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La fleur de sang

11.02.2022-
Prologue
Le bruit des épées s’entrechoquant. Une flèche perçant l’air. C’était une journée
pour le moins banale au centre d’entraînement. Et pourtant Kylian ne comprenait pas
pourquoi il devait être là. Sa place était à l’atelier, entouré de ce bruit de marteau martelant
le fer et de la chaleur du four.
Un cri. Des personnes applaudissant. Sûrement un combat à peine plus loin.
Intrigué, la plupart des apprentis présent dans l’arène arrêtèrent leurs activité pour
voir ce qu’il se passait. Kylian qui n’avait rien de mieux à faire faisait parti de ceux qui avait
monté sur les murs pour regarder en dehors de l’enceinte. Deux personnes se battaient en
contre-bas et l’une d’entre elle était allongé au sol. Ne jugeant cela pas très intéressant, le
noiraud aux yeux d’or retourna vaquer à ses occupations. Vérifier le stock d’arme, de
flèche et faire la liste de ce qu’il manquait. Voilà ce qu’était venu faire Kylian, et c’était
vraiment barbant. Le voyant faire, l’un des entraîneurs se moqua ouvertement de lui.
- Qui es-tu donc pour toucher à toutes ces œuvres d’art ? Je ne t’ai jamais vu ici, que vient
tu faire gamin ? Serai-tu l’apprenti du forgeront ?
Le regard que lui adressa Kylian était dépourvu d’émotion, mais il bouillonnait à l’intérieur.
- Es-tu muet ou as-tu peur de me répondre ?
Il rit, ne s’attendant toujours pas de réponse. Pourtant, il ne s’attendait pas à un regard
aussi froid de la part de l’adolescent.
- Moi ? Peur ?
Kylian sourit naïvement.
- Voudrais-tu, par hasard, ne plus pouvoir avoir de ces œuvres d’art ? Parce que, tu vois,
je ne suis pas l’apprenti du forgeron, mais le forgeron lui-même.
L’entraîneur pâlit d’un seul coup. Devant sa réaction, Kylian souri froidement.
- A moins que tu ne cherche en faite à te battre contre moi ?
- Bien sûr que non ! Si votre frère l’apprenait, je serais immédiatement renvoyé.
Kye par ci, Kye par là. J’aurais dû m’en douter. Je ne suis jamais pris au sérieux de toute
façon. Mais alors comment se fait-il que Koma n’ai jamais confronté à cette situation.
Savent-ils au moins qui je suis ?
Sans prendre compte de l’entraîneur plus longtemps, Kylian partit avec la liste d’arme à
préparer. Déambulant dans les rues de la capitales, il arriva enfin à l’atelier. Entrant par la
porte de derrière, il fut plutôt étonné de voir son frère jumeau dans la forge. Celui-ci était
encore vêtu de son armure et observait toutes les lames accrochées aux murs.
- Je ne m’attendais pas a te voir ici Koma.
- Quelque chose de grave est arrivé à notre frère et… on est convoqué.
Au premier coup d’œil, les jumeaux ne se ressemblaient pas. Koma avait les cheveux
noirs, tout comme son frère, mais les yeux gris. Et puis aussi, il laissait pousser ses
cheveux comme leur aîné, tandis que Kylian les coupaient. Malgré toutes leurs
différences, s’étaient de véritables miroirs, en terme physique et mentale. En effet, si
Koma était droitier, Kylian était gaucher, ce qui faisait que leur tenu était toujours inversée.
Quand s’était le cas, la seule chose qui les différenciait c’était les motifs sur tunique, des
flammes pour le gaucher, des feuilles d’arbres pour le droitier. Et bien que les deux frères
étaient froids, Koma l’était bien plus que son jumeaux puisque celui-ci souriait presque à
longueur de journée, contrairement à lui.
Kylian fronça des sourcils.
- Qu’est-il arrivé à Kye ?
- La convocation ne t’intéresse pas apparemment, mais je n’en sais pas plus que toi.
Alors les deux frères sont partis en direction de la mairie. Quel fut leur surprise de voir leur
frère aîné couvert de sang agenouillé devant un homme blond élégant vêtu d’un grande
cape noire devant la place centrale. Les jumeaux s’arrêtèrent instantanément : quelque
chose n’allait pas. Ce fut Koma qui pris la parole en premier, voyant son frère cloué par la
surprise.
- Pouvons-nous savoir pourquoi Kye est dans cet état ?
L’homme les regarda l’un après l’autre.
- C’est donc vous les meilleurs épéistes de la ville ? J’ai pourtant pu observer que celui qui
porte des flammes sur ses vêtement est forgeron. Votre frère est accusé de traîtrise et il
n’a as renié ce fait, bien au contraire.
Alors que tous les habitants présents attendaient une réaction des jumeaux, ils furent tous
surpris d’entendre leur aîné ricaner.
- Mes frères n’ont rien à voir avec tout ça. C’est mon choix d’avoir voulu assassiné le roi !
- Tais-toi et explique nous ce qu’il se passe !
Bien évidemment, Kylian n’avait toujours pas parler. En revanche, tout le monde fut surpris
de le surprendre reculer d’un pas avec cette expression de peur gravé sur le visage.
C’était comme s’il venait de voir un fantôme. Soudain, il fit volte-face et para à main nue
une lame destinée à son cœur. C’était comme s’il avait quand même été poignardé en
voyant le visage de son père.
- Je te l’avais dit, pas vrai Kylian ? La haine que je voue à ce royaume, votre grand frère
en a hérité. Et tu ne m’as pas cru.
Le noiraud recula jusqu’à se cogner contre Koma, puis il tomba à genou, les yeux vides
d’émotions, la bouche ouverte de stupéfaction. Son frère détourna les yeux pour fixer le
traître, le cri de son frère résonnant dans toute la ville. Le cœur des deux frères étaient en
miettes. L’homme à la cape posa une main sur l’épaule de Koma.
- Vous savez ce qu’il vous reste à faire.
Mais s’était comme si les jumeaux n’entendaient plus ce qui les entourait. Et puis les
plaintes de Kylian se sont soudainement arrêtée. Il s’est redressé et a regarder son père
tandis que son jumeau fixait toujours Kye. Quand ils sont arrivés, seul Koma était armé,
pourtant, à cet instant, Kylian et lui avait tous les deux leur propre épée en main. C’était
comme si le plus sensible des deux avait fait apparaître son arme. Ils se sont tous les
deux approchés de celui qu’ils regardaient et tous ceux qui étaient témoins de la scène
retenaient leur souffle. Allaient-ils rejoindre les idée de ces traîtres ou bien rester fidèle au
roi ? Kylian avait l’air beaucoup plus instable émotionnellement que son frère. Ils levèrent
tous les deux leur épée et l’abattirent. Une tête roula au sol et du sang gicla au sol. Koma
avait décapité Kye d’un seul coup ; les larmes aux yeux et le regard sombre. Quand il se
retourna, il vit que son frère s’était blessé lui-même. Du sang coulait à flot de son avant
bras et de sa main gauche : il avait changé son épée de main pour s’infliger cette
blessure. Il secoua la tête, comme s’il ne ressentait pas la douleur, et regarda fixement
l’homme à la cape.
- Mon père n’a rien fait contre le roi, il ne mérite as la mort contrairement à Kye. Mais il a
parler en défaveur du roi. N’étant pas garde royale, ni garde tout court, je ne peux que
verser mon propres sang pour prouver ma fidélité. Vous pouvez vous charger de mon
père.
Koma le regardait tristement tandis que l’homme hochait la tête.
- Mais il te reste encore quelque chose à faire : partir.
En ce jour d’automne, l’odeur du sang régnait sur la place d’Anolia. Ce fut
également cette journée que tout le monde vit partir l’un des meilleurs épéiste et forgerons
de la ville. Kylian avait quitté sa patrie avec son épée et une sacoche, tournant le dos à
ceux qu’il connaissait. Les flammes incrustés sur ses habits semblaient plus vives que
jamais.
Chapitre 1

Mourir de faim ou en plein combat ? Drôle de question, mais pour Melian, ne pas
mourir tout court serait mieux. Quant à Amélia, une guide tout à fait inutile pour lui, elle
préférerait largement mourir au combat. Le blond la trouvait exaspérante : lui était
voyageur et avait sauvé Amélia d’une bande de monstres, pourtant faibles, qui étaient sur
le point de la tuer. Et depuis, elle ne le lâchait plus, au plus grand désespoir de Melian.
Amélia ne vivait que pour la nourriture, et contrairement au voyageur, elle était incapable
de jeûner. Rater un repas et se serait la mort. C’est ce qu’elle disait.
En ce moment même, les provisions des deux voyageurs était au plus bas. Melian
aurait très bien pu jeûner pendant plusieurs jours, mais s’était une chose tout à fait
impossible pour son amie. La seule chose qui leur restait à faire était de piller le camp d’un
groupe de monstres que l’on trouvait dans les zones non-habitées et sauvages. Et
évidemment, il n’avaient pas tardé à tombé sur ce qu’il cherchaient. Le noiraud soupira
une énième fois en voyant qu’Amélia voulait absolument se joindre à lui. Et il dû, encore
une fois, lui expliquer pourquoi elle ne pouvait pas.
- Tu ne sais même pas te défendre correctement face à ces machins. Tu perds à moitié
connaissance quand tu en croise un par hasard et tu espère toujours m’accompagner ? Tu
sais te battre au moins ? Déjà que c’est toi qui insiste pour pouvoir avoir à manger.
Laisses moi faire mon boulot tranquillement. En plus il y a un mage dans ce groupe.
En entendant la dernière phrase, Amélia en savait plus comment riposter. Elle fut figé sur
place de peur. Si elle était prête à tout pour manger, elle n’était pas bête au point d’insister
pour combattre un mage. Melian ricana légèrement.
- Alors on change d’avis ?
- Vas-y. Tu sais très bien que j’ai la trouille face à eux.
Son compagnon hocha la tête en souriant, puis sortit son sabre. En un instant, il avait
bondit hors de leur cachette et avait décapité l’un des monstres. Complètement pris au
dépourvus, les autres se précipitèrent sur l’adolescent.
Tous des idiots, comme toujours.
Tandis qu’il enchaînait les coup, la guide observait Melian manier sa lame. Elle
s’étonnait toujours des talents de son sauveur, et de son agilité avec sa lame aux reflets
rouges. Ce n’était pas le meilleur des combattants, mais il savait se débrouiller bien mieux
que la plupart des voyageurs. Ça elle ne pouvait pas le nier.
Alors qu’il abattait le dernier gêneur et qu’il se tourna en direction du mage
maléfique, Melian ne le trouva nul part. Pris d’un mauvais pré sentiment, il jeta un cou
d’œil à l’endroit où se cachait Amélia. Son cœur rata un battement en apercevant la
créature qu’il cherchait debout derrière le buisson. Et alors qu’il allait se précipiter au
secoure d’Amélia, ses jambes cédèrent tandis qu’il commençait à cracher du sang.
- Pas maintenant ! cria-t-il pour lui-même.
Ça n’arrive qu’une fois par mois ! Pourquoi maintenant ?!
En s’effondrant sur le sol, Melian pu distinguer une silhouette inconnue ne plus derrière le
buisson. Il pria seulement pour que se ne soit pas un ennemi en plus.
