ÉTUDE DE CAS

L’ URE dans les hôpitaux,

quatre exemples

RESPONSABLES
ENERGIE

Energie

D G T R E
Ut
ili
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ti

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de
l'E
ne
rgie
 Quelques
chiffres ...

En 1994, en Wallonie, la consommation d'énergie pri-
maire dans les institutions de soins de santé s'élevait à
1145 Millions de kWh, soit 18,2% de la consommation
du secteur tertiaire.
Lorsque l'on examine l'évolution de leurs consommations
spécifiques durant ces quinze dernières années, on
remarque une nette diminution des consommations en
combustible jusqu'en 1980. Cette diminution est princi-
palement attribuée à la fermeture de certains hôpitaux
parmi les plus petits et les plus anciens, donc les plus mal
isolés.

Évolution des consommations spécifiques des hôpitaux

Evolution des consommations spécifiques des hôpitaux Par contre on enregistre une hausse continue de la
consommation d'électricité (plus du double en 13 ans !).
GJ/lit
Ceci peut facilement s’expliquer par la modification des
120 prestations réalisées dans les hôpitaux. L'activité des
hôpitaux comporte des prestations médicales et paramé-
80 dicales et l'hébergement.
Les progrès nombreux et rapides de la technique (tels que
40 le laser, le scanner et la résonance magnétique) ont aug-
Combustibles menté les prestations médicales en type et en quantité.
0 Les activités secondaires telles que l'hébergement ont,
Electricité
1981 elles, régressé. L'accroissement du nombre d'admissions
1991 1992
1994 de courte durée confirme cette tendance. De plus en
plus, les séjours sont réservés à la période aiguë de la thé-
rapeutique et sont donc plus coûteux en moyens.

D’une manière générale, on estime en outre que les

Répartition des consommations consommations d'énergie d'un hôpital (combustible et
énergétiques moyennes d’un hôpital
électricité) ne représentent que plus ou moins 3% du
Chauffage et Eau chaude
climatisation sanitaire Cuisson Eclairage Autres*
budget global.
65% 11% 5% 10% 9%
* Autres = ventilation, ascenseurs, matériels spécifiques Ces pourcentages sont peu élevés, mais en valeur abso-
lue, le coût de ces énergies représente des sommes
importantes qui ne peuvent que s'accroître si des mesures
de rationalisation ne sont pas prises en temps utile.
On peut estimer que les coûts en énergie dans les hôpi-
taux s'élèvent en moyenne à 40.000 Frs par an et par lit
avec des extrêmes allant de 10.000 Frs à plus de
80.000 Frs.
Or, des mesures peu coûteuses permettent déjà d'obtenir
des résultats très significatifs, tandis que d'autres qui
nécessitent des investissements plus sensibles sont néan-
moins amorties en des délais très courts et portent ainsi
leurs fruits durant des années.

Voici, comment les responsables de quatre hôpitaux (le

CHR de Mouscron, le CHR de Mons, l’hôpital A. Vésale
de Montigny-le-tilleul et le CHR ”La Tourelle” de verviers)
ont mis en pratique ces préceptes au travers d’actions
tant techniques qu’organisationnelles.
Le CHR
de Mouscron
Le site du Centre Hospitalier Régional et du CPAS de
Mouscron comporte un ensemble de bâtiments dont les
deux principaux sont l’hôpital, datant de 1965, de 156 lits
et une maison de retraite de 200 lits. L’hôpital regroupe
des activités poly-
cliniques et d’hos-
pitalisation, seules
les interventions
chirurgicales pro-
grammées y étant
assurées.
Depuis son entrée
en fonction en
1991, le responsable technique multiplie les actions URE.
Toute action qui pourrait s’avérer rentable d’un point de
vue énergétique est envisagée.
Ici, la vision du responsable se veut globale. L’économie
réalisée est physique mais également tarifaire. De plus,
lorsque la rentabilité des rénovations est limitée, celles-ci
s’inscrivent dans un but d’amélioration du confort des
occupants, patients ou employés, et d’amélioration du
standing de l’institution.
Améliorer
le confort des occupants
➔ en remplaçant les menuiseries
extérieures ...
Ainsi, l’entièreté des fenêtres des différents bâtiments
(hôpital, maison de retraite; 2500 m2 de vitrage) ont été
remplacées par des châssis équipés de double vitrage.
Tout le monde sait qu’au prix actuel de l’énergie, cette
action est très difficilement rentabilisée par les économies
d’énergie. Malgré des coûts d’investissement extrême-
ment réduits (liés à la quantité de fenêtres rénovées), le
temps de retour de ces travaux est estimé à plus de
18 ans. Les économies engendrées doivent donc être
considérées comme le bonus d’une action d’entretien, de
réhabilitation des lieux, et d’amélioration notable du
confort des occupants. Il en va de même pour la rénova-
tion de certains locaux dont l’apport en lumière naturelle
était assuré par des murs en briques de verre. Ces derniers
ont été remplacés par des fenêtres avec vitrage isolant à
la grande joie des occupants qui peuvent maintenant pro-
fiter de la vue sur le monde extérieur.
Mais ne nous attardons pas plus longuement sur la pro-
blématique de la rénovation des menuiseries extérieures.
Celle-ci sera décortiquée plus en détails dans l’analyse des
actions menées au Centre Hospitalier “La Tourelle” de
Verviers.
➔ en aménageant le hall d’entrée
principal ...
Comment en un projet, assurer le confort des réception-
nistes, la convivialité de l’accueil des visiteurs, l’accès du
bâtiment aux personnes moins valides ou encore encom-
brées et diminuer les coûts énergétiques.
Lors de la construction de l’hôpital, dans les années 60,
l’entrée principale fut équipée de portes battantes entiè-
rement vitrées. On peut imaginer en examinant une
photo prise à l’époque, l’aberration énergétique de ce
dispositif : simple vitrage, absence de joint autour des
ouvertures, blocage régulier des portes en position ouver-
te pour faciliter le passage des fauteuils roulants ou des
paquets encombrants. Il s’agissait donc de diminuer les
déperditions et les inétanchéités des ouvertures. Une
solution simple fut appliquée : la création d’un sas avec
ouverture et fermeture des portes gérées par un détec-
teur de présence. Dans ce sas, l’ouverture simultanée des
portes automatiques en vis-à-vis est impossible. A aucun
moment, le hall d’entrée
n’est donc directement en De gauche à
droite :
contact avec l’extérieur.
une ancienne
entrée principale
particulièrement
peu étanche à
l’air;
aujourd’hui,
des guichets
d’accueil
nettement plus
conviviaux
L’économie d’énergie réalisée par cette action est diffici-
lement chiffrable. On peut cependant mentionner qu’elle
a permis la suppression de tous les radiateurs présents
dans le hall (12 radiateurs de 5 kW) sans porter préjudice
au confort que du contraire. Les guichets d’accueil de la
réception, entièrement vitrés pour protéger les hôtesses
du froid, ont pu être remplacés par des comptoirs ouverts.
La convivialité de l’accueil s’en trouve par la même occa-
sion nettement améliorée.

