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5 caractéristiques
d’une famille en bonne santé
Une famille qui s’aime
BLF Europe • Rue de Maubeuge
59164 Marpent • France
Édition originale publiée en langue anglaise sous le titre :
The Family You’ve Always Wanted • Gary Chapman
© 1997, 2008 Gary Chapman
Publié par Northfield Publishing • 820 N. LaSalle Blvd. • Chicago, IL 60610
Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés.
Remerciements.................................................................................. 5
Introduction....................................................................................... 7
.
prologue.
Un étranger dans la famille....................................................... 11
.
première partie
Une famille qui sert..................................................................... 17
Chapitre 1 : de la peine au plaisir,.
un cheminement personnel................................................ 19
Chapitre 2 : qu’est-ce qu’une famille qui sert ?................. 25
.
Deuxième partie.
Des couples en pleine intimité............................................... 37
Chapitre 3 : notre soif de proximité.................................... 39
Chapitre 4 : cinq pas vers l’intimité.....................................51
troisième partie.
Des parents qui guident........................................................... 69
Chapitre 5 : parler, faire, aimer.............................................71
Chapitre 6 : le défi : enseigner.
de manière créative. .............................................................. 83
Chapitre 7 : le défi : enseigner.
de manière cohérente. ........................................................ 103
quatrième partie.
Des enfants qui obéissent à leurs parents
et les honorent. ........................................................................... 121
Chapitre 8 : pourquoi obéir est si important. ................. 123
Chapitre 9 : le don de l’honneur........................................143
cinquième partie.
Des maris qui aiment et dirigent.......................................... 151
Chapitre 10 : que signifie « diriger » ?................................. 153
Chapitre 11 : les pères, ce qu’ils font.
pour leur famille. .................................................................. 171
Chapitre 12 : pour les épouses seulement,.
l’art de l’encouragement..................................................... 187
épilogue........................................................................................205
un mot de la part de Shelley et Derek. ......................... 209
Autoévaluation
À votre tour. .................................................................................. 213
À votre tour.....................................................................................215
Développez une attitude de service................................. 216
Développez l’intimité. ........................................................ 225
Les langages d’amour de vos enfants.............................. 249
L’éducation créative..............................................................251
Apprenez aux enfants à respecter autrui........................ 261
Évaluez vos capacités de leader. ....................................... 272
Projet de croissance pour le père aimant....................... 280
Notes................................................................................................. 311
Remerciements I5
Remerciements
Introduction
1961, j’ai épousé Karolyn qui m’a donné une fille, Shelley et
un fils, Derek.
Shelley a construit sa cellule familiale avec son mari
John ; quant à Derek, il est encore célibataire et poursuit
ses études universitaires. Je suis particulièrement heureux
de ce que Derek a participé à la rédaction de ce livre. Il m’a
donné de sages conseils à chaque chapitre. Le fait d’écrire
ce livre à deux a été une nouvelle expérience dans notre
relation qui a commencé il y a trente-quatre ans.
J’ai trouvé qu’une famille saine se caractérisait par
cinq éléments fondamentaux. S’ils s’y trouvent, ils créent
une dynamique familiale saine. Je me sens poussé à don-
ner des conseils pratiques sur la manière d’inclure ces cinq
éléments dans votre famille. C’est pourquoi le livre se di-
vise en cinq grandes sections, chacune décrivant l’une des
cinq caractéristiques d’une famille empreinte d’amour, et
donnant ensuite des idées pratiques sur la manière de l’ap-
pliquer directement à votre situation familiale. Ce qui se
passe dans votre famille a des répercussions sur la nation,
et même sur le monde, en bien ou en mal. Nous nous re-
dressons ou nous tombons tous ensemble. Je suis ouvert
à toutes vos remarques et espère que mes réflexions vous
seront utiles.
Prologue : un étranger dans la famille I 11
P R O L O G U E
Un étranger dans la famille
P R E M I È R E P A R T I E
C H A P I T R E 1
De la peine au plaisir,
un cheminement personnel
C H A P I T R E 2
Qu’est-ce qu’une famille
qui sert ?
