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REPUBLIQUE TUNISIENNE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET DE LA TECHNOLOGIE


UNIVERSITE DE TUNIS EL-MANAR

THESE
Présentée pour obtenir

Le Diplôme de DOCTORAT
En Génie Electrique

Par

Mehdi DALI
Maîtrise « A.I.I » E.S.S.T.T
Mastère « Systèmes Electriques » E.N.I.T

Commande et Gestion Energétique des Systèmes Hybrides


Photovoltaïque - Eolien

Soutenue le 24 janvier 2009 devant le jury composé de :

Mme Ilhem SLAMA-BELKHODJA Professeur à l’ENIT Président

M. Mohamed ELLEUCH Professeur à l’ENIT Rapporteur


M. Ahmed MASMOUDI Professeur à l’ENIS Rapporteur

M. Faouzi BOUANI Maître de conférences à l’ENIT Examinateur

M. Jamel BELHADJ Maître de conférences à l’ESSTT Directeur de thèse

M. Xavier ROBOAM Directeur de Recherche au CNRS Invité


M. Luis MARROYO Professeur à l’UPNA - Espagne Invité

Thèse préparée dans le laboratoire des Systèmes Electriques (L.S.E) de l’E.N.I.T en collaboration avec l’Institut National
Polytechnique de Toulouse : Ecole Nationale Supérieure d’Electrotechnique, d’Electronique, d’Informatique, d’Hydraulique et des
Télécommunications de Toulouse, Laboratoire Plasma et Conversion d’Energie (LAPLACE)
RÉSUMÉ
Cette thèse a pour cadre la production d'électricité à partir d’un système hybride photovoltaïque-
éolien autonome et couplé au réseau, disposant d'un stockage à petite échelle (habitat individuel).
Les principaux intérêts d'un tel système sont la production propre sur le lieu de consommation, la
mutualisation des ressources et du stockage, et la sécurité d'approvisionnement.
L’étude présente un comparatif des architectures et des stratégies de gestion d’énergie dédiées à
des batteries BT et TBT. Un dispositif MPPT doit être introduit en vue d’obtenir un rendement
énergétique maximal. Pour la chaîne photovoltaïque, une régulation cascade tension –courant est
utilisé pour la commande du hacheur DC/DC. Pour le sous système éolien, un pilotage direct en
couple ou indirect par le contrôle du courant du côté du bus continu est possible. Afin de
minimiser les coûts de la chaîne de conversion statique des structures simples (redresseur à
diodes, hacheur dévolteur ou survolteur) sont étudiées et comparées avec un montage reposant
sur le redresseur MLI. Les comparaisons énergétiques à des gisements solaires et éoliens donnés
ont alors permis d’évaluer les différentes structures et stratégies de pilotage.
Un banc d’essais dédié à la structure choisie a été élaboré en parallèle des modélisations système.
En outre, un intérêt particulier est dédie à l’élaboration d’un superviseur qui prend en charge le
contrôle et la gestion des flux d’énergie au sein du système hybride.
La connexion du système hybride photovoltaïque- éolienne au réseau faible ainsi que
l’alimentation d’une charge AC via un onduleur monophasé sont étudiées et validées
expérimentalement.
MOTS CLÉS
Energies renouvelables, hybridation des sources, aérogénérateur, photovoltaïque, architectures,
modélisation énergétique, dimensionnement, MPPT, gestion d’énergie.
ABSTRACT
This thesis deals of the electricity production of a stand alone hybrid photovoltaic- wind system
and connected to the grid, having a storage. The principal interests of such a system are the clean
production on the place of consumption, the mutualisation of resources and energy storage, and
the security of supply.
This study presents a comparison of architectures and energy management strategies dedicated to
LV and VLV battery. A Maximum Power Point Tracking must be implemented in order to
optimize the energetic transfert. For the PV subsystem, a voltage –current cascaded control loops
is used for the DC-DC chopper. For the wind chain, a torque or an indirect control of the DC bus
current is possible. Aiming to minimize the cost of the static conversion structure, simple
structures (diode bridge inverter, associated with DC-DC chopper) are analyzed and compared
with a system based on a PWM Voltage Source Inverter. Comparisons of the provided energy are
made for different wind speeds allowing to evaluate the performance of each structure and of the
control strategies.
A test bench for the selected structure has been realized in the meantime as a system model. An
addition, a particularly interest is dedicated for the development of a real time supervision and the
energy management of the hybrid system
The very weak grid connected hybrid photovoltaic -wind system and the AC autonomous system
via a single-phase inverter are studied and experimentally tested.

KEYWORDS
Renewable energy, sources hybridization, wind generator, photovoltaic, architecture, energetic
modelization, sizing, MPPT, energy management.
Je dédie cette thèse avec toute mon affection et mon amour :

A mes très chers parents


A mes adorables sœurs
A toute la famille DALI

Je dédie cette thèse avec tout mon profond respect :

A Monsieur Jamel BELHADJ

A Monsieur Xavier ROBOAM

A Madame Ilhem SLAMA-BELKHODJA

L’auteur Mehdi DALI


Avant propos

Les travaux de recherches présentés dans cette thèse ont été réalisés au Laboratoire des
Systèmes Electriques (L.S.E) à l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tunis (ENIT) dans le cadre
d’un projet de recherche intitulé «Systèmes hybrides de production de l’énergie électrique au
fil du vent et/ou du soleil : Analyse, Modélisation, Contrôle et Optimisation énergétique » en
collaboration avec l’Institut National Polytechnique (INPT) à l’Ecole Nationale Supérieure
d’Electronique, d’Electrotechnique, d’Informatique, d’Hydraulique et de Télécommunication
de Toulouse (ENSEEIHT) au Laboratoire Plasma et Conversion d’Energie LAPLACE.

Cette thèse a été dirigée et encadrée en Tunisie par M. Jamel BELHADJ, Maître de
conférences à l’Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de Tunis (ESSTT) et chercheur
permanant au LSE-ENIT, dirigée et encadrée en France par M. Xavier ROBOAM, Directeur
de Recherche au CNRS et responsable du groupe «ENESYS» du LAPLACE.

Pour leur participation à l’évaluation scientifique de ces travaux, je tiens à


remercier tous les membres du jury:

Madame Ilhem SLAMA-BELKHODJA, Professeur à l’ENIT, Responsable du Mastère


« Systèmes Electriques » et du laboratoire LSE, de m’avoir accueilli dans son Laboratoire et
pour m’avoir fait l'honneur de présider mon jury de thèse.

Monsieur Mohamed ELLEUCH, Professeur à l’ENIT, pour avoir accepter d’être le


rapporteur de ce mémoire, pour sa participation au jury et pour les différentes remarques
constructives dont ils ont fait preuve dans son rapport.

Monsieur Ahmed MASMOUDI, Professeur à l’ENIS, Responsable de l’unité de recherche


«Renewable Energies & Electric Vehicles (RELEV) », pour l’intérêt qu’il a porté à ce travail
en acceptant de le juger afin d’exprimer son point de vue sur le continu de ce mémoire.

Je tiens à remercier très sincèrement Monsieur Faouzi BOUANI, Maître de conférences à


l’ENIT, pour avoir consenti à examiner ce travail.

Que Monsieur Luis MARROYO, Professeur à l’Université Publique de Navarre (UPNA) -


Espagne, trouve ici mes sincères remerciements pour avoir participer au jury.

Au terme de ce travail de recherche, nous exprimons nos vifs remerciements et notre


sincère gratitude à Monsieur Jamel BELHADJ, d’avoir accepté la direction scientifique de
ces travaux de recherche. Ses qualités humaines, son soutien permanent ainsi que ces
remarques constructives nous ont permis de mener à bien ces travaux de recherche. Je le
remercie également de son aide importante au moment de la rédaction de ce mémoire. Que ce
mémoire soit un grand témoin de notre reconnaissance,

Je tiens également à remercier Monsieur Xavier ROBOAM pour la confiance qu’il


nous a accordée, pour le suivi continu et le soutien dans l’orientation de nos travaux de
recherche. Ses compétences scientifiques, qualité des discussions ainsi que ses
encouragements constants ont été des catalyseurs pour achever cette thèse dans des bonnes
conditions morales. Qu’il trouve dans ce mémoire l’expression de notre profond respect.

Mes remerciements vont aussi à l’ensemble de l’équipe du laboratoire L.S.E, ainsi que
de l’autre côté du méditerrané, à l’équipe « ENESYS» du LAPLACE, pour la passion,
dynamisme et enthousiasme dans le travail de recherche ainsi que pour les bons moments
passés ensemble au laboratoire durant ces trois années de thèse.

Je voudrais remercier tout particulièrement mes parents ainsi que tous les membres de
ma famille de leur soutien et leurs encouragements tout au long de mon cursus. Que ce
mémoire soit pour vous preuve de l’aboutissement de votre longue attente et de notre
reconnaissance. Nous remercions DIEU et nous souhaitons qu’il garde mes parents pour une
longue vie, pour partager avec nous la joie de nos futures réussites.
Sommaire
Introduction générale………………………………………………………………………...1

Chapitre 1 : Etat de l’art et analyse des systèmes hybrides


photovoltaïque –éolien. Problématique de la thèse

1.1 Introduction………………………………………………………………………………7
1.2 Notion de l’hybridation des sources énergétiques ………………………………………8
1.3 Systèmes hybrides raccordés au réseau et réseaux autonomes.......................................10
1.4 Topologies des systèmes énergétiques hybrides...……………………………………...14
1.4.1 Mode de couplage AC………………………………………...……..……..…14
1.4.2 Mode de couplage DC………………………………………. ……………….15
1.5 Principes et éléments constitutifs de système hybride photovoltaïque éolien………….17
1.5.1 Conversion de l’énergie photovoltaïque ………………………………...……18
1.5.1.1 Caractéristiques et types de panneaux photovoltaïques………………18
1.5.1.2 Le fonctionnement optimal du générateur photovoltaïque……...……21
1.5.1.2.1 Méthode statique…………………………………..…..22
1.5.1.2.2 Méthode dynamique…………………………………...22
1.5.1.2.3 Méthode de calcul de la dérivée de la puissance………23
1.5.1.2.4 Méthode d’asservissement de la puissance……………23
1.5.2 Principe de conversion de l’énergie éolienne………………………..……….23
1.5.2.1 Caractéristiques et types de turbines…………..………..………….....24
1.5.2.2 Vitesse variable et fonctionnement optimal .................…....................28
1.5.2.3 Génératrices éoliennes……………..………………………………....29
1.6 Le système hybride photovoltaïque -éolien pour un développement durable …............31
1.7 Présentation de la problématique de la thèse et objectifs recherchés…………...……...33
1.7.1 Problématique de la thèse……………………………………………………..33
1.7.2 Présentation des architectures et gestion d’énergie envisageables……………35
1.7.3 Approche de modélisation utilisée……………………………………………37
1.7.3.1 Niveau de modélisation……………….……………..……………….37
1.7.3.2 L’outil systémique : Bond Graph……..…………….……………….38
1.8 Conclusion………………………...……………………………………………………39

Chapitre 2 : Modélisation et commande d’une classe de systèmes


hybrides photovoltaïque – éolien pour un réseau iloté de type BT
2.1 Introduction…...……...……….……………………..…………………………………42
2.2 Modélisation et commande de la première architecture hybride pour un réseau BT
autonome……..……………..……………………...………….……………………………...42
2.2.1 Etude de la chaîne éolienne………...…………………………………………42
2.2.1.1 Modèle de la vitesse du vent….…….……..….……………………...43
2.2.1.2 Modèle de la voilure……..………………….……….……………....44
2.2.1.3 Modélisation du couplage mécanique entre la turbine et
la génératrice………………………………………………………….46
2.2.1.4 Modèle de la machine synchrone à aimant permanent…….….….......47
2.2.1.5 Modèle des pertes de la machine……….………….………..……......48

i
2.2.1.6 Commande de la machine synchrone…….………………………...49
2.2.1.7 Principe de la commande MPPT dans la chaîne éolienne…..……...54
2.2.1.8 Dimensionnement de la tension du bus continu……………………59
2.2.1.9 Modélisation de la batterie………………………..………………..60
2.2.2 Etude de la chaîne photovoltaïque BT………..……………………………..61
2.2.2.1 Modélisation du générateur photovoltaïque……….……..………...61
2.2.2.2 Modélisation du hacheur survolteur……………………….….……65
2.2.2.3 Modélisation des pertes dans une cellule de commutation de CVS..67
2.2.2.4 Dimensionnement des éléments de filtrage (L, C)…..……………..75
2.2.2.5 Commande du sous-système photovoltaïque….……….…………..78
2.2.3 Analyses des performances énergétiques du premier système hybride BT…81
2.2.4 Calcul du facteur de dimensionnement de la structure BT avec redresseur
MLI ………………………………………………………………………...90
2.3 Etude de la seconde structure BT du système hybride PV –Eolien……………………93
2.3.1 Etude de la chaîne éolienne………………..……...…...…………………....94
2.3.1.1 Modélisation de l’association : machine synchrone -pont de diode..94
2.3.1.2 Dimensionnement des éléments passifs de la chaîne éolienne……105
2.3.1.3 Synthèse de la loi de commande du hacheur survolteur éolien…...105
2.3.1.4 Implantation de la loi de commande MPPT côté bus DC…………108
2.3.2 Analyse des performances énergétiques du second réseau iloté BT…….....111
2.3.3 Calcul du facteur de dimensionnement de la seconde structure BT…..........115
2.4 Conclusion…….………………………………………….…………………………..117

Chapitre 3 : Modélisation et commande d’une classe de systèmes


hybrides photovoltaïque – éolien pour un réseau iloté de type TBT

3.1 Introduction…...……...……….……………………..………………………………..120
3.2 Conception et gestion énergétique d’un réseau iloté hybride PV- Eolien de type
TBT………………………………………………………………………………………….120
3.2.1 Etude de l’architecture de la chaîne éolienne….……………………………120
3.2.1.1 Calcul du condensateur CDC et de l’inductance L…………………121
3.2.1.2 Synthèse de la loi de commande : redresseur MLI, hacheur
dévolteur……………………………………………………………………………..122
3.2.2 Etude de l’architecture de la chaîne photovoltaïque….……………………...122
3.2.2.1 Etude du hacheur dévolteur………………………….....................123
3.2.2.2 Dimensionnement des éléments passifs L, C et Cpv……………...124
3.2.2.3 Commande du hacheur dévolteur (PV)……………………………126
3.2.3 Analyse des performances énergétiques du premier système hybride TBT…127
3.2.4 Calcul du facteur de dimensionnement de la structure TBT « Riche »……...130
3.3 Etude de la seconde architecture du système hybride TBT…………………………130
3.3.1 Etude de l’architecture du sous-système éolien……………………………..131
3.3.1.1 Dimensionnement des éléments L, C………………….………….131
3.3.1.2 Synthèse de la loi de commande du hacheur dévolteur…………...131
3.3.1.3 Boucle MPPT du hacheur dévolteur……..………………………..133
3.3.1.4 Compatibilité de la structure à pont de diodes vis-à-vis de la tension
batterie.........................................................................................................................136
3.3.2 Analyses des performances du réseau iloté TBT à architecture minimale…..137
3.3.3 Calcul du facteur de dimensionnement de la structure TBT optimisée….…..140
3.4 Comparaison des systèmes hybrides proposés………………………………………142

ii
3.4.1 Comparaison de l’efficacité énergétique en fonctionnement dynamique…… 142
3.4.2 Etude comparative du facteur de dimensionnement………………………….144
3.4.3 Comparaison quantitative des différentes structures………………………….145
3.5 Conclusion…………………………………………………………………………...146

Chapitre 4 : Etude expérimentale du système hybride


photovoltaïque –éolien iloté (TBT) avec superviseur d’énergie
4.1 Introduction…………………………………………………………………………..148
4.2 Architecture et gestion d’énergie proposée au LAPLACE……………………….....148
4.3 Gestion d’énergie du système hybride PV/Eolien…………….……………………..150
4.3.1 L’émulateur éolien…………………………………………………………..154
4.3.1.1 Description générale…………………………………………...........154
4.3.1.2 Résultats expérimentaux du banc éolien……………….…………....156
4.3.2 L’émulateur photovoltaïque………………………………………………....159
4.3.2.1 Le simulateur de générateur photovoltaïque………………..……….159
4.3.2.2 Etude et réalisation du hacheur dévolteur…………………………...162
4.3.2.3 Résultats expérimentaux du l’émulateur PV………….……………..163
4.3.3 La batterie…………………………………………………………………....168
4.4 Stratégie de gestion d’énergie……………………………………………….……....169
4.4.1 Contrôle de la tension du bus continu…………………………………….....170
4.4.2 Modes de gestion d’énergie………………………………………………….172
4.4.3 Communication Superviseur – Sources……………………………………...174
4.5 Programmation du gestionnaire / superviseur……………………………………….180
4.5.1 Interface graphique de la gestion d’énergie……………………...…………..181
4.5.1.1 Interface graphique de setup………………………………………...181
4.5.1.2 Interface graphique de supervision………………………………….183
4.5.2 Points particuliers de la programmation …………………………………...184
4.5.2.1 Détection de changement d’états……………………………...........184
4.5.2.2 Machine à états……………………………………..………………184
4.6 Essais de la Supervision d’énergie……………………………………………….....186
4.6.1 Présentation des conditions d’expérimentation…………………………..….186
4.6.2 Performances de la Gestion d’énergie en quasi statique…………………….187
4.6.3 Performances de la Gestion d’énergie à Vent Variable.……………………..192
4.7 Conclusion…………………………………………………………………………...201

Chapitre 5 : Système de micro génération hybride alternatif et


connexion du système hybride photovoltaïque éolien TBT au réseau
5.1 Introduction et objectifs …………………………………………………………….204
5.2 Modélisation et Commande de l’onduleur en mode autonome……………………..205
5.2.1 Topologie de l’onduleur……………………………………………………..205
5.2.2 Modélisation de l’onduleur ………………………………………………….207
5.2.3 Dimensionnement du Filtre………………………………………………….208
5.2.4 Transformateur monophasé………………………………………………….209
5.2.5 Commande de l’onduleur en mode autonome……………………………….210
5.2.6 Modes de gestion de l’énergie en mode autonome………………………….214
5.2.7 Performances du réseau autonome alternatif ………………………………..215
5.3 Etude du système hybride en fonctionnement réseau…....………………………….231

iii
5.3.1 Commande en courant de l’onduleur monophasé…………………………...231
5.3.2 Contrôle de la puissance active transitée par l'onduleur………….…………233
5.3.3 Implantation de la boucle à verrouillage de phase (PLL)…………....…….234
5.3.3.1 Problématique de synchronisation du courant de référence……….234
5.3.3.2 La PLL dans le domaine de Park…………………………………..234
5.3.3.3 Création d’un système orthogonal….……………….…………….235
5.3.4 Modes de gestion d’énergie de l’onduleur Conergy……………………….236
5.3.5 Expérimentation du système complet connectée au réseau…………….….237
5.4 Conclusion…………………………………………………………………………...254

Conclusion générale………………………………………………………………………256

Bibliographie………………………………………………………………………………261

Annexes……………………………………………………………………………………269

Annexe 1 : Présentation des exemples de systèmes hybrides


Annexe 2 : Modélisation Bond Graph
Annexe 3 : Calcul des paramètres IGBT et diode utilisés
Annexe 4 : Commande du hacheur dévolteur PV
Annexe 5 : Principaux paramètres des éléments considérés du système hybride
Annexe 6 : Présentation du superviseur d’énergie et de l’émulateur éolien
Annexe 7 : Programmation de gestion de l’énergie
Annexe 8 : Identification de l’Onduleur Conergy

iv
Introduction générale

1
Introduction générale

Depuis quelques dizaines d’années, les approvisionnements énergétiques sont devenus


un problème de plus en plus préoccupant, non seulement en raison des difficultés liées aux
coûts des produits pétroliers croissants, mais aussi parce qu’il est aujourd’hui nécessaire
d’admettre qu’à l’échelle de notre planète les ressources énergétiques, fossiles ou autres, sont
limitées. Ceci est confronté à une consommation mondiale intensive et croissante. De plus les
formes de production d’énergie conventionnelles engendrent une forte pollution
environnementale par rejet des gaz à effet de serre qui provoque un changement climatique
irréversible ou dans le cas du nucléaire une pollution par radiations de longue durée qui pose
le problème, aujourd’hui non résolu, du stockage des déchets radioactifs.
La dégradation de l'environnement et la baisse des réserves, ainsi que de nouvelles
applications autonomes, incitent au développement de nouvelles technologies de l'énergie. Le
génie électrique, composante majeure de cette évolution, se trouve en conséquence en plein
renouveau pour apporter des réponses innovantes en termes d'efficacité énergétique et de
valorisation de nouvelles sources pour un développement durable.
Ainsi, le développement des énergies renouvelables paraît incontournable à moyen
terme compte tenu du potentiel considérable qu'elles offrent et de leurs qualités écologiques
intrinsèques. Néanmoins, leur disponibilité est capricieuse et le rendement énergétique des
installations est relativement bas. En effet, longtemps négligées, les techniques d’extraction
de la puissance de ces ressources demandent des recherches et des développements plus
approfondis visant à fiabiliser, baisser les coûts (de fabrication, d’usage et de recyclage) et
d’augmenter l’efficacité énergétique.

Dans ce contexte général, notre étude s’intéresse aux systèmes hybrides


photovoltaïque-éolien qui semblent, parmi les options les plus prometteuse avec un taux de
croissance mondial très élevé. Si la filière des systèmes hybrides photovoltaïque-éolien de
grande puissance (fermes hybrides de forte puissance) est de plus en plus présente, l’idée de
décentraliser l’énergie en produisant de petites quantités de façon localisée (proche du besoin)
est en pleine expansion. Parmi les applications potentielles de ce qu’on à l’habitude de
qualifier de « petit » système hybride (gamme jusqu’à 100kW), on peut citer le domaine de
l’électrification rurale pour une consommation locale d’électricité ou pour sa transformation
vers d’autres vecteurs énergétiques : pompage, traitement de l’eau, électrolyse de l‘eau et

2
stockage d’hydrogène à plus long terme,... Au delà de ces réseaux isolés, on parle aussi
d’intégration des systèmes à bases des énergies renouvelables au réseau électrique de faible
puissance.
C’est dans ce contexte des systèmes hybrides photovoltaïque-éolien de petite
puissance que se situe notre étude dont le but est de recenser les solutions actuelles et d’en
imaginer d’autres dans l’optique d’optimiser le compromis coût / performance au niveau
système, c’est à dire en jouant sur l’architecture (choix de convertisseur, minimisation du coût
de mesure,…), le dimensionnement et la gestion de l’énergie avec une maximisation de
puissance découlant d’un cahier des charges.
Les travaux développés dans ce document sont basés sur la modélisation et la gestion
du transfert énergétique des systèmes hybrides photovoltaïque-éolien autonomes dits aussi
« réseaux ilotés » ainsi que l’étude d’une structure raccordé au réseau électrique faible
monophasé. L’optimisation du transfert énergétique global nécessite une étude approfondie du
système. Cette étude concerne tant la conception et la modélisation, que l’analyse et la
commande d’un système hybride, comportant une éolienne, des panneaux solaires et des
interfaces de puissance avec un dispositif de stockage par accumulateur électrochimiques
ainsi qu’une charge.
Pour de tels systèmes hybrides, à caractère multiphysique, nous utilisons une approche
de modélisation basée sur la technique du Bond Graph qui permet de représenter les transferts
d’énergie et de décrire de manière unifiante tous les échanges énergétiques au sein du
système. Cette approche est très originale et particulièrement intéressante dans un contexte
interdisciplinaire pour lequel il existe des échanges d’énergie électriques, mécaniques,
thermiques, voir électrochimiques ou hydraulique. Il s’agit de modéliser globalement et de
façon analogues tous les flux énergétiques présents dans le système à partir d’éléments
énergétiques simples (éléments dissipatifs, éléments de stockage inertiels et potentiels,
sources) et d’éléments de connexion (jonctions série/parallèle, transformateur, gyrateur). Les
modèles développés sont implicitement dynamiques et permettent de conserver un lien fort
avec les phénomènes physiques.

Le rapport de thèse s’article autour de cinq chapitre :

Un état de l’art et une analyse des systèmes hybrides photovoltaïque-éolien sont


présentés dans le premier chapitre de ce document. Après une brève présentation des
différentes formes d’énergies renouvelables existantes, nous décrivons la notion de

3
l’hybridation des sources énergétiques et l’intérêt des systèmes hybrides photovoltaïque-
éolien que nous avons plus particulièrement étudiées dans le cadre de cette thèse. Puis, nous
donnons une description des systèmes hybrides raccordé au réseau et réseaux autonomes ainsi
que les différentes topologies existantes (mode de couplage AC, DC). Ensuite, les différentes
solutions technologiques permettant d’exploiter les ressources solaire et éolienne sont
présentées. En fin, nous précisons la problématique de notre travail avec la présentation des
architectures et stratégies de gestion d’énergie envisageables ainsi que l’approche de
modélisation utilisée.
Dans le second chapitre, nous nous intéressons à l’étude, la modélisation énergétique
complète intégrant les pertes système et le dimensionnement de deux réseaux ilotés avec un
bus continu de type Basse Tension (BT : 0-600V DC). Un système de gestion et de pilotage
du système hybride photovoltaïque-éolien basé sur la technique MPPT (Maximum Power
Point Tracking) est développé et implanté dans la commande des convertisseurs de puissance
pour chaque structure du système hybride. Pour la première structure étudiée à configuration
de bus (BT), l’architecture de la chaîne de production éolienne est constituée de la voilure de
type Savonius, d’une machine synchrone à aimants permanents à grand nombre de pôles et
d’un redresseur MLI avec un pilotage direct en couple. La chaîne photovoltaïque comprend
un générateur photovoltaïque et un hacheur survolteur. Une commande du hacheur est
développée, basée sur une régulation cascade (courant-tension). En plus, un dispositif
dynamique MPPT qui génère la tension du générateur photovoltaïque de référence à travers
un module à vide est utilisé. Le système hybride est mis au point en vue de l’estimation de la
production d’énergie à partir des données de vitesse de vent et d’ensoleillement. Enfin, une
analyse dynamique permet de mettre en évidence les performances avec la synthèse du facteur
de dimensionnement du système hybride. La seconde partie de ce chapitre est dédiée à l’étude
d’une seconde structure du système hybride (BT). Cette structure se distingue que dans la
chaîne éolienne par l’emploie d’un pont de diodes associé à un hacheur survolteur à la place
d’un redresseur MLI. Une autre problématique abordée en détail dans ce chapitre est la
modélisation de l’association particulière de la génératrice synchrone à aimants directement
avec un redresseur à diodes avec prise en compte de phénomène d’empiètement. Une
commande indirecte par la commande du courant redressé est élaborée.
Le troisième chapitre est consacré à l’étude des réseaux ilotés caractérisés par un bus
continu de type Très Basse Tension (TBT : 0-50V DC). Pour cela, des nouvelles architectures
du système ont été développées. Dans la première structure, la chaîne éolienne comprend
deux convertisseurs commandés (redresseur MLI débitant sur un hacheur dévolteur) : le

4
redresseur MLI étant déjà utilisé pour effectuer la commande MPPT, il faut prévoir un étage
abaisseur pour alimenter la charge (batterie de type TBT). La chaîne photovoltaïque présente
un hacheur dévolteur qui permet l’adaptation d’impédance entre le générateur photovoltaïque
et la charge (batterie) avec une commande de type cascade (courant-tension). Une analyse des
performances énergétique et du facteur de dimensionnement du réseau iloté TBT est réalisée.
Ensuite, une nouvelle architecture plus simpliste, à coût inférieur, du réseau iloté avec un bus
continu TBT est proposée. Une commande MPPT adaptée à ce système est développée
permettant le transfert optimal d’énergie des sources de puissance du système hybride. Enfin,
on met en évidence les performances des différentes structures du système hybride étudié
confronté à divers gisements éoliens et solaires ainsi qu’une synthèse comparative du facteur
de dimensionnement, un bilan global du compromis coût / efficacité est proposé.
Dans le quatrième chapitre, nous traitons de l’étude et la validation expérimentale de
la dernière structure étudiée du système hybride à configuration de bus TBT à travers une
maquette qui a été développée au LAPLACE. Cette partie a consacré l’expérimentation de la
gestion / supervision d’énergie mettant en relation : un émulateur éolien, un émulateur
photovoltaïque, des batteries standards (48V) et une charge variable. Nous avons implanté les
lois de commande pour chaque source (contrôlé en puissance), fondé sur la régulation de la
tension du bus continu. Des relevés expérimentaux, qui caractérisent la gestion d’énergie du
système hybride développée sont réalisés et analysés.
Enfin, dans le cinquième chapitre, nous décrivons des études menées sur la
modélisation et la commande de la connexion du système hybride TBT au réseau faible ou
bien à une charge alternative AC via un onduleur monophasé. La première partie de ce
chapitre présente la structure de raccordement envisagé et traite le mode de fonctionnement
autonome de l’onduleur alimentant une charge AC (230V, 50 Hz). L’onduleur est contrôlé par
une boucle cascade (courant-tension) en imposant la tension de la charge AC. La seconde
partie de ce chapitre illustre le principe des lois de commande du système raccordé au réseau
permettant : le contrôle du courant réseau, la synchronisation du courant de référence avec la
tension du réseau basée autour de boucle à verrouillage de phase, en anglais Phase Locked
Loop (P.L.L), le contrôle de la puissance active réseau ainsi que la gestion des échanges
d’énergie entre les différents éléments du système (production / stockage / réseau). Une
validation expérimentale de ces deux modes de fonctionnement (connecté au réseau / iloté
AC) du système hybride est réalisée.

5
Chapitre 1 :

Etat de l’art et analyse des systèmes hybrides photovoltaïque -


éolien.
Problématique de la thèse

6
Chapitre 1 : Etat de l’art et analyse des systèmes hybrides
photovoltaïque - éolien. Problématique de la thèse

1.1 Introduction

Dans le cadre du développement durable, face au double enjeu planétaire posé par
l’épuisement prochain des ressources énergétiques fossiles et les problèmes posés vis a vis du
respect de l’environnement [1-3], de fortes incitations ont poussé à la recherche d’autres formes
d’énergies alternatives et propres. Suite à ces constatations, le développement et l’exploitation
des énergies renouvelables ont connu une forte croissance ces dernières années.
Parmi les énergies renouvelables, trois grandes familles émergent : l’énergie d’origine
mécanique (la houle, éolien), énergie électrique (panneaux photovoltaïques) ou l’énergie sous
forme de la chaleur (géothermie, thermo solaire, biomasse…) en sachant qu’à la racine de toutes
ces énergies est l’énergie en provenance du soleil transformée ensuite par l’environnement
terrestre. Ainsi a pris corps progressivement l’idée d’utiliser ces formes d’énergies comme
sources d’énergie parmi d’autres à travers des systèmes énergétiques de production d’électricité
basés sur l’emploi rationnelle de ces sources renouvelables. Cependant, à l’exception de l’énergie
photovoltaïque, les sources renouvelables possèdent des formes d’énergies qui sont très
difficilement transportable, elles ne sont utilisables directement que ponctuellement (par exemple
l’énergie éolien : pompage direct de l’eau, moulins,…). Ces formes d’énergies sont donc
majoritairement transformées en énergie électrique à travers des dispositifs de conversion
coûteux (génératrices hydrauliques et éoliennes…). L’autre inconvénient majeur de ces types de
systèmes vient de la non régularité de l’énergie produite surtout dans le cas au le système est basé
sur l’une de ces sources à l’exception de la biomasse et de l’hydraulique. A l’opposé, les
fluctuations de demande en puissance selon les périodes annuelles ou journalières ne sont pas
forcément en phase avec la puissance générée par un tel système mono-source. Ces contraintes
limitent l’intégration à grande échelle d’utilisation cette classe de système que ce soit à l’échelle
de l’individu ou à l’échelle des micro-centrales raccordées au réseau électrique.
Ainsi, de nouvelles structures associées à des technologies de conversion des ces énergies
plus performantes et plus fiables sont indispensables pour « tenter » de maintenir le taux

7
d’intégration et la production énergétique de ces systèmes à un niveau élevé. L’intérêt est de
rendre les systèmes à bases d’énergie renouvelable économiquement intéressants et compétitifs
aux sources actuelles. Dans cette optique, une solution à retenir certainement est la diversification
voire le couplage entre plusieurs sources.

1.2 Notion de l’hybridation des sources énergétiques

Un aspect caractérisant les changements en cours dans le panorama énergétique mondial


est la diffusion de systèmes de génération par énergie renouvelable multi sources de petite et
moyenne puissance (moins de 100 kW), dispersés sur le territoire, soit en configuration connectée
au réseau électrique, soit en configuration isolée ; on parle ainsi de « génération distribuée » dans
le premier cas et de « génération ilotée » dans le deuxième.
La nécessité d’obtenir une meilleure fiabilité, les développements technologiques de
captation et de transformation des énergies renouvelables (solaire, hydraulique, éolienne, pile à
combustible et autres sources) d’une part et de stockage (comme celle des batteries, des
supercondensateurs ou celle de l’hydrogène) d’autre part, ont conduit à des solutions plus
complexes: des systèmes associant différentes sources renouvelables ou bien combinées avec des
sources conventionnelles (générateur à diesel…), différents éléments de stockage et différentes
charges ayant pour nom « système énergétique hybride ». La diversification et le couplage entre
plusieurs sources de types différents permettent la compensation du caractère intermittent des
sources renouvelables et offrent un rendement énergétique global plus élevé. L’intérêt essentiel
des systèmes hybrides est la possibilité d’autonomie énergétique qu’ils permettent vu qu’ils ne
dépendent pas d’une seule source d'énergie. Ils peuvent résoudre en très grande partie le
problème de la disponibilité de l’énergie [4-6].
L’analyse de divers systèmes hybrides présents en littérature (cf. Annexe 1) a permis
d’établir un schéma général des systèmes hybrides, suivi par la rationalisation et l’identification
des groupes fonctionnels qui constituent ces systèmes. La Figure (1-1) représente un exemple
typique de système de génération hybride, où est présent un bus électrique commun. Les divers
éléments, connectés aux bus à travers des interfaces, sont regroupés selon leur fonction électrique
: les éléments de génération (ou sources), les éléments de charge (Load) encadrés par double trait
et sur fond pointillé les éléments de stockage (Storage).

8
PV Eolienne PAC Réseau Hydraulique Diesel
G G
G 2 H2 + O2
Source

= ~ = ~ ~ ~

BUS ELECTRIQUE

~ = = ~ = =

Stockage
Charge

H2 + -

Charge
Electrolyseur Réseau Batterie Supercapa
Charge Auxiliaire

Figure 1-1 : Schéma général de système énergétique hybride multi : sources, charges et stockage

Nous remarquons aussi que les systèmes hybrides les plus répandus sont caractérisés par un
couplage photovoltaïque -éolien. L’intérêt de la combinaison de ces deux sources énergétiques
est justifié par le fait qu’ils présentent les ressources les mieux partagées. La complémentarité de
ces deux ressources est très significative que ce soit à l’échelle annuelle ou journalière. En effet,
le vent souffle plus fort pendant l’hiver et l’automne et il diminue au printemps tandis que le
rayonnement solaire le plus intense est pendant l'été. De même, sur une journée, le vent le plus
fort souffle pendant la nuit tandis que le rayonnement solaire est plus fort pendant le jour. Cette
complémentarité saisonnière et journalière des ressources solaires et éoliennes permet par
exemple au site isolé d’avoir une disponibilité de l’énergie plus fiable, même si ces constatations
reste relatives selon le site d’implantation. Ainsi, le fait de mettre en place un système hybride à
travers une combinaison d’un panneau photovoltaïque et un aérogénérateur en même temps qu'un

9
générateur de secours à moteur diesel pourrait traiter les besoins en énergie pendant toute l'année.
Cependant, le moteur diesel demande un approvisionnement en carburant. Leur utilisation dans
des sites isolés peut ainsi être polluante et de moins en mois économique en comparaison avec les
sources d'énergie renouvelable [7]. Dans plusieurs applications, le moteur diesel est évité en
incluant dans les systèmes un dispositif de stockage d'énergie par accumulateur électrochimique.
Depuis que le coût de stockage représente la contrainte économique principale, les systèmes
hybrides sont convenablement conçus pour réduire au minimum les besoins en accumulateur
d’énergie dans le cas d’un fonctionnement autonome et même l’éliminer dans les cas au les
systèmes sont raccordés au réseau électrique. Dans certains systèmes, on remarque l’utilisation
d’une nouvelle technologie de stockage basée sur l’hydrogène synthétisé par électrolyse de l’eau
qui semble être un débouché privilégié des énergies renouvelables [8]. Ainsi, la pile à
combustible fonctionnant à l’hydrogène d’origine renouvelable constituerait une filière
entièrement propre et disponible. De plus, stocker l’hydrogène en même temps qu’on produit de
l’électricité dans une ferme éolienne couplée à une centrale solaire permettra d’absorber les
surplus de ces « énergies capricieuses » et d’améliorer considérablement le lissage de la
production d’électricité, aspect critique des énergies renouvelables pour les gestionnaires de
réseau. Cependant, cette filière hydrogène, quoique très prometteuse, souffre encore aujourd’hui
de sa rentabilité.
Dans ce document nous nous intéresserons seulement aux systèmes hybrides formés par deux
sources renouvelables de type photovoltaïque et éolien. L’hybridation des ces sources d’énergies
pose le problème de l’interconnexion. Diverses chaînes de productions coexistent pour la
production d’électricité au fil du vent et/ou de soleil. Elles peuvent être très différentes selon que
l’on est en forte ou en petite puissance, les propriétés des sources énergétiques et les besoins de
distribution. On peut, en premier lieu, classer ces systèmes par leur fonctionnement couplé ou
non au réseau (respectivement génération distribuée ou autonome). Par la suite, nous
présenterons les principaux topologies de systèmes hybrides présents en littérature suivant le type
de bus commun électrique (AC ou DC).

1.3 Systèmes hybrides raccordés au réseau et réseaux autonomes

On peut distinguer deux familles de systèmes hybrides de production d’électricité:

10
- D’une part, il y a les systèmes hybrides connectés au réseau électrique en
majorité sans stockage de l’énergie.
- D’autre part, les systèmes hybrides non raccordés au réseau électrique,
généralement de petite puissance associés à des dispositifs de stockage de
l’énergie.
Dans le premier cas, on parle donc d’une génération distribuée des systèmes hybrides. Les
énergies éoliennes et solaires sont transformées sous la forme électrique qui est transportable via
les lignes électriques vers le réseau. La production énergétique hybride est alors centralisée et
mise en réseau entre plusieurs sites de production et de consommation. La Figure (1-2) donne
l’exemple de quelques installations utilisées actuellement en grande puissance [9-11]. Ces
architectures regroupent des turbines éoliennes avec des générateurs solaires. Ces structures
peuvent être bien adaptées à des systèmes de puissance modérée. Les configurations de la Figure
Figure (1-2) sont dédiées à des turbines à vitesse constante ou variable et à des champs
photovoltaïques associés à des dispositifs d’adaptation (MPPT).

= =
~ =

AC AC
~ DC =
= ~

=
=
~
=

~ =
= ~ ~
AC = DC =
~
= =
~ =

Figure 1-2 : Exemple de structures de couplage des sources hybrides : photovoltaïque –éolienne
au réseau électrique

11
La connexion des sources hybrides aux réseaux électriques demande de respecter certaines
normes qui ne sont pas forcement spécifique au domaine d’énergie renouvelable. Les normes
existantes s’appliquent à des générateurs ou des convertisseurs statiques dans le cadre des
normalisations françaises et européennes (générateurs PV, machines électriques, onduleurs,
pollution électrique, sécurité,…) (cf. [12-17]). Majoritairement, les centrales hybrides sont en
dessous de la puissance de 10MW. Alors elles sont soumises à la réglementation pour le
raccordement des systèmes de micro – génération. Plusieurs groupes du travail au sein de la CEI
travaillent sur la question de la normalisation des systèmes utilisant les énergies renouvelables.
Aux Etats Unis la série des normes IEEE 1547 encadre tous les aspects liés à l’interconnexion
entre les sources renouvelables et le réseau. Ces normes imposent des exigences sur la qualité
d’énergie produite en termes de tension, de fréquence et d’harmoniques. Ces contraintes
imposent l’implantation des boucles de régulation spécifiques avec des dispositifs de filtrages
dans les systèmes hybrides [18].
La majorité des systèmes hybrides raccordés au réseau, sont sans dispositif de stockage.
Néanmoins, dans certaines systèmes connectés à un réseau électrique « faible », des unités de
stockage sont introduits pour renforcer le réseau en cas de défaillance. Dans ce cas, ils sont
dimensionnés de manière à assurer un fonctionnement, éventuellement en mode dégradé, pour la
durée de la coupure. Cependant si ces systèmes de productions, qui ont un caractère aléatoire de
par la nature des sources utilisées, viennent à se multiplier et à atteindre des proportions non
négligeables alors les dispositifs de stockage joueront un rôle important pour assurer la stabilité
du réseau [19-20]. Dans d’autres systèmes, on remarque la présence de générateurs diesel comme
un second moyen de secours [21].

Dans les sites isolés où le réseau n’existe pas, il est donc pratique et dans la majorité des cas
nécessaire que le système hybride possède une autonomie totale. En plus, le caractère capricieux
des sources renouvelables pose le problème de la disponibilité énergétique. Dans ce cas, il est
parfaitement envisageable, voire impératif d’associer un élément de stockage de type
accumulateur électrochimique ou hydrogène au système. La présence d’un dispositif de stockage
s’impose dans la mesure où la consommation et la production sont fortement découplées [22-24].
Dans les applications existantes, ce sont quasi-systématiquement des systèmes de petite puissance
avec des batteries d’accumulateurs au plomb. Le dimensionnement du système de stockage est

12
généralement lié à l’autonomie en jours recherchée. Cependant, le stockage représente une part
très importante du coût et d’entretien de l’installation, d’autant plus que la durée de vie des
accumulateurs est bien inférieure à celle du panneau photovoltaïque, de l’éolienne et des
convertisseurs statiques. Dans ce cas particulier, le surcoût est acceptable en comparaison du prix
qu'il aurait fallu mettre dans l'installation d'une nouvelle ligne électrique. La problématique du
stockage présente donc un axe de recherche à part entière à développer. Dans le cadre de notre
travail, une solution est proposée dans le chapitre 3 à travers l’élaboration d’un gestionnaire qui
contrôle l’état de charge de la batterie.

Charge DC ou AC

Modules PV

Stockage de Charge
l’énergie DC

Prélèvements Convertisseurs
énergétiques statiques adaptés
‘’Nœud
électrique’’
optimisés aux entrées et la
sortie DC ou AC Charge AC

Turbine

Figure 1-3 : Exemple d’une configuration hybride générale dédiée à un site isolé : couplage
éolien - photovoltaïque

La Figure 1-3 donne un exemple typique d’une unité de production hybride non raccordée au
réseau couplant deux sources d’énergie éolienne et solaire avec un stockage de l’énergie. La
représentation de la turbine éolienne et du générateur photovoltaïque sur ce schéma peut signifier
plusieurs éléments. Le « nœud électrique » permet de connecter et de distribuer l’énergie entre les
différents composants du système. Avec cette association, nous obtenons un réseau électrique
complètement autonome à courant continu DC et/ou à courant alternatif AC. On parle ainsi d’un
mini- réseau local « iloté », à faible puissance de court circuit [5], [25]. Dans nombres de
bibliographies pour ne pas dire toutes il y a une corrélation établie comme naturelle entre, mini
réseau « iloté » et système multi-sources [26-31].

13
Qu’ils soient connectés ou non au réseau, il existe plusieurs topologies des systèmes hybrides de
production d’énergies. Des structures spécifiques peuvent alors être nécessaires selon le mode de
génération. Par la suite, nous continuons notre analyse des systèmes hybrides à travers leurs
classifications cette fois selon le type de nœud électrique de couplage et les convertisseurs
statiques associés.

1.4 Topologies des systèmes énergétiques hybrides

Suite à l’analyse faite en Annexe 1, les systèmes hybrides sont souvent classé en deux filières: le
premier concept est caractérisé par un couplage des sources autour d’un bus commun alternatif
AC, la seconde topologie des systèmes hybrides est fondée sur un couplage avec un bus commun
continu DC [32]. Nous allons voir que pour chaque architecture, on associe un ensemble de
convertisseurs statiques bien spécifiques afin de satisfaire le besoin de distribution souhaité.

1.4.1 Mode de couplage AC

Pour ce mode de couplage, comme illustré dans la Figure (1-4), toutes les sources du système
hybride sont interconnectées à un bus commun alternatif AC. Le générateur solaire est connecté
via un convertisseur DC/AC unidirectionnel (structure onduleur). Pour un fonctionnement à
vitesse variable, l’éolienne est raccordée à la jonction AC à travers un double étage de
l’électronique de puissance (redresseur -onduleur). On trouve aussi dans des systèmes le couplage
direct de l’éolienne au bus AC. La structure de conversion éolienne dépend principalement du
type de génératrice utilisée dans le système hybride (cf. paragraphe 1.5.2.3). La batterie est
connectée au bus par un convertisseur DC/AC bidirectionnel (structure onduleur/redresseur). Ce
convertisseur permet le contrôle de l’état de charge de la batterie. Les charge alternatives AC sont
connectées directement au bus commun alternatif AC. Dans le cas d’une consommation en
courant continu, les charges DC sont connectées directement à la batterie.

14
Figure 1-4 : Exemple d’une configuration hybride dédié à un bus commun alternatif AC

Les systèmes hybrides avec un couplage des sources autour d’un bus AC sont plus adaptés à une
génération distribuée (raccordé au réseau électrique). En effet, la majorité de ces systèmes
présentent une rationalisation en ce qui concerne le nœud électrique AC que ce soit en
monophasé (1~ 230V/50Hz) [33] qu’en triphasé (3~400V/50Hz) [11], [34]. Cependant, ces
systèmes demandent des dispositifs de commande assez complexes tel que une synchronisation
de chaque source de production du système avec le réseau. Ils nécessitent aussi des dispositifs de
correction du facteur de puissance et de distorsion d’harmonique [35, 36]. Ces systèmes sont
fréquemment utilisés dans le cas d’une production en grande puissance.

1.4.2 Mode de couplage DC

Pour le système à configuration de bus DC, toutes les sources énergétiques et les dispositifs de
stockage sont interconnectés à un « nœud électrique continu» à travers des interfaces de
puissance. La Figure (1-5) donne un exemple de cette solution couplant une éolienne à un
panneau photovoltaïque avec d’autres sources. Le panneau solaire délivre une tension continue
naturellement. Un convertisseur (DC/DC) peut être inséré afin d’assurer une recherche de point
de puissance maximale (MPPT). Les structures de redressement (AC/DC) ont permis de faire en

15
sorte que l’éolienne fournit sa puissance maximale avec une tension continue (cf. paragraphe
1.5.2.2). Le bus continu présente donc l’avantage de faciliter l’interconnexion de divers systèmes
de production (éolien, photovoltaïque, pile à combustible…) et des batteries électrochimiques qui
peuvent se trouver directement en tampon sur un tel bus [37].

Figure 1-5 : Exemple d’une configuration hybride multi- sources dédié à un bus commun continu
DC

Les systèmes hybrides à configuration de bus commun continu sont plus adaptés à une génération
ilotée de petite puissance. La majorité de ces systèmes sont utilisés en sites isolés où l’énergie est
produite et directement consommée en courant continu sur place ou à proximité des générateurs.
Pour les systèmes à configuration de bus DC, nous remarquons qu’il existe plusieurs valeurs de
bus DC. Il n’y a pas une exacte modularité de la jonction continue à l’opposé des systèmes à
configuration de bus AC. Ce point particulier constitue un objet d’étude et de réflexion dans ce
document. Une version dérivée de cette structure couramment employée consiste à utiliser le bus
continu comme jonction intermédiaire avant de transformer l’énergie en courant alternatif AC.
Avec cette configuration les systèmes sont capables de satisfaire en même temps une
consommation en courant continu DC et/ou en courant alternatif AC et d’être connectés au réseau
électrique grâce à des convertisseurs (DC/AC : onduleurs) réversibles. Cette structure peut être
bien adaptées à des systèmes de grande puissance raccordés au réseau.

16
Dans la plupart des cas, les systèmes hybrides correspondent à l’une des deux possibilités
présentées dans les schémas synoptiques des Figures 1-4 et 1-5. Ces systèmes sont réalisés à
travers un couplage énergétique de plusieurs sources d’énergies renouvelables qui s’articule
autour d’un Bus électrique : AC ou bien DC. Généralement, ces systèmes sont soit connectés au
réseau ou bien ilotés. Pour ces deux modes de génération, les systèmes hybrides sont contrôlés
via un gestionnaire des flux énergétiques [38, 39]. Ce dernier permet la supervision et la
distribution de l’énergie entre les différents composants du système (cf. chapitre 4).
Le choix de la configuration dépend des besoin et de la mission du système définis par
l’utilisateur ou le concepteur (nature du site, propriétés des sources énergétiques, coût des
convertisseurs statiques, type du nœud électrique, les besoins de distribution, etc.…). Par
exemple, les systèmes hybrides à configuration de bus DC présentent des structures de gestion
d’énergie mois complexes que les configurations alternatives basés principalement sur des
circuits hacheurs simples. Ils sont donc plus adoptés en sites isolés. Par contre, les systèmes
hybrides à configuration de bus AC sont plus orientés vers un raccordement au réseau électrique.
Dans le cadre de notre étude nous allons principalement nous intéresser à la conception des
systèmes hybrides photovoltaïque -éolien à configuration de bus continu avec une charge DC de
type batterie. Des structures qui répondent à deux cahiers des charges spécifiques (deux bus
continus différents : basse tension B.T et très basse tension T.B.T) sont alors proposés et
développées dans nos travaux et sont décrites respectivement dans le deuxième et troisième
chapitre. Ces architectures sont comparées selon des critères de conception choisis par nos soins.
Le choix d’une architecture découle du bilan d’une projection des résultats engendrés par chaque
structure selon ces critères.

1.5 Principes et éléments constitutifs de système hybride photovoltaïque -


éolien

Dans cette partie nous allons nous intéresser aux éléments de conversion dans un système
hybride photovoltaïque -éolien permettant de transformer l’énergie du soleil et du vent en
électricité avec un prélèvement énergétique optimisé. A l’aide des panneaux solaires ou de
génératrices éoliennes, la puissance électrique peut être récupérée et immédiatement utilisée par
un récepteur ou bien transportée vers les réseaux de distribution à travers des convertisseurs
statique. Pour chaque source d’énergie, nous donnons en premier lieu une caractérisation

17
générale sur les technologies existantes et la façon de produire l’énergie électrique. En second,
nous présentons les principales méthodes de recherche de point de fonctionnement à puissance
maximale (MPPT) relatives aux deux sources.

1.5.1 Conversion de l’énergie photovoltaïque


1.5.1.1 Caractéristiques et types de panneaux photovoltaïques

L’énergie photovoltaïque est obtenue directement à partir du rayonnement du soleil.


L’effet photovoltaïque se manifeste par l’apparition d'une différence de potentiel à la jonction
entre un métal et un semi-conducteur ou entre deux semi-conducteurs lorsque le dispositif reçoit
un rayonnement lumineux de longueur d’onde adéquate. Ainsi une cellule photovoltaïque peut
convertir l'énergie solaire en énergie électrique en mettant en jeu ce phénomène physique
optoélectronique. Un point important concernant la cellule solaire est qu’elle ne peut être
assimilée à aucun autre générateur classique d’énergie électrique de type continu. Ceci est du au
fait qu’elle n’est ni une source de tension constante ni une source de courant constant. Les
caractéristiques ainsi obtenues sont celles d’une photodiode mais en convention générateur
(Figure 1-6).

Eclairement, E
Id
Ip Quadrant IV
Id
Caractéristique
Vd rectangulaire
Icc idéale
Pd>0
Caractéristique
idéale
II I
0
E1 Vd
E2 >E1 0 Vco Vp
Pd>0 E3 >E2 Pd<0
Vp tension de photopile
III IV Ip courant de photopile

Figure 1-6 : A gauche caractéristique d’une photodiode, à droite caractéristique d’une cellule
photovoltaïque

Généralement une cellule photovoltaïque produit moins de 2W sous approximativement 0,5 Volt.
Une association série de plusieurs cellules donne un module et une association série et/ou
parallèle de plusieurs modules permet de réaliser un panneau photovoltaïque.

18
Figure 1-7 : Cellules, module et panneau photovoltaïques

Le passage d’un module à un panneau se fait par l’ajout de diodes de protection, une en série
pour éviter les courants inverses et une en parallèle, dite diode by-pass, qui n’intervient qu’en cas
de déséquilibre d’un ensemble de cellules pour limiter la tension inverse aux bornes de cet
ensemble et minimiser la perte de production associée.
L’association de Np cellules en parallèles et de Ns cellules en séries, nous donne la caractéristique
de la Figure 1-8. Celle-ci est homothétique à celle d’une cellule lorsque les diodes de protections
n’interviennent pas et que toutes les cellules sont identiques et reçoivent le même éclairement
[40].
Courant Caractéristique du
générateur lorsque
les cellules sont
Icc = ∑ Icci identiques sans
Np effet des diodes de
protection

Caractéristique
du générateur
Caractéristique lorsque les diodes
de protection
d’un module
isolent un module
Icci faible

0 Vcoi Vco = ∑ Vcoi Tension


Ns

Figure 1-8 : Caractéristiques résultantes d’un générateur associant Np cellules en parallèles et Ns


cellules en séries
Le facteur de forme FF du générateur photovoltaïque, dit aussi « fill factor », est défini par le
rapport entre la puissance maximale et le produit de la tension de circuit ouvert et le courant de
court-circuit [41].

19
Vopt Iopt
FF = (1.1)
Vco Icc

Ce facteur montre la déviation de la courbe Ip(Vp) par rapport à un rectangle (de longueur V co et

de largeur I cc ) qui correspond à la photopile idéale.

Évidemment cette caractéristique dépend fortement de l’éclairement auquel est soumis le


générateur et de sa température. On peut voir sur la Figure 1-9 l’allure générale des
caractéristiques de la puissance en fonction de la tension pour différents éclairements (à gauche)
et pour différentes températures (à droite).

Puissance Puissance
1000 W/m² 25° C

800 W/m² 25° C


500 W/m² 0° C

600 W/m² 25° C


500 W/m² 25° C

400 W/m² 25° C


500 W/m² 50° C

0 0
Tension Tension

Figure 1-9 : Caractéristiques de la puissance en fonction de la tension pour différents


éclairements (à gauche) et pour différentes températures (à droite).

Il existe divers types de panneaux solaires utilisés dans les systèmes hybrides photovoltaïque-
éolien. Par la suite nous présentons les principales technologies et leurs caractéristiques [42].
Industriellement le matériau de base destiné à fabriquer les cellules constitutives des panneaux
solaires photovoltaïques est le silicium. Actuellement les performances de rendement énergétique
atteintes industriellement sont de 20 à 22 % pour les cellules à base de silicium monocristallin, 11
à 13 % avec du silicium polycristallin et enfin 6 à 8% pour le silicium amorphe en couches
minces.

Grâce à leurs supériorités énergétiques les panneaux solaires monocristallin sont les plus
fréquemment rencontrés dans les systèmes hybrides PV/éolien.

20
La puissance d'un panneau photovoltaïque est spécifiée aux conditions d'essai standard pour une
température de la jonction de cellules (habituellement 25°C) et un rayonnement solaire
(habituellement 1kW/m²). C’est la puissance maximale qui peut fournir le panneau dans ces
conditions, exprimée en Wc (watt crête). Les puissances des panneaux disponibles sur le marché
s’échelonnent entre quelques watts crête et quelques dizaines de watt-crête (1 m² de cellules PV
produit de l’ordre de 150W pour un rendement de 15%).
Le nombre de module à utiliser dans un système hybride photovoltaïque –éolien dépend
essentiellement de la puissance demandée par la charge, la technologie du panneau (rendement)
ainsi que du potentiel du site d’exploitation (exposition solaire). Pour satisfaire une utilisation de
puissance élevée, il est donc nécessaire d’associer en série et en parallèle plusieurs panneaux.
Dans certains systèmes hybrides de puissances importantes, les générateurs photovoltaïques sont
groupés dans un champ de plusieurs centaines de modules voir plusieurs milliers [10, 11].

1.5.1.2 Le fonctionnement optimal du générateur photovoltaïque

La conception de systèmes photovoltaïques optimisée est par nature difficile. En effet, coté
source, pour un générateur photovoltaïque, la production de puissance varie fortement en
fonction de l'éclairement, de la température. Coté charge, que ce soit de nature continue (DC),
comme la batterie, ou bien alternative (AC), comme le réseau électrique, chacune a son
comportement propre qui peut être aléatoire. Pour que le générateur fonctionne le plus souvent
possible dans son régime optimal, la solution communément adoptée est alors d'introduire un
convertisseur statique qui jouera le rôle d'adaptateur source-charge. Comme nous l’avons
souligné précédemment, le type de convertisseur utilisé dépend de la nature de bus électrique
opté dans le système hybride. Dans des conditions données, c'est au point de puissance maximale
de la caractéristique puissance en fonction de la tension présentée à la Figure 1-9 que l'on
exploite au mieux la puissance crête installée. Nous pouvons voir sur cette figure l'évolution de la
puissance pour différents éclairements et températures. Ces points correspondent donc au point
de puissance optimale. On voit bien que pour un éclairement et une température donnés, il existe
une valeur de la tension optimale Vopt correspondant à une valeur du courant optimal Iopt qui
maximise la puissance produite par le générateur.
Pour assurer le fonctionnement d'un générateur photovoltaïque à son point de puissance
maximale (PPM), des boucles utilisant les techniques de recherche du point de puissance

21
maximale (techniques dites MPPT) sont souvent utilisés. Ils se basent sur l’asservissent de la
tension du générateur PV. Ces boucles sont destinées à minimiser l'erreur entre la tension de
fonctionnement et la tension optimale de référence variable en fonction des conditions
climatiques. La tension de fonctionnement du générateur PV est facilement mesurée. Par contre,
la détermination de la tension optimale de référence est plus délicate vue que cette dernière est
fonction des conditions climatiques (éclairement, température). Cette référence, étant alors non
constante et étant caractérisée par une fonction non linéaire, rend le fonctionnement à puissance
maximale plus difficile à réaliser. Afin de surmonter ces difficultés, plusieurs méthodes sont
souvent adoptées qui permettent de générer la tension de référence Vp_ref . Nous citons par la suite
quelques méthodes. Ces techniques sont assez communes avec la production d’énergie éolienne.

