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DE PROIE
OISEAUX
DU QUÉBEC ET DE L’EST DU CANADA
DE PROIE
DU QUÉBEC ET DE L’EST DU CANADA
Illustrations
Ghislain Caron
avec la collaboration de
Claude Thivierge
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales
du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Harnois, Marcel, 1939-
Oiseaux de proie du Québec et de l’est du Canada
(Guides nature Quintin)
Comprend des réf. bibliogr. et un index.
ISBN 978-2-89435-577-0 (br.)
ISBN 978-2-89435-578-7 (rel.)
1. Rapaces - Québec (Province). 2. Rapaces - Canada (Est). 3. Rapaces -
Québec (Province) - Identification. 4. Rapaces - Canada (Est) - Identification.
5. Rapaces - Ouvrages illustrés. I. Turgeon, Roger, 1952- . II. Caron,
Ghislain, 1965- . III. Thivierge, Claude. IV. Titre. V. Collection: Guides
nature Quintin.
QL677.78.H37 2012 598.909714 C2011-942864-4
Édition : Johanne Ménard
Illustrations : Ghislain Caron et Claude Thivierge (voir p. 219)
Révision scientifique : Michel Bertrand
Révision linguistique : Serge Gagné
Conception graphique : Ruth Pelletier et Sandy Lampron
Mise en page : Sandy Lampron et Stéphane Jennings
Édition : Johanne Ménard
Illustrations : Ghislain Caron et Claude Thivierge (voir p. 219)
Révision scientifique : Michel Bertrand
Révision linguistique : Serge Gagné
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deConception graphique :
livres — Gestion SODECRuth Pelletier et Sandy Lampron
Mise en page : Sandy Lampron et Stéphane Jennings
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2012 écrite de l’éditeur.
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Michel Quintin (reliure souple)
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ISBN 340
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(450)Michel
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Éditions Michel Quintin
editionsmichelquintin.ca
Montréal (Québec) Canada
12-WK-1
editionsmichelquintin.ca
Imprimé en Chine
info@editionsmichelquintin.ca
À Raphaelle et Laurianne, qui reconnaissent le cri
du Faucon émerillon lorsqu’il visite le quartier.
Marcel Harnois
INTRODUCTION................................................................................ 9
Comment utiliser ce guide......................................................... 10
Découvrir les oiseaux de proie diurnes..................................... 15
Partie 1
IDENTIFICATION VISUELLE........................................................... 29
Comparaison des espèces en vol glissé..................................... 30
Comparaison des espèces en vol plané..................................... 32
Comparaison des mensurations des espèces............................ 34
Fiches d’identification illustrées................................................ 36
Partie 2
CARACTÉRISTIQUES ET COMPORTEMENTS............................. 77
Urubus........................................................................................ 79
Urubu à tête rouge................................................................. 80
Urubu noir............................................................................... 85
Pygargue et aigle....................................................................... 89
Pygargue à tête blanche......................................................... 90
Aigle royal............................................................................... 97
Balbuzard et busard................................................................. 103
Balbuzard pêcheur................................................................ 104
Busard Saint-Martin.............................................................. 110
Éperviers................................................................................... 115
Épervier brun........................................................................ 116
Épervier de Cooper............................................................... 122
Autour des palombes............................................................ 128
Buses......................................................................................... 135
Buse de Swainson.................................................................. 136
Buse à épaulettes.................................................................. 141
Petite Buse............................................................................. 146
Buse à queue rousse.............................................................. 151
Buse pattue............................................................................ 157
Faucons..................................................................................... 163
Crécerelle d’Amérique.......................................................... 164
Faucon émerillon................................................................... 170
Faucon pèlerin....................................................................... 175
Faucon gerfaut...................................................................... 182
Milans....................................................................................... 187
Milan du Mississippi.............................................................. 188
Milan à queue fourchue....................................................... 192
Remerciements
Nous tenons à remercier les personnes suivantes qui, par leurs com
mentaires et leur expertise, ont permis la réalisation de cet ouvrage :
Michel Bertrand, Jean Paquin, Claude Auchu, Christiane Girard, Jacques
Ibarzabal, Jacques Larivée, Bernard Dugas, Raymond Piché, Pierrette
Gaudet, Claude Ducharme, Carl Savignac, Luc Foisy, Hugues Brunoni,
Maryse Lepage, ainsi que tous ceux qui nous ont soutenus de près ou
de loin.
Soulignons également le travail exceptionnel des illustrateurs G
hislain
Caron et Claude Thivierge.
Merci aussi à Michel Quintin et à son équipe d’édition,
Johanne M énard (éditrice), Serge Gagné (révi
seur), Sandy L ampron et Stéphane Jennings
(graphistes), ainsi qu’à tous les photogra
phes qui ont accepté de participer
à cette production.
Enfin soulignons la contribution
financière accordée aux auteurs
par la Fédération des caisses
populaires Desjardins du
Québec, Vice-présidence
Développement des af
faires Lanaudière, pour
la révision scientifique
de ce guide.
Introduction
Pygargue à
Bulbuzard
tête blanche
pêcheur
10
Busard Épervier
Saint-Martin de Cooper
Milan à
queue fourchue Faucon
pèlerin
11
Première partie
Identification visuelle
La première partie du guide
a pour objet de permettre
d’identifier rapidement
l’oiseau de proie observé.
Après des tableaux com-
paratifs portant sur le vol
plané, le vol glissé et les
mensurations, des plan-
ches couleur illustrent les
caractéristiques visuelles
facilitant l’identification
ainsi que les particularités
du vol de chaque espèce ;
l’oiseau posé est également
illustré. Les planches des
oiseaux de proie qui se ressemblent se suivent afin de faciliter les com-
paraisons. Il devient alors très facile de voir les ressemblances et les
différences et d’avoir rapidement une vue d’ensemble des vingt espèces
d’oiseaux de proie diurnes présentes dans l’est du Canada.
12
Deuxième partie
Caractéristiques et comportements
S’il veut pousser plus loin sa recherche, le lecteur trouvera dans la
deuxième partie des fiches individuelles regroupant des données appro-
fondies. La présentation de chaque espèce respecte la structure qui suit
(afin d’éviter les retours à la première partie et de fournir des données
complètes pour chaque espèce, certains renseignements déjà fournis
dans la partie précédente sont répétés : noms, envergure, longueur, DSI,
statut de l’espèce) :
• un encadré mettant l’accent sur les points importants pour l’identifi-
cation de l’espèce en vol ;
• les caractéristiques de l’adulte (mâle, si les sexes sont différents) ob-
servé en vol ; les éléments permettant de distinguer la femelle adulte
(si les sexes sont différents) ainsi que le juvénile et, s’il y a lieu, les
immatures en vol ;
• les caractéristiques qui différencient l’espèce présentée d’espèces
semblables ;
• les comportements particuliers ;
• le vol nuptial ;
• une description de l’oiseau posé : les caractéristiques du plumage per-
mettant l’identification de l’oiseau dans un contexte autre que le vol ;
• un encadré intitulé En migration regroupant des indices pour identifier
l’oiseau lorsqu’il n’apparaît souvent que comme une silhouette se
déplaçant rapidement très haut dans le ciel.
13
Les rubriques subséquentes, qui constituent un complément important,
décrivent comment l’oiseau évolue dans son environnement pour se
reproduire et se nourrir, mais également comment celui-ci peut influencer
son comportement. On y découvre :
• l’habitat fréquenté, particulièrement au moment de la nidification ;
• l’alimentation et les techniques de chasse ;
• la section Tendance qui présente les interventions humaines ou les
modifications naturelles ayant des impacts sur l’espèce en question.
Les moyennes annuelles des oiseaux de proie observés entre 1993
et 2010 lors des décomptes réalisés par l’Observatoire d’oiseaux de
Tadoussac (OOT) permettent d’avoir une idée de l’importance des
populations au Québec.
• le volet Répartition et la carte qui l’accompagne précisent, pour tout
l’est du Canada, l’aire de nidification de l’espèce et, s’il y a lieu, l’aire
d’hivernage et le territoire où cet oiseau de proie est présent toute l’an-
née. Des points identifient les régions où des visiteurs exceptionnels
ont été observés.
aire de nidification
aire d’hivernage
présence toute l’année
présence inusitée ou exceptionnelle
14
Découvrir les oiseaux
de proie diurnes
Morphologie et vol
Chez la grande majorité des oiseaux, et particulièrement chez les oiseaux
de proie diurnes, le vol est un phénomène complexe soumis à différentes
lois de la physique et de l’aérodynamique. Il est le résultat de quatre
forces : la gravité, la portance, la résistance de l’air et la propulsion.
15
de l’oiseau sur la masse d’air déviée vers le bas correspond une force
égale et opposée ; la masse d’air tire l’oiseau vers le haut et lui permet
de vaincre la gravité.
16
Techniques de vol
Vol glissé
Le vol glissé fut probable-
ment le premier à être uti-
lisé par les ancêtres des oiseaux. Au cours du Buse à épaulettes
vol glissé, les ailes n’effectuent aucun mou-
vement de propulsion. C’est un vol de descente libre. L’oiseau utilise
son poids afin d’atteindre son but sans effort. Glisser continuellement
implique une perte d’altitude. À terme, la force de gravité entraînera
l’oiseau au sol. Lorsqu’il glisse, l’oiseau ramène un peu les ailes vers le
corps et ferme sa queue. Si l’oiseau désire reprendre de l’altitude, il doit
rechercher des courants aériens favorables ou battre des ailes.
Vol ramé
En vol libre, les puissants
muscles pectoraux ac-
tionnent les ailes à partir
du bréchet, fournissant
ainsi à l’oiseau la pro-
pulsion nécessaire pour
atteindre ou maintenir
sa vitesse et son altitude. Mouvement
Chaque espèce possède descendant
un battement d’ailes carac-
téristique. La propulsion est
presque exclusivement produite
par le mouvement descendant
des primaires (voir ill.). À ce
moment, ces plumes se
chevauchent et for-
ment une surface unie
offrant un maximum
de résistance. Il se crée
alors une pression d’air forçant
leurs extrémités à se courber au bord
de fuite. Lors de la course ascendante de Mouvement
l’aile, les primaires s’écartent, permettant ascendant
à l’air de s’écouler et réduisant ainsi la ré-
sistance à l’air (voir ill.). Au cours de chaque
cycle – course descendante et course ascendante –, l’extrémité des ailes
décrit une figure géométrique tridimensionnelle en forme de 8 qui
procure à l’oiseau la poussée nécessaire à son déplacement.
17
Vol plané
Le vol plané permet à l’oiseau de maintenir ou d’accroître son alti-
tude. La maîtrise de cette technique de vol implique deux préalables :
une portance suffisante, à savoir la force verticale proportionnelle à la
charge alaire – poids du
corps rapporté à la surface
de l’aile (g/cm2) – et une
habileté pour les manœuvres
Buse à queue rousse aériennes, en particulier la capacité à décrire
des cercles en vol ou à modifier brusquement
la trajectoire. Plus la charge alaire est faible, plus l’oiseau peut utiliser un
courant aérien ascendant (ou ascendance thermique) de faible ampli-
tude, tandis qu’une charge alaire importante limite les manoeuvres en
vol. Lorsqu’il plane, l’oiseau étend ses ailes au maximum, les primaires
digitées (présentées sous forme de doigts) ; la queue entièrement étalée
améliore la portance.
Courants aériens
En vol plané, les oiseaux de proie utilisent des ascendances thermiques
engendrées par l’air chaud qui s’élève du sol. Le sol se réchauffe deux fois
plus rapidement que l’air ou l’eau. Certains endroits, tels les champs et
les espaces ouverts, rocailleux ou sablonneux se réchauffent plus rapi-
dement que les forêts ou les plans d’eau. Ces îlots réchauffent alors l’air
environnant; il en résulte des colonnes d’air chaud qui s’élèvent. Ces
colonnes, en s’élevant, se dilatent et forment d’énormes bulles.
À l’intérieur de ces bulles, l’air circule vers le haut dans le centre et vers le
bas à l’extérieur. Il se crée ainsi une espèce d’anneau en mouvement. En
chevauchant le sommet de la bulle et en décrivant des cercles, l’oiseau
est soumis à une poussée ascendante lui permettant de planer sans
effort (voir ill. ci-dessous). Lorsque cette poussée sera nulle, l’oiseau
pourra se laisser glisser.
18
Des conditions atmosphériques favorables à la formation d’ascendances
thermiques permettent aux oiseaux qui les exploitent de parcourir de
longues distances en réduisant au minimum leur dépense d’énergie.
Vol dihédral
Lorsque les oiseaux de
proie effectuent un vol Urubu à tête rouge
plané, on remarque chez cer-
taines espèces, tels l’Aigle royal et
la Buse pattue, que le bout des ailes
s’élève au-dessus de l’horizontale ; on
parle alors de vol légèrement dihédral.
Lorsque l’aile se relève sur toute sa longueur au-dessus de l’horizontale,
comme chez l’Urubu à tête rouge, on parle de vol dihédral prononcé.
19
Âge et plumage
La terminologie utilisée pour établir l’âge d’un
oiseau suscite souvent de la confusion chez
les observateurs, qui doivent composer
avec les différentes façons de calculer les
tranches de vie de l’espèce observée. Aussi,
retiendrons-nous l’approche basée sur
l’« année de vie » ; l’âge d’un oiseau im-
mature correspond à la durée réelle
de son existence, à l’exemple de ce
qui existe chez les humains. Le terme
juvénile s’applique à l’oiseau à partir
Éperviers de Cooper du moment où il quitte le nid et pen-
juvénile et adulte dant toute la période où il conserve son
premier plumage complet. Cette période
inclut le premier été et le premier hiver; elle prend fin aux environs du
premier « anniversaire » de l’oiseau, au moment où débute la mue qui
lui fournira son plumage de 2e année.
Pygargues à
tête blanche
20
La mue chez les oiseaux de proie
La mue est un phénomène physiologique complexe qui
se déroule selon une séquence propre à chaque espèce.
Différentes catégories de plumes seront remplacées à
différents moments au cours du cycle de vie de l’oiseau.
Une bonne connaissance du processus de la mue permet
d’évaluer l’âge chez certaines espèces d’oiseaux de proie,
comme le Pygargue à tête blanche et l’Aigle royal.
21
mais également du bagage génétique qui régularise le processus. Au cours
de la phase de transition entre deux plumages distincts, certaines espèces
peuvent présenter un aspect inhabituel pendant un certain temps.
22
Couleur de l’iris et âge
Au fil des mois, la coloration de l’iris Balbuzard pêcheur
change chez plusieurs espèces d’oiseaux
de proie diurnes. Lorsque l’on observe
un oiseau de proie posé, la couleur de
l’œil constitue un excellent moyen d’éta-
blir l’âge de l’oiseau, ce qui facilite son
identification. Mais il y a parfois des
exceptions à la règle.
* Plumage subadulte : premier plumage adulte arborant encore certaines caractéristiques d’un plumage immature.
23
Espèce Juvénile (1re année) Subadulte Adulte
BUSE DE SWAINSON pâle – variable mi-foncé foncé
brun pâle à brun brun moyen brun
rougeâtre
BUSE À ÉPAULETTES pâle – mi-foncé foncé
jaune pâle, brun pâle brun moyen à
à gris-brun moyen brun foncé
PETITE BUSE pâle – mi-foncé mi-foncé variable
gris-brun pâle à brun orangé chamois à jaune
brun moyen brunâtre, brun
orangé
BUSE À QUEUE ROUSSE pâle pâle pâle – foncé
verdâtre, jaunâtre, jaunâtre, brun pâle jeune adulte :
brun pâle jaunâtre, brunâtre
adulte âgé :
brun foncé
BUSE PATTUE pâle – variable mi-foncé foncé
jaune pâle, brun pâle brun moyen brun
parfois brun moyen
La différence de taille entre les sexes n’est pas la même d’une espèce à
l’autre. Les éperviers et le Faucon pèlerin, qui ont pour proies d’autres
oiseaux, présentent un dimorphisme plus grand quant à la taille que
les buses, qui chassent de petits rongeurs, et encore davantage que les
urubus, qui se nourrissent de charogne. L’Épervier brun est l’espèce qui
24
présente le plus grand DSI parmi tous les Épervier brun
oiseaux d’Amérique du Nord. Dans deux
cas rapportés par J.K. Terres, la différence de
poids est de 70 % en faveur de la femelle dans
le premier cas et de 100 % dans le second.
Le DSI serait aussi associé au partage des rôles entre mâle et femelle au
moment de la nidification. Au cours de la revendication territoriale, la
taille plus petite du mâle lui donnerait plus d’agilité et lui conférerait un
avantage lors d’affrontements aériens avec des
rivaux. La taille plus grande de la femelle lui
procurerait également une certaine sécurité Faucon pèlerin
face au mâle plus agressif.
25
Morphologie de l’oiseau de proie
calotte
front
cercle oculaire
nuque cire
gorge
poignet
dos
poitrine
flanc
ventre
rémiges
secondaires
tarse
rémiges
primaires
rectrices (queue)
26
En vol – dessous
rémiges primaires
bord d'attaque
rémiges secondaires
poignet
couvertures sous-caudales
bande patagiale
bande subterminale
poitrine
bord de fuite
En vol – dessus
bord de fuite
poignet croupion
bord d'attaque
rémiges primaires
27
Première partie
IDENTIFICATION VISUELLE
Comparaison des espèces en vol glissé
30
Buse à épaulettes Petite Buse
31
Comparaison des espèces en vol plané
32
Buse à épaulettes Petite Buse
33
Comparaison des mensurations des espèces
34
Épervier brun Épervier de Cooper Autour des palombes
Buse de Swainson Buse à épaulettes Petite Buse Buse à queue rousse Buse pattue
35
Urubu à tête rouge E : 160 – 181 cm
Cathartes aura L : 62 – 81 cm
Turkey Vulture DSI : m 97 %
Cathartidés
Adulte
Adulte
couvertures
sous-alaires noires sus-alaires
lisérées
de brun
queue
longue et
arrondie Adulte
vol glissé
36
ALLURE EN VOL
Oiseau sombre aux ailes longues et larges ; a l’air d’un oiseau sans
tête. En vol plané, les ailes sont relevées en forme de V aplati avec
étalement du bout des primaires. Il se balance fréquemment de côté.
Le battement d’ailes est lent. Parfois, à moyenne altitude, l’Urubu à
tête rouge change subitement son « plan de vol » et se déporte laté-
ralement, un peu comme s’il était aspiré de côté.
tête rouge
Adulte
bec blanchâtre
dos et ailes
lisérés de brun
ailes longues
tête et bec
noirâtres
Juvénile
pattes grisâtres
37
Urubu noir E : 140 – 160 cm
Coragyps atratus L : 58 – 74 cm
Black Vulture DSI : m 102 %
Cathartidés
primaires argentées
sus-alaires
et dos
Adulte Adulte tout noirs
petite tête
grise
queue courte
et carrée
Adulte
vol glissé
38
ALLURE EN VOL
Silhouette trapue, queue courte et petite tête grise triangulaire.
Cet urubu sombre vole lourdement, bat rapidement des ailes, de
trois à cinq fois, et glisse sur une courte distance, les ailes presque
à l’horizontale.
tête grise
Adulte
pattes blanchâtres
tête et bec
Juvénile tout noirs
39
Pygargue à tête blanche E : 178 – 229 cm
Haliaeetus leucocephalus L : m 76 – 86 cm
Bald Eagle f 89 – 94 cm
Accipitridés DSI : m 76 %
Juvénile
taches blanches
aux couvertures
sous-alaires
tête
Adulte blanche axillaires souvent
très blanches
base de la
queue grisâtre
gros bec
jaune
dessous du
corps brun
queue
blanche
couvertures
Immature sous-alaires blanches
2e année
ventre blanc
axillaires blanches
secondaires de longueur
inégale ; ailes en dents de scie
40
ALLURE EN VOL
Oiseau massif aux longues ailes foncées de largeur uniforme. Le bat-
tement d’ailes lent est comparable à celui du Grand Héron, mais en
plus puissant. Plane les ailes presque à plat. On compare le Pygargue
à tête blanche à une planche volante en raison de son allure rigide.
Prolongement marqué de la tête et du cou.
Adulte
gros bec jaune
queue blanche
tête blanchâtre
avec bandeau
Immature oculaire foncé
3e année
triangle
blanc
41
Aigle royal E : 185 – 224 cm
Aquila chrysaetos L : m 76 – 89 cm
Golden Eagle f 89 – 104 cm
Accipitridés DSI : m
81 %
Adulte Juvénile
nuque et
couronne dorées
queue blanche
avec bande
terminale foncée
zone blanche
bien délimitée,
parfois absente
sous-caudales
brun roussâtre
Immature
2e année
axillaires foncées
cou et
tête dorés
sous-caudales
chamois
plumes de
longueur inégale
42
ALLURE EN VOL
Battements d’ailes souples et lents, souvent interrompus par de courts
vols glissés. L’arc de cercle dessiné par l’aile est moins prononcé que
chez le pygargue. L’Aigle royal a le corps très foncé avec des reflets
dorés à la nuque et à la couronne. Les longues ailes, dont le bout est
plus large que dans le cas du pygargue, sont étranglées à la base. Chez
l’adulte observé de face, le bord d’attaque est pâle. Les sous-caudales
sont brun roussâtre. Le vol plané est légèrement dihédral.
Adulte
bec grisâtre
et cire jaune
lignes grises
tarses emplumés
Juvénile
nuque dorée
queue blanche à
extrémité foncée
43
Balbuzard pêcheur E : 147 – 183 cm
Pandion haliaetus L : 53 – 64 cm
Osprey DSI : m 85 %
Pandionidés
Adulte vol
stationnaire
sous-alaires et dessous
du corps blancs
parfois des taches brunâtres
chez la femelle
Adulte
en piqué
parties supérieures
foncées sauf
la nuque
Juvénile
entrée
dans l’eau
tectrices lisérées
Juvénile de blanc
rayures
foncées
sortie
de l’eau
44
ALLURE EN VOL
La silhouette des ailes dessine un large M aplati. Longues ailes pro-
filées avec tache sombre à la jointure. Vol ramé constant et puissant.
Plane et glisse les ailes arquées et les poignets avancés. Le dessous
du corps et les couvertures sous-alaires d’un blanc net, bien visibles
de loin, contrastent avec les rémiges plus foncées.
œil jaune
Adulte
pattes grisâtres
rayures foncées
Juvénile
œil orangé
tectrices
lisérées
de blanc
45
Busard Saint-Martin E : 97 – 122 cm
Circus cyaneus L : m 41 – 50 cm
Northern Harrier f 45 – 50 cm
Accipitridés DSI : m 78 %
Adulte m
bout des Adulte m
ailes noir
dessus grisâtre
dessous des
ailes blanc
croupion
blanc
bande foncée
bande
lignes brunes diagonale
brun foncé
longue queue
Adulte f
flancs et poitrine
fortement rayés
de brun
Juvénile
dessus
uniformément
brun
tête foncée marque
fauve
Juvénile
corps roux
croupion blanc
46
ALLURE EN VOL
Le Busard Saint-Martin évolue lentement, alternant le vol plané et
le vol ramé, tout en scrutant le sol ; vol sinueux. A une longue queue
et de longues ailes. Vole souvent en rase-mottes en se balançant de
côté, les ailes relevées. Le croupion blanc caractérise autant l’adulte
que le juvénile.
