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Ch. JANOT
( T R O I S l t M E ÉDITION)

A R T
D'ÉLEVER LES ENFANTS
A LA MAISON

Manuel d Education Familiale

PRIX : 7 FRANCS

EN VENTE :
11 chez A. DUMAS, éditeur, 4, rue Georges-Dupré, 4. Saint-E;ienne
et chez l'auteur
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PRÉFACE DE L'AUTEUR

Une vérité qui m ' a toujours p a r u évidente, c ' e s t que si tous


les e n f a n t s étaient bien élevés dans leur famille, la société
entière se trouverait transformée rapidement. On y trouverait
encore des tares, de la misère e t du vice, mais dans une pro-
portion singulièrement réduite.

P a r t a n t de ce principe, e t d é s i r a n t faire le plus de bien pos-


sible, j ' a i conçu et mûri depuis longtemps l'idée d ' u n Manuel
pratique qui aiderait les p a r e n t s à réaliser c e t t e bonne édu-
cation familiale; scellant dans u n même sacerdoce l'alliance
nécessaire des deux sacrements sociaux: l'Ordre e t le Ma-
riage.

Ce p e t i t livre, le voici.

F r u i t de plus de t r e n t e années d'observations, de réflexions


et d'études, il se présente comme u n succédané d u « L i v r e t de
famille catholique », p a r u en 1916, en pleine guerre, distribué
déjà u n peu p a r t o u t a u x jeunes époux, e t destiné à ê t r e pro-
pagé, s'il plaît à Dieu, d a n s tous les diocèses e t t o u t e s les pa-
roisses de F r a n c e (1).

Ambitions vastes, dira-t-on, e t moyens bien modestes.

Assurément; mais t o u t ce qui commence est chose petite:


et ce ne s o n t pas les rouages compliqués qui m è n e n t le monde.
L'idée d ' u n e meilleure éducation des enfants dans la famille
est une idée simple, surnaturelle, j u s t e : ces idées-là sont tou-
jours les mieux acceptées e t les plus efficaces.

Il s ' a g i t de les semer au bon endroit e t a b o n d a m m e n t : voilà


tout.

(1) Imprimerie Jeanne d'Arc, à Saint-Etienne (Loire), rue


Jeanne-d'Arc, 1-3. — Prix: 0 fr. 25; réductions par quantités.
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A quoi bon, dira-t-on encore, un livre de plus s u r l'Education?


Il y en a déjà t a n t ! L a matière n'est-elle pas épuisée?

— J ' a v o u e humblement qu'on ne trouvera rien de neuf dans


ce Manuel p r a t i q u e ; mais les principes les plus féconds ne sont-
ils pas ceux qui s o n t vieux comme le monde e t comme la n a t u r e
humaine? Faut-il cesser de semer le blé, parce que le pain
nourrit l ' h u m a n i t é depuis des siècles?

Ces vieilles idées, on les trouve excellemment exprimées dans


de nombreux ouvrages; mais elles y s o n t disséminées çà et
là, éparses, dans des études restreintes, se bornant à un point
spécial. Nulle p a r t (chose v r a i m e n t é t o n n a n t e ! ) on ne les
trouve condensées comme ici dans un Manuel populaire, acces-
sible à tous. Or, ce p r é s e n t livre s'adresse à toutes les classes
de la société, à oeIles évidemment qui en ont Io plus besoin,
mais même à celles qui croient détenir le monopole de la bonne
éducation : c a r l'Ame des enfants est p a r t o u t la même et, d'au-
t r e part, l'éducation parfaite ne se trouve réalisée, hélas ! dans
aucune famille.

— J ' a j o u t e , p o u r justifier la naissance de ce nouveau volume,


deux raisons d ' a c t u a l i t é :

L a première, c'est qu'on a cru parvenir à améliorer morale-


ment la société par l'Ecole et p a r l'Instruction, Ou a dépensé
de ce chef beaucoup d'efforts e t beaucoup de millions, pour
arriver à zéro, ou à peu près.

ON A F A I T F A U S S E R O U T E ! . . . Il fallait agir par la


Famille et par l'Education. C ' é t a i t bien plus n a t u r e l e t plus
facile.

J a m a i s l'Ecole ne remplacera la Famille : elle n ' e s t faite que


pour lui venir en aide.
J a m a i s l ' I n s t r u c t i o n ne remplacera l'Education ; car la
Science ne fait pas la Conscience. L e peuple le plus civilisé n ' e s t
pas celui qui e s t le plus s a v a n t : la guerre nous l ' a suffisam-
m e n t démontré.

J e ne nie pas que FEcole puisse ê t r e éducatrice; mais l'édu-


cation, s u r t o u t l'éducation morale, est avant tout une affaire
« domestique M. On l'a trop oublié.
— Ce qu'on a trop oublié aussi depuis la Révolution.
(deuxième raison que j ' a p p o r t e pour justifier mon essai), c'est
d'enseigner à l'homme ses Devoirs. On lui a parlé de set
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Droits; on lui a prêché la Liberté sous toutes ses formes et


dans tous les domaines; mais on ne l'a pas assez plié au
respect de l'Autorité, qui le g a r a n t i t des excès et des abus
de son libre arbitre. L'obéissance a fléchi e t le respect s ' e s t
envolé.

« Il n ' y a plus d ' e n f a n t e ! » s'éerie-t-Q-IJ. Il n ' y a plus de pa.


r e n t s ! pourrait-on répliquer.

TI n ' e s t que temps, avouons-le, de revenir aux vrais princi-


pes. Si la formation de nos enfants s ' e n inspire davantage, et
si les familles s o n t plus imprégnées des saines doctrines éduca-
tives, la F r a n c e n'a-t-elle pas t o u t à y gagner?...

J e supplie nies confrères dans le sacerdoce, les personnes


d ' Œ u v r e s qui a i m e n t l'apostolat, les pères e t mères de fa-
mille, d e vouloir bien me signaler les lacunes e t les imperfec-
tions de œ Manuel, pour une édition u l t é r i e u r e ; e t d e m'aider
à s a diffusion... Car si j'ai la naïveté de penser, comme la plu-
p a r t des auteurs, qu& ce travail p o u r r a faire quelque bien, je
n'ai pas la prétention de le croire parfait. Au contraire, mon
plus vif désir serait que d ' a u t r e s , beaucoup d'autres; s'en ins-
pirent p o u r faire mieux.

C'est u n e si grande, e t si belle, e t si noble chose que l'Edu-


cation Familiale!

Chanoine F. JANOT,

Archiprêtre de Notre-Dame

à Saint-Etienne (Loire).
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Lettre de sa Grandeur

Monseigneur Chassagnon

Evêque d'Autun

Monsieur le Chanoine,

J e viens de lire v o t r e « Livre de famille catholique » e t je


suis t o u t heureux de vous dire l ' i n t é r ê t croissant qu'il a excité
en moi p a r sa doctrine étendue e t précise, p a r sa pédagogie
originale e t ingénieuse, par sa valeur directive et pratique.

Vous y enseignez u n a r t excellent, le plus excellent de tous,


celui de bien élever l'enfant. Cet a r t repose s u r un ensemble
de principes fondamentaux, sans lesqùels l'éducation ne serait
que l'application de procédés empiriques e t nullement une
œuvre de volonté réfléchie, édifiée à la lumière de la psycho-
logie, de la morale e t de la religion.

