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OISEAUX

DE PROIE
OISEAUX
DU QUÉBEC ET DE L’EST DU CANADA
DE PROIE
DU QUÉBEC ET DE L’EST DU CANADA

Marcel Harnois • Roger Turgeon


OISEAUX
DE PROIE
DU QUÉBEC ET DE L’EST DU CANADA

Marcel Harnois • Roger Turgeon

Illustrations
Ghislain Caron
avec la collaboration de
Claude Thivierge
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales
du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Harnois, Marcel, 1939-
Oiseaux de proie du Québec et de l’est du Canada
(Guides nature Quintin)
Comprend des réf. bibliogr. et un index.
ISBN 978-2-89435-577-0 (br.)
ISBN 978-2-89435-578-7 (rel.)
1. Rapaces - Québec (Province). 2. Rapaces - Canada (Est). 3. Rapaces -
Québec (Province) - Identification. 4. Rapaces - Canada (Est) - Identification.
5. Rapaces - Ouvrages illustrés. I. Turgeon, Roger, 1952- . II. Caron,
Ghislain, 1965-  . III. Thivierge, Claude. IV. Titre. V. Collection: Guides
nature Quintin.
QL677.78.H37 2012 598.909714 C2011-942864-4
Édition : Johanne Ménard
Illustrations : Ghislain Caron et Claude Thivierge (voir p. 219)
Révision scientifique : Michel Bertrand
Révision linguistique : Serge Gagné
Conception graphique : Ruth Pelletier et Sandy Lampron
Mise en page : Sandy Lampron et Stéphane Jennings
Édition : Johanne Ménard
Illustrations : Ghislain Caron et Claude Thivierge (voir p. 219)
Révision scientifique : Michel Bertrand
Révision linguistique : Serge Gagné
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deConception graphique :
livres — Gestion SODECRuth Pelletier et Sandy Lampron
Mise en page : Sandy Lampron et Stéphane Jennings
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ISBN 978-2-89762-175-9 (PDF)
Canada J0E 2N0
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(450)Michel
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Montréal (Québec) Canada
12-WK-1
editionsmichelquintin.ca
Imprimé en Chine
info@editionsmichelquintin.ca
À Raphaelle et Laurianne, qui reconnaissent le cri
du Faucon émerillon lorsqu’il visite le quartier.
Marcel Harnois

En mémoire de Maryse, qui m’a soutenu


et encouragé tout au long de ce projet. Le panorama
qui s’étale maintenant devant ses yeux lui permet
d’admirer les oiseaux de proie sous un angle différent.
Roger Turgeon
Table des matières

INTRODUCTION................................................................................ 9
Comment utiliser ce guide......................................................... 10
Découvrir les oiseaux de proie diurnes..................................... 15
Partie 1
IDENTIFICATION VISUELLE........................................................... 29
Comparaison des espèces en vol glissé..................................... 30
Comparaison des espèces en vol plané..................................... 32
Comparaison des mensurations des espèces............................ 34
Fiches d’identification illustrées................................................ 36
Partie 2
CARACTÉRISTIQUES ET COMPORTEMENTS............................. 77
Urubus........................................................................................ 79
Urubu à tête rouge................................................................. 80
Urubu noir............................................................................... 85
Pygargue et aigle....................................................................... 89
Pygargue à tête blanche......................................................... 90
Aigle royal............................................................................... 97
Balbuzard et busard................................................................. 103
Balbuzard pêcheur................................................................ 104
Busard Saint-Martin.............................................................. 110
Éperviers................................................................................... 115
Épervier brun........................................................................ 116
Épervier de Cooper............................................................... 122
Autour des palombes............................................................ 128
Buses......................................................................................... 135
Buse de Swainson.................................................................. 136
Buse à épaulettes.................................................................. 141
Petite Buse............................................................................. 146
Buse à queue rousse.............................................................. 151
Buse pattue............................................................................ 157
Faucons..................................................................................... 163
Crécerelle d’Amérique.......................................................... 164
Faucon émerillon................................................................... 170
Faucon pèlerin....................................................................... 175
Faucon gerfaut...................................................................... 182
Milans....................................................................................... 187
Milan du Mississippi.............................................................. 188
Milan à queue fourchue....................................................... 192

POUR EN SAVOIR PLUS............................................................... 197


Annexe 1 – Migration des oiseaux de proie........................... 198
Annexe 2 – Quartiers d’hiver................................................... 201
Annexe 3 – Sites d’observation des oiseaux
de proie diurnes dans l’est du Canada................................. 203
Références bibliographiques................................................... 215
Crédits des illustrations............................................................ 219
Crédits photographiques......................................................... 220
Index......................................................................................... 223

Remerciements
Nous tenons à remercier les personnes sui­vantes qui, par leurs com­
mentaires et leur expertise, ont permis la réa­lisation de cet ouvrage :
Michel Bertrand, Jean Paquin, Claude Auchu, Christiane Girard, Jacques
Ibarzabal, Jacques Larivée, Bernard Dugas, Raymond Piché, Pierrette
Gaudet, Claude Ducharme, Carl Savignac, Luc Foisy, ­Hugues Brunoni,
Maryse Lepage, ainsi que tous ceux qui nous ont soutenus de près ou
de loin.
Soulignons également le travail exceptionnel des illustrateurs G
­ hislain
Caron et Claude Thivierge.
Merci aussi à Michel Quintin et à son équipe d’édition,
­Johanne M ­ énard (éditrice), Serge Gagné (révi­
seur), Sandy L­ ampron et Stéphane J­ennings
(graphistes), ainsi qu’à tous les photogra­
phes qui ont accepté de participer
à cette production.
Enfin soulignons la con­tribution
financière accordée aux auteurs
par la Fédération des cais­ses
populaires Desjardins du
­Québec, Vice-présidence
Développement des af­
fai­res Lanaudière, pour
la ré­vision scientifique
de ce guide.
Introduction

« Les oiseaux de proie exercent sur l’esprit une puissante


fascination, vieille comme l’humanité elle-même,
fascination faite d’un peu de crainte et de beaucoup d’admiration.
L’oiseau de proie maîtrise le vide. Il est celui qui voit tout,
celui qui se perd dans les hauteurs, celui qui surplombe.
Il fait à cause de cela immensément rêver ».
Pierre Morency, Lumière des oiseaux

S i l’observation des oiseaux de proie suscite l’émerveillement et le respect,


leur identification présente souvent un défi de taille. L’éloignement,
les plumages similaires, les ressemblances entre les juvéniles ou entre
les juvéniles et les adultes, les conditions d’éclairage, la durée souvent
trop brève des temps d’observation ou l’accès difficile à certains habitats
constituent autant de contraintes pour l’observateur. On peut affirmer que
l’identification des oiseaux de proie en vol fait appel, en même temps, à des
impressions et à des indices dont certains sont parfois évidents, d’autres
subjectifs. Bref, un mélange de science et d’intuition.

Dans l’est du Canada, les oiseaux de proie diurnes sont relativement


nombreux ; on en compte seize espèces, auxquelles s’ajoutent quatre
espèces dont les représentants sont qualifiés de visiteurs exceptionnels
ou inusités. Afin de permettre l’identification de ces oiseaux, même
à bonne distance, ce guide présente d’abord une série d’illustrations
originales décrivant avant tout l’allure de chaque espèce en vol, mettant
en évidence les traits dominants des oiseaux lorsqu’ils battent des ailes,
planent ou exécutent un vol glissé. Dans un deuxième temps, une fiche
complète décrit les caractéristiques et les comportements de chacune
des espèces. Ces renseignements, réunis sous différentes rubriques,
mettent l’accent sur l’identification des oiseaux de proie en vol, puis
sur les caractéristiques de l’oiseau posé ou perché et sur les relations
de l’espèce avec son environnement. Les données mentionnées dans
l’ouvrage reflètent l’état des recherches au moment de la publication.
Comment utiliser ce guide

Des oiseaux de proie à comparer


Habituellement vus de loin, les oiseaux de proie
sont d’abord reconnus par leur envergure et
leur forme. Ils apparaissent comme une tache
sombre dans le ciel, souvent à contre-jour. Leur
identification ne repose pas uniquement sur
les caractéristiques de leur plumage, souvent
indécelables à distance, mais également sur
l’allure propre à chaque oiseau de proie en vol :
distribution de la coloration, forme des ailes
et de la queue, position des ailes en vol plané
Urubu noir ou glissé, envergure, battements d’ailes, com-
portements et autres particularités de l’espèce.
Dès la découverte de l’oiseau dans le ciel, un
processus d’élimination doit s’enclencher rapi-
dement chez l’observateur pour lui permettre
de concentrer sa recherche sur le minimum
d’espèces répondant à la forme, à la taille et au
comportement observés. Pour favoriser le travail
d’élimination et permettre à l’observateur de
comparer les espèces semblables et
de parvenir rapidement à l’identifi-
cation de l’oiseau, nous avons re-
groupé les oiseaux de proie selon
la famille, le genre ou certaines
ressemblances :

Pygargue à
Bulbuzard
tête blanche
pêcheur

10
Busard Épervier
Saint-Martin de Cooper

⇒ l’Urubu à tête rouge et l’Urubu noir (visi-


teur inusité dans l’est du Canada), les deux
plus grands représentants de la famille des
Cathartidés ;
⇒ le Pygargue à tête blanche et l’Aigle royal,
deux Accipitridés de grande taille ;
⇒ le Balbuzard pêcheur et le Busard Saint-
Martin ;
⇒ l’Épervier brun, l’Épervier de Cooper et
l’Autour des palombes, représentants Buse à
du genre Accipiter ; épaulettes

⇒ la Buse à épaulettes, la Petite Buse, la Buse


à queue rousse, la Buse pattue et la Buse de
Swainson (visiteur exceptionnel), du genre
Buteo ;
⇒ la Crécerelle d’Amérique, le Faucon éme-
rillon, le Faucon pèlerin et le Faucon gerfaut,
du genre Falco ;
⇒ le Milan du Mississippi et le Milan à queue
fourchue (visiteurs exceptionnels dans l’est
du Canada).

Milan à
queue fourchue Faucon
pèlerin

11
Première partie
Identification visuelle
La première partie du guide
a pour objet de permettre
d’identifier rapidement
l’oiseau de proie observé.
Après des tableaux com-
paratifs portant sur le vol
plané, le vol glissé et les
mensurations, des plan-
ches couleur illustrent les
caractéristiques visuelles
facilitant l’identification
ainsi que les particularités
du vol de chaque espèce ;
l’oiseau posé est également
illustré. Les planches des
oiseaux de proie qui se ressemblent se suivent afin de faciliter les com-
paraisons. Il devient alors très facile de voir les ressemblances et les
différences et d’avoir rapidement une vue d’ensemble des vingt espèces
d’oiseaux de proie diurnes présentes dans l’est du Canada.

Chacune des planches de la première partie contient les renseignements


suivants :
• noms français, latin, anglais et famille ;
• envergure (E) et longueur (L), utiles pour les comparaisons entre
plusieurs espèces observées simultanément en vol ;
• pourcentage du dimorphisme sexuel inversé (DSI) chez le mâle. Si l’on
attribue une valeur de 100 % à la femelle, le pourcentage permet de
constater la différence de taille entre les sexes. Par exemple, le pourcen-
tage du DSI chez l’Épervier de Cooper mâle est de 68 % par rapport à
celui de la femelle (100 %). Lorsque la différence de longueur est peu
marquée ou absente, une seule mention des longueurs (minimale et
maximale) est faite pour les deux sexes ;
• statut de l’espèce : type de présence de l’espèce au Québec, en Ontario
et dans les Maritimes ; mois d’arrivée et de départ lors des migrations,
s’y a lieu, et présence hivernale ;
• encadré sur les caractéristiques de l’allure en vol ;
• présentation visuelle de l’espèce : illustrations de l’oiseau en vol plané
et glissé ainsi que posé ; colorations du plumage tant chez l’adulte que
le juvénile. Les caractéristiques importantes permettant d’identifier
rapidement l’espèce accompagnent chaque illustration.

12
Deuxième partie
Caractéristiques et comportements
S’il veut pousser plus loin sa recherche, le lecteur trouvera dans la
deuxième partie des fiches individuelles regroupant des données appro-
fondies. La présentation de chaque espèce respecte la structure qui suit
(afin d’éviter les retours à la première partie et de fournir des données
complètes pour chaque espèce, certains renseignements déjà fournis
dans la partie précédente sont répétés : noms, envergure, longueur, DSI,
statut de l’espèce) :
• un encadré mettant l’accent sur les points importants pour l’identifi-
cation de l’espèce en vol ;
• les caractéristiques de l’adulte (mâle, si les sexes sont différents) ob-
servé en vol ; les éléments permettant de distinguer la femelle adulte
(si les sexes sont différents) ainsi que le juvénile et, s’il y a lieu, les
immatures en vol ;
• les caractéristiques qui différencient l’espèce présentée d’espèces
semblables ;
• les comportements particuliers ;
• le vol nuptial ;
• une description de l’oiseau posé : les caractéristiques du plumage per-
mettant l’identification de l’oiseau dans un contexte autre que le vol ;
• un encadré intitulé En migration regroupant des indices pour identifier
l’oiseau lorsqu’il n’apparaît souvent que comme une silhouette se
déplaçant rapidement très haut dans le ciel.

13
Les rubriques subséquentes, qui constituent un complément important,
décrivent comment l’oiseau évolue dans son environnement pour se
reproduire et se nourrir, mais également comment celui-ci peut influencer
son comportement. On y découvre :
• l’habitat fréquenté, particulièrement au moment de la nidification ;
• l’alimentation et les techniques de chasse ;
• la section Tendance qui présente les interventions humaines ou les
modifications naturelles ayant des impacts sur l’espèce en question.
Les moyennes annuelles des oiseaux de proie observés entre 1993
et 2010 lors des décomptes réalisés par l’Observatoire d’oiseaux de
Tadoussac (OOT) permettent d’avoir une idée de l’importance des
populations au Québec.
• le volet Répartition et la carte qui l’accompagne précisent, pour tout
l’est du Canada, l’aire de nidification de l’espèce et, s’il y a lieu, l’aire
d’hivernage et le territoire où cet oiseau de proie est présent toute l’an-
née. Des points identifient les régions où des visiteurs exceptionnels
ont été observés.

aire de nidification
aire d’hivernage
présence toute l’année
présence inusitée ou exceptionnelle

Pour en savoir plus


Cette section traite des couloirs migratoires des oiseaux de proie et de
leurs quartiers d’hiver. On y trouve également une description des prin-
cipaux sites d’observation des rapaces diurnes en Ontario, au Québec,
au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. La liste des sites n’est pas
exhaustive. Une bibliographie, les crédits iconographiques et un index
complètent l’ouvrage.

14
Découvrir les oiseaux
de proie diurnes

Morphologie et vol
Chez la grande majorité des oi­seaux, et particulièrement chez les oiseaux
de proie diurnes, le vol est un phénomène complexe soumis à différentes
lois de la physique et de l’aérodynamique. Il est le résultat de quatre
forces : la gravité, la portance, la résistance de l’air et la propulsion.

C’est la forme aérodynami-


que de ses ailes, épaisses et
arrondies au bord d’attaque Aigle royal
et s’effilant vers le bord de fuite, qui permet à
l’oiseau de voler. L’oiseau en mouvement dévie le flux d’air vers le bas
et développe une force aérodynamique, dont une composante – la
portance – l’accélère vers le haut alors que l’autre partie – la friction –
ralentit sa course horizontale.

Il existe deux écoles de pensée concernant le développement de la force


aérodynamique, soit celles de Bernoulli et de Newton.

Selon Bernoulli, la pression exercée par l’air sur une surface


parallèle au flux d’air diminue lorsque la vitesse d’écoulement
augmente. Or, on constate expérimentalement que la vitesse
d’écoulement du flux d’air au-dessus des ailes est supérieure
à celle du flux d’air qui passe sous les ailes, de sorte que
la pression sur le dessus des ailes est inférieure à celle qui
s’exerce sous les ailes. D’après les tenants du principe
de Bernoulli, le développement de la portance est
dû à cette différence de pression qui a pour effet de
pousser l’oiseau vers le haut.

Pour leur part, ceux qui s’inspirent de Newton


considèrent que la portance est créée en réac-
tion à la déviation du flux d’air vers le bas (loi
d’action-réaction, 3e loi de Newton). À l’action Urubu noir

15
de l’oiseau sur la masse d’air déviée vers le bas correspond une force
égale et opposée ; la masse d’air tire l’oiseau vers le haut et lui permet
de vaincre la gravité.

La vitesse relative de l’oiseau et l’angle d’attaque de ses ailes sont deux


facteurs très importants qui influent sur la valeur de la portance. Ainsi,
lorsque l’oiseau ralentit ou que l’aile présente un angle d’attaque élevé
au moment de se poser, l’air peut décoller de l’aile et engendrer de la
turbulence. Si l’aile n’est plus aspirée vers le haut, l’oiseau risque le
« décrochage ». Il écarte ses rémiges primaires afin de contrôler l’écou-
lement de l’air sur la surface supérieure de l’aile. Il soulève également
l’alule, touffe de trois ou quatre petites plumes portées par
le pouce sur le bord d’attaque ; l’alule agit comme
un déflecteur qui maintient l’air collé sur la partie
supérieure de l’aile.

Les ailes possèdent une


structure géométrique va-
riable qui s’adapte instan-
tanément aux différentes
Balbuzard pêcheur contraintes imposées par
en piqué le vol et permet à l’oiseau
de choisir l’angle d’attaque
le plus favorable au vol anticipé. Chaque aile peut prendre différentes
positions, indépendamment de l’autre, ce qui permet de nombreuses
prouesses aériennes. La forme de l’aile et la nature des plumes qui la
composent permettent à l’oiseau d’exécuter des vols ramés, glissés ou
planés.

Aux ailes s’ajoute un instrument de navigation indispensable :


la queue. Cette dernière peut favoriser l’équilibre longitu-
dinal ainsi que les changements
d’inclinaison et de direction
lors des vols glissés et planés;
elle améliore la portance, parti­
culièrement lors du vol plané.
Les rectrices servent aussi à freiner
l’oiseau.

Bref, la morphologie des ailes et de la queue,


qui varie d’une espèce à l’autre, permet l’exploi-
tation de différents types de courants aériens
et d’une diversité de niches écologiques.
Balbuzard pêcheur
en vol stationnaire

16
Techniques de vol
Vol glissé
Le vol glissé fut probable-
ment le premier à être uti-
lisé par les ancêtres des oiseaux. Au cours du Buse à épaulettes
vol glissé, les ailes n’effectuent aucun mou-
vement de propulsion. C’est un vol de descente libre. L’oiseau utilise
son poids afin d’atteindre son but sans effort. Glisser continuellement
implique une perte d’altitude. À terme, la force de gravité entraînera
l’oiseau au sol. Lorsqu’il glisse, l’oiseau ramène un peu les ailes vers le
corps et ferme sa queue. Si l’oiseau désire reprendre de l’altitude, il doit
rechercher des courants aériens favorables ou battre des ailes.

Vol ramé
En vol libre, les puissants
muscles pectoraux ac-
tionnent les ailes à partir
du bréchet, fournissant
ainsi à l’oiseau la pro-
pulsion nécessaire pour
atteindre ou maintenir
sa vitesse et son altitude. Mouvement
Chaque espèce possède descendant
un battement d’ailes carac-
téristique. La propulsion est
presque exclusivement produite
par le mouvement descendant
des primaires (voir ill.). À ce
moment, ces plumes se
chevauchent et for-
ment une surface unie
offrant un maximum
de résistance. Il se crée
alors une pression d’air forçant
leurs extrémités à se courber au bord
de fuite. Lors de la course ascendante de Mouvement
l’aile, les primaires s’écartent, permettant ascendant
à l’air de s’écouler et réduisant ainsi la ré-
sistance à l’air (voir ill.). Au cours de chaque
cycle – course descendante et course ascendante –, l’extrémité des ailes
décrit une figure géométrique tridimensionnelle en forme de 8 qui
procure à l’oiseau la poussée nécessaire à son déplacement.

17
Vol plané
Le vol plané permet à l’oiseau de maintenir ou d’accroître son alti-
tude. La maîtrise de cette technique de vol implique deux préalables :
une portance suffisante, à savoir la force verticale proportionnelle à la
charge alaire – poids du
corps rapporté à la surface
de l’aile ­(g/cm2) – et une
habileté pour les manœuvres
Buse à queue rousse aériennes, en particulier la capacité à décrire
des cercles en vol ou à modifier brusquement
la trajectoire. Plus la charge alaire est faible, plus l’oiseau peut utiliser un
courant aérien ascendant (ou ascendance thermique) de faible ampli-
tude, tandis qu’une charge alaire importante limite les manoeuvres en
vol. Lorsqu’il plane, l’oiseau étend ses ailes au maximum, les primaires
digitées (présentées sous forme de doigts) ; la queue entièrement étalée
améliore la portance.

Courants aériens
En vol plané, les oiseaux de proie utilisent des ascendances thermiques
engendrées par l’air chaud qui s’élève du sol. Le sol se réchauffe deux fois
plus rapidement que l’air ou l’eau. Certains endroits, tels les champs et
les espaces ouverts, rocailleux ou sablonneux se réchauffent plus rapi-
dement que les forêts ou les plans d’eau. Ces îlots réchauffent alors l’air
environnant; il en résulte des colonnes d’air chaud qui s’élèvent. Ces
colonnes, en s’élevant, se dilatent et forment d’énormes bulles.

À l’intérieur de ces bulles, l’air circule vers le haut dans le centre et vers le
bas à l’extérieur. Il se crée ainsi une espèce d’anneau en mouvement. En
chevauchant le sommet de la bulle et en décrivant des cercles, l’oiseau
est soumis à une poussée ascendante lui permettant de planer sans
effort (voir ill. ci-dessous). Lorsque cette poussée sera nulle, l’oiseau
pourra se laisser glisser.

18
Des conditions atmosphériques favorables à la formation d’ascendances
thermiques permettent aux oiseaux qui les ­exploitent de parcourir de
longues distances en réduisant au minimum leur dépense d’énergie.

Certains courants aériens peuvent par ailleurs se déplacer horizontalement


et frapper des obstacles tels que les chaînes de montagnes et les falaises
(voir ill. ci-dessus). Il se produit alors une déflexion créant un autre type
de courants ascendants qui favorisent le vol plané. Les chaînes de mon-
tagnes orientées dans un axe nord-sud sont favorables à la formation de
tels courants aériens, que les oiseaux de proie savent utiliser.

Vol dihédral
Lorsque les oiseaux de
proie effectuent un vol Urubu à tête rouge
plané, on remarque chez cer-
taines espèces, tels l’Aigle royal et
la Buse pattue, que le bout des ailes
s’élève au-dessus de l’horizontale ; on
parle alors de vol légèrement dihédral.
Lorsque l’aile se relève sur toute sa longueur au-dessus de l’horizontale,
comme chez l’Urubu à tête rouge, on parle de vol dihédral prononcé.

Relation entre la forme de l’aile et le vol


Chez les oiseaux de proie, la forme des ailes et la proportion de la masse
corporelle sont en relation avec les techniques de chasse et les proies re-
cherchées. Les rapaces présentant une morphologie semblable fréquentent
habituellement des habitats semblables pour se nourrir. À une forme
d’ailes correspond le type de vol le plus
adapté pour répondre aux trois
besoins suivants : la recherche
de proies, les parades aériennes
en période de reproduction et les
Crécerelle
exigences du vol lors des migrations.
d’Amérique

19
Âge et plumage
La terminologie utilisée pour établir l’âge d’un
oiseau suscite souvent de la confusion chez
les observateurs, qui doivent composer
avec les différentes façons de calculer les
tranches de vie de l’espèce observée. Aussi,
retiendrons-nous l’approche basée sur
l’« année de vie » ; l’âge d’un oiseau im-
mature correspond à la durée réelle
de son existence, à l’exemple de ce
qui existe chez les humains. Le terme
juvénile s’applique à l’oiseau à partir
Éperviers de Cooper du moment où il quitte le nid et pen-
juvénile et adulte dant toute la période où il conserve son
premier plumage complet. Cette période
inclut le premier été et le premier hiver; elle prend fin aux environs du
premier « anniversaire » de l’oiseau, au moment où débute la mue qui
lui fournira son plumage de 2e année.

Chez certaines espèces, tels le Pygargue à tête blanche et l’Aigle royal,


l’oiseau ne devient adulte qu’au bout de plusieurs années. La coloration
du plumage change graduellement d’une année à l’autre jusqu’à ce que
l’oiseau ait atteint sa maturité sexuelle. Ces oiseaux peuvent prendre
trois ou quatre ans, et même plus, pour acquérir leur plumage définitif ;
les différents plumages permettent d’établir l’âge des individus : juvénile,
immature 2e année, immature 3e année, subadulte (premier plumage
adulte arborant encore des carac­téristiques de l’immature), puis adulte.

Pygargues à
tête blanche

Juvénile Immature 2e année Immature 3e année

On trouve par ailleurs une terminologie qui suit l’« année du calendrier »


(approche non retenue dans le présent ouvrage). Le jeune oiseau acquiert
son plumage juvénile (immature 1re année) à partir de la mue du duvet
natal jusqu’au 31 décembre de l’année où il a quitté le nid, et entre dans
sa 2e année à partir du premier janvier de l’année qui suit sa sortie du
nid jusqu’au 31 décembre de la même année. Et ainsi de suite.

20
La mue chez les oiseaux de proie
La mue est un phénomène physiologique complexe qui
se déroule selon une séquence propre à chaque espèce.
Différentes catégories de plumes seront remplacées à
différents moments au cours du cycle de vie de l’oiseau.
Une bonne connaissance du processus de la mue permet
d’évaluer l’âge chez certaines espèces d’oiseaux de proie,
comme le Pygargue à tête blanche et l’Aigle royal.

Contrairement à la plupart des espèces d’oiseaux aqua-


tiques (canards, oies, grèbes et autres) qui perdent
presque toutes leurs plumes de vol en même
temps – ce qui les rend temporairement inap-
tes au vol –, la mue chez les oiseaux de proie se
déroule progressivement à partir de points précis et
n’affecte pas leurs performances de vol. Les plumes
de vol sont remplacées graduellement.

La mue est très exigeante pour l’organisme


des oiseaux. Elle se déroule habituellement
au moment où les contraintes reliées à la
nidification, à la nourriture, aux conditions Pygargue
climatiques ou à la migration ne sont pas à tête blanche
immature 2e année
trop difficiles à supporter. Elle débute en gé-
néral à la fin de la période de nidification et,
chez les espèces des régions tempérées, se termine avant l’approche de
l’hiver ; sinon elle est suspendue au cours de la migration, puis reprend
à l’arrivée sur le site d’hivernage. La plupart des Éperviers bruns et de
Cooper adultes de l’est du Canada terminent leur mue avant la migration
d’automne vers le Sud.

Le premier plumage de l’oiseau est le duvet natal. Au cours de la pre-


mière mue, le jeune acquiert son plumage juvénile, qui comprend les
plumes de contour. Les oiseaux de proie juvéniles n’amorcent pas leur
mue des plumes de vol avant le premier printemps. Chez les espèces
dont la maturité sexuelle intervient au bout de deux ans ou plus – tels
l’aigle et le pygargue –, l’oiseau revêt un plumage immature qui garde
encore des caractères juvéniles après la mue partielle du printemps.
L’Aigle royal juvénile débute sa première mue en avril. Les oiseaux de
ces espèces devront subir plusieurs cycles de mue avant d’arborer leur
plumage adulte définitif ; on parle alors de plumages immatures, dont le
nombre varie selon l’espèce, puis de plumage subadulte. Le nombre de
plumages intermédiaires dépend non seulement de la taille de l’espèce,

21
mais également du bagage génétique qui régularise le processus. Au cours
de la phase de transition entre deux plumages distincts, certaines espèces
peuvent présenter un aspect inhabituel pendant un certain temps.

Chez la majorité des grands et moyens oiseaux de proie, la mue de


chaque génération des plumes de vol se déroule sur plus d’un an.
Vers la fin de la première saison de mue, seulement quelques
plumes de vol de la période juvénile ont été remplacées. Les
vagues de mue s’arrêtent alors, puis recommencent au cours
de la saison de mue suivante. À ce moment-là, de nouvelles
vagues de mue s’amorcent à partir de nouveaux centres.
Au cours des années subséquentes, d’autres vagues
s’amorceront de façon telle que plusieurs vagues
de mue pourront se produire en même temps,
chacune évoluant lentement.

Chez l’Aigle royal, la mue prolongée im-


plique que certaines plumes de vol sont
Aigle royal retenues pendant un ou deux cycles
immature de mue. À partir d’endroits précis sur
2e année les ailes et la queue, la mue s’opère de
part et d’autre de ces centres telle une
onde qui s’éloigne. La mue des p ­ rimaires
s’opère de l’intérieur vers l’extérieur et cesse après le remplacement de
quelques plumes. Elle reprend l’année suivante à partir de l’endroit où
elle a cessé. Au niveau des secondaires, trois centres de mue débutent
annuellement. De même, chez l’Urubu à tête rouge, les plumes de vol
ne sont pas toutes remplacées en une seule année.

Autour des Chez les espèces où le mâle fournit la totalité de


palombes la nourriture à la femelle et à la nichée, comme
adulte c’est le cas chez l’Autour des palombes, la femelle
amorce sa période de mue au début de l’incubation,
mais marque une pause au cours de la période de
croissance des jeunes. Le mâle entreprend sa mue
au moment où la femelle participe à l’effort de
chasse afin de nourrir les jeunes au nid. Lorsque les
jeunes prendront leur envol et pourront eux-­mêmes
chasser, la femelle reprendra son cycle de mue. Ce
processus, appelé mue périodique, se manifeste chez
la majorité des oiseaux de proie. Des stress tels que
le manque de nourriture ou une nichée nombreuse
peuvent toutefois affecter la mue.

22
Couleur de l’iris et âge
Au fil des mois, la coloration de l’iris Balbuzard pêcheur
change chez plusieurs espèces d’oiseaux
de proie diurnes. Lorsque l’on observe
un oiseau de proie posé, la couleur de
l’œil constitue un excellent moyen d’éta-
blir l’âge de l’oiseau, ce qui facilite son
identification. Mais il y a parfois des
exceptions à la règle.

Espèce Juvénile (1re année) Subadulte* Adulte


URUBU À TÊTE ROUGE foncé foncé foncé
gris-brun, brun-vert gris-brun gris-brun

URUBU NOIR foncé foncé foncé


brun brun brun

PYGARGUE À foncé pâle pâle


TÊTE BLANCHE brun gris pâle, brun jaune citron
pâle, jaune
AIGLE ROYAL foncé foncé variable :
brun brun ambre à brun pâle et
parfois à brun foncé
BALBUZARD PÊCHEUR foncé pâle
passe du rouge jaune clair
à l’orange
BUSARD SAINT-MARTIN pâle – variable pâle – mi-foncé pâle
m gris pâle à m jaune m jaune citron
gris-brun pâle et f brun moyen f du brun au jaune
à jaune verdâtre   entre 2 et 6 ans
f brun chocolat ;
 au printemps :
m jaunâtre
f brun pâle
ÉPERVIER BRUN pâle mi-foncé foncé – variable
jaune, gris jaunâtre, orangé rouge brunâtre à
devient orangé rouge écarlate,
au printemps rouge orangé,
parfois orange

ÉPERVIER DE COOPER pâle – variable mi-foncé foncé – variable


gris verdâtre à jaune orange à orange orange à rouge
verdâtre, devient rougeâtre écarlate ; m plus
jaune clair au rouge
printemps

AUTOUR DES pâle pâle – mi-foncé pâle


PALOMBES jaune verdâtre orange à orange m rougeâtre à
à jaune et à jaune rougeâtre rouge écarlate ; plus
orangé foncé avec l’âge
f rouge écarlate,
parfois orange

* Plumage subadulte : premier plumage adulte arborant encore certaines caractéristiques d’un plumage immature.

23
Espèce Juvénile (1re année) Subadulte Adulte
BUSE DE SWAINSON pâle – variable mi-foncé foncé
brun pâle à brun brun moyen brun
rougeâtre
BUSE À ÉPAULETTES pâle – mi-foncé foncé
jaune pâle, brun pâle brun moyen à
à gris-brun moyen brun foncé
PETITE BUSE pâle – mi-foncé mi-foncé variable
gris-brun pâle à brun orangé chamois à jaune
brun moyen brunâtre, brun
orangé
BUSE À QUEUE ROUSSE pâle pâle pâle – foncé
verdâtre, jaunâtre, jaunâtre, brun pâle jeune adulte :
brun pâle jaunâtre, brunâtre
adulte âgé :
brun foncé
BUSE PATTUE pâle – variable mi-foncé foncé
jaune pâle, brun pâle brun moyen brun
parfois brun moyen

CRÉCERELLE foncé foncé


D’AMÉRIQUE brun brun

FAUCON ÉMERILLON foncé foncé


brun brun

FAUCON PÈLERIN foncé foncé


brun brun

FAUCON GERFAUT foncé foncé


brun brun

MILAN DU MISSISSIPPI foncé foncé foncé


brun écarlate écarlate

MILAN À QUEUE foncé foncé


FOURCHUE brun brun

Dimorphisme sexuel inversé (DSI)


Chez la plupart des espèces d’oi­seaux, mâles et femelles présentent des
différences non indispensables à la reproduction, comme la taille ou la
coloration. C’est ce qu’on nomme le dimorphisme sexuel. Dans la grande
majorité des cas, les mâles sont plus grands et ont une coloration plus
voyante que les femelles. Or, dans le monde des oiseaux de proie, les
mâles sont souvent plus petits : le dimorphisme sexuel est inversé.

La différence de taille entre les sexes n’est pas la même d’une espèce à
l’autre. Les éperviers et le Faucon pèlerin, qui ont pour proies d’autres
oiseaux, présentent un dimorphisme plus grand quant à la taille que
les buses, qui chassent de petits rongeurs, et encore davantage que les
urubus, qui se nourrissent de charogne. L’Épervier brun est l’espèce qui

24
présente le plus grand DSI parmi tous les Épervier brun
oiseaux d’Amérique du Nord. Dans deux
cas rapportés par J.K. Terres, la différence de
poids est de 70 % en faveur de la femelle dans
le premier cas et de 100 % dans le second.

La stratégie alimentaire – recherche et consom-


mation de proies – semble l’hypothèse la plus
retenue à ce jour pour expliquer ce phénomène.
La différence de taille entre mâle et femelle permet à
chacun des membres du couple de choisir des proies
de tailles inégales – les femelles pouvant en cap-
turer de plus grosses –, de chasser des espèces
différentes et de chercher leur nourriture dans
des habitats distincts. Ensemble, ils peuvent ex-
ploiter deux niches écologiques. Ainsi, la Crécerelle d’Amérique
femelle aura tendance à chasser dans des milieux plus ouverts
que ceux qui sont prospectés par le mâle, phénomène qui serait
lié au partage de l’habitat.

Le DSI serait aussi associé au partage des rôles entre mâle et femelle au
moment de la nidification. Au cours de la revendication territoriale, la
taille plus petite du mâle lui donnerait plus d’agilité et lui conférerait un
avantage lors d’affrontements aériens avec des
rivaux. La taille plus grande de la femelle lui
procurerait également une certaine sécurité Faucon pèlerin
face au mâle plus agressif.

Le succès de la reproduction aurait éga-


lement un lien avec le DSI. Les petites
proies étant généralement plus nombreu-
ses, le mâle serait en mesure d’en captu-
rer davantage et de pourvoir aux besoins
alimentaires de la femelle, particulièrement
lors de la nidification. Plus tolérante au froid,
la grosse femelle peut pondre plus tôt en cette
période et, s’il y a lieu, défendre le nid, car elle
est plus efficace. Capable également d’ac-
cumuler plus d’énergie, la femelle pourra
jeûner pendant une plus longue période,
si nécessaire, lors de l’incubation.

