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Des centaines de disparitions de navires et d’avions, des milliers

de victimes : le mystère du Triangle des Bermudes défie les


explications rationnelles et constitue l’énigme la plus
déroutante — et la plus effrayante — de tous les temps.
De nombreux ouvrages se sont déjà efforcés de cerner le
problème. Mais le livre de Jean Prachan, que nous publions
aujourd’hui, apporte des révélations stupéfiantes qui feront l’effet
d’une véritable « bombe » et dont les répercussions seront
considérables sur le plan international, à l’heure où des équipes de
chercheurs américains et russes sondent les profondeurs du
Triangle maudit.
Après avoir passé en revue les « cas » historiques des
disparitions les plus spectaculaires, après avoir analysé toutes les
« solutions » avancées par les savants, Jean Prachan n’hésite pas à
affirmer, preuves à l’appui, que la vérité tient à une triple relation :
Bermudes - Atlantide - O.V.N.I.
Jean Prachan démontre :
— que l’Atlantide, le fabuleux continent englouti, repose sous les
eaux du Triangle des Bermudes ;
— que les Atlantes, survivants d’une civilisation technologique
supérieure à la nôtre, y ont aménagé, à 9000 mètres sous la
mer, des bases secrètes d’O.V.N.I. ou, plus exactement,
d’O.P.N.I. (Objets Plongeants Non Identifiés) ;
— que les O.V.N.I. (ou O.P.N.I.) s’attaquent à tous ceux qui
risquent, directement ou indirectement, de remettre en cause
l’équilibre stratégique et militaire est-ouest : car l’Atlantide
renferme les plus importants gisements d’uranium de tout
l’univers.
L’Atlantide ayant disparu, il y a quelque dix mille ans, à la suite
d’une formidable explosion atomique, les Atlantes n’hésitent pas à
utiliser toutes les méthodes de dissuasion en leur pouvoir pour
préserver la neutralité du Triangle des Bermudes et éviter au monde
une nouvelle catastrophe, cette fois-ci irréversible.
Jean Prachan

Le Triangle des
Bermudes base secrète
des OVNI

INITIATION ET CONNAISSANCE
Pierre Belfond
3 bis, passage de la Petite-Boucherie
Paris 6e
INTRODUCTION

29 décembre 1977. 16 h 30. Un DC 8 – 62 de la Braniff Air Line


venant de New York survole les Bahamas à quelque 10 000 mètres
d’altitude. Le temps est clair, la mer calme : toutes les conditions
semblent réunies pour que cet avion, attendu deux heures plus tard
à Panama, effectue un voyage sans histoires.
Soudain, les passagers sentent une légère vibration. Oh ! très
légère… C’est à peine s’ils y prêtent attention. Mais la vibration
s’amplifie et, bientôt, c’est l’inquiétude, qui se transforme en
affolement quand l’appareil, après avoir été violemment secoué, se
met à chuter dans le vide. Les gens hurlent en tombant les uns sur
les autres. Les bagages volent dans tous les sens, heurtant au
passage des bras et des têtes pendant que, dans la cabine, le pilote
essaie vainement de redresser son avion. Les réacteurs
fonctionnent normalement et rien n’indique la moindre panne sur le
tableau de bord. Pourtant, le DC 8 continue de descendre en
direction de la mer. Encore quelques centaines de mètres et ce sera
la rencontre brutale avec l’eau, les tôles arrachées, les corps
déchiquetés et la mort, à coup sûr, pour les passagers comme pour
l’équipage.
Le pilote lance un dernier appel, un « Mayday » (SOS), et attend
la fin qui surviendra, à présent, d’une seconde à l’autre…
Mais à peine son message est-il reçu par l’aéroport le plus proche,
celui de Miami, qu’un miracle se produit. La chute de l’appareil
s’interrompt, aussi brutalement qu’elle avait commencé. Le DC 8 se
redresse grâce au pilote automatique qui vient de reprendre le
contrôle de l’avion, puis il fait demi-tour et va se poser à Miami où il
arrive à 17 h 30. Il n’est pas endommagé et pourra repartir dès le
lendemain.
Que s’est-il passé ? Personne n’a la moindre explication à
proposer à ce sujet. Toutefois, on ne manque pas de remarquer que
l’incident s’est produit dans une zone bien précise, à l’aplomb de l’île
de Bimini, juste au-dessus du Triangle des Bermudes.
Et voilà que le fameux Triangle fait encore parler de lui.
Fameux, oui, car des dizaines d’ouvrages et des centaines
d’articles lui ont été consacrés. Pourtant, en dépit de toute cette
littérature et des efforts d’innombrables chercheurs, cette région
redoutable de l’Atlantique Nord conserve tout son mystère.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, d’ailleurs, ce
« mystère » ne date pas d’hier, ni même d’avant-hier. De tout temps,
depuis Christophe Colomb déjà, dit-on, la navigation fut réputée
dangereuse dans cette zone. Des centaines de vaisseaux, des
dizaines d’avions et des milliers de vies humaines y ont disparu à
tout jamais. Il a fallu attendre les années 60, cependant, pour que
des journalistes révèlent enfin au grand public ce qui n’était connu,
jusqu’ici, que des navigateurs et des milieux officiels. Une grande
émotion s’empara alors de l’opinion et, pour calmer les esprits,
certains tentèrent de résoudre l’énigme en ayant recours au simple
bon sens. On s’y employa de diverses manières, mais rien n’y fit.
Oh ! bien sûr, pour chaque disparition, on peut trouver une
explication ! L’imagination ne manque pas lorsqu’il s’agit de nier
l’évidence… mais celle-ci finit toujours par s’imposer au bout du
compte, dût la raison humaine en souffrir.
Et elle est mise à rude épreuve, la raison des hommes, lorsque
l’on considère le phénomène dans son ensemble. Car, s’il est
possible de trouver une explication « logique » à chaque cas pris
séparément, aucune théorie n’est parvenue, jusqu’à présent, à
rendre compte de façon rationnelle de la totalité des disparitions
enregistrées dans les eaux du Triangle. Ce n’est pas faute d’avoir
essayé, pourtant, car plusieurs pays ont monté des expéditions
destinées à trouver une solution à cet angoissant mystère. Mais, à
ce jour, ces expéditions ont eu pour seule conséquence de faire
naître de nouvelles hypothèses.
Les dernières en date de ces hypothèses seraient le fruit de
chercheurs soviétiques. En janvier 1978, en effet, on apprit que
l’agence de presse soviétique Novosti avait confié au comité de
rédaction de la revue américaine Oceans – organe de la Société
océanique des États-Unis – une « étude scientifique » des
phénomènes constatés dans le Triangle des Bermudes, avançant
plusieurs explications nouvelles.
Cette étude livre une série d’explications fondées sur des
phénomènes scientifiques plausibles. En particulier, l’effet pernicieux
des infrasons sur l’organisme humain. De tels infrasons, de
fréquence 6 hertz, auraient été décelés dans les régions à fortes
perturbations orageuses et cycloniques. Ces ondes auraient pour
effet de rendre fous les équipages qu’elles atteindraient. Ce n’est là,
bien sûr, qu’une hypothèse, car on n’a aucune preuve que ces
infrasons existent et, si c’est le cas, rien n’est moins sûr qu’ils aient
pour conséquence de rendre fous ceux qu’ils atteignent. On le voit,
cela fait beaucoup d’incertitudes, et les Soviétiques en sont
conscients puisqu’ils ne s’y arrêtent pas outre mesure et proposent
encore une autre explication s’appuyant, cette fois, sur la structure
tectonique de la planète. Selon eux, notre globe terrestre serait
composé de douze plaques en forme de polygones juxtaposés, dont
les points de jonction formeraient des fissures dans l’écorce et
seraient le siège d’anomalies magnétiques marquant des zones de
pression et de dépression atmosphériques maximales. Cette
hypothèse paraît recevable tant qu on ne se demande pas pourquoi
on n’enregistre pas des phénomènes similaires dans toutes les
régions situées au-dessus des points de jonction des douze
« plaques » dont notre planète est, semble-t-il, formée. Et l’on en
vient à se poser de nouveau cette question, toujours la même :
pourquoi le Triangle des Bermudes ?
Selon une autre théorie, des vents à très haute altitude pourraient
créer en surface des brouillards éphémères, ou bien des gaz en
provenance de fissures mal localisées pourraient flotter entre deux
eaux puis remonter brusquement à la surface en enveloppant les
bateaux qui s’y trouvent… Mais ce ne sont, là encore, que des
hypothèses.
Et si la solution était tout de même là, toute proche, à portée de la
main, pour ainsi dire ? Et s’il suffisait d’examiner sans préjugés la
totalité des témoignages dont nous disposons au sujet des
phénomènes recensés dans les eaux du Triangle pour approcher la
vérité ? Non seulement les témoignages ayant trait à des
disparitions, mais aussi ceux faisant état d’étranges apparitions. Car
il y en a, nous le verrons. Les eaux du Triangle des Bermudes sont
décidément le théâtre de bien curieuses manifestations.
Et si l’on tâtonnait simplement par peur d’être confronté à
l’inconcevable ? Quoi qu’elle en dise, la science, souvent, hésite sur
le seuil de l’inexpliqué et se détourne de ce qui la dépasse. Or peut-
être est-ce là que réside, en fin de compte, la clef du mystère, dans
cet au-delà de la science où bien peu osent s’aventurer. C’est là,
pourtant, que ce livre prétend vous entraîner.
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TRIANGLE, TRAPÈZE OU CARRÉ ?

L’expression « Triangle des Bermudes » est une commodité de


langage, une de ces formules qu’emploient les journalistes pour
capter l’attention de leurs lecteurs et auxquelles, parfois, les hasards
de la grande ou de la petite histoire confèrent une célébrité que leur
inventeur n’avait pas prévue.
L’inventeur de l’expression « Triangle des Bermudes », c’est
Vincent H. Gaddis, écrivain et chercheur de renommée mondiale qui
s’est très tôt spécialisé dans les phénomènes inexpliqués,
mystérieux, insolites ou inconnus. Il est l’auteur de nombreux livres,
dont Invisible Horizons 1, paru aux États-Unis en 1965. Dans cet
ouvrage, l’auteur consacre un chapitre entier au Triangle des
Bermudes, employant ainsi pour la seconde fois une expression
forgée par lui en 1964 pour un article publié dans le magazine
Argosy.
Dès la parution du livre de Gaddis, l’expression connut un vif
succès et, peu de temps après, elle était reprise par quantité
d’auteurs fascinés, eux aussi, par cette formidable énigme. Parmi
ces auteurs, il en est un dont le nom reviendra souvent dans ce livre
et que je crois utile de présenter dès maintenant. Il s’agit d’un ami de
Vincent H. Gaddis, un « chasseur de mystère » lui aussi, Ivan T.
Sanderson.
Ivan T. Sanderson est mort le 20 février 1973. Cette disparition
soudaine a privé le monde de l’un de ses esprits les plus féconds et
les plus originaux. Voyageur infatigable, explorateur, chercheur et
écrivain, il consacra une grande partie de sa vie à capturer des
animaux – dont beaucoup appartenant à des espèces fort rares –
pour les jardins zoologiques et divers organismes d’études et de
recherche. On lui doit de nombreuses émissions de radio et de
télévision, ainsi que plusieurs ouvrages consacrés à l’étrange et à
l’inexpliqué. Ses occupations insolites ont, en effet, mis à plusieurs
reprises Ivan T. Sanderson en contact avec le mystère et
l’irrationnel. C’est pourquoi il fonda en 1965 la « Society for the
Investigation of the Unexplained » (Société pour l’investigation de
l’inexpliqué) et écrivit des livres traitant, précisément, de
phénomènes bizarres et mystérieux.
Invisible Residents est l’un de ces livres. C’est peut-être le plus
célèbre de son auteur qui y expose une théorie particulièrement
originale. Selon lui, des êtres intelligents vivraient depuis des
millénaires sous la surface des lacs, des mers et des océans de
notre globe, et c’est là, enfoui sous des tonnes d’eau, où nul ne
songerait à aller le chercher, que résiderait le secret des Objets
volants et aquatiques non identifiés.
La démonstration de Sanderson est convaincante et s’appuie sur
des faits d’une indiscutable authenticité. Parmi les chapitres qui
composent Invisible Residents, il en est un, le huitième, qui s’intitule
« The Bermuda Triangle » (« Le Triangle des Bermudes »). Ce
chapitre n’apporterait sans doute rien de nouveau au lecteur de
1978, qui dispose, à présent, d’un nombre considérable d’articles et
d’ouvrages consacrés au célèbre « Triangle », mais, en 1970,
lorsque Ivan T. Sanderson fit paraître son livre, il s’agissait encore
d’un sujet dont bien peu avaient parlé et qui, de ce fait, était assez
peu connu du grand public. Sanderson avait donc fait preuve d’une
certaine clairvoyance en incluant parmi les phénomènes recensés
dans Invisible Residents les disparitions survenues dans la zone du
Triangle. Mais son mérite ne s’arrête pas là. Au terme de longues et
minutieuses recherches auxquelles avait été très étroitement mêlé
Vincent H. Gaddis, Sanderson s’était aperçu, d’une part, que le
terme de « Triangle » ne convenait pas du tout pour désigner la zone
dans laquelle on avait recensé tant de disparitions dans l’Atlantique
nord et, d’autre part, qu’il existait onze autres régions similaires à la
surface du globe, toutes situées à égale distance les unes des
autres.
Laissons de côté cette dernière découverte. Tout le monde a, en
effet, entendu parler, aujourd’hui, de la mer du Diable au Japon ou
de la mer de Tasmanie au large de la côte Sud-Est de l’Australie,
pour ne citer que deux des régions du globe les plus célèbres où se
produisent quantité de phénomènes insolites. Je pense qu’Ivan T.
Sanderson et les membres de la Society for the Investigation of the
Unexplained ont fait une découverte capitale en révélant l’existence
de ces régions « maudites » au grand public, mais je crois aussi que
le temps leur a manqué – en particulier en ce qui concerne Ivan T.
Sanderson, hélas ! – pour pousser plus loin encore leurs
investigations et s’apercevoir que ces zones n’étaient pas à mettre
sur un pied d’égalité. La région communément appelée Triangle des
Bermudes est et demeure le théâtre d un nombre de disparitions et
d’« apparitions » insolites sans commune mesure avec tout ce que
l’on peut rencontrer dans n’importe quelle autre partie du globe. Et
tout se passe, en fin de compte, comme si les autres zones
mystérieuses de la planète en étaient, en quelque sorte,
dépendantes.
Revenons à Vincent H. Gaddis. Si celui-ci est bien l’inventeur de
l’expression « Triangle des Bermudes », il est aussi l’un des
premiers à avoir émis les réserves qui s’imposaient quant à
l’utilisation de ce terme.
« Le Triangle des Bermudes, écrit-il dans la préface du Nouveau
Dossier du Triangle des Bermudes 2 de Richard Winer, est (un) nom
adopté par les journalistes, vocable tout aussi mal choisi que
d’autres, comme l’ “ abominable homme des neiges ” ou les
“ soucoupes volantes ” En effet, l’auteur de ce livre (c’est de Richard
Winer qu’il s’agit) parle plus exactement d’un trapèze, d’un
quadrilatère dont tous les côtés et tous les angles sont inégaux. »
Dans ce même Nouveau Dossier du Triangle des Bermudes,
Richard Winer écrit :
« Il suffit de se promener n’importe où sur la côte Sud-Est des
États-Unis, de mettre un pied dans l’eau et de regarder vers le large
pour pouvoir dire : “ J’ai un pied dans le Triangle du Diable 3. ”
Quelles sont ses limites ? A l’est, un point situé quelque part entre
les Bermudes et les Açores ; au sud, la Barbade et les Petites
Antilles ; à l’ouest, la côte Sud de Cuba ; et au nord, la côte de
Floride. Mais ce périmètre semble s’étendre jusqu’à inclure tous les
événements qui surviennent à sa périphérie 4. »
La plupart des auteurs qui se sont penchés sur le « Triangle du
Diable » ont émis des réserves similaires. Certains, comme Ivan T.
Sanderson, sont même allés jusqu’à parler d’un losange ou d’une
zone de forme ovale inclinée à un angle d’environ 25 degrés du sud-
est au nord-est 5 alors que d’autres avançaient l’hypothèse d’un
carré ! En octobre-novembre 1977, en effet, dans son numéro 3, la
revue Le fou parle a publié une étude signée H. Nepeutze, ingénieur
d’origine belge et ancien « Research Associate » de la NASA, étude
ayant pour titre : « Le Triangle des Bermudes est un carré. »
Que faut-il retenir de tout cela pour l’instant ?
Plusieurs choses pouvant se résumer de la manière suivante : il
existe dans l’Atlantique Nord une zone aux contours assez flous
dont l’expression « Triangle des Bermudes » rend très
imparfaitement compte et où se produisent des phénomènes
auxquels personne, jusqu’ici, n’est parvenu à donner une explication
satisfaisante.
Le « Trapèze » de Richard Winer, de même que le « Carré » d H.
Nepeutze, couvrirait donc une zone en forme de parallélépipède
dont les angles se trouveraient respectivement « quelque part entre
les Açores et les Bermudes », à San Juan de Porto Rico, à San
Gustavo de Los Pobres à Cuba et à Savannah en Georgie. Il
convient de préciser qu’il ne s’agit pas là d’une délimitation arbitraire
mais, à en croire H. Nepeutze, du fruit des recherches d’une équipe
ayant compté jusqu’à cent soixante personnes placées sous la
direction de Franck von Loeffeli, ex-major de la Wehrmacht arrivé
aux États-Unis avec von Braun et travaillant depuis lors pour le
compte de la NASA.
Que se passe-t-il dans cette zone ?
Depuis que l’homme s’aventure dans l’Atlantique, la navigation y
est réputée périlleuse. Mais, en 1945, cette région, qui, jusque-là,
n’était qu’une zone maritime dangereuse parmi tant d’autres, accéda
brusquement au rang d’énigme scientifique.
Les avions et les bateaux étaient alors dotés depuis longtemps
déjà de moyens modernes de navigation, et l’on pouvait
parfaitement contrôler leurs déplacements. Ils étaient équipés de
radios et pouvaient ainsi rester constamment en rapport avec la
terre. Il était donc devenu difficile de se perdre en mer car, si jamais
il s’était produit quelque soudaine catastrophe à bord d’un avion ou
d’un navire, la terre en aurait été immédiatement informée. Et
pourtant, c’est dans ce contexte rassurant que disparut corps et
biens, le 5 décembre 1945, une patrouille de cinq chasseurs
bombardiers de type Avenger de l’aéronavale américaine. Cette
patrouille avait pour nom de code le Vol 19…
2

LE VOL 19 LE PLUS GRAND MYSTÈRE


AÉRIEN DE TOUS LES TEMPS

Chercheurs, journalistes et simples curieux ont aujourd’hui


l’impression de tout savoir sur le Vol 19, du moins quant à la façon
dont le drame s’est déroulé, car on ne connaît encore rien du sort
réel des Avenger et de leurs équipages. Tous les auteurs qui ont
parlé du Triangle des Bermudes citent ce cas, ce qui en fait à la fois
un classique et un symbole…
Le Vol 19 est un classique en raison de sa célébrité et des
commentaires passionnés qu’il n’a cessé de susciter depuis plus de
trente ans, mais c’est aussi un symbole car c’est lui qui, le premier, a
attiré l’attention des chercheurs sur les phénomènes étranges
auxquels on assistait dans cette partie du monde. Sans cette
tragique disparition, peut-être n’aurait-on jamais parlé du Triangle
des Bermudes, et seuls quelques marins auraient alors su qu’il se
passait de bien étranges choses dans le « Cimetière de
l’Atlantique », comme les navigateurs appelaient alors cette région.
L’histoire en a voulu autrement, et la tragédie du Vol 19 a permis
au monde entier de découvrir la plus inconcevable des énigmes et le
plus angoissant des mystères de notre temps.
En dépit des dizaines de rapports, livres et articles qui lui ont été
consacrés depuis 1945, tout n’a pas été dit au sujet du Vol 19. Ou
plutôt, si, tout a peut-être été dit, mais de façon si éparse et si
fragmentaire que personne n’a songé, jusqu’à présent, à rassembler
ces divers éléments pour en faire la synthèse constructive. Et quand
bien même l’aurait-on fait que l’on se serait sans doute aperçu, en
fin de compte, qu’un tel travail pose plus de problèmes qu’il n’en
résout.
Mais commençons par le commencement, c’est-à-dire par ce qui
s’est réellement passé le 5 décembre 1945, en Floride…
Ce jour-là, une escadrille de cinq TBM Avenger de l’aéronavale
américaine devait s’envoler de Fort Lauderdale, en Floride, pour un
vol de routine. Leur premier objectif consistait en une carcasse de
béton située un peu au sud de l’île de Bimini, dans les Bahamas,
près des îles Hen et Chicken, à 257 kilomètres de la base. Les cinq
appareils devaient se livrer à un simulacre de bombardement de
l’épave pendant vingt minutes puis mettre cap au nord pendant 64
kilomètres pour se rendre à Great Sail Cay, de l’autre côté des
Bahamas, et, enfin, mettre cap ouest-sud-ouest pour regagner leur
base.
Quinze hommes en tout auraient dû participer à cette mission
commandée par le lieutenant de vaisseau Charles C. Taylor, de
Corpus Christi, au Texas, mais ils ne furent, en fait, que quatorze. Au
moment de se présenter au « briefing » devant précéder le
décollage, en effet, l’un des hommes, le caporal Kosnar, de
Kenosha, dans le Wisconsin, demanda à être exempté de mission.
Comme il avait déjà accompli son minimum obligatoire d’heures de
vol pour le mois, cela ne posa aucun problème et son souhait fut
exaucé.
Un autre homme formula la même requête, mais il eut moins de
chance car sa présence était indispensable et il ne pouvait être
remplacé. Cet homme, c’était le lieutenant Charles C. Taylor lui-
même.
Pour une raison que personne n’est jamais parvenu à élucider,
Taylor ne désirait vraiment pas prendre part à ce vol. Il ne fournit
aucune explication au lieutenant Arthur A. Curtis, l’officier entraîneur
de la base, lorsqu’il lui demanda de désigner quelqu’un à sa place,
pas plus qu’il n’en avait fourni la veille, à sa mère, lorsqu’il lui avait
téléphoné chez elle, à Corpus Christi, au Texas, pour lui dire qu’il
désirait ne pas participer à la mission prévue pour le lendemain. Ce
n’est donc pas de gaieté de cœur qu’il rejoignit les quatre pilotes et
leurs équipages sur l’aire de départ, à 13 h 30, pour un dernier
contrôle avant le décollage. Les pilotes des autres appareils étaient
l’enseigne Joseph Bossi, du Kansas, le lieutenant des fusiliers
marins Forest Gerber, du Minnesota, le capitaine des fusiliers marins
George W. Stivers, du Missouri, et le capitaine des fusiliers marins
Edward Powers, de l’État de New York.
L’avion sur lequel ils allaient voler, le TBM Avenger, compte parmi
les plus puissants monomoteurs à hélice de toute l’histoire de
l’aviation. Il pouvait emporter des bombes, des grenades sous-
marines ou des torpilles. Sa vitesse maximale était de 480
kilomètres à l’heure à 3400 mètres, son autonomie de vol de 1610
kilomètres à pleine charge, et son armement consistait en trois
mitrailleuses de 12, 7 et une de 7,62, une torpille de 56 centimètres
ou 900 kilos de bombes. Son envergure était de 16 mètres, et on
pouvait l’utiliser aussi bien à partir de bases terrestres que de porte-
avions. On doit à cet appareil plusieurs victoires décisives dans la
guerre du Pacifique et, notamment, la destruction du Yamato, le plus
grand cuirassé jamais construit (64 170 tonnes !) qui aurait dû être le
premier bâtiment d’une « super-flotte » de combat sur laquelle
reposaient tous les espoirs du Japon d’infliger aux Américains une
défaite navale irréversible.
Le lieutenant Taylor, quant à lui, comptait deux mille cinq cent neuf
heures de vol, dont six cent seize sur Avenger comme instructeur et
pilote de combat dans le Pacifique sur le porte-avions USS Hancock.
C’était donc un pilote particulièrement expérimenté, connaissant
parfaitement le type d’appareil sur lequel il devait s’envoler.
La fiche météo que l’on remit aux cinq pilotes avant le décollage
signalait des vents de 20 nœuds en surface avec des rafales de 30
nœuds et quelques nuages épars. Un temps, en somme, que les
Avenger pouvaient affronter sans problème. On les avait construits
pour cela.
A 14 heures, l’avion du lieutenant Taylor quitta la piste d’envol. Dix
minutes plus tard, les quatre autres appareils avaient décollé. Aucun
d’eux ne devait jamais revoir la base…
La légende, colportée dans maints ouvrages, veut qu’à 15 h 45 la
base aéro-navale de Banana River (devenue, aujourd’hui, la base
aérienne de Patrick, annexe de Cap Kennedy) ait reçu un message
angoissé du lieutenant Taylor.
– Cas d’urgence ! aurait dit celui-ci. Nous paraissons avoir dévié
de notre cap. Nous n’apercevons plus la terre. Je répète : nous
n’apercevons plus la terre.
– Quelle est votre position ? aurait demandé la base.
– Nous n’en sommes pas certains. Les instruments sont déréglés.
Nous ne savons plus exactement où nous nous trouvons. Je crois
que nous sommes perdus.
– Mettez le cap à l’ouest, aurait alors conseillé la base.
– Nous ne savons plus où se trouve l’ouest. Tout paraît anormal,
bizarre. Nous ne sommes sûrs d’aucune direction. Même la mer ne
paraît pas comme d’habitude.
Les auteurs se référant à cette version des faits interrompent
généralement ici le dialogue entre Taylor et la base de Banana River
pour décrire l’atmosphère angoissée régnant à l’intérieur de la
station radio. On essaie alors de reprendre contact avec Taylor, mais
cela se révèle difficile. Il y a du « fading », comme on dit en
communication radio. Toujours selon ces auteurs, le lieutenant
Taylor aurait alors passé le commandement au capitaine Stivers et
c’est avec celui-ci que la communication aurait pu reprendre à 16 h
25.
« Nous ne sommes pas certains de notre position, aurait dit
Stivers. Nous devons nous trouver à 360 kilomètres au nord-est de
la base. » Puis il y aurait eu du brouillage et des parasites et la voix
angoissée de Stivers aurait repris : « On dirait que nous entrons
dans les eaux blanches !… Nous sommes complètement perdus ! »
Puis, silence radio total…

Il y a quelques années, au cours d’une émission télévisée


composée d’un documentaire commenté par Vincent Price, le
célèbre comédien spécialisé dans les rôles fantastiques, une chaîne
américaine offrit 10 000 dollars à quiconque expliquerait pourquoi
tant d’avions et de bateaux s’étaient évanouis sans laisser de trace
dans les eaux du Triangle depuis la disparition du Vol 19 en 1945.
Lawrence David Kusche, auteur de The Bermuda Triangle Mystery
solved 6, ouvrage prétendant apporter une solution « rationnelle » à
l’énigme du Triangle, pensa avoir mérité ce prix. Son livre
n’apportait-il pas, en effet, une explication plausible à chacune des
disparitions recensées dans cette zone ?
Pourtant, autant que je sache, Kusche n’a pas touché les 10 000
dollars. Pourquoi ? Sans doute parce que sa « solution », dans bon
nombre de cas, apparaît comme rien moins que provisoire.
S’agissant du Vol 19, l’auteur écrit : « L’enquête de la marine sur
l’incident dura plusieurs mois et se termina par un rapport de plus de
quatre cents pages. J’ai examiné ce rapport d’un bout à l’autre
plusieurs fois et j’en suis venu à la conclusion que la clef de l’énigme
réside dans les communications par radio avec les pilotes. »
L.D. Kusche livre l’essentiel de ces communications qui offrent, il
faut bien le dire, assez peu de ressemblances avec celles que nous
venons de lire. Les heures mêmes où se sont déroulés les
événements ayant jalonné ce vol historique diffèrent sensiblement
de celles que l’on admet habituellement. Mais l’énigme du Vol 19
n’en est pas résolue pour autant. Elle en ressort, au contraire, plus
obscure que jamais…
Le premier témoignage reproduit par Lawrence David Kusche est
celui du lieutenant Robert F. Cox, instructeur de vol à Fort
Lauderdale.
Le 5 décembre 1945, vers 15 h 40, le lieutenant Cox effectuait,
seul, un vol de routine aux alentours de Fort Lauderdale. Il entendit
alors, sur la fréquence de 4 805 kilocycles (utilisée pour les vols
d’entraînement), une voix s’adressant à « Powers », lui demandant
ce qu’indiquait son compas. La voix ajouta : « J’ignore où nous
sommes. Nous devons être perdus après ce dernier virage. »
A 15 h 45, le lieutenant Cox appela le service radio de Fort
Lauderdale pour lui signaler qu’un navire ou que des avions s’étaient
perdus, puis il transmit le message suivant : « Ici le FT 74 ; avion ou
navire qui appelez “ Powers ”, veuillez vous identifier afin que
quelqu’un puisse vous porter secours. »
La communication put ainsi être établie entre le lieutenant Cox et
le Vol 19. Quant à « Powers », il se révéla bien vite qu’il s’agissait du
capitaine des fusiliers marins Edwards Powers, pilote d’un des
Avenger, auquel s’adressait le lieutenant Taylor.
Celui-ci, entendant la voix de Cox, lui dit : « Mes deux compas
sont hors de service et je tente de trouver Fort Lauderdale, Floride.
je survole la terre, mais elle est morcelée. je suis sûr d’être au-
dessus des Cayes 7, mais j’ignore à quelle altitude et j’ignore
comment gagner Fort Lauderdale. »
Cox lui fournit un certain nombre de conseils et d’indications, puis
proposa : « Je vais voler en direction du sud pour vous rencontrer. »
La réponse de Taylor parut plutôt déconcertante.
« Je sais où je suis, maintenant, dit-il. Je suis à 2 300 pieds. Ne
venez pas à ma rencontre. »
Cox décida pourtant de voler en direction du Vol 19… En vain. Le
dialogue entre les deux hommes se poursuivit mais, au bout d’un
moment, les messages de Taylor se firent plus faibles, comme si son
appareil s’était éloigné de celui de Cox. Quand toute communication
fut devenue impossible, le lieutenant Cox décida de rentrer à Fort
Lauderdale.
A 16 h 25, Port Everglades réussit à établir le contact avec Taylor.
Ce dernier était alors convaincu de se trouver au-dessus des Cayes
de Floride alors que, selon le commandant Richard Baxter, officier
en second des opérations au Bureau de la Garde côtière de district,
district naval n° 7, Miami, il se trouvait à proximité de Walker Cay, à
une soixantaine de kilomètres au nord de la Grande Bahama.
La communication, captée en partie par Fort Lauderdale et se
déroulant dans des conditions déplorables (brouillages, parasites,
interférences, etc.), dura jusqu’à 19 h 4, heure à laquelle on entendit
le dernier appel provenant du Vol 19.
Selon Lawrence David Kusche, « plusieurs éléments ont contribué
à la perte du Vol 19, et le plus important fut le mauvais
fonctionnement des compas de Taylor ».
Le rapport établi par la marine à la suite de son enquête révèle
aussi que l’on demanda à plusieurs reprises au lieutenant Taylor de
changer de fréquence, de ne plus émettre sur 4 805 kilocycles, car
cette fréquence était brouillée par une radio cubaine, mais sur 3 000
kilocycles, fréquence réservée aux urgences. Taylor refusa car il
craignait de perdre ainsi le contact avec ses avions. Son refus eut
pour conséquence de le couper des stations proches qui auraient pu
le guider.
Vers 17 h 50, on crut enfin être parvenu à localiser le Vol 19.
Celui-ci se trouvait à environ 29° 15’ N. et 79° 00’ O. Cette
information fut téléphonée à 18 h 10 à la tour de contrôle de Fort
Lauderdale, qui la transmit à 18 h 36 par télex aux stations de
secours. A cette heure, la station côtière captait encore des bribes
de messages en provenance des Avenger, mais le contact direct
était déjà rompu.
Les avions se seraient donc perdus quelque part en mer, au nord
des Bahamas, alors qu’ils se croyaient encore au sud-ouest de la
Floride, et seuls des ennuis d’ordre technique (mauvais
fonctionnement des compas, refus de changer de fréquence, etc.)
seraient à l’origine de cette disparition. Nous allons voir que tout
n’est pourtant pas si simple dans cette affaire et que, si la vérité
diffère sensiblement des rapports « officiels », elle n’en est peut-être
encore que plus fantastique.
Avant d’en arriver là, toutefois, il convient d’évoquer brièvement le
sort du Martin Mariner envoyé à la recherche des cinq Avenger et lui
aussi « mystérieusement disparu » dans le Triangle des Bermudes.
On a voulu faire de ce second cas le complément du premier, et ce
n’est pas l’un des moindres mérites de Lawrence David Kusche
d’avoir montré qu’il n’existait sans doute aucun rapport entre eux et
que la disparition du Martin Mariner n offrait, quant à elle, rien de
mystérieux.
A 19 h 27, deux hydravions Martin Mariner PBM 5 décollaient de
la base de Banana River pour partir à la recherche des cinq Avenger
qui avaient cessé d’émettre. A cette heure, d’autres avions de
secours étaient déjà en vol. L’hydravion qui nous intéresse portait le
numéro 49. Si l’on en croit le radiotélégraphiste de seconde classe
Vernon D. Clary, du service des communications, NAS, Banana
River, « juste avant 19 h 30, l’avion-école 49 émit son message de
départ… Son premier signalement de position était censé arriver
après 20 heures. Comme il n’avait pas encore appelé la base à 20 h
35, l’opérateur tenta d’entrer en contact avec lui. Il appela
continuellement pendant une heure, sans jamais obtenir de
réponse. »
Or, à 19 h 50, l’équipage du SS Gaines Mills, qui se trouvait à 28°
59’ N. et 80° 25’ O., c’est-à-dire exactement où aurait dû se trouver
le Martin Mariner à ce moment-là, vit une formidable explosion dans
le ciel, avec des flammes qui durèrent plusieurs minutes. Quand on
sait que l’on surnommait les Martin Mariner les « réservoirs
d’essence volants », en raison de la quantité de carburant qu’ils
emportaient avec eux, et que les émanations étaient telles que la
moindre étincelle suffisait à les faire exploser en plein vol, les doutes
quant au sort de l’avion 49 nous semblent se lever d’eux-mêmes…
C’est, hélas ! bien à sa désintégration qu’assistèrent les marins du
SS Gaines à 19 h 50, le soir du 5 décembre 1945 ou, du moins, c’est
ce que tout porte à croire.
Mais revenons au Vol 19, le « plus grand mystère de l’histoire de
l’aviation », comme on l’a baptisé.
A 19 h 39, un navire, le SS Delaware, envoya le message
suivant : « Nous venons de voir cinq avions… volant en formation et
s’éloignant vers l’océan à partir de Hillsboro Light. »
A 19 h 50, alors que les appareils auraient déjà dû être à court de
carburant, le porte-avions USS Salomon signala quatre à six avions
volant à 1 900 pieds à 29° 35’ N. et 81° 28’ O., c’est-à-dire à peu
près à la hauteur de la baie de Port Royal. D’autres rapports
similaires signalant des avions volant en formation furent reçus de
Brunswick, en Georgie, à Jacksonville ; pourtant, les services de
contrôle du trafic aérien n’avaient été informés de la présence
d’aucun autre avion que ceux du Vol 19 dans cette région.
Il paraît étrange, dans ces conditions, que cinq avions à court
d’essence n’aient pas aperçu les navires d’où des équipages entiers
étaient en train de les observer. Et, s’ils ont bien vu ces navires, il
paraît plus extraordinaire encore qu’ils n’aient pas tenté d’amerrir à
proximité ou de se poser sur le USS Salomon, un porte-avions
équipé, précisément, pour accueillir des Avenger ! Alors qu’il ne
restait pratiquement plus d’essence dans leurs réservoirs, on ne
comprend pas ce qui aurait pu faire hésiter les pilotes…
Mais il y a plus inexplicable encore.
Depuis plus de trente ans, une personne, aux États-Unis, enquête
sur le Vol 19 et recueille toutes les informations qui s’y rapportent.
Cette personne, c’est Joan, la veuve du capitaine Powers, qui est
convaincue qu’il y a eu des survivants après la disparition des cinq
Avenger le 5 décembre 1945 !
Kenneth L. Woodward, journaliste travaillant pour le magazine
Saga, a rencontré Joan et lui a consacré un article dans le Bermuda
Triangle Spécial Report 1977 8.
Joan, qui travaille à présent dans une banque de New York, n’a
rien d’une illuminée, et ce n’est pas une obscure intuition à mettre
sur le compte de l’émotion qui l’a conduite à penser que les pilotes
et les membres des équipages des Avenger n’étaient peut-être pas
tous morts le 5 décembre 1945. Ce sont des faits. Et ces faits sont
les suivants.
Peu de temps après la disparition des cinq appareils, un pilote de
la Pan American affirma avoir aperçu plusieurs fusées éclairantes
vertes, vers 22 h 30, dans les Everglades de Floride. Puis une
certaine Mme Sonder - land, d’Orlando, déclara avoir vu, elle aussi,
des fusées éclairantes bleues et vertes provenant d’un point situé à
une quinzaine de kilomètres au sud de Christmas, en Floride. Un
chauffeur de bus fit une déposition similaire en parlant de feux de
détresse verts aperçus à proximité de Fort Myers, Floride. L’aviation
civile, enfin, laissa filtrer le témoignage d’un pilote des lignes de la
côte Est disant avoir vu quatre fusées éclairantes de couleur verte,
vers 23 h 55, à quelque 80 kilomètres de Tampa, dans la direction
de Fort Myers.
Le 9 décembre 1945, le New York Times publia le témoignage
d’un pilote d’une ligne commerciale affirmant avoir aperçu des
fusées éclairantes et des lumières clignotantes à 2 heures du matin,
au cours de la nuit précédente, dans les marais du centre-nord de la
Floride.
Joan, bien sûr, voulut en savoir plus et interrogea les autorités
compétentes. Son enquête fut longue, difficile, et se heurta à de
nombreux barrages. On lui certifia que tout ce qui était possible avait
été tenté pour retrouver, sinon des survivants, du moins des débris
du Vol 19, et que cela n’avait donné aucun résultat. La jeune femme
insista, exigeant qu’on lui fournisse une explication quant aux fusées
éclairantes aperçues par plusieurs témoins dans la région des
Everglades au soir du 5 décembre 1945 et les jours suivants. Et l’on
finit par lui communiquer la déposition d’un certain L.C. Smith, qui
aurait chassé les grenouilles la nuit, dans les marais, en se servant
d’une lampe flash ! Et le capitaine Custer, de l’US Navy, de
conclure : « La déposition de M. Smith explique tout et j’espère que
cela dissipera le malentendu dont vous avez apparemment été
victime en raison des quelques mauvaises informations que
différentes personnes vous ont communiquées dans le passé. »
En somme, on demandait à la jeune femme de croire qu’un simple
chasseur de grenouilles avait été à l’origine de tous les témoignages
qu’elle avait recueillis. On la suppliait de croire que des pilotes –
hommes passant, pourtant, pour avoir une solide expérience en
matière d’observation – avaient pu confondre des fusées éclairantes
vertes avec l’éclat aveuglant et parfaitement reconnaissable d’une
lampe flash ! Joan, bien sûr, ne s’en tint pas là et poursuivit son
enquête. Or, plus elle avançait, plus elle se rendait compte qu’on
essayait de lui cacher quelque chose…
Dans son article, Kenneth L. Woodward dit être entré en contact
avec Joe Paonessa, l’un des frères de George Paonessa qui se
trouvait dans le même appareil que le capitaine Powers lors de la
disparition du Vol 19.
En 1945, quand son frère fut porté disparu, il effectuait son service
dans les marines comme messager diplomatique à Washington. Son
supérieur, un colonel des marines, lui proposa de se rendre au
Pentagone afin d’obtenir de plus amples renseignements sur cette
tragique affaire. Quelle ne fut pas sa surprise quand on lui apprit que
toutes les informations concernant le Vol 19 étaient considérées
comme confidentielles et qu’il y avait un garde posté en permanence
devant la pièce où se trouvait le dossier !
Mais ce qui intrigua le plus Joe Paonessa – et continue de
l’intriguer aujourd’hui –, c’était qu’on eût interrompu les recherches
au bout de quatre jours alors qu’il y allait de la vie de quatorze
hommes. « Aujourd’hui, fait-il remarquer, il suffit souvent d’un
homme à la mer pour que des recherches durent des semaines ! »
En 1950, Joe rencontra un officier de l’aéronavale qui lui demanda
s’il n’appartenait pas à la famille de George. Lorsque Joe lui apprit
qu’il était son frère, l’homme lui dit avoir fait partie de la commission
chargée d’enquêter sur le Vol 19. Joe lui demanda quelles étaient
les conclusions de l’enquête, et l’officier répondit qu’il ne pouvait pas
en parler car celle-ci n’était pas encore terminée !… Etrange
enquête, décidément, déclarée close en 1945 sans pour autant être
terminée en 1950…
Joan a eu connaissance de ces faits, bien sûr, et, depuis plus de
dix ans maintenant, elle essaie d’obtenir une réponse aux questions
suivantes :
– Pourquoi le lieutenant Taylor ne voulait-il pas prendre part au
Vol 19 ?
– Qu’est-ce qui est à l’origine du déréglage des instruments à
bord des appareils ?
– Pourquoi le lieutenant Taylor a-t-il demandé au lieutenant Cox
de ne pas venir à sa rencontre ?
– Pourquoi n’a-t-on jamais retrouvé la moindre trace des cinq
appareils ?
– Pourquoi l’ US Navy s’est-elle montrée incapable – ou bien a-t-
elle refusé – d’expliquer qui avait envoyé les fusées éclairantes
aperçues par de nombreux témoins après l’accident ?
– Pourquoi les recherches n’ont-elles pas été poursuivies plus de
quatre jours ?
– Pourquoi a-t-on interdit aux Indiens Séminoles de prêter
attention aux rumeurs concernant d’éventuels survivants dans les
Everglades ?
– Pourquoi Joan et les parents des autres disparus n’ont-ils
jamais pu avoir accès au dossier de l’enquête officielle ?
– Pourquoi l’aéronavale poursuivait-elle cette enquête, en secret,
cinq ans après l’accident ?
Pour la jeune femme, il ne peut y avoir qu’une seule réponse à
toutes ces questions : les pilotes et les membres des équipages des
cinq Avenger ne sont pas morts le 5 décembre 1945 comme on a
voulu le faire croire, et si les recherches n’ont été poursuivies que
pendant quatre jours après l’accident, c’est parce qu’elles ont
abouti !
Il y a eu des survivants mais ceux-ci, pour quelque obscure raison,
ont été mis au secret.
Alors se pose une question, la plus extraordinaire mais aussi,
certainement, la plus angoissante de toutes : qu’avaient donc
découvert ces hommes dans le Triangle des Bermudes pour que l’on
se soit vu contraint de les faire passer pour morts aux yeux de tous,
y compris de leurs propres familles ?…
3

TROP DE DISPARITIONS
INEXPLICABLES

Le Vol 19 ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. C’est un cas
passionnant qui a eu le mérite d’attirer l’attention des chercheurs du
monde entier sur les anomalies constatées dans les eaux du
Triangle des Bermudes, mais, auprès des professionnels de la mer,
celui-ci jouissait déjà depuis longtemps d’une bien sinistre
réputation. En fait, depuis Christophe Colomb, les marins se
méfiaient de cette région et tremblaient à l’idée de la traverser.
Autrefois, on l’appelait le « Gouffre des Bateaux oubliés », le
« Cimetière de la Mer », le « Triangle de la Mort », la « Mer des
Malheurs », les « Limbes de la Disparition », etc. On le voit, les
hyperboles ne manquaient pas aux navigateurs pour désigner cette
zone redoutable entre toutes. Aujourd’hui, le nom a changé mais le
péril demeure.
Autant qu’on puisse en juger d’après les dossiers dont on dispose,
la disparition des cinq Avenger, survenue en 1945, a été précédée
d’une centaine de cas analogues depuis 1800, c’est-à-dire depuis
qu’il est possible de contrôler ce type d’événement. Combien de
vaisseaux les eaux du Triangle ont-elles engloutis auparavant, on ne
le saura sans doute jamais. Ce que l’on connaît, en revanche, c’est
le nombre des disparitions enregistrées après celle du Vol 19, et ce
nombre dépasse, lui aussi, la centaine. Des milliers de vies
humaines ont été sacrifiées ainsi au dieu Océan (mais ne s’agit-il
que de lui ?), et tout porte à croire, hélas ! que cette liste est loin
d’être close.
Comment ces disparitions se produisent-elles ? Offrent-elles des
ressemblances, des analogies d’où il soit possible de tirer des
conclusions ? L’examen de quelques cas parmi les plus célèbres
nous éclairera peut-être sur ce point.
Les lecteurs du Times de Londres durent être passablement
surpris et intrigués le 6 novembre 1840 en parcourant leur journal.
Ce dernier comportait, en effet, en page 6, une bien curieuse
information sous le titre « Navire déserté ». Il y était question d’un
voilier français parti de Hambourg à destination de La Havane et
retrouvé complètement abandonné, mais en bon état, au large de
Nassau, dans les Bahamas, le 27 août.
« La majeure partie de ses voiles étaient hissées, disait l’article du
Times. Le bâtiment ne paraissait nullement endommagé. Sa
cargaison, composée de vin, de fruits, de soieries, etc., était d’une
très grande valeur et en parfait état. Les papiers du capitaine se
trouvaient en sûreté et au bon endroit. Les sondages donnèrent 3
pieds d’eau dans la cale, mais on ne trouva aucune voie d’eau. Il n’y
avait aucune créature vivante à bord, excepté un chat, quelques
volailles, ainsi que plusieurs serins à demi morts de faim. Les
cabines des officiers et des passagers étaient meublées avec
élégance et tout indiquait qu’on venait juste de les quitter. »
Ce navire s’appelait La Rosalie. Charles Fort, le célèbre chasseur
de mystères du début du siècle, fut le premier à parler de ce cas
dans un livre paru en 1931. Depuis, nombreux sont ceux qui lui ont
emboîté le pas… sans éclaircir pour autant le mystère. On a tenté,
récemment, d’opérer un rapprochement entre ce navire et un autre,
le Rossini, qui avait quitté Hambourg pour La Havane à peu près en
même temps et avait heurté les Muares (canal des Bahamas) le 3
août 1840. Dans le cas du Rossini, cependant, l’équipage et les
passagers furent secourus. S’il s’agit bien du même bateau – ce que
rien ni personne n’a jamais réussi à prouver –, on est en droit de se
demander pourquoi la cargaison, « d’une très grande valeur » selon
le Times, a été abandonnée alors que le bâtiment n’était même pas
endommagé. Et, dans le cas contraire, force nous est d’avouer que
nous sommes en présence d’une énigme : que sont devenus les
passagers de La Rosalie ? Nul d’entre nous ne le saura
probablement jamais…

Décembre 1872 : la Mary Celeste. Cette date et ce nom figurent


dans toutes les mémoires car il s’agit du cas le plus célèbre de
disparition d’équipage de toute l’histoire maritime. Je ne lui
consacrerai donc que quelques lignes car tous les ouvrages traitant
des mystères de la mer le mentionnent. Vincent H. Gaddis l’a
surnommé « l’épave dérivante classique », et Lawrence David
Kusche lui-même, le plus « rationnel » des auteurs s’étant intéressés
au Triangle des Bermudes, écrit : « Cinquante ans après l’incident, il
y avait encore des marins qui prétendaient avoir fait partie de
l’équipage. Aucune de leurs histoires n’a jamais été prouvée et le
sort des victimes de la Mary Celeste demeure aussi mystérieux
qu’au premier jour. »
L’affaire tient en quelques mots : la Mary Celeste était un brick de
103 pieds de long, parti de New York au début du mois de novembre
1872 à destination de Gênes. Il fut retrouvé vide de tout occupant,
mais en parfait état, le 4 décembre 1872 entre les Açores et le
Portugal par le Dei Gratia, navire ayant également quitté New York
aux premiers jours de novembre à destination de Gibraltar. En fait, la
Mary Celeste était assez éloignée des eaux du Triangle des
Bermudes quand elle fut découverte par les hommes du Dei Gratia,
mais l’on peut supposer qu’elle avait dérivé longtemps avant d être
retrouvée. De plus, nous l’avons vu, le périmètre du Triangle
« semble s’étendre jusqu’à inclure tous les événements
spectaculaires et inexpliqués qui surviennent dans sa périphérie 9 ».
Enfin, l’hypothèse développée dans ce livre peut très bien
s’accommoder d’un tel « écart » sans être remise en question. Nous
verrons plus loin pourquoi.
Le troisième cas que je vous invite à examiner a trait à un navire
dont on ignore le nom. Les auteurs qui en font mention s’y réfèrent
généralement en parlant de l’Ellen Austin et de la goélette
abandonnée. Voici son histoire.
En 1881, soit neuf ans après que la Mary Celeste eut été
découverte abandonnée en plein océan, l’équipage de l’Ellen Austin,
navire croisant à l’est des Açores, rencontra lui aussi un voilier
abandonné. Le navire flottait parfaitement et était très bien
entretenu. Le commandant de l’Ellen Austin, un certain Baker, monta
à son bord en compagnie de quatre de ses hommes. Ils y
découvrirent une cargaison d’acajou mais le livre de bord avait
disparu, de même que les plaques qui auraient dû porter le nom du
bateau. Celui-ci, pourtant, ne manquait pas de ravitaillement, mais,
comme dans le cas de la Mary Celeste, il ne restait aucune trace de
l’équipage. L’affaire ne s’arrête pas là, cependant.
De retour sur l’Ellen Austin, le commandant Baker constitua un
équipage pour la goélette abandonnée et ordonna que les deux
navires fissent route de conserve. Pendant quelques jours, par mer
agitée et temps calme, les deux bateaux réussirent à ne pas se
perdre de vue. Mais une effroyable tempête se déclara au bout du
troisième jour et quand la mer, enfin, retrouva son calme, l’Ellen
Austin voguait seule sur l’océan. Des recherches pour retrouver la
goélette furent aussitôt entreprises et aboutirent au bout de deux
jours. Mais quand les hommes du commandant Baker montèrent à
son bord, ils n’y trouvèrent plus trace de leurs camarades. Les
provisions n’avaient pas été touchées. Quant au nouveau livre de
bord, il était tout aussi introuvable que l’ancien. Le commandant
Baker n’était pas homme à se laisser abattre et il constitua sur-le-
champ un nouvel équipage. Ses ordres étaient les mêmes : rester
en vue de l’Ellen Austin.
Tout se passa sans incident jusqu’à l’après-midi du deuxième jour
où le ciel se couvrit. La pluie se mit à tomber. La goélette parut
perdre du terrain. Soudain, elle disparut, happée par la brume.
L’Ellen Austin revint immédiatement en arrière ; on cria, on tira en
l’air, on fit donner la corne de brume, mais rien n’y fit. On ne devait
jamais revoir le navire.

