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ESTERWEGEN 1941-1945

Camp de punition pour prisonniers

Dans l’Emsland, il existait des camps et des prisons depuis 1923 : Börgermoor, Aschendorfer, Moor,
Brual-Rhede, Dorpen- Walchum, Neusustrum, Overlangen, Esterwegen, Wesuwe, Veerssen, Füllen,
Gross, Hesepe, Dalum, Wietmarschen, Bathorn, Gross-Ringe (camp d’Alexisdorf). En 1933, les nazis
décidèrent d’utiliser deux de ces camps pour accueillir les opposants politiques : Börgermoor and
Esterwegen.

Officiellement, Esterwegen n’était pas considéré comme un camp de concentration mais était un
(Strafgefangenlager) camp de punition pour prisonniers. Bien sur, les conditions de vie à
Esterwegen étaient en tout point comparables à celles des autres camps de concentration :
tortures, exécutions, travail forcé dans les marais jusqu’à la mort, etc… En 1941, de nombreux
prisonniers de Belgique, de France, de Hollande et de Tchécoslovaquie ainsi que de nombreux
opposants politiques non-allemands furent envoyés à Esterwegen. A partir de ce moment, le camp
devint administrativement dépendant du terrible camp de concentration de Neuengamme.

 
 

Un des plus fameux prisonniers d’Esterwegen fut l’écrivain allemand Karl von Ossietzky. En tant
que pacifiste et opposant aux nazis. Karl von Ossietzky était incarcéré à Esterwegen depuis de
nombreux mois lorsqu’il reçut le Prix Nobel de la Paix en 1936. Il était extrêmement faible suite
aux tortures et aux mauvais traitements qu’il avait subi. Un émissaire de la Croix-Rouge Suisse fut
envoyé à Esterwegen pour inspecter les conditions de détention de Karl von Ossietzky : L’officier SS
revint avec un homme tremblant de peur, blanc comme un cadavre, une pauvre créature qui
semblait incapable de ressentir quoi que se soit.

Toutes ses dents était brisées et il trainait une jambe cassée mal ressoudée. Je lui tendis la main, il
ne répondit pas… Ayant reçu le Prix Nobel, Karl von Ossietzky devint un problème pour les Nazis :
ils ne pouvaient plus s’en débarrasser aussi facilement car il était devenu célèbre mondialement. Il
fut donc transféré dans un hopital civil où il mourut en 1938 sous l’étroite surveillance de la
Gestapo.

 
 

Peu de choses sont connues à propos d’Esterwegen. Il est vrai que l’administration locale a fait
tout ce qu’elle pouvait pour (oublier) l’existence de ce camp. Il n’y avait pas de crématoire. Les
centaines de victimes sont enterrées dans un cimetière dans les bois. Dans les années 70, le camp
fut occupé par la Bundeswehr (armée d’Allemagne Fédérale). A cette époque, il était strictement
interdit de photographier.

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