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Energies Renouvelables
F. Leman
G.Galasso
Energies Renouvelables
COURS
L’ambition du cours « d’électricité industrielle » est de poser les règles de fonctionnement des systèmes
l’électriques et de présenter quelques applications dans les secteurs de l’industrie et du tertiaire. L’ensemble de la
formation est répartie en 24 h de cours et 18 h de travaux dirigés. Cet horaire ne permet pas de développer de façon
détaillée les différentes notions mais il donne un aperçu des domaines abordés : l’électrotechnique, l’électronique
de puissance, les règles de sécurité… Il donne les « outils » permettant la compréhension des systèmes électriques.
Une bibliographie permet d’approfondir les notions que vous serez amené à rencontrer dans votre vie
professionnelle.
Nous insisterons sur les énergies renouvelables pour la production d’électricité qui seront progressivement
introduits dans les réseaux électriques pour faire fasse aux problèmes énergétiques et écologiques.
La motorisation électrique a pris une place prédominante dans le transport train, tramway, métro, navire et a
certainement une place à prendre dans l’automobile avec l’avènement des véhicules hybrides ou à piles à
combustible (un véhicule compte déjà plus de 20 moteurs électriques : ventilateur, essuie-glace…).
La production de l’énergie électrique est obtenue de façon traditionnelle à partir de sources d’énergies fossiles
pétrole, charbon et gaz ainsi que de réactions de fissions nucléaires utilisant l’uranium. Leur répartition est souvent
très inégale et dépend principalement de critères et de choix économiques et politiques. Le caractère
« renouvelable » de l’énergie est une donnée relativement récente, en France la source principale d’énergie
renouvelable est l’énergie hydraulique. Les autres sources d’énergie se développent le vent (l’éolien), la biomasse,
le solaire (photovoltaïque)…
Source : http://www.developpement-durable.gouv.fr/energie/statisti/pdf/reperes.pdf.
Unités: 1 tonne d'équivalent pétrole (tep) = 11 628 kW
Remarques : il faut faire une distinction entre l’énergie primaire produite pour laquelle l’énergie nucléaire compte
pour 41 % de l’ensemble (114,6/278,4) et l’énergie réellement consommée dont 21% (37,32/177,91) d’énergie
électrique. Cette différence s’explique par le mauvais rendement des centrales électriques et notamment nucléaires
(environ 33 %).
Les stratégies d’économie d’énergie doivent intervenir sur les ressources primaires c'est-à-dire sur la
consommation finale et sur le rendement des conversions.
Les deux tableaux suivant montrent la part prépondérante de l’énergie nucléaire dans la production
d’électricité en France.
La fonction essentielle d’un réseau électrique est de satisfaire la demande du consommateur. Les
générateurs (essentiellement les alternateurs) doivent s’adapter en permanence aux changements de la demande
pour cela il faut une prévision très précise de la demande pour les raisons suivantes :
On ne peut pas stocker l’électricité à faible coût (mis à part les barrages utilisant le pompage-turbinage)
La plupart des centrales sont thermiques, le temps de démarrage d’un état « froid » jusqu’à la connexion au
réseau est de plusieurs heures
Les générateurs utilisant des turbines à vapeur ont une limite maximale de puissance (appelée nominale)
mais aussi minimale : lorsqu’ils sont connectés au réseau ils doivent être chargés entre 30 % et 50% selon les
constructeurs.
Actuellement, les prévisions de consommation sont calculées à quelques % prés (en moyenne la précision d’un peu
plus de 1%).
En anticipant, un accroissement de la
demande, les responsables du réseau doivent
choisir quels générateurs sont concernés
parmi ceux disponibles, les générateurs qui
seront préparés, mis en pression puis
connectés au réseau puis par la suite
déconnectés : c’est un choix technique et
économique compliqué.
De plus dans le cas d’un marché privatisé, la
compagnie en charge du réseau à pour rôle
le choix des centrales mais sa décision est
prise dans le contexte de relation
contractuelle avec les différents participants
au marché.
La figure représente l’évolution journalière de la consommation électrique en
France(journée d’hiver en 2007). Les proportions des divers moyens de production, c'est-à-
dire des diverses sources d’énergies sont représentés sur 24 heures.
