Pour compenser ce dernier, il suffit
d’augmenter les tensions des sources E, d’une quantité égale à la tension de seuil Ud On peut aussi
choisir des diodes au germanium, de faible tension de seuil, environ 0, 15 V , et négliger cet effet.
La résistance dynamique des diodes est un autre défaut éloignant le circuit du fonctionnement
calculé. La compensation peut être envisagée en remplaçant les diodes à jonction par des diodes parfaites
conçues à partir d’AO (cf. chapitre 12).

Q
c) Exemple
CM
Les sources de tension En peuvent être réalisées à l’aide d’un montage potentiométrique. La fi¬
S gure A6.9 est un exemple de conformateur sinusoïdal à six diodes correspondant au cas N = 2 . Les
potentiomètres servent à ajuster les tensions des sources, et les résistances réglables à optimiser le mon¬
tage, à l’aide d’un distorsiomètre ou analyseur de spectre placé en sortie du montage.
2
à Sur le tableau A6.7, on récapitule les résultats obtenus pour ue = 10 V et RQ — 10 kfl .

n 1 2 3
E„(V) 3,69 5,54 6,30
Rn( O) 22 700 6 200 0

TAB. A6.7. — N = 2
734 Annexe 6.

io ka
D |>00

/ /i,2ktl
Me ~10V 6,2 kfl/ 23 kH / "23 kfl Mi

7777

-6,3 V J -5.5 V ? -3,7 vJ 3,7 V 5,5 V 6,3 V


7777

470 fl 470 fl
! •: 470' fli 470 fl
) I 470 fl 470 fl
il

-15 V 15 V
FIG. A6.9.

III . — OSCILLATEUR À COMPORTEMENT CHAOTIQUE


Un système chaotique présente une extrême sensibilité aux conditions initiales : un petit écart,
aussi faible soit-il, sur les conditions initiales, engendre à court terme deux évolutions bien distinctes.
Ce chaos, de nature déterministe, rend toute prédiction impossible à moyen terme ; le système est im¬
prédictible.
Dans la suite, on se propose de simuler un système électronique susceptible de présenter un com¬
portement chaotique afin de comprendre, qualitativement, par quel mécanisme le système est conduit au
chaos.

. . — Système simulé
Ill 1

a) L’oscillateur de Chua

Dans les années 1980 , Chua construisit un système électronique très simple pouvant présenter un
comportement chaotique. La structure du circuit s’apparente à celle d’un oscillateur parallèle à résis¬
tance négative (A6.10a).
-g
c UR
A iR B i i(u)
Q G„,i
rNJ
h ÎL R /l Gn,0
°
|_ “if == M|
Uni
© «2 C2 L C, D -U„l 0 u
Gn,0*
£ Gn,1
CL
O a) b)
FIG. A6.10.

Le dipôle V est un dipôle actif, donc non linéaire. Il présente une caractéristique i(u) affine par
morceaux, avec deux coudes symétriques (A6.10 b) : la relation i(u) s’écrit :
i)
i(u) = GnfiU pour - Uni < M < Uni
Simulation des circuits 735

U)
i(u) = G,h\u + Ctei pour u u„i

iii)
i{u) = G,h\u + Cte2 pour u —u„i

Les constantes Ctei et Cte2 se déterminent aisément en exprimant la continuité de la fonction i(u) :

GnflUni — G,h\uni + Ctei d’où Ctei — (G,ho — G,h\)uni

et
-GnflU„i = -Gn,iu„i + Cte2 d’où Cte2 = -(G,î)0 - Glhi)unt
On vérifie alors que la caractéristique i(u) peut se mettre sous la forme synthétique suivante, dans tout
le domaine de variation :
1 1
i(u) = GnfiU + — (C?/i,i — G„to)\u + uni| + ~ — u»i\

III 2. . — Équations du circuit


Le circuit comporte cinq branches et trois nœuds A, B , C . Trois variables indépendantes défi¬
nissent donc son état électrique ( Ne = b— n+l = 5 — 3 +1 = 3 ). Si l’on choisit les tensions u\ , u2 aux
bornes des condensateurs et l’intensité ii qui parcourt la bobine, une première équation entre ces va¬
riables s’obtient immédiatement :

U2 = -
dt

Pour établir les deux autres équations, écrivons la loi des nœuds en A et B :
d«i dw?
il = h + îR et iR = I'I + i avec q = Ci ——
dt
et i2 = C2—-
dt
Quant à la loi des mailles appliquée à ABC , elle s’écrit :

«i + UR — «2 = 0 avec uR = RiR = R(iL - i2) = R (iL C2ÿ)


-

ce qui donne une deuxième équation :


Q
tM d u2 ui-u2
c = + iL
S d\ R

On trouve la troisième équation selon :


2 d«|
Au\ - Mi «2 -Ml
à ii = C\ ——- = iR — i= U2 -i soit C| —— = -i
dt R dt R

III 3. . — Points de fonctionnement en régime stationnaire


Supposons que le système fonctionne en régime stationnaire. Le circuit équivalent devient celui de
la figure Aô.lla dans lequel on a remplacé la bobine par un court-circuit et les condensateurs par des
coupe-circuits.
736 Annexe 6.

Le dipôle actif non linéaire V débite un courant stationnaire I dans la résistance R ; la droite
de charge définie par I = U/R = GU, G = l/R désignant la conductance correspondante, est
représentée en pointillés sur la figure Aô.llb. Notons que le point de fonctionnement F s’obtient en
portant la caractéristique de V de la figure A6.10 b avec i = —I (Fig A6.1la). Trois cas se présentent :

i) G < —G„ti : FQ est le seul point d’équilibre.


ii) —Gn,\ < G < —Gn,o : il existe trois points d’équilibre, F0 , F\ et F\ .
iii) -Gn,o < G : FQ est le seul point d’équilibre.

/
i -Gn
** 1 |

R U V t uiü 1
U

" Fi
a) b)
FIG. A6.11.

. . — Stabilité du régime stationnaire


III 4

Étudions la stabilité du régime stationnaire, en fonction de G . Pour cela, adoptons, comme Chua,
les valeurs arbitraires suivantes : C\ = 1/9 p.F , C2 = 1 (iF, L = 1/7 mH , G,lto = —4/5 mS ,
G„,1 = — 1/2 mS et u„i = 1 V .

a) Méthode des perturbations

La méthode des perturbations consiste à provoquer une petite perturbation au voisinage d’un état
d’équilibre, puis à étudier l’évolution du système : si le système retourne à l’état d’équilibre ou reste
confiné dans son voisinage, il est stable ; sinon, il est instable.
Techniquement, la méthode consiste d’abord à linéariser le système au voisinage de ses points
d’équilibre ; les équations linéarisées peuvent s’écrire sous forme matricielle :

-g dX
c — =AX
Q
dt
r\j où A est une matrice carrée n x n. Dans le cas simple mais répandu où les valeurs propres A, de A
° (cf. annexe 1) sont distinctes les unes des autres (pas de dégénérescence), la solution générale se met
© sous la forme de la combinaison linéaire suivante des vecteurs propres Xi de la matrice A :

£
CL
o X(0 = J>X/exp(A;0
/=]

dans laquelle les coefficients a, sont des constantes déterminées par les n conditions initiales. Les
valeurs propres A, étant des grandeurs complexes, s’il n’existe pas de valeur propre à partie réelle
strictement positive, le vecteur X(t) reste borné au cours du temps : l’équilibre est alors stable. En
revanche, s’il existe au moins une valeur propre à partie réelle strictement positive, le vecteur X(t)
diverge exponentiellement au cours du temps : l’équilibre est instable.
Simulation des circuits 737

b) Application au circuit
Linéariser le système au voisinage d’un point d’équilibre, consiste à envisager des évolutions de
faible amplitude autour de ce point. Pour cela, on procède au changement de fonctions suivante :

»i(0 = Ui,s + 4(0 u2(t) = U2,S + u'2(t) k(t) = h,s + i'L(t)


où U\tS , U2iS
et Ii)S sont des solutions stationnaires du système, c’est-à-dire les valeurs des grandeurs
électriques du circuit au point d’équilibre considéré :

U2,s = 0 GX(UUS-U2,S)+IL,S = 0 G x {U2,s - Uÿ) - i(Uhs) = 0

----
On linéarise le système d’équations en effectuant un développement de Taylor :

i(ui) = /(£/iyr) + («i — Ui,s) -I - i(U\jS) + U\GF Où GF =


Ui,,
désigne la pente de la caractéristique du dipôle non linéaire, au point d’équilibre.
Intéressons-nous à la stabilité des points de fonctionnement FQ , F\ et F\ . À l’aide de la fi¬
gure A6.11 b, on détermine aisément le coefficient Gf . Deux cas se présentent : en FQ , Gf = G,ho et
en Fi , ou F\ , Gp = G,h\ .
Il en résulte le système linéarisé au voisinage des points d’équilibre :

C, dw'i = G(u'2 - u\) - u\GF et C2-ÿj = G(u\ - u2) + i'L


dr
ce qui s’écrit matriciellement :

dA V,1 —{G + Gp)/C\ G/Ci 0


—— = AX
d/
avec X = u2 et A= G/C2 —G/C2 1/C2
Âl o -1/L 0
En F0 , la matrice devient AQ s’explicite avec les valeurs des paramètres choisis et Gp = G,ho = —4/5 ,
selon :
'—9G + 36/5 9G 0'
AQ — G -G 1
0 -7 0
L’équation aux valeurs propres, det (AQ — A/) = 0 , s’en déduit aisément :

Q
A3+(10G_!)A>+(7-!G)A+63G-f =o

CM
En Fi ou en F\ , puisque Gp = G„j = —1/2, A devient A\ :
S
’— 9G + 9/2 9G 0'
A, = G -G 1
2 0 -7 0
à
d’où l’équation aux valeurs propres, det (Ai — A/) = 0 ,

A3 + — — A2 + —
-Gÿ A + 63G —— = 0 pour — G;i)i < G < —G„to

Une analyse technique plus poussée montre que les deux équations précédentes, du troisième degré
en A , admettent chacune une racine réelle Ao et deux racines complexes conjuguées, donc de même
parties réelles, respectivement A, et Aÿ .
738 Annexe 6.

Ainsi, la stabilité des points de fonctionnement en régime stationnaire, Fo , F\ et F[ , est donnée


par l’étude du signe de Ào et de Re( A, ). Si au moins l’un des deux est strictement positif, alors le point
est instable. Sinon, il est stable et le système évolue vers un régime stationnaire.
Il est instructif de représenter graphiquement la variation de Ao et de Re( A, ) en fonction de G .
Pour cela, on résout numériquement les équations aux valeurs propres précédentes. Les figures A6.12 a
et b montrent la variation des parties réelles des valeurs propres Ao , A, et Aÿ de Ao associée à Fo ,
tandis que la figure A6.12 c donne les valeurs propres de Ai associée aux points Fi et F\ . Plusieurs
domaines apparaissent selon la valeur de G . Sur ces figures, GCjo et GC)i sont les valeurs de G pour
lesquelles Re( At ) = 0 .

FQ Instable Fo ; Fo Instable
Re(A) Re(A)J stablel Bruit
'Numérique

A,
A° 0 —Gn,0 -
Gc,o
—G„,i Gnjo
0 Ao I
Ai
a) b)

F, et F[ Fi et F[ instables

Re(A) stables Cycle _ Chaos
Limite

G„,\
Ai ~Gn,Oj
0 Gc. î
Bruit s*
numérique
Ao’

-g c)
c
Q FIG. A6.12.
rxj
° . . — Exploration des domaines
III 5
©
Précisons qu’à chaque valeur de G = l/R , correspond un circuit différent. L’évolution temporelle
£ des grandeurs du circuit est alors susceptible de changer drastiquement avec G . Par exemple, le circuit
CL
O peut passer d’un régime stationnaire à un régime périodique, ou d’un régime périodique à un régime
chaotique ; c’est pourquoi G est le paramètre critique du circuit.

a) Domaine G < —G„,i


Dans ce domaine, il n’existe qu’un seul point d’équilibre en régime stationnaire : F0 . Sur la fi¬
gure A6.12 a, on voit que Re( Ao ) > 0 , donc FQ est instable ; le circuit ne peut pas rester dans l’état de
repos électrique.
Simulation des circuits 739

Expérimentalement, on observe que le point de fonctionnement du circuit se stabilise dans une


région de saturation du dipôle V , au-delà des tensions aux coudes d’abscisses u„i et —u„i (Fig. A6.13).
En effet, puisque la puissance Ul fournie par ce dipôle reste limitée, la région de saturation existe
toujours ! La courbe donnant U en fonction de I finit nécessairement par devenir décroissante, et ce,
quelle que soit la technologie utilisée pour réaliser V .

I Saturation
\ G
\

\ :! 'Uni fil
t 4-
Uni Uni
Fl\±
o \
\
Saturation

FIG. A6.13.

Il existe donc deux nouveaux points de fonctionnement en régime stationnaire, F2 et F'2 sus¬
ceptibles d’être stables. On montre par une analyse similaire à celle menée précédemment, mais avec
Gf > 0 , que F2 et F'2 sont stables. Le circuit évolue donc vers un régime stationnaire, les condi¬
tions initiales déterminent lequel des points F2 ou F2 sera atteint.
Pour G = 0,3 et les conditions initiales «i(0) = ±0, 1 , «2(0) = 0 et /L(0) = 0, une réso¬
lution numérique montre que le système évolue selon la figure A6.14a. Dans l’espace des phases, les
trajectoires convergent vers les points attracteurs F2 et F2 (Fig. A6.14b).

uu,

'2

ÎL '2
0\
-g
c
U2 U1
Q
rNJ

° a) b)
© FIG. A6.14.

£ On peut étudier analytiquement la limite G = 0 pour laquelle le circuit devient celui de la figure
CL
O A6.15 :
d M|
C— = -G„i0ui d’où U\ (t) = Ml (0) exp
d/

par intégration et prise en compte des conditions initiales (cf. chapitre 4). La solution est exponentiel¬
lement croissante puisque G„t0 < 0 ; l’état électrique de repos est instable, ce qui confirme le résultat
obtenu numériquement.
740 Annexe 6.

Ml V

FIG. A6.15.

b) Domaine — G„ti < G < GC)i


Il existe trois points stationnaires, Fa , Fi et F[ .
La figure A6.12 c montre que Fi et F[ sont stables jusqu’à la valeur G — GCji pour laquelle
Re( Ai ) s’annule. On peut déterminer GC) \ en résolvant l’équation aux valeurs propres :

A3+ (lOGC)1-0 A2+ A + 63Gc,


63
— =0
2

ce qui se met sous la forme :

(A - Ao)(A - A,)(A - AT) = 0 avec Aj = -A* =jfa

Il en résulte :

(A — Ao)(A2 + j3f) — A3 — AoA2 + /32A — Ao/32 — A3 + <22ÿ + a\ A + <20 — 0


avec «2 = — Ao , a\ = /82 et üQ = a\aj . On obtient GC(i en identifiant aux coefficients de l’équation
aux valeurs propres :

63GC, - , ®
= (lOG,,, 5) (7 f
- - qui donne Gc,\ =
1 80
~ 0, 60555

Le point Fa étant instable dans ce domaine de variation de G (Fig. A6.12 a), le circuit finit par atteindre
un état stationnaire en F\ ou F\ . L’évolution de la tension u\(t) , obtenue pour G = 0,55 avec les
-g deux conditions initiales «i(0) = ±0, 1 , «2(0) = 0 et i'z,(0) = 0 est donnée sur la figure A6.16 a. Dans
c l’espace des phases, les trajectoires s’enroulent autour des points attracteurs, F\ et F\ (Fig. A6.16b).
Q
rxj
«i(0
s
©
F\
£ -ÿ
F1
O-
0 ÎL
o

u2 Ml

a) b)
FIG. A6.16.
Simulation des circuits 741

c) Domaine Gc,\ < G < — G„,o


C’est le domaine le plus intéressant (Fig. A6.12 c) : les points F\ et F[ perdent leur stabilité et
F0 reste instable (Fig. A6.12 a) ; le comportement de l’oscillateur dépend alors de la valeur précise de
G.
Pour G = 0, 62 , il se forme, dans l’espace des phases, deux cycles limites qui naissent autour des
points Fi et F\ ; le système oscille alors périodiquement selon deux cycles limites possibles. Le cycle
choisi dépend des conditions initiales au moment de l’amorçage des oscillations. Sur la figure A6.17a,
l’évolution correspond aux deux conditions initiales : «i(0) = ±0,4, «2(0) = 0 et z'/,(0) = 0. Sur la
figure A6.17b, on a représenté le comportement du système dans l’espace des phases.

«i(0

"l|| F\
o h
F,

Û2 U1

a) b)
FIG. A6.17.

En augmentant la valeur de G , par exemple pour G = 0, 7 , avec u\ (0) = 0, 1 , «2(0) = 0 et


*z,(0)= 0 , les oscillations deviennent apériodiques (Fig. A6.18a). Dans l’espace des phases, la trajec¬
toire orbite en alternance autour des points F\ et F\ (Fig. A6.18b). L’attracteur n’est plus un cycle
limite, mais possède une structure plus complexe, ditçfractale en raison de ses propriétés de disconti¬
nuité et de fragmentation ; on le qualifie d'attracteur étrange. Bien que déterministe, le système devient
imprédictible à courte échéance, car d’une extrême sensibilité aux conditions initiales (cf. Thermodyna¬
mique) ; c’est le chaos déterministe.

«i(0

ill |M ilnilil
• ri III

' ' !
-ÿ
il

"Tl
Q
CM il
S «2 U\

a) b)
2 FIG. A6.18.
à
d) Domaine — G„)0 < G < GC)0
L’état de repos électrique (point FQ ) devient stable (Fig. A6.12). Le changement de stabilité se
produit pour la valeur critique G = GC)0 qui peut être obtenue comme précédemment, en résolvant
l’équation aux valeurs propres :

A3±(lOG-f) A2 + (7- A + 63G


252
742 Annexe 6.

ce qui se met sous la forme :

(A-A0)(A-A,)(A-At)=0 avec Aj =jfi0 =

Il en résulte :

(A — Ao)(A2 + PQ) — A3 — AoA2 + 0QA — AQ0Q — A3 + 02ÿ + a\ A + OQ — 0


et «2 = — Ao , a\ = 0\ et a0 = ü\ü2 . On obtient GC;0 en identifiant aux coefficients de l’équation aux
valeurs propres :

63G-zf
252
= (,0G-f)(7-fG) qui donne Gc,0 =
1471
« 0, 81722

La résolution numérique de l’évolution a été effectuée pour G = 0,81 avec u\ (0) = 10-3 ,
«2(0) = 0 et *£,(0) = 0 (Fig. A6.19a). Dans l’espace des phases, l’attracteur est le point FQ
(Fig. A6.19b).
,“i(0

Fo

k
Ô t
Ù2 U\

a) b)
FIG. A6.19.
e) Domaine GC)0 <G
Le point d’équilibre électrique FQ devient instable (Fig. A6.12c). La présence de bruit numérique
est due à la complexité du problème.
Cette instabilité provoque l’apparition d’oscillations périodiques dans le circuit, comme le montre
la résolution numérique de l’équation d’évolution pour G = 0, 85 avec wi(0) = 10-3 , «2(0) = 0 et
-g i£,(0) = 0 (Fig. A6.20a). Il se forme un cycle limite dans l’espace des phases (Fig. A6.20b). L’amplitude
c
des oscillations est limitée par les effets non linéaires de la zone de saturation, comme pour un oscillateur
Q
r\j
quasi sinusoïdal.
° “1(0
©

£ F
CL
o
0 t k

Ù2 U1

a) b)
FIG. A6.20.
Simulation des circuits 743

Étudions analytiquement la limite correspondant à G infini. Dans ce cas, le circuit devient celui de
la figure A6.21. Le circuit devient alors un circuit RLC parallèle avec R = 1/G„ i <0 et C = C1+C2
(Fig. A6.21) dӎquation :
d2 u 1 du C
= (LC) -1/2
2
—r H--- -—hû>n« = 0 avec Te = et ù)Q
u
d t2 Te d t On,
La solution est exponentiellement croissante puisque re < 0 . L’état électrique de repos est instable, ce
qui confirme le résultat obtenu numériquement.

C
U1 = U2 L V

FIG. A6.21.

III 6 . . — Chemin vers le chaos


Pour comprendre comment le circuit passe d’un comportement d’oscillateur périodique vers un
comportement de système chaotique, il est nécessaire d’étudier l’évolution du cycle limite en fonction
de G.
Afin de représenter graphiquement les cycles limites, on intègre une première fois les équations
d’évolution du système à partir d’un état initial quelconque, pendant suffisamment de temps pour at¬
teindre le régime établi. On intègre à nouveau les équations d’évolution du système, mais en prenant
pour conditions initiales les valeurs finales obtenues à l’issue de la première intégration.
Sur les figures A6.22a à A6.22d, on a tracé les cycles limites correspondants aux valeurs respectives
G = 0, 62 , G = 0, 64 , G = 0, 644 , G = 0, 64547 et G — 0, 7 . Sur les quatre premiers graphiques,
on observe successivement le doublement de la période. Le cycle s’allonge, au fur et à mesure que G se
rapproche d’une valeur critique au delà de laquelle la période devient infinie (Fig. A6.22e). Le système,
devenu apériodique, continue d’osciller, mais de manière imprédictible à court terme, avec une grande
sensibilité aux conditions initiales, signature du chaos déterministe.

-d
c
Q ÎL h h
r\j
° «f U1 Ù2 Ml Ù2 M|
©
4-1

a) b) c)
£
CL
O

ÎL II

ù? M, ù? Ml

d) e)
FIG. A6.22.
744 Annexe 6.

Il est intéressant d’analyser le phénomène de transition vers le chaos dans l’espace de Fourier
(cf. Fig. A6.23a à A6.23e). Le doublement de période se traduit par l’apparition, dans le spectre, de
sous-harmoniques , c’est-à-dire des fréquences fo/2" si fo désigne la fréquence fondamentale. Le
spectre s’enrichit dans le domaine des basses fréquences.

Notons que ce phénomène est de nature fondamentalement différente de l’enrichissement du


spectre dû à des effets non linéaires, qui se traduit par l’apparition d’harmoniques de fréquences nfo ,
multiples de la fréquence fondamentale. Le doublement successif de la période des oscillations, qui
conduit le système au chaos, porte le nom de cascade sous-harmonique.

M] (dB)‘ «i(dB)

t t
7 0 1 i—-
J-- I J-
T
fo 2/0 3/o fo fo 3/b 2/o
2 2
a) b)

«i(dB) u\ (dB)

w ,
oÿH-1
:
fo fo
I I
——

2/o T fo fo
2
_

c) d)
c

«i (dB)
Û

r\j
°
©

ci
o

,/u

e)
FIG. A6.23.
Simulation des circuits 745

. . — Réalisation expérimentale du circuit de Chua


III 7

Un exemple de réalisation expérimentale du circuit de Chua est présenté sur la figure A6.24.

/ 1 kfl

4 kn ~T~
I* JL
“5T
I * _L [>O0
G
c2 c, en en
L $ en en $ +TL081
Al nF 4,7 nF
1 kU
12 mH
O, 15 V 15 V
O 1,5 ktî

7777
!
Dipôle D non linéaire
FIG. A6.24.

-g
c
Q
rNJ

°
©

£
O-
o
Réponses aux vingt questions

.
1 L’expression V = RI2 de la puissance reçue est correcte, mais dans le montage c’est la tension
U = RI qui est imposée par la pile et non l’intensité. Aussi faut-il écrire V en fonction de U, soit
V = U2 /R ; la puissance est donc inversement proportionnelle à R (cf. chapitre 1).
2 . À froid, la résistance du filament de la lampe est 40 fl , d’où l’intensité du courant correspondant,
230/40 = 5, 75 A , ce qui est élevé ; c’est la raison pour laquelle la lampe « grille », le plus souvent à
l’allumage par rupture du filament. Lorsque la lampe atteint son régime de fonctionnement normal et
qu’elle brille, sa température est de l’ordre de 2000 K et la résistance beaucoup plus grande, ce qui
rend la puissance électrique consommée différente de 1322, 5 W (cf. chapitre 2).
3 . La raison essentielle qui justifie ce choix est le coût du transport de la puissance électrique. D’une
part, l’utilisation de tensions triphasées permet, grâce à la transformation étoile-triangle, d’assurer ce
transport avec trois fils et non six comme l’exigerait l’utilisation de trois tensions monophasées. D’autre
part, pour une puissance déterminée à transporter, les pertes par effet Joule dans la ligne sont plus faibles
à haute tension (cf. chapitre 2).

.
4 En régime quasi stationnaire sinusoïdal, les tensions instantanées s’ajoutent à chaque instant, mais
pas leur amplitude, en raison des déphasages entre elles (cf. chapitre 2).

5 . Le théorème de superposition n’est établi qu’en régime linéaire, alors que la diode est un composant
non linéaire (cf. chapitre 5).

.
6 On polarise une diode Zener en inverse, car la tension Zener, qui correspond à la tension de déclen¬
chement d’un effet d’avalanche, est négative (cf. chapitre 7).

7 . Un amplificateur est un système actif qui fournit à sa sortie un signal électrique dont la puissance
est supérieure à la puissance du signal électrique à l’entrée ; ce supplément de puissance est apporté par
les sources d’alimentation stationnaires, lesquelles déterminent le point de fonctionnement du système
(cf. chapitre 6). Il n’y a donc pas de contradiction avec le premier principe de la thermodynamique.
Q
CM
.
8 Les composants de résistance négative qui servent à l’entretien des oscillations électriques sont, soit
des dipôles non linéaires, dont la caractéristique présente une partie de pente négative, par exemple la
S diode Esaki (à effet tunnel), soit des éléments actifs, par exemple un AO monté en résistance négative.
Dans ce dernier cas, qui est le plus utilisé, la puissance électrique nécessaire est fournie par les sources
d’alimentation stationnaires (cf. chapitre 8).
2
à 9. On exprime très souvent le facteur d’amplification d’un amplificateur en décibel, d’abord en rai¬
son de la sensation acoustique de l’oreille, détecteur final d’un amplificateur, qui est de nature loga¬
rithmique, ensuite parce que le bel est une unité trop grande. Quant à la bande passante, la chute de
3 dB correspond à un affaiblissement de la puissance de sortie égale à la moitié de la puissance de sor¬
tie maximale (cf. chapitre 6) :

I
= — lg 2 = —0, 3 bel = —3 dB
'H 2
Réponses aux vingt questions 747

10. Pour des valeurs de résistances supérieures à 1 MO , les impédances d’entrée de l’AO, relatives
aux deux voies inverseuse et non-inverseuse, ne peuvent plus être négligées, car les courants d’entrée
deviennent comparables aux courants du circuit, ce qui altère le fonctionnement du système. Pour des
valeurs de résistances inférieures à 100 fl , sous des tensions d’entrée de plusieurs volts, le courant dont
l’intensité est de plusieurs dizaines de milliampères risque de dépasser la limite en courant de l’AO et
donc de provoquer la saturation du système (cf. chapitre 8).
.
11 Effectivement, les bobines ne sont pratiquement plus utilisées en électronique, car elles sont en¬
combrantes, coûteuses et qu’on peut les remplacer avantageusement par des AO, lesquels sont capables
de se comporter comme elles, avec une très grande efficacité ; en effet les inductances équivalentes sont
très élevées et ne présentent aucune résistance (cf. chapitre 8). La diode Esaki (à effet tunnel) est, elle
aussi, délaissée, car, comme système à résistance négative autour du point de fonctionnement, elle peut
être aisément remplacée par un AO se comportant comme une résistance négative (cf. chapitres 8 et 14).
.
12 Les filtres passifs sont de plus en plus délaissés au profit des filtres actifs pour trois raisons es¬
sentielles : la première concerne le facteur d’amplification en puissance qui ne peut pas être supérieur
à l’unité, soit un gain en dB non positif; la deuxième est l’introduction perturbante des filtres pas¬
sifs dans une chaîne, en raison de l’influence de la charge par inadaptation d’impédance (cf. chapitre
10) ; la troisième enfin est le faible coût des AO.

.
13 Comme en mécanique, l’espace des phases en électricité des circuits est l’espace des états. Ce¬
pendant, en mécanique, cet espace est défini par l’ensemble de l’espace des degrés de liberté et par
celui des moments conjugués de même dimension que le précédent, d’où sa dimension paire (cf. Méca¬
nique). En théorie des circuits, cet espace est défini par le nombre de variables indépendantes, qui défi¬
nissent l’état électrique du réseau électrique, par exemple les valeurs des intensités dans chaque maille ;
ce nombre peut être impair (cf. chapitres 5 et 12).
.
14 Un oscillateur auto-entretenu est un système produisant des signaux variables à partir de sources
d’énergie stationnaires. À la fermeture du circuit, un courant prend naissance et s’amplifie. L’état initial
de repos électrique, courants et tensions nuis, ne pouvant perdurer, c’est un état instable ; par extension,
on qualifie l’oscillateur d’instable. Après la durée du régime transitoire, on observe sur l’oscilloscope
des signaux périodiques, donc stables, d’amplitude limitée par les effets non linéaires de l’oscillateur
(cf. chapitre 14).
.
15 Le spectre de ce signal fait apparaître des fréquences négatives en raison de la définition du spectre
par la transformée de Fourier, laquelle s’appuie sur le terme complexe exp(—j2irft) . On évite ces fré¬
quences négatives en introduisant le signal analytique associé au signal considéré (cf. chapitre 15).

Q
16 . En réalité, seuls des signaux analogiques, dont le spectre présente une fréquence maximale limitée
CM /M , peuvent être restitués par échantillonnage, encore faut-il que la fréquence d’échantillonnage fe soit
S supérieure ou égale à la fréquence de Shannon fs = 2fM . Pratiquement, pour la plupart des signaux, on
peut définir sans ambiguïté une fréquence maximale, au-delà de laquelle le signal se réduit au seul bruit
(cf. chapitre 15).
?
à
.
17 On admet que l’on restitue pratiquement tous les sons dans l’enregistrement numérique sur CD,
si la fréquence maximale est fM = 20 kHz . Les industriels se sont référés à l’analyse de Shannon et
ont choisi ensemble l’échantillonnage à la fréquence fe = 2/M + 4, 1 = 44, 1 kHz , estimant qu’il était
suffisant (chapitre 16).
18 .Les ondes électromagnétiques, de faible fréquence, ont une portée limitée, car la puissance émise
est proportionnelle à la puissance quatrième de la fréquence (cf. Électromagnétisme). Aussi module-t-
on en amplitude ou en argument des ondes de haute fréquence, qui jouent le rôle de porteuse, par les
signaux de faible fréquence qui contiennent l’information à transmettre (cf. chapitre 16).
748 Réponses aux vingt questions

.
19 On qualifie un tel bruit de rose car la fréquence maximale privilégie les faibles fréquences et donc
les grandes longueurs d’ondes, lesquelles, dans le domaine visible, sont de couleur rouge ; le blanc teinté
de rouge donne le rose (cf. chapitre 17).
.
20 Dans la théorie probabiliste de la communication de Shannon, les messages reçus qui sont les plus
intéressants sont ceux qui, avant d’être reçus, avaient une faible probabilité de l’être. Par exemple, si le
temps est pluvieux, l’annonce d’un beau temps le lendemain est plus intéressante que l’annonce de la
poursuite du mauvais temps (cf. chapitre 20).

Q
IM

2
à
Solutions des exercices et problèmes

* La solution des exercices et problèmes dont les énoncés sont affectés du signe Çwëb) figure sur le site
internet http://www.ast.obs-mip.fr/perez

Chapitre 1

SI- 2. Mesure de la résistance interne d’un générateur

La f.e.m du générateur est U\ . Lors de la seconde mesure, la tension U2 est celle fournie par un diviseur de
tension entre R et /?, . Par conséquent :
Tj
Æ A' '
JJ
dou D

U2=u'r+r< R‘=R~ur
L’application numérique donne /?, = 6, 0 fl .

SI- 3. Modélisation de diodes

1. En mode bloqué, c’est-à-dire pour U < Ud , la diode est modélisable par un coupe-circuit ou une résistance
infinie.
En mode passant, soit pour U > Ud , l’association en série d’un résistor, de résistance R, , et d’un générateur
idéal de tension, en opposition, de f.e.m E = Ud , permet de retrouver la caractéristique de la diode (Fig. S 1.1a).
T3 En effet, l’équation de cette association s’écrit : I= (U — Ud)/Ri
O
L’association en parallèle d’un résistor, de résistance R, , et d’un générateur idéal de courant en opposition
X = Ud/Ri permet également de modéliser la diode passante puisque : I = —X + U/R-, = (U — Ud)/Ri
ÎH En comparant avec la réponse précédente, on remarque que l’association proposée n’est autre que la substitution
s du générateur de tension réel caractérisé par Ud et /?, par le générateur de courant équivalent caractérisé par
© X = Ud/Ri et la même résistance interne.

2 2. En mode bloqué, donc si —Uz<U<Ud, la diode Zener est équivalente à un coupe-circuit. En mode
à passant direct, on retrouve la modélisation de la diode simple. En mode passant inverse, si U < —Uz , l’association
en série d’un résistor, de résistance R' , et d’un générateur idéal de tension en sens direct E = Uz , donc en
opposition au courant réel, permet de retrouver la caractéristique de la diode Zener (Fig. SL 1b). En effet :

1=
U+Uz
R',
750 Solutions des exercices

/ Mode passant

Mode passant
*/
a)
Mode bloqué
Vi
Mode bloqué
ud U

I Mode passant sens direct


Mode
passant Ri
~uz sens direct
Mode bloqué
Ud
b) Mode
Mode bloqué
% U
passant Mode passant sens inverse
sens inverse

diode Zener Ri
Uz
FIG. SU.

SI- 5. Ohmmètre analogique

1. Pour X = 0 , on doit avoir / = 10, 0 mA ; par conséquent : R = E/IM — RA = 800 fi .


2. a) De la loi de Pouillet, on déduit :
E
1=
RA + +XR
d’où X = ?1 _ IME_ _ IM
_E 100
n

b) Sur le tableau S1.1, on constate que la valeur de X décroît quand n augmente ; sur un ohmmètre analo¬
gique, l’échelle des résistances est effectivement croissante de droite à gauche.

n 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
X(ïï) oo 8100 3600 2100 1350 900 600 385,7 225 100 0

TAB. Sl.l.

3. L’incertitude relative sur X s’obtient en calculant la dérivée logarithmique de la fonction :


dln(X) 100
o X =f(n) ce qui donne
«(100 - n)

r>J
L’incertitude relative sur X est donc minimale lorsque «(100 — n) est maximum. Or le produit de deux nombres
de somme constante est maximal lorsque ces deux nombres sont égaux, on trouve n — 50 . Ainsi, la précision
° relative de la lecture d’un ohmmètre analogique est maximale en milieu d’échelle.
©

£ SI- 6. Application simple du théorème de Millman


CL
O L’application du théorème de Millman au nœud N du montage donne directement :

UN =
Ei /R\ E2/R2 + £3//?3 + 0/RA
-
=
12/1 000 - 24/2000 + 18/3 000 = 72 =
1/*I + 1/J?2 + 1/*3 + 1/*4 1/1000+ 1/2000+ 1/3000+ 1/4000 25
Au point de masse M , placé à la base de la résistance R4 , le théorème de Millman donne, en notant que toutes les
masses sont reliées :
(UN ~
E') /R' + (UN + gQ/fc + {UN ~
E3)/R3 + UN/R4
Q=
l//?i + l/R2 + l//?3 + I/R4
et problèmes 751

d’où:
UK -Ei UN + £2 UN — ET, . UN E,/Ri -E2/R2 + E3/R3
R1 + £2
+ £3
+ £4 = 0 et UN =
1 /Ri + l/R2 + l/R3+\/R*
ce qui est conforme au résultat précédent.

SI- 7. Circuit comportant une diode

1. La présence de l’élément non linéaire impose de simplifier le circuit autour de la diode pour se ramener à
un circuit à une seule maille dans lequel l’état de la diode est facile à déterminer. Transformons le générateur de
tension en un générateur de courant équivalent E/Ri et associons les deux générateurs de courant qui se retrouvent
+
en parallèle. L’ensemble est un générateur de courant de c.e.m T E/Ri en parallèle avec Req — RRi /{R R/) et +
est équivalent à un générateur de tension, de f.e.m Eeq = R(E 2Ri) /(R + Ri) et de résistance interne Req .
+
La diode est bloquée si Eeq < Ud ; dans ce cas / = 0 et U = Eeq .
Sinon elle est passante et équivalente à une résistance interne R' en série avec un générateur de tension Ud
en opposition. La loi de Pouillet donne alors :

/=
Eeq - Ud
et
_ EeqR' + UdReq
U~
Req + R' R'+Req
2. Avec les valeurs données, on trouve Eeq = 1,25 V et Req = 5,0 fl. La diode est donc passante :
U= 1,14 V et 7 = 22, 5 mA.
3. La puissance électrique reçue par la diode est UI = 0, 026 W , ce qui est inférieur à la valeur maximale ;
la diode convient donc bien pour ce montage.