Adulte m
œil jaune
dessus de la
tête aplati
tarses longs
dessus brun
Adulte f
disque facial
œil brun
Juvénile
poitrine rousse
faiblement rayée
47
Épervier brun E : 51 – 71 cm
Accipiter striatus L : m 25 – 30 cm
Sharp-shinned Hawk f 30 – 36 cm
Accipitridés DSI : m 54 %
Adulte Adulte
dessus du corps
gris-bleu
ailes courtes
arrondies
Juvénile
Juvénile
dessous fortement
rayé de brun-roux
jusqu’au bas du ventre
48
ALLURE EN VOL
Vol ramé énergique et rapide. Chaque série de battements d’ailes
est suivie d’un court vol glissé ; l’oiseau flotte allègrement. En vol
glissé, la tête, petite, émerge à peine des poignets arqués. Plane
moins que les autres oiseaux de proie. Ailes arrondies et longue
queue caractéristiques.
œil rouge
tête arrondie
joue roussâtre
Adulte
tarses minces
queue longue
et carrée
Juvénile
œil jaune
49
Épervier de Cooper E : 70 – 94 cm
Accipiter cooperii L : m 35 – 46 cm
Cooper’s Hawk f 43 – 51 cm
Accipitridés DSI : m 68 %
Adulte
Adulte
dessous strié
horizontalement
de roux couronne
foncée
main foncée
chez le mâle
adulte
ailes à peine
coudées
tête
brun-roux
sous-caudales
blanches
Juvénile Juvénile
50
ALLURE EN VOL
Vol ramé lourd ; battements d’ailes lents alternés avec des glissés.
La tête relativement large est projetée bien au-delà des poignets
faiblement arqués. La silhouette évoque une croix. Plane presque
toujours avec un léger vol dihédral. Très longue queue.
tarses
robustes
queue longue
et arrondie Épervier de Cooper
tête brun-roux
Juvénile
fines rayures,
réduites ou absentes
sur le ventre
bas du ventre et
sous-caudales blancs
large bande
blanche à
l’extrémité
de la queue
51
Autour des palombes E : 98 – 117 cm
Accipiter gentilis L : m 53 – 58 cm
Northern Goshawk f 57 – 64 cm
Accipitridés DSI : m 72 %
Adulte
Adulte
dessous du corps blanc
vermiculé de gris
ailes larges,
étranglées à la base
rayures
compactes
dessus
brun
52
ALLURE EN VOL
Gros rapace forestier qui alterne le vol plané avec de courts battements
d’ailes. L’alternance est moins systématique que chez les deux autres
éperviers. Il plane plus qu’il ne bat des ailes. Son vol ramé est lourd
et semble laborieux.
couronne foncée
sourcil blanc
œil rouge
Adulte
sourcil blanc
parties supérieures
brunes entremêlées œil jaune
de chamois
Juvénile
dessous grossièrement
rayé de brun
sous-caudales
tachetées de brun
53
Buse de Swainson E : 132 cm
Buteo swainsoni L : m
47 – 52 cm
Swainson’s Hawk L : f
56 – 58 cm
Accipitridés DSI : m 88 %
Adulte Adulte
forme sombre forme claire
queue bavette
grisâtre cannelle
Juvénile
forme sombre
Juvénile
forme claire
ventre foncé
gorge légèrement
rayée de brun
sous-caudales
blanc crème
rayées de brun
couvertures sous-alaires
foncées avec marbrures
importantes
54
ALLURE EN VOL
Longues ailes étroites et pointues avec dessous deux tons, moins
apparents chez le juvénile de la forme sombre. Vol légèrement ou for-
tement dihédral. Seulement trois primaires nettement écartées. Un
peu plus petite que la Buse à queue rousse. Petite tache blanchâtre
de chaque côté du croupion, moins visible chez la forme sombre.
Adulte
forme sombre
sous-caudales chamois
barrées de brun
face grise
front et gorge
blancs
bavette cannelle
Adulte
forme claire
COLORATIONS
INTERMÉDIAIRES
Il existe, entre la
forme claire et la
forme sombre,
pointe des ailes plusieurs colorations
dépassant le bout intermédiaires qui
de la queue créent un plumage
d’ensemble roux.
55
Buse à épaulettes E : 94 – 107 cm
Buteo lineatus L : m 48 – 58 cm
Red-shouldered Hawk f 48 – 61 cm
Accipitridés DSI : m 85 %
dessous du corps et
couvertures sous-alaires
roussâtres
Adulte
épaulettes
roussâtres
Juvénile
rayures brunes
croissant
translucide
56
ALLURE EN VOL
Vol plus rapide que celui de la Petite Buse. Silhouette élancée. Fenêtre
translucide en forme de croissant à la base des primaires visible à tous
les âges. Rémiges quadrillées de rectangles noirs et blancs. Vole en
formant de grands cercles, alternant continuellement trois ou quatre
coups d’ailes rapides avec de courtes glissades. Les ailes sont presque
à l’horizontale en vol plané et arquées en vol glissé.
lignes orange
dessus foncé
Juvénile
dessous rayé de brun
longue queue
avec plusieurs
bandes foncées
57
Petite Buse E : 82 – 92 cm
Buteo platypterus L : m 34 – 42 cm
Broad-winged Hawk f 38 – 47 cm
Accipitridés DSI : m 82 %
Adulte
dessous de
l’aile pâle
Adulte
ailes relativement
pointues
Juvénile
bande grise
58
ALLURE EN VOL
Ailes courtes, larges et pointues. La Petite Buse présente une silhouette
trapue. Battement d’ailes rapide et ferme, mais plus lent que celui de
la Buse à épaulettes. Plane les ailes à plat avec bord de fuite arrondi,
mais glisse avec les ailes sous l’horizontale. C’est une des buses qui
prend le plus d’altitude en vol plané. Chez l’adulte, une large bande
blanche est bien apparente à la queue.
grosse tête
Adulte
dessus brun
foncé
dessous barré
de brun-roux
parties supérieures
brun pâle
moustache foncée
Juvénile
dessous entièrement
blanc ou rayé de brun
59
Buse à queue rousse E : 110 – 132 cm
Buteo jamaicensis L : m 48 – 56 cm
Red-tailed Hawk f
53 – 61 cm
Accipitridés DSI : m 82 %
Adulte Adulte
virgule
ligne noire foncée
queue rousse
marque sombre
proximale (bande
patagiale)
dessous du corps
blanchâtre
Juvénile
60
ALLURE EN VOL
Ailes larges, arrondies au bord de fuite ; silhouette trapue. Plane les
ailes presque à l’horizontale, le bout des primaires relevé, ce qui donne
aux ailes la forme d’un mince U. Vol ramé lourd et plutôt rectiligne
avec battements d’ailes lents, puissants et courts. Chez l’adulte, le
roux de la queue est plus visible lorsque l’oiseau vire.
apparence
capuchonnée
bec massif
gorge blanche
Adulte
bande ventrale
fortement rayée
61
Buse pattue E : 122 – 143 cm
Buteo lagopus L : m 50 – 56 cm
Rough-legged Hawk f 54 – 59 cm
Accipitridés DSI : m 85 %
Adulte
forme sombre
sous-alaires foncées
Adulte f
forme claire
bande
foncée
poitrine pâle
ventre foncé
large bande
foncée
poignets
très foncés
Juvénile
forme claire
62
ALLURE EN VOL
Silhouette élancée. Longues ailes de largeur uniforme ; plus étroites
que celles de la Buse à queue rousse. Les rémiges paraissent pâles.
Vol ramé souple, lent et détendu. Plane avec un léger vol dihédral
caractéristique. Fait du surplace. Vu de face, le bord d’attaque paraît
souvent pâle.
petit bec
Adulte m
forme claire
poitrine foncée
tarses emplumés
plusieurs barres
jusqu’aux doigts ;
foncées à la queue
plumes rayées
Juvénile Juvénile
forme claire forme sombre
ventre
très foncé
63
Crécerelle d'Amérique E : 52 – 61 cm
Falco sparverius L : m 23 – 27 cm
American Kestrel f 23 – 31 cm
Falconidés DSI : m 90 %
Adulte f
Adulte f
dessus roux
fortement
barré de noir
queue rousse
barrée de fines
bandes noires
Adulte m
vol sur place
Adulte m
Adulte m
ailes gris-bleu
64
ALLURE EN VOL
Paraît très pâle en dessous. Les ailes longues et pointues semblent
disproportionnées par rapport au corps relativement petit. Elles sont
étroites et arquées ; les battements sont agités et nerveux. La crécerelle
est le seul faucon à posséder une queue rousse, plus longue que celle
de l’émerillon. Fait du surplace.
Adulte f
favoris foncés
Adulte m
65
Faucon émerillon E : 53 – 68 cm
Falco columbarius L : m 25 – 27 cm
Merlin f 31 – 33 cm
Falconidés DSI : m 79 %
Adulte m Adulte m
queue foncée
avec 3 ou 4 gorge
bandes pâles blanche
étroites
queue foncée
Juvénile Juvénile
parties supérieures
brun foncé
gorge
blanche
sous-caudales
chamois plus pâles
que chez l’adulte
66
ALLURE EN VOL
Oiseau foncé. Battements d’ailes courts, rapides et continus perpen-
diculaires au corps, comme le mouvement d’un piston. Longues ailes
étroites et pointues. Le dessous des ailes et du corps ressemble à un
damier noir et blanc. Bondit souvent à gauche et à droite. La cadence du
mouvement des ailes ressemble beaucoup à celle des Columbidés.
ailes gris-bleu
dessous chamois
rayé de brun
bandes foncées
Adulte f
gorge blanche
ailes brunâtres
fortes rayures brunes
67
Faucon pèlerin E : 91 – 116 cm
Falco peregrinus L : m 38 – 46 cm
Peregrine Falcon f 46 – 54 cm
Falconidés DSI : m 69 %
Adulte
Adulte
tête foncée
gorge
blanche
Juvénile
Juvénile
dessous du
corps chamois
grossièrement
rayé de brun
fines lignes
chamois dessus brun
foncé liséré
de chamois
68
ALLURE EN VOL
Corps massif sombre et longues ailes étroites uniformément foncées.
Vol ramé, fluide et rythmé, particulièrement rapide. Les battements
d’ailes parcourent un arc de cercle étroit ; en chasse, ils deviennent
plus puissants. Large favori de chaque côté de la tête, qui paraît
coiffée d’un casque foncé.
casque foncé
tour de l’œil
et cire jaunes
parties supérieures gorge blanche
gris ardoisé
triangle jugal
Adulte foncé
couronne dorée
triangle jugal
étroit
Juvénile
tundrius
69
Faucon gerfaut E : 110 – 130 cm
Falco rusticolus L : m 53 – 57 cm
Gyrfalcon f 56 – 63 cm
Falconidés DSI : m 80 %
Adulte
forme grise Adulte
forme blanche
stries foncées
horizontales
favori
mince
rémiges
grisâtres
pointe
émoussée
Juvénile
forme grise
ventre rayé
de brun
70
ALLURE EN VOL
Le corps est long, tout comme les ailes et la queue. Les battements
d’ailes continus peuvent être lents ou rapides, mais sont toujours
puissants ; les mouvements semblent provenir de l’extrémité des ailes
émoussées. Large queue qui semble être le prolongement du corps.
Ailes larges près du corps. L’extrémité de celles-ci, moins effilée que
chez les autres faucons, est foncée chez toutes les formes. On dirait
un ballon de football avec des ailes.
Adulte
forme blanche
Adulte
forme sombre
favori mince
Adulte
forme grise
pattes jaunes
71
Milan du Mississippi E : 75 – 83 cm
Ictinia mississippiensis L : 35,5 – 38 cm
Mississippi Kite DSI : m 89 %
Accipitridés
ailes longues
et pointues
Adulte
dessus des ailes
secondaires blanc
Adulte
queue foncée
queue foncée
Juvénile
sous-alaires
et dessous du
corps fortement
Subadulte
tête blanche colorés de brun
queue
foncée secondaires
bordées de blanc queue noire
traversée de
barres blanches
72
ALLURE EN VOL
Silhouette sombre ; ailes longues, étroites et pointues. Le Milan du
Mississippi passe beaucoup de temps en vol glissé ou plané, sans
battre des ailes. En vol plané, les extrémités des ailes sont souvent
relevées. N’effectue jamais de vol sur place.
Juvénile
dessus liséré
de blanc
dessous rayé
de brun
73
Milan à queue fourchue E : 119 – 136 cm
Elanoides forficatus L : 52 – 62 cm
Swallow-tailed Kite DSI : m 93 %
Accipitridés
longues ailes
Adulte Adulte
tête et
nuque
blanches
Juvénile
74
ALLURE EN VOL
Il ressemble à une gigantesque Hirondelle rustique noir et blanc ;
impossible de le confondre avec une autre espèce. La longue queue
noire est très fourchue.
Adulte
rémiges
secondaires
blanches
queue longue
et fourchue
Juvénile
75
Deuxième partie
CARACTÉRISTIQUES
ET COMPORTEMENTS
Urubus
Turkey Vulture
Cathartidés
En vol
Cet oiseau sombre, imposant, plane sur de longues distances en tenant
les ailes étendues, relevées en forme de V aplati. En vol plané, il balance
fréquemment de côté. Il bat des ailes très rarement et, s’il le fait, son
battement d’ailes est beaucoup plus lent que celui de l’Urubu noir et
semble laborieux. Excellent planeur, cet urubu repère facilement les
ascendances thermiques, qu’il utilise habituellement pour se déplacer.
La tête noirâtre du juvénile le distingue de l’adulte, mais cette parti-
cularité est de courte durée. Le changement de coloration de la tête et
du bec débute vers l’âge de six à huit mois. À un an, chez le subadulte,
le rouge de la tête est voilé de noir vers l’arrière et le bout du bec ivoire
est noir.
Espèces semblables
Les rémiges argentées de l’Urubu à tête rouge le distinguent de l’Urubu
noir, dont les primaires seulement sont argentées et dont les battements
d’ailes sont plus rapides. L’Urubu à tête rouge possède une longue
queue alors que l’Urubu noir semble avoir une queue trop courte.
80
1
2 3
1. Adulte – Petite tête rouge. Bec ivoire. Ailes deux tons, longues et larges. Queue longue.
2. Adulte – Tête rouge. Dès les premiers rayons du soleil, l’oiseau étend ses ailes pour
sécher la rosée déposée sur ses plumes pendant la nuit et rétablir sa température
corporelle.
3. Subadulte – Tête deux tons ; le rouge remplace progressivement le noir présent chez
le juvénile. Bout du bec grisâtre.
81
Adulte – Bec ivoire.
Plumes du cou noir.
Dos brun. Tarses de
couleur chair.
Comportements particuliers
Dès les premiers rayons du soleil, l’Urubu à tête rouge étend ses ailes.
Ce comportement peut être relié au phénomène de thermorégulation,
puisqu’au cours de la nuit, ces oiseaux peuvent abaisser leur température
corporelle, limitant ainsi la dépense d’énergie. Il permettrait également
de sécher la rosée déposée sur leurs plumes pendant la nuit.
Cet oiseau montre un curieux comportement en vol : les ailes en exten-
sion, il fléchit les poignets et les redresse rapidement, comme si l’extré-
mité de l’aile se brisait momentanément pour reprendre sa position.
Vole parfois les pattes pendantes.
L’Urubu à tête rouge est grégaire.
Vol nuptial
Deux à trois semaines avant la période d’incubation, les oiseaux
entreprennent une remarquable parade nuptiale. Le mâle et la femelle
se poursuivent de concert en plein vol à une altitude variant entre 20 et
50 m. Ces poursuites, qui s’apparentent à un jeu, peuvent durer plus
de deux heures et s’accompagnent de fréquents battements d’ailes et
de plongeons de la part du poursuivant vers le poursuivi.
Une parade nuptiale peut également avoir lieu au sol ; elle consiste
en une danse : les ailes ouvertes, les oiseaux sautillent dans un espace
dégagé.
Posé
L’adulte a la tête et le haut du cou dénudés et rouges. Les yeux sont
bruns ; le bec blanchâtre est plutôt long et crochu. Le haut du corps
82
et la queue sont noirs, tandis que les plumes du dos et les ailes sont
lisérées de brun. Les pattes sont couleur chair, mais souvent blanchâ-
tres, souillées par les déjections. Le juvénile est semblable à l’adulte,
Urubus
mais la peau nue de la tête est noirâtre. Il garde son plumage juvénile
pendant un an.
EN MIGRATION
Silhouette foncée d’un gros oiseau sans tête. Vol plané fortement
dihédral.
Habitat
L’Urubu à tête rouge fréquente différents types d’habitats. Au Québec,
on le trouve surtout dans les zones agricoles ainsi que dans les forêts
de feuillus et les forêts mixtes avoisinantes. Il se pose sur les piquets
de clôture, sur le sol ou dans les arbres jusqu’à ce que l’air se réchauffe,
qu’il rétablisse la température de son corps et sèche la rosée déposée sur
ses plumes durant la nuit et que les courants ascendants lui permettent
de s’élever et de planer pendant des heures. Il se pose lorsque ces cou-
rants d’air chaud cessent de s’élever. On voit parfois des individus qui
se rendent à leur dortoir communautaire, situé habituellement dans de
grands arbres, ou qui en reviennent. On a déjà observé une centaine
d’individus alignés sur les piquets d’une clôture et perchés dans des
arbres. Cet oiseau ne construit pas de nid. Il dépose ses œufs sur le sol,
sous des éboulis de gros blocs de pierre, dans des cavernes, sous des
troncs d’arbres renversés dans des forêts de feuillus ou mixtes ou même
à l’intérieur de cabanes abandonnées dans les érablières.
83
Tendance
C’est en 1894, à Godbout, que l’Urubu à tête rouge a été observé
Urubus
Répartition
L’Urubu à tête rouge niche du sud du
anada au sud de l’Amérique du Sud. Il
C
niche également à Cuba et en Jamaïque.
Adulte Il est présent dans le sud de l’Ontario et la
région des Grands Lacs, le sud et l’ouest du
Québec, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-
Écosse, principalement du côté de la baie de
Fundy.
84
Urubu noir
Coragyps atratus
Urubus
Black Vulture
Cathartidés
En vol
L’envergure de cet oiseau est moindre que celle de l’Urubu à tête rouge.
Les primaires les plus longues dépassent à peine les longues secon-
daires.
La tête noire du juvénile permet de le distinguer de l’adulte, qui a la
tête grise. La coloration noire de la tête du juvénile semble être aussi
éphémère que chez l’Urubu à tête rouge juvénile ; elle passe au gris à
la fin de la première année.
Espèces semblables
Plus court que l’Urubu à tête rouge adulte, l’Urubu noir s’en distingue
aussi par ses battements d’ailes plus rapides, sa tête grise, les rémiges
des primaires argentées et la queue courte, dont le bout est carré plutôt
qu’arrondi. Ses ailes sont plus larges et plus courtes que celles de l’Urubu
à tête rouge. Les pattes atteignent le bout de la queue ou le dépassent.
Comportements particuliers
Il plane habituellement à haute altitude. Cet oiseau grégaire fréquente
les dépôts d’ordures.
85
1
2 3
1. Adulte – Corps et dessus des ailes noirs. Primaires argentées. Tête grise. Queue courte.
2. Adulte – Petite tête grise. Bec ivoire. Primaires argentées. Ailes larges et courtes.
Les pattes dépassent presque le bout de la queue.
3. Adulte – Tête et cou gris. Base du bec noir avec bout ivoire. Plumage noir.
86
Juvénile – Tête et cou noirs.
Le noir de la tête du juvénile
passe au gris à la fin de la
première année.
Posé
L’adulte a le corps noir. La tête et le cou, dénudés, sont gris. La base du
bec est noire et le bout ivoire. Il est plus petit que l’Urubu à tête rouge,
mais a les tarses plus longs. Le juvénile a la tête et le bec tout noirs.
Habitat
L’Urubu noir affectionne les milieux ouverts près des agglomérations
et les dépotoirs à ciel ouvert.
87
Lorsqu’il localise une proie ou d’autres urubus qui se nourrissent au
sol, il pique à grande vitesse, battant des ailes rapidement. Ce compor-
Urubus
Tendance
L’aire de l’Urubu noir est en expansion dans le nord-est des États-Unis,
mais l’espèce est encore inusitée au Québec et dans les Maritimes.
Répartition
Cette espèce se rencontre depuis le sud des États-Unis
jusqu’au Mexique, en Amérique centrale, en Argen-
tine et au Chili. L’Urubu noir a été observé entre
20 et 30 fois dans le sud du Nouveau-Brunswick
et à quelques reprises ailleurs dans cette provin-
ce ainsi qu’en Nouvelle-Écosse. Au Québec,
jusqu’en 2010, 61 mentions ayant trait à
Adulte 43 individus ont été faites ; la région de
Québec, le B as-Saint-Laurent et la Gas-
pésie fournissent la majorité de ces
observations.
88
Pygargue et aigle
L e Pygargue à tête blanche et l’Aigle royal font partie des grands pla-
neurs. Ces oiseaux, d’une envergure de plus de 1,45 m, possèdent
de longues ailes et une queue relativement courte, plutôt large.
La constance d’observation du Pygargue à tête blanche et de l’Aigle
royal est relativement faible, car ces oiseaux fréquentent des en-
droits éloignés des activités humaines, des régions montagneuses
entrecoupées de vallées dans le cas de l’Aigle royal. Toutefois, le
pygargue présente une certaine adaptabilité, surtout là où la nour-
riture abonde. Il accepte à l’occasion d’utiliser les plates-formes de
nidification, ce qui pourrait favoriser la hausse des effectifs dans
l’est du pays. On observe parfois plusieurs individus en hiver sur
les sites d’entreposage et d’élimination de déchets.
L’Aigle royal, pour sa part, se déplace sur de grandes distances pour
chasser, ce qui ne signifie pas que l’individu occupe le territoire où
on le voit évoluer. On observe parfois quelques individus lors des
migrations. À l’occasion, un aigle se joindra à quelques pygargues
sur un site d’alimentation en hiver.
Pygargue et aigle
En vol
Au cours du vol glissé, les poignets du Pygargue à tête blanche sont plus
avancés et les primaires, plus repliées que chez l’Aigle royal. Par temps
calme, les ailes peuvent s’abaisser sous l’horizontale à la manière d’un
balbuzard. Chez l’adulte – 5 ans, et parfois 6 ans –, les plumes de la
queue et de la tête sont blanches.
La projection de la tête et du cou du Pygargue à tête blanche adulte
semble presque de la même longueur que la queue tandis que chez
l’Aigle royal, elle semble beaucoup plus courte que la queue. Cepen-
dant, chez le Pygargue à tête blanche juvénile, la queue est plus longue
que chez l’adulte.