D E U X I È M E P A R T I E
Des couples
en pleine intimité
Chapitre 3 : notre soif de proximité I 39
C H A P I T R E 3
Notre soif de proximité
C H A P I T R E 4
Cinq pas vers l’intimité
T R O I S I È M E P A R T I E
C H A P I T R E 5
Parler, faire, aimer
L’amour d’abord
Certains d’entre vous se demandent peut-être : « Est-
il possible que deux parents qui ont une approche très
différente en matière d’éducation trouvent un terrain
d’entente ? » Nous répondons « oui » sans la moindre hé-
sitation. Dans notre propre famille, nous avons constaté
que j’étais personnellement enclin à être un parent calme,
ouvert au dialogue, tandis que Karolyn était plus impul-
sive, et donc plus portée sur l’action. Il nous fallut quelque
temps pour nous rendre compte de cette situation, pour
analyser nos schémas, et accepter nos tendances person-
I
74 Une famille qui s’aime
C H A P I T R E 6
Le défi : enseigner
de manière créative
Quel est le parent qui n’a pas été lassé par le flot inin-
terrompu de comment et de pourquoi jaillis de la bouche
de l’enfant curieux de savoir ? Tout enfant est curieux par
nature. Malheureusement, beaucoup de parents ont tué
cet esprit curieux en répondant : « Pas maintenant » et :
« Parce que c’est comme ça » !
Le parent qui enseigne est confronté à une rude tâche :
tenir compte du désir naturel de l’enfant d’apprendre, et le
faire de manière à maintenir son esprit ouvert pour ap-
prendre tout au long de sa vie. C’est pourquoi j’ai parlé d’un
I
84 Une famille qui s’aime
Le matin
En préparant le petit-déjeuner pour toute la famille,
Karolyn rendait un service très apprécié ; elle ne pouvait
donc pas consacrer ce temps à enseigner les enfants (sauf
par son exemple de service dans l’amour). Je me chargeais
donc de ce rôle. Nous ne consacrions que peu de temps
à l’enseignement. À la fin du petit-déjeuner, je lisais un
bref passage de la Bible, nous échangions quelques idées
sur la leçon qui se dégageait du texte, je donnais l’occasion
aux enfants de poser quelques questions ou de faire des
remarques. Puis nous avions un petit moment de prière.
L’enseignement prenait rarement plus de cinq mi-
nutes. Je ne dirais pas que c’était le meilleur moment de la
journée pour enseigner, mais il nous donnait l’occasion de
nous retrouver tous ensemble autour d’une idée centrale.
Nous pouvions ensuite vaquer à nos différentes occupa-
tions avec le sentiment d’avoir commencé la journée en
tant que famille unie. Si l’esprit de famille est cultivé dès le
matin, il nourrit toute la journée la pensée qu’il existe une
famille où les membres se retrouvent. Et même si on ou-
I
88 Une famille qui s’aime
Dans la maison
La famille moderne se retrouve-t-elle dans la mai-
son ? Certainement, lorsqu’elle regarde la télévision ou
pianote sur le clavier de l’ordinateur. Mais il est bien rare
que parents et enfants s’asseyent, les uns pour enseigner,
les autres pour apprendre. Nous sommes tous dans la
maison, souvent assis, mais nous ne nous parlons pas. Je
ne veux pas dire par là que la télévision ou l’ordinateur
ne sont pas des outils pédagogiques. Ils peuvent être très
utiles, à condition que les programmes soient bien choisis.
Autrement, ils risquent de communiquer des leçons que
les parents ne jugeraient pas sages. Si ces outils modernes
d’instruction ne sont pas utilisés par les parents pour en-
seigner de bonnes choses, ils risquent d’être des ennemis
de la pédagogie familiale et non ses alliés.
Dans notre famille, nous prenions le temps de nous
asseoir et de bavarder ; parents et enfants échangeaient
leurs idées, leurs sentiments et leurs expériences. Cela
se passait principalement au moment du repas du soir.
