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Aperçu sur les systèmes

de production animale

BURKINA
FASO
Filières bovine et volaille
Aperçu sur les systèmes de production animale:
Filières bovine et volaille au Burkina Faso

1. Introduction
Les politiques et les investissements dans le secteur de l'élevage ne sont efficaces que lorsqu'ils
prennent en compte les multiples dimensions de l'élevage. Ces dimensions comprennent des
avantages monétaires et non monétaires pour les producteurs et les autres acteurs de la chaîne de
valeur, tels que le revenu, la nourriture, le pouvoir de traction et l'assurance. Ils comprennent
également les dimensions santé publique et environnement, telles que la disponibilité de
protéines pour une bonne nutrition et santé, l'utilisation de fumier pour fertiliser le sol ou les
impacts négatifs des zoonoses sur la santé publique et les conséquences du surpâturage pour
l'environnement.
Une approche pluridisciplinaire multipartite est une condition préalable à la conception et à la
formulation de politiques et d'investissements efficaces en matière d'élevage, qui prennent en
compte et gèrent les arbitrages inhérents aux multiples dimensions du secteur. Lorsque les parties
prenantes partagent une compréhension commune des systèmes et sous systèmes de production
animale, elles peuvent en tirer des conclusions constructives sur les avantages et les
inconvénients pour envisager des politiques alternatives et des investissements plus efficients.
Ce dossier présente un aperçu des systèmes de production avicole et bovine au Burkina Faso, tels
qu'approuvés par les principaux acteurs nationaux du secteur de l'élevage, notamment les
ministères en charge de l'élevage, de l'Environnement et de la Santé publique et les acteurs non
étatiques concernés par le développement du secteur de l'élevage. C'est la première fois que ces
parties prenantes se lancent dans un processus pluridisciplinaire pour définir conjointement les
systèmes de production de volaille et de bovins. Ce processus impliquait une approche en trois
étapes:

 Sur la base de leurs connaissances et de leur expertise, les parties prenantes ont convenu
d'une description narrative des différents systèmes de production animale.
 Elles ont validé et amélioré les cartes de répartition des volailles et des bovins du World
Gridded Livestock of World (GLW) et identifié, pour chaque unité administrative, les
proportions relatives des différents systèmes de production (volailles: extensives à 98 % et
intensives à 2 %; 87 % extensifs et 13 % intensifs).
 Les parties prenantes ont aussi rassemblé des bases de données, des documents de
politique et de la littérature publiée et non publiée sur les systèmes de production de
volaille et de bovins et ont produit des statistiques sur les différents systèmes de
production. Les variables géographiques ont permis d'apporter des informations
additionnelles provenant de différentes sources.
Cette approche, bien que non parfaite, possède trois points forts:

 Elle a été piloté par les parties prenantes, les parties prenantes ex ante définissent les
différents systèmes de production animale.
 Elle permet de «cumuler» des informations dispersées en utilisant des lieux
géographiques comme dénominateur commun.
 Ses résultats peuvent facilement être visualisées en combinant des cartes et des
graphiques

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2. Pourquoi les systèmes de production de volaille et de bovins?
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Elevage durable en Afrique 2050 (ASL 2050)1, les
ministères responsables de l'élevage, de la santé et de l'environnement ont invité les parties
prenantes à évaluer l'impact actuel et à long terme des systèmes de production animale sur
l'économie et les moyens de subsistance. Pour commencer, les acteurs réunis ont convenu de se
concentrer sur deux filières animales.

La volaille et le bovin ont été sélectionnés par les parties prenantes en raison de leur pertinence
pour l'économie nationale et les moyens de subsistance des populations, leur priorité dans le
référentiel politique actuel (par exemple PNDES) et leur croissance anticipée dans les décennies
à venir.
3. Flash sur la filière volaille au Burkina Faso
La volaille est l'une des principales industries agricoles au Burkina Faso. Il représente 6 % de la
valeur ajoutée agricole, le pays produisant plus de 140 000 tonnes de viande et 6 000 tonnes
d'œufs par an, évalués à 0,08 milliard USD en 2009 et à plus de 0,14 milliard USD en 2011.
Selon le CAPES (2007), la viande de volaille (tous systèmes confondus) contribue pour 16,47 %
de la viande consommée au Burkina Faso.
La consommation par habitant est d'environ 8 kg de viande de volaille et 1 kg d'œufs par an. Le
secteur de la volaille comprend de grands producteurs de basse-cour / extensifs (environ 1
million de producteurs) et des producteurs intensifs intégrés spécialisés (328 exploitants). Les
parties prenantes ont identifié deux systèmes de production avicole et quatre sous-systèmes au
Burkina Faso: des systèmes extensifs - liberté et semi-liberté (98 %) et des systèmes intensifs -
semi-intensifs et intensifs (2 %).
Tableau 1: Systèmes de production de volaille au Burkina Faso
Systèmes extensifs (98 %) Systèmes intensifs (2 %)

