Vous êtes sur la page 1sur 28

ETUDE D’UN ASSEMBLAGE

BOULONNE PAR PLATINE


D’ABOUT
SELON EUROCODE 3
TABLE DES MATIERES

I. GENERALITES SUR LES ASSEMBLAGES EN ACIER .......................................................................... 2


1. TYPES D’ASSEMBLAGES BOULONNES PAR PLATINE D’EXTREMITE .......................................... 2
2. COMPORTEMENT DES ASSEMBLAGES ...................................................................................... 2
3. CLASSIFICATION DES ASSEMBLAGES ....................................................................................... 3
3.1 CLASSIFICATION PAR LA RIGIDITE ........................................................................................ 3
3.2 CLASSIFICATION PAR LA RESISTANCE .................................................................................. 4
3.3 CLASSIFICATION PAR LA CAPACITE DE ROTATION ............................................................ 5
4. MODELISATION D’ASSEMBLAGES POUTRE-POTEAUX ............................................................. 6
4.1 CAS D’UNE ANALYSE GLOBALE ELASTIQUE ......................................................................... 6
4.2 CAS D’UNE ANALYSE GLOBALE RIGIDE-PLASTIQUE ............................................................ 6
4.3 CAS D’UNE ANALYSE ELASTOPLASTIQUE OU ELASTIQUE PARFAITEMENT PLASTIQUE ...... 6
4.4 EUROCODE 3.......................................................................................................................... 7
II. CALCUL DES PROPRIETES D’UN ASSAMBLAGE ............................................................................ 8
1. APPROCHE POUR LE CALCUL DE LA RIGIDITE ...................................................................... 10
2. APPROCHE POUR LE CALCUL DE LA RESISTANCE ................................................................ 14
3. CAPACITE DE ROTATION ......................................................................................................... 16
4. CONCEPT DU TRONCON EN T ................................................................................................ 16
III. ANNEXES ................................................................................................................................... 21
1. FORMULATION UTILISEE PAR L’EUROCODE 3 ........................................................................ 21
2. VALEUR DE LA LONGUEUR EFFICACE DE LA SEMELLED DU POTEAU ET DE LA PLATINE
D’EXTREMITE SELON EC3 .................................................................................................................. 25

P a g e 1 | 27
I. GENERALITES SUR LES ASSEMBLAGES EN ACIER

1. TYPES D’ASSEMBLAGES BOULONNES PAR PLATINE D’EXTREMITE

4 types d’assemblages :

Figure 1. Types d'assemblages

2. COMPORTEMENT DES ASSEMBLAGES

3 types d’assemblages sont définis :

- Rigides (courbes 2)
- Semi-rigides (courbes 3)
- Articulés (courbe 1)

Ces trois types d’assemblages sont caractérisés par un comportement non linéaire
moment/rotation.

Figure 2. Comportement des assemblages en acier

P a g e 2 | 27
Le comportement réel moment/rotation d’un assemblage est fonction de 3 facteurs :

- La rigidité de rotation initiale


- La capacité de résistance flexionnelle
- La capacité de rotation

Figure 3. Courbe moment/rotation d'un assemblage métallique

L’EUROCODE 3 suggère une classification des assemblages basée sur ces 3 paramètres.

3. CLAS SIFICATION DES ASSEMBLAGES

L’approche adoptée par l’EUROCODE 3 consiste à idéaliser le comportement réel des


assemblages en utilisant le modèle linéaire, bilinéaire ou trilinéaire.

Figure 4. Linéarisation des modèles selon l'EUROCODE 3

La classification des assemblages est basée sur les 3 paramètres cités plus haut.

3.1 CLASSIFICATION PAR LA RIGIDITE


L’EUROCODE distingue 3 types. Ils sont définis selon :

𝑆, : 𝑅𝑖𝑔𝑖𝑑𝑖𝑡é 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑙′𝑎𝑠𝑠𝑒𝑚𝑏𝑙𝑎𝑔𝑒

𝐸𝐼 : 𝑅𝑖𝑔𝑖𝑑𝑖𝑡é 𝑓𝑙𝑒𝑥𝑖𝑜𝑛𝑛𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑜𝑢𝑡𝑟𝑒 𝑎𝑠𝑠𝑒𝑚𝑏𝑙é𝑒