Diminuer
les factures électriques
➔ Première étape: changer de tarif
Pour les consommateurs électriques raccordés en haute
tension, maîtriser les dépenses consiste d’une part à dimi-
nuer les consommations et d’autre part à limiter au maxi-
mum les appels en puissance durant les heures de pointe
pendant lesquelles les distributeurs facturent la demande
au prix fort.
Selon le responsable technique, le tarif horaire tradition-
nel (binôme A) précédemment appliqué dans l’institution
n’offrait aucun point de repère pour savoir à quel
moment il était le plus indiqué de freiner la consomma-
tion. En effet la période de pointe s’étalait sur toute la
journée.
Une concertation avec le distributeur a donc permis un
changement de tarif. Avec le tarif horosaisonnier mainte-
nant appliqué, on connaît précisément les périodes
durant lesquelles les efforts doivent se concentrer.
Pour le CHR, les heures dites “de pointe” se répartissent
de 8h à 9h, de 11h30 à 12h30 et de 17h30 à 19h30. En
hiver (de novembre à février), la pointe de puissance est
facturée à 670 Frs/kW appelé, tandis que le reste du
temps elle l’est à 135 Frs/kW.
L’armoire de
commande de la
climatisation d’une ➔ Deuxième étape: gérer la
salle d’opération : un
interrupteur pour la climatisation des salles
mise en route et un
détecteur de présence d’opération ...
pour l’arrêt.
...en limitant au maximum les temps
de fonctionnement
En période d’activité, l’ambiance
des salles d’opération doit être
maintenue dans des conditions
strictes de température, d’humidité
et d’hygiène. Un taux de renouvel-
lement d’air de 30 volumes par
heure est entre autres nécessaire.
Traiter cet air neuf est une opéra-
tion particulièrement consommatri-
ce d’énergie.
En outre, au CHR, les salles d’opé-
ration ne sont utilisées que pour
des interventions programmées.
Toutes les situations d’urgence sont prises en charge par
un hôpital voisin. Cette situation engendre une occupa-
tion intermittente du bloc opératoire : durant les jours
ouvrables les salles sont occupées de 8 à 17h, le temps de
midi étant souvent un temps de pause; aucune opération
n’a lieu durant les week-ends et les jours fériés.
Anciennement, la climatisation fonctionnait inutilement
24h sur 24 et 365 jours par an.
L’amélioration réalisée vise à mettre à profit l’intermitten-
ce des besoins tout en ne s’enfermant pas dans la rigidi-
té d’une programmation horaire.
Comme souvent en matière de gestion des équipements,
on peut faire confiance aux utilisateurs pour l’enclenche-
ment des systèmes car ils sont indispensables au bon
déroulement de leur activité. Par contre l’arrêt de ceux-ci
fait généralement l’objet d’oublis, par ailleurs tout à fait
compréhensibles.
La gestion de la climatisation des salles d’opération, ima-
ginée par le responsable énergie repose sur trois prin-
cipes:
• premièrement, en semaine, la mise en route de l’instal-
lation est commandée par les occupants, indépendam-
ment dans chaque salle, grâce à un simple interrupteur;
• par contre une mise au ralenti de la ventilation (6 renou-
vellements d’air par heure) est gérée automatiquement
par un détecteur de présence. L’enclenchement du systè-
me n’étant pas lié à une sonde de présence, le passage
occasionnel d’un membre du personnel dans une salle
inoccupée n’entraîne pas le redémarrage de l’installation;
• enfin, une programmation horaire met l’installation
complètement à l’arrêt durant les week-ends et jours
fériés.
L’économie réalisée peut se diviser en :
• diminution des consommations des ventilateurs (15 kW
installés) mis à l’arrêt ou au ralenti : gain de 190.000 Frs
par an;
• diminution des coûts de traitement d’air, notamment
grâce à la mise à l’arrêt du compresseur (de 30 kW) et de
l’humidification (3 humidificateurs à vapeurs de 12 kW)
en période d’inoccupation : gain de 330.000 Frs par an;
• gestion indépendante des salles : gain difficilement chif-
frable
 Le réservoir d’eau glacée :
stocker du froid pour délester
les machines
... en délestant la climatisation en période de pointe
Pour éviter des pénalités très importantes, il est impératif
de limiter au maximum les appels de puissance durant les
périodes de pointe.
L’installation de climatisation est équipée de deux com-
presseurs de 30 kW chacun. Anciennement, ceux-ci fonc-
tionnaient toujours simultanément.
La gestion actuelle repose sur le placement dans l’instal-
lation d’un réservoir d’eau glacée de 1 m3.
Le volume tampon ainsi créé a permis de diminuer la puis-
sance nécessaire à la production de frigories et de mettre
un des deux compresseurs définitivement à l’arrêt. On
enregistre ainsi un premier gain de 30 kW sur la puissan-
ce quart horaire hors pointe (facturée à 135 Frs/kW).
La réserve d’eau glacée permet également l’arrêt complet
des compresseurs durant les heures de pointe. Une pro-
grammation empêche également le fonctionnement des
humidificateurs à vapeur (3 x 12 kW) durant cette pério-
de. La puissance appelée en pointe (facturée à 670
Frs/kW) est ainsi réduite de 96 kW par rapport à la situa-
tion d’origine.
Le gain financier total résultant du placement du réservoir
tampon d’eau glacée est ainsi estimé à 280.000 Frs
par an.
Outre l’économie tarifaire réalisée grâce à la diminution
de la pointe quart horaire, on peut citer d’autres avan-
tages de cette technique:
• l’augmentation du rendement des compresseurs par
augmentation de leur durée de fonctionnement continu,
• la mise à disposition d’une réserve de secours en cas de
panne des installations,
• lors d’une nouvelle installation, la diminution des puis-
sances de production nécessaires.
Le stockage de froid
Le stockage de froid utilise pendant les périodes de faible
demande en froid (ou de demande nulle), le complément ou
la totalité de la puissance de production frigorifique
disponible pour charger un accumulateur.
L'énergie frigorifique ainsi stockée
est ensuite restituée aux utilisateurs
• en écrêtage de puissance pendant les périodes où la
puissance frigorifique maximale est nécessaire et/ou pendant
les périodes de tarification de pointe du distributeur
électrique;
• en substitution pendant les périodes où les groupes
frigorifiques ne fonctionnent pas (entretien ou panne).
Cette technique ne permet aucun gain sur le bilan
énergétique de l'installation. Elle assure uniquement un
transfert du moment de la production. Le gain réalisé est
purement financier car la puissance quart horaire
consommée en période de pointe est diminuée. A l'extrême,
on pourrait imaginer que la production ne fonctionne que
durant les heures creuses, profitant ainsi du tarif électrique
minimum. Le stockage de froid est également un excellent
moyen de sécurité (utilisation hospitalière, centre
informatique,...) car l'installation de stockage a une
utilisation partiellement indépendante de la production.
Enfin, en nouvelle installation, il permet une diminution de
l'investissement au niveau du groupe frigorifique et de la
tour de refroidissement (diminution notable de la puissance
nécessaire).
Il existe deux techniques principales de stockage:
le stockage d'eau glacée et le stockage de glace.
Le stockage d'eau glacée à environ 5°C peut se réaliser de
façon rudimentaire grâce à un simple réservoir tampon ou
avec des systèmes plus élaborés comme des bâches à
chicanes ou à membrane. Pour stocker 1000 kWh, il faudra
alors un réservoir de 90 à 120 m3.
Le stockage de glace permet une plus grande réserve de
froid puisque l'on stocke non seulement de la chaleur
sensible mais aussi la chaleur latente de fusion de la glace.
Pour stocker 1000 kWh, il faudra alors un réservoir
d’environ 20 m3.
 Les prises blanches
coupées durant la
nuit, les rouges en
alimentation
continue.
Dans le cas du CHR, signalons que la quantité d’énergie
frigorifique stockée dans le ballon tampon est théorique-
ment insuffisante pour subvenir aux besoins maximum du
bloc opératoire. Cependant, le placement de protections
solaires (volets) et le décalage des horaires réels de début
et de fin d’opération a permis de se contenter d’un réser-
voir de faible capacité.
➔ Troisième étape : délester les
gros consommateurs
Outre l’installation de climatisation des salles d’opération,
les gros consommateurs de l’hôpital sont :
• le lave-vaisselle (65 kW),
• les lave-linge (23 kW),
• les réchauffeurs de repas à domicile,
• les congélateurs et chambres frigorifiques,
• la production de vide.
Pour limiter leur fonctionnement durant les heures de
pointe, des actions simples ont déjà été entreprises sur
certains d’entre eux.
Ainsi, il est impossible de démarrer la vaisselle et la lessi-
ve durant les heures critiques, grâce à des simples hor-
loges placées dans les tableaux divisionnaires.
Un projet est actuellement à l’étude pour automatiser le
délestage des consommateurs à forte inertie tels que les
frigos. Le fonctionnement de ceux-ci sera fonction de leur
écart de température par rapport à leur consigne et fonc-
tion du nombre d’appareils enclenchés simultanément.
A terme, le groupe électrogène de secours devrait assurer
le fonctionnement de certains utilisateurs durant les
heures de pointe, tout en les déconnectant du réseau de
distribution.
➔ Quatrième étape : limiter les
consommations de nuit
Une partie importante des consommations de nuit sont
imputables à des équipements laissés inutilement en
fonctionnement: éclairage, informatique, table lumineu-
se, photocopie, ...
Les rénovations des ailes successives de l’hôpital ont per-
mis de dissocier les circuits électriques et de centraliser
certaines commandes.
Ainsi la commande de l’éclairage de locaux de consulta-
tion et des couloirs est centralisée par zone, ce qui permet
une extinction générale par le gardiennage. Certaines
lampes (en général une au centre des couloirs) sont main-
tenues en fonctionnement pour assurer un éclairage mini-
mum.
Les circuits “prises” ont également été séparés en deux
séries: les prises blanches dont l’alimentation est coupée
durant la nuit et les prises rouges maintenues constam-
ment sous tension. Les occupants qui désirent maintenir
un appareil en fonctionnement durant la nuit (exemple
pour recharger une batterie, ou faire tourner un pro-
gramme informatique,...) savent ainsi sur quelle prise ils
peuvent se raccorder.
➔ Cinquième étape : limiter l’usage
des ascenseurs
Comme dans beaucoup d’institutions, l’ascenseur est
devenu le principal moyen de déplacement du personnel,
quelle que soit l’urgence. Pour remédier à cela, le respon-
sable technique a décidé d’équiper chaque ascenseur
d’un dispositif d’accès par carte magnétique. Chaque
membre du personnel disposera ainsi d’une carte lui per-
mettant d’accéder à son étage de travail. S’il désire se
rendre dans un autre service, il sera obligé d’emprunter
l’escalier ou les ascenseurs ”grand-public”. Il va de soi
que certaines personnes bien définies pourront se mou-
voir en ascenseur, quelle que soit leur destination.
Gérer
les consommations d’eau
➔ en diminuant les consignes de
température de l’eau chaude
sanitaire ...
La production de l’eau chaude sanitaire est réalisée grâce
à des échangeurs instantanés alimentant une boucle de
distribution de plus de 1800 m de long. Les pertes de
cette boucle ne sont pas négligeables et dépendent évi-
dement de la température de l’eau qui y circule. Soucieux
d’éliminer toute perte d’énergie superflue, le responsable
technique a décidé de diminuer la température de l’eau
sanitaire jusqu’à un minimum qui n’engendre pas de
plaintes de la part des occupants. Cette valeur varie selon
les cas, autour de 45°C.
Il est facile de comparer les pertes qu’engendrait un fonc-
tionnement à 60°C par rapport à la situation actuelle.
Si la boucle de distribution est isolée, on peut estimer à
56.000 kWh/an (soit environ 60.000 Frs/an) le gain réali-
sé par la diminution de température de l’eau chaude, sans Récupérer l’eau de pluie et l’eau adoucie