Xiao regarda la fille qui se tenait là. Elle semblait terrifiée mais avait quand même
sortit un petit couteau pour se défendre.
- Je ne suis pas ton ennemi, et si j’avais voulut te tuer tu serais déjà morte.
Entendant mes mots, elle soupira de soulagement avant de jeter un cou d’œil au camp de
monstre dans lequel se battait celui qui devait sûrement être son compagnon. Je me
retourna pour regarder ce qu’il restait de lui. Étrangement il était au sol, inconscient. La
fille pâlit avant de courir dans sa direction. Elle le tourna sur le dos pour voir avec
étonnement qu’il avait encore les yeux ouverts. Enfin, il n’y en avait qu’un, celui de
gauche, qui était visible puisque l’autre était caché par un bandage bandage blanc,
comme s’il était blessé. Xiao remarqua que s’était également le cas pour ses mains et ses
avant bras. La panique de la fille faisait pitié. Mais une chose lui tracassait l’esprit :
l’adolescent n’était pas gravement blessé quand il était arrivé. Alors pourquoi avait-il l’air
de craché du sang ?
- Vous n’avez as une potion de soin ? Hein ? S’il vous plaît ! Je vous en supplie.
Mais alors qu’il allait répondre, une main saisit la manche de la fille. Le blond était de
nouveau conscient et son visage était tordu par un douleur infime.
- C’est bon Amélia. Je m’en remettrait. J’ai connu pire tu sais, affirma-t-il avec un sourire.
Il se redressa comme s’il allait parfaitement bien. Il cracha une dernière fois du sang, qu’il
essuya vivement et regarda Xiao dans les yeux. Surpris de voir une deuxième personne, il
prit son sabre en main et se mit en garde. Grâce à ce simple geste, il pu observé que le
garçon était gaucher et que sa position n’avait aucunes failles.
- Ce n’est pas la peine de se battre. Comme je l’ai dis à ton amie, je ne suis pas votre
ennemi. Si je l’avais voulu, je vous aurez déjà tué. Mais qui êtes vous pour vous trouver
dans cette partie de la région ?
Le garçon regarda dans le vide, sous les yeux de son amie. Il semblait réfléchir.
- Et bien, elle s’est Amélia, une guide. Moi, mon nom est Melian, je suis un voyageur. On
était à la recherche de nourriture pour cette goinfre qui me sert de compagnon. Et toi ?
- Xiao, chasseur des créatures corrompues.
- Tu viens de Anolia alors, non ? demanda Amélia.
Elle eut pour seule répondre un haussement d’épaule. Melian la regardait en pouffant de
rire. Xiao regardait le duo avec indifférence, mais sans comprendre pourquoi, il sentait que
quelque chose n’allait pas avec l’adolescent : il était entouré d’une aura étrange et cela mit
le chasseur sur ses gardes. Mais il y avait aussi cette sensation bizarre au creux de sa
poitrine, comme un vide. Encore une fois, il avait croisé des gens capable de rire et de
sourire. Et puis d’un coup, Melian fixa le chasseur dans les yeux.
- Si tu es là c’est qu’Anolia n’est as loin non ? Si tu le souhaite, pour te remercier, je
pourrait te préparer quelque chose pour manger.
Il regarda le ciel.
- Si mon estimation est juste, nous devrions arrivé en ville en début de soirée.
- Non. Je ne vous accompagnerais pas et ce n’est pas la peine de me remercier. Je hais
ces habitude que les humains ont de donner une récompense pour se remercier.
Xiao avait marmonné sa dernière phrase assez bas pour que lui seul puisse l’entendre. Et
pourtant le garçon le regarda n fronçant des sourcils.
- Pourquoi tu dis ça ? C’est le minimum pour avoir sauvé Amélia et toi aussi t’es humain,
non ?
Le chasseur ne répondit rien, laissant Melian dans l’incompréhension.
Il m’a vraiment entendu. C’est qu’il dois avoir une ouïe incroyable.
Ne recevant toujours pas de réponse, le blond haussa des épaules et se dirigea vers les
caisses du camp de monstres.
Il les a tous gérer sans grandes difficultés. Certains seraient déjà morts avant que je
n’arrive. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi était-il inconscient.
Melian avait arraché l’une des planches d’une caisse pour regarder à l’intérieur. Il devait
avoir quelque chose d’intéressant car il se mit à sortir tout son contenue. À la plus grande
déception de la rousse, se n’était pas des vivres mains des armes. Et puis soudain, Melian
lui jeta quelque chose. Xiao reconnu tout de suite l’objet : une flûte de défense. Quand on
en jouait face à un ennemi, un champ de force se créait autour de nous pour l’empêcher
de nous attaquer. Une belle trouvaille. La guide ne dit rien, mais rangea l’instrument dans
son sac. Quand Melian eut enfin trouvé de quoi cuisiner, Xiao avait disparu.

Les rues d’Anolia étaient vraiment pleines à craquer. Les deux voyageurs se
faufilèrent dans la foule pour aller dans la taverne la plus proche. Étrangement, il y avait
beaucoup moins de monde qu’ils ne le pensaient. Tandis qu’Amélia commandait à
manger, Melian était aller voir le tableau d’affichage. Les quêtes proposées y étaient
accrochées. Et ce jour là, il n’y avait rien. Le blond soupira avant de rejoindre la guide à la
table qu’ils avaient choisi. Voyant tout ce qu’elle avait pris, le blond la prévint que c’était
elle qui payait.
- Et pour les quêtes, tu as trouvé quelque chose d’intéressant ?
- Non. Il n’y en a même pas une accrochée au tableau.
Entendant cela, Amélia faillie s’étouffer. Et c’était plutôt compréhensible. Après tout, dans
les villes comme celle là, il y avait toujours des demandes. La guide était inquiète pour la
bourse du voyageur.
- Ne t’en fais pas. Il me reste assez de pièces d’or pour me payer une chambre pendant
une semaine, et je peux aller aux cuisines pour me préparer un repas le soir.
- C’est à ça qu’on repère les vrai aventurier. Ils se fichent complètement de l’argent.
Melian jeta un coup d’œil derrière son épaule pour croiser le regard de Hairi, un garde de
la ville. Celui-ci s’assit à la table.
- Ça faisait un bail Amélia ! Toi aussi Melian , je suis content de te savoir en bonne santé
avec ta manie de ne manger qu’un jour sur trois.
- Plaisir non partagé, grommela le blond.
La guide regarda Melian, inquiète. Depuis qu’elle l’avait rencontrée en début de mois, elle
en l’avait jamais vu comme ça. Le sourire du garde devint soudainement malveillant tandis
que l’adolescent regardait dans le vide.
- Et bien j’espère bien, car je ne suis as là pour boire un verre en compagnie d’un enfant
qui se dit voyageur. Il y a quelqu’un en ville qui m’a demandé de te remettre une lettre. Et
toi Amélia, tu as prévu de rester avec lui ? demanda-t-il en donnant le fruit de sa venue à
Melian.
- Non. À vrai dire, je ne le gênerais plus qu’autre chose. Et puis il semble bien connaître la
région.
Après cette brève conversation et des adieux à Melian, Amélia quitta la taverne pour
trouver des voyageurs qui auraient besoins d’elle. Le blond était désormais seul,
tranquille. Il soupira de soulagement et ouvrit l’enveloppe. En lisant son contenu, il jeta un
coup d’œil à une table voisine. Il n’y avait personne.
Bizarre, j’avais l’impression d’être observé.
N’ayant rien commandé, Melian quitta l’établissement à la hâte, se dirigeant vers le centre
de la ville. En arrivant, tous les yeux se fixèrent sur lui, mettant le voyageur mal à l’aise.
Tous les habitants présents reculèrent pour créer un passage jusqu’au centre du cercle.
En croisant le regard de celui qui se trouvait là, Melian fit une courte révérence. C’était le
Maître du feu : Maeldan, un être millénaire, l’un des maîtres primaires et créateurs de ce
monde. Sous sa forme humaine, s’était un homme d’un trentaine d’année brun aux yeux
rouge orangé, vêtu d’un ensemble noir aux motifs de flammes.
- C’est toi Melian ? Tu as bien grandis mon garçon. J’ai à te parler.
Chapitre 2

Melian avait suivit le Maître du feu jusqu’aux portes de la ville. En chemin, ils
croisèrent un messager qui donna un rouleau à l’adolescent, depuis, celui-ci ne faisait que
de le fixer, comme s’il renfermait quelque chose que le blond ne voulait voir. Arrivés à
destination, Maeldan s’arrêta comme pour attendre quelqu’un. Il semblait plutôt réoccupé
et, après avoir rangé le rouleau dans sa sacoche, Melian le regardait d’un œil songeur. Il
ne l’avait jamais vu si inquiet.
- Qu’est-ce qui ne va pas ?
Le Maître primaire regarda l’adolescent doit dans son œil unique. C’était comme s’il
essayait de lire en lui. Finalement, il secoua la tête et croisa les bras.
- C’est juste que je voudrais que tu fasses équipe avec un enfant du vent pour la mission
que je vais te confier. C’est bizarre, je lui avait donné rendez-vous ici et il n’est jamais en
retard d’habitude.
- Et comment il s’appelle cet enfant du vent ?
- Xiao.
Melian faillit s’étouffer en entant ce nom et à ce moment précis, l’adolescent aux cheveux
noirs et aux yeux bleu-vert apparut devant eux, comme s’il s’était téléporté. C’était
d’ailleurs le cas. Xiao regardait tour à tours les deux personnes qui se tenaient devant lui.
Finalement, ses yeux s’arrêtèrent dans ceux du Maître du feu.
- C’est donc avec ce gars là que je vais devoir faire équipe maître Maeldan ?
Se tournant vers Melian, son regard était vide.
- Je ne savais pas qu’un tel faiblard pouvait être un élémentaire du feu.
Baissant la tête, le blond se mit à marmonner pour lui même. Personne ne eu entendre de
quoi il râlait. Quant à Maeldan, il était plutôt surpris, et comme si Xiao avait lu dans ses
pensées, il se mit à lui expliquer ce qu’il s’était passé quand ils s’étaient rencontrés. Le
Maître du feu n’était nullement surpris d’entendre que Melian s’était évanoui sans
explications. À vrai dire, cela semblait même l’amuser.
- C’est pas marrant, grommela le principal intéressé. Ce n’est pas non lus ma faute si
chaque mois je tombe dans cet état alors que tout va bien.
Maeldan se moquait toujours de l’élémentaire du feu devant un Xiao plongé dans
l’incompréhension.
- Au fait, t’as quel âge pour un enfant du vent ?
C’était Melian qui avait essayé de changer de sujet, ayant marre d’entendre le Maître
primaire rire de sa faiblesse. Xiao regardait et autre adolescent dans son œil unique.
- Trois cents ans. Et toi ?
- Je ne sais pas. Mais Maeldan m’en donne dix-sept.
À ces mots, les deux le fixèrent étrangement et le Maître du feu soupira. Secouant la tête,
il devint soudainement sérieux.
