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Séquence 2 Musique et image : Joyeux noël 3ème

Problématique : La musique de film au service des images et des émotions


HDA : Les fraternisations sur les fronts pendant la Grande Guerre
Sujet : La musique qui crée des liens entre les hommes

Film : de Christian Carion, sorti en 2005. Il s'agit d'une coproduction européenne


qui réunit, aux finances, à l'écran, sur les lieux du tournage et dans les équipes
techniques, des français, des allemands, des belges et des anglais.

La bande originale : La musique a été créée par Philippe ROMBI, compositeur


français.
Les acteurs : Diane Krüger ( Anna Sörensen), Benno Furmann (Nikolaus Sprink), Guillaume Canet (lieutenant
Audebert) dans les rôles des personnages principaux. Danny Boon, Bernard Le Coq, Gary Lewis...

Doublures des voix lyriques : Anna / Natalie DESSAY (soprano international français)
Nikolaus / Rolando VILLAZON (ténor international franco-mexicain)

Le sujet du film : Les fraternisations entre les soldats français, allemands


et écossais dans les tranchées, sur le no man'land, pendant la première
guerre mondiale ; le soir de noël 1914.

Moyens musicaux utilisés :


Les instruments : - Orchestre symphonique avec prédominance des
cordes
frottées
- Piano
- Des instruments traditionnels : Cornemuse, Harmonica,
Tin whistle Les voix :
Chœur d'homme, chœur d'enfant, voix lyriques
(soprano, ténor)
Des bruitages et sons enregistrés pour les
bombardements, bruits d'armes, cris de douleurs des
blessés, respirations.
Synopsis : Lorsque la guerre surgit, au creux de l'été
1914, elle surprend et emporte des millions d'hommes.
Nikolaus Spring, prodigieux ténor de l'opéra de Berlin,
est appelé sur le front. Il va devoir renoncer à sa carrière
lieutenant Audebert
et surtout à celle qu'il aime : Anna Sörensen, soprano
et partenaire de chant. Anna et Nikolaus
Le prêtre anglican Palmer s'est porté volontaire pour suivre Jonathan son jeune aide à l'église. Ils quittent leur
Écosse, l'un comme soldat, l'autre comme brancardier...
Le lieutenant français Audebert a dû laisser sa femme enceinte et alitée pour aller combattre l'ennemi. Depuis, les
allemands occupent la petite ville du nord et sa jeune épouse a certainement déjà accouché. A moins que le pire ne
soit arrivé... Ne rien savoir est la souffrance qui mine toutes les nuits le lieutenant.
Et puis , avec la neige, Noël est arrivé, et son cortège de cadeaux des familles et des états-majors. Mais la surprise
ne viendra pas des cadeaux généreux qui jonchent les tranchées. Car l'impensable se produit. On va poser un
instant le fusil, pour aller, une bougie à la main, voir celui d'en face, lui serrer la main, échanger avec lui cigarettes
et chocolat. Et lui souhaiter « Joyeux Noël » !
Choix des musiques : Certaines sont des compositions originales pour le film (Ave maria, Hymne des fraternisés)
D'autres sont des arrangements du répertoire classique : le duo « bist du bei mir » (Stötzel, 18ème siècle)
On trouve aussi un chant traditionnel religieux de noël « douce nuit, saint nuit » et une ancienne chanson
écossaise datant du 19ème siècle « ce n'est qu'un au revoir mes frères ou chant des adieux ».
Un thème musical revient plusieurs fois dans le film « I'm dreaming of home » ou hymne des fraternisés. On
appelle cela un leitmotiv. C'est le fil conducteur musical qui symbolise ces fraternisations et le début de celles-ci.

Différents moments musicaux :

1) Le générique : C'est la présentation de toutes les personnes qui ont œuvré à l'élaboration du film (réalisateur,
acteurs et doublures, compositeur de la musique, personnes à la technique des lumières et du son, des costumes et
des décors... nom du studio... etc...).

