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Manuscrit soumis le 25/7/2011 Ann. Méd. Vét.

, 2013, 158, 101-117

ELEVAGE DES POULETS TRADITIONNELS


OU INDIGÈNES AU SÉNÉGAL ET EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE :
e7$7'(6/,(8;(7&2175$,17(6

AYSSIWEDE S.B.1, DIENG A.2, HOUINATO M.R.B.3, CHRYSOSTOME C.A.A.M.3,


ISSAY.1,4+251,&.-/5, MISSOHOU A.1

1
Laboratoire d’Alimentation et de Nutrition animale (LANA), Service de Zootechnie-Alimentation, Ecole inter-états des
Sciences et Médecine vétérinaires (EISMV), BP 5077, Dakar-Fann, Sénégal.
2
/DERUDWRLUHGH%URPDWRORJLH(FROHQDWLRQDOHVXSpULHXUHG¶$JULFXOWXUH (16$ GH7+,(65RXWHGH.KRPEROH
BPA296, Thiès, Sénégal.
3
Département de Productions animales, Faculté des Sciences agronomiques, Université d’Abomey-Calavi, BP 526
Cotonou, Bénin.
4 Institut universitaire des Sciences et Techniques d’Abéché (IUSTA), BP 6077, N’Djaména, Tchad.
5
Service de Nutrition animale, Faculté de Médecine vétérinaire, Université de Liège, Boulevard de Colonster, 20, Bâtiment
B43, 4000 Liège, Belgique.
Correspondance : Ayssiwede S. - Email : s.ayssiwede@eismv.org - ayissimbos@yahoo.fr

RÉSUMÉ : Cette synthèse aborde les multiples rôles (sociaux, culturels, économiques, religieux,
alimentaires et agricoles) de l’aviculture villageoise dans la lutte contre la pauvreté et l’insécurité
alimentaire des populations africaines. Elle décrit les caractéristiques des différents systèmes
existants (extensif et amélioré) et les pratiques d’alimentation observées dans ce sous-secteur
avicole. Après avoir passé en revue les variétés phénotypiques existantes dans la population de
poules locales africaines et les performances zootechniques des sujets exploités au Sénégal et
dans diverses régions d’Afrique subsaharienne, elle met un accent particulier sur les différentes
contraintes (précarité des d’habitats, fortes mortalités, maladies aviaires, prédateurs, irrégularité
et déficit d’approvisionnement alimentaire, accès au crédit…) qui freinent le développement de
l’aviculture traditionnelle au Sénégal et en Afrique subsaharienne.

1. Introduction kina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le nal de l’Afrique de l’Ouest est donc
0DOLOH1LJpULDHWOH6pQpJDO ¿JXUH  HQFRUHORLQG¶rWUHDXWRVXI¿VDQW$XVVL
Du fait de la poussée démographique la consommation de produits d’origine l’aviculture industrielle est très dépen-
que connaît l’Afrique occidentale, les aviaire est encore fortement tributaire dante de l’approvisionnement extérieur
productions animales demeurent insuf- des importations dans la plupart de en poussins et en intrants d’élevage,
¿VDQWHV SRXU VDWLVIDLUH OHV EHVRLQV GHV ces pays. En effet, les importations de entraînant progressivement une hausse
populations en protéines animales. viande de poulets représentent en ton- du prix des matières premières et des
3RXU SDOOLHU j FHV Gp¿FLWV GHV HIIRUWV nage plus de la moitié des importations sous-produits agro-industriels (Doum-
ont été déployés par la plupart des totales de viande et augmentent chaque bia, 2002).
états en faveur du développement du année. Elles sont passées en Afrique de
secteur avicole, notamment industriel l’Ouest de 39.617 tonnes (54,36 % des
(Mankor, 2009). Au cours des deux importations totales de viande) en 1997 Cependant, l’aviculture dite tradition-
dernières décennies, la population avi- à 231.597 tonnes (76,32 % des importa- nelle reste la plus répandue au Sénégal
cole a augmenté de 23 % dans les pays tions totales de viande) en 2008 ; avec le et en Afrique subsaharienne où elle est
développés contre 76 % dans les pays en Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le pratiquée par la quasi-totalité des pay-
développement (Alders, 2005). Toute- Sénégal comme principaux pays impor- sans, en particulier les femmes et les
fois, malgré l’essor remarquable de la tateurs de la Communauté économique enfants des zones rurales (Agbédé et
production avicole dans certains pays des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CE- al., 1995 ; Aboe et al., 2006 ; Bebay,
d’Afrique subsaharienne tels que le Bur- DEAO) (FAOSTAT). Le marché régio- 2006 ; Traoré, 2006). Dans la plupart

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Figure 1 : évolution de la production de viande de volaille par pays en Afrique de l’Ouest : chiffres 2009 (FAOSTAT)

GHV SD\V j IDLEOH UHYHQX HW j Gp¿FLW caractéristiques phénotypiques et les 2.1. Production et importance
vivrier, environ 20 % des protéines performances zootechniques des pou- socio-économique de
consommées proviennent de l’avi- lets traditionnels ainsi que les diverses l’aviculture traditionnelle
culture traditionnelle, cette dernière contraintes auxquelles est confrontée
regroupant 70 % de la population cette aviculture sont abordées et dis- Malgré le développement remarquable
avicole (Alders, 2005). Les effectifs cutées dans ce travail. de l’aviculture industrielle ces der-
de volailles étaient estimés, en 2004, nières années, l’aviculture tradition-
à 27,87 millions de têtes au Sénégal, nelle reste la plus répandue au Sénégal
31,94 millions de têtes au Burkina- et en Afrique subsaharienne (Missohou
Faso, 27,15 millions de têtes au Mali et al., 2002 ; Aboe et al., 2006 ; Fotsa
et 15,36 millions de têtes au Bénin,
,PSRUWDQFHGHO¶DYLFXOWXUH et al., 2007 ; Halima et al., 2007a). La
comportant en moyenne 75-85 % de traditionnelle au Sénégal et production de viande de volailles a
volaille locale, véritable pilier social, HQ$IULTXHVXEVDKDULHQQH contribué pour 16 % à la production
économique et alimentaire des familles L’aviculture, du fait de ses nom- totale de viande en Afrique de l’Ouest,
rurales pauvres (Alders, 2005 ; Bebay, évaluée en 2008 à 3,14 millions de
breuses potentialités - courte durée du
2006 ; Pousga, 2007). Toutefois, selon tonnes, soit 23,2 % et 1,12 % de la pro-
cycle de reproduction et de produc-
*XH\H  OHVGp¿FLWVHQSURWpLQHV duction totale de viande respectivement
animales d’origine avicole enregistrés tion, retour rapide sur les investisse-
en Afrique et dans le monde (FAOS-
dans cette région sont surtout liés aux ments, forte accessibilité à toutes les
TAT). Au Sénégal, le cheptel avicole
faibles productivités de la volaille tra- couches sociales… - occupe une place
a été évalué en 2004 à 27,87 millions
ditionnelle. Mais, si cette dernière a de choix dans les stratégies de déve-
de têtes, comprenant 80 % de volaille
une productivité naturellement plus loppement et de lutte contre la pauvre- traditionnelle (Bebay, 2006 ; Traoré,
faible que celles de races exotiques, té dans la plupart des pays d’Afrique 2006). Mais selon les statistiques de
divers auteurs (Abdou et Bell, 1992 ; subsaharienne (Bebay, 2006 ; Traoré, la Direction de l’Elevage du Sénégal
Hofman, 2000 ; Tadelle et Ogle, 2006). Plus particulièrement, l’avi- (Direction de l’Elevage, 2010), l’avi-
2001 ; Sonaiya et Swan, 2004 ; Ma- culture traditionnelle joue un rôle clé culture industrielle a connu un déve-
piye et Sibanda, 2005 ; Pousga, 2005) GDQV OD TXrWH GH O¶DXWRVXI¿VDQFH HW loppement exponentiel au lendemain
ont reconnu que le développement de de la durabilité de la sécurité alimen- de la prise de mesures d’embargo sur
l’aviculture familiale est confronté à taire et contribue aux moyens d’exis- les importations de produits et maté-
d’autres contraintes parmi lesquelles tence des populations rurales sur riels avicoles par l’Etat sénégalais en
l’alimentation représente un véritable les plans religieux, social et culturel novembre 2005, en réponse à l’exten-
challenge. (Tadelle et Ogle, 2001 ; Missohou et sion des foyers de grippe aviaire. Ain-
al., 2002 ; Alders, 2005). De plus la si, le cheptel de volaille industrielle est
Le but de cette synthèse est de faire volaille traditionnelle représente une passé de 5,285 millions de têtes (20 %
un état des lieux sur l’aviculture tradi- source de revenus pour les exploitants du cheptel avicole) en 2004 à 12,538
tionnelle au Sénégal et en Afrique sub- pauvres en milieu rural, notamment millions de têtes (35 % du cheptel avi-
saharienne, en particulier sur les ca- les femmes, voire pour l’économie des cole) en 2009, contre 22,302 millions
ractéristiques des différents systèmes états, mais aussi d’engrais organiques de têtes pour la volaille traditionnelle
d’élevage et les pratiques alimentaires pour l’agriculture (Sonaiya, 1997 ; (soit 65 % du cheptel avicole) (Direc-
dans ce sous-secteur avicole. Les Alders, 2005). tion de l’Elevage, 2010) .

