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RAYONNEMENT THERMIQUE

Cette séance de travaux pratiques a pour objectifs :


• d'étudier les échanges radiatifs entre deux surfaces,

• de vérier les lois de Stefan-Boltzmann et de Planck.

1 Echanges radiatifs entre deux surfaces


1.1 Rappels théoriques

Dans cette partie du TP, on veut déterminer l'eet de la distance r12 entre le
centre de deux surfaces S1 et S2 sur leurs échanges radiatifs. Le ux échangé entre
deux surfaces noires et isothermes est donné par :
Q12 = S1 F12 σ(T14 − T24 )

où F12 est le facteur de forme entre S1 et S2 (fraction du rayonnement quittant S1 et


atteignant S2 ). On rappelle la relation de réciprocité : S1 F12 = S2 F21 .
Si les surfaces en regard sont deux disques de rayon R1 et R2 situés dans deux
plans parallèles distants de r12 et centrés sur le même axe, le facteur de forme a pour
expression :
1
F12 = (Z − (Z 2 − 4X 2 Y 2 )1/2 )
2

X = R2 /r12 Y = r12 /R1 Z = 1 + (1 + X 2 )Y 2
Lorsque les deux surfaces sont susamment éloignées l'une de l'autre, c'est à dire
lorsque la distance r12 est très supérieure à la dimension caractéristique de chacune
des surfaces, on peut considérer que les échanges radiatifs s'eectuent entre deux
surfaces élementaires ds1 et ds2 . Le facteur de forme a alors pour expression
cosθ1 cosθ2 ds2
Fd1 −d2 = 2
r12

de sorte que le ux échangé entre S1 et S2 varie en 1/r12


2
.
Dans ce TP, les surfaces S1 et S2 sont la surface d'ouverture d'un corps noir
(MIKRON M305) et la surface réceptrice d'un détecteur de rayonnement infra-rouge
(thermopile OPHIR, modèle 2A).

1
1.2 Equipements

Corps noir
Le corps noir utilisé pour cette expérience est constitué par une cavité sphérique
réalisée en acier réfractaire. La température est maintenue uniforme grâce à un sys-
tème de régulation électronique dont le boîtier de commande est situé sur la face
avant du corps noir.
La température du corps noir peut varier de 100 o C à 1000 o C avec une précision
de ±0, 2 % de la lecture ±1 digit. La résolution de l'acheur de température est
0, 1 o C . Le régulateur de température permet une stabilité de 1 o C pour une période
de 8 heures.
L'ouverture circulaire du corps noir a un diamètre de 25, 4 mm et son émissivité
est 0, 995 ± 0, 0005.

Détecteur
Le détecteur a une réponse uniforme entre 0, 19 µm et 20 µm. Dans cette gamme
de longueur d'onde, le signal délivré est donc proportionnel à l'énergie reçue. Il est
composé de thermocouples en série, avec les soudures chaudes situées au centre d'une
surface circulaire et les soudures froides à la périphérie. Cette surface sensible a un
diamètre de 1 cm et elle est située à 3, 5 cm de l'ouverture du canon qui a le même
diamètre. Le temps de réponse est de 1, 2 s et la puissance maximale mesurable est
de 200 W/cm2 . La puissance reçue est indiquée avec une précision de ±3 %, le bruit
de fond étant de 3 µW .
Compte tenu des positions relatives de la surface sensible et de l'ouverture du
détecteur, le facteur de forme, noté F20 2 où S20 désigne l'ouverture du canon et S2 la
surface sensible, est F20 2 = 0, 07.
En notant S1 la source et S2 la surface sensible de la thermopile, on montre
facilement que
Q12 = S1 F120 F20 2 σ(T14 − T24 )
où T2 est la température de la thermopile, très proche de celle de l'ambiance si elle
n'est pas chauée signicativement par le ux de rayonnement incident.

1.3 Manipulation

Un mètre à ruban est xé sur le banc optique. Son origine se trouve dans le plan
de l'ouverture du corps noir. Dans la suite, toutes les côtes mentionnées font référence
à cette origine.