investissement.
➔ en limitant les consommations
d’eau de distribution ...
Petit à petit, l’eau devient une matière précieuse. Son
coût, lié aux problématiques de l’épuration devient de
plus en plus élevé et pèse de façon non négligeable sur
les budgets des institutions hospitalières. C’est pourquoi,
bien que ne faisant pas spécifiquement partie de la ges-
tion de l’énergie, il est important de décrire ici comment
sa consommation est gérée au CHR de Mouscron.
La gestion du stock d’eau est simple. Lorsque la piscine
est vide , un indicateur de niveau ouvre une électrovanne
commandant le remplissage en eau de ville, jusqu’à un
indicateur de niveau maximum. La quantité d’eau ajoutée
correspond au volume nécessaire à une vaisselle. Ce sys-
tème permet de profiter du moindre orage, tout en limi-
tant au maximum la consommation d’eau de ville.
Un projet d’une deuxième piscine pour alimenter les toi-
lettes (une par chambre) est actuellement à l’étude.

Une piscine de 120 m3 récolte d’une part les eaux de pluie
et d’autre part l’eau de ville adoucie à 0°F nécessaire au
refroidissement des appareils de radiologie.
Anciennement, cette dernière était systématiquement
évacuée vers les égouts. L’eau douce ainsi récupérée ali-
mente les lave-vaisselle et la production de vapeur.
On peut aisément se faire une idée de l’économie réali-
sée: le lave-vaisselle consomme 2,1 m3 d’eau par jour, 365
jours par an, soit une consommation annuelle de 770 m3
par an. A cette économie doit s’ajouter une diminution
très importante de la consommation d’adoucisseur et de
savon, voire même d’énergie (diminution de l’entartrage)

Estimer les pertes par distribution d’un réseau d’eau chaude

Le tableau suivant permet d’estimer les pertes de distribution d’un réseau de conduites transportant de l’eau chaude
(boucle de distribution d’eau chaude sanitaire, réseau de chauffage).

Epaisseur
d’isolation (mm)(1) Déperditions de chaleur par mètre de tuyau et degré d’écart entre l’eau et l’ambiance (W/mK)

DN 10 15 20 25 32 40 50 65 80 100
3/8’ 1/2’ 3/4’ 1’ 5/4’ 1 1/2’ 2’ 2 1/2’ 3’ 4’

0 0.550 0.725 0.912 1.125 1.425 1.625 2.108 2.525 2.953 3.924
20 0.157 0.180 0.207 0.239 0.279 0.307 0.360 0.430 0.487 0.599
30 0.133 0.150 0.170 0.194 0.224 0.244 0.283 0.334 0.375 0.456
40 0.118 0.132 0.149 0.168 0.192 0.208 0.239 0.279 0.312 0.376
50 0.108 0.121 0.135 0.151 0.171 0.185 0.211 0.244 0.271 0.324
60 0.101 0.112 0.124 0.139 0.156 0.168 0.191 0.219 0.243 0.288
80 0.164 0.186 0.205 0.240
100 0.146 0.165 0.180 0.210

(1) λ = 0.035 W/mK

Exemple : les pertes d’une boucle non isolée de 100 m de long et de 2’ de diamètre,
véhiculant de l’eau sanitaire à 50°C, au sein d’un vide ventilé (température annuelle moyenne de 10°C) sont estimées à

2.108 W/mK* 100 m * (50°-10°) * 8760 h/an

–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– = 105520 kWh/an 0.7 = rendement de la production de chaleur
0.7 Si la conduite est isolée (épaisseur 40 mm)
les pertes se réduisent de 90%.
Le CHR
de Namur ...

Le suivi des factures énergétiques est souvent le parent
pauvre de la gestion des institutions. Seul le service comp-
tabilité y porte un regard, mais uniquement pour en assu-
rer le payement. Les dépenses énergétiques sont alors
considérées comme des dépenses obligatoires et incom-
pressibles. Elles sont donc budgétisées d’année en année
sans regard critique.
“Les équipements sont-ils utilisés de la façon la plus
rationnelle ? Comment déterminer les actions prioritaires
à entreprendre?”
Voici des questions auxquelles il est impossible de
répondre sans avoir une photographie dynamique du
fonctionnement du bâtiment.

On s’imagine souvent disposer de bâtiments et d’équipe-

ments énergétiquement performants ou du moins diffici-
lement améliorables sans investissement technique
+ de 10%
d’économie grâce à 3 points de
important.
comptage

L’exemple du CHR de Namur (un hôpital de 421 lits) prou-
ve cependant le contraire. Il montre clairement qu’une
connaissance du fonctionnement énergétique réel de son
institution associée à la sensibilisation du personnel
conduit, dans certaines situations, à des réductions
importantes de la facture énergétique, ce, sans lourde
rénovation technique.
Au départ, la démarche appliquée est entièrement basée
sur une surveillance quotidienne du mode de consomma-
tion de l’institution. Ceci devrait d’ailleurs être le point de
départ d’une gestion efficace de l’énergie dans toute ins-
titution.
Dans un premier temps, seules les consommations géné-
rales d’électricité, de gaz et d’eau sont mesurées de façon
continue grâce au rapatriement des impulsions fournies
par les compteurs des sociétés distributrices.
Il est ainsi possible de suivre quotidiennement l’évolution
des consommations.
L’allure prise par celles-ci permet rapidement de détecter
les pointes de fortes consommations (qui sont dans le cas
de l’électricité, facturées au prix fort), les anomalies de
fonctionnement (fuites, déréglages, ...) ou encore l’utili-
sation anormale d’un équipement (fonctionnement de
nuit, ...).

Télésurveillance des consommations : schéma de principe

CHR NAMUR SOCIETE DE TELECOMPTAGE
ENREGISTREUR

ELECTRICITE

IMPULSIONS MODEM
COMPTAGE
MEMORISATION →

GAZ
INTEGRATION →
TARIFICATION →

REPARTITION →

- APPROBATION DES FACTURES

- ANALYSE DES COURBES DE CHARGE
- DIAGNOSTIC DES ANOMALIES
- TABLEAU DE PERFORMANCES
EAU

RAPPORT
RAPPORT
journalier
journalier

DIRECTION DE
L''HOPITAL

REUNION MENSUELLE TELECOPIEUR RAPPORT

RAPPORT
mensuel
mensuel
DU COMITE
D'ACCOMPAGNEMENT
 Les compteurs d’électricité,
de gaz et d’eau sont relevés en continu

mois, durant l’heure de pointe du distributeur. Après

enquête, on découvrit que la société de maintenance
chargée du site, procédait à des essais de groupes frigori-
fiques. Ceux-ci avaient coûté, pour ce mois-là,
140.000 Frs.