1.5.1.2.1 Méthode statique

Cette méthode est basée sur la connaissance des caractéristiques de tous les éléments
constituant la chaîne de puissance. Elle nécessite la pré-mémorisation des caractéristiques
statiques qui, à un Vopt , fait correspondre un vecteur de commande. Cette méthode ne profite pas

des enregistrements donnés par les capteurs. Elle ne tient pas compte des variations de nombreux
paramètres constituant le modèle (vieillissement des cellules, variation des résistances avec la
température…). Le moindre écart du modèle de la réalité engendre une erreur sur la
détermination du vecteur de commande optimal.

1.5.1.2.2 Méthode dynamique

Cette méthode consiste à commander les convertisseurs (DC-DC) ou (DC/AC) à travers des
circuits électroniques. Elle peut être obtenue de manière analogique à l’aide d’un module
photovoltaïque ‘de référence’, placé à côté du générateur, non chargé, dont la tension à vide varie
en fonction de l’ensoleillement et de la température et donne une information sur la tension
optimale Vopt . Pour les cellules photovoltaïques, le point de fonctionnement à puissance

maximale, correspond généralement à une tension égale à environ 76% de la tension à vide
Vco (à ± 2% ) donnée par la cellule de référence qui ne sert pas à la conversion d’énergie [43, 44].
Cette méthode prend en compte l’évolution en temps réel de la variable tension. Néanmoins, elle
présente une dépendance totale de la cellule étalon qui peut subir des modifications ou anomalies.

22
1.5.1.2.3 Méthode de calcul de la dérivée de la puissance

Cette méthode se base sur la recherche extrémale de la puissance maximale [45]. Elle asservit le
système à partir d’un calcul de la dérivée de la puissance du générateur. L’action de la commande
du convertisseur permet de changer la résistance apparente vue du générateur et par conséquent
permet une variation de la puissance débitée par ce dernier. Le fonctionnement à puissance
maximale correspond évidemment à une dérivée nulle, ainsi la tension optimal est générée. Cette
méthode, quoique théoriquement séduisante et facile à étudier présente par contre des difficultés
de mise en oeuvre. Ce calcul pose un gros problème de filtrage numérique et les variations autour
de Popt engendrées par l’incertitude sur la dérivation, peuvent entraîner une erreur sur la puissance

optimale [46].

1.5.1.2.4 Méthode d’asservissement de la puissance

Autre que la méthode qui fait recours à l’asservissement de la tension. Il existe celle qui asservit
la puissance du générateur PV. Cette méthode est basée sur la recherche du point de
fonctionnement optimum par le principe dit de perturbation et observation [47]. Un calculateur
compare entre deux instants d’échantillonnage, la puissance débitée par le générateur et élabore
une consigne en fonction du signal d’écart. Dans cette approche, on maximise la puissance
délivrée à la charge et non la puissance permettant un rendement maximal de cette charge. Des
applications récentes de cette méthode, utilisant l'estimation de la puissance maximale par
réseaux de neurones, sont présentées dans [48].

1.5.2 Principe de conversion de l’énergie éolienne

Dans cette partie, nous présentons les caractéristiques et les différents types d’aérogénérateurs
existants dans les systèmes hybrides photovoltaïque/éolien, puis nous citons les machines
électriques associées à ces turbines. En fin, nous donnons une idée sur les différentes techniques
d’adaptation MPPT utilisés pour la conversion éolienne.

23
1.5.2.1 Caractéristiques et types des turbines

L’énergie éolienne provient du déplacement des masses d’air qui est dû indirectement à
l’ensoleillement de la Terre. Par le réchauffement de certaines zones de la planète et le
refroidissement d’autres une différence de pression est créée et les masses d’air sont en perpétuel
déplacement. La turbine éolienne est un dispositif qui convertit l'énergie cinétique du vent en une
énergie mécanique plus propice à une énergie électrique. A partir de l’énergie cinétique des
particules de la masse d’air en mouvement passant par la section de la surface active S de la
voilure, la puissance de la masse d’air qui traverse la surface équivalente à la surface active S de
l’éolienne est donnée par :

1
Pv = ⋅ ρ ⋅ S ⋅ Vv3 (1.2)
2

Selon la loi de Betz, cette puissance ne pourra jamais être extraite dans sa totalité. La puissance
maximale pouvant être recueillie par une éolienne est égale à la limite de Betz :

16
Pmax = ⋅ Pv ≅ 0, 6 ⋅ Pv (1.3)
27

Sous cette forme, la formule de Betz montre que l’énergie maximale susceptible d’être recueillie
par un aérogénérateur ne peut dépasser en aucun cas 60% de l’énergie cinétique de la masse d’air
qui le traverse par seconde. De cette façon le coefficient de puissance maximal théorique est
défini par :

Pmax 2 ⋅ Pmax
p =
Copt = = 0, 6 (1.4)
Pv ρ ⋅ S ⋅ Vv3

En réalité, jusqu’à présent, seulement 60 à 70% de cette puissance maximale théorique peut être
exploitée par les engins les plus perfectionnés. Ce rendement, appelé coefficient de puissance Cp
de l’éolienne, est propre à chaque voilure. Ce coefficient lie la puissance éolienne à la vitesse du
vent :

24
2 ⋅ Peol
Cp = (1.5)
ρ ⋅ S ⋅ Vv3

Pour décrire la vitesse de fonctionnement d’une éolienne, une grandeur spécifique est utilisée : la
vitesse réduite λ, qui est un rapport de la vitesse linéaire en bout de pales de la turbine et de la
vitesse de vent :

R ⋅Ω
λ= (1.6)
Vv
Dans la technologie concernant les dispositifs de conversion d'énergie, il existe deux grandes
familles de voilures, qui se réfèrent à la disposition géométrique de l'arbre sur lequel est montée
l'hélice [49] :
- Les turbines éoliennes à axe horizontal (HAWT) sont de loin les plus utilisées actuellement
dans les systèmes hybrides. Les différentes constructions des aérogénérateurs utilisent les
voilures à deux, trois pales les plus courantes (Figure 1-10 (a)) et les multipales (Figure 1-10 (b)).

(a) (b)
Figure 1-10 : Technologies d’éoliennes à axe horizontal

- Une autre famille d’éoliennes est basée sur les voilures à l’axe vertical VAWT (Vertical Axis
Wind turbine). Ce type d’éoliennes est très peu répandue des les systèmes hybrides
photovoltaïque -éolien. Cependant, elles peuvent avoir un intérêt dans certains secteurs
d’application. Il existe principalement trois technologies VAWT : les turbines Darrieus classique
ou à pales droites (H-type) et la turbine de type Savonius, comme montré à la (Figure 1-11).
Toutes ces voilures sont à deux ou plusieurs pales.

25
(a) (b) (c)
Figure 1-11 : Technologies d’éoliennes à axe vertical a) Darrieus, b) Darrieus de type H,
c) Savonius

Sur le plan aérodynamique, on peut comparer les différents types d’éoliennes en comparant leurs
coefficients aérodynamiques de puissance en fonction de la vitesse normalisée λ comme le
montre la Figure 1-12. Si on analyse les courbes Cp (λ), on remarque que la caractéristique Cp (λ)
des éoliennes à axe horizontal montrent l’avantage intrinsèque en terme de puissance par rapport
aux « axes verticaux », même si ce jugement est à nuancer lorsqu’on observe l’énergie restituée,
en particulier en sites peu ventés (zones urbaines,…) [50].

Tripale

Bipale

Figure 1-12 : Coefficient aérodynamique de puissance en fonction de la vitesse de rotation


normalisée λ pour différents types de turbines

26
On peut noter aussi que pour chaque type d’éolienne correspond une vitesse normalisée, λopt, qui
maximise le rendement aérodynamique. Ainsi un fonctionnement à vitesse de rotation variable,
selon la vitesse du vent, peut permettre de rester sur le maximum de la courbe. Plus la
caractéristique Cp (λ) sera en cloche, plus il sera bénéfique d’adapter la vitesse de rotation à la
vitesse du vent, afin de rester dans la zone optimale.

Dans cette étude nous allons principalement nous intéresser à la voilure de type Savonius
(cf. Figure 1-11c). Cette voilure à axe vertical se présente sous la forme d'un cylindre de faible
diamètre. Elle est de ce fait est complètement insensible à la direction du vent dans un plan
horizontal. La valeur de la vitesse réduite peu élevée (environ 8 fois moins que pour les tripales
classiques) (cf. Figure 1-12) offre des caractéristiques intéressantes du point de vue de
l’acoustique et de la sécurité, cet aspect étant fortement liée à la vitesse linéaire en bout de pales.
Toutefois, ces propriétés impliquent l'usage d'une génératrice à grand nombre de pôles et très
souvent des machines sur mesure. Le démarrage à faible vitesse de vent est également un point
fort. Ainsi, malgré une certaine faiblesse du coefficient de puissance (Cp : de 0.15 à 0.2), les
avantages précédents auxquels s’ajoute une « certaine » forme assez esthétique en font une
solution bien adaptée aux sites urbains. C’est pour ces raisons qu’elles deviennent de plus en plus
utilisées dans la chaîne éolienne des systèmes hybrides de petite puissance.

Une turbine éolienne est dimensionnée pour développer une puissance nominale Pn à partir d’une
vitesse de vent nominale Vvn. La courbe de puissance d’une éolienne en fonction de la vitesse du
vent comporte quatre zones [49] comme le montre la Figure 1-13. Après une partie (A) où aucune
puissance n’est délivrée pour des vitesses du vent inférieures à la vitesse du démarrage Vvmin une
section de fonctionnement normal existe. Si on extrait alors la puissance maximale de la turbine
(MPPT) celle ci évolue alors selon le cube de la vitesse du vent (B). Quand la puissance nominale
Pn est atteinte, elle doit être limitée (C). Au delà d’une certaine limite de vitesse du vent Vvmax la
turbine doit être stoppée pour des raisons de sûreté de fonctionnement.

27
Figure 1-13 : Courbe de la puissance éolienne en fonction de la vitesse du vent

1.5.2.2 Vitesse variable et fonctionnement optimal

Nous avons vu qu’il est indispensable de réguler la puissance éolienne et que les courbes
caractéristiques des voilures éoliennes ne sont pas linéaires (Figure 1-12), surtout dans le cas des
voilures de type Savonius dont la forme de cloche est très « pointue ». En ce qui concerne la
puissance éolienne (cf. section (B) de la Figure 1-13), elle résulte de la vitesse de rotation de
l’arbre mécanique de l’éolienne et de la vitesse du vent (donc de la vitesse réduite) et de la
caractéristique Cp(λ). Elle peut être optimisée dans le but de maximiser l’énergie captée par
l’éolienne.

P [W] Pmax=f(Ωopt)

Vv5
Vv4
Vv3
Vv2
Vv1
Ω [rad/s]

Figure 1-14 : Puissance éolienne en fonction de la vitesse de rotation pour différentes vitesses du
vent

28
La Figure 1-14 donne l’image de la famille des courbes de la puissance éolienne en fonction de la
vitesse de rotation pour différentes vitesses du vent (pour une turbine Savonius) ainsi que la
courbe optimale qui relie leurs sommets selon une fonction cubique de la vitesse de rotation. En
suivant cette courbe continuellement, la puissance éolienne recueillie sera toujours maximale.

De nombreuses études ont montré l’intérêt de la vitesse variable en éolien sur le plan énergétique,
y compris dans le petit éolien (cf. [51]) où le surcoût entraîné par la vitesse variable (du fait de
l’électronique de puissance et de réglage supplémentaire) est compensé par le surplus de
production. Mais c’est aussi et surtout sur le plan de la durée de vie des systèmes que se situe
l’avantage de la vitesse variable. En effet, les chaînes à vitesse variable sont moins « raides » que
les chaînes à vitesse fixe ou presque fixe rigidement couplées au réseau : cette liaison rigide se
solde par de fortes oscillations de puissance engendrées par les turbulences. Ces variations sont à
la longue nuisibles pour les éléments mécaniques : la vitesse variable permet de mieux lisser la
production à travers l’énorme moment d’inertie que constitue la voilure. Plusieurs techniques
sont développées dans nos travaux et sont décrites dans les deux prochains chapitres.

1.5.2.3 Génératrices éoliennes

On trouve plusieurs types de machines électriques qui peuvent jouer le rôle de génératrice dans la
chaîne éolienne d’un système hybride qui demande des caractéristiques très spécifiques. Le
cahier des charges pour une génératrice éolienne varie selon le type et les dimensions
géométriques de la voilure [49]. Les machines typiquement utilisées dans les installations
hybrides photovoltaïque/éolien sont la génératrice asynchrone à induction à cage (MAS) et la
génératrice synchrone à attaque directe (MS) surtout en petite puissance. Ces machines sont
succinctement décrites dans ce paragraphe en tenant compte de leurs spécificités.

Génératrices asynchrones à cage (MAS)

Pour les systèmes hybrides photovoltaïque – éolien raccordés au réseau (de grande
puissance : au-delà de 100 kW), les génératrices que l’on rencontre fréquemment sont les
machines asynchrones. Ces machines sont les plus simples à fabriquer et les moins coûteuses.
Elles ont l’avantage d’être standardisées, fabriquées en grande quantité et dans une très grande

29
échelle des puissances. Elles sont aussi les moins exigeantes en terme d’entretien et présentent un
taux de défaillance très peu élevé. Dans les aérogénérateurs de dimensions conséquentes (grande
puissance et rayon de pales important), la vitesse de rotation est peu élevée. Or, il n’est pas
envisageable de concevoir une génératrice asynchrone lente avec un rendement correct. Il est
donc nécessaire d’insérer entre la turbine et la machine asynchrone un multiplicateur mécanique
de vitesse. Les machines asynchrones à cage ne nécessitent qu’une installation assez sommaire.
La majorité des applications sont donc à vitesse de rotation constante et à connexion directe sur le
bus de couplage AC [11]. D’autres systèmes hybrides à configuration de bus continu adoptent
une structure à vitesse variable constituée d’une génératrice asynchrone à cage associée à un
convertisseur statique (AC/DC).

Génératrices synchrones (MS)

Les systèmes hybrides photovoltaïque-éolien qui utilisent des génératrices asynchrones


présentent le défaut d’imposer la présence d’un multiplicateur de vitesse. Ces machines sont en
effet bien adaptées à des vitesses de rotation relativement importantes et un couple insuffisant
pour un couplage mécanique direct sur les voilures éoliennes. Par contre, les machines
synchrones sont connues pour offrir des couples très importants à dimensions géométriques
convenables. Elles peuvent donc être utilisées en entraînement direct sur les turbines éoliennes.
Les systèmes de ce type possèdent aussi leurs défauts. Les machines synchrones à rotor bobiné
demandent un entretien régulier de système des bagues et balais. Le circuit d’excitation de
l’inducteur demande la présence du réseau et une fourniture de la puissance réactive. Les sites
isolés ne sont adaptés à ces génératrices qu’en présence d’une batterie de condensateurs ou d’une
source de tension indépendante. Par contre, la possibilité de réglage de l’inducteur de ces
machines offre un moyen supplémentaire d’ajustement du point de fonctionnement énergétique.
Le couplage direct sur un bus alternatif AC est proscrit car étant beaucoup trop rigide. Une
électronique de puissance s’impose dans la chaîne éolienne pour tous les systèmes hybrides
photovoltaïque-éolien utilisant ce type de machine qui sont donc à vitesse variable.
Dans un grand nombre des systèmes hybrides, on trouve des génératrices synchrones à
aimants permanents (MSAP) dans la chaîne de conversion éolienne. En effet, le développement
des matériaux magnétiques a permis la construction de ces machines à des coûts qui deviennent
compétitifs. Les machines de ce type sont à grand nombre de pôles et permettent de développer

30
des couples mécaniques considérables. Le couplage de ces machines avec l’électronique de
puissance devient de plus en plus viable économiquement. Les systèmes basés sur ce type ont un
taux de défaillance jugé faible grâce à la suppression de certaines sources de défauts : suppression
du multiplicateur de vitesse et du système de bagues et balais pour les génératrices à aimants. Les
frais d’entretien sont alors minimisés ce qui est très intéressant dans les applications hybrides
photovoltaïque-éolien, en particulier dans les sites isolés. La présence obligatoire de
l’électronique de puissance permet enfin une régulation simple de la vitesse de rotation et donc
une optimisation énergétique efficace. Dans cette étude nous allons principalement nous
intéresser à la génératrice synchrone à aimant permanant à grand nombre de pôles de petite
puissance (600W). Des diverses versions de redressements dédiés pour cette génératrice seront
étudiées plus amplement dans la suite de ce document.

1.6 Le système hybride photovoltaïque -éolien pour un développement


durable

Les « petits » systèmes hybrides PV/éolien couvrent la gamme des puissances inférieures
à 100kW. Au-delà, les projets s’apparentent aux grandes puissances. Aujourd’hui, un nombre de
plus en plus croissant de constructeurs qui proposent divers systèmes hybrides PV/éolien
principalement pour le marché des régimes insulaires pour des applications autonomes. Ce
secteur correspond encore à un « marché de niche » au tissu industriel fragile. Actuellement, un
de principaux marché de masse des mini-systèmes hybride PV/éolien est présent dans quelques
marchés d’électrification rurale. Pas mal de pays disposent d'une importante population rurale
encore dépourvue d'électricité. A brève échéance, elle n’a guère de chance d’être raccordées aux
réseaux de distribution électrique existants. C'est pourquoi une forte demande de systèmes
hybrides de petite taille (échelle d'un foyer, ou d'un village), a permis un développement rapide
du marché local. Ce type de système doit aussi son développement au marché du petit éolien. En
effet, certains pays ont mis en place une filière locale de fabrication suite à un transfert
technologique de machines adaptées aux besoins et aux gisements, ont rencontré un vif succès
dans l’emploi de l’éolien pour l’électrification rurale et ceci depuis bientôt plus de 20 ans.
Néanmoins, les utilisateurs de ces installations basées uniquement sur des petites éoliennes ont
trouvés des difficultés liées à l’insuffisance de production et de stockage pendant la saison d’été.
Ainsi, la stratégie qui a été adoptée pour l'électrification des zones rurales, est l’intégration à

31
grande échelle des systèmes hybride PV/éolien. On compte aujourd’hui plus de 60.000 foyers en
Mongolie Intérieure équipés avec des systèmes hybrides PV/éolien, la puissance totale de ces
installations atteint 30 MW [52].
Ce genre de systèmes hybrides dépend principalement de la puissance de l’aérogénérateur
installée changeant de quelques centaines de watt aux dizaines de kW, combiné avec un panneau
photovoltaïque approprié pour assurer la stabilité et la fiabilité de l'alimentation. La capacité
évaluée de l'équipement dépend du site local (les gisements éoliennes et solaires) ainsi que la
demande. Par exemple, une combinaison d’une éolienne de 100W avec un module PV de 50W
est suffisante pour assurer la puissance pour une télévision et l’éclairage, alors qu'une éolienne de
500W combinée avec un panneau PV de 100W est suffisant pour satisfaire les besoins
domestiques (un réfrigérateur, une télévision et une machine à laver..). Pour satisfaire les besoins
d’un village, qui renferme une vingtaine de logement, on utilise un système hybride de 12 kW de
puissance globale : 10 kW côté éoliennes et 2 kW pour les panneaux photovoltaïques [52].
Les systèmes hybrides sont fréquemment installés dans les pays occidentaux pour alimenter des
applications évolutives : les stations de télécommunication (Antennes TV, radio et téléphonie
mobile), les plates-formes de forage sous- marin de pétrole, les stations d’aide à la navigation, les
stations d’acquisition de données sismographes et pour les observatoires météorologiques et
atmosphériques. Ils sont utilisés aussi pour le pompage de l’eau destinée au bétail ou à
l’irrigation, l’alimentation d’unités de dessalement des eaux de mer et pour gérer des centrales
épuratrices d'eaux usées [53, 54]. L’intégration de système hybride PV/éolien au bâti, peut aussi
avoir un certain intérêt. En effet, des nouvelles technologies de panneaux solaires et d’éoliennes
(Darrieus, Savonius) sont très pratiques d’utilisation dans l’environnement urbain. La fusion de
ces systèmes dans le bâtiment devient de plus en plus maîtrisée et même esthétique malgré des
obstacles non négligeables à surmonter (forte instationnarité du gisement due à la rugosité des
sites, contraintes d’environnement et de sécurité,…).

32
(1) (2)
Figure 1-15 : Applications des systèmes hybrides: le pompage (1), la télécommunication (2)

1.7 Présentation de la problématique de la thèse et objectifs recherchés

1.7.1 Problématique de la thèse

Après avoir présenté les différentes topologies de systèmes hybrides photovoltaïque/éolien,


et après avoir introduit le principe de la technologie de captation et de transformation de l’énergie
solaire et éolienne, nous présentons dans cette partie les systèmes hybrides photovoltaïque/éolien
à étudier de faible puissance et à configuration de bus commun continu DC. Ces systèmes
peuvent être implantés dans les milieux urbains (résidentiels) ou ruraux pour des applications
îlotées. A partir du moment où les besoins en énergie électrique sont connus, où l’étude
météorologique confirme que les gisements solaire/éolienne sont suffisants par rapport à la
capacité des technologies de transformation, l’architecture du système va s’articuler autour du
bus continu DC [55]. Ce dernier constitue une colonne vertébrale énergétique habituelle dans ce
type de système, il constitue un noeud de confluence des puissances électriques du producteur, du
consommateur et du stockage, puissances dont la répartition se fait sous le contrôle dynamique de
la gestion de l'énergie au sein du système grâce aux degrés de liberté offerts par les différents
convertisseurs et les dispositifs de stockage (Figure 1-16).

33
Figure 1-16 : Architecture d’un système énergétique hybride à bus continu DC: couplage
photovoltaïque et éolien

Les convertisseurs statiques disposés en aval des générateurs ont un rôle d’adaptation active des
caractéristiques de l’énergie électrique entre le générateur et la charge finale. Ce niveau est aussi
chargé du pilotage de l’ensemble et d’obtenir le point de fonctionnement à la puissance optimale.
Nous montrons par la suite que dans un contexte « système », nous pouvons utiliser un seul
convertisseur pour les deux objectifs (conversion et pilotage) et ceci grâce aux boucles de gestion
énergétique extérieures.

Pour une génération ilotée en courant continu et pour assurer une bonne gestion énergétique,
une définition d’un cahier des charges est obligatoire. Pour un tel système, il faut judicieusement
spécifier et déterminer plusieurs caractéristiques :
- Niveau de la jonction continue DC : BT/TBT (nombres d’empilement de cellules de batteries
à utiliser)
- Type de convertisseur pour interconnecter les différentes sources de productions (hacheur
dévolteur ou survolteur, redressement actif à MLI ou passif à diode)
- Dimensionnements des composants (inductances, capacités)
- Gestion d'énergie (boucle intérieure/ extérieure) avec une maximisation de transfert
énergétique des sources de production.

C’est pour l’ensemble de ces raisons qu’une part importante de la thèse s’est focalisée sur
l’élaboration et la conception des architectures des systèmes hybrides photovoltaïque/éolien avec
une approche de « conception simultané : structure/ dimensionnement/gestion d’énergie ».
Une telle démarche nécessite une étude systémique en ce sens que les structures préconisées se

34
doivent d’intégrer, dès les premiers stades de la conception, les sources disponibles
(générateurs,…) et la mission (besoins,…) pour laquelle le système est conçu.
Pour justifier une telle architecture part rapport à une autre, une évaluation comparative des
différentes structures envisageables doit être effectuée selon des critères à définir lors de la
conception des systèmes hybrides. Les critères que nous avons retenus dans cette étude sont :
- Efficacité énergétique de la structure en régime dynamique pour des conditions
atmosphériques (vitesse du vent, ensoleillement et température) variables.
- Simplicité et robustesse de l’architecture (coût de la solution structurelle)
- Facteur de dimensionnement (le coût de silicium installé dans les composants de
puissance) proposé et analysé selon la plage de fonctionnement.
Précisons que le dimensionnement des éléments de filtrage, inductances et capacités, peut être
également déterminant dans le bilan comparatif, il doit donc y être intégré.

Pour choisir la topologie la plus adaptée, il est souvent nécessaire de faire quelques compromis
entre le rendement énergétique, la complexité et le coût de silicium d’une architecture du système
hybride. Ajoutons un objectif de validation expérimentale (réalisation d’un émulateur) du
système hybride photovoltaïque/éolien à partir du matériel disponible au laboratoire qui participe
à l'élaboration d'un cahier des charges réaliste (cf. chapitre 4).

1.7.2 Présentation des architectures et gestion d’énergie envisageables

Les propriétés des deux sources énergétiques, le générateur photovoltaïque et la


génératrice synchrone triphasée, imposent plusieurs structures de gestion de l’énergie électrique
qui dépendent aussi des besoins de distribution (niveau de la jonction continu BT/TBT). On peut
alors proposer l'architecture générique de système de conversion d’énergie hybride complet,
donnée par le schéma de la Figure 1-17. L'architecture générale proposée procure donc deux
degrés de liberté énergétiques par les convertisseurs statiques « Eolien » et « PV ». De plus, nous
proposons l’étude deux types de bus continu, une jonction Basse Tension (BT) et une jonction
Très Basse Tension (TBT). On peut alors distinguer et envisager plusieurs solutions [56, 57].

35
Figure 1-17 : Architecture électrique générique d'un système hybride avec stockage

Pour un besoin de distribution (BT), deux structures de conversion hybride sont adoptées pour
réaliser cette fonction :

1ère solution 2ème solution


A partir de la structure de redressement Un contrôle indirect de la
MLI à six interrupteurs et d’un capteur puissance éolienne est possible par
mécanique (vitesse de rotation et l’utilisation d’une chaîne de
position), il est possible d’autopiloter la conversion plus simple et moins
machine électrique afin de la contrôler en coûteuse, à base de pont de diodes
Chaîne
vitesse ou en couple. Cette structure triphasé et d’un hacheur élévateur
éolienne
permet différentes stratégies de recherche classique en aval. Cette structure
du point optimal de puissance, est étudiée en considérant que la
notamment celle qui permet de s’abstenir caractéristique de voilure Cp(λ) est
de la connaissance de la courbe connue.
caractéristique de la voilure.
Un contrôle cascade tension-courant à base d’un hacheur survolteur classique
Chaîne PV
complété par une boucle extérieure MPPT
Tableau 1-1 : Architectures envisagés avec un bus continu (BT)

De même, pour des applications (TBT) nous envisageons deux structures de conversion hybride
d’énergie dédiées pour ce besoin :
1ère solution 2ème solution
A partir de la structure basée sur On peut chercher à en réduire la
l’association d’un redressement complexité de la chaîne de conversion
MLI à six interrupteurs avec un éolienne par l’utilisation d’un pont de
Chaîne hacheur dévolteur. Le même diodes triphasé et d’un hacheur
éolienne principe de contrôle du redresseur dévolteur classique en aval. Un
que dans le cas BT, le hacheur contrôle indirect de la puissance est
abaisseur jouet le rôle d’adaptation. aussi possible [50, 58].
Un contrôle cascade tension-courant à base d’un hacheur dévolteur avec un
Chaîne PV
dispositif MPPT
Tableau 1-2 : Architectures envisagés avec un bus continu (TBT)

36
Une étude progressive de ces structures candidates sera menée à bien, cette étude fait
l’objet du second et troisième chapitre qui présentent en détail, outre la modélisation et le
dimensionnement des constituants qui caractérisent chaque architecture proposée avec intégration
des pertes système, la synthèse des lois de commande associées ainsi que les techniques de
prélèvement énergétiques MPPT. Pour conclure, un bilan comparatif entre les différentes
architectures est élaboré permettant de donner une idée sur le rendement énergétique, la
complexité et la puissance installée en silicium pour chaque structure.
On suppose pour toute structure étudiée que les générateurs photovoltaïque et éolien sont les
mêmes1 et que la charge est une source de tension de type batterie possédant à ses bornes une
tension bien définie, établie selon le cas étudié.

1.7.3 Approche de modélisation utilisée

Afin de mener à bien la modélisation des systèmes énergétiques hybrides, une importance
capitale est affectée au choix du niveau de modélisation et à l'outil de simulation. L’approche de
modélisation doit être choisie en fonction de l’application et de l’objectif de conception
poursuivi.

1.7.3.1 Niveau de modélisation

Pour représenter un même système physique, une multitude de modèles peut être
envisagée. Le type et la complexité du modèle dépendent du type et de la finesse des résultats
attendus. Il convient d’adopter celui susceptible d’apporter une réponse juste assez précise vis-à-
vis du besoin.
Le système hybride étudié ici est caractérisé par des éléments possédant des dynamiques
très dispersés : entre une commutation de transistor sur 1µs, une constante de temps électrique
d'induit de moteur et une constante de temps mécanique de turbine éolienne, il existe un rapport
supérieur à 106. Un simulateur à pas variable semble, à priori, bien adapté à cette exigence en
terme de compromis précision – rapidité sur des modèles dits "instantanés". Ces modèles fins
établis en vue de la commande, fourniront des résultats riches, exploitables sur un large domaine
de validité avec un temps de calcul important, ce qui rend la gestion de la structure très difficile.

1
Remarque : Dans cette étude, on s’intéresse particulièrement aux parties qui différencient les structures sur le plan
modélisation, dimensionnement et gestion d’énergie.

37
De plus, en raison du très grand rapport de dynamiques propres aux constituants de cette
application, il semble très difficile de relever une telle exigence sur des horizons de temps de
plusieurs dizaines de secondes.
On trouve aussi un niveau de modélisation qui fait recours à des modèles dits " moyens"
simplifiés, qui ont des résultats moins précis à l’échelle des commutations dans les convertisseurs
statiques mais un temps de simulation très court. Ils sont de plus simples à implémenter, à utiliser
et surtout à analyser. En mode de simulation « moyen », les particularités de fonctionnement des
différents montages apparaissent. Par exemple, les cellules de commutation à commutation
forcées peuvent être représentées en valeurs moyennes sur une période de découpage de façon
simple. Le modèle «moyen» pourra s’avérer suffisant selon l’objectif de conception.
Les avantages et les inconvénients de deux niveaux de modélisation de base formulés
pour la simulation des systèmes hybrides sont présentés. Le modèle « moyen » et le modèle
« instantané » sont complémentaires. Cependant, nous nous sommes efforcés de suivre une
approche privilégiant la représentation de conversions et de couplages énergétiques pour un
objectif de témoigner les transferts énergétiques globaux au sein du système. Le modèle « moyen
», représentant par exemple la valeur moyenne des tensions et courants sur une période de
découpage dans une cellule de commutation suffit dans la plupart des cas par rapport à nos
objectifs. Il est assez aisé d’ajouter dans ce type de modèle des éléments complémentaires reliés à
un bus continu tels que d’autres sources d’énergie, des systèmes de stockage ou encore un
système de dissipation d’énergie, sans que le temps de calcul de la simulation de ces modèles ne
devienne trop élevé [58]. Il donne aussi satisfaction surtout au niveau de l'analyse et la conception
des dispositifs de commande [59]. L’adaptation du modèle « moyen » à notre application et aux
objectifs désirés est très importante afin d’obtenir le traitement le plus simple possible tout en
permettant de fournir les informations essentielles. Notre objectif principal reste d'élaborer et
d'étudier les architectures de système hybride incluant ces composants de production et/ou
stockage d'énergie électrique dans des procédures de conception simultanée.

1.7.3.2 L’outil systémique : Bond Graph

Dans toutes les phases de cette étude, le formalisme Bond Graph a été utilisé pour
modéliser l’ensemble des éléments de la chaîne hybride photovoltaïque -éolienne. Ce formalisme
est intéressant dans un contexte multiphysique car il permet, par analogies énergétiques, d’unifier

38
la représentation des flux de puissances quel que soit le domaine physique (ici électrique,
thermique et mécanique…) [60].
La causalité, propriété fondamentale des systèmes énergétiques, est représentée de façon
formelle dans le Bond Graph et donne des enseignements précieux sur les couplages et les
conditions d’association des éléments entre eux. Dans ce formalisme, on s’efforce autant que
possible de respecter la causalité intégrale (causalité physique). Cependant, la réalité viole parfois
ces règles, pourtant physiques, et certaines associations, même classiques, peuvent les remettre en
cause : c’est en particulier le cas d’un pont de diode à commutation naturelle qui connecte les
inductances placées en entrée et en sortie du redresseur, ceci au travers d’une logique de
connexion dépendant elle même de l’environnement. Ce point particulier, concernant la
représentation Bond Graph des convertisseurs à commutation naturelle n’est pas si trivial et
constitue un objet d’étude et de réflexion dans ce document. C’est la raison majeure qui nous a
poussé à utiliser une approche de modélisation qui se base sur l’étude d’un modèle équivalent
continu DC de l’association « génératrice, pont de diode ».
Ainsi, toutes les structures développées ont été modélisées par Bond Graph et simulées
sur le logiciel 20-Sim [61]. Les modèles Bond Graph (panneau photovoltaïque, génératrice, pont
de diode, hacheur, pertes CVS, batterie et lois de commande) des composants de la chaîne
hybride seront également présentés dans les chapitres qui viennent. Le principe de modélisation
par Bond Graph ainsi que les modèles de certains éléments du système (turbine, génératrice,
redresseurs MLI) sont rappelé dans l’Annexe 2. Ces modèles de simulation ayant pour vocation
l'étude prédictive de la performance énergétique de la chaîne en fonction de la structure choisie et
du mode de pilotage.

1.8 Conclusion

Après avoir passé une brève introduction sur la notion et types des systèmes énergétiques
hybrides, ce chapitre a été consacré à la description de quelques généralités et caractérisations
relatives aux systèmes hybrides photovoltaïque/éolien. La recherche bibliographie menée dans le
présent chapitre a montré que ce type d’hybridation est le plus couramment utilisé pour la
production décentralisée d’électricité. Dans ce contexte, plusieurs exemples de configurations de
couplage de ses sources sont présentés. La topologie de système hybride dépend principalement
de la nature de génération (raccordé ou non au réseau de distribution). L’analyse faite sur divers

39
systèmes a montrée la présence de deux classes de systèmes : les systèmes à bus alternatif et les
système à bus continu. Par la suite, quelques notions principales au sujet de la technologie de
conversion photovoltaïque et éolienne ont été données comme les types de génératrices utilisées,
les méthodes de recherche du point de puissance maximale etc. En fin, des exemples
d’applications et de réalisations pratiques des systèmes hybrides photovoltaïque/éolien sont
présentés. Finalement, nous avons défini la problématique de notre sujet de thèse ainsi que les
objectifs recherchés qui rentrent dans le cadre de la commande et la gestion de l’énergie d’une
classe de systèmes hybrides photovoltaïque – éolien.

40
Chapitre 2 :

Modélisation et commande d’une classe de systèmes hybrides


photovoltaïque – éolien pour un réseau iloté de type BT

41
Chapitre 2 : Modélisation et commande d’une classe de systèmes
hybrides photovoltaïque – éolien pour un réseau iloté de type BT

2.1 Introduction

Ce chapitre va se focaliser sur l’étude et l’élaboration des deux architectures de


systèmes hybrides photovoltaïque –éolien pour un réseau autonome à configuration de bus
continu Basse Tension (BT). Pour chaque structure, nous nous s’intéressons à la modélisation
de deux chaînes de production photovoltaïque et éolienne. Nous dimensionnerons les
éléments passifs mis en jeu dans chaque structure et nous synthétisons les lois de commande
adéquates afin de maximiser le transfert énergétique du système vers la charge de type
batterie BT avec prise en compte des pertes. Nous présenterons les performances énergétiques
des différents systèmes hybrides développés ainsi que nous chiffrons le facteur de
dimensionnement relatif à chaque structure. Par la suite, nous débutons par l’étude de la
première architecture.

2.2 Modélisation et commande de la première architecture hybride pour


un réseau BT autonome
2.2.1 Etude de la chaîne éolienne

Dans cette partie, on s’intéresse à la modélisation de la chaîne éolienne, en vue de


l’analyse et l’optimisation de sa production par la gestion d’énergie. La chaîne éolienne de
référence qu’on a adoptée pour la première architecture du système hybride BT est constituée
comme indiqué sur la Figure 2-1, d’une turbine éolienne à axe vertical, type Savonius
entraînant directement une génératrice synchrone triphasée à aimant permanent à grand
nombre de paires de pôles [50]. La génératrice débite à travers un redresseur (M.L.I) avec une
commande permettant une extraction optimale de la puissance, sur un bus continu sur lequel
sont connectés des batteries de stockage.
Nous avons choisi de fonctionner à vitesse variable en raison des fortes instationnarités des
gisements : ce fonctionnement permet de produire de l’énergie dès que le rotor se met à
tourner, c’est à dire dès les faibles vitesses de vent. Il apporte aussi plusieurs avantages
supplémentaires : plus grande souplesse mécanique de la chaîne éolienne donnant une
production plus lissée, meilleure efficacité énergétique.

42
Figure 2-1 : Schéma général de la chaîne de conversion éolienne avec un bus BT.

Nous nous attachons par la suite, à modéliser les constituants de la chaîne ainsi que à son
optimisation énergétique par la commande du convertisseur et l’implantation d’un algorithme
MPPT. L’objectif est de fournir la puissance maximale au bus continu, en fonction des
conditions météorologiques et électriques, c’est-à-dire selon la vitesse du vent, ainsi que le
niveau de la tension du bus continu Udc.

2.2.1.1 Modèle de la vitesse du vent

La ressource en vent, du point de vue de sa distribution statistique, est primordiale


dans un projet hybride photovoltaïque/éolien et donc déterminante pour le calcul de
production de l’électricité et de rentabilité du système global. Les propriétés dynamiques du
vent sont capitales pour l’étude de l’ensemble du système de conversion d’énergie car la
puissance éolienne, dans les conditions optimales, est au cube de la vitesse du vent. La vitesse
du vent est un vecteur tridimensionnel. Néanmoins, la direction du vecteur de vitesse du vent
dans l’axe vertical n’a pas d’importance du point de vue de la voilure éolienne car elle n’est
pas vue par sa surface active. Par simplification, le vecteur de la vitesse évolue dans le plan
horizontal. Les voilures à axe vertical sont dépourvues de tout dispositif d’orientation des
pales (la surface active est toujours en face du vent), alors le modèle du vent comportemental
est simplifié considérablement. La vitesse du vent peut être donc modélisée comme une
fonction scalaire qui évolue dans le temps :

Vv = f (t) (2.1)

La vitesse du vent sera modélisée, pour toute architecture présentée dans ce mémoire, sous
forme déterministe par une somme de plusieurs harmoniques sous la forme (2.2) :
i
Vv (t) = A + ∑ (a n .sin(b n ωv .t)) (2.2)
n =1

43
2.2.1.2 Modèle de la voilure

La voilure utilisée dans le cadre de notre travail, est de technologie à axe vertical
inspirée des rotors de Savonius (cf. Figure 2-2).

S ≈2R⋅ H

Figure 2-2 : Voilure à axe vertical de type Savonius

Cette éolienne particulière permet de capter l'énergie selon toutes les directions du vent,
propriété intéressante en milieu urbain où les turbulences sont fortes. L'autre point attrayant
de cette voilure est la faible vitesse tangentielle des pales et le faible niveau sonore qui en
résulte par rapport à des voilures à axe horizontal. Néanmoins, un inconvénient majeur est lié
à la courbe d'efficacité de la voilure Cp(λ) qui présente une courbe en cloche plus prononcée
et d’amplitude inférieure à celle produite par les turbines classiques (tripales à axe
horizontal)1. Sa surface utile est estimé à :
S = 2⋅R ⋅H (2.3)
Avec :
R : Le rayon de la voilure,
H : La hauteur de la voilure

La puissance éolienne disponible sur l’arbre de la voilure, extraite de la puissance du vent est
donnée par :
1
Peol = ⋅ C p (λ ) ⋅ ρ ⋅ S ⋅ Vv 3 (2.4)
2
Où ρ : est la masse volumique de l’air en Kg, m -3,
S : la surface balayée par la turbine en m2,
Vv : la vitesse du vent en m/s

1
NB : même si le cahier de charges considéré dans ce rapport correspond à une voilure à axe vertical issue de
la thèse d’A. Mirecki et des études menées par le LAPLACE en collaboration avec l’IMFT sur l’intégration de la
petite éolienne au bâtiment, l’approche de conception système (architecture, dimensionnement et gestion
d’énergie) est générique et peut s’appliquer à une large gamme de dispositifs et notamment à des turbines
classiques tripales.

44
Cp, est le coefficient de puissance qui exprime l’efficacité de la voilure dans la transformation
de l’énergie cinétique du vent à l’énergie mécanique. Pour une voilure donnée, le coefficient
de puissance Cp(λ) est en fait souvent exprimé en fonction de la vitesse réduite. On définit la
vitesse réduite comme étant le rapport de la vitesse linéaire en bout de pales sur la vitesse du
vent :
R ⋅Ω
λ= (2.5)
Vv

Ω la vitesse mécanique de la turbine en rad/s.


La courbe caractéristique Cp(λ) de la voilure Savonius utilisée dans cette étude est donnée par
la Figure 2-3. Cette courbe est le résultat de l’interpolation polynomiale de troisième degré
des points en provenance des mesures sur la voilure présentés dans la référence [50]. La
formule algébrique de cette courbe ainsi que ses points remarquables, respectivement vitesse
réduite optimale, coefficient de puissance maximal et la valeur de la vitesse réduite pour
laquelle la courbe coupe l’axe des abscisses sont données par :

Cp (λ ) = −0.2121λ 3 + 0.0856λ 2 + 0.2539λ + 0 (2.6)

Cpmax=0.1495, pour λopt=0.78 ; λo =1.31


Les dimensions géométriques de cette voilure sont présentées dans l’annexe 5.

0.16
Cp

0.14

0.12

0.1
Cp

0.08

0.06

0.04

0.02

λ
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4

Figure 2-3 : Courbe caractéristique de la voilure Savonius utilisée

La courbe Cp(λ) est fortement en cloche et donc sensible aux variations du vent. Elle possède
de plus un faible coefficient de puissance, par conséquent le rendement aérodynamique est
faible. Pour la vitesse réduite optimale, le coefficient de puissance est maximal et la voilure
délivre un maximum de puissance mécanique. Il est donc fortement souhaitable d’exploiter le

45
sous-système éolien de façon à obtenir son fonctionnement sur ce point (cf. paragraphe
2.2.1.7).

Le couple éolien récupère l’énergie du vent et peut être obtenu en divisant l’expression de la
puissance (2.4) par la vitesse de rotation de l’arbre mécanique Ω.

En combinant les équations (2.5) et (2.6) l’expression du couple éolien en fonction de la


vitesse du vent et de la vitesse mécanique de la turbine est donné par :

1
Caero = ρS[−0.2121R 3Ω 2 + 0.0856R 2ΩVv + 0.2539RVv2 ] (2.7)
2
Dans le cas du logiciel de simulation 20-sim, le couple éolien Ceol représenté comme une
source d’effort est calculée selon l’équation (2.7) en fonction de la vitesse du vent Vv et de la
vitesse de rotation Ω (cf. Annexe 2).

2.2.1.3 Modélisation du couplage mécanique entre la turbine et la génératrice

Les propriétés structurelles et dynamiques de la turbine de la chaîne de transmission


de l’énergie éolienne sont à considérer dans la phase de conception, car, elles affectent
notablement la qualité de l’énergie électrique générée. Cependant la représentation mécanique
de la chaîne éolienne tout entière est complexe. Les éléments mécaniques de l’aérogénérateur
et les forces subies ou transmises à travers ces éléments sont très nombreux, il faut par
conséquent faire un choix des éléments et les grandeurs de ces éléments que l’on veut
représenter. Dans notre travaille, nous avons adopté un modèle simplifié, qui caractérise le
comportement mécanique de la chaîne dans son ensemble (cf. Figure 2-4).
Transfert de l’énergie éolienne

Ceol Cem
Jt Jm

ft fm

Figure 2-4 : Le couplage mécanique entre la turbine et la machine électrique

L’équation différentielle qui caractérise le comportement mécanique de la turbine est donnée


par :

46
dΩ
Jt = Caero − Cmeca − f t Ω (2.8)
dt

Avec : J t : inertie de la turbine ;

ft : frottement des pâles ;

Cméca : le couple mécanique disponible sur l’arbre de la turbine

Le modèle mécanique de la machine est donné par l’équation différentielle suivante :

dΩ
Jm = Cméca − Cem − f m Ω (2.9)
dt

Où Jm : inertie de la machine

fm : coefficient de frottement de la machine

En additionnant les équations (2.8) et (2.9), on obtient :

dΩ
(J t + J m ) = Ceol − Cem − (f m + f t )Ω (2.10)
dt

On pose :

J = Jt + Jm
(2.11), (2.12)
f = ft + fm

Enfin le modèle qui caractérise le comportement mécanique de la chaîne éolienne est donné
par cette équation différentielle :

dΩ
Ceol (t) = J + Cem + f Ω (2.13)
dt
Le modèle Bond Graph associé est présenté en détail dans l’Annexe 2.

2.2.1.4 Modèle de la machine synchrone à aimant permanent

Dans le cadre de notre étude, nous disposons d’une machine spécialement conçue pour
être employée dans un système éolien à axe vertical de type Savonius. Il s’agit d’une machine
synchrone WR-02 (cf. Annexe 5). Cette machine multipôle est à aimants permanents et à
rotor extérieur. Compte tenu de la gamme de vitesse de rotation de l’éolienne, le nombre élevé
de pôles sert à obtenir une fréquence électrique suffisante sans avoir recours au multiplicateur
mécanique, ce qui permet de réduire les pertes mécaniques et d’augmenter la durée de vie du
système. La machine synchrone est modélisée dans le repère (a, b, c), possède trois sorties de

47
type électrique : les trois bornes des enroulements stator. Une sortie de type mécanique est
prévue pour la connexion d’une charge– c’est la représentation de l’arbre de la machine. Le
modèle suppose par hypothèse qu’on dispose d’armatures à pôles lisses, qu’il n y a pas de
saturation et que la constitution des bobinages est parfaitement symétrique. Les équations
utilisées de la machine synchrone à aimants permanents en termes de tension et de courant
sont sous forme matricielle donnée par :
d
[ V ](3) = [e](3) − [R s ][i](3) − [Ls ] [i](3) (2.14)
dt
Avec
 
 sin(pΩt) 
Va     Ls Ms Ms  Rs 0 0 
2π 
[ V](3) = Vb  ,[e](3) = pφ Ω sin(pΩt − ) ,[ L] = Ms Ls Ms  et [ Rs ] =  0 Rs 0 
     (2.15)
3
Vc   Ms Ms Ls   0 0 Rs 
4π 
sin(pΩt − )
 3 
L’expression du couple électromagnétique est donnée par :
ea (t).i a (t) + e b (t).i b (t) + ec (t).i c (t)
Cem (t) = (2.16)
Ω(t)

Va , Vb , Vc : Les valeurs instantanées des tensions des phases du stator de la machine;

ia , i b , ic : Les valeurs instantanées des courants des phases du stator de la machine ;


Rs : étant la résistance des enroulements
Où : Ω est la pulsation mécanique et Φ est le flux de l’aimant vu du stator.
Avec p est le nombre de paires de pôles de la machine.

Le modèle de la machine dédié à la méthodologie des Bond Graph ressemble à une


représentation harmonique des équations (2.14) et (2.16). Une représentation détaillée de ce
modèle est illustrée dans l’Annexe 2.

2.2.1.5 Modèle des pertes de la machine

Généralement, les pertes dans une génératrice sont composées à des pertes mécaniques, pertes
Joules et pertes fer. Dans notre étude nous n’avons pas intégré les pertes fer.

48
2.2.1.5.1 Pertes mécaniques (Pmeca)

Une partie de pertes totales dans la génératrice est due aux frottements. Ces pertes sont
dépendantes de la vitesse de rotation de la génératrice. La puissance perdue à cause des
frottements est donnée par:

Pf = f m Ω 2 (2.17)

2.2.1.5.2 Pertes Joule (Pj)

Dans le cas, d’une génératrice est à aimant permanent, les pertes Joule sont engendrées par la
résistance du bobinage statorique. Pour estimer les pertes Joule, on se met dans l’hypothèse
où la valeur de la résistance ne change pas avec l’évolution de la température du bobinage
statorique. Pour calculer ces pertes, nous avons utilisé la formule instantanée suivante :

PJ = R si a 2 + R si 2b + R si c2 (2.18)

2.2.1.6 Commande de la machine synchrone

Pour la première architecture de la chaîne éolienne, le convertisseur (AC-DC) utilisé


est le redresseur triphasé à modulation de largeur des impulsions (cf. Figure 2-5). Il permet un
contrôle totalement réversible de la puissance instantanée. Par un autopilotage de la machine
synchrone, il peut contrôler les grandeurs électromécaniques telles que le couple Cem ou la
vitesse de rotation de la génératrice Ω. Les inconvénients de cette structure repose sur la
complexité du montage qui comporte trois bras complets donc six interrupteurs et la
commande nécessitant généralement un capteur mécanique de position. De plus, ce montage
est survolteur et la tension du bus continu doit être supérieure à la tension composée de la
génératrice obtenue à vitesse de rotation (vent) maximale. Nous allons développer cette
structure car elle est la plus courante dans les applications éoliennes et donne une indication
sur l’efficacité énergétique relative aux autres montages.

49
i dc

Génératrice
T1 T2 T3 i bat
ea ia

eb ib R bat
Udc = Ubat Charge
ec ic
Ebat

T4 T5 T6
synchrone

Figure 2-5 : Machine synchrone associé à un redresseur MLI

Pour assurer un contrôle aisé de la machine en régime dynamique, la commande de la


génératrice est basée sur un pilotage vectoriel classique avec capteur de position. Dans cette
étude, nous avons retenue le contrôle du couple Cem. Le champ magnétique d’excitation dans
une machine synchrone est produit par le rotor. Dans la machine du banc d’essai, le flux est
produit par des aimants permanents. Il est supposé sinusoïdal le long de l’entrefer. Ce champ
magnétique tourne avec une vitesse angulaire égale à la vitesse de rotation électrique p.Ω. Un
autre champ magnétique tournant est produit par les enroulements de stator. Ce second champ
est synchronisé par autopilotage sur la vitesse électrique ω. Ce champ est appelé la réaction de
l’induit. La vitesse de rotation est liée à la pulsation du champ tournant par la relation :

ω
Ω= (2.19)
p
La commande vectorielle utilisée consiste à aligner un des deux axes du repère de Park,
généralement l’axe direct « d »selon ce vecteur tournant composé par le champ d’excitation.
Lorsque la machine est chargée, une réaction d’induit apparaît et déplace le flux d’excitation.
Le couple électromagnétique et la vitesse de rotation dépendent donc des courants statoriques
et du flux magnétique. Les équations différentielles suivantes décrivent la machine synchrone
à aimants permanents dans le repère de Park [62] :

 dΦ sd
 Vsd = R s I sd + − ω⋅ Φsq
dt
 (2.20), (2.21)
V = R I + dΦ sq + ω⋅ Φ
 sq s sq
dt
sd

Pour une machine synchrone à aimant permanent :

50
Φsd = Lsd ⋅ Isd + Φ
 (2.22), (2.23)
Φsq = Lsq ⋅ Isq
Dans le cas général, le couple est donné par :

3
Cem = ⋅ p(Φsd .Isq − Φ sq .Isd ) (2.24)
2
En arrangeant les équations on obtient :
 dIsd dΦ
 Vsd = R s ⋅ I sd + L sd ⋅ + − ω⋅ Lsq ⋅ Isq
dt dt
 (2.25), (2.26)
V = R ⋅ I + L ⋅ dIsq + ω⋅ Φ
 sq s sq sq
dt
sd

On suppose que :

Φ = cst ⇒ =0 (2.27)
dt
Et parce que la machine est à pôles lisses alors :
L sd = L sq = L s (2.28)

En passant en écriture complexe on a :


dIs
Vs = R s ⋅ Is + Ls ⋅ + j(ω⋅ Φ s ) (2.29)
dt
A vide les courants sont nuls :
Is=Isq=Isd=0 (2.30)

Donc:
V s = j(ω ⋅ Φ s ) (2.31)

Et:
Φ s = Φ sd = Φ (2.32)

V s = E o = V sq (2.33)

Alors :
E = ω⋅Φ = p ⋅Ω ⋅Φ (2.34)

Dans notre étude, on choisit d’imposer un pilotage vectoriel de la machine synchrone avec la
commande dite « à couple par ampère maximal». Où le couple est maximal pour un courant
donné. On démontre que ce choix consiste à imposer par la loi de commande : Isd=0. Il faut de
plus réguler le couple avec Isq. En effet, avec cette stratégie, le couple électromagnétique ne
dépend que de la composante du courant sur l’axe q, le flux étant constant, le couple est donc

51
proportionnel au courant Isq. Dans ce cas, l’équation du couple électromagnétique (2.24)
devient :
3 3
Cem = ⋅ p ⋅ Φsd .Isq = ⋅ p ⋅ Φ.Isq (2.35)
2 2
A flux d’excitation donné par les aimants, il est donc possible de réguler le couple
électromagnétique en contrôlant le courant Isq tandis que le courant Isd est asservi à zéro.
La spécificité de cette commande fait que l’angle ψ entre le vecteur force électromotrice Ei et
le vecteur de courant Ii est nul. Alors le facteur de puissance (cosϕ) n’est jamais parfaitement
unitaire mais reste cependant élevé.
Le pilotage vectoriel de la machine synchrone choisie nécessite une connaissance de la
position du vecteur flux rotorique. Il y a plusieurs solutions pour la retrouver. Dans le cas
pratique, la méthode plus simple consiste à capter la position angulaire du rotor et à « caler le
capteur » sur la position du flux d’excitation.

Vs

ϕ
q
Φ Is E = j.ω.Φ

d
Figure 2-6 : Position du vecteur flux et tension

On propose de mettre en œuvre des régulateurs de type PI dans la structure de commande. En


prenant compte les équations du modèle mathématique de la machine synchrone à aimants
permanents présentées par les équations (2.20) et (2.21), les transformées de Laplace sont
obtenues :
Vsd (p) = R s ⋅ Isd (p) + p ⋅ Ls ⋅ Isd (p) − ω⋅ Φ sq (p)
 (2.36), (2.37)
Vsq (p) = R s ⋅ Isq (p) + p ⋅ Lsq ⋅ Isq (p) + ω⋅ Φsd (p)
Les termes de couplage en Ed,q= ω ⋅ Φ sd,q sont considérés comme des perturbations
mesurables. La fonction de transfert de la machine est sous forme :

52
G s (p ) =
1 1 1
= ⋅ (2.38)
R s + L s ⋅ p R s 1 + Te ⋅ p

I sd ,q (p )
G s (p ) =
(V (p) + E (p))
sd ,q d ,q
(2.39)

Avec la constante de temps électrique :


Ls
Te = (2.40)
Rs

Les boucles de régulation se présentent alors sous la forme du schéma donné sur la Figure 2-7
(le schéma est identique pour la boucle de courant dans l’axe q) :

pro cess

+ ε isd ki  kp  + Vsd 1 1
Isdref
i sdref ⋅  1 + ⋅ p  ⋅ Iisdsd
p  ki  R s 1 + Te ⋅ p
- +
ω⋅Ls
iIsd
sd
Iisq
sq

Figure 2-7 : Boucle de régulation de courant

En boucle ouverte la fonction de transfert est égale à :


ki  k p  1
G o (p ) =
1
1 + ⋅ p  ⋅ ⋅ (2.41)
kp  k i  R s 1 + Te ⋅ p

Les paramètres du régulateur sont déterminés par la méthode de la compensation du pôle en


boucle ouverte. Ainsi, les constantes de temps sont égales à :

kp
To = Te = (2.42)
ki

En boucle fermée la fonction de transfert devient :


G o (p )
G (p ) =
1 1
= = (2.43)
1 + G o (p ) 1 + R s ⋅ p 1 + Tf ⋅ p
ki

En boucle fermée, la constante de temps Tf est donc égale à :


Rs
Tf = (2.44)
ki

Alors :

53
Rs
ki = (2.45)
Tf

D’après l’expression (2.42) le coefficient proportionnel kp du régulateur est calculé :


L
kp = (2.46)
Tf

Numériquement, on trouve les valeurs suivantes : K i = 2842.5 , K p = 6.75

Le schéma complet de la commande en couple est établi et présenté sur la Figure 2-8.

+ ε isd ki + Vsd
i sdref = 0
Isdref kp +

INV. PARK
p Varef
- +
ω ⋅ Ls
Iisd
sd Vbref
iIsq
sq

2 Iisqref
sqref + ε isq k + Vsq Vcref
C ref kp + i
3⋅ p ⋅Φ p
- -
ω ⋅ Ls
Iisqsq
Ii sdsd
Figure 2-8 : Stratégie de commande en couple de la machine

Le modèle Bond Graph complet du redresseur MLI pris pour la simulation est décrit dans
l’annexe 2. Les éléments du convertisseur comportent les pertes par conduction et
commutation. Le modèle de prévision de ces pertes est décrit en détail au paragraphe 2 2.2.3.

2.2.1.7 Principe de la commande MPPT dans la chaîne éolienne

2.2.1.7.1 Nécessité de recherche du point maximum de puissance

Le but de la commande MPPT permet à l’aérogénérateur de fournir le maximum de


puissance possible pour une vitesse de vent donnée. Comme nous l’avons déjà souligné dans
le paragraphe 2.2.1.2, la courbe de puissance de l’éolienne en forme de cloche, nécessite une
adaptation de la charge mécanique afin d’assurer un bon prélèvement énergétique « au gré du
vent » : on parle ainsi de maximisation de la puissance, voire de MPPT (Maximum Power
Point Tracking). La nécessité de ce type d’optimisation énergétique est d’autant plus
significative qu’on utilise une voilure à axe vertical. En effet, la caractéristique en forme de
cloche est nettement plus marquée que pour une turbine tripale classique, ce qui sensibilise le

54
prélèvement énergétique en fonction de la charge opposée par la génératrice sur l’arbre
mécanique. Enfin, dans les applications de petite puissance telles que dans le cadre de notre
travail, ce type de voilure à axe vertical présente des atouts intéressants (esthétique,
acoustique, indépendance de la direction du vent): on doit alors souvent faire face à des
gisements fortement instationnaires en raison de la rugosité des sites (cas de sites urbain et
périurbain). La présence de ces turbulences nécessite d’autant plus un réglage performant de
la charge de l’éolienne.
C’est pour l’ensemble de ces raisons qu’une grande importance est donnée dans ce document
sur les techniques de prélèvement énergétiques MPPT. Parmi ces dernières, on distingue dans
la littérature le cas où l’on suppose connue la caractéristique de la voilure de celui on l’on en
fait totalement abstraction et où un véritable algorithme de recherche (« tracking ») doit être
mis en œuvre.