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Malgré la baisse de la proportion du est de même des poulets locaux, surtout coltes ou pour fêter une nouvelle année,
cheptel de l’aviculture villageoise, ceux aux plumes frisés ou aux couleurs alors qu’un coq noir le sera pour protéger
celle-ci est restée, de par son effectif et déterminées et considérés comme ayant contre les maladies, la guerre ou les dis-
l’importance de sa pratique, incontour- davantage de pouvoir dans les sacri- putes (Tadelle et Ogle, 2001 ; Sonaiya et
nable dans la formation des revenus ¿FHVULWXHOVHWFHUWDLQHVFpUpPRQLHVWUD- Swan, 2004). Selon les travaux de Teno
des familles rurales au Sénégal. Elle ditionnelles africaines (Alders, 2005 ; (2009), les coqs à plumes rouges, blancs,
contribue non seulement à l’amélio- Fotsa et al., 2007 ; Teno, 2009). Aussi, bi ou tricolores sont par ordre décroissant
ration de la situation économique des du fait du rôle fondamental que jouent OHVSOXVUHFKHUFKpVSRXUOHVVDFUL¿FHVHW
populations rurales, mais aussi celle les femmes dans la gestion et le suivi les offrandes par les populations sénéga-
des états à travers notamment les taxes de l’aviculture traditionnelle, un appui ODLVHV(QPLOLHXSHXO©)RXODGRXªOH
SHUoXHV ORUV GHV WUDQVDFWLRQV HW GH OD pour le développement de cette activité coq blanc symbolise l’amitié, la sincérité
commercialisation des poulets locaux pourrait contribuer non seulement à la et la considération réciproque (Savane,
(Centre technique de Coopération agri- promotion et à l’autonomie des femmes 1996). Ces mythes sont de plus en plus
cole et rurale, 1987 ; Alders, 2005 ; rurales mais aussi à l’allègement de la relativisés de nos jours et la viande des
Teno, 2009). Selon Baldé et collabo- pauvreté et à l’amélioration de la sécu- poulets, en particulier locaux, est réguliè-
rateurs (1996), l’aviculture tradition- rité alimentaire (Agbédé et al., 1995 ; rement consommée par les populations
nelle présente malgré ses performances Gueye, 2000 ; Alders, 2005). sénégalaises et africaines chaque fois que
zootechniques relativement faibles, un leurs moyens économiques le leur per-
potentiel de développement numérique mettent (Teno, 2009).
très rapide. En terme économique, la 2.2. Importance socio-culturelle
vente des œufs, mais surtout des pou- et religieuse de l’aviculture
lets en milieu rural constitue un compte traditionnelle 2.3. Importance alimentaire
courant pour les populations et leur et agricole de l’élevage
permet de satisfaire certains besoins Les poulets traditionnels font intégra- traditionnel de poulets
¿QDQFLHUV 7DGHOOH HW 2JOH   lement partie de la vie des populations
Missohou et al., 2002 ; .RQGRPER en Afrique où ils sont apparus il y a des La viande des poulets locaux, encore
2003b). Les revenus générés sont dis- siècles. Ils représentent un important DSSHOpV SRXOHWV © ELF\FOHWWHV ª HQ UpIp-
tribués de manière directe ou indirecte pilier social, culturel et religieux pour les rence au moyen usuel de transport uti-
(paiement des frais scolaires et médi- populations et les familles rurales en par- lisé pour aller les vendre au marché, est
caux, achats de vêtements et d’autres ticulier. Le coq est par exemple fréquem- très appréciée et mieux payée par les
articles) pour le bien-être de tous les ment représenté dans l’emblème des par- consommateurs africains, notamment
membres du ménage (Gueye, 2000 ; tis politiques en Afrique. Selon Crowder sénégalais qui la trouvent de bonnes
Maho et al., 2004). Dans le Boulgou, (1977) cité par Alders (2005), le coquelet qualités organoleptiques et conforme à
une zone d’encadrement d’un Projet de reste pour les Yoruba (maîtres de l’ancien l’islam (80-97 %) d’autant plus qu’elle
Développement rural au Burkina-Faso, état d’Ife dans l’actuel Nigéria), le prin- provient de sujets élevés pendant un
le revenu monétaire annuel moyen tiré cipal artisan dans l’histoire de la création temps relativement long et abattus locale-
de la vente de volaille villageoise a été de leur ethnie. Les poules locales inter- ment, en comparaison à celle des souches
estimé à 50.650 francs CFA/ménage. viennent dans la consolidation des rela- exotiques ou commerciales importées
Ce dernier serait principalement uti- tions sociales et dans diverses cérémonies (Centre technique de Coopération agri-
lisé pour la santé (31 %), l’éducation religieuses ou familiales : baptêmes, cir- cole et rurale, 1987 ; Ba, 1989 ; Gueye,
des enfants (22 %), l’alimentation et concisions, mariages, rituelles et fêtes di- 1998 ; Teno, 2009). Par ailleurs, 80 %
la sécurité alimentaire (21 %) et autres verses, et sont plus faciles à donner (dons) de l’effectif des volailles se trouvent en
VRXUFHV GH EHVRLQV    .RQGRP- ou à offrir comme cadeaux aux parents et PLOLHXUXUDORHOOHVFRQWULEXHQWGHIDoRQ
bo, 2003b ; Damiba, 2005). La poule amis lors de visites ou de fêtes (Buldgen substantielle à la couverture des besoins
locale sert donc de caisse de « petite et al., 1992 ; Savane, 1996 ; Ly et al., alimentaires en protéines d’origine ani-
WUpVRUHULH ª SRXU OHV PpQDJHV SDXYUHV 1999 ; Alders, 2005). Dans certaines male à travers la production d’œufs et de
et constitue une forme de thésaurisa- sociétés africaines (Mandingue, Foula- YLDQGH 6RQDL\D.LWDO\LHW0D\HU
tion pour la plupart des familles rurales dou…), la poule locale reste entourée de 1998 ; Alders, 2005 ; Fotsa et al., 2007).
(Centre technique de Coopération agri- mythes. Elle est considérée comme un Au Sénégal, alors que la pêche assure
FROHHWUXUDOH.LWDO\LHW0D\HU animal exceptionnel qu’on ne peut offrir dans les zones côtières la couverture des
1998 ; Alders, 2005). Par ailleurs, les qu’aux personnes auxquelles on attache besoins en protéines alimentaires avec
produits avicoles traditionnels (viande une importance particulière (jeunes 30 kg de poisson consommé/personne/an
et œufs) font habituellement l’objet mariés, femmes ayant accouché, hôtes (Gueye et Bessel, 1995), la volaille tra-
d’une forte demande et leur commer- respectueux…) ou qu’on ne peut servir ditionnelle constitue en zones rurales la
cialisation est souvent plus facile que TXH SHQGDQW OHV IrWHV  .RULWp 1RsO« principale source de protéines animales,
celle de ceux de races exotiques (Ta- Ainsi selon le sexe, la couleur et le type car en dehors des fêtes, des cérémonies
delle et Ogle, 2001). Dans la plupart de plumage, un poulet peut être destiné religieuses ou familiales, il n’est pas habi-
des pays en développement, les œufs DXVDFUL¿FHjO¶RIIUDQGHRXjODUpFHSWLRQ tuel dans une famille d’abattre un bovin
produits localement, du fait de leur d’un hôte (Savane, 1996 ; Teno, 2009). ou un petit ruminant pour l’autoconsom-
jaune d’œufs bien foncé, coûtent plus Chez les Mossi par exemple, une famille mation (Centre technique de Coopération
chers que ceux des poules importées. fournira un coquelet blanc lorsqu’il a été agricole et rurale, 1987 ; Buldgen et al.,
Bien que ces œufs soient de plus petite conclu un accord de mariage. Chez les  'DQVODUpJLRQ.HLWDDX1LJHUSDU
taille par rapport aux œufs de poules Mamprusi du Ghana ou chez les éthio- exemple, 47 %, 38 % et 16 % des poulets
améliorées, ils se vendent pratiquement SLHQVXQFRTURXJHRXEODQFHVWVDFUL¿p produits sont utilisés par les éleveurs res-
au même prix sur le marché local. Il en pour demander de bonnes pluies et ré- pectivement pour l’autoconsommation,