Le juvénile a la tête foncée et les ailes plus larges que l’adulte. Le des-
sus des ailes présente deux tons de brun ; le dos, plus pâle que chez
les immatures 2e et 3e années, contraste avec les plumes de vol plus
foncées. Le bec est noir. La queue grisâtre à bande terminale foncée,
grossièrement délimitée, est plus longue que celle de l’adulte ; les côtés
de la queue présentent également une légère bande sombre. La majorité
des juvéniles n’ont pas de blanc à l’abdomen. Les plumes axillaires sont
blanches, et une bande blanche traverse les couvertures sous-alaires en
diagonale sur les trois premiers plumages.
90
1
2 3
1. Adulte – Iris jaune citron. Bec jaune. Ailes de largeur uniforme. Tête, cou et queue
blancs.
2. Adulte – Bec et cire jaunes. Iris jaune citron. Tête, cou et queue blancs. Plumage
sombre.
3. Juvénile – Paraît brun foncé. Bec noir. Iris brun. Tête et cou brun foncé. Dessous brun
uni.
91
Juvénile – Tête foncée. Queue grisâtre avec
bande terminale foncée ; étroite bande foncée
sur les côtés de la queue. Peu ou pas de blanc à
l’abdomen. Axillaires blanches et diagonale
blanche traversant les couvertures sous-alaires.
Espèces semblables
Le risque de confusion existe uniquement dans le cas du pygargue
juvénile. Vu de dos, le juvénile peut être confondu avec l’Aigle royal
adulte. À distance, les couvertures sus-alaires souvent dorées de l’aigle
adulte peuvent sembler pâles et porter à confusion avec le pygargue
juvénile, dont les parties supérieures, particulièrement au niveau du
dos, sont claires. La partie postérieure « dorée » du cou de l’Aigle royal,
92
lorsqu’elle est visible, aide à distinguer les deux espèces. Par ailleurs,
Pygargue et aigle
chez le Pygargue à tête blanche juvénile observé d’en dessous, le blanc
des couvertures sous-alaires et la queue pâle à bande terminale et à
bordures foncées le distinguent de l’Aigle royal adulte, qui a les cou-
vertures sous-alaires et la queue foncées.
Le pygargue juvénile peut également être confondu avec l’Aigle royal
juvénile. Toutefois, vu de dessous, et parfois de dessus, l’Aigle royal
juvénile présente une zone blanche bien nette à la base des primaires
ainsi qu’une queue blanche jusque sur les côtés, sur laquelle tranche clai-
rement la bande terminale sombre. Le blanc du dessous des ailes et de la
queue du pygargue juvénile est moins bien délimité ; il se trouve surtout
sur les couvertures sous-alaires et rejoint le blanc des axillaires.
Comportements particuliers
Le Pygargue à tête blanche utilise le vol ramé principalement sur de
courtes distances ou pour se déplacer d’un perchoir à l’autre.
Vol nuptial
La cour du Pygargue à tête blanche a lieu en mars et avril. Cette activité
se déroule surtout en fin de matinée et se poursuit en après-midi. Le
mâle et la femelle planent de concert, sur plusieurs kilomètres carrés.
La parade nuptiale prend la forme d’acrobaties aériennes ponctuées de
cris : poursuites, tonneaux, plongeons d’un pygargue en direction de
l’autre, qui exécute au dernier moment un retournement et présente
ses serres à l’attaquant.
Posé
L’adulte a la tête et la queue blanches. Son gros bec jaune et sa forte taille
le différencient de la plupart des autres espèces d'oiseaux de proie diurnes.
Son plumage est brun foncé. Le juvénile paraît
brun foncé tant par-dessus qu’en dessous ; il Immature
a le bec noir. Les immatures de 2e et 3 e an- 3e année
nées peuvent présenter un triangle blanc
sur le haut du dos ; les ailes et le ventre
sont barbouillés de blanc. L’immature de
3e année a un bandeau oculaire foncé qui
tranche sur la tête marquée de blanc ; du
jaune commence à paraître au bec.
Le Pygargue à tête blanche se distingue
de l’Aigle royal, quel que soit le plumage,
par ses tarses, qui ne sont pas emplumés
jusqu’aux doigts.
93
Pygargue et aigle
EN MIGRATION
Silhouette imposante. Plane presque continuellement les ailes à
plat, n’utilisant que rarement son battement d’ailes, semblable à
celui du Grand Héron, mais en plus puissant. Blanc visible, réparti
selon l’âge. Monte plus lentement que la Petite Buse le long des
courants ascendants.
Habitat
Le Pygargue à tête blanche niche habituellement à proximité de l’eau,
le long des côtes, des lacs ou des rivières, près des rapides qui ne gè-
lent pas l’hiver ou des cours d’eau qui se libèrent tôt au printemps. Il
construit de préférence son nid dans un arbre adulte, le plus élevé du
peuplement. Il niche dans une grande variété d’espèces d’arbres, tant
feuillus que résineux. Au Québec, le pygargue utilise surtout le pin blanc,
le mélèze laricin, le sapin baumier et les épinettes. Dans une fourche,
sous les branches du sommet qui lui assurent un couvert protecteur,
il installe une plate-forme massive de branches et d’herbes. Dans les
endroits dénudés, il construit son nid sur des crêtes rocheuses, à flanc
de montagne ou sur des corniches de falaises. Le nid est occupé année
après année ; il peut devenir immense.
94
ainsi afin de les capturer. On l’a aussi observé marchant parmi des colo-
Pygargue et aigle
nies de goélands à la recherche de poussins.
Il pirate parfois des oiseaux piscivores tels le Balbuzard pêcheur ou les
goélands. À ce moment, son vol ramé devient rapide et acrobatique ; il
peut même rattraper en vol le poisson échappé par sa victime.
La chasse à l’affût à partir d’un perchoir est la technique qui présente
le plus haut taux de succès. Du haut d’un arbre ou d’une falaise, le
pygargue repère sa proie, puis se laisse glisser vers celle-ci et freine au
dernier moment avant de s’abattre sur elle. Des oiseaux aussi gros que
des bernaches peuvent être poursuivis et frappés en vol.
Cet oiseau de proie peut aussi effectuer des vols en rase-mottes afin de
poursuivre ou débusquer une proie à la manière du Faucon gerfaut.
Tendance
Dans de nombreux États américains, la chasse à prime
a longtemps nui à ce grand rapace, dont les effectifs
ont connu un déclin. La pulvérisation de pesticides le
long de la côte du golfe du Mexique pour lutter contre
les moustiques des marais salants et la destruction
d’habitats dans les régions boisées ont également
affecté la reproduction de cette espèce.
Au Québec, depuis 1980, on note une augmenta-
tion des individus, laquelle pourrait correspondre
à une amélioration de l’environnement suite à
l’interdiction d’utiliser des pesticides organochlorés
tel le DDT. Au Canada, le Pygargue à tête
blanche est désigné « espèce non en péril »,
mais classé « espèce vulnérable » au Québec,
en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou
vulnérables.
Cet oiseau préfère les endroits éloignés des activi-
tés humaines ; toutefois, il présente une certaine
adaptabilité, surtout là où la nourriture abonde.
Il accepte à l’occasion d’utiliser les plates-formes
de nidification, ce qui pourrait favoriser la hausse
des effectifs. À l’OOT, 126 individus sont dé-
Adulte
nombrés en moyenne par année.
95
Répartition
Pygargue et aigle
96
Pygargue et aigle
Aigle royal
Aquila chrysaetos
Golden Eagle
Accipitridés
En vol
L’Aigle royal a le corps très foncé. Tant chez l’adulte que chez l’immature,
on peut observer des reflets dorés à la nuque et à la couronne lorsque les
conditions d’éclairage sont idéales. Les grandes couvertures sus-alaires
forment une bande chamois contrastante. En dessous, la base plus pâle
des primaires et des secondaires contraste avec les couvertures sous-
alaires foncées. Les sous-c audales sont brun roussâtre.
La queue arrondie du mâle adulte est traversée de plusieurs lignes grises
irrégulières, alors que chez la femelle adulte, on en compte seulement
deux, l’une étroite et l’autre plus large. Il est souvent impossible d’établir
l’âge des aigles en vol.
Le juvénile a le corps foncé, mais certains individus peuvent présenter
sous les ailes une zone blanche qui chevauche la base des primaires et
le début des secondaires. Sur la face supérieure, lorsqu’elle est visible,
cette zone blanche paraît plus petite. Elle est encore plus petite chez la
femelle juvénile. La queue est blanche à la base jusque sur ses marges
latérales (contrairement à celle du pygargue juvénile) avec une bande
foncée à l’extrémité. Les zones blanches de l’aile et de la queue sont
bien tranchées.
97
2
1 3
1. Adulte – Longues ailes étranglées à la base. Corps foncé. Nuque chamois. Rémiges
gris sombre. Queue arrondie. Sous-caudales chamois. Il est souvent impossible
d’établir l’âge des aigles en vol.
2. Adulte – Bec grisâtre. Iris ambre. Tête et bec plus petits que ceux du pygargue.
Nuque et arrière du cou fauve. Queue traversée de bandes grises. Tarses emplumés
jusqu’aux doigts.
3. Immature – Nuque et couronne fauve. Iris brun. Cire jaune. Base du bec bleue et
bout noir. Parties supérieures et inférieures brun foncé. Queue foncée avec un peu de
blanc à la base.
98
Juvénile – Nuque chamois. Corps uni-
formément brun foncé. Zone blanche
bien tranchée à la base des primaires.
Blanc à la queue, sur toute la largeur,
avec bande foncée à l’extrémité.
Espèces semblables
Chez certains individus, la teinte dorée du cou et de la nuque est telle-
ment prononcée qu’à distance, la tête peut paraître blanche et donner
l’impression qu’il s’agit du Pygargue à tête blanche.
L’Aigle royal adulte en vol peut être confondu avec la Buse pattue de
forme sombre. Il est en effet très difficile d’évaluer adéquatement la
taille d’un oiseau seul dans le ciel. De plus, dans un ciel clair, l’oiseau
paraît parfois plus petit qu’il ne l’est en réalité alors qu’il peut paraître
plus gros lorsqu’observé dans un ciel couvert. Chez la Buse pattue, la
zone pâle est toutefois beaucoup plus étendue sous l’aile au niveau des
rémiges, en particulier sous les primaires.
L’aigle juvénile peut également être confondu avec le Pygargue à tête
blanche juvénile. Chez l’aigle, la tache blanche sur les rémiges à la base des
primaires et l’autre à la base de la queue sont bien délimitées tandis que
chez le pygargue juvénile, le blanc se trouve principalement au niveau des
couvertures sous-alaires alors que la queue est barbouillée de blanc.
Les pygargues immatures présentent de petites fenêtres transparentes
à la base des primaires, mais pas les aigles immatures. Les aigles ne
montrent jamais de blanc au dos comme c’est le cas chez les pygargues
immatures ; toutefois, observées de loin, les surfaces beiges sur la face
dorsale de l’aigle peuvent paraître blanches au soleil. En tout temps,
des axillaires blanches permettent de trancher en faveur du pygargue.
Elles sont visibles de loin, quand l’oiseau tourne.
99
Comportements particuliers
Pygargue et aigle
Vol nuptial
Au cours des mois qui précèdent la nidification, les oiseaux entrepren-
nent, isolément ou de concert, de spectaculaires vols sinueux. Les ailes à
demi fermées, l’oiseau exécute un piqué abrupt d’une dizaine de mètres,
pivote brusquement, puis reprend de l’altitude en battant puissamment
des ailes. Ce manège peut se répéter une vingtaine de fois.
Posé
L’adulte a le bec grisâtre et la cire jaune ; la tête et le bec sont plus pe-
tits que ceux du pygargue. La nuque et la partie arrière du cou sont de
couleur fauve ou brun doré ; la queue brun foncé est marquée de lignes
grises. Les tarses sont emplumés jusqu’aux doigts de couleur jaune.
Le juvénile a les parties supérieures et inférieures semblables à celles
de l’adulte, mais plus foncées. La queue, blanche à la base, présente
une large bande noire à son extrémité. L’immature de 2e année est
semblable à l’adulte, mais la base de la queue est grisâtre et possède
une bande foncée à l’extrémité.
EN MIGRATION
Silhouette foncée imposante. Ailes étranglées à la base. Battements
d’ailes souples et lents, souvent interrompus. Nuque dorée. Sus-
alaires chamois chez l’immature et l’adulte seulement. En migration,
conserve généralement une ligne de vol très directe ; c’est de loin
le rapace qui dépense le moins d’énergie en vol.
Habitat
L’Aigle royal fréquente généralement les régions montagneuses entre-
coupées de vallées. Il construit son nid presque toujours sur une falaise
ou sur les contreforts des montagnes. Il niche parfois, mais rarement,
dans un grand arbre. L’espèce recherche les endroits où se forment des
courants ascendants favorables à l’envol et qui offrent une vue étendue
des lieux. Elle est habituellement absente des régions densément boi-
sées sans ouverture. Cet aigle se déplace sur de grandes distances pour
chasser ; le nid n’est donc pas nécessairement près de l’endroit où on le
voit évoluer. Il chasse les petits mammifères en terrain découvert.
100
Alimentation et techniques de chasse
Pygargue et aigle
L’aigle se nourrit de mammifères : marmottes, lièvres, rongeurs, et quel-
quefois d’oiseaux, comme des gallinacés. La sauvagine fait également
partie de son régime alimentaire, tout comme la charogne, qui en repré-
sente une bonne proportion. Dans le nord du Québec, l’Aigle royal jette
son dévolu sur les bernaches, canards, renards et restes de caribou.
L’Aigle royal est particulièrement actif au cours de la matinée ou de la
soirée. Il repère facilement les courants d’air ascendants,
qui lui permettent d’atteindre l’altitude désirée afin
de surveiller son territoire de chasse. Il plane alors
pendant de longues périodes tout en scrutant les
flancs de montagnes ou les espaces ouverts à la
recherche de proies.
En quête de nourriture, l’Aigle royal tournoie en
alternant le vol ramé et le vol plané ou en faisant
du surplace face au vent, tel un cerf-volant. Lorsqu’il
repère son repas, il passe à l’attaque en plongeant,
ailes repliées. Proche de sa proie, il étend partiel-
lement les ailes et l’agrippe avec une serre ou
les deux. Il pourra aussi surprendre le gibier
grâce à un vol plané à basse altitude. S’il doit
transporter une prise, il tentera de dénicher un
courant d’air ascendant afin de réduire la dépense
d’énergie. Cet oiseau peut transporter des proies
de 5 kg. Il lui arrive de chasser les oiseaux en plein
vol. Posé au sol avec sa prise, il l’enveloppe, ailes
et queue déployées, lorsqu’un autre prédateur Adulte
est en vue.
L’Aigle royal peut aussi chasser à l’affût à partir
d’un perchoir, mais cette technique est utili-
sée habituellement par des immatures inex-
périmentés ou certains aigles plus âgés afin de
capturer du petit gibier. Au sol, il est étonnamment agile et peut courir
afin de débusquer des proies.
Tendance
L’Aigle royal n’aurait jamais été abondant au Québec. En Amérique
du Nord, dans les années 1950, la contamination par le DDT a affecté
l’espèce. Par ailleurs, la capture accidentelle, l’empoisonnement par
des trappeurs de loups, l’abattage d’oiseaux par des braconniers, la
perte d’habitats et les dérangements reliés aux activités humaines
ont porté préjudice à l’espèce jusque dans les années 1970. On a noté
101
une hausse des effectifs dans les années 1980. Il semble toutefois que
Pygargue et aigle
Répartition
L’aire de répartition mondiale de l’Aigle royal comprend l’Amé-
rique du Nord jusqu’au Mexique, l’Europe, l’Asie et le nord
de l’Afrique. Au Québec et en Ontario, son aire de nidi
fication est très localisée. Des nids ont été découverts
au Nouveau-Québec, le long de la baie d’Hudson et de
la baie d’Ungava, particulièrement près de la rivière
George. Une dizaine de territoires ont été répertoriés
sur la Côte-Nord, à l’est de la rivière Manicouagan,
le long des rivières Moisie et Sainte-Marguerite,
et quelques-uns en Gaspésie ainsi que sur l’île
d’Anticosti. En Ontario, l’Aigle royal niche dans
deux îlots très localisés, dans le nord de la pro-
vince. Il niche également dans la partie nord de
l’île du Cap-Breton.
Juvénile
102
Balbuzard et busard
Balbuzard pêcheur
Pandion haliaetus
Osprey
Pandionidés
En vol
Le Balbuzard pêcheur a le dessus du corps brun. Il arbore un bandeau
brun foncé sur le côté de la tête blanche, laquelle semble plutôt petite,
quel que soit l’angle d’observation. Le dessous et les couvertures sous-
alaires blanc net contrastent avec les rémiges plus foncées.
La femelle est de plus grande taille que le mâle. Chez de nombreuses
femelles adultes, des taches brunâtres sur le haut de la poitrine donnent
l’impression qu’elles portent un collier, lequel est parfois présent, mais
moins prononcé, chez le mâle et le juvénile.
Le vol du balbuzard femelle est plus lent que celui du mâle et les ailes
sont plus arquées que chez ce dernier. En vol, la femelle effectue beau-
coup moins de changements de direction subits que le mâle.
Le juvénile a souvent des rayures foncées à la couronne et sa tête n’est
pas d’un blanc brillant comme celle de l’adulte. Les plumes du dessus
sont nettement lisérées de blanc crème. Les nombreuses taches pâles
sur les parties supérieures foncées permettent de le reconnaître, car,
vu de dessous, il ressemble beaucoup à l’adulte. Les couvertures sous-
alaires sont chamois très pâle.
104
1
2 3
1. Adulte – Bandeau brun foncé sur le côté de la tête blanche, plutôt petite. Iris jaune.
Tache sombre au poignet. Dessous et couvertures sous-alaires blanc net.
2. Juvénile – Plumes lisérées de blanc sur le dessus du corps. Iris orangé. Bandeau noir.
Rayures foncées de la couronne rejoignant la base du cou.
3. Juvénile – Iris orangé. Bandeau noir. Tête blanc crème. Parties supérieures nette-
ment lisérées de blanc.
105
Adulte – Iris jaune
orangé. Dessus brun foncé,
dessous blanc. Bandeau
noir de chaque côté de la
tête blanche. La pointe des
ailes dépasse le bout de la
queue. Pieds grisâtres.
Espèces semblables
La « cassure » caractéristique de l’aile rappelle l’allure de l’aile du goé-
land, avec lequel il peut parfois être confondu lorsqu’il vole à haute
altitude.
Comportements particuliers
En quête de poissons, il peut effectuer des vols stationnaires comme
la Buse pattue.
Lorsqu’il quadrille les plans d’eau, le Balbuzard
pêcheur vole lentement, parfois en décrivant des
cercles. Il s’immobilise fréquemment en alternant le
vol stationnaire et la descente étagée. S’il n’entreprend
pas son plongeon, il reprend son vol ramé.
106
Balbuzard et busard
Vol nuptial
Le mâle et la femelle exécutent de concert un ballet aérien en planant à
haute altitude et, parfois, le mâle pique vers sa partenaire. Aux abords
du nid, le mâle amorce une danse aérienne ; il se propulse à la verticale
d’un rapide battement d’ailes, queue déployée et serres tendues, exécute
un plongeon, puis recommence. Un autre type de parade s’apparente à
un vol ondulatoire. D’un battement d’ailes saccadé, le mâle décrit des
vagues de faible amplitude au sommet desquelles il effectue un court
vol stationnaire ou parfois un mouvement de yo-yo. Ces manifestations
peuvent se produire au moment où le mâle offre à la femelle au nid soit
un poisson, soit des matériaux qu’il tient dans ses serres.
Posé
L’adulte a le dessus du corps brun foncé, le dessous blanc et un large
bandeau noir de chaque côté de la tête blanche dotée d’une huppe foncée
parfois visible à l’arrière. A l’œil jaune. Le bec est noirâtre et les pattes
grisâtres. La pointe des ailes repliées dépasse le bout de la queue. De
nombreuses femelles arborent des taches brunâtres sur le haut de la
poitrine. Le juvénile présente de nombreuses taches pâles sur le dessus
du corps. L’œil est orangé.
EN MIGRATION
Silhouette caractéristique : les ailes forment un M aplati. Des-
sous blanc bien visible à distance. Petite tête et longue queue.
Contrairement aux autres oiseaux de proie diurnes, la migration
des balbuzards n’est pas interrompue par les journées pluvieuses
ou brumeuses.
Habitat
Le Balbuzard pêcheur niche habituellement à proximité des plans d’eau,
lacs, rivières, réservoirs ou le long des côtes. Il construit habituellement
son nid au sommet de grands conifères, morts ou vivants : des pins ou
des épinettes capables de supporter l’imposante structure accumulée
au fil des années. Là où les grands arbres sont rares, il utilise différents
supports hors de portée des prédateurs pour y installer son nid : des
blocs erratiques émergeant d’un cours d’eau, le sommet de rochers, des
pylônes électriques, des poteaux et d’autres plates-formes artificielles
de nidification. Le couple revient sur son territoire de nidification d’une
année à l’autre.
107
Balbuzard et busard
108
Balbuzard et busard
Tendance
À la fin du 19e siècle, on a remarqué un déclin des populations de bal
buzards en Amérique du Nord. Des coupes forestières import antes
jusqu’à la limite des plans d’eau et l’abattage de grands arbres en bor-
dure des lacs et des rivières ont contribué à diminuer les effectifs de
certaines populations du Canada et
des États-Unis. Au cours des années
1950 et 1960, à l’instar de plusieurs
autres oiseaux de proie, le Balbuzard
pêcheur a connu des problèmes de
reproduction causés par l’utilisation
intensive des pesticides organochlo-
rés. Sa longue espérance de vie – entre Adulte
15 et 25 ans – lui aurait permis de survivre
au cours de cette période. Il montre une
étonnante facilité à vivre à proximité
des humains et à utiliser les structures
artificielles mises à sa disposition. Cet
indice de tolérance varie cependant au sein de la
population selon l’emplacement du nid et l’étape
de nidification. À l’OOT, 637 individus sont notés en
moyenne par année.
Répartition
Divisé en quatre sous-espèces, le Balbuzard pêcheur se reproduit sur
tous les continents, sauf en Antarctique. La sous-espèce Pandion haliaetus
carolinensis niche en Amérique du Nord. Au Canada, le balbuzard niche
presque partout sauf dans l’extrême-sud des provinces des P rairies et
dans l’extrême-nord du Québec. Il est présent aussi en Alaska, dans les
Rocheuses jusqu’au centre des États-Unis. On le rencontre sur la côte
Atlantique jusqu’en Floride et le long des côtes de la mer des Caraïbes.
Le sud de la Floride et le nord-ouest du Mexique accueillent une po-
pulation résidante.