2.2.1.7.2 Méthodes de recherche du point maximum de puissance

La caractéristique de la puissance optimale d’une éolienne est fortement non linéaire et


en forme de « cloche » (cf. Figure 2-3). Pour chaque vitesse de vent, il faut que le système
trouve la puissance maximale ce qui équivaut à la recherche de la vitesse de rotation optimale
qui correspond aussi à un couple de charge strictement défini. Le schéma de la Figure 2-9
donne les courbes caractéristiques de la voilure éolienne de type Savonius dans le plan
puissance - vitesse de rotation de la voilure. Chaque courbe en ligne pointillée correspond à
une vitesse du vent Vv donnée. Cette famille de courbes est obtenue directement à partir de la
caractéristique Cp(λ) de la voilure suivant les équations (2.7) et (2.13), présentées
respectivement dans les paragraphes 2.2.1.2 et 2.2.1.3, où la vitesse du vent Vv est un
paramètre.
L’ensemble des sommets de ces caractéristiques, qui sont les points optimaux recherchées,
définit une courbe dite de puissance optimale de forme cubique, définie par l’équation (2.47).
Idéalement, cette courbe doit être suivie à tout moment de fonctionnement de système éolien.
Pour s’approcher de ce but une commande spécifique doit être utilisée. Pour cela, il y a deux
approches possibles :
- La première, la moins classique, considère que la caractéristique Cp(λ) n’est
pas connue. Un algorithme de recherche extrémale basé sur un recours à des
techniques d’intelligence artificielle doit être mis en œuvre [34], [50].

55
- La seconde façon d’agir, plus répandue, suppose que cette caractéristique de
voilure est connue. Il suffit de suivre la courbe de puissance optimale comme
caractéristique de charge pour que l’éolienne soit dans les conditions
optimales.

⋅ Cp ( λ opt ) ⋅ρ ⋅ S ⋅ Vv3
1 opt
Péol _ opt = (2.47)
2

P [W] Popt=f(Ωopt)

Vv5
Vv4
Vv3
Vv2
Vv1
Ω [rad/s]
Figure 2-9 : Caractéristiques de voilure dans le plan puissance - vitesse

La première stratégie de commande fait intervenir la logique floue ou bien les réseaux
de neurones. Ces techniques permettent de rechercher le point de puissance maximale sans
connaître la courbe du coefficient de puissance Cp(λ) de l’éolienne. En pratique, ceci est utile
dans la mesure où l’on ne peut garantir l’exactitude de cette courbe pour des vitesses de vent
différentes. Ceci est d’autant plus vrai lorsque la voilure possède des systèmes d’orientation
de pâles actif ou passif (pitch, stall), ce qui n’est pas le cas des éoliennes à axe vertical. De
plus, la mise au point de cette stratégie de commande est complexe.
Le choix du principe de MPPT retenu porte donc sur un algorithme simple faisant
intervenir la courbe Cp(λ) spécifique à la voilure de l’éolienne. Ce mode de pilotage consiste
en une pseudo recherche du point maximal de puissance en connaissant la courbe
caractéristique de la voilure éolienne à piloter. Cette méthode permet de se rapprocher
rapidement de l’optimum à l’aide des mesures simples, internes au système (mécanique :
vitesse de rotation, électrique : tension, courant), sans utilisation de capteur de la vitesse du
vent. Une telle caractérisation permet de simplifier considérablement l’algorithme de la
recherche de puissance maximale et d’utiliser les structures des convertisseurs plus basiques
et moins coûteuses (cf. paragraphe 2.3.1.4).

56
Pour la première structure de conversion éolienne ou on utilise un redresseur (MLI). Le
principe de la commande consiste à calculer le couple permettant de rejoindre la
caractéristique de la puissance optimale. Le sommet de la courbe spécifique à la voilure est
équivalent à la puissance maximale « extractible » donc au point optimal. Il est caractérisé par
la vitesse réduite optimale λopt et le coefficient de puissance maximal Cpopt (cf. Figure 2-3). La
valeur de la vitesse du vent d’après l’équation (2.5) est égale à :

R ⋅Ω
Vv = (2.48)
λ

En insérant cette équation dans l’expression (2.4) on obtient la fonction de la puissance en


fonction de la vitesse de rotation :

Cp ( Ω ) ⋅ρ ⋅ R 3 ⋅ Sv
P (Ω) = ⋅ Ω3 (2.49)
2 ⋅ λ (Ω)
3

Cette équation permet de tracer la famille des courbes de la Figure 2-9. La puissance éolienne
à vent donné est donc directement liée à la vitesse de rotation imposée par la charge
mécanique. Une régulation en couple du système de la Figure 2-5 permettant de contrôler la
puissance éolienne peut donc être utilisée selon la structure et les explications du paragraphe
2.2.1.6. Il reste à définir la consigne de couple selon une fonction MPPT pour compléter
l’algorithme de pilotage. En utilisant la formule (2.49), il est facile de déterminer le couple
éolien correspondant.

P(Ω ) = Ceol ⋅ Ω (2.50)

Alors :
Cp ( Ω ) ⋅ρ ⋅ R 3 ⋅ Sv
Ceol = ⋅ Ω2 (2.51)
2.λ ( Ω )
3

Si on suppose maintenant que le point optimal est atteint (la paire (λopt ; Cpopt) est vérifiée). Le
but est d’imposer une caractéristique de charge optimale, ce qui peut être obtenu en imposant
la valeur du couple optimal comme valeur de consigne:

eol = K opt ⋅ Ω opt


Copt 2
(2.52)

Avec :

57
p ⋅ ρ ⋅ R ⋅ Sv
Copt 3
K opt = (2.53)
2 ⋅ λ 3opt

A partir de ces équations, il est possible de « traquer » le point de fonctionnement optimal


maximisant la puissance avec un algorithme MPPT contrôlé en couple. A l’aide d’une simple
mesure de la vitesse de rotation, le couple de référence peut être calculé selon le schéma de la
(Figure 2-10).

Figure 2-10 : Couple de référence en fonction de la vitesse de rotation

En imposant cette dernière caractéristique comme consigne de la commande en couple, on


assure une convergence vers le point optimal. Cette opération à chaque pas de calcul permet
un prélèvement énergétique optimal et sans à coups. La Figure 2-11 donne l’illustration
graphique de ce mode de recherche du point maximal de puissance.
- La mesure de la vitesse de rotation Ω1 engendre le calcul du couple Cref1. Ce
couple est appliqué à l’arbre mécanique par la régulation du couple
électromécanique de la génératrice ;
dΩ
Ceol − C meca = J ⋅ + f ⋅Ω (2.54)
dt
- Par l’action de ce couple la vitesse de rotation change selon l’équation
mécanique (2.54) pour atteindre, au pas de calcul suivant la vitesse Ω1 où de
nouveau la nouvelle consigne du couple sera calculée ;
- Après quelques itérations l’optimum à Copt, Ωopt est atteint correspondant à la
puissance optimale Popt (λopt, Cpopt).
Les mêmes règles sont appliquées quand la vitesse du vent est variable où le processus de la
recherche du couple optimal est permanent.

58
C [N ⋅ m ] C opt = f (Ω opt )
ref 1
C em
ref 2
C em
(3)
em = C eol = C eol
C ref 3 opt

Ceol 2 (2)

Ceol1 (1)
Ω[rad s ]
Ω 3 = Ω opt Ω 2 Ω1
Figure 2-11 : Convergence vers le point optimal – contrôle en couple

2.2.1.8 Dimensionnement de la tension du bus continu

Pour la chaîne éolienne, basée sur la structure redresseur MLI, la tension de bus continu
doit posséder une valeur suffisamment haute afin de garantir le transfert optimal de la
puissance vers les batteries connectées sur ce bus et ceci sur toute la plage du vent fixée. Pour
cela, le dimensionnement de bus doit obéir aux conditions climatiques extrêmes. Dans le cas
des fortes valeurs de la vitesse du vent, la vitesse de rotation nominale de la génératrice
éolienne correspondant au point de fonctionnement optimal est donnée par la relation (2.55).

λ opt ⋅ v max 0, 78 ⋅16


Ωopt max = = = 25 rad / s (2.55)
Rv 0,5

La tension aux bornes de la génératrice devient élevée selon la vitesse de rotation comme
l’indique l’équation (2.56). Pour simplifier l’analyse, on fait ici l’hypothèse de ne pas tenir
compte des pertes et des distorsions dans la machine, ce qui permet d’assimiler les forces
électromotrices aux tensions aux bornes de la machine.

Esmax = p ⋅ Ωopt max ⋅ Φv = 17 × 25 × 0,212 = 90 V (2.56)

La valeur maximale de la f.e.m. étant imposée, la tension du bus continu (tension batterie)
doit avoir une valeur suffisante afin de garantir le bon fonctionnement du redresseur MLI.
Pour cela on montre que si on tient compte de la chute de tension dans les semi-conducteurs
du redresseur MLI et de la valeur maximale du rapport cyclique de la commande du transistor
on obtient la condition de commandabilité du redresseur définie par la relation (2.57) [51] :
U dc Es max
≥ + 2 ⋅ VCE on (2.57)
2 2 ⋅ α max − 1
Avec :
αmax : rapport cyclique maximal de la commande d’un transistor, fixé à 0,97.

59
VCEon : chute de tension à l’état passant d’un transistor IGBT, à peu près à 3V.

D’où, U dc ≥ 200V . Cette tension qui fait l’hypothèse d’un fonctionnement à l’optimum

(λ=λopt) doit être dimensionnée au-delà de cette valeur calculée pour avoir une marge de
manœuvre dans le cas de dépassements temporaires. Dans le cas de notre étude, nous avons
pris la valeur du bus continu égale à 220V environ, pour pouvoir atteindre la puissance
maximale pour toute plage de fonctionnement.

2.2.1.9 Modélisation de la batterie

La batterie est souvent modélisée par un circuit électrique équivalent composé de


résistances, de capacités et autres éléments à paramètres fixes ou variables tels que l’état de
charge ou la température [63]. En général, on peut modéliser globalement le fonctionnement
de la batterie par des équations électrochimiques semi-empiriques basées sur l’observation ou
encore par un circuit électrique équivalent reproduisant l’évolution observée aux bornes de la
batterie.

Dans notre cas d’étude, nous avons admis que la batterie est composée d’une source de
tension parfaite Eb en série avec une résistance interne Rb et un condensateur Cb de forte
valeur. La Figure 2-12 donne ce modèle électrique simple mais qui donne le comportement de
la batterie en fonction du courant ainsi que le modèle Bond Graph relatif [63-64]. Cette
simplification « assez grossière » est malgré tout jugée appropriée aux besoins de cette étude
qui ne se focalise pas sur le comportement de la batterie mais sur l’efficacité du système de
production d’énergie.

+ - C : Cb

Eb Rb Cb R : Rb
Se : E b 1

Figure 2-12 : Modèle électrique et modèle Bond Graph de la batterie

1
Cb ∫
Vbat = E b + R b ⋅ i bat +
⋅ i bat ⋅ dt (2.58)

Dans les applications où le bus continu demande une tension élevée la batterie est simulée
comme une simple source de tension.

60
2.2.2 Etude de la chaîne photovoltaïque BT

Nous nous intéressons maintenant à la caractérisation de la chaîne de conversion


photovoltaïque utilisée dans les structures BT, en vue de l’analyse et l’optimisation de sa
production d’énergie dans le réseau autonome. Cette chaîne de conversion est constituée
comme indiqué à la Figure 2-13. Le sous-système photovoltaïque est composé d’un
générateur (PV) qui débite dans le bus continu (déterminé dans le paragraphe 2.2.1.8) par
l’intermédiaire d’un hacheur survolteur avec une commande à puissance maximale MPPT.

Figure 2-13 : Structure de conversion du système photovoltaïque avec un bus BT

L’objectif est d’obtenir la puissance maximale débitée sur la batterie, en fonction des
conditions météorologiques et électriques, c’est-à-dire l’éclairement dans le plan des
panneaux solaires E, leur température T, ainsi que le niveau de la tension du bus continu.
Dans un premier temps, nous étudierons les caractéristiques électriques du générateur
photovoltaïque. Puis, nous nous intéressons à l’étude et l’analyse du convertisseur (DC-DC) à
pilotage MPPT.

2.2.2.1 Modélisation du générateur photovoltaïque

Le modèle électrique d’une cellule photovoltaïque utilisée est un modèle mono-diode.


Il correspond à un générateur de courant en parallèle avec une diode (Figure 2-14). On
modélise également les chutes ohmiques et les courants des fuites par deux résistances [60]:
- Une résistance « shunt » en parallèle (Rsh) modélise les courants de fuite dus aux effets de
bord de la jonction PN. Elle est de l'ordre de quelques ohms (4 Ω– 30 Ω).
- Une résistance en série (Rs) modélise les pertes aux contacts et connections. Elle est
normalement très petite.

61
Ip

Rs
Iph Vd Rsh Vp Rch

Figure 2-14 : Schéma équivalent d’une cellule photovoltaïque réelle

La caractéristique courant- tension d’une cellule est donnée par la relation :

V p + Rs I p V p + Rs I p
I p = I ph − I s [exp( ) − 1] − (2.59)
VT Rsh
nK B T
Où VT = est le potentiel thermodynamique.
q
La caractéristique du générateur photovoltaïque est extrapolée à partir de celle d’une cellule,
pour N s cellules montées en série et N p montées en parallèle, la relation du courant lié à la

tension est la suivante [41].


  1 V p Rs I p  N pV p Rs I p
I p = N p  I ph − I s  exp( ⋅ ( + )) − 1 − − (2.60)
  V N N  N s Rsh Rsh
 T s p 

L’équation du courant montre que l’association mixte de Np photopiles en parallèle et Ns en


série est équivalente à une cellule caractérisée par:

- photo-courant : Iphg = Iph.Np


- courant de saturation : Isg = Is. N p
Ns
- résistance série : Rsg = Rs.
Np
Ns
- résistance shunt : Rshg = Rsh.
Np
- facteur d’idéalité : ng =n.Np

Pour la représentation Bond Graph du générateur photovoltaïque, nous modélisons celle-ci


par une source de flux (Sf = Iph) en parallèle avec deux éléments résistifs RD et Rsh, l’ensemble
est suivi de la résistance série Rs. Pour la représentation Bond Graph de la diode on la
modélise par une résistance RD non linéaire dont la relation courant-tension est désignée par
la fonction non linéaire issue de l’équation (2.60). Le générateur photovoltaïque est couplé à
une charge Rch (Figure 2-15).

62
R: Rsh R: Rs R: Rsh R: Rs
5
2 5 2

1 4 1 0 4 1
0 1
Sf: Iph Sf: Iph
6
3 3 6

R: RD R: RD R: Rch
R: Rch

(a) (b)
Figure 2-15 : Modèle Bond Graph du générateur PV avec RD en causalité conductance (a),
en causalité résistance (b)

A partir des deux modèles Bond Graph ci-dessus nous remarquons l’existence de deux
situations de causalité pour les liens (2) et (3) qui sont tout à fait valables, l’une et l’autre :
• Affectation de causalité conductance pour RD : (Figure 2-15 a)
• Affectation de causalité résistance RD : (Figure 2-15 b)
Cette double affectation de causalité est due aux positions particulières des éléments RD et
Rsh (boucle causale) qui introduisent plusieurs degrés de liberté dans la procédure
d’affectation de la causalité. Ces causalités multiples indiquent l’apparition d’équations
implicites (boucles algébriques) lors de l’écriture des relations caractéristiques [60-65] et
imposent l’usage d’un solveur numérique adapté.
La détection de cette non unicité de calcul numérique avant de passer à la phase de la
résolution numérique met en évidence l’une des caractéristiques intéressantes de la
modélisation par Bond Graph. Pour éviter ce problème de boucle algébrique, plusieurs
solutions sont utilisées dans la littérature :
- On peut affiner le modèle en ajoutant des éléments physiques précédemment négligés.
Pour le modèle représenté par la Figure 2-15 (a), nous ajoutons une capacité C à la
jonction 0. Cette capacité existe réellement pour une cellule PV, mais son effet est
négligeable. Elle fait apparaître des constantes de temps très faibles et des équations
raides nécessitant des solveurs adaptés. Vu l’application en continu du générateur PV,
la capacité C perd la justification d’existence dans le modèle [41].
- Pour résoudre ce problème de boucle causale et pouvoir utiliser efficacement le Bond
Graph, on remplace l’association : source flux (Sf = Iph) - résistance RD non linéaire de
la diode PV par une seule source de flux (Sf = Iph – Id). Le modèle Bond Graph obtenu
ne présente pas de conflit causal et de boucle algébrique. La source de flux Sf est une
source modulée, elle est calculée en utilisant l’équation (2.59) tout en ayant les

63
informations à partir des détecteurs de flux et d’effort qui donnent respectivement la
valeur du courant et de la tension relatifs au générateur photovoltaïque.
- Dans [66] la source de courant Iph et la résistance RD non linéaire sont remplacées par
une seule source de courant non linéaire, ceci résout le problème du causalité et
permet aussi une réduction du temps de calcul.

Dans notre travail, nous avons utilisé la dernière méthode. En effet on a préféré modéliser le
générateur par une source de courant variable qui donne la caractéristique statique courant-
tension souhaitée. Les grandeurs d’entrée du modèle sont l’éclairement et la température. La
grandeur de sortie est considérée comme une source de courant électrique non linéaire (Figure
2-16). En plus, nous avons procédé à une simplification du modèle. En fait, l’approche tenant
compte de tous les éléments du schéma équivalent rend les modèles difficiles à manipuler
lorsqu’on passe à une phase d’analyse structurelle en vue de la commande de ces systèmes
photovoltaïques connus par leur nature non linéaire complexe. Cette simplification consiste à
négliger souvent les résistances Rsh et Rs ce qui évite les équations implicites et facilite ainsi
considérablement l’exploitation du modèle du générateur pour des objectifs de commande.

Température Vp
Générateur
Photovoltaïque
Ip
Eclairement

Figure 2-16 : Modèle Bond Graph du générateur photovoltaïque

Ce modèle est implanté dans le logiciel 20-sim. Nous pouvons voir sur la Figure 2-17 les
caractéristiques électriques du générateur photovoltaïque pour différents éclairements. Ces
caractéristiques montrent la variation du courant du panneau ainsi que la puissance en
fonction de la tension pour différents niveaux d’éclairements. On peut voir aussi, sur ce
graphique, l’existence de maxima sur les courbes de puissance. Ces points correspondent au
point de puissance maximale (Vopt, Iopt). Pour les conditions climatiques standard (E=1kW/m²,
T= 25°C), Popt= 400W (Vopt= 75.5V, Iopt=5.3A). Lorsque l’irradiation varie pour une
température donnée, on peut considérer en première approximation que le courant de court-
circuit Icc varie proportionnellement à l’irradiation. Dans un même temps, la tension de circuit
ouvert Vco (à vide) varie très peu.

64
8 440
400W
7 385
E=1000W/m²
6 330
5.3A
5 E=800W/m² 275

Ppv {W}
Ip {A}

4 E=600W/m² 220

3 165

2 110

1 75.5V 55

0 0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Vp {V}
Figure 2-17 : Caractéristiques courant-tension, puissance-tension pour différents
ensoleillements

En utilisant la formule (1.1), le facteur de forme du générateur photovoltaïque peut être


calculé après une identification des différents paramètres :
75.5 ⋅ 5.3
FF = = 0.72 (2.61)
94 ⋅ 5.9
Suivant les conditions de fonctionnement, la puissance maximum délivrée par les panneaux
ne se situe pas au même point de fonctionnement. Pour optimiser la puissance fournie par le
générateur, il faut rajouter un convertisseur statique qui adapte le point de fonctionnement du
panneau pour garder toujours une puissance maximale.

2.2.2.2 Modélisation du hacheur survolteur

Le convertisseur utilisé est de type « Boost ». Ce choix se justifie par le fait que la
tension d’entrée du convertisseur, qui correspond à la tension que peut fournir le générateur
photovoltaïque, est inférieure à la tension du bus continu imposé par les batteries 220V et
dimensionnée compte tenu du cahier des charges de la chaîne éolienne. Sur la Figure 2-18, on
représente le schéma de circuit du hacheur survolteur.

Ic
p

Figure 2-18 : Convertisseur DC/DC survolteur

65
Un condensateur d’entrée CPV est nécessaire pour stabiliser la tension (Ve) fournie par le
panneau photovoltaïque. Une inductance L est placée en série entre la tension d'entrée Ve et
un transistor T fonctionnant en commutation. La modélisation de ce convertisseur passe par
l’analyse des différentes séquences de fonctionnement que nous supposerons de durées fixées
par la commande. Il apparaît deux séquences de fonctionnement selon l’état de l’interrupteur
T, que nous pouvons les représenter par le chronogramme suivant :

Icap

- Ic

Figure 2-19 : Chronogramme des tensions et courants pour un hacheur survolteur

Figure 2-20 : Circuits équivalents du hacheur survolteur lorsque le transistor est fermé (a) ou
ouvert (b)

Lorsque le transistor T est passant (Figure 2-20a), le courant IL augmente linéairement et une
énergie est stockée dans l’inductance L. La diode D est bloquée [67]. Puis, au blocage du
transistor (Figure 2-20 b), l'inductance se décharge linéairement dans le condensateur de
sortie C, qui cycle la batterie accouplée à la charge (supposée résistive). Le cycle de
charge/décharge n'est possible que si Vbat > Ve. La tension de sortie Vbat est quasiment
continue. Sa valeur dépend de Ve et du rapport cyclique α.

En mode de conduction continu, l’intégrale de la tension aux bornes de l’inductance L


pendant une période de commutation doit être égale à zéro. Par conséquent, en valeur
moyenne sur une période de hachage (Tdec), on peut écrire :

66
Ve Ton + (Ve -Vbat ).(Tdec -Ton ) = 0 (2.62)

D’où, la relation entre la tension d’entrée et la tension de sortie est la suivante :

Vbat Tdec 1
= = (2.63)
Ve Tdec -Ton 1 − α

En négligeant les pertes causées par les éléments du circuit, la puissance d'entrée Pe est égale

à la puissance de sortie Ps .
D’où,
Ve .Ie = Vbat .I c (2.64)
Donc,
Ic V
= e = 1− α (2.65)
I e Vbat

Par conséquent, nous modélisons le convertisseur statique (DC-DC) par un transformateur


modulé (MTF). Ceci est possible si l’on estime la valeur moyenne des tensions et des courants
d’entrée et de sortie du bras sur une période de hachage (Tdec) (découpage équivalent à celui
de l’onduleur). Pour le modèle du hacheur survolteur au sens des valeurs moyennes, le rapport
de transformation équivalent peut être contrôlé sans interruption, varie de 0 à 1 correspondant
à 1 (1 − α) .

Icap
T
Ic
p

Figure 2-21 : Modèle Bond Graph de la chaîne PV avec un hacheur survolteur

Les modèles Bond Graph des éléments du circuit photovoltaïque étant réalisés, nous allons
maintenant décrire le modèle de pertes du convertisseur (DC-DC). L’idée est d’obtenir une
caractérisation énergétique raffinée du système hybride.

2.2.2.3 Modélisation des pertes dans une cellule de commutation de CVS

Cette étude porte sur le calcul des pertes énergétiques présentes dans une cellule de
commutation, qui peut équiper le hacheur photovoltaïque ou le redresseur MLI côté chaîne

67
éolienne. Nous allons calculer les pertes par conduction puis les pertes par commutation dans
les semi-conducteurs [68-70].

Ic Ic

Figure 2-22 : Schéma électronique d’une cellule de commutation

Nous avons limité ce calcul à la séquence de fonctionnement IGBT1 et D2, car le


calcul est similaire dans l’autre séquence. Pour avoir les pertes totales sur une cellule, il faut
additionner les pertes dans les deux séquences de fonctionnement. Les principaux paramètres
des IGBT et diode utilisés ici, permettant de modéliser ces pertes, sont fournis en Annexe 3.

2.2.2.3.1 Signal de commande et courant dans la cellule

Quand la variable de commande u est à 1, il y a des pertes par conduction dans


l’IGBT, de plus, chaque basculement de la variable u entraîne des pertes par commutation
(pertes à l’amorçage et pertes au blocage). De la même manière, quand la variable u est à 0, il
y a des pertes par conduction dans la diode. Il faut aussi tenir compte du phénomène de
courant inverse dû au blocage de la diode sur l’amorçage de l’IGBT.

Figure 2-23 : Evolution de la commande u et du courant I

Les pertes du hacheur se décomposent ainsi :

68
tot
Phacheur = Pdiode_tot + PIGBT_tot = N (Pdiode + PIGBT ) (2.66)
tot
Phacheur = N (Pdiode_cond + Pdiode_com + PIGBT_cond + PIGBT_com) (2.67)
Paramètres :
− PIGBT_cond : Pertes par conduction dans un IGBT.
− PIGBT_com : Pertes par commutation dans un IGBT.
− Pdiode_cond : Pertes par conduction dans une diode.
− Pdiode_com : Pertes par commutation dans une diode.
− N : Nombre d’IGBT dans le CVS.

2.2.2.3.2 Pertes énergétiques par conduction

a- Pertes par conduction dans l’IGBT

C’est la présence d’une différence de potentiel non nulle aux bornes d’un IGBT (UCE)
quand celui ci conduit qui crée les pertes par conduction. Nous pouvons exprimer en
instantané les pertes de la façon suivante :
PIGBT_cond (t) =UCE (t) Ic (t) (2.68)

Pour simplifier le modèle, les pertes par conduction sont représentées par une chute de tension
indépendante au courant débité par IGBT UCE(sat) et une résistance en série Rd représentant les
pertes en fonction du courant Ic. Le schéma équivalent du transistor comportant les pertes par
conduction (IGBT à l’état de conduction, diode bloquée) est donné ci-dessous :

U CE ( sat ) Rd
Ic

U CE
Figure 2-24 : Modèle équivalent d’un IGBT en conduction

La chute de tension sur le transistor IGBT peut être donc calculée avec la formule suivante :
U CE = U CE ( sat ) + R d ⋅ I c (2.69)

Il est plus intéressant d’avoir la valeur moyenne des pertes par conduction sur une période de
découpage soit :

(
PIGBT_cond = U CE(sat) +R d Ic ) Ic Ton
Tdec
(2.70)

Paramètres :
- UCE(sat) : Tension directe entre collecteur et émetteur aux bornes d’un IGBT (passant).
- Rd : Résistance entre collecteur et émetteur d’un IGBT passant.

69
- <Ic> : Courant moyen dans l’IGBT sur une période de découpage.

b- Pertes par conduction dans la diode

Ces pertes sont liées au même phénomène présent dans les IGBT, car la tension UF
n’est pas nulle quand la diode conduit. Nous pouvons exprimer en instantané les pertes de la
façon suivante :
Pdiode_cond (t) =U F (t) IF (t) (2.71)

Les pertes en conduction dans la diode antiparallèle de transistor sont représentées aussi
comme une chute de tension constante et une résistance en série. La Figure 2-25 illustre le
schéma équivalent d’une diode en conduction.

Ud0 Rdd0
R
IF

UF

Figure 2-25 : Schéma équivalent d’une diode en conduction

La valeur moyenne sur une période de découpage des pertes par conduction de la diode est de:

Pdiode_cond = ( U d0 +R d0 IF )
Toff
IF (2.72)
Tdec
Paramètres :
− Ud0 : Tension directe aux bornes d’une diode (passant)
− <IF> : Courant moyen dans la diode sur une période de découpage
− R d0 : Résistance d’une diode passante

2.2.2.3.3 Pertes énergétiques par commutation

A cause de la haute fréquence de commutation des IGBT (f=20kHz) dans les


convertisseurs statiques commandés utilisés dans les circuits étudiés, les pertes par
commutation ne peuvent plus être négligées. Nous considérons aussi que la puissance dissipée
est nulle lors des commutations de la diode.

70
a- Pertes par commutation dans un IGBT

Figure 2-26 : Exemple d’amorçage et de blocage d’un IGBT [71]

Nous pouvons constater que lors d’un blocage ou lors d’un amorçage d’un IGBT le courant
ou la tension ne change pas instantanément, ainsi il y a une puissance à dissiper (le produit
U*I n’étant pas nul), ce sont des pertes par commutations. Un phénomène supplémentaire
dissipe des pertes lors des commutations. Ce phénomène est dû au courant inverse qui circule
dans la diode lorsqu’elle se bloque spontanément en raison de l’amorçage commandé de
l’IGBT opposé. Ce courant appelé Reverse Recovery current (souvent noté Irr) circule dans
l’IGBT alors que celui ci est en train de s’amorcer (tension VCE non nulle) [71]. La Figure 2-
27 représente l’évolution du courant et de la tension aux bornes de la diode lors du
phénomène de recouvrement.

Figure 2-27: Exemple de blocage spontané de la diode dû à l’amorçage commandé de l’IGBT

71
Toutes ces pertes sont déterminées par la fonction suivante W= f (IT ,U T ) qui donne pour

chaque valeur de IT et de UT l’énergie perdue à l’amorçage et au blocage. Par la suite, nous


expliquons la procédure de calcul de ces pertes. La forme du courant traversant le transistor
est donnée par la Figure Figure 2-28 :

IT

Ioff
Ion

Tdec t

Figure 2-28 : Courant dans un transistor IGBT

Dans notre étude nous avons rajouté aux pertes à l’amorçage de l’IGBT les pertes liées au
courant de recouvrement inverse de la diode. Le processus de fermeture de transistor est le
suivant :

IT, UT
ref
U T
Ion + Irr Ibat
Qrr
Ion

t r _i trr t
Figure 2-29 : Processus de fermeture du transistor

Le processus de fermeture de transistor provoque une perte d’énergie Won qui est évacuée
sous la forme de la chaleur. On suppose que le temps de la descente de la tension tf_u est très
court et donc il est négligé. On a globalement les pertes à la fermeture données par
l’équation suivante :
U Tref ⋅ (I on + I rr ) ⋅ (t r _ i + t rr )
Won = (2.73)
2
Paramètres :
- Ion : Courant d’amorçage
- Irr : Courant de recouvrement de la charge dans la diode
- tr_i : Temps de la montée du courant

72
- trr : Temps nécessaire pour l’évacuation de la charge Qrr
- Qrr : Charge stockée dans la diode
- UTref : Tension aux bornes de transistor de référence : UTref = Ve

La Figure 2-30 illustre le mode d’ouverture du transistor. La tension aux bornes et le courant
dans le transistor concerné sont données sur ce graphe :

IT, UT
ref
U T

Ioff
Ibat

t f _i t

Figure 2-30 : Processus de l’ouverture de transistor IGBT

Les pertes dans le processus d’ouverture du transistor sont données par l’équation (2.74) où
on suppose que le temps de la montée de la tension tr_v est très court et donc il est négligé.

U Tref ⋅ I off ⋅ t f _ i
Woff = (2.74)
2

Où on a les paramètres :
Ioff : Courant de fermeture
tf_i : Temps de descente du courant

Ainsi, les pertes totales par commutation dans l’IGBT en valeur moyenne sur une période de
découpage sont données par :

PIGBT _ com = ( Won + Woff ) ⋅ Fdec (2.75)

Avec Fdec, la fréquence de découpage de la cellule de commutation

Ainsi le bilan de pertes dans une cellule de commutation (équivalent à un hacheur) peut être
déduit selon la formule (2.67). Le calcul de différents paramètres présents dans les
expressions de pertes en conduction et commutation sont chiffrés à partir de la documentation
du constructeur et des valeurs caractéristiques des composants (cf. Annexe 3).

2.2.2.3.4 Modèle Bond Graph de pertes dans la cellule de commutation

Il est naturellement possible de réaliser un modèle Bond Graph équivalent au modèle des
pertes par conduction et par commutation. Dans l’optique d’une approche systémique, nous

73
avons utilisé un modèle moyen, notamment pour limiter le temps de calcul. Selon la
méthodologie d’estimation établie précédemment, on peut prédire l’énergie et la puissance
totale consommée par conduction et commutation dans un hacheur en valeur moyenne
pendant une période de découpage Tdec :

hacheur (Tdec) =
E tot tot
Phacheur .Tdec (2.76)
Avec Ic = Ion = Ioff = IF et U Tref = Ve

Pour simuler ces pertes de puissance en Bond Graph, on peut soit les assimiler à une chute de
potentiel modulé (MSe), soit à une résistance variable (MR). Ces éléments seront modulés par
le courant Ic à commuter par le hacheur, la tension aux bornes de générateur notée Ve, ainsi
que par le rapport cyclique en intégrant les paramètres calculés dans l’annexe 3.

Pertes simulées par une chute de potentiel Pertes simulées par une résistance
Figure 2-31: Modèle BG de la cellule de commutation avec les pertes

Cette structure de modélisation de pertes, donc de simulation de puissance de pertes par de


conduction et de commutation, est appliquée à toutes les structures des convertisseurs
simulées, établie selon le cas étudié (hacheur : survolteur, dévolteur et redresseur MLI).

2.2.2.3.5 Evaluation des pertes : cas du hacheur survolteur (PV)

Ces simulations correspondent à une estimation en ligne des pertes dans le hacheur
survolteur de sous-système photovoltaïque pour à un fonctionnement au point de puissance
maximale du générateur photovoltaïque. La commande du hacheur avec le pilotage MPPT est
développée dans les paragraphes 2.2.2.5 et 2.2.2.6.

74
Figure 2-32 : Puissance perdue et rendement en fonction de la puissance utile pour le hacheur
survolteur (PV)

La courbe de gauche représente l’évolution des pertes dans les semi-conducteurs en fonction
de la puissance demandée sur le bus continu. Ces pertes augmentent évidemment lorsque la
puissance demandée augmente. L’évolution non linéaire des pertes en fonction de la
puissance utile peut être décrite par un polynôme d’ordre deux.
La courbe de droite représente l’évolution du rendement du convertisseur statique en fonction
de la puissance demandée sur le bus continu. Les composants de puissance de bonne qualité
assurent des excellents rendements sur une grande plage de puissance.
Le modèle de pertes développé dans cette partie permet bien de représenter le
comportement énergétique des convertisseurs statiques présents dans le système hybride
(hacheur, redresseur MLI). Ces comportements énergétiques nous aideront aussi à réaliser des
analyses précises sur les différentes structures à étudier par la suite. Notre objectif est de
mettre en évidence leurs efficacités énergétiques globales. Ceci nous permettra de valider les
modèles énergétiques développés et les stratégies de gestion d’énergie implantées avec le
système expérimental (cf. chapitre 4).

2.2.2.4 Dimensionnement des éléments de filtrage (L, C)

Dans cette partie, on s’intéresse à l’étude du dimensionnement de l’inductance (L)


placée en amont et la capacité (C) en aval du hacheur survolteur. On commence tout d’abord à
déterminer les ondulations résiduelles dans chaque composant [67], [72].
Pendant l’intervalle [0, αT], on a :
Ve = VL (2.77)
Avec

75
dI L ∆I
VL = L. = L. L (2.78)
dt ∆t
On suppose que le système travaille en mode de conduction continu, et en négligeant ∆Vs
devant Vs, on obtient l’ondulation de courant dans l’inductance :
α.Ve
∆I L = (2.79)
Fdec .L
De la même façon, on obtient l'ondulation de tension de sortie en supposant le courant de
sortie IC continu. Le courant dans la condensateur (C), donc le courant dans la diode (D), est
diminué de IC et lorsque la diode est bloquée la capa se décharge à courant constant (Figure 2-
19). Sa valeur moyenne est nulle (car <Vs> est constante). La valeur moyenne du courant dans
la capacité C pour t = Ton est :

Icap = − IC (2.80)
La tension aux bornes de la capacité de sortie s’exprime comme :
1
C∫
VS = i cap dt + VS (t = 0) (2.81)

D’où, on peut déduire l’ondulation de tension aux ses bornes:


αT
1
∆VS = VS (αT) − VS (t = 0) =
C ∫I
0
C dt (2.82)

α.IC
∆VS = (2.83)
Fdec C
Les valeurs des éléments réactifs L et C du convertisseur seront calculés en fonction des
exigences imposées par le cahier des charges en terme d’ondulation de courant dans
l’inductance de sortie et de l’ondulation de tension aux bornes du condensateur de sortie.
Dans ce type de dimensionnement, la mise en évidence des limitations, qui peuvent intervenir,
lors du fonctionnement à puissance maximale sous des conditions climatiques extrêmes, est
une étape fondamentale dans la conception systémique. Ceci permet l’optimisation du
système global. Un autre critère qu’il faut prendre en compte lors de la conception du système
est le rapport cyclique. Les éléments du circuit doivent être conçus selon les variations du
rapport cyclique afin d’avoir un dimensionnement plus raffiné. Par conséquent, les valeurs
des composants correspondant au maximum et au minimum du rapport cyclique sont
calculées. On devrait noter que le rapport cyclique peut être forcé au-delà de l’intervalle
étudié. Le calcul des limitations du rapport cyclique dépend principalement de la plage de
fonctionnement de la chaîne photovoltaïque. L’expression du rapport cyclique est présentée
dans l’expression suivante :

76
Vs − Ve
α= (2.84)
Vs
D’où, on peut déduire les butées qui limitent le rapport cyclique : α ∈ [ α min , α max ] tel que :

Vs,max − Ve,min 220 − 65


α max = = = 0, 7 (2.85)
Vs,max 220

Vs,min − Ve,max 220 − 94


α min = = = 0, 57 (2.86)
Vs,min 220

D’autre part, le courant maximum de l’inductance peut être exprimée comme :


Pe,max 400 W
I L,max = = = 6,15A (2.87)
Ve,min 65V

Si l’on se fixe une ondulation maximum de 10 %, du courant maximal dans l’inductance :


∆I L = 0,1 ⋅ I L,max = 0,1 ⋅ 6,15 = 0,615A (2.88)

Alors, l’inductance L peut être déterminée par l’équation suivante :


α.Ve
L= (2.89)
Fdec .∆I L
D’où l’expression de la self maximale suivante :
α max .Ve,max
L max = (2.90)
Fdec .∆I L
L’ondulation maximum sur la tension de sortie, qui est égale à la tension de condensateur, est
de 5% :
∆Vs = 0.05 ⋅ Vs,max = 0.05 ⋅ 220 = 11V (2.91)

D’autre part, le courant maximum de sortie peut être exprimée comme :


Ps,max 400W
ICmax = = = 1.81A (2.92)
Vs,min 220V

La capacité du condensateur de sortie est déterminée en utilisant l’équation :


α.IC
C= (2.93)
Fdec ∆Vs
D’où, l’expression de la capacité maximale :
α max .IC max
Cmax = (2.94)
Fdec .∆Vs
0.7 ⋅ 78 0.7 ⋅1.81
Application numérique : L max = = 4.4mH , Cmax = = 5.7µF
3
20.10 .0.615 (20 ⋅103 ) ⋅11

77
2.2.2.5 Commande du sous-système photovoltaïque

Pour la commande du générateur photovoltaïque, nous avons opté pour une régulation
cascade (tension-courant) au regard des performances offertes satisfaisantes et de la maîtrise
d’éventuelles surtensions. Pour ce type de régulation, il faut maîtriser les différentes bandes
passantes situées entre l’onde basse fréquence à contrôler et la fréquence de découpage. La
représentation mathématique de sous-système photovoltaïque passe par l'analyse des
différentes séquences de fonctionnement du hacheur (cf. paragraphe 2.2.2.2) [34], [66]. Pour
la synthèse de la loi de commande, on utilise le modèle dynamique du sous-système
photovoltaïque suivant :
dVp 1
= (Ip − IL ) (2.95)
dt Cpv

dIL 1
= (Vp − (1 − α )Vbat ) (2.96)
dt L

La Figure 2-33 montre le sous-système photovoltaïque avec la commande élaborée.


GPV Ip IL
L Is

IC
Vp C
C pv
Ve V bat Batterie Charge

1-α
1/Vbat

Vp Ip IL
Vco V p_ref Ic_ref IL_ref VL
Kv - PI + - PI Ve
+ - + -
+
V p_ref
Figure 2-33 : Sous-système photovoltaïque avec la boucle de régulation en cascade de la
tension panneau et du courant dans l’inductance de boost.

Cette structure de conversion possède une double exigence qui consiste à contrôler le courant
dans l’inductance (variable d’état intermédiaire ou secondaire) puis à maîtriser la tension
d’entrée (Vp) afin qu’elle corresponde à une référence optimisant le prélèvement de puissance.
Ayant opté pour une régulation cascade, nous définissons un mode rapide correspondant au
courant dans l’inductance (boucle interne) et un mode lent correspondant à la tension aux
bornes du condensateur (boucle externe).

78
2.2.2.5.1 Mise en place de la boucle de courant

Nous trouvons comme fonction de transfert en boucle ouverte :

I L (p) 1
T1 (p) = = (2.97)
VL (p) Lp

La structure de la chaîne de commande devient :


processus
V p_ref V p_ref

IL_ref
PI
VL
-
+ 1 1−α V bat -
+
VL 1 IL
+
- V bat L.p

Figure 2-34 : Boucle de régulation du courant

1
Si nous supposons que la compensation Vp_ref et la linéarisation sont correctes. Nous
V bat
pouvons utiliser la transmittance T1(p) pour le calcul du régulateur R1(p). Le système résultant
étant simple, on choisira un régulateur de type PI de la forme :
 1 
R1 (p) = K p 1 +  (2.98)
 Ti ⋅ p 
La dynamique du système est déterminée par la pulsation propre ωBP et le coefficient
d’amortissement ξ, fixé à 1. Par contre, il faut s’assurer que la bande passante soit inférieure
d’un rapport minimum de 4 par rapport à la pulsation de découpage. Nous prendrons un
rapport 20 qu’est largement suffisant et par conséquent une bande passante de fréquence (fBP=
1 kHz).
La boucle ouverte corrigée a pour fonction de transfert :
IL 1
= R1 (p) ⋅ (2.99)
ε IL L⋅p

Le système corrigé en boucle fermée est du second ordre, sa fonction de transfert est la
suivante :
IL 1 + Ti ⋅ p
= (2.100)
I L _ ref T ⋅L
1 + Ti ⋅ p + i ⋅ p 2
Kp

Les expressions des paramètres du régulateur sont :

79
K p = 2 ⋅ ξ ⋅ ωBP ⋅ L (2.101)
Ti = 2 ⋅ ξ ωBP (2.102)
Numériquement, les valeurs sont les suivantes : K p = 37 , Ti = 318µs

2.2.2.5.2 Mise en place de la boucle de tension

Pour la définition du régulateur de tension, nous supposons que la boucle de courant est
parfaite, soit, au sens des valeurs moyennes, sur une période de découpage,
Is = (1 − α) ⋅ I L _ ref (2.103)

Si on néglige la chute de tension aux bornes de l'inductance, la tension aux bornes de


l'interrupteur T à l'état bloqué vaut Vp. Par ailleurs, nous savons qu’en valeur moyenne :
Vp = (1 − α ) ⋅ Vbat (2.104)

Nous pouvons procéder encore à une linéarisation du système. Ce qui nous donne la structure
de la chaîne de commande présentée sur la Figure 2-35.

Ip Ip Hacheur

Vp_ref Ic_ref IL_ref Boucle de IL Vp


-
+ + 1
+ PI courant -
- parfaite Cpv .p

Figure 2-35 : Boucle de tension

Le régulateur doit imposer un comportement de la boucle de tension avec une dynamique


lente par rapport à la boucle de courant. Nous prendrons une valeur inférieure d'une décade
par rapport à la bande passante de la boucle de courant, f BP = 100Hz , le coefficient

d’amortissement ξ a été fixé à 1.


Si on suppose que la compensation Ip est correcte, la transmittance T2 (p) du système non
corrigé est alors :
1
T2 (p) = (2.105)
Cpv ⋅ p

Le régulateur R2 (p) choisi sera un régulateur de type PI. La synthèse du régulateur tension
s’effectue comme pour la boucle de courant. Ce qui nous conduit à trouver les résultats
suivants : K p = 5.52 , Ti = 3.18ms

80
2.2.2.5.3 Implantation de la boucle MPPT PV

Comme pour le sous-système éolien, la recherche du point de puissance maximale


revêt aussi une importance capitale dans la commande du sous-système photovoltaïque.
Plusieurs méthodes peuvent être utilisés, nous avons choisi la méthode qui s’appuie sur
l’asservissement de la tension. Cette méthode prend en compte l’évolution en temps réel des
variables à optimiser. L’implantation de cette technique est simple, qui permet d’asservir la
tension du panneau Vp à une référence donnée Vopt déterminée pour pouvoir s’adapter aux
variations de luminosité et afin d’être sûr de travailler au maximum de puissance. Cette
référence optimale peut être obtenue par la mesure de la tension à vide d’un module
photovoltaïque « de référence », placé à côté du générateur. On définit le coefficient de
tension K V tel que :

Vopt = K V .Voc (2.106)

2.2.3 Analyses des performances énergétiques du premier système hybride


BT

A l’aide des modèles du paragraphe 2.2.1 de la chaîne éolienne et des modèles du paragraphe
2.2.2 de la chaîne photovoltaïque, le premier système hybride (BT) peut être simulé. Le
schéma bloc, intégrant les divers éléments et formant la structure complète de système
hybride photovoltaïque/éolien autonome avec un bus continu (BT) de 220V, est donné par la
Figure 2-36. Par la suite, nous nous s’intéressons à l’analyse des performances du dispositif
complet.

81
Figure 2-36 : Chaîne de production de l’énergie électrique par le système hybride avec un bus
continu (BT) de 220V

Tout d’abord, nous nous intéressons aux performances de la chaîne éolienne. Les résultats
fournis par la modélisation du sous-système éolien sous 20-sim sont présentés sur les figures
ci-dessous. Ils montrent des résultats pour un vent présentant des fluctuations rapides et de
forte amplitude (Figure 2-37). La vitesse du vent utilisée pour toutes les simulations en régime
dynamique est modélisée sous la forme d’une décomposition en série de Fourier selon
l’équation (2.2). Cette décomposition possède une vitesse moyenne V0 = 8.2 m/s. La vitesse
du vent varie ainsi entre 0,7 et 16,23 m/s, ce qui permet de balayer l’ensemble de la plage de
puissance de l’éolienne. La période de cette vitesse est de 10 secondes, horizon convenable
pour les simulations du modèle instantané. La vitesse moyenne sur cette durée est assez élevé,
mais permet de fonctionner à des puissances non négligeables.
20

15
v_vent

10

0
0 5 10 15 20
Temps {s}

Figure 2-37 : Vitesse du vent prise pour les simulations

82
Nous présentons en premier lieu les performances de la commande en couple de la machine
synchrone pour une vitesse du vent variable.

0
a

-5
b
Cem_ref {N.m}
Cem {N.m}

Isdref {A}
Isqref {A}
Isd {A}
Isq {A}

-10

-15
c

-20

0 5 10 15 20
Temps {s}
Figure 2-38: Performances de la commande en couple de la génératrice synchrone:
(a) (Isd,, Isd_ref); (b) ( Isq, Isq_ref); (c) (Cem, Cem_ref)

Les résultats obtenus montrent bien que les deux boucles du courant sont efficaces : le courant
Isd suit bien la référence zéro ainsi que le courant Isq qui aussi suit sa référence avec le
minimum d’erreur. De même, la Figure 2-38 illustre l’évolution du couple
électromagnétique suivant la variation de la référence : on remarque que la commande en
couple offre des résultats intéressants.
On s’intéresse par la suite aux performances de la conversion éolienne du point de vue
puissance éolienne (côté voilure). La Figure 2-39 donne l’allure des courbes de la puissance
maximisée Pmppt et de la puissance optimale Popt calculée selon l’expression (2.47). Le suivi de
la puissance est correct.

83
1400

1200

P éol-opt
Puissance éolienne mppt {W}
Puissance éolienne max {W}

1000

800

600

400

200

P éol-mppt
0
0 5 10 15 20
temps {s}
Figure 2-39 : Puissance éolienne optimale et maximisée par la MPPT

La représentation de l’énergie « captée » par le système hybride est un critère d’appréciation


pertinent de l’efficacité énergétique. Le calcul de l’écart selon la formule (2.110), entre
l’énergie optimale issue de puissance optimale Popt et celle qui est obtenue à l’aide de dispositif

MPPT Pmppt donne un aperçu chiffré de la qualité du prélèvement énergétique sur un laps de

temps donné. La Figure 2-40 donne les courbes de l’énergie issue de l’intégration temporelle
(cf. équation (2.107)) des courbes de puissance éolienne de la Figure 2-39. C’est l’énergie
totale recueillie et l’énergie maximale qui peut être extraite d’un profil de vent donné pendant
le temps de test t=t1-t0.
t1
E = ∫ P(Vv )dt (2.107)
t0

∆E = E ( t = t1 ) − E ( t = t 0 ) (2.108)

∆E opt − ∆E MPPT
ε%E = ⋅100 (2.109)
∆E opt

Si on prend t0 égale au temps initiale de la simulation, d’où :


E opt (t = t1 ) − E MPPT (t = t1 )
ε%E = ⋅100 (2.110)
E opt (t = t1 )

84
8000

7000 E éol_max (t=20s) = 6987 J

6000
Energie éolienne max {W}
Energie éolienne mppt {J}

5000

4000
E éol_mppt(t=20s) =6544J

3000

2000

1000

0
0 5 10 15 20
temps {s}
Figure 2-40 : Energie éolienne optimale et maximisée par MPPT

Les courbes des énergies confirment l’efficacité de cette stratégie dont témoigne la faible
différence entre l’énergie optimale théorique et l’énergie réellement prélevée à l’éolienne.
Dans ce cas d’échantillon du vent cet écart est de ε=6.2%. L’algorithme est donc jugé
efficace, même à forte inertie de la voilure.

Remarque : à noter que la puissance considérée ici est la puissance dite « éolienne », c’est à
dire la puissance sur l’arbre mécanique. Cette dernière est donc prélevée en amont des pertes
système. Cet indice permet donc uniquement de caractériser la capacité de la MPPT à
s’approcher du prélèvement énergétique optimal sur la voilure. L’écart pourrait être encore
minimisé si les simulations portaient plutôt sur une voilure d’inertie faible. Cette puissance ne
préjuge en aucun cas du rendement (pertes) qui joue un rôle prépondérant en terme
d’efficacité globale du sous-système éolien.

Dans un second temps, on peut illustrer le bilan de puissance de la chaîne éolienne collecté
sur le récepteur (en occurrence ici sur la batterie). En visualisant l’allure de la puissance
mesurée sur la batterie, on se rend compte de l’effet de filtrage important dû à la masse
tournante de la voilure (Figure 2-41). Cet effet influe sur la dynamique de sous-système éolien
qui évolue lentement et la puissance électrique transmise sur le bus continu est donc lissée.
Les pointes de puissances ne sont pas transmises sur le bus continu, ce qui évite les risques de

85
perturbations de celui-ci. La puissance électrique récupérée dans les batteries étant
proportionnelle à la puissance éolienne en valeur moyenne.

1200

1000
Puissance batterie mppt {W}
Puissance éolienne max {W}

Péol-max
800

600

400

200

Pbat-mppt
0
0 5 10 15 20
temps {s}
Figure 2-41 : Puissance éolienne, puissance électrique maximisée de la batterie
produite par l’éolienne pour un vent variable

En ce qui concerne le bilan énergétique, la forte inertie de la voilure permet un stockage


d’énergie mécanique : elle accumule l’énergie pendant les pointes de puissance, et la restitue
pendant les creux de puissance éolienne selon le profil du vent, il y a une légère baisse de
l’énergie électrique produite vu les variations rapides du vent, mais en valeur moyenne elle est
égale à l’énergie éolienne ce qui confirme la Figure 2-42.
8000

7000

6000 Eéol_opt
Energie éolienne max {J}
Energie batterie mppt {J}

5000

4000

3000

2000
Ebat_mppt
1000

0
0 5 10 15 20
temps {s}
Figure 2-42 : Comparatif des courbes énergétiques : énergie éolienne maximale et énergie
batterie mesurée

86
On voit bien que la tension de bus continu Udc est constante (cf. Figure 2-43), ceci est dû à la
présence des batteries. La variation de puissance en provenance du redresseur MLI se traduit
par une variation du courant Ibat arrivant sur le bus. En effet, ceci est dû au fait que le courant
est proportionnel au couple de l’éolienne Cem. Par conséquent, le courant est proportionnel au
carré de la vitesse du vent.

250 5 30

Udc
200 4 24

Cem
Battery voltage (V)
Battery current (A)

150 3 18

Cem{N.m}
100 2 12

Ibat
50 1 6

0 0 0
0 5 10 15 20
time {s}
Figure 2-43 : Tension bus, Courant batterie fournit par l’éolienne et Couple
électromagnétique

On s’intéresse par la suite à l’analyse du comportement de la chaîne photovoltaïque au sein du


système hybride. La Figure 2-44 montre l’évolution de la puissance du générateur
photovoltaïque et la puissance électrique fournit à la batterie.

450

400

350
PuissacePVsortie {W}

300
PV{W}

250
PuissanceG

200

150

100

50

0
0 5 10 15 20
temps {s}
Figure 2-44 : La puissance du générateur PV et celle délivré à la batterie

87
Nous pouvons d’ores et déjà remarquer que la puissance en sortie de la source (PV) et la
puissance sur le bus sont différentes, ceci est lié aux pertes dans le convertisseur statique que
nous avons prises en compte dans le modèle de simulation. Le rendement n’est évidement pas
unitaire (cf. Figure 2-32). A t =10s, on fait diminuer l’ensoleillement de 1kW/m² à 600 W/m².
La puissance du générateur PV passe de 400W, qui correspond au premier point de puissance
maximale pour l’ensoleillement=1kW/m² et la température= 25°C, à 226 W relative au second
point de puissance maximale (cf. Figure 2-17). Nous remarquons que le dispositif MPPT
utilisé présente de faibles oscillations durant la recherche de chaque point maximal de
puissance. La commande adoptée permet une extraction de la puissance maximale du
générateur PV. En effet, le dispositif MPPT trouve le juste milieu entre les pertes système et
le point de fonctionnement à puissance maximale.

La Figure 2-45 illustre le bilan de puissances du système hybride BT à vent variable (cf.
Figure 2-37) et sous les conditions solaires standard.
1000

800
Puissance batterie {W}
Puisance PV {W} {W}

P bat
Puissance éolienne

600

P pv
400

P éol
200

0
0 5 10 15 20
temps {s}
Figure 2-45 : Bilan de puissances du réseau iloté avec un bus continu BT de 220V

On retrouve que la puissance produite par la chaîne photovoltaïque avec des gisements
solaires standards (E= 1000W/m² et T= 25°C) est constante. La chaîne éolienne génère quant
à elle une puissance variable sous un vent variable issu du dispositif MPPT de la Figure 2-10,
la puissance totale reçue par le bus continu est transmise vers la batterie, subit les variations

88
de la puissance éolienne. En effet, on distingue trois dynamiques différentes au sein du réseau
BT :
- Le sous-système photovoltaïque présentant une dynamique nettement plus rapide : ceci se
justifie par la nature de la conversion photovoltaïque, à t =140 ms, le système (PV) fournit sa
puissance maximisée par le dispositif (MPPT) et puis il n’évolue pas puisque le gisement
solaire est gardé constant,
- Le sous-système éolien présente une dynamique d’origine mécanique plus lente, justifiée par
l’inertie importante de la voilure éolienne. Cet effet est plus évident pour un cycle de vent
fluctuant,
- D’où une puissance totale générée par le réseau et stockée par les batteries qui évolue d’une
manière associant les caractéristiques des deux sources. Au début, cette dynamique est
identique à celle du sous-système photovoltaïque, puis elle présente une allure similaire à
celle du sous-système éolien.

Ces caractéristiques de puissances obtenues pour l’échantillon de vent test sont complétées
par les courbes de l’énergie (Figure 2-46). Ces énergies sont calculées par l’intégration
temporelle des puissances de la Figure 2-45 selon l’équation (2.107).

12000 E bat (t=20s) =12053J

10000
Energie éolienne {J}
Energie Batterie {J}

8000
Energie PV {J}

E pv(t=20s) =7870J

6000

4000 E éol(t=20s) = 4183J

2000

0
0 5 10 15 20
temps {s}
Figure 2-46 : Bilan de puissances du système hybride avec un bus continu BT de 220V

89
2.2.4 Calcul du facteur de dimensionnement de la structure BT avec
redresseur MLI
Afin d’évaluer la puissance installée en ‘’silicium’’ par composants de puissance
nécessaire pour une association de convertisseurs, on calcule le facteur de dimensionnement
en "silicium" d'un interrupteur noté Fd, obtenu par le rapport entre la "puissance
dimensionnante" de l'interrupteur (image simplifiée du "coût silicium" de l'interrupteur) et la
puissance "maximale utile" en sortie de convertisseur [67]. La puissance dimensionnante est
donnée par le produit de la tension maximale aux bornes de l'interrupteur T par le courant
maximal qui le traverse, soit :
U Tmax .ITmax
F = max utile
T
d (2.111)
Psource
Le produit des contraintes maximales est représentatif du volume de silicium et le rapport Fd
chiffre ainsi la ‘bonne utilisation’ du semi-conducteur par le convertisseur considéré. L'idéal
est d'avoir Fd proche de l'unité, i.e. aucun surdimensionnement "silicium" à puissance
maximale utile donnée. De ce fait, on calcule la puissance dimensionnante de toute une
structure de conversion, obtenue par la somme de toutes les puissances maximales requises
par chaque composant afin d’assurer la puissance utile en sortie. L’expression de facteur de
dimensionnement total d’une structure s’écrit :


composant − puissance
U Tmax .ITmax
Fdstructure = max utile
(2.112)
P source

Dans cette partie, nous allons appliquer la démarche de calcul du facteur de dimensionnement
pour la première architecture BT comme il a été démontré précédemment. Cette méthode de
dimensionnement est générique et sert de base comparative pour l’étude des autres structures.
On suppose que les pertes de puissance dans toutes les structures de conversion sont
négligeables par rapport à la puissance électrique prélevée sur l'aérogénérateur et le panneau
photovoltaïque. La puissance électrique fournie à la batterie pourra donc s'identifier à la
puissance générée par la turbine et le générateur photovoltaïque.