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la vente et les dons ou cadeaux (Bell et famille détient un effectif très variable nique de Coopération agricole et rurale,
Abdou, 1995). Au Cameroun, Fotsa et et relativement faible de poules locales 1987 ; Boussini, 1995 ; Mwalusanya et
collaborateurs (2007) ont montré que les (Ravelson, 1990 ; Ly et al, 1999 ; al., 2002 ; Tadelle et Ogle, 2001). Les
éleveurs utilisent 26,5 % de leur cheptel Missohou et al., 2002 ; Tadelle et al., poulets passent souvent la nuit dehors
pour l’autoconsommation, 23,9 % pour 2003 ; Halima et al., 2007a). Peu de cachés sous les greniers ou perchés sur
OHVGRQVHWVDFUL¿FHVSRXUODYHQWH données existent sur la typologie de les arbres de la concession (Agbédé et
et 27 % pour la reproduction. Au Burkina l’aviculture traditionnelle. D’après la al., 1995 ; Fotsa et al., 2007). Aucune
Faso, les travaux de Yaméogo (2003) ont littérature (Sonaiya et al., 1999 ; Ins- mangeoire, ni abreuvoir ne sont prévus,
montré que seuls 40 % des poulets locaux titut technique de l’Aviculture, 2003 ; mais un récipient de fortune sert souvent
produits sont vendus par les ménages éle- Alders, 2005), deux types d’élevage d’abreuvoir lorsque les oiseaux sont éle-
veurs en milieu rural, alors qu’ils en uti- traditionnel (extensif et amélioré) de vés en semi-captivité. Les quelques rares
lisent 37 %, 15 % et 8 % respectivement volaille ont pu être distingués en fonc- apports de compléments alimentaires aux
pour l’autoconsommation, les dons et les tion de leurs caractéristiques. oiseaux sont souvent directement servis
VDFUL¿FHV'HVUpVXOWDWVVLPLODLUHVRQWpWp au sol (Agbédé et al., 1995 ; Halima et
aussi obtenus au nord-ouest de l’Ethiopie al., 2007a). Selon Fotsa et collaborateurs
3.1. Aviculture traditionnelle de (2007), au Cameroun la non utilisation
par Halima et collaborateurs (2007a). À type extensif
Jamma où des ménages éthiopiens pra- de ces équipements d’élevage par les
tiquent aussi cette activité, ces derniers C’est un système traditionnel dit « de aviculteurs villageois, qui pour la plupart
ont reconnu que leurs poulets sont desti- FXHLOOHWWHªSUDWLTXpXQSHXSDUWRXWPDLV n’ont aucune formation, est principale-
nés dans 31,7 % des cas à l’autoconsom- surtout en milieu rural. Ce système est ment due à l’ignorance et à la négligence
mation, et dans 38,1 ; 13,9 et 16,3%des très présent au Sénégal et en Afrique (91,7 %) suivies d’un manque de moyens
cas respectivement à la vente, aux sacri- subsaharienne (Ly et al, 1999 ; Misso- ¿QDQFLHUV  $XSODQVDQLWDLUHOD
¿FHVULWXHOVHWUHOLJLHX[HWjG¶DXWUHV¿QV hou et al., 2002), sans intrant, et qui doit couverture prophylactique et thérapeu-
(Mammo et al., 2008). se satisfaire des ressources alimentaires tique est quasi inexistante avec comme
disponibles dans le milieu environnant conséquence la persistance de patholo-
(Centre technique de Coopération agri- gies infectieuses telles que les maladies
L’importance agricole de l’aviculture de Newcastle, de Gumboro, de Marek,
villageoise réside dans la valorisation cole et rurale, 1987 ; Institut technique
de l’Aviculture, 2003). Il regroupe des la bronchite infectieuse, le choléra, la
GHV IXPLHUV LVVXV GHV ¿HQWHV GHV RL- variole aviaire (Traore, 1985 ; Berte,
seaux – surtout ceux élevés en claustra- exploitations familiales dispersées en
petites unités de production comportant 1987 ; Courtecuisse et al., 1990), et de
tion – pour la fertilisation des cultures maladies parasitaires comme les cocci-
et légumes (Alders, 2005 ; Centre en moyenne 5-20 poulets par conces-
sion, voire une cinquantaine de têtes avec dioses, les helminthiases et les ectopara-
technique de Coopération agricole et sites (Bonfoh et al., 1997 ; Mourad et al.,
rurale, 2007). En effet, parmi les dé- une forte proportion de jeunes poulets et
de coqs (Buldgen et al., 1992 ; Mopaté 1997 ; Mopaté et Lony, 1999 ; Mapiye
MHFWLRQVDQLPDOHVOHV¿HQWHVGHYRODLOOH et Sibanda, 2005 ; Aboe et al., 2006).
et Lony, 1999 ; Missohou et al., 2002 ;
représentent les fumiers les plus fertili- La prophylaxie sanitaire se résume à
Halima et al., 2007a ; Mammo et al.,
sants et les plus riches et équilibrés en l’administration de certaines préparations
2008). En effet, la présence d’un effec-
éléments nutritifs – environ 67 % de de plantes médicinales ou de la phar-
tif élevé de coqs dans le cheptel familial
matière sèche (MS), 2,7 % d’azote (N),
UHÀqWH ELHQ OD WUDGLWLRQ YLOODJHRLVH GH macopée traditionnelle (Buldgen et al.,
2,5 % de phosphore (P2O5) et 1,9 % 1992 ; Gueye, 1997) : extrait de feuilles
garder un bon nombre de coqs destinés
GH SRWDVVLXP .2O) – nécessaires au ou d’écorce d’$]DGLUDFKWD LQGLFD et de
DX[ GRQV DX[ VDFUL¿FHV HW j OD YHQWH 
développement des cultures végétales Carica papaya contre les vers intestinaux
mais cette pratique, selon Mourad et
(Buldgen, 2000 ; Centre technique de collaborateurs (1997), diminue la pro- et les diarrhées, de Kalanchoe crenata
Coopération agricole et rurale, 2007). ductivité de la poule locale par manque contre les coccidioses, de fèces d’élé-
de sélection raisonnée de coqs géniteurs. phant, de feuilles d’Eucalyptus spp. et
C’est un système dans lequel les motifs de /HRQHDFRUQXWD contre la maladie de
économiques et les normes rationnelles Newcastle, de piments (Piper guineense,
6\VWqPHVHWFDUDFWpULVWLTXHV de conduite d’élevage sont relégués au &DSVLFXPIUXWHVFHQV) et d’Hibiscus spp.
de l’aviculture traditionnelle second plan. Il n’assure donc pas entiè- contre les maladies respiratoires (Agbé-
au Sénégal et en Afrique rement les besoins des éleveurs du fait dé et al., 1995 ; Tadelle et Ogle, 2001 ;
VXEVDKDULHQQH de la précarité des conditions de vie des Mwalusanya et al., 2002).
RLVHDX[  GpIDXW G¶KDELWDWV LQVXI¿VDQFH
Au Sénégal comme dans de nombreux ou absence d’alimentation, prédation, En général, on enregistre, durant le
pays d’Afrique, l’aviculture tradi- problèmes sanitaires (Mbao, 1994 ; Ali, stade de 0-3 mois d’âge, un fort taux de
tionnelle est généralement considérée 2001 ; Alders, 2005). Essentiellement mortalité des poussins (50-66 %), ce qui
FRPPH XQH © DFWLYLWp GH FXHLOOHWWH ª de races locales, les poulets sont élevés contribue à réduire la productivité déjà
sans intrant et s’oppose à l’aviculture en liberté permanente dans la journée faible du poulet villageois. Cette forte
dite moderne ou industrielle souvent puis le cas échéant enfermés le soir dans mortalité des poulets n’incombe pas
regroupée en périphérie des grandes un poulailler très sommaire, souvent de seulement aux maladies, mais aussi à
villes africaines (Centre technique de mauvaise qualité, construit sans aucune d’autres facteurs tels que les prédateurs,
Coopération agricole et rurale, 1987 ; norme – exigu, mal aéré, rarement net- les saisons, l’absence d’abreuvoirs, le
Institut technique de l’Aviculture, toyé et entretenu – et généralement en Gp¿FLWG¶DOLPHQWVHQOLHQDYHFOHPRGH
2003 ; Fotsa et al., 2007). Elle est sur- matériaux locaux : bois, briques en terre d’élevage (Buldgen et al., 1992 ; Mbao,
tout pratiquée en milieu rural, en géné- ou de récupération, vieilles tôles, tiges 1994 ; Tadelle et al., 2003 ; Fotsa et al.,
ral sous un mode extensif où chaque et pailles de graminées… (Centre tech- 2007). En effet la divagation pratiquée