SI- 8. Résistance équivalente à un cube de résistors

1. Le plan BCGH étant un plan d’antisymétrie, les nœuds B ,C , G et H sont au même potentiel. Le schéma
peut par conséquent être remplacé par celui de la figure S1.2a. Comme deux résistors, de même résistance R , en
parallèle sont équivalents à un résistor, de résistance R/2 , on est ramené au circuit de la figure S 1.2b. On en déduit
la résistance entre A et F :
— 2 (R/23/?2/4
„ 3
RAF
+
3R/2) 4R 65
°
2. Le plan ACEH étant un plan de symétrie, les points B et D sont au même potentiel ainsi que les points
F et G . Le schéma devient donc celui de la figure S1.2c. On en déduit :
O
„ \R,,fR „ R\ 1
,(R .7 R) . _
«™=*ii{-1+y/{ï+«+-2)\+-2)=«i/-5«=n = 128, 3 fl
r>J
C
°
©
R/2 R/2
2 R/2
B=D JK ]-4V=G
CL A B=C=G=H £ R/2 R/2 R
o
R/2 R/2
R R/2 R/2 R
D F
A F AX XK
a) b) c)
FIG. S1.2.
752 Solutions des exercices

SI- 9. Résistance par carré d’une interconnexion

1. En choisissant a = l on obtient, Rp = 110 mil pour l’aluminium, Rp = 69 mil pour le cuivre et


Rp = 213 mfl pour le tungstène.
2. a) Les nœuds du plan d’antisymétrie sont au même potentiel et peuvent donc être reliés. Le schéma se
simplifie alors pour donner celui de la figure S1.3. On en déduit que :

RAB = 2 {*„// [Rp + (Rp//2Rp)]} = \RP


b) La bande de substrat étant de longueur infinie, il est possible de rajouter une cellule sans modifier la
résistance entre les points A et B : RAB = Rpj /(2RP + RAB) . On en déduit l’équation :

1 I 1 RAB
RAB Rp 2Rp + RAB
soit x + 2x — 2 = 0 avec x=
RP
Ainsi RAB = (-1+ y/3 )RP .

FIG. S1.3.

SI- 11. Montages courte et longue dérivations

1. a) Dans un montage courte dérivation, le courant mesuré est la somme des courants traversant le résistor et
le voltmètre. On a donc :
, U U d’où
,= -—
U RRV
R
+ T„ Rm
R + Rv
Pour le montage longue dérivation, la tension mesurée est la somme des tensions aux bornes du résistor et de
l’ampèremètre. Il vient, dans ce cas :

-à U
O U = RI + RJ d’où Rm = y = R + Ra
r>J
b) Avec le montage courte dérivation, on sous-estime la résistance R du résistor ; avec celui de longue déri¬
° vation, c’est le contraire : on surestime la résistance R du composant. En effet :
©
ACR R
<0 et M= o
£ R R + Rv R R
O-
o
c) Comparons ces deux erreurs :

ACR A1R Ra + (Ra + 4RaRv) 1/2


< —- si R2 — RRa - RaRv < 0 soit R < « (RaRv) 1/2
R R 2

puisque Ra Rv Si R est inférieur à la moyenne géométrique des résistances du voltmètre et de l’ampèremètre,


le montage courte dérivation est le plus précis. Sinon c’est l’inverse.
et problèmes 753

I(mA)

10 Courte dérivation

Longue dérivation

0 UÇV)
1
FIG. S 1.4.

2. a) La courbe demandée est représentée sur la figure S 1.4. La résistance d’une diode passante est faible,
inférieure à la centaine d’ohms. Par conséquent, le montage courte dérivation est préférable ; la caractéristique nous
permet de mesurer R, .
b) La pente de la droite la plus proche de la caractéristique dans la zone passante vaut 1/Ri . Ici /?, = 33 ft
et Ud = 0,53 V.
En longue dérivation, la pente de la caractéristique obtenue (1, 1 x 10-3 S) / (/? + Ra) . On
est en réalité 1
en déduit Ra = 77 ft .

3. Pour la diode en inverse dont la résistance interne est très grande, il est préférable d’utiliser le montage
longue dérivation, lequel nous donne un courant stationnaire très faible, appelé courant de saturation de la diode :
Is = 10“ 10 A soit 0, 1 nA .
En courte dérivation, la pente de la caractéristique obtenue est R + Rv æ Rv . On en déduit Rv = 108 O .

SI- 13. Mesure de température

1. La loi des tensions appliquée dans les trois mailles donne les équations suivantes :

R\I\ + RaI — R4I4 — 0 -E + Rili+R2{li-I)=0 et -E + R4I4 + R3(I4 + 1) = 0


On en déduit :/,=(£ + R21)/{R\ + Ri) et h = {E- R3I)/(R2 + RA) . d’où :

/= _ R4R2 — R [Ri _
O Ra{R1 + R2){Ri + R4) + RlR\ (R3 + R4 ) + R2R4(R] + R2)

r>J 2. Le pont est équilibré, si R4R2 = R\Ri .


° 3. Il en résulte que Ro(To/T)3 = R2R4/R3 , ce qui donne T = 7o [/?3/?o / (/?2/?4)] l/"3 .
©
4. Il faut relier e à À T . Un développement limité au premier ordre de la relation entre T et R\ donne
£ R 1 = /?o(l — 3 AT/TQ) , d’où e — — 3A7/7b . De l’expression de / , on tire :
CL
O
—R()RJ,£
I= E
Ra(Ro + + + R2RQ(R3 + + RiR4{RQ + Rl)
Connaissant le courant minimal détectable, on en déduit la valeur minimale de e et donc la valeur mini¬
male de AF. Avec les valeurs numériques données et Ro = 1000 ft, on trouve : Im = —eE/(4R2) et
A T = Im4R2T0/(3E) = 0, 004 K .
754 Solutions des exercices

Chapitre 2

S2- 1. Circuit RL

1. a) L’intensité du courant étant d’expression i(t) = Re{e/Z} avec Z — R + jLw et e — Ey/2exp(jwt) , il


vient :
Ey/2 La)
i-4 Z
cos [“*(!)] =
(.R2 + L2w2) 1/2
cos cot — arctan
R

im(mA) <p(rad)
/(Hz)
100 200 300 400
200

100
-1,0

100 200 300 400 /(Hz)


a) b)
«L(V)

10

0 100 200 300 400 /(Hz)


c)
FIG. S2.1.

On en déduit l’intensité efficace I= E/{R2 Ûa)2)1ÿ2 , soit I= 169 mA et / = 125 mA respectivement


+
T6 à 50 Hz et à 100 Hz . Quant au déphasage, il vaut <p = —arctan(L(o/R) , d’où <p = —0,56 rad et — 0, 90 rad
O
respectivement. Le déphasage <p vaut —TT/A rad pour / = R/ (2vL) = 79, 6 Hz .
r>J b) Les courbes donnant l’amplitude et la phase de l’intensité sont représentées sur les figures S2.1a et b.

° 2. Aux bornes de la bobine, la tension a pour expression :


©
4-1
Z/ Es/2L(o 77 La)
donc WL(/) = — arctan
£ (F+WF™ “'+2 R
O-
o D’où la courbe représentée sur la figure S2.1c.

S2- 2. Mesures de tension à l’aide d’un voltmètre

1 . L’addition des tensions complexes ou la représentation de Fresnel donnent : u = uR + uc + uL , d’où la


relation entre les tensions efficaces U2 = U\ + (UL — Uc)2 On en déduit l’indication aux bornes de la source :
U = 25 V .
et problèmes 755

2. La puissance dissipée par le résistor a pour expression : VR = U\/R = 2, 25 W . Quant au condensateur


Vc = 0 et VL = 0 .
et à la bobine non résistive, ils ne dissipent aucune puissance :

S2- 3. Nature de dipôles inconnus


L’étude des différents cas possibles est faite dans le tableau S2.1. Le signe de (p correspond au déphasage de
u par rapport à i .

RetL R//L R etC R//C Let C L//C


jRLa ) 1 R 1 - LCû)2 jLü)
Z R -)- jLü) R+
R + jLü) jC(o 1 + jRCù) jC(o 1 - LCü)2
Z(0) R 0 oo R oo 0
sgn(<p) + — puis + + puis —
TAB. S2.1.

On en déduit que l’association 1 est L en série avec R ; la 2 est R en parallèle avec C ; la 3 est L en
série avec C .

S2- 6. Circuit déphaseur

1. Le régime étant sinusoïdal établi, utilisons la notation complexe. Le diviseur de tension des deux résistors
R' donne : uA m = uAM m = em/2 . De même, grâce au diviseur de tension dans l’autre branche, on obtient :
Zc 1
soit
1 e„, jRCo) - 1
— —B,m — —BM,m ~ e">
R + Zc 1 + jRCù) 2 1 + jRCco 2 1 + jRCù)
On compare les amplitudes en effectuant le rapport des modules des tensions complexes associées aux tensions
.
réelles : \uB/uA\ = 1 Les deux tensions ont donc même amplitude.
On compare les phases en calculant la différence des arguments des tensions complexes associées aux tensions
réelles. Il vient, <j> étant la différence de phase entre uB et uA :
jRCù) - 1
<f> = arg(ug) - arg(«4) = arg
k
1 + jRCù)
= 77 + arctan (—RCcoi) — arctan (RCco) = TT — 2arctan (RCo)
puisque, lorsque la partie réelle a d’un nombre complexe a + jb est négative, arg(a + jb) — n + arctan(b/a) .
O
En agissant sur w ou sur R , on peut modifier à volonté le déphasage entre les tensions entre uA et uB , sans
changer l’amplitude des deux signaux : le système est un déphaseur.
r>J
2. La courbe donnant les variations de </> avec la fréquence est représentée sur la figure S2.2.
° Les tensions uA et uB étant en quadrature, on a : <f) = TT/2 rad , d’où R = 1/ (Ca>) = 1/(27r/C) = 603 fl .
©
•M
<f) (rad)
77
O-
o 77
2 !

(:ITTRC)-1 /
FIG. S2.2.
756 Solutions des exercices

S2- 8. Absence de variation de courant à la fermeture d’un interrupteur


Un ampèremètre indique la valeur efficace de l’intensité du courant qui le traverse. L’indication qu’il donne
ne varie pas lorsqu’on ferme l’interrupteur, si la valeur efficace de l’intensité est constante, ce qui n’implique pas
que l’intensité complexe soit inchangée mais simplement que son module n’ait pas varié.
La tension à laquelle est soumis le circuit n’est pas modifiée par la fermeture de l’interrupteur puisque le
condensateur est branché en dérivation. Comme im — \ Y \em , le module de l’admittance du circuit ne change pas.
Le condensateur ajouté ne modifie que la valeur imaginaire de l’admittance : Im{y'} = Im{y + Ceo) . Pour
que le module soit constant, il faut que la partie imaginaire soit transformée en son opposée :
1 Lco LM
Im{F} = -Im{y'} soit Im - Cw
r +jL(o r2 + L2(o2 r2 + L2(o2
En simplifiant, on trouve : C = 2L/(r2 + L2w2) = 298 p-F

S2- 10. Impédance itérative


1. L’impédance ZAB s’obtient selon :
_ Z] + 2Z2Z] + Z0Zi
+ Z, + Z2++ Zr + Z2Zf
Z2(Z, Zc )
ZAB — Z\
+ Z2 + Zc Z,

2. Si ZAB = Zc , alors ZC(Z, +Z2 + Zc) = Z] + 2Z2Z, + ZcZi + Z2ZC , d’où Zc = (Z2 + 2Z2ZL)1/2 .
L’adjectif « itérative » exprime que l’impédance ZAB « se répète » pour un nombre quelconque de cellules.
3. Pour exprimer i' en fonction de i, il suffit de tenir compte du diviseur de courant, lequel donne :
z2 z2
L=L d’où = i si im = 4
Z\ + Z2 + Zc Zi + Z2 + Zc
4. a) Comme Z\ = 1/ (jCw) et Z2 = jLeo , la condition précédente s’écrit :
1
Z] = 2ÿ C2(o2
C
Si w2 > 1/(2LC) , alors Zc = [2L/C - \/{C2co2)] 1/2 est une résistance.
En revanche, si w2 < 1/(2LC) , alors Zc = ±j [—2L/C + 1/(C2w2)] est purement imaginaire.
Concernant la condition qui permet d’avoir im = i'm , deux cas sont à envisager :

--
i) (o2 > 1/(2LC) . II faut que :

1/2 2

z'+z>+(2ï~ch) L2w2 — ih-


T3 1 1
o
\Zi\ = soit encore
C
— —
C2w2 + Ceo
Lù)

i
ÎH ce qui est toujours vrai.
ii) Pour ù)2 < 1/(2LC) :
°
© 1/2

2
|Za|= Z,+Z2±;(-2i +
à Les trois impédances Z\ , Z2 , Zc étant imaginaires, l’égalité des modules donne soit :
1/2
Cw
-±±f-2i C
I
1
C2ûJ2
= 0 ce qui est impossible

soit :
1/2

Co>
± -ik
C
r
' cw
1
= —2L(o ce qui est impossible aussi

car ut2 = 3/ (2LC) est incompatible avec <y2 < 1/ (2LC) .


et problèmes 757

Avec les impédances choisies, il faut donc que at2 > 1/(2LC), c’est-à-dire / > 11,15 kHz, et
Zc [2L/C — l/{C2co2)}1'2 pour que les deux conditions soient remplies. Ainsi Zc dépend de co mais reste
=
toujours inférieure à 210 0, valeur correspondant à w infini.
b) Ici, Z2 = l/{JCoi) et Zi = jLw , d’où : Z2C = 2L/C - L2IO2 .
Si co2 < 2/ (LC) , l’impédance Zc = (2L/C - L2o2) 1/2 se réduit à une résistance.
En revanche, si w2 > 2/ {LC) , Zc = ±j (-2L/C + L2(o2) 1/2 est purement imaginaire.
Pour la condition permettant d’avoir im = i'm , envisageons comme précédemment deux cas :

--
i) cj2 < 2/{LC)

1/2 2
|Z2| = Zi + z2 + (2ê-iV) soit
CW
1
= 2|-LV+( —
1
Ceo
LAo

ce qui est toujours vrai.


ii) co2 > 2/ {LC)
1/2
|Z2| = Z, + Z2 ±j (-2ÿ + L2CO
Les trois impédances étant imaginaires, l’égalité des modules donne les deux conditions suivantes :

Lo± 0 ce qui donne 0 = 2—

et :
/ 2L \ 2 2
Lw ±
(-C+iVJ =ct ce q“i donne = —
Ces deux conditions sont donc impossibles à réaliser.
Il en résulte, d’après la première envisagée que :
1/2
O)2 C d’où / < 22, 3 kHz et Zc = (2ê-iV)
Ainsi Zc dépend de ü) et reste toujours inférieure à 210 fl.

S2- 12. Mesure de puissance à l’aide d’un voltmètre

1. Un voltmètre ne donne que la valeur efficace d’une tension. L’expression de la puissance active est
V = C/cos <p avec U = f/2 et I = U\/R . Pour déterminer cos (p , utilisons le diagramme de Fresnel de la
o
figure S2.3 dans lequel on a représenté l’addition vectorielle des trois tensions. Il vient :
U] -u\-u\
r>J «3 = «i+»2 d’où Ul = U] + ul-2UxU2cos{n-<p) = U\ + Ul + 2UxU2cos<p et V — 2R
° 2. L’application donne V = 211, 8 W .
©
3. Si Z = R' +jX, alors cosÿ = R' /{R'2 +X2)x/2 et {R'2 + X2)1/2 = U/I. Ici, cosÿ = 0,72 et
£ U/l = RU2/U\ = 73, 5 fl . Par conséquent R' = 52, 9 fl et X = 51, 0 fl .
CL
O

u3 7ÿ
—i

FIG. S2.3.
758 Solutions des exercices

S2- 14. Facteur de puissance d’une installation et relèvement

1. On a, en notation complexe :

u
« L»=z,=wrp{-J,p)
Comme VR — U2 /R et VM — U2 cos <P/\ZM\ , il vient :
VR VM
IR — ri
V -M —
Ucoscp
exp{-j(p) et I_ = lx + I_M
2. Pour déterminer le facteur de puissance de l’ensemble, il suffit de calculer le déphasage de l’intensité i par
rapport à la tension délivrée par le fournisseur :

COS (pt _
Re{/fi + LM} _ VR/U + VM/U VR + VM
\LR + LM\ {(VR/U + VM/U)2 + [PM sirup/(Ucos <p)]2}'/2 \(VR + VM)2 + (VM <P)2] 1/2 tan

Le calcul donne cos <pt — 0, 81 . Le théorème de Boucherot permet d’écrire :


Vt — VR + VM et Qt = QR + QM = 0 + VM tan <p

d’où :
Vt VR + VM
cos (p, — (V2 Q2)'/2
+ 1{VR + VM)2 + {VM\.xup)2]1/2

3. Pour que l’on ait cos <p = 1,il faut que l’impédance totale soit réelle. Les composants étant en parallèle,
exprimons l’admittance totale : Y, = jCw + 1/R + 1/Z,„ . Comme cette dernière doit être réelle, on a :

CM + | FA/ | sin(— ç>) = 0


VM sin <p
d’où C= = 352 pF
toU2 cos cp

Cette valeur de capacité est élevée. À puissance consommée égale, les pertes le long de la ligne d’alimentation sont
moindres si le facteur de puissance est proche de l’unité (cf. chapitre 2).

S2- 15. Exemple tiré de la publication originale de Boucherot


T3
O

Vs — Va + Vb + Vc + Vd + Ve avec :
1. Effectuons le bilan de puissance active :
i
ÎH Va= 103x0,8 = 8kW Vb = 2x 103 x 0, 9 = 18 kW Ve = 5 x 103 x 0, 8 = 4kW P<,= 10kW et = 0kW
s On en déduit Vs — 40 kW . Quant au bilan de puissance réactive, il s’écrit : Qs — Qa + Qb + Qc + Qd + Qe
© avec :
Qa = -103 x (1 — 0, 82)1/2 = —6 kVAR Qb = 2 x 103 x (1 — 0, 92),/2 = 8,72kVAR
2 Qc = 5 x 103 x (1 -0, 82)1/2 = 3 kVAR Qd = 0 kVAR et Qe = -2 kVAR . On en déduit Qs = 3, 72 kVAR .
à
2. Les pertes du transformateur étant de 2, 5% pour la puissance active et de 5% pour la puissance ré¬
active, les puissances dans le primaire doivent être respectivement : VP = 4 x 103/0, 975 — 41,0 kW et
Qp = 3, 72 x 103/0, 95 = 3, 92 kVAR . On en déduit la puissance apparente dans le primaire et donc l’inten¬
sité efficace correspondante :

Sp = (Vp + QÎ)l/2 = 41,2 kVA d’où Ip = = 10, 3 A


Up 4
et problèmes 759

3. Pour déterminer la tension efficace Ue , il faut déterminer la puissance apparente au niveau de la source, ce
que l’on calcule en tenant compte de la puissance active et de la puissance réactive de l’impédance de ligne :

'Pe = VP + R\I2P = 41 x 103 + 20 x 10, 32 = 43, 1 kW

et :
Qe = Qp + X\I2p = 3,92 x 103 + 30 x 10, 32 = 7, 1 kVAR
On en déduit la puissance apparente et la tension Ue :

Se 43, 7 x 103
Se = (V2 + Q«)l/2 = 43, 7 kVA et Ue = = 4, 2 kV
h 10,3

S2- 17. Mesure de puissance en triphasé

1. Le montage étant équilibré, on a V = 3V/cos q> avec / = V /\Z\ , d’où V = 3 V2 cos<p/|Z| . De même
Q = 3V/sin<p = 3 V2 sin <p/\Z\ . On obtient alors par le calcul T7 = 992 W et Q = 1, 72 kVAR .
La lecture sur le wattmètre A donne :

VA = U\ih cos(0„,i3 - <f>t,i) = UIcos

car :
(f>u,13 - <ki,i = <£«, 13 - + <f>ti,i - " + (p avec <p =
J
rad

Numériquement, on trouve VA — 992 W .


La lecture sur le wattmètre B donne, elle :

VB = t/23/2 cos(0„,23 - (f>i,2) = UI COS(7t/2) = 0

car :
TT
(f>u23 — <f>i2 = 4>un — <f>v2 + <t>v 2 — 4>a — TT /6 + (p avec <p = — rad

On note que l’on a bien V = VA+VB et Q = V3(VA + PB) •


T3 2. D’après le théorème de Boucherot, la nouvelle puissance totale est égale à la somme des puissances de
O
l’ensemble des dipôles. Pour les impédances Z, les tensions et les courants n’ont pas changé, car le résistor est
branché en parallèle. Il en résulte que V' = V + U2 /R = 2, 58 kW ; pour Q , il n’y a pas de changement car le
ÎH résistor ne consomme pas de puissance réactive : Q' = Q = 1, 72 kVAR .
s Les tensions un et «23 sont les tensions composées et ne sont donc pas modifiées par la présence de R . Le
© potentiel du nœud N, qui est commun aux trois récepteurs inductifs, n’a pas changé et est toujours nul ; pour s’en
assurer, il suffit d’écrire le théorème de Millman en ce nœud. Ainsi, i\ n’est pas modifié par la présence de R :
2 l’indication du wattmètre A ne change pas. L’intensité h du courant est, elle, modifiée selon :
à

AA A

On en déduit VA = 992 W et PB = 1, 59 kW . Remarquons que V = VA +VB , puisque l’expression de V reste


valable pour un circuit non équilibré. En revanche, Q \/3(VA VB) , car cette dernière expression n’est relative
+
qu’à un circuit équilibré.
760 Solutions des exercices

Chapitre 3

S3- 1. Diagramme de l’impédance et de l’admittance d’un circuit RLC

1. Déterminons fo , Te , Q et fa (cf. chapitre 3) :

i i
= 5, 54 kHz = 250 |XS Q = COQTe = InfoTe = 8, 7
a LC
Te =
R

1/2
et fa =/o [1 - l/(4<22)] = 5, 52 kHz.
2. a) L’impédance du circuit est Z = R + j[Lw — 1/{Cw)} .
b) Le module et l’argument de Z , pour f — 5 kHz , se calculent aisément :
21 V2
|Z| — = (1002 + 179, 22)1/Z = 205, 2 fl

et :
LùJ - 1/(Cru)
(p = arctan = arctan(— 1, 792) = —1,062 rad
R
ce qui correspond, en degrés, à un angle de —60, 85° . La courbe décrite par l’extrémité / du vecteur OI , lorsque
w varie de 0 à oo , est la droite perpendiculaire à l’axe des réels passant par le point (/?, 0) . Lorsque la réactance
est inductive, le point I se trouve dans le premier quadrant; lorsqu’elle est capacitive, il est dans le quatrième
quadrant. (Fig. S3.la)

Im{Z} Im{F}

I /
0 0
1/(2R) \l/R
R Re{Z} Re{K}
IV
rA
a) b)
FIG. S3.1.

-d 3. a) L’admittance Y du circuit est l’inverse de l’impédance :


o
y= != _!_ = _? _ Lw \/{Cw)
-

r>J
Z R + j[L(o - 1/(Cw)] R2 + [JLw - l/(Cw)]2 R2 + [Lw - 1/(Cw)]2

° b) On déduit le module et l’argument de Y , pour / = 5 kHz , à partir de Z:


© 1
Y — |F| e\p(—jç>) avec |F| = — = 4, 87 mS et <p = 1,062 rad
|Z|
ci On obtient la courbe décrite par l’extrémité A du vecteur OA , lorsque w varie de 0 à oo , en éliminant w entre
o
les parties réelle et imaginaire, x et y respectivement (Fig. S3.1b) :
R R Lw - 1/(Cw) Lw-l/(Cw)
x et y — R2 [Lw- 1 /{Cw)}2
R2 + [Lw — 1 /{Cw)}2 D2 + D2

avec D2 = R2 + [Lw - l/(C<w)]2 .Il vient :


1 x
D2 =x2D4 +y2D* d’où x2+y2 =
~D2~R
et problèmes 761

Finalement, on obtient :

qui représente un cercle de rayon 1/(2R) dont le centre est situé au point de coordonnées [1/ (2R), 0] . Ce résultat
peut être obtenu plus rapidement en écrivant l’équation polaire à laquelle satisfait le module |K| :
1 cos <p
R = |Z|COSçJ donne |F| = r—
|Z| R

ce qui représente un cercle, de rayon 1/(2R) , passant par l’origine et par le point de coordonnées ( 1/R, 0 ) en
lequel |F| est maximal.

S3- 3. Facteur de qualité d’une bobine en forme de solénoïde

1. L’inductance L et la résistance R de la bobine ont pour expressions respectives :

fionl x TTIÿN fjLoN2Trr2


= 8, 9 mH et R =
l 2irrN
= 2, i a
I I l y7rD2/4 yirD2 /4

2. Le facteur de qualité du circuit que forme la bobine avec le condensateur en série vaut :

Loin L 1/2
= 64,4
e=ir CR2

S3- 4. Décharge d’un condensateur à travers une bobine

1. L’interrupteur est en position 1


a) L’équation différentielle, à laquelle satisfait la tension u(t) aux bornes du condensateur, s’obtient aisément
en appliquant la loi des mailles. Si q désigne l’armature supérieure du condensateur et i = d q/ d t , l’intensité du
courant qui charge cette armature, il vient :

0 = -E + Æi + -!C soit ïi +i= /o avec r = RC et 70 =|


dt T K

La solution de cette équation, qui est linéaire, est bien connue (cf. annexe 1) :

u(t) = Cte x exp + CE soit u{t) = CE |ÿ1 — exp (”)]


T3
O
puisque w(0) = 0 . La durée r est la constante de temps : r = RC = 2, 4 p.s .
b) La charge du condensateur diffère de sa charge limite qi — CE , que l’on obtient en faisant tendre t vers
ÎH l’infini, au plus de 0,01% si:
s CE - u(t)
©
CE
= exp (““) < °, 0001 d’où f 9, 2 T = 22 JAS

2 2. L’interrupteur est en position 2


ci
a) L’équation différentielle à laquelle satisfait la tension u{t) s’obtient en appliquant la loi des mailles au
second circuit, i désignant l’intensité du courant qui charge l’armature supérieure du condensateur :
di
0 = — u + Ri + L— avec i
_ àq
et q{t) = Cu(t)
dt dt

---
Par conséquent :
d2 U ,1 d U 2 1 1/2 L
— r H
d t2 dt
n
;—h WQU = 0 avec OJ0 — LC
et Te = -
R
Te
762 Solutions des exercices

Les caractéristiques de cet oscillateur électrique sont donc :

1 1 1/2
f° 2tt \ LC
= 1,3 kHz et Te — —r — 10 ms
b) Comme Q = cooTe = 81, 65 , le régime de la décharge du condensateur est pseudo-périodique avec la
pseudo-fréquence :
1/2
*-*(*-i?) «/o
La solution générale de l’équation différentielle précédente est classique :
t
u(t) — Cte x exp
2T,
cos((oat + (f>u) avec w(0) — UQ = Cte x cos </>„

--
et :
du
/(O) = C— (0) = 0 = C x Cte x exp
dt U)[ ù)a sin(o)„t + <f>u)
1
r,
cos(<wa/ -|- <j)u)
1=0
d’où :
1 1 1
0 = C x Cte —CL>a sin 4>„ — -— cos </>„ et tan </>„ = = 0. 006
2re 2ù)aTe 2Q[1 - l/(4fi2)]i/2
On en déduit <f>u « 0 et Cte = Uo :

u(t) = t/0exp cos (coat)

c) La durée au bout de laquelle l’amplitude des oscillations est divisée par 10 est telle que :

t 1 I
exp soit t = 2T<, ln 10 = 46 ms alors que Ta = — = 0, 77 ms
2TV 10 fa

S3- 5. Résonance d’intensité

X. En raison de la présence d’un élément ohmique, le régime sinusoïdal est forcé par la fréquence du signal
fourni par le générateur. L’intensité a alors pour expression réelle :
i(t) = 7\/2cos(<wf + <f>j)
En régime sinusoïdal forcé, l’intensité du courant s’obtient à partir de l’impédance selon :
e(t) E
T3 i(t) = d’où /=
o r + j[Loi - 1/ (C<w)] {r2 + [Lco-l/{Ca))]2y/2
Lorsque co varie, l’intensité passe par une valeur maximale pour w = (OQ = (LC)-1/2 : = E/r .
ÎH 2. Le déphasage retard <p de i(t) par rapport à e(t) est tel que :
s La) - 1/(CûJ)
© tan (p —
r
2 On voit que, pour co = WQ , tan ip — 0 . Calculons tan <p pour en = ûJO(1 — 1/20 . Il vient :
à L(t>o
I I I 1 Lù)o 1 1
“>=;r-iêi-a,(i-ijiiiir r l 2Q 2QCm r Q
La valeur correspondante de <p est donc TT /4 rad . De même, pour o) — wo(l + 1/2Q) , on trouve :
Lù)0 1 . . TT
tan CP « - — = 1 d ou cp w — rad
r Q 4
et problèmes 763

S3- 10. Mesure de l’inductance d’un circuit RLC parallèle

1. L’inductance de la bobine est telle que le module de l’admittance soit le même pour C\ et Ci . Par consé¬
quent :
2 2
1 1 1 1
|r1|2 = |F2|2 ce qui donne + I C20) — -— La)

d’où:
1 1 2
C\(o — -— = —C2o)
Loi + -1,(0
— et L=
(Ci + C2)(o2
= 35,2 mH

2. Les intensités efficaces I\ et h sont égales et valent, puisque i_= Ye avec Y = jCco + 1/7? + 1/ ijL(o) :
2-1 ]/2
em 1 1
h = h = y/2 R2 + Cü)
LCü
= 6, 84 mA

Les phases (f>i et 02 de i\(t) et 12(f) , respectivement, sont telles que :


Ci en — \/{L(o) C2Ù) - 1/{L(o)
tan 0i — 1, 657 et tan 02 = = 1,657
l/R l/R
Elles sont donc opposées.
3. D’après son expression, l’intensité du courant est minimale pour :
1 1 Ci +C2
Cù) — -— soit C = 7—r — 0, 5 pP et vaut Im = = 3,5 mA
Lca LCü
* 2 RV2

S3- 11. Circuit bouchon dans un récepteur audio

1. L’impédance Z du circuit résonnant parallèle s’obtient aisément en composant les deux impédances
1/(jCco) et R+jLw :

z_ (R+jLcü)/(jCcü) R +JLù)
= soit Z =
R + jLco + 1/iJCcü) 1 - LCù)2 + jRCcü (1 - LCCü2)2 + R2 C2 (o2
Ainsi, Z ne présente qu’un aspect résistif si :

L(1 — LC(o2) — R2C = 0 soit a>2 = cj2r = (l-Ç) =w«(l“ÿ)


car, dans un circuit bouchon, Q = R/ (LCOQ) (cf. chapitre 3). On trouve numériquement :
T3
O 0)0
1/2
= (LC)- 1/2 = 10,05 Mrad-s
- I
0)Q fo = 2TT = 1,60 MHz = 1,81
Lü)0

ÎH et fr = /0(1 — l/ô2)1/2 = 1,33 MHz . On sait que la fréquence, pour laquelle le module de l’impédance est
° minimal, a pour expression (cf. chapitre 3) :
©
1/2 1/2
+4
1
2 fm —fo i
Q2 -Q2
d’où fm = 0, 982 x fo « 1, 57 MHz
à
2. À la fréquence fr , l’impédance vaut :
R R 2
Zr = (1 - LCCü2)2 = RQ = 818 O
+R2C2co2 (1 -/2//02)2 +/2/ (Q2fo)
Cette valeur est peu éloignée de la valeur maximale du module de l’impédance. En effet, à la fréquence fm ,
Zm = 937 fl . À la fréquence propre fo , Zb = 935 Çi .
764 Solutions des exercices

Chapitre 4

S4- 1. Durée de montée d’un circuit RC

1. Le circuit est du premier ordre. On mesure une durée de montée de 4, 8 ms . La constante de temps, r = RC
se calcule selon :

1,45 x 1(T3
T £3 —— « 2, 2 ms d’où R = =
10-6
= 2, 2 kfî
2,2 2,2 C

<>
2. L’énergie électrostatique du condensateur s’écrit : £e = CU2 /2 = 10 x 62/2« 1,8 x 1(T5 J
3. Il suffit de remplacer la source stationnaire par une source de signaux carrés, de période assez grande pour
atteindre à chaque alternance le régime transitoire.

S4- 2. Réponse indicielle d’un circuit RL

1. Appliquons la loi des mailles au circuit en désignant E la force électromotrice et R la résistance interne
de la source de tension, r la résistance de la bobine et L son inductance. On trouve :
di
E={r + R)i + L—
dt

2. Le courant électrique est la somme de la réponse libre et de la réponse établie :

i(t) = it + ie=A exp (““) + r +E R


avec r = L/(R + r) . Le courant étant stationnaire dans la bobine, à l’instant initial, i(0) = 0 , on détermine la
constante A selon :
E E E
/(0) = 0 = A +
r +R
soit A = —
r + R
et i(t) = i, + ie =
r +R H»K)]
La résistance interne du générateur provoque une chute de tension qui vaut :

ue = E — Ri = E —r— H)
+ R + E7TR
exp
r
T3
o 3. Pour analyser le problème sur le plan énergétique, multiplions par i l’équation différentielle d’évolution
du circuit. Il vient :
i
r\i (r + R)i2 + Liÿ-
dt
= Ei soit £(H=-<r+*)i'+B
° De gauche à droite, on reconnaît l’énergie magnétique de la bobine, la puissance dissipée par effet Joule et la
© puissance fournie par la source (cf. Électromagnétisme).
Le circuit étant du premier ordre, la durée du régime transitoire est 3 T . Sur cette durée, l’énergie dissipée
2 dans les résistances par effet Joule s’obtient selon :
à

soit :
Jo
r 3r
/ (r + R)i2dt =
r
E2
+R r 1 — 2 exp (— ~) + exp (—?)<*
E2 3
T 3 + 2exp(—3) — exp(—6) « 7,4x10 J
r +R
et problèmes 765

S4- 3. Décharge d’un condensateur dans un autre condensateur

1. La charge du condensateur est : Q\ = C\E = 20 x 10 9 x 3 = 6 x 10 8C.La moitié de l’énergie


électrique fournie a été dissipée dans la résistance, l’autre moitié a été stockée dans le condensateur :

£\ = = = 10 x 10 x 9 = 0,9 x 10-7J

2. Écrivons l’intensité du courant électrique dans le circuit :

UR
i— c, — = -C2 — = avec UR = ui — u\
dt dt R
On en déduit :

avec :
r, = RCi Ti - RCi
d UR _ U2 _ U\_
dt

T
dt dt

Tl
I
-
UR
RCi
1C.C2
T\+
** (C, +C2)
RCi
I
UR

T — RCeq

Initialement, u«(0) = M2(0) — u\ (0) = —E et donc UR = —E exp (— t/r) . On en déduit :


soit r—
--
duR
dt
h UR = 0

u' = Tl['“i,,+E=ETt M-;M + +


E=E
Tl
Tl
T2
exp K) + E Tl
Tl
+ Tl

Jf
1
u2 = - uRdt' ïexp(--) il —J
= —E— - =E -E
Tl
exp K)
Tl o L V TI+T2 r2 T/ J Tl + Tl
3. L’énergie fournie par la source étant £s = C\E2 calculons l’énergie £i :
2
d’où
£2 Cl Tl Ci Cl « 0,07
£2 T) = =
£t 2C, Tl + Tl 2(C, +C2)2

4. Si C] — Ci , alors 27= 1/8 . La moitié de l’énergie de la source est perdue lors de chaque transfert. Comme
les condensateurs emmagasinent chacun autant d’énergie, il reste dans chaque condensateur l’énergie l/2x l/2x
1/2 x £s = £s/8 .

S4- 4. Oscillations de relaxation avec un tube au néon

T3 1. Lorsque la lampe est éteinte, le condensateur se charge. La loi des mailles donne alors :
O

dnc t
RC
dt + uc = E d’où uc = E + Cte exp
TR
avec TR = RC
ÎH
° Lorsque la lampe est allumée, la loi des nœuds conduit à :
©

2
à
i= Cÿ
dr +
‘«
r
soit C—-- = —-—
d/ r R --
duc uc E - uc et
„ duc
—:-
d/
«c
,-
r
=
E
TR--
en introduisant Tr = rC et 1/T = 1/TR + \/Tr .
2. La lampe s’éteint lorsque uc(0) — Ub = 50 V et le condensateur se charge sous la tension E = 100 V .
On a donc :
uc = Cte x exp —— ) +E avec uc(0) = u*
TR
Il en résulte :
Cte + E = ub d’où uc(t) —E 1—
766 Solutions des exercices

La lampe s’allume lorsque uc = «A = 60 V , c’est-à-dire à l’instant t\ :

E — Ub 100 - 50
t\ = TR ln = 21n « 0, 45 ms
E — Uh 100 - 60

Le condensateur se décharge et l’on a :

Uc = £-[!-(
TR
1-
I \
U), TR

ET M-V1)]
La lampe s’éteint à nouveau lorsque uc — ut , c’est-à-dire à l’instant h suivant :

+ T ln ET// TR - Ub
ET TR - uh 2
t2 = t\ avec T «0,17 ms, TR = 2 ms et — « 0, 08 ms
1/1-1/0,09 TR

La période des oscillations est donc T = t2 = 0, 45 + 0, 17 ln [(100 x 0, 08 — 60)/(100 x 0, 08 — 50)] « 0, 48 ms .