25
Morphologie de l’oiseau de proie

calotte
front

cercle oculaire

nuque cire

triangle jugal bec

gorge

poignet

dos
poitrine

flanc

ventre
rémiges
secondaires

tarse

rémiges
primaires

rectrices (queue)

26
En vol – dessous

rémiges primaires

bord d'attaque

rémiges secondaires
poignet

couvertures sous-caudales
bande patagiale

axillaires rectrices (queue)

bande subterminale
poitrine

couvertures auriculaires flanc

gorge couvertures sous-alaires


ventre

bord de fuite

En vol – dessus

bord de fuite

poignet croupion

dos couvertures sus-caudales


nuque
calotte
rectrices (queue)

couvertures sus-alaires rémiges secondaires

bord d'attaque
rémiges primaires

27
Première partie

IDENTIFICATION VISUELLE
Comparaison des espèces en vol glissé

Urubu à tête rouge Urubu noir

Pygargue à tête blanche Aigle royal

Balbuzard pêcheur Busard Saint-Martin

Épervier brun Épervier de Cooper

Autour des palombes Buse de Swainson

30
Buse à épaulettes Petite Buse

Buse à queue rousse Buse pattue

Crécerelle d'Amérique Faucon émerillon

Faucon pèlerin Faucon gerfaut

Milan du Mississippi Milan à queue fourchue

31
Comparaison des espèces en vol plané

Urubu à tête rouge Urubu noir

Pygargue à tête blanche Aigle royal

Balbuzard pêcheur Busard Saint-Martin

Épervier brun Épervier de Cooper

Autour des palombres Buse de Swainson

32
Buse à épaulettes Petite Buse

Buse à queue rousse Buse pattue

Crécerelle d'Amérique Faucon émerillon

Faucon pèlerin Faucon gerfaut

Milan du Mississippi Milan à queue fourchue

33
Comparaison des mensurations des espèces

Les illustrations ci-dessous tiennent


compte des mensurations réelles
de chaque espèce et permettent
d’établir des comparaisons. Dans
les planches subséquentes, à cause
du nombre d’illustrations et de leur
disposition, les proportions entre les
espèces peuvent ne pas être toujours
respectées.

Urubu à tête rouge Urubu noir

Pygargue à tête blanche Aigle royal

Balbuzard pêcheur Busard Saint-Martin

34
Épervier brun Épervier de Cooper Autour des palombes

Buse de Swainson Buse à épaulettes Petite Buse Buse à queue rousse Buse pattue

Crécerelle d'Amérique Faucon émerillon Faucon pèlerin Faucon gerfaut

Milan du Mississippi Milan à queue fourchue

35
Urubu à tête rouge E : 160 – 181 cm
Cathartes aura L : 62 – 81 cm
Turkey Vulture DSI : m  97 %
Cathartidés

Québec : nicheur migrateur rare à peu commun ; exceptionnel en hiver


arrivée : mars – départ : novembre
Ontario : nicheur migrateur commun
Maritimes : nicheur migrateur rare au Nouveau-Brunswick et
en Nouvelle-Écosse

Adulte
Adulte

rémiges gris argenté

couvertures
sous-alaires noires sus-alaires
lisérées
de brun

petite tête rouge

queue
longue et
arrondie Adulte

vol glissé

36
ALLURE EN VOL
Oiseau sombre aux ailes longues et larges ; a l’air d’un oiseau sans
tête. En vol plané, les ailes sont relevées en forme de V aplati avec
étalement du bout des primaires. Il se balance fréquemment de côté.
Le battement d’ailes est lent. Parfois, à moyenne altitude, l’Urubu à
tête rouge change subitement son « plan de vol » et se déporte laté-
ralement, un peu comme s’il était aspiré de côté.

vol glissé vol plané

tête rouge
Adulte
bec blanchâtre
dos et ailes
lisérés de brun

ailes longues

pattes de couleur chair

tête et bec
noirâtres
Juvénile

pattes grisâtres

37
Urubu noir E : 140 – 160 cm
Coragyps atratus L : 58 – 74 cm
Black Vulture DSI : m  102 %
Cathartidés

Québec : visiteur inusité


Ontario : visiteur rare, mais de plus en plus fréquent de mai à octobre
Maritimes : visiteur inusité

primaires argentées

sus-alaires
et dos
Adulte Adulte tout noirs

petite tête
grise

queue courte
et carrée

Adulte

vol glissé

38
ALLURE EN VOL
Silhouette trapue, queue courte et petite tête grise triangulaire.
Cet urubu sombre vole lourdement, bat rapidement des ailes, de
trois à cinq fois, et glisse sur une courte distance, les ailes presque
à l’horizontale.

vol glissé vol plané

tête grise

Adulte

corps noir base du bec noire


et bout ivoire

pattes blanchâtres

tête et bec
Juvénile tout noirs

39
Pygargue à tête blanche E : 178 – 229 cm
Haliaeetus leucocephalus L : m 76 – 86 cm
Bald Eagle f 89 – 94 cm
Accipitridés DSI : m 76 %

Québec : nicheur migrateur peu commun ; hivernant peu commun


Ontario : nicheur migrateur rare à occasionnel ; hivernant rare
Maritimes : nicheur migrateur occasionnel à fréquent ;
hivernant régulier en Nouvelle-Écosse et dans le sud-ouest
du Nouveau-Brunswick

Juvénile

taches blanches
aux couvertures
sous-alaires
tête
Adulte blanche axillaires souvent
très blanches

base de la
queue grisâtre
gros bec
jaune
dessous du
corps brun
queue
blanche

couvertures
Immature sous-alaires blanches
2e année

ventre blanc

axillaires blanches

secondaires de longueur
inégale ; ailes en dents de scie

40
ALLURE EN VOL
Oiseau massif aux longues ailes foncées de largeur uniforme. Le bat-
tement d’ailes lent est comparable à celui du Grand Héron, mais en
plus puissant. Plane les ailes presque à plat. On compare le Pygargue
à tête blanche à une planche volante en raison de son allure rigide.
Prolongement marqué de la tête et du cou.

vol glissé vol plané

tête blanche œil jaune

Adulte
gros bec jaune

queue blanche

Juvénile tête foncée Immature calotte chamois


2e année
œil noir triangle
bec et cire dos brun blanc
noirs pâle
ventre
tacheté
dessous de blanc
brun

tête blanchâtre
avec bandeau
Immature oculaire foncé
3e année

triangle
blanc

41
Aigle royal E : 185 – 224 cm
Aquila chrysaetos L : m 76 – 89 cm
Golden Eagle f  89 – 104 cm
Accipitridés DSI : m 
81 %

Québec : nicheur migrateur rare, mais régulier ; hivernant inusité


Ontario : nicheur migrateur rare ; hivernant rare
Maritimes : nicheur migrateur rare, nord de l’île du Cap-Breton

Adulte Juvénile

nuque et
couronne dorées

queue blanche
avec bande
terminale foncée

zone blanche
bien délimitée,
parfois absente
sous-caudales
brun roussâtre

Immature
2e année

axillaires foncées

cou et
tête dorés
sous-caudales
chamois

plumes de
longueur inégale

42
ALLURE EN VOL
Battements d’ailes souples et lents, souvent interrompus par de courts
vols glissés. L’arc de cercle dessiné par l’aile est moins prononcé que
chez le pygargue. L’Aigle royal a le corps très foncé avec des reflets
dorés à la nuque et à la couronne. Les longues ailes, dont le bout est
plus large que dans le cas du pygargue, sont étranglées à la base. Chez
l’adulte observé de face, le bord d’attaque est pâle. Les sous-caudales
sont brun roussâtre. Le vol plané est légèrement dihédral.

vol glissé vol plané

Adulte
bec grisâtre
et cire jaune

lignes grises

tarses emplumés

Juvénile

nuque dorée

queue blanche à
extrémité foncée

43
Balbuzard pêcheur E : 147 – 183 cm
Pandion haliaetus L : 53 – 64 cm
Osprey DSI : m  85 %
Pandionidés

Québec : nicheur migrateur commun ; exceptionnel en hiver


arrivée : mi-avril – départ : mi-octobre
Ontario : nicheur migrateur occasionnel à commun
Maritimes : nicheur migrateur commun ; exceptionnel en hiver

Adulte vol
stationnaire

sous-alaires et dessous
du corps blancs
parfois des taches brunâtres
chez la femelle

Adulte

en piqué
parties supérieures
foncées sauf
la nuque
Juvénile

entrée
dans l’eau
tectrices lisérées
Juvénile de blanc

rayures
foncées

sortie
de l’eau

44
ALLURE EN VOL
La silhouette des ailes dessine un large M aplati. Longues ailes pro-
filées avec tache sombre à la jointure. Vol ramé constant et puissant.
Plane et glisse les ailes arquées et les poignets avancés. Le dessous
du corps et les couvertures sous-alaires d’un blanc net, bien visibles
de loin, contrastent avec les rémiges plus foncées.

vol glissé vol plané

bandeau oculaire foncé


huppe parfois visible

œil jaune

Adulte

pattes grisâtres

rayures foncées

Juvénile
œil orangé
tectrices
lisérées
de blanc

45
Busard Saint-Martin E : 97 – 122 cm
Circus cyaneus L : m 41 – 50 cm
Northern Harrier f 45 – 50 cm
Accipitridés DSI : m 78 %

Québec : nicheur migrateur commun ; hivernant rare


arrivée : mi-mars – départ : mi-novembre
Ontario : nicheur migrateur occasionnel à commun ; hivernant rare
Maritimes : nicheur migrateur occasionnel à commun ; hivernant rare

Adulte m
bout des Adulte m
ailes noir

dessus grisâtre
dessous des
ailes blanc
croupion
blanc
bande foncée

bande
lignes brunes diagonale
brun foncé

longue queue
Adulte f
flancs et poitrine
fortement rayés
de brun

Juvénile

dessus
uniformément
brun
tête foncée marque
fauve
Juvénile

corps roux

croupion blanc

46
ALLURE EN VOL
Le Busard Saint-Martin évolue lentement, alternant le vol plané et
le vol ramé, tout en scrutant le sol ; vol sinueux. A une longue queue
et de longues ailes. Vole souvent en rase-mottes en se balançant de
côté, les ailes relevées. Le croupion blanc caractérise autant l’adulte
que le juvénile.

vol glissé vol plané

Adulte m
œil jaune

dessus de la
tête aplati

tarses longs
dessus brun

Adulte f
disque facial

œil brun
Juvénile

poitrine rousse
faiblement rayée

47
Épervier brun E : 51 – 71 cm
Accipiter striatus L : m  25 – 30 cm
Sharp-shinned Hawk f  30 – 36 cm
Accipitridés DSI : m  54 %

Québec : nicheur migrateur commun ; hivernant peu commun


arrivée : mi-avril – départ : fin octobre
Ontario : nicheur migrateur rare à occasionnel ; migrateur commun ;
hivernant rare
Maritimes : nicheur migrateur commun ; hivernant occasionnel

Adulte Adulte

dessus du corps
gris-bleu

bord de fuite petite tête, sans


en S allongé contraste avec la
nuque et le dos

dessous strié main foncée


horizontalement
de roux

longue queue tête émergeant à peine


du bord d’attaque

ailes courtes
arrondies
Juvénile
Juvénile

bande blanche parties supérieures


étroite au bout habituellement brun foncé
de la queue

dessous fortement
rayé de brun-roux
jusqu’au bas du ventre

48
ALLURE EN VOL
Vol ramé énergique et rapide. Chaque série de battements d’ailes
est suivie d’un court vol glissé ; l’oiseau flotte allègrement. En vol
glissé, la tête, petite, émerge à peine des poignets arqués. Plane
moins que les autres oiseaux de proie. Ailes arrondies et longue
queue caractéristiques.

vol glissé vol plané

œil rouge
tête arrondie

joue roussâtre

Adulte

tarses minces

queue longue
et carrée

Juvénile
œil jaune

rayures brun roussâtre,


habituellement larges,
couvrant la poitrine et le
ventre

49
Épervier de Cooper E : 70 – 94 cm
Accipiter cooperii L : m  35 – 46 cm
Cooper’s Hawk f  43 – 51 cm
Accipitridés DSI : m  68 %

Québec : nicheur migrateur rare ; hivernant peu commun


arrivée : mi-mars – départ : fin octobre
Ontario : nicheur migrateur rare à occasionnel ; migrateur commun ;
hivernant rare
Maritimes : nicheur migrateur rare dans le sud-est du Nouveau-
Brunswick ; nicheur résidant rare en Nouvelle-Écosse

Adulte
Adulte

dessous strié
horizontalement
de roux couronne
foncée

main foncée
chez le mâle
adulte

queue longue bord d’attaque


et arrondie peu arqué

silhouette en tête émergeant


forme de croix du bord d’attaque

ailes à peine
coudées

fines rayures verticales


brun foncé évanescentes
sous la poitrine

tête
brun-roux

sous-caudales
blanches

Juvénile Juvénile

50
ALLURE EN VOL
Vol ramé lourd ; battements d’ailes lents alternés avec des glissés.
La tête relativement large est projetée bien au-delà des poignets
faiblement arqués. La silhouette évoque une croix. Plane presque
toujours avec un léger vol dihédral. Très longue queue.

vol glissé vol plané

couronne plus foncée tête d’allure


que la nuque et le dos carrée

joue grisâtre chez œil semblant


les mâles plus âgés placé vers l’avant
de la tête

Adulte Épervier brun

tarses
robustes

queue longue
et arrondie Épervier de Cooper

tête brun-roux

Juvénile

fines rayures,
réduites ou absentes
sur le ventre

bas du ventre et
sous-caudales blancs

large bande
blanche à
l’extrémité
de la queue

51
Autour des palombes E : 98 – 117 cm
Accipiter gentilis L : m  53 – 58 cm
Northern Goshawk f  57 – 64 cm
Accipitridés DSI : m  72 %

Québec : nicheur résidant peu commun


Ontario : nicheur résidant rare à occasionnel
Maritimes : nicheur résidant peu commun

Adulte

Adulte
dessous du corps blanc
vermiculé de gris

ailes deux tons sourcil


sous-caudales
blanches blanc

ailes larges,
étranglées à la base

Juvénile bandes foncées Juvénile


lisérées de
blanc crème

rayures
compactes
dessus
brun

bandes foncées bande pâle sur


en zigzag les sus-alaires

52
ALLURE EN VOL
Gros rapace forestier qui alterne le vol plané avec de courts battements
d’ailes. L’alternance est moins systématique que chez les deux autres
éperviers. Il plane plus qu’il ne bat des ailes. Son vol ramé est lourd
et semble laborieux.

vol glissé vol plané

couronne foncée
sourcil blanc

œil rouge
Adulte

sourcil blanc

parties supérieures
brunes entremêlées œil jaune
de chamois

Juvénile
dessous grossièrement
rayé de brun

sous-caudales
tachetées de brun

53
Buse de Swainson E : 132 cm
Buteo swainsoni L : m 
47 – 52 cm
Swainson’s Hawk L : f 
56 – 58 cm
Accipitridés DSI : m 88 %

Québec : visiteur exceptionnel


Ontario : migrateur rare
Maritimes : visiteur exceptionnel au Nouveau-Brunswick, à l’île du
Cap-Breton et dans le reste de la Nouvelle-Écosse

Adulte Adulte
forme sombre forme claire

rémiges gorge blanche


foncées

queue bavette
grisâtre cannelle

queue grisâtre avec


sous-caudales blanc crème
bande subterminale noire
rayées de brun foncé

Juvénile
forme sombre
Juvénile
forme claire

tête chamois longues ailes


deux tons

ventre foncé
gorge légèrement
rayée de brun

sous-caudales
blanc crème
rayées de brun
couvertures sous-alaires
foncées avec marbrures
importantes

54
ALLURE EN VOL
Longues ailes étroites et pointues avec dessous deux tons, moins
apparents chez le juvénile de la forme sombre. Vol légèrement ou for-
tement dihédral. Seulement trois primaires nettement écartées. Un
peu plus petite que la Buse à queue rousse. Petite tache blanchâtre
de chaque côté du croupion, moins visible chez la forme sombre.

vol glissé vol plané

Adulte
forme sombre

corps brun foncé

sous-caudales chamois
barrées de brun

face grise
front et gorge
blancs

bavette cannelle

Adulte
forme claire
COLORATIONS
INTERMÉDIAIRES
Il existe, entre la
forme claire et la
forme sombre,
pointe des ailes plusieurs colorations
dépassant le bout intermédiaires qui
de la queue créent un plumage
d’ensemble roux.

55
Buse à épaulettes E : 94 – 107 cm
Buteo lineatus L : m  48 – 58 cm
Red-shouldered Hawk f  48 – 61 cm
Accipitridés DSI : m  85 %

Québec : nicheur migrateur peu commun ; hivernant inusité


arrivée : mi-mars – départ : fin octobre
Ontario : nicheur migrateur occasionnel ; hivernant rare
Maritimes : nicheur migrateur rare à occasionnel au Nouveau-
Brunswick ; migrateur rare en Nouvelle-Écosse et très rare en été

Adulte croissant translucide

dessous du corps et
couvertures sous-alaires
roussâtres

Adulte

épaulettes
roussâtres

queue noire avec


étroites bandes blanches

Juvénile
rayures brunes

croissant
translucide

couvertures sous-alaires pâles


queue roussâtre barrée
de plusieurs bandes brunes

56
ALLURE EN VOL
Vol plus rapide que celui de la Petite Buse. Silhouette élancée. Fenêtre
translucide en forme de croissant à la base des primaires visible à tous
les âges. Rémiges quadrillées de rectangles noirs et blancs. Vole en
formant de grands cercles, alternant continuellement trois ou quatre
coups d’ailes rapides avec de courtes glissades. Les ailes sont presque
à l’horizontale en vol plané et arquées en vol glissé.

vol glissé vol plané

Adulte épaulettes rousses

lignes orange

longue queue noire avec


étroites bandes blanches

dessus foncé

Juvénile
dessous rayé de brun

tarses relativement longs

longue queue
avec plusieurs
bandes foncées

57
Petite Buse E : 82 – 92 cm
Buteo platypterus L : m  34 – 42 cm
Broad-winged Hawk f  38 – 47 cm
Accipitridés DSI : m  82 %

Québec : nicheur migrateur commun


arrivée : fin avril – départ : fin septembre
Ontario : nicheur migrateur commun ; migrateur occasionnel le
printemps et abondant l’automne
Maritimes : nicheur migrateur occasionnel à commun

Adulte

dessous de
l’aile pâle

dessous du corps larges bandes


brun-roux blanches et noires
à la queue

Adulte

bande noire dessus brun

ailes relativement
pointues

dessous du corps rayé de


brun ou blanc crème uni

Juvénile
bande grise

bandes étroites peu marquées ;


bande subterminale plus large

58
ALLURE EN VOL
Ailes courtes, larges et pointues. La Petite Buse présente une silhouette
trapue. Battement d’ailes rapide et ferme, mais plus lent que celui de
la Buse à épaulettes. Plane les ailes à plat avec bord de fuite arrondi,
mais glisse avec les ailes sous l’horizontale. C’est une des buses qui
prend le plus d’altitude en vol plané. Chez l’adulte, une large bande
blanche est bien apparente à la queue.

vol glissé vol plané

grosse tête
Adulte

dessus brun
foncé

dessous barré
de brun-roux

deux barres évidentes,


une blanche et une noire

parties supérieures
brun pâle
moustache foncée

Juvénile

dessous entièrement
blanc ou rayé de brun

59
Buse à queue rousse E : 110 – 132 cm
Buteo jamaicensis L : m  48 – 56 cm
Red-tailed Hawk f   
53 – 61 cm
Accipitridés DSI : m 82 %

Québec : nicheur migrateur commun ; hivernant relativement commun


arrivée : mars – départ : décembre
Ontario : nicheur résidant commun à abondant toute l’année
Maritimes : nicheur migrateur occasionnel à commun ; hivernant rare
à occasionnel

Adulte Adulte
virgule
ligne noire foncée

queue rousse

marque sombre
proximale (bande
patagiale)

dessous du corps
blanchâtre

Juvénile

couvertures sous-alaires blanches


cernées de brun foncé
queue grisâtre

60
ALLURE EN VOL
Ailes larges, arrondies au bord de fuite ; silhouette trapue. Plane les
ailes presque à l’horizontale, le bout des primaires relevé, ce qui donne
aux ailes la forme d’un mince U. Vol ramé lourd et plutôt rectiligne
avec battements d’ailes lents, puissants et courts. Chez l’adulte, le
roux de la queue est plus visible lorsque l’oiseau vire.

vol glissé vol plané

apparence
capuchonnée
bec massif

gorge blanche
Adulte

dos brun foncé avec


chevrons blanchâtres
dessous blanc avec
stries foncées

Juvénile gorge et poitrine


blanches

bande ventrale
fortement rayée

bout des ailes beaucoup


plus court que la queue

fines bandes brun-gris

61
Buse pattue E : 122 – 143 cm
Buteo lagopus L : m 50 – 56 cm
Rough-legged Hawk f 54 – 59 cm
Accipitridés DSI : m 85 %

Québec : nicheur migrateur commun ; hivernant peu commun


Ontario : nicheur migrateur extrêmement rare ; visiteur rare à
occasionnel de septembre à mai
Maritimes : hivernant rare à occasionnel ; exceptionnel en été

Adulte
forme sombre

base des primaires


et rémiges blanches

sous-alaires foncées
Adulte f
forme claire
bande
foncée

poitrine pâle
ventre foncé

large bande
foncée

base des primaires


blanche, dessus
et dessous
rémiges et dessous
des primaires blancs

poignets
très foncés
Juvénile
forme claire

ventre et flancs poitrine beige


très foncés

62
ALLURE EN VOL
Silhouette élancée. Longues ailes de largeur uniforme ; plus étroites
que celles de la Buse à queue rousse. Les rémiges paraissent pâles.
Vol ramé souple, lent et détendu. Plane avec un léger vol dihédral
caractéristique. Fait du surplace. Vu de face, le bord d’attaque paraît
souvent pâle.

vol glissé vol plané

petit bec
Adulte m
forme claire

poitrine foncée

tarses emplumés
plusieurs barres
jusqu’aux doigts ;
foncées à la queue
plumes rayées

tête pâle œil pâle tête brun pâle


œil pâle

Juvénile Juvénile
forme claire forme sombre

ventre
très foncé

63
Crécerelle d'Amérique E : 52 – 61 cm
Falco sparverius L : m  23 – 27 cm
American Kestrel f  23 – 31 cm
Falconidés DSI : m  90 %

Québec : nicheur migrateur commun ; hivernant peu commun


arrivée : fin mars – départ : début octobre
Ontario : nicheur migrateur commun ; hivernant irrégulier
Maritimes : nicheur migrateur commun ; hivernant rare

Adulte f
Adulte f

dessous du favoris foncés


corps roux
rayé de brun

dessus roux
fortement
barré de noir

queue rousse
barrée de fines
bandes noires

Adulte m
vol sur place

queue rousse avec


large bande noire

Adulte m

Adulte m

ailes gris-bleu

64
ALLURE EN VOL
Paraît très pâle en dessous. Les ailes longues et pointues semblent
disproportionnées par rapport au corps relativement petit. Elles sont
étroites et arquées ; les battements sont agités et nerveux. La crécerelle
est le seul faucon à posséder une queue rousse, plus longue que celle
de l’émerillon. Fait du surplace.

vol glissé vol plané

Adulte f

favoris foncés

ailes et dos roux


barrés de noir

poitrine et flancs pâles


rayés de brun

Adulte m

ailes gris-bleu points foncés

65
Faucon émerillon E : 53 – 68 cm
Falco columbarius L : m  25 – 27 cm
Merlin f  31 – 33 cm
Falconidés DSI : m  79 %

Québec : nicheur migrateur peu commun ; hivernant inusité à rare


arrivée : début avril – départ : mi-octobre
Ontario : nicheur migrateur rare à occasionnel ; migrateur rare ;
hivernant rare
Maritimes : nicheur migrateur rare à occasionnel ; migrateur
occasionnel à commun ; hivernant rare à occasionnel

Adulte m Adulte m

damier noir et blanc

rayures plus fines parties


que celles de la supérieures
femelle et du juvénile gris-bleu

queue foncée
avec 3 ou 4 gorge
bandes pâles blanche
étroites

queue foncée

sous-caudales primaires tachetées


chamois de points pâles

Juvénile Juvénile

parties supérieures
brun foncé

gorge
blanche

sous-caudales
chamois plus pâles
que chez l’adulte

66
ALLURE EN VOL
Oiseau foncé. Battements d’ailes courts, rapides et continus perpen-
diculaires au corps, comme le mouvement d’un piston. Longues ailes
étroites et pointues. Le dessous des ailes et du corps ressemble à un
damier noir et blanc. Bondit souvent à gauche et à droite. La cadence du
mouvement des ailes ressemble beaucoup à celle des Columbidés.

vol glissé vol plané,


peu fréquent

mince sourcil pâle


Adulte m

ailes gris-bleu

dessous chamois
rayé de brun

bandes foncées

Adulte f
gorge blanche

ailes brunâtres
fortes rayures brunes

67
Faucon pèlerin E : 91 – 116 cm
Falco peregrinus L : m  38 – 46 cm
Peregrine Falcon f  46 – 54 cm
Falconidés DSI : m  69 %

Québec : nicheur migrateur rare ; hivernant rare, mais régulier


arrivée : début avril – départ : fin-octobre
Ontario : nicheur migrateur rare ; migrateur rare à occasionnel
Maritimes : nicheur migrateur rare ; hivernant rare

Adulte
Adulte

queue foncée main foncée


contrastant avec le
croupion plus pâle

tête foncée

gorge
blanche

dessous des ailes


et du corps barré
de gris foncé

Juvénile

Juvénile

dessous du
corps chamois
grossièrement
rayé de brun
fines lignes
chamois dessus brun
foncé liséré
de chamois

dessous des ailes couvert


uniformément de taches
ou de lignes foncées

68
ALLURE EN VOL
Corps massif sombre et longues ailes étroites uniformément foncées.
Vol ramé, fluide et rythmé, particulièrement rapide. Les battements
d’ailes parcourent un arc de cercle étroit ; en chasse, ils deviennent
plus puissants. Large favori de chaque côté de la tête, qui paraît
coiffée d’un casque foncé.

vol glissé vol plané

casque foncé
tour de l’œil
et cire jaunes
parties supérieures gorge blanche
gris ardoisé

triangle jugal
Adulte foncé

pointe des ailes


rejoignant le bout
de la queue

couronne dorée

triangle jugal
étroit

Juvénile
tundrius

69
Faucon gerfaut E : 110 – 130 cm
Falco rusticolus L : m  53 – 57 cm
Gyrfalcon f  56 – 63 cm
Falconidés DSI : m 80 %

Québec : nicheur résidant rare ; visiteur hivernal rare dans le Sud


Ontario : visiteur hivernal inusité
Maritimes : visiteur hivernal inusité

bout des bout des


ailes foncé ailes foncé

Adulte
forme grise Adulte
forme blanche

stries foncées
horizontales

favori
mince
rémiges
grisâtres

pointe
émoussée

Juvénile
forme grise

ventre rayé
de brun

rémiges gris pâle

70
ALLURE EN VOL
Le corps est long, tout comme les ailes et la queue. Les battements
d’ailes continus peuvent être lents ou rapides, mais sont toujours
puissants ; les mouvements semblent provenir de l’extrémité des ailes
émoussées. Large queue qui semble être le prolongement du corps.
Ailes larges près du corps. L’extrémité de celles-ci, moins effilée que
chez les autres faucons, est foncée chez toutes les formes. On dirait
un ballon de football avec des ailes.

vol glissé vol plané

Adulte
forme blanche

Adulte
forme sombre

favori mince

Adulte
forme grise

pattes jaunes

71
Milan du Mississippi E : 75 – 83 cm
Ictinia mississippiensis L : 35,5 – 38 cm
Mississippi Kite DSI : m 89 %
Accipitridés

Québec : visiteur exceptionnel


Ontario : visiteur rare, observé surtout le printemps dans le Sud-Est
Maritimes : visiteur exceptionnel

ailes longues
et pointues
Adulte
dessus des ailes
secondaires blanc

Adulte
queue foncée

tête gris pâle

queue foncée

Juvénile

sous-alaires
et dessous du
corps fortement
Subadulte
tête blanche colorés de brun

queue
foncée secondaires
bordées de blanc queue noire
traversée de
barres blanches

72
ALLURE EN VOL
Silhouette sombre ; ailes longues, étroites et pointues. Le Milan du
Mississippi passe beaucoup de temps en vol glissé ou plané, sans
battre des ailes. En vol plané, les extrémités des ailes sont souvent
relevées. N’effectue jamais de vol sur place.

vol glissé vol plané

tête gris pâle

Adulte œil rouge


entouré de noir

pointe des ailes


dépassant le bout
de la queue

queue entièrement noire

Juvénile

dessus liséré
de blanc

dessous rayé
de brun

73
Milan à queue fourchue E : 119 – 136 cm
Elanoides forficatus L : 52 – 62 cm
Swallow-tailed Kite DSI : m  93 %
Accipitridés

Québec : visiteur exceptionnel


Ontario : visiteur exceptionnel
Maritimes : visiteur exceptionnel

longues ailes
Adulte Adulte

dessus des ailes


et de la queue
corps et entièrement noir
sous-alaires
blancs

tête et
nuque
blanches

Juvénile

queue moins fourchue


que chez l’adulte

74
ALLURE EN VOL
Il ressemble à une gigantesque Hirondelle rustique noir et blanc ;
impossible de le confondre avec une autre espèce. La longue queue
noire est très fourchue.

vol glissé vol plané

Adulte

rémiges
secondaires
blanches

queue longue
et fourchue

Juvénile

queue fourchue plus


courte que chez l’adulte

75
Deuxième partie

CARACTÉRISTIQUES
ET COMPORTEMENTS
Urubus

Urubu à tête rouge Urubu noir

L’ Urubu à tête rouge et l’Urubu noir possèdent de longues ailes


qu’ils utilisent pour planer pendant de longs moments sans le
moindre battement.
Le réchauffement de la planète, la détérioration de l’habitat dans le
sud de l’aire de répartition, le développement du système routier et le
nombre important de carcasses d’animaux tués sur les routes ont pro-
bablement incité les Urubus à tête rouge à se déplacer vers le nord.
L’aire de l’Urubu noir est en expansion dans le nord-est des États-Unis,
mais l’espèce est encore inusitée au Québec, en Ontario et dans les
Maritimes. Au fil des ans, on constate une augmentation des présences
de cette espèce sur le territoire québécois ; à ce jour, une soixantaine
de mentions ont été enregistrées.
Suite à une décision de l’American Ornithologists’ Union (AOU)
rendue en 2007, la famille des Cathartidés a retrouvé la place qu’elle
occupait avant 1998 dans l’ordre des Falconiformes, juste avant la
famille des Accipitridés. En 1998, à partir d’études sur l’ADN, l’AOU
avait apparenté les urubus du Nouveau Monde aux cigognes et les
avait placés dans l’ordre des Ciconiiformes.
Urubu à tête rouge
Cathartes aura
Urubus

Turkey Vulture
Cathartidés

E : 160 – 181 cm


L : 62 – 81 cm
DSI : m  97 %

Observé de loin, l’Urubu à tête rouge a l’air


d’un oiseau sans tête. Les ailes sont longues
et larges et la queue, relativement longue. Les
primaires sont écartées et le dessous des ailes, bicolore :
rémiges gris argenté et couvertures sous-alaires noires. Les batte-
ments d’ailes sont très lents. Les pattes ne dépassent pas le bout de
la queue. Parfois, à moyenne altitude, l’Urubu à tête rouge change
subitement son « plan de vol » et se déporte latéralement, un peu
comme s’il était aspiré de côté. Les sexes sont semblables.

En vol
Cet oiseau sombre, imposant, plane sur de longues distances en tenant
les ailes étendues, relevées en forme de V aplati. En vol plané, il balance
fréquemment de côté. Il bat des ailes très rarement et, s’il le fait, son
battement d’ailes est beaucoup plus lent que celui de l’Urubu noir et
semble laborieux. Excellent planeur, cet urubu repère facilement les­
ascendances thermiques, qu’il utilise habituellement pour se déplacer.
La tête noirâtre du juvénile le distingue de l’adulte, mais cette parti-
cularité est de courte durée. Le changement de coloration de la tête et
du bec débute vers l’âge de six à huit mois. À un an, chez le subadulte,
le rouge de la tête est voilé de noir vers l’arrière et le bout du bec ivoire
est noir.

Espèces semblables
Les rémiges argentées de l’Urubu à tête rouge le distinguent de l’Urubu
noir, dont les primaires seulement sont argentées et dont les battements
d’ailes sont plus rapides. L’Urubu à tête rouge possède une longue
queue alors que l’Urubu noir semble avoir une queue trop courte.

80
1

2 3

1. Adulte – Petite tête rouge. Bec ivoire. Ailes deux tons, longues et larges. Queue longue.

2. Adulte – Tête rouge. Dès les premiers rayons du soleil, l’oiseau étend ses ailes pour
sécher la rosée déposée sur ses plumes pendant la nuit et rétablir sa température
corporelle.

3. Subadulte – Tête deux tons ; le rouge remplace progressivement le noir présent chez
le juvénile. Bout du bec grisâtre.

81
Adulte – Bec ivoire.
Plumes du cou noir.
Dos brun. Tarses de
couleur chair.

Comportements particuliers
Dès les premiers rayons du soleil, l’Urubu à tête rouge étend ses ailes.
Ce comportement peut être relié au phénomène de thermorégulation,
puisqu’au cours de la nuit, ces oiseaux peuvent abaisser leur température
corporelle, limitant ainsi la dépense d’énergie. Il permettrait également
de sécher la rosée déposée sur leurs plumes pendant la nuit.
Cet oiseau montre un curieux comportement en vol : les ailes en exten-
sion, il fléchit les poignets et les redresse rapidement, comme si l’extré-
mité de l’aile se brisait momentanément pour reprendre sa position.
Vole parfois les pattes pendantes.
L’Urubu à tête rouge est grégaire.

Vol nuptial
Deux à trois semaines avant la période d’incubation, les oiseaux
­entreprennent une remarquable parade nuptiale. Le mâle et la femelle
se poursuivent de concert en plein vol à une altitude variant entre 20 et
50 m. Ces poursuites, qui s’apparentent à un jeu, peuvent durer plus
de deux heures et s’accompagnent de fréquents battements d’ailes et
de plongeons de la part du poursuivant vers le poursuivi.
Une parade nuptiale peut également avoir lieu au sol ; elle consiste
en une danse : les ailes ouvertes, les oiseaux sautillent dans un espace
dégagé.

Posé
L’adulte a la tête et le haut du cou dénudés et rouges. Les yeux sont
bruns ; le bec blanchâtre est plutôt long et crochu. Le haut du corps

82
et la queue sont noirs, tandis que les plumes du dos et les ailes sont
lisérées de brun. Les pattes sont couleur chair, mais souvent blanchâ-
tres, souillées par les déjections. Le juvénile est semblable à l’adulte,

Urubus
mais la peau nue de la tête est noirâtre. Il garde son plumage juvénile
pendant un an.

EN MIGRATION
Silhouette foncée d’un gros oiseau sans tête. Vol plané fortement
dihédral.

Habitat
L’Urubu à tête rouge fréquente différents types d’habitats. Au Québec,
on le trouve surtout dans les zones agricoles ainsi que dans les forêts
de feuillus et les forêts mixtes avoisinantes. Il se pose sur les piquets
de clôture, sur le sol ou dans les arbres jusqu’à ce que l’air se réchauffe,
qu’il rétablisse la température de son corps et sèche la rosée déposée sur
ses plumes durant la nuit et que les courants ascendants lui permettent
de s’élever et de planer pendant des heures. Il se pose lorsque ces cou-
rants d’air chaud cessent de s’élever. On voit parfois des individus qui
se rendent à leur dortoir communautaire, situé habituellement dans de
grands arbres, ou qui en reviennent. On a déjà observé une centaine
d’individus alignés sur les piquets d’une clôture et perchés dans des
arbres. Cet oiseau ne construit pas de nid. Il dépose ses œufs sur le sol,
sous des éboulis de gros blocs de pierre, dans des cavernes, sous des
troncs d’arbres renversés dans des forêts de feuillus ou mixtes ou même
à l’intérieur de cabanes abandonnées dans les érablières.

Alimentation et techniques de chasse


L’Urubu à tête rouge mange des charognes fraîches ou décomposées et
des déchets. Il cherche sa pitance en tournoyant, les ailes immobiles,
à plusieurs dizaines de mètres du sol. Il surveille de l’œil ses congénè-
res, qui en font autant, en vue de se joindre à la curée si l’un d’eux se
laisse glisser au sol. Il peut aussi inspecter à basse altitude des parcelles
de terrain où la végétation est assez dense. Selon le type d’habitat, il
plane à des altitudes qui peuvent varier. Il repère sa nourriture à la vue,
mais surtout grâce à son odorat, qui est très développé. Des individus
ont déjà été capturés à l’aide de pièges appâtés simplement à l’odeur
de charogne. Des expériences ont montré que l’espèce est capable de
détecter de la nourriture avariée bien camouflée, ce qui lui permet de
s’alimenter même dans les régions boisées.

83
Tendance
C’est en 1894, à Godbout, que l’Urubu à tête rouge a été observé
Urubus

pour la première fois au Québec. Aujourd’hui, il possède le statut


de nicheur et migrateur peu commun. Le nombre d’Urubus à tête
rouge augmente dans l’ensemble du Canada, entre autres dans la
plaine du Saint-Laurent ainsi que dans les Laurentides et autour des
lacs Ontario et Érié. L’aire de répartition de cette espèce ne cesse de
progresser ; elle atteint maintenant les Maritimes et, au Québec, la
réserve faunique La Vérendrye. Au cours
des migrations automnales, l’Observatoire
d’oiseaux de Tadoussac (OOT) dénombre
15 individus en moyenne par année.