Il n’était pas rare que nous restions assis une heure après
le souper pour dialoguer. Au fur et à mesure que les en-
fants grandirent, ces moments s’allongèrent. Lorsqu’ils
rentraient de l’université, le week-end, nous arrivions à
bavarder pendant trois heures. Leurs amis que nous ac-
cueillions souvent avec eux étaient très surpris de voir
qu’une famille pouvait rester assise et discuter aussi long-
temps. Beaucoup de ces jeunes avaient grandi dans des fa-
milles dont les membres n’avaient jamais pris le temps de
s’asseoir ensemble pour dialoguer.
J’étais encore un jeune père, mais j’avais déjà été frap-
pé par la déclaration du Dr Graham Blaine, un professeur
de psychiatrie à l’université de Harvard. Il disait que le
Chapitre 6 : le défi, enseigner de manière créative I 89
grand problème avec la télévision n’était pas la pauvreté
de ses programmes, mais le fait qu’elle avait supprimé les
échanges entre les membres de la famille lors du souper.
Quand les gens sont pressés de regarder une émission té-
lévisée, ils mangent à toute vitesse. Ils ne prennent plus le
temps de se raconter leur journée, les petits détails comme
les grands sujets. Karolyn et moi avons perpétué la tradi-
tion des soupers familiaux et nous avons choisi ce moment
pour dispenser notre enseignement aux enfants.
Ceux-ci ne le percevaient pas comme un temps d’ins-
truction. C’était plutôt un temps de partage, de discus-
sion, d’écoute. Chacun faisait part des événements de la
journée, des sentiments qui les accompagnaient, des frus-
trations ressenties. C’était l’occasion de resserrer les liens
familiaux, de prouver que la famille s’intéressait à ce que
chacun de ses membres avait vécu durant la journée, aux
pensées qui avaient agité l’esprit, aux décisions qu’il fallait
prendre. Je dois reconnaître que lorsque nos enfants en-
trèrent dans l’adolescence, nous avons dû user d’habileté
et de fermeté pour maintenir cette bonne tradition. Il fal-
lut prendre le repas tantôt à quatre heures de l’après-midi,
tantôt à dix heures du soir ! Il fallait en effet tenir compte
des séances d’entraînement de basket, des répétitions de
théâtre, des leçons de piano. Mais le jeu en valait la chan-
delle, et nos enfants conservent un bon souvenir de ces
moments de partage.
En voyage
Quand Moïse donna ce conseil aux parents hébreux
de son temps, les gens se déplaçaient à pied : ils étaient
nomades. Aujourd’hui encore, ils sont constamment en
mouvement. Autrefois, ils allaient chasser, pêcher ou
cueillir des fruits sauvages ; aujourd’hui ils se rendent à
des réunions d’affaires aux quatre coins du monde. Seul
le moyen de transport a changé. À notre époque, c’est en
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90 Une famille qui s’aime
Au coucher
Dans toutes les cultures, les hommes, les femmes et
les enfants dorment. Et dans de nombreuses cultures, les
moments qui précèdent le coucher sont perçus comme
des instants privilégiés pour enseigner les enfants. Dans
le cadre de mes voyages anthropologiques, j’ai pu obser-
Chapitre 6 : le défi, enseigner de manière créative I 91
ver les Indiens Tzeltal au sud du Mexique et les Indiens
caraïbes sur l’île de la Dominique. J’ai vu des mères cajo-
ler leurs petits enfants devant un feu en plein air et leur
chanter des berceuses, une façon de leur transmettre des
leçons. J’ai vu des pères rassembler des jeunes enfants au-
tour du feu et leur raconter des histoires de leurs ancêtres.
Cela permettait aux petits de s’endormir en sécurité et de
rêver aux lointaines années passées. La vie dans le monde
contemporain, bien que très différente de celle des tribus
autour du feu, offre, elle aussi, d’excellentes occasions
d’instruire les petits.
Comme les enfants font tout pour retarder l’heure du
coucher, ils sont souvent prêts à écouter n’importe quelle
forme d’instruction. Les chants, les prières et les histoires
sont de merveilleux outils pédagogiques avant l’heure d’al-
ler au lit. Dans notre foyer, Jean fut témoin du rite suivant.