109
Balbuzard et busard
Busard Saint-Martin
Circus cyaneus
Northern Harrier
Accipitridés
E : 97 – 122 cm
L : m 41 – 50 cm
f 45 – 50 cm
DSI : m 78 %
En vol
Tant chez l’adulte que chez le juvénile observés en vol, la queue allongée
et le croupion blanc constituent des caractéristiques déterminantes.
Toutes proportions gardées, le Busard Saint-Martin possède la plus
longue queue chez les oiseaux de proie d’Amérique du Nord.
Chez le mâle adulte, la queue grisâtre traversée de bandes sombres et les
ailes, plutôt arrondies aux extrémités, sont longues. Sous l’aile, le bord de
fuite est marqué d’une large bande foncée, plus visible chez le mâle. Le
dessous presque tout blanc, le bout des ailes noir ainsi que les parties supé-
rieures grisâtres du mâle le distinguent de la femelle et de l’immature.
Le disque facial du Busard Saint-Martin, davantage marqué chez la
femelle et l’immature, lui donne l’allure d’un hibou.
La femelle possède des ailes relativement larges. Elle a le dessus brun
et une tache fauve sur les couvertures sus-alaires. Le dessous du corps
chamois est fortement rayé à la poitrine et aux flancs, mais plus fine-
ment sur le ventre. La femelle présente une bande diagonale brun foncé
sur les couvertures sous-alaires ; des lignes brunes traversent le blanc
des rémiges. Le bord de fuite est foncé. La longue queue est barrée de
bandes foncées.
110
1
2 3
2. Adulte femelle – Dessus brunâtre ; dessous fortement rayé de brun. Iris jaune.
Disque facial foncé ; ligne pâle de part et d’autre de l’œil. Tarses relativement longs.
3. Juvénile – Tête et cou foncés. Disque facial marqué. Iris brun. Dessous cannelle
faiblement rayé à la poitrine.
111
Adulte femelle – Tête brune. Dessous fortement
rayé à la poitrine et aux flancs. Dessus brun.
Croupion blanc. Longue queue.
Espèces semblables
Observé à distance lorsqu’il exécute un vol sur place, il peut faire penser
à la Buse pattue, qui quadrille parfois le terrain comme lui, mais à une
altitude plus élevée. La poitrine de la Buse pattue est toutefois plus large
que celle du Busard Saint-Martin. En vol plané, ce dernier ressemble
à une Buse pattue et à un Faucon pèlerin lorsqu’il glisse abruptement,
la queue fermée. La queue est carrée ou encochée chez le busard et
légèrement effilée vers le bout chez le Faucon pèlerin.
Peut à l’occasion être confondu avec l’Épervier de Cooper lorsque, chez
ce dernier, dans un mouvement en vol, des plumes blanches du dessous
deviennent apparentes de chaque côté du croupion.
Comportements particuliers
Se pose souvent au sol, parfois sur un piquet de clôture ou sur un autre
perchoir bas.
Vol nuptial
Le mâle frôle la femelle perchée en exécutant des descentes en piqué en
forme de U. Il est souvent accompagné de la femelle en vol. À chaque
remontée, arrivé au sommet du U, il s’arrête, culbute sur lui-même et
amorce un nouveau piqué, remonte encore, accompagnant toujours la
femelle. Il montre alors son dessous blanc, visible à grande distance.
112
Balbuzard et busard
Posé
Le mâle adulte paraît élancé. Le croupion blanc caractéristique de
l’espèce est parfois visible lorsque l’oiseau déplie les ailes. Les parties
supérieures sont gris clair et le dessous blanc. La femelle a le dessus
brunâtre et le dessous chamois fortement rayé, surtout à la poitrine
et aux flancs. Le juvénile ressemble à la femelle, mais a le dessous
de couleur cannelle faiblement rayé à la poitrine. Le disque facial est
particulièrement visible chez la femelle et le juvénile. Cette espèce a
les tarses relativement longs. L’œil passe du brun au jaune entre la fin
de l’automne et le milieu de l’hiver.
EN MIGRATION
Oiseau de proie élancé ; longue queue caractéristique et battements
d’ailes de faible amplitude. En migration, il vole en ligne droite à
une plus grande altitude et avec un battement d’ailes plus ferme
que lorsqu’il chasse.
Habitat
Le Busard Saint-Martin niche en milieu ouvert, dans les champs et les
zones humides. Il évite en général les secteurs de forêts continues, sauf
lorsqu’il est en migration. Le nid est construit au sol sous le couvert végé-
tal ; il peut aussi être installé dans des arbustes nains ou dans des plantes
basses. Le couple qui a réussi sa couvée a tendance à retourner au même
endroit l’année suivante. L’espèce exploite des ressources alimentaires
dont l’abondance varie ; aussi a-t-elle tendance à former des colonies
lâches dont les nids sont peu éloignés les uns des autres, même lorsque
les conditions de l’habitat permettent aux couples de nicher isolément.
113
Balbuzard et busard
Son acuité auditive, comparable à celle des hiboux, lui permet de détecter
des proies potentielles qu’il peut ensuite tenter de débusquer au sol. Il peut
également se poser au sol à l’affût afin de surprendre ses victimes.
Comme chez les buses, il arrive en matinée que le Busard Saint-Martin
tournoie d’un vol ramé-plané en altitude sans que cela semble relié à
la recherche d’une proie.
Tendance
Au Québec, selon les données ÉPOQ (Étude des populations d’oiseaux
du Québec), la population du Busard Saint-Martin a augmenté au
cours des 20 dernières années. Toutefois, elle semble avoir stagné plus
récemment. Les tendances décennales ont été fortement à la baisse
dernièrement dans la plaine du Saint-Laurent et la région des lacs
Ontario et Érié. La perte d’habitats liée, entre autres, au remplissage
des marais, affecte cette espèce, surtout dans les secteurs proches des
grands centres urbains. Les champs abandonnés qui constituent des
habitats de nidification de choix sont de plus en plus utilisés pour le
développement résidentiel et commercial. À l’OOT, 307 Busards Saint-
Martin sont dénombrés en moyenne par année.
Répartition
C’est une espèce holarctique qui niche depuis l’ouest de
l’Alaska, dans tout le centre du Canada jusqu’au sud-ouest
Adulte m des États-Unis, vers l’est jusqu’au centre du Québec et
aux Îles-de-la Madeleine, dans les Maritimes et la partie
sud de Terre-Neuve. Le Busard Saint-Martin est présent
en hiver sur la côte est de la Nouvelle-Écosse et la côte
de la baie de Fundy au Nouveau-Brunswick ainsi que
dans les basses terres du Saint-Laurent et en Estrie. Il
occupe également le sud de l’Ontario, particulièrement
au nord des lacs Ontario et Érié.
114
Éperviers
Épervier brun
Sharp-shinned Hawk
Accipitridés
E : 51 – 71 cm
L : m 25 – 30 cm
f 30 – 36 cm
DSI : m 54 %
En vol
L’Épervier brun plane les ailes à plat, la queue ouverte et les poignets
légèrement poussés vers l’avant. En de rares occasions, il effectue un
vol légèrement dihédral. En vol glissé, queue fermée, le bord d’attaque
de l’aile est fortement arqué à la hauteur du poignet et forme un angle
tel que la tête émerge à peine au-delà de cet angle, tandis que le bord
de fuite forme un S allongé.
La tête de l’Épervier brun est relativement petite et arrondie. Le dessus
de la tête gris-bleu de l’adulte est de la même couleur ou à peine plus
foncé que la nuque et le dos.
L’Épervier brun est le plus petit de nos représentants du genre Accipiter.
Les adultes ont le dessus du corps gris-bleu et le dessous strié trans-
versalement de roux. Parfois, au printemps, le dessus bleu du corps
paraît teinté de brun. La longue queue étroite est traversée de plusieurs
bandes foncées. À son extrémité, elle est nettement carrée, surtout chez
le mâle, ou légèrement encochée lorsqu’elle est allongée et fermée, et
modérément arrondie lorsqu’elle est étalée. Une étroite bande blanche
est perceptible au bout de la queue.
Chez la femelle, les parties supérieures sont uniformément gris-bleu
tandis que chez le mâle, la main plus foncée contraste avec le dessus
du corps d’un bleu plus pâle. C’est la caractéristique du plumage la plus
116
1
2 3
2. Adulte – Dessous du corps barré de roux. Iris orange. Joues roussâtres. Tarses minces.
3. Juvénile – Iris jaune. Dessus brun foncé, dessous rayé de brun jusqu’à bas sur le
ventre. Petite tête arrondie. Léger sourcil chamois. Sous-caudales blanches.
117
Juvénile – Ailes trapues et tête petite. Parties
supérieures brun foncé. Six primaires digitées.
Iris jaune. La tête émerge à peine des poignets
avancés. Longue queue barrée avec étroite
bande blanche à l’extrémité.
utile pour distinguer une grosse femelle Épervier brun de l’adulte mâle
Épervier de Cooper lorsqu’ils sont vus de dessus.
Le juvénile possède des ailes trapues et une petite tête. Il a les parties
supérieures brun foncé et le dessous fortement rayé longitudinalement
d’un brun le plus souvent roussâtre. Ces rayures grossières couvrent la
poitrine et le ventre de l’oiseau. L’étroite bande blanche au bout de la
queue est davantage visible chez le juvénile.
Espèces semblables
L’Épervier brun est presque identique à l’Épervier de Cooper, mais ha-
bituellement plus petit. Cependant, un Épervier brun femelle de forte
taille a presque les mêmes dimensions qu’un Épervier de Cooper mâle
de faible taille. Le sommet de la tête de l’Épervier de Cooper est plus
foncé que la nuque et le dos.
Une queue fermée arrondie n’indique pas nécessairement qu’il s’agit
d’un Épervier de Cooper, car pendant la mue, à la fin de l’été et au début
de l’automne, la paire de plumes extérieures qui donnent sa forme à la
queue – plumes plus courtes chez l’Épervier de Cooper – peut manquer,
ne pas avoir atteint sa longueur maximale ou montrer des signes d’usure
chez l’Épervier brun. Le bout de la queue de ce dernier peut paraître
arrondi quand, chez un individu posé, elle est fermée au point où toutes
les rectrices sont ramassées les unes par-dessus les autres.
118
En ce qui concerne la taille, l’Épervier brun semble avoir de plus lon-
gues ailes que l’Épervier de Cooper qui, pour sa part, semble posséder
Éperviers
une queue plus longue. (Voir aussi la rubrique E spèces semblables de
l’Épervier de Cooper, p. 124)
Comportements particuliers
L’Épervier brun est parfois bousculé par les vents ; il semble alors hy-
peractif, instable et hésitant, modifiant constamment la position de ses
ailes et s’élevant rapidement le long des courants ascendants en décri-
vant de petits cercles. Cet épervier vole rarement au-dessus de la cime
des arbres, sauf en migration, et il se perche rarement sur un piquet en
milieu ouvert.
Vol nuptial
Entre la fin de mars et la fin d’avril, les deux membres du couple se
pourchassent rapidement en zigzaguant. Ils se livrent également à une
parade aérienne comprenant de lents battements d’ailes, des vols ondulés
et des plongeons.
Posé
L’adulte mâle a le dessus du corps gris-bleu et le dessous blanc rayé de
roux. L’œil semble relativement gros et placé presque au centre de la
tête arrondie. Il n’y a pas de contraste marqué entre la
couleur de la tête, de la nuque et du dos ; cette colora- Juvénile
tion gris-bleu donne l’impression que l’oiseau porte
un capuchon. Il a les joues roussâtres. Les tarses sont
minces. Les sous-caudales sont blanches. Vue du des-
sus, la queue, traversée de bandes foncées, possède
à son extrémité une étroite bande pâle. Les rectrices
extérieures sont de même longueur que les autres ; le
bout carré de la queue paraît encoché lorsque celle-
ci est fermée. Le bout peut être très arrondi quand les
rectrices sont toutes sur un seul rang, surtout chez la
femelle. La femelle, plus grosse que le mâle, a les
parties supérieures d’un gris-bleu légèrement teinté
de brun. Le juvénile a les parties supérieures brun
foncé et le dessous du corps fortement rayé d’un brun
le plus souvent roussâtre (particulièrement sur les flancs) ; la gorge
est pâle. Il possède un léger sourcil chamois et une étroite bande
pâle à l’extrémité de la queue. La tête de l’Épervier brun juvénile est
moins fauve que celle du juvénile de l’Épervier de Cooper. Les yeux du
juvénile, jaunes la première année, passent à l’orange au printemps, puis
au rouge à l’âge de deux ans.
119
Éperviers
EN MIGRATION
Plane moins que les autres oiseaux de proie. Silhouette caractéris-
tique d’épervier : ailes larges, arrondies et longue queue élancée.
Vol nerveux et léger. Plusieurs battements d’ailes suivis d’un glissé.
Voyage seul ou en groupe de deux ou trois. Manifeste parfois un
comportement agressif caractéristique : il attaque d’autres oiseaux
de proie en plongeant sur eux.
Habitat
Cet épervier fréquente les forêts denses de conifères ou les forêts mixtes.
Il affectionne également les jeunes peuplements touffus, les éclaircies
avec broussailles et les lisières de forêts. Lorsqu’il retourne sur son ter-
ritoire de nidification, il construit souvent un nouveau nid à moins de
100 m du précédent. Le nid est installé près du tronc sur une branche
horizontale d’un conifère touffu.
120
Tendance
Dans le nord-est des États-Unis, l’espèce a connu un déclin entre
Éperviers
les années 1947 et 1971. La perte d’habitats et la contamination par
les pesticides pourraient être les principaux facteurs de ce déclin.
Au Québec, entre les années 1970 et 1989, on a noté une augmen-
tation des effectifs, qui se seraient stabilisés au
cours des années 1991 à 2000. Par ailleurs,
l’Épervier brun est observé en nombre va-
riable durant les migrations automnales :
à l’OOT, 5140 individus sont dénombrés Adulte
en moyenne par année.
Répartition
Se rencontre dans les trois Amériques. Cet
oiseau de proie se reproduit dans l’ensemble des
provinces canadiennes, au sud du 51e parallèle,
et dans une très grande partie des États-Unis. On
l’a observé en été à l’île d’Anticosti, mais sa nidi-
fication sur l’île n’a pas été confirmée. Étant associé
aux forêts de conifères, l’Épervier brun est moins abondant
dans les basses terres du Saint-Laurent et les régions avoisinantes. Il
niche aux Îles-de-la-Madeleine. Il est présent à l’année dans le centre et
le sud de Terre-Neuve, en Nouvelle-Écosse, à l’Île-du-Prince-Édouard,
au Nouveau-Brunswick (en bordure de la baie de Fundy), dans le sud
du Québec (grande région de Montréal et couloir du Saint-Laurent) et
dans le sud de l’Ontario (au nord des lacs Ontario et Érié).
121
Épervier de Cooper
Accipiter cooperii
Éperviers
Cooper’s Hawk
Accipitridés
E : 70 – 94 cm
L : m 35 – 46 cm
f 43 – 51 cm
DSI : m 68 %
En vol
En vol glissé, la tête émerge davantage des poignets arqués que chez
l’Épervier brun. Le mouvement des ailes est surtout concentré au bras
et non à l’extrémité de l’aile.
Toutes proportions gardées, les ailes de l’Épervier de Cooper sont relati-
vement courtes, de sorte que l’oiseau a l’air d’avoir un gros corps et une
longue queue. Cette dernière est arrondie, avec parfois un renflement au
bout, lui donnant vaguement la forme d’une cuillère ; elle se termine par
une bande blanche, particulièrement remarquable chez le juvénile.
La coloration gris-bleu de son plumage adulte est presque identique
à celle de l’Épervier brun. Toutefois, chez le mâle, le dessus du corps
est d’un bleu plus pâle que le gris-bleu de la femelle et la main, plus
foncée que chez cette dernière. La couronne de l’adulte, plus sombre
que la nuque et le dos, présente un contraste notable avec ceux-ci. L’œil
semble placé vers l’avant de la tête.
Chez plusieurs juvéniles, le roux du cou et de la tête tranche avec le
dos foncé. Le juvénile a le dessous blanchâtre ou chamois avec de fi-
nes rayures longitudinales foncées à la poitrine, qui sont réduites ou
absentes sur le ventre. Les sous-caudales sont blanches et immaculées.
Chez l’Épervier de Cooper juvénile, l’extrémité arrondie de la queue
122
1
2 3
2. Adulte – Iris rouge écarlate. Dessus de la tête noirâtre contrastant avec la nuque
pâle et le haut du dos. Joues roussâtres. Tarses robustes. Longue queue.
3. Juvénile – Iris jaune verdâtre. Poitrine pâle marquée de lignes brunes en forme de
gouttes bien nettes. Longue queue avec plumes étagées à leur extrémité.
123
Juvénile – Roux tranché du cou
et de la tête. Tête large projetée
au-delà des poignets peu ou pas
arqués en vol plané. Dessous
chamois avec fines rayures
foncées à la poitrine.
Espèces semblables
Voici quelques caractéristiques utilisées par les observateurs avertis
pour distinguer l’Épervier brun et l’Épervier de Cooper en vol.
• Projection des poignets vers l’avant davantage marquée, en vols plané
et glissé, chez l’Épervier brun que chez l’Épervier de Cooper, dont
le bord d’attaque de l’aile est alors pratiquement droit.
• Grosseur relative de la tête et sa projection à l’avant des ailes : en vol
glissé, la tête petite et ronde de l’Épervier brun émerge à peine des
ailes coudées.
• Le vol de l’Épervier brun est léger et rapide, avec de courtes glissades,
tandis que celui de l’Épervier de Cooper est lourd, avec des battements
d’ailes lents alternés avec des glissades plus longues que celles de
L’Épervier brun.
• La queue « paraît » plus longue chez l’Épervier de Cooper que chez
l’Épervier brun. La bande blanche au bout de la queue est plus large
chez l’Épervier de Cooper, dont l’extrémité de la queue est arrondie.
Toutefois, cette dernière particularité est la différence la moins fiable,
car elle peut varier selon la période de mue ou selon le port ou l’état
des plumes.
• Comportement de l’oiseau lorsqu’il se sent surveillé : l’Épervier brun
survolant un groupe d’observateurs tournera la tête en leur direction
en penchant aussi le corps, tandis que l’Épervier de Cooper fera de
même, mais en inclinant seulement la tête, le corps restant droit.
124
• Chez l’Épervier de Cooper juvénile, les rayures fines couvrent surtout la
poitrine et une partie du ventre, alors que les rayures plus grossières et
Éperviers
plus roussâtres chez l’Épervier brun s’étendent bas sur son ventre.
L’Épervier de Cooper juvénile peut également être confondu avec la Petite
Buse juvénile. Toutefois, cette dernière n’a pas la surface inférieure des
rémiges fortement rayée ; de plus, elle ne présente que quatre primaires
externes clairement écartées, contrairement à cinq chez l’Épervier de
Cooper juvénile. Les battements d’ailes de la Petite Buse sont rigides
en comparaison des battements fluides des éperviers.
Comportements particuliers
Il se perche souvent sur un piquet en milieu ouvert, ce qui n’est pas
fréquent chez l’Épervier brun.
Vol nuptial
À la fin mars et en avril, les deux adultes volent en cercle, ensemble
ou séparément, avec de lents battements d’ailes saccadés. Ils exécutent
également, à tour de rôle, un vol bref, souvent dans un mouvement
ascendant à la manière d’un Pic flamboyant.
Posé
L’adulte mâle a le dessus gris-bleu et le dessous blanc barré de roux.
Chez l’Épervier de Cooper mâle, le roux peut être parfois d’un orange
plus vibrant que chez la femelle ou que chez l’adulte de l’Épervier brun.
Le dessus de la tête noirâtre contraste avec la nuque pâle et le haut du
dos ; cette coloration foncée donne l’impression que l’oiseau porte un
casque. Souvent, l’Épervier de Cooper redresse
les plumes à l’arrière de la tête, telle une huppe,
ce qu’on n’observe jamais chez l’Épervier brun.
La tête paraît alors carrée et l’œil semble placé Juvénile
à l’avant de la face. Les joues sont grisâtres chez
les mâles plus âgés. Les tarses sont robustes et
les sous-caudales très blanches et immaculées.
Le bout arrondi de la queue présente une bande
blanche relativement large, davantage visible
par-dessus. Vus d’en dessous, les bouts des plumes
de la queue sont étagés. Le bout de la queue peut
sembler relativement équarri quand les rectrices
sont ramenées sur deux rangs. La femelle a les parties
supérieures gris-bleu teinté de brun. Le juvénile a
la poitrine rayée d’étroites lignes brun foncé. Le
roux de la tête tranche avec les parties supérieures
brunes. La queue présente une bande blanche assez
large à son extrémité.
125
Éperviers
EN MIGRATION
Silhouette d’une croix ; tête projetée nettement au-delà du bord
d’attaque plutôt droit, gros corps et longue queue. Battements
d’ailes lents suivis d’un glissé. Vol plus lourd que celui de l’Épervier
brun. Migre en solitaire.
Habitat
Nicheur migrateur peu commun dans le sud du Québec, l’Épervier
de Cooper niche localement dans les peuplements denses des basses
terres du Saint Laurent. Son nid est isolé dans les forêts de feuillus
parvenues à maturité, généralement de chênes, de hêtres ou d’érables,
dans les forêts de conifères (pruches, pins blancs et sapins) ou dans les
peuplements mixtes, souvent proches d’un plan d’eau. Il installe son
nid dans la fourche d’un arbre ou sur un vieux nid de corneille. Il en
construit souvent plus d’un avant le début de l’incubation.
126
Tendance
La difficulté de distinguer avec certitude l’Épervier de Cooper de l’Éper-
Éperviers
vier brun fausse le nombre de mentions. Chassé au début du 20e siècle
parce qu’il s’attaquait aux oiseaux de basse-cour, contaminé par les
organochlorés présents dans les proies et responsables de l’amincis-
sement de la coquille des œufs, cet oiseau a connu une diminution
de ses effectifs de 25 % entre 1949 et 1967. L’abondance de l’espèce a
varié considérablement d’une région à l’autre en
Amérique du Nord. En 1989, on considérait que
la population d’Éperviers de Cooper, qui n’avait Juvénile
jamais été élevée au Québec, était moins abon-
dante qu’avant, soit moins de 60 couples nicheurs.
L’Épervier de Cooper a été inscrit sur la Liste bleue
d’American Birds en 1972. En 1996, cette espèce était
considérée « non en péril » au Canada. À l’OOT, on
a enregistré deux mentions en 2005. L’espèce est plus
abondante dans le sud-ouest du Québec.
Répartition
L’Épervier de Cooper niche du sud du Canada au sud des États-Unis et
dans le nord du Mexique. Il niche rarement dans les Maritimes, si ce
n’est localement dans le sud-est du Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-
Écosse. Au Québec, l’espèce est présente dans la région de Montréal,
le long de la vallée de l’Outaouais et de la vallée du Saint-Laurent, en
Estrie, dans la Beauce et dans les Basses-Laurentides. Elle est présente
à l’année dans le sud du Québec, dans le couloir du Saint-Laurent, et
dans le sud de l’Ontario, au nord des lacs Ontario et Érié.