Répartition
L’Urubu à tête rouge niche du sud du
­ anada au sud de l’Amérique du Sud. Il
C
niche également à Cuba et en Jamaïque.
Adulte Il est présent dans le sud de l’Ontario et la
région des Grands Lacs, le sud et l’ouest du
Québec, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-
Écosse, principalement du côté de la baie de
Fundy.

Québec : nicheur migrateur rare à


peu commun ; exceptionnel en hiver
arrivée : mars
départ : novembre
Ontario : nicheur migrateur commun
Maritimes : nicheur migrateur rare
au Nouveau-Brunswick et en
Nouvelle-Écosse

84
Urubu noir
Coragyps atratus

Urubus
Black Vulture
Cathartidés

E : 140 – 160 cm


L : 58 – 74 cm
DSI : m  102 %

Gros oiseau sombre présentant une s­ ilhouette


trapue, une queue courte et une petite tête
grise triangulaire. L’Urubu noir vole lourdement, bat rapidement
des ailes, trois à cinq fois, et glisse sur une courte distance, les ailes
presque à l’horizontale. Seules les primaires sont argentées. Les
sexes sont semblables.

En vol
L’envergure de cet oiseau est moindre que celle de l’Urubu à tête rouge.
Les primaires les plus longues dépassent à peine les longues secon-
daires.
La tête noire du juvénile permet de le distinguer de l’adulte, qui a la
tête grise. La coloration noire de la tête du juvénile semble être aussi
éphémère que chez l’Urubu à tête rouge juvénile ; elle passe au gris à
la fin de la première année.

Espèces semblables
Plus court que l’Urubu à tête rouge adulte, l’Urubu noir s’en distingue
aussi par ses battements d’ailes plus rapides, sa tête grise, les rémiges
des primaires argentées et la queue courte, dont le bout est carré plutôt
qu’arrondi. Ses ailes sont plus larges et plus courtes que celles de l’Urubu
à tête rouge. Les pattes atteignent le bout de la queue ou le dépassent.

Comportements particuliers
Il plane habituellement à haute altitude. Cet oiseau grégaire fréquente
les dépôts d’ordures.

85
1

2 3

1. Adulte – Corps et dessus des ailes noirs. Primaires argentées. Tête grise. Queue courte.

2. Adulte – Petite tête grise. Bec ivoire. Primaires argentées. Ailes larges et courtes.
Les pattes dépassent presque le bout de la queue.

3. Adulte – Tête et cou gris. Base du bec noir avec bout ivoire. Plumage noir.

86
Juvénile – Tête et cou noirs.
Le noir de la tête du juvénile
passe au gris à la fin de la
première année.

Posé
L’adulte a le corps noir. La tête et le cou, dénudés, sont gris. La base du
bec est noire et le bout ivoire. Il est plus petit que l’Urubu à tête rouge,
mais a les tarses plus longs. Le juvénile a la tête et le bec tout noirs.

Habitat
L’Urubu noir affectionne les milieux ouverts près des agglomérations
et les dépotoirs à ciel ouvert.

Alimentation et techniques de chasse


Cet urubu se nourrit de charognes et de détritus. L’Urubu noir se met
habituellement en chasse environ une heure après son cousin à tête
rouge ; la plus faible portance de ses ailes l’oblige à attendre que des as-
cendances thermiques plus puissantes lui permettent d’aller tournoyer,
les ailes tendues, à une altitude supérieure.
Il surveille les allées et venues de l’Urubu à tête rouge ; dès que ce dernier
repère une proie, il gagne rapidement les lieux avec ses congénères pour
partager le festin. Si sa vue le sert bien, il n’a pas l’odorat de l’Urubu
à tête rouge.

87
Lorsqu’il localise une proie ou d’autres urubus qui se nourrissent au
sol, il pique à grande vitesse, battant des ailes rapidement. Ce compor-
Urubus

tement alerte ses congénères, qui se rassemblent sur-le-champ autour


de la carcasse.
Cet urubu s’attaque parfois à des proies vivantes, qu’il repère en se fiant
moins à son odorat qu’à ses congénères.

Tendance
L’aire de l’Urubu noir est en expansion dans le nord-est des États-Unis,
mais l’espèce est encore inusitée au Québec et dans les Maritimes.

Répartition
Cette espèce se rencontre depuis le sud des États-Unis
jusqu’au Mexique, en Amérique centrale, en Argen-
tine et au Chili. L’Urubu noir a été observé entre
20 et 30 fois dans le sud du Nouveau-Brunswick
et à quelques reprises ailleurs dans cette provin-
ce ainsi qu’en Nouvelle-Écosse. Au Québec,
jusqu’en 2010, 61 mentions ayant trait à
Adulte 43 individus ont été faites ; la région de
Québec, le B­ as-Saint-Laurent et la Gas-
pésie fournissent la majorité de ces
­observations.

Québec : visiteur inusité


Ontario : visiteur rare, mais de plus
en plus fréquent de mai à octobre
Maritimes : visiteur inusité

88
Pygargue et aigle

Pygargue à tête blanche Aigle royal

L e Pygargue à tête blanche et l’Aigle royal font partie des grands pla-
neurs. Ces oiseaux, d’une envergure de plus de 1,45 m, possèdent
de longues ailes et une queue relativement courte, plutôt large.
La constance d’observation du Pygargue à tête blanche et de l’Aigle
royal est relativement faible, car ces oiseaux fréquentent des en-
droits éloignés des activités humaines, des régions montagneuses
entrecoupées de vallées dans le cas de l’Aigle royal. Toutefois, le
pygargue présente une certaine adaptabilité, surtout là où la nour-
riture abonde. Il accepte à l’occasion d’utiliser les plates-formes de
nidification, ce qui pourrait favoriser la hausse des effectifs dans
l’est du pays. On observe parfois plusieurs individus en hiver sur
les sites d’entreposage et d’élimination de déchets.
L’Aigle royal, pour sa part, se déplace sur de grandes distances pour
chasser, ce qui ne signifie pas que l’individu occupe le territoire où
on le voit évoluer. On observe parfois quelques individus lors des
migrations. À l’occasion, un aigle se joindra à quelques pygargues
sur un site d’alimentation en hiver.
Pygargue et aigle

Pygargue à tête blanche


Haliaeetus leucocephalus
Bald Eagle
Accipitridés

E : 178 – 229 cm


L : m 76 – 86 cm
f   89 – 94 cm
DSI : m  76 %

Cet oiseau massif aux longues ailes de largeur


uniforme et de teinte foncée plane les ailes presque à
plat, à angle droit avec le corps. On compare le Pygargue à tête blanche
à une planche volante en raison de son allure rigide ; le vol est parfois
légèrement dihédral. Le battement d’ailes lent du pygargue est com-
parable à celui du Grand Héron, mais en plus puissant. Effectué avec
souplesse, ce battement parcourt un arc de cercle assez long alors que
le corps reste tout à fait stable. Les sexes sont semblables.

En vol
Au cours du vol glissé, les poignets du Pygargue à tête blanche sont plus
avancés et les primaires, plus repliées que chez l’Aigle royal. Par temps
calme, les ailes peuvent s’abaisser sous l’horizontale à la manière d’un
balbuzard. Chez l’adulte – 5 ans, et parfois 6 ans –, les plumes de la
queue et de la tête sont blanches.
La projection de la tête et du cou du Pygargue à tête blanche adulte
semble presque de la même longueur que la queue tandis que chez
l’Aigle royal, elle semble beaucoup plus courte que la queue. Cepen-
dant, chez le Pygargue à tête blanche juvénile, la queue est plus longue
que chez l’adulte.
Le juvénile a la tête foncée et les ailes plus larges que l’adulte. Le des-
sus des ailes présente deux tons de brun ; le dos, plus pâle que chez
les immatures 2e et 3e années, contraste avec les plumes de vol plus
foncées. Le bec est noir. La queue grisâtre à bande terminale foncée,
grossièrement délimitée, est plus longue que celle de l’adulte ; les côtés
de la queue présentent également une légère bande sombre. La majorité
des juvéniles n’ont pas de blanc à l’abdomen. Les plumes axillaires sont
blanches, et une bande blanche traverse les couvertures sous-alaires en
diagonale sur les trois premiers plumages.

90
1

2 3

1. Adulte – Iris jaune citron. Bec jaune. Ailes de largeur uniforme. Tête, cou et queue
blancs.

2. Adulte – Bec et cire jaunes. Iris jaune citron. Tête, cou et queue blancs. Plumage
sombre.

3. Juvénile – Paraît brun foncé. Bec noir. Iris brun. Tête et cou brun foncé. Dessous brun
uni.

91
Juvénile – Tête foncée. Queue grisâtre avec
bande terminale foncée ; étroite bande foncée
sur les côtés de la queue. Peu ou pas de blanc à
l’abdomen. Axillaires blanches et diagonale
blanche traversant les couvertures sous-alaires.

Au cours des 2e et 3e années, les immatures peuvent avoir une grande


quantité de blanc sous les ailes et sur l’abdomen, un triangle blanc sur
le haut du dos et du blanc clairsemé sur les couvertures sus-alaires et
la queue.
Façon de différencier les immatures de 2e année des oiseaux de 3e année :
– d’abord s’assurer qu’il s’agit bien d’un pygargue immature de 2e ou
3e année : haut du dos, couvertures sus-alaires et ventre barbouillés
de blanc ;
– les individus de 2e année ont les primaires et les secondaires de lon-
gueur inégale (on dit qu’ils ont les ailes en dents de scie), tandis que
les oiseaux de 3e année ont ces plumes de longueur plus égale.
– les immatures de 2e année ont davantage de brun à la tête et au cou
que ceux de 3e année, qui présentent un bandeau oculaire foncé
tranchant avec le blanc du cou et du dessus de la tête.

Espèces semblables
Le risque de confusion existe uniquement dans le cas du pygargue
juvénile. Vu de dos, le juvénile peut être confondu avec l’Aigle royal
adulte. À distance, les couvertures sus-alaires souvent dorées de l’aigle
adulte peuvent sembler pâles et porter à confusion avec le pygargue
juvénile, dont les parties supérieures, particulièrement au niveau du
dos, sont claires. La partie postérieure « dorée » du cou de l’Aigle royal,

92
lorsqu’elle est visible, aide à distinguer les deux espèces. Par ailleurs,

Pygargue et aigle
chez le Pygargue à tête blanche juvénile observé d’en dessous, le blanc
des couvertures sous-alaires et la queue pâle à bande terminale et à
bordures foncées le distinguent de l’Aigle royal adulte, qui a les cou-
vertures sous-alaires et la queue foncées.
Le pygargue juvénile peut également être confondu avec l’Aigle royal
­juvénile. Toutefois, vu de dessous, et parfois de dessus, l’Aigle royal
­juvénile présente une zone blanche bien nette à la base des primaires
ainsi qu’une queue blanche jusque sur les côtés, sur laquelle tranche clai-
rement la bande terminale sombre. Le blanc du dessous des ailes et de la
queue du pygargue juvénile est moins bien délimité ; il se trouve surtout
sur les couvertures sous-alaires et rejoint le blanc des axillaires.

Comportements particuliers
Le Pygargue à tête blanche utilise le vol ramé principalement sur de
courtes distances ou pour se déplacer d’un perchoir à l’autre.

Vol nuptial
La cour du Pygargue à tête blanche a lieu en mars et avril. Cette activité
se déroule surtout en fin de matinée et se poursuit en après-midi. Le
mâle et la femelle planent de concert, sur plusieurs kilomètres carrés.
La parade nuptiale prend la forme d’acrobaties aériennes ponctuées de
cris : poursuites, tonneaux, plongeons d’un pygargue en direction de
l’autre, qui exécute au dernier moment un retournement et présente
ses serres à l’attaquant.

Posé
L’adulte a la tête et la queue blanches. Son gros bec jaune et sa forte taille
le différencient de la plupart des autres espèces d'oiseaux de proie diurnes.
Son plumage est brun foncé. Le juvénile paraît
brun foncé tant par-dessus qu’en dessous ; il Immature
a le bec noir. Les immatures de 2e et 3 ­ e an- 3e année
nées peuvent présenter un triangle blanc
sur le haut du dos ; les ailes et le ventre
sont barbouillés de blanc. L’immature de
3e année a un bandeau oculaire foncé qui
tranche sur la tête marquée de blanc ; du
jaune commence à paraître au bec.
Le Pygargue à tête blanche se distingue
de l’Aigle royal, quel que soit le plumage,
par ses tarses, qui ne sont pas emplumés
jusqu’aux doigts.

93
Pygargue et aigle

EN MIGRATION
Silhouette imposante. Plane presque continuellement les ailes à
plat, n’utilisant que rarement son battement d’ailes, semblable à
celui du Grand Héron, mais en plus puissant. Blanc visible, réparti
selon l’âge. Monte plus lentement que la Petite Buse le long des
courants ascendants.

Habitat
Le Pygargue à tête blanche niche habituellement à proximité de l’eau,
le long des côtes, des lacs ou des rivières, près des rapides qui ne gè-
lent pas l’hiver ou des cours d’eau qui se libèrent tôt au printemps. Il
construit de préférence son nid dans un arbre adulte, le plus élevé du
peuplement. Il niche dans une grande variété d’espèces d’arbres, tant
feuillus que résineux. Au Québec, le pygargue utilise surtout le pin blanc,
le mélèze laricin, le sapin baumier et les épinettes. Dans une fourche,
sous les branches du sommet qui lui assurent un couvert protecteur,
il installe une plate-forme massive de branches et d’herbes. Dans les
endroits dénudés, il construit son nid sur des crêtes rocheuses, à flanc
de montagne ou sur des corniches de falaises. Le nid est occupé année
après année ; il peut devenir immense.

Alimentation et techniques de chasse


Cet oiseau se nourrit surtout de poissons, qu’il pêche. Une partie de
son régime est composée de poissons morts ; aussi est-il plus abondant
le long des côtes, où il se nourrit des poissons rejetés sur la grève par
la mer. Il lui arrive de capturer quelques oiseaux, surtout des oiseaux
aquatiques tels des Bernaches du Canada, qu’il peut suivre en mi-
gration, et des Garrots à œil d’or ainsi que des mammifères : lièvres,
marmottes, ratons laveurs. En hiver, loin des côtes, il est attiré par les
carcasses d’animaux morts. Mais, en cette période de l’année, la plupart
des pygargues se rapprochent des côtes où le poisson abonde. Ceux-ci
peuvent parfois se déplacer dans l’eau et s’immerger jusqu’à la poitrine
afin de les capturer.
Lorsqu’il pêche, le pygargue utilise le vol ramé. Il rase la surface de l’eau et
agrippe le poisson sans interrompre sa course. Souvent, il fait du surplace
avant de se laisser tomber, serres premières, sur sa proie et de reprendre
son vol en ne se mouillant que les pattes. Cette dernière stratégie peut
aussi être adoptée envers des canards posés sur des plans d’eau.
Le pygargue s’acharne parfois sur certains canards qui plongent pour
s’esquiver en les forçant à replonger dès qu’ils refont surface, les ­épuisant

94
ainsi afin de les capturer. On l’a aussi observé marchant parmi des colo-

Pygargue et aigle
nies de goélands à la recherche de poussins.
Il pirate parfois des oiseaux piscivores tels le Balbuzard pêcheur ou les
goélands. À ce ­moment, son vol ramé devient rapide et acrobatique ; il
peut même rattraper en vol le poisson échappé par sa victime.
La chasse à l’affût à partir d’un perchoir est la technique qui présente
le plus haut taux de succès. Du haut d’un arbre ou d’une falaise, le
pygargue repère sa proie, puis se laisse glisser vers celle-ci et freine au
dernier moment avant de s’abattre sur elle. Des oiseaux aussi gros que
des bernaches peuvent être poursuivis et frappés en vol.
Cet oiseau de proie peut aussi effectuer des vols en rase-mottes afin de
poursuivre ou débusquer une proie à la manière du Faucon gerfaut.

Tendance
Dans de nombreux États américains, la chasse à prime
a longtemps nui à ce grand rapace, dont les effectifs
ont connu un déclin. La pulvérisation de pesticides le
long de la côte du golfe du Mexique pour lutter contre
les moustiques des marais salants et la destruction
d’habitats dans les régions boisées ont également
affecté la reproduction de cette espèce.
Au Québec, depuis 1980, on note une augmenta-
tion des individus, laquelle pourrait correspondre
à une amélioration de l’environnement suite à
l’interdiction d’utiliser des pesticides organochlorés
tel le DDT. Au Canada, le Pygargue à tête
blanche est désigné « espèce non en péril »,
mais classé « espèce vulnérable » au Québec,
en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou
vulnérables.
Cet oiseau préfère les endroits éloignés des activi-
tés humaines ; toutefois, il présente une certaine
adaptabilité, surtout là où la nourriture abonde.
Il accepte à l’occasion d’utiliser les plates-formes
de nidification, ce qui pourrait favoriser la hausse
des effectifs. À l’OOT, 126 individus sont dé-
Adulte
nombrés en moyenne par année.

95
Répartition
Pygargue et aigle

Sa présence se limite à l’Amérique du Nord. Dans l’Ouest, il niche de


l’Alaska jusqu’au centre des États-Unis dans les Rocheuses, ainsi que
dans le nord et le centre des Prairies. Dans l’est du Canada, il niche en
Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick en Nouvelle-
Écosse (notamment à l’île du Cap-Breton), à l’Île-du-
­Prince-Édouard et à Terre-Neuve. On observe des nids
dans l’archipel de Mingan, le ­Bas-Saint-Laurent,
l’estuaire du Saint-Laurent et l’Estrie et le long de
la rivière des Outaouais. Au Nouveau-Brunswick,
la population s’agrandit. L’hiver, les individus qui
nichent à l’intérieur du continent, là où l’eau gèle,
se dirigent vers les côtes les plus proches ou mi-
grent vers le sud. Le Pygargue à tête blanche
est présent à l’année sur l’île d’Anticosti, sur
les côtes de Terre-Neuve, en Nouvelle-Écosse
et au Nouveau-Brunswick, sur les côtes de la
baie de Fundy. On l’observe en hiver dans
l’Outaouais et ailleurs au Québec ainsi que
Juvénile dans le sud de l’Ontario, sur les rives des lacs
Huron, Érié et Ontario.

Québec : nicheur migrateur peu


commun ; hivernant peu commun
Ontario : nicheur migrateur rare à
occasionnel ; hivernant rare
Maritimes : nicheur migrateur
occasionnel à fréquent ; hivernant
régulier en Nouvelle-Écosse et dans
le sud-ouest du Nouveau-Brunswick

96
Pygargue et aigle
Aigle royal
Aquila chrysaetos
Golden Eagle
Accipitridés

E : 185 – 224 cm


L : m 76 – 89 cm
f   89 – 104 cm
DSI : m  81 %

Le vol plané de l’Aigle royal est légèrement


dihédral. Les longues ailes, dont le bout est plus large
que chez le pygargue, sont étranglées à la base ; celles du pygargue
sont de largeur plus uniforme. Le battement d’ailes souple et lent
est souvent interrompu par de courts vols glissés ; l’arc de cercle
parcouru est moins important que dans le cas du pygargue. Vu de
face, l’Aigle royal est foncé et sa tête est dorée ; le bord d’attaque de
l’aile est pâle. Les sexes sont semblables.

En vol
L’Aigle royal a le corps très foncé. Tant chez l’adulte que chez l’immature,
on peut observer des reflets dorés à la nuque et à la couronne lorsque les
conditions d’éclairage sont idéales. Les grandes couvertures sus-alaires
forment une bande chamois contrastante. En dessous, la base plus pâle
des primaires et des secondaires contraste avec les couvertures sous-
alaires foncées. Les sous-­c audales sont brun roussâtre.
La queue arrondie du mâle adulte est traversée de plusieurs lignes grises
irrégulières, alors que chez la femelle adulte, on en compte seulement
deux, l’une étroite et l’autre plus large. Il est souvent impossible d’établir
l’âge des aigles en vol.
Le juvénile a le corps foncé, mais certains individus peuvent présenter
sous les ailes une zone blanche qui chevauche la base des primaires et
le début des secondaires. Sur la face supérieure, lorsqu’elle est visible,
cette zone blanche paraît plus petite. Elle est encore plus petite chez la
femelle juvénile. La queue est blanche à la base jusque sur ses marges
latérales (contrairement à celle du pygargue juvénile) avec une bande
foncée à l’extrémité. Les zones blanches de l’aile et de la queue sont
bien tranchées.

97
2

1 3

1. Adulte – Longues ailes étranglées à la base. Corps foncé. Nuque chamois. Rémiges
gris sombre. Queue arrondie. Sous-caudales chamois. Il est souvent impossible
d’établir l’âge des aigles en vol.

2. Adulte – Bec grisâtre. Iris ambre. Tête et bec plus petits que ceux du pygargue.
Nuque et arrière du cou fauve. Queue traversée de bandes grises. Tarses emplumés
jusqu’aux doigts.

3. Immature – Nuque et couronne fauve. Iris brun. Cire jaune. Base du bec bleue et
bout noir. Parties supérieures et inférieures brun foncé. Queue foncée avec un peu de
blanc à la base.

98
Juvénile – Nuque chamois. Corps uni-
formément brun foncé. Zone blanche
bien tranchée à la base des primaires.
Blanc à la queue, sur toute la largeur,
avec bande foncée à l’extrémité.

Chez l’immature, les plumes du bord de fuite sont de longueur inégale.


La queue ne présente pas de séparation nette entre le dessus grisâtre
et le bout foncé. Seuls les immatures et les adultes ont les couvertures
sus-alaires chamois, pas les juvéniles.

Espèces semblables
Chez certains individus, la teinte dorée du cou et de la nuque est telle-
ment prononcée qu’à distance, la tête peut paraître blanche et donner
l’impression qu’il s’agit du Pygargue à tête blanche.
L’Aigle royal adulte en vol peut être confondu avec la Buse pattue de
forme sombre. Il est en effet très difficile d’évaluer adéquatement la
taille d’un oiseau seul dans le ciel. De plus, dans un ciel clair, l’oiseau
paraît parfois plus petit qu’il ne l’est en réalité alors qu’il peut paraître
plus gros lorsqu’observé dans un ciel couvert. Chez la Buse pattue, la
zone pâle est toutefois beaucoup plus étendue sous l’aile au niveau des
rémiges, en particulier sous les primaires.
L’aigle juvénile peut également être confondu avec le Pygargue à tête
blanche juvénile. Chez l’aigle, la tache blanche sur les rémiges à la base des
primaires et l’autre à la base de la queue sont bien délimitées tandis que
chez le pygargue juvénile, le blanc se trouve principalement au niveau des
couvertures sous-alaires alors que la queue est barbouillée de blanc.
Les pygargues immatures présentent de petites fenêtres transparentes
à la base des primaires, mais pas les aigles immatures. Les aigles ne
montrent jamais de blanc au dos comme c’est le cas chez les pygargues
immatures ; toutefois, observées de loin, les surfaces beiges sur la face
dorsale de l’aigle peuvent paraître blanches au soleil. En tout temps,
des axillaires blanches permettent de trancher en faveur du pygargue.
Elles sont visibles de loin, quand l’oiseau tourne.

99
Comportements particuliers
Pygargue et aigle

En hiver et en migration, l’Aigle royal pourchasse ses proies dans dif-


férents habitats.

Vol nuptial
Au cours des mois qui précèdent la nidification, les oiseaux entrepren-
nent, isolément ou de concert, de spectaculaires vols sinueux. Les ailes à
demi fermées, l’oiseau exécute un piqué abrupt d’une dizaine de mètres,
pivote brusquement, puis reprend de l’altitude en battant puissamment
des ailes. Ce manège peut se répéter une vingtaine de fois.

Posé
L’adulte a le bec grisâtre et la cire jaune ; la tête et le bec sont plus pe-
tits que ceux du pygargue. La nuque et la partie arrière du cou sont de
couleur fauve ou brun doré ; la queue brun foncé est marquée de lignes
grises. Les tarses sont emplumés jusqu’aux doigts de couleur jaune.
Le juvénile a les parties supérieures et inférieures semblables à celles
de l’adulte, mais plus foncées. La queue, blanche à la base, présente
une large bande noire à son extrémité. L’immature de 2e année est
semblable à l’adulte, mais la base de la queue est grisâtre et possède
une bande foncée à l’extrémité.

EN MIGRATION
Silhouette foncée imposante. Ailes étranglées à la base. Battements
d’ailes souples et lents, souvent interrompus. Nuque dorée. Sus-
­alaires chamois chez l’immature et l’adulte seulement. En migration,
conserve généralement une ligne de vol très directe ; c’est de loin
le rapace qui dépense le moins d’énergie en vol.

Habitat
L’Aigle royal fréquente généralement les régions montagneuses entre-
coupées de vallées. Il construit son nid presque toujours sur une falaise
ou sur les contreforts des montagnes. Il niche parfois, mais rarement,
dans un grand arbre. L’espèce recherche les endroits où se forment des
courants ascendants favorables à l’envol et qui offrent une vue étendue
des lieux. Elle est habituellement absente des régions densément boi-
sées sans ouverture. Cet aigle se déplace sur de grandes distances pour
chasser ; le nid n’est donc pas nécessairement près de l’endroit où on le
voit évoluer. Il chasse les petits mammifères en terrain découvert.

100
Alimentation et techniques de chasse

Pygargue et aigle
L’aigle se nourrit de mammifères : marmottes, lièvres, rongeurs, et quel-
quefois d’oiseaux, comme des gallinacés. La sauvagine fait également
partie de son régime alimentaire, tout comme la charogne, qui en repré-
sente une bonne proportion. Dans le nord du Québec, l’Aigle royal jette
son dévolu sur les bernaches, canards, renards et restes de caribou.
L’Aigle royal est particulièrement actif au cours de la matinée ou de la
soirée. Il repère facilement les courants d’air ascendants,
qui lui permettent d’atteindre l’altitude désirée afin
de surveiller son territoire de chasse. Il plane alors
pendant de longues périodes tout en scrutant les
flancs de montagnes ou les espaces ouverts à la
recherche de proies.
En quête de nourriture, l’Aigle royal tournoie en
alternant le vol ramé et le vol plané ou en faisant
du surplace face au vent, tel un cerf-volant. Lorsqu’il
repère son repas, il passe à l’attaque en plongeant,
ailes repliées. Proche de sa proie, il étend partiel-
lement les ailes et l’agrippe avec une serre ou
les deux. Il pourra aussi surprendre le gibier
grâce à un vol plané à basse altitude. S’il doit
transporter une prise, il tentera de dénicher un
courant d’air ascendant afin de réduire la dépense
d’énergie. Cet oiseau peut transporter des proies
de 5 kg. Il lui arrive de chasser les oiseaux en plein
vol. Posé au sol avec sa prise, il l’enveloppe, ailes
et queue déployées, lorsqu’un autre prédateur Adulte
est en vue.
L’Aigle royal peut aussi chasser à l’affût à partir
d’un perchoir, mais cette technique est utili-
sée habituellement par des immatures inex-
périmentés ou certains aigles plus âgés afin de
capturer du petit gibier. Au sol, il est étonnamment agile et peut courir
afin de débusquer des proies.

Tendance
L’Aigle royal n’aurait jamais été abondant au Québec. En Amérique
du Nord, dans les années 1950, la contamination par le DDT a affecté
l’espèce. Par ailleurs, la capture accidentelle, l’empoisonnement par
des trappeurs de loups, l’abattage d’oiseaux par des braconniers, la
perte d’habitats et les dérangements reliés aux activités humaines
ont porté préjudice à l’espèce jusque dans les années 1970. On a noté

101
une hausse des effectifs dans les années 1980. Il semble toutefois que
Pygargue et aigle

l’augmentation de la population soit bien réelle. Bien que l’espèce soit


considérée comme menacée en Ontario, le nombre d’aigles observés
en migration au cours des années 1985 à 1989 est trois à quatre fois
supérieur à ce qu’il était dans les années 1950 et 1960. En 1987, l’Aigle
royal a été classé « non en péril » au Canada. Au Québec, en vertu de la
Loi sur les espèces menacées ou vulnérables, il fait partie des espèces vulné-
rables, c’est-à-dire que la survie de l’espèce est jugée précaire même si
sa disparition n’est pas appréhendée à court ou à moyen terme. Selon
une estimation, entre 65 et 75 couples nicheraient sur le territoire qué-
bécois, mais il est possible que l’Aigle royal soit plus abondant que ne
le laissent croire les données. À l’OOT, 54 individus sont dénombrés
en moyenne par année.

Répartition
L’aire de répartition mondiale de l’Aigle royal comprend l’Amé-
rique du Nord jusqu’au Mexique, l’Europe, l’Asie et le nord
de l’Afrique. Au Québec et en Ontario, son aire de nidi­
fication est très localisée. Des nids ont été découverts
au Nouveau-Québec, le long de la baie d’Hudson et de
la baie d’Ungava, particulièrement près de la rivière
George. Une dizaine de territoires ont été répertoriés
sur la Côte-Nord, à l’est de la rivière Manicouagan,
le long des rivières Moisie et Sainte-Marguerite,
et ­quelques-uns en Gaspésie ainsi que sur l’île
d’Anticosti. En Ontario, l’Aigle royal niche dans
deux îlots très localisés, dans le nord de la pro-
vince. Il niche également dans la partie nord de
l’île du Cap-Breton.
Juvénile

Québec : nicheur migrateur rare, mais


régulier ; hivernant inusité
Ontario : nicheur migrateur rare ;
hivernant rare
Maritimes : nicheur migrateur rare,
nord de l’île du Cap-Breton

102
Balbuzard et busard

Balbuzard pêcheur Busard Saint-Martin

S eule espèce de la famille des Pandionidés, le Balbuzard pêcheur


se nourrit exclusivement de poissons. Il est le seul oiseau de
proie à pouvoir s’immerger complètement. Les serres du balbuzard
sont recouvertes de spicules, cartilage épineux lui permettant de
bien agripper les poissons. Son plumage ferme, compact et huileux
le rend résistant au choc brutal subi au contact de l’eau et réduit
les effets de l’immersion.
On compte 17 espèces de busards à travers le monde. Le Busard
Saint-Martin est le seul représentant du genre Circus (famille des
Accipitridés) dans nos régions. Il fréquente les espaces découverts.
C’est probablement un des oiseaux de proie les plus faciles à identi-
fier lorsqu’il évolue au-dessus des champs en friche ou des marais.
Il est alors possible de distinguer son croupion blanc et, avec un
peu de chance, d’assister au rituel d’échange de nourriture entre
le mâle et la femelle.
Balbuzard et busard

Balbuzard pêcheur
Pandion haliaetus
Osprey
Pandionidés

E : 147 – 183 cm


L : 53 – 64 cm
DSI : m  85 %

Le vol lent du Balbuzard pêcheur est


constant et puissant, entrecoupé de
glissés, les ailes parcourant un arc de cercle étroit. Le battement
d’ailes semble centré à la jointure ; l’extrémité de l’aile ne paraît pas
contribuer au mouvement. La silhouette des ailes dessine un large M
aplati. Les longues ailes profilées forment un angle vers l’arrière au
niveau de la jointure, laquelle affiche une tache sombre au poignet
sur la partie inférieure. Plane et glisse les ailes recourbées, poignets
pointés vers l’avant au-dessus du corps, le bout des ailes abaissé vers
l’arrière. Plane parfois les ailes à plat. Les sexes sont semblables.

En vol
Le Balbuzard pêcheur a le dessus du corps brun. Il arbore un bandeau
brun foncé sur le côté de la tête blanche, laquelle semble plutôt petite,
quel que soit l’angle d’observation. Le dessous et les couvertures sous-
alaires blanc net contrastent avec les rémiges plus foncées.
La femelle est de plus grande taille que le mâle. Chez de nombreuses
femelles adultes, des taches brunâtres sur le haut de la poitrine donnent
l’impression qu’elles portent un collier, lequel est parfois présent, mais
moins prononcé, chez le mâle et le juvénile.
Le vol du balbuzard femelle est plus lent que celui du mâle et les ailes
sont plus arquées que chez ce dernier. En vol, la femelle effectue beau-
coup moins de changements de direction subits que le mâle.
Le juvénile a souvent des rayures foncées à la couronne et sa tête n’est
pas d’un blanc brillant comme celle de l’adulte. Les plumes du dessus
sont nettement lisérées de blanc crème. Les nombreuses taches pâles
sur les parties supérieures foncées permettent de le reconnaître, car,
vu de dessous, il ressemble beaucoup à l’adulte. Les couvertures sous-
alaires sont chamois très pâle.

104
1

2 3

1. Adulte – Bandeau brun foncé sur le côté de la tête blanche, plutôt petite. Iris jaune.
Tache sombre au poignet. Dessous et couvertures sous-alaires blanc net.

2. Juvénile – Plumes lisérées de blanc sur le dessus du corps. Iris orangé. Bandeau noir.
Rayures foncées de la couronne rejoignant la base du cou.

3. Juvénile – Iris orangé. Bandeau noir. Tête blanc crème. Parties supérieures nette-
ment lisérées de blanc.

105
Adulte – Iris jaune
orangé. Dessus brun foncé,
dessous blanc. Bandeau
noir de chaque côté de la
tête blanche. La pointe des
ailes dépasse le bout de la
queue. Pieds grisâtres.

Suite à leur première migration vers le sud, les juvéniles demeurent


sur le site d’hivernage durant une période variant entre 18 et 20 mois
avant de retourner sur leur territoire de nidification. Conséquemment,
presque tous les balbuzards observés lors de la migration printanière
sont des adultes.

Espèces semblables
La « cassure » caractéristique de l’aile rappelle l’allure de l’aile du goé-
land, avec lequel il peut parfois être confondu lorsqu’il vole à haute
altitude.

Comportements particuliers
En quête de poissons, il peut effectuer des vols stationnaires comme
la Buse pattue.
Lorsqu’il quadrille les plans d’eau, le Balbuzard
pêcheur vole lentement, parfois en décrivant des
cercles. Il s’immobilise fréquemment en alternant le
vol stationnaire et la descente étagée. S’il n’entreprend
pas son plongeon, il reprend son vol ramé.

106
Balbuzard et busard
Vol nuptial
Le mâle et la femelle exécutent de concert un ballet aérien en planant à
haute altitude et, parfois, le mâle pique vers sa partenaire. Aux abords
du nid, le mâle amorce une danse aérienne ; il se propulse à la verticale
d’un rapide battement d’ailes, queue déployée et serres tendues, exécute
un plongeon, puis recommence. Un autre type de parade s’apparente à
un vol ondulatoire. D’un battement d’ailes saccadé, le mâle décrit des
vagues de faible amplitude au sommet desquelles il effectue un court
vol stationnaire ou parfois un mouvement de yo-yo. Ces manifestations
peuvent se produire au moment où le mâle offre à la femelle au nid soit
un poisson, soit des matériaux qu’il tient dans ses serres.

Posé
L’adulte a le dessus du corps brun foncé, le dessous blanc et un large
bandeau noir de chaque côté de la tête blanche dotée d’une huppe foncée
parfois visible à l’arrière. A l’œil jaune. Le bec est noirâtre et les pattes
grisâtres. La pointe des ailes repliées dépasse le bout de la queue. De
nombreuses femelles arborent des taches brunâtres sur le haut de la
poitrine. Le juvénile présente de nombreuses taches pâles sur le dessus
du corps. L’œil est orangé.

EN MIGRATION
Silhouette caractéristique : les ailes forment un M aplati. Des-
sous blanc bien visible à distance. Petite tête et longue queue.
Contrairement aux autres oiseaux de proie diurnes, la migration
des balbuzards n’est pas interrompue par les journées pluvieuses
ou brumeuses.

Habitat
Le Balbuzard pêcheur niche habituellement à proximité des plans d’eau,
lacs, rivières, réservoirs ou le long des côtes. Il construit habituellement
son nid au sommet de grands conifères, morts ou vivants : des pins ou
des épinettes capables de supporter l’imposante structure accumulée
au fil des années. Là où les grands arbres sont rares, il utilise différents
supports hors de portée des prédateurs pour y installer son nid : des
blocs erratiques émergeant d’un cours d’eau, le sommet de rochers, des
pylônes électriques, des poteaux et d’autres plates-formes artificielles
de nidification. Le couple revient sur son territoire de nidification d’une
année à l’autre.