104
dans ce système expose grandement les certains cas, la séparation des poussins 4.1. Alimentation des poulets
oiseaux qui, du fait des longs dépla- de leur mère est observée dès les pre- traditionnels dans le système
cements, sont souvent des victimes mières semaines, ce qui permet d’une de type extensif
de prédateurs. Par ailleurs, lorsque part, de réduire la durée de conduite
les débris alimentaires, la verdure, les des poussins par la poule et leur taux Dans le système d’élevage tradition-
insectes et les vers de terre viennent à de mortalité, et d’autre part, d’aug- nel dit extensif, les poulets laissés en
manquer et que les points d’eau se raré- menter la production des œufs et la divagation se nourrissent de débris
¿HQW GDQV OH PLOLHX OHV VXMHWV V¶DIIDL- croissance des jeunes sujets (Sonaiya, alimentaires – déchets de cuisine, ré-
blissent, deviennent vulnérables et sont 1997 ; Farrell, 2000). L’alimentation sidus de récolte, de céréales, insectes
ravagés par les maladies infectieuses, des sujets est assez régulière, plus et verdures – présents dans leur envi-
ne laissant souvent que quelques survi- rationnelle et relativement équili- ronnement immédiat ou provenant
vants pour la reconstitution du cheptel brée pour soutenir la productivité de des ménages (Tadelle et Ogle, 2001 ;
HQ¿QGHVDLVRQ $JEpGpet al., 1995 ; .RQGRPER et al., 2003b ; Halima et
l’exploitation (Institut technique de
Bisimwa, 2003 ; Institut technique de al., 2007a). Ils sont ainsi dépendants
l’Aviculture, 2003 ; Riise et al., 2004 ;
l’Aviculture, 2003). GHOHXUV\VWqPHpFRORJLTXH ¿JXUH 
Alders, 2005). L’aliment est fabriqué
du fait que la disponibilité de leur
à base de ressources locales complé- nourriture soit liée aux saisons et/ou la
3.2. Aviculture traditionnelle de tées par des déchets de cuisine, des capacité de production de déchets par
type amélioré insectes (termites, acariens ou asticots, les ménages (Agbédé et al., 1995 ; Ta-
chenilles, vers de terre…) et d’autres delle et Ogle, 2000 ; Sonaiya et Swan,
Elle concerne surtout les exploitations débris alimentaires présents dans
de taille relativement plus importante, .RQDUp /RUVTXHO¶HQYL-
l’environnement immédiat : grains de ronnement est riche en débris alimen-
de l’ordre de 30 têtes à plus d’une
graminées sauvages, brisures et grains taires divers, les aliments dont dis-
centaine de sujets. C’est un système
de céréales retrouvés autour des aires posent ces oiseaux leur apportent une
d’élevage qui est peu fréquent en
de battage et des concessions (Centre variété de nutriments qui parfois, leur
Afrique subsaharienne contrairement
à l’Asie (Riise et al., 2004 ; Alders, technique de Coopération agricole assurent un régime presque équilibré
2005). En effet, une étude réalisée au et rurale, 1987 ; Riise et al., 2004 ; (Rashid et al., 2005). Selon Mwalu-
Burkina Faso a montré que seulement Akouango et al., 2010). Ces élevages sanya et collaborateurs (2002) en Tan-
5 % des ménages enquêtés détiennent entretenus par les femmes, et toute la ]DQLH HW .RQDUp   DX 6pQpJDO
plus de 50 têtes de poulets au niveau famille en général, exploitent souvent l’alimentation des poulets locaux pro-
de leur élevage familial (Yameogo, les poulets de races locales, mais aussi vient, dans 75-80 % des cas, des issues
2003). Des résultats similaires ont été des races améliorées, notamment des de battages de céréales et des produits
également obtenus au Ghana (Aboe et FRTVGLWV©UDFHXUVªSRXUXQHDPpOLR- picorés lors de la divagation. De fa-
al., 2006). Dans ce système, les pou- ration génétique par croisement (Riise oRQ JpQpUDOH O¶DOLPHQWDWLRQ GHV SRX-
lets sont généralement élevés en semi- et al., 2004 ; Centre technique de Coo- lets traditionnels par les éleveurs est
claustration (enfermés dans la matinée pération agricole et rurale, 2007). Les LQVXI¿VDQWHYRLUHPrPHDEVHQWHGDQV
puis lâchés pour quelques heures de di- oiseaux sont habituellement vaccinés certaines conditions. Les complé-
vagation dans l’après-midi) ou parfois contre la maladie de Newcastle, par- ments alimentaires leur sont apportés
en claustration permanente. En effet, fois déparasités et le taux de morta- GHIDoRQUpJXOLqUHSHQGDQWOHVVDLVRQV
en plus de son caractère socio-cultu- lité est en général faible à modéré (5- de récolte et occasionnelle pendant les
UHO HW QXWULWLRQQHO GRQV VDFUL¿FHV HW 40 %). Cependant, un programme de périodes de soudure. Les ménages
consommation familiale), ce système traitement particulier leur est rarement ne disposant plus généralement de ré-
y associe un objectif économique rela- appliqué si ce n’est la pharmacopée serves céréalières pendant l’hivernage.
tivement important à travers la vente traditionnelle à base de plantes médi- Cette période, dans la majorité des cas,
des oiseaux vivants ou des œufs dans cinales (Iyawa, 1988 ; Gueye, 1997 ; UHVWH OD SOXV GLI¿FLOH SRXU O¶DOLPHQ-
les marchés locaux (Institut technique Riise et al., 2004). WDWLRQ GH OD YRODLOOH ORFDOH .RQDUp
de l’Aviculture, 2003 ; Riise et al., 2005). Au nord-ouest de l’Ethiopie,
2004 ; Traoré, 2006). On y rencontre quasiment tous les aviculteurs villa-
des poulaillers simples construits en geois supplémentent au moins une fois
matériaux locaux plus résistants, de par jour leurs poulets. Cependant le
dimensions variables et de qualité 4. Pratiques alimentaires en type et la quantité d’aliments apportés
plus ou moins acceptable suivant les aviculture traditionnelle au dépendent du rendement de récolte
PR\HQV ¿QDQFLHUV GH O¶pOHYHXU OHV Sénégal et en Afrique et de la saison ou période de l’année
objectifs et l’effectif de l’exploita- VXEVDKDULHQQH (Halima et al., 2007a). En milieu rural
tion. Certains éleveurs construisent gambien, 44 % des éleveurs enquêtés
des poulaillers surélevés ou sur pilo- Au Sénégal, comme dans d’autres n’alimentent presque pas leurs pou-
tis pour lutter contre les prédateurs pays en Afrique subsaharienne, l’ali- lets, contre 53 % une fois par jour
et les maladies (Bonfoh et al., 1997). mentation des poulets industriels et 3 % seulement deux fois par jour
Ces poulaillers sont souvent munis de s’opère à l’aide d’aliments complets (Bonfoh et al., 1997). Des résultats
perchoirs et équipés de mangeoires et formulés suivant le stade physiolo- similaires ont été observés au Burkina
d’abreuvoirs. Certaines mangeoires gique et les besoins des oiseaux. En Faso (Pousga et al., 2005) et au Came-
sont parfois équipées ou recouvertes aviculture traditionnelle par contre, la roun (Iyawa, 1988). Ces aliments, gé-
d’un dispositif de limitation d’accès pratique de l’alimentation chez la vo- néralement servis au sol, sont soit des
aux poulets adultes pour permettre aux laille locale est très variable selon les JUDLQVGHFpUpDOHVFKDUDQoRQQpVRXHQ
poussins de bien s’alimenter. Dans systèmes de production. bon état (maïs, mil ou sorgho) ou leurs

105
régulièrement et en quantité relative-
PHQW VXI¿VDQWH DX[ RLVHDX[ PrPH
s’ils ont aussi parfois la possibilité de
se nourrir par eux-mêmes des débris
alimentaires de la nature (brisures et
grains retrouvés autour des aires de
battage des céréales, termites, vers de
terre, criquets et autres insectes…) à la
faveur d’une courte divagation. Les
invertébrés sont en général d’excel-
lentes sources complémentaires de
protéines et d’énergie, surtout pour
les éleveurs ne disposant pas d’une
JUDQGH DXWRQRPLH ¿QDQFLqUH SRXU
l’achat des aliments commerciaux ou
de ressources alimentaires ordinaires;
les charges alimentaires étant relati-
vement importantes dans ce système
traditionnel dit amélioré (Riise et al.,
2004 ; Alders, 2005). L’eau et les ali-
ments sont distribués dans des abreu-
Figure 2 : schéma d’un modèle de système d’élevage extensif décrivant les voirs et mangeoires commerciaux ou
modes d’alimentation et d’utilisation des poulets traditionnels en milieu rural fabriqués à base de matériaux locaux.
(Tadelle et Ogle, 2001) Certains éleveurs utilisent des man-
geoires multiples à différents ingré-
sous-produits (sons de mil, de maïs, de dients alimentaires tandis que d’autres
en divagation par l’apport de 8 g d’un
riz…), soit du manioc ou des déchets aliment concentré protéique (soit 3,2 g disposent des mangeoires de type
de cuisine et parfois des termites (Ag- de protéines ingérées en plus à celles ©FDIpWpULDªPRUFHDXGHERLVRXGH
bédé et al., 1995 ; Bonfoh et al., 1997 ; GHODUDWLRQGHODGLYDJDWLRQ DVLJQL¿- bambou creusé ou taillé comportant
Chrysostome, 1997). Quant à l’abreu- cativement amélioré les performances trois espaces d’assiettes dans les-
vement des oiseaux, il se fait dans des de croissance et la productivité des oi- quels sont respectivement servis des
récipients plastiques inadaptés, de VHDX[ .LQJRULet al., 2007). Cepen- aliments énergétiques, protéiques et
vieux ustensiles abandonnés dans la dant, la complémentation de poulets d’origine minérale (Riise et al., 2004).
FRQFHVVLRQ GHV PDUHV RX GHV ÀDTXHV WUDGLWLRQQHOVHQ¿QGHVDLVRQSOXYLHXVH
d’eau stagnantes (Iyawa, 1988 ; Agbé- au Burkina par les graines et/ou issues
dé et al., 1995 ; Fotsa et al., 2007). GH VRUJKR Q¶D SDV VLJQL¿FDWLYHPHQW
augmenté les performances des oi- 5. Caractéristiques
Cependant, des études ont montré VHDX[FRPSDUpVjOHXUVWpPRLQV .RQ- SKHQRW\SLTXHVHWSHUIRU-
qu’une bonne conduite des poulets tra- dombo et al., 2003a). Cette différence PDQFHV]RRWHFKQLTXHVGHV
ditionnels accompagnée d’une distri- de résultats peut être expliquée non SRXOHWVWUDGLWLRQQHOVHQ
bution de compléments alimentaires, seulement par la période de la complé- $IULTXHVXEVDKDULHQQH
a amélioré leur productivité, voire PHQWDWLRQ ¿QGHVDLVRQSOXYLHXVHR
leur rentabilité notamment lorsque le milieu immédiat serait encore assez 5.1. Caractéristiques
ces aliments sont disponibles et acces- riche en divers débris alimentaires pi- phénotypiques des poulets
sibles (Buldgen et al., 1992 ; Ndegwa corables), mais aussi par la nature du traditionnels d’Afrique
et al., 2001 ; Halima et al., 2007b). complément utilisé, le sorgho étant un
La distribution ad libitum aux pou- aliment essentiellement énergétique. A proprement parler, il n’existe pas de
OHWVWUDGLWLRQQHOVGX.HQ\DGHUDWLRQV poules de races autochtones africaines
contenant respectivement 18, 20, 22 et 4.2. Alimentation des poulets mais des « populations de poules afri-
24 % de protéines brutes, a conduit à traditionnels dans le système FDLQHVªDX[SOXPDJHVRXjSKpQRW\SHV
XQHDPpOLRUDWLRQVLJQL¿FDWLYHGHVSHU- de type amélioré
très variés avec quelques traits com-
formances de croissance des sujets, en muns tel qu’un petit gabarit (Bisimwa,
particulier aux taux de protéines les Dans le système d’élevage de type 2003 ; Mammo et al., 2008). Les poules
plus importants, pendant leurs trois DPpOLRUp O¶DOLPHQW GRQW EpQp¿FLH OH domestiques (Gallus gallus domesticus)
premiers mois de vie (Ndegwa et al., poulet traditionnel est parfois rationna- retrouvées en Afrique et dans le reste
2001). Des résultats similaires ont lisé en imitant les pratiques habituelles du monde, seraient issues d’un même
été obtenus au Burkina par Pousga et des élevages industriels (Institut tech- ancêtre, la poule Bankiva (poule brune
collaborateurs (2006) sur des sujets nique de l’Aviculture, 2003). Le com- de la jungle ou Gallus gallus) des forêts
FRQ¿QpV GH  VHPDLQHV G¶kJH HW plément, véritable pierre angulaire de indonésiennes qui, d’Extrême-Orient, a
nourris avec un régime mixte consti- ce système, est constitué d’aliments émigré et s’est adaptée à divers écosys-
tué de maïs, de graines de dolique et complets souvent formulés à base des tèmes en donnant différentes variétés.
de compléments minéralo-vitaminés. ressources alimentaires locales par les Mais la variabilité des traits dans ces
$X .HQ\D OD VXSSOpPHQWDWLRQ GH OD éleveurs ou parfois achetés sur le mar- populations de poules concerne aussi
ration de base des poulets traditionnels ché local. Ce complément est apporté bien les caractères extérieurs que les

