Chapman Les 5 Langages Pour Trouver L Amour

Du même auteur, aux éditions Leduc.
s
Travail infernal : comment survivre avec des personnalités difficiles, avec Paul White et
Harold Myra, 2015
Au cœur des 5 langages de l’amour, 2015
Gary Chapman travaille depuis des années en tant que conseiller conjugal et anime de
nombreux séminaires pour les couples dans le monde entier. Son livre Au cœur des 5
langages de l’amour : Le secret des couples qui durent (éditions Leduc.s) s’est vendu à
des millions d’exemplaires dans le monde.
Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du
client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout
ou partie de cette œuvre est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par
les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve
le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juri-
dictions civiles ou pénales.
Première édition anglaise : Northfield Publishing, 820 N. LaSalle Blvd., Chicago, IL

60610 (États-Unis)
Titre original : The 5 Love Languages Singles Edition © 2004, 2009, 2014, 2017, Gary
D. Chapman
Traduction autorisée. Tous droits réservés. « 5 Love Languages » est une marque dépo-
sée par l’Institut Moody Bible de Chicago (États-Unis).
Traduction : Aurore Aimelet
Design couverture : Le Petit Atelier

Photographie de couverture : © Jasenka Arbanas / Trevillion Images
© 2018 Leduc.s Éditions (ISBN : 979-10-285-1012-1) édition numérique de l’édition

imprimée © 2018 Leduc.s Éditions (ISBN : 979-10-285-1097-8).
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Gar y Chapman
Les 5 langages
pour trouver
l’amour
Sommaire
Introduction 5
Chapitre 1 : Les célibataires, une population importante
et en augmentation 9
Chapitre 2 : La clé de nos relations 17
Chapitre 3 : Langage d’amour # 1 Les paroles valorisantes 31
Chapitre 4 : Langage d’amour # 2 Les cadeaux 57
Chapitre 5 : Langage d’amour # 3 Les services rendus 77
Chapitre 6 : Langage d’amour # 4 Les moments de qualité 93
Chapitre 7 : Langage d’amour # 5 Le toucher physique 109
Chapitre 8 : À vous de jouer !
Découvrez votre langage d’amour 131
Chapitre 9 : Améliorer ses relations familiales 147
Chapitre 10 : Faire des rencontres
– La séduction et les langages de l’amour 171
Chapitre 11 : Rencontrer quelqu’un
– L’amour suffit-il au bonheur ? 191
Chapitre 12 : Les langages d’amour et les relations amicales 213
Chapitre 13 : Parent solo. Les langages d’amour et les enfants 237
Chapitre 14 : L’amour est la clé du succès 253
Annexe 1 : Quel est votre langage d’amour ? 265

Annexe 2 : Les rencontres en ligne. Les avantages,
les pièges et les questions à se poser 271
3
À tous ceux qui ont partagé avec moi
leurs joies et leurs peines.
Que cet ouvrage leur apporte de la joie
et soulage leur peine.
Introduction
L
orsque j’ai écrit Les 5 langages de l’amour. Comment se
parler d’amour dans la même langue, jamais je n’aurais
imaginé susciter une telle réaction. Le total des ventes
atteint aujourd’hui 10 millions d’exemplaires. Chaque
année, le livre se vend mieux que l’année précédente. Les
5 langages de l’amour ont été traduits en cinquante langues
étrangères, dans le monde entier.
J’ai été invité à plusieurs reprises pour expliquer son

succès phénoménal. Ma seule réponse est que son message
repose sur notre besoin émotionnel le plus profond : le
besoin de se sentir aimé. Il offre aux couples les informations
et les outils pratiques qui permettent de faire durer l’amour
au fil du temps. Pour des milliers de personnes, connaître les
cinq langages de l’amour a permis de donner une « nouvelle
dimension » à leur relation.
Parce que ce livre a été écrit spécifiquement pour les

couples, je n’avais pas prévu que de nombreux célibataires
le liraient aussi. J’en ai souvent rencontré, comme Jill, qui
m’a dit un jour : « Je sais que vous avez écrit Les 5 langages de
l’amour pour les gens mariés, mais je veux que vous sachiez
qu’il m’a grandement aidé dans toutes mes relations. »
J’ai rencontré aussi Nathan, un étudiant, qui m’a confié :
5
LES 5 LANGAGES POUR TROUVER L’AMOUR
« Je n’avais jamais compris mon colocataire jusqu’à ce que

je lise votre livre. Vous devez écrire une version pour les
célibataires. » Ma motivation pour que naisse cette nouvelle
édition vient donc de ces personnes, très nombreuses, qui
m’ont exprimé un même besoin, un même désir.
Bien que mes propos et mes conseils aient principalement

concerné le mariage et la famille, j’ai toujours été entouré
de célibataires. Il y a plusieurs années, j’avais ouvert une
consultation pour eux, en tant que conseiller. Pendant neuf
ans, je me suis plongé dans leurs joies et leurs combats. Nous
avons partagé toutes sortes de choses ensemble, nous avons
avancé dans la vie, les uns aux côtés des autres. Ce que je
proposais était de l’ordre du « développement » pour ceux
qui allaient bien ; et du « soutien » pour ceux qui traversaient
des moments plus difficiles. C’est pendant cette période de
développement et de soutien que j’ai passé bien des heures à
accompagner des solos, en proie à de nombreux problèmes
émotionnels et relationnels. Cette consultation est encore
très active au sein de notre communauté.
Marié ou célibataire, jeune ou senior, chaque être

humain a besoin de se sentir aimé. Lorsque ce besoin est
satisfait, nous pouvons nous tourner vers l’extérieur et
déployer notre potentiel pour faire le bien dans le monde.
Cependant, lorsque nous nous sentons mal-aimés, nous
luttons pour survivre. Je suis profondément convaincu
que cet ouvrage permettra à ses lecteurs d’acquérir les
compétences qui permettent d’aimer et d’être aimé.
6
Introduction
Néanmoins, il est important que vous compreniez

que cette nouvelle édition n’est pas une reprise réchauffée
de l’originale, illustrée d’une autre couverture. Les cinq
langages de l’amour n’ont pas changé, bien sûr, mais dans
les pages suivantes, nous nous concentrerons sur leur
application pour les célibataires. Je veux témoigner de ma
reconnaissance envers ces centaines de personnes qui ont
partagé avec moi leur expérience, et raconté la façon dont
Les 5 langages de l’amour avaient amélioré leurs relations.
Pour renforcer son sentiment de bien-être, rien n’est

plus productif, en effet, que d’aimer et d’être aimé. Quelle
que soit votre situation – jamais marié, divorcé, veuf(ve) –
votre besoin affectif le plus profond est de vous sentir aimé,
et vos plus grands succès verront le jour en aimant les autres.
Ce livre est conçu pour vous aider à y parvenir de façon
efficace.
Dans les deux premiers chapitres, nous allons explorer

qui sont les célibataires et pourquoi l’amour est la clé
des relations. Dans les chapitres suivants, de 3 à 7, vous
apprendrez les cinq langages de l’amour. Dans le chapitre 8,
vous découvrirez votre langage d’amour préféré et comment
découvrir celui ou ceux d’autrui.
7
LES RELATIONS AMOUREUSES… MAIS PAS

QUE !
Les autres chapitres vous aideront à apprendre à aimer et à être
aimé en parlant ces langages d’amour. Dans le chapitre 9, vous
découvrirez comment appliquer les principes de cet ouvrage
pour mieux comprendre vos parents, vos frères et sœurs et
le reste de votre famille. Les chapitres 10 et 11 exploreront
les rencontres amoureuses, la possibilité d’une union et l’im-
portance des langages d’amour dans la construction d’une
relation solide. Le chapitre 12 mettra l’accent sur la commu-
nication entre les colocataires, les camarades de classe et les
collaborateurs – les langages d’amour ne se limitent pas aux
relations amoureuses. Le chapitre 13 permettra aux parents
célibataires d’exprimer leur amour à leurs enfants. Enfin, au
chapitre 14, nous allons nous concentrer sur l’amour en tant
que clé du succès.
Partez en voyage avec moi et avec des dizaines d’autres

célibataires qui ont compris que la plus belle découverte
de l’existence était d’apprendre à donner et à recevoir de
l’amour.
8
Chapitre 1 :
Les célibataires,
une population importante
et en augmentation
S
i vous lisez ce livre, il y a des chances pour que vous
soyez célibataire ou que l’un de vos proches le soit.
Plus de la moitié des adultes américains le sont, soit
50,2 % d’entre nous ; en revanche, en 1950, ce nombre
s’élevait à environ 22 %1.
20 % des adultes américains n’ont jamais été mariés,

un nombre qui représente un « sommet historique2 ». L’âge
moyen d’un premier mariage se situe aux alentours de vingt-
sept ans chez les femmes, et de vingt-neuf chez les hommes.
Cela signifie qu’au sein de la population, chez les 18-24 ans,
quatre personnes sur cinq (78 %) n’ont jamais été mariées.
9
- Le divorce. Il est difficile d’obtenir une estimation

fiable du taux de divorce dans notre pays, même si le fameux
« un mariage sur deux » est désormais largement discrédité.
Mais le professeur Scott Stanley, de l’université de Denver, fait
remarquer qu’un jeune couple qui se marie pour la première
fois aujourd’hui a 40 % de risques de divorcer « sauf si les
tendances actuelles changent considérablement3 ». Le fait est
que des millions d’Américains sont « à nouveau célibataires »
à cause d’un divorce et que d’autres millions sont séparés de
leur conjoint. Les recherches indiquent que près de 87 % des
couples séparés s’engagent dans une procédure de divorce4.
- Le veuvage. Les chiffres du veuvage diffèrent selon

le sexe. Quatre des cinq adultes qui sont célibataires en
raison du décès de leur conjoint sont des femmes. 66 % des
femmes de soixante-cinq ans et plus sont veuves5.
- La monoparentalité. Aujourd’hui, on compte

environ 12 millions de familles monoparentales aux États-
Unis et, pour 80 % d’entre elles, ce sont les femmes qui
s’occupent des enfants. Un enfant sur quatre de moins de
dix-huit ans est élevé sans père, soit une famille sur trois6.
UN STATUT DIFFÉRENT, MAIS UN MÊME

BESOIN
De toute évidence, les adultes vivant seuls sont un groupe
diversifié de personnes. Cependant, ils sont mus par les
mêmes facteurs qui nous définissent tous en tant qu’êtres
10
Chapitre 1 : Les célibataires, une population importante et en augmentation
humains. Nous sommes tous concernés par les valeurs, la

morale, les relations et le sens de la vie. Si vous êtes céli-
bataire, vous cherchez, comme tout le monde, à vous
comprendre et à trouver votre place dans ce monde. Et au
cœur de cette quête, se trouve le besoin de donner et de
recevoir de l’amour.
Il est indéniable que la vie de célibataire ressemble

parfois à une vie de solitaire. La solitude peut impliquer une
absence de sexualité, le fait d’élever seul ses enfants, d’avoir
à faire le deuil d’un conjoint, d’une présence, d’avoir du
mal à trouver quelqu’un, à créer des liens, une incertitude
financière, le vide un vendredi soir… et bien plus encore.
Mais fondamentalement, ces personnes font toutes face à la
même chose : le besoin d’être en relation avec des gens qui
s’intéressent à elles, sont là pour elles, marcheront à leurs
côtés sur le chemin de l’existence.
Peu importe à quelle catégorie de célibataires vous

appartenez, vous voulez vous sentir aimé par ceux qui sont
importants dans votre vie. Vous voulez aussi croire que
d’autres ont besoin de votre amour. Donner et recevoir de
l’amour, voilà ce qui est au cœur du bien-être de chacun.
Si vous vous sentez apprécié et important, vous pouvez
survivre à la pression de la vie. Mais sans amour, celle-ci
peut devenir extrêmement sombre.
11
L’HOMME AU CORSET MÉTALLIQUE

J’ai rencontré Rob au cours d’un voyage dans le Grand
Canyon (l’un des plus beaux spectacles de la nature). Sur
le bord sud du canyon, quelque part près du Bright Angel
Trail, j’ai aperçu Rob, accompagné de deux personnes plus
âgées. Il n’était pas difficile à repérer parce qu’il portait un
corset orthopédique et un cercle de métal autour de la tête.
J’osai un clin d’œil amical et un sourire, ma façon de dire
bonjour.
Rob prit la parole : « Bonjour, j’espère que vous passez

une belle journée. » Son sourire chaleureux était une
invitation à la conversation. C’est ainsi que j’ai découvert
qu’à la suite d’un accident d’escalade, sa colonne vertébrale
avait été endommagée. Le couple plus âgé était ses deux
parents.
Deux ans plus tôt, ces trois-là avaient prévu un voyage

en famille dans le Grand Canyon. Mais l’argent avait manqué
et leur projet avait dû être reporté. Puis, Rob avait eu son
accident ; ils ne pouvaient plus quitter la maison. Aujourd’hui
il allait mieux et ils étaient venus voir le canyon. Initialement,
le voyage prévoyait une grande randonnée. La famille avait
dû modifier son rêve, sans pour autant l’abandonner. Ainsi,
elle allait passer la semaine en profitant simplement du site.
Rob avait installé sa chaise roulante afin d’avoir une vue

magnifique sur la piste et le canyon, ses parents et lui étaient
absorbés par ce panorama grandiose. Je leur recommandai
de ne jamais renoncer à leur rêve et leur souhaitai le meilleur.
12
Mon fils et moi avons continué à explorer les environs.

Vers la fin de la semaine, je suis de nouveau tombé sur Rob
dans le hall du Bright Angel Lodge. En raison de notre
précédente rencontre, j’avais l’impression de revoir un vieil
ami. Nous avons fini par parler pendant deux heures. Rob
m’a alors confié son histoire, la chute, ses blessures et les
efforts déterminés des sauveteurs qui l’avaient emmené
en hélicoptère. Il m’a parlé de la douleur et de ce combat
émotionnel des premiers jours, alors qu’il ne savait pas s’il
pourrait remarcher un jour. Il avait connu des épisodes
de dépression, perdu une opportunité de travail et passé
plusieurs semaines dans un service de rééducation.
Quand j’ai demandé ce qui lui avait permis de traverser

cette expérience et de conserver son esprit dynamique, sa
réponse fut simple : « L’amour. C’est la seule façon de s’en
sortir. Mes parents étaient avec moi à chaque étape, et j’ai
eu une petite amie… Pas une relation amoureuse, mais une
amie proche qui est venue me voir chaque jour, les premières
semaines. Je ne pense pas que j’y serais arrivé sans elle. Elle
m’a donné de l’espoir. Elle m’a encouragé dans ma thérapie,
et nous parlions de spiritualité. Cela ne m’était jamais arrivé
avec une fille avant ! Il y avait quelque chose dans sa façon de
parler qui me redonnait espoir. Ses paroles étaient comme
une pluie sur mon cœur si sec.
Nous sommes encore amis aujourd’hui. Son amour

et celui de mes proches, voilà ce qui m’a permis de m’en
sortir. »
13
Puis Rob ajouta : « J’espère pouvoir un jour aider

quelqu’un comme ils m’ont aidé, eux. »
Rob est un exemple vivant, à la fois du pouvoir de

l’amour et du besoin profond d’aimer et d’être aimé. L’amour
est le fondement sur lequel se construisent toutes les relations
humaines. Il impacte considérablement nos valeurs, notre
morale. Je suis également convaincu qu’il est l’ingrédient le
plus important dans notre quête de sens.
Voilà ce qui me pousse à écrire ce nouveau livre sur les

cinq langages de l’amour. Ce que vous lirez dans les pages
suivantes vous permettra d’améliorer chaque pan de votre
vie. La lecture de ce livre vous demandera du temps, mais je
vous assure qu’il sera bien investi. Vous avez probablement
passé beaucoup de temps à apprendre le langage des
nouvelles technologies, pour votre travail mais aussi à des
fins sociales. Vous avez appris à communiquer via SMS,
Internet, les réseaux sociaux (et les sites de rencontre),
Facebook, Instagram, les blogs, etc. Et vous en avez récolté
les fruits. Malheureusement, la plupart La plupart des gens ont
des célibataires (et la plupart des gens pris le temps d’étudier
en général) ont pris le temps d’étudier la technologie bien
la technologie bien plus que l’amour. plus que l’amour.
14
CE N’EST PAS DE LA MAGIE !

Je suis d’accord avec le professeur Leo Buscaglia, qui parle et
écrit souvent au sujet de l’amour. Voici ce qu’il a dit : « Nous
refusons d’admettre le fait évident que nous passons notre
vie à chercher l’amour, à essayer de le vivre mais à mourir
sans jamais l’avoir vraiment découvert7. »
J’ai passé plusieurs années à aider les gens à se connecter

émotionnellement avec l’autre – comment donner et recevoir
de l’amour avec dynamisme, sans attendre passivement que
cela arrive par magie. Je peux dire avec certitude que si vous
lisez cet ouvrage et appliquez ses conseils, vous découvrirez
comment donner et recevoir de l’amour plus efficacement.
Vous repérerez l’ingrédient qui manquait probablement
à vos relations passées, et saurez comment construire des
liens sains et réciproques, en apprenant à parler le langage
d’amour préféré d’autrui ; et en comprenant le vôtre.
Une grande partie de nos douleurs et de nos ruptures

sont dues au fait que, dans notre culture occidentale, nous
n’avons jamais été des étudiants de l’amour. Nous ne l’avons
pas suffisamment pris au sérieux pour apprendre la façon
dont il fonctionnait réellement. Dans les pages suivantes,
vous allez rencontrer des dizaines de célibataires, de tous les
âges, avec des parcours différents, qui ont découvert qu’une
compréhension juste de l’amour pouvait changer le monde
– et vous changer, vous et vos relations.
15
Petit moment de réflexion
1. Dans quelle mesure vous sentez-vous aimé par les gens qui
vous sont importants ?
2. Lorsque vous en avez eu besoin, avez-vous reçu l’amour
d’un ami, tel que Rob le confiait : « Je ne pense pas que
j’y serais arrivé sans elle » ? Si oui, comment vous a-t-il
exprimé ses sentiments ?
3. Avez-vous été un ami pour quelqu’un qui en avait besoin ?
Comment avez-vous exprimé votre amour ?
4. Comment avez-vous réussi à donner et à recevoir de
l’amour ?
5. Êtes-vous prêt à étudier la nature de l’amour et à apprendre
de nouvelles façons d’exprimer vos sentiments ?
16
Chapitre 2 :
La clé de nos relations
U
ne chose est sûre : tous ceux qui lisent ce livre
entretiennent des relations. La question est : quelle
est la qualité de ces liens ?
Les relations positives et partagées apportent beaucoup

de plaisir et, a contrario, les rapports malsains engendrent
une douleur profonde. Je ne ferais pas preuve d’originalité
en suggérant que le plus grand bonheur de la vie se trouve
dans les bonnes relations, et le mal le plus profond, dans
les mauvaises. Si vous vous sentez aimé par votre mère,
vous vous sentez confiant, encouragé. En revanche, si votre
relation avec elle a été rompue, vous souffrez probablement
d’un sentiment d’abandon. Et si vous avez été rejeté par
votre mère, vous éprouvez sans doute de la souffrance et de
la colère, peut-être même de la haine.
17
TOUT COMMENCE AVEC NOS PARENTS

Le manque d’amour parental incite souvent les enfants à aller
chercher l’amour auprès d’autres personnes. Cette quête est
parfois maladroite et conduit à de nouvelles déceptions.
Depuis plusieurs années, mon fils Derek travaille auprès des
« sans domicile fixe ». Il m’a dit un jour : « Je n’ai jamais
rencontré quelqu’un de la rue qui avait connu de bonnes
relations avec son père. » Que vous le Que vous le vouliez
vouliez ou non, tous vos liens actuels ou non, tous vos liens
sont affectés par la relation que vous actuels sont affectés
avez, ou avez eue, avec vos parents. Sa par la relation que
vous avez eue avec
qualité aura une influence, positive ou
vos parents.
négative, sur toutes vos autres relations.
Certains adultes célibataires se sont sentis mal-aimés

par l’un, voire les deux parents. Pour compenser le vide,
ils ont multiplié les efforts et sont parvenus à atteindre
des objectifs admirables dans de nombreux domaines ;
mais ils n’ont pas réussi à construire des relations durables
avec d’autres adultes. La plupart n’ont jamais cessé de se
demander : « Que me faut-il apprendre sur l’amour afin de
tisser des liens constructifs et positifs ? » Comprendre les
cinq langages de l’amour va répondre à cette question.
18
Chapitre 2 : La clé de nos relations
AMOUR OBSESSION OU AMOUR

ENGAGEMENT ?
Les relations ne sont jamais statiques. Elles subissent toutes
des changements, mais peu d’entre nous s’arrêtent pour
analyser pourquoi une relation s’embellit, ou pourquoi
elle se gâte. Les célibataires divorcés ne se sont pas mariés
dans le but de se séparer ! En réalité, la plupart d’entre eux
étaient extrêmement heureux le jour de la cérémonie. Ils
estimaient leur relation conjugale positive, tendre et équili-
brée. Mais, de toute évidence, quelque chose a changé. Et au
moment du divorce, ils prétendent : « Mon conjoint est inca-
pable d’aimer, il est insensible, égoïste et peut-être même
méchant. » Ironie du sort, l’autre conjoint tient souvent le
même discours. Que s’est-il passé ?
Quand, chaque année, de si nombreux mariages

se terminent par un divorce, n’est-ce pas le moment de
s’arrêter pour se demander pourquoi ? Pourquoi les bonnes
alliances se terminent mal ? Pourquoi les gens redeviennent
célibataires ? Après de nombreuses années en tant que
conseiller matrimonial, je suis convaincu que la réponse
repose sur notre incompréhension de la nature de l’amour.
La société occidentale est très accro à l’amour romantique,

mais, parallèlement, nous sommes très ignorants des faits.
Nous avons souscrit à ce beau concept que l’amour est
quelque chose qui nous arrive. C’est magique, obsessionnel,
grisant. Si vous le ressentez, vous le ressentez ; et si vous
n’éprouvez rien, alors vous n’éprouvez rien, et il n’y a rien que
19
vous puissiez faire à ce sujet. Bien que cette idée de l’amour

puisse être assez précise, elle ne décrit que la première étape
d’une relation amoureuse. Elle ne dit rien de la deuxième
étape, la plus importante. Jetons un œil à ces deux phases.
Étape 1 : « L’obsession »
Savez-vous qu’il existe une recherche scientifique sur « l’état

amoureux », le stade obsessionnel de l’amour ? Le professeur
Dorothy Tennov a écrit un classique, Love and Limerence,
dans lequel elle conclut que la durée de vie moyenne de
cette étape est de deux ans8. Pendant cette phase obses-
sionnelle, nous vivons dans l’illusion que la personne dont
nous sommes amoureux est parfaite… Du moins, parfaite
pour nous. Nos proches pourront repérer ses défauts, mais
nous ne verrons rien. Votre meilleur ami pourra suggérer :
« Je n’aime pas la façon dont il se met en colère. » Votre
réponse sera sans doute : « Oh, il est juste sensible. Et puis,
il s’excuse toujours après s’être emporté. » Votre frère pourra
s’étonner : « Mais elle a déjà été mariée trois fois ! » Ce à quoi
vous répondrez : « Tous ces gars étaient nuls. Elle mérite le
bonheur. Moi, je vais la rendre heureuse. »
Durant cette étape initiale, nos pensées sont

irrationnelles : « Je ne serai jamais heureux à moins de
rester avec elle (ou avec lui) pour toujours. Rien d’autre
dans la vie ne m’importe vraiment. » Ces pensées peuvent
conduire un(e) étudiant(e) à abandonner l’université pour
épouser son amant(e), ou simplement emménager à deux.
À ce moment-là, les différences sont minimisées ou niées.
20
Nous savons que nous sommes heureux, que nous n’avons

jamais été aussi heureux, et nous voulons être heureux pour
le restant de nos jours !
Cette phase de l’amour ne nécessite pas beaucoup

d’efforts. J’étais à l’aéroport de Philadelphie un après-midi
quand une jeune femme, que j’appellerai Carrie, s’approche
de moi et se présente. Elle me rappelle que nous nous sommes
déjà rencontrés lors d’une conférence, près de deux ans plus
tôt. Au cours de notre conversation, j’apprends qu’elle doit
se marier environ six semaines plus tard. Ce jour-là, elle va
rendre visite à son fiancé, affecté sur une base navale près de
Chicago. Quand je lui dis que je suis en chemin pour animer
un séminaire sur le mariage, elle me demande :
« Qu’enseignez-vous aux participants ?
– J’aide les couples, je leur apprends à réfléchir sur leur

mariage.
– Je ne comprends pas, répond Carrie. Pourquoi

faudrait-il méditer sur un mariage ? Si vous devez travailler
là-dessus, cela signifie que vous n’auriez probablement pas
dû vous marier, si ? »
Carrie évoque un mythe communément partagé sur

l’amour. Ce lieu commun contient une part de vérité, mais
c’est seulement une vérité partielle. Ce qui est vrai, c’est que
l’amour exige peu de travail au cours de sa phase initiale.
Personne ne doit travailler pour tomber amoureux. Cela
arrive.
21
Tout commence par ce que j’appelle le « frisson ». Il y a

quelque chose dans la façon dont l’autre personne regarde,
la façon dont elle parle, dont elle exprime ses émotions, dont
elle se tient, qui nous fait un peu frissonner de l’intérieur.
C’est ce frisson qui nous pousse à inviter quelqu’un pour
un café. Parfois, cette sensation disparaît au premier rendez-
vous. La personne fait ou dit quelque chose qui nous
agace, ou nous découvrons une habitude qui, pour nous,
est intolérable. Du coup, lorsqu’elle nous invite de nouveau
pour un café, nous n’avons plus vraiment soif. Revoir ou non
cette personne nous importe peu, et le frisson s’éteint d’une
mort rapide et naturelle.
Mais avec quelqu’un d’autre, chaque fois que nous

sortons pour un café, nous pouvons difficilement attendre
la prochaine tasse, nous nous mettons à adorer le café !
Le frisson devient de plus en plus fort, et l’obsession
émotionnelle commence. Nous nous surprenons à penser
à l’autre dès le réveil. Il est la dernière personne à laquelle
nous pensons avant de nous endormir. Tout au long de la
journée, nous nous demandons ce qu’il fait. Nous sommes
impatients de le voir, d’être de nouveau auprès de lui et,
chaque fois, il semble de plus en plus parfait.
Un peu plus tard, l’un des deux partenaires confie à l’autre

ses sentiments : « Je crois que je pourrais tomber amoureux… »
Nous tâtons le terrain pour voir si ce que nous ressentons est
partagé. Et si nous recevons une réponse positive, comme :
« Il n’y aurait rien de mal à cela… », nous nous regardons
profondément dans les yeux avec envie et jusqu’au bout de
22
la nuit. Une prochaine fois, nous allons plus loin et nous

osons les mots : « Je t’aime. » Bien sûr, nous attendons cette
réponse : « Je t’aime aussi. » Dès lors, l’obsession émotionnelle
s’intensifie jusqu’à ce que nous soyons persuadés de vouloir
passer le reste de notre vie ensemble.
C’est lors de cette phase obsessionnelle de l’amour

que la plupart des gens se marient ou commencent à vivre
ensemble. L’ensemble de la relation n’a demandé aucun
effort. Nous avons été emportés par une intense émotion,
celle de la passion. C’est pourquoi Carrie, à l’aéroport, ne
pouvait pas concevoir l’idée de travailler sur le mariage. Elle
pensait que sa relation allait se poursuivre dans l’euphorie,
cet état dans lequel chacun se donne librement à l’autre, et le
considère comme la personne la plus importante du monde.
Cette perception de l’amour est typique dans la culture

occidentale, présente aussi bien chez les célibataires que chez
les couples. C’est pourquoi comprendre les cinq langages de
l’amour est essentiel si nous voulons construire des relations
à long terme. Ces différents types de communication
révèlent comment entretenir l’amour, une fois descendus du
sommet émotionnel que représente la phase obsessionnelle.
Sans cette connaissance, quatre personnes sur cinq, après
un divorce, vont se remarier et répéter les mêmes erreurs
avec un autre compagnon. De nombreuses études montrent
que 60 % de ceux et celles qui se remarient connaissent
un deuxième divorce. Ils sont alors de nouveau célibataires.
Sauf s’ils apprennent la vraie nature de l’amour et passent
avec succès, et à deux, cette première étape fusionnelle.
23
Étape 2 : « L’engagement »
La deuxième étape représente ce que je préfère appeler amour

« engagement ». Elle est très différente de la première phase,
que j’appelle parfois amour « passion » ou amour « obses-
sion ». Je ne veux pas laisser entendre que cet engagement
n’est pas passionné ; mais à ce moment-là, la passion doit être
alimentée, nourrie. Elle ne perdurera pas simplement parce
que la relation suit son cours. Cette étape est très éloignée
de la première. L’obsession que nous avons eue pour l’autre
commence à s’estomper, et nous reconnaissons qu’il y a autre
chose dans la vie, en parallèle de notre couple. L’illusion de la
perfection s’est envolée, et les mots de votre meilleur ami vous
reviennent à l’esprit : « Je n’aime pas la façon dont il se met
en colère. » Comme ceux de votre frère : « Mais elle a déjà été
mariée trois fois ! » Et maintenant, en votre for intérieur, vous
commencez à être d’accord avec eux. Vous vous demandez
comment vous avez pu être aussi aveugle.
Les différences de personnalité, d’intérêts et de mode

de vie deviennent évidentes, quand auparavant elles vous
échappaient. L’euphorie qui vous conduisait à faire passer
l’autre en premier et à privilégier son bien-être s’est dissipée ;
vous vous concentrez de nouveau sur vous-même, réalisant
que votre partenaire ne répond pas à tous vos besoins. Vous
vous mettez à formuler des demandes, voire des exigences et,
lorsque celui-ci vous les refuse, vous prenez de la distance ou
vous mettez en colère. La distance et la colère refroidissent
plus encore votre amant, et ne l’incitent pas à vous exprimer
son amour, bien au contraire.
24
Une relation devenue terne peut-elle renaître ? La réponse

est oui. Mais seulement si le couple arrive à comprendre la
nature de l’amour et apprend à l’exprimer dans un langage
que l’autre peut entendre.
La phase obsessionnelle est terminée. Les partenaires

sont en couple ou déjà mariés ; mais ils doivent passer à
l’étape suivante s’ils souhaitent que la relation amoureuse se
poursuive.
L’amour engagement est un amour conscient. C’est

l’amour intentionnel. C’est l’engagement d’aimer l’autre, quoi
qu’il arrive. Cela suppose de réfléchir et d’agir. Vous n’attendez
plus d’être stimulé par la passion mais choisissez délibérément
de veiller au bien-être de celui ou de celle que vous aimez,
parce que vous voulez pour lui, pour elle, le meilleur.
Notre comportement influe nécessairement sur les

émotions de notre conjoint. En effet, si nous apprenons à
lui exprimer notre amour dans la langue qu’il comprend,
il se sentira aimé. Et si cette personne, par ricochet, parle
notre propre langage d’amour, notre besoin affectif sera
comblé. Et nous passerons de l’euphorie à un sentiment de
confiance profond et stable. Nous aimerons l’autre, et notre
amour durera parce que nous aurons choisi de le cultiver en
apprenant à l’exprimer correctement.
C’est l’amour engagement qui nourrit une relation au

fil des ans, et c’est lui qui nous fait dire à propos de notre
partenaire : « Je l’aime plus profondément aujourd’hui que le
jour où je l’ai rencontré. »
25
Il exige de connaître la nature de l’amour et d’avoir la

volonté d’aimer. Comprendre les cinq langages de l’amour
vous donnera les informations dont vous avez besoin pour
construire une relation à long terme, fondée sur l’engagement.
Avec un peu de chance, en constatant tous ses avantages,
vous trouverez également la volonté d’aimer.
Voici donc la thèse de ce livre, lequel est issu de mes

années d’expérience dans le conseil matrimonial : je suis
convaincu qu’il n’existe que cinq langages fondamentaux
pour dire son amour – cinq façons d’exprimer ses sentiments.
Dans les chapitres suivants, nous allons décrire chacun
d’eux. Chacun de nous a une langue primaire. L’un des cinq
langages nous touche plus profondément que les autres.
Nous pouvons recevoir de l’amour via tous les autres, mais
si nous n’en recevons pas dans notre langue maternelle de
l’amour, nous ne nous sentirons pas aimés, quand bien même
notre conjoint s’exprime à l’aide des quatre autres. Toutefois,
s’il communique suffisamment dans notre langue maternelle,
alors les autres feront office de cerise sur le gâteau.
LE BON LANGAGE
Le problème est que, naturellement, nous avons tendance
à parler notre propre langage d’amour. Autrement dit, nous
exprimons nos sentiments dans la langue qui nous donne-
rait, à nous, l’impression d’être aimés. Seulement, si elle n’est
pas celle de notre interlocuteur, cela ne signifie pas pour lui
ce que cela signifie pour nous.
26
C’est pourquoi nombre de couples se sentent frustrés.

Sam, un célibataire divorcé, me parlait de la jeune femme qu’il
fréquentait : « Je ne la comprends pas. Elle prétend que je ne
l’aime pas. Comment peut-elle se sentir mal-aimée ? Chaque
jour, je lui dis que je l’aime. Je lui fais aussi beaucoup de
compliments. Je lui dis à quel point elle est jolie. Comment
peut-elle se sentir mal-aimée ? »
Le problème est que le langage d’amour de la jeune

femme reposait sur les services rendus, et non sur les
paroles valorisantes. La petite amie de Sam pensait en son
for intérieur : S’il m’aimait, il ferait quelque chose pour m’aider.
Quand il vient à la maison, il reste assis à regarder son téléphone
pendant que je débarrasse la table et range la cuisine. Il ne
m’aide jamais pour quoi que ce soit. Je suis fatiguée d’entendre
« Je t’aime, je t’aime ». Les mots ne servent à rien. S’il m’aimait
vraiment, il ferait quelque chose. Ce scénario se répète chez
des milliers de couples. Chacun parle dans sa propre langue
et ne comprend pas pourquoi l’autre ne se sent pas aimé. Si
nous voulons qu’il ou elle se sente reconnu(e) et valorisé(e),
nous devons découvrir sa langue préférée et apprendre à la
parler.
Beaucoup de relations amoureuses Beaucoup de relations

deviennent houleuses, et plus amoureuses deviennent
particulièrement deux ans après la houleuses, et plus
particulièrement deux
rencontre, une fois dépassé le stade
ans après la rencontre,
obsessionnel de la passion. Bien une fois dépassé
souvent, les partenaires se séparent ou le stade obsessionnel
font leur vie chacun de leur côté, non de la passion.
27
parce qu’ils ne s’entendent pas, mais parce qu’ils ont perdu

le frisson qu’ils avaient l’un pour l’autre. Or ils auraient pu
remédier à cette situation s’ils avaient découvert le langage
d’amour de l’autre et appris à le parler.
AIMER SES PARENTS, SES AMIS,

SES COLLÈGUES…
Jusqu’à présent dans ce chapitre, j’ai parlé des rapports
homme-femme, et mes propos concernaient la relation
amoureuse. Cependant, les cinq langages de l’amour s’ap-
pliquent dans toutes les relations humaines. Certains
célibataires (comme certains partenaires) ne se sentent pas
aimés par leurs parents ; ce n’est pas que leurs parents ne les
aimaient pas, non ; mais ceux-ci n’ont jamais appris à parler
dans leur langue préférée. Certains célibataires (comme
certains partenaires) échouent dans leur carrière ; ce n’est
pas qu’ils n’avaient pas les compétences suffisantes, non ;
mais ils n’ont jamais appris à exprimer leur reconnaissance
à leurs collaborateurs ; leurs relations professionnelles sont
donc devenues tendues, la productivité en a souffert, et ils
ont dû chercher un autre emploi, quand ils n’y ont pas été
obligés. D’autres adultes se sentent également frustrés par de
vieilles amitiés, dans lesquelles eux-mêmes ou leurs amis se
sentent mal-aimés, incompris, ce qui engendre des quipro-
quos, voire des conflits.
Apprendre à parler d’amour et de gratitude dans une

langue que l’autre peut comprendre : voici la clé pour
28
améliorer tous les rapports humains. Je peux vous assurer

que si vous lisez cet ouvrage et en appliquez les principes,
vous deviendrez plus constructif dans l’ensemble de vos
relations. Les principes énoncés dans les prochains chapitres
sont ceux que j’ai partagés avec des centaines de personnes
dans mon bureau de consultation. J’ai tout lieu de croire
qu’ils seront tout aussi efficaces pour vous qu’ils l’ont été
pour eux.
1. Laquelle de vos relations estimez-vous satisfaisante ?

2. Laquelle de vos relations souhaitez-vous améliorer ?
3. Comment décririez-vous votre relation avec votre mère ?
Votre père ?
4. Combien de fois avez-vous vécu la première étape, celle de
l’amour obsession ?
5. Avez-vous réussi à faire la transition vers la deuxième phase,
l’amour engagement ? Pourquoi ou pourquoi pas ?
6. Êtes-vous prêt à investir du temps en apprenant à parler les
cinq langages de l’amour ?
29
#1
#2
Les
5 langages
pour trouver
L’AM ♥ UR
#5
#3
#4
Chapitre 3 :
Langage d’amour # 1.
Les paroles valorisantes
L
es mots ont un pouvoir.
Souvenez-vous de votre enfance, à l’école. Des cama-

rades vous ont peut-être taquiné, et leurs paroles
blessantes résonnent encore en vous après toutes ces
années. Ou, au contraire, l’encouragement d’un enseignant
vous accompagne toujours aujourd’hui. Malheureusement,
certains enfants grandissent dans un « environnement
linguistique négatif » ; les mots qu’ils entendent sont, pour
la plupart d’entre eux, des critiques ou des condamnations.
D’autres ont plus de chance, ils évoluent au sein d’un envi-
ronnement positif, et les mots qu’ils reçoivent véhiculent la
joie, le rire et le soutien. Les enfants qui grandissent dans
ces deux environnements si contrastés vont entendre deux
31
types de vocabulaire différents, et développer une person-

nalité et des modes de comportement très éloignés. L’ancien
proverbe hébreu dit parfaitement l’impact des mots : « La
mort et la vie sont au pouvoir de la langue9. »
Parce que les mots ont une influence importante, il

est logique que les paroles valorisantes soient l’un des cinq
langages fondamentaux de l’amour. Les adultes célibataires
qui ont grandi dans un environnement linguistique
négatif éprouveront probablement quelques difficultés à
l’apprendre. Pour eux, il s’agira de s’enrichir d’un nouveau
vocabulaire tout en cherchant à supprimer les mots négatifs
qui leur viennent naturellement à l’esprit. Il leur faudra
aussi apprendre à écouter, à entendre vraiment, les paroles
valorisantes prononcées par l’autre.
Alors, comment développer au mieux ce langage ?
Pour certains célibataires, il s’agit déjà de leur langue

maternelle. Ayant grandi au sein d’un environnement
linguistique positif, ils entendent ces paroles valorisantes
depuis l’enfance. Il sera relativement facile pour eux de
parler dans cette langue puisqu’ils la connaissent depuis
de nombreuses années. Leurs proches les voient comme
des personnes particulièrement encourageantes, qui ne
craignent pas d’exprimer et de répéter leur reconnaissance,
leur appréciation des autres.
Pour d’autres, les paroles valorisantes sont une langue

étrangère. Ils n’ont jamais appris à recevoir ni à prononcer
ces mots. Prenez Brian, par exemple.
32
Chapitre 3 : Langage d’amour # 1. Les paroles valorisantes
Je l’ai rencontré lors d’une conférence sur le célibat il y

a quelques années. C’était un grand et beau jeune homme, le
genre de gars que les filles remarquent et dont elles parlent à
leurs amis, plus tard dans la soirée. Cependant, j’ai découvert
que Brian n’avait guère de succès auprès des femmes. Voilà
pourquoi il voulait me parler.
BRIAN : FOOTBALL 1, RELATION 0

Il avait été footballeur au lycée et à l’université, les circons-
tances avaient été favorables, de sorte que tout aurait dû bien
aller pour lui ; mais rien de tout cela ne lui semblait très
important. « De quoi a-t-on besoin pour jouer au football ? »
me demanda-t-il. Il répondit ensuite à sa propre question :
« Un corps fort, un cerveau et beaucoup de travail. Ce qui
me perturbe, ce sont les “relations”. C’est beaucoup plus
difficile que n’importe quel geste au football. »
Puis, le regard triste, il me confia :
« Je vieillis. Ma carrière va bien. Mais je veux rencontrer

quelqu’un, fonder une famille. Seulement, aujourd’hui,
je n’ai même pas de petite amie. J’ai fréquenté des filles et
j’ai essayé les sites de rencontre, mais ça ne va jamais nulle
part. »
Je voyais bien que Brian était sérieux, très perplexe.

Alors, je décidai de l’interroger : « Combien de temps au
maximum êtes-vous resté avec une fille ?
33
– Environ quatre mois, répondit-il.
– En général, ce sont les filles qui mettent un terme à la

relation, ou êtes-vous celui qui part ?
– Habituellement, ce sont elles, avoua-t-il. Une ou

deux fois, j’ai fréquenté des filles qui ne m’intéressaient pas
vraiment, alors je n’ai pas continué.
– Est-ce que l’une ou l’autre de ces femmes vous a

expliqué pourquoi elle ne voulait plus sortir avec vous ?
– Eh bien, l’une d’entre elles m’a dit, après trois mois

de relation, que nous n’avions pas beaucoup en commun ;
et une autre a prétendu que nous n’étions pas compatibles,
quoi que cela signifie. »
Puis Brian ajouta :
« Je ne sais pas. Je pense qu’il y a quelque chose… Je

crois que je ne sais pas bien parler. »
« Je ne sais pas parler de nous »
« Ce n’est pas que je ne peux pas parler, non. En fait, je parle

beaucoup. Mais je parle de mon travail, de ma famille, ou
alors je parle des siens. Mais c’est comme si je ne savais pas
comment parler de nous. Quand ça devient personnel, je ne
sais plus quoi dire. »
34
Je sentais que Brian était sur la bonne piste. J’ai donc

voulu en savoir plus sur les relations qu’il avait entretenues
avec son père, quand il était jeune.
Il réfléchit un moment puis dit :
« Tendues. Mon père avait un problème d’alcool. Il ne

venait que rarement me voir au lycée ou à l’université. Quand
il venait quand même, il était très critique. Je n’oublierai
jamais ce qu’il m’a dit, une des rares fois où il avait assisté à un
match : “Tu ne deviendras jamais pro en jouant comme ça !”
Je me sentais si mal, c’était horrible. Ce soir-là, je suis

sorti et j’ai bu beaucoup, en essayant de ne pas penser à ce
qu’avait dit mon père ; mais ses mots sont toujours restés là,
en moi. C’est probablement pourquoi je n’ai jamais envisagé
sérieusement de faire carrière dans le football.
– Lorsque vous étiez plus jeune, votre père était-il aussi

sévère et dévalorisant ? ai-je demandé.
– Oui, surtout quand il buvait, répondit Brian. Rien

n’allait jamais quand il buvait. Il nous critiquait sans cesse,
maman et moi.
– Et avec votre mère ? Quelle relation aviez-vous avec

elle ?
– Maman était très dépressive. Sa vie était difficile. Nous

n’étions pas vraiment proches, surtout pendant l’adolescence.
Elle veillait surtout à ce que mes devoirs soient faits et que
je rentre à la maison à l’heure. Je me souviens qu’au lycée,
35
elle disait toujours de ne pas laisser le foot empiéter sur mes

études. »
Un monde de paroles décourageantes
C’était évident : Brian avait grandi dans un environnement

linguistique négatif. La plupart des choses qu’il avait enten-
dues de ses parents étaient des jugements sévères ou des
paroles décourageantes. Alors, je lui ai demandé :
« Quand vous avez rencontré Courtney et Amy, par quoi

avez-vous été attiré ?
– Euh, eh bien, elles étaient belles toutes les deux,

dit-il. Courtney était très drôle ; Amy était plus calme, mais
vraiment gentille, douce. J’aimais beaucoup sa famille ; ses
parents s’entendaient bien et ils semblaient m’apprécier.
Courtney, elle, aimait aller au cinéma et faire du vélo. Je
n’avais jamais été fan de cyclisme, mais je trouvais ça sympa.
Nous sommes partis pour de longues balades plusieurs fois.
Toutes les deux étaient diplômées et intelligentes. J’aimais ça
chez elles.
– Vous souvenez-vous de leur avoir fait des compliments ?