S4- 6. Circuit RLC parallèle

1. La continuité du courant dans la bobine entraîne it{0) = 0 . À l’établissement du courant, le condensateur


se comporte comme un fil et court-circuite la résistance r :

E
ir(0) = 0 'c(O) = /«(0) = - Ur(0) = 0

En régime établi, la bobine se comporte comme un fil et le condensateur ouvre le circuit :

E
i'c(oo) — 0 /,-(oo) — 0 ÎL(OO) = î'fl(oo) = - u,-(oo) = 0
A

2. Les équations du circuit s’écrivent :

_ , dk _ qc
îR = ic + IL + ir et u, = rir E - RiR

Il vient, en dérivant :
2
= -R Uic + k + b) = -RC
d ur R R d ur
d/
= -Rÿ-
df dr '~dtr LUr
~

7"d7

--
Finalement, l’équation du circuit est la suivante

•D
c
Q
avec :
d2 Ur .1 d Ur
d t2
4
:
---
Te Qt
2
b (OQ Ur — n
0
_

rx
rRC
= (,LC)~l/ = 50 x
2
0J() 103 rad.s-1 Te — « 8, 3 p,s et Q— (ooTe « 0,4
° (r + R)

---
© 3. Le régime est sous-critique, donc apériodique, puisque Q 1/2 . L’équation caractéristique :
4-J

03
A
>- X H 1- fo»o — 0
o Te
•u

--
admet des solutions réelles et négatives :

d’où :
Xi — — -
--
2 Te
1
&>()
4Q2

I
I 1/2
et Xj — -2re

1
1
b <U()
4Q2
1 1/2

Ti = — —- « 10, 7 p-s et T2 = — — « 37, 2 p,s


X, X2
et problèmes 767

La tension aux bornes du condensateur évolue donc selon :

ur(t) = Aexp (_±)+Sexp(_j_)


Les constantes A et B étant déterminées par les conditions initiales :

Ui-(O) = 0 et m=Cÿf
on trouve :
A+B = 0 A_ _ E
d’où A = —B = —
E T\T2
Tl T2 RC RC T2 - Tl
Finalement :
Ur(t) =
E Tl T2
RC T2 — Tl
exp HW-*)]
4. Les autres grandeurs électriques se déduisent des équations du circuit :

U~ E TIT2
ir = exp
r rRC 72 — Ti
E ur _E E 7l72 t t
iR = R' ~~
~ ~
exp — exp
~R R WC r2

--
- Tl
71 72

Cÿ E 7]72 1 t 1 t
le = — exp exp
dr «72-7I 72 72 7I 71

il =
E 7] 72

RLC 72 — 71
72 exp
t
72
- 71 exp
(_£)_(T2_Tl)
S4- 8. Inductance alimentée en simple alternance

1. Quand la diode est bloquée, l’intensité dans le circuit est nulle. La tension aux bornes de la diode est alors
Ud = ue < 0 . La diode se débloque quand la tension ue de la source devient positive ; on a alors, à partir de
l’instant / = 0 :
L— + ri = um sin(otf)
dt
La solution de cette équation est la superposition du régime libre et du régime établi. Il vient, en posant T — L/r :

i(/) = ii(t) + ie(t) avec ii(t) = A exp et ie(t) = acos(ü)t) + bs'm(ü)t)


T3
O
On détermine les coefficients a et & en injectant la solution particulière dans l’équation différentielle :

—L(oasin((ot) + Lcob cos(cot) + racos(cot) + rb sin(wr) = um sin(rul)


ÎH
s En identifiant les termes en sinus et cosinus, on obtient :
© Um ù)T Um 1
-Lù)a-\-rb — um et L(ob
+ ra = 0 d’où a =
r 1 + (WT)2
et b=
r 1 + (COT)2
2
à Le régime établi s’écrit donc :
Um COT 1
ie = - COS (ù)t) + sin(wr)
r 1 + (COT)2 1 + (COT)2
d’où le régime transitoire :
Un, COT Um 1
i= il + ie r 1 + (COT)2
cos (cot) + r 1 + (COT)2
sin(<ut)
768 Solutions des exercices

La condition initiale i(0) = 0 permet de calculer A = um wr/[r(<w2r2+l)] . Finalement, tant que ue(t) >0 :

i(t) = Um
r 1 + (cor)2 |exp
(DT
- cos(wr)j + Umr 1 + (1 ù)T )2
sin(wt)

2. Le courant s’annule à l’instant t\ tel que :

0 = Ü)T |exp — cos(<w/ï)J + sin(w/i)


Pour résoudre cette équation transcendante, on peut utiliser par exemple la méthode de Newton-Raphson accessible
sur de nombreuses calculatrices. Avec r = 0, 1/10 = 0, 01 s , et w = 277 X 50 « 314 rad.s-1 , il vient :

COT w 3, 14 et 0 = 3,14[exp(-100/i)-cos(314/i)] + sin(314fi)

On trouve t\ fa 14, 7 ms , soit près de 3/4 de la période, puisque T = 20 ms .

S4- 11. Impulsions dans un circuit RLC

1. Écrivons la loi des mailles :

di àq d uc
dt +
Ri | L uc = <Ï>S(/) avec i
dt
=C dt

En posant re = L/R , col — 1/(LC) et Q = co<)Te , l’équation différentielle précédente s’écrit :

d2 uc 1 d Uc
d t2 +7e~dT + o)l uc — ù>l<£>8(t)
2. En prenant la transformée de Laplace de cette équation, on obtient, avec les notations classiques (cf. annexe
3):
a>l<b
P
2
+ P/Te + «o
Calculons u>o , re et Q :
T3
O (Do = 50 x 103 rad.s-1 Te = 0, 4 |XS et Q = (OoTe = 0, 02

Le régime est sous-critique puisque Q < 0, 5 . La solution de l’équation différentielle d’évolution de la tension uc
ÎH
s’obtient en prenant la transformée de Laplace inverse (cf. annexe 3) :
°
©
Tl 72 / t
uc{t) = <w(2)d) — exp -- - exp
72 - Tl V 72 T1
2
à avec :

I 1
Tl ~°’4ÿs et 72 « 1 ms
1/(27.) + wo[l /(462) -l]ri2 i/(2xe) - û>o[l/(4Ô2) - l]'/2

La plus grande durée 72 est égale à la période des impulsions T = 1 ms . Le régime établi n’est donc pas atteint
entre deux impulsions.
et problèmes 769

Chapitre 5

S5- 1. Théorème de superposition

1. a) Pour calculer , il suffit d’utiliser le schéma de la figure S5.1a, dans laquelle on a passivé la source
de courant et la seconde source de tension, et d’appliquer la division de tension :

,M
AB =
Uiï avec U$=Ei R R//R = Ei_
R + R//R 3

P Q P Q

E, R R
o
B B
a) b)

OH P Q
P, ,Q
_

R EiK) R
et-
B B
c) d)
FIG. S5.1.

b) De même, l’intensité 1ÿ s’obtient selon (Fig. S5.1b) :

Uj$L
o AA)
AB =
R
avec ufl=EiR +R//R =
R//R 3
Ei

r>J
c) Enfin, l’intensité I du courant qui parcourt la branche AB , lorsque seule la source de c.e.m 2 est
° activée, est nulle, car la passivation des sources de tension court-circuite le générateur de courant (Fig. S5.1c) ; le
© courant ne circule que dans la branche PBQ .

2. Pour obtenir l’intensité du courant qui parcourt la branche lorsque les trois sources sont activées, il suffit
£ d’appliquer le théorème de superposition, le système étant linéaire ; on a :
CL
O

+ fAB +/1B) = 3ÿ + 3ÿ+0 = 3+R


Ei E2
IAB = IAB = 12 mA

3. On retrouve l’intensité du courant qui circule dans la branche AB par le théorème de Thévenin. Pour cela,
ouvrons la branche AB et calculons successivement Rn et En (Fig. S5.1d) :

Rn = R//R = |= 0, 5 kfî
770 Solutions des exercices

puisque, les sources étant passivées, on a, entre A et B , deux résistances R en parallèle. On obtient En en
calculant la tension (UAB)O la branche AB étant ouverte. Il vient, en s’appuyant sur la figure S5.1d :

En = -RI' + E2 avec E2 - RI' — Ri' — E\ — 0


si /' est l’intensité du courant qui circule dan la maille PBQP . On en déduit :

En =
E\ -E2
+ E2 =
E\ + E2 — 18 V
2 2
Par conséquent :
En 18
1 = 12 mA
R + R/2 1,5 x 103
4. Pour calculer la puissance reçue par chacun des dipôles, il faut connaître les intensités dans toutes les
branches. Désignant par I\ l’intensité dans la branche PB , Z + 1\ parcourt la branche AP et Z + I\ + IAB la
branche QA . La loi des mailles appliquée à BPAB permet de trouver I\ :
Ei -X 12 - 12 -
E\ + R{Z + /,) — RIAB = 0 d’où /, = 7a* -
A
= 10 = -10 mA

On en déduit :

V\ = Ei/i =0, 12 W V2 = —E2{I\ + IAB) = -0, 048 W Vx = UPQI = {Ei - E2)Z = -0, 12 W
Ainsi, les valeurs des puissances reçues par les sources sont négatives ; ces dernières se comportent donc comme
des générateurs de puissance.
La puissance totale est dissipée dans les résistors selon :

VPA = /?(X + /,)2 = 0W VPA = R{Z + /, + IAB)2 — 0, 144 W et VAS = RI2AB = 0, 144 W
Évidemment, la puissance totale dissipée est égale à celle fournie par les générateurs.

S5- 2. Réseau en régime stationnaire

1. Écrivons les lois de Kirchhoff sur les deux mailles, sachant que h = h = h — h . Il vient :
6, 4 = 40/i + I6O/2 et 160/2 - 160(/i - h) - 320(7, - h) = 0
soit, en simplifiant :
/, +4/2 = 0,16 et 3/, -4/2 = 0
Il en résulte, par addition I\ = 0, 04 A , I2 = 0, 03 A et h = h = 0, 01 A .
T3
O 2. Entre A et B , le générateurs de Thévenin a la f.e.m suivante : En = 320 x 0, 01 = 3, 2 V . Sa résistance
interne s’obtient aisément par passivation en combinant en parallèle la résistance de 320 O, et :
ÎH 160 x 40 320 x 192
160 + = 192 Ü d’où Rn = = 120 n
° 160 + 40 320 + 192
© On en déduit le c.e.m du générateur de Norton équivalent :

2 Xv =
3,2
= 26,7mA
à
3. On sait que la valeur de R pour laquelle la puissance dissipée dans la charge est maximale est celle de la
résistance interne du générateur. Par conséquent, R = 120 Cl . La puissance correspondante est donc :

V = RI2 = Rn
En V _ En = 0,021 W
2Rn 4/?77,
et problèmes 771

S5- 3. Courant stationnaire dans un ampèremètre

1. Appliquons le théorème de Thévenin pour déterminer l’intensité I du courant qui parcourt l’ampèremètre
placé dans la branche CD :
En
/ -
avec En — (Uc - UD)O
Rn + r
En passivant les sources de tension, le réseau se comporte, entre C et D , la branche CD étant ouverte, comme la
somme de deux résistances, qui sont des combinaisons parallèles de deux résistances :

R2R Jtfii(l — JC)/?I R2R


R Th =
/?2 R xR i (1 — .r)/?i Ri R + x(l — x)Ri
Quant à En , il vaut, la branche CD étant toujours ouverte :

Em = Elx-E2~-ÿ-

puisque les deux circuits de même point A se comportent comme des diviseurs de tension. Il en résulte :

j_
-RE2/(R + R2)
xEy
r + R2R/{R2 + 1?) + 1 — x)R\

2. D’après l’expression précédente, I est nul pour :

Ei
JC = 7“7T = 0, 4
Ei R + R2
On aurait pu trouver directement ce résultat en écrivant que les tensions en C et D sont égales :

Uc — UA = UD — UA soit EIX = E2--ÿ—


+ A2
K

S5- 4. Bolomètre à pont de Wheatstone

1. Appliquons le théorème de Thévenin entre les points A et B de la branche AB de recherche d’équilibre.


La résistance du réseau passivé, entre A et B , se présente sous la forme de deux résistances ; la première est formée
de deux résistances R en parallèle, la seconde d’une résistance R en parallèle avec la résistance R + A/? :

fi(fi + Afi)
+ 2 1 ++Afi/(2fi) >('-") ~
R R R 1 AR/R R R,, AR AA’
~ 2 + 2ÿ1 + -R /? H——
n~2 + 2R + Afi
~
2 4
TJ
O
La f.e.m En , qui est la tension entre A et fi , la branche Afi étant ouverte, s’obtient aisément, à partir de deux
diviseurs de tension :
ÎH
En = UA-UB = E2R+ Afi
Afi AA AA AR
R R ER

ER
° E2R W 1+
-fi —1 «— =E
+ 2 2R 2 2R 4A
©

2
On en déduit :
/=
En ...
_ EAR
4R(R + r)
à Rn + r
On constate évidemment que le pont est équilibré lorsque Afi = 0 .
2. Dans l’expérience considérée, la variation Afi vaut :

4fi/(fi -I- r)
Afi = = 0, 34 n
E
Des deux relations :
R(T) =fi0[l +A(T-T0)] et R(Ta) = fi0[l + A(Ta - T0)]
772 Solutions des exercices

on déduit par différence :

T -Ta
R(T) - R(Ta) — AR — R0A{T - T„) = R(Ta)
l/A + Ta-T0
d’où :
AR i 0, 34
T - Ta = -+
R(Ta) \A
Ta - To \ =
100
x 270 = 0, 92 K et T = 294, 07 K

S5- 5. Rôle d’un interrupteur dans un pont de Wheatstone

1. a) La tension UAB entre les points A et B s’écrit :

E E
UAB = UAP + UPB = —R\I\ + Rih = —R\ R\ +Rî + Ri Ri + R4
soit :
UAB — E
R1 Ri
=E

+ R2R3
R\ + Ri R2 + R4 (Rl +Rl){R2+R4)

b) À l’équilibre :

UAB — 0 d’où R\R4 — R2R3 ce qui s’écrit aussi Rl = Ri


R2 R4
On en déduit R4 = Rj — 804 fl .
2. a) Le courant dans la branche comportant les résistances R2 et R4 est simple à calculer :

E 1,23
h= = 0, 44 mA
R2 + R4 2, 804 x 103
On obtient U et R3 à l’aide des deux équations suivantes :
E
h= et UAB = R3E — R4I2
R 1 +R3

Il vient, en substituant :

E- UAB- R4I2 1, 23 — 0, 5 — 804 x 0, 44 x 10


T3
h= R1 2 x 103
= 0,19 mA
O

et :
UAB + R4I2
ÎH Ri = = 4, 5 kO
/1
s b) Passivons le générateur en le remplaçant par un fil de connexion entre P et g (Fig. S5.2a). La résistance
©
interne du réseau entre A et B est la somme de deux résistances en parallèle, R\//Ri et R2//R4 'ÿ
2 RiRi R2R4
ci Ri — = 1, 96 kfl
Ri + R3 R2 + R4
D’après le théorème de Thévenin, l’intensité IQ du courant qui parcourrait la branche AB en présence du générateur
est (Fig. S5.2b) :
0,5
/o = = 0, 255 mA puisque En = 0, 5 V
1,96 x 103
c) En insérant dans la branche AB une source de tension idéale de f.e.m E' = 0,5 V, selon les polarités
indiquées, les intensités ne sont pas modifiées (Fig. S5.3a).
et problèmes 773

A A
Ri
RI fis
ti=p-' Io
P
Ri RA
Q P
Q
«3
fi4
P
0 Q

B
S Ri B

a) b)
e E

FIG. S5.2.

d) Si on ajoute entre A et B en série une troisième source de tension, de f.e.m E' , mais en opposition,
l’intensité I du courant dans la branche AB vaut (Fig. S5.3b) :

E' 0,5
IAB — — = 0, 255 mA
Ri 1,96 x 103
On constate que cette intensité est égale à Io , ce qui n’est pas surprenant puisque le théorème de superposition
assimile les deux situations étudiées :
i) on connecte directement A et fi à l’aide d’un fil de résistance nulle,
ii) la somme des f.e.m dans la branche AB est nulle.
Du point de vue du comportement en interrupteur, le premier cas correspond à l’ouverture, le second à la
fermeture.
A A

fii fis fii fis

p ()!«ÿ p
ot-
m
Q Q

R> fi4 Rî fi4


-g fi fi

e e
C
D
Q
CM
O E E
CM

© a) b)
FIG. S5.3.
£
CL S5- 9. Mesure d’une tension par la méthode d’opposition
o
U
1. En considérant successivement chacune des deux mailles, on établit les relations suivantes :

E\ = OLR{I\ + h) + fi(l - a)h et E2 = aR{h + h) + Rih


avec 0 a 1 . Réarrangé, le système d’équations est le suivant :

Ei = R11 + aRIi et E2 = aR11 + (aR + R2)I2


774 Solutions des exercices

La résolution, en multipliant la première équation par —a et en sommant, donne :


Ei — aE\ Ex (Ri /R + a)E\ — aEi
h= et /i = —— ah =
Ri + <*(1 — a)R K Ri + a(\ — a)R
2. En déplaçant le point A du potentiomètre, on modifie la valeur de la résistance a R jusqu’à annuler h
pour :
Ei — aE] — 0 soit Ei = aE\
Ainsi la connaissance de R et E\ combinée à la mesure de la résistance a R du potentiomètre, permet de déduire
le potentiel Ei grâce à un ampèremètre détectant l’annulation de h .
3. Désignons par An,i et An,2 les intensités des courants de mailles que l’on oriente dans le sens des aiguilles
d’une montre. Le réseau peut être décrit par le système matriciel :

Ex R -aR An,i
-Ei aR Ri + aR Im,i
On en déduit l’expression des courants de maille, par inversion de la matrice des impédances du réseau :

An,l 1 Ri + aR aR Ex
An,2 RR2 + aR2{\ - a) aR R -Ei
D’où les expressions des intensités des courants de maille :
(Ri + aR) Ex a R Ei aRE\ — REi
An,l = 6t An,2 — RR2 aR2(l - a) avec An,i = A et An,2 = ~h
RR2 + aR2(\ - a) +
d’après la convention d’orientation des mailles. On retrouve ainsi les expressions précédentes.

S5- 10. Triple réseau RC


Orientons les trois mailles dans le sens horaire. La relation matricielle [w] = [Z][im] s’explicite selon :

R+l/(jCo>) -\/(jCw) 0 An,1


0 -l/(jCco) R + 2/(JCco) -\/(jCw) An,2
0 0 -1/(jCco) R + 2/(jCco)\ [An,3.
La tension de sortie us a pour expression :
2
Àn,3 1 1
avec -m,3
detZ \jCio
u,
T3
O
d’où:
2
i î
=
ÎH det Z \jCco
ue
s Or le déterminant se développe selon det Z = J — K avec :
© 2j
1
J = (R +jLw) R+ Tÿ- R I -
et K=
jCa> jCoj jCw
2
à Finalement, on trouve, en posant r = RC :

Mi = _
“e (1 +>T)[(2 +j(OT)2 - 1] - (2 +j(OT)
ce qui donne en développant :

Mi _ 1 1
1 + (jo)) 6r + 5 T2 (jùif + r3 (ja>Ÿ 1 ~ 5t2(°2 + (JtoT) (6 - t2(°2)
et problèmes 775

2. Le rapport ujuÿ est réel pour w = w\ = 0 ou pour un = y/b/r . On en déduit la valeur du rapport
us/ue à ces pulsations :
«5
— = 1 pour
, u) —0 et
us 1
pour uj
y/6
=-
it Ue 29 T

1
A.N : comme R = 10 kO et C = 39 nF , on trouve r ta 0, 39 ms , (02 ta 6, 280 rad • s et/2« 1 kHz .

Chapitre 6

S6- 1. Filtre passif passe-bas

1. Dans le cas extrême des très faibles fréquences, le condensateur est un coupe-circuit. Par conséquent :

T(f) = — = — _ R2 puisque Z2
~yj> ta R2
Uç R\ +Z2 Ri+R2
Pour les grandes fréquences, le condensateur est un court-circuit :

T(f) = — =
~KJ) —— ta 0 puisque Z2 ta 0
Uç R\ +Z2

Le système se comporte donc comme un filtre passe-bas.

2. Établissons l’expression de T(f) :

Z2 Ri
1(0 = avec Z2 = 1 JR2C2U)
R\ + Z2 +
d’où:
H(jcj) =
Ri _ R2/ (Ri +Ri) et 1(0 =
1(0)
R\ + R2 + jR\R2C2U) 1 + jRC2(o 1 +jf/fo
avec :
1(0) = R2 R1*2 1
T3 R 1 + Ri
R=
Ri + Ri
et /o = 2TTRC2
O
Évidemment, pour / faible, on retrouve le diviseur de tension en régime stationnaire.

(H 3. Calculons T(0) et /o :
° Ri 20 RiRi 1
© 1(0) = — = 0, 57 R- = 8, 6 kft et fo = 2TTRC2 = 1,238 kHz
Ri + R2 35 Ri +R2
2 La fréquence de coupure fc , à — 3 dB , est la fréquence pour laquelle le gain G„( dB) = 20 lg \T(f)\ diminue de
à 3 dB par rapport à sa valeur pour / = 0 , ce qui implique :

11(0)1
\Z(fc)\ = d’où f=fc=fi>
V2
Les diagrammes de Bode correspondants sont analogues à ceux relatifs au dipôle RC , mise à part la valeur du gain
à / = 0 qui vaut lg 0, 57 = —0, 244 et non 0 .
776 Solutions des exercices

S6- 2. Filtre passif passe-haut

1. Pour les faibles fréquences, le condensateur est un coupe-circuit :

Rl Ri
K0 = car Z\ ~ R]
Z\ + R2 R\ + Ri
Pour les grandes fréquences, le condensateur est un court-circuit :

Rl
7(f) =
~KJ) = « 1 puisque Z\ « 0
Uç Z,+R2

Le système se comporte donc comme un filtre passe-haut.

2. La fonction de transfert s’obtient aisément :


Ri
Z(f) = avec Z\ —
Z, + 7?2 1 + jR\ C1 <u

Par conséquent :

K2(I +y/?iCtu) Ri 1 + jR\C\ (o R\Ri


H(j(°) = avec R= = 0, 95 kft
R\ + /?2 + jR\RiC\(o R\ + /?2 1 + jRCej /?i + 7?2
Cette fonction s’écrit aussi :
1 + jù)/ù)\ 1 +jf/f\
H(ja>) = H{0) soit 7(f) = 7(0)
1 + jù>/ û>2 1 +jf/fi
avec :

7(0) = Ri 1 (o 1 1
«419 Hz et
1
« 8,4 kHz
fi = f2 =
/?i + Ri 20 2TT 2TTR\ CI 277 2TTRC\
Pour / faible, on retrouve évidemment le diviseur de tension, en régime stationnaire. On en déduit les diagrammes
de Bode correspondants en précisant les expressions du gain et de la phase :

Gu(f) = 20 lg |7(f)| = 201g 7(0) + 101g


1+/V/12 et (f>(f) = arctan — arctan
1 +/7/22

Sur la figure S6.1, on a tracé les graphes en fonction de x =f/fi .

-d G„(dB) M<f(rad)
o -A 0 2 X = lg x

r>J -10 77/3


° -20
©
-1 0 1 2 X = lgjc
£ FIG. S6.1.
CL
O
U
3. Pour f —f\ , la tension de sortie a pour expression us — ns,m COS(27T/I? + <j>\) , avec :
Ri 1+7
Us,m = M«,m|I(/i)| = Ue,m = 0,005 x \/2 = 7, lmV
R] + Ri 1 +7/20
et
TT
</>] = arctan(l) — arctan(0, 05) « — 0, 05 = 0, 735 rad soit </>, = 42, 1 0
et problèmes 111

Pour / — fi , la tension de sortie s’écrit us = us,m cos (277/2/ + $2) , avec :


Ri i+7'20 = 0, 005 x 401 1/2
Us,m = Ue,m\T{fl)\ = Ue, = 71 mV
mR\ +Ri 1+7 2
et :
0i = arctan(20) arctan(l) » —0, 735 rad soit 0i = 42, 1 0

Pour / = /o , la tension de sortie est us = us,m cos(2nfot + <f>o) , avec :


Ri 1 +7 10,5 10, 55 1/2
Us,m = Ue,m\T(fo)\ = Ue, = 0, 005 x = 46, 5 mV
’"R\+R2 1+7 0,525 1, 129
et :
0o = arctan( 10, 5) - arctan(0, 525) « 1, 476 - 0, 483 = 0, 99 rad
0
soit 0O = 56, 86

S6- 3. Circuit RLC

1. Le calcul de la fonction de transfert H(j(o) ne présente pas de difficultés :


-jQ/x
H(ja») = - =
u* R +jLw + \/(jCw) 1 +jQ(x - l/x)
en introduisant wo , la fréquence réduite x = (0/100 et le facteur de qualité Q = LOJQ /R = 1/(RCa>o)
2. On en déduit :
-jQ/x
H(x) =
1 +jQ(x - l/x)
d’où:

G„ = 20 lg \H(x) | = 20 lg Q/x = 20 lg Q = 23, 5 dB et 0 = -arctanoo = —


7T

[l + Q2{x- l/jf)2]1/2

S6- 4. Filtre passe-bande RLC

1. Ce filtre est passe-bande, car pour / = 0 et / = 00 , l’impédance offerte par l’ensemble, condensateur et
bobine en parallèle, est nulle ; la tension aux bornes aussi.
2. a) Établissons l’expression de la fonction de transfert T(f ) . Comme le système est un diviseur de tension,
il vient :
ZLC jLût/jjCû)) _ _ jLw
H(jo) = T(f) = = avec ZLC =
e R + ZLC jLa> + 1/(JCco) 1 LCco2
T3
O On trouve, en effectuant :
jb(Q 1
HQCJ) =
ÎH R( 1 - LCaJ2) + jLw 1 +jR[C(ü- 1/(Lo)\
° b) En identifiant avec l’expression générale de la fonction de transfert d’un filtre passe-bande du deuxième
© ordre, on trouve :

2
à H{jw) =
1
1 +7<2("/"O - o>o /w)

c) On en déduit :
avec wo
-ar- 15 811 rad.s-1 et Q=-ÿ~
Lw
=0,0316
0

d’où :
11(f) I
- [l +
1
Ô2(f//o-/o//)2]'/2

G„(f) = - 101g 1 + «ÿ(H) et 0(f) — artan (M)


778 Solutions des exercices

3. Sur la figure S6.2, on a tracé les diagrammes de Bode correspondants en introduisant la fréquence réduite
x =f /fo . Le gain est maximal et nul pour / =/o = COO/(2TT) = 2, 516 kHz .

G„(dB) <£(rad)
-2 -1 0 1 2 X = lg;r TT/2

-10 -2 -1 0 1 2
X = lgjc
-20-
-30-
-TT/2
a) b)
FIG. S6.2.

Calculons les pulsations de coupure à — 3 dB . Pour cela, il suffit de déterminer les valeurs de la fréquence
pour lesquelles le module de la fonction de transfert est égal à 1/ \f2 de sa valeur maximale, laquelle vaut 1 . On
a donc :
1 1
x- —X = ±- soit x2 ± 4- — 1 = 0
Q Q
La résolution de cette équation du deuxième degré donne les deux valeurs suivantes de x :

1 I 1/2 I I 1/2
+ —
Q- + 4 Q- +
X\ -
x> 4
r 1 et X2 — —
-U
+ —x 1

Les fréquences de coupure sont donc :

I 1/2 1 I 1/2 1
+1 fi — fo 4Q2 + + 2—Q
/. =/o TTTT
2
2Q
et "—“TT 1
4Q

Comme Q = R/Lcoo = 0, 03 -C 1, on trouve, en développant :

*-*55 [(1+4e2)
1/2 1
- 1 «/OTT: X 2Q2 = Qfo = 79, 6 Hz
2Q
et :

O
h =foÿ
2Q
1
[(l +4(/) 1/2
+1
1
«/OJTT; x2=/o- =79, 5 kHz
2Q Q
1

Notons que A///0 = [fi -/i)//o » l/ô - Q « l/ô .


° S6- 7. Filtre passif constitué de trois cellules identiques en cascade
©
1. La fréquence caractéristique /i d’une cellule est obtenue à partir de simples considérations dimension¬
£ nelles. Comme RC est homogène à une durée, f = 1/ (2TTRC) « 4 kHz .
CL
O
La matrice de transfert T d’une seule cellule s’obtient aisément en multipliant, dans le bon ordre (de la droite
vers la gauche), les matrices élémentaires (cf. chapitre 6) :

1 0 1 -R 1 -R 1 -R
TRC = TV{C) Th(R) = -jCw 1 0 1 —jCo) 1 + jRCû) -jx/R 1 +jx

x = RCco =f/f\ = (o /o)\ étant la fréquence réduite.


et problèmes 779

2. On trouve la fonction de transfert de l’ensemble en effectuant la multiplication matricielle, toujours dans le


bon ordre :
1 -R 1 -R 1 -R
T=
-jx/R 1 + jx -jx/R 1 + jx -jx/R 1 +jx
soit :
1 -R 1 +jx -R - R(1 +jx)
T=
-jx/R 1 +jx -jlx/R + x2/R jx+(l+jx)2
ce qui donne, en effectuant :

1 — J:2 + 3jx R(3 — x2 + 4jx) 1


T= et H(*) =
4X2 /R - jx/R(3 - x1) 1 - 5x* + jx{6 - X2) 1 - 5*2 + jx(6 - x2)

puisque la fonction de transfert est directement reliée à l’inverse de l’élément de matrice d . On en déduit alors le
gain en tension Gu :
Gu = 20 lg \U(x) | = - 10 lg[( 1 - 5.x2)2 + *2(6 - x2)}
et la phase (f> :

*(.x2 — 6) I x(x? — 6)
(j) — arctan l -5*2
pour x< — 0,447 et (f> — —ir + arctan l — 5x2
pour *>0,447

3. La fréquence / pour laquelle la tension de sortie est en opposition de phase par rapport à la tension d’entrée
est telle que :
x(x2 — 6) = 0 soit x = Vô et f =f\ s/b
Le facteur d’amplification pour / =f\s/b vaut alors :

Gu = 20 lg \H\ = — 20lg f J = -29, 2 dB

1
‘ Gu (dB) X= lg* <!> (rad) l X= lg*
0

-20 --
- -77-/2

r>J

°
©
-100--

a)
FIG. S6.3.
--- b)
3tt/2

£ S6- 9. Impédance itérative


CL
O

l. La matrice abcd de transfert du filtre s’obtient selon :


l -z, l 0 l -Z, a b
T = 7A(Z3)7\,(Z2)7A(ZI) =
l -1/Z2 l 0 1 c d

avec a = 1 + Z\ /Zi , b = — 2Z\ — Z?/Z2 , c = — 1/Z2 et d = 1 + Z\ /Z2 . On vérifie aisément que le déterminant
de la matrice T est bien égal à 1 .
780 Solutions des exercices

2. a) Pour exprimer Z, en fonction de Z\ et Z2 , écrivons que l’impédance à l’entrée est égale à l’impédance
à la sortie. Il vient, puisque Z2 est en parallèle avec Z3 = Z\ et Z, en série :

Z2(Zi +Zj)
Z/ — Zi + d’où Z2 = Z, (Z, + 2Z2)
Z\ + Z2 + Z,
en effectuant et en simplifiant. Comme Z2 = jLw , Z\ = 1/(jCw) et WQ = 1/ (LC) , on obtient, pour w = co0 :

0,02 1/2
= 200 n
0,5 x 10-6

b) Exprimons Ze,0 et Zej en fonction de Z\ et Z2 :


z,z2 Z, (Z, +2Z2)
Ze,„ = ( = Zi + Z2 et Ze/ — — Z\ + Z,
le (j=0 le iî#0,Zc=0 +z2 Z\ + Z2
Par conséquent, Zej — Z? /Ze,o , soit Z? — ZeÿZej . Pour f —f0 , les impédances d’entrée valent respectivement :
I 1 LCco2 Zi(Zi +2Z2)
—--
-
Z«,0 — —
jCto jCw
=0 et Ze/ = Z, + Z2
= 00

3. a) Comme le filtre est fermé sur l’impédance itérative, il vient :

le
|i

d'où
le Is
et
He
==2j
le
i=r
b) On a donc :
a- T b
Xs = TXe = rXe soit
c d-r
=0

L’équation à laquelle satisfait T s’obtient alors aisément en tenant compte de la relation ud — bc — 1 et de l’égalité
a=d :
(a-r)(d-T)~bc = r2 -2(a + d)T+l=0 d’où T2-2ar+l = 0
C’est une équation du deuxième degré sur les nombres complexes ; la somme 2a = 1 — 1/LCw2 étant réelle, les
deux racines sont conjuguées l’une de l’autre.
c) Les puissances dissipées à l’entrée et à la sortie ont pour expressions respectives :

Ve = = et Vs = e{Zs}i2m =
T3
O
Par conséquent, le filtre étant passif, on doit avoir :

r\l Vs ilm = |r|2 < 1 soit |r| <1


Ve i2e,m
°
© d) Si la transmission du signal s’effectue sans atténuation : |r| = 1 , ce qui s’explicite en T = exp(±/<£) .
-LJ

D’après l’équation T2 — 2ar 1 = 0 , les deux solutions T 1 et T2 sont telles que :


+
?
à r, +r2 = 2a = 2cos<f> d’où -1
< 1+ %
Z2 <
1 et LCw2 > 0, 5
On en déduit que le filtre est passe-haut, puisque :

(üÿÿ= soit /o = 1,13 kHz


v'2 \f2
et problèmes 781

S6- 10. Approche de la fonction de transfert d’un filtre à l’aide de son gabarit

1. D’après la définition du gain en tension, on a :

(lO-G"/10 - l) 1/2
n
G„ = 201g \H(jco)\ = -101g [l + (co/coo)2"] soit (o = o>0

Ainsi, Gu < 0 . En outre :


l/2n 1/2n
fi =fo (l0-Gl/1° - l) et fi =/o (lO-G2/1° - l)

On trouve l’entier n en éliminant fo , ce qui est obtenu en effectuant le rapport :

10-Ci/io _ i d’où
lg(10_G2/1° - 1) — lg(10-G|/10
10-G,/IO _ i "" 2\g(f2/fi)

Quant à fo, on y accède comme suit :

A
fo = (îo-®,/*0 A_ - «/, = 300Hz
- 1y/2n (10«,3 1)1/

2. Pour obtenir les coefficients c\ et c2 demandés, identifions les deux expressions de 7i(x) :

2
1 I 1 1
et |?f(x)|2 =
l+x* 1 +jc\x - Cix2 (1 — c2x2)2 + c\x2 1 + (c? — 2Ci)x2 + cjx4

On trouve :
c\ - 1 soit ci —1 et ci = (2c\Ÿÿ2 = s/ï
d’où la fonction de transfert recherchée :

1
U{x) =
\ -x2+ jV2x
sur la figure S6.4, on a représenté les diagrammes de Bode correspondants.

o
Gu (dB) 0 (rad) 1 X= \gx
1
r>J 0 X= \gx +
° -10-
©
-20-
-TT 12
CL
o -30-
— TT --

a) b)
FIG. S6.4.
782 Solutions des exercices

S6- 12. Relations de Kennely, filtre coupe-bande

1. Pour une fréquence nulle, les condensateurs se comportent comme des coupe-circuit ; en l’absence de cou¬
rant de sortie, la tension de
sortie est égale à la tension d’entrée.
Pour une fréquence infinie, les condensateurs sont des courts-circuits. Les tensions de sortie et d’entrée sont
égales.
La fonction de transfert est ainsi égale à l’unité dans les deux cas extrêmes : le filtre est donc coupe-bande.

2. D’après le théorème de Kennely, on peut remplacer le triangle ESK , d’impédances Z{ = Z3 = 1/(jCw)


et A = r + jL(o , par l’étoile correspondante (Fig. S6.5) :

z, = AA AA z2 = AA A2 et Z3 =
AA = Z,
A + A + Z3 2z; + z' A+A + A 2z[ + A 2Z( + Z'

E z, Z3 s

M2 Z2 Us
7777 7777

\ K

A
/ R

7777

FIG. S6.5.

3. La fonction de transfert H(j(o) s’obtient aisément, puisque le filtre se présente alors comme un simple
diviseur de tension, le courant de sortie étant nul :

R + Z2 R+Z2
Us = R d’où H(jw) =
+ Z\ + Z2 U' R + Z\ + Z2
Cette fonction de transfert est nulle si :
O

R + Z2
z;2 R(2Z[ +A) + A2 = 0
— R + 2Z( =0 soit si
rN +A
° ce qui donne, en explicitant :
©

£ R ( jCw
——b r + jLo)
C2a>2
1
=0 d’où Rr =
1
c2o>2
et
2
—— = Loi
Ceo
ci
o
en annulant séparément les parties réelle et imaginaire. Finalement, les conditions d’annulation de sont :

1 2 1/2 1
2nT LC
= 712 Hz et R=
Æw-à=2’5kfi
et problèmes 783

Chapitre 7

S7- 1. Lampe à filament de carbone

En fonctionnement normal, la résistance du filament est :

R_lf_ _ 2302 = 378 fi


“ ~ d’où CT =
1 378 - 588
« -2, 1 x 1(T4 K"
V 140 588 (2000-293)

Le carbone possède effectivement un coefficient de température négatif, c’est-à-dire que sa résistance diminue
+
lorsque sa température s’élève. On en déduit la résistance, à 673 K : R = Ro RQCTAT = 541 O .

S7- 2. Charge totale d’un accumulateur de caméra numérique

Avant que la f.e.m ne devienne trop faible, la décharge de l’accumulateur, avec un courant d’intensité
220 mA , dure environ 10 heures. La charge totale débitée est donc :

Q 7 560 -2
Q = 220 x 10 x 10 x 3600 = 7920 C soit n = = 8,2 x 10
T 96 320

mole de charges élémentaires, F = NA X e = 96 320 C , désignant le faraday, c’est-à-dire la charge d’une mole de
charges élémentaires. La décharge complète de l’accumulateur correspond donc à 0, 082 mole d’électrons.

