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J.L. Harris
(*) Élisée peut sembler être une exception, mais il se tenait comme serviteur d’Élie, comme Guéhazi plus tard envers lui, pour
verser de l’eau sur ses mains.
« J’ai entendu ce que les prophètes disent, prophétisant le mensonge en mon nom, disant :
J’ai eu un songe, j’ai eu un songe ! Jusques à quand [cela] sera-t-il dans le cœur des prophètes
qui prophétisent le mensonge et qui sont des prophètes de la tromperie de leur cœur, qui pensent
faire oublier mon nom à mon peuple par leurs songes que chacun raconte à son compagnon,
comme leurs pères ont oublié mon nom pour Baal ? Que le prophète qui a un songe récite le
songe, et que celui qui a ma parole énonce ma parole en vérité. Qu’est-ce que la paille à côté du
froment ? dit l’Éternel. Ma parole n’est-elle pas comme un feu, dit l’Éternel, et comme un marteau
qui brise le roc ? C’est pourquoi, voici, dit l’Éternel, j’en veux aux prophètes qui volent mes paroles
chacun à son prochain. Voici, dit l’Éternel, j’en veux aux prophètes qui usent de leur langue, et
disent : Il dit. Voici, dit l’Éternel, j’en veux à ceux qui prophétisent des songes faux, et qui les
récitent, et font errer mon peuple par leurs mensonges et par leurs vanteries ; et moi je ne les ai
pas envoyés, et je ne leur ai pas donné de commandement ; et ils ne profiteront de rien à ce
peuple, dit l’Éternel. Et si ce peuple, ou un prophète, ou un sacrificateur, t’interroge, disant : Quel
est l’oracle de l’Éternel ? tu leur diras : Quel oracle ? Je vous abandonnerai, dit l’Éternel. Et quant
au prophète, et au sacrificateur, et au peuple qui dit : Oracle de l’Éternel, — je punirai cet homme-
là et sa maison » (Jér. 23:25-34). La misère et le malheur du peuple étaient qu’ils n’avaient pas la
capacité de discerner entre les vrais prophètes de Dieu et les prophètes éduqués par l’homme.
Mais c’est plus spécialement chez les prophètes contemporains de l’apostasie, que l’on trouve
l’influence puissante exercée par ces prophètes : Jérémie à Jérusalem, et Ézéchiel au Kebar, l’un
et l’autre trouvèrent en eux le plus grand obstacle à la réception effective de la parole de l’Éternel.
(1) premièrement, le témoignage de Dieu contre les prophètes : « Et les sacrificateurs seront
étonnés, et les prophètes stupéfaits » (Jér. 4:9). « Une chose étonnante et horrible est arrivée
dans le pays : les prophètes prophétisent avec mensonge, et les sacrificateurs dominent par leur
moyen ; et mon peuple l’aime ainsi » (Jér. 5:30-31). « Depuis le prophète jusqu’au sacrificateur,
tous usent de fausseté » (Jér. 6:13). « Et je dis : Ah, Seigneur Éternel ! voici, les prophètes leur
disent : Vous ne verrez pas l’épée, et la famine ne viendra pas sur vous ; car je vous donnerai une
vraie paix en ce lieu-ci. Et l’Éternel me dit : Les prophètes prophétisent le mensonge en mon
nom ; je ne les ai pas envoyés, et je ne leur ai pas commandé, et je ne leur ai pas parlé ; ils vous
prophétisent une vision de mensonge, et la divination, et la vanité, et la tromperie de leur cœur.
C’est pourquoi, ainsi dit l’Éternel au sujet des prophètes qui prophétisent en mon nom, et que je
n’ai point envoyés, et qui disent : L’épée et la famine ne seront pas dans ce pays : Ces prophètes-
là seront consumés par l’épée et par la famine » (Jér. 14:13-15). « Dans les prophètes de
Jérusalem j’ai vu des choses horribles…car c’est des prophètes de Jérusalem que l’impiété s’est
répandue par tout le pays » (Jér. 23:14-15).