Sur leur allure, par exemple, en leur disant : “Tu es jolie
aujourd’hui” ?
– Non, je ne crois pas.
– N’avez-vous jamais dit à Courtney : “Tu as choisi un

film vraiment génial ! Je l’ai adoré.” ?
36
– Je pense qu’elle savait que j’aimais aller au cinéma

avec elle… »
Il était évident pour moi, mais pas si évident pour Brian,

qu’il n’avait jamais appris à parler un langage d’amour fait de
paroles valorisantes.
Je n’étais pas certain de pouvoir lui expliquer ce que je

comprenais de sa situation, mais j’essayais :
« Brian, j’espère que je peux partager avec vous ce que je

pense, car, selon moi, cela peut vous aider. Vous avez grandi
dans une maison, dans un environnement, où vous n’avez
pas beaucoup entendu de paroles affectueuses. En fait, vous
n’avez reçu que critiques et jugements. Vous vous souvenez
encore de ces mots, alors que vous êtes adulte, parce qu’ils
blessent profondément. Cela ne signifie pas que vos parents
étaient des gens mauvais ou qu’ils ne vous aimaient pas.
Mais cela veut dire que vous ne receviez pas toujours cet
amour. »
Les yeux de Brian devenaient humides, et je savais qu’il

était touché par ce que je disais. Cependant, je ne m’attendais
pas à une telle réaction. Les larmes coulaient maintenant
librement sur ses joues :
« Je suppose que tout homme souhaite entendre son

père dire qu’il est fier de lui. Je ne l’ai jamais entendu, jamais
ressenti. En fait, je ne me souviens pas d’avoir entendu mon
père dire les mots “Je t’aime”. Mais je suis adulte maintenant.
Cela ne devrait pas m’affecter. Je ne peux rien y faire.
37
– Nous voulons tous nous sentir aimés et valorisés par

nos parents, lui répondis-je. L’une des façons de se sentir
reconnu est d’entendre des paroles valorisantes. Mais ce sont
des mots décourageants que vous avez entendus, faisant
plus de mal que de bien. Je pense qu’on peut toujours
faire quelque chose pour corriger le passé. Mais revenons
à vos relations amoureuses, car ce que je vais vous dire va
sans doute vous attrister plus encore. Je pense qu’une des
raisons pour lesquelles vos relations sont difficiles est que
vous ne savez pas exprimer vos sentiments ; parce que vous
n’avez jamais entendu le langage d’amour fait de paroles
valorisantes.
» Vous m’avez dit que vous ne faisiez jamais de

compliments à vos petites amies, que vous ne les remerciez
jamais pour leur choix, leurs opinions. Vous avez reconnu
que, lorsque la discussion devenait trop intime, vous ne saviez
pas comment “parler de vous”. Vous avez des compétences
pour parler de plein de choses, comme la météo et le sport,
mais vous n’avez jamais appris à communiquer votre amour.
» Les femmes aiment être reconnues verbalement, tout

comme les hommes. Et les unes et les autres ont tendance
à s’éloigner de partenaires qui ne leur donnent pas cette
valorisation. Le manque de paroles positives est interprété
comme un manque d’amour. »
38
La découverte de Brian
Brian ne pleurait plus :
« Comment ai-je pu passer à côté de cela ? Vous avez

raison. Je ne valorise personne. En fait, je suis souvent
moi-même dans le jugement. À plusieurs reprises, j’ai
parlé à Amy et à Courtney de ce qu’elles devaient changer.
Je me rends compte maintenant que je critiquais leurs
comportements tout comme mon père critiquait les miens.
Pourquoi je n’ai pas fait le lien ? »
Brian ne pensait sans doute pas que notre conversation

irait jusque-là, mais nous y étions maintenant, et le retour en
arrière était impossible. Je lui dis :
« Brian, il y a de l’espoir. C’est une chose merveilleuse que

d’être humain. Nous pouvons changer notre avenir. Nous ne
devons pas être réduits en esclavage par les expériences du
passé. Nous pouvons apprendre à aimer, même quand nous
avons manqué d’amour. »
En réalité, apprendre à aimer les autres est le meilleur

moyen de recevoir de l’amour.
PREMIÈRE ÉTAPE : AIMER LES AUTRES

« Brian, si nous voulons être aimés, et nous le voulons tous,
la première étape consiste à exprimer notre amour à d’autres.
– Pouvez-vous m’aider ? » demanda-t-il.
39
S’inspirer de bons conseils
Nous avons commencé par parler plus précisément de ses

parents. Son père était sobre depuis plusieurs années, mais,
de temps en temps, il rechutait et « tombait du wagon »,
selon Brian. En raison d’un nouvel emploi, il voyait ses
parents environ tous les trois mois, mais ils se téléphonaient
ou s’envoyaient des messages chaque semaine.
« Bon, lui dis-je. Le premier principe est le suivant :

partir de la situation actuelle. » Brian sortit un cahier et
commença à écrire : « Partir de là où j’en suis ». Je sentais
qu’il était prêt à apprendre.
« Permettez-moi de décrire la situation aujourd’hui. Il

s’agit d’un résumé de ce dont nous avons parlé ce matin.
Vous êtes maintenant un adulte, un adulte qui ne se rappelle
pas avoir entendu son père lui dire les mots “Je t’aime, je suis
fier de toi, mon fils”, et un adulte qui a peu de souvenirs des
commentaires positifs de sa mère. Est-ce exact ? »
Brian hocha la tête.
« Au fil du temps, vous avez essayé de lutter contre la

douleur de votre cœur en vous disant que ce n’était pas si
grave, que ça n’avait pas d’importance. Mais il est évident, vu
notre conversation, que si, cela a de l’importance. »
« Le second principe est celui-ci : être actif, et non

passif. » Brian écrivit de nouveau.
40
« Jusqu’à présent, votre réaction a été passive. Vous

avez souffert en silence. À partir d’aujourd’hui, je veux vous
encourager à prendre des initiatives. Le choix d’aimer est
celui de prendre des initiatives. C’est le choix de faire ou de
dire quelque chose pour le bien-être de l’autre, pour qu’il ou
elle devienne une meilleure personne, pour enrichir sa vie
ou lui donner davantage de sens. »
Pardonner et aimer ses parents
« Une façon d’exprimer son amour est de formuler des

paroles valorisantes. Ce qui nous amène au troisième prin-
cipe : choisir une stratégie pour aimer et exprimer son amour.
Voici la stratégie que je vous propose. La prochaine fois que
vous appellerez vos parents, avant de raccrocher, dites-leur :
“Je t’aime, maman” ou “Je t’aime, papa”. Vous êtes d’accord ?
Leur réponse n’a pas d’importance. Ce qui prime, c’est que
vous preniez l’initiative d’exprimer vos sentiments, et que
vous utilisiez, pour cela, le téléphone.
» Après cette première confession, il vous sera plus facile

de répéter ces mots tendres. Pendant les trois prochains mois,
j’aimerais que chacune de vos conversations avec vos parents
se termine sur un “Je t’aime”. Au bout de trois mois, vous
pourrez ajouter d’autres paroles valorisantes. Après les “Je
t’aime”, j’aimerais que vous parliez de votre reconnaissance,
par exemple : “J’ai apprécié ce que vous avez fait pour moi
pendant toutes ces années.” Vous continuerez ainsi pendant
encore trois mois.
41
– Est-ce quelque chose que vous pourriez faire, Brian ?
– Je crois. Je suppose que la première fois sera la plus

difficile.
– Maintenant, vérifions que nous sommes sur la même

longueur d’ondes. Ces deux affirmations sont-elles vraies ?
“Je t’aime, papa” et “Je t’aime, maman.” N’oubliez pas,
exprimer son amour, c’est souhaiter à l’autre le meilleur.
Souhaitez-vous le meilleur pour vos parents jusqu’à la fin
de leurs jours ?
– Oui, répondit Brian.
– Donc “Je t’aime” est une affirmation authentique. »
Il hocha la tête.
« Ce que je vous propose est de dire cette vérité à vos

parents. Les paroles valorisantes sont tout simplement des
déclarations honnêtes qui reconnaissent la valeur d’une
autre personne.
» Si vous essayez ceci, je peux vous garantir qu’avant

six mois, chacun de vos deux parents vous exprimera, à son
tour, ses sentiments envers vous. Vous ne le faites pas afin de
les obtenir ; vous le faites parce que vous choisissez d’aimer.
Mais le fait est que l’amour stimule l’amour. Néanmoins,
vous choisissez de prendre l’initiative plutôt que d’attendre
qu’ils le fassent. »
42
Commencer le travail
« D’accord, répondit Brian. Je peux essayer. Mais comment

cela va-t-il m’aider dans mes relations amoureuses ?
– C’est une première étape. Si vous pouvez apprendre

à donner de l’amour à vos parents en l’exprimant avec des
mots, alors vous pouvez apprendre à en donner à vos petites
amies. Mais ne brûlons pas les étapes. En ce moment, vous
êtes célibataire, alors je vous propose d’appliquer ce principe
dans vos relations professionnelles. Vous entretenez des
relations au travail, n’est-ce pas ? Alors, fixez-vous un objectif
et dites une parole valorisante à l’un de vos collègues, au
moins une fois par semaine, durant les trois prochains
mois. »
Je donnai à Brian une liste de phrases dont il pouvait

s’inspirer :
• « Merci d’avoir pris cet appel téléphonique. Je n’avais

vraiment pas le temps de lui parler, et vous avez très bien
géré. »
• « Vous avez toujours une attitude positive. J’apprécie

beaucoup. »
• « Vous avez fait un excellent travail. Merci. »
• « Le patron m’a dit ce que vous faisiez pour l’équipe.

Merci de nous aider. »
43
• « Quand vous commencez quelque chose, vous allez

toujours au bout. C’est une qualité que j’apprécie beaucoup. »
Brian dit en souriant :
« D’accord, mais… Et ma vie amoureuse ?
– Nous y voilà. Sur une autre page de votre cahier,

je voudrais que vous commenciez à écrire le genre de
déclarations que vous pourriez faire à une femme que
vous fréquentez, des déclarations qui affirment sa valeur.
Souvenez-vous de vos précédentes relations et demandez-
vous : “Qu’aurais-je pu leur dire de positif, d’encourageant ?”
» Revenons à ce dont nous avons parlé ce matin, Brian.

Vous auriez pu dire à vos petites amies : “Tu es très belle
dans cette robe” ou : “Le film que tu as choisi était super, je
l’ai beaucoup aimé.” »
Brian écrivait de nouveau.
« Maintenant, qu’auriez-vous pu dire d’autre à Courtney ?
– J’aurais pu dire, avoua Brian après une longue pause :

“Tes yeux sont magnifiques.”
– Eh bien, ajoutez cela à votre liste personnelle : “Tes

yeux sont magnifiques. Ils brillent.”
– Oh punaise, cela devient vraiment intime. Je ne sais

pas si je peux le faire.
44
– Il ne s’agit pas de le dire au premier rendez-vous,

Brian. Mais plutôt lorsque la relation s’intensifie.
– Je sais, répondit-il. Et c’est là mon problème.
– Mais vous apprenez maintenant comment dépasser ce

problème. Le jour où vous aurez une nouvelle petite amie,
vous aurez bénéficié d’une expérience de six mois avec vos
parents et d’une autre de trois mois avec vos collaborateurs.
Croyez-moi, vous serez capable de vous exprimer plus
librement avec une femme. »
Nous avons alors continué la liste de Brian :
• « Merci pour cette belle soirée. J’aime beaucoup le

temps que nous passons ensemble. »
• « Tu es vraiment plus en forme que moi. Je vais devoir

m’entraîner pour te suivre à vélo. »
• « Ce restaurant était excellent. Merci de l’avoir choisi. »
Je n’étais pas certain de ce que ferait Brian de son cahier,

mais je savais qu’il avait désormais un plan pour améliorer
ses relations avec les femmes. J’ai été heureux de le revoir, un
an plus tard, lors d’une nouvelle conférence sur le célibat.
Avec beaucoup d’enthousiasme, il m’a ce jour-là présenté sa
petite amie, Rachel : « Nous sommes ensemble depuis cinq
mois, me dit-il, et Rachel est formidable. »
45
BRIAN ET SES PARENTS
Ses relations avec sa mère
Plus tard, en privé, Brian est venu me parler de son expé-

rience avec ses parents. La première fois qu’il a dit les
mots « Je t’aime » à sa mère avant de raccrocher, celle-ci a
répondu : « Je t’aime aussi. »
« Je ne pouvais pas en croire mes oreilles, me confia

Brian. Je pensais devoir attendre plusieurs semaines avant
de recevoir quelque chose de positif. Après ce coup de fil,
chaque fois que je lui disais “Je t’aime”, elle me répondait :
“Je t’aime aussi.” Les choses allaient si bien que j’ai changé
le calendrier et, deux mois après, j’ai osé lui dire : “Je t’aime
et j’apprécie vraiment toutes les choses que tu as faites
pour moi pendant toutes ces années.” Elle m’a répondu :
“Brian, j’aurais tellement aimé en faire plus pour toi. J’étais
si déprimée lorsque tu étais jeune que j’ai peur de ne pas
t’avoir donné l’attention que tu méritais.”
» Après cela, poursuivit-il, je me suis demandé ce que

ma mère avait fait pour moi et ce que j’aimais en elle. Alors,
je me suis fait une liste, et à la fin de chaque conversation au
téléphone, je lui parlais de l’une ou l’autre de ces choses que
j’avais aimées. Sans avoir à attendre six mois, nous avions,
maman et moi, de grandes conversations. Elle m’avait
demandé de lui pardonner de n’avoir pas été une meilleure
mère, et je la rassurais en revenant sur tout ce que j’avais
vraiment apprécié. »
46
Ses relations avec son père
L’histoire de Brian avec son père était un peu différente. La

première fois qu’il lui dit les mots « Je t’aime », son père
répondit « Quoi ? », mais Brian osa répéter : « Je t’aime,
papa. »
« Oh, d’accord », souffla son père.
Le deuxième épisode eut lieu environ trois semaines

plus tard. Brian prononça son « Je t’aime » à la fin de la
conversation et son père lui répondit : « Oui, d’accord… »
Brian parlait davantage à sa mère puisque c’est elle qui

généralement décrochait le téléphone. Mais au bout de trois
mois, finalement, le père de Brian répondit un jour : « Je
t’aime aussi. »
« Quand j’ai raccroché le téléphone, j’ai senti comme

une vague d’émotions m’envahir, me confia le jeune homme.
Dans mon esprit, je savais que mon père m’aimait, mais je ne
l’avais jamais entendu me dire ces mots. C’était incroyable.
» Après cela, chaque fois que je lui disais “Je t’aime”,

papa me répondait : “Je t’aime aussi.” Quand j’ajoutai les
mots : “J’apprécie tout ce que tu as fait pour moi pendant
toutes ces années”, il m’avoua : “Eh bien, ce n’était pas
suffisant.”
– Mais je veux que tu saches que je te suis reconnaissant,

papa, et que je t’aime.
47
– Je t’aime aussi », a répondu mon père.
Brian m’a ensuite raconté la façon dont il avait pu

préciser peu à peu toutes les choses que son père avait faites
pour lui.
« Après un certain temps, papa a dit qu’il regrettait de

ne pas avoir assisté davantage à mes matchs et de ne pas
s’être plus impliqué dans ma vie. Il a dit qu’il apprenait les
bienfaits du pardon et m’a demandé si je lui pardonnerais
un jour. Ma réaction a été immédiate : “Bien sûr, papa, tu
sais que je te pardonne.” »
Lors d’une visite pendant un week-end, Brian dit à son

père :
« Papa, je suis fier de la façon dont tu essayes de réfléchir

au sens de l’existence et à de meilleures relations avec les
autres. Je suis vraiment fier de toi.
– Mon fils, je suis fier de toi. Je ne pouvais pas imaginer

avoir un meilleur fils. »
Brian a alors tendu les bras vers son père pour une
accolade. Et celui-ci l’a embrassé en retour.
« Je ne sais pas s’il y avait des larmes dans les yeux de

mon père, mais il y en avait certainement dans les miens.
Notre relation a tellement changé depuis.
» J’apprécie beaucoup le temps que vous avez passé avec

moi l’année dernière, me confia alors Brian. Je ne pensais pas
48
que cela allait changer ma vie à ce point. J’y vais doucement

avec Rachel, mais je peux vous assurer que je lui exprime
mes sentiments. Vous voulez voir mon carnet ? » J’acquiesçai.
Il l’ouvrit et me montra quatre pages de déclarations

positives à destination de Rachel. Brian avait appris à
prononcer des paroles valorisantes.
PARLER LES DIFFÉRENTS DIALECTES
Les encouragements
Les paroles valorisantes sont l’un des cinq langages de

l’amour. Cependant, ce langage se parle dans différents
dialectes. Avec Brian, nous nous sommes concentrés sur
les mots d’appréciation : il s’agissait d’exprimer sa gratitude
sincère pour quelqu’un. Mais il existe aussi des mots d’en-
couragement. Le terme encourager signifie « insuffler du
courage ». Nous avons tous un domaine dans lequel nous
nous sentons fragiles. Nous manquons de courage, et notre
sentiment d’insécurité nous empêche alors d’accomplir les
choses positives qui pourtant nous tiennent à cœur.
Votre collègue de travail ou votre colocataire peut

attendre vos mots d’encouragement pour découvrir et
exploiter son potentiel. Ou peut-être que l’un de vos amis
a envie de faire du théâtre. S’il vous semble qu’il en a la
possibilité (comme chacun d’entre nous ou presque),
pourquoi ne pas l’encourager à aller au bout de son désir ?
49
Dites-lui que vous l’imaginez bien « faire ça ». S’il n’a jamais

fait de théâtre, proposez-lui de prendre des cours. S’il a
déjà un peu d’expérience, incitez-le à De nombreuses et nobles
passer une audition. De nombreuses activités n’attendent
et nobles activités n’attendent que les que les encouragements
encouragements d’un ami. d’un ami.
Si un ami vous dit : « Je dois perdre du poids », quelle

est votre réaction ? Haussez-vous les épaules : « Nous devons
tous perdre du poids » ? Le découragez-vous : « C’est trop
difficile » ou : « Même si tu arrives à perdre des kilos, tu
les reprendras après » ? Ou allez-vous l’encourager en
prononçant des mots tels que : « Si tu décides de te mettre
au régime, je sais que tu vas réussir parce que tu es le genre
de personne qui parvient à ses objectifs » ?
Les compliments
Et puis, on trouve le dialecte des compliments : il s’agit de

reconnaître les succès ou les réalisations de quelqu’un. Peu
importe le domaine et le niveau, nous sommes tous capables
de belles choses. Nous nous fixons des objectifs. Et quand
nous y parvenons, nous aimons que cela soit reconnu.
Hollywood a ses Oscars. La France, ses Césars. Le monde
de la musique, ses Victoires. Celui des sports, des trophées.
Dans les relations personnelles, les éloges et les louanges
répondent au besoin de reconnaissance.
De temps en temps, nous avons tous besoin de quelqu’un

pour nous taper sur l’épaule et nous dire : « Waouh, ce que
50
tu as fait est formidable. J’apprécie beaucoup. Tu as vraiment

fait du bon boulot. » Pensez à ce qui pourrait se passer dans
le monde si chacun d’entre nous adressait un compliment à
l’autre plutôt que de souligner ce qui ne va pas.
Le monde est rempli de gens qui méritent de la

reconnaissance. La mère célibataire qui travaille pour
subvenir aux besoins de sa famille et éduquer ses enfants
mérite les plus hauts éloges. L’ami qui traverse de grandes
difficultés et en sort grandi, avec une attitude positive
quant à l’avenir, mérite d’être salué. Le collègue qui se bat
contre le cancer tout en poursuivant ses activités bénévoles
devrait recevoir une foule de louanges. Et on doit une fière
chandelle au bénévole d’une association
De temps en temps,
qui investit son temps et son énergie nous avons tous
dans l’accompagnement des enfants besoin de quelqu’un
défavorisés. Il existe partout autour pour nous dire :
de nous des personnes qui prennent « Waouh, ce que tu as
fait est formidable. »
soin des autres. Et elles ont besoin
d’entendre des compliments.
Les mots gentils
Un autre dialecte repose sur les paroles aimables. Cela

concerne ce que nous disons, mais aussi la manière dont
nous le disons. La même phrase peut avoir deux signifi-
cations différentes, selon la façon dont vous la prononcez.
Les mots « Je t’aime », quand ils sont dits avec douceur et
tendresse, sont une expression authentique de l’amour. Mais
51
qu’en est-il de la phrase : « Je… t’aime ? » Le point d’interro-

gation change radicalement le sens de ces trois mots.
Parfois, nos mots disent une chose, mais notre ton en

dit une autre. Nous envoyons des messages contradictoires.
Et, généralement, les gens interprètent nos propos en
fonction du ton que nous employons, et non des mots que
nous utilisons.
Si votre ami vous dit d’un ton apathique : « Bien sûr,

j’aimerais aller courir avec toi autour du lac, ce soir », vous
n’y verrez pas une expression de l’amour. En revanche, nous
pouvons partager la colère, et même la souffrance, avec
gentillesse, et ce sera une expression de l’amour. La phrase :
« J’étais déçu que tu ne te sois pas proposé de m’aider ce soir »,
prononcée honnêtement et sans agressivité, peut être une
expression de l’amour. Celui qui parle veut être reconnu par
l’autre personne et fait des efforts pour renforcer l’authenticité
de leur relation. Les mêmes mots exprimés d’une voix forte
et dure ne seront pas une expression de l’amour, mais une
expression de condamnation et de jugement.
La manière dont nous parlons est extrêmement

importante. Un ancien sage a dit : « Une réponse douce
détourne la fureur10. » Lorsque votre collègue de travail est
en colère contre vous et qu’il se montre cinglant, si vous
choisissez d’être amical, vous ne lui répondrez pas en
mettant de l’huile sur le feu. Vous choisirez une voix douce.
Vous recevrez ses propos comme autant d’informations sur
ses propres émotions. Vous lui permettrez de vous dire son
52
mal-être, sa frustration et sa perception des événements.

Vous chercherez à vous mettre dans sa peau, à considérer
la situation en fonction de son point de vue ; et puis, vous
lui expliquerez doucement et gentiment les raisons pour
lesquelles il se sent si mal, selon vous. Si vous lui avez fait
du tort, vous serez prêt à reconnaître votre erreur et à lui
présenter vos excuses. Si votre perception est différente de
la sienne, vous serez en mesure de lui présenter votre point
de vue sereinement. Vous chercherez à vous comprendre
mutuellement et à vous réconcilier, sans vouloir lui
prouver que votre impression est la bonne et la seule façon
d’interpréter ce qui vient de se passer. Voilà ce qu’est un
amour mature. Et un amour mature implique de se parler
gentiment.
À PROPOS DU PARDON
Canaliser la douleur et la colère de manière positive est essen-
tiel si l’on veut formuler des paroles valorisantes. En général,
nos paroles dépassent notre pensée, elle-même bousculée
par ce qui se passe dans notre cœur. Si nous n’avons pas
tempéré notre douleur et notre colère, nous irons probable-
ment au combat, et nos mots seront destructeurs plutôt que
constructifs.
Personne n’est parfait. Nous n’agissons pas toujours au

mieux. Nous faisons ou disons parfois des choses blessantes
à nos proches. Nous ne pouvons pas effacer le passé, mais
nous pouvons reconnaître nos erreurs. Nous pouvons
53
demander pardon et essayer d’agir différemment à l’avenir.

Après avoir avoué mon erreur et présenté mes excuses, je
peux envisager une possibilité de réparation. « Puis-je faire
quelque chose pour te soulager ? » est une question aimante.
Lorsque j’ai été blessé, que la personne a reconnu sa faute,

qu’elle s’excuse auprès de moi, j’ai la possibilité de pardonner
ou de demander justice. Si je choisis la justice et exige que
la personne paye ce qu’il ou elle m’a fait, je me transforme
en juge et je désigne l’autre comme coupable. Si, toutefois, je
choisis de pardonner, la réconciliation devient possible.
Nous sommes nombreux à gâcher une journée en

repensant à la veille. Nous ramenons au présent les échecs
d’hier et polluons ainsi un jour potentiellement merveilleux.
Quand l’amertume, le ressentiment et la vengeance habitent
nos cœurs, les paroles valorisantes sont impossibles à dire.
La meilleure chose à faire, c’est de considérer nos échecs
comme de l’histoire ancienne.
Oui, c’est arrivé. Certes, ça a fait mal. Et cela peut

encore faire mal. Mais soit l’autre a reconnu son erreur et
je choisis de lui pardonner ; soit il ou elle persiste dans son
mauvais comportement et je décide de lâcher prise. Je refuse
de permettre à autrui de gâcher mon existence aujourd’hui.
Lâcher prise n’est pas pardonner. Le pardon est une

réponse à une confession. C’est une façon de me libérer de
ma douleur et de ma colère pour que celles-ci cessent de
m’habiter. C’est choisir d’aimer les autres malgré le mal qu’ils
54
m’ont fait. Cela ne restaure pas forcément la relation, mais

cela me permet de vivre ma vie dans la paix et l’amour.
Si l’on veut devenir aimant, il faut examiner

soigneusement les mots qu’on emploie quand on parle à son
partenaire, à ses collègues, ses voisins, ses proches, ses amis,
ses parents, son ancien conjoint, ses colocataires et même
aux vendeurs du supermarché. Ce que je dis et la façon dont
je le dis influent sur la nature de mes relations. Les paroles
valorisantes les améliorent. Les mots durs qui condamnent
les détruisent.
Rappelez-vous, l’amour est un choix. Choisissez d’aimer

les autres.
1. Avez-vous reçu des paroles valorisantes de la part de vos

parents ?
2. Trouvez-vous facile ou difficile d’adresser des paroles
valorisantes à vos parents ? Pourquoi ?
3. Si cela vous est difficile, pensez-vous qu’il est temps de
prendre l’initiative et d’exprimer vos sentiments à vos
parents ?
4. Parvenez-vous à vous exprimer plus librement dans vos
autres relations ?
5. Y a-t-il une relation que vous souhaitez améliorer ? Pensez-
vous que dire des paroles valorisantes à cette personne lui
serait profitable ?
55
#1
#2
Les
5 langages
pour trouver
L’AM ♥ UR
#5
#3
#4
Chapitre 4 :
Les cadeaux
I
l y a quelque temps, je rencontrai une femme qui venait
de perdre son mari et d’emménager en maison de repos.
Au cours de notre conversation, je lui demande si elle
aime sa nouvelle maison.
« C’est un peu petit, dit-elle. J’ai dû me débarrasser de la

plupart de mes meubles.
Les enfants ne voulaient pas que j’emporte ce rocking-

chair, poursuit-elle en me montrant l’objet dans un coin de
la pièce. Mais c’était un cadeau de Marvin. Je ne pouvais pas
m’en séparer.
– Marvin vous faisait-il beaucoup de cadeaux ?
57
– Pas vraiment, répond-elle. En fait, c’est un des rares

cadeaux de sa part dont je me souvienne. C’est à la naissance
de notre premier enfant qu’il m’a offert ce rocking-chair.
Je lui avais dit que ce serait agréable d’avoir un fauteuil à
bascule pour allaiter le bébé, mais j’ai été si surprise quand,
une semaine plus tard, il est revenu avec. J’ai allaité nos deux
enfants dans ce fauteuil. Le garder, c’est comme garder un
peu de Marvin et des enfants avec moi.
– Je suis heureux que vous l’ayez conservé, lui dis-je.

J’espère qu’il sera auprès de vous pour toujours. »
Plus tard, alors que je partais, je jetai un dernier regard

au rocking-chair et savais que je regardais là un cadeau qui
représentait un amour de plus de cinquante ans. Le cadeau
avait même survécu à celui qui l’avait offert.
LES CADEAUX, UN LANGAGE UNIVERSEL

Un cadeau est un objet tangible qui signifie : « Je pense à toi.
Je veux t’offrir cet objet. Je t’aime. »
À l’université, j’ai étudié l’anthropologie – l’étude des

différentes cultures. Or les anthropologues n’ont jamais
découvert de civilisation dans laquelle offrir un cadeau
n’était pas un témoignage d’amour. Le cadeau est un langage
universel fondamental de l’amour.
Certains cadeaux ne durent que quelques heures. Mais

nombreux sont les parents qui s’en souviennent – une
58
Chapitre 4 : Langage d’amour # 2. Les cadeaux
marguerite donnée par un enfant qui joue dans un pré. Le

cadeau disparait rapidement, mais il reste longtemps en
mémoire. D’autres cadeaux, comme le rocking-chair, durent
toute une vie. L’important n’est pas l’objet, mais l’amour qu’il
exprime. Le cadeau approprié est n’importe quelle attention,
grande ou petite, qui communique cet amour.
Qu’est-ce qu’un vrai cadeau ?
Le mot cadeau vient de catellus, « petite chaîne ».

Étymologiquement, faire des cadeaux, c’est faire des choses
spécieuses, mais inutiles. Un cadeau en soi n’est pas un
paiement pour services rendus. Quand une personne dit :
« Je t’offrirai ceci ou cela si tu acceptes ceci ou cela », elle
n’offre pas un cadeau, pas plus qu’elle n’exprime son amour.
Elle est simplement en train de négocier. Un cadeau doit
être offert sans conditions, sinon il n’est plus un cadeau.
Il n’en est pas un non plus quand il est donné pour

caresser dans le sens du poil. Certains pensent que leur
présent compensera leurs mots durs. De jeunes hommes
ont entendu de leur père ce soi-disant conseil : « Quand
tu as fait quelque chose de mal, offre-lui des fleurs. Toutes
les femmes aiment les fleurs. » Cependant, au fil du temps,
les femmes qui reçoivent régulièrement ces bouquets n’ont
qu’une envie : les jeter au visage de leur conjoint. Un cadeau
est un cadeau lorsqu’il est une expression authentique de
l’amour, et non la tentative de camoufler une erreur ou un
échec du passé.
59
Les cadeaux sont des symboles tangibles de l’amour. Au

cours de la plupart des cérémonies de mariage, les futurs
époux se donnent et reçoivent une alliance. Il est alors dit
que ces anneaux sont les signes extérieurs et visibles du lien
qui unit leurs deux cœurs.
Dans la version originale des 5 langages de l’amour, j’avais

déjà expliqué l’importance de ces propos sur la symbolique
de l’alliance :
Ce n’est pas une rhétorique vide de sens. Ces mots mettent en
évidence une vérité importante. Les symboles comportent une valeur
émotionnelle. C’est peut-être encore plus flagrant lorsque le couple
va mal et s’achemine vers la fin. Quand l’un des époux ne porte
plus son alliance, c’est le signe visible que le mariage est en grave
difficulté. Je me souviens des paroles d’un homme : « Quand elle m’a
jeté sa bague à la figure et qu’elle est sortie de la maison en claquant
la porte derrière elle, j’ai su que nous avions de gros problèmes.
J’ai laissé l’alliance par terre pendant deux jours. Et quand je l’ai
finalement ramassée, j’ai pleuré sans pouvoir m’arrêter. » L’anneau
de son épouse était le symbole de ce qui aurait dû être, mais, se
trouvant désormais dans la main du mari et non au doigt de sa
femme, il devenait le symbole d’un échec11.
L’alliance devenue obsolète a engendré de vives émotions

chez cet homme. Beaucoup de divorcés savent de quoi je
parle.
Le cadeau peut être de n’importe quel prix, taille, forme

ou couleur. Il peut être acheté, trouvé ou fabriqué. Pour ceux
et celles dont le langage d’amour principal est le cadeau,
le coût de ce qui est offert n’a pas vraiment d’importance.
60
Si vous pouvez vous le permettre, achetez une belle carte

pour moins de cinq euros. Si vous ne le pouvez pas, faites-en
une, vous-même, gratuitement. Il vous suffit de prendre une
feuille de papier à la photocopieuse du bureau, de la plier
en deux au milieu, d’attraper une paire de ciseaux, de la
découper en forme de cœur, d’écrire « Je t’aime » dessus et
de la signer. Le cadeau n’a pas besoin d’être cher pour avoir
de la valeur.
« MAIS JE NE SAIS PAS FAIRE DE CADEAUX »

Peut-être vous dites-vous : Je ne sais pas faire de cadeaux. Je
n’en ai pas reçu beaucoup dans mon enfance. Je ne sais jamais
quoi offrir, ni comment. Ce n’est pas naturel chez moi. Félicita-
tions, vous venez de faire un premier pas grâce à cette prise
de conscience. L’amour demande des efforts. Il exige souvent
que l’on apprenne une langue que l’on ne sait pas encore
parler. Bonne nouvelle, le cadeau est un langage d’amour
très facile à apprendre.
Par où devez-vous commencer ? Écoutez vos proches,

les personnes qui vous sont chères. Et tâchez de repérer
leurs centres d’intérêt ou ceux de leurs enfants.
Certaines personnes aiment collectionner – disques

vinyles, tasses de voyage, figurines. Il y a quelque temps, j’ai
fait la rencontre d’une femme qui avait recueilli plus d’un
millier de salières et de poivrières. La plupart de ces objets lui
avaient été offerts par des amis qui connaissaient sa passion.
61
Je me souviens aussi de Kyle, qui avait une collègue

mère célibataire. Il l’avait entendue dire un jour que son fils
collectionnait les petites voitures anciennes. Il lui demanda
alors quels véhicules manquaient à sa collection. Un peu
plus tard, alors qu’il était en voyage d’affaires, Kyle tomba
justement sur un magasin de jouets anciens. À son retour, il
donna la petite voiture à sa collaboratrice et fut stupéfait de
sa réaction : « Vous auriez pu croire que je venais de lui offrir
un million d’euros. »
Écouter et repérer ce qui fait plaisir à l’autre prend du

temps. Pour la plupart d’entre nous, cela suppose aussi de
prendre des notes, de faire une liste. Sinon, nous oublions
notre idée de cadeau avant même de l’avoir trouvée.
Nicole était toujours très embarrassée au moment de

Noël, car elle ne savait jamais quoi offrir à son père. Un jour,
un ami lui demande s’ils partagent une passion ou un centre
d’intérêt.
« Nous aimons tous les deux la musique, répond-elle. Il

veut toujours savoir ce que j’écoute, mes nouvelles chansons
préférées. »
Et c’est ainsi que Nicole décida de créer une playlist

pour son papa, avec toutes les chansons qu’elle aimait. Elle
écrivit aussi une longue notice avec les titres, le nom des
artistes et ce que signifiait chaque morceau pour elle. Après
qu’il eut reçu son cadeau, son père lui confia qu’il écoutait sa
sélection tous les jours dans la voiture pour aller au bureau
et qu’il aimait chacune de ses chansons. Désormais, pour
62
chaque Noël, Nicole concocte une nouvelle playlist pour

son père. Celui-ci les adore. Il a l’impression d’entrer dans
le monde de Nicole, et de partager avec elle ce qu’ils ont en
commun, la musique.
Les gens parlent souvent de ce Si nous commen-

qui les intéresse et de ce dont ils ont çons à écouter
besoin. Si nous commençons à écouter attentivement ceux
et celles que nous
attentivement ceux et celles que nous
aimons, nous allons
aimons, nous allons dénicher toutes dénicher toutes
sortes d’indices et donc d’idées de sortes d’idées
cadeaux. de cadeaux.
« C’est trop, je ne peux pas accepter

cela »
Au tout début d’une relation, vous devez également être

attentif à la façon dont votre partenaire réagit aux cadeaux.
En raison de leur coût ou de ce qu’ils représentent, certains
types de cadeaux sont difficiles à accepter par celui ou celle
que vous aimez. Lors d’une conférence sur le célibat en
Caroline du Nord, Josh est venu me voir, après avoir lu mon
premier livre. Il avait une question embarrassante :
« Je crois en chacun des cinq langages de l’amour ;

mais que se passe-t-il si vous essayez de parler un langage
d’amour que votre partenaire n’est pas disposé à accepter ?
me demanda-t-il.
– Pouvez-vous me donner un exemple ?
63
– Eh bien, je fréquente une femme depuis trois mois. Je

suis vraiment très heureux. Samantha est la personne la plus
incroyable qu’il m’ait été donné de rencontrer. Je voulais
qu’elle sache à quel point je tenais à elle, alors je lui ai offert
un très beau cadeau, plutôt cher. Mais quand je le lui ai
donné, elle m’a dit : “Je ne peux pas accepter, Josh. Je suis
désolée mais c’est trop.” Je me suis senti nul. »
À mesure que je l’écoutais, je commençais à comprendre

pourquoi la jeune femme avait refusé ce cadeau, mais je
n’étais pas sûr que Josh soit prêt à l’entendre. Pourtant il
attendait une réponse, alors je me suis lancé :
« D’accord, Josh. Voilà ce que j’en pense. Selon moi,

vous avez tous les deux une idée différente de votre relation,
et de son stade actuel. Il est évident que vous êtes très
intéressé par Samantha. Vous avez dit qu’elle était la fille la
plus merveilleuse que vous ayez jamais rencontrée. Le fait
que vous lui achetiez un tel cadeau indique clairement vos
sentiments profonds à son égard. »
Josh opinait de la tête. J’ai donc poursuivi : « Le

problème est que Samantha considère différemment votre
relation. Elle a manifestement de l’affection et de l’intérêt
pour vous, sinon elle ne serait pas avec vous ; mais elle n’en
est pas au même stade. Dans son esprit, il est trop tôt pour
se permettre d’offrir et de recevoir des cadeaux d’une telle
valeur. Elle ne veut pas vous donner de faux espoirs. Pour
elle, la relation n’a pas encore atteint ce degré d’intimité
qui lui permettrait d’être à l’aise en recevant un témoignage
64
d’amour si important. Par conséquent, vous devez l’accepter

et respecter ses désirs. »
Josh s’arrêta un instant et reprit : « Vous avez raison.

C’est difficile de l’entendre mais je pense que vous avez
raison. Je l’aime tellement, je voulais lui offrir quelque chose
d’exceptionnel. Mais je crois que je vais lui laisser du temps,
en espérant qu’elle m’aime un jour autant que moi je l’aime. »
J’acquiesçai : « Il reste six mois avant Noël et vous

devriez prendre la température avant de vous jeter à l’eau
et de lui acheter un cadeau. Vous pourriez dire quelque
chose comme : “Je tiens vraiment à te faire plaisir, mais
je ne veux pas te surprendre. Serais-tu d’accord pour que
je t’offre… (nature du cadeau) ? Je n’attends rien en retour.
Je veux juste que tu saches que je
Vous ne pouvez forcer
t’aime.” Si elle vous dit oui, vous saurez personne à accepter
que la relation a mûri. Si elle refuse, un témoignage
alors ce sera le signe que votre couple d’amour.
n’avance pas. »
« Je vais essayer, répondit Josh, en espérant que d’ici là

elle accepte. »
Ce jour-là, Josh a appris une leçon importante : vous ne

pouvez forcer personne à accepter un témoignage d’amour.
Vous pouvez seulement l’offrir. Et si la personne le refuse,
vous devez respecter sa décision.
65
ÉPARGNER, DÉPENSER, DONNER

Si vous êtes prêt à offrir des cadeaux à ceux que vous aimez,
vous allez peut-être devoir modifier votre attitude par rapport
à l’argent. Nous avons tous notre propre idée de la valeur de
l’argent, et nous éprouvons des émotions différentes lors-
qu’il s’agit de le dépenser. Si vous avez une propension à la
dépense, vous vous sentirez bien en faisant des achats. Si
vous aimez l’épargne ou la rentabilité, vous vous sentirez
bien en faisant des économies ou des investissements à bon
escient.
Supposons que vous êtes un épargnant. Vos émotions

feront de la résistance à l’idée de dépenser de l’argent pour
exprimer de l’amour. Je ne m’achète jamais rien. Pourquoi
devrais-je acheter des choses pour les autres ? Mais cette attitude
n’est pas totalement juste – vous vous achetez des choses. En
épargnant ou en rentabilisant votre argent, vous vous achetez
une sécurité émotionnelle et une certaine estime de soi.
Vous prenez soin de vos propres besoins affectifs grâce à la
façon dont vous gérez l’argent. Mais si vous découvrez qu’un
proche auquel vous tenez parle la langue des cadeaux, vous
comprendrez peut-être que les achats qui lui sont destinés
sont le meilleur placement du monde. Vous investirez alors
dans la relation et remplirez le réservoir émotionnel de celui
que vous aimez.
66
L’amour, l’argent et les parents solos
Ne l’oubliez pas, le but d’un cadeau est de communiquer

un sentiment : « Je t’aime. J’espère que ce cadeau te rendra
heureux. » Il est extrêmement important que les parents céli-
bataires (et finalement, tous les parents) s’en souviennent.
On n’offre pas un cadeau parce qu’un enfant ou un adoles-
cent nous supplie. La question à se poser : « Ce cadeau
fera-t-il du bien à mon fils, à ma fille ? »
Si la réponse est non, alors le parent devrait s’abstenir.

Par exemple, voyez comme aux États-Unis les parents aisés
offrent une voiture à leur adolescent de seize ans. Je ne
prétends pas que c’est toujours une mauvaise idée, quelle
que soit la situation de la famille. Ce que je veux dire, c’est
que les parents doivent se poser la question suivante : « Est-ce
qu’une voiture est une bonne chose pour mon enfant ? »
Pour y répondre, les parents doivent réfléchir à

plusieurs facteurs. Le premier est le niveau de maturité et
de responsabilité de l’adolescent lui-même. Le fait que la
conduite soit autorisée dès seize ans dans plusieurs États
ne veut pas dire que tous les adolescents de cet âge soient
émotionnellement prêts à conduire. Certains ne se sont pas
montrés suffisamment responsables dans d’autres domaines
et ne sont pas encore capables de tenir un volant.
Le deuxième facteur est la capacité financière du

ou des parents. Vous endetter pour offrir un tel cadeau à
un adolescent n’est pas une bonne idée, ni pour vous ni
pour lui.
67
Puisque j’évoque ici les parents célibataires, permettez-

moi de dire quelques mots aux autres parents, et plus
spécialement aux pères (désolé, messieurs), qui essaient de
se rattraper en couvrant leurs enfants de cadeaux inutiles. Il y
a un genre de cadeau dont aucun ado n’a besoin. C’est ce que
j’appelle le « cadeau de contrefaçon ». C’est le cadeau – plus
souvent les cadeaux – censé remplacer l’amour véritable.
Ces présents sont offerts par des parents occupés et parfois
absents qui, pris dans le tourbillon de la vie, manquent de
temps pour exprimer des paroles valorisantes ou parler les
trois autres langages de l’amour : les moments de qualité, les
services rendus et le toucher physique. Alors ils tentent de
compenser ce déficit par des cadeaux superflus.
Une mère célibataire me confiait ceci : « Chaque fois

que ma fille de seize ans va rendre visite à son père, elle
revient chez nous les bras chargés de cadeaux. Il refuse de
m’aider pour les factures du quotidien et même de participer
aux soins dentaires, mais il a toujours de l’argent pour des
babioles. Il appelle rarement sa fille au téléphone et ne passe
que deux semaines l’été avec elle. Mais en quelque sorte, les
cadeaux remettent les compteurs à zéro. »
Ce genre de comportements de la part de parents non

impliqués est devenu monnaie courante. L’adolescent reçoit
le cadeau, bredouille un merci, mais son réservoir d’amour
reste vide. Lorsque les présents sont un substitut à l’amour
authentique, l’enfant les considère comme une contrefaçon,
ce qu’ils sont.
68
QUAND LES CADEAUX SONT UN LANGAGE

D’AMOUR
Recevoir des cadeaux est la langue primaire de certains. C’est
ainsi qu’ils se sentent aimés plus profondément. Amanda,
qui sortait avec Ben depuis neuf mois, était très contra-
riée lorsqu’elle m’a dit un jour : « Les anniversaires et les
fêtes sont très importants pour moi. Je me souviens d’avoir
pleuré pendant deux jours lorsque mon père a oublié mon
seizième anniversaire. Je savais qu’il n’aimait pas ma mère,
raison pour laquelle il l’avait quittée. Mais j’ai découvert ce
jour-là, à seize ans, qu’il ne m’aimait pas non plus. »
Ben écoutait sa compagne et venait de découvrir le

langage d’amour préféré d’Amanda : les cadeaux. S’il voulait
que celle-ci se sente aimée, il ne devait pas seulement se
souvenir des anniversaires et autres dates importantes, mais
lui offrir des présents après une chaude et longue journée
d’été ou en plein après-midi frisquet de janvier – à tout
moment, sans raison particulière, juste pour exprimer son
amour. Ces cadeaux « sans engagement » signifient beaucoup
pour la personne qui les reçoit.
Le père célibataire qui ramasse une pierre le long d’un

sentier de montagne pour la donner à son fils de dix ans
pourrait bien la redécouvrir dans le tiroir d’une commode
quinze ans plus tard, si le langage d’amour du jeune garçon
repose sur les cadeaux. Ce petit geste signifie : « Papa pensait
à moi. » Et chaque fois que le fils voit la pierre, il pense à son
père et se sent aimé.
69
Les cadeaux n’ont pas besoin d’être onéreux ; après tout,

« c’est l’intention qui compte ». Mais je vous le rappelle, ce
n’est pas la simple intention qui reste dans votre tête qui
compte ; c’est le cadeau qui résulte de cette intention et qui
communique votre amour pour la personne.
L’amour se cachait derrière l’ours en

peluche
Chris fréquentait Bridget depuis environ six mois lorsqu’il

demanda à me voir. Il fut très direct sur l’objet de sa visite.
« Bridget et moi sommes ensemble depuis six mois.

Tout va vraiment bien. Je l’aime énormément, mais il y a
une chose qui me dérange. Elle ne possède pas moins de
cinquante ours en peluche ! La moitié d’entre eux sont sur
son lit. Elle dort avec eux. Je pourrais comprendre si elle
avait six ans, mais elle en a vingt-six ! Elle a même donné
des noms à la plupart d’entre eux. C’est comme s’ils étaient
ses enfants.
» C’est bizarre pour moi, et je ne sais pas comment cela

pourrait fonctionner si nous vivons ensemble un jour. Je ne
veux pas dormir avec des ours en peluche ! Donc, ce que je
veux savoir c’est… Est-ce que j’ai raté quelque chose ? Est-ce
un comportement normal pour une fille de vingt-six ans ? »
J’ai répondu :
« Si, par normal, vous voulez dire que toutes les jeunes
femmes de vingt-six ans dorment dans une chambre remplie
70
d’ours en peluche, la réponse est non. Ce qui est important,

Chris, n’est pas ce qui se trouve dans une chambre, mais
la signification émotionnelle de ce qui se trouve dans cette
chambre. »
Je pouvais voir des points d’interrogation dans les yeux

de Chris.
« Alors c’est plus grave que je ne le pensais, dit-il.
– Pas nécessairement. Permettez-moi de vous poser

quelques questions. Vous avez précisé que Bridget avait
donné des noms à la plupart de ses ours. Savez-vous d’où
viennent les peluches ?
– Ce sont surtout des cadeaux, répondit-il. En fait,

elle sait qui a donné qui – et quand. Apparemment, ses
parents lui offrent un ours en peluche à chaque anniversaire
depuis qu’elle est enfant. Les autres viennent de sa famille et
d’anciens petits amis. Je ne sais pas quoi en penser.
– Je crois comprendre ce qui se passe. Le langage d’amour

de Bridget repose probablement sur les cadeaux. Ceux-ci
lui parlent profondément. Quel est votre langage primaire,
Chris ? Ce qui fait que vous vous sentez aimé ?
– Les paroles valorisantes, répondit-il rapidement. C’est

sans doute pourquoi j’aime tellement Bridget. Elle dit les
choses.
– Cela a du sens, en effet. Maintenant, ce que je veux

dire, c’est que la langue maternelle de Bridget, ce sont les
71
cadeaux. Raison pour laquelle elle se souvient des personnes

qui lui ont offert chacun de ses ours. Raison pour laquelle
elle leur a donné un nom. Raison pour laquelle elle les garde
dans sa chambre. Chaque peluche lui murmure “Je t’aime”.
– Oui, mais les deux ours offerts par ses ex, ils peuvent
s’en aller, non ? Je ne peux pas être avec Bridget et entendre
deux autres gars lui dire “Je t’aime” tous les soirs. »
Je ne pus m’empêcher de rire, mais je voyais bien que

Chris était sérieux.
« C’est vrai. Si votre relation avec Bridget se prolonge,

arrivera ce moment où les deux ours devront trouver une
nouvelle famille. Mais si vous voulez rester avec elle, vous
allez devoir tomber amoureux des peluches. Si vous insistez
pour qu’elle s’en débarrasse, vous insistez pour qu’elle se
débarrasse de l’amour de sa famille. Vous ne voulez pas vivre
avec une jeune femme qui n’a que faire de l’amour de ses
parents et de ses proches, n’est-ce pas ? »
Chris hochait la tête comme s’il comprenait, alors je

continuai.
« Vous voyez, Chris, ce n’est pas l’ours en peluche auquel

elle est attachée. C’est l’amour derrière l’ours en peluche.
– Je ne sais pas bien faire de cadeaux, soupira Chris. Ce

n’est vraiment pas très important pour moi.
– Alors il vous faudra certainement du temps et des

efforts pour apprendre à parler ce langage d’amour. Mais
72
c’est indispensable si vous souhaitez que votre relation

avec Bridget fonctionne. Nous nous épanouissons quand
nous nous sentons aimés et nous flétrissons quand nous
ne le sommes pas. Si Bridget est si positive et enthousiaste
dans la vie, c’est parce qu’elle s’est sentie aimée par des
gens importants pour elle. Vous ne voulez pas diminuer ce
sentiment, vous voulez le renforcer.
– Oh, je vais devenir le plus grand fan d’ours en peluche

que vous ayez jamais vu », finit-il par dire en repartant le
sourire aux lèvres.
Deux mois plus tard, je rencontrai Bridget au bal du

14 juillet. Chris me la présenta et celle-ci me dit :
« Je tiens à vous remercier de cet entretien avec Chris.