On s’aperçoit que l’équilibre entre consommation et production nécessite une mise en œuvre d’un ensemble de
mode de production :
Production par secteurs de juillet 2007 à juin 2008 Part de la production d’électricité à partir d’énergie fossile
La pointe hivernale apparaît clairement. On voit également que la base nucléaire est régulée selon la saison (avec une production plus
importante en hiver), mais que la majorité de la pointe est compensée par l'augmentation de la production d'électricité à partir d'autres
combustibles fossiles que l'uranium. Les statistiques de l'UCTE (Union pour la Coordination de la Transmission de l'Electricité) permettent
de détailler cette production fossile dans la mesure du possible
La mise en place du parc de centrales nucléaires c’est accompagnée d’une diminution des centrales
thermiques. Actuellement, les centrales consomment essentiellement du gaz et du charbon.
Production thermique classique (en France) par type de combustible (source : http://www.industrie.gouv.fr).
1: 1 TWh = I milliard de kWh. - 2 : Gaz de haut fourneaux, de raffineries, déchets ménagers, résidus industriels, - 3 : Fioul lourd, fioul
domestique et coke de pétrole.
Les deux camemberts ci-dessous, sont issus des conclusions du rapport Stern (publié en 2006, il donne une analyse
économique du changement climatique et de ces conséquences). Le rapport estime que la technologie peut
permettre une stabilisation « acceptable pour le climat » des émissions de gaz à effet de serre (550 ppm de CO2 en
2050).
Le rendement énergétique et la
capture du CO2 jouent un rôle
majeur dans ce scénario. La
contribution de l’énergie éolienne,
solaire, hydraulique, de la biomasse
et de la cogénération (CHP pour
Combined Heat an Power) à la
génération d’électricité complète le
reste.
CCS pour Carbon Capture Storage
Entre 1973, année du premier choc pétrolier, et 2007, la consommation intérieure d’électricité s’est
développée deux fois plus vite que l’ensemble de la consommation d’énergie et a plus que doublé au cours de la
période.
prendre en compte les situations à risque, ayant pour origine possible des dysfonctionnements de
gestion du système ;
La première chose à vérifier est la convention utilisée dans le schéma électrique car elle va définir le signe des
phases et des puissances électriques.
La convention « récepteur » : u et i sont de sens opposé. La convention « récepteur » : u et i sont de même sens.
i i
u u
u est la phase de u
U est la valeur efficace
est la pulsation: = 2 f =
2
en rad/s
T
Convention d’écriture :
les grandeurs instantanées sont notées en lettre minuscule
les valeurs efficaces sont en majuscule
les grandeurs complexes sont soulignées
U
I
La plupart des composants d’un circuit électrique sont linéaires, résistances, condensateurs, bobines, moteurs
électriques…
Un dipôle est linéaire s’il vérifie la loi d’Ohm généralisée : U = Z . I quelque soit le point de fonctionnement.
Ue ju U j( u i ) Ze j
est donc la phase de Z.
Ie ji
Z est l’impédance complexe telle que Z = = e =
I
La notation cartésienne permet de définir la partie réelle et imaginaire de l’impédance Z et de l’admittance Y.
Z = R + j X avec R la résistance et X la réactance. L’unité est évidemment l’Ohm ()
Tous les circuits élémentaires peuvent être modélisés par l’association des 3 composants élémentaires R, L et C.
i i i
Impédance complexe : Z
1 -j/2
C
1
jC
ZR = R ZL = jL = L ej/2 Zc = = e et YC = jc
/2
I U
/2
I
I U
U
Impédance Z réelle : Z
Phase de l’impédance
<0
>0
U I
I U
En série : les
impédances
s’additionnent
Z1 Z2 Z1 + Z2 + …
En parallèle : les Y1
admittances
s’additionnent Y2
Y 1 + Y2 + …
La particularité de l’électricité industrielle est de s’intéresser aux systèmes électriques qui mettent en jeu des
puissances importantes par opposition à l’électronique (qui s’intéresse aux signaux). La maitrise des calculs et des
mesures de puissances est essentiel pour quantifier les systèmes électriques.
Les grandeurs sont sinusoïdales : v(t) = V 2 sin t si la tension est choisie pour référence des phases.
i(t) = I 2 sin (t - )
On obtient : p(t) = V I cos - VI cos ( 2t - ) .
T 0
1 T
De façon générale, c’est la moyenne de la puissance instantanée : P = p( t )dt = VIcos en régime
sinusoïdal
dW
Seule la puissance active (d’où son nom) correspond à une énergie : P = où W est l’énergie électrique en
dt
Joule. Les ordres de grandeurs industrielles permettent de privilégier le kWh comme unité d’énergie électrique :
1 kWh = 3,6.106J.
S = |S| = P 2 Q2 .