Ce s o n t ces principes et leur application rationnelle que


vous exposez dans votre t r a i t é d'éducation familiale, métho-
dique, substantiel, et c'est avec t o u t e votre âme, votre âme
d'éducateur, de français, de prêtre, que vous vous inclinez
s u r les berceaux pour leur p r é p a r e r des foyers plus bienfaisants.

Etiez-vous qualifié pour u n tel travail? Oui, il est le f r u i t de


30 ans d ' é t u d e s approfondies et d ' u n e expérience exercée, qui
se t o u r n a i t comme d ' i n s t i n c t vers l'observation des choses do-
mestiques.

Aîné de 9 enfants, fils d ' i n s t i t u t e u r , c'est dans u n e maison


peuplée de berceaux, auprès d ' u n père dont le labeur quotidien
é t a i t la formation de la jeunesse, que vous avez vécu e t grandi,
écrivant, si j ' o s e dire, à c e t t e première école, les premières
lignes de v o t r e ouvrage.

E t cette vision de la famille nombreuse e t chrétienne, de son


admirable travail s u r l'âme des fils e t des filles qui s'y épa-
nouissent, a orienté vos facultés, votre pensée, t o u t votre mi-
nistère sacerdotal.
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J e u n e vicaire, vous faisiez d é j à p a r a î t r e un bulletin men-


suel entièrement consacré à l'éducation familiale. Depuis, par
la plume dans les divers échos paroissiaux; p a r la parole dans
les conférences a u x mères chrétiennes, vous vous êtes sans
a r r ê t ni trève, avec un savoir de glus en plus étendu, efforcé de
répandre vos doctrines s u r la formation de l ' e n f a n t a u foyer
et de promouveir les meilleurs méthodes d'éducation.

Devenu curé d ' u n e ,grande paroisse de Saint-Etienne, c'est


la même idée qui vous t o u r m e n t e e t vous mène. Vous insti-
tuez pour les mères de famille des conférences mensuelles dont
le succès remarqué est durable; vous créez un cours de péda-
gogie catéchistique pour les maîtresses d'école e t les directrices
des patronages, vous composez votre ingénieux e t si intéressant
livret de mariage, etc.

Ainsi vous n'avez cessé d ' a j o u t e r aux pages, ébauchées au


nid paternel, les pages lumineuses que vous dictaient la ré-
flexion e t la vie. Il semble bien dès lors que votre ouvrage est
le f r u i t d ' u n a t t r a i t déterminé, d ' u n e vraie vocation. Mais sûre-
m e n t il est l'œuvre d ' u n e a t t e n t i o n s o u t e n u e e t d ' u n e expérience
avisée.

Quel est le plan de votre « Livre de famille catholique »?

L ' a r t de bien élever l ' e n f a n t suppose q u a t r e conditions pré-


liminaires essentielles. Il exige, selon votre expression, bonne
souche, bon mariage, bon foyer, bonne éducation. Alors avec
clarté e t précision, vous montrez, pour la formation d ' u n e v:e
sérieuse et chrétienne, la nécessité e t l'importance d ' u n milieu
approprié à ce travail sacré e t préparé à son rôle.

Après cet examen assez rapide, e n t r a n t dans le vif de votre


sujet, vous ouvrez sur l ' a r t éducatif une discussion bien conduite
et très documentée, par laquelle vous essayez de façonner une
âme éducatrice au père e t à la mère. C ' e s t la p a r t i e principale
de votre travail.

L a culture physique, la formation intellectuelle y s o n t étu-


diées avec soin. Mais votre enseignement porte s u r t o u t sur les
q u a t r e grands moyens de c u l t u r e morale : respect, exemple, au-
torité, religion.

E t votre exposé est riche, complet, expliquant les principes


qui régissent l'éducation, les éclairant par u n e multitude infi-
nie de sages observations, de judicieux conseils. Il se lit avec
facilité, avec un intérêt constant, il excite l'attention, puis
l'alimente e t la soutient par les illustrations nombreuses qui
résument pour les yeux vos instructives leçons.

Ainsi conçu, cet ouvrage comble u n e lacune e t il répond aux


besoins du temps. Il paraît, en effet, à une heure où se posent
avec acuité et s ' a g i t e n t d e v a n t les consciences les graves pro-
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blêmes que. soulèvent la constitution, la vitalité, la moralité


de la, famille. De vastes ligues s'organisent poar la défense de
800 droits;, au parlement, des. lois s'élaborent pause lui faciliter
ses devoirs. Un oianuel. tel que- le- vôtre,. qui a.pporte. u n « si
large contribution a u x efforts faits eiL faveur de n08, foyers
français, de. leur puissance moralisatrice, (le l e u r influence so-
ciale, sera) j,,& crois, accueilli avec joie.

J e lui souhaite le succès qu'il mérite, c'est-à-dire une large


diffusion auprès- des pères et des mères de famille, d'es prê-
tres e t des maîtres, de tous les éducateurs ils y g l a n e r o n t bien
dès richesses.

E t pourquoi ne- serait-il pas lu, étudié1 e t discuté dans les


groupes d'études, les cercles d'hommes, les associations
scolaires, les amicales d'anciens élèves, les confréries, de
mères chrétiennes, dans des cours spéc,*.?.,£,z d'éducation fami-
liale ?

Que d'intelligences seraient éclairées et de volontés mieux


dirigées ! P a r suite, combien plus nombreux seraient les foyers
qui formeraient des âmes plus grandes, plus fortes, plus chré-
tiennes;, p a r c e quet mieux éduquées !

Vous avez jeté, M o n s i e u r le Chanoine, la bonne semence.


Puisse-t-elle- g e r m e r abondamment pou-- Dieu et pour la
France !

C'est la récompense que vous ambitionnez; c'est le vœu que


je vous adresse.

E t je vous prie d'agréer, avec l'expression renouvelée de


mes plus vives félicitations, l'assurance de mon profond et
religieux dévouement.

| H Y A C I N T H E , évêque d'Autun'.

A ces deux préfaces de la première édition, nous ajoutons,


pour cette troisième édition. les appréciations autorisées qui
suivent.
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S. G. Mgr BOURCHANY, Evêque d'Hadrumète,


Auxiliaire de Lyon.
« J e s o u h a i t e l e plus g r a n d succès à cet excellent ouvrage,
vrai t r é s o r de sûre, doctrime e t de sages conseils. Sa, place- est
marquée en t o u t e maison chrétienne. »

S. G. Mgr LANDRIEUX, Evêque de Dijon.


« Vous avez condensé dans. ce Manuel l a substance d ' u n e
bibliothèque. C ' e s t une mine précieuse, où les mères de famille
puiseront à même, sans avoir à chercher, doctrine, conseils,
principes d'éducation, méthodes pédagogiques, leçons d'expé-
rience, avec une surabondance de documentation; qui ne laisse
paa fléchir u n moment l ' i n t é r ê t de votre livre.
« Bien- des, mères voua béniront,, et bien des enfants vous
devront l'inappréciable grâce d'avoir été sérieusement élevés.
cc Nous recommandons, le Manuel d'Education familiale à
MM„ les curés, e t aux. mères de famille, e t nous voudrions le noir
dans tous les foyers. »