Pour cela, nous effectuons des simulations de la première architecture pour un fonctionnement
nominal sous des conditions climatiques extrêmes (Vent maximal Vv =16 m/s, E = 1kW/m² et
T = 25 °C). En effet, les résultats de ces simulations nous donnent des renseignements sur les
contraintes maximales des composants de puissance dans le redresseur MLI et le hacheur
élévateur. Ainsi, nous trouvons que la tension de bus continu requise est égale à 220V pour

90
une charge constante de 4.54A, c'est-à-dire 1kW de puissance en sortie stockée dans la
batterie (en négligeant les pertes système).
La tension du bus continu est fixe à 220V (cf. Figure 2-43) et le courant maximal de la ligne
atteint 4.85A.

Selon ces résultats, on enregistre les plus importantes contraintes courant/tension traversant
les composants de puissance ainsi que la machine. Nous pouvons évaluer initialement la
puissance installée en silicium nécessaire pour une association entre la machine synchrone à
aimants permanents et le redresseur MLI. Ensuite, nous calculons le facteur de
dimensionnement du convertisseur MLI selon l’équation (2.112) :

Dimensionnent du
redresseur MLI IGBT Puissance totale

Puissance installée en
silicium (kW) 1.067 1.067×6=6.402

Facteur de dimensionnement
du redresseur MLI 1.778 10.67

Tableau 2-1 : Dimensionnement du redresseur MLI Fdred − MLI

On s’intéresse maintenant au dimensionnement du hacheur survolteur de la chaîne


photovoltaïque. Cette chaîne est supposée fonctionner sur sa courbe de puissance électrique
optimale sur toute la plage de variation de l’ensoleillement. La relation de base du
convertisseur est la suivante :
Vp
Vbat = (2.113)
(1 − α)
Ie Ipv-bat
+
IT +
Vp UT Vbat
_
_

Figure 2-47 : Schéma de hacheur survolteur PV

Les limites de la plage de fonctionnement de la chaîne de conversion photovoltaïque sont


déduites des butées de rapport cyclique du hacheur, αmin et αmax, pour une tension batterie
donnée, soit :

91
Vp > Vbat ⋅ (1 − α max ) (2.114)
Vp < Vbat ⋅ (1 − α min ) (2.115)

D’où :
Vbat (1 − α max ) < Vp < Vbat (1 − α min ) (2.116)

La puissance maximale fournie par le générateur photovoltaïque Ppvmax vers la batterie s’exprime

comme suite :
Vpmax ⋅ I pv
max
− bat
Ppvmax− bat = Vbat .Ipv
max
− bat = (2.117)
1 − α min
Les contraintes maximales subies par l’interrupteur T sont les suivantes :
Vpmax
U max
= Vbat = (2.118)
1 − α min
T

ITmax = Iemax (2.119)


Avec :
I max
pv − bat
Ie =
max
(2.120)
1 − α min
D’où, suivant l’équation (2.111), on trouve le facteur de dimensionnement de l’interrupteur T:
1
FdT = (2.121)
1 − α min
Ce calcul est valable aussi pour la diode [67], d’où le facteur de dimensionnement total du
hacheur élévateur photovoltaïque :
2
FdBoost − pv = (2.122)
1 − α min

Nous prendrons les valeurs numériques suivantes pour la chaîne PV: Vpmax = Vco = 94,5V à

Ppvmax = 400W, en calculant la tension batterie pour satisfaire le fonctionnement à fort

ensoleillement Emax (1kW/m²). On obtient :Vbat= 220V pour αmin=0,56. Dans ces conditions,
pour αmax (régulation à faible ensoleillement E est égal à Emin)=0,77. La plage est donc
respectée ici mais le compromis est, sur le fond, une tension batterie élevée permettra un
fonctionnement à fort ensoleillement mais sera pénalisante à faible ensoleillement.
D’où, FdBoost − pv = 4.54. Ce qui donne un facteur de dimensionnement total de la première
structure du système hybride égale à :

Fdstructure1BT = Fdred − MLI + Fdboost − pv = 15.21 (2.123)

92
On s’intéresse par la suite à voir les propriétés de la seconde structure étudiée du système
hybride photovoltaïque/éolien dédié pour le même niveau du bus continu basse tension (BT),
toute en appliquant la même approche de conception.

2. 3 Etude de la seconde structure BT du système hybride PV –Eolien


Un des principaux buts de cette étude est de simplifier la structure de la chaîne de
conversion de l’énergie éolien du réseau iloté (BT) de faible puissance. Notre objectif est de
réduire le coût sans pour autant trop diminuer l’efficacité énergétique du réseau. Les
configurations basées sur un pont redresseur à six interrupteurs commandées sont onéreuses,
comportent des dispositifs de mesure mécaniques, électriques et demandent un circuit de
commande complexe. Dans cette partie, une structure basée sur le redresseur à diodes et
permettant d’accomplir la recherche du point maximal de puissance sera présentée (Figure 2-
48).

Figure 2-48 : Architecture de réseau iloté (solaire/éolien) à bus continu (BT) avec pont à
diodes et deux hacheurs survolteurs

Du fait que le pont de diodes est un élément passif non commandé, l’autopilotage
direct de la génératrice en couple n’est plus possible. Pour cela, on intercale un convertisseur
(DC/DC) élévateur (Figure 2-48), capable de régler son courant d’entrée. On contrôle ainsi le
courant (« côté DC ») qui débite dans le bus continu selon le point de fonctionnement de
l’éolienne. Contrairement au cas précédent, le contrôle de la charge mécanique de voilure
s’effectue de façon indirecte à travers le pont à diodes [38] [50] [73] [74]. La Figure 2-48

93
illustre le nouveau réseau iloté avec un bus continu de type (BT) dont la chaîne de conversion
éolienne basée sur l’association du pont à diodes avec un hacheur survolteur, la chaîne
photovoltaïque reste identique à celle étudiée dans la structure précédente (cf. paragraphe
2.2.2). Le bus continu (BT) est donc interfacé sur les deux sources à travers deux
convertisseurs survolteurs.

2.3.1 Etude de la chaîne éolienne


Dans cette partie, nous nous s’intéressons principalement à la modélisation de
l’association particulière de la génératrice synchrone à aimant directement avec un redresseur
à diodes, ainsi qu’à la synthèse des lois de commande adéquates afin de maximiser le transfert
énergétique de la nouvelle chaîne éolienne vers la charge de type batterie BT avec prise en
compte des pertes.

2 3.1.1 Modélisation de l’association : machine synchrone -pont de diodes

Comme nous l’avons souligné au début du chapitre, la modélisation des éléments


acausaux (à causalité dynamique variable) sont compliqués à représenter par Bond Graph.
C’est en particulier vrai pour les convertisseurs qui utilisent des semi-conducteurs à
commutation naturelle tel que le pont à diodes. Ce point particulier, concernant la
représentation Bond Graph des convertisseurs à commutation naturelle n’est pas si trivial et
constitue un objet d’étude et de réflexion. Ajoutons l’optique de simulations à moindre coût, il
est préférable de travailler avec un modèle moyen simplifié. Ce dernier consiste à définir une
machine à courant continu équivalente à la machine synchrone à aimant permanent, ainsi que
la prise en compte de l’effet de la réaction magnétique d’induit et de l’empiétement au niveau
du pont de diode, tout en gardant la partie mécanique inchangée [75]. Afin de donner un
caractère réaliste à cette démarche, la machine à courant continu équivalente est supposée
obtenue par l’association de la machine synchrone originale alimentant un pont redresseur à
diodes (Figure 2-49). La machine à courant continu équivalente, que l’on cherche à identifier,
est donnée en Figure 2-50.

94
MS (Générateur) MCC (Générateur)
PRD
IDC
IDC
Es Rs Ls
Cem M, ΩM Is Cem M, ΩM LDC
UDC
UDC RDC

EDC
Vs

Figure 2-49 : Machine synchrone alimentant un pont Figure 2-50 : Machine à courant
redresseur à diodes continu équivalente

La difficulté réside en la définition d’une machine énergétiquement équivalente à


l’association originale, mais qui conserve également les phénomènes dynamiques.
Utiliser un pont redresseur à diodes impose le fonctionnement de la machine synchrone à
déphasage nul, c’est à dire avec le fondamental des courants de ligne en phase avec le
fondamental des tensions simples aux bornes de la machine.

2.3.1.1.1 Définition d’une MCC équivalente à la MS

a- Modèle de la machine synchrone

D’une manière générale, une machine synchrone triphasée fonctionnant en alternateur peut se
représenter par un schéma simple par phase de l’étoile équivalente. Cela suppose que la
machine soit parfaitement équilibrée et que la charge soit symétrique. Ainsi, en régime
permanent sinusoïdal, le schéma équivalent d’une phase de la machine synchrone à aimant
permanent et son diagramme vectoriel peuvent se mettre sous la forme suivante :

Ls cycl Rs Is

Es
j ⋅ Ls cycl ⋅ ω ⋅ Is Rs ⋅ Is j Ls cycl ω Is

Es Es’ Vs ψ

Is Vs R s Is

E s’

Figure 2-51 : Modèle de la MS et diagramme vectoriel associé (en régime permanent


sinusoïdal).

En utilisant les variables complexes représentatives des grandeurs instantanées sinusoïdales,


la tension simple en sortie de la machine s’écrit :

95
V s = Es − j.Lscycl .ω.Is − R s .Is (2.124)

Pour un fonctionnement à déphasage nul, nous pouvons écrire :

Vs = Es2 − (Lscycl .ω.Is )2 − R s .Is (2.125)

Dans une représentation en courant continu équivalent, le terme résistif peut alors être séparé
du terme réactif. Il est possible de calculer une tension Es’ donnant la f. e. m. « en charge »
tenant compte de la chute de tension due à la réaction magnétique d’induit. Cette f.e.m.
s’exprime par :

E 's = E s2 − (Lscycl .ω.Is ) 2 (2.126)

Cette chute de tension, n’entraîne pas une perte de puissance, car la réaction magnétique
d’induit n’est pas un phénomène dissipatif et n’affecte pas le bilan puissance.
En effet, la puissance électromagnétique s’écrit :
Pem = 3 ⋅ E s ⋅ Is ⋅ cos ψ (2.127)

Et puisque la machine fonctionne à cos ϕ = 1 :


Pem = 3 ⋅ E s '⋅ Is (2.128)
On s’aperçoit également graphiquement que :
E s ' = E s ⋅ cos ψ (2.129)
Dans le cas particulier où la machine alimente un pont redresseur à diodes, les courants de
ligne ne sont pas sinusoïdaux. Cependant, les relations décrites ci- dessus restent correctes,
car la démarche est énergétiquement viable puisque seuls les harmoniques de même fréquence
donnent lieu à un échange de puissance. C’est donc ce qui a été effectué, comme le montre la
Figure 2-52.
IDC
es1,2,3
Ls cycl Rs is1

Ls cycl Rs is2
EDC
Ls cycl Rs is3

e’s1,2,3

Vs 1,2,3

Figure 2-52 : Réaction magnétique d’induit dans une MS alimentant un PRD. L’inductance
cyclique est prédominante dans ce phénomène.

96
b- Transposition en courant continu

Avec un pont redresseur à diodes, les relations entre les tensions d’entrée (fondamental) et de
sortie d’une part, et les courants d’entrée et de sortie d’autre part, sont les suivantes :

3 6
U DC = ⋅ Vsf (2.130)
π
π
I DC = ⋅ Isf (2.131)
6
Où UDC et IDC sont les valeurs moyennes de la tension et du courant en sortie du redresseur, et
Vsf et Isf sont les valeurs efficaces de la tension et du courant fondamentaux côté alternatif.
Le calcul suivant montre que ces relations s’appliquent également sur les autres variables de
tension et de courant. Par ailleurs, cela nous amène à introduire les paramètres résistifs et
inductifs équivalents en courant continu.
Nous avions en courant alternatif :

Vs = Es2 − ( Ls cycl ⋅ ω⋅ Is ) − R s ⋅ Is
2
(2.132)

En appliquant les relations introduites par le pont redresseur sur Vs et Is :


2
π  6  6
U DC = E s2 −  Lscycl ⋅ ω⋅ I DC  − R s ⋅ I DC (2.133)
3 6  π  π

D’où :
2
3 6    6  
2 2 2
 6
U DC =  Es  −  3   Lscycl ⋅ ω⋅ I DC  − 3   R s ⋅ IDC (2.134)
 π    π    π 

Soit :
U DC = E s2DC − ( LDC ⋅ ω⋅ I DC ) − R DC ⋅ I DC
2
(2.135)

E = 3 6 ⋅ E
 s DC π
s

 2 E s DC ≈ 2,339 ⋅ Es
  6 
Avec L DC = 3   ⋅ Ls cycl soit L DC ≈ 1,824 ⋅ Ls cycl (2.136)
  π  
 2 R DC ≈ 1,824 ⋅ R s
  6
R DC = 3  π  ⋅ R s
  

97
L’expression de la f.e.m. après prise en compte du phénomène de réaction d’induit peut alors
s’écrire en « DC équivalent » comme l’équation (2.126) dans le cas de la machine synchrone
originale :

E s DC ' = Es2DC − ( L DC ⋅ ω⋅ I DC )
2
(2.137)

c- Conversion électromécanique

Dans la machine synchrone, les équations de conversion électromécaniques sont les


suivantes :
Cem M = 3 ⋅ n p ⋅ Φ ex ⋅ Is ⋅ cos ψ
 (2.138)- (2.139)
E s = n p ⋅ Φ ex ⋅ Ω M
La puissance électromagnétique s’écrit alors :
Pem = Cem M ⋅ Ω M = 3 ⋅ E s ⋅ Is ⋅ cos ψ (2.140)

Dans la machine à courant continu équivalente, les variables tension et courant issues de la
conversion électromécanique s’écrivent :
 3 6 3 6
E sDC = ⋅ Es = ⋅ n p ⋅ Φ ex ⋅ Ω M = n p ⋅ Φ DC ⋅ Ω M
 π π
 (2.141)-(2.142)
I = π ⋅ I = π ⋅
Cem M Cem M
=
 6 3 ⋅ n p ⋅ Φ ex ⋅ cos ψ n p ⋅ Φ DC ⋅ cos ψ
s DC s
6

3 6
avec Φ DC = ⋅ Φ ex (2.143)
π

En conservant la définition de la puissance électromagnétique comme étant le produit ‘couple


électromagnétique’-‘vitesse de rotation’, cette puissance s’écrit alors sous la même forme que
l’équation (2.140) :
Pem = Cem M ⋅ Ω M = Es DC ⋅ Is DC ⋅ cos ψ (2.144)

La conversion électromécanique peut donc être modélisée en Bond Graph par un élément
gyrateur « GY » de rapport np ⋅ ΦDC avec les relations :

Cem M = ( n p ⋅ Φ DC ) ⋅ Is DC cos ψ

 (2.145)- (2.146)
E sDC = ( n p ⋅ Φ DC ) ⋅ Ω M

Afin d’améliorer la lisibilité, nous choisissons de poser :


Is DC ' = Is DC cos ψ (2.147)

Après prise en compte de la réaction d’induit, la f.e.m. « en charge » peut s’écrire :

98
E sDC ' = E sDC ⋅ cos ψ (2.148)
Et puisque ce phénomène est non dissipatif, la puissance est conservée, d’où le courant après
prise en compte de la réaction d’induit :
Is DC '
Is DC = (2.149)
cos ψ

Le Tableau 2.2 récapitule les principales expressions de la conversion électromagnétique pour


la machine synchrone et la machine à courant continu équivalente. Cela permet de bien
visualiser les similarités.

Mécanique Avant réaction d’induit Après réaction d’induit


Pem = C em M ⋅ Ω M Pem = 3 ⋅ E s ⋅ I s ⋅ cosψ Pem = 3 ⋅ Es '⋅I s
AC
C em M = 3 ⋅ n p ⋅ Φ ex ⋅ I s ⋅ cosψ avec : avec :
(MS)
E s = n p ⋅ Φ ex ⋅ Ω M I s ⋅ cosψ = I s ' Es ' = Es ⋅ cosψ

Pem = C em M ⋅ Ω M
3 6  Pem = Es DC ⋅ I s DC ⋅ cosψ Pem = Es DC '⋅I s DC
DC C em M = n p ⋅  ⋅ Φ ex  ⋅ I s DC ⋅ cosψ
 π  avec : avec :
(MCC)
3 6  I s DC ⋅ cosψ = I s DC ' Es DC ' = E s DC ⋅ cosψ
E s DC = n p ⋅  ⋅ Φ ex  ⋅ Ω M
 π 
Tableau 2.2 : Récapitulation des équivalences MS-PRD / MCC équivalente.

d- Etude et Modélisation du phénomène d’empiétement

La source triphasée possède en réalité une impédance interne non négligeable. L’inductance
Ls provoque le phénomène d’empiétement des phases pendant le processus de commutation
(Figure 2-52). La résistance Rs de la source en amont du pont de diodes n’a que très peu
d’influence sur ce phénomène, elle peut être momentanément négligée. Elle sera par contre à
considérer pour les pertes statiques. Le schéma de la Figure 2-53 donne la topologie
équivalente du circuit pendant une phase de commutation.

99
Figure 2-53 : Schéma équivalent de circuit pendant la commutation

Ci-dessous, sur la Figure 2-54 sont données les allures des tensions (par rapport au neutre)
avec des angles remarquables du circuit composé d’une source de tension triphasée parfaite
ei(t) en série avec des inductances Ls. La valeur de ces inductances est équivalente à celle des
inductances synchrones de la génératrice WR-02. Le pont de diodes idéal ainsi alimenté
débite sur une charge sous la forme d’une source de courant IDC. L’empiétement met en jeu
des dynamiques du courant élevées. Pour le cas d’une machine à aimant et si aucune
asymétrie n’est considérée au rotor, l’inductance cyclique Ls suffit à caractériser l’interaction
machine – redresseur sur une large plage de fréquence. Elle est notamment seule responsable
de l’empiètement.

Figure 2-54 : Tensions et angles pendant la commutation

En revanche, on peut remarquer que ce raisonnement n’est pas valable pour une machine à
rotor bobinée pour laquelle les inductances de fuites sont responsables des interactions rapides
(effet subtransitoire) quand l’inductance magnétisante influe sur les phénomènes plus lents.
L’illustration suivante (Figure 2-55) donne l’allure des courants dans les enroulements
machine pendant une des phases de commutation où l’empiétement est bien visible.

100
Figure 2-55 : Courants dans les phases 1 et 3 pendant la commutation

On déduit des figures ci-dessus l’équation des tensions dans l’intervalle µ :


dis3 di
e s1 = e s3 − ω ⋅ LS ⋅ + ω ⋅ LS ⋅ s1 (2.150)
dθ dθ
Avec, θ= ω⋅ t
Et l’équation des courants :

IDC=is1 +is3= -is2 = cst (2.151)


Les dérivées des courants sont égales à :
di s1 di
= - s3 (2.152)
dωt dωt
Alors l’équation (2.151) devient :
di s1
e13 = es1 – es3 = 2 .ω . Ls. (2.153)

Ou encore sous une autre forme :
di s1
3 . Emax .sin (θ) = 2. ω. Ls. (2.154)

Ou encore :
3 ⋅ E max ⋅ sin(θ )
di s1 = ⋅ dθ (2.155)
2 ⋅ ω ⋅ Ls
En intégrant cette expression pour ωt = [0 ; µ] l’équation de l’angle de l’empiétement est
obtenue en sachant que is1 (0)=0 et is1 (µ)=IDC :
2 ⋅ I DC ⋅ ω ⋅ L s
1 − cos µ = (2.156)
3 ⋅ E max
D’où, l’expression qui définit l’angle de l’empiétement suivante :
2 ⋅ I DC ⋅ ω ⋅ L s
µ=ArcCos(1- ) (2.157)
3 ⋅ E max
La durée de l’empiétement est donc d’autant plus grande que l’intensité du courant à
commuter est importante et que l’inductance Ls est plus élevée. Elle diminue lorsque

101
l’amplitude de la force électromotrice de la génératrice triphasée qui provoque la
commutation augmente.
 di s 
Puisque l’inductance Ls n’est pas négligeable, elle provoque une chute de tension  Ls ⋅  à
 dθ 

chaque commutation, qui se répercute sur la valeur moyenne de la tension redressée : ∆UDC.
Cette chute de tension peut être calculée selon l’expression développée ci-dessous. D’après
l’équation (2.154) et en sachant que :
es1 + es2 + es3 =0 (2.158)
On a :
di s1 1  e 
= ⋅  e s1 + s2  (2.159)
dθ ω ⋅ Ls  2 
En injectant cette expression dans l’équation de la tension redressée (en empiètement) :
di s1
UDC=es1-es2-ω. Ls. (2.160)

On obtient l’équation de la tension redressée pendant la phase de commutation :
3
UDC = - es2 (2.161)
2
L’équation de la tension redressée sans tenir compte de la chute de tension causée par
l'empiétement ∆UDC est donnée par :
UDC (ωt) = es1 - es2 (2.162)

La différence entre les expressions (2.162) et (2.163) donne l’expression de la chute de


tension :
3
∆UDC (ωt) = es1 - es2 + es2 (2.163)
2
La chute de tension redressée en valeur moyenne due à la phase de l’empiétement sur une
période de commutation (T/6 ↔ 2π/6) est alors donnée par :
3µ 3
∆U DC = ∫ (e s1 - es2 + es2 )dωt
π0 2
µ
3 1
∆U DC = ∫ (e s1 + e s2 )dωt (2.164)- (2.167)
π0 2
µ
3 1 1
∆U DC = ∫ ( es1 - es3 )dωt
π0 2 2
µ
3 1
∆U DC = ∫ ( e13 )dωt
π0 2
En injectant dans cette équation la force électromotrice e13 en fonction du courant selon
l’expression (2.153) on obtient :

102

∆U DC = ∫ (ω ⋅ L s )di1 (2.168)
π0
En résolvant cette expression à l’aide l’équation (2.155), on obtient un résultat en fonction de
l’angle de l’empiétement :
3 3 ⋅ E max (2.169)
∆U DC = ⋅ (1 − cos µ)
π 2
Enfin, en appliquant l’expression (2.156), la forme finale de la chute de tension moyenne
causée par l'empiétement en fonction du courant redressé est obtenue :
3
∆U DC = ⋅ Ls ⋅ ω⋅ IDC (2.170)
π

Ainsi la tension après prise en compte du phénomène s’écrit :


3
E DC = E 'sDC − ⋅ L s ⋅ ω ⋅ I DC (2.171)
π
Comme nous l’avons démontré précédemment, le phénomène d’empiétement implique une
chute de tension côté continu proportionnelle au courant selon l’équation (2.170). Il est donc
possible de le modéliser par une résistance d’empiétement :
3
R emp = ⋅ Ls ⋅ ω (2.172)
π
L’inductance mise en jeux dans ce phénomène est l’inductance de la machine, car il s’agit de
court-circuits de très courtes durées de deux phases de la machine [75]. Dans le cas d’une
machine à aimant, cette inductance reste l’inductance cyclique stator Ls.

Figure 2-56 : Empiétement dû aux inductances de la MS.

La Figure 2-56 montre la zone impliquée dans le phénomène d’empiétement. Les f.e.m. es’
prennent en compte la chute de tension par réaction d’induit. Donc comme la réaction
d’induit, le phénomène d’empiétement du à la conduction simultanée de deux diodes voisines
du pont n’est pas dissipatif, Il se traduit simplement par une chute de tension. Sa modélisation
peut alors être réalisée par un bloc conservatif de puissance.

103
La Figure 2-57 montre les divers blocs constituant l’équivalence MS – MCC.

Conversion
électromécanique Es DC Réaction d’induit Es DC’ = Empiétement EDC Effet Joule UDC
Es DC cos ψ
Source de tension Chute de tension Chute de tension Perte de puissance
Is DC’ = Is DC IDC IDC
Is DC cos ψ

Pem Pem Pem PDC

Figure 2-57 : Différents points de la chaîne de conversion équivalente en courant continu.

Au niveau de la f.e.m. EDC, aucune perte d’énergie n’est occasionnée. En regardant la chaîne
équivalente en courant continu (Figure 2-57), le courant en aval de l’empiétement IDC diffère
du courant en amont Is DC du fait de la conservation de puissance. Nous avons choisi de mettre
les pertes par effet Joule en fin de chaîne afin de regrouper les phénomènes non dissipatifs, à
savoir la réaction d’induit et l’empiétement. Le mode électrique représente le seul mode
dissipatif dans la chaîne de conversion et prend en compte le régime dynamique de la machine
équivalente DC.
dIDC
U DC = E DC − L DC − R DC I DC (2.173)
dt

2.3.1.1.2 Modèle Bond Graph du générateur équivalent

Compte tenu du raisonnement décrit auparavant, le générateur complet peut se modéliser par
un schéma Bond Graph tel que représenté en Figure 2-58.

I : Jtot I : LDC subt

np.ΦDC v(i)
Céol Cem EsDC v(i) EsDC’ EDC UDC
Se : Céol 1 GY 1
ΩM ΩM IsDC’ IsDC IDC IDC
Réaction d’induit Empiètement
M.S. P.R.D

R : ftot R : RDC

Génératrice à courant continu


Mode mécanique (équivalent MS+PRD)

Figure 2-58 : Schéma Bond Graph de la génératrice équivalente continu (de l’arbre
mécanique de la turbine aux bornes électriques de la machine CC).

104
Les caractéristiques mécaniques apparaissent dans ce schéma. Il s’agit des paramètres inertie
Jtot et coefficient de frottements ftot. Ils représentent les paramètres totalisés de l’inertie et des
frottements de l’ensemble turbine -générateur continu vu de l’axe lent (turbine).
Les blocs de réaction d’induit RIMS et d’empiétement EPRD ont été réalisés en tenant
compte de la causalité, avec les éléments TF et MR du Bond Graph. De manière à imposer
leur tension de sortie, le bloc RIMS calcul cette dernière selon l’équation (2.137) tandis que le
bloc EPRD utilise la relation (2.171). Les courants en entrée de chaque bloc sont déterminés
en assurant la conservation de la puissance entre l’entrée et la sortie (blocs non-dissipatifs).
Les éléments créant des pertes dans notre modèle sont au nombre de deux :
- le coefficient de frottements ftot (mode mécanique)
- la résistance d’induit RDC (mode électrique)

2.3.1.2 Dimensionnement des éléments passifs de la chaîne éolienne

Le condensateur mis en aval du redresseur à diodes s’exprime comme suit [76]:

1  1 
CDC =  1 +  (2.174)
12 ⋅ Fdec ⋅ R in − max  2Fond 
Où, Rin-max est la résistance interne de la génératrice éolienne sous le fonctionnement au point
de puissance maximale définie comme : R in-max = U DC−max I DC−max , Fdec est la fréquence du
hachage et Fond est le facteur d’ondulation maximum de la tension de sortie UDC, égale à 5%.
Application numérique : CDC = 46,6 µF
Pour le dimensionnement de l’inductance de boost (L) et la capacité (C) mise en aval du
hacheur éolien, on utilise les mêmes formules qui ont été élaborés dans la partie
photovoltaïque (cf. paragraphe 2.2.2.4). Ce qui donne les valeurs numériques suivantes : L =
3.5 mH, C = 10 µF

2.3.1.3 Synthèse de la loi de commande du hacheur survolteur ‘éolien’

Dans ce paragraphe, l’attention sera portée à la commande du hacheur survolteur ‘éolien’.


Nous avons envisagé une régulation du courant dans l’inductance de lissage à l’entrée du
hacheur survolteur. En connaissant tous les paramètres du circuit à réguler (Figure 2-59), les
équations du processus peuvent être aussi écrites au sens des valeurs moyennes sur une
période de commutation du hacheur :
Ve = (1 − α ) ⋅ Vbat (2.175)

U DC = VL + VT (2.176)

105
Figure 2-59 : Circuit hacheur ‘éolien’ à réguler

La tension aux bornes de l’inductance de lissage en fonction du temps est égale à :


dI L (t)
VL = L ⋅ (2.177)
dt
D’après les équations précédentes, on peut décrire le processus avec l’équation suivent tel que
le courant dans l’inductance est la variable d’état à réguler :
dIL (t) 1
= (Udc − (1 − α ) ⋅ Vbat (t)) (2.178)
dt L
Le schéma du processus est construit et donné sur la Figure 2-60 ainsi que le schéma complet
des boucles de régulation (cf. figure 2-61) dans lequel la tension UDC, vue comme une
perturbation de boucle, est compensée à la sortie du régulateur.

Figure 2-60 : Schéma du processus à réguler

La structure de la chaîne de commande devient :

Figure 2-61 : Schéma complet de la boucle de régulation du courant d’entrée

On remarque qu’il y a une compensation des blocs de calcul alors le schéma se réduit à :

106
Pour synthétiser le régulateur PI, on simplifie le schéma en supposant que les termes de
1
perturbation UDC et de compensation sont exacts (cf. Figure 2-62) :
Vbat

Figure 2-62 : Schéma de synthèse du régulateur de courant hacheur

Pour déterminer les paramètres du régulateur, on exprime la fonction de transfert en boucle


ouverte :
kp
p⋅ +1
 k  1 k ki
G o (p) =  k p + i . = i⋅ (2.179)
 p  L⋅p L p2
0Avec :

kp
Ti = (2.180)
ki

Alors :
k i p ⋅ Ti + 1
G o (p) = ⋅ (2.181)
L p2
La phase est égale à :
arg(G o ( jω) ) = ϕ( jω) = atg(Ti ⋅ ω) − π (2.182)

La bande passante est définie par la fréquence fBP ou la pulsation ωBP liées par la relation :

ωBP = 2 ⋅ π ⋅ f BP (2.183)

Elles doivent être choisies par rapport à la fréquence de découpage, aux besoins de
l’utilisateur et en fonction des constantes de temps du circuit à réguler.
D’une part, on peut se baser sur un critère de marge de phase tel que :
π
Mϕ = atg(Ti ⋅ ωBP ) = atg(Ti ⋅ 2 ⋅ π ⋅ f BP ) = (2.184)
3
Ce qui donne :
 π
tg 
Ti = 3 = 3
(2.185)
2 ⋅ π ⋅ f BP 2 ⋅ π ⋅ f BP

D’autre part, un critère sur la marge de gain donne :

107
k i 1 + (Ti ⋅ ωBP )
2
G o ( jω) = ⋅ =1 (2.186)
L ω2BP

qui permet de calculer le second facteur du correcteur :


1
ki = ⋅ L ⋅ ωBP
2
(2.187)
2
D’où la valeur du gain proportionnel kp qui peut être aussi aisément calculée:
k p = k i ⋅ Ti (2.188)

Application numérique : K p = 9.55 , Ti = 554µs

2.3.1.4 Implantation de la loi de commande MPPT côté bus DC

L’objectif de cette partie est l’élaboration d’une commande qui permet la poursuite de
la puissance maximale avec la variation de la vitesse du vent. De même, il faut tenir compte
des pertes système dans l’algorithme de tracking et obtenir une puissance maximisée, non
seulement selon le point de fonctionnement éolien (vent), mais aussi en fonction des diverses
pertes et chutes de tension dans les différents étages de la chaîne de conversion éolienne.
La commande génère le courant de référence I L _ ref permettant l’optimisation du système,

cette régulation du courant inductance IL est équivalente à la régulation de la puissance de bus


continu. Dans un premier temps, le rendement η côté bus continu peut être pris en compte
dans le bilan des puissances [50] :
PDC = U DC ⋅ IL = η⋅ Ceol ⋅ Ω = η⋅ Peol (2.189)

Le rendement ηest calculé selon l’expression (2.191) où la puissance éolienne optimale est
donnée par l’équation (2.47).
PDC _ max
η= (2.190)
Peol _ opt

En partant de l’équation (2.52) la puissance éolienne optimale est calculée :

Peol _ opt = K opt ⋅ Ω3opt (2.191)

Alors la puissance maximale injectée dans le bus continu peut être assimilée à :
PDC _ max = η⋅ K opt ⋅ Ω3opt (2.192)

Le courant optimal de l’inductance peut de même être calculé. On peut définir une constante
modifiée K 'opt :

108
η⋅ K opt
I L _ opt = ⋅ Ω3opt = K 'opt ⋅ Ω3opt (2.193)
U dc
Le dispositif de recherche de la puissance maximale peut être alors construit pour ce type de
circuit (Figure 2-63) en utilisant la mesure de la vitesse de rotation.

Figure 2-63 : Dispositif MPPT éolien à partir de la vitesse de la rotation

La Figure 2-64 illustre le système éolien avec la partie commande avec pilotage MPPT avec
la mesure de la vitesse de rotation de l’arbre.

Eolienne Hacheur Elévateur


PRD

Figure 2-64 : Sous-système éolien BT avec Pilotage MPPT avec capteur de vitesse

En pratique, il est clair que toutes les pertes n’évoluent pas selon le cube de la vitesse. Par
exemple, les pertes mécaniques sont plutôt quadratiques que cubiques. Dans le souci
d’optimiser le système dans sa globalité, on peut chercher à identifier la courbe optimale qui
inclut au mieux l’évolution des pertes. Le dispositif MPPT prendra alors en compte les pertes
dans tous les composants (pertes machine, pertes de l’électronique de puissance…). La chaîne
de conversion peut encore être simplifiée si l’on considère que l’image de la vitesse de
rotation est donnée par les forces électromotrices de la génératrice, ces dernières étant liées à
la valeur de la tension de sortie du pont de diode [56]. Le capteur mécanique de vitesse peut
être supprimé et remplacé par la mesure de la tension du bus continu UDC. Celle-ci peut être
assimilée à l’image de la vitesse de rotation comme le démontre l’équation suivante :

3. 6 3. 6
UDC (Ω) ≈ ⋅ E s.max = ⋅φv ⋅ p ⋅Ω (2.194)
π π

109
En supposant que le système travaille au point optimal, la vitesse de rotation optimale
s’établie en fonction de la vitesse du vent par l’équation (2.48). La valeur de la tension
redressée en fonction de la vitesse du vent peut être déterminée au point optimal par :

3. 6 3. 6 λ opt
U DC (Ω ) ≈ ⋅E = ⋅ φv ⋅ p ⋅ ⋅ Vv (2.195)
π π
s.m ax
R

Le courant optimal de l’inductance peut être recalculé à partir des équations (2.193) et

(2.194), on peut définir une seconde constante modifiée K ''opt :

η⋅ K opt π⋅ 6
L = K opt ⋅ Ω opt = (
Iopt ⋅ U DC )3 = K opt ⋅ (U dc ) 2
' 3 ''
).( (2.196)
U DC 18 ⋅ φv ⋅ p

Ainsi, le procédé MPPT final prend la forme de la Figure 2-65 où f(UDC) représente la
fonction puissance maximale du bus continu en fonction de la tension redressée à déterminer.

Figure 2-65 : Dispositif MPPT éolien à partir de la tension de bus continu

4.5

3.5
Courant de ref IL_ref {A}

2.5

1.5

0.5

0
0 20 40 60 80 100 120 140
Tension bus Udc {V}
Figure 2-66 : Courbe caractéristique de la commande MPPT

La Figure 2-66 représente la courbe caractéristique de la commande MPPT qui génère le


courant de référence en fonction de la tension du bus. Le graphique tracé est obtenu en charge
optimale pour différentes vitesses du vent.

110
Pour apprécier le fonctionnement du dispositif MPPT « côté bus continu », il faut une
référence de comparaison de la puissance. Pour cela, l’élaboration d’une courbe donnant
puissance la maximale côté bus continu en fonction de la vitesse du vent semble être une
bonne solution. L’équation analytique correspondante (2.189) peut être déduite à partir des
équations (2.48) et (2.192):

 λ ⋅V 
3

PDC _ max = η ⋅ K opt ⋅  opt v  = A ⋅ Vv3 (2.197)


 R 
3
λ opt 
Où, A = η ⋅ K opt ⋅  
 R 
Ainsi, côté batterie on peut prévoir sa puissance maximale en intégrant le rendement du
hacheur éolien dans l’expression de la puissance maximale du bus continu :
Pbat _ max = η hacheur ⋅ PDC _ max (2.198)

La Figure 2-67 illustre le système éolien avec la partie commande intégrant un pilotage MPPT
avec seulement les mesures de la tension du bus redressé et du courant de l’inductance.

Eolienne Hacheur Elévateur


PRD

Boucle extérieure

Figure 2-67 : Sous-système éolien BT avec Pilotage MPPT sans capteur de vitesse

On remarque notamment la boucle extérieure qui permet la génération de la référence capable


d’atteindre un fonctionnement optimal de puissance afin de maintenir l’efficacité énergétique
du système.

2.3.2 Analyse des performances énergétiques du second réseau iloté BT

Dans cette partie, nous analysons les performances énergétiques de la seconde


structure du système hybride caractérisé par une jonction continue (BT). Dans un premier

111
temps, nous illustrons la performance de la stratégie de commande de la chaîne éolienne (cf.
Figure 2-67) qui suppose la tension de bus connue et mesurée. Les pertes étant supposées
linéaires, le rendement côté bus continu est constant (cf. équation (2.196). La puissance de
sortie du sous-système éolien (côté batterie) est alors proportionnelle à la puissance éolienne à
un coefficient multiplicateur près. Cependant, comme nous l’avons souligné pour la
précédente architecture (BT), un autre aspect de la qualité énergétique d’une chaîne éolienne
est lié à l’inertie de la voilure. Les simulations ainsi obtenues permettent de confirmer la
viabilité de l’effet de l’inertie face au dispositif de recherche de la puissance maximale du
point de vue de la puissance batterie. Pour le profil du vent donné par la Figure 2-36 les
courbes de tension redressé et du courant de bus continu sont données par la Figure 2-68. Ce
résultat met en évidence, en régime dynamique, l’intérêt de telle structure à bus continu
variable qui offrent la possibilité de maximiser la puissance quel que soit le régime de vent.

10 180

9 162

8
Udc 144
Courant de ref Idc_ref {A}

Tension bus Udc {V}


7 126

6 108

5 Idc 90

4 72

3 54

2 36

1 18

0 0
0 5 10 15 20
temps {s}
Figure 2-68: Allures de la tension de bus continu et du courant dans l’inductance pour un
vent variable

Une comparaison de la puissance batterie maximale obtenue en régime statique et en fonction


de la vitesse du vent selon l’expression (2.198) et de la puissance batterie « maximisée »
obtenue en régime dynamique en utilisant le dispositif MPPT côté bus (Figure 2-65) sont
données par la Figure 2-69 pour une batterie 220V.

112
1000

800
PBat-max
Puissance éolienne MPPT
Puissance éolienne max

600
PBat -mppt

400

200

0
0 5 10 15 20
temps {s}
Figure 2-69 : Puissances batterie maximale et maximisée par MPPT

On retrouve bien le filtrage important de la puissance prélevée par l’inertie de la voilure de


forte valeur. La puissance maximisée par le dispositif MPPT côté bus continu est filtrée par la
constante de temps mécanique liée à l’inertie de la voilure.
5000
bat
E éol − opt
(t = 20s) = 4618 J

4000

3000
Energie mppt
Energie max

E bat
éol − opt

2000 bat
E éol − mppt
(t = 20s) = 4043 J

1000

bat
E éol − mppt

0
0 5 10 15 20
temps {s}
Figure 2-70 : Energie côté batterie maximale (régime statique) et maximisée par MPPT

Le filtrage de la puissance se répercute sur la courbe de l’énergie qui elle est aussi filtrée et
décalée par rapport à l’allure théorique (Figure 2-70). Dans ce cas d’échantillon du vent, le
résultat de calcul de l’indice énergétiqueεselon l’expression (2.110) est égale à 12.45%.
On s’intéresse par la suite à l’analyse des performances globales du second système hybride
(BT). Tout d’abord, nous illustrons sur la Figure 2-71 le bilan de puissance pour le même

113
profil du vent et sous les conditions solaires standard. La chaîne photovoltaïque conserve la
production de sa puissance optimale issue du dispositif MPPT intégrant les pertes, la
puissance éolienne maximisée varie suivant la vitesse du vent, la puissance hybride fournit à
la batterie possède une dynamique simulable à celle du sous-système éolien.
900

800

700
Pbat
Puissance éolienne {W}
Puissance batterie {W}

600
Puisance PV {W}

500

Ppv
400

300
Péol
200

100

0
0 5 10 15 20
temps {s}
Figure 2-71 : Bilan de puissances du système hybride avec un bus continu BT 220V pour un
vent variable, E=1000W/m² et T=25°C

Les courbes des énergies au sein du système hybride relatives au bilan de puissances illustré
précédemment (Figure 2-71) sont données par la Figure 2-72.
12000
Ebat(t=20s) =11913J

10000

8000 Epv(t=20s) =7870J


Energie éolienne {J}
Energie Batterie {J}
Energie PV {J}

6000

4000 Eéol(t=20s) =4043J

2000

0
0 5 10 15 20
temps {s}
Figure 2-72 : Bilan énergétique côté batterie du second système hybride (BT)

114
2.3.3 Calcul du facteur de dimensionnement de la seconde structure BT
On s’intéresse maintenant à la détermination du facteur de dimensionnement de la
seconde structure du système hybride (BT). La chaîne éolienne est supposée fonctionner sur
sa courbe de puissance électrique optimale sur toute la plage de variation de vent, i.e. avec
une vitesse de rotation proportionnelle à la vitesse du vent, et une puissance électrique
évoluant au cube de cette même vitesse (cf. équation 2.198):

− max = Vbat .I éol = A .Vv


bat bat ' 3
Péol (2.199)

Tout d’abord, nous présentons le calcul du facteur de dimensionnement du pont de diodes.


Selon les simulations faites pour le modèle équivalent continu, on fournit une puissance de
sortie constante au niveau du bus continu de 600W (en négligeant les pertes). La Figure 2-73
illustre les allures du courant et de la tension côté bus continu pour un fonctionnement
nominal obtenu sous les conditions climatiques extrêmes (Vvent=16/s). On trouve que le
courant maximal qui débite dans le bus continu atteint les 4.2A. De ce résultat, on peut
estimer les plus importantes contraintes traversant les diodes (courant de phase (a) de la
machine) à partir de l’équation (2.131), ce qui donne :

2 ⋅ 3 max
D = Ia
Imax = ⋅ IDC
max
(2.200)
π

Figure 2-73: Courant et Tension côté bus continu éolien pour une vitesse du vent de 16m/s

Comme dans le paragraphe 2.2.4, on évalue la puissance installée en silicium du redresseur à


diodes. On calcule le facteur de dimensionnant du pont de diodes selon l’équation (2.112):

115
Dimensionnent du pont de
diodes Diode Puissance total

Puissance installée en
silicium (kW) 4.6×220=1.018 1.018×6=6.108

Facteur de dimensionnement
du redresseur à diode 1.698 10.18

Tableau 2-3 : Dimensionnement du pont de diode Fdred − PDD

Par la suite, nous dimensionnons le hacheur survolteur associé au pont de diodes. Les
relations de base du convertisseur sont les suivantes :
Vbat ⋅ (1 − α ) = U DC (2.201)
Selon l’équation (2.195) du paragraphe 2.3.1.4, soit
K ⋅ Vv = Vbat ⋅ (1 − α ) (2.202)
La plage de fonctionnement de la chaîne de conversion éolienne est déduite des butées de
rapport cyclique du hacheur (αmin et αmax) pour une tension batterie donnée, tel que :
K ⋅ Vv > Vbat ⋅ (1 − α max ) (2.203)

K ⋅ Vv < Vbat ⋅ (1 − α min ) (2.204)


D’où :
Vbat (1 − α max ) V (1 − α min )
< Vv < bat (2.205)
K K
Les contraintes maximales subies par l’interrupteur T sont les suivantes :
K ⋅ Vvmax
U Tmax = Vbat = (2.206)
1 − α min

ITmax = I max
DC (2.207)
Avec :
A ' ⋅ (Vvmax ) 2
DC =
I max (2.208)
K
Ainsi, on retrouve la même expression que (2.121) :
1
FdT = (2.209)
1 − α min
D’où, le facteur de dimensionnement total du hacheur élévateur :
2
FdBoost = (2.210)
1 − α min

116
Nous prendrons les valeurs numériques suivantes de la chaîne éolienne : Plage de
fonctionnement nominale : au moins une vitesse du vent Vvmin =3m/s, et au plus Vvmax =16m/s,
max
U max
DC
=144V à Péol = 600W, soit : K=12 ; A=0,178. αmax(butée)=0,95 ; αmax(régulation à
faible vent)=0,85 ; αmin(butée)=0,05 ; αmin(régulation à fort vent)=0,15.
En calculant la tension batterie pour satisfaire le fonctionnement à vent max on obtient : Vbat=
220V pour αmin (régulation à fort vent)=0,15. Dans ces conditions, pour αmax (régulation à
faible vent)=0,85 le vent min est de 2,75 m/s ce qui est dans le cahier des charges. La plage
est donc respectée ici mais le compromis est, sur le fond, comme pour le cas du hacheur
(PV) : une tension batterie élevée (BT) permettra un fonctionnement à fort vent mais sera
pénalisante à faible vent.
Pour Vbat= 220V, on obtient : Vvmin = 2,75 m/s, Vvmax = 15,6 m/s et Fdboost −éol =2,35.
Le dimensionnement du hacheur (PV) reste inchangeable (cf. paragraphe 2.2.4). Ainsi, on
calcule le facteur dimensionnement total de la deuxième structure (BT) comme suit :

Fdstructure2BT = Fdred −PDD + Fdboost −éol + Fdboost − pv = 17.07 (2.211)

2.4 Conclusion
Ce chapitre a permis d’édifier les fondations de notre étude à travers la conception, le
dimensionnement et la gestion énergétique de la première structure du réseau iloté BT qui est
pris comme référence. L’étude a commencé par l’analyse et le dimensionnement de la chaîne
éolienne avec l’élaboration d’une commande en couple du redresseur MLI qui utilise la
recherche automatique du point optimal de puissance MPPT, sans la mesure de la vitesse de
vent. Ensuite, nous nous sommes intéressés à la seconde source photovoltaïque, elle aussi a
été optimisée par l’implantation d’un convertisseur (DC-DC) survolteur intégrant une
commande à pilotage MPPT. Quelques bilans énergétiques du réseau iloté BT sont aussi
présentés et interprétés pour différents cycles dynamiques des gisements solaires et éoliens.
L’analyse des performances du système hybride pour un fonctionnement nominal (conditions
climatiques standard) nous a permis de chiffrer le facteur de dimensionnement image de la
puissance installée en ‘’silicium’’ par la structure globale.
Une partie intéressante de ce chapitre a traité une seconde structure du système
hybride caractérisé par un bus continu (BT) à travers l’insertion d’un pont redresseur à diodes
dans la chaîne éolienne. Cette partie, qui touche non seulement à la modélisation et le

117
dimensionnement, mais aussi et surtout à l’analyse et à la caractérisation de l’efficacité
énergétique du système de commande MPPT adopté. Le modèle simplifié de l’association
« machine synchrone + pont de diodes » a été proposé par l’exploitation du schéma équivalent
en régime permanent, prenant notamment en compte les phénomènes dynamiques
(d’empiètement …). Nous avons proposé ensuite une démarche « indirecte » de commande de
la chaîne éolienne : une structure de conversion statique (DC-DC) permettant, à travers un
contrôle de puissance adapté, assure l’adaptation d’impédance et transfert maximal de
l’énergie. Par la suite, nous nous sommes intéressés à l’étude des performances du système
hybride. Nous avons mis en évidence, en régime dynamique, l’intérêt de telles structures à bus
continu variable qui offrent la possibilité de maximiser la puissance quel que soit le régime de
vent. Nous pouvons admettre l’efficacité du modèle équivalent continu, vu les résultats
obtenus, ainsi que la pertinence énergétique du modèle. Les résultats de simulations
confirment l’efficacité énergétique ainsi que la bonne gestion d’énergie du système.
Cependant, la mise en série d’autant de cellules électrochimiques que nécessaire pour générer
un bus (BT) de plusieurs centaines de volts peut s’avérer problématique (problème
d’équilibrage des cellules,…). Il est donc intéressant de voir ce qui résulte d’un couplage sur
un bus de moindre tension. C’est donc l’objet du prochain chapitre qui reprendra la même
étude mais cette fois-ci pour un réseau autonome caractérisé par un bus continu très basse
tension (TBT). On verra qu’il est nécessaire de modifier l’architecture du système afin de
satisfaire la nouvelle mission.

118
Chapitre 3 :

Modélisation et commande d’une classe de systèmes hybrides


photovoltaïque – éolien pour un réseau iloté de type TBT

119
Chapitre 3 : Modélisation et commande d’une classe de systèmes
hybrides photovoltaïque – éolien pour un réseau iloté de type TBT

3.1 Introduction

Nous nous s’intéressons dans ce chapitre à l’étude d’une classe de réseaux ilotés hybrides
photovoltaïque – éolien qui s’articule autour d’un bus continu très basse tension TBT fixé à
moins de 50 VDC (48V). Pour générer un tel bus TBT, nous devons modifier l’architecture du
système hybride ainsi que les convertisseurs d’adaptation en conservant une bonne qualité de
production et de conversion énergétique du système. La commande, l’architecture de chaque
source et le dimensionnement des différents éléments du nouveau système sont redéfinis tout
en gardant l’efficacité globale du dispositif afin de satisfaire la mission du système.

3.2 Conception et gestion énergétique d’un réseau iloté hybride PV- Eolien
de type TBT

Nous définissons, dans cette section, le premier réseau iloté hybride PV-Eolien qui
s’articule autour d’un bus continu Très Basse Tension (TBT). Par la suite nous étudions la
chaîne éolienne du système.

3.2.1 Etude de l’architecture de la chaîne éolienne


Pour extraire la puissance optimale de l’aérogénérateur, nous avons montré que la
tension du bus continu de sortie du redresseur MLI doit être supérieure à 200V. Compte tenu
de la tension de bus, il faut prévoir un étage d’adaptation pour alimenter la charge (batterie)
de 48V. Nous choisissons de placer un hacheur abaisseur de type buck. Ce hacheur doit
également assurer le contrôle de la tension de bus continu car le redresseur MLI étant déjà
utilisé pour effectuer la commande MPPT, aucun degré de liberté n’existe dans ce
convertisseur. Le condensateur noté CDC mis en parallèle sur le bus local (BT) permet de
limiter les oscillations de tension de bus. Ainsi, côté bus continu, CDC impose un caractère
source de tension à l’entrée du buck. La batterie ayant également un comportement
s'apparentant également à une source de tension et la structure du convertisseur étant directe,
on doit, pour respecter la loi d’interconnexion des sources, insérer une inductance L en série
avec la batterie. Cette inductance nous sert à réaliser un contrôle du courant de la batterie
nécessaire pour pouvoir réguler la tension du bus BT. En effet, pour l'obtention d'une source

120
de tension de bus parfaite, la régulation du niveau de tension aux bornes de la capacité CDC
nécessite, un contrôle du courant circulant dans cette dernière selon une structure cascade. La
Figure 3-1 montre la chaîne de conversion éolienne adoptée pour un réseau iloté avec un bus
continu TBT [77-78].

Figure 3-1 : Schéma général de la chaîne de conversion éolienne avec un bus TBT 48V.

3.2.1.1 Calcul du condensateur CDC et de l’inductance L

Ce condensateur est destiné à limiter les variations de la tension de bus provoquées par
la puissance fluctuante. Cette puissance est de deux natures [51] :

- BF : causée par les variations de vent,


- HF : causée par les découpages du redresseur MLI et du hacheur.
En fait, ce sont les variations lentes de puissance qui sont prépondérantes pour le calcul de ce
condensateur. Elles dépendent de deux facteurs :

- Les temps de variation du courant qui arrive sur le condensateur (dépend de la boucle de
régulation, de la MPPT, et des variations de vent) ;
- Les temps de variation du courant qui sort du condensateur (dépend du moyennage du
courant arrivant sur le condensateur).
En pratique, la MPPT peut commander un courant d’arrivée sur le bus Ired très brutal.
Par contre, la mesure de Ired est ralentie par le filtre moyenneur nécessaire pour éliminer les
harmoniques dus au découpage du redresseur. Ce filtre de mesure du courant Ired doit être :

- Rapide devant la boucle de tension UDC, pour pouvoir réagir aux variations de puissance
de l’éolienne ;
- Lent devant le découpage du convertisseur afin de fournir une valeur bien moyennée.

121
La fréquence de coupure du filtre de mesure du courant Ired est alors fixée à 100 Hz. Il s’agit
d’un filtre passe bas du 2nd ordre possédant un coefficient d’amortissement ξ = 0,7. Son temps
de réponse à 5 % vaut donc 4,77 ms.
dU DC ∆t
Sachant que : ICDC = CDC ⋅ ⇒ CDC = ICDC ⋅ (3.1)
dt ∆U DC
Pn
En prenant un courant égal au courant de bus nominal : ICDC = IDC n = devant être
U DC n
fourni ou absorbé pendant le temps de réponse du filtre : ∆t = t R5%(F) , et acceptant une
variation de tension : ∆U = ∆UDC / 2 = 2,5 % × UDC
On obtient :
Pn ⋅ t R5% 600 × 4, 77 ⋅10−3
CDC = = = 2,36 mF (3.2)
2,5% ⋅ U 2DC n 0, 025 × 2202

L’inductance L permet un lissage du courant qui débite vers la charge (batterie 48V). Le
dimensionnement de cette inductance est plus détaillé dans la partie photovoltaïque (cf.
paragraphe 3.2.2.2). L'inductance L peut donc être déterminée par l’équation suivante :

α.(1-α )
L= ⋅ U DC (3.3)
∆IL .Fdec
Théoriquement, la valeur maximale de l’inductance est obtenue pour α =0,5. Or, le rapport
V
cyclique est quasi-statique : α = bat = 0.218.
U DC
0.218.(1-0.218)
D’où la valeur de la self de la bobine est : L = ⋅ 220 = 1.5 mH
0.1 ⋅12.5 ⋅ 20 ⋅103

3.2.1.2 Synthèse de la loi de commande : redresseur MLI, hacheur dévolteur

La commande du redresseur éolien reste identique à celle défini pour le premier


système (BT). Pour ce qui concerne le hacheur dévolteur, la commande est définie comme
décrit dans l’annexe 4. Il y a une régulation de courant interne et une boucle de tension
cascade. La consigne de tension est égale au niveau de bus local souhaité 220V. Les valeurs
des paramètres des régulations sont calculées, nous trouvons :
Pour la boucle de tension : Ti = 550µs, Kp = 0,1
Pour la boucle de courant : Ti = 55µs , Kp = 5

3.2.2 Etude de l’architecture de la chaîne photovoltaïque

Dans cette partie, nous reprenons l’étude précédente pour un nouveau cahier des
charges. La chaîne de conversion photovoltaïque est constituée comme indiquée à la Figure 3-

122
2. Le système est composé du même générateur photovoltaïque (400W) qui débite dans le bus
continu (48V) par l’intermédiaire d’un convertisseur (DC/DC). Ce hacheur est commandé de
manière à extraire la puissance optimale du générateur photovoltaïque. Compte tenu des
tensions à vide du panneau, ce hacheur doit être abaisseur.

Figure 3-2 : Structure de conversion du sous-système photovoltaïque avec un bus TBT 48V

L’objectif est d’avoir des performances identiques à celles obtenues dans le premier système,
en fonction des conditions météorologiques. Pour cela, une étude détaillée de la nouvelle
chaîne photovoltaïque est réalisée.

3.2.2.1 Etude du hacheur dévolteur

Le hacheur utilisé est de type dévolteur. En plus, pour respecter les règles de l’électronique de
puissance concernant les raccordements entre sources, nous avons placé un filtre (LC) à la
sortie du convertisseur, entre les deux sources de tension. Le convertisseur dévolteur produit
une tension moyenne de sortie inférieure à la tension d’entrée Ve . La Figure 3-3 représente le
schéma de principe du hacheur dévolteur.

Figure 3-3 : Modèle circuit du système associé au convertisseur (DC/DC) dévolteur

La valeur moyenne de la tension aux bornes de l’inductance étant nulle sur une période de
commutation T. Ceci se traduit par les équations suivantes :
(Ve − Vbat ).Ton = Vbat .(T-Ton ) (3.4)
D’où,
Vbat Ton
= =α (3.5)
Ve T

123
Ceci signifie que la tension de sortie change linéairement avec le rapport cyclique du
transistor. D’où,
Is V 1
= e = (3.6)
Ie Vbat α

On s’intéresse par la suite à l’étude du dimensionnement du filtre (LC) placé à la sortie du


convertisseur et de la capacité Cpv placée à son entrée.