Liberté Semi-liberté Semi-intensif Intensif

3.1 Systèmes de production avicole extensifs


Les systèmes extensifs de volaille représentent 98 % des effectifs de volailles du pays et
fournissent 99 % de la viande et 86 % de la production d'œufs. 99 % des aviculteurs évoluent
dans ce système (RGA 2010). La taille moyenne de la basse-cour est de 5 à 50 volaille. La
production est vendue sur les marchés locaux (collecteurs) et aux voisins. Il existe deux grands
sous-systèmes de production extensive: la liberté (déplacements libres) et la semi-liberté (semi-
libre).
3.1.1 Sous-système liberté

Pratiqué dans la région nord du Burkina Faso, les oiseaux du sous-système liberté sont libres de
leurs déplacements pour se nourrir et aucun aliment, soins de santé, ni abris ne sont fournis. La
taille du troupeau varie de 1 à 25 animaux, tandis que le rendement de la carcasse est estimé à 1
kg à l'âge de 7-8 mois et le taux de ponte moyen est de 90 œufs par pintade femelle et par an. Les
aviculteurs collectent les œufs à des périodes de ponte spécifiques pour les ventes, les cadeaux et

http://www.fao.org/ag/againfo/programmes/en/ASL2050.html
1

2
l'autoconsommation. En moyenne, environ 18 % des œufs de pintade et 11 % des œufs de poule
sont auto-consommés.
3.1.2 Sous-système de semi-liberté

Le sous-système semi-liberté est pratiqué dans le centre, l'ouest et le sud du pays. La taille du
troupeau varie de 5 à des centaines d'oiseaux, sans supplément de nourriture et sans arrosage
fourni dans 99,03 % des élevages (RGA 2010). Les soins de santé sont fournis occasionnellement
et dans environ la moitié des fermes (43,7 % des élevages de poules et 56,8 % des élevages de
pintades n'adoptent aucune pratique de santé animale). Des abris de nuit sont fournis dans 62 %
des élevages de poules et 52,5 % des élevages de pintades. Le rendement de la carcasse est estimé
à 1 kg à 6 mois et le taux de ponte à 90 œufs par de pintade femelle et par an, Les taux
d'autoconsommation sont similaires à ceux du système Liberté.
3.2 Systèmes de production avicole intensifs
Les systèmes intensifs représentent moins de 2 % de la production de viande de volaille et
environ 14 % de la production d'œufs au Burkina Faso. Ils comprennent les sous-systèmes «
semi-intensifs » et « intensifs », ces derniers incluant à la fois les exploitations « pondeuses » et «
poulet de chair ».
3.2.1 Sous-système semi-intensif

Le sous-système avicole semi-intensif comprend l'engraissement des poulets, des pintades, des
dindes et des palmipèdes (canards ou oies) achetés auprès des éleveurs de volaille de grande
taille. Dans certains cas, les pondeuses sont également engraissées pour la réforme. Les fermes
avicoles semi-intensives se trouvent dans les zones périurbaines des grandes et moyennes villes,
comme: Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Banfora, Koudougou, Boromo, etc. Il n'existe pas de
statistiques sur le nombre d'exploitations appartenant à ce système, mais la taille moyenne du
troupeau varie entre 20 à 500 oiseaux. Ces élevages avicoles utilisent des pratiques de production
modernes en matière d’habitat, d'alimentation et de santé. Elles ont souvent recours à des
incubateurs artisanaux, l'énergie solaire et d'autres sources d'énergie. Toute la production est
vendue aux marchés urbains.
3.2.2 Sous-système intensif de ponte et de chair

