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Dynamique Du Solide Chapitre D
Dynamique Du Solide Chapitre D
Après la cinétique du solide, nous continuons notre incursion vers la mise en œuvre
des lois fondamentales de la physique classique. Nous nous intéressons aux causes du
mouvement. Tous les phénomènes observés dans l’Univers sont dus aux actions mécaniques.
Il s’agit ici de les inventorier, classifier, modéliser et de définir les efforts que peuvent
transmettre les liaisons entre solide.
D.1. NOTION D’ACTION MECANIQUE
D.1.1. DEFINITION D’UNE ACTION MECANIQUE
D’une manière générale, toute cause susceptible de modifier le mouvement d’un corps,
de déformer un corps est appelée action mécanique.
Deux solides D et S sont dits en interaction si une modification de position de
l’un entraîne une modification de position de l’autre.
D.1.2. MODELISATION D’UNE ACTION MECANIQUE
Soient, dans le repère R , le repère de l’Observateur, deux solides D et S en
interaction. Les expériences courantes conduisent l’Observateur à modéliser toute action
mécanique par un torseur selon les principes qui se déclinent ainsi qu’il suit.
PRNCIPE P1 :
Les actions mécaniques exercées par le solide D sur le solide S sont modélisées
par le torseur A D S dont les éléments de réduction en un point A quelconque de
l’espace sont R D S , la résultante et M D S ,le moment au point A.
A
On note
R D S
A S D = (D.1.1)
M A D S A
1
F D S 0
A D S = (D.1.2)
M A S D = 0 A
alors
α=n
A S D = A Sα D (D.1.6)
α=1
PRINCIPE P4 : Superposition des récepteurs des actions mécaniques
Si D est la réunion de n sous-ensembles Dα , c’est-à-dire
α=n
D Dα
α=1
avec Dα Dβ , αβ (D.1.7)
alors
α=n
A S D = A S Dα (D.1.8)
α=1
PRINCIPE P5 : Actions mécaniques dues à un phénomène physique
2
Les actions mécaniques dues à un phénomène physique de la nature traduit par la loi physique
Φ que l’ensemble S est susceptible d’exercer sur l’ensemble D sont modélisées par le
Φ
torseur A S D .
PRINCIPE P6 : Superposition des actions mécaniques dues à deux lois physiques
Si l’ensemble S est susceptible d’exercer sur l’ensemble D deux types d’actions
mécaniques caractéristiques des lois physiques Φ1 et Φ2 , le torseur A S 1 Φ Φ
2 D
modélisant les actions mécaniques dues à ces deux lois simultanément est égal à la somme des
torseurs A S Φ
1 D et A S
Φ
2 D représentant chacune des deux actions
A S
1 Φ Φ
2 D = A S
1 D A S Φ
2 D
Φ
(D.1.9)
A S
Φ
D A D
Φ
S = 0 (D.1.10)
Les actions à distance sont déterminées par des phénomènes physiques mis en jeu et
sont donc calculables a priori. Par contre, les actions de contact dépendent des autres actions
mécaniques exercées sur l’ensemble matériel considéré donc, sont inconnues.
D.1.3.2. CLASSIFICATION SELON LA POSITION DU GENERATEUR
Suivant la position du générateur des actions mécaniques par rapport au
système étudié, on distingue les actions mécaniques intérieures et les actions
mécaniques extérieures.
3
D.1.3.2.1. ACTIONS MECANIQUES INTERIEURES
Les actions mécaniques intérieurs au système S sont constituées de l’ensemble des
interactions entre ses différents sous-systèmes.
Découpons le système mécanique S en autant de sous-systèmes Sα quelconques qu’on le
souhaite.
Toute action mécanique de Sα sur Sβ , α β , est une actions mécaniques intérieure au
Sα S et Sβ S , α β
(D.1.11)
int α β int β α
A S S A S S = 0
S S U , S S (D.1.12)
Les actions mécaniques extérieures à S sont les actions mécaniques exercées par tous les
éléments de S sur S . Elles sont modélisées par le torseur des actions mécaniques
extérieures A ext S S .