106
performances zootechniques (Halima, contre les prédateurs et les intempé- Lony, 1999 ; Missohou et al., 2002 ;
2007 ; Fotsa et al., 2010). Ainsi, au ries (Centre technique de Coopéra- Traoré, 2005). La durée de ponte (15-
plan phénotypique, diverses variétés de tion agricole et rurale, 1987 ; Alders, 18 jours) et de la couvaison naturelle
poules locales africaines ont été décrites 2005 ; Gueye, 1998). Ainsi, les perfor- MRXUV VHVLWXDQWjOD¿QGHFKDTXH
en fonction de leur conformation (pou- mances de reproduction obtenues chez cycle de ponte, ces auteurs ont estimé
lets nains, géants et moyens), de la colo- les poules traditionnelles en Afrique à 2,5 mois la durée de l’élevage des
ration de leur plumage (unicolore blanc, sont variables suivant les conditions poussins qui paraît être la principale
rouge, noir ou gris ; bicolore : noirâtre d’élevage, les saisons et/ou les régions cause de rallonge de l’intervalle entre
et blanchâtre, noirâtre et rougeâtre ; tri- d’élevage. Ces performances enregis- pontes. En effet, la poule-mère accepte
colore : unicolore parsemé de plumes trées au Sénégal et dans divers pays WUqVGLI¿FLOHPHQWXQFRTSHQGDQWO¶pOH-
blanchâtres, noirâtres et rougeâtres, d’Afrique par certains auteurs sont vage de ses poussins. Plus elle passe
etc.), du type de leur plumage (normal, rapportées dans le tableau I. du temps à les élever, plus tardivement
frisé ou soyeux), de la répartition de leur elle peut entrer dans un nouveau cycle
plumage (à cou nu, à tarse et métatarse En milieu villageois, l’âge à la pre- de ponte fertile. Dans le but de réduire
emplumées…), du type et de la couleur mière ponte est de 25,5 semaines en cet intervalle, certains chercheurs ont
de leurs crêtes (crête simple, en pois, en moyenne en Afrique subsaharienne, d’ailleurs recommandé la suppression
cornes, fraisée ou aplatie ; crête rose, mais reste relativement plus élevé de la phase de couvaison ou la dimi-
rouge…) et cela, avec diverses dénomi- dans certains pays d’Afrique orien- nution de la période de conduite des
nations suivant les pays ou les régions tale tels que l’Ethiopie, le Soudan et poussins par la mise en place de mini-
(Buldgen et al., 1992 ; Missohou et al., la Tanzanie. Par rapport aux poules couvoirs collectifs ou par l’élevage
1998 ; Fotsa et al., 2010). Les poules exotiques qui entrent en ponte autour DUWL¿FLHO GHV SRXVVLQV HQ HQFORV  GH
locales africaines à cou nu sont appelées de 19-23 semaines d’âge, les poules IDoRQSUpFRFHDYDQWOHXUSKDVHLGpDOH
SDUH[HPSOH©1RDLEURQJRªDX%XUNL- locales sont tardives. La différence de séparation (sevrage) avec la poule-
QDIDVR .RQGRPERE HW©1GDUp d’âge à la première ponte observée mère (Sonaiya, 1997 ; Farrell, 2000).
ª DX 6pQpJDO %XOGJHQ et al., 1992). chez ces dernières d’un pays à un autre Selon ces auteurs, cette pratique per-
Cette diversité phénotypique observée peut être expliquée par les conditions met d’une part à la poule de reprendre
chez les poules traditionnelles traduit climatiques et d’élevage. Le taux de son cycle reproductif plus rapidement,
la capacité d’adaptation de ces sujets et ponte est faible et le nombre moyen et d’autre part à l’éleveur de suivre
leur mode de reproduction hasardeux ou d’œufs pondus est 12 œufs/poule/cou- les poussins et de réduire les morta-
incontrôlé avec l’existence de diverses vée avec un poids moyen d’environ 39 lités liées aux accidents et prédateurs.
souches parmi leur population (Fotsa et g/œuf. Pour une moyenne de 3,4 cou- En effet, les forts taux de mortalité
vées/an, le nombre total moyen d’œufs de poussins enregistrés en aviculture
al., 2010 ; Mammo et al., 2008). Les
produits en milieu rural villageois est traditionnelle en milieu villageois
poules locales africaines sont assez rus-
de 42 œufs par poule par an. Le taux (Missohou et al., 2002, Tadelle et al.,
tiques et cette qualité particulière leur
d’éclosion des poussins (80 %) est re- 2003 ; Halima, 2007) n’incombent pas
permet, par rapport aux souches exo-
lativement plus élevé que celui obtenu uniquement à un seul facteur d’éle-
tiques, de survivre dans des conditions
vage, mais constituent souvent le ré-
YLOODJHRLVHV RX UXUDOHV GLI¿FLOHV VDQV en station (76 %) et traduit un meil-
leur taux de fertilité (79-87,5 %) des sultat de la combinaison de plusieurs
aucun soin particulier (Ayssiwede et facteurs incluant les maladies aviaires,
al., 2011 ; Gueye, 1998), car dans les œufs de poules locales (Buldgen et al.,
1992 ; Msoffe et al., 2004 ; Akouango les mauvaises conditions environne-
villages africains en règle générale les mentales et d’élevage, les prédateurs
RLVHDX[VRQW©GpWHQXVªHWQRQ©pOH- et al., 2010). Le taux de mortalité des
poussins (47 % en moyenne) est en et le manque d’eau et d’aliments (Ta-
YpV ª %LVLPZD    (OOHV VRQW delle et Ogle, 2001).
de bonnes couveuses et d’excellentes général plus élevé que celui (24,3 %)
mères, mais elles sont reconnues au plan obtenu dans les élevages de poules
zootechnique pour leur croissance lente locales suivis en station. Dans ces 5.3. Performances de croissance
, leur ponte tardive et leur faible produc- derniers, l’âge d’entrée en ponte a été des poulets indigènes d’Afrique
tivité avec un niveau variable suivant les réduit (21,3 semaines), alors que le
régions et les conditions d’élevage, en nombre de couvées, d’œufs pondus et Les paramètres zootechniques de
particulier la richesse en aliments. le poids des œufs sont augmentés avec croissance enregistrés par divers
une production annuelle d’œufs (92 auteurs chez les poulets tradition-
œufs/poule) qui double celle obtenue nels élevés en milieu villageois et en
5.2. Performances de reproduction en milieu villageois (Buldgen et al., station au Sénégal et en Afrique sont
des poulets traditionnels 1992 ; Rashid et al., 2004 ; Halima, FRQVLJQpVGDQVOHWDEOHDX,,'HIDoRQ
d’Afrique 2007 ; Fotsa, 2008). Ces résultats générale, le poids vif des poussins à
témoignent d’ailleurs de l’impact po- la naissance sans distinction de sexe,
Du fait de leur faible potentiel géné- sitif de l’amélioration des conditions varie de 23-31 g, pour un poids moyen
WLTXHHWGHVFRQGLWLRQVG¶pOHYDJHGLI¿- d’élevage, notamment l’alimentation, de 28 g/sujet (Fayeye et al., 2005 ;
ciles, les poules locales africaines ont sur la productivité des poules locales. Mohammed et al., 2005). Cependant
une productivité plus faible que celle L’intervalle entre pontes (IEP) est des poids vifs plus faibles (21-23 g/
des races exotiques. Mais elles mani- aussi variable. Au Mali, l’IEP obtenu poussin) ont été enregistrés au Bur-
festent une grande variabilité géné- SDU.DVVDPEDUD  HVWGHMRXUV kina Faso et en Guinée (Saunders,
tique et se caractérisent par leur rus- alors qu’au Sénégal et dans quelques 1984 ; Mourad et al., 1997). À 4, 8,
ticité et leur résistance aux maladies, pays d’Afrique, il a été évalué à en- 12, 16 et 20 semaines d’âge, les pou-
leur bonne aptitude à la couvaison et viron 3,25 mois avec des extrêmes lets traditionnels pèsent respective-
à la protection de leurs progénitures variant de 2,1 à 5,7 mois (Mopaté et ment de 90 à 212 g, 218 à 614 g, 282

107
Tableau I : performances zootechniques et de reproduction de la poule locale africaine en milieu rural villageois (MR)
ou en station (ST)

3DUDPqWUHV Nombre Taux Taux de


Age à la Nombre Nombre Taux de
d’œufs/ Poids des d’éclosion mortalité
1re ponte couvées / d’œufs/ ponte
poule/ œufs (g) des œufs des poussins :
(sem.) an poule /an (%)
$XWHXUV3D\V couvée (%) 0-3 mois (%)
Buldgen et al.
(1992)/Sénégal
25 8 - 10 5 40 - 50 12 40 ± 4 80 66
Missohou et al.
- 9,1 ± 2,4 3,96 36 - 37,5 ± 2,9 77 43-59
(2002)/Sénégal
.LWDO\LHW0D\HU - 13 3,2 41,6 - - 71 19
(1998)/Gambie
Saunders
(1984)/Burkina- 24 - 26 10 - 15 3 30 - 45 - - 80,0 84TG
Faso
Bourzat et Saun-
ders (1990)/Bur- - 12 - 18 2,7 - 3 35 - 54 - 30 - 40 60 - 90 -
kina-Faso
Yaméogo
(2003)/Burkina- 22 - 24 11±5 3-4 30 - 45 - - 79 - 85 10,70
Faso
.DVVDPEDUD 24 8,8 3-4 35 - 34,4 69,10 -
(1989)/Mali
Van Veluw
- 10 2,5 25 - - 72 50
(1987)/Ghana
Adedokun et
Sonaiya (2001)/ 22 - 24 5 - 14 - - 44 - 54P 37 - 39 - -
Nigéria
Mourad et al.
(1997)/Guinée
25,71 ± 2,43 10,05 3,78 38,70 - 30,74 83,0 10,69
Mopaté et Lony
- 10,5±2,8 3 31,5±8,4 - - 79 26
(1999)/Tchad
Mammo et al. 21,64 ± 5,74 15,39 ± 5,05 4,6 ± 0,2 70,84 ± 3,10 - 38,10 84 -
(2008)/Ethiopie
Halima (2007)/
20 - 32 9 - 19 2-3 18 - 57 - - 83 - 88 58 - 87
Ethiopie
Tadelle et Ogle
26 - 30 13±2,2 3-4 45 - 80 - 40 81±11 61±17
(2001)/Ethiopie
Wilson (1979)/
32 10,9 4,5 50 - 46 90 -
Soudan
.LWDO\LHW0D\HU
- 15 2,4 36 - - 78 32,5
(1998)/Tanzanie
Mwalusanya et al.
24 - 32 11,8±3,4 3 35,40 - 44,1±5,3 83,6±18 40,30
(2002)/Tanzanie
Performances
25,48 12,00 3,41 42,23 - 38,24 79,62 46,23
moyennes en MR
Buldgen et al.
(1992)/Sénégal 20 - - 80 - 100 23 - 26 40 - 44 77 14 - 18
(ST)
Fotsa (2008)/
- 12,74 - 14 3,9 - 4 49,3 - 54 - 43 - 44 80 - 90 44,12
Cameroun (ST)
Halima (2007)/
20 - 24 - - 91 - 176 - 38,65 ± 4,9 50 - 82 13 - 53
Ethiopie (ST)
Performances
21,3 13,32 4,00 92,00 - 41,50 76,00 24,30
moyennes en ST