Sur des photos d'archives, présentant la vie quotidienne des gens avant la guerre : musique très sobre (hymne des
fraternisés = fil conducteur musical du film, que l'on trouvera a plusieurs moments.
On entend un piano solo, le tempo est très lent, la nuance pianissimo. De très courts temps de silence entre chaque
phrases du piano renforcent l'émotion et le vide, annonçant la mort et le drame.

2) Le discours de 3 enfants : Pour créer une atmosphère très sombre, le compositeur utilise : des cordes frottées
dans le grave (violoncelles et contrebasses), des notes tenues et longues, d'intensité très faible (pianissimo) pour
bien entendre le discours.

3) Paysages écossais survolés : Toujours aux cordes frottées mais dans un registre plus aigu (rajout des violons)
et une intensité très forte (fortissimo). Pour créer une atmosphère lourde, pesante et angoissante, le compositeur
utilise des notes très longues et très peu rythmées.

4) Attaque de la tranchée allemande : L'atmosphère est assez insoutenable sur le plan auditif. Pour décrire la
scène de guerre, le compositeur a recourt à une nuance très forte (fortissimo), des notes très aiguës aux cordes, des
bruits d'armes très forts et des hurlements de soldats.

6) Scène dans la maison française occupée par les allemands : On entend un duo. Il s'agit de deux voix
lyriques : une voix haute de femme soprano et une voix haute d'homme ténor accompagnées par des cordes et un
piano.
Structure : couplet 1 chanté en solo par la soprano , couplet 2 chanté en solo par le ténor, puis les couplets
suivants chantés en duo.

7) Les fraternisations le soir de Noël 1914 sur le front, sur le no


man's land

• L'hymne des fraternisés : « I'm dreaming of home » démarré à


la cornemuse par le prêtre écossais puis repris en chœur à
l'unisson par les soldats (rappel : il s'agit d'une musique
originale composée par P. Rombi)

• Anna et Nikolaus sont arrivés, les allemands posent les sapins


de noël au dessus des tranchées, à la vue des soldats français (alors très méfiants) et écossais. Nikolaus
débute alors un chant de Noël connu de tout le monde « Stille nacht, heilige nacht » ( = « douce nuit,
sainte nuit » ou « silent night, holy night ») accompagné par un harmonica. Ce chant de noël à l'origine
autrichien date du début du 19ème siècle. Il a ensuite été traduit et chanté dans plus d'une centaine de
langues.

• Nikolaus sort de la tranchée, un sapin à la main et chante un hymne


chrétien pour le temps de noël « Adeste Fideles ». Le prêtre anglican
l'accompagne alors à la cornemuse.
Suit la sortie des soldats de leurs tranchées et le début des fraternisations.
• Célébration de la messe par le prêtre anglican en latin :
Chant : création originale « Ave Maria », composé par P. ROMBI pour
le film. Interprété par Anna dans le film. La doublure est réalisée par
Natalie Dessay, grande soprano lyrique actuelle.
Le chant en latin est interprété a cappella (sans accompagnement
instrumental). En fond sonore, on entend le souffle du vent. Le silence
entre chaque phrase renforce l'émotion. Les nuances vont du forte au
pianissimo. La voix solo lyrique chante dans un registre aigu. Les hommes sont subjugués et en admiration. La
beauté de la voix et de la musique crée une scène très forte en émotion. C'est un grand moment musical.
Un Ave Maria est un chant religieux et une prière catholique dédiée à la Vierge Marie. Il existe d'autres Ave Maria
dans la musique classique : celui de Schubert, de Gounod notamment.

• L'enterrement des morts : musique au tempo lent, le thème principal est joué par la cornemuse, se rajoute
un accompagnement aux cordes frottées puis un contre-chant à la Tin Whistle (flûte irlandaise) + le bruit
des pas des soldats sur la neige et des armes récupérées.

• Échange des tranchées pendant les bombardements et retour dans les tranchées respectives :
le chant des adieux : « ce n'est qu'un au revoir mes frères ». Cette musique vient d'une très ancienne ballade
écossaise transcrite et publiée à la fin du 18ème siècle. Les paroles françaises datent de 1920. Ici la version est
instrumentale et non chantée, jouée par la cornemuse.