127
Autour des palombes
Accipiter gentilis
Éperviers
Northern Goshawk
Accipitridés
E : 98 – 117 cm
L : m 53 – 58 cm
f 57 – 64 cm
DSI : m 72 %
En vol
La queue grise, légèrement marquée de bandes foncées, présente une
ligne blanche à l’extrémité. Comparée à l’ensemble de son corps, bien
que longue, elle paraît proportionnellement plus courte que celle de
l’Épervier de Cooper. Cette large queue donne une forme tubulaire à
l’oiseau. Étranglées à la base, ses ailes sont larges au niveau du bras ;
elles confèrent à l’oiseau une allure musclée.
L’Autour des palombes adulte a le dessus de la tête noirâtre. Le large sourcil
blanc tranche sur le bandeau noir de l’œil ; il constitue un trait distinctif.
Le dessus des ailes de l’adulte en vol présente deux tons ; le gris-bleu des
couvertures sus-alaires devient plus foncé près du bord de fuite; ce qui le
distingue de l’Épervier de Cooper mâle adulte, dont la main seulement
est plus foncée. Le dessous est blanc vermiculé de gris.
La femelle est semblable au mâle, mais a le dessous barré plus grossiè-
rement que celui-ci.
Le juvénile possède également un sourcil blanc nettement découpé.
La tache auriculaire pâle donne l’impression d’un disque facial ; la
tête paraît pâle. Le dessus de l’oiseau est brun. Les plumes du dos ont
une bordure plus démarquée que les plumes dorsales des éperviers,
les petites taches pâles paraissant moins saillantes. En vol, la bande
pâle sur les couvertures sus-alaires est visible de loin. Le juvénile a le
128
1
2 3
2. Juvénile – Rémiges chamois avec lignes foncées. Sourcil blanc. Iris jaune
orangé. Dessous du corps fortement vermiculé de brun. Queue avec barres
foncées étroites en zigzag.
129
Juvénile – Iris verdâtre.
Tête et cou chamois. Large
sourcil blanc. Dessous marqué
de rayures brun foncé.
130
dessous grossièrement rayé longitudinalement de brun jusqu’au bas
du ventre. Sur la queue de l’autour juvénile, les barres foncées lisérées
Éperviers
de blanc sont fortement en zigzag. Les sous-caudales présentent de
petites taches brunes.
Espèces semblables
La Petite Buse juvénile peut présenter un sourcil pâle et ressembler
à l’Autour des palombes juvénile, mais la queue de l’autour est plus
longue et moins large. Le dessous des ailes de l’autour juvénile est plus
foncé que chez la Petite Buse.
Voici comment différencier l’Autour des palombes de l’Épervier de
Cooper.
Si l’oiseau est loin, il faut observer la silhouette de l’individu ; l’autour a
des allures de buse. Chez la majorité des autours adultes, le dessous des
ailes présente une coloration grisâtre, comme le dessous du corps, tandis
que chez les Éperviers de Cooper, les couvertures sous-alaires sont teintées
de brun roussâtre. En vol glissé, les longues primaires de l’autour sont
projetées d’une façon plus marquée que chez l’Épervier de Cooper.
Lorsque l’oiseau est observé de plus près :
dans le cas d’un adulte :
• L’autour adulte possède un sourcil blanc au-dessus de l’œil ; le des-
sus du corps est gris-bleu et le dessous gris pâle, tandis que chez
l’Épervier de Cooper la calotte foncée, sans sourcil, contraste avec
le dos ; le dessus du corps est bleu ardoisé et le dessous roux.
dans le cas d’un juvénile :
• Si l’on observe un épervier avec le dos brunâtre et le dessous rayé,
il faut vérifier si le dessous du corps est fortement ou faiblement
rayé. Si, à distance, la poitrine a l’air « sale » et que les fortes rayures
descendent bas sur le ventre, il s’agit d’un autour ; si le dessous
paraît blanc cassé et que les fines rayures s’arrêtent au ventre, c’est
un Épervier de Cooper.
• Si une bande pâle sur les couvertures sus-alaires est visible à distance,
c’est un autour.
• Les bandes foncées de la queue de l’Épervier de Cooper sont plus
larges que chez l’autour, mais peuvent parfois présenter un motif
en zigzag comme chez ce dernier.
• Vu de dessus, l’autour juvénile peut sembler plus pâle que l’Épervier
brun et l’Épervier de Cooper.
• Seul l’autour juvénile a les sous-caudales marquées de brun.
131
Comportements particuliers
L’autour plane beaucoup plus qu’il ne bat des ailes.
Éperviers
Vol nuptial
La parade aérienne a lieu généralement le matin ; elle prend diverses
formes : battements d’ailes d’une lenteur et d’une puissance exagérées ;
au cours de chaque battement, les ailes montent très haut au-dessus du
corps et redescendent ensuite très bas. L’oiseau effectue un vol ondulé
accompagné parfois d’un kiik – kiik. Il s’élève et redescend à plusieurs
reprises. Le mâle ou la femelle plonge abruptement vers l’endroit où
se trouve le nid, puis remonte aussitôt.
Posé
L’adulte a le dessus gris-bleu foncé tournant au noirâtre sur le sommet
de la tête et en arrière de l’œil. Les yeux sont rouges. Un large sourcil
blanc s’étend de la base du bec jusqu’à l’arrière de l’occiput. Le dessous
blanc vermiculé de gris paraît gris uni de loin ;
les sous-caudales blanches sont très voyantes.
Juvénile La queue est légèrement barrée de bandes som-
bres ; les pattes sont jaunes. Le juvénile a les
parties supérieures brun foncé tacheté de cha-
mois ; on remarque une ligne claire au-dessus de
l’œil. Le dessous chamois est marqué de larges
rayures brun foncé, plus fortes aux flancs. La
queue est traversée de bandes en zigzag noirâtres
bordées de fines lignes blanches caractéristiques,
qui sont peu évidentes chez les autres éperviers ju-
véniles ; elle possède également une étroite bande
blanche à son extrémité. Les sous-caudales sont
tachetées. Les yeux sont jaunes.
EN MIGRATION
Silhouette massive, style culturiste. Vol lourd et calme (on pourrait
presque compter les battements d’ailes) suivis d’un long glissé.
Longue queue élancée avec un renflement arrondi à l’extrémité.
La bande pâle sur les couvertures sus-alaires du juvénile est visible
à distance. Migre en solitaire, rarement en compagnie d’autres
oiseaux de proie.
132
Habitat
Cette espèce fréquente tous les types de forêts : conifériennes, de feuillus,
Éperviers
mixtes, mais semble préférer les peuplements d’arbres parvenus à
maturité, à la couronne dense et au sous-bois éclairci, ainsi que la
lisière des forêts. L’autour utilise souvent le bouleau ou le hêtre comme
support à son nid. D’une année à l’autre, il retourne au même site de
nidification.
Tendance
Au Québec, l’Autour des palombes possède le statut de nicheur résidant
peu commun. Sa population aurait été affectée par le déboisement
massif des peuplements parvenus à maturité, les coupes à blanc, le
défrichement de terres boisées pour l’agriculture et l’expansion des
banlieues. La régénération forestière dans les États de New York et
du Vermont semble être à l’origine de l’essor considérable que cette
espèce a connu depuis les années 1950. Toutefois, rien ne permet de
conclure à une expansion semblable dans le sud du Québec. La faible
taille des échantillons ne permet pas de dégager des tendances pour les
différentes régions du Canada ; toutefois, pour l’ensemble du pays, les
133
résultats semblent indiquer qu’il n’y a eu aucun changement constant
des populations de l’autour au cours des années 1971-2000. À l’OOT,
Éperviers
Répartition
L’autour est présent sur les cinq continents. Il niche dans toutes les
provinces du Canada. Au Québec, il réside
dans toutes les régions, sauf dans la péninsule
d’Ungava et aux Îles-de-la-Madeleine, où il a
toutefois été signalé une dizaine de fois. On
rencontre l’Autour des palombes dans toute
la partie sud de la vallée du Saint-Laurent
Adulte jusqu’en Gaspésie et, sur la rive nord, dans
une large bande qui s’étend du sud du Québec
jusqu’à la hauteur de Baie-Comeau. Il est pré-
sent à l’année à Terre-Neuve, au Nouveau-
Brunswick, en Nouvelle-Écosse, à l’Île-du-
Prince-Édouard et dans le sud de l’Ontario.
134
Buses
Buse à
Petite Buse queue rousse Buse pattue
Swainson’s Hawk
Accipitridés
E : 132 cm
L : m 47 – 52 cm
f 56 – 58 cm
DSI : m 88 %
En vol
Les individus de la forme claire ont les parties supérieures gris-brun, les
plumes ayant habituellement le bord roux. La large bavette cannelle
tranche sur la gorge et l’abdomen blancs. En dessous, les rémiges foncées
contrastent avec les couvertures sous-alaires blanchâtres ou chamois
pâle, ce qui lui donne une coloration deux tons. La queue grisâtre,
finement rayée, possède une bande subterminale foncée.
La Buse de Swainson présente plusieurs colorations intermédiaires
entre la forme claire et la forme sombre ; ces colorations présentent un
plumage roux.
Les adultes de la forme sombre ont les parties supérieure et inférieure
brun noirâtre. Les sous-caudales blanc crème, rayées de brun foncé, se
détachent sur le fond grisâtre de la queue.
La femelle de coloration pâle ressemble au mâle adulte, mais la bande
de la poitrine est souvent plus foncée – pas toujours –, mais moins
roussâtre.
136
1
2 3
2. Juvénile forme intermédiaire – Tête pâle. Joues et gorge chamois avec favoris
foncés. Dessous roussâtre marqué de taches brunes, présentes également sur les
plumes recouvrant les tarses.
3. Adulte, forme sombre – Dessus et dessous brun foncé. Queue grisâtre marquée de
bandes foncées. Sous-caudales chamois barrées de brun. Bout des ailes dépassant la
queue.
137
Adulte, forme claire – Tête
et face grises ; front, lore et
gorge blanc crème. Iris foncé.
La bavette cannelle tranche sur
le ventre blanc. Dos brun. Bout
des ailes dépassant la queue.
Espèces semblables
La Buse à queue rousse a une bande ventrale foncée, tandis que la Buse
de Swainson porte une large bavette cannelle et n’a pas de mouchetures
aux scapulaires ; son bec est petit.
Les juvéniles et les adultes de la forme sombre ressemblent aux autres
buses de la forme sombre, mais la forme des ailes et le vol dihédral de
la Buse de Swainson ainsi que la mince bande blanchâtre de chaque
côté du croupion – très différente de la tache blanche du Busard Saint-
Martin – facilitent l’identification.
Comportements particuliers
Cet oiseau de proie fait fréquemment du surplace face au vent, parti-
culièrement lorsque le vent est fort. En vol, balance parfois de côté. La
Buse de Swainson peut chasser en planant à basse altitude au-dessus
des champs et même directement au sol, où elle sautille afin de débus-
quer des insectes.
138
Vol nuptial
Ce vol s’apparente à une impressionnante gymnastique aérienne. Les
Buses
oiseaux décrivent de grands cercles à haute altitude, au-dessus de leur
territoire, exposant le plumage des couvertures sous-alaires : blanchâtres
chez la forme claire, roussâtres chez les formes intermédiaire et foncée. De
concert, ils décrivent des spirales ascendantes ; le mâle exécute alors
une longue glissade abrupte, puis reprend son vol plané.
Posé
Forme claire : l’adulte a la tête et la face grises, et le front et la gorge blanc
crème. La bavette cannelle tranche sur le ventre blanc. Le dos est brun.
Le bout des ailes dépasse la queue. Le juvénile a la tête pâle. Le dos
brun est tacheté de blanc. Le dessous, plus ou moins marqué, présente
des rayures épaisses sur le haut de la poitrine. Le bout des ailes rejoint
l’extrémité de la queue.
Forme intermédiaire : l’adulte a la gorge blanche avec une bavette brune.
Le dessus est brun et le ventre roussâtre. Le bout des ailes dépasse la
queue. Le juvénile a la tête plus pâle que le dos, et un collier foncé sur
la poitrine. Les flancs et le ventre sont rayés de brun sombre. Les sous-
caudales sont pâles.
Forme sombre : l’adulte a le dessus et le dessous brun foncé. La queue
grisâtre est marquée de bandes foncées. Les sous-caudales chamois
sont barrées de brun. Le bout des ailes dépasse la queue. Le juvénile a
la tête plus pâle que le dos et le dessous très foncé ; la queue grisâtre est
barrée d’étroites lignes sombres ; les sous-caudales pâles sont marquées
de lignes brunes.
Habitat
La Buse de Swainson fréquente les terrains découverts et arides de
l’Ouest : plaines, prairies, vallées désertes et contreforts de montagnes.
Elle niche dans un arbre à feuilles caduques.
139
glisser. Elle peut chasser en planant à basse altitude au-dessus des
champs et même directement au sol, où elle sautille afin de débusquer
des insectes. Il lui arrive de se livrer à toutes sortes de virevoltes pour
Buses
attraper en vol un insecte, qu’elle porte aussitôt à son bec. On l’a vue
suivre des tracteurs au champ pour capturer des petits rongeurs.
Tendance
Au Canada, la population de Buses de Swainson est stable à long terme,
mais a connu un déclin entre 1991 et 2000. Au Québec, l’espèce possède
le statut de visiteur exceptionnel. Elle a été notée à une douzaine de
reprises sur le territoire québécois.
Répartition
Cette buse niche depuis l’Alaska (localement) jusqu’au nord-est du
fleuve Mackenzie et du Manitoba, dans l’Illinois (rarement) et
dans le nord du Mexique. Elle hiverne en Argentine. Au Québec,
elle a été observée entre autres à Terrebonne, M ontréal,
Sainte-Anne-de-la-Pérade, Sherbrooke, Valleyfield,
Rivière-au-Renard, Plaisance, Cap-Tourmente, l’Ob-
servatoire d’oiseaux de Tadoussac, Longue–R ive et
Saint-André-de-Kamouraska. En O ntario, où elle
est présente plus souvent qu’au Québec, elle
a été observée dans la région des lacs Érié
et Ontario. On rapporte une mention
au Nouveau-Brunswick, une dans
Adulte, l’île du Cap-Breton et une dans le
forme sombre
sud de la Nouvelle-Écosse.
140
Buse à épaulettes
Buteo lineatus
Buses
Red-shouldered Hawk
Accipitridés
E : 94 – 107 cm
L : m 48 – 58 cm
f 48 –61 cm
DSI : m 85 %
En vol
La Buse à épaulettes vole en formant de grands cercles, alternant conti-
nuellement trois ou quatre coups d’ailes rapides, comme si l’oiseau
battait l’air, avec de courts glissés, tandis que la Buse à queue rousse,
dont le vol non plané est plutôt rectiligne, bat des ailes une ou deux
fois, puis glisse pendant une plus longue période.
Les rémiges sont quadrillées de petits carrés noirs et blancs sur les deux
faces. Le dessous du corps et des couvertures sous-alaires est roussâtre.
Les parties supérieures sont foncées et les épaulettes roussâtres. La queue
foncée relativement longue est traversée d’étroites bandes blanches.
Le juvénile présente un croissant transparent à la base des primaires,
bien visible de dessous à contre-jour. La poitrine crème est rayée de
brun ; les couvertures sous-alaires sont pâles. Sur la face supérieure,
le croissant à la base des primaires est chamois. La queue est barrée
d’étroites bandes pâles.
Espèces semblables
La Buse à épaulettes juvénile peut être confondue avec la Petite Buse ju-
vénile. Le croissant transparent constitue le principal critère à considérer
pour les différencier. Sur la face supérieure de l’aile, la base des primaires
est chamois chez la Buse à épaulettes et foncée chez la Petite Buse.
141
1
2 3
1. Juvénile – Tête et gorge brunes. Poitrine crème rayée de brun. Couvertures sous-
laires chamois. Ligne grisâtre au bord de fuite. Queue barrée d’étroites bandes pâles.
a
1. Adulte – Parties supérieures brun foncé avec taches blanches. Iris foncé. Dessous
roussâtre. Queue foncée avec étroites bandes blanches.
3. Juvénile – Moins trapue que la Petite Buse. Iris brun moyen. Sourcil pâle. Tête brune.
Dessous pâle marqué de gouttelettes brunes. Plusieurs bandes à la queue gris pâle.
142
Adulte – Zone translucide en forme de croissant à la base des
primaires. Dessous du corps et des couvertures sous-alaires
roussâtre. Bande foncée au bord de fuite. Queue foncée traversée
d’étroites bandes blanches dont une entièrement visible.
Comportements particuliers
Face aux vents forts, cette buse bat des ailes afin de maintenir son
équilibre, contrairement à la Buse à queue rousse qui, plus lourde, ne
fait que fléchir les ailes.
Vol nuptial
Le mâle et la femelle survolent le territoire de nidification en décrivant
de grands cercles, s’approchant puis s’éloignant l’un de l’autre, les ailes
et la queue déployées en éventail. L’un des partenaires peut s’élever très
haut puis piquer sur l’autre.
Posé
L’adulte a les parties supérieures brunes avec des taches blanches bien
visibles sur les ailes ; les épaulettes sont brun-roux. Le dessous de l’oiseau,
roussâtre, est traversé de lignes blanches horizontales. Les pattes jaunes
sont relativement longues. La queue foncée, traversée d’étroites bandes
blanches, a le bout blanc. Le juvénile a les parties supérieures d’un
brun plus foncé que l’adulte et présente moins de roux aux épaulettes.
La poitrine et l’abdomen blanchâtres sont rayés de brun. La queue est
barrée de plusieurs lignes pâles étroites.
EN MIGRATION
Silhouette élancée ; les ailes ressemblent à un rectangle étiré. Bat-
tements d’ailes rapides suivis d’un glissé. Croissant translucide à
la base des primaires.
143
Habitat
En période de reproduction, la Buse à épaulettes fréquente les érablières
âgées, les forêts de feuillus matures et les boisés des plaines d’inondation.
Buses
Tendance
Au début du 20e siècle, la Buse à épau-
lettes était considérée comme une buse
commune dans le sud du Québec. En-
tre les années 1950 et 1970, on a noté
un déclin des effectifs dans presque
Adulte tous les États américains. Au Canada,
en 1988, elle a été inscrite sur la liste des
espèces vulnérables ; la même année, elle a
été portée sur la liste des espèces en danger de
disparition ou menacée dans 17 États. Depuis
avril 2006, elle est classée espèce « non en pé-
ril » au Canada. Les perturbations de l’habitat
de l’espèce, la compétition avec des espèces telles que
la Buse à queue rousse et le Grand-duc d’Amérique ainsi
que les effets des pesticides organochlorés seraient parmi les
144
facteurs i mportants de la baisse des populations. Les coupes sélectives,
qui créent des ouvertures à l’intérieur des grandes forêts, semblent
jusqu’à présent le meilleur moyen d’aménager des habitats propices
Buses
pour la Buse à épaulettes. La population, plutôt stable au cours des deux
dernières décennies, serait légèrement à la hausse en Ontario.
Répartition
La Buse à épaulettes est présente dans l’est de l’Amérique du Nord. Elle
niche du Nouveau-Brunswick et du sud de l’Ontario et des Grands Lacs au
sud des États-Unis jusqu’au centre du Texas et en Floride. Elle est également
présente de la côte est jusqu’au centre du Mexique et le long de la côte
ouest de la Californie. La population du Nord migre dans le sud de
l’aire. Au Québec, l’espèce a été vue jusqu’à l’est de Matane et dans
la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean jusqu’aux environs de
Forestville sur la rive nord du Saint-Laurent. Mais la majorité
des individus observés l’ont été dans les basses terres
du Saint Laurent. Cette buse est présente à l’année
dans le sud de l’Ontario, plus particulièrement
au nord-est du lac Érié.
Adulte
145
Petite Buse
Buteo platypterus
Buses
Broad-winged Hawk
Accipitridés
E : 82 – 92 cm
L : m 34 – 42 cm
f 38 – 47 cm
DSI : m 82 %
En vol
La Petite Buse possède des ailes courtes, larges et relativement pointues.
Chez l’adulte, la queue barrée où alternent de larges bandes blanches
et noires est caractéristique ; la dernière bande noire est plus large que
les autres ; une seule bande blanche est complète sur la face inférieure.
Le dessous brun-roux du corps de la Petite Buse adulte tranche avec le
dessous de l’aile crème ourlé d’une bande noire au bord de fuite, toujours
présente chez l’adulte. La Petite Buse semble avoir une grosse tête.
La Petite Buse juvénile a le dessus du corps brun avec des mouchetu-
res pâles le long des couvertures sus-alaires. La coloration des parties
inférieures peut varier : certains juvéniles ont le dessous du corps rayé
de brun tant sur le côté de la face et de la gorge que sur les flancs et la
poitrine. D’autres ont la poitrine et le ventre blanc crème uni. Le bord
de fuite présente une étroite bande grisâtre, parfois absente. Les barres
de la queue sont moins apparentes que chez l’adulte, mais la dernière
bande sombre est toujours plus large que les autres. Les fines rayures
de la queue de la Petite Buse juvénile ressemblent à celles de la Buse à
épaulettes juvénile.
146
2
1 3
1. Adulte – Iris brun orangé. Corps barré de brun-roux. Dessous des ailes pâle avec
bande foncée au bord de fuite. Ailes courtes, larges et relativement pointues. Une
seule bande blanche complète est visible sur la face inférieure de la queue.
2. Adulte – Tête et poitrine brun-roux. Iris brun orangé. Dessus brun. Dessous barré
de roux. Le dessous peut être fortement, modérément ou faiblement barré.
3. Juvénile – Iris gris-brun. Ligne sourcilière pâle. Moustache foncée. Dessous pâle
rayé de brun.
147
Juvénile – Dessous des
ailes pâle. Brun sur le
côté de la face et gorge
blanche. Ailes pointues.
Fines rayures à la queue ;
dernière bande sombre
plus large que les autres.
Espèces semblables
La Petite Buse adulte ressemble à la Buse à épaulettes, mais sa queue est
plus courte et la dernière bande blanche visible d’en dessous est plus
large que chez la Buse à épaulettes.
Lorsqu’observée à contre-jour, la Petite Buse juvénile affiche au niveau
des primaires une zone pâle de forme carrée ou trapézoïde ; ces plumes
sont uniformément brunes sur le dessus. Chez la Buse à épaulettes
juvénile, la fenêtre en forme de croissant est translucide en dessous et
de couleur chamois sur le dessus.
Chez la Petite Buse juvénile, pendant une courte période en mai-juin (à
l’âge de 10 ou 12 mois), la mue des primaires extérieures forme un crois-
sant translucide presque semblable à celui de la Buse à épaulettes.
De dimensions équivalentes, la Petite Buse juvénile et l’Épervier de
Cooper juvénile ont aussi une coloration relativement semblable, mais
la Petite Buse n’a pas la face inférieure des rémiges fortement rayée.
La bande grisâtre sur le bord de fuite et les quatre primaires externes
écartées chez la Petite Buse, au lieu de cinq chez l’Épervier de Cooper,
permettent également de les distinguer.