1.3.1 Inuence de la distance source - détecteur


• Régler la température du corps noir à 100 o C à l'aide du régulateur électronique,
• Placer la thermopile à la graduation 6 cm. Compte tenu du montage optique,
la surface sensible est à 10 cm de la surface émettrice,
• Relever la puissance reçue par la thermopile puis déplacer celle-ci par pas de
2 cm entre les graduations 6 cm et 26 cm (ce qui revient à faire varier la distance
source - récepteur de 10 à 30 cm),
• Tracer la courbe P = f (1/r12
2
),
• Conclure.

2
1.3.2 Loi de Stefan - Boltzmann

• Ramener la thermopile à la graduation 26 cm,

• Relever les puissances indiquées en faisant varier la température du corps noir


de 100 o C à 300 o C par pas de 40 o C ,
• Tracer la courbe P = f (T 4 ) (T en Kelvin).

1.3.3 Loi de Planck


Avant de commencer les expériences, vérier que la température est stabilisée à
une valeur proche de 300 o C .
• Positionner le détecteur à la graduation 80 cm.

• Intercaler entre le corps noir et le détecteur une lentille en KRS5 de 20 cm


de focale et chercher sa position de façon à ce que la puissance reçue par la
thermopile soit maximale. Noter cette position. Le KRS5 absorbe partiellement
le rayonnement infrarouge, notamment aux courtes longueurs d'onde comme le
montre la courbe de transmission représentée sur la gure 1.

Figure 1: Spectre de transmission d'une lentille en KRS5 de 2 mm d'épaisseur

Quasiment plate de 4 µm à 30 µm avec une transmission de 90 %, elle croît à


peu près linéairement de 60% à 90% entre 1 µm et 4 µm. Cette absorption aux
courtes longueurs d'onde devient signicative à partir d'une certaine tempéra-
ture du corps noir (à préciser dans votre compte-rendu). Ce montage ne permet
donc pas de vérier la loi de Stefan-Boltzmann sans faire de correction.
Vous allez maintenant eectuer huit séries de mesures en augmentant la température
du corps noir par pas de 100 o C , de 300 o C à 1000 o C . Chaque série comportera
quatre mesures : la première sera eectuée sans ltre et les trois suivantes le seront
en plaçant un ltre entre le détecteur et la lentille. Les trois ltres sont :

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Figure 2: Spectre de transmission du ltre interférentiel.

• Un ltre interférentiel centré sur la longueur d'onde λ = 3, 025 µm et de largeur


à mi-hauteur ∆λ = 0, 33 µm. Sa courbe de transmission (Fig. 2) montre que
la transmittance maximale est légèrement supérieure à 80 %. On propose de
représenter ce spectre de transmission par une courbe rectangulaire centrée en
λ = 3, 025 µm, de largeur ∆λ = 0, 3 µm et de hauteur τ = 0, 8.

• Une plaque de verre ordinaire d'épaisseur 3 mm. Sa transmission, sous incidence


quasiment normale, est de 0, 96 pour 0, 5 ≤ λ ≤ 2, 5 µm, de 0, 80 pour 2, 5 ≤ λ ≤
4, 5 µm et elle est quasiment nulle aux plus grandes longueurs d'onde détectables
par la thermopile (λ ≤ 20 µm).
• Une plaque de plexiglas de facteur de transmission inconnu.
Attention : ne pas toucher la lentille en KRS5 (sel de Thallium) qui est
hygroscopique et extrêmement toxique (certicat "Health & Safety Infor-
mation" disposé sous le banc optique). Ne pas mettre les doigts sur le
ltre interférentiel qui est très fragile. Le remplacement de chacun de ces
composants optiques coûterait plus de 500 euros.
Vous avez maintenant constitué un tableau contenant 32 valeurs de puissance.

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• Tracer la courbe P = f (T ) pour la lentille seule,

• Tracer les fractions de puissance reçue en fonction de la température pour le


verre, le plexiglas et le ltre interférentiel (référence : la lentille),
• Pour le ltre interférentiel, tracer la puissance en fonction de Mλo (T ) déni par

3, 7415.10−16
Mλo (T ) =
λ5 [exp(1, 4388.10−2 /(λT )) − 1]

Interpréter.

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