1.3.5. Le facteur de puissance.
I P
S P P -Q
Ce théorème est la base des calculs des circuits électriques par la méthode des puissances. Les puissances actives et
réactives d’un système est la somme des puissances actives et réactives de chaque constituant de l’ensemble :
P1 Q1
Ptotale = P1 + P2 +…
P2 Q2 Qtotale = Q1 + Q2 +…
L’utilisation de matériel électronique (ordinateurs, matériel vidéo, lampes économiques…) est de plus en
plus importante notamment dans les secteurs résidentiels et tertiaires. Ce type de récepteurs peut avoir une
consommation prédominante dans certains bâtiments tertiaires.
Augmentation des intensités dans les câbles et par conséquent de l’échauffement des conducteurs,
1.4.2. Définition.
Une charge est non linéaire si elle ne vérifie pas la loi d’ohm généralisée : lorsqu’elle est soumise à une
tension sinusoïdale, la charge n’appelle pas un courant sinusoïdal.
Les exemples sont de plus en plus nombreux car ils concernent les montages utilisant des composants
d’électronique de puissance : les variateurs de vitesse pour moteurs électriques, les alimentations à découpage des
ordinateurs, les gradateurs réglant la luminosité des lampes…
Exemple : voici l’oscillogramme de l’intensité électrique traversant une lampe à économie d’énergie 23 W, 230V:
Spectre en fréquence du courant appelé par la lampe éco 23 W : valeur efficace (RMS) en mA des harmonique en fonction en
la fréquence en Hz
On se limite au cas où la tension est sinusoïdale v(t) = V 2 sin t , la décomposition en série de Fourier du
courant traversant la charge est la suivante :
T 0
i(t) = <i> + i1(t) + i2(t) + i3(t) +…
1 T
<i> est la valeur moyenne ; <i> = i( t )dt ce terme est généralement nul en régime alternatif.
i1(t) = I1 2 sin (t - 1) c’est le terme fondamental de valeur efficace I1.
Les termes suivants sont les harmoniques :
Le rang 2 : i2(t) = I2 2 sin (2t - 1)
Le rang 3 : i3(t) = I3 2 sin (3t - 1)…
Le spectre est donné sous forme valeur efficace I en fonction de la fréquence comme sur la figure ci-dessous ou
sous la forme taux individuel τi en fonction de f.
Le taux d’harmonique individuel est tel que τ i = 100.Ii/I1 pour le rang i.
Dans le cas de la lampe éco :
I 2k
k 2
On définit le taux de distorsion harmonique THD =
I1
Dans le cas de la lampe éco :
Augmentation des intensités dans les câbles et par conséquent de l’échauffement des conducteurs,
La puissance active P = <p(t)> = <v(t)i(t)> = V I1 cos 1 ; 1 est la différence de phase entre v et i1. En
électrotechnique, on dit que la puissance est transporté par le fondamental : les harmoniques augmentent
inutilement la valeur efficace du courant dans les fils d’alimentation.
La puissance réactive Q = V I1 sin 1
La puissance apparente S = V I , on peut écrire S2 = V2 I2 = (V I1cos1)2 + (V I1sin1)2 + V2 (I22+ I32+…)
P2 Q2 D2
I2k
D est la puissance déformante D = V , cette puissance est donnée en VA ou en VAD volt ampère
k 2
déformant
Remarque : le THD est proportionnel à D ; D = V I1 THD .
en position AC
o de type non précisé mesure la valeur efficace uniquement des grandeurs sinusoïdales
o de type RMS (Root Mean Square) mesure la valeur efficace de la composante alternative (sans
tenir compte de la valeur moyenne)
o de type True RMS (DC-AC) ou TRMS mesure la valeur efficace de la composante alternative
d’une grandeur quelconque.
Le wattmètre effectue l’opération : P = <u(t).i(t)> en se limitant à une bande passante restreinte. La bande
passante des appareils numériques permet de mesurer des grandeurs dont le fondamental est 50 ou 60 Hz.
i i
W W Charge
électrique
u u
Les appareils récents (pinces wattmétrique) indiquent P, Q, S, I et U. Ils peuvent aussi donner le THD et le spectre
harmonique du courant et de la tension.
Réseau EDF
230 V – 50 Hz
Disjoncteur
1. Pour choisir les organes de protection, il faut calculer l’intensité du courant traversant les fils de chaque
récepteur puis le disjoncteur.
2. Le choix de l’abonnement EDF est fixé par la puissance apparente de l’ensemble. Calculer sa valeur.
1. Un moteur asynchrone monophasée peut être en modélisée de façon simplifiée par un circuit R, l en série.
La tension aux bornes du moteur um est sinusoïdale : 230 V, 50 Hz. Un wattmètre branché aux bornes du
moteur donne les valeurs suivantes : P = 600 W, Im = 6,5 A
Calculer les puissances réactive et apparente du moteur.