Il est possible de décomposées S en un nombre fini de n sous-ensembles disjoints Sα :
α=n
Sα
S avec Sα Sβ Sβ , αβ (D.1.13)
α=1
Alors, eu égard à la classifications des actions mécaniques selon la loi physique et au principe
P7, le torseur des actions mécaniques extérieures est
α=n
A Sα S A S α E
G
A S S = S A S α
C S (D.1.14)
α=1
avec
A S α
G
S A S α
S =0
G
A S α E
S A S α E
S =0 (D.1.15)
A S α α C S = 0
C S A S
4
l’Observateur, ne connaissant pas tous les éléments de l’Univers, ne peut pas
définir par énumération les ensembles mécaniques de S ; il ne peut donc non
distance de Sα sur S .
L’ensemble des lois physiques dont on tient compte et l’ensemble S des éléments de S
dont on ne néglige pas l’action mécanique résulte d’un choix en vue du schéma d’étude (dont
la pertinence doit être vérifiée a posteriori).
Par définition,
l’ensemble S est l’environnement efficace de S
les actions mécaniques prépondérantes sont les actions mécaniques
efficaces.
D S la résultante et
et ses éléments de réductions en un point A quelconque sont F S
D S , le moment au point A, avec
M
A
S
F S d
S = f d v S d γ AM f d v
S
et M
A
S =
S
(D.2.2)
électromagnétiques
f = μ E j B et γ=m B (D.2.4)
où :
5
ρ = ρ M , t est une masse volumique
est impossible de connaître ces actions en tout de d a . Il faut formuler des hypothèses.
D.3.1. CONTACT PARFAIT
Pour un contact dit parfait ou sans frottement, les actions mécaniques de contact de D sur
S sont dirigées suivant la normale n̂ en M à la surface d a et dirigées vers l’intérieur de
S .
D.3.2. CONTACT AVEC FROTTEMENT
D.3.2.1. CONTACT PONCTUEL
Le solide D exerce sur S des actions mécaniques de contact équivalentes, au
point C de contact, au torseur des actions de contact
R D
C S
A D C
S = (D.3.1)
M D
C
C S
C
Décomposons les éléments de réduction de ce torseur suivant la normale n̂ en M à l’élément
de surface d a , en C, orientée vers l’intérieur de S :
R D
C S = N nˆ T et M D
C
C S = M nˆ M
p r (D.3.2)
6
le scalaire N = N D
C S
C S
et le vecteur T = T D sont, respectivement,
le scalaire C S
M p = M p D et le vecteur M r = M r D C S
sont,
respectivement, le moment de résistance au pivotement et le moment de résistance
au roulement de contact
M p = nˆ M D
C
C S
et C S nˆ
M r = nˆ M D
C (D.3.4)
Ces composantes du torseur des actions de contact sont régies par les lois
phénoménologiques de Coulomb, qui se déclinent ainsi qu’il suit.
1. FROTTEMENT DE GLISSEMENT
1.1. EFFORT NORMAL
Dans tous les cas où D et S ne sont pas collés, l’effort normal s’oppose à la pénétration
de S dans D :
N>0 (D.3.5)
1.2. EFFORT TANGENTIEL
1.2.1. LOI DE FROTTEMENT STATIQUE
Si la vitesse de glissement de S sur D est nulle v C , S / D = 0 , la force de frottement
et l’effort normal vérifient l’inégalité
T < fs N (D.3.6)
Par définition :
le coefficient fs est le coefficient de frottement statique ; il dépend de la nature et de
l’état des surfaces de contact, de la température, est indépendant de la dimension de la
surface de contact
la force limite
Fad = fs N (D.3.7)
tg = fs (D.3.8)
l’angle de frottement statique
le cône de sommet C, d’axe C ; nˆ et de demi angle au sommet est le cône de
frottement.