- Enfin bref, je vais vous dire en quoi consiste exactement cette fameuse mission que j’ai à
vous confier. Si vous êtes à jours sur les dernières informations de la régions vous avez
sûrement dû entendre quelque chose à propos du domaine de sang.
Les deux adolescent n’en savaient strictement rien et secouèrent la tête négativement,
devant un Maeldan désespéré.
- Le domaine du sang vient de perdre sa protection et un voyageur curieux à voulut savoir
pourquoi l’illusion n’empêchait plus les intrus d’entrés et en a découvert la raison : tous les
habitants des lieux sont morts, sauf un qui est sûrement partit il y a près de trois ans
puisqu’il disait que les lieux sont visibles depuis. Malheureusement, ce voyageur est mort
de manière inexplicable avant d’avoir pu nous révéler l’emplacement du domaine du sang
et le pourquoi du comment il sait que tout le monde est mort sauf un enfant du sang qui en
est encore au stade de la fleur, sachant qu’il n’y a aucun élémentaire du sang. Votre but
est de trouvé cet enfant du sang et de l’aider à développer le fruit du sang puisqu’il est le
dernier.
Devant tant d’explications d’un seul coup, Melian avait besoin de faire le tri des
informations tandis que Xiao réfléchissait déjà à un moyen de trouvé le fruit de leur
prochain voyage.
En faite, il y avait déjà plusieurs indices sur ce qu’ils allaient devoir chercher. En
effet, puisque l’illusion s’était rompue il y a peu, il fallait trouvé un domaine apparu il y a
trois ans. Ensuite, concernant l’enfant du sang, il fallait donc trouvé quelqu’un encore en
état de faiblesse qui manipulait une arme capable d’absorber le sang de tout ce qu’elle
tranchait. Mais vu que cet enfant du sang avait sûrement vu tous ses camarades mourir, il
devait probablement être dans un état de folie incontrôlable. En dernier lieu, il y avait la
différence entre un enfant et un élémentaire. c’était comme pour Melian et Xiao : Melian
était un élémentaire, il avait été choisit par le Maître du feu au cours de sa vie pour
manipuler son élément grâce à n’importe quelle arme qu’il avait dans les mains, et Xiao
était un enfant du vent, il était soit né de quelqu’un qui manipulait déjà son élément, ou
bien directement de la chair du Maître du vent. Sauf que pour lui, s’était un secret bien
caché. Il fallait donc en conclure que la personne que les deux adolescents devaient
chercher pouvait utiliser le sang avec autre chose que des armes.
Finalement, Xiao vint à se dire que les pistes étaient quand même pas assez
précises. Il soupira et croisa le regard de son futur compagnon de voyage. Au premier
regard, il avait l’air faible, mais il devait bien avoir une raison pour que le Maître du feu le
choisisse. Melian avait l’air troublé, comme s’il avait entendu quelque chose de perturbant.
Finalement, il s’enfuit en toute discrétion, devant le regard des deux autres qui ne
comprenaient as quelle mouche l’avait piqué.

Melian était de retour dans les rues d’Anolia. À vrai dire, il ne savait pas pourquoi il
était partit si soudainement. Il se sentait juste plus seul que jamais. Il déambula un peu
partout en ville, sans savoir exactement où ses pas allaient le mener. Le soleil commençait
à se coucher, mais l’adolescent ne cherchait toujours pas une auberge pour dormir.
Finalement, il arriva dans un petit bois. Les lieux étaient calmes, et la rivière qui passait là
reflétait le ciel. S’asseyant contre un arbre, Melian sortit de sa sacoche un petit pain à la
vapeur qu’il avait acheter en venant. Il n’en manga que la moitié et remit le reste dans son
emballage. Ramenant ses jambes près de lui, il se mit à fredonner un air qu’il connaissait
sur le bout des doigts. Seulement, il ne savait plus d’où il l’avait apprise.
- T’es amnésique n’est-ce pas ?
Melian se leva d’un bond en sortant son sabre, surpris d’entendre quelqu’un si près de lui.
Ce n’était que Xiao. Celui-ci était perché dans un arbre, regardant le blond avec
indifférence.
- Et pourquoi tu me pose cette question ? Oui je suis amnésique, et alors ?
Melian était plutôt mal à l’aise. Il n’aimait pas cette question. Le sentiment qu’il manquait à
son devoir, sans savoir ce que s’était exactement était un supplice pour lui.
- Pour rien. Mais tu ne me semble pas être de la région. Tu comptes dormir où ? Ici ?
- Ben… Oui bien sûr. Il y a un problème avec ça ?
Xiao soupira, exaspéré. En effet, Maeldan lui avait fait part des mauvaises habitudes de
l’élémentaire : il mangeait un jour sur trois et seulement le soir, dormait à même le sol à
l’extérieur et seulement quatre heures. Et tout ça était vraiment inquiétant malgré le fait
qu’il était toujours en bonne santé alors que ça durait depuis deux ans, soit le moment où
ils s’étaient rencontrés. Le Maître du feu ne savait pas si Melian était déjà comme ça
avant, mais il avait émis l’hypothèse que oui. Tout cela impressionnait quelque peu Xiao. Il
fallait le faire quand même pour prendre aussi peu soin de soi et tenir encore debout. De
plus, il savait bien se battre, même si le noiraud en doutait à cause de leur rencontre.
Chapitre 3

Melian regardait Xiao aller d’informateur en informateur pour trouver différents lieux
pouvant être potentiellement le domaine du sang. Le blond ne faisait pas grand-chose à
part tendre l’oreille et écouter attentivement ce que le chasseur de monstre apprenait, ce
qui énervait quelque peu son nouveau compagnon d’aventure étant donné qu'il ne faisait
rien d'autre. À la nuit tombé, Melian était plutôt rêveur et le noiraud en avait profité pour
payer deux chambres consécutives pour lui et l’élémentaire du feu. Quand celui-ci est
revenu à lui et s’est rendu compte de cela, il a commencé à marmonner que tout cet
argent aurait pu être dépenser dans d’autres choses. Sauf que devant le regard noir de
Xiao, il s’est tut et est allé se couché sans manger, comme à son habitude. Voilà cinq jour
que cela durait et l’enfant du vent commençait à douter de l’efficacité de Melian. Au bout
du cinquième jour, le blond avait enfin commencé à investir dans les recherches, au plus
grand bonheur de son compagnon. En faite il avait juste sortit une carte de son sac et
marqué d’une croix tout les endroits que Xiao avait classé comme pouvant potentiellement
être le domaine du sang. Il avait également commencé à préparer leur départ étant donné
que Xiao, qui voulait partir le plus tôt possible de cette ville, était au bout de ses
ressources. Il fut décidé qu’il partiraient à la fin du mois.
Melian était en train de grignoter un petit pain à la vapeur, son plat préféré disait-il,
même si on se doutait que s’était parce qu’il ne mangeait quasiment rien d’autre à part des
fruits récoltés pendant son voyage, ce qui ne pouvait pas compter comme un plat. Le
blond réfléchissait au meilleur itinéraire à prendre face à sa carte : les ruines du marais, le
village de Jericho ainsi que celui de Nikos et enfin la cabane des lanternes, précisément
dans cet ordre là. S’était tous des lieux fondés il y a près de trois ans sur des bases déjà
présentes et inhabités ou alors abandonnés depuis belle lurette, comme les ruines et la
cabane, et qui avait été redécouvert il y a peu. Melian était tellement concentré qu’il
n’entendit même pas Xiao rentré dans sa chambre après avoir toqué plusieurs fois. Pour
attiré son attention, voyant bien que l’appeler ne servirait à rien, le noiraud osa sa main sur
l’épaule de son camarde qui sursauta et se leva d’un bond, saisissant le bras de Xiao et lui
faisait une clé de bras. Il était complètement pris par surprise et était quelque peu
déboussolé.
- Excellente réaction. Enfin, seulement si j’étais un ennemi avec de mauvaises intentions,
grogna Xiao.
En reconnaissant celui qu’il avait mit à terre, Melian lâcha immédiatement le bras du
noiraud, rouge de gêne.
- Excuses moi, je… Enfin… Je ne t’avais pas entendu entrer. Désolé…
Xiao haussa des épaules, complètement indifférent, comme toujours. En plus se n’était
pas la première fois que ça arrivait, même si cette fois, la réaction de Melian avait été
encore plus brutale qu’à la normale. Le noiraud se releva en dépoussiérant légèrement
ses vêtements.
Je ne suis vraiment qu’un boulet
Melian baissa la tête, se sentant coupable et mal à l’aise.
- Et sinon, pourquoi t’es venu ?
- Je voulais juste savoir si tu avais déjà choisit l’itinéraire.
Hochant la tête, le blond se mit à énumérer les lieux dans l’ordre, d’une voix plutôt basse,
mais que Xiao arrivait quand même à distinguer.
- Tout est donc fin prêt. On va pouvoir partir demain. Tiens.
Le noiraud venait de tendre le sabre de Melian à son propriétaire. Ne comprenant pas
comment son arme avait atterrit dans ses mains, l’élémentaire du feu jeta un regard au
coin de sa chambre pour remarquer que son sabre n’était, en effet, plus à sa place.
Amusé par le fait que Melian n’avait toujours pas remarqué la disparition de son arme,
Xiao lui expliqua que la semaine d’avant, il lui avait pourtant bien dit qu’il allait mettre leurs
armes chez un forgeron pour les renforcés, mais qu’à ce moment, il devait être en pleine
réflexion, ce qui expliquerai pourquoi il ne s’en serrait pas rendu compte. Le visage de
Melian s’empourpra et il saisit son sabre d’une main mal assurée.
- Je suis désolé. Je sais bien que je ne fais que te gêner. C’est à se demander pourquoi
Maeldan m’a choisit pour t’aider.
- Tu n’es as un poids pour moi. À vrai dire, si moi je suis plus ou moins doué pour récolter
des informations et partir à la recherche de quelqu’un, j’ai bien remarqué que tu étais
largement plus fort que moi pour tout ce qui touche au voyage et à l’aventure. Tu n’es as
dans ton état normal. Même si je ne t’ai jamais rencontré auparavant, ça se remarque
quand même. Mon Maître m’a assuré que voyager avec quelqu’un qui s’y connaît
m’occuperait à autre chose qu’à la chasse aux monstres.
Melian sourit en passant une main derrière sa nuque. Son regard fuyant les yeux bleu-vert
de son camarade, pour regarder la ville qui s’étendait par delà la fenêtre.
- Je n’ai pas l’habitude de rester si longtemps en ville. Et puis je préfère dormir à la belle
étoile, sauf quand il pleut. Quand s’est le cas, je me réfugie dans l’un de ses abris qu’on
trouve régulièrement sur les routes.
J’ai hâte de partir.
La tête dans les nuages, le blond marmonna pour lui même qu’il faudra acheter les
provisions le lendemain, privilégiant les fruits, la viande et les biscuits secs. Xiao en pris
note et partit, disant qu’il avait des choses à finir. Melian ne remarqua point son départ et
avait commencé à fredonner cette mélodie qui le hantait, tel une pensée qu’il avait oublié.
