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Quelques histoires de Klimt

Ce matin, Okami est revenue de la rivière près de laquelle nous avons établi notre campement, le
pelage mouillé et la mine renfrognée. Face aux interrogations, elle réplique avec un regard meurtrier.

Alors que la femme-renarde commence à démonter sa tente, on entend grogner depuis la rivière.
Klimt remonte péniblement depuis la berge, le visage tuméfié et les yeux fermés par d’énormes
hématomes.

La seule réponse qu’il donne à Pak lorsque celui-ci le guide jusqu’à sa couche : « Je voulais juste voir
si elle était faite comme les vraies femmes… ».

Début de soirée animé, ce soir.


On a entendait Klimt jurer depuis qu’une partie de la garde s’étaient assise pour jouer. Visiblement il
a vite perdu sa solde et commençait à récolter des corvées en essayant de se refaire.

C’est lorsque Pak s’est attardé derrière lui pour les regarder jouer que les choses ont dégénéré. Le
gros barbu s’est retourné, accusant l’homme-rat de tricher.
« Tricher, c’est naturel pour les rats ! »

Ce n’était pas la première fois aujourd’hui que l’homme d’armes subissait ses remarques ratistes. Et
c’était celle de trop à entendre les sifflements de la lame greffée au bout de sa queue.
« C’est qu’elle essayerait de mordre, la sale bête ! »

L’obèse s’est élancé, les massues qui lui servent de poings s’abattant en rythme sur la gueule déjà
défigurée de sa victime.
L’homme bête tenta de le maitriser et les deux roulèrent à terre. La brute serrait trop fort et Pak
enfonça sa lame dans son ventre, encore et encore.

Hurlant de douleur, Klimt projeta le corps du surineur à travers le camp, contre le chariot de Samaël.
« J’vais t’éclater, Bestiole de Malheur » Hurla le bourrin en chargeant le corps inerte de son acolyte.

L’homme-rat lui siffla « Abruti » avant de rouler sur le côté et le laisser percuter la roue contre
laquelle il était adossé ; on entendit le craquement de l’essieu avant que le chariot s’affaisse.

Le cri de Najima imposa le silence à tous. Même le vent du désert se tût lorsqu’elle toisa les deux
comparses qui se tenaient devant elle, la tête baissée, échangeant des demi-sourires comme deux
enfants fiers de la bêtise pour laquelle ils se faisaient gronder ?

Il a fallu deux jours pour réparer le chariot alors que, le lendemain matin, les deux idiots ne
montraient presque plus de marques du combat et se comportaient comme si rien ne s’était passé.

Cela fait trois jours que nous avons quitté le dernier village et que nous longeons la côte.
Najima a l’air soucieuse depuis. On est suivit. Chaque soir, derrière nous, on distingue la fumée d’un
autre camp.

Vlad sort de la tente de Halban où ils étaient enfermés avec Sabi, Najima et Samaël.
Il siffle et Klimt, son idiot de lieutenant, accourt.
Il lui murmure quelque chose d’incompréhensible à l’oreille, de l’argot Ghestaldien.

Lorsque les quatre collectionneurs sortent de la tente, le capitaine leur annonce « Problème réglé ! »
avec un sourire hilare. Ils sont abasourdis de voir simplement le tireur s’éloigner, emportant
simplement son fusils, une de ses bouteille de rhum marin et un tonnelet de poudre, sifflant
gaiement en se dirigeant vers nos poursuivants.

Au milieu de la nuit, on entendit une explosion venant de leur camp. Deux heures plus tard, Le
lourdaud revenait sans tonnelet ni bouteille, sourire aux lèvres, toujours en sifflant.

Ils ne portent pas leur surnom pour rien !

Bah ouais Pak, j’suis allé sans toi, le chef m’a dit d’aller voir ce qu’ils nous voulaient : Il m’a dit de
prendre de la poudre et du rhum et de leur « faire cadeau de ce qu’ils méritent ».

Bah non, j’pouvais pas revenir avec la bouteille, je leur ai offerte.

Bah non, je leur ai offert la poudre aussi.

J’t’explique… J’suis arrivé chez eux en sifflant. Y r’semblaient a des chasseurs, comme moi, avec des
oreilles au cou et des peaux sur le dos. Mais j’ai bien vu que le gibier du coin il est pas assez grand
pour donner des peaux pareilles.

Bah oui, des chasseurs d’homme-bête. Bien sûr que j’ai débouché la bouteille avec eux… Beh quoi,
les gars y font de la régulation, c’est utile. Faut bien s’occuper des velus quand y savent plus se tenir.

AAAAIEEUUUUH. Putain, t’as failli casser la bouteille Alia ! Pi t’es pas concernée, y cherchaient des
GRANDES peaux, pas des p’tites pelisses de minettes mitées!

Beh ! V’la qu’y s’marre lui !

Bon, j’continue… Tu m’connais, les gens y aiment me causer. Bah eux aussi. Et c’qu’y voulaient,
c’était la renarde qu’y m’ont dit. On a continué à boire en s’marrant. Y voulaient que j’les aide à
attaquer le lendemain.

Ouaih, j’sais, Oka, y a que moi qu’ai le droit de la tuer et ce sera quand JE déciderais… Alors, quand y
ont été bien beurrés, j’lai ai couchés les un à côté des autres, la tête contre le tonnelet et je suis
rev’nu.
Bien sûr que j’me suis retourné et que j’ai tiré dedans. Mais j’ai attendu d’être loin pour pas salir.

Bah t’sais quoi, j’étais pas assez loin. Y’a une couille qui m’est tombée sur l’épaule.

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