7
1.2.2. LOI DE FROTTEMENT CINETIQUE
Si la vitesse de glissement de S sur D est non nulle v C , S / D 0 , l’effort de
frottement est :
colinéaire au vecteur vitesse de glissement
T v C , S / D = 0 (D.3.9)
dès que les autres actions mécaniques qui agissent sur S sont assez grandes pour
8
Acier sur acier, dur, sec 0.78 0.42
Acier sur acier, dur, gras 0.10 0.05
Acier sur acier, surfaces polies 102 102
Bois sur bois, sec 0.5 0.3
Métal sur glace 0.03 0.01
Pneu sur route sèche 0.8 0.6
Pneu sur route mouillée 0.15 0.1
Téflon sur téflon 0.04 0.04
2. FROTTEMENT DE ROTATION
Décomposons le vecteur le vecteur taux de rotation Ω S / D en sa composante normale ωp
et tangentielle ω r :
Ω S / D = ωp nˆ ω r (D.3.13)
avec
ωp = ωp S / D = Ω S / D nˆ et ω r = ω r S / D = nˆ Ω S / D nˆ (D.3.14)
Mp δ N (D.3.15)
non nul ωp 0 , le taux de rotation de pivotement et le moment de résistance
9
nul ω r = 0 , le module du vecteur moment de résistance au roulement est
inférieur à η N
Mr η N (D.3.17)
non nul ω r 0 , les vecteurs taux de rotation de roulement et moment de
10
A
C S = C S , M d μ M
M D
AM f D
Si la densité f
D
C S , M est connue sur Λ , on peut déterminer le torseur des
C S . Par contre, la connaissance de ce dernier ne
actions mécaniques de contact A D
permet pas celle de f
C S , M , à moins de formuler des hypothèses sur répartition
D
sur Λ .
Les lois de Coulomb de frottement de glissement peuvent encore être exploitées localement ;
elles peuvent conduire à exprimer des relations entre les composantes normale et
tangentielle de la densité f
D
C S , M sur la variété de contact Λ .
D.4. PUISSANCE – TRAVAIL - ENERGIE
Dans le cadre de la mécanique du solide, nous introduisons les grandeurs qui interviennent en
énergétique.
D.4.1. PUISSANCE
D.4.1.1. PUISSANCE DES ACTIONS MECANIQUES SUR UN SOLIDE
1. DEFINITION
Considérons le solide S en mouvement par en mouvement par rapport à un repère
R caractérisé par le torseur cinématique
Ω S/R
V S/R (D.4.1)
v A , S/R A
Supposons que ce solide soit sollicité par S , à la date t, par les actions mécaniques
suivantes :
force de volume f = f M , t et couple de volume γ = γ M , t au voisinage
du point M de S
force de surface F = F M , t au voisinage du point M du bord S
forces F α et couples Γ α concentrées en n points M α de S
des actions mécaniques extérieures sollicitant S dans son mouvement par rapport à R . Les
vecteurs
11
α=n
F S S = f dv
F d a Fα (D.4.3)
α=1
S S
et
α=n
S S = γ AM f d v AM F d a Γ α AM α F α
A
M (D.4.4)
α=1
S S
sont, respectivement, la résultante et le moment en A des actions mécaniques extérieures sur
S dans son mouvement par rapport à R .