C’est en juin 1931 que disparut officiellement le premier avion


dans le Triangle des Bermudes. Il s’agissait d’un monoplan à aile
haute Curtiss Robin piloté par un trafiquant de whisky – on était à
l’époque de la prohibition aux États-Unis –, Herbie Pond. Celui-ci
était un excellent pilote et son avion l’un des plus sûrs existant alors.
Après avoir effectué une « livraison » en Floride, Herbie s’envola,
mettant le cap sur l’Atlantique, West End, afin d’aller y faire une
nouvelle provision de whisky. Pour effectuer son trajet, il devait
survoler le Triangle des Bermudes. Plus personne ne les revit
jamais, ni lui ni son avion.
En décembre 1944, soit un an avant la tragédie du Vol 19, un
accident similaire et, en quelque sorte, prémonitoire se produisit au-
dessus du Triangle.
En 1944, la guerre faisait rage en Europe. Les Américains,
pourtant, avaient déjà débarqué en Italie et s’y battaient avec
acharnement contre les Allemands, sur terre et dans les airs. Les
pertes étaient lourdes, des deux côtés. C’est pour compenser
quelques-unes de ces pertes – celle de la 15e Air Force – que sept
bombardiers américains quittèrent les États-Unis un jour de
décembre. Ils firent escale aux Bermudes pour remplir leurs
réservoirs, puis s’envolèrent de nouveau. A 480 kilomètres de
Kindley Field, la formation affronta soudain quantité de phénomènes
météorologiques insolites. Cela dura une minute mais les avions
furent secoués comme s’ils avaient été brutalement emprisonnés
dans la main d’un géant violent et capricieux. Sur les sept appareils,
deux regagnèrent les Bermudes. On n’entendit plus jamais parler
des cinq autres.

Le Tudor IV, version améliorée du Lancaster, célèbre bombardier


lourd de la Seconde Guerre mondiale, était, au cours des années
40, un quadrimoteur jugé particulièrement fiable par ses
constructeurs. Voici la description qu’en donne Richard Winer dans
son livre Le Mystère du Triangle des Bermudes 10. « (Cet avion était)
muni de quatre moteurs Rolls Royce Merlin 623 de 1 760 chevaux.
Sa vitesse de croisière était de 235 miles (377 kilomètres) au niveau
de la mer, et de 305 miles (491 kilomètres) à l’altitude de 2 500 pieds
(7 600 mètres). La cabine du Tudor était pressurisée et comportait
six issues de secours en plus des portes principales. L’appareil
pouvait transporter trente-deux passagers en plus de l’équipage. »
Lawrence David Kusche, s’inspirant d’un rapport de l’enquête
menée par le ministère de l’Aviation civile de Grande-Bretagne,
écrit 11 : « Le Tudor IV est un monoplan tout en métal… propulsé par
quatre moteurs alternatifs à système de refroidissement par liquide.
Il est équipé de deux émetteurs de TSF identiques, d’une portée de
plusieurs milliers de miles, ainsi que de trois émetteurs-récepteurs
de téléphonie sans fil d une portée d’environ 200 miles… Il
transporte à son bord quatre berthons pneumatiques en caoutchouc,
munis de l’équipement et des rations nécessaires en cas de
naufrage, ainsi que d’un radio émetteur… »
Le Star Tiger et le Star Ariel étaient des Tudor IV appartenant à la
société British South American Airways. Tous deux disparurent à
tout jamais à un an d’intervalle au-dessus du Triangle des
Bermudes.
Le 30 janvier 1948, aux premières heures du jour, l’opérateur de la
tour de contrôle des Bermudes reçut un message du Star Tiger. Les
conditions météorologiques étaient excellentes ; l’appareil, qui venait
de Santa Maria, dans les Açores, et se rendait aux Bermudes, avait
effectué un vol sans histoire. « Tout va bien, dit Trick, l’opérateur
radio. Arrivons à l’heure prévue. » Ce message anodin devait être le
dernier qu’enverrait cet avion.
Quand on s’aperçut qu’il n’arrivait pas « à l’heure prévue », on
commença à s’inquiéter. Bientôt, l’inquiétude se mua en angoisse et
l’on ne tarda pas à organiser des recherches. Elles durèrent jusqu’au
lendemain, sans résultats. On dut les interrompre car les conditions
météorologiques se gâtaient, mais le beau temps finit par revenir et
l’on reprit les recherches. Elles se poursuivirent jusqu’au 4 février.
Toujours sans résultats. Ce même 4 février, pourtant, alors que tout
espoir semblait perdu, des radios amateurs américains captèrent le
mot Star Tiger. Peu de temps après, une voix épela G, A, H, N, P, ce
qui était l’indicatif du Star Tiger. Pour la troisième fois, par
conséquent, les recherches reprirent. Pour la troisième fois, elles ne
donnèrent aucun résultat.
Et un an s’écoula…
Presque plus personne ne songeait au Star Tiger, le 17 janvier
1949, quand le Star Ariel, un autre Tudor IV appartenant à la British
South American Airways, appela la tour de contrôle des Bermudes
pour lui communiquer sa position et lui annoncer son arrivée.
« Position actuelle approximativement 180 miles (290 kilomètres)
au sud des Bermudes, dit le capitaine McPhee, un vétéran comptant
quatre mille deux cents heures de vol. Temps clair. Tout va bien. Je
passe sur la fréquence de Nassau. » Ce fut son dernier message.
Le Star Ariel comptait sept membres d’équipage et treize
passagers. On ne revit aucun d’entre eux.
Au moment de cette disparition, la marine américaine effectuait
des manœuvres dans un secteur situé à quelques centaines de
kilomètres au sud des Bermudes. Il y avait là un cuirassé, des porte-
avions, des croiseurs, des destroyers et des navires auxiliaires.
Toute cette flotte participa aussitôt aux recherches. Deux destroyers
se rendirent même à un point situé à 480 kilomètres au sud des
Bermudes où un avion de ligne et un bombardier de l’US Air Force
avaient signalé une étrange lueur verte sur la mer. Or, on eut beau
chercher, passer au peigne fin des milliers et des milliers de
kilomètres carrés, on ne trouva rien. Pas la moindre nappe d’huile.
Pas le moindre débris. Pas le moindre cadavre. En revanche, les
recherches eurent bientôt un nouvel objectif : un bateau de pêche, le
Driftwood, disparu, lui aussi, pendant la traversée de Fort
Lauderdale à Bimini avec cinq hommes à bord. Mais on ne revit ni le
Driftwood ni le Star Ariel.
L’analyse des causes figurant dans le rapport de l’enquête menée
par le ministère de l’Aviation civile de Grande-Bretagne à la suite de
la disparition du Star Tiger se termine, non sans humour, de la façon
suivante : « Par conséquent, on suppose que le Star Tiger est tombé
dans la mer après avoir été privé de radio, s être égaré et finalement
avoir manqué de carburant. » Cet enchaînement de causes
« rationnelles » m’apparaît beaucoup trop beau pour avoir la
moindre chance d’être vrai.
Pour le Star Ariel, toutefois, la commission d’enquête se montra
prudente. « La cause de l’accident est inconnue, conclut-elle, faute
d’une preuve fondée sur la découverte de débris. » Après quoi, le
ministre de l’Aviation civile britannique interdit ce type d’avion sur les
lignes commerciales.

Le cas que nous allons examiner à présent est le premier à


propos duquel on parla d’OVNI dans le Triangle des Bermudes. Ce
cas se produisit en juin 1965 mais ce n’est qu’en 1973 que certains
chercheurs songèrent à le rapprocher d’une observation d’Objet
volant non identifié particulièrement troublante s’étant déroulée le
même jour.
Le 5 juin 1965, à 19 h 47 très exactement, un C 119 Flying Boxcar
de l’aviation américaine décollait de la base de Homestead à
destination de la Grande Ile Turks dans l’archipel des Bahamas. Dix
personnes se trouvaient à son bord.
A 23 h 25, les gardes-côtes américains étaient informés de la
disparition de l’appareil. L’avion s’était volatilisé « quelque part dans
le Triangle des Bermudes ». Les recherches commencèrent aussitôt
et durèrent cinq jours. Elles se soldèrent par un échec. Or, au
moment même de la disparition du C 119, deux astronautes, James
McDivitt et Ed White, qui tournaient depuis plusieurs jours dans
l’espace à quelques centaines de kilomètres de la Terre à bord de la
capsule Gemini IV, se trouvaient précisément au-dessus de
l’Atlantique Nord. C’est alors qu’ils aperçurent un OVNI muni de
bras, puis un autre objet « non identifié » évoluant au-dessus des
Caraïbes.
Il fallut attendre 1973 pour que le Bureau international des Objets
volants non identifiés rendît public le témoignage des deux
astronautes et suggérât qu’il pouvait y avoir un rapport entre cette
observation et la disparition du C 119.
Lawrence David Kusche a écrit à James McDivitt pour lui
demander s’il était vrai qu’il avait aperçu un OVNI au-dessus des
Caraïbes au moment de la disparition du C 119. Voici ce que
l’astronaute lui a répondu : « … au cours de mon vol à bord de
Gemini IV, j’ai, en effet, aperçu ce que d’aucuns appelleraient un
OVNI. Il importe, me semble-t-il, de souligner que ces lettres
signifient un Objet volant non identifié. Celui que j’ai vu demeure non
identifié. Par conséquent, cela ne veut pas dire qu’il s’agisse d’un
astronef venu de quelque lointaine planète de l’univers. Cela ne
signifie pas non plus qu’il n’en soit rien. En somme, j’ai vu quelque
chose en vol, mais nul n’a jamais pu l’identifier, ni moi ni personne. »

Le lundi 7 et le mardi 8 juillet 1969, les jounaux publièrent le bilan


tragique des sinistres maritimes dus à une très violente tempête sur
les côtes et au large de la Bretagne et de la Normandie. Il s’agissait
d’une tempête « pas comme les autres » et parfaitement inhabituelle
en cette période de l’année. Elle s’était levée avec une brutalité
incroyable et s’était apaisée quelques heures plus tard avec la
même soudaineté.
Le jeudi 10 parvenait la nouvelle de la disparition de Donald
Crowhurst, le dernier des neuf concurrents de la course en solitaire
autour du monde organisée par le Sunday Times. On songea
aussitôt à ajouter son nom à la liste des victimes de la tempête.
Erreur : il n’y avait pas eu le moindre souffle de vent dans la zone
des Açores !
Le mystère s’épaissit lorsqu’un paquebot britannique, le Picardy,
annonça qu’il avait découvert le Teignmouth Electron, le trimaran de
Crowhurst, à 1 100 kilomètres à l’ouest des Açores par 33° 11’ de
latitude N. Il naviguait le plus normalement du monde ; tous les
accessoires, tous les objets et même le livre de bord se trouvaient à
leur place. Les deux canots de sauvetage étaient arrimés sur le
pont. Seul manquait le navigateur. Il fut par la suite prouvé que
Crowhurst avait essayé de remporter la course en trichant. Au cours
des deux cent quarante-trois jours qu’il avait passés en mer, il n’avait
pas quitté l’Atlantique. La dernière note de son livre de bord, rédigée
le 1er juillet, disait qu’à 11 h 20 mn 11 s, il se « retirerait de la
course ». D’où l’on conclut, peut-être un peu hâtivement, qu’il s’était
suicidé…
Les choses auraient pu en rester là si le Teignmouth Electron
n’avait pas constitué le cinquième incident mystérieux survenu en
moins de douze jours dans cette région !
En effet, le 2 juillet, le vapeur anglais Maplebank avait vu dériver
un navire de 20 mètres la quille en l’air.
Le 4, le navire anglais Cotaxi (ou Cotopaxi, suivant les sources)
avait vu filer devant lui, en direction de l’est, un yacht de 10 mètres,
toutes voiles dehors, sans personne à bord.
Le 6, le yacht à moteur suédois Golar Frost avait accosté le
Vagabond, un sloop de 6 mètres appartenant au navigateur solitaire
suédois Peter Wallin, qu’on savait en route pour l’Australie. Mais
aucune trace de Peter Wallin. Tout était en ordre dans le bateau et le
journal de bord s’arrêtait au 2 juillet.
Le 8, le pétrolier anglais Helisoma signalait avoir rencontré un
yacht de 12 mètres, la quille en l’air…
Passe encore pour un suicide, mais cinq, et peut-être même
davantage si l’on veut bien tenir compte des équipages éventuels
des navires désertés, voilà qui défie la statistique ! On parla
beaucoup du « mystère de la latitude 35 » à propos de ces
découvertes, car toutes avaient eu lieu par 35 degrés de latitude N.
ou dans une zone extrêmement proche. Mais personne ne trouva la
moindre explication quant au sort des occupants des bateaux
abandonnés.

Le 10 septembre 1971, un chasseur à réaction F4 Phantom II


quittait la base aérienne de Homestead. Quatre techniciens le
suivirent au radar. L’appareil se trouvait à 137 kilomètres au sud-est
de Miami, c’est-à-dire au-dessus d’une région où la mer n’atteint pas
plus de 9 mètres de profondeur, quand le « spot » qui le représentait
disparut brusquement de l’écran radar. D’autres « jets » furent
immédiatement envoyés sur les lieux mais, en dépit de recherches
minutieuses, on ne retrouva aucune trace de l’avion ni de ses deux
occupants.

Le cas suivant occupe une place un peu à part dans la sinistre


histoire du Triangle de la Mort, puisqu’il eut de nombreux témoins, à
savoir l’équipage du navire de recherches océanographiques R/V
Discoverer qui, le 21 octobre 1971, effectuait des sondages sous-
marins à une vingtaine de kilomètres au sud de l’île Great Inagua.
Un avion-cargo Superconstellation chargé de quartiers de bœuf
congelés survola le Discoverer et poursuivit sa route pendant une
minute. Soudain, sans raison apparente, le Superconstellation
sombra dans l’océan. Le Discoverer se rendit immédiatement à
l’endroit, somme toute assez proche, où l’avion s’était abîmé dans
les flots. On ne put rien retrouver, ni tache d’huile, ni corps, ni débris.
Seul un quartier de bœuf flottait à la surface de l’océan, témoignage
dérisoire et sanglant de la tragédie qui venait de se dérouler à cet
endroit.

Le 10 mars 1974, le Saba Bank, un yacht de 16 mètres équipé


d’un radar, de radios VHF et FM et autres gadgets électroniques
pouvant aider à la navigation, quittait Nassau pour un voyage
improvisé. On l’attendait à Miami pour le 8 avril mais, le 10 avril, ne
voyant toujours rien venir, il fallut se rendre à l’évidence : il s’était
passé « quelque chose ». Aucun appel de détresse n’avait pourtant
été lancé. Les recherches commencèrent. Elles durèrent plusieurs
jours mais se terminèrent comme tant d’autres avant elles dans cette
région : par un échec total.

Le 3 septembre 1975, un bombardier B 52 de l’armée de l’air


américaine explosa en plein vol et s’écrasa à Aiken, en Caroline du
Sud. Ce bombardier avait survolé le Triangle des Bermudes peu de
temps avant l’accident. Si l’on en croit les trois seuls survivants de
l’équipage – qui comptait sept hommes en tout –, l’appareil avait été
littéralement « harcelé » par des OVNI au-dessus de l’Atlantique et
le pilote aurait signalé une forte concentration de nuages orageux là
où le temps était censé être clair…

Navires, équipages, avions… Il semble que rien ne puisse


échapper au Triangle du Diable. Et rien ne lui échappe puisqu’il s’en
prend même aux missiles et aux fusées. En 1971 et en 1975, deux
missiles à ogive nucléaire furent perdus dans cette région. On sait
très peu de chose sur ces deux affaires, mais la NASA les prit
suffisamment au sérieux pour ouvrir une enquête. On se souvient,
par ailleurs, des échecs survenus à Cap Kennedy lors des
lancements de trois fusées. Les têtes et les étages supérieurs de
ces engins retombèrent à la mer, dans la zone du Triangle, et ne
purent être ni localisés ni repêchés… On accusa les Soviétiques,
bien entendu, mais sans trop y croire, car l’on voit mal pourquoi
ceux-ci se seraient donné tant de mal pour dérober du matériel qu’ils
connaissaient bien et, surtout, comment ils auraient pu passer
inaperçus à plusieurs reprises dans des eaux alors littéralement
envahies par la marine américaine… Et puis, de toute façon, ils ont
payé, eux aussi, leur tribut aux « Limbes de la Disparition » en
perdant dans ces parages, il y a quelques années, un Tupolev 144
de la ligne Moscou-Prague-La Havane…
4

EN L’ABSENCE DE TOUTE TRACE…

Sans trace : c’est le titre d’un livre de Charles Berlitz. C’est aussi
ce qui caractérise le mieux les disparitions enregistrées dans la zone
du Triangle.
On a souvent fait remarquer que toutes les mers du globe
connaissaient des disparitions de vaisseaux ou d’avions. C’est vrai,
mais ailleurs, à quelques très rares exceptions près, on retrouve
toujours quelque chose après l’accident. Ici, ce sont des taches
d’huile ou des planches ; là, il s’agit de débris, de bouées ou même
de cadavres. La mer consent à lever un coin du voile et les
enquêteurs peuvent alors reconstituer sans peine les étapes de la
tragédie. Les causes de ces naufrages sont connues : cyclones,
tornades, tempêtes, collisions, actes de piraterie, pannes sèches,
défection mécanique, attaques de requins, inexpérience des
navigateurs, etc. Elles n’ont rien de mystérieux ni de surnaturel et
témoignent simplement de la part de risque que comporte toute
incursion en haute mer.
Cela ne veut pas dire que tous les accidents signalés dans le
Triangle des Bermudes sont dus à des causes inconnues. Cette
région de l’océan Atlantique n’est à l’abri ni des tempêtes ni des
pirates, comme nous pourrons le voir, et le navigateur inexpérimenté
y court les mêmes risques que partout ailleurs. Mais elle détient le
triste privilège d engloutir des navires et des avions dont rien ni
personne ne peut expliquer la disparition.
Je vous invite à vous reporter aux cas dont il vient d’être question.
Je les ai choisis pour leur exemplarité, mais il est bien évident qu’ils
ne représentent qu’une infime partie des disparitions mystérieuses
enregistrées dans la zone du Triangle. Que sont devenus les
équipages de La Rosalie, de la Mary Celeste et de la goélette
trouvée par l’Ellen Austin ? Aucun indice n’a jamais été découvert
les concernant. Où sont passés Herbie Pond et les pilotes des cinq
bombardiers américains portés manquants en 1945 ? On n’a jamais
retrouvé la moindre trace de ces appareils. Et le Star Tiger ? Et le
Star Artel ? Et le C 119 disparu en 1965 ? Et ce F4 Phantom II
brusquement « englouti » sous 9 mètres d’eau et dont on n’a
pourtant jamais retrouvé le moindre débris ! Sans traces. Lorsqu’un
équipage, un bateau, un avion ou un missile disparaissent dans le
Triangle des Bermudes, ils ne laissent aucun indice ni aucun
survivant. Telle est la caractéristique essentielle de ces disparitions.
Telle est la formidable énigme posée par cette région de l’Atlantique
au monde scientifique international.
Si l’administration fédérale de l’aviation, aux États-Unis, a qualifié
de « non-sens » en novembre 1975 la théorie selon laquelle le
Triangle des Bermudes est le théâtre d’événements inexplicables,
elle n’en admet pas moins l’évidence statistique qui fait de cette
partie de l’océan une zone particulièrement dangereuse pour les
navigateurs et les pilotes. Selon cet organisme, cependant, tout peut
s’expliquer à l’aide de « divers phénomènes thermodynamiques »
dont la nature exacte reste à définir…
Tel ne semble pas être l’avis de la NASA, qui s’intéresse au
Triangle des Bermudes au point d’avoir fait parcourir près de 1 000
kilomètres dans cette zone à un petit bateau, le Sirius, constamment
placé sous la surveillance d’un satellite relié au centre spatial de
Goddard, à Greenbelt. Si l’on en croit H. Nepeutze 12, la NASA aurait
également confié à une équipe multidisciplinaire placée sous la
direction de Franck von Loeffeli la réalisation d’une étude sur
ordinateur destinée à écarter les disparitions naturelles dans la zone
du Triangle pour ne conserver que celles présentant un caractère
mystérieux. Il se serait alors révélé que la fréquence de telles
disparitions était remarquablement constante alors que les
disparitions pour causes naturelles étaient « extrêmement variables
d’une année à l’autre selon la plus ou moins grande clémence du
climat ».
On sait, par ailleurs, que les Soviétiques ont émis plusieurs
hypothèses quant à la nature des phénomènes survenant dans cette
région. L’une d’elles, que l’on doit à l’océanographe Vladimir
Azhazha, voudrait que les disparitions soient causées par des
infrasons ayant pour origine des tempêtes d une extraordinaire
violence. Quoi qu’il en soit, Russes et Américains ont réalisé
ensemble, en 1977, une expédition scientifique dans le Triangle des
Bermudes. Cette expédition, connue sous le nom de « Projet
Polymode », s’est déroulée quelques mois après que les Italiens
eurent envoyé une mission d’étude au même endroit. Et l’on voudrait
nous faire croire qu’il ne se passe rien de mystérieux dans le
Triangle et qu’il faut être fou ou naïf pour s’y intéresser ! Qui est naïf,
dans cette histoire ? Celui qui fait confiance aux commentaires
rassurants des autorités ou bien celui qui, au contraire, s’en tient aux
faits et a le courage de s interroger sur cet incroyable mystère ?
Il y a quelques siècles à peine, on croyait pouvoir nier le fait que la
Terre tourne par cette simple constatation : quand on lance une
pierre à la verticale, elle retombe en empruntant la même trajectoire.
Si la Terre tournait, la pierre tiendrait compte de ce mouvement et sa
trajectoire s’en trouverait immanquablement déviée !
Quelque chose faisait défaut à ces braves savants du temps
passé pour comprendre la complexité du mouvement qu’ils
entendaient nier, et ce quelque chose, ce sont les lois de la
gravitation universelle ; mais, plutôt que d’imaginer un seul instant
que leur raisonnement pût comporter une faille due à un manque de
connaissances, ils préféraient s’en tenir au simple bon sens. Or, rien
n’est plus redoutable que le bon sens en matière scientifique.
Pourtant, c’est bien lui que nous retrouvons dans la plupart des
explications de ceux qui prétendent apporter une solution
« rationnelle » à l’énigme posée par le Triangle des Bermudes. Il y a
d’ailleurs là une contradiction car, pour beaucoup de ces
rationalistes, le « mystère du Triangle des Bermudes » n’existe tout
simplement pas. Il ne s’agit, à tout prendre, que d’une vaste
supercherie montée par quelques auteurs – des romanciers en mal
d’imagination – pariant sur la crédulité du grand public ! Que l’on
nous explique, alors, pourquoi ces mêmes rationalistes se donnent
tant de mal pour expliquer ce qui se passe dans le Triangle !
Quoi qu’il en soit, les explications ne manquent pas pour rendre
compte des disparitions enregistrées depuis plusieurs siècles dans
ces parages 13. Toutes ne sont pas à rejeter, bien entendu, mais
beaucoup se veulent trop rassurantes pour ne pas dissimuler
quelque intention suspecte de la part de leurs auteurs. Ces
explications peuvent, grosso modo, se répartir en deux catégories.
D’une part, il y a celles qui s’efforcent d’être « logiques » (pilotes ou
capitaines inexpérimentés, pannes, collisions, récifs, actes de
piraterie, etc.) et, d’autre part, celles qui ne craignent pas de faire
appel au surnaturel ou au paranormal (contraction de l’espace-
temps, « seconde force de gravitation », univers parallèles, etc.).
Avant d’entrer dans le détail, une constatation s’impose : aucune
de ces explications, qu’elle se donne pour logique ou surnaturelle,
ne rend compte de la totalité des disparitions enregistrées dans le
Triangle des Bermudes. Il y a, en effet, toujours au moins un cas
pour lequel « ça ne colle pas ».
Les explications rationnelles le plus fréquemment invoquées sont
les suivantes :
– cyclones, tornades, tempêtes ou assimilés ;
– pannes sèches, avaries techniques ou mécaniques ;
– collisions ;
– pilotes ou capitaines inexpérimentés ;
– actes de piraterie ;
– suicides, folie collective (!), attaques de requins, etc.
Déjà, au simple énoncé de ces explications, un problème surgit.
Aucune d’elles, en effet, ne rend compte de l’absence totale de
traces ou de débris qui constitue, nous l’avons vu, la caractéristique
essentielle des disparitions survenant dans la zone du Triangle.
Ensuite, il est évident que les attaques de requins, par exemple, ne
peuvent s’appliquer aux avions. Il faut donc d’abord éliminer les
explications qui ne privilégient qu’un aspect du phénomène. Les
actes de piraterie en font partie.
Eh oui ! des pirates en plein XXe siècle, cela existe !
J’ai moi-même rencontré une victime de ces écumeurs des mers
des temps modernes, un pêcheur qui eut la malchance de croiser
l’une de leurs embarcations. Les « pirates », après lui avoir pris tout
ce qui se trouvait à bord de son bateau, poisson compris, le
laissèrent regagner son port d’attache, sur la côte Est des États-
Unis. Par ailleurs, sous le titre « Journal d’un naufragé dans le
Triangle des Bermudes », la revue L’Aventure sous-marine a publié,
dans son numéro 116 de novembre-décembre 1977, le récit de deux
navigateurs recueillis, cette fois, par des pirates après avoir fait
naufrage dans les eaux du Triangle. « L’archipel des Bahamas, en
effet, écrivent nos navigateurs, est très riche en faune dans
l’immensité de ses eaux ; de très nombreuses îles sont inhabitées,
livrées aux écumeurs de passage, dont bon nombre de bateaux
“ pirates ” équipés de chasseurs sous-marins qui recherchent en
particulier les tortues marines. » Admettons… mais l’on voit mal des
« pirates » en quête de tortues s’en prendre à un Tudor IV de la
British South American Airways ou à un F 4 de l’armée américaine.
Cette explication ne peut donc valoir, au mieux, que pour un très
petit nombre de cas.
Plus plausible, mais tout aussi incertain, est le manque
d’expérience des capitaines ou commandants des bateaux et avions
disparus. Je vous invite à reprendre les cas dont il a été question
dans les chapitres précédents. Vous vous apercevrez, par exemple,
que le lieutenant Taylor, du Vol 19, comptait deux mille cinq cent
neuf heures de vol dont six cent seize sur Avenger, et le capitaine
McPhee, du Star Ariel, quatre mille deux cents heures de vol. Ce
n’était donc pas exactement ce que l’on pourrait appeler des novices
en matière de navigation aérienne. En fait, lorsque l’on étudie les
dossiers de près, on constate que la plupart des capitaines,
commandants et pilotes disparus dans le Triangle des Bermudes
étaient des gens dont la compétence n’avait d’égale que la
connaissance de l’endroit où ils se trouvaient.
Quant aux collisions, elles ne peuvent être retenues, et cela pour
deux raisons. D’abord, de toutes les causes invoquées, c’est celle
qui a le plus de chances de laisser des traces, or nous avons vu qu’il
n’y en avait pratiquement jamais. Ensuite, si un bateau peut entrer
en collision avec un récif, il en va tout autrement d’un avion qui, lui,
ne peut se heurter qu’à un autre avion. Dans ce cas, ce n’est pas un
appareil qui disparaît mais deux, signalés au même endroit au
même instant. Un tel cas ne s’est jamais présenté dans le ciel du
Triangle et, de toute façon, ce type d’accident est extrêmement rare
dans l’histoire de la navigation aérienne, dans quelque région du
globe que ce soit.
Les pannes sèches et autres avaries techniques ou mécaniques
sont autrement plus crédibles, mais elles ne peuvent, hélas !
s’appliquer aux disparitions d’équipage, très nombreuses, comme
nous l’avons constaté. Restent alors les phénomènes
météorologiques, les cyclones, tornades et autres tempêtes dont
tout le monde consent à admettre qu’ils sont extrêmement fréquents
dans cette région. Mais, là encore, voilà une explication qui ne peut
s’appliquer à la plupart des disparitions recensées. Au contraire, les
rapports des enquêtes effectuées à la suite de ces disparitions
précisent, le plus souvent, qu’elles ont eu lieu par beau temps, avec
une mer calme, dépourvue de la moindre ride ! Les conditions
météorologiques étaient excellentes lorsque le Star Tiger disparut en
1948 et, l’année suivante, peu avant de disparaître à jamais, le
capitaine McPhee, du Star Ariel, croyait bon de préciser par radio
qu’il volait par « temps clair ». Et puis, un navire pris dans la
tourmente en porte généralement des traces. Comment expliquer,
alors, que la plupart des bateaux trouvés sans équipage aient été en
parfait état, leur cargaison intacte, poursuivant leur route à
l’aveuglette comme si de rien n’était ? Il est légitime de penser que,
lorsqu’une tempête souffle avec suffisamment de violence pour
précipiter un équipage entier par-dessus bord, le navire ainsi pris
dans la tourmente, s il parvient à y échapper, en conserve des
séquelles… Eh bien, non. Les « navires fantômes » du Triangle des
Bermudes semblent n’avoir aucunement souffert d’une quelconque
tornade, ce qui ne les empêche pas d’avoir pourtant bel et bien été
inexplicablement désertés par leurs équipages…
A côté de ces explications « ponctuelles », on en trouve d’autres
qui s’efforcent de rendre compte de l’ensemble des disparitions
constatées dans la zone du Triangle. J’ai déjà fait allusion aux
théories de l’océanographe Vladimir Azhazha selon lequel des
ondes infrasoniques d’une puissance extraordinaire, provoquées par
des tempêtes, seraient à l’origine de ces disparitions. Un article paru
le 15 novembre 1977 dans le National Enquirer, aux États-Unis,
sous la signature du Dr Freeman Hall, chef du programme d’étude
d’acoustique atmosphérique du laboratoire de Boulder (Colorado) de
l’Administration nationale océanique et atmosphérique (NOAA), a
confirmé que de violentes tempêtes pouvaient engendrer de tels
phénomènes. Mais cela, encore une fois, n’explique pas l’absence
de traces et de débris. Par ailleurs, il n’y a pas que dans le Triangle
des Bermudes que se produisent d’effroyables tempêtes. Toutes les
mers du globe en connaissent. Pourquoi, dans ce cas, les
mauvaises conditions atmosphériques auraient-elles ici, et ici
seulement, le privilège d’engendrer des infrasons alors que rien de
semblable n’a été constaté ailleurs ?
L’inextricable tissu de contradictions auquel se heurte le chercheur
lorsqu’il entend fournir une explication logique aux disparitions
constatées dans la zone du Triangle a poussé certains à faire un pas
« hors de toute logique » et à trouver refuge dans le surnaturel et le
paranormal. On a alors fait intervenir les univers parallèles, les
influences d’une sorte de « seconde gravité » dont on ignorerait tout,
ou bien encore des contractions de l’espace-temps aussi
séduisantes pour l’esprit qu’inquiétantes pour le voyageur. Et puis,
bien sûr, on a aussi fait intervenir les extra-terrestres en se fondant
sur les nombreux témoignages d’observation d’OVNI recensés dans
cette région.
L’hypothèse OVNI, à mon sens, est à retenir – oh, combien ! –,
mais pas comme on l’entend habituellement. J’aurai l’occasion de
m’expliquer plus loin sur ce point puisqu’il constitue l’essentiel de la
thèse que j’entends développer dans ce livre. En revanche, j’avoue
manifester une extrême prudence envers les théories faisant appel
aux univers parallèles ou aux contractions de l’espace-temps, sans
parler de cette « seconde gravitation » qui, elle, me paraît relever de
la plus pure spéculation.
En octobre 1971, lorsqu’un Superconstellation s’est abîmé dans
les flots sous les regards stupéfaits de l’équipage du R/V Discoverer,
le ciel ne s’est pas ouvert pour happer le quadrimoteur. Celui-ci a été
comme aspiré par la mer, mais il n’a pas disparu soudainement aux
yeux des marins qui l’observaient. Il demeure donc assez peu
probable qu’il soit passé dans une autre dimension… De plus, si
notre propre univers comportait, comme certains paraissent le
penser, des « failles » par où disparaîtraient navires et avions, on
voit mal comment des équipages pourraient s’y engouffrer en
laissant derrière eux leurs navires intacts, seul indice de leur
passage sur cette terre. A moins, bien sûr, qu’une intelligence ne soit
à l’œuvre derrière tout cela… mais alors, pourquoi avoir recours à la
quatrième dimension ? N’existe-t-il pas d’autres moyens plus
concrets pour effacer toute trace sur terre et sur mer du passage
d’un navire, d’un avion ou, tout simplement, d’un équipage ?…

Je connais une femme d’un âge maintenant respectable, n’ayant


jamais quitté son petit village de l’Ain que l’on croirait à l’abri de
l’histoire ; là-bas, le temps paraît suivre un autre cours, emprunter
des méandres ignorés des citadins, paresser entre les rives d’un
monde dont le paysage demeure inchangé, d’année en année. Il lui
arrive, de temps en temps, d’aller voir la télévision chez des voisins.
Mais les bavardages du monde ne l’intéressent pas beaucoup, à vrai
dire. Les « nouvelles » glissent sur son esprit sans s’y arrêter. Tout
cela appartient à un univers auquel elle ne veut même pas avoir
accès…
Le hasard voulut que je lui rendisse visite à l’occasion d’un séjour
en France, en 1969, peu de temps après que l’homme eut posé pour
la première fois le pied sur la Lune. L’événement faisait la une de
tous les journaux. La télévision l’avait retransmis en direct et le
monde entier comprenait qu’il venait de franchir l’une des étapes les
plus importantes de son histoire. Je voulus naturellement savoir
comment mon hôtesse avait perçu cette grande première si
éloignée, pourtant, de ses préoccupations, de son mode de vie et de
cette « tranche de passé » dans laquelle elle avait choisi de
s’enfermer. Mon interlocutrice ne marqua aucun étonnement car elle
n’y croyait pas ! Pour elle, il n’y avait pas lieu de s’émouvoir puisqu il
n’y avait jamais eu de débarquement sur la Lune ! C’était impossible,
tout bonnement impossible, et l’on nous avait raconté des
histoires !…
– Mais enfin, lui dis-je, vous l’avez bien lu dans les journaux, vous
l’avez vu à la télévision ! Comment pouvez-vous ne pas y croire ?
– Tout ça, c’est des sornettes, me répondit-elle, imperturbable.
C’est trucages et compagnie… Moi, on ne me la fait pas.
Cette anecdote fait figure de parabole. Il y a une morale à en tirer,
et cette morale est la suivante : chaque fois que nous sommes
confrontés à l’extraordinaire, nous préférons refuser l’évidence des
faits plutôt que de remettre en question nos façons de vivre et de
penser. L’idée de la conquête de la Lune était trop fantastique pour
cette vieille dame. Elle ne « cadrait » pas avec l’image qu’elle se
faisait du monde. Aussi, malgré les films et les photos diffusés par la
presse, préféra-t-elle penser qu’il s’agissait d’un gigantesque
canular. Les limites de ce qui, pour elle, appartenait au domaine du
possible restaient, de cette façon, là où elles auraient toujours dû se
trouver.
Bien des gens raisonnent ainsi, sans s’en rendre compte. Ils ont
fixé une fois pour toutes les limites de leur possible et rien ne saurait
les convaincre d’aller voir plus loin. Pourtant, l’expérience et l’histoire
devraient leur avoir appris que c’est bien souvent au-delà de ces
limites que se situe la vérité.

Tenons-nous-le pour dit : les raisons généralement invoquées


pour expliquer ce qui se passe dans le Triangle des Bermudes ne
parviennent pas à rendre compte de la totalité du phénomène. A
moins de prendre les cas un par un et d’inventer à chaque fois une
explication « qui se tienne » – ce qui, on en conviendra, lorsque l’on
envisage le phénomène dans son ensemble, fait intervenir une
incroyable série de coïncidences –, il est impossible d’expliquer le
mystère du Triangle en ayant recours au simple bon sens. Et même
en prenant les cas les uns après les autres, on en trouve encore qui
résistent à toute tentative d’explication. La Mary Celeste est de ceux-
là, de même que le Star Tiger et le Star Ariel ou bien encore le F 4
disparu le 10 septembre 1971 au-dessous de 9 mètres d’eau !… Et
je ne fais que me référer aux cas que j’ai moi-même cités. La liste
complète des victimes du Triangle de la Mort contient bien d’autres
exemples tout aussi troublants.
C’est donc au-delà des limites du possible, de notre possible à
nous, citoyens encore bien ignorants d’un XXe siècle finissant, qu’il
convient de chercher la solution du mystère.
Cette solution me paraît devoir s’appuyer sur deux constatations
sur lesquelles nous aurons amplement l’occasion de revenir
ultérieurement. La première de ces constatations est la suivante : la
partie de l’océan dite Triangle des Bermudes recouvre, en fait, un
continent disparu : l’Atlantide. Et voici la seconde : de nombreux
observateurs ont signalé la présence d’OVNI au-dessus du Triangle
des Bermudes.
On ne manquera certainement pas de me faire remarquer qu’il
s’agit là de suppositions et non de constatations. C’est encore, en
effet, le point de vue de la science officielle, mais celle-ci ne réagit-
elle pas comme ma vieille dame en refusant d’accepter l’évidence ?
Car enfin, en ce qui concerne l’Atlantide, il ne se passe pas un mois
sans qu’ait lieu une nouvelle découverte venant en confirmer la
réalité. Cela fait belle lurette, à présent, que le continent dont Platon
fut le premier à parler a quitté le terrain de la légende pour rejoindre
celui de l’histoire. Quant aux OVNI, qui doute encore de leur
existence ? Certainement pas les gouvernements américain,
soviétique ou français qui ont mis sur pied des commissions
d’enquête chargées de découvrir la nature exacte de ce phénomène.
Des millions d’hommes, de femmes et d’enfants appartenant à
toutes les couches de la société ont aperçu, au moins une fois dans
leur vie, l’un de ces objets aériens insolites. L’analyse statistique
conduite sur ordinateur a prouvé, pour des dizaines de milliers de
cas, qu’il ne pouvait s’agir d’un phénomène connu mal interprété. Et
l’on détient, précisément, un grand nombre de témoignages faisant
état de manifestations aériennes, marines ou sous-marines insolites
dans la zone du Triangle des Bermudes. C’est une constatation, pas
une supposition.
La thèse que je me propose de développer dans les pages qui
suivent tient en trois phrases :
– Ce sont des OVNI hostiles qui sont à l’origine des
disparitions inexpliquées.
– La base secrète de ces OVNI est au fond de l’océan, au sein
du continent de l’Atlantide.
– Les pilotes de ces OVNI sont des survivants de la race des
Atlantes.
J’ai dit que c’était au-delà de notre possible qu’il convenait de
chercher la solution du mystère du Triangle des Bermudes. C’est à
dessein que j’ai employé le mot « chercher » et non pas celui de
« trouver ». Je n’ai pas la prétention, en effet, de résoudre
définitivement une énigme sur laquelle ont déjà réfléchi des dizaines
de chercheurs. Dans ce livre, je me contente d’émettre une
hypothèse. Celle-ci peut paraître audacieuse, elle n’en a pas moins
le mérite d’être cohérente. Je reste, bien entendu, ouvert à toute
investigation scientifique et à tout élément nouveau susceptible de
venir contredire ma démonstration. Mais le propre du véritable esprit
scientifique n’est-il pas, précisément, de ne rien rejeter d’avance,
quand bien même cela sortirait des normes communément
admises ? Souvenez-vous : la vérité se situe bien souvent au-delà
des limites du « possible » et, pour franchir ces limites, il suffit, dans
la plupart des cas, d’un peu d’audace.
5

L’ATLANTIDE : DE LA LÉGENDE A
L’HISTOIRE

Il s’appelait Paul Schliemann et était le petit-fils d’Henri


Schliemann, l’archéologue allemand mort en 1890 après avoir
découvert Troie en se fondant sur les poèmes homériques. L’histoire
de Paul Schliemann ressemble à un roman d’aventures, comme
celle de son grand-père, d’ailleurs, qui fait aussi la part belle au
mystère ainsi que nous allons le voir. Les deux destins sont très
étroitement liés, du reste, puisque, pour le petit-fils, tout commença
avec l’étrange héritage que lui avait légué son grand-père.
Henri Schliemann était un archéologue peu conformiste.
Heureusement, d’ailleurs, sans quoi il n’aurait sans doute jamais
découvert Troie, et la cité dépeinte dans L’Iliade appartiendrait peut-
être encore aujourd’hui au seul domaine de la légende.
Mais Schliemann pensait que derrière chaque « légende » se
dissimule une part de vérité. C’est pourquoi il s’intéressa aussi à
l’Atlantide et partit à sa recherche.
Peu avant sa mort, il convoqua un de ses amis afin de lui remettre
une enveloppe sur laquelle on pouvait lire : « Ceci ne doit être ouvert
que par un membre de ma famille qui s’engagera sur l’honneur à
consacrer sa vie aux recherches qu’il y trouvera sommairement
indiquées. »
Une heure avant sa mort. l’archéologue demanda du papier et un
crayon et traça ces mots, les derniers que sa main déjà tremblante
écrirait jamais : « Addition secrète à ce que renferme l’enveloppe
cachetée. Brisez le vase à tête de chouette. Examinez le contenu. Il
concerne l’Atlantide. Tombeau à l’est des ruines du temple de Saïs
et sur le champ funéraire de la vallée de Chacuna. Important. Vous
trouverez des preuves de l’exactitude de ma théorie. La nuit
approche. Adieu. »
Cette lettre fut remise au même ami.
Je vous ai dit que tout cela tenait du roman d’aventures et,
pourtant, nous n’en sommes qu’au début !
Pendant que son grand-père agonisait à Naples, Paul Schliemann
poursuivait des études en Russie. Il se rendit ensuite en Allemagne,
puis en Orient, toujours pour étudier. Et cela dura jusqu’en 1906.
Cette année-là, l’ami auquel s’était adressé Henri Schliemann alla
trouver le jeune homme. Il pensait que le temps était venu de lui
remettre les documents que lui avait confiés son grand-père. Paul
Schliemann, intrigué – on le serait à moins ! –, brisa alors
solennellement le cachet de l’enveloppe et y trouva des photos
accompagnées de quelques documents.
Le premier de ces documents disait ceci :
« Celui qui ouvre cette enveloppe doit aussi formellement jurer de
poursuivre l’œuvre que j’ai laissée inachevée. Je suis parvenu à la
conclusion que l’Atlantide n’a pas été seulement un grand territoire
entre l’Amérique et les côtes occidentales de l’Afrique et de l’Europe,
mais qu’elle a été aussi le berceau de toute notre civilisation. Sur ce
point, on a déjà beaucoup discuté parmi les spécialistes. Selon
l’opinion des uns, la tradition relative à l’Atlantide est une simple
invention poétique ayant pour seul fondement des données
fragmentaires sur un déluge arrivé quelques milliers de millénaires
avant notre ère. D’autres considèrent cette tradition comme étant
réellement historique mais sans pouvoir donner des preuves de sa
véracité.
« Parmi les matériaux réunis ici, on trouvera des documents, des
notes, des articles et toutes les preuves qui, à mon avis, concernent
la question. Celui qui examine plus avant les pièces en question est
engagé sur l’honneur à poursuivre mes recherches et à faire tout ce
qui sera en son pouvoir pour arriver au résultat décisif. En quoi il
pourra d’abord utiliser les moyens que je remets entre ses mains et,
secondement, il ne doit pas omettre de dire que je suis le véritable
promoteur de ces découvertes. La Banque de France possède en
dépôt une somme qui sera remise à celui qui en donnera la
quittance, et ce dépôt pourrait suffire à couvrir les frais des
recherches. Daigne le Tout-Puissant favoriser cet important travail.
Henri Schliemann. »
Dans les « matériaux réunis ici », Henri Schliemann disait avoir
découvert, en fouillant les ruines de Troie, le « trésor » de Priam.
Celui-ci consistait en un vase de bronze accompagné de divers
objets portant tous la mention, en caractères phéniciens : Du Roi
Kronos d’Atlantide.
Quelques années plus tard, en 1883, ce même Henri Schliemann
serait tombé, au Louvre, sur des objets provenant de Tihuanaku, en
Amérique centrale. Il aurait alors pu constater, à sa grande
stupéfaction, que ces objets étaient faits de la même matière et
avaient la même forme que ceux faisant partie du « trésor » de
Priam…
Poussant plus loin encore ses investigations, l’archéologue fit
réaliser un examen chimique des objets du « trésor ». Cet examen
révéla qu’ils étaient constitués d’une argile que l’on ne trouve ni en
Phénicie ni en Amérique centrale !
Le « trésor » comprenait aussi des objets en métal. A l’analyse, il
apparut que ce métal était composé de platine, d’aluminium et de
cuivre, c’est-à-dire d’un alliage inconnu que l’on n’a jamais rencontré
ailleurs parmi les objets antiques découverts par les archéologues.
S’agissait-il du fameux « orichalque » des Atlantes ?
Henri Schliemann n’en resta pas là. Il entreprit d’étudier la
civilisation maya afin de voir si elle ne présentait pas d’analogies
avec d’autres civilisations du passé, mais européennes celles-là. Et
des analogies, il en découvrit plus qu’il n’aurait jamais osé l’espérer.
Une civilisation, en particulier, présentait de troublantes similitudes
avec celle des Mayas : la civilisation égyptienne. Pourtant, il était
exclu que les Égyptiens aient pu se rendre en Amérique et les
Mayas en Europe car ces deux peuples n’étaient pas d’assez bons
navigateurs. D’où cette conclusion que Schliemann fut conduit à
formuler au terme de ses découvertes : il faut que, conformément à
la légende, il y ait eu, autrefois, un grand continent établissant un
lien entre ce que nous nommons l’Ancien et le Nouveau Mondes. Ce
continent n’était autre que l’Atlantide d’où partirent des colons à
destination de l’Égypte comme de l’Amérique centrale.
Voilà en quoi consistait le singulier héritage de Paul Schliemann.
Quand il en eut pris connaissance, il se plia à la volonté de son
grand-père et partit à la recherche de l’Atlantide.
Pendant six ans, il parcourut l’Égypte, l’Amérique centrale et
l’Amérique du Sud, et visita longuement de nombreux musées. Le
20 octobre 1912, enfin, il publia, dans le New York American, un
article intitulé : « Comment j’ai retrouvé l’Atlantide, source de toute
civilisation. »
Cet article – qui fit, comme on s’en doute, sensation dans les
milieux scientifiques internationaux – livrait-il la clef du mystère ?
Non. Pas encore. Paul Schliemann y racontait simplement ce que
l’on vient de lire, à savoir les découvertes de son grand-père et la
façon pour le moins romanesque dont il était entré en possession de
son héritage. Il y parlait aussi de son voyage en Égypte et des
fouilles qu’il avait effectuées à proximité des ruines de Saïs. Ces
fouilles lui auraient permis de découvrir deux pièces de monnaie
fondues dans le même alliage que celui des objets en métal du
« trésor » de Priam. En Afrique, Paul Schliemann aurait également
trouvé une tête d’enfant, toujours réalisée dans le même métal.
Enfin, il aurait mis la main sur deux manuscrits particulièrement
troublants.
Le premier est un manuscrit maya conservé au British Museum
qui raconte que 8 000 ans avant notre ère, le « 11 Muluk »,
commencèrent d’effroyables tremblements de terre. Le pays mu
devint leur proie et fut englouti en une nuit avec ses millions
d’habitants.
Le second est un vieux texte chaldéen découvert au Tibet dans un
temple de Lhassa. « Lorsque l’étoile Bal tomba à l’endroit où il n’y a
plus à présent que l’eau et le ciel, dit ce texte, les sept villes
tremblèrent et chancelèrent avec leurs tours d or et leurs temples
transparents. Alors, un torrent de feu et de fumée s’éleva des palais.
Les sanglots des mourants et les cris de la multitude emplissaient
l’air. Les hommes, chargés de richesses, et les femmes, recouvertes
de leurs vêtements les plus précieux, gémissaient : “ Mu, sauve-
nous ! ” Et Mu répondait : “ Vous mourrez tous avec vos esclaves,
votre pourriture et vos trésors. De votre cendre naîtront des peuples
nouveaux… Mais si ces peuples oublient qu’ils doivent dominer les
choses matérielles non seulement pour en être grandis, mais aussi
pour ne pas être possédés par elles, le même sort les attend… ” »
On aura noté que l’énigmatique mot « Mu » figure dans les deux
textes, ce qui semble indiquer de façon certaine une origine
commune.
L’article de Paul Schliemann ne donnait pas d’autres détails, mais
l’archéologue annonçait la publication prochaine d’un ouvrage
contenant toutes les preuves de ses affirmations.
Et le temps passa…
Non seulement le livre ne parut jamais, mais Paul Schliemann
disparut. Tout simplement. Et plus personne n’entendit jamais parler
de lui.
La communauté scientifique internationale conclut à l’escroquerie,
allant jusqu’à prétendre qu’aucune des découvertes dont il était
question dans l’article du New York American n’avait vraiment vu le
jour. Paul Schliemann aurait tout simplement monté un canular puis,
jugeant sans doute que la plaisanterie avait assez duré, aurait
essayé de se faire oublier. Nul doute qu’il y soit parvenu car, si le
nom de son grand-père demeure dans toutes les mémoires, bien
peu se souviennent, aujourd’hui, de l’existence du petit-fils du
découvreur de Troie. Doit-on en conclure pour autant que l’énigme
de l’Atlantide selon Schliemann était une farce, un attrape-nigaud de
grande envergure ? Certainement pas. Tout porte à croire, au
contraire, que l’on a peut-être un peu vite oublié celui qui, en 1912,
écrivait dans l’un des plus grands journaux d’Amérique du Nord qu’il
avait retrouvé l’Atlantide, « source de toute civilisation ».
Car enfin, quel intérêt Paul Schliemann aurait-il eu à monter un
canular de cette envergure ? Que serait-il allé faire pendant six ans
en Égypte, en Amérique du Sud et en Afrique s’il n’avait pas eu à
cœur de mener à bien la mission que son grand-père lui avait
confiée ? Que serait-il allé chercher dans les musées du monde
entier si ce n’est la confirmation des thèses d’Henri Schliemann
concernant l’Atlantide ?
Si ce que Paul Schliemann a écrit dans le New York American est
vrai, alors on peut dire que nul autre que lui n’a approché la vérité
d’aussi près quant à la situation géographique et à la réalité
historique du continent disparu.
Je crois, pour ma part, qu’il n’a pas menti. J’ai la ferme conviction,
au contraire, qu’il a fait certaines découvertes capitales, des
découvertes d’une extrême importance, trop importantes, peut-être,
pour qu’on lui permette de les publier. C’est là, selon moi, ce qui l’a
perdu. Ce qu’avait trouvé Paul Schliemann ne devait pas être révélé
et on y a mis bon ordre. Qui ? C’est ce que nous verrons plus loin…
encore qu’il ne s’agisse que d’hypothèses, bien sûr…