➔ Eliminer les consommations

On estima au départ du électriques superflues
projet que 10% d’éco- La télésurveillance a également mis en évidence une
nomie sur les consom- consommation exagérément importante durant la nuit.
mations annuelles des La puissance moyenne absorbée de nuit équivaut à 63%
trois vecteurs énergétiques étaient ainsi possibles. de la puissance moyenne appelée durant les activités de
jour. Après un examen plus précis de la situation, il sera
être possible, toujours sans investissement, de réduire
La chasse
aux consommations inutiles
cette consommation nocturne de 10% (300.000 Frs).

➔ Profiter des tarifs les plus

Pour cerner de façon concrète le gain que l’on peut
attendre d’une telle action, voici une série d’améliorations
qui furent possibles au CHR de Namur.
➔ Répartir les appels en puissance
électrique
La facture électrique d’un consommateur haute tension
est conditionnée par deux facteurs principaux : la
consommation globale en kWh et la puissance maximale
appelée durant le mois de facturation. La télésurveillance
a contribué à détecter des anomalies sur les deux
tableaux.
intéressants
Outre la gestion des consommations d’énergie, la télésur-
veillance est également un outil de vérification de la fac-
turation. Il est possible de précalculer la facture mensuel-
le et ainsi de prévenir toute erreur (mauvais relevé d’in-
dex, erreur du compteur, déréglage d’horloge,...). Dans le
cas du CHR, des simulations au départ des mesures prises,
montrèrent qu’un changement de tarif électrique devrait
être bénéfique. Le binôme A fut donc remplacé par le
binôme B. On estime le gain à 900.000 Frs/an.

Premièrement, elle permet de repérer le moment de la

plus forte pointe de consommation. A partir de là, il
Un essai de machines frigorifiques coûteux !
devient possible, moyennant une meilleure répartition des
tâches réalisées pendant cette période, de diminuer for- 200
kW

tement la pointe quart horaire, facturée au prix fort par le 180

distributeur. Ainsi l’hôpital est parvenu à diminuer sa 160

pointe mensuelle de plus de 150 kW par mois (environ

140
15% de diminution), sans investissement, ce qui équivaut Essai de machines frigorifiques

à une économie annuelle de 450.000 Frs. 120

196 kW
coût = 140.000 Bef
100

Cette surveillance est intransigeante vis-à-vis des utilisa-

80
teurs. Toute erreur est immédiatement enregistrée. Ainsi,
60
on attribue principalement la diminution de la pointe
quart horaire au déplacement des essais d’entretien des 40 Consommations électriques

machines frigorifiques jusqu’alors réalisés en journée. Au 20

début du projet on repéra rapidement une pointe d’appel Temps (heures)

0
en puissance de 196 kW qui apparaissait une fois sur le 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
 ➔ Améliorer la régulation de ➔ Produire l’eau chaude sanitaire
l’installation de chauffage au meilleur coût
Sans comptage, la surveillance d’une installation de Durant les mois d’été, les chaudières ne sont maintenues
chauffage est difficile à réaliser. On considère souvent à en fonctionnement que pour produire l’eau chaude sani-
tort que si aucune plainte, ni aucune panne ne survient, taire. La mesure conjuguée de la quantité d’eau consom-
l’installation fonctionne correctement. mée et de la consommation de gaz naturel met en évi-
dence les rendements extrêmement mauvais qui résultent
La mesure en continu des consommations en gaz a de l’utilisation estivale des grosses chaudières. Le rende-
cependant mis en évidence des anomalies de fonctionne- ment de production d’ECS en été est estimé à moins de
ment qui coûtaient à l’institution plus de 2.000.000 Frs 20%. Une dissociation entre celle-ci et la production de
par an. chauffage s’avérerait donc être un investissement ren-
Le diagramme de charge des chaudières montre claire- table.
ment, une relance matinale trop hâtive, en régime une
régulation qui semble ”chercher ses marques” et une ➔ Limiter les consommations en
étrange relance en soirée. Ce mode de fonctionnement eau de distribution
passe habituellement inaperçu car il se trouve noyé dans Comme nous l’avions mentionné pour le CHR de
la facture mensuelle globale. Mouscron, l’augmentation du prix de l’eau donne à cette
200
dernière un poids qui n’est plus négligeable dans les frais
kW AVANT réglage : la régulation des chaudières semble hésitante
de fonctionnement des institutions hospitalières. C’est
180
pourquoi la chasse aux consommations inutiles s’impose
160
Relance matinale également.
140 Citons un exemple : souvent, les fuites dans le réseau de
120
distribution d’eau sont détectées extrêmement tard car
Relance en soirée
elles surviennent dans des tronçons inaccessibles (gaines
100
techniques, caniveau, vide ventilé,...). En outre, après leur
80 découverte, l’importance des pertes est généralement
60 sous-estimée car difficilement mesurable.
Ici aussi, la mesure en temps réel des consommations
40
fournit un moyen d’alarme impitoyable. Il devient alors
20
Consommations de gaz
Temps (heures)
déraisonnable pour les responsables de fermer les yeux
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
sur les dysfonctionnements.
Ainsi, sur le site de l’hôpital, grâce à la télésurveillance,
une fuite de plus de 10 m3 d’eau par heure fut immédia-
tement détectée.

200 20
kW APRÈS réglage : le fonctionnement des brûleurs est régulier m3/h
Une fuite d’eau de plus de 10 m3/h
180 18

160 16 Début de la fuite

Relance matinale
140 14

120 12

100 10

80 Consommations de gaz 8

60 6

40 4 Consommations d'eau chaude sanitaire

20 2
Temps (heures) Temps (heures)
0 0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
En conclusion :
3,6 MFrs d’économie
Depuis sa mise en service au CHR de Namur, en mai 95,
la télésurveillance est à l’origine de plus de 3,6 MFrs
d’économie sur la facture énergétique totale qui s’élevait
à l’origine à 26 MFrs. Le pari de diminuer la facture de
10% en un an a été tenu.
Pour estimer l’économie nette réalisée, il est nécessaire de
mentionner une répartition des coûts liés à l’installation
de télésurveillance.

L’installation de comptage des trois postes de consomma-

tion (électricité, gaz et eau) est estimée à 350.000 Frs.
Le traitement des données de l’hôpital est réalisé à dis-
tance par une société spécialisée. Cependant le suivi quo-
tidien des consommations par un responsable sur place
serait tout à fait vraisemblable.

Il est en outre important de rappeler que les améliorations

induites par la surveillance n’ont quasi pas demandé d’in-
vestissement matériel. Elles sont le résultat de la sensibili-
sation des utilisateurs, de la réorganisation du travail, de
réparations rapides ou encore du réglage d’équipement
existants.

Il est évident que les consommations ne diminueront pas

chaque année, les fonctionnements les plus irrationnels
ayant été détectés la première année. Cependant, la sur-
veillance quotidienne des consommations reste indispen-
sable pour ne pas laisser une dérive se réinstaller.
De plus jusqu’à présent, on ne s’est attaché qu’à l’analy-
se des consommations au niveau du compteur global.
Pour aller plus loin dans la gestion de l’URE et affiner le
fonctionnement énergétique de l’institution, il sera néces-
saire de disposer de moyens de diagnostic plus fin (par
exemple: des décompteurs, ...) permettant d’analyser
séparément des équipements ou parties de bâtiment par-
ticuliers (ex : la cuisine, la climatisation, ...).
L’hôpital “André deVésale”
Montigny-le-Tilleul

L’hôpital André Vésale de Charleroi compte environ 450
lits. A l’hôpital proprement dit, viennent s’ajouter un série
de bâtiments répartis sur le site dont l’ ”Oasis” d’une
capacité de 200 lits pour les hospitalisations de longue
durée et une maison de repos de 150 lits.
Nous allons présenter ici quelques actions de grande
envergure qui y furent menées ces dernières années. Au
delà de celles-ci, il est important de signaler que la ges-
tion de l’énergie est, dans cet hôpital, une préoccupation
permanente. Chaque dossier de rénovation et d’entretien
fait l’objet d’une analyse en terme d’optimalisation éner-
gétique des installations.
En principe car, dans un lieu public tel qu’un hôpital, il est
impossible que les vannes soient utilisées correctement. Il
est même inévitable qu’après un certain temps, la plupart
succombent aux sollicitations des occupants.
Aux grands maux, les grands
remèdes !
Un projet de rénovation complète de la distribution et de
la régulation du chauffage fut mis sur pied. Celui-ci devait
permettre en tout premier lieu de rétablir un confort
décent dans tout le bâtiment. Ensuite il convenait de
réduire au maximum les pertes de l’installation en adap-
tant la production et la distribution aux besoins réels de
chaque partie du bâtiment.
De nouveaux circuits de chauffage furent donc créés, cha-
cun desservant une zone homogène de l’établissement.
Des sondes extérieures et des sondes d’ensoleillement par
façades furent placées pour adapter la température de
l’eau distribuée en fonction des conditions atmosphé-
riques propres à chaque orientation. Enfin pour assurer
un fonctionnement correct de l’installation, des vannes
d’équilibrage ont été placées au départ de chaque circuit.
Le coût de ces transformations s’élève à 15 MFrs. Le
confort est enfin assuré partout. Deplus une économie
annuelle de 15% de la consommation en gaz fut enre-
gistrée, soit 17.400 GJ/an ou 4,2 MFrs par an.
Le projet fut associé à une rediscussion tarifaire du coût
du gaz avec le distributeur. Le tout mis ensemble, la fac-
ture de chauffage est passée de 28 à 20 MFrs par an.

Améliorer
le confort et diminuer les
La chaufferie de
l’hôpital André Vésale

consommations de gaz

Avant 1991, de nombreuses plaintes émanaient des

patients et du personnel de l’hôpital proprement dit. Le
confort était loin d’être assuré.
En fait, ce phénomène se comprend aisément lorsqu’on
examine la disposition de l’hôpital et de son installation
de chauffage.
L’édifice possède une structure en étoile. Malgré sa diver-
sité d’orientations (six orientations différentes), le bâti-
ment était uniquement chauffé par deux circuits indé-
pendants. La nécessité de contenter toutes les zones,
quels que soient leurs besoins (ensoleillement et apports
internes différents), obligeait d’alimenter, en toute saison,
les deux circuits par de l’eau à 95°C. La régulation locale
était assurée en principe par des vannes thermostatiques.
 ➔ Le cas particulier de la
Diminuer
le coût du transport de l’énergie blanchisserie ...
Dans le même ordre d’idée, il est intéressant de citer un
cas particulier de gestion des débits d’air : la ventilation
de la blanchisserie.
La blanchisserie est un bâtiment dans lequel il est néces-
saire de maintenir une surpression entre la zone dite du
linge propre et la zone du linge sale. L’ambiance de travail
y est caractérisée, en pleine activité, par une production
de chaleur importante. On peut estimer alors les apports
internes à plus de 500 kW qu’il faut évacuer par une ven-
tilation forcée.

La charge thermique à évacuer dépend évidemment des

conditions atmosphériques et du nombre de machines en
fonctionnement. La variation est à ce point importante
Il est couramment
que durant certaines périodes de l’année, un complément
convenu que l’énergie
de chauffage est nécessaire.
consommée pour le
transport de l’eau
Anciennement la gestion de l’ambiance se faisait manuel-
chaude du chauffage
Le coût du transport de l’eau de chauffage s’élève à 1,9 lement, selon les habitudes et les saisons. Il en résultait
MFrs / an avoisine les 2% de la
souvent des oublis et des aberrations telles la simultanéi-
consommation globale de chauffage. Ce pourcentage
té entre le chauffage maximum et l’extraction.
atteint de 10 à 30% lorsqu’on considère le transport de
l’air (installations de climatisation).
Ces chiffres interpellent. En effet, les circulateurs et les
ventilateurs sont souvent considérés comme des équipe-
La blanchisserie, plus
ments obligatoires mais qui de toute façon consomment de 500 kW d’apports
internes à évacuer
peu. Cependant pour les toutes grosses installations, le
coût absolu de ces derniers n’est sûrement pas négli-
geable. A l’hôpital Vésale, cela se chiffre à 1,9 MFrs, soit
2% de 32,5 GWh/an.

On comprend dès lors que les responsables de l’hôpital se

soient interrogés sur les possibilités de réduire au mini-
mum ces dépenses, en adaptant la marche des circula-
teurs et ventilateurs aux besoins réels.

Cela était d’autant plus vrai que les problèmes de confort

rencontrés précédemment avaient incité les gestionnaires
des installations à pousser les circulateurs et ventilateurs à
leur débit maximum. Ce qui, soit dit en passant risque
parfois de produire le résultat inverse de celui escompté.
La rénovation de toute la distribution du chauffage fut
donc l’occasion d’analyser les besoins réels en débit d’eau
et d’air dans les différentes zones occupées et de réduire
la vitesse de la majorité des équipements sans compro-
mettre le confort.
 VENTILATION DE LA BLANCHISSERIE
56.000 m3/h
LINGE PROPRE LINGE SALE
29.600 m3/h
15.000 m3/h
∆P
Adapter le fonctionnement des
pompes et ventilateurs aux
besoins
L’énergie nécessaire au transport de l’eau ou de l’air
dans un bâtiment représente
• pour les circulateurs:
de 2 à 3% de l’énergie de chauffage transportée
de 10 à 15% de l’énergie frigorifique transportée
• pour les ventilateurs:
de 10 à 30% de l’énergie de climatisation transportée
Cette énergie se paye au prix fort du fait du coût élevé de
l’électricité nécessaire au fonctionnement de ces machines.
Très généralement, les pompes et ventilateurs sont installés lors
de la construction du bâtiment ou lors d’une rénovation
importante. Ils tournent ensuite toute leur vie dans les conditions
d’installation et en cas de défaillance, ils sont remplacés par un
modèle identique. Personne, à ce moment, ne se pose la
question de savoir si un modèle avec d’autres caractéristiques ne
conviendrait pas mieux.
La sélection d’une pompe se fait au départ d’un calcul
théorique. Ce calcul est souvent approximatif ou est même une
estimation lorsqu’il s’agit d’un circuit ancien, modifié à plusieurs
reprises. Par mesure de sécurité, les pertes de charges sont
souvent surévaluées par rapport aux besoins réels. De même, les
besoins thermiques définis lors du dimensionnement ne restent
pas constants en fonction des saisons. Il est dès lors judicieux de
s’interroger sur la nécessité de maintenir un régime de
fonctionnement identique tout au long de l’année.
En effet, si la puissance demandée n’est pas toujours
importante, le fonctionnement continu de l’appareil
surdimensionné entraîne une consommation non négligeable
dans le bilan global annuel. En première approximation, sur base
d’un prix moyen de 3,5 Frs/kWh, chaque Watt excédentaire
alourdit la facture électrique de 30 Frs, chaque kWatt de ...
30.660 Frs ! (1kW * 365 j/an * 24 h/j * 3,5 Frs/kWh =
30.660 Frs/an)
VARIATEUR 1 FROID CHAUD
GPA
GPB
VARIATEUR 2
GE
GEC
VARIATEUR 3
La conception traditionnelle des installations thermiques
(chauffage, climatisation) est basée sur un débit d'air ou d'eau
constant et une variation du régime des températures en
fonction de la charge.
Les possibilités technologiques actuelles de modification des
débits en fonction des besoins modifient l'approche. Le premier
système concerné a été l'installation de conditionnement d'air
qui a adopté le VAV (Volume d'Air Variable). Et pour cause : le
transport de l'air représente une part importante de l'énergie
transportée. Progressivement, les applications hydrauliques vont
apparaître, après adaptation des circuits de distribution.
Dans les installations existantes, l'introduction de la variation de
débit se heurte à l'obligation de maintenir une température
constante, entraînant des pertes à la distribution. L’adjonction
de variateurs de vitesse ou le remplacement de pompes par des
pompes à vitesse variable n’est rentable que pour des éléments
de puissance élevée ou pour des applications à forte variation de
charge, telles que:
• ventilations régulées en fonction de la présence des occupants
(salles de spectacles, salles de sport, réfectoires, ..);
• ventilateurs de tours de refroidissement ;
• circulateurs sur circuits alimentant des locaux à charges très
variables et dont les radiateurs sont équipés de vannes
thermostatiques ;
• ...
Dans les autres cas, on privilégiera d’autres interventions moins
coûteuses, comme l'arrêt des installations en fonction de la
température extérieure.
Par contre, dans des installations nouvelles, qui plus est,
conçues, en pensant à la vitesse variable, il est vivement conseillé
d’installer systématiquement des circulateurs, pompes,
ventilateurs à vitesse variable. Avec une régulation appropriée,
le surcoût de ces équipements est amorti rapidement.
Pour en savoir plus sur le sujet, nous vous conseillons de
consulter le fascicule technique "L'adaptation des pompes et
ventilateurs aux besoins: variation de vitesse" disponible dans la
même collection.
L’installation de ventilation comprend deux groupes de
pulsion et deux groupes d’extraction. Un récupérateur de
Des
en vrac
projets
chaleur sur l’air extrait assure en partie la fourniture de
chauffage. Les groupes de pulsion et un groupe d’extrac-
tion, ainsi que le circulateur du récupérateur de chaleur ➔ Rationaliser la production et la
distribution de chaleur
ont été équipés de variateurs de vitesse. Une régulation
en fonction de la température, de l’humidité ambiante et Actuellement, une
de la température extérieure adapte les débits d’air et la partie du site de l’hô-
récupération de chaleur en fonction des besoins réels des pital Vésale est
occupants, un minimum de ventilation étant maintenu chauffée au départ
pour garantir la surpression de la zone du linge propre. d’une chaufferie cen-
tralisée comprenant
Ce système permet de profiter au Transformer les chaudières entre autres quatre
à eau surpressée pour un
mieux des possibilités de la bat- fonctionnement à 90° chaudières à eau sur-
terie de récupération et de limi- pressée. Celles-ci ali-
ter les débits d’air neuf aux stricts besoins. mentent différents bâtiments du site via un réseau de
conduites enterrées de plusieurs kilomètres. L’eau qui cir-
Le gain qui résulte de cette action particulière est estimé cule dans ces conduites est à une température moyenne
à 880.000 Frs par an (dont 35% de gaz pour le chauffa- de 120-130°C. Les pertes de distribution qui en résultent
ge et 65% d’électricité, pointe quart horaire et consom- sont donc très importantes. Un projet d’amélioration est
mation) pour un investissement de 1,7 MFrs. actuellement à l’étude. Il s’agit de transformer la produc-
L’ensemble des actions menées pour réduire au maximum tion de chaleur à haute température pour qu’elle puisse
le coût du transport de l’énergie (actions sur les circula- alimenter chacun des bâtiments en régime d’eau tradi-
teurs et les ventilateurs) a entraîné un réduction de la tionnel 90/70°. Ceci impliquera évidemment certaines
consommation électrique de 9%, soit 1 million de kWh modifications de l’installation (vase d’expansion, circula-
ou 3 MFrs par an. teurs, échangeurs, ...) mais entraînera un gain important.