La puissance P S S/R des actions mécaniques extérieures exercées sur S
dans son mouvement par rapport à R est égale à la somme des puissances développées par
chacune des actions mécaniques extérieures dans ce mouvement :
α=n
P S S/R = P f P γ P F P F α P Γ α
(D.4.5)
α=1
où, considérant la distribution des vitesses dans un solide
v M , S / R = v A , S / R Ω S / R AM
On a
P f =
f v M , S / R d v = v A , S / R
f d v Ω S/R
AM f d v
S S S
P γ = Ω S/R
γdv
S
P F =
F v M , S / R d v = v A , S / R
F d v Ω S/R
AM f d v
S S S
P F α = F α v M α , S / R = v A , S / R F α Ω S / R AM α F α
P Γα = Ω S / R Γα
En reportant ces expressions dans (D.4.5), on obtient, compte tenu de (D.4.3) et (D.4.4)
P S S/R = Ω S / R M
S S v A , S/R F S S
A
(D.4.6)
La puissance développée par des actions mécaniques extérieurs sur le solide S dans son
mouvement par rapport à R , à la date t, est égale au comoment des torseurs cinématique
V S/R et des actions mécaniques externes A S S ; soit donc
P S S/R = V S/R . A S S (D.4.7)
12
repères R1 et R 2 sont
P S S/R1 = V S/R1 . A S S
et
P S S/R 2 = V S/R 2 . A S S
Donc
P S S/R1 P S S/R 2 = V S/R1 V S/R 2 . A S S
Compte tenu du théorème de la composition des torseurs cinématiques
V S/R1 V S/R 2 = V R 2 /R1
nous concluons que la différence des puissances développées dans les repères R1 et R 2 par
le système des actions mécaniques extérieures sollicitant le solide S est égale au comoment
des torseurs cinématique V R 2 /R1 et du torseur des actions mécaniques A S S ;
soit
P S S/R1 P S S/R 2 = V R 2 /R1 . A S S (D.4.8)
P S
D/R1 = P S
D/R1 P D
S/R1
et
P S
D/R 2 = P S
D/R 2 P D
S /R 2
Donc
D/R P S
P S 1 2
D/R = P S
D/R P S
1
D/R
2
P D 1 S/R 2
S/R P D
Or d’après (D.4.8), on a
P S
D/R1 P S
D/R 2 = V R 2 /R1 . A S D
et
13
P D
S/R1 P D
S/R 2 = V R 2 /R1 . A D S
Il vient alors
D/R P S
P S 1
D/R = V R /R . A S
2 2 1
D A D
S
et selon le principe (D.1.10), la puissance des actions réciproques entre deux solides pour
toute loi d’interaction Φ est indépendante du repère du mouvement choisi ; aussi la note-t-on
P S
D/R1 = P S
D/R 2 = P S D (D.4.9)
C D = A D
A S C S
Le torseur cinématique de S sur D est
Ω S/D = ωp S/D nˆ ω r S/D
V S/D =
v C , S/D C
D’après ce qui précède, la puissance des actions réciproques entre S et D pour la loi
physique C est
C D = V S/D . A D
P S
C S
= v C , S/D T D
C S ω S/D M D
p p
C S (D.4.10)
ω r S/D M r D C S
Comme les couples de vecteurs et scalaires v C , S/D et T D
C S , ω S/D et
p
M p D
C S , ω
r S / D etM r D
C S sont colinéaires et opposés, la puissance
P S
C D est négative ou nulle :
C D 0
P S (D.4.11)
14
D.4.1.4. PUISSANCE DES ACTIONS MECANIQUES SUR UN
SYSTEME MATERIEL
Considérons dans R , un système matériel S constitué de n solides Sα
α1, 2, , n
disjoints (FIG.D.3.).
A S Sα
-
actions intérieurs exercées sur Sα par les autres solides Sβ de S , caractérisées
A Sβ Sα , β 1 , 2 , , n avec β α
La puissance développée par l’ensemble des actions mécaniques exercées sur le solide Sα
dans son mouvement par rapport à R s’écrit
β=n
P S α Sα / R = P S Sα / R P Sβ Sα / R (D.4.13)
β=1
β α
où :
15
Pext S / R est puissance développée dans R par les actions mécaniques
extérieures à S
α=n
Pext S / R = P S Sα / R (D.4.15)
α=1
à S
α=n β=n
P
int S / R = P Sβ Sα / R = P Sβ Sα / R (D.4.16)
α=1 β=1 α ,β
β α
D.4.2. TRAVAIL
Le travail des actions mécaniques d’un système matériel D sur S , pour la loi
physique Φ , dans son mouvement par rapport R , entre les dates t1 et t 2 , est défini par
t2
W D
Φ S / R =
Φ S / R dt
P D (D.4.18)
t1
16
La puissance développée par une force conservative est
d Mα d Uα
Pα = F α v M α , S/R = grad U α = (D.4.22)
dt dt
et la puissance développée par n forces conservatives sollicitant S dans son mouvement par
rapport à R est
P
α=n
S / R = Pα =
Φ S/R
d E pot D (D.4.23)
con dt
α=1
où E pot D Φ
S/R est l’énergie potentielle des actions mécaniques de D sur S ,
pour la loi physique Φ , dans son mouvement par rapport à R . L’énergie potentielle n’est
définie qu’à une constante additive près qu’on omet d’écrire en général.