Le sous-système de production avicole intensive comprenait 868 450 pondeuses et 70 605 poulets
de chair (y compris les coquelets) en 2016. Il y a 328 fermes modernes, concentrées autour de
Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Banfora, Koudougou, Ouahigouya, Tenkodogo and Gaoua. La
taille des exploitations varie de 200 à plus de 120 000 oiseaux. Ces exploitations sont la propriété
d'employés du secteur public ou privé, de commerçants et d'hommes d'affaires disposant de
capitaux suffisants ou de jeunes diplômés sans emplois et ou de retraités émergents. La majorité
des fermes sont orientées à la fois vers les poules pondeuses et le poulet de chair.
Les fermes intensives disposent d'une infrastructure appropriée et suivent des protocoles
d'alimentation et de santé efficaces. Les taux de mortalité varient entre 5-10 % pour les poussins
et de 3 % pour les poulets. Le rendement carcasse est estimé à 2 kg à ≤ 1,5 mois (36-42 jours) et
les oiseaux pondent jusqu'à 220 œufs par an. La production est vendue aux supermarchés,
restaurants et hôtels.
Les exploitations avicoles intensives sont organisées en une Union regroupant 10 régions
(Centre, Centre-Nord, Centre-Est, Centre-Ouest, Centre-Sud, Est, Nord, Plateau Central, Hauts-
Bassins, Cascades et Sud-Ouest).

3.3 Menaces

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Les principales menaces dans les systèmes de production avicole concernent (i) la lutte contre les
maladies enzootiques (MNC, Gomboro) et émergentes et réémergences (IAHP), (ii) la qualité
des médicaments, les produits importés aviaires frauduleux et (iii) la gestion des problèmes de
biosécurité dans les exploitations agricoles.
3.4. Opportunités pour le secteur de la volaille
Les principales opportunités pour le secteur avicole du pays reposent sur (i) l'augmentation du
marché domestique en raison de la démographie, de l'urbanisation (avec la classe moyenne
émergente), du développement du secteur minier et des grands événements internationaux
organisés dans le pays (SIAO, SITHO, SNC, FESPACO, etc.), (ii) la création d'une future
banque agricole et (iii) l'élaboration de documents d'orientation politique et de plans
d'investissements.

3.5 Défis
Les principaux défis concernent (i) le contrôle des maladies et le renforcement de la
réglementation (mesures de biosécurité), (ii) la gestion dans les fermes pour limiter l'apparition et
la propagation de l'incidence économique élevée des zoonoses (perte de productivité et de
marchés), (iii) l'amélioration de la rentabilité économique face à la concurrence et à la fraude.

4. Flash sur la filière Bovine au Burkina Faso


L'élevage bovin est l'une des principales industries agricoles du Burkina Faso. Il représente 36 à
40 pour cent de la valeur ajoutée agricole, le pays produisant plus de 30 millions de tonnes de
viande bovine et 264 millions de tonnes de lait par an, d'une valeur approximative de 0,022 et
0,12 milliard de dollars EU respectivement. La consommation par habitant est d'environ 6 kg de
viande de bœuf et de 17 à 18 litres de lait par an. La filière secteur repose largement sur des races
locales, avec au moins 0,5 million de ménages gardant du bovin dans des systèmes extensifs. Les
parties prenantes ont identifié deux systèmes de production bovine et quatre sous-systèmes au
Burkina Faso: les systèmes extensifs - pastoraux et agro pastoraux (environ 87 pour cent) et les
systèmes intensifs - semi-intensifs et intensifs (environ 13 pour cent).
Tableau 2: Systèmes de production de bovins au Burkina Faso
Systèmes extensifs (87 %) Systèmes intensifs (13 %)

Pastoral Agro-pastoral Semi-intensif Intensif

4.1 Systèmes de production extensifs de bovins


4.1.1 Sous-systèmes pastoraux (ou transhumant)

Les systèmes pastoraux représentent environ 12 à 17 % de la population bovine (principalement


des zébus peulh) et environ 9 % de tous les éleveurs (MRA 2010). Les systèmes pastoraux
transhumants sont prédominants au Sahel, dans la région de l'Est et dans le bassin cotonnier de
l'ouest du pays. Le nombre d'exploitations élevant des bovins est estimé à 40-50 milliers, la taille
moyenne des troupeaux variant de 100 à plusieurs milliers d'animaux.
Dans les systèmes pastoraux, les animaux sont en mouvement et, par conséquent, le logement
est inexistant, limité aux branches pour délimiter la zone de repos. L'alimentation provient des
pâturages et des sous-produits agricoles et l'eau provient des rivières, des barrages et des forages