Rayon de soleil Rotonde Oasis

90° 70°

Réseau de chauffage à eau surchauffée ÉCHANGEUR 1 ÉCHANGEUR 2 ÉCHANGEUR 3

150° 80°

vers les différents

bâtiments

en chaufferie

en chaufferie

vers les différents

150° 150° 150° 150°
4 bars 150° 80° bâtiments
CH.1 CH.2 CH.3 CH.4
4600 kW 4600 kW 2300 kW 3500 kW ÉCHANGEUR 4 ÉCHANGEUR 5 ÉCHANGEUR 6

90° 70°

90° 90° 90° 90° Cuisine Logements Buanderie ECS

ECS chauffage ECS
➔ Intégrer l’URE dans les projets
globaux de rénovation
Tous les projets ne peuvent malheureusement pas être
mis en œuvre par un seul souci d’utilisation rationnelle de
l’énergie. Pour des raisons budgétaires, certains équipe-
ments doivent attendre la fin de leur durée de vie pour
pouvoir faire l’objet d’une préoccupation ‘énergétique’.
Ce cas s’applique par exemple aux vieux compresseurs de
la centrale de production d’eau glacée. Ils seront prochai-
nement remplacés par des groupes de compresseurs de
puissance étagée pouvant fonctionner en cascade en
fonction des besoins.
De même, la ventilation des nouvelles salles d’opérations
qui sont actuellement aménagées, sera fractionnée en
plusieurs groupes. Ceci permet d’assurer un débit d’air
neuf maximum en période d’occupation et de ne mainte-
nir qu’une ventilation strictement minimum durant la nuit
(30% du débit maximum).
L’éclairage est quant à lui rénové chaque fois que des
locaux font l’objet d’un nouvel aménagement.
➔ Assurer le secours en électricité
via un groupe de cogénération
Actuellement, l’hôpital Vésale ne dispose pas de groupe
électrogène de secours. L’alimentation électrique de
secours est assurée par une connexion de l’hôpital à trois
réseaux de distribution différents.
En collaboration avec la société distributrice, un groupe
de cogénération de 1300 kW électriques sera installé sur
le site.
En période de fonctionnement normal (soit durant
4000 h/an), ce groupe débitera de l’électricité sur le
réseau général. La chaleur produite par le moteur sera
récupérée pour le chauffage de l’hôpital.
D’un point de vue purement financier, le gain pour l’hô-
pital provient d’un coût particulièrement intéressant de
l’énergie de chauffage, le coût de l’électricité restant
identique (toujours achetée au réseau).
D’un point de vue de l’utilisation rationnelle de l’énergie,
on ne peut qu’encourager le développement de la cogé-
nération qui valorise l’énergie thermique difficilement
récupérable au niveau des centrales électriques clas-
siques.
En cas de coupure du réseau électrique, le secours sera
assuré en direct par le groupe électrogène. Sa puissance
importante permettra dans cette situation d’alimenter
l’entièreté de l’hôpital et pas seulement les équipements
indispensables.
La cogénération
La plupart des consommateurs d'énergie ont besoin à la fois
de chaleur et d’électricité.
La chaleur, dont nous parlons ici, est celle qui sert à chauffer
des bâtiments, à préparer l'eau chaude sanitaire, ou encore
à des applications industrielles à basse température.
Pour couvrir ses besoins de chaleur et d'électricité, le
consommateur utilise, généralement, une chaudière à
combustible fossile, et il achète l'électricité au réseau.
Pourtant, il est possible, et quelque fois avantageux, de
subvenir simultanément aux besoins de chaleur et
d'électricité grâce à une unité de cogénération. Il s'agit
d'un moteur, d'une turbine à gaz ou d'une turbine à vapeur,
qui génère simultanément de la chaleur et de l'électricité. La
chaleur est récupérée au niveau des gaz de combustion et
du refroidissement des machines, tandis que l’énergie
mécanique produite entraîne un alternateur.
Le premier avantage de la cogénération est d'ordre
énergétique. Il permet d'économiser entre 15 et 30%
d'énergie primaire sur les besoins de chaleur et d'électricité.
En effet, le parc des centrales électriques actuelles en
Belgique a un rendement moyen de l'ordre de 38%. En
d'autres mots, 62% sont dissipés sous forme de chaleur. La
cogénération permet de valoriser une partie de cette
chaleur, à un niveau de température et à un endroit, où elle
peut être utilisée.
L'avantage de la cogénération est aussi économique, dans la
mesure où elle permet, dans certaines conditions de
rentabilité (fonction des type et taille de l’installation et du
coût des énergies), à l'utilisateur de réduire sa facture
d'énergie. Ces conditions doivent évidemment être étudiées
précisément par un bureau d’études.

Produire de façon combinée sa chaleur et son électricité, de
façon autonome n’est donc pas toujours intéressant
financièrement. Dans certains cas, par exemple si
l'institution a des besoins de chaleur importants et stables et
peu de besoins en électricité, il peut être logique de
chercher à revendre , au réseau de distribution, l'excédent
d'électricité produit par l'unité de cogénération. Dans la
pratique, cette situation s'avère relativement peu
intéressante car le prix de rachat de l'électricité par le réseau
est environ la moitié du prix auquel il est vendu au client.
Dans ce cas il est cependant possible de contribuer à
économiser l'énergie grâce à la cogénération, en s’adressant
aux entreprises de production et de distribution d'électricité
qui proposent un partenariat dont les conditions sont
basées sur les principes suivants :
• l'installation est construite et financée par l'entreprise
d'électricité ;
• l'électricité continue à être facturée comme par le passé ;
• la chaleur produite par l'unité de cogénération est alors
facturée à un prix légèrement inférieur à celui payé pour la
produire par d'autres sources (prix déterminé par la
rentabilité globale du projet).
Dans ce cas, le client n’aura pris aucun risque technique ou
financier, .... Il ne réalisera pas d'économies financières
substantielles mais contribuera à économiser de l'énergie. Il
faut noter cependant que les entreprises d'électricité
n'acceptent le partenariat que lorsque c'est financièrement
intéressant pour elles (sur base du coût évité en centrale
électrique), ce qui implique une taille d'installation fort
importante (généralement plusieurs MWe). C’est le cas de
l’hôpital Vésale (1300 kWe).
L’eau
dans la gestion globale des
équipements
Un hôpital tel que l’hôpital Vésale, traite par jour des mil-
liers de m3 d’air pour assurer la qualité de l’ambiance des
différentes salles d’opération. Par exemple, un salle
d’opérations de 100 m3 de volume demande un débit
d’air d’au moins 5000 m3/h d’air neuf.
En période hivernale, il est nécessaire d’humidifier cet air
avant son introduction dans l’ambiance. Cet opération
doit évidemment se dérouler dans des conditions d’hy-
giène strictes.
C’est pourquoi la technique d’humidification à eau per-
due est utilisée.
Pour limiter, dans ce cas, la consommation en eau, une
vanne d’équilibrage a été installée avant les pulvérisateurs
de chaque humidificateur. Celles-ci ont été réglées pour
fournir une quantité d’eau juste suffisante pour saturer
en eau l’air pulsé.
Gestion
des ascenseurs : un truc
Pour étonnant que cela puisse paraître, la compréhension
par le public du fonctionnement des ascenseurs est sou-
vent très difficile.
“Sur quel bouton faut-il appuyer lorsque l’on veut des-
cendre ou monter? Sur la flèche vers le haut? Sur celle
vers le bas? On a sûrement plus de chance d’être servi
rapidement si on appuie sur tous les boutons!”
Il en résulte une mise en marche simultanée de plusieurs
ascenseurs pour satisfaire une seule demande.
Pour limiter ces erreurs de manipulation, sans investir
dans un système de gestion automatique des appels, le
responsable technique a fait installer, en correspondance
de chaque bouton, une plaquette explicative : ”pour
monter”, ”pour descendre”.
Après observations, il s’est avéré que ce truc simple fut
rapidement adopté par les utilisateurs, ce qui montre que
l’utilisation rationnelle de l’énergie tient parfois à peu de
chose.
Le CHR “La Tourelle”
de Verviers