Les Schliemann n’ont été ni les premiers ni les derniers à


s’intéresser à l’Atlantide et l’on est aujourd’hui en possession de
nombreux renseignements qui viennent, d’une certaine manière,
compléter ce que l’on sait des découvertes du célèbre archéologue
allemand. C’est d’ailleurs là un élément de plus, soit dit en passant,
qui vient confirmer les affirmations de Paul Schliemann.
L’Atlantide, on le sait, est une île que d’aucuns qualifient de
légendaire et dont Platon fut le premier à nous parler. Le grand
philosophe grec l’a fait dans deux textes aujourd’hui connus de tous,
le Timée et le Critias. Ce n’est pas lui faire injure, d’ailleurs, que de
relever une petite contradiction entre ces deux écrits. Dans le Timée,
en effet, Platon parle d’une tradition orale concernant l’Atlantide,
tradition qu’il tiendrait de la bouche de Solon, célèbre législateur
athénien contemporain du philosophe, alors que, dans le Critias, il
se réfère à des textes du législateur sur lesquels il s’appuie pour
cimenter son récit. Quoi qu’il en soit, le récit de Platon peut se
résumer ainsi :
Au large du détroit de Gibraltar, autrefois appelé « Colonnes
d’Hercule », en face des côtes portugaises et marocaines, s’étendait
un continent, l’Atlantide, comprenant une grande île et une multitude
de plus petites. Poséidon, dieu de la mer, « reçut en partage » ce
territoire « plus grand que la Libye et l’Asie réunies ». Il y installa les
dix enfants qu’il avait eus d’une mortelle du nom de Clito, fille
d’Evenor et de Leucippe, et fit roi l’un d’eux, Atlas, puis il partagea le
reste de l’île entre ses frères.
Les Atlantes établirent leur capitale sur la côte sud-orientale du
continent. Cette capitale, baptisée Atlantis, était constituée d’une île
centrale où s’élevait le temple du fondateur et les palais royaux,
monuments d’une grande beauté. Elle était entourée de trois levées
de terre circulaires séparées par des canaux intérieurs
communiquant entre eux alors que le dernier était relié à la mer. La
troisième levée comportait sur sa périphérie des murailles entourées
d’un large fossé débouchant sur l’océan, fossé d’où partaient de
nombreux canaux traversant toute la plaine s’étendant au nord de la
ville. Ouvrons ici une brève parenthèse pour indiquer que, selon
certaines légendes, la svastika représenterait le réseau des canaux
de la grande île disparue… Et revenons à Platon qui affirme que des
navires provenant de toutes les parties du monde connu dans
l’Antiquité passaient sous les hautes portes de bronze et venaient
s’amarrer aux quais pratiqués le long des canaux terrestres qu’un
port réunissait.
Les rois atlantes tenaient régulièrement l’Assemblée du Serment.
Ils fondèrent un État puissant et florissant d’une civilisation très
développée. Mais la facilité des mœurs ne tarda pas à l’emporter et
le désir de conquête s’empara de leurs cœurs. Ils se lancèrent,
quelque neuf mille ans avant l’époque où vivait Platon, à l’assaut de
l’Europe et du Proche-Orient (on pourrait ajouter – mais, bien sûr,
Platon n’en parle pas – à l’assaut du continent américain). Seule la
Grèce résista et vainquit les envahisseurs. Mais les dieux,
mécontents de ces désordres, provoquèrent un cataclysme
effroyable qui, en une nuit et un jour, engloutit le continent atlante.
Depuis Platon, des milliers de livres ont été écrits sur l’Atlantide.
Beaucoup relèvent de la simple spéculation. D’autres, au contraire,
s’appuient sur d’authentiques découvertes scientifiques qui, d’année
en année, tirent le continent disparu du territoire de la légende pour
l’entraîner, petit à petit, sur celui, plus fascinant encore, de l’histoire.
Pourquoi les hommes s’intéressent-ils tant à ce continent ? Sans
doute parce qu’ils pressentent obscurément que c’est là que réside
le secret de leurs origines. Savoir d’où il vient, connaître
l’emplacement de la première civilisation, n’est-ce pas là ce que
l’homme cherche depuis des siècles ? Et cette quête, avec les
progrès de la science, va en s’accélérant. « D’année en année, écrit
Charles Berlitz 14, les frontières des civilisations anciennes reculent
(…). La question est donc posée : où apparut la première
civilisation ? Les autres civilisations anciennes furent-elles
“ exportées ” à partir d’un point central unique ? Une culture
ancienne, plus sage, a-t-elle servi à former l’Égypte, Sumer, la Crète,
l’Étrurie, les îles de la Méditerranée et les rivages adjacents, et
même à influencer les cultures des deux Amériques ?
« La réponse à ces questions est nécessairement vague, mais
troublante : c’est un mot qui résonne comme l’écho d’un passé
incertain, comme un nom crié à travers la brume de l’océan. Ce mot,
c’est “ Atlantide ”. »
La première difficulté que rencontre le chercheur désireux de
s’informer sur l’Atlantide concerne sa situation géographique. Dès
1675, le Suédois Rubdeck, l’un des premiers à avoir pensé que les
récits de Platon ne relevaient peut-être pas entièrement de la
légende, plaçait le continent englouti dans son propre pays. Ensuite,
d’autres le situèrent en Palestine. L’Allemand Bock songea à
l’Afrique du Sud et le Français Delisle de Salles au Caucase ! En
1779, Bailly, futur maire de Paris sous la Révolution, affirma que
l’Atlantide se trouvait au Spitzberg. En 1855, Jacob Kruger pensa
enfin avoir résolu la question en identifiant Atlantide et Amérique du
Nord. Tel ne fut pas l’avis de Berlioux qui, en 1874, dans son
ouvrage Les Atlantes, situa ce continent en Afrique du Nord. Cette
thèse connut un certain succès et, avant d’inspirer à Pierre Benoit
son célèbre roman L’Atlantide, elle fut reprise et développée en 1893
par l’Allemand Knoetel. En 1926, Borchardt se fit plus précis et parla
de la région des chotts, en Tunisie. Il fut rejoint en 1927 par Albert
Hermann que cette hypothèse avait entièrement convaincu. On ne
peut pas en dire autant de Bartoli et Latreille qui affirmèrent en 1929
que l’Atlantide n’était autre… que la Grèce ! D’autres théories
situèrent le continent disparu au sud de l’Espagne, sur la côte
occidentale de l’Afrique, dans la région des Syrtes, en Océanie et
même… dans le Pacifique Sud.
Cette dernière hypothèse fut émise en 1946 par des archéologues
de l’expédition Byrd ayant découvert une plate-forme sous-marine
en plein Pacifique, à l’ouest de l’Amérique du Sud.
Au début des années 50, enfin, un jeune pasteur du nom de
Jürgen Spanuth prétendit avoir découvert les vestiges du continent
disparu en mer du Nord, au pied de l’île d’Heligoland.
A la lecture de ce qui précède, on pourrait penser qu’il est
impossible de localiser l’Atlantide. Tant de gens ont essayé… et
voyez à quel résultat ils ont abouti ! C’est ce que l’on est tenté de se
dire, en effet. De là à conclure que l’Atlantide n’a jamais existé
ailleurs que dans l’imagination des hommes, il n’y a qu’un pas. Mais
ce pas, heureusement, beaucoup ont refusé de le franchir. Depuis
des siècles, des hommes cherchent, comparent, étudient,
s’interrogent sur le sens des écrits de Platon et sur bien d’autres
choses encore. Depuis des siècles, des hommes progressent sur le
chemin de la vérité… et tout porte à croire qu’ils ne sont plus très
loin du but, à présent. Mais n’anticipons pas.
Pour ce qui est de la situation géographique du continent disparu,
le texte de Platon est on ne peut plus clair : « au-delà des Colonnes
d’Hercule », ce qui signifie au-delà du détroit de Gibraltar ou, en
d’autres termes, dans l’océan Atlantique. Pourquoi chercher ailleurs
ce que le philosophe nous livre avec tant de précision ?
C’est un père jésuite du nom d’Athanase Kircher qui exposa le
premier, en 1665, une théorie selon laquelle les Açores et les îles
Canaries seraient les vestiges d’un ancien continent disparu sous
les flots. Le saint homme voyait juste et les découvertes des siècles
à venir n’allaient avoir de cesse de confirmer son hypothèse.
Au cours de l’été 1898, un navire posait un câble sous-marin entre
Brest et le cap Cod. Soudain, le câble se rompit. On essaya de le
repêcher. Cela se passait par 47° de latitude N. et 29°40’ à l’ouest
de Paris, à 900 kilomètres au nord des Açores, où la profondeur
atteint 3 100 mètres. On s’aperçut alors avec stupeur que le fond
marin présentait un caractère montagneux, qu’il n’y avait pas de
vase, sauf dans les vallées, et que les roches étaient à pointes dures
et arêtes vives. L’on rapporta une roche, la « tachylyte » qui est,
depuis, conservée au musée de l’École des mines.
La « tachylyte » intrigua beaucoup un géologue français du nom
de Pierre Termier. Cette roche basaltique n’avait pu se solidifier sous
l’eau. Elle n’avait pu le faire qu’à l’air libre. D’où la conclusion de
Termier : si cette pierre repêchée par 3 100 mètres de fond avait
connu la pression atmosphérique, c’est qu’à cet endroit il avait dû
exister un temps où elle avait émergé, ainsi que les régions
environnantes. Un cataclysme s’était certainement produit à une
date relativement récente – à l’échelle géologique, s’entend –,
entraînant un effondrement d’au moins 3 000 mètres. Une liaison
continentale avait existé entre l’Europe et l’Amérique, liaison qui
avait disparu à la suite de grands bouleversements tectoniques.
Etudiant les caractères géologiques des îles de l’Atlantique – et,
en particulier, des Açores –, Termier remarqua qu’ils correspondaient
point par point à la description de Platon. Il y trouva, selon ses
propres termes, « un socle de roches anciennes et supportant, avec
quelques lambeaux de calcaire de couleur blanche, des montagnes
volcaniques éteintes et des coulées de lave noires ou rouges depuis
longtemps refroidies ».
En outre, le géologue se rappela l’existence de deux fosses
longitudinales bordant l’une les continents européen et africain,
l’autre le Nouveau Monde. Entre ces deux abîmes, on trouve une
zone volcanique centrale dont les vestiges terrestres sont, en allant
du nord au sud : les îles Jan Mayen, l’Islande, les Açores, les îles du
Cap Vert, l’île de l’Ascension, Sainte-Hélène, Tristan da Cunha,
vestiges dont certains possèdent encore des volcans en activité !
Le point de rencontre de la zone méditerranéenne qui entoure la
terre (zone assez troublée du point de vue géologique) avec la partie
volcanique se fait au nord des Açores. Il n’est donc pas étonnant
que cette région, très instable et où la mobilité de l’océan est un fait
notoire, ait connu un cataclysme récent.
Il avait donc fallu qu’un câble se rompe à 900 kilomètres au nord
des Açores pour que le monde scientifique consente à admettre ce
que bien d’autres avaient pressenti au cours des siècles passés. Car
l’hypothèse géologique de Termier avait, en effet, reçu en quelque
sorte confirmation avant même que d’être émise.
Déjà, au XVIe siècle, les Espagnols avaient été étonnés de trouver
au Mexique la répétition de monuments hébraïques et égyptiens.
Des indigènes parlaient même le langage des compagnons de
Moïse, comme si certains d’entre eux, au lieu de suivre les autres
vers la mer Rouge, étaient partis vers l’ouest, avaient traversé
l’Afrique, puis cette terre évoquée par Platon, avant de se rendre au
pays des Aztèques.
D’autres troublantes similitudes entre la flore, la faune et les
cultures de l’Ancien et du Nouveau Monde ont été, depuis,
découvertes. La liste en est si impressionnante qu’elle constitue la
preuve irréfutable de l’existence, dans le passé, d’un « pont » reliant
l’Amérique aux continents européen et africain.
En 1952, un savant, du nom de Tschokke, spécialisé dans l’étude
des parasites, fut frappé par la ressemblance qu’il avait constatée
entre l’autruche sud-américaine et africaine. Cette ressemblance ne
se limitait pas à la seule morphologie de l’animal ; elle concernait
aussi un petit parasite que l’autruche abrite sur son corps. D’un côté
comme de l’autre de l’Atlantique, ce parasite était le même, ce qui
ne se produit chez aucun autre être vivant. Or, il est scientifiquement
impossible que ce parasite ait pu se développer sans l’aide de
l’oiseau. Il faut donc que l’autruche ait « émigré » soit d’Afrique en
Amérique, soit d’Amérique en Afrique…
Un autre savant, le professeur Malaise, a établi, quant à lui, les
mouvements de migration de certains insectes, en particulier de la
mouche à scie (tenthédes), entre l’Ancien Monde et le Nouveau. Or,
ces insectes n’auraient pas eu la force de survoler l’Atlantique. Par
conséquent, ils avaient vraisemblablement dû emprunter un
continent aujourd’hui submergé.
On sait, par ailleurs, que de nombreuses espèces de mollusques
des côtes du Sénégal et des Antilles sont les mêmes. Les
madrépores de Sao Tomé se retrouvent en Floride et aux Bermudes,
or leurs larves ont une vie pélagique de trois jours seulement. Enfin,
le bananier, dont les boutures sont si fragiles, se trouvait en Afrique
et en Amérique lorsque Christophe Colomb y débarqua.
Dans son livre Le Mystère de l’Atlantide, Charles Berlitz recense
un grand nombre d’espèces animales et végétales communes à
l’Amérique, à l’Europe et à l’Afrique, mais il accorde aussi une place
toute particulière à un fait biologique connu de tous qui paraît être en
connexion avec l’existence de l’Atlantide et qui a lieu dans la mer
des Sargasses.
On sait que la mer des Sargasses est une aire maritime immense,
située au sud-ouest des Açores, dans laquelle se sont accumulées
des algues empêchant toute navigation. On y trouve des poissons
volants, des insectes dépourvus d’ailes. Mais, surtout, c’est là que
les anguilles vont frayer.
« Tous les deux ans, écrit Berlitz, les anguilles d’Europe quittent
leurs étangs, leurs torrents, leurs rivières pour descendre les fleuves
qui se jettent dans la mer. On n’en savait pas davantage sur les lieux
où les anguilles procréent depuis qu’Aristote avait le premier posé la
question, il y a deux mille ans. Ce n’est qu’au cours des vingt
dernières années qu’on a découvert la réponse à cette question.
L’endroit où elles vont frayer depuis tant de siècles est la mer des
Sargasses – cette région de l’Atlantique Nord à proximité des
Bermudes dont la surface est égale à la moitié de celle des États-
Unis. »
Plus loin, l’auteur reprend : « On a donc pensé que cette migration
est peut-être due au fait que l’instinct de reproduction les ramène à
leur habitat ancestral, sans doute l’embouchure d’un grand fleuve
qui coulait en Atlantide, comme le Mississippi à travers les États-
Unis, pour se jeter dans la mer. »

Il n’y a pas que la géologie et la biologie qui militent en faveur de


l’Atlantide en situant le continent disparu dans l’océan Atlantique.
L’anthropologie et l’ethnologie ont aussi leur mot à dire.
Dans son livre Nos ancêtres venus du cosmos 15, Maurice
Chatelain parle de la « découverte récente de colonies agricoles
hindoues et phéniciennes qui cultivaient le jute et le coton il y a
environ deux mille neuf cents ans sur la côte orientale du Mexique,
et de colonies minières sumériennes et phéniciennes qui
produisaient du cuivre et de l’étain, et sans doute aussi de l’or et de
l’argent, il y a environ quatre mille trois cents ans dans les
montagnes du Pérou et de la Bolivie. On a également retrouvé des
inscriptions qui ressemblent beaucoup à l’écriture linéaire crétoise
sur les falaises de la haute Amazone, ce qui semble indiquer que
ces colons avaient traversé l’Atlantique et remonté le cours de
l’Amazone. »
En tant que petit-fils du fondateur de la célèbre école de langues
internationale qui porte son nom, Charles Berlitz était
particulièrement bien placé pour étudier les similitudes linguistiques
existant entre les habitants de l’Ancien et du Nouveau Mondes.
« Il est (…) particulièrement remarquable, écrit-il dans son livre
consacré à l’Atlantide, de trouver dans les langues des Indiens
d’Amérique des mots d’un niveau spirituel assez proche de ceux des
langues antiques de l’autre côté de l’Atlantique. »
L’auteur cite de nombreux exemples de ces ressemblances
linguistiques. En voici quelques-uns :
Le mot grec pour désigner la mer est thalassa ; en maya, thallac
veut dire « non solide » et Thaloc, le dieu des eaux des Aztèques,
est également lié à la mer.
Le mot náthual teo (théulh), « dieu », ressemble beaucoup au mot
grec theos qui signifie la même chose.
Le mot basque pour « rosée » est garua, et les mêmes sons
signifient « bruine » en quechua, qui l’a transmis à l’espagnol.
Du reste, en ce qui concerne le basque, Maurice Chatelain parle
d’un « missionnaire basque envoyé au Yucatan, qui avait découvert
que le meilleur moyen de se faire comprendre de ses paroissiens
était de leur parler en basque ».
Ces similitudes linguistiques constituent un fait troublant. Les
similitudes de croyances, coutumes et religions en constituent un
autre.
En 1952, M. Egerton Sykes, secrétaire général du Centre de
recherches atlantidiennes de Londres, déclarait :
« On ne peut pas valablement admettre tacitement que la
momification ait été inventée simultanément au Chili, au Pérou, aux
îles Canaries et en Égypte, que l’idée de construire des pyramides
soit venue indépendamment aux Égyptiens et aux Mayas, que la
“ couvade ” – cette curieuse coutume qui veut que le père se mette
au lit après la naissance d’un enfant – ait son origine à la fois dans le
Bassin méditerranéen et en Amérique centrale ; que la pratique de la
déformation du crâne des enfants pour leur donner la forme d’un
œuf se retrouve à la fois dans toute l’Amérique et autour des côtes
méditerranéennes (la raison de cette pratique serait que les Atlantes
auraient eu des têtes de cette forme, c’est-à-dire le bout du nez en
ligne directe avec le sommet du crâne comme certains des premiers
pharaons égyptiens) ; que des constructions mégalithiques ou
cyclopéennes similaires parsèment le Mexique, l’Amérique centrale,
la Bolivie, le Pérou, l’Angleterre, la France, l’Espagne et le Portugal.
Ne pas y voir le résultat d’un système unique paraît injustifié et en
contradiction avec l’évidence. »
Il n’y a pas que les coutumes qui se ressemblent des deux côtés
de l’Atlantique. Les religions comportent aussi nombre de dogmes et
de croyances parfois presque identiques d’un continent à l’autre.
Maurice Chatelain (qui, par ailleurs, signale que les Incas, les
Basques et les Égyptiens appartiennent à un groupe sanguin
différent de celui des peuples avoisinants) a remarqué qu’il existait
une similarité religieuse frappante entre les Mayas et les Égyptiens,
celle du culte du Soleil. « Il semblerait, écrit-il, que la seule
explication logique soit [que ces deux peuples, Mayas et Égyptiens]
ont eu une origine commune qui pratiquait le culte du Soleil au milieu
de l’Atlantique. » Cette remarque apparaît d’autant plus pertinente
que, si l’on a cru pendant longtemps que le culte du Soleil avait été
connu de toute l’humanité, dans les temps anciens, on sait à présent
qu’il n’en était rien. « Ce n’est guère qu’en Égypte, en Asie et dans
l’Europe archaïque, écrit Mircea Eliade dans son Traité d’histoire des
Religions 16, que ce qu’on a appelé le “ culte du Soleil ” a joui d’une
faveur pouvant devenir, à l’occasion, en Égypte par exemple, une
véritable prépondérance.
« Si l’on tient compte que, outre-Atlantique, le culte solaire s’est
uniquement développé au Pérou et au Mexique, c’est-à-dire chez les
seuls peuples américains “ civilisés ”, et les seuls qui aient atteint le
niveau d’une authentique organisation politique, on n’est pas sans
distinguer une certaine concordance entre la suprématie des
hiérophanies solaires et des destinées “ historiques ”. On dirait que
le Soleil prédomine là où, grâce aux rois, aux héros, aux empires, ”
l’histoire se trouve en marche »
On notera au passage que cette interprétation n’est pas
incompatible avec la théorie selon laquelle les peuples égyptien,
péruvien et mexicain auraient évolué à partir d’un tronc commun.
Quoi qu’il en soit, il existe un autre fait culturel et religieux encore
plus pertinent et plus intéressant pour notre propos : la croyance au
déluge.
« Il semble plausible, écrit Berlitz à ce propos, que l’histoire d’un
déluge et d’un peuple élu par Dieu, ou par les dieux, pour préserver
la civilisation en construisant un vaisseau de sauvetage avant
l’inondation ait été répandue à travers l’Asie le long des grandes
routes des caravanes. Mais il serait un peu moins facile d’expliquer
l’analogie avec les légendes antiques nordiques et celtes. Et
comment expliquer le fait que les Indiens d’Amérique du Nord aient,
eux aussi, des légendes de déluge analogues, où il est souvent
question de leur sauvetage à bord de navires venant de l’est et qui
les ont conduits à leurs terres nouvelles ? »
Et l’auteur de poursuivre : « En étudiant ces légendes de déluge,
on voit ainsi apparaître un fait insolite. Toutes les races semblent
avoir, la même histoire. »
Dans Les Religions amérindiennes 17, le professeur Hermann
Trimborn, qui enseigne à l’université de Bonn, écrit : « Il est
impossible de dire dans quelle mesure les idées chrétiennes sur le
paradis ont été projetées sur une époque dont l’histoire est de la
légende (…). Mais ce qui est proprement indien, c’est le thème du
déluge dont un seul homme est sauvé, qui reçoit une compagne
sortie d’un bambou 18. »
Le mythe (?) du déluge est, en effet, très ancien en Amérique, au
moins aussi ancien sinon plus que dans l’Ancien Monde. Et on le
retrouve partout, dans toutes les tribus d’Amérique du Nord,
d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale, et jusqu’aux Antilles où
les Arikenas adoraient un dieu qu’ils appelaient Purá. En fait, Purá
est le mot qui signifie « dieu », tout simplement. Purá et son
serviteur Mura sont immortels et ne vieillissent pas. Ils se tiennent au
zénith sur la montagne du ciel pour tout observer. Mais seul Purá
domine. Dans les temps anciens, Purá vint sur la terre avec son
serviteur. Il tailla dans le bois de certains arbres des couples de
statuettes humaines qui prirent vie et se multiplièrent. Par le même
procédé, Mura créa les animaux. Purá voulait conférer l’immortalité
aux hommes mais, comme ils ne suivirent pas les indications qu’il
leur donna à cet effet, il leur faut mourir. En chantant, Purá donna
aux hommes diverses lois morales, puis alla au ciel avec Mura.
Comme les hommes désobéissaient à l’Être Suprême, celui-ci causa
un incendie cosmique suivi d’un déluge. Une partie de l’espèce
survécut au cataclysme mais Purá remettra le feu au monde quand
la fin viendra par suite de la méchanceté humaine.
Toutes les légendes amérindiennes concernant le déluge
ressemblent à celle-ci, à quelques détails près. Les hommes sont
punis pour leur méchanceté, et seul un survivant ou un petit groupe
de survivants échappent à la furie des eaux.
Il faut bien, par conséquent, que les ancêtres des Amérindiens,
comme nos lointains ancêtres à nous, aient assisté à quelque
gigantesque cataclysme dans le passé pour que leur esprit en
conserve ainsi la trace.
Et pourquoi les dieux civilisateurs d’Amérique, dont l’intervention
se situe souvent après le déluge, arrivent-ils toujours de l’est, c’est-
à-dire de la mer, alors que leurs homologues européens ou africains
arrivent de l’ouest, c’est-à-dire, encore une fois, de la mer ? On sait,
d’autre part, que les Espagnols bénéficièrent, lors de leur arrivée au
Mexique, d’une croyance indienne dans l’arrivée d’un prophète venu
de l’est. Le retour de Quetzalcóatl, héros blanc, devait inaugurer une
ère nouvelle, et Cortez fut identifié avec ce demi-dieu toltèque
venant revendiquer son trône…
Les regards des Amérindiens ont toujours été tournés vers
l’Atlantique. La biologie, l’anthropologie, l’ethnologie apportent sans
cesse de nouvelles preuves de l’existence passée d’un « pont »
entre l’Ancien et le Nouveau Mondes. La géologie donne
confirmation de ces preuves. Pour beaucoup de géologues et de
préhistoriens, en effet, l’Atlantide relève désormais de l’histoire.
L’étude de la physique du globe enseigne qu’il y a eu un ensemble
d’accidents glaciaires dont la conséquence consista en une série
d’effondrements dans l’Atlantique. Selon de nombreux savants, ces
effondrements ont pu se prolonger pendant la période de retrait des
glaces, soit entre les dates de 18 500 et de 6 500 avant notre ère, ce
qui coïncide parfaitement avec le récit de Platon.
Jusqu’à ces dernières années, toutefois, une science manquait à
l’appel pour apporter l’ultime confirmation réclamée par le monde
scientifique au sujet de l’Atlantide. Cette science, c’est l’archéologie.
On peut dire à présent qu’elle a fait une entrée fracassante en 1967-
1968, lors de la découverte de la Muraille de Bimini…
6

BIMINI OU L’ARCHÉOLOGIE À LA
CONQUÊTE DE L’ATLANTIDE

Robert Brush est pilote. Il est également passionné d’archéologie


sous-marine. En 1967, il survolait le Grand Banc des Bahamas où
se trouvent les îles Andros et l’île de Bimini, à une centaine de
kilomètres des côtes de la Floride. Soudain, au nord d’Andros, il
aperçut une masse sombre et rectangulaire qui se découpait, sous
l’eau, à quelques mètres de profondeur. La régularité géométrique
de ces formes était telle que Brush songea immédiatement à une
construction d’origine humaine. La nature produit parfois des formes
étranges mais jamais de figure comportant quatre angles droits. Le
pilote passa et repassa au-dessus de sa découverte dont il prit
plusieurs photos.
Peu de temps après, il montra ces photos à Dimitri Rebikoff, un
Français d’origine russe, grand spécialiste de la photo sous-marine
et inventeur, entre autres, du flash électronique.
Les documents de Brush provoquèrent l’enthousiasme de Rebikoff
mais ils ne l’étonnèrent qu’à moitié dans la mesure où il avait pu, lui
aussi, observer d’avion, dans la même région, un rectangle d’environ
400 mètres de long ainsi que des lignes droites, des cercles et
quelques autres figures tout aussi régulières. Muni des photos du
pilote, Rebikoff alla toutefois trouver son ami Manson Valentine, du
musée des Sciences de Miami.
Cet ancien professeur de l’Université Yale, qui est aussi un
spécialiste des civilisations précolombiennes, n’hésita pas un instant
à monter une expédition pour se rendre sur place. Et le groupe partit
aussitôt pour la région des îles Andros qu’il survola en hydravion.
Les eaux sont peu profondes, au-dessus du Grand Banc des
Bahamas. Il est donc relativement aisé d’apercevoir ce qui se trouve
sous leur surface. Les hommes aperçurent l’objet photographié par
Robert Brush : il s agissait d’un mur d’une épaisseur de 30
centimètres, enseveli sous les sables et ayant vraisemblablement
servi de fondation à un édifice de 25 mètres sur 30. Afin d’examiner
ce mur de plus près, Dimitri Rebikoff mit à la disposition du groupe
un engin dont il est lui-même l’inventeur, le Remora M 114 E, décrit
par Pierre Carnac, auteur d’un ouvrage fort bien documenté sur
Bimini 19, comme un véritable avion sous-marin doté de caméras
automatiques permettant de prendre des vues sous un grand angle
(90 degrés de diagonale sous l’eau).
Avec un tel appareil, les recherches purent véritablement
commencer. Elles durèrent des mois et nécessitèrent plusieurs
expéditions auxquelles participèrent de nombreuses personnalités
parmi lesquelles le cosmonaute Edgar Mitchell et le plongeur
français Jacques Mayol, que les Français ont pu voir à la télévision
le mardi 21 février 1978 dans l’émission Les Dossiers de l’écran
consacrée, ce jour-là, au Triangle des Bermudes.
La plus importante de ces expéditions eut lieu le 2 septembre
1968. Elle permit de découvrir un immense dallage de pierres plates,
rectangulaires ou polygonales de 5 mètres de côté pour une
épaisseur variant de 0,50 m à 1,50 m et un poids d’environ 25
tonnes. L’ensemble mesurait 70 mètres sur 10 et semblait, selon
Pierre Carnac, construit « en gros blocs de pierre régulière
assemblés par une espèce de ciment ». C’est à cet ensemble
impressionnant que l’on donna le nom de « Muraille de Bimini ».
Un article paru dans le numéro 6 de la revue L’Autre Monde cite
Dimitri Rebikoff : « La face de ce mur est bien dressée, dit celui-ci en
parlant de la Muraille découverte en septembre 1968, avec une très
bonne horizontalité de la dalle supérieure, ce qui provoquerait une
construction bien ancrée. »
Naturellement, cette découverte fut mal accueillie par les milieux
scientifiques. On s’employa à démontrer qu’en fait de « Muraille »
c’était à un mur « naturel » qu’avaient eu affaire les plongeurs de
l’équipe Valentine. Pour le public anglo-saxon, W. Harrison, de
l’Environ-mental Research Associates Inc., d’Ashley Drive (Virginie),
écrivit dans le magazine Nature un article où il affirmait que l’homme
n’avait jamais joué le moindre rôle dans la construction de la Muraille
de Bimini : « Les blocs sont tous faits de calcaire grossier, reposant
sur une couche de calcaire plus dense et plus fin. »
Mais Harrison n’avait pas prévu la réaction de bon nombre de ses
propres confrères qui, après avoir examiné les découvertes
effectuées par l’équipe Valentine, conclurent au mystère le plus total
quant à la provenance de ces pierres.
En 1970, une dépêche de l’agence United Press révéla au monde
entier qu’il se passait quelque chose au large des îles Andros,
conférant ainsi un caractère « officiel » aux travaux effectués par
Manson Valentine et son équipe. Voici le texte de cette dépêche :
« Nassau (Bahamas) : Des structures archéologiques étranges
ont été récemment identifiées à proximité de l’île de Bimini. Selon les
premières informations reçues, il s’agirait d’une gigantesque muraille
engloutie dont les spécialistes consultés ne peuvent encore indiquer
ni les constructeurs ni l’âge. Les investigations sous-marines
continuent. »
Et elles continuèrent, en effet. En 1971, des tranchées creusées
en dessous du mur Est permirent de découvrir une nouvelle couche
de pierres, scellée sous la première par 6 centimètres de ciment.
L’article paru dans la revue L’Autre Monde auquel j’ai déjà fait
allusion précise que « la face intérieure des blocs portait des
marques que l’on identifia comme des traces d’outils. Les
archéologues furent surpris que ces murs aient pu résister, depuis
tant d’années, aux effets des vagues et des ouragans. La solidité de
cette construction, en conclurent-ils, provenait du soin apporté à sa
réalisation. »
Dans ce même article, on peut lire : « Par la suite, une nouvelle
expédition devait découvrir que la dalle supérieure était tenue par
quatre piliers. Pour les archéologues, le doute n était plus permis : il
s’agissait bien d’une réalisation humaine. »
Depuis, de nouvelles investigations sont venues confirmer ce qui,
au départ, n’était encore qu’une hypothèse. Plus personne ne doute,
à présent, de l’authenticité des vestiges mis à jour par Manson
Valentine et son équipe dans la région de Bimini.
Le commandant Cousteau s’est rendu lui-même sur les lieux et en
a rapporté un film qu’il a présenté devant une salle archicomble – ce
qui prouve à quel point le public se passionne pour ce genre de
sujet – à l’Institut océanographique de Paris, le 5 novembre 1977.
Ce film est particulièrement éloquent. On y voit d’abord l’équipe
Cousteau survoler en hydravion la région de Bimini. On distingue
sous les eaux une sorte de « chaussée des géants », rectiligne sur
ses deux tiers puis incurvée vers la droite. C’est là qu’amerrit
l’hydravion. Le commandant Cousteau et Albert Falco plongent dans
ce site pour examiner les longs blocs assemblés, pensant d’abord, à
des formations rocheuses d’origine naturelle, jusqu’au moment où,
opérant sur le tombant des dalles en mettant en action une mini-
suceuse, ils constatent que ces dalles reposent sur un
soubassement formé de petits piliers. L’origine naturelle est remise
en question ; on peut considérer qu’il s’agit là de constructions
humaines mégalithiques sur l’origine desquelles le commentateur ne
se prononce pas.
« Constructions humaines mégalithiques », peut-être est-ce là qu’il
faut chercher le fin mot de l’histoire. Car, malgré toutes les
découvertes effectuées depuis 1967 dans cette région, l’énigme
posée par ces vestiges n’est toujours pas résolue. Ce qui est
troublant, précisément, c’est que certaines de ces grosses pierres
rappellent énormément les blocs monolithiques des dolmens
européens ou sud-américains. Qui les a apportées là ? Dans quel
but ? A quelle époque ? Autant de questions qui, pour l’instant,
demeurent sans réponses. Pourtant, un mot revient souvent,
toujours le même, dans la bouche des savants et des chercheurs :
l’Atlantide.
Il semble bien, en effet, que ce soient les vestiges de l’Atlantide
qui aient été découverts au large de Bimini. Mais, dans ce cas,
quelle formidable civilisation a dû être celle des Atlantes pour
construire d’aussi imposants édifices ! Oui, il faut que ce soient les
Atlantes car, décidément, tout concorde et tout nous conduit à cette
extraordinaire conclusion. Biologistes, ethnologues, géologues,
anthropologues et, maintenant, archéologues nous disent la même
chose : des Açores aux Bermudes, bien des terres gisant aujourd’hui
dans les profondeurs de l’océan Atlantique se sont trouvées,
autrefois, à l’air libre. Les îles Jan Mayen, l’Islande, les Açores, les
îles du Cap-Vert, l’île de l’Ascension, Tristan da Cunha constituent
les vestiges de la côte Est du continent disparu ; les Bermudes, les
Bahamas, les îles Andros, Long Island et jusqu’à Great Inagua sont
ce qui reste de la côte Ouest.
Bien entendu, il s’agit là d’une délimitation grossière et rapide qui
demanderait à être précisée et affinée par des recherches et des
investigations conduites sur le terrain, mais une chose est désormais
certaine : une grande partie de l’Atlantide repose sous les eaux du
Triangle des Bermudes.
Et à qui en douterait encore, je propose de méditer sur quelques
faits pour la plupart trop récents pour avoir été portés à la
connaissance du public d’une manière autre que fragmentaire.
Dick Winnegate, un archéologue sous-marin américain, a
découvert il y a quelques mois, toujours dans cette même région de
Bimini, des blocs de granit gigantesques reposant à une quinzaine
de mètres de profondeur et disposés sur des kilomètres et des
kilomètres. Or, n’importe quel géologue vous le confirmera, le granit
n’est pas une roche indigène des Bahamas. Qui y a, alors, déposé
ces blocs dont tout indique qu’ils ont été travaillés par la main de
l’homme ? Ces pierres sont si nombreuses qu’on en retrouve le long
de la côte de Floride où certaines ont été utilisées pour la
construction de digues.
Les Bahamas abritent un phénomène géologique dont le
commandant Cousteau a pu lui-même constater l’existence, celui
des trous bleus. Les trous bleus sont des grottes sous-marines dont
l’entrée se situe parfois à une cinquantaine de mètres sous la
surface de l’océan et qui abritent des stalactites et des stalagmites.
Or on sait que celles-ci ne peuvent se former qu’à l’air libre avec de
l’eau calcaire tombant goutte à goutte pendant des milliers d’années.
Il est évident, par conséquent, que ces trous bleus ont dû se trouver
au-dessus de la surface de l’océan quand ces stalagmites et ces
stalactites se sont formées. Quand cela s’est-il produit ? Il y a
environ douze mille ans, répondent ceux qui ont analysé les
sédiments sous-marins provenant des parois de ces grottes. Mais il
y a mieux.
Certains plongeurs affirment avoir découvert sur les parois de ces
étonnantes cavernes sous-marines les traces d’une activité
artistique extrêmement ancienne, fruit de gens parfaitement civilisés
et aussi évolués que nous au plan de l’intellect !
Une analyse pétrographique de certaines pierres découvertes au
large des Bahamas indique qu’elles ont, en ce qui les concerne,
entre vingt et vingt-cinq mille ans.
Dans une région baptisée « The Foot » (Le Pied), on trouve, dans
un sable du blanc le plus pur, à une dizaine de mètres de
profondeur, des traces géométriques parfaites comportant, en leur
centre, un immense polygone. Ces polygones sont constitués par
des bandes de sable magnétisé, c’est-à-dire par un sable qui reste
sur place, quels que soient les déplacements que l’homme ou la
nature lui font subir. Ces bandes de sable brun se détachent
parfaitement sur le sable blanc environnant et font une trentaine de
centimètres de large. Lorsqu’on évente ce sable brun, il reprend
aussitôt sa place !
Voilà. Tout cela, ce sont des faits. Mais ce n’est encore rien
comparé à la fantastique découverte du capitaine Don Henry.
Le capitaine Don Henry, tout le monde le connaît depuis qu’il est
apparu à la télévision aux côtés de Charles Berlitz et, notamment, en
France, sur Antenne 2, aux Dossiers de l’écran du 21 février 1978.
C’est un vieux loup de mer qui se présente lui-même comme un
« rescapé du Triangle ». Son aventure, sa première aventure du
moins, car il y en a eu une autre, il l’a racontée devant des millions
de téléspectateurs. Charles Berlitz l’a reprise dans son premier livre
sur le Triangle des Bermudes et l’on peut la résumer en quelques
mots.
Le capitaine Don Henry pilotait le Good News, un remorqueur de
50 mètres de long qui traînait derrière lui une péniche. Étant resté
trente heures sur le pont en revenant de Porto Rico, il alla dormir un
peu après avoir confié la barre à son second. A son réveil, il eut
l’impression qu’il y avait quelque chose d’anormal. Il appela aussitôt
son second et lui demanda ce qui se passait, puis il se précipita sur
le pont où il constata que le compas était devenu fou et tournait dans
tous les sens. La mer avait pris un aspect laiteux et l’horizon
semblait impénétrable. La péniche remorquée était pourtant encore
là. Le capitaine prit l’amarre et mit une embarcation à la mer.
Tout le matériel radio et électronique était tombé en panne.
Soudain, on perdit de vue la péniche remorquée dans une espèce
de brouillard. Puis le capitaine la revit après un fantastique tangage.
« On avait eu très chaud, devait-il commenter, plus tard,… même si,
au bout du compte, on s’en sortait bien. » Car le capitaine Don
Henry s’en sortit et, plusieurs années plus tard, en 1977, son nom fut
de nouveau associé au Triangle des Bermudes. Mais, cette fois, il
s’agissait de quelque chose de tout à fait différent.
En avril 1977, une dépêche de l’Agence France Presse annonçait
qu’une pyramide de 200 mètres de haut avait été découverte dans le
Triangle des Bermudes à une profondeur de 900 mètres. La
nouvelle avait de quoi surprendre. Et elle surprit au point que de
nombreux scientifiques crièrent à l’escroquerie ou, à tout le moins,
au canular. N’étions-nous pas en avril, le mois des « poissons » ?
Pourtant, le graphique reproduit dans le livre de Charles Berlitz
Sans trace 20 ne donne en aucune façon l’impression d’un canular.
Jusqu’ici, nous n’avons parlé que de constructions immergées
sous quelques mètres ou dizaines de mètres d’eau, au large de
Bimini et des îles Andros. Cela, les scientifiques ne le contestent pas
ou, plutôt, ne le contestent plus. Mais qu’une pyramide de 140
mètres de haut repose sous 300 mètres d’eau, ça, ils refusent de le
concevoir. La dépêche de l’Agence France Presse comporte deux
erreurs. La première concerne la hauteur de la pyramide : celle-ci
n’aurait que 140 mètres de haut, ce qui en fait tout de même un
monument comparable à la Grande Pyramide de Gizeh. La seconde
a trait à la profondeur à laquelle se trouve cet extraordinaire édifice :
il s’agit de 300 mètres pour le sommet, et, donc, de 440 mètres pour
la base, laquelle est évaluée comme ayant 180 mètres de côté. Vous
conviendrez que nous restons dans le domaine des proportions
cyclopéennes. Et cette extraordinaire découverte est due au
capitaine Don Henry.
Celui-ci l’a faite à partir de son bateau de pêche qui est équipé
d’un sonar destiné à détecter les poissons.
Le capitaine en a, bien sûr, immédiatement fait part à Charles
Berlitz avec lequel il était en contact depuis qu’il lui avait raconté sa
première aventure dans le Triangle des Bermudes. Et Berlitz a
décidé d’organiser une expédition afin de voir de quoi il retournait
réellement.
Alors, pyramide ou pas pyramide ? Il est trop tôt pour conclure car,
à l’heure où ces lignes sont écrites, une équipe constituée par le Dr
Manson Valentine et comprenant, entre autres, le plongeur français
Jacques Mayol, est en train d’effectuer ses premières plongées.
Mais il faut avouer que le graphique obtenu par le sonar du capitaine
Don Henry a quelque chose de troublant. Ce qui est particulièrement
intéressant, c’est que l’angle de déclinaison de cette figure est le
même que celui de la pyramide de Gizeh. « Si nous nous
apercevons qu’elle (la pyramide) est en pierre, a déclaré Berlitz aux
Dossiers de l’écran du 21 février 1978, alors, ce sera la preuve de
l’existence d’une grande civilisation. » Pour l’instant, cet édifice
représente, dans l’état actuel de nos connaissances, un mystère
impénétrable. Peut-être sommes-nous très proches de la plus
fantastique découverte archéologique de tous les temps. Le doute
n’est plus permis, cependant. L’Atlantique Nord a abrité, autrefois, il
y a une dizaine de milliers d’années, un continent sur lequel s’est
développée une civilisation particulièrement florissante. Ce continent
ou, du moins, une partie importante de celui-ci – car il était d’une
taille impressionnante, à en croire Platon – repose à présent sous
les eaux du Triangle des Bermudes. La question reste de savoir s’il
existe un lien entre les disparitions constatées dans cette région et
les vestiges archéologiques sous-marins qu’elle abrite. En d’autres
termes, cette grande civilisation, la première, peut-être, de toute
l’histoire de l’humanité, peut-elle encore se manifester
aujourd’hui ?…
7

LES OVNI CETTE PLANÈTE LEUR


APPARTIENT

Un mot est déjà apparu plusieurs fois dans ce livre, mais j’ai pris
soin de ne pas m’y attarder, de façon à pouvoir en parler plus
longuement dans ce chapitre et les suivants. Ce mot c’est OVNI.
Il y a quelques années encore, il suffisait de le prononcer dans
certains milieux pour déclencher les ricanements : « Allons, les
OVNI ? Les “ soucoupes volantes ” ? Vous voulez rire ! Vous n’allez
tout de même pas me dire que vous y croyez ! » Voilà ce que l’on
pouvait entendre à tout moment dans la bouche de gens pourtant
réputés « sérieux ». Maintenant, heureusement, les choses ont
changé. Des journalistes, des hommes d’État comme le président
Carter, des scientifiques, même, ne craignent pas d’avouer qu’ils en
ont « vu un » ou, plus simplement, qu’ils prennent le problème à
cœur car, après avoir consulté des centaines de dossiers, ils ont
acquis la conviction qu’il y avait « quelque chose » derrière tout cela.
Et « quelque chose », pour des millions de gens qui, à travers le
monde, s intéressent de près ou de loin à ce sujet, cela signifie des
« extra-terrestres ».
Je ne partage pas ou, plutôt, je ne partage plus cette opinion. Loin
de moi l’idée de traiter avec mépris l’hypothèse extra-terrestre. Elle
mérite qu’on la prenne en considération, ne serait-ce qu’en raison de
l’importance qu’on lui accorde dans la plupart des cercles
d’ufologues. Mais cette importance, précisément, a parfois un peu
tendance à faire oublier qu’il ne s’agit, en tout état de cause, que
d’une hypothèse. Tous les chercheurs ne la tiennent pas pour un
dogme qu’il serait sacrilège de contester, une découverte de
l’ufologie admise une fois pour toutes, une vérité à laquelle nul
n’aurait le droit de toucher. Le regretté Ivan T. Sanderson, par
exemple, était, tout comme moi, convaincu de l’existence des OVNI.
Ceux-ci constituaient, à ses yeux, une indéniable réalité. Il n’en émit
pas moins l’hypothèse qu’ils ne venaient peut-être pas de l’espace
mais… de la mer.
N’anticipons pas, cependant, sur ce que j’ai l’intention de montrer,
sinon de démontrer, ultérieurement. Un fait me semble devoir être
noté dès à présent : les premières apparitions d’OVNI ne datent pas
de la fin des années 40, comme on a trop souvent tendance à le
croire. Elles ne datent même pas du début de l’ère industrielle. Elles
remontent, en fait, à la plus haute Antiquité et même à la préhistoire.
Bien entendu, à cette époque, on ne parlait pas encore d’Objets
volants non identifiés puisque cette très moderne terminologie n’est
employée que depuis une quinzaine d’années environ. On ne parlait
pas davantage de « soucoupes volantes », cette expression ayant
été forgée par des journalistes à la suite de l’observation historique
de Kenneth Arnold du 24 juin 1947. On ne se risquait même pas à
employer les termes de « vaisseaux aériens ». Les hommes de la
préhistoire se contentaient de reproduire sur les parois de leurs
cavernes ce qui, à leurs yeux, constituait un danger et que le dessin,
acte « magique » par excellence, parviendrait peut-être à exorciser.
Ont-ils vraiment voulu représenter des OVNI, les auteurs des
graffiti des grottes de Pair-Non-Pair en Gironde, Pech-Merle et
Cougnac dans le Lot, Altamira en Espagne, Niaux dans l’Ariège ou
ceux qui ont réalisé les gravures rupestres découvertes près de
Cayuse Creek, du lac Kootenay et en d’autres endroits de Colombie
britannique et du Canada ? En tout cas, cela y ressemble fort. La
grotte de Niaux, dans l’Ariège, contient même certaines
représentations de « soucoupes volantes » où il paraît avoir été tenu
compte du sillage lumineux que ces objets laissent parfois derrière
eux.
Et que penser de cette gravure rupestre découverte à proximité du
cap Alava, dans l’État de Washington, représentant un navire devant
lequel se trouve un OVNI ovoïde entouré d’un anneau ? Ce
document, rendu public par le Canadian UFO Report en 1973, est
tout à fait exceptionnel. Il s’agit, à n’en pas douter, du premier
témoignage dont nous disposions sur l’existence d’un objet « non
identifié » en rapport avec la mer. Y avait-il déjà, à cette époque, des
bases sous-marines de soucoupes volantes ? On est en droit de le
penser, mais il est encore trop tôt pour aborder ce genre de sujet.
Le phénomène OVNI est universel. Il n’est pas une époque de
l’histoire, pas un pays qui ne l’ait rencontré. Mais chacune de ces
époques et chacun de ces pays l’ont, bien entendu, interprété en
fonction de critères qui leur étaient propres. Lorsqu’on lit,
aujourd’hui, des ouvrages consacrés aux OVNI du passé, on a le
sentiment que les réactions des témoins n’ont pratiquement pas
changé depuis l’aube des temps en face des mystérieux objets
célestes. C’est là un sentiment trompeur. Il faut être singulièrement
téméraire pour s’imaginer, par exemple, que les Chinois de l’an 34
qui virent passer dans le ciel une « étoile filante grosse comme la
Lune » entourée de dix autres « petites étoiles » pensèrent qu’il
s’agissait d’un vaisseau extra-terrestre ! Ce n’est qu’à une date très
récente que les hommes ont pensé que ces énigmatiques objets
pouvaient être des engins pilotés par des créatures venues d’une
autre planète. Et cette hypothèse, car c’est bien d’une hypothèse
qu’il s’agit, n est pas apparue par hasard. Les rêves de conquête de
l’espace caressés par l’homme depuis le début de ce siècle, et la
littérature de science-fiction qui, depuis près d’une centaine
d’années, puise l’essentiel de ses thèmes dans ces mêmes rêves de
conquête spatiale, sont pour beaucoup dans l’interprétation moderne
la plus répandue du phénomène OVNI.
Et s’il ne s’agissait pas d’extra-terrestres ?
Car, enfin, à quoi avons-nous affaire ?
D’abord, et avant tout, à des objets de formes diverses mais se
situant, somme toute, dans un registre assez restreint et cohérent,
se déplaçant dans le ciel à des vitesses défiant parfois l’imagination.
C’est là l’aspect le plus connu du phénomène, le plus courant aussi,
et le moins contesté. J. Allen Hynek, le plus grand spécialiste
mondial des Objets volants non identifiés lui a donné le nom de
« disques diurnes 21 ». Les « disques diurnes » apparaissent partout
et en toute occasion. Nos ancêtres les appelaient « étoiles », « chars
célestes », « soleils », etc. Aujourd’hui, après les avoir baptisés
« soucoupes volantes » en raison de leur forme discoïdale fréquente
ou, en d’autres occasions, « cigares volants », nous les appelons
OVNI.
C’est aux « disques diurnes » que ce terme d’OVNI s’applique
avec la plus grande exactitude car il s’agit bien, dans tous les sens
du terme, d’objets volants non identifiés, c’est-à-dire d’objets
aperçus en plein vol dont on ignore et l’origine et la destination.
Les « lumières nocturnes » dont parle aussi Hynek peuvent
donner lieu aux mêmes remarques, à ceci près que la nuit engendre
un plus grand nombre d’erreurs d’interprétation que le jour, et que
l’aspect concret, « métallique » comme l’ont souligné maints
témoins, des objets y est moins perceptible.
Second aspect du phénomène : les « rencontres rapprochées ».
Le livre (et le film) de Steven Spielberg, Rencontres rapprochées du
troisième type 22, a popularisé cette expression, mais, en posant
l’accent sur la manifestation la plus spectaculaire de ces
« rencontres » – mettant en présence des hommes et des occupants
d’OVNI –, il a peut-être fait oublier qu’il en existait de trois sortes.
Les « rencontres rapprochées du premier type » concernent les
objets ou les lumières aperçus d’assez près, en général à moins de
150 mètres. Cette sorte de « rencontres » permet à l’observateur
d’éliminer pratiquement tout risque de mauvaise interprétation – la
bête noire des ufologues. Il est rare, en effet, que l’on confonde un
objet vu à moins de 150 mètres, quel qu’il soit, avec un autre objet.
Contrairement à ce qui se passe avec les « disques diurnes » ou les
« lumières nocturnes », les « rencontres rapprochées du premier
type » ne donnent donc à peu près jamais lieu à des controverses
quant à la « nature » de l’objet observé. Si quelque chose est parfois
remis en question, dans le cas de telles « rencontres », ça ne peut
être que la crédibilité du ou des témoins. Mais cette crédibilité ou,
plutôt, ce manque de crédibilité est souvent l’ultime recours des
sceptiques qui se refusent à admettre ce qui les dépasse et qui n’ont
du phénomène OVNI qu’une connaissance très approximative. Les
« rencontres rapprochées du premier type » constituent donc bien la
preuve irréfutable de l’existence objective du phénomène OVNI.
Nous possédons des milliers de témoignages de « rencontres du
premier type ». Un grand nombre de ces observations ont été
effectuées par des personnes appartenant à toutes les tranches
d’âge et à toutes les couches de la société. Il est donc hautement
improbable que ces témoins soient tous des mythomanes ou des
hurluberlus. Or, que nous disent-ils, ces témoins ? Qu’ils ont vu des
objets évoluer près de l’endroit où ils se trouvaient, parfois à grande
vitesse, parfois s’arrêtant et faisant du surplace. D’autres fois, ces
engins paraissaient surgir du néant ou bien y retourner. Ils nous
disent aussi que ces objets ne ressemblent à rien de connu, que
leurs vitesses sont trop élevées pour être comparées à celles
auxquelles nous sommes habitués, et que leurs trajectoires et leurs
comportements obéissent à des règles trop précises pour qu’il
puisse s’agir de phénomènes naturels et incontrôlés. Et, s’agissant
de ces « rencontres », nous constatons également qu’elles se sont
produites à toutes les époques de l’histoire, comme celles, moins
hallucinantes peut-être car moins « proches » et moins
« évidentes », de « disques diurnes » ou de « lumières
nocturnes »…
Plus troublantes encore sont les « rencontres rapprochées du
deuxième type » puisque celles-ci laissent des traces. Il s’agit
d’ailleurs de leur caractéristique essentielle. Les OVNI font alors
ressentir physiquement leur présence aux témoins. L’évidence
devient irréfutable : traces au sol, herbe brûlée, animaux blessés ou
tués, moteurs de voitures refusant de tourner, guérisons subites ou,
au contraire, paralysie et blessures inexplicables. Voilà ce qui se
passe lors d’une « rencontre rapprochée du deuxième type ». Voilà
ce que les hommes ne parviennent pas à comprendre…
Et, aussi étonnant que cela puisse paraître, d’autres avant nous
ont vécu ce genre d’expérience. L’histoire est pleine, en effet, de
« rencontres du deuxième type » dont on a longtemps attribué les
effets aux dieux et aux démons avant que l’homme inventât les
extraterrestres !
Des exemples ? En voici un tiré de la Vita Karoli d’Éginhard
d’après la traduction qu’en a donnée Louis Halphen 23 et qu’a
reproduite Michel Bougard dans sa Chronique des OVNI 24 :
« Charles fut lui-même victime d’un accident significatif au cours
de sa dernière expédition en Saxe contre le roi des Danois Godefrid.
Un jour qu’il avait quitté le camp et s’était mis en route avant le lever
du soleil, il vit soudain une torche éblouissante descendre d’un ciel
serein et traverser l’air de droite à gauche. Et comme l’on se
demandait ce que présageait ce phénomène, le cheval qu’il montait
baissa brusquement la tête et tomba en le précipitant à terre avec
une telle violence que la fibule de son manteau se rompit et que le
baudrier de son glaive fut arraché. Quand ses serviteurs, témoins de
l’accident, se précipitèrent pour le relever, ils le trouvèrent sans
armes, sans manteau, et l’on ramassa à au moins 20 pieds de
distance un javelot qui lui avait échappé des mains au moment de sa
chute. »
Cette scène se déroula en l’an 810 de notre ère. On pourrait citer
d’autres cas similaires mais le but de ce livre n’est pas de dresser le
catalogue des « rencontres rapprochées » du passé. D’autres s’en
sont chargés et bien mieux, certainement, que je ne saurais le
faire 25. Qu’il suffise de savoir pour l’instant que le phénomène OVNI
a été présent à toutes les époques de l’histoire et sous tous les
aspects que nous lui connaissons aujourd’hui, y compris le plus
surprenant, le plus hallucinant et le plus difficile à admettre : les
« rencontres rapprochées du troisième type ».
Dans son livre Les Objets volants non identifiés : mythe ou réalité,
J. Allen Hyneck consacre un chapitre entier à ce genre de
« rencontres ». Ce chapitre s’ouvre sur ces mots : « Nous en
arrivons maintenant au domaine le plus étrange, le plus incroyable
de tout le phénomène UFO (OVNI, en anglais). Disons tout de suite
que s’il était possible, sans manquer à l’honnêteté scientifique, de le
passer sous silence, je le ferais bien volontiers. Il s’agit en effet des
“ rencontres rapprochées du troisième type ”, c’est-à-dire de celles
où l’on signale la présence de créatures douées de mouvement. (Si
je parle ici de créatures douées de mouvement, plutôt que de
créatures vivantes, c’est afin de ménager l’éventualité qu’il s’agisse
de robots ou d’entités autres que des êtres “ de chair et de sang ”.)
Diverses appellations leur sont appliquées : “ occupants ”,
humanoïdes “ ufonautes ” et même “ ufosapiens ”. »
Les « rencontres rapprochées du troisième type » constituent bien
le domaine « le plus étrange » et « le plus incroyable » de tout le
phénomène OVNI, mais c’est aussi le plus… dérangeant. De tels
cas ont pourtant été, eux aussi, signalés en tous lieux et à toutes les
époques de l’histoire, et les appellations appliquées aux occupants
des Objets volants non identifiés ont été beaucoup plus nombreuses
que celles mentionnées par Hynek. On leur a donné le nom d’anges
et de démons, de « créatures », mais aussi de Martiens ! Quand on
consulte, comme je l’ai fait à maintes reprises, les collections des
quotidiens et des hebdomadaires des années 50, ce mot revient
avec une étonnante régularité sous la plume des journalistes
rendant compte de témoignages d’observation de « soucoupes
volantes ». « Des Martiens aperçus aux États-Unis », « Martiens en
Argentine », « Le Fermier et les Martiens », etc., tels étaient les titres
de la presse de l’époque. On ne savait pas encore la planète Mars
vide de toute vie, alors on la peuplait d’hypothèses. Mars paraissant
accessible et les « soucoupes volantes » étant tenues par le plus
grand nombre pour des vaisseaux interplanétaires, il était tentant de
voir dans la première l’origine des secondes.
A présent, on sait que Mars est inhabitée et l’on pense qu’aucune
planète du système solaire n’abrite de vie intelligente, à l’exception
de la Terre, bien entendu. Alors, plutôt que de remettre en cause
l’hypothèse extra-terrestre, on situe « plus loin dans l’univers »
l’origine des OVNI, comme si l’on ne pouvait imaginer d’autre
possibilité plus vraisemblable. Ou alors, on invente des « trous dans
le temps » et autres « déformations du continuum » pour ne pas
compromettre l’idée selon laquelle ces engins ne viennent pas de la
Terre. Mais pourquoi, au fond, ne viendraient-ils pas de notre
planète ?
Tout cela me rappelle une nouvelle de science-fiction parue dans
le magazine américain Galaxy au début des années 50. Cette
nouvelle s’intitule « Catch that Martian » (Attrapez ce Martien) et a
pour auteur Damon Knight. On y voit des gens se mettre à vivre
soudain comme des fantômes, passer à travers les murs et parler
sans qu’aucun son ne sorte de leur bouche, et cela sans raison
apparente. On cherche le responsable, bien sûr, et comme on n’en
trouve pas on en vient à déclarer, le plus naturellement du monde :
« C’est un Martien ! »
« La raison pour laquelle nous avons pensé que c’était un Martien,
explique Damon Knight, c’est que cela ne pourrait être aucun d’entre
nous. Aucun être humain ne pourrait faire des choses comme cela.
Exact ? Alors, qu’est-ce que ça pourrait être d’autre qu’un Martien ?
Ça tombe sous le sens. »
Nous avons ici, résumée sous une forme humoristique, toute la
démarche qui a permis à l’hypothèse extra-terrestre d’occuper la
place qui est la sienne, aujourd’hui, dans l’ufologie moderne.
A-t-on jamais eu la preuve que ces objets venaient d’une autre
planète ? La réponse est non. La seule chose que nous savons les
concernant, c’est qu’ils existent, et qu’ils sont là, parmi nous, depuis
des siècles. Alors, une fois entré dans l’âge de la conquête de l’air,
puis de la conquête de l’espace, l’homme, croyant connaître
parfaitement sa planète, s’est dit que « puisque cela ne pouvait être
aucun d’entre nous, qu’est-ce que ça pouvait être d’autre que des
Martiens ? »
L’hypothèse était vraisemblable. Trop vraisemblable sans doute
puisque, depuis 1947, tout le monde – ou peu s’en faut – paraît
l’avoir adoptée. Pourtant, une question n’a jamais été résolue, même
par les adeptes les plus convaincus de l’hypothèse extra-terrestre.
Cette question est la suivante : pourquoi les ufonautes, quels qu’ils
puissent être, s’intéressent-ils tant à notre planète ?
Curieusement, il semble que l’on ne se soit jamais dit que cet
intérêt pouvait tout simplement provenir du fait que notre monde est
peut-être aussi… le leur.
8