Mgr LAVALLÉE, Recteur des Facultés Cathofi-


ques de Lyon.
« Vous partez de ce principe q u e la Famille e s t tout. J e ne
le croyais pas autrefois comme m a i n t e n a n t , après, des années
d'expérience. Non. jusque nous devions, nous éducateurs, dé-
sespérer de former des hommes qui vaillent mieux que leurs
pères : cela se voit. Mais ce qui s e voit toujours, ce qui est la
règle,, la loi, c'est que telle est la famille,, dans. l'amour du
travail, la fidélité au devoir, la religion,, et tel e s t L'enfant.
L ' é d u c a t e u r p e u t t u e r les germes déposés, dans l ' e n f a n t par la
famine;, il p e u t au contraire les développer et lea épanouir,
« Ainsi pour nous, prêtres, maintenir, reeonsiitrae» des famil-
les chrétiennes... t o u t est là.
« Votre p e t i t e « Somme » de l'Education familiale y contri-
buera, je F'espère, e t ce sera votre récompense. »

Bulletin d e l'Association d u M a r i a g e chrétien (Paris)

« Ce livre, f r u i t d'uni long m i n i s t è r e e t d'Ul'Ie- expérience de


t r e n t e années, est vécu, p r a t i q u e et original. On croit enten-
dre le bon p a s t e u r a p p r e n a n t aux. p a r e n t s l ' a r t d'élever leurs
enfants. Ces conseils mériteraient d ' ê t r e répandus, pour q u ' u n
plus grand nombre de parents en profitent, et pour que les ecclé-
siastiques, s'en inspirant, réveillent l ' i n t é r ê t de leurs associa-
t i o n s de Mereg Chrétiennes. »
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Semaine Religieuse du Mans.


« L ' a u t e u r d u Livret de famille recommandé par M g r l'Evê-
que a composé aussi u n ouvrage plus étendu qui devrait avoir sa
place dans tous les foyers chrétiens. C ' e s t un Manuel d'éduca-
tion, expliquant avec une grande clarté comment les parents
doivent s e comporter pour bien élever leurs enfants. Simple,
mais profond e t vécu, ce livre est écrit pour être compris de
tous, s a v a n t s e t ignorants. Nous le recommandons... particuliè-
r e m e n t aux mères chrétiennes. »

M' Aug. PRÉNAT, dans ses " Lettres d'un Catho-


lique " (Mémorial de la Loire).
« M. le chanoine J a n o t écrit pour être compris de t o u t le
monde. Aussi fuit-il le paradoxe et l'outrance avec a u t a n t de
soin que d ' a u t r e s les recherchent; point de démangeaisons d ' a u -
t e u r : le bon sens, la raison, la modération, la justesse donnent
à toutes les pages qu'il écrit une valeur sérieuse.
« De spirituels croquis égayent ça e t là le t e x t e ; mais le t e x t e
lui-même pique e t r e t i e n t l'attention, parce qu'il est plein de
choses vues, de détails pris s u r le vif.
« Rien de plus n e t que ses préceptes, rien de plus rapide que
l'exposé qu'il en donne.
« On est émerveillé en lisant ce livre de 260 pages de t o u t
ce qu'il a réussi à y faire entrer. Conditions nécessaires pour
m e n e r à bien l'œuvre de la formation des enfants, éducation
physique, éducation intellectuelle, éducation morale, applica-
tions de culture morale y s o n t successivement exposées de la
manière la plus pratique. C ' e s t une véritable encyclopédie de
l'éducation familiale.
« Après l'avoir étudiée, les p a r e n t s ne s o n t pas seulement
instruits de leurs devoirs, mais encore des moyens qu'ils doi-
vent m e t t r e en œuvre. Ils s o n t souvent embarrassés, souvent
aussi ils se t r o m p e n t lourdement, parce que l'éducation est u n e
œuvre difficile, à laquelle ils ne sont pas préparés. M. J a n o t
est pour eux le guide le plus sûr... ils ont t o u t à gagner à s e
m e t t r e à l'école de son expérience et de sa sagesse.
« J e n ' a j o u t e q u ' u n mot. Donnez aux jeunes ménages amis
le livre de M. le chanoine J a n o t : C ' e s t un cadeau d'un prix
modeste, mais d ' u n e grande valeur. Ils vous en seront à j a -
mais reconnaissants. »

Revue Apologétique (G. GUITTON).


« Il n ' y a plus d'enfants ! s'écrie-t-on. E t voici que l ' a u t e u r
d'un Manuel d'éducation familiale réplique: Il n ' y a plus de
parents ! E t cet a u t e u r n ' e s t point un enfant irrespectueux.
C'est un vénéré chanoine, curé archiprêtre d'une grande pa-
roisse du diocèse de Lyon, qui nous livre en 260 pages le f r u i t
de ses observations e t de ses études. Il avoue humblement qu'on
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ne trouvera rien de neuf dans ce manuel : excès de modestie


vraiment ! Les vieilles idées d o n t il se réclame à bon droit sont
ailleurs disséminées dans des études restreintes se b o r n a n t à
un point spécial. Nulle part, on ne les trouve condensées comme
ici dans u n Manuel populaire, accessible à tous. E t cela est neuf,
entièrement neuf. »
« Pourquoi ce livre ne serait-il pas lu, étudié e t discuté
dans les groupes d'études, les Cercles masculins et féminins,
les associations scolaires, les amicales d'anciens élèves, dans les
Confréries de Mères Chrétiennes, e t dans des cours spéciaux
d'éducation familiale? »

Glané dans le Courrier de l'Auteur.


« Votre livre v a u t de l'or ». — Un père de famille.

« J e me permets de joindre mes modestes félicitations à


toutes celles qui vous ont été adressées. Ce livre est une mei-
veille, e t j e me propose de le méditer souvent. » — Fnc: mère
de famille.

« Votre livre est un p u r chef-d'œuvre d'observation judicieuse,


d'expérience consommée e t de clarté d'exposition... Il semble
que ce Livre de famille est appelé à u n grand succès, un peu
dans tous les milieux... Ce s e r a le cadeau obligatoire à faire
désormais à des fiancés. » — 'Un prêtre.

« Grâce à ma formation première par le R. P. Timon David,


j'ai eu l'occasion de m e t t r e en pratique t o u t e la théorie que
vous exposez ; le r é s u l t a t en a été merveilleux. Aussi pour-
riez-vous sans crainte a j o u t e r à votre sous-titre : A r t d'élever
les enfants à la maison... et d ' ê t r e heureux. » — Un Mar-
seillais.

« Un beau livre, oui, avec de gracieuses, instructives et pit-


toresques illustrations ! Décidément, vous ne vous êtes rien
refusé... e t vous avez raison. E t la disposition matérielle donc!
avec ses titres et sous-titres, et ses caractères si ingénieusement
variés, les uns e t les autres é t i q u e t a n t les idées, fixant l ' a t t e n -
tion... Une mention spéciale à ces sommaires de chaque page
mis en vedette et soulignés en h a u t de chaque page. » — Un
vieux professeur de Lyon.

« J e m'associe pleinement à l'éloge de Sa Grandeur... Vous


êtes là t o u t entier, avec votre zèle a r d e n t e t votre compréhen-
sion avertie des grands besoins du moment. » — Un Vicaire
Général.