S7- 4. Représentation d’une bobine réelle

1. Comme Z = R + jLco et tan 8 = R/ (Lco) , on trouve :

à / = 50 Hz, 5 = 1, 32 rad = 76°

à / = 500 Hz 5 = 0,38 rad = 21, 7°


On voit qu’à basse fréquence l’angle de perte est important.

T3
o 2. L’intensité du courant dans la bobine a pour expression :

Um Lù)
ÎH i{t) = im cos(ù)t + 4>i) avec im = et 4>, = —arc tan
[/?2 + (Lü>yy/ 2 R
°
©
3. a) Pour des fréquences supérieures à 10 kHz , la nouvelle expression de l’impédance est :
2
à R -(- jLco R -)- jL(o
7! =
1 + jCù)(R + jLw) 1 - LCco2 + jRCco

b) Aux fréquence considérées, le rôle de la résistance interne est négligeable devant celui de l’inductance car
L(o
< R : Z! « jL(o/{ 1 - LCco2) .
Cette impédance tend vers l’infini lorsque w = 1/(LC)1/2 = 9, 13 x 106 rad-s_1, soit/ = 1,45 MHz .
784 Solutions des exercices

S7- 7. Quartz

1. a) Dans le modèle considéré, l’impédance du quartz a pour expression :

_ Zçp(Zçs + Zu) _ 1 - LsCs(o2


2
Zcp + Zcs + ZLS j(o{Cs + Cp — CsCpLs(o2)
b) On en déduit la pulsation de résonance pour laquelle l’impédance Z est nulle : cor = (Z®G) x'2 . La
pulsation d’anti-résonance pour laquelle l’impédance tend vers l’infini est : coar = [(G + CP)/(LSCSCP)]Xÿ2 > cor
c) Le calcul donne les pulsations suivantes :

ù)r = 5,419 x 106 rad s-1 et COar = 5,421 x 106 rad s-1•

soit les fréquences correspondantes très proches fr = 862, 50 kHz et far = 862, 84 kHz .
2. En introduisant les pulsations cor et war , l’impédance Z se met sous la forme simple suivante :

1 — ü)2 / (O2
Z=
j<ü(Cs + Cp){l - (02/(02r)
C’est un nombre imaginaire pur, dont le signe détermine la nature capacitive ou inductive de Z .
a) Z est inductif pour ù)r < < coar , avec l’inductance équivalente suivante :
(o

— 1 / Cüi2 + 1/ (O2
Leq —
(Cs Cp)(l-C02/(02r)+
b) l’impédance Z est capacitive pour co < cor ou co > coar avec la capacité équivalente suivante :

(G + CP)(1 - co2 /(o2ar)


Ceq — 1 — (O2 /(O2

3. Calculons la dérivée du module de l’impédance par rapport à la pulsation pour co > (o, :

d|Z| _ d -1 + (02/(02r
d co d (O L(G + Cp)co(\ — (02/(ülr )
Pour co < (Or , il suffit de changer le signe du numérateur. Comme le numérateur s’annule pour co = co, , il vient :

d|Z|
_ _ 2/(Or _ _ 2
d (O J r (G + Cp)(Or( 1 - (O2 /(Oar) (G + Cp)(oj(l - (oj / CO%r)
soit aussi :
T3
O d]Z| 477
= 60 fl Hz •
I
d/ (G + Cp)co2(1 - (02/(02ar)
Aux alentours de co, , l’impédance du quartz varie fortement avec la fréquence. Cette propriété est utilisée pour
ÎH
s réaliser des oscillateurs remarquablement stables en fréquence (cf. chapitre 14).
©
S7- 8. Champ magnétique maximal dans un transformateur
2
à 1. On sait que, dans un transformateur, on a :
d<1> d<b
Ml M —-
= Al
dt
et U2 — Ni ——
dt
avec = BS

Comme u\ = Uw/lcos(cot) , il vient :

Uiy/2 IAV2 sin(<ut)


o= sin(o»t) d’où B =
coNi coNxS
et problèmes 785

Puisque U\ /N\ = U2/N2 , on en déduit la valeur maximale du champ magnétique :

B=
UiV2 ï/iV5 l/i I/2
coN\S 2irfN\S A,A4fN\S 4,44fN2S

2. D’après ce qui précède :


I/1
4,44/Al,S <B d’où Ali
l/i
4,44/SB
= 1 345, 5 et N2 > Mi £/, = 1 345, 5 x4
230
= 35,1

On prendra par exemple AI2 = 36 et Ai = 1380 qui donnent bien = 38,3 .


1V2 6

S7- 10. Transistor JTEC en haute fréquence

1. Le théorème de Millman appliqué au drain donne, en prenant le potentiel de la source comme référence :

-8mUg +jCgdtüUg
üd =
l/Rc ~\-jCds(o + 1/rds -\-jCgdù)
Le facteur d’amplification en tension est donc :

8m jCgdto
4 = Kg = 1/Rc + 1/rds j{Cgd + Cds)ü>
Quant au facteur d’amplification en courant, on l’obtient selon :

lld~ Rc et 4 =jCgs(0Ug +jCgdù>(ug - uj = j(o[CgS + Cgd(1 - Au)]ug


d’où :
4 = k = jcoRc[Cgs
_ -àu
4 +
Cgd(1-4,)]
Application numérique :

-3, 0 x 10~2 + 5, 3 x 10~5/


4,= d’où 14,1=24 et |4| = 22
1,25 x 10-3 + 5, 7 x IO-5/

2. On déduit l’impédance d’entrée de ce qui précède, selon :


1
T3
O Ze =“« -
>.[£* + ç*(i —4*)]
d’où \Zg\ = 729 il
4
r\l

s
©
Chapitre 8
2
à
S8- 1. Fonction de transfert d’un AO en boucle ouverte

1. À partir de la définition du gain stationnaire exprimé en dB , G„,o = 201gAo , on détermine la valeur du


gain stationnaire Ao :

AQ — 10G"/2° = 106 ce que l’on écrit aussi Ao = 1 000 V mV -î



786 Solutions des exercices

2. La fréquence de coupure fc de l’AO est reliée à la constante de temps TC par la relation :

1
fc = 27777 = 30 Hz

À la fréquence / =fc , la fonction de transfert a pour valeur :


Ao 201gAo-201gv/2 = G„,o-3
â(fc) = d’où \Aifc) | = et G„ = 201g|A(/c)| =
1 +jf V2
en dB, ce qui justifie l’expression fréquence de coupure à — 3 dB .

3. Dans le diagramme de Bode, le gain G„ = 20 lg \A(f) | devient négatif dès que |A(f) | < 1 . On en déduit la
limite fréquentielle, entre les modes d’amplification et d’atténuation de l’AO, définie par la fréquence de transition
ft :
Ao 1/2
|A(f,)| =
[i 1/2
= 1 d’où f, =fc - (AS 1)
soit f « fc Ao = 30 MHz

4. Le module et l’argument de A(f) sont donnés respectivement par :

Ao
W)\ = et arg[A(/)] = arg(A0) - arg(l +jf/f) = - arctan
[i + 07/c)2]1/2
À la fréquence f = 3 Hz , on trouve :
Ao «
ld(/i)l = Ao et arg[A(/i)] = — arctan 0, 1 æ —6°
v/ÏÏÔI
À la fréquence fc = 300 Hz , on trouve de même :
An Ao
\m\ = A/ïôI ~ io
et arg[A(/2)] = — arctan 10 ss —84"

S8- 3. Stabilité d’un montage à rétroaction à base d’AO

1. On reconnaît un montage amplificateur non inverseur de gain stationnaire :

Ri
Au = 1 + -fc = 100
T3
Rx
O
Si l’impédance de charge est infinie, on a :

1ÿ1 |M,|
ÎH \is\ = f?l +/?2 < h, d’où R\ + /?2 > is,max
°
© Comme |MS | Usat 15 V , il vient Ri + R2 > 750 fl . Les résistances utilisées doivent être inférieures à
&

l’impédance différentielle d’entrée de l’AO, mais doivent aussi permettre des courants dont l’intensité est de l’ordre
2 du mA . Il en résulte des valeurs de résistance de l’ordre de 1 kli .
à

--
2. a) L’équation différentielle de l’AO en boucle ouverte s’écrit :

d us
Tc— h Us — Aoe
d1
Le courant de polarisation sur l’entrée inverseuse étant supposé nul, il vient en considérant le diviseur de tension :

U- =
/?,
us = ue - e d’où 77ÿ7-ÿ + us = A0 ( ue - - Ri
R\ + R2 dt Ri +R2US
et problèmes 787

nouvelle équation différentielle de l’AO en boucle fermée par rétroaction négative. Il en résulte :

Te d us 1
Mv = Ue
A0 d t Ao Ri +R2

Le régime transitoire est de la forme :

us = A exp
i
+ us,e
Te Tc {Ri + Ri) = 16 |xs
Te,,
avec Tc,r- =
1 + A0/?i / (R] + /?2) AQ/?I

ws,c étant la solution du régime établi. La durée du régime transitoire est donc très brève pour ce montage amplifi¬
cateur non inverseur.

Avec une rétroaction de l’AO sur l’entrée non inverseuse, la structure serait celle représentée sur la figure
S8.1. L’équation différentielle à laquelle satisfait cette dernière est la suivante :

soit :
Tc—
dt
--
d us
h Us = Ao
Ri
Ri
+R2Ue + Ri + R2 Us

1
Ri

Ri
Us = Ue
«2/Aodf \ /?2 Ao R\ + R2
La constante de temps Tc,r+ du régime transitoire est :

T, TC(RI + R2) _
Tc,r+ = ~ -16 p,s
1 -AoRt/iRi +R2) Ao/?i

d’où une solution divergente du type :

r
I Tc,r+ | +
us = A exp Us,e

L’amplificateur atteint très vite la saturation positive ou négative selon le signe de la constante A et donc de celui
de e .
1
b) La vitesse maximale de balayage valant vm — 0, 5 Y •p,s et le basculement étant de —15 à 15 V , la
durée de basculement s’en déduit selon :
O

t -
AM. 30
= 60 (JL s
r>J Vm 0,5 x 106

°
©
Ri
2 Ri [>oo
ci +
O

ue 4 us

FIG. S8.1.
788 Solutions des exercices

S8- 4. Impédances d’entrée et de sortie dans le montage suiveur de tension

1. Bien que le facteur d’amplification en tension du montage suiveur soit égal à 1, ce dernier est très utilisé, car
il offre une impédance d’entrée Ze = oo et une impédance de sortie Zv = 0 . Cette propriété établie en supposant
l’AO idéal permet l’adaptation d’impédance entre montages, en évitant l’effet d’un diviseur de tension lors de la
connexion d’une charge.

2. Reprenons le schéma électrique de l’AO réel et déterminons Ze , impédance d’entrée du montage suiveur
(Fig. S8.2a) :
“e~“s us~Ae
ie
avec =4~
K Re Rs
En remplaçant e par Reie on en déduit :

Hs-àLRe soit Us = it(Rs + ARe)


Ut = Us +Rei et is = Rs

Par conséquent :
_ Me -Us _ M*-it(Rs +ARe) d’où ue = (Re + Rs + ARe)it
L Re R
On en déduit l’impédance d’entrée du montage suiveur lorsque l’AO est réel :

Ze = (Re + Rs+ARe ) = ( + J- +A)


1 = *e(l + A)

ie
Rs Rs
Ree H_
/V
e Re e

ue Ae
us Of7777
Ae
Us

7777 7777 7777 7777

a) b)
FIG. S8.2.
TJ
O
L’impédance de sortie du montage suiveur, définie par Zs = ujis avec ue = 0 (Fig. S8.2b), s’obtient selon :
r>J
us ~ Ae us + Aus us+Aus
+ R.-
1 +A 1
° e = ~us et 1= Rs Re Rs Re Rs Rs Re
©
Par conséquent :
-1
1 +A
« Rs
ci 1
O Zs = puisque Re Rs
Rs Re 1 +A

3. Par construction, Re , impédance différentielle d’entrée de l’AO vaut plusieurs centaines de kfl , alors que
Rs impédance de sortie est de l’ordre de quelques H . En régime stationnaire AQ étant très grand, on retrouve les
,
propriétés établies pour le montage suiveur avec AO idéal : Ze Pt oo et Zs w 0 . C’est pour cette raison que le
montage suiveur est aussi appelé montage adaptateur d’impédance.
et problèmes 789

S8- 6. Voltmètre multicalibre

On reconnaît un montage amplificateur non inverseur utilisé en régime stationnaire. En connectant l’entrée
inverseuse au nœud S , on réalise un montage suiveur de tension avec un gain de 0 dB , d’où un calibre de 2 V
à l’entrée de l’AO. Si l’on connecte l’entrée au nœud A , le facteur d’amplification en tension du montage est
Au = 1 + 90/10 = 10 ; le calibre équivalent à l’entrée de l’AO est donc 200 mV .
De même, si l’entrée est connectée au nœud B , alors Au = 1 + 99/1 = 100 , d’où un calibre équivalent de
20 mV à l’entrée de l’AO.

S8- 8. Gyrateur à amplificateur opérationnel

1. a) Si A est un simple facteur réel, y a la dimension physique d’une admittance, précisément une conduc¬
tance puisque Y est un réel positif.

b) La matrice de transfert T d’un tel système, dans lequel l’entrée ou la sortie sont caractérisées par des
matrices colonnes tension-courant, est telle que :

Xs — T Xe avec 7=
0 -A/Y
AY 0

c) Pour établir la relation entre l’impédance d’entrée du gyrateur et son impédance de sortie, il suffit d’expri¬
mer cette dernière, en tenant compte de la convention d’orientation du courant de sortie :

Zs = _!k
_ 1
L YAYuÿ Y2Ze

2. a) Comme l’impédance de sortie est Zs = 1/ (jCaj) , l’impédance d’entrée s’en déduit aisément selon :

1 jCco
Ze =
Y2ZS Y2

Un tel système se comporte alors comme une inductance pure. On l’appelle gyrateur parce que l’on passe de
l’impédance d’entrée à l’impédance de sortie, dans le plan complexe, par une rotation, éventuellement accompagnée
d’une homothétie. L’utilité du montage est de réaliser une inductance en entrée avec une capacité en sortie.
b) Pour C = 0, 1 p.F et Y = 1/2000 S , l’inductance équivalente est :
C 10“7
T3
O Le = = 0, 4 H
Y2 0,25 xlO-6
g
ce qui est une forte inductance.
r\j
° 3. L’impédance d’entrée de ce gyrateur à AO idéal s’écrit :
©
-LJ
R,
Ze ==r avec -Z'i, = *,-«, et u+=u_=ut = J-Tÿus
? L
à
par division de tension. Il en résulte, en éliminant us :

Z\ U =“e (Rc Rc+ Z2 l)* d’où Ze = = -Rcÿ- soit Ze = —Rc = —0, 2 kfl

pour Z| = Z2 . Le système est donc équivalent à une résistance négative.


790 Solutions des exercices

S8- 9. Réalisation d’une inductance en parallèle avec une résistance

1. L’AO est en fonctionnement linéaire grâce à la rétroaction par le condensateur. Par conséquent :

u- = u+ = 0 et ue = Riii

Comme l’impédance d’entrée du montage est Ze = uÿ/jÿ , cherchons à exprimer w, en fonction de i_e . La loi des
nœuds en A impose = i, + i2 , où i2 est l’intensité du courant qui traverse le condensateur puisque l’AO est
idéal. Sur la maille AESA , la loi des tensions donne :

{Ri+]k>)i2~R2ii=0 avec i2 = ik
Ri
d'°ù i, = L(i + 1
jR\C(o Me

On en déduit :

1 1 I I I I
L= d’où
Ri jRiCco Ri Me Ze Ri Ri jR\RiC(o

L’impédance d’entrée est par conséquent équivalente à une résistance R' en parallèle avec une bobine d’inductance
L! telles que :
/?' = RiRi = 5 kfl et L’ =RIR2C = 0, 1H
Ri + R2
2. En rajoutant un condensateur, de capacité C' , entre le point A et la masse, le circuit se comporte comme
un dipôle R' L' C' parallèle.

S8- 12. Filtre passif suivi d’un AO

1. a) Pour / = 0 , l’impédance offerte par l’inductance est nulle, alors que celle de la capacité est infinie. Il
en résulte que la fonction de transfert vaut 1 . Pour / = oo , c’est l’inverse ; la fonction de transfert est alors nulle.
Il s’agit donc d’un filtre passe-bas.
b) Ces grandeurs caractéristiques d’un dipôle RLC valent :

1 1/2 L 1(T2
= 104 rad.s-
i
0)Q =
LC
Te = ~

A’
— = 2 ms et Q = wore = 20

T3 c) La fonction de transfert H(joi) s’obtient aisément puisqu’il s’agit d’un simple diviseur de tension :
O

i H(jw) =
R + 1/(jCw)
~
1 jRCw+ d’où H(x) =
1 +jx/Q
jLo) + R+ 1/ijCù)) 1 + jRCw - LCw2 1 -x2+jx/Q
ÎH
° puisque Q = Lwo/R = \ / (RCWQ) .
©
d) On tire de ce qui précède :
2 1/2
à i +*Ve2 i+ÿ/Q2
G„ = 201g = 101g
(1 _x2y+x2/Q2 (i -x*y+x2/Q\

Pour X = 0 soit x=l, G„ = 101g((?2 + 1) = 101g 401 = 26 dB .


Pour x<l, soit X < 0 avec |X| <g; 1 , Gu « 101g 1 = 0 .
Pour x » 1 , soit X > 0 avec |X| > 1 : Gu sut -101g(ôV) = -20X -201g Q = -20X - 26 .
Le filtre est donc en réalité un filtre passe-bande proche d’un filtre passe-bas (Fig. S8.3).
et problèmes 791

Gu (dB)
26

10
0
X=lgx
-—10

FIG. S8.3.

2. a) L’AO présente une double fonction, d’abord celle d’amplifier le signal de sortie par le facteur
Au = —R2/R1 = — 10 , ensuite celle de rendre nulle l’influence de la charge.
b) La puissance dissipée dans la charge a pour expression :

u2 A2u\H{x)\2U2e
V = RCI2 = avec Us = \AuH(x)\Ue d’où V(x) =
R, Rc
Pour x = 2 , on trouve :

\H(2)\2
V{2) =
100 x
= 1, 38 W puisque |W(2)|2 = 1+4/Q2 ~ 1
8 9 + 4/Ô2 9

S8- 13. Réponse d’un comparateur inverseur à hystérésis à un signal triangulaire

1. Pour que us soit égale à Usat il faut que e > 0 , soit :


R\ Usa, Ri
e = «+ — u- = Us -Ue = ue > 0 ce qui s’écrit ue < up = Usât = 4 V
Ri +R2 Ri +R2 Ri +R2
De même, pour que us soit égale à — Usa, , il faut que e < 0 , soit :

— M+ — U- = Ri Ri Ri usa, -
€ Us ~ Ue = ~ Usa, — ue < 0 ce qui s’écrit ue > u„ = — = 4V
Rl +R2 Ri +R2 Ri +R2
o On déduit de ce qui précède le diagramme donnant us en fonction de ue (Fig. S8.4a). 1 mm représente 1 V .

MsÇV) «e(V) l
'Us (V)
rN
14
14
°
© 8
Ue(V) -2 -VT“”T l 2 -1 2
•k
0 !
CL -4 4 L. t(ms) t(ms)
O

-8
-14 -14

a) b) c)

FIG. S8.4.
792 Solutions des exercices

2. Si on applique à l’entrée du comparateur une tension triangulaire symétrique qui varie entre les valeurs
—8 V , 8 V et —8 V pendant 4 ms (Fig. S8.4b), la tension de sortie est celle donnée par la figure (Fig. S8.4c).

S8- 14. Utilisation de l’AO OP - 470

1. La figure 8.55a représente le diagramme de Bode asymptotique relatif au gain de l’AO en boucle ouverte,
précisément G„ = 201g \H(ja>)\ en fonction de la fréquence, l’AO étant alimenté avec des sources externes de
tension d’alimentation ±15 V . Le gain stationnaire étant très élevé, la forme du tracé est quasi triangulaire avec
une pente de — 20 dB •dec-1 , et coupe l’axe des abscisses pour une fréquence de transition fi = 6 MHz entre les
modes d’amplification et d’atténuation ; cette quantité est aussi appelée le PGB (Produit Gain-Bande).

2. À l’aide de la figure 8.55c qui donne le facteur d’amplification stationnaire en fonction de la tension d’ali¬
mentation, on détermine les gains stationnaires de l’AO en boucle ouverte pour les deux valeurs de Ua 'ÿ
i) pour Ua = 10 V , on lit :
A0 = 625 V •mV -î soit A0 = 625 000 d’où G„ = 20 lg A0 = 115, 9 dB

ii) pour Ua = 15 V , on a :
A0 = 2 350 000 d’où Gu = 20 lg A0 = 127, 4 dB

3. La fréquence de coupure de cet AO en boucle ouverte se déduit du PGB selon :

ft 6 x 106
fi = Aofc,o d’où f,0 “
A0
~
2350000
= 2, 55 Hz

C’est cette faible valeur de la fréquence de coupure qui donne, au diagramme de Bode relatif au gain, sa forme
triangulaire.
4. La figure 8.55b représente le tracé asymptotique du module de la fonction de transfert en boucle fermée
pour différentes valeurs du gain stationnaire. Ces courbes sont caractéristiques d’un filtre passe-bas : on identifie un
palier relatif au gain stationnaire puis une cassure et une pente décroissante de —20 dBdec~ 1 .
Ainsi, pour un montage à rétroaction négative utilisant cet AO, on lit sur la figure 8.55b, en reportant en
abscisse la fréquence fc = 20 kHz , G„ = 50 dB , soit un gain stationnaire du filtre passe-bas égal à ÎO50ÿ20 — 316 .
La fonction de transfert de ce filtre passe-bas s’écrit donc :

7X0)
Z(f) = avec To = 316 et fc = 20 kHz
JJ
1 +jf/fc
O

5. Au signal sinusoïdal d’entrée du filtre ue(t) = em cos(lirf-t) , l’AO fait correspondre le signal de sortie
r\i suivant :
° Us(t) = e„,\T(fc) | cos(2Tift + (j)s) | T(fc) \
_ 7X0) _ 316
<j)s = — arctan(l) =
© avec “ ~ et —TT/ 4
V2 V2
? La non-saturation en amplitude, réalisée si |M.ç| < Usal , conditionne l’amplitude du signal d’entrée :
à
Usa,
em soit em < 53 mV
II(fc)l
La non-saturation en vitesse est réalisée elle si max (|d us/ d/|) vm , ce qui donne :

em 27rfc\T(fc)\ < vm soit e„, < 71 mV


et problèmes 793

Chapitre 9

S9- 1. Détermination des caractéristiques d’un AO

1. Avec les données déduites du graphe, on trouve :

Gu = 80 dB soit A0 = 104 et f, = 106 Hz d’où fc<0 = Ao = 100 Hz

2. La fonction de transfert de l’AO en boucle ouverte, a pour expression :


Ao
A(f) =
1 +jf/fc,0

À la fréquence de coupure, on se situe à — 3 dB en dessous du gain stationnaire :

Ao 104
|A(/c,o) = soit Guifco) = 80 - 3 = 77 dB
|l+j| V2
3. Le plan de câblage du montage amplificateur non inverseur, de gain 40 dB , est donné figure S9.1 où le
couple de résistances fixant le facteur d’amplification stationnaire, doit satisfaire à la condition de non saturation
en courant, soit des résistances de l’ordre du kfl . Il est nécessaire de connecter à la même masse, le circuit et les
instruments, ce que l’on réalise avec un câblage en étoile.

100 kfl

1 kü 1 8
2 7
3 6
4 5
GBFI Ua
Ua
ÎCD
7777 7777
Ue Voie 1 Voie 2 Us
Oscilloscope
-d FIG. S9.1.
o

r>J S9- 2. Montage suiveur de tension


° 1. a) L’AO étant idéal, il vient :
©
4ÿ Us
£ u-\~ — ue avec u — us d’où 7o — — =1
U,-
ci
o La relation de linéarité, qui n’est réalisée que si l’AO est alimenté par les sources de f.e.m 10 V , reste valide :
i) s’il n’y a pas de saturation en amplitude, soit :

M = T0Ue < Ua d’où - 10 V < Ue < 10 V


ii) s’il n’y a pas de saturation en courant, soit :

is =
Rc
< 20 mA avec US,M = 10 V et Rc > 500 Cl
794 Solutions des exercices

iii) si le montage fonctionne dans la bande passante du montage, soit :


1
f<fc,r avec Tofc,r=ft = Aofc}0 OÙ 7o = 1 et = soit fc,r = 1 MHz
llTTc
1. b) La fonction de transfert de l’AO en boucle ouverte a pour expression :
Ao 1
â(f)=lj = 1 +jf/fc,o avec fc,o -
2TTTC
= 100 Hz

En boucle fermée, la fonction de transfert du montage suiveur de tension devient :


1
T(f) = — = -—- _ -
avec fc,r =fc,oAo = 1 MHz
Ue 1 + jf/fc,r 1 +jf/fc,r

2. En régime établi sinusoïdal, la réponse du montage à la tension d’entrée ue(t) = ue,m cos(2irft) se met
sous la forme :
us(t) - \T(fi)\ ue,m cos(2nft + 4 ) avec <f>s - arg [!(/;ÿ)]
Pour fi = 1 kHz <fc,r , T(f) « 1 , d’où :
Us, 1 (0 = ue,m cos(2ir/it) et 10 V < us,i(t) < 10 V
0 y a donc saturation puisque ue,m = 12 V .
Pour fi = 1 MHz , on se situe à la fréquence de coupure du montage en boucle fermée, d’où :

Z(fc,r) =
1
1 +j
soit \T(fc,r)\ = 4= et 4>s = arg[r(£,r)] = -arctanl = ~

Ainsi :
us,z{t) = cos {lirfit -
Il n’existe pas de risque de saturation en amplitude, puisque :
12
Us,i(t) = -p < 10 V
V2
Le gain correspondant exprimé en dB s’écrit :
Gu(fc,r) = 201g \T(fc,r)\ = 201g 1 - 201g sfl = 0 - 3 = -3 dB
Enfin, pour f = 10 MHz , on se situe à la décade supérieure de la fréquence de coupure, fs = 10/Cjr , d’où, d’après
le tracé asymptotique :
cos (lirfs t - j)
T3 3. La condition de non-saturation en vitesse du montage bouclé est donnée par la relation :
o
d us(t)
max
dr < Vm
ÎH
° où vm est la vitesse maximale de balayage de l’AO; dans l’exemple considéré vm = 0, 5 V JJLS 1
. En régime
© sinusoïdal établi, on sait que :
Us{t) = |I(/i)| Ue,m COS (27Tft + <j>s) avec 4>s = arg [T(f,)]
2
à d’où:
d us(t) 277/ Ue,m
max = |X(/î)l 2irfue,m =
dt (i +f?/fï)x/2
Cette expression se simplifie dans la bande passante de l’AO où \T(fi)\ — 1 , d’où la condition de non saturation
en vitesse :
vm
Ue'm
277fi
On peut considérer que \T(fj)\ = 1 tant que f < fc,r/ 10 , soit fi < 100 kHz et ue,m <
0, 8 V . On observera le
déphasage de — 7t/4 , à la fréquence de coupure, si ue,m 112 mV .
et problèmes 795

On en conclut qu’une très grande fréquence de transition dans un AO ne suffit pas pour exploiter toutes les
fréquences. Il faut que le critère de non-saturation en vitesse soit compatible, afin d’ éviter tout risque de distorsion
du signal.
4. Le signal d’entrée n’étant pas sinusoïdal, plaçons-nous dans l’espace de Laplace. On a alors :

Usip) = H(p)Ue(p)
La transmittance symbolique H(p) est obtenue à partir de l’expression de T(f) , en substituant à jeo la variable
symbolique p :
1 1
H(jü>) = donne H(p) = avec Tc,r = : 0, 16 |XS
1 + jto/(tic 1 +PTc,r 2ir/Clr

Quant à Ue(p) , qui est la transformée de Laplace de ue{t) , son expression est :

Ue(p) = TL{Me(t)} = TL|E Y(ï)| = d’où Us(p) =


l+pT
Exprimons U„{p) sous la forme d’une somme de fonctions dont les transformées de Laplace sont bien connues
(cf. annexe 3) :
1 1

Il vient en prenant la TL inverse :


«'•M-f ï+fï
+ =E
c,r P P+I/TCv

- ! 1 I -] t
us{t) = TL = TL El— exp
E\P P+ 1/Tc,r Tc,r

S9- 3. Réalisation d’un amplificateur inverseur

La troisième affirmation est vraie. Ces deux montages ont des facteurs d’amplification stationnaires Au iden¬
tiques en valeur absolue, et égaux à 1 , mais diffèrent du point de vue de la bande passante. On sait que pour le
montage amplificateur inverseur, la bande passante à —3 dB est donnée par (cf. chapitre 8) :

fi)M
fc,r\ —
l+ |Aa|
avec \AU\ = 1 soit fc,r\ =

alors que pour le montage suiveur, on a (cf. chapitre 8) : fc,ri — fo Ao / 1 — f,

T3 S9- 6. Amplificateurs connectés en cascade


o

1. a) Comme l’AO est idéal, on considère Re infinie, soit ie = 0 , ce qui implique M+ — uej . Comme il y a
ÎH division de tension sur l’entrée inverseuse de l’AO, il vient :
° U- =
Ri
Ws,l
© R i +Ri

2 La rétroaction négative à travers R2 impose un fonctionnement de l’AO en régime linéaire, d’où «+ = «_. On en
à déduit l’expression du facteur d’amplification en tension :
R\ + Ri = l + ?ÿ~ÿ = 100 = 7b
Ue,\ R1 R1 R1

b) La conservation du produit facteur d’amplification bande-passante, s’écrit, Tofc,r = Aofc,u , avec un facteur
d’amplification stationnaire Ao de l’AO en boucle ouverte, qui vaut 104 soit 80 dB , et une fréquence de coupure :
1
fc,o = = 100 Hz
2î7Tc,0
796 Solutions des exercices

On en déduit les valeurs de la bande passante et de la constante de temps de la fonction de transfert T(f) en boucle
fermée :

fc,r = Mfc'°
1
= 104HZ= 10 kHz et Tc,r = — 16 p,s
To 10- 2irfc,r
La fonction de transfert est donc :
T(f) = — To
Ue, 1 1 +jf/fc,r

c) Les tracés asymptotiques des fonctions de transfert en boucle ouverte et en boucle fermée sont donnés sur
la figure S9.2.

Gu(dB) 4> (rad)


2 4 6

50 I lg/

2 4 6
lli -*/4- 7'

-n/2-

FIG. S9.2.

2. a) Relier les deux montages amplificateurs équivaut à effectuer le produit des deux fonctions de transfert,
s’il y a adaptation d’impédance ( Ze,2 2> Zs,1 ) et une non-saturation en courant ou en tension du premier montage.
Par conséquent, à la fermeture de l’interrupteur, on a à réaliser :

Us, 2 _ Us,2 Us,1 Ze,2


Z(f) =
Me,1 Me,2 Ue, ] Ze,2+Zs,\

Comme Ze,2 Zs,\ , il vient :

T(f) T(f) « t\(f)


* Tx(f)T2(f) soit puisque Tx(f) = T2(f)

2. b) La fonction de transfert T(f) s’écrit donc :


-d
o 2
To
1(0 =
1 +jf/fc I-
fNJ

° soit un facteur d’amplification de 80 dB pour le montage constitué par la mise en cascade de deux montages de
© facteur d’amplification de 40 dB . La fonction de transfert T(f) présente deux fréquences de coupure égales à fc,r .
La nouvelle constante de temps r* vaut tout simplement Tc,r , mais est présente deux fois, ce qui se traduit dans
£ le tracé de Bode par une pente de —40 dB • dec-1 , alors que, pour une fréquence de coupure simple, la pente est
CL —20 dB •dec-1 .
O
c) Le tracé asymptotique dans le plan de Bode se déduit aisément de celui de la fonction de transfert Tx (f) :

2
G„(/O = 201g( r°
1 +jf/fc
= 401g
To
1 +jf/fc

À la fréquence fc,r , G„(fc,r) est affaibli de 6 dB par rapport au palier à 80 dB , ce qui est équivalent à un facteur
d’amplification \T(fcJ)\ = 7Q/2 = 10000/2 = 5000 (Fig. S9.3).
et problèmes 797

G„(dB) 0 (rad)
2 4 6
50 t
lg/ I lg/
+ J
2 4 6 . -77-/2-
— 7T

FIG. S9.3.

Ce montage permet d’augmenter le facteur d’amplification stationnaire, pour une même bande passante, ce
qui pourrait être résumé par la règle suivante : en connectant deux montages de facteur d’amplification 100 , on
obtient un montage d’amplification 10000, qui conserve la même fréquence de coupure, alors qu’un gain de
10 000 obtenu avec un seul AO présenterait une fréquence de coupure 100 fois plus faible. Cette règle ne doit pas
occulter la très forte variation de phase et donc les risques d’instabilité (cf. chapitre 14).
La fréquence de coupure à —6 dB étant /c,r = 10 kHz on détermine la fréquence de coupure fc,i à —3 dB
selon :
'fc,2Ÿ
201g \T(fca)\ =201g(|I(0)| -3 soit \T(fc,2)\2 = d’où 1 + = V2
V2 Jc,r
On en déduit :
6422 Hz

3. Dans l’espace de Laplace, la tension de sortie, Usa(p) est donnée par :


E
Usi(p) = T(p)UeA(p) avec Ue,x(p) = -
P
où :
T(p) = m m avec Tk — —
i
et r(0) = To
(1 + prk )2 1 + 2p/ ù)„ + p2/(ül (On

On en déduit :
Uspip) = T(0)E
1
--
1 (0„
= T(0)E
1
- -
p + 2(0„
LP P o>„ +
(p + (o„)2 J LP (p + co„)2_
En prenant la transformée de Laplace inverse (cf. annexe 3), on trouve pour t > 0 :
-d t
o
Usa(t) = T(0)E 1- 1+ — exp et |Wj,2(f)| < Usât
Ti Tk
r>J

° S9- 7. Montage comparateur avec rétroaction positive


©
•M Bien que l’AO semble être en boucle ouverte, tel un montage comparateur, il subit une rétroaction positive ;
£ comme cette dernière est réalisée à travers un montage amplificateur inverseur dont le facteur d’amplification est
CL — 1, elle est assimilable à une rétroaction négative, avec :
O

_ Ue + usx (-1) _ Ue ~
Us
dOU
1
1
et us -€ PZ
2 2 ue 1 + A/2 1+2/A
Le montage se comporte comme un montage suiveur de tension. Une telle structure suppose la stabilité des AO,
ainsi qu’un fonctionnement dans la bande passante de la chaîne de retour. Le test de cette structure avec un AO type
741 valide la modélisation adoptée.
798 Solutions des exercices

S9- 8. Analyse d’une fiche technique d’un AO et montage non inverseur

1. On déduit de la lecture de la documentation technique :

G„ = 100 dB soit A0 = 10100/2° = 105


La constante de temps de l’AO est reliée à la fréquence de coupure en boucle ouverte par r< = 1/(27r/c,0) . Comme
fc est délicat à mesurer, le fabricant n’indique pas sa valeur mais donne la fréquence de transition fi de l’AO ou
produit facteur d’amplification-bande passante :

20 x 106 1
fit — 20 MHz =/c,0 AQ d’où fc,a =
105
= 200 Hz et Te =
2TT/C,0
= 0, 8 ms

2. a) La fréquence de coupure fCJ- du montage en boucle fermée avec le gain stationnaire 7/0) = 7o dé¬
pend des paramètres constructeur de l’AO. Comme le produit facteur d’amplification-bande passante se conserve
lorsqu’on passe de la boucle ouverte à la boucle fermée, il vient :

Aofc,0 = Tofc,r avec 20 lg To — 40 dB soit TQ — 100


On en déduit la valeur de la bande passante à — 3 dB du montage amplificateur :

AQ fç,o 105 x 200


fc,r = = 200 kHz
To 100

b) Le courant maximal fourni par l’AO est is,, = 35 mA , pour une tension maximale en sortie
us,max — Usât — 12 V, obtenue avec des tensions d’alimentation de ±15 V . La valeur minimale de la résis¬
tance de charge Rc,m est fixée par la condition de non-saturation en courant :

US,M 12
Rc,m = « 342 a
is,max 35 x 10--'
c) La tension maximale en sortie est donnée par le constructeur : us,max = Usât = 12 V . Le montage ayant
un facteur d’amplification de 100 , on en déduit la condition de non-saturation en amplitude qui fixe l’amplitude
maximale du signal d’entrée :
Us,max
Ue,, = 120 mV
100
3. Le signal d’entrée en régime harmonique, à la fréquence de coupure fc,r , s’écrivant ue(t) = ue,m cos(27Tfc,rt) ,
l’expression du signal de sortie en régime établi est la suivante :
ToUe,m
T3
O
Us{t) =
V2
cos (27Tfe,rt-j) avec TQ = 100

La non-saturation en vitesse liée à la vitesse maximale de balayage vm de l’AO, impose la condition :


r\j
du/t)
° max
dt
vm avec vm = 25V-p,s_l = 25 x 106 V-s-1
©
soit :
2 ToUe,m
2irfc,r 25 x 106 et donc ue,m 281 mV
à y/2
À la fréquence de coupure, la condition de non-saturation en amplitude se traduit par :
To
Ue,m —7= < 12 V Soit Ue,m < 170 mV
v2
Ainsi, la saturation en amplitude aura eu lieu avant que l’on observe la limitation en vitesse. Avec un AO type 741,
on constaterait le contraire.
et problèmes 799

Chapitre 10

S10- 1. Diagramme de Bode d’un filtre avec ou sans AO

1. a) Il vient, en utilisant le pont diviseur en tension :


1?, jR] Ci cj j<»T\
#i(H = = avec TI = l?lCl — 10 p,s
Uf Ri + \/(jC\<o) l+jRiC]W 1 +>r,

ce qui donne, en introduisant co\ = 1/n =2irf\ et en remplaçant w par 2tt/ :

jf/fi 1
!,(/) = avec f\ = = 16 kHz
1 + jf/fi 2TTR\ CI
b) Le tracé asymptotique du diagramme de Bode relatif au module qui est donné sur la figure S10.1 est bien
caractéristique d’un filtre passe-haut.