Xiao était entré dans une épicerie. Puisque Melian avait parler de provisions, il avait
pris l‘initiative de voir où se procurer tout et à quelle heure le magasin ouvrait le matin. Ici
on vendait surtout des produits frais, mais le gérant, voyant qu’il s’intéressait surtout aux
produits secs, lui assura qu’il en avait toujours dans l’arrière boutique pour les voyageurs
qui étaient peu nombreux. Satisfait, Xiao revint dans l’auberge et jeta un coup d’œil dans
la chambre de Melian. Celui-ci était toujours en train de fredonner, un air rêveur sur le
visage.
Je me demande où il à appris cette mélodie. Ça me dit vaguement quelque chose.
Chapitre 4

Melian avait terminé les derniers préparatifs. Il était content d’avoir pu trouver
rapidement une boutique vendant des produits secs grâce à Xiao, lui assurant que s’était
rare d’en voir une ouverte de si bonne heure et avec des prix aussi bas. Ainsi, ils purent
partir d’Anolia vers la fin de la matinée. En premier lieu, les deux adolescents allaient donc
se rendre aux ruines du marais. Au plus grand étonnement de Xiao, ils n’empruntèrent pas
les grandes routes pavées, mais plutôt les petits chemins de terre rarement foulées où
l’herbe poussait abondamment au centre. On pouvait parfois distinguer des murets en
mauvais état sur les bords du chemin. Sous le regard intriguer du noiraud, Melian grimpait
de temps à autres sur ces vestiges d’un autre monde et tournait sur lui-même en
fredonnant cette douce mélodie qui ne semblait pas vouloir quitter ses lèvres. Vers la fin
de la journée, les deux voyageurs s’arrêtèrent sous l’un de ces abris mis à disposition par
les grandes nations. Xiao regardait Melian allumer un feu à l’aide d’un briquet.
- Tu n’utilise pas tes dons d’élémentaire pour ça ?
Cela étonnait grandement l’enfant du vent. En faite, il découvrait nouvelle face de son
compagnon. Moins rêveur, plus jovial, plus à l’aise, il était vraiment dans son élément
ainsi. Melian sourit en fixant l’outil qu’il avait dans les mains et le rapprocha d’une pomme
de pin pour l’enflammer. Le feu ne tarda pas et il jeta les flammes dans le tas de branches
qui se mirent à éclairer les deux adolescents.
- Ce serait du gâchis d’utiliser mes pouvoir comme ça. Je préfère les utiliser en cas
d’extrême urgence car… en faite c’est assez compliqué.
Melian se mit à expliquer que pour une raison qu’il ignorait, et qui était sûrement liée à son
amnésie, il avait l’impression que le pendentif qui faisait de lui un élémentaire du feu était
une pure perte de temps et de ressources.
Xiao regardait son camarade, marmonnant ses explications et qui était en totale
admiration face aux flammes qui dévorait petit à petit le bois. Il avait l’intuition qu’il n’était
pas seulement un élémentaire du feu. Quelque chose dans son œil lui disait que son âge
n’était pas celui qu’on croyait.
- En faite j’ai une question qui me trotte dans la tête depuis notre rencontre.
Melian releva la tête pour plongé son œil rouge dans celui de Xiao.
- A quoi te servent tous ces bandages ? Tu ne les changent même pas.
Le blond ne répondit rien, plongé dans ses pensés. Puis il enleva le tissus qui recouvrait
sa main droite, dévoilant sa peau blanche couverte de cicatrices, celle-ci se rouvrirent
instantanément. Xiao n’avait jamais vu ça.
- En faite les plais s’ouvrent toutes seules si j’enlève les bandage ou si je les change.

Après deux jours de marche, les deux adolescents arrivèrent enfin aux ruines du
marais. Les lieux étaient déserts et dégageait une aura malveillante. En voyant cela, ils
surent tout de suite que ce n’était pas ici qu’ils trouveraient quelque chose en rapport avec
le domaine du sang. Ils en vinrent à la même conclusion pour le village de Jericho. Par
contre, à celui de Nikos, on leur appris qu’un voyageur étranger était venu il y a cela trois
ans, un garçon de quinze ans aux cheveux noirs disant qu’une catastrophe était arrivé
personne ne l’avais cru car une paix solide régnait dans la région grâce à la Nation du
Nord. Exaspéré par la naïveté des habitants, les deux voyageurs repartirent juste après
avoir récolter ces renseignements.
Melian soupira en regardant sa carte et sa boussole. Le dernier endroit à visiter
était la cabane des lanternes, et il avait entendu que les lieux étaient hantés. Les
voyageurs disaient que cette « cabane » était en faite une grande et belle structure
construite dans l’un de ces arbres géants que l’on trouve près des lacs de la Nation d’à
côté. Mais le pire dans tout ça, s’était que la cabane des lanternes se trouvait à deux
semaines de marche de Nikos, plus exactement sur le territoire de la Nation de l’Est, et ça
faisait vraiment loin. De plus, Melian ne prenait jamais en compte les heures de repos de
Xiao, qui avait besoin de manger et de dormir bien plus que lui. Même s’ils étaient
considérés comme des immortels, les enfants des éléments avaient, eux aussi, besoin de
dormir et de manger comme les mortels pour être au maximum de leurs capacités. Seul
Melian semblai échapper à la règle. Et justement, ce qui était encore plus étrange avec lui,
c’est qu’il avait deux personnalités très différentes, Xiao appelait ces deux faces Melian
des villes, celui qui était maladroit et rêveur, et Melian voyageur, celui qui était sûr de lui et
débordant d’énergie, même si bien parfois dans les nuages. C’était vraiment quelque
chose à voir.
- Deux semaines et demi.
Xiao sortit de ses pensés en entendant cette annonce.
- Moi-même je dois me reposer sur le chemin. Deux semaines et demi devraient être
suffisant. En plus il y a des auberges sur le chemin et certaines routes sont plus ou moins
fréquentées, on y trouvera peu être des personnes qui accepteront de nous prendre sur
leur charrette en échange de quelques pièces d’or.
Melian affichait une expression déterminé avec un grand sourire adressé au noiraud.
- Ouais, c’est vrai que je n’ai pas envie de marcher deux semaine non-stop. Une semaine
ça allait encore mais je suis chasseur de monstres à la base, pas voyageur. Et où est la
prochaine auberge que je puisse avoir une idée du temps que je devrais patienter avant
de pouvoir dormir dans un lit ?
- Elle est là devant.
Melian indiqua un bâtiment sur le bord de la route, quelque mètres plus loin. Xiao laissa
échapper sa surprise. Et sans laisser de temps à son compagnon pour faire une remarque
sur sa réaction, le noiraud fila tel le vent en direction de l’auberge pour réserve une
chambre. Melian, complètement perdu, se tordit de rire. Si un passant l’aurais vu, il se
serait sûrement dit qu’il était fou. Après s’être calmé, il courut, lui aussi, en direction du
bâtiment en bois. Xiao était à la réception avec une clé en main, attendant patiemment le
blond, avec cette fois si son habituelle face sans émotion.
- Ils avaient plus qu’une chambre. On va devoir sa la partager et la réceptionniste m’a
assuré qu’il y avait deux lits.
Melian hocha la tête et suivit son camarde dans les escaliers. À vrai dire, il n’y avait qu’un
étage ici et quatre chambres. C’était déjà incroyable d’avoir pu avoir la dernière car il y
avait quand même pas mal de voyageur sur cette route.
- J’ai réservé la chambre pour trois jours.
Les deux garçons venaient d’entrer dans la pièce quand Xiao, qui venait de se jeter sur le
lit, annonça la nouvelle. Melian grimaça et faillit trébucher.
Mais dans ce cas on arrivera à la cabane des lanternes dans plus de trois semaines !
Secouant la tête, l’élémentaire posa son sabre dans un coin et jeta un coup d’œil au
noiraud. Il ferma les yeux, mais ne fit aucunes remarques. C’est à ce moment là que Xiao
compris : la réceptionniste avait assuré qu’il y avait de quoi dormir pour deux personnes,
et la chambre comprenait en faite un lit double. La main du noiraud atterrit sur son front et
il soupira, encore une fois. Même si son visage était toujours neutre, sa gêne n’était que
plus extrême. Melian secoua la tête en rigolant légèrement.
Chapitre 5

Xiao était en train de regarder la carte que Melian avait posé sur la table. Plissant
les yeux, il parcourut du regard le chemin jusqu’à la cabane des lanternes. En effet,
comparé à ce qu’ils avaient marché depuis leur départ d’Anolia, la distance qu’ils allaient
devoir faire désormais était deux fois plus grande. Jamais l’enfant du vent aurait pensé
qu’il devrait se rendre sur le territoire d’une autre nation un jour. La Nation de l’Est était
connue pour ses paysages splendides et ses arbres haut de plusieurs dizaines de mètres,
qui poussaient en général au bord des lac. Et bien que cette nation avait l’air tranquille, on
y retrouvait souvent des guerres internes, car oui, la Nation de l’Est était divisée en
plusieurs partis politiques. En faite, c’était tout l’inverse pour la Nation du Nord, puis que
cette Nation était en paix, avec un peuple dirigé par un roi compétent dans son domaine,
et qui savait satisfaire son peuple. Xiao soupira et jeta un coup d’œil au reste de la carte.
La Nation du Sud était un désert aride où on pouvait trouver de nombreux oasis, tandis
que la Nation de l’Ouest était composée essentiellement de chaînes de montagnes.
- J’ai finis, tu peux y aller si tu veux.
Melian venait de sortir de la salle de bain, les cheveux encore humides et vêtu d’un t-shirt
rouge et d’un pantalon noir. En faite il avait juste enlevé sa tunique blanche attaché à sa
taille par une ceinture et dont il n’enfilait qu’une manche pour laisser l’autre pendre dans
son dos.
Xiao hocha la tête avant de se lever, pour lui aussi, prendre une douche. Après une
semaine à dormir dehors, l’eau chaude ruisselant sur sa peau était une chose qu’il avait
oublié. Après s’être lavé avec le savon mis à disposition, la sensation d’être enfin propre
était tout simplement le paradis. Enfilant ses habits, il se fit la remarque que ses tons bleu-
verts étaient tout l’inverse du rouge de Melian. Sortant de la salle de bain, il vit le blond
assit sur le bord de la fenêtre avec un morceau de viande séchée en main. Les pieds dans
le vide, sa position n’inspirait pas confiance. Xiao jeta un coup d’œil à l’extérieur. Les
nuages étaient partis, laissant apercevoir le ciel qui s’assombrissait déjà. Le soleil laissait
place à la lune et aux étoiles qui l’accompagnait. En bas, la réceptionniste venait d’allumer
la lanterne qui s’était alors mise à éclairer le chemin. Et puis, Melian qui s’était mis à se
balancer légèrement de gauche à droite, commença à fredonner.
Mais oui ! Je sais d’où ça vient !
Xiao accompagna l’élémentaire dans sa mélodie. Étonné, Melian s’était subitement arrêté
et avait fait volte-face pour fixer le noiraud qui avait toujours cette expression neutre sur le
visage. Reposant les pieds dans la chambre, il interrogeait du regard Xiao qui semblait
plutôt amusé.
- J’avais oublié cet air. Comment se fait-il que tu connaisse la mélodie des esprits ?
Melian ouvrit grand les yeux et grimaça.
- Je ne sais pas. Ça me hante à chaque fois que je me trouve seul, ou quand je crois
l’être.