« Mon archevêque M g r Leynaud m ' a fait, d u r a n t la traversée


d'Alger à Marseille, le plus grand éloge de votre ouvrage, le
Livre de famille catholique. Veuillez m ' e n envoyer un exemplai-
re. » — Un chanoine d'Alger.
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TABLE DES MATIERES


PASW»
Préface de l ' a u t e u r III
L e t t r e de S. G. Mgr Cliassagnon, évêque d'Autun, à
l'auteur VI
Appréciations diverses IX

PREMIERE PARTIE
Conditions préliminaires indispensables
1CI A Tous. — Que la S o u c h e soit bonne.
§ 1. — La famille « cellule sociale ». 1
§ II. — La meilleure des cellules : la famille c h r é t i e n n e 5
2° Aux JEUNES. — Que le M a r i a g e soi.t bon.
§ 1. — P r é p a r a t i o n d u mariage 8
Vocation. — Choix de la1 personne. — Atavisme
et hérédité. — Incompatibilités. — Préparation
personnelle.
§ II. — Conditions d u « vrai mariage » Il
Contrat civil et mariage religieux. — Unité et
indissolu'bilité. — Divorce.
3° Aux EPOUX. — Que le F o y e r soit bon.
§ I. — L'installation 15
Foyer nouveau. — Foyer salubre. — Foyer 'béni.
§ Il. — La vie au Foyer 16
Religion. — Devoirs d'état.
§ III. — Idées justes s u r le b u t d u mariage. 19
4° Aux PARENTS. — Que l'Education.- soit 'bonne.
§ I. — Nécessité et puissance de l'éducation 22
§ II. — Disposition des parents 24
Ceux qui n e peuvent pas 25
Ceux qui ne veulent pas 26
Ceux qui ne savent pas (le b u t , les moyens) 27
§ III. — Facilités, de L'Education. 31
L ' a u t o r i t é . — L ' a m o u r . — Les grâces, d'état. —
Les collaborateurs.
§ IV. — L'éducation des p a r e n t s par les e n f a n t s . . . . 36
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SECONDE PARTIE
L'Art Éducatif
PAGES
p'réambule. — Division du sujet. Les 3 cultures 35

Chap. 1 — EDUCATION PHYSIQUE


f*,r Conseil : Avant tout, que l'enfant vive 38
21 — .S'instruire et consulter 38
31 — Que la mère nourrisse elle-même ses enfants 40
4" — De la propreté. Gare aux microbes ! 42
9* — Prévenez les maladies 44
8a — Défendez-vous contre la tuberculose 46
— Soignez les deiits, le manger, le boire.
sommeil 48
8" — Ayez une petite pharmacie de famille 50
9" — Pour la seconde enfance. Gymnastique, sports 52

Chap. II. — EDUCATION INTELLECTUELLE


I. —- Son importance 53
U. — Education des sens 54
Le sens tactile. — La vue. — L'ouïe. — La parole.
III. — Á.'\lant l'école 57
Bonnes habitudes. — Meubler l'e&prit. — Former
le jugement.
IV. — Choix de l'école 59
V. — Période scolaire . . . 59
VI. — Période post-scolaire 61
Expérience. — Livres. — Education profession-
nelle. — Arts.

Chap. III. — EDUCAT!ON MORALE


Préambule 65
Excellence de l'éducation morale. — Les 4
grands moyens.
littr MOYEN : Le Respect de Tentant . 66
§ I. — L'amour 66
Amour tendre, raisonna'ble, chrétien, respectueux.
§ Il. — Le respect . 68
L'enfant, c'est l'avenir. —II est une personne. —
Il a une âme. — Il est innocent et pur. — Il
est fai'ble et chétif. — Il est ignorant. — Il est
naïf et crédule.
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PAGES
2f3 M O Y E N : L ' E x e m p l e 74
§ I. — Sa p u i s s a n c e 74
§ II. — Sa n é c e s s i t é . — (La p r i è r e a u f o y e r ) 76
§ III. — A v a n t a g e s d e l ' e x e m p l e p o u r les p a r e n t s 78

3* M O Y E N : L'Autorité 79
§ I. — COMMENT CONSERVER SON AUTORITÉ? 80
1° Par1 le r e s p e c t 80
2° P a r l ' e x e m p l e 80
30 P a r la r e l i g i o n 80
4° P a r l e c a l m e 81
5° P a r l ' o r d r e 82

6° P a r l ' a c c o r d p a r f a i t e n t r e é d u c a t e u r s 82
7° P a r l ' e s p r i t d e f a m i l l e sa
8° P a r l ' e x e r c i c e m ê m e d e l ' a u t o r i t é 83

§ II. — COMMENT EXERCER SON AUTORITÉ? 84


1° Le d r e s s a g e d e s t o u t p e t i t s 84
E x e m p l e s . — Les c a p r i c e s .
2° Le r e d r e s s e m e n t d e s d é f a u t s 88
C o m m e n t s'y p r e n d r e ? — Exemples.
3° L a c o r r e c t i o n d e s f a u t e s 94
A r t d e p r é v e n i r les f a u t e s . — A r t d e c o m m a n -
der. — Art de récompenser. — Art de p u n i r .
— C o m m e n t faut-il p u n i r P — C h â t i m e n t s cor-
porels 99
4° L a d i s c i p l i n e 105
D a n s les r e p a s , le s o m m e i l , les j e u x , le t r a v a i l ,
l a vie c h r é t i e n n e .

§ III. — L e s e n f a n t s g â t é s 119

§ IV. — A u t o r i t é e t l i b e r t é 113
4' ET PRINCIPAL MOYEN : L a R e l i g i o n 117
§ I. — OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES. — Q u e l q u e s o b j e c -
tions .... 117

§ II. — PRINCIPALES PHASES DE L'EDUCATION RELIGIEUSE


1° L ' i n i t i a t i o n à l a vie c h r é t i e n n e 122
Baptême. — Cérémonies. — Ondoiement. —
Relevailles.
2° E b a u c h e de la vie chrétienne 124
Age t e n d r e . — Age de raison (pénitence et
abstinence ; confession).
3° C a t é c h i s m e 130
4° C o m m u n i o n ( p r i v é e e t s o l e n n e l l e ) . . . . . . . . . . . . 133
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PAGES
5° Confirmation 135
6° Persévérance. Œ u v r e s de jeunesse 136
7° Préservation (Surveilance et dangers). — Com-
pagnie. — Lectures. — A m u s e m e n t s . — La.
rue 138
8° Le travail c h r é t i e n 143
Le placement. — L'épargne. — D a n g e r des
usines. — Danger des villes.
9° La vocation 148
Ses signes. — Déclassés o u spécialistes ?
10° Le m a r i a g e c h r é t i e n 153
Age. — Préparation. — Préliminaires. — Céré-
monie.
§ III. — OBSERVATIONS ESSENTIELLES s u r l ' e m p l o i de la
religion c o m m e moyen éducatif 159
1° Religion mal dosée. Trop o u pas assez 159
2° Religion de m a u v a i s aloi 162
Mal comprise. — Incomplète. — Exclusive.
3° Religion sans morale 164
4° C o m m e n t la religion forme les moeurs 166
A. Méthode directe (Exercices. Maximes et pro-
verbes).
B. Méthode indirecte (Les belles histoires. Les
'bonnes lectures. Les exemples).