𝐿 : 𝐿𝑜𝑛𝑔𝑢𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑜𝑢𝑡𝑟𝑒 𝑎𝑠𝑠𝑒𝑚𝑏𝑙é𝑒

P a g e 3 | 27
3.1.1 ASSEMBLAGE RIGIDE
Structure contreventée

𝐸𝐼
𝑆, >8∗
𝐿

Structure NON contreventée

𝐸𝐼
𝑆, > 25 ∗
𝐿

3.1.2 ASSEMBLAGE SEMI-RIGIDE


Structure contreventée

𝐸𝐼 𝐸𝐼
0.5 ∗ <𝑆, < 8∗
𝐿 𝐿

Structure NON contreventée

𝐸𝐼
𝑆, < 25 ∗
𝐿

3.1.3 ASSEMBLAGE ARTICULE


𝐸𝐼
𝑆, < 0.5 ∗
𝐿

3.2 CLASSIFICATION PAR LA RESISTANCE


Cette classification est utile dans le cas de structure en acier calculées par la théorie de la
plasticité. L’EUROCODE 3 distingue 3 types d’assemblage définis selon :

𝑀 ∶ 𝑀𝑜𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑟é𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑐𝑎𝑙𝑐𝑢𝑙 𝑑𝑒 𝑙 𝑎𝑠𝑠𝑒𝑚𝑏𝑙𝑎𝑔𝑒

𝑀 , ∶ 𝑀𝑜𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑝𝑙𝑎𝑠𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑎𝑙𝑐𝑢𝑙 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑜𝑢𝑡𝑟𝑒 𝑎𝑠𝑠𝑒𝑚𝑏𝑙é𝑒

Figure 5. Classification des assemblages par résistance

P a g e 4 | 27
3.2.1 ASSEMBLAGE A RESISTANCE COMPLETE
Ce type d’assemblage possède une plus grande résistance que la poutre assemblée. La
déformation plastique est supposée se former dans la poutre assemblée.

S’il y a vérification de la capacité de rotation :

𝑀 >𝑀 ,

S’il n’y a PAS vérification de la capacité de rotation :

𝑀 > 1.2 ∗ 𝑀 ,

3.2.2 ASSEMBLAGE A RESISTANCE PARTIELLE


Il est la solution intermédiaire, l’assemblage a une capacité de rotation suffisante pour
assurer la formation de la rotule plastique.

0.25 ∗ 𝑀 , <𝑀 <𝑀 ,

3.2.3 ASSEMBLAGE ARTICULE


Il possède une faible résistance, au maximum 25% de la résistance minimale requise pour
avoir un assemblage à résistance complète.

𝑀 < 0.25 ∗ 𝑀 ,

3.3 CLASSIFICATION PAR LA CAPACITE DE ROTATION


La capacité de rotation est une mesure de la déformation qui peut être atteinte avant que
la ruine, dans l’assemblage ne provoque une chute de la résistance flexionnelle. L’approche
de l’EUROCODE 3 reste vague. Cette classification constitue en principe une mesure de
l’aptitude des assemblages à résister à une rupture fragile ou à une instabilité locale
prématurée. Une application pratique de cette classification consiste à vérifier si une analyse
globale basée sur un calcul plastique peut être conduite.

La littérature propose toutefois une classification qui dépend de la rotation de l’assemblage


par rapport à celle de la poutre assemblée. Trois classes sont définies :

- Assemblage ductile
- Assemblage semi-ductile
- Assemblage fragile

P a g e 5 | 27
Figure 6. Capacité de rotation

4. MODELISATION D’ASSEMBLAGES POUTRE-POTEAUX

4.1 CAS D’UNE ANALYSE GLOBALE ELASTIQUE


Trois types d’assemblages sont utilisés :

- Assemblages rigides
- Assemblages semi-rigides
- Assemblages articulés

4.2 CAS D’UNE ANALYSE GLOBALE RIGIDE-PLASTI QUE


Trois types d’assemblages sont utilisés :

- Assemblages à résistance complète


- Assemblages à résistance partielle
- Assemblages articulés

4.3 CAS D’UNE ANALYSE ELASTOPLASTIQUE OU ELASTIQUE PARFAITEMENT


PLASTI QUE
Cinq types d’assemblages sont utilisés :

- Assemblages rigides à résistance complète


- Assemblages rigides à résistance partielle
- Assemblages semi-rigides à résistance complète
- Assemblages semi-rigides à résistance partielle
- Assemblages articulés

P a g e 6 | 27
4.4 EUROCODE 3
Par soucis pratique, l’EUROCODE 3 donne modèles d’assemblage :

- Modèle continu
o Assemblages rigides et/ou à résistance complète
- Modèle demi-continu
o Assemblages rigides à résistance partielle
o Assemblages semi-rigides à résistance complète
o Assemblages semi rigides à résistance partielle
- Modèle simple
o Assemblages articulés

Figure 7. Modélisation des assemblages dans l'analyse des structures en acier

Dans le cas d’assemblages semi-rigides, les hypothèses élastiques linéaires sont utilisées.