107
Balbuzard et busard

Alimentation et techniques de chasse


Le balbuzard est exclusivement un oiseau piscivore, souvent opportu-
niste. Il se nourrit, tant en eau douce qu’en eau salée, des espèces de
poissons les plus communes qui fréquentent les eaux peu profondes.
On a déjà retrouvé des moules bleues et des moules d’eau douce au pied
de certains nids, ce qui laisse supposer qu’il consomme des mollusques
à l’occasion.
Le Balbuzard pêcheur en chasse survole les grands plans d’eau en pas-
sant du vol ramé au vol plané et au surplace ramé. S’il lui arrive d’agir
ainsi à une altitude atteignant parfois 60 m, c’est plutôt entre 10 et 30 m
qu’on le voit habituellement faire du surplace.
Il scrute la surface de l’eau d’un angle de 45 degrés ou moins. Ayant repéré
un poisson près de la surface, il s’arrête brusquement en effectuant du
surplace et manœuvre habilement afin de se positionner au-dessus de
sa proie, puis entame sa chute libre. Ailes relevées et serres tendues, il
plonge parfois jusqu’à disparaître complètement. Il lui arrive
souvent de demeurer sous l’eau quelques instants afin
de bien agripper le poisson qui se débat violemment. Il
reprend son vol péniblement en secouant ses ailes pour
éliminer l’eau, et si le poisson n’a pas la tête dirigée vers
l’avant, il le replace habituellement en vol.
Il lui arrive de capturer au passage un poisson nageant
ou flottant en surface, et ce, sans interrompre son vol.
Il chasse également à partir d’un perchoir. Posé sur la branche
d’un arbre en bordure d’un plan d’eau, le balbuzard semble
soudainement agité. Légèrement voûté, le corps immobile, il glisse
la tête de gauche à droite. Ce mouvement peut se répéter plusieurs fois
jusqu’au moment où l’oiseau s’immobilise, fixant un endroit précis à la
surface de l’eau. Il quitte alors son perchoir en alternant le vol glissé et
le vol plané en direction de l’endroit visé, puis utilise le vol stationnaire
pour bien localiser le poisson.
Vol particulier que celui utilisé pour rapporter certains matériaux au
nid : il s’attaque à des branches mortes d’une longueur pouvant atteindre
50 cm en les cassant sous son poids ou en cueillant au passage celles
qui sont brisées.
Un été, en Nouvelle-Écosse, on a déjà observé un balbuzard mâle ramenant
un flétan (poisson solitaire) à son nid sans que sa prise ne suscite d’intérêt
chez ses congénères. Un autre ramène un éperlan (poisson se déplaçant
en banc) et exécute une sorte de danse aérienne ; aussitôt, d’autres mâles
s’envolent vers l’endroit d’où il venait. Quelques minutes plus tard, tous
les mâles s’envolent à sa suite. Aucun d’eux ne revint bredouille, puisqu’un
banc de poissons leur avait été signalé. On croit que ce comportement
social augmente l’efficacité des balbuzards pour la pêche.

108
Balbuzard et busard
Tendance
À la fin du 19e siècle, on a remarqué un déclin des populations de bal­
buzards en Amérique du Nord. Des coupes forestières impor­t antes
jusqu’à la limite des plans d’eau et l’abattage de grands arbres en bor-
dure des lacs et des rivières ont contribué à diminuer les effectifs de
certaines populations du Canada et
des États-Unis. Au cours des années
1950 et 1960, à l’instar de plusieurs
autres oiseaux de proie, le Balbuzard
pêcheur a connu des problèmes de
reproduction causés par l’utilisation
intensive des pesticides organochlo-
rés. Sa longue espérance de vie – entre Adulte
15 et 25 ans – lui aurait permis de survivre
au cours de cette période. Il montre une
étonnante facilité à vivre à proximité
des humains et à utiliser les structures
artificielles mises à sa disposition. Cet
indice de tolérance varie cependant au sein de la
population selon l’emplacement du nid et l’étape
de nidification. À l’OOT, 637 individus sont notés en
moyenne par année.

Répartition
Divisé en quatre sous-espèces, le Balbuzard pêcheur se reproduit sur
tous les continents, sauf en Antarctique. La sous-espèce Pandion haliaetus
carolinensis niche en Amérique du Nord. Au Canada, le balbuzard niche
presque partout sauf dans l’extrême-sud des provinces des ­P rairies et
dans l’extrême-nord du Québec. Il est présent aussi en Alaska, dans les
Rocheuses jusqu’au centre des États-Unis. On le rencontre sur la côte
Atlantique jusqu’en Floride et le long des côtes de la mer des Caraïbes.
Le sud de la Floride et le nord-ouest du Mexique accueillent une po-
pulation résidante.

Québec : nicheur migrateur commun ;


exceptionnel en hiver
arrivée : mi-avril
départ : ­mi-octobre
Ontario : nicheur migrateur
occasionnel à commun
Maritimes : nicheur migrateur
commun ; exceptionnel en hiver

109
Balbuzard et busard

Busard Saint-Martin
Circus cyaneus
Northern Harrier
Accipitridés

E : 97 – 122 cm
L : m 41 – 50 cm
f   45 – 50 cm
DSI : m  78 %

Ses battements d’ailes sont souples.


L’oiseau vole souvent en rase-mottes, à
la recherche de petits rongeurs ; il semble alors flotter à
quelques mètres au-dessus du sol en se balançant de côté, les ailes
relevées au-dessus de l’horizontale à la manière de l’Urubu à tête
rouge. Il évolue lentement, alternant le vol plané et le vol ramé, tout
en scrutant le sol. Son vol est sinueux. Ses longues ailes étroites et
sa longue queue lui donnent une silhouette caractéristique. Il vole
parfois relativement haut. Les sexes sont différents.

En vol
Tant chez l’adulte que chez le juvénile observés en vol, la queue allongée
et le croupion blanc constituent des caractéristiques déterminantes.
­Toutes proportions gardées, le Busard Saint-Martin possède la plus
longue queue chez les oiseaux de proie d’Amérique du Nord.
Chez le mâle adulte, la queue grisâtre traversée de bandes sombres et les
ailes, plutôt arrondies aux extrémités, sont longues. Sous l’aile, le bord de
fuite est marqué d’une large bande foncée, plus visible chez le mâle. Le
dessous presque tout blanc, le bout des ailes noir ainsi que les parties supé-
rieures grisâtres du mâle le distinguent de la femelle et de l’immature.
Le disque facial du Busard Saint-Martin, davantage marqué chez la
femelle et l’immature, lui donne l’allure d’un hibou.
La femelle possède des ailes relativement larges. Elle a le dessus brun
et une tache fauve sur les couvertures sus-alaires. Le dessous du corps
chamois est fortement rayé à la poitrine et aux flancs, mais plus fine-
ment sur le ventre. La femelle présente une bande diagonale brun foncé
sur les couvertures sous-alaires ; des lignes brunes traversent le blanc
des rémiges. Le bord de fuite est foncé. La longue queue est barrée de
bandes foncées.

110
1

2 3

1. Adulte mâle – Vole en rase-mottes, ailes relevées au-dessus de l’horizontale. Dessous


pâle. Iris jaune citron. Ailes grisâtres avec bout noir. Bande foncée au bord de fuite.
Croupion blanc.

2. Adulte femelle – Dessus brunâtre ; dessous fortement rayé de brun. Iris jaune.
Disque facial foncé ; ligne pâle de part et d’autre de l’œil. Tarses relativement longs.

3. Juvénile – Tête et cou foncés. Disque facial marqué. Iris brun. Dessous cannelle
faiblement rayé à la poitrine.

111
Adulte femelle – Tête brune. Dessous fortement
rayé à la poitrine et aux flancs. Dessus brun.
Croupion blanc. Longue queue.

Le juvénile ressemble à la femelle, mais a le dessous roux ; il est rayé


seulement à la poitrine. D’en dessous, la gorge et la tête paraissent plus
foncées que la poitrine. En automne, il a le dessus uniformément brun
foncé avec des marques fauves sur les couvertures sus-alaires.

Espèces semblables
Observé à distance lorsqu’il exécute un vol sur place, il peut faire penser
à la Buse pattue, qui quadrille parfois le terrain comme lui, mais à une
altitude plus élevée. La poitrine de la Buse pattue est toutefois plus large
que celle du Busard Saint-Martin. En vol plané, ce dernier ressemble
à une Buse pattue et à un Faucon pèlerin lorsqu’il glisse abruptement,
la queue fermée. La queue est carrée ou encochée chez le busard et
légèrement effilée vers le bout chez le Faucon pèlerin.
Peut à l’occasion être confondu avec l’Épervier de Cooper lorsque, chez
ce dernier, dans un mouvement en vol, des plumes blanches du dessous
deviennent apparentes de chaque côté du croupion.

Comportements particuliers
Se pose souvent au sol, parfois sur un piquet de clôture ou sur un autre
perchoir bas.

Vol nuptial
Le mâle frôle la femelle perchée en exécutant des descentes en piqué en
forme de U. Il est souvent accompagné de la femelle en vol. À chaque
remontée, arrivé au sommet du U, il s’arrête, culbute sur lui-même et
amorce un nouveau piqué, remonte encore, accompagnant toujours la
femelle. Il montre alors son dessous blanc, visible à grande distance.

112
Balbuzard et busard
Posé
Le mâle adulte paraît élancé. Le croupion blanc caractéristique de
l’espèce est parfois visible lorsque l’oiseau déplie les ailes. Les parties
supérieures sont gris clair et le dessous blanc. La femelle a le dessus
brunâtre et le dessous chamois fortement rayé, surtout à la poitrine
et aux flancs. Le juvénile ressemble à la femelle, mais a le dessous
de couleur cannelle faiblement rayé à la poitrine. Le disque facial est
particulièrement visible chez la femelle et le juvénile. Cette espèce a
les tarses relativement longs. L’œil passe du brun au jaune entre la fin
de l’automne et le milieu de l’hiver.

EN MIGRATION
Oiseau de proie élancé ; longue queue caractéristique et battements
d’ailes de faible amplitude. En migration, il vole en ligne droite à
une plus grande altitude et avec un battement d’ailes plus ferme
que lorsqu’il chasse.

Habitat
Le Busard Saint-Martin niche en milieu ouvert, dans les champs et les
zones humides. Il évite en général les secteurs de forêts continues, sauf
lorsqu’il est en migration. Le nid est construit au sol sous le couvert végé-
tal ; il peut aussi être installé dans des arbustes nains ou dans des plantes
basses. Le couple qui a réussi sa couvée a tendance à retourner au même
endroit l’année suivante. L’espèce exploite des ressources alimentaires
dont l’abondance varie ; aussi a-t-elle tendance à former des colonies
lâches dont les nids sont peu éloignés les uns des autres, même lorsque
les conditions de l’habitat permettent aux couples de nicher isolément.

Alimentation et techniques de chasse


Le menu du busard se compose de petits mammifères, d’oiseaux de
petite et moyenne tailles, d’amphibiens, de reptiles, de gros insectes,
et parfois même de charogne. Les oiseaux seraient surtout pourchassés
par les mâles et les petits mammifères par les femelles.
Le Busard Saint-Martin se caractérise par sa façon de quadriller son ter-
ritoire de chasse, en le survolant à la hauteur de la végétation d’un lent
vol ramé-plané accompagné d’un roulis. Il peut aussi pratiquer un long
surplace ramé au-dessus d’un buisson où s’est réfugiée une proie ou devant
un feu de prairie à guetter les petits rongeurs en fuite. Ayant repéré sa
proie, il interrompt instantanément son vol et se laisse choir sur celle-ci,
qu’il dévore sur place ou plus loin, ou qu’il apporte à sa progéniture.

113
Balbuzard et busard

Son acuité auditive, comparable à celle des hiboux, lui permet de détecter
des proies potentielles qu’il peut ensuite tenter de débusquer au sol. Il peut
également se poser au sol à l’affût afin de surprendre ses victimes.
Comme chez les buses, il arrive en matinée que le Busard Saint-Martin
tournoie d’un vol ramé-plané en altitude sans que cela semble relié à
la recherche d’une proie.

Tendance
Au Québec, selon les données ÉPOQ (Étude des populations d’oiseaux
du Québec), la population du Busard Saint-Martin a augmenté au
cours des 20 dernières années. Toutefois, elle semble avoir stagné plus
récemment. Les tendances décennales ont été fortement à la baisse
dernièrement dans la plaine du Saint-Laurent et la région des lacs
Ontario et Érié. La perte d’habitats liée, entre autres, au remplissage
des marais, affecte cette espèce, surtout dans les secteurs proches des
grands centres urbains. Les champs abandonnés qui constituent des
habitats de nidification de choix sont de plus en plus utilisés pour le
développement résidentiel et commercial. À l’OOT, 307 Busards Saint-
Martin sont dénombrés en moyenne par année.

Répartition
C’est une espèce holarctique qui niche depuis l’ouest de
l’Alaska, dans tout le centre du Canada jusqu’au sud-ouest
Adulte m des États-Unis, vers l’est jusqu’au centre du Québec et
aux Îles-de-la Madeleine, dans les Maritimes et la partie
sud de Terre-Neuve. Le Busard Saint-Martin est présent
en hiver sur la côte est de la Nouvelle-Écosse et la côte
de la baie de Fundy au Nouveau-Brunswick ainsi que
dans les basses terres du Saint-Laurent et en Estrie. Il
occupe également le sud de l’Ontario, particulièrement
au nord des lacs Ontario et Érié.

Québec : nicheur migrateur commun ;


hivernant rare
arrivée : mi-mars
départ : ­mi-novembre
Ontario : nicheur migrateur occasion-
nel à commun ; hivernant rare
Maritimes : nicheur migrateur occa-
sionnel à commun ; hivernant rare

114
Éperviers

Épervier brun

Épervier de Cooper Autour des palombes

L’ Épervier brun, l’Épervier de Cooper et l’Autour des palombes


représentent le genre Accipiter dans l’est du Canada. Ces oiseaux
possèdent une longue queue et de courtes ailes arrondies qui leur
permettent des manœuvres rapides en forêt. Leur vol est typique :
plusieurs battements d’ailes suivis d’un glissé.
L’Autour des palombes est présent tout au long de l’année dans l’est
du Canada. L’Épervier brun et l'Épervier de Cooper sont considé-
rés comme des migrateurs, même si certains individus hivernent
dans le sud du Québec et de l’Ontario, et plus rarement dans les
Maritimes. À l’automne, ces oiseaux de proie commencent à migrer
bien avant que les arbres aient perdu leur feuillage, les juvéniles
précédant les adultes. Ils accompagnent la migration des passereaux,
dont ils se nourrissent.
La majorité des observateurs expérimentés s’accordent pour affirmer
que l’identification en vol des éperviers n’est pas facile. C’est principa-
lement une question de forme, de proportions relatives et de manière
de voler ; ces attributs peuvent être discutés sans égard au plumage,
mais exigent le constant recours à la comparaison.
Épervier brun
Accipiter striatus
Éperviers

Sharp-shinned Hawk
Accipitridés

E : 51 – 71 cm
L : m  25 – 30 cm
f   30 – 36 cm
DSI : m  54 %

Le battement d’ailes de l’Épervier brun est


énergique et rapide, plus rapide que celui de
l’Épervier de Cooper ; il flotte allègrement. Chaque série de batte-
ments est suivie d’un court glissé. Le mouvement des ailes semble
provenir des extrémités seulement, ce qui donne l’impression d’un
vol assez lâche. Les sexes sont semblables.

En vol
L’Épervier brun plane les ailes à plat, la queue ouverte et les poignets
légèrement poussés vers l’avant. En de rares occasions, il effectue un
vol légèrement dihédral. En vol glissé, queue fermée, le bord d’attaque
de l’aile est fortement arqué à la hauteur du poignet et forme un angle
tel que la tête émerge à peine au-delà de cet angle, tandis que le bord
de fuite forme un S allongé.
La tête de l’Épervier brun est relativement petite et arrondie. Le dessus
de la tête gris-bleu de l’adulte est de la même couleur ou à peine plus
foncé que la nuque et le dos.
L’Épervier brun est le plus petit de nos représentants du genre Accipiter.
Les adultes ont le dessus du corps gris-bleu et le dessous strié trans-
versalement de roux. Parfois, au printemps, le dessus bleu du corps
paraît teinté de brun. La longue queue étroite est traversée de plusieurs
bandes foncées. À son extrémité, elle est nettement carrée, surtout chez
le mâle, ou légèrement encochée lorsqu’elle est allongée et fermée, et
modérément arrondie lorsqu’elle est étalée. Une étroite bande blanche
est perceptible au bout de la queue.
Chez la femelle, les parties supérieures sont uniformément gris-bleu
tandis que chez le mâle, la main plus foncée contraste avec le dessus
du corps d’un bleu plus pâle. C’est la caractéristique du plumage la plus

116
1

2 3

1. Adulte – Dessous du corps barré de roux. Sous-caudales blanches. Dessus gris-bleu.


Tête relativement petite. Iris orangé.

2. Adulte – Dessous du corps barré de roux. Iris orange. Joues roussâtres. Tarses minces.

3. Juvénile – Iris jaune. Dessus brun foncé, dessous rayé de brun jusqu’à bas sur le
ventre. Petite tête arrondie. Léger sourcil chamois. Sous-caudales blanches.

117
Juvénile – Ailes trapues et tête petite. Parties
supérieures brun foncé. Six primaires digitées.
Iris jaune. La tête émerge à peine des poignets
avancés. Longue queue barrée avec étroite
bande blanche à l’extrémité.

utile pour distinguer une grosse femelle Épervier brun de l’adulte mâle
Épervier de Cooper lorsqu’ils sont vus de dessus.
Le juvénile possède des ailes trapues et une petite tête. Il a les parties
supérieures brun foncé et le dessous fortement rayé longitudinalement
d’un brun le plus souvent roussâtre. Ces rayures grossières couvrent la
poitrine et le ventre de l’oiseau. L’étroite bande blanche au bout de la
queue est davantage visible chez le juvénile.

Espèces semblables
L’Épervier brun est presque identique à l’Épervier de Cooper, mais ha-
bituellement plus petit. Cependant, un Épervier brun femelle de forte
taille a presque les mêmes dimensions qu’un Épervier de Cooper mâle
de faible taille. Le sommet de la tête de l’Épervier de Cooper est plus
foncé que la nuque et le dos.
Une queue fermée arrondie n’indique pas nécessairement qu’il s’agit
d’un Épervier de Cooper, car pendant la mue, à la fin de l’été et au début
de l’automne, la paire de plumes extérieures qui donnent sa forme à la
queue – plumes plus courtes chez l’Épervier de Cooper – peut manquer,
ne pas avoir atteint sa longueur maximale ou montrer des signes d’usure
chez l’Épervier brun. Le bout de la queue de ce dernier peut paraître
arrondi quand, chez un individu posé, elle est fermée au point où toutes
les rectrices sont ramassées les unes par-dessus les autres.

118
En ce qui concerne la taille, l’Épervier brun semble avoir de plus lon-
gues ailes que l’Épervier de Cooper qui, pour sa part, semble posséder

Éperviers
une queue plus longue. (Voir aussi la rubrique E spèces semblables de
l’Épervier de Cooper, p. 124)

Comportements particuliers
L’Épervier brun est parfois bousculé par les vents ; il semble alors hy-
peractif, instable et hésitant, modifiant constamment la position de ses
ailes et s’élevant rapidement le long des courants ascendants en décri-
vant de petits cercles. Cet épervier vole rarement au-dessus de la cime
des arbres, sauf en migration, et il se perche rarement sur un piquet en
milieu ouvert.

Vol nuptial
Entre la fin de mars et la fin d’avril, les deux membres du couple se
pourchassent rapidement en zigzaguant. Ils se livrent également à une
parade aérienne comprenant de lents battements d’ailes, des vols ondulés
et des plongeons.

Posé
L’adulte mâle a le dessus du corps gris-bleu et le dessous blanc rayé de
roux. L’œil semble relativement gros et placé presque au centre de la
tête arrondie. Il n’y a pas de contraste marqué entre la
couleur de la tête, de la nuque et du dos ; cette colora- Juvénile
tion gris-bleu donne l’impression que l’oiseau porte
un capuchon. Il a les joues roussâtres. Les tarses sont
minces. Les sous-caudales sont blanches. Vue du des-
sus, la queue, traversée de bandes foncées, possède
à son extrémité une étroite bande pâle. Les rectrices
extérieures sont de même longueur que les autres ; le
bout carré de la queue paraît encoché lorsque celle-
ci est fermée. Le bout peut être très arrondi quand les
rectrices sont toutes sur un seul rang, surtout chez la
femelle. La femelle, plus grosse que le mâle, a les
parties supérieures d’un gris-bleu légèrement teinté
de brun. Le juvénile a les parties supérieures brun
foncé et le dessous du corps fortement rayé d’un brun
le plus souvent roussâtre (particulièrement sur les flancs) ; la gorge
est pâle. Il possède un léger sourcil chamois et une étroite bande
pâle à l’extrémité de la queue. La tête de l’Épervier brun juvénile est
moins fauve que celle du juvénile de l’Épervier de Cooper. Les yeux du
juvénile, jaunes la première année, passent à l’orange au printemps, puis
au rouge à l’âge de deux ans.

119
Éperviers

EN MIGRATION
Plane moins que les autres oiseaux de proie. Silhouette caractéris-
tique d’épervier : ailes larges, arrondies et longue queue élancée.
Vol nerveux et léger. Plusieurs battements d’ailes suivis d’un glissé.
Voyage seul ou en groupe de deux ou trois. Manifeste parfois un
comportement agressif caractéristique : il attaque d’autres oiseaux
de proie en plongeant sur eux.

Habitat
Cet épervier fréquente les forêts denses de conifères ou les forêts mixtes.
Il affectionne également les jeunes peuplements touffus, les éclaircies
avec broussailles et les lisières de forêts. Lorsqu’il retourne sur son ter-
ritoire de nidification, il construit souvent un nouveau nid à moins de
100 m du précédent. Le nid est installé près du tronc sur une branche
horizontale d’un conifère touffu.

Alimentation et techniques de chasse


À la différence des buses, qui se nourrissent presque exclusivement de
proies au sol, les éperviers sont surtout des chasseurs aériens. L’Épervier
brun chasse surtout des passereaux et des petits limicoles. Il se nourrit
également de petits mammifères et d’insectes. En hiver, il chasse souvent
au voisinage des mangeoires.
L’Épervier brun, de son perchoir, bondit à l’improviste sur la proie qui
ne l’a pas remarqué. C’est un expert des attaques furtives, frappant rapi-
dement et parfois de façon téméraire. Camouflé dans le feuillage, il
se précipite si rapidement qu’il est difficile à suivre des yeux.
Il chasse habituellement bien haut dans la canopée. Il
sait aussi se dissimuler en volant bas au ras des replis
du terrain ou derrière des bâtiments de ferme. Il lui
arrivera de saisir un passereau au sol. Ses longues
pattes lui permettent de pourchasser au sol les proies
qui tentent de se dérober.
Cet habile chasseur recherche à l’occasion
sa pitance en volant rapidement entre les
arbres, utilisant un vol ramé nerveux
suivi d’un glissé. Avec la prolifération
des postes d’alimentation en hiver,
l’Épervier brun a transporté ses vols de
Adulte
chasse là où il sait maintenant trouver
des rassemblements de petits oiseaux.

120
Tendance
Dans le nord-est des États-Unis, l’espèce a connu un déclin entre

Éperviers
les années 1947 et 1971. La perte d’habitats et la contamination par
les pesticides pourraient être les principaux facteurs de ce déclin.
Au Québec, entre les années 1970 et 1989, on a noté une augmen-
tation des effectifs, qui se seraient stabilisés au
cours des années 1991 à 2000. Par ailleurs,
l’Épervier brun est observé en nombre va-
riable durant les migrations automnales :
à l’OOT, 5140 individus sont dénombrés Adulte
en moyenne par année.

Répartition
Se rencontre dans les trois Amériques. Cet
oiseau de proie se reproduit dans l’ensemble des
provinces cana­diennes, au sud du 51e parallèle,
et dans une très grande partie des États-Unis. On
l’a observé en été à l’île d’Anticosti, mais sa nidi-
fication sur l’île n’a pas été confirmée. Étant associé
aux forêts de conifères, l’Épervier brun est moins abondant
dans les basses terres du Saint-Laurent et les régions avoisinantes. Il
niche aux Îles-de-la-­Madeleine. Il est présent à l’année dans le centre et
le sud de Terre-Neuve, en Nouvelle-Écosse, à l’Île-du-Prince-Édouard,
au Nouveau-Brunswick (en bordure de la baie de Fundy), dans le sud
du Québec (grande région de Montréal et couloir du Saint-Laurent) et
dans le sud de l’Ontario (au nord des lacs Ontario et Érié).

Québec : nicheur migrateur commun ;


hivernant peu commun
arrivée : début avril
départ : fin octobre
Ontario : nicheur migrateur rare à
occasionnel ; migrateur commun ;
hivernant rare
Maritimes : nicheur migrateur
commun ; hivernant occasionnel

121
Épervier de Cooper
Accipiter cooperii
Éperviers

Cooper’s Hawk
Accipitridés

E : 70 – 94 cm
L : m 35 – 46 cm
f   43 – 51 cm
DSI : m  68 %

Oiseau au vol lourd et aux battements d’ailes


lents, alternés avec des glissés. En vol, il évoque une
croix. Sa tête relativement large, d’allure carrée, est projetée bien
au-delà des poignets, qui sont peu ou pas du tout arqués en vol
plané. L’Épervier de Cooper plane presque toujours avec un léger
vol dihédral ; l’Autour des palombes et l’Épervier brun le font en
de rares occasions. Les sexes sont semblables.

En vol
En vol glissé, la tête émerge davantage des poignets arqués que chez
l’Épervier brun. Le mouvement des ailes est surtout concentré au bras
et non à l’extrémité de l’aile.
Toutes proportions gardées, les ailes de l’Épervier de Cooper sont relati-
vement courtes, de sorte que l’oiseau a l’air d’avoir un gros corps et une
longue queue. Cette dernière est arrondie, avec parfois un renflement au
bout, lui donnant vaguement la forme d’une cuillère ; elle se termine par
une bande blanche, particulièrement remarquable chez le juvénile.
La coloration gris-bleu de son plumage adulte est presque identique
à celle de l’Épervier brun. Toutefois, chez le mâle, le dessus du corps
est d’un bleu plus pâle que le gris-bleu de la femelle et la main, plus
foncée que chez cette dernière. La couronne de l’adulte, plus sombre
que la nuque et le dos, présente un contraste notable avec ceux-ci. L’œil
semble placé vers l’avant de la tête.
Chez plusieurs juvéniles, le roux du cou et de la tête tranche avec le
dos foncé. Le juvénile a le dessous blanchâtre ou chamois avec de fi-
nes rayures longitudinales foncées à la poitrine, qui sont réduites ou
absentes sur le ventre. Les sous-caudales sont blanches et immaculées.
Chez l’Épervier de Cooper juvénile, l’extrémité arrondie de la queue

122
1

2 3

1. Subadulte – Iris jaune. Dessous barré de brun-roux. Ailes relativement courtes. La


queue semble longue avec plumes étagées à leurs extrémités ; rectrices extérieures
plus courtes.

2. Adulte – Iris rouge écarlate. Dessus de la tête noirâtre contrastant avec la nuque
pâle et le haut du dos. Joues roussâtres. Tarses robustes. Longue queue.

3. Juvénile – Iris jaune verdâtre. Poitrine pâle marquée de lignes brunes en forme de
gouttes bien nettes. Longue queue avec plumes étagées à leur extrémité.

123
Juvénile – Roux tranché du cou
et de la tête. Tête large projetée
au-delà des poignets peu ou pas
arqués en vol plané. Dessous
chamois avec fines rayures
foncées à la poitrine.

est bordée d’une assez large bande blanche visible principalement de


dessus, plus large que celle de l’Épervier brun. Le bord de fuite de l’aile
est moins arrondi que celui de l’Épervier brun.

Espèces semblables
Voici quelques caractéristiques utilisées par les observateurs avertis
pour distinguer l’Épervier brun et l’Épervier de Cooper en vol.
• Projection des poignets vers l’avant davantage marquée, en vols plané
et glissé, chez l’Épervier brun que chez l’Épervier de Cooper, dont
le bord d’attaque de l’aile est alors pratiquement droit.
• Grosseur relative de la tête et sa projection à l’avant des ailes : en vol
glissé, la tête petite et ronde de l’Épervier brun émerge à peine des
ailes coudées.
• Le vol de l’Épervier brun est léger et rapide, avec de courtes glissades,
tandis que celui de l’Épervier de Cooper est lourd, avec des battements
d’ailes lents alternés avec des glissades plus longues que celles de
L’Épervier brun.
• La queue « paraît » plus longue chez l’Épervier de Cooper que chez
l’Épervier brun. La bande blanche au bout de la queue est plus large
chez l’Épervier de Cooper, dont l’extrémité de la queue est arrondie.
Toutefois, cette dernière particularité est la différence la moins fiable,
car elle peut varier selon la période de mue ou selon le port ou l’état
des plumes.
• Comportement de l’oiseau lorsqu’il se sent surveillé : l’Épervier brun
survolant un groupe d’observateurs tournera la tête en leur direction
en penchant aussi le corps, tandis que l’Épervier de Cooper fera de
même, mais en inclinant seulement la tête, le corps restant droit.

124
• Chez l’Épervier de Cooper juvénile, les rayures fines couvrent surtout la
poitrine et une partie du ventre, alors que les rayures plus grossières et

Éperviers
plus roussâtres chez l’Épervier brun s’étendent bas sur son ventre.
L’Épervier de Cooper juvénile peut également être confondu avec la Petite
Buse juvénile. Toutefois, cette dernière n’a pas la surface inférieure des
rémiges fortement rayée ; de plus, elle ne présente que quatre primaires
externes clairement écartées, contrairement à cinq chez l’Épervier de
Cooper juvénile. Les battements d’ailes de la Petite Buse sont rigides
en comparaison des battements fluides des éperviers.

Comportements particuliers
Il se perche souvent sur un piquet en milieu ouvert, ce qui n’est pas
fréquent chez l’Épervier brun.

Vol nuptial
À la fin mars et en avril, les deux adultes volent en cercle, ensemble
ou séparément, avec de lents battements d’ailes saccadés. Ils exécutent
également, à tour de rôle, un vol bref, souvent dans un mouvement
ascendant à la manière d’un Pic flamboyant.

Posé
L’adulte mâle a le dessus gris-bleu et le dessous blanc barré de roux.
Chez l’Épervier de Cooper mâle, le roux peut être parfois d’un orange
plus vibrant que chez la femelle ou que chez l’adulte de l’Épervier brun.
Le dessus de la tête noirâtre contraste avec la nuque pâle et le haut du
dos ; cette coloration foncée donne l’impression que l’oiseau porte un
casque. Souvent, l’Épervier de Cooper redresse
les plumes à l’arrière de la tête, telle une huppe,
ce qu’on n’observe jamais chez l’Épervier brun.
La tête paraît alors carrée et l’œil semble placé Juvénile
à l’avant de la face. Les joues sont grisâtres chez
les mâles plus âgés. Les tarses sont robustes et
les sous-caudales très blanches et immaculées.
Le bout arrondi de la queue présente une bande
blanche relativement large, davantage visible
par-dessus. Vus d’en dessous, les bouts des plumes
de la queue sont étagés. Le bout de la queue peut
sembler relativement équarri quand les rectrices
sont ramenées sur deux rangs. La femelle a les parties
supérieures gris-bleu teinté de brun. Le juvénile a
la poitrine rayée d’étroites lignes brun foncé. Le
roux de la tête tranche avec les parties supérieures
brunes. La queue présente une bande blanche assez
large à son extrémité.

125
Éperviers

EN MIGRATION
Silhouette d’une croix ; tête projetée nettement au-delà du bord
d’attaque plutôt droit, gros corps et longue queue. Battements
d’ailes lents suivis d’un glissé. Vol plus lourd que celui de l’Épervier
brun. Migre en solitaire.

Habitat
Nicheur migrateur peu commun dans le sud du Québec, l’Épervier
de Cooper niche localement dans les peuplements denses des basses
terres du Saint Laurent. Son nid est isolé dans les forêts de feuillus
parvenues à maturité, généralement de chênes, de hêtres ou d’érables,
dans les forêts de conifères (pruches, pins blancs et sapins) ou dans les
peuplements mixtes, souvent proches d’un plan d’eau. Il installe son
nid dans la fourche d’un arbre ou sur un vieux nid de corneille. Il en
construit souvent plus d’un avant le début de l’incubation.

Alimentation et techniques de chasse


Les petits oiseaux, les rongeurs (écureuils et tamias), les amphibiens
et même les oisillons font les délices de l’Épervier de Cooper. L’hiver,
celui-ci fréquente les mangeoires de l’extrême sud-ouest du Québec
pour s’attaquer aux oiseaux qu’il attire.
Les techniques de chasse de l’Épervier de Cooper ressemblent fort
à celles de l’Épervier brun. Il agit à partir d’un perchoir dissimulé
ou en vol ramé caché par le feuillage, les clôtures ou les accidents de
terrain. Ses ailes courtes et sa longue queue
lui procurent une agilité remarquable et
lui assurent l’effet de surprise. Souvent,
la proie aura été assommée et même tuée
par la force de l’impact.
Adulte L’Épervier de Cooper est aussi reconnu
pour chasser en altitude et piquer sur des
pigeons en plein vol, tel un faucon. Il
chasse aussi au-dessus des milieux
humides et des espaces ouverts. Au
cours des jours suivant leur envol du nid,
les jeunes Éperviers de Cooper chassent en
association avec leurs congénères.

126
Tendance
La difficulté de distinguer avec certitude l’Épervier de Cooper de l’Éper-

Éperviers
vier brun fausse le nombre de mentions. Chassé au début du 20e siècle
parce qu’il s’attaquait aux oiseaux de basse-cour, contaminé par les
organochlorés présents dans les proies et responsables de l’amincis-
sement de la coquille des œufs, cet oiseau a connu une diminution
de ses effectifs de 25 % entre 1949 et 1967. L’abondance de l’espèce a
varié considérablement d’une région à l’autre en
Amérique du Nord. En 1989, on considérait que
la population d’Éperviers de Cooper, qui n’avait Juvénile
jamais été élevée au Québec, était moins abon-
dante qu’avant, soit moins de 60 couples nicheurs.
L’Épervier de Cooper a été inscrit sur la Liste bleue
d’American Birds en 1972. En 1996, cette espèce était
considérée « non en péril » au Canada. À l’OOT, on
a enregistré deux mentions en 2005. L’espèce est plus
abondante dans le sud-ouest du Québec.

Répartition
L’Épervier de Cooper niche du sud du Canada au sud des États-Unis et
dans le nord du Mexique. Il niche rarement dans les Maritimes, si ce
n’est localement dans le sud-est du Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-
Écosse. Au Québec, l’espèce est présente dans la région de Montréal,
le long de la vallée de l’Outaouais et de la vallée du Saint-Laurent, en
Estrie, dans la Beauce et dans les Basses-Laurentides. Elle est présente
à l’année dans le sud du Québec, dans le couloir du Saint-Laurent, et
dans le sud de l’Ontario, au nord des lacs Ontario et Érié.

Québec : nicheur migrateur rare ;


hivernant peu commun
arrivée : mi-mars – départ : fin octobre
Ontario : nicheur migrateur rare à
occasionnel ; migrateur commun ;
hivernant rare
Maritimes : nicheur migrateur
rare dans le sud-est du Nouveau-
Brunswick ; nicheur résidant rare
en Nouvelle-Écosse

127
Autour des palombes
Accipiter gentilis
Éperviers

Northern Goshawk
Accipitridés

E : 98 – 117 cm
L : m 53 – 58 cm
f   57 – 64 cm
DSI : m  72 %

Gros oiseau de proie forestier. Il alterne les


glissés avec une série de courts battements d’ailes.
L’alternance des battements et des glissés est moins systématique
que chez les deux autres éperviers. Son vol paraît lourd et labo-
rieux. L’autour plane les ailes à plat ; en vol glissé, les poignets sont
projetés vers l’avant. Les sexes sont semblables.

En vol
La queue grise, légèrement marquée de bandes foncées, présente une
ligne blanche à l’extrémité. Comparée à l’ensemble de son corps, bien
que longue, elle paraît proportionnellement plus courte que celle de
l’Épervier de Cooper. Cette large queue donne une forme tubulaire à
l’oiseau. Étranglées à la base, ses ailes sont larges au niveau du bras ;
elles confèrent à l’oiseau une allure musclée.
L’Autour des palombes adulte a le dessus de la tête noirâtre. Le large sourcil
blanc tranche sur le bandeau noir de l’œil ; il constitue un trait distinctif.
Le dessus des ailes de l’adulte en vol présente deux tons ; le gris-bleu des
couvertures sus-alaires devient plus foncé près du bord de fuite; ce qui le
distingue de l’Épervier de Cooper mâle adulte, dont la main seulement
est plus foncée. Le dessous est blanc vermiculé de gris.
La femelle est semblable au mâle, mais a le dessous barré plus grossiè-
rement que celui-ci.
Le juvénile possède également un sourcil blanc nettement découpé.
La tache auriculaire pâle donne l’impression d’un disque facial ; la
tête paraît pâle. Le dessus de l’oiseau est brun. Les plumes du dos ont
une bordure plus démarquée que les plumes dorsales des éperviers,
les petites taches pâles paraissant moins saillantes. En vol, la bande
pâle sur les couvertures sus-alaires est visible de loin. Le juvénile a le

128
1

2 3

1. Adulte – Vol glissé : poignets projetés vers l’avant. Dessus de la tête


noirâtre. Sourcil blanc. Dessous blanc finement barré de gris.