Son regard fuyait celui de Xiao qui était vraiment intrigué. Après tout, ce n’était pas tous
les jours qu’on croisait un amnésique qui avait l’air d’un boulet et qui, en faite, connaissait
la mélodie des esprits, était un élémentaire du feu qui avait parcourut le monde à pied en
trois ans et qui avait encore une santé de fer alors qu’il mangeait et dormais à peine.
Melian regardait dans le vide, couché sur le lit. Un petit pain à la vapeur qu’il avait
pu acheter à la réceptionniste dans la main. En fin de matinée, ils quitteraient l’auberge,
au plus grand plaisir du blond. Il avait d’ailleurs déjà attaché son sabre dans son dos grâce
à une lanière de cuir, fixant en même temps la pièce d’armure qui protégeait son bras
gauche. Xiao le regardait en sirotant un thé, toujours avec son expression neutre. Sauf
qu’en réalité, il était aussi impatient que lui de partir.
- Tu peux pas te grouiller de boire ton truc pour qu’on parte vite fait ?
- Non.
Melian souffla avant de sauter subitement par la fenêtre. Le noiraud se leva brusquement
pour s’assurer qu’il allait bien, laissant tomber sa tasse en même temps. Il était là en bas,
avec un grand sourire, sans aucunes égratignures.
- T’as déjà fini ?
- A cause de toi oui !
Xiao saisit sa lance et sauta à son tour. Il réalisa trop tard qu’il allait blesser son
compagnon. Mais à sa plus grande surprise, celui-ci esquiva, sautant légèrement sur le
côté, attrapa la lance avec sa main droite et plaquant le noiraud au sol. Melian épousseta
ses vêtements en rigolant.
- T’as pris toutes tes affaires ?
Xiao ferma les yeux en soupirant, puis se releva. Oui, il avait pris toutes ses affaires. Ne
recevant pas de réponse, Melian commença à marcher et le noiraud le suivit, sans dire un
mot. L’enfant du vent était plongé dans ses pensées en surveillant attentivement les
moindres gestes de l’élémentaire.
Qui est-il réellement pour arrêter un attaque comme celle là ? Ce n’est pas un simple
élémentaire. Il doit être un enfant des éléments lui aussi.
Tout en marchant, le blond s’était soudainement mis à danser, tout en fredonnant. Sauf
que ce n’était pas la même mélodie. Xiao qui écoutait attentivement eut des frissons. Il
marcha un peu plus vite pour arriver à la hauteur de son compagnon et essaya de croiser
son regard. Il recula d’un pas en remarquant le puits sombre qui avait été creuser dans on
œil rouge. Melian avait fait volte face en le voyant s’arrêter.
- Quelque chose ne va pas ?
L’impression qu’avait eu Xiao avait disparu, mais il était toujours figé sur place. Son
instinct lui disait que celui qu’il avait en face de lui était bien plus dangereux qu’il ne le
faisait croire. Il n’avait jamais entendu cet air la, et la sensation qu’il avait eu en l’écoutant
ne le rassurait guère. Melian qui croyait qu’il avait pété un câble, haussa des épaules en
continuant sa route, complètement silencieux. L’immortel le regardait toujours, avant de le
rejoindre en courant. Il posa une main sur l’épaule de son compagnon pour l’arrêter.
- Je suis désolé.
Melian haussa des épaules en souriant.
- C’est moi qui devrais m’excuser. C’est à cause de ce que je chantait que tu t’es arrêté, je
me trompe ?
Il soupira en se tapant le front avec sa main.
- J’avais oublié que les autres ont une impression d’insécurité quand je la chante.
Chapitre 6

Xiao regardait au loin. Il fronça des sourcils en voyant l’immense arbre sur lequel
reposait une incroyable construction sur sa droite. Bien qu’ils en avaient déjà vu durant
leur cheminement sur le territoire de la Nation de l’Est, celui-la s’élevait bien plus haut que
les autres, et la structure était d’un tout autre style, plus ou moins celui de la région
d’Anolia. Cela surpris le noiraud.
- C’est la cabane des lanternes ! Enfin !
Melian venait de crier, grillant les tympans de son compagnon, qui avait immédiatement
plaqué sa main sur l’oreille qui endurait cette souffrance. Mais c’était vrai que de savoir
que leur destination ne se trouvait même pas à quelques heures de marche était vraiment
un soulagement. Il ne restait plus qu’à contourner le lac, chose qu’ils firent en une demi-
heure même pas. Xiao avait déjà commencé à entamer la monté des marches, quand il
entendit un bruit sourd derrière lui : Melian venait de tomber par terre et ne se relevait pas.
Ne sachant pas si s’était une blague de mauvais goût ou pas, le noiraud resta juste là où il
était, fixant le blond tout en fronçant des sourcils.
- Maître Kylian est de retour !
Xiao fit volte-face en entendant cette voix venu de nul part. Il fut parcourt d’un frisson
lorsque quelque chose de lumineux le traversa. C’était un enfant d’une dizaine d’années
aux cheveux d’or et dont seul l’œil gauche rouge était visible, qui criait de joie et qui
dévalait les escaliers à toutes vitesse. Une autre silhouette, celle d’un adolescent de
quinze ans, montra le bout de son nez, poursuivant le gamin.
- Reviens ici Melian ! Le Maître t’as déjà dit de ne pas descendre du domaine !
- Je m’en fou !
En même temps que de crier cette phrase, le gamin piétina le corps de l’élémentaire du
feu toujours inconscient. Il n’y avait qu’une explication à ces apparitions : s’étaient les
souvenirs de personnes puissantes entre la vie et la mort. Xiao eut alors un choc lorsque
l’adolescent appela une nouvelle fois le gamin.
C’est Melian ?! Qu’est-ce que-
En bas des escaliers se trouvait un homme aux cheveux cheveux noirs et aux yeux ors,
vêtue d’une tenue aux motifs de flammes. L’enfant de dix ans lui sauta dessus et
l’adolescent s’inclina devant l’homme, marmonnant des excuses car il n’avais pas réussi à
retenir le gamin qui le collait tel un koala. À ce moment là, d’autres silhouettes lumineuses
rejoignirent les trois en bas de l’arbre. Melian qui avait repris conscience, s’asseyait, se
demandant pourquoi ces personnes lumineuses lui marchait dessus en le traversant. Et
d’un seul coup, le souvenir se brisa, plongeant les lieux dans le silence.
- Tu peux m’expliquer ce qu’il s’est passé ici ?
- Un souvenir…
Melian garda le silence et rejoignit son camarade, tout en se frottant l’arrière du crane,
comme s’il avait reçu un coup à la tête. Continuant de monter les marches, il ne tint pas
compte du regard méfiant de Xiao. Celui-ci trouvait le comportement du blond très
étrange : il tombait au sol et se relevait juste quand le souvenir s’effaçait, mais le pire s’est
qu’il ne demandait même pas comment il avait finis dans cet état. Et puis son œil gauche
avait quelque chose de différent.
- Attends moi espèce d’andouille !
Melian lui sourit avant de se mettre à courir.
- Le dernier arrivé est une poule mouillée !
Xiao était vraiment étonné par son défi.
On dirait un gamin.
Malgré tout, il fit quand même la course avec l’élémentaire du feu. Arrivé devant la porte
du bâtiment, les deux voyageurs s’étaient arrêtés, se demandant se qu’il fallait faire
maintenant.
Melian saisit la poignet pour ouvrir la porte. Les lieux étaient déserts.
- Tu y ais arrivé Melian !
- Allons prévenir le Maître qu’il est enfin passé au stade de la fleur de sang !
Un groupe d’adolescents courait dans toutes les direction. Ils étaient apparus au moment
où le blond avait posé un pied à l’intérieur. Mais à peine quelques secondes après, le
souvenir s’était brisé. Melian était figé et regardait ses pieds. Non, ce n’était pas ça...
- C’est- C’est moi ça ?!
C’était plus comme s’il avait vu un fantôme.
Il tomba à genou, tandis que Xiao montait à son niveau, complètement perdu. Et puis
soudain, le regard du blond se fit vide, sans aucune émotion. S’en était effrayant.
l’immortel posa une main sur l’épaule de son compagnon, tout en fronçant des sourcils.
- Melian ?
- Ne m’appelle pas comme ça…
Le blond venait de se dégager et avais sorti son sabre.
- Je ne veux plus voir de gens mourir par ma faute...
Puis, il partit en courant à l’intérieur. Parcourant les nombreux couloirs, il finit par arriver
devant un escalier qui menait sur le toit du bâtiment. La nuit venait de tomber et le ciel
s’était dégagé, même si la lune était toujours cachée. Melian regarda tout autours de lui et
pu distinguer la silhouette de Xiao qui l’avait suivit. Le blond semblait s’être calmé et
souriait tristement. Une larme coulait le long de sa joue. Quand les nuages laissèrent la
lumière de la lune se répandre, Xiao n’était plus vraiment sûr que celui qui se tenait devant
lui était Melian. Celui-ci n’avait plus ses bandages au niveau de son visage, dévoilant son
deuxième œil d’un rouge plus sombre ; ses cheveux, étrangement noirs, formaient une
grande tresse dans son dos et il avait l’air d’avoir une quinzaine d’années.
- Je suis désolé Xiao. En faite l’enfant du sang qu’on cherchait, s’était moi.
- Mais alors-
- Je suis bien plus que ça…
Il s’approcha de Xiao et lui prit une main. Immédiatement, celui-ci sentit une vague
d’énergie le traverser. Pris par surprise, il recula d’un pas en poussant son compagnon.
Ce dernier était désormais au bord du toit.
- Si tu vas entre les racines de l’arbre, tu trouvera des des corps accrochés à des rubans
de soie rouge. Détache les tous, ils sont treize en tout et plus loin se trouve le Maître du
sang. En utilisant ton énergie élémentaire, tu devrais pouvoir les sortir de leur état. Si tu
veux en savoir plus sur moi, demande à Maeldan, à Nerissa ou à Kylian qui est Dusan.
C’est mon vrai nom.
Melian souriait tristement, tout en regardant les étoiles à travers le feuillage de l’arbre
géant. Puis, il se laissa tomber dans le vide. Xiao ne comprit pas se qu’il se passait, puis il
réalisa et courut jusqu’au bord du toit. L’enfant du vent regardait en-bas. Est-ce que Melian
allait bien ? Étrangement, il n’y avait personne, comme s’il s’était évaporé.
Moi j’arrive à utiliser la téléportation, mais c’est une affinité qui n’appartient qu’à moi.
Maître Maeldan m’a bien dit que j’étais le premier à pouvoir me téléporter à ma guise.
Xiao, toujours aussi inquiet, descendit de la structure, dévalant les escaliers à toute
vitesse.
Personne.
Melian avait parlé de personnes se trouvant entre les racines.
Xiao se dirigea vers l’endroit qui lui avait été indiqué. Entre-temps, il jetait des regard
autours de lui, dans l’espoir d’y déceler la présence, en vain. Quelle fut sa surprise de
découvrir une vrai toile de soie rouge. Un tunnel avait été tracé à travers.
Et puis le chemin ouvrit sur une salle.
1...2...3...10...13… Ils sont tous là.