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le long des couloirs de transhumance. La vaccination n'est pas systématique (moins de 30 % des
animaux y sont vaccinés).
Afin de faciliter la circulation des animaux, des zones de transhumance et des corridors couverts
par des accords régionaux ont été identifiés et délimités. Dans la grande transhumance /
pastorale, les animaux parcourent plusieurs centaines voire des milliers de kilomètres du nord au
sud ou même au-delà des frontières nationales. Dans la petite transhumance, les animaux sont
déplacés pendant une courte période (environ 2 à 3 mois) entre localités avoisinantes (moins de
40 km).
Le rendement carcasse est estimé à 112-113 kg (vendu uniquement aux bouchers en cas de
maladie ou d'accident) et la production laitière par vache est estimée à 110 litres / lactation, dont
80-100 % sont réservés à l'autoconsommation.
4.1.2 Sous-système agropastoral (ou sédentaire)

Dans les systèmes agropastoraux, le bétail se déplace à une distance ne dépassant pas une
journée de marche de la ferme. Le système pastoral sédentaire est pratiqué par des éleveurs
sédentaires, qui cultivent également certaines cultures. Le système agropastoral ou le
pastoralisme de village est pratiqué par les agriculteurs qui gardent aussi des animaux.
Le système agropastoral est le mode d'élevage dominant dans les 13 régions du Burkina Faso. Il
couvre environ 75 % de la population bovine (toutes les races locales: taurin et zébu) et 85 % des
élevages bovins (> 360 mille ménages). Le troupeau moyen varie de 5 à 100 têtes. L’habitat est
fréquent (ce qui facilite la collecte du fumier), 49 % des bovins des habitats en bois.
Les soins de santé (principalement la vaccination et la vermification) sont courants, environ
54,6 % des animaux recevant des soins de santé préventifs. L'alimentation provient en grande
partie des pâturages naturels (83 %), et en partie des sous-produits agricoles (12 pour cent) et
d'autres sous-produits agro-industriel (2 %). La productivité du lait est estimée à 180 litres /
vache et 6 % de la production est autoconsommée (tout surplus étant vendu sur les marchés
locaux et aux voisins). Le rendement en viande est estimé à 11-114 kg par carcasse,
Malgré plusieurs contraintes de productivité (par exemple 5,1 % de mortalité moyenne), les
systèmes extensifs sont les principaux fournisseurs de lait (95 à 99 %) et de viande (90 %) dans le
pays (MRA, 2010).

4.2 Systèmes de production intensive de bovins


Dans les systèmes de production intensifs, les éleveurs investissent des ressources substantielles
dans les infrastructures et les pratiques d'élevage modernes. Les systèmes intensifs se composent
deux variantes: Semi-intensif et intensif.
4.2.1 Sous-système semi-intensif

Il représente environ 11 % des élevages bovins qui le pratique, notamment à des fins
d'engraissement ou de production laitière. Les fermes d'engraissement commerciales sont situées
près des principaux marchés d'exportation et des abattoirs et dans toutes les régions du pays
(même les frontières).
Les opérateurs sont principalement originaires du Sahel et du nord du pays, qui se sont
rapprochés des zones urbaines pendant les graves sécheresses des années 1970 et 1980. La taille
du troupeau est comprise entre 2 et 10 animaux. Le logement (parfois le plancher non revêtu) est
fourni. De bons protocoles sanitaires sont adoptés et des aliments concentrés ou des sous-
produits agricoles et de l'eau sont fournis aux animaux sur place.