3.2.2.2 Dimensionnement des éléments passifs L, C et Cpv

Il s’agit, dans ce mode de dimensionnement, de déterminer les valeurs de l’inductance


et du condensateur qui permettent d’obtenir un taux d’ondulation de courant absorbé par la
charge, ou bien un taux d’ondulation de la tension de sortie du convertisseur, ou bien les deux
à la fois. Afin de simplifier l’analyse du problème, nous traiterons cet aspect du
dimensionnement du filtre passe-bas, à travers le cas d’un filtre (LC) placé en sortie du
convertisseur dévolteur [67].
Dans un premier temps, pour définir les ondulations du courant dans L, nous
négligeons l’ondulation de la tension condensateur. Dans un second temps, l’ondulation de
tension condensateur sera définie pour une ondulation du courant dans l’inductance.
Pendant l’intervalle [0, αT], on a :
Ve = VL + Vbat (3.7)
Avec
dI L ∆I
VL = L. = L. L (3.8)
dt ∆t
Compte tenu des calculs précédents, on obtient l’ondulation de courant dans l’inductance L :
α.(1 − α) (1 − α )
∆I L = .Ve = ⋅ Vbat (3.9)
Fdec .L Fdec .L
De la même façon, on obtient l’ondulation de tension condensateur C:
I L = Is + Ic (3.10)

En négligeant l’ondulation du courant de sortie, ∆I L = ∆I c . La valeur moyenne du courant

T
dans le condensateur pour t = est :
2
∆I L
Ic = (3.11)
4
La tension de sortie s’exprime comme :

124
1
C∫
Vbat = ic dt + Vbat (t = 0) (3.12)

D’où, on peut déduire l’ondulation de tension aux bornes de la capacité de sortie C :


T T
1 2
1 2
∆I L ∆I L
∆Vbat = Vbat − Vbat (t = 0) =
C ∫
0
Ic dt =
C ∫
0
4
dt =
8Fdec C
(3.13)

En remplaçant l’ondulation de courant dans l’inductance par son expression, on trouve :


α.(1 − α )Ve
∆Vbat = 2
(3.14)
8Fdec CL
Les valeurs des éléments réactifs L et C seront calculées en fonction des exigences imposées
par le cahier des charges en terme d'ondulation de courant dans l'inductance de sortie et de
l'ondulation de tension aux bornes du condensateur de sortie.
Un autre paramètre dans la conception du convertisseur dévolteur qu’on doit prendre en
compte, est le rapport cyclique. Ainsi, les composants doivent être conçus selon ce rapport
c’est à dire selon le maximum et le minimum du rapport cyclique. On devrait noter que le
rapport cyclique peut être forcé au delà de l'intervalle étudié. Les calculs des limites du
rapport cyclique sont donnés par la suite. L’intervalle qui limite le rapport cyclique :
α ∈ [ α min , α max ] tel que :

Vbat,max 48
α max = = = 0, 738 (3.15)
Ve,min 65
Et,
Vbat,min 48
α min = = = 0,5 (3.16)
Ve,max 94.5
D’autre part, le courant maximum de l’inductance peut être exprimé comme :
Pbat,max 400W
I L,max = = = 8,333A (3.17)
Vbat,min 48V

Puisque l'ondulation doit être au maximum de 10 % du courant max:


∆I L = 0,1 ⋅ I L,max = 0,1 ⋅ 8,333 = 0,833A (3.18)

L’inductance L peut être déterminée par l’équation suivante :


α.(1-α )
L(α ) = ⋅ Ve (3.19)
∆I L .Fdec
Théoriquement, la valeur maximale de l’inductance est obtenue pour α =0,5. De plus, le
rapport cyclique varie entre 0.5 et 0.738, et vu que la fonction L(α) est décroissante dans cette
intervalle, la valeur maximale de la self de la bobine est obtenue pour α égale à αmin:

125
α min .(1-α min )
L max = ⋅ Ve,max (3.20)
∆IL .Fdec
0.5 ⋅ (1 − 0.5)
L max = ⋅ 94.5 = 1.41mH (3.21)
0.833 ⋅ 20 ⋅103
L’ondulation maximale sur la tension de sortie, qui est égale à la tension de condensateur, est
de 5% :
∆Vbat = 0.05 ⋅ Vbat,max = 0.05 ⋅ 48 = 2.4V (3.22)

La capacité du condensateur est déterminée en utilisant l’équation :


α.(1 − α)Ve
C= (3.23)
8F2 L∆Vbat
D’où, la valeur maximale du condensateur est :
α min (1 − α min ).Ve,max
Cmax = (3.24)
2
8Fdec L.∆Vbat
0.5(1 − 0.5) ⋅ 94.5
Cmax = = 2.2µF (3.25)
8. ⋅ (20 ⋅103 ) 2 ⋅1.41 ⋅10 −3 ⋅ 2.4
En tenant compte de l'ondulation de la tension de sortie du générateur (PV) qui doit être
inférieure à 2% de sa valeur moyenne, la valeur du condensateur d'entrée C pv peut être

calculée [79]:

α ⋅ (1 − α).I L (3.26)
Cpv =
0.02 ⋅ Vpv ⋅ Fdec

Ce qui se ramène à déduire la valeur maximale de la capacité d’entrée :

α min ⋅ (1 − α min ).I L (3.27)


Cpv =
0.02 ⋅ Vpv,min ⋅ Fdec

0.5 ⋅ (1 − 0.5) ⋅ 8.333


Cpv = = 80µF (3.28)
0.02 ⋅ 65 ⋅ 20 ⋅103

3.2.2.3 Commande du hacheur dévolteur (PV)

Concernant la commande du hacheur dévolteur (Figure 3-3), on a mis en place une commande
de type cascade de la même manière que l’étude faite dans le cas du survolteur. Il y a donc
deux boucles de régulation : une lente pour déterminer la consigne de courant qui va assurer
la tension, et une rapide afin de réguler le courant. L’élaboration de la loi de commande
relative à ce convertisseur ainsi que la synthèse des deux régulateurs est développée dans

126
l’annexe 4. La Figure 3-4 montre le sous-système photovoltaïque avec une régulation cascade
courant – tension.

GPV Ip IL
L Is
Ie

Ic
Vp Vs C Batterie Charge
Cpv Vbat

1/ Vp_ref

Vp Ip IL Vbat
IL_ref
Vco Vp_ref Ic_ref Ie Vp_ref VL Vs
Kv - PI + - PI +
+ - + +
Vbat

Figure 3-4 : Chaîne de production de l’énergie photovoltaïque sur un bus TBT

Pour la génération de la tension de référence du générateur PV, on adopte la même boucle


extérieure utilisée dans le cas du hacheur survolteur. La chaîne photovoltaïque développée
sera couplée avec la seconde chaîne éolienne à travers le bus continu (TBT).

3.2.3 Analyse des performances énergétiques du premier système hybride


TBT

On s’intéresse maintenant au comportement du système hybride TBT ainsi qu’aux


interactions et aux flux énergétiques entre les différentes sources de production et le système
de stockage d’énergie. La Figure 3-5 illustre le comportement du réseau « iloté » seulement
avec la chaîne de conversion photovoltaïque (le sous-système éolien ne produit pas
d’énergie). Cette Figure montre l’évolution de la puissance photovoltaïque pour des
conditions climatiques solaires variables. Initialement les gisements solaires sont relatifs aux
conditions standard (E= 1 kw/m², T= 25°C). Nous remarquons que la puissance fournie par le
générateur est égale à 400W. Ce point de fonctionnement correspond bien au premier point
de puissance maximale. A t = 10 s, on diminue l’ensoleillement à 600W/m², la puissance du
générateur passe au second point de puissance maximale pour atteindre 226W (cf. Figure 2-
17). La commande MPPT établie permet une extraction de la puissance maximale côté
générateur (PV). Néanmoins, nous constatons que la puissance fournie par le sous-système

127
photovoltaïque à la batterie est inférieure à celle produite par la source, ceci étant dû aux
pertes convertisseur prises en considération lors de la modélisation. Comparant ces résultats à
ceux obtenus dans le cas où le sous–système PV est formé par un hacheur survolteur, nous
trouvons pour ce dernier cas que le rendement énergétique est supérieur.

Figure 3-5: Evolution de la puissance photovoltaïque suite à une diminution de l’éclairement.

La Figure 3-6 montre le comportement en puissance du réseau « iloté » avec un vent variable
et des conditions climatiques solaires standard (E=1000W/m² et T =25°C).
1000

800
Puissance éolienne {W}
Puissance batterie {W}
Puissance PV {W}

600 Pbat

400 Ppv

Péol
200

0
0 5 10 15 20
temps {s}
Figure 3-6: Courbes des puissances pour la première structure TBT

128
On remarque que la dynamique des différents sources de production n’est pas la même, le
sous-système photovoltaïque garde le même temps de réponse que dans le cas survolteur. En
effet, après 0.1s la puissance photovoltaïque conserve la génération de sa puissance
maximisée avec prise en compte des pertes CVS, alors que le sous-système éolien présente
une dynamique moins rapide freinée par l’inertie de la voilure. La puissance hybride
récupérée par la batterie présente une dynamique très influencée par celle du système éolien.

L’intégration temporelle des courbes de puissances nous permet d’avoir un aperçu sur
l’évolution énergétique au sein du système hybride. La Figure 3-7 chiffre les énergies de
chaque source ainsi que celle emmagasinée dans la batterie durant un laps de temps de vingt
secondes.

12000
Ebat(t=20s) =11673J

10000
Energie éolienne {J}
Energie Batterie {J}

8000
Energie PV {J}

Epv(t=20s) =7690J

6000

4000 Eéol(t=20s) =3983J

2000

0
0 5 10 15 20
temps {s}

Figure 3-7 : Performances du système hybride avec un bus continu TBT 48V pour un
vent variable, E=1000W/m² et T=25°C

Si nous comparons les courbes des énergies relatives à la chaîne photovoltaïque entre la
structure (BT) et (TBT), nous trouvons que l’écart est de + 2.3%. Cette différence entre
l’efficacité énergétique est liée aux pertes dans le hacheur dévolteur dues au courant plus
important dans les semi-conducteurs. De ce point de vue, la structure TBT est donc moins
efficace que la structure BT.

129
3.2.4 Calcul du facteur de dimensionnement de la structure TBT « Riche »
Cette structure présente pour la chaîne éolienne un hacheur dévolteur inséré entre le
redresseur MLI et la batterie (TBT). En ce qui concerne la chaîne PV, le hacheur dévolteur est
utilisé. Pour chaque hacheur, on calcule le facteur de dimensionnement comme décrit dans le
paragraphe 3.3.3. Nous trouvons les résultats suivantes : Fdbuck −éol = 8.16 et Fdbuck − pv = 2.57.
Sachant que le dimensionnement du redresseur MLI est déjà fait précédemment, ce qui donne
un facteur de dimensionnement de la première structure (TBT), égal à :

Fdstructure1TBT = Fdred − MLI + Fdbuck −éol + Fdbuck − pv = 21.4 (3.29)

Bien que le réseau illustre de bonnes performances énergétiques, on remarque le coût système
de cette configuration. En effet, le réseau comprend trois convertisseurs statiques commandés
(redresseur (MLI), 2 hacheurs dévolteurs) et nécessite des dispositifs de mesure mécaniques et
électriques important et présente plus de complexité du point de vue commande que les
systèmes élaborés avec un bus continu (BT). D’où un coût relatif élevé de ce système qui
représente le maillon faible pour le développement industriel et l’intégration à grande échelle.
Ce problème sera un point de réflexion et d’analyse dans le paragraphe suivant. En effet, nous
allons reprendre le réseau iloté (TBT) de manière à simplifier l’architecture du système et sa
commande toute en conservant le transfert maximal de la puissance vers la charge (TBT).

3.3 Etude de la seconde architecture du système hybride TBT

La Figure 3-8 illustre la seconde solution pour un système hybride dédié à un bus continu
TBT. La chaîne photovoltaïque reste identique à celle étudiée dans le premier système TBT
(cf. paragraphe 3.2.2). Pour la chaîne de conversion éolienne, nous avons opté pour la même
philosophie que pour la structure (BT) qui consiste à utiliser un redresseur triphasé à six
diodes au lieu d’un redresseur MLI. La tension de bus continu local étant plutôt élevée par
rapport à la tension standard d’une batterie (48V), l’utilisation d’un hacheur abaisseur de
tension paraît légitime. Dans ce cas, le sous-système éolien peut être indirectement contrôlé
en puissance par un contrôle du courant de sortie du hacheur dévolteur.

130
Eolienne Hacheur dévolteur L
Pond à diodes

+
MSAP
Cbus C
_
α
Commande MPPT
Contrôle de IL

Hacheur dévolteur
GPV L

Cpv C

α
Commande MPPT
Contrôle de IL et Vp

Figure 3-8 : Architecture simplifiée du système hybride à bus continu TBT

3.3.1 Etude de l’architecture du sous-système éolien

Etant donné que la partie modélisation de la chaîne éolienne a été faite dans le paragraphe
2.3.1.1, nous nous intéressons donc au dimensionnement des éléments de filtrage et à la
synthèse de lois de commande du hacheur dévolteur.

3.3.1.1 Dimensionnement des éléments L, C

Pour le dimensionnement du filtre (LC) coté hacheur ‘éolien’, nous avons appliqué la même
démarche expliquée dans le paragraphe 3.2.2.2. D’où, l’inductance de lissage et la capacité du
condensateur dimensionnées respectivement à l’aide des expressions (3.20), (3.24). La
fréquence de commutation Fdec étant fixée à 20 kHz.

On trouve: L = 1,92mH, C =81µF

3.3.1.2 Synthèse de la loi de commande du hacheur dévolteur ‘éolien’

Comme dans le cas du hacheur survolteur , nous avons opté pour une régulation du courant
dans l’inductance de lissage. En connaissant tous les paramètres du circuit à réguler (Figure 3-

131
9), les équations du processus peuvent être aussi écrites au sens des valeurs moyennes sur une
période de commutation du hacheur dévolteur :
Vs = α ⋅ U DC (3.30)
Vs = VL + Vbat (3.31)

Figure 3-9 : Circuit hacheur à réguler

D’après les équations précédentes, on peut décrire le processus avec l’équation suivante tel
que le courant dans l’inductance est la variable d’état à réguler :
dI L (t) 1
= (α ⋅ U DC (t) − Vbat ) (3.32)
dt L
Le schéma du processus est construit et donné sur la Figure 3-10 ainsi que le schéma complet
des boucles de régulation (Figure 3-11) dans lequel la tension batterie, vue comme une
perturbation de boucle, est compensée à la sortie du régulateur.

Figure 3-10 : Schéma du processus

La structure de la chaîne de commande devient :

Figure 3-11 : Schéma complet de la boucle de régulation du courant de sortie

132
1
En supposant que la compensation et la perturbation Vbat sont exactes. Nous trouvons
U DC
donc une fonction de transfert en boucle ouverte identique à celle de l’équation (2.179). Pour
déterminer les paramètres du régulateur, nous appliquons le même principe que le cas du
hacheur survolteur (cf. paragraphe 2.3.1.3).
Ce qui donne les valeurs suivantes : K p = 48.25 , Ti = 636µs

3.3.1.3 Boucle MPPT du hacheur dévolteur

Pour assurer un contrôle énergétique optimal de la chaîne éolienne, nous devons implanter
une boucle extérieure MPPT. Ce dispositif offre une poursuite de la puissance maximale avec
la variation de la vitesse du vent en générant le courant de référence I Lref permettant

l’optimisation du système. La régulation du courant injecté dans la batterie IL, est équivalente
à la régulation de la puissance injecté à la batterie par la chaîne éolienne. Pour cette structure,
le rendement global « η' » prend en compte les pertes dans le bilan des puissances :

Pbat = Vbat ⋅ I bat = η' ⋅ Ceol ⋅ Ω = η' ⋅ Peol (3.33)

Le rendement total « η' » est calculé selon l’expression (3.34) où la puissance éolienne
optimale est donnée par l’équation (2.47).

Pbat _ max
η' = (3.34)
Peol _ opt

En partant de l’équation (2.191), la puissance maximale injectée dans la batterie peut être
assimilé à :
P bat _ max = η' ⋅ K opt ⋅ Ω3opt (3.35)

Le courant optimal injecté à la batterie peut de même être calculé. On peut définir une
constante modifiée K 2opt :

η' ⋅ K opt
I L opt = ⋅ Ω3opt = K 2opt ⋅ Ω3opt (3.36)
Vbat

Comme pour la structure BT, la première approche de dispositif de recherche de la puissance


maximale peut être construit en utilisant la mesure de la vitesse de rotation (Figure 3-12).

Figure 3-12 : Dispositif MPPT éolien à partir de la vitesse de la rotation

133
La Figure 3-13 illustre le système éolien avec la partie commande avec pilotage MPPT avec
la mesure de la vitesse de rotation de l’arbre.

Figure 3-13 : Sous-système éolien TBT avec Pilotage MPPT avec capteur de vitesse

Comme pour la structure basée sur le hacheur survolteur, on utilise la même démarche pour la
caractéristique du courant maximal côté batterie en fonction de la tension de bus continu Udc
(cf. paragraphe 2.3.1.4). Le courant optimal de batterie peut être recalculé à partir des
équations (2.194) et (3.36), on peut définir une seconde constante modifiée K '2opt :

π⋅ 6
Iopt 3
L = K 2opt ⋅ Ωopt = K 2opt .( ⋅ U DC )3 = K '2opt ⋅ (U DC )3 (3.37)
18 ⋅ φv ⋅ p

Ainsi, le dispositif MPPT prend la forme de la Figure 3-14 où f(UDC) représente la fonction
puissance maximale injectée dans la batterie en fonction de la tension de bus continu à
déterminer.

Figure 3-14 : Dispositif MPPT à partir de la tension redressé pour la chaîne éolienne TBT

La Figure 3-15 représente la courbe caractéristique de la commande MPPT qui génère le


courant de référence en fonction de la tension du bus. Le graphique tracé est obtenu en charge
optimale pour différentes vitesses du vent.

134
20

15

IL_ref

10

0
0 50 100 150 200 250
Vbus_mes

Figure 3-15 : Courbe caractéristique de la commande MPPT du hacheur dévolteur

De même, pour préciser l’efficacité du dispositif MPPT « côté batterie » de la chaîne


éolienne, nous avons généré une référence pour comparaison de puissance. Cette référence
témoigne de la puissance maximale produite par la chaîne éolienne vers la batterie en fonction
de la vitesse du vent. L’équation analytique correspondante peut être tirée à partir de
l’équation (3.36), la vitesse de rotation optimale s’établie en fonction de la vitesse du vent par
l’équation (2.48). La valeur de la puissance maximale batterie en fonction de la vitesse du
vent peut être déterminée au point optimal par :
3
 λ opt ⋅ Vv 
Pbat _ max = η
'
⋅ K opt ⋅ Ω 3opt = η ⋅ K opt ⋅ 
'
 = B ⋅ Vv
3
(3.38)
 R 
3
 λ opt 
Avec la constante B = η ⋅ K opt ⋅  
'

 R 
La Figure 3-16 présente le schéma synoptique du sous-système éolien (TBT) complet avec un
hacheur dévolteur. Cette structure définit le nouveau principe de la commande MPPT
éolienne dans lequel seul trois capteurs électriques (Udc, Vbat, IL) sont nécessaires.

135
Figure 3-16 : Chaîne éolien avec pilotage MPPT sans capteur de vitesse pour un bus
TBT

3.3.1.4 Compatibilité de la structure à pont de diodes vis-à-vis de la tension batterie

Dans ce paragraphe, nous allons étudier le taux de compatibilité de cette structure de la chaîne
éolienne par rapport à la tension de la batterie. Il s’avère que cette dernière doit respecter
certaines conditions pour la structure de redressement à diodes (comme pour la tension du bus
continu dans le cas de redresseur MLI) et en fonction de la plage de vent exploitable.
Le fonctionnement du hacheur dévolteur simple (structure à une cellule de commutation)
impose lui aussi des limitations vis-à-vis de la plage d’application du système éolien. La
tension à l’entrée du hacheur possède des butées minimale et maximale qui sont déterminées
par la tension de la batterie de stockage et par les butées du rapport cyclique αmin et αmax. En
supposant les pertes négligeables, la tension redressée UDC minimale à l’entrée du hacheur
dévolteur est définie par l’équation (3.39).
Vbat
DC =
U min (3.39)
α max
La tension redressée dépend de la tension alternative à l’entrée du pont redresseur à diodes.
En négligeant pour l’analyse l’empiètement du pont de diodes et les pertes machine, cette
tension s’établi en fonction de la force électromotrice de la génératrice par :

3 6
UDC= .Emax (3.40)
π
En utilisant l’expression (2.56), l’équation de la tension redressée en fonction de la vitesse de
rotation de la voilure est donnée :

136
3. 6
U DC (Ω ) = ⋅φv ⋅ p ⋅Ω (3.41)
π
La valeur de la tension redressée en fonction de la vitesse du vent peut être déterminée au
point optimal par :

3. 6 λ opt
U DC (Vv ) = ⋅φv ⋅ p ⋅ ⋅ Vv (3.42)
π R

En insérant cette équation dans l’expression (3.39), la vitesse de vent minimale peut être
calculée en fonction de la tension batterie :

3 ⋅π⋅R
Vvmin = ⋅ Vbat (3.43)
9 ⋅ p ⋅ φv ⋅ λ opt ⋅ α max

Dans le cas du système étudié, la vitesse de vent minimale pour la batterie 48V est égale à
5,2m/s en supposant une valeur maximale de rapport cyclique égale à αmax=0,99. Cette valeur
théorique est un peu minimisée car on a supposé le système sans pertes. En simulation, la
vitesse du vent minimale où le système complet fonctionne encore dans de bonnes conditions
est égale à 6,9m/s pour la batterie 48V. En effectuant le calcul semblable pour la limite
inférieure du rapport cyclique on obtient des vitesses de vent maximales très grandes qui ne
posent pas de problème en terme de dimensionnement. Ainsi, pour cette structure, un
redimensionnement de la génératrice offrant des f.e.m plus élevées permettrait d’augmenter
cette plage d’utilisation. De même, une tension batterie de 24V pourrait dans ce cas s’avérer
préférable.

3.3.2 Analyses des performances du réseau iloté TBT à architecture


minimale

On s’intéresse dans cette partie à l’analyse des performances du nouveau réseau iloté
TBT. Dans un premier temps, nous caractérisons l’efficacité de la chaîne de conversion
éolienne. Des simulations peuvent être effectuées et sont alors présentées sous la forme d’un
comparatif. Les caractéristiques les plus importantes à présenter sont liées à la puissance utile
récupérée côté batterie. L’idéal est d’obtenir une énergie maximale débitée sur l’élément final
(la batterie). La courbe de puissance « maximisée » aux bornes de la batterie 48V obtenue en
régime dynamique en utilisant le dispositif MPPT côté éolienne (Figure 3 -14) est superposée
sur la courbe de la puissance batterie maximale calculée en régime statique selon l’expression
(3.38) en fonction de la vitesse du vent (Figure 3-17).

137
1000

800
Pbat-max
Péol_MPPT {W}
Péol_max {W}

600
Pbat-mppt

400

200

0
0 5 10 15 20
temps {s}
Figure 3-17 : Puissance batterie maximale (régime statique) et maximisée par MPPT
(fournie par la chaîne éolienne TBT)

Les résultats obtenus montrent l’écart entre la puissance batterie maximale (régime statique)
et maximisée par MPPT qui semble être assez significatif. On retrouve bien le filtrage de la
puissance prélevée par l’inertie de forte valeur. La puissance batterie maximisée est calculée
en fonction de la tension redressée et donc indirectement en fonction de la vitesse de rotation
qui elle est filtrée par la constante de temps mécanique liée à l’inertie de la voilure.

Figure 3-18 : Comparaison des caractéristiques de l’énergie maximisée par MPPT et


maximale côté batterie

138
Les caractéristiques de puissances obtenues pour l’échantillon de vent test sont complétées
par les courbes de l’énergie (Figure 3-18). La courbe de référence de l’énergie Eéol-opt est
l’énergie calculée par l’intégration temporelle de la puissance batterie maximale en fonction
de la vitesse du vent. L’indice ε de l’efficacité énergétique calculé selon la relation (2.110)
donne un écart de l’énergie issue de la maximisation par rapport à la valeur théorique de
11.4%.

On présente par la suite les performances du réseau iloté TBT complet : la Figure 3-19 illustre
le bilan de puissances du système hybride, on retrouve que la puissance produite par la chaîne
photovoltaïque avec des gisements solaires standards (E= 1000W/m² et T= 25°C) est
inférieure à la puissance optimale (400W) à cause de l’intégration des pertes dans le modèle
du hacheur dévolteur (PV). La source éolienne développe une puissance fluctuante vu les
variations du vent, par conséquence, la puissance totale générée par le système hybride
présente une allure très proche de celle de l’éolienne.
1000

800
Puissance batterie {W}
Puisance PV {W} {W}
Puissance éolienne

600
Pbat

400
Ppv

Péol
200

0
0 5 10 15 20
temps {s}

Figure 3-19 : Performances du système hybride avec un bus continu TBT pour un vent
variable, E=1000W/m² et T=25°C

Sur la Figure 3-20 on représente l’évolution énergétique de chaque source ainsi que l’énergie
totale récupérée par la batterie 48V.

139
12000
Ebat(t=20s) =11615J

Energie éolienne {J} 10000


Energie Batterie {J}

8000
Energie PV {J}

Epv(t=20s) =7690J

6000

4000 Eéol(t=20s) =3925J

2000

0
0 5 10 15 20
temps {s}
Figure 3-20 : Energie éolienne, énergie photovoltaïque et énergie batterie.

3.3.3 Calcul du facteur de dimensionnement de la structure TBT optimisée


Pour cette structure, le dimensionnement du pont de diode reste identique à celui de la
seconde structure (BT). Nous présentons en détail le dimensionnement de deux hacheurs
dévolteurs. Pour le hacheur utilisé dans la chaîne éolienne, en utilisant l’équation (3.42), on
peut écrire la tension batterie sous la forme suivante :
Vbat = α.K.Vv (3.44)
De même, On peut déduire la plage de fonctionnement de la chaîne de conversion éolienne à
partir des butées de rapport cyclique du hacheur, αmin et αmax, soit :
Vbat
K ⋅ Vv > (3.45)
α max
Vbat
K ⋅ Vv < (3.46)
α min
D’où :
Vbat Vbat
< Vv < (3.47)
K ⋅ α max K ⋅ α min

Pour l’interrupteur T, on a les contraintes maximales supportées par celui-ci :

140
U Tmax = U dc
max
= K.Vvmax
(3.48)-(3.49)
ITmax = Iéol
max

Avec :
K '.(Vvmax )3
bat =
I max (3.50)
Vbat
D’où
K.K '.(Vvmax )4
F =
T
d (3.51)
Vbat .K '.(Vvmax )3
Soit :
K.Vvmax 1
FdT = = (3.52)
Vbat α min

En ce qui concerne la diode, nous calculerons ce facteur de dimensionnement avec le courant


moyen [67]

U max
D = U dc
max
= K.Vvmax
(3.53)-(3.54)
I max
D = I Dmoy = (1 − α)Iéol
max

D’où,
K.Vvmax (1 − α ) 1
FdD = = −1 (3.55)
Vbat α min
D’où, l’expression du facteur de dimensionnement total du hacheur dévolteur est la suivante :
2
FdBuck −éol = FdT + FdD = −1 (3.56)
α min
Pour Vbat= 48V, on obtient les valeurs numériques suivantes : Vvmin = 4,7 m/s, Vvmax = 26,6 m/s

En se limitant en pratique à 16 m/s, d’où : Fdbuck −éol =12,33.

Pour le hacheur dévolteur ‘éolien’, la tension batterie doit être suffisamment basse de façon à
démarrer le fonctionnement à faible vent sans solliciter la butée maximale, et inversement,
elle doit être suffisamment élevée pour permettre un fonctionnement à fort vent sans tomber
dans la butée minimale. Il y a donc un compromis à faire : pour les sites peu ventés mais à fort
gisement, il faudra plutôt privilégier une tension batterie très basse (TBT), et l'inverse pour les
sites fortement ventés. Le dimensionnement ‘silicium’ sera d'autant meilleur que la tension
batterie sera élevée, donc pour le fonctionnement optimisé uniquement à fort vent et donc à
faible plage de fonctionnement.

141
Le développement théorique fait précédemment (côté éolien) est appliqué pour le hacheur
dévolteur côté photovoltaïque. On obtient un facteur de dimensionnement du hacheur
photovoltaïque égale à: Fdbuck − pv = 2.57.
D’où, nous trouvons un facteur de dimensionnement global de la deuxième structure
(TBT) égale à :

Fdstruct 2TBT = Fdred − PDD + Fdbuck −éol + Fdbuck − pv = 25.08 (3.57)

3.4 Comparaison des systèmes hybrides proposés

Après avoir abordé la problématique du compromis entre complexité (coût) des solutions
structurelles et efficacité énergétique, nous présentons dans cette section, une synthèse
comparative. Toutes les structures de systèmes hybrides photovoltaique-éolien et leur gestion
énergétique, étudiées au cours du second et troisième chapitre, sont comparées du point de
vue de l’efficacité énergétique sur des temps courts (comportement dynamique). Nous
dressons aussi une comparaison entre les différentes chaînes de conversion de point de vue
facteur de dimensionnement (Fd). Pour conclure, un bilan comparatif global des différents
systèmes hybrides est présenté selon ces critères.

3.4.1 Comparaison de l’efficacité énergétique en fonctionnement


dynamique

Pour les simulations correspondant à l’échantillon de vent test et les gisements solaires
standards (l'éclairement E=1kW et la température T=25°C), on distingue la supériorité
énergétique du premier système hybride (BT) basé sur le redresseur MLI côté chaîne éolienne
et un hacheur survolteur côté chaîne PV (En comparaison avec la meilleure structure (1BT),
l’écart de l’efficacité est de : ε =1.16% sur la structure 2 BT, ε =3.15% sur la structure 1 TBT
et ε=3.63% par rapport à la structure 2 TBT).

142
900
Pstruc1-BT
800 Pstruc2-BT
700
Puissance batterie {W}

600
Pstruc2-TBT
500 Pstruc-1TBT

400

300

200

100

0
0 5 10 15 20
temps {s}

Figure 3-21 : Comparatif des puissances des différentes structures des systèmes hybrides
étudiés

Estruc-2BT =11913J
Estruc-1BT =12053J
12000
E Struc1BT − EStruc2BT Estruc-1TBT =11673J
ε s2BT / s1BT
% = bat bat
Struc1BT
⋅100% = 1.16%
E bat
10000
Estruc-2TBT =11615J
E Struc1BT − EStruc1TBT
εS1TBT
%
/S1BT
= bat bat
Struc1BT
⋅100% = 3.15%
E bat
8000
Energie Batterie {J}

6000

4000

EStruc1BT − E Struc2TBT
2000 ε S2TBT /S1BT
% = bat bat
Struc1BT
⋅100% = 3.63%
E bat

0
0 5 10 15 20
temps {s}

Figure 3-22 : Comparatif de l'énergie

143
Ces résultats montrent que la seconde structure (BT) offre un rendement très proche de la
première et que les deux structures (TBT) présentent une efficacité énergétique quasi
semblable mais légèrement moins performante que les deux structures (BT). Cependant, cet
écart ne semble pas être très significatif. La différence ou/et la concordance entre l’efficacité
énergétique sont liés respectivement au fait que, d’une part, le hacheur de base de type
survolteur dissipe moins de pertes donc possède un rendement plus élevé que le hacheur
abaisseur due au niveau de courant plus important dans ce dernier et d’autre part que les
chaînes éoliennes basées sur un redresseur à diode associé un convertisseur (DC/DC)
d’adaptation atteignent des performances énergétique qui rivalisent avec les structures à
redresseur MLI. Pour toutes les structures étudiées, nous avons démontré que la recherche du
point optimal de puissance du côté générateurs photovoltaïque et éolienne
(électrique/mécanique) est très fiable et comparable, alors que du côté batterie (électrique) il y
a une disparité remarquable. On peut alors en conclure que les pertes dans la chaîne
conversion du système hybride jouent un rôle très important et doivent être impérativement
prises en compte surtout pour une étude sur grande échelle de temps ou les écarts seront plus
évidents.

3.4.2 Etude comparative du facteur de dimensionnement

Dans ce paragraphe, nous présentons une synthèse comparative entre les différentes
architectures de système hybride étudiées basée sur le critère « facteur de dimensionnement
‘Fd’ ». La Figure 3-23 résume l’évolution de la puissance de dimensionnement requise pour
les composants de puissance pour chaque structure.

30
25,08
25 21,4

20 17,07
15,21

15
Fd
10

0
Structure Structure 2BT Structure Structure
1BT 1TBT 2TBT

Figure 3-23 : Comparaison entre le facteur de dimensionnement (image de la puissance


totale installée en ‘silicium’)

144
Nous remarquons une supériorité plus évidente de la première structure (BT) de système
hybride photovoltaïque-éolien. Cette structure nécessite le moins de silicium. Elle améliore la
puissance installée en silicium totale de 10.9% par rapport à la seconde structure (BT), de
28.9% par rapport à la structure 1 (TBT) et de 39.3 % par rapport à la seconde architecture
(TBT). En général, les deux structures (BT) survoltrices présentent un niveau de facteur de
dimensionnement plus optimisé. L’avantage des structures TBT est de pouvoir utiliser une
tension batterie normalisée de très basse tension 48V et donc sécurisée.

3.4.3 Comparaison quantitative des différentes structures

Le Tableau 3-1 donne des appréciations qualitatives qui comparent les diverses approches
développées dans ce document.

Structure
Structure 1 Structure 2 Structure 1 Structure 2
(BT) (BT) (TBT) (TBT)
Critère
Dimensionnement des
+++ ++ +++ ++
générateurs
Dimensionnement de la
- - ++ ++
batterie

Coût de convertisseur
- ++ -- ++
statique
Capteurs - ++ -- ++
Simplicité de contrôle ++ ++ --- +++

Efficacité énergétique +++ +++ +++ +++


Maintenance ++ ++ ++ +++
Facteur de
+++ ++ - -
dimensionnement
Dimensionnement de L ++ ++ + +

Tableau 3-1 : Comparatif qualitatif des critères du choix de structure

Chaque symbole +/- représente la simplicité ou la complexité, le dimensionnement


contraignant ou pas etc. Ces critères sont directement liés aux coûts de système. En fonction
du site (vitesse du vent, l’éclairement), ce tableau et les graphiques précédents permettent de
trouver la solution la plus adaptée. Cette dernière remarque révèle le couplage fort existant sur
ce type de système énergétique hybride entre structure – dimensionnement – gestion d’énergie

145
: ce type d’interactions fortes, dans un contexte interdisciplinaire est à la source de la
complexité mais aussi de l’intérêt d’une approche système en Génie Electrique.

3.5 Conclusion

Dans ce chapitre, nous avons étudié deux autres systèmes hybrides photovoltaïque -
éolien de production d’énergie pour réseaux îlotés de type (TBT). Nous avons présenté les
propriétés des différentes architectures du réseau et les différentes stratégies de gestion
permettant d’alimenter d’une façon optimisée une charge de type batterie. Pour chaque
système, nous avons élaboré la modélisation de tous les éléments de la chaîne de conversion
ainsi que le dimensionnement des éléments de filtrage adéquats. Chaque structure est associée
à des stratégies de commande qui utilisent la recherche automatique du point optimal de
puissance MPPT, sans les mesures des conditions climatiques : la vitesse de vent,
l’éclairement et la température. Un dimensionnement de puissance installé en ‘silicium’ ainsi
que du facteur de dimensionnement a été réalisé pour chaque système étudié.
Un des buts principaux de ce chapitre a été la simplification de la chaîne de conversion
d’énergie éolienne dans le système hybride photovoltaïque/éolien. Ainsi, le redresseur à pont
de diodes a été utilisé en association avec un hacheur abaisseur. Cette simplification a
engendrée un nouveau concept de « MPPT indirecte » qui utilise seulement des mesures
électriques basiques (1 courant, 2 tensions). Les dispositifs mécaniques de mesure ont ainsi pu
être éliminés. Dans ces architectures, les stratégies de gestion énergétique optimisent
l’ensemble du système éolien en prenant aussi en compte les pertes système.

Le prochain chapitre reprendra la dernière structure élaborée du système hybride (TBT), mais
se focalisera sur l’implantation en simulation et en pratique d’un gestionnaire d’énergie
globale dans le système hybride (TBT). Ce superviseur permettra le contrôle des échanges
énergétiques entre les sources, le dispositif de stockage et la charge.

146
Chapitre 4 :

Etude expérimentale du système hybride photovoltaïque –éolien iloté


(TBT) avec superviseur d’énergie

147
Chapitre 4 : Etude expérimentale du système hybride
photovoltaïque –éolien iloté (TBT) avec superviseur d’énergie

4.1 Introduction

Ce chapitre est consacré à la description du banc d’essai du système hybride


photovoltaïque/éolien (TBT) et de ses performances intégrant un superviseur d’énergie. Nous
traitons l’étude d’une gestion d’énergie du mini-réseau iloté, couplant une source éolienne et une
source photovoltaïque avec un dispositif de stockage de type batterie ainsi qu’une charge variable
continu au travers un nœud (TBT). Le gestionnaire d’énergie permettra le contrôle des puissances
produites par les sources ainsi que celle échangée avec la batterie afin de satisfaire la charge avec
régulation de l’état de charge de la batterie. Une part importante de ce chapitre est dédié à la
validation expérimentale du système hybride à travers un banc d’essai mis à notre disposition par
le laboratoire LAPLACE. Ce banc comprend un émulateur d’éolienne, un émulateur PV, une
batterie au plomb, un nœud d’interconnexion DC-TBT et un PC intégrant une carte Dspace
DS1104.
Nous présentons dans un premier temps, la gestion d’énergie utilisée ainsi que les émulateurs
(éolien, photovoltaïque) et leurs fonctionnements. Nous décrivons ensuite la stratégie du
gestionnaire d’énergie mis en place. Des essais expérimentaux de la gestion de l’énergie du
système hybride sont finalement proposés et analysés.

4.2 Architecture et gestion d’énergie proposée au LAPLACE

Pour expérimenter diverses stratégies de gestion et divers assemblages de sources renouvelables


ou conventionnelles, le LAPLACE au travers de son groupe « ENESYS » propose une
architecture du mini-réseau iloté basée sur deux nœuds d’interconnections multi-sources [55]. La
Figure 4-1 illustre les architectures des nœuds de couplages (BT/TBT).

148
Simulateur
Actionneur aéronautique
Éolien
EHA A320
Bus ~200V DC
Simulateur Charge programmable
BT Calibre 200V – 200A
Véhicule Solaire
Bus ~150V DC 400V – 20A

Source programmable Pompage, dessalement


Calibre 150V – 300A

Interconnexion
Simulateur
Éolien / Accu Pb Électrolyseur
24/48V DC, 600W
Charge programmable
Simulateur
TBT Calibre 200V – 200A
Panneaux Solaires
24..48V DC 400V – 20A

Stockage C bus
Super C, Pb , Li Ion
24 ..48V DC
Gestion d’énergie
Kit DSpace
Figure 4-1 : Architecture des nœuds d’interconnections (BT/TBT)

L’architecture de réseau iloté va inévitablement comporter un point commun, qui est le « Bus
Continu » ou « Nœud » d’interconnexion au sens de Kirchhoff. Cette structure comprend un
nœud d’interconnections multi-sources Très Basse Tension Continu (TBT : U< 120V)
interconnecté via un convertisseur statique (DC/DC) à un nœud d’interconnexion Basse Tension
continu (BT : 750V>U>120V) sous le contrôle d’un gestionnaire des flux énergétiques (Kit
DSpace).
La stratégie de gestion d’énergie utilisée pour cette mise en œuvre, découle d’une stratégie
globale de gestion des flux énergétiques pour l’ensemble du projet mini-réseau Iloté. En premier
lieu, nous allons présenter les propriétés de la gestion d’énergie globale du « Mini Réseau Iloté »
(Figure 4-2) et l’adaptation du système de supervision à notre l’application.

149
Consignes de Puissance

S 6
Valeurs: I; V
U Nœud Transfert
Sources
P Pilotage des Flux
TBT d’Énergie TBT
E énergétiques
R Transfert
V d’Énergie
I
Valeurs: I; V Transfert
S Nœud 6
E Pilotage des Flux
BT d’Énergie Sources
U énergétiques
R BT

Consignes de Puissance
Figure 4-2 : Gestion d’énergie globale

Le superviseur reçoit les informations de courant (I) et de tension (V) des nœuds. Il pilote les flux
énergétiques de chaque nœud et gère donc les transferts d’énergie entre les sources. Ensuite, le
gestionnaire communique une consigne de puissance à fournir aux sources génératrices.
D’une part, le superviseur est muni d’une interface de communication permettant la connexion
de :
- 14 Entrées Analogiques ADCH ±10V: 12 valeurs de courant et 2 Valeurs de tension.
- 12 Sorties de pilotage des Sources (Consigne de Puissance) : 6 pour le nœud (TBT) et 6 pour le
nœud (BT).
D’autre part, le superviseur utilisé permet de gérer les flux énergétiques en temps réel et
communiquer de façon unidirectionnelle avec les sources génératrices (nous faisons ici
l’hypothèse que les sources génératrices, possèdent le moyen d’être pilotées en puissance). Il
dispose d’un système Temps réel Dspace DS 1104 R&D.

4.3 Gestion d’énergie du système hybride PV/Eolien

Le mini-réseau iloté du LAPLACE permet l’expérimentation de sources de natures diverses et de


leurs interconnections sur deux gammes de tension TBT et BT. Chaque Noeud d’interconnexion
comportera six entrées / sorties offrant une souplesse jugée suffisante. Les caractéristiques du Kit

150
DS 1104 permettent de mettre en place un programme de gestion d’énergie en temps réel, adapté
à la réalisation de notre application. Nous avions comme premier objectif de réaliser une gestion
d’énergie sur le nœud TBT qui mettra en relation un simulateur de chaîne éolienne, un émulateur
photovoltaïque, des batteries de stockage électrochimique et une charge via le gestionnaire
d’énergie. La gestion d’énergie tiendra donc compte de quatre sources.
Consigne de
Émulateur éolien
Puissance
Transfert
S d’Énergie
U
Transfert Batterie
P d’Énergie
E Valeurs: I; V
R Nœud
V
I TBT Transfert
Pilotage des Flux
d’Énergie
S énergétiques
E
U Transfert Charge
d’Énergie
R
Consigne de
Émulateur P.V
Puissance

Figure 4-3: Stratégie de gestion quatre sources

Sur la Figure 4-3, sont représentés les sens de transfert d’énergie entre les sources via le nœud
TBT. Le superviseur réalise la gestion d’énergie en traitant les informations de courant et de
tension du nœud (valeurs : i ; v). A toutes les sources connectées, correspond une information de
courant et l’information de tension est prise sur le Bus continu du nœud TBT.
La gestion d’énergie s’effectue dans un premier temps, par le pilotage séquentiel de
l’interconnexion des sources (Pilotage des flux énergétiques). Cette séquence permet le calcul de
la puissance disponible sur chaque source. De ce calcul, découle une adaptation des sources
génératrices à la charge (Consigne de puissance). La batterie est utilisée en mode « floating ».
C’est elle qui fixe la tension du Bus continu (Nœud TBT).
Compte tenu de la disponibilité des quatre sources, le schéma de puissance correspondant à notre
stratégie de gestion d’énergie est le suivant :

151
I éole Nœud TBT V Bus V
Emulateur
Eolien S1

C1
Emulateur
Emulateur P.V
PV S2
Non Connecté
I Bat IT 1 C2
Batterie
S3

I Cha C3
Charge
S4 -
IT 2 C4 +
Figure 4-4 : Schéma de Puissance « Gestion d’énergie »

Avec :

Source Emulateur Emulateur


noeud Batterie 48V Charge DC
éolien photovoltaïque
Connecté sur la source S1 S2 S3 S4
Protégé par deux
fusibles de IT1 IT1 IT2 IT2

Piloté par le contacteur C1 C2 C3 C4


Tableau 4-1 : Disposition des sources dans le nœud TBT

La Figure 4-5 illustre la maquette expérimentale globale du mini-réseau iloté couplant donc
l’émulateur photovoltaïque et le simulateur de l’éolienne avec la batterie 48V et une charge. La
jonction d’interconnexion des sources ainsi que la gestion de l’énergie sont gérées par le
superviseur (Dspace R&D 1104).

152
Jonction TBT
d’interconnections des
Emulateur Eolien sources

Péol

Pref .éol Dspace 1104


Emulateur
PV [V ; I]

Pref. pv
[Cde]

Batterie Ppv

Pbat

Figure 4-5 : Maquette expérimentale du système hybride multi -sources à jonction TBT

Par la suite, nous allons présenter les sources interconnectées pour cette expérimentation. Tout
d’abord, nous illustrons l’émulateur éolien ensuite l’émulateur photovoltaïque avec quelques
résultats expérimentaux correspondant un fonctionnement déconnecté : on expérimente chaque
émulateur indépendamment avec seulement une charge (batterie) et sans l’utilisation du
superviseur d’énergie.

153
4.3.1 L’émulateur éolien

4.3.1.1 Description générale

L’émulateur éolien que nous allons utiliser a été développé pour la comparaison énergétique de
différentes architectures de chaînes de conversion éolienne (Figure 4-6).

Codeur

Machine synchrone
Machine synchrone Couple mètre M.S EOLE
de simulateur éolien

Partie
commande Tiroir du
Tiroir du
PC + DSP convertisseur
mesure
Figure 4-6 : Banc d’émulateur éolien

Ce banc de test est configuré pour le « petit éolien » [50] [80]. Nous ne présenterons ici que les
caractéristiques utiles à la seconde structure étudiée du système hybride TBT.
Le banc d’essai éolien est composé des deux machines accouplées à l’aide d’un couple mètre :
-La première machine est un moteur synchrone autopilotée alimentée par un variateur industriel
qui simule la turbine éolienne et les profils de vent. Le variateur est piloté en vitesse par
l’ensemble de la « partie commande PC + DSP ». Cette machine fait office d’émulateur physique
de la turbine éolienne.
-La deuxième machine est une génératrice synchrone WR-2 provenant d’une véritable éolienne à
axe vertical, décrite dans le paragraphe 2.2.1.4. Les caractéristiques de cette machine dont nous
disposons sont présentées dans l’annexe 5.
- Sur l’arbre mécanique des deux machines, un codeur absolu Ideacod CHT9 à 12 bits est monté.

154
- Le tiroir de mesure permet de recueillir et de traiter (filtrage, mise à niveau des signaux,
multiplexage (boucle lente, boucle rapide)…) toutes les mesures effectuées sur les différentes
parties du banc d’essai. Il permet à huit données analogiques d’être connectées aux quatre entrées
analogiques du kit Dspace 1102 :
• Tensions différentielles V s1 et V s2
• Courants I s1 et I s2
• Tension différentielle Udc
• Courant Ic
• Couple mécanique C em
• Vitesse angulaire Ω

- La partie commande du banc d’essai éolien est fondée sur la carte de commande Dspace
DS1102 insérée dans un PC.
-Le tiroir du convertisseur du banc d’essai éolien contient un convertisseur statique basé sur un
module Toshiba MG50Q6ES40 à six transistors IGBT commandés indépendamment selon les
besoins des différentes structures étudiées. La carte du module IGBT est équipée des capteurs de
courant à effet hall. Ce système est complété d’un circuit de freinage rhéostatique, composé d’un
dispositif de mesure de tension à comparateur, d’un transistor IGBT et des résistances de charge.
Enfin, un pack de condensateurs de filtrage de tension continue est aussi présent dans le tiroir du
convertisseur.
Le schéma de la Figure 4-7 présente cette configuration qui correspond à la structure TBT 2 du
chapitre III.
T2
D L
P.R Ct Batterie +
+
C T1 -
M.S
- Ct
Vbat = 48V

EOLE

Figure 4-7 : Schéma de conversion d’énergie adopté dans l’émulateur éolien

La stratégie de commande implantée pour contrôler l’émulateur éolien est identique à celle
développée en simulation (cf. paragraphe 3.3.1.2).

155
4.3.1.2 Résultats expérimentaux du banc éolien

Des essais expérimentaux sur l’émulateur éolien comportant une batterie 48V sont alors effectués
sur le banc de mesure. La vitesse du vent Vv pris pour ces essais selon l’équation (2.2) est
montrée par la Figure 4-8.
20 Vv [ m / s]

15

10

0
0 20 40 60 80 100 120 t [s ]
Figure 4-8 : Echantillon du vent pour les essais expérimentaux

La Figure 4-9 a) donne la courbe de la puissance éolienne relevée et comparée avec l’allure
théorique « optimale » calculée en fonction de la vitesse du vent selon l’équation (2-47). Le suivi
de la puissance est très correct ce que confirme le graphique de la Figure 4-10 a) qui donne la
courbe de l’intégration temporelle des deux puissances. En visualisant l’allure de la puissance
mesurée sur l’arbre mécanique (puissance assimilée à la puissance électromagnétique aux pertes
de frottement machine près) on se rend compte de l’effet de filtrage important du à la masse
tournante de la voilure – Figure 4-9 b). L’énergie est alors stockée et restituée selon le profil du
vent, mais en valeur moyenne elle est égale à l’énergie éolienne ce qui confirme la figure 4-10 b).

156
P[W] Pwt, Pwtmax=f(t) P[W] Pem, Peolmax=f(t)
600,00 opt 700,00
P eol
600,00
500,00 Peolopt

Pem, Peolmax [W]


Pwt, Pwtmax [W]

500,00
400,00
400,00
300,00
300,00
200,00 200,00

100,00 100,00
MPPT
PeolMPPT Pem
0,00 0,00
0,00 20,00 40,00 60,00 80,00 100,00 120,00 0,00 20,00 40,00 60,00 80,00 100,00 120,00
t [s] t [s]

Figure 4-9 : Courbes de puissance a) puissance éolienne optimale et mesurée b) puissance


éolienne optimale et puissance électromagnétique

E[J] Ewt, Ewtmax=f(t) E[J] Eem, Eeolmax=f(t)


30000,00 30000,00
Eopt
eol Eopt
eol
25000,00 25000,00
Eem, Eeolmax [J]
Ewt, Ewtmax [J]

20000,00 20000,00

15000,00 15000,00

10000,00 MPPT 10000,00


Eeol MPPT
Eem
5000,00 5000,00

0,00 0,00
0,00 20,00 40,00 60,00 80,00 100,00 120,00 0,00 20,00 40,00 60,00 80,00 100,00 120,00
t [s] t [s]

Figure 4-10 : Comparatif des courbes énergétiques a) énergie éolienne maximale et mesurée
b) énergie éolienne maximale et énergie électromagnétique mesurée

L’idéal est d’obtenir une énergie maximale débitée sur l’élément final (la batterie). La courbe de
puissance mesurée aux bornes de la batterie 48V est superposée sur la courbe de la puissance
batterie maximale calculée en régime statique selon l’expression (3-39) en fonction de la vitesse
du vent – Figure 4-11. On retrouve bien le filtrage de la puissance prélevée par l’inertie de forte
valeur. La puissance de référence Pbatref est calculée selon la fonction MPPT de la Figure 3-15 en
fonction de la tension redressée et donc indirectement en fonction de la vitesse de rotation qui
elle est filtrée par la constante de temps mécanique liée à l’inertie de la voilure.

157
P [W ]
450,00
400,00 max
Pbat
350,00
300,00
Pbat [W]

250,00

200,00
150,00
100,00 opt
Pbat
50,00
0,00
0,00 20,00 40,00 60,00 80,00 100,00 120,00
t [s]

Figure 4-11 : Puissance batterie maximale et maximisée par MPPT

Le filtrage de la puissance par l’inertie de la voilure se répercute sur la courbe de l’énergie qui est
elle aussi filtrée et décalée par rapport à l’allure théorique.

E [J ]
20000,00
18000,00
16000,00
14000,00
E max
bat
12000,00
Ebat [J]

10000,00
8000,00
6000,00
Eopt
bat
4000,00
2000,00
0,00
0,00 20,00 40,00 60,00 80,00 100,00 120,00
t [s]

Figure 4-12 : Energie côté batterie maximale (régime statique) et maximisée par MPPT

Malgré une perte d’énergie due à l’inertie importante, la puissance récupérée est lissée et la bande
passante des régulateurs n’a pas à être trop importante ce qui favorise nettement cette structure
simplifiée.

158
4.3.2 L’émulateur photovoltaïque

On utilise un émulateur de la chaîne photovoltaïque formé par un simulateur de générateur PV,


développé au LAPLACE et associé à un hacheur dévolteur, étudié et réalisé conformément à
l’étude théorique. La Figure 4-13 présente l’ensemble de l’émulateur photovoltaïque.

Ensemble
Emulateur P.V.

Hacheur, émulateur P.V.

Redresseur, Alimentation
VDC de l’émulateur

Rack Batterie, 48 VDC

Figure 4-13 : Présentation de l’émulateur photovoltaïque

4.3.2.1 Le simulateur de générateur photovoltaïque

Le simulateur de générateur photovoltaïque est basé sur la reconstruction de la caractéristique


statique du panneau photovoltaïque réel. On utilise un hacheur dévolteur régulé en tension pour
fixer la tension de sortie en fonction du courant (figure 4-14). Dans une mémoire numérique, on a
stocké plusieurs caractéristiques de générateurs photovoltaïques avec des facteurs de formes
différents. Une série de switches, relative à un ensemble d’adresse, permet la sélection de la
caractéristique. La mesure du courant permet de déterminer la valeur de la tension

159
correspondante, le gain réglable permet de jouer sur la caractéristique statique comme si
l’éclairement variait.

Carte Pilotage
IGBT
Redresseur EH+

Carte Mémoire SR+


SH+
Mémoire numérique SR-
(3 Facteurs de forme)
EH- SH-
I

Icc C
Carte
N
Commande R.Ch
A
V
Vco

CAN Carte Mesure

G.I.

Figure 4-14 : Schéma de principe du simulateur de générateur photovoltaïque

La Figure 4-15 montre l’impact du gain sur la caractéristique. Pour un gain unitaire avec un
courant mesuré de 2A, on a une tension de 94,5V. Avec un gain de quatre et demi (maximal), la
valeur du courant transmis à la mémoire est 10, la tension en sortie est donc 84V. La
caractéristique est plus petite, le courant de court circuit est divisé par quatre et demi. Le courant
de court circuit étant proportionnel à l’éclairement, la variation du gain simule une variation
d’éclairement.

160
Ip(Vp) gain=1 Ip(Vp) gain=4,5

20
18
16
14
12
Ip(A)

10
8
6
4
2
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Vp(V)

Figure 4-15 : Impact de la variation du gain dans la chaîne de retour

Variation du facteur de forme

5
4,5
4
3,5
3 adresse 000
Ip(A)

2,5 adresse 010


2 adresse 100
1,5
1
0,5
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Vp(V)

Figure 4-16 : Variation du facteur de forme de la caractéristique Ip(Vp)

161
Les courbes expérimentales tracées à partir du simulateur sont données sur la Figure 4-16. Nous
distinguons trois cas suivant trois facteurs de formes différents et donc, trois caractéristiques de la
mémoire numérique (sélectionnées grâce aux switches qui correspond à trois adresses distinctes).
Les caractéristiques sont relevées pour un gain maximal dans la chaîne de retour.

Pour les différents essais, nous utilisons la caractéristique de l’émulateur de générateur PV


relative à l’adresse (010) qui présente le point de puissance maximale suivant : 310W
(Vpmax=84V et Ipmax=3.8A) pour un éclairement (E=E1 équivalent à 800W/m² en simulation). Ce
choix a été justifié par une étude comparative du facteur de forme des trois caractéristiques. Nous
avons trouvé que les caractéristiques de cette adresse convient le mieux dans notre application et
s’identifie à peu près au panneau réel, modélisé précédemment.

4.3.2.2 Etude et réalisation du hacheur dévolteur

Pour de nombreuses applications, nous disposons d’un convertisseur non isolé de type (DC-DC)
réversible en courant. Dans notre étude, nous avons mis en œuvre le hacheur dans une
configuration dévolteur. La hacheur comporte cinq sous ensembles : une partie puissance, une
carte commande rapprochée, une carte de mesure, une carte de commande, une carte
alimentation.

Condensateur C
Inductance L

Interrupteurs

Commandes Cartes:
rapprochées Commande
Alimentation
Mesure

Figure 4-17 : Vue d'ensemble du convertisseur dévolteur

La partie puissance comprend le bras d’interrupteur, le condensateur de filtrage en entrée et


l’inductance de lissage en sortie.

162
La carte de commande comporte la loi de commande ainsi que la gestion du fonctionnement
(Marche / Arrêt). La consigne de tension d’entrée (Vpréf) permet d’assurer le contrôle du
convertisseur en hacheur dévolteur. La régulation comporte deux boucles cascades. Elle est
réalisée par une boucle interne (rapide) de contrôle du courant dans l’inductance de sortie et une
boucle externe (lente) de régulation de la tension aux bornes du condensateur d’entrée.

4.3.2.3 Résultats expérimentaux de l’émulateur PV

Apres avoir mis en œuvre le hacheur dévolteur, nous avons réalisé des essais expérimentaux afin
d’évaluer les performances de la chaîne photovoltaïque pour différents conditions de
fonctionnement. La première série d’expérimentation se base sur un pilotage uniquement du
courant dans l’inductance par la consigne externe (ILréf). La Figure 4-18 illustre les formes
d’ondes du courant de sortie (courant dans l’inductance de sortie L) qui atteint 6,4 A, et de la
tension de l’interrupteur T2 (tension de sortie UT2) durant le fonctionnement à point de puissance
maximale.

UT2
IL
VD2 (20V/div)
IL (2A/div)

Temps (10µsec/div)

Figure 4-18 : Formes d’ondes du courant et de la tension de sortie du hacheur

Le convertisseur fonctionne en mode de conduction continu, on vérifie que la fréquence de


découpage est égale à 20kHz environ. La tension d’entrée est égale à 84V qui correspond au
point de puissance maximal, la tension de sortie vaut 49V. La Figure 4-19 présente les différentes
variables d’entrée et de sortie du hacheur. Nous remarquons que la tension du générateur
photovoltaïque est bien stabilisée à 84 V (la tension optimale) qui permet un fonctionnement au

163
point de puissance maximale. Le courant généré par le générateur photovoltaïque Ip atteint 3,8A.
L’intensité du courant IL fournit à la batterie 48V est 6,4A.

IL

Vp
Vp (20V/div)

Ip (1A/div)
IL (2A/div)

Ip

Temps (10µsec/div)

Figure 4-19 : Courant de l’inductance (IL), courant et tension de générateur PV (Ip, Vp)

La Figure 4-20 montre l’évolution des différentes variables de l’émulateur photovoltaïque


pendant la phase de démarrage. En effet, nous remarquons que le système démarre du point initial
qui correspond au circuit ouvert (Vco = 94V, Ico =0A). La tension de l’émulateur PV décroît
jusqu’à atteindre la valeur 84V qui correspond à la tension optimale Vopt. La puissance
photovoltaïque commence à croître jusqu’à se stabiliser à la valeur 310W qui correspond à la
puissance maximale Ppvmax.

164
IL

Vp
Ppv (100W/div)
Vp (20V/div)
IL(2A/div)

Ppv

Figure 4-20 : Evolution du sous-système PV de circuit ouvert jusqu’au PPM

Ip
PPM

1A/div

Point
initial

Vp
20V/div

Figure 4-21 : L’évolution de la caractéristique Ip(Vp)

Les Figures 4-21 et 4-22 montrent respectivement les caractéristiques courant -tension Ip(Vp) et
puissance -tension Ppv(Vp) de l’émulateur photovoltaïque.

165
Ppv
PPM

200W/div
Point
initial

Vp

20V/div

Figure 4-22 : L’évolution de la caractéristique Ppv(Vp)

Ces relevés confirment les performances de la commande de recherche du point de puissance


optimale de l’émulateur photovoltaïque. En effet, on remarque que à t=0, le système est initialisé
au point de fonctionnement qui correspond à la tension de circuit ouvert (Vco=94V). Le système
recherche le point de puissance maximale jusqu’il se stabilise à un point qui correspond à la
tension 84V (Vpmax) et au courant 3.8A (I pmax).