En faite, tous ces gens devaient avoir entre quinze et vingt ans. Tous étaient attachés, la
tête penchant vers l’avant. Mais au lieux de les détaché, Xiao continua de marcher, et
ainsi se dirigea tout au fond de la salle, y découvrant un autre chemin. Les bandes de soie
étaient beaucoup plus denses, et le couloir beaucoup plus sombre. Xiao était plutôt surpris
de savoir que Melian connaissait cet endroit. Jamais lui ne se serais douté qu’un tel
endroit pouvait être caché sous les racines de l’arbre. Une autre salle s’ouvrit face au
chasseur de créatures corrompues et il y découvrit le même homme que les adolescent
avaient nommé maître dans les souvenirs.
Alors c’est lui le Maître du sang ? Kylian ?
Kylian portait une cape noire au motif de flammes, et on lui donnerait bien vingt-cinq ans,
même s’il devait en avoir cinq cent.
Se concentrant sur les flux d’énergie qui circulait dans la pièce, Xiao fut bien surpris de
découvrir qu’il était le seul à en avoir un fonctionnel. Et ça, se n’était absolument as
normal. Fermant les yeux et de focalisant sur le réseaux d’énergie de celui qui se trouvait
face à lui, l’enfant du vent découvrit que l’énergie de Kylian était en faite bloqué par un
noyaux ! Ce devait aussi être le cas pour les autres.
Les ennuis sont de plus en plus nombreux ces derniers temps.
Tendant son bras, il dirigea sa propre énergie jusqu’à celle du Maître du sang. C’était une
chose plutôt pénible à faire, mais aussi très difficile et dangereuse. Xiao ne se souciait pas
de ça, un Maître élémentaire vaut bien plus qu’un enfant élémentaire.
Quelle fut sa surprise de remarquer que la tâche lui semblait bien plus facile, comme s’il
avait gagné en énergie et en puissance.
- Zéphyr…
Xiao sursauta en entendant cette voix. Le Maître du sang venait d’entre-ouvrir les yeux. À
ce moment précis, les bandes de soie qui le retenait en suspension se défirent lentement,
permettant à Kylian de se tenir debout, les pieds bien encrés dans le sol.
- Tu n’es as Zéphyr. Qui es-tu pour être un Maître du vent ?
- Il y a un quiproquo. Je suis un enfant du vent, je me nomme Xiao.
- Xiao…
Le Maître du sang regardait l’adolescent qui se trouvait face à lui.
- Bon sang… Que s’était-il passé ? Où est Melian ?
- Melian ? Un gamin qui a les cheveux blonds et un œil rouge ?
Kylian releva vivement la tête, regardant Xiao dans les yeux.
- Tu le connais ? Il va bien ?
- Il… il m’a dit que… qu’il était bien plus qu’un enfant du sang. Avant de sauter du toit il a
dit que son vrai nom était Dusan. Vous en savez plus ?
- … Attends ?! DUSAN ?!
Le Maître du sang faillit s’étouffer.
- Heu, oui. Mais sinon il y a un groupe de treize personnes qui attendent dans la salle d’à
côté.
Chapitre 7

Morana regardait cet homme. Elle ne l’avais jamais vu ici, sûrement un voyageur. Il,
avait des cheveux blanc et portait des vêtement pour le moins étrange et son
accoutrement n’était guère fait pour se balader en pleine nature.. Il devait avoir près de
trente ans ans. Morana s’approcha, voyant qu’il avait l’air perdu.
- Je peux t’aider ?
L’homme n’eut aucunes réaction puis fit volte face pour regarder son interlocutrice. Celle-
ci fut plutôt surprise de voir qu’il avait les yeux d’une couleur plutôt singulière : violet-bleu.
- Ça dépend. Connaissez vous le domaine de la glace ? Il faut que je m’y rende pour
parler avec le Maître des lieux.
- Et bien vous avez celui que vous cherchez devant vous.
L’homme écarquilla les yeux.
- Je ne savais pas que s’était vous Morana, excusez moi.
- Et vous, qui êtes vous ?
- Personne de très important, je suis juste venu vous dire qu’il faillait que vous vous
rendiez au domaine des éléments dans la journée. C’est tout, annonça-t-il d’une voix
neutre..
Morana faillit s’étoffer : d’où cet homme connaissait-il le domaine des éléments ? Mais
avant d’avoir pu lui poser d’autres question, elle remarqua qu’il s’était évaporé, ne laissant
plus aucuns indices de sa venue en ces lieux. La jeune femme ne comprenait pas bien ce
qu’il venait de se passer. Jamais elle n’avait vu une personne si étrange. De un : il l’avait
cru quand elle avait dit qu’elle était le Maître de la Glace, ce qui est rare même si s’est la
vérité. Et de deux : il avait disparu comment ?!
Morana se gratta l’arrière de la tête, songeuse. Si elle devait se rendre au domaine
des éléments s’était qu’il devait s’être passé quelque chose d’important. Et à vrai dire, elle
ne voyait que trois options : Ambore avait été retrouvé, un nouveau Maître élémentaire
avait été nommé, ou les Ombres avaient encore fait des siennes. La dernière option était
très peu appréciable, comparé aux autres. Mais ce qui l’embêtait le plus, s’était la façon
dont elle allait devoir se rendre au domaine des éléments. En effet, les lieux du rendez-
vous était à plus de trois jours de marche !
À moins que…
Morana se concentra, à l’instant même où elle visualisait le domaine des éléments, elle se
retrouva devant les lieux. Le Maître de la Glace n’était guère surpris. Mais le problème
était que la téléportation des Maîtres des éléments avait été impossibles après la mort du
Maître de l’Espace temps, qui était également le Maître de la foudre.
Un grand bâtiment en bois se trouvait ici, entouré d’une forêt incroyablement dense
et florissante. Une dizaine de personne attendait devant les portes du domaines. Parmi
eux, Morana ne peut pas reconnaître une personne : se devait être un adolescent. Il avait
les cheveux noirs et les yeux bleu-verts. Rien qu’à cela, elle pouvait deviner que s’était un
enfant du vent. Ça par contre, ça l’étonnait : les enfant et même les élémentaires du vents
étaient rares, surtout depuis la mort de Zéphyr, qui avait eu lieu il y a trois cent ans. Et si
cet adolescent était vraiment un enfant du vent, il devait avoir plus de trois cents ans pour
avoir reçu la bénédiction du Maître du vent.
Morana alla à la rencontre de ses camardes, remarquant la présence de tous les
Maîtres primaires et secondaires.
- Je suis la dernière ?
- Oui, répondit Maeldan. Mais ce n’est pas grave. Nous ne sommes arrivé il n’y a pas
longtemps de toute façon.
Morana soupira de soulagement : elle détestait faire attendre les autres. Soudainement,
les portes s’ouvrirent, n’étonnant personne, sauf l’adolescent aux yeux bleu-verts. Tout le
monde entra à l’intérieur. Le bâtiment n’était composé que d’une seule pièce où se trouvait
une grande table entouré de siège somptueux de couleurs différente avec des noms des
éléments gravés dessus. Chaque Maître s’assit à l’endroit qui leur avait été attribué et tout
le monde remarqua, au malheur de tous, que cinq sièges étaient vides : celui du Maître
des éléments, du Maître du vent et des Maîtres originels. En revanche, à la surprise
général, le poste de Maître de la foudre était occupé par cet adolescent. Seul le Maître du
sang avait l’air au courant.
- Kylian ?! Tu n’avait pas disparu il y a huit ans ?!
S’était Nerissa, le Maître de l’eau qui avait crié. S’était une femme blonde aux yeux de
cristal. D’une nature très calme, elle était celle qui connaissait le moins de chose sur
l’actualité de la Nation de l’Est. Mais apparemment, personne ne savait pour son retour
parmi eux puisque tous les Maîtres présents fixèrent Kylian, attendant une explication à
sa présence. Celui-ci désigna le Maître de la foudre.
- Et bien ce garçon nous a aidé, il y a cinq ans, moi et les enfants du sang à se défaire du
noyaux d’énergie qui nous avait plongé dans une sorte de coma.
De nouveau, le Maître de la foudre attira tous les regards.
- Et t’es qui toi ? demanda Arcane, le Maître des secrets.
- Xiao.
Maeldan soupira, sachant qu’ils n’allaient pas recevoir pas d’autres réponse que son nom.
- Voici donc Xiao, un enfant du vent et nouvellement Maître Primaire de la foudre et
Secondaire de l’espace temps.
- Cela faisait longtemps qu’Ambore n’avait plus nommé de Maître élémentaire, murmura
Nerissa.
- Ce n’est pas le Maître des éléments qui l’a nommé mais Dūsan, annonça Kylian.
Un silence de mort s’abattit sur la salle, jusque là animée.
- Et c’est qui exactement ce Dūsan ? demanda Xiao, après quelques secondes.
- Tu ne sais pas ?
- Pourquoi ? Je devrais ?
Tout le monde soupira, mais pas d’exaspération : de frustration. Cela s’expliquait au fait
qu’ils avaient tous oublié une chose par rapport à ceux qui n’étaient pas Maître
élémentaire ou l’étaient depuis peu.
- Dūsan est le Maître de l’Ombre, ainsi que notre cadet.
Toutes les têtes se tournèrent vers cette nouvelle voix qui s’était fait entendre et qui avait
répondu à Xiao. Désormais, deux personnes de plus siégeaient à la table, assis à son
extrémité : un homme aux cheveux blancs et aux yeux lavande qui portait une cape grise
et un autre, plus jeune, aux cheveux noirs et aux yeux bleus, vêtu d’un tissu blanc.
- Et vous êtes ? demanda Morana pour tous ceux qui n’osaient pas poser la question.
Les deux hommes se regardèrent vites fait. Le blanc se mit bien droit tandis que l’autre
s’affaissa sur sa chaise en soupirant.
- Alistair Ambore, Maître Originel de l’Équilibre et de l’ordre, répondit le premier.
- Emrys Ambore, Maître Originel de la Lumière et du chaos, réclama l’autre d’un ton sec.
Après ces présentations très peu convaincantes pour les Maîtres élémentaires, le
dénommé Alistair jeta un coup d’œil circulaire à la salle, remarquant au passages les
sièges vides et les regards méfiants des autres.
- Ambore ? marmonna Morana pour elle même. Comme le Maître des éléments ?
Personne n’avait fait le lien avant elle.
- Tout juste ! répondit Emrys.
Puis il se tourna vers Alistair, une expression moqueuse sur le visage.
- Je te l’avais dit qu’il se faisait nommé par notre nom de famille, non ?
Un silence de mort s’abattit une nouvelle fois dans la salle. À vrai dire, plus personne ne
comprenait se qu’il se passait. Tous étaient plongés dans l’incompréhension. Tous, sauf
Maeldan. Celui-ci secoua la tête, puis leva les yeux au ciel.
- J’aurais dû m’en douter. Ils se ressemblent comme deux gouttes d’eau, mais cela faisait
si longtemps qu’il ne se fait plus appeler Dūsan que j’avais zappé cette hypothèse. Mais
savez vous où il se trouvent en ce moment.
Le Maître de l’équilibre sourit, content de voir que Maeldan n’était as perdu.