OpJHQGH3WDX[REWHQXDXSLFGHSURGXFWLRQDWWHLQWDXWRXUGHODHVHPDLQHG¶kJH7*WDX[GHPRUWDOLWpDQQXHOJOREDOGXFKHSWHO

108
à 847 g, 340 à 1102 g et 770 à1280 g traditionnels et tournent en moyenne de l’impossibilité de toucher tous les
et ce, avec un dimorphisme sexuel autour de 6-9, parfois plus suivant leur éleveurs ; certains ayant préféré garder
très marqué pour la croissance. Les âge, leurs écotypes, la nature ou la leurs poulets traditionnels de types et
femelles se développent généralement qualité de l’aliment qui leur est distri- FRXOHXUVGLYHUVL¿pVTXLVHORQHX[FRU-
moins vite que les mâles et atteignent bué (tableau II). Cette différence tra- respondaient à des besoins sociocul-
rarement un kg de poids vif à 20 se- duit le fait que les poulets de souches WXUHOVELHQVSpFL¿TXHV 7UDRUp
maines d’âge contre 1,2 kg pour les locales convertissent très mal leur ali- Centre technique de Coopération agri-
coqs. A l’âge adulte (de 24 semaines à ment en produits (viande ou œufs) par FROHHWUXUDOH.LWDO\LHW0D\HU
un an) le poids vif moyen d’une poule rapport aux poulets dits exotiques ou 1998 ; Fotsa et al., 2010).
locale varie de 900 g à 1,45 kg et celui améliorés.
d’un coq de 1,3 à 2,4 kg (Buldgen et
al., 1992 ; Ali, 2001 ; Fotsa, 2008 ; En matière de production de viande,
Mammo et al., 2008). les rendements d’abattage obtenus 6. Contraintes de l’aviculture
chez les poulets locaux varient de 61 traditionnelle au Sénégal et
'H IDoRQ JpQpUDOH OH JDLQ PR\HQ à 79 % avec en général des valeurs HQ$IULTXHVXEVDKDULHQQH
quotidien (GMQ) enregistré chez les plus élevées de 7-12 points chez les
sujets de 0 à 24 semaines d’âge varie coqs par rapport aux poules (Buldgen Les contraintes majeures répertoriées
de 2 à 14 g/jour (en moyenne 6-8 g/ et al  $OL   .RQGRPER limitant le développement et la pro-
jour) avec la plus grande valeur chez 2005 ; Fotsa, 2008 ; Akouango et al., ductivité en aviculture traditionnelle
les sujets mâles. Il semble relative- 2010). Cependant, Joseph et colla- sont la prédation et les maladies sou-
ment faible (3-7 g/jour) dans les 8 pre- borateurs (1992) ont rapporté à l’âge vent liées au mode d’élevage, l’irré-
mières semaines, avant d’augmenter adulte des rendements carcasse plus gularité des ressources alimentaires
(5-13 g/jour) dans les semaines sui- faibles, 64 % et 54 % respectivement picorables dans l’environnement
vantes. Les performances pondérales chez les coqs et chez les poules. Selon LPPpGLDW O¶LQVXI¿VDQFH RX O¶DEVHQFH
enregistrées chez les poulets en station Buldgen et collaborateurs (1992), le d’aliments et d’eau, le manque d’habi-
(Ali, 2001 ; Fayeye et al., 2005 ; Pous- rendement carcasse relativement élevé tats, le faible potentiel génétique et les
GLI¿FXOWpVVRFLRpFRQRPLTXHV
ga et al., 2006 ; Halima et al., 2007b ; des poulets villageois, est surtout lié à
Fotsa, 2008 ; Akouango et al., 2010) OD¿QHVVHGHOHXUVH[WUpPLWpVFRQWUDL-
sont dans l’ensemble plus élevées que rement à leurs homologues de races 6.1. Habitat et mode de conduite
celles des sujets élevés en milieu vil- améliorées. Par ailleurs, l’infériorité
lageois (Adedokun et Sonaiya, 2001 ; du rendement carcasse des femelles Le mode de conduite prédominant
Missohou et al., 2002 ; Halima, 2007), par rapport aux mâles peut être due représenté par la divagation de la vo-
même si des observations contraires au fait qu’elles ont souvent plus de laille traditionnelle est un problème
avaient été signalées par Buldgen et gras abdominal, 20-24 g contre 12- réel, avec comme corollaire une
collaborateurs 1992) surtout durant 16,7 g chez les coqs (Ali, 2001), bien absence notoire de poulaillers. Des
les 12 premières semaines de vie de TXHSDUIRLVPRLQVJ .RQGRPER enquêtes ont révélé que seuls 10 %
ces oiseaux. 2005). des éleveurs disposaient de poulail-
lers acceptables en Gambie (Bonfoh
et al., 1997). Au Burkina Faso, 11 %
La consommation alimentaire est Dans l’ensemble, les performances des aviculteurs villageois disposaient
variable suivant l’âge, le niveau éner- zootechniques de croissance des pou- de poulaillers améliorés, et 80 % de
gétique de la ration ou la température lets traditionnels sont faibles avec des ces derniers étaient construits selon
ambiante. La consommation moyenne indices de consommation plus élevés un style traditionnel : 73 % en banco
des poulets traditionnels de 4-24 comparés aux sujets de races dites de terre battue et 7 % en paille (Bous-
semaines d’âge varie de 25 à 98 g/ étrangères ou améliorées. Ceci a sini, 1995; Bessin et al., 1998). Des
jour, soit en moyenne 60 g d’aliments/ conduit plusieurs états dans les années résultats similaires ont été obtenus en
sujet/jour (Halima et al., 2007b). À 1970 à se lancer dans des programmes Ethiopie où dans 88,5 % des cas les
3-4 mois d’âge, la consommation est d’amélioration des performances de poulets étaient sans habitats et élevés
de l’ordre de 36 à 54 g/jour (Fall et production des poulets traditionnels. en divagation, les autres disposant de
Buldgen, 1996 ; Pousga et al., 2006). C’est ainsi que des opérations de métis- poulaillers rudimentaires et inadap-
Jusqu’à un an d’âge, elle est de 72 g/ VDJHGLWHV©RSpUDWLRQVFRTVUDFHXUVª tés, leur servant d’abris, notamment
jour pour des régimes alimentaires de consistant à des échanges de coqs lo- pendant la nuit. En général, les pou-
teneur énergétique moyenne à élevée caux contre des coqs de races amélio- laillers qui sont sensés protéger les
(2600-2900 kcal EM/kg MS) et 88 g/ rées européennes (Rhode Island Red, oiseaux contre les intempéries et les
jour pour des régimes de faible teneur Sussex ou Plymouth Rock) avaient prédateurs, lorsqu’ils existent dans
énergétique (2400 kcal EM/kg MS) été mises en œuvre dans certains pays le ménage rural, sont pour la plupart
avec des indices de consommation d’Afrique tels que le Sénégal, le Bur- rudimentaires et construits en maté-
respectifs de 7,4 et 12,8 (Ali, 2001). kina Faso, le Mali, le Niger, le Nige- riaux de fortune (vieux tonneaux,
&HFLFRQ¿UPHOHIDLWTXHOHVDOLPHQWV ria, le Cameroun (Centre technique de murs de terre battue, ou briques de
à forte teneur énergétique sont mieux Coopération agricole et rurale, 1987 ; récupération, bois ou bambous cou-
valorisés par rapport à ceux de faible $GHJEROD.DLVHU &H- verts de paille ou de vieilles tôles),
concentration énergétique. Comparés pendant, les résultats escomptés n’ont mal ou non aérés et souvent à micro-
aux souches exotiques dites amélio- pas été atteints du fait de l’absence de ELVPH pOHYp FDU GLI¿FLOHV G¶DFFqV DX
rées, les indices de conversion alimen- mesures d’accompagnement et d’or- nettoyage (Tadelle et Ogle, 2001 ;
taire sont plus élevés chez les poulets ganisation des éleveurs, mais surtout Fotsa et al., 2007).