IL

Vp

Ppv

Ip

Figure 4-23 : Evolution des différentes variables (courant, tension et puissance)

166
La même démarche d’expérimentation est appliquée à la boucle de tension. La Figure 4-23
illustre l’évolution des différentes variables (courant, tension et puissance) de l’émulateur
photovoltaïque.
Afin de montrer les performances de la commande MPPT développée, des variations des
conditions solaires sont réalisées. La Figure 4-24 montre la variation du courant et de la tension
de sortie lors d’une augmentation de l’ensoleillement de 50%.

IL

Vp
Vp(20V/div)
IL(2A/div)

Figure 4-24 : Variation du courant IL et de la tension Vp pour une augmentation de


l’ensoleillement de 50%
Nous constatons que le système suit bien la variation climatique. En effet, le prototype développé
permet une poursuite du PPM avec de faibles oscillations. La tension du générateur
photovoltaïque Ve augmente de 84V à 90V. De même le courant de sortie IL passe de 6,4A à
11,2A.

Vp
Vp(20V/div)
IL(2A/div)

IL

Figure 4-25 : Courant IL et tension Vp pendant une diminution de 50% de l'éclairement

167
La Figure 4-25 présente la variation du courant IL et la tension Vp pour une diminution de 50 %
de l'éclairement. La Figure 4-26 illustre les performances de la commande du hacheur MPPT
proposée pour une augmentation de l’ensoleillement de 25%. Nous remarquons que le système
offre une poursuite du PPM selon la variation des conditions solaires (de PPM1 vers PPM2) avec
de faibles oscillations autour du point de puissance maximale.

Pp PPM 2
2

200W/div
PPM 1 Point
initial

Vp

20V/div

Figure 4-26 : Evolution de la caractéristique Pp (Vp) pendant une augmentation de


l’ensoleillement de 25%

4.3.3 La batterie

La batterie utilisée pour notre gestion d’énergie correspond à un ensemble de quatre batteries
câblées en série. Ces batteries sont toutes de type : Batterie stationnaire étanche au plomb à
recombinaison de gaz régulé par soupapes YUASA NPL38-12I. 12V. 38Ah.
Leurs caractéristiques sont illustré dans l’annexe 5.

Le modèle électrique de l’accumulateur électrochimique que nous utilisons, est un modèle


simplifié d’une cellule élémentaire étendue à notre ensemble de quatre batteries décrit dans le
paragraphe 2.2.1.9. Nous faisons ici l’hypothèse que dans ce modèle on ne tient pas compte de la
capacité interne et que la résistance interne de la batterie ne varie pas, quelque soit le régime de
fonctionnement de la batterie et qu’un facteur 4 (mise en série) peut être appliqué aux données
constructeur : Tension Nominale, Tension d’Arrêt, Tension de charge, Résistance interne.

168
4.4 Stratégie de gestion d’énergie

Après avoir testé le fonctionnement MPPT de chaque émulateur indépendamment, nous nous
intéressons maintenant à l’étude du système hybride avec une gestion énergétique globale à
travers un superviseur d’énergie. Nous devons réaliser une gestion en temps réel des flux
d’énergie qui transitent entre les quatre sources d’énergie, en relation avec le schéma de
puissance de la Figure 4-4 (Trois sources de courant et une source de tension). La capacité du
mini réseau iloté à satisfaire la puissance demandée par la charge dépend essentiellement des
potentiels de ressources (éolienne, photovoltaïque) et de l’état de charge de la batterie [27], [39]
et [81].
Dans un premier temps, nous avons défini les conditions de puissances maximales de chacune
des sources :
- La puissance maximale fournie par l’aérogénérateur et l’émulateur photovoltaïque doit être
supérieure à la puissance maximale de la charge si l’on veut fournir la charge maximale tout en
chargeant la batterie.
Pmax éol + P max pv > P max charge (4.1)

Les puissances maximales de l’émulateur éolien et de l’émulateur photovoltaïque, ont été


sécurisées, à : P max éolien = P max pv = 400 Watt
Cette valeur est liée à la limitation de la vitesse de rotation du moteur synchrone simulant le
couple éolien. Cette limitation est une sécurité « verrouillée » par le variateur de vitesse
commandant cette machine. De même pour l’émulateur PV, nous avons choisi cette limitation en
puissance comme protection et sécurisation du générateur PV.

- La puissance maximale absorbée par la charge résistive sous 48V DC est de :


2
Vbus
Pmax _ Ch arg e = (4.2)
R ch min

A.N : Pmax charge = 698 Watt, avec : RCh min = 3.3 Ohms et Vbus= 48V

- La batterie en mode décharge, lorsqu’elle fourni seule la charge maximale, se déchargera en


suivant une caractéristique qui ne dépassera pas la caractéristique de capacité nominale C3
donnée par le constructeur : C3 3h à 10,1A ; 30,3Ah ; Tension d’arrêt : 40,8V.

169
Le courant de décharge maximum de la batterie vers la charge maximale est de :
I décharge batterie Max = 14.54 A, en relation avec la formule 4.2.
La batterie en mode charge, lorsqu’elle est l’unique charge du système hybride, reçoit la somme
de deux courants fournis par l’aérogénérateur et l’émulateur photovoltaïque.

Le descriptif des conditions de puissance nous a amené à aborder les valeurs de tension et de
courant des quatre sources. Notre stratégie est basée sur la loi des nœuds : la somme des courants
qui arrivent à un nœud est égale à la somme des courants qui en repartent. Les valeurs de
courants seront variables. La batterie est la seule source de tension de l’interconnexion multi
sources TBT que nous expérimentons. La stabilité en tension de cette source garantit que les
courants seront les seules variables (loi des nœuds) de la gestion de transfert d’énergie.

Notre stratégie de gestion d’énergie est fondée sur l’imposition de la tension du bus continu,
autour de la tension nominale de la batterie.

4.4.1 Contrôle de la tension du bus continu

La tension du Bus continu doit être la plus stable possible. Elle est fixée par la batterie et évolue
donc légèrement suivant le mode (charge / décharge) et l’état de charge dans lequel va se trouver
la batterie :
-Batterie en charge : La tension à ses bornes va tendre vers 54.4V (pleine charge).
-Batterie en décharge : La tension à ses bornes va tendre vers 40.8V (batterie déchargée).

Nous avons défini deux seuils autour de la tension nominale de la batterie pour limiter les
variations de tension et éviter les surcharges et les décharges excessives de la batterie [82]. De
façon optimale la tension de bus se situera entre ces deux seuils (cf. Figure 4-27), pour chaque
dépassement des seuils, la gestion d’énergie tendra à faire converger la tension vers VBat Nominal.
De même, nous avons spécifié des seuils de tension de sécurité batterie qui mettront
l’expérimentation en état de sécurité (déconnection des sources par ouverture des contacteurs,
C1, C2, C3, C4) s’ils sont atteints.

170
V
V Bat Sécurité
V Bat Max 54.4
MPPT=0 Charge
V Bat Nominal +Hystérésis Batterie
∆ V BUS V BUS
V Bat Nominal = 48
V Bat Nominal -Hystérésis
Décharge
MPPT=1 Batterie

V Bat Min 43
V Bat Sécurité
t
Figure 4-27 : Stratégie de régulation de la tension du bus continu
Avec :

V Bat Sécurité batterie :

- Seuil maximal : V Bat max = 54.4V ; fonction de la tension de charge en mode floating donnée par
le constructeur.
- Seuil minimal : V Bat min = 43V ; nous avons pris pour référence la tension d’arrêt du mode C20
donnée par le constructeur, à laquelle nous avons ajouté une marge de sécurité de 1V. En effet,
atteindre le seuil de décharge profonde contribue à une dégradation prématurée des
accumulateurs électrochimiques.
Ces seuils assurent la protection du mini réseau iloté TBT, contre les variations excessives de
tension.
La chute de tension ∆VBat aux bornes de la batterie, lors du mode (charge / décharge à module de
courant constant) va se traduire par une variation de la tension du bus ∆VBus.

D’après le modèle simplifié de notre batterie nous pouvons définir les modèles des modes charge
et décharge de la batterie selon la Figure 4-28.

171
a) Mode Décharge b) Mode Charge
Régime permanent Régime permanent

R.i i R.i
i

e V e V

V = e − ( R × i) V = e + ( R × i)

Au changement de Mode :

∆ V Bat = 2 ⋅ ( R × i )
Figure 4-28 : Modèles des modes « Charge » et « décharge » de la batterie

Nous tiendrons compte ici de la valeur maximale de│∆VBat│qui est fonction du courant. La
résistance interne de la batterie est de 30.10-3 Ohms. La valeur maximale du courant fourni par
l’aérogénérateur et le panneau photovoltaïque est de 16.66A. En appliquant la loi d’Ohm, nous
aurons un│∆VBat│maximum de 1V. La valeur de tension que nous donnerons à la variable

« Hystérésis » déterminera ∆VBus. Nous avons choisi :

∆v Bus max = (2 × Hystérésis) (4.3)


Nous avons fait en sorte que la valeur de l’hystérésis soit accessible depuis l’interface graphique
de setup du gestionnaire (Control Desk).

4.4.2 Modes de gestion d’énergie

Les modes de gestion des sources d’énergie dépendent principalement de la stratégie de


régulation de la tension batterie (Figure 4-27). Selon l’état de la batterie (charge/ décharge), on
distingue plusieurs modes de fonctionnement des émulateurs qui correspondent à des consignes
de puissance adéquates générées par le gestionnaire. Par exemple, si la tension batterie reste à
l’intérieur de la bande d’hystérésis, les puissances de référence ne varient pas. Dans le cas ou la
tension batterie dépasse le seuil maximal VBat nominal+hystérésis, alors le superviseur stoppe le
cycle de charge de la batterie : la consigne de puissance et la tension du bus seront diminuées
(MPPT=0) pour ne fournir que la puissance des charges.

172
Dans le cas contraire si la tension batterie est inférieure à la limite VBatnominal -hystérésis, le
système arrête de fournir de la puissance à la charge : les références de puissances deviennent
égales à la puissance maximale (MPPT=1) et la tension du bus recommence à croître.
Généralement, ces modes d’opération sont déterminés à partir de la balance énergétique globale
du mini réseau iloté entre la puissance totale produite par les générateurs (solaire, éolien) et la
demande (charge, batterie).
Au vu de ces quelques scénarios, il est indispensable d’utiliser un système de supervision globale
qui optimise les fonctionnements des sous systèmes de production selon des modes établis. Pour
la conception d’un tel superviseur, nous avons décidé que l’émulateur PV est considéré comme
étant la source principale de production, alors que l’émulateur éolien sera pris comme un
générateur complémentaire. La stratégie de coopération entre ces deux sources sera décrite ci-
dessous. Cependant, ce choix particulier n’est dû à aucune limitation, il est arbitraire. Nous
pouvons reprendre la stratégie de gestion d’une manière que la source éolienne serait le
fournisseur principal et que le sous-système PV sera considéré comme étant la source secondaire.
La stratégie de gestion proposée correspond à trois modes différents [82] :

Mode 1 : caractérisé par le fonctionnement de deux sous systèmes de production à leurs points de
puissance maximale (MPPTpv =1, MPPTéol=1). Ce mode se présente dans le cas ou la demande
est élevée. De plus, si les générateurs ne sont pas capables de satisfaire totalement la charge, la
batterie est capable de fournir le déficit d’énergie lorsque elle est suffisamment chargée. Dans un
tel cas de figure, le Mode 1 peut être maintenu tant que l’énergie disponible dans la batterie est
suffisante pour compenser ce déficit. La batterie se décharge et la tension du bus continu
diminue. Si elle atteint le seuil minimal critique (VBat min), alors le système passe en mode
sécurité où les quatre sources de l’expérimentation sont déconnectées du nœud (TBT). Dans le
cas d’une faible consommation, le surplus d’énergie est stocké dans la batterie. Par conséquent,
elle est en mode charge et la tension du bus continu commence à augmenter jusqu’à atteindre la
limite maximale de tension : si cette limite est franchi (Vbus >VBat nominal +hystérésis), le
superviseur passe alors en mode de gestion Mode 2.
Mode 2 : Dans ce mode de gestion, le superviseur continu de faire fonctionner le sous-système
PV avec une production maximale suivant le point de puissance maximale (MPPTpv =1). Par
contre, le fonctionnement du sous-système éolien est dégradé (MPPTéol=0), ce générateur se
contente de fournir une puissance additionnelle à la puissance maximale de l’émulateur PV pour

173
satisfaire la charge globale. On constate dans ce mode que la batterie n’est pas sensée fournir de
l’énergie à la charge d’où une tension batterie qui reste autour de la tension nominale. Si, durant
ce mode, la batterie commence à se décharger et que par conséquent la tension du bus continu de
diminuer jusqu'à atteindre la limite minimale (VBat moninal - Hystérésis), alors le système revient en
Mode 1 pour faire en sorte que la tension de bus VBus tende vers la référence «V Bat_nominal» (cf.
Figure 4-27).
Mode 3 : Il correspond aux périodes pour lesquelles le sous-système PV est capable de satisfaire
tout seul la totalité du besoin de la charge sans qu’il fournisse sa puissance maximale
(MPPTpv=0). Dans ce mode, le sous-système éolien est mis en arrêt, il ne produit aucune énergie
à la charge (MPPTéol=0 et Pref éol=0). La batterie reste en cycle de charge. Cette situation peut être
maintenue jusqu'au moment où la puissance de la charge dépasse la consigne de puissance
appliquée à l’émulateur PV. A cet instant, la batterie fournit en premier lieu le manque d’énergie.
La batterie commence à se décharger jusqu’au moment où sa puissance atteint la limite de
tolérance PBat tolérance. Dans ce cas, le système revient au Mode 2 de gestion en activant
l’émulateur éolien pour contribuer à la génération de l’énergie. Si, de plus, la charge devient trop
élevée, le système passe en Mode 1 « MPPTéol = 1 » afin d’utiliser aux mieux la puissance
fournie par l’aérogénérateur.
Tous ces modes de gestion seront exécutés par une machine d’état qui gère le passage d’un mode
à un autre avec plus de précision. Ainsi, le superviseur d’énergie développé permet le contrôle de
toutes les sources de production (génération maximale ou bien fonctionnement dégradé) suivants
ces modes en fonction des conditions climatiques disponibles, de la demande et de l’état de
charge de la batterie. La partie programmation de cette stratégie de gestion est présentée plus
profondément dans ce document.

4.4.3 Communication Superviseur - Sources

Le programme de gestion d’énergie communique aux sources génératrices les valeurs de


puissance auxquelles elles devront s’adapter. Il détermine en temps réel le mode de
fonctionnement de deux sous système, commutant entre une régulation de puissance (MPPT=0)
et la génération de la puissance maximale (MPPT=1). Le superviseur se base seulement sur les
mesures de courant et tension des quatre sources couplées via le nœud (TBT).

174
La communication de la gestion d’énergie vers la partie commande de l’émulateur
photovoltaïque est réalisée par une liaison analogique ±10V. L’équivalence consigne / puissance/
courant, la connectique et le programme modifié sur le banc solaire sont représentés figure 4-29.
Pour le banc PV nous avons utilisé la boucle de courant de sortie.
Consigne A Consigne B

MPPT = 0 MPPT = 1
9.7V
9.7V
0V
0V Tension
ne de consigne 8.8 V 10V

0W Consigne
0W ce de puissance 400 W 440 W
0A Consigne de courant 8.3 A 9.1 A
Tiroir
Tiroir de de
mesure
mesure Hacheur
Dspace
Dspace
Dspace dévolteur
Banc éolien
Banc PV Gestion
Gestion
Gestion d’énergie
d’éner Aérogénérateur
Carte de commande
Pref_sol DACH2 ILref
Is2 IL Boucle
ADCH1Is2 PROG de
Courant
Vbus

Figure 4-29 : Communication Gestion d’énergie -Banc PV

Cette communication est basée sur deux types de consignes :

-Consigne B (MPPTpv = 1) : Ce cas de figure ce produit lors des Mode 1 et Mode 2.


C'est-à-dire : Si (PCharge ≥ Péol +Ppv) ou si (V Bus < V Bat nominal + Hystérésis).
La commande de l’émulateur photovoltaïque optimise la chaîne (fonctionnement en MPPT) avec
sa propre puissance de référence (MPPTpv = 1). La valeur de la consigne de courant ILref image de
la puissance Pref_pv_max envoyée par la supervision d’énergie est figée à 9.1A, ce qui impose à la
loi de commande de l’émulateur photovoltaïque un mode pilotage en MPPT.

-Consigne A (MPPTpv = 0) : Ce cas de figure se produit durant le Mode 3 :


Si ( Pref_éol =0W) et si (V Bus > V Bat nominal + Hystérésis)

La commande de l’émulateur photovoltaïque tient compte de la valeur de puissance que la


gestion d’énergie lui communique. Ceci induit la désactivation du mode de pilotage au point de

175
puissance maximale. La valeur de la consigne pour le fonctionnement dégradé est proportionnelle
à la valeur de puissance désirée (8,3A pour 400W).
A ensoleillement constant, l’émulateur photovoltaïque réagit comme la présente la Figure 4-30.
La consigne imposée à l’émulateur photovoltaïque est toujours : Pref pv = P Charge

P [W]
MPPTpv =1 Pref = Pcharge
pv
C
Popt

Fonctionnement
PV dégradé
A B
Pref pv

Ppv = f (Vp) Vp [V]

Figure 4-30. Fonctionnement dégradé de l’émulateur PV

Dans les deux premiers modes (MPPTpv=1), la puissance fournie par l’émulateur photovoltaïque
est optimisée. Quand on quitte le mode de recherche de la puissance maximale (Mode 3), une
consigne Pref_pv est envoyée et la tension de l’émulateur photovoltaïque augmente. En effet, la
puissance photovoltaïque suit alors la caractéristique Ppv = f (Vp) sur le côté droit de la courbe
(point B). La surtension va se poursuivre jusqu’à ce que le point Pref pv de consigne soit atteint. Le
fonctionnement dégradé PV prendra fin (passage en MPPTpv=1) lorsque la charge exigera une
puissance supérieure à Popt ou si Pbat> Pbat_tolérance.
Pour ce cas de figure l’émulateur photovoltaïque réagira comme le présente la Figure 4-31.

176
Figure 4-31 : Sortie du fonctionnement dégradé de l’émulateur PV

La tension du générateur photovoltaïque diminue jusqu’à se stabiliser à la tension optimale: la


puissance qu’il va fournir augmente en conséquence jusqu’à son point de puissance optimale
(MPPT = 1). La compensation de l’écart de puissance est dans un premier temps pris en charge
par l’émulateur PV et dans un second temps par la batterie qui débite dans la charge. Lorsque
celle-ci fournit une puissance supérieure à 10 Watt (Variable Pbat tolérance), la gestion d’énergie
modifie la consigne envoyée à l’émulateur photovoltaïque (MPPTpv = 1) et le système retrouvera
son mode de fonctionnement optimal selon le Mode 2.

Le principe de « pilotage » de l’émulateur éolien est du même ordre que la présentation


précédente. La communication de la gestion d’énergie vers la partie commande de
l’aérogénérateur est réalisée par une liaison analogique ±10V. L’équivalence consigne/
puissance, la connectique et le programme modifié sur le banc éolien sont représentés sur la
Figure 4-32.

177
Consigne A Consigne B

MPPT = 0 MPPT = 1
9.7V

0V Tension de consigne 8.8 V 10V

0W Consigne de puissance 400 W 440 W

Tiroir de mesure Dspace


Dspace
Banc éolien Gestion
Gestion d’énergie
Aérogénérateur

Is2 ADCH1 Is2 PROG


Pref_éole DACH1
USER.C

Figure 4-32 : Communication Gestion d’énergie- Banc éolien

De même la communication du superviseur et le banc éolien est basée sur deux types de
consignes :

-Consigne B (MPPTéol= 1) : Ce cas de figure se produit en Mode 1 de fonctionnement :

Si (PCharge ≥ Péol +Ppv) ou si (V Bus < V Bat nominal + Hystérésis)

La commande de l’aérogénérateur optimise la chaîne (fonctionnement en MPPT) avec sa propre


puissance de référence (MPPTéol = 1). La valeur de la consigne Pref-éol -max envoyée par la
supervision d’énergie est figée à 9.7V, ce qui impose à la loi de commande de l’aérogénérateur
un mode pilotage en recherche du point de puissance maximale.

-Consigne A (MPPTéol = 0) : Dans le cas Mode 2 lorsque :

Si (PCharge < Péol +Ppv) et si (V Bus > V Bat nominal + Hystérésis)

La commande de l’aérogénérateur tient compte de la valeur de puissance que la gestion d’énergie


lui communique. Ceci induit la désactivation du mode MPPT. La valeur de la consigne pour le
fonctionnement dégradé est proportionnelle à la valeur de puissance désirée (8,8V pour 400W).

178
Dans ce mode le sous-système éolien fournit juste une part de la puissance nécessaire pour la
charge.
A vent constant, l’aérogénérateur réagit comme la présente la Figure 4-33.

Figure 4-33 : Fonctionnement dégradé de l’émulateur éolien

Dans le Mode 1, la puissance fournie par l’aérogénérateur est optimisée. Quand on quitte ce mode
de recherche de puissance maximale (MPPTéol = 0) une consigne Pref _éol est envoyée et la vitesse
de rotation de l’aérogénérateur augmente. En effet la puissance éolienne suit alors la
caractéristique P = f (Ω) sur le côté droit de la courbe. L’accélération va se poursuivre jusqu’à ce
que le point Pref éol de consigne soit atteint.
Le fonctionnement dégradé de l’aérogénérateur prendra fin (passage en Mode1) lorsque sa
contribution devient insuffisante pour complété la puissance maximale générée par l’émulateur
PV (la charge exige une puissance supérieure à (Péol+Ppv)). Ce mode peut se présenté aussi si VBus
<V Bat nominal – Hystérésis.
Pour ce cas de figure l’aérogénérateur réagira comme le présente la Figure 4-34.

179
P [W]
MPPT=1
Pref
Popt

Ω [rad/s]
Paérogénérateur= f(Ωéolienne)
Figure 4-34 : Sortie du fonctionnement dégradé du banc éolien

La consigne imposée à l’aérogénérateur est toujours : Preféol = P Charge - Ppv


Le générateur éolien ralentit : la puissance qu’il va fournir augmente en conséquence jusqu’à son
point de puissance optimale (MPPTéol = 1). La compensation de l’écart de puissance est dans un
premier temps prise en charge par la décélération de l’aérogénérateur et dans un second temps par
la batterie qui débite dans la charge. Lorsque la batterie fournit une puissance supérieure à 10
Watt (Variable PBat tolérance), la gestion d’énergie modifie la consigne envoyée à l’aérogénérateur
(MPPT = 1) et le système retrouvera son mode de fonctionnement optimal.

- Consigne A (MPPTéol = 0) : Dans le cas du Mode 3 :


Si le superviseur envoie une consigne de puissance nulle à l’émulateur éolien (Pref éol=0W).
Le générateur PV peut fournir la totalité de la puissance de la charge et si la batterie est
complètement chargée. Le générateur éolien accélère : la vitesse de rotation augmente jusqu’à ce
que la puissance fournie devienne égale à zéro.

4-5 Programmation du gestionnaire / superviseur

La programmation est réalisée dans l’environnement Matlab / Simulink / Control Desk.


L’architecture du programme est présentée et détaillée dans l’annexe 7 (programmation). Nous
allons présenter par la suite quelques points particuliers de la programmation.

180
Remarque : Pour effectuer les simulations du programme, nous avons choisi de tester par la
même occasion les entrées/sorties du kit Dspace. Nous avons simulé toutes les entrées avec des
générateurs de tension et étudié le comportement des sorties sur des oscilloscopes.

4.5.1 Interface graphique de la gestion d’énergie

L'interface logicielle DSPACE Control-Desk est utilisée pour visualiser les signaux de courants,
de tensions et de puissances mesurés sur le Nœud (TBT). L’interface graphique de la gestion
d’énergie se partage en deux parties :
• Une interface graphique de visualisation active, lors de la gestion d’énergie.
• Une interface graphique de setup qui donne accès aux paramètres de configuration de la
gestion d’énergie. La configuration du setup doit être réalisée avant chaque
expérimentation, bien que l’on puisse la modifier au cours de la gestion d’énergie.

4.5.1.1 Interface graphique de setup

La Figure 4-35 présente l’interface de setup. Les rectangles à chaque angle représentent les
sources (Energie Eolienne S1 ; Energie solaire S2 ; Batteries S3 ; Charge S4) connectées au
Nœud TBT (disque central) via les contacteurs et les capteurs d’intensités (C1_I éolien, C2_I
solaire, C3_I Batteries, C4_I charge).

181
Figure 4-35 : Interface graphique de Setup

Nota : les interrupteurs sectionneurs sont représentés sur chaque voie et indicés respectivement
IT1et IT2.
Tous les paramètres présents sur cet écran sont ajustables :
- Les paramètres, I_eol_max, I_sol_max, I_bat_max, I_ch_max
Pour des raisons de sécurité, nous avons muni chaque source d’une limitation en courant.
Compte tenu que les fusibles actuellement en place sur l’expérimentation ne sont pas adaptés aux
intensités de cette configuration, les paramètres, I_eol_max, I_sol_max, I_bat_max, I_ch_max,
fixent l’intensité maximum de mise en sécurité du système. Cette fonction disjoncteur logiciel,
place la gestion d’énergie en état de sécurité. Si un seul de ces seuils est dépassé, toutes les
sources sont déconnectées du noeud. Dans ce cas de figure, ce sont les contacteurs C1, C2, C3,
C4 qui ouvrent les circuits. (Pour cette expérimentation, nous n’avons pas réalisé de protection
sélective.)
-Les facteurs d’échelle des capteurs de mesures : FE I_sol, FE I_eol, FE I_bat, FE I_ch,
FE_Vbus : dans le cas d’un changement de capteur. (Modularité des capteurs)

182
-Les facteurs d’échelle FE_Dac_eol, et FE_DAC_sol, sont affectés à la communication avec leur
source respective.
-Les consignes Pmppt_sol_max, et Pmppt_eol_max sont affectées à la communication avec leur
source respective, lorsque « MPPT = 1 ».
-Les seuils Vbat_min, Vbat_max, Vbat_nominal.
-Les paramètres, retard, Hystérésis, Pbat_tolérance sont présentés au paragraphe 4.5.2. Point
particulier de programmation.
Si nous passons sur l’écran de setup pendant l’expérimentation, nous pouvons visualiser les états
dans lesquels peut se trouver la gestion d’énergie. Etat de sécurité, Vérification batteries, Gestion
d’énergie, Surintensité.

4.5.1.2 Interface graphique de supervision

La Figure 4-36 présente l’interface graphique de supervision.

Figure 4-36 : Interface graphique de supervision

183
De graphisme identique à celui de l’interface graphique de setup, nous pouvons visualiser :
- les états dans lequel se trouve la gestion d’énergie : « Etat de sécurité », « Vérification
batteries », « Gestion d’énergie », « Surintensité ».
- Le mode dans lequel se trouve la batterie : charge ou décharge.
- Les puissances générées ou absorbées par chaque source.
- Les puissances de référence communiquées aux sources éolienne et solaire.
- La tension du Bus Continu.
- Les intensités et leur sens de transit sur chaque voie de puissance : Le sens des intensités
est donné par le signe + ou – présent devant leur valeur. Nous avons défini que les
courants qui rentrent dans le Nœud continu sont de signe positif. Inversement, les
courants qui sortent du Nœud continu sont de signe négatif.

Remarque : Dans les interfaces graphiques de setup et de supervision, nous avons utilisé le
vocabulaire ‘Solaire’ qui est équivalant au mot ‘PV’.

4.5.2 Points particuliers de la programmation

4.5.2.1 Détection de changement d’états

De par le fait que la protection du circuit de puissance de notre expérimentation est protégée en
surintensité par un système de dépassement de seuil (assimilable à une courbe de fusion de
fusible de type GI), nous inhibons la lecture des courants et des tensions, à chaque changement
d’état d’un contacteur de source. Ainsi les régimes transitoires ne seront pas pris en compte par la
supervision et n’induirons pas une commande erronée du processus (t_inibition = 0.1s).

4.5.2.3 Machine à états

La machine d’état est le cœur de notre programmation. Elle comporte la définition de chaque état
de la gestion d’énergie. Nous avons défini trois états principaux qui contiennent des états « dit »
secondaires et ainsi de suite. Chaque entrée ou sortie d’un état ne s’effectue que si la condition de
passage est remplie. La Figure 4-37 présente les états principaux de la gestion d’énergie.

184
INIT

État de Sécurité 1
Marche
Sécurité

Vérification Batterie 2
Sécurité
VBat nominal – Hystérésis < VBUS < VBat nominal + Hystérésis

Gestion d’énergie 3

Figure 4-37 : Les trois états de la gestion / supervision d’énergie

-État 1 de sécurité :
L’initialisation de la supervision amène la gestion d’énergie dans cet état. Toutes les sources sont
déconnectées du noeud ; les contacteurs C1, C2, C3, C4 sont ouverts. L’action sur l’icône marche
active le passage vers la vérification batteries.
- État 2 de vérification Batteries :
Une vérification du niveau de tension aux bornes de la batterie est effectuée. Le contacteur C3 est
fermé. Si : VBUS > V Bus max alors la batterie est seule connectée à la charge. Les contacteurs C3 et
C4 sont fermés.
Si : VBUS > V Bat Min alors la batterie est seule connectée aux sources génératrice d’énergie. Les
contacteurs C1, C2 et C3 sont fermés.
Si :(VBat nominal – Hystérésis) < VBUS < (VBat nominal + Hystérésis). Le système passe en gestion
d’énergie. Les contacteurs C1, C2, C3, C4 sont fermés.
- État 3 de gestion d’énergie :
Après une prise d’information de courant sur toutes le sources (Contacteurs, C1, C2, C3, C4,
fermés), le système calcule les niveaux de puissances disponibles sur chaque source. La gestion
d’énergie est active (cf. annexe 7).

185
4.6 Essais de la Supervision d’énergie
Cette partie est consacrée à l’expérimentation de la Gestion / Supervision d’énergie. Avant de
réaliser ces essais, tous les ensembles du mini réseau iloté, ont été testés fonctionnellement.
- Pour la partie « Gestion/Supervision » du système hybride : Nous avons effectué les tests du
programme de gestion d’énergie en simulant pas à pas les différents états (Machine à état) de
notre programmation.
- Pour l’émulateur éolien la configuration présentée au paragraphe 4.3.1 a été évaluée et nous
assure un fonctionnement optimum de la chaîne de conversion d’énergie éolienne.
- Pour l’émulateur photovoltaïque, la configuration étudiée au paragraphe 4.3.2 a été testée et
nous offre un fonctionnement optimum de la chaîne de conversion d’énergie photovoltaïque,
sachant que nous avons opté pour une régulation de courant.
La certitude du bon fonctionnement de chacun de ces ensembles a autorisé leur interconnexion.

4.6.1 Présentation des conditions d’expérimentation

La Figure 4-38 présente le schéma synoptique de l’expérimentation du système hybride.

Figure 4-38 : Synoptique de l’expérimentation

Remarque : Pour les besoins de l’expérimentation nous avons resserré les seuils de sécurité
autour de Vbat_nominal. Nous utilisons le Nœud TBT dans une gamme de puissance qui variera de
quelques dizaines de Watt, à P max = P max éol +P max pv (800W). Nous caractériserons l’état 3

186
(Gestion en puissance de l’aérogénérateur et de l’émulateur photovoltaïque) de la Gestion /
Supervision de l’interconnexion multi sources (TBT).
Par la suite nous présentons et analysons quelques expérimentations faites sur la maquette selon
des scénarios qui exploitent le mieux les performances du gestionnaire proposé.

4.6.2 Performances de la Gestion d’énergie en quasi statique

La Figure 4-39 présente les courbes caractérisant la supervision d’énergie en fonctionnement


quasi statique. Les paramètres de l’expérience cités ci après sont définis dans l’interface
graphique de setup :
. Vbat_nominal = 48V
. Hystérésis = 1V
. Pbat_tolérence = 10 Watt
. Vbat_max = 50V
. Vbat_min = 45V
Avec :
Ω.éol : vitesse de rotation de l’éolienne en tr/mn
P.éol : Puissance électrique fournie par l’aérogénérateur en Watt
P.sol : Puissance électrique fournie par l’émulateur photovoltaïque en Watt
P.ch : Puissance active de la charge en Watt
P.bat : Puissance active de la batterie en Watt
Vp : Tension aux bornes de l’émulateur photovoltaïque en Volt
V.bus : Tension du bus continu du nœud TBT en Volt

Rq : La convention de signe des courants (Les courants qui rentrent dans le nœud sont de signe
positif. Les courants qui sortent du nœud sont de signes négatifs), implique pour la batterie :
- si : P Bat < 0 ; la batterie est en mode récepteur (Charge de la batterie)
- si : P Bat > 0 ; la batterie est en mode générateur (Décharge de la batterie)

P.réf.éol : Consigne de puissance de l’aérogénérateur transmise par la Supervision d’énergie.


P.réf.sol : Consigne de puissance de l’émulateur photovoltaïque transmise par la Supervision
d’énergie.
Is.réf : Consigne de courant de l’émulateur photovoltaïque transmise par la Supervision
d’énergie.

187
t1 t2 t3 t4 t5t6 t7 t8 t9 t10
300
Ω éol [Tr/mn] 230
100
0
360
Péol [W ] 147
0
440
P.réf.éol [W ]
150
0
250
190
Psol [W ]
0
440
P.réf.sol [W ] 190
0
380
Pch [W ] 250
190
0
360
Pbat [W ] 210
0
-210

94
Vp [V ]
87
80
5.7
Is.réf [ A ] 3.5
0
49
Vbus [V ] 48
47
46
45
0 100 200 300 400 500 600 700
t ( seconde)
Figure 4-39 : Caractérisation de la gestion d’énergie en fonctionnement quasi statique

Les Figures 4-39, 4-41, 4-42 et 4-43 seront présentées et analysées de la même façon.

Au temps t1 :

. Mise en route de la gestion d’énergie. (État 1 ; Transition (a) ; Figure 11 ; cf. annexe 7)

Entre les temps t1 et t2 :

L’état 2 de la gestion / supervision donne :


V Bus > Vbat_nominal – hystérésis (Transition (d) ; Figure 11)

188
La gestion d’énergie passe à l’état 3. Toutes les sources sont connectées (sauf l’émulateur
photovoltaïque qui a été déconnecté au début de l’expérimentation).
Le système s’adapte aux données suivantes (Mode 1 : État (3a) ; Figure11)

Ω.éol = 0 (V.Vent = 0)
P.éol = 0
Vp = 0 (Ensoleillement =0)
P.sol = 0
P.Cha = P.Bat
V.Bus, décroît vers Vbat_min
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = I.réf_pv_max
Au temps t2 :

. Échelon de vent : V.Vent = 14m/s

Entre les temps t2 et t3 (V.Vent = 14m/s = Cte):

Ω.éol tend vers 230 Tr/mn


P.éol = P.Cha. (Psol =0)
P.Bat = 0
Vp = 0
V.Bus, croît vers Vbat_nominal
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = Iréf_pv_max
Au temps t3 :

. Échelon de vent :V.Vent =10m/s

Entre les temps t3 et t4 (V.Vent = 10m/s = Cte):

Ω.éol décroît vers 155 tr/mn


P.éol <P.Cha.
P.Cha = P.éol. + |P.Bat.|
Vp = 0
V.Bus, décroît vers Vbat_nominal - hystérésis
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = Iréf_sol_max

Au temps t4 :
Connexion de l’émulateur photovoltaïque
Entre les temps t4 et t5 (V.Vent = 10m/s):

Ω.éol ne varie pas

189
P.éol + P.sol + P.bat = Pch
Vp atteint 89V
V.Bus, croît vers Vbat_nominal
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = Iréf_sol_max
Au temps t5 :

. Échelon de charge : P.Cha = 190 Watt


Entre les temps t5 et t6 :

Ω.éol ; stable
P.éol + P.sol > P.Cha
P.Bat = P.Cha - P.éol – P.sol
La batterie passe en mode charge.
Vp décroît vers 87V
V.Bus, croît vers Vbat_nominal + hystérésis
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = Iréf_sol_max

Au temps t6
V.Bus > Vbat_nominal + hystérésis et P.réf.éol = 0 (passage en Mode 3)
(Transition (e) ; état (3b) et puis Transition (k) ; état (3d) Figure11)
Entre les temps t6 et t7 :

Ω.éol croît vers 240 Tr/mn (La puissance éolienne est limitée par l’accélération de la
voilure)
P.sol = P.Cha.
P.Bat ≈ 0
Vp croît vers 94V
V.Bus, décroît vers Vbat_nominal - hystérésis
P.réf.éol = 0 (MPPTéol = 0)
P.réf.sol = Pch (MPPTpv = 0) (cf. §.4.4.3, Figure 4-30)
Is.réf = Ich = 3.5A
Au temps t7

. Échelon de charge : P.Cha = 250 Watt


Entre les temps t7 et t8 :
Ω.éol fixe à 240 Tr/mn
Psol + Pbat = Pch (P.éol = 0)
Vp décroît vers 89V
Vbus reste stable
P.réf.éol = 0 (MPPTéol = 0)
P.réf.sol = Pch (MPPTpv = 0)
Is.réf = 5.7A
Au temps t8

190
Échelon de charge : P.Cha = 190 Watt
Entre les temps t8 et t9 :
Ω.éol = 240 Tr/mn
P.sol = P.Cha.
P.Bat ≈ 0
Vp croit vers 94V (Vco)
V.Bus, fixe à Vbat_nominal
P.réf.éol = 0 (MPPTéol = 0)
P.réf.sol = Pch (MPPTpv = 0)
Is.réf = Ich
Au temps t9
Échelon de charge : P.Cha = 380 Watt : passage en Mode 2
Pbat > Pbat_ tolérance (Transition (l) ; état (3b) ; figure 11 ; cf. annexe 7)
Entre les temps t9 et t10 :
Ω.éol décroît vers 165 tr/mn
P.sol + P.éol + P.bat = P.Cha
Vp décroit vers 87V
V.Bus, croît vers Vbat_nominal
P.réf.éol = Pch –Vbus*Is (MPPTéol = 0)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = Iréf_sol_max

Au temps t10 :
. Échelon de vent : V.Vent = 8m/s
Entre les temps t10 et t11 (V.Vent = 8m/s = Cte):
Ω.éol décroît vers 100 tr/mn
P.sol + P.éol + P.bat = P.Cha
Vp décroit vers 87V
V.Bus, décroît vers Vbat_nominal - hystérésis
P.réf.éol = Pch –Vbus*Is (MPPTéol = 0)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = Iréf_sol_max

En simulation, nous avons produit le même scénario que celui de la dernière expérience, les
résultats équivalents et très proches sont obtenus par rapport aux courbes expérimentales de la
Figure 4-40. Les courbes issues des simulations (logiciel 20-sim) sont données ci-dessous :

191
t1 t2 t3 t4 t5 t6 t7 t8 t9

(a)

(b)

(c)

(d)

(e)

(f)

(g)

(h)

(i)

(j)

Figure 4-40 : Courbes en simulation de la gestion d’énergie du système hybride

4.6.3 Performances de la Gestion d’énergie à Vent Variable


La caractérisation à vent variable qui suit est destinée à vérifier la variation de la vitesse moyenne
de l’éolienne. Le modèle de vent correspond à celui de la Figure 4-8.
- les variables citées ci dessous sont définies dans l’interface graphique de setup.
. Vbat_nominal = 48V
. Hystérésis = 1V
. Pbat_tolérence = 10 Watt
. Vbat_max = 50V
. Vbat_min = 45V

La Figure 4-41 présente les courbes caractérisant la Gestion / Supervision d’énergie à vent
variable.

192
t1 t2 t3 t4 t5 t6 t7
240
Ω éol [Tr/mn] 155
0

Péol [w] 160


40
440
P.ref.éol [w]
40

Psol [w] 245

0
440
P.ref.sol [w]
0
400
Pch [w] 300

Pbat [w] 250


0
-250
90
Vp [V] 87
84
5.7
Is.ref [A]

0
49
Vbus [V] 48
46

0 100 200 300 400 500 600 700 800 900


t (seconde)

Figure 4-41 : Caractérisation de la gestion à Vent Variable

Au temps t1 :

. Mise en fonctionnement de la Gestion / Supervision d’énergie.


(Transition (a) ; figure11 ; cf. annexe 7)

Entre les temps t1 et t2 :

L’état 2 de la Gestion / Supervision donne :


V.Bus > Vbat_nominal – Hystérésis (Mode 1 : Transition (d) ; figure11; cf. annexe 7))

La gestion d’énergie passe à l’état 3. Toutes les sources sont connectées.


Le système s’adapte aux données suivantes. (État (3a) ; figure11; cf. annexe 7))
Ω.éol = 0
P.éol = 0

193
P.sol = 0 (Ensoleillement = 0 W/m²)
Vp = 0
P.Cha = P.Bat = 0
V.Bus ne varie pas
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = Iréf_sol_max

Au temps t2 :
Echelon de charge : P.Cha = 250 Watt
Entre les temps t2 et t3 :

Ω.éol = 0
P.éol = 0
P.sol = 0 (Ensoleillement E = 0 W/m²)
Vp = 0
P.Cha = P.Bat
V.Bus décroît vers Vbat_min
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = Iréf_sol_max

Au temps t3 :

.mise en fonctionnement de l’émulation : vent variable

Entre les temps t3 et t4 :

Ω.éol. Vent variable


P.éol. + P.Bat.= P.Cha. (Psol =0 car (E = 0 W/m²))
Vp = 0
V.Bus, croît vers Vbat_nominal + Hystérésis
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = Iréf_sol_max

Au temps t4 :

Échelon de charge : P.Cha = 400 Watt et vent variable:


Entre les temps t4 et t5 :
Ω.éol. Vent variable
P.éol. + P.Bat.= P.Cha. (Psol =0 car (E = 0 W/m²))
Vp = 0
V.Bus, décroît vers Vbat_min
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)

194
Is.réf = Iréf_sol_max

Au temps t5 :

.mise en fonctionnement de l’émulation photovoltaïque : Ensoleillement constant

Entre les temps t5 et t6 :


Ω.éol. Vent variable
P.éol. + P.Bat + Psol = P.Cha.
Vp atteint 87V
V.Bus, croît vers Vbat_nominal + hystérésis
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = Iréf_sol_max

Au temps t6 :
Échelon de charge : P.Cha = 300 Watt (vent variable ; Ensoleillement constant):

Entre les temps t6 et t7 :


Ω.éol. Vent variable
P.éol. + P.Bat + Psol = P.Cha.
Vp varie autour de 87V
V.Bus, croît vers Vbat_nominal + hystérésis
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = Iréf_sol_max

Au temps t7 :

. V.Bus > Vbat_nominal + hystérésis


(Mode 2 : Transition (e) ; état (3c) ; Figure11)

Après le temps t7 (vent variable):

Ω.éol vent variable + « Ω moyen »


(La vitesse moyenne de l’aérogénérateur augmente)
P.éol + Psol= P.Cha.
P.Bat = 0
Vp atteint 87V
V.Bus, atteint Vbat_nominal
P.réf.éol = P.Cha –P.sol (MPPTéol = 0)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = Iréf_sol_max

195
La Figure 4-42 présente les courbes caractérisant la Gestion / Supervision d’énergie : la suite de
l’expérimentation précédente avec une série de variation de la charge. On garde les mêmes
paramètres d’expérience.
t21 t22 t23 t24 t25 t26 t27
240
Ω éol [Tr/mn] 160
0

Péol[W] 170 0W 50W


50
440
P.ref.éol[W]
50
300
Psol[W] 260
230

440
P.ref.sol[W]
300
230
400
Pch[W] 350
285
220
10
-15
Pbat[W] -80
-170
93
Vp[V] 88
84
5.9
Is.ref[A] 5.4
4.8
49
Vbus[V] 48
47
0 100 200 300 400 500 600 700 800
t (seconde)
Figure 4-42 : Caractérisation de la gestion à vent variable avec une série
de variation de la charge

Conditions initiales : Mode 3 (état 3d)


Ω.éol. Vent variable
Psol = P.Cha. + |P.Bat.|
Vp atteint 88V
V.Bus, croît vers Vbat_nominal + hystérésis
P.réf.éol = 0 (MPPTéol = 0)
P.réf.sol = P.Ch (MPPPpv = 0)
Is.réf = 5.9A

Au temps t21 :
Échelon de charge : P.Cha = 245 Watt

196
Entre les temps t21 et t22 :
Ω.éol. Vent variable
Psol = P.Cha. + |P.Bat.|
Vp croit
V.Bus, atteint Vbat_nominal
P.réf.éol = 0 (MPPTéol = 0)
P.réf.sol = P.Ch (MPPTpv = 0)
Is.réf = I.ch = 5.4A

Au temps t22 :
échelon de charge : P.Cha = 220 Watt

Entre les temps t22 et t23 :


Ω.éol. Vent variable
Psol = P.Cha. + |P.Bat.|
Vp croit vers 93V (Vco)
V.Bus, stable à Vbat_nominal
P.réf.éol = 0 (MPPTéol = 0)
P.réf.sol = P.Ch (MPPTpv = 0)
Is.réf = 4.8A

Au temps t23 :
Échelon de charge : P.Cha = 245 Watt

Entre les temps t23 et t24 :


Ω.éol. Vent variable
Psol = P.Cha. + |P.Bat.|
Vp décroit
V.Bus, quasi fixe à Vbat_nominal
P.réf.éol = 0 (MPPTéol = 0)
P.réf.sol = P.Ch (MPPTpv = 0)
Is.réf = 5.4A

Au temps t24
Échelon de charge : P.Cha = 285 Watt

Entre les temps t24 et t25 :

Ω.éol. Vent variable


Psol = P.Cha. + |P.Bat.|
Vp décroît vers 88V
V.Bus, croît vers Vbat_nominal + hystérésis
P.réf.éol = 0 (MPPTéol = 0)
P.réf.sol = P.Ch (MPPTpv = 0)
Is.réf = Ich

Au temps t25

197
Échelon de charge : P.Cha = 305 Watt

Entre les temps t25 et t26 :

Ω.éol. Vent variable


Psol + P.Bat.= P.Cha.
Vp décroît vers Vopt
V.Bus, décroît vers Vbat_nominal - hystérésis
P.réf.éol = 0 (MPPTéol = 0)
P.réf.sol = P.Ch (MPPTpv = 0)
Is.réf = Ich

Au temps t26 :

. Échelon de charge : P.Cha = 350 Watt (vent variable): passage en Mode 1 :

[(Vbus < Vbat_nominal – hystérésis) et (Pbat > Pbat_tolérence)]

La Figure 4-43 présente une vue de détails autour du temps t26.


(Transition (o) ; État 3b; figure11 ; cf. annexe 7)

La batterie passe en mode générateur. Lorsqu’elle fournie une puissance supérieure à


Pbat_tolérence (10W) et la tension de bus continu atteint Vbat_nominal – hystérésis, le système
impose le fonctionnement au point de puissance maximale à l’émulateur photovoltaïque et
à l’aérogénérateur.
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = Iréf_sol_max

198
t26 t26'
240
Ω éol [Tr/mn] 160
0
330
Péol[W]
50
440
P.ref.éol[W]
50

310
Psol[W] 300

440
P.ref.sol[W]
320
350
Pch[W]
305

10
Pbat[W]
5

93
Vp[V] 88
84
5.9
Is.ref[A] 5.4
4.8
49
Vbus[V] 48
47
373.5 374 374.5 375
t (seconde)

Figure 4-43 : Vue de détail du temps t26

Entre les temps t26 et t 26’ :

Ω.éol = vent variable


P.Bat = P.Cha - P.sol - P.éol
V.Bus., croît vers Vbat_nominal + hystérésis
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = Iréf_sol_max

Au temps t26’ :

V.Bus > Vbat_nominal + hystérésis


(Passage en Mode 2 : Transition (e) ; état (3c) ; Figure11)

Entre les temps t26’ et t 27 :

199
Ω.éol = vent variable
P.sol < P.Cha
L’aérogénérateur fournir le déficit de puissance à la charge.
P.Bat = P.Cha - P.sol - P.éol
P.réf.éol = P.Cha –P.sol (MPPTeol = 0)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
V.Bus, décroît vers Vbat_nominal - hystérésis
Is.réf = Iréf_sol_max

Au temps t27 :

. Échelon de charge. P.Cha = 400 Watt


P.bat > Pbat_tolérance
La figure 4-48 présente une vue de détails autour du temps t27.
(Transition (f) ; État 3a; Figure11)

La batterie passe en mode générateur. Lorsqu’elle fournie une puissance supérieure à Pbat_tolérence,
le système impose Mppt = 1 à l’émulateur photovoltaïque et Mppt = 1 à l’aérogénérateur

Après le temps 27

Ω.éol vent variable + « Ω moyen » décélération


(La vitesse moyenne de l’aérogénérateur diminue)
Psol + Péol = P.Cha. + |P.Bat.|
Vp varie autour de 85V
V.Bus, croît vers Vbat_nominal + hystérésis
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv= 1)
Is.réf = Iréf_sol_max

200
t27
240
Ω éol [Tr/mn] 160
0
330
Péol[W]
50
440
P.ref.éol[W]
50

300
Psol[W]
0

440
P.ref.sol[W]
0
400
Pch[W]
350

10
Pbat[W] 0
-10

Vp[V] 85

5.9
Is.ref[A] 5.4
4.8
49
Vbus[V] 48
47
590 590.2 590.4 590.6 590.8 591 591.2 591.4 591.6 591.8
t (seconde)

Figure 4-44 : Vue de détail du temps t27

4.7 Conclusion

Ce chapitre nous a permis de décrire l’étude expérimentale du système énergétique hybride


photovoltaïque /éolien (TBT) avec la supervision de l’énergie. Dans un premier temps, nous
avons testé le fonctionnement à puissance maximale de chaque source indépendamment. Les
résultas obtenus à ce stade ont permis de valider les lois de commandes élaborées en théorie. Le
mini réseau iloté est obtenu par l’interconnexion de l’émulateur photovoltaïque avec l’émulateur
éolien sur une jonction continu (TBT). Pour un tel réseau un système de gestion et de pilotage est
nécessaire pour contrôler les flux d’énergies qui circulent entre les sources de production, la

201
charge et le dispositif de stockage. L’objectif est d’assurer un fonctionnement stable de mini
réseau iloté en satisfaisant l’équilibre de la balance énergétique entre la demande, le potentiel des
générateurs et l’état de charge de la batterie. Pour ces raisons, nous avons développé un
gestionnaire/superviseur fondé sur le contrôle de la tension du bus continu autour de la tension
nominale de la batterie. Le rôle fonctionnel déterminant du superviseur basé sur des mesures
simples (tension, courant), qui permet de réaliser une véritable gestion de l'énergie en optimisant
les fonctionnements des sous systèmes, a été souligné. La programmation en «machine à état » de
la supervision élaborée, permet la gestion des consignes de puissance imposées aux générateurs
et les modes d’opérations, surveille par des conditions de sécurités.
Des expérimentations sur la maquette prototype du système hybride photovoltaïque –éolien, à
travers des scénarios qui exploitent les propriétés du gestionnaire, ont été réalisées. Nous avons,
au travers ces essais pratiques, validé la fiabilité du suivi des consignes de puissance
communiquées à l’aérogénérateur et à l’émulateur photovoltaïque et du même coup la
fonctionnalité ainsi que les performances de l’ensemble du système dans des conditions réalistes.
Ces résultats nous ont permis de valider aussi les modèles de simulation ainsi que de monter
l’efficacité de la stratégie de gestion de l’énergie conçue pour un ensemble de modes d’opération.

Le système hybride étant exploité pour un fonctionnement iloté, le chapitre suivant va étudier la
connexion de système au réseau électrique faible ainsi que l’alimentation d’une charge AC
(230V ; 50Hz) via un onduleur monophasé. Il est consacré en premier lieu à l'étude théorique de
la structure de raccordement selon le mode de fonctionnement. La dernière partie est liée aux
essais pratiques du système hybride raccordé au réseau ainsi que mode iloté AC.

202
Chapitre 5 :

Système de micro génération hybride alternatif et connexion du


système hybride photovoltaïque éolien TBT au réseau

203
Chapitre 5 : Système de micro génération hybride alternatif et
connexion du système hybride photovoltaïque éolien TBT au réseau

5.1 Introduction et objectifs

Après avoir vu la conception et la gestion énergétique du système hybride photovoltaïque–


éolien dédié pour des applications DC caractérisé par un bus continu TBT. Nous nous
s’intéressons dans ce chapitre à une extension logique du système hybride pour alimenter des
charges alternatives monophasés AC ou bien pour le raccordement au réseau électrique
monophasé. En effet, vu les faibles puissances mises en jeu, le raccordement via un onduleur de
tension monophasé où triphasé pourrait être une solution prometteuse [83]. A noter que les
applications de production décentralisée d'énergie électrique à partir de sources diverses
(générateur photovoltaïque, aérogénérateur, pile à combustible…) constituent un domaine de
prédilection pour l'onduleur de tension [84]. En effet, la majorité de ces sources fournissent
l'énergie électrique sous forme d'un bus de tension continu généralement basse tension.

Notre objectif est de valider expérimentalement la structure de raccordement et les modèles


à mettre en oeuvre pour étudier ces deux modes de fonctionnement du système de conversion
d'énergie mettant en oeuvre les composants de production et stockage décentralisée de l'énergie
électrique à caractère très générique. L'architecture générale est représentée sur la Figure 5-1.

Source
PV Réseau
Nœud Onduleur /
Électrique Elévation de
Source DC TBT Charge AC
tension
Eolienne

Elément de
stockage

Figure 5-1 : Architecture générale du système avec stockage.

Le bus TBT constitue une jonction intermédiaire dans cette structure, il constitue un noeud de
confluence des puissances électriques des sources (PV, éolienne), du stockage et du

204
réseau/consommateur alternatif. La répartition de puissances se fait sous le contrôle dynamique
de la gestion de l'énergie au sein du système grâce aux degrés de liberté offerts par le dispositif de
stockage et les différents convertisseurs. L'originalité de l'étude est renforcée par le choix de la
structure de raccordement (onduleur, élévateur de tension) pour atteindre la tension de sortie
utile.

Dans un premier temps, nous présenterons la modélisation et le dimensionnement des différents


composants qui interviennent dans la structure de raccordement adoptée, ainsi que le
développement des stratégies de commande de l’onduleur monophasé pour les deux modes de
fonctionnement : mode autonome ainsi que en mode raccordement au réseau. Pour le
fonctionnement en mode autonome, le but est d'aboutir à la réalisation d’un réseau alternatif
230V-50Hz, autonome de petite puissance, utilisant le système hybride comme source d’énergie
principale. D’où, nous avons opté un contrôle de la tension de sortie en termes d’amplitude ainsi
que de fréquence. Pour le mode injection au réseau, le principe de commande est basé sur le
contrôle du courant réseau avec l’utilisation d’une boucle de synchronisation avec le réseau. Pour
chacun de ces deux modes, nous avons élaboré une stratégie de gestion de l’énergie permettant de
contrôler les échanges d’énergie entre les sources de productions (photovoltaïque et éolienne),
l’élément de stockage et l’application (des charges AC ou bien le réseau électrique). Des mesures
expérimentales et des simulations du système complet sont relevées et analysées dans son
fonctionnement autonome et en fonctionnement connecté au réseau.

5.2 Modélisation et Commande de l’onduleur en mode autonome

5.2.1 Topologie de l’onduleur

Nous nous intéressons dans cette partie à l’étude de la topologie de raccordement du


système hybride photovoltaïque-éolien au réseau monophasé, en vue de l’analyse et
l’optimisation du rendement global de la conversion d’énergie.
La conversion de tension DC/AC constitue une fonction incontournable de l'électronique de
puissance [85] [86], permettant de créer une tension alternative (raccordement au réseau) à partir
d'une tension continue (générateurs : PV et éolien). A cet effet, il doit être possible que la tension
de sortie présente à certains instants une polarité inverse de celle de la tension d'entrée. C'est

205
pourquoi la pièce centrale d'un onduleur est fréquemment constituée d'un pont à semi-
conducteurs permettant de relier chacun des deux pôles d'entrée à chacun des deux pôles de sortie
par le biais d'un interrupteur électronique (Transistor). Néanmoins, il faut toujours veiller à ce
que pas plus de deux interrupteurs situés à la diagonale l'un de l'autre ne soient fermés
simultanément.
Dans la pratique, l’utilisation de cet onduleur est cependant limitée par les restrictions de la plage
de tension d'entrée. Pour pouvoir alimenter le réseau, la tension d'entrée doit toujours dépasser la
tension crête de la tension du réseau. A la différence du montage de base standard, il existe un
grand nombre de variantes pour l'adaptation ou l'extension de la plage de tension d'entrée. C'est
ici que se distinguent deux topologies d'onduleurs les plus fréquemment utilisées. La première
topologie met en œuvre deux convertisseurs (un hacheur survolteur et un onduleur) en cascade
[87] (Figure 5-2). Cette configuration présente l’inconvénient d'utiliser des interrupteurs et des
circuits de commande supplémentaires. De plus, elle engendre des pertes dans ces interrupteurs et
affecte donc le rendement global de la chaîne de conversion.

Hacheur survolteur

Er

Cbus

Figure 5-2 : Structure de raccordement avec hacheur survolteur

Une deuxième structure utilise un transformateur élévateur placé en aval de l'onduleur de tension
(Figure 5-3). Outre l'avantage de posséder une isolation galvanique entre la source d'entrée et le
réseau, le rapport de transformation du transformateur apporte un degré de liberté supplémentaire
dans l’étape de conception. Cependant, le principal inconvénient de cette structure réside dans
l'utilisation d'un transformateur basse fréquence (50 Hz) lourd et encombrant.

206
com1 com2
Transformateur
K1 K3 m
Er
Cbus

com2 com1

K2 K4

Figure 5-3 : Structure de raccordement avec un transformateur élévateur

Les topologies abordées ne se différencient pas seulement par la présence ou l'absence d'une
séparation galvanique mais également par le rendement qu'elles peuvent atteindre et la
dépendance de ce dernier à la tension.
D’une manière générale, il n'existe pas de formule universelle pour une conception énergétique
optimale d’un système hybride photovoltaïque/éolien connecté au réseau. La conception doit
tenir compte des propriétés individuelles de l'onduleur utilisé. Dans notre conception,
l’architecture adoptée est constituée d'un bus continu (condensateur), d’un onduleur de tension
monophasé, d'un filtre LC et un transformateur (Figure 5-3). Ce choix a été renforcé par la
disponibilité du matériel expérimental à travers l’utilisation du l’onduleur Conergy (cf. annexe 8).