Calculer le facteur de puissance du moteur.
Déterminer les valeurs de R et l.
Tracer l’intensité I et les tensions complexes Um ; UR et Ul aux bornes du moteur, de R et de l.
Nous verrons l’intérêt et les différents avantages des réseaux triphasés par rapport au monophasé au cours de
ce chapitre.
v1 v2 v3
N iN
N’
Fil de Neutre
Les tensions simples sont les trois tensions entre phase et neutre : v1, v2 et v3.
Les tensions composées (de tensions simples) sont les tensions entre phases : u12 = v1 –v2
u23 = v2 –v3
u31 = v3 – v1
la même fréquence f
V1 = V e0 v1, v2 puis v3
2
V3
j V1
e 3
4
V2 = V
j
V3 = V e 3 -2/3
V2
Le Système est inverse si la succession des tensions est v1, v3 puis v2 :
v1, v3 puis v2
V1 = V e0
4
j
V2
e 3 V1
2
V2 = V
j
V3 = V e 3
-4/3
V3
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Sens trigonométrique
La relation entre la valeur efficace des
tensions composées U et des tensions
U31
simples V est facilement obtenue par
l’étude de la figure donnée ci-contre :
V3 120°
U23 120°
V1
V2
3
U12 V
2
Notation : on précise pour le réseau la
valeur efficace de la tension composée et la
fréquence.
Par exemple : 400 V – 50 Hz.
On peut aussi donner : la valeur efficace de la tension simple/de la tension composée puis la fréquence.
Par exemple : 230 V/400V – 50 Hz.
Sauf indication contraire, le réseau est toujours direct.
On rencontre deux types classiques de couplages dans les systèmes industriels : étoile et triangle.
a) Schéma.
1 Z1
I1 I1
1
Z1 V1
2
Z3
I2 3
2 Z2
I3
3 N
IN
N
IN
Le fil de neutre n’est pas systématiquement présent car son utilité dépend du type de charge utilisée.
1° cas : la charge triphasée est quelconque c'est-à-dire que les dipôles Z1, Z2 et Z3 sont différents.
Le fil de neutre impose le potentiel du point N’ : VN = VN’ les charges sont soumises aux tensions simples.
La loi des nœuds donne : I1 + I2 + I3 + IN = 0 , on s’aperçoit que le fil de neutre est traversé par une intensité qui
dépend du déséquilibre des trois charges.
Dans le cas d’une charge déséquilibrée sans fil de neutre, les tensions ne sont pas les tensions simples du
réseau électrique.
a. Schéma
J31
I1 I1 Z12
1
1 J12
Z12 Z31 U12
U12 Z23
U31
I2 J12 2
2
Z23 Z31
U23 I3 3
3
c) Propriétés :
La puissance active absorbée par une charge triphasée est la somme des puissances absorbée par chacune des
P2 = V2 I2 cos 2
P3 = V3 I3 cos 3
La relation est valable pour la puissance réactive Q = Q1 + Q2 + Q3
La puissance apparente est donnée par la relation ; S = P 2 Q2
Le facteur de puissance FP = P/S
P1 = P2 = P3 = V.I.cos et P=
De même Q=
S= et Fp =
Si la charge est équilibrée, il suffit de mesurer la puissance absorbée par l’une des phases puis de multiplier ce
résultat par 3
i1
Phase 1 W
v1
Charge
équilibrée
Energiemètre triphasé.
Présentation et intérêt.
Dans le cas des charges triphasées équilibrées, il est inutile de tracer un schéma et de réaliser les calculs
pour chacune des phases. On représente un schéma équivalent à l’une des trois phases ; celui-ci étant branché entre
phase et neutre. Cette méthode ne s’applique qu’aux charges équilibrées. On ne représente qu’une seule phase
que l’on suppose couplée en étoile.
Le fil neutre représente uniquement le potentiel de neutre du réseau, on dit que le neutre est fictif (ce fil
sera généralement représenté en pointillé pour montrer son coté fictif).
i1 i
Charge
Charge monophasée
v1 triphasée v équivalente
iN par phase
Attention !
Le courant traversant le fil de phase n’est pas égal au courant dans le neutre (la loi des nœuds ne s’applique pas).
Les puissances calculées grâce au schéma équivalent par phase devront être multipliées par 3 pour retrouver les
puissances absorbées par la charge triphasée.
En étoile En triangle
j
I1 Z=Ze I ZD = Z ej
J U= 3 V
I= 3J
P = 3 UJcos = 3ZD J2cos
V V P = 3 Ze ( 3 J)2cos
Donc 3.Z = ZD
1er avantage : pour une même puissance transportée et une même densité de courant dans les fils alors le volume
de conducteur est plus faible en triphasé.