D.4.3.2. PUISSANCE DES ACTIONS MECANIQUES EXTERNES
Pour calculer Pext S / R la puissance des actions mécaniques extérieurs qui
sollicitent le système mécanique S dans son mouvement par rapport à R , on réparties
toutes les actions mécaniques extérieures actives en actions mécaniques conservatives et en
actions mécaniques non conservatives.
La puissance des actions mécaniques extérieurs qui sollicitent le système mécanique
S dans son mouvement par rapport à R est la somme des puissances développé »s par les
actions mécaniques extérieures conservatives Pextcon S / R et par les actions mécaniques
non conservatives Pextn.con S / R
Pext S / R = Pextcon S / R Pextn.con S / R
L’énergie potentielle intérieure dont dérivent les actions mécaniques intérieures conservatives
étant E potint S / R , il vient
17
d E
P S / R = potint S / R Pintncon S / R (D.4.25)
int dt
D.4.3.4. PUISSANCE DEVELOPPEE SUR UN SYSTEME
MECANIQUE
Compte tenu de (D.4.14), (D.4.24) et (D.4.25), la puissance développée sur le système
mécanique S dans son mouvement par rapport à R est
d d
P S / R = E potext S / R E S / R
dt d t potint (D.4.26)
Pextncon S / R P S / R
intncon
D.4.4. ENERGIE MECANIQUE
Par définition, l’énergie mécanique du système mécanique S dans son mouvement par
rapport à R est
E S / R = Epotext S / R Epotint S / R K S / R (D.4.27)
méc
avec, dans R , rappelons-le
E potext S / R l’énergie potentielle de toutes les actions mécaniques extérieures
conservatives sollicitant S
conservatives sollicitant S
D.5. LIAISONS
Les mouvements d’un solide S1 par rapport à un solide S2 , objet de la
cinématique du solide, sont réalisés par des liaisons entre ces deux solides. Ces liaisons
résultent de la mise en contact des surfaces de ces solides. Le torseur des actions mécaniques
de S2 sur S1 est le torseur équivalent des actions mécaniques de contact générées en
chaque point de la variété de contact.
Nous envisageons ici de recenser et de décrire des liaisons entre S1 et S2 et de
caractériser les actions mutuelles de contact entre ces solides.
D.5.1. LIAISONS PARFAITES
actions mécaniques de S1 sur S2 .
18
Considérant le repère orthonormé direct R A ; ˆi , ˆj , kˆ que nous préciserons pour
chaque liaison :
le torseur cinématique de S2 par rapport à S1 est
2 1
Ω S /S = p ˆi q ˆj r kˆ
V S2 /S1 (D.4.28)
v A , S2 /S1 = u ˆi v ˆj w kˆ
A
le torseur des actions mécaniques de liaison qui, par analogie avec le torseur
cinématique, est appelé torseur statique s’écrit
1 2
R S S = X ˆi Y ˆj Z kˆ
A S1 S2 = (D.4.29)
M
A
S1 S2 = L ˆi M ˆj N kˆ
A
P S1 S2
P S1 S2 = V S2 /S1 . A S1 S2 (D.4.30)
= Ω S2 /S1 M P S1 S2 v P , S2 /S1 R S1 S2 = 0
-
les torseurs cinématique V S2 /S1 et statique A S1 S2 par leurs composantes
dans le repère R A ; ˆi , ˆj , kˆ
On notera
p u X L
V S2 /S1 q v
r w
et A S1 S2 Y M
Z N
(D.4.31)
A A
19
D.5.3.1. LIAISON PONCTUELLE
1.1. SURFACE DE LIAISON
Les solides S1 et S2 sont en contact suivant un point. Ce contact peut être réalisé par :
- le sommet d’un cône sur un plan
- une sphère sur un plan
1.2. MOUVEMENTS POSSIBLES
Dans R A ; ˆi , ˆj , kˆ où A est le point de contact et k̂ la normale au plan de contact, le
mouvement de S2 par rapport S1 a 5 degrés de mobilité :
- 3 en rotation autour des axes A ; ˆi , A ; ˆj et A ; kˆ
- 2 en translation suivant A ; ˆi et A ; ˆj .