Figure 8. Modélisation d'assemblages (analyse globale élastique)

P a g e 7 | 27
II. CALCUL DES PROPRIETES D’UN ASSAMBLAGE

L’EUROCODE 3 utilise la méthode des composantes pour calculer la rigidité et la résistance


des assemblages boulonnés par platine d’extrémité.

Cette méthode consiste à supposer que l’assemblage boulonné par platine d’extrémité est
constitué d’un ensemble de composantes.

Les composantes d’un assemblage boulonné par platine d’extrémité sont :

- Zone de compression
o Ame du poteau - 1
o Semelle de la poutre - 3
o Ame de la poutre - 3
- Zone de traction
o Ame du poteau - 5
o Boulons en traction - 8
o Ame de la poutre en traction - 7
o Semelle du poteau - 4
o Platine d’extrémité en flexion – 6
- Zone de cisaillement
o Ame du poteau - 2

P a g e 8 | 27
Figure 9. Composantes d'un assemblage poteau poutre boulonné par platine d'extrémité

Dans le même assemblage, chaque composante est soumise à un effort particulier (traction,
compression, cisaillement) ou à une combinaison de ces efforts. L’approche de l’EUROCODE
3 nécessite l’identification de chaque composante par laquelle sont transmis ces efforts.
Ainsi, le comportement de chaque composante est caractérisé par sa rigidité propre, sa
résistance et sa capacité de déformation propre.

P a g e 9 | 27
1. APPROCHE POUR LE CALCUL DE LA RIGIDITE

Les composantes de l’assemblage boulonné par platine d’extrémité sont examinées


séparément. Une fois les caractéristiques de chaque composante sont connues, le
comportement de l’assemblage en termes de rigidité, résistance et capacité de rotation
peut être déterminé.

Les efforts possibles qui peuvent être appliqués à chaque composante sont la traction, la
compression et le cisaillement. Cela nécessite la détermination auxquels chaque
composante est soumise. Le comportement de chaque composante est représenté par
une courbe force-déplacement. Ce comportement est en règle générale non-linéaire. Les
paramètres déduis de cette courbe sont la rigidité, la résistance et la capacité de
déformation.

Figure 10. Comportement d'une composante

Le comportement global de l’assemblage peut être connu en tenant compte de la


contribution des comportements des différentes composantes. Des hypothèses doivent être
respectées pour la distribution des efforts à travers les différentes composantes de
l’assemblage. En règle générale, ces hypothèses sont :

- Les efforts internes sont en équilibre avec les charges appliquées


- Chaque composante doit être capable de résister aux efforts qui lui sont appliqués
- La déformation due à la distribution des efforts est supposée ne pas dépasser la
capacité de déformation de chaque composante
- La distribution doit être plus ou moins réaliste vis-à-vis de la distribution des rigidités

Chaque composante est maintenant modélisée par un ressort et l’assemblage est


représenté par un système des ressorts. La réponse de l’assemblage dépend des efforts
appliqués. Dans les structures en acier continues et semi-continues, le principe adopté est
que l’assemblage doit être capable de résister à la sollicitation principale due à la flexion,
même si l’assemblage est appelé, en même temps, à transmettre un effort tranchant et
parfois un effort normal. C’est la raison pour laquelle la plupart des modèles disponibles
décrivent le comportement en rotation des assemblages.

P a g e 10 | 27
Figure 11. Composantes d'un assemblage poutre-poutre en acier représentées par des ressorts

La courbe moment-rotation peut être déterminée de l'étude du système à ressorts, en tenant


compte de l’équilibre des forces, la compatibilité des déplacements, etc. La précision des
résultats dépend de la caractérisation des composantes. Ainsi, chaque composante est
modélisée par un ressort soumis à la traction, la compression ou le cisaillement, avec une
rigidité propre et, par conséquent, chaque composante possède sa propre loi de
comportement.