Il m’a raconté ce que vous aviez partagé avec lui, et cela m’a
paru évident. Je n’avais jamais envisagé les choses de cette
façon. Je ne savais pas que ma langue d’amour primaire
était faite de cadeaux, mais c’est tout à fait vrai. Et regardez,
poursuivit-elle en levant sa main : c’est la bague que Chris
m’a offerte la semaine dernière.
– Oh ! Chris apprend vite.
– Je ne sais pas si j’apprends vite, intervint le jeune

homme, mais je sais que je t’aime, Bridget, et je veux que tu
te sentes aimée. »
Alors qu’ils s’éloignaient, Chris se retourna vers moi en

brandissant deux doigts et en murmurant à mon intention :
« Les deux ours en peluche sont partis ! » Je souris évidemment.
73
Bridget, qui avait entendu ses propos, s’arrêta et se tourna

vers moi : « Je les ai donnés à l’Armée du Salut. J’espère qu’ils
permettront à d’autres enfants de se sentir aimés. » Je félicitai
la jeune femme et les laissai partir.
Chris et Bridget illustrent parfaitement le genre de

conflits qui peuvent survenir dans le couple quand les
partenaires ne comprennent pas les langages de l’amour.
Chris trouvait étrange qu’une femme de vingt-six ans
remplisse sa chambre de nounours. Pour lui, ce n’était pas
normal. Cependant, quand il comprit qu’il s’agissait de la
langue maternelle de sa compagne, que les ours en peluche
représentaient l’amour de personnes importantes dans sa
vie, tout cela fit sens.
S’il vous plaît, ne croyez pas que je vous incite à ne parler

que le langage préféré des gens auxquels vous tenez. L’amour
peut être exprimé et reçu dans les cinq langues. Toutefois,
si vous ne parlez pas la langue primaire de la personne,
elle ne se sentira pas aimée, même si vous savez prendre la
parole dans l’une des quatre autres langues. Une fois que
vous parlerez son langage préféré couramment, alors vous
pourrez vous exprimer dans ces quatre autres langages, ce
qui sera comme une cerise sur le gâteau.
74
1. Vos parents parlaient-ils le langage d’amour des cadeaux, à

vous comme à leur entourage ?
2. Offrez-vous souvent des cadeaux à ceux que vous aimez et
ceux à qui vous tenez ?
3. Quel est le dernier cadeau que vous avez fait ? À qui l’avez-
vous offert ?
4. Parler la langue des cadeaux, est-ce difficile pour vous ou
cela vous vient-il naturellement ? Pourquoi ?
5. Quand vous discutez avec vos proches, êtes-vous attentif à
ce qui leur ferait éventuellement plaisir ? Dresser une liste
d’idées de cadeaux vous serait-il utile ?
6. Si vous aimez les cadeaux, de qui aimeriez-vous en recevoir
un ? Pourquoi ne pas lui offrir vous-même un cadeau cette
semaine ?
75
#1
#2
Les
5 langages
pour trouver
L’AM ♥ UR
#5
#3
#4
Chapitre 5 :
Les services rendus
J enny venait de reprendre son travail, après que son

mari les eut quittées, elle et sa fille de quatre ans. Elle
travaillait dans le domaine de la santé, manquait un peu
de compétences, mais s’améliorait de jour en jour. Elle avait
une collègue très sympathique, elle-même mère célibataire.
« Anika est si gentille, me disait Jenny. Chaque fois que

j’ai un problème avec notre système informatique, elle est
toujours disponible pour m’aider. Elle est tellement patiente
quand j’ai du mal à comprendre. C’est la meilleure ! Je ne
sais pas ce que je ferais sans elle. »
Si Jenny avait tant de considération pour Anika, c’est

que sa collègue parlait parfaitement son langage d’amour
préféré : les services rendus.
77
Ceux-ci sont, en effet, une des langues fondamentales

de l’amour. La plupart des grandes traditions spirituelles du
monde encouragent à rendre service, à donner aux autres,
à accomplir de bonnes actions. Pour les chrétiens, par
exemple, l’une des images les plus manifestes de l’essence
de la foi est celle de Jésus lavant les pieds de ses disciples. À
l’époque, les gens portaient des sandales et les rues étaient
sales ; il était d’usage pour le serviteur de la maison de laver
les pieds généralement crasseux des plus privilégiés. Jésus,
qui enseignait l’amour à ses disciples, leur montra comment
exprimer cet amour, quand il prit une bassine et une serviette
pour laver leurs pieds. Après ce simple geste de générosité, il
encouragea ses disciples à suivre son exemple12.
Bien souvent, les grands ont du pouvoir sur les petits.
Dans notre société égocentrique, l’idée de rendre service

peut sembler anachronique ; mais une vie tournée vers
autrui a toujours été reconnue, quelle que soit la civilisation,
comme une vie exemplaire. Dans toute vocation, se trouve
un réel désir de servir les autres. Les médecins ont reçu
comme un appel à servir les malades. Les leaders politiques
se voient comme des fonctionnaires du « service » public.
La plus grande récompense des professeurs est de voir leurs
étudiants développer leur potentiel et leurs talents. Rendre
service aux autres est notre plus grande aspiration.
78
Chapitre 5 : Langage d’amour # 3. Les services rendus
AIDER PAR CHOIX, NON PAS CRAINTE

Dans certaines familles, rendre service est une contrainte et
finit par susciter l’amertume et le ressentiment. Écoutez la
douleur de cette femme divorcée : « J’ai secondé mon mari
pendant vingt ans. Je lui ai tout servi sur un plateau d’argent
– alors qu’il m’ignorait, me maltraitait et m’humiliait devant
mes amis et ma famille. Je ne le déteste pas, mais je ne
peux plus vivre avec lui. » Cette mère de famille a rendu
mille services à son mari pendant vingt ans, mais ces gestes
n’étaient pas des manifestations d’amour. Ils transportaient
la peur, la culpabilité et le ressentiment.
Un paillasson est un objet inanimé. Vous pouvez essuyer

vos pieds dessus, le piétiner, le secouer, bref faire ce que vous
voulez de lui. Il n’a pas de volonté propre. Il peut être votre
serviteur, mais pas votre amoureux. Manipuler autrui en le
culpabilisant (« Si tu m’aimais, tu ferais ça pour moi ») n’est
pas un langage d’amour. Le contraindre L’amour enseigne :
en lui faisant peur (« Si tu ne fais pas ça « Je t’aime trop pour
pour moi, tu le regretteras ») n’a pas sa te laisser me traiter
place dans le couple. de cette façon. »
L’amour enseigne : « Je t’aime trop pour te laisser me

traiter de cette façon. Ce n’est bon ni pour toi ni pour moi. »
L’amour se refuse à être manipulé.
En revanche, l’amour sincère s’exprime souvent via les

services rendus. Il s’agit de services librement rendus, non par
crainte, mais par choix. Il s’agit de comprendre qu’il y a plus
79
de bonheur à donner qu’à recevoir. Nous avons tous certaines

aptitudes et compétences. Or celles-ci peuvent servir à
témoigner de nos sentiments. Comme Anika, qui a utilisé son
expertise technologique pour exprimer son affection à Jenny.
MILLE BONNES OCCASIONS

Bien entendu, rendre service ne nécessite pas toujours des
compétences très techniques. Il y a plusieurs années, ma
femme et moi aidions les jeunes célibataires qui venaient
d’emménager dans notre petite ville. Tous les vendredis
soir, la porte était ouverte. Ce n’était pas un rendez-vous
très formel, simplement un moment où les gens pouvaient
poser des questions, se rencontrer et nouer des relations.
Après l’une de ces soirées, un jeune homme s’est attardé et
m’a dit : « Ces rencontres sont si intéressantes et si utiles. Je
voudrais vraiment faire quelque chose pour vous montrer
combien j’apprécie que votre maison nous soit ouverte. Je
me demandais si, cette semaine, je pouvais venir chez vous
nettoyer votre four ? » (C’était bien avant l’invention du four
« autonettoyant ».)
Auparavant, Karolyn et moi avions tous deux effectué

la corvée de décrassage dudit four. Je savais combien elle
avait détesté, et pour être honnête, ce n’était pas mon activité
favorite non plus. Alors je répondis sans hésiter : « Ce serait
merveilleux. » Plus tard cette semaine-là, le jeune homme est
venu nettoyer notre four tandis que Karolyn, les enfants et
moi sortions pour la soirée. À notre retour, il était flambant
neuf.
80
Ceci s’est passé il y a plusieurs années. Le jeune homme

a depuis longtemps quitté notre petite ville, mais aucun de
nous n’a jamais oublié son prénom et son acte de gentillesse.
Il s’appelait Taylor, était célibataire, avait une vingtaine

d’années et venait tout juste de perdre son grand-père. Dans
la ville natale de ce grand-père, vivait une femme qui avait
ouvert sa maison à Taylor et à ses frères et sœurs, pour
qu’ils y dorment dans les jours précédant les funérailles. Les
voisins et amis du grand-père avaient tous offert leur aide
au moment du deuil, mais rien n’avait été plus précieux aux
yeux de Taylor que cet endroit pour se reposer et prendre
des forces, avec le petit déjeuner que préparait cette voisine
chaque matin.
La vie est remplie d’occasions d’exprimer son amour en

rendant service. Votre colocataire passe le permis et vous
qui l’avez déjà lui donnez des conseils. Un voisin âgé peut
avoir besoin que vous l’emmeniez chez le médecin. Si vous
êtes invité à dîner, pourquoi ne pas appeler votre hôte et
lui demander s’il a besoin d’une baguette de pain ou d’un
ingrédient de dernière minute que vous pourriez passer
prendre sur votre chemin ? (Ainsi, vous faites un cadeau en
même temps que vous rendez service.)
Pour certains célibataires, ce langage d’amour vient

facilement. Ils ont grandi dans des maisons où « les preuves
d’amour étaient plus importantes que les mots ». Ils
obtenaient reconnaissance et valorisation quand ils aidaient
les membres de la famille, elle qui apportait facilement son
81
soutien aux personnes âgées ou à celles dans le besoin.

Ils savent profondément qu’aimer signifie donner. Par
conséquent, ils sont attentifs aux occasions qui se présentent
à eux.
CHACUN POUR SOI

D’autres en revanche trouveront ce langage d’amour extrê-
mement difficile, leur famille d’origine ayant probablement
souligné l’importance du « chacun pour soi ». « Ne t’attends
pas à ce que je m’occupe de toi tout le temps » est le message
qu’ils ont entendu dans leur enfance. « Rien n’est gratuit dans
la vie » en est un autre. Et c’est ainsi qu’ils passent leur exis-
tence à combler leurs propres besoins – et qu’ils s’attendent
à ce que tout le monde fasse de même. Pourquoi devrais-je
faire quelque chose pour untel s’il peut le faire lui-même ? Voilà
ce qu’ils pensent.
Si vous fréquentez ou travaillez avec une personne ayant

cette orientation, vous devriez lui proposer de lui rendre
service avant de le faire. Si vous nettoyez son bureau en son
absence, par exemple, elle peut être offensée. Elle pensera
sans doute : Il/elle me croit incapable de prendre soin de mes
affaires. Pour vous, c’était un acte d’amour, mais pour elle,
c’est une insulte.
Donc, avant de rendre service à un proche, demandez-

lui : « Est-ce que cela t’aiderait si je… (nature du service) ? »
Après tout, votre but est d’améliorer son existence en
82
exprimant votre affection. Vous ne voulez pas faire quelque

chose qu’il va mal interpréter. Si sa réponse est : « Non, je
préfère le faire moi-même », ne le prenez pas comme un
affront personnel. Il vous dit simplement qu’il ne tient pas à
recevoir ce langage de l’amour pour le moment.
Toutefois, si rendre service n’est pas pour vous un

comportement naturel, sachez que c’est un langage qu’il est
toujours préférable d’apprendre. C’est une façon d’exprimer
son sens des responsabilités pour le bien-être d’autrui.
Albert Schweitzer, célèbre médecin qui vint en aide aux
populations démunies d’Afrique, Prix Nobel de la paix
en 1952, déclarait : « Tant qu’il y a un homme sur Terre
qui a faim, qui est malade, qui est seul ou qui vit dans
la peur, il en va de ma responsabilité. »13 Aider les autres
est universellement considéré comme une expression de
l’amour.
LE CŒUR SUR LA MAIN

Leah était l’une des participantes célibataires qui assistaient
à ma conférence sur le mariage, à Cleveland. Elle m’expliqua
les raisons de sa présence : « Je veux juste en savoir plus
sur le couple pour savoir ce que je devrais faire au cas où je
rencontre quelqu’un. » J’aimerais beaucoup que davantage
de célibataires aient cette même curiosité avant de s’engager.
Après le déjeuner, elle demanda à me parler.
83
« Je ne veux pas vous prendre trop de temps, dit-elle,

mais j’ai un problème. » J’ai hoché la tête et elle a continué.
« Je suis amie avec un homme depuis environ six mois,

qui est le plus formidable du monde, mais je n’ai pas vraiment
de sentiments pour lui. J’aurais bien aimé, pourtant.
– Pourquoi pensez-vous qu’il est si formidable ? lui

demandai-je.
– Il est l’homme le plus gentil que j’aie jamais rencontré.

Personne n’en a jamais fait autant pour moi.
– Que fait-il pour vous ?
– Eh bien, tout a commencé un soir lors d’une formation,

dit-elle. Je m’apprêtais à partir, et il pleuvait vraiment très
fort. Il est arrivé avec un énorme parapluie et m’a proposé
de me raccompagner en voiture. Je ne me souvenais pas de
l’avoir vu auparavant, mais il m’a dit qu’il avait participé aux
séances précédentes. Alors, bien sûr, j’ai accepté son offre.
» Je ne pensais plus à lui mais, à la séance suivante,

environ deux semaines plus tard, je remarquai de nouveau
sa présence. Par la suite, il m’a proposé de boire un café.
Nous avons marché dans la rue jusqu’à ce petit restaurant.
Et puis, au moment de partir, il pleuvait encore.
» Il a traversé la rue, est parti chercher sa voiture,

puis m’a rejointe avec le parapluie, et m’a conduite à l’abri.
Pendant qu’il conduisait vers la maison, j’ai pensé que c’était
un garçon vraiment sympa, mais c’est tout.
84
» Et puis, environ trois semaines plus tard, j’ai eu un

souci avec mon ordinateur. Il est donc venu à la maison, a
fouillé dans le système et a finalement trouvé le problème.
» Je lui ai offert un thé et nous avons parlé de technologie

pendant quelques minutes. Je lui ai dit combien j’appréciais
son aide et lui ai proposé de le payer. Il a refusé en me disant
qu’il était heureux de m’aider. »
Comme une personne très bien élevée, le jeune homme

semblait toujours prêt à donner un coup de main. Lors de la
séance suivante, il parlait à Leah d’un nouveau programme
informatique, pensait qu’il lui serait utile, puis l’installait
pour elle en refusant toujours d’être rémunéré.
« Pour faire court, reprit-elle (et à cette époque,

j’étais vraiment heureux d’entendre ces mots), nous avons
commencé à sortir ensemble pour dîner une fois par semaine,
puis il a commencé à venir chez moi et à réparer plein de
choses. Il a raboté la porte de mon placard pour qu’elle puisse
enfin fermer. Il a mis un verrou supplémentaire à ma porte
d’entrée. Il a débloqué plusieurs fenêtres dans l’ordinateur.
Il m’a expliqué comment utiliser certaines fonctionnalités
sur mon nouveau téléphone portable. Il a réparé mon grille-
pain quand il a recommencé à tout brûler.
» Cet homme est tout simplement incroyable ! Je veux

qu’il reste dans ma vie, mais je n’ai pas de sentiments pour
lui et, physiquement, je ne suis pas attirée par lui. Je ne
pense pas que je devrais sortir avec lui, mais j’aime vraiment
qu’il soit là, près de moi.
85
– Ne pensez-vous pas qu’il a des sentiments pour vous ?

ai-je demandé.
– Je ne sais pas, répondit-elle. Nous n’en avons jamais

parlé. C’est comme une très belle amitié. Mais j’aimerais
rencontrer quelqu’un, pas quelqu’un en particulier – je veux
dire, j’ai vraiment envie de tomber amoureuse, et je ne sais
pas si cela peut se produire si je continue à le voir, lui. Mais
je ne veux pas lui faire de mal non plus. Il a été si gentil avec
moi. Je ne sais pas quoi faire. »
« PAPA VA ARRANGER ÇA »
J’avais le sentiment que Leah attendait de moi la sagesse de
Socrate. Mais je n’étais pas Socrate, alors j’ai continué à poser
des questions. « Je vais changer de sujet pour un instant,
d’accord ? » Elle dit oui de la tête.
« Quand vous étiez enfant, votre père était-il le bricoleur

de la maison ?
– Oh oui. C’est lui qui faisait toutes les peintures,

toutes les réparations. Si quelque chose ne marchait
pas, papa l’arrangeait. En fait, il réparait des choses pour
tout le quartier. Quand, adolescente, j’ai eu ma première
voiture, chaque semaine un problème survenait ; mais papa
parvenait toujours à la redémarrer. Quand je suis partie
à l’université, l’installation électrique de ma chambre de
bonne était défectueuse. J’ai essayé d’appeler le propriétaire,
86
mais comme il ne répondait jamais, c’est papa qui est venu

finalement et qui a refait l’électricité.
– Comment décririez-vous votre relation avec votre

père ?
– Papa et moi étions très proches. J’ai eu de la chance

d’avoir un père qui m’a vraiment aimée.
– Comment savez-vous qu’il vous aimait ? ai-je demandé.
– Eh bien, comme je l’ai dit, il faisait tant de choses

pour moi. Il était toujours là quand j’avais besoin de lui. »
Je commençais à faire le lien et demandai à Leah si elle

voyait des similitudes entre le comportement de son père et
celui de son ami.
« Oui, maintenant que vous le mentionnez, je vois,

admit-elle. Mark fait tout ce que papa avait l’habitude de
faire. C’est un homme bon, comme lui. Mais je ne peux pas
épouser mon père !
– Je pense que je peux vous expliquer ce qui se passe.

Vous souvenez-vous de la conférence que j’ai donnée avant
le déjeuner, sur les cinq langages de l’amour ? »
Elle s’en rappelait.
« Eh bien, je pense que votre langue principale repose

sur les services rendus. Vous vous êtes sentie aimée par votre
père parce qu’il parlait parfaitement cette langue de l’amour.
87
Et vous vous sentez aimée par Mark parce qu’il la parle tout
aussi bien.
– Mais qu’en est-il des sentiments amoureux ?

m’interrogea-t-elle.
– J’y arrive, mais tout d’abord, je veux que vous

compreniez pourquoi vous vous sentez tellement proche de
Mark, pourquoi vous appréciez son amitié et pourquoi vous
pensez qu’il est une personne si formidable.
» Quand quelqu’un parle notre langue primaire de

l’amour, nous sommes attirés vers lui, émotionnellement.
Nous avons une très haute considération pour lui. Nous
voulons faire quelque chose pour lui et lui rendre la pareille.
C’est probablement pourquoi vous avez commencé à
fréquenter Mark. Sa grande gentillesse envers vous a stimulé
votre désir d’être gentille avec lui. Donc, même si vous
n’étiez pas amoureuse de lui, même si vous n’étiez pas attirée
physiquement, il vous semblait naturel d’être bienveillante.
Maintenant, vous avez construit une belle amitié, vous ne
voulez pas faire de mal à Mark, mais vous aimeriez rencontrer
quelqu’un d’autre. Alors, vous êtes prise entre deux feux. »
SE POSER LES BONNES QUESTIONS

Leah comprenait.
« Mais qu’est-ce que je vais faire ?
88
– Eh bien, je ne peux pas vous dire quoi faire, mais je

peux vous donner quelques pistes pour vous aider à prendre
la bonne décision.
» Tout d’abord, vous devez vous avouer la vérité. Vous me

parlez à moi aujourd’hui, mais vous devez être honnête avec
vous-même. La vérité est que vous éprouvez de l’affection
pour Mark parce qu’il parle votre langue préférée. Mais ce
n’est pas une relation amoureuse que vous construisez. Par
conséquent, il est très possible que lorsque vous tomberez
réellement amoureuse d’un autre, cette amitié diminue et,
peut-être même, cesse d’exister. »
Leah hocha la tête.
« La seconde piste est de comprendre ce qui se passe

dans la tête de Mark. Que pense-t-il de sa relation avec
vous ? A-t-il des sentiments pour vous ? Vous ne pouvez pas
prendre de sage décision sans avoir cette information. »
Leah nota ces deux remarques.
« Vous pourriez lui dire quelque chose comme : “Mark,

j’ai réfléchi à notre amitié, et j’ai besoin de savoir si nous
sommes sur la même longueur d’ondes. Donc, je vais me
dévoiler et partager avec toi ce que je pense de notre relation,
puis je vais te demander de faire la même chose. Est-ce le
bon moment pour toi d’avoir cette conversation ?”
» S’il accepte, vous continuerez. Vous pourriez parler

comme ceci : “Tout d’abord, j’apprécie vraiment notre amitié.
89
J’espère qu’elle pourra se poursuivre. Tu as été tellement

gentil avec moi. J’apprécie beaucoup de passer du temps
avec toi, mais je ne crois pas qu’il s’agisse d’une relation
amoureuse. Te faire du mal est
la dernière chose que je veux, mais je pense que tu

mérites de connaître la vérité. Peut-être suis-je stupide de te
parler de nous, mais je veux juste m’assurer que nous nous
comprenions mutuellement. Est-ce que tu me suis ?” Puis
vous écouterez attentivement la réponse de Mark ; posez des
questions si vous avez un doute pour être certaine de bien
comprendre sa position et ses intentions.
» S’il considère la relation comme vous la considérez,

une belle amitié, alors vous pourrez la poursuivre, et vous
serez libre de rencontrer quelqu’un d’autre. Si, en revanche,
il éprouve de forts sentiments pour vous, le fait de tomber
amoureuse d’un autre tout en conservant votre amitié avec lui
ne sera pas possible. Mais au moins vous saurez à quoi vous
en tenir et pourrez prendre votre décision en conséquence.
Il peut aussi choisir de mettre fin à la relation. Ou, s’il vous
aime mais sait que vous n’avez personne pour le moment, il
peut demander à poursuivre la relation, jusqu’à ce que vous
rencontriez quelqu’un d’important. S’il n’éprouve pas de
grands sentiments à votre égard, il peut enfin être heureux
pour vous quand vous tomberez amoureuse et rester votre
ami, si sa présence n’interfère pas avec votre nouvelle
relation. »
L’heure de ma prochaine intervention approchait. Leah

me remercia.
90
« J’ai seulement un dernier conseil à vous donner.

J’espère que celui dont vous tomberez amoureuse saura
parler le langage d’amour des services rendus. S’il le connaît,
cela lui rendra la vie beaucoup plus facile. S’il ne le connaît
pas, j’espère que vous le lui apprendrez avant de faire de
grands projets et qu’il en comprendra l’importance.
– Oh mais je l’emmènerai à l’un de vos séminaires. Vous

le formerez avant notre mariage », dit-elle en s’éloignant en
riant.
Leah savait que lorsque nous apprenons à parler la

langue d’amour de l’autre dès le début d’une relation, le
réservoir d’amour de celui-ci reste plein.
1. Votre père parlait-il le langage d’amour des services rendus,

comme le père de Leah ? Et votre mère ?
2. Parvenez-vous librement à faire preuve de bonté vis-à-vis
des autres ?
3. Quels services avez-vous rendus à vos parents au cours des
trois derniers mois ?
4. Quels services avez-vous rendus à un ami ou à la personne
que vous aimez ?
5. Qu’ont fait récemment les autres pour vous aider ?
6. Sur une échelle de 1 à 10, à quelle hauteur vous sentez-
vous aimé quand les gens vous rendent service ?
7. Êtes-vous prêt à parler ce langage d’amour au moins une
fois par semaine pour quelqu’un qui vous est cher ?
91
#1
#2
Les
5 langages
pour trouver
L’AM ♥ UR
#5
#3
#4
Chapitre 6 :
Les moments de qualité
M
ike et Jenna se fréquentent depuis six mois, mais
Mike est extrêmement frustré par leur relation.
« J’aime vraiment Jenna. Je pense que nous
pourrions nous entendre à merveille. Le problème, c’est
qu’elle n’est jamais disponible. Son travail est si exigeant
qu’elle n’a jamais de temps pour nous. Je suis fatigué de
rester seul à la maison alors qu’elle est encore partie en
voyage d’affaires. » Les propos de Mike sont révélateurs : il a
besoin de passer de bons moments avec Jenna, des moments
de qualité.
Les gens qui parlent ce langage désirent la présence

de l’autre. Par « présence », je ne veux pas dire proximité.
Deux personnes assises dans la même pièce sont certes très
93
proches, mais elles ne sont pas nécessairement ensemble. La

présence demande de l’attention. C’est donner à quelqu’un
votre entière attention. En tant qu’êtres humains, nous avons
fondamentalement besoin d’être en lien avec les autres. Nous
pouvons être en présence de personnes toute la journée sans
jamais nous sentir en lien, vraiment connectés.
Lorsque le temps de qualité sert à exprimer son amour,

c’est un moyen de communication très puissant. Une mère
célibataire, assise en tailleur, qui envoie rouler une balle à
son enfant de deux ans, lui offre un moment de qualité.
Pendant ce bref laps de temps, peu importe combien il dure,
ils sont ensemble. A contrario, si la mère parle au téléphone
pendant qu’elle fait rouler la balle, sa concentration se
dissout. L’enfant ne bénéficie plus de toute son attention.
Les moments de qualité ne supposent pas de consacrer

tout notre temps à regarder l’autre dans le blanc des yeux.
Il s’agit davantage de faire quelque chose ensemble, dont
chacun profite. L’activité choisie est secondaire, elle est un
prétexte pour créer un sentiment d’union. Un couple qui se
balade en forêt sera plus attentif au temps passé ensemble
qu’à la diversité de la flore. C’est ce qui se passe sur le plan
émotionnel qui compte. Passer du temps ensemble, avoir
le même but, c’est dire qu’on se préoccupe de l’autre, qu’on
aime être avec lui.
En revanche, si votre partenaire a envie d’apprendre à

jouer au tennis et que vous, étant le/la plus compétent(e) en
ce domaine, acceptez de lui donner des leçons, l’objectif est la
progression de votre conjoint. Cela peut être une expression
94
Chapitre 6 : Langage d’amour # 4. Les moments de qualité
de l’amour, mais ce n’est pas un temps de qualité, c’est un

service rendu. Vous l’aidez à améliorer son jeu. Grâce à votre
implication, il peut se sentir vraiment aimé, surtout si son
langage d’amour primaire repose sur les services rendus. Cela
dit, vous pourriez également parler la langue des moments
de qualité si, après l’entraînement, vous vous asseyez tous
les deux devant un verre de limonade bien fraîche et vous
lancez dans une grande conversation.
DIALECTE NO 1. UNE BONNE

COMMUNICATION
Comme les paroles valorisantes, la langue de l’amour qui
repose sur le temps de qualité se compose de nombreux
dialectes. L’un des plus importants est celui de la conver-
sation de qualité. J’entends par conversation de qualité un
échange sympathique où deux individus partagent leurs
expériences, leurs idées, leurs sentiments, leurs désirs dans
un contexte chaleureux, sans être interrompus.
Écouter…
Une conversation de qualité est très différente des paroles

valorisantes. Ces dernières impliquent de nous concentrer
sur ce que nous disons, alors qu’une bonne communication
met davantage l’accent sur ce que nous entendons. Si j’ex-
prime mon amour pour vous lors d’un moment de qualité,
et que nous choisissons de passer ce temps à discuter, cela
signifie que je vais me concentrer sur vous et écouter ce
95
que vous avez à dire avec bienveillance. Je vais poser des

questions, pas de façon intrusive, mais avec l’intention de
véritablement comprendre vos pensées, vos sentiments et
vos désirs.
Roberto et Ana étaient ensemble depuis presque un an

quand Ana lui avoua enfin qu’elle aimerait qu’il décroche un
peu de son téléphone portable, surtout quand elle essayait
d’avoir une véritable conversation avec lui. Roberto pensait
qu’il pouvait fort bien écouter Ana tout en répondant à un
texto, mais cela donnait l’impression à la jeune femme que
son petit ami ne l’écoutait pas vraiment et qu’il ne se souciait
pas assez d’elle pour lui donner toute son attention.
Si j’investis trente minutes pour vous parler, je vous

donne trente minutes de ma vie. Une conversation de qualité
manifeste que vous m’êtes cher. Cela est particulièrement
vrai si votre langage primaire d’amour repose sur les temps
de qualité.
… et parler
Bien sûr, une discussion implique également de parler.

Nombre d’adultes célibataires (mais tout aussi bien en
couple) n’ont pas acquis les compétences de base d’une
bonne communication, des compétences pourtant néces-
saires à une conversation de qualité. Sarah, une jeune femme
approchant de la trentaine, était dans mon bureau parce
qu’elle connaissait des difficultés dans sa vie amoureuse. Son
copain lui avait récemment annoncé qu’il était temps que
96
« leurs chemins se séparent », car leurs personnalités étaient

tout simplement « trop différentes ».
« Son principal reproche est que je ne parle pas assez,

m’expliqua Sarah. Je sais que je suis du genre timide. Je
suppose que cela vient de mon enfance. À la maison, mon
père ne nous parlait pas beaucoup. On ne se racontait pas
grand-chose, ni les uns ni les autres. Ma mère était toujours
fort occupée, et mon frère et moi ne nous entendions pas
très bien. J’ai donc passé la plupart de mon enfance seule.
Au collège puis au lycée, je me concentrais sur mes études et
réussissais plutôt bien. Après la fac, je suis devenue expert-
comptable, donc je travaille souvent dans mon coin. Je ne
savais pas que j’avais un problème jusqu’à ce que ma vie
amoureuse en souffre. Connor est le quatrième à rompre
avec moi parce que je ne parle pas assez. Donc, je suppose
que j’ai un problème. »
Je savais que la route de Sarah serait longue. Les

habitudes de solitude qu’elle décrivait ne pouvaient pas être
bousculées en un jour ou deux. Puisqu’elle n’habitait pas
dans notre ville, je l’encourageai à consulter un thérapeute
près de chez elle pour lui confier exactement ce qu’elle
venait de me dire. Je lui assurai qu’elle pouvait apprendre
à mieux communiquer, et que, si elle demandait de l’aide
et des conseils, en moins d’un an, elle pourrait constater de
grands progrès dans sa façon de s’exprimer.
Le chemin de Sarah et de bien d’autres commence par

apprendre à entrer en contact avec leurs émotions, leurs
97
pensées et leurs désirs. Ensuite, ils doivent apprendre à

les verbaliser, à eux-mêmes dans un premier temps puis
aux autres. C’est un processus de resocialisation : il s’agit
de revenir en arrière et de remplacer les schémas issus de
l’enfance par de bonnes habitudes de communication. Ce
n’est pas facile, mais nécessaire si l’on veut apprendre à
parler la langue des conversations de qualité.
DIALECTE NO 2. UNE ÉCOUTE BIENVEILLANTE

D’aucuns parlent trop librement et peuvent connaître un
problème tout aussi difficile. Ils ne savent pas écouter. Ils
tendent l’oreille juste assez longtemps pour savoir de quoi
vous parlez, puis vous livrent tout ce qu’ils pensent à ce
sujet. Ou, si vous leur parlez d’un problème personnel,
ils vous donneront rapidement des conseils et vous diront
quoi faire dans cette situation. Ils sont capables d’analy-
ser les problèmes et de trouver des solutions. Mais ils ne
savent pas écouter avec empathie, c’est-à-dire avec l’envie de
comprendre l’autre.
Alycia et Monsieur Je sais tout
Alycia était divorcée depuis cinq ans. Elle s’était consacrée à

l’éducation de ses deux enfants avant de rencontrer Jeremy,
six mois auparavant ; et, pour reprendre ses termes, « les
choses étaient allées très vite ».
98
« Le problème, c’est que je commence à comprendre

que Jérôme ressemble beaucoup à mon ex. Et ça me fait
peur.
– En quoi se ressemblent-ils ? ai-je demandé.
– Eh bien, Arthur est ce que j’appelle un “homme qui

a réponse à tout”. Il avait toujours une solution, un conseil.
Peu importe le problème que je rencontrais, il me disait
ce que je devais faire. S’il s’agissait d’un souci au travail, il
me dictait ce qu’il fallait dire à mon patron. Si je voulais en
reparler le soir suivant, il me demandait : “Tu as parlé à ton
patron ?” Si je n’avais pas osé le faire, il était catégorique :
“Alors, je ne veux plus en parler. Fais d’abord ce que je t’ai dit
de faire, et ensuite nous pourrons en rediscuter.”
» C’est comme s’il avait toutes les réponses. J’avais besoin

de son soutien et de ses encouragements. Pas de sa science
de “Monsieur Je sais tout”.
» Maintenant que j’apprends à mieux connaître Jérôme,

j’observe cette tendance chez lui aussi. Est-ce que tous les
hommes sont comme ça ? »
J’ai rassuré Alycia, non, nous ne sommes pas tous

« comme ça », et l’ai félicitée d’être honnête avec elle-même
en ayant repéré ce trait de caractère chez Jérôme.
« Y a-t-il d’autres aspects de votre relation avec lui que

vous trouvez gênants ? ai-je demandé.
99
– Non, il est vraiment gentil avec moi et les enfants,

dit-elle. Voilà pourquoi ça m’ennuie vraiment, j’ai peur qu’il
devienne comme mon ex.
– Alors, puisque vous tenez à cette relation, je pense que

vous pouvez consacrer du temps et de l’énergie pour voir si
Jérôme peut apprendre “l’écoute bienveillante” et sortir de
son rôle de “Monsieur Je sais tout”. »
Apprendre à écouter
J’annonçai à Alycia que j’allais donner une conférence deux

semaines plus tard sur « L’incroyable puissance de l’oreille
attentive ». Je suggérai qu’elle y assiste avec Jeremy pour
amorcer un changement dans leur relation.
Voici quelques-unes des idées pratiques présentées lors

de cette conférence. Elles peuvent vous aider à devenir un
écoutant bienveillant :
Maintenez un contact visuel lorsque vous écoutez

1. 
quelqu’un. Cela empêche votre esprit d’errer à droite
et à gauche, et prouve à votre interlocuteur qu’il
bénéficie de toute votre attention. Abstenez-vous de
regarder par-dessus son épaule ou ses chaussures
quand il parle.
2. Ne faites rien d’autre qu’écouter. N’oubliez pas, le temps

de qualité suppose de donner toute son attention.
Si vous êtes occupé par autre chose et n’êtes pas en
mesure de vous concentrer dans l’immédiat, dites-le.
100
Une démarche positive pourrait être : « Je sais que

tu as besoin de me parler, et ce que tu as à me dire
m’intéresse, mais je veux pouvoir te réserver toute
mon attention. Ce n’est pas possible maintenant,
mais si tu me donnes dix minutes pour finir ceci, je
vais pouvoir m’asseoir et t’écouter. » La plupart des
gens respectent une telle demande.
3. Soyez à l’écoute de ses sentiments. Posez-vous la ques-

tion suivante : « Quelles sont les émotions de mon
interlocuteur en ce moment ? » Quand vous pensez
savoir ce qu’il éprouve, demandez-lui de confirmer.
Par exemple : « J’ai l’impression que tu es contrarié
parce que j’ai oublié… » Cela permet à la personne
de clarifier ses sentiments. Et cela prouve que vous
écoutez attentivement ce qu’elle dit.
4. Observez son langage corporel. Les bras croisés, les

mains tremblantes, les yeux humides, les sourcils
froncés ou des mouvements oculaires peuvent vous
donner des indices sur les sentiments de l’autre.
Parfois, la gestuelle envoie un message alors que les
mots en disent un autre. Demandez des éclaircisse-
ments pour vous assurer de bien comprendre ce qu’il
pense et ressent vraiment. Par exemple, vous pour-
riez dire : « Je remarque que tu pleures alors que tu
dis que tu ne veux plus jamais le revoir. Une partie
de toi souhaite qu’il revienne et une autre partie ne
veut plus entendre parler de lui, n’est-ce pas ? »
101
5. Ne l’interrompez pas. Veillez à ne pas perturber votre

interlocuteur avec vos propres pensées. Ces réflexions
interrompent souvent la conversation avant même
qu’elle ne puisse s’engager. À ce stade, votre objectif
n’est pas de vous défendre, ni de trouver des solu-
tions pour l’autre personne. C’est de comprendre ses
pensées, ses sentiments et ses désirs. Si vous l’in-
terrompez trop tôt, elle risque de perdre de vue ce
qu’elle essayait vraiment de vous dire.
6. Reformulez et posez des questions. Quand vous pensez

avoir compris votre interlocuteur, reformulez ses
propos (comme vous les avez compris) : « Ce que
j’entends, c’est… Est-ce exact ? » ou : « Es-tu en train
de me dire… ? » Ces questions permettent de lever
d’éventuels malentendus et de confirmer (ou de
pouvoir corriger) votre perception de ce que dit la
personne.
7. Manifestez votre compréhension. La personne a besoin

de savoir qu’elle a été entendue et comprise. Suppo-
sons qu’Alycia parle à Jeremy d’un problème avec son
patron au bureau. Voici comment il pourrait réagir :
« Ce que je t’entends dire, c’est que tu sens que ton
patron profite de toi, qu’il attend que tu fasses des
heures supplémentaires non rémunérées, mais qu’il
ne reconnaît jamais la valeur de ton travail. Est-ce
cela ce que tu ressens ? » Si Alycia répond : « Oui,
c’est tout à fait ça ! », alors Jeremy pourrait manifester
son empathie : « Je suis désolé, chérie… Je sais ce
102
que c’est ! J’ai eu des patrons comme ça… » De tels

mots confirment la valeur d’Alycia et attestent que
ses sentiments sont légitimes.
8. Demandez si vous pouvez faire quelque chose d’utile.

Remarquez que Jeremy ne dit pas à Alycia ce qu’elle
devrait faire. S’il lui propose : « Que puis-je faire
pour t’aider ? », elle pourrait répondre : « Je voudrais
juste un câlin. » Elle n’attend pas une solution qu’elle
connaît déjà. Elle cherche simplement du soutien. En
revanche, si elle demande : « Qu’en penses-tu ? Que
puis-je faire ? », alors Jeremy est Ne donnez jamais
libre de partager ses idées. Ne de conseils à moins
donnez jamais de conseils à d’être certain que
moins d’être certain que l’autre l’autre en demande.
en demande.
De toute évidence, une conversation de qualité comme

celle-ci prend du temps – et, pour être tout à fait honnête,
quelques efforts. En réalité, vous passerez deux fois plus de
temps à écouter qu’à parler. Cependant, les effets bénéfiques
sont immenses. L’autre personne se sent respectée, comprise
et aimée, ce qui est le but d’un bel échange.
DIALECTE NO 3. DES ACTIVITÉS PARTAGÉES

Ce langage d’amour est composé d’un dernier dialecte : les
activités de qualité. Lors d’une récente conférence pour les
célibataires, j’ai demandé aux participants de compléter la
103
phrase suivante : « Je me sens plus aimé et apprécié par…

(nom de la personne) quand… (langage d’amour). » Ils
pouvaient inscrire le nom de n’importe quel proche : parent,
collègue ou ami.
Un homme âgé de trente ans a inscrit le nom de sa

petite amie et a complété la phrase comme suit : « Je me sens
aimé par Megan quand nous faisons des choses ensemble,
des choses qu’elle et moi aimons. Parce que, alors, nous
pouvons échanger. Je n’avais jamais fait d’équitation avant de
la rencontrer et elle n’avait jamais navigué. J’ai toujours aimé
partager des expériences avec les autres. C’est génial d’être
avec quelqu’un d’ouvert, quelqu’un qui a envie d’essayer de
nouvelles choses à deux. »
Ce jeune homme révélait ainsi que son langage d’amour

fondamental était les moments de qualité, et son dialecte
favori, les activités de qualité. Son désir était de partager,
de faire des choses à deux et de donner à l’autre toute son
attention.
Les activités de qualité peuvent inclure tout ce qui

intéresse l’un ou l’autre, ou les deux. Le but n’est pas ce que
vous faites, mais pourquoi vous le faites. Il s’agit de vivre
quelque chose ensemble, d’éprouver ce sentiment : Il/elle se
soucie de moi, il/elle voulait partager avec moi ce que j’aime, et
il/elle l’a fait avec enthousiasme et générosité. Voilà ce qu’est
l’amour et, pour certaines personnes, c’est l’expression la
plus forte de l’amour.
104
Découvrir les passions de l’autre
Rick a grandi au son de la musique rock. Il n’est jamais allé

à un concert, mais la radio était allumée en permanence,
branchée sur les différentes stations musicales. Depuis
quelque temps, son rêve était d’assister à un grand festival.
Après le lycée, il s’était inscrit dans un institut de formation
technologique pour devenir informaticien. C’est là qu’il avait
rencontré Katie. Celle-ci avait récemment emménagé avec
lui à Détroit. Elle n’avait jamais été fan de rock, mais elle
était rapidement devenue fan de Rick.
Le père de Katie, lui, était passionné de formule 1.

Dès son plus jeune âge, elle l’avait suivi sur les grands prix.
Quand elle proposa à Rick de les accompagner, son père et
elle, elle était folle de joie qu’il accepte. Bien sûr, Rick avait
déjà vu quelques courses à la télévision, mais il n’y avait
jamais assisté.
Je connaissais Rick depuis longtemps. Un jour, peu de

temps après le grand prix, je le rencontrai au supermarché.
Il avait hâte de me parler de la course, mais a rapidement
ajouté : « Ce qui était génial dans cette journée, c’était d’être
avec Katie. » Je pouvais voir des étincelles dans ses yeux, je
savais qu’il avait des sentiments pour elle.
Quelques mois plus tard, ils sont venus me voir pour

des conseils matrimoniaux. La première chose dont ils
m’ont parlé, avant même de commencer notre entretien, fut
le week-end passé au fameux festival. Plusieurs étudiants
de l’institut de formation s’étaient réunis et avaient décidé
105
de fêter la fin de l’année scolaire ensemble. Rick parlait des

groupes qu’ils avaient vus tandis que Katie me confiait : « Le
plus important pour moi était d’être avec Rick. » Rick et
Katie mettaient ainsi en lumière un principe fondamental.
Lorsqu’une activité est un moyen d’exprimer son amour, ce
qui est important n’est pas l’activité ; c’est d’être avec l’autre
personne. J’étais ravi de constater qu’ils étaient disposés à
découvrir les passions de l’un et de l’autre afin de partager
du temps ensemble. J’espère que cette façon de manifester
leurs sentiments ne s’estompera pas avec le temps.
Entrer dans le monde de l’autre
L’un des effets positifs des activités que l’on partage est qu’une
somme d’expériences soude toujours un couple. Heureux
sont ceux qui se souviennent d’une promenade tôt le matin
aux bords d’un lac, du moment où ils se sont perdus dans
une ville étrangère, d’une nuit passée à entraîner l’autre pour
son entretien d’embauche le lendemain, de recherches assi-
dues pour trouver le meilleur restaurant, du temps passé
ensemble à repeindre un nouvel appartement et, oh oui, des
sensations provoquées par une cascade après une randonnée
de dix kilomètres. Ils peuvent presque ressentir la fraîcheur
de l’eau quand ils y repensent.
Que votre relation soit amoureuse ou amicale, ces

activités ne sont pas toujours faciles à orchestrer. Il vous
faudra les planifier de façon minutieuse. Elles peuvent vous
obliger à renoncer à certaines activités personnelles. Cela
signifiera que vous faites pour l’autre des choses que vous
106
n’aimez pas particulièrement, mais cela vous procurera

le plaisir d’aimer, d’entrer dans le monde de l’autre et
d’apprendre à parler le langage de l’amour qui repose sur
des moments de qualité.
1. Dans quelle mesure vos parents parlaient-ils cette langue

et vous offraient, à vous comme aux autres, des moments
de qualité ?
2. Êtes-vous heureux quand vous passez du bon temps
avec d’autres, ou ces moments vous épuisent-ils
émotionnellement ?
3. Avec qui avez-vous passé du temps de qualité cette semaine ?
Avez-vous parlé avec lui/elle ou avez-vous fait quelque
chose ensemble ?
4. Et si vous passiez un bon moment avec l’un ou l’autre de
vos parents, ou même les deux, cette semaine ? Ce mois-ci ?
Alors, pourquoi ne pas l’organiser ?
5. Dans votre cercle d’amis, qui semble en demande de
temps de qualité ? Est-ce une relation que vous souhaitez
améliorer ? Si oui, pourquoi ne pas prévoir un rendez-vous
dès maintenant ?
6. Comment pourriez-vous introduire des « conversations
de qualité » et des « activités de qualité » dans votre
communication en ligne (réseaux sociaux, SMS…) ?
107
#1
#2
Les
5 langages
pour trouver
L’AM ♥ UR
#5
#3
#4
Chapitre 7 :
Le toucher physique
L
orsque nous étions bébés, avant même de pouvoir
marcher ou de manger autre chose que du lait,
nous grandissions grâce à l’amour. De nombreuses
recherches en psychologie de l’enfant en sont arrivées à
la même conclusion : les bébés qui sont tenus, embrassés
et touchés tendrement développent une vie affective plus
saine que ceux qui manquent de contact physique. Il en va
de même pour les personnes âgées. Visitez une maison de
retraite, et vous constaterez que les résidents qui bénéficient
de geste d’affection ont un esprit plus positif et généralement
une meilleure santé que ceux qui restent isolés. La tendresse
et le toucher physique sont une langue fondamentale de
l’amour.
109
Ce qui est vrai pour les nourrissons et les personnes

âgées vaut également pour les adultes de tous âges. Une
jeune femme célibataire me disait : « C’est drôle, personne
n’hésite à toucher un bébé ou à caresser un chien. Et me
voilà aujourd’hui. Je crève d’envie que quelqu’un me donne
de la tendresse, et personne ne le fait. » Elle s’était ensuite
excusée pour s’être ainsi laissée aller à exprimer ses besoins.
Puis, elle avait précisé : « Je pense que nous ne faisons pas
assez confiance aux gens ; nous ne voulons pas qu’ils sachent
que nous aimons tous être touchés parce que nous avons
peur qu’ils interprètent mal nos désirs. Alors nous attendons
dans la solitude et l’isolement physique. »14 Je sais que des
milliers de célibataires se retrouvent dans les propos de cette
jeune femme si honnête.
Le corps est fait pour être touché. Parmi les cinq sens, le
toucher, contrairement aux autres sens, ne se limite pas à un
endroit précis du corps. De minuscules récepteurs tactiles
sont situés tout le long du corps. Lorsque ces récepteurs
sont stimulés, les nerfs envoient des impulsions au cerveau,
lequel interprète ces impulsions, et nous percevons alors
si ce qui nous touche est chaud ou froid, dur ou mou.
Cela provoque de la douleur ou du plaisir. Nous pouvons
également distinguer un geste tendre d’un geste hostile.
Certaines parties du corps sont plus sensibles que

d’autres. Le bout de nos doigts et celui de notre nez le sont
particulièrement. Comme le bout de la langue. En revanche,
l’arrière des épaules est la zone la moins sensible. Ces
différences viennent de ce que les minuscules récepteurs
110
Chapitre 7 : Langage d’amour # 5. Le toucher physique
tactiles ne sont pas dispersés uniformément sur le corps,

mais sont rassemblés en groupes. Notre objectif ici n’est pas
de comprendre le fonctionnement neurologique du sens du
toucher, mais plutôt son importance psychologique.
Le contact physique peut faire ou défaire une relation.