2. Juvénile – Rémiges chamois avec lignes foncées. Sourcil blanc. Iris jaune
orangé. Dessous du corps fortement vermiculé de brun. Queue avec barres
foncées étroites en zigzag.

3. Adulte – Dessus gris-bleu, noirâtre sur le sommet de la tête et en arrière


de l’œil. Iris rouge écarlate. Sourcil blanc. Sous-caudales blanches. Longue
queue.

129
Juvénile – Iris verdâtre.
Tête et cou chamois. Large
sourcil blanc. Dessous marqué
de rayures brun foncé.

130
dessous grossièrement rayé longitudinalement de brun jusqu’au bas
du ventre. Sur la queue de l’autour juvénile, les barres foncées lisérées

Éperviers
de blanc sont fortement en zigzag. Les sous-caudales présentent de
petites taches brunes.

Espèces semblables
La Petite Buse juvénile peut présenter un sourcil pâle et ressembler
à l’Autour des palombes juvénile, mais la queue de l’autour est plus
longue et moins large. Le dessous des ailes de l’autour juvénile est plus
foncé que chez la Petite Buse.
Voici comment différencier l’Autour des palombes de l’Épervier de
Cooper.
Si l’oiseau est loin, il faut observer la silhouette de l’individu ; l’autour a
des allures de buse. Chez la majorité des autours adultes, le dessous des
ailes présente une coloration grisâtre, comme le dessous du corps, tandis
que chez les Éperviers de Cooper, les couvertures sous-alaires sont teintées
de brun roussâtre. En vol glissé, les longues primaires de l’autour sont
projetées d’une façon plus marquée que chez l’Épervier de Cooper.
Lorsque l’oiseau est observé de plus près :
dans le cas d’un adulte :
• L’autour adulte possède un sourcil blanc au-dessus de l’œil ; le des-
sus du corps est gris-bleu et le dessous gris pâle, tandis que chez
l’Épervier de Cooper la calotte foncée, sans sourcil, contraste avec
le dos ; le dessus du corps est bleu ardoisé et le dessous roux.
dans le cas d’un juvénile :
• Si l’on observe un épervier avec le dos brunâtre et le dessous rayé,
il faut vérifier si le dessous du corps est fortement ou faiblement
rayé. Si, à distance, la poitrine a l’air « sale » et que les fortes rayures
descendent bas sur le ventre, il s’agit d’un autour ; si le dessous
paraît blanc cassé et que les fines rayures s’arrêtent au ventre, c’est
un Épervier de Cooper.
• Si une bande pâle sur les couvertures sus-alaires est visible à ­distance,
c’est un autour.
• Les bandes foncées de la queue de l’Épervier de Cooper sont plus
larges que chez l’autour, mais peuvent parfois présenter un motif
en zigzag comme chez ce dernier.
• Vu de dessus, l’autour juvénile peut sembler plus pâle que l’Épervier
brun et l’Épervier de Cooper.
• Seul l’autour juvénile a les sous-caudales marquées de brun.

131
Comportements particuliers
L’autour plane beaucoup plus qu’il ne bat des ailes.
Éperviers

Vol nuptial
La parade aérienne a lieu généralement le matin ; elle prend diverses
formes : battements d’ailes d’une lenteur et d’une puissance exagérées ;
au cours de chaque battement, les ailes montent très haut au-dessus du
corps et redescendent ensuite très bas. L’oiseau effectue un vol ondulé
accompagné parfois d’un kiik – kiik. Il s’élève et redescend à plusieurs
reprises. Le mâle ou la femelle plonge abruptement vers l’endroit où
se trouve le nid, puis remonte aussitôt.

Posé
L’adulte a le dessus gris-bleu foncé tournant au noirâtre sur le sommet
de la tête et en arrière de l’œil. Les yeux sont rouges. Un large sourcil
blanc s’étend de la base du bec jusqu’à l’arrière de l’occiput. Le dessous
blanc vermiculé de gris paraît gris uni de loin ;
les sous-caudales blanches sont très voyantes.
Juvénile La queue est légèrement barrée de bandes som-
bres ; les pattes sont jaunes. Le juvénile a les
parties supérieures brun foncé tacheté de cha-
mois ; on remarque une ligne claire au-­dessus de
l’œil. Le dessous chamois est marqué de larges
rayures brun foncé, plus fortes aux flancs. La
queue est traversée de bandes en zigzag noirâtres
bordées de fines lignes blanches caractéristiques,
qui sont peu évidentes chez les autres éperviers ju-
véniles ; elle possède également une étroite bande
blanche à son extrémité. Les sous-caudales sont
tachetées. Les yeux sont jaunes.

EN MIGRATION
Silhouette massive, style culturiste. Vol lourd et calme (on pourrait
presque compter les battements d’ailes) suivis d’un long glissé.
Longue queue élancée avec un renflement arrondi à l’extrémité.
La bande pâle sur les couvertures sus-alaires du juvénile est visible
à distance. Migre en solitaire, rarement en compagnie d’autres
oiseaux de proie.

132
Habitat
Cette espèce fréquente tous les types de forêts : conifériennes, de feuillus,

Éperviers
mixtes, mais semble préférer les peuplements d’arbres parvenus à
maturité, à la couronne dense et au sous-bois éclairci, ainsi que la
­lisière des forêts. L’autour utilise souvent le bouleau ou le hêtre comme
support à son nid. D’une année à l’autre, il retourne au même site de
nidification.

Alimentation et techniques de chasse


En période d’abondance du lièvre, l’autour en fait son aliment princi-
pal. Lorsque ce mammifère se fait rare en forêt, l’autour s’attaque aux
gallinacés, aux rongeurs, à la sauvagine et
aux oiseaux tels les geais et les pics. En
milieu agricole, les pigeons, les écureuils
et d’autres rongeurs font partie de son
Juvénile
menu. À la manière des éperviers, l’Autour
des palombes chasse soit à l’affût sur un
perchoir, soit à courre, si l’on peut dire, en
parcourant d’un vol rapide son territoire de
chasse, habituellement mais pas toujours
boisé, en quête d’oiseaux. Souvent, il pratique
une approche planée, pour accélérer au dernier
moment soit d’un vol ramé, soit en plongeant les ailes
refermées. Il attrape sa proie dans ses serres sans se
poser et lui assène des coups de bec. L’Autour des
palombes est tenace : il peut poursuivre des oiseaux
comme les Gélinottes huppées ou les lagopèdes sur 1 km,
surtout si la chasse se déroule en terrain découvert.
L’Autour des palombes et l’Épervier de Cooper chassent habituellement
dans la partie basse de la canopée tandis que l’Épervier brun choisit
le haut de la canopée.

Tendance
Au Québec, l’Autour des palombes possède le statut de nicheur résidant
peu commun. Sa population aurait été affectée par le déboisement
massif des peuplements parvenus à maturité, les coupes à blanc, le
défrichement de terres boisées pour l’agriculture et l’expansion des
banlieues. La régénération forestière dans les États de New York et
du Vermont semble être à l’origine de l’essor considérable que cette
espèce a connu depuis les années 1950. Toutefois, rien ne permet de
conclure à une expansion semblable dans le sud du Québec. La faible
taille des échantillons ne permet pas de dégager des tendances pour les
différentes régions du Canada ; toutefois, pour l’ensemble du pays, les

133
résultats semblent indiquer qu’il n’y a eu aucun changement constant
des populations de l’autour au cours des années 1971-2000. À l’OOT,
Éperviers

223 individus sont dénombrés en moyenne par année.

Répartition
L’autour est présent sur les cinq continents. Il niche dans toutes les
provinces du Canada. Au Québec, il réside
dans toutes les régions, sauf dans la péninsule
d’Ungava et aux Îles-de-la-Madeleine, où il a
toutefois été signalé une dizaine de fois. On
rencontre l’Autour des palombes dans toute
la partie sud de la vallée du Saint-Laurent
Adulte jusqu’en Gaspésie et, sur la rive nord, dans
une large bande qui s’étend du sud du Québec
jusqu’à la hauteur de Baie-Comeau. Il est pré-
sent à l’année à Terre-Neuve, au Nouveau-
Brunswick, en Nouvelle-Écosse, à l’Île-du-
Prince-Édouard et dans le sud de l’Ontario.

Québec : nicheur résidant peu


commun
Ontario : nicheur résidant rare à
occasionnel
Maritimes : nicheur résidant peu
commun

134
Buses

Buse de Swainson Buse à épaulettes

Buse à
Petite Buse queue rousse Buse pattue

F ont partie du genre Buteo (famille des Accipitridés) la Buse à


épaulettes, la Petite Buse, la Buse à queue rousse, la Buse pattue et
un visiteur exceptionnel, la Buse de Swainson. La silhouette trapue,
les ailes larges et la queue s’ouvrant en éventail caractérisent ces
oiseaux. Les femelles sont plus grandes que les mâles et les juvéni-
les ont des ailes plus étroites et une queue plus longue que celles
de l’adulte. On observe plus fréquemment ces oiseaux de proie au
moment des migrations. Les buses juvéniles précèdent les adultes
en migration automnale ; au printemps, elles reviennent plus tard
que les adultes.
Lors de la migration d’automne, il peut être utile de considérer la
séquence temporelle propre à chaque espèce de buse. Ainsi est-il
beaucoup plus probable d’observer une Petite Buse au début de sep-
tembre qu’en novembre. Plusieurs Buses à queue rousse s’attardent
presque tout l’hiver malgré le froid ; certains individus partagent
alors temporairement leur territoire avec la Buse pattue, qui arrive
de l’Arctique.
Buse de Swainson
Buteo swainsoni
Buses

Swainson’s Hawk
Accipitridés

E : 132 cm
L : m 47 – 52 cm
f   56 – 58 cm
DSI : m  88 %

Légèrement plus petite que la Buse à queue


rousse, la Buse de Swainson possède des ailes
longues, étroites et relativement pointues. La coloration
deux tons du dessus – les plumes de vol foncées contrastent avec
les sus-alaires d’un brun plus pâle – permet de la distinguer des
autres buses. Ces deux tons sont également visibles en dessous.
Seulement trois primaires sont clairement écartées. On remarque
habituellement une petite tache blanchâtre de chaque côté du
croupion. Le vol plané peut être légèrement ou fortement dihédral.
Les sexes sont semblables.

En vol
Les individus de la forme claire ont les parties supérieures gris-brun, les
plumes ayant habituellement le bord roux. La large bavette cannelle
tranche sur la gorge et l’abdomen blancs. En dessous, les rémiges foncées
contrastent avec les couvertures sous-alaires blanchâtres ou chamois
pâle, ce qui lui donne une coloration deux tons. La queue grisâtre,
finement rayée, possède une bande subterminale foncée.
La Buse de Swainson présente plusieurs colorations intermédiaires
entre la forme claire et la forme sombre ; ces colorations présentent un
plumage roux.
Les adultes de la forme sombre ont les parties supérieure et inférieure
brun noirâtre. Les sous-caudales blanc crème, rayées de brun foncé, se
détachent sur le fond grisâtre de la queue.
La femelle de coloration pâle ressemble au mâle adulte, mais la bande
de la poitrine est souvent plus foncée – pas toujours –, mais moins
roussâtre.

136
1

2 3

1. Adulte, forme claire – Ailes longues, étroites et relativement pointues de coloration


deux tons qui contrastent. Front et gorge blancs. Haut de la poitrine sombre, ventre
chamois. Queue grisâtre finement rayée avec bande subterminale foncée.

2. Juvénile forme intermédiaire – Tête pâle. Joues et gorge chamois avec favoris
foncés. Dessous roussâtre marqué de taches brunes, présentes également sur les
plumes recouvrant les tarses.

3. Adulte, forme sombre – Dessus et dessous brun foncé. Queue grisâtre marquée de
bandes foncées. Sous-caudales chamois barrées de brun. Bout des ailes dépassant la
queue.

137
Adulte, forme claire – Tête
et face grises ; front, lore et
gorge blanc crème. Iris foncé.
La bavette cannelle tranche sur
le ventre blanc. Dos brun. Bout
des ailes dépassant la queue.

Chez la forme claire ou intermédiaire, le juvénile a les favoris foncés et les


sourcils blanchâtres qui se touchent sur le front. La gorge blanchâtre
est légèrement rayée de brun. Le dessous est pâle ou rayé ; les raies se
rejoignent et forment une large tache brune de chaque côté de la poitrine
du juvénile de 1re année. La queue est semblable à celle de l’adulte.
Chez la forme sombre, les plumes de vol sont foncées et les couvertures
sous-alaires marbrées.

Espèces semblables
La Buse à queue rousse a une bande ventrale foncée, tandis que la Buse
de Swainson porte une large bavette cannelle et n’a pas de mouchetures
aux scapulaires ; son bec est petit.
Les juvéniles et les adultes de la forme sombre ressemblent aux autres
buses de la forme sombre, mais la forme des ailes et le vol dihédral de
la Buse de Swainson ainsi que la mince bande blanchâtre de chaque
côté du croupion – très différente de la tache blanche du Busard Saint-
Martin – facilitent l’identification.

Comportements particuliers
Cet oiseau de proie fait fréquemment du surplace face au vent, parti-
culièrement lorsque le vent est fort. En vol, balance parfois de côté. La
Buse de Swainson peut chasser en planant à basse altitude au-dessus
des champs et même directement au sol, où elle sautille afin de débus-
quer des insectes.

138
Vol nuptial
Ce vol s’apparente à une impressionnante gymnastique aérienne. Les

Buses
oiseaux décrivent de grands cercles à haute altitude, au-dessus de leur
territoire, exposant le plumage des couvertures sous-alaires : blanchâtres
chez la forme claire, roussâtres chez les formes intermédiaire et foncée. De
concert, ils décrivent des spirales ascendantes ; le mâle exécute alors
une longue glissade abrupte, puis reprend son vol plané.

Posé
Forme claire : l’adulte a la tête et la face grises, et le front et la gorge blanc
crème. La bavette cannelle tranche sur le ventre blanc. Le dos est brun.
Le bout des ailes dépasse la queue. Le juvénile a la tête pâle. Le dos
brun est tacheté de blanc. Le dessous, plus ou moins marqué, présente
des rayures épaisses sur le haut de la poitrine. Le bout des ailes rejoint
l’extrémité de la queue.
Forme intermédiaire : l’adulte a la gorge blanche avec une bavette brune.
Le dessus est brun et le ventre roussâtre. Le bout des ailes dépasse la
queue. Le juvénile a la tête plus pâle que le dos, et un collier foncé sur
la poitrine. Les flancs et le ventre sont rayés de brun sombre. Les sous-
caudales sont pâles.
Forme sombre : l’adulte a le dessus et le dessous brun foncé. La queue
grisâtre est marquée de bandes foncées. Les sous-caudales chamois
sont barrées de brun. Le bout des ailes dépasse la queue. Le juvénile a
la tête plus pâle que le dos et le dessous très foncé ; la queue grisâtre est
barrée d’étroites lignes sombres ; les sous-caudales pâles sont marquées
de lignes brunes.

Habitat
La Buse de Swainson fréquente les terrains découverts et arides de
l’Ouest : plaines, prairies, vallées désertes et contreforts de montagnes.
Elle niche dans un arbre à feuilles caduques.

Alimentation et techniques de chasse


Cette buse se nourrit d’insectes, de petits rongeurs, de grenouilles et de
petits mammifères tels les lièvres. Elle s’attaque parfois aux oiseaux. Si
l’envol de la Buse de Swainson semble maladroit, rapidement, par de
gracieuses spirales, l’oiseau va entreprendre un vol stationnaire, ramé ou
plané, de préférence contre
un vent fort.
Cette buse des milieux ou­
verts guette sa proie aussi bien d’un Adulte,
perchoir qu’en vol, tournoyant ou se ­laissant forme claire

139
glisser. Elle peut chasser en planant à basse altitude au-dessus des
champs et même directement au sol, où elle sautille afin de débusquer
des insectes. Il lui arrive de se livrer à toutes sortes de virevoltes pour
Buses

attraper en vol un insecte, qu’elle porte aussitôt à son bec. On l’a vue
suivre des tracteurs au champ pour capturer des petits rongeurs.

Tendance
Au Canada, la population de Buses de Swainson est stable à long terme,
mais a connu un déclin entre 1991 et 2000. Au Québec, l’espèce possède
le statut de visiteur exceptionnel. Elle a été notée à une douzaine de
reprises sur le territoire québécois.

Répartition
Cette buse niche depuis l’Alaska (localement) jusqu’au nord-est du
fleuve Mackenzie et du Manitoba, dans l’Illinois (rarement) et
dans le nord du Mexique. Elle hiverne en Argentine. Au ­Québec,
elle a été observée entre autres à Terrebonne, M ­ ontréal,
Sainte-Anne-de-la-Pérade, Sherbrooke, ­Valleyfield,
Rivière-au-Renard, Plaisance, Cap-Tourmente, l’Ob-
servatoire d’oiseaux de Tadoussac, Longue–­R ive et
Saint-André-de-Kamouraska. En O ­ ntario, où elle
est présente plus souvent qu’au Québec, elle
a été observée dans la région des lacs Érié
et Ontario. On rapporte une mention
au Nouveau-Brunswick, une dans
Adulte, l’île du Cap-Breton et une dans le
forme sombre
sud de la Nouvelle-Écosse.

Québec : visiteur exceptionnel


Ontario : migrateur rare
Maritimes : visiteur exceptionnel
au Nouveau-Brunswick, à l’île du
Cap-Breton et dans le reste de la
Nouvelle-Écosse

140
Buse à épaulettes
Buteo lineatus

Buses
Red-shouldered Hawk
Accipitridés

E : 94 – 107 cm
L : m 48 – 58 cm
f   48 –61 cm
DSI : m  85 %

La Buse à épaulettes présente une allure


élancée. Son vol est plus rapide que celui de la Petite
Buse. En vol plané, les ailes sont presque à l’horizontale ; elles sont
arquées en vol glissé. Le battement d’ailes est centré surtout aux
poignets. La zone translucide ou « fenêtre » en forme de croissant
à la base des primaires constitue un élément caractéristique. Les
sexes sont semblables.

En vol
La Buse à épaulettes vole en formant de grands cercles, alternant conti-
nuellement trois ou quatre coups d’ailes rapides, comme si l’oiseau
battait l’air, avec de courts glissés, tandis que la Buse à queue rousse,
dont le vol non plané est plutôt rectiligne, bat des ailes une ou deux
fois, puis glisse pendant une plus longue période.
Les rémiges sont quadrillées de petits carrés noirs et blancs sur les deux
faces. Le dessous du corps et des couvertures sous-alaires est roussâtre.
Les parties supérieures sont foncées et les épaulettes roussâtres. La queue
foncée relativement longue est traversée d’étroites bandes blanches.
Le juvénile présente un croissant transparent à la base des primaires,
bien visible de dessous à contre-jour. La poitrine crème est rayée de
brun ; les couvertures sous-alaires sont pâles. Sur la face supérieure,
le croissant à la base des primaires est chamois. La queue est barrée
d’étroites bandes pâles.

Espèces semblables
La Buse à épaulettes juvénile peut être confondue avec la Petite Buse ju-
vénile. Le croissant transparent constitue le principal critère à considérer
pour les différencier. Sur la face supérieure de l’aile, la base des primaires
est chamois chez la Buse à épaulettes et foncée chez la Petite Buse.

141
1

2 3

1. Juvénile – Tête et gorge brunes. Poitrine crème rayée de brun. Couvertures sous-
­ laires chamois. Ligne grisâtre au bord de fuite. Queue barrée d’étroites bandes pâles.
a

1. Adulte – Parties supérieures brun foncé avec taches blanches. Iris foncé. Dessous
roussâtre. Queue foncée avec étroites bandes blanches.

3. Juvénile – Moins trapue que la Petite Buse. Iris brun moyen. Sourcil pâle. Tête brune.
Dessous pâle marqué de gouttelettes brunes. Plusieurs bandes à la queue gris pâle.

142
Adulte – Zone translucide en forme de croissant à la base des
primaires. Dessous du corps et des couvertures sous-alaires
roussâtre. Bande foncée au bord de fuite. Queue foncée traversée
d’étroites bandes blanches dont une entièrement visible.

Comportements particuliers
Face aux vents forts, cette buse bat des ailes afin de maintenir son
équilibre, contrairement à la Buse à queue rousse qui, plus lourde, ne
fait que fléchir les ailes.

Vol nuptial
Le mâle et la femelle survolent le territoire de nidification en décrivant
de grands cercles, s’approchant puis s’éloignant l’un de l’autre, les ailes
et la queue déployées en éventail. L’un des partenaires peut s’élever très
haut puis piquer sur l’autre.

Posé
L’adulte a les parties supérieures brunes avec des taches blanches bien
visibles sur les ailes ; les épaulettes sont brun-roux. Le dessous de l’oiseau,
roussâtre, est traversé de lignes blanches horizontales. Les pattes jaunes
sont relativement longues. La queue foncée, traversée d’étroites bandes
blanches, a le bout blanc. Le juvénile a les parties supérieures d’un
brun plus foncé que l’adulte et présente moins de roux aux épaulettes.
La poitrine et l’abdomen blanchâtres sont rayés de brun. La queue est
barrée de plusieurs lignes pâles étroites.

EN MIGRATION
Silhouette élancée ; les ailes ressemblent à un rectangle étiré. Bat-
tements d’ailes rapides suivis d’un glissé. Croissant translucide à
la base des primaires.

143
Habitat
En période de reproduction, la Buse à épaulettes fréquente les érablières
âgées, les forêts de feuillus matures et les boisés des plaines d’inondation.
Buses

Cette espèce a besoin d’un couvert forestier fermé pour se reproduire


avec succès. Elle niche souvent à proximité des cours d’eau, des marais et
des lisières marécageuses. En Ontario, elle niche fréquemment dans les
boisés parvenus à maturité où dominent les érables, le hêtre à grandes
feuilles et la pruche. Le nid, habituellement placé sur la fourche prin-
cipale d’un feuillu de grande taille, laisse voir les nouveaux rameaux
de verdure de pruche, de pin ou de thuya ajoutés annuellement au
moment de la nidification. Le couple, fortement attaché à son lieu de
reproduction, utilise souvent le même nid pendant plusieurs années
consécutives. Bruyante pendant la période de nidification, cette buse
est facile à repérer.

Alimentation et techniques de chasse


La Buse à épaulettes se nourrit surtout de proies terrestres : petits mam-
mifères, grenouilles, salamandres, couleuvres, insectes ; elle attrape
parfois des petits oiseaux. Elle ne chasse pas beaucoup en vol. Juchée
sur un perchoir à découvert, cette buse se contente de prospecter les
environs du regard. A-t-elle repéré une proie ? Elle se laisse choir. Elle
peut aussi bien chasser sous le couvert forestier qu’au-dessus des espaces
ouverts, préférablement marécageux, ou près de l’eau. Cette buse chasse
parfois en volant à basse altitude afin de surprendre ses victimes. Elle
peut transporter ou traîner des proies équivalant à son propre poids. La
Buse à épaulettes ne fait pas de surplace. Son acuité auditive lui facilite
la détection des proies.

Tendance
Au début du 20e siècle, la Buse à épau-
lettes était considérée comme une buse
commune dans le sud du Québec. En-
tre les années 1950 et 1970, on a noté
un déclin des effectifs dans presque
Adulte tous les États américains. Au Canada,
en 1988, elle a été inscrite sur la liste des
espèces vulnérables ; la même année, elle a
été portée sur la liste des espèces en danger de
disparition ou menacée dans 17 États. Depuis
avril 2006, elle est classée espèce « non en pé-
ril » au Canada. Les perturbations de l’habitat
de l’espèce, la compétition avec des espèces telles que
la Buse à queue rousse et le Grand-duc d’Amérique ainsi
que les effets des pesticides organochlorés seraient parmi les

144
facteurs i­ mportants de la baisse des populations. Les coupes sélectives,
qui créent des ouvertures à l’intérieur des grandes forêts, semblent
jusqu’à présent le meilleur moyen d’aménager des habitats propices

Buses
pour la Buse à épaulettes. La population, plutôt stable au cours des deux
dernières décennies, serait légèrement à la hausse en Ontario.

Répartition
La Buse à épaulettes est présente dans l’est de l’Amérique du Nord. Elle
niche du Nouveau-Brunswick et du sud de l’Ontario et des Grands Lacs au
sud des États-Unis jusqu’au centre du Texas et en Floride. Elle est égale­ment
présente de la côte est jusqu’au centre du Mexique et le long de la côte
ouest de la Californie. La population du Nord migre dans le sud de
l’aire. Au Québec, l’espèce a été vue jusqu’à l’est de Matane et dans
la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean jusqu’aux environs de
Forestville sur la rive nord du Saint-Laurent. Mais la majorité
des individus observés l’ont été dans les basses terres
du Saint Laurent. Cette buse est présente à l’année
dans le sud de l’Ontario, plus particulièrement
au nord-est du lac Érié.
Adulte

Québec : nicheur migrateur peu


commun ; hivernant inusité
arrivée : mi-mars – départ : fin octobre
Ontario : nicheur migrateur
occasionnel ; hivernant rare
Maritimes : nicheur migrateur rare à
occasionnel au Nouveau-Brunswick ;
migrateur rare en Nouvelle-Écosse
et très rare en été

145
Petite Buse
Buteo platypterus
Buses

Broad-winged Hawk
Accipitridés

E : 82 – 92 cm
L : m 34 – 42 cm
f   38 – 47 cm
DSI : m  82 %

Le battement d’ailes de la Petite Buse,


bien que rapide, est plus lent que celui de la Buse à
épaulettes. Il est ferme, s’étend sur toute la longueur de l’aile et ne
semble pas laborieux.
Pendant les vols planés, les ailes sont tenues à l’horizontale et le
bord de fuite est arrondi. Les ailes sont pointues et abaissées pen-
dant les vols glissés, et seulement quatre primaires sont écartées ;
l’oiseau présente une allure trapue. C’est une des buses qui prend
le plus d’altitude en vol plané. Les sexes sont semblables.

En vol
La Petite Buse possède des ailes courtes, larges et relativement pointues.
Chez l’adulte, la queue barrée où alternent de larges bandes blanches
et noires est caractéristique ; la dernière bande noire est plus large que
les autres ; une seule bande blanche est complète sur la face inférieure.
Le dessous brun-roux du corps de la Petite Buse adulte tranche avec le
dessous de l’aile crème ourlé d’une bande noire au bord de fuite, toujours
présente chez l’adulte. La Petite Buse semble avoir une grosse tête.
La Petite Buse juvénile a le dessus du corps brun avec des mouchetu-
res pâles le long des couvertures sus-alaires. La coloration des parties
inférieures peut varier : certains juvéniles ont le dessous du corps rayé
de brun tant sur le côté de la face et de la gorge que sur les flancs et la
poitrine. D’autres ont la poitrine et le ventre blanc crème uni. Le bord
de fuite présente une étroite bande grisâtre, parfois absente. Les barres
de la queue sont moins apparentes que chez l’adulte, mais la dernière
bande sombre est toujours plus large que les autres. Les fines rayures
de la queue de la Petite Buse juvénile ressemblent à celles de la Buse à
épaulettes juvénile.

146
2

1 3

1. Adulte – Iris brun orangé. Corps barré de brun-roux. Dessous des ailes pâle avec
bande foncée au bord de fuite. Ailes courtes, larges et relativement pointues. Une
seule bande blanche complète est visible sur la face inférieure de la queue.

2. Adulte – Tête et poitrine brun-roux. Iris brun orangé. Dessus brun. Dessous barré
de roux. Le dessous peut être fortement, modérément ou faiblement barré.

3. Juvénile – Iris gris-brun. Ligne sourcilière pâle. Moustache foncée. Dessous pâle
rayé de brun.

147
Juvénile – Dessous des
ailes pâle. Brun sur le
côté de la face et gorge
blanche. Ailes pointues.
Fines rayures à la queue ;
dernière bande sombre
plus large que les autres.

Espèces semblables
La Petite Buse adulte ressemble à la Buse à épaulettes, mais sa queue est
plus courte et la dernière bande blanche visible d’en dessous est plus
large que chez la Buse à épaulettes.
Lorsqu’observée à contre-jour, la Petite Buse juvénile affiche au niveau
des primaires une zone pâle de forme carrée ou trapézoïde ; ces plumes
sont uniformément brunes sur le dessus. Chez la Buse à épaulettes
juvénile, la fenêtre en forme de croissant est translucide en dessous et
de couleur chamois sur le dessus.
Chez la Petite Buse juvénile, pendant une courte période en mai-juin (à
l’âge de 10 ou 12 mois), la mue des primaires extérieures forme un crois-
sant translucide presque semblable à celui de la Buse à épaulettes.
De dimensions équivalentes, la Petite Buse juvénile et l’Épervier de
Cooper juvénile ont aussi une coloration relativement semblable, mais
la Petite Buse n’a pas la face inférieure des rémiges fortement rayée.
La bande grisâtre sur le bord de fuite et les quatre primaires externes
écartées chez la Petite Buse, au lieu de cinq chez l’Épervier de Cooper,
permettent également de les distinguer.

Comportements particuliers
La Petite Buse migre très tôt à l’automne. En migration, elle adopte un
comportement hautement grégaire : à certains sites d’observation, on
en dénombre des milliers. Lorsque ces nombreux oiseaux évoluent dans
le ciel, ils évoquent le mouvement des bulles d’air s’échappant d’une
masse d’eau en ébullition, d’où le nom de kettles donné à ces attroupe-
ments. À basse altitude, la Petite Buse plane en cercles relativement plus
petits qu’en hauteur. Cet oiseau est probablement le moins farouche des
oiseaux de proie diurnes. Son sifflement est caractéristique.

148
Vol nuptial
Le couple se livre parfois à un vol synchronisé à la cime des arbres, au-

Buses
dessus de son territoire. La cour semble particulièrement brève chez
cette espèce, qui commence à pondre dans les cinq à sept jours suivant
son retour de migration.

Posé
L’adulte a le dessus brun foncé. Le dessous est tacheté de brun roussâtre.
La queue est traversée de larges bandes noires et blanches, la dernière
bande noire étant la plus large. Le juvénile a les parties supérieures
brun pâle et le dessous rayé longitudinalement de brun chez certains
individus, tandis qu’il est presque entièrement blanc chez d’autres. Il
arbore habituellement une moustache foncée. La queue possède plu-
sieurs bandes étroites foncées.

EN MIGRATION
Silhouette trapue ; queue courte. Ailes courtes et larges avec extrémité
relativement pointue et non ronde comme chez les autres buses ;
bord de fuite ourlé de noir. Voyage presque toujours en groupe.

Habitat
La Petite Buse niche dans les érablières et les forêts mixtes en bordure des
clairières. Elle affectionne également les milieux humides ou proches
des plans d’eau. Son nid est construit dans la fourche principale d’un
arbre. Le bouleau blanc, l’érable à sucre, le chêne blanc et le bouleau
jaune sont les principales essences utilisées pour la nidification. La
Petite Buse occupe parfois le nid abandonné d’une autre buse ou d’une
corneille. Sa grande discrétion pendant la période d’incubation rend
la nidification difficile à confirmer. Sauf en période de migration, on
la rencontre rarement en terrain découvert.

Alimentation et techniques de chasse


Cette buse apprécie les petits mammifères, les amphibiens et, à l’occa-
sion, quelques petits passereaux. Elle appartient elle aussi à la catégorie
des chasseurs à l’affût. Posée sur son perchoir, perçoit-elle un petit
mammifère qu’elle incline la tête et la balance de gauche à droite, puis
se laisse vivement glisser vers sa proie. Elle bat des ailes au dernier
moment pour freiner sa course, juste à temps pour capturer son repas.
Cette technique est habituellement utilisée en bordure des forêts et des

149
clairières, mais elle peut aussi se pratiquer sous la canopée. Parfois,
elle survole celle-ci, tout en recherchant des proies qui se déplacent
lentement au sol.
Buses

Au printemps, la femelle fréquente les abords des étangs ou des marais


à la recherche d’amphibiens qu’elle peut parfois chasser directement au
sol. On l’a vue aussi chasser en vol en tournoyant, puis plonger à toute
allure, serres en avant, pour attraper sa victime en plein essor.

Tendance
Au Canada et dans le nord-est des États-Unis, les effectifs de la Petite
Buse, relativement stables depuis le début des années 1930, ont aug-
menté surtout au Canada au cours des années 1991-2000. L’intensité
des coupes forestières pourrait permettre à cette buse de s’établir dans
certaines enclaves de végétation répondant à ses exigences. À l’OOT,
1 154 Petites Buses sont dénombrées en moyenne par année.

Répartition
L’aire de répartition de la Petite
Buse s’étend aujourd’hui jusqu’au
Adulte
sud-ouest des Territoires du Nord-
Ouest, soit à l’extrémité ouest de
la forêt mixte boréale. Quelques
nids ont été trouvés à Yellowknife ces
dernières années par le Service canadien
de la faune. Au Québec, l’espèce niche de
l’Abitibi à S­ ept-Îles, mais pas aux Îles-de-la-Madeleine ni
dans l’île d’Anticosti, où ses visites sont exceptionnelles. Elle
niche également au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse ; elle a
été observée à l’Île-du-Prince-Édouard. Elle s’étend dans tout l’est des
États-Unis jusqu’au nord de la Floride. Elle niche aussi aux Antilles.

Québec : nicheur migrateur commun


arrivée : fin avril
départ : fin septembre
Ontario : nicheur migrateur
commun ; mi­grateur occasionnel le
printemps et abondant l’automne
Maritimes : nicheur migrateur
occasionnel à commun

150
Buse à queue rousse
Buteo jamaicensis

Buses
Red-tailed Hawk
Accipitridés

E : 110 – 132 cm


L : m  48 – 56 cm
f   53 – 61 cm
DSI : m  82 %

Le vol ramé habituel de la Buse à queue


r­ ousse est lourd et plutôt rectiligne. Le battement d’ailes
est lent, puissant et court et s’applique également à toute la lon-
gueur de l’aile. L’oiseau plane les ailes presque à plat, le bout des
primaires relevé, ce qui donne aux ailes la forme d’un mince « U »
aplati ; celles-ci sont légèrement abaissées en vol glissé. Le bord de
fuite est arrondi. Les sexes sont semblables.

En vol
L’adulte et le juvénile présentent sous le bord d’attaque de l’aile une
marque foncée proximale (la bande patagiale), qui tranche sur les cou-
vertures sous-alaires plus pâles, ainsi qu’une petite virgule noire bien
visible au poignet. Le bord de fuite est marqué d’une bande noire. De
face, on remarque chez nombre d’individus une zone pâle sur le bord
d’attaque de chaque aile, ce qui fait penser à des phares.
La tête de la Buse à queue rousse a l’air capuchonnée. Le dessous du corps
blanchâtre est traversé par une bande ventrale constituée de rayures
foncées, parfois estompées chez certains individus. Particulièrement
chez l’adulte, l’extrémité des primaires est foncée.
Chez plusieurs adultes, une zone blanchâtre de part et d’autre des
couvertures sus-caudales forme un U pâle à la base de la queue ; elle
peut parfois donner l’impression d’un croupion blanc lorsque la buse
tourne sur l’aile. Chez l’adulte, le roux de la queue, plus pâle en dessous,
devient plus visible lorsque l’oiseau vire. La coloration rousse apparaît
graduellement au cours de la deuxième année.
Les présentes données relatives à la Buse à queue rousse s’appliquent
uniquement à la sous-espèce borealis, qui niche dans l’est du Canada
depuis l’ouest de l’Ontario. De rares individus des sous-espèces harlani
et kriderii sont parfois observés dans l’Est.

151
1

2 3

1. Adulte – Allure trapue. Ailes arrondies. Scapulaires blancs visibles de chaque côté du
corps. Dessus brun. Bord de fuite arrondi. Queue rousse.

2. Adulte – Silhouette trapue. Gorge blanche et marque jugale brun foncé. Iris brun
foncé d’un adulte âgé. Dos brun foncé marqué de taches blanchâtres aux scapulaires.
Queue rousse avec étroite bande subterminale sombre.

3. Juvénile – Tête brune avec sourcil blanc. Iris pâle. Gorge et poitrine blanches.
Dessous blanc avec bande ventrale rayée de brun. Queue grisâtre marquée de fines
rayures brunes.

152
Juvénile – Dessous des ailes pâle avec
virgule foncée. Bande grisâtre au bord
de fuite. Dessous du corps blanchâtre
avec rayures ventrales brunes. Queue
traversée de fines rayures sombres.

Le juvénile possède une queue plus longue que l’adulte. Le dessus de


l’aile, plus pâle sur la moitié distale, est caractéristique. La tête est plus
pâle que chez l’adulte. Absence de bande foncée au bord de fuite. La
queue est marquée de fines rayures sombres.

