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L’OPPOSE DE SOI

c’est pitoyable, c’est triste, c’est l’humanité.

Il s’agit d’un avenir pourtant lointain, mais dans lequel l’humain n’a évolué. Il n’a retenu aucune leçon, a décidé
d’être hautain et de se déclarer la guerre entre semblables. Nombreux pays, sans aucune honce de pitié,
massacraient la population de l’autre, dans une guerre ou chacun était pour soi. Devenu arrogant et puissant, un
Etat en soumet un autre, réduit sa population à l’esclavage, règne sur son territoire en despote. Les libertés
individuelles ? L’égalité ? Rien de tout cela. On n’avait accès à ses plaisirs qu’en ayant la nationalité depuis 3
générations, beaucoup d’argent, mais aussi être un homme, sinon ce n’est pas drôle.

Romain avait le regard vide, cela faisait une bonne heure maintenant qu’il ne faisait que s’assoir, à regarder dans
le blanc. Le camion blindé dans lequel il était n’était très grand après tout. De plus, il ne connaissait aucune des
quarante neuf autres personnes avec lui, qui accessoirement, étaient tous habillé de la même façon que Romain,
en orange complet, tous assis, à regarder dans le vide ; comme lui
Romain était pris au piège dans une réalité sombre et oppressante, où les valeurs humaines semblaient avoir été
totalement éclipsées. Il avait grandi dans ce monde dystopique, témoin de l'effondrement progressif de la société
et de l'ascension de la tyrannie. Aujourd’hui, il était captivé, ne sachant ce qui allait lui arriver dans les
prochaines heures.

Le camion blindé avançait lentement à travers les rues délabrées de la ville. Romain ne savait pas où ils allaient,
ni quelle était la raison de ce déplacement massif de personnes. Cependant, il pouvait sentir l'atmosphère chargée
d'appréhension et de peur parmi ses compagnons d'infortune.
Soudain, le camion s'arrêta brusquement, projetant Romain et les autres occupants en avant. Des bruits de pas
résonnaient à l'extérieur, suivis par des voix autoritaires. La porte du camion s'ouvrit avec fracas, révélant un
groupe de soldats armés jusqu'aux dents. Ils ordonnèrent aux prisonniers de sortir rapidement, les poussant sans
ménagement.

Une fois tous les prisonniers rassemblés à l'extérieur, Romain réalisa qu'ils se trouvaient dans une immense cour
entourée de hauts murs de béton. Des gardes patrouillaient le périmètre, prêts à réprimer toute tentative de
résistance. Le silence pesant était brisé uniquement par les murmures inquiets et les pleurs étouffés des captifs.
Un homme imposant, vêtu d'un uniforme militaire orné de médailles, s'avança avec arrogance. Il était le chef de
ce camp de détention, un despote qui régnait en maître sur ce territoire opprimé. Il se tenait devant les
prisonniers, les regardant avec dédain.

"Vous êtes ici pour une raison bien précise", déclara-t-il d'une voix autoritaire. "Vous êtes des opposants au
régime en place, des individus qui ont osé remettre en question notre pouvoir absolu."

Romain sentit une bouffée de colère monter en lui. Il était fatigué de vivre dans la peur et l'oppression. La lueur
d'une rébellion commença à brûler dans ses yeux, malgré les risques élevés qui l'accompagnaient.
Soudain, une voix s'éleva du fond de la foule. C'était une femme, audacieuse et déterminée. "Nous ne resterons
pas silencieux devant votre injustice ! Nous sommes humains, et nous avons le droit à la liberté et à l'égalité !"

L'homme imposant leva un sourcil, amusé par cette audace. "Oh, vraiment ?" dit-il d'un ton moqueur. "Vous
croyez donc pouvoir changer les choses ? Vous n'êtes rien, juste une poignée de rebelles sans pouvoir ni
influence."
Les paroles de l'homme résonnèrent dans l'air, mais elles ne firent que renforcer la détermination de Romain et
des autres prisonniers. Ils savaient qu'ils devaient agir, qu'ils devaient se battre pour un avenir meilleur.
Dans un geste de défiance, Romain se leva, brisant le silence. D'autres se joignirent à lui, se dressant face à
l'oppression qui les étouffait depuis trop longtemps. Leurs voix se mêlèrent, formant un cri de révolte, une
symphonie de résistance.

Les gardes se précipitèrent pour réprimer la rébellion naissante, mais la foule était déterminée. On criait, courait ;
des esprits s'unirent et l'espoir grandit. Les barrières de l'oppression commencèrent à se fissurer, tandis que la
volonté du peuple se renforçait.

Ils étaient prêts à se battre, à braver tous les obstacles pour construire un avenir où l'humanité évoluerait
véritablement. Un avenir où les leçons du passé ne seraient pas oubliées, où la compassion et l'égalité
prévaudraient. Dans cette lutte pour la liberté, Romain et ses compagnons auraient peut-être pu trouver leur
véritable humanité, redonnant espoir à un monde qui avait longtemps perdu le sien.
Ce ne fut le cas.

L’humain ne peut lutter contre l’évolution. Dans ce monde, on n’écoute pas. Dans ce monde, on réprime, on
massacre, mais on n’écoute pas.
Alors laissez-moi vous dire que ce jour-là, cinquante souffles et cinquante voix, cinquante vies et cinquante
sources d’espoir cèsserent d’exister.
C’est pitoyable, c’est triste, c’est l’humanité. Il ne peut rien, il est dominé, soumit par ce qui est plus fort, plus
riche ; plus libre que lui.

Dans cette sombre réalité, l'humanité était confrontée à ses propres démons, piégée dans un cycle incessant de
violence et d'oppression. Cinquante vies s'éteignirent, cinquante espoirs furent brisés, condamnant l'avenir à
demeurer dans l'ombre de la tyrannie. C'était une triste conclusion, une preuve de l'incapacité de l'humanité à
lutter contre sa propre évolution destructrice. Les voix des opprimés restèrent étouffées, leurs appels à la justice
ignorés. Dans cette dernière expiration de l'espoir, l'humanité était réduite à un rôle subalterne, dominée par des
forces plus puissantes, plus riches et plus libres. C'était une fin pitoyable pour une espèce qui avait autrefois rêvé
de progrès et d'épanouissement.

Kaan Ozkan 1A

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