Il en résulte que
X = Y = 0 et L = M = N = 0
Donc
0 0
A S1 S2 0 0
Z 0
(D.4.33)
A
D.5.3.2. LIAISON LINEAIRE RECTILIGNE
2.1. SURFACE DE LIAISON
Les solides S1 et S2 sont en contact suivant un segment de droite point. Ce contact peut
être réalisé par :
- Un cylindre sur un plan
- Un couteau sur un plan
2.2. MOUVEMENTS POSSIBLES
Dans R A ; ˆi , ˆj , kˆ où l’axe A ; ˆi
est confondu avec la ligne de contact et A ; kˆ
normale au plan de contact, le mouvement de S2 par rapport S1 a 4 degrés de mobilité :
- 2 en rotation autour des axes A ; ˆi et A ; kˆ
20
-
2 en translation suivant A ; ˆi et A ; ˆj .
2.3. TORSEUR CINEMATIQUE
Le torseur cinématique du mouvement de S2 par rapport S1 est
p u
V S2 /S1 0 v
r 0
(D.4.34)
A
2.4. TORSEUR STATIQUE
Compte tenu (D.4.29), (D.4.30) et (D.4.34), on doit avoir
P S1 S2 = u X v Y p L r N = 0 , u , v , p et r
Il en résulte que
X = Y = 0 et L = N = 0
mouvement de S2 par rapport S1 a 4 degrés de mobilité :
- 3 en rotation autour des axes A ; ˆi , A ; ˆj et A ; kˆ
- 1 en translation suivant A ; ˆi .
Il en résulte que
X = 0 et L = M = N = 0
21
Donc le torseur statique de cette liaison est de la forme
0 0
A S1 S2 Y
Z
0 (D.4.37)
0 A
Il en résulte que
L=M=N=0
Donc le torseur statique de cette liaison est de la forme
X 0
A S1 S2 Y
Z
0 (D.4.39)
0 A
S1 a 3 degrés de mobilité :
-
1 en rotation autour de A ; kˆ
Il en résulte que
X = Y = 0 et N=0
S1 a 2 degrés de mobilité :
-
1 en rotation autour de A ; ˆi
- 1 en translation suivant A ; ˆi
Il en résulte que
X = 0 et L = 0
23
0 0
A S1 S2 Y M
Z N
(D.4.43)
A
D.5.3.7. LIAISON PIVOT
7.1. SURFACE DE LIAISON
Les solides sont en contact suivant des surfaces de révolution, non cylindrique autour d’une
direction. Cette liaison peut être réalisée à l’aide :
- d’une liaison verrou et une rotule
- de deux rotules
- d’une liaison pivot glissant et d’appui plan dans la direction perpendiculaire à l’axe la
liaison pivot glissant.
7.2. MOUVEMENTS POSSIBLES
Dans R A ; ˆi , ˆj , kˆ avec A ; ˆi l’axe de la liaison, le mouvement de S2 par rapport
1
S a 1 degré de mobilité : rotation autour de l(axe A ; ˆi .