Espèces semblables
Il peut arriver qu’en vol plané, l’Autour des palombes juvénile ait les
ailes et la queue si déployées que sa silhouette l’apparente à la Buse à
queue rousse.
La bande ventrale de la Buse à queue rousse peut parfois créer une
certaine confusion avec la bande abdominale foncée de la Buse pattue,
surtout chez la femelle et le juvénile de la forme claire. La plus lourde
de sa catégorie, la Buse à queue rousse est toutefois surpassée par la
Buse pattue quant à l’envergure des ailes. Comparée à la Petite Buse,
elle semble avoir un long cou. Sa tête paraît également plus grosse que
celle des autres buses.

Comportements particuliers
Cette buse peut faire du surplace. Contrairement à la Buse pattue, qui
doit battre des ailes régulièrement, sinon continuellement, pour main-
tenir sa position, la Buse à queue rousse s’immobilise parfois face au
vent, comme si elle était suspendue au bout d’un câble, scrutant le sol à
la recherche d’une proie. À cause de son poids, cette buse, en vol plané,
reste stable malgré le vent et n’est pas portée à balancer. Elle ­effectue

153
généralement moins de dix battements d’ailes avant d’exécuter un
glissé de quelques secondes. Elle se perche plus rarement au sommet
des arbres que la Buse pattue ; elle préfère s’installer sur une branche
Buses

médiane ou médiane supérieure de l’arbre.

Vol nuptial
Le mâle et la femelle s’élèvent l’un à côté de l’autre en décrivant de grands
cercles qui se rétrécissent jusqu’à ce que les oiseaux soient sur le point
de se toucher ou d’entrer en collision. Le mâle monte plus haut que la
femelle et plonge soudainement sur cette dernière en abaissant ses ser-
res ; la ­femelle roule sur elle-même au dernier moment en présentant les
siennes. Parfois, le mâle survole sa partenaire, dont il saisit le dos avec
ses pattes ; ce contact ne dure que quelques secondes. Les deux adultes se
propulsent vers le haut à coup d’ailes et redescendent, les ailes repliées.

Posé
L’adulte a le dos brun foncé marqué de taches blan-
châtres aux scapulaires en forme de V évasé. Le bec
est massif. Les tectrices jugales brun foncé contrastent
avec la gorge blanche et le haut blanc de la poitrine.
Une ceinture ventrale formée de raies brunes tranche
sur le dessous blanc. La queue est plus rousse sur le
dessus. Le juvénile a la gorge et la poitrine blanches ;
le dessous blanc présente une bande ventrale fortement
rayée et tachetée de brun foncé ; la queue brun-gris ou à
peine roussâtre est marquée d’au moins dix fines rayures
noirâtres.

Juvénile

EN MIGRATION
Silhouette massive et vol plutôt rectiligne. Tête foncée, ailes lar-
ges avec bande sombre et virgule bien visible au bord d’attaque.
Battements d’ailes lents suivis d’un glissé. Se déplace parfois en
compagnie de Petites Buses ; en vol plané, décrit de plus grands
cercles que ces dernières.

154
Habitat
La Buse à queue rousse niche dans les grands arbres matures des forêts

Buses
clairsemées, à proximité d’une clairière ou d’une lisière où elle peut
chasser. Elle fréquente également les petits îlots d’arbres en milieu
agricole. Elle est souvent une des premières espèces de rapace à colo-
niser des habitats modifiés par l’activité humaine. Le nid, construit
près du tronc, occupe la fourche supérieure d’un arbre plus haut que la
moyenne, de préférence un feuillu tel qu’un orme, un chêne, un frêne,
un érable ou un hêtre, mais l’espèce utilise à l’occasion des conifères,
surtout le pin. Cette buse partage souvent le même habitat que le
Grand-duc d’Amérique.

Alimentation et techniques de chasse


Les petits rongeurs, les mammifères comme le lièvre et l’écureuil, les
amphibiens, les insectes et quelques oiseaux composent le menu de la
Buse à queue rousse.
Cette buse pratique plusieurs techniques de chasse : soit qu’elle tournoie
à quelque distance du sol, soit qu’elle utilise le vol ramé-plané au ras de
la végétation, soit encore, ce qui est plus
fréquent, qu’elle s’installe à l’affût sur
un perchoir, prête à fondre sur tout
ce qui bouge. Dès qu’elle a repéré
une proie, elle quitte son perchoir
d’un vol glissé. Sa chasse aux gros
insectes la fait bondir au sol : en
s’aidant de ses ailes, elle saute vers
une autre proie dès qu’elle en a saisi Adulte
une première. Elle peut courir au sol,
particulièrement lorsqu’elle s’attaque à
de grosses proies.
À haute altitude, en vol plané parfois en-
trecoupé de rapides battements d’ailes, la
Buse à queue rousse recherche des proies
potentielles. Ce comportement peut aussi
être relié à la revendication territoriale. Si une proie
particulièrement grosse est repérée, cette buse peut la
poursuivre au sol. Elle peut aussi quadriller le terrain
à une altitude d’environ 60 m en alternant le vol ramé
et le vol glissé.
La Buse à queue rousse possède la faculté de faire du surplace
en utilisant, ailes immobiles, un vent debout bien calculé, à la
manière d’un cerf-volant.

155
Tendance
Depuis les années 1970, les effectifs de la Buse à queue rousse sont à la
Buses

hausse dans plusieurs régions de l’Amérique du Nord, mais ont connu


un déclin dans la plaine du Saint-Laurent et la région des lacs Ontario et
Érié, résultat des changements qui se sont produits au cours des années
1991-2000. À l’OOT, 5250 Buses à queue rousse sont dénombrées en
moyenne par année.

Répartition
La Buse à queue rousse est présente dans toute
Adulte
­l ’Amérique du Nord, dans les montagnes d
­ ’Amérique
centrale jusque dans l’ouest du ­Panama et dans les
Grandes Antilles. Elle niche dans tout le Q ­ uébec –
sauf à l’île d’Anticosti et aux Îles-de-la-Madeleine –,
au Nouveau-Brunswick, à l’Île-du-Prince-Édouard
et en ­Nouvelle-Écosse. Elle est présente à l’année à
­l ’Île-du-Prince-Édouard, en Nouvelle-Écosse, excepté
dans l’Île du Cap-Breton, au Nouveau-Brunswick sur
les côtes de la baie de Fundy, dans le sud du Québec et dans
le sud de l’Ontario au nord des lacs Ontario et Érié.

Québec : nicheur migrateur


commun ; hivernant relativement
commun
arrivée : mars – départ : décembre
Ontario : nicheur résidant commun
à abondant tout au long de l’année
Maritimes : nicheur migrateur
occasionnel à commun ; hivernant
rare à occasionnel

156
Buse pattue
Buteo lagopus

Buses
Rough-legged Hawk
Accipitridés

E : 122 – 143 cm


L : m 50 – 56 cm
f   54 – 59 cm
DSI : m  85 %

Le vol de la Buse pattue, généralement lent et


détendu, est gracieux et dénote la puissance.
Cette buse présente une silhouette élancée. Ses ailes étroites et
longues possèdent une largeur à peu près uniforme d’un bout à
l’autre. Le battement d’ailes constant et méthodique parcourt un
arc de cercle assez prononcé. Cette buse pratique aussi un vol plané
légèrement dihédral. Elle fait fréquemment du surplace et utilise
beaucoup moins que les autres buses les courants ascendants. Les
sexes sont légèrement différents.

En vol
En vol plané, les ailes et la queue de la Buse pattue sont déployées au
maximum ; cinq primaires sont écartées et courbées vers le haut. Vu
de face, le bord d’attaque paraît souvent pâle.
Chez les individus de la forme claire, la marque sombre au poignet, le
blanc à la base des rémiges et la zone blanche très voyante, tant par-
dessus que par-dessous, à la base de la queue marquée d’une bande
subterminale foncée, sont caractéristiques.
Il arrive parfois que certaines Buses pattues présentent des particularités
du plumage de l’autre sexe ou que les caractéristiques habituelles liées au
sexe soient absentes. Il faut en tout temps réunir plusieurs caractéristiques
du plumage pour identifier correctement le sexe d’un individu.
Le mâle adulte a le dos gris-brun foncé. La tête pâle, parfois foncée,
contraste avec le dos et la poitrine sombres. La poitrine rayée de brun
est foncée ; le ventre peut être pâle ou parfois foncé. Les couvertures
sous-alaires sont tachetées et les flancs sont toujours barrés. La tache au
poignet est habituellement moins foncée chez le mâle que chez le juvé-
nile et la femelle. Il possède normalement plusieurs barres à la queue ;
la bande subterminale foncée est plus étroite que chez la femelle.

157
1

2 3

1. Adulte mâle, forme claire – Fait du surplace. Iris foncé. Marque sombre au poignet.
Poitrine plus foncée que le ventre. Flancs barrés. Bande subterminale foncée plus
étroite que chez la femelle.

2. Juvénile, forme claire – Tête pâle. Iris brun pâle. Poitrine chamois mouchetée
de brun. Flancs et ventre noir uni. Bande subterminale grisâtre de la queue pas
nettement délimitée.

3. Adulte femelle, forme claire – Tête plus pâle que le dos. Iris foncé. Poitrine pâle
rayée de brun ; flancs et ventre brun foncé. Large bande subterminale foncée
nettement découpée à la queue.

158
Juvénile, forme sombre –
Iris pâle. Tête brun pâle.
Couvertures sous-alaires brun
foncé et poignets sombres.
Dessous du corps brunâtre.
Bord de fuite gris moyen.
Base de la queue grisâtre
et bande subterminale pas
nettement découpée.

Les ailes de la femelle sont plus larges que celles du mâle. La femelle
adulte de la forme claire a le dos brunâtre ; la queue blanche possède
habituellement une large bande subterminale foncée nettement décou-
pée, mais certaines femelles atypiques peuvent présenter, au-dessus
de la bande subterminale, une à trois bandes foncées plus étroites.
La poitrine, légèrement rayée de brun, est plus pâle que les flancs et
le ventre brun foncé ; parfois, une étroite bande pâle verticale est pré-
sente au centre du ventre. Les couvertures sous-alaires sont fortement
marbrées et le dessous des primaires est toujours blanc ; le bord de fuite
est ourlé de noir.
Le juvénile a la tête et la poitrine pâles et une large bande très foncée
sur les flancs et le ventre. Sur la partie supérieure de l’aile, on observe
à la base des primaires une plage blanche, laquelle est d’un blanc très
net en dessous. Le bord de fuite des ailes et la bande subterminale de la
queue, pas nettement découpée, sont gris. Les couvertures sous-alaires
sont relativement pâles tandis que la marque au poignet est très sombre.
Certains juvéniles présentent des caractéristiques intermédiaires entre
les individus de la forme claire et de la forme sombre.
Les individus de la forme claire sont les plus communs, mais on observe
également plusieurs individus de la forme sombre. Chaque année, environ
33 % des Buses pattues observées au Québec sont de forme sombre.
Chez l’adulte de la forme sombre en vol, les parties supérieures ont une
coloration presque noire. Le dessus de la queue du mâle présente de

159
fines lignes blanches ; certaines femelles peuvent également montrer
des lignes blanches à la queue ; toutefois, seule la femelle peut avoir
une queue grisâtre avec une seule bande subterminale foncée. La Buse
Buses

pattue adulte de la forme sombre a les couvertures sous-alaires noires.


Le dessous des rémiges et de la base de la queue sont blanchâtres ; le
bord de fuite est foncé.
Chez le juvénile de la forme sombre, les couvertures sous-alaires sont brunes.
Sur le dessus, on remarque du blanc sur la partie distale de l’aile.

Espèces semblables
Vue à distance, la Buse pattue de la forme sombre peut être confondue
avec l’Aigle royal adulte, car il s’avère difficile de juger de la taille d’un
oiseau dans le ciel en l’absence de points de comparaison.
En vol glissé, la Buse pattue a un vol dihédral marqué. Cette caracté-
ristique, ajoutée à la silhouette élancée de l’oiseau et à la présence de
blanc à la base de la queue plutôt qu’au croupion, peut faire penser au
Busard Saint-Martin.
La bande abdominale foncée de la Buse pattue femelle ou juvénile peut
parfois porter à confusion avec la bande ventrale de la Buse à queue
rousse.

Comportements particuliers
Contrairement aux autres buses, la Buse pattue ne semble avoir aucune
hésitation à traverser de grandes étendues d’eau. Elle est un migrateur
régulier et un visiteur d’hiver régulier aux Îles-de-la-Madeleine.
Lorsqu’elle chasse les rongeurs, la Buse pattue vole lentement près du
sol ou même à une cinquantaine de mètres d’altitude, alternant les
battements d’ailes et les glissades, et elle fait souvent du surplace. Elle
quadrille parfois le terrain comme le Busard Saint Martin, et elle se
perche souvent au sommet des arbres.
Cette buse, bien adaptée à l’Arctique, tire son nom de ses tarses emplu-
més. Elle est la plus imposante du genre Buteo quant à son envergure,
bien que son bec et ses pattes soient plus petits que chez les autres buses,
et ce, afin de limiter les déperditions de chaleur.

Vol nuptial
La Buse pattue niche dans la région arctique de l’Amérique du Nord ;
les occasions d’observer son vol nuptial sont plutôt rares. Un oiseau,
ou les deux, survole le territoire de nidification en décrivant des cercles
ou en exécutant des chorégraphies aériennes : le mâle monte en flèche,
puis, les ailes repliées, plonge soudainement avant de remonter, ralentir
et redescendre à nouveau.

160
Posé
Forme claire : l’adulte mâle a la poitrine plus foncée que le ventre. La

Buses
tête, petite, est relativement pâle ; le bec est également petit. Le dessus
est brun. La longue queue est marquée de plusieurs bandes foncées ;
la bande subterminale noire est plus large. Les tarses sont emplumés.
La femelle a la tête pâle. La poitrine rayée de brun est plus pâle que les
flancs et le ventre brun foncé. La queue montre habituellement une seule
large bande subterminale foncée nettement découpée. Le juvénile a la
tête pâle comme la femelle. La poitrine chamois est mouchetée de brun ;
les flancs et le ventre sont noir uni. La bande subterminale grisâtre de
la queue n’est pas nettement délimitée.
Plusieurs individus ont sur la nuque une zone blanche dont le centre
est foncé ; c’est la seule buse en Amérique du Nord à présenter cette
particularité.
Forme sombre : chez l’adulte, le dessus et le dessous du corps sont très
sombres. La queue foncée est marquée d’étroites bandes grisâtres. Le
juvénile a la tête plus pâle que le reste du corps, qui est brun foncé.

EN MIGRATION
Forme claire. Tête pâle, silhouette plutôt élancée. Battements d’ailes
puissants et répétés suivis de glissés. Marque sombre visible aux
poignets et bande noire à l’extrémité de la queue blanche. Forme
sombre. Le dessous blanc des rémiges, visible à distance lorsque
l’oiseau bat des ailes, contraste avec le reste du corps foncé. En
migration, la Buse pattue vole par tous les temps.

Habitat
En été, la Buse pattue fréquente les régions arctiques et subarctiques,
particulièrement là où il y a des escarpements, des affleurements rocheux,
des corniches, des ravins, des arbres. Elle niche en terrain découvert dans
la toundra. Elle construit son nid sur une corniche, un rocher ou une
saillie sur la berge abrupte d’une rivière et l’occupe année après année.
Lors de la migration hivernale dans le sud, la Buse pattue recherche les
grands espaces ouverts pour y dénicher ses proies.

Alimentation et techniques de chasse


La Buse pattue se nourrit de petits rongeurs ; les lemmings et les cam-
pagnols répondent à ses besoins. Occasionnellement, elle peut se
nourrir d’amphibiens et de poissons. Elle chasse particulièrement au
crépuscule, et elle est active lorsque le ciel est fortement ennuagé. À la

161
recherche d’un gibier, la Buse pattue se perche afin de repérer une proie
grâce à sa vue perçante et à son acuité auditive ou elle adopte un vol
ramé-plané, à une altitude variant habituellement entre 15 et 40 m. Le
Buses

plus souvent, on la verra faire du surplace, les pattes « pendantes », avec


des battements d’ailes tantôt profonds tantôt vibrés, à la manière bien
connue de la Crécerelle d’Amérique. Les Européens nomment ce vol « en
Saint-Esprit ». Lorsqu’elle a repéré une proie, elle se laisse choir sur elle,
serres premières ; les ailes sont alors mi-ouvertes ou refermées selon la
situation. Sa prise peut être déchiquetée et dévorée en plein vol.

Tendance
La population et la productivité de l’espèce varient en fonction de la
présence de proies dans l’aire de reproduction. Celle-ci est très peu
affectée par les pesticides et les activités humaines, peu intenses dans
l’Arctique. L’exploitation de ressources énergétiques et minières constitue
la principale menace. Sa constance en hiver dans le sud du Québec se
mesure surtout par le nombre d’individus à la recherche de nourriture,
la durée de leur présence et le nombre d’ornithologues sur le terrain.
Elle est donc difficile à déterminer. À l’OOT, 423 Buses pattues sont
dénombrées en moyenne par année.

Répartition
Espèce holarctique, la Buse pattue se reproduit entre le 61e et le 76e degrés
de latitude nord dans les régions de la toundra et de la taïga en Europe,
en Asie et en Amérique du Nord. Elle est très commune le long des côtes
de la baie d’Hudson. Au Québec, l’espèce se reproduit presque partout
dans la région de la baie d’Ungava et, vers le sud, jusqu’aux environs
du 52e parallèle nord. Elle est présente en hiver dans les basses terres du
Saint-Laurent et le sud du Québec et de l’Ontario, au Nouveau-Brunswick,
sur la côte de la baie de Fundy, et en Nouvelle-Écosse.

Québec : nicheur migrateur


commun ; hivernant peu commun
Ontario : nicheur migrateur
extrêmement rare ; visiteur rare à
occasionnel de septembre à mai
Maritimes : hivernant rare à
occasionnel ; exceptionnel en été

162
Faucons

Crécerelle d’Amérique Faucon émerillon

Faucon pèlerin Faucon gerfaut

D ans l’est du Canada, la Crécerelle d’Amérique, le Faucon émerillon,


le Faucon pèlerin et le Faucon gerfaut représentent le genre Falco
(famille des Falconidés).
Dans les années 1970, le Québec comptait deux sous-espèces de
Faucon pèlerin. On observe aujourd’hui un assortiment hétérogène
d’individus marqués par l’hybridation de la sous-espèce anatum dont
l’aire de reproduction couvre le Québec au sud de la limite des arbres,
et une sous-espèce (tundrius) qui niche dans la toundra.
Oiseaux aérodynamiques aux ailes pointues et à la queue assez longue,
les faucons possèdent une morphologie qui leur permet de poursuivre
et de capturer leurs proies en plein vol. On peut les confondre avec
les éperviers au moment où ces derniers effectuent des glissades
ascendantes, les ailes légèrement repliées vers l’arrière. Cependant,
contrairement aux éperviers, les faucons effectuent rarement une
pause après leurs battements d’ailes. Leur vol ramé est puissant et
rapide. Ils consomment souvent de la nourriture en plein vol.
Crécerelle d’Amérique
Falco sparverius
Faucons

American Kestrel
Falconidés

E : 52 – 61 cm
L : m 23 – 27 cm
f   23 – 31 cm
DSI : m  90 %

Petit oiseau de proie à la queue rousse et


aux battements d’ailes agités et nerveux ; la main
effectue un mouvement vers l’arrière. Son vol ramé est suivi de glissés
intermittents plus fréquents que chez les autres faucons. Vol léger
et allègre, sans véritable puissance. La crécerelle effectue souvent
des vols stationnaires. C’est le seul faucon à la queue rousse, plus
longue que celle de l’émerillon. Les sexes sont différents.

En vol
En vol, le dessous paraît pâle, davantage chez la femelle. Les ailes étroites
arquées sont parfois incurvées vers l’arrière. Le dessous du bord de fuite
présente souvent une rangée de points translucides, beaucoup moins
apparents chez la femelle.
Le dessus de cet oiseau est le plus coloré chez nos faucons. Le mâle a le
dos roux barré de noir ; les ailes sont bleutées. Une large bande foncée
décore l’extrémité de sa queue uniformément rousse. La gorge et les
joues blanches contrastent avec les deux favoris noirs situés de chaque
côté de la tête. On distingue également de chaque côté de la nuque une
tache noire, un « faux oeil » appelé ocelle.
À peu près de la grosseur du Pluvier kildir, la Crécerelle d’Amérique est le
plus petit rapace diurne de l’Amérique du Nord. Contrairement aux autres
faucons, qui acquièrent leur plumage adulte au cours de la deuxième
année, la crécerelle l’acquiert tard en novembre de la première année.
La mue des plumes de vol en automne ne s’opère que chez l’adulte.
Le dos, les ailes et la queue de la femelle sont roux fortement barrés de
noir. La poitrine et l’abdomen sont rayés de brun. Le dessous présente
une coloration à peu près uniforme.
Le juvénile ressemble beaucoup à l’adulte de son sexe, mais est plus
fortement rayé sur le dos et en dessous.

164
1

2 3

1. Adulte femelle – Dos, ailes et queue roux fortement barrés de noir.

2. Adulte mâle – Ailes pointues marquées de lignes et points foncés. Deux


bandes faciales noires. Dessus de l’aile gris-bleu. Flancs et abdomen roussâtres
tachetés de points foncés. Bande foncée à l’extrémité de la queue.

3. Adulte femelle – Dos, ailes et queue brun-roux terne fortement striés


de noir.

165
Adulte mâle – Dessus de la tête
gris-bleu. Deux favoris noirs de
chaque côté de la face. Dos rous-
sâtre barré de noir. Ailes gris-bleu
marquées de points noirs. Seul
faucon avec une queue rousse ;
bande subterminale noire.

Espèces semblables
Occasionnellement, au cours de l’hiver, le plumage de la Crécerelle
d’Amérique devient souillé ou usé ; l’oiseau peut alors être confondu
avec le Faucon émerillon. Cependant, la taille et la présence de favoris
doubles chez la crécerelle permettent d’éviter la méprise. Les vols glissés
sont plus fréquents chez la crécerelle que chez le Faucon émerillon.

Comportements particuliers
Son faible poids diminue sa stabilité en vol, même face à un vent léger.
La Crécerelle d’Amérique se perche fréquemment sur les fils et hoche
la queue, ce qui la distingue des espèces semblables.

166
Vol nuptial
Particulièrement au début de la période de nidification, le mâle effectue

Faucons
une impressionnante parade aérienne. Avec de puissants battements
d’ailes, il entreprend une ascension. Au sommet de sa course, il émet trois
à cinq cris avant d’effectuer un plon-
geon abrupt à grande vitesse sur une
distance de 10 à 20 m, puis entame
une autre ascension. Ce manège peut
se répéter plusieurs fois. Une femelle
Adulte m
ayant perdu son compagnon peut aussi
exécuter ces figures aériennes.

Posé
L’adulte mâle a le dessus de la tête gris-
bleu avec une tache marron, deux favoris noirs
de chaque côté de la face et le dos roussâtre barré
de noir. Les ailes bleues sont marquées de points
noirs. C’est le seul faucon qui possède une queue
rousse avec une bande subterminale noire. La poitrine
et l’abdomen, variant du blanc au chamois, sont tachetés
de points foncés. La femelle est semblable au mâle, mais
a le dos, les ailes et la queue brun-roux terne fortement striés
de noir. La poitrine est rayée de brun. Le juvénile est semblable
à l’adulte du même sexe.

EN MIGRATION
Silhouette d’un oiseau dont les ailes pointues et longues semblent
disproportionnées par rapport au corps petit. Battements continus.
Migre à plus basse altitude que la plupart des oiseaux de proie, un
peu comme le Faucon pèlerin.

Habitat
La crécerelle fréquente une grande variété d’habitats. On la rencontre à
la lisière des forêts, en milieu agricole et en milieu urbain. Tout comme
les autres faucons, elle ne fabrique pas de nid. Elle dépose ses œufs dans
une petite dénivellation, une cavité naturelle, un trou creusé par un pic,
une corniche de falaise et même un nichoir installé à son intention.
L’espèce affectionne les habitats modifiés par l’homme.

167
Alimentation et techniques de chasse
La crécerelle se nourrit de petits rongeurs, comme les campagnols et
Faucons

les souris, de petits oiseaux et d’insectes.


Petit faucon bien connu, la Crécerelle d’Amérique se distingue des autres
Falconidés par son fréquent recours au vol sur place. Dans les habitats
où les perchoirs peuvent être inadéquats, elle utilise cette technique
habituellement à une altitude variant entre 12 et 25 m : queue étalée,
tête légèrement inclinée vers le bas, elle scrute le sol minutieusement.
Si elle ­détecte une proie, elle referme partiellement les ailes, perd de
l’altitude de façon parfois saccadée avant de piquer vers sa pitance. Si
l’attaque est abandonnée, elle parcourt en vol glissé quelques dizaines
de mètres et recommence son manège face au vent.
La rétine de la crécerelle pos-
sède cinq ou six diffé-
rents types de cônes
qui lui permettent
de voir les rayons
Adulte m ­ultraviolets ; elle peut ainsi
repérer les chemins utilisés par les
campagnols. Ces derniers marquent
leurs sentiers de petites giclées d’urine
qui reflètent ces rayons ; ils révèlent de ce fait leur territoire et facilitent
le suivi de leurs déplacements.
Lorsque la Crécerelle d’Amérique est perchée à l’affût, ses attaques sont
souvent précédées par des hochements de la queue et de la tête. Les
insectes peuvent être capturés et consommés en vol ou être attrapés
au sol, où elle tentera parfois de les débusquer.
Poursuit-elle un passereau ? Elle le fait d’un vol direct et rapide, à la
manière du Faucon émerillon.

Tendance
Le déboisement et le défrichement à grande échelle semblent avoir
été favorables à l’espèce, dont la population a augmenté partout sur le
continent depuis le 19e siècle. Au C
­ anada, entre les années 1972 et 1981,
malgré la contamination de ses proies par les pesticides, la crécerelle a
maintenu sa population, qui a toutefois connu un déclin dans certains
États américains. Au Québec, entre 1966 et 1989, on a noté une aug-
mentation de ses effectifs dans le sud de la province. Il semble qu’au
cours des années 1990, le nombre de Crécerelles d’Amérique a été stable
dans l’ensemble du Canada. Toutefois, on note une diminution de la
constance d’observation de l’espèce dans l’est de l’Amérique du Nord

168
depuis le début du présent siècle et même un peu avant, en raison d’une
dégradation de son habitat par la pratique de l’agriculture intensive et

Faucons
la régénérescence des forêts, de la prédation exercée par l’Épervier de
Cooper, espèce en progression ces dernières années, du déclin du Pic
flamboyant, pourvoyeur de cavités, et pro-
bablement de la présence du virus du Nil
occidental. À l’OOT, 1367 individus sont Adulte f
dénombrés en moyenne par année.

Répartition
La Crécerelle d’Amérique vit exclusivement dans
les Amériques, jusqu’à la Terre de Feu. Elle niche
dans le sud du Québec, dans le Nord-Ouest jusqu’au
52e parallèle et dans le Nord-Est jusqu’en Minganie. Sa
nidification est irrégulière aux Îles-de-la-Madeleine.
Elle niche dans les trois provinces maritimes. Elle est
présente à l’année en Nouvelle-Écosse, à l’exception de
l’île du Cap-Breton, et dans la grande région de Montréal, où elle occupe
un large couloir qui s’étend vers le sud jusque sur la rive nord des lacs
Ontario et Érié.

Québec : nicheur migrateur commun ;


hivernant peu commun
arrivée : fin mars
départ : début octobre
Ontario : nicheur migrateur commun ;
hivernant irrégulier
Maritimes : nicheur migrateur
commun ; hivernant rare

169
Faucon émerillon
Falco columbarius
Faucons

Merlin
Falconidés

E : 53 – 68 cm
L : m 25 – 27 cm
f   31 – 33 cm
DSI : m  79 %

Les battements d’ailes de l’émerillon sont


courts, rapides et continus, comme les mouve-
ments d’un piston ; ils sont puissants et perpendiculaires
au corps. Toute la puissance semble se manifester dans la course
descendante des ailes, qui est plus accentuée, comme chez les
Columbidés. En vol, les ailes forment deux triangles isocèles et la
silhouette paraît très angulaire. Le dessous du corps et des ailes
ressemble à un damier noir et blanc. Les sexes sont différents.

En vol
Pas beaucoup plus gros que la Crécerelle d’Amérique, le Faucon éme-
rillon mâle est gris-bleu. Il possède des ailes longues, étroites et poin-
tues. De loin, cet oiseau paraît foncé. Il présente une gorge blanche et,
de chaque côté de la tête, un favori très pâle aux contours imprécis. Le
dessous des ailes chez le mâle est souvent plus pâle que chez la femelle
et le juvénile. À courte distance, on peut remarquer les bandes pâles
sur la queue foncée avec le bout blanc. Étant donné le peu de différence
entre les plumages, il est très difficile de distinguer la femelle adulte
du juvénile en vol.
Seule la sous-espèce Falco columbarius columbarius (dite race de la taïga)
est présente dans l’est de l’Amérique du Nord.
Chez la femelle, les parties supérieures sont brun foncé, parfois avec
une légère teinte bleuâtre au lieu du bleu-gris observé chez le mâle. Sur
la queue, on note la présence de plusieurs bandes foncées alternant avec
d’étroites bandes pâles, tant chez la femelle que chez le juvénile. Les
rayures brunes sont plus prononcées en dessous que chez le mâle.
D’allure foncée, le juvénile ressemble à la femelle adulte. Il a les parties
supérieures brunes, sa gorge est blanche et les sous-caudales sont d’un
chamois plus pâle que chez l’adulte.

170
1

2 3

1. Adulte femelle – Parties supérieures brun foncé. Trois étroites bandes pâles traversent
la queue foncée. Rayures brunes en dessous. Difficile à distinguer du juvénile en vol.

2. juvénile – Parties supérieures brunes. Favoris bruns. Fine ligne sourcilière chamois.
Gorge blanche. Sous-caudales chamois plus pâle que chez l’adulte.

3. Adulte femelle – Dessus brun foncé. Dessous chamois avec rayures brunes plus
prononcées que chez le mâle.

171
Adulte mâle – Dessus gris-bleu. Poitrine et
abdomen chamois avec fines rayures brunes.
Rayures plus larges et foncées sur les côtés
de l’abdomen, d’où l’impression de lignes
horizontales brunes. Mince ligne blanchâtre
en relief au-dessus de l’œil.

Espèces semblables
La cadence du mouvement des ailes ressemble beaucoup à celle des
Columbidés ; le Faucon émerillon peut parfois être confondu avec la
Tourterelle triste ou avec l’Épervier brun quand ce dernier vole rapide-
ment et avec puissance. Les longues ailes pointues de l’émerillon et sa
queue moyennement longue le différencient de l’Épervier brun, qui a
les parties supérieures de teinte similaire. L’épervier a par ailleurs les
ailes arrondies et une plus longue queue. L’absence de roux sur la queue
distingue le Faucon émerillon de la crécerelle, qui présente également
des marques faciales prononcées.

Comportements particuliers
Le Faucon émerillon modifie parfois sa trajectoire de vol en bondis-
sant à gauche et à droite afin de capturer un insecte. Contrairement
à la Crécerelle d’Amérique, ce faucon se perche rarement sur les fils.
Son décollage est rapide et peut s’effectuer presque à la verticale. À
l’automne, on l’observe fréquemment survolant les rives herbeuses
des cours d’eau ou les marais.

Vol nuptial
La parade nuptiale est complexe : des vols, des piqués accompagnés de
battements d’ailes puissants, ou encore des vols en cercle ou en huit
avec de faibles battements d’ailes.

172
Posé
La coloration de l’adulte mâle, et surtout sa petite taille, permettent de le

Faucons
distinguer de tous les autres faucons du Canada. Les parties supérieures
sont gris-bleu ; la queue, dont le bout est blanchâtre, est marquée de larges
bandes foncées qui alternent avec d’étroites bandes pâles. La gorge est
blanche alors que la poitrine et l’abdomen chamois présentent de fines
rayures brunes qui donnent une teinte plus claire. Les rayures sont plus
larges et foncées sur les côtés de l’abdomen, d’où l’impression de lignes
horizontales brunes. On note une mince ligne blanchâtre en relief au-
dessus de l’œil, qui paraît grand et foncé. La femelle est semblable au
mâle, mais a le dessus brun foncé avec des nuances bleuâtres ; le dessous
présente des rayures brunes plus prononcées que chez le mâle. Le juvénile
a le dessus brun sans teintes bleuâtres. Toutefois, certains juvéniles mâles
peuvent avoir le dessus gris-bleu comme l’adulte mâle. Les sous-caudales
sont plus pâles que chez l’adulte.

EN MIGRATION
Silhouette d’un triangle isocèle. Ailes rigides « cartonnées », pointues
et larges à la base. Battements rapides, courts et continus. Vol fluide
de Columbidé. Peut parfois houspiller un autre oiseau de proie ; ce
comportement aide souvent à l’identifier en migration.

Habitat
Ce faucon recherche les forêts discontinues ou les prairies comprenant
des secteurs boisés. Il fréquente également les rives des lacs, les cours
d’eau bordés d’arbres, les tourbières de la forêt boréale et les lisières des
forêts. Il niche dans les arbres ; souvent, il occupe un nid de corneille ou
de corbeau placé dans un conifère ou un feuillu ou encore le creux d’un
arbre. Il peut parfois s’installer sur la corniche d’une falaise. Il niche éga-
lement dans des arbres matures qui bordent les rues en milieu urbanisé.
Le Faucon émerillon revient chaque année dans le même secteur, mais
nidifie habituellement dans un endroit différent.

Alimentation et techniques de chasse


Les passereaux et parfois les petits mammifères (chauves-souris, écu-
reuils, souris et campagnols) composent le menu du Faucon émerillon,
qui chasse souvent les limicoles en migration. Sa petite taille lui procure
l’agilité nécessaire à la capture d’oiseaux se déplaçant rapidement. Il vole
au ras du sol pour les faire fuir afin de pouvoir les attraper en vol. Son
arme préférée est un puissant vol ramé en ligne droite, assez rapide pour
rejoindre des martinets et même des oiseaux de rivage capable de brusques

173
changements de direction ; le Faucon émerillon n’excelle cependant pas
à cette manœuvre.
Faucons

Lorsqu’il chasse à basse altitude, le Faucon émerillon utilise parfois un


type de vol que l’on pourrait qualifier de mimétique. Ce vol, composé
de glissés et de brusques mouvements d’ailes, imite le vol ondulé du
passereau poursuivi, qui ne peut éviter l’attaque au dernier moment.
Il peut arriver que le Faucon émerillon fasse du surplace. A l’occasion, il
volera en zigzag pour capturer des insectes.

Tendance
Un déclin général du nombre de Faucons émerillons lié à la présence
du DDT a été observé en Amérique du Nord de 1950 à 1970 environ.
Au Québec, les effectifs de cette espèce, qui possède le statut de nicheur
migrateur peu commun, ont augmenté entre 1966 et 1989, mais il sem-
ble que la population n’a pas remonté à son niveau d’avant 1950. Cette
espèce migre en Amérique centrale et en Amérique du Sud, où certains
composés organochlorés sont encore utilisés. Le nombre d’individus
a beaucoup augmenté au Canada au cours de la période 1991-2000. À
l’OOT, 197 individus sont dénombrés en moyenne par année.

Répartition
L’aire de répartition du Faucon émerillon est très vaste en été, mais
restreinte en hiver. L’espèce niche dans les régions boisées de l’Alaska
et du Canada jusqu’en Oregon et au Wyoming ainsi que dans les forêts
du nord de l’Europe et de la Sibérie. Elle occupe tout le territoire de
l’Ontario et des Maritimes et la quasi-totalité du Québec, à l’excep-
tion de l’extrême-nord. C’est le rapace le plus commun aux Îles-de-la-
­Madeleine. Il est présent toute l’année dans le sud de l’Ontario à l’ouest
du lac Supérieur. Il hiverne irrégulièrement dans le sud du Québec et
au nord des lacs Érié et Ontario.

Québec : nicheur migrateur peu


commun ; hivernant inusité à rare
arrivée : début avril
départ : mi-octobre
Ontario : nicheur migrateur rare à
occasionnel ; migrateur rare ;
hivernant rare
Maritimes : nicheur migrateur rare à
occasionnel ; migrateur occasionnel à
commun ; hivernant rare à occasionnel

174
Faucon pèlerin
Falco peregrinus

Faucons
Peregrine Falcon
Falconidés

E : 91 – 116 cm
L : m  38 – 46 cm
f   46 – 54 cm
DSI : m  69 %

Le Faucon pèlerin possède un vol ramé fluide et


rythmé. Le battement d’ailes parcourt un arc de
cercle étroit. De la taille d’une corneille, il a les ailes uniformément
foncées en dessous. Il possède un corps massif et de longues ailes
étroites. Les sexes sont semblables.