Gu (dB) </> (rad)


!2
TT

1g (fi/10) TT/4 --
0
lg / lg /
0 Ig/l
Ig/l
-20 —-

a) b)
FIG. S10.1.

c) L’expression précédente de H(j(o) s’explicite selon M.5(1+jwT\) = uej(OT\ , d’où l’équation différentielle
à laquelle satisfait le circuit :
d us due

Pour tout t > 0 , l’équation précédente devient :


“‘ + Tld7 =
T'-d7
d Ms t
us + ri —— = 0 dont la solution est us — A exp
O dr T\

(cf. chapitre 4). La continuité de uc impose que ns(0) = E , d’où la valeur de la constante A —E :
rN
t
° us = E exp
TI
©
Ce résultat peut également être obtenu à l’aide de la transformée de Laplace (cf. annexe 3). Avec les notations
£ classiques, on a : Ue(p) = E/p , d’où, pour t > 0 :
CL
O
R\C\p E E
Us(p) =
R\C\p + 1 p p + \/{R\C\)

ce qui donne, en revenant dans le domaine temporel par transformée inverse de :

“•(')= £exp(-ÿ)=£ex|,(-ÿ)
800 Solutions des exercices

2. a) L’AO étant monté en amplificateur non inverseur, dans lequel on a placé un condensateur C2 en parallèle
avec la résistance de rétroaction R2 , on en déduit l’expression de la fonction de transfert en tension :

H2(j(o) = = 1+
RiZ/Zcg R2 R\ + R2 + ja)R \R2C2
‘le R] (R2Cijü) + 1) R\ (jwR2C2 + 1)

En factorisant l’expression précédente, de manière à faire apparaître un terme réel additif égal à l’unité, on obtient
les constantes de temps :

ce qui est conforme à l’expression recherchée en posant ;

Ri
H2(0) = 1 +
R1
avec T1 = (V/*2)C2 = |ÿ| et T2 = R2C2

b) Le facteur d’amplification stationnaire correspond à une fréquence nulle, lorsque le condensateur est équi¬
valent à un coupe-circuit. Le montage est alors de type amplificateur non inverseur. Le gain correspondant valant
40 dB , on a :
Ri
40 = 20 lg |H2 (0)| d’où H2 (0) = 1 + = 100 si fl, = 1 kH
Ai
On en déduit les deux fréquences de coupures :

f =
R1 + R2 SS
1
= 16 kHz et
1
f2 = 2TTR2C2 w 160 Hz
2TTR\R2C2 2TTR\C2
c) La propriété du montage (Fig. S10.2) constitué par un AO est de permettre un facteur d’amplificateur
stationnaire en puissance supérieur à l’unité, ce qui est l’un des intérêts des filtres actifs. Un tel réseau impose un
déphasage de — 7T/2 rad sur un intervalle spectral : c’est un filtre correcteur de phase.

G„(dB) <f>(rad)
40

0 lg/2 lg/i
lg/
77

lg/ 2
-ri 0 lg/2 lg/l
o
FIG. S10.2.

r>J
S10- 2. Filtre actif passe-bande
°
©
1. On reconnaît le montage amplificateur inverseur, avec le gain en tension Au — — Z2/Zi ,où Z2 est constitué
par la mise en parallèle de R2 et C2 , alors que le dipôle Z\ représente la mise en série de R\ et Ci .On en déduit:
£
CL

+ R\ = +jC\(o Ri/ (jCiu)


O 1 1 jR\C\(o _ Ri
Zi = et Z2 =
jC\(o R2 + l/(jC2a>) 1 +jR2C2(o

On en déduit la fonction de transfert du filtre actif :

Z2 jR2C\(o R2C\(O
H(jco) = -
Z, (1 +jR\C\(ü) (1 +jR2C2(o) (/Î1C1 + R2C2) co +j (1 — R\R2C\C2(O2)
et problèmes 801

2. Le module de H(jcoi) est maximal si :


('K
1 - R\R2CIC2W2 = 0 soit wc = (RiR2CiC2)~l/2 = 31 622 rad • s-1 ou fc = ——= 5 kHz
27T
On en déduit la valeur maximale du module :
/?2C,
\H(jo>c)\ = — 0,9
/?iCi + R2C2

S10- 6. Filtre actif en structure de Rauch

1. Pour établir l’expression de la fonction de transfert du système, entre la tension d’entrée ue et la tension
de sortie us , appliquons le théorème de Millman :
i) à l’entrée non inverseuse de l’AO :

Y5us + Y3uA Ys
0= d’où UA = —us —
F5 + F3 Y3

ii) au point d’intersection A :

UA =
Y]Ue + F4W3 d’où
Y\ ue + YAUs
= -Us —
Y5
Fi + Y2 + Y3 + Y4 F, + Y2 + Y3 + YA Y3
On en déduit l’expression demandée de la fonction de transfert :
F,F3
H(jco) = T(f) = =-
», F3F4 + F5(Fi + F2 + F3 + F4)

2. a) Le schéma du filtre est représenté sur la figure S10.3.


Pour très faible, les condensateurs sont des coupe-circuits. Aucun courant ne circule dans Z3 . Le point A
/
est à la masse, le même courant parcourt 1 et 4 . Par conséquent us = ue .
Pour / très grand, les condensateurs sont des courts-circuits. La sortie est au potentiel de u- , d’où us = 0 .
Le filtre est donc passe-bas.

R
R R
/ faible P>oo
o c S
R Ue

fNJ E R R |>oo 7777


ir
7777
Us

° s
© R
4-1
Ue

7777 7777
rL
7777 7777
Us

/fort _[
R R
P>cx>
2 A S
ci
O Ue +
[ Us
7777 7777 7777

FIG. S10.3.

b) La fonction de transfert T(f) devient dans ce cas :

H(j(o) = T(f) = — l/R2 1


l/R2 + jC(o(3/R + jCw) 1 + j3RCù) - R2C2w2
802 Solutions des exercices

ce qui s’écrit :
1 ü>\ I
T(f) = - en posant /i = — et w\ = —
1 +Mfi -f/fl
On en déduit :

G, = 201g |I(0| = 101g


1
et tan 0s =
3///,
(i -f/flY + W/fl f/fl - 1
La fréquence de coupure à — 3 dB s’obtient à partir de la relation :

liOTI = V2 ™ soit i-O2 9 C =2


fl + fl
En introduisant la fréquence réduite JC = f/fi , on est conduit à résoudre l’équation du deuxième degré en x2
suivante :
-7 + (49 + 4)1/2
xA + lx — 1 = 0 de solution x =
2
= 0, 14

Par conséquent :
0, 374
fc = 0,374/, = ITTRC = 331 Hz

3. a) Le schéma du filtre est représenté sur la ligure S 10.4.


Pour / très faible, les condensateurs sont des coupe-circuits. La tension à l’entrée est nulle, et par conséquent
de même à la sortie.
Pour / très grand, les condensateurs sont des courts-circuits. La sortie est au potentiel us = 0 . Le filtre est
donc passe-bande.

R
R [>oo
/ faible S
Cs

JP
Ue R Us
C, R
R 77Ç7-
>00 7777 7777

S
Ue R + R
o

r>J
7777 7ft7 JJ Us

7777
f fort
R |>00
S
Ue +
J?
R Us
° 7777 77v7" 7777
©
FIG. S 10.4.
£
CL b) Explicitons la fonction de transfert T(f) .
o
jC\w/R jRC\ù)
H(ja>) = T(f) = -
\/Rï+jC2<o(jCxcy + 'S/R) 1 - R2CIC2O>2 + 3jRCio)
Posons m = \/{RC\) et co2 = \/{RC2) . Il vient :

jf/fi f/f1 1
Z(f) = ~
1 -f/Mi + W/h
d’où 11001 =
[(1-/2//I/2)2+9/2//22] 1/2 [(fi/f-f/f2)2+9f/f2} 1/2
et problèmes 803

Cette quantité passe par un maximum pour / =/o tel que :

|=| soit f0 = (f]f2)x/2 = 2 TrR(QC2y/2


1
- 3, 355 kHz

S10- 8. Filtre passe-bande en structure de Rauch

1. Par comparaison avec l’expression générale d’une structure de Rauch, on a :


jCno/Ri
H(jù>) = =
l//?3 [l/Rl + l//?2 +>(C, + C2)] - ClC2û>2

2. Avec C\ — C2 — C , l’expression se simplifie selon :


1(f), =
jRzRjCco jR2RjC(o/ (Ri + Rz)
*=-Ri + Rz + 2j(oR\RzC — R\RzRiC2(o2 1 + 2jù)CR\R2(R\ + Rz) - RlRzRiC2w2/(R] + rz)
En identifiant T(f) à la forme canonique d’un filtre passe-bande, on obtient :

R3 1 R I +/?2 1/2 1 [RiiRi+Rz T 1/2


T'(O) = (Oc =— et Q= -
2R\ C \ R\RzRj R\RI

3. a) Sachant que la bande passante à 3 dB est égale à coc/Q , il vient :


A*=ÿ 2 „ 2 Ri 1
avec Ri = ——
CA(o
R1 =
Q RiC 27X0) CT(0)Aco
et
Rÿ 1 A(o
Ri = R\RiC2(o2 - 1 2(a2 - 7(0) Aw2
C
b. Le filtre étant très sélectif, l’expression de Rz se simplifie :
A to
Rl ~
2Co2
Les étapes de réglage du filtre passe-bande sont :
i) l’ajustement de la bande passante Aw , en réglant Ri , avec la condition Ri = 2/(CA<w) soit Ri ta 1 60 kfl
dans notre exemple,
ii) l’accord du filtre sur la pulsation centrale coc en ajustant Rz qui vaut 400 fl dans notre cas,
iii) le réglage du gain dans la bande passante, ici T(0) = 10 avec Ri = Rz/[2T(0)] ta 8 kfl . Cette valeur
T3 convient car cette résistance joue le rôle d’impédance d’entrée du montage.
O

r\l
SIO- 9. Filtre passe-bande en structure de Sallen-Key

s 1. On reconnaît la structure de Sallen-Key où l’admittance Y4 est celle du condensateur, de capacité C , en


© parallèle avec le résistor de résistance Rz : Y4 = jCco + 1 /R2 . On en déduit la fonction de transfert :
-LJ

AujC(o/R 1
? H(jw) = =
(1/R, + l/Rz)(2jCw+ 1/R2) +jCû)(jÇio + \/R2-Au/Rz)
ci
avec Au = 1 + R4/R3 On en déduit que le filtre présente la forme canonique d’un filtre passe-bande :
jx/Q
H(x) = H(0)
l+jx/Q-x2
avec :
AuRz [R! (R1+R2)] 1/2 1 Rz 1/2
H0) = 2R2 Q= ù)C = 1+ —
+ R,(3 —Au) 2R2 + Ri (3 — A„) RzC R\
804 Solutions des exercices

2. La bande passante AM du filtre passe-bande, définie à — 3 dB , est donnée par Aco = MC/Q, d’où :

Wc
AM = —
Q

3. On peut régler la sélectivité du filtre indépendamment de la fréquence centrale, à l’aide du facteur d’ampli¬
fication A„ . La limite pour Au est donnée par la condition de stabilité de la structure, ce que l’on réalise tant que
le facteur de qualité Q est positif :

2ÿ + 3 2Ri
- Au > 0 soit A,, < 3 +
R\ R\

Enfin l’impédance d’entrée du filtre étant déterminée par la résistance R\ , on veillera à respecter les conditions
d’adaptation d’impédance du filtre en utilisant une résistance d’entrée dont la valeur minimale est de l’ordre de
quelques centaines d’ohms.

S10- 10. Filtre actif du deuxième ordre

1. L’application du théorème de Millman au point A , situé entre les deux résistances, et au point S de sortie
de l’AO, donne respectivement :

-
ue/R\ + uJ7-2 + uÿ/Ri UA/R2 + 0/Z,
—A et Us =
G l//?2 + 1/Z,
avec :
1 1 1 1 1
Z, =
jC\ù)
Z2 =
je20)
et G—
RI + Z2 I
R2
Il en résulte, en éliminant uA :

ue/Rl + uJZ2 + ue/R2 =


G as(1 + l) soit =
/?,[G(1 +/?2/Z|) - (1/Z, + 1/R2)]

En effectuant, on trouve :

T3 h= 1 1
O d’où H(jù>) =
IL 1 + (R\ +Ri)/Z] + R\R2/ (Z\Z2) 1— CiC2/?if?2<w2 +yCi &»(/?i +ÿ2)

ÎH ce qui est caractéristique d’un filtre d’ordre deux.


° 2. En posant :
©
1 1/2
wo = et Q=
2 C,C2l?,/?2 (/?, +R2)C\W0
à
il vient :
1 1
H(jco) = d’où H(jü>) = H(x) =
1- w2/û)l +j(ti/(Qo)o) 1 - x2 +jx/Q
Calculons les valeurs de ù>O , fo et Q :

Mo = 660 krad • s fo= 105,5 kHz et 0 = 0,733


et problèmes 805

3. Pour étudier le sens de variation de |?i(;c)| , lorsque x varie, il suffit de le dériver par rapport à x . On a :

\H(x)\ =
1
d’où
d|?i(jc)| _ 2x(2- l/g2 -2x2)
[(1 - x2)2+x*/Q2]'/2 dx (1 -x2)2+x2/Q2
On voit que cette dérivée s’annule pour :

1 1/2
* = 0 et 2— l/Q2 — 2x2 = 0 soit x=
2Q2
= 0,263

Pour cette dernière valeur de jt , \H{x)\ est maximal et vaut 0, 997 . Sur la figure S 10.5, on a tracé les diagrammes
de Bode relatifs au gain Gu et à la phase <f> :

10X/Q
Gu = 201g |W(JC)| = -101g[(l - 102*)2 + 102*/Ô2] et 0 = arctan 10“ - 1

On voit que :

pour X= — oo Gu = — 101g[(l - 102*)2 + lOÿ/e2] = -101g 1 = 0 (j) = arctan 10*/Q =0


10“ - 1

pour X = 0 G» = 10 ig[(i - îo2*)2 + îoÿ/ô2] = -101g = 201gô = -2,7dB

10x/g
— arctan 10“ -
(/> = arctan(-oo) = -y

pour X = oo Gu — — 10 lg[(l - 102*)2 + 102x/ô2] « -201g[102X] = -40X


10X/Q
<j> - arctan
10“ - 1
= — TT
Ainsi le filtre est passe-bas.

G„(dB) 0(rad)
0 X=lgx

0 1 X = lgx

-10-
-n/2
-20-
-d
o
-30- — n --

r>J

° a) b)
© FIG. S10.5.

4. Pour retrouver la nature de ce filtre, à l’aide de considérations uniquement qualitatives, plaçons-nous dans
CL
O les situations extrêmes où w = 0 et w = oo .
Dans le premier cas, les condensateurs sont des coupe-circuits. Le montage est suiveur avec une tension sur
la borne non inverseuse de l’AO égale à ue puisqu’aucun courant ne parcourt le conducteur à l’entrée. La sortie de
l’AO est donc ue .
Dans le second, les condensateurs sont des courts-circuits : la borne non inverseuse est à la masse et la tension
de sortie est nulle. On a bien un filtre passe-bas.
806 Solutions des exercices

Chapitre 11

SU- 1. Couplage capacitif

1. Écrivons la loi des mailles pour les deux circuits :

uc,1 + «L,I + MC,2 =0 et uc,2 + UL,2 — MC12 = 0

avec :
«L,1 = Lÿ1 ML,2 MC,I
_ Si Mc,2 uCr. -
qn
dr dt C c c
et :
d<?i dÿ2 d<?i2
ïi’1
dr
ÎL,2 =
dt icn = dt
En substituant, on obtient les équations différentielles suivantes :

,d2gi d2 q2
dr2 + «1
C + C,2
et L
dr2 +C
Quant à l’équation différentielle à laquelle satisfait qn , on la trouve avec la loi des nœuds, icn — <L,I — îL,2 Cela
donne :
d<?i2 _ dqÿ _ dqi
dt dt dr
Il vient, en intégrant :
qn = qi ~ qi + Cte soit q12 = q\ - <72 - CU\ + CU2
en tenant compte des conditions initiales <712(0) = 0 , q\ (0) = CU\ et <72(0) = CU2 Si l’on reporte l’expression
précédente de <712 dans les relations issues de l’application des lois des mailles, on obtient le système suivant
d’équations couplées :
Lÿi + (i+ J_i
+ qx ~
1
=
C
{u' - U2)
dr2 +\C C12J cÿqi cr2

dr2 +
2. a) L’amortissement a pour effet d’annuler, au bout d’une durée assez longue, la solution du système d’équa¬
tions homogènes associé au système précédent. Il reste la solution particulière qui vérifie les équations stationnaires :
T3
O

h+ ~Ul) et

r\l
On en déduit aisément :
° C2 C2
© ?«,« = (Ul - U2) « 3, 8 x 10-6 C et q2,e =~ (Ui - U2) « -3, 8 x ÎO-6 C
-LJ 2C+C,2 2C + Cn
? La charge portée par le condensateur de capacité Ci2 vaut donc :
à
qn,e = qi,e - qi,e - CUi + CU2 « -3, 8 x 1(T7 C
b) Les tensions finales se calculent selon :

MC,1(00) = «3,8V MC,2(00) = « -3, 8 V MC12(OO) = « -3,8 V


C C C12
Notons qu’elles vérifient bien la loi des tensions lorsqu’aucun courant ne circule dans le circuit.
et problèmes 807

3. Introduisons les écarts de charge Qx = Qc,\ — qx,e et Qi = Qc,i — qi,e .Il vient :

d2 Qi
+ (è + cbe'-ÿa=°
1 1 1 I
d/2
et + I —c + ~z,
C12
— ) Qi — —Qx =0
C\2
En injectant dans ces équations des solutions harmoniques de la forme qÿ= A\ exp(jilt) et q2 = Ai exp(jilt) , on
obtient le système d’équations algébriques suivant :

(-alL+h+-àùA'-tkM=0 « + (“n!i+è + s)
Des solutions d’amplitudes A] et A2 non nulles n’existent que si :
2
1
Cl2
0 soit lit 2ll2L J_ + 1
-
C Cn )+è+é~®
ce qui conduit aux pulsations propres suivantes :

2 1/2
üi = (LC)~l/ 2 « 104 rad.s"' et ü2 = LC

+ LCn 4, 6 x 104 rad.s '
Les modes propres sont des solutions harmoniques de pulsations flj et 02 auxquelles correspondent les relations
suivantes : Ai = A2 et A\ — —A2 respectivement. La solution générale s’écrit alors (cf. chapitre 11) :

Qx = Au cos(üif + 0i) +Ai2Cos(Ü2f + 02) et Q2 — An cos(lV + 0i) - Ai2cos(iî2r + 02)

4. Les charges Qc,1 et Qc,2 s’en déduisent alors selon :

Qc, 1 = q\,e + Q\ = q\,e +An COs(fIi? + <f>\) +A\2 COs(fl2t + 02)

QC,2 = qi,e + Qi= qi,e + Au cos(IV + </>\) - An cos(IV + 02)


En raison de la continuité du courant dans les bobines :
d d C2
iL,i(0) = - (0) = -An sin0i - Ai2sin02 - 0 ir,2(0) - (0) — -An sin0i + Ai2sin02 — 0
dr dt
on a sin 0i =0 et sin 02 = 0 ; les phases à l’origine sont donc nulles. Quant à la continuité des tensions dans les
condensateurs, elle impose :

<2c,i(0) = CU\ = qx,e + An AI2 et Qc,2(0) = CU2 = <72,e + Ai A]2

T3
o On tire de ces deux dernières équations :

r\i
An =
\ [C (Ux + U2) - {qx,e + 92,0] =
f (Ui + U2)

° et :
C
- Ut) 2CCn
1
© A,2 = -[C (Ux - U2) - (qhe ~ 92,0] = (tt
2 + Ci2
Les équations d’évolution des charges sont donc :
2
à C2 c c
Qc, = , (l/i - U2) + - (Ux + U2) cos(IV) + 2 (0i - U2)
Cn
cos(fl2/)
2C + Cn 2C + Cn

C2 C c Cn
Qc,2 = — (Ux - t/2) + - (Ux + l/2)cos(n,r) - - (Ux - U2) 2C + Ci2 cos(ft2r)
2C + C,2
La tension uc,1 s’obtient selon :

Qc,1 _ C I C Cn
Uc, X =
C 2C + Cn
(Ux - U2) + - (Ux + f/2)cos(n,r) + - (Ux- u2) 2C+Cn cos(Q2r)
808 Solutions des exercices

L’amplitude du mode symétrique, de fréquence f\ = 0,2 /2TT « 1,6 kHz , et l’amplitude du mode antisymétrique,
de fréquence fr = 0,2 /2ir æ 7, 3 kHz , valent respectivement :

U\ +U2 I C12
«IV et (ÿ - Ui) « 0, 19 V
2 2 2C + Cn
On observe, autour de la trace de la sinusoïde de basse fréquence f\ , une ondulation de faible amplitude et de plus
grande fréquence (Fig. SI1.1).

"Ci(t)

0 t

FIG. Sll.l.

SU- 2. Couplage inductif

1. Écrivons la loi des mailles pour chacun des circuits :

di2 , M—
d/i _ &q\
-.
q\
— = ue „
et L—
j

+ +
q2
— =0 puisque M = — j— e. fc=ÿ
d/ at C\ at at C2 at dr

4,1 = l/(LCi) 4,2 = 1/ (LC2)


* = M/L
on obtient le système suivant en introduisant , et :

d2<?i +, x d2 <?2 + "0,1 e. d/ÿ+'fyi+""'2®=o


d r2 dr2

2. Introduisons les écarts de charge £?i = #i C\E et la quantité analogue Q2 — qi Le système devient
homogène :
d2Q\ , d2 Q2 d2 Q2 , d2 Qi
++ **0,1 61 — 0 et
d t2 + * d r2 +
4,202 — 0
dr2 * dr2
En recherchant des solutions harmoniques Qx = A\ exp(jOt) et Q2 = A2 exp (jOt) , on trouve :
TJ
O (4,i - H2)A, - Xÿa2 = 0 et *ft2Ai + (4,2 02)A2 = 0 - -

Ce système linéaire n’admet de solution non nulle que si son déterminant est nul :
r>J
(4,i — ft2)(4,2 — — X2ÿ4 = 0 soit finalement (1 — *2)fl4 — (4,i + 4,2)ÿ + 4,i4,2 = 0
°
© dont les solutions conduisent aux pulsations propres H] et O2 telles que :

£ 4,i + 4,2 — [(4,2 — 4,i )2 + 444,24,1] 1/2


CL
H? = 2(1 — X2)
o
et
_ 4,i + 4,2 + [(4,2 — 4,i)2 + 444,24,1] 1/2
o\ 2(1 — x2)
Notons que pour x = 0 , ces pulsations se réduisent à fl| = <wo,i et O2 = (00,2 L’application numérique donne
*«0,33,
û>O,I « 17, 4x 103 rad • s-1 aio,2 ~ 30, 2x 103 rad • s-1 fli æ 17x 103 rad • s-1 et 02 « 32, 8x 103 rad • s-1
et problèmes 809

Les modes normaux s’obtiennent en injectant, dans le système d’équations algébriques, les solutions harmoniques
qui correspondent aux pulsations propres :

«0,1 ~
A2
Aï = BA\ avec B=

On obtient respectivement pour les modes 1 et 2 :

A21 = fliAn A22 = B2A12 B 1 « 0, 155 et B2 « -2, 15


ce qui conduit à l’évolution suivante des écarts de charge :

Q\ = Au cos(Oir + ) +Ai2Cos(Ü2t + <ÿ2) et Q2 = AuBi cos(fV + 0i) + AnB2 cos(fV + 02)


La continuité du courant dans les bobines impose un courant nul dans les circuits à l’instant origine, d’où
0i = 02 = 0 . Les charges des condensateurs ont donc pour expressions :
q\ = Au cos(ftit) + A12 cos(n2/) + Ci£ et q2 = Aufii cos(fli/) + A\2B2 cos(fÏ2t)
Les constantes Au et A 12 sont déterminées par leurs charges initiales :

B2 5.
Au +A 12 —C\E et BiAu B2A\2 0 d’où Au = —
B2-BX
C\E et A12 =
B2-B , C\E
3. Il suffit de dériver par rapport au temps les expressions précédentes donnant Qi et Q2 pour obtenir les
courants :

J'I = = -fliAu sin(Hit) — Ü2A12 sin(fÎ2f) et i2 = = -fliAuBi sin(flit) - Cl2A\2B2 sin(ft2f)


dr dr

4. La tension aux bornes de la bobine a pour expression :

UL — — Lÿp-
dt
= —ISï\A\\B\ cos(ftif) — IâïIA\2B2 COS (Cl2t) — UL,\ cos(fîit) — UL,2Cos(d2t)
avec :

«£,1 =
B\B2
B2 — B\
«i
<«0,1
v E Pt 0, 82 V et UL2 =
BIB2
B2-B\
n2y EPZ 3,08 V
wo,i

T3
Sll- 4. Résonance de deux circuits couplés
O

1. Les équations auxquelles satisfont les charges des condensateurs s’obtiennent en appliquant la loi des
r\l mailles aux deux circuits (cf. Exercices) :

s d2 q2 , d2 q\
© dr2 + «o,i<7i = (Oo,\Qocos((tit) et
d t2 + X d t2 + ù>l'2q2 = 0
? avec x = M/L, a>o,i = 1/(*A) , "0,2 = 1/{LC2) et Q0 = C\um .
à 2. On cherche des solutions harmoniques de la forme 9, = Ai exp(/W) et q2 = A2exp(jcot) . Le système
d’équations différentielles donne le système d’équations algébriques suivant :

(<«o,i — <«2)Ai — xÿ2A2 = <WQ,I(2O et —


+ (<«0,2 — M2)M = 0
de solutions :

(ÿ0,2 ~ (°2)
A] = Qo et A2 = Q°
(«8,1 - «2)(«0,2 - «2) - X2(t)4 («S.i - "2)("o,2 - "2) - AT2"4
810 Solutions des exercices

Le maximum des tensions aux bornes des condensateurs est obtenu lorsque Ai (co) et A 2(01) sont eux-mêmes
maximums. Notons que l’absence de dissipation d’énergie rend infini ces maxima. Ces derniers sont réalisés lorsque
le dénominateur des expressions précédentes s’annule :

(û>O,I — ru2)(ruo>2 — co2) — x2 co4 = 0 soit (1 — x2)co4 — (û>0,l + rUQ>2)ru“ + û>0,lw0,2 = 0

On en déduit les pulsations de résonance <wr,i et rur,2 '

[(w0,2 — w0,l)2 + 4-Af2 M>O,1ÿ0,2] 1/2


(02r,l = M>0,1 + w0,2

2(1 -A'2)
et
1/2
(Or,2 =
C0Q,1 + ft>Q,2 + \{COQ,2 — C0h)2 +
2(1 — X2)
x ~ 0, 3 , ruo,i « 3, 89 x 103 rad.s , (00,2 « 1,23 x 104 rad.s 1
1
ce qui donne numériquement, puisque :

ü)r,i « 3,87 x 103 rad.s 1


et cor,2 sa 1,30 x 104 rad.s 1

Les pulsations d’anti-résonance réalisent elles Ai (ru) et A2(ru) minimums. Les deux condensateurs ne présentent
donc pas la même pulsation d’anti-résonance en tension. L’anti-résonance en tension du condensateur, de capacité
Ci , se produit lorsque l’amplitude |Mm,i(ru)| de uc,1 est minimale:

Ai (ru) (COQ,2 — CO2) _


Uc,1(0 = Mm,1(rw) cos(rut) avec «m,i (ru) = Um
Ci K .1 "2)("0,2 - co2) -x2co4

c’est-à-dire pour co = coar,\ — (00,2 ~ 1,23 x 104 rad.s-1 . L’anti-résonance en tension du condensateur, de
capacité C2 , est réalisée lorsque l’amplitude de uc,i est minimale, c’est-à-dire pour co vérifiant l’équation :

dA2 ru2
dru
= CO2O,XXQO4~
dru (ru2 — ru2 ])(ru2 — ru22)
=0

ce qui donne :

(ru — rur l)(ru — ru,.j2) — ru (ru — corÿ ~\~ co — cor,2) — 0 soit ru -(- cor,\ rur.2 2ru4 — 0
Finalement, on obtient coar,2 = (wr,i<Mr,2)ÿ2 « 7 090 rad • s-1 .
TJ
O 3. Les graphes \um,\/um\ (ru) et \um2/um\ (ru) sont représentés sur les figures SI1.2a et b.

r>J Mm,l «m,2


° Um Um
©

£
a.
o

0 COr,1 <War,l rur>2 Tu 0 2r,l COar,2 rü1r,2 ru

a) b)
FIG. SI1.2.
et problèmes 811

SU- 5. Recherche de pulsations propres

Établissons les équations du circuit. La loi des nœuds conduit à ic,1 + IL,I + IL,2 = 0 . Quant à la loi des
mailles, elle donne :

Qc,\ =Lidiÿ d îL,\ _ Qc,2 d iL,2 d QCA dQc,2


C\ dt
et L\
dt C2 + L2 dt
avec i'c,i =
dt
et iL,2 =
dt

En dérivant on trouve :
fc.i d2 iL,\ d2 h,\ II,2 d2 it,2
dt2
et L\
d t2
— —1“ d t2
Ci c2
d’où, en éliminant i'c,i :

d2 iL,\ d2 iL,2 C2 c2
L,C,
dr2 + îL,1 + IL,2 = 0 et L2C2
dr2 + 1 + 7ÿ ) IL,2
Ci + TriLA
Ci
=0

Cherchons des solutions harmoniques de la forme iL X = A\ exp(/TL) et iL 2 — A2 exp(/flr) . En introduisant


-1/2 , (02 = (L2C2) - 1 /2 et K =
CO] = (L1C1) C2/C1 , il vient :
(tu2 — Ü2)A, + û>2À2 = 0 et ü>IKAI + + K)(O\ — fl2 J A2 =0

ce qui ne présente de l’intérêt que si :

(û>2 — n2) jÿ(i + K)U>\ — a2] — (o\u>\ K —0

L’application numérique donne K = 4 , o\ = 5<y,/4 et o\ « 5, 17 x 104 rad.s 1


. Les pulsations propres sont
alors solution de l’équation bicarrée :

n4-ÿ«?n2 + |«î = ô.
On trouve aisément fl\ « 1,09 x 104 rad.s-1 et fl2 « 0,67 x 105 rad.s-1 .

SU- 7. Mesure du facteur de couplage

1. a) Le circuit est constitué de résistors en série avec la bobine ; par conséquent, s’introduit naturellement la
durée caractéristique r = L/(r + n H- n) .
T3
O b) La durée de montée est reliée à la constante de temps du circuit par (cf. chapitre 4) :
i m T
‘ ni
r\i T « —— soit L Pts (r + r-, -f ri)—— ?» 250 mH
2,2 2,2
°
©
-LJ 2. a) Les équations du circuit s’écrivent :
? di di
à rbi + L— — ue et us — M —
dt dr

En notation complexe, ces équations deviennent rbi jLcoi + — et us — jMcoi , d’où la fonction de transfert en
tension et son module qui est le facteur d’amplification :

jMù> Mo
H(j(o) — — — et \H(jo)\=Au(o) =
Ke n +jL(o (r2 + L2o2) 1/2
812 Solutions des exercices

b) La résistance n, est négligeable devant Lco si co n/L sa 20 rad • s 1


.
c) À la fréquence considérée, r;, est négligeable devant Lco et le facteur d’amplification en tension devient
Au{co) Ri M/L Ri x — 0, 17 . On en déduit M = \L Ri 43 mH .

SU- 10. Chaîne de N oscillateurs identiques

1. La loi des mailles appliquée à une chaîne de N oscillateurs identiques s’écrit (cf. chapitre 11):

;.+1 = u - +
qn _ gn- 1
=0 L
d/„+i . q»+ 1 q» n
ût dt C C
et
d, +~r“c=0
En effectuant la différence des deux dernières équations, on obtient :

d(in ~ in+i) 2q„ qn+ 1 qn- 1 d2 q„


L
dt C C C
=0 soit
d/2 + "0 {qn - qn-1) - 0>o(qn+i - qn) = 0
avec wo = (LC) -1/2

2. a) Il vient, en recherchant un solution de la forme exp(jnO) exp(/fl/) :

—fl2 + 2û>q — û>o[exp(— jd) + exp(/0)] = —fl2 + 2û>q[1 — cos(0)] = —fl2 H- 4o>o sin2 =0

et donc fl = 2(oo |sin {0/2) \ . Puisque qo = qN+1 = 0 , on a :

%{0) = {A + B) = 0 et qN+] (0) = A exp[/(A/ + 1)0] + B exp[~j(N + 1)0] = 0

ce qui implique :

,4 +5=0 et A exp[/(/V + 1)0] + Bexp[—j(N + 1)0] = 2/A sin[(A/ + 1)0] = 0

Les valeurs de 0 et de H qui conviennent sont donc :

e'=”TNTY) et flp = 2wo sin P2{J+l)


T3 où p varie de 1 à N .
O
b) La solution générale s’écrit donc :

r\l

exp (/flp/)
° %
©

? 3. Comme &»o = 104 rad.s 1 , les pulsations propres de ce système de cinq oscillateurs couplés identiques
à sont :
fli = 2ü>0sin Ü2 = 2wosin fl3 = 2(Oo sin
5 77
fÎ4 = 2ù)Q sin (!) Os = 2o)o sin 12
soit /1 = 824 Hz , f2 = 1, 6 kHz , f3 = 2,2 kHz , /4 = 2, 8 kHz et f5 = 3,1 kHz .
et problèmes 813

Chapitre 12

S12- 1. Dipôle non linéaire

1. La diode V\ est passante si —U—E> Ud , c’est-à-dire si U < —E — Ud- La diode T>2 , elle, est passante
si U > Ud . Ainsi, trois cas se présentent :
i) U < —E — Ud : seule V\ conduit ; on a U = rdl — E — Ud et / < 0 .
ii) —E — Ud U < Ud : les diodes sont bloquées et donc 7 = 0.
iii) Ud U : seule X>2 conduit ; on a U = rdl + Ud et 7 > 0 .
La caractéristique obtenue est représentée sur la figure S12.1. Le dipôle simulé est une diode Zener, de tension
Zener 15,7 V.
7

Pente
-E - Ud
0 Ud U

Pente 1/rj

FIG. S 12.1.

2. Pour 7= 15 mA, U = UAB = Ud + rdI = 0, 7 + 10 x 0, 015 = 0, 85 V .


Pour 7 = -15 mA, U = -E - (Ed + rd) = -15- (0,7 + 10 x 0,015) = -15,9 V
3. La tension UAU aux bornes A et fi du générateur de Thévenin est reliée à 7 par les équations suivantes :
UAB = En — R-nX = En + Rnl
puisque 7 = —V . En explicitant cette relation en fonction de Ud et E , on obtient, comme le montre la fi¬
gure S12.1 : Rn = rd , En = —E — Ud pour I< 0 et En = Ud pour 7 > 0 .

S12- 2. Inverseur commandé

-d 1. Si Uc > 0 , la diode T>\ est bloquée. Puisque Ue — Uc < 0 , T>2 est, elle aussi, bloquée. L’impédance
o d’entrée de l’AO étant supposée infinie, u+ = Ue = u- . Les courants dans les résistances R étant nuis, Us = Ue ;
le système fonctionne donc en suiveur de tension.
r>J Si Uc < 0 la diode V\ conduit. Le potentiel du nœud de jonction des diodes est nul. Puisque Ue > 0 , T>2
° conduit. On a u+ — u- — 0 ; le système fonctionne ainsi en inverseur de tension.
© 2. La tension de sortie est indépendante de la charge dans les deux montages suiveur et inverseur précédents.
L’impédance de sortie est donc nulle.
£
CL
O
S12- 3. Division d’une tension
Le théorème de Millman appliqué à l’entrée inverseuse de l’AO donne :
_ „ _ U]/R + Kmusu2/R 1 «1
K — U+ soit us
\/R+\/R Km u2
Le système fonctionne donc comme un diviseur de tension.
814 Solutions des exercices

S12- 6. Analyseur de spectre

1. La tension d’entrée peut se mettre sous la forme suivante, si n est entier et w = 2nf :
OO OO

ue[t) = y+ c« cas(n<uf + </>„) d’où Ml ( t) = cosÿf) + cnKmuv,m cos(n&tf + </>„) cos(ù)vt)


n=1

à la sortie du multiplieur avec cov = 2irfv . En linéarisant les produits de cosinus, on obtient les harmoniques de
fréquences fv , fv + nf et [fv —
nf\ n variant de 1 à oo .
,
2. a) Lorsque fv — fo + nf , il existe en sortie du filtre un harmonique de fréquence /o . Le système peut
fournir ainsi l’amplitude des 99 premiers harmoniques du signal ue(t) .
b) Il permet aussi de mesurer des écarts de fréquences A/ entre deux harmoniques consécutifs, supérieurs à
Afo tels que Q =/o/A/0 , soit A/0 =fo/Q « 167 Hz .