7.3. TORSEUR CINEMATIQUE
Le torseur cinématique du mouvement de S2 par rapport S1 est
p 0
V S2 /S1 0 0
0 0
(D.4.44)
A
7.4. TORSEUR STATIQUE
Compte tenu (D.4.29), (D.4.30) et (D.4.44) on doit avoir
P S1 S2 = p L = 0 , p
Il en résulte que
L=0
Donc le torseur statique de cette liaison est de la forme
X 0
A S1 S2 Y M
Z N
(D.4.45)
A
D.5.3.8. LIAISON GLISSIERE
8.1. SURFACE DE LIAISON
Les solides sont en contact suivant des surfaces cylindriques non de révolution, de génératrice
parallèle à une direction.
8.2. MOUVEMENTS POSSIBLES
Dans R A ; ˆi , ˆj , kˆ avec A ; ˆi l’axe des génératrices de la surface de contact, le
mouvement de S2 par rapport S1 a 1 degré de mobilité : une translation suivant l(axe
A ; ˆi .
24
8.3. TORSEUR CINEMATIQUE
Le torseur cinématique du mouvement de S2 par rapport S1 est
0 u
V S2 /S1 0 0
0 0
(D.4.46)
A
8.4. TORSEUR STATIQUE
Compte tenu (D.4.29), (D.4.30) et (D.4.46) on doit avoir
P S1 S2 = u X = 0 , u
Il en résulte que
X=0
Donc le torseur statique de cette liaison est de la forme
0 L
A S1 S2 Y M
Z N
(D.4.47)
A
D.5.3.9. LIAISON HELICOIDALE
9.1. SURFACE DE LIAISON
La surface de contact entre les deux solides est une surface hélicoïdale dans une direction.
9.2. MOUVEMENTS POSSIBLES
Dans R A ; ˆi , ˆj , kˆ avec A ; ˆi l’axe de l’hélice circulaire de pas réduit h, le mouvement
de S2 par rapport S1 a 1 degré de mobilité : une translation et une rotation suivant l(axe
A ; ˆi , combinées.
9.3. TORSEUR CINEMATIQUE
Le torseur cinématique du mouvement de S2 par rapport S1 est
p u
V S2 /S1 0 0
0 0
avec u = h p (D.4.48)
A
9.4. TORSEUR STATIQUE
Compte tenu (D.4.29), (D.4.30) et (D.4.48) on doit avoir
P S1 S2 = u X p L = p h X L = 0 , p
Il en résulte que
L=h X
25
D.5.3.10. LIAISON ENCASTREMENT
10.1. SURFACE DE LIAISON
Les surfaces de liaison doivent empêcher tout mouvement relatif entre les solides.
10.2. MOUVEMENTS POSSIBLES
La liaison encastrement n’autorise aucun mouvement de mouvement de S2 par rapport
EXERCICES
EXERCICE D.1. Selon la loi de gravitation entre éléments matériels (FIG.D.5.1.), quel
que soient deux éléments M α et M , M α exerce sur M un torseur d’action mécanique de
gravitation A M α M qui est un glisseur d’axe central M α M et de résultante
MM α
R M α M = G d m M dm M α
3
MM α
où :
G est la constante universelle de gravitation
G = 6.67 1011 m3 kg 1 s 2
respectivement.
26
1. Soient S1 et S2 deux sphères, respectivement, de centres G1 et G 2 , de rayons a1 et
(FIG.D.5.2.)
G1G 2 = a > a1 a 2
Déterminer A S1 S2 et A S2 S1 , les torseurs des actions mécaniques de
27
FIG.D.5.3. Champ de gravitation de la Terre
2.2. Calculer R HT et R LT les intensités des résultantes des actions mécaniques de
(FIG.D.5.4.1)
(FIG.D.5.4.2.).