Il peut communiquer de l’amour ou de la haine. Si le
langage d’amour de votre partenaire repose sur le toucher,
vos gestes envers lui seront plus éloquents que les mots « Je
t’aime » ou « Je te hais ». Si vous retenez vos élans d’affection
et si vous vous isolez, vous soulèverez des doutes sur vos
sentiments. Un tendre câlin transmet de l’amour à n’importe
quel enfant, mais il est criant de vérité pour l’enfant dont la
langue préférée est le contact physique. Il en va de même
pour les adultes. Lorsque vous écoutez un ami dont le moral
est au plus bas et que vous l’attrapez par les épaules, vous
déclarez haut et fort : « Je t’aime. Je me soucie de toi et tu
n’es pas seul. »
Lorsque l’on touche votre corps, il ne s’agit pas

seulement d’un contact physique : vous êtes touché bien plus
profondément. Lorsque quelqu’un s’éloigne de votre corps,
il s’éloigne de vous émotionnellement. Dans notre société,
la poignée de main exprime l’ouverture et le lien social avec
autrui. Lorsque, en de rares occasions, un homme refuse
de serrer la main d’un autre, il envoie un message ; il lui fait
comprendre qu’un obstacle entrave leur relation.
111
LES CONTACTS N’ONT PAS TOUS LE MÊME

IMPACT
Un contact d’amour peut prendre plusieurs formes. Puisque
les récepteurs tactiles sont situés tout le long du corps,
vous pouvez toucher l’autre personne presque n’importe où
pour exprimer vos sentiments. Mais n’oubliez pas que tous
les contacts physiques ne sont pas interprétés de la même
manière. Vous devrez apprendre de l’autre ce qu’il ou elle
perçoit comme un geste d’amour ou d’affection.
Ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas
Dans toute société, il existe des manières acceptables et inac-

ceptables de toucher les personnes du sexe opposé. Dans
la culture occidentale, les récents procès pour harcèlement
sexuel ont mis en lumière des comportements condam-
nables. Toucher une personne de sexe opposé de façon
inappropriée, car implicitement sexuelle, est interdit. Ce
type de contacts ne manifeste pas votre affection ; il peut en
outre engendrer des problèmes bien plus graves.
Évidemment, les abus physiques – infligeant des

dommages ou des lésions corporelles à l’autre – sont à
bannir. En comparaison, les violences graves sont presque
cinq fois plus élevées chez les couples en concubinage que
chez les couples mariés15. (Nous reparlerons de la violence
physique et des moyens de s’en sortir un peu plus loin dans
ce chapitre.)
112
Ce qui est implicite et ce qui ne l’est pas
Les marques d’affection ou d’amour peuvent être implicites,

subtiles, très rapides. Jen met parfois une main sur l’épaule
de sa mère lorsqu’elle lui sert un thé. Souvent, avant de
partir, elle lui frotte gentiment le dos. En revanche, les gestes
plus explicites, comme une caresse ou un câlin, demandent
toute votre attention. Ces manifestations prennent évidem-
ment plus de temps, non seulement parce que le contact est
plus long, mais aussi parce que vous devez comprendre la
meilleure façon de communiquer vos sentiments à l’autre
pour mieux la développer. Si votre partenaire se sent aimé
lorsque vous lui massez le dos, alors le temps, l’argent et
l’énergie que vous dépenserez à apprendre les techniques de
massage seront bien investis.
Les gestes implicites nécessitent peu de temps mais

beaucoup de réflexion, surtout si le contact physique n’est
pas votre langue principale de l’amour et si vous n’avez
pas grandi au sein d’une famille très « tactile ». Désormais
adulte, vous pouvez transmettre votre amour à un parent
ou à un frère d’une façon très simple mais très éloquente.
Vous pouvez vous asseoir sur le canapé du salon, regardez
ensemble votre émission préférée ; cela suffira à exprimer
clairement vos sentiments à son égard. Toucher son épaule
en entrant dans la pièce où il se trouve ne prend qu’un
instant.
113
LE CONTACT AFFECTIF
Dans les moments d’épreuve, nous nous prenons dans
les bras presque instinctivement. Pourquoi ? Parce que le
contact physique est un excellent moyen de communica-
tion. Dans les temps de crise, nous avons avant tout besoin
de nous sentir aimés. Nous ne pouvons pas toujours chan-
ger le cours des événements, mais nous les vivrons mieux et
nous leur survivrons si nous nous sentons aimés.
Les célibataires ne sont pas épargnés par les malheurs de

l’existence. La mort des parents est inévitable. Des accidents
de la route blessent ou tuent des milliers d’individus chaque
année. La maladie ne fait d’exception pour personne. Les
déceptions font partie de la vie. La chose la plus importante
que vous pouvez faire pour un ami qui traverse une épreuve
est de lui témoigner votre amour. Si son langage primaire est
le contact physique, rien n’est plus important que de le tenir
dans vos bras quand il a de la peine ou quand il pleure. Vos
paroles signifieront peu à ses yeux, mais le contact de votre
corps dira que vous êtes là pour lui. Les revers et les chagrins
offrent une occasion unique d’exprimer vos sentiments. La
personne accablée se souviendra de vos gestes de tendresse
longtemps après ce moment difficile. À l’inverse, elle pourrait
ne jamais vous pardonner votre froideur ou votre timidité
alors qu’elle souffrait à ce moment-là.
Combien de brillants et riches célibataires renonceraient

à leur royaume pour recevoir un vrai, un tendre câlin de
leur père ? Une tape dans le dos, un baiser sur la joue, une
114
accolade, une main qui en prend une autre ou qui s’attarde

sur un bras, des lèvres qui effleurent, voilà tous les dialectes
de ce langage d’amour fondamental. Julia a découvert le
sien quand elle a confié : « Ce que j’aime le plus quand je
vais chez mes parents le dimanche, ce sont leurs étreintes.
Quand je les quitte, mon réservoir d’amour est plein. Je peux
affronter une semaine difficile, je sais que deux personnes
importantes dans ma vie sont là pour moi. »
En revanche, certains célibataires sont frileux au

contact physique. Si vous donnez une tape dans le dos à
votre collègue de travail et que celui-ci se raidit et tend à
reculer, il vous signale que le toucher physique n’est pas sa
langue primaire de l’amour. Cependant, un collègue dans
le même bureau pourrait se sentir reconnu et valorisé par
votre geste amical. L’amour vise à améliorer le bien-être de
l’autre, il n’est pas là pour satisfaire vos propres désirs. Par
conséquent, apprendre à parler le langage d’amour de vos
proches est la meilleure façon de les aimer.
LE TOUCHER PHYSIQUE ET LA SEXUALITÉ

Nous ne pouvons pas parler du toucher en tant que langage
d’amour sans évoquer son impact sur la sexualité. Et sans
reconnaître l’influence des mœurs sexuelles du xxie siècle
sur nos façons d’être en contact avec l’autre. Les céliba-
taires d’aujourd’hui vivent en résonance avec la révolution
sexuelle, débutée il y a un demi-siècle.
115
La révolution et la fin du mariage ?
La liberté sexuelle ? Glenn Stanton, un chercheur en sciences

sociales américain, auteur de The Ring Makes All the Diffe-
rence, écrit : « Aujourd’hui, on oppose mariage et sexualité.
Pourtant, le rêve d’une vie sexuelle satisfaisante semble plus
inaccessible que jamais. » Sa conclusion est que « le sexe n’a
pas besoin d’être libéré, il doit plutôt se limiter à son domaine
le plus approprié et le plus constructif. Et de nombreuses
recherches montrent que ce domaine est le couple. »16
Des études récentes affirment que près de la moitié des

femmes âgées de quinze à quarante-quatre ans emménagent
avec leur partenaire dès leur première union17. L’idée
communément admise que la cohabitation conduit à une
meilleure relation est pourtant remise en question par
les chercheurs. Ces études, menées dans plusieurs pays
occidentaux, comme le Canada, la Suède, la Nouvelle-
Zélande et les États-Unis, tendent à démontrer que les couples
qui cohabitent avant le mariage ont plus de « risques » de
divorcer que ceux qui ne s’y essayent pas18.
Le sexe en quête de sens
Une idée populaire veut que le sexe soit un besoin biolo-

gique de même nature que la soif. Si vous avez soif, buvez
de l’eau. Si vous avez faim, mangez. Si vous éprouvez du
désir sexuel, faites l’amour. Mais, en réalité, personne n’est
vraiment dupe. Nous pouvons boire de l’eau et manger dans
n’importe quel restaurant ; mais avoir des rapports sexuels
116
n’importe où, n’importe quand et avec n’importe qui ne

répond pas à l’aspiration profonde de l’âme humaine.
Une enquête nationale sur le sexe, menée par

l’université de Chicago, a révélé que plus de 95 % des
couples attendaient de leur partenaire qu’il soit fidèle19. Une
petite voix intérieure nous murmure : « Le sexe est si intime
qu’il ne devrait être partagé qu’avec une personne à laquelle
je tiens profondément. »
Si toutes les grandes traditions spirituelles tiennent en

estime la sexualité humaine, c’est qu’elles ne la considèrent
pas comme un besoin physiologique, mais comme un moyen
d’exprimer pleinement et librement son amour pour une
autre personne. Toutes les recherches Toutes les grandes
sociologiques, anthropologiques et traditions spirituelles
psychologiques de ces cinquante tiennent en estime
la sexualité humaine.
dernières années valident ce point
de vue.
Dans notre société contemporaine, l’adulte célibataire

doit donc choisir entre une sexualité sans tabou ou une
certaine réserve. Ce n’est pas un choix sans conséquences.
Il affecte l’équilibre physique et émotionnel, ainsi que la
satisfaction sexuelle, pour les années à venir.
117
LES CONTACTS APPROPRIÉS – AVEC

UN HOMME, AVEC UNE FEMME
Après cette digression importante et nécessaire sur la sexua-
lité, revenons à notre sujet initial. Le langage d’amour du
toucher est lui aussi composé de nombreux dialectes que
l’on peut utiliser pour exprimer ses sentiments envers les
personnes de sexe opposé. Ce peut être un partenaire, un
ami ou un collègue de travail.
La langue du contact physique peut également être

parlée aux personnes de même sexe. Ces gestes sont des
expressions d’affection pour un ami, un colocataire, un
collègue ou un voisin. L’objet du présent chapitre est de vous
aider à exprimer vos sentiments grâce au toucher.
Devenir tactile
Toutefois, pour certains adultes, donner ou recevoir des

marques de tendresse ne sera pas facile. Peut-être leur vie
a-t-elle été détruite par des violences physiques ou sexuelles
quand ils étaient enfants ou adolescents. Pour ces personnes,
une prise en charge thérapeutique est nécessaire. En l’ab-
sence d’une guérison intérieure, il sera très difficile dans ce
cas de construire des relations saines et durables.
D’autres n’ont pas été traumatisés par ces abus, mais

ont simplement grandi au sein de familles dans lesquelles
le contact physique était rare ou proscrit. Ainsi, l’idée de
toucher quelqu’un leur semble une intrusion dans son espace
118
personnel, ce qui est émotionnellement inconfortable. Pour

eux, il s’agit simplement d’apprendre à parler une nouvelle
langue de l’amour.
« Je suis trop pudique »
Marti, une jeune célibataire de vingt-quatre ans, m’expliqua

un jour : « Je ne suis pas très tactile. Je n’aime pas vraiment
qu’on me prenne par l’épaule ou par la main, j’ai même du
mal à faire la bise. Je suppose que ça vient de la façon dont
j’ai été élevée. Dans ma famille, nous n’avions pas besoin de
nous toucher pour savoir que nous nous aimions.
» Le problème est que je fréquente un garçon que j’aime

beaucoup, mais qui se plaint parce que je ne montre pas
beaucoup d’intérêt pour les longues séances de baisers et de
caresses. J’aime l’embrasser dans les moments passionnels,
mais lui faire un câlin chaque fois que nous nous voyons ou
lui tenir la main en public n’est vraiment pas naturel pour
moi. »
Je savais que Marti avait beaucoup à apprendre pour

changer, mais j’espérais que son désir de poursuivre sa
relation la motive suffisamment. Après lui avoir expliqué les
cinq langages de l’amour et précisé que chacun avait une
langue primaire, Marti s’exclama :
« Eh bien, ma langue à moi n’est certainement pas le

toucher physique !
– Quelle est-elle alors ? lui demandai-je.
119
– Je pense que ce sont les paroles valorisantes, dit-elle.

Je me sens vraiment bien quand John me dit que je suis
jolie, ou quand il me fait des compliments sur ce que je fais,
ce que je pense. Voilà pourquoi ça me dérange beaucoup
quand il se plaint de ma pudeur. J’ai l’impression que le
toucher prend trop d’importance chez lui. Comme si rien
d’autre ne l’intéressait. Mais peut-être que c’est son langage
d’amour primaire. »
Je sentais que Marti allait comprendre rapidement,

alors je me lançai :
« Si le toucher physique est la langue préférée de John,

voulez-vous apprendre à la parler ?
– Oui, dit-elle, mais je ne suis pas sûre de pouvoir

devenir une personne très chaleureuse.
– Vous n’avez pas à changer qui vous êtes. Mais vous

pouvez apprendre à parler n’importe lequel des cinq
langages, et donc, évidemment, celui du toucher physique.
– Et comment puis-je faire ?
– Vous allez en faire l’expérience. Une nouvelle langue

s’apprend petit à petit, un mot à la fois ; ou, dans ce cas, un
geste après l’autre. Pourquoi ne pas commencer par prendre
vos parents dans vos bras la prochaine fois que vous les
voyez ?
– Vous voulez dire, entrer dans la maison et leur faire

un câlin ? demanda-t-elle.
120
– Oui. Vous pouvez le faire ?
– Je pense que oui. Mais je me demande comment ils

vont réagir. »
« Apprenez, pratiquez »
« Ceci n’est pas important, ai-je répondu. Vous essayez d’ap-

prendre à parler la langue des contacts physiques, et cet
apprentissage demande de la pratique. Je vous propose de
prendre vos parents dans vos bras chaque fois que vous arri-
vez chez eux et chaque fois que vous repartez, et ce pendant
deux mois. Non seulement ces étreintes ne les blesseront
pas, mais surtout elles vous aideront, vous, à vous familiari-
ser avec ce langage fondamental.
» Ensuite, vous pourrez commencer à porter votre

attention sur John. Prendre sa main en sortant de la voiture
et la garder jusqu’au supermarché sera sans doute difficile la
première fois ; mais vous serez plus à l’aise la suivante. À la
fin d’une soirée, vous pouvez aussi lui faire un câlin ou un
bisou sur la joue. Plus vous multiplierez ces gestes, plus ils
deviendront naturels. »
Marti semblait un peu hésitante, mais elle était d’accord :

« Très bien. Je vais essayer pour voir ce qui se passe. »
Notre conversation avait été brève, mais j’espérais que

le désir de Marti d’améliorer sa relation avec John était assez
fort pour tenter ces pistes.
121
Quelque temps plus tard, je rencontrai de nouveau la

jeune fille :
« Ça marche ! Ma relation avec mes parents en a même

été améliorée. La première fois que j’ai embrassé ma mère,
c’était comme embrasser un être inanimé. Maintenant, c’est
elle qui me serre dans ses bras.
– Comment ça va avec John ? ai-je demandé.
– Très bien. Je prends des initiatives, je suis câline. Et je

me sens de plus en plus à l’aise. John est un type formidable.
– Je suppose qu’il continue de vous dire des paroles

valorisantes ?
– Oh oui. Et il ne se plaint plus », répondit Marti.
La bonne nouvelle des cinq langages de l’amour, c’est

que chacun d’eux peut être appris. Ainsi, vous pouvez
approfondir toutes vos relations en vous exerçant par la
pratique. Parler couramment la langue du toucher physique
suppose également que vous soyez attentif aux désirs de
l’autre. Le moment, les circonstances et la façon dont vous le
touchez sont importants.
LE BON MOMENT
Le bon moment dépend largement de l’humeur et du désir
de l’autre personne. Une mère célibataire me confiait : « C’est
122
la façon dont il ferme la porte quand il rentre à la maison

qui me renseigne sur l’état d’esprit de mon fils. S’il claque la
porte, cela signifie : “Reste à l’écart.” S’il prend le temps de
la refermer doucement, c’est qu’il est de meilleure humeur. »
Un autre parent me disait : « Je peux dire quand ma fille
souhaite ou non un câlin par la distance qu’elle met entre
nous quand elle me parle. Si elle se trouve au fin fond de la
pièce, je sais qu’elle ne veut pas de rapprochement ; mais si
elle se lève et se tient près de moi, je comprends qu’elle n’est
pas contre un geste de tendresse. »
Souvent, les gens communiquent leur humeur par leur

langage corporel – à quelle distance sont-ils de vous, leurs bras
sont-ils repliés ou ouverts, par exemple. Observer le langage
corporel vous indiquera le moment opportun pour entrer en
contact. Il est souvent inapproprié de toucher une personne
quand elle est en colère. C’est une émotion qui met les gens
à distance. Si vous essayez d’embrasser une personne quand
elle est en colère, vous serez très probablement repoussé.
Car le contact physique peut apparaître comme un désir
de contrôle ; il porte un coup au besoin d’indépendance de
l’autre, qui tente alors de vous échapper.
Les gestes de tendresse sont généralement appropriés

pour féliciter quelqu’un de son succès. C’est un moyen de
fêter la victoire. On l’observe d’ailleurs fréquemment sur
les terrains de sport, mais ces félicitations chaleureuses
fonctionnent très bien au bureau ou dans un couple. À
l’inverse, les moments douloureux sont aussi de bons
moments pour parler la langue du toucher physique. Quand
123
les gens sont démoralisés parce qu’ils affrontent un échec, un

revers, une perte, alors un contact bienveillant leur transmet
de l’amour et prouve votre soutien.
PAS N’IMPORTE OÙ
Il est également important de repérer la situation adéquate.
Il s’agit d’une question de circonstances. Un petit garçon de
dix ans raffole des bisous de sa mère après chaque match de
football. Il se précipite vers elle et attend des paroles valori-
santes et des marques d’affection. Mais à seize ans, lorsque
l’arbitre siffle la fin du match, il ne cherche pas sa maman, et
il espère qu’elle ne le cherche pas non plus. Les parents céli-
bataires doivent donc être vigilants pour parler ce langage
de l’amour à leurs enfants, et surtout à leurs adolescents.
Il en va de même pour le couple. S’enlacer et s’embrasser

quand on est seuls et le faire dans un centre commercial
bondé est très différent. Ce qui est approprié dans tel lieu
l’est peut-être moins dans tel autre. L’essentiel est de respecter
les désirs de la personne que vous fréquentez. Insister pour
avoir un contact physique dans un endroit qui n’est pas
confortable pour l’autre n’est pas une preuve d’amour, mais
une preuve d’égoïsme. Ce qui nous amène à la façon de
toucher autrui.
124
PAS N’IMPORTE COMMENT

Ici, nous parlons non seulement des différents types de
contacts, mais aussi de la manière dont nous effectuons ces
gestes. Il existe de nombreuses façons d’exprimer son affec-
tion par le toucher. Nous pouvons caresser, embrasser, frotter
le dos de quelqu’un, lui donner quelques tapes amicales,
l’étreindre, poser une main sur son épaule et même engager
un bras de fer. Tous ces gestes sont appropriés. Toutefois,
c’est moins simple qu’il n’y paraît. Les gens n’apprécient
pas tous les mêmes contacts. Certaines personnes seront
heureuses de sentir votre main sur leur épaule et d’autres,
non. Chaque individu est unique. Si vous voulez que vos
relations s’améliorent, vous devez non seulement apprendre
le langage de l’amour du toucher, mais aussi connaître le
dialecte préféré de celui ou de celle que vous aimez.
Si la personne que vous fréquentez n’aime pas les

massages, ce serait une erreur de les lui imposer simplement
parce que vous-même adorez toucher son dos. Nous ne
devons pas projeter notre propre langage d’amour sur l’autre
et le forcer à l’apprécier ; nous devons plutôt apprendre à
parler le sien. Si votre partenaire déclare : « Je n’aime pas
cela » alors que vous lui offrez un geste de tendresse, faites
marche arrière et trouvez-en un autre. Insister et poursuivre
ce contact serait contre-productif. Cela voudrait dire que
vous n’êtes pas à l’écoute de ses besoins.
Ne faites pas l’erreur de croire que ce que vous aimez,

tout le monde l’aime. L’idée centrale des cinq langages de
125
l’amour est d’apprendre à parler la langue de l’autre, et pas

seulement de perfectionner la vôtre. La question clé est :
« Qu’est-ce qui fait que l’autre se sent aimé ? » Si le toucher
physique est son langage primaire, alors vous devez trouver
quels types de contacts en particulier lui donnent de l’amour.
Il serait beaucoup plus facile d’aimer, Il serait beaucoup
quoique beaucoup plus ennuyeux, plus facile d’aimer,
si tout le monde se sentait bien de la quoique beaucoup plus
même manière. Mais nous avons tous ennuyeux, si tout le
monde se sentait bien
nos préférences, ce qui complique
de la même manière.
les choses.
De toute évidence, le climat émotionnel dans lequel

vous agissez est extrêmement important. Si vous donnez
une tape sur l’épaule d’une personne dont le comportement
vous agace, elle ne se sentira pas aimée. Toutefois, le même
geste dans un contexte différent peut être une marque
authentique d’affection.
LES COMPORTEMENTS INACCEPTABLES

J’aurais aimé ne pas avoir à écrire les paragraphes qui
suivent. Si seulement les termes violence physique et harcèle-
ment sexuel n’étaient pas si fréquents dans notre société. Mais
la réalité est qu’un grand nombre d’adultes sont confrontés
à la violence d’un conjoint. Nous lisons dans les journaux le
compte-rendu des cas les plus dramatiques ; mais beaucoup
de gens souffrent en silence, sans que leur famille ou leurs
amis soient conscients des abus qu’ils subissent.
126
La violence physique
Dans Les langages d’amour des adolescents, je définissais la

violence physique ainsi :
Tout ce qui engendre un dommage physique est une violence : se
battre, frapper, donner des coups de pied, et ainsi de suite. Ce qui
s’exprime alors est la colère. Certains [célibataires] n’ont jamais
appris à gérer leur colère de manière constructive. Quand ils sont
irrités par le comportement de quelqu’un, les mots dépassent leur
pensée et sont suivis de gestes violents. Ils giflent, ils poussent, ils
cognent, ils retiennent, ils secouent. Tous ces comportements sont
inacceptables. Dans ces cas-là, nous pouvons être certains que
[ce qui est exprimé n’est pas de l’amour]. Tous les mots d’excuse
et les gestes de tendresse qui suivront ces accès de colère seront
dérisoires… Le cœur [humain] ne récupère pas facilement de ces
abus physiques20.
Des excuses sincères et honnêtes ne suffisent pas.

L’individu qui abuse doit demander de l’aide pour briser ces
habitudes destructrices et apprendre à canaliser sa colère.
L’agressivité ne va pas disparaître du jour au lendemain. Si
vous fréquentez une personne violente, je vous encourage
à rompre la relation et à insister pour que la personne
demande de l’aide à un thérapeute. Si vous vous sentez
trop fragile, alors allez vous-même chercher de l’aide pour
retrouver confiance en vous et obtenir toutes les informations
nécessaires pour vous protéger contre de tels abus. Vous ne
servez pas la cause de l’amour lorsque vous autorisez l’autre
à se comporter ainsi.
127
La violence sexuelle
Commettre un abus sexuel, c’est profiter d’une relation

pour obtenir des faveurs sexuelles et satisfaire ses propres
désirs. Lorsqu’une personne est amenée à accomplir des
actes sexuels alors qu’elle n’est pas consentante, elle est
victime de violence sexuelle. L’abus sexuel peut également
se produire dans d’autres contextes (en dehors du couple) ;
ou dans le cadre d’abus de drogues ou d’autres comporte-
ments addictifs.
Certains célibataires sont tellement en manque d’amour

qu’ils permettent aux autres de les traiter comme des objets
sexuels plutôt que des personnes. Encore une fois, je les
encourage à se faire aider pour retrouver une estime d’eux-
mêmes suffisamment solide et refuser les comportements
abusifs. Tout acte sexuel forcé est à l’opposé de l’amour. Cela
s’appelle de l’autosatisfaction.
La violence sexuelle n’engendre que de l’amertume,

de la haine et conduit souvent à la dépression. Parfois, ces
émotions s’expriment dans des comportements violents.
La première étape consiste à reconnaître ce comportement

comme inacceptable. La deuxième est de chercher de l’aide
auprès de professionnels, d’en parler avec ceux et celles qui
partagent le même problème et de commencer une thérapie.
Oui, une telle démarche est coûteuse, elle peut vous
embarrasser, perturber vos relations et générer beaucoup de
stress. Mais ne rien faire vous coûtera plus cher à long terme.
128
Le langage de l’amour du toucher physique n’a jamais

recours à la force. Il suppose de toujours chercher le
moment opportun, les bonnes circonstances et une façon
respectueuse d’exprimer ses sentiments. C’est l’une des
langues fondamentales, et apprendre à la parler couramment
demande du temps, de l’énergie et des efforts ; mais cela en
vaut vraiment la peine.
Certaines parties du présent chapitre ont été adaptées du

chapitre 8 de mon ouvrage précédent Les 5 langages de l’amour.
1. Quels types de contacts physiques appréciez-vous ?

2. Quels sont ceux avec lesquels vous êtes mal à l’aise ?
3. Dans quelle mesure vos parents parlaient-ils cette langue ?
Avec vous ? L’un envers l’autre ?
4. Dans votre cercle d’amis, qui est tendre, chaleureux, tactile ?
Les personnes dont le langage d’amour principal repose
sur le toucher apprécient les marques d’affection. De quelle
manière pourriez-vous leur rendre la pareille ?
5. Entre hier et aujourd’hui, quels types de contacts physiques
avez-vous eus avec les autres ? Comment ont-ils réagi,
répondu ?
6. Si les gestes de tendresse vous viennent facilement, avez-
vous déjà rencontré quelqu’un que cela refroidissait ?
Quelle en est, selon vous, l’origine ?
129
Chapitre 8 :
À vous de jouer !
Découvrez votre langage d’amour
L
es animaux ne s’assoient pas autour d’un feu de
camp pour partager leurs expériences passées, leurs
difficultés du moment et leurs projets pour l’avenir.
Mais les gens le font. Ce qui différencie l’homme de l’animal
est, entre autres choses, sa capacité à communiquer au
moyen du langage. Celui-ci est typiquement humain.
Une autre caractéristique du langage est qu’il se décline

en différentes langues. J’ai essayé un jour, dans un studio,
d’enregistrer une conférence dans une langue que je ne
connaissais pas, de façon phonétique. Je parlais, mais rien
n’avait de sens pour moi. Les mots s’enregistraient les uns
après les autres, mais ils ne m’évoquaient rien puisque je ne
comprenais pas leur sens.
131
Nous avons tous grandi en apprenant à parler la

langue de notre culture. Si vous êtes issu d’une famille
multiculturelle, vous savez probablement parler plusieurs
langues. Cependant, la langue que vous avez appris à
parler en premier, habituellement celle de vos parents,
sera votre langue dite maternelle. Elle est parfois appelée le
« langage du cœur ». Votre langue maternelle est celle que
vous comprenez le mieux, celle qui vous « parle » le plus
clairement. Vous pouvez parler une deuxième langue ou
même une troisième couramment, votre référence restera
votre langue maternelle.
Il en va de même pour les langages de l’amour. Parmi les

cinq langues fondamentales, chacun de nous a une langue
maternelle de l’amour. C’est celle qui nous parle le plus
profondément, qui nous touche émotionnellement. Après
avoir lu la description de ces cinq langages – les paroles
valorisantes, les cadeaux, les services rendus, les moments
de qualité et le toucher physique –, certains reconnaîtront
instinctivement leur langue maternelle. Mais d’autres,
parce qu’ils n’ont jamais considéré l’amour sous cet angle,
s’interrogeront.
QUEL EST VOTRE LANGAGE D’AMOUR ?

Deux catégories de personnes peuvent avoir du mal à
découvrir leur langue primaire de l’amour. La première se
compose des célibataires qui se sont toujours sentis aimés
et dont les parents parlaient chacun des cinq langages. En
132
Chapitre 8 : À vous de jouer ! Découvrez votre langage d’amour
conséquence, eux-mêmes les parlent relativement couram-

ment et ils sont bien incapables de repérer celui qui les
anime profondément. La seconde catégorie est composée
de célibataires qui ne se sont jamais sentis aimés. Ils ont
grandi au sein d’une famille probablement dysfonctionnelle,
et leur besoin de sécurité n’a jamais été comblé par l’amour
de leurs parents ou des autres adultes référents. Ils ne savent
pas quelle langue pourrait leur communiquer de l’amour
parce qu’ils ne savent pas ce qu’est l’amour. Ce chapitre est
destiné à éclairer ceux qui s’interrogent. Mais sachez que les
pages suivantes sont utiles à tous puisqu’elles aideront ceux
et celles qui connaissent leur langage à le perfectionner.
1. Observez votre comportement
Alors comment découvrir votre langue principale de

l’amour ? Commencez par vous demander : Généralement,
de quelle façon j’exprime mes sentiments pour autrui ? Si vous
vous surprenez à régulièrement encourager les autres par
des paroles valorisantes, il s’agit peut-être de votre langue
maternelle. Vous donnez aux autres ce que vous aime-
riez qu’ils vous donnent. Si les étreintes, les baisers et les
massages sont votre spécialité, alors peut-être votre langage
primaire repose-t-il sur le toucher physique. Si vous offrez
régulièrement des cadeaux à vos proches, pour une occa-
sion particulière ou pour le simple plaisir d’offrir, alors ils
sont peut-être votre langage. Si vous êtes toujours celui
qui propose un déjeuner entre collègues ou un week-end
entre amis, alors les moments de qualité représentent peut-
être votre langue de prédilection. Si vous êtes le genre de
133
personne à proposer de vous-même un coup de main, sans

attendre qu’on vous le demande, plein d’attention pour les
autres, alors les services rendus sont peut-être ce qui vous
parle profondément.
Remarquez que j’utilise chaque fois le mot peut-être. La

raison pour laquelle je ne suis pas formel est que, d’après
mes recherches, environ 25 % des adultes parlent une
langue de l’amour, mais préfèrent qu’on s’adresse à eux dans
une autre langue. En revanche, pour environ 75 % d’entre
nous, la langue que nous parlons est celle que nous voulons
entendre. Nous aimons les autres de la manière dont nous
aimerions être aimés.
2. Retenez ce que vous demandez aux

autres
Si vous demandez régulièrement à vos amis de vous aider

sur tel ou tel projet, alors votre langage d’amour repose peut-
être sur les services rendus. Si vous leur demandez, alors
qu’ils partent en voyage, de vous rapporter un petit souve-
nir, alors votre langue maternelle repose probablement sur
les cadeaux. Si vous leur demandez de vous prendre dans
les bras pour vous réconforter, alors le toucher physique est
peut-être votre langue préférée. Si vous leur demandez régu-
lièrement de vous accompagner faire du shopping, de partir
en week-end ou de venir dîner chez vous, vous appréciez
peut-être les moments de qualité. Si vous leur demandez :
« Comment tu me trouves ? », « Est-ce que c’est le rapport
que vous attendiez ? » ou : « Tu crois que j’ai raison ? », alors
134
les paroles valorisantes sont sans doute ce dont vous avez

besoin.
Nos demandes ont tendance à indiquer nos besoins

affectifs. Par conséquent, observer ce que vous attendez des
autres peut révéler clairement votre langage primaire.
3. Écoutez vos plaintes
Les choses dont vous vous plaignez (que vous les verbalisiez
ou que vous les pensiez en vous-même) sont aussi très révé-
latrices de votre langue préférée.
Brad occupait son premier emploi depuis environ six

mois quand je le rencontrai et lui demandai :
« Comment ça se passe ?
– Pas mal, je crois. Mais j’ai l’impression que personne

n’apprécie vraiment ce que je fais, comme si je n’en faisais
jamais assez. »
Sachant qu’il connaissait les cinq langages de l’amour,

je lui ai posé la question : « Ta langue est celle des paroles
valorisantes, n’est-ce pas ? »
Il acquiesça et répondit : « Oui. Je suppose que c’est

pour ça que je ne suis pas très heureux au bureau. » La
frustration de Brad révélait clairement son langage primaire.
135
Si vous vous plaignez du manque de temps et

d’investissement de vos amis, votre langue d’amour repose
peut-être sur les moments de qualité. Si vous vous plaignez
qu’aucun d’entre eux n’ait pensé à vous offrir quelque chose
pour votre anniversaire, votre langue est sans doute les
cadeaux. Si vous vous plaignez du manque de tendresse, le
toucher physique est peut-être votre langage. Si vous vous
plaignez que personne ne vous aide jamais, les services
rendus sont probablement votre langue de prédilection.
Nos plaintes révèlent nos manques profonds,

émotionnels. Le contraire de ce qui vous chagrine le plus est
peut-être votre langue de l’amour. Si vous recevez de l’amour
dans cette langue, le chagrin s’estompe et vous vous sentez
apprécié.
4. Posez-vous les bonnes questions
Si vous entretenez actuellement une relation amoureuse,

vous détenez une excellente occasion de découvrir votre
langage primaire d’amour. Posez-vous et répondez aux ques-
tions suivantes : « Qu’est-ce que j’aime le plus chez lui/elle ?
Qu’est-ce qu’il/elle fait ou dit qui me donne envie d’être avec
lui/elle ? » Vos réponses seront très instructives.
Une autre approche serait de vous demander : « Quel

serait le partenaire idéal pour moi ? Si je pouvais avoir le
parfait compagnon, comment serait-il ? » L’image d’un
homme ou d’une femme idéal(e) devrait vous donner une
idée de votre langue principale de l’amour.
136
Si vous êtes seul en ce moment, interrogez-vous :

« Qu’est-ce qui est le plus important pour moi dans l’amitié ? »
Complétez la phrase suivante : « Un ami idéal serait… »
Votre réponse révélera probablement votre langage préféré.
5. Faites le test des langages de l’amour
Vous pouvez également faire le test situé à la fin de cet

ouvrage. Il vous demande de choisir entre deux options et
de noter votre réponse dans la colonne appropriée. Les résul-
tats vous aideront à comprendre votre langue de l’amour.
QUEL EST SON LANGAGE D’AMOUR ?

Découvrir votre propre langage de l’amour vous aide à
comprendre pourquoi vous vous sentez aimé et apprécié
par telle personne et moins par telle autre. Mais qu’en est-il
de ces autres justement ? Évidemment, il est satisfaisant de
recevoir de l’amour, mais il est tout aussi satisfaisant d’en
donner (et sans doute plus). Si vous souhaitez partager vos
sentiments correctement, vous devez apprendre à découvrir
la langue de prédilection d’autrui.
Alors, comment faire ? Vous ne pouvez pas aller à sa

rencontre et simplement lui demander : « Quel est ton langage
d’amour ? » À moins, bien sûr, qu’il ait lu ce livre et que vous
en discutiez. Supposons que vous souhaitez découvrir la
langue qui parle à vos parents, à vos frères et sœurs, à un
collègue, à un ami ou à quelqu’un qui vous plaît.
137
Qu’observez-vous ?
Commençons par ce qui est évident. Souvenez-vous des

éléments présentés dans la première moitié de ce chapitre,
ceux qui vous ont permis de découvrir votre propre langue
primaire. Et observez un de vos proches exprimer son amour
à d’autres personnes. Si vous constatez que votre père aide
beaucoup votre mère ou son entourage, les services rendus
sont peut-être son langage d’amour. En revanche, s’il vous
accueille avec un câlin chaque fois que vous rentrez chez
vous, alors sa langue préférée est sans doute le toucher
physique. Si votre collègue complimente régulièrement le
travail de chacun, alors les paroles valorisantes sont certai-
nement son langage favori. Pour la plupart, ce n’est pas un
code difficile à déchiffrer. Pour d’autres, moins à l’aise quand
il s’agit d’exprimer leurs sentiments, vous pourriez avoir plus
de mal à comprendre.
Par conséquent, poursuivez votre enquête et demandez-

vous de quoi ils se plaignent le plus. Si votre colocataire
rabâche : « J’ai besoin d’un peu d’aide » ou : « Je suis fatigué
de toujours ramasser ta serviette », son langage d’amour
repose peut-être sur les services rendus. Si un petit ami vous
confie sa frustration : « On ne s’embrasse jamais. Un petit
bisou sur la joue serait un bon début », le toucher physique
est probablement sa langue maternelle. Si votre petite amie
vous dit : « Franchement, je suis contrariée que tu ne m’aies
rien offert pour mon anniversaire », que vous répondiez :
« Mais je t’ai invitée à dîner. Ça ne compte pas ? » et qu’elle
poursuive : « Si et j’apprécie. Mais j’aurais aimé une petite
138
chose pour me souvenir de cette journée », alors son langage

d’amour repose sans doute sur les cadeaux.
Votre troisième possibilité consiste à repérer ce qu’ils

demandent le plus souvent. Une mère qui propose :
« Veux-tu venir nous voir dimanche ? » demande du temps
de qualité. La collègue qui dit : « Lorsque vous irez à Londres,
pourriez-vous me rapporter du thé ? » aime les cadeaux.
L’ami qui demande : « Peux-tu déposer ces lettres à La Poste
aujourd’hui ? » apprécie les services rendus.
Rien de tout cela n’est véritablement difficile ; un peu

d’attention et l’envie de mieux aimer les autres suffisent.
Observer leur comportement, écouter leurs plaintes et
repérer leurs demandes pourraient bien vous indiquer la
bonne voie.
La découverte d’Amanda : n’ayez pas

peur de poser des questions
Il existe d’autres façons de découvrir la langue primaire

d’une personne. Poser des questions est l’une des plus percu-
tantes. Si vous voulez savoir ce qui se passe dans la tête de
quelqu’un, eh bien, interrogez-le. Les questions doivent être
bien choisies et traduire votre véritable intention de faire
plaisir.
C’est ainsi qu’Amanda s’adressa à sa mère :
« Maman, j’y ai beaucoup réfléchi et, cette année,

je tiens à faire quelque chose de spécial pour toi à Noël.
139
Pour te remercier, pour te dire combien tu es importante et

précieuse. J’aimerais que tu y penses et que tu me dises, la
semaine prochaine, ce que tu aimerais que je fasse pour toi.
– Chérie, c’est très gentil. Mais je n’ai besoin de rien. Et

je sais déjà tout cela.
– J’espère bien que tu le sais, a répondu Amanda,

mais je veux faire quelque chose de spécial pour toi, alors
penses-y. »
Le samedi suivant, Amanda retournait chez ses parents.

Sa mère était en train de jardiner. Après s’être occupée des
fleurs, celle-ci se lava les mains avec le tuyau d’arrosage et
lui proposa une limonade. Alors qu’elles rentraient toutes
les deux dans la maison, Amanda la félicita pour la beauté
du jardin.
« C’est parce qu’il a beaucoup plu », justifia la maman.
En sirotant sa limonade, Amanda revint à la charge :
« Tu as réfléchi à ce que je t’ai demandé la semaine

dernière ? À ce qui te ferait plaisir pour Noël ? »
Elle n’était pas préparée à la réponse de sa mère.
« Mandy, c’est peut-être trop te demander, mais si tu

tiens vraiment à me faire plaisir, j’aimerais que nous passions
toute une journée ensemble, depuis le matin jusqu’à tard
dans la nuit. Rien que nous deux. Nous pourrions aller faire
du shopping. Nous pourrions nous promener dans la forêt
140
comme nous le faisions quand tu étais petite. Nous pourrions

déjeuner au restaurant. Ou nous pourrions simplement
rester ici toute la journée à discuter. Ce que nous ferions
n’a aucune importance. Je voudrais juste passer toute une
journée avec toi, comme avant, quand tu habitais là. Cela
peut être à Noël. Ou avant, ou après, peu importe. »
Si l’intention d’Amanda était de comprendre la langue

d’amour de sa mère, elle fit ce jour-là une grande découverte.
Sa mère venait d’exprimer haut et fort qu’il s’agissait des
moments de qualité. Amanda n’avait eu qu’à demander ce
qui lui ferait le plus plaisir.
Plus tard, elle repensa à leur conversation. Elle comprit

que, depuis son emménagement en ville, elle ne passait
que de rares moments auprès de ses parents. Elle venait
chaque semaine, mais ne restait jamais plus d’une heure. En
réfléchissant, elle se souvint des commentaires de sa mère
quand elle repartait : « Tu ne restes pas, tu t’en vas déjà ? »
Ces réflexions lui confirmaient que les moments de qualité
étaient vraiment ce qui comptait pour sa mère.
La découverte de Deb : les cadeaux

n’ont pas de prix
À l’âge de cinquante-six ans, Deb était brutalement redeve-

nue célibataire. Neuf mois plus tôt, son mari avait été tué
dans un accident de voiture. Pour tenter de la distraire et de
la faire sortir de chez elle, un ami lui avait proposé d’assister
à l’une de mes conférences.
141
« Je ne voulais pas venir à cette réunion, me confia-t-elle

plus tard. Je ne me sens pas célibataire. Je me sens toujours
mariée. C’est juste que mon mari n’est plus là. Mais je suis
heureuse d’être venue. Je n’avais jamais entendu parler des
langages de l’amour. Je pense qu’ils peuvent m’être utiles
dans ma relation avec mon fils. »
Deb avait un fils, Brett, qui était alors âgé de trente-

deux ans. Il s’était marié très jeune mais avait divorcé deux
ans plus tard. Depuis cette séparation, il vivait seul et ne
voyait guère ses parents. Cependant, depuis la mort de son
père, il venait plus souvent, et Deb espérait qu’ils pourraient
se rapprocher encore davantage.
« Je pense que j’ai besoin de redécouvrir son langage

d’amour », avait déclaré Deb.
Je suggérai qu’elle pose à Brett la question suivante :
« Depuis que ton père est mort, nous sommes tous les
deux. Tu as été si gentil avec moi ces derniers mois que
je voudrais faire quelque chose pour te montrer combien
j’apprécie ta présence et ton aide. Que puis-je faire ? »
Un peu plus tard, je recevais un e-mail de Deb : « J’ai

découvert aujourd’hui la langue d’amour de Brett. Il s’agit
clairement des services rendus. »
La réponse à la question posée par sa mère fut :
« Maman, la plus grande chose que tu pourrais faire

pour moi serait de coudre des boutons sur mes chemises.
142
Je dois avoir une douzaine de chemises auxquelles il manque

des boutons. Je sais que tu as un tiroir rempli de vieux
boutons. Peut-être que tu pourrais en trouver quelques-uns
qui conviennent pour réparer mes chemises ? »
« La douzaine s’est avérée être une quinzaine, raconta

Deb. Et j’ai également recousu six pantalons et quatre vestes.
Récemment, il m’a demandé si je pouvais venir chez lui et
lui montrer comment détacher son tapis. C’est comme s’il
me laissait entrer de nouveau dans sa vie. Je ne veux pas
être trop intrusive, alors je réponds « C’est comme
seulement à ses demandes. Mais je s’il me laissait entrer
peux dire qu’il est reconnaissant de de nouveau dans
ce que je fais. Je crois que je parle une sa vie. »
langue qu’il aime. »
Faites l’essai
Une autre façon de découvrir le langage d’amour primaire

d’autrui est d’essayer des choses différentes pour voir ce qui
fonctionne. Si vous ne connaissez pas son langage préféré
et si vous n’êtes pas suffisamment proche pour poser une
question sincère, trouvez simplement un moment pour vous
exprimer dans l’une des cinq langues et observez la réaction
de la personne. Par exemple, vous pouvez essayer de formu-
ler des paroles valorisantes pendant une semaine, quelques
mots chaque jour. La semaine d’après, vous lui offrez de
petits cadeaux, comme une jolie carte, un nouveau stylo,
un café.
143
La semaine suivante, vous essayez d’avoir au moins une

longue conversation avec la personne – en parlant la langue
des moments de qualité. Puis, la quatrième semaine, vous
cherchez ce que vous pouvez faire pour elle, en quoi vous
pouvez lui donner un coup de main, lui rendre service. La
dernière semaine, vous osez un geste de tendresse approprié
(« approprié » donc adapté à la nature de la relation).
Lorsque, sans le savoir, vous parlerez dans la langue

d’amour de la personne, vous remarquerez une différence
dans sa réaction. Ses yeux brilleront, elle vous semblera plus
sensible à vos efforts et elle pourrait même vous remercier
pour ce que vous avez fait ou dit.
Découvrir le langage d’amour d’autrui demande du

temps, des efforts et de la réflexion. Mais si vous voulez
qu’il sache quels sont vos sentiments, alors c’est un bon
investissement. Apprendre à parler la langue d’un proche
est la clé pour qu’il comprenne que vous vous souciez de
son bien-être. Dans le prochain chapitre, nous allons parler
de la façon d’améliorer les relations familiales.
144
1. Si vous connaissez votre langage d’amour principal,

comment l’avez-vous découvert ? Si vous ne le connaissez
pas encore, faites le test à la fin du livre.
2. Connaissez-vous la langue préférée de votre père ? De
votre mère ? De vos frères et sœurs ? Si non, quelle serait la
meilleure façon de la découvrir, selon vous ?
3. Quels sont vos deux plus proches amis ? Connaissez-vous
leur langue primaire de l’amour ? Si non, répondez aux
questions suivantes :
a. Comment expriment-ils leur amour et leur affection
pour les autres ?
b. De quoi sont-ils souvent en demande ?
c. De quoi se plaignent-ils régulièrement ?
Si les réponses à ces questions ne révèlent pas leur langue de
l’amour, peut-être pourriez-vous les interroger : « J’apprécie
vraiment notre amitié et j’aimerais faire quelque chose pour
toi, pour te faire plaisir. Peux-tu y réfléchir ? »
4. Faites la liste des personnes qui vous sont chères. Si vous
connaissez leur langue primaire de l’amour, inscrivez-la à
côté de leur nom. Si ce n’est pas le cas, pensez à l’une des
stratégies présentées dans ce chapitre pour la découvrir.
145
Chapitre 9 :
Améliorer ses
relations familiales
J ’ai rencontré Susan lors d’une croisière en Alaska. La

veille au soir, j’avais présenté mon travail sur les cinq
langages de l’amour.
» J’ai beaucoup pensé à ce que vous avez dit hier, me

confiait-elle. Votre théorie m’a ouvert les yeux sur la relation
que j’entretiens avec mon père.
» Il y a un an, ma mère est morte, et j’ai déménagé à

Chicago pour aider mon père ; mais ç’a été une année très
difficile. Il me demandait sans cesse de faire des choses pour
lui, alors qu’il savait parfaitement les faire lui-même. Je me
sentais manipulée, comme s’il essayait de contrôler ma vie.
Maintenant, je sais que son langage d’amour repose sur les
services rendus. Ce qu’il me demande, c’est de l’affection.
147
» Un jour, alors que je m’apprêtais à repeindre l’entrée,

mon père m’a proposé : “Attends, je vais te tenir l’échelle
pour t’aider.” Je n’y tenais pas. Avec lui dans mes pattes, ça
allait me prendre deux fois plus de temps. Je comprends
maintenant qu’il exprimait son amour pour moi en utilisant
le langage qu’il connaissait le mieux. Votre conférence me
donne une toute nouvelle image de mon père. »
Susan venait de découvrir le secret des liens familiaux.