OVNI SUR L’ATLANTIQUE

David H. habite Pompano, sur la côte Est de la Floride, à quelques


kilomètres de Fort Lauderdale d’où s’envola pour son dernier
voyage, en 1945, le Vol 19 commandé par le lieutenant Taylor.
Comme beaucoup de ses compatriotes, David n’est pas l’homme
d’un seul métier. Après avoir travaillé dans le bâtiment dans un autre
État, il est venu s’installer en Floride au début des années 70 pour y
gagner sa vie comme aide-mécanicien dans un garage avant de
devenir, pour un temps indéterminé, serveur dans un bar. C’est là
que je l’ai rencontré. Dans un bar. En 1976.
Nous étions en avril. J’avais quitté Miami en fin de matinée et,
après avoir roulé pendant près de 60 kilomètres, je m’étais arrêté à
Pompano afin d’y déjeuner d’un hamburger et d’une bière. Le hasard
me fit pénétrer dans l’établissement où travaillait David H. Ce fut lui
qui me servit et, remarquant mon accent, il me demanda :
– Vous êtes français ?
– Non, répondis-je, canadien. Mais j’ai longtemps vécu en
France.
– Ah ! canadien ? remarqua-t-il. Un beau pays, le Canada. J’y
suis allé plusieurs fois et je compte bien y retourner un de ces jours.
Visiblement, David s’ennuyait. Il n’y avait pas grand monde dans
le bar et il avait envie de parler à quelqu’un. Mon accent lui avait
fourni l’occasion d’engager la conversation. Nous échangeâmes
ainsi quelques banalités sur nos pays respectifs et, au bout d’un
moment, il me demanda ce que j’étais venu faire en Floride.
– Je prépare un livre sur le Triangle des Bermudes. Je suis venu
chercher des renseignements et de la documentation.
– Ah oui ! Le Triangle des Bermudes. Tout le monde en a entendu
parler, par ici. Avant, on n’appelait pas ça comme ça, vous savez ?
Je savais mais je ne voulais pas le vexer, aussi le laissai-je
continuer.
– Les marins du coin parlaient de la mer du Diable. Il paraît qu’il
s’y passe des choses terribles. Remarquez, moi, je veux bien le
croire. Il suffit de regarder l’océan par ici pour s’apercevoir qu’il y a
quand même des trucs bizarres dans le coin.
– Des trucs bizarres ? Qu’est-ce que vous entendez par là ?
– Si je vous le dis, vous n’allez pas me croire.
– Si, si, l’assurai-je.
David ne me connaissait pas, sans quoi il aurait su que rien ne
m’intéresse plus au monde, précisément, que les « trucs bizarres ».
Et son histoire à lui était tout à fait de celles qui me passionnent et
après lesquelles courent tous les chasseurs de mystères. Qu’on en
juge…
Quelques années plus tôt, avant qu’il travaillât comme serveur
dans ce bar, mais après s’être installé en Floride, David était sorti un
soir avec une amie, et tous deux étaient allés se promener sur une
plage déserte, à quelques kilomètres de Pompano. Cela devait se
passer en mai ou en juin 1972, il n’a pas pu me le dire avec
précision. Il faisait bon. La nuit était claire et sans nuages, et l’on
n’entendait que le sourd grondement de l’Atlantique dont les vagues
venaient mourir sur le sable. David et sa compagne s’allongèrent
côte à côte sur la plage et observèrent le ciel quelques instants. Ils
étaient sur le point de se livrer à des jeux moins innocents quand un
bruit impressionnant « comme un essaim de guêpes en train de
s’ébattre dans l’océan » les fit se redresser. Et ils virent alors un
énorme objet entouré d’un halo rougeâtre surgir de l’océan à environ
1 500 mètres de l’endroit où ils se trouvaient. L’engin paraissait
circulaire « comme une soucoupe. Oui, c’est ça, une soucoupe
volante, mais elle était sortie de la mer ! » Son diamètre devait
approcher des 50 mètres, selon David. Et l’objet demeura là, sans
bouger, à quelques mètres au-dessus des flots, pendant plus d’une
minute, en continuant d’émettre un bruit comparable à celui de
centaines de milliers d’insectes. Puis ce bruit s’amplifia, monta dans
les aigus et l’engin s’éloigna en direction du large où il disparut en
quelques instants.
David et son amie étaient stupéfaits par ce qu’ils venaient de voir.
On le serait à moins. Ils restèrent un long moment ainsi, assis sur le
sable, à se demander s’ils n’avaient pas rêvé. Mais la jeune fille se
souvint d’un incident similaire dont lui avait fait part un de ses frères,
qui était marin et avait aperçu au large des côtes de la Floride une
gigantesque boule lumineuse qui avait surgi de l’eau, d’un seul coup,
pour y replonger deux ou trois minutes plus tard. A l’époque, la jeune
fille n’avait pas prêté grande attention à ce récit qu’elle avait pris
pour une de ces histoires de marins dont son frère et ses amis
paraissaient si friands. Mais, cette fois, elle venait d’avoir sous les
yeux quelque chose qui ne devait rien à la forfanterie et elle en était
bouleversée.
Quant à moi, en entendant l’histoire de David, je songeais aux
témoignages reproduits par Ivan T. Sanderson dans son livre
Invisible Residents. Tout concordait, décidément, pour faire de
l’océan le refuge privilégié des Objets volants (et aquatiques) non
identifiés. Restait à savoir si ces « apparitions » offraient un
quelconque rapport avec les « disparitions » constatées dans les
eaux du Triangle…

Ni David ni le frère de son amie ne sont les premiers à avoir vu


des objets insolites hanter la surface ou les profondeurs des océans.
On possède des témoignages sur des apparitions de ce genre dans
toutes les mers du globe quoique, à leur lecture, une constatation
s’impose : c’est l’océan Atlantique qui, de loin, détient le record de
ce type d’observations.
Les apparitions d’OVNI en plein océan ou à proximité des côtes
sont si fréquentes que de très nombreux chercheurs s’en sont émus
et ont fini par émettre l’hypothèse de l’existence de bases sous-
marines de soucoupes volantes. Parmi ces chercheurs, Ivan T.
Sanderson occupe la première place, bien sûr, tant par la quantité
que par la qualité de ses écrits consacrés à ce sujet, mais d’autres,
beaucoup d’autres, l’ont précédé ou suivi dans cette voie et il serait
injuste de les oublier. Citons, par exemple, Antonio Ribeira, qui
évoque l’existence possible de bases sous-marines d’OVNI dans
son livre Ces mystérieux OVNI 26 et qui est l’auteur de plusieurs
articles sur ce sujet parus dans la Flying Saucers Review. Citons
aussi Charles Fort, un pionnier dans le domaine qui nous intéresse
et dont les livres fourmillent d’informations du plus haut intérêt.
N’oublions pas non plus René Fouéré, Gordon W. Creighton, W.S.
Robertson, Oscar Galindez ou Wendelle C. Stevens qui, tous, ont
signé des articles parus dans diverses revues 27, posant cette
angoissante et fascinante question : existe-t-il des bases sous-
marines de soucoupes volantes ?
A peu près tous ces écrivains répondent par l’affirmative à cette
question. Oui, il semble bien que de telles bases existent. Là où
leurs avis diffèrent, cependant, c’est quand il s’agit de les situer
géographiquement. On a dit qu’il s’en trouvait au large de l’Argentine
(photos à l’appui dans UFO Report), en plein Pacifique, au large des
côtes du Venezuela, dans l’Atlantique Nord, etc. Quant à Antonio
Ribeira, il écrit : « A mon avis, des bases sous-marines pourraient
être installées sur notre globe aux endroits suivants : la mer Rouge,
peut-être le golfe Persique, quelque part dans le Triangle des
Bermudes 28, dans l’océan Atlantique et, sans doute, dans les eaux
au large du cap Race. Dans toutes ces zones, on a enregistré des
faits extraordinaires et de multiples observations. Mais il est
probable que les bases sous-marines sont bien plus nombreuses
que celles qui ont été découvertes jusqu’à présent. L’immensité de
nos océans offre des cachettes idéales aux visiteurs interplanétaires
si l’on admet que leurs vaisseaux peuvent naviguer indifféremment
dans l’eau et dans l’atmosphère 29. »
On le voit, cet auteur n’hésite pas à admettre la possibilité de
l’existence de plusieurs bases réparties en différents points du
globe. Il fait aussi à ce propos une remarque fort pertinente en
évoquant l’ « immensité » de nos océans qui offre « des cachettes
idéales » à d’hypothétiques visiteurs interplanétaires. Comme
beaucoup d’ufologues, Ribeira semble penser que l’hypothèse extra-
terrestre est la plus « plausible » pour expliquer la provenance des
OVNI. Il fait toutefois preuve d’une plus grande ouverture d’esprit
que bien de ses confrères, quelques lignes plus loin, en posant cette
question : « D’ailleurs, s’agit-il bien de “ visiteurs ” ? Et s’ils vivaient
en symbiose avec nous-mêmes depuis des temps immémoriaux ? »
Il semble que ce soit là une allusion à peine déguisée aux travaux
d’Ivan T. Sanderson… mais revenons pour l’instant à l’« immensité
de nos océans ».
Mers et océans couvrent à peu près les sept dixièmes de notre
globe dit terrestre. A l’ère des supersoniques et des voyages dans
l’espace, nous avons l’impression de tout connaître de celui-ci. C’est
(presque) vrai pour ses trois dixièmes de terres émergées où notre
espèce à élu domicile. C’est faux pour les 70,8 pour 100 restant que
constituent les mers et les océans. Notre planète n’a pas reçu le
nom qu’elle méritait. Si nos ancêtres en avaient eu une
connaissance plus précise, ils l’auraient en effet sans doute baptisée
« Océan ».
Nous vivons littéralement sur un globe d’eau dont, contrairement à
ce qu’on pourrait croire, nous ignorons encore beaucoup de choses.
En fait, nous savons mieux, aujourd’hui, ce qui se passe à la surface
de la Lune ou de la planète Mars qu’au fond de nos propres mers.
Voici ce qu’écrit encore, à ce propos, Antonio Ribeira : « Le volume
de cette masse d eau est (…) voisin de 1 300 millions de kilomètres
cubes. Elle constitue, pour ceux qui voudraient s’y dissimuler, un
refuge dont le secret ne saurait être troublé par les premières
tentatives d’exploration encore bien timides réalisées à l’aide des
bathyscaphes et par le commandant Cousteau et les appareils qu’il
a mis au point. »
Ce « refuge dont le secret ne saurait être troublé », il semble que
les ufonautes, quels qu’ils soient, en aient tiré parti depuis
longtemps. Nous possédons, en effet, des témoignages provenant
de toutes les époques de l’histoire sur des apparitions d’objets ou de
lumières insolites en pleine mer ou aux abords des côtes. J’ai déjà
fait allusion au plus ancien d’entre eux qui figure, sous la forme
d’une émouvante gravure, sur une paroi proche du cap Alava, dans
l’Etat de Washington. On y voit un voilier primitif devant lequel paraît
évoluer un objet ovoïde ceinturé d’un anneau. D’autres témoignages
en grande quantité confirment qu’il existe un lien étroit entre les
OVNI et la mer. Sans doute est-il exagéré, comme l’a fait Ivan T.
Sanderson, de dire que ces témoignages représentent 50 pour 100
des observations d’OVNI, mais ils sont trop nombreux pour que l’on
puisse se permettre de les négliger.
Certes, me dira-t-on, mais que vient faire le Triangle des
Bermudes dans tout cela ? Car, enfin, s’il est vrai qu’on aperçoit
fréquemment des OVNI dans la région du Triangle – ce qui reste à
démontrer –, on en aperçoit également à proximité des côtes
d’Amérique du Sud, près du Japon, dans la mer Rouge et même en
plein Pacifique…
C’est vrai. Et je suis prêt à admettre, comme Antonio Ribeira, qu’il
existe plusieurs « bases » sous-marines réparties en divers points
du globe. Mais je pense aussi, d’une part, que cette répartition n’est
pas due au hasard et, d’autre part, qu’elle s’articule en quelque sorte
autour d’un noyau central, quelque chose à quoi nous pourrions
donner le nom de « quartier général ». Et ce « noyau », ce « QG »,
je le situe, pour ma part, dans le Triangle des Bermudes.
Mais préoccupons-nous, pour l’instant, de la première partie de
cette objection. Est-il vrai que les observations d’OVNI dans la
région du Triangle sont particulièrement fréquentes, au point que l’on
puisse penser que cette zone abrite une base secrète d’où
partiraient ces mystérieux objets ?
L’engin décrit par David H. et qu’il a pu observer au printemps
1972 se dirigea vers le Triangle après avoir surgi de l’océan à
quelque 1 500 mètres des côtes. D’ailleurs, si l’on veut bien
admettre que le « Triangle » est, en réalité, un « Trapèze », cet
objet, quand il est sorti de l’eau, se trouvait déjà dans la zone qui
nous intéresse puisque, selon Richard Winer, il suffit de mettre un
pied dans la mer dans cette région pour dire que l’on a un pied dans
le Triangle des Bermudes. Mais, bien avant David H., d’autres ont
observé des phénomènes de ce genre.
El Ciclo Hispanico de l’historien espagnol Salvador de Madariaga
rapporte que, vers la mi-octobre 1492, deux ou trois jours après que
Christophe Colomb et ses hommes eurent mis pied à terre aux
« Amériques », « deux heures avant la moitié de la nuit », Colomb
distingua quelque chose qui ressemblait à une lumière. Il appela
Pero Gutierrez et lui demanda de regarder. « C’était en fait comme
une sorte de lumière, écrit Salvador de Madariaga, comme une
chaîne de cire qui s’élevait et s’abaissait, se rapprochant peu à peu
du sol. »
Ce n’était pas la première fois que Christophe Colomb était
confronté à ce type de phénomène. Peu de temps auparavant, alors
qu’il naviguait, précisément, dans les eaux du Triangle des
Bermudes, il avait vu dans le ciel une « étonnante boule de feu »,
phénomène que ni lui ni ses hommes n’étaient parvenus à expliquer.
Le Yucatan se trouve en Amérique centrale, au sud-est de Cuba,
donc pas à proprement parler dans le Triangle des Bermudes. Mais
que l’on veuille bien se donner la peine de consulter une carte et l’on
s’apercevra qu’il n’en est tout de même pas très éloigné et qu’une
observation effectuée dans ces parages n’infirme en rien l’hypothèse
de l’existence d’une base sous-marine sous les eaux du Triangle, au
contraire… En 1517 (ou 1518 suivant les sources), la flotte du
conquistador Juan de Gijalba approchait des côtes du Yucatan
quand se produisit une extraordinaire apparition. Juan Diaz,
aumônier à bord d’un des navires, en a rendu compte en ces termes
dans son journal :
« Le soir (…), nous fûmes témoins d’un miracle bien
extraordinaire : une sorte d’étoile apparut au-dessus des mâts de
nos vaisseaux après le coucher du soleil. Puis elle s’éloigna en
lançant continuellement des feux et finit par s’arrêter au-dessus d’un
village ou gros bourg, et il s’en échappa un rayon dans l’air qui se fit
voir pendant plus de trois heures. »
Qu’ajouter à cette observation vieille de quatre siècles et demi ?
Une étoile qui s’éloigne en lançant des feux, qui s’arrête au-dessus
d’un village et d’où s’échappe un rayon… La précision des détails
est telle que l’on dirait un compte rendu moderne effectué par
quelque témoin consciencieux auprès d’un organisme de recherches
ufologiques. Il me semble qu’il n’existe aucun doute quant à la
nature « non identifiée » de l’« objet volant » aperçu par l’équipage
de la flotte de Juan de Gijalba.
Le 13 novembre 1833, un phénomène de très grande ampleur se
produisit dans « un quadrilatère délimité, d’une part, par le 61e degré
de longitude (océan Atlantique) et le 100e degré de longitude
(Mexique central) et, d’autre part, par les Grands Lacs et la
Jamaïque 30 », c’est-à-dire une région ayant pour centre le Triangle
des Bermudes. De très nombreux témoins assistèrent à une
véritable pluie de boules de feu qui commença vers 2 heures du
matin et se poursuivit tard dans la nuit. Parmi ces raies fulgurantes,
on remarqua des objets restant longtemps visibles et occupant une
position presque stationnaire. A la suite de cette observation, divers
témoins recueillirent sur le sol une substance gélatineuse blanchâtre
qui se sublima rapidement, ce qui n’est pas sans évoquer les
énigmatiques « cheveux d’ange » dont la présence a été maintes
fois constatée à la suite du passage d’OVNI.
En avril 1875, un certain Edward L. Moss se trouvait à bord du
HMS Bulldog qui croisait à quelques kilomètres au nord de Vera
Cruz, dans le golfe du Mexique, quand une ligne lumineuse apparut
au nord, à l’horizon, et, sans qu’il y eût le moindre souffle de vent,
s’approcha du bateau puis le dépassa en une série de courtes
pulsations lumineuses…
Le cas suivant est un « classique » de l’ufologie qu’ont rapporté,
entre autres, Ivan T. Sanderson, Michel Bougard et Antonio Ribeira.
Il se produisit un peu à l’est de la zone communément appelée
Triangle des Bermudes, par 37° 39’ de latitude N. et 57° 00’ de
longitude O., le 19 mars 1887. La source à laquelle se réfèrent
généralement les auteurs qui citent ce cas est la Monthly Weather
Review selon laquelle le capitaine C.D. Sweet, du navire hollandais
J.P.A. put observer ce jour-là deux objets inconnus au-dessus de
son bâtiment. L’un d’eux était sombre et l’autre très lumineux.
Soudain, l’un de ces objets – la Monthly Weather Review ne précise
pas lequel – vint s’abîmer dans les flots dans un bruit infernal…

Un autre « classique » rapporté par Charles Fort, Sanderson,


Ribeira, Jacques Vallée, Michel Bougard et Christiane Piens se
produisit au large de la Nouvelle-Écosse le 12 novembre 1887, à
cap Race. A minuit, une énorme sphère de feu fut observée, alors
qu’elle s’élevait de l’océan, par l’équipage du navire Le Sibérian.
L’objet monta jusqu’à 16 mètres au-dessus des flots et vola contre le
vent, s’approcha du navire puis s’éloigna à grande vitesse en
direction du sud-est (en direction du Triangle des Bermudes).
L’observation dura cinq minutes.
Plus près de la région du Triangle, à Long Island, non loin de New
York, au cours de la nuit du dimanche 12 décembre 1909, un garde-
côte du nom de William Leech entendit dans le ciel – qui était
extraordinairement dégagé et lumineux – un « curieux bruit de
moteur ». L’homme ne put cependant distinguer le moindre objet. Or,
en 1909, ça ne pouvait être un avion et encore moins un hélicoptère.
En juillet 1910, les équipages de trois bateaux de pêche qui
naviguaient au large des côtes de la Floride signalèrent qu’ils
avaient observé un « grand objet noir en forme de poire » éclairé par
la lune et qui se balançait au-dessus de la côte.
Le Journal of the Royal Society of Canada de novembre-
décembre 1913, dans son volume 17, à la page 148, contient le
rapport d’un certain professeur Chant, de Toronto, sur un
« phénomène insolite » observé le 9 février 1913 au-dessus du
Canada, des États-Unis et des Bermudes. Charles Fort en parle au
chapitre XXVI de son Livre des damnés et le décrit comme « un
corps lumineux doté d’une longue queue et qui grossit très
rapidement ».
« Les observateurs sont en désaccord quant à déterminer si le
corps était un ou composé de trois ou quatre parties, toutes dotées
d’une queue, écrit encore Charles Fort. Le groupe d’objets ou la
structure complexe dont il s’agit avançait “ avec une majesté
singulière et délibérée ”. Il disparut au loin et un autre groupe
apparut en son lieu d’origine, s’avançant à son tour, par trois ou
quatre, tout aussi posément que le premier. Puis il disparut et fut
suivi d’un troisième groupe. Certains observateurs comparèrent le
spectacle à une flotte de navires aériens, d’autres à des cuirassés
escortés par des croiseurs et des destroyers. L’un d’eux nota ceci :
“ Il y avait probablement trente ou trente-deux corps, et le plus
étrange était cette manière de se mouvoir par quatre, par trois ou
par deux, alignés sur un rang. L’alignement était même si parfait
qu’on aurait cru une flotte aérienne en pleine manœuvre après un
sévère entraînement. ” »
Dans sa Chronique des OVNI, page 242, Michel Bougard rapporte
l’information suivante : « En août 1929, le Coldwater de la South
Atlantic Steamship Line se trouvait à plus de 650 kilomètres des
côtes de Virginie. Un des matelots du navire, Thomas Stuart,
raconte ainsi ce qu’il vit à l’époque : “ Un objet lumineux est apparu
dans le ciel ; cela paraissait très grand, comme un gigantesque
avion. Il se déplaçait à une vitesse que j’estime à 160 kilomètres à
l’heure, en direction des Bermudes. ” » L’auteur a recueilli cette
information dans le New York Herald Tribune du 29 août 1929 et
précise qu’à cette époque il n’existait, bien entendu, pas de vols
transocéaniques.
C’est au large des côtes de Floride qu’eut lieu l’observation
suivante en 1942. Le sergent Dick Wilye se trouvait alors sur une île
faisant probablement partie de l’archipel de Bimini. Soudain, il vit un
objet brillant plonger dans la mer. Une dizaine de minutes plus tard,
l’objet réapparut et s’éleva verticalement pour disparaître dans le
ciel.
En 1949, enfin, le phénomène OVNI rejoignit, quoique de façon
encore seulement officieuse, le mystère du Triangle des Bermudes.
Rappelons brièvement les faits. En janvier 1948 disparaissait le Star
Tiger, un quadrimoteur Tudor IV de la British South American
Airways. Ce cas, que j’ai déjà évoqué, constitue un « classique »
parmi les disparitions du Triangle des Bermudes. Un an plus tard,
très exactement, en janvier 1949, un autre Tudor IV appartenant à la
même compagnie, le Star Ariel, subissait le même sort dans des
conditions identiques. Au cours de la première nuit qui suivit la
disparition du Star Ariel, deux appareils, un avion de ligne de la
compagnie britannique BOAC et un bombardier de l’US Air Force,
qui participaient séparément aux recherches, signalèrent avoir
aperçu une lumière insolite sur l’océan, à l’endroit même où le Star
Ariel devait avoir disparu. On s’interrogea beaucoup sur la
provenance de cette lumière mais personne n’osa encore émettre
l’hypothèse selon laquelle il aurait pu s’agir d’un OVNI qui se serait
emparé du Tudor IV. Le terme OVNI convient d’ailleurs assez mal à
un cas comme celui-ci. Il serait sans doute préférable d’employer
celui d’OANI (Objet aquatique non identifié). Les deux phénomènes,
celui des OVNI et des OANI, semblent étroitement liés et l’on
rencontre indifféremment l’un ou l’autre dans la région du Triangle.
S’agit-il des mêmes objets ? Tout porte à le croire car pourquoi ces
engins, dotés des fantastiques possibilités que nous leur
connaissons, ne pourraient-ils pas, en plus, se mouvoir sous l’eau ?
Il faut, du reste, que cette dernière performance leur soit accessible
sans quoi la thèse des « bases sous-marines » n’aurait plus aucune
raison d’être.
En 1922, l’US Air Force se mêla de la partie. Un certain Ralph
Meyer, de Miami, parvint à photographier plusieurs OVNI se
déplaçant à grande vitesse au-dessus de la Floride et de l’océan. De
nombreuses personnes purent voir ces photos, et l’on dit qu’elles
comptaient parmi les plus convaincantes de l’histoire de l’ufologie. Il
faut cependant en parler au passé car, après une analyse conduite
par un physicien de l’université de Miami, Meyer soumit son film à
l’US Air Force qui lui en avait fait la demande. Le film ne lui fut
jamais restitué, aucune analyse ne fut publiée et l’on n’entendit plus
jamais parler de cette affaire.
Nous avons vu, à propos du Vol 19, qu’il était probable que le
lieutenant Taylor et ses hommes aient survécu à leur « accident » et
aient été mis au secret pour ne pas révéler ce qu’ils avaient vu au-
dessus des eaux du Triangle des Bermudes. Et si Ralph Meyer avait
photographié, lui aussi, ce qu’il n’aurait pas dû photographier ? Ce
n’est qu’une hypothèse, bien sûr, mais avouons que le rôle de l’US
Air Force, dans ces deux affaires, paraît singulièrement suspect…
Toujours en 1952, en avril pour être précis, un incident se produisit
dans le golfe du Mexique qui, à mon sens, mérite d’être rapporté ici.
Le golfe du Mexique n’est séparé des eaux du Triangle que par la
Floride et, s’il ne s y produit presque jamais de « disparitions
inexpliquées », on y a constaté, en revanche, un grand nombre
d’apparitions insolites dont il importe de tenir compte. La vitesse des
OVNI dépasse souvent l’entendement et leurs déplacements sont
parfois observés sur des distances considérables. Il n’est donc pas
interdit de penser que de tels engins « basés » sous les eaux du
Triangle partent explorer les régions alentour, ce que viendraient
confirmer toutes les observations recensées sur les côtes
d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et même d’Amérique du
Sud.
Mais revenons au golfe du Mexique où l’équipage du SS Esso
Bermuda put voir, en avril 1952, un objet ressemblant à un avion
tomber dans l’eau à quelque 300 kilomètres au sud de Lake Charles
City. Des recherches furent aussitôt entreprises mais elles ne
donnèrent rien. Or aucun avion ne fut porté manquant ce jour-là ni
par l’armée ni par aucune compagnie d’aviation…

Restons en 1952, année qui, il faut le rappeler, se situe au début


de la « Grande Vague » qui atteignit son point culminant en Europe
deux ans plus tard. Le 14 juillet de cette année-là, un DC4 volait en
direction de Miami avec, à son bord, le pilote W.B. Nash et le
copilote W.H. Fortenberry, deux hommes expérimentés peu enclins
à se laisser abuser par les « choses du ciel ». L’appareil se trouvait à
proximité de Newport, à 2 400 mètres d’altitude, quand les deux
hommes aperçurent en contrebas six énormes disques enveloppés
d’une grande lueur rouge volant en formation. Les objets prirent la
direction de l’ouest où ils disparurent au bout de quelques instants.
En 1952, toujours, on enregistra de nombreux témoignages
d’apparitions insolites dans le ciel des États-Unis et des eaux
territoriales américaines. N’est-ce pas au cours de cette année,
d’ailleurs, qu’eut lieu le célèbre « Carrousel de Washington » qui,
pour la première fois, sensibilisa les sphères officielles au
phénomène OVNI ? Peu d’observations frappèrent cependant autant
les imaginations que celle qui eut lieu pendant l’opération « Main
Brace » (Grande Vergue) le 19 septembre de cette même année. Ce
cas est un « classique » que mentionnent à peu près tous les
historiens de l’ufologie.
« Main Brace » était le nom de code donné à l’un des plus vastes
exercices d’entraînement organisés par les forces de l’OTAN depuis
la fin de la Seconde Guerre mondiale. Au cours de cette opération,
qui se déroulait dans l’Atlantique, un photographe américain du nom
de Wallace Litwin, qui se trouvait à bord du porte-avions Franklin
Roosevelt, prit trois clichés d’un disque argenté apparu au-dessus
de la flotte et paraissant surveiller les manœuvres. Considérées
comme des documents militaires, ces photos lui furent confisquées
et classées avec la mention « Top-secret » dans les archives de
l’ATIC. Pourtant, des dizaines et des dizaines de militaires, officiers,
sous-officiers et hommes du rang avaient pu voir l’engin qui évoluait,
dit-on, à très grande vitesse au-dessus de l’océan. Cette histoire fit
grand bruit, d’autant que le même jour des officiers et des hommes
de la base RAF de Topclife, dans le Yorkshire, en Grande-Bretagne,
participant, eux aussi, à l’opération « Main Brace », purent observer
un OVNI suivant un biréacteur Meteor. Il parut évident à de
nombreux observateurs que nos « mystérieux visiteurs »
s’intéressaient de près à notre attirail militaire et, tout
particulièrement, à notre attirail aéronaval…
J’ai mentionné le « Carrousel de Washington ». Peut-être est-il
bon d’y revenir, d’abord parce que Washington est la capitale des
États-Unis et constitue de ce fait un objectif stratégique de la plus
haute importance, ensuite parce que cette ville, située à proximité de
l’océan Atlantique, n’est pas très éloignée, somme toute, de la zone
du Triangle, enfin parce que le « Carrousel » fait partie des
événements les plus fantastiques de toute l’histoire de l’ufologie.
Au cours de la nuit du 19 au 20 juillet 1952, le radar « intercepta »
des « soucoupes volantes » au centre de contrôle aérien de
Washington. Sept points s’inscrivirent soudain sur l’écran. L’homme
de garde appela immédiatement le contrôleur en chef qui accourut
quelques instants plus tard. D’autres hommes l’accompagnaient.
Leur première tâche consista à interroger la tour de contrôle afin de
s’assurer que leur radar n’était pas déréglé. « Nous avons
également sept points sur nos écrans », leur répondit-on, puis leur
correspondant ajouta, au bord de l’hystérie : « Je vois un engin
volant. Je ne sais pas ce que c’est. Il est entouré d’une lueur orange.
Je n’ai jamais vu ça ! »
Les engins se dirigèrent au-dessus des « zones interdites », à
savoir la Maison-Blanche et le Capitole. On envoya immédiatement
la chasse, mais les engins échappèrent aux avions lancés à leur
poursuite. Or, pour ce faire, il leur fallut accélérer de 200 à 800
kilomètres à l’heure en quelques secondes ! Le radar, qui suivait
toujours les « soucoupes », enregistra un virage à 90 degrés, puis
les objets parurent s’éloigner à une vitesse de 11 000 à 12 000
kilomètres à l’heure !
On les revit à l’aube du 20 juillet. Un ingénieur de la radio, E.W.
Chambers, aperçut à 5 heures du matin cinq disques colossaux qui
s’élevèrent dans le ciel de Washington avant de disparaître à sa vue.
Le « Carrousel de Washington » est un cas important dans
l’histoire de l’ufologie en raison de la qualité exceptionnelle des
témoins et de leur nombre tout à fait inhabituel. L’intervention du
radar et de la chasse aérienne vient confirmer cette importance qui
tient aussi au lieu même de l’observation : Washington, capitale des
États-Unis.
Pour en terminer avec l’année 1952, décidément fertile en
événements insolites, voici un cas remarquable qui se produisit au
cours de la nuit du 5 au 6 décembre. Un bombardier, de type B 29,
rentrait à sa base après un exercice de nuit et survolait la Floride à
plus de 5 000 mètres d’altitude. A son bord se trouvaient le capitaine
John Harter et le lieutenant Sid Coleman.
A 5 h 25, Sid Coleman s’installa devant son radar. Soudain, deux
taches apparurent sur l’écran. Elles paraissaient se déplacer à la
fantastique vitesse de 8 700 kilomètres à l’heure. Puis un troisième
point vint les rejoindre. A cet instant, le capitaine John Harter
s’exclama : « J’aperçois quatre engins ! »
Aussitôt, il lança par radio : « Objets inconnus à 3 heures droite. »
Les hommes du B 29 se ruèrent sur les hublots et virent des objets
foncer sur eux à plus de 8 000 kilomètres à l’heure. Puis ils
disparurent. Quelques instants plus tard, ils réapparurent et le
manège recommença. Celui-ci dura plusieurs minutes, les engins
apparaissant et disparaissant tour à tour à la grande stupéfaction de
l’équipage du bombardier. Enfin, ils se précipitèrent vers un énorme
« cigare » qui semblait planer dans le ciel et les attendre. Ils s’y
engouffrèrent et le « vaisseau mère » – car je ne vois pas d’autre
terme pour désigner cet immense objet – disparut à son tour.
Deux ans plus tard, au cours de l’été 1954, alors que la « Grande
Vague » était à son comble en Europe, le Groote Beer, un navire
néerlandais, fit une bien étrange rencontre en plein océan
Atlantique, à 130 kilomètres environ au large de New York. Ivan T.
Sanderson, qui cite ce cas, raconte que le capitaine Jan P. Boshoff
fut appelé sur le pont par ses hommes qui venaient de voir surgir de
l’océan un étrange objet plat semblable à la lune. Le capitaine
s’empara de ses jumelles afin d’observer l’objet. Celui-ci lui parut
tout d’abord grisâtre, mais sa partie inférieure se révéla en fin de
compte brillante. Il était également entouré de petits points d’où
s’échappait de la lumière. Le troisième officier, Cornelius Kooey,
signala que l’objet formait un angle de 60 degrés avec l’endroit où le
soleil venait de se coucher, au sud-ouest. Mesurant son altitude à 20
h 15 très exactement, il s’aperçut que sa vitesse était de l’ordre de
32 minutes d’arc pour 1 minute et demie de temps.
Toujours en 1954, année faste pour les ufologues de toutes
nationalités, un certain Lloyd Frederick, de West Hollywood, en
Californie, se trouvait aux commandes d’un canon sur le destroyer
USS Murray, qui croisait dans les eaux du Triangle des Bermudes.
Soudain, le jeune homme aperçut à travers sa lunette de visée un
grand objet blanc et translucide qui descendait vers le bateau. Selon
Adi-Kent Thomas Jeffrey, qui cite ce cas 31, un torpilleur qui se
trouvait non loin du canonnier vit également l’objet qui sembla se
balancer un moment entre ciel et eau puis disparut de manière
inexplicable. D’après les témoins, cet OVNI d’un genre peu courant
avait l’aspect d’une méduse géante…
Beaucoup d’autres observations maritimes similaires se
déroulèrent au cours des années 1954 et 1955. Je ne les rapporterai
pas toutes car cela serait fastidieux et n’ajouterait sans doute pas
grand-chose à notre propos. L’une d’elles retiendra cependant notre
attention car elle me fut communiquée par ceux-là mêmes qui en
furent les témoins. Il s’agit de deux jeunes militaires – militaires à
l’époque de l’observation, bien sûr, puisque ces deux hommes vivent
à présent dans la région de Miami où l’un est garagiste et l’autre
courtier en assurances – qui, en mars 1955, se trouvaient à bord
d’un bombardier de l’US Air Force survolant l’archipel des Bahamas
au terme d’un exercice de routine. Joe C. et William Fryer H. – c’est
leur nom –, ainsi que les autres membres de l’équipage de l’appareil,
aperçurent tout d’abord quelque chose ressemblant à une lumière et
se déplaçant sous la surface des eaux. Soudain, cette « lumière »
parut sortir de l’océan. L’appareil volait à basse altitude, et les
hommes purent observer pendant deux ou trois minutes cette boule
lumineuse jaune orangé – car la lumière avait pris la forme d’une
« boule » en surgissant de l’eau – qui demeura sans bouger au-
dessus des flots. Puis elle se mit en mouvement et s’éloigna en
direction du large où elle disparut au bout de quelques instants. De
retour à leur base, on leur conseilla de ne pas parler de cet incident
et l’on alla même jusqu’à menacer de sanctions ceux qui en feraient
mention. Cette affaire demeura donc « secrète » jusqu’à ce que les
hasards d’une enquête me permissent de rencontrer Joe C. J’ajoute
que c’est celui-ci qui me mit en rapport avec William Fryer H. – le
seul de ses camarades avec qui il ait conservé quelques relations
après avoir quitté l’armée –, et que ce dernier me confirma son récit
point par point.
C’est au large des côtes du Venezuela, presque à la hauteur des
Antilles, que se produisit le cas suivant qu’I-van T. Sanderson est le
seul à avoir rapporté, à ma connaissance. Le 13 décembre 1956, un
vaisseau suédois informa par radio les autorités du port de La
Guaira, au Venezuela, qu’un objet en forme de cône était en train de
tomber verticalement dans l’océan. Quand l’objet toucha l’eau, on
entendit une violente explosion et la mer parut entrer en ébullition.
Les eaux territoriales vénézuéliennes sont situées au sud du
Triangle des Bermudes. Long Island, pour sa part, se trouve au
nord. Le 22 juin 1957, deux patrouilleurs présents dans cette région
aperçurent un immense objet doté de deux lumières blanches et
d’une lumière rouge qui plongea avec grand fracas dans « Long
Island Sound ».
Nos « mystérieux visiteurs » (mais, après tout, pourquoi les
appeler « visiteurs » si cette planète est, comme je le pense, aussi la
leur ?) plongent décidément beaucoup tout autour du Triangle, mais
ils ne répugnent apparemment pas à se livrer à ce type d’exercice
au beau milieu des « eaux maudites » puisque, en mai 1958, un
objet circulaire fut aperçu par les équipages de deux bateaux de
pèche, au large des côtes de la Floride, alors qu’il s’enfonçait, lui
aussi, dans les eaux du Triangle des Bermudes.