109
110

OpJHQGH*04JDLQPR\HQTXRWLGLHQ&$FRQVRPPDWLRQDOLPHQWDLUH,&LQGLFHGHFRQVRPPDWLRQ5&UHQGHPHQWFDUFDVVH66

Tableau II : performances zootechniques de croissance du poulet local africain en milieu rural villageois ou en station
HW6SRLGVYLIVREWHQXVUHVSHFWLYHPHQWjHWVHPDLQHVG¶kJH(QWUH   UpVXOWDWVHQUHJLVWUpVFKH]OHVPkOHV
en milieu rural villageois en station

3DUDPqWUHV (WKLRSLH
Nigéria
Tanzanie Congo (WKLRSLH
]RRWHFKQLTXHV Sénégal Nigéria Sénégal Cameroun
Sénégal Adebanjo
Buldgen et Halima Adedokun et Buldgen et Msoffe et al. Akouango Halima et
Ali (2001) & Oluyemi Fotsa (2008)
al. (1992) (2007) Sonaiya (2001) al. (1992) (2004) et al. (2010) al. (2007b)
(1981)
poids vif (PV) 23,0-25,6 25,7 ± 0,3 26,37-28,0
34 ± 5S1 28,3 ± 2,9 37 ± 5S1 26-30,58 - 28,38±2,3 28,3±2,9
au jour J1 (g) (24-29) (29,9 ± 0,3) (26,3-27,06)
PV à 4 semaines 158,61- 89 ± 1,6 160-198,2
205 - 104 (99-124) 90 191 119,3±10 118-146
(g) 185,08 (136,6 ± 3,2) (165-212,3)
PV à 8 semaines 242-262 (255- 524,92- 242 ± 7,1 384-479,4
470-490 218,3 ± 36 230-260 480 406,60S9 247-322
(g) 311) 613,77 (358 ± 4,2) (425-510,75)
PV à 12 533-605 (615- 718,21- 381 ± 6,5 563,9 ± 43 466,7-580
- 282 ± 65 - 820,8 -
semaines (g) 702) 847,21 (579 ± 7,5) (770,5±94) (511,4-622)
PV à 16 677-765 (810- 953,9- 541 ± 8,1 781,75-889
670 (880) 340 ± 83 660 (1000) 1035 - -
semaines (g) 914) 1040 (827 ± 10,5) (958-1102)
PV à 20 0,84 ± 0,17 0,770- 0,948 0,85 ± 0,18 742 ± 9,2 1,04 - 1,26
- 1,16-1,24 1,26 1,06 - S22
semaines (kg) (1,03 ± 0,04) (0,95-1,10) (1,28 ± 0,17) (1088 ± 13,3)
PV 24 semaines 1,23 - 1,35 0,96-1,16 0,90 ± 0,18 0,993 ± 0,1 1,41-1,49 1,26-1,6
- 1,40-1,45 1,403 -
et plus (kg) (1,38 - 1,8) (1,27-1,30) (1,42 ± 0,19) (1,46 ± 0,1) (1,71-1,94) (1,7-2,44)
GMQ : 0-12
9,47 2,3 - 3,44 6,48 (7,52) 4,73 4 -10,85 5,6 3,88 (5,80) 8,21 6,17 (7,10) 6 - 7,85
semaines (g/jour)
GMQ : 13-24
3,0 (5,75) 2 - 2,80 5,94 (7,48) 7,3 (13,53) 5,3 -6,48 8,98 6,3 (8,32) 9,31 8,6 (12,30) 6,58-8,0
semaines (g/jour)
GMQ : 0-24
6,83 (7,70) 1,95-2,65 5,98 (7,13) 5,14 (8,23) 6,5- 6,72 9,54 5,1 (7,05) 8,76 7,4 (9,80) 6,20-7,90
semaines (g/jour)
CA: 4-24
- - - - - - - - - 25 - 98
semaines (g/jour)
CA: 0 à > 24
- - - 5-90 72 - 88,2 - - - - 49 - 60
semaines (g/jour)
IC: 0-8 semaines - - - 2,5-3,6 - - - - - 4,7-7,25
IC : 8-24
- - - 7,2 - 8,1 - - - - 3,92-4,94 7,13 - 9,1
semaines
IC : 0-24
- - - 6,3 - 7,7 7,4 -12,8 - - - - 7,7 -10,97
semaines et plus
RC : 16-25 - - - 67 (79) (70-73) 68,5 - 71,5-78,4 (63-64,1) 61,6 (62,4)
semaines (%)
6.2. Mortalités et contraintes sanitaires tements à base de la pharmacopée vêtent un caractère saisonnier. En effet,
traditionnelle contre 72,47 % qui ne pendant les saisons pluvieuses, la dis-
Au plan sanitaire, les principales font aucune intervention. Toutefois, ponibilité des sources de protéines (vers
causes de mortalité des poulets dans des programmes de vaccination contre de terre, larves et insectes divers) et de
les élevages traditionnels sont surtout les maladies infectieuses dominantes vitamines (petites verdures) augmente.
les maladies infectieuses (maladie de en aviculture villageoise donnent de Les éleveurs tentent alors de compléter
Newcastle, typhose pullorose, choléra, bons résultats, notamment lorsque les le régime alimentaire de leurs oiseaux
coccidioses et variole aviaires), suivi oiseaux sont élevés en semi-claustra- par des grains ou issues de céréales et
des prédateurs (éperviers, serpents, tion ou en claustration permanente des déchets ménagers (Chrysostome
renards, varans, chats sauvages…), (Yaméogo, 2003). et al., 1995 ; Tadelle et Ogle ; 2001).
des maladies parasitaires et des ecto- Les poulets divagants cherchant géné-
parasites (Iyawa, 1988; Bonfoh et al., ralement pendant la journée des sources
1997 ; Mourad et al., 1997 ; Mwa- 6.3. Contraintes alimentaires
protéiques, certains auteurs ont aboutit à
lusanya et al., 2002). Les pertes de Le mode traditionnel d’élevage carac- la conclusion que l’idéal serait de déter-
poussins sont essentiellement dues térisé par la divagation des volailles miner la composition en éléments nutri-
aux maladies infectieuses (83 %), H[SRVH DXVVL FHV GHUQLqUHV j XQ Gp¿FLW tifs des ressources alimentaires locales
suivies des prédateurs (10 %) et des alimentaire quantitatif et qualitatif, en GLVSRQLEOHVD¿QGHSRXYRLUPHWWUHjOD
mauvaises saisons (7 %) au Burkina particulier lorsque l’environnement im- disposition de ces oiseaux, au bon mo-
)DVR 7UDRUH   .RQGRPER et médiat est pauvre en débris alimentaires PHQWHWHQTXDQWLWpVXI¿VDQWHFHOOHVOHV
al., 2003b) alors qu’au nord-ouest agricoles ou ménagers (Hofman, 2000 ; plus appropriées (Sonaiya et al., 1999).
d’Ethiopie, la maladie de Newcastle Tadelle et Ogle, 2001; Sonaiya et Swan, L’analyse chimique du contenu du jabot
et les prédateurs constituent les prin- 2004 ; Pousga et al., 2005). Tadelle et des poulets traditionnels au Bangladesh
cipales causes de mortalité des poulets Ogle (2000) ont constaté que les pro-
(Halima et al., 2007a). Des résultats (Rashid et al., 2005) au cours de deux
portions de matériaux présents dans le saisons (de récolte et de non-récolte)
similaires ont été aussi obtenus au jabot des poulets traditionnels étaient de
Bénin (Chrysostome et al., 1995) au de l’année, a montré que les teneurs en
30 % de graines, 27,4 % de matériel vé- éléments nutritifs de ce contenu étaient
Burkina et au Mali (Institut d’Elevage gétal, 6,8 % de vers, 11,2 % d’insectes légèrement inférieures aux exigences
et de Médecine vétérinaire des Pays HWGHPDWpULDX[QRQLGHQWL¿pV nutritionnelles des volailles, particu-
tropicaux, 1989), au Ghana (Aboe et Au Burkina Faso, le contenu du jabot de lièrement celles en protéines et en cal-
al., 2006), en Guinée (Mourad et al., FHV RLVHDX[ HQ ¿Q GH VDLVRQ SOXYLHXVH cium. Des résultats similaires ont été
1997) et au Niger (Courtecuisse et al., était constitué de 55 % de graines
1990) avec comme principales causes aussi enregistrés au Burkina par Pousga
de céréales, 22 % de vers de terre et et collaborateurs (2005). Du fait de la
de mortalité la maladie de Newcastle d’insectes et 23 % d’autres matériaux rareté des insectes et de verdures pen-
(47-55 %), la typhose pullorose (27- .RQGRPERet al., 2003b). Des résul- GDQW OD VDLVRQ VqFKH OH Gp¿FLW HQ SUR-
50 %) et la variole aviaire (11 %). Par tats similaires ont été également obte-
téines et en vitamines peut être critique,
contre, au Cameroun (Agbédé et al., QXV GDQV FH PrPH SD\V .RQGRPER,
1995 ; Fotsa et al., 2007), au Tchad tandis que celui de l’énergie peut l’être
2005 ; Pousga et al., 2005) mais avec
(Mopaté et Lony, 1999) et au Zimba- pendant la saison des pluies (Tadelle,
quelques petites variations en fonction
bwe (Mapiye et Sibanda, 2005), les 1996 ; Sonaiya et al., 1999). Selon
de la saison, de la région et/ou de la race
mortalités des poussins étaient prin- certains auteurs (Buldgen et al., 1992 ;
des poulets traditionnels montrant ainsi
cipalement causées par les prédateurs que ces derniers tirent surtout l’essen- .RQGRPERet al., 2003a ; Rashid et al.,
(47-90 %) suivis des maladies avicoles tiel de leur aliment de la nature. Tou- 2004 ; Pousga et al., 2006 ; Halima et
(35 %). Par ailleurs, l’absence notoire tefois, Sonaiya et collaborateurs (1999) al., 2007b), l’apport en complément
de pratiques prophylactiques et thé- ont souligné que les aliments picorés en ou en totalité d’un aliment équilibré et
rapeutiques vétérinaires, le mode de divagation ne sont pas assez concentrés surtout basé sur des ressources locales
conduite agro-pastorale de la volaille en énergie, car ils sont plus riches en moins coûteuses semble nécessaire
traditionnelle caractérisé par l’élevage ¿EUHVEUXWHVHWQHFRQWLHQQHQWSDVVRX- pour optimiser la productivité et la bio-
combiné dans une même unité de pro- YHQW XQH TXDQWLWp VXI¿VDQWH G¶DPLGRQ sécurité, voire la rentabilité des poulets
duction de plusieurs espèces animales En Afrique subsaharienne, très peu traditionnels, qu’ils soient en élevage
de différents âges dans une promis- d’éleveurs complémentent leurs pou- extensif ou amélioré. Mais très peu
cuité favorable au développement lets. Qui plus est, le complément ali- d’études ont été réalisées sur la valeur
des maladies, contribue à augmenter mentaire est souvent quantitativement nutritive des ressources alimentaires
les mortalités des poulets tradition- LQVXI¿VDQW HW UHVWUHLQW DX[ FpUpDOHV RX locales disponibles et valorisables,
nels. Ces pertes sont habituellement leurs issues (mil, riz, sorgho) avec par- voire sur les stratégies d’alimentation
plus importantes en cas d’épidémie, fois des termites (Bonfoh et al., 1997 ; moins coûteuses et rentables chez ces
mais aussi pendant les saisons plu- Dieng et al..RQDUp /D oiseaux traditionnels en Afrique subsa-
vieuses (Centre technique de Coopé- consommation d’une seule matière pre- harienne et au Sénégal en particulier.
UDWLRQ DJULFROH HW UXUDOH   .RQ- mière, notamment les céréales, ne peut Aussi le système de semi-divagation
dombo et al., 2003b ; Pousga et al., couvrir tous les besoins nutritionnels comme outil pour l’amélioration de la
2005 ; Halima et al., 2007a). Halima des oiseaux qui, malnutris, deviennent productivité de l’aviculture villageoise
et collaborateurs (2007a) ont mon- plus vulnérables aux prédateurs et aux a été à peine étudié, et la quantité d’ali-
tré au nord-ouest de l’Ethiopie que, PDODGLHV .LQJRULet al., 2007). Tadelle ments d’équilibre à apporter demeure
seulement 6,6 % des aviculteurs tra- (1996) avait déjà indiqué que les apports encore très peu connue des ménages
ditionnels font appel aux prestations de protéines, d’énergie, de calcium ou ruraux en Afrique et au Sénégal (Ali,
des vétérinaires et 15,47 % aux trai- de vitamines obtenus dans la nature re- 2001 ; Tadelle et al., 2003).