28
EXERCICE D.2. Soit (FIG.D.6.) un barrage vertical rectangulaire de largeur a = 50 m a
et dont la profondeur de retenue d’eau est h = 30 m . On note par :
- p0 la pression atmosphérique ; p0 = 1.013 105 Pa
S1 l’arbre moteur, fait avec S0 l’objet d’une liaison pivot d’axe O ; ˆj
S2 roue conique réceptrice, fait avec S0 l’objet d’une liaison pivot d’axe O ; ˆj
S3 roue conique, fait avec S1 l’objet d’une liaison glissière d’axe O ; ˆj
29
Soient :
α le demi angle au sommet des troncs de cône
a et b les rayons minimum et maximum des cercles de section droite de la surface de
contact entre S2 et S3
A S3 S2 le torseur d’action mécanique de contact de S3 sur S2
R S S
3 2
A S3 S2 =
M O S3 S2
O
avec
F = ˆj R S3 S2 et C = ˆj M
O S3 S2
C un point quelconque de la surface de contact de S2 , de projection
R1 H ; ˆi1 , ˆj , kˆ 1
et R 2 C ; ˆi1 , ˆj2 , kˆ 2 deux repères orthonormés
directs
ˆi = ˆj kˆ
1 1 , kˆ 1 , kˆ 2 = α mesuré autour de ˆi1
ab b2 a 2
S = AB 2 π =π
2 sin α
On se place à la limite du glissement des roues S2 sur S3 et on suppose que le
vecteur taux de rotation de S2 par rapport à S3 est de la forme
Ω S2 /S3 = ω ˆj avec ω < 0
1. Déterminer v C , S2 /S3 le vecteur vitesse de glissement en C de S2 sur S3
30
2. Exprimer le vecteur densité surfacique d’action mécanique de contact f S3 S2 au
FIG.D.8. Surface latérale d’un tronc de cône par le premier théorème de Guldin
EXERCICE D.5. Le mécanisme (FIG.D.9.) de transmission par friction comprend trois
solides :
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S0 le bâti auquel est lié le repère orthonormé S0 O ; ˆi0 , ˆj0 , kˆ 0
S1 une roue conique de demi-angle au sommet α et de rayon moyen a, faisant avec
S0 l’objet d’une liaison pivot glissant d’axe O ; kˆ 0
S2 une roue conique de demi-angle au sommet ω1 α et de rayon moyen b, faisant
avec S0 l’objet d’une liaison pivot d’axe A ; kˆ 0 .
Les roues coniques sont en contact suivant une faible longueur de génératrice, si bien que
le contact peut être assimilé à un contact ponctuel au point C
OC = a ˆj0 , AC = b ˆj0
Les roues S1 et S2 roulent sans glisser l’une sur l’autre au point C.
Soit R C ; ˆi0 , ˆj , kˆ le repère orthonormé direct tel que C ; ˆj ait même direction que la
génératrice de contact des surfaces coniques.
Soient :
Ω S1/S0 et Ω S2 /S0 les vecteurs taux de rotation de S1 et S2 par
rapport à S0 , respectivement
Ω S1/S0 = ω1 kˆ 0 et Ω S2 /S0 = ω2 kˆ 0 avec ω1 > 0
point C
2 1
R S S = X ˆi Y ˆj Z kˆ
0
A S2 S1 =
M C S2 S1 = L ˆi0 M ˆj N kˆ
C
On note, entre les surfaces S1 et S2 :
f le coefficient de frottement
δ le paramètre de résistance au pivotement
η la paramètre de résistance au roulement.
32
FIG.D.9. Transmission par roues coniques
1. Dans le mouvement de S1 par rapport à S2 , déterminer le taux de rotation de
pivotement ωp = ωp S1/S2 et le vecteur taux de rotation de roulement
ω r = ω r S1/S2 , en fonction de a, b, ω1 et α .
2. La roue S1 roulant sans glisser sur S2 , exprimer la relation qui existe ente X,
Y, Z et f
3. Le taux de rotation de pivotement de S1 par rapport à S2 n’étant pas nul,
4. Le vecteur taux de rotation de roulement de S1 par rapport à S2 n’étant pas
5. Le contact entre S1 et S2 ayant lieu suivant une génératrice, monter qu’il ne
peut y avoir qu’un seul point où le vecteur vitesse de glissement de S1 par
rapport à S2 soit nul.
33
34