S12- 7. Contenu harmonique de signaux symétriques et de signaux non symétriques

1. a) Les coefficients de Fourier complexes s’écrivent, pour n variant de 1 à oo :


T/2
*-u -T/2
e{t) exp(jnù)t)dt

ce qui donne, pour les harmoniques pairs n = 2p :

T/2

C2p
_ 2
~
T J-T/2 e(t) exp(j2p(ot)
dt+fJo e(t) exp(j2pwt) d t

En effectuant le changement de variable t' = t + T/2 , on obtient :

j. J e(t) exp(j2pwt) d
t=f J e ~
f) exP \j(2P(0t' llTP)] dt =
~

JQ exP(/2P"0 d

car e(t' — T/2) = e{t' + T/2) = — e(t) . On en déduit que cip = 0 .


b) Choisissons l’origine des temps de telle sorte que la tension triangulaire us(t) soit impaire. Cela entraîne
a„ = 0 . La symétrie du signal implique bïp = 0 . Par ailleurs, le signal est de moyenne nulle, ao = 0 . Il reste à
calculer les coefficients suivants :
T/2 T/4

T3
O
t>2p+i
1
J-T/2
us(t) sin[(2p =
\
+ l)ù)t] dt = j us(t) sin[(2p + l)wt] dr

Or, pour t compris entre 0 et T/4 , us(t) = us,m4t/T ce qui donne :


T/4
32n,.,»,
L
r\i
b2P+\ = tsin[(2p + 1)(ot\ dt
T2
°
© rcos[(2p + l)wr] 1 T/4
4-J

?
32us,m
T2
1
(2p+l)o» J0 ' (2p+l)ù) L
T/4
cos[(2p + l)a>f] dt > =
} 8 (-If
TT2 (2p + l)2
Us,m

à L’application numérique donne : b\ — 6, 5 V , |b3| = 0, 7 V et bs — 0, 3 V .


2. a) Avec le signal d’entrée ue = ue,m sin(W) , la sortie a pour expression :

us = ue,m sin(<ui) si sin(ûtf) >0 et us = 0 si sin(wr) 0

Les coefficients de Fourier s’écrivent pour n entier, variant de 1 à oo :

lule,m f T/2 sin(w/) cos(n(ot) dt b„ =


2ule,m f T/2 sin(ûtf) sin(nwt) d t
a» = et
T Jo T I
et problèmes 815

Comme :
sin[(n + 1)û>/] — sin[(n - l)w/] cos[(n — l)<w/] — cos[(n + 1)ait\
sin(<w/) cos (ruot) — et sin(û>/) sin {ruot) —
2 2
on trouve en intégrant :
-2
a„ =
LIT
{1 - cos[(n + l)îr]}
n2 - 1
et b,=
‘!f et bn = 0 si n >1
Ainsi :
1 2ue,m
a2p =- et ci2p+\ = 0 pour p > 1
4p2 — 1 77

Quant à la composante stationnaire, elle vaut :

‘w =
Ue>m f T/2 sin(wr) d t =
'

Finalement :
1 1 . , . 2 v""' cos(2pû>r)
Us(t) — Ue,m
TT 2 ' TT Ap2 — 1
P= 1

L’application numérique donne : ao = 3, 2 V , b\ = 5 V , \ai\ = 2, 1 V et |a4 1 = 0, 4 V .

S12- 10. Oscillateur parallèle à résistance négative

1. Si l’AO fonctionne en régime linéaire, on a :


R
« = «+=«_ = us u— us = R\i d’où
“=
et u= et
R + R2
La caractéristique du dipôle en régime linéaire est celle d’une résistance négative de valeur 500 fl .
En régime saturé, sa tension de sortie us a pour valeur £/«»,+ ou Usat,- Faisons l’hypothèse d’une saturation
haute us = Usat,+ > 0 :
ft
U— = n
K
, „ Usat,+
H- i<2
et U = U+ = Usat,+ + R]i Soit i = — (u - Usat,+)
K\
La saturation haute impose la condition supplémentaire s = u+ — u- >0 :

= U+ — U- = 0 d'oil
RTR/ u“'
£

Le point de transition du passage de l’AO du régime linéaire régime saturé s’obtient pour au :
T3
O
R Ri
W/i/+ — Usat,+ >0 et inl+ — — Usat,+ < 0
R + R2 Rx(R + R2)
ÎH Le courant aux bornes du dipôle s’annule alors pour «o+ = Usal,+ > 0 . Dans l’hypothèse d’une saturation basse,
s on obtient des résultats similaires, us = Usât,- 'ÿ
©
I

2
U- —
RTR~2 Usa,'~ et U = U+ = User,- +R\i soit i= -(u-Usat,-)
R ,
à La saturation basse impose la condition £ = «+ — «_< 0 :
R R
£ = «+ — U- = U —
R + R2
Usât,- <0 d’où U < R R2 Usai,—
+
Le point de transition du passage de l’AO du régime linéaire au régime saturé s’obtient pour :
R R2
Uni- =
R + R2
Usa, <0 et i„t- = -
R i {R + R2)
Usa,,- >0
Le courant aux bornes du dipôle s’annule alors pour Mo- = Usa, — < 0.
816 Solutions des exercices

La caractéristique de V est représentée sur la figure 12.7b. Branchons un résistor de charge Rg en dérivation

--
sur V . Les équations du circuit s’écrivent :

d us R Rc
T— h Us — A„(w+ — U-) = et u+ —
at
U-
R+ RzUs Rc + R\
Us

Puisque A„ S> 1 , l’équation donnant la tension de sortie us de l’AO s’écrit :

d us R Rc
T— + (a„ - ap)us sa 0 avec an =
R + R2
et otp =
Rc Ri

où ctp et a„ désignent respectivement les taux de réaction positive et négative. Le système n’est stable que si
l’argument de l’exponentielle solution de l’équation différentielle est négatif, c’est-à-dire si a„ > ap .
Si l’impédance de la charge en régime stationnaire est très faible, ap æ 0 et ap < a„ ; l’AO peut fonctionner
en régime linéaire. C’est le cas de la cellule RLC parallèle proposée dans ce circuit. Le système est alors stable.

2. La loi des nœuds donne :


dw jdiL
ic + îR + îL + L — 0 avec ic — C —— iR = -U- u = L— et ir=-r
dt dt

En dérivant la loi des nœuds par rapport au temps et en substituant, on trouve :

d2 u 1 1 1//2
TT?
df2 + -=
C Vr R dr + ct>o u — 0 avec Mo — (LC)

3. Les oscillations ne peuvent naître que si r > R , l’état de repos devenant instable dans ces conditions.
L’écart de linéarité au niveau des coudes de la caractéristique de V limite l’amplitude des oscillations autour de
«„/,+ et Uni .

S12- 12. Oscillateur historique de van der Pol

1. La loi des mailles s’écrit :

,L-—
d IL . „d uc
dr
= RIRD.
— uc — ua - Uo TI
avec ic — C—dr—
En outre, ug = M d I'L/ dt et i = ia + ig « ia , le courant de grille étant négligeable. Quant à la loi des nœuds en
A , elle donne :
T3
O
ia + k + ÎR + ic = 0 soit en dérivant + + =0
Il en résulte, en substituant :
ÎH
°
©
d ia
dt + (z + + cÿ)

--
2. D’après ce qui précède, il vient, en introduisant uv — ua — UQ :
2
à difl d2uv , 1 duv , 1 „
-—h C——v + T; b T UV = 0
dr dr2 R dr L
En outre :
d iL M U
Ug — = -j'iüo-Ua) = —uv avec ua — gUg = Uo — (yM/L + 1) uv = Uo — ceuv

et a = yM/L + 1 . On en déduit que ua — yug = Uo — auv et par conséquent que i(ua — gug ) — i(Uo — kuv) .
et problèmes 817

3. Développons ia au voisinage de Uo :

ia(Uo - aUv )
d ia
+
a2u2v / d2_ia a3uj ( d3 ig
~ ia[Uo) - auv du 2 IdM2 6 IdM3
u0 u0 Uo

Puisque ia(Uo) = 0 et que le point de coordonnées ( Uo , 0) est un point d’inflexion (dérivée seconde nulle),
l’expression précédente se réduit à :

ia(Uo — auv) sa —aauv — ba3M3 avec a >0 et b<0

4. L’équation du circuit devient alors :

d2 uv 1 aa 3ba3 du„ 1
dt2 + RC C C ~Ï7 + LC "
~ 0

ce qui donne les caractéristiques habituelles :

1 1/2 aa 1 O 1/2 1
> T(UV) = -
Ù)0 =
LC
V =
C RC
° «/ =
3bai
et
v [i - K/«/)2]

--
l’équation canonique de l’oscillateur de van der Pol donne :

d2 uv , 1 duv 2
dr2
I
T(UV) d t
— b (OQ UV — nU

Chapitre 13

S13- 1. Régulation thermique

1. a) Comme Ru — [T-, — Te)/V , l’unité de R„ est le kelvin par watt et sa valeur :

T, - Te - 1
R„ = = 0,01 K- W
V
T3
o La notation R„ rappelle le concept de résistance thermique, rapport d’une différence de température sur un flux
d’énergie interne, analogue à celui d’une résistance électrique, qui est le rapport d’une différence de potentiel sur
un courant, qui est un flux de charge électrique.
ÎH
s b) On peut définir une fonction de transfert directe, lorsque la relation entre l’entrée et la sortie est linéaire.
Pour la variable d’entrée V et la variable de sortie 0 = T, — Te , la fonction de transfert est :
©
e Tï - Te
2 Kd = = R„
V V
ci
c) D’après la relation précédente, on a : A (T, — Te) — A [R,iP) = 0 , d’où A 7, = A Te = 5K.

2. a) Le coefficient G'u représente une conductance thermique, d’où la notation. Pour la variable d’entrée
(77 — 77) et la variable de sortie V , on peut définir une fonction de transfert retour K, = Vr/ (7, — Tc ) = G'„ .
b) Établissons l’expression de 7, en fonction de V :

Te + RUG'UTC
T = Ru[V - G'u(Ti - 7C)] + Te d’où 7, = -+ÿ V+
1 + RuG'u
818 Solutions des exercices

Pour V = 0 , Te = 273 K et T, = 293 K , on trouve :

(1 + RuG'u)Tj - Te 11 x 293 -273


Tc = = 295 K
RuG'u 10

c) La variation de température AT; de l’enceinte, lorsque la température à l’extérieur varie de A Te = 5 K


est, d’après l’expression de T, :
A Te
A T; = = 0,45 K
1 + RuG'u
La rétroaction permet ainsi de limiter les fluctuations de la température de l’enceinte, lorsque la température exté¬
rieure varie.

S13- 2. Rétroaction tension-tension sur un AO non inverseur du premier ordre

1. Dans le schéma synoptique habituel d’un système bouclé à rétroaction négative, les fonctions de transfert
directe et retour ont pour expressions respectives :

Ao
Hd(j<o) = et //,=
1 -I- jù)T R\ + Ri
2. On en déduit la fonction de transfert en boucle ouverte :

Ao/?i Bo Ao/?i
H„ = HdH, = avec Bo =
(1 +j(or)(R\ + Rz) 1 +j(OT Ri +R2
ainsi que celle en boucle fermée :

Hd Ao/(l +jlOT) Af Ao T
Hf = 1_ _
1 + fio/(l +,/û>T) 1 + jù)Tf
avec Af = 1 +fio et Tf =
+
HdHr l+5o
Numériquement, on trouve :

1 5 x 105
T = 0,00795 s Hd = H, = 0, 1 Bo = 5x 104 Af « 10 et rf « 0, 16 p-s
2nfc 1 +>0,00795

-d Sur la figure S13.1, on a représenté les diagrammes de Bode relatifs aux gains G„,d = 20 Ig \Hd\ et
o
G„,r = 201g \H,-\ , en fonction du logarithme décimal de la fréquence.

r>J
Gu,d{dB)
° 114
© A
v\ G„,r(dB)
£ v\
y\ 0
O-
O 1g /

/
-20

0 lg fc 1g /
FIG. S13.1.
et problèmes 819

3. On peut déduire de Hf l’équation différentielle que vérifie us . En effet, il vient, à l’aide de la transformée
de Laplace :

Af Us{p)(l + pTf) = AfUe(p) ce qui donne


Us(p) =
1 +pTf
Ue(p) soit T
dt + us = AfE
La solution de cette équation est bien connue (cf. chapitre 4) :

us = Cte x exp
t
Tf
+ AfE soit us = A/E [—H)] avec AfE = 1+fio
AoE
= 150 mV

puisque, pour t — 0 , us — 0 .

S13- 3. Rétroaction sur un filtre passif du premier ordre

1. On sait que la fonction de transfert de ce filtre passif a pour expression :

H(jto) =
1 + jtoRC
Il s’agit d’un filtre passe-bas, de fréquence de coupure fc = (oc/(2ir) = 1/(ITTRC) .
2. Le montage est équivalent à celui de la figure S13.2. Par conséquent :

Zc//Ki RI *i/(*i +R2 + R)


H(ja>) =
R2+R + Zc//Rx (R2 + /?)(! + jcoR\C) + R\ 1 + jcoR\ C (R2 + R) / (R\ + R2 + R)
On en déduit le facteur d’amplification stationnaire et la fréquence de coupure :

Rx R\ + R2 + R
H(0) =
Ri +R2+R
<1 et f' = 2TTCRX (R2 + R)
Notons que l’on ne retrouve pas le résultat précédent en utilisant l’expression Hf = Hd/(1 HaHr ) dans laquelle +
H, = R\ j(R\ R2) , car la fonction de transfert de la chaîne directe est modifiée par la présence de la rétroaction.
+

R + R2 C
Ue
Ri Us

FIG. S13.2.
-d
o
3. En appliquant le théorème de Millman, successivement au point  et à la sortie, on trouve, puisque la
tension sortie de l’AO est l’opposée de la tension us aux bornes du condensateur :
r>J

us Zc + R + iW
2 2 2 1 2 2UA
s MR + R + R
Us
+ “s
R/2 R/2 R/2
",
d’où 3UA = Uç et
Ro R
©
Il vient :
ZcRo 2R0
2 H=- = -
3 RR() + 2ZcRa + RZc 3(2Rq + R + jcoRCRo)
CL
ue
O
On en déduit le nouveau facteur d’amplification stationnaire et la nouvelle fréquence de coupure :

2R0 1 1 2Ro + R 1 2+ÿ-


3[1 +R/(2R0)\ <
~ >2fc
3{2Ra + R) 2nRCRo 2ttRC A'

Comme précédemment, on n’obtient pas le même résultat en utilisant l’expression générale Hf = Hd/(1 + HdHr)
dans laquelle Hr = - 1 . On trouverait H{ =\j(jwRC) .
820 Solutions des exercices

S13- 6. Stabilité d’un montage à résistance négative

1. L’application du théorème de Millman, appliqué aux points des entrées non inverseuse et inverseuse de
l’AO, donne respectivement :

(1 1
)-|+l et u_
1
Ri Ri Ri
En outre, e = u+ — u_ = us/A avec A = Ao/(l +pf) , d’où :

Rg_ R3 R'
—s
R] + R/, /?2 + R3 R1 + RgA

Ainsi :
H = a. = ApR]/(R\ Rg)
_ +
eg Ao[—Rg/(R\ + Rg) + Ri/(R2 + Æ3)] + 1 A-pr
Le système est stable si la racine du dénominateur a une partie réelle négative, précisément si :

Re
w R\
Rg
+ Rg
I
R2 + Ri)-'}
Ri
<
qui est la condition à laquelle Rg doit satisfaire.
0 soit Ao
Ri
Ri + Ri
+1 > Ao R]
Rg
+ Rg
ou Rg < R 1
Ao + 2 « R
Ao-2
1

2. Exprimons le rapport uÿ/iÿ , en négligeant e devant toutes les autres tensions :

Ri _ R\Ri
Us — Ue — —R\Ue et Ue = us donnent Ue
R2 + Ri L Ri
C’est bien d’un montage à résistance négative.

S13- 7. Asservissement de la vitesse d’un moteur à courant stationnaire

1. Les deux équations données expriment respectivement la loi des mailles et le théorème du moment cinétique
en projection sur l’axe de rotation. Les dimensions physiques de / , 0, T = RJ/<Î>1 et K sont obtenues à l’aide
des équations différentielles : J est un moment d’inertie, <ï>o le rapport d’une tension sur une vitesse angulaire et
donc le produit d’une tension par une durée, soit un flux de champ magnétique, puisque e = — dd>/dr ; il en est
de même pour K . Par conséquent :

[/] = [M}[L]\ kg • m2) [0>0] = [V][L]( Wb) et [K] = [V][r]( Wb)


T3
O
Quant à r , il est homogène à une durée puisqu’on obtient, en combinant les deux équations :

RJ dn da RJ
r\j + a=ÿ soit r +a = avec T
<f>o dt $0 dr
° Le facteur A n’a évidemment pas de dimension physique.
©
2. Intégrons l’équation différentielle précédente lorsque « = «o •Il vient, en ajoutant la solution générale de
2 l’équation sans second membre à une solution particulière de l’équation complète :
à
a = Cte x exp + d>o
«0
d>0 [l - exp (— “)]
car, à / = 0 , a = 0 . Application numérique :
3
8 x 25 x 10
"ST = ~ 6, 3 rad - s '«Its 1
et r = 50 ms
Oo 2 4
et problèmes 821

3. La fonction de transfert directe s’obtient en cherchant des solutions en exp(pt) de l’équation différentielle
à laquelle satisfait fl . Il vient :

(pr + l)fl =
<I>()
'
d’où Hd{p) — A—H = y®"
1 + pr

Notons que Hd{p) a la dimension de l’inverse d’un flux. On trouve la fonction de transfert retour selon :

H' =
Ti = K
dont la dimension est celle d’un flux. On en déduit aisément :
AK/<j>0 fl Hd A 1 T
Ho = HdHr = et Hf = avec Tf = 1
1 +pr u 1 +HdHr AK + 4>o 1 +pTf + Àtf/<Ï>o
4. L’évolution de fl en boucle fermée diffère de celle en boucle ouverte, d’une part sur la durée caractéristique
Tf et d’autre part sur la valeur maximale defl , toutes deux sensiblement plus faibles :
1 I I I
IL = Ct
T 1 + 10x3/2 16 1+Atf/<D0 16

Pour obtenir la valeur maximale de fl en boucle ouverte, il suffit de multiplier la tension de commande à l’entrée
par 16 .

S13- 8. Asservissement de position d’un moteur à courant stationnaire

1. L’application du théorème du moment cinétique au moteur, en projection sur l’axe de rotation, donne
(cf. Mécanique) :
dfl
Jm —,d—t = <I>o/ - C, — a„, fl

2. De la même façon, le mouvement du disque V satisfait à l’équation différentielle suivante :

d Çïd
Jd
dt
— —Cd - otdLld
—Cd étant le moment résistant exercé par l’engrenage. Comme la transmission mécanique est parfaite, on a :
fl dfl,,
T3
o
7ÿ2 —i + V\ _2 = 0 soit — C, fl — Cd fld = 0 et Cd = — C, —
A„
= —pC, d’où Jd
dt
= pCr — «rfflrf

3. Appliquons la loi des mailles au circuit dans lequel se trouve le moteur :


ÎH
° u— RmI + Em = RmI + d>ofl —
KmMm
+ d>0fl d’où Mm —
<I>n
—— u - —
© d>0 Am Am

2 4. On trouve l’équation différentielle à laquelle satisfait fl en éliminant C, et Mm entre les équations mé¬
à caniques précédentes :

Jd \ dfl M„, - fl ( ad <l»n


-$»o ad fl
Jm + P2) = am + 2 ) OCm + fl avec p =
dt fl Rm Rm (Od

--
Ainsi, l’équation différentielle reüant M et fl s’écrit:

dfl <I»n Jd
J,— h (tfl — — u avec J, — Jm + et a= — + am + ad
dt Rm ? Rm ?
822 Solutions des exercices

On en déduit la fonction de transfert en cherchant des solutions en exp(pt) :

<l»n np
(J,p + a)Clp = —Up d’où H(p) = -f
Rm
Application numérique :
Up
<t>o/Rm
J,p + a
H( 0)
1 + pr
avec "(0>=ê - J,
a

a = am
ad 4>l am + 00 « 15 x 10
+ —fi1 + Rm J1 — Jm +
Jd
= 1,2 x 10-4 kg •m2
fÿ ~ Rm
d’où :
0,5 1,2 x 10 4
H(0) =
25 x 5 x 10~3
= 1,33 rad- s-1 V-1 et T = = 8 ms
15 x 10~3

Chapitre 14

S14- 1. Oscillateur à pont de Wien

1. Dans la chaîne retour, on reconnaît un diviseur de tension :

Hr(j<o) =
Z,
Z, +Z2
avec ±r=]-R +jCco et Z2 = R+ÿ~
jCw
Z\

soit encore, en posant col — 1/{RC) :

1 1 1
HrijCo) =
1 + Z2/Z, 1 + {R + 1/jCw) (l/R + jCco) 3+7 (co/co0 - COQ/CO)
Le facteur d’amplification de la chaîne directe est celui de l’amplificateur non inverseur à AO : Hd = 1 + R\ /Ri

2. La condition de Barkhausen, Hd(j(o)Hr(jco) = 1 donne co — coo et 1 + R\/R2 = 3. Finalement,


/ =/0 = \/(2TTRC) « 1,54 kHz et R\ = 2R2 .
3. Avec us = Hd(jco)u+ et u+ = Hr(jco)us , il vient :
T3
O
1
«5[1 - Hd(jco)Hr(jco)] = 0 et n_|_ [1 — Hd{j(o)Hr{j<o)] = 0 d’où Hr(jco) =
Hdijco)
r\j
L’explicitation de cette dernière relation donne :
°
©
-JJ 3+;f — -
ù)o
=1 + Rj
R\
ou 2— +j (— ~
0)0
=0
2 COQ CO Ri m CO

--
En multipliant par jcoo et en transformant les termes en jco en termes de dérivation, on obtient :

d2 us R\\dus d2 M+ Ri \ d«+
dt2 + COQ ( 2 —d t h ù)Q2 US — 0 et
df2 + COQ 2 + COQ U+ — 0
Ri Ri dt

Si R\ 2> R2 , le signal est écrêté fortement et les oscillations ne sont plus quasi sinusoïdales ; on observe alors des
oscillations de relaxation.
et problèmes 823

S14- 2. Contrôle d’amplitude

1. L’amplitude des oscillations est limitée par les effets non linéaires dus à la saturation en tension de l’AO.
La tension de sortie us de l’amplificateur a donc une amplitude de 15 V.

2. a) Le facteur d’amplification direct devient Hj = 1 + R\/Ri(ui,m ) et l’équation différentielle du circuit


s’écrit (cf. Exercice P14-1) :
d2 us Ri ù)l Us = 0
d t2 + <»o Rl(ui,m) J d t +
2—

Pour des oscillations de très faible amplitude, pour lesquelles Ri « Ri(0) , les oscillations sont auto-entretenues si :

2-E7F£=°
Ri[y)
soit tfi,mm = 2fl,(0) = 3kO

--
b) La résistance Ri croissant avec M/,m , le facteur d’amplification de la chaîne directe diminue. Les oscilla¬
tions se stabilisent pour :

Ri Ri(m.m) 1 10
p—
Ri(ui,m) — — y «3,33V
2 0 avec M/,m = Us,m soit aussi Ul,m = us,m
RI + Ul,m 1+2
On obtient alors :
3l
Ki = 2R, (f)=2[l500 + 50(f)2 + W(f) « 4, 85 kO

S14- 3. Signaux carrés de rapport cyclique réglable

1. Supposons le condensateur initialement déchargé et la sortie de l’AO en saturation haute :

Uc = 0 et Us = Usât >0
Le condensateur se charge sous la tension Usat à travers la résistance ri . La diode V\ est passante et la diode V2
bloquée. On a :

d us Ri
w+ > U- u+ = aUsat et ni + uc — Usat avec i — C—— et a=
dt R1 + Ri
T3 soit encore, en posant n = n C :
O

d uc uc t
_l—' qUi s’intégre en uc{t) = Usat 1 - exp
dt T] Tl Tl
ÎH
s La tension uc(t) augmente jusqu’à atteindre le seuil de commutation à l’instant t\ tel que :
©
h 1
2 uc(ti) = aUsat soit 1 - exp =a d’où ti = ri ln
Tl 1— a
à
Le condensateur se décharge sous la tension Usât à travers la résistance n . La diode Vi devient passante et la
diode V] se bloque. On a :

d Us
U- > M+ u+ = -aUsat et r2i + uc = —USat avec i = C
dt
soit encore :
d uc uc _ Usa, I
avec T2 = —
dt T: T2 riC
824 Solutions des exercices

L’intégration donne, en tenant compte de la continuité de la tension à l’instant t\ :

t-h
Uc(t) = -Usât + Usa,(1 + «) exp
T2

La tension uc{t) diminue jusqu’à atteindre le seuil de commutation à l’instant t2 tel que :

t2-t\ 1+ a
Uc{tl) = — OiUsat soit 1 + (1 + a) exp = —a c’est-à-dire t2 = t\ + T2 ln
T2 1— a
Le condensateur se charge à nouveau sous la tension Usa, :

t-t2
— uc — —
+ ri ce qui s’intégre en uc(t) = Usa, — Usa,(\ + a) exp (
at TI \ T1

en tenant compte de la continuité de la tension à l’instant /2 . On détermine la période en écrivant uc(T) = wc(0) = 0,
c’est-à-dire :

f/sar - Usat{1 + a) exp


r-t2
T|
=0 soit T — t2 + n ln(l + a) — (n + T2) ln |+ « 0, 80 JJLS

2. L’AO fonctionnant en régime de saturation, les signaux de sortie sont carrés.


3. La durée de l’alternance positive est :

T\ =t\+T -t2 = ri ln
1 +a æ 0, 53 p,s
1—a

On en déduit le rapport cyclique ah :

T1 T| n 1 2
ai, = —
T Tl + T2 r\ + r2 1 + 1/2 3

S14- 6. Contrôle de fréquence d’un multivibrateur astable

1. Le montage représenté sur la figure S14.1 permet de contrôler en tension la fréquence de l’oscillateur
(cf. chapitre 14).

TJ
O Uc

r>J

s X
© R [>oo
i
ci U\ +
O
7777

7777 Ri
«2 R\

FIG. S14.1.
et problèmes 825

2. En régime établi, les équations reliant les tensions d’entrée et de sortie du filtre s’écrivent :

Mi — M2 = Ri' et i =C d’où u\ = RC + H2
dt dt
Si la sortie du comparateur bascule à l’instant to , de l’état bas à l’état haut, le filtre est alors attaqué par la tension
d’entrée u\ = KmUcUsat , tandis qu’en sortie M2(to) = —AUsat avec A = Ri/{R\ + Ri) . En tenant compte de
cette condition initiale, on trouve :

M2(f) = KmUcUsa, - (KmUc +A)Usar exp

Le comparateur à hystérésis bascule à nouveau, à l’instant t\ tel que :

ui{t\) — AUsat soit t\ — RC\n KmUc+A d’où la période T = 2t\ +


— 2RC\n KmUc-A
KmUc A
KmUc-A

S14- 8. Générateur limité en tension

1. Selon le sens du courant, l’une des deux diodes Zener est passante, la tension à ses bornes est Ud , l’autre
présente une tension — Uz à ses bornes. La caractéristique de l’association des deux diodes est donnée sur la figure
S14.2.

INM‘ 1

Uz 0
Uz UNM

FIG. S14.2.

2. Le premier AO ayant une rétroaction sur son entrée non inverseuse, il fonctionne en commutation, on a
donc en sortie : |MS,O| = 15 V . Le courant imi dans les diodes Zener s’obtient en appliquant la loi des nœuds
en N :
us,o — UNM UNM
-d îNM —
o Ri R
car la tension aux bornes de R, h l’entrée du deuxième AO est UNM Puisque îNM UNM 0 , le dipôle NM étant
récepteur (Fig. S14.2) il vient :
r>J
1 1
° Mj,o UNM ÿï Ri
R + R2
UNM > 0
©
La tension UNM est donc du signe de us,o Quand l’AO est en saturation haute, UNM = Uz + Ud À saturation
basse, UNM = —Uz — Ud
£
CL 3. Le second AO est un intégrateur inverseur. Le signal d’entrée étant carré, le signal de sortie est triangulaire.
o
Supposons qu’à l’instant initial, l’entrée UNM bascule à Uz + Ud On observe en sortie de l’intégrateur :
•t
1
"•W = -RC
La tension u+ à l’entrée du comparateur s’écrit, en appliquant le théorème de Millman :
{Uz + Ud)/Ri + us /Ri
u+ = 1/Ri + l/Ri
826 Solutions des exercices

qui s’annule à l’instant t = T/2, instant de basculement du comparateur. En régime établi, la tension à l’instant
T/2 est l’opposée de celle à l’instant initial. Ainsi :

T Ry
= —«,(0) = -~{Uz + Ud)
U>\2 Ri
L’amplitude des signaux de sortie est donc (Uz + Ud) Ry /Ri . La période s’obtient à partir de l’expression donnant
us(t) :
us =--ÿ(f/z + Ud) + fx(Uz + Ud) = -ÿ(Uz + Ud)
On en déduit :
T = 4— RC « 480 p,s
Ri

S14- 10. Oscillateur Colpitts à transistor à effet de champ

1. En régime variable et pour de petites oscillations le système se réduit au circuit de la figure S14.3a.

Zi
11 1
c
L
C
1
RJ Us Injl Zg us
SmUgs
'
a) b)
FIG. S14.3.

2. Le facteur d’amplification vaut Hd = gm Pour calculer le transfert de la chaîne retour, il est judicieux
de transformer le générateur de Norton, de courant électromoteur i = gmugs et dont l’impédance interne est
donnée par l’association en parallèle de Rd et C, soit Zc = (1/Rd +jCcj)~l en générateur de Thévenin de force
électromotrice eTh = Zci .
On reconnaît alors un nouveau générateur de Thévenin, association de même force électromotrice en mais
d’impédance interne Z, = Zc + jLw (association en série de Zc et L). Ce générateur débite dans l’impédance
Zg = (\/Rg+jC(o)~x correspondant à l’association en série de Rg et 1/(jC(o).

-ri
Un diviseur de tension permet de relier us à eTh (Fig. S14.3b) :
o
Z, Z,zc
Us = Zg i-Th — Zg Zi SmUgs
rN
+ Zi +
En explicitant Zc , Z, et Zg , on obtient la fonction de transfert de la chaîne retour :
°
©
(l/Rg+jC(o)-x(l/Rd+jCco) - 1

Hr(jw) =
(1/Rg +jCü>)~' +jLco + (1/Rd +jC(o)~ i
ci
o soit encore :
1
Hr(jù>) =
1/Rd + jCw + 1/Rg + jC<o + jLw [1/(RdRg) - C2w2 + jCw(l/Rg + l/Rd)\

Finalement :
RdRg
Hrijw) = -
Rd + Rg — LC(o2(Rd + /?g) + + IRdRgC — LRdRgC2(o2ÿ
et problèmes 827

3. La condition de Barkhausen Hd(jco)Hr(j(o) = 1 donne :


1/2
1 2 Rd + Rg (.LCa>2 - 1) Rd + Rg
1+
L
ù) = Ù)Q — RdRgC2 + LC et gm =
RdRg
=
RdRg RdRgC
La fréquence /o correspondante s’en déduit aisément lorsque Rg est infini :

"A 2 1/2
« 160 kHz
LC

S14- 11. Oscillateur de Clapp

1. La chaîne directe est constituée de l’amplificateur non inverseur à AO. La chaîne retour est le quadripole
d’entrée MA et de sortie MB .
2. On a pour la chaîne directe Hd — l + Ri/R\ Appliquons le théorème de Millman aux points D et fi :
KA/R+jCi(OKB JCico C,
= = =
—D
jC\w + 1/ \jLù> + l/(jCa>)] + l/R —B
jo)(C\ + Ci) Mo C,+C2-D
En éliminant uD , on obtient :

c2 c Ci
1+ Ci + 1 - LCco2 = MA
Ci Ci + C2 R

d’où finalement :
Ci 1
Hr(ja>) = =
HA Ci + C2 1 + jcuR[CiCi/(Ci + Ci) - C/ (LC(o2 - 1)]

3. La condition de Barkhausen Hd(joo)Hr(jio) = 1 donne :


1/2
w=
1 1
~ +
L\C Cl
1 1
+ Cl )] et Hd=l +
Cl
~

Ci
Pour une fréquence de 100 kHz , on trouve :
2
Ci = Ci = « 0, 52 nF
4Tr2f2L- 1/C
T3
O

g
r\l

s Chapitre 15
©

2 S15- 1. Transformée de Fourier de la fonction rectangle


à
L La transformée de Fourier de la fonction rect(r) s’obtient aisément. En effet :
poo 1/2 exp(-j2ff/Q 1/2
rect(f) - /
J— OO
rect(f) exp(- jlirf t) dr
-L -1/2
exP(-/27r/ t)dt
-1/2
soit :
exp(~M) - exp(-jirf) _ sin(nf)
rect(r) = = sinc(/)
(—j2irf) itf
828 Solutions des exercices

La TF de rect(t — r) se déduit de la précédente en la multipliant par un terme de phase, car :

J rect(r — r) exp(-j2irft) dr =
J rect(O) exp [-j2irf(t' + r)] d t'

soit :
exp(—flirfr)
J rect(0)exp(—-flirt') At' = exp(-J2IT/T) sineif)
Celle de rect(t/r — 1) s’obtient en tenant compte d’une affinité positive égale à r :

J rect exp(-)27r/0 dt = r
J rect(/) exp(—flnf/r) dt' = T sine(fr)

en posant t1 = t/r . Par conséquent :

TF {rect (— )} = T exp( —j27T/T) sine(/Y)

2. Traçons le graphe de la fonction rectangle rect(//r), ainsi que celui de la fonction décalée de t
(Fig. S15.1). L’aire de la partie commune, en forme de rectangle, représente la fonction d’autocorrélation recher¬
chée. Si t < T , on trouve aisément :
1 X -1

Pour t > T , l’aire est nulle. Enfin, pour t < 0 , on trouve de façon analogue : t — T . Finalement, la fonction
d’autocorrélation de la fonction rectangle, de largeur r , est la fonction triangle de largeur 2r .

0
rn
'
-T/2 T/2 ? t'
FIG. S15.1.