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Le rendement en viande peut atteindre 128-130 kg par carcasse. Les animaux sont vendus aux
bouchers ou exportés. La production de lait par vache laitière est estimée à 210-270 litres /
lactation. L'excédent est vendu aux transformateurs avec seulement 5-10 % de la production
auto-consommée.
4.2.2 Sous-système intensif

Les élevages intensifs se situent dans les zones périurbaines ou « intra-urbaines » (cas de Dori,
Djibo, Gorom-Gorom au Sahel et du quartier Hamdallaye à Ouagadougou).
Les systèmes d'élevage intensifs concernent environ 2 % de la population bovine et est pratiqué
par des opérateurs professionnels, des retraités et de jeunes agriculteurs.
Des pratiques d'élevage modernes sont adoptées, du logement à la santé animale en passant par
l'alimentation. Les animaux se nourrissent sur pâturages (30-40 %) le matin surtout et sont
complémentés au retour avec du fourrage, des aliments concentrés et des sous-produits agricoles
pour 60-70 % de leur ration. L'eau est fournie sur place.
La taille du troupeau est estimée à 10-25 vaches. La productivité en lait par vache est supérieure
à 3000 litres / lactation, la production étant largement vendue. Les jeunes mâles sont engraissés
ou vendus à des bouchers, des voisins ou des engraisseurs.

Pour la viande: Le nombre de bovins et de petits ruminants abattus est passé de 1 449 000 en
2010 à 1 910 000 en 2014. Le poids moyen est de 250 kg / bovin adulte.
Le taux d'exploitation des bovins est de 14 % avec 1,5 % pour l'autoconsommation (pouvant
atteindre 6 % selon les besoins socioculturels).
Le poids moyen de la carcasse est de 112 kg dans le système extensifs ordinaires et de 113 à
114 kg dans le système d'engraissement. Les coûts de production sont estimés à 1,5 USD / kg
et 2 USD respectivement dans les systèmes pastoraux et agropastoraux contre 3 USD et 5
USD dans les systèmes semi-intensifs et intensifs.
La consommation moyenne de viande) est de 12 kg / personne / an avec 45-50 % de bœuf.
Seulement 27,23 % de la viande consommée au Burkina Faso est inspectée par les services
vétérinaires.
Le marché de la viande représente un chiffre d'affaires de plus de 16 milliards USD en 2014
(environ 50 % de viande bovine). Il dépassera 30 milliards de dollars en 2025.La demande de
viande rouge à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso a été estimée à 18 950 tonnes en
2012.L'offre nationale de viande rouge était estimée à 42 541 tonnes en 2012, dont 44,54 pour
cent correspondaient à la demande de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso (les 2 plus grandes
villes).
Il existe plus de 250 marchés du bétail organisés, dont seulement 21 sont surveillés. La
méthode mercurielle donne le prix moyen par unité de bovins de 280 à 550 USD avec des
extrêmes allant jusqu'à 800 USD / animal (MRA 2014).
Pour le lait: L'offre est constituée de la production locale et des importations

Production domestique: il n'existe pas de source d'information officielle fiable sur cet indicateur.
La production nationale est essentiellement assurée par les exploitations extensives (plus de
99 %) dont 110 à 260 litres / lactation. Cette productivité peut atteindre et dépasser les 3 000
litres pour les races exotiques dans le système intensif.

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Ainsi, la production de 2014 a été évaluée dans une fourchette allant de 111 870 000 à 264 420
000 litres.
La part du lait collecté et traité dans des unités qualifiées est très faible (moins de 1 %).
L'autoconsommation est estimée à 60 % dans les systèmes extensifs et à 5-10 % voire moins
dans les systèmes intensifs.
Importations de lait et de lait / produits laitiers: Selon les statistiques des services douaniers, 8
337 716 tonnes de lait et de produits laitiers ont été importées en 2012 (soit 2 milliards de
dollars EU).
Des études antérieures ont montré que la part des importations varierait entre 60 et 30 0000
000 TEL / an, en fonction du prix du lait sur le marché international, car les montants
consacrés tournent autour de USD 2-3 milliards.
La consommation annuelle moyenne par personne est de 17-18 kg.

4.3 Menaces et contraintes


Les principales menaces dans les systèmes de production bovine concernent (i) l'accès aux
ressources pastorales naturelles à cause de l'obstruction des pistes vers les pâturages, les sources
d'eau et l’urbanisation; (ii) le contrôle des maladies et (iii) l'accès aux intrants et au financement,
malgré les efforts de certaines institutions de microfinance.

4.4 Opportunités
Demande croissante. La demande régionale augmente en raison du changement démographique
et de l'urbanisation. Même lorsque l'offre est à son maximum pendant la période de pointe, les
prix ne baissent pas et continuent même parfois à augmenter en raison de la forte demande des
pays côtiers. Le prix au kilo de poids vif peut atteindre 36 à 45 FCFA pendant la période de
pointe.

4.5 Défis
En ce qui concerne le contexte régional, le principal défi concerne la disponibilité et la qualité des
informations sur les prix car l'analyse hebdomadaire du prix du bétail est insuffisante pour
influencer les flux commerciaux. La communication d'informations sur les marchés aux acteurs
du secteur de l'élevage par le biais du téléphone, de la radio, de la télévision, des journaux ou
d'autres moyens est une stratégie possible pour améliorer le commerce du bétail.
Des défis supplémentaires concernent (i) le renforcement de la commercialisation avec des
infrastructures d'abattage et de traitement adéquates au niveau national; (ii) un meilleur contrôle
des maladies et une mise en conformité réglementaire avec les normes internationales pour lutter
contre les maladies qui affectent la productivité ou le commerce (PPCB, fièvre aphteuse,
brucellose et tuberculose, etc.); (iii) l'encouragement de bonnes pratiques de gestion pour réduire
les impacts économiques négatifs liés aux zoonoses (perte de productivité et de marchés) et pour
limiter l'impact sur l'environnement, y compris les émissions de gaz à effet de serre.
5. Conclusion
Ce dossier présente un aperçu des systèmes de production de bovins et de volailles au Burkina
Faso, tels que décrits et caractérisés par les ministère en charge de l'Elevage, de la Santé
Publique, de l'Environnement et d'autres parties prenantes étatiques: , agriculture, Eau,
administration du territoire, Information, Recherche, et non étatiques: professionnels du secteur

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de l’élevage, autres acteurs privés (y compris les organisations professionnelles et les
organisations de la société civile).
Cette compréhension commune des systèmes de production animale pourrait soutenir un
dialogue multisectoriel et multidisciplinaire entre les parties prenantes afin d'apprécier la
production, la santé publique et les dimensions environnementales de l'élevage et la formulation
de politiques et d'investissements plus cohérents.

Janvier 2018. La production de ce document a été coordonnée par Drissa Siri (FAO) et Antonio Mele
(FAO) sous la direction des membres du Comité de Pilotage ASL2050 Burkina Faso et en
consultation avec les acteurs nationaux de l'élevage.

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Annexes: Cartes et tableaux
Carte 1: Distribution des effectifs de volaille par système de production au Burkina Faso

Source: GLW 2010 and expert consultations

Carte 2: Distribution des effectifs de bovins par système de production au Burkina Faso

Source: GLW 2010 and expert consultations

Tableau A1: Distribution régionale des différents systèmes de production avicole au Burkina
Faso

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Proportion par système de production
( %)
Têtes
Regions ( %) Semi-
(x1000)
Liberté Semi-liberté intensif &
Intensif
Boucle du Mouhoun 5 278 12.5 0 99 1
Cascades 1 208 2.9 0 98 2
Centre 1 526 3.6 6 89 5
Centre-Est 3 314 7.8 14 84 2
Centre-Nord 2 732 6.5 49 50 1
Centre-Ouest 7 018 16.6 25 70 5
Centre-Sud 3 405 8.1 25 72 3
Est 2 980 7.1 48 50 3
Hauts-Bassins 5 122 12.1 0 95 5
Nord 3 456 8.2 55 43 2
Plateau Central 2 351 5.6 45 52 3
Sahel 1 608 3.8 97 1 2
Sud-Ouest 2 223 5.3 0 99 1
Total 42 221 100 28 70 2

Tableau A2: Distribution régionale des différents systèmes de production bovine au Burkina
Faso

Proportion par système de production ( %)


Têtes
Regions ( %) Agro- Semi-
(x1000) Pastoral Intensif
pastoral intensif
Boucle du
803 9 10 83 6 1
Mouhoun
Cascades 676 7 21 73 5 1
Centre 156 2 23 45 27 5
Centre-Est 427 5 5 79 15 1
Centre-Nord 512 6 9 73 17 1
Centre- 12 9 1
706 8
Ouest 78
Centre-Sud 318 4 7 81 11 1
Est 1 034 11 20 74 4 2
Hauts- 14 15 5
1 509 17
Bassins 66
Nord 415 5 15 76 8 1
Plateau
324 4 7 86 6 1
Central
Sahel 1 868 21 9 72 17 2
Sud-Ouest 343 4 5 86 8 1
Total 9 091 100 12 75 11 2

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© FAO, 2018
I8492FR/1/07.18

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