Tous les OVNI aperçus à proximité de l’océan Atlantique ou même


en pleine mer ne plongent pas, il s’en faut même de beaucoup.
Certains se contentent de passer dans le ciel et de surveiller ce qui
semble bien constituer leur domaine d’élection : la mer. Cela
provoque, parfois, la panique dans les milieux officiels, comme ce fut
le cas le 23 septembre 1959 lorsque le pilote d’un avion à réaction
de la Pan Am qui volait à plus de 6 000 mètres d’altitude aperçut un
Objet volant non identifié qui évoluait à très vive allure au-dessus de
l’océan. L’objet fut observé à proximité de la ligne DEW, c’est-à-dire
de l’écran radar protégeant la côte Est des États-Unis et du Canada.
C est sans doute pourquoi cette information, transmise par un pilote
des plus expérimentés, fit grand bruit dans les milieux internationaux
de l’aéronautique.
Plus discrète mais tout aussi impressionnante fut l’observation
d’un entrepreneur travaillant sur la plage de Bailey’s Beach, à Long
Island, le 29 avril 1961. Alors qu’il regardait en direction de l’océan,
cet homme vit un objet rouge et sphérique qui paraissait flotter sur
les vagues à 180 mètres environ de la côte. Soudain, l’objet s’éleva
à une vingtaine de mètres au-dessus de l’eau et s’éloigna en
direction du large.
En 1963, la marine américaine effectuait des manœuvres dans
l’Atlantique au large de Porto Rico, à proximité de la zone du
Triangle. Le porte-avions Wasp et deux destroyers faisaient partie,
entre autres, de la flotte participant à cet exercice où se trouvaient
engagés aussi plusieurs sous-marins.
Cette fois, aucun OVNI ne traversa le ciel mais le sonar d’un
destroyer indiqua qu’un sous-marin venait de rompre sa formation
pour se lancer à la poursuite d’un objet inconnu. On pensa tout
d’abord que cela faisait partie des opérations en cours, mais on
s’aperçut bien vite que la vitesse de l’engin poursuivi dépassait tout
ce que l’on connaissait à cette époque. L’objet se déplaçait, en effet,
à plus de 280 kilomètres à l’heure sous l’eau alors que la vitesse
record d’un sous-marin en plongée était de l’ordre de 80 kilomètres à
l’heure !
La « poursuite » dura quatre jours. Le mystérieux engin
apparaissait et disparaissait tour à tour au gré de sa fantaisie et
s’offrait même le luxe de descendre, parfois, à une profondeur de
27 000 pieds (c’est-à-dire à plus de 8 000 mètres !), là où aucun
sous-marin « humain » ne pouvait le suivre.
Cet incident sema l’affolement chez les autorités américaines qui
imaginèrent qu’il s’agissait peut-être d’un appareil soviétique. Il y
aurait eu alors, effectivement, de quoi s’émouvoir car les
performances de l’objet dépassaient tout ce que l’on était en droit
d’attendre de la technologie occidentale à cette époque. On ne
trouva aucune explication à la présence de cet extraordinaire sous-
marin et, au bout de quelques jours, celui-ci s’évanouit tout aussi
mystérieusement qu’il était apparu.
Est-ce le même engin qui, au mois d’avril de cette année 1963,
s’accrocha aux filets du Sunapee, un petit bateau de pêche qui se
trouvait alors à une centaine de kilomètres au sud de la pointe de
Montauk (Long Island) ? On ne le saura très certainement jamais,
mais le capitaine Nelson, du Sunapee, lui, perdit dans l’aventure
pour quelque 3 000 dollars de matériel.
Une aventure semblable se déroula le 9 août au large de Portland,
dans le Maine. Cette fois, le bateau s’appelait le Resolute et avait
John Larson pour capitaine. Celui-ci fut également contraint de
sacrifier ses filets et son matériel de pêche…
A la suite de ces incidents, une enquête fut ouverte, et la marine
américaine confirma qu’aucun de ses sous-marins ne se trouvait
dans les parages.
1965 est une année à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire
de l’ufologie comme dans celle du Triangle des Bermudes. Cette
année-là, en effet, est celle de la disparition d’un C 119 Flying
Boxcar qui avait décollé de la base de Homestead à destination de
la Grande Ile Turks dans l’archipel des Bahamas. J’ai déjà évoqué
ce cas au cours des chapitres précédents. Je n y reviendrai donc
pas longuement et me contenterai de rappeler qu’au moment de la
disparition de cet appareil la capsule Gemini IV, à bord de laquelle
se trouvaient les astronautes James McDivitt et Ed White, passait
au-dessus du Triangle des Bermudes. C’est alors que les deux
hommes aperçurent un OVNI muni de bras, puis un autre Objet
volant non identifié évoluant au-dessus des Caraïbes. James
McDivitt confirma plus tard par écrit à Lawrence David Kusche cette
observation qui, on s’en doute, fit couler beaucoup d’encre. Pour la
première fois, en effet, un OVNI avait été aperçu (et aperçu par des
témoins particulièrement fiables) au moment même où disparaissait
un avion dans la zone du Triangle. De là à penser qu’il existait un
lien entre ces deux faits… Le pas, on s’en doute, fut vite franchi 32.
1965, toujours. Le 5 juillet, soit un mois après la disparition du C
119 survenue le 5 juin, le Dr Dimitri Rebikoff dirigeait des opérations
de plongée au large de Fort Pierce, en Floride. Les plongeurs
devaient descendre jusqu’à une trentaine de mètres afin de recueillir
des informations pour le projet du professeur Picard d’exploration
des fonds marins situés sous le Gulf Stream. Le coordinateur du
projet était le capitaine L. Jacques Nicholas. Celui-ci, interviewé par
un journaliste du Los Angeles Times, le 6 juillet 1965, raconta que
Rebikoff lui avait dit, la veille, qu’au-delà des divers bancs de
poissons qui se déplaçaient à peu près à la même vitesse que le
courant (c’est-à-dire entre 6 et 7 kilomètres à l’heure), il avait aperçu
très distinctement un objet en forme de poire. « A en juger d’après
sa forme, avait commenté Rebikoff, nous avons pensé tout d’abord
qu’il s’agissait d’une espèce de requin. Cependant, sa vitesse et sa
direction étaient trop constantes. On aurait dit que la chose était
conduite par un pilote automatique. Nous ne reçûmes aucun signal
et, par conséquent, nous ne pouvons pas dire de quoi il s’agissait. »
Rebikoff prit des photos, mais le film ne fut pas développé…
Ce même mardi 6 juillet 1965, un autre fait insolite se produisit au
large des Açores. Les Açores sont assez éloignées du Triangle des
Bermudes proprement dit, mais ce cas est suffisamment célèbre et
spectaculaire pour mériter d’être rapporté ici, d’autant que, on ne le
répétera jamais assez, le concept de « Triangle des Bermudes » est
un concept flou qui, comme on l’a souligné, « semble s’étendre
jusqu’à inclure tous les événements spectaculaires et inexpliqués qui
surviennent à sa périphérie ». De plus, ainsi que je l’ai déjà précisé,
la vitesse de déplacement des OVNI (ce terme n est, décidément,
pas à sa place dans cette étude puisque nous avons souvent affaire
à des objets évoluant sous l’eau) est telle que le fait d’en apercevoir
un aux Açores n’infirme en rien l’hypothèse selon laquelle ces objets
pourraient avoir une base sous-marine située dans la région du
Triangle. Le cas dont il va être question ici fait presque figure de
classique, et de nombreux auteurs le mentionnent. Charles Garreau,
l’un des meilleurs ufologues français, est de ceux-là. Dans son livre
Soucoupes volantes : vingt-cinq ans d’enquête 33, il écrit : « … Le
mardi 6 juillet 1965, le commandant et l’équipage du super-pétrolier
norvégien Jawista furent les témoins d’un spectacle qui figea les
hommes sur le pont du bateau.
« Selon le compte rendu rédigé par le premier officier, Lien
Toronim, alerté par les hommes de quart, il avait observé une grande
langue de feu d’un bleu intense qui s’avançait à grande vitesse vers
le navire. »
Et Charles Garreau de reproduire le récit de cet officier, récit que
voici :
« J’ai couru au téléphone et j’ai appelé le capitaine. Sans attendre
sa réponse, je me suis porté à tribord en prenant mes jumelles. Je
vis alors le grand objet volant qui passait en face du bateau. L’engin
passa très près du navire, du côté de la poupe, à une altitude
comprise entre 200 et 400 mètres, et très en dessous des nuages.
Je distinguai parfaitement le fuselage de l’objet : sa forme rappelait
celle d’un cigare. Je vis nettement une ligne de hublots d’où émanait
une lumière d’une couleur entre jaune clair et orangé. L’engin n’avait
pas de feux. Il laissait un sillage de flammes bleutées, qui était plus
étroit au point d’où il s’échappait de l’objet et allait ensuite en
s’élargissant.
« Dans cette traînée, on pouvait observer comme un ensemble de
boules incandescentes. De chacune d’elles sortaient des rayons
bleus parallèles à la direction de l’objet. La longueur du sillage de
feu devait être de quelque 100 mètres. Malgré sa vitesse et le fait
qu’il fût passé si près, nous n’avons entendu aucun bruit. »
Cet officier ne fut pas le seul à observer cet extraordinaire engin.
Tous les membres de l’équipage de l’immense pétrolier assistèrent,
eux aussi, à cette étonnante apparition et, si l’on en croit ceux qui
suivirent les évolutions de l’engin depuis le début, celui-ci était sorti
du fond de la mer…
Et puisque nous sommes aux Açores, restons-y…, avant de
regagner des eaux plus proches du Triangle des Bermudes
proprement dit.
Toujours en juillet 1965, le 10 très exactement, de nombreux
témoins purent suivre pendant près de trois quarts d’heure les
évolutions d’un objet blanc cylindrique qui évoluait lentement dans le
ciel à quelque 10 000 mètres d’altitude. Un phénomène insolite se
produisit lorsque cet objet passa à la verticale de l’aéroport : toutes
les horloges électromagnétiques s’arrêtèrent de fonctionner pendant
une dizaine de minutes. Cette observation fut confirmée par un
communiqué officiel.
L’observation suivante nous rapproche considérablement de la
zone du Triangle des Bermudes puisqu’elle se déroula en septembre
1965 à Fort-de-France, à la Martinique. A ma connaissance, la revue
UFO Information, bulletin de l’Association des amis de Marc
Thirouin, est la seule à en avoir parlé jusqu’à présent. Elle l’a fait
sous forme d’un rapport d enquête très détaillé dû à M. Fi-guet, dans
son numéro 6 de janvier-février 1975.
« Lieu : Fort-de-France, Martinique, Antilles.
Heure : de 21 h 15 à 21 h 20 et de 21 h 45 à 21 h 50.
Témoins :
Sous-marin Junon (en escale) : deux officiers – deux officiers
mariniers – huit quartiers-maîtres et marins.
Sous-marin Daphné (en escale) : un officier – deux officiers
mariniers – huit quartiers-maîtres et marins.
Bâtiment de soutien logistique Rhône (en escale) : plusieurs
hommes d’équipage.
Une dizaine de marins du Fort-de-la-Marine (rade de Fort-de-
France), des habitants de Fort-de-France et de la Martinique,
l’observatoire météorologique de Fort-de-France. »
On peut se demander pourquoi cette observation n’a pas connu
une plus large diffusion, car elle constitue un cas tout à fait
exceptionnel tant par le nombre des témoins que par leur qualité de
militaires, pour la plupart, qui en fait des observateurs
particulièrement fiables. Et qu’ont-ils vu, ces observateurs ? Une
boule lumineuse venant de l’ouest (donc de la zone du Triangle) se
déplaçant lentement « dans un site de 45 degrés environ ». L’objet
était de couleur blanc néon et de dimensions proches de la lune. Il
laissa une trace dans le ciel derrière lui et disparut en direction de
Panama à 21 h 50 après avoir formé un halo à 21 h 45.
L’un des témoins raconte : « Quel était donc cet objet appelé un
engin, à l’époque, car nul doute qu’il fût guidé ou téléguidé par un ou
des êtres intelligents ? Le lendemain, j’ai rencontré un quartier-
maître au Fort-de-la-Marine, témoin, lui aussi, de l’apparition. Nous
avons décidé d’un commun accord de téléphoner à l’observatoire
météorologique pour rechercher d’éventuels témoins parmi le
personnel. Justement, nous avions en ligne un autre témoin en
service la veille. Voici sa réponse : “ Ni une météorite, ni un avion, ni
une fusée, ni la foudre en boule, ni un satellite, ni un ballon-sonde. ”
Alors quoi ? Nous avions vu ce soir-là un OVNI. »
Pas de bruit pendant l’observation, note encore l’enquêteur. Beau
temps, température de 20 degrés, nébulosité zéro, état de la mer
zéro.
Le soir du 25 avril 1966, à 8 h 15, un extraordinaire « météore »
survola l’Atlantique Nord en longeant la côte des États-Unis. Cet
objet très lumineux fut aperçu par des milliers de témoins dans
plusieurs États, et de nombreuses personnes parvinrent à le
photographier. En Pennsylvanie, on affirma que le moteur de
certaines voitures avait calé de manière totalement inexplicable au
moment où l’objet traversait le ciel. On sait qu’il s’agit là d’un
phénomène fréquemment observé lors du passage d’un OVNI.
Pourtant, personne n’est jamais parvenu à en expliquer la cause.
D’autres cas de ce type – arrêts brusques de moteurs, de postes de
radio, phares et lumières s’éteignant, montres refusant de
fonctionner, etc. – furent signalés le même soir en différents points
de la Caroline du Sud et de la Floride avant que le « météore » ne
disparût « quelque part au-dessus de l’océan Atlantique »…
Un incident des plus étranges se produisit quelques mois plus
tard, en septembre 1966, au large de Miami. Un chasseur de
trésors, du nom de Martin Maylach, découvrit à l’occasion d’une
plongée un objet en forme de fusée qui reposait sous 12 mètres
d’eau à quelques kilomètres des côtes de Floride. Maylach informa
l’armée de sa découverte et retourna sur les lieux le 27 septembre
en compagnie de deux plongeurs attachés au Laboratoire d’essais
du matériel de l’artillerie navale. Les plongeurs s’emparèrent de
l’objet qui finit par aboutir sur le bureau des autorités compétentes
de la marine américaine. Mais même les meilleurs experts de
l’armée des États-Unis se révélèrent incapables de dire de quoi il
s’agissait. Ils se contentèrent de déclarer que ce n’était pas un
missile lancé d’une base voisine… après quoi on n’entendit plus
parler de ce singulier objet découvert en plein Triangle des
Bermudes.
J’aurais pu, tout au long de ce chapitre, dresser la liste des
observations d’OVNI recensées en Floride au cours des trente
dernières années, car cet État longe et prolonge le célèbre Triangle,
et constitue même l’un des côtés du « Trapèze ». Un tel travail aurait
cependant largement dépassé le cadre que je me suis fixé. Il faut
savoir, pourtant, que la Floride et les autres États américains situés
en bordure de l’Atlantique comptent parmi ceux où l’on enregistre le
plus grand nombre de témoignages d’apparitions d’OVNI chaque
année. J’aurai l’occasion de revenir sur ce point qui me paraît des
plus intéressants, mais j’aimerais toutefois rapporter ici, à titre
d’exemple, un cas qui s’est produit le 21 juillet 1967 près de Jewfish
Creek, entre Islamorada et Pompano Beach, en Floride. Pourquoi
avoir choisi ce cas plutôt qu’un autre ? Parce qu’il s’est déroulé à
proximité de la mer, d’une part, et, d’autre part, parce qu’il s’agit
d’une « rencontre rapprochée du deuxième type ».
Voici les faits, tels qu’ils sont consignés dans le « catalogue » de
la Flying Saucers Review, volume 17, numéro 2 de mars-avril 1971.
Mlle Barbara Fawcett, qui avait aperçu un OVNI dans cette région
(Jewfish Creek) quelques heures auparavant, s’y promenait à
nouveau en compagnie de sa sœur et d’un chien. Soudain, le chien
s’arrêta et se mit à trembler. Les témoins virent alors l’OVNI – une
lumière jaune très brillante – s’élever du sol devant leur voiture. Il
flotta dans le ciel quelques instants en paraissant se balancer, passa
près du véhicule, puis alla se poser près d’une dune située non loin
de là. Sur cette dune, on découvrit, plus tard, une grande surface
calcinée…
Je viens de citer la Flying Saucers Review. Dans son numéro de
juin 1975, cet excellent magazine a publié un article de Gordon
Creighton posant la question : existe-t-il une base sous-marine au
large du Venezuela ? Cet article faisait suite à un autre intitulé OVNI
au-dessus des Caraïbes, de Salavador Freixedo, paru dans FSR
Case Histories, supplément n° 14 d’avril 1973 de la Flying Saucers
Review. Les auteurs s’appuyaient sur de nombreux témoignages
pour montrer qu’à certaines époques récentes (début des années
70) la mer des Caraïbes avait été particulièrement visitée par les
OVNI. Creighton en concluait que ces eaux abritaient certainement
une base sous-marine de soucoupes volantes. Je pense, de toute
façon, qu’il existe plusieurs « bases » réparties en différents points
du globe. Je crois, quant à moi, que la plus importante de ces bases
et, peut-être, la première de toutes, se situe dans le bassin nord-
américain, autrement dit sous le Triangle des Bermudes. Mais rien
n’interdit de penser que la mer des Caraïbes en abrite une, elle
aussi, de même que l’Atlantique Sud, à la hauteur de l’Argentine, la
mer du Diable au Japon, l’océan Pacifique et quelques autres
régions maritimes de la planète. Pour en revenir à la mer des
Caraïbes, il convient toutefois de remarquer que celle-ci n’est
séparée du Triangle des Bermudes que par Cuba, Saint-Domingue
et Porto Rico et que les OVNI aperçus dans cette région pourraient
bien provenir de la même « base » que ceux signalés au-dessus du
bassin nord-américain. C’est pourquoi j’ai décidé de retenir dans ce
chapitre un certain nombre de cas s’étant produits au large des
côtes vénézuéliennes. L’observation du Dr Hugo Sierra Yepez fait
partie de ces cas.
Le 4 août 1967, le Dr Sierra Yepez pêchait au nord d’Arrecife, au
Venezuela, lorsqu’il perçut comme une vibration. Soudain, devant
lui, l’océan parut entrer en ébullition sur une surface d’environ 6
mètres de diamètre. Alors, un objet que le témoin décrivit, plus tard,
comme « une sorte de boule plate gris-bleu » sortit de l’eau et
demeura à quelques centimètres de la surface. Puis il s’éleva en
suivant une trajectoire courbe et disparut dans l’espace.
Une vingtaine de jours plus tard, à Catia La Mar, Venezuela, un
certain Ruben Norato se trouvait sur la plage lorsqu’il vit l’eau se
mettre à bouillonner. Trois disques surgirent brusquement de l’océan
et s’élevèrent dans les cieux à grande vitesse.
Au début du mois de mai 1968, cinq objets non identifiés furent
aperçus par plusieurs témoins alors qu’ils plongeaient dans l’océan
au large des côtes d’Arrecife, au Venezuela. Ces objets allaient-ils
rejoindre une base située à cet endroit ou bien s’apprêtaient-ils à
effectuer quelque périple sous-marin qui les conduirait… sous le
Triangle des Bermudes ?
Adi-Kent Thomas Jeffrey s’est beaucoup intéressée à ce qui se
passe sous les eaux du Triangle et elle a écrit trois ouvrages sur le
sujet. Dans l’un d’eux, déjà cité, Les Survivants du Triangle des
Bermudes, elle rapporte l’anecdote suivante qui s est produite en
juin 1968 à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Islamorada,
en Floride. Jim Martenhoff, marin et écrivain, se trouvait alors à bord
du Rerun, un yacht de 14 mètres. Il faisait partie d’un équipage de
cinq hommes qui revenaient de Dog Rocks, à 190 kilomètres au
sud-est de Miami. Vers 11 h 30, ils aperçurent deux objets qui
paraissaient se balancer doucement devant le navire, à quelques
mètres de l’océan. Selon les témoins, ces objets avaient l’air de
« bols à fond plat renversés ». « Ils étaient d’un blanc laiteux, devait
raconter plus tard Jim Martenhoff à Adi-Kent Thomas Jeffrey. Ils se
détachaient distinctement sur le ciel clair et bleu. A défaut de points
de référence, on pouvait difficilement en déterminer la taille et la
distance. Mais leur “ nébulosité ” même nous permettait de croire
qu’ils étaient relativement grands et relativement éloignés. »
Ces objets passèrent devant le yacht, puis leur vitesse parut
s’accélérer. En peu de temps, ils avaient disparu en empruntant la
direction du Triangle des Bermudes.
Au chapitre IV de son livre Sans trace 34, Charles Berlitz cite le cas
d’un torpilleur lance-missiles américain, le US DLG27, dont
l’équipage paraît avoir assisté à un curieux spectacle vers la fin du
mois d’octobre 1969. C’est Robert P. Reilly, sous-officier de troisième
classe à bord du bâtiment et spécialiste du radar, qui a raconté cet
incident à Berlitz.
Le US DLG27 venait de Guantanamo et naviguait au nord de
Cuba, en plein dans le Triangle des Bermudes. A 23 h 45, Robert P.
Reilly apprit que l’un des hommes de quart avait vu « quelque
chose » et s’était évanoui sous le choc. Quelqu’un demanda : « Il n’y
a rien sur le radar ? Il y a quelque chose de bizarre, là-bas. »
La « chose » en question était un objet se trouvant à une vingtaine
de kilomètres à l’horizon et dont la taille paraissait augmenter sans
cesse. « Ça ressemblait à une explosion atomique, raconte, encore,
Robert P. Reilly, mais l’éclair restait là et continuait à grossir. Si le
phénomène avait été d’origine nucléaire, notre radar l’aurait
enregistré puisqu’il avait une portée de plus de 300 miles. »
Une centaine de témoins assistèrent à cet étonnant phénomène.
Bien sûr, la première chose à laquelle on pense, c’est la lune. Il
arrive que celle-ci, sous l’action de certains phénomènes optiques
parfaitement connus, prenne une taille et un aspect inhabituels.
Mais, ce soir-là, la vraie lune était dans le ciel… à sa place ! Alors,
qu’était-ce ? La réponse se trouve, peut-être, au fond de l’océan…
Le 1er juillet 1970, la mer des Caraïbes fut le théâtre d’une
apparition insolite qui eut pour témoins des milliers d’habitants
répartis sur plusieurs îles, les navigateurs qui se trouvaient avec
l’explorateur norvégien Heyerdall sur le radeau RA II ainsi que les
marins du navire océanographique Calamera. C’est une soucoupe
volante qui apparut à tous ces témoins, c’est-à-dire un objet
métallique discoïdal de type classique. L’officier de route du RA II,
Norman Baker, annonça par radio que, alors qu’il se trouvait à la
barre lundi dans la nuit, il avait appelé Heyerdall et un autre
navigateur pour leur montrer l’objet, que les trois hommes avaient pu
contempler pendant une dizaine de minutes. Cette soucoupe fut
également observée à bord du Calamera, qui se portait à la
rencontre du RA II, et par des milliers de personnes sur plusieurs
îles des Caraïbes, ainsi que par nombre de pêcheurs en mer.
Ne quittons pas les Caraïbes sans signaler que cette mer ainsi
que Porto Rico et la région Sud du Triangle des Bermudes furent
l’objet d’une véritable « vague » au cours de l’année 1973. Le point
culminant de cette « vague » se situe vraisemblablement en octobre-
novembre de cette année-là, où l’on recensa des dizaines
d’observations d’engins survolant les Caraïbes, entrant dans l’océan
ou surgissant des eaux. Une « vague » similaire paraît avoir atteint
le Sud-Est des États-Unis en septembre 1973. Richard Winer y fait
allusion dans son livre Le Mystère du Triangle des Bermudes 35. Il
parle de « multiples apparitions d’OVNI signalées dans le Sud-Est
des États-Unis en septembre 1973, observées non seulement par
des particuliers mais aussi par de nombreux agents de police et des
militaires. Deux membres de la police militaire, en service à la base
aérienne de Hunter, en Georgie, ont signalé que leur voiture de
patrouille avait été forcée de quitter la route par un OVNI. Dans cinq
villes de l’Alabama, la police signala plusieurs apparitions, la même
nuit, d’engins munis de lumières vertes et blanches. (…)
L’observation faite à la base de Hunter, située au sud de Savannah,
est la plus proche du “ Triangle ”. Mais si les apparitions sont
nombreuses, aucune disparition n’a été signalée ».
On pourrait aisément répondre à Winer que les apparitions d’OVNI
n’ont pas besoin de se produire nécessairement en même temps
que les disparitions de personnes, de bateaux ou d’avions dans la
région du Triangle pour que les deux phénomènes soient liés. Tout
se passe, en effet, comme si les victimes des disparitions avaient
pénétré sur un territoire protégé pour quelque obscure raison, à un
moment où ce territoire devait rester vierge de toute présence
humaine. Quant aux OVNI, ils poursuivent leur « mission de
surveillance » de notre globe à tout moment, surgissant de l’eau ou y
retournant en vertu de règles connues de leurs seuls occupants,
comme ils semblent l’avoir toujours fait depuis que l’homme est
présent sur cette terre…
Le 10 octobre 1973, l’équipage d’un vaisseau des garde-côtes
américains en route pour Guantanamo, à Cuba, put observer cinq
OVNI volant en formation dans le ciel, non loin du navire. Les objets
appartenaient au type discoïdal classique et changèrent de couleur
en passant du rouge à l’orange entre le moment où ils approchèrent
du vaisseau et celui où ils s’en éloignèrent. D’après Berlitz, qui
mentionne ce cas dans son chapitre, déjà cité, paru dans son livre
Sans trace, cet incident ne fut pas consigné dans le livre de bord du
navire en raison d’une procédure complexe voulant que seuls. les
événements ayant trait à la navigation donnent lieu à un
commentaire dans ledit livre. Les OVNI et autres apparitions
insolites, du moment qu’ils n’entravent pas la progression du navire,
sont, par conséquent, traités comme s’ils n’existaient pas, ce qui, on
s’en doute, ne facilite pas la recherche dans le domaine de
l’inexpliqué.
A ceux qui douteraient encore qu’il puisse exister un lien entre les
incidents survenus dans la zone du Triangle et la présence d’OVNI
dans cette région du globe, je propose de méditer sur le cas suivant,
l’un des plus spectaculaires et des plus pertinents qui se sont
produits au cours des dernières années. Rufus Drake, journaliste au
magazine Saga a mené une longue et passionnante enquête à ce
sujet dont le détail figure dans le Bermuda Triangle Spécial Report
1977 édité par Gambi Publications Inc. aux États-Unis. Les lignes
qui suivent doivent beaucoup à cette étude.
Le 3 septembre 1975, un bombardier B 52 de l’armée de l’air des
États-Unis explosa en plein vol et alla s’écraser à Aiken, en Caroline
du Sud, à une trentaine de kilomètres de la centrale nucléaire de
Savannah River. Il y eut trois survivants. Peu de temps avant, ce
bombardier avait survolé l’océan Atlantique et était passé au-dessus
du Triangle des Bermudes. Or, d’après les trois survivants de
l’équipage, qui comptait sept hommes en tout, l’appareil avait été
littéralement harcelé par des OVNI au-dessus de l’océan. C’est cette
poursuite assez inhabituelle qui aurait causé l’accident dont
l’appareil fut victime.
Mais ce n’est pas tout. Un soldat arrivé sur les lieux et appartenant
aux équipes de secours dépêchées par l’armée assura, par la suite,
avoir vu des « lumières jaunes » zigzaguant dans le ciel. Enfin, si
l’on en croit Rufus Drake, le cadavre de l’une des victimes, le
mitrailleur de queue, le sergent Ricky K. Griffith, vingt et un ans, ne
fut découvert que deux jours après l’accident, à moins de 200
mètres de l’épave, alors que des dizaines d’hommes avaient passé
le terrain au peigne fin afin de le retrouver. Deux jours après
l’explosion, le corps était réapparu, comme si quelqu’un ou quelque
chose venait de le déposer là.
Sur ordre du secrétariat à la Défense, l’Air Force nia, bien
entendu, qu’il se soit passé quelque chose d’étrange dans cette
affaire. « Il ne s’agit que d’un incident comme il s’en produit parfois
en cours d’entraînement », déclara à ce propos le lieutenant Barbara
Brumme, officier chargé des relations extérieures du 68th Bomb
Wing de la base de Seymour Johnson. Pourtant, Rufus Drake
affirme avoir rencontré un aviateur sur cette base qui lui aurait dit
que les OVNI avaient de façon certaine quelque chose à voir dans
cette histoire. On ne connaîtra, de toute façon, jamais le fin mot de
cette affaire car il a été formellement interdit aux trois survivants de
rencontrer les représentants de la presse et de leur communiquer
quelque information que ce soit. On retrouve là une attitude qui
paraît fréquente dans l’armée de l’air des États-Unis. Plusieurs
militaires que j’ai pu rencontrer en Floride ou ailleurs m’ont d’ailleurs
confirmé que les autorités militaires de leur pays avaient fait savoir
clairement aux soldats, aviateurs et marins que ceux-ci risquaient de
compromettre singulièrement leur carrière en parlant du Triangle des
Bermudes… entre autres.
Terminons ce bref et très incomplet catalogue par un cas qui a fait
grand bruit dans la presse internationale lorsqu’il s’est produit au
cours de l’été 1977. Il y avait de quoi, d’ailleurs, car il semble que,
pour la première fois, on ait pu communiquer avec les occupants de
ces énigmatiques objets aériens.
Vers la fin du mois de juillet 1977, le commandant Barrios pilotait
son appareil au-dessus du Triangle des Bermudes. Il s’agissait d’un
avion-cargo colombien chargé de fleurs en provenance de Colombie
et à destination de Miami. Soudain, le commandant Barrios s’aperçut
qu’il était suivi par un OVNI. L’objet était de forme discoïdale et
émettait des lueurs orange et rouge. « Il nous escorta pendant une
heure environ », indiqua le principal témoin de cette affaire. Intrigué
par le comportement de l’engin, le commandant se livra à une
expérience non dépourvue d’audace. S’exprimant en espagnol, il
demanda à l’éventuel équipage de l’OVNI de prendre de l’altitude s’il
recevait ce message. Et l’objet obéit ! Voilà qui tendrait à prouver
que les « pilotes » des Objets volants non identifiés connaissent nos
langages. Je vous laisse méditer sur les implications d’une telle
découverte, mais il me semble qu’une chose est désormais
indéniable : il se produit dans le ciel du Triangle et de sa périphérie
au moins autant de faits insolites que dans ses eaux. Tous ces
phénomènes ont-ils une origine commune ? Bien des éléments
troublants, on en conviendra, portent à le croire…
9

ET S’IL FALLAIT D’AUTRES PREUVES…

Nous venons de voir que l’affirmation selon laquelle le Triangle


des Bermudes est une zone souvent « visitée » par les OVNI et
autres Objets aquatiques non identifiés n’était pas le fruit d’une
spéculation hasardeuse. Afin d’écarter toute réfutation fondée sur
des considérations telles que la fréquence des témoignages en
d’autres points du globe où l’on n’aurait constaté aucune
« mystérieuse disparition », je désire à présent faire appel à la
simple statistique.
Les chercheurs du monde entier disposent, en effet, de tableaux
chiffrés leur permettant de se faire une idée assez précise de la
fréquence des apparitions en tel ou tel endroit de la planète. Or,
lorsque l’on consulte un de ces tableaux pour les États-Unis, il en
ressort que les États de la côte atlantique, c’est-à-dire les plus
proches du Triangle des Bermudes, sont ceux qui enregistrent le
plus grand nombre d’observations d’OVNI. La démonstration chiffrée
de ce qui précède figure, entre autres, dans The New Report on
Flying Saucers n° 2 qu’a édité le magazine américain True en 1967.
On y voit une carte sur laquelle ont été portées les principales
observations s’étant produites aux USA au cours de l’année 1966.
Or, cette carte ne reproduit que le tracé des États situés à l’Est des
États-Unis pour la bonne et simple raison que toutes les
observations importantes ont eu lieu dans cette région et dans cette
région seulement.
On pourra objecter qu’il s’agit là d’une statistique restreinte (elle
ne porte que sur une seule année) et, somme toute, assez ancienne.
Pareille objection serait recevable si un travail du même ordre, mais
beaucoup plus poussé et portant, cette fois, sur cinq années, n’avait
été réalisé récemment – en 1977 – par le « Center for UFO
Studies » (CUFOS) que dirige, aux USA, le Dr J. Allen Hyneck.
Le CUFOS enregistre et traite en permanence toutes les
observations d’OVNI signalées dans tous les pays du monde en
général et aux Etats-Unis en particulier. Ce fichier sur ordinateur,
l’UFOCAT, a enregistré à ce jour plus de quatre-vingt-trois mille cas !
La revue française Les Extra-Terrestres 36 a reproduit, dans son
numéro 5 de janvier 1978, un tableau portant sur l’ensemble des
observations recensées aux États-Unis pendant cinq ans, jusqu’au
30 avril 1977, date à laquelle les chiffres ont été arbitrairement
arrêtés. J. Sider, auteur de la rubrique où est reproduit ce tableau,
précise : « En ce qui concerne les chiffres cités (…) nous sommes
en droit de penser que le total de chaque catégorie est inférieur au
nombre réel d’observations faites, toutes n’étant pas signalées pour
des raisons diverses : militaires tenus à la discrétion, civils ayant
peur du ridicule, etc. » Néanmoins, ce tableau comporte quatre mille
vingt-six cas répartis en trois colonnes et examinés État par État.
La première colonne indique les « rencontres rapprochées du
troisième type », la seconde, les « rencontres rapprochées du
premier type » (c’est-à-dire les objets observés à moins de 150
mètres par le témoin) et la troisième tient compte de toutes les
autres observations. Or, que constatons-nous à la lecture de ce
tableau ? Que les États regroupant le plus grand nombre de
témoignages sont tous, à l’exception du Missouri (8 cas dans la
première colonne, 42 cas dans la seconde et 252 cas dans la
troisième) et de la Californie (15 cas dans la première colonne, 89
cas dans la seconde et 384 cas dans la troisième), des États de la
côte Est des États-Unis : la Floride (2, 24 et 92), la Georgie (8, 30 et
138), l’État de New York (1, 21 et 111), la Caroline du Nord (10, 43 et
184) et la Pennsylvanie (33, 88 et 554).
Les cas du Missouri et de la Californie peuvent s’expliquer de par
leur très forte densité de population, mais il faut remarquer aussi, en
ce qui concerne la Californie, que cet État longe également l’océan.
Il s’agit de l’océan Pacifique, bien entendu, mais rien n’interdit de
penser que l’Atlantique n’a pas le privilège d’abriter, seul, des bases
sous-marines. Je le dis et le répète : je pense qu’une ou plusieurs
bases sous-marines d’OVNI se dissimulent quelque part sous les
eaux du Triangle des Bermudes mais, comme Antonio Ribeira et
bien d’autres chercheurs, je suis prêt à admettre que d’autres
régions du globe abritent aussi des « bases » de ce type… bien que,
selon moi, ce qui se passe dans le Triangle et à sa périphérie
dépasse, de loin, tout ce que l’on peut rencontrer en n’importe quel
autre point de la planète.
Ce qui se passe dans le Triangle… On a souvent tendance à
croire qu’il ne se produit rien d’autre dans cette région que de
mystérieuses disparitions. Il est vrai que c’est là-dessus que la
plupart des auteurs ont mis l’accent. Je crois avoir montré,
cependant, que la zone du Triangle était le théâtre de phénomènes
troublants n’ayant, a priori, que peu à voir avec des disparitions
d’avions, de navires ou d’équipages. Je tiens à cet a priori car il
signifie que, si le rapport entre la présence d’OVNI au-dessus du
Triangle et les disparitions constatées dans cette région n’est pas
évident, cela ne saurait pourtant vouloir dire qu’il n’y en ait pas…
En décembre 1977, la côte Est des États-Unis fut secouée par
une série inexplicable de violentes explosions. Ce n’était pas la
première fois que pareil phénomène se produisait et ce n’est
certainement pas la dernière. Or, ces explosions, aussi
retentissantes que mystérieuses, se sont toujours produites à peu
près au même endroit : sur la côte atlantique des USA ou au-dessus
du Triangle des Bermudes. Il s’agit donc d’un phénomène insolite
parfaitement localisé, à mettre encore sur le compte de cette région
maritime décidément riche en mystères de toutes sortes.
On trouve, dans le passé, quantité d’exemples d’explosions
inexplicables. Charles Fort en a parlé et plusieurs de ses
« disciples » s’en sont aussi, par la suite, préoccupés. Parfois, le
phénomène prend un aspect encore plus étrange, comme ce fut le
cas, par exemple, le 3 février 1969 au-dessus de Jacksonville, en
Floride. Ce jour-là, des bruits insolites retentirent, provenant de
nuages décrits comme « inhabituels » par tous ceux qui purent les
observer. Des centaines de personnes vinrent apporter leur
témoignage à James Alford, chef de la police de Jacksonville. L’une
d’elles déclara que les bruits qui s échappaient des nuages
ressemblaient à celui que font des feuilles de cellophane lorsqu’on
les froisse. Un autre témoin les compara aux pas d’un géant se
déplaçant sur du gravier. On chargea alors le capitaine de police
Harold Ryan de suivre le premier des nuages. L’homme s’exécuta
mais, malgré toute l’attention qu’il porta au phénomène, il ne put
continuer sa mission bien longtemps. Après qu’il eut observé le
nuage quelques instants, en effet, celui-ci disparut brusquement,
comme happé par le néant !
Peu de temps après, un second nuage bruyant apparut mais,
quand Ryan entreprit de le suivre à nouveau au volant de sa voiture,
il disparut tout aussi soudainement que le premier.
Quels étaient ces « nuages » et que dissimulaient-ils qui fut
entendu par des centaines de témoins ? Personne n’est parvenu à
donner une réponse satisfaisante à ces questions.
Ce qui s’est passé sur la côte Est des États-Unis en décembre
1977 est sensiblement différent mais, en fin de compte, tout aussi
inexplicable. « S’agit-il d’un phénomène naturel ou d’un essai secret
d’armes spatiales nucléaires au-dessus de l’Amérique ? » demandait
Le Parisien libéré du 20 décembre 1977, qui poursuivait : « Des
spécialistes en acoustique cherchent à expliquer une série de fortes
explosions qui ont eu lieu en haute altitude au cours des trois
dernières semaines, au large de la côte Est des États-Unis. M.
William Donn, chercheur au laboratoire d’acoustique de l’Université
Columbia, a déclaré qu’il avait détecté sept explosions distinctes,
dont chacune avait une force de 100 tonnes de dynamite. Les
organismes officiels, militaires et civils, n ont pu expliquer ce
phénomène. »
Après enquête, on s’aperçut que ces explosions s’étaient
produites à environ 80 kilomètres des côtes et à une altitude élevée
que certains estimèrent voisine de 10 000 mètres. Deux explosions
eurent lieu le 2 décembre et cinq autres quelques jours plus tard,
explosions qui furent enregistrées par des instruments de pression
atmosphérique. Les données se révélèrent similaires à celles
résultant d’essais d’armes nucléaires. Les explications les plus
plausibles, « bangs » d’avions militaires franchissant le mur du son
ou manœuvres d’artillerie navale, furent donc écartées par le
Pentagone, et les spécialistes en furent réduits à émettre des
hypothèses… Dans un article intitulé « Mysterious Explosions and
UFOS » (Mystérieuses explosions et OVNI) paru dans UFO Report
de mai 1978, John A. Keel a montré l’inconsistance de ces
hypothèses. La plus répandue veut, en effet, que ces explosions
soient produites par l’éclatement d’énormes bulles de méthane qui
se formeraient dans l’océan en raison des tonnes d’ordures et de
déchets qui y sont déversées. Mais le méthane est un gaz que l’on
rencontre à la surface des marais, pas des océans ! De plus, on voit
mal pourquoi de telles « bulles » se créeraient toujours au même
endroit puisqu’il n’y a qu’au voisinage des côtes atlantiques des
États-Unis que l’on a enregistré des explosions de ce type.
Dans son article, John A. Keel remarque que les « tremblements
de ciel » se produisent généralement pendant d’importantes vagues
d’observations d’OVNI. En fait, plus les observations sont
fréquentes, plus il se produit de « mystérieuses explosions » au
large des côtes américaines. Effectivement, il semble bien que
celles-ci soient causées par d’énigmatiques objets célestes, d’autant
qu’elles paraissent suivre une trajectoire bien précise, comme les
OVNI. Lorsque les « tremblements de ciel » de décembre 1977 se
produisirent, de nombreux témoins – parmi lesquels des policiers et
des militaires – affirmèrent avoir vu des « lueurs jaunes » se
mouvoir dans le ciel au-dessus de l’océan. Or, ces « lueurs » se
déplaçaient du nord au sud comme les explosions ! Mais s’agissait-il
bien d’explosions ? N’aurait-on pas eu affaire, plutôt, à des
« implosions » provoquées par de l’air s’engouffrant dans des trous
où le vide se serait fait de manière instantanée ? Ces trous auraient
pu être causés par quelque objet soudainement disparu qui en aurait
occupé l’espace quelques instants plus tôt. Explosions ou
implosions, force est de reconnaître que, pour l’instant, les
détonations de la côte atlantique gardent jalousement leur mystère.
Dans le Triangle des Bermudes, le ciel et la mer sont étroitement
liés. Sur mer disparaissent bateaux et équipages. Dans le ciel ce
sont des avions. Sur l’eau, et même sous l’eau, se déplacent des
Objets aquatiques non identifiés, alors que les cieux du Triangle
accueillent quantité d’engins insolites venus d’on ne sait où et à la
destination tout aussi incertaine. Il en va de même pour les
explosions. Dans le ciel de la côte atlantique des États-Unis
retentissent des bruits inexplicables alors que, parfois, la mer se
soulève comme soufflée par une déflagration d’origine inconnue.
Nous possédons quantité de témoignages de pilotes et de marins
ayant assisté à des phénomènes de ce type dans les eaux du
Triangle. Joseph H. Tassot est l’auteur d’un de ces témoignages.
Tassot est un plongeur originaire de Jacksonville, en Floride. Il a
plongé à plusieurs reprises dans le Triangle des Bermudes et ne
croit pas aux explications rationnelles qui sont généralement
avancées au sujet des disparitions d’avions et de bateaux. Rufus
Drake, journaliste américain dont j’ai déjà mentionné les travaux, a
recueilli son témoignage. « Non, Monsieur, lui a dit Tassot, il y a
quelque chose d’autre dans ce coin, quelque chose d’effrayant ! » Et
le plongeur de raconter qu’il lui est arrivé de voir l’océan se soulever
en formant une sorte de monticule semblable à ce que l’on peut
observer lors d’une explosion nucléaire souterraine. Un récit en tout
point semblable à celui de Joseph Tassot m’a été fait par un autre
plongeur, Henry C. de Miami. Henri C. n’est pas un professionnel. Il
plonge en amateur mais, son père étant également plongeur, il a
commencé très tôt à pratiquer ce sport et il jouit à présent d’une
solide expérience en la matière. En juillet 1971, il se livrait à son
occupation favorite en compagnie d’un couple d’amis à une
quinzaine de kilomètres à l’est de l’île Eleuthère, dans l’archipel des
Bahamas, quand, soudain, il vit, à quelque 500 mètres devant lui, la
mer entrer en ébullition. Cela dura une ou deux secondes à peine,
puis l’eau se souleva comme soufflée par une gigantesque
explosion. « Nous n’avions jamais rien vu de semblable, devait-il me
confier par la suite. C’était effrayant. Vraiment, nous avons eu très
peur, surtout quand l’onde de choc a atteint notre bateau qui a failli
chavirer. Je ne sais pas du tout ce que c’était. Je ne pense pas que
l’armée se livre à des expériences nucléaires dans un coin comme
celui-ci, car c est un endroit assez fréquenté. Et puis, on en aurait
entendu parler. Non, non… c’était… autre chose. Quand la mer a
retrouvé son calme, nous nous sommes regardés, mes amis et moi,
sans rien dire. Je crois que nous étions sérieusement secoués. Mais
nous pensions certainement à la même chose. On avait déjà
entendu des histoires au sujet des choses incompréhensibles qui se
produisent dans cette région. Je vais peut-être vous paraître idiot,
mais je crois que ces eaux-là sont habitées… Et quand je dis
“ habitées ”, je vous prie de croire que ça n’est pas à des poissons
que je pense. »
Quelques années auparavant, en 1963, des pilotes avaient déjà
pu observer une sorte de champignon atomique qui était sorti de la
mer et avait atteint de 500 à 1 000 mètres d’altitude. Naturellement,
il n’y avait pas eu d’expérience atomique ce jour-là dans cette
région…
Alors ? Expliquera-t-on ces incroyables déflagrations sous-
marines par la présence de méthane ? A moins que l’on n’invoque
ici ces fameux « infrasons » auxquels certains Soviétiques semblent
particulièrement tenir… Mais que l’on nous explique, alors, comment
des infrasons peuvent donner naissance à un champignon atomique
de 500 à 1 000 mètres de haut ! D’autres explications « naturelles »
ont bien été avancées pour rendre compte de ces explosions sous-
marines, mais ceux-là mêmes qui les proposent paraissent le faire
sans trop y croire. On a parlé de tourbillons dus à la nature du fond
de la mer, ou bien encore de lames de fond, mais aucun de ces
phénomènes ne parvient à expliquer la présence d’un champignon
atomique. Ce qui prouve, une fois encore, qu’il faut aller plus loin
dans la recherche de la vérité et ne pas craindre d’emprunter des
chemins conduisant au-delà de la science et de la raison…
Dans son article paru dans The Bermuda Triangle Special Report
1977, article que j’ai déjà mentionné à plusieurs reprises, Rufus
Drake parle d’un capitaine de l’armée américaine du nom de LeRoy
R. Jackson. A trente ans, il s’agit de l’un des pilotes les plus décorés
de la guerre du Vietnam, et il est à présent affecté à la base de Fort
Rucker, dans l’Alabama. Lors de sa nouvelle affectation, raconte
Rufus Drake, il s’aperçut que la plupart de ses compagnons
parlaient entre eux de mystérieuses tempêtes électriques, d’arrêts
inexpliqués de certains instruments, et d’autres événements tout
aussi étranges survenus dans l’océan Atlantique. Intrigué, Jackson
posa des questions mais « on » lui fit comprendre que cela risquait
de compromettre sa carrière s’il faisait mine de trop s’intéresser à ce
genre de sujet.
« Je me suis aperçu que les types parlaient de ça entre eux, dans
les baraquements ou dans les bars, a-t-il confié à Rufus Drake, mais
ils se taisaient en public, par peur du ridicule. »
Je dois dire en ce qui me concerne que plusieurs militaires que j’ai
pu rencontrer dans les États de la côte atlantique, de la Floride à la
Virginie, et même à New York, m’ont fait des déclarations de ce
genre. Selon eux, cependant, cette consigne du silence a pour seul
objectif d’éviter de semer la panique au milieu du public pour des
événements qui n’en valent pas la peine.
Mon opinion, sur ce point, diffère de la leur, d’autant qu’un jeune
officier de l’armée de l’air m’a un jour déclaré qu’en haut lieu « on
savait des choses ». Il n’a pu, hélas ! se montrer plus précis. Le
capitaine LeRoy R. Jackson, lui, en revanche, n’a pas hésité à dire
ce qu’il savait à Rufus Drake. Il lui a parlé, entre autres, d’un OV 1
(appareil de reconnaissance chargé de prendre des photos) ayant
rencontré une étrange formation nuageuse très épaisse au-dessus
du Triangle des Bermudes. Le pilote de cet appareil se débattit
pendant quarante-cinq minutes au milieu de cette formation et fut
projeté d’un endroit à l’autre « comme une balle de base-ball » par la
violence de la turbulence. Le temps finit par se calmer et l’avion
arriva enfin à destination, mais avec une heure d’avance sur l’horaire
prévu. Or, si l’on en juge d’après le plan de vol, la vitesse du vent et
les instruments, cette heure n’avait tout simplement jamais existé !
Berlitz et quelques autres auteurs ont cité d’autres cas semblables
de contraction du temps au-dessus du Triangle. C’est là un fait
absolument fantastique et totalement inexplicable dans l’état actuel
de nos connaissances, à tel point qu’aucune hypothèse rationnelle
n’a jamais été avancée par quiconque pour rendre compte de ce
phénomène. Les sceptiques préfèrent l’ignorer, tout simplement, ce
qui leur évite de se poser des questions qui risqueraient, sans doute,
de compromettre l’équilibre fragile de leurs rassurantes
démonstrations. Quant à Jackson, il a également déclaré à Rufus
Drake : « Je connais un lieutenant ayant aperçu des OVNI à
proximité des Bermudes à deux reprises. Je connais un officier
météorologiste ayant rencontré des tempêtes qui n’auraient jamais
dû se produire compte tenu de ses connaissances en matière de
météo. Je sais qu’un H 34 (un hélicoptère) a brusquement disparu
près des côtes de Floride en 1973 sans laisser de trace. » Il est
certain que l’on pourrait recueillir beaucoup d’autres anecdotes de
ce genre si les militaires n’étaient pas, pour la plupart, respectueux
de la consigne du silence qu’on leur demande d’observer en toute
occasion.
Il se passe encore bien des phénomènes troublants dans le
Triangle des Bermudes. Zone de silence radio, eaux blanches,
affolement des instruments et des compas, trous d’air inexplicables,
appareils secoués « comme par la poigne d’un géant », anomalies
optiques, lueurs bleuâtres ou verdâtres illuminant soudain le poste
de pilotage ou la coque des avions, destruction des circuits
électriques, tempêtes brutales, fumées sortant de l’eau… Ce ne sont
là que quelques-unes des manifestations insolites que l’on peut
observer dans ces parages. Aucune n’a reçu, jusqu’à présent,
d’explication satisfaisante, et les chercheurs en sont réduits à
émettre des hypothèses ponctuelles qui s’effondrent dès qu’on les
examine de trop près.
Comment expliquer, par exemple, le « brouillage » dont sont
victimes les satellites météorologiques lorsqu’ils passent à la
verticale des Bermudes ? Cette singularité a été observée par le
physicien Wayne Meshejian, de Longwood College, dans le
Michigan. Celui-ci s’est aperçu, en effet, que les satellites
météorologiques sur orbite polaire sont soumis à un champ
énergétique très puissant lorsqu’ils passent au-dessus du Triangle
des Bermudes. Ces satellites transmettent normalement des images
couplées de la situation météo, l’une en lumière normale, l’autre en
infrarouges. Les deux images ne pouvant être transmises
simultanément, celle prise aux infrarouges est gardée en réserve sur
bande magnétique. Or, selon Meshejian, cette image aux
infrarouges est effacée du récepteur. « Pourquoi cela se passe-t-il
uniquement dans cette partie du monde ? demande-t-il. Pourquoi ce
phénomène est-il aussi localisé ? »
Si des signaux qui ne devraient pas être brouillés le sont, il arrive,
en revanche, que d’autres soient parfois clairement interceptés sans
qu’on parvienne à savoir qui les émet. Le magazine Man’s Illustrated
a publié à ce propos, dans son numéro de mars 1966, un article
signé Ed Hyde décrivant l’un de ces cas de signaux sous-marins
d’origine inconnue. L’année précédente, des savants travaillant pour
le compte d un organisme officiel de recherches océanographiques
se livraient à une série d’essais de communication sous-marine à
longue distance. D’autres essais du même type avaient déjà été
tentés, mais tous avaient échoué. Cependant, l’un des savants
impliqués dans cette expérience avait mis au point une théorie
entièrement nouvelle et il était décidé, ainsi que ses collègues, à la
mettre à l’épreuve. Afin de prouver le bien-fondé de cette hypothèse,
il construisit une antenne longue de 1,500 km. Cette antenne fut
déposée sur la plate-forme continentale qui s’étend sous l’Atlantique
jusqu’à plus de 150 kilomètres des côtes américaines avant de
céder la place aux grandes fosses sous-marines que l’on rencontre
dans cette région. Beaucoup plus loin sur l’océan se trouvait un
navire appartenant au même organisme de recherches
océanographiques et muni d’instruments destinés à capter le
message émis par l’antenne. Quelle ne fut pas la surprise des
hommes qui se trouvaient à bord de ce bateau lorsqu’ils
s’aperçurent qu’ils venaient non seulement de capter deux fois le
message auquel ils s’attendaient – message qu’ils n’auraient dû
capter qu’une seule et unique fois –, mais aussi un autre, codé de
telle façon qu’aucun ordinateur n’est parvenu à le déchiffrer à ce
jour !
Si l’on en croit le rapport de l’enquête effectuée par des
spécialistes, le premier signal aurait été « intercepté » par « quelque
chose » qui l’aurait ensuite renvoyé avant de transmettre ses
propres signaux sur la même longueur d’onde que celle utilisée par
les chercheurs impliqués dans cette expérience. Chose plus
troublante encore, on s’aperçut que le « signal fantôme » provenait
d’un point situé dans l’une des fosses les plus profondes de
l’Atlantique, un véritable gouffre de près de 9 000 mètres de
profondeur ! Voilà qui semble bien indiquer que les eaux du Triangle
des Bermudes n’abritent pas que des poissons, à moins que ceux-ci
n’aient appris à envoyer des messages !
On connaît d’autres cas de signaux sous-marins de provenance
inconnue. Un marin originaire de Floride aurait même perdu la vie au
début des années 70 en cherchant à localiser la source de l’un
d’entre eux.
Alors ? Quelle « chose » demeure ainsi tapie à près de 9 000
mètres de profondeur, à l’abri du regard des hommes, pour émettre
ces messages codés de manière incompréhensible ? A qui sont
destinés ces signaux ? Et que signifient-ils ? Peut-être la réponse à
toutes ces questions nous fournirait-elle, enfin, la clef de l’énigme du
Triangle des Bermudes. Il est d’ailleurs intéressant de constater, à
cet égard, que les indigènes des Bahamas parlent depuis des
siècles de démons et de monstres habitant au fond des eaux. « Si
vous vous y risquez, disent-ils, vous n’en reviendrez jamais. De
Lucsa vous entraînera dans son antre et vous y resterez pour
toujours… » De Lucsa serait-il le nom mythologique donné à ces
mystérieux opérateurs radio du fond des mers ?
Et les « eaux blanches », ces célèbres « eaux blanches » décrites
aussi bien par Christophe Colomb que par les astronautes de la
mission Apollo ou par des pilotes volant à haute altitude au-dessus
du Triangle des Bermudes ? Elles n’apparaissent que dans cette
région du globe et l’on dirait que la mer est agitée en permanence
sous sa surface, comme pour dissimuler quelque chose aux yeux
d’éventuels observateurs. Que représente ce phénomène ? Par quoi
est-il provoqué ?
Et les « lueurs de Teach » que l’on peut voir danser, la nuit, au
large du cap Hatteras ? D’où proviennent-elles ? Que signifient-
elles ? Autant de questions sans réponses qui viennent s’ajouter à la
liste pourtant déjà longue des mystères du Triangle du Diable. Sans
réponses ? C’est à voir. Il semble, en effet, que nous disposions de
nombreux éléments, à présent, permettant, peut-être, d’entrevoir la
vérité en ce qui concerne l’énigme du Triangle maudit.
Déjà, plusieurs chercheurs ont laissé entendre que les eaux du
Triangle étaient peut-être habitées. John Wallace Spencer, auteur de
Limbo of the Lost, pense, par exemple, que des extra-terrestres ont
très bien pu établir une civilisation très avancée dans les
profondeurs inexplorées de l’Atlantique. Selon cet écrivain, les
vaisseaux et avions disparus s’y trouveraient en ce moment même,
et y seraient en quelque sorte « étudiés ». D’autres chercheurs, et
en particulier Charles Berlitz, qui a consacré une partie de sa vie à
l’étude de l’Atlantide 37, ont émis l’hypothèse de l’existence d’une
source d’énergie construite par l’homme (par les Atlantes ?) il y a
une dizaine de milliers d’années et qui fonctionnerait toujours. Rien
n’interdit de concilier ces deux hypothèses, à condition, toutefois,
d’écarter les extra-terrestres dont la présence sur cette terre me
paraît, quant à moi, superflue.
10