TJ
S15- 2. Transformée de Fourier d’une gaussienne
O

1. Déduisons dG(f)/df de l’expression de Gif) , TF de G(t) :


r>J
à Gif)
°
©
d/
= (—7277-)
J t exp(-7rr2)exp(-j277-/0 dt =j j exp(-7rt2) exp(-;27r/0 dt

Or:
£
CL
o
J ft exP(-7rf2) exp(-7'2ir/0 dt = {exp(-7rt2) exp(-j2irf t)}™ÿ-
J exp(-7rt2)(-)27r/) exp(-/27r/0 dt

ce qui vaut j2trf Gif) , puisque G(oo) = G(— oo) = 0 . Ainsi :

dGif)
= j x (j2irf) G(fl = -2irfG(f)
d/
et problèmes 829

2. L’intégration de l’équation différentielle précédente est aisée. En effet :

d G[f)
Gif)
- —2irfdf donne G(f) = G(0) exp(— vf2) avec G(0) =
J exp(—TTt2) dr = 1

(cf. Thermodynamique). Finalement, la TF d’une gaussienne est une gaussienne :

TF{exp(—-jirt2)} = exp(-77r/2)
À l’aide du théorème sur l’affinité, a étant positif, on déduit la TF de la fonction de gauss normalisée :

TF jexp |= aexp(-;W/2) avec a= (2ir)xÿ2a

Il en résulte :
1
Gn(f) = X (27r)1/,2crexp(-27r2/2o-2) = exp(— 2ir2f2a2)
<r(27r)'/2
3. On calcule les moments d’ordre 0, 1 et 2 de cette distribution de probabilité à partir d’intégrales connues
(cf. Thermodynamique) :

fM) = / exp(— 7772) dt = 1 fi\ — [ t exp(— TTt2) At = 0 et fi2 = [ 1


t2 exp(— Trt2)dt = l7r
J — OO J- oo J- oo

4. En utilisant le théorème sur l’affinité, on trouve 7(f) = TTTX'2sm exp (—7r2r2/2) . La largeur totale à mi-
hauteur A/J/2 de !?(/ÿ)| 2 est telle que:

—2TT2T2 A/I2/2 (21n2)1/2


1 0, 37
-
2
= exp
4
d’où A/i/2 = TTT T

S15- 5. Spectre de Fourier d’un signal périodique

1. On sait qu’un signal périodique s(t) peut se mettre sous la forme suivante (cf. annexe 2) :

s(t) = J]] c„ exp avec cn =


— OO To To
' '
T3
o Le spectre est constitué par l’ensemble des différents c„ . On a donc :

r\l -j2rrft) d t
s
© soit :
rT0/2 T

2 C"
sm

2/To J-T0/2l
exp jlirt ( / - —
1
— exp M'+àî)]} df
à avec / = n/To . On trouve, en effectuant :
\ sm[irTo(n/To - \/2Tp)\ smÿToÿ/Tp + l/27b)]
Cn ~
Sm
2jTo { Tr(n/T0 - 1/2To) ir(n/Ta + l/2r0) }
d’où, en simplifiant :

__ sm —cos(nv) cos(rnr) 1 S,„ COS («77) -1 1 (-1)" 4n


=/ TT 4n2 - 1
C"
2\j [i
r(n - 1/2) 7r(n + 1/2) J “

fa 2n - 1 2n + 1
830 Solutions des exercices

On vérifie bien que les coefficients réels a„ sont tous nuis :

(~l)n 4n
an = cn + c* = (j-j)sm = 0
TT An2 — 1

Quant aux coefficients b„ , ils valent :


(~\)n An 2(— 1)" An
bn =j(Cn ~ C*) =j 7T An2 — 1 (j+j)Sm = - 7T An2 - 1 5m

2. Si le signal représente l’intensité d’un courant électrique, le spectre a la dimension physique d’une charge.
Le calcul donne :
1 12
CQ = 0 ci = -j Sm C3 = -j 'Sm
377 3577
d’où :
S 16 24
bi = ——sm = 25 mC b2 = — —— s„, = -10,2 mC h — — Sm = 6, 54 mC
377 1J7T 4577

S15- 6. Signal analytique associé à un signal réel

1. Comme cos2 (277fot) = 0, 5 + 0, 5 cos(47r/of) , il vient (cf. annexe 2) :


I
W = 2 [S(°) + S(f- 2/o) + 8(f + 2/o)]
Le signal analytique correspondant a donc pour TF \ 7a(f) = 5(0) + 8(f — 2/0) , d’où, en prenant la TF inverse (cf.
annexe 2) :
Sa(t) = 1 + expijAirfot)

2. On sait que la TF de sin(47r/ot) est [S(f — 2/o) — 8(f + 2/o)]/(2y) . Par conséquent, le signal analytique
correspondant a pour TF —j8(f — 2/o) , d’où :

sa(t) = —j exp(jAirfot) = exp |) (Anfot -

3. Le spectre de s(i) est :


T3
O

W = aP,m{8(f) + 0, 5m[8(f -fo) + 8(f +/0)]} * [0, 5 8(f - fp) + 0, 5 8(f +fP)]
ÎH d’où la TF du signal analytique correspondant :
°
© %(f) = ap,m 8(f - fp) + 0, 5 ap,m m[8(f -f0 -/,) + 8(f +fo -/„)]

2 et le signal analytique lui-même :


à
Sa(t) = up,m exp(j(Opt) + 0, 5 ap,m m {exp \j{(op + (o0)t] + exp \j(cop - w0)t]}

ce qui s’écrit :

sa(t) = ap,m exp(jcopt) {1 + 0, 5 m [exp(/«0r) + exp(-jü)0t)]} = ap,m [1 +m cos(w0t)] exp(j(opt)


et problèmes 831

S15- 7. Fréquences instantanées

1. La fréquence instantanée du signal réel s’obtient aisément, à partir de sa définition :

f = z— -j- [2nf)t + <f>(t)] =fo - af\ cos(2-n-/,r) = 103 - 200 cos (100777)
277 d t

2. De même, on obtient pour le signal analytique :


1 d
277 dt |27r/oi + <j){t)J =/o — fi sin(27r/ir) = 104 — 103 sin(200077t)

S15- 8. Autocorrélation d’un signal

1. La fonction d’autocorrélation C(t) du signal s(t) considéré est telle que :

C(f) = \s(f) I2 avec ?(f) = + S(f+fo)] + j[S{f-2fo)-S(f + 2fo))


On en déduit :

\
C(f) = [S(f -fo) + S(f +/0)] + [S(f - 2/o) -S(f + 2/o)]
d’où, en prenant la TF inverse :
C(r) = cos(wot) + y'2cos(2û>o0

2. La relation entre le signal s(t) et sa transformée de Hilbert est convolutive :

s/f(t) = s(t)
*— d’où ?H(f) -j?(f)sgn(f) et [sH(f)\2 = \s(f)\2
TTt

ce qui permet établir l’égalité des fonctions de corrélation en prenant la TF inverse : C(t) = Cnif) .

S15- 10. Filtre linéaire sans distorsion d’amplitude

1. a) La relation entre les signaux d’entrée et de sortie s’écrit :

?(f) = h(f)e(f) avec


J \e(t)\2dt =
J \ê{f)\2 àf et
J \s(t)\2 dt =
J fî(f)\2 df

T3
Comme le filtre transmet toute l’énergie qu’il reçoit :
O

r ve{t)dt= r Vs(t)dt
J — OO J —OO
ÎH
alors :
°
©

2
£j*(t)|2dr =
J°° |s(/)|2dr J~ \e(f)\2df f°° \s(f)\2df J°°jh(f)\2\e(f)\2 df
et = =

à Il en résulte que Ao = \h(f) \ = 1 .


2. Si le signal d’entrée est sinusoïdal, d’amplitude em et de fréquence fo , il vient :
e(f) = em S(f -fo) d’où 7(f) = ê(f)h(f) = em S(f -f0) exp[-j<f>(f)] = em S(f -f0) exp[-j<f>(f0)]
On en déduit :
s(t) = e„,exp[-j<f>(fo)} exp(j2nfot)
d’où l’amplitude sm = em et le retard de phase (f>(fo)
832 Solutions des exercices

3. Comme (/>(/) = k(f)z , la vitesse de phase vv = dz/ dt , définie par J = Cte , a pour expression :
dz 2nf
Vv dt k(f)
Pour qu’un tel filtre ne soit pas dispersif, il faut que v<p soit indépendant de / et par conséquent que k(f) soit
proportionnel à / .

S15- 12. Échantillonnage optimal

1. Calculons le spectre de s(t) :

s(f) = W:
y W ~fi) ~ s(f +/0] * S [exp(j(/>)8(f -fi) - exp(~j<f>)8(f +fi)]

soit :

J
*(f) = - [exp(j<fi)8(f -fi -fi) - exp(j<f>)ô(f +fi -fi) - exp(-j<f>)8(f -fi +fi) + exp(-j<f>)8(f +fi +fi)]

les fréquences f\ et /2 valant respectivement 3 kHz et 7 kHz .


2. Les fréquences minimale et maximale sont donc respectivement :

fm - fi -fi = 4 kHz et fM =/i +fi = 10 kHz


d’où la fréquence fsN de Shannon-Nyquist /SN — 2JM — 20 kHz .

S15- 14. Égalisation d’un signal de transmission

1. La fonction de transfert hc[f) de ce canal est telle que :

s(f) =hc(f)e(f) avec ?(f) = a, e(f) exp(-j2irf h) + a2?(f) exp(-j27rf t2)


Il en résulte :
hc(f) = = ai exp ( -j2irf tj+a2 exp( -y'27r/ h)

2. La fonction de transfert de l’ensemble canal-filtre doit être telle que :

T3
O
%if) = he(f)m = he(f)hc(f)e(f) avec urw = = eXp(-w„)

On a donc :
çxp(-j2irf t\) l
r\l he(f) =
a\ exp(-7'2îr/ti) + a2 exp(-/27r/r2) ai + a2 exp(-j'27r/r)
° en posant T — h — t\ .
©
-tJ
3. Puisque a2 <C ai , il vient, à l’aide d’un développement limité :
?
_ _I 2
à he(f) =
I
ai + a2 exp(—7'27t/t) ~ ai |_ (|)eXp(-j7»/r)+(0 exp(—7'477/t)

Ainsi, au deuxième ordre près, he(f) s’écrit:

I «5
hJJ) RJ Ao +Ai exp(—y27r/r) + A2exp(-y47r/T) avec A0 = — A, =
ai "3 Â?
et problèmes 833

Chapitre 16

S16- 1. Transmission d’un signal audio par modulation d’une porteuse

1. a) On n’utilise pas directement l’antenne parcourue par le courant proportionnel à s,(t) , car la portée
d’un signal électromagnétique est proportionnelle au carré de la fréquence. En utilisant la modulation d’une onde
porteuse de très grande fréquence, on a une longue portée sans altérer l’information à transmettre. Il suffit à la
réception de démoduler le signal reçu.
b) Dans la suite, on s’intéresse à un signal modulé de la forme :

s(t) = ap,„, [a + cos((opt)

Si a = 0 , la modulation est dite à porteuse supprimée. On réalise la modulation d’amplitude précédente en asso¬
ciant successivement les opérateurs fonctionnels suivants :
i) amplificateur de la tension sft) , de facteur d’amplification K ,
ii) sommateur de a et de Ksft)
iii) multiplieur par ap>m cos(<wpr) .
c) En prenant la TF, on obtient le spectre 7(f) , lequel comporte autour des pics, centrés en / = 0 , / = fp et
/ = —fp , le spectre 7i(f) qui s’appuie sur un support égal à 2/M , /A/ étant la fréquence maximale contenue dans
le signal Sj(t) . Si ce dernier est sinusoïdal, le spectre se réduit à deux pics symétriques, de fréquences fo et —fo ;
la bande occupée par le signal modulé est alors 2/o , puisqu’apparaissent les fréquences fp — fo et fP+fo
La modulation à porteuse supprimée présente un intérêt énergétique puisqu’on supprime ainsi l’émission
d’une onde qui ne contient aucune information. Le signal modulé s(t) transportant le signal à transmettre sft)
peut occuper une bande plus étroite car les informations de part et d’autre de la porteuse sont de même nature. On
travaille alors non en double bande mais en bande latérale unique inférieure ou supérieure.

2. a) Le montage de démodulation, dit de détecteur de crête, est celui représenté sur la figure 16.12a (cf. cha¬
pitre 16).
b) La technique utilisée est la démodulation synchrone représentée sur la figure 16.1 1 (cf. chapitre 16).

T3 S16- 3. Analyseur de spectre


O

1. Les trois pics traduisent la modulation d’une porteuse par un signal sinusoïdal : la fréquence centrale à
r\j 650 kHz est celle fp de la porteuse, les autres sont la différence fp —fo = 640 kHz et la somme fP+fo = 660 kHz .
° On en déduit fo = 10 kHz et la largeur spectrale Af = 2/o = 20 kHz .
©
2. Le facteur de modulation m est défini par l’expression canonique :
?
s(t) = appn [l + /ncos(<«oO] cos((opt)

On déduit du spectre 7(f) , qui s’écrit, sur l’axe des fréquences positives, la valeur m = 0, 6 :

7(f) = ap,m {ô(f -fp) + j[S(f -fp -fo) + S(f -fp +/o)] }
834 Solutions des exercices

S16- 4. Puissance d’un émetteur en modulation d’amplitude

1. Avec l’émetteur considéré, en modulation d’amplitude, les fréquences contenues dans le signal modulé par
le signal de modulation sinusoïdal sont fp = 162 kHz , fp — fo = 152 kHz et fp +fo = 172 kHz . Les longueurs
d’onde correspondantes valent respectivement :

3 x 108 c
= 1852 m Ai = 7—-r- = 1974 m et A2 = = 1744 m
fp 1, 62 x 105 JP - fo fp +/o

On en déduit A/ = 20 kHz et AA = 230 m .

2. En fonction du facteur de modulation m , l’amplitude maximale et l’amplitude minimale s’écrivent respec¬


tivement :
ap,m{l+rn) et ap,m(\ - m) d’où r = +
r- 1
1 m
1 -m
et m =
r+1
= =0,75
8
|
3. La puissance se répartit proportionnellement au carré des amplitudes du spectre du signal modulé, soit
respectivement à aÿm pour la porteuse et à ap mm2/ 4 pour les ondes latérales, puisque ces dernières ont pour
amplitude aPtmm/2 . Il en résulte que :

V, = Kal
, m2 m2 1 m2 /A
1+
T+T
P,™ Vo = 1 V, « 1 561 kW Vi=V2 = V, « 220 kW
+ m2/2 1 + m2 /2

S16- 5. Hétérodynage

1. En sur-hétérodynage, la fréquence f de l’oscillateur local doit être telle que fuF =f—fP, d’où :
fl=fp+fMF et Am <//<//,M avec fl,m =fp,m+fMF et fl,M =fp,M +f\fF

Numériquement 910 kHz 2020 kHz , d’où le rapport des valeurs extrêmes fi,M/fi,m = 2, 22 .
2. En sous-hétérodynage, la fréquence fi de l’oscillateur local doit être telle que fuF = fp — fi Par consé¬
quent :
fi=fp-fMF et fi,m avec //,m =fp,m -fMF et fl,M = fp,M /MF
Numériquement 70 <// 1 180 , d’où le rapport des valeurs extrêmes fi,M/fi,m = 16, 86 .
T3
O

S16- 8. Démodulation cohérente d’un signal à l’aide d’un filtre passe-bas


ÎH
° 1. Calculons le spectre de Sdc(t) = s(t) cos(2irfpt) = a(t) cos2(27rfpt) = a(t) [l + cos(47rfpt)\ /2 :
©

2
î*(f) = * fm + \s(f- 2fp) + \ô(f + 2fp)] = l-d(f)+l-a(f- 2fp) + \â(f + VP)
à
2. Avec un filtre passe-bas, de fonction de transfert h(f) , centrée autour de 0 et de largeur 2B , on peut
extraire a(f) :
h(f)%c(f) = |ato-
ii suffit alors d’amplifier le signal d’un facteur égal à deux et de prendre la TF inverse pour restituer a{t) .
et problèmes 835

S16- 9. Modulation angulaire

1. Établissons la relation entre l’amplitude a,,m du signal sinusoïdal modulant s,(t) = cos(wot) et le
facteur fi :
1 d [wpt + P sin(co0r)]
f ~fp - KfSi(t) - cos(wot) avec f
2Tr dr =fP + /?/o cos(û>0t)
Par conséquent :
0,6 x 8 x 103
Cli,m — Pfo
-
25 x 103
= 192 mV
Xf
On en déduit aisément l’excursion en fréquence :

Af=fi, fp = Kfaittn = 25 X 103 x 192 x 10“3 = 4, 80 kHz


2. Avec la modulation en phase (PM), le coefficient KP correspondant est relié à la tension modulante par :
(f){t) = p sin(wot) = KpSi(t)
On en déduit la relation suivante entre l’amplitude a,-,m du signal modulant, P et KP :

ai,mKp = P d’OÙ Kp =
P

0,6
= 3, 125 rad • V
=192xlQ-3

Chapitre 17

S17- 1. Autocorrélation de signaux différemment bruités

1. Calculons les fonctions d’autocorrélation de si(t) et sj (t) , ainsi que l’intercorrélation entre si(r) et
s2(t) :
Ci(r) =< si(t ; A)s*(t — T ; A) >=< [s(t ; A) + b\ (t ; A)] [s*(t — r ; A) + b*(t - r ; A)] >
La sommation, exprimée par les parenthèses angulaires, porte sur la variable aléatoire A . Comme s(t ; A) et
b\ (t ; A) ne sont pas corrélés, on a :
CI(T) =< s(t ; A)s*(t- T ; A) > + < b\(t ; A)b*(t — r ; A) >= Cs(r) + C*,i (T)
T3 De même :
o
C2(r) =< s(t ; A)ÿ*(r — r ; A) > + < b2{t ; A)i>2(f — T ; A) >= CS(T) + C*,2(7)
ÎH Quant à la fonction d’intercorrélation, elle s’écrit :
s Ci2(r) =< 5i(r ; A)s2(f - T ; A) >=< [s(r ; A) + b\(t ; A)] [s*(r - r ; A) + b2(t - T ; A)] >
©
soit, compte tenu de l’absence de corrélation entre s(r) , b\(t) et b2(t) :
2 C\2(T) =< s(t ; A)s*(t - T ; A) >= Cs(r)
à
2. La fonction d’autocorrélation Cÿ(r) de la somme des deux signaux si(t) et s2(t) s’obtient aisément :
C%{T) —< [si (t ; A) + s2(t ; A)] -r ; A) + S2 (f - T ; A)] >= Ci (r) + C2(r) + Ci2(r) + C*2(T)
soit, en explicitant, les signaux étant réels :
CS(T) = 2C(T) + Cb,i(r) + Cb,2(r) + C,(r) + C*(r) = 4C,(r) + C*,I(T) + Cb,2(r)
836 Solutions des exercices

S17- 2. Bruit Johnson et bruit Schottky pour une photodiode

1. Les fluctuations de la tension U , dues à l’effet Johnson, ne dépendent que de la température et sont donc
indépendantes du courant. Aussi sont-elles prédominantes lorsque l’intensité I est faible. En revanche, lorsque I
est fort, c’est l’effet Schottky qui l’emporte. Les deux effets sont de même contribution pour U = Uc , soit :

a2u = 4kBTRAf = R2al avec a2 = 2eIAf


Il en résulte, puisque Ic = Uc/R :

2R2eUcAf 2kBT _ 2 x 1,38 x 10~23 x 290


4kBTRAf = R
d’où Uc =
e 1,6 x 10-19
= 50 mV

2. La valeur de I, pour laquelle les fluctuations relatives de tension ne dépassent pas ±10% , doit être telle
que :
400 kBTAf 1/2
(4kBTRAf)'/2
0, 1 d’où / lm avec Im = 10 = 1, 26 pA
RI R R
Ainsi, l’intensité IQ du courant d’obscurité est 80 fois plus faible que l’intensité minimale précédente.

S17- 4. Signal aléatoire à l’entrée d’une ligne à retard

1. Le signal de sortie s(t) , résultant de la différence du signal d’entrée e(t) et de ce même signal retardé de
la durée r par la ligne, a pour expression :

s(t) = e(t) - e(t - T)


La réalisation nécessite donc un sommateur (algébrique) et une ligne à retard. Le spectre de s(t) se déduit aisément
de celui de e(t) , selon :

7(t) = 7(f) - exp(—/2ir/r ) 7(f) = 7(f) [l - exp(-j2îr/r)]

2. La dérivée du signal d’entrée s’écrit, si r est suffisamment faible :


de e(t) — e(t — T) _ s(t)
dt T T

Ainsi, pour avoir d e/ d / ,il suffit de multiplier le signal de sortie par 1/r . En prenant le spectre des deux membres

T3
O
de l’équation précédente, on trouve :

7(f)
T
_ e(f)[ 1 - exp(—)277-/7)]
T
_ e(f)[1 - (1 -J2TT/T)] _
T
j2irf7(f)

pour / suffisamment faible.


ÎH 3. La fonction de transfert du système s’obtient aisément à partir de ce qui précède :
°
© t(f) = = l- exp(-/2rr/r)

2 Il vient donc, entre les puissances spectrales d’entrée et de sortie :


à
Ss(f) = \h(f)\2Se(f) = [l - exp(—J'27T/T)] [l - e\p(j2irfr)] Se(f) = 2[l - cos(2ir/r)]5e(/‘)
Si la puissance spectrale à la sortie est nulle, alors :

fr = m et /„, = — = m kHz

m étant un entier. Pour r suffisamment faible, Ss(f) = 4sin2(77/r) Se(f) «4Tr2f2T2Se(f)


et problèmes 837

S17- 6. Rapport signal sur bruit et rétroaction

1. La relation directe entre l’entrée et la sortie est la suivante :

us = Hd,\Hd,2{ue + Ub) soit us = 30(ue+ub) puisque Hd,\Hd,2 = 2x 15 = 30

En boucle fermée, cette relation devient (cf. chapitre 13) :

us = Hf(ue + Ub) avec Hf — «0, 25


1 + Hd,,Hd,2Hr

L’influence de la rétroaction sur le signal d’entrée non bruité ue est la même que sur le bruit : une réduction dans
le rapport :
1 1
l+HdtlHd,2Hr 121
Il en résulte que la rétroaction ne change pas le RSB .

2. Supposons que le bruit s’ajoute entre les deux amplificateurs de la chaîne directe et établissons la relation
entre ue et us , d’abord sans rétroaction, ensuite avec rétroaction.
Dans le premier cas, on a :
us = Hd,i(ub + Hd,\ue) — Hd,iUb -\- Hd,iHd,\ue
Dans le second :
Us = Hd,2 [ub + Hd,1 (ue - Mr)] avec Mr = HrUs
d’où:
Hd,iUb + Hd,\Hd,2Ue
Us = Hd,2 [ub + Hd,1 (ue HrUs)\
- et Us =
1 +Hd, \Hd,2Hr
Ainsi, la rétroaction introduit la même atténuation sur le signal d’entrée et sur le bruit, laquelle vaut :

1 1
\+Hd,\Hd,2Hr 121

La rétroaction ne change donc pas le RSB .

S17- 7. Transmission d’un signal en modulation d’amplitude


T3
O
En modulation d’amplitude, avec détection cohérente et suppression de la composante stationnaire, on doit
avoir (cf. chapitre 17) :
ÎH a*p,mni2Si
° RSB 50 dB soit
2(3B
105
©
Il en résulte :
2 x 10
- 1 1
x2x 104
à a2p,m x 105 soit a2Pi„, > 2 0,8
x 105 = 0, 05 et ap,m 224 mV

La puissance à l’émission est donc, en tenant compte du facteur 106 introduit par le canal :

Ve = a2 mm2Si x 106 = 0, 05 x 0, 8 x 106 = 40 kW


838 Solutions des exercices

S17- 9. Détection synchrone d’un signal dans du bruit

1. La démodulation cohérente d’un signal modulé en amplitude, s(t) = Sj(t) cos (copt) , consiste à multiplier
ce dernier par un signal sinusoïdal, de même fréquence fp que la porteuse, et à filtrer l’ensemble à l’aide d’un filtre
passe-bas (cf. chapitre 16). On restitue ainsi le signal de modulation s,(t) contenant l’information. En effet :

sde = s(t) COs(o>pt) — Sj(t) COS2 {(Opt) = [l + COs(2o>pf)]


ce qui donne le spectre suivant :
1 I 1 I I I
Sdc = fi(f)* S(f) + -S(f-2fp)+-S{f + 2fp) = + 2fp) + -%{f + 2fp)

Un filtre passe-bas, par exemple une cellule RC , résistance en tête, éliminera les deux dernières contributions et
permettra la restitution de s,-(f) .
2. a) On sait que :

1~ ( n t
s(t) = Cn exP ( -j2ir~t
To
avec c„ = -xcSo
To

To
et so(t) = Urect
To/4
n= — oo '
On a done :
U T sin(7r/T0/4)_ U sin(irn/4)
4
Cn
irjTo/4 f=n/T0 [ 4 irn/A
On en déduit les cinq premiers termes du signal analytique :

2- = 50 mV
2c0 = 2— 2c, =
„ TJ sin(7r/4) „UV2 = 45 mV
4 4 TT/4 2 TT

2C2 =
„ U sin(7r/2) „U = 31,8 mV 2C3 =
U sin(37r/4) _ Us/2 = 15 mV
4 TT/2 27T 4 3TT/4 Ô7T

2C4 = 2Usin(jr) 2cs = 4


U sin(5n-/4)
=
Us/2 = -9 mV
4 7T 5TT/4 1077
b) Le signal s(t) se met sous la forme du produit d’une valeur constante U à déterminer par la fonction
périodique en créneaux. On peut considérer que U est le signal contenant l’information et que la fonction en
créneaux est la porteuse. Cette dernière n’est pas une fonction sinusoïdale, mais une superposition de fonctions
sinusoïdales, de fréquences fp = nfo , lesquelles jouent le rôle de porteuses, avec des contributions différentes
données par les coefficients c„ .
3. a) Le signal disponible est Sd(t) = s\(t) + Sb(t) = a\ cos(<uo t) + Sb(t) avec a\ = 2c, .
T3
O b) À la sortie du multiplieur, la tension est proportionnelle au produit des deux tensions sdit) et r(t) :

Km sd(t)r{t) = Km [a, cos(w0f) + sb(t)] ar,m cos {(Dot + <j))


ÎH
s K„, étant le coefficient constant du multiplieur, homogène à l’inverse d’une tension. Il vient, en effectuant :
© Km Sd{t)r{t) = Km a\ar,m [cos <t> cos2 ((Dot) - sin c/> cos(wot) sin(W)] + Km Sh(t)ar,m cos(coot + 0)
Ainsi :
2
à Km Sd(t)r(t) — Km
a\a,pn cos cf)
[l + COS(2ûJOO] - Km
n,ar,m sin<ÿ>
sin(2û>o0 + Km Sb(t)ar<m cos(co0t + 4>)
2 2
Le spectre comporte donc trois termes, l’un de fréquence nulle, un deuxième de fréquence fo et un troisième de
fréquence 2/o . Un filtre passe-bas supprime ces deux dernières fréquences.
c) Si le filtre passe-bas est une cellule RC , résistance en tête, sa fonction de transfert est :
1 1
m = 1 +jf/fc avec fc — 2TTRC
d’où C=
277Rfc
=8 JJLF
et problèmes 839

d) Le signal obtenu est maximal pour (f> = 0 et vaut :

ar*,U>/2 2DTT llTT


D=Km e&s. = Km d’où U= « 400 mV
2-ir Kmar,mV2 0, 1 x 4v/2

S17- 12. Bruit dans un circuit avec une diode Zener

1. La résistance de polarisation de la diode en inverse s’obtient aisément en appliquant la loi des mailles :
E-Uz
R= = 19, 5 klî
I

2. On dénombre dans le circuit deux sources de bruit non corrélées, dont les valeurs quadratiques s’ajoutent :
i) le bruit thermique de la résistance, de tension de bruit :
_
bu = iAksTRbf)1/2 (4 x 1,38 x 10-23 x 300 x 19,5 x 103 x 2 x 103) 1/2 « 0, 8 |JLV
ii) le bruit de grenaille de la diode, de tension de bruit :

Rb, = R (2elAf)1/2
_
R (2 x 1,6 x 10-19 x 200 x 10 ft
o’) 1/2
x2x1 soit Rbi m 1|LV
d’où la tension totale de bruit bUt, :
bu,t = (R2bl+b2uy/2& 7,l|xV

Chapitre 18

S18- 1. Numération et soustraction

1. Comme 25 = 16 + 8 + 1 , il s’écrit 25 = *1 1 00 1 en binaire.


De même, 25 = 16 + 9 s’écrit *19 en hexadécimal.
En code DCB, le chiffre des dizaines et celui des unités sont codés sur quatre bits chacun, d’où :
25 = ocfiOOlO 0101 .
2. a) Comme 25 est positif, son codage en complément à 2 de 25 ne nécessite aucune modification par rapport
•O à son écriture binaire ; il suffit d’ajouter 0 à gauche du bit le plus fort : 25 = c2 01 1001 .
c Pour coder —8 , il suffit de coder 8 et d’inverser tous les bits avant d’ajouter 1 :
Q
r\i 8 = fc001000 d’où — 8 = *110111 +/, 000001 = c2111000
o
r\l De même :
© -28 = *100011 +*000001 =c2 100100
b) Puisque les nombres sont codés avec un même nombre de bits, l’addition de 25 et —8 se fait bit à bit et le
2 résultat est c2 010001 , ce qui représente 17 .
à
o
U
De même, l’addition bit à bit de 25 et —28 donne c2 111101 , ce qui correspond à un nombre négatif puisque
le premier bit est 1.
La valeur absolue de ce nombre s’obtient en appliquant le complément à 1 puis en ajoutant 1. Il s’agit donc
de d 000011 = 3 . Le résultat de l’opération 25 — 28 est donc bien égal à —3 .
On voit qu’en codage en complément à 2, la soustraction de deux nombres peut être effectuée à l’aide d’un
simple additionneur.
840 Solutions des exercices

S18- 3. Théorèmes de l’algèbre booléenne

1. Idempotence
Pour l’opération OU, on a, si A = 0 , A + A = 0 . De même si A = 1 , puisque 1 + 1 = 1 . Le théorème est
donc vérifié.
Le résultat est analogue pour l’opération ET.

2. Absorption
Si A = 1 , A+ 1 = 1 et A.0 = 0.
Si A = 0, A + 1 = 1 et A.0 = 0.
Le théorème est donc vérifié.
Les tableaux S18.1 et S18.2 représentent les tables de vérité des opérations A + (A.B) et A. (A + B) ; leurs
valeurs sont bien celles de A .

A B A.B A + (A.B)
0 0 0 0
0 1 0 0
1 0 0 1
1 1 1 1
TAB. S18.1.

A B A +B A.(A + £)
0 0 0 0
0 1 1 0
0 1 1
I 1 1 1
TAB. S18.2.

T3
o 3. Théorèmes de De Morgan
Le tableau S 18.3 représente les tables de vérité des opérations A + B et A.B ; leurs valeurs sont bien iden-
r\i tiques.
°
© A B A.B A +B
2 0 0 1 1
à 0 1 0 0
1 0 0 0
I 1 0 0
TAB. S 18.3.

De même, le tableau S18.4 représente les tables de vérité des opérations A.B et A + B ; leurs valeurs sont
également identiques.
et problèmes 841

A B A.B Â +B
0 0 1 1
0 1 1 1
1 0 1 1
1 1 0 0
TAB. S 18.4.

S18- 4. Universalité des portes N-ET et N-OU

1. À l’aide de la propriété d’idempotence de l’opération ET, on peut écrire : AA — A . Il suffit donc d’ap¬
pliquer la variable logique à inverser sur chacune des entrées de la porte N-ET pour obtenir son complément en
sortie.
En prenant deux fois le complémentaire de l’expression A + B et en appliquant le théorème de De Morgan,
il vient :
A + B = A+B = A.B d’où A+B = AA.B.B

L’expression N-OU étant la négation de OU, il suffit d’appliquer le résultat précédent aux deux entrées d’une porte
N-ET:
A B = A A.B.B A A.B.B

En prenant deux fois le complémentaire de l’expression A ©B , on obtient l’expression de EX-OU en fonction


de l’opération N-ET :

A ©B = (A.B) + (A.B) = (A.B) + (A.B) = A.BA.B avec A — A.A et B — B.B

2. De même, on a :
A — A+A , A.B — A+ B et A.B — A-\~B

Comme A © B = (A 4- B).(A + B) , on obtient :

T3 A ©B — A +B+A +B
O

r\l

S18- 6. Testeur de parité


°
© La fonction EX-OU permet de réaliser l’addition de deux bits sans conserver la retenue. Avant l’inverseur, la
variable est donc égale à la somme des bits de A modulo 2. Il ne reste plus qu’à inverser cette variable pour obtenir
2 le testeur de parité.
à

S18- 8. Multiplexeur à quatre entrées

Pour un multiplexeur à quatre entrées Dj, , D2 , D\ , Do , avec une adresse de 2 bits (A1A0 ), on a
(Fig. S18.1) :
+ +
S — (AQ.AI.DO) (AQAI.DI) (A0A1.D2) (A0.A1.D3) +
842 Solutions des exercices

D0— ET

&
NON

A, 1
D\ — ET

&
OU

1
ET Q
_, NON D2— &

Ao 1
ET

&
D3—
FIG. S18.1.

S18- 10. Monostable

1. Si E = 1 et g— 1, alors P — 0 et F = 0 V . Le condensateur est déchargé et le montage est stable.

2. a) À l’instant t = 0 , E passe à l’état 0 et provoque le basculement de P dans l’état logique 1. La


.
continuité de la tension aux bornes du condensateur impose alors F = 1 et Q = 0 La résistance, soumise à une
tension de 5 V , est traversée par un courant i = Cd uc/ d / . Or e2 = up — uc = U„ — uc . L’équation vérifiée par
uc est donc :
duc
RC
dt + uc = U„
Comme uc(0) = 0 V , sa solution est uc = £/„[!— exp (—t/r)] où r = RC . La tension e2 évolue donc selon :

«2(0 = Un-Uc = Un exp


-d
o À l’instant t\ = rln2, e2 = U„/2= Ub et l’inverseur bascule ; Q prend la valeur 1 et la porte N-ET bascule,
puisque E est revenu à l’état logique 1, après le bref passage par l’état 0. À cet instant, l’état du circuit est le
r>J suivant :
Un
° Q= l P = 0 et e2 = up — uc = —uc = —
Ÿ <0 donc F = 0
©
Le condensateur se décharge à travers la résistance :
£ Un
CL
O
RCÿ+uc = 0 avec uc(ti) = y=2,5V
Sa résolution conduit à : uc — U„/ 2 exp (—f/r) < U„/2 . L’état de l’inverseur ne varie plus et le système est
revenu dans l’état stable. Après une durée de l’ordre de quelques valeurs de r , la charge du condensateur est à
nouveau nulle. Sur la figure S 18.2, on a représenté les évolutions des diverses tensions du circuit monostable.

Remarque : En réalité, la décharge du condensateur après le retour à l’état stable est très rapide, car l’inverseur
possède un système de protection à diode contre les tensions négatives, lequel permet une décharge
caractérisée par une durée T' = rC où est la résistance du circuit de protection.
et problèmes 843

«.(V) MC(V)
5 5
4- 4-
3- 3
2- 2
1 1

1 1-3 4 7(s) 1 2 3 4 T(s)


«2(V) «i(V)
5-
4-
4
2- 3-
0 -1
-I - h
2-
1 2 3 4 Ks) 1
-2
0 1 2 3 4
FIG. S18.2.

b) La durée de l’état instable est A t — RC ln 2 = 6, 9 ms , quelle que soit la durée de l’impulsion sur E .
c) La répétition de l’impulsion sur E ne modifie pas l’évolution des tensions, car l’état 0 de l’une des deux
entrées est suffisant pour que la porte N-ET conserve son état P = 1 .

d) Le maintien de E dans l’état 0 empêche le retour à l’état stable. Afin de remédier à cet inconvénient, on
réalise le montage avec une porte N-ET qui n’est sensible qu’aux fronts descendants de son entrée E .

S18- 11. Porte N-ET en technologie CMOS

1. Comme les transistors MOS sont équivalents à des coupe-circuit ou à des courts-circuits, selon la valeur de
la tension entre grille et source, les deux transistors p -MOS se comportent comme des coupe-circuits, puisque Ugs
étant nul, et les deux transistors n -MOS comme des courts-circuits, puisque Ugs = 5 V . La tension de sortie est
donc 0 V et l’état logique 0 .

2. Lorsqu’au moins l’une des entrées est à 0 , un transistor p -MOS au moins est passant et un des transistors
-d
o n -MOS au moins est bloqué. Comme les transistors p -MOS sont en parallèle, le fait que l’un des deux soit passant
implique UQ = 5 V ; de façon analogue, les transistors n -MOS étant en série, le blocage de l’un des deux assure
r>J que UQ n’est pas relié à la masse. La sortie est par conséquent dans l’état logique 1 .

° Cette porte assure bien la réalisation de l’opération logique N-ET, puisque la sortie ne vaut 0 que si les deux
entrées valent 1 .
©

£
CL
O

Chapitre 19

S19- 1. Graphes de transfert pour un CAN à 3 bits

Les graphes de transfert sont donnés sur la figure S 19.1.


844 Solutions des exercices

CAN unipolaire CAN bipolaire


bP bP
111 111-
110 110 /
101 101—
100 ue

-----
100 /
A Sec
011 011
2 2
010 I 010
/
/
001 001
! A ! Ue /
000 +000
Sec

a) Conversion par troncature

CAN unipolaire CAN bipolaire


bP bP
111
110
101
100
011
010
001
000 Ue_ 1—1
0 £cc
16
5scc
16
13JCC
16 * b) Conversion par arrondi
—Sec — 5
2
-TT Sec
16
0 5
16
Scc
Sec
2

FIG. S19.1.

S19- 2. Codage CAN à 6 bits

Le code 1 0 1 1 0 1 , qui correspond à 45 en décimal, est la sortie associée à une tension d’entrée appartenant
-d
* A — 46 A[ . On en déduit le pas de quantification pour les valeurs extrêmes de l’intervalle :
à l’intervalle [45
o

2,71 2,71
r>J
Aw = 45 = 60, 22 mV et Am = 46 = 58,91 mV
° Il en résulte Am <A AM . Par conséquent, avec le pas AM , la tension 3, 4 V est codée selon :
©
3,4
£ A \i
— 56, 45
CL
O
d’où le code associé, 56 en décimal et *11 1000 en binaire. Avec le pas Am , la tension est codée, elle, selon :
3,4
~~r = 57, 71
A,„

d’où 57 en décimal et *111001 en binaire.


et problèmes 845

SI9- 3. Utilisation d’un CAN

1. Le pas de conversion du CAN se calcule aisément :

PE 10
A=— = 152, 588 |xV
2" 65 536

2. La tension d’entrée suivante à convertir se présente à l’instant :

I 1
tk+ 1 = tk — d’où tk+1 — tk = = 23 JJLS
fe 44, 1 x 103

3. D’après le théorème de Shannon (cf. chapitre 15), la fréquence maximale du spectre du signal d’entrée
audio vaut :
A =|=|= 22, 05 kHz
4. Comme la tension Uk , qui vaut 2, 78 V , appartient à l’intervalle [pA — (p + 1) A[ , le code p s’obtient
selon :
Uk 2,78
— 18 219,008 d’où p= 18219 cequis’écrit *4725
A 152,6 x 10-3
en code hexadécimal. Les tensions représentées par le même code numérique sont alors :

[18 219 A; 18 220 A[ soit [2, 779999 V; 2, 780151 V[

Remarque : En notation selon la norme ANSI, reprise dans de nombreux langages de programmation dont le
langage C, l’écriture du code serait 0x472.6 .

5. En arrondissant le pas de conversion A à 152 p,V , on définit l’intervalle suivant d’appartenance de Uk :

[18 289 A, 18 290 A[ soit 18 289 et *4771


en codes décimal et hexadécimal respectivement. On commet dans ce cas une erreur de 70 incréments de codage
soit 70 bits de poids faible.