C h a p . IV. — Q U E L Q U E S A P P L I C A T I O N S
DE C U L T U R E M O R A L E

I. — Education des passions 171


II. — Education antialcoolique 178
III. — Education de la p u r e t é 185
IV. — Education de la conscience 192
V. — Education de la sincérité 197
VI. — Education de la volonté 201
VII. — Education d u coeur 206
VIII. — Education d u caractère 211
IX. - E d u c a t i o n d u t e m p é r a m e n t 215
X. — Education sociale (patriotique et civique). 218
XI. — Le « vernissage » 221
XII. — Les leçons de la m a l a d i e et de la m o r t 229

APPENDICE
L'Ecole. — La Presse. — Union de l'Eglise et de l'Etat . . . . 235
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Prière (Je r e c t i f i e r d ' a v a n c e , à la p l u m e ara 311 c r a y o n , les

E R R A T A suivants ;

P a g e 33, l i g n e 33. — L i r e « f o r m a t i o n première », au lieu


d e « f o r m a t i o n p e r s o n n e l l e ».

P . 39, 1. 42. — A u l i e u d e « p a g e 45 », l i r e « p a g e 41

P . 41, 1. 21. — A u l i e u d e «( l e s 2 p r e m i è r e s heurtes », lire


« les 24 p r e m i è r e s h e u r e s ».

P . 50, 1. 20. — A u l i e n d e « p a g e 4 3 », l i r e « p a g e 3 9 v.

P . 51, 1. 4. — « P a g e 45 », a u l i e u d e c( p a g e 50 ».

P . 59. — A u l i e u d e « P é r i o d e p o s t - s o o l a i r e ;J). l i r e « P é r i o d e
s c o l a i r e »..

P . 66, 1. 23. — A u l i e u d e « .si o n e s t a i m é », 'lire « s i o n e n


e s t a i m é /J).

P . 67. — P l a c e r les 2 p r e m i è r e s l i g n e s à l a fin d e l a p a g e .

P . 78, 1. 19. — L i r e a p a g e 3 3 », a n l i e u d e « p a g e 3 7 ».

P . 85, 1. 41. — L i r e « p o i s o n s » , a u l i e u d e « b o i s s o n s ».

P . 103, 1. 9. — LiTe *< m a m d é DI:, a u i t e u d e « d e m a n d é 1).

P . 111, 1. 27. — L i r e t( ' t e n d a n c e -j), a n l i e u d e « t e n d r e s s e ».

P. 174, 1. 28. — A j o u t e r à l a fin d e l a l i g n e « c u l t u r e i n t e l -


l e c t u e l l e , a u d é t r i m e n t d u . . . ».

P . 175. — S u p p r i m e r les 3 l i g n e s 12, 13 e t 14.

P . 203, 1. 30. — L i r e « n ' e s t q u e r i g i d e », a u l i e u d e <( n ' e s t


p a s r i g i d e ».

P . 204, 1. 40. — L i r e « p a g e 113 », a u l i e u d e « p a g e 148 Il.


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PREMIÈRE PARTIE

CONDITIONS PRÉLIMINAIRES

-:- A T O U S -:-

I. - Que la souche soit bonne

« La Famille est le berceau de la société civile,


et c'est en grande partie dans l'enceinte du
foyer domestique que se prépare la destinée
des Etats. »
LÉON XIII.

La Famille étant le p r e m i e r m o u l e o ù se façonne toute per-


sonne h u m a i n e , n o u s ne pouvons pas c o m m e n c e r u n livre
s u r l'éducation familiale sans préciser tout d ' a b o r d le rôle
primordial et p r é p o n d é r a n t de la Famille dans l ' H u m a n i t é .

§ 1. L a F a m i l l e « c e l l u l e » s o c i a l e .

Dans la Société, tout c o m m e n c e par la Famille, ce nid si


doux, o ù éclosent et g r a n d i s s e n t les petits des h o m m e s . La
Famille ! elle est n o n seulement à l'origine de tous les peuples,
mais à l'origine de tous les individus. Quelle g r a n d e et sainte
chose !
On l'appelle le g r a n d ressort, le rouage essentiel, le r e m p a r t
s u p r ê m e de la cité : oui, mais c'est trop peu dire. On proclame
qu'elle est la base de la Société ; c'est trop peu encore.
Si la collectivité se compare à u n édifice, la famille n ' e n
est pas seulement le f o n d e m e n t ou la pierre angulaire, m a i s
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r
le milieu, les angles, le centre et le s o m m e t : toutes les pierres
qui le c o m p o s e n t s o n t des familles. On p e u t concevoir u n e
famille en dehors de la Société, c o m m e u n e pierre hors de
la construction, m a i s n o n u n e Société sans familles, pas plus
q u ' u n e m a i s o n sans m a t é r i a u x .

Aussi, p o u r employer u n e c o m p a r a i s o n p l u s juste et d'appa-


rence p l u s scientifique, di-
sons que le Corps social é t a n t
u n o r g a n i s m e vivant, la Fa-
mille est la « cellule » pre-
m i è r e et constitutive de cet
o r g a n i s m e immense.
Et n'allez pas p r é t e n d r e
q u e l ' u n i t é sociale, c'est
l'individu. Non, c'est la fa-
mille. Le corps de la n a t i o n
n ' e s t pas u n e poussière d ' i n -
dividus, c'est u n agrégat de
familles.
On ne crée pas u n peuple
avec des h o m m e s seulement,
o u avec des femmes seule-
m e n t , o u encore avec des en-
fants seuls, n i m ê m e avec ces
trois catégories mêlées d ' u n e
façon quelconque ; ce serait
u n t r o u p e a u 1 Il est absolu-
Ce nid si doux! m e n t nécessaire q u e l ' h o m -
me, la femme et l ' e n f a n t y
forment des familles, c'est-à-dire des centres de vie, des foyers.
Le Foyer, voilà la vraie cellule sociale.
Dès lors, si l'organisme est entièrement composé de cellules
saines et bien vivantes, il sera bien portant lui-même. Plus la
vie des cellules familiales sera riche et intense, plus le corps
social sera prospère et vigoureux.

Q u a n d la famille va, tout va !

Or, en France, comment va-t-elle, la Famille ? — Elle va


mal... Déjà malade avant la guerre, elle l'est encore davantage
aujourd'hui.
Depuis plus d ' u n demi-siècle, la Famille française est en
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décadence. Jadis, on faisait le recensement de la p o p u l a t i o n