Comportements particuliers
La Petite Buse migre très tôt à l’automne. En migration, elle adopte un
comportement hautement grégaire : à certains sites d’observation, on
en dénombre des milliers. Lorsque ces nombreux oiseaux évoluent dans
le ciel, ils évoquent le mouvement des bulles d’air s’échappant d’une
masse d’eau en ébullition, d’où le nom de kettles donné à ces attroupe-
ments. À basse altitude, la Petite Buse plane en cercles relativement plus
petits qu’en hauteur. Cet oiseau est probablement le moins farouche des
oiseaux de proie diurnes. Son sifflement est caractéristique.
148
Vol nuptial
Le couple se livre parfois à un vol synchronisé à la cime des arbres, au-
Buses
dessus de son territoire. La cour semble particulièrement brève chez
cette espèce, qui commence à pondre dans les cinq à sept jours suivant
son retour de migration.
Posé
L’adulte a le dessus brun foncé. Le dessous est tacheté de brun roussâtre.
La queue est traversée de larges bandes noires et blanches, la dernière
bande noire étant la plus large. Le juvénile a les parties supérieures
brun pâle et le dessous rayé longitudinalement de brun chez certains
individus, tandis qu’il est presque entièrement blanc chez d’autres. Il
arbore habituellement une moustache foncée. La queue possède plu-
sieurs bandes étroites foncées.
EN MIGRATION
Silhouette trapue ; queue courte. Ailes courtes et larges avec extrémité
relativement pointue et non ronde comme chez les autres buses ;
bord de fuite ourlé de noir. Voyage presque toujours en groupe.
Habitat
La Petite Buse niche dans les érablières et les forêts mixtes en bordure des
clairières. Elle affectionne également les milieux humides ou proches
des plans d’eau. Son nid est construit dans la fourche principale d’un
arbre. Le bouleau blanc, l’érable à sucre, le chêne blanc et le bouleau
jaune sont les principales essences utilisées pour la nidification. La
Petite Buse occupe parfois le nid abandonné d’une autre buse ou d’une
corneille. Sa grande discrétion pendant la période d’incubation rend
la nidification difficile à confirmer. Sauf en période de migration, on
la rencontre rarement en terrain découvert.
149
clairières, mais elle peut aussi se pratiquer sous la canopée. Parfois,
elle survole celle-ci, tout en recherchant des proies qui se déplacent
lentement au sol.
Buses
Tendance
Au Canada et dans le nord-est des États-Unis, les effectifs de la Petite
Buse, relativement stables depuis le début des années 1930, ont aug-
menté surtout au Canada au cours des années 1991-2000. L’intensité
des coupes forestières pourrait permettre à cette buse de s’établir dans
certaines enclaves de végétation répondant à ses exigences. À l’OOT,
1 154 Petites Buses sont dénombrées en moyenne par année.
Répartition
L’aire de répartition de la Petite
Buse s’étend aujourd’hui jusqu’au
Adulte
sud-ouest des Territoires du Nord-
Ouest, soit à l’extrémité ouest de
la forêt mixte boréale. Quelques
nids ont été trouvés à Yellowknife ces
dernières années par le Service canadien
de la faune. Au Québec, l’espèce niche de
l’Abitibi à S ept-Îles, mais pas aux Îles-de-la-Madeleine ni
dans l’île d’Anticosti, où ses visites sont exceptionnelles. Elle
niche également au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse ; elle a
été observée à l’Île-du-Prince-Édouard. Elle s’étend dans tout l’est des
États-Unis jusqu’au nord de la Floride. Elle niche aussi aux Antilles.
150
Buse à queue rousse
Buteo jamaicensis
Buses
Red-tailed Hawk
Accipitridés
En vol
L’adulte et le juvénile présentent sous le bord d’attaque de l’aile une
marque foncée proximale (la bande patagiale), qui tranche sur les cou-
vertures sous-alaires plus pâles, ainsi qu’une petite virgule noire bien
visible au poignet. Le bord de fuite est marqué d’une bande noire. De
face, on remarque chez nombre d’individus une zone pâle sur le bord
d’attaque de chaque aile, ce qui fait penser à des phares.
La tête de la Buse à queue rousse a l’air capuchonnée. Le dessous du corps
blanchâtre est traversé par une bande ventrale constituée de rayures
foncées, parfois estompées chez certains individus. Particulièrement
chez l’adulte, l’extrémité des primaires est foncée.
Chez plusieurs adultes, une zone blanchâtre de part et d’autre des
couvertures sus-caudales forme un U pâle à la base de la queue ; elle
peut parfois donner l’impression d’un croupion blanc lorsque la buse
tourne sur l’aile. Chez l’adulte, le roux de la queue, plus pâle en dessous,
devient plus visible lorsque l’oiseau vire. La coloration rousse apparaît
graduellement au cours de la deuxième année.
Les présentes données relatives à la Buse à queue rousse s’appliquent
uniquement à la sous-espèce borealis, qui niche dans l’est du Canada
depuis l’ouest de l’Ontario. De rares individus des sous-espèces harlani
et kriderii sont parfois observés dans l’Est.
151
1
2 3
1. Adulte – Allure trapue. Ailes arrondies. Scapulaires blancs visibles de chaque côté du
corps. Dessus brun. Bord de fuite arrondi. Queue rousse.
2. Adulte – Silhouette trapue. Gorge blanche et marque jugale brun foncé. Iris brun
foncé d’un adulte âgé. Dos brun foncé marqué de taches blanchâtres aux scapulaires.
Queue rousse avec étroite bande subterminale sombre.
3. Juvénile – Tête brune avec sourcil blanc. Iris pâle. Gorge et poitrine blanches.
Dessous blanc avec bande ventrale rayée de brun. Queue grisâtre marquée de fines
rayures brunes.
152
Juvénile – Dessous des ailes pâle avec
virgule foncée. Bande grisâtre au bord
de fuite. Dessous du corps blanchâtre
avec rayures ventrales brunes. Queue
traversée de fines rayures sombres.
Espèces semblables
Il peut arriver qu’en vol plané, l’Autour des palombes juvénile ait les
ailes et la queue si déployées que sa silhouette l’apparente à la Buse à
queue rousse.
La bande ventrale de la Buse à queue rousse peut parfois créer une
certaine confusion avec la bande abdominale foncée de la Buse pattue,
surtout chez la femelle et le juvénile de la forme claire. La plus lourde
de sa catégorie, la Buse à queue rousse est toutefois surpassée par la
Buse pattue quant à l’envergure des ailes. Comparée à la Petite Buse,
elle semble avoir un long cou. Sa tête paraît également plus grosse que
celle des autres buses.
Comportements particuliers
Cette buse peut faire du surplace. Contrairement à la Buse pattue, qui
doit battre des ailes régulièrement, sinon continuellement, pour main-
tenir sa position, la Buse à queue rousse s’immobilise parfois face au
vent, comme si elle était suspendue au bout d’un câble, scrutant le sol à
la recherche d’une proie. À cause de son poids, cette buse, en vol plané,
reste stable malgré le vent et n’est pas portée à balancer. Elle effectue
153
généralement moins de dix battements d’ailes avant d’exécuter un
glissé de quelques secondes. Elle se perche plus rarement au sommet
des arbres que la Buse pattue ; elle préfère s’installer sur une branche
Buses
Vol nuptial
Le mâle et la femelle s’élèvent l’un à côté de l’autre en décrivant de grands
cercles qui se rétrécissent jusqu’à ce que les oiseaux soient sur le point
de se toucher ou d’entrer en collision. Le mâle monte plus haut que la
femelle et plonge soudainement sur cette dernière en abaissant ses ser-
res ; la femelle roule sur elle-même au dernier moment en présentant les
siennes. Parfois, le mâle survole sa partenaire, dont il saisit le dos avec
ses pattes ; ce contact ne dure que quelques secondes. Les deux adultes se
propulsent vers le haut à coup d’ailes et redescendent, les ailes repliées.
Posé
L’adulte a le dos brun foncé marqué de taches blan-
châtres aux scapulaires en forme de V évasé. Le bec
est massif. Les tectrices jugales brun foncé contrastent
avec la gorge blanche et le haut blanc de la poitrine.
Une ceinture ventrale formée de raies brunes tranche
sur le dessous blanc. La queue est plus rousse sur le
dessus. Le juvénile a la gorge et la poitrine blanches ;
le dessous blanc présente une bande ventrale fortement
rayée et tachetée de brun foncé ; la queue brun-gris ou à
peine roussâtre est marquée d’au moins dix fines rayures
noirâtres.
Juvénile
EN MIGRATION
Silhouette massive et vol plutôt rectiligne. Tête foncée, ailes lar-
ges avec bande sombre et virgule bien visible au bord d’attaque.
Battements d’ailes lents suivis d’un glissé. Se déplace parfois en
compagnie de Petites Buses ; en vol plané, décrit de plus grands
cercles que ces dernières.
154
Habitat
La Buse à queue rousse niche dans les grands arbres matures des forêts
Buses
clairsemées, à proximité d’une clairière ou d’une lisière où elle peut
chasser. Elle fréquente également les petits îlots d’arbres en milieu
agricole. Elle est souvent une des premières espèces de rapace à colo-
niser des habitats modifiés par l’activité humaine. Le nid, construit
près du tronc, occupe la fourche supérieure d’un arbre plus haut que la
moyenne, de préférence un feuillu tel qu’un orme, un chêne, un frêne,
un érable ou un hêtre, mais l’espèce utilise à l’occasion des conifères,
surtout le pin. Cette buse partage souvent le même habitat que le
Grand-duc d’Amérique.
155
Tendance
Depuis les années 1970, les effectifs de la Buse à queue rousse sont à la
Buses
Répartition
La Buse à queue rousse est présente dans toute
Adulte
l ’Amérique du Nord, dans les montagnes d
’Amérique
centrale jusque dans l’ouest du Panama et dans les
Grandes Antilles. Elle niche dans tout le Q uébec –
sauf à l’île d’Anticosti et aux Îles-de-la-Madeleine –,
au Nouveau-Brunswick, à l’Île-du-Prince-Édouard
et en Nouvelle-Écosse. Elle est présente à l’année à
l ’Île-du-Prince-Édouard, en Nouvelle-Écosse, excepté
dans l’Île du Cap-Breton, au Nouveau-Brunswick sur
les côtes de la baie de Fundy, dans le sud du Québec et dans
le sud de l’Ontario au nord des lacs Ontario et Érié.
156
Buse pattue
Buteo lagopus
Buses
Rough-legged Hawk
Accipitridés
En vol
En vol plané, les ailes et la queue de la Buse pattue sont déployées au
maximum ; cinq primaires sont écartées et courbées vers le haut. Vu
de face, le bord d’attaque paraît souvent pâle.
Chez les individus de la forme claire, la marque sombre au poignet, le
blanc à la base des rémiges et la zone blanche très voyante, tant par-
dessus que par-dessous, à la base de la queue marquée d’une bande
subterminale foncée, sont caractéristiques.
Il arrive parfois que certaines Buses pattues présentent des particularités
du plumage de l’autre sexe ou que les caractéristiques habituelles liées au
sexe soient absentes. Il faut en tout temps réunir plusieurs caractéristiques
du plumage pour identifier correctement le sexe d’un individu.
Le mâle adulte a le dos gris-brun foncé. La tête pâle, parfois foncée,
contraste avec le dos et la poitrine sombres. La poitrine rayée de brun
est foncée ; le ventre peut être pâle ou parfois foncé. Les couvertures
sous-alaires sont tachetées et les flancs sont toujours barrés. La tache au
poignet est habituellement moins foncée chez le mâle que chez le juvé-
nile et la femelle. Il possède normalement plusieurs barres à la queue ;
la bande subterminale foncée est plus étroite que chez la femelle.
157
1
2 3
1. Adulte mâle, forme claire – Fait du surplace. Iris foncé. Marque sombre au poignet.
Poitrine plus foncée que le ventre. Flancs barrés. Bande subterminale foncée plus
étroite que chez la femelle.
2. Juvénile, forme claire – Tête pâle. Iris brun pâle. Poitrine chamois mouchetée
de brun. Flancs et ventre noir uni. Bande subterminale grisâtre de la queue pas
nettement délimitée.
3. Adulte femelle, forme claire – Tête plus pâle que le dos. Iris foncé. Poitrine pâle
rayée de brun ; flancs et ventre brun foncé. Large bande subterminale foncée
nettement découpée à la queue.
158
Juvénile, forme sombre –
Iris pâle. Tête brun pâle.
Couvertures sous-alaires brun
foncé et poignets sombres.
Dessous du corps brunâtre.
Bord de fuite gris moyen.
Base de la queue grisâtre
et bande subterminale pas
nettement découpée.
Les ailes de la femelle sont plus larges que celles du mâle. La femelle
adulte de la forme claire a le dos brunâtre ; la queue blanche possède
habituellement une large bande subterminale foncée nettement décou-
pée, mais certaines femelles atypiques peuvent présenter, au-dessus
de la bande subterminale, une à trois bandes foncées plus étroites.
La poitrine, légèrement rayée de brun, est plus pâle que les flancs et
le ventre brun foncé ; parfois, une étroite bande pâle verticale est pré-
sente au centre du ventre. Les couvertures sous-alaires sont fortement
marbrées et le dessous des primaires est toujours blanc ; le bord de fuite
est ourlé de noir.
Le juvénile a la tête et la poitrine pâles et une large bande très foncée
sur les flancs et le ventre. Sur la partie supérieure de l’aile, on observe
à la base des primaires une plage blanche, laquelle est d’un blanc très
net en dessous. Le bord de fuite des ailes et la bande subterminale de la
queue, pas nettement découpée, sont gris. Les couvertures sous-alaires
sont relativement pâles tandis que la marque au poignet est très sombre.
Certains juvéniles présentent des caractéristiques intermédiaires entre
les individus de la forme claire et de la forme sombre.
Les individus de la forme claire sont les plus communs, mais on observe
également plusieurs individus de la forme sombre. Chaque année, environ
33 % des Buses pattues observées au Québec sont de forme sombre.
Chez l’adulte de la forme sombre en vol, les parties supérieures ont une
coloration presque noire. Le dessus de la queue du mâle présente de
159
fines lignes blanches ; certaines femelles peuvent également montrer
des lignes blanches à la queue ; toutefois, seule la femelle peut avoir
une queue grisâtre avec une seule bande subterminale foncée. La Buse
Buses
Espèces semblables
Vue à distance, la Buse pattue de la forme sombre peut être confondue
avec l’Aigle royal adulte, car il s’avère difficile de juger de la taille d’un
oiseau dans le ciel en l’absence de points de comparaison.
En vol glissé, la Buse pattue a un vol dihédral marqué. Cette caracté-
ristique, ajoutée à la silhouette élancée de l’oiseau et à la présence de
blanc à la base de la queue plutôt qu’au croupion, peut faire penser au
Busard Saint-Martin.
La bande abdominale foncée de la Buse pattue femelle ou juvénile peut
parfois porter à confusion avec la bande ventrale de la Buse à queue
rousse.
Comportements particuliers
Contrairement aux autres buses, la Buse pattue ne semble avoir aucune
hésitation à traverser de grandes étendues d’eau. Elle est un migrateur
régulier et un visiteur d’hiver régulier aux Îles-de-la-Madeleine.
Lorsqu’elle chasse les rongeurs, la Buse pattue vole lentement près du
sol ou même à une cinquantaine de mètres d’altitude, alternant les
battements d’ailes et les glissades, et elle fait souvent du surplace. Elle
quadrille parfois le terrain comme le Busard Saint Martin, et elle se
perche souvent au sommet des arbres.
Cette buse, bien adaptée à l’Arctique, tire son nom de ses tarses emplu-
més. Elle est la plus imposante du genre Buteo quant à son envergure,
bien que son bec et ses pattes soient plus petits que chez les autres buses,
et ce, afin de limiter les déperditions de chaleur.
Vol nuptial
La Buse pattue niche dans la région arctique de l’Amérique du Nord ;
les occasions d’observer son vol nuptial sont plutôt rares. Un oiseau,
ou les deux, survole le territoire de nidification en décrivant des cercles
ou en exécutant des chorégraphies aériennes : le mâle monte en flèche,
puis, les ailes repliées, plonge soudainement avant de remonter, ralentir
et redescendre à nouveau.
160
Posé
Forme claire : l’adulte mâle a la poitrine plus foncée que le ventre. La
Buses
tête, petite, est relativement pâle ; le bec est également petit. Le dessus
est brun. La longue queue est marquée de plusieurs bandes foncées ;
la bande subterminale noire est plus large. Les tarses sont emplumés.
La femelle a la tête pâle. La poitrine rayée de brun est plus pâle que les
flancs et le ventre brun foncé. La queue montre habituellement une seule
large bande subterminale foncée nettement découpée. Le juvénile a la
tête pâle comme la femelle. La poitrine chamois est mouchetée de brun ;
les flancs et le ventre sont noir uni. La bande subterminale grisâtre de
la queue n’est pas nettement délimitée.
Plusieurs individus ont sur la nuque une zone blanche dont le centre
est foncé ; c’est la seule buse en Amérique du Nord à présenter cette
particularité.
Forme sombre : chez l’adulte, le dessus et le dessous du corps sont très
sombres. La queue foncée est marquée d’étroites bandes grisâtres. Le
juvénile a la tête plus pâle que le reste du corps, qui est brun foncé.
EN MIGRATION
Forme claire. Tête pâle, silhouette plutôt élancée. Battements d’ailes
puissants et répétés suivis de glissés. Marque sombre visible aux
poignets et bande noire à l’extrémité de la queue blanche. Forme
sombre. Le dessous blanc des rémiges, visible à distance lorsque
l’oiseau bat des ailes, contraste avec le reste du corps foncé. En
migration, la Buse pattue vole par tous les temps.
Habitat
En été, la Buse pattue fréquente les régions arctiques et subarctiques,
particulièrement là où il y a des escarpements, des affleurements rocheux,
des corniches, des ravins, des arbres. Elle niche en terrain découvert dans
la toundra. Elle construit son nid sur une corniche, un rocher ou une
saillie sur la berge abrupte d’une rivière et l’occupe année après année.
Lors de la migration hivernale dans le sud, la Buse pattue recherche les
grands espaces ouverts pour y dénicher ses proies.
161
recherche d’un gibier, la Buse pattue se perche afin de repérer une proie
grâce à sa vue perçante et à son acuité auditive ou elle adopte un vol
ramé-plané, à une altitude variant habituellement entre 15 et 40 m. Le
Buses
Tendance
La population et la productivité de l’espèce varient en fonction de la
présence de proies dans l’aire de reproduction. Celle-ci est très peu
affectée par les pesticides et les activités humaines, peu intenses dans
l’Arctique. L’exploitation de ressources énergétiques et minières constitue
la principale menace. Sa constance en hiver dans le sud du Québec se
mesure surtout par le nombre d’individus à la recherche de nourriture,
la durée de leur présence et le nombre d’ornithologues sur le terrain.
Elle est donc difficile à déterminer. À l’OOT, 423 Buses pattues sont
dénombrées en moyenne par année.
Répartition
Espèce holarctique, la Buse pattue se reproduit entre le 61e et le 76e degrés
de latitude nord dans les régions de la toundra et de la taïga en Europe,
en Asie et en Amérique du Nord. Elle est très commune le long des côtes
de la baie d’Hudson. Au Québec, l’espèce se reproduit presque partout
dans la région de la baie d’Ungava et, vers le sud, jusqu’aux environs
du 52e parallèle nord. Elle est présente en hiver dans les basses terres du
Saint-Laurent et le sud du Québec et de l’Ontario, au Nouveau-Brunswick,
sur la côte de la baie de Fundy, et en Nouvelle-Écosse.
162
Faucons
American Kestrel
Falconidés
E : 52 – 61 cm
L : m 23 – 27 cm
f 23 – 31 cm
DSI : m 90 %
En vol
En vol, le dessous paraît pâle, davantage chez la femelle. Les ailes étroites
arquées sont parfois incurvées vers l’arrière. Le dessous du bord de fuite
présente souvent une rangée de points translucides, beaucoup moins
apparents chez la femelle.
Le dessus de cet oiseau est le plus coloré chez nos faucons. Le mâle a le
dos roux barré de noir ; les ailes sont bleutées. Une large bande foncée
décore l’extrémité de sa queue uniformément rousse. La gorge et les
joues blanches contrastent avec les deux favoris noirs situés de chaque
côté de la tête. On distingue également de chaque côté de la nuque une
tache noire, un « faux oeil » appelé ocelle.
À peu près de la grosseur du Pluvier kildir, la Crécerelle d’Amérique est le
plus petit rapace diurne de l’Amérique du Nord. Contrairement aux autres
faucons, qui acquièrent leur plumage adulte au cours de la deuxième
année, la crécerelle l’acquiert tard en novembre de la première année.
La mue des plumes de vol en automne ne s’opère que chez l’adulte.
Le dos, les ailes et la queue de la femelle sont roux fortement barrés de
noir. La poitrine et l’abdomen sont rayés de brun. Le dessous présente
une coloration à peu près uniforme.
Le juvénile ressemble beaucoup à l’adulte de son sexe, mais est plus
fortement rayé sur le dos et en dessous.
164
1
2 3
165
Adulte mâle – Dessus de la tête
gris-bleu. Deux favoris noirs de
chaque côté de la face. Dos rous-
sâtre barré de noir. Ailes gris-bleu
marquées de points noirs. Seul
faucon avec une queue rousse ;
bande subterminale noire.
Espèces semblables
Occasionnellement, au cours de l’hiver, le plumage de la Crécerelle
d’Amérique devient souillé ou usé ; l’oiseau peut alors être confondu
avec le Faucon émerillon. Cependant, la taille et la présence de favoris
doubles chez la crécerelle permettent d’éviter la méprise. Les vols glissés
sont plus fréquents chez la crécerelle que chez le Faucon émerillon.
Comportements particuliers
Son faible poids diminue sa stabilité en vol, même face à un vent léger.
La Crécerelle d’Amérique se perche fréquemment sur les fils et hoche
la queue, ce qui la distingue des espèces semblables.
166
Vol nuptial
Particulièrement au début de la période de nidification, le mâle effectue
Faucons
une impressionnante parade aérienne. Avec de puissants battements
d’ailes, il entreprend une ascension. Au sommet de sa course, il émet trois
à cinq cris avant d’effectuer un plon-
geon abrupt à grande vitesse sur une
distance de 10 à 20 m, puis entame
une autre ascension. Ce manège peut
se répéter plusieurs fois. Une femelle
Adulte m
ayant perdu son compagnon peut aussi
exécuter ces figures aériennes.
Posé
L’adulte mâle a le dessus de la tête gris-
bleu avec une tache marron, deux favoris noirs
de chaque côté de la face et le dos roussâtre barré
de noir. Les ailes bleues sont marquées de points
noirs. C’est le seul faucon qui possède une queue
rousse avec une bande subterminale noire. La poitrine
et l’abdomen, variant du blanc au chamois, sont tachetés
de points foncés. La femelle est semblable au mâle, mais
a le dos, les ailes et la queue brun-roux terne fortement striés
de noir. La poitrine est rayée de brun. Le juvénile est semblable
à l’adulte du même sexe.