Pour justifier cette affirmation, il faut comparer les deux types de lignes d’alimentation
2ème avantage : nous avons vu que la puissance instantanée en monophasée fait intervenir un terme de puissance
fluctuante. Cette puissance n’existe pas en triphasé, dans le cas d’une charge équilibrée, la puissance instantanée a
pour expression p(t) = 3 VI cos. Elle est constante ce qui évite les vibrations éventuelles des machines électriques.
3ème avantage : les machines électriques triphasées (qui seront vues dans les chapitres suivantes), ont une puissance
nettement plus élevée, pour un même volume, que les machines monophasées. De plus, les performances sont
nettement meilleurs en triphasé : couple de démarrage…
On retrouve une distribution monophasée chez les particuliers pour des puissances inférieures à 24 kVA et dans le
transport ferroviaire (train, tram…) afin de simplifier l’alimentation.
Enjeu : Lors de la mise en place du nouveau système de traitement des fumées, il a fallu modifier la distribution
d’énergie électrique de l’usine. Pour alimenter l’ensemble de la nouvelle installation, il a été décidé d’utiliser un
départ existant de 400 kVA en changeant le transformateur pour l’adapter à la nouvelle puissance désirée. (Voir
schéma Annexe A0).
Problématiques:
Dimensionner le transformateur pour la nouvelle installation électrique.
Conserver un facteur de puissance tel que l’installation ne soit pas pénalisée financièrement par EDF.
1. Dimensionnement du transformateur.
Le choix du transformateur se fait notamment en fonction de la puissance apparente de l’installation
électrique.
Il faut calculer la puissance active et réactive de chaque récepteur puis faire un bilan des puissances de l’installation.
Compléter le bilan des puissances électriques de l’installation
Calculer la puissance apparente nécessaire pour la nouvelle installation.
Une batterie triphasée de condensateurs est branchée en parallèle avec l’installation. Elle fournit une puissance
réactive de 250 kvar
IS IT Charge
PT
QT
Transformateur
V IC
triphasé
Un moteur est alimenté par un réseau triphasé équilibrée direct : 415 V ; 50 Hz.
Le modèle par phase d’une machine asynchrone est constitué de façon simplifiée d’une résistance R en série avec
une inductance L.
Des mesures ont été effectuées sur ce moteur entrainant une charge mécanique, les grandeurs suivantes ont été
relevées :
La valeur efficace de la tension mesurée entre 2 phases : 415 V.
Les puissances active et réactive absorbées par le moteur : P = 2500 W et Q = 1750 var
Quelques dates
1819 Hans Oersted (1777-1851) Un champ magnétique est créé par un courant électrique.
Biot (1774-1862) et Savart (1791- B = μo I / 2πr
1841)
Hdl Ni
1820 André Marie Ampère (1775-1836) Lois générales de l’électromagnétisme : création d’un champ magnétique par une bobine, théorème
1. Enjeux.
Toute l’énergie électrique est transformée plusieurs lors de son parcours entre les centrales électriques et les
utilisateurs. Le transformateur est un maillon essentiel de l’électricité et justifie pour une bonne part l’utilisation de
l’alternatif.
Un fil traversé par un courant électrique est une source de champ magnétique (nous ne développerons pas les
aimants permanents dans ce cours). L’espace situé autour du fil est alors « magnétisé », cette aimantation est
caractérisée par le vecteur excitation H . Le théorème définit le vecteur H le long d’un contour, en pratique ce
contour est le circuit magnétique du transformateur ou du moteur.
Pour déterminer le signe du courant, on choisit un sens positif pour le contour puis on applique la règle de la main
droite : les courants qui sont dans le sens du pouce sont de signe positif.
Exemple :
i2 i1
H H
Hdl = i 1 – i2
Dans le but d’augmenter l’excitation magnétique, on réalise une bobine. Un circuit magnétique permet de
« canaliser » l’aimantation :
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i
i
Remarque : l’excitation magnétique est directement liée aux ampères tours = Ni qui sont aussi appelés « force
magnéto-motrice ».
Un corps isotrope et homogène soumit à une excitation magnétique est le siège d’une induction magnétique qui
dépend des propriétés physiques de la matière. L’induction magnétique résulte de la polarisation du vide B vide =
o H à laquelle il faut ajouter celle de la matière considérée : B mat = o H avec appelée susceptibilité
magnétique.
On en déduit B = o (1+) H = o r H
Les grandeurs o et sont la perméabilité du vide et perméabilité relative.