p a r familles. On disait : tel village c o m p t e 20, 50, 100 feux :
usage q u i existe encore d a n s la nouvelle France d u Canada.
Rien de p l u s logique ; la Famille é t a n t l i t t é r a l e m e n t u n
« foyer » p o u r le corps, o ù se réchauffent les m e m b r e s et se
c u i s e n t les aliments, et u n foyer p o u r les âmes, p u i s q u e à sa
l u m i è r e s ' o u v r e n t les intelligences, à sa c h a l e u r s ' é p a n o u i s s e n t
les plus nobles s e n t i m e n t s d u c œ u r , et de son sein jaillissent
des flots de vie matérielle et spirituelle.
Oui, la Famille dépérit, parce que, j u s q u ' à ce jour, o n n ' e n
a pas t e n u c o m p t e s u f f i s a m m e n t d a n s notre vie nationale.
T o u t repose chez n o u s s u r l'individualisme, et la famille n'oc-
cupe p l u s la place d ' h o n n e u r q u ' e l l e devrait avoir.
On la négligeait en politique, le législateur s ' i n t é r e s s a n t
s u r t o u t a u citoyen et à l'électeur ; o n la négligeait à l'école,
où les maîtres n ' o n t a u c u n e collaboration avec les parents, et
où l'on tend m ê m e à restreindre la liberté et les droits d u
père et de la mère ; o n la négligeait dans les lois, e n ne sauve-
g a r d a n t pas assez le p a t r i m o i n e familial, e n n ' e n c o u r a g e a n t
pas assez les familles nombreuses, en n ' a c c o r d a n t pas le vote
plural au père de famille, en c r é a n t u n e foule d'oeuvres nou-
velles q u i e u s s e n t été inutiles si l ' o n e û t aidé la famille à
d o n n e r son m a x i m u m de r e n d e m e n t : patronages, oeuvres
postscolaires, asiles de vieillards, etc.
On laissait et on laisse encore 'bafouer la Famille par la
presse, d a n s les feuilletons et les r o m a n s , le cinéma et le
théâtre ; o n tolérait et o n tolère encore la p r o p a g a n d e sub-
versive d u m a l t h u s i a n i s m e ; o n ne r é p r i m e pas s u f f i s a m m e n t
l'alcoolisme, la débauche, la p o r n o g r a p h i e , la licence des
rues ; o n ne fait rien c o n t r e le travail des f e m m e s à l ' u s i n e ,
etc., etc.
On ne protège pas la famille, que dis-je ?... On achève de la
r u i n e r par le divorce, q u i devient de j o u r en jour p l u s facile
e t qui dévore de plus en p l u s les pauvres cellules d ' u n e société
languissante.
Non, vraiment, la Famille ne va pas. Et p o u r t a n t c'est en
elle, répétons-le, que résident les forces vives de la nation.
Laissons-la périr, et n o u s t u o n s la n a t i o n d a n s l'œuf.

■» On s'évertue à créer des Œ u v r e s sociales ; on rêve sans


cesse d ' e n établir de nouvelles... Et l ' o n oublie la plu-s an-
cienne !
Avant de faire des créations artificielles, p o u r q u o i ne pas
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user des ressources que n o u s offre la n a t u r e , sans en laisser


perdre u n e parcelle ? La première, la meilleure institution
sociale n'est-elle pas la Famille ?...
Celui qui a inventé la p a t e r n i t é et la m a t e r n i t é n'a-t-il pas
fourni à la faiblesse h u m a i n e son p l u s solide a p p u i ? . . .
L ' a m o u r d ' u n e m è r e n'est-il pas ce f a m e u x levier que rêvait
Archimède, capable de soulever le monde?...
Alors...
Le p r e m i e r moyen de résoudre la question sociale ne serait-il
pas de FAIRE DONNER A LA FAMILLE s o n p l e i n r e n d e m e n t ?...
Voyez ce qui se passe dans les familles normales et bien te-
n u e s : Le chômage, la maladie, la misère y sont u n e exception;
on n ' y a n u l besoin de garderies, d ' h ô p i t a u x , de 'bureaux de
bienfaisance, ni m ê m e de retraites ouvrières. Qui se charge de
tout cela? Le père et la mère. Ah! q u e l ' a m o u r paternel et
l ' a m o u r m a t e r n e l sont habiles à résoudre les d u r s problèmes
de l'existence!
Au fond, la Famille est la plus sûre de toutes les m u t u a -
lités. Elle est à la fois u n e crèche p o u r les bébés, u n e école
maternelle, u n atelier d ' a p p r e n t i s s a g e p o u r les adolescents,
u n e vraie société de secours m u t u e l s p o u r tous ses m e m b r e s ,
u n hôpital p o u r ses malades... Elle est, l'hospice préféré de
tous les vieillards, la m a i s o n de retraite ouvrière, la Caisse
d'épargne, le b u r e a u de placement, le secrétariat, le dispensaire,
que sais-je encore ?...
Au lieu de m u l t i p l i e r les établissements publics (ou privés)
à g r a n d renfort de fonctionnaires stipendiés, de paperasses
et de règlements administratifs, ne vaudrait-il pas m i e u x
favoriser les familles consciencieuses et leur permettre de rem-
plir ces offices d a n s des conditions i n f i n i m e n t plus douces et
plus h u m a i n e s ? — Cela coûterait dix fois m o i n s et profiterait
dix fois plus.

SOCIALISTES,
C o m m e n t n'avez-vous pas encore compris que la p l u p a r t
de vos revendications t r o u v e n t leur solution toute naturelle
d a n s le syndicat familial ? (1)

(1) Il n ' e s t pas r a r e de t r o u v e r des familles n o m b r e u s e s où les enfants mariée


f o r m e n t avec leurs f e m m e s et les petits-enfants, u n total de 30, 40, 50 m e m b r e l .
Quelle puissance si la b o n n e h a r m o n i e y règne c o m m e elle doit y r é g n e r 1...
J ' a i c o n n u u n o r p h e l i n resté seul à 14 ans avec t r e i z e SOUS p o u r toute far-
t u n e ; la famille fondée p a r lui c o m p t e a u j o u r d ' h u i une vingtaine d'enfanfct
et de petits-enfants, avec u n avoir de plusieurs centaines de mille francs... et
le s y n d i c a t s ' e n r i c h i t tous les jours...
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PATHIOTES,
N'avez-vous jamais pensé à ceci : Si tous les ménages étaient
sérieux, et disposés à élever u n e n o m b r e u s e famille, la France
ne tarderait pas à r e p r e n d r e la première place d a n s le m o n d e ?

CATHOLIQUES,

Vous que vos principes r e n d e n t capables de d é v o u e m e n t et


de sacrifices, p o u r q u o i ne vous appliquez-vous pas davantage
aux choses de la Famille?... L ' a v e n i r est à vous, si vous êtes
résolus s i m p l e m e n t à ceci : fonder des familles modèles, nom-
breuses, vertueuses et vaillantes. (1)

N'exagérons rien.. Il y aura toujours besoin d'œuvre& spé-


ciales p o u r recueillir les déchets inévitables de telle ou telle
cellule familiale, appauvrie, affaiblie, frappée de m o r t ou d ' i n -
capacité. Les familles, m ê m e bien constituées, o n t toujours
besoin d'être secondées et renforcées. Mais q u e les renforts
seraient m o i n s nécessaires, si la famille fonctionnait comme
elle doit !
Que toutes les œuvres p r e n n e n t donc de plus en plus u n e
orientation favorable à la Famille i Rien de plus fécond, de plus
actuel, de plus pacifique, ae p l u s populaire, de p l u s économi-
que et de plus simple q u e les œuvres à caractère familial.
Attelons-nous à cette tâche sacrée de r e s t a u r a t i o n nationale.
L'effort à faire est g r a n d ; mais il ne sera pas stérile.

§ Il. L a m e i l l e u r e d e s « cellules » : la Famille


chrétienne.

Affirmons-le h a u t e m e n t , c'est dans le c h r i s t i a n i s m e que l'ins-


t i t u t i o n divine de la Famille a atteint son apogée. La Famille
idéale c'est la Famille chrétienne, de 'beaucoup supérieure à
la famille japonaise, chinoise, h i n d o u e , et s u r t o u t m u s u l m a n e .
Un coup d'œil, m ê m e superficiel, s u r les divers peuples de
la terre suffit à établir la comparaison. Et u n peu de réflexion
suffit p o u r saisir les causes profondes de notre supériorité
familiale.
P o u r q u o i la famille c h r é t i e n n e est-elle la meilleure ?
Parce qu'elle répond m i e u x a u x exigences de la n a t u r e , en

(1) C'est c i q u i est a r r i v é r é c e m m e n t aux catholiques de Genf-ve.