L’amour devrait commencer à la maison, avec des parents
épris l’un de l’autre, et démonstratifs auprès des enfants.
Dans ce contexte idéal, les plus jeunes apprendraient à
recevoir et à donner librement de l’amour. Cependant,
nous sommes nombreux à avoir grandi loin de ces foyers
parfaits. Beaucoup d’adultes n’ont jamais appris à parler la
langue primaire de leur conjoint ; ni celle de leurs enfants.
Par conséquent, de nombreux célibataires ont grandi dans
un foyer où, intellectuellement, ils se savaient aimés, mais
où, émotionnellement, ils ne se sentaient pas toujours
aimés. À l’adolescence, leurs relations avec leurs parents se
sont tendues ; et maintenant qu’ils sont adultes, leurs liens
sont fragiles.
Le but de ce chapitre est de vous aider à améliorer vos

relations avec vos parents et vos frères et sœurs. Vous pouvez
déjà bénéficier d’une belle relation avec eux, ou au contraire,
vous en être éloignés au fil du temps. Peu importe votre
situation actuelle, comprendre et appliquer les principes
que vous avez lus dans les premiers chapitres de ce livre
peuvent considérablement améliorer vos liens familiaux.
148
Chapitre 9 : Améliorer ses relations familiales
L’AMOUR PARENTS-ENFANTS
Améliorer ou restaurer une relation avec un parent peut
avoir un impact profond sur votre équilibre émotionnel. Ce
n’est pas un hasard si l’un des dix commandements précise :
« Tu honoreras ton père et ta mère21. »
Idéalement, l’amour devrait circuler librement en

famille. Quand cela se produit et que l’enfant se sent vraiment
aimé, il est alors facile pour lui d’« honorer » ses parents.
Toutefois, lorsqu’il grandit dans une maison où il se sent
mal-aimé, abandonné ou maltraité, cela lui est beaucoup
plus difficile. Mais je crois que, en tant qu’adultes, nous
devons et pouvons choisir d’améliorer nos relations avec
nos parents ; et plus particulièrement si Seul l’amour peut venir
ces derniers ont manqué à combler nos à bout du ressentiment,
besoins. Seul l’amour peut venir à bout car il franchit tous les
du ressentiment, car il franchit tous obstacles.
les obstacles.
La chose étonnante à propos de l’amour, c’est qu’il n’est

pas prisonnier de nos émotions. Nous pouvons nous sentir
mal-aimés par nos parents. Abandonnés, déçus, frustrés et
même déprimés. Mais nous pouvons encore avoir de l’amour
pour eux. L’amour n’est pas une émotion isolée, mais plutôt
une attitude, suivie de comportements constructifs. Cette
attitude est celle d’une question : « Je choisis de servir tes
intérêts. Que puis-je faire ? » L’amour répond alors par un
comportement positif et constructif.
149
L’AMOUR NOUS MOBILISE

Un tel amour engendre des émotions positives. Si nous
pensons : Je me sens aimé par cette personne, nous savons au
plus profond de nous-mêmes qu’elle se soucie de nous. C’est
ce sentiment de compter et d’être pris en charge qui nous
apporte de la satisfaction. Quand nous nous sentons appré-
ciés, notre réaction la plus naturelle est de respecter l’autre,
d’avoir de l’estime pour lui. Lorsque cet amour et ce respect
sont réciproques, partagés entre les parents et les enfants
devenus adultes, tous bénéficient d’un équilibre émotionnel et
d’un état d’esprit positif, ce qui améliore leur santé physique,
et se traduit par une vie plus longue et plus épanouissante.
Aucune situation n’est désespérée. Tant qu’il y a de la

vie, guérir des blessures du passé et construire de meilleurs
lendemains est possible. Si votre relation avec vos parents
est loin d’être idéale, rien n’est plus déterminant que de
prendre l’initiative, d’apprendre leur langage d’amour et de
leur parler dans cette langue. Parce qu’ils sont humains, ils
cherchent, comme nous tous, à être aimés. Lorsque vous
prenez la décision de leur exprimer Parce qu’ils sont
vos sentiments dans une langue qu’ils humains, vos parents
comprennent, ils se sentent reconnus cherchent, comme nous
et valorisés. Et, bien souvent, ils vous tous, à être aimés.
rendent la pareille.
150
L’HISTOIRE DE JENNIFER
À la recherche de sa mère biologique
Jennifer est une célibataire âgée de trente-quatre ans. Elle

a appris à parler le langage d’amour de ses parents adop-
tifs, George et Joyce, ainsi que celui de sa mère biologique,
Christina – après avoir été en conflit avec chacun d’eux.
Aujourd’hui, elle est très proche de ses parents adoptifs et a
construit une belle relation avec sa mère biologique.
Pendant les treize premières années de la vie de Jennifer,

George et Joyce lui ont offert un foyer stable et affectueux.
Toutefois, à l’âge de quatorze ans, elle a exprimé le désir de
retrouver et de rencontrer sa mère biologique. Les parents
adoptifs étaient plutôt opposés à cette idée. Ils savaient que
Christina était tombée dans la drogue et qu’elle menait une
vie très instable au moment de la naissance. Pour eux, cette
rencontre n’allait rien apporter de bon à Jennifer.
Mais la jeune fille n’en démordait pas : « Je veux

rencontrer ma mère. Si je ne l’aime pas, alors très bien,
nous n’avons pas besoin de nous fréquenter. Mais je veux
la rencontrer. » George et Joyce refusaient, persuadés que
ce n’était pas bon pour elle. Les deux années suivantes
furent marquées par de nombreux conflits, à ce sujet mais
pas seulement. À l’âge de seize ans, Jennifer, se sentant
incomprise et mal-aimée par ses parents adoptifs, décida de
commencer des recherches pour retrouver Christina. Avec
l’aide d’un ami à l’école, elle parvint à la localiser et à lui
151
téléphoner. Sa mère était heureuse d’avoir de ses nouvelles

après toutes ces années ; elle aussi voulait la rencontrer.
Elles se sont vues à plusieurs reprises en ville et ont

commencé à tisser des liens (les parents adoptifs de Jennifer
n’en savaient toujours rien). Christina invita finalement sa
fille chez elle pour rencontrer son mari. Il était gentil avec la
jeune fille, elle l’aimait bien.
La dispute et la conversation
Près d’un an plus tard, George et Joyce découvrirent le secret

de Jennifer et réagirent assez mal.
« Comment as-tu pu nous faire ça, demanda Joyce.

Après tout ce que nous avons fait pour toi.
– Ma mère n’est pas une mauvaise femme et elle m’aime,

répondit Jennifer.
– Si elle t’aime tellement, pourquoi ne vas-tu pas vivre

avec elle ? rétorqua Joyce en colère. Excuse-moi, je ne voulais
pas dire ça. Mais tu ne peux pas vivre avec elle. Elle n’est pas
bien pour toi. » Joyce se mit à pleurer, et Jennifer sortit de
la pièce.
Ce soir-là, elle eut une longue conversation avec son

père. Ils ne voulaient que son bonheur, l’avaient aimée
toutes ces années et l’aimaient aujourd’hui plus que tout.
Il lui raconta aussi les problèmes de drogue de Christina et
152
son mode de vie. « Voilà pourquoi nous ne voulons pas que

tu entres en contact avec elle », avoua-t-il.
Jennifer écoutait attentivement. Sa seule réponse fut :

« Je sais que vous m’aimez, papa. Mais je veux connaître
ma mère. Je ne veux pas vous blesser, mais je ne peux plus
la quitter maintenant. » George s’en alla, laissant Jennifer
pleurer.
Sa dernière année au lycée fut très compliquée ; Jennifer

essayait de voir sa mère sans en parler à ses parents. Puis elle
partit à la fac où la vie fut plus facile. Elle pouvait alors être
en contact à la fois avec ses parents et sa mère. Quand George
et Joyce posaient des questions, elle niait tout simplement.
Christina, elle, ne demandait rien. Elle était simplement
heureuse d’avoir Jennifer dans sa vie.
Au début de l’année de licence à l’université, le mari

de Christina la quitta et celle-ci tomba dans une profonde
dépression. Christina retoucha alors à la drogue avant de
se retrouver, un an plus tard, en cure de désintoxication.
Jennifer avait eu peu de contacts avec elle cette année-là,
hormis un appel téléphonique qui l’avait laissée en larmes.
La jeune fille allait mal et avait commencé une thérapie. Au
cours de ces séances, elle avait travaillé sur son sentiment
d’abandon et sa sensation d’être sous contrôle de ses parents
adoptifs.
153
Apprendre une nouvelle langue
Elle reconnaissait que Christina avait pris une sage décision

en la confiant à d’autres ; elle savait aussi que ses parents
adoptifs, quand ils essayaient de l’éloigner de sa mère, le
faisaient sincèrement pour son bien. Elle comprenait intel-
lectuellement l’attitude des uns et des autres. Mais elle
souffrait toujours d’un sentiment d’abandon. « Dans ma tête,
je sais que ma mère m’aime, et je sais que mes parents m’ai-
ment. Mais, dans mon cœur, je ne me sens jamais aimée
vraiment par qui que ce soit. »
Au cours d’un entretien, sa thérapeute lui donna un

exemplaire de mon premier livre, Les 5 langages de l’amour :
« Il a été écrit pour les couples, pour leur apprendre à mieux
s’aimer, expliqua la thérapeute, mais je vous propose de le
lire, car je crois qu’il peut vous permettre de comprendre la
dynamique de l’amour. »
Jennifer lut le livre puis passa plusieurs séances à en

discuter. Elle s’était rendu compte que son propre langage
d’amour était les paroles valorisantes. C’est pourquoi elle
avait été émue par sa mère dès le premier contact. Celle-ci
n’avait pas tari d’éloges à son égard. A contrario, elle s’était
sentie rejetée par ses parents lorsqu’ils s’étaient opposés à
son souhait de rencontrer Christina. Elle s’était entendue
beaucoup critiquée, dévalorisée jusqu’à ce qu’elle parte pour
la fac. La tension n’avait pu s’apaiser que lorsque George et
Joyce la pensaient, à tort, à distance de sa mère.
154
Un an plus tard, ses études terminées et un emploi

dans sa ville natale à la clé, Jennifer retrouva mon livre et
le relut. Cette fois, elle essaya de découvrir quelle langue
pouvait parler à ses parents et à sa mère. Elle se souvenait
des longues embrassades de celle-ci. Elle se rappelait aussi
qu’il lui arrivait de toucher sa main ou son épaule lorsqu’elles
discutaient toutes les deux. Jennifer n’était pas toujours très
à l’aise avec ces marques d’affection, mais elle comprenait
maintenant que le toucher physique était probablement la
langue primaire d’amour de sa mère biologique.
Elle comprit aussi que son père était sans doute sensible
aux paroles valorisantes. Il essayait toujours de voir les choses
de façon positive. Elle ne s’était jamais sentie jugée. Même
dans les moments les plus difficiles, son père parvenait
toujours à formuler des paroles réconfortantes, malgré son
refus obstiné qu’elle rende visite à Christina. Le langage de
Joyce avait été plus difficile à repérer, mais elle s’était aperçue
qu’elle appréciait particulièrement les services rendus.
Parler une nouvelle langue en famille
Munie de ces informations, Jennifer commença à dialoguer

avec les trois personnes les plus importantes de sa vie dans
un langage qui leur parlait profondément à chacun. Si elle
apprenait que Joyce avait des invités, elle préparait un gâteau.
Quand elle la voyait, elle lui demandait : « Que puis-je faire
pour t’aider, maintenant que je suis là ? » Si Joyce ne suggérait
rien en particulier, elle trouvait elle-même quelque chose. Par
ailleurs, elle faisait des compliments à son père, l’encourageait,
155
lui disait des mots doux, parfois en privé, parfois en présence

de sa mère. Elle essayait de ne jamais le quitter sans avoir
prononcé une parole positive à son intention.
Quand elle était avec Christina, elle recevait avec

davantage de bienveillance les élans de tendresse de sa mère.
Assise sur le canapé, elle posait sa main sur la sienne ou
l’embrassait volontiers sur la joue.
Les trois relations s’améliorèrent rapidement. Jennifer

recevait des paroles chaleureuses de Joyce et se sentait bien
plus proche d’elle, malgré les mots durs qui résonnaient
encore à son esprit : « Si elle t’aime tellement, pourquoi
ne vas-tu pas vivre avec elle ? » Jennifer comprenait que, si
cette phrase lui avait fait tant de mal, c’est que les paroles
valorisantes constituaient son langage d’amour. Maintenant
qu’elle recevait des messages positifs, les mots cruels
s’estompaient. Elle avait toujours su que Joyce l’aimait, mais
elle commençait désormais à le ressentir.
Plus tard, Jennifer me raconta son histoire lors d’une

formation pour les célibataires. Selon moi, l’équilibre
émotionnel et le sentiment de bien-être de la jeune fille
étaient dus à l’amélioration de ses relations avec chacun de
ses trois parents.
Tout le monde ne traverse pas de tels conflits familiaux.

Mais de nombreux célibataires ont fragilisé ou rompu le
lien. Le manque d’amour de leurs parents leur laisse un vide
affectif qui ne peut être comblé par la réussite sociale ou
professionnelle.
156
Voici ce qu’il faut retenir de ce chapitre : peu importe

ce qui s’est passé entre vous et vos parents, si vous essayez
de découvrir leur langue d’amour principale et que vous
commencez à la parler, vos chances de guérison et de
réconciliation sont immenses.
Cela dit, vous pouvez déjà entretenir une belle relation

avec vos parents. Si tel est le cas, alors découvrir leur langage
embellira plus encore cette relation.
FRÈRES ET SŒURS : UN AMOUR IMPOSÉ ?

Les relations entre frères et sœurs sont souvent influen-
cées par les événements de l’enfance et de l’adolescence. La
nature de la relation des jeunes années pèse dans les liens
qu’ont tissés les adultes. Cette influence peut être positive
ou négative. Si la relation est bonne, alors elle sera meilleure
encore si vous découvrez la langue préférée de vos frères et
sœurs et la leur parlez. Si le climat négatif de l’enfance rejail-
lit à l’âge adulte, alors rien ne sera plus efficace pour rétablir
l’harmonie que de vous exprimer dans cette langue.
LES TACHES DE ROUSSEUR DE BRIANNA

Brianna, une jolie rousse, célibataire, avec un visage expres-
sif plein de taches de rousseur, me confia un jour :
157
« Quand j’étais jeune, mon frère, de deux ans mon aîné,

se moquait en permanence de mes taches de rousseur. Il me
surnommait Roussette et me présentait à tous ses amis par ce
surnom. Je n’aimais pas ça, mais je n’en faisais pas toute une
histoire. Je répondais simplement : “Je m’appelle Brianna”
et laissais tomber. Aujourd’hui, il me présente toujours de
cette façon, bien que nous ayons tous les deux grandi. Ce
n’est pas un drame, mais ça m’ennuie. Je voudrais juste qu’il
m’appelle par mon prénom.
– Lui en avez-vous déjà parlé ? demandai-je.
– Non, pas depuis notre adolescence. Je l’avais

mentionné une ou deux fois, mais ça n’avait rien changé. Et
en dehors de ça, nous nous entendons bien.
– Connaissez-vous le langage d’amour de votre frère ?
– Je pense que ce sont les moments de qualité, répondit

Brianna. Il veut toujours qu’on se voie, qu’on parle, surtout
quand il a une nouvelle petite amie. Il me demande mon
avis, ce qu’il faut dire ou faire. Il sait qu’il peut toujours
débarquer chez moi pour boire ou manger quelque chose.
Alors il vient et nous discutons.
– Vous êtes heureuse de lui donner de votre temps ?
– En général, oui, même si parfois j’ai des choses à faire.

Alors je lui dis de faire comme chez lui et de m’attendre.
Il fait une petite sieste ou il regarde la télévision, et nous
discutons à mon retour.
158
– Pensez-vous que votre frère se sente aimé par vous ?
– Je l’espère, dit-elle. Et, si les moments de qualité sont

vraiment sa langue favorite, j’en suis certaine ; je lui donne
beaucoup de temps de qualité.
– Vous sentez-vous proche de votre frère ?
– Oh, oui. Ma langue à moi, ce sont les paroles

valorisantes. Or il me dit toujours combien je suis intelligente
ou combien il apprécie mes conseils.
– On dirait que vous avez une belle relation tous les

deux, même si vous aimeriez qu’il arrête enfin de vous
appeler Roussette, n’est-ce pas ? »
Brianna se mit à rire : « Oh que oui. »
Une demande importante
« Seriez-vous prête à tenter une expérience avec moi ? ai-je

proposé.
– Si vous pensez que cela peut marcher, je suis prête

à tout.
– Un soir, quand vous serez avec votre frère, dites-lui que

vous avez lu un livre sur l’expression et la communication
des sentiments dans la famille et que vous voulez lui poser
une question. La voici : “Sur une échelle de zéro à dix,
peux-tu estimer l’amour que je te porte ?” S’il vous donne
159
un huit, un neuf ou un dix, ce que, je suppose, il fera,

demandez-lui d’estimer son amour pour vous, toujours sur
une échelle de zéro à dix. Si votre note est haute, dites-lui
que vous le croyez vraiment et que, d’ailleurs, vous ressentez
son affection et son estime. Simplement, s’il changeait une
toute petite chose, alors vous les ressentiriez bien davantage.
» Demandez-lui ensuite s’il veut connaître cette toute

petite chose. S’il dit oui (comment pourrait-il dire non ?),
continuez : “J’aimerais que tu cesses de me présenter aux
autres en m’appelant Roussette. Quand nous sommes seuls,
si tu veux, mais s’il te plaît, ne m’appelle plus Roussette de
nouveau en public. Dis juste que je suis ta sœur, Brianna.”
» Il sera probablement stupéfait que vous lui demandiez

une chose pareille, car il n’a probablement aucune idée de
votre embarras. Cependant, il est important qu’il le sache.
Car alors il sera en mesure de changer, et vous vous sentirez
bien mieux.
– Juste comme ça, brutalement ? »
Avant que je ne puisse répondre, Brianna poursuivit :
« Ça me paraît un peu difficile. Je ne veux pas le

contrarier et je ne veux pas qu’il pense que je suis stupide.
– Est-ce important pour vous qu’il cesse de vous appeler

Roussette en public ?
– Oui, ça l’est vraiment, reconnut-elle.
160
– Alors, donnez-lui sa chance. Il ne peut pas lire dans

vos pensées. Il n’est pas idiot, et vous ne lui ferez aucun
mal en vous exprimant ainsi. Vous lui apprendrez à vous
manifester son amour de façon plus appropriée.
– Je vais essayer », dit-elle en s’éloignant.
Six mois plus tard, je recevais une lettre de Brianna.

C’était un courrier très simple. Elle avait dessiné un visage
rempli de taches de rousseur en en-tête. Et en dessous écrit
ces quelques mots : « Ça a marché. Mon frère a très bien
compris – et il ne m’appelle plus Roussette depuis six mois.
Merci, Brianna. »
Cette histoire illustre un principe important. Si les frères

et sœurs se sentent aimés, ils sont bien plus à même de
répondre favorablement à la demande de l’un ou de l’autre.
Parce que Brianna parlait déjà le langage d’amour de son
frère, parce qu’elle se sentait déjà proche de lui, quelques
mots simples ont suffi pour régler un problème qui était
important à ses yeux, mais dont il n’avait jamais rien su
pendant toutes ces années.
Si, en revanche, son frère ne s’était pas senti apprécié,

il aurait probablement réagi autrement. Quand les frères
et sœurs se sentent incompris, ils prennent souvent une
demande comme une exigence, une intrusion, et réagissent
de façon négative. Encore une fois, se sentir aimé fait toute
la différence quand il s’agit de répondre, ou non, à une
demande légitime.
161
ENTRE FRÈRES
Pour Steve, la route fut beaucoup plus difficile.
« Mon frère et moi avons grandi comme chien et chat.

J’ai un an de plus que Tom. Je ne sais pas pourquoi on se
battait, pour être le plus fort, le plus beau ou autre. Nous
sommes adultes aujourd’hui mais nous ne sommes pas très
proches. Si j’ai besoin de quelque chose, ce n’est pas vers lui
que je me tourne.
– Aimeriez-vous que votre relation s’améliore ? lui

demandai-je.
– Oui, évidemment. Nous sommes frères. Je ne tiens

pas à devenir son “meilleur ami” mais j’aimerais que l’on soit
plus proches.
– Nos parents vieillissent, et nous allons devoir prendre

soin d’eux dans quelques années. Si notre relation reste aussi
mauvaise, nous n’arriverons jamais à nous entendre sur quoi
que ce soit. »
J’étais d’accord avec Steve, il était temps de faire un effort

pour améliorer la situation. Je lui parlais alors du sentiment
d’être aimé, et du réservoir d’amour que nous possédons
tous :
« Lorsque ce réservoir d’amour est plein, lorsque nous

nous sentons vraiment aimés par les membres de notre
famille, nous avons tendance à entretenir des relations
positives et constructives. Mais quand ce réservoir est vide,
162
quand nous craignons de ne pas être importants, les griefs

se développent. Nous avons tendance à nous méfier les uns
des autres et parfois à manifester de l’hostilité les uns envers
les autres. »
Nous continuions à parler, et j’appris que son frère

venait de se marier.
« Je ne sais pas si cela va nous rapprocher ou non,

admit-il.
– Connaissez-vous le langage d’amour préféré de votre

frère ? »
Steve n’avait jamais entendu parler de mon travail et

n’avait pas la moindre idée de ce à quoi je faisais référence.
Je me mis donc à lui expliquer en précisant que chacun de
nous avait une langue qui résonnait plus profondément que
les autres. Je lui rappelais aussi que l’amour était le meilleur
moyen d’améliorer une relation.
« Comment pourrais-je savoir ce qu’il préfère ? Je ne le

vois pas tant que ça. »
J’interrogeai Steve sur son frère, mais ses réponses

évasives nous éclairaient trop peu. J’ai donc suggéré qu’il
offre aux nouveaux époux un exemplaire de mon ouvrage,
Les 5 langages de l’amour, pour les aider à s’aimer au fil du
temps.
« Procéder ainsi offre deux avantages, lui expliquai-je.

Tout d’abord, si Tom et son épouse le lisent, ils s’entendront
163
bien mieux. Par ailleurs, trois mois après leur avoir offert ce
livre, vous pourriez demander à votre belle-sœur quelle est
la langue primaire de votre frère. »
Je lui garantis que s’il commençait à parler à son

frère dans sa langue de prédilection, alors leurs rapports
changeraient.
Faire le premier pas
Pendant environ six mois, je n’eus plus de nouvelles de

Steve. Quand je le rencontrai de nouveau, celui-ci dit
immédiatement :
« J’ai découvert le langage d’amour de mon frère, mais

je n’arrive pas à l’utiliser.
– Quel est-il ?
– Les services rendus. Sa femme m’a dit qu’ils étaient

tombés d’accord pour affirmer que c’était sa langue
maternelle. Mais je ne le vois jamais, alors comment
pourrais-je lui rendre service ? »
Après avoir pris le temps d’exposer les habitudes et les

centres d’intérêt de Tom, nous avons convenu que Steve
pourrait lui proposer de garder le chien pour que le couple
puisse partir en week-end. Cela représentait un service que
Tom était certainement à même d’apprécier. Même si les
deux hommes se maintenaient à distance, cette proposition
164
était à la fois cohérente et utile. Steve était d’accord : « Je vais

essayer. »
Environ deux mois s’écoulèrent avant que nous ne nous

retrouvions. Cette fois, il m’annonça :
« Je dois garder le chien dans trois semaines !
– Votre frère a donc accepté votre offre ?
– Oui et il semblait vraiment content. Mais je ne vais

pas pouvoir garder le chien tous les week-ends. Alors, en
quoi cela va-t-il améliorer notre relation ? »
Deuxième étape : promener le chien,

réparer l’armoire…
« Souvenez-vous, le langage d’amour de votre frère repose

sur les services rendus. Chaque fois que vous lui rendez
service, c’est comme si vous remplissiez d’amour son réser-
voir affectif. À mesure que ledit réservoir se remplit, il est
émotionnellement touché par la personne qui lui donne cet
amour. Donc, si vous gardez le chien ne serait-ce qu’une fois
par an, c’est comme si vous versiez un litre d’amour dans son
réservoir. Et si lui et son épouse prévoient plusieurs esca-
pades par an, cela vous donne l’occasion d’ajouter deux ou
trois litres d’amour supplémentaires.
– Mais qu’est-ce que je peux faire d’autre ? demanda

Steve.
165
– Dites à sa femme que si votre frère a besoin de quoi

que ce soit, vous seriez heureux de l’aider. Il lui suffit de
vous envoyer un message. Puis asseyez-vous et attendez ses
textos.
– À vous entendre, on dirait que c’est facile.
– Ce ne sera peut-être pas aussi facile lorsque vous

devrez en effet lui donner un coup de main », l’ai-je prévenu.
J’appris plus tard qu’en l’espace d’une année, Steve avait

aidé son frère à réparer une armoire. Il avait également tondu
la pelouse lorsque ce dernier avait été hospitalisé pendant
deux semaines, il avait gardé le chien à trois reprises et était
venu en renfort pour construire la terrasse.
Steve me confia : « J’ai passé plus de temps avec mon

frère cette année que sur les quinze précédentes. Je sens que
nous devenons proches. Nous n’avons pas reparlé du passé,
de notre enfance. Mais nous sommes adultes aujourd’hui
et nous nous comportons comme des adultes l’un envers
l’autre. »
À long terme
« Vous êtes prêt pour la prochaine étape ?
– Il y a encore une étape ? me demanda Steve.
– Invitez votre frère et sa femme à dîner. Vous aurez

sans doute besoin de votre petite amie pour cette occasion.
166
– C’est une excellente cuisinière, en effet. Nous

pourrions faire ça. »
Puis, ses yeux s’allumèrent comme s’il venait de gagner

au loto.
« Mon frère n’est jamais venu chez moi.
– Je vais vous donner une autre idée. Votre frère aime-

t-il le sport ?
– Il est fan de rugby, répondit Steve, mais il ne va pas

souvent au stade. Il dit que les billets sont trop chers, donc
il regarde les matchs à la télé.
– Alors achetez deux billets. Et passez une journée

ensemble, juste votre frère et vous. Vous y penserez ?
– Ce serait évidemment une nouvelle étape », admit

Steve.
Toutes ces conversations ont eu lieu il y a plus de quatre

ans. Steve et son frère entretiennent désormais des rapports
chaleureux. Steve a une nouvelle petite amie et songe
sérieusement au mariage.
« Assurez-vous d’apprendre à parler son langage

d’amour avant de vous marier, lui rappelai-je.
– Je le parle déjà », répondit-il avec un sourire.
167
L’histoire de Steve illustre la puissance de l’amour

pour dépasser les obstacles et rapprocher les membres
d’une famille. La famille, c’est l’unité de base de la société.
Apprendre à parler la langue préférée d’un père, d’une mère,
d’un frère ou d’une sœur transforme ce concept en réalité.
1. Notez le nom des membres de votre famille : votre père,

votre mère, vos frères et sœurs. Estimez votre sentiment
d’être aimé par eux. Utilisez pour cela une échelle de 0 à
10 (0 si vous ne vous sentez pas aimé, 5 un peu aimé et 10
très aimé).
2. Pourquoi avez-vous attribué à chacun ces notes ? Quels
facteurs contribuent à votre sentiment d’être aimé ?
3.
Connaissez-vous le langage d’amour favori de chaque
membre de la famille ?
4. Pensez-vous savoir parler dans leur langue ? Répondez
à cette question en indiquant, devant le nom de chaque
membre de la famille, une note de 0 à 10 (0 si vous ne
parlez pas la langue, 5 si vous la parlez de temps en temps
et 10 si vous la parlez couramment).
5. Cette liste va vous permettre d’adopter une stratégie efficace
pour exprimer vos sentiments dans les semaines à venir.
168
Comment dire « Je t’aime » aux membres de votre

famille ?
Notez ci-dessous le nom de chacun de vos proches et son

langage d’amour. Puis réfléchissez à la ou les façons dont vous
pouvez leur témoigner vos sentiments. Piochez des idées dans
le chapitre que vous venez de lire.
Nom :.....................................................................................
Langage d’amour :..................................................................
Ce que je peux faire :..............................................................
Nom :.....................................................................................
Langage d’amour :..................................................................
Nom :.....................................................................................
Langage d’amour :..................................................................
Nom :.....................................................................................
Langage d’amour :..................................................................
169
Chapitre 10 :
Faire des rencontres

La séduction et les langages
de l’amour
D
e nombreux célibataires ont renoncé à faire
des rencontres. Le chemin est, selon eux, trop
difficile, parsemé d’embûches, de déconvenues,
de frustration physique, d’incompréhensions, d’angoisse
intériorisée, autant d’obstacles qui leur font dire : « Pourquoi
essayer ? » Cependant, pour d’autres, ne plus voir personne
est impensable. Quels facteurs conduisent à l’un et à l’autre
de ces positionnements ?
Tout d’abord, permettez-moi de vous rappeler que

ces rencontres ne sont pas un rite universel. Dans de
nombreuses cultures, l’idée même qu’un homme et une
femme se fréquentent, s’organisent une série de rendez-vous
galants, n’est pas convenable. Ces cultures-là valorisent la
171
stabilité et arrangent parfois les mariages. Par conséquent, se

séduire avant de s’engager semble moins indispensable que
nous ne le supposons.
Cela dit, soyons réalistes et admettons que cette pratique

est fréquente dans notre société occidentale. Pour certains,
c’est même devenu un sport, un hobby ; ils ne font plus que
ça. Le piège du système ne signifie pas que le processus en
lui-même soit néfaste. Au contraire, faire des rencontres
est l’une des interactions sociales les plus saines et les plus
bénéfiques qui soient.
À QUOI ÇA SERT ?
Pour de nombreux célibataires, ces rencontres ne mènent à
rien. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont aucune idée ou presque de
leur objectif. Lorsque vous demandez à un groupe de gens :
« Pourquoi fréquentez-vous telle personne en ce moment ? »,
leurs réponses varient de « pour passer de bons moments » à
« pour trouver un(e) partenaire ». Généralement, nous avons
bien en tête que tout cela pourrait finir Pour de nombreux
par une belle histoire ; mais nous ne célibataires, ces
sommes pas au clair avec nos autres rencontres ne mènent
objectifs, nos objectifs personnels. à rien. Pourquoi ? Parce
qu’ils n’ont aucune
Permettez-moi d’en citer quelques-uns.
idée ou presque de
Je vous suggère de réfléchir aux vôtres leur objectif.
au fur et à mesure de votre lecture.
172
CHAPITRE 10 : FAIRE DES RENCONTRES
1. Comprendre le sexe opposé
L’un des objectifs de ces fréquentations est d’apprendre à

mieux connaître et à mieux se comporter avec les personnes
du sexe opposé. Car celles-ci représentent la moitié du
monde. Si nous ne parvenons pas à construire de bonnes
relations avec « l’autre moitié du monde », nous limitons
immédiatement et considérablement nos horizons. Nous
sommes nés mâles ou femelles, et notre destin est de coha-
biter. Nos différences sont nombreuses, mais nos besoins
fondamentaux restent identiques. Si nous souhaitons nous
entendre, ce qui est le but même de Si nous ne parvenons
l’existence, nous devons nous connaître pas à construire de
– hommes et femmes. Les relations ne bonnes relations avec
peuvent se construire sans interactions « l’autre moitié du
monde », nous limitons
sociales. Dans la culture occidentale,
immédiatement et
les rencontres et le jeu de la séduction considérablement nos
forment un cadre idéal pour que de horizons.
telles interactions s’opèrent.
Le hic est que, souvent, nous avons été élevés en nous

considérant mutuellement comme des objets sexuels. Il y a
plus de cinquante ans, le psychologue Erich Fromm écrivait :
« Dans nos sociétés, nous estimons que, pour être aimés, il
faut avoir du succès et du sex-appeal22. » Aujourd’hui, cette
façon de considérer l’autre comme un objet est profondément
ancrée dans nos comportements.
Pour certaines femmes célibataires, leur objectif

inconscient (ou parfois même assumé) est de « faire tourner
173
la tête » des hommes qu’elles rencontrent. Et beaucoup

d’entre eux sont ravis d’avoir la tête qui tourne. Beaucoup
vont également plus loin et investissent le vaste monde de la
pornographie, désormais accessible en permanence ; il suffit
d’une connexion Internet. Ils deviennent souvent accros
à cette image désincarnée des personnes du sexe opposé.
Lorsque cela vire à l’obsession, on se déconnecte de la réalité
de ce qu’est un être humain. On devient comme un animal
qui s’amuse avec ses jouets ; ou l’on se laisse soi-même
devenir un jouet avec lequel les autres peuvent s’amuser.
2. Connaître l’autre, son nom,

sa personnalité, sa philosophie
Fréquenter quelqu’un est l’occasion de briser nos croyances

sur l’autre et d’apprendre à le connaître en tant que personne,
et non en tant qu’objet. La rencontre nous permet de le
connaître, lui et son nom, sa personnalité, sa philosophie. Ce
sont ses qualités intrinsèques. Le nom nous identifie en tant
que personne unique. La personnalité révèle notre nature
profonde. Et la philosophie témoigne de nos valeurs. Nous
avons accès à ces éléments quand nous nous rapprochons
d’autrui et interagissons avec lui, pas en restant à distance et
en le considérant comme un objet.
C’est dans la rencontre que nous découvrons que chaque

femme a une mère et un père, de même que chaque homme.
Proches ou non, encore vivants ou disparus, nos parents nous
ont profondément influencés et ont largement contribué à
faire de nous qui nous sommes aujourd’hui. Nous sommes
174
tous en lien avec notre passé. Dans la rencontre, ces racines

resurgissent. Chaque personne a une histoire singulière.
Avec l’autre, c’est cette histoire que nous partageons.
Notre société nous pousse à vivre dans un cocon

confortable, avec garage attenant, sourds aux autres sous
nos casques, seuls au volant de notre voiture (pourquoi
faire du covoiturage ?). Cet isolement nous conduit à un
sentiment de solitude, de vide et parfois de désespoir.
Toutefois, cet isolement n’est pas nécessairement une prison
permanente. Faire des rencontres est un bon moyen pour
rompre l’isolement et établir un lien avec les autres.
Abby, une célibataire très réservée, presque timide,

n’avait jamais eu de petits amis au lycée, et seulement deux à
la fac. Toutefois, après ses études et l’obtention d’un premier
emploi, elle s’est inscrite à des cours de chant pour adultes.
Un soir, elle a accepté de prendre un verre avec le petit groupe
et a ainsi fait la connaissance de Brent. Ils se fréquentaient
depuis trois mois quand Abby me fit cette confidence :
« Je ne sais pas pourquoi j’ai attendu si longtemps avant de
sortir. Cela fait tellement de bien d’apprendre à connaître
quelqu’un et que celui-ci apprenne à me connaître. » Abby a
fait un pas de géant en acceptant ainsi de s’ouvrir aux autres.
3. Repérer ses forces et ses faiblesses
Le troisième objectif des rencontres est d’approfondir sa

propre personnalité. Nous sommes tous en construction.
Quelqu’un me disait un jour que nous devrions tous porter
une pancarte autour du cou : « En chantier ».
175
Lorsque nous essayons de connaître ou de séduire

quelqu’un, nous lui offrons à voir différents traits de notre
personnalité. Cela engendre une réflexion, une remise en
question et donc une meilleure compréhension de qui nous
sommes. Nous reconnaissons que certains côtés sont plus
aimables que d’autres. Nous comprenons nos forces et nos
faiblesses. Or reconnaître sa vulnérabilité est la meilleure
façon d’avancer.
Nous avons tous des points forts et des points faibles.

Personne n’est parfait. La maturité n’est pas la perfection.
Seulement, nous sommes rarement satisfaits de qui nous
sommes. Si nous sommes trop effacés, nous regrettons de ne
pouvoir aller vers les autres. Si, en revanche, nous sommes
exubérants, nous culpabilisons d’en faire trop. Être en lien
avec une personne est l’occasion de mieux se voir agir et de
mieux se connaître.
Il y a quelques années, un jeune homme très bavard me

confiait : « Je n’avais jamais réalisé combien j’étais odieux
avant de fréquenter Maria. Elle parle sans arrêt et cela me
rend fou. » Le rideau venait de tomber, et il ouvrait les yeux
pour la première fois. Il voyait dans le comportement de
Maria ses propres excès. Et il était décidé à changer.
Pour lui, il s’agissait d’apprendre à se taire et de

développer son sens de l’écoute. Ne dit-on pas que le silence
est d’or et la parole d’argent ? Ce que nous n’aimons pas chez
les autres est souvent révélateur de notre propre faiblesse.
Les rencontres peuvent nous aider à en prendre conscience.
176
Il n’est pas toujours facile de modifier les aspects de

notre personnalité. Abby, que nous avons rencontrée plus
tôt, avait compris que sa timidité l’empêchait de nouer
des liens. Après ses études, elle était allée voir un coach.
C’est ainsi qu’elle discerna la bonne direction à prendre. La
première étape consistait à s’inscrire dans cette chorale. La
seconde, d’accepter l’invitation du groupe à boire un verre.
Le plus difficile pour Abby avait été d’apprendre à parler
d’elle, à partager ses idées et son histoire.
Il avait fallu environ six mois pour qu’elle ose enfin

proposer à Brent un dîner, qui marqua le début de leur relation.
Peu à peu, Abby avait senti que Brent était quelqu’un de

confiance. Encouragée par son coach, elle avait commencé à
parler de son passé, de ses expériences. Brent l’avait écoutée
attentivement, ce qui l’avait incitée à poursuivre. Au début,
le coach lui avait conseillé de noter noir sur blanc les sujets
dont elle voulait parler et les questions qu’elle souhaitait
poser à Brent. En l’écrivant au préalable, Abby avait le
courage de s’exprimer. Le changement est difficile, mais les
efforts sont toujours payants.
4. Donner aux autres
Les rencontres offrent la possibilité de donner aux autres.

Et c’est un quatrième objectif. L’histoire abonde d’exemples
d’hommes et de femmes qui ont découvert que la plus
grande joie au monde est la générosité. Qui ne connaît pas
Mère Teresa ? Son nom est associé au don de soi. En Afrique,
177
il y avait Albert Schweitzer et en Inde, Mohandas Gandhi.

Ceux qui ont étudié la vie de Jésus s’accordent à dire qu’elle
peut se résumer par l’acte si simple que nous avons précé-
demment évoqué : celui de laver les pieds de ses disciples.
La vraie grandeur de l’être humain s’exprime par le don.
Loin de moi l’idée que nous devenions martyrs quand

nous rencontrons quelqu’un : « Pauvre de moi, je suis obligé
d’être à son service » ou : « Si je lui donne tout, alors il/elle
sera à moi. » Le don n’est ni une obligation ni une corvée.
C’est quelque chose que nous faisons pour l’autre, pas
quelque chose que l’autre nous inflige.
Fréquenter quelqu’un suppose toujours une réciprocité.

Nous recevons beaucoup de l’autre, mais nous lui donnons
beaucoup aussi, nous contribuons à sa vie. Ne serait-il
pas merveilleux de considérer ce que nous avons à offrir à
l’autre comme l’objectif même d’une rencontre ? Les timides
pourraient être portés par l’énergie de leur partenaire, les
exaltés, apaisés par leur confiance.
Adopter un tel point de vue peut changer votre façon

de faire des rencontres. Vous avez cru qu’il fallait « vous
présenter sous votre meilleur jour » pour impressionner
autrui. Vous êtes peut-être réticent à l’idée de lui parler de
vos faiblesses, vous craignez qu’il s’éloigne. Mais donner
suppose d’être honnête en amour. Nous ne nous rendons
pas service en dissimulant nos faiblesses ou en niant celles
de l’autre.
178
Heureusement, notre soutien ne consiste pas

seulement à souligner les faiblesses de ceux et celles que
nous fréquentons. Souvent, nous les aidons simplement en
écoutant leurs difficultés. L’écoute empathique est un remède
miracle contre les problèmes de cœur. Jim fréquentait
Tricia lorsque son père est mort d’une crise cardiaque. Ils
sortaient ensemble depuis quelques semaines seulement,
mais Jim pouvait sentir que son amie avait besoin de lui.
Alors il proposa à Tricia de l’accompagner à l’enterrement.
Les semaines suivantes, il posa beaucoup de questions sur
son père, pour que Tricia puisse en parler et se remémorer
des souvenirs.
En se comportant ainsi, Jim aidait Tricia à traverser cette

épreuve qui lui causait un profond chagrin. S’ils ne s’étaient
pas fréquentés à ce moment-là, il n’aurait pu lui offrir son
soutien, lequel fut extrêmement précieux pour la jeune fille.
5. Découvrir la bonne personne
Un dernier objectif, assez évident, est que ces différentes

rencontres nous aident à découvrir le genre de personnes
qui nous convient. Nous l’avons précédemment évoqué,
dans certaines cultures, les mariages sont arrangés. Un
contrat est conclu entre les familles respectives. Le choix
s’opère en fonction d’éléments sociaux, financiers ou reli-
gieux. Le couple est censé s’aimer après Fréquenter des
le mariage. Dans la culture occidentale, gens nous aide à
la décision de former un couple est lais- comprendre qui est fait
sée à l’appréciation des deux personnes pour nous… ou pas.
179
concernées. Sincèrement, je préfère. Fréquenter des gens

nous aide à comprendre qui est fait pour nous… ou pas.
Faire des rencontres nous permet d’établir des choix

judicieux. Après le mariage, une personne sans grande
expérience peut s’interroger : « Comment sont les autres
femmes/hommes ? » ou : « Aurais-je été plus heureux/
comblée avec quelqu’un de différent ? » Ces questions
peuvent tarauder tout le monde, surtout quand le couple
va mal. Mais celui qui a mené une vie sociale riche avant le
mariage est probablement plus à même de répondre à ces
questions. Il ne s’attend pas à vivre dans un monde idéal,
parce que l’expérience lui a appris que nous sommes tous
imparfaits.
Trouver la bonne personne, y a-t-il plus difficile ?

Quelqu’un avec qui nous pourrons vivre en harmonie et
nous épanouir pour les cinquante prochaines années ? Les
facteurs sont multiples. Un vieil adage dit que les contraires
s’attirent. Ce n’est pas faux, seulement des caractères
opposés peuvent tout aussi bien se repousser. C’est pourquoi
certains sont si amoureux avant le mariage et si déçus par
la suite. Évidemment, plus nous sommes semblables, moins
nous aurons de conflits. Avoir des points communs est
particulièrement important quand l’on décide de s’engager :
les valeurs, les croyances, les désirs, les projets. Les rencontres
permettent d’aborder tous ces sujets et de déterminer si oui
ou non nous voulons aller plus loin.
180
ET LES LANGAGES D’AMOUR DANS TOUT ÇA ?

Vous avez sans doute remarqué que, jusqu’à présent, nous
n’avons guère parlé d’amour quand il s’agit de faire des
rencontres. La raison est évidente. L’amour profond et sincère
est sous-jacent aux objectifs précédemment mentionnés.
L’amour devrait vous inciter à considérer l’autre comme une
personne et non un objet, à développer votre personnalité
pour devenir meilleur, à donner à celui ou celle que vous
fréquentez et à l’aider à atteindre son potentiel. L’amour est
la motivation fondamentale dans votre quête du compagnon
idéal, un amour qui mènera à la réussite d’un couple.
Si vous êtes d’accord avec ce point de vue, alors

apprendre à parler le langage d’amour de celui ou celle que
vous fréquentez s’avère essentiel. Lorsque vous rencontrez
quelqu’un, s’il se sent apprécié, alors il sera plus ouvert à
une relation authentique. Vos interactions seront plus riches
si vous découvrez la langue qui lui parle en profondeur.
LES RENCONTRES À L’HEURE D’INTERNET

Bien que les façons de se rencontrer et de se séduire aient
constamment changé au fil des décennies, Internet offre
des opportunités que les générations précédentes n’au-
raient jamais pu imaginer. Les ordinateurs, les téléphones
portables, les réseaux sociaux et les sites ou applications de
rencontre ont révolutionné la façon dont nous apprenons
à connaître quelqu’un et développons une relation. Il est
181
important de comprendre que, même si ces progrès techno-

logiques modifient nos comportements, ils ne changent ni
la façon dont nous aimons ni les langues que nous utilisons
pour exprimer nos sentiments.
Nous n’avons pas beaucoup parlé des relations un peu

particulières, celles que nous entretenons en ligne ou celles
que nous appelons « longue distance ». Elles sont d’ailleurs
de moins en moins particulières, tant la communication
entre les deux côtés du globe devient facile.
De nombreux célibataires me demandent comment

parler un langage d’amour sur Internet. Évidemment, les
cadeaux et les paroles valorisantes sont possibles malgré la
distance. Mais pour parler la langue des moments de qualité,
celle du toucher physique ou celle des services rendus, vous
allez devoir faire preuve de créativité.
Les moments de qualité prendront un tout autre sens

dans ce type de relations. Vous pourriez avoir de belles
conversations au téléphone ou par Skype par exemple, écrire
une longue lettre ou un e-mail pour partager vos pensées,
vous encourager mutuellement, envoyer un petit présent.
Il existe bien des façons de créer des moments chaleureux.
N’oubliez pas que cette langue suppose que vous donniez
toute votre attention à l’autre. C’est faisable malgré la distance.
Le toucher physique est plus difficile à exprimer, mais

il est aussi possible. Donner à l’autre quelque chose qui vous
appartient est symbolique et lui permet de garder le contact.
Dans vos échanges, n’hésitez pas à dire combien vous aimez
182
être avec lui. Vous pouvez également lui faire plaisir avec des
petits mots comme : « Si j’étais avec toi en ce moment, je te
serrerais fort contre moi. »
Vous pouvez enfin rendre service : une grande partie

de ce langage d’amour repose sur votre intention d’aider ou
de faire du bien à la personne. En conséquence, dire ce que
vous aimeriez faire pour elle si vous aviez la chance d’être
auprès d’elle signifiera beaucoup. Cela lui prouvera que
vous vous souciez d’elle, que vous pensez à elle et que vous
aimeriez partager son quotidien. Par ailleurs, lorsque vous
êtes ensemble, cherchez des indices sur la façon dont vous
pourriez lui rendre service, même de loin.
Les relations en ligne ou « longue distance » ne sont pas

les façons les plus commodes de se rapprocher de quelqu’un.
Toutefois, vous pouvez développer des liens profonds et durables
tant que vous faites preuve de créativité dans votre manière de
communiquer. Apprenez le langage d’amour de celui ou celle
qui vous plaît et n’abandonnez pas, même si c’est difficile. Vos
efforts seront récompensés au-delà de vos espérances. (Pour en
savoir plus sur les rencontres en ligne, voir page 271.)
QUAND ÇA DEVIENT SÉRIEUX : HANNAH

ET CALEB
Hannah et Caleb s’étaient rencontrés au lycée et sortaient
ensemble depuis environ deux ans. Tous deux bacheliers,
ils envisageaient de faire des études supérieures. Ils parlaient
aussi sérieusement de leur relation.
183
« Je sens qu’on est en train de perdre quelque chose,

disait Caleb. Nous nous entendons encore très bien, mais
c’est comme si l’étincelle avait disparu. Il y a quelque
temps, nous pensions nous marier après nos études. Mais
aujourd’hui nous ne savons plus. Si vous aviez un moment,
nous aimerions vous en parler. »
Deux semaines plus tard, Hannah et Caleb venaient au

cabinet. Après avoir passé une heure à écouter leur histoire,
il me semblait qu’ils formaient un beau couple, aux bases
solides. Mais, pour vérifier mes suppositions, je leur proposai
de passer un test de personnalité. Ce dernier consiste à
répondre à une série de questions individuellement. Les
réponses sont ensuite évaluées, et un conseiller interprète
les résultats. Caleb et Hannah ont accepté et, au vu de leurs
résultats, ils étaient extrêmement compatibles.
Rassuré par cette information, j’ai expliqué au couple ce

qui lui était probablement arrivé. Je leur ai parlé de la nature
de l’amour « obsessionnel » : la façon dont il commence
par ce « frisson », puis se développe en une obsession
émotionnelle où la personne semble parfaite puisqu’elle
est perçue au travers de lunettes roses. Je leur ai rappelé
qu’il s’agissait d’une des expériences émotionnelles les plus
fortes. Mais je leur ai aussi expliqué que ce sentiment était
temporaire, qu’il disparaissait dans les deux ans. Quand nous
arrivons au terme de cette étape de fusion émotionnelle,
nous commençons à nous voir mutuellement de façon plus
réaliste. Nous voyons les faiblesses de l’autre, mais aussi ses
points forts. Nous comprenons qu’il n’est pas parfait. C’est
alors que nous avons l’impression que l’amour s’éloigne.
184
Aujourd’hui, leur comportement devait être bien plus

intentionnel. Le stade « obsession » de la relation nécessite
peu d’efforts. En réalité, « tomber amoureux » ne relève pas
d’un choix conscient. Quoi que nous fassions dans cet état-là,
aucune discipline, aucune attention particulière n’est requise
de notre part. Les appels téléphoniques interminables,
l’argent que nous dépensons pour le ou la voir, les cadeaux
que nous lui offrons, l’énergie ou le temps que nous lui
consacrons, rien ne nous coûte. De même que l’instinct de
l’oiseau le pousse à construire un nid, ainsi notre instinct
nous pousse à vivre dans l’euphorie. Mais quand l’euphorie
s’estompe, nous devons prendre la responsabilité de notre
comportement. L’amour, à ce stade, devient un choix.
C’est là que la connaissance des cinq langages de l’amour

devient extrêmement importante. Si nous les comprenons
tous et savons que chacun parle une langue spécifique, alors
nous pouvons intentionnellement exprimer nos sentiments à
notre partenaire. Si nous lui parlons dans sa langue préférée,
il continue de se sentir aimé, même si l’euphorie et l’image
fantasmée du stade « obsessionnel » ont disparu.
J’ai aussi expliqué à Hannah et à Caleb que cette

seconde étape était un moment privilégié pour échanger
sur des éléments importants et fondateurs : les valeurs,
les croyances, les objectifs personnels et professionnels, la
spiritualité, les projets. Je leur ai rappelé que mon sentiment
et les tests de personnalité allaient dans le même sens : ils
avaient beaucoup de points communs, et donc tout pour
construire une belle et heureuse relation.
185
« De toute évidence, ce n’est pas à moi de déterminer

si vous devez poursuivre votre relation, leur ai-je dit. Cette
décision vous appartient, mais je crois que vous avez de
bonnes bases pour construire quelque chose de beau et de
durable. Si vous découvrez et parlez le langage d’amour de
l’autre, vous verrez l’étincelle rejaillir dans ses yeux. »
J’étais certain qu’ils relèveraient tous deux le défi.
Trois mois plus tard, ils sont revenus au cabinet. Ils ne

voulaient pas de conseils, juste me raconter qu’ils étaient
désormais fiancés et attendaient la fin de leurs études pour
se marier.
« Les langues de l’amour ont marché pour nous,

expliqua Caleb. L’étincelle est de retour, et nous savons que
nous voulons rester ensemble. »
Hannah ajouta :
« Nous avons prêté votre livre à mes parents, et nous

avons vu l’étincelle revenir chez eux aussi. Merci beaucoup
de vos conseils et de votre aide.
– Envoyez-moi un faire-part de mariage, leur ai-je lancé.