Karolyn ou moi, nous nous asseyions avec les deux enfants
sur le divan, la télé éteinte (la cheminée allumée en hiver),
et nous leur lisions une histoire d’un des nombreux livres
que nous avions fini par accumuler au fil du temps. L’his-
toire était toujours suivie de questions. Celles-ci avaient
parfois un rapport avec le récit lu, mais parfois, c’était une
question qui avait subitement traversé l’esprit de l’enfant,
et qui ne pouvait attendre. Nous avions fixé l’heure du
coucher, mais nous acceptions parfois de la repousser un
peu si nous estimions le moment favorable pour une leçon
importante.
Puis, c’était le dernier petit tour dans la salle de bain,
le dernier verre d’eau avant de se glisser sous les couver-
tures. Lorsque les enfants étaient au lit, nous faisions une
prière. Les enfants ne se couchaient pas à la même heure.
Derek, le plus jeune, se couchait en premier ; Shelley, plus
âgée, allait au lit un quart d’heure plus tard. Cela nous
permettait de prier séparément avec chaque enfant. Les
petits priaient pour Zachée, le chien, pour l’instituteur et
I
92 Une famille qui s’aime
C H A P I T R E 7
Le défi : enseigner
de manière cohérente
Lancez-vous !
Certains d’entre vous sont de jeunes parents. Vous
n’avez pas encore une grande expérience en matière de pé-
dagogie théorique et pratique. Votre métier ne fait pas ap-
pel à des compétences facilement transposables à la mai-
son. Vous reconnaissez honnêtement avoir peu d’idées sur
la manière dont les enfants apprennent. Vous vous sentez
incapables et même effrayés par la tâche qui vous attend.
J’ai une bonne nouvelle pour vous : vous pouvez vous faire
aider ! Cela demande évidemment du temps et un certain
investissement financier, mais des milliers de parents
peuvent attester aujourd’hui de l’efficacité des moyens mis
à leur disposition pour mieux s’acquitter de leur rôle d’en-
seignants et d’éducateurs de leurs enfants.
Il y a moyen de suivre des cours dispensés par diffé-
rents organismes laïques ou religieux. Ils permettent aux
jeunes parents ou aux parents inexpérimentés de mieux
comprendre le développement de l’enfant, de savoir com-
ment l’enfant apprend le mieux, comment se comporter
avec des adolescents, etc. La qualité de l’enseignement
dépend évidemment de la compétence de l’enseignant et
de la philosophie qui sous-tend le cours. Ces cours sont
cependant généralement bénéfiques pour les parents.
De nombreux mouvements religieux et organisa-
tions para-ecclésiastiques proposent aussi des cours sem-
blables, en insistant sur certains aspects particuliers de
l’enseignement et de la formation de l’enfant. Ce qui se fait
par exemple dans le cadre des classes d’école du dimanche
dans les églises peut facilement se transposer à la maison.
On tient généralement compte des classes d’âge : enfants
d’âge préscolaire, enfants d’âge scolaire, adolescents.
Chapitre 7 : le défi, enseigner de manière cohérente I 117
Certains cours visent à donner aux parents les moyens
de base pour enseigner et former, tandis que d’autres don-
nent des idées pratiques sur l’art et la manière d’enseigner
telle aptitude et de gérer certains problèmes particuliers
du développement de l’enfant. Une femme me dit un jour :
« Jamais je ne m’étais imaginé que des parents pouvaient
rencontrer des difficultés dans l’enseignement de leurs
bambins jusqu’au jour où j’ai assisté à une classe d’école du
dimanche pour enfants de maternelle. J’ai glané des idées
auprès des autres parents et du moniteur, je suis rentrée
chez moi, j’ai changé ma méthode et j’ai été émerveillée
par les résultats ».