SUR LE CHEMIN DE LA VÉRITÉ

« Nous savons tous que les OVNI sont réels. La question reste de
savoir d’où ils viennent… » Ces deux phrases ne sont pas dues à
quelque « soucoupiste » fanatique mais à l’astronaute Ed Mitchell.
De son côté, Adi-Kent Thomas Jeffrey écrit : « On peut toujours nier
l’existence des OVNI mais on ne peut pas nier que des milliers de
gens en ont fait la description. Et, parmi eux, nombreux sont ceux
qui sont originaires de cette région, le terrifiant Triangle du Diable. A
vrai dire, j’ai découvert (en Floride et aux Bermudes tout
particulièrement) nombre de gens qui arpentent les plages à la nuit
tombée dans l’espoir d’apercevoir dans le ciel des soucoupes
volantes. Ces curieux ne restent presque jamais sur leur faim.
Toutes les nuits, quelqu’un voit quelque chose, semble-t-il 38. »
Rapprochons ces deux citations. Les OVNI sont réels, mais d’où
viennent-ils ? demande Ed Mitchell. On ne sait pas d’où ils viennent,
semble lui répondre Adi-Kent Thomas Jeffrey, mais on sait où l’on
peut en voir presque à coup sûr : sur les côtes de Floride.
Pour ma part, je crois avoir montré au cours des chapitres
précédents que la côte atlantique des États-Unis, et plus
particulièrement les côtes de la Floride, comptait parmi les régions
les plus « visitées » du monde par les Objets volants non identifiés. Il
est même relativement fréquent d’y voir des OVNI surgir de l’eau ou
bien s’y engouffrer comme si quelque chose les attirait… mieux, les
attendait, en ces lieux.
Ce sont ces apparitions et ces disparitions fréquentes qui ont
d’ailleurs conduit nombre d’auteurs à émettre l’hypothèse de
l’existence d’une base sous-marine de soucoupes volantes en cet
endroit. Seulement, pour beaucoup de ces chercheurs, une telle
« base » ne peut qu’être l’œuvre d’une civilisation extra-terrestre très
avancée venue trouver refuge dans nos océans. Pourquoi vouloir à
tout prix qu’il s’agisse d’extra-terrestres ? Souvenons-nous des
paroles d’Antonio Ribeira, l’un des hommes connaissant le mieux le
problème des mystérieux objets célestes (et aquatiques) en Europe
et peut-être même au monde : « D’ailleurs, s’agit-il bien de
“ visiteurs ” ? Et s’ils vivaient en symbiose avec nous-mêmes depuis
des temps immémoriaux ? » Faut-il le préciser ? Je souscris
entièrement à la géniale intuition de cet écrivain. Je suis de ceux qui
pensent, en effet, qu’ils vivent en symbiose avec nous, et cela
depuis une époque fort reculée dans l’histoire. Pour tout dire, je situe
le début de ce « parasitage » de notre monde une dizaine de milliers
d’années avant notre ère, quand l’Atlantide, ce continent « grand
comme l’Asie et la Libye réunies », sombra dans les flots.
Voilà. Le mot « Atlantide », celui que, d’habitude, on ne prononce
pas, est lâché.
Bien sûr, je ne pourrai jamais prouver concrètement le bien-fondé
de mon hypothèse. Nul à ma connaissance n’a jamais capturé un
OVNI, et je crois avoir fort peu de chances d’être le premier à
réaliser, un jour, un tel exploit. Mais, à défaut de preuves concrètes
et matérielles, je demande simplement au lecteur de réfléchir sur ce
que nous savons déjà et d’opérer avec moi les rapprochements qui
s’imposent.
Pas plus que je ne puis prouver que les pilotes des Objets volants
non identifiés sont les descendants (et encore… ne s’agit-il que de
leurs descendants ?) de ces Atlantes dont on sait aujourd’hui qu’ils
ont vécu sur un continent couvrant, autrefois, la quasi-totalité de
l’Atlantique Nord, je ne suis en mesure de démontrer le profond
manque de consistance de l’hypothèse dite « extra-terrestre » en
matière d’OVNI. Essayons, toutefois, de rassembler les données du
problème.
J’ai eu sous les yeux, récemment, un article paru dans le quotidien
parisien France-Soir, du 27 août 1975, intitulé : « Si les OVNI étaient
habités, leurs pilotes auraient au moins cent mille ans. » L’auteur de
cet article écrivait entre autres choses ceci : « Si d’autres êtres
intelligents existent, ils ne peuvent être que très loin, à des distances
telles que la lumière ou les ondes radio qui nous parviennent de
leurs planètes mettent des dizaines d’années à nous parvenir. » Je
précise qu’il ne s’agit pas là de vaines spéculations mais de
l’exposé, sous une forme vulgarisée et très abrégée, d’hypothèses
émises par quelques-uns des plus grands esprits scientifiques de
notre temps. Mais poursuivons la lecture de cet article : « … Même
si l’on imagine des moteurs capables de transformer toute la matière
en énergie, comme nous ne pouvons encore en concevoir (…), il
faudrait, pour parcourir ces distances, de gigantesques fusées qui
pèseraient des milliards de tonnes. Si de telles fusées pouvaient
voyager à la fantastique vitesse de 150 000 kilomètres à l’heure,
elles mettraient plus de cent mille ans à faire le seul voyage aller.
Soit mille siècles. On est loin des petites soucoupes volantes que
certains croient voir dans notre ciel et qui ne peuvent donc pas
transporter d’extra-terrestres. »
Je sais bien que cette dernière phrase fera bondir plus d’un
ufologue mais j’ai tenu à la conserver pour ne pas altérer le sens et
la portée de la démonstration de ce journaliste. Comme tous les
ufologues, cependant, je sais que « ces petites soucoupes volantes
que certains croient voir dans notre ciel » constituent bel et bien une
réalité concrète et ne sont pas le fruit des fantasmes de quelques
esprits égarés. Je sais aussi qu’il faut se méfier des démonstrations
« scientifiques », si évidentes et irréfutables qu’elles puissent
paraître, tendant à faire passer pour « absolument impossible » ce
qui n’est peut-être qu’irréalisable dans l’état actuel de nos
connaissances. L’histoire nous a appris combien nos savants étaient
sujets à l’erreur et combien leurs prédictions pouvaient se révéler
fausses lorsqu’ils mettaient une confiance aveugle dans les
connaissances de leur temps. C’est pourquoi je veux bien admettre
qu’une ou plusieurs races extra-terrestres aient découvert des
secrets, en matière de propulsion notamment, que nous ne pouvons
même pas imaginer. Mais deux points d’interrogation demeurent : la
distance et l’absence de contacts. Et là, j’avoue que les motivations
de ces prétendus extraterrestres me dépassent complètement.
Comment concilier un si long voyage – même s’il est accompli à
des vitesses défiant l’imagination – avec ce refus évident de prendre
contact avec l’humanité ? C’est incompréhensible. Réfléchissez un
peu à l’hypothèse extra-terrestre et à ses implications, et vous verrez
qu’elle a tôt fait de se présenter comme un tissu inextricable de
contradictions alors que, si l’on veut bien admettre que les OVNI
viennent de notre propre planète ou, plus précisément, de la
« planète Océan », beaucoup de choses s’éclairent. L’absence de
contacts elle-même peut s’expliquer du fait que ces créatures à
l’histoire longue, douloureuse et, certainement, pleine
d’enseignements ne désirent pas être troublées par des
représentants de notre turbulente et agressive humanité. On peut
même imaginer qu’ayant fait eux-mêmes l’expérience de la violence
et de la destruction, ils surveillent à présent un monde qui leur
appartient autant qu’à nous, afin d’éviter que nos propres excès ne
nous conduisent à la même catastrophe que celle qui les a conduits
à trouver refuge au fond des océans il y a quelques dizaines de
milliers d’années.
On pourra m’objecter qu’il n’est pas nécessaire que les occupants
des bases sous-marines soient des Atlantes pour que mon
raisonnement fonctionne. Certes, il peut s’agir d’extra-terrestres
ayant choisi de vivre sous l’eau depuis des temps immémoriaux et
se partageant ainsi la planète avec nous. Mais l’on avouera que les
deux hypothèses se valent et que l’identité de la position
géographique des vestiges de l’Atlantide et du Triangle des
Bermudes milite singulièrement en faveur de la mienne. Et puis,
comme je l’ai déjà dit, n’est-il pas logique de penser que, si les
occupants des OVNI s intéressent autant à notre planète, c’est parce
que celle-ci, dans une certaine mesure, leur appartient autant qu’à
nous ?
Voici des faits qu’il convient de relier les uns aux autres :
– L’ethnologie, l’anthropologie, la géologie, la zoologie, la
botanique et la linguistique nous disent, de manière quasi
irréfutable, qu’il a existé, autrefois, dans l’Atlantique Nord, un
continent aujourd’hui disparu. Tel est le premier de ces faits.
– Second fait : des expéditions d’archéologie sous-marine
récentes ont mis à jour les vestiges d’une puissante civilisation
ayant vécu il y a une dizaine de milliers d’années dans la région
dénommée, aujourd’hui, Triangle des Bermudes.
– Troisième fait : cette même région est le théâtre d’événements
étranges, inexplicables du point de vue de nos connaissances
actuelles, parmi lesquels des disparitions d’avions, de bateaux,
de missiles et d’équipages ne laissant aucune trace derrière
eux.
– Quatrième fait : le Triangle des Bermudes compte parmi les
régions du monde où l’on enregistre le plus grand nombre
d’observations d’Objets volants et aquatiques non identifiés.
– Cinquième fait : il est fréquent que, dans cette zone, de
mystérieuses et inexplicables explosions secouent le ciel et la
mer.
– Sixième fait : il arrive que l’on capte par radio des messages
indéchiffrables en provenance des fosses les plus profondes de
cette partie de l’océan Atlantique.
– Septième fait : aucun homme ne s’est jamais aventuré dans une
de ces fosses et celles-ci, pour l’instant, conservent jalousement
tous leurs secrets.
Je vous laisse méditer sur la portée de ces informations, mais il
me semble que si l’on veut bien admettre, pour les raisons exposées
plus haut, que les occupants des soucoupes volantes ne sont pas
nécessairement des extra-terrestres, ces faits, examinés les uns en
regard des autres, semblent converger vers une seule et même
réalité : ce sont des OVNI qui sont à l’origine des disparitions
inexpliquées du Triangle des Bermudes. La base secrète de ces
OVNI est au fond de l’océan, au sein du continent de l’Atlantide, par
9 000 mètres de fond. Les pilotes de ces OVNI sont des survivants
de la race des Atlantes.
D’autres faits donnent du poids à cette hypothèse et, parmi ceux-
ci, il convient d’évoquer ici l’existence des « hommes en noir ».
Tous les ufologues ont entendu parler de ces mystérieux
personnages venus d’on ne sait où et qui paraissent avoir déjà
plusieurs morts sur la conscience. En 1973, la revue américaine
Cosmology Newslink a publié une étude les concernant qui
démontrait que leur présence sur cette terre remontait, en fait, très
loin dans le passé. On peut imaginer, cependant, que leurs
interventions au cours des siècles précédents ont été moins
nombreuses et plus discrètes que celles que nous leur connaissons
aujourd’hui car, s’il est vrai que les M.I.B. (de l’anglais men in black :
« hommes en noir ») ont pour mission de protéger les secrets de
leur race, il est logique de penser que ceux-ci sont plus menacés par
la recherche ufologique moderne qu’ils ne l’étaient par l’attitude
souvent proche de la superstition de nos ancêtres.
Mais qui sont ces « hommes en noir » ? On a dit d’eux qu’ils
constituaient une sorte de Cinquième Colonne extra-terrestre sur la
Terre. En fait, tout ce que l’on sait à leur sujet, c’est qu’il s’agit
d’hommes de grande taille (quoique cette particularité souffre
quelques exceptions), vêtus d’habits de couleur sombre – quand ce
n est pas d’uniformes militaires, mais c’est là un point sur lequel
nous reviendrons –, au faciès décrit comme « poupin » ou
« oriental » (ce détail a son importance), qui interviennent auprès
des chercheurs ou des témoins ayant fait quelque découverte de
poids en matière d’ufologie. La plupart du temps, après s’être livrés
à un interrogatoire minutieux de la personne qu’ils ont approchée, ils
se contentent de lui dérober ses documents (notes, films, photos,
résultats d’analyses, débris, etc.), mais, parfois, ils n’hésitent pas à
avoir recours à la pression psychologique, voire dans quelques cas
exceptionnels, au meurtre pour parvenir à leurs fins.
Leur existence paraît acquise. Ils ont approché trop de témoins
pour que l’on puisse se permettre de mettre toutes ces prises de
contact sur le compte d’un quelconque phénomène hallucinatoire ou
mystificateur. Du fait qu’elle paraît acquise, on a essayé de
l’expliquer de manière rationnelle, et certains ont cru voir chez ces
créatures des agents de la CIA. Cette hypothèse fut, un temps,
largement répandue, et l’on en trouve l’écho dans un article intitulé,
précisément, « “ Hommes en noir ” et CIA » paru au Canada dans le
numéro 3 de la revue UFO Québec. Wido Hoville, l’auteur de cet
article, après avoir montré que la CIA était « impliquée jusqu’au cou
dans l’affaire des soucoupes volantes depuis vingt et un ans » met
au nombre des « méthodes qui ont certainement été utilisées pour
dissuader un témoin sincère de faire connaître son observation » les
interventions des MIB.
« On trouve dans beaucoup de livres sur l’ufologie et écrits par
divers auteurs, partout dans le monde, des cas d’“ hommes en noir ”,
rappelle Wido Hoville, qui se sont présentés chez des témoins qui
avaient réussi à prendre des photos, un film d’UFO, ou encore qui
étaient en possession de quelque preuve physique de leur
existence, et qui se sont vus menacés, voire violentés, eux ou des
membres de leur famille, si cesdits témoins ne se taisaient pas ou ne
laissaient pas tomber leur cas. Les preuves emportées par ces
“ hommes en noir ” ont disparu et n’ont jamais reparu. »
Mais l’a hypothèse CIA » s’effondre, malheureusement, dès que
l’on examine le problème de près. Il est vrai que les motivations
apparentes des « hommes en noir » – opposition par tous les
moyens à la diffusion de l’information concernant le phénomène
OVNI – peuvent tout aussi bien convenir à des agents d’un
organisme officiel comme la CIA ou l’US Navy qu’à des êtres
directement menacés par les conséquences possibles de la
recherche ufologique. Mais là s’arrêtent les arguments en faveur de
tels organismes.
John A. Keel, auteur de The Cosmic Question 39, fait très
pertinemment remarquer qu’au cours des différentes périodes de
l’histoire où les « hommes en noir » se sont manifestés, on les a
assimilés, suivant le contexte, à des groupes aussi divers que les
banquiers internationaux, les francs-maçons, les jésuites et, donc,
plus récemment, la CIA. Et cela seul suffit à démontrer que
l’hypothèse selon laquelle les MIB sont des agents de la CIA est
erronée car ces êtres mystérieux sont apparus bien avant la création
de la célèbre agence de renseignement. On sait, par exemple, qu’en
1897, au Texas, un « homme en noir » s’empara d’un morceau de
métal retrouvé par les témoins du passage d’un OVNI après que
celui-ci l’eut laissé tomber. Dix-sept ans auparavant, une aventure
similaire s’était produite à Galisteo Junction, au sud de Santa Fe, au
Nouveau-Mexique. Le 26 mars 1880, en effet, quatre hommes
avaient aperçu une sorte de « ballon en forme de poisson »
survolant leur village. Un objet était tombé de ce « ballon ». Il
s’agissait d’une espèce de vase couvert de hiéroglyphes
incompréhensibles. Les témoins l’avaient porté dans la seule
boutique du village, qui faisait également office de lieu de réunion,
afin de prouver qu’ils avaient bien vu « quelque chose ». L’objet y
était resté deux jours, jusqu’à ce qu’un homme se disant
« collectionneur » se présentât pour l’acheter. Il en offrit une somme
astronomique, dit-on…
D’autres cas du même genre, dont certains se sont produits plus
loin encore dans le passé, viennent, eux aussi, infirmer l’hypothèse
agents de la CIA. Et puis, ceux-ci ont-ils tous le faciès « oriental » ?
J’ai dit que ce détail avait son importance. En effet : que l’on se
souvienne de cette coutume consistant à déformer le crâne des
enfants pour leur donner la forme d’un œuf que l’on retrouve à la fois
dans toute l’Amérique et autour des côtes méditerranéennes. La
raison de cette pratique serait que les Atlantes auraient eu des têtes
de cette forme, c’est-à-dire avec la ligne du nez dans le
prolongement direct du sommet du crâne comme certains des
premiers pharaons égyptiens. Un tel visage n’a-t-il pas de fortes
chances d’être décrit comme « oriental » par un témoin occidental
peu versé dans l’étude des morphologies humaines ? Mais
n’anticipons pas et revenons à nos agents de la CIA. Depuis quand
ceux-ci peuvent-ils paralyser des témoins ou les rendre malades
pendant plusieurs jours comme cela s’est produit à maintes reprises
à l’occasion d’interventions d’« hommes en noir » ? Et comment
font-ils pour être informés de cas dont les témoins n’ont parlé à
personne ? C’est pourtant ce qui se passe neuf fois sur dix puisque
la tactique des MIB paraît être, précisément, d’arrêter l’information
avant qu’elle n’ait pu être diffusée. Un cas, à cet égard, me paraît
particulièrement significatif. Il est d’autant plus intéressant de le citer
ici qu’il concerne directement le Triangle des Bermudes… John A.
Keel le mentionne d’ailleurs également dans son livre.
Ce cas s’est produit en 1951 à Key West, à l’extrême sud de la
Floride. Plusieurs officiers de marine et hommes d’équipage se
trouvaient à bord d’une vedette au large des côtes de la Floride
lorsqu’ils aperçurent un objet en forme de cigare qui flottait au-
dessus des vagues. L’engin émettait une sorte de lueur pulsante, et
une colonne de lumière verdâtre partait de sa « coque » et paraissait
s’enfoncer dans la mer. Les témoins purent l’observer aux jumelles.
Détail intéressant : l’océan alentour était couvert de poissons morts,
le ventre à l’air. Soudain, un avion apparut à l’horizon et le
mystérieux objet s’éleva dans l’air où il disparut en quelques
secondes.
A peine la vedette avait-elle regagné son port d’attache à Key
West que les membres de son équipage, officiers et hommes du
rang compris, furent accostés par un groupe d’hommes d’allure
officielle vêtus de noir. Ces hommes les entraînèrent à l’écart et
commencèrent à leur poser mille questions concernant leur
observation en pleine mer. Si l’on en croit l’un des témoins, on aurait
dit que ces hommes tendaient à discréditer la validité du témoignage
des marins. Les informations dont je dispose sur ce cas ne précisent
pas ce que ces « hommes en noir » ont fait après avoir mis fin à leur
interrogatoire, mais tout porte à croire qu’ils demandèrent aux
témoins de l’incident de garder le silence sur cette troublante affaire.
Cette attitude est, en effet, celle que l’on rencontre le plus
fréquemment de la part de ces énigmatiques personnages.
Dans son livre Les Objets volants non identifiés : mythe ou
réalité ? J. Allen Hynek rapporte un autre cas d’intervention
d’« hommes en noir », bien qu’il paraisse se refuser à employer
cette expression. Ce cas figure dans son chapitre consacré aux
« rencontres rapprochées du troisième type ».
« L’incident, écrit l’auteur, eut pour témoin quatre hommes
s’acquittant parfaitement de leurs obligations professionnelles et
familiales. Deux d’entre eux ont un poste relevant de la sécurité
militaire, et la violation de leur anonymat constituerait une grave
menace pour leur emploi. Leur observation eut lieu dans le Dakota
du Nord, en novembre 1961, par une froide nuit de pluie et de grésil.
Les quatre hommes virent un engin éclairé atterrir dans un champ
découvert ; le croyant en difficulté, ils s’arrêtèrent sur le bas-côté de
la route, escaladèrent la clôture et se précipitèrent vers l’“ avion ”.
On peut imaginer leur surprise en découvrant autour de l’appareil
des humanoïdes dont l’un tenta de les éloigner d’un geste
menaçant. L’un des hommes fit feu sur l’humanoïde, qui tomba
comme s’il était blessé. L’appareil décolla rapidement tandis que les
quatre hommes prenaient la fuite.
« Le lendemain, bien que, de leur propre aveu, ils n’aient soufflé
mot de cette aventure à personne, on vint chercher l’un d’eux sur
son lieu de travail, et on le conduisit devant des inconnus. Ceux-ci lui
demandèrent de les conduire chez lui, et là, ils examinèrent les
vêtements qu’il portait la nuit précédente, et plus particulièrement
ses chaussures, puis partirent sans explication. Pour autant que je
sache, aucun des quatre hommes n’entendit plus jamais parler de
l’affaire. Le mystère demeure entier. »
L’histoire de l’ufologie compte quelques « classiques » en matière
d’interventions d’« hommes en noir ». Le cas le plus frappant, et
peut-être le plus célèbre, est celui d’Albert K. Bender, directeur de l’
« International Flying Saucers Bureau » et de la revue Space
Review.
L’« International Flying Saucers Bureau » était un organisme privé
s’étant donné pour tâche d’étudier le phénomène OVNI sous tous
ses aspects. La Space Review était la revue de cet organisme. En
juillet 1953, Bender y fit paraître le texte suivant : « Le mystère des
soucoupes volantes ne sera plus longtemps un mystère. Leur origine
est d’ores et déjà connue, cependant toute information relative à
cette question doit être dissimulée “ par ordre supérieur ”. Nous
aimerions publier intégralement dans Space Review les détails de
cette information, mais nous avons été avisés de n’en rien faire.
Nous conseillons notamment à ceux qui se sont engagés dans
l’étude des soucoupes volantes d’être très prudents. »
A la fin de l’année 1973, trois hommes vêtus de noir vinrent rendre
visite à Bender pour lui demander d’abandonner ses recherches.
Quelques jours plus tard, l’ « International Flying Saucers Bureau »
était dissous et la publication de la Space Review interrompue.
L’année suivante, en octobre 1954, la revue Nexus, également
consacrée au phénomène OVNI, annonçait fièrement : « Nous
avons obtenu une “ évidence irréfutable ” quant à la nature des
soucoupes volantes. »
On n’en sut jamais plus, une « haute autorité » ayant interdit la
publication des détails concernant cette « évidence irréfutable ».
Le fondateur de la célèbre Flying Saucers Review, Waveney
Girvan, mourut, quant à lui, d’un cancer le 22 octobre 1964. Rien de
particulièrement étrange là-dedans apparemment, si ce n’est
qu’après sa mort on ne retrouva aucun de ses documents chez lui
alors qu’il les y conservait tous jalousement et précieusement.
H.T. Wilkins et Frank Edwards, autres chercheurs mondialement
connus, moururent tous deux dans des circonstances anormales
alors qu’ils semblaient sur le point de faire une importante
découverte…
Il arrive que les « hommes en noir » troquent leur sinistre défroque
contre un uniforme d’officier de l’armée américaine. Frank Edwards,
précisément, a raconté dans un de ses livres l’histoire d’un cadre
dans un grand complexe industriel américain qui, après avoir aperçu
un OVNI en décembre 1965, reçut la visite de deux « officiers » qui
lui posèrent un grand nombre de questions avant de lui déclarer :
« Ça n est pas à nous de vous dire ce qu’il vous reste à faire, mais
voici une suggestion : ne parlez à personne de toute cette affaire. »
Naturellement, dans un cas comme celui-ci, on pourrait penser
qu’il s’agissait réellement d’officiers. Mais semblable aventure est
arrivée à quantité de témoins et le moins que l’on puisse dire de ces
« militaires » est qu’ils ont un comportement aussi inhabituel que
surprenant. Lorsque les témoins prennent la peine de les décrire, on
apprend qu’ils ont, eux aussi, des traits « orientaux » ; ils sont
beaucoup plus grands que la moyenne ; ils se déplacent dans des
limousines noires identiques à celles qu’utilisent les MIB et dont les
plaques d’immatriculation ne correspondent à rien de connu. Et
lorsque, d’aventure, un témoin se permet de protester auprès des
autorités militaires compétentes, celles-ci avouent tout ignorer de
l’incident et des hommes dont il est question. John A. Keel dit avoir
enquêté sur une cinquantaine de cas où des « militaires » auraient
approché soit directement soit par téléphone des témoins ayant
aperçu ou photographié des OVNI. Il se rendit ensuite au Pentagone
afin de vérifier s’il s’agissait bien de militaires, or on lui affirma que
personne, là-bas, n’avait jamais entendu parler des cas sur lesquels
il avait enquêté.
Qui sont donc ces mystérieux « démarcheurs », quelle que soit la
tenue qu’ils revêtent ? Quels buts poursuivent-ils exactement ? De
quels moyens disposent-ils, et d’où viennent-ils ? Toutes ces
questions, les ufologues du monde entier se les posent. En 1971, la
revue canadienne Affa a publié, dans son numéro 6, sous le titre
« La ligne de pensée de la SRPM » (Société de recherche sur les
phénomènes mystérieux, organisme dont le bulletin est Affa), une
étude sur les « hommes en noir » à la fois précise et documentée.
Le rédacteur anonyme de cette étude, après avoir examiné les
obstacles couramment rencontrés par les ufologues dans leur
recherche de la vérité, écrivait entre autres ceci : « Il nous apparaît
donc des plus évidents que l’ovniologie est un obstacle pour les
autorités et que celles-ci, pour des raisons que nous ne saisissons
pas clairement, tentent par tous les moyens d’éviter le sujet, de
l’écarter du champ d’intérêt de la population. Ce qui devient
beaucoup plus inquiétant, cependant, est cette violente contrepartie
qui a causé jusqu’à présent la fermeture de dizaines de grosses
organisations et même la mort, semble-t-il, de plusieurs chercheurs.
Faut-il relier les autorités gouvernementales à ces dangereux
adversaires ? Ce serait là une bien aventureuse accusation. Mais si
alors nous devons chercher ailleurs une explication, nous faudra-t-il
la relier directement aux OVNI ? »
Plus loin, dans cette même étude, le rédacteur précise sa
pensée : « … nous croyons personnellement qu’il peut y avoir un
lien direct entre les “ hommes en noir ”, les soucoupes sous-marines
et les disparitions de sous-marins 40.
« Voici pourquoi.
« Supposons pour un instant que ces hommes soient eux-mêmes
d’origine extra-terrestre. Pour certaines raisons que nous ne
connaissons pas, ils s’attaquent aux chercheurs. Les OVNI que nous
voyons pourraient donc, comme il est normal de le penser, installer
sur Terre des bases afin d’atterrir, ne serait-ce que pour y préparer
un travail quelconque ou y laisser en permanence des éléments
chargés d’une surveillance accrue auprès de leur présence sur notre
planète. Les fonds sous-marins demeurent – et demeureront
longtemps – un monde difficilement accessible à l’homme. Ils sont
donc installés dans les fosses abyssales et c’est de là que leurs
vaisseaux prennent le départ et reviennent. Nous nageons
présentement dans le fantastique, mais considérons l’infime
possibilité de nos dires. L’homme, pour sa part, cherche davantage à
rejoindre la Lune et les planètes de notre système solaire. Il néglige
ses recherches sur sa propre planète et, par conséquent, s’aventure
sous l’eau avec prudence et modération. Puis, un jour, on lit dans les
journaux que l’Euridyce est introuvable, que le Thresher disparaît
dans des circonstances mystérieuses, puis d’autres et d’autres
encore. Ces sous-marins ont peut-être trop approché de leurs bases
ou ont pu photographier d’autres installations postées plus avant. »
Comme beaucoup de ses confrères en matière d’ufologie, le
rédacteur de cette étude admet comme allant de soi l’hypothèse
extra-terrestre. J’ai déjà dit ce que j’en pensais et je n’y reviendrai
donc pas. Sa démonstration conserve cependant toute sa pertinence
si l’on tient les occupants des OVNI non pas pour des créatures
venues d’une autre planète mais pour les descendants des Atlantes.
L’auteur de ce texte dit ensuite que, selon lui, les « hommes en
noir » ne s’en prennent pas aux chercheurs ou aux organismes en
tant que tels mais à ceux qui, par hasard, « découvrent ou mettent à
jour des faits pouvant révéler non pas l’existence ou la présence des
extraterrestres, mais leur pied-à-terre chez nous ». Ce que tendrait à
prouver, en effet, le fait qu’un homme comme Bender ait été
approché alors que d’autres chercheurs tout aussi éminents, mais
que leurs travaux avaient, peut-être, conduits sur de fausses pistes –
ou des pistes moins dangereuses pour les « hommes en noirs » et
ceux qui les envoient – ne l’ont jamais été.
John A. Keel fait, à ce propos, plusieurs remarques du plus haut
intérêt et, s’agissant très précisément des buts poursuivis par les
« hommes en noir », il dit s’être aperçu que ceux-ci s’efforcent,
apparemment, de combattre et d’étouffer les hypothèses accordant
une origine « terrienne » aux OVNI et, au contraire, d’encourager
celles qui spéculent sur une provenance extra-terrestre de ces
mêmes objets. Bender, par exemple, venait précisément
d’abandonner l’hypothèse extra-terrestre lorsqu’il fut contraint
d’interrompre ses recherches. D’autres chercheurs qui, eux aussi,
avaient écarté cette hypothèse, se sont vus littéralement assaillis de
coups de téléphone et de menaces pendant que leurs collègues qui
s’accrochaient toujours à l’idée d’une origine extra-planétaire des
Objets volants non identifiés poursuivaient leurs travaux en paix. « Si
un témoin vous procure une pièce d’un métal non identifiable en
provenance d’un OVNI, souligne John A. Keel, vous n’aurez aucun
problème. Mais si un témoin met à votre disposition un morceau
d’aluminium, de magnésium ou de silice – qui sont tous des
matériaux largement répandus sur Terre –, il est fort probable que
vous receviez la visite indésirable d’un de ces mystérieux “ individus
persuasifs ” vêtus de noir. »
Il est intéressant de noter à cet égard que de nombreuses pièces
de dossiers dérobés, détruits ou mystérieusement disparus chez bon
nombre de chercheurs ou d’organismes concernaient, précisément,
l’origine des OVNI. Et l’on peut alors se demander si ce qui est arrivé
à Paul Schliemann, le petit-fils du découvreur de Troie dont il a été
question dans un précédent chapitre, n’est pas à mettre sur le
compte des « hommes en noir ». Il est tout de même curieux que
Schliemann ait disparu au moment même où il annonçait de
stupéfiantes révélations sur l’Atlantide. Je sais bien que l’on a dit que
ses découvertes n’avaient très certainement aucune valeur, mais
l’on peut s’interroger sur les raisons qui ont poussé certains savants
à discréditer après coup les travaux de ce très (trop ?) encombrant
confrère. Du reste, celui-ci pouvait d’autant plus facilement être
traîné dans la boue et ses découvertes (dont nul n’a pourtant jamais
pleinement pris connaissance) tournées en dérision qu’il n’était plus
là pour se défendre.
Avec Schliemann, voilà que nous sommes de nouveau conduits à
évoquer l’Atlantide. Au cours de son intervention à la télévision
française, lors des Dossiers de l’écran du 21 février 1978, Jacques
Mayol, l’un de ceux qui ont participé à la découverte des ruines
sous-marines de Bimini, a révélé qu’il existait dans cette région –
celle de Bimini – plusieurs sources d’eau fraîche. Cette eau, a-t-il
dit, a été analysée par des scientifiques de Miami qui se sont
aperçus qu’elle contenait 30 milligrammes de lithium par litre, ce qui
en fait la source de lithium la plus importante du monde. Or le
lithium, qui est défini par le dictionnaire comme un corps simple et
un métal alcalin d’un blanc argenté, le plus léger de tous les solides,
connaît une application pharmaceutique particulière des plus
intéressantes. On l’emploie, en effet, en psychiatrie car c’est un
stabilisateur des cellules cérébrales. C’est ce qui a conduit Jean-Luc
Berault, journaliste à Nostra, à poser le problème suivant : « Ces
particularités (celles du lithium), parmi d’autres qui restent à
découvrir, auraient-elles permis aux Atlantes de survivre après
l’engloutissement de leur continent 41 ? »
C’est la question que l’on est effectivement amené à se poser.
Encore une fois, je n’ai pas la prétention d’apporter des preuves
irréfutables quant aux fondements de mon hypothèse. Pas plus
qu’aucun homme sur cette planète – du moins à ma connaissance –
je n’ai plongé à 7 000, 8 000 ou 9 000 mètres de profondeur dans le
Triangle des Bermudes pour en rapporter des photos d’une
éventuelle base sous-marine d’OVNI, mais je crois que lorsque l’on
veut bien se donner la peine d’examiner sans préjugés toutes les
pièces dont nous disposons, tant en ce qui concerne le Triangle des
Bermudes que l’Atlantide et les OVNI, ce qui pouvait apparaître au
début comme pure spéculation prend, petit à petit, une consistance
singulière.
11

L’ÉNIGME RÉSOLUE ?

La revue UFO Report a publié, dans son numéro d’août 1977, la


lettre d’un lecteur, Alexandre da Costa, de Sainte-Lucie, en Floride,
qui disait entre autres ceci : « De nombreux chercheurs se sont
aperçus depuis longtemps du rapport ne devant rien à la
coïncidence qui existe entre les OVNI et le Triangle des Bermudes.
Par exemple, les années 1945 à 1948 ont enregistré un nombre
inhabituel de disparitions dans le Triangle et tous les spécialistes
des OVNI savent que ceux-ci ont vraiment commencé à se répandre
dans le monde en 1946. De même, les années 1952, 1966 et 1973
ont enregistré le plus grand nombre d’apparitions d’OVNI et, au
cours de ces mêmes années, le Triangle s’est emparé d’un grand
nombre d’avions et de bateaux.
« Les disparitions elles-mêmes suggèrent l’intervention des OVNI.
Dans le cas des Avenger, du Star Tiger, du Star Ariel, du DC 3 et de
nombreux autres, on a parlé d’étranges “ lumières ” et de “ feux ”
aperçus peu après les disparitions. Dans un cas, celui du Star Ariel,
l’objet signalé était un “ objet flottant reflétant le clair de lune ” ! »
Cette lettre témoigne d’un sentiment largement répandu dans
certains cercles d’ufologues. Dans ces mêmes cercles, on n’en parle
souvent qu’à mots couverts, comme s’il était, en quelque sorte,
inavouable de penser que les OVNI ont quelque chose à voir avec
les disparitions constatées dans les eaux du Triangle. Cependant,
les faits sont là, nous l’avons vu. Et ces faits deviennent encore plus
éloquents lorsqu’on examine quelques-uns des cas les plus célèbres
de disparitions inexpliquées en tenant compte de ce que nous
savons à présent.
Le correspondant d’UFO Report parle des Avenger, du Star Tiger,
du Star Ariel et du DC 3. Voyons ce qu’il en est de chacun de ces
grands « classiques ».
Le dossier concernant la disparition des cinq Avenger contient
bien des éléments troublants comme je crois l’avoir montré dans le
chapitre que j’ai consacré à cette tristement célèbre affaire. Joan, la
veuve du capitaine Powers, en est consciente et, compte tenu de ce
qu’elle sait à présent, elle pose un certain nombre de questions
particulièrement pertinentes dont la réponse fournirait, peut-être, la
clef de l’énigme.
Pourquoi le lieutenant Taylor ne voulait-il pas prendre part au vol ?
demande-t-elle. Je n’entends pas, bien sûr, résoudre ce problème ni
les suivants de manière irréfutable, mais est-il, au fond, si absurde
de penser que « quelqu’un » l’avait averti des dangers qui
attendaient quiconque s’aventurerait au-dessus du Triangle des
Bermudes le 5 décembre 1945 ? Bien sûr, il se peut qu’il se soit tout
bonnement agi d’une coïncidence ou d’une simple intuition, mais
pourquoi celle-ci n’aurait-elle pu être, d’une certaine manière,
« provoquée » ?
Qu’est-ce qui a causé la défection des instruments à bora des
appareils ? poursuit Joan. Un champ magnétique d’origine inconnue,
semble être la réponse qui s’impose. Imaginons alors que l’« on » ait
essayé de dissuader le lieutenant Taylor de prendre part au vol en
pensant que cela suffirait peut-être à annuler ce dernier. Après tout,
Taylor commandait l’escadrille et sa présence, par conséquent, était
indispensable. Cette tentative de dissuasion ayant échoué en raison,
précisément, du rôle de première importance de Taylor dans le vol,
on peut penser qu’« on » en ait été ensuite réduit à « brouiller les
pistes » en quelque sorte, de façon que les cinq appareils fussent
contraints de regagner leur base.
La troisième question que pose Joan est peut-être la plus
importante : pourquoi le lieutenant Taylor a-t-il demandé au
lieutenant Cox de ne pas venir à sa rencontre ? Cette question en
appelle, bien entendu, une autre : et si Taylor avait vu « quelque
chose » que Cox ne devait pas voir ? Un OVNI ? Il est impossible de
ne pas y penser. Mais alors, dans ce cas, pourquoi Taylor ne voulait-
il pas que Cox voie, lui aussi, cet objet ? Savait-il, avant de s’envoler,
qu’il risquait de faire une étrange rencontre au-dessus de
l’Atlantique ?
Un point demeure particulièrement obscur, tout de même, dans
toute cette affaire, c’est le rôle des organismes officiels américains.
Si l’hypothèse de Joan se révèle être exacte, à savoir que les
équipages des cinq Avenger ne sont pas morts, comme on l’a laissé
croire, mais qu’ils ont été mis au secret pour ne pas révéler au public
ce qu’ils avaient vu au cours de leur mission, on est en droit de
conclure que « quelqu’un », au sein même de l’armée et du
gouvernement des États-Unis, savait parfaitement de quoi il
retournait. L’armée et le gouvernement seraient-ils « infiltrés » ?
Après tout, pourquoi pas ? Nous savons que les « hommes en
noir », ou quel que soit leur nom, disposent de moyens puissants
pour parvenir à leurs fins. Pourquoi l’infiltration des organismes
officiels américains (et, peut-être, d’autres pays) ne ferait-elle pas
partie de ces moyens ? Je me garderai bien de conclure en ce qui
concerne la tragique odyssée des cinq TBM Avenger, mais il n’en
demeure pas moins clair que l’ensemble des éléments dont nous
disposons à ce sujet constitue, lorsqu’on les examine à la lueur des
hypothèses que j’ai émises dans ce livre, un puzzle assez cohérent.
Les cas du Star Tiger et du Star Ariel, eux, comptent parmi les
plus mystérieux qui se soient jamais produits dans le Triangle des
Bermudes.
Au cours d’un voyage, j’ai pu entrer en contact à Wilmington, en
Caroline du Nord, avec deux hommes, un ancien journaliste du nom
de Daniel Johnson et un professeur de musique, aujourd’hui à la
retraite, du nom de Harvey Fuller. Tous deux m’avaient été signalés
par un correspondant comme ayant été les témoins de
« phénomènes étranges » en 1948. Ce n’est qu’en entendant leurs
récits – je précise que ces deux hommes ne se connaissent pas,
bien qu’à présent ils aient entendu parler l’un de l’autre – que je
m’aperçus que leurs observations avaient eu lieu vers la fin du mois
de janvier 1948, c’est-à-dire à peu près au moment, précisément, où
avait disparu le Star Tiger. Ni l’un ni l’autre n’ont pu me donner le
jour exact, mais il y a gros à parier que les événements auxquels ils
ont assisté se sont déroulés le 30 janvier 1948, d’autant que tous
deux m’ont précisé que cela s’était produit le matin. Or, c’est aux
premières lueurs du jour que l’opérateur de la tour de contrôle des
Bermudes reçut le dernier message du Star Tiger. De plus,
Wilmington se trouve près de la côte atlantique des États-Unis et la
plage la plus proche, qui n’en est distante que de quelques
kilomètres, est située pratiquement en face des Bermudes. Or,
qu’ont vu ces deux hommes ?
Le premier, Daniel Johnson, se trouvait à Wrightsville Beach, une
ville voisine de Wilmington, pour un reportage. Il avait terminé son
travail la veille et, après avoir passé la nuit chez une de ses sœurs, il
s’était levé tôt le matin – vers 6 h 30 - 7 heures – pour regagner
Wilmington. Au moment de monter dans sa voiture, son regard avait
été attiré par quelque chose de rougeâtre dans le ciel, en direction
de l’océan. « Il faisait très beau, ce jour-là. Ça, je m’en souviens,
devait-il me confier près de vingt-cinq ans plus tard. Ça ne pouvait
donc pas être un nuage éclairé par le soleil ou quelque chose
comme ça. Ça ne pouvait pas être un avion non plus. C’est la
première chose que je me suis dite. Bon sang ! Un avion, ça fait du
bruit. Surtout à cette époque. Et là, on n’entendait absolument rien.
Et puis, c’était beaucoup trop grand. Ça venait de l’océan et ça
s’approchait à toute vitesse. J’ai regardé ça en me disant : “ Bon
sang ! C’est une de ces foutues soucoupes volantes ! ” Il faut dire
qu’à cette époque on en parlait beaucoup et tout le monde pensait à
ces engins, dans le ciel. Il y avait même des gens, je me rappelle,
qui avaient peur d’être envahis par les Martiens ! L’objet est passé
presque au-dessus de moi. C’était rond et flou avec une lueur rouge
ou, plutôt, orange, si vous voyez ce que je veux dire. Et toujours ce
foutu silence ! Je ne sais pas du tout à quelle hauteur ça se trouvait,
mais on aurait dit que c’était immense. J’ai couru à la maison pour
avertir ma sœur, mais le temps qu’elle réagisse et passe une robe
de chambre, ça avait disparu. Ma sœur, d’abord, au début, ne m’a
pas cru, mais j’étais dans un tel état d’excitation qu’elle a fini par
admettre que j’avais bel et bien dû voir quelque chose. Et vous
pouvez me croire si je vous dis que, depuis ce temps, je n’ai rien
oublié. »
S’il s’agissait bien du même jour – et tout porte à le croire –,
pendant ce temps Harvey Fuller faisait du footing dans un parc, à
Wilmington. Son regard, lui aussi, fut attiré par quelque chose dans
le ciel et cette chose venait, elle aussi, de l’océan. Fuller me l’a
décrite comme ronde, d’aspect métallique et absolument
silencieuse. Une soucoupe de type discoïdal classique, en somme,
ce qui n’empêcha pas le témoin d’être fortement impressionné. Il
crut tout d’abord qu’il s’agissait d’un avion. « Vous comprenez,
raconte-t-il aujourd’hui, ça brillait dans le ciel. Mais comme cet objet
se déplaçait à une vitesse tout à fait extraordinaire sans faire le
moindre bruit, je me suis vite aperçu que ça ne pouvait pas être un
avion. Alors, je l’avoue, j’ai eu très peur. Mon observation n’a pas
duré très longtemps, pourtant, car l’objet parut s’évanouir dans
l’espace. A moins que ce soit moi qui ai mal vu et qu’il ait disparu en
s’élevant très vite dans les airs. J’ai lu quelque part que c’était le
genre de choses qui arrivent de temps en temps. »
Deux témoins. Peut-être y en a-t-il eu d’autres ? Un seul objet ?
Très certainement, en dépit de la différence d’aspect constatée. Les
OVNI nous ont habitués à ce genre de comportement dont les
causes peuvent aussi bien être imputables aux témoins qu’aux
objets eux-mêmes. Et ces observations se sont déroulées presque
au même moment que disparaissait le Star Tiger quelque part au
large des Bermudes, par temps clair. L’objet aperçu par Fuller et
Johnson transportait-il l’appareil dans ses flancs ?
On sait qu’un an plus tard disparaissait, dans des circonstances
identiques, le Star Ariel, un avion du même type que le Star Tiger et
appartenant à la même compagnie. Ce jour-là, le 17 janvier 1949,
personne, à ma connaissance, n’aperçut d OVNI mais, il convient de
le rappeler, deux avions, un bombardier de l’US Air Force et un
avion de transport de passagers de la compagnie anglaise BOAC,
qui participaient séparément aux recherches, signalèrent l’un et
l’autre qu’ils avaient aperçu une lueur verte insolite dans l’océan, sur
les lieux mêmes où l’appareil avait disparu !
Ces deux cas, celui du Star Tiger et du Star Ariel, se ressemblent
donc bien plus que ne pourrait le laisser supposer le récit que l’on en
donne habituellement. Les deux avions se trouvent-ils à présent côte
à côte quelque part sous l’océan, par 8 000 ou 9 000 mètres de
fond, protégés par les cloisons – que l’on imagine volontiers d’une
étanchéité à toute épreuve – d’une base sous-marine appartenant à
d’autres que nous ? La question est posée.
« De nombreux chercheurs se sont aperçus depuis longtemps du
rapport ne devant rien à la coïncidence qui existe entre les OVNI et
le Triangle des Bermudes », écrit le correspondant d’UFO Report,
que j’ai déjà cité. Le « depuis longtemps » est sans doute un peu
abusif puisque ce n’est qu’en 1973 que des chercheurs parlèrent
pour la première fois explicitement de l’existence probable d’un tel
rapport. Il peut sembler curieux qu’il ait fallu attendre cette date pour
opérer ce rapprochement, mais il ne faut pas oublier que ce n’est
que relativement tard que le grand public a été informé de ce qui se
passait dans les eaux du Triangle. Des rumeurs concernant
l’intervention d’OVNI circulaient bien dans certains milieux (l’armée,
les cercles de marins, l’aviation, etc.) mais, jusqu’en 1973, jamais
personne ne s’était risqué à leur donner un caractère officiel.
Cette année-là, pourtant, un groupe de chercheurs américains
fouillant dans ses propres archives s’aperçut de la coïncidence
existant entre la disparition d’un C 119 Flying Boxcar, le 5 juin 1965,
au-dessus du Triangle des Bermudes, et l’observation, à laquelle la
presse avait fait beaucoup de publicité, le même jour et dans la
même région, de deux OVNI par deux témoins particulièrement
dignes de fois puisqu’il s’agissait d’astronautes se trouvant à bord de
la capsule Gemini IV. J’ai déjà évoqué ce cas « historique » et il me
paraît inutile de m’y attarder, mais je crois qu’il convient tout de
même de lui accorder l’importance qu’il mérite.
Disparition/apparition : décidément, il semble que l’un aille souvent
avec l’autre, trop souvent à vrai dire pour que semblables
« coïncidences » soient le seul fruit du hasard.
Le cas le plus spectaculaire d’accident lié au Triangle dans lequel
des OVNI sont intervenus reste, bien entendu, celui du bombardier B
52 s’étant écrasé à Aiken, en Caroline du Nord, le 3 septembre
1975, après avoir été « harcelé » par des Objets volants non
identifiés au-dessus de l’Atlantique. Mais, dans bien d’autres
incidents survenus dans cette région, on note de semblables
« coïncidences ». De plus, il me semble intéressant de remarquer
qu’en 1963, par exemple, année où se sont produits quelques-uns
des cas les plus célèbres de disparition dans les eaux du Triangle
(Marine Sulphur Queen, Sno’Boy, deux ravitailleurs stratosphériques
KC 135, C 132 Cargomaster, etc.), des sous-marins de la marine
américaine se lancèrent en vain à la poursuite d’un Objet aquatique
non identifié dépassant les 280 kilomètres à l’heure en plongée et
s’aventurant jusqu’à plus de 8 000 mètres de profondeur ! On peut
opérer d’autres rapprochements du même genre pour d’autres
années, comme le suggère le correspondant d’UFO Report, bien
que ceux-ci, avouons-le, ne soient pas toujours très éloquents. 1954,
pourtant, année où la « Grande Vague » des années 50 atteignit son
point culminant, enregistra un nombre exceptionnel de disparitions
inexpliquées dans les eaux du Triangle. Parmi celles-ci, notons un
quadrimoteur Lockeed Superconstellation de la marine américaine,
évanoui le 30 octobre après avoir décollé de Patuxent River Naval
Air Station, Maryland, à destination de Port-Lyautey, en Afrique ; un
bimoteur disparu en novembre à une soixantaine de kilomètres au
sud-est de Cherry Point, en Caroline du Nord ; un chasseur à
réaction Skynight de la marine américaine parti à la recherche du
bimoteur mentionné ci-dessus ; le Southern District, un navire
américain ayant quitté Port Sulphur le 2 décembre, etc. Est-il vrai,
par conséquent, qu il existe des années où nos énigmatiques
compagnons sous-marins déploient, pour quelque raison connue
d’eux seuls, plus d’efforts que d’autres ? C’est possible, après tout…
Quoi qu’il en soit, doutera-ton encore, après cela, qu’il puisse exister
un rapport entre les Objets volants ou aquatiques non identifiés et
les disparitions constatées dans le Triangle des Bermudes ?
Quiconque veut bien se donner la peine d’enquêter sur la côte
atlantique des États-Unis, en Floride, à Cuba, aux Bahamas ou
même aux Bermudes peut, au hasard des conversations engagées
dans les bars, des rencontres et des recommandations, entrer en
contact avec des marins, des aviateurs, des gardes-côtes ou même
de simples promeneurs et touristes ayant quelque chose à raconter
sur ce qui se passe dans cette région.
Un certain Thomas Steiger, pilote pour une petite compagnie
d’aviation privée, originaire d’Orlando, en Floride, m’a dit, un jour :
« Si un type se baladait avec un magnétophone de bar en bar, sur la
côte atlantique, avec un peu de patience et beaucoup de
persuasion, il recueillerait de quoi écrire un volume de plusieurs
centaines de pages. Les gens ne parlent pas facilement. Ils ont peur.
Souvent, ils ne savent même pas de quoi ils ont peur, mais ça ne les
intéresse pas de déballer leurs histoires comme ça, au premier
venu. Ils n’en parlent même pas aux gens qu’ils connaissent, alors,
vous pensez !… Tenez, moi, je connais un type qui a vu au moins
trois fois des OVNI au-dessus de l’océan. J’ai travaillé avec lui
pendant un temps et nous sommes devenus assez copains pour
qu’il se confie à moi, un soir. Mais avant, son histoire, il ne l’avait
jamais racontée à personne. Ce qu’il a vu, la première fois, ça devait
être en 1965 ou en 1966, c’étaient des boules. Trois grosses boules
brillantes qui volaient au-dessus de l’eau et se dirigeaient vers le
nord. La deuxième fois, quelques mois plus tard, c’étaient des
disques en formation. Même cinéma. Ils volaient haut dans le ciel et
paraissaient se diriger vers le nord. La troisième fois, ça se passait
la nuit, en 1970. Là, il se trouvait aux Bermudes. Il a vu une espèce
de grosse masse noire sortir de l’océan, éclairée par la lune et les
étoiles. L’objet est resté comme ça, sans bouger, pendant près de
dix minutes. On aurait dit qu’il flottait sur l’eau, à 500 ou 600 mètres
de la côte. Puis il a replongé. Pourtant, le type dont je vous parle n’a
rien d’un cinglé. Et des histoires comme celle-là, je suis sûr qu’en
questionnant les gens on vous en raconterait des dizaines. »
J’ai questionné les gens. On ne m’a pas raconté autant d’histoires
que l’espérait mon interlocuteur mais bien des langues se sont
déliées tout de même. Et, chez certains de ceux qui prétendaient ne
rien avoir à me dire, j’ai cru déceler, parfois, plus que de la
méfiance : de l’angoisse. D’où je conclus que tout le monde ne m’a
pas livré ce qu’il avait sur le cœur. J’ai même rencontré un Cubain
qui m’a déclaré : « Vous comprenez, il n’est pas de notre intérêt de
parler de ces choses-là. Nous laissons cela aux Américains. C’est
vrai, pourtant, il se passe des choses étranges, dans l’océan. Moi-
même, j’ai vu une nuit la mer se soulever, sans raison apparente.
Rien n’en est sorti, mais c’est comme si elle avait été secouée par
une explosion. Pourtant, je suis sûr qu’il y a une explication pour
tous ces phénomènes. »
Une explication ? Sans aucun doute, mais certainement pas là où
l’on pense la trouver généralement. Nos connaissances actuelles
sont incapables de résoudre l’énigme du Triangle des Bermudes.
C’est un peu ce que m’a laissé entendre l’année dernière un
océanographe portoricain désireux, pour des raisons évidentes, de
garder l’anonymat : « Ceux qui prétendent résoudre logiquement le
mystère du Triangle des Bermudes ne s’en prennent, généralement,
qu’aux disparitions. C’est évidemment ce qu’il y a de plus facile. On
peut toujours expliquer la disparition d’un bateau ou d’un avion. Et
ce que l’on ne peut pas expliquer, on l’ignore. C’est pourquoi les
pourfendeurs de mystère, comme je les appelle, ne vous parlent
jamais de ces explosions sous-marines auxquelles des dizaines et
des dizaines de personnes ont pourtant assisté. On ne vous parle
pas non plus de ces fumées qui, tout à coup, jaillissent de l’eau, ni
des zones de silence radio, pourtant bien réelles, ni de ce sable fin
qui revient toujours à la même place, quoi qu’il arrive, ni de ces
objets que l’on voit parfois flotter au-dessus de l’océan, la nuit
tombée. Tout cela fait quand même beaucoup de choses, vous
l’avouerez. »
Je l’avoue. D’autant que j’ai entendu parler de tous ces
phénomènes, y compris de ce sable qui revient toujours à la même
place dont on doit, semble-t-il, la découverte au Dr Manson
Valentine et à son équipe.
Ce sable n’est pas disposé n’importe comment. Il forme des lignes
et des figures géométriques sous l’océan et avec une telle régularité
qu’il est difficile d’attribuer ce phénomène à la nature. Quiconque
survole la région située au nord de Bimini peut apercevoir sur le fond
marin constitué d’un sable du blanc le plus pur, reposant à une
profondeur d’environ 10 mètres, des formes géométriques formant
des polygones qui ressemblent à des symboles. Les plongeurs de
l’équipe Valentine sont allés y voir de plus près et se sont aperçus
que ces polygones étaient faits de bandes de sable brun magnétisé
mesurant une trentaine de centimètres de large. Lorsque l’on évente
ce sable brun, il finit toujours par regagner sa place.
« Quand il y a des tempêtes, a confié le Dr Manson Valentine au
journaliste américain Chuck Gordon 42, le sable est éparpillé et forme
des bandes sur le fond ; mais dès que le calme est revenu, il
regagne sa première place. Nous n’avons aucune idée de ce que
c’est ou de qui l’a déposé ici. Mais il est à peu près certain qu’il
recouvre quelque structure architecturale. »
A une centaine de kilomètres à l’est de Bimini, on peut voir une
ligne oblique se découpant sur un fond marin de 7 à 8 mètres de
profondeur. On dirait un « passage » tracé par un rayon (un rayon
laser ?) qui aurait tout brûlé sur sa trajectoire. Cette ligne s’étend sur
des kilomètres et des kilomètres, et il n’y pousse rien. Ni végétation
ni corail. D’autres lignes se suivent parallèlement sur des distances
de 13 à 15 kilomètres et font des courbes parfaites. L’endroit où ces
lignes se rencontrent donne l’impression d’une déflagration. Plus
rien n’y pousse, ce qui a conduit certains chercheurs à penser que
ces endroits avaient peut-être été exposés à des forces radioactives.
Des forces radioactives. Retenons cela. C’est peut-être là que
réside l’une des clefs du mystère du Triangle des Bermudes. La
radioactivité, l’atome, le nucléaire, l’uranium, même, pourraient bien,
en effet, constituer un lien entre tous les phénomènes que nous
avons examinés jusqu’ici. Encore une hypothèse ? Peut-être, mais
nous allons voir que les faits, ici, s’accumulent encore pour nous
donner raison.
12