On utilisera pour simplifier la perméabilité = o r et B= H
Dans le vide : = 0 et o = 4 10-7 SI
Les machines électriques utilisent des matériaux ferromagnétiques (Fer, Nickel, chrome, cobalt) qui sont
caractérisés par une perméabilité importante de l’ordre de 10 4 à 106. Néanmoins, ils ont l’inconvénient de saturer et
n’est pas constante.
Les machines électriques utilisent des bobines qui permettent de créer un champ magnétique. Le matériau
ferromagnétique est « excité » par la bobine inductrice (l’inducteur). Les matériaux ferromagnétiques sont
constitués, du point de vue microscopique, de domaines (dits « domaines de Weiss ») qui sont en dehors de toute
aimantation, orientés de façon aléatoire.
Lorsque l’on augmente le courant i (et par suite H), les différents domaines vont s’orienter puis lorsque
tous les domaines seront orientés alors le matériau est saturé. Nous retrouvons les différentes phases sur la
figure suivante :
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B en T
Une partie
des
domaines
restent
orientées H en A/m
B = Br
Les domaines H>> 0 et B = Bsat
s’orientent Les domaines sont
progressivement en tous orientés :
B = H
H= 0 et B = 0 fonction de H l’aimantation est
L’orientation maximale
est aléatoire
b) Le cycle d’hystérésis.
Lorsque la bobine inductrice est alimentée par un courant alternatif, l’induction magnétique évolue en
suivant la courbe B(H) donnée ci-dessous.
Lorsque le matériau a été aimanté, il a tendance à conserver une aimantation même si l’excitation s’annule.
L’induction au repos n’est pas nulle, on dit qu’il persiste une « aimantation rémanente » Br.
Il apparait aussi une valeur particulière de l’excitation qui annule l’induction c’est l’excitation coercitive Hc .
B
Bmax : 1,5 à 2 T
Br H
-Hc Hc
-Br
Elles sont dues « aux mouvements » des atomes de fer causés par les inversions de l’excitation.
On montre que ces pertes sont proportionnelles à la surface du cycle d’hystérésis.
On utilise généralement une formule empirique pour les quantifier : PH = KH V f Bmn (V est le volume du circuit
magnétique en m2, f est la fréquence en Hz, Bm est la valeur maximale atteinte par l’induction au cours du cycle)
Afin de limiter, les pertes par hystérésis on ajoute du silicium dans les alliages de fer.
Remarque : les courants de Foucault ont des applications pratiques ; des systèmes
de freinage à courants de Foucault sont utilisés notamment sur les véhicules poids
lourds et sur les autocars sous le nom de « ralentisseur », ou sous le nom
commercial Telma, marque d'un important fabricant de ce système de freinage.
On utilise en outre les propriétés des courants de Foucault dans le contrôle non destructif ou dans les plaques de
cuisson à induction, et même en métallurgie avec les fours à induction qui chauffent la masse métallique jusqu'à la
faire fondre
De façon générale, on s’intéresse aux sections de bobinages qui sont perpendiculaire au champ magnétique et l’on
considère qu’il est constant dans toute la section : = B.S . S
B
2.3.2. La loi d’Hopkinson : analogie entre circuits magnétiques et circuits électriques.
On retrouve une analogie entre les circuits électriques et les circuits magnétiques
circuits électriques circuits magnétiques
I
=
U
U = R.I
R
l 1l
S S
Coupe
I
U R
Section S en m2
Une bobine de N spires soumise à un flux magnétique variable est le siège d’une force électromotrice e telle que :
d( t )
e(t) = - N
champ magnétique (ou ) est donné par la
. la f.e.m. e est dans le sens du courant et le
dt
i
règle de la main droite.
e
La loi de Lenz : « la f.é.m. induite e s’oppose à la cause qui lui a donnée naissance !». Par exemple : si le courant i
augmente alors augmente et la f.é.m. e < 0 : elle s’oppose à l’augmentation du courant i.
Le transformateur permet de modifier (diminuer ou augmenter) la valeur efficace de la tension d’un circuit
électrique.
On retrouve sur cette représentation, les tensions utilisées pour les alternateurs, pour du transport et pour la distribution aux
industriels ou aux particuliers.
Symbolisations :
Les trois figures suivantes représentent les symboles des transformateurs les plus souvent rencontrés.
On utilise la relation de Boucherot dans laquelle, on fixe la fréquence (généralement 50 Hz), la section du circuit
magnétique S et la valeur maximale du champ magnétique B M (entre 0,5 et 1T pour un matériau magnétique).