EN MIGRATION
Silhouette d’un oiseau dont les ailes pointues et longues semblent
disproportionnées par rapport au corps petit. Battements continus.
Migre à plus basse altitude que la plupart des oiseaux de proie, un
peu comme le Faucon pèlerin.
Habitat
La crécerelle fréquente une grande variété d’habitats. On la rencontre à
la lisière des forêts, en milieu agricole et en milieu urbain. Tout comme
les autres faucons, elle ne fabrique pas de nid. Elle dépose ses œufs dans
une petite dénivellation, une cavité naturelle, un trou creusé par un pic,
une corniche de falaise et même un nichoir installé à son intention.
L’espèce affectionne les habitats modifiés par l’homme.
167
Alimentation et techniques de chasse
La crécerelle se nourrit de petits rongeurs, comme les campagnols et
Faucons
Tendance
Le déboisement et le défrichement à grande échelle semblent avoir
été favorables à l’espèce, dont la population a augmenté partout sur le
continent depuis le 19e siècle. Au C
anada, entre les années 1972 et 1981,
malgré la contamination de ses proies par les pesticides, la crécerelle a
maintenu sa population, qui a toutefois connu un déclin dans certains
États américains. Au Québec, entre 1966 et 1989, on a noté une aug-
mentation de ses effectifs dans le sud de la province. Il semble qu’au
cours des années 1990, le nombre de Crécerelles d’Amérique a été stable
dans l’ensemble du Canada. Toutefois, on note une diminution de la
constance d’observation de l’espèce dans l’est de l’Amérique du Nord
168
depuis le début du présent siècle et même un peu avant, en raison d’une
dégradation de son habitat par la pratique de l’agriculture intensive et
Faucons
la régénérescence des forêts, de la prédation exercée par l’Épervier de
Cooper, espèce en progression ces dernières années, du déclin du Pic
flamboyant, pourvoyeur de cavités, et pro-
bablement de la présence du virus du Nil
occidental. À l’OOT, 1367 individus sont Adulte f
dénombrés en moyenne par année.
Répartition
La Crécerelle d’Amérique vit exclusivement dans
les Amériques, jusqu’à la Terre de Feu. Elle niche
dans le sud du Québec, dans le Nord-Ouest jusqu’au
52e parallèle et dans le Nord-Est jusqu’en Minganie. Sa
nidification est irrégulière aux Îles-de-la-Madeleine.
Elle niche dans les trois provinces maritimes. Elle est
présente à l’année en Nouvelle-Écosse, à l’exception de
l’île du Cap-Breton, et dans la grande région de Montréal, où elle occupe
un large couloir qui s’étend vers le sud jusque sur la rive nord des lacs
Ontario et Érié.
169
Faucon émerillon
Falco columbarius
Faucons
Merlin
Falconidés
E : 53 – 68 cm
L : m 25 – 27 cm
f 31 – 33 cm
DSI : m 79 %
En vol
Pas beaucoup plus gros que la Crécerelle d’Amérique, le Faucon éme-
rillon mâle est gris-bleu. Il possède des ailes longues, étroites et poin-
tues. De loin, cet oiseau paraît foncé. Il présente une gorge blanche et,
de chaque côté de la tête, un favori très pâle aux contours imprécis. Le
dessous des ailes chez le mâle est souvent plus pâle que chez la femelle
et le juvénile. À courte distance, on peut remarquer les bandes pâles
sur la queue foncée avec le bout blanc. Étant donné le peu de différence
entre les plumages, il est très difficile de distinguer la femelle adulte
du juvénile en vol.
Seule la sous-espèce Falco columbarius columbarius (dite race de la taïga)
est présente dans l’est de l’Amérique du Nord.
Chez la femelle, les parties supérieures sont brun foncé, parfois avec
une légère teinte bleuâtre au lieu du bleu-gris observé chez le mâle. Sur
la queue, on note la présence de plusieurs bandes foncées alternant avec
d’étroites bandes pâles, tant chez la femelle que chez le juvénile. Les
rayures brunes sont plus prononcées en dessous que chez le mâle.
D’allure foncée, le juvénile ressemble à la femelle adulte. Il a les parties
supérieures brunes, sa gorge est blanche et les sous-caudales sont d’un
chamois plus pâle que chez l’adulte.
170
1
2 3
1. Adulte femelle – Parties supérieures brun foncé. Trois étroites bandes pâles traversent
la queue foncée. Rayures brunes en dessous. Difficile à distinguer du juvénile en vol.
2. juvénile – Parties supérieures brunes. Favoris bruns. Fine ligne sourcilière chamois.
Gorge blanche. Sous-caudales chamois plus pâle que chez l’adulte.
3. Adulte femelle – Dessus brun foncé. Dessous chamois avec rayures brunes plus
prononcées que chez le mâle.
171
Adulte mâle – Dessus gris-bleu. Poitrine et
abdomen chamois avec fines rayures brunes.
Rayures plus larges et foncées sur les côtés
de l’abdomen, d’où l’impression de lignes
horizontales brunes. Mince ligne blanchâtre
en relief au-dessus de l’œil.
Espèces semblables
La cadence du mouvement des ailes ressemble beaucoup à celle des
Columbidés ; le Faucon émerillon peut parfois être confondu avec la
Tourterelle triste ou avec l’Épervier brun quand ce dernier vole rapide-
ment et avec puissance. Les longues ailes pointues de l’émerillon et sa
queue moyennement longue le différencient de l’Épervier brun, qui a
les parties supérieures de teinte similaire. L’épervier a par ailleurs les
ailes arrondies et une plus longue queue. L’absence de roux sur la queue
distingue le Faucon émerillon de la crécerelle, qui présente également
des marques faciales prononcées.
Comportements particuliers
Le Faucon émerillon modifie parfois sa trajectoire de vol en bondis-
sant à gauche et à droite afin de capturer un insecte. Contrairement
à la Crécerelle d’Amérique, ce faucon se perche rarement sur les fils.
Son décollage est rapide et peut s’effectuer presque à la verticale. À
l’automne, on l’observe fréquemment survolant les rives herbeuses
des cours d’eau ou les marais.
Vol nuptial
La parade nuptiale est complexe : des vols, des piqués accompagnés de
battements d’ailes puissants, ou encore des vols en cercle ou en huit
avec de faibles battements d’ailes.
172
Posé
La coloration de l’adulte mâle, et surtout sa petite taille, permettent de le
Faucons
distinguer de tous les autres faucons du Canada. Les parties supérieures
sont gris-bleu ; la queue, dont le bout est blanchâtre, est marquée de larges
bandes foncées qui alternent avec d’étroites bandes pâles. La gorge est
blanche alors que la poitrine et l’abdomen chamois présentent de fines
rayures brunes qui donnent une teinte plus claire. Les rayures sont plus
larges et foncées sur les côtés de l’abdomen, d’où l’impression de lignes
horizontales brunes. On note une mince ligne blanchâtre en relief au-
dessus de l’œil, qui paraît grand et foncé. La femelle est semblable au
mâle, mais a le dessus brun foncé avec des nuances bleuâtres ; le dessous
présente des rayures brunes plus prononcées que chez le mâle. Le juvénile
a le dessus brun sans teintes bleuâtres. Toutefois, certains juvéniles mâles
peuvent avoir le dessus gris-bleu comme l’adulte mâle. Les sous-caudales
sont plus pâles que chez l’adulte.
EN MIGRATION
Silhouette d’un triangle isocèle. Ailes rigides « cartonnées », pointues
et larges à la base. Battements rapides, courts et continus. Vol fluide
de Columbidé. Peut parfois houspiller un autre oiseau de proie ; ce
comportement aide souvent à l’identifier en migration.
Habitat
Ce faucon recherche les forêts discontinues ou les prairies comprenant
des secteurs boisés. Il fréquente également les rives des lacs, les cours
d’eau bordés d’arbres, les tourbières de la forêt boréale et les lisières des
forêts. Il niche dans les arbres ; souvent, il occupe un nid de corneille ou
de corbeau placé dans un conifère ou un feuillu ou encore le creux d’un
arbre. Il peut parfois s’installer sur la corniche d’une falaise. Il niche éga-
lement dans des arbres matures qui bordent les rues en milieu urbanisé.
Le Faucon émerillon revient chaque année dans le même secteur, mais
nidifie habituellement dans un endroit différent.
173
changements de direction ; le Faucon émerillon n’excelle cependant pas
à cette manœuvre.
Faucons
Tendance
Un déclin général du nombre de Faucons émerillons lié à la présence
du DDT a été observé en Amérique du Nord de 1950 à 1970 environ.
Au Québec, les effectifs de cette espèce, qui possède le statut de nicheur
migrateur peu commun, ont augmenté entre 1966 et 1989, mais il sem-
ble que la population n’a pas remonté à son niveau d’avant 1950. Cette
espèce migre en Amérique centrale et en Amérique du Sud, où certains
composés organochlorés sont encore utilisés. Le nombre d’individus
a beaucoup augmenté au Canada au cours de la période 1991-2000. À
l’OOT, 197 individus sont dénombrés en moyenne par année.
Répartition
L’aire de répartition du Faucon émerillon est très vaste en été, mais
restreinte en hiver. L’espèce niche dans les régions boisées de l’Alaska
et du Canada jusqu’en Oregon et au Wyoming ainsi que dans les forêts
du nord de l’Europe et de la Sibérie. Elle occupe tout le territoire de
l’Ontario et des Maritimes et la quasi-totalité du Québec, à l’excep-
tion de l’extrême-nord. C’est le rapace le plus commun aux Îles-de-la-
Madeleine. Il est présent toute l’année dans le sud de l’Ontario à l’ouest
du lac Supérieur. Il hiverne irrégulièrement dans le sud du Québec et
au nord des lacs Érié et Ontario.
174
Faucon pèlerin
Falco peregrinus
Faucons
Peregrine Falcon
Falconidés
E : 91 – 116 cm
L : m 38 – 46 cm
f 46 – 54 cm
DSI : m 69 %
En vol
Population reconstituée dans le sud du territoire. La calotte foncée s’étend
en un large triangle sur les joues (triangle jugal, favoris), dessinant un
casque caractéristique. Les mâles et femelles adultes ont la gorge pâle et
le dessous crème ou rosâtre. Les parties supérieures sont gris ardoisé.
Pour reconstituer la population dans l’aire occupée autrefois par la
sous-espèce anatum, on a eu recours à de l’hybridation interraciale
et à l’introduction d’individus dans des habitats propices. Les carac-
téristiques relatives à la tête (longueur et largeur du triangle jugal et
étendue de la tache auriculaire blanche) peuvent varier énormément
d’un individu à l’autre. Compte tenu de l’introgression, on ne peut pas
vraiment identifier les individus résultant de ces interventions comme
des anatum de race pure.
Population nichant dans la toundra (sous-espèce tundrius). Le triangle jugal
noir est étroit et la tache auriculaire blanche est large. Le dessous blanc
est finement rayé de gris foncé sur les côtés ; la gorge est blanche.
En chasse, les battements d’ailes du Faucon pèlerin deviennent plus
puissants. Lorsqu’il prend de l’altitude, l’extrémité des ailes paraît large
et ronde tandis qu’elle paraît étroite et effilée lors du glissé qui suit le
battement d’ailes.
Lorsque les plumes externes de la queue sont complètement étalées, elles
forment un demi-cercle et touchent presque le bord de fuite des ailes.
175
2
1 3
176
Adulte – Population reconstituée – La
calotte noire s’étend en un large triangle
sur les joues. Queue barrée de noir avec
extrémité foncée. Dessous marqué de
rayures foncées sur les côtés et les cuisses.
Cercle oculaire, cire et pattes jaunes.
Espèces semblables
Il peut être confondu avec le Faucon gerfaut, qui possède toutefois une
queue plus longue. En vol plané, sa longue queue étalée peut masquer la
longueur des ailes, ce qui peut amener à le confondre avec la silhouette
de la Petite Buse.
Comportements particuliers
Des individus sont fréquemment observés loin du littoral, capturant
des oiseaux ou se posant sur des bateaux. Le Faucon pèlerin s’attaque
parfois aux canards lors des migrations, surtout au printemps.
177
Vol nuptial
La cour consiste en trois types d’activités : la chasse à deux, les parades
Faucons
Posé
Population qui niche au sud de la limite des arbres. Les individus sont plus
grands que ceux de la sous-espèce nichant dans la toundra. L’adulte a
une calotte noire qui s’étend en un large triangle sur les joues (triangle
jugal), dessinant un casque caractéristique ; la forme de ce triangle peut
varier d’un individu à l’autre. La tache auriculaire blanche, à l’arrière
du triangle jugal, est habituellement très mince et sa forme peut varier.
Le dos et le croupion sont bleu cendré, la queue, au bout blanchâtre, est
barrée de noir. La pointe des ailes atteint
Juvénile tundrius presque le bout de la queue. Le dessous
varie du blanc crème au rosâtre avec de
fortes rayures brun foncé sur les côtés
et les cuisses. La gorge et la bavette sont
de couleur blanchâtre ou crème. Le tour
de l’œil et la cire sont jaunes. Le juvénile
a un triangle jugal brun foncé de largeur
variable. Le front peut être chamois ou
foncé. La cire est bleu-gris. Le dessus du
corps est brun foncé liséré de chamois. La
queue, traversée de lignes pâles, a l’extrémité
blanchâtre. Le dessous chamois est fortement
rayé de brun foncé ; la gorge est pâle.
Population qui niche au nord de la limite des
arbres (sous-espèce tundrius). L’adulte a les
parties supérieures bleu-gris ; la marque ju-
gale noire est plus étroite que chez les mem-
bres de la population précédente ; le dessous
blanc est marqué de minces rayures gris foncé sur
les côtés et les cuisses ; la gorge et la bavette sont blanches.
Le juvénile a la couronne dorée et une étroite marque jugale qui
diminue beaucoup l’apparence d’un casque. On note une ligne foncée
à la hauteur de l’œil. Le dos est brun et la queue, foncée avec une bande
blanche à l’extrémité.
178
Faucons
EN MIGRATION
Silhouette massive ; ailes pointues et souples. Vol fluide, rythmé,
battements continus. Migre seul à une altitude relativement basse,
le long des côtes. Rare oiseau de proie à migrer par vents contraires
ou peu portants. Les plans d’eau ne constituent pas un obstacle
pour ce faucon.
Habitat
Le Faucon pèlerin fréquente les espaces dégagés près des falaises, des
côtes, des zones urbaines. Il se rencontre souvent près de colonies
d’autres oiseaux. Il recherche les espaces découverts, les marais, les
rivages, là où il trouve sa nourriture. Il est présent parfois dans les
grandes villes, où il s’adapte aux gratte-ciel, aux silos des ports et aux
structures métalliques des grands ponts. Les falaises demeurent l’en-
droit de prédilection de cet oiseau ; il n’est pas rare de le voir nicher sur
la paroi abrupte d’une carrière. En général, le couple retourne nicher
sur le territoire occupé les années précédentes, mais peut utiliser un
endroit différent d’une année à l’autre. Le Faucon pèlerin ne construit
pas de nid ; il dépose ses œufs sur le gravier ou le sol d’une corniche,
dans une dénivellation peu profonde.
179
les ailes : sa silhouette ressemble à ce moment à une pointe de flèche.
Le plongeon vers la proie peut être de courte durée ou se prolonger sur
Faucons
Tendance
Le Faucon pèlerin, présent sur tous les continents à l’exception de l’An-
tarctique, de la Nouvelle-Zélande et de l’Islande, n’a jamais été considéré
comme commun. Vers les années 1960, on a constaté un déclin de sa
population, qui était lié au DDT, pesticide qui provoquait un amincis-
sement de la coquille des œufs et compromettait la reproduction. En
Amérique du Nord, au début des années 1970, l’interdiction d’utiliser
des composés organochlorés jumelée à des programmes intenses de
rétablissement des populations ont permis d’assurer la survie de l’es-
pèce. Les sous-espèces anatum et tundrius sont classées « préoccupantes »
au Canada. Au Québec, la sous-espèce anatum est considérée comme
« vulnérable », tandis que la sous-espèce tundrius fait partie de la liste des
oiseaux susceptibles d’être désignés menacés ou vulnérables. Selon un
relevé d’Environnement Canada, entre 1995 et 2000, les populations
du Faucon pèlerin de la baie de Fundy et du sud du Québec ont aug-
menté. À l’OOT, 76 individus sont dénombrés en moyenne par année.
On comptait une centaine de couples au Québec en 2010.
Répartition
L’étendue des territoires des deux sous-espèces présentes au Québec
n’est pas clairement définie, et il pourrait y avoir une zone de chevau-
chement dans le nord de la province, où les individus se côtoieraient
et s’hybrideraient. Par ailleurs, pas moins de six sous-espèces ont été
utilisées en reproduction pour rétablir les populations. Certaines ont
été importées d’Europe pour être croisées avec les sous-espèces tundrius
180
et paelei. À cause de sa rareté et de son déclin, le Faucon pèlerin ne cou-
vre pas toute son aire. Dans l’est du Canada, l’aire potentielle occupe
Faucons
l’est du Labrador jusqu’aux Grands Lacs, les Appalaches jusqu’au sud
et à l’ouest, du lac Supérieur jusqu’au
nord de la Louisiane. Mais les aires réel-
lement occupées sont très localisées.
L’espèce niche en bordure du Labrador,
dans une partie de la Côte-Nord, au Adulte
Nouveau-Brunswick, en bordure de la
baie de Fundy, dans le sud du Québec,
dans le sud de l’Ontario au nord du lac
Supérieur et, localement, près des lacs
Ontario et Érié. En général, les indivi-
dus qui se reproduisent dans l’Arctique
et la partie nord du Québec migrent plus
loin au sud – on a retrouvé en Argentine
des individus bagués dans les Territoires
du Nord-Ouest – que ceux qui se reproduisent
dans la zone tempérée. Ce sont les migrateurs de
la sous-espèce de la toundra que l’on observe la
plupart du temps lors de la migration d’automne
dans l’est du Canada.
181
Faucon gerfaut
Falco rusticolus
Faucons
Gyrfalcon
Falconidés
En vol
Le Faucon gerfaut présente trois colorations : la forme blanche, la forme
grise et la forme sombre.
Il est plus gros que le Faucon pèlerin. Le corps du Faucon gerfaut est long,
tout comme ses ailes et sa queue, mais la queue est tellement large à la
base qu’il est difficile de voir où se termine le corps et où commence la
queue, ce qui fausse l’appréciation de la longueur réelle du corps. On
dirait un ballon de football avec des ailes.
Le Faucon gerfaut combine la taille d’une Buse à queue rousse avec les
prouesses de vol d’un Faucon émerillon. Les mensurations de certains
petits Faucons gerfauts mâles peuvent parfois chevaucher celles des
grosses femelles du Faucon pèlerin.
Chez les individus de la forme blanche, les couvertures sous-alaires et le
dessous du corps sont très blancs ; le bout des ailes est noir. Les parties
supérieures sont blanches avec des lignes foncées sur le dos, la queue
et les primaires.
Chez les individus de la forme grise, les parties supérieures sont uni-
formément gris-bleu ; les parties inférieures et la queue gris-bleu sont
tachetées de blanc ; le dessous du corps est pâle. On remarque en vol
la présence de lignes foncées horizontales de chaque côté des flancs.
182
1
2 3
1. Adulte, forme blanche – Parties supérieures blanches avec taches foncées. Bout des
ailes noir.
2. Adulte, forme grise – Parties supérieures gris ardoisé. Favori mince perceptible.
183
Adulte, forme grise – Ailes avec
bout « émoussé » et extrémité
foncée ; plus larges près du corps
que celles du Faucon pèlerin.
Présence de taches et de rayures
modérément foncées sur le dessous
du corps. La coloration du plumage
peut varier à cause de l’hybridation.
Ces lignes, plus longues sur le haut et plus courtes vers le bas, ne se
rejoignent toutefois jamais au centre.
Chez les individus de la forme sombre, le dessous du corps et les cou-
vertures sous-alaires foncées sont finement rayés de blanc ; les favoris
indistincts deviennent, dans leur prolongement, plus prononcés près de
la nuque. Le dessous des ailes présente une coloration deux tons : brun
foncé aux couvertures sous-alaires et gris-bleu aux rémiges.
La femelle est massive ; sa longueur se rapproche parfois de celle de la
Buse à queue rousse. Elle a les ailes plus larges que le mâle.
La femelle juvénile de la forme blanche a les parties inférieures blanches
légèrement rayées de lignes brunâtres ; le bout de l’aile est foncé.
Chez les individus de la forme grise, la poitrine et le ventre fortement
rayés verticalement de brun sur fond blanc permettent de différencier
le juvénile de l’adulte, qui a le côté de la poitrine strié horizontalement
de lignes foncées gris-bleu.
Les pieds bleuâtres ou grisâtres du juvénile (jaunes chez l’adulte) ne
tranchent pas beaucoup avec les sous-caudales claires.
Espèces semblables
On peut confondre le gerfaut de la forme sombre avec le Faucon pèlerin
juvénile, plus petit et plus rapide. Le gerfaut s’en distingue par sa colo-
ration plus uniforme, des favoris plus ou moins faciles à observer et une
queue plus longue, qui dépasse de beaucoup le bout des ailes.
La coloration deux tons du dessous des ailes du gerfaut, plus apparente
chez les oiseaux de la forme sombre, ainsi que la pointe foncée du bout
de l’aile aident à l’identifier et le distinguent de l’Autour des palombes,
dont le dessous est uniformément pâle.
184
Comportements particuliers
Occasionnellement, le Faucon gerfaut peut effectuer des vols station
Faucons
naires, surtout quand il repère une proie au sol. Il plane rarement
lorsqu’il va d’un lieu à un autre.
Vol nuptial
Le mâle dessine des huit répétés dont le croisement central se trouve de-
vant le nid ; mais il faudra aller dans l’Arctique pour observer ces vols !
Posé
Chez l’adulte de la forme blanche, le dos, les ailes et la queue sont blancs
barrés de gris. La tête blanche présente une légère bande grise au niveau
de l’œil. Le dessous est blanc.
Chez les gerfauts de la forme grise, les parties supérieures sont gris
ardoisé. La poitrine est tachetée de gris ; les flancs sont barrés hori-
zontalement sur les côtés de gris-bleu sur fond blanc. Les
favoris minces sont perceptibles.
Les individus de la forme sombre ont les parties supérieu-
res brun-noir et les parties inférieures fortement rayées
de brun foncé
Chez les oiseaux des trois formes, la cire et les pieds sont
jaunes.
Le juvénile a la cire et les pieds bleuâtres ou grisâtres. Le
juvénile de la forme grise présente une c oloration brun-gris
se rapprochant de celle de l’adulte de la forme sombre.