8) La scène finale dans le train : Le supérieur allemand (le kronpriz) écrase l'harmonica et sermonne de
manière méprisante les soldats. Ils sont envoyés sur le front russe en guise de punition. La porte du wagon
se referme, un premier soldat entonne alors l'hymne des fraternisés bouche fermée, puis un deuxième, puis
tous... Montrant ainsi qu'ils ne regrettent pas d'avoir fraternisé... Le train s'en va, on ne voit que la
campagne puis on entend le chant d'un homme doublé par la cornemuse . On reconnaît alors les paroles du
chant « I'm dreaming of home »... comme un ultime rappel des fraternisations.

9) Générique final : L'hymne des fraternisés

Caractère, ambiance Sérénité, calme qui permet le recueillement, l'hommage aux soldats
Formation vocale Chœur d'enfant, voix de soprano soliste
Accompagnement Tin whistle, piano, cordes frottées
instrumental

Structure Couplet 1/Couplet 2 /refrain sur des vocalises /Couplet / fin instrumentale

Paroles : « I'm dreaming of home »


I hear the mountain birds It's carried in the air This is no foreign sky
The sound of rivers singing The breeze of early morning I see no foreign light
A song I've often heard I see the land so fair But far away am I
It flows through me now My heart opens wide From some peaceful land
So clear and so loud There's sadness inside I'm longing to stand
I stand where I'm I stand where I'm A hand in my hand
And forever I'm Dreaming of Home And forever I'm Dreaming of Home ... forever I'm Dreaming of Home
I feel so alone I'm Dreaming of Home I feel so alone I'm Dreaming of Home I feel so alone I'm Dreaming of Home
Conclusion :
Pour susciter et renforcer l'émotion du spectateur, le compositeur Philippe Rombi :
• utilise des moyens musicaux variés : instruments de l'orchestre symphonique classique ; instruments
traditionnels ; voix naturelle et lyrique ; bruitages.
• choisit des musique allant de la création originale à la reprise d’œuvres plus anciennes, à caractère
religieux ou profane.
• compose une bande originale au plus proche de l'image, très belle réussite de lien entre le visuel et le
sonore sur un sujet historique difficile et délicat.

L'art rallie les hommes : la Musique dans son universalité créée des liens entre les hommes quelque soit la
nationalité ; la couleur ; les différences d'idées et de religion.

Une chanson contestataire : « La chanson de Craonne »

Quand au bout d'huit jours le r'pos terminé


On va reprendre les tranchées,
Notre place est si utile - Refrain
Que sans nous on prend la pile
C'est malheureux d'voir sur les grands boulevards
Mais c'est bien fini, on en a assez
Tous ces gros qui font la foire
Personne ne veut plus marcher
Si pour eux la vie est rose
Et le cœur bien gros, comm' dans un sanglot
Pour nous c'est pas la même chose
On dit adieu aux civ'lots
Au lieu d'se cacher tous ces embusqués
Même sans tambours, même sans trompettes
F'raient mieux d'monter aux tranchées
On s'en va là-haut en baissant la tête
Pour défendre leur bien, car nous n'avons rien
Nous autres les pauv' purotins
- Refrain :
Tous les camarades sont enterrés là
Adieu la vie, adieu l'amour,
Pour défendr' les biens de ces messieurs là
Adieu toutes les femmes
C'est bien fini, c'est pour toujours
De cette guerre infâme - Refrain :
C'est à Craonne sur le plateau Ceux qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendront
Qu'on doit laisser sa peau Car c'est pour eux qu'on crève
Car nous sommes tous condamnés Mais c'est fini, car les trouffions
Nous sommes les sacrifiés Vont tous se mettre en grève
Ce s'ra votre tour, messieurs les gros
Huit jours de tranchée, huit jours de souffrance
De monter sur le plateau
Pourtant on a l'espérance
Car si vous voulez faire la guerre
Que ce soir viendra la r'lève
Payez-la de votre peau
Que nous attendons sans trêve
Soudain dans la nuit et dans le silence
On voit quelqu'un qui s'avance
C'est un officier de chasseurs à pied
Qui vient pour nous remplacer
Doucement dans l'ombre sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes
JOHN WILLIAMS :

HANS ZIMMER

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