Le CHR de verviers

Le Centre Hospitalier " Peltzer - La Tourelle " à Verviers,

au service depuis 1992 d’une Intercommunale rassemble
au total 458 lits sur un site occupé par plusieurs bâtiments
d’âge et de types assez différents.

Les lits sont installés pour l’essentiel dans un grand bâti-

ment en forme de T, construit il y a environ 40 ans.

Les lits
repoussés le plus loin possible
des fenêtres
Voici une constatation qui résume parfaitement le problè-
me principal de cet hôpital.

Les plaintes pour manque de chaleur, émanant tant des

occupants que du personnel soignant, sont fréquentes. Et
ni un calfeutrage de fortune au moyen de couvertures, ni
la mise en service d’appareils de chauffage d’appoint ne
Sources de lumière et uniques contacts directs avec l’ex-
permettaient d’obtenir la sensation de confort que toute
térieur, les baies vitrées jouent un rôle important dans la
personne hospitalisée est pourtant en droit d’attendre...
”vie” d’un bâtiment.

Cet inconfort trouve sans doute d’abord son origine dans

Elles doivent :
l’implantation même du bâtiment : situé sur le flanc nord
• fermer l’espace intérieur vis-à-vis des intempéries ;
d’une colline, il est particulièrement exposé aux vents et
• permettre la vue vers l’extérieur ;
sa volumétrie aggrave encore le phénomène naturel.
• assurer l’éclairage naturel dans le local ;
L’absence de sas au niveau des entrées, conjuguée au
• isoler acoustiquement le local par rapport à l’environne-
croisement de plusieurs types de circulations internes,
ment extérieur ;
transforme en quelque sorte le bâtiment en une énorme
• permettre la ventilation du local ( pas toujours... ) ;
cheminée qui ne cesse d’aspirer l’air extérieur !
• capter l’énergie solaire...
Avec l’amélioration des qualités techniques du verre et
Quant à l’examen attentif des composants de cet
des châssis, avec l’élaboration de produits de collage et
immeuble, il révèle des châssis de fenêtres extrêmement
de joints sophistiqués, la limite de l’audace en matière de
peu performants. En effet, bien que munies de double
façades vitrées a été repoussée de plus en plus loin.
vitrage, ces fenêtres constituées de châssis acier sans cou-
Or, malgré les progrès techniques accomplis par l’indus-
pure thermique présentent des caractéristiques énergé-
trie verrière, les parois vitrées restent d’importantes
tiques médiocres. Leur technologie et leur vétusté entraî-
sources de déperdition énergétique.
nent des infiltrations d'air très importantes. De plus, la
Certes, en fonction de leur orientation, ces parois peuvent
sensation de froid, dénoncée par bon nombre de per-
parfois devenir une source d’économie d’énergie via les
sonnes, est encore accentuée par la présence de caisses à
gains solaires qu’elles peuvent transmettre... Mais encore
volet très peu étanches à l’air...
faut-il pouvoir contrôler et, idéalement, stocker ces gains
momentanés ! Il faut ainsi veiller à éviter le problème des
surchauffes, ce qui n’est pas facile.
Repenser
les fenêtres A Verviers, après l’examen de la situation existante par un
Avant de décrire la solution retenue à Verviers, faisons bureau d’architecture, deux possibilités sont envisagées
brièvement le point sur le rôle que doivent assurer les pour rénover les 400 éléments de menuiserie de l’aile
baies vitrées. centrale du bâtiment :
• récupérer certains doubles vitrages existants, encore en
état et les insérer dans de nouveaux châssis énergétique-
ment performants tout en calfeutrant les boîtes à volet ;
• remplacer l'ensemble châssis - vitrage - volet par une
nouvelle fenêtre.
Pour des raisons d'économie au niveau du coût de réali-
sation et de facilité de mise en œuvre, c’est la deuxième
solution qui a été retenue.
Ce choix a permis de reconsidérer le dessin du châssis et
de le simplifier afin notamment de faciliter son nettoyage,
poste du coût d’entretien global de l’immeuble qui méri-
te aussi d’être pris en compte.
C’est ainsi que les trois éléments du châssis originel ont
été remplacés par un seul grand élément équipé d’une
quincaillerie oscillo-battante. L’ouverture en position tom-
bante peut être commandée par l’occupant de la
chambre tandis qu’une serrure installée sur la poignée
empêche l’ouverture complète, source potentielle d’acci-
dent.
En augmentant l’éclairage naturel et le champ de vision
vers l’extérieur, ce nouveau dessin du châssis a eu comme
autre conséquence positive ”d’agrandir les chambres”.
Et cela fait évidemment plaisir aux occupants...
Enfin, pour tenter d’apporter une réponse complète au
problème posé, des stores pare-soleil extérieurs ont été
mis en place et leur commande, manuelle, a été intégrée
aux nouveaux châssis.
De haut en bas:
le dessin simple des nouvelles
fenêtres rend l’entretien plus
facile et ”agrandit” les chambres;
le programme de renouvellement
des châssis de l’aile centrale du
CHR de verviers concerne un
niveau par an. On voit ici les
nouvelles et les anciennes
menuiseries.
Miser
sur le bien-être des occupants
Après avoir mis en concurrence plusieurs firmes spéciali-
sées, c’est finalement un budget de l’ordre de 10 millions
de francs, hors TVA, qui s’est avéré nécessaire pour la
remise à neuf et l’amélioration des 400 châssis à rempla-
cer. L’expérience menée à Verviers permet de constater
qu’il est possible de trouver sur le marché un châssis de
bonne qualité en aluminium laqué à coupure thermique
pour un prix de l’ordre de 10.000 F le mètre carré. Ce prix
comprend la fourniture et la pose ( par l’intérieur ) ainsi
que la TVA. Il faut y ajouter une somme variable pour les
frais de remise en état du périmètre de la fenêtre et, selon
le cas, une somme pour la mise en place d’une protection
solaire.
Compte tenu du coût important de l’opération, la renta-
bilité financière du projet, comme on pouvait s'y attendre,
n'est pas, selon le point de vue du comptable, satisfai-
sante.
On peut estimer que l’amélioration des performances
énergétiques des châssis et la diminution des infiltrations
d’air conduisent à une économie de 1400 GJ par an, soit
un montant de 440.000 Frs par an
Le temps de retour de l'investissement est donc au mini-
mum de 23 ans...
Mais si l'aspect purement financier ne peut justifier à lui
seul une volonté de rénovation d'anciennes menuiseries
extérieures, il faut, à l’image de la direction de l’hôpital de
Verviers, prendre en compte d'autres arguments et
d’autres motivations.
Et parmi ces arguments, celui de l'amélioration du confort
est certainement le plus important.
La pose de menuiseries à hautes performances énergé-
tiques diminue fortement ( pour ne pas dire supprime... )
l'effet de paroi froide créé par les anciennes fenêtres. Le
confort des occupants s'en trouve donc considérablement
accru et les lits de l'hôpital ne se voient plus repoussés,
comme c’était le cas autrefois, à l'extrémité des
chambres, le plus loin possible des fenêtres !
Or l'appréciation globale que portent des occupants sur le
confort de leur chambre détermine pour une partie signi-
ficative le standing de l'établissement. En ce sens, la réno-
vation dont il est question ici, prend une importance par-
ticulière pour les gestionnaires et décideurs.
En choisissant en plus de placer des protections solaires
extérieures afin de maîtriser les risques d'excès de chaleur
durant les mois les plus chauds, les responsables de l’hô-
pital peuvent maintenant garantir un confort thermique
optimum tant en hiver qu’en été.
Les travaux de mise en oeuvre ont évidemment engendré
quelques perturbations et ont demandé une planification
bien réfléchie en fonction de l’occupation des locaux.
Mais que le résultat est gratifiant !