- Et bien il est occupé, mais il ne devrai pas tarder.
Au moment même où Alistair prononçait cette phrase, un adolescent apparut dans un
nuage noir, sur la chaise du Maître des éléments et celle de l’Ombre disparu au passage.
- Désolé du retard les amis !
Des cheveux noirs ramenés en une tresse, un cache œil et un œil rouge. Un garçon
toujours vêtu de cette tenue rouge, ainsi qu’un manteau et un pantalon noir…
- Ambore ! s’écria Nerissa.
- Tu n’as as mit longtemps Dūsan, marmonna Emrys.
Le Maîtres des éléments se tourna vers Emrys, un sourire terrifiant sur le visage.
- Si tu voulais que je te t’enfonce mon sabre dans la côte, je serais venu sans me défouler.
- Non merci, retoqua sèchement l’autre. Je n’ai pas envie de me faire battre à plate
couture pas mon cadet.
- Calmez vous les jumeaux, ordonna Alistair.
- On a un ans d’écart ! crièrent-ils en même temps en se levant de leur chaise.
En se rasseyant, Dūsan jeta un coup d’œil à la chaise du Maître du vent, le regard triste.
- Mais sinon, pourquoi nous avoir convoqués ? demanda Arcane.
- Demandez ça à Alistair.
Tous les regards se fixèrent alors sur le Maître de l’Équilibre. Celui-ci soupira.
- Et bien dans ce cas parlons équilibre. Emrys, Dūsan, montrez nous vos équilibres à
vous. Et Dūsan… je crois que tu as aussi un moyen de nous monter celui de ce monde.
Hochant la tête, les deux Maîtres Originels s’exécutèrent. Devant chacun d’eux apparurent
trois barres d’un coté noir et de l’autre blanc. Puis Dūsan frôla la table qui pris les mêmes
couleurs. Étrangement, aucunes de ces étranges barres n’avaient la même dose de noir
et de blanc. Pour Emrys, la première barre était à trois quarts noirs, la deuxième à égalité,
et la dernière n’était que blanche. Quant à Dūsan, les proportions étaient : trois quarts
noirs, la totalité noire, et la totalité blanche. La table, elle, affichait trois quarts de noir.
Alistair soupira en regardant l’équilibre de Dūsan. En effet, la première barre représentait
l’équilibre énergétique, la deuxième l’équilibre mental et la dernière l’équilibre physique.
Avoir l’un des ces équilibres à zéro était très inquiétant, surtout quand cela touchait celui
du mentale puisque cela voulait dire que l’on était instable… dans sa tête. De plus, avoir
un équilibre mentale infailliblement blanc était impossible.
- Moi je me soucierais plus de la stabilité énergétique de ce monde qu’un équilibre non
existant chez ton frère depuis toujours, marmonna Dūsan, neutre.
Chapitre 8
Maeldan regardait Dūsan, méfiant. Bien évidemment, pas pour de mauvaises
intentions, mais il doutait de la phrase du Maître de l’Ombre. Maeldan l’avait déjà
fréquenté, sous ce nom là, avec le Maître du vent il y a plus de deux milles ans. Mais
même sous le nom d’Ambore, il avait cette vilaine habitude de dire que certaines n’était
pas importantes, alors que cela pouvait donner des problèmes catastrophiques. De plus,
tous ceux qui l’avait fréquenté assez longtemps pour bien le connaître savait qu’il disait
souvent des non-sens, répondait approximativement ou changeait de sujet pour éviter de
mentir ; un principe assez difficile à comprendre puisque cela dépendait de la façon de
penser à Dūsan, chose encore plus compliqué. Mais surtout, jamais le Maître du feu ne
l’avais vu si sérieux et froid. En effet, habituellement, le Maître des éléments était plus
celui qui faisait rire les autres avec ses gaffes et ses maladresses. Ce n’était pas du tout
l’impression qu’il dégageait.
Sortant finalement de ses pensés, Maeldan jeta un cou d’œil à la table, quelque peu
perdu. En faite, il avait déjà eu vent de la significations de barres noires ou blanches des
Maîtres Originels, mais pas pour la table. La désigna du doigt, il fixa Alistair dans les yeux.
- Puis-je vous demander que représente les couleurs de la table ?
Toutes les discutions s’arrêtèrent en entendant la question du Maître du feu. Il faut savoir
que sans les Maîtres Originels, et avec les Maîtres élémentaires actuels, il était le plus
vieux puisque Zéphyr avait malheureusement périt ; et le fait qu’il ne connaisse pas la
signification des couleurs soulevait des questions.
- L’équilibre de ce monde, répondit le Maître de la Lumière.
- Le noir représente les Ombres, la partie que Emrys protège et surveille. Quant au blanc,
c’est la Lumière, la partie qui est sous ma protection et ma surveillance, poursuivit Dūsan.
Arcane pencha la tête sur le coté, comme un chien qui n’aurait pas compris ce qu’on lui
disait.
- Et où sommes nous en ce moment ?
- A la frontière. Ou plutôt à la limite de la Lumière. Allez derrière le bâtiment, marchez sur
quelques mètres et vous y serait pleinement. C’est de ça qui je me préoccupe et
également à cause de cela que je vous est convoqués.
Alistair se mit alors à leur expliquer que la frontière avait changé à cause du déséquilibre
énergétique. C’était plutôt réoccupant car cela voulait dire que les Ombres étaient en train
de commencer à envahir la Lumière. S’était également la cause de l’instabilité de l’énergie
de Dūsan et d’Emrys étant donné qu’elles étaient en parfaites harmonie avec ce monde.
- Donc si Dūsan ou moi-même changeons subitement de caractère, c’est tout à fait
normal ! s’exclama le Maître de la Lumière avec un grand sourire.
- Nous avons un parfait exemple là, marmonna le cadet. Je te préférait sérieux.
- Oui ben moi j’aimerais bien te voir sourire ! Mais quand ton comportement change, tu
deviens brusque et tu perd facilement ton sang froid ! C’est dommage.
- Répète un peu pour voir.
Alors que la discussions des deux Maîtres Originels se poursuivit par une dispute, pour le
moins inintéressante, où chacun s’envoyait des pics, Nerissa les interrompit.
- C’est génial d’avoir les Maîtres Originels pour une fois ici. Mais je ne les imaginait pas si
… banals ?
Xiao soupira avant de la fixer dans les yeux.
- Si un mortel te voyait, il dirait exactement la même chose. À ton avis, pourquoi on arrive
si bien à se fondre dans le monde humain ?
Dūsan haussa des épaules.
- Moi je me préoccuperait plus de l’équilibre que de petits détails. Et puis ce n’est pas la
première fois que des Maîtres des éléments nous voient. Pas vrai Maeldan ? Toi et Zéphyr
nous connaissez depuis longtemps.
- En effet, mais cela doit bien faire deux milles ans.
Alistair interrompit la conversation, voyant bien que le principal sujet de cette réunion était
mis de côté.
- S’il vous plaît, écoutez moi.
À l’instant même où il prononçait cette phrase, tout le monde fut suspendu à ses lèvres,
attendant patiemment la suite. Le Maître de l’équilibre soupira, exaspéré.
- Il faut sérieusement qu’on parle de ce que nous allons devoir faire pour retrouver une
stabilité correcte.
À sa gauche, Dūsan croisa les bras, pensif, tandis qu’à gauche, Emrys jouait avec ses
cheveux.
Pour la première fois, tous purent remarqué les gants du Maître de l’Ombre. Mais
apparemment, celui-ci cherchait plutôt à cacher ses bras puisque qu’ils était entouré de
tissus blancs semblables à ceux de Kylian et de tous les adeptes de l’élément du sang.
Maeldan nota également la présence de l’étoile rouge, qui pendait de son oreille gauche.
C’est alors que le Xiao proposa une idée, se souvenant d’un détail.
- Si Emrys surveille l’Ombre, il pourrait déjà commencé par trouvé les mouvements
suspects des Ombres qui expliqueraient ce déréglage.
Son idée était lus que la bienvenue. En plus d’être simple, elle pouvait s’avérer efficace
pour détecter des anomalies. Mais cela ne permettait toujours pas de faire revenir
l’équilibre à la normale.
- Je pourrais renforcer la frontière pour éviter qu’elle ne se décale encore plus.
Tout cela avait donné des idée à tous le monde, et chacun proposait la sienne. Mais avec
tout ça, personne, à part Maeldan, ne remarqua l’état critique de Dūsan, pas même ses
frères. Le regard du Maître de l’Ombre était vide, fixant le bord de la table avec
insistances. Il ne semblait plus réfléchir du tout et semblait lutter intérieurement. Il se
grattait les bras sans grande énergie, comme si ses bandages étaient trop serrés, mais
qu’il était ailleurs pour s’en soucier réellement. Et puis soudain, il se leva brutalement et
sauta par la fenêtre la plus proche, faisant sursauter tous ceux qui se trouvaient dans la
pièce, et les laissant perdu dans l’incompréhension. Après quelques instants, le verre brisé
et étaler au sol se remit en place, seul. À la fin, s’était comme si rien ne s’était passé.
Finalement, au bout de cinq minutes sans rien dire et où tous les Maîtres présents fixaient
la fenêtre par laquelle Dūsan avait sauté sans aucunes explications, Emrys se tapa le front
avec la paume de sa main. Il paraissait avoir retrouvé son sérieux.
- J’ai l’impression que mon équilibre s’est stabilisé.
À ses côtés, Alistair soupira, exaspéré.
- Sûrement que sa présence ne te permettait pas d’absorber de l’énergie de la Lumière.
Ce devait être pareille pour lui, je ne l’ai jamais vu aussi peu souriant, surtout vers la fin.
Maeldan et tous les Maîtres élémentaires les plus anciens tiquèrent. Cela n’échappa pas à
Xiao, qui pouvait plus où moins comprendre pourquoi. Il croisa ses bras et ferma les yeux.
- Je ne l’ai fréquenté qu’un mois, mais au contraire, moi je ne l’ai vu si sérieux.
- Je peux le confirmer, annonça Maeldan. Dūsan, même sous le nom d’Ambore était plutôt
quelqu’un de souriant. Il semblerait qu’il affiche un visage différent devant nous et vous,
les Maîtres Originels qui êtes ses frères.
Alistair soupira pour la énième fois.
- Je crois qu’il nous cache beaucoup plus de secret que nous ne le pensons.
Morana leva subitement la tête, comme prise d’une révélation.
- Mais oui c’est ça !
Toutes les têtes se tournèrent vers elle.
- De quoi ? demanda Nerissa, curieuse.
- Ça n’a rien à voir avec des secrets mais des souvenirs. Si je me rappelle bien, avec
Arcane, nous avions déjà remarqué à plusieurs reprise qu’Ambore perdait souvent la
mémoire.
Le Maître des secret compris immédiatement où elle voulait en venir.
- Exactement ! s’écria-t-elle à son tour. Je vous explique. Je suis le Maître Secondaire des
secrets et des esprits. Morana est le Maître Primaire de la glace et Secondaire de l’oubli.
En mettant nos pouvoirs en communs on peut découvrir des choses plutôt intéressantes
sur les gens. Et justement, Ambore était la personne qui cachait le plus de mystère, juste
avant Zéphyr. Si l’ancien Maître du vent semblait vouloir refouler des souvenirs, Ambore
semblait avoir des problèmes de mémoires !