Relation de Boucherot :
Les transformateurs de distribution fonctionnent à flux constant (l’amplitude du flux est constante) lorsqu’ils sont
en régime permanent (c'est-à-dire en dehors des phases de mise sous tension ou hors tension).
u1(t) = U1 2 sin t et u1 = -e1 = N1 donc le flux = - t on en déduit l’amplitude du flux
dφ U1 2
cos
dt ωN1
M =
U1 2 2�
= BMS et U1 = fBMSN1 c’est la formule de Boucherot.
ωN1 2
2�
De même au secondaire : U2 = fB SN2
2 M
I1 ZS I2 ZP I2
I1
U1 U2 US U1 US/m U2 US
US = mU1 – ZSI2 US/m = U1 – ZPI1 avec I1 = mI2 donc US = -m2 ZPI2 + mU1
Une impédance peut être placée au primaire ou au secondaire en respectant la relation : ZS = m2ZP .
L’adaptation d’impédance est utilisée, par exemple, dans les systèmes audio pour adapter la charge (enceintes) à un
amplificateur.
Le modèle du transformateur parfait ne permet pas de prévoir les pertes lors des phases de fonctionnement et les
éventuelles chutes de tension or ces informations sont indispensables lors de la conception ou lors du
fonctionnement d’une installation électrique.
Par exemple, une installation d’éclairage public sera validée si la chute de tension est inférieure à 3%. D’autre part
les pertes vont nécessiter un refroidissement car les transformateurs sont des convertisseurs de quelques VA à
quelques MVA.
La norme NF C15100, impose d’y inscrire : la puissance apparente nominale SN, la tension primaire nominale et la
tension secondaire à vide, la fréquence. Exemple : 2 kVA – 230 V – 48 V - 50 Hz.
On retrouve sans difficulté, la valeur efficace des intensités primaire I1N et secondaire I2N :
I1N = et I2N =
Pour justifier la chute de tension en charge et les pertes, il faut faire apparaître les défauts de la transformation
Echauffement du circuit
magnétique du aux pertes fer
u1 e1 e2 u2
l1 i2
i1 r1 m.i2 r2 l2
i1v
u10
Rf Xm mu1 = u20 u2
a) Modèle.
En fonctionnement en charge c'est-à-dire lorsqu’une charge est branchée au secondaire, le courant à vide devient
négligeable devant le courant en charge. On peut déplacer Rf et Xm sans modifier sensiblement le modèle :
2
On déplace les impédances en les multipliant par. m
r1 l1 i2
i1 m.i2 r2 l2
i1v
u10
Rf Xm mu1 = u20 u2
i1 RS XS
m.i2 i2 Avec
RS =
u10 Rf u2
Xm mu1 = u20
XS =
La chute de tension.
= 0,707.
Le transformateur alimente une charge telle que I2 = 10 A et cos
Echelle ; 20 V par cm
� � � � �
�= �
=
� � � �+ + � �
Les pertes fer sont les pertes du transformateur mesurées à vide et les pertes cuivre sont les pertes par effet
Joule pJ = RS I2 2
Les caractéristiques du transformateur sont: primaire 400 V, secondaire 230 V, 4 kVA et 50 Hz.
1. Préciser la signification des indications 400 V, 230V et 4 kVA. Déterminer la valeur nominale des
intensités efficaces au primaire et au secondaire I1nom et I2nom.
au primaire:
2. On réalise un essai à vide du transformateur. Les résultats de la mesure sont:
au secondaire:
400 V, 0.4 A et 80 W;
230 V
Calculer:
a. le rapport de transformation.
b. Indiquer la cause essentielle des pertes à vide.
On rappelle que la chute de tension secondaire est donnée par la relation approchée: U2 = I2( RS cos2 + XS sin2).
Le transformateur est utilisé dans des conditions proches du fonctionnement nominal.
On adopte le modèle de Kapp pour ce mode de fonctionnement avec R S = 463 m et XS = 111 m.
3. Les caractéristiques du transformateur sont données sur le tableau ci-dessous.
U U2
tension de court-circuit Ucc en % données par le constructeur.
Note : La chute de tension relative est U% = 100 20 avec U20 la tension à vide et U2 la tension en charge lorsque le
U 20
secondaire est traversé par l’intensité nominale.
U1CC
La tension de court-circuit UCC en % = 100 c’est le pourcentage de la tension primaire nécessaire pour que le secondaire court-
U1nom
circuité soit traversé par l’intensité nominale.