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tenant compte de tous les é l é m e n t s et de toutes les f i n s de la


famille. Mieux que toute autre, la famille chrétienne respecte
l'autorité paternelle et ma-
ternelle, elle sauvegarde la
dignité de l'épouse et de la
mère, les droits de l'enfant,
les lois de l'éducation et les
mœurs domestiques.
Comment cela ?
1° Par le caractère auguste
du mariage qui, élevé à la
dignité de sacrement, inspire
aux époux le sens du respect
mutuel et de l'égalité devant
Dieu, et leur donne l'investi-
ture d'un véritable sacerdoce
à remplir.
Par le décret d'unité et
d'indissolubilité du lien con-
jugal, proclamé de la bou-
che même de Jésus-Christ à
la face du monde, promul-
gué dans l'Evangile, ensei-
I,n Famiile niadèle gné et soutenu énergique-
ment par l'Eglise (i).
Par le b a p t ê m e des nouveau-nés qui, devenus enfants de Dieu,
sont l'objet d ' u n respect plus profond ; par les prédications
de la chaire chrétienne, et les exhortations plus i n t i m e s d u
confessionnal, qui rappellent sans cesse aux parents la gran-
d e u r et la sainteté de leur état, l ' i m p o r t a n c e et l ' u r g e n c e de
leurs devoirs.
2° Tout en reconnaissant l'autorité s u p r ê m e d u mari, le
c h r i s t i a n i s m e l'a r a m e n é e à ses justes limites, en rehaussant
la d i g n i t é de la femme, soit par l'exemple de la Sainte Famille
o ù vécut le Christ enfant, soit par le culte de la Vierge Marie,
proposée c o m m e modèle aux vierges, aux épouses et aux mères.
N'est-ce pas aussi le souci c o n s t a n t de l'Eglise à relever Ii
c o n d i t i o n des femmes, qui a d o n n é naissance aux c o u t u m e s
chevaleresques d u Moyen-Age, grâce auxquelles la m è r e de
famille est d e v e n u e la « d a m e », la reine de la maison ; grâce
auxquelles la f e m m e e u r o p é e n n e et américaine a droit aujour-

(2) P l u t ô t q u e c o n s e n t i r au divorce du roi Henri VIII, l'Eglise a préféré


a b a n d o n n e r l ' A n g l e t e r r e au schisme r e g r e t t a b l e , q u i la sépare encore de Rome,
m a l g r é d ' h e u r e u x s y m p t ô m e s de r a p p r o c h e m e n t .
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d ' h u i à tous les h o n n e u r s de la société?... Ainsi honorées, les


mères o n t p u d o n n e r à leurs enfants u n e éducation m o i n s
h u m i l i é e et m o i n s précaire ; car le s o r t d e s e n f a n t s e s t lié à
celui de la m è r e .

3° Par les lois sévères de l'Eglise c o n t r e l'infanticide et


l ' a b a n d o n des enfants, le père et la m è r e o n t pris davantage
conscience de leurs responsabilités et de leurs devoirs.
Au p o i n t de vue éducatif, q u e n ' a pas fait l'Eglise ? P o u r
i m p l a n t e r la vie familiale p a r m i les Anglo-Saxons, S. Grégoire-
le-Grand est allé j u s q u ' à faire u n e obligation aux femmes deve-
n u e s chrétiennes de n o u r r i r elles-mêmes leurs enfants.
Qui a fondé les premières écoles, formé les premiers maîtres,
conservé les chefs-d'œuvre de l ' a n t i q u i t é classique, composé
les premières g r a m m a i r e s et les p r e m i e r s dictionnaires, les pre-
mières cartes géographiques, la p r e m i è r e g a m m e , les premières
méthodes de dessin et les p r e m i e r s modèles d ' é c r i t u r e ? Qui a
c o n d u i t insensiblement le m o n d e au niveau intellectuel et
m o r a l où n o u s trouvons notre civilisation P Ce sont des prê-
tres, des moines, des évêques, des papes ; c'est l'Eglise ; c'est
la religion chrétienne, avec sa doctrine s u r la valeur des âmes,
avec sa loi de justice et de fraternité, avec son Evangile, sa
prédication, ses catéchismes, ses sacrements et ses œuvres de
t o u t genre.
D ' u n e manière générale la civilisation c h r é t i e n n e a facilité
les moyens d'existence, et cet être chétif q u ' e s t l ' e n f a n t s'est
trouvé m o i n s misérable et m o i n s exposé à périr.
Un d e r n i e r a r g u m e n t , s u r a b o n d a m m e n t a p p u y é s u r l'ex-
périence, prouve que la valeur des familles correspond à leur
dose de christianisme. C'est q u e là o ù la vie c h r é t i e n n e est
florissante, la famille l'est aussi ; et, par contre, là où les
principes chrétiens s o n t en défaveur, la famille s'étiole, s'ap-
pauvrit et m e u r t . Il y a des exceptions, m a i s l'exception ne
fait q u e c o n f i r m e r la règle.

La conclusion de ce bref aperçu doit être celle-ci : P o u r


a s s u r e r l a b o n n e é d u c a t i o n des e n f a n t s , il i m p o r t e a v a n t
t o u t q u ' i l s n a i s s e n t d a n s u n e b o n n e f a m i l l e , e t d e préfé-
r e n c e u n e f a m i l l e c h r é t i e n n e . C'est là le p r e m i e r principe
d ' é d u c a t i o n ou p l u t ô t la première condition préalable d u suc-
cès.
Il peut arriver (et il arrive) que des enfants a p p a r t e n a n t à
u n e famille n o n c h r é t i e n n e , ou m ê m e mauvaise, s ' a r r a c h e n t
plus o u moins à l'influence de leur milieu. Mais, encore u n e
fois, c'est l'exception, et n o u s ne pouvons proposer ici que
ce qui est la règle générale.
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AUX JEUNES

II. - Que le mariage soit bon

P u i s q u ' i l est si i m p o r t a n t d'avoir des familles qui ne soient


ni médiocres, n i seulement passables, m a i s bonnes et excel-
lentes, quel est donc le secret p o u r y arriver P — C ' e s t d ' a v o i r
de b o n s m a r i a g e s , p u i s q u e toute famille débute par le ma-
riage.
Or, qu'est-ce q u ' u n « 'bon mariage » ?
— C'est u n m a r i a g e 'bien préparé et bien contracté.

§ 1. - P r é p a r a t i o n d u m a r i a g e .

VOCATION. — Avant tout, le jeune h o m m e et la jeune fille


doivent é t u d i e r leur vocation.
Si le mariage est la vocation c o m m u n e , il y a aussi des ap-
pels de Dieu à d ' a u t r e s genres de vie : célibat dans le monde,
sacerdoce, vie religieuse ou monastique.
Dans u n e ruche, il y a des abeilles fécondes et d ' a u t r e s qui
ne le sont pas ; de même, dans la ruche h u m a i n e , il y a
place, à côté des cellules familiales, p o u r les cellules q u i sem-
blent infécondes, mais qui sont douées d ' u n e fécondité réelle,
voire m ê m e supérieure, quoique différente.
Cette étude p r é l i m i n a i r e de la vocation, faite devant sa
conscience et devant Dieu, en s ' e n t o u r a n t des conseils expé-
r i m e n t é s des p a r e n t s et d u confesseur, sera une garantie p o u r
l'avenir. On m a r c h e avec plus d ' a s s u r a n c e q u a n d on est s û r
d ' ê t r e dans la b o n n e voie.