En vol
Population reconstituée dans le sud du territoire. La calotte foncée s’étend
en un large triangle sur les joues (triangle jugal, favoris), dessinant un
casque caractéristique. Les mâles et femelles adultes ont la gorge pâle et
le dessous crème ou rosâtre. Les parties supérieures sont gris ardoisé.
Pour reconstituer la population dans l’aire occupée autrefois par la
sous-espèce anatum, on a eu recours à de l’hybridation interraciale
et à l’introduction d’individus dans des habitats propices. Les carac-
téristiques relatives à la tête (longueur et largeur du triangle jugal et
étendue de la tache auriculaire blanche) peuvent varier énormément
d’un individu à l’autre. Compte tenu de l’introgression, on ne peut pas
vraiment identifier les individus résultant de ces interventions comme
des anatum de race pure.
Population nichant dans la toundra (sous-espèce tundrius). Le triangle jugal
noir est étroit et la tache auriculaire blanche est large. Le dessous blanc
est finement rayé de gris foncé sur les côtés ; la gorge est blanche.
En chasse, les battements d’ailes du Faucon pèlerin deviennent plus
puissants. Lorsqu’il prend de l’altitude, l’extrémité des ailes paraît large
et ronde tandis qu’elle paraît étroite et effilée lors du glissé qui suit le
battement d’ailes.
Lorsque les plumes externes de la queue sont complètement étalées, elles
forment un demi-cercle et touchent presque le bord de fuite des ailes.

175
2

1 3

1. Adulte – Population reconstituée – Ailes et dessous uniformément striés. Longues


ailes étroites et pointues. La calotte foncée s’étend en un large triangle sur les joues ;
celui-ci peut varier d’un individu à l’autre.

2. Juvénile – Population reconstituée – Triangle jugal brun foncé de largeur variable.


Dessus brun. Croupion pâle. Queue brune traversée de lignes pâles.

3. Juvénile – Population reconstituée – Triangle jugal brun foncé de largeur variable.


Front chamois ou foncé. Cire bleu-gris. Dessous chamois fortement rayé de brun foncé.

176
Adulte – Population reconstituée – La
calotte noire s’étend en un large triangle
sur les joues. Queue barrée de noir avec
extrémité foncée. Dessous marqué de
rayures foncées sur les côtés et les cuisses.
Cercle oculaire, cire et pattes jaunes.

Les parties supérieures du juvénile sont brun foncé et lisérées de lignes


pâles tandis que les parties inférieures des ailes sont couvertes unifor-
mément de taches ou de lignes foncées sur fond chamois. Le dessous du
corps est grossièrement rayé de brun. Chez les juvéniles de la toundra
– qui sont les plus communs en migration dans le sud du Québec –, la
couronne dorée diminue de beaucoup l’impression de casque.

Espèces semblables
Il peut être confondu avec le Faucon gerfaut, qui possède toutefois une
queue plus longue. En vol plané, sa longue queue étalée peut masquer la
longueur des ailes, ce qui peut amener à le confondre avec la silhouette
de la Petite Buse.

Comportements particuliers
Des individus sont fréquemment observés loin du littoral, capturant
des oiseaux ou se posant sur des bateaux. Le Faucon pèlerin s’attaque
parfois aux canards lors des migrations, surtout au printemps.

177
Vol nuptial
La cour consiste en trois types d’activités : la chasse à deux, les parades
Faucons

aériennes et le transfert de nourriture. Les parades aériennes sont


précédées d’une ascension, les oiseaux se tenant près l’un de l’autre.
Ensuite, l’un d’eux entame, à une vitesse vertigineuse, un vol acrobati-
que, habituellement aux alentours du nid. Ces manœuvres comportent
des plongeons abrupts, des vols en huit, des boucles, un vol ondulant
et des poursuites ; l’un des oiseaux plonge sur l’autre, qui roule alors
sur le dos et présente ses serres juste avant le contact.

Posé
Population qui niche au sud de la limite des arbres. Les individus sont plus
grands que ceux de la sous-espèce nichant dans la toundra. L’adulte a
une calotte noire qui s’étend en un large triangle sur les joues (triangle
jugal), dessinant un casque caractéristique ; la forme de ce triangle peut
varier d’un individu à l’autre. La tache auriculaire blanche, à l’arrière
du triangle jugal, est habituellement très mince et sa forme peut varier.
Le dos et le croupion sont bleu cendré, la queue, au bout blanchâtre, est
barrée de noir. La pointe des ailes atteint
Juvénile tundrius presque le bout de la queue. Le dessous
varie du blanc crème au rosâtre avec de
fortes rayures brun foncé sur les côtés
et les cuisses. La gorge et la bavette sont
de couleur blanchâtre ou crème. Le tour
de l’œil et la cire sont jaunes. Le juvénile
a un triangle jugal brun foncé de largeur
variable. Le front peut être chamois ou
foncé. La cire est bleu-gris. Le dessus du
corps est brun foncé liséré de chamois. La
queue, traversée de lignes pâles, a l’extrémité
blanchâtre. Le dessous chamois est fortement
rayé de brun foncé ; la gorge est pâle.
Population qui niche au nord de la limite des
arbres (sous-espèce tundrius). L’adulte a les
parties supérieures bleu-gris ; la marque ju-
gale noire est plus étroite que chez les mem-
bres de la population précédente ; le dessous
blanc est marqué de minces rayures gris foncé sur
les côtés et les cuisses ; la gorge et la bavette sont blanches.
Le juvénile a la couronne dorée et une étroite marque jugale qui
diminue beaucoup l’apparence d’un casque. On note une ligne foncée
à la hauteur de l’œil. Le dos est brun et la queue, foncée avec une bande
blanche à l’extrémité.

178
Faucons
EN MIGRATION
Silhouette massive ; ailes pointues et souples. Vol fluide, rythmé,
battements continus. Migre seul à une altitude relativement basse,
le long des côtes. Rare oiseau de proie à migrer par vents contraires
ou peu portants. Les plans d’eau ne constituent pas un obstacle
pour ce faucon.

Habitat
Le Faucon pèlerin fréquente les espaces dégagés près des falaises, des
côtes, des zones urbaines. Il se rencontre souvent près de colonies
d’autres oiseaux. Il recherche les espaces découverts, les marais, les
rivages, là où il trouve sa nourriture. Il est présent parfois dans les
grandes villes, où il s’adapte aux gratte-ciel, aux silos des ports et aux
structures métalliques des grands ponts. Les falaises demeurent l’en-
droit de prédilection de cet oiseau ; il n’est pas rare de le voir nicher sur
la paroi abrupte d’une carrière. En général, le couple retourne nicher
sur le territoire occupé les années précédentes, mais peut utiliser un
endroit différent d’une année à l’autre. Le Faucon pèlerin ne construit
pas de nid ; il dépose ses œufs sur le gravier ou le sol d’une corniche,
dans une dénivellation peu profonde.

Alimentation et techniques de chasse


Selon la région et l’aire de nidification, les proies de ce chasseur diffèrent
beaucoup. Ses techniques de chasse sont nombreuses et varient
selon le type de proies ou d’habitats. Dans le sud du C ­ anada,
il se nourrit de canards, de limicoles et d’autres
oiseaux des milieux humides, mais consomme
également quelques mammifères et des insectes.
En milieu urbain et près des ponts, le Faucon pè-
lerin apprécie les pigeons, mais ces derniers
ne représentent jamais plus de 20 % de son
régime alimentaire. Son agilité et sa rapidité
lui permettent de capturer des oiseaux en
vol. La plupart des attaques sont lancées à
partir d’un perchoir. Dès qu’une victime est Juvénile
choisie, le faucon s’envole dans sa direction
de façon à pouvoir la dominer en décrivant des
cercles au-dessus d’elle ou derrière elle ; ses coups
d’ailes deviennent alors nombreux et puissants.
Il débute sa descente en repliant progressivement

179
les ailes : sa silhouette ressemble à ce moment à une pointe de flèche.
Le plongeon vers la proie peut être de courte durée ou se prolonger sur
Faucons

plusieurs centaines de mètres à un angle variant entre 30 et 45 degrés,


mais il est parfois presque à la verticale. À ce moment, le faucon peut
atteindre une vitesse variant entre 160 et 250 km/h. Sa victime peut
être frappée aussi bien de côté que par-dessus ou par-dessous. Il frappe
serres ouvertes pour étourdir sa proie ou la déchirer d’un coup de griffes.
L’impact peut aussi tuer la proie instantanément.
Des attaques-surprises sont parfois lancées à partir d’une falaise. Le
faucon peut aussi rester perché à surveiller des oiseaux aquatiques
jusqu’à ce que la faim le mette en chasse. Il en pourchassera alors une
bande à l’horizontale, assommant l’un ou l’autre au passage, puis fera
demi-tour pour les récupérer. Sa préférence supposée pour la sauvagine
viendrait de ce que celle-ci est encore moins capable que lui d’effectuer
des virages serrés.
Le Faucon pèlerin chasse aussi en mer, à des centaines de kilomètres
des côtes. Il dévore alors ses proies en plein vol.

Tendance
Le Faucon pèlerin, présent sur tous les continents à l’exception de l’An-
tarctique, de la Nouvelle-Zélande et de l’Islande, n’a jamais été considéré
comme commun. Vers les années 1960, on a constaté un déclin de sa
population, qui était lié au DDT, pesticide qui provoquait un amincis-
sement de la coquille des œufs et compromettait la reproduction. En
Amérique du Nord, au début des années 1970, l’interdiction d’utiliser
des composés organochlorés jumelée à des programmes intenses de
rétablissement des populations ont permis d’assurer la survie de l’es-
pèce. Les sous-espèces anatum et tundrius sont classées « préoccupantes »
au Canada. Au Québec, la sous-espèce anatum est considérée comme
« vulnérable », tandis que la sous-espèce tundrius fait partie de la liste des
oiseaux susceptibles d’être désignés menacés ou vulnérables. Selon un
relevé d’Environnement Canada, entre 1995 et 2000, les populations
du Faucon pèlerin de la baie de Fundy et du sud du Québec ont aug-
menté. À l’OOT, 76 individus sont dénombrés en moyenne par année.
On comptait une centaine de couples au Québec en 2010.

Répartition
L’étendue des territoires des deux sous-espèces présentes au Québec
n’est pas clairement définie, et il pourrait y avoir une zone de chevau-
chement dans le nord de la province, où les individus se côtoieraient
et s’hybrideraient. Par ailleurs, pas moins de six sous-espèces ont été
utilisées en reproduction pour rétablir les populations. Certaines ont
été importées d’Europe pour être croisées avec les sous-espèces tundrius

180
et paelei. À cause de sa rareté et de son déclin, le Faucon pèlerin ne cou-
vre pas toute son aire. Dans l’est du Canada, l’aire potentielle occupe

Faucons
l’est du Labrador jusqu’aux Grands Lacs, les Appalaches jusqu’au sud
et à l’ouest, du lac Supérieur jusqu’au
nord de la Louisiane. Mais les aires réel-
lement occupées sont très localisées.
L’espèce niche en bordure du Labrador,
dans une partie de la Côte-Nord, au Adulte
Nouveau-Brunswick, en bordure de la
baie de Fundy, dans le sud du Québec,
dans le sud de l’Ontario au nord du lac
Supérieur et, localement, près des lacs
Ontario et Érié. En général, les indivi-
dus qui se reproduisent dans l’Arctique
et la partie nord du Québec migrent plus
loin au sud – on a retrouvé en Argentine
des individus bagués dans les Territoires
du Nord-Ouest – que ceux qui se reproduisent
dans la zone tempérée. Ce sont les migrateurs de
la sous-espèce de la toundra que l’on observe la
plupart du temps lors de la migration d’automne
dans l’est du Canada.

Québec : nicheur migrateur rare ;


hivernant rare, mais régulier
arrivée : début avril
départ : fin octobre
Ontario : nicheur migrateur rare ;
migrateur rare à occasionnel
Maritimes : nicheur migrateur rare ;
hivernant rare

181
Faucon gerfaut
Falco rusticolus
Faucons

Gyrfalcon
Falconidés

E : 110 – 130 cm


L : m  53 – 57 cm
f   56 – 63 cm
DSI : m  80 %

Son battement d’ailes peut être lent ou


rapide, mais il est toujours constant et puissant. Les
mouvements semblent provenir du bout des ailes, « émoussées » à
leur extrémité et pas aussi étroites et effilées que celles des autres
Falconidés. Elles sont plus larges près du corps que celles du Faucon
pèlerin et plus rondes à l’extrémité, qui est foncée chez tous les
gerfauts. Les sexes sont semblables.

En vol
Le Faucon gerfaut présente trois colorations : la forme blanche, la forme
grise et la forme sombre.
Il est plus gros que le Faucon pèlerin. Le corps du Faucon gerfaut est long,
tout comme ses ailes et sa queue, mais la queue est tellement large à la
base qu’il est difficile de voir où se termine le corps et où commence la
queue, ce qui fausse l’appréciation de la longueur réelle du corps. On
dirait un ballon de football avec des ailes.
Le Faucon gerfaut combine la taille d’une Buse à queue rousse avec les
prouesses de vol d’un Faucon émerillon. Les mensurations de certains
petits Faucons gerfauts mâles peuvent parfois chevaucher celles des
grosses femelles du Faucon pèlerin.
Chez les individus de la forme blanche, les couvertures sous-alaires et le
dessous du corps sont très blancs ; le bout des ailes est noir. Les parties
supérieures sont blanches avec des lignes foncées sur le dos, la queue
et les primaires.
Chez les individus de la forme grise, les parties supérieures sont uni-
formément gris-bleu ; les parties inférieures et la queue gris-bleu sont
tachetées de blanc ; le dessous du corps est pâle. On remarque en vol
la présence de lignes foncées horizontales de chaque côté des flancs.

182
1

2 3

1. Adulte, forme blanche – Parties supérieures blanches avec taches foncées. Bout des
ailes noir.

2. Adulte, forme grise – Parties supérieures gris ardoisé. Favori mince perceptible.

3. Adulte, forme sombre – Parties supérieures brun-noir et parties inférieures


fortement rayées de brun foncé.

183
Adulte, forme grise – Ailes avec
bout « émoussé » et extrémité
foncée ; plus larges près du corps
que celles du Faucon pèlerin.
Présence de taches et de rayures
modérément foncées sur le dessous
du corps. La coloration du plumage
peut varier à cause de l’hybridation.

Ces lignes, plus longues sur le haut et plus courtes vers le bas, ne se
rejoignent toutefois jamais au centre.
Chez les individus de la forme sombre, le dessous du corps et les cou-
vertures sous-alaires foncées sont finement rayés de blanc ; les favoris
indistincts deviennent, dans leur prolongement, plus prononcés près de
la nuque. Le dessous des ailes présente une coloration deux tons : brun
foncé aux couvertures sous-alaires et gris-bleu aux rémiges.
La femelle est massive ; sa longueur se rapproche parfois de celle de la
Buse à queue rousse. Elle a les ailes plus larges que le mâle.
La femelle juvénile de la forme blanche a les parties inférieures blanches
légèrement rayées de lignes brunâtres ; le bout de l’aile est foncé.
Chez les individus de la forme grise, la poitrine et le ventre fortement
rayés verticalement de brun sur fond blanc permettent de différencier
le juvénile de l’adulte, qui a le côté de la poitrine strié horizontalement
de lignes foncées gris-bleu.
Les pieds bleuâtres ou grisâtres du juvénile (jaunes chez l’adulte) ne
tranchent pas beaucoup avec les sous-caudales claires.

Espèces semblables
On peut confondre le gerfaut de la forme sombre avec le Faucon pèlerin
juvénile, plus petit et plus rapide. Le gerfaut s’en distingue par sa colo-
ration plus uniforme, des favoris plus ou moins faciles à observer et une
queue plus longue, qui dépasse de beaucoup le bout des ailes.
La coloration deux tons du dessous des ailes du gerfaut, plus apparente
chez les oiseaux de la forme sombre, ainsi que la pointe foncée du bout
de l’aile aident à l’identifier et le distinguent de l’Autour des palombes,
dont le dessous est uniformément pâle.

184
Comportements particuliers
Occasionnellement, le Faucon gerfaut peut effectuer des vols station­

Faucons
naires, surtout quand il repère une proie au sol. Il plane rarement
lorsqu’il va d’un lieu à un autre.

Vol nuptial
Le mâle dessine des huit répétés dont le croisement central se trouve de-
vant le nid ; mais il faudra aller dans l’Arctique pour observer ces vols !

Posé
Chez l’adulte de la forme blanche, le dos, les ailes et la queue sont blancs
barrés de gris. La tête blanche présente une légère bande grise au niveau
de l’œil. Le dessous est blanc.
Chez les gerfauts de la forme grise, les parties supérieures sont gris
ardoisé. La poitrine est tachetée de gris ; les flancs sont barrés hori-
zontalement sur les côtés de gris-bleu sur fond blanc. Les
favoris minces sont perceptibles.
Les individus de la forme sombre ont les parties supérieu-
res brun-noir et les parties inférieures fortement rayées
de brun foncé
Chez les oiseaux des trois formes, la cire et les pieds sont
jaunes.
Le juvénile a la cire et les pieds bleuâtres ou gri­sâtres. Le
juvénile de la forme grise présente une c­ oloration brun-gris
se rapprochant de celle de l’adulte de la forme sombre.
Formes blanche,
Les différentes formes de coloration s’hybrident, et des sombre et grise
oiseaux présentent des caractères mixtes. (de haut en bas)

EN MIGRATION
Silhouette imposante. Large queue qui prolonge le corps massif.
Ailes émoussées, larges près du corps. Utilise plus souvent le vol
glissé en migration.

Habitat
Le Faucon gerfaut niche dans la toundra arctique jusqu’à la limite des
arbres. Il fréquente les milieux ouverts où se trouvent des falaises, des
affleurements rocheux ou des montagnes. Il niche sur une corniche
placée sous un surplomb qui l’abrite de la neige. Il change de site d’une
année à l’autre.

185
Alimentation et techniques de chasse
Le gerfaut chasse les autres oiseaux : lagopèdes, tétras, canards, limicoles,
Faucons

oiseaux marins. Il se nourrit également de petits mammifères tels les


lièvres arctiques, les lemmings et les campagnols.
Ce faucon cherche ses proies soit d’un poste d’observation isolé, soit
en volant sur place, soit encore d’un vol rapide qui épouse le relief du
terrain. Sa victime peut être frappée en plein vol, au-dessus de l’eau
ou de la terre ferme.
Chassant habituellement près du sol, il frappe sa victime, poursuit sa
course, revient à vitesse plus lente afin de l’agripper avec ses serres,
puis lui assène un coup de bec à la base du crâne. S’il rate sa première
tentative, il continue la poursuite de façon persistante.
Moins rapide que le Faucon pèlerin, le gerfaut doit à la puissance de son
vol ramé et à sa persévérance de capturer au vol divers oiseaux aqua-
tiques. Au dire de J.-J. Audubon, ce faucon peut aussi avoir recours au
surplace suivi du piqué perpendiculaire pour surprendre le Macareux
moine à l’entrée de son terrier.

Tendance
Le Faucon gerfaut a toujours été considéré comme rare presque partout
dans son aire de répartition. Les principales activités qui menacent sa
population sont l’exploitation des ressources, la mise en valeur des
territoires de nidification à des fins industrielles et l’accroissement du
tourisme sur les rivières du Nord. Le fait que cette espèce soit prisée
par les fauconniers incite les braconniers à ramasser illégalement les
œufs dans l’aire de nidification pour l’élevage. À l’OOT, un individu
est rapporté en moyenne par année.

Répartition
L’espèce a une répartition holarctique. Au Canada, le Faucon gerfaut
niche dans la toundra du centre et de l’est des Territoires du Nord-Ouest
et du Québec. Il demeure en permanence dans le Nord, même si, chaque
année, quelques individus visitent le sud de la province.

Québec : nicheur résidant rare ;


visiteur hivernal rare dans le Sud
Ontario : visiteur hivernal inusité
Maritimes : visiteur hivernal inusité

186
Milans

Milan du Mississippi Milan à queue fourchue

L es milans (famille des Accipitridés) sont de petits oiseaux de proie


agiles et gracieux qui se nourrissent d’insectes capturés en vol ou
qui s’attaquent à de jeunes oiseaux, à des lézards et à des serpents.
Leur présence dans l’est du Canada est imprévisible. Loin de l’aire
qu’ils occupent habituellement, ces oiseaux sont considérés comme
des visiteurs exceptionnels. Seulement deux des nombreuses espèces
de milans visitent, en de très rares occasions, l’est du Canada.
Depuis quelques années, on note une avancée rapide de l’aire du M­ ilan
du Mississippi vers le nord dans les États américains limitrophes.
Visiteur rare en Ontario, plus particulièrement dans la région des
Grands Lacs, il est exceptionnel au Québec où il a été observé en deux
endroits seulement. On l’observera peut-être plus souvent au cours des
prochaines décennies. Un individu a été noté en Nouvelle-Écosse.
Le Milan à queue fourchue se rencontre surtout en Floride ; on y
observe de grands rassemblements au milieu et à la fin de l’été aux
alentours du lac Okeechobee.
Milan du Mississippi
Ictinia mississippiensis
Milans

Mississippi Kite
Accipitridés

E : 75 – 83 cm
L : 35,5 – 38 cm
DSI : m  89 %

Cet oiseau de proie présente une silhouette


grisâtre dans le ciel. Il passe beaucoup de
temps en vol plané ou glissé, sans battre des ailes. Les extrémités
des ailes sont souvent relevées en vol plané. Il n’effectue jamais de
vols sur place. Les sexes sont semblables à peu de chose près.

En vol
Les ailes grises du Milan du Mississippi sont longues et pointues ; la
primaire externe est nettement plus courte que les autres. En vol, les
secondaires forment un miroir blanc sur le dessus. Le gris de l’aile
tourne au noirâtre à la jointure, et la base des primaires montre parfois
du marron. La tête gris pâle contraste avec les parties supérieures gris
ardoisé. La queue, entièrement noire et légèrement encochée, devient
triangulaire lorsqu’elle s’étale.
La femelle ressemble au mâle adulte, mais elle est plus grande et plus
foncée.
Le juvénile a les parties inférieures fortement colorées de brun ; la
queue est noire, traversée de trois étroites barres blanches. Certains
juvéniles arborent une queue de coloration uniforme. Le subadulte
ressemble à l’adulte, mais garde aux couvertures sous-alaires et à la
queue la coloration brune du juvénile.

Espèces semblables
Lorsqu’il plane, le Milan du Mississippi se distingue du Faucon pèlerin
par son corps plus étroit, l’aile plus étroite à la base, le miroir blanc sur
le dessus des secondaires et sa queue qui est entièrement noire, laquelle
le distingue également de l’Élanion blanc.

188
2

1 3

1. Adulte – Tête gris pâle avec du noir devant l’œil. Iris rouge écarlate. Parties supérieures
gris ardoisé. Les secondaires pâles tranchent sur les ailes foncées. Pattes orange.

2. Adulte – Extrémités des ailes grises relevées en vol plané. Secondaires formant
un miroir blanc sur le dessus ; marron à la base des primaires. Tête gris pâle. Queue
entièrement noire, triangulaire lorsque étalée.

3. Adulte – Tête gris pâle. Dessous gris moyen. Longues ailes pointues. Bout de la
queue foncé.

189
Comportements particuliers
Il plane, vire et tourne à la poursuite d’insectes volants. Il décrit rare-
Milans

ment des cercles en vol plané.

Posé
L’adulte mâle a la tête gris pâle avec du noir devant l’œil. Les parties
supérieures sont gris ardoise ; la large bande gris pâle au bout des se-
condaires tranche sur le noir des primaires, qui dépassent le bout de la
queue. Les parties supérieures sont grises, les yeux rouges et les pattes
orange. La femelle ressemble au mâle, mais elle est plus foncée et plus
grande. Le juvénile a les parties inférieures fortement striées de brun ;
le dessus gris-brun est liséré de blanc. La queue est foncée.

Juvénile – Parties inférieures


fortement striées de brun.
Dessus gris-brun liséré de
chamois. Queue foncée.

190
Habitat
Le Milan du Mississippi fréquente les régions boisées ouvertes, les

Milans
pâturages semi-arides, les ruisseaux des milieux boisés, les marais. Il
réutilise souvent les nids des années précédentes.

Alimentation et techniques de chasse


Ce milan se nourrit surtout d’insectes. Caractérisé par un vol fluide,
telle une grosse hirondelle, le Milan du Mississippi se perche en retrait
à l’occasion, mais c’est du haut des airs qu’il préfère chasser. De là, il
pique vers de gros insectes au sol soulevés par le bétail, ouvrant ses ailes
au dernier instant pour se redresser, sa proie dans ses serres. Il excelle
aussi à la poursuite, en zigzagant entre les arbres, d’insectes aériens
qu’il dévore en vol. S’il ne chasse pas les oiseaux, il ne dédaigne pas un
lézard arboricole saisi au passage.

Répartition
Le Milan du Mississippi niche localement depuis le nord-
est du Kansas, dans le Missouri, l’Iowa, en Indiana et
en Caroline du Sud jusqu’au Texas et au nord de la
Floride. Il est un visiteur inusité en Ontario, plus par-
ticulièrement dans la région des Grands Lacs. Au
Québec, il a été observé durant trois jours à Amos
(les 15, 17 et 18 juin 2001, et un individu a été
observé en vol le 8 juillet 2010 à Saint-Ulric.
Un individu a également été noté à l’île Brier,
en Nouvelle-Écosse. Il semble que l’aire de cette
espèce s’étende rapidement vers le nord dans
les États américains limitrophes.
Juvénile

Québec : visiteur exceptionnel


Ontario : visiteur rare, observé
surtout le printemps dans le Sud-Est
Maritimes : visiteur exceptionnel

191
Milan à queue fourchue
Elanoides forficatus
Milans

Swallow-tailed Kite
Accipitridés

E : 119 – 136 cm


L : 52 – 62 cm
DSI : m  93 %

En vol, il est presque impossible de confon-


dre le Milan à queue fourchue avec une autre
espèce. Les parties supérieures sont noires, sauf la tête et la
nuque, qui sont blanches. Le dessous du corps et les sous-caudales
blancs contrastent fortement avec les rémiges noires ainsi que la
queue noire très fourchue sur plus de la moitié de sa longueur. On
dirait une gigantesque Hirondelle rustique noir et blanc. Les sexes
sont semblables.

En vol
Oiseau de proie de taille moyenne, aux ailes longues et pointues.
Agile et gracieux, ce milan noir et blanc aux lignes pures vole avec
une aisance incomparable. Un des oiseaux de proie les plus faciles à
identifier.
Le juvénile ressemble à l’adulte, mais sa queue fourchue est plus courte.

Espèces semblables
Cet oiseau de proie ne ressemble qu’à la jeune Frégate superbe immature
de 2e année, qui est toutefois beaucoup plus grande.

Comportements particuliers
Il saisit les insectes au vol ou fond sur de jeunes oiseaux. Il boit en effleu-
rant l’eau comme l’hirondelle. Cet oiseau plane fréquemment à haute
altitude et exécute de complexes vols acrobatiques seul ou en groupe.

192
1

2 3

1. Adulte – Le dessous du corps et les sous-caudales blancs contrastent fortement avec


les rémiges noires ainsi que la queue noire très fourchue.

2. Adulte – Parties supérieures foncées; tête et nuque blanches.

3. Adulte – Dos, longue queue fourchue et ailes noirs, à l’exception des rémiges secon-
daires, blanches. Tête, poitrine et ventre blancs.

193
Juvénile – Ressemble à l’adulte, mais queue
fourchue plus courte. Dessous blanc crème
et non blanc net comme l’adulte.

Posé
L’adulte a le dos, la longue queue fourchue et les ailes noirs, à l’excep-
tion des rémiges secondaires, qui sont blanches ; la tête, la poitrine et
le ventre sont blancs. Le juvénile ressemble à l’adulte, mais sa queue
fourchue est plus courte ; il présente parfois de fines rayures sur la
poitrine et la tête.

Habitat
Le Milan à queue fourchue fréquente les boisés près des marécages. Il
installe son nid au sommet d’un arbre à une hauteur de 18 à 40 m.

Alimentation et techniques de chasse


Le Milan à queue fourchue attrape de gros insectes qu’il mange en vol.
Il capture également des lézards, des serpents, des grenouilles et de
petits oiseaux. Il passe son temps à chasser sur les courants aériens,
ailes immobiles dans un vol dirigé par les rectrices. Puis il se lance dans
une série de virages entre les arbres pour y cueillir des insectes, mais
surtout des reptiles et des amphibiens, voire des oisillons au nid, sans
interrompre son vol ramé. À l’occasion, il peut quadriller les espaces
ouverts à la recherche de proies, à la manière du busard. Il peut aussi
plonger à grande vitesse vers une proie qui se déplace au sol.

194
Tendance

Milans
Depuis le début du 20e siècle, on constate une diminution des effec-
tifs de cette espèce résultant de la perte d’habitats et de boisés suite à
l’exploitation forestière.

Répartition
Le Milan à queue fourchue est pré-
sent en Caroline du Sud, en Georgie,
en Floride et sur la côte du golfe du
Mexique jusque dans l’est du Mexique
ainsi qu’en Amérique centrale et dans Adulte
le nord de l’Amérique du Sud. Au prin-
temps et en été, il est un visiteur inusité en
Ontario, au nord des lacs Ontario et Érié,
et en Nouvelle-Écosse. Au Québec, il a été
photographié à Forestville, où il a été présent
du 24 août au 4 septembre 2002 ; il a également
été photographié à Tadoussac le 8 août 2003. Un
individu a été observé à Québec le 8 juin 2008, un
à Sacré-Cœur le 30 juillet 2008 et un à Saint-Jean-
Port-Joli le 2 novembre 2011. Il aurait aussi été observé
à Stoke, en Estrie, le 23 avril 1976, mais cette mention
est peu documentée.

Québec : visiteur exceptionnel


Ontario : visiteur exceptionnel
Maritimes : visiteur exceptionnel

195
POUR EN SAVOIR PLUS
Annexe 1 – Migration des oiseaux de proie

Situés au sommet de la chaîne alimentaire, les oiseaux de proie diurnes


qui ne peuvent trouver leur nourriture sur place à l’arrivée de l’hiver
quittent leur aire estivale pour des régions plus
propices à leur subsistance ou pour d’autres mo-
tifs moins bien documentés. Toutefois, certains
individus s’amusent à déjouer la logique des
ornithologues. L’Autour des palombes est
considéré comme nicheur résidant au Québec.
Épervier
Or, une partie de sa population quitte son
brun
aire de reproduction pour aller hiverner dans
le centre des États-Unis, au sud des Grands
Lacs. La Crécerelle d’Amérique et la Buse à
épaulettes migrent sur de courtes distances
tandis que le Balbuzard pêcheur peut voya-
ger jusqu’au Pérou. Par contre, en période
hivernale, l’Épervier brun et l’Épervier de
Cooper, qui possèdent le statut de nicheur
migrateur, manifestent de plus en plus leur
présence dans les basses terres du Saint-Laurent
et en Estrie, les postes d’alimentation, entre autres,
leur fournissant une table de choix. Plusieurs Buses à queue rousse s’at-
tardent une bonne partie de l’hiver malgré le froid ; certains individus
partagent alors temporairement leur territoire avec la Buse pattue, qui
arrive de l’Arctique.

Les sommets des vagues migratoires des petits rapaces qui parcourent
de longs trajets sont plus hâtifs que ceux des grands rapaces ou des
migrateurs qui se déplacent sur de courtes distances. La migration des
juvéniles est à son apogée plus tôt à l’automne
et plus tard au printemps que chez les adultes
des mêmes espèces.

La migration automnale débute à partir du


Buse pattue nord sur un large front, qui se concentre da-
vantage à l’approche de la frontière Canada/
États-Unis. Une migration m ­ assive d’oiseaux
de proie se produit souvent un ou deux jours
après le passage d’un front froid suivi d’un vent
portant (c’est-à-dire soufflant dans la direction
de la migration) et d’un ensoleillement pro-
pice à la création de ­courants d’air ­ascendants.

198
Les rapaces migrateurs uti-
lisent ces courants tout en
suivant différents couloirs
migratoires qui permettent
parfois aux ornithologues
de les observer en grand
nombre. Les routes de
migration de l’Est drainent
plusieurs espèces d’oiseaux
de proie de l’Ontario, du
Québec et des Maritimes. Le
couloir de l’Est comprend
plusieurs routes ; il s’étend
du Labrador à la côte est
du Canada, contourne
les Grands Lacs et longe
les Appalaches et la côte Couloirs migratoires
Atlantique. Les rapaces qui
empruntent la route de la côte Atlantique se dirigent surtout vers le sud
des États-Unis, la Floride et les Antilles.

Sur le territoire québécois, plusieurs corridors secondaires convergent


vers la route de l’Est ; Tadoussac est l’un des points de convergence. On y
voit passer chaque année 15 des 17 espèces d’oiseaux de proie du Québec.

Pourquoi Tadoussac ? Tel que mentionné dans les premières pages de


ce livre (voir p.18), les oiseaux de proie diurnes utilisent beaucoup les
courants ascendants. Ces courants qui leur permettent de voler sans effort
sont rares au-dessus des plans d’eau, qui se réchauffent deux fois moins
rapidement que la terre. C’est pourquoi la majorité des rapaces hésitent
à traverser de grandes éten-
dues d’eau, là où la dépense
d’énergie serait considérable
et le risque d’épuisement im-
portant. Ils préfèrent contour-
ner les plans d’eau trop vastes
et longer les côtes afin de
profiter des courants ascen-
dants, qu’ils exploitent pour
gagner de l’altitude avant
d’entreprendre un vol glissé
qui les mènera soit de l’autre
côté du plan d’eau, soit à une
autre ascendance thermique
au-dessus d’une île. Tadoussac, point de rassemblement

199
Lors de leur migration vers le sud, les
oiseaux provenant du nord-ouest de la
Faucon émerillon péninsule Québec-Labrador sont forcés
de longer la côte nord du Saint-Laurent,
qui devient à l’automne un point de
rassemblement important pour les
rapaces en migration vers le sud. Il y a
alors concentration d’oiseaux au point
d’étranglement de Tadoussac. Ceux-ci
suivent la rive du fleuve jusqu’au rétrécissement
de l’estuaire, au sud de Tadoussac, et profitent des
conditions de vol favorables pour faire la traversée
à un endroit approprié.

Les oiseaux de proie dotés d’ai­les l­ ongues et relativement effilées, tels le


Balbuzard pêcheur, le Busard Saint-Martin, la Buse pattue et les faucons,
traversent de plus vastes plans d’eau.

Un autre corridor migratoire est utilisé dans la partie ouest du Québec ;


il longe le littoral de la baie d’Hudson et de la baie James. De là, les
rapaces rejoignent le couloir de l’Est.

À l’automne, les rapaces du


Québec et de l’Ontario passent
en grand nombre dans la ré-
gion des Grands Lacs qu’ils
contournent afin de rejoindre
le couloir de l’Est, lequel per-
met d’atteindre le sud des
États-Unis, le Mexique, l’Amé-
rique centrale et l’Amérique
du Sud, selon la destination
Mouvements migratoires dans la région propre à chaque espèce.
des Grands Lacs
Les couloirs empruntés en
Amé­rique du Sud son très peu connus. Certains oiseaux de proie se
dirigent vers le côté ouest des Andes, mais la majorité semble s’orienter
vers la côte est du Venezuela, le long des collines à l’intérieur du continent.

D’autres importantes routes de migration – le couloir des Prairies utilisé


par les oiseaux de proie nichant dans la toundra et la forêt boréale de
l’Ouest, le couloir des Rocheuses et le couloir du Pacifique, qui inclut
la zone côtière et les îles – drainent les rapaces des plaines de l’Ouest
et de la côte du Pacifique.

200
Annexe 2 – Quartiers d’hiver

Lorsque s’installe l’hiver et que les proies se font plus rares, jusqu’où
migrent les rapaces afin d’assurer leur subsistance ? Le tableau qui suit
présente les particularités propres à chaque espèce. Il indique celles dont
quelques individus résident à l’année sur le territoire ou la portion de
territoire qui leur convient, profitant de la réduction de la concurrence.
Souvent, une partie importante des individus de la même espèce migre
franchement vers les pays chauds, alors que d’autres refusent de quitter le
Québec ou l’est du Canada et s’accommodent de régions plus tempérées
telles que le bassin des Grands Lacs, les basses terres du Saint-Laurent,
l’Estrie ou les côtes de l’Atlantique.

Espèce Lieux
URUBU À TÊTE ROUGE Du sud de la Californie au sud de l’Ohio et de l’État de
New York jusqu’au sud de son aire. Présent également à Cuba
et en Jamaïque.
URUBU NOIR Du sud des États-Unis jusqu’au Mexique, en Amérique Centrale,
en Argentine et au Chili.