(2) Un second trait était l’influence que ces prophètes exerçaient parmi le peuple. « Les
sacrificateurs dominent par leur moyen ». « Et ils ont dit : Venez, et faisons des complots contre
Jérémie, car la loi ne périra pas de chez le sacrificateur, ni le conseil de chez le sage, ni la parole
de chez le prophète. Venez, et frappons-le de la langue, et ne soyons attentifs à aucune de ses
paroles » (Jér. 5:31 ; 18:18). « Hanania, fils d’Azzur, le prophète, qui était de Gabaon, me parla
dans la maison de l’Éternel, aux yeux des sacrificateurs et de tout le peuple, disant : « Ainsi a
parlé l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël, disant : J’ai brisé le joug du roi de Babylone. Encore
deux années, et je ferai revenir en ce lieu tous les ustensiles de la maison de l’Éternel que
Nebucadnetsar, roi de Babylone, a pris de ce lieu et a transportés à Babylone ; et Jéconias, fils de
Jehoïakim, roi de Juda, et tous les transportés de Juda qui sont allés à Babylone, je les ramènerai
dans ce lieu, dit l’Éternel ; car je briserai le joug du roi de Babylone. Et Jérémie le prophète parla à
Hanania, le prophète, aux yeux des sacrificateurs et aux yeux de tout le peuple, qui se tenaient
dans la maison de l’Éternel. Et Jérémie le prophète dit : Amen ! Qu’ainsi fasse l’Éternel ! Que
l’Éternel confirme tes paroles, que tu as prophétisées, pour faire revenir de Babylone en ce lieu
les ustensiles de la maison de l’Éternel et tous les captifs ! Toutefois, écoute, je te prie, cette
parole que je prononce à tes oreilles et aux oreilles de tout le peuple : les prophètes qui ont été
avant moi et avant toi, d’ancienneté, ont aussi prophétisé, touchant plusieurs pays et touchant de
grands royaumes, la guerre, et le malheur, et la peste ; le prophète qui prophétise la paix, quand
la parole de ce prophète arrivera, on saura que c’est un prophète que l’Éternel a véritablement
envoyé » (Jér. 28:1-9). Ces prophètes prophétisaient de paix et d’affermissement présent, selon la
parole de Michée 2:11 : « S’il y a un homme qui marche selon le vent et le mensonge, qui mente,
[disant] : Je te prophétiserai au sujet du vin et de la boisson forte ! il sera le prophète de ce
peuple ». Ce fut ainsi l’institution même de l’homme qui devint un piège pour lui, car Dieu prend
les sages dans leur ruse (1 Cor. 3:19). Les moyens même qu’ils avaient pris pour perpétuer une
bénédiction parmi eux devinrent, par leur propre obstination, le moyen de les aveugler ; comme
dans une période ultérieure, les grands moyens d’empêcher le peuple de confesser Jésus comme
le Christ furent les scribes et les pharisiens et les docteurs de la loi, qui, selon l’estimation de
l’homme, étaient autant de supports de la religion.
(3) Comme troisième trait dans Jérémie, nous notons l’opposition virulente des prophètes aux
prophètes de Dieu. « Et les sacrificateurs et les prophètes parlèrent aux princes et à tout le
peuple, disant : Cet homme mérite la mort ; car il a prophétisé contre cette ville, comme vous avez
entendu de vos oreilles » (Jér. 26:11; comparez Actes 6). « Pourquoi n’as-tu pas repris Jérémie,
l’Anathothite, qui vous prophétise ? » (Jér. 29:27).
Or, ces choses sont écrites pour nous avertir, et nous avons l’autorité la plus forte pour affirmer
que le déclin et l’apostasie de l’église allaient provenir de ceux qui sont accrédités comme
docteurs-enseignants au sein de l’église.
Nous lisons que Samuel fut « établi prophète de l’Éternel », mais toute son éducation sous Éli
âgé et faible n’aurait jamais pu lui fournir ce qu’il avait mission de révéler. Nous trouvons Paul
remerciant le Seigneur pour l’avoir « établi dans le service » (1 Tim. 1:12), et pour cela son
éducation sous Gamaliel ne lui avait pas profité. Il ne s’agit pas de savoir si celui que le Seigneur
a établi dans le service peut utiliser les aides à sa portée pour lui permettre de travailler plus
efficacement, car nous trouvons Paul non seulement exhortant Timothée à ranimer le don qu’il
avait reçu, mais aussi lui disant : « Jusqu’à ce que je vienne, attache-toi à la lecture, à
l’exhortation, à l’enseignement » (1 Tim. 4:13) ; mais il s’agit de savoir si la formation la plus
vigilante et la plus sage peut faire un serviteur de Christ. Si on admet que les divers services [ou :
ministères] dans l’assemblée [ou : église] sont des dons spécifiques, alors la reconnaissance du
don doit précéder l’éducation, si tant est qu’elle soit nécessaire. Alors on ne dira plus : « Je pense
entrer dans le ministère », mais : « malheur à moi si je n’évangélise pas ! » Le pire mal des
institutions humaines qui fournissent des ministres [ou : pasteurs], c’est l’effet qu’elles ont
d’affaiblir le sens de la responsabilité vis-à-vis du Seigneur dans l’exercice du ministère. Si le
ministère n’est pas exercé de manière responsable vis-à-vis de Lui, il n’est pas non plus reçu de
manière responsable vis-à-vis de Lui. « Prenez garde comment vous entendez » (Luc 8:18).