Si je suis libre, je viendrai. »
186
S’ENGAGER OU PAS ?
Le fait de « tomber amoureux » ne suffit pas à un mariage
heureux. Vous pourriez « tomber amoureux » de quelqu’un
qui n’est pas fait pour vous. Vous ressentiriez probable-
ment ce « frisson » dont nous avons parlé. Ce « frisson »
vous pousserait à passer du temps avec l’autre. Et puis, au
fil de vos rencontres, le « frisson » pourrait disparaître rapi-
dement et la relation, ne jamais décoller. A contrario, le
« frisson » pourrait se transformer en obsession et vous ferait
« tomber amoureux ». Vous n’auriez jusque-là ni réfléchi ni
fait d’efforts particuliers. Le mécanisme se serait enclenché
tout seul. Vous seriez tombé sur cet autre, et les émotions
auraient pris le relais. Toutefois, une Vous pourriez « tomber
relation de couple, conçue pour durer amoureux » de
dans le temps, exige plus que ces senti- quelqu’un qui n’est
ments d’euphorie, que cet attachement pas fait pour vous.
obsessionnel.
Parler vrai
Cette période de fusion ne doit pas nous empêcher de repé-

rer nos désaccords sur des questions fondamentales. C’est
pourquoi j’ai insisté sur les valeurs, les croyances, les centres
d’intérêt, les projets professionnels, le désir de construire
une famille, tous ces éléments que nous pouvons partager…
ou pas. Fréquenter quelqu’un, c’est aussi l’occasion de discu-
ter sérieusement de ces questions, dans la mesure où nous
sommes lucides. Si nous constatons de trop grandes diffé-
rences, nous devrions être assez sages pour exprimer notre
187
gratitude et interrompre la relation. Se marier en pleine

euphorie et ignorer ces questions fondamentales, c’est se
préparer à vivre des lendemains difficiles et douloureux.
Lindsey fut assez avisée pour prendre conscience de

cela. Je la rencontrai, elle et son fiancé Marcus, lors d’un dîner
organisé après une conférence. Elle me raconta combien Les
5 langages de l’amour avaient été utiles pour elle :
« Avant de rencontrer Marcus, je fréquentais quelqu’un

d’autre, me confia-t-elle. Je me sentais vraiment aimée. Je
crois que j’étais “tombée amoureuse” de lui. Mais quand j’ai
vu Marcus, il y avait quelque chose de différent. Ce n’était
pas tellement les émotions. J’admirais qui il était. J’admirais
sa personnalité et son investissement auprès des enfants en
difficulté.
» Quand nous avons commencé à sortir ensemble, j’étais

contrariée de ne pas éprouver pour lui autant de passion
qu’avec mon précédent petit ami. Il représentait le genre
d’homme avec lequel je voulais passer le reste de ma vie, et
je n’arrivais pas à comprendre pourquoi j’éprouvais encore
des sentiments assez forts pour mon ex. Et puis, j’ai lu votre
livre. Ma mère m’avait prêté son exemplaire. Et même si vous
l’avez écrit pour les couples, il m’a permis de comprendre.
» Après l’avoir lu, j’ai su que mon langage d’amour était

le toucher physique, ce qui expliquait pourquoi j’étais encore
attirée par mon ex, quelqu’un de très tactile. Il mettait son
bras autour de mes épaules au cinéma. Il me tenait par la main
chaque fois que nous allions quelque part. Il m’embrassait
188
quand nous nous quittions et quand nous nous retrouvions.

Marcus, lui, était moins affectueux. À l’époque, il n’était pas
très démonstratif, du moins physiquement.
» En réalité, il ne voulait pas que l’aspect physique

devienne l’élément principal de notre relation, alors il restait
à distance. Mais, du coup, je n’étais pas émotionnellement
proche de lui. Lorsque nous en avons parlé, Marcus
m’expliqua pourquoi il était tant sur la réserve, et j’ai
apprécié qu’il fasse tous ces efforts pour réfréner ses élans
et me respecter alors que nous apprenions encore à nous
connaître.
» Évidemment, aujourd’hui, nous avons des contacts

physiques, me dit-elle en riant. Et mon réservoir d’amour se
remplit de nouveau.
– J’ai toujours voulu être câlin avec elle, m’expliqua

Marcus. Mais, par le passé, j’ai eu des relations où le contact
physique était tout ce que nous avions en commun. Je ne
voulais pas que cela se reproduise avec Lindsey. Je voulais la
connaître en tant que personne et m’assurer que nous avions
un réel intérêt l’un pour l’autre. »
Avoir des valeurs communes
« J’apprécie beaucoup cela chez lui, reprit Lindsey. Plus j’ap-

prends à le connaître, plus je sais qu’il est la bonne personne.
Quand nous nous sommes finalement rapprochés, j’ai su
qu’il était celui que je voulais embrasser et tenir dans mes
189
bras pour le reste de ma vie. C’est pourquoi j’ai dit oui quand
il m’a demandé de l’épouser. »
Pour qu’un couple fonctionne, deux éléments sont

nécessaires : une bonne dose d’amour émotionnel et des
valeurs en commun. Nous devons savoir ce que nous voulons
faire de notre vie et le partager. Parler le langage d’amour de
l’autre crée un climat propice pour que ces valeurs vivent au
quotidien.
Souvenez-vous des personnes que vous avez rencontrées

et fréquentées, hier comme aujourd’hui, et répondez aux
questions suivantes :
1. Dans quelle mesure l’ai-je considérée comme une personne
et non un objet ?
2. Ai-je découvert sa personnalité, son histoire, ses valeurs,
ses façons de penser et de se comporter ?
3. Qu’ai-je découvert sur moi-même ?
4. Quels changements positifs ai-je opérés ?
5. De quelle façon ai-je aidé cette personne ?
6. L’ai-je écoutée avec empathie, l’ai-je aidée à comprendre ses
fragilités ?
7. Pourquoi ai-je décidé d’être en couple… ou pas ?
8. Si nous avions eu connaissance de nos langages d’amour
respectifs, qu’est-ce qui aurait changé dans notre relation ?
190
Chapitre 11 :
Rencontrer quelqu’un –
L’amour suffit-il au bonheur ?
J ’étais assis à mon bureau un samedi matin en train de trier

des papiers quand je reçus un appel de Mark. Nous nous
connaissions depuis plus de trente ans. J’avais assisté au
mariage de chacun de ses enfants comme aux funérailles de
son épouse cinq ans plus tôt. J’avais accompagné Mark dans
son processus de deuil, mais le ton de sa voix ce jour-là était
différent. Je n’ai pas mis longtemps à comprendre ce qui
se passait. Après avoir posé les questions habituelles, il me
déclara :
« Je t’appelle pour te dire que je vais me marier.
– Te marier ? me suis-je exclamé. Mais quand ?
191
– À Noël. Toute la famille sera là, nous avons donc

pensé que ce serait le moment idéal.
– Eh bien, félicitations ! Je suis heureux pour toi.
– Je voudrais que vous soyez présents à la cérémonie,

dit-il. Nous tenons tous les deux à ce que vous participiez.
– Je suis très touché », ai-je répondu.
Après avoir raccroché, je montai à l’étage pour annoncer

la bonne nouvelle à ma femme. « Je suis étonnée qu’il ait
attendu si longtemps », m’avoua-t-elle. Nous savions tous
les deux que Mark et Sylvia se fréquentaient depuis environ
trois ans. Son mari était décédé deux mois avant l’épouse
de Mark. Elle était profondément sympathique et très
dynamique. Sylvia et Mark avaient beaucoup en commun.
Karolyn et moi étions confiants. En raison de leur âge

et de leur expérience, aucun d’entre eux n’avait besoin de
conseils avant le mariage. Ils avaient été heureux en couple
avant de se rencontrer, nous supposions qu’ils le seraient
encore.
Deux ans plus tard, Mark me téléphonait de nouveau.

Sa voix était beaucoup plus sombre : « Je pense que nous
avons besoin d’aide. Nous ne sommes pas d’accord, pas sur
la même longueur d’ondes. Peut-être que nous avons fait une
erreur. J’ai l’impression que ni l’un ni l’autre n’est vraiment
heureux. »
192
Chapitre 11 : Rencontrer quelqu’un – L’amour suffit-il au bonheur ?
Pendant trois mois, j’ai suivi et accompagné Mark et

Sylvia. Nous avons essayé de comprendre l’origine de leurs
nombreux conflits : à propos des enfants, de la décoration, de
l’argent, des projets pour la retraite, des loisirs. Cependant,
l’origine de tous ces différents conflits était la même : un
réservoir d’amour vide. Aucun d’eux ne se sentait aimé par
l’autre. Ils s’étaient fréquentés pendant trois ans avant de
se marier, l’obsession amoureuse avait donc disparu. Mais,
parce qu’ils avaient beaucoup en commun et qu’ils aimaient
être ensemble, ils n’avaient jamais considéré leurs désaccords
comme un problème. Parce que tous deux étaient déjà
passés par là, ils savaient que l’euphorie était temporaire.
Toutefois, deux ans après le mariage, leurs différences
(qui s’exprimaient rarement avant) avaient semé une vraie
discorde. Et le manque d’amour créait un climat de tension.
Ils ne se hurlaient jamais dessus : ils étaient beaucoup trop
intelligents pour ça ; mais tous deux admettaient qu’ils
souffraient d’une grande frustration affective.
UN HOMME QUI « NE COMPRENAIT RIEN »

Le langage d’amour de Sylvia reposait sur les moments de
qualité. Avant le mariage, Mark parlait couramment cette
langue. Lors de leurs rencontres, il lui donnait toute son
attention. Elle se sentait véritablement aimée par lui, même
après que l’obsession amoureuse se fut envolée. Cependant,
après le mariage, elle découvrit que vivre avec Mark n’était
pas sortir avec Mark. Il était très actif, avait toujours plein de
« choses à faire ». Il fallait tondre la pelouse, tailler les arbres,
193
repeindre un mur, nettoyer le garage. Il avait toujours un

projet en cours.
« Il travaille dur, reconnaissait Sylvia, mais le problème

est que nous n’avons plus de temps pour nous. Évidemment,
j’apprécie ce qu’il fait. Seulement, à quoi ça sert si nous ne
pouvons plus passer de bons moments ensemble ? »
En revanche, Mark ne comprenait pas.
« Je ne saisis pas, me confia-t-il. La plupart des femmes

seraient heureuses d’avoir un mari comme moi. Comment
peut-elle dire que je ne l’aime pas ? »
Avant de répondre prématurément à la question de

Mark, je détournai la conversation en demandant :
« Sur une échelle de zéro à dix, à combien évalues-tu

ton sentiment d’être aimé par Sylvia ? »
Il se tut un instant et répondit :
« À peu près zéro, en ce moment. Elle ne m’adresse que

des reproches. Je ne pensais pas en arriver là. Avant le mariage,
elle était toujours très positive. Quand j’ai repeint le salon
chez elle, quand j’ai remplacé les fenêtres de sa chambre, elle
ne cessait de dire que j’étais formidable. Aujourd’hui, je fais
la même chose à la maison et ça ne compte pas. »
Le langage d’amour de Mark était les paroles valorisantes.
194
Au lieu de leur livrer mon sentiment, je leur donnai Les

5 langages de l’amour et leur expliquai : « La réponse à vos
difficultés se trouve dans ce livre. J’aimerais que vous le lisiez
attentivement et que, d’ici deux semaines, vous m’expliquiez
pourquoi aucun d’entre vous ne se sent aimé. »
Je pense qu’ils étaient un peu déçus de cette suggestion,

mais ils ont tous deux accepté de lire mon livre.
Deux semaines plus tard, l’ambiance était très différente.

Ils sont entrés dans mon bureau en souriant : « Maintenant,
nous savons pourquoi tu voulais qu’on lise ce livre avant de
nous marier, a déclaré Sylvia. Nous aurions dû t’écouter. »
J’ai résisté à l’envie de dire : « Vous auriez dû m’écouter,

en effet. » Mais je leur ai expliqué : « Vous ne pouvez rien
changer à ces deux dernières années, mais vous pouvez
améliorer votre future relation. »
REMPLIR LE RÉSERVOIR D’AMOUR DE SYLVIA

« Alors, quel est le langage d’amour de Sylvia ? ai-je demandé
à Mark.
– Les moments de qualité, sans aucun doute, dit-il.

Pendant deux ans, j’étais trop occupé pour m’asseoir et parler
avec elle si elle en exprimait le besoin, pour l’accompagner
en voiture, ou marcher un peu après le dîner. J’avais toujours
des choses à faire. Maintenant je comprends que j’avais tort.
195
Parce que je ne parlais pas sa langue de l’amour, elle faisait la

seule chose qu’elle savait faire : râler.
– Et quel est ton langage d’amour ?
– Ce sont les paroles valorisantes. Voilà pourquoi ses

plaintes me faisaient si mal.
– Je comprends maintenant mes réactions, intervint

Sylvia. Mon réservoir d’amour était vide. Mais je ne savais
même pas que j’en avais un, à l’époque, donc je n’avais pas
compris qu’il était vide. Je réagissais d’une façon naturelle
pour moi : j’essayais d’exprimer mon besoin. Je vois
maintenant combien c’était contre-productif. Au lieu de
formuler des paroles valorisantes, de remarquer tout ce que
Mark faisait d’utile à la maison, je trouvais toujours à redire,
parce qu’il ne respectait pas mes vrais besoins. Nous avons
tous les deux présenté nos excuses à l’autre, et nous savons
que l’avenir va être différent.
– Je lui ai promis de lui consacrer une soirée par

semaine, reprit Mark. Et nous irons marcher plus souvent
après le dîner. Et, tous les trois mois, nous nous offrirons un
petit week-end quelque part.
– C’est comme si nous prenions un nouveau départ,

renchérit Sylvia. Seulement, cette fois, nous savons comment
nous aimer l’un l’autre. Mark est l’homme le plus courageux
que j’aie connu. Et à partir de maintenant, je vais m’assurer
qu’il sache combien j’apprécie ses efforts. »
196
C’était il y a dix ans. Et Sylvia m’a récemment confié : « Je

n’ai pas assez de mots pour te remercier. Tu as littéralement
sauvé notre mariage. » Quant à Mark, il est formel : « Je ne
pourrais pas être plus heureux. »
En pleine crise, Mark et Sylvia avaient découvert ce

qu’ils auraient pu comprendre dès le début de leur rencontre.
Malheureusement, ils avaient réagi alors comme des milliers
de personnes et avaient supposé que leur relation amoureuse
se poursuivrait sans beaucoup d’efforts (voire aucun). Avant
le mariage, ils parlaient le langage d’amour de l’autre sans
même en avoir conscience. Le fait qu’ils n’habitent pas
ensemble incitait Mark à réserver des moments de qualité à
Sylvia. Elle faisait l’objet de toute son attention chaque fois
qu’ils se voyaient. Et, parce qu’elle se sentait aimée, il était
facile pour elle de formuler des paroles valorisantes.
Quand votre histoire d’amour se prolonge, continuez

à parler la langue de prédilection de votre partenaire.
Rappelez-vous, cela suppose de réels efforts, mais ils en
valent la peine. Vivre à deux, ce n’est ni se rencontrer ni se
fréquenter. Absorbé dans le quotidien, Mark s’occupait de
choses importantes selon lui et passait à côté de l’essentiel
– les moments de qualité avec Sylvia. Lorsque Sylvia a cessé
d’exprimer sa reconnaissance, le réservoir d’amour de Mark
s’est rapidement tari. Privés de cet amour émotionnel, ils
entrèrent en conflit et se mirent à douter du sens de leur
mariage. Et s’ils n’avaient pas compris Vivre à deux, ce n’est
la nature de l’amour, leur couple aurait ni se rencontrer
probablement fini par voler en éclats. ni se fréquenter.
197
POURQUOI S’ENGAGER ?
Ce que nous cherchons tous
Eh bien, si rencontrer la bonne personne est difficile, si

les chances sont maigres, vous pourriez vous demander :
pourquoi s’engager ? Puisque tant de mariages se terminent
par un divorce, pourquoi prendre le risque ? La réponse est
simple. Nous souhaitons tous aimer et être aimés, ce qui
conduit la plupart d’entre nous à former un couple.
Si, en tant que célibataire – et quel que soit votre

âge –, vous comprenez la nature de l’amour et la meilleure
façon de vous exprimer, vous pouvez construire des liens
solides et durables, ceux que vous recherchez tant. Voici
ce que je propose à tous mes lecteurs : (1) appliquez les
principes de cet ouvrage pour chacune de vos rencontres ;
(2) prenez le frisson de l’obsession amoureuse pour ce qu’il
est – passionnant mais temporaire ; et (3) engagez-vous à
parler le langage d’amour de l’autre.
Quand ceux et celles qui se fréquentent se comportent

ainsi, ils peuvent ensuite évaluer les autres aspects de la vie
à deux et savoir si, oui ou non, il est sage d’aller plus loin.
Quel est le but du couple ?
Avant d’explorer ces « autres aspects », faisons une pause et

demandons-nous : « Quel est le but du couple ? » Si vous
posez cette question à une dizaine d’amis, vous obtiendrez
198
probablement une dizaine de réponses. En voici quelques-

unes, piochées chez les nombreux célibataires que j’ai
accompagnés au fil des ans :
1. La complicité
2. Le sexe
3. L’amour
4. La famille, les enfants
5. Le statut social
6. Les avantages financiers
7. La sécurité
Mais pouvez-vous parvenir à de tels objectifs en dehors

du couple ? Oui – bien que de nombreuses recherches
indiquent que les personnes mariées sont plus heureuses,
en meilleure santé et financièrement plus en sécurité23. Cela
dit, le but d’une union dépasse largement n’importe lequel
de ces sept objectifs.
Le besoin humain le plus profond
L’histoire de l’humanité témoigne de notre grand désir de

connexion. Je crois que la relation de couple est la plus
intime de toutes les relations humaines. Les époux vont
partager leur vie d’un point de vue intellectuel, émotion-
nel, culturel, physique et spirituel, la partager au point de
199
« ne faire qu’un ». Cela ne signifie pas que les gens mariés

perdent leur individualité ; mais ils ressentent un profond
sentiment d’unité.
Ce genre d’union ne peut advenir sans un engagement

profond et durable. Le mariage n’est pas un contrat qui
légalise les relations sexuelles. Il n’est pas un foyer dans
lequel on élève des enfants. Il n’est pas un centre médico-
psychologique où obtenir le soutien dont nous avons
besoin. Il n’est pas un moyen d’acquérir un statut social ou
davantage de sécurité financière. Le but du mariage n’est
même pas l’amour et la complicité, bien que ces sentiments
soient hautement estimables.
Le but suprême du mariage est l’union d’un homme

et d’une femme, au niveau le plus profond et dans tous les
domaines de l’existence, une union qui, à son tour, leur
permet d’accomplir de grandes choses.
COMMENT DEUX NE FONT PLUS QU’UN ?

Si le but du couple est l’union profonde de deux individus
dans tous les domaines de l’existence, alors quelle incidence
cet objectif a-t-il pour un célibataire qui souhaite s’enga-
ger ? Ce n’est pas le fait de se marier qui permet au couple
de former une unité. Une différence Une différence existe
existe entre « être unis » et « former entre « être unis » et
une unité ». « former une unité ».
200
Si notre objectif est l’unité, alors avant toute chose nous

devons nous poser la question suivante : « Quelles raisons
avons-nous de penser que nous pouvons ne faire qu’un ? » En
examinant les domaines intellectuels, culturel, émotionnel,
spirituel et physique de l’existence, que constatons-nous ?
Avons-nous suffisamment en commun pour partir sur de
bonnes bases ? Aucune maison ne devrait être construite sans
de solides fondations. De même, aucun mariage ne devrait
être envisagé si le couple n’a pas réfléchi sur ses fondations.
Et en pratique ? Cela signifie que les couples qui

songent au mariage devraient passer du temps à parler de ces
différents aspects de l’existence afin de mieux se connaître.
J’ai rencontré beaucoup de gens qui ne comprenaient guère
les intérêts intellectuels de leur conjoint. D’autres se marient
sans vraiment connaître la personnalité de leur partenaire ;
ils se contentent des apparences. D’autres encore pensent
que les valeurs sont secondaires et qu’il ne vaut pas la peine
d’y réfléchir. Si vous voulez que votre couple fonctionne,
n’est-il pas judicieux de le construire sur des bases solides ?
Les prochaines pages de ce chapitre vont aider les célibataires
à évaluer les éventuelles fondations d’une relation.
L’unité intellectuelle
Pour savoir si vous êtes compatibles d’un point de vue intel-

lectuel, soyez concrets. Essayez les pistes suivantes : prévoyez
des moments où vous pouvez discuter de vos lectures ; cela
révèle vos centres d’intérêt ; si l’un d’entre vous n’aime pas
beaucoup lire, cela met aussi en lumière ses préférences.
201
Regardez-vous ou écoutez-vous les informations régulière-

ment ? Quel type de programmes télévisés appréciez-vous ?
Qu’êtes-vous curieux d’apprendre ? La réponse à toutes
ces questions donne des indications sur vos préférences
intellectuelles.
Réfléchissez aussi aux diplômes et au niveau d’éducation

de chacun d’entre vous. Vous n’êtes pas tenus d’avoir les
mêmes centres d’intérêt, mais vous devriez être capables
d’en parler au même niveau intellectuel et, donc, de vous
comprendre. Beaucoup de couples se réveillent après
le mariage et découvrent qu’ils ne partagent rien dans ce
domaine, simplement parce qu’ils ne se comprennent pas.
Ils n’y avaient même pas songé avant de s’engager.
Je ne parle pas ici de perfection, mais de fondations.

Avez-vous suffisamment en commun sur le plan intellectuel
pour avancer ensemble ? Vous pourriez en savoir plus en
faisant quelques exercices. Par exemple, lisez le même livre
puis partagez votre expérience en débattant du sujet. Une fois
par semaine, choisissez l’un des articles
Avez-vous
de fond de votre site d’infos préféré et suffisamment en
discutez de sa pertinence. Cela en dira commun sur le plan
long sur votre complicité intellectuelle intellectuel pour
à ce jour et sur vos possibilités de avancer ensemble ?
la développer.
202
L’unité culturelle
Nous sommes tous des êtres sociaux, mais nos intérêts cultu-
rels diffèrent souvent. Vous devez en savoir plus sur les vôtres
et ceux de votre partenaire. Est-il fan de sport ? Combien
d’heures par semaine consacre-t-il à la lecture de L’Équipe ?
(Pensez-vous que cela va changer après le mariage ?) Quels
sont vos goûts musicaux ? Qu’en est-il des concerts… des
opéras… des ballets… ? (Vous tiquez à la lecture de ces
propositions ? Et votre partenaire ?) Je me souviens d’une
jeune femme qui me confiait : « Il adore le hip-hop, et moi je
ne supporte pas ça ! » Cela ne semblait pas important avant
le mariage. Je me demande pourquoi. Peut-être à cause du
stade « obsessionnel » ?
Quels types d’activités et de loisirs aimez-vous ? Avez-

vous déjà entendu parler des « veuves du golf », ces femmes
délaissées par leur mari golfeur ? Appréciez-vous de faire
la fête et, si oui, quel genre de fête ? Voilà les questions à
vous poser.
Vous vous demandez : « Faut-il avoir les mêmes

centres d’intérêt culturel ? » Non, mais vous devez avoir de
bonnes bases pour construire une complicité. Avez-vous
suffisamment en commun pour la développer ? Une telle
complicité devrait commencer avant le mariage. Si ce n’est
pas le cas, comment cela pourrait-il l’être par la suite ? Sortez
de votre zone de confort. Faites des choses que vous n’avez
pas appris à aimer avant. Voyez si vous pouvez prendre du
plaisir dans certaines activités communes. Si vous constatez
203
que vos deux mondes sont très différents, souvenez-vous

que le but d’un couple est l’unité. Alors demandez-vous : Si
elle/il ne change pas de hobbies, serai-je heureux(se) de vivre à
ses côtés pour le restant de mes jours ?
Qu’en est-il de votre personnalité ? Pourriez-vous écrire

et décrire le genre de personne que vous êtes ? Alors pourquoi
ne pas le faire ? Et pourquoi ne pas demander à votre
partenaire de s’y atteler ? Ensuite, partagez vos sentiments
et réfléchissez à l’image que vous avez de vous-même, en
comparaison avec l’image que l’autre a de vous.
Vous comprenez-vous mutuellement assez bien pour

travailler en équipe ? Bien sûr, vos deux caractères peuvent
être complémentaires, mais avez-vous envie l’un et l’autre de
vous « compléter » ?
Avec vos précédents partenaires, sur quoi étiez-vous en

conflit ? Quand vous réfléchissez à la vie à deux, qu’est-ce qui
vous semble le plus difficile, potentiellement problématique ?
Discutez honnêtement de ces sujets. Pouvez-vous faire des
efforts pour mieux gérer ces difficultés avant le mariage ?
Si un problème n’est pas résolu aujourd’hui, il s’amplifiera
demain.
Cela ne signifie pas que vos personnalités doivent

être identiques – votre couple serait alors assez ennuyeux.
Néanmoins, vous devez comprendre le caractère de chacun
et avoir une idée de la façon dont vous pouvez vous y adapter.
Emménager ensemble ne va pas résoudre les conflits de
personnalité.
204
L’unité émotionnelle
En raison de l’euphorie provoquée par l’état « obsession-

nel », de nombreux couples éprouvent une véritable intimité
émotionnelle. J’entends souvent en effet : « C’est si fort entre
nous. Nous sommes connectés. » Cependant, quand l’eupho-
rie retombe, certains couples découvrent que leur complicité
émotionnelle est extrêmement faible. Ils éprouvent alors
un sentiment d’éloignement, de distance : « Je ne sais pas
comment j’ai pu me sentir si proche de lui il y a seulement
six mois, me confiait une jeune femme. Aujourd’hui, j’ai
l’impression que je ne le connais pas. »
Qu’est-ce que l’intimité émotionnelle ? C’est le sentiment

profond d’être connecté à un autre. C’est se sentir aimé,
respecté et reconnu ; et rendre la pareille.
Pour se sentir aimé, il faut avoir le sentiment que l’autre

se soucie réellement de votre bien-être. Pour se sentir
respecté, il faut avoir le sentiment que votre conjoint porte un
regard positif sur votre personnalité, votre intelligence et vos
aptitudes. Pour se sentir reconnu, il faut avoir le sentiment
qu’il apprécie la façon dont vous contribuez à la relation.
Examinons ces trois ingrédients de l’unité émotionnelle.
La preuve d’un amour véritable est de parler le langage

d’amour de l’autre. Après avoir discuté des concepts de
cet ouvrage et découvert la langue maternelle de votre
partenaire, demandez-vous si vous la parlez couramment.
Ou dans quelle mesure vous faites des efforts – vous et votre
partenaire – pour mieux la parler.
205
Le respect s’appuie sur une attitude et des certitudes :

« J’ai conscience que tu es une personne de valeur. Tu as
des capacités et tu éprouves des émotions. Par conséquent,
je te respecte en tant que personne. Je ne te dévaloriserai
pas en formulant des critiques sur ta façon de penser. Je
vais tâcher de te comprendre, de te laisser la liberté de
penser différemment de moi et d’éprouver des émotions
que je n’éprouve pas moi-même. » Respecter l’autre, c’est lui
donner la liberté d’être un individu. La personne que
Vous devez aussi vous poser cette vous fréquentez vous
question : la personne que vous respecte-t-elle ? Pour y
fréquentez vous respecte-t-elle ? Pour y répondre, considérez
répondre, considérez la façon dont elle la façon dont elle traite
vos idées, vos émotions
traite vos idées, vos émotions et même
et même vos projets.
vos projets.
Le troisième élément de l’unité émotionnelle est le

sentiment d’être reconnu. Exprimer de la reconnaissance,
c’est reconnaître l’implication de l’autre. Chacun des
partenaires contribue au bon fonctionnement du couple en
mettant à profit son énergie ou ses capacités. Sentir que notre
partenaire reconnaît nos efforts et les apprécie participe à
l’intimité émotionnelle.
La reconnaissance peut être exprimée grâce aux

compliments. L’un pourrait dire : « Merci de m’avoir prévenu
quand tu as vu que tu allais être en retard. Que tu penses
à moi signifie beaucoup. » L’autre pourrait écrire un SMS :
« Merci de m’avoir invité à dîner. Je sais que c’est du travail
et j’apprécie vraiment. » De telles déclarations reflètent de
206
la gratitude. Si, en revanche, vos efforts passent inaperçus,

vous pouvez vous sentir incompris. Dès lors, une distance
émotionnelle pourrait bien se créer entre vous.
La reconnaissance peut également porter sur les

capacités de l’autre : « J’aime t’entendre chanter. Tu as
tellement de talent. » Ou sur sa personnalité : « J’apprécie
que tu sois toujours positif. J’étais triste hier soir de devoir
annuler notre rendez-vous, mais je me suis senti bien
mieux quand tu m’as dit que tu comprenais. » Donner de la
reconnaissance nécessite de la concentration. Tout d’abord,
vous devez être attentif aux actes, paroles, attitudes et
traits de caractère de l’autre. Ensuite, vous devez prendre
l’initiative d’exprimer votre gratitude.
Si vous partagez de l’amour, du respect et de la

reconnaissance, alors vous vivez dans une unité émotionnelle.
Parlez de ces trois ingrédients avec votre partenaire. Qu’est-ce
qui vous permet de vous sentir aimé, respecté, et reconnu ?24
La façon dont vous développerez votre niveau de complicité
émotionnelle avant le mariage vous mettre sur de bons rails.
L’unité spirituelle
La spiritualité est un domaine souvent mis de côté, même

quand les deux partenaires sont croyants. Beaucoup de
couples regrettent de ne rien partager dans ce domaine, une
fois mariés. Une jeune femme me disait un jour : « On ne
prie jamais ensemble. Nous vivons notre foi individuelle-
ment. Même si nous sommes assis côte à côte, nous n’en
207
parlons jamais. » En lieu et place d’une unité, se crée un

isolement croissant ; l’exact opposé de ce que nous avons
désiré en formant un couple.
Trop de discussions sur la religion se limitent à la

fréquentation d’un lieu de culte ou d’autres questions
secondaires. Les couples évitent les sujets fondamentaux.
Je demande parfois : « Votre conjoint est-il croyant ? » En
général, on me répond : « Oui, oui. Il va à l’église de temps
en temps. »
Je ne parle pas de tradition familiale ou d’habitudes

culturelles. Je veux parler de l’une des fondations du couple.
Pensez-vous que Dieu existe ? Êtes-vous athée ? Est-ce
important pour vous ? Ces questions sont au cœur du sujet.
Il ne suffit pas d’avoir la même religion. C’est une

question de croyances personnelles. Par exemple, si l’un est
profondément chrétien et trouve dans le bénévolat un sens à
sa vie, mais que l’autre, chrétien aussi, pense a contrario que
la richesse et le succès sont les moteurs de l’existence, ont-ils
une vision commune ?
Voici les questions que vous devriez vous poser : vos

deux cœurs battent-ils à l’unisson sur le plan spirituel ?
Vous encouragez-vous mutuellement à développer votre
spiritualité ou l’un de vous va-t-il, doucement mais sûrement,
dans la direction opposée ? La complicité des âmes est
importante. Elle est même cruciale, tant elle influence la
façon même de mener son existence.
208
L’unité physique
Si vous êtes physiquement attirés l’un par l’autre, vous

avez probablement tout ce qu’il faut pour atteindre l’unité
physique. Mais voici ce qu’il est intéressant de noter sur
l’unité sexuelle : elle est indissociable de l’unité émotion-
nelle, spirituelle et culturelle. En réalité, les problèmes qui
surviennent sur le plan sexuel trouvent toujours leur origine
dans l’un ou l’autre de ces domaines. L’incompatibilité
physique n’existe pas. Le problème est ailleurs – il ne fait
que se cristalliser sur la sexualité.
Vous pouvez mettre en place plusieurs choses pour

partir sur de bonnes bases dans ce domaine. Avant tout,
vérifiez que vous êtes en bonne santé. Vous ne souhaitez pas
mettre en danger votre partenaire ou prendre vous-même
inutilement des risques. Pensez aux nombreuses maladies
sexuellement transmissibles et considérez avec réalisme les
implications d’une telle maladie.
Depuis la révolution sexuelle des années 1960, il

existe un fossé entre la sexualité et le mariage. Le second
n’est plus considéré comme nécessaire à la première.
Comme nous l’avons dit, cette nouvelle liberté peut
être source de problèmes et engendrer un sentiment de
frustration : la satisfaction sexuelle semble inaccessible à
la génération actuelle. Pourtant, les spécialistes s’accordent
à dire que « les personnes monogames sont physiquement
et émotionnellement plus satisfaites d’un point de vue
sexuel »25.
209
Selon moi, les personnes qui multiplient les relations

sexuelles désirent sincèrement trouver un partenaire
avec lequel créer la complicité dont nous parlons.
Malheureusement, la sexualité ne suffit pas à établir
l’intimité. Changer fréquemment de partenaire court-circuite
le processus de construction de cette intimité et devient
douloureux, tant physiquement qu’émotionnellement.
Je reconnais que nombre de mes lecteurs ont eu une

vie sexuelle très active. En tant que conseiller conjugal, je
leur recommande toujours la même chose : ne laissez pas
les comportements du passé vous faire renoncer. Perdre une
bataille ne signifie pas perdre la guerre. Nous ne pouvons
pas revenir en arrière, ni effacer le passé. Nous pouvons,
cependant, construire un avenir différent.
Soigner ses blessures
Aller de l’avant ne veut pas dire faire disparaître les consé-

quences de vos actes. Si le pardon est une option, vous ne
pouvez pas nier les répercussions de vos comportements.
Un homme qui, en état d’ébriété, envoie sa voiture dans le
fossé et se retrouve avec un bras dans le plâtre et un véhicule
hors d’usage, peut être pardonné. Reste qu’il ne peut plus se
servir de son bras et encore moins de sa voiture. De même,
nos impairs laissent des cicatrices. Alors qu’en faire ?
Je conseille l’honnêteté. Si nous avons été sexuellement

très actifs dans le passé et pensons sérieusement à nous
engager aujourd’hui, nous devons être honnêtes avec celui
210
ou celle que nous aimons. Parlez de votre histoire et de vos

expériences. Il ne s’agit pas de cacher vos cadavres dans le
placard. Votre passé est votre passé, et il ne pourra jamais
être modifié. Ayez confiance en votre partenaire : il doit vous
accepter tel que vous êtes et non tel qu’il aimerait que vous
soyez. S’il ne peut accepter votre vécu, alors vivre en couple
n’est pas envisageable. Vous devez jouer cartes sur table.
Si votre partenaire doit accepter votre passé, vous devez

vous-même l’assumer et le surmonter. Si, par exemple,
vous avez une image négative du sexe opposé en raison de
mauvaises expériences, ne cachez pas la poussière sous le
tapis en faisant comme si ce n’était pas important. Soyez
honnête avec vous-même et travaillez sur vos peurs.
Cela peut supposer que vous preniez conseils auprès

d’un thérapeute ou d’un coach. Vous n’êtes pas tenu de
répéter les mêmes erreurs. Ni de souffrir de croyances ou
de peurs qui fragilisent inlassablement vos relations. Faites-
vous aider et libérez votre plein potentiel.
Dans ce chapitre, nous avons compris quelles étaient

les fondations nécessaires au couple. Si le sexe est votre seul
but, alors mes propos vous sembleront démodés. Si vous
cherchez quelqu’un pour faire la cuisine ou partager le loyer,
alors vous n’avez besoin que d’un partenaire disposé à le
faire. Si, en revanche, votre objectif est « de ne faire qu’un »,
alors étudiez de près les fondations du couple que vous
formez en ce moment. Si vous estimez qu’elles sont trop
fragiles, alors ne vous engagez pas aujourd’hui.
211
Une étude américaine a révélé que 87 % des adultes

célibataires souhaitaient se marier « pour la vie »26. Bien
souvent, ils ont connu le divorce de leurs parents et n’ont
aucune envie d’en passer par là. Prendre la bonne décision
avant de vous engager est une étape fondamentale.
Si vous fréquentez en ce moment quelqu’un et que votre

histoire devient sérieuse, posez-vous les questions suivantes :
1. Sommes-nous sur la même longueur d’ondes d’un point de
vue intellectuel ? (Faites certains des exercices mentionnés
dans ce chapitre : consultez un article en ligne et débattez de sa
pertinence ; lisez le même livre et partagez vos impressions…)
2. Avons-nous les mêmes aspirations culturelles ? (Explorez
les domaines suivants : le sport, la musique, la danse, la
fête ou encore le projet professionnel.)
3. Comprenons-nous la personnalité, les points forts et
les faiblesses de chacun ? (N’hésitez pas à faire un test
de personnalité, sous la direction d’un conseiller qui
interprétera les résultats et vous aidera à découvrir les
zones de conflit potentielles.)
4. Quelle place tient la spiritualité dans nos vies ? (Avez-vous
ou non la foi, voulez-vous ou non pratiquer, quelles sont
vos valeurs, qu’est-ce que la morale ?)
5. Sommes-nous honnêtes l’un envers l’autre concernant
notre sexualité d’hier ? (Êtes-vous assez intimes pour parler
librement de ce sujet ? Partagez-vous les mêmes idées sur
la sexualité ?)
6. Avons-nous découvert nos langages d’amour et les parlons-
nous à bon escient ? (C’est lorsque votre réservoir d’amour
est plein que vous pouvez honnêtement évaluer les
fondations d’une relation.)
212
Chapitre 12 :
Les langages d’amour

et les relations amicales
D
ormir dans un dortoir d’étudiants n’était pas ce à
quoi Reed avait vraiment réfléchi. Il était habitué
à avoir sa propre chambre. L’idée de partager son
espace ne lui disait rien. Reed était un jeune homme organisé
et plutôt discipliné. Sa plus grande peur était de tomber sur
un compagnon de chambrée à l’image de son petit frère
– sale et désordonné.
Deux mois après la rentrée, les craintes de Reed se sont

vérifiées. Son camarade de chambre, Brad, était un « fêtard ».
Son bureau croulait sous les détritus, son lit n’était jamais
fait et ses vêtements sales jonchaient le sol.
Reed n’aimait pas les conflits. Il ne disait donc rien à

Brad, tout en bouillant de l’intérieur. Je le connaissais depuis
213
plusieurs années, alors quand je suis tombé sur lui un week-

end, je lui demandai : « Comment ça se passe à l’université ? »
« … IL EST EN TRAIN DE ME RENDRE FOU ! »

« Ça se passe bien, répondit-il, mais mon colocataire est sur
le point de me rendre fou.
– Et pourquoi donc ? »
Reed me parla de la situation puis conclut ainsi :
« Il est tellement insupportable que j’ai pensé revenir à

la maison et prendre les transports en commun pour aller à
la fac. Mais mes parents refusent.
» J’aime beaucoup Brad, mais je ne peux plus supporter

son côté bordélique. Vous avez des conseils pour me sortir
de là ? »
Reed semblait désespéré, alors je dis : « Oui, j’ai des

conseils. »
J’ai commencé par une évidence :
« Comme tu le sais, nous ne pouvons pas changer les

autres. En revanche, nous pouvons les encourager à changer.
» La meilleure façon d’influencer quelqu’un, c’est de

l’aimer. Tu te souviens de mon intervention à l’école sur Les
5 langages de l’amour, n’est-ce pas ?
214
Chapitre 12 : Les langages d’amour et les relations amicales
– Bien sûr, fit Reed. Et cela m’a bien aidé dans mes
relations amoureuses. Mais ce n’est pas une relation
amoureuse avec Brad.
– Évidemment, répondis-je en souriant. Mais c’est

une relation humaine. Et tous les êtres humains ont besoin
de se sentir aimés. Si tu veux que quelqu’un change de
comportement, tu y parviendras mieux si la personne se
sent aimée et appréciée de toi. »
Je demandai à Reed s’il connaissait le langage d’amour

de Brad. Il n’en était pas sûr, alors j’écrivis les cinq possibilités
sur une feuille avant de la lui tendre. Puis je lui ai proposé
de réfléchir : dans laquelle de ces langues Brad s’exprimait-il
le plus souvent ?
Reed parcourut rapidement la liste des yeux, puis raya

les services rendus et le toucher physique.
Il répondit :
« Je pense que ce sont les paroles valorisantes. Il est

toujours en train de me remercier, même pour des broutilles.
C’est quelqu’un de très positif.
– L’as-tu jamais entendu se plaindre ? »
Reed réfléchit un instant :
« Eh bien, la semaine dernière, il parlait de son père et il

a fait cette réflexion : “J’aimerais que mon père soit plus cool.
215
Il rabaisse ma mère en permanence et je n’aime pas ça. Il ne

réalise pas combien ses paroles lui font du mal.”
– Et évidemment font du mal à Brad lui-même, ai-je

ajouté. Je pense que tu as raison. Son langage d’amour doit
reposer sur les paroles valorisantes. Donc, si tu veux qu’il se
sente aimé et apprécié, tu dois parler sa langue avant de lui
demander de changer de comportement.
– Mais qu’est-ce que vous voulez que je lui dise ? C’est

ça le problème. Il fait n’importe quoi en cours.
– Regardons ailleurs qu’en cours. Si tu devais dire

quelque chose de positif à son sujet, que dirais-tu ?
– Eh bien, il est extraverti, sympathique et, comme je le

disais, très positif. Il m’a prêté quelques pièces de monnaie
l’autre soir quand je m’apprêtais à descendre à la laverie. Je
ne sais pas. Il a plein de qualités. C’est juste que j’ai du mal à
supporter ses vêtements sales qui traînent par terre. »
« J’AIMERAIS… »
« Nous allons nous concentrer là-dessus un instant, ai-je
proposé. Quels changements spécifiques attends-tu de
Brad ?
– Je voudrais qu’il arrête de mettre ses chaussettes sales

sur ma chaise.
216
– Nous allons le noter, répondis-je en tendant un stylo

à Reed. Et faire une liste. Quoi d’autre ?
– Je voudrais qu’il mette ses vêtements sales dans un bac

ou un sac dans le placard. Je voudrais qu’il jette ses canettes
dans la poubelle du recyclage. Je voudrais qu’il mette ses
papiers de bonbons ou de gâteaux à la poubelle aussi. L’autre
jour, j’ai retrouvé sur son bureau une barre de céréales à
moitié entamée et recouverte de fourmis.
– Je voudrais qu’il range ses livres sur son bureau, pas

sur le mien. Sauf que le sien est si encombré qu’il n’y a plus
aucune place pour ses bouquins. »
Je voyais bien comme tout cela pouvait agacer Reed.
« Quelque chose d’autre ? ai-je demandé.
– Je crois que c’est tout pour l’instant. Ah non, il y a

autre chose : je voudrais qu’il range ses chaussures sous son
lit ou dans le placard au lieu de les laisser traîner au milieu
de la chambre.
– Ce sont des attentes raisonnables, selon moi.