A noter que dans notre utilisation de cette topologie de raccordement, il a été décidé de ne pas
fournir d’énergie réactive afin d’éliminer toute puissance fluctuante basse fréquence côté bus
continu. Ainsi, la valeur du condensateur de bus sera relativement faible. De plus, compte tenu
des réglementations sur les réseaux très basse tension, il ne semble pas nécessaire d’injecter un
courant réactif au réseau [51].

5.2.2 Modélisation de l’onduleur

La tension de sortie de l’onduleur Vond s’exprime en fonction des états de commande des
transistors et la tension d’entrée comme suit :
Vond = Vbus ⋅ (com1 − com 2 ) = Vbus ⋅ (2 ⋅ com1 − 1) = α ⋅ Vbus (avec com1 = com 2 ) (5.1)

207
Le rapport α entre la tension en sortie de l’onduleur et la tension de bus Vbus est utilisé dans la
modélisation du l’onduleur. En effet, nous modélisons le convertisseur DC/AC en modèle moyen
par un transformateur modulé MTF de rapport de transformation (1/α).

1/α

Figure 5-4 : Modèle Bond-graph de l’onduleur monophasé


Avec α = (2u – 1), e1 = (1/α).e2, i2 = (1/α).i1

5.2.3 Dimensionnement du Filtre

Afin d’assurer un bon fonctionnement du système hybride photovoltaïque -éolien connecté au


réseau électrique, il est nécessaire de conserver la tension de ce réseau de bonne qualité. Les
perturbations proviennent des variations du courant absorbé ou injecté par un élément. Les
courants variant le plus rapidement sont des courants harmoniques créés par les commutations de
convertisseurs statiques. Dans notre cas, il s’agit de filtrer les courants harmoniques générés par
l’onduleur réseau. Pour cela, nous avons placé un filtre passe-bas entre l’installation hybride
photovoltaïque -éolienne et le réseau afin d’atténuer les courants harmoniques injectés dans ce
dernier, et d’en préserver la tension.
L’inductance Lo de sortie de l’onduleur impose la fréquence de découpage maximale pour une
ondulation du courant de sortie constante. Cette inductance est calculée comme suit :
V bus
Lo = (5.2)
2f max∆io

L’ondulation de courant ∆io ainsi que la fréquence maximale de commutation fmax des transistors
ont été choisis de manière réaliste en fonction de la gamme de puissance. Sur la base de
l’inductance dimensionnée pour l’onduleur 1 KW monophasé, la valeur de la résistance interne
de la bobine Ro est déterminé en considérant son facteur de qualité constant :
Lo ⋅ ω
Qo = = 4,6 = Cte (à 50 Hz, soit ω = 100π rd/s) (5.3)
Ro

L’ondulation de tension aux bornes de la capacité de sortie CF, causée par l’ondulation de courant
∆io, s’exprime comme suit :

208
1 ∆i o
∆VFC = (5.4)
2C F 2f max
La valeur de la capacité est calculée de manière à produire une ondulation maximale de la tension
ne représentant que 1% de la tension maximale de condensateur de sortie CF. Nous avons donc :
Vbus
CF = 2
(5.5)
8f max L o (0.01VFC )

A.N: ∆io = 10% In=4.35A, Vbus_max = Vbat_pleine = 56 V, f max = 20 kHz,


⇒ Lo = 0.32 mH
Ro = 21.8mΩ
CF = 237µF
La valeur de résistance mène à des pertes totales dans l’étage de filtrage qui atteignent environ
0,4 % de la puissance nominale.

5.2.4 Transformateur monophasé

Dans cette utilisation, le transformateur monophasé apparaît comme une interface d’élévation
entre deux sous réseaux à niveaux de tension différents. Le modèle donnant une image correcte
du comportement du transformateur dépend du problème posé. Dans notre première approche,
nous nous occupons essentiellement au dimensionnement du transformateur par le calcul de son
rapport de transformation « m ». La Figure (5-5) suivant présente le modèle de transformateur
monophasé parfait utilisé :

Lo Ro TF Lr Rr
m

Vond CF Vrés

Figure 5-5 : Transformateur monophasé

L’utilisation d’un transformateur monophasé est due au niveau de la tension du bus continu Vbus
(TBT 48V) qui caractérise le système hybride. En effet, la tension secondaire du transformateur

209
étant imposée par le réseau, la tension de bus doit posséder une valeur suffisante afin de garantir
le bon fonctionnement de l’onduleur. La tension de bus doit être la suivante :

V̂ond
Vbus ≥ + 2 ⋅ VCE on (5.6)
2 ⋅ α max − 1
En prenant l'hypothèse que la chute de tension aux bornes de Lo soit négligeable.
Dans ce cas,

V̂CF ≤ (Vbus − 2 ⋅ VCE on ).(2 ⋅ α max − 1) (5.7)

En remplaçant la tension de sortie de l’onduleur VCF par son expression en fonction de la tension
de réseau et le rapport de transformation m,

V̂res max
≤ (Vbus − 2 ⋅ VCE on ).(2 ⋅ α max − 1) (5.8)
m

V̂res max
m≥ (5.9)
(Vbus − 2 ⋅ VCE on ).(2 ⋅ α max − 1)

D’ou, m ≥ 8.2

avec : V̂res max : valeur crête de la tension du réseau maximale.


α max
: rapport cyclique maximal de la commande d’un transistor, estimé à 0,97.
VCE on : chute de tension à l’état passant d’un transistor IGBT, estimée à 3 V.
Comme nous l’avons démontré précédemment, il faut prévoir un étage d’adaptation avec un
rapport m supérieur ou égale à 8.2, afin de convertit la tension de sortie de l’onduleur Vond en une
tension alternative compatible avec le réseau de distribution monophasé (230V). Nous
choisissons de placer un transformateur élévateur avec un rapport de transformation égal à 10. Ce
dimensionnement concorde bien avec les paramètres identifiés avec l’onduleur Conergy utilisé en
phase expérimentale (cf. annexe 8 : identification de l’onduleur Conergy).

5.2.5 Commande de l’onduleur en mode autonome

Pour l’alimentation des consommateurs en fonctionnement en mode autonome, l’onduleur


Conergy génère une tension sinusoïdale monophasée (230 V, 50Hz), qui alimente les charges via
le raccord de secours.

210
Le réglage de ce convertisseur dans ce mode de fonctionnement met en oeuvre généralement une
régulation de type cascade dont il faut maîtriser les différentes bandes passantes situées entre
l'onde basse fréquence à contrôler et la fréquence de découpage. Cette partie présente la synthèse
du correcteur utilisé pour réguler la grandeur alternative tension ainsi que le courant qui alimente
la charge AC.
La représentation analytique de ce convertisseur passe par l'analyse des différentes séquences de
fonctionnement que l'on supposera de durées fixées par la commande. Le modèle moyen du
l’onduleur est le suivant :
dVCF (t) 1
= (Io (t) − I r (t)) (5.10)
dt CF
dI (t)
Lo ⋅ o + R o ⋅ Io (t) = (Vond (t) − VCF ) (5.11)
dt
Si on raisonne en valeur moyenne, on peut remplacer dans le modèle d’état précédent la tension
Vond par :
Vond = α ⋅ Vbus

Figure 5-6: Schéma structurel du processus

Cette structure de conversion présente une double exigence qui consiste à contrôler le courant
dans l’inductance Io à la sortie du convertisseur et à maîtriser la tension de sortie afin qu’elle
corresponde à une référence VCF_ref.
Nous définissons un mode rapide correspondant au courant dans l’inductance (boucle interne) et
un mode lent correspondant à la tension aux bornes du condensateur CF (boucle externe).

Mise en place de la boucle de courant

Nous réalisons les compensations pour linéariser le système (figure 5-6). Nous trouvons donc
comme fonction de transfert en boucle ouverte :
I o (p) 1
T1 (p) = = (5.12)
VL (p) R o + L o p

211
La structure de la chaîne de commande devient :

Modèle du convertisseur
VCF VCF

Io_ref VL 1 α Vond - Io
PI + VL 1
+- + Vbus +
Vbus Ro+Lop

Figure 5-7: Schéma bloc de la boucle de régulation du courant

1
En supposant que la compensation par VCF et la linéarisation de ( ) sont exactes.
Vbus
Nous pouvons utiliser la transmittance T1 (p) pour le calcul du régulateur R1 (p). Le système
résultant étant du premier ordre, on choisira un régulateur de type PI de la forme :

 1 
R 1 (p) = K p  1 +  (5.13)
 Ti ⋅ p 
 
Nous avons choisi la dynamique du système d’une manière d’avoir les mêmes caractéristiques
que pour un fonctionnement raccordé au réseau. Le coefficient d’amortissement ξ a été fixé à 1.
La pulsation propre ωBP a été prise tel que la bande passante de fréquence est de : f B P = 1k H z

La boucle ouverte corrigée a pour fonction de transfert :


Io 1
= R 1 (p) ⋅ (5.14)
ε Io R o + Lo ⋅p

Les expressions des paramètres du régulateur sont :


K p = 2 ⋅ ξ ⋅ ωBP ⋅ Lo (5.15)

2⋅ξ
Ti = (5.16)
ωBP
Numériquement, les valeurs sont données par:
K p = 9.28 Ti = 318µs

Mise en place de la boucle de tension

Pour la définition du régulateur de tension, nous supposons que la boucle de courant est parfaite,
soit au sens des valeurs moyennes, sur une période de découpage :

212
I o = I o _ re f (5.17)

Nous pouvons procéder à une compensation du système par Ir. Ce qui nous donne la structure de
la chaîne de commande présentée sur la Figure (5-8).

Ir Ir CVS

VCF_ref ICF Io_ref Io ICF VCF


+
-+
Boucle courant
+ PI + parfaite
1
- p CF

Figure 5-8 : Schéma synoptique de la régulation de la tension

Le régulateur doit imposer un comportement de la boucle de tension avec une dynamique lente
par rapport à la boucle de courant. Nous prendrons une valeur inférieure d'une décade par rapport
à la bande passante de la boucle de courant, f BP = 0.1kHz

Si on suppose que la compensation par I r est correcte, la transmittance T2 (p) du système non
corrigé est alors :
1
T2 (p) = (5.18)
p.C F
Le régulateur R2 (p) choisi est un régulateur de type PI. La fonction de transfert de la boucle
ouverte corrigée devient :
VCF 1
= R 2 (p) ⋅ (5.19)
ε VCF p ⋅ CF

Avec
 1 
R2 ( p ) = K p 1 +  (5.20)
 Ti ⋅ p 
Le système corrigé en boucle fermée est du second ordre, sa fonction de transfert est la suivante :
VCF 1 + Ti ⋅ p
= (5.21)
VCF _ ref 1 + T ⋅ p + Ti ⋅ CF ⋅ p 2
i
Kp

213
Une méthode de calcul des paramètres du régulateur analogue à celle utilisée pour la synthèse du
régulateur de la boucle du courant nous conduit aux résultats suivants :
K p = 2 ⋅ξ ⋅ ωBP ⋅ CF (5.22)

2⋅ξ
Ti = (5.23)
ωBP
Application numérique :
K p = 0.297 Ti = 2.23ms

5.2.6 Modes de gestion de l’énergie en mode autonome

Sur la figure 5-9, nous remarquons les échanges d’énergies entre les différents éléments du
système en mode autonome. Les deux générateurs photovoltaïque et éolien délivrent leurs
maximums d’énergie à travers les convertisseurs MPPT pour alimenter les charges AC et charger
la batterie. La batterie étant réversible, peut générer de la puissance à la consommation dans le
cas de déficit (dégradation des potentiels solaire et éolien). Nous avons considéré que l’ensemble
des charges utiles comme une consommation, que nous supposons non réversible.

Eolien MPPT

Peol

Figure 5-9 : Puissance dans le bus continu en mode autonome

La gestion d’énergie du système en mode autonome reste identique à celle réalisée pour le mini
réseau iloté continu TBT (cf. chapitre 4). Le principe de la gestion de l’énergie se base sur la

214
régulation de la tension de la batterie. Ainsi, le gestionnaire d’énergie contrôle les sources de
production selon ces deux modes :

Mode 1 : Peol + Ppv > Pcom donc, Pbat = P eol + Ppv - Pcom L’excès d’énergie est stocké dans les
batteries. Dans le cas ou ces dernières sont totalement chargées. Alors, il faut dégrader les
sources de productions photovoltaïque et éolienne.
Mode 2 : Peol + Ppv < Pcom La puissance produite par le système hybride ne satisfait pas la
consommation. La batterie fournit le déficit d’énergie vers la charge. Si la batterie est
complètement déchargée, alors le système se met à l’arrêt de sécurité.

+ Eolien + Eolien

Phyb

(a) (b)
Figure 5-10 : Transferts d’énergie en mode autonome : a mode 1, b: mode 2

5.2.7 Performances du réseau autonome alternatif

Les essais réalisés montrent le fonctionnement iloté en régime statique du système hybride
alimentant une charge AC purement résistive. La figure (5-11) montre le système complet simulé
avec la commande élaborée.

215
PV
MPPT Io Ir
DC Filtre
LC TF Charge
AC AC

Eolien
MPPT α
Vbus VCF

+
PI

_ Io

+
Io_ref
+ _
ICF VCF_ref
PI
+ +
Figure 5-11: Schéma synoptique du système hybride iloté AC

La figure suivante montre le schéma de puissance du réseau iloté AC mis en place lors des
expérimentations.

I éole Nœud TBT V Bus V


Emulateur
Eolien S1

C1
Emulateur
Emulateur P.V
PV S2
Non Connecté
I Bat IT 1 C2
Batterie
S3

I Cha C3
Charge AC /
Charge
Onduleur S4 -
Conergy
IT 2 C4 +

Figure 5-12 : Schéma de Puissance du réseau iloté AC

216
Les paramètres de l’expérience cités ci dessous sont définis dans l’interface graphique de setup,
qui sont identiques à ceux pris pour le réseau autonome DC TBT :
Vmin = 44V, Vmax= 54V,
Vbat-nom=48V,
Hystérésis =1V et
P bat - tolérance = 10W.
t1 t2 t3 t4 t5 t6 t7
220
180
Vit.éol [tr/mn] 110

0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900
330
P.éol [W]
70
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900
440
Pref.éol [W]

0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900
6
Ipv[A]
1
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900
6
Iref.pv[A]

1
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900
290
Ppv[W]
50
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900
440
Pref.pv[W]
50
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900
350
Pch[W] 200
50
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900
290
200
Pbat [W] 50
-140
-310
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900
49
Vbus[V] 48
47
46
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900

Temps[s]

Figure 5-13 : Caractérisation de la gestion d’énergie pour un fonctionnement quasi-statique du


réseau autonome alternatif

217
Nous avons effectué un relevé des différentes grandeurs caractéristiques en fonctionnement
autonome, avec un consommateur simplifié (échelon de charge) relié au réseau de secours. Ces
variables se présentent comme suite :
Vit.éol : vitesse de rotation de l’éolienne en tr/mn
P.éol : Puissance électrique fournie par l’aérogénérateur en Watt
P.pv : Puissance électrique fournie par l’émulateur photovoltaïque en Watt
P.ch : Puissance active de la charge AC en Watt
P.bat : Puissance active de la batterie en Watt
Ipv : Courant de l’émulateur photovoltaïque en Ampère
V.bus : Tension du bus continu du nœud TBT en Volt

A l’instant initial, mise en route de la gestion d’énergie. (État 1 ; Transition (a) ; Figure11 cf.
annexe 7). L’état de système hybride correspond à mode de repos, c’est-à-dire que les sources de
production ne fournissent plus de puissance (Vvent=0 m/s et E=0W/m²) et que la charge n’est pas
connectée.

Entre t0 et t1 :

L’état 2 de la gestion / supervision donne :


V Bus < Vbat_nominal – hystérésis (Transition (d) ; Figure11 ; cf. annexe7)

La gestion d’énergie passe à l’état 3. Le système s’adapte aux données suivantes (Mode
1 : État (3a))

Ω.éol = 0 (V.Vent = 0)
P.éol = 0
Ipv = 0 (Ensoleillement =0)
P.sol = 0
P.Cha = P.Bat (Puissance consommée par l’onduleur à vide)
V.Bus, décroît vers Vbat_min
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = I.réf_pv_max

La figure 5-14 illustre le courant à l’entrée du l’onduleur, le courant dans la batterie ainsi que la
tension et courant sur la charge AC durant cette séquence de fonctionnement [t0, t1].

218
Ibat

Vch

Ich

Iond

Figure 5-14 : Les courants dans la batterie Ibat(ch4), à l’entrée de l’onduleur Iond (ch1) et tension
– courant côté charge AC ( Vch et Ich respectivement ch3, ch2).

Dans cet état, la puissance absorbée par l’onduleur Conergy aux batteries, sert à son
fonctionnement à vide. La puissance nécessaire pour fonctionner à vide est estimée à environ 45
W. Ce mode est difficile à comprendre sans connaître plus précisément la constitution et le
fonctionnement du l’onduleur Conergy. Ainsi, afin de simplifier la modélisation de ce mode en
fonctionnement découplé du réseau (autonome), nous considérons que la puissance provient en
totalité des batteries.

Au temps t1 :
. Échelon de charge : P ch=200W

Entre les temps t1 et t2 :

Ω.éol =0
P.Cha. = P.Bat (Psol = P.éol =0)
Ipv = 0
V.Bus, décroît
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)

219
Is.réf = Iréf_pv_max

La figure 5-15 montre l’allure des courants côté batterie, entrée de l’onduleur et charge ainsi que
la tension aux bornes de la charge pendant l’intervalle du temps [t1, t2]. Nous distinguons bien
que la tension et le courant côté charge sont bien en phase. Le courant à l’entrée de l’onduleur
atteint 4.5A dans lequel la batterie le fournit en totalité. Nous observons aussi que le courant à
l’entrée de l’onduleur et celui côté batterie présentent des oscillations de 100 Hz (2×50Hz) dû à
l’onduleur monophasé.

Iond

Vch

Ich

Ibat

Figure 5-15 : Courants ; batterie, entrée de l’onduleur et charge (ch2), tension de charge (ch3)
durant l’intervalle [t1, t2]

En simulation, les résultats équivalents et très proches sont obtenus par rapport aux courbes
expérimentales de la Figure 5-15 [92]. Les courbes issues des simulations (logiciel 20-sim) sont
données ci-dessous :

220
400 4 18.25 -4.6
Ibat

200 2 14.75 -5.8


Vch
Vcharge {V}
Icharge {A}

Iond {A}
Ibat {A}
0 0 11.25 -7
Ich

-200 -2 7.75 -8.2

-400 -4 4.25 -9.4


Iond
49.78 49.79 49.8 49.81 49.82 49.83
temps {s}
Figure 5-16 : Courbes de Courants ; batterie, entrée de l’onduleur et charge, tension de charge
en simulation durant l’intervalle [t1, t2]

Au temps t2 :

Connexion de l’émulateur éolien : Vvent=14 m/s

Entre les temps t2 et t3

Ω.éol atteint 220 tr/mn


P.Cha<Péol
P.Cha = P.éol. + P.Bat.
Ip = 0A
V.Bus, croît vers Vbat_nominal
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = Iréf_sol_max

La figure suivante montre l’allure des mêmes variables que celle de la figure 5-17 après le
démarrage de l’éolien. La puissance produite par le sous-système éolien alimente le
consommateur et charge la batterie avec un courant de 3 A.

221
Iond

Vch

Ich

Ibat

Figure 5-17 : Courants ; batterie, entrée de l’onduleur et charge, tension de charge durant
l’intervalle [t2, t3]

Au temps t3 :
Échelon de charge : Pch = 350W
Entre les temps t3 et t4:

Ω.éol = 220tr/mn (V.Vent = 14 m/s)


P.éol = 330W
P.éol + P.bat = Pch
Ipv= 0A
V.Bus, décroît
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = Iréf_sol_max

La figure 5-18 montre que le courant à l’entrée de l’onduleur atteint 7 A et que le courant dans la
batterie est estimé à environ 0.5 A. La puissance produite est presque égale à celle absorbée par la
charge.

222
Iond

Vch

Ich

Ibat

Figure 5-18 : Courants ; batterie, entrée de l’onduleur et charge, tension de charge durant
l’intervalle [t3, t4]

Au temps t4 :
Diminution de la vitesse du vent : Vvent=8m/s

Entre les temps t4 et t5 :

Ω.éol = 110tr/mn (V.Vent = 14 m/s)


P.éol = 70W
P.éol + P.bat = Pch
Ipv= 0A
V.Bus, décroît
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = Iréf_sol_max

La figure suivante montre les différentes grandeurs alternatives mesurées au sein du système
durant l’intervalle de temps [t4, t5]. En gardant la charge inchangeable et en diminuant la vitesse
du vent, c’est la batterie qui fournit le déficit d’énergie avec un courant qui atteint environ 6A
comme le montre le graphe ci-dessous.

223
Iond

Vch

Ich

Ibat

Figure 5-19 : Courants ; batterie, entrée de l’onduleur et charge, tension de charge durant
l’intervalle [t4, t5]

Au temps t5 :

Connexion de l’émulateur photovoltaïque

Entre les temps t5 et t6

Ω.éol =110 tr/mn


P.Cha = Péol + P.sol. + P.Bat.
Ip = 6A
V.Bus, croît vers Vbat_nominal
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = Iréf_sol_max

La figure 5-20 montre un zoom sur les différentes variables mesurées autour de l’onduleur
Conergy ainsi que la batterie pendant cet intervalle de fonctionnement. L’énergie produite par les
sous –systèmes photovoltaïque et éolien assure l’alimentation de la charge. La batterie
n’intervient pas dans l’échange énergétique au sein du système hybride, ce que montre la figure
ci-dessous où nous remarquons que le courant batterie est nul.

224
Iond

Vch

Ich

Ibat

Figure 5-20 : Courants ; batterie, entrée de l’onduleur et charge, tension de charge durant
l’intervalle [t5, t6]

Au temps t6 :
Déconnexion des consommateurs
Entre les temps t6 et t7
Ω.éol =110 tr/mn
P.Cha = Péol + P.sol. + P.Bat.
Ip = 6A
V.Bus, croît vers Vbat_nominal
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = Iréf_sol_max

Au temps t7
V.Bus > Vbat_nominal + hystérésis et P.réf.éol = 0 (passage en Mode 3)
(Transition (e) ; état (3d) et puis Transition (k) ; état (3e) Figure11 ; cf. annexe 7)
Après le temps t7:

Ω.éol croît vers 180 Tr/mn (La puissance éolienne est limitée par l’accélération de la
voilure)
P.sol = P.Cha.
P.Bat ≈ 0
V.Bus, décroît vers Vbat_nominal
P.réf.éol = 0 (MPPTéol = 0)
P.réf.sol = Pch (MPPTpv = 0) (cf. §.4.4.3, Figure 4-30)
Is.réf = Ich = 1A (courant consommé par l’onduleur à vide)

225
La figure 5-21 montre l’évolution du courant à l’entrée de l’onduleur qui atteint 1A, nécessaire
pour fonctionner à vide. Ce courant est fournit seulement par le sous-système photovoltaïque. Le
courant batterie est quasi nul.

Ibat

Vch

Ich

Iond

Figure 5-21 : Courants ; batterie, entrée de l’onduleur et charge, tension de charge après l’instant
t7

Nous décrivons dans la seconde expérimentation élaborée la mise en sécurité du système hybride
autonome lorsque la tension V.Bus atteint le seuil Vbat_min. Cette limite correspond aussi à la
tension de déconnexion de l’onduleur Conergy. La figure 5-22 présente les courbes caractérisant
ce cas de figure.

226
t1 t2 t3 t4 t5 t6
300
Vit.éol [tr/mn] 210
0
3800 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
P.éol [W]
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
440
Pref.éol [W]

0
100 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
Ipv [A] 6

0
100 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
6
Iref.pv [A]
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
300
Ppv [W]
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
440
Pref.pv [W]
0
11000 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
820
Pch [W] 420
50
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
Pbat [W] 120
0
-250
490 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
47
Vbus[V]
44
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
Temps[s]

Figure 5-22. Caractérisation de l’arrêt de sécurité de la gestion d’énergie

Conditions initiales
. Mise en fonctionnement de la Gestion / Supervision d’énergie.
(Transition (a) ; figure 11 ; cf. annexe 7)

Entre les temps t0 et t1 :


L’état 2 de la Gestion / Supervision donne :
V.Bus > Vbat_nominal – Hystérésis (Mode 1 : Transition (d))

La gestion d’énergie passe à l’état 3. Toutes les sources sont connectées.


Le système s’adapte aux données suivantes. (État (3a))
Ω.éol = 0
P.éol = 0
P.sol = 0 (Ensoleillement = 0 W/m²)
Ipv = 0

227
P.Cha = Pond=P.Bat = 45W (puissance consommée par l’onduleur à vide, cf. figure 5-14)
V.Bus ne varie pas
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
I.réf pv = Iréf_sol_max
Au temps t1 :
Connexion de l’émulateur PV
Entre les temps t1 et t2
Ω.éol = 0
P.éol = 0
P.pv +Pbat= Pch
Ipv = 6A
V.Bus croit vers Vbat.nominal+hystérésis
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
I.réf pv = Iréf_sol_max

Durant cette séquence de fonctionnement, le sous-système PV charge les batteries et alimente


l’onduleur. La figure 5-23 montre que le courant injecté dans la batterie arrive à environ 5A et
que le courant absorbé en fonctionnement à vide par l’onduleur est égale 1A.

Ibat

Vch

Ich

Iond

Figure 5-23 : Zoom sur les grandeurs entrées-sorties de l’onduleur ainsi que le courant batterie
après t1
Au temps t2 :

Coup de charge : Pch =420W

Entre les temps t2 et t3


Ω.éol = 0

228
P.éol = 0
P.pv +Pbat= Pch
Ipv = 6A
V.Bus décroit vers Vbat.nominal-hystérésis
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
I.réf pv = Iréf_sol_max

La figure 5-24 montre un zoom sur la tension de charge qui à une valeur efficace 230V. Le
courant consommé par la charge est égal à 1.6A. Le courant à l’entrée de l’onduleur est égal à 9A
en valeur moyenne. La batterie se décharge et fournit à la charge un courant de 3A.

Iond

Vch

Ich

Ibat

Figure 5-24 : Zoom après un coup de charge à t2

Au temps t3 :
Connexion de l’émulateur éolien :Vvent =14 m/s
Entre les temps t3 et t4

Ω.éol = 210 tr/mn (V.Vent = 14m/s)


P.éol +Ppv= P.Cha. + |P.Bat.|
V.Bus, croît vers Vbat_nominal + hystérésis
P.réf.éol = P.réf.éol Max (Mppt = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
I.réf pv = Iréf_sol_max
Durant cette séquence de fonctionnement, les courants de charge et à l’entrée de l’onduleur
restent inchangeables. Par contre la batterie passe en mode de charge avec un courant de 4.5A
environ.

229
Iond

Vch
Ich

Ibat

Figure 5-25 : Zoom après le coup de charge à t3

Au temps t4
Augmentation de la charge : Pch=820W
Entre les temps t4 et t5
Ω.éol = 210 tr/mn (V.Vent = 14m/s)
P.éol +Ppv= P.Cha. + |P.Bat.|
V.Bus, décroît vers Vbat_min
P.réf.éol = P.réf.éol Max (Mppt = 1)
P.réf.pv = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
I.réf pv = Iréf_sol_max

Iond

Vch

Ich

Ibat

Figure 5-26 : Zoom après le coup de charge à t4

230
Le courant à l’entrée de l’onduleur augmente à 17,5A. La batterie bascule en mode décharge et
fournit un courant qui atteint en valeur moyenne 4A.

Au temps t5 :
. Échelon de charge. Pch = 1100W
V.Bus < Vbat_min. (Tension de déconnexion de l’onduleur : Transition (i) ; figure 11)
. Mise en sécurité du système.

Les contacteurs séparent toutes les sources entrent elles et déconnexion de l’onduleur. La
Gestion / Supervision d’énergie passe à l’état 1. Seule une action humaine pourra activer la
Gestion / supervision d’énergie.

Entre les temps t5 et t6, c’est le superviseur de l’aérogénérateur qui gérera la stratégie de mise en
sécurité de l’éolienne de façon autonome. Pour notre exemple nous avons simulé au temps t6, un
arrêt lent de l’éolienne.

5.3 Etude du système hybride en fonctionnement réseau

Après avoir élaborer l’étude théorique et expérimentale du système hybride photovoltaïque -


éolien alimentant une charge AC en fonctionnement autonome, nous étudions dans cette partie, le
raccordement du système hybride au réseau électrique via l’onduleur monophasé Conergy. Nous
présentons essentiellement le principe de commande et gestion d’énergie du l’onduleur en
fonctionnement réseau.

5.3.1 Commande en courant de l’onduleur monophasé

Cette partie présente la commande en courant de l’onduleur réseau utilisé dans le cadre de ce
travail, également la synthèse du correcteur utilisé pour réguler la grandeur alternative courant
ainsi que la tension primaire du transformateur utilisé pour raccorder l’onduleur de tension au
réseau.
La tension de sortie de l’onduleur est donné par :
Vond = (2.com1 – 1) V bus (5.24)

Vond = Roio + Lo dio +VCF (5.25)


dt

231
1
Io = [Vond(p) – VCF] (5.26)
R o + p Lo
Si on raisonne en valeur moyenne, on peut remplacer dans le modèle précédent le rapport
cyclique par
Vond
<2u -1> = α = (0< α < 1) (5.27)
Vbus
Alors,
1
Io = [α Vbus (p) – VCF] (5.28)
R o + p Lo

Figure 5-27 : Schéma structurel du processus de régulation de courant

Sur le plan de la commande, cette structure de conversion possède une exigence qui consiste à
contrôler le courant dans l’inductance et la résistance.

- Mise en place de la boucle de courant


Nous trouvons comme fonction de transfert en boucle ouverte :
I 0 (p) 1 (5.29)
T1 (p) = =
Vond (p) − VCF R 0 + pL 0

La structure de la chaîne de commande devient :

processus

Figure 5-28 : Schéma bloc de la boucle de régulation du courant

232
1
Si nous supposons que la compensation VCF et la linéarisation sont correctes. Nous pouvons
Vbus

utiliser la transmittance T1(p) pour le calcul du régulateur R1(p). Le système résultant étant du
premier ordre, on choisira un régulateur de type PI de la forme :
 1 
R1 ( p) = K p 1 +  (5.30)
 Ti ⋅ p 
La dynamique du système est déterminée par la pulsation propre ωBP et le coefficient
d’amortissement ξ. Ce dernier a été fixé à 1 et une bande passante de fréquence : f B P = 1K h z

La boucle ouverte corrigée a pour fonction de transfert :


I0 1
= R1 ( p ) ⋅ (5.31)
ε I0 R0 + pL0

Le système corrigé en boucle fermée est du second ordre, sa fonction de transfert est la suivante :
Io 1 + Ti ⋅ p
= (5.32)
Io _ ref Ro T ⋅L
1 + Ti (1 + ) ⋅ p + i o ⋅ p2
Kp Kp

Les expressions des paramètres du régulateur sont :


K p = 2 ⋅ ξ ⋅ ωBP ⋅ L − R o (5.33)

2⋅ξ Ro
Ti = − (5.34)
ωBP Lo ωBP
2

Numériquement, les valeurs sont les suivantes :


Kp = 2.8
Ti = 222µs

5.3.2 Contrôle de la puissance active transitée par l'onduleur

Nous présentons dans cette partie le principe de la stratégie de contrôle du courant référence Io_ref.
Le courant Io_ref est l’image de la puissance transmise au réseau monophasé. Comme les
puissances des sources photovoltaïque et éolienne sont imposées par les convertisseurs MPPT, le
contrôle de la grandeur Io_ref doit permettre de gérer l’énergie globale du système selon l’état de
charge de la batterie. La Figure 5-29 illustre la structure générale de la stratégie de contrôle de la
puissance.

233
Préf Io_amp Io_ref
2 ⋅ Préf
VCF_amp
sinθ
VCF
VCF_amp PLL

Figure 5-29 : Principe de la gestion d’énergie

On élabore donc une gestion de l’énergie basée sur le contrôle de Io. Pour générer le courant de
référence Io_ref, nous avons calculé l’amplitude de courant référence en divisant deux fois la
puissance de référence Préf par l’amplitude de la tension de réseau avant le transformateur VCF.
Après il faudrait multiplier l’amplitude par une onde sinusoïdal sin (θ). La génération de cette
référence sinusoïdale est réalisée grâce à une boucle à verrouillage de phase (ou PLL).

5.3.3 Implantation de la boucle à verrouillage de phase (PLL)

5.3.3.1 Problématique de synchronisation du courant de référence

La détermination du courant de référence se fait généralement, pour un onduleur monophasé avec


la mesure de la tension du réseau. Cependant la tension réseau au point de raccordement peut
comporter divers défauts et ils risquent de subsister dans le courant de sortie de l'onduleur. Pour
pallier à ce problème, parmi les méthodes envisageables, il en existe deux fréquemment utilisées.
La première consiste à filtrer la tension mesurée. L'inconvénient de cette méthode est qu'elle
génère un déphasage non négligeable, qui est d'autant plus important que la fréquence de coupure
du filtre passe-bas est faible. La seconde est basée sur la détection du passage par zéro de la
tension, ce qui permet d'en déduire la période et de reconstruire un signal sinusoïdal unitaire [90].
Ce procédé est plus performant que le précédent, cependant il n'est pas optimum lors d'un saut de
phase par exemple. La méthode choisie consiste à réaliser un générateur de signaux dont le rôle
est d'extraire la tension avec un minimum de distorsion, à partir de la tension mesurée. Le
système permettant un asservissement de la fréquence et de la phase et donc une synchronisation,
s'appelle la boucle à verrouillage de phase, en anglais Phase Locked Loop (PLL).

5.3.3.2 La PLL dans le domaine de Park

La méthode la plus répandue pour le système monophasé est celle basée sur la représentation
dans le référentiel de Park de la tension mesurée sur le réseau. Le principe est de considérer

234
l’équation du réseau monophasé dans un repère de Park dont l'orientation est telle que Vd = 0 [88-
90]. La boucle à verrouillage de phase réalise l'asservissement d'un angle de phase arbitraire à
l'angle de référence θ. La commande PLL est utilisée aussi pour l’estimation de l’amplitude et la
fréquence de la tension réseau. Le schéma de principe de la PLL est présenté à la Figure 5-30.

Vd_réf =0 ωff
θ θ
+ +
Vα Vd ω 1 θ
Création d’un α, β ε PI
VCF _ s
système Vβ +
orthogonal
Vq
d, q f
1
VCF_amp 2.π
Vα 2 + Vβ 2

Figure 5-30 : Structure général de la boucle à verrouillage de phase monophasé

5.3.3.3 Création d’un système orthogonal

Dans la littérature, on trouve plusieurs méthodes qui sont utilisées pour la création d’un système
orthogonal [91]. En effet, le système monophasé peut être transformé en un système orthogonal
DQ par la création d’axe Q virtuel. Une méthode simple utilisée consiste à appliquer un retard au
signal VCF. La fréquence de réseau est de 50 Hz. Le signal de tension est sous la forme : VCF = Vα
=VCf_amp.sin (θ), on pourrait donc retarder le signal de 5ms (1/4 de période), le signal résultant
π
est : Vβ =VCf_amp.sin (θ- ). Cette méthode est présentée dans la figure 5-31.
2

VCF
Retard Vβ
T/4
Figure 5-31: Création d’un système orthogonal basé sur la méthode de retard

En conséquence, on peut déduire l’amplitude de la tension :


2
( ) π 
2  
V CF_amp = VCF_amp .sin ( θ RES) +  V CF_amp.sin  θ RES −   (5.35)
  2 

235
5.3.4 Modes de gestion d’énergie de l’onduleur Conergy
Pour le fonctionnement réseau, l’onduleur Conergy permet de gérer entièrement les transferts
d’énergie, du bus continu vers le réseau et les batteries. Afin de garantir l’alimentation des
consommateurs lors d’une coupure réseau, le chargement des batteries raccordées est prioritaire.
Seulement après atteint un seuil de chargement donné, l’onduleur Conergy débute l’injection au
réseau électrique. Toute l’énergie produite par le système hybride photovoltaïque- éolien et non
stockée est envoyée sur le réseau. Ainsi l’onduleur impose la puissance de référence Préf pour
contrôler la puissance transmise au réseau et celle stockée dans la batterie. Le principe est de
contrôler l’état de charge de la batterie grâce à la régulation du niveau de tension batterie autour
d’une tension nominale d’injection au réseau Vinjct.
Les modes de gestion sont déterminés par la balance énergétique entre les systèmes de production
(éolien, photovoltaïque), la batterie et le réseau. Le bus continu constitue un nœud énergétique à
potentiel donné Vbus tel que :
Péol + PPV + PBat = Préseau (5.36)
Pour notre cas de gestion d’énergie, l’onduleur présente 2 modes d’opérations pour gérer les
échanges d’énergie. Ces modes sont présentés par la suite :
Mode 1 : Dans ce mode, la tension de la batterie est inférieure au seuil de tension d’alimentation
(Vbat <Vinject). La totalité d’énergie produite par le système hybride est utilisée pour charger la
batterie. D’où, la puissance de référence est nulle (Préf =0). Une fois le seuil d’injection atteint
(51.5V), le système passe en fonctionnement réseau (mode 2).
+ Eolien

Figure 5-32: Flux d’énergie géré par l’onduleur Conergy en mode 1


Mode 2 : L’onduleur Conergy ne passe en fonctionnement réseau que lorsque le seuil en mode
autonome (51.5V) a été atteint et est resté constant pendant 2 minutes. Le chargement des
batteries par les systèmes de production PV et éolien continu jusqu’à l’atteinte de la tension de
charge maximale. Pour la modélisation de ce mode, nous considérons qu’une entité de l’énergie

236
produite est utilisée pour charger la batterie avec un régime IBat déterminé, le reste étant transmis
au réseau. D’où, la balance énergétique régie selon l’équation suivante :
Préf = Préseau =K. (Péol + PPV) (5.37)
PV+Eolien RESEAU

BATTERIE
Figure 5-33 : Stratégie 2
Avec, 0<K<1 : est un coefficient qui contrôle la puissance à injecter au réseau électrique et par
conséquence la puissance batterie. Ce paramètre varie selon un cycle périodique qui dépend de la
phase de charge des batteries.
Le fonctionnement en injection au réseau est uniquement interrompu :
- Lorsque les batteries atteignent le seuil de charge inférieur, le fonctionnement en
mode autonome sans injection au réseau reprend jusqu’à ce que le seuil
d’injection ( 51.5V) soit atteint.
- Lorsque le réseau électrique est en panne, l’onduleur Conergy passe en
fonctionnement en mode autonome dans un laps de temps inférieur à une
seconde. En fonctionnement en mode autonome, les consommateurs au circuit de
secours sont alimentés en courant issu de deux sources et des batteries,
transformé en courant alternatif.
5.3.5 Expérimentation du système complet connectée au réseau

La figure 5-34 montre la structure de puissance de l’onduleur Conergy raccordé au réseau


électrique.
I ond
com1 com2
Transformateur
K1 K3 m
Er
Cbus

com2 com1

K2 K4

Figure 5-34 : Structure de l’onduleur avec un transformateur élévateur

237
- Performances du système raccordé au réseau

Les essais réalisés montrent le fonctionnement en mode injection au réseau en régime statique du
système hybride via l’onduleur monophasé Conergy. Ces relevés expérimentaux montrent les
caractéristiques de l’onduleur pour le fonctionnement réseau ainsi que le passage en mode
autonome.
Les paramètres de l’expérience en mode raccordé au réseau, cités ci-dessous sont définis dans
l’interface graphique de setup :
Vmin = 44V,
Vmax= 56V,
Vbat-nom=50V,
Hystérésis =4V et
P bat - tolérance = 10W.
Nous avons choisi ces paramètres d’une manière que le seuil d’injection au réseau, fixé par
l’onduleur, soit intégré dans la bande d’hystérésis de la tension du bus pris par le gestionnaire
d’énergie.
Avec :
P.réseau : Puissance active injectée au réseau en Watt
P.réf.éol : Consigne de puissance de l’aérogénérateur transmise par la Supervision d’énergie.
P.réf.pv : Consigne de puissance de l’émulateur photovoltaïque transmise par la Supervision
d’énergie.
Iréf.pv : Consigne de courant de l’émulateur photovoltaïque transmise par la Supervision
d’énergie.
La figure 5-35 montre la caractérisation de la gestion d’énergie pour le fonctionnement en
injection réseau.

238
t1 t2 t3 t4 t5
295
Vit-éol [tr/mn]
Tinjt
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000
390
P.éol [W]
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000
440
Pref.éol [W] MPPT=1
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000
6
Ipv [A]
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000
6
Iref.pv [A]
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000
310
Ppv [W]
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000
440
Pref.pv [W]
MPPT=1
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000
P.réseau [W] 400
250
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000
0
-300
Pbat [W] -450
-700
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000
54
Vbus[V] 52 50
48
46
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000
Temps[s]

Figure 5-35 : Caractérisation de la gestion d’énergie pour un fonctionnement raccordé au réseau

A l’instant t1, mise en route de la gestion d’énergie. (État 1 ; Transition (a) ; cf. annexe7)
Les sources de production sont à l’arrêt (Vvent=0 m/s et E=0W/m²).

Entre les temps t1 et t2 :

L’état 2 de la gestion / supervision donne :


V Bus > Vbat_nominal – hystérésis (Transition (d) ; figure 11 ; cf. annexe 7)

La gestion d’énergie passe à l’état 3. Le système s’adapte aux données suivantes (Mode
1 : État (3a) ; Figure 11 ; cf. annexe 7).

239
Ω.éol = 0 (V.Vent = 0)
P.éol = 0
Ipv = 0 (Ensoleillement =0)
P.sol = 0
V.Bus, stable à Vbat_moninal
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = I.réf_pv_max

La figure 5-36 illustre le courant à l’entrée du l’onduleur, le courant dans la batterie ainsi que la
tension et courant réseau lorsque les sources sont à l’arrêt.

Ibat

Vrés

Irés

Iond

Figure 5-36 : Courant batterie (ch4), courant d’entrée de l’onduleur (ch2) et tension (ch3)
/courant (ch1) côté réseau lorsque le système est au repos

Au temps t2
Connexion de l’émulateur éolien : Vvent=14.5 m/s

Entre les temps t2 et t3

Ω.éol = 295 tr/mn (V.Vent = 14.5 m/s)


P.éol = 390W
Pbat=Péol
Ipv = 0A (Ensoleillement =0)
P.sol = 0W
Préseau =0W (pas d’injection au réseau)

240
V.Bus, croit vers Vbat-max
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = I.réf_pv_max

Nous remarquons que le courant batterie atteint 7A et que les courants à l’entrée de l’onduleur et
celui injecté au réseau sont nuls (cf. figure 5-37). En effet, le système commence en premier à
charger la batterie par le biais du l’émulateur éolien (mode 1).

Ibat

Vrés

Irés

Iond

Figure 5-37 : Chargement de la batterie pendant l’intervalle [t2, t3]

Au temps t3
Connexion de l’émulateur PV
Entre les temps t3 et t4
Ω.éol = 295 tr/mn (V.Vent = 14.5 m/s)
P.éol = 390W
Ipv = 6
P.sol = 310W
Pbat=Péol +Ppv
Préseau =0W (pas d’injection au réseau)
V.Bus, dépasse le seuil d’injection (51.5V) et reste stable durant une période d’injection
Tinject égale à 120secondes.
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)

241
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = I.réf_pv_max

Le courant injecté dans la batterie atteint 12.5A. Le système ne passe pas encore en
fonctionnement réseau : le courant côté réseau est nul.

Ibat

Vrés

Irés

Iond

Figure 5-38 : Chargement de la batterie pendant l’intervalle [t3, t4]

Au temps t4
Injection au réseau
Entre les temps t4 et t5
Ω.éol = 295 tr/mn (V.Vent = 14.5 m/s)
P.éol = 390W
Ipv = 6 (Ensoleillement =0)
P.sol = 310W
Préseau + Pbat=Péol +Ppv (Injection au réseau)
V.Bus, croit vers Vbat-max
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = I.réf_pv_max

L’onduleur Conergy ne passe en fonctionnement réseau que lorsque le seuil de tension du bus
continu d’injection (51.5V) a été atteint et est resté constant pendant 2 minutes. Le chargement
des batteries par le système hybride photovoltaïque –éolien continu en même temps.

242
Pendant le l’injection au réseau, le chargement de la batterie raccordée est prioritaire et cyclique
afin de garantir l’alimentation des charges de secours (panne de réseau). Durant l’intervalle [t4,
t5], la puissance stockée dans la batterie augmente selon des seuils imposés par l’onduleur
jusqu’à ce que toutes l’énergie produite est envoyée à la batterie et on injecte rien au réseau
(mode 2).

Ibat

Ihyb

Vrés

Irés

Figure 5-39 : Courant : batterie, produit par le système hybride et injecté au réseau ; tension
réseau lors de l’injection au réseau

La figure 5-39 montre que le courant injecté au réseau est en phase avec la tension réseau. Nous
remarquons aussi que l’amplitude du courant varie d’une manière cyclique (3 fois la période) dû
au fonctionnement de l’onduleur à une puissance inférieure à sa puissance nominale.
Au temps t5
Démarrage de la seconde phase d’injection au réseau
Après le temps t5
Ω.éol = 295 tr/mn (V.Vent = 14.5 m/s)
P.éol = 390W

243
Ipv = 6 (Ensoleillement =0)
P.sol = 310W
Préseau + Pbat=Péol +Ppv (Injection au réseau)
V.Bus, décroît vers le seuil d’injection (51.5V) et reste stable
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = I.réf_pv_max

-Expérimentation du système raccordé au réseau avec une charge lié à la sortie de secours
de l’onduleur

La figure 5-40 illustre le schéma de puissance de raccordement de l’onduleur Conergy avec le


réseau ainsi que aux consommateurs de secours.

I ond
com1 com2
Transformateur
m
L
K1 K3

Filtres
Cbus Réseau
230V
com2 com1 N
K2 K4 L
Consommateur
de secours
Onduleur Conergy
N
Figure 5-40 : Structure de raccordement au réseau avec connexion d’une charge au circuit de
secours

La figure 5-41 est la suite de l’expérimentation illustrée dans la figure 5-35. Nous avons effectué
un relevé des différents résultats caractéristiques en fonctionnement réseau et en autonome. Une
défaillance du réseau électrique a été simulée. Elle a été provoquée au bout de 18 minutes de
relevé. Dans cette expérience, la charge est connectée uniquement au circuit de secours de
l’onduleur.
Par la suite nous présentons une analyse de l’expérience en décrivant l’évolution des différentes
grandeurs pour chaque phase.

244
Fonctionnement réseau Fonctionnement iloté

t1 t2 t3 t4
295
Vit.éol [tr/mn] 150

0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600
390
P.éol [W]
200
150
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600
440
Pref.éol [W] MPPT=1 MPPT=1
MPPT=0
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600
6
Ipv[A]

0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600
6

Iref.pv[A]
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600
310
Ppv[W]

0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600
440
Pref.pv[W] MPPT=0 MPPT=1
MPPT=1
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600
850
P.ch[W]
P.réseau[W] 400

0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600
150
0
Pbat [W] -300
-680
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600
54
Vbus[V] 52
50
48
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600
Temps[s]

Figure 5-41 : Caractérisation de la gestion d’énergie pour une panne du réseau

Au temps t1 :
Diminution de la vitesse du vent : Vvent=10 m/s

Entre les temps t1 et t2


Ω.éol = 150 tr/mn (V.Vent = 10 m/s)

245
P.éol = 200W
Ipv = 6 (Ensoleillement =Emin)
P.sol = 310W
Préseau + Pbat=Péol +Ppv (Injection au réseau)
V.Bus, croît vers Vbat-max
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = I.réf_pv_max

Nous remarquons lors de la diminution de la puissance produite par le système hybride, c’est la
puissance injectée au réseau qui baisse et le cycle de chargement de la batterie ne change pas :
Afin de garantir l’alimentation de secours, le chargement des batteries est privilégié.

Au temps t2 :
Augmentation de la vitesse du vent : Vvent=14 m/s
Entre les temps t2 et t3
Ω.éol = 150 tr/mn (V.Vent = 10 m/s)
P.éol = 200W
Ipv = 6 (Ensoleillement =0)
P.sol = 310W
Préseau + Pbat=Péol +Ppv (Injection au réseau)
V.Bus, croît vers Vbat-max
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = I.réf_pv_max

Au temps t3
V.Bus > Vbat_nominal + hystérésis et P.réf.éol = 0 (passage en Mode 3)
(Transition (e) ; état (3d) et puis Transition (k) ; état (3e) Figure 11 ; cf. annexe7)
Entre les temps t3 et t4 :

Ω.éol croît vers 300 Tr/mn (La puissance éolienne est limitée par l’accélération de la
voilure)
Ppv = Péol= P.réseau=0
P.Bat ≈ 0
V.Bus, décroît vers Vbat_nominal
P.réf.éol = 0W (MPPTéol = 0)
P.réf.sol = 0W (MPPTpv = 0) (cf. §.4.4.3, Figure 4-30)
Is.réf = 0A

Au temps t4
Déconnexion du réseau électrique : Alimentation des consommateurs connectés au circuit
de secours de l’onduleur
Pch = 850W
Après le temps t4

246
Ω.éol = 295 tr/mn (V.Vent = 14.5 m/s)
P.éol = 390W
Ipv = 6 (Ensoleillement =0)
P.sol = 310W
Pch = Pbat + Péol +Ppv (fonctionnement en mode autonome)
V.Bus, décroît vers Vbat-nominal –hystérésis
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = I.réf_pv_max

La figure suivante montre le passage entre les deux modes de fonctionnement du système
hybride : du raccordé au réseau vers le mode iloté. Lorsque le réseau électrique public tombe en
panne, l’onduleur passe en ‘’ fonctionnment en mode autonome ‘’ dans un laps de 250
millisecondes. En fonctionnement en mode autonome, les consommateurs sont alimentés en
courant issu des deux sources photovoltaïque et éolienne ainsi que de la batterie et transformé en
courant alternatif.

V réseau

Mode iloté
Mode
I ch
réseau

Figure 5-42 : Tension réseau et courant dans la charge lors de la déconnexion du réseau

La figure montre un zoom sur le courant et la tension aux bornes de la charge connecté au circuit
de secours. Le système génère une tension sinusoïdale monophasée, qui alimente tous les
consommateurs via le raccord de secours.

247
Figure 5-43 : Tension et courant dans la charge lors de fonctionnement en mode autonome

-Expérimentation du système avec la charge connectée réseau et la sortie secours de


l’onduleur

La figure 5-44 illustre la configuration de puissance de la nouvelle expérimentation étudiée.

I ond
com2 TF
com1
m
K1 K3 L
Filtres

Cbus Réseau
230V
com2 com1 N
K2 K4
L L
Consommateur
Onduleur Conergy N N de secours

Figure 5-44 : Configuration de raccordement de l’onduleur au réseau avec connexion de la


charge au raccord habituel du réseau électrique public

Tant que l’alimentation par le réseau électrique public est assurée, l’énergie produite par les
sources solaire et éolienne récupérée est injecté au réseau électrique public ; la charge est
également alimentée par le réseau électrique via une connexion vers le circuit de charge normal.

248
En cas de panne du réseau électrique, l’onduleur Conergy assure l’alimentation de la charge à
partir des sources ainsi que de la batterie via la sortie de secours.

Fonctionnement réseau Fonctionnement iloté


t1 t2 t3 t4
210
Vit-éol [tr/mn]

0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
380
Péol [W]

0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
441

Pref.éol [W] 440

439
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
5.8
I pv[A]

0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
8
I ref.pv[A]
5.8

4
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
300
Ppv[W]

0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
441

Pref.pv[W] 440

439
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
750
Pond[W] 520
300
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
400
70
Pbat [W]
-170
-380
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
54
Vbus[V] 52
50
Tinjct
48
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000

temps [s]
Figure 5-45 : Caractérisation de la gestion d’énergie en mode injection avec une panne du
réseau

249
La figure 5-45 montre les performances du système hybride en mode injection au réseau
électrique via l’onduleur ainsi que l’évolution du système en mode autonome lors d’une coupure
de réseau. A l’instant initial, mise en route de la gestion d’énergie. (État 1 ; Transition (a) ; cf.
annexe7)
Les sources de production sont à l’arrêt (Vvent=0 m/s et E=0W/m²).

Entre les temps t0 et t1 :

L’état 2 de la gestion / supervision donne :


V Bus > Vbat_nominal – hystérésis (Transition (d))

La gestion d’énergie passe à l’état 3. Le système s’adapte aux données suivantes (Mode
1 : État (3a) ; cf. annexe 7)
Ω.éol = 0 (V.Vent = 0)
P.éol = 0
Ipv = 0 (Ensoleillement =0)
P.sol = 0
V.Bus, stable à Vbat_moninal
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = I.réf_pv_max

Ich
Vsecours

Vréseau

Iréseau

Figure 5-46 : Courants : charge, réseau ; Tensions : réseau, sortie de secours de l’onduleur durant
l’intervalle [t0, t1]

250
La charge est alimentée par le réseau électrique public. La figure 5-46 montre le courant de la
charge ainsi que la tension a ses bornes. La tension de secours est nul (fonctionnement réseau).
On remarque que il n’y a pas du courant injecté au réseau vu que le seuil d’injection n’est encore
atteint (Vbus<Vinject).

Au temps t1

Mise en fonction de l’émulateur éolien : Vvent= 14 m/s


Entre les temps t1 et t2
Ω.éol = 210 tr/mn (V.Vent = 14 m/s)
P.éol = 380W
Ipv = 0 (Ensoleillement =0)
P.sol = 0W
Pbat=Péol (Pas d’injection au réseau)
V.Bus, croît vers Vinject (Vbus<52V)
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = I.réf_pv_max

Au temps t2

Début de l’injection au réseau : Vbus a atteint 52V et a resté constant pendant 2 mn


équivalent au temps Tinject nécessaire pour l’injection

Entre les temps t2 et t3

Ω.éol = 210 tr/mn (V.Vent = 14.5 m/s)


P.éol = 380W
Ipv = 0 (Ensoleillement =0)
P.sol = 0W
Préseau + Pbat=Péol (Injection au réseau)
V.Bus, croit vers Vbat-max
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = I.réf_pv_max

La figure 5-47 montre le courant injecté au réseau à l’instant (t2) au système commence à débiter
au réseau.

251
Ich Vsecours

Vréseau

t2 Iréseau

Figure 4-47 : Allures des différents variables lors de l’injection au réseau

Au temps t3
Connexion de l’émulateur PV
Entre les temps t3 et t4
Ω.éol = 210 tr/mn (V.Vent = 14.5 m/s)
P.éol = 380W
Ipv = 5.8A (Ensoleillement =0)
P.sol = 300W
Préseau + Pbat=Péol +Ppv (Injection au réseau)
V.Bus, croit vers Vbat-max
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = I.réf_pv_max

La figure 5-48 montre les courants injecté au réseau et celui absorbé par la charge a partir du
réseau lors de la connexion de l’émulateur photovoltaïque. Nous remarquons que l’énergie
produite par le sous-système photovoltaïque est renvoyée vers le réseau électrique. La puissance
active injectée au réseau atteint 520W. La tension secours de l’onduleur reste nul vu le que le
système fonctionne encore en mode réseau.

252
Ich Vsecours

Vréseau

t3 Iréseau

Figure 5-48 : Allures des différents variables lors de la connexion de l’émulateur PV

Au temps t4
Produire une coupure de réseau
Pch = 750W
Après le temps t4
Ω.éol = 210 tr/mn (V.Vent = 14 m/s)
P.éol = 380W
Ipv = 6 (Ensoleillement =0)
P.sol = 310W
Pch = Pbat + Péol +Ppv (fonctionnement en mode autonome)
V.Bus, décroît vers Vbat-nominal –hystérésis
P.réf.éol = P.réf_éol_max (MPPTéol = 1)
P.réf.sol = P.réf_sol_max (MPPTpv = 1)
Is.réf = I.réf_pv_max

La figure 5-49 montre un zoom à l’instant t4 lorsque le système passage du fonctionnement


injection réseau au mode autonome après une coupure du réseau. Le système passe en
fonctionnement en mode autonome dans un laps de temps de 0.25 seconde. Les consommateurs
connectés au circuit de secours sont alimentés en courant issu des sources et de la batterie,
transformé en courant alternatif. En fonctionnement en mode iloté, l’onduleur génère une tension
sinusoïdale monophasée Vsecours.

253
Fonctionnement réseau Fonctionnement autonome

Vsecours
Ich

t4

Vréseau

Iréseau

Figure 5-49 : Zoom à t4 pendant le passage du fonctionnement du système de mode réseau en


mode iloté

5.4 Conclusion

Dans ce chapitre nous nous sommes intéressés à la modélisation et l’expérimentation du


système hybride photovoltaïque-éolien TBT couplé avec l’onduleur Conergy en fonctionnement
en mode autonome et en mode injection au réseau.
Nous avons fait le choix d’adopter une topologie de raccordement monophasé, qui associe
un onduleur de tension avec un transformateur élévateur basse fréquence, en s’identifiant avec la
structure de l’onduleur Conergy utilisé en pratique. Cette structure survolteur a été dimensionnée
et son fonctionnement validé, nous permettant de réaliser ou se connecter un réseau 230 VAC à
partir d'une tension de 48 V DC.
En ce qui concerne la partie gestion de l’énergie de l’onduleur Conergy, nous avons vu
qu’il était préférable de repenser son mode de régulation de manière à gérer le système à partir de

254
consignes de puissances. Cela permettra de mieux contrôler le rendement et d’améliorer
l’efficacité énergétique globale.
Les comparaisons de la modélisation système complet et de mesures sur la maquette
expérimentale nous ont permis de mettre en œuvre les modélisations développées et de conclure
qu’elles nous permettent de bien reproduire le comportement énergétique du système pour le
fonctionnement en mode injection au réseau et en mode autonome. Finalement, nous avons étudié
et analysé le fonctionnement en alimentation ininterruption de l’onduleur Conergy offrant
différents degrés d’autonomie pour le système globale.