CHOIX DE LA PERSONNE. — On ne va pas au mariage comme à


une partie de plaisir, sans prévoyance et sans réflexion. La
p r u d e n c e s'impose s u r t o u t dans le choix de la personne q u ' o n
veut épouser.
Le oci2ur a ses exigences ; la raison aussi. Un mariage de p u r
caprice est aussi m a l h e u r e u x q u ' u n mariage de pure raison ;
et il faut u n h e u r e u x alliage de raison et de s e n t i m e n t p o u r
forger cette chaîne qui ne doit jamais se rompre.
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Le mariage ne doit être ni l ' u n i o n de deux sacs d'écus, ni


le résultat d ' u n coup de foudre.
Avant de semer ou de planter, le jardinier étudie et choisit
avec soin sa semence et son terrain. Avant de se marier, les
jeunes gens doivent s'étudier avec plus de soin encore... Il y va
de leur 'bonheur et d u b o n h e u r de leurs e n f a n t s !
ATAVISME ET HÉRÉDITÉ. — En ce qui concerne l'atavisme (1),
nous avons déjà dit la supériorité d ' u n e p e r s o n n e a p p a r t e n a n t
à u n e 'bonne famille, avec u n type ancestral aussi irréprochable
que possible.
En ce qui regarde l'hérédité, on veillera à ce que n i l ' u n
ni l ' a u t r e des deux époux ne soit affligé de q u e l q u e maladie
transmissible à la p r o g é n i t u r e : alcoolisme, tuberculose, etc.
Ce qui rend i n q u i é t a n t s les m a r i a g e s e n t r e cousins, c'est que
les cousins jouissent déjà d ' u n certain n o m b r e de caractères
c o m m u n s qui r i s q u e n t de se c o n j u g u e r et de se retrouver
chez les e n f a n t s d a n s des p r o p o r t i o n s démesurées.
Il est bon ausssi que ceux qui se m a r i e n t soient le plus pos-
sible « assortis » c o m m e âge, comme situation, c o m m e édu-
cation, etc.; et que tout en se c o m p l é t a n t l ' u n et l'autre, ils
s ' h a r m o n i s e n t suffisamment; sans contrastes trop c h o q u a n t s ,
qui finiraient par les lasser eux-mêmes.
INCOMPATIBILITÉS. — Il ne s'agit pas ici d ' i n c o m p a t i b i l i t é
d ' h u m e u r , ni de défauts secondaires, q u ' i l faudra bon gré m al
gré accepter et s u p p o r t e r allègrement dans la vie à deux. Nous
ne voulons signaler que ce qui est incompatible avec le b o n h e u r
des époux et avec la b o n n e éducation des enfants.
La vertu ne peut s'allier avec le crime, ni la religion avec
l'impiété, ou la foi avec l'hérésie.
Ce n ' e s t pas sans raison que l'Eglise i n t e r d i t les u n i o n s
entre chrétiens et païens, entre catholiques et protestants ou
schismatiques. C o m m e n t voulez-vous q u ' o n puisse être d'ac-
cord et p a r c o n s é q u e n t h e u r e u x en ménage, si l ' o n n ' a pas
les m ê m e s croyances, et si l ' o n ne professe pas le même
c u l t e ? C o m m e n t voulez-vous « réussir » l'éducation des
enfants si la direction d u père diffère de celle de la m c r e ? . . .
A la base de toute éducation, il faut u n e philosophie, il faut
une théologie ; mais il ne faut pas que les idées philosophi
ques et religieuses de l ' u n soient contrariées par les idées phi-
losophiques et religieuses de l'autre.

(1) L ' a t a v i s m e est la tendance des petits-enfants à r e s s e m b l e r à leurs aïeux ou


ancêtres ; l ' h é r é d i t é est la tendance des e n f a n t s à r e s s e m b l e r à leurs p a r e n t s
directs.
Il existe d'excellentes études s u r l'atavisme et l ' h é r é d i t é . On fera bien d ' e n
p r e n d r e connaissance.
DONC, le jeune h o m m e catholique ne doit jamais choisir u n e
c o m p a g n e qui ne partage pas ses convictions. De plus, il la
faut pieuse et bonne, vertueuse, laborieuse et économe : voilà
p o u r l'Ame ; saine, robuste, adroite et propre : voilà p o u r Ip.
corps. Q u a n t il la beauté ou à la richesse, c'est (c l'accessoire M.
Souvent la f e m m e jolie ou riche n'est ni bonne, ni simple, ni
vertueuse, ni laborieuse, précisément parce que jolie o u riche.
DONC, la j e u n e fille catholique ne doit jamais accepter u n
c o m p a g n o n irréligieux et li'bre-penseur (je ne dis pas négli-
gent ou indifférent, mais délibérément hostile à la religion),
ni un libertin, ni u n alcoolique ou u n paresseux. Q u a n t à
l'accessoire, s'il fait défaut, qu'elle ne s'en t o u r m e n t e pas.
Trop de jeunes filles, volages ou naïves, c o m p r o m e t t e n t gra-
vement leur avenir par des amitiés secrètes ou des liaisons
inconsidérées avec des personnes que r a i s o n n a b l e m e n t elles ne
d e v r o n t ou ne p o u r r o n t pas épouser. Même sans se laisser
séduire positivement, elles se laissent e n t r a î n e r assez loin p o u r
ne plus pouvoir (ou ne plus vouloir) reculer. Prises c o m m e
d a n s u n engrenage, elles sont c o n d a m n é e s à u n e mésalliance,
o u pis encore : leur carrière est brisée !...
Ah ! que Dieu les garde d u m i r a g e et des illlusions d ' u n
a m o u r aveugle! Et qu'elles sachent g a r d e r l e u r coeur !

PRÉPARATION PERSONNELLE. — C'est p o u r q u o i l'on doit pré-


parer son mariage, n o n seulement en d i r i g e a n t son choix
avec prudence et en s ' e n t o u r a n t de toutes les garanties s u r le
conjoint, m a i s en se p r é p a r a n t soi-même, par u n e vie p u r e
et s é r i e u s e m e n t chrétienne, à l u i éviter (à lui ou à elle) toute
déception.
Savoir son catéchisme et connaître sa religion, ce n'est q u ' u n
p r e m i e r pas, insuffisant. Il f a u t être croyant et p r a t i q u a n t (1).
observer les préceptes du Décalogue, s'exercer à la vertu,
prier, recevoir les Sacrements, sans lesquels la jeunesse est
livrée à ses propres forces, c'est-à-dire à son inévitable faiblesse.
La chasteté ressemble à toutes les pierres de g r a n d prix :
elle est rare et elle coûte cher. Mais on peut la garder, par la
grâce d e m a n d é e à Dieu et par la fuite des occasions.
Plus que jamais, au m o m e n t où la jeunesse songe à fonder
u n foyer, il faut qu'elle « se range », si elle a été cc déran-
gée ».
Or, ce n ' e s t que dans la p r a t i q u e de la vie chrétienne qu'elle

(1) P e t i t catéchisme dit mariage, R. P. Iloppenot, S. J. Donne Presse, 5, r u e


Bayard, Paris.

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