LE PLUS GRAND GISEMENT


D’URANIUM DU MONDE

Il me paraît à peu près établi, compte tenu de tout ce qui précède,


que les Objets volants non identifiés ne sont pas étrangers aux
disparitions d’avions, de bateaux et d’équipages constatées dans la
zone dite du Triangle des Bermudes. Tout porte à croire, en effet,
comme nous venons de le voir, que les eaux du Triangle sont
« habitées » par des créatures supérieurement intelligentes vivant
vraisemblablement dans quelques-unes des fosses profondes que
compte l’océan Atlantique à cet endroit. Ces fosses, dans lesquelles
aucun représentant de notre race ne s’est jamais aventuré,
permettent à nos étranges compagnons – car c’est bien de
compagnons et non de visiteurs qu’il s’agit – de vivre à l’abri des
regards indiscrets. C’est pourquoi ils y ont construit des bases d’où
partent, depuis des millénaires peut-être, de mystérieux Objets
volants (et aquatiques) non identifiés sur lesquels l’homme n’a cessé
de s’interroger depuis plus de trente ans. Ce sont ces mêmes OVNI
qui sont responsables des disparitions constatées dans le Triangle
des Bermudes. Pour bon nombre de celles-ci, en effet, d’étranges
lueurs et objets ont été aperçus soit avant soit après l’accident, au-
dessus ou au-dessous de l’océan. De telles « coïncidences » sont
par trop fréquentes pour que l’on puisse se contenter de les
expliquer en invoquant les lois imprévisibles du hasard. La question
qui demeure, à présent, est celle concernant les raisons qui
poussent les occupants des Objets volants non identifiés à
s’emparer ainsi de bateaux, d’avions ou d’équipages croisant sur
leur territoire.
La tentation est grande d’invoquer des motivations étrangères à
notre race et, par là, inaccessibles. Quoi de plus naturel, en vérité,
que de se réfugier derrière les remparts d’incommunicabilité que les
occupants des OVNI paraissent avoir dressés une fois pour toutes
entre eux et nous ? Leurs raisons nous dépassent, a-t-on envie de
dire, et, puisqu’ils paraissent si éloignés de nous tant par la culture
que par le savoir, il serait vain, de notre part, d’espérer un jour
comprendre leur comportement en nous contentant de les observer.
Devant le refus manifeste du contact que, de toute évidence, ils
nous opposent, c’est pourtant tout ce que nous pouvons faire : les
observer. Et c’est d’ailleurs ce que font les ufologues du monde
entier depuis plus de trente ans dans l’espoir, jusqu’ici constamment
déçu, de découvrir un semblant de logique, le début d’un fil
conducteur dans leur manière d’agir qui pourrait, enfin, nous mener
à la vérité.
Bien sûr, le comportement des OVNI et de leurs occupants paraît
défier la raison, mais est-ce suffisant pour abdiquer et se dire que
leurs motivations nous resteront à jamais étrangères ? Je ne le crois
pas et, bien que je n’aie pas la prétention de percer définitivement le
mystère des Objets volants non identifiés, j’ai la ferme conviction
que la méthode consistant simplement à recouper ce que nous
savons d’eux avec un certain nombre d’informations et de
découvertes récentes devrait nous permettre de comprendre un peu
mieux les raisons d’agir de leurs occupants.
Mais que savons-nous d’eux, au juste ?
Qu’ils nous observent. Voilà qui constitue une quasi-certitude.
Qu’ils nous regardent agir comme si nos faits et gestes avaient, à
leurs yeux, une importance capitale. Si, comme je le crois, notre
planète est aussi, en partie, la leur, il est logique de penser qu’ils se
sentent concernés au premier chef par nos agissements.
Récemment, lorsque l’US Air Force a consenti à ouvrir quelques-
uns de ses dossiers les plus secrets concernant les Objets volants
non identifiés, de nombreux chercheurs ont été stupéfaits de
découvrir un nombre considérable de témoignages se rapportant à
des observations effectuées à proximité de centrales atomiques ou
nucléaires ou de bases où sont entreposés des missiles. Ces
témoignages sont si nombreux et si précis que, là plus que partout
ailleurs, il est hors de question de les réduire aux proportions
désuètes d’une série de coïncidences. Qu’on en juge…
Tout aurait commencé en 1944, soit un an avant Hiroshima et
Nagasaki et trois ans avant l’observation historique de Kenneth
Arnold d’où est partie toute l’histoire de l’ufologie moderne. A cette
époque, aux États-Unis comme en Allemagne, des recherches
fébriles étaient menées dans le plus grand secret afin de mettre au
point la bombe atomique qui, à coup sûr, assurerait la suprématie
absolue à son détenteur sur l’autre camp et ferait pencher l’issue de
la Seconde Guerre mondiale en sa faveur.
En ce qui concerne les Américains, ces recherches étaient
conduites à la base de Hanford, dans l’État de Washington, un
endroit « coupé du monde » dont l’existence n’était connue que
d’une poignée d’officiels. Or, au mois de mars de cette année-là, un
jeune aviateur du nom de Jim Emeri survolait cette région aux
commandes de son PT 19, ignorant complètement que le sort du
monde se jouait à quelques centaines de mètres au-dessous de lui.
Soudain, Emeri s’aperçut qu’il était suivi par une demi-douzaine de
« lumières » volant en formation. Intrigué, il s’approcha à moins de
300 mètres de ces objets et vit qu’ils étaient de forme discoïdale et
de petite taille – environ 3 mètres de diamètre. Le pilote compta sept
objets en tout qui volèrent au-dessus de la rivière Columbia. Il voulut
leur donner la chasse, mais ils accélérèrent et disparurent de sa vue
au bout de quelques instants.
Ce témoignage, recueilli par Rufus Drake, est très certainement
l’un des premiers signalant la présence d’Objets volants non
identifiés à proximité d’un centre de recherches atomiques. Peut-être
n’est-il pourtant pas le premier car les techniciens travaillant au
centre d’Hanford eurent plusieurs fois l’occasion d’observer
d’étranges objets célestes évoluant non loin de l’endroit où ils se
trouvaient. Ces « visites », en fait, se répétèrent si fréquemment
qu’on s’en émut en haut lieu au point d’ordonner une enquête, non
sans avoir adroitement « conseillé » au personnel du centre de se
montrer le plus discret possible au sujet de cette affaire.
Un officier à la retraite qui, en 1944, se trouvait à Hanford,
raconte : « De toute façon, cette consigne était inutile car, du fait de
nos activités, nous étions tenus au secret le plus absolu. Mais cela
ne nous empêchait pas d’en parler entre nous. On ne pensait pas à
des soucoupes volantes ou à quelque chose comme ça, à vrai dire,
mais plutôt à des avions espions envoyés par l’ennemi. Et c’est ce
qui nous inquiétait le plus, car comment expliquer que l’ennemi ait
pu venir jusqu’ici ? Cela défiait l’imagination. Et qui avait bien pu
l’informer de l’existence d’un centre de recherches ultra-secret dans
cette région ? Et ces “ avions ” paraissaient capables de
performances extraordinaires… Alors, on n’osait pas trop y penser.
Certains allèrent même jusqu’à dire que c’étaient des mirages, des
illusions d’optique ou que sais-je encore ! Ce n’est que trois ans plus
tard que l’on s’est réellement mis à parler de soucoupes volantes.
Alors là, certains d’entre nous ont dû reconsidérer rétrospectivement
la question… »
Trois ans plus tard, cela nous porte en 1947. Et 1947, c’est
l’année au cours de laquelle un industriel américain du nom de
Kenneth Arnold effectua, aux commandes de son propre avion, une
observation qui est peut-être la plus célèbre de toute l’histoire de
l’ufologie.
Après avoir vu neuf disques dont la vitesse se situait entre 2 000
et 2 700 kilomètres à l’heure, en effet, M. Arnold décrivit ces objets
comme des « soucoupes » ricochant sur l’eau, lançant ainsi une
expression dont le succès n’allait faire que s’accroître au cours des
années suivantes. Mais l’important n’est pas là. L’important, c’est
que cette observation eut lieu dans l’État de Washington, à proximité
du Centre de recherches atomiques de Hanford !
Dans un article intitulé « Top-Secret Nuclear Plant besieged by
UFOs » (« Un centre top-secret de recherches nucléaires assiégé
par des OVNI »), paru dans le numéro de juin 1977 d UFO Report,
Rufus Drake a montré que l’histoire du Centre de Hanford était
jalonnée d’observations de ce genre. Certains cas eurent même des
centaines de témoins, mais, étant donné l’importance stratégique du
lieu où se déroulèrent ces observations, elles furent tenues secrètes
pendant des années. Aujourd’hui, la commission à l’Énergie
atomique, dont dépendait le centre de Hanford, a cédé la place au
Bureau de recherche et de développement en matière d’énergie. Un
responsable de ce bureau s’est confié à Rufus Drake : « Nous avons
adopté une politique consistant à décourager les commentaires en
public sur tout ce qui se passe ici, lui a-t-il dit. Et cela est doublement
vrai lorsque l’on se met à parler d’OVNI. » Pourtant, en haut lieu, on
s’inquiète – à juste titre, semble-t-il – de cet intérêt que vouent les
Objets volants non identifiés au Centre de recherches nucléaires.
Plusieurs commissions d’enquête se sont succédé en trente ans,
mais aucune n’a livré la moindre conclusion satisfaisante.
Les OVNI ne s’intéressent pas qu’au Centre de Hanford. Cela a
longtemps été tenu secret, mais aujourd’hui le temps – et la
lassitude aussi, peut-être – aidant, les dossiers commencent à
s’ouvrir et les langues à se délier. C’est ainsi qu’un article paru dans
le National Enquirer du 20 novembre 1977 a pu mentionner les
milliers de témoins (oui, vous avez bien lu, c’est bien de « milliers »
qu’il s’agit) ayant aperçu des OVNI au-dessus d’une base atomique
vers la fin des années 1940. L’incident se produisit en décembre
1948 et janvier 1949 au-dessus du Centre de recherches atomiques
et de fusées ultra-secret de Los Alamos. De mystérieuses « boules
de feu » d’un vert intense furent aperçues à plusieurs reprises alors
qu’elles survolaient cet endroit. Savants et enquêteurs se
penchèrent sur le problème et l’examinèrent sous tous les angles en
essayant, en premier lieu, de trouver une explication « logique »
(fusées, avions, météorites, mirages, etc.) au phénomène. Mais,
bientôt, ils durent se rendre à l’évidence et conclure qu’il n’existait
« aucune explication plausible » pour ce singulier déferlement
d’objets verdâtres dans le ciel.
Vers la fin de l’année 1948 et au début de l’année 1949, ces
inquiétantes lueurs furent signalées au-dessus de la base de
Sandia, à Albuquerque, au Nouveau-Mexique, puis à proximité du
centre d’essais de White Sands par des pilotes, des astronomes,
des savants, des enquêteurs, des inspecteurs appartenant à la
Sécurité ainsi que par des milliers de personnes vivant dans ces
régions. On calcula que ces objets se déplaçaient dans le ciel à la
fabuleuse vitesse de 27 000 kilomètres à l’heure.
Dans une note confidentielle datée du 19 janvier 1949, des
enquêteurs écrivirent : « A deux reprises au moins, les rapports
indiquent que l’objet le plus lumineux était suivi, à une distance fixe,
par deux traînées lumineuses. »
« D’après moi, il ne peut s’agir de météores », déclara le Dr
Lincoln LaPaz qui occupait alors les fonctions de directeur de
l’Institut d’étude des phénomènes liés aux météores de l’université
du Nouveau-Mexique et qui s’était mis en congé pour pouvoir étudier
ce phénomène.
Lors d’un meeting ultra-secret qui se tint au laboratoire scientifique
de Los Alamos le 16 février 1949, ce même Dr LaPaz dit aux
enquêteurs de l’armée de l’air, de l’armée de terre et du FBI venus
l’écouter : « Cette chose ignore apparemment la résistance de l’air et
la gravité, et poursuit sa route sans se soucier de quoi que ce soit. »
Il révéla également aux autres participants qu’il avait vu l’un des
objets : « Il était d’une couleur verte ou jaune-vert comme je n’en ai
jamais observé lors d’une chute de météorites. »
Un autre objet – mais peut-être s’agissait-il du même ? – de
couleur identique et en forme de diamant suivi de deux traînées
lumineuses rouges fut observé le 20 décembre 1948 par deux
inspecteurs de la Sécurité attachés à la commission de l’Énergie
atomique. Le 6 janvier 1949, à nouveau, un objet similaire survola la
base de Sandia à une vitesse défiant l’imagination.
Le temps est désormais révolu où le contenu de certains dossiers
du Blue Book 43 ne pouvait être révélé au public. Aux yeux des
autorités américaines, le secret n’a plus de raison d’être pour des
faits qui se sont déroulés il y a vingt ou trente ans. C’est ainsi que
l’on a pu apprendre, fin 1977, qu’au cours des années 1950-1951
l’un des centres de recherches atomiques des États-Unis avait été
littéralement assiégé par des OVNI pendant… trois mois !
Un article signé William Dick, paru dans le National Enquirer du 6
décembre 1977, rend compte de cette extraordinaire affaire en ces
termes :
« Des OVNI ont espionné le centre de recherches atomiques le
plus secret d’Amérique pendant près de trois mois en 1950-1951,
échappant à toutes les tentatives effectuées par des avions de
chasse des États-Unis pour les intercepter, si l’on en croit des
dossiers “ déclassés ” de l’armée de l’air.
« Les dossiers autrefois confidentiels du projet “ Blue Book ”,
c’est-à-dire de l’enquête officielle conduite par l’armée de l’air au
sujet des Objets volants non identifiés, révèlent que des OVNI ont
été vus à plusieurs reprises au-dessus des installations atomiques
super-secrètes de la commission à l’Énergie atomique à Oak Ridge,
Tennessee, entre le mois d’octobre 1950 et le mois de janvier 1951.
« Les écrans radars de l’armée de l’air ont aussi capté la présence
des inquiétants objets. Et à une occasion, lorsque des OVNI
fonçaient à toute vitesse au-dessus du centre, on nota une élévation
considérable du taux de radioactivité de l’endroit – bien qu’aucun
matériel radioactif n’eût été décelé au centre. »
Cette peu commune « vague » débuta le 12 octobre 1950 lorsque
onze objets – peut-être plus – se matérialisèrent sur l’écran-radar
d’une unité de l’armée de l’air se trouvant à proximité de l’aéroport
de McGhee-Tyson. Elle dura plus de trois mois, et fut suivie dans
l’air et sur terre au radar et à l’oeil nu tant par des techniciens que
par des pilotes et même des civils. Puis elle prit fin comme elle avait
commencé.
Deux ans plus tard, en 1952, les Américains lançaient la première
bombe à hydrogène sur l’atoll d’Eniwetok, dans le Pacifique.
L’énergie déployée par l’explosion fut telle que l’île s’en trouva
volatilisée et que l’on estima à 100 millions de degrés centigrades la
température au centre de la bombe ; sa puissance, pourtant,
comparée à celle des bombes suivantes, était encore relativement
réduite. Le bruit courut, alors, que, peu de temps avant l’expérience,
le ciel avait été traversé par d’énigmatiques lueurs rougeâtres qui
auraient stationné quelques instants au-dessus de l’atoll avant de
disparaître à grande vitesse dans le lointain. Cette expérience étant
« top-secret », il fut, bien entendu, impossible d’obtenir confirmation
de ces rumeurs.
1952, ce fut aussi l’année de l’opération « Grande Vergue » au
cours de laquelle, rappelons-le, les OVNI manifestèrent un intérêt
certain pour les forces militaires maritimes de l’OTAN. On sait qu’au
cours de cette opération, qui se déroulait dans l’Atlantique, un
photographe américain à bord d’un porte-avions prit trois clichés
d’un disque apparu au-dessus de la flotte et faisant mine de
surveiller les manœuvres.
1952, ce fut, enfin, l’année du « Carrousel de Washington », nom
donné au plus fantastique ballet aérien de tous les temps qui se
déroula au-dessus des « zones interdites » de la capitale des États-
Unis…
Le 3 novembre 1957, la région de White Sands, au Nouveau-
Mexique, reçut de nouveau une étrange et inexplicable visite. Deux
patrouilles de police purent observer ce jour-là un énorme objet
ovale et brillant planant au-dessus des casemates utilisées lors de la
première explosion atomique le 16 juillet 1945.
La même année, un nuage en forme de champignon s’élevait à
14000 mètres au-dessus du désert du Nevada, provoqué par une
explosion atomique baptisée « Pris-cilla ». De nouveau, des rumeurs
circulèrent selon lesquelles on aurait aperçu deux OVNI de couleur
verdâtre rôdant, peu de temps avant l’expérience, autour du bal-Ion
haut de 215 mètres à partir duquel avait été déclenchée l’explosion.
Mais, là encore, personne ne se donna la peine de confirmer ces
rumeurs, ni de les infirmer d’ailleurs.
Dans son livre Strange World 44 Frank Edwards souligna qu’au
cours des années 1960, 1961 et 1962, d’étranges objets apparurent
avec une régularité toute prévisible à chaque lancement de
satellites. « Ils étaient là lorsque nous nous livrâmes à des essais
nucléaires dans le Pacifique en 1962 », écrit-il également… comme
« ils étaient là » l’année précédente, lors du projet « Gnome », c’est-
à-dire de la première explosion atomique souterraine déclenchée par
365 mètres de profondeur dans le désert du Nouveau-Mexique.
On peut également voir une manifestation de l’intérêt que les
occupants des OVNI semblent vouer au matériel militaire des
grandes puissances dans la présence de cet objet capable de
plonger à plus de 8 000 mètres de profondeur et de se déplacer
sous l’eau à la fantastique vitesse de 280 kilomètres/heure lors des
manœuvres américaines effectuées dans l’Atlantique au large de
Porto Rico en 1963.
Et ainsi de suite, a-t-on envie d’écrire tant il paraît évident que les
Objets volants non identifiés sont présents chaque fois qu est
conduite dans le monde quelque expérience militaire, atomique ou
nucléaire importante, partout où l’on travaille l’atome et ses
composants.
Récemment encore, en décembre 1977, le National Enquirer nous
apprenait, grâce à un article signé Bob Pratt, que de « mystérieux
OVNI » avaient été aperçus au-dessus d’endroits où étaient
entreposées des bombes nucléaires dans deux bases du Strategic
Air Command, ainsi qu’à proximité d’au moins une dizaine de
rampes de lancement de missiles, pendant une période de trois
semaines en 1975. A plusieurs reprises, l’armée de l’air des États-
Unis aurait envoyé des avions de chasse ainsi que des hélicoptères
afin d’intercepter ces mystérieux objets aériens, mais chacune de
ces opérations se serait soldée par un échec. Un hélicoptère parvint
cependant à s’approcher à moins de 300 mètres d’un OVNI planant
au-dessus d’une base du Strategic Air Command, mais le pilote
affirma ne pas voir l’objet alors que le personnel de la base au
complet, au sol, l’apercevait !
Voici, d’ailleurs, quelques précisions sur cette troublante affaire.
Les 27, 28 et 31 octobre au soir, en 1975, des dizaines de témoins
observèrent un OVNI alors qu’il planait au-dessus des entrepôts
d’armes et de munitions d’une base militaire aérienne située à
Limestone, dans le Maine. Entre parenthèses, il convient de signaler
que le Maine se situe sur la côte atlantique des États-Unis mais cela,
au fond, importe peu.
La première nuit, l’OVNI resta visible à l’œil nu pendant trente-cinq
minutes et fut suivi au radar pendant quarante minutes
supplémentaires. La nuit suivante, l’objet plana à une cinquantaine
de mètres seulement au-dessus des entrepôts d’armement. C’est à
cette occasion qu’un hélicoptère fut envoyé afin d’intercepter l’objet
et qu’il s’en approcha à moins de 300 mètres sans que le pilote ni
les membres de l’équipage ne pussent l’apercevoir.
Le 30 octobre, on aperçut également un OVNI au-dessus des
entrepôts d’armes d’une autre base du Strategic Air Command
située, cette fois, à Oscoda, dans le Michigan. Un avion parvint à le
suivre au radar et, plus tard, l’équipage de cet appareil déclara avoir
aperçu deux OVNI. L avion ne réussit cependant pas à les
intercepter.
Le 7 novembre, un immense OVNI doté de lumières rouges et
blanches vint flotter à environ 3 mètres du sol à proximité d’un centre
de lancement de missiles situé près de Lewistown, dans le Montana.
Plusieurs officiers aperçurent l’engin. Le lendemain, après qu’un
autre OVNI (à moins qu’il ne se fût agi du même ?) eut été aperçu
au-dessus de huit rampes de lancement de missiles dans le
Montana, deux chasseurs F 106 se lancèrent à sa poursuite. Mais,
quand les avions arrivèrent à proximité de l’objet, leurs lumières
s’éteignirent et leurs instruments de bord refusèrent de
fonctionner 45. Tout rentra dans l’ordre lorsqu’ils se furent éloignés à
nouveau de l’OVNI.
Le 10 novembre, enfin, un objet brillant de la taille d’une voiture
survola en silence, à une hauteur comprise entre 300 et 600 mètres,
une station radar de l’armée de l’air dans le Dakota du Nord.
Les autorités militaires américaines prirent ces incidents très au
sérieux mais, surtout, elles se préoccupèrent de savoir quoi
répondre aux journalistes qui ne manqueraient pas de venir les
interroger sur ces différentes apparitions. Pour une fois, on ne
« recommanda » pas aux personnels concernés de nier qu’il y eût
apparition (s) d OVNI, mais on leur « conseilla » de s’en tenir aux
incidents survenus dans leur propre base et de ne pas mentionner
ce qui s’était passé ailleurs. Il fallut donc attendre longtemps pour
que, par recoupements, on s’aperçût que ce que l’on avait pris pour
des observations isolées appartenait, en fait, à une série
d’observations présentant, entre elles, de troublantes similitudes.
Certains dossiers de l’armée de l’air des États-Unis sont
désormais accessibles, comme on vient de le voir. Il suffit de les
consulter pour obtenir la preuve que les OVNI s’intéressent de très
près aux expériences atomiques et nucléaires de ce pays ainsi qu’à
son armement de pointe. Un chercheur français, Robert Roussel,
vient également de publier un ouvrage sur les OVNI 46. Pour la
première fois, un ufologue a pu avoir accès aux dossiers
confidentiels de l’armée de l’air française, ce qui démontre l’intérêt
que les militaires français portent au phénomène OVNI. Que ne
découvrirait-on pas si l’armée de l’air soviétique, par exemple,
consentait, elle aussi, à ouvrir quelques-uns de ses dossiers les plus
secrets ! En fait, si nous disposions des informations suffisantes, il
serait sans doute très instructif de comparer les agissements des
Objets volants non identifiés au-dessus des points « stratégiques »
de tous les pays du monde dotés de la force de frappe. Ce que nous
savons déjà en ce qui concerne les États-Unis prendrait alors
sûrement une tout autre dimension !
Les occupants des Objets volants et aquatiques non identifiés
s’intéressent à notre armement et à nos expériences sur l’atome.
C’est un fait que l’on peut pratiquement qualifier d’indiscutable.
Comment ce fait peut-il être relié au Triangle des Bermudes ? C’est
ce que nous allons voir maintenant.
Marc Dem est l’auteur d’un livre du plus haut intérêt et d’une
qualité exceptionnelle intitulé Mégalithes et Routes secrètes de
l’uranium 47. Dans cet ouvrage, écrit par un homme connaissant
parfaitement les mégalithes, ces pierres énigmatiques surgies de la
préhistoire en différents points du globe et toutes chargées de
mystère, l’auteur démontre que menhirs et dolmens sont des
« signes de piste » conduisant vers les gîtes d’uranium de notre
planète. La démonstration est trop longue et comporte trop de
facteurs et de paramètres pour qu’il soit possible de la reproduire ici,
mais il convient que le lecteur sache dès à présent qu’elle est
convaincante et qu’il est pratiquement impossible de la prendre en
défaut. Qu il me suffise de dire que Marc Dem a constaté que les
mégalithes n’étaient pas disposés au hasard et qu’ils constituaient
des « pistes » parfaitement fiables permettant à d’énigmatiques
voyageurs des temps passés de s’orienter sans difficulté. La
question restait de savoir où conduisaient ces pistes. En les
reportant sur une carte, l’auteur découvrit que, dans tous les cas, les
« pierres grises » conduisaient à l’ « or gris ».
L’aspect proprement incroyable de cette découverte le pousse à
penser « que les amateurs d’uranium pouvaient être des étrangers à
notre terre qui auraient eu, eux, l’utilisation de ce métal ». Je ne le
suivrai pas sur ce terrain, j’ai déjà dit pourquoi. Mais si l’on veut bien
admettre, comme le démontre Marc Dem, que tous les mégalithes
du monde « couvrent » des gîtes d’uranium, il faut bien conclure que
les bâtisseurs de grandes pierres des temps passés jouissaient d’un
savoir bien supérieur à celui de nos ancêtres « connus », qui
n’auraient que faire d’un « or gris » dont la découverte officielle
remonte seulement à 1789.
« Et maintenant une question se pose, peut-on lire dans le texte
de présentation de Mégalithes et Routes secrètes de l’uranium, si
les mégalithes conduisent à l’uranium, ne suffit-il pas de les suivre
pour trouver où il se cache ? »
La réponse à cette question est bien évidemment affirmative et
c’est par là que nous rejoignons le Triangle des Bermudes.
J’ai effectué, il y a quelques années, des recherches sur
Stonehenge. Stonehenge, comme tout le monde le sait, est le plus
formidable rassemblement de mégalithes de Grande-Bretagne. La
disposition des pierres composant cet édifice est d’une telle
régularité qu’on a pu penser de l’ensemble qu’il constituait une sorte
de message comportant des informations d’ordre mathématique. Nul
n’est parvenu à déchiffrer ce message, jusqu’à présent, mais
nombreux sont ceux qui ont essayé. Parmi ceux-ci, il faut citer un
Américain du nom d’Alex Tassone qui est arrivé à la conclusion que
les mégalithes de Stonehenge avaient eu pour rôle essentiel, dans
des temps très reculés, d’avertir ceux à qui leur « message » était
destiné de l’existence du Triangle des Bermudes. Selon lui,
Stonehenge contient, en effet, des informations mathématiques, et
ces informations, une fois déchiffrées, indiquent très précisément
l’emplacement du Triangle. Je livre ici la démarche de Tassone sous
toute réserve car elle comporte sans doute, selon moi, une faille
importante dont l’auteur ne paraît pas avoir tenu compte. Mais, avant
d’en arriver là, il convient d’ouvrir une parenthèse pour rappeler dans
quelle impasse se sont fourvoyés les historiens ayant tenté de dater
les mégalithes et de leur attribuer, ainsi, une origine historique
connue. La plupart de ces savants pensent que ces étranges pierres
grises ont environ quatre mille ans d’existence, et se fondent, pour
justifier ce chiffre, sur des analyses réalisées grâce à la méthode
dite du carbone 14.
Comme on le sait, le carbone 14 ou « radiocarbone » est un
isotope radioactif du carbone de masse 14 qui se forme dans
l’atmosphère sous l’action des radiations solaires. Il est absorbé,
dans les gaz carboniques contenus dans l’air, par les organismes
vivants et se détruit après leur mort avec une vitesse connue, ce qui
permet de dater certains objets. Mais ces objets, ces débris, doivent
obligatoirement être de nature organique. On ne date pas un
minéral, donc une pierre, par ce moyen. D’ailleurs, comme le
souligne très justement Marc Dem, « si on le pouvait, ce serait l’âge
de la pierre elle-même que l’on obtiendrait et non celui de son
utilisation comme élément de construction, seule information ayant
de l’importance dans le sujet qui nous occupe ».
Par conséquent, ce que nos historiens en sont réduits à dater, ce
sont des os, des morceaux de bois et autres débris organiques
trouvés à proximité des mégalithes et non les mégalithes eux-
mêmes. Mais il n’est pas besoin d’être un esprit scientifique
particulièrement brillant pour comprendre que ces objets – dont
certains sont effectivement âgés d’environ quatre mille ans – ont pu
être déposés là à n’importe quel moment au cours de l’histoire des
mégalithes et pas nécessairement par ceux qui les ont construits.
Les grandes pierres gardent donc jalousement le secret de leur
origine, laquelle, selon les estimations les plus vraisemblables, peut
très bien remonter jusqu’à dix à quinze mille ans dans le passé !
Mais revenons à Stonehenge. Le fait qui paraît avoir frappé Alex
Tassone est la présence de trilithons au centre de cet édifice.
Trilithon est un mot grec signifiant « trois pierres ». On ne trouve de
trilithons qu’à Stonehenge. Il y en a cinq au centre du monument et
ils mesurent 5,50 m de haut. Or, le trilithon ressemble étrangement à
un symbole mathématique connu de tous, le symbole « pi ».
« Une fois que l’on s’est aperçu qu’un trilithon représente le
nombre “ pi ”, écrit Alex Tassone, on est conduit à admettre le fait
que les bâtisseurs de Stonehenge ont essayé de nous dire quelque
chose. On ne trouve pas seulement cinq trilithons au centre du
monument, mais celui-ci consiste tout entier en une série de
trilithons disposés en cercle. »
D’où les calculs suivants, proposés par Tassone :
Le diamètre intérieur de Stonehenge est de 30 mètres. Multiplions
« pi », c’est-à-dire 3,14, par 30 et cela nous donne 94,20 m.
Cinq trilithons sont disposés au centre. On peut y voir une
indication dont il faut tenir compte. Suivons cette indication, par
conséquent, et multiplions 94,2 par 5, ce qui nous donne 471
mètres.
Stonehenge comporte trente mégalithes dressés constituant la
circonférence du cercle. Poursuivons nos calculs : 471 × 30 =
14 130 mètres.
On trouve aussi trente lintaux disposés au sommet des mégalithes
et formant, ainsi, un cercle continu. Voilà qui ressemble fort à une
nouvelle indication selon laquelle il convient de doubler le chiffre
obtenu précédemment, puis nous multiplions le résultat de cette
opération par 56 qui représente le nombre de trous – sans doute
trop vite assimilés à des tombes –, que l’on trouve encore à
l’intérieur du monument : (14 130 × 2) × 56 = 1582 560 mètres.
Stonehenge, enfin, comporte quatre monolithes. Multiplions par
conséquent 1 582 560 par 4, ce qui nous donne 6330 240 mètres
qui, convertis en kilomètres, deviennent 6 330 kilomètres. Or le
centre du Triangle des Bermudes se trouve à environ 6 300
kilomètres de Stonehenge.
J’ai dit, cependant, que le raisonnement de Tassone me paraissait
comporter une faille, et cette faille est la suivante : le symbole « pi »
est une lettre de l’alphabet grec, or celui-ci, de toute évidence, a été
inventé bien après que les mégalithes eurent été construits. Voilà qui
risque de compromettre sérieusement la portée de la démonstration
de notre chercheur américain. Pourquoi m’être attardé sur ce
raisonnement s’il n’a aucune valeur ?
D’abord, rien ne dit que les Grecs n’ont pas hérité tout ou partie de
leur alphabet d’une autre culture qui leur était antérieure, auquel cas
le symbole « pi » pourrait être beaucoup plus ancien qu’on ne
l’imagine, et la découverte de Tassone conserverait toute sa
pertinence.
Ensuite, la tentative de décryptage du message de Stonehenge
dont il vient d’être question est assez représentative de quantité
d’autres allant dans le même sens, dues à d’autres chercheurs, et,
ainsi, elle mérite qu’on s’y arrête. D’autant que, démonstration
chiffrée ou non, un fait demeure : à Stonehenge, le monument tout
entier est orienté dans la direction du Triangle. Alors, peut-être les
chiffres avancés par Tassone sont-ils faux et sa démarche erronée
sans qu’en souffrent pour autant les conclusions auxquelles il
aboutit.
Compte tenu de ce qui vient d’être dit, imaginons un instant que
Tassone ait raison. Le chercheur voit dans cette découverte le signe
que les bâtisseurs de Stonehenge ont essayé de mettre en garde
leurs frères de race contre les risques qu’ils encouraient en se
rendant dans la zone du Triangle des Bermudes. Mon opinion, sur
ce point, diffère sensiblement de la sienne. Je pense, en effet, que
les bâtisseurs de Stonehenge n’avaient nullement l’intention de
prévenir qui que ce soit d’un danger quelconque encouru dans la
région du Triangle, puisque ce « danger » c’est eux et eux seuls qui
en sont responsables. Je crois au contraire que Stonehenge
obéissait et obéit encore à la vocation de tous les rassemblements
de mégalithes qui est d’indiquer très précisément les gîtes d’uranium
de notre globe. Et en désignant la zone aujourd’hui connue sous le
nom de Triangle des Bermudes, ce formidable rassemblement de
pierres ne fait rien d’autre qu’indiquer l’un des plus importants
gisements d’uranium de la planète, un gisement dont il est logique
de penser que les Atlantes – car c’est d’eux qu’il s’agit, n’ayons pas
peur des mots – l’ont tenu et le tiennent encore pour leur seule
propriété.
L’hypothèse concernant le « message » de Stonehenge,
cependant, est fragile, et j’en suis parfaitement conscient. Mais
d’autres signes, beaucoup plus évidents cette fois, paraissent
indiquer que les bâtisseurs de menhirs sont bien les Atlantes et, par
conséquent, que le Triangle des Bermudes abrite l’un des plus gros
gîtes d’or gris du monde.
D’abord, on peut remarquer que la plupart des grands alignements
européens partent de l’Atlantique et paraissent, comme Stonehenge,
indiquer un seul et même endroit au-delà des mers, et cet endroit a
pour nom « Atlantide ». On m’objectera sans doute qu’il s’agit là
d’une simple hypothèse que rien ne démontre, mais est-ce bien
vrai ?
En mars 1978, un hebdomadaire français publiait la lettre
suivante, provenant d’un de ses lecteurs : « Je pense (…) comme
beaucoup d’autres qu’il y a une relation entre les pierres levées et
l’Atlantide. L’existence de cette civilisation ne semble plus faire
aucun doute après ces trouvailles sensationnelles 48 et les écrits de
Platon y voient leur confirmation. Mais ce qui m’a tout
particulièrement intéressé dans le film de la télévision 49, ce sont ces
marques de débitage de roches formant une série de trous en ligne.
Ces mêmes marques apparaissent également sur de multiples sites
mégalithiques, notamment à Carnac, et l’usure des roches débitées
atteste l’antiquité du travail. »
L’opinion de ce lecteur est partagée par un grand nombre de
chercheurs. Souvenons-nous, par exemple, de ces paroles
prononcées en 1952 par M. Egerton Sykes, secrétaire général du
Centre de recherches atlantéennes de Londres : « On ne peut pas
valablement admettre tacitement (…) que des constructions
mégalithiques ou cyclopéennes similaires parsèment le Mexique,
l’Amérique centrale, la Bolivie, le Pérou, l’Angleterre, la France,
l’Espagne et le Portugal. Ne pas y voir le résultat d’un système
unique paraît injustifié et en contradiction avec l’évidence 50. »
Souvenons-nous aussi du film présenté à l’Institut
océanographique de Paris le 5 novembre 1977 par le commandant
Cousteau. Après avoir plongé dans le site de Bimini, le commandant
et Albert Falcot y ont découvert des dalles qualifiées par eux de
« constructions humaines mégalithiques » sur l’origine desquelles le
commentateur du film refusa de se prononcer.
Souvenons-nous, enfin, des découvertes de Dick Winnegate, cet
archéologue sous-marin américain qui a trouvé, il y a quelques mois
de cela, toujours dans cette même région de Bimini, des blocs de
granit gigantesques reposant à une quinzaine de mètres de
profondeur et disposés sur des kilomètres et des kilomètres. Or, ne
l’oublions pas, le granit n’est pas une roche indigène des Bahamas.
Qui, alors, a déposé ces blocs dont tout indique qu ils ont été
travaillés par la main de l’homme ? Qui sinon ceux qui ont aussi bâti
Stonehenge, Carnac et tous les alignements qui, dans le monde,
dressent la carte secrète des gisements d’uranium ?
Décidément, tout concorde et si l’explication du mystère du
Triangle des Bermudes ne passe pas par l’Atlantide, alors j’attends
qu’un mathématicien m’explique, en termes de calcul des
probabilités, l’extraordinaire chaîne de coïncidences à laquelle nous
avons affaire.
Les faits n’ont de cesse de se confirmer les uns les autres. Seule
une « raison », dont l’histoire nous a appris à quel point elle était peu
fiable, fait encore barrage à ce qui a de très fortes chances d’être la
vérité. Celle-ci, nous le savons, est souvent dérangeante. Alors,
pourquoi ne pas lui reconnaître, une fois encore, ce droit à
déranger ? Au nom de quoi refuserions-nous l’évidence ? Dans ce
livre, nous ne la refuserons pas. Et voici, selon moi, en quoi consiste
la solution du mystère du Triangle des Bermudes.
Il y a dix ou quinze mille ans, ce que nous nommons aujourd’hui
l’océan Atlantique abritait un continent : l’Atlantide.
Les habitants de ce continent appartenaient à une race très
évoluée, parvenue à domestiquer l’atome. En divers points du globe,
les Atlantes exploitaient des gisements d’uranium de façon à
satisfaire leurs besoins en énergie, que l’on peut imaginer
considérables.
Mais il est probable qu’ils ne se contentèrent pas d’une utilisation
pacifique de l’atome et de ses composants, et qu’ils en vinrent,
comme nous, à construire des armes nucléaires. A force de jouer
aux apprentis sorciers, un jour, ce fut la catastrophe.
Je ne suis pas le premier à formuler une telle hypothèse.
Récemment encore, deux spécialistes munichois du volcanisme –
Hans Pilcher et Wolfgang Schiering – affirmaient que l’Atlantide
n’avait pu, selon eux, disparaître sous les eaux par suite d’une
éruption volcanique. Alors, que s’est-il produit ? demandèrent de
nombreux chercheurs. « Peut-être un tremblement de terre d’une
violence exceptionnelle, suggéra, à cette occasion, Jacques Bergier.
Ou bien la “ libération ”, par des savants atlantes, de forces très
puissantes comme l’énergie nucléaire. Dans ce dernier cas, il
faudrait conclure que ce peuple antique s’est littéralement suicidé. »
Le professeur Kalimovsky, de son côté, a déclaré à l’occasion d’un
congrès qui s’est tenu en Union soviétique en 1976 : « Si l’Atlantide
est bien ce continent décrit par Platon qui aurait disparu sous les
eaux dix mille ans avant notre ère, on peut penser que ce
cataclysme a été provoqué par les Atlantes eux-mêmes. Dans ce
cas, l’hypothèse de l’utilisation d’une ou de plusieurs armes
nucléaires n’est pas à exclure. »
Quoi qu’il en soit, il est impossible de savoir aujourd’hui avec
exactitude ce qui s’est passé. L’Atlantide doit-elle son
engloutissement à une guerre ou à un accident ? Seuls ceux qui,
selon toute vraisemblance, vivent au fond des mers pourraient nous
répondre. Peu importe. Les faits sont là que vient confirmer la
légende. Celle-ci ne dit-elle pas, en effet, que les Atlantes ont
disparu pour s’être mal comportés ? Relisons ce vieux texte
chaldéen, retrouvé au Tibet, et que j’ai déjà mentionné :
« Lorsque l’étoile Bal tomba à l’endroit où il n’y a plus à présent
que l’eau et le ciel, les sept villes tremblèrent et chancelèrent avec
leurs tours d’or et leurs temples transparents. Alors, un torrent de feu
et de fumée s’éleva des palais. Les sanglots des mourants et les cris
de la multitude emplirent l’air. Les hommes chargés de richesses, et
les femmes, recouvertes de leurs vêtements les plus précieux,
gémissaient : “ Mu, sauve-nous ! ” Et Mu répondait : “ Vous mourrez
tous avec vos esclaves, votre pourriture et vos trésors. De votre
cendre naîtront des peuples nouveaux… Mais si ces peuples
oublient qu’ils doivent dominer les choses matérielles non seulement
pour en être grandis, mais aussi pour ne pas être possédés par
elles, le même sort les attend. ” »
L’« étoile Bal » ne serait-elle pas quelque bombe H personnifiée
par le temps, les mythes et la mémoire imparfaite des hommes ? Et
ne peut-on voir en Mu quelque sage de l’ancienne Atlantide ?
Auquel cas celui-ci aurait livré un dernier avertissement à son peuple
agonisant, et cet avertissement, crié en pleine Apocalypse,
continuerait de résonner de nos jours…
Chez Platon également, nous trouvons un écho de ce qui fut,
peut-être, la première catastrophe nucléaire de tous les temps
causée par la folie des hommes. Souvenons-nous : la facilité des
mœurs des Atlantes finit par l’emporter sur leur sagesse, nous dit le
philosophe, et le désir de conquête s’empara de leurs cœurs. Aussi
les dieux, mécontents de ces désordres, provoquèrent-ils un
cataclysme qui, en une nuit et un jour, engloutit le continent
Atlantide.
Quant aux légendes amérindiennes, elles parlent, elles aussi, de
la désobéissance des hommes et de la punition que Dieu (ou les
dieux) leur envoya : un incendie cosmique suivi d’un déluge. Une
partie de l’espèce survécut au cataclysme, nous dit-on, mais Dieu
remettra le feu au monde quand la fin viendra par suite de la
méchanceté humaine.
On peut imaginer, alors, qu’une poignée d’Atlantes aient survécu à
l’Apocalypse, terrifiés par l’événement qu’ils venaient de vivre en
jurant que jamais, au cours des siècles à venir, ils ne laisseraient à
nouveau se produire pareille catastrophe. La prophétie de Mu, c’est
eux qui l’accompliraient, quand bien même devraient-ils, pour ce
faire, intervenir dans les affaires des autres peuples de la Terre.
Aucun texte, bien entendu, ne mentionne un tel épisode. Nous
sommes donc contraints, une fois encore, de nous contenter
d’hypothèses. Légendes, traditions et littérature des peuples de
l’Antiquité affirment qu’il s’est produit dans les temps anciens une
effroyable catastrophe à laquelle seuls quelques « élus » ont
survécu. Lorsque l’on suit la trace de ces « élus », on s’aperçoit
qu’ils se sont, pour la plupart, répandus en Amérique et en Europe
où, peu à peu, ils ont perdu le souvenir de leur terre d’origine dont ils
ont fait une légende. Les Égyptiens, les Basques et les Amérindiens,
entre autres, compteraient parmi leurs descendants. Mais pourquoi
quelques-uns de ces survivants n’auraient-ils pas élu domicile là où
ils savaient que personne ne viendrait les chercher : au fond des
mers ? Après tout, si leur niveau technologique les avait rendus
capables de domestiquer l’atome, on peut penser qu’ils étaient aussi
en mesure de construire des cités sous-marines à l’épreuve de la
pression terrifiante régnant dans les grands fonds. Nous-mêmes, qui
avons également domestiqué l’atome, nous ne sommes plus très
loin de pouvoir réaliser une telle prouesse, et de nombreux projets
sont à l’étude en ce moment, tant aux États-Unis qu’en Europe ou
en Union soviétique, concernant des « bases » sous-marines
destinées à exploiter sur le terrain les immenses richesses des
océans de la planète. En ce qui nous concerne, cependant, le fait de
vivre sous l’eau n’est pas encore devenu une nécessité absolue,
aussi la recherche dans ce domaine n’avance-t-elle que très
lentement. Mais si nous étions confrontés à une situation semblable
à celle qu’ont connue les Atlantes, si nous étions contraints, du jour
au lendemain, pour une raison quelconque, de trouver refuge au
fond des mers, sans doute découvririons-nous très vite le moyen de
résoudre le problème posé par la pression et la survie en milieu
aquatique. L’histoire l’a maintes fois prouvé, c’est toujours dans une
situation d’urgence que la recherche scientifique progresse le plus
rapidement.
Pour en revenir aux Atlantes, il ne me paraît donc pas douteux de
penser que ceux-ci étaient tout à fait capables de construire des
« bases » sous-marines où ils trouvèrent refuge après la destruction
de leur continent. Rappelons-nous, en outre, la question posée par
Jean-Luc Berault : « Ces particularités (celles du lithium, dont on sait
qu’il se trouve en abondance dans des sources d’eau fraîche
localisées dans la région de Bimini), parmi d’autres qui restent à
découvrir, auraient-elles permis aux Atlantes de survivre après
l’engloutissement de leur continent ? » Beaucoup de choses restent
à découvrir, en effet, en ce qui concerne le lithium et il n’est pas
déraisonnable de penser que celui-ci a pu jouer un rôle important
dans la survie présumée des rescapés de l’Atlantide.
Admettons, par conséquent, qu’il y ait eu effectivement des
survivants ayant trouvé refuge au fond des mers. Ceux-ci, dont il est
légitime de penser qu’il s’agissait, à l’origine, d’une poignée de
sages, les autres ayant vraisemblablement constitué le gros des
troupes qui trouvèrent refuge en Amérique, en Afrique et en Europe,
ces « rescapés », donc, laissèrent les siècles s’écouler en surveillant
les progrès qu’accomplissaient lentement sous leurs yeux les
civilisations. L’histoire ne conserve-t-elle pas la trace, à toutes les
époques, du passage dans les cieux et même de l’atterrissage
d’objets aériens insolites ?
Quand le rythme de l’histoire s’accéléra et qu’éclatèrent dans le
monde les deux grands conflits que nous savons, leurs « visites » se
firent plus fréquentes, comme le prouve le nombre croissant de
témoignages enregistrés depuis le début de ce siècle et, plus
particulièrement, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Et,
précisément, quand l’homme, enfin, eut domestiqué de nouveau la
force effroyable de l’atome et de ses composants, les OVNI
s’abattirent sur la Terre. La plupart des grandes vagues d’apparitions
du XXe siècle, tant en Europe qu’aux États-Unis, sont postérieures à
1945, et c’est aux alentours de cette année-là que le monde prit
vraiment conscience de la présence, dans ses cieux, d’énigmatiques
Objets volants non identifiés. De plus, on a vu l’intérêt que ceux-ci
portaient à nos expériences atomiques et nucléaires ainsi qu’aux
lieux où sont entreposées les armes les plus puissantes et les plus
terrifiantes que notre siècle ait engendrées. Il me paraît, par
conséquent, inutile d’y revenir.
Et le Triangle des Bermudes, dans tout cela ? Justement, nous y
arrivons. Je postule, comme en témoigne, peut-être, Stonehenge et,
sûrement, la présence de roches de type « mégalithique » sous les
eaux du Triangle, ainsi que celle de sable magnétisé et de ces
fameuses « eaux blanches » dont on a dit qu’elles étaient très
certainement radioactives, que cette région abrite l’un des plus
formidables gisements d’uranium de la planète. Il n’est d’ailleurs pas
interdit de penser que d’autres zones, comme la célèbre mer du
Diable au Japon, également sous « surveillance », abritent elles
aussi de semblables gîtes d’or gris. Et peut-être le rôle des
mégalithes argentins, indiens, africains et coréens est-il, justement,
d’indiquer ces gîtes. Mais restons-en, pour l’instant, au seul Triangle
des Bermudes…
Quelle est l’importance de ce gisement ? On ne le saura
probablement jamais. De toute façon, il est aisé d’imaginer qu’il doit
s’agir d’une réserve considérable d’uranium que les Atlantes
considèrent, à juste titre, comme leur propriété. Ne se trouve-t-il pas
là où leur continent a sombré voici dix à quinze mille ans ? Et n’est-il
pas, selon toute vraisemblance, situé à proximité de leur « base » la
plus importante ?
Alors, pour que les hommes de notre temps voient leurs chances
diminuer de provoquer à nouveau un holocauste comme celui qui
pulvérisa l’Atlantide dans les temps anciens, nos compagnons du
fond des mers sont résolus à tout mettre en œuvre pour protéger ce
gisement. Tout mettre en œuvre, cela signifie s’en prendre aux
bateaux, aux avions et aux équipages croisant dans ces eaux de
façon à dissuader les hommes d’aller y voir de plus près. Il s’agit, en
somme, de créer une « psychose du Triangle des Bermudes » de
façon que le moins de navigateurs et d’aviateurs possible osent
s’aventurer dans de telles eaux. De fait, le Triangle doit jouer, au
niveau collectif, le même rôle que les « hommes en noir » au niveau
individuel.
Cette thèse, qui n’est fantastique qu’en apparence, reçoit une
nouvelle confirmation du fait que les eaux concernées se trouvent à
égale distance de Cuba – pays non aligné mais sous l’influence
politique de l’Union soviétique – et des États-Unis. Pour mesurer
l’importance stratégique de cette partie de l’océan, il suffit de se
rappeler ce qui se passa au cours de l’automne 1962 lorsque les
Soviétiques décidèrent d’installer des rampes de lancement de
missiles dans la région de Cuba, à moins de 150 kilomètres des
côtes américaines. Jamais le monde ne fut si près d’une guerre
thermonucléaire. Le lundi 22 octobre, le président Kennedy donna
des instructions aux forces armées de son pays afin que celles-ci se
préparent à toute éventualité. « J’espère que les intéressés (c’est-à-
dire les Soviétiques) se rendront compte du danger que représente
le maintien de cette menace », conclut le Président. Khrouchtchev
comprit alors que les États-Unis avaient mis sur pied un dispositif
militaire considérable en Floride et dans les Caraïbes. Toutes les
forces armées américaines à travers le monde avaient été placées
en état d’alerte. Tous les bombardiers du Strategic Air Command
s’étaient dispersés pour prendre position sur les aérodromes civils.
Les trappes de leurs soutes à bombes étaient fermées. Ils portaient
tous leurs charges nucléaires.
Le pire fut évité de justesse. Les Soviétiques renoncèrent à leurs
missiles cubains, et le monde échappa in extremis à l’holocauste
nucléaire. Mais on comprendra, dans ces conditions, qu’aujourd’hui
encore la découverte d’un gisement d uranium à cet endroit aurait de
fortes chances de déclencher un nouveau conflit à l’échelle de la
planète. Et, cette fois, ce serait notre fin à tous…
Bien sûr, il ne sera sans doute jamais possible de prouver, au
sens concret du terme, que les Atlantes ou, plutôt, leurs
descendants sont responsables des phénomènes jusqu’ici
inexpliqués observés dans le Triangle des Bermudes mais, vraiment,
trop de faits semblent s’accorder pour que l’hypothèse que je viens
de développer, pour hallucinante qu’elle puisse paraître, ne mérite
pas qu’on la prenne en considération.
Peut-être Stonehenge n’a-t-il jamais eu le rôle que je lui ai
attribué, et peut-être même que les OVNI ne sont pilotés que par
des machines. Je suis prêt à tout admettre et n’ai d’autres
prétentions que d’avoir indiqué quelques directions nouvelles que la
recherche peut emprunter. L’ensemble demeure, pourtant, avec ses
contradictions et ses points d’interrogation, mais avec ses évidences
aussi, et ses faits irréfutables. Et c’est cet ensemble qui me donne
au moins le sentiment d’avoir contribué à la solution du mystère le
plus fascinant de notre temps.
CONCLUSION

Au moment de mettre le point final à cet ouvrage, je m’aperçois


que, en dépit de toutes mes précautions, j’ai tout de même dépeint
les OVNI et leurs occupants sous un jour hostile. Or, nous
connaissons tous des cas où le rôle joué par ces mystérieux objets
célestes s’est révélé, en fin de compte, bénéfique.
Il y a quelques années, un correspondant sud-américain m’a cité
le cas d’un paysan argentin ayant recouvré la vue après avoir
approché les occupants d’un OVNI posé sur son champ. D’autres
cas de « guérisons miraculeuses » imputables aux Objets volants
non identifiés et à leurs occupants ont, du reste, été recensés à
toutes les époques et dans toutes les parties du monde, et, parmi
ces cas, on compte même quelques grands classiques de l’ufologie.
D’autre part, depuis que l’on connaît leur existence, les OVNI ne
paraissent avoir fait preuve d’aucune hostilité envers l’humanité.
Qu’ils survolent une base militaire, une grande ville ou un champ,
qu’ils se posent sur une route, plongent dans la mer ou
s’évanouissent tout d’un coup, comme happés par le néant, jamais
ils n’ont eu d’autre comportement à notre égard que celui consistant
à nous observer. Les invasions de « Martiens » n’appartiennent qu’à
la mauvaise science-fiction.
Comment concilier, par conséquent, cette attitude avec celle que
l’on constate dans les eaux du Triangle des Bermudes ?
Il n’y a ici de contradiction qu’en apparence.
D’abord, rien ne nous dit que les milliers de personnes ayant
disparu dans le Triangle des Bermudes ont été tuées. Aucun
cadavre n’a jamais été retrouvé. Ces « victimes » peuvent donc très
bien n’avoir été qu’enlevées et vivre encore, pour la plupart, quelque
part sous l’océan, à l’abri des murailles étanches et infranchissables
d’une base construite à 8 000 ou 9000 mètres de profondeur.
Ensuite, les Atlantes, pilotes des OVNI, ne font que protéger une
richesse monstrueuse qui ne doit jamais tomber entre les mains des
hommes. Est-ce trop cher payer, en définitive, que de perdre
quelques-uns d’entre nous quand on sait que le sort de l’humanité
tout entière en dépend ?…
LISTE NON LIMITATIVE DES
DISPARITIONS 51 ENREGISTRÉES
DANS LA ZONE DU TRIANGLE DES
BERMUDES DEPUIS 1800 52

Cette liste de deux cent trente-six cas de disparition, la plus


complète publiée à ce jour concernant le Triangle des Bermudes, a
été établie en tenant compte des indications fournies par les
ouvrages et articles suivants :
– The Bermuda Triangle, de Charles Berlitz, New York, Avon Books,
1975 (traduction française : Le Triangle des Bermudes, Paris,
Flammarion, 1975).
– Without a Trace, de Charles Berlitz, New York, Doubleday and Co,
1977 (traduction française : Sans Trace, Paris, Flammarion, 1978).
– The Devil’s Triangle, de Richard Winer, New York, Bantam Books,
1975 (traduction française : Le Mystère du Triangle des Bermudes,
Paris, Pierre Belfond, 1975).
– The Devil’s Triangle 2, de Richard Winer, New York, Bantam
Books, 1975 (traduction française : Le Nouveau Dossier du Triangle
des Bermudes, Paris, Pierre Belfond, 1976).
– Disparitions mystérieuses, de Patrice Gaston, Paris, Robert
Laffont, 1973.
– Bermuda Triangle Spécial Report 1977, brochure réalisée par des
journalistes des magazines Saga et UFO Report, éditée par Gambi
Publications Inc., New York, 1977.
– « L’Étrange Triangle des Bermudes », dossier établi par Jacques
Dieu, publié dans les numéros 26 à 31 de la revue Inforespace,
organe de la SOBEPS, Bruxelles.
– « Le Triangle des Bermudes est un carré », étude réalisée par H.
Nepeutze publiée dans le numéro 2 de la revue Le fou parle, Paris,
octobre-novembre 1977.
1. Août 1800 : Insurgent. Voilier de la marine américaine, disparu
avec trois cent quarante hommes à bord.