Maintenant, je vais te donner une stratégie pour que ces
changements aient lieu. Pendant trois semaines, tu ne vas
évoquer aucun d’entre eux.
– Oh mais je n’ai jamais rien dit, objecta Reed. Sauf

pour l’invasion des fourmis.
217
– Très bien. Si nous voulons qu’une personne change de

comportement, nous devons le lui dire. Personne ne peut lire
dans nos pensées. Les gens ne savent pas automatiquement
ce qui nous agace. Néanmoins, nous ne pouvons pas
commencer par là. Donc, les trois prochaines semaines, tu
vas devoir te concentrer sur les choses positives que tu peux
dire à Brad. »
BRAD S’Y MET

« Fixe-toi un objectif : une parole valorisante par jour
pendant les trois prochaines semaines. Si son langage
d’amour est bien celui-là, à la fin des trois semaines il
commencera à se sentir aimé et apprécié de toi. Ensuite,
tu pourras formuler tes demandes. Choisis-en une dans la
liste et parle simplement : “Brad, je voudrais te demander
quelque chose. Pourrais-tu ranger tes chaussures sous le
lit ou dans le placard ? Je trébuche quand tu les laisses au
milieu de la chambre.”
» Puis ajoute ceci : “Et d’ailleurs, s’il y a quelque chose

qui te dérange et que tu voudrais que je change, dis-le-moi.
J’aimerais que notre cohabitation se passe bien.” Si Brad
évoque l’un de tes comportements, alors essaye de le rectifier
du mieux possible.
» Après cette première discussion, continue à formuler

des paroles valorisantes au moins trois fois par semaine. Puis
toutes les deux semaines, fais une nouvelle demande jusqu’à
218
ce que tu aies épuisé ta liste. N’oublie pas de proposer

d’effectuer un changement toi aussi. Si cela ne fonctionne
pas, alors je te promets de te soutenir pour déménager le
semestre prochain. Mais je suis certain qu’une personne est
plus disposée à changer si elle se sent aimée et respectée par
celui ou celle qui le lui demande. »
Reed n’était pas très optimiste, mais concéda : « Tout cela

a du sens. Je vais essayer. » Je savais qu’il était consciencieux
et qu’il suivrait notre plan à la lettre.
Je ne vis pas Reed avant les vacances de Noël. Je

reposai alors ma question initiale : « Comment ça se passe à
l’université ? »
Un sourire a éclairé son visage :
« Vous êtes incroyable.
– Pourquoi dis-tu ça ? ai-je demandé.
– Je ne croyais pas que notre stratégie allait marcher à ce

point. Mais Brad et moi sommes vraiment amis maintenant.
Ses chaussures sont rangées sous son lit, ses vêtements sales,
dans le bac, et ses canettes, à la poubelle. Il a même compris
l’intérêt du recyclage.
– Quels changements t’a-t-il demandé de faire ?
– Il a voulu que j’achète une petite lampe pour mon

bureau parce que la lumière du plafond l’empêchait de
dormir quand je travaillais tard.
219
– Autre chose ? »
Reed a souri :
« Eh bien, il m’a demandé d’arrêter de prendre sa

petite amie dans les bras quand elle nous rendait visite.
Ça ne signifiait pas grand-chose pour moi. Je suis plutôt
chaleureux comme garçon. Mais ça l’agaçait. Alors, j’ai fait
plus attention.
– Et en cours, comment ça va ?
– Très bien. J’adore la fac.
– Je suis content pour toi. Mais je ne suis pas d’accord

sur un point : ce n’est pas moi qui suis incroyable, c’est
l’amour qui est incroyable. »
Nous avons tous les deux souri en nous serrant la main.
Il est important de comprendre qu’une telle stratégie

n’est pas de l’ordre de la manipulation. La manipulation est
le recours à la peur ou à la menace pour forcer quelqu’un à
faire quelque chose contre son gré. L’amour est l’envie de faire
quelque chose pour le bonheur de l’autre, et il s’accompagne
parfois d’une demande pour que l’autre fasse votre bonheur.
Une demande n’est pas une exigence. L’amour crée

un climat favorable au sein duquel les désirs sont plus
susceptibles d’être satisfaits. Accéder à une demande sincère,
c’est aussi exprimer son amour. C’est faire quelque chose
220
pour le bonheur de celui ou celle qui la formule. L’amour

réciproque est le terreau des belles amitiés.
LES ÉPREUVES RENFORCENT LES LIENS

Choisir de parler le langage d’amour de l’autre renforce et
cultive l’amitié. Nicki et Krista se connaissaient depuis le
primaire. Au lycée, elles étaient toutes les deux fans de leur
équipe de volley. Elles ne manquaient jamais un match. Les
filles étaient de tous les voyages quand l’équipe jouait à l’ex-
térieur. Et chacune d’elles sortait avec un volleyeur, Krista
avec Randy, et Nicki avec Joe. Ces années-là furent des
années pleines de joie et de vie.
Malheureusement, elles furent aussi marquées par une

tragédie. Quelques jours avant la remise des diplômes, Joe
fut tué dans un accident de voiture à cause de l’alcool. La
fête de fin d’année eut lieu comme prévu mais, pour Nicki,
cette journée fut accablante de chagrin.
Le chagrin de Nicki
L’été suivant, Krista et Nicki passèrent beaucoup de temps

ensemble. Krista était très présente, très affectueuse. Elle
comprenait l’importance d’écouter son amie se rappeler ses
souvenirs avec Joe, leurs expériences, leurs conversations.
Nicki parlait aussi beaucoup de leurs projets et regrettait
amèrement la consommation d’alcool de Joe. « Si seulement
il m’avait écoutée », déplorait-elle.
221
Krista exprimait beaucoup d’empathie et posait parfois

des questions. Elle avait compris que la parole était un
bon remède contre le chagrin. Quand Nicki s’effondrait de
douleur et éclatait en sanglots, Krista la prenait dans ses bras
et elles pleuraient ensemble. Elles passèrent ainsi une bonne
partie de l’été à parler et à pleurer.
Nicki avait envie de poursuivre ses études, mais ne se

sentait pas prête émotionnellement. Elle prit donc un petit
boulot en ville et dit au revoir à son amie. Krista, elle, était
malheureuse de la quitter, mais savait que la vie devait
continuer. Et pour elle, cela signifiait la fac. Probablement
en raison de sa récente expérience et de son souci à l’égard
de Nicki, elle choisit de suivre une option psychologie à
l’université.
La certitude de Krista
C’est dans le cadre de cette option qu’elle apprit l’existence

des cinq langages de l’amour. Elle comprit presque immé-
diatement que les moments de qualité étaient la langue
primaire de Nicki, et le toucher physique, sa seconde langue
préférée. Sans s’en rendre compte, elle avait parlé les deux
langages tout l’été.
Prendre conscience de cela lui donna un sentiment

de profonde satisfaction. Elle eut également la réponse à la
question qu’elle se posait depuis plusieurs mois : « Comment
puis-je aider Nicki à traverser cette épreuve ? » Elle s’obligea
alors à rentrer chaque week-end pour passer du temps
222
avec son amie. Après quelques semaines, elle invita Nicki

à lui rendre visite sur le campus le week-end de son choix.
Le temps guérissait peu à peu les blessures de Nicki et,
en janvier, elle entra elle aussi à la fac. Elle était prête à
poursuivre sa vie, profondément reconnaissante envers cette
amie qui l’aimait.
Les années passèrent. Krista épousa Randy. Et Nicki,

un jeune homme rencontré à l’université. Les deux femmes
s’installèrent dans des villes différentes et poursuivirent
leurs chemins. Une fois par an, elles se retrouvaient pour
passer un week-end ensemble dans leur ville natale. Les
choses allaient bien quand un jour, lors de l’un de ces
fameux week-ends, Krista se confia à Nicki : elle craignait
que Randy ait une liaison. Les soupçons de Krista se sont
confirmés et, six mois plus tard, Randy quittait sa femme.
Krista était dévastée.
Ayant gardé en mémoire le soutien si précieux de son

amie quelques années auparavant, Nicki demanda à son mari,
Seth, ce qu’elle pouvait faire pour l’aider. Elle connaissait
le langage d’amour de Krista : les services rendus. Elles en
avaient parlé plusieurs fois, et Krista se plaignait souvent du
manque d’implication de Randy à la maison. Nicki et Seth
tombèrent d’accord pour proposer à Krista d’emménager dans
leur ville, « de chercher pour elle un appartement, de l’aider
à trouver un emploi et de la soutenir Les amis sont toujours
dans cette épreuve ». Ils parlèrent donc là pour les amis
de leur projet à Krista, qui l’accepta (pas seulement quand
rapidement. Ils l’accompagnèrent dans la vie est facile).
223
son chagrin et l’aidèrent à retrouver son équilibre. Les amis

sont toujours là pour les amis (pas seulement quand la vie
est facile). Mais les amis qui comprennent les cinq langages
de l’amour sont doublement efficaces.
CHERCHER À FAIRE LE BONHEUR D’AUTRUI

Il semble que le nombre de nos amis augmente en fonction
des progrès technologiques. Plus nous avons de réseaux sur
Internet, plus nous communiquons sans nous préoccuper
de la distance, plus nous sommes capables de faire plusieurs
choses à la fois, plus nous agrandissons notre cercle.
Seulement, si nous n’y prêtons pas attention, le risque

est là de multiplier les connaissances au détriment de nos
vrais amis. Mais nous pouvons aussi profiter de ces nouvelles
opportunités et faire qu’une simple connaissance devienne
un ami fidèle. Apprendre à utiliser votre propre langage
d’amour pour encourager et aimer ceux et celles qui vous
entourent, c’est contribuer à embellir leur vie.
Marcie, une jeune célibataire, savait que sa langue

maternelle reposait sur les services rendus. « Je suis
toujours heureuse d’aider les autres, disait-elle. Sur le plan
professionnel, je travaille dans l’industrie agroalimentaire.
Mais je suis aussi bénévole dans une association, et mon
domaine, c’est la cuisine. Nous servons des repas tous les
mercredis soir, et lors d’occasions spéciales, nous organisons
des banquets. Celui que je préfère est celui de la Saint-Valentin.
224
On dit souvent que les personnes célibataires demandent

ou attendent des autres, mais je crois au contraire qu’elles
devraient leur donner. C’est ma façon à moi de donner. »
Rencontrer des gens qui ont le même état d’esprit que

Marcie est l’une des grandes joies de mon métier. Comme
Kelly, par exemple. Sa sœur était une mère célibataire
étranglée financièrement. Elle donnait tout ce qu’elle avait à
ses enfants, mais elle, personne ne lui donnait jamais rien.
Alors, quand Kelly a pu se le permettre, elle lui a offert de
nouvelles paires de chaussures et plusieurs vêtements.
Au début, sa sœur était réticente. Mais quand Kelly

lui a expliqué : « Je t’aime. Et je tiens à t’aider », les larmes
ont coulé et elle a accepté : « Je comprends. » Les cadeaux
n’étaient peut-être pas le langage d’amour de cette jeune
femme démunie, mais quand une personne est dans le
besoin, les cadeaux donnés avec amour lui transmettent
de l’amour. N’oubliez pas, même si nous avons chacun une
langue de prédilection, nous sommes toujours capables de
les comprendre toutes.
EXPRIMER SES SENTIMENTS AU BUREAU

(VOUS Y PASSEZ TELLEMENT DE TEMPS)
Parler les langages d’amour au bureau peut faire naître de
véritables relations et créer une ambiance positive dans un
environnement souvent stressant. Vos collègues apprécieront
225
de côtoyer quelqu’un qui prend le temps de parler leur

langue préférée.
Un coup dur : parler le langage

de Carly
Nancy était devenue amie avec sa jeune collègue Carly, âgée

de vingt-cinq ans, et avait découvert que son langage d’amour
était les cadeaux. Elle lui offrait donc régulièrement un petit
quelque chose. Quelques mois plus tard, le fiancé de Carly
la demandait en mariage. Nancy doutait qu’il s’agisse de la
bonne personne compte tenu de ce qu’elle avait entendu,
mais elle ne jugeait pas.
Plus tard, le jeune homme rompit les fiançailles, laissant

Carly totalement dévastée. Connaissant le langage d’amour
de sa jeune collègue, Nancy me raconta : « Je lui ai concocté
un petit panier de bonnes choses. J’ai mis une bougie
parfumée, plein de bonbons et une carte cadeau pour un
spa.
Le regard sur son visage quand elle a ouvert le panier

valait tout l’or du monde. J’étais si heureuse de pouvoir faire
cela pour elle. »
Qu’y a-t-il de plus important dans la vie que donner

et recevoir de l’amour ? Les amitiés sont toujours favorisées
par des preuves d’amour, surtout quand ces preuves sont
exprimées dans la langue de celui ou celle à qui l’on tient.
226
Une situation difficile : montrer de

l’amour à Becky
Parler un langage d’amour peut même transformer une rela-

tion. Lauren avait une collègue pour laquelle elle éprouvait
un certain ressentiment. Elle estimait que Becky en faisait le
moins possible. Elle aurait voulu arranger la situation, mais
elle n’était pas sûre d’y arriver. Quand elle entendit parler
des cinq langages de l’amour, la première personne qui lui
vint à l’esprit fut Becky.
« Je ne savais pas ce qui allait se passer, me raconta-t-elle

par la suite, mais je devais essayer. Mon premier défi était
de découvrir le langage d’amour de Becky. Puisqu’on ne se
parlait pas beaucoup, surtout à cause de mon ressentiment,
je ne savais pas bien comment procéder.
» Par exemple, si je lui offrais un cadeau, comment

allait-elle réagir ? Et si elle le prenait mal en pensant que
j’essayais de l’acheter ? Dans certains cas, parler la mauvaise
langue de l’amour peut faire plus de mal que de bien. »
La bonne résolution
« Et puis, juste après Noël, j’ai réfléchi. Un matin je me

suis réveillée, et tandis que je me préparais pour partir au
bureau, j’ai eu une idée : Pourquoi ne pas prendre la bonne réso-
lution de faire chaque jour quelque chose pour faciliter la vie de
mes collègues, et ce pendant trois mois ? Évidemment, la seule
façon de faire aboutir mon projet était de leur en parler et
227
de demander à chacun ce que je pouvais faire pour leur faci-

liter la vie. Je pensais aussi que c’était un bon moyen pour
découvrir leurs langages d’amour. Et ça a très bien marché. »
Lauren est allée voir deux de ses collègues puis est

venu le tour de Becky. Elle expliqua sa bonne résolution de
l’année :
« Faciliter la vie de chacun. Alors, peux-tu y réfléchir et

me donner ta réponse, peut-être demain ? »
– Tu es folle ? s’est exclamée Becky, entre l’hostilité et

l’incrédulité. Tu veux me rendre la vie plus facile ?
– Peut-être que je suis folle. Mais c’est ce que je veux

faire.
– Alors d’accord. Je vais y penser. »
Le lendemain, quand Lauren est venue chercher sa

réponse, l’état d’esprit de Becky était très différent :
« J’ai réfléchi à ce que tu m’as demandé. Mais le seul

moyen pour que je puisse accepter ta proposition, c’est
qu’elle soit réciproque. Ce n’est pas juste que tu fasses
quelque chose pour moi si je ne peux rien faire pour toi.
Donc, si tu me dis, toi, ce qui te rendrait la vie plus facile,
alors, je répondrai à ta question. »
Lauren était stupéfaite :
228
« Waouh, je ne m’y attendais pas. Laisse-moi une

journée pour y penser et nous en reparlerons demain. »
Cette nuit-là, Lauren réfléchit à ce qui venait de se

passer. Jusqu’à présent, elle n’avait fait que vouloir exprimer
de l’affection à Becky, mais celle-ci pensait déjà à la lui
rendre. Lauren savait que son propre langage d’amour était
les services rendus. C’est pourquoi elle vivait mal le fait que
Becky « en fasse le moins possible ». Mais que pouvait-elle
lui demander ? Il y avait tellement de choses que Becky
pouvait faire, mais elle devait en choisir une, et elle tenait
à être honnête, à trouver quelque chose de vraiment utile
pour elle. Finalement, le lendemain, sur le trajet du bureau,
Lauren prit sa décision.
Depuis trois ans, chaque matin, c’est elle qui préparait le

café pour tout le monde. Elle ne savait pas bien comment on
lui avait confié cette tâche, mais personne ne lui proposait
jamais de l’aider. Elle pensait que ce serait trop demander à
Becky d’endosser cette responsabilité, mais elle se ravisait :
Peut-être serait-elle disposée à le faire pendant une semaine et
puis, je prendrais la suivante. Nous pourrions préparer le café
à tour de rôle, ce qui ne serait un fardeau ni pour l’une ni pour
l’autre. Cela lui paraissait raisonnable, et cette entraide avait
véritablement du sens à ses yeux.
Ce matin-là, devant une tasse de café (quoi d’autre),

Becky relança la conversation de la veille :
« Toi d’abord.
229
– Attends une minute, répondit Lauren. C’est mon idée.

Je pense que c’est à toi de commencer.
– Je sais que c’est ton idée, lança Becky en riant. C’est

pourquoi je pense que tu dois parler en premier. Et puis, ça
va être difficile pour moi d’exprimer ma demande. Mais si
j’entends la tienne d’abord, alors, je te le promets, j’en ferai
autant.
– O.K. Ce que nous devons faire, c’est quelque chose

qui nous faciliterait la vie, n’est-ce pas ?
– Tout à fait, déclara Becky.
– Eh bien, comme tu le sais, je prépare le café chaque

matin. Je ne sais pas du tout comment j’ai obtenu cette
mission. Ça ne me dérange pas vraiment, mais j’ai pensé
que si tu pouvais le faire une semaine, puis moi la suivante,
nous nous en occuperions à tour de rôle. Cela me faciliterait
vraiment la vie, et ce ne serait pas une tâche trop lourde, ni
pour toi ni pour moi. Alors, qu’en dis-tu ? »
Songeuse, Becky répondit :
« Oui, pourquoi pas. Je n’y avais jamais pensé. J’ai dû

croire que le café faisait partie de ton travail.
– Eh bien, tout a commencé il y a trois ans, expliqua

Lauren, quand John a acheté la cafetière. Avant, nous
utilisions du café soluble. J’ai proposé de m’en occuper la
première semaine, et puis, c’est devenu mon travail.
230
– Je serais heureuse de t’aider, a déclaré Becky. Tu veux

que je commence cette semaine ?
– Non, je termine ma semaine. Mais tu peux prendre la

suivante. Voilà, maintenant, c’est à toi. »
Une demande surprenante
« Ma demande est très différente, commença Becky. Cela

peut sembler un peu bizarre… Je travaille ici depuis quatre
ans. Et je pense que je fais du bon boulot même si je sais
que, parfois, je ne vais pas très vite. Mais je ne me sens pas
beaucoup appréciée. J’ai l’impression que mon travail est
simplement tenu pour acquis.
Donc ce que je voudrais te demander, c’est… »
Elle s’arrêta.
« C’est vraiment dur, je me sens stupide de dire des

choses pareilles. Mais voilà ce que j’aimerais, je crois :
quand tu apprécies mon travail, pourrais-tu simplement
me le dire ? Être encouragée a toujours représenté beaucoup
pour moi. J’ai l’impression de n’essuyer « Quand tu apprécies
que des critiques, pas tant de toi, mais mon travail, pourrais-
j’aimerais juste avoir un retour positif tu simplement me
le dire ? »
sur mon travail de temps en temps. »
Lauren avait du mal à comprendre ce qu’elle entendait,

mais elle savait qu’il s’agissait du langage d’amour de Becky.
231
« Je pense que tout le monde aime entendre des paroles

valorisantes de temps en temps, dit Lauren. Eh oui je peux
faire ça pour toi.
– Tu vois ? Je t’avais dit que ma demande était très

différente de la tienne.
– C’est normal. La raison pour laquelle on se sent aimé

et respecté est spécifique à chacun. Pour moi, c’est quand
on me rend service. Pour toi, c’est quand on exprime de la
gratitude pour tes efforts. Donc, nous allons essayer, et voir
si cela fonctionne. »
Lauren retourna travailler en pensant que c’était la

conversation la plus sérieuse qu’elle ait jamais eue avec
Becky. Celle-ci venait d’ouvrir son réservoir d’amour
émotionnel. Cette nuit-là, Lauren se promit d’être attentive
aux efforts de Becky et de lui exprimer davantage de paroles
positives. (La seconde partie de cette histoire reste à venir…
au chapitre 14.)
TRANSMETTRE DE L’AMOUR AUX PERSONNES

DANS LE BESOIN
Debra a une amie, maman célibataire, dont la langue prin-
cipale repose sur les paroles valorisantes, et la seconde, sur
les moments de qualité. Les anniversaires sont des dates
toujours un peu difficiles pour elle. L’année dernière, une
semaine avant ses quarante ans, Debra a commencé à lui
232
envoyer une petite carte tous les jours. À la fin de la semaine,

elle l’a invitée à dîner. Connaître le langage d’amour de son
amie a permis à Debra de lui témoigner son affection bien
plus efficacement que si elle s’en était remise au hasard.
Paula est l’infirmière de Shannon, une jeune fille souffrant

de paralysie. Elle me racontait un jour son expérience :
« Évidemment, je pouvais l’aider physiquement, mais

je continuais de me demander : “Comment puis-je donner
plus à cette petite fille ?” Je savais que les enfants doivent se
sentir aimés. Et puis, j’ai entendu parler des cinq langages de
l’amour, alors j’ai commencé à observer le comportement de
Shannon. J’étais attentive à ses réactions lorsque je lui parlais
dans chacune des cinq langues.
» Or elle réagissait de façon plus spécifique à mes

gestes de tendresse ou à mes paroles valorisantes. Il s’agissait
d’ailleurs des deux langues dans lesquelles elle-même
s’exprimait. En effet, elle me serrait fort dans ses bras chaque
fois que j’arrivais, et chaque fois que je repartais de chez elle.
Elle me disait aussi plusieurs fois par jour : “Je t’adore.”
» Mon langage d’amour étant les paroles valorisantes, je

me sentais vraiment appréciée de Shannon, et je crois que
c’était réciproque. »
Peu importe que l’on souffre de troubles physiques ou

mentaux, nous tous, enfants et adultes, réagissons de façon
positive aux marques d’affection, surtout quand elles sont
formulées dans la langue que nous aimons.
233
La plupart des célibataires aimeraient enrichir leurs

relations avec leurs amis, leurs voisins, leurs collègues,
en réalité toutes les personnes qui leur sont importantes.
L’amour que l’on donne, quelle que soit la langue, le permet.
Mais l’amour que l’on donne dans le langage préféré d’une
personne la touche bien plus profondément sur le plan
émotionnel.
234
1. Vous avez une relation privilégiée avec quelques amis

d’enfance ? Si oui, notez leur nom et répondez à la question
suivante : Que puis-je faire pour découvrir leur langage
d’amour ? Si vous croyez que vous le connaissez déjà,
demandez-vous : Comment pourrais-je leur parler dans cette
langue cette semaine ?
2. Si vous fréquentez ou avez fréquenté l’université, comment
décririez-vous vos relations avec vos camarades ? Si les
études sont loin derrière vous, avez-vous entretenu l’une
ou l’autre de ces amitiés ? Comment pourriez-vous enrichir
ces relations ?
3. Si vous travaillez, notez le nom de vos collaborateurs les
plus proches. Connaissez-vous leur langage d’amour ? Que
pourriez-vous faire pour le découvrir ?
4. Aimeriez-vous apaiser l’une de vos relations au travail ?
Quelles mesures pourriez-vous prendre ?
5. Au-delà de vos parents et de vos frères et sœurs, qui compte
vraiment pour vous ? Quel témoignage d’amour leur avez-
vous donné récemment ?
6. Connaissez-vous le langage d’amour de chacune de ces
personnes importantes ? Quelles mesures pourriez-vous
prendre pour le découvrir et/ou le parler davantage ?
235
Chapitre 13 :
Parent solo.
Les langages d’amour
et les enfants
A
ngie élève seule ses deux adolescents, Dylan, quinze
ans, et Bella, treize ans. Son quotidien n’est pas
facile, et ce depuis longtemps. Son mari est parti il y
a cinq ans. Après avoir géré un divorce éprouvant et dépassé
son sentiment d’abandon, Angie a repris sa vie en main27.
Avec l’aide de ses parents, elle a terminé sa formation

d’infirmière et travaille depuis à l’hôpital. Elle n’a pas d’autre
choix que de multiplier les heures supplémentaires, tant la
pension alimentaire versée par son ex-mari est maigre.
Malgré tous ses efforts, Angie éprouve de la culpabilité.

Elle n’a pas été en mesure de passer le temps qu’elle
237
aurait voulu avec ses enfants. En raison de son activité

professionnelle, elle a raté beaucoup de bons moments.
Aujourd’hui, ils sont adolescents, et elle ne peut toujours
pas leur consacrer le temps qu’il faudrait.
Ils grandissent et changent ; elle se demande s’ils sont

prêts pour ce qui les attend. Un jour, elle se dit à elle-même :
J’ai fait du mieux que je pouvais. Le lendemain, elle en est
sûre : Je n’en ai pas fait assez. Ces derniers temps, Dylan est
assez insolent et plein de reproches à l’égard de sa mère.
Bella, elle, veut commencer à sortir, mais Angie pense qu’elle
est bien trop jeune.
Un jour, dans mon bureau, Angie me confia : « Je ne suis

pas certaine d’être à la hauteur. Je crois que je ne m’en suis
pas trop mal sortie jusqu’à maintenant, mais là, je ne vais
pas supporter l’adolescence. » J’ai entendu ces propos des
centaines de fois auparavant. Tous les parents célibataires
parlent d’une même voix : « Quelqu’un peut-il m’aider, s’il
vous plaît ? Je ne suis pas sûr d’y arriver tout seul. »
Dans ce monde si exigeant, il est normal de se sentir

parfois très seul et dépassé. J’espère que ce livre et le
message qu’il porte pourront encourager et aider les milliers
de familles monoparentales, comme celle d’Angie. Peut-être
êtes-vous l’un de ces parents solos ? Ou peut-être connaissez-
vous quelqu’un dans cette situation qui pourrait avoir
besoin de vos encouragements et de votre aide. Quoi qu’il
en soit, sachez que découvrir le langage d’amour de votre
enfant vous aidera à investir au mieux le peu de temps dont
vous disposez pour répondre à ses besoins affectifs. Quel
238
Chapitre 13 : Parent solo. Les langages d’amour et les enfants
que soit votre caractère, très protecteur ou plutôt réservé,

vous améliorerez vos relations si vous parlez régulièrement
la langue préférée de vos enfants et si vous communiquez
dans les quatre autres de temps en temps, quand vous
en avez l’occasion. Les enfants doivent découvrir les cinq
langages de l’amour, mais si vous ne leur parlez pas dans
celui qu’ils comprennent le mieux, leur réservoir d’amour
restera probablement vide.
Kevin venait de passer le week-end avec son fils, Matt.

Ils avaient regardé un match de foot, fait quelques emplettes
et joué au minigolf à deux reprises. Kevin aimait beaucoup
le temps qu’ils passaient ensemble. Il aurait été étonné
d’entendre la réponse de Matt à sa maîtresse le lundi suivant.
Quand elle lui demanda : « Comment s’est passé le week-
end avec ton père ? » Matt répondit :
« Nous avons fait plein de choses. Mais je crois que

papa ne m’aime pas.
– Pourquoi dis-tu ça ?
– Parce qu’il ne me demande jamais ce que je pense et

ce que je ressens. »
Il est fréquent que les pères et les enfants aient des

points de vue différents sur leur relation. Parfois, les adultes
se pensent aimants et attentifs quand les enfants, eux,
se sentent un peu rejetés. Une étude a montré que, si la
plupart des hommes considéraient avoir joué leur rôle, les
239
trois quarts des adolescents avaient l’impression de ne pas

compter aux yeux de leur père28.
On retrouve cette même différence de perception chez

les mères et leurs enfants. Tyler, un petit garçon de dix ans,
m’a dit un jour : « Maman travaille beaucoup. Je pense qu’elle
m’aime, oui, mais j’aimerais qu’elle arrête de me faire tout le
temps des reproches. »
AIDER SON ENFANT À SE SENTIR AIMÉ

La question n’est pas : « Aimez-vous votre enfant ? » mais :
« Votre enfant se sent-il aimé ? » Les sentiments sincères ne
suffisent pas. Nous devons apprendre à parler le langage
d’amour de nos enfants. Je suis convaincu qu’une grande
partie des situations conflictuelles trouvent leur source dans
un réservoir d’amour vide. Chaque enfant a une langue préfé-
rée – une langue qui lui parle plus profondément et comble
son besoin émotionnel de se sentir La question n’est
aimé. Si les parents ne parviennent pas pas : « Aimez-vous
à la découvrir, alors il peut se sentir votre enfant ? » mais :
mal-aimé, et ce, même si l’adulte parle « Votre enfant se sent-il
couramment les quatre autres langues. aimé ? »
Nous allons brièvement passer en revue les cinq

langages de l’amour et nous concentrer sur la façon de les
parler à un enfant.
240
Les paroles valorisantes
Ce langage permet d’affirmer la valeur de votre enfant grâce

à la verbalisation : « Je t’aime. Tu es jolie dans cette robe.
Cette chambre est très bien rangée, bravo. Quel but magni-
fique ! Merci de m’aider à laver la voiture. Je suis fier de toi. »
Voici quelques-unes des paroles valorisantes que vous pour-
riez formuler.
Les mots simples comme « Je t’aime » peuvent venir

caresser l’âme de l’enfant. En revanche, les mots durs ou
dévalorisants, lancés avec colère, peuvent endommager son
estime de soi et rester dans sa mémoire pour longtemps.
La phrase du petit Tyler : « Je pense qu’elle m’aime, oui,

mais j’aimerais qu’elle arrête de me faire tout le temps des
reproches » révélait que les paroles valorisantes étaient son
langage d’amour principal. Tyler mettait en lumière une autre
réalité : lorsque vous parlez la langue primaire d’un enfant
de manière négative, cela le blesse plus profondément que
n’importe quel autre enfant. Parce que le langage d’amour de
Tyler était les paroles valorisantes, les reproches de sa mère
lui brisaient le cœur.
Les cadeaux
Un cadeau apporte ce message : « Quelqu’un pensait à moi.

Regardez ce qu’il m’a offert. » Il n’est pas tenu de coûter une
fortune. Il peut être une pierre que vous ramassez sur la
plage ou une fleur que vous cueillez dans le jardin. Pour
241
qu’il exprime encore mieux votre amour, n’hésitez pas à

l’emballer et à l’offrir solennellement. Même les fournitures
scolaires peuvent ainsi devenir précieuses.
Un cadeau n’est jamais offert parce qu’un enfant a fait

son lit ou rangé sa chambre. Ce serait alors une récompense
pour un service rendu, pas un cadeau. On offre quelque
chose parce qu’on aime l’enfant, pas parce qu’il le mérite.
Si, en revenant de voyage, vous offrez à chacune de vos

deux filles un ours en peluche, ne soyez pas surpris si l’une
saute dans tous les sens : « Merci, merci », donne tout de suite
un nom à l’animal et l’installe dans un endroit particulier de
sa chambre ; et si l’autre vous gratifie d’un sourire, pose son
ours sur le canapé et commence à vous poser des questions
sur votre voyage. L’attitude de votre seconde fille révèle que
son langage d’amour repose sur les moments de qualité ; elle
s’intéresse davantage à votre attention qu’à votre cadeau. La
première, elle, vous prouve qu’elle parle bien le langage des
cadeaux.
Les services rendus
Tout ce que l’on fait pour un enfant, lorsque lui-même

n’en est pas encore capable, est une preuve d’amour. Nous
parlons cette langue dès son premier jour, en changeant
ses couches, en préparant ses biberons, en répondant à
ses besoins physiologiques. Pendant dix-huit ans et même
plus, nos vies sont rythmées par la préparation des repas, la
lessive, la désinfection des égratignures, les réparations de
242
bicyclettes, et mille autres services. Si ceux-ci sont rendus

avec bienveillance, alors ils sont autant de réels témoignages
d’amour.
Lorsque les enfants grandissent, nous les aidons en leur

apprenant l’autonomie : la préparation des repas cède la
place aux cours de cuisine.
Les services rendus sont un moyen de communication

particulièrement éloquent. Mandy avait une dizaine d’années
lorsqu’elle me racontait ceci : « Je sais que maman m’aime
parce qu’elle m’aide à faire mes devoirs, surtout les maths. »
Les moments de qualité
Les moments de qualité supposent de donner à votre enfant

toute votre attention. Avec un tout-petit, ce peut être de s’as-
seoir par terre pour lui envoyer et rattraper une balle, ou de
s’installer confortablement sur le canapé pour lui lire une
histoire. Avec un enfant plus âgé, ce peut être de se balader
en forêt et simplement regarder, écouter, discuter. Parce que
les enfants n’en sont pas tous au même stade de développe-
ment, nous devons nous adapter. Nous devons découvrir
leurs intérêts et entrer dans leur monde.
La proximité physique ne suffit pas pour qu’un moment

soit de qualité, comme nous l’avons déjà expliqué. Regarder
un match de foot avec son fils est l’un de ces moments si
l’enfant sent qu’il est le centre d’attention de son papa. Si
celui-ci se focalise sur le score, l’enfant peut se sentir mis
243
à l’écart, comme Matt le disait précédemment. Lui et son

père faisaient beaucoup d’activités ensemble, mais Matt le
quittait toujours émotionnellement vide, « parce qu’il ne me
demande jamais ce que je pense et ce que je ressens ».
Le toucher physique
Ce langage se parle avec des étreintes et des baisers, mais

aussi une tape dans le dos, une main dans celle de l’enfant
ou sur son épaule, et même une bataille de polochons.
Un jour, j’ai demandé à Jason, alors âgé de onze ans :

« Sur une échelle de zéro à dix, à combien tu évalues l’amour
de ton père pour toi ? »
Sans ciller, il a répondu : « Dix ! »
Quand j’ai demandé pourquoi il était si convaincu, Il

m’a expliqué : « Papa me bouscule tout le temps quand nous
marchons côte à côte et il joue toujours à la bagarre avec
moi. »
Rappelez-vous, le contact physique est une excellente

façon de manifester son amour.
RESPECTER LE LANGAGE D’AMOUR

DE CHAQUE ENFANT
Peut-être pensez-vous : Bon, je fais plusieurs de ces choses.
Donc, mon enfant se sent aimé, n’est-ce pas ? Pas nécessairement.
244
Tout comme tel type d’éducation fonctionne ou non avec

tel enfant, tel langage de l’amour lui parlera ou pas. Une
langue touche plus profondément que les quatre autres. Et
le langage d’amour d’un enfant peut être différent de celui
de ses frères et sœurs. Si nous voulons combler ses besoins
affectifs, nous devons découvrir sa langue de prédilection
et la lui parler régulièrement. C’est le meilleur moyen de
remplir son réservoir émotionnel.
Cela dit, ne vous contentez pas de vous exprimer dans

une seule langue. Les enfants ont besoin des cinq ; mais son
besoin de recevoir de l’amour dans sa langue maternelle est
plus important.
Un père célibataire me racontait : « J’ai des jumelles qui

ont maintenant quatre ans. Ma femme et moi avons divorcé
il y a près d’un an. J’avoue qu’à l’époque, je ne savais pas
vraiment comment me comporter. Mais je savais qu’avec
le temps, j’allais devoir apprendre à mieux communiquer.
Quelqu’un m’a donné le livre Les langages d’amour des
enfants29 et je l’ai lu. J’ai été étonné d’apprendre que mes
filles aimaient des langues différentes. Il s’agit du toucher
physique pour l’une, et des moments de qualité pour l’autre.
Aujourd’hui, j’apprends à m’exprimer à bon escient et je
sens que nous devenons plus proches, plus complices. »
245
COMMENT DÉCOUVRIR LE LANGAGE

D’AMOUR D’UN ENFANT ?
Alors, comment découvrir la langue qui parle le mieux à
votre enfant ? Passons en revue les principes que nous avons
évoqués précédemment :
1. Observez la façon dont l’enfant exprime son amour. Si

votre fille se blottit toujours contre vous, son langage
d’amour repose peut-être sur le toucher physique. Si
votre fils vous remercie souvent ou vous fait beau-
coup de compliments, il apprécie peut-être les
paroles valorisantes.
2. Écoutez ses demandes. Ce que votre enfant sollicite est

souvent un indice. Lorsqu’il demande : « Papa, on
peut aller au parc ? » ou : « Maman, raconte-moi une
histoire », il souhaite passer avec vous un moment de
qualité. Et c’est probablement sa langue préférée.
3. Écoutez ses plaintes. « Pourquoi tu ne m’as rien rapporté

de ton voyage ? » est peut-être un moyen pour votre
fils de vous dire qu’il est sensible aux cadeaux. « Nous
n’allons plus jamais à la plage depuis que papa est
parti » est peut-être celui de votre fille pour vous dire
que les moments de qualité lui manquent.
Si ces trois approches ne révèlent pas le langage

d’amour de votre enfant, faites l’expérience de lui parler une
langue par semaine et observez ses réactions. Quand vous
246
vous exprimerez dans celle qu’il préfère, vous noterez un

changement dans son comportement avec vous.
Kathi se décrit comme « une mère célibataire qui

aimerait désespérément élever ses enfants dans l’amour et
l’harmonie ». Mais depuis sa séparation, les relations sont
houleuses et les conflits, nombreux. Elle cherchait comment
améliorer la situation et est tombée sur Les langages d’amour
des enfants. C’est ainsi qu’elle a découvert la langue maternelle
de chacun d’entre eux.
« J’ai compris que mon aînée aimait recevoir des cadeaux.

Miranda est heureuse quand je lui offre de petites choses.
Pas des choses très chères – juste des preuves d’amour. Elle
est toujours très fière de montrer aux autres ce que je lui ai
donné. Et elle est bien plus affectueuse avec moi.
» Mon fils, Jordan, qui a maintenant dix ans, parle

la langue des moments de qualité. Il aime qu’on passe du
temps ensemble. Nous lisons quelques pages d’un livre
chaque soir, et j’ai même appris à apprécier de le regarder
jouer à ses jeux vidéo. Il veut juste que je le regarde. Lui
donner toute mon attention est parfois difficile, mais quand
j’ai du temps rien que pour lui, il est heureux. »
Je vous encourage non seulement à parler la langue

préférée de votre enfant, mais aussi à en informer l’autre
parent, les grands-parents, les tantes, les oncles et les autres
adultes référents. Les enfants ont besoin de l’amour de tous
leurs proches.
247
ÉDUCATION ET LANGAGE D’AMOUR

Patti assistait à l’un de mes ateliers pour parents céliba-
taires quand elle prit conscience que les paroles valorisantes
étaient la langue primaire de son fils, Phillip, alors âgé
de onze ans. Ces derniers temps, elle faisait beaucoup de
reproches à Phillip : ses résultats scolaires étaient mauvais
et son comportement avec sa sœur, insupportable. Elle était
donc décidée à lui dire quelques mots positifs chaque jour
dans les semaines à venir.
« Je n’arrive pas à croire ce qui vient de se passer, me

raconta ensuite Patti. En moins d’une semaine, Phillip a
complètement changé. Il commence à faire ses devoirs dès
qu’il rentre à la maison, sans que j’aie à intervenir. Et il est
bien plus sympathique avec sa sœur. Je ne pensais pas que
lui parler son langage d’amour ferait une telle différence. »
Remplir son réservoir d’amour
Remplir le réservoir d’amour d’un enfant ne viendra pas

à bout de tous les problèmes. Mais, lorsque celui-ci est
plein, l’enfant est moins susceptible d’avoir un mauvais
comportement.
Lorsqu’un enfant dépasse les bornes et qu’une punition

est nécessaire, les parents devraient s’assurer que son
réservoir d’amour est plein avant de prononcer la sanction.
S’il reçoit une punition alors que son réservoir est vide, il se
révoltera très probablement contre votre décision.
248
Exprimer de l’amour avant et après

la punition
Par conséquent, j’encourage les parents célibataires à faire

l’effort de parler dans la langue préférée de leur enfant avant
de lui donner une punition. Et une fois celle-ci levée.
Par exemple, supposons que vous lui ayez interdit de

jouer au foot dans la maison et qu’il ait enfreint la règle.
Vous décidez en conséquence de le priver de ballon pendant
deux jours. Si, pour ne rien arranger, votre enfant a cassé un
verre, vous tenez à ce qu’il puise dans son argent de poche
pour réparer sa bêtise. Et que se passe-t-il quand il franchit
les limites ? Vous connaissez déjà tous deux la sanction,
mais la façon dont vous allez la donner est extrêmement
importante. Supposons que votre enfant parle la langue des
paroles valorisantes. Alors voici comment vous pourriez
procéder.
Vous entrez dans sa chambre et expliquez : « Ce que

j’aime beaucoup chez toi, c’est qu’en général tu comprends
les règles de la maison et tu les respectes. C’est super et je
crois que c’est un signe de maturité. J’apprécie vraiment.
Cependant, comme tu le sais, tu as joué au foot dans la
maison, et un verre a été cassé. Par conséquent, nous
sommes d’accord pour que le ballon soit confisqué pendant
deux jours et que tu payes une partie du verre. Mais ce qui
me rend très fier de toi est que ce genre de bêtises arrive
rarement. Et j’en suis heureux(se). »
249
Vous avez donné une punition tout en donnant

de l’amour, et votre enfant réagit très probablement dans
le bon sens.
Mais que se passe-t-il si vous entrez dans sa chambre en

vous contentant de dire, avant de tourner les talons : « Tu sais
que tu n’as pas le droit de jouer au ballon dans la maison.
Regarde ce que tu as fait. Tu as cassé un verre. Tu connais
les conséquences. Tu es privé de ballon, et c’est ta tirelire
maintenant que tu dois casser pour racheter un verre » ?
Votre enfant se dirigera probablement vers sa tirelire en

pensant en son for intérieur : J’essaie de respecter les règles. Je
les dépasse une fois et, voilà, on me crie dessus.
Un enfant se révolte rarement contre une punition, mais

contre la façon dont il la reçoit. Brutale, il risque de se sentir
rejeté plutôt qu’aimé.
SATISFAIRE VOTRE PROPRE BESOIN D’AMOUR

S’il est important de satisfaire le besoin d’amour de l’enfant,
je suis tout à fait conscient que le parent isolé éprouve, lui
aussi, ce même besoin. Dans Les langages d’amour des enfants,
je rappelle combien il est nécessaire de répondre à nos
propres besoins d’amour :
Un enfant peut être en proie à des émotions de culpabilité, de peur,
de colère et d’insécurité, mais le ou les parent(s) les éprouve(nt)
aussi. Un père quitté par sa compagne peut souffrir [d’un sentiment
de colère et de rejet] ; une mère qui s’éloigne d’un conjoint agressif
250
se démène ensuite avec sa souffrance et sa solitude. Le besoin

émotionnel du parent isolé est tout aussi important que le nôtre.
Parce qu’il ne peut être comblé par un conjoint ou un enfant, il se
tourne souvent vers des amis. Car c’est un bon moyen de remplir à
nouveau son réservoir d’amour…
[Cependant], le parent qui se retrouve seul est extrêmement

vulnérable. Il peut tomber sur des personnes malintentionnées qui
profitent de ce moment de faiblesse, sur les plans sexuel, financier
ou affectif. Parce qu’il a désespérément besoin d’amour, il risque
d’accepter tout et n’importe quoi. Il est extrêmement important
que le parent fraîchement séparé soit vigilant et très sélectif. Les
sources d’amour les plus sûres restent les amis de longue date ou les
membres de la famille. Un parent célibataire qui tente de satisfaire
son besoin d’amour par tous les moyens prend bien trop de risques.
Si vous avez vécu un divorce ou le décès d’un conjoint,

laissez-vous le temps de pleurer et de guérir. Aussi souvent
que possible, ouvrez-vous à votre famille et à vos amis. Parler
de votre souffrance, de votre colère, de votre frustration et de
vos difficultés est le meilleur moyen d’endiguer la douleur.
Voyez aussi s’il existe des associations ou des groupes de
parole près de chez vous.
Vous voir traverser ces épreuves avec courage et

optimisme est un bel exemple pour vos enfants. Les
psychologues Sherill et Prudence Tippins l’ont écrit : « Ce que
vous pouvez offrir de plus beau à votre enfant est votre santé
émotionnelle, physique, spirituelle et intellectuelle. »30 Bien
que cela puisse paraître difficile à admettre, vous pourriez
rester célibataire encore quelques années. Pendant ce temps,
plus ou moins long, vous voudrez rester responsable et
251
généreux à leurs yeux, un parent sur lequel ils pourront

compter et prendre modèle. Comprendre les cinq langages
de l’amour et les mettre en pratique devraient vous aider à
atteindre cet objectif.
1. Si vous ne connaissez pas le langage d’amour de votre

enfant, essayez de répondre aux questions suivantes :
- Comment mon enfant exprime-t-il son amour aux
autres ?
- De quoi se plaint-il souvent ?
- Que demande-t-il souvent ?
2. Comment pourriez-vous améliorer vos méthodes éducatives
en utilisant le langage d’amour de votre enfant ?
3. Faites une liste des émotions qu’il éprouve depuis le départ
de son autre parent : peur, colère, anxiété, déni, honte,
tristesse, etc. Comment pouvez-vous utiliser sa langue
préférée pour l’aider ?
4. En tant que parent isolé, comment faites-vous pour satisfaire
votre propre besoin affectif ? Qui, parmi vos proches
(famille ou amis), vous apporte un soutien émotionnel ?
Peut-être pourriez-vous commencer par le ou les remercier
pour le rôle qu’il(s) joue(nt) dans votre vie. Et, plus tard,
leur confier plus librement ce dont vous avez besoin.
5. Faites-vous partie d’un groupe de parole ? Si ce n’est pas le
cas, où pourriez-vous trouver des informations ? Préférez-
vous lire des ouvrages sur le sujet ou suivre des conférences ?
252
Chapitre 14 :
L’amour est la clé

du succès
J e n’ai jamais rencontré quelqu’un qui ait envie d’échouer.

Tout le monde veut réussir. Mais qu’est-ce que le succès ?
Demandez à une dizaine de personnes autour de vous,
et vous obtiendrez une dizaine de réponses.
J’aime la définition qu’en donne l’un de mes amis :

« Réussir, c’est donner le meilleur de soi-même en partant
de ce que l’on a. »
Nous avons tous le potentiel pour agir de façon positive.

Le succès n’est pas mesuré à l’aune de votre compte en
banque ou du poste que vous occupez, mais plutôt de ce
que vous faites, compte tenu de ce que vous avez. La position
253
sociale et l’argent peuvent nourrir de mauvais desseins, mais

ils peuvent également servir à aider les autres.
Le succès est généralement attaché à des domaines

spécifiques de l’existence. On parle de réussite financière,
scolaire ou professionnelle. On associe aussi ce mot au
sport, à la famille ou à nos relations. Lorsqu’on dit qu’un tel
a réussi, c’est parce qu’il a atteint ses objectifs.
Quel que soit ce domaine et quelle que soit notre vision

du succès, nous sommes plus à même de réussir si nous
aimons les autres à bon escient.
DU SUCCÈS DANS LES AFFAIRES, DU SUCCÈS

DANS LES AMOURS
Réfléchissons un instant au succès dans les affaires. Tom
Peters, auteur de best-sellers sur le management, écrit ceci
dans Le chaos management : « Seules les entreprises qui
restent attachées à leurs clients pourront survivre et pros-
pérer. »31 Peters parle, en réalité, de relations. Car la réussite
dépend surtout et toujours des relations.
Le psychologue Kevin Leman, auteur de Winning the

Rat Race without becoming a Rat, explique les trois règles à
appliquer pour réussir dans les affaires :
Numéro un : les gens aiment acheter n’importe quoi,

surtout s’ils aiment la personne qui le leur vend.
254
Chapitre 14 : L’amour est la clé du succès
Numéro deux : les relations se construisent une par une.
Numéro trois : si vous connaissez votre client, votre

produit se vendra tout seul32.
Leman en tire une règle d’or : « Traitez les autres comme

vous aimeriez être traité. Voilà la clé du succès dans les
affaires. »33 Tous ces principes reposent donc sur une même
attitude : l’ouverture à l’autre. Et vous gagnerez en efficacité
et en productivité si vous connaissez et parlez le langage
d’amour de ceux et celles avec qui vous travaillez.
Si ces principes fonctionnent pour réussir dans les

affaires, il en est de même dans le cadre des ressources
humaines. De nombreuses entreprises florissantes
ont compris que leurs employés formaient leur plus
grande richesse. Elles reconnaissent également que les
environnements stressants engendrent une diminution de
la productivité. Or, pour améliorer les conditions de travail,
je ne connais rien de plus efficace que les cinq langages
de l’amour.34
BECKY ET LAUREN, SUITE ET FIN DE L’HISTOIRE

Vous vous souvenez sans doute de Lauren, rencontrée au
chapitre 12. Elle se plaignait de l’attitude de Becky qui,
selon elle, « en faisait le moins possible ». Lauren avait
décidé de découvrir le langage d’amour de sa collègue et de
lui exprimer davantage de gratitude pour tenter d’améliorer
la situation. Sa bonne résolution du nouvel an consistait à
255
faciliter la vie de chacun de ses collaborateurs. Elle leur avait

donc demandé d’y réfléchir et de lui faire une suggestion.
Mais Becky avait inversé les rôles : « Je te ferai une

suggestion si, toi aussi, tu m’en fais une. » Après réflexion,
Lauren avait accepté ce drôle de marché. Et demandé à
sa collègue de se charger de préparer le café une semaine
sur deux. Ce premier accord scellé, Becky avait formulé sa
demande. Elle souhaitait simplement que Lauren lui dise
quelques mots quand elle faisait du bon travail : « Être
encouragée a toujours représenté beaucoup pour moi. J’ai
l’impression de n’essuyer que des critiques, pas tant de toi,
mais j’aimerais juste avoir un retour positif sur mon travail
de temps en temps. » Lauren avait compris que le langage
d’amour de Becky était les paroles valorisantes. Voici la suite
de l’histoire.
Pour Lauren, la demande de Becky n’était pas évidente.