C’est dans une classe de ce genre, qui insistait sur le
rôle de la musique pour les enfants, que ma femme fut
pour la première fois convaincue de la valeur que revê-
tait la musique comme outil pédagogique. Elle acheta de
nombreux disques et notre premier tourne-disque devint
le lieu de rassemblement où nos enfants reçurent maints
enseignements. Aujourd’hui, les parents possèdent des
cassettes et des CDs ; vous pouvez enseigner au moyen
d’une saine musique en roulant en voiture au lieu d’écou-
ter des nouvelles déprimantes ou de laisser certaines mu-
siques contemporaines remplir le cerveau des petits.
Je puis vous assurer que si, dans un domaine quel-
conque, vous souffrez d’un manque de formation ou de
compétence, il existe quelque part quelqu’un qui peut
vous apporter une aide concrète. D’autres parents parta-
gent vos luttes dans le domaine de l’enseignement de vos
enfants. Elles ne vous semblent uniques que si vous vous
débattez dans votre coin à vouloir instruire vos enfants.
Sachez que les universités, écoles bibliques, églises ou
groupements d’églises et autres associations comme Fa-
mille Je t’Aime (FJA) donnent des cours ou organisent des
séminaires à l’intention des parents. Demandez de l’aide !
Et lancez-vous !
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118 Une famille qui s’aime
Lire un livre
La lecture d’un livre ou la consultation de sites Inter-
net constituent d’autres façons efficaces d’améliorer vos
aptitudes en matière d’enseignement et de formation. Il
existe une grande quantité de bons ouvrages et sites dans
ce domaine. Certains s’appliquent à l’éducation d’enfants
d’une certaine tranche d’âge, par exemple les petits de trois
à cinq ans. D’autres énoncent des principes plus généraux.
Les deux sont utiles. Faites un tour à la bibliothèque muni-
cipale ou à celle de votre église ; vous y découvrirez certai-
nement de nombreux ouvrages qui traitent l’un ou l’autre
sujet vous intéressant directement. Ils ne sont certes pas
tous de même valeur ; c’est pourquoi il serait sage de de-
mander conseil à un enseignant. Il est bien rare que les en-
seignants ne soient pas disposés à discuter avec les parents
d’un sujet qui leur tient à cœur comme celui de l’éducation
de leurs enfants.
Je mets cependant en garde : ne soyez pas obsédé par
la lecture d’ouvrages sur la manière d’éduquer les enfants
au point de n’avoir plus le temps de vous consacrer à votre
tâche de pédagogue ! J’ai constaté que certains parents sont
si soucieux d’apprendre à être de meilleurs parents qu’ils
négligent leurs enfants. Au moment où l’enfant quitte le
foyer, les parents sont devenus d’excellents pédagogues,
malheureusement ils ont laissé passer l’occasion d’ensei-
gner leurs enfants. Il faut donc former les enfants tout en
se formant soi-même.
Quatrième partie : des enfants qui obéissent à leurs parents et les honorent I 121
Q U A T R I È M E P A R T I E
C H A P I T R E 8
Pourquoi obéir est si important
Amour et obéissance
À l’instar d’une société ou d’une nation qui a besoin
de règles et de lois pour fonctionner, toute famille doit
mettre en place et respecter certaines règles. Notre amour
envers les autres, notre souci du bien-être de chacun et
notre crainte des conséquences fâcheuses nous motivent
à leur obéir. Toutefois, l’obéissance doit s’apprendre. Nous
ne naissons pas avec ; au lieu de cela, il semblerait plutôt
que nous naissions avec une propension naturelle à mettre
les règles à l’épreuve et à franchir les limites établies. Qui
n’a jamais vu un bambin de deux ans tendre sa main vers
un objet défendu et regarder si ses parents vont réagir ?
L’obéissance s’apprend, et elle s’apprend mieux si l’enfant
se sait authentiquement aimé de ses parents, quand il est
profondément convaincu qu’ils se soucient de son bien-
être. Si l’enfant est persuadé que ses parents ne l’aiment
pas, qu’ils pensent avant tout à leur propre intérêt et ont
décidé de le rendre le plus malheureux possible, il se sou-
mettra certainement à leur autorité, mais par pure forme,
car la révolte grondera en lui. Avec le temps, il entrera en
rébellion ouverte contre eux.