Pour obtenir la rigidité globale de l’assemblage, ces ressorts sont groupés en série ou en
parallèle selon la configuration géométrique de l’assemblage et, tout en respectant la
compatibilité de déformation des différentes composantes. Cette association permet
d’obtenir la courbe moment-rotation de l’assemblage.

La rigidité en rotation des assemblages soumis à la flexion constitue une caractéristique


importante de leur comportement. Elle correspond à la rigidité de l'assemblage au tout
début du chargement. Pour évaluer cette rigidité, on prend l'exemple d'un assemblage
poutre-poteau par platine d’extrémité. Le comportement de chaque rangée de boulons ( i )
cumule les contributions des composantes qui dépendent du nombre de boulons en traction
et de la position de chaque rangée. Ces composantes sont l'âme du poteau en traction, la
semelle du poteau en flexion, la platine d’extrémité en flexion et les boulons en traction avec
leurs coefficients de rigidité ( ki ) associés en série. Le déplacement δ est calculé en utilisant le
coefficient de rigidité ki :

𝐹
𝛿 =
𝑘 ∗𝐸

Avec F la force dans la composante. Ki le coefficient de rigidité et E le module d’élasticité de


l’acier.

P a g e 11 | 27
Figure 12. Approche de l'EUROCODE 3 pour le calcul de la rigidité initiale d'un assemblage poutre poteau par platine
d'extrémité boulonné

Pour chaque rangée de boulon en traction, les coefficients de rigidité de diverses


i
composantes constituant cette rangée peuvent être regroupés pour n’avoir qu’un seul
coefficient de rigidité ki* par rangée de boulon. On déduit pour chaque rangée de boulon :

𝑘∗ = 1 1 1 1 1
+ + +
𝑘 , 𝑘 , 𝑘 , 𝑘 ,

Où k3i ; k4i ; k5i ;k10i sont, respectivement, les rigidités de l’âme du poteau en traction, de la
semelle du poteau en flexion, de la platine d’extrémité en flexion et des boulons en traction.

Dans le cas où plusieurs rangées de boulons travaillent en traction, les rigidités équivalentes
de toutes les rangées tendues sont regroupées en parallèle de façon que l’on n'introduise
qu'un seul coefficient de rigidité équivalente.

∑ 𝑘∗ ∗ ℎ
𝑘 =

Où ki* est la rigidité efficace de la rangé et hi est la distance entre le centre de compression
et la rangée i de boulons.

En supposant que le centre de compression est situé au centre de la semelle comprimée de


la poutre et en tenant compte de la position de chaque rangée de boulons (hi), le bras de
levier équivalent (ht) est défini par :

∑ 𝑘∗ ∗ 𝑘
ℎ =
∑ 𝑘∗ ∗ ℎ

Enfin, la contribution de toutes les composantes est obtenue par la combinaison des rigidités
des deux premières composantes (âme du poteau en cisaillement et âme du poteau en
compression) avec les composantes dépendant des rangées de boulons (kt). En considérant
P a g e 12 | 27
que la position du ressort final est située au niveau du centre de traction défini par le bras de
levier (ht), la rigidité en rotation kφ du ressort pour l’assemblage entier est obtenue par la
formule suivante :


𝑘 = 1 1 1
+ +
𝑘 𝑘 𝑘

Il convient de signaler que le coefficient de rigidité k2, qui représente l’âme comprimée du
poteau, prend une valeur infinie en présence d’un raidisseur transversal d’âme comprimée.
Par contre, le coefficient de rigidité k1, qui traduit le cisaillement du panneau d’âme dépend
de la configuration de l’assemblage et des conditions du chargement (chargement
symétrique ou non).

Le rigidité initiale de l’assemblage Sj,ini est déterminée par la formule :

𝑆, =𝐸∗𝑘

La somme des efforts de traction dans les boulons de la zone tendue et l’effort de
compression dans la zone comprimée de l’assemblage sont égaux et de signes opposés
lorsque l’assemblage est sollicité en flexion sans effort normal. Ainsi, le moment transmis par
l’assemblage est équivalent statiquement à deux forces +-Feq (Feq = Ft et –Feq = Fc) telles
que :

𝑀 =𝐹 ∗ℎ

Par ailleurs, la rotation de l’assemblage due à la flexion est donnée par :

∆ −∆
𝜑=

Avec ∆t l’allongement du ressort unique de rigidité ki et ∆c le raccourcissement du ressort kc


représentant la zone comprimée de l’âme du poteau.