PYGARGUE À Présence à l’année dans le sud de l’Ontario et du Québec, ainsi


TÊTE BLANCHE que sur l’île d’Anticosti et la côte nord du Nouveau-Brunswick
et en Nouvelle-Écosse. Plusieurs hivernent aux États-Unis.
AIGLE ROYAL Nord-est du lac Huron. Centre des États-Unis jusqu’au nord du
Texas et, à l’est, jusqu’à la Caroline du Nord. Présence hivernale :
Charlevoix et Outaouais.
BALBUZARD PÊCHEUR Du sud des États-Unis jusqu’aux Antilles le long de la côte,
Amérique centrale, nord de l’Argentine, Paraguay, Pérou.
Population résidante en Floride et dans le nord-ouest du Mexique.
BUSARD SAINT-MARTIN Présence à l’année sur les côtes de la Nouvelle-Écosse et dans
la région des Grands Lacs. Du sud du Canada jusqu’à la Colombie
et dans les Antilles. Présence hivernale : basses terres du
Saint-Laurent et Estrie.
ÉPERVIER BRUN Présence à l’année dans le centre et le sud de Terre-Neuve,
en Nouvelle-Écosse, dans le sud du Québec et au nord des lacs
Ontario et Érié. Du sud du Canada au Panama et dans les
Grandes Antilles. Présence hivernale : basses terres du
Saint-Laurent et Estrie, parfois Saguenay-Lac-Saint-Jean,
Bas-Saint-Laurent et Gaspésie.

ÉPERVIER DE COOPER Présence à l’année dans le sud du Québec et au nord des lacs
Ontario et Érié. Du nord des États-Unis au nord de l’Amérique du
Sud. Présence hivernale : basses terres du Saint-Laurent et Estrie.
AUTOUR DES PALOMBES Une partie de la population hiverne au sud des Grands Lacs, dans
le centre des État-Unis. Nicheur résidant au Québec – sauf aux
Îles-de-la-Madeleine, où il est irrégulier –, dans les Maritimes et
le sud de l’Ontario.
BUSE DE SWAINSON Hiverne principalement en Argentine.

201
Espèce Lieux
BUSE À ÉPAULETTES Du sud du Québec, de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick où
elles nichent, les populations du Nord migrent au sud de leur
aire de reproduction et aux États-Unis. Présence hivernale rare :
Montérégie.
PETITE BUSE Sud de la Floride en grand nombre, du sud du Mexique
jusqu’au Brésil.
BUSE À QUEUE ROUSSE Présence à l’année en Nouvelle-Écosse, dans le sud du Québec
et au nord des lacs Ontario et Érié. Sud de l’aire, depuis le nord
des États-Unis vers le sud. Présence hivernale : basses terres
du Saint-Laurent.
BUSE PATTUE Habitats ouverts du sud du Canada jusque dans le sud des
États-Unis, sauf dans les États du Sud-Est. Présence hivernale :
basses terres du Saint-Laurent, Estrie, parfois Côte-Nord,
Bas-Saint-Laurent, Gaspésie et Îles-de-la-Madeleine.
CRÉCERELLE Présence à l’année en Nouvelle-Écosse, dans le sud du Québec
D’AMÉRIQUE et au nord des lacs Ontario et Érié. Nord des États-Unis depuis le
sud du Canada, sauf le Centre-Nord, jusqu’au nord de l’Amérique
du Sud. Présence hivernale : basses terres du Saint-Laurent, Estrie.
FAUCON ÉMERILLON Présence à l’année sur la rive ouest du lac Supérieur. Sud des
État-Unis, Antilles, nord de l’Amérique du Sud. Présence hivernale :
au sud du Saint-Laurent et au nord des lacs Ontario et Érié.
FAUCON PÈLERIN Côtes est de la Nouvelle-Écosse, nord des États-Unis. Présence
hivernale : basses terres du Saint-Laurent, Montérégie.

FAUCON GERFAUT Hiverne dans son aire de reproduction. Présence hivernale


inusitée à rare en Ontario, au Québec et dans les Maritimes.

MILAN DU MISSISSIPPI Sud des États-Unis jusqu’au Guatemala.

MILAN À Résidant ; depuis la Caroline du Sud jusque dans le nord de


QUEUE FOURCHUE l’Amérique du Sud.

202
Annexe 3 – Sites
d’observation des oiseaux
de proie diurnes dans l’est du Canada

De nombreux sites dans le sud de l’Ontario, au Québec et dans les


Maritimes permettent d’observer les rapaces diurnes lors des migrations
printanière et automnale, et parfois en hiver. Certains sites sont fré-
quentés par plusieurs espèces d’oiseaux de proie alors que d’autres
accueillent quelques espèces bien particulières tels le Pygargue à
tête blanche, le Faucon gerfaut ou le Faucon pèlerin.

On trouvera dans les pages qui suivent une liste de sites


d’observation où la présence de rapaces est quasi assurée
durant les périodes mentionnées. Pour chacun des en-
droits, on trouvera la liste des rapaces habituellement
notés en migration ou présents sur le site, la pé-
riode de l’année la plus propice pour observer
ces oiseaux, des indications pour accéder au site.
Cette liste n’est pas exhaustive.

Faucon gerfaut

203
Ontario

1 Niagara Peninsula Hawkwatch (NPH)

Oiseaux de proie présents : 15 977 individus ont déjà été recensés la


même année ; 17 espèces étaient représentées, dont un Milan à queue
fourchue et deux Buses de Swainson.
Période d’observation : Du 1er mars au 15 mai.
Accès : À Grimsby, prendre le chemin Mountain jusqu’en haut de l’es-
carpement du Niagara, puis tourner à droite au sommet et suivre les
indications jusqu’à la zone de protection de la nature de Beamer, située
chemin Ridge. Le dénombrement des rapaces s’effectue à partir du terrain
de stationnement de Memorial Beamer.

2 Marais Cranberry, Whitby

Oiseaux de proie présents : 15 espèces de rapaces diurnes sont régulière-


ment observées au marais Cranberry. On y a déjà recensé 16 135 oiseaux
en migration au cours d’une même année.
Période d’observation : Du 1er septembre au 30 novembre.
Accès : Ce poste d’observation est situé sur la rive nord du lac Ontario.
De Toronto, prendre la 401 Est jusqu’à la sortie Avenue Harwood, à Ajax.
Tourner à gauche (vers l’est) sur le chemin Bayly, puis à droite (vers le
sud) au chemin Halls et continuer jusqu’au deuxième sentier menant
au marais. Garer son véhicule du côté est et suivre le trottoir de bois.

3 Hawk Cliff

Oiseaux de proie présents : On y observe quotidiennement plusieurs


milliers de rapaces de 15 espèces différentes. On a déjà dénombré
100 000 oiseaux de proie en une seule journée !
Période d’observation : Début d’août jusqu’à la fin de novembre, avec
des sommets, selon les espèces, en septembre et en octobre.
Accès : Ce poste est situé sur la rive nord du lac Érié. D’Aylmer (à l’est de
St. Thomas), prendre la route 73 vers le sud jusqu’au lac. Tourner à droite
(vers l’ouest) à la route régionale 24 et rouler jusqu’à l’intersection en
T avec la route régionale 22 (panneau indicateur). Prendre la direction
sud jusqu’au bout du chemin.

204
À partir de Port Stanley, prendre la route régionale 24 vers l’est jusqu’à
la même intersection.
Hawk Cliff est reconnu tant au Canada qu’aux États-Unis comme un
excellent centre d’observation des oiseaux de proie lors de la migration
d’automne. Les visiteurs peuvent participer à des causeries éducatives,
assister à des présentations avec des oiseaux vivants et prendre part à des
visites guidées.

4 Zone de protection de la nature Holiday Beach

Oiseaux de proie présents : Plus de 1 000 individus sont observés quo-


tidiennement en période propice. On compte annuellement entre
40 000 et 100 000 Petites Buses. Quinze espèces différentes de rapaces
fréquentent ce site, l’un des meilleurs en Amérique du Nord.
Période d’observation : Du 1er septembre au 30 novembre.
Accès : Suivre l’autoroute 401 Ouest jusqu’à Leamington (sortie 48).
Cette zone de protection de la nature est située sur la rive nord du lac
Érié. Rouler sur la route 18 en direction ouest à partir de Leamington,
ou vers l’est à partir d’Amherstburg, et se diriger au sud jusqu’à Malden
Centre (suivre les indications).
Une tour d’observation, d’une hauteur de 12 m, fournit une vue impre-
nable sur les 810 hectares du marais Big Creek et permet d’admirer les
rapaces qui évoluent dans le ciel.
À chaque fin de semaine de septembre, le centre présente des conféren-
ces, des démonstrations de baguage et des ateliers d’identification des
oiseaux de proie en migration. Frais d’entrée.

État de New York

5 Derby Hill Bird Observatory

Ce site est à environ 300 km de Montréal ; c’est ce qui explique sa mention


dans le présent ouvrage. Il est situé du côté sud du lac Ontario, dans
l’État de New York.
Oiseaux de proie présents : 14 espèces de rapaces diurnes sont réguliè-
rement observées chaque printemps à cet endroit ; on y dénombre en
moyenne 40 000 oiseaux de proie chaque année.
Période d’observation : Du début de mars à la fin de mai.

205
Accès : De Montréal, rouler sur la 20 et la 401 Ouest jusqu’à l’embran-
chement avec la 81 Sud. Rouler sur la 81 jusqu’à la jonction avec la
104 Ouest. Emprunter la 104 Ouest et rouler sur 10 km jusqu’au village
de Mexico. Tourner sur la 3 Nord (à droite) au feu de circulation et rouler
sur environ 6 km jusqu’à l’intersection avec la 104b. Tourner à gauche
(vers l’ouest) sur la 104b et parcourir environ 2 km vers la route de Sage
Creek, que l’on prend sur la droite. À un demi-kilomètre de là sur cette
route, il y a un stationnement et un panneau sur la gauche. Consulter le
site Internet de l’endroit pour obtenir plus d’information sur les points
d’observation les plus propices.

Québec
A. Sites survolés par de nombreux oiseaux de proie en migration

6 Observatoire d’oiseaux de Tadoussac (OOT)

Oiseaux de proie présents : À l’automne, 24 688 rapaces ont déjà été


dénombrés à l’observatoire de Tadoussac. Au cours de l’automne, les
responsables ont déjà compté 10 236 Buses à queue rousse, 7 922 Éperviers
bruns, 2 429 Petites Buses, 1 228 Balbuzards pêcheurs et 958 Buses
pattues. Ce site est survolé par 15 espèces différentes.
Période d’observation : De la mi-août à la fin de novembre.
Accès : Route 138 Est jusqu’à Tadoussac. Traverser le Saguenay, prendre
la rue des Pionniers sur la droite et rouler sur 5 km, jusqu’aux dunes de
sable, qui font partie du parc national du Saguenay.
Une équipe bague des nyctales et des pics, entre autres, au cours de
l’automne alors que d’autres personnes font le décompte des oiseaux
de proie qui survolent le site. On trouve les données des décomptes
annuels à l’adresse Internet du site (explos-nature.qc.ca).

7 Gaspésie : de Rivière-à-Claude à Gros-Morne

Oiseaux de proie présents : Dans les vallées des cinq localités mentionnées
ci-dessous, on peut observer 13 espèces de rapaces en migration, dont les
suivantes : Buse pattue, Buse à queue rousse, Petite Buse, Busard Saint-
Martin, Balbuzard pêcheur, Crécerelle d’Amérique, Faucon émerillon,
Faucon pèlerin et, à l’occasion, Pygargue à tête blanche et Aigle royal.
Période d’observation : Migrations printanière et automnale.

206
Accès : En Gaspésie, suivre la route 132 Est, qui relie les localités de
Rivière-à-Claude, Mont-Saint-Pierre, Mont-Louis, L’Anse-Pleureuse et
Gros-Morne.

8 Belvédère Raoul-Roy

Oiseaux de proie présents : Environ 13 espèces, représentées par 5 000 in-


dividus, y sont observées annuellement, le printemps. Le Pygargue à
tête blanche et l’Aigle royal figurent en bonne place parmi les espèces
présentes.
Période d’observation : De la fin de mars à la fin de mai.
Accès : Suivre la route 132 Est. Situé dans le parc national du Bic, à Saint-
Fabien, le belvédère Raoul–Roy se trouve à proximité du chemin qui
relie Saint-Fabien à Saint-Fabien-sur-Mer, en bordure de cette route.
La halte est construite sur une crête rocheuse que suivent les rapaces en
migration. La situation élevée du belvédère permet d’observer les oiseaux
qui planent à faible distance en se laissant porter par les courants d’air
ascendants qui s’y développent à cause du relief des lieux.

9 Cap Tourmente

9.1. Réserve nationale de faune du Cap Tourmente


Oiseaux de proie présents : Le Faucon pèlerin et l’Épervier de Cooper
y nichent. À cause de la configuration des lieux, plusieurs espèces de
rapaces survolent le site lors de la migration d’automne. En une journée,
on y a déjà observé 620 Petites Buses et 400 Buses à queue rousse. Vers
la fin novembre toutefois, on n’observe que quelques rares Pygargues
à tête blanche et Aigles royaux.
Période d’observation : De la mi-août jusqu’au début de novembre.
Accès : De Québec, suivre la route 138 Est. À l’est de Sainte-Anne-de-
Beaupré, emprunter la route 160, puis suivre les indications pour le cap
Tourmente. La réserve est située à l’est du village de Saint-Joachim.
Le Service canadien de la faune, qui est responsable du site, offre plusieurs
activités et services : animation, visites guidées, programmes spéciaux
d’observation des rapaces, location de jumelles, etc. On trouve sur place
plusieurs postes d’observation : tours, belvédères, caches. Frais d’entrée.

207
9.2. Station de Sainte-Anne de Beaupré
Oiseaux de proie présents : À l’automne, 2 456 individus représentant
14 espèces ont déjà été observés à Beaupré.
Période d’observation : De la mi-août au début de novembre.
Accès : Suivre la route 138 Est et prendre la route 360 (boulevard Beaupré,
côté nord). Cette route va au mont Sainte-Anne et à Saint-Ferréol-les-
Neiges. Le site d’observation est situé au pied du mont, à la limite de la
municipalité de Beaupré. Il s’agit d’un plateau en surplomb derrière la ville
de Sainte-Anne, à une altitude d’environ 102 m. Un second poste d’ob-
servation est situé plus au pied du versant sud du mont Sainte-Anne.
Du site, on peut voir le cap Tourmente et la vallée de la rivière Sainte-
Anne.

10 Arboretum Morgan

Oiseaux de proie présents : Au début de septembre, 500 à 600 indivi-


dus sont dénombrés en moyenne chaque année. La Buse à épaulettes,
l’Épervier brun et l’Épervier de Cooper y nichent probablement.
Période d’observation : Du début de septembre à la fin de novembre.
Accès : Le site d’observation est situé à la limite sud de l’arboretum, près
de l’autoroute 40 ; il n’est pas nécessaire de pénétrer sur le territoire de
l’arboretum pour observer les rapaces. De l’autoroute 40 Ouest, pren-
dre la sortie 41. Éviter de se diriger vers le chemin Sainte-Marie ou vers
Sainte-Anne-de-Bellevue ; utiliser plutôt la voie qui redonne accès à
l’autoroute 40. Stationner à droite juste avant de revenir sur la 40.

11 Saint-Stanislas-de-Kostka

Oiseaux de proie présents : Tous les rapaces diurnes nichant au Québec


y sont observés chaque année. Des regroupements de plus de 500 Petites
Buses y ont déjà été notés au cours d’une même journée, entre la fin
d’avril et le début de mai.
Période d’observation : Du début d’avril à la mi-mai.
Accès : Sur la rive sud du Saint-Laurent, prendre la route 132 Ouest en di-
rection de Valleyfield. Après avoir traversé le canal Beauharnois par le pont
Larocque, tourner immédiatement à droite sur le chemin de la Baie, puis à
gauche sur le Petit Rang. Les meilleurs points d’observation se trouvent, selon
la direction des vents, devant le petit aéroport de Valleyfield, sur le chemin
de la Baie, sur le Petit Rang au sud de la 132 ou sur la montée Léger.

208
12 Godmanchester, Montée Smellie

Oiseaux de proie présents : Les quatre buses, l’Épervier brun, l’Épervier


de Cooper, l’Autour des palombes, le Busard Saint-Martin, le Faucon
émerillon, la Crécerelle d’Amérique, le Pygargue à tête blanche, l’Aigle
royal et l’Urubu à tête rouge y sont observés.
Période d’observation : De la mi-mars à la fin de mai. Ce site est inté-
ressant au printemps seulement.
Accès : Le site de la montée Smellie est situé dans la municipalité de God­
manchester, à l’ouest de Huntingdon, entre le chemin Carr et le 4e rang.
Prendre la route 132 Ouest jusqu’à Saint-Anicet, tourner à gauche sur la
montée Quesnel, qui change de nom et devient la montée Smellie. Le site
d’observation, situé sur la droite, est un terrain privé. Route dangereuse ;
stationner complètement en dehors de la route.
Selon son point de départ, on peut également emprunter la route
138 Ouest et tourner vers le nord sur la montée Smellie.

13 Île d’Anticosti

Oiseaux de proie présents : Le Pygargue à tête blanche niche sur l’île


Anticosti ; il y est présent à l’année.
Période d’observation : Du 1er juin au 30 septembre (période d’ouver-
ture du site).
Accès : L’avion mis à part, cette île est accessible par bateau depuis Havre-
Saint-Pierre, Sept-Îles et d’autres endroits (voir les brochures touristiques
pour choisir un transporteur).

Québec
B. Autres sites

14 Mont Arthabaska

Oiseaux de proie présents : L’Aigle royal, la Buse à queue rousse, la Petite


Buse, l’Épervier brun, le Faucon émerillon, la Crécerelle d’Amérique et
l’Urubu à tête rouge y sont observés.
Période d’observation : De la fin de mars à la fin d’avril et du début de
septembre à la fin d’octobre.
Accès : À Victoriaville, suivre le boulevard des Bois-Francs jusqu’à son
extrémité sud ; de là, on peut observer le mont Arthabaska.

209
15 Passe de Bolton

Oiseaux de proie présents : La Buse à queue rousse et l’Épervier brun


sont les espèces les plus fréquentes, mais on observe également la Buse
à épaulettes, la Petite Buse, l’Urubu à tête rouge, le Balbuzard pêcheur,
le Pygargue à tête blanche et l’Aigle royal.
Période d’observation : De la fin d’avril à la fin de mai.
Accès : De Montréal, suivre l’autoroute 10 Sud et prendre la sortie 106
en direction de Bolton-Sud. Suivre la route 245 Sud et passer dans le
village de Bolton-Centre. Rejoindre Bolton-Sud et l’intersection de la
route 243 Ouest, qui mène à la passe de Bolton vers l’ouest.

16 Marais de Kingsbury

Oiseaux de proie présents : Le Balbuzard pêcheur, l’Urubu à tête rouge,


des buses, des éperviers et parfois le Pygargue à tête blanche et l’Aigle
royal y sont observés.
Période d’observation : Le mois d’avril.
Accès : De Sherbrooke, emprunter l’autoroute 55 Nord jusqu’à la sortie
71 (Windsor – Saint-François). Suivre la route 249 Sud jusqu’au centre
du village de Saint-François-Xavier et tourner à droite sur le chemin de
l’Église. Ce chemin se rend jusqu’à Kingsbury.

17 Halte migratoire de Baie-du-Febvre

Oiseaux de proie présents : La Buse pattue, le Busard Saint-Martin, le


Faucon pèlerin, le Pygargue à tête blanche et d’autres rapaces de passage
y sont observés.
Période d’observation : De la fin de mars au début de mai.
Accès : Sur l’autoroute 20, prendre la sortie 185 (Baie Du Febvre/Saint
Cyrille de Wendover/Saint Félix de Kingsey) et suivre la route 255 en
direction nord (environ 30 km) jusqu’à Baie-du-Febvre. De part et d’autre
de la municipalité, diverses installations favorisent l’observation des
oiseaux aquatiques, mais également des rapaces lors de la migration
printanière.

210
18 Halte migratoire de Saint-Barthélemy

Oiseaux de proie présents : La Buse pattue, la Buse à queue rousse, le


Busard Saint-Martin, le Faucon pèlerin, le Faucon émerillon, la Crécerelle
d’Amérique, l’Urubu à tête rouge et, à l’occasion, le Pygargue à tête
blanche y sont observés.
Période d’observation : De la fin de mars au début de mai.
Accès : De Montréal, prendre l’autoroute 40 Est jusqu’à la sortie 155, à
la hauteur de Saint-Barthélemy, puis la voie de service du côté sud de
l’autoroute. La halte longe l’autoroute ; elle est située à environ 75 km
de Montréal, sur la rive nord du lac Saint-Pierre.

19 Mont Saint-Hilaire

Oiseaux de proie présents : L’Urubu à tête rouge y niche tous les ans.
En hiver, le Faucon gerfaut y est souvent présent, surtout pour dormir
dans les anfractuosités de la falaise Dieppe. Le Faucon pèlerin y niche
au printemps. On observe également l’Épervier brun, l’Autour des pa-
lombes et d’autres rapaces.
Période d’observation : Toute l’année, mais particulièrement en hiver
à l’occasion de la visite du Faucon gerfaut.
Accès : Le mont Saint-Hilaire est situé en Montérégie, à une quaran-
taine de kilomètres à l’est de Montréal. On peut l’atteindre par la route
133, en allant vers le sud depuis l’autoroute 20 ou vers le nord depuis
l’autoroute 10. Ensuite, selon les espèces que l’on souhaite observer,
on se rendra au Centre de la Nature du mont Saint-Hilaire ou au pied
de la falaise Dieppe.
Pour se rendre au Centre de la Nature du Mont-Saint-Hilaire, on peut
emprunter la montée des Trente jusqu’à la rue Ozias-Leduc, puis le
chemin de la Montagne jusqu’au chemin des Moulins, qui donne accès
au centre.
Pour rejoindre la falaise Dieppe, tourner vers l’est sur la route 116, puis
tourner à droite sur la rue Radisson. On pourra trouver quelques places
de stationnement sur cette rue ou sur la rue Pineault. Marcher vers la
falaise en tournant à gauche sur la rue des Plateaux, puis à droite sur le
chemin non pavé allant vers la montagne entre deux maisons. Ce chemin
donne accès à un plateau qui constitue un excellent point d’observation.
On peut aussi s’approcher de la falaise à partir de la rue des Falaises ou
de la rue des Fées, un peu plus à l’est.

211
 20 Escarpement d’Eardley

Oiseaux de proie présents : Dominant la plaine sur plusieurs kilomètres,


cet escarpement constitue le rebord du bouclier canadien. Lors de la
migration automnale, on peut y observer l’Aigle royal, le Pygargue à tête
blanche, l’Urubu à tête rouge et plusieurs autres rapaces diurnes.
Période d’observation : Du début de septembre à la fin d’octobre.
Accès : Ce site est situé en Outaouais, à proximité de la route 148. D’Aylmer,
suivre la route 148 Ouest et rouler sur une dizaine de kilomètres. On y
accède par le chemin Cregheur ou le chemin Pilon.

 21 Rapides-des-Joachim

Oiseaux de proie présents : Le Pygargue à tête blanche y séjourne. Face à


l’hôtel, une portion de la rivière ne gèle pas. On peut observer le pygargue
en vol, sur la glace ou encore perché dans les grands pins.
Période d’observation : De la fin de décembre jusqu’à la fin de mars.
Accès : Ce site est en territoire québécois, à environ 200 km à l’ouest de
Gatineau, même si l’on doit y accéder par l’Ontario. D’Ottawa, emprunter
l’autoroute 417, puis la route 17 en Ontario. Cette route mène à Pembroke
et traverse Deep River. À une quinzaine de kilomètres de Deep River, mais
juste avant Rolphton, prendre la route 635 à l’indication « Des Joachim »
et rouler jusqu’à l’hôtel Pointe aux Pins.

Nouveau-Brunswick

 22 New Horton Ridge

Oiseaux de proie présents : Sur une période de six jours, on y a déjà


compté 402 Buses à queue rousse et 22 Éperviers bruns. On y observe
également la Buse pattue, la Buse à épaulettes, la Petite Buse, l’Autour
des palombes, le Pygargue à tête blanche, la Crécerelle d’Amérique et
le Busard Saint-Martin.
Période d’observation : De la mi-mars à la mi-avril.
Accès : New Horton Ridge est situé à 25 km à l’est du parc national du
Canada Fundy. De Moncton, suivre la route 114 Ouest et la route 915
Ouest (ce site précède le cap Enragé). On peut s’arrêter devant l’église
Baptiste de New Horton.

212
 23 Île Grand Manan (baie de Fundy)

Oiseaux de proie présents : Le Pygargue à tête blanche, le Faucon


pèlerin, le Faucon émerillon, l’Épervier brun, l’Autour des palombes et
la Crécerelle d’Amérique y sont observés.
Période d’observation : Le printemps, l’été et l’automne.
Accès : En périphérie de Saint John, au Nouveau Brunswick, prendre
la route 7, qui se joint à la route 1 Ouest en direction de St. Stephen.
Parcourir environ 56 km sur cette route. Prendre la sortie 60 et emprunter
la route 776 jusqu’à Blacks Harbour. Il est possible de passer par le Maine,
avec arrêt aux douanes américaines (inspection des aliments, du matériel,
etc.) Le traversier qui fait la navette entre Blacks Harbour et l’île Grand
Manan offre trois allers-retours quotidiennement. Visiter Southwest
Head, Red Point, Castalia Marsh, Swallow Tail et l’île White Head.

 24 Parc National du Canada Fundy

Oiseaux de proie présents : L’Épervier brun, la Petite Buse, la Buse pattue,


le Busard Saint-Martin, le Balbuzard pêcheur, le Faucon émerillon et la
Crécerelle d’Amérique y sont observés.
Période d’observation : De la fin d’avril au début de mai. Jamais en mars
comme à New Horton.
Accès : De Moncton, suivre la route 114 Ouest jusqu’au parc.

 25 Mary’s Point

Oiseaux de proie présents : L’Épervier brun, la Buse à queue rousse, la


Petite Buse, le Busard Saint-Martin, le Balbuzard pêcheur, la Crécerelle
d’Amérique, l’Autour des palombes et le Faucon pèlerin y sont observés.
Période d’observation : De la mi-avril au début de mai.
Accès : De Moncton, suivre la route 114 Ouest. Mary’s Point est à quel-
ques kilomètres de Riverside-Albert.

213
Nouvelle-Écosse

 26 Île Brier

Oiseaux de proie présents : 11 espèces de rapaces fréquentent cette île


lors de la migration d’automne. On peut y voir des bandes de Petites
Buses et d’Éperviers bruns, le Pygargue à tête blanche, l’Urubu à tête
rouge et d’autres espèces. Un Milan du Mississippi a aussi été observé
à cet endroit.
Période d’observation : Durant le mois d’octobre.
Accès : Prendre le chemin Digby Neck à l’ouest de Digby, puis le bac
vers l’île Long et un deuxième bac jusqu’à l’île Brier.

 27 Sheffield Mills Eagle Watch

Oiseaux de proie présents : Le Pygargue à tête blanche ainsi que plusieurs


autres rapaces qui sont aussi présents sur le territoire à ce moment de
l’année.
Période d’observation : De la fin de novembre au début de mars.
Accès : D’Halifax, emprunter l’autoroute 101 jusqu’à la sortie 12. Suivre
les affiches bleues décorées d’un pygargue. Ce site est situé près de
Canning, dans le comté de King.
De Wolfville, tous les endroits intéressants – Sheffield Mills, Woodside,
Kingsport et Grand-Pré Ouest – sont faciles d’accès.
Tous les ans, les pygargues se donnent rendez-vous dans la vallée de l’Anna-
polis. Janvier et début février sont les meilleures périodes d’observation.

 28 Port d’Antigonish

Oiseaux de proie présents : 20 couples de Pygargues à tête blanche nichent


à cet endroit. Le Balbuzard pêcheur y est également présent.
Période d’observation : Du printemps jusqu’à la fin de l’automne. L’hiver,
tout est gelé !
Accès : Suivre l’autoroute 104 Est jusqu’à la ville d’Antigonish (nord-est
de la Nouvelle-Écosse). Au centre-ville d’Antigonish, suivre la rue Main
vers l’est. Immédiatement après la voie ferrée, tourner à droite. On pé-
nètre alors dans le secteur.
N.B. Sur l’île du Cap-Breton, plusieurs endroits sont propices à l’obser-
vation des pygargues en été.

214
Références bibliographiques

Attenborough, D. 1998. La vie des oiseaux. Éditions du Trécarré, Outremont


(Québec), 320 p.
Banasch, U. 2002. Le Faucon pèlerin. Service canadien de la faune. Document
Web.
Barrette, S. 1995. « L’Urubu à tête rouge », p. 356-359, in J. Gauthier et Y.
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218
Crédits pour les illustrations

Toutes les illustrations reproduites dans cet ouvrage sont de Ghislain


Caron, sauf les suivantes, réalisées par Claude Thivierge.

Aigle royal Buse pattue


immature 2e année, 22, 34, 42 juvénile forme claire posé, 63
juvénile posé, 43 juvénile forme sombre posé, 63
silhouette vol glissé, 30, 43 silhouette vol glissé, 31, 63
silhouette vol plané, 15, 32, 43 silhouette vol plané, 33, 63,
157
Balbuzard pêcheur
silhouette vol glissé, 30, 45 Faucon gerfaut
adulte forme blanche, 70
Buse à épaulettes
juvénile forme grise, 70
juvénile posé, 57
silhouette vol glissé, 31, 71
silhouette vol glissé, 17, 31, 57
silhouette vol plané, 33, 71
silhouette vol plané, 33, 57,
141 Petite Buse
juvénile posé, 59
Buse à queue rousse
silhouette vol glissé, 31, 59
juvénile posé, 61, 154
silhouette vol plané, 33, 59
silhouette vol glissé, 31, 61
silhouette vol plané, 18, 33, 61 Pygargue à tête blanche
immature 2e année, 21, 40
Buse de Swainson
immature 2e année posé, 20,
adulte forme claire, 54
41
adulte forme claire posé, 55
immature 3e année posé, 20,
adulte forme sombre, 34, 54,
41, 93
140
juvénile posé, 20, 41
adulte forme sombre posé, 55
silhouette vol glissé, 30, 41
juvénile forme claire, 54
silhouette vol plané, 32, 41
juvénile forme sombre, 54
silhouette vol glissé, 30, 55
silhouette vol plané, 32, 55,
139

219
Crédits photographiques

COUVERTURE : Francis Bossé (avant), Kelly Thurgood (arrière),


Nick Saunders (dos)
Aigle royal, 98, 99
1- Adulte en vol – Marcel Gauthier
2- Adulte posé – Robert Côté
3- Immature posé – Christian Chevalier
4- Juvénile en vol – Nick Saunders
Autour des palombes, 129, 130
1- Adulte en vol – Daniel Dupont
2- Juvénile en vol – Gérard Proulx
3- Adulte posé – Jeanne Lehoux
4- Juvénile posé – Daniel Dupont
Balbuzard pêcheur, 105, 106
1- Adulte en vol – Daniel Dupont
2- Juvénile posé – Daniel Dupont
3- Juvénile en vol – Kim Taylor
4- Adulte posé – Michel Lamarche
Busard Saint-Martin, 111, 112
1- Adulte mâle en vol – Nick Saunders
2- Adulte femelle posée – Denis Faucher
3- Juvénile posé – Claude Nadeau
4- Adulte femelle en vol – Daniel Dupont
Buse à épaulettes, 142, 143
1- Juvénile en vol – Robert Doiron
2- Adulte posé – René Lortie
3- Juvénile posé – Pierre Bannon
4- Adulte en vol – Daniel Dupont
Buse à queue rousse, 152, 153
1- Adulte en vol – Julien Brisson
2- Adulte posé – Julien Brisson
3- Juvénile posé – Richard Prévost
4- Juvénile en vol – Daniel Dupont
Buse de Swainson, 137, 138
1- Adulte forme claire en vol – Robert Doiron
2- Juvénile forme intermédiaire posé – Nick Saunders

220
3- Adulte forme sombre posé – Nick Saunders
4- Adulte forme claire posé – Robert Doiron
Buse pattue, 158, 159
1- Adulte mâle forme claire en vol – Daniel Dupont
2- Juvénile forme claire posé – Daniel Dupont
3- Adulte forme claire posé – Robert Barbeau
4- Juvénile forme sombre en vol – Christophe Buidin
Crécerelle d’Amérique, 165, 166
1- Adulte femelle en vol – Mia McPherson
2- Adulte mâle en vol – Julien Brisson
3- Adulte femelle posée – Nick Saunders
4- Adulte mâle posé – Nick Saunders
Épervier brun, 117, 118
1- Adulte en vol – Michel Bordeleau
2- Adulte posé – Richard Prévost
3- Juvénile posé – Daniel Dupont
4- Juvénile en vol – Christophe Buidin
Épervier de Cooper, 123, 124
1- Subadulte en vol – Robert Houde
2- Adulte posé – Daniel Dupont
3- Juvénile posé – Richard Prévost
4- Juvénile en vol – Serge Beaudette
Faucon émerillon, 171, 172
1- Adulte femelle en vol – Julien Brisson
2- Juvénile posé – Michèle Amyot
3- Adulte femelle posée – Julien Brisson
4- Adulte mâle posé – Daniel Dupont
Faucon gerfaut, 183, 184
1- Adulte forme blanche en vol – Robert Palmer
2- Adulte forme grise posé – Denis Faucher
3- Adulte forme sombre posé – Samuel Belleau
4- Adulte forme grise en vol – Daniel Dupont
Faucon pèlerin, 176, 177
1- Adulte en vol – Daniel Dupont
2- Juvénile en vol – Michèle Amyot
3- Juvénile posé – Marcel Gauthier
4- Adulte posé – Denis Faucher

221
Milan du Mississippi, 189, 190
1- Adulte posé – Mark Szantyr
2- Adulte en vol – Mark Szantyr
3- Adulte en vol – Mark Szantyr
4- Juvénile posé – Stan Tekiela
Milan à queue fourchue, 193, 194
1- Adulte en vol – Daniel Dupont
2- Adulte en vol – Jake Paredes
3- Adulte posé – Jake Paredes
4- Juvénile en vol – Jake Paredes
Petite Buse, 147, 148
1- Adulte en vol – Michèle Amyot
2- Adulte posé – Daniel Dupont
3- Juvénile posé – Bill McMullen
4- Juvénile en vol – Dominic Cantin
Pygargue à tête blanche, 91, 92
1- Adulte en vol – Michèle Amyot
2- Adulte posé – Daniel Dupont
3- Juvénile posé – Luc Germain
4- Juvénile en vol – Daniel Dupont
Urubu à tête rouge, 81, 82
1- Adulte en vol – Daniel Dupont
2- Adulte posé – Denis Faucher
3- Subadulte posé – Daniel Dupont
4- Adulte posé – Daniel Dupont
Urubu noir, 86, 87
1- Adulte en vol – Daniel Dupont
2- Adulte en vol – Daniel Dupont
3- Adulte posé – Robert Doiron
4- Juvénile posé – Robert Doiron

222
Index

A E I
Accipiter Eagle Ictinia
cooperii 50, 122 Bald 40, 90 mississippiensis 72,
gentilis 52, 128 Golden 42, 97 188
striatus 48, 116 Elanoides
forficatus 74, 192
Aigle K
royal 42, 97 Épervier
brun 48, 116 Kestrel
Aquila de Cooper 50, 122 American 64, 164
chrysaetos 42, 97
Kite
Autour F Mississippi 72, 188
des palombes 52, Swallow-tailed 74,
Falco
128 192
columbarius 66, 170
peregrinus 68, 175
B rusticolus 70, 182 M
Balbuzard sparverius 64, 164
Falcon Merlin 66, 170
pêcheur 44, 104
Peregrine 68, 175 Milan
Busard
Saint-Martin 46, 110 Faucon à queue fourchue
émerillon 66, 170 74, 192
Buse gerfaut 70, 182 du Mississippi 72,
à épaulettes 56, 141 pèlerin 68, 175 188
à queue rousse 60,
151 G
de Swainson 54, 136 O
pattue 62, 157 Goshawk
Northern 52, 128 Osprey 44, 104
Petite 58, 146
Gyrfalcon 70, 182
Buteo P
jamaicensis 60, 151
lagopus 62, 157 H Pandion
lineatus 56, 141 Haliaeetus haliaetus 44, 104
platypterus 58, 146 leucocephalus 40, 90 Pygargue
swainsoni 54, 136 Harrier à tête blanche 40, 90
Northern 46, 110
C Hawk U
Cathartes Broad-winged 58, Urubu
aura 36, 80 146
Cooper’s 50, 122 à tête rouge 36, 80
Circus Red-shouldered 56, noir 38, 85
cyaneus 46, 110 141
Coragyps Red-tailed 60, 151 V
atratus 38, 85 Rough-legged 62,
157 Vulture
Crécerelle Sharp-shined 48, 116 Black 38, 85
d’Amérique 64, 164 Swainson’s 54, 136 Turkey 36, 80

223

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