Enroulement
Culasse
BT
Noyau
Enroulement HT
Culasse
Schéma de principe.
va vb vc
Pour ce type de transformateur à 3 colonnes, les flux à vide ne sont pas identiques dans les trois colonnes par
conséquent les courants à vide ne sont pas égaux pour les trois enroulements primaires.
On trouve 3 types de couplages : Couplage étoile noté Y ; Couplage triangle noté D et couplage Zig Zag noté Z
vA va0
vB vb0
vC vc0
vA va
A a
vA B b va
C c
Echelle : 50 V/cm
vA uab
A a
ubc
vA B b
uca
C c
N2
Exemple : VP = 240 V et = 0,67.
N1
Indice horaire : I.
2.2..1. Définition.
On peut déterminer l’angle qui est la différence de phase entre les tensions primaires et secondaires
correspondantes : = φ (vA) – φ(va) = φ (uAB) - φ (uab) = …
En pratique, on s’aperçoit que est un multiple de π/6. L’indice horaire I est le rapport
=I
6
Pour l’exemple 2 : = π/6 et I = 1 c'est-à-dire que les tensions du secondaire sont en retard de 30° par rapport à
leurs homologues primaires.
12 h
1h Secondaire
Primaire
Il est important de respecter l’indice horaire lorsque l’on ajoute un transformateur dans une installation
existante (le transformateur est placé en parallèle afin d’augmenter la puissance apparente). Si I n’est pas correct il
se produit un court-circuit.
En basse tension, il est intéressant de disposer d’un neutre afin de disposer de tension simple
(réseau domestique) et d’un réseau triphasé (pour les artisans par exemple).
En haute tension, il est intéressant de relier le neutre à la terre afin de réduire les tensions
d’isolation :
V1
A A
U1
B B Neutre
Bâtit
relié au
Bâtit
C C
Ui Ui
La tension d’isolation Ui est : 0 < Ui < U1 La tension d’isolation Ui est : 0 < Ui < V1
Il faut éviter d’avoir des couplages identiques au primaire et au secondaire pour que les
déséquilibres (une phase plus chargée qu’une autre) ne se transmettent intégralement au primaire.
m
Yy 0 N2
N1
Yd1 N2
3N 1
Yz11
3N 2
2 N1
Dy11
3N 2
N1
Dd 0 N2
N1
Zy1 2N 2
3N 1
vA va
vB vb
m;
vC vc
3x RS XS
I1 I10 mI2 I2
V1 mV1 V2
RF Xm
Attention ! c’est un schéma monophasé donc les composants dissipent le 1/3 de la puissance du transformateur.
RF dissipe pfer/3…
Xm est la réactance magnétisante (puissance réactive mesurée à vide).
La résistance ramenée au secondaire RS dissipent les pertes cuivre (ou par effet Joule).
La réactance ramenée au secondaire XS absorbent la puissance réactive correspondant au flux de fuite.
3.3. Le rendement.
=
P2
avec P2 = 3 V2 I2 cosφ2 et P1 = P2 + pfer + 3 RS I22
P1
secondaire N2A et N2B. Au bornes du secondaire 2A, on branche une résistance R = 30 et aux bornes de 2B, une
Un transformateur à deux secondaires est supposé parfait. Le nombre de spires au primaire est N 1 = 280 spires, au
impédance Z = 25 de facteur de puissance cos = 0,85 (AR). « AR » ou « arrière » signifie que la charge est
inductive c'est-à-dire que le courant est en retard sur la tension.
Le primaire est branché sur le secteur 230 V, 50 Hz.
N2A R
Solution :
1. Pour l’enroulement 2A
PA = U2A2 /R on en déduit U2A = 173 V puisque le transformateur est parfait N2A / N1 = U2A / U1
d’où N2A = 211 spires. La valeur efficace du courant IB = 5,8 A
Pour l’enroulement 2B
La puissance active PB = U2B I2B cos et U2B = Z . I2B d’où PB = cos On en déduit UB = 210 V
U 2B
Z
et IB = 8,4 A.
Pour l’enroulement B : N2B / N1 = U2B / U1 donc N2B = 255 spires.
2. Le transformateur est parfait c'est-à-dire qu’il ne dissipe pas de pertes ; on peut réaliser un bilan de puissances afin de
déterminer S1 puis l’intensité au primaire.
Au primaire : P1 = PA + PB = 2,5 kW et Q1 = QA + QB = PB.tan = 930 var
S1 = P1 Q1 = 2667 VA = U1 I1 ; l’intensité efficace au primaire est I1 = 11,6 A.
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Compléments en électrotechnique
Electrotechnique
Luc Lasne – Dunod.
L’énergie de demain
J. L. Bobin - E. Huffer - H. Nifenecker – EDP Sciences