Les relations force-déplacement des deux ressorts, de rigidités équivalentes kt (zone tendue)
et k2 (zone comprimée), sont données par les relations suivantes :

𝐹 =𝑘 ∗𝐸∗∆

𝐹 =𝑘 ∗𝐸∗∆

Il est à noter que les déformations associées à la semelle et l’âme de la poutre en


compression et l’âme de la poutre de la poutre en traction sont supposées être incluses dans
la déformation de la poutre. Elles ne contribuent donc pas à la flexibilité de la zone
d’attache de l’assemblage.

En fonction du rapport de rigidité en rotation non dimensionnel K=(Sj,ini)/(EIb/Lb),


l’assemblage poutre poteau peut être classé comme étant rigide, semi-rigide ou articulé. Il
est considéré semi-rigide pour des valeurs de K situées dans les intervalles suivants :

- 0,5 <= K <= 25 pour les structures non contreventées


- 0,5 <= K <= 8 pour les structures contreventées

Avec Lb et Ib sont respectivement la longueur et l’inertie de la poutre.


P a g e 13 | 27
2. APPROCHE POUR LE CALCUL DE LA RESISTANCE

Le moment résistant correspond au moment maximum que peut supporter l’assemblage.


Pour déterminer le moment résistant de l’assemblage poutre-poteau par platine d’extrémité
boulonnée, on doit identifier les trois zones suivantes :

- La zone de traction de l’assemblage qui est directement affectée par la flexion de la


plaque d’extrémité, la flexion de la semelle du poteau, la traction des boulons, la
traction de l’âme du poteau et la traction de l’âme de la poutre.
- La zone de compression de l’assemblage qui comprend l’âme du poteau et l’âme et
la semelle de la poutre.
- La zone de cisaillement de l’âme du poteau.

Selon les capacités de déformation des rangées de boulons, une distribution plastique des
efforts internes peut être considérée. Dans ce cas, le moment résistant en flexion de
l’assemblage Mrd est calculé par la formule suivante :

𝑀 = ℎ ∗𝐹 ,

Où Frd,i est la résistance de la rangée de boulons (i) soumise à la traction ; nb est le nombre
de rangées de boulons en traction ; hi est la distance de la rangée de boulons (i) du centre
de compression situé au milieu de l’épaisseur de la semelle comprimée de la poutre.

Figure 13. Diagrammes de répartition des efforts dans un assemblage poteau-poutre boulonné

Le moment résistant de calcul peut être limité par la résistance de la semelle de la poutre en
compression ou l’âme du poteau en compression. Une vérification de celle-ci doit être
effectuée sur base de la formule suivante :

𝐹 =𝐹,

Où m est l’indice de la dernière rangée supposée soumise à une effort de traction ; Fj est
l’effort de traction dans la rangée de boulons j ; Fc,rd est la résistance de calcul de la
semelle comprimée de la poutre.

P a g e 14 | 27
L’Eurocode 3 fournit des formules permettant l’évaluation de la résistance de chacune des
composantes. (Formules disponibles dans l’annexe)

Le calcul du moment résistant est effectué en considérant 5 étapes.

1. Calculer les efforts de traction admissibles pour chaque rangée de boulons en


considérant les composantes associées à la rangée.
2. Choisir un type de diagramme de répartition des efforts entre les rangées de boulons.
a. En général, une distribution plastique est considérée.
b. Si la capacité de déformation est limitée par la rangée de boulons la plus
éloignée, une distribution élastique est considérée.
𝐹
𝑀 = ∗ ℎ

Où n est le nombre de rangée, hi est la distance respective de chaque rangée


par rapport au centre de compression, hl est la distance entre la rangée la plus
éloignée et le centre de compression.

𝐹 =𝑝∗𝐵,

Où p est le nombre de boulons par rangée, Bt,rd est la résistance de calcul d’un
boulon.

c. Dans le cas où la distribution plastique des efforts est limitée, en raison du


manque de capacité de déformation d’une rangée de boulons (m) qui
atteint sa résistance de calcul (Frd,k > p * Bt,rd), une distribution élasto
plastique peut être utilisée. Dans ce cas, on considère que les efforts dans les
rangées inférieures à la rangée m sont distribués linéairement en fonction de
leur distance au centre de compression. Le moment résistant est donné par la
formule :

𝐹 ,
𝑀 = 𝐹 , ∗ℎ + ∗ ℎ

Avec n désigne le nombre total de rangées de boulons ;m désigne la rangée


dont la capacité de déformation est insuffisante.