T3
o
S19- 4. CAN unipolaire

1. La résolution R d’un CAN 10 bits est par définition :


r\j
100
° R = 100 — =
I
2io 1024
« 0, 1 %
©

2 2. On détermine le code en sortie associé à la tension d’entrée de 1, 57 V , en déterminant le nombre k de


à pas de conversion nécessaires, soit :

t=2ÿ¥nR = 747'6
Pour un CAN tronqué, le code fourni est 747 soit *1011101011 en code binaire. S’il est arrondi, le code en
sortie est 748 , soit *10 1110 1010.

3. La durée de conversion r du CAN est donnée par la relation r = \/fe = 0, 1 p,s . Elle est indépendante
de la structure du CAN. C’est l’horloge interne du CAN qui va varier.
846 Solutions des exercices

4. a) Si le CAN est à architecture flash, la conversion s’effectue en une période Th d’horloge avec une durée
de conversion égale à :
I
T - = 0, 1 |is soit Th = 100 ns
10 x 106
b) Dans l’architecture à rampe, le compteur doit compter jusqu’à atteindre la valeur de sortie. Ainsi il faut
autant de fronts d’horloge, soit pratiquement autant de périodes T/, d’horloge que la valeur du code numérique
correspondant à la tension maximale à convertir. Dans cet exemple, avec un CAN 10 bits, le plus grand nombre
codé en sortie est 210 — 1 = 1 023 avec une durée de conversion T . La période d’horloge doit vérifier la relation :

102371 = T soit 1023“ 97 PS


c) Dans l’architecture à pesées successives, il faut autant de coups d’horloge qu’il y a de bits composant le
code numérique, 10 dans notre cas, d’où :

10 Th = T soit Th = 10 ns

SI9- 6. CNA à résistances pondérées

1. Les résistances des composants s’échelonnent en puissance de deux, tout en restant compatibles avec les
critères de consommation de courant et d’impédance d’entrée.
Sachant que l’une des résistances vaut 2 kfl , la série de résistances est la suivante, en commençant par le bit
de poids fort : i?7 = 2 kü , /?6 = 4 kü , R5 = 8 kü , /?4 = 16 kll , R3 = 32 kü , R2 = 64 kü , /?, = 128 kü
et R0 = 256 kD .

2. La tension de sortie a pour expression :


n— 1
avec n=8
i=0

ki étant la variable logique associée au bit i. Le pas de conversion est donc ER/Ro que l’on conservera sous
forme fractionnaire :
A=
£l i l2’89mV
= =

3. En code décimal, /, FF vaut 255 , soit une tension de sortie égale à :

255
T3
O
-3,3»3,287v

i 4. Dans le CNA à n bits, la tension de sortie a pour expression ;


r\j
° n— 1 n— 1 .
© Us = -
/“O
=
-«El i N
avec
Ro
Ri = 2ÿ

2 L’incertitude sur Us s’écrit donc, en négligeant celle sur R :


à
n-i .
ARi _ SR, 1 _ ARi 2‘
AUs = ER avec ~ soit SUs = ER
;=o ' Rl R, Ri Ri Ro ÜR‘ Ü Ri Ro
Si l’on suppose que toutes les résistances, de même technologie, sont connues avec la même imprécision, ce qui est
raisonnable, il vient :

At)s = Eÿ-ÿb
RiAo
où b = y"ki2i
0
et problèmes 847

est la représentation binaire du nombre présenté en entrée du CNA. Comme l’erreur due à la tolérance ne doit pas
dépasser un demi-pas, on a :
1 R ER ARi FR ARi1- 1
AU, < - —E d’où AU, = — et — <—
2R0 Ro Ri 2R0 Ri 2b
qui représente l’erreur relative de tolérance sur les résistances. Le cas le plus défavorable est réalisé pour la valeur
maximale de b codée sur les 8 bits, soit b = 255 ; tous les courants de branche sont alors entachés d’erreurs.
Ainsi, avec 8 bits, la tolérance des résistances doit être de 0, 2% , ce qui est très contraignant.

S19- 7. Utilisation d’un CNA

1. Comme 212 = 4096 , la pleine échelle est donnée par 4095 x 800 x 10-6 = 3, 276 V . on en déduit la
résolution R suivante du convertisseur :
800 x 10-6
R= = 0,02%
3,276

2. Au code hexadécimal F 07 correspond 3 847 en décimal. La tension de sortie idéale devrait être égale à :
*
800 x 10-6 x 3 847 = 3, 0776 V
L’erreur maximale pouvant être égale à ±0,5% de la pleine échelle, soit ±16,38 mV , la plage des valeurs
possibles s’étend de 3, 06122 V à 3, 09398 V .

Chapitre 20

S20- 1. Entropie et information d’une source discrète sans mémoire

1. L’entropie de la source s’obtient à l’aide de la relation de définition :

H=
e
«/>, = z™(£)
e
' '
ce qui donne numériquement :
•O

c
Q
„ I
=-
1
0.3m 0,3 ± 0, 5 ln 0,5 ± 0, 21n 0,2
1 1
= 1,485 Sh
r\i
o 2. L’information manquante associée aux quatre messages considérés est, respectivement :
r\l

© 1 1 1
/l23 = lb
7*123
= —In2— ln 0,3 x 0,5 x 0,2
= 5, 06 Sh
?
à
o /ni = lb
1
- - ln
I
= 5,21 Sh
u Pu. ln 2 0, 33
1 1 1
7122 = lb = — ln = 3, 74 Sh
7*122 0,3 x 0, 52
ln2
1 1 1
7321 = lb = :—r ln = 5,06 Sh
7*321 ln2 0,2 x 0,5 x 0,3
848 Solutions des exercices

S20- 3. Information manquante sur une feuille de papier portant des inscriptions

1. L’entropie d’un pixel vaut :

Hp = -ÿ2pslbPs = -;ÿ(0>02 x ln 0,02 + 0,98 x ln0,98) = 0, 14Sh

2. Le nombre de pixels contenus dans la page est :

19 x 25
N= = 1, 1875 x 106 d’où H = NHP = 167,96kSh
0,02 x 0,02
entropie de la page. Si l’on transmet cette page en une durée T = 6 s , le flux d’information correspondant vaut :
H _ 167,96
= 27,99 kSh •s-
i

T 6

S20- 4. Flux d’information provenant d’une image de télévision

1. Comme la probabilité Ps est uniforme, l’entropie d’un pixel a pour expression :

HP = -J2p‘n,p- = lb (ÿ) = lb (32) - lb (25) = 5 Sh

2. Le flux d’information correspondant vaut donc :

NHP _ 4, 8 x 106 x 5 = 600 MSh •s“


T 1/25

S20- 5. Efficacité et redondance d’un code

1. L’entropie H(X) de la source est, par définition :

H(X) = — Ps lbPs = jÿ(-0,81n0,8 -0,21n0,2) =0,72 Sh


2. Comme chaque code nécessite une longueur de 1 bit , la longueur moyenne du code s’obtient selon :
T3
O

L=ÿ2 P*n* = 0, 8x1+0, 2xl = lb


r\j
° On en déduit l’efficacité r) du codage et sa redondance y :
©
= 0, 72 et y = 1 - rj = 0, 38
2
à
S20- 6. Codages de Shannon-Fano et de Huffman

1. L’entropie de la source vaut :

1 1 1
H=
ln2
0, 1 x ln
0,1 + 0, 15 x ln 0, 15
x 2 + 0, 2 x ln
0,2 + 0,4 x ln (À)]- 2, 15 Sh
et problèmes 849

2. Les longueurs de codage se calculent aisément selon :

LSF = Psns = 0, 1 x 3 + 0, 15 x 3 + 0, 15 x 2 + 0, 2 x 2 + 0, 4 x 2 = 2, 25

et :
LH = Pstls = 0, 1 x 3 + 0, 15 x 3 + 0, 15 x 3 + 0, 2 x 3 + 0,4 x 1 = 2, 20
On en déduit les efficacités correspondantes :
// II
rjsF = -— = 0, 955 et rjH = — = 0, 977
LSF I-n
Le dernier codage est ainsi le plus efficace.

S20- 9. Représentation matricielle d’un canal binaire non symétrique

1. La matrice des probabilités de sortie est la suivante :


0,3 1 [

0,8 0,4 0,5
P(Y) =
0,2 0,7J L X
0,6 0,5
Ainsi, P(y\ ) = 0, 5 et P(y2)=0,5.
2. Quant à la matrice des probabilités conjointes, elle vaut :

0, 8 0, 3 0,4 0 0,32 0,18
[P(X, Y)] =
0,2 0,7 *[ 0 0,6 0,08 0,42
Par conséquent, P(x\ , yi) = 0, 32 P(x2,y,) = 0,18 P{Xi,y2) — 0, 08 P(x2,y2) -0,42.

S20- 10. Entropie relative de Kullback

1. Calculons l’entropie de la source pour les différentes distributions de probabilité :


1
H=-J2P* lb/>* = 0, 693 (0,322 + 0,346 + 0,361) = 1,485 Sh
est l’entropie de la source avec les probabilités vraies. Dans les deux hypothèses a priori, on trouve :
1
Hi = (0,3466 + 0,3288 + 0,3219) = 1,439 Sh
0, 693
et :
1
TJ H2 = (0, 2845 + 0, 3593 + 0, 3665) = 1, 458 Sh
o 0,693
2. Les écarts quadratiques moyens, entre les deux hypothèses sur les probabilités et la vraie loi de probabilité,
r\i sont respectivement :

° d\ = [(0, 25 - 0, 2)2 + (0, 55 - 0, 5)2 + (0, 2 - 0, 3)2]1/2 = 0, 1225


© et :
d2 = [(0, 15 - 0, 2)2 + (0, 45 - 0, 5)2 + (0, 4 - 0, 3)2]1/2 = 0, 1225
2 Les deux distances sont donc égales.
à
3. Quant aux entropies relatives de Kullback, on les obtient comme suit :

,
K = —
I
ln 2 ïpHw)= 0, 0424 Sh et K2 = —
1
In 2
0,0238
0, 693
= 0, 0345 Sh

Les deux écarts entropiques sont différents. L’hypothèse 2 est donc plus proche de la distribution réelle que l’hypo¬
thèse 1, au sens de l’entropie relative de Kullback.
850 Solutions des exercices

S20- 13. Succession de deux canaux binaires différents

1. La matrice de transmission [P(Z\X)\ du canal formé par la succession des deux canaux est le produit des
deux matrices [P2(Z\Y)\[P\ (L|X)] , écrit dans l’ordre convenable :

[P(Z|X)] = [ 1 - <72
<72
P2
1 - P2
1 - <71
<7i
P\
1-/>1
soit :
(1 — <?2)(1 — <?l) +P2<7l (1 -<?2)/>l +P2(1 - pi)
[P(Z|X)] =
92(1 -q\)+q\{l -P2) <72P1 +(1-P2)(l -pi)
Application : si p\ = pi = 0, 1 , q\ = q2 = 0, 2 , on trouve :

0,66 0,17
[P{Z\X)\ =
0, 34 0, 83

2. Les probabilités à la sortie s’obtiennent aisément selon [P{Z)\ = [P(Z\X)][P(X)] :

[ (l-q2)pi+(l ~ P\)p2 1
[f
(1 -92)(1 ~q\)+P2q\ a
[P(Z)} =
[ <72(1 - <7i) +4i(l -P2) pi<?2 + (1 -7?i)(l -P2) J 1-ff J
Il vient, en effectuant :

PCzi) = a[(l -42)0 ~q\) +mi] + (1 - «)[(1 ~Q2)p\ + (1 -P\)P2)


et :
P{z2) = a[q2{\ — + <?i(l -P2)] + (l -a)\p}q2 + (l -pi)(l - P2)]
Pour p] = p2 — 0, 1 , <71 = q2 — 0, 2 et a = 0, 4 , alors :

P(zi) = 0,4x 0, 66 + 0, 6 x 0, 17 = 0,366 et P(z2) = 0,4 x 0,34 + 0,6 x 0,83 = 0,634

S20- 15. Capacité d’un canal binaire en Z

1. Écrivons la matrice de transition [P(F|X)] :

T3
o [p(y|x)] = [ 1 -P
P
0
1

r\i On en déduit les probabilités de sortie, en fonction de p et a , en effectuant le produit matriciel P(Y\X)P(X) :
° 1 -p 0 a a(l -p)
© [P(Y)} =
P 1 1 — a 1 — a + ap
2 Par conséquent, l’entropie H(Y) est:
à
H(Y) — -J2PS lb/3-' = -[«(•~P)] lb[a(l -p)] - [1 - ar(l - p)] lb [1 - a( 1 -/>)]

Notons que H(Y) s’écrit :

H(Y) = Hb[a{1 - p)] avec H„(q) = -q lb q - (1 - q) lb (1 - q)


et problèmes 851

2. Les probabilités conjointes sont obtenues en effectuant [/’(X, F)] = [P(F|X)][P(/(X)] :

[P(X, Y)} = [V 0
l-a ]=[“V 0
1—a
On en déduit l’entropie conditionnelle selon :

H(Y\X) = - lbP(y,-I**) = -a(1 - p) lb (1 - p) - ap lbp - (1 - a) lb 1

soit :
//(F|X) = -a(l -p) lb(l-p)-aplbp
Notons que H(Y\X) s’exprime aussi en fonction de Hb :
//(F|X) = aHb(p)

3. On calcule la capacité par symbole du canal en Z en cherchant la valeur maximale de l’information mutuelle
moyenne, lorsque les probabilités d’entrée changent :
lm(X, y) = — [a(l -p)]lb[ar(l - p)\ - [1 - a(l -p)]lb[l - ar(l -p)] +a(l -p)lb(l - p) + ap\bp
On détermine sa valeur maximale en dérivant 7,„ (X, Y) par rapport à a , ce qui donne, après multiplication par
ln2 :
-(1 — p) ln[a(l -p)] + (l — p) ln[l - a(l -p)] + (l -p)ln(l -p)+plnp- (l - p) + (l - p) = 0
On obtient finalement :
i-p
1 -a(l -p) 1 1
lb
a(l-p)
= - lb [/(i -p)'-'} soit
a(l - p) pp/(i-P)(i -p)
d’où :
l+pP/o -p)(1-p) pP/O-p)
01 ~
a pp/ÿ-p) 1 +pP/0-p)(l -p)
Pour p = 0, 1 , on trouve a = 0, 456 , d’où :
i
Cs = Hb[a(1 - p)] - aHb(p) = Hb{0,41) - 0,456tffc(0, 1) = 0,76 Sh.symb"

S20- 17. Capacité d’un canal de transmission avec bruit blanc gaussien

1. Comme les niveaux de quantification sont équiprobables, l’entropie de la source est :

T3
H{X) = lb il = lb 512 - lb 29 = 9 Sh
O
On en déduit le flux d’information q, en multipliant le flux de symboles qs par l’entropie de la source :
i
ÎH qs = — =fe = 1,5/sw = 1,5 x2x5x 103 = 1,5 x 104 s"1 d’où q, = qsH(X) = 135 kSh.s
- 1

Te
° 2. Le bruit étant blanc et gaussien, la capacité par symbole du canal a pour expression (cf. chapitre 20) :
©

2 Cs = B lb 1+
o-l
à
Pour que le canal transmette sans erreur les signaux émis par la source, il faut que l’on ait :

Cs qs soit B lb > qs
Il en résulte que :
RSBÿ 29s/B -1=511 soit en dB RSBdB 101g (511) = 27 dB
Glossaire

Français Anglais
Alimentation électrique Power supply
Amplificateur Opérationnel (AO) Operational amplifier
Bascule bistable Bistable trigger circuit
Bit de Poids Faible (BPF) Least Significant Bit (LSB)
Bit de Poids Fort (BPF) Most Significant Bit (MSB)
Bobine d’induction Induction coil
Boîtier de circuit intégré Integrated-circuit package
Boucle à Verrouillage de Phase (BVP) Phase Locked Loop (PLL)
Boucle fermée Closed loop
Boucle ouverte Open loop
Broche Pin
Broche de raccordement Lead
Cahier des charges Specifications
Capacité Capacitance
Code à Inversion Alternée (CIA) avec retour à zéro Alternate Mark Inversion (AMI)
Code biphase Manchester code
Code cyclique de redondance Cyclic redundancy code
Constante de temps Time constant
Q
Convertisseur Analogique Numérique (CAN) Analog to Digital Converter (ADC)
IM
Convertisseur Numérique Analogique (CNA) Digital to Analog Converter (DAC)
3
Convertisseur à Résistance Négative (CRN) Negative Impedance Converter (NIC)
Courant de polarisation Bias current
2 Cycle d’hystérésis Hysteresis loop
à
Glossaire 853

Français Anglais
Débit numérique Bit rate
Déclencheur Trigger
Dénsité spectrale d’énergie Power spectrum
Échantillons par seconde Samples per second
Émetteur-récepteur universel asynchrone Universal asynchronous receiver-transmitter
Facteur d’amplification Amplification factor
Fiche technique Data sheet
Filtre anti repliement Antialiasing filter
Fréquence de coupure Cutoff frequency
Gain stationnaire Static gain
Gyrateur Gyrator
Impédance Impedance
Liaison électrique Bonding
Loi en A A law companding
Modulation par décalage de fréquence Frequency Shift Keying
Métal Oxyde Semiconducteur (MOS) Metal Oxyde Semiconductor (MOS)
Non Retour à Zéro (NRZ) Non Return to Zero (NRZ)
Octet Byte
Oscillateur Contrôlé en Tension (OCT) Voltage Controled Oscillator (VCO)
Pleine échelle (PE) Full Scale Range (FSR)
Produit gain bande Gain Bandwidth Product
Puce Chip
Rapport Signal sur Bruit (RSB) Signal Noise Ratio (SNR)
Réponse indicielle Unit step response
Réponse impulsionnelle Impulsionnel response
Réseau Network
Q Résistance Resistance
IM
Rétroaction Feedback
3 Télécommunications Communication engineering
Temps de montée Rise time
2 Tension de décalage Offset voltage
à Tension de saturation Saturation voltage
Transistor à Effet de Champ (TEC) Field Emission Transistor (FET)
Variable complexe p Complex variable s
Vitesse de montée ou vitesse de balayage Slew rate
Bibliographie

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°
©

2
à
Copyright © 2012 Dunod.
Index

A Amplitude
complexe, 45, 95
Accumulateur, 23 1
Modulation d’, 513, 514
Adaptation
Analyse des réseaux, 164
d’impédance, 62, 202
de résistance, 3 1 Angle de perte
d’un condensateur, 215
Adapteur d’impédances, 274
d’une bobine, 217
Admittance, 47, 96
Anode, 222
Adresse binaire, 587
Anti-rebonds (Interrupteur), 581
Afficheur sept segments, 573
AO idéal, 262
Aléatoire
Apodisation, 694
Signal, 542
Transfert d’un processus, 552 Approximation des régimes quasi stationnaires,
41
Aliasing, 505
ARQS, 41
Alimentation stationnaire symétrique, 302
Asservissement, 447
Alphabet, 634
Attracteur, 418
Altemostat, 220
Autocorrélation, 543
Amortissement critique, 9 1
Fonction d’, 500
T3 Ampère, xii fonction d’, 543
c
Amplificateur(s)
Q
IM à très fort gain, 302 B
classification des, 201
S Baladeur, 189
d’instrumentation, 305
en émetteur commun, 239 Bande
2 exponentiel, 283, 390 équivalente de bruit, 553
à fonctionnel, 389 latérale double, 517
inverseur, 275 latérale inférieure, 516
logarithmique, 282, 307, 390 latérale supérieure, 516
non inverseur, 271 latérale unique, 517
opérationnel, 257 passante, 184, 198
opérationnel (Bruit dans les), 558 Bardeen, xii, 232
Amplification (Classes d’), 239 Barkhausen, xii
858 Index

Bascule, 579 Schottky, 549


D synchrone, 581 Tension de, 557
JK synchrone, 582 thermique, 550
RS asynchrone, 579 Butterworth
Base, 233 Filtre de, 207
Bell, xii, 182 Filtre passe-bas de, 206
Bessel (Fonction de), 529, 710 Fonction de transfert de, 342
Bilan d’énergie, 29 C
d’un circuit RC, 118
c.e.m, 14
d’un circuit RL , 122
CAN
d’un circuit RLC série, 127
à double rampe, 617
Binomiale (Loi), 718
à pesées successives, 618
Bistable, 265 à rampe numérique, 616
Bit, 569 flash, 614
de poids faible, 570 semi-flash, 615
de poids fort, 570 série-parallèle, 615
Bobine, 43,48,216 Canal, 243
Bode, xii binaire symétrique, 648
Diagrammes de, 182 de transmission, 645
Bolomètre à pont de Wheatstone, 176 déterministe, 649
sans bruit, 65 1
Boucherot, xiii
sans perte, 650
Théorème de, 59
Capacité(s), 43
Boucle
commutées (Filtre à), 337
à verrouillage de phase, 524, 532
d’un canal, 647
fermée (facteur d’amplification en), 430
ouverte (facteur d’amplification en), 430 Caractéristique, 3
de transfert, 389
Branche, 15
Carson (Formule de), 529
Branly, xiii
Cascade
Brattain, xiii, 232
Cellules identiques en, 205
Bruit de filtres passifs, 194
Bande équivalente de, 553 sous-harmonique, 744
T3
blanc, 545
c Cathode, 222
coloré, 546
Q
Courant de, 557 Causal (Système), 496
IM
d’un détecteur, 567 Cavité optique, 43 1
S dans les amplificateurs opérationnels, 558 Cellule
dans les composants, 557 biquadratique, 332
2 dans un circuit, 567 de Akerberg et Mossberg, 337
à de grenaille, 549 de Kerwin-Huelsman-Newcomb, 335
de photons, 548 de Rauch, 332
de scintillation, 55 1 de Sallen-Key, 333
gaussien, 546 de Tow et Thomas, 336
Johnson, 550 électrolytique, 384
poissonnien, 547 identique(s) en cascade, 205
Rapport signal sur, 554 photovoltaïque, 386
rose, 546 universelle, 335
Index 859

Chebyshew (Fonction de transfert de), 342 Complexe


Circuit Amplitude, 95
antirésonnant, 107 Nombre, 665
bouchon, 50, 103, 107, 112 Compression numérique, 613
RC (excitation sinusoïdale d’un), 113
RC en régime transtoire, 117 Compteur, 584
résonnant parallèle, 104, 105 Condensateur, 43, 48, 213
RL en régime transitoire, 120
Conductance, 8, 47
RLC parallèle, 145
dynamique, 10
RLC série en régime transitoire, 123
Claquage d’un condensateur, 214 Conducteur ohmique, 7, 210
Classe d’amplification, 239 Conformateur
Classification des amplificateurs, 201 à diodes, 397
CNA Conception d’un, 727
à échelle résistive, 621 sinusoïdal, 397
à entrée série, 623 Convention
à sommation de courant, 620 générateur, 3
Codage récepteur, 3
à virgule flottante, 572
DCB, 573
Conversion
en complément à 2, 570 analogique numérique, 604
hexadécimal, 573 horizon de, 606
Code par arrondi, 605
de ligne, 589 par troncature, 605
des couleurs, 211 Pas de, 605
CODECS, 613 pleine échelle de, 605
Codeur, 634 triangle-étoile, 196
Coefficient Convertisseur
de modulation de fréquence, 527 courant-tension, 276
de modulation de phase, 527 numérique analogique, 619
de température, 213 tension-courant, 277
Cohérence tension-temps, 616
T3
O Fonction de, 501 Convolution, 493, 700
mutuelle (Fonction de), 502
Relation de, 493
r\l Collecteur, 233
Coordonnées normales, 364
s Colpitts (Filtre de), 205
© Commande automatique de gain, 472 Couleur (Code de), 211
Commutation d’un transistor, 242 Couplage
? capacitif, 367
à Comparateur, 265
à hystérésis, 265, 396 de circuits, 353
avec diode Zener, 306 de plusieurs oscillateurs, 371
inverseur, 267 Facteur de, 368
monostable, 268 inductif, 367
non inverseur, 266 résistif, 368
numérique, 600
Coupure (Fréquence de), 184
simple, 263, 395
860 Index

Courant Déterministe (Signal), 491


de bruit, 557 Développement limité, 663
de court-circuit, 1 4
Diagramme
de court-circuit (Méthode du), 161
de Bode, 182
de polarisation, 314
de Nyquist, 1 85
de saturation, 222
de phase, 92
électromoteur, 14
Diode, 222
Crête (Détecteur de), 522
à jonction, 12, 383
Critère
à vide, 383
de Barkhausen, 468
Esaki, 383
de stabilité, 440
Gunn, 383
de stabilité de Nyquist, 441
idéale, il
du revers, 442
Schottky, 225
Critique (Amortissement), 91 tunnel, 383
Cryptographie, 634 varicap, 225
Zener, 12, 224, 383
D
Dipôle
Darlington (Montage), 241 actif, 5
Décalage (Tension de), 316 électrocinétique, 2
Déclencheur, 265 générateur, 6
Décrément logarithmique, 90 linéaire, 7, 115
Démodulation, 512 passif, 5
angulaire, 530 récepteur, 6
angulaire (en optique), 536 symétrique, 7
cohérente, 521 Dirac (Impulsion de), 492, 705
d’amplitude (en optique), 534 Discriminateur de fréquence, 531
d’un signal, 521
Disjoncteur, 72
en amplitude (en optique), 536
en optique, 534 Dissipation nominale, 212
quadratique en présence de bruit, 566 Distorsiomètre, 402
spatiale, 532, 536 Distorsion harmonique, 402
Démultiplexeur, 588 Diviseur
T3
Densité de courant, 26
c
Q
de probabilité, 716 de tension, 26
IM spectrale d’énergie, 500 Double T (Filtre), 192
S Dérivation Drain, 243
Branchement en, 24
Durée
courte, 4, 37
caractéristique, 131
2 longue, 4, 37
de maintien, 582
à Détecteur de montée, 130
crête, 3 1 1
de montée d’un AO, 293
de crête, 137, 522
de réponse, 130
de signe, 264
de relaxation, 89
Détection synchrone, 521 de relaxation en énergie, 88
d’un signal dans du bruit, 565 de stabilisation, 582
Déterminant, 669
Index 861

E Faraday, xiii
Écart-type, 717 Fenêtre
Échantillonnage, 504, 609 de Hamming, 495
en optique, 534 de Hann, 495
Échelon FET, 243
Fonction, 499 Fil anti-foudre, 72
Signal, 704 Filtre, 326
Écrêteur, 393 à capacités commutées, 337
Edison, xiii actif, 327
Efficacité d’un code, 634 actif passe-bas, 327
coupe-bande, 192, 328
Électrocinétique, 1
de Butterworth, 185, 207, 342, 494
Électronique, 1 de Chebyshew, 342
Émetteur, 233 de Colpitts, 205
Énergie (Bilan d’), 29 de phase, 496
Entropie de Wien, 191
conditionnelle, 637 double T, 192
conjointe, 637 exponentiel, 494
Équation(s) Gabarit d’un, 327
de l’AO, 259 lorentzien, 494
différentielle Ordre d’un, 326
linéaire, 672 passe-bande, 189, 328
non linéaire, 675 d’ordre 2, 189
Ergodicité, 543 passe-bas de Butterworth, 206
passe-haut, 188, 327
ET (opérateur logique), 576
d’ordre 1, 188
Euler (Formules d’), 666 passif, 185
Événements Cascade de, 194
disjoints, 713 Gabarit d’un, 186
indépendants, 715 passe-bas, 187
Excursion spectrale, 527 Sélectivité d’un, 327
en modulation de fréquence, 527, 530 Sensibilité d’un, 332
T3
Synthèse d’un, 339
O F Transformation d’un, 340
f.e.m, 13 Fleming, xiii, 383
r\l
Facteur Fonction
s d’amplification, 131,201 caractéristique, 717
© en boucle fermée, 430 d’une variable aléatoire, 717
en boule ouverte, 430 d’autocorrélation, 500
2 en courant et en puissance, 201
à d’Heaviside, 116,499, 704
de charge, 591 d’intercorrélation, 502
de modulation, 514, 528 de Bessel, 710
de fréquence, 528 de cohérence, 501
de phase, 530 de cohérence mutuelle, 502
de puissance, 56 de transfert, 180, 181, 493
de qualité, 88, 90, 98 électronique, 436
de surtension, 100 de Butterworth, 342
862 Index

de Chebyshew, 342 numérique de signaux carrés, 596


des systèmes bouclés, 434 Graetz (Pont de), 226
en boucle ouverte, 437 Grille, 243
harmonique, 434, 437
échelon, 116, 499 H
gamma, 708 Hamming (Fenêtre de), 495
hermitique, 498
Hann (Fenêtre de), 495
hyperbolique, 66 1
racine carrée, 285 Harmonique
Génération d’, 398
Fonctionnement (Point de), 4, 27
Oscillateur, 84
Force électromotrice, 13
Heaviside, xiv
Forest, xiv Fonction d’, 499, 704
Formules d’Euler, 666 Henry, xiv
Fourier, xiv Hermitienne (Fonction), 498
France-inter, 513 Hertz, xiv
Émetteur, 539
Hétérodynage, 5 1 8
Fréquence en optique, 534
de coupure, 184 Horloge (Signal d’), 706
de Shannon-Nyquist, 505
Hystérésis, 266
de transition, 260
Comparateur à, 265
instantanée, 499
Modulation de, 513 I
réduite, 181
Impédance, 46
Fréquencemètre numérique, 595 d’entrée, 198
Front d’un oscilloscope, 199
descendant, 581 de l’AO, 261
montant, 581 de sortie, 261
itérative, 79, 206
G symbolique, 170
Gabarit, 207, 341 Imperfection de l’AO, 314
d’un filtre, 327 Impulsion
d’un filtre passif, 186 de Dirac, 492, 705
T3
O Gain, 182, 201 Générateur d’, 88
en tension, 182 Inductance, 43
r\i
Gamma Information
° Fonction, 708 conditionnelle, 636
© Gauss (Loi de), 721 conjointe, 636
JE: mutuelle, 636
GBF, 43, 51
?
à Générateur Intégrateur (Montage), 279
G
auxilaire (Méthode du), 162 Intensité efficace, 55
basse fréquence, 43, 483 Intercorrélation (Fonction d’), 502, 543
d’impulsions, 88 Interpolation d’un signal, 505
de courant, 14
Interrupteur, 158
de signaux, 477
anti-rebonds, 58 1
de tension, 13
de Thévenin associé à un transistor, 162 Invariant par translation, 492
Index 863

Inverseur, 575 M
CMOS, 592
Maille, 2, 15
Limitation en fréquence du montage am¬
Mance (Méthode de), 159
plificateur, 291
Isolement (Transformateur d’), 220 Marconi, xv
Masse, 16
J flottante, 51
Johnson, xiv Matrice(s), 667, 669
Bruit, 550 de transfert, 194
Joule, xiv de transmission d’un canal, 645
des probabilités conjointes, 646
JTEC, 243
diagonalisation d’une, 671
K Inversion d’une, 670
Multiplication de deux, 668
Kennely, xv, 208
Maxwell, xv
Théorème de, 196
Pont de, 52
Kintchine, 545
Mémoire, 597
Kirchhoff, xv
Méthode
Lois de, 16
d’opposition, 178
L de la tension moitié, 54
de Mance, 159
Laplace, xv des courants de branche, 166
Transformée de, 170, 697 des courants de maille, 168
Largeur de bande relative, 328 des perturbations, 736
Ligne des tensions de nœud, 167
à retard, 496 du courant de court-circuit, 161
de garde, 72 du générateur auxiliaire, 162
de transport, 71 du premier harmonique, 489
Limitation spectrale d’un AO, 289 Millman, xv
Limite centrale, 723 Théorème de, 19, 52
Linéaire Mode normal ou propre, 360
Réponse, 94, 1 80 Lissajous, xxxiii, 99, 182
T3 Système, 491 Modèle
O
Logique de Norton, 156
combinatoire, 575 de Thévenin, 156
r\l
séquentielle, 579 Modulation, 512
° Loi angulaire, 513, 526
©
à mi-marche, 612 en optique, 533, 535
? binomiale, 7 18 d’amplitude, 513,514, 554
à d’Ohm, 7 avec porteuse, 5 19
de Kirchhoff, 16,42 BLD, 520
de Poisson, 719 BLU, 520
de Pouillet, 1 8 de fréquence, 513, 527, 555
des mailles, 16, 42, 51 Coefficient de, 527
des nœuds, 16, 42, 51 Facteur de, 528
normale, 721, 723 de phase, 513, 527
Coefficient de, 527
864 Index

Facteur de, 530 Opérateur logique, 575


en amplitude, 514 ET, 576
en optique, 533 NON, 575
Facteur de, 514, 528 NON-ET, 578
spatiale, 532, 534 NON-OU, 578
Monostable OU, 576
avec constante de temps, 269 OU-EXCLUSIF, 577
Circuit logique, 601 Opposition (Méthode d’), 178
Comparateur, 268 Optique adaptative, 449
Montage Oscillateur, 459
Darlington, 241 à pont de Wien, 463
en étoile, 66 à quartz, 474
en triangle, 67 à réseau déphaseur, 48 1
totem, 593 à résistance négative, 405, 465
amorti, 87
Mots mémoire, 597
auto-entretenu, 405
Multiplexage, 517 commandé en tension, 481
Multiplexeur, 587, 600 de Clapp, 489
Multiplier, 283, 390 de Colpitts, 473
de Pierce, 474
Multivibrateur astable, 475
de relaxation, 408, 475
de van der Pol, 410
N Effets non linéaires sur un, 405
Neutre, 64 harmonique, 84
local, 518
Nœud, 15
quasi sinusoïdal, 463
Nombre complexe, 665
Oscillation
NON (Opérateur logique), 575 de relaxation, 462
Non linéaire (Système électronique), 380 forcée, 93
NON-ET (Opérateur logique), 578 harmonique, 460
quasi sinusoïdale, 462
NON-OU (Opérateur logique), 578 sinusoïdale, 460
T3 Norton, xvi Oscilloscope
c Représentation de, 156 analogique, xxix
Q
Théorème de, 154 Impédance d’entrée d’un, 199
IM
Notation complexe, 45 numérique, xxix
S
Nyquist, xvi, 504, 550 Sonde de T, 147
Critère de stabilité de, 441 OU (opérateur logique), 576
2 OU-EXCLUSIF (opérateur logique), 577
à
O Outil mathématique, 660
Ohm, xvi
P
Loi d’,7
Onde Parafoudres, 72
longue, 518 Parallèle (Association en), 24
moyenne, 518 Partie Principale, 497
Index 865

Phase, 64 spectrale, 544


Diagramme de, 92 transportée, 5 1 6
Filtre de, 496 Pulsation
Modulation de, 513 instantanée, 499
Phasemètre numérique, 594 proprre, 86
Photodiode, 384, 386 réduite, 181
Photon (Bruit de), 548 Push-pull
Photorésistance, 10 Etage de sortie, 241
Montage, 275
Phototransistor, 386
Pile, 231 Q
Poisson (Loi de), 719
Q-mètre, 110
Polarisation Quadrateur, 523
à pont de base, 238
Quadripole, 180, 185, 198
à pont de grille, 249
en II, 196
économique, 238, 249
en cascade, 195
Pont en T, 196
de Graetz, 226 passif en II, 196
de Maxwell, 52 passif en T, 196
de Wheatstone, 17
de Wheatstone (Bolomètre à), 176
Quantification (Erreur de), 606
Quartz, 112,215
Porte logique, 575
piézoélectrique, 1 12
Porteuse, 514
Portrait de phase, 416 R
Potentiel de référence, 16 Racineur, 392
Potentiomètre, 26 Rapport
Pouillet (Loi de), 18 cyclique, 480
Primaire (Enroulement), 218 signal sur bruit, 554
Principale (Partie), 497 Rauch (Cellule de), 332
Probabilité Réactance, 47
conditionnelle, 715 Récepteur audio, 1 1 1
T3
conjointe, 715 Recouvrement de spectre, 505
O densité de, 7 1 6 Redondance, 634
Processus aléatoire stationnaire, 543 Redressement, 399
r\l
Pseudo-période, 88 à double alternance, 226, 312
s Pseudo-pulsation, 88 à simple alternance, 226, 689
©
Puissance, 2 Régime
? active, 55 établi, 45, 94, 114
à apparente, 56 forcé, 114
complexe, 58 stationnaire, 1
électrique, 3 1 (Établissement d’un), 116
en triphasé, 68 transitoire, 45, 94, 115
fluctuante, 69 à un échelon de tension, 172
instantanée, 55 à un signal sinusoïdal, 173
moyenne, 55 d’un système linéaire, 130
réactive, 57 Durée du, 130
868 Index

Trigger de Schmitt, xxxiii, 265, 396 Vecteur propre, 67 1


Trigonométrie, 660 Verrouillage de phase (Boucle à), 524
Triode, 383 Vitesse maximale de balayage, 259, 292
Triphasé (Système), 64 Vobulateur, 530
TTL, 395 Vobulation, 531
Tube à gaz, 384 Volta, xvii

V W

Valeur Wattmètre, 63, 69


efficace, 55 Wheatstone, xvii
nominale d’une résistance, 211 Pont de, 17
propre, 671 Wien, xvii
Van der Pol, xvii Filtre de, 191
Variable d’état, 164, 165, 417 Wiener, 545
Variance, 717 Z
Varistance, 11, 384
Zener, xvii
Varmètre, 70 Diode, 224

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