111
6.4. Contraintes génétiques et UHFRPPDQGp TXH SRXU rWUH HI¿FDFH mique indéniable. Elle représente es-
socio-économiques de l’amélioration génétique en avicul- sentiellement en milieu rural un pilier
l’aviculture traditionnelle ture villageoise, devrait s’appuyer pour la lutte contre la pauvreté et l’in-
avant tout de la maîtrise des facteurs sécurité alimentaire des populations.
Selon certains auteurs, la faible pro- importants tels le logement, la santé, La valeur marchande des poulets lo-
ductivité des poules locales africaines l’alimentation équilibrée et la bonne caux est plus élevée comparée à celle
Q¶HVWTXHOHUHÀHWGHOHXUIDLEOHSRWHQ- conduite des oiseaux. des poulets exotiques ou sélectionnés.
tiel génétique par rapport au potentiel Des deux types d’aviculture tradition-
des races dites améliorées. Toutefois, En terme socio-économique, le nelle décrits (extensif et amélioré),
selon Horst (1988), la base de res- manque de formation technique seul le premier est largement présent
sources génétiques des poulets indi- et le faible niveau de revenu de la au Sénégal et dans de nombreux pays
gènes dans les régions tropicales est plupart des aviculteurs tradition- en Afrique subsaharienne.
riche et devrait supporter l’améliora- nels constituent des contraintes
tion génétique visant à produire une sérieuses au développement de
race de poulets adaptée aux régions Mais, malgré l’importance nutrition-
l’aviculture villageoise. Le faible nelle, socioculturelle et économique
tropicales, même si les informations niveau de revenu des aviculteurs
sur l’utilisation des gènes marqueurs de cette aviculture, son essor reste
villageois, additionné au problème encore limité par diverses contraintes.
morphologiques pour cette améliora- d’absence d’appui financier de la
tion génétique sont encore maigres. Le mode d’élevage extensif caractéri-
part des pouvoirs publics (les états sé par la divagation des volailles avec
Mathur et collaborateurs (1989) cités accordant plus d’intérêt à l’avicul-
SDU .LWDO\L HW 0D\HU   avaient ture industrielle) ne permettent pas
un suivi sanitaire hasardeux au moyen
d’ailleurs signalé une augmentation de de la pharmacopée traditionnelle les
à ces éleveurs d’améliorer les fac-
la production d’œufs suite à l’incorpo- expose en dehors des maladies et des
teurs importants de leur système
ration de gènes cou nu (Na) dans un SUpGDWHXUV j XQ SUREOqPH  GH Gp¿FLW
de production, et par conséquent
programme de croisement des poules alimentaire quantitatif et qualitatif.
la productivité, voire la génération
locales Fayoumi en Egypte. Horst et De même, l’absence ou l’apport in-
de revenus du cheptel avicole tra-
Mathur (1992) ont rapporté des effets ditionnel (Tadelle et Ogle, 2001 ; VXI¿VDQW GH FRPSOpPHQW DOLPHQWDLUH
favorables des gènes cou nu (Na) et Halima et al., 2007a). Aussi, l’ab- souvent limité aux céréales et/ou à
Frizzle (F) sur la production d’œufs et sence d’éducation et de formation leurs issues accentue la malnutrition
le poids des œufs, et du gène nain (dw) technique des éleveurs, en particu- chez les poulets traditionnels, fragi-
VXUO¶HI¿FDFLWpDOLPHQWDLUHGHVSRXOHWV lier les femmes villageoises, princi- lise leur résistance aux parasites et aux
en vertu de la contrainte thermique. pales actrices et gestionnaires de ce maladies, augmente la mortalité dans
Mais, en dehors de la race Fayoumi sous-secteur, constitue un handicap le troupeau et par conséquent réduit la
développée en Egypte (Hossary et Ga- majeur pour l’essor de l’aviculture productivité déjà faible de leur chep-
lal, 1995), il semble n’y avoir aucune familiale, voire la promotion des tel. Qui plus est, le développement de
trace d’une race adaptée tropicale dé- femmes rurales. Par ailleurs, des plus en plus important de l’aviculture
veloppée à partir des poulets indigènes problèmes de commercialisation industrielle ces dernières années au
en Afrique bien qu’ils fassent preuve liés au manque d’informations sur Sénégal et en Afrique subsaharienne,
d’une grande capacité d’adaptation les marchés, l’instabilité des prix en a progressivement conduit à une
HW GH UpVLVWDQFH DX[ FRQGLWLRQV GLI¿- fonction des saisons et l’enclave- augmentation continue du prix des
ciles. Par ailleurs, les opérations de ment de certaines zones de produc- matières premières ordinaires (maïs,
métissage des poules locales, « opéra- tion, ont été notés. Dans la région tourteaux de soja, farine de poisson,
WLRQVFRTVUDFHXUVªHQWUHSULVHVGDQV GH .ROGD DX 6pQpJDO SDU H[HPSOH acides aminés de synthèse…) qui
les années 1970 dans certains pays les travaux de Dièye et collabora- sont pour la plupart importées. Cette
d’Afrique subsaharienne (Burkina- teurs (2010) ont montré que les prix situation contribue à réduire fortement
Faso, Mali, Niger, Nigéria, Sénégal) proposés aux éleveurs par les inter- l’accès des aviculteurs traditionnels
(Centre technique de Coopération médiaires et les collecteurs de pou- VRXYHQW VDQV PR\HQV ¿QDQFLHUV j FHV
agricole et rurale, 1987 ; Adegbola, lets villageois sont très faibles par ressources alimentaires ordinaires ou
.DLVHU LOOXVWUHQWO¶DI¿U- rapport aux prix appliqués dans les habituelles.
mation de McArdle (1972), cité par centres urbains comme Dakar, avec
Mourad et collaborateurs (1997), selon parfois des différentiels de prix Face à cette situation de hausse du
laquelle le croisement des poules lo- pouvant aller jusqu’à 978 et 662 coût des matières premières ordinaires
cales avec des géniteurs de races amé- francs CFA/sujet, soit 33 % et 27 % couplée à leur demande sans cesse
liorées constitue la seule amélioration du prix total respectivement pour le
logique et possible à mener à court croissante sur le marché international,
coq et la poule.
terme en zones rurales villageoises. la recherche et la valorisation en ali-
Ces opérations de croisements souvent mentation avicole d’autres ressources
UpDOLVpHV GH IDoRQ LQFRQWU{OpH VDQV alimentaires alternatives locales et/
considération des aspects de conserva- ou non conventionnelles, disponibles
7. Conclusion et moins chères, pourraient être un
tion de gènes et aux résultats d’ailleurs
mitigés dans la plupart des pays, ont Cette étude bibliographique montre moyen privilégié d’améliorer l’ali-
aussi contribué à l’érosion du matériel que l’aviculture traditionnelle, en rai- mentation et la productivité de la vo-
génétique de la population de poules son de son importance et de l’impor- laille traditionnelle en Afrique.
indigènes (Bessei, 1989). Mourad et tance de sa pratique par les femmes et
collaborateurs (1997) ont d’ailleurs les enfants, joue un rôle socio-écono-

112
Indigenous chickens breeding in poverty alleviation and food security tive traits and growth performance
Senegal and in Sub-Saharan Afri- for people in African rural areas. It of these birds in Senegal and others
ca: current status and constraints describes the characteristics of the countries of Africa, the overview
different breeding systems (exten- discuss and highlights the majors
Abstract sive and improved) and the chic- constraints (housing, high mortality,
ken feeding practices observed in avian diseases, predators, shortage
This review focuses on the place and this livestock sector. After having and irregularity of feed supply, micro-
the roles (socio-economic, cultural, reviewed the existing phenotypic va- credit…) that still hinder the traditio-
religious, nutritional, family farming) rieties in the African indigenous chic- nal poultry development in Senegal
of indigenous or village chickens in kens population, and the reproduc- and in sub-Saharan Africa.

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