3. Vérifier que la zone comprimée de la poutre présente une résistance suffisante pour
équilibrer la somme des efforts de traction admissibles dans les boulons.
4. Effectuer une vérification similaire pour l’âme du poteau.
5. Etablir le moment résistant de l’assemblage comme étant la somme des résistances
en traction admises dans chaque rangée de boulons par la distance de ces rangées
au centre de compression situé au milieu de la semelle comprimée de la poutre.
L’évaluation de la résistance en traction des différentes rangées de boulons est
effectuée en considérant des tronçons en té équivalents. 3 modes de ruines sont
possibles, il existe donc 3 résistances calculée à la traction. (paragraphe suivant).
Suivant le moment résistant calculé, l’assemblage pourra être considéré à résistance
totale, partielle ou articulé.
0.25 ∗ 𝑀 , , < 𝑀 < 𝑀 , ,
Où Mb,pl,Rd est le moment résistant de la poutre.

P a g e 15 | 27
3. CAPACITE DE ROTATION

L’Eurocode ne donne pas de formule pour calculer la capacité de rotation. Il existe


cependant une règle qui stipule que la capacité de rotation est suffisante pour une analyse
plastique si le moment résistant de l’assemblage est piloté par la résistance de la semellle du
poteau en flexion dont l’épaisseur doit satisfaire à :

𝑓
𝑡 = 0.36𝑑
𝑓

Où d est le diamètre nominal du boulon ; Fub est la résistance ultime du boulon en traction et
Fy est la limite d’élasticité.

Si la résistance de l’assemblage est au moins égale à 1,2 fois la résistance plastique de calcul
de la poutre assemblée, il n’est pas nécessaire de vérifier sa capacité de rotation. Dans le
cas d’un assemblage à résistance partielle, la capacité de rotation en doit pas être inférieure
à celle nécessaire pour permettre le développement de toutes les rotules plastiques.

4. CONCEPT DU TRONCON EN T

Le calcul d’un assemblage avec platine d’about boulonné est très complexe, l’Eurocode 3
donne donc une simplification en proposant de mener l’étude via l’utilisation de tronçons en
té.

Figure 14. Modélisation d'une semelle de poteau et d'une platine d'extrémité sous forme de tronçons en té.

P a g e 16 | 27
Ce modèle permet de calculer plus facilement les courbes forces / déplacements de
chaque composante.

Pour le calcul de la rigidité initiale du tronçon en té d’une seule rangée de boulons, il faut
cumuler la contribution de la semelle du poteau (1 er tronçon), de la platine d’extrémité (2ème
tronçon) et des boulons avec leur coefficient de rigidité associés en série. Nous en déduisons
alors la rigidité de la rangée de boulons de la façon suivante :

𝐸
𝐾 =
1 1 1
+ +
𝐾 𝐾 𝐾

Où Kf, Kp et Kb sont respectivement les rigidités de la semelle du poteau, de la platine


d’extrémité et des boulons.

Il existe 3 modes de ruine dans le domaine plastique. Ils sont fonction de la résistance de le
semelle du tronçon en flexion et des boulons en traction. Ces trois modes sont représentés
d’une manière simple par la ruine plastique de la platine (mode1), la ruine mixte de la platine
(mode2) ou la ruine des boulons (mode3).

Figure 15. Mode de ruine du tronçon en té

Le mode 1 correspond à la ruine du tronçon en té par formation d’un mécanisme plastique


avant que la ruine des boulons ne soit atteinte. Il s’accompagne donc d’une déformation
plastique important, c’est le mode recherché.

4𝑀 + 2𝑀
𝐹 , , =
𝑚

(32𝑛 − 2𝑑 )𝑀 + 16𝑛𝑀
𝐹, , =
8𝑚𝑛 − 𝑑 (𝑚 + 𝑛)

Le mode 2 se rapport à l’atteinte de la résistance des boulons alors que les lignes de
plastification se sont déjà développées. Il se caractérise par une capacité de déformation
variable d’un tronçon à l’autre, c’est un mode intermédiaire.