Pour apprendre l’obéissance, il faut aussi bien se
rendre compte que tout comportement entraîne des
conséquences. L’obéissance a des effets positifs, la déso-
béissance des effets négatifs. C’est cette réalité pratiquée
de façon cohérente et persévérante qui enseigne à l’enfant
la valeur de l’obéissance. Par conséquent, dans une famille
où l’amour n’est pas un vain mot, les parents insisteront
sur ces deux aspects : d’un côté, ils aimeront l’enfant et fe-
ront tout pour qu’il en soit persuadé, de l’autre, ils veille-
I
126 Une famille qui s’aime
Et la fessée ?
On me demande souvent : « Que penser des fessées
pour punir la désobéissance ? » Le châtiment corporel est
souvent infligé par des parents qui n’ont pas pris le temps
de réfléchir à des sanctions en rapport avec la faute com-
mise. À mon avis, il vaut mieux infliger une sanction qui
a un rapport avec la désobéissance. La fessée n’est pas le
meilleur moyen de dissuader l’enfant de mal se conduire.
Elle reflète souvent plutôt le refus des parents de prendre
le temps d’enseigner l’obéissance à leur garnement.
Je ne veux pas dire qu’il n’y a jamais lieu de donner une
fessée pour sanctionner un mauvais comportement. Il me
semble qu’un enfant qui bat physiquement un autre enfant
mérite une correction physique à son tour. Il ressent ainsi
les souffrances physiques qu’il inflige à l’autre. Une telle
fessée ne doit cependant pas être administrée sous le coup
de la colère, mais dans le calme et avec amour. L’enfant qui
s’est mis à frapper l’autre l’a sans doute fait en ayant perdu
le contrôle de lui-même ; il ne faut pas que l’adulte répète
la même erreur. L’adulte qui le corrige doit être maître de
ses émotions et de ses réactions ; il doit le faire avec amour
en faisant bien comprendre à l’enfant coupable que son
attitude vis-à-vis de l’autre était inacceptable et entraîne
pour lui des conséquences douloureuses.
Il est également préférable d’infliger un châtiment
corporel s’il a été indiqué comme sanction avant que l’en-
fant ne se conduise mal. L’enfant doit savoir ce qui l’attend
s’il transgresse le règlement. Il doit aussi ne pas douter de
l’amour de ses parents, et se rendre compte que la fessée
I
136 Une famille qui s’aime
L’exercice de la discipline
Une fois que les règles ont été clairement définies et
les sanctions en cas de désobéissance communiquées à
l’enfant, il est de la responsabilité des parents de s’assu-
rer que le coupable subira bien la sanction prévue pour
son inconduite. Si le parent se montre magnanime et per-
missif un jour en ne sanctionnant pas une faute, et que
le lendemain il fasse preuve d’une sévérité extrême pour
la même faute, il se prépare à coup sûr à élever un enfant
désobéissant et irrespectueux. Les mesures disciplinaires
inconstantes constituent le piège le plus courant dans le-
quel tombent les parents qui s’efforcent de faire de leurs
enfants des êtres responsables. Il faudrait appliquer la
sanction aussi près que possible de la faute, mais l’appli-
quer avec fermeté et amour.
« Il y a des jours où je suis fatigué, me dira un parent.
Je n’ai alors pas envie de réagir à la désobéissance de mon
enfant ». Mais nous sommes tous sujets à la fatigue. Quel
parent n’a pas été au bout du rouleau à cause du stress de
la vie courante ? Or, rien n’importe plus que nos enfants.
Dans les cas de grande lassitude, nous devons puiser dans
nos réserves et tout de même réagir avec amour et fermeté
à la transgression de nos enfants.
Le fait d’avoir clairement fixé d’avance la nature des
sanctions en cas de désobéissance empêche que vous soyez
sous l’emprise des émotions du moment. Si vous avez déjà
décidé quelle serait la punition infligée à l’enfant pour sa
désobéissance, votre responsabilité consiste uniquement
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140 Une famille qui s’aime