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Ô femmes chrétiennes 

Ô femmes chrétiennes, votre mission est grande ! Vos maris, vos frères s’imaginent
peut-être que tout irait mieux et même bien, si on pouvait changer la forme du gouvernement, ou
celle de l’Etat, transformer la société dans un sens ou dans l’autre. Vous-mêmes le croyez peut-être
à force de l’entendre dire ou de voir les hommes en discuter entre eux.
Or, l’avenir est entre vos mains et non en celles des technocrates, ministres, directeurs,
commissaires, conducteurs, ingénieurs, experts et référendaires, car c’est vous qui d’abord formez
les hommes, référendaires, experts, ingénieurs, conducteurs, commissaires, directeurs, etc… Tous
ont été des enfants, et de leur éducation – sauf grâces extraordinaires – dépendra leur comportement
dans les charges qu’ils auront à remplir et l’avenir de la société entière.
[…]

Ô mères chrétiennes… il vous faut beaucoup de vertu. Que faire ? C’est bien simple,
quel modèle voulez-vous suivre ? EVE ou MARIE ?
[…]

Les esprits pervers qui ont régné en France depuis plus de cent ans non seulement dans
le gouvernement, mais dans la presse et dans la littérature et qui étaient hostiles à toute loi morale
(sauf quand elle les servait) ont compris que l’éducation donnée par la femme à ses jeunes enfants
était la base d’une société fondée sur les dix commandements. Ils ont tout fait pour corrompre la
femme par la licence dans la toilette qui amène la licence des mœurs. Et vous rendez infiniment
plus difficile aux hommes et aux jeunes la « possession de leur vase », comme dit saint Paul, c’est-
à-dire la chasteté. Tout pousse aujourd’hui au péché de la chair, le théâtre, le cinéma, l’affiche, la
radio ; c’est-à-dire, tout aboutit à la destruction de la famille. […] Les jeunes filles qu’on rencontre
dans la rue le nez au vent peuvent être très belles, mais comme une jeune biche ou une jeune
chienne. La mode est faite pour faire prévaloir ce qu’il peut y avoir de beauté bestiale dans la nature
humaine, au détriment de la beauté spirituelle qui est la vraie fin de notre vie.

« Que votre parure ne soit pas celle du dehors : les cheveux tressés avec art, les
ornements d’or, la recherche dans les habits ; mais parez l’homme secret du cœur (il veut dire : la
disposition secrète du cœur) d’un esprit paisible et doux : telle est la richesse devant Dieu. Ainsi se
paraient autrefois les saintes femmes… » (I Pierre 3, 1-12)
« Pareillement, que les femmes, en tenue décente, se parent avec pudeur et modestie,
non avec tresses, or, perles, habits somptueux, mais comme il convient à des femmes qui font
profession de piété, au moyen de bonnes œuvres. » (I Tim. 2, 9-10)
Saint Pierre et saint Paul sont nettement contre les « indéfrisables » qui régnaient dans
le monde païen comme dans le nôtre. Or en beaucoup d’endroits les femmes se sont mises à entrer
nu-tête à l’église pour ne pas abîmer l’édifice de vanité qu’elles font dresser à grands frais sur leurs
têtes… jusqu’à ce qu’elles se coiffent en chiens fous pour imiter la dernière des femmes
d’Hollywood à la mode.

C’est l’homme qui sort de la maison pour chercher de l’ouvrage, travailler ou


combattre ; la femme élève les enfants. [C’est] l’homme qui a la responsabilité de la défendre, a
l’autorité. La femme est maîtresse à l’intérieur et le proverbe populaire, à la campagne, dit que
l’homme a beau travailler, c’est la femme qui fait la prospérité de la maison. Nous savons tous que
beaucoup de femmes sont supérieures à leur mari ; celles qui sont sages ne l’affichent pas ; elles
restent modestes comme Marie auprès de Joseph, elles veulent ménager auprès de leurs enfants
l’autorité du père. L’union prêchée par Jésus le demande.

Ne voyez-vous pas, d’autre part, que les soi-disant libertés prises par les femmes de
faire les mêmes études et de briguer les mêmes places que les hommes conduisent à un nouveau
servage, celui de l’usine et du bureau ? Malheureuses celles qui, sans nécessité, le préfèrent aux
responsabilités domestiques et à la gloire de former des hommes.

On vous dit que le texte de saint Paul [sur le voile des femmes] n’a d’autre importance
que de donner les habitudes de son temps et que nous pouvons nous conformer à celles du nôtre.
Pourquoi donc les femmes ont-elles suivi pendant 18 siècles les consignes de saint Paul ? N’y a-t-il
pas une tentation propre à notre époque de se détourner de Marie pour suivre la conduite d’Eve ?
Pour l’homme pécheur et exercé par les concupiscences, être de son temps consiste généralement à
tomber dans les erreurs de son temps. Celle du nôtre consiste à vouloir être du monde tout en
demeurant chrétien. Elle est condamnée par l’expérience universelle, par les saints, les apôtres et
Notre-Seigneur lui-même. « Jeunes gens, dit saint Jean, n’aimez pas le monde ni ce qui est dans le
monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui. Car tout ce qui est dans le
monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie, n’est pas du Père,
mais du monde. Or le monde passe, ainsi que sa convoitise ; mais qui fait la volonté de Dieu
demeure pour l’éternité. » Et Notre-Seigneur, priant son Père après la Cène, dit à ses disciples : « Je
leur ai donné Ta parole, et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme je ne suis
pas du monde. »

Etre bien vu du monde, telle paraît être la doctrine des nouveaux apôtres : elle contredit
toute l’Ecriture sainte. Au chapitre III, Isaïe proclame : « Dieu a dit : parce que les filles de Sion
sont devenues orgueilleuses, qu’elles avancent la tête haute, lançant des regards, qu’elles vont à
petits pas et font sonner les anneaux de leurs pieds (disons, leurs talons aiguilles), le Seigneur
rendra chauve le crâne des filles de Sion » […]

Ô femmes chrétiennes ! On ne réformera pas la société sans vous ; on ne la réformera


pas par des lois (mêmes somptuaires). Toute réforme qui n’est pas en même temps morale est vaine.
La première des réformes morales en toute société est de la faire dans le rapport des sexes entre eux,
car c’est dans ces rapports que repose l’avenir moral d’une race et d’une nation.

Ô femmes chrétiennes, vous êtes le sel de la terre, vous êtes le cœur de la famille, et la
famille est par la nature et par la grâce, la société fondamentale. Vous avez, en leur donnant le jour,
à compléter le nombre des élus ; par l’exemple de votre foi, à faire germer chez les prédestinés, et à
faire grandir la semence de grâce reçue au baptême. Oui, votre mission est grande, vous la tenez de
Dieu à l’exemple de Marie qui a donné au monde Celui qui devait être le premier-né d’entre les
morts. Fuyez Eve, et comme Marie, médiatrice de toutes grâces, communiquez celles que vous avez
reçues à ces enfants dont vous avez la charge.

Henri Charlier dans Itinéraires, mars 1964, n°81, pp. 105-119

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