𝑀 + 𝑛∑𝐵 ,
𝐹 , , =
𝑚+𝑛

P a g e 17 | 27
Le mode 3 correspond à la ruine des boulons, la rigidité importante des semelles du tronçon
en té conduit à la séparation des plats sans apparition d’effort de levier. Ce mode de ruine
se traduit par une ruine brutale de boulons et est à éviter.

𝐹 , , = 𝐵,

Où Mp et Mbp sont respectivement les moments plastiques de la semelle et de la contre


plaque.

0.25 ∑ 𝑙 , ∗ 𝑡 ∗𝑓
𝑀 , , =
𝛾

0.25 ∑ 𝑙 , ∗ 𝑡 ∗𝑓
𝑀 , , =
𝛾

0.25 ∑ 𝑙 , ∗ 𝑡 ∗𝑓 ,
𝑀 , =
𝛾

Où Fy,bp est la limite d’élasticité des contre-plaques ; tbp est l’épaisseur des contre-plaques ;
Ft,rd est la résistance à la traction d’un boulon ; dw est le diamètre de la rondelle, de la tête
du boulons ou de l’écrou selon la partie qui est en contact avec la semelle et Bt,rd est la
résistance en traction de tous les boulons dans le tronçon en té.

La résistance à considérer pour l’assemblage est celle qui correspond à la valeur minimale
des 3 modes de ruines.

Dans les modes 1 et 2, la déformation de la semelle du tronçon en té conduit à l’apparition


de l’effort de levier dont la position dépend de la rigidité des boulons tendus et de la semelle
fléchie. Par contre, la rigidité importante de la semelle dans le troisième mode conduit à une
répartition des efforts sans apparition des efforts de levier. En réalité, les têtes des boulons, les
écrous et les rondelles possèdent des diamètres non négligeables et els efforts transmis à la
semelle sont répartis sur une certaine zone de contact entre le boulon et la semelle.
L’Eurocode 3 traduit cet effet sous une forme alternative d’évaluation de la résistance
plastique de la semelle. Cette formule est basée sur l’hypothèse d’une distribution uniforme
de contraintes sous la tête du boulon, de l’écrou ou de la rondelle. Dans ce cas, la résistance
du tronçon en té en mode 1, doit être modifiée en intégrant l’effet de n et dw. On retrouve
la charge de ruine des tronçons seuls en mode 1 si on pose Mbp=0 dans les formules qui
donnent la résistance des tronçons en té renforcés par contre-plaque.

P a g e 18 | 27
Figure 16. Répartition des moments dans un tronçon en té

L’avantage de la procédure est de fournir le mode de ruine associé qui permettrait d’éviter
les modes de ruines fragiles.

L’équivalence entre le tronçon en té et composante d’un assemblage boulonné par platine


d’extrémité se traduit par la détermination d’une longueur équivalente dite longueur
efficace. La longueur efficace d’un tronçon en té équivalent est une longueur théorique et
ne comprend pas nécessairement la longueur physique de la composante de base qu’il
représente.

P a g e 19 | 27
La longueur efficace est définie par les schémas des lignes de plastification des différentes
rangées de boulons, prises en compte séparément ou en groupe. Ces lignes de plasticité
dépendent de la configuration de l’assemblage et de la disposition des trous. L’approche de
l’Eurocode 3 fournit les longueurs efficaces à adopter dans le calcul de la rigidité et de la
résistance pour la plupart des assemblages utilisés dans la pratique.

Figure 17. Schémas des lignes de plastification des tronçons en té (mécanisme individuel)

Figure 18. Schémas des lignes de plastification des tronçons en té (mécanisme de groupe)

Les longueurs efficaces du tronçon en té associés aux différents types de ruine sont donnés
dans les tableaux dans l’annexe.

P a g e 20 | 27
III. ANNEXES

1. FORMULATION UTILISEE PAR L’EUROC ODE 3

P a g e 21 | 27
P a g e 22 | 27
P a g e 23 | 27
P a g e 24 | 27
2. VALEUR DE LA LONGUEUR EFFICACE DE LA SEMELLED DU POTEAU ET DE LA
PLATINE D’EX TREMITE SELON EC3

P a g e 25 | 27
P a g e 26 | 27
P a g e 27 | 27

Vous aimerez peut-être aussi