2. 20 août 1800 : Pickering. Voilier de la marine américaine, disparu


avec quatre-vingt-dix hommes à bord.

3. 31 décembre 1812 : Patriot. Navire corsaire américain. A bord se


trouvait Theodosia Burr Alston, fille de l’ex-vice-président des États-
Unis Aaron Burr et épouse du gouverneur de Caroline du Sud.

4. 9 octobre 1814 : Wasp. Navire de guerre américain. Disparu avec


cent quarante hommes à bord.

5. Octobre 1824 : Wildcat. Voilier américain. Disparu avec quatorze


hommes à bord.

6. Août 1840 : La Rosalie. Voilier français. Retrouvé abandonné


mais en bon état. Seuls êtres vivants à bord : un chat, de la volaille
et quelques canaris.

7. 3 mars 1843 : Grampus. Voilier de la marine américaine. Disparu


avec quarante-huit hommes à bord.

8. 1850 : Seabird. Voilier venu s’échouer, vide d’occupants, sur


Easton Beach.

9. 1er mars 1854 : City of Glasgow. Voilier britannique. Disparu avec


quatre cent quatre-vingts hommes à bord.

10. 1854 : Bella. Goélette disparue à la hauteur des Antilles.

11. Février 1855 : James B. Chester. Trois-mâts trouvé sans


équipage par le Marathon au sud-ouest des Açores.
12. 18 octobre 1858 : Pearl. Seul Jacques Dieu cite ce cas dont il dit
avoir trouvé mention dans un guide touristique sur les Bermudes
datant de 1947. Le Pearl était l’un des plus beaux voiliers jamais
construits aux Bermudes.

13. Mars 1866 : Lotta. Voilier suédois disparu au nord de Haïti.

14. 1868 : Viego. Navire marchand espagnol disparu au nord de


Haïti.

15. 1870 : City of Boston. Navire disparu avec cent soixante-dix-sept


personnes à bord.

16. 4 décembre 1872 : Mary Celeste. Voilier américain trouvé vide


d’équipage par le Dei Gratia au nord des Açores. L’un des mystères
les plus célèbres de toute l’histoire de la navigation maritime.

17. Janvier, février ou mars 1880 : HMS Atalanta. Bateau-école


britannique disparu entre les Bermudes et l’Angleterre avec près de
trois cents personnes à bord.

18. Août 1881 : Non identifié. Goélette abandonnée découverte par


l’Ellen Austin à l’est des Açores, puis disparue en plein Triangle des
Bermudes alors qu’elle suivait l’Ellen Austin.

19. 1884 : Miramonde. Navire italien.

20. 1884 : Resolven. Brick retrouvé, selon Patrice Gaston, en plein


Atlantique, toutes voiles dehors, lumières et feux de cuisine allumés,
par le croiseur Mallard.

21. 26 novembre 1890 : Thanemore. Navire anglais. Jacques Dieu


est seul à mentionner ce cas qu’il a relevé dans le Lloyd’s Register
Wreck Returns.

22. 5 décembre 1890 : Haydée. Navire français (réf. Jacques Dieu).


23. 23 novembre 1892 : Trofast. Navire norvégien (réf. Jacques
Dieu).

24. 5 décembre 1892 : Mary Stewart. Navire norvégien (réf. Jacques


Dieu).

25. 6 décembre 1892 : Otus. Navire norvégien (réf. Jacques Dieu).

26. 8 février 1893 : Wimmera. Navire norvégien (réf. Jacques Dieu).

27. 11 février 1893 : Naronic. Steamer anglais disparu avec


soixante-dix-sept personnes à bord.

28. 7 août 1893 : Eldorado. Navire anglais (réf. Jacques Dieu).

29. 15 août 1893 : P.M. Petersen. Navire norvégien (réf. Jacques


Dieu).

30. 17 août 1893 : Éclipse. Navire américain (réf. Jacques Dieu).

31. 8 novembre 1893 : San Gaetano. Navire italien (réf. Jacques


Dieu).

32. 3 décembre 1893 : Assistant. Navire anglais (réf. Jacques Dieu).

33. 11 février 1894 : Apollo. Navire anglais (réf. Jacques Dieu).

34. 13 mars 1894 : De Ruyter. Navire belge (réf. Jacques Dieu).

35. 20 octobre 1894 : Atlantic. Navire allemand (réf. Jacques Dieu).

36. 8 janvier 1895 : Daphné. Navire français (réf. Jacques Dieu).

37. 20 octobre 1902 : Freya. Navire allemand trouvé abandonné au


large de Mazatlan.
38. 22 janvier 1908 : Baltimore. Trois-mâts barque disparu avec neuf
personnes à bord.

39. 27 janvier 1908 : George V. Vreeland. Goélette disparue avec


sept personnes à bord.

40. 18 septembre 1909 : George Taulane Jr. Goélette disparue avec


sept personnes à bord.

41. Novembre 1909 : Spray. Voilier de plaisance. Le premier de ce


type à avoir disparu dans le Triangle des Bermudes. Ce voilier avait
fait le tour du monde en 1895-1898.

42. 16 décembre 1909 : Martha S. Bement. Goélette disparue avec


sept personnes à bord au large de la Floride.

43. 18 décembre 1909 : Maggie S. Hart. Goélette disparue avec huit


personnes à bord au large de la Floride.

44. 23 décembre 1909 : Auburn. Goélette disparue avec neuf


personnes à bord au large de la Floride.

45. 25 décembre 1909 : Anna R. Bishop. Goélette disparue avec


sept personnes à bord au large de la Floride.

46. Mars 1910 : USS Nina. Premier vapeur disparu dans le Triangle
des Bermudes. Il s’agissait, en fait, d’un remorqueur de la marine
américaine.

47. 26 mars 1910 : Charles W. Parker. Vapeur disparu avec dix-sept


personnes à bord.

48. 17 décembre 1913 : George A. Lawry. Goélette disparue avec


six personnes à bord au large de la Floride.

49. 29 janvier 1914 : Benjamin F. Poole. Goélette disparue avec huit


personnes à bord au large de la Floride.
50. 27février 1914 : Fritz J. Babson. Goélette disparue avec sept
personnes à bord au large de la Floride.

51. Avril 1915 : Bertha L. Basker. Cargo américain.

52. Avril 1915 : Silva. Cargo.

53. 20 avril 1915 : Maude B. Krum. Goélette disparue avec sept


personnes à bord au large de la Floride.

54. 13 novembre 1916 : Brown Bros. Trois-mâts barque disparu au


large de la Georgie avec douze personnes à bord.

55. 6 mars 1917 : Timandra. Cargo disparu au large des côtes de


Virginie avec dix-neuf personnes à bord.

56. Mars 1918 : USS Cyclops. Charbonnier de 19 000 tonnes


ravitailleur de la marine américaine disparu avec trois cent neuf
personnes à bord.

57. 4 janvier 1919 : Bayard Hopkins. Goélette disparue au large de


la Virginie avec six personnes à bord.

58. 10 février 1920 : Amelia Zeman. Goélette américaine disparue


au large de la Virginie avec neuf personnes à bord.

59. Avril 1920 : Steinsund. Navire norvégien. Disparu entre…


Bordeaux et Newport News.

60. 18 avril 1920 : William O’Brien. Navire américain.

61. Octobre 1920 : Albyan. Navire finlandais.

62. Octobre 1920 : Svartskog. Navire norvégien.


63. Octobre 1920 : General Morne. Navire sur lequel on ne possède
que fort peu de renseignements. Peut-être s’agit-il du General Horne
dont il est question au numéro 66.

64. 25 novembre 1920 : Flonine. Navire norvégien.

65. 17 novembre 1920 : Yute. Navire espagnol disparu à 385


kilomètres au sud de Cape May.

66. Novembre 1920 : General Horne. Navire anglais pouvant être le


même que celui mentionné au numéro 63 bien que leurs
destinations diffèrent.

67. Décembre 1920 : Fiorino ou Florino. Navire norvégien. Certains


auteurs situent ce cas en 1921, mais il semble que ce soit bien en
décembre 1920 que se soit produite cette disparition.

68. 25 janvier 1921 : Hewitt. Navire américain transporteur de soufre


disparu au nord de la Floride.

69. 31 janvier 1921 : Carrol A. Deering. Cinq-mâts américain


retrouvé échoué et vide d’équipage au cap Hatteras.

70. Février 1921 : Monte San Michele. Navire italien ayant demandé
assistance par radio le 8 février.

71. Février 1921 : Ottawa. Navire anglais.

72. Février 1921 : Esperanza de Larrinaga. Navire anglais.

73. Février 1921 : Cabedello. Navire brésilien.

74. 1921 : Entine Florina. Peu de renseignements sur ce navire que


Patrice Gaston est le seul à mentionner.

75. 27 octobre 1921 : Bagdad. Goélette disparue au large de la


Floride avec huit personnes à bord.
76. 1921 : Steisund. Cargo américain.

77. 1921 : Svartskog. Cargo disparu entre New York et l’Europe.

78. 1921 : Albyan. Trois-mâts barque américain disparu entre New


York et l’Europe.

79. 1921 : Yute. Vapeur américain disparu entre New York et


l’Europe.

80 1921 (avril vraisemblablement) : Canadian Maid. Navire anglais.

81. 1921 : Korringa. Peu de renseignements sur ce navire que


Patrice Gaston est le seul à mentionner.

82. juillet 1921 : Canadian Maid. Navire anglais. Sans doute le


même qu’au n° 80.

83. 11 février 1922 : Sedgwick. Goélette disparue avec six


personnes à bord au large de la Caroline du Sud.

84. 19 avril 1925 : Raifuku Maru. Navire japonais disparu à 1 100


kilomètres au nord des Bermudes. Vraisemblablement victime d’une
tempête.

85. Décembre 1925 : Cotopaxi. Navire américain.

86. 1926 : Porta Noca. Petit navire transportant des passagers.

87. 14 mars 1926 : Suduffco. Navire américain disparu un jour où


soufflait une forte tempête dans la région où il se trouvait.

88. Juin 1931 : Curtiss Robin. Monoplan à aile haute piloté par un
trafiquant de whisky du nom de Herbie Pond. Cet appareil est le
premier avion connu à avoir disparu dans le Triangle des Bermudes.
89. Octobre 1931 : Stavenger. Navire norvégien sur lequel on
possède fort peu de renseignements.

90. 16 avril 1932 : John and Mary. Voilier américain trouvé


abandonné par le West Quechee par 31° 29’ N. et 63° 29’ O. Ce
navire aurait été abandonné volontairement par son équipage à la
suite d’une explosion.

91. Septembre 1935 : Dahama. Voilier américain trouvé abandonné


par le navire anglais Aztec à 1 100 kilomètres au nord-est des
Bermudes. L’équipage aurait abandonné volontairement ce navire
par suite d’une tempête.

92. Décembre 1935 : Wright Whirland. Biplan « Waco » disparu


entre La Havane et l’île des Pins avec trois personnes à bord.

93. Mars 1938 : Anglo-Australian. Navire anglais disparu au large


des Açores.

94. 4 février 1940 : Gloria Colita ou Gloria Colite. Navire anglais


trouvé vide d’équipage dans le golfe du Mexique.

95. 15 mars 1941 : Santa Clara (ce navire est parfois cité sous son
ancien nom de Mahukona). Navire brésilien dont on aurait retrouvé
une partie de la passerelle, un tronçon de mât et deux gilets de
sauvetage.

96. Novembre 1941 : Proteus. Navire canadien.

97. Décembre 1941 : Nereus. Navire canadien identique au Proteus


et appartenant à la même compagnie.

98. Novembre 1942 : Paulus. Navire de transport de passagers.

99. 1943 : Martin Mariner. Avion ayant disparu à 240 kilomètres au


sud de Norfolk, en Virginie, avec dix-neuf personnes à bord.
100. 5 août 1944 : Island Queen. Goélette disparue entre Grenade
et Saint-Vincent avec soixante-dix-huit personnes à bord.

101. Octobre 1944 : Non identifiés. Deux avions de l’aviation


américaine. Sans autre précision.

102. Octobre 1944 : Rubicon. Navire cubain retrouvé vide


d’occupants, à l’exception d’un chien, et remorqué par le Nirvana
jusqu’à Miami.

103. Décembre 1944 : Cinq avions. Cinq avions militaires disparus à


500 kilomètres à l’est des Bermudes.

104. 20 janvier 1945 : B 25. Avion américain disparu entre les


Bermudes et les Açores avec neuf personnes à bord.

105. 18 juillet 1945 : Privateer PB 4YW. Quadrimoteur américain


disparu lors d’un vol de routine.

106. Été 1945 : SBD Dauntless. Deux bombardiers faisant partie


d’un groupe de douze avions.

107. 5 décembre 1945 : TBM Avenger. Cinq avions torpilleurs de la


marine américaine. Ce cas est le plus célèbre de toute l’histoire du
Triangle des Bermudes.

108. 5 décembre 1945 : Martin Mariner PBM. Hydravion parti à la


recherche des cinq Avenger cités au numéro 107. Selon toute
vraisemblance, cet avion a explosé en plein vol.

109. 27 décembre 1945 : Voyager II. Goélette disparue le long de la


zone côtière de Floride avec quatre personnes à bord.

110. 27 décembre 1945 : Valmore. Goélette à deux mâts disparue


au large des côtes de Caroline du Sud avec quatre personnes à
bord.
111. Juillet 1946 : Non identifiés. Trois navires venant de Panama à
destination de La Nouvelle-Orléans.

112. Décembre 1946 : City Belle. Goélette trouvée abandonnée au


sud-est de Miami.

113. Juillet 1947 : C54 Superfortress. Bombardier américain disparu


à 160 kilomètres au large des Bermudes.

114. 5 décembre 1947 : C54 Superfortress. Disparition en tous


points identique à la précédente. Peut-être s’agit-il du même
appareil ? Seule la date diffère suivant les auteurs.

115. 30 janvier 1948 : Star Tiger. Quadrimoteur Tudor IV de la British


South American Airways. Un « classique » dans l’histoire du Triangle
des Bermudes.

116. 31 janvier 1948 : Sam Key. Cargo disparu avec quarante-trois


personnes à bord au nord-ouest des Açores.

117. 5 mars 1948 : Bateau appartenant à Al Snyder. Al Snyder était


un jockey américain qui disparut en compagnie de deux amis à bord
d’un yacht au sud de la Floride.

118. Avril 1948 : Wild Goose. Bateau en remorque disparu avec


quatre personnes à bord.

119. 28 décembre 1948 : Douglas DC3. Avion disparu alors qu’il


faisait route vers Miami.

120. 17 janvier 1949 : Star Ariel. Quadrimoteur Tudor IV de la British


South American Airways. Un « classique » dans l’histoire du Triangle
des Bermudes généralement cité en même temps que le Star Tiger
dont il est question au numéro 115.

121. 14 janvier 1949 : Driftwood. Cabin-cruiser disparu au large de


Bimini avec cinq personnes à bord.
122. Juin 1950 : Sandra. Navire costaricain.

123. Juin 1950 : DC 3. Avion américain disparu entre Maracaïbo et


Kingston.

124. 22 ou 23 mars 1951 : Globemaster C 124. Avion américain


disparu au large des côtes… irlandaises !

125. 4 novembre 1951 : São Paulo. Cuirassé d’origine brésilienne


appartenant à la British Iron Steel Corporation. Disparu alors qu’il
était remorqué par deux autres navires.

126. 1951 : Pampaloni. Cargo italien de la South Line. Le Pampaloni


était le premier cargo à posséder un équipement de radar polarisé.

127. 22 décembre 1952 : Melanie Schulte. Navire allemand dont on


retrouva quelques débris le long des côtes des îles Hébrides.

128. 2 février 1952 : York Transport. Avion disparu au nord-ouest


des Bermudes avec trente-neuf personnes à bord.

129. Avril 1952 : Navy PBY. Avion américain disparu à l’est de la


Jamaïque avec huit personnes à bord.

130. 2 février 1953 : British York Transport. Avion de transport


disparu au nord des Bermudes.

131. 20 juin 1953 : Constellation. Avion appartenant à la compagnie


Panair do Brazil. Il s’agissait d’un des premiers modèles comportant
un gyroscope antimagnétique. H. Nepeutze est le seul à mentionner
ce cas.

132. 30 octobre 1954 : Lockheed Superconstellation. Quadrimoteur


de l’US Navy disparu au nord des Bermudes avec quarante-deux
personnes à bord.
133. Novembre 1954 : Non identifié. Bimoteur disparu au sud-est
des côtes de Caroline du Nord. Patrice Gaston est le seul à
mentionner ce cas.

134. Novembre 1954 : Skyknight. Chasseur à réaction de l’US Navy


parti à la recherche du bimoteur signalé au numéro 133. Patrice
Gaston est le seul à mentionner ce cas.

135. 5 décembre 1954 : Southern Districts. Navire-citerne américain


disparu au large des côtes de Caroline du Sud avec vingt-trois
personnes à bord.

136. 27 janvier 1955 : Home Sweet Home. Goélette américaine


disparue au large des Bermudes avec sept personnes à bord.

137. 26 septembre 1955 : Connemara IV. Yacht trouvé vide


d’occupants par le pétrolier Olympic Cloud à 250 kilomètres environ
au sud-est des Bermudes.

138. 5 avril 1956 : B 25. Avion-cargo disparu à l’est des Bahamas.

139. juillet 1956 : Bounty. Goélette disparue au large des côtes de


Floride avec quatre personnes à bord.

140. 9 novembre 1956 : Martin « Marlin » P5M. Hydravion de l’US


Navy disparu à 560 kilomètres au nord des Bermudes. A
probablement explosé en vol.

141. 1er janvier 1958 : Revonoc. Yacht américain disparu entre Key
West et Miami avec cinq personnes à bord.

142. 16 avril 1960 : Ethel C. Navire libanais disparu au large des


côtes de Virginie. Ivan T. Sanderson est le seul à mentionner ce cas.

143. 25 avril 1961 : Calista III. Bateau disparu au large des Bahamas
avec cinq personnes à bord.
144. 1962 : Évangeline. Goélette disparue entre Miami et les
Bahamas. Charles Berlitz est le seul à mentionner ce cas.

145. 1962 : Windfall. Goélette disparue au large des Bermudes.


Charles Berlitz est le seul à mentionner ce cas.

146. 8 janvier 1962 : KB 50. Avion de ravitaillement de l’US Navy.

147. Avril 1962 : Piper Apache. Bimoteur américain disparu alors


qu’il volait en direction des Bahamas.

148. 7 février 1963 : Marine Sulphur Queen. Cargo américain


disparu avec trente-neuf personnes à bord. Des débris furent
retrouvés qui permirent de conclure à une explosion.

149. 4 juillet 1963 : Sno’Boy. Bateau de pêche disparu avec une


cinquantaine de personnes à bord au large de la Jamaïque.

150. 28 août 1963 : KC 135. Deux ravitailleurs stratosphériques


américains disparus à 1 500 kilomètres au nord-est de Miami.

151. 22 septembre 1963 : C 132 Cargomaster. Avion américain


disparu entre le Delaware et les Açores.

152. 1963 : Arado AR 196. Pour une fois, il ne s’agit pas d’une
disparition mais d’une découverte, celle d’un appareil allemand de la
Seconde Guerre mondiale retrouvé sous l’eau à proximité des
Bermudes dans un état de conservation tout à fait exceptionnel.
L’avion est à présent exposé dans un musée.

153. 1964 : Dancing Feather. Bateau disparu entre Nassau et les


côtes de Caroline du Nord. Berlitz est le seul à mentionner ce cas.

154. 1964 : Crystal. Yacht américain dont l’épave devait être


retrouvée quatre ans plus tard. Winer est le seul à mentionner ce
cas.
155. 13 janvier 1964 : Enchantress. Yacht américain disparu à 250
kilomètres au sud-est de Charleston.

156. Avril 1964 : Plongeurs. Deux plongeurs américains disparus


dans la fosse Est de San Salvador. Berlitz est le seul à mentionner
ce cas.

157. 5 juin 1965 : C 119 Flying Boxcar. Avion-cargo de l’armée


américaine disparu alors qu’il se dirigeait vers l’île du Grand Turc.
Cas « historique » à propos duquel on évoqua pour la première fois
la présence d’OVNI au-dessus du Triangle des Bermudes.

158. 29 octobre 1965 : El Gato. Catamaran disparu entre l’île de


Grand Exuma et Great Inagua dans les Bahamas.

159. Début novembre 1966 : Southern Cities. Remorqueur américain


dont on retrouva quelques débris.

160. Décembre 1966 : Piper Cherokee. Avion de tourisme américain


disparu avec deux personnes à bord entre Bimini et Miami. Berlitz
est le seul à mentionner ce cas.

161. 11 janvier 1967 : Chase YC 122. Avion américain disparu entre


Fort Lauderdale et Bimini.

162. 11 janvier 1967 : Non identifié. Petit avion américain disparu


entre Cozumel et le Honduras.

163. 14 ou 15 janvier 1967 : Beechcraft Bonanza. Avion disparu au


large de Key Largo.

164. 18 janvier 1967 : Piper Apache. Avion disparu entre San Juan
et Saint-Thomas.

165. 23 mars 1967 : Beechcraft. Bimoteur disparu entre la Jamaïque


et Nassau avec deux personnes à bord.
166. Octobre 1967 : Bimoteur. Avion disparu entre Porto Rico et
Great Inagua avec deux personnes à bord.

167. 24 décembre 1967 : Witchcraft. Vedette américaine disparue à


proximité des côtes de Floride avec deux personnes à bord.

168. 5 avril 1968 : Elizabeth. Cargo américain. Berlitz est le seul à


mentionner ce cas.

169. Mai 1968 : Carol Diane. Bateau-mouche disparu au large


d’Hampton.

170. 21 mai 1968 : Scorpion. Sous-marin atomique américain


disparu au sud-ouest des Açores.

171. Juillet 1968 : Non identifié. Avion disparu entre Grand Bahama
et la Floride. Ivan T. Sanderson est le seul à mentionner ce cas sur
lequel il ne fournit aucun détail.

172. 11 octobre 1968 : Ithaca Island. Navire libérien disparu


« quelque part dans le Triangle des Bermudes ».

173. 23 mars 1969 : Beechcraft. Bimoteur américain disparu entre la


Jamaïque et Nassau.

174. Juin 1969 : B 52. Bombardier américain s’étant « éclipsé » tout


à coup des écrans de radar chargés de suivre ses exercices de vol.

175. 6 ou 7 juin 1969 : Cessna 172. Avion disparu entre les îles
Exumas et l’île du Grand Turc avec deux personnes à bord. Cette
disparition est probablement due à une panne d’essence.

176. 1er juillet 1969 : Non identifié. Bateau aperçu flottant la quille en
l’air par le Maplebank.

177. 2 juillet 1969 : Vagabond. Sloop appartenant au navigateur


solitaire Peter Wallin découvert vide d’occupant par le yacht suédois
Golar Frost.

178. 4 juillet 1969 : Non identifié. Yacht vide d’occupants naviguant


au pilote automatique croisé par le Cotopaxi.

179. 8 juillet 1969 : Non identifié. Yacht à la dérive et vide


d’occupants croisé par le Helisoma.

180. 10 juillet 1969 : Teignmouth Electron. Trimaran appartenant au


navigateur solitaire Donald Crawhurst trouvé abandonné par le
Picardy. Selon toute vraisemblance, Crawhurst se serait suicidé en
se jetant à l’eau.

181. 4 août 1969 : Gardiens du phare de Great Isaac. Deux gardiens


de phare disparus dans les Bahamas. Berlitz est le seul à citer ce
cas.

182. 21 août 1969 : Brendan The Bolt. Voilier dont on signala la


disparition au nord-est de Porto Rico mais qui finit par accoster le
plus normalement du monde en septembre à San Salvador.

183. 27 octobre 1969 : Keela ou Tequila. Bateau disparu dans la


baie de Floride avec trois personnes à bord.

184. 4 novembre 1969 : Southern Cross. Yacht américain trouvé


abandonné à une quinzaine de kilomètres de Cape May.

185. Avril 1970 : Milton Iatridis ou Latrides. Navire disparu entre la


Louisiane et l’Afrique avec trente personnes à bord.

186. Août 1970 : Antonov 22. Avion soviétique disparu avec dix-huit
hommes à bord. Jacques Dieu est le seul à mentionner ce cas qu’il
dit être cité par J.-P. Schirch dans la revue Nouvelles Vues.

187. 16 novembre 1970 : Piper Comanche. Avion disparu entre


West Palm Beach et la Jamaïque.
188. 5 avril 1971 : Elizabeth. Navire américain disparu au large des
Bahamas.

189. 26 juillet 1971 : Avion de tourisme. Avion disparu entre Curaçao


et La Barbade avec quatre personnes à bord.

190. 10 septembre 1971 : F4 Phantom II. Chasseur à réaction


américain ayant disparu des écrans radar qui le suivaient à une
centaine de kilomètres au sud-est de Miami.

191. 10 octobre 1971 : Caribe. Navire libérien disparu alors qu’il se


rendait en République dominicaine.

192. 20 octobre 1971 : Superconstellation. Avion-cargo


quadrimoteur ayant sombré dans la mer sous les yeux de l’équipage
du R/V Discoverer à une vingtaine de kilomètres au sud de l’île de
Great Inagua. Malgré la présence de témoins, aucune trace de
l’appareil ne put être découverte et la cause de cet « accident »
demeure inexpliquée.

193. 27 octobre 1971 : Lucky Edur. Bateau de pêche retrouvé vide


d’occupants au large d’Atlantic Highlands.

194. Décembre 1971 : Ixtapa. Vedette de croisière disparue entre les


côtes mexicaines et les Keys de Floride.

195. Décembre 1971 : Plongeurs. Deux plongeurs disparus à


proximité du récif Ouest de la Langue de l’Océan. Berlitz est le seul
à mentionner ce cas.

196. 1971 : Missile. Missile à ogive nucléaire perdu dans le Triangle


des Bermudes.

197. Février 1972 : V.A. Fogg. Pétrolier américain disparu à 80


kilomètres des côtes en eau peu profonde. L’épave et quelques
cadavres furent retrouvés. Les causes de l’accident demeurent
inexpliquées.
198. 19 mars 1972 : Plongeur. Plongeur disparu au large de Fort
Lauderdale. Berlitz est le seul à mentionner ce cas.

199. 21 octobre 1972 : Avion. Avion des Flamingo Airlines disparu


au large de Bimini.

200. 2 mars 1973 : Plongeurs. Trois plongeurs disparus au large de


la côte de Sainte-Lucie. Berlitz est le seul à mentionner ce cas.

201. 22 mars 1973 : Norse variant. Navire norvégien disparu par


38°N. et 72° 24’0. Cet accident serait dû à une tempête.

202. 22 mars 1973 : Anita. Navire norvégien. Peut également avoir


été victime d’une tempête.

203. 23 mars 1973 : Défiance. Yacht trouvé abandonné au large de


Haïti.

204. 7 avril 1973 : Non identifié. Hors-bord disparu dans le golfe du


Mexique.

205. 19 avril 1973 : Non identifié. Hors-bord disparu au large de la


Floride.

206. 17 mai 1973 : Non identifié. Hors-bord trouvé vide d’occupants


près de Cape May, New Jersey.

207. 15 mai 1973 : Navion 16. Avion de tourisme disparu entre les
côtes américaines et les Bahamas.

208. 19 mai 1973 : HH 34. Hélicoptère disparu dans le golfe du


Mexique. Rufus Drake est le seul à mentionner ce cas dans le
Bermuda Triangle Special Report 1977.

209. 17 juillet 1973 : Non identifié. Bateau de réfugiés d’Haïti disparu


dans le détroit Old Bahama avec quarante-cinq personnes à bord.
Berlitz est le seul à mentionner ce cas.

210. Août 1973 : K 135. Deux avions de ravitaillement disparus


ensemble à 480 kilomètres à l’ouest des Bermudes.

211. 10 août 1973 : Beechcraft Bonanza. Avion disparu entre Fort


Lauderdale et Great Abaco avec quatre personnes à bord.

212. Novembre 1973 : PBM Martin Mariner. Hydravion disparu à 250


kilomètres au sud de Norfolk avec dix-neuf personnes à bord.

213. 21 décembre 1973 : Lake Amphibian. Avion de tourisme


disparu au large de Bimini avec deux personnes à bord.

214. Décembre 1973 : Sea Boy II. Vedette de croisière ayant coulé
alors qu’elle se rendait à Nassau. On retrouva l’épave mais on
ignore ce qu’il advint des passagers.

215. 26 février 1974 : P 3 Orion. Ballon ayant disparu à quelque


1 500 kilomètres à l’ouest des Canaries.

216. 22 février 1974 : Light Heart. Ballon disparu à quelque 1 300


kilomètres au sud-sud-ouest des Açores.

217. Mars ou avril 1974 : Saba Bank. Yacht équipé d’un appareillage
électronique exceptionnel disparu entre Nassau et Miami avec
quatre personnes à bord.

218. 14 juillet 1974 : Cherokee Six. Avion disparu entre la Floride et


les Bahamas avec six personnes à bord.

219. 24 juillet 1974 : Dutch Treat. Yacht disparu entre Cat Cay et
Miami. Berlitz est le seul à mentionner ce cas.

220. 20janvier 1975 : Gulf Stream. Navire de recherches


océanographiques disparu au large des côtes du Maine.
221. 27 mars 1975 : Lockheed Lodestar. Avion disparu entre Grand
Cayman et la Floride avec quatre personnes à bord. Berlitz est le
seul à mentionner ce cas.

222. 22 avril 1975 : Dawn. Crevettier disparu à l’est des Keys de


Floride avec trois personnes à bord.

223. 30 avril 1975 : Magnum. Hors-bord trouvé abandonné à une


trentaine de kilomètres au large des Bahamas. Berlitz est le seul à
mentionner ce cas.

224. 24 juin 1975 : Meridan. Voilier disparu entre les Bermudes et la


Virginie avec cinq personnes à bord. Berlitz est le seul à mentionner
ce cas.

225. Juin 1975 : Catalina. Navire disparu à une quinzaine de


kilomètres des côtes de Floride.

226. 27 juin 1975 : Non identifié. Ketch disparu au nord des


Bermudes avec cinq personnes à bord. Berlitz est le seul à
mentionner ce cas.

227. 4 août 1975 : Twin Beechcraft. Avion disparu à l’ouest des


Bahamas avec trois personnes à bord. Berlitz est le seul à
mentionner ce cas.

228. 3 septembre 1975 : B 52. Bombardier américain ayant explosé


au-dessus de Aiken en Caroline du Sud après avoir été « harcelé »
par des OVNI au-dessus du Triangle des Bermudes.

229. 9 novembre 1975 : Non identifié. Vedette de haute mer


disparue entre Bimini et Miami avec trois personnes à bord.

230. 2 décembre 1975 : Boundless. Remorqueur de haute mer


disparu entre Miami et San Juan avec cinq personnes à bord. Berlitz
est le seul à mentionner ce cas.
231. 10 décembre 1975 : Speed Artist. Caboteur disparu entre La
Barbade et la Guadeloupe avec cinq personnes à bord. Berlitz est le
seul à mentionner ce cas.

232. 18 décembre 1975 : Imbross. Bateau-citerne disparu au large


des côtes de Floride avec vingt-deux personnes à bord. Berlitz est le
seul à mentionner ce cas.

233. Décembre 1975 : Drosia. Cargo disparu au large du cap


Hatteras. Berlitz est le seul à mentionner ce cas.

234. Avril 1976 : High Flight. Voilier à moteur auxiliaire disparu entre
Miami et Bimini. Berlitz est le seul à mentionner ce cas.

235. 13 octobre 1976 : Sylvia L. Ossa. Bateau panaméen disparu à


230 kilomètres à l’ouest des Bermudes avec trente-sept personnes à
bord.

236. 29 décembre 1977 : DC 8. Avion de la Braniff Air Line. Ce


dernier n’a pas disparu mais il s’en est fallu de peu.
Mystérieusement « secoué » au-dessus du Triangle des Bermudes,
cet appareil a miraculeusement pu échapper à une catastrophe qui
paraissait inévitable. Personne n’est parvenu à expliquer cet
accident.
BIBLIOGRAPHIE

La liste des articles et des livres publiés à ce jour sur le Triangle


des Bermudes, les OVNI et l’Atlantide pourrait à elle seule constituer
la matière d’un gros volume. Je me suis donc contenté de relever les
titres de quelques ouvrages et études dont le contenu me paraît
susceptible d’apporter au lecteur un complément d’informations
quant à l’hypothèse développée dans ce livre. C’est la raison pour
laquelle j’ai écarté, par exemple, les ouvrages sur les OVNI qui ne
prennent en considération que la seule hypothèse extra-terrestre. De
même, je n’ai pas tenu compte des travaux situant l’Atlantide en
Afrique ou en mer du Nord. Enfin, je me suis efforcé, à chaque fois
que cela était possible, de ne donner que la référence de l’édition
française des ouvrages cités. Les titres anglais ou américains sont
ceux de livres et de brochures qui n’ont pas été traduits.

1) Le Triangle des Bermudes :


BERLITZ C. : Le Triangle des Bermudes, Paris, Flammarion, 1975.
BERLITZ C. : Sans trace, Paris, Flammarion, 1978.
BREED B. : Étranges Histoires de la mer, Paris, Éditions maritimes
et d’outre-mer, 1964.
DE LA CROIX R. : « Y a-t-il un mystère dans le Triangle des
Bermudes ? » in Historia n° 378, mai 1978.
DIEU J. : « L’étrange Triangle des Bermudes », in Inforespace nos
26 à 31, 1976-1977.
EBON M. (ouvrage collectif sous la direction de) : L’Énigme du
Triangle des Bermudes, Paris, France-Sud Publications, 1976.
FORT C. : Le Livre des damnés, Paris, Eric Losfeld, 1967.
GADDIS V. : Les Vrais Mystères de la mer, Paris, Éditions France-
Empire, 1965.
GASTON P. : Disparitions mystérieuses, Paris, Robert Laffont, 1973.
KUSCHE L.D. : Le Triangle des Bermudes : la solution du mystère,
Montréal, Éditions de l’Étincelle, 1976.
LAGARDE F. : « Le Triangle de la Mort », in Lumières dans la nuit
n° 117, avril 1972.
NEPEUTZE H. : « Le Triangle des Bermudes est un carré », in Le
fou parle n° 2, octobre-novembre 1977.
SANDERSON I.T. : Invisible Residents, New York, Tandem Books,
1974.
SEMITCHOFF E. : « Triangle de la Mort », in Le Nouveau Planète
n° 8, juin 1969.
SPENCER J.W. : Limbo of the lost, New York, Bentam Books, 1975.
SPENCER J.W. : Limbo of the lost – today, New York, Bentam
Books, 1975.
THOMAS JEFFREY A.K. : Le Triangle des Bermudes, Montréal,
Éditions Feu Vert Inc., 1976.
THOMAS JEFFREY A.K. : Les Survivants du Triangle des
Bermudes, Montréal, Éditions Feu Vert Inc., 1976.
VLADIMIR G. : « Triangle de la Mort », in Le Nouveau Planète n° 8,
juin 1969.
WINER R. : Le Mystère du Triangle des Bermudes, Paris, Pierre
Belfond, 1975.
WINER R. : Le Nouveau Dossier du Triangle des Bermudes, Paris,
Pierre Belfond, 1976.
Collectif : Bermuda Triangle Special Report 1977, New York, Gambi
Publications Inc., 1977.

2) Les OVNI :
BOUGARD M. : La Chronique des OVNI, Paris, Jean-Pierre Delarge,
1977.
CLEREBAUT L. : Historique des Objets volants non identifiés,
Bruxelles, SOBEPS, 1975.
DURRANT H. : Le Livre noir des soucoupes volantes, Paris, Robert
Laffont, 1970.
HYNEK J.A. : Les Objets volants non identifiés : mythe ou réalité ?
Paris, Pierre Belfond, 1974.
HYNEK J.A. : The Hynek UFO Report, New York, Dell Publishing
Co., 1977. A paraître prochainement en français aux Éditions
Pierre Belfond.
KEEL J.A. : The Cosmic Question (ou The Eighth Tower), E.P.
Dutton and Co., 1976, ou Panther Books, 1978.
LE POER TRENCH B. : The Flying Saucer Story, Universal-Tandem
Publishing, 1973.
PIENS C. : Les OVNI du Passé, Verviers, Marabout, 1977.
RIBERA A. : Ces mystérieux OVNI, Paris, Éditions de Vecchi, 1976.
STEIGER B. : Project Blue Book, New York, Ballantine Books, 1976.
A paraître prochainement en français aux Éditions Pierre Belfond.
VALLÉE J. : Chroniques des apparitions extra-terrestres, Paris,
Denoël, 1972.
Collectif : « OVNI : 30 ans de silence », spécial hors-série n° 1 de la
revue L’Autre Monde.

3) L’Atlantide :
BERLITZ C. : Le Mystère de l’Atlantide, Paris, Pierre Belfond, 1977.
CARNAC P. : L’histoire commence à Bimini, Paris, Robert Laffont,
1973.
CAYCE E. : Visions de l’Atlantide, Paris, J’ai lu, 1973.
CHATELAIN M. : Nos ancêtres venus du cosmos, Paris, Robert
Laffont, 1975.
LE COUR P., D’ARES J., TODERICIU D. : L’Atlantide atlantique,
Paris, Coll. Atlantis, 1971.
TOMAS A. : Les Secrets de l’Atlantide, Paris, Robert Laffont, 1972.
ZINK D. : The Stones of Atlantis, Londres, W.H. Allen, 1978.
Notes

1
Publié en français en 1977 aux Éditions France-Empire sous le titre
Les Vrais Mystères de la mer.

2
Paris, Pierre Belfond, 1976.

3
A l’appellation « Triangle des Bermudes », Richard Winer préfère
celle de « Triangle du Diable ».

4
C’est moi qui souligne.

5
En fait, cette dernière description est celle qu’Ivan T. Sanderson
donne de la mer du Diable, au Japon, mais l’auteur s’empresse de
préciser que le Triangle des Bermudes semble « indiquer une
conformation semblable sinon identique, dont les dimensions
(seraient) à peu près les mêmes, et inclinée de la même façon ».

6
En français : Le Triangle des Bermudes : la solution du mystère,
Montréal, Éditions de l’Étincelle, 1976.

7
Groupe d’îles situées au sud de la Floride.

8
Édité par Gambi Publications, New York, 1977.
9
Richard Winer, in Le Nouveau Dossier du Triangle des Bermudes,
p. 16, Paris, Pierre Belfond, 1976.

10
Richard Winer : Le Mystère du Triangle des Bermudes, p. 47, Paris,
Pierre Belfond, 1975.

11
Lawrence David Kusche : Le Triangle des Bermudes : la solution du
mystère, p. 128, Montréal, Éditions de l’Étincelle, 1976.

12
H. Nepeutze : « Le Triangle des Bermudes est un carré », article
paru dans Le fou parle, n° 3 d’octobre-novembre 1977.

13
Les compagnies d’assurances et les compagnies maritimes ne
possèdent que rarement des dossiers antérieurs à 1800. Il est
difficile, dans ces conditions, de connaître avec précision la liste des
bâtiments disparus avant cette date dans le Triangle des Bermudes.
On sait toutefois que, dès 1500, on signala des bateaux perdus de
façon inexplicable (mer calme, bons marins, navires solides). Les
exemples le plus souvent cités sont ceux des frères Gaspard et de
Miguel Cortereal, évanouis avec leurs équipages en 1500 et 1502.

14
Charles Berlitz : Le Mystère de l’Atlantide, Paris, Pierre Belfond,
1977.

15
Nos ancêtres venus du cosmos par Maurice Chatelain, Paris, Robert
Laffont, coll. Les Énigmes de l’Univers, 1975.

16
Paris, Payot, 1964.

17
Les Religions amérindiennes, ouvrage collectif, Paris, Payot, 1962.

18
C’est moi qui souligne.

19
Pierre Carnac : L’histoire commence à Bimini, Paris, Robert Laffont,
coll. Les Énigmes de l’Univers, 1973.

20
Charles Berlitz : Sans trace, Paris, Flammarion, 1978.

21
Voir, à ce propos, J. Allen Hynek : Les Objets volants non identifiés :
mythe ou réalité ? Paris, Éd. Pierre Belfond, Coll. Initiation et
Connaissance, 1974.

22
Éd. Pierre Belfond, 1978.

23
Vita Karoli, traduit par Louis Halphen, Paris, Les Belles Lettres,
1947.

24
Michel Bougard : Chronique des OVNI, Paris, J.P. Delarge, 1977.

25
Voir à ce propos, outre Chronique des OVNI de Michel Bougard, Les
OVNI du passé de Christiane Piens, Verviers, Marabout, 1977.

26
Antonio Ribeira : Ces mystérieux OVNI, Paris, Éditions de Vecchi,
1976.

27
Notamment dans Phénomènes spatiaux, Lumières dans la nuit, la
Flying Saucers Review, UFO Report, Affa, Saga, Canadian UFO
Report, etc.

28
C’est moi qui souligne.

29
Antonio Ribeira : Ces mystérieux OVNI, op. cit.

30
Cf. Henry Durrant : Le Livre noir des soucoupes volantes, Paris, coll.
Les Énigmes de l’Univers, Robert Laffont, 1970.

31
In Les Survivants du Triangle des Bermudes : Montréal, Éditions Feu
Vert, 1976.

32
Pas si vite que ça, en fait, puisque, rappelons-le, ce n’est qu’en 1973
que l’on songea à rapprocher l’observation des deux astronautes de
la disparition du C 119.

33
Paris, Éditions Mame, 1971.

34
Paris, Flammarion, 1978.

35
Paris, Pierre Belfond, coll. Initiation et Connaissance, 1975, op. cit.

36
Les Extra-Terrestres, Saint-Denis-Les-Rebais, 77510 Rebais.
Parution trimestrielle.

37
Charles Berlitz : Le Mystère de l’Atlantide, Paris, Pierre Belfond, coll.
Initiation et Connaissance, 1977.

38
Les Survivants du Triangle des Bermudes, pp. 30-31.

39
Londres, Panther Books, 1978.

40
C’est moi qui souligne.

41
Nostra, n° 309.

42
In « The Bimini Road to Outer Space », article paru dans UFO
Report de juillet 1978.

43
Bram Steiger : OVNI, le « Blue Book Project », à paraître
prochainement aux Ed. Pierre Belfond.

44
Strange World par Frank Edwards, New York, Lyle Stuart Inc., 1964.

45
Ce phénomène, on en conviendra, ressemble étrangement à ce qui
se passe parfois au-dessus du Triangle des Bermudes.

46
Robert Roussell : OVNI, la fin du secret, Paris, Pierre Belfond, 1978.

47
Paris, Albin Michel, coll. Les Chemins de l’Impossible, 1977.

48
Celles de Charles Berlitz et de Jacques Mayol, entre autres.

49
Présenté par Jacques Mayol aux Dossiers de l’écran du 21 février.

50
C’est moi qui souligne.

51
Cette liste englobe les disparitions d’équipages, de navires, sous-
marins, avions, missiles et plongeurs.

52
Avant 1800, les compagnies maritimes ne tenaient pas de dossiers
suffisamment fiables.
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Éditions Pierre Belfond
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Sommaire

Couverture
Présentation
Page de titre

INTRODUCTION
1 - TRIANGLE, TRAPÈZE OU CARRÉ ?
2 - LE VOL 19 LE PLUS GRAND MYSTÈRE AÉRIEN DE TOUS

LES TEMPS
3 - TROP DE DISPARITIONS INEXPLICABLES
4 - EN L’ABSENCE DE TOUTE TRACE…

5 - L’ATLANTIDE : DE LA LÉGENDE A L’HISTOIRE


6 - BIMINI OU L’ARCHÉOLOGIE À LA CONQUÊTE DE

L’ATLANTIDE

7 - LES OVNI CETTE PLANÈTE LEUR APPARTIENT


8 - OVNI SUR L’ATLANTIQUE

9 - ET S’IL FALLAIT D’AUTRES PREUVES…


10 - SUR LE CHEMIN DE LA VÉRITÉ

11 - L’ÉNIGME RÉSOLUE ?
12 - LE PLUS GRAND GISEMENT D’URANIUM DU MONDE

CONCLUSION
LISTE NON LIMITATIVE DES DISPARITIONS ENREGISTRÉES

DANS LA ZONE DU TRIANGLE DES BERMUDES DEPUIS

1800
BIBLIOGRAPHIE

1) Le Triangle des Bermudes :

2) Les OVNI :

3) L’Atlantide :

Notes

Copyright d’origine

Achevé de numériser

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