Formes blanche,
Les différentes formes de coloration s’hybrident, et des sombre et grise
oiseaux présentent des caractères mixtes. (de haut en bas)
EN MIGRATION
Silhouette imposante. Large queue qui prolonge le corps massif.
Ailes émoussées, larges près du corps. Utilise plus souvent le vol
glissé en migration.
Habitat
Le Faucon gerfaut niche dans la toundra arctique jusqu’à la limite des
arbres. Il fréquente les milieux ouverts où se trouvent des falaises, des
affleurements rocheux ou des montagnes. Il niche sur une corniche
placée sous un surplomb qui l’abrite de la neige. Il change de site d’une
année à l’autre.
185
Alimentation et techniques de chasse
Le gerfaut chasse les autres oiseaux : lagopèdes, tétras, canards, limicoles,
Faucons
Tendance
Le Faucon gerfaut a toujours été considéré comme rare presque partout
dans son aire de répartition. Les principales activités qui menacent sa
population sont l’exploitation des ressources, la mise en valeur des
territoires de nidification à des fins industrielles et l’accroissement du
tourisme sur les rivières du Nord. Le fait que cette espèce soit prisée
par les fauconniers incite les braconniers à ramasser illégalement les
œufs dans l’aire de nidification pour l’élevage. À l’OOT, un individu
est rapporté en moyenne par année.
Répartition
L’espèce a une répartition holarctique. Au Canada, le Faucon gerfaut
niche dans la toundra du centre et de l’est des Territoires du Nord-Ouest
et du Québec. Il demeure en permanence dans le Nord, même si, chaque
année, quelques individus visitent le sud de la province.
186
Milans
Mississippi Kite
Accipitridés
E : 75 – 83 cm
L : 35,5 – 38 cm
DSI : m 89 %
En vol
Les ailes grises du Milan du Mississippi sont longues et pointues ; la
primaire externe est nettement plus courte que les autres. En vol, les
secondaires forment un miroir blanc sur le dessus. Le gris de l’aile
tourne au noirâtre à la jointure, et la base des primaires montre parfois
du marron. La tête gris pâle contraste avec les parties supérieures gris
ardoisé. La queue, entièrement noire et légèrement encochée, devient
triangulaire lorsqu’elle s’étale.
La femelle ressemble au mâle adulte, mais elle est plus grande et plus
foncée.
Le juvénile a les parties inférieures fortement colorées de brun ; la
queue est noire, traversée de trois étroites barres blanches. Certains
juvéniles arborent une queue de coloration uniforme. Le subadulte
ressemble à l’adulte, mais garde aux couvertures sous-alaires et à la
queue la coloration brune du juvénile.
Espèces semblables
Lorsqu’il plane, le Milan du Mississippi se distingue du Faucon pèlerin
par son corps plus étroit, l’aile plus étroite à la base, le miroir blanc sur
le dessus des secondaires et sa queue qui est entièrement noire, laquelle
le distingue également de l’Élanion blanc.
188
2
1 3
1. Adulte – Tête gris pâle avec du noir devant l’œil. Iris rouge écarlate. Parties supérieures
gris ardoisé. Les secondaires pâles tranchent sur les ailes foncées. Pattes orange.
2. Adulte – Extrémités des ailes grises relevées en vol plané. Secondaires formant
un miroir blanc sur le dessus ; marron à la base des primaires. Tête gris pâle. Queue
entièrement noire, triangulaire lorsque étalée.
3. Adulte – Tête gris pâle. Dessous gris moyen. Longues ailes pointues. Bout de la
queue foncé.
189
Comportements particuliers
Il plane, vire et tourne à la poursuite d’insectes volants. Il décrit rare-
Milans
Posé
L’adulte mâle a la tête gris pâle avec du noir devant l’œil. Les parties
supérieures sont gris ardoise ; la large bande gris pâle au bout des se-
condaires tranche sur le noir des primaires, qui dépassent le bout de la
queue. Les parties supérieures sont grises, les yeux rouges et les pattes
orange. La femelle ressemble au mâle, mais elle est plus foncée et plus
grande. Le juvénile a les parties inférieures fortement striées de brun ;
le dessus gris-brun est liséré de blanc. La queue est foncée.
190
Habitat
Le Milan du Mississippi fréquente les régions boisées ouvertes, les
Milans
pâturages semi-arides, les ruisseaux des milieux boisés, les marais. Il
réutilise souvent les nids des années précédentes.
Répartition
Le Milan du Mississippi niche localement depuis le nord-
est du Kansas, dans le Missouri, l’Iowa, en Indiana et
en Caroline du Sud jusqu’au Texas et au nord de la
Floride. Il est un visiteur inusité en Ontario, plus par-
ticulièrement dans la région des Grands Lacs. Au
Québec, il a été observé durant trois jours à Amos
(les 15, 17 et 18 juin 2001, et un individu a été
observé en vol le 8 juillet 2010 à Saint-Ulric.
Un individu a également été noté à l’île Brier,
en Nouvelle-Écosse. Il semble que l’aire de cette
espèce s’étende rapidement vers le nord dans
les États américains limitrophes.
Juvénile
191
Milan à queue fourchue
Elanoides forficatus
Milans
Swallow-tailed Kite
Accipitridés
En vol
Oiseau de proie de taille moyenne, aux ailes longues et pointues.
Agile et gracieux, ce milan noir et blanc aux lignes pures vole avec
une aisance incomparable. Un des oiseaux de proie les plus faciles à
identifier.
Le juvénile ressemble à l’adulte, mais sa queue fourchue est plus courte.
Espèces semblables
Cet oiseau de proie ne ressemble qu’à la jeune Frégate superbe immature
de 2e année, qui est toutefois beaucoup plus grande.
Comportements particuliers
Il saisit les insectes au vol ou fond sur de jeunes oiseaux. Il boit en effleu-
rant l’eau comme l’hirondelle. Cet oiseau plane fréquemment à haute
altitude et exécute de complexes vols acrobatiques seul ou en groupe.
192
1
2 3
3. Adulte – Dos, longue queue fourchue et ailes noirs, à l’exception des rémiges secon-
daires, blanches. Tête, poitrine et ventre blancs.
193
Juvénile – Ressemble à l’adulte, mais queue
fourchue plus courte. Dessous blanc crème
et non blanc net comme l’adulte.
Posé
L’adulte a le dos, la longue queue fourchue et les ailes noirs, à l’excep-
tion des rémiges secondaires, qui sont blanches ; la tête, la poitrine et
le ventre sont blancs. Le juvénile ressemble à l’adulte, mais sa queue
fourchue est plus courte ; il présente parfois de fines rayures sur la
poitrine et la tête.
Habitat
Le Milan à queue fourchue fréquente les boisés près des marécages. Il
installe son nid au sommet d’un arbre à une hauteur de 18 à 40 m.
194
Tendance
Milans
Depuis le début du 20e siècle, on constate une diminution des effec-
tifs de cette espèce résultant de la perte d’habitats et de boisés suite à
l’exploitation forestière.
Répartition
Le Milan à queue fourchue est pré-
sent en Caroline du Sud, en Georgie,
en Floride et sur la côte du golfe du
Mexique jusque dans l’est du Mexique
ainsi qu’en Amérique centrale et dans Adulte
le nord de l’Amérique du Sud. Au prin-
temps et en été, il est un visiteur inusité en
Ontario, au nord des lacs Ontario et Érié,
et en Nouvelle-Écosse. Au Québec, il a été
photographié à Forestville, où il a été présent
du 24 août au 4 septembre 2002 ; il a également
été photographié à Tadoussac le 8 août 2003. Un
individu a été observé à Québec le 8 juin 2008, un
à Sacré-Cœur le 30 juillet 2008 et un à Saint-Jean-
Port-Joli le 2 novembre 2011. Il aurait aussi été observé
à Stoke, en Estrie, le 23 avril 1976, mais cette mention
est peu documentée.
195
POUR EN SAVOIR PLUS
Annexe 1 – Migration des oiseaux de proie
Les sommets des vagues migratoires des petits rapaces qui parcourent
de longs trajets sont plus hâtifs que ceux des grands rapaces ou des
migrateurs qui se déplacent sur de courtes distances. La migration des
juvéniles est à son apogée plus tôt à l’automne
et plus tard au printemps que chez les adultes
des mêmes espèces.
198
Les rapaces migrateurs uti-
lisent ces courants tout en
suivant différents couloirs
migratoires qui permettent
parfois aux ornithologues
de les observer en grand
nombre. Les routes de
migration de l’Est drainent
plusieurs espèces d’oiseaux
de proie de l’Ontario, du
Québec et des Maritimes. Le
couloir de l’Est comprend
plusieurs routes ; il s’étend
du Labrador à la côte est
du Canada, contourne
les Grands Lacs et longe
les Appalaches et la côte Couloirs migratoires
Atlantique. Les rapaces qui
empruntent la route de la côte Atlantique se dirigent surtout vers le sud
des États-Unis, la Floride et les Antilles.
199
Lors de leur migration vers le sud, les
oiseaux provenant du nord-ouest de la
Faucon émerillon péninsule Québec-Labrador sont forcés
de longer la côte nord du Saint-Laurent,
qui devient à l’automne un point de
rassemblement important pour les
rapaces en migration vers le sud. Il y a
alors concentration d’oiseaux au point
d’étranglement de Tadoussac. Ceux-ci
suivent la rive du fleuve jusqu’au rétrécissement
de l’estuaire, au sud de Tadoussac, et profitent des
conditions de vol favorables pour faire la traversée
à un endroit approprié.
200
Annexe 2 – Quartiers d’hiver
Lorsque s’installe l’hiver et que les proies se font plus rares, jusqu’où
migrent les rapaces afin d’assurer leur subsistance ? Le tableau qui suit
présente les particularités propres à chaque espèce. Il indique celles dont
quelques individus résident à l’année sur le territoire ou la portion de
territoire qui leur convient, profitant de la réduction de la concurrence.
Souvent, une partie importante des individus de la même espèce migre
franchement vers les pays chauds, alors que d’autres refusent de quitter le
Québec ou l’est du Canada et s’accommodent de régions plus tempérées
telles que le bassin des Grands Lacs, les basses terres du Saint-Laurent,
l’Estrie ou les côtes de l’Atlantique.
Espèce Lieux
URUBU À TÊTE ROUGE Du sud de la Californie au sud de l’Ohio et de l’État de
New York jusqu’au sud de son aire. Présent également à Cuba
et en Jamaïque.
URUBU NOIR Du sud des États-Unis jusqu’au Mexique, en Amérique Centrale,
en Argentine et au Chili.
ÉPERVIER DE COOPER Présence à l’année dans le sud du Québec et au nord des lacs
Ontario et Érié. Du nord des États-Unis au nord de l’Amérique du
Sud. Présence hivernale : basses terres du Saint-Laurent et Estrie.
AUTOUR DES PALOMBES Une partie de la population hiverne au sud des Grands Lacs, dans
le centre des État-Unis. Nicheur résidant au Québec – sauf aux
Îles-de-la-Madeleine, où il est irrégulier –, dans les Maritimes et
le sud de l’Ontario.
BUSE DE SWAINSON Hiverne principalement en Argentine.
201
Espèce Lieux
BUSE À ÉPAULETTES Du sud du Québec, de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick où
elles nichent, les populations du Nord migrent au sud de leur
aire de reproduction et aux États-Unis. Présence hivernale rare :
Montérégie.
PETITE BUSE Sud de la Floride en grand nombre, du sud du Mexique
jusqu’au Brésil.
BUSE À QUEUE ROUSSE Présence à l’année en Nouvelle-Écosse, dans le sud du Québec
et au nord des lacs Ontario et Érié. Sud de l’aire, depuis le nord
des États-Unis vers le sud. Présence hivernale : basses terres
du Saint-Laurent.
BUSE PATTUE Habitats ouverts du sud du Canada jusque dans le sud des
États-Unis, sauf dans les États du Sud-Est. Présence hivernale :
basses terres du Saint-Laurent, Estrie, parfois Côte-Nord,
Bas-Saint-Laurent, Gaspésie et Îles-de-la-Madeleine.
CRÉCERELLE Présence à l’année en Nouvelle-Écosse, dans le sud du Québec
D’AMÉRIQUE et au nord des lacs Ontario et Érié. Nord des États-Unis depuis le
sud du Canada, sauf le Centre-Nord, jusqu’au nord de l’Amérique
du Sud. Présence hivernale : basses terres du Saint-Laurent, Estrie.
FAUCON ÉMERILLON Présence à l’année sur la rive ouest du lac Supérieur. Sud des
État-Unis, Antilles, nord de l’Amérique du Sud. Présence hivernale :
au sud du Saint-Laurent et au nord des lacs Ontario et Érié.
FAUCON PÈLERIN Côtes est de la Nouvelle-Écosse, nord des États-Unis. Présence
hivernale : basses terres du Saint-Laurent, Montérégie.
202
Annexe 3 – Sites
d’observation des oiseaux
de proie diurnes dans l’est du Canada
Faucon gerfaut
203
Ontario
3 Hawk Cliff
204
À partir de Port Stanley, prendre la route régionale 24 vers l’est jusqu’à
la même intersection.
Hawk Cliff est reconnu tant au Canada qu’aux États-Unis comme un
excellent centre d’observation des oiseaux de proie lors de la migration
d’automne. Les visiteurs peuvent participer à des causeries éducatives,
assister à des présentations avec des oiseaux vivants et prendre part à des
visites guidées.
205
Accès : De Montréal, rouler sur la 20 et la 401 Ouest jusqu’à l’embran-
chement avec la 81 Sud. Rouler sur la 81 jusqu’à la jonction avec la
104 Ouest. Emprunter la 104 Ouest et rouler sur 10 km jusqu’au village
de Mexico. Tourner sur la 3 Nord (à droite) au feu de circulation et rouler
sur environ 6 km jusqu’à l’intersection avec la 104b. Tourner à gauche
(vers l’ouest) sur la 104b et parcourir environ 2 km vers la route de Sage
Creek, que l’on prend sur la droite. À un demi-kilomètre de là sur cette
route, il y a un stationnement et un panneau sur la gauche. Consulter le
site Internet de l’endroit pour obtenir plus d’information sur les points
d’observation les plus propices.
Québec
A. Sites survolés par de nombreux oiseaux de proie en migration
Oiseaux de proie présents : Dans les vallées des cinq localités mentionnées
ci-dessous, on peut observer 13 espèces de rapaces en migration, dont les
suivantes : Buse pattue, Buse à queue rousse, Petite Buse, Busard Saint-
Martin, Balbuzard pêcheur, Crécerelle d’Amérique, Faucon émerillon,
Faucon pèlerin et, à l’occasion, Pygargue à tête blanche et Aigle royal.
Période d’observation : Migrations printanière et automnale.
206
Accès : En Gaspésie, suivre la route 132 Est, qui relie les localités de
Rivière-à-Claude, Mont-Saint-Pierre, Mont-Louis, L’Anse-Pleureuse et
Gros-Morne.
8 Belvédère Raoul-Roy
9 Cap Tourmente
207
9.2. Station de Sainte-Anne de Beaupré
Oiseaux de proie présents : À l’automne, 2 456 individus représentant
14 espèces ont déjà été observés à Beaupré.
Période d’observation : De la mi-août au début de novembre.
Accès : Suivre la route 138 Est et prendre la route 360 (boulevard Beaupré,
côté nord). Cette route va au mont Sainte-Anne et à Saint-Ferréol-les-
Neiges. Le site d’observation est situé au pied du mont, à la limite de la
municipalité de Beaupré. Il s’agit d’un plateau en surplomb derrière la ville
de Sainte-Anne, à une altitude d’environ 102 m. Un second poste d’ob-
servation est situé plus au pied du versant sud du mont Sainte-Anne.
Du site, on peut voir le cap Tourmente et la vallée de la rivière Sainte-
Anne.
10 Arboretum Morgan
11 Saint-Stanislas-de-Kostka
208
12 Godmanchester, Montée Smellie
13 Île d’Anticosti
Québec
B. Autres sites
14 Mont Arthabaska
209
15 Passe de Bolton
16 Marais de Kingsbury
210
18 Halte migratoire de Saint-Barthélemy
19 Mont Saint-Hilaire
Oiseaux de proie présents : L’Urubu à tête rouge y niche tous les ans.
En hiver, le Faucon gerfaut y est souvent présent, surtout pour dormir
dans les anfractuosités de la falaise Dieppe. Le Faucon pèlerin y niche
au printemps. On observe également l’Épervier brun, l’Autour des pa-
lombes et d’autres rapaces.
Période d’observation : Toute l’année, mais particulièrement en hiver
à l’occasion de la visite du Faucon gerfaut.
Accès : Le mont Saint-Hilaire est situé en Montérégie, à une quaran-
taine de kilomètres à l’est de Montréal. On peut l’atteindre par la route
133, en allant vers le sud depuis l’autoroute 20 ou vers le nord depuis
l’autoroute 10. Ensuite, selon les espèces que l’on souhaite observer,
on se rendra au Centre de la Nature du mont Saint-Hilaire ou au pied
de la falaise Dieppe.
Pour se rendre au Centre de la Nature du Mont-Saint-Hilaire, on peut
emprunter la montée des Trente jusqu’à la rue Ozias-Leduc, puis le
chemin de la Montagne jusqu’au chemin des Moulins, qui donne accès
au centre.
Pour rejoindre la falaise Dieppe, tourner vers l’est sur la route 116, puis
tourner à droite sur la rue Radisson. On pourra trouver quelques places
de stationnement sur cette rue ou sur la rue Pineault. Marcher vers la
falaise en tournant à gauche sur la rue des Plateaux, puis à droite sur le
chemin non pavé allant vers la montagne entre deux maisons. Ce chemin
donne accès à un plateau qui constitue un excellent point d’observation.
On peut aussi s’approcher de la falaise à partir de la rue des Falaises ou
de la rue des Fées, un peu plus à l’est.
211
20 Escarpement d’Eardley
21 Rapides-des-Joachim
Nouveau-Brunswick
212
23 Île Grand Manan (baie de Fundy)
213
Nouvelle-Écosse
214
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218
Crédits pour les illustrations
219
Crédits photographiques
220
3- Adulte forme sombre posé – Nick Saunders
4- Adulte forme claire posé – Robert Doiron
Buse pattue, 158, 159
1- Adulte mâle forme claire en vol – Daniel Dupont
2- Juvénile forme claire posé – Daniel Dupont
3- Adulte forme claire posé – Robert Barbeau
4- Juvénile forme sombre en vol – Christophe Buidin
Crécerelle d’Amérique, 165, 166
1- Adulte femelle en vol – Mia McPherson
2- Adulte mâle en vol – Julien Brisson
3- Adulte femelle posée – Nick Saunders
4- Adulte mâle posé – Nick Saunders
Épervier brun, 117, 118
1- Adulte en vol – Michel Bordeleau
2- Adulte posé – Richard Prévost
3- Juvénile posé – Daniel Dupont
4- Juvénile en vol – Christophe Buidin
Épervier de Cooper, 123, 124
1- Subadulte en vol – Robert Houde
2- Adulte posé – Daniel Dupont
3- Juvénile posé – Richard Prévost
4- Juvénile en vol – Serge Beaudette
Faucon émerillon, 171, 172
1- Adulte femelle en vol – Julien Brisson
2- Juvénile posé – Michèle Amyot
3- Adulte femelle posée – Julien Brisson
4- Adulte mâle posé – Daniel Dupont
Faucon gerfaut, 183, 184
1- Adulte forme blanche en vol – Robert Palmer
2- Adulte forme grise posé – Denis Faucher
3- Adulte forme sombre posé – Samuel Belleau
4- Adulte forme grise en vol – Daniel Dupont
Faucon pèlerin, 176, 177
1- Adulte en vol – Daniel Dupont
2- Juvénile en vol – Michèle Amyot
3- Juvénile posé – Marcel Gauthier
4- Adulte posé – Denis Faucher
221
Milan du Mississippi, 189, 190
1- Adulte posé – Mark Szantyr
2- Adulte en vol – Mark Szantyr
3- Adulte en vol – Mark Szantyr
4- Juvénile posé – Stan Tekiela
Milan à queue fourchue, 193, 194
1- Adulte en vol – Daniel Dupont
2- Adulte en vol – Jake Paredes
3- Adulte posé – Jake Paredes
4- Juvénile en vol – Jake Paredes
Petite Buse, 147, 148
1- Adulte en vol – Michèle Amyot
2- Adulte posé – Daniel Dupont
3- Juvénile posé – Bill McMullen
4- Juvénile en vol – Dominic Cantin
Pygargue à tête blanche, 91, 92
1- Adulte en vol – Michèle Amyot
2- Adulte posé – Daniel Dupont
3- Juvénile posé – Luc Germain
4- Juvénile en vol – Daniel Dupont
Urubu à tête rouge, 81, 82
1- Adulte en vol – Daniel Dupont
2- Adulte posé – Denis Faucher
3- Subadulte posé – Daniel Dupont
4- Adulte posé – Daniel Dupont
Urubu noir, 86, 87
1- Adulte en vol – Daniel Dupont
2- Adulte en vol – Daniel Dupont
3- Adulte posé – Robert Doiron
4- Juvénile posé – Robert Doiron
222
Index
A E I
Accipiter Eagle Ictinia
cooperii 50, 122 Bald 40, 90 mississippiensis 72,
gentilis 52, 128 Golden 42, 97 188
striatus 48, 116 Elanoides
forficatus 74, 192
Aigle K
royal 42, 97 Épervier
brun 48, 116 Kestrel
Aquila de Cooper 50, 122 American 64, 164
chrysaetos 42, 97
Kite
Autour F Mississippi 72, 188
des palombes 52, Swallow-tailed 74,
Falco
128 192
columbarius 66, 170
peregrinus 68, 175
B rusticolus 70, 182 M
Balbuzard sparverius 64, 164
Falcon Merlin 66, 170
pêcheur 44, 104
Peregrine 68, 175 Milan
Busard
Saint-Martin 46, 110 Faucon à queue fourchue
émerillon 66, 170 74, 192
Buse gerfaut 70, 182 du Mississippi 72,
à épaulettes 56, 141 pèlerin 68, 175 188
à queue rousse 60,
151 G
de Swainson 54, 136 O
pattue 62, 157 Goshawk
Northern 52, 128 Osprey 44, 104
Petite 58, 146
Gyrfalcon 70, 182
Buteo P
jamaicensis 60, 151
lagopus 62, 157 H Pandion
lineatus 56, 141 Haliaeetus haliaetus 44, 104
platypterus 58, 146 leucocephalus 40, 90 Pygargue
swainsoni 54, 136 Harrier à tête blanche 40, 90
Northern 46, 110
C Hawk U
Cathartes Broad-winged 58, Urubu
aura 36, 80 146
Cooper’s 50, 122 à tête rouge 36, 80
Circus Red-shouldered 56, noir 38, 85
cyaneus 46, 110 141
Coragyps Red-tailed 60, 151 V
atratus 38, 85 Rough-legged 62,
157 Vulture
Crécerelle Sharp-shined 48, 116 Black 38, 85
d’Amérique 64, 164 Swainson’s 54, 136 Turkey 36, 80
223