N’oubliez pas, elle éprouvait du ressentiment envers
sa collègue. Dès lors, comment formuler des paroles
valorisantes quand on se sent plutôt hostile ? Puisque Becky
avait accepté de s’occuper du café à tour de rôle, Lauren
trouvait judicieux de commencer par là. Le mercredi de
la première semaine, elle remercia Becky : « Tu ne peux
pas savoir combien j’apprécie que tu prépares le café cette
semaine. C’est tellement agréable de pouvoir faire une pause.
Ton aide m’est vraiment précieuse. »
256
« Si je peux faire autre chose… »
« Je suis heureuse de pouvoir t’aider, répondit Becky. Je te

remercie de m’avoir donné l’occasion de participer. Si je
peux faire autre chose, surtout, n’hésite pas. »
Lauren retourna vers son bureau, stupéfaite. Elle ne

pouvait pas croire ce que venait de dire sa collègue. Depuis
deux ans, elle pensait que Becky en faisait le moins possible.
Et voilà qu’elle proposait de l’aider davantage. Lauren pensait
en elle-même : Pourquoi n’ai-je pas découvert ce concept des
langages de l’amour plus tôt ? Mais est-ce que je vais oser lui
demander autre chose ? Le problème, c’est que je suis obligée de
lui reconnaître des compétences si je sollicite son aide dans tel ou
tel domaine. Mais lequel ?
Lauren arrêta d’y penser et retourna à son travail. Le

lendemain, elle remarqua quelque chose de différent dans la
coiffure de Becky. Par le passé, elle n’avait pas porté beaucoup
d’attention à son apparence, vu le peu d’estime qu’elle avait
pour elle. Mais là, elle se surprit à lui faire un compliment :
« J’aime beaucoup tes cheveux courts. Ça te va très bien.
– Merci, répondit Becky. J’avais envie de changer de

coupe depuis longtemps. J’ai finalement osé.
– Eh bien, tu as eu raison. »
Deux jours plus tard, Lauren se surprit encore à

manifester naturellement de la gentillesse :
257
« J’ai remarqué que tu étais encore là quand je suis partie

hier soir. Tu as travaillé encore longtemps ?
– Une vingtaine de minutes, déclara Becky. Je voulais

juste finir ce projet.
– C’est courageux. Et vraiment très professionnel. Je

n’oublierai pas d’en toucher un mot à Ray pour qu’il sache
que tu travailles sérieusement.
– Oh, merci. Ce serait super de ta part. »
Lauren retourna à son bureau en pensant : Finalement,

c’est plutôt facile.
« Je serais heureuse de… »
La semaine suivante, elle alla voir Becky :
« Tu sais, l’autre jour, tu m’as proposé de m’aider si j’avais

besoin de quelque chose. Tu es toujours d’accord ?
– Oui, évidemment.
– Eh bien, je sais que tu dois descendre à l’imprimerie

plus tard dans la journée. Pourrais-tu me rapporter une
ramette de papier dans la foulée ?
– Volontiers, répondit Becky.
258
– Si tu veux, nous pourrions même nous relayer comme

nous le faisons avec le café. Nous devons y aller une fois par
semaine, de toute façon. Ça nous évitera un trajet inutile.
– Oh, mais je veux bien aller toutes les semaines à

l’imprimerie. J’aime bien le nouvel employé qui travaille
là-bas. Jusqu’à présent, il n’a pas été très sensible, mais j’y
crois. »
Elles éclatèrent de rire toutes les deux.
Les mois suivants, Lauren ne manquait plus de se

montrer positive et Becky, de donner un coup de main. Juste
avant Noël, les deux jeunes femmes sortirent pour déjeuner
ensemble, une première !
« Finalement, nous sommes devenus amies, me confia

plus tard Lauren. C’était difficile à croire au début. J’ai compris
que l’amour avait une grande influence, surtout quand on
le communique dans le langage préféré d’une personne. Je
dois l’avouer, l’ambiance au bureau a complètement changé.
Je m’entends mieux avec tout le monde, pas seulement avec
Becky. »
Lauren avait adoré faire ce chemin pour que réussisse

son projet.
259
DOIT-ON DEVENIR HYPOCRITE ?
Faites comme si vous aimez la personne
Certains pourraient s’interroger sur le fait de témoigner de

l’affection à quelqu’un que l’on n’aime pas. Ne serait-ce pas
devenir hypocrite ? Vous éprouvez des sentiments négatifs,
mais faites ou dites quelque chose de positif. Quand on me
pose cette question, je me souviens des mots du célèbre
romancier britannique C. S. Lewis :
La règle est très simple. Ne perdez pas de temps à vous demander
si vous « aimez » votre voisin ; faites comme si. Là est le secret.
Lorsque vous vous comportez comme si vous aimez quelqu’un,
vous parvenez à l’aimer. Si vous blessez quelqu’un que vous détestez,
vous le détesterez davantage. Si vous lui faites du bien, en revanche,
vous le détesterez moins35.
Vos pressentiments ne sont pas toujours

fiables
Aimer, c’est parfois choisir d’aller à l’encontre de vos senti-

ments. C’est ce que je fais tous les matins quand je me lève.
Je ne sais pas pour vous, mais si je ne sortais du lit que les
jours où j’en ai envie, je ne me lèverais quasiment jamais.
Presque chaque matin, y compris ce matin, je vais à l’en-
contre de mes sentiments ; je me lève, j’essaye de passer une
bonne journée et, avant qu’elle ne soit finie, je suis content
de mon attitude. L’amour n’est pas un sentiment ; c’est une
façon de se comporter. Les comportements donnent naissance
260
aux sentiments ; par conséquent, les comportements affec-

tueux donnent naissance aux sentiments affectueux. Les
actes généreux ne me permettent pas seulement d’éprouver,
moi, des sentiments positifs ; mais, s’ils sont offerts dans le
langage d’amour de l’autre, ils lui permettent, à lui, d’éprou-
ver des sentiments positifs.
On rencontre le précepte suivant : « Opérer une moindre

résistance est ce qui fait grandir les hommes et les fleuves.
Les hommes se laissent dériver jusqu’à la réussite. » L’amour
est difficile, mais ce qu’il apporte est inestimable.
RÉUSSIR SES RELATIONS

Apprendre à découvrir et à parler le langage d’amour d’au-
trui est un pas de géant sur le chemin du succès.
Tim aime passionnément la nature et déteste rester

enfermé chez lui. Il a pourtant fait le choix d’être plus
souvent à la maison pour consacrer du temps à sa mère,
dont il venait de découvrir le langage d’amour. Alors qu’elle
envisageait de déménager et de louer un appartement, Tim
l’avait convaincue de venir s’installer chez lui.
« Maman est maintenant âgée de soixante-treize ans et

elle souffre de nombreux problèmes de santé. Quand j’ai
entendu parler des cinq langages de l’amour, j’ai découvert
celui de ma mère : les moments de qualité. Alors, j’ai
commencé à prendre le temps chaque jour de m’asseoir
tranquillement et de discuter un peu. Avant cela, je pensais
261
que m’occuper de tout pour elle suffisait à ce qu’elle se sente

aimée. Mais je vois une différence sur son visage depuis que
je lui offre des moments de qualité.
» Je veux continuer à comprendre et à appliquer ces

principes, que ce soit pour ma mère, d’autres membres de la
famille, mes amis et, peut-être, un jour, pour une femme. »
Tim sait désormais que l’amour mène au succès.
Évaluez vos progrès
L’évaluation est une pratique courante dans de nombreuses

entreprises. Vous vous reconnaîtrez certainement dans les
propos de Darcy : « Je suis un peu stressé aujourd’hui parce
que, cet après-midi, je rencontre mon patron pour mon
entretien annuel d’évaluation. Je pense que tout va bien,
mais on ne sait jamais. »
Le but de cet entretien n’est pas d’effrayer le salarié ; il

s’agit simplement de vérifier si les objectifs du poste ont été
atteints. En bref, votre évaluation permet de savoir si vous
avez réussi. Or cette pratique pourrait bien être constructive
si nous l’appliquions aussi à nos relations.
Nous faisons le point sur nos capacités avec notre

supérieur hiérarchique et passons un bilan de santé chez
notre médecin. Nous gagnerions tous à effectuer un « bilan »
sur nous-mêmes. Envisagez de demander à un ami, à un
collègue ou à un membre de la famille : « Si je pouvais
changer quelque chose pour embellir ta vie, ce serait quoi ? »
262
Si vous osez poser cette question, préparez-vous à entendre

ses réponses. Ce que vous dira cette personne vous donnera
les clés pour améliorer votre relation.
Peut-être vous demandez-vous : Mais que faire si elle me

demande une chose très difficile ? Je vous réponds alors : « C’est
tout l’objectif de l’amour – faire quelque chose pour autrui ! »
Si nous ne faisons que ce qui est facile, nous ne réussirons
jamais. Un moyen simple de s’assurer qu’on est sur la voie
du succès ? La pente est en général ascendante.
Aimez ceux qui ne vous aiment pas
La plupart d’entre nous n’éprouvent aucune difficulté à aimer

en retour ceux qui nous aiment. Mais que faire de nos enne-
mis ? Certes, il faut aimer son prochain et savoir pardonner.
Seulement, vous pensez peut-être : Bon, d’accord, c’est facile pour
Dieu. Mais je ne suis pas Dieu. Je ne vais pas aimer les gens qui m’ont
fait du mal. Mais on ne peut réussir qu’en donnant de l’amour.
Mère Teresa l’avait bien compris. Lorsqu’on lui a

demandé si elle pensait avoir réussi, elle prit un air perplexe
un petit moment avant de répondre : « Je ne me souviens
pas que le Seigneur ait jamais parlé de succès. Il disait
simplement de croire en l’amour. C’est le seul succès qui
puisse exister. »36 Mère Teresa est restée dans les mémoires
parce qu’elle a ouvert son cœur pour donner de l’amour aux
autres. Et c’est ce que vous, adulte et célibataire, pouvez
donner aussi. Peu importe que vous en receviez en retour.
J’espère que cet ouvrage vous y aidera.
263
1. Les relations que vous entretenez sur le plan professionnel

sont-elles au beau fixe ? Si vous deviez améliorer l’une de
ces relations, par quel collaborateur commenceriez-vous ?
2. Quelle question pourriez-vous lui poser pour découvrir son
langage d’amour ? (Vous pouvez vous référer aux conseils
du chapitre 8.) Si vous connaissez déjà sa langue préférée,
comment pourriez-vous la lui parler cette semaine ?
3. Éprouvez-vous du ressentiment envers une personne de
votre entourage ? Pour quelle raison ? Quelles mesures
pourriez-vous prendre pour améliorer votre relation ?
4. Laquelle de vos relations vous contrarie en ce moment ?
Seriez-vous prêt à mettre en place une stratégie pour
l’améliorer en apprenant à parler la langue de prédilection
de cette personne ?
264
Annexe 1 :
Quel est votre langage
d’amour ?
Paroles valorisantes, moments de qualité, cadeaux, services

rendus, toucher physique… Lequel de ces langages de
l’amour vous touche profondément ? Vous pourriez déjà le
pressentir ou n’en avoir aucune idée. Le test suivant vous
permettra de le découvrir avec certitude.
Ce test se compose de trente points, avec, pour chacun

d’eux, deux possibilités de réponses. Lisez-les et choisissez
celle qui vous dépeint le mieux. Puis, dans la colonne de
droite, entourez la lettre correspondante. Dans certains cas,
vous pourriez avoir du mal à choisir. Mais tâchez de ne retenir
qu’une seule affirmation pour ne pas brouiller les résultats.
Lorsque vous lirez la partie consacrée aux résultats,

vous verrez que l’on évoque « les personnes qui vous sont
chères ». Quand on étudie les langages de l’amour, on pense
tout de suite à une relation amoureuse. Cependant, nous
exprimons nos sentiments dans une variété de contextes
et de liens. Alors, pensez simplement à une personne
importante, dont vous êtes proche : un amoureux ou une
petite amie, bien sûr, mais aussi un ami de longue date, un
parent, un collègue, etc.
265
Pour que vos réponses reflètent votre personnalité,

prenez le temps de réfléchir, veillez à être détendu. Une fois
le test terminé, revenez en arrière et comptez le nombre de
lettres obtenues. Reportez les résultats dans l’espace prévu
à cet effet. Lisez ensuite la partie « Interpréter et utiliser ses
résultats ».
J’aime qu’on me dise des mots gentils......................... A
1 J’aime qu’on me prenne dans les bras......................... E
...... B
2
J’aime être en tête à tête avec quelqu’un qui m’est spécial
J’apprécie qu’on me donne un coup de main.................. D
J’aime qu’on m’offre des cadeaux............................ C

3 J’aime les moments tranquilles en famille ou entre amis.......... B
Je me sens aimé quand on m’aide............................ D

4 Je me sens aimé quand on me touche......................... E
Je me sens aimé quand quelqu’un que j’aime

ou que j’admire pose sa main sur moi......................... E
5 Je me sens aimé quand je reçois un cadeau
de quelqu’un que j’aime ou que j’admire...................... C
J’aime découvrir de nouveaux endroits avec mes proches....... B

6 J’aime serrer ou tenir la main de mes proches.................. E
Les preuves d’amour matérielles (les cadeaux)

sont très importantes pour moi................................ B
7 Je me sens aimé quand on me fait des compliments............ A
266
Annexe 1 : Quel est votre langage d’amour ?
J’aime m’asseoir à côté des gens que j’aime................... E

8 J’aime qu’on me dise que je suis séduisant..................... A
J’aime passer du temps avec mes proches..................... B

9 J’aime recevoir des petits cadeaux de mes proches............. C
La reconnaissance est une valeur importante pour moi.......... A

10 Je sais qu’une personne m’aime lorsqu’elle m’aide.............. D
J’aime partager des activités en famille ou entre amis........... B

11 J’aime qu’on me parle avec bienveillance..................... A
Ce que fait un proche me touche plus que ce qu’il dit........... D

12 Les câlins et les étreintes me donnent l’impression
d’être vraiment en lien....................................... E
Je préfère faire des éloges que des reproches.................. A

13 Plusieurs petits cadeaux signifient plus qu’un gros cadeau....... C
Je me sens proche d’une personne quand nous discutons

ou faisons des choses ensemble.............................. B
14 Je me sens proche d’une personne quand nous sommes
physiquement en contact..................................... E
J’aime qu’on me félicite quand je réussis quelque chose......... A

15 Je sais que quelqu’un m’aime quand il fait des choses
qu’il ne ferait pas d’habitude................................. D
J’aime qu’on se rapproche de moi quand on marche à mes côtés... E

16 J’aime qu’on m’écoute et qu’on me montre de l’intérêt
quand je parle............................................. B
267
Je me sens aimé quand on m’aide sur le plan professionnel...... D

17 J’aime que mes proches m’offrent un petit présent............... C
J’aime que les gens me complimentent sur mon apparence...... A

18 J’apprécie que les gens prennent du temps pour me comprendre.. B
Je me sens en sécurité quand je suis dans les bras d’un proche.... E

19 Les services que l’on me rend me touchent..................... D
J’apprécie les petites choses que les gens font pour moi......... D
20 J’apprécie les petits cadeaux que les gens me font.............. C
J’aime ce que je ressens quand on me donne toute son attention... B

21 J’aime ce que je ressens quand on me rend service............. D
Je me sens aimé quand on m’offre un cadeau pour

mon anniversaire........................................... C
22 Je me sens aimé quand on m’offre des mots doux pour
mon anniversaire........................................... A
Je sais qu’une personne pense à moi quand elle me ramène

un souvenir................................................. C
23 Je me sens aimé quand on m’aide pour les tâches ménagères... D
J’apprécie qu’on m’écoute et qu’on ne m’interrompe pas........ B

24 J’apprécie qu’on se souvienne d’une date importante
et qu’on marque le coup..................................... C
J’aime qu’on se soucie de moi et qu’on m’apporte

du soutien pour le quotidien.................................. D
25 J’aime voyager ou découvrir de nouveaux lieux avec un proche.. B
268
Annexe 1 : Quel est votre langage d’amour ?
J’aime embrasser ou être embrassé par ceux que j’aime......... E

26 Recevoir un cadeau sans raison particulière me met en joie..... C
J’aime qu’on me dise qu’on m’apprécie....................... A

27 J’aime qu’on me regarde dans les yeux quand on me parle..... B
Les cadeaux qui me sont offerts représentent beaucoup pour moi.. C

28 Je me sens bien quand je suis au contact d’une personne
que j’aime................................................. E
Je me sens aimé quand on répond favorablement et avec

enthousiasme à ma demande................................ D
29 Je me sens aimé quand on me dit combien je suis important..... A
J’ai besoin de gestes tendres tous les jours..................... E

30 J’ai besoin de mots tendres tous les jours...................... A
Total : A : __________ B : __________ C : __________

D : __________ E : __________
A : paroles valorisantes B : moments de qualité C : cadeaux
D : services rendus E : toucher physique
INTERPRÉTER ET UTILISER SES RÉSULTATS

Alors, quel langage d’amour a obtenu le meilleur score ? Il s’agit
de votre langue de prédilection. Si deux langages obtiennent
un score identique, vous êtes « bilingue » et sensible à deux
langues de l’amour. Et si un second langage arrive juste après
le premier, cela signifie que ces deux formes d’expression sont
importantes pour vous. Le meilleur score qu’on puisse obte-
nir, quel que soit le langage d’amour, est douze.
269
Bien que vous soyez moins sensible à certains

langages, ne les négligez pas pour autant. Vos amis et vos
proches peuvent, eux, s’exprimer dans ces langues, et les
comprendre vous apportera beaucoup. De la même manière,
ils gagneraient à connaître votre langage préféré pour vous
témoigner de l’amour de cette façon. Chaque fois que vous
parlez la langue d’autrui, vous vous rapprochez de lui
émotionnellement, vous gagnez des points. Bien sûr, on ne
vous demande pas de tenir un tableau de comptabilité. Le
but n’est pas un bon point, mais le sentiment que « cette
personne me comprend et prend soin de moi ». Au fil du
temps, ce sentiment grandit et crée des liens très forts.
De même que découvrir et parler le langage d’autrui

peut renforcer une relation, ne pas le faire peut la détériorer
et induire chez l’autre la sensation de ne pas être aimé. Quand
les gens ne manifestent pas leur amour d’une façon qui peut
être perçue comme telle, leurs efforts, bien que sincères, ne
servent pas à grand-chose. Cela peut être frustrant, tant pour
celui qui donne que pour celui qui est censé recevoir. Dans
le passé, vous avez peut-être inconsciemment parlé une
langue « étrangère » à quelqu’un que, pourtant, vous aimiez.
Comprendre le concept des langages de l’amour vous aidera
à vous exprimer à bon escient pour que vos sentiments
soient reçus et interprétés dans le bon sens.
Si ce n’est pas déjà fait, proposez aux personnes qui

vous sont chères de faire le test. Discutez de vos langages
d’amour respectifs, et mettez à profit vos découvertes pour
améliorer vos relations.
270
Annexe 2 :
Les rencontres en ligne.
Les avantages, les pièges
et les questions à se poser
Internet a révolutionné le monde. Les activités qui, aupa-

ravant, impliquaient une présence physique – comme le
shopping, la communication, faire des recherches ou des
rencontres – sont désormais accessibles en ligne. Il suffit de
quelques clics sur Amazon, Skype, Facebook, Twitter, Google
ou l’un des nombreux sites ou applications de rencontre,
comme Tinder, Meetic, Adopte un mec ou Happn.
Ce marché en plein essor est un bon moyen de rencontrer

des partenaires potentiels. En 2016, une étude révèle que
près de 15 % des adultes américains ont utilisé un site ou une
application de rencontre, soit une augmentation de 11 %
par rapport à 2013.37 En 2009, cette façon de se rencontrer
occupait la troisième place aux États-Unis, juste après « via
des amis en commun » ou « dans un bar ou un restaurant ».38
Cela dit, seulement 5 % des Américains actuellement mariés
ou sérieusement engagés se sont rencontrés sur Internet.39
271
Les lieux de rencontre ont énormément changé au

cours des dernières années. En 1940, on se rencontrait par
l’intermédiaire de la famille, lors d’un mariage, au travail,
à l’église, dans un café, un bal, ou par l’intermédiaire des
voisins. Dans notre société de plus en plus informatisée,
il n’est guère surprenant que les rencontres en ligne
aient augmenté depuis une décennie. L’augmentation est
particulièrement flagrante chez les 18-24 ans, mais elle
est tout aussi significative chez les personnes plus âgées.40
L’incroyable croissance des applications de rencontre
participe à cette hausse. Une étude du Pew Research Center
révèle que « 22 % des 18-24 ans utilisent une application
sur Smartphone contre 5 % en 2013 ».41
En outre, la stigmatisation de ce type de rencontres

semble s’atténuer. En 2015, à la différence de 2005, une
majorité d’Américains convenaient qu’« Internet est un
bon moyen de rencontrer des gens ».42 Mais certains en ont
encore une mauvaise opinion, puisque 23 % des Américains
pensent que « les personnes qui utilisent les sites de rencontre
en ligne sont désespérées ».43
Vous devez vous forger votre propre opinion quant au

mérite des rencontres en ligne. Et vous seul pouvez décider
d’utiliser tel site ou telle application. De toute évidence,
regardez les avantages et évitez les pièges.
L’un de ces avantages est qu’Internet facilite la mise en

relation des personnes susceptibles d’avoir les mêmes valeurs et
d’être compatibles. Selon une étude, 52 % des utilisateurs
déclarent que « rencontrer des gens qui partagent leurs
272
Annexe 2 : Les rencontres en ligne. Les avantages, les pièges et les questions à se poser
valeurs » est l’une des raisons pour lesquelles ils se sont

inscrits sur un site ou ont téléchargé une application.44 Or,
ces valeurs étant essentielles pour construire une relation,
Internet peut en effet permettre à des personnes ayant des
points communs de se rencontrer.
Un autre avantage de la rencontre en ligne, c’est qu’elle

augmente considérablement vos possibilités de faire connaissance.
Avant Internet, la rencontre se limitait au cadre social ou
géographique des individus – vous croisiez quelqu’un sur
votre lieu de travail ou dans la rue, vos amis ou vos parents
vous le présentaient, etc. Mais Internet ouvre les frontières
et permet à deux personnes compatibles, mais issues de
mondes différents, de se rencontrer. Alors que la proximité
géographique et sociale a longtemps été un facteur important
dans la formation des couples, l’accès à Internet a permis de
repousser les limites.
En revanche, la multitude des possibilités de rencontre

représente un piège important. Selon un sondage, « un tiers des
internautes (32 %) considèrent que “les rencontres en ligne
freinent l’engagement puisqu’ils ont toujours la possibilité
de rencontrer quelqu’un d’autre” »45. Harry Reis, professeur
à l’université de Rochester, a déclaré : « Nous suggérons [aux
utilisateurs de sites ou d’applications] d’éviter de faire leur
marché et de considérer les autres comme de nouvelles paires
de chaussures. »46 La multiplication des options et la facilité
avec laquelle vous pouvez ignorer, ou au contraire entrer
en relation avec les autres, peuvent nuire à votre recherche
initiale. Un utilisateur de Twitter me racontait un jour cette
273
scène : « La jeune femme assise à côté de moi dans ce bar a

simplement soupiré, sorti son téléphone, appuyé sur l’écran,
ouvert Tinder. Puis elle a commencé à faire glisser son doigt
de droite à gauche sans aucune conviction. »47
Si les sites et les applications de rencontre sont un bon

moyen de mettre en contact des personnes qui n’auraient
jamais pu se rencontrer, il est important de se voir rapidement,
en face à face, dans la « vraie vie ». Il est imprudent de se
fier uniquement aux communications en ligne ; les liens
se tissent et se renforcent grâce aux interactions réelles.
Certaines circonstances de la vie font qu’un couple est
séparé – une mutation, par exemple –, et les outils de
communication à distance permettent de maintenir le lien.
Seulement, une communication uniquement virtuelle, sans
interactions réelles (Skype et FaceTime ne comptent pas !),
n’est pas une bonne idée. Les rencontres en ligne permettent
aux célibataires d’entrer en contact, mais aucun engagement
ne devrait être pris avant de voir la personne et de partager
un moment avec elle. Par ailleurs, les utilisateurs se doivent de
rester vigilants lors de la première rencontre avec un homme ou
une femme qu’ils ne connaissent pas.
Ce qui nous amène à l’autre piège à éviter dans les

rencontres en ligne : le risque d’être dupé ou de tomber sur
un prédateur. Un sondage révèle que « 54 % des utilisateurs
sont déjà tombés sur un profil mensonger »48. Évidemment, la
duperie peut avoir lieu dans la vraie vie aussi ; mais Internet
est un écran derrière lequel on peut cacher sa vraie nature. Ce
type de rencontres nécessite donc une vigilance plus accrue. Il
274
Annexe 2 : Les rencontres en ligne. Les avantages, les pièges et les questions à se poser
va sans dire que certains utilisateurs ont des arrière-pensées,

et que d’autres n’hésitent pas à fabriquer de faux profils. Si
tout le monde peut mentir ou cacher sa vraie personnalité,
c’est encore plus facile de le faire en ligne – photos truquées,
biographies inventées, âge dissimulé, etc. Une étude de
Catalina L. Toma, professeur à l’université de Wisconsin-
Madison, révèle que 81 % des utilisateurs falsifient des
informations concernant leur âge, leur poids ou leur taille.49
Sur Internet, surfent aussi des prédateurs qui cherchent

à attirer leurs victimes via les sites ou les applications de
rencontre, les réseaux sociaux ou tout autre moyen. Le Pew
Research Center a constaté que « 28 % des utilisateurs ont
été contactés par une personne qui les a mis mal à l’aise ou même
harcelés ».50 Malheureusement, ces prédateurs utilisent Internet
afin d’entrer en contact avec des personnes en cachant la
vraie nature de leur motivation derrière des profils fictifs. Les
apparences peuvent être trompeuses. Voici ce que rapporte
le Chicago Tribune : « Selon les autorités, il est impossible de
connaître le nombre d’agressions sexuelles liées aux rencontres
en ligne. Mais, d’après les experts, en mettant en contact des
millions de personnes, ces services offrent un monde de plus en
plus vaste à ceux qui, mus par la violence, peuvent y rôder. »51
Donc, si vous choisissez de vous inscrire, soyez prudent.
Pour décider si oui ou non, vous souhaitez tenter

l’expérience, réfléchissez aux avantages et aux pièges à éviter.
Outre les moyens traditionnels de faire des rencontres,
les sites et les applications en ligne peuvent vous aider à
entrer en lien avec d’autres célibataires. Quoi qu’il en soit,
275
les principes d’une bonne relation doivent toujours être

appliqués quand vous fréquentez quelqu’un, que vous vous
soyez rencontrés sur Internet ou ailleurs.
276
Remerciements
Nombreuses sont les personnes qui m’ont encouragé à

écrire ce livre. Tout d’abord, j’ai été extrêmement touché par
les célibataires qui, après avoir lu l’ouvrage original Les 5
langages de l’amour. Comment se parler d’amour dans la même
langue, écrit pour les couples, m’ont demandé une version
consacrée au célibat. Sans leurs encouragements, je n’aurais
jamais commencé ce voyage.
Ma seconde motivation vient de la confiance qu’ils

m’ont témoignée en partageant avec moi leurs parcours et
leurs difficultés. Leurs histoires permettent à ce livre d’être
vivant. Avec eux, j’ai pleuré et j’ai ri, et j’espère que le lecteur
partagera lui aussi leurs chagrins comme leurs bonheurs.
Leurs prénoms ont été modifiés pour respecter l’anonymat,
mais leurs histoires sont bien réelles.
Tricia Kube et Martha Jones ont saisi et mis en forme

ce texte. Tricia est mon assistante administrative depuis
plus de vingt ans, et Martha, mon précieux temps partiel.
Kay Tatum, ma pro de l’informatique, s’est occupée du côté
technique et a créé, à partir des chapitres, un vrai manuscrit.
Sans l’aide de ces personnes fidèles, les mots de ce livre
seraient toujours en train de danser dans ma tête.
277
Shannon Warden a été mon assistante de recherches.

Elle a passé de nombreuses heures à interviewer des
célibataires puis m’a aidé à raconter leurs histoires, en
leur trouvant une place adéquate dans la mosaïque des
langages de l’amour. Elle a également conçu le test que vous
trouverez à la fin de cet ouvrage. J’apprécie profondément sa
contribution.
L’équipe de The Northfield Publishing m’a, comme

d’habitude, accompagné dans ce projet. Les suggestions
de Randall Payleitner et Jim Vincent m’ont énormément
aidé sur le plan rédactionnel. Merci à Bailey Utecht pour
l’actualisation des recherches. Greg Thornton et Bill Thrasher,
qui ont cru dès le début au projet, m’ont encouragé à adapter
les cinq langages de l’amour. Toute l’équipe voulait aider les
célibataires à développer leurs relations amoureuses. Leur
intérêt personnel et leur investissement m’ont permis de
garder ma motivation intacte.
En publiant cette nouvelle version, je tiens à remercier

Betsey Newenhuyse pour son expertise éditoriale et Connor
Sterchi pour ses recherches sur les rencontres en ligne.
Chacun d’eux a contribué à l’adaptation nécessaire à cette
édition.
Comme toujours, ma femme, Karolyn, a été d’un

grand soutien. Elle a toujours été à mes côtés quand nous
avons travaillé auprès des célibataires. Nos vies se sont
enrichies à leur contact. Et notre espoir est que cet ouvrage
les encourage à chercher et à trouver « l’amour ».
278
Notes
CHAPITRE 1 : LES CÉLIBATAIRES, UNE POPULATION

IMPORTANTE ET EN AUGMENTATION
1. « Singles Now Outnumber Married People in America », NPR,
24 septembre 2014. Données recueillies par le Pew Research Institute
(www. PRI.org).
2. Stephanie Hanes, « Singles Nation: Why So Many Americans Are
Unmarried », Christian Science Monitor, 14 juin 2015, www.csmonitor.
com/USA/Society/2015/0614/Singles-nation-Why-so-many-Americans-
are-unmarried
3. « US Divorce Rates and Statistics », Divorce Statistics (divorcesource.
com, n/d).
4. “Can Separated Couples Reconcile”, Divorce Statistics, www.
divorcestatistics.info/can-separated-couples-reconcile.html
5. Diann B. Elliott et Tavia Simmons, « Marital Events of Americans:
2009 » (census.gov, n/d).
6. « Single Mother Statistics », Single Mother Guide, 1er juin 2015
(singlemotherguide.com).
7. Buscaglia, Love, Fawcett Crest, 1972, p. 55-56.
CHAPITRE 2 : LA CLÉ DE NOS RELATIONS

8. Dorothy Tennov, Love and Limerence, Stein and Day, 1972, p. 142.
CHAPITRE 3 : LANGAGE D’AMOUR # 1. LES PAROLES

VALORISANTES
9. Proverbes 18:21.
10. Proverbes 15:1.
CHAPITRE 4 : LANGAGE D’AMOUR # 2. LES CADEAUX

11. Gary Chapman, Les Cinq langages de l’amour, (Leduc.s, 2008).
279
CHAPITRE 5 : LANGAGE D’AMOUR # 3. LES SERVICES RENDUS

12. Jean 13:3–17.
13. Comme cité par Buscaglia dans Love (Fawcett Crest, 1972), p. 55-56.
CHAPITRE 7 : LANGAGE D’AMOUR # 5. LE TOUCHER PHYSIQUE

14. Buscaglia, Love, p. 104.
15. Kersti Yllo et Murray A. Straus, « Interpersonal Violence among
Married and Cohabiting Couples », Family Relations 30 (1981), p. 343.
16. Glenn T. Stanton, Why Marriage Matters, Colorado Springs : Pinon,
1997.
17. Jonel Aleccia, « “The New Normal” : Cohabitation on the Rise, Study
Finds », NBC News, 4 avril 2013, www.nbcnews.com/health/new-normal-
cohabitation-rise-study-finds-IC9208429
18. Jan E. Stets, “The Link between Past and Present Intimate
Relationships”, Journal of Family Issues 14 (1993), p. 236–260.
19. Edward Laumann, John Gagnon, Robert Michael et Stuart Michaels,
Social Organization of Sexuality: Sexual Practices in the United States, University of
Chicago Press, 1994, table 11.12.
20. Gary Chapman, Les Langages d’amour des adolescents, (éditions Farel,
2009).
CHAPITRE 9 : AMÉLIORER SES RELATIONS FAMILIALES

21. Exode 20:12.
CHAPITRE 10 : FAIRE DES RENCONTRES – LA SÉDUCTION

ET LES LANGAGES DE L’AMOUR
22. Erich Fromm, The Art of Loving, Harper Perennial Modern Classics,
2006, p. 1–2.
CHAPITRE 11 : RENCONTRER QUELQU’UN – L’AMOUR

SUFFIT-IL AU BONHEUR ?
23. Waite et Gallagher, The Case for Marriage, Broadway Books, 2001.
24. Un des exercices que vous pouvez faire avec votre partenaire pour
mesurer votre intimité émotionnelle est d’évaluer l’importance de l’amour,
du respect et de la valorisation dans votre relation. Évaluez chaque
élément sur une échelle allant de 1 à 10. Dites à l’autre pourquoi votre
note est élevée ou faible. Donnez des exemples.
280
Notes
25. Stanton, Why Marriage Matters, p. 34.

26. Kim McAlister, « The X Generation », HR Magazine, mai 1994, p. 21.
CHAPITRE 13 : PARENT SOLO. LES LANGAGES D’AMOUR

ET LES ENFANTS
27. L’histoire d’Angie apparaît dans Les Langages d’amour des adolescents de
Gary Chapman (éditions Farel, 2009), livre à partir duquel elle a été
adaptée.
28. Shmuel Shulman et Inge Seiffge-Krenke, Fathers and Adolescents,
Routledge, 1997, p. 97.
29. Gary Chapman et Ross Campbell, Les Langages d’amour des enfants,
(éditions Farel, 2016).
30. Sherill et Prudence Tippins, Two of Us Make a World, Holt, 1995, p. 56.
CHAPITRE 14 : L’AMOUR EST LA CLÉ DU SUCCÈS

31. Tom Peters, Thriving on Chaos: Handbook for a Management Revolution,
Random House audio books, 1987.
32. Kevin Leman, Winning the Rat Race Without Becoming a Rat, Nelson, 1996,
p. 60, 99, 100.
33. Ibid., p. 100.
34. Pour plus d’informations, voir Gary Chapman et Paul White, The
5 Languages of Appreciation in the Workplace : Empowering Organizations by
Encouraging People, Moody, 2012, p. 116.
35. C. S. Lewis, Mere Christianity, Macmillan, 1952, p. 116.
36. James S. Hewett, ed., Illustrations Unlimited, Tyndale, 1988, p. 470.
ANNEXE 2 : LES RENCONTRES EN LIGNE. LES AVANTAGES,

LES PIÈGES ET LES QUESTIONS À SE POSER
37. Aaron Smith, « 15% of American Adults Have Used Online Dating
Sites or Mobile Dating Apps », Pew Research Center, 11 février 2016,
www.pewinternet.org/2016/02/11/15-percent-of-american-adults-
haveused-online-dating-sites-or-mobile-dating-apps/
38. D’après une étude de Michael Rosenfeld, « How Couples Meet and
Stay Together », data.stanford.edu/hcmst ; in Roberto A. Ferdman, « There
Are Only Three Ways to Meet Anyone Anymore », Washington Post,
8 mars 2016, www.washingtonpost.com/news/wonk/wp/2016/03/08/how-
much-life-has-changed-in-one-incredible-chart-about-dating/
281
39. Aaron Smith and Monica Anderson, “5 Facts about Online Dating”,
Pew Research Center, 29 février 2016, www.pewresearch.org/fact-
tank/2016/02/29/5-facts-about-online-dating/
40. Smith et Anderson, « 5 Facts about Online Dating ».
41. Ibid.
42. Smith et Anderson, « 5 Facts about Online Dating ».
43. Ibid.
44. Aaron Smith and Maeve Duggan, “Part 2 : Dating Apps and Online
Dating Sites”, Pew Research Center, www.pewinternet.org/2013/10/21/
part-2-dating-apps-and-online-dating-sites/
45. Smith et Duggan, « Part 2 : Dating Apps and Online Dating Sites »
in Hayley Tsukayama, October 21, 2013, « How We View Online
Dating, » www.washingtonpost.com/business/technology/how-we-view-
onlinedating/2013/10/21/f3e9beec-3a0c-11e3-a94f-b58017bfee6c_story.
html
46. Harry Reis, cité par Susan Donaldson James, “Online Dating:
Popular and Stigma Is Gone, but Don’t Pay for It,” ABC News, February
6, 2012, abcnews.go.com/Health/online-dating-sites-scientific-stigma/
story?id=15509389
47. Roberto Ferdman, post Twitter, 15 janvier 2016 ; voir le site : www.
washingtonpost.com/news/wonk/wp/2016/03/08/ how-much-life-has-
changed-in-one-incredible-chart-about-dating/
48. Smith et Duggan, « Part 2: Dating Apps and Online Dating Sites ».
49. D’après les enquêtes de Catalina L. Toma, professeure assistante à
l’Université de Wisconsin-Madison, citée par Stephanie Rosenbloom dans
« Love, Lies and What They Learned », New York Times, 12 novembre 2011,
http://www.nytimes.com/2011/11/13/fashion/online-dating-as-scientific-
research.html?pagewanted=all&_r=1&, et dans Meredith Danko, « 11
Results from Studies About Online Dating, » Mental Floss, 1er octobre
2014, mentalfloss.com/article/59509/11-results-studies-about-online-
dating.
50. Smith et Duggan, « Part 2 : Dating Apps and Online Dating Sites ».
51. Erin Meyer, “Sexual Predators Turn to Web to Snare Victims,” Chicago
Tribune, 22 novembre 2012, articles.chicagotribune.com/2012-11-22/
news/ct-met-online-dating-20121122_1_spark-networks-true-com-
onlinerelationship-site
282
Table des matières
SOMMAIRE.................................... 3 La découverte de Brian................. 39
Première étape : aimer
INTRODUCTION........................... 5 les autres...................................... 39
S’inspirer de bons conseils........... 40
CHAPITRE 1 : Pardonner et aimer ses parents..... 41
LES CÉLIBATAIRES, UNE Commencer le travail................... 43
POPULATION IMPORTANTE
ET EN AUGMENTATION.............. 9 Brian et ses parents...................... 46
Ses relations avec sa mère............. 46
Un statut différent, Ses relations avec son père........... 47
mais un même besoin.................. 10
Parler les différents dialectes....... 49
L’homme au corset métallique...... 12 Les encouragements..................... 49
Ce n’est pas de la magie !.............. 15 Les compliments.......................... 50
Les mots gentils............................ 51
CHAPITRE 2 : LA CLÉ À propos du pardon..................... 53
DE NOS RELATIONS................... 17
Tout commence avec nos parents....18 CHAPITRE 4 : LANGAGE
D’AMOUR # 2. LES CADEAUX.... 57
Amour obsession ou amour
engagement ?................................ 19 Les cadeaux, un langage
Étape 1 : « L’obsession »................ 20 universel...........................................58
Étape 2 : « L’engagement »............. 24 Qu’est-ce qu’un vrai cadeau ?........ 59
Le bon langage............................. 26 « Mais je ne sais pas faire
de cadeaux »................................. 61
Aimer ses parents, ses amis,
« C’est trop, je ne peux pas
ses collègues…............................. 28
accepter cela »............................... 63
CHAPITRE 3 : LANGAGE Épargner, dépenser, donner......... 66

D’AMOUR # 1. LES PAROLES L’amour, l’argent et les parents
VALORISANTES.......................... 31 solos............................................. 67
Brian : football 1, relation 0......... 33 Quand les cadeaux sont
« Je ne sais pas parler de nous ».... 34 un langage d’amour...................... 69
Un monde de paroles L’amour se cachait derrière l’ours
décourageantes............................. 36 en peluche.................................... 70
283
CHAPITRE 5 : LANGAGE Le toucher physique

D’AMOUR # 3. et la sexualité............................. 115
LES SERVICES RENDUS............. 77 La révolution et la fin
du mariage ?............................... 116
Aider par choix, non pas crainte... 79
Le sexe en quête de sens............. 116
Mille bonnes occasions................ 80
Les contacts appropriés – avec
Chacun pour soi........................... 82 un homme, avec une femme....... 118
Devenir tactile............................ 118
Le cœur sur la main..................... 83
« Je suis trop pudique »............... 119
« Papa va arranger ça »................. 86 « Apprenez, pratiquez ».............. 121
Se poser les bonnes questions..... 88 Le bon moment.......................... 122
Pas n’importe où........................ 124
CHAPITRE 6 : LANGAGE
D’AMOUR # 4. LES MOMENTS Pas n’importe comment.............. 125
DE QUALITÉ................................ 93 Les comportements
Dialecte no 1. Une bonne inacceptables.............................. 126
communication............................ 95 La violence physique.................. 127
Écouter…..................................... 95 La violence sexuelle.................... 128
… et parler................................... 96
Dialecte no 2. Une écoute CHAPITRE 8 : À VOUS DE JOUER !
bienveillante................................. 98 DÉCOUVREZ VOTRE LANGAGE
Alycia et Monsieur Je sais tout...... 98 D’AMOUR................................... 131
Apprendre à écouter................... 100 Quel est votre langage d’amour ?...132
Dialecte n 3. Des activités
o 1. Observez votre
partagées.................................... 103 comportement............................ 133
Découvrir les passions de l’autre...105 2. Retenez ce que vous
Entrer dans le monde de l’autre... 106 demandez aux autres.................. 134
3. Écoutez vos plaintes............... 135
4. Posez-vous les bonnes
CHAPITRE 7 : LANGAGE
questions.................................... 136
D’AMOUR # 5.
5. Faites le test des langages
LE TOUCHER PHYSIQUE.......... 109
de l’amour.................................... 137
Les contacts n’ont pas tous
Quel est son langage d’amour ?.... 137
le même impact.......................... 112
Qu’observez-vous ?..................... 138
Ce qui est autorisé et ce qui
La découverte d’Amanda : n’ayez
ne l’est pas.................................. 112
pas peur de poser des questions....139
Ce qui est implicite et ce qui
La découverte de Deb :
ne l’est pas.................................. 113
les cadeaux n’ont pas de prix.......141
Le contact affectif........................114 Faites l’essai................................ 143
284
Notes
CHAPITRE 9 : AMÉLIORER Quand ça devient sérieux :

SES RELATIONS FAMILIALES...147 Hannah et Caleb......................... 183
L’amour parents-enfants............ 149 S’engager ou pas ?....................... 187
Parler vrai................................... 187
L’amour nous mobilise............... 150
Avoir des valeurs communes...... 189
L’histoire de Jennifer.................. 151
À la recherche de sa mère CHAPITRE 11 : RENCONTRER
biologique................................... 151 QUELQU’UN – L’AMOUR
La dispute et la conversation...... 152 SUFFIT-IL AU BONHEUR ?........ 191
Apprendre une nouvelle langue... 154
Parler une nouvelle langue en Un homme qui « ne comprenait
famille........................................ 155 rien »........................................... 193
Frères et sœurs : un amour Remplir le réservoir d’amour

imposé ?...................................... 157 de Sylvia..................................... 195
Les taches de rousseur de Pourquoi s’engager ?................... 198

Brianna....................................... 157 Ce que nous cherchons tous....... 198
Une demande importante........... 159 Quel est le but du couple ?.......... 198
Le besoin humain le plus
Entre frères................................ 162 profond....................................... 199
Faire le premier pas.................... 164
Deuxième étape : promener Comment deux ne font
le chien, réparer l’armoire…...... 165 plus qu’un ?................................. 200
À long terme............................... 166 L’unité intellectuelle................... 201
L’unité culturelle......................... 203
L’unité émotionnelle................... 205
CHAPITRE 10 : FAIRE L’unité spirituelle........................ 207
DES RENCONTRES L’unité physique......................... 209
– LA SÉDUCTION ET LES Soigner ses blessures.................. 210
LANGAGES DE L’AMOUR......... 171
À quoi ça sert ?........................... 172 CHAPITRE 12 : LES LANGAGES
1. Comprendre le sexe opposé.... 173 D’AMOUR ET LES RELATIONS
2. Connaître l’autre, son nom, AMICALES................................. 213
sa personnalité, sa philosophie....174
« … Il est en train de me rendre
3. Repérer ses forces et
fou ! ».......................................... 214
ses faiblesses............................... 175
4. Donner aux autres.................. 177 « J’aimerais… »........................... 216
5. Découvrir la bonne personne...179
Brad s’y met................................ 218
Et les langages d’amour
Les épreuves renforcent
dans tout ça ?.............................. 181
les liens...................................... 221
Les rencontres à l’heure Le chagrin de Nicki.................... 221
d’Internet.................................... 181 La certitude de Krista................. 222
285
Chercher à faire le bonheur CHAPITRE 14 : L’AMOUR

d’autrui....................................... 224 EST LA CLÉ DU SUCCÈS.......... 253
Exprimer ses sentiments Du succès dans les affaires,
au bureau (vous y passez du succès dans les amours......... 254
tellement de temps).................... 225
Becky et Lauren, suite et fin
Un coup dur : parler le langage
de l’histoire................................ 255
de Carly...................................... 226
« Si je peux faire autre
Une situation difficile : montrer
chose… ».................................... 257
de l’amour à Becky..................... 227
« Je serais heureuse de… ».......... 258
La bonne résolution.................... 227
Une demande surprenante......... 231 Doit-on devenir hypocrite ?........ 260
Faites comme si vous aimez
Transmettre de l’amour aux
la personne................................. 260
personnes dans le besoin........... 232
Vos pressentiments ne sont pas
toujours fiables........................... 260
CHAPITRE 13 : PARENT SOLO.
LES LANGAGES D’AMOUR Réussir ses relations.................. 261
ET LES ENFANTS...................... 237 Évaluez vos progrès.................... 262
Aimez ceux qui ne vous
Aider son enfant aiment pas.................................. 263
à se sentir aimé.......................... 240
Les paroles valorisantes...............241
ANNEXE 1 : QUEL EST VOTRE
Les cadeaux.................................241
LANGAGE D’AMOUR ?.............. 265
Les services rendus.................... 242
Les moments de qualité.............. 243 Interpréter et utiliser
Le toucher physique................... 244 ses résultats............................... 269
Respecter le langage d’amour
de chaque enfant........................ 244 ANNEXE 2 : LES RENCONTRES
EN LIGNE. LES AVANTAGES,
Comment découvrir le langage LES PIÈGES ET LES QUESTIONS
d’amour d’un enfant ?................. 246 À SE POSER................................ 271
Éducation et langage d’amour.... 248
Remplir son réservoir d’amour... 248 REMERCIEMENTS.................... 277
Exprimer de l’amour avant
et après la punition..................... 249 NOTES....................................... 279
Satisfaire votre propre besoin
d’amour...................................... 250
286
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Première édition anglaise : Northfield Publishing, 820 N. LaSalle Blvd., Chicago, IL

Traduction : Aurore Aimelet

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© 2018 Leduc.s Éditions (ISBN : 979-10-285-1012-1) édition numérique de l’édition

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J’ai été invité à plusieurs reprises pour expliquer son

Parce que ce livre a été écrit spécifiquement pour les

« Je n’avais jamais compris mon colocataire jusqu’à ce que

Bien que mes propos et mes conseils aient principalement

Marié ou célibataire, jeune ou senior, chaque être

Néanmoins, il est important que vous compreniez

Pour renforcer son sentiment de bien-être, rien n’est

Dans les deux premiers chapitres, nous allons explorer

LES RELATIONS AMOUREUSES… MAIS PAS

Partez en voyage avec moi et avec des dizaines d’autres

20 % des adultes américains n’ont jamais été mariés,

- Le divorce. Il est difficile d’obtenir une estimation

- Le veuvage. Les chiffres du veuvage diffèrent selon

- La monoparentalité. Aujourd’hui, on compte

UN STATUT DIFFÉRENT, MAIS UN MÊME

humains. Nous sommes tous concernés par les valeurs, la

Il est indéniable que la vie de célibataire ressemble

Peu importe à quelle catégorie de célibataires vous

L’HOMME AU CORSET MÉTALLIQUE

Rob prit la parole : « Bonjour, j’espère que vous passez

Deux ans plus tôt, ces trois-là avaient prévu un voyage

Rob avait installé sa chaise roulante afin d’avoir une vue

Mon fils et moi avons continué à explorer les environs.

Quand j’ai demandé ce qui lui avait permis de traverser

Nous sommes encore amis aujourd’hui. Son amour

Puis Rob ajouta : « J’espère pouvoir un jour aider

Rob est un exemple vivant, à la fois du pouvoir de

Voilà ce qui me pousse à écrire ce nouveau livre sur les

CE N’EST PAS DE LA MAGIE !

J’ai passé plusieurs années à aider les gens à se connecter

Une grande partie de nos douleurs et de nos ruptures

Petit moment de réflexion

La clé de nos relations

Les relations positives et partagées apportent beaucoup

TOUT COMMENCE AVEC NOS PARENTS

Certains adultes célibataires se sont sentis mal-aimés

AMOUR OBSESSION OU AMOUR

Quand, chaque année, de si nombreux mariages

La société occidentale est très accro à l’amour romantique,

vous puissiez faire à ce sujet. Bien que cette idée de l’amour

Savez-vous qu’il existe une recherche scientifique sur « l’état

Durant cette étape initiale, nos pensées sont

Nous savons que nous sommes heureux, que nous n’avons

Cette phase de l’amour ne nécessite pas beaucoup

« Qu’enseignez-vous aux participants ?

– J’aide les couples, je leur apprends à réfléchir sur leur

– Je ne comprends pas, répond Carrie. Pourquoi

Carrie évoque un mythe communément partagé sur

Tout commence par ce que j’appelle le « frisson ». Il y a

Mais avec quelqu’un d’autre, chaque fois que nous

Un peu plus tard, l’un des deux partenaires confie à l’autre

la nuit. Une prochaine fois, nous allons plus loin et nous

C’est lors de cette phase obsessionnelle de l’amour

Cette perception de l’amour est typique dans la culture

La deuxième étape représente ce que je préfère appeler amour

Les différences de personnalité, d’intérêts et de mode

Une relation devenue terne peut-elle renaître ? La réponse