Celui qui visite aujourd’hui les parties de l’hôpital dont les
châssis sont déjà rénovés, ne peut que constater l’effet
bénéfique que ces travaux ont eu sur le caractère confor-
table de l’ambiance intérieure du bâtiment.
Dès que ce sujet est abordé, le personnel et les malades
insistent sur l’étendue des progrès accomplis. Au point
qu’il est des services, comme celui de radiologie, où l’ins-
tallation de chauffage ne se met plus en marche !
Au niveau financier, les résultats chiffrés ne sont peut-être
pas encore spectaculaires mais ils témoignent quand
même d’une évolution importante puisque la hausse
continue du coût du poste Energie dans le budget global
de l’institution semble stoppée. En chiffres absolus, ce
budget a diminué d’environ 4% (sans même tenir comp-
te de la hausse automatique due à l’index) entre 1995 et
1996. Ce n’est pas négligeable !
Et c’est surtout psychologiquement important car cela
donne confiance à ceux qui se sont lancés sur la voie de
l’Utilisation Rationnelle de l’Energie !
Le cas du CHR de Verviers prouve, s’il en était encore
besoin, qu’aborder la problématique de l’énergie, c’est
l’occasion, indirecte mais très efficace, de porter un
regard neuf sur l’état de santé d’un immeuble ( et même
d’une institution toute entière...) qui pourrait paraître figé
aux yeux de certains.
Car, au-delà de l’aspect purement énergétique, c’est de la
préservation d’un patrimoine bâti, de son embellisse-
ment, du confort qu’il procure à ses occupants... et, fina-
lement, de la qualité de notre vie à tous qu’il s’agit !
De
projets
nouveaux
D’ores et déjà, d’autres projets d'amélioration sont en
cours ou inscrits au programme pour les prochains mois.
C’est ainsi qu’un système de gestion centralisée des ins-
tallations de chauffage a été récemment installé. Il permet
d'optimaliser le fonctionnement des installations de
chauffage et de climatisation. Son extension, au vu des
résultats et de la facilité qu'il apporte aux gestionnaires
techniques, est à l'étude, notamment pour le contrôle de
la qualité des eaux des piscines.
Très prochainement, on devrait ainsi piloter davantage
d'équipements grâce à cette installation. Cela suppose
que certains régulateurs soient remplacés par des sys-
tèmes compatibles. D'autres régulateurs peuvent, par
contre, être conservés.
C’est aussi toute la problématique de la bonne gestion de
l’occupation des locaux qui a été étudiée et repensée car
cela permet de moduler le fonctionnement des appareils
de chauffage en fonction des besoins réels.
Valoriser
le groupe de secours
Un autre projet ambitieux concerne la tarification élec-
trique.
Comme nous l'avons à plusieurs reprises signalé, les
consommations électriques en période de pointe consti-
tuent, du fait de la facturation, une dépense souvent
importante pour les institutions hospitalières.
D'un autre côté, les hôpitaux disposent presque toujours
d'un groupe électrogène de secours, équipement indis-
pensable mais très peu utilisé.
Le rapprochement est alors rapide à faire.
Pourquoi ne pas autoproduire une partie de son électrici-
té durant les heures de pointe au moyen de ce groupe de
secours.
Certaines précautions sont, cependant, à prendre. En
aucun cas, l'hôpital ne peut débiter de l'électricité sur le
réseau du distributeur. Dans le cas contraire, toute inter-
vention du distributeur pour une réparation sur celui-ci
peut devenir dangereuse.
De plus, en cas d'interruption de l'alimentation générale
de l'hôpital, il faut que le groupe de secours soit automa-
tiquement dédié aux équipements indispensables (salles
d'opérations, ascenseurs, ...).
Ces quelques règles respectées, les responsables de l'hô-
pital sont passé à la pratique. Depuis le 1er novembre
1996, le groupe électrogène alimente ainsi une partie du
bâtiment de 11 à 13h00 et de 17 à 19h00 (heures de
pointe de tarif horosaisonnier). Son enclenchement est
automatique dès la détection du signal horaire envoyé
par le distributeur.
On peut estimer le gain financier réalisé à 100.000 ...
150 000 Frs/mois grâce à la diminution de la pointe 1/4
horaire.
Par exemple, en novembre 1995, la pointe facturée fut de
379 kW (soit 250.000 Frs), tandis qu'en novembre 1996,
elle ne fut que de 148 kW (soit 99.000 Frs).
Le groupe électrogène de secours alimente l’hôpital de 11h à 13h et de 17h à 19h
Une nouvelle
installation de climatisation
Prochainement, une nouvelle aile du bâtiment, avec
quatre salles d'opération, sera aménagée.
Cette nouvelle section devra disposer d'un système de cli-
matisation. L'ancienne installation de production de froid
devenant vétuste et énergétiquement dépassée, il est pro-
jeté d'installer une toute nouvelle centrale qui alimente-
rait l'entièreté du bâtiment.
Or, à Verviers, la plupart des bâtiments sont chauffés via
le réseau urbain de vapeur. Durant l'été, la production de
vapeur du distributeur devient, évidemment, excéden
taire.
L'occasion est belle pour les responsables de l'hôpital
pour négocier une diminution importante du prix de la
vapeur durant cette période et ainsi envisager le place-
ment d'une production d'eau glacée par absorption dans
laquelle la source chaude serait fournie par la vapeur.
➔ Principe de production
d’eau glacée par
absorption
●●●
Comment fonctionne une machine
frigorifique à absorption ?
Dans l'évaporateur, l'eau glacée du circuit de distribution se
refroidit en cédant sa chaleur au fluide frigorigène. S'étant
échauffé et vaporisé, celui-ci est injecté dans l'absorbeur où il
est mis en solution en contact avec une pulvérisation de
solvant. La solution riche en fluide frigorigène est alors
pompée vers le générateur où elle est dégazée grâce à un
apport de chaleur en provenance d'un réseau vapeur ou
d'une combustion. La vapeur de fluide frigorigène ainsi
récupérée est envoyée vers le condenseur où elle cède sa
chaleur à de l'eau ou de l'air de refroidissement en se
condensant. Après passage dans un détendeur, le fluide
frigorigène, fortement refroidi, arrive dans l'évaporateur où il
va soustraire la chaleur à l'eau à refroidir. Et le cycle
recommence.

Dans un système de production de froid classique, le

traditionnel compresseur électrique a pour rôle de comprimer
le fluide frigorigène évaporé, opération accompagnée d'une
forte élévation de température qui permettra au fluide de
céder sa chaleur à l'air ou à l'eau de refroidissement, au
niveau du condenseur.

Dans le système à absorption, il est remplacé par l'ensemble

absorbeur, générateur, pompe. On remplace ainsi une
consommation électrique par une consommation de
combustible ou de vapeur. La pompe à solution qui assure le
passage de la solution de la pression d'évaporation à la
pression de condensation est la seule pièce en mouvement du
circuit frigorifique. Cette machine est donc particulièrement
robuste et demande peu d’entretien.

Machine frigorifique à absorption :

schéma de principe

VAPEUR DE FLUIDE FRIGORIGENE

GENERATEUR CONDENSEUR

yyyyyyyyyyy
yyyyyyyyyyy
VAPEUR yyyyyyyyyyy
yyyyyyyyyyy
EAU DE
yyyyyyyyyyy yyyyyyyyyyy REFROIDISSEMENT
yyyyyyyyyyy
yyyyyyyyyyy yyyyyyyyyyy
yyyyyyyyyyy

VAPEUR DE FLUIDE FRIGORIGENE

SOLUTION RICHE

ABSORBEUR ÉVAPORATEUR
5°
yyyyyyyyyyy
yyyyyyyyyyy yyyyyyyyyyy
yyyyyyyyyyy 10°
yyyyyyyyyyy
yyyyyyyyyyy yyyyyyyyyyy
yyyyyyyyyyy
EAU GLACEE
yyyyyyyyyyy yyyyyyyyyyy
 Réalisé par
l’Institut Wallon asbl,
boulevard Frère Orban, 4
5000 Namur

à l’initiative du
Ministère de la Région Wallonne,
DGTRE - Service de l’énergie
Avenue Prince de Liège, 7
5100 Jambes

Éditeur responsable,
Francis Ghigny,
Institut Wallon asbl,
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