255
Conclusion générale

256
Conclusion générale

Les travaux présentés dans cette thèse concernent les systèmes hybrides
photovoltaïque-éolien autonome et/ou raccordé au réseau. Ces dispositifs sont amener à
connaître des développements importants liés essentiellement à une volonté de plus en plus
affichée de diversifier les moyens de production et de mieux respecter l’environnement.
Associées à une production centralisée, ces unités peuvent permettre une mutualisation
avantageuse de ressources très réparties, très fluctuantes, et contribuer à une meilleure gestion
de l’énergie électrique pour un développement durable.
Dans le contexte des énergies renouvelables un état de l’art des systèmes hybrides
photovoltaïque éolien est présenté dans le premier chapitre. D’un point de vue économique,
ces dispositifs ne sont pas encore compétitifs et nous pouvons penser qu’ils le seront à moyen
terme. Cependant, la sûreté élevée qu’ils offrent, grâce à la présence de dispositifs de stockage
d’énergie et à leur forte décentralisation, conjuguée à une volonté publique, liée aux
nécessités du développement durable, rend ces dispositifs économiquement viables.
Notre étude a abordé les problématiques posées par la conception des systèmes
hybrides photovoltaïque-éolien de petite puissance, secteur dans lequel la rentabilité et loin
d’être acquise et qui nécessite donc un fort degré d’optimisation de l’efficacité énergétique,
mais qui impose simultanément de minimiser les coûts de production (équipements simples,
minimum de capteur, simplicité de contrôle…), d’usage (fiabilité, « rusticité »,…). Dans ce
contexte, de nouvelles solutions relevant d’une optimisation multiphysique sont
indispensables, notamment pour une intégration de ces systèmes à grande échelle
d’utilisation. Nous avons abordé de façon intégrée les questions d’architecture, de
dimensionnement et de gestion optimisée de l’énergie. C’est dans cet objectif de diminution
du coût par un dimensionnement optimal du système et une gestion adéquate de l’énergie que
ces travaux s’inscrivent.
Nous avons étudié et comparé quatre structures de conversion statique permettant le
pilotage du générateur photovoltaïque et de la génératrice. Dans tous les cas, on s’est limité au
cas d’un « chargeur de batterie », c’est à dire un ensemble générateurs/ convertisseurs qui
débite sur un élément de stockage. Ces structures classées en deux niveaux de bus continu
(B.T) et (T.B.T), ont été comparées sur des critères qui ont guidé notre démarche : rendement
énergétique, coût de dimensionnement en silicium, simplicité de contrôle.

257
En premier lieu, nous avons envisagé l’architecture formée par le redresseur à MLI
permettant le contrôle direct par autopilotage de la génératrice en couple pour la chaîne
éolienne et par le hacheur survolteur dans la chaîne photovoltaïque. Pour la conversion
photovoltaïque, nous avons proposé une régulation cascade (tension/courant) avec un
dispositif MPPT. Cette structure est utilisée comme référence de comparaison avec les autres
architectures que nous avons proposées. Avec cette structure complète, mais a priori onéreuse
pour cette gamme de puissance, on peut assurer un coefficient de puissance de la machine
égal à l’unité, ce qui minimise son dimensionnement. Malgré que cette structure présente un
supériorité énergétique et une optimisation de la « quantité de silicium » utilisée, elle reste
complexe de point de vu commande et présente un coût matériel assez élevé. En plus, cette
structure survolteuse présente, pour l’application chargeur de batterie, l’inconvénient de
nécessiter un bus de tension continu suffisant pour les plus fortes vitesses de vent. Dans ces
conditions une première structure (TBT) a été étudiée, où un étage dévolteur est indispensable
en aval du redresseur MLI côté chaîne éolienne et un hacheur dévolteur côté chaîne
photovoltaïque pour raccorder la batterie TBT en toute sécurité. Ce réseau présente des
performances énergétiques intéressantes et garantit un transfert optimal d’énergie vers les
batteries TBT. Néanmoins, ce système présente une double complexité : une architecture
assez riche (trois convertisseurs statiques et un grand nombre de capteurs électriques et
mécanique), et une commande assez complexe.
Dans un souci de simplification et de minimisation des coûts, le redresseur MLI a été
remplacé par un redresseur à diodes débitant sur une batterie d’accumulateur via un étage
d’adaptation qui dépend du niveau de la jonction continu. Un intérêt particulier a été dédié à
la modélisation de l’association « machine synchrone - pont de diodes » prenant notamment
en compte les pertes d’efficacité due à l’empiètement. Selon le niveau de tension batterie
employé, deux structures différentes de conversion DC-DC ont été évaluées : le hacheur
dévolteur simple et un hacheur survolteur qui permettent de maximiser la puissance produite
par ce système à fréquence variable. Nous avons caractérisé les limitations physiques de
fonctionnement imposées par les butées de rapport cyclique. Pour le hacheur dévolteur, la
butée basse entraîne une limitation à fort vent (fem élevées), surtout si la tension batterie est
faible. A ce niveau, notre étude a permis de mettre en lumière l'intérêt que pourrait constituer
la structure survolteur sur batterie BT. Cette structure offre un des meilleurs compromis entre
plage opérationnelle et surdimensionnement en silicium au regard des autres structures
classiques. En connaissance de la courbe Cp(λ), différentes techniques de pilotage ont été
élaborées, selon que l’on utilise un redresseur à diodes associé à un hacheur survolteur

258
(commande en puissance par le courant redressé) ou un redresseur à diodes associé à un
hacheur dévolteur (contrôle de puissance par le courant batterie). Ces techniques, malgré leurs
caractères « indirect » (pilotage de la puissance à travers l’ensemble pont de diodes –
génératrice) se sont avérées plutôt performantes comparativement aux structures basées sur un
redresseur MLI à autopilotage à bande passante élevée.
Dans le choix final de la meilleure structure, nous avons montré l’interaction entre
plusieurs paramètres tels que les profils des gisements solaires et éolien, et la tension batterie
qui déterminent les pertes, dues au courant dans le circuit de conversion statique, qui sont
généralement plus élevées pour des tensions batterie faibles.
Au final, dans cette gamme de puissance et moyennant un dimensionnement système
adéquat, l’application de différents gisements solaires et éoliens nous a permis de conclure à
l’excellente compétitivité des structures les plus simple vis a vis du compromis coût /
performance : association pont de diodes - hacheur DC/DC pour la chaîne éolienne et hacheur
DC/DC pour la chaîne PV. Ces structures peuvent très bien rivaliser avec des systèmes plus
complexes en terme de structure et d’instrumentation. De plus, l’utilisation d’un bus continu
suffisamment élevé impose l’association en série d’un grand nombre de batterie de tension
standard qui peut parfois occasionner des déséquilibres entre les différentes cellules pouvant
s’avérer néfaste pour le dispositif de stockage. Par contre la structure (« pont à diodes –
hacheur dévolteur » côté chaîne éolienne et « hacheur dévolteur » côté chaîne photovoltaïque
présente un énorme avantage de niveau de tension batterie standard, sécurisée TBT et la
bonne adéquation avec la plage de vitesses du vent et d’ensoleillement. Malgré que cette
structure est pénalisante en point de vu facteur de dimensionnement en silicium ‘Fd’ par
rapport aux structures survolteurs.
Les démarches que nous avons menées avaient pour but d’analyser l’efficacité
énergétique du système hybride vu dans sa globalité la quantité d’énergie utile, disponible aux
bornes de la charge, restant le « seul juge de paix ». Pour cela, la totalité des pertes dans la
chaîne de conversion a été prise en compte au sein même de l’algorithme de maximisation de
puissance. Ainsi, nous avons montré que l’optimum de puissance électrique (côté batterie)
était sensiblement distinct de l’optimum côté générateur. On retrouve ainsi une des
caractéristiques qui fonde l’approche système : l’optimum global diffère des optima locaux.
De façon générale, cette étude met en évidence l’existence d’un couplage fort entre les
éléments de la chaîne du système hybride photovoltaïque-éolien : gisement – structure –
dimensionnement – gestion d’énergie – mission de consommation, ce qui justifie également

259
une approche systémique de la conception au sein de laquelle l’optimisation énergétique de
l’ensemble est nécessaire.
Pour compléter nos investigations théoriquement, l’étude expérimentale du système
hybride photovoltaïque- éolien autonome (TBT) choisi a été produite de façon intégrée un
superviseur d’énergie. Le mini réseau a été obtenu par l’interconnexion d’un émulateur
photovoltaïque avec un émulateur de la chaîne éolienne autour de la jonction continu (TBT).
La problématique était alors la recherche de stratégies de gestion des flux d’énergie optimales
permettant un fonctionnement stable du système et un contrôle de l’état de charge de la
batterie. En parallèle, nous avons développé des modèles numériques de simulation en étroite
corrélation avec le matériel utilisé sur le banc de test. Les comparaisons de la modélisation
système et de mesures sur le banc d’essais nous ont permis de mettre en œuvre les modèles
développées et de conclure qu’elles nous permettent de bien reproduire le comportement
énergétique d’un tel système pour un cycle de fonctionnement donné. Les résultats obtenus
nous ont permis de vérifier la fiabilité du suivi des consignes de puissance et par conséquence
l’efficacité de la stratégie de gestion de l’énergie conçue.
Nous nous sommes intéressés en fin à la connexion au réseau public et l’alimentation
d’une charge alternative via un onduleur monophasé. Un intérêt particulier est dédié à l’étude
de la structure de raccordement en exploitant l’onduleur Conergy disponible au laboratoire.
En premier lieu, nous avons étudié le fonctionnement autonome du système. En suite, nous
sommes intéresses à l’étude du fonctionnement en injection au réseau du système ainsi que le
cas d’une coupure de réseau.

260
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grid inverters », International Conference on Power Electronics and Intelligent Control for
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Power Generation System with Battery Storage” 5ème Conférence Internationale JTEA 2008, 12-
14 Mai Hammamet-Tunisie.

268
ANNEXES

Annexe 1 : Présentation des exemples de systèmes hybrides


Annexe 2 : Modélisation Bond Graph
Annexe 3 : Calcul des paramètres IGBT et diode utilisés
Annexe 4 : Commande du hacheur dévolteur PV
Annexe 5 : Principaux paramètres des éléments considérés du système hybride
Annexe 6 : Présentation du superviseur d’énergie et de l’émulateur éolien
Annexe 7 : Programmation de gestion de l’énergie
Annexe 8: Identification de l’Onduleur Conergy

269
Annexe 1 : Présentation des exemples de systèmes hybrides

On trouve un grand nombre de combinaison de différentes sources d’énergie


renouvelable et des dispositifs de stockage pour concevoir un système hybride. Dans cette
annexe, nous allons présenter en premier lieu des exemples de divers systèmes hybrides
trouvés dans la littérature. Nous allons identifier les différents caractéristiques de ces
systèmes tel que : la puissance des sources, mode de fonctionnement, nature de bus électrique,
le type de stockage (cf. Tableau. 1). En second, nous illustrons quelques installations hybrides
photovoltaïque –éolien installés dans le monde (cf. Tableau. 2).

Type des sources Mode Type de Type de bus


Système
(puissance) génération stockage (couplage)
hybride

PV : 1.2kW génération Bus DC


[38] batterie
Eolienne : 5 kW isolée charge DC-AC

PV : 2.5kW génération
[19] Bus24VDC
Eolienne : 1.5kW distribuée batterie 24V
charge DC-AC
(réseau faible)

PV : 1kW
[8] génération - batterie 48V Bus 48VDC
Eolienne : 10kW
isolée - hydrogène charge DC-AC
Electrolyseur et PAC :5kW
(longue durée)
PV : 120W Bus DC
[22] génération
Eolienne : 1kW hydrogène charge AC
isolée
Electrolyseur et PAC :3kW dump
Eolienne
[23] génération Bus AC
Moteur diesel hydrogène
isolée charge AC
Electrolyseur et PAC
PV : 2.5kW Bus DC
[21] génération
Moteur diesel batterie Bus AC
distribuée
Réseau (faible) charge AC
PV
génération :
[26] Eolienne Bus DC
distribuée et/ou batterie
Moteur diesel charge AC
isolé
Réseau (faible)
Bus 24VDC
PV : 3.8kW génération
[27] Batterie 24V Bus AC
Eolienne : 10 kW isolée
charge DC-AC
PV : 500W génération Bus 24VDC
[28] Batterie 24V
Eolienne : 400W isolée charge DC-AC

génération Bus DC70V


[29] PV +Eolienne : 70W Batterie 70V
isolée charge DC

1-i
PV : 15 kW Bus 700VDC
génération
[30] Eolienne : 22kW Batterie 120V Bus 230VAC
isolée
Moteur diesel :33kW chargeAC
PV : 17.3 kW génération : Bus AC
[24] micro turbine : 28kW distribuée et/ou super capa 3~400V
isolé
PV : 5kW génération Bus 300VDC
[37] Batterie 300V
Eolienne : 5kW isolée charge DC

PV : 3.6kW génération Bus 700VDC


[34] ---
Eolienne : 4.5kW distribuée

PV : 1.1kW génération Bus DC


[31] Batterie 120V
Eolienne : 0.5kW isolée charge DC
PV : 2.24kW
génération Bus 72VDC
[39] Eolienne : 2.25kW hydrogène
isolée Charge DC
Electrolyseur et PAC
PV : 1.1 kW génération : Bus AC
[33]
Eolien : 2kW distribuée et/ou Batterie 60V 1~230V
isolé

Tableau 1 : Exemple de systèmes hybrides

D’après l’analyse de ces systèmes hybrides présentés dans le Tableau 1, on remarque que les
sources d’énergie renouvelable les plus utilisées sont l’éolienne et la photovoltaïque. Les
systèmes hybrides présentent deux modes de génération, soit ils sont connectés au réseau dans
ce cas on parle de génération distribuée ou bien ils ne sont pas connectés au réseau d’où la
génération est isolée. Pour les installations non raccordé au réseau, on remarque la présence
d’un dispositif de stockage ou bien l’utilisation d’autre source d’énergie conventionnelle
comme un générateur diesel. Les unités de stockage peuvent être des batteries, des
supercapacités ou bien une pile à combustible avec électrolyseur pour un stockage par
hydrogène. Avec toutes ces constatations, on peut tracer un schéma synoptique général de
système hybride dont le quel on trouve toutes les sources rencontrées, différents types de
convertisseurs nécessaires (AC/DC – DC/DC; unidirectionnel – bidirectionnel; différents
niveaux de tensions et courants; systèmes de contrôle différents) avec plusieurs formes de
stockage (cf. Figure I.1).
Par la suite, nous donnons une description détails de quelques fameuses installations hybrides
photovoltaïque – éolien de grande puissance.
L’île de Pellworm:

Le plus grand système hybride photovoltaïque – éolien installé en Europe est localisé à l’île
Pellworm en Allemagne. La centrale solaire possède une puissance totale de 800 kW (à
l’origine 600 kW). Les premiers 300 kW PV sont installés en 1983. Le système a été
renouvelé en 2006 pour atteindre une puissance crête de 1.1 MW (PV+ éolien) [10].

-Mode génération : Connecté au réseau (distribuée)


-Installé depuis: 1983 (partie 1), 1992 (partie 2), rénové en 2006
-Puissance installé: PV (800 kWp) ; Eolien (300kW)

1-ii
-Couplage : Bus DC
-Puissance produite : 770 MWh/an
L’île de Kythnos :

Le système hybride photovoltaïque – éolien de l’île Kythnos grec est un autre exemple très
intéressant à analyser. Il possède une puissance totale installé de 765 kW (PV : 100 kW,
Eolien : (5×33kW+ 500kW). Le système comprend des dispositifs de stockage batteries
600 kWh. Des générateurs diesel sont utilises comme sources de secours (200 kW).
L’installation est contrôlée à travers un gestionnaire [11].

-Mode génération : Connecté au réseau (distribuée)


-Installé depuis: 1983
-Puissance installé: PV (100 kWp) ; Eolien (665kW) ; Diesel (200kW)
-Couplage : Bus AC, 3~400V, 50 Hz
-Puissance produite : 170 MWh/an

Le tableau 2 présente certains systèmes hybrides photovoltaïque– éolienne installés par le


monde.

Site PV Eolien Batterie Production


Référence
(année) (kW) (kW) (kWh) (MWh/an)
Pellworm 800
Allemagne (BP-Shell 300 --- 800 www. pvsources.com
(1983) solar)

Kythnos http://download.sma-
500 +5*33
Grèce 100 600 670 america.com/smaprosa/dateien/
(Vestas
(1983) 1376/Kythnos.pdf
V39-500)
Gansu
http://www.nrel.gov/
China 300 kW --- ----
(2002)
Kume-jima http://www.nedo.go.jp/
20 230 225 ----
Japon
Kameula
175 50 200 357 www.powerlight.com
HA, USA
Village 17 100
San juanico http://www.asepv.com/sanjuanpvh
(5 ASE (10 kW x 10)
CA -USA America) Bergey
-- --- yb.html
(2002)
Village
Joanes 50 40
(10 kW x 4) 228 http://www.rsvp.nrel.gov
Brésil (SSI) Bergey
127
(Amazone)
(2001)
Akaba 66 www.nerc.gov.jo/electrification
(2 WECS
Jordanie 10 Aeroman)
---- 102 .htm
(1989) Avec moteur diesel 40 kW

Xcalak 11.2
60 http://www.nrel.gov/villagepower/
(Siemens
Mexico (Excel) --- 68 program.html
)
(1992)

1-iii
Watarru 20
0.6 www.phys.murdoch.edu.au
Australie (Survivor 4 22
(1992) S20000)
40
Boomerang (2 synergy http://www.synergypowercorp.co
1.7
Australia s20000) --- 20 m
(1994)

5
http://www.icpe.ro/prod/en/06-
Sulina 4.25 (1.5 kW +
--- 8 hybrid.html
Romania 3.5 kW)

Denmark 5
0.33 (Survivor www.phys.murdoch.edu.au
Australie 4 ---
S5000)
(1992)
Pheriche 5
0.75 www.synergypowercorp.com
Nepal (Synergy --- ---
(2001) S5000DD)
5
Keysbrook 0.26 (Synergy 5 www.synergypowercorp.com
---
Australie S5000)

Mongolia 0.15 0.3 http://www.nrel.gov/


Chine (Solarex- 0.5 0.2
(Livestock)
(1996) Seimens)

Tableau 2 : Exemple d’installations hybrides photovoltaïque –éolien

La majorité des systèmes hybrides photovoltaïque – éolien sont de petite et moyenne


puissance (inférieur à 100 kW). Ils sont fréquemment utilisés dans les pays en voie de
développement pour l’électrification rurale (surtout en Mongolie, Amazone…). Néanmoins,
on les trouve dans les pays développés comme alternative au réseau électrique. La plus part
des installations sont de grande puissance installés dans des sites isolées (îles) en Europe ou
en Etats Unis.

1-iv
Annexe 2 : Modélisation Bond Graph

L’outil Bond Graph (ou graphe de liaisons), défini par H. Paynter en 1961, se situe
comme intermédiaire entre le système physique et les modèles mathématiques qui lui sont
associés (matrice ou fonction de transfert, équation d’état, système d’équations différentielles
d’ordre 2). La méthodologie Bond Graph nous permet de représenter graphiquement, avec un
langage unique de nombreux systèmes physiques (électrique, mécanique, hydraulique,
thermique).
Ce formalisme montre non seulement l’architecture du système, mais aussi son
organisation causale, par la mise en évidence des relations de cause à effet qui interviennent
entre les éléments.
La modélisation d'un système physique par bond graph ne nécessite pas l'écriture de
lois générales de conservation. Elle repose essentiellement sur la caractérisation des
phénomènes d'échanges de puissance au sein du système.

Principes de base du Bond Graph


Dans tout système physique constitué de deux sous systèmes A, B il y a transfert de
l’énergie et continuité de la puissance.

V V
F F
i
A u B A B

Figure 1 Schémas physiques a) système électrique, b) système mécanique


Le flux d’énergie entre A et B est représente en Bond Graph par un lien de puissance où la
puissance est égale au produit de flux f et de l’effort e ( 1 ). Il est caractérisé par le
symbole d’une demi flèche.

e : effort
A B
f : flux
Figure 2 Notation symbolique d’un lien Bond Graph
P = e⋅f (1)
Les schémas physiques de la Figure 1 ont donc leur traduction Bond Graph correspondants.

u F
A B A B
i V
Figure 3 Schémas Bond Graph a) système électrique, b) système mécanique
L’énergie est calculée par intégration de la puissance par rapport au temps :

2-i
t
E(t ) = ∫ P(τ)dτ (2)
0

On définit les variables d’énergie par les relations intégrales suivantes :


t
p( t ) = ∫ e(τ)dτ p( t ) − le moment généralisé (3)
0

t
q( t ) = ∫ f (τ)dτ q( t ) − le déplacement généralisé (4)
0

e v
∫ C ∫ C
p q Φ q
I
∫ L

f i
Figure 4 Tétraèdre de Paynter a) Les variables généralisées, b) Les variables électriques
P = e⋅f = v⋅i (5)
t
E = p ⋅ q = φ ⋅ q = ∫ e(τ) ⋅ f (τ)dτ (6)
0

Domaines Effort (e) Flux (f) Moment (p) Déplacement (q)


Flux magnétique
Electrique Tension (V) Courant (A) Charge (C)
(Wb)
Mécanique de Vitesse angulaire
Couple (Nm) Impulsion (Nms) Angle (rad)
rotation (rad/s)
Mécanique de
Force (N) Vitesse (m/s) Impulsion (Ns) Déplacement (m)
translation
Débit volumétrique Impulsion de
Hydraulique Pression (Pa) Volume (m3)
(m3/s) pression (Pas)

Tableau 1 Signification de variables généralisées pour quelques domaines physiques

Les éléments Bond Graph


On peut classifier les éléments Bond Graph de la façon suivante :
• éléments passifs : R, C, I ;
• éléments de jonction : 0, 1, TF, GY ;
• éléments actifs : les sources Se, Sf.

2-ii
Eléments / Symboles Relations d’affectation Description
éléments passifs
pour modéliser tout phénomène physique
e liant l’effort et le flux (p.e. résistance
R :R1 e = R1 ⋅ f électrique, amortisseur, frottements,
f
restriction hydraulique..). C’est un élément
dissipatif d’énergie.
pour modéliser tout phénomène physique
e liant l’effort au déplacement
1 q
C :C1 e= ∫ f dt ou e = (condensateur, ressort, élasticité,
C1 C1
f=dq/dt compressibilité). C’est un élément de
stockage d’énergie (potentielle)
e=dp/dt pour modéliser tout phénomène physique
df liant l’effort au moment (inductance, mass
e=L ou p = L ⋅ f
I :I1 dt en translation, inertie en rotation). C’est un
f élément de stockage d’énergie (cinétique).
éléments de jonction (conservatifs de puissance)
Cette jonction est caractérisée par égalité
e1 e3 f3 e1 = e 2 = e 3 = e 4 des efforts et aussi la somme pondérée des
e4 flux est égal 0. En électricité ou en
e1f1 + e 2f 2 − e3f 3 − e 4 f 4 = 0
0 hydraulique les éléments connectés à la
f1 f4 f1 + f 2 − f 3 − f 4 = 0 jonction 0 correspondent à des éléments en
e2 f2 parallèle

Cette jonction est caractérisée par égalité


e1 e3 f3
e4 f1 = f 2 = f 3 = f 4 des flux et aussi la somme pondérée des
efforts est égal 0. En électricité ou en
1 e1f 1 + e 2 f 2 − e 3 f 3 − e 4 f 4 = 0
f1 hydraulique les éléments connectés à la
f4 e1 + e 2 − e 3 − e 4 = 0 jonction 1 correspondent à des éléments en
e2 f2 série

e1 pour modéliser un transformateur


e2
e1 = m ⋅ e 2 électrique, une pompe volumétrique, un
TF bras de levier etc. mais on néglige des
f1 f2 f 2 = m ⋅ f1 phénomènes d’inertie, frottement,
m
d’échauffement
e1 e2
e1 = r ⋅ f 2 pour modéliser la machine électrique, le
GY
e 2 = r ⋅ f1 capteur à effet Hall etc.
f1 r f2
éléments actifs (fournissent de la puissance au système)
e2
pour imposer l’effort au système - la tension (générateur de tension),
Se moment de charge, force de gravité
f2
e2
pour imposer le flux au système - le courant (générateur de courant), vitesse
Sf de moteur etc.
f2

Tableau 2 : Description des éléments


Les éléments Bond Graph qu’on peut voir sont des éléments simples, qui permettent de
représenter la plupart des phénomènes physiques.

2-iii
Causalité dans le Bond Graph
Le modèle Bond Graph acausal d'un système dynamique représente la structure de ce
système et montre les transferts de puissance entre ses composants. A partir de ce modèle on
peut établir les équations de contraintes entre les différentes variables du système mais pour
les présenter sous la forme d'un schéma implantable sur calculateur, il faut introduire la
causalité. Cette notion est indispensable dans la modélisation par Bond Graph et permet
d'obtenir une structure de graphe orienté et déduire des modèles de calcul ou de simulation.
La causalité est une notion complémentaire à la transmission de puissance dans le
milieu du bond graph. Elle transforme, en effet un Bond Graph en graphe orienté de signaux
conjugués effort et flux. Lorsque deux sous-systèmes A et B sont couplés, tels que A transmet
à B la puissance P, nous avons deux situations possibles (Figure 5). Dans le premier cas A
applique à B un « effort » e, qui réagit sur A par un « flux » f. Dans la deuxième situation A
envoie à B un « flux » f, qui lui à son tour répond par l’ « effort » e.

e e

A B A B
f f
Figure 5 Affectations possibles de la causalité
L'affectation de la causalité permet ainsi de vérifier si le modèle d'un système en cours de
conception est correct ou pas. Associée aux notions de boucles et chemins causaux, l'analyse
causale permet de détecter les bouclages statiques et dynamiques dans le modèle et donc
d'aider à la détermination de la structure algébro-differentielle du modèle d'état du système.
En formant un modèle avec causalité il faut respecter les causalités obligatoires des éléments
d'un système, qui sont ::
- un seul trait causale prés de la jonction 0
- un seul lien sans trait causal prés de la jonction 1
- un seul trait causale prés du transformateur TF
- pas de trait causale ou 2 traits causaux prés du gyrateur GY

Modèle de la voilure
Dans le cas de logiciel de simulation 20-sim, le couple éolien Ceol représenté comme
une source d’effort est calculée selon l’équation (7) et en reprenant la courbe caractéristique
Cp(λ) de l’équation (8) en fonction de la vitesse du vent Vv et de la vitesse de rotation Ω. Cet
élément est suivi des éléments I et R représentants respectivement l’inertie de la voilure J et
les frottements du palier f comme le montre la Figure . Ainsi le modèle 20-sim équivalent est
obtenu.

2-iv
C p (λ ) ⋅ ρ ⋅ R 2 ⋅ H ⋅ Vv2
C eol = C méca = (7)
λ
C p (λ ) = a ⋅ λ3 + b ⋅ λ2 + c ⋅ λ + d (8)

Turbine
I:J

MSe:Ceol 1 MGY R:charge

R:f

Figure 6 Modèle 20sim de la turbine éolienne

Modèle de la machine
Le modèle de la machine dédiée à la méthodologie des Bond Graphes ressemble à une
représentation harmonique. Les trois bras du schéma représentent les phases de la génératrice
modélisée. Chaque bras est constitué de quatre types d’éléments : deux éléments passifs de
type R et I puis deux jonctions de type MGY et de type 1. Ces éléments représentent
respectivement la valeur de la résistance des enroulements, l’inductance cyclique, le gyrateur
de rapport r variable donné par un dispositif extérieur et la jonction équiflux permettant une
association équivalente à une mise en série de ces éléments. (cf. Figure 7). Les relations qui
gèrent le gyrateur sont données dans le Tableau 2 et ils sont traduits ci-dessous en grandeurs
électriques :
e i ( t ) = ri (θ) ⋅ ω( t ) (9)
c i ( t ) = ri (θ) ⋅ i i ( t ) ( 10 )
Les notations utilisées ei, ci (variables effort), ii, ω (variables flux) et θ sont respectivement la
force électromotrice d’une phase du générateur, le courant dans une phase, le couple
électromagnétique généré par une phase, la pulsation électrique et l’angle électrique. Les
valeurs des gains ri traduisent la pulsation sinusoïdale du champ tournant dans la machine.
Les équations, respectivement pour chaque des trois phases, qui gèrent ces gains décalés
chacun de 120° sont :
r1 (θ) = 2 ⋅ p ⋅ φ eff ⋅ sin (θ) ( 11 )

 2π 
r2 (θ ) = 2 ⋅ p ⋅ φ eff ⋅ sin  θ −  ( 12 )
 3 

 2π 
r3 (θ) = 2 ⋅ p ⋅ φ eff ⋅ sin  θ +  ( 13 )
 3 
Où p est le nombre de paires des pôles de la machine simulée, Φ eff la valeur efficace de flux
magnétique des aimants et θ l’angle électrique. La valeur de l’angle électrique dépend de la
l’angle de position de rotor de la machine θmeca :

2-v
θ = p ⋅ θ meca [2π] ( 14 )
Ces quatre dernières équations sont incorporées dans le sous modèle appelé « générateur de
phase » et l’information sur l’angle mécanique θmeca est originaire de l’intégration de la
variable flux f représentant la vitesse de rotation mécanique Ω de la machine :
θ meca = ∫ Ωdt ( 15 )

Le couple mécanique sur l’arbre de la machine est obtenu par la sommation des trois couples
unitaires ci équivalentes aux mesures de l’effort e :
3
C em (t ) = ∑ c i (t ) ( 16 )
i =1

R
Ctot
ph1 1 MGY

I
R e

ph2 1 MGY e 1 Cem

e
I
R
f

ph3 1 MGY ∫

I generateur_de_phase

Teta_elec

Figure 7 Schéma de la machine sous le logiciel 20-sim


Les éléments R et I sont gérés selon les équations traditionnelles pour les résistances et
inductances en série et en appliquant les règles qui règnent dans l’environnement des Bond
Graphes présentés auparavant.
Les frottements de la machine ainsi que son inertie sont reportés sur les éléments connectés
sur son arbre mécanique.

Modèle du convertisseur MLI triphasé


Les simulations à l’aide de logiciel 20-sim, à notre stade de la recherche, vont servir à
l’étude de toutes les structures. Le modèle du convertisseur triphasé à modulation de la
largeur d’impulsion est construit autour des éléments de type MTF (Figure 8) qui possèdent
un comportement semblable à un transformateur de gain r variable. Les équations électriques
équivalentes sont données :
u i (t) = ri (a i ) ⋅ u idc (t) ( 17 )

i idc ( t ) = ri (a i ) ⋅ i i ( t ) ( 18 )
Les notations utilisées ui, uidc (variables effort), iidc, ii (variables flux) et ai représentent
respectivement la tension simple d’une phase du générateur, la tension de coté continu généré
par une des phases de convertisseur, le courant de coté continu généré par une des phases de
convertisseur, le courant dans l’une des phases de coté alternatif, l’ordre de fermeture de
« l’interrupteur » dépendant du rapport cyclique. Les variables ai et donc ri dans ce cas là sont

2-vi
de type binaire et alors le modèle de convertisseur MLI triphasé est ici un modèle instantané.
Un autre cas peut être envisagé : le modèle de convertisseur basé sur les éléments MTF peut
fonctionner comme un modèle moyen. Et c’est ce deuxième cas qui va nous intéresser vu les
temps de calcul très réduits et une étude à but seulement comportemental. C’est pour cela les
variables ai et donc aussi les gains ri deviennent continues.

Figure 8 Modèle de convertisseur triphasé 20-sim avec pertes


Les trois éléments maîtres de type MTF de modèle de convertisseur sont connectés à l’aide de
la jonction de type 0 donc une jonction équieffort en intégrant le modèle de pertes. Ce modèle
peut être une chute de tension représenté par une source d’effort modulé (MSe) ou bien par
une résistance modulé (MR). Ce qui signifie que toutes les tensions (efforts) qui sont
raccordées à la jonction 0 ont la même valeur – c’est la tension du bus continu. Le courant
continu Idc de sortie est égal à la somme des trois courants élémentaires i’dci :
3 3
Idc (t) = ∑ i 'dci ( t ) = ∑ i dci ( t ) − i perte −i ( 19 )
i =1 i =1

2-vii
Annexe 3 : Calcul des paramètres IGBT et diode utilisés
Paramètres IGBT :

1- Pertes par conduction :

La documentation de constructeur donne les caractéristiques suivantes :

UCE(sat ) = 2.3V

Figure 1 : Caractéristique tension – courant d’un transistor IGBT


On peut lire sur ce graphique la valeur de la tension :
U CE ( sat ) = 2.3V (1)
Et déterminer la résistance dynamique Rd :
3 − 2.3
Rd = = 17.5 ⋅ 10 −3 = 17.5mΩ (2)
40

2- Pertes par commutation

2.1 Pertes à la fermeture du transistor

Le fabricant donne les caractéristiques du composant sous la forme des courbes de la figure 2.
Les valeurs ont été lues et reportées sur un graphique (Figure 3) aux axes linéaires. La
caractéristique (à 25°C) obtenue est linéaire.

3-i
Figure 2 : Courbe du temps de commutation d’un transistor

0,25

y = 0,0032x + 0,0608
0,2

0,15
tr_i [u s]

0,1

0,05

0
0 10 20 30 40 50
Ic [A]

Figure 3 : Temps de monté en fonction du courant

La courbe de tendance déterminée à partir de ces points donne l’expression analytique du temps
de montée du courant en fonction de courant IC.
t r _ i = 3.2 ⋅ 10 −9 ⋅ I C + 60.8 ⋅ 10 −9 (3 )

La charge à évacuer de la jonction de la diode est égale à :


1
Q rr = ⋅ I rr ⋅ t rr (4)
2
Pour un temps dt on a la variation de courant égale à :
di T I rr
= (5)
dt t rr

Donc :

3-ii
I rr
t rr = (6)
di T dt

Alors :
1 I2
Q rr = ⋅ rr (7)
2 di T dt

Habituellement la charge Qrr en fonction du courant IF est représentée sous la forme


d’expression :
Q rr = k ⋅ I αF (8)

Avec : 0<α<1 et par morceau. Le fabriquant du composant donne les courbes caractéristiques de
l’interrupteur (Figure 4) seulement pour un courant supérieur à 5A alors la caractéristique de la
charge Qrr en fonction de courant IF peut être décomposée en deux morceaux :

Qrr

1
2

5 IF
Figure 4 : Approximation de la charge Qrr en fonction du courant IF
Vu la courbe ci-dessous donnée par le fabriquant de module IGBT on approxime le temps de
recouvrement trr et le courant Irr à des constantes dans la plage du courant IF≥5A.

Figure 5 : Caractéristique constructeur de module IGBT


Alors :

3-iii
t rr = 120 ⋅ 10 −9 s = cst pour IF≥ 5A (9)

Et :
I rr = 6A = cst pour IF≥ 5A (10 )
Donc le calcul de la charge stockée pour un courant IF≥ 5A est donné :
1 1
Q rr = ⋅ t rr ⋅ I rr = ⋅ 120 ⋅10 −9 ⋅ 6 = 360 ⋅10 −9 C ( 11 )
2 2
Comme cité précédemment la charge Qrr en fonction du courant IF est sous la forme
(8), en visant un modèle
comportemental simple on suppose que α=1 donc :
Q rr = k ⋅ I F pour IF≤ 5A ( 12 )
Alors :
1 I2
Q rr = k ⋅ I F = ⋅ rr (13)
2 di T dt

Après le réarrangement la relation suivante est obtenue :


di T
I rr = 2 ⋅ k ⋅ ⋅ I F = k′ ⋅ I F (14)
dt
Pour assurer la continuité de la courbe Qrr=f(IF) on pose Irr=6A pour IF=5A, alors :
I rr 6
k′ = = = 2.68 (15)
IF 5

Donc :
I rr = 2.68 ⋅ I F pour IF≤ 5A (16)

Et :
t rr = 120 ⋅10 −9 s pour IF=5A (17)

D’où :
di T I rr 6 A
= = −9
= 50 ⋅ 106 = 50 (18)
dt t rr 120 ⋅ 10 µs

Le coefficient k peut être alors calculé :

k=
(k′)2 =
2.682
= 71.82 ⋅10 −9 (19)
2 ⋅ di T dt 2 ⋅ 50 ⋅ 10 6

Et enfin :

3-iv
t rr =
I rr
[µs] (20)
50
Ou encore :
t rr = 53.6 ⋅ I F [ns] (21)

On vérifie :
Q rr = k ⋅ I F = 71.82 ⋅10 −9 ⋅ 5 = 360 ⋅ 10 −9 C (22 )
Hypothèse : A t=0 le signal sur la grille de transistor est donné (VGE=15V)

2.2 Pertes à l’ouverture du transistor

La lecture des graphiques fournis par le constructeur (Figure 6) la courbe du temps de descente
en fonction du courant Ic est tracée dans le repaire linéaire.

0,25

y = 0,002x + 0,13
0,2

0,15
tf_i [us]

0,1

0,05

0
0 5 10 15 20 25 30 35 40
Ic [A]

Figure 6 : Temps de descente du courant à l’ouverture de transistor IGBT

Le temps de descente a pour équation analytique l’expression tirée des points du graphique
précédant (en secondes) :
t f _ i = 2 ⋅ 10 −9 ⋅ I C + 130 ⋅ 10 −9 (23)

3-v
Paramètres Diode :

1- Pertes par conduction

Le calcul des paramètres de la diode s’appuie sur les courbes de la figure 7 provenant de la
documentation de constructeur :

U d 0 = 1.1V

Figure 7 : Courbe tension – courant de la diode antiparallèle de l’IGBT

La chute de tension Ud0 est déterminée ainsi que la résistance dynamique Rd :


U d 0 = 1.1V ( 24 )

1.7 − 1.1
R d0 = = 15 ⋅10 −3 = 15mΩ ( 25 )
40

La valeur de la résistance dynamique de la diode est proche de la valeur de la résistance


équivalente de l’interrupteur IGBT. Pour simplifier le modèle des pertes on peut considérer que
ces deux résistances sont égales et valent chacune :
R d 0 = 17.5mΩ (26)

Ainsi tous les paramètres permettant le calcul des pertes par commutation d’un transistor IGBT
ont été déterminés. Ces formulations vont être insérées dans le modèle Bond Graph

3-vi
Annexe 4 : Commande du hacheur dévolteur PV

Concernant la commande du hacheur dévolteur, on a mis en place une commande de type


cascade pour réguler la tension d’entré du «Buck». Il y a donc deux boucles de régulation :
une lente pour déterminer la consigne de courant qui va assurer la tension, et une rapide afin
de réguler le courant. Le modèle du sous-système (PV) est le suivant :
dVp (t) 1
= (I p (t) − αI L (t)) (1)
dt Cpv
dI L (t) 1
= (αVP (t) − Vbat ) (2)
dt L

Si on raisonne en valeur moyenne, on peut remplacer dans le modèle d’état précédent le


rapport cyclique par :
≺ Vbat ≻
α= (3)
≺ V p _ ref ≻

Vbat Ip

Vs VL IL Ie Ic
Vp Vbat +- 1 Vbat -+ 1 Vp
Vp_ref Lp Vp_ref Cpv p

Figure 1 : Schéma structurel du processus

a- Mise en place de la boucle de courant

Nous réalisons les compensations pour linéariser le système (figure 2). Nous trouvons donc
comme fonction de transfert en boucle ouverte :
I (p) 1
T1 (p) = L = (4)
VL (p) Lp
La structure de la chaîne de commande devient :
Modèle du hacheur dévolteur
Vbat Vbat

IL_ref VL - VL 1 IL
PI + Vp_ref Vp Vbat
+- + +
Vbat Vp_ref Lp

Figure 2 : Schéma bloc de la boucle de régulation du courant

4-i
V p _ ref
En supposant que la compensation par Vbat et la linéarisation de ( ) sont exactes. Nous
Vbat
pouvons utiliser la transmittance T1 (p) pour le calcul du régulateur R1 (p). Le système
résultant étant du premier ordre, on choisira un régulateur de type PI de la forme :
 1 
R 1 (p) = K p  1 +  (5)
 Ti ⋅ p 
 
La dynamique du système est déterminée par la pulsation propre ωBP et le coefficient
d’amortissementξ. Ce dernier a été fixé à 1 de manière à ne procurer aucun dépassement de la
réponse en courant. Par contre, il faut s'assurer que la bande passante soit inférieure d'un
rapport minimum de 4 par rapport à la pulsation de découpage. Nous prendrons un rapport 20
et par conséquent une bande passante de fréquence : f BP = 1 KHz

La boucle ouverte corrigée a pour fonction de transfert :


IL 1
= R1 ( p) ⋅ (6)
ε IL L⋅ p
Les expressions des paramètres du régulateur sont :
K p = 2 ⋅ ξ ⋅ ω BP ⋅ L (7)
Ti = 2 ⋅ ξ ω BP (8)
Numériquement, les valeurs sont données par:
K p = 9.28 Ti = 318µs

b- Mise en place de la boucle de tension

Pour la définition du régulateur de tension, nous supposons que la boucle de courant est
parfaite, soit au sens des valeurs moyennes, sur une période de découpage :
I L = I L _ ref (9)
Si on néglige la chute de tension aux bornes de l’inductance, la tension aux bornes de la diode
vaut Vs. Par ailleurs, nous savons qu’en valeur moyenne :
V s = α ⋅V p (10)

Cette fois encore, nous pouvons procéder à une linéarisation du système. Ce qui nous donne la
structure de la chaîne de commande présentée sur la figure (3).

Ip Hacheur Ip

Ic_ref + Ie Vp_ref IL_ref Boucle IL Vbat Ic Vp


Vp_ref
+ PI - Courant -+ 1
- Vbat Vp_ref Cpv p

Figure 3 : Schéma synoptique de la régulation de la tension

4-ii
Comme dans le cas précédent, le régulateur doit imposer un comportement de la boucle de
tension avec une dynamique lente par rapport à la boucle de courant (hypothèse de séparation
des modes). Nous prendrons une valeur inférieure d'une décade par rapport à la bande
passante de la boucle de courant, f BP = 100 Hz
Vp_ref
Si on suppose que la compensation par I p et que la linéarisation sont correctes, la
Vbat
transmittance T2 ( p) du système non corrigé est alors :

1
T2 ( p ) = (11)
pC pv

Le régulateur R2 (p) choisi sera un régulateur de type PI. La fonction de transfert de la boucle
ouverte corrigée devient :
Vp 1
= R2 ( p ) ⋅ (12)
ε Vp C pv ⋅ p
Avec
 1 
R2 ( p ) = K p 1 +  (13)
 T i ⋅ p 
Le système corrigé en boucle fermé est du second ordre, sa fonction de transfert est la
suivante :
Vp 1 + Ti ⋅ p
= (14)
Vp _ ref Ti ⋅ C pv 2
1 + Ti ⋅ p + ⋅p
Kp
Une méthode de calcul des paramètres du régulateur analogue à celle utilisée pour la synthèse
du régulateur de la boucle du courant nous conduit aux résultats suivants :
K p = 2 ⋅ ξ ⋅ ω BP ⋅ C pv (15)
Ti = 2 ⋅ ξ ω BP (16)
Application numérique : K p = 0.635 , Ti = 2.23ms

4-iii
Annexe 5 : Principaux paramètres des éléments considérés
du système hybride
• Machine WR-02
- Tension nominale : Un=90V
- Courant nominal : In=4,8A
- Puissance nominale : 600W
- Nombre de paires de pôles : 2p=17
- Résistance des enroulements : Rs=1,137Ω
- Inductance synchrone : Ls=2,7mH
- Flux efficace : Φeff=0,15Wb
- Coefficient de frottement : f=0,06N.m.s/rad
- Inertie : 0,1N.m

• Batterie (x4) : Yuasa NPL38-12I


- Tension nominale : Ubat=12V
- Capacité nominale : Cbat=38Ah
- Tension de charge en mode « Floating » : 13.6V
Capacité nominale en CN heures :
C20 20h à 1.90A ; 38 Ah ; tension d’arrêt : 10,50V
C10 10h à 3.50 ; 35 Ah ; Tension d’arrêt : 10,50V
C3 3h à 10,1A ; 30,3Ah ; Tension d’arrêt : 10.20V
C1 1h à 22.8A ; 22,8Ah ; Tension d’arrêt : 9.60V

- Résistance interne batterie chargée : RBat = 7,5 mΩ

• Simulateur de l’éolienne : turbine Savonius :


- Rayon de la voilure : R= 0,5m
- Hauteur de la voilure : H = 2m
- Surface active : S = 2 m 2
- Equation de la courbe caractéristique : Cp (λ) = −0,2121⋅λ 3 + 0,0856⋅λ 2 +0,2539⋅λ
- Vitesse réduite optimale : λopt = 0,78
- Coefficient de puissance optimal : Cp_opt=0,15
- Inertie de la voilure : J =5 kg.m 2
- Coefficient de frottement : f=0,06N.m.s/rad
- Masse volumique de l’air : ρ=1,2kg/m 3
• Machine de simulateur d’éolienne : Leroy Somer LS-SMV-N-132
- Puissance nominale : Pn=4kW
- Vitesse nominale : nn=2600tr/min
- Couple maximal : Cmax=96Nm

• Variateur Universel Leroy Somer SP3401


- Calibre : S=22kVA

5-i
- Tension d’alimentation triphasée : Ue=380-480V
- Courant d’entrée : Ie=34,2A
- Tension de sortie 0-480V
- Courant de sortie maximum : 35A

• Générateur photovoltaïque
- Puissance nominale : 400W
- Courant de saturation inverse de la diode : I s =52,75µA
- Résistance série : Rsg = 0,53 Ω
- Résistance shunt : Rshg = 384,6 Ω
- Tension de circuit ouvert : Vco = 94 V
- Courant de court-circuit : I cc = 5,9 A
- Tension optimale : V opt = 75.5V,
- Courant optimal : I opt =5.3A

5-ii
Annexe 6 : Présentation du superviseur d’énergie et de
l’émulateur éolien
Nous décrivons en premier lieu la configuration matérielle et logicielle du superviseur
d’énergie globale (Dspace 1104) ainsi que celui du banc d’essai éolien (Dspace1102).

-Configuration matérielle du Kit Dspace 1104R&D.


Le DS 1104 R&D Controller Board est un système de contrôle temps réel, basé sur un
processeur Power PC 603 à virgule flottante, cadencé à 250MHz.
-Une carte Contrôleur DS 1104 R&D, « plugée » sur un PC au format industriel,
Pentium IV. 2.4 GHz.
-Un panneau de connexion CLP 1104, pour le raccordement, entrées/Sorties.
Nota : L’ensemble est intégré dans une « Tour Dspace » qui accueille aussi le tiroir de
mesure.

La figure 1, présente cette configuration.

Entrées Signaux: Sorties Signaux: Sorties Signaux:


Courant_Tension Commande Puissance Commande Contacteurs

Figure 1 : Configuration du Kit Dspace R&D 1104

Le Kit DS1104 R&D offre :

-8 Entrées Analogiques ADCH ±10V.


-4 ch 16-bit
-4 ch 12-bit

6-i
-8 Sorties Analogiques DACH ±10V.
-8 channels 16-bit
-20 Entrées/Sorties Digitales.
-Digital I/O 20-bit

La figure 2 présente la face avant de la Tour Dspace, comprenant les faces Avant du tiroir de
mesure, (Entrées/Sorties TBT et BT) et la platine de raccordement Dspace.

Sorties Signaux Traités .Vers Dspace. Entrées Signaux Capteurs

TBT

BT

Entrées DACHx Dspace. (Entrées Signaux Traités)


Figure 2. Face avant de la tour Dspace

La connectique à la platine « face avant tiroir de mesure » a été réalisée avec des connecteurs
qui ne peuvent se déconnecter que par un acte volontaire.
Tiroir de mesure : Connecteur Neutrix en entrée/ BNC en sortie.
Platine Dspace : BNC en entrée (Kit constructeur).
La partie sortie du tiroir de mesure (BNC) comporte deux sorties par signal.
Une sortie dédiée à la liaison avec le kit Dspace.
Une sortie dédiée à un appareil de mesure auxiliaire si nécessaire.
L’annexe Câblage présente les repérages de la connectique de la chaîne de mesure.
Nous utiliserons :

Les 8 ADCH comme entrées des signaux de tension et de courant.


Les 8 DACH comme sorties pour les consignes de puissance communiquées aux sources.
Les 20 digital I/O pour le pilotage des interrupteurs des Sources.

6-ii
Le Kit DS 1104 ne pourra donc pas superviser l’ensemble du Mini Réseau Iloté, dans sa
configuration maximale. Par contre, il est parfaitement adapté à la supervision d’un seul
Nœud en fonctionnement autonome.
La possibilité maximale de supervision dans le cas d’une interconnexion des Nœuds TBT et
BT sera limitée au pilotage de Huit sources. En relation avec le nombre d’entrées/Sorties
Analogiques, qui représente une limitation d’utilisation de ce KIT.

- Configuration Logicielle du Kit Dspace 1104R&D.


-MATLAB 6.5.1 (R13 SP1)
-SIMULINK 5.1 (R13 SP1)
-CONTROL-DESK DEVELOPER 2.4.1

- Configuration du Kit Dspace 1102 du l’émulateur éolien

• Deux convertisseurs analogiques numériques (ADC) de 12 bits dont le temps de conversion


est donné de la vitesse angulaire Ω ainsi que du courant Ic et du couple mécanique C em
• Un microcontrôleur TMS320P14 qui gère les entrées-sorties digitales :
- un port d’entrées-sorties 16 bits – recueille les informations du codeur absolu
- un port série – assure la liaison vers le variateur industriel qui alimente la machine du
« simulateur physique d’éolienne »
- 6 sorties PWM – connectées avec le module IGBT
L’ordinateur sert d’interface Homme/Machine et permet de contrôler tout le processus de
commande. Ses principales fonctions sont :
• Programmation d’une loi de commande en langage C
• Compilation de code et le linkage avec le compilateur Texas Instruments dédié aux
processeurs TMS320
• Chargement de l’application dans la mémoire de la carte de commande DS1102 et son
contrôle
• Acquisition des signaux (module TRACE)
La structure logicielle de commande du banc éolien est présentée Figure 3.

6-iii
TSTPROG.C

USER.C CALC.EXE

Acquisition et
traitement des signaux
Utilisation du profil de Calcul du profil
Commande CVS référence de référence
MAIN

Chargement du code de commande


Démarrage / Arrêt DSP

Carte Dspace DS1102

Port Série . Liaison au Port // .Commande CVS 4 ADCH


variateur « Profil de Vent »

Figure 3 : Structure logicielle du pilotage du banc éolien

L’outil logiciel CALC.EXE contient les profils de références des vitesses de vent. (Profil de
vitesse de fixe, ou variable).
Le programme MAIN est dédié à la gestion de l’expérimentation. Les programmes
TSTPROG et USER.C sont dédiés au pilotage de l’aérogénérateur. Le programme USER.C
contient le code de commande spécifique à chaque configuration. C’est ce programme que
nous devrons modifier pour intervenir sur la loi de commande de gestion de l’énergie en sortie
d’éolienne (consigne de puissance).

6-iv
Annexe 7 : Programmation de gestion de l’énergie

Figure 1 : Architecture de programmation

7-i
La programmation de notre gestion d’énergie est structurée en sept blocs comme l’illustre la
Figure1 : Architecture de programmation.
-Un bloc pour les variables d’entrées, courant et tension issu du module de mesure.
-Un bloc en relation avec l’interface graphique de setup.
-Un bloc en relation avec l’interface graphique de supervision.
-Un bloc de stratégie de gestion qui contient la machine à état de la supervision.
-Un bloc de sortie de pilotage des sources : sorties contacteurs et consignes.
-Un bloc de changement d’état des sorties contacteurs.
-Un bloc de calcul et défaillance : Nous effectuons un calcul de puissance instantanée sur chaque
source, dans le même pas de calcul.
pSx = v Bus × iSx (1)
Avec : Indice Sx : Source S1, ou S2, ou S3, ou S4

Module de mesures
Les perturbations électromagnétiques dues à l’environnement d’une pièce de manipulation nous
ont amené à placer un filtre numérique (logiciel) sur les entrées des signaux courant et tension. La
chaîne de mesure comporte donc un premier filtrage sur les signaux analogiques (Cartes de
filtrages Fl -tiroir de mesure-) et un second filtrage (Numérique) après le module de
transformation des signaux Analogiques / Numériques par le module de mesure (environnement
Matlab / Simulink).
Nous avons choisi un modèle de filtre du premier ordre, passe bas (formule 2) en tenant compte
de notre problématique et de l’environnement de programmation.
1
H( p ) = (2)
1+ τ⋅ p

La formule (3) présente « l’équivalence » du modèle H(p) en transformé en z. (filtrage numérique)


 Te 
− 
−1 1− e  τ 
Tz(H( p ) ) = H
(Z ) = z
−1 ⋅
 Te 
−  (3)
1 − (e τ  ⋅ z −1)

Avec : Te période d’échantillonnage.

La formulation de l’expression (H(z)) sous Matlab / Simulink est donnée par la formule (4).
a ⋅z
H( Z ) = (4)
z−b

7-ii
Nous avons déterminé les variables a et b en tenant compte de la fréquence d’échantillonnage du
superviseur Dspace (Fe = 1kHz). Par expérimentation, nous avons réalisé un filtre passe bas
protégeant le module de calcul et défaillance des bruits parasites. (Bruits parasites ayant un
spectre s’étendant de 100MHz à 800MHz (Module de 40mV))

Figure 2 : Module de mesure.

7-iii
Figure 3 : Affectation entrées / sortie Dspace.

7-iv
Figure 4 : Module Control Desk.

7-v
Figure 5 : Interface Graphique de Setup.

7-vi
Figure 6 : Interface Graphique de Supervision.

7-vii
Figure 7 : Module Calcul et défaillance.

7-viii
Figure 8 : Module de détection de changement d’états.

7-ix
Figure 9 : Module Gestion d’énergie

7-x
Figure 10 : Sate Flow.

7-xi
État 1
a)
q)
État 2 b) État 2a c)

État 2b État 2c

p)
d)
État 3 État 3a f)
e)
État 3b
i) g)
État 3c
Test2 j) h) Test1
o)
k) l)
État 3d
État 3e m)

n) Test

Figure 11: États et transitions de l’expérimentation

En relation avec la représentation de la machine à état présentée au paragraphe 4.5.2.3 (Figure 4-


37) la Figure 11 présente les états et les transitions de cette partie de programme.
-Avec les états :

État 1 : état de sécurité


État 2 : état de vérification de la tension batterie
État 2a : état de vérification de la tension batterie
État 2b : état de charge de la batterie par l’aérogénérateur et l’émulateur PV
État 2c : état de décharge de la batterie qui alimente la charge seule
État 3 : état de gestion en puissance de l’aérogénérateur et de l’émulateur PV
État 3a : état de puissance maximale délivrée par l’aérogénérateur et l’émulateur
photovoltaïque (MPPT = 1) relatif au Mode 1.
État 3b : état de contrôle en puissance de l’aérogénérateur (MPPTeol = 0) et
l’émulateur photovoltaïque (MPPTpv = 1) relatif au Mode 2.

7-xii
État 3c : état d’adaptation en puissance de l’aérogénérateur (Mode 2)
Pref_eol = Pcharge – V bus * Ipv
Test1 : compensation de puissance
Pref_eol = P.charge – V bus * Ipv +Pbat
Test2 : déconnection en puissance de l’aérogénérateur
Pref_eol = 0
État 3d : état de contrôle en puissance de l’émulateur photovoltaïque (Mode 3)
État 3e : état d’adaptation en puissance de l’émulateur PV
Pref_pv = Pcharge
Test : compensation de puissance
Pref_pv = P.charge +Pbat

- Avec les transitions :

a) Marche = 1 & Défaillance = 0 & arrêt = 0


b) Vbus < Vbat_nominal – hystérésis
c) Vbus > Vbat_nominal + hystérésis
d) Vbus > Vbat_nominal – hystérésis & Vbus < Vbat_nominal + hystérésis
e) Vbus > Vbat_nominal + hystérésis & Vbus < Vbat_max
f) [(Vbus < Vbat_nominal – hystérésis) ou (Pbat > Pbat_tolérence)]
g) Pbat > 0
h) Pbat < 0
i) Pcharge-Vbus*Ipv<0
j) Pcharge-Vbus*Ipv>0
k) Pref_eol = 0
l) Pbat > Pbat_tolerance
m) Pbat > 0
n) Pbat < 0
o) [(Vbus < Vbat_nominal – hystérésis) et (Pbat > Pbat_tolérence)]
p) ((Vbus > Vbat_max) ou (Vbus < Vbat_min)) ou (arrêt = 1) ou (Défaillance = 1)
q) (Défaillance = 1) ou (arrêt = 1)

7-xiii
Annexe 8: Identification de l’Onduleur Conergy
Dans cette annexe nous présentons une identification des différents éléments de l’onduleur
Conergy. Le convertisseur est décomposé en cinq sous ensembles : une partie puissance, une
carte commandes rapprochées, une carte de mesure, une carte de commande, une carte
alimentation (45W). La figure 1 montre la structure de puissance de l’onduleur Conergy
raccordé au réseau électrique.

I ond
com1 com2
Transformateur
m
L
K1 K3

Filtres
Cbus Réseau
230V
com2 com1 N
K2 K4 L
Consommateur
de secours
Onduleur Conergy
N
Figure 1 : Synoptique de l’onduleur Conergy

La partie puissance comprend deux bras d’interrupteurs, l’inductance de lissage en entrée et le


condensateur de filtrage en sortie. Les interrupteurs sont réalisés par l’assemblage de
transistor (dont le type sera précisé ultérieurement) en anti parallèle avec des diodes. Les
interrupteurs sont dans le même boîtier placé sur un dissipateur équipé d’un ventilateur.
L’onduleur possède un transformateur élévateur ainsi qu’un filtre côté réseau.

Carte de
commande
Fusibles +
Disjoncteurs Interrupteurs

Filtre
réseau Pack
Condensateur

Transformateur

Figure 2 : Vue d'ensemble du l’onduleur

8-i
Documentation Onduleur Conergy ISA 3000/5000 bachup

8-ii
Par la suite nous illustrons la documentation technique des principaux composants de
l’onduleur Conergy

8-iii
Documentation du filtre réseau : SCAFFNER FN 2060

8-iv
Documentation Interrupteurs TOSHIBA

8-v
Documentation Transformateur :SEDLBAUER AG : Polytronik

Caractéristique du transformateur :

Forme : Torique
Type : NR –RTO 860030 (SW-RT/ 3KVA)
Tension primaire : 29 V
Tension secondaire : 230V (50-60Hz)

8-vi

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