Alistair était vraiment intéressé par les propos des deux femmes. À vrai dire, jamais il
n’aurais pensé qu’en mettant les pouvoir des secrets et de l‘oubli en commun, cela aurait
des effets inattendus.
- Où voulez vous en venir ?
Arcane et Morana eurent des étoiles dans les yeux, fières d’avoir pu attiré la curiosité de
l’un des Maîtres Originels.
- Et bien, disons que si votre mémoire à vous était représenté par cette salle, commença
Morana ; celle de Dūsan aurait la même taille à peu près. Mais si ce que vous avez oublié
était représenté par une autre salle d’une taille identique, pour vous il n’y en aurait pas du
tout, où alors juste quelque chose de riquiqui. Mais il semblerait que l’oubli de votre frère,
si on garde le même système de schématisation, serrait trois fois plus grande que cette
pièce.
- C’est comme si Dūsan avait près de douze milles ans au lieux de trois milles. Enfin, si je
ne me trompe pas sur vos age… J’espère…
Emrys sourit tout en ricanement.
- Et bien Alistair à près de quatre milles ans et moi et Dūsan près de trois milles cinq cent
ans, avec un ans d’écart. Ce n’est pas si loin de la réalité.
Tous se turent, réfléchissant à ce grand mystère.
- Dans ce cas, il faudrait plutôt se demander comment cela se fait-il.
Tout le monde fixa Garren, le Maître de la terre, qui était rester silencieux jusqu’à présent.
- Mais oui, réfléchissez ! L’être le plus vieux de notre monde s’est Alistair, et il a quatre
milles ans. Comment se fait-il que Dūsan puisse avoir dix milles ans de souvenirs  ? Et
puis vous dites que Zéphyr aussi semblait en refouler. Mais jamais je ne l’ai vu essayer
d’oublier quelque chose qui s’est passé ici, alors même qu’il a passé toute son existence à
nos côtés ! On l’aurais remarqué si s’était le cas.
- Et les problèmes de mémoire de Dūsan… Vous savez, quand il est amnésique. Est-ce
que ça n’aurait pas un liens avec le reste ? demanda Kylian.
Arcane secoua ses mais devant elle pour calmer un peu ce flot de question. Elle finit par
expliquer à Garren que Zéphyr avait vingt milles ans de souvenirs, chose plutôt étrange, et
à Kylian que s’était justement à cause de ces problèmes là qu’elles avait commencé à se
poser des questions sur ses souvenirs.
Chapitre 9
Xiao soupira en repensant à la fin de cette réunion catastrophique. À la base, le
sujet principal était l’équilibre de ce monde, mais finalement, toutes les conversations se
sont tournées vers Dūsan et tous les mystères qui l’entourent. C’était un véritable casse
tête, mais le Maître de la foudre ne s’en souciait pas vraiment. En vérité, ce qui l’intriguait
le plus était la raison pour laquelle il avait sauter pat dessus bord sans rien dire. De plus,
Dūsan semblait avoir encore une fois disparu.
Une nouvelle aube faisait son apparition sur Anolia. Xiao regardait le soleil se lever
en pensant à Maeldan. En effet, bien que celui ci puisse être le Maître Primaire du feu, il
était également le Maître Secondaire du soleil. Et ce système de Maîtres était vraiment
compliqué. Malgré tout, Xiao avait pu mémorisé les différents attributs de tout le monde :
- Dūsan : Maître Originel de l’Ombre et Maître des éléments
- Emrys : Maître Originel de la Lumière et du chaos.
- Alistair : Maître Originel de l’équilibre et de l’ordre.
- Maeldan : Maître Primaire du feu et Secondaire du soleil
- Nerissa : Maître Primaire de l’eau et Secondaire de la lune
- Zéphyr : (défunt) Maître Primaire du vent et Secondaire du ciel.
- Garren : Maître Primaire de la terre et Secondaire des plantes
- Morana : Maître Primaire de la glace et Secondaire de l’oubli
- Arcane : Maître Secondaire des secret et des souvenirs
- Kylian : Maître Secondaire du sang et des esprits.
Et bien évidemment, Xiao était le Maître Primaire de la foudre et Secondaire de
l’espace temps. Appeler un Maître élémentaire par son premier attribut était plus simple
pour tout le monde, mais cela faisait oublier aux mortels que le Maître des éléments qu’ils
vénéraient n’avait pas qu’un seul élément. Pourtant, Dūsan restait une exception. En effet,
en fonction du contexte avec lequel on parlait, son attribut changeait.
Xiao regarda ses mains, se demandant pourquoi il avait été nommé Maître
élémentaire alors qu’il n’avait rien fait de spécial. Après tout, la façon de réfléchir de Dūsan
était assez particulière.
- Tu as l’air perdu Xiao.
Le concerné jeta un regard par dessus son épaule et découvrit que celui qui l’avait
interpelé n’était autre que Garren.
- A vrai dire, je ne sais pas trop. Je ne m’attendais pas à me retrouver dans ce genre de
situations. Après tout, je n’était qu’un chasseur de créatures corrompues à la base.
- Cela va faire une semaine que la réunion est passé et nous n’avons aucunes nouvelles
des Maîtres Originels. Je pense que la situation s’est de nouveau stabilisé.
- Ne compte pas trop la dessus. J’ai l’impression que ces prochains temps vont êtres
mouvementés.
Après un long silence où les deux Maîtres élémentaires observaient le couché de soleil,
Garren eut une illumination.
- Que dirais-tu d’aller boire un verre avec moi ce soir, je connaît une superbe taverne où
leur vin est exquis !
C’était une proposition plutôt tentante, et vrai dire, Xiao ne refusa point, connaissant
parfaitement l’endroit dont Garren parlait.
- Dans ce cas, on se rejoins vers vingt heure à la Taverne du Gardien !
Le Maître de la terre partit sur ses paroles, laissant Xiao seul avec ses pensés.
Les rues devenaient de plus en plus bruyantes au fur et à mesures que les minutes
défilaient et que l’astre solaire montait dans le ciel. Anolia était vraiment magnifique vue du
toit de la cathédrale. Mais bien vite, Xiao décida de descendre pour écouter un peu les
nouvelles du jours. Il se rendit sur la place centrale, devant la mairie, et s’assit sur le
rebord de la fontaine. Les gens étaient actifs autours de lui et travaillaient avec entrain.
Mais tout cela n’avait rien d’intéressant. Au final, ce qui attira le plus l’attention de Xiao, fut
un adolescent souriant qui jouait du violon, entourés de plusieurs personnes qui écoutait
sa douce et belle mélodie qui semblait exprimer de la mélancolie. Arès avoir finit sa
performance, le garçon partit après une petite révérence qui lui donnait un aire assez
particulier, comme s’il sortait d’un autre temps plus ancien. Quelques applaudissement
fusèrent ça et là, mais bientôt plus personne ne fit attention à ce jeune musicien qui venait
des s’éclipser. Seul Xiao le regarda filer. Il aussi avait trouvé cette mélodie très jolie.
Le maître de la foudre secoua la tête avant de se lever pour regarder les différents stands
de marchandises.

Vingt heure arriva bien plus vite que Xiao ne l’eut imaginé. Sa journée n’avait pas
été très intéressante. À part avoir entendus des informations qu’il connaissait déjà, comme
le fait qu’il y avait un troisième Maître élémentaire qui séjournait dans la capital (C’est à
dire lui), le noiraud avait déambulé toute la journée dans la ville.
Désormais, il était la Taverne du Gardien, assis à une table, attendant la venue de
Garren et s’ennuyant fermement. Et puis enfin, le Maître de la terre arriva, avec un invité
en plus : Maeldan aussi était venu.
- Je ne m’attendait pas à te voir ici Xiao.
- Je peux vous assurez que moi non plus.
Les deux Maîtres élémentaires s’assirent à leur tour autour de la table. Discutant de tout et
de rien, les trois hommes passaient pour de simples mortels dans la taverne. Et puis
soudain, Maeldan fit remarqué quelque chose à Xiao.
- Savais-tu que tes yeux sont violets ? On pourrait croire que se sont ceux d’Alistair.
En effet, depuis la fin de la réunion, le jeune Maître élémentaire avait les yeux mauves,
une caractéristiques des utilisateurs de la foudre.
- Je sais, mais je me demande pourquoi ils sont devenus comme ça, après tout, cela va
faire cinq ans que j’occupe mon poste.
Garren pouffa en entendant la manière que Xiao avait utilisé pour éviter de trop attiré
l’attention sur le fait qu’il soit un Maître élémentaire.
- Au lieu de rire, que dirais-tu de nous acheter un bon verre de vin, proposa Maeldan.
Le Maître de la terre eut des étoiles dans les yeux, puis il se précipita au bar pour passer
une commande. Cela étonna pas mal Xiao qui l’avais identifié comme un homme sérieux
lors de l’assemblé.
- Excuse le, mais Garren et le vin c’est une longue histoire.
L’adolescent secoua la tête.
- Ce n’est pas grave, et même si ça l’était, ce ne serait pas à vous de vous excuser.
- Tu as sûrement raison. J’espère juste qu’il ne sera as ivre mort.
Maeldan croisa les bras en soufflant. Finalement, Garren revint avec une bouteille de vin
ainsi que trois verres. Il se rassit et se servit immédiatement une coupe. Mais
étrangement, il ne but pas directement.
- Il paraît que quelqu’un va venir jouer du piano ce soir, on a de la chance. Apparemment,
c’est un voyageur plutôt jeune. Il se nommerait Melian.
À ces mots, le Maître du feu tiqua.
- Melian ? Ne serait-ce pas l’élémentaire du feu avec lequel tu étais chargé de retrouver
Kylian.
Xiao ferma les yeux, essayant de chercher les bons mots pour expliquer correctement la
situation. Après tout, seul lui et le Maître du sang étaient au courant de la véritable identité
de Melian. L’adolescent soupira.
- Comment dire. Avant de sauter du toit du domaine du sang, Melian m’a révélé qu’il était
en vérité Dūsan… et donc qu’il était bien plus qu’un enfant du sang, car s’était lui qu’on
cherchait. Il avait juste perdu la mémoire.
- Je vois… C’est vraiment compliqué de gérer cet imbécile quand il est amnésique.
- Dūsan est un drôle de personnage, fit remarqué Garren.
Soudain, tous les yeux se braquèrent sur la scène quand les premières notes d’une
mélodie se firent entendre. Une adolescent jouant du violon se trouvait là, son archet à la
main, faisant résonner les douces notes de son instrument.
Les trois Maîtres élémentaires eurent un choc. Le jeune musicien, aux cheveux noirs
montés en une queue de cheval incroyablement longue, portait une cape noire et une
chemise rouge, ainsi qu’un pantalon gris. Mais ce qui les choquèrent encore plus fut la
couleur de son œil, d’un rouge presque irréel, tandis que l’autre était caché par des
bandages. Xiao n’avait pas vraiment prêté attention à son apparence quand il l’avait vu
joué sur la place, mais maintenant, cela lui semblait évident : celui qui se trouvait sur cette
scène, un sourire au lèvre et jouant du violon pour faire

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