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Lʼapport de lʼagriculture en

économie congolaise

L'agriculture joue un rôle crucial dans


l'économie des pays en
développement, et constitue la
principale source de nourriture, de
revenus et d'emploi pour leurs
populations rurales. L'amélioration de
l'agriculture et de l'utilisation des
terres est fondamentale pour
atteindre la sécurité alimentaire, la
réduction de la pauvreté et le
développement durable

le secteur agricole a le plus fort


potentiel de réduction de la pauvreté.
Tout dʼabord, il est intensif en main
dʼœuvre et en suite, les revenus
agricoles tendent à être dépensés sur
de biens et services produits
localement, ce qui a un effet
multiplicateur important sur
lʼéconomie locale. Enfin, la croissance
de la productivité agricole réduit le
prix de denrées alimentaires
fournissant ainsi des transferts
invisibles à lʼensemble de la
population et aux autres secteurs de
lʼéconomie, et cela conduit
généralement à une croissance
économique durable et résiliente

Tous les regards se tournent,


logiquement, vers le secteur de
lʼagriculture, qui emploie 60 % des
Congolais et qui devrait constituer
lʼune des composantes essentielles
de lʼéconomie à travers
lʼapprovisionnement du marché
national, lʼamélioration continue de la
sécurité alimentaire, la réduction des
importations et lʼaugmentation des
exportations.

La production agricole est tributaire


des conditions agro-
environnementales dans lesquelles
croissent les différentes spéculations.
Les paramètres climatiques (les
pluies, la température et le taux
dʼhumidité), influencent soit
positivement soit négativement la
production agricole.
Bien que diversifiés en fonction de la
localisation dans le pays, les climats
permet de pratiquer une gamme
variée des spéculations agricoles ; les
étendues dʼherbages et des savanes
sont susceptibles de supporter des
élevages des bovins, ovins, caprins,
porcins, et plusieurs espèces de
volaille. LeLes principales filières
agricoles sont représentées par
filières ci -après :
1. Les filières céréales alimentaires :
regroupant le Maïs, le Riz, le Sorgho,
le Millet.

2. Les filières oléagineuse et


légumineuse : regroupant le Palmier à
huile et lʼarachide ; le Niébé; le
haricot; le soja ;

3. Les filières racines et tubercules :


rassemblent le Manioc, la Patate
douce, la pomme de terre, le taro et
lʼigname;

4. La filière fruits et légumes dont le


développement est très important se
pratique en zone Orientale et
Occidentale. Il sʼagit de la banane et
ses multiples variétés.

Ayant une position centrale en


Afrique, la RDC est un lieu
dʼéchanges commerciaux qui sont
facilités par le nombre important des
points dʼentrée (240 points). Elle fait
partie de diverses Communautés
Régionales dʼintégration et
organisations de Coopération.
Les importations des végétaux,
produits végétaux et autres articles
réglementés constituent la voie
privilégiée pour lʼintroduction
dʼorganismes de quarantaine dans le
pays. Il est à signaler que la majorité
des nuisibles émergeants, observés
ces dernières années en République
Démocratique du Congo ont
majoritairement pour origine, les
échanges commerciaux de matériel
de plantation, articles règlementés et
le changement agro-climatique
remarquable dans certaines zones du
pays.
Au-delà des nuisibles émergents
comme la Chenille Légionnaire
dʼAutomne sur la culture du maïs et
de Tuta absoluta sur la tomate, la
RDC fait face à diverses maladies et
ennemis de culture présents sur son
territoire depuis longtemps.
De manière globale, Le secteur
agricole congolais est confronté à de
nombreuses contraintes dʼordre
technique, économique et
institutionnel, qui entravent son
développement et plonge les
populations dans une situation
dʼinsécurité alimentaire et
nutritionnelle aigue.
En effet, lʼincidence de la pauvreté en
RDC reste très élevée en
comparaison de celle des autres pays
de lʼAfrique Centrale. Dans le même
temps, la situation nutritionnelle est
critique et le retard de croissance ou
malnutrition chronique, touche 43%
dʼenfants de moins de cinq ans.
Vu lʼévolution de la situation
alimentaire et nutritionnelle en RDC et
considérant le devoir du
Gouvernement de fixer les indicateurs
dʼappréciation de la situation relative
à la sécurité alimentaire et
nutritionnelle, il sʼest avéré
indispensable de diligenter une
mission conjointe dʼévaluation de la
campagne agricole 2017/2018, en vue
de mettre en place des stratégies
nécessaires pour couvrir les besoins
en alimentation de la population
congolaise.
Au cours de cette mission, il avait été
question dʼévaluer les niveaux des
récoltes disponibles, de la sécurité
alimentaire et nutritionnelle ainsi que
lʼimpact de la Chenille Légionnaire
dʼAutomne Spodoptera frugiperda sur
la culture du maïs pour la campagne
agricole 2017-2018.
Cette évaluation était basée sur une
revue des données secondaires,
appuyée par des enquêtes de terrain
portées sur des entretiens avec des
personnes ressources identifiées
dans des structures techniques
gouvernementales au niveau central
et provincial, des institutions
spécialisées, des organisations non
gouvernementales et des partenaires
œuvrant dans la promotion du
secteur agricole.

En matière de protection des


végétaux, produits végétaux et
autres articles réglementés,
nous proposons, entre autres,
ce qui suit :

e. Institutionnaliser la mission de
suivi et de lʼévaluation de la
campagne agricole comme une
activité permanente du Ministère
de lʼAgriculture en mettant en
place une commission chargée
de la préparation de cette
activité aussi bien au niveau
central quʼau niveau provincial ;
f. Organiser dans lʼurgence dʼun
atelier dʼélaboration dʼun plan
national de riposte contre cette
légionnaire en intégrant toutes
les parties prenantes de la
sécurité alimentaire ;
g. Prendre en compte par le
Gouvernement de la République
Démocratique du Congo, à
travers le Ministère de
lʼAgriculture, des questions
phytosanitaires avec la même
urgence que les questions de
Santé publique ;
h. Développer un Laboratoire
National dédié aux questions des
maladies et ravageurs des
cultures 5. Renforcer les
capacités des agents du
Ministère de lʼagriculture dans le
diagnostic des maladies et
ravageurs des cultures à travers
les initiatives Plantwise et
Clinique des Plantes de Kinshasa
en RD Congo.
En ce qui concerne
lʼencadrement des producteurs

e. Implanter les coordinations


provinciales des SNV
f. renforcer les capacités
techniques de vulgarisateurs en
ce qui concerne le changement
climatique, la sécurité
alimentaire et nutritionnelle,
lʼagriculture sensible à la
nutrition,
g. Vulgariser les bonnes pratiques
agricoles en utilisant des
approches et techniques
modernes de vulgarisation et les
variétés bio-fortifiés disponibles
(manioc, maïs, haricot).
Pour ce qui est du rendement et
des superficies emblavées

e. Vulgariser de la loi foncière en


vue de faciliter lʼaccès à la terre
par les petits agriculteurs.
f. Rendre disponible les matériel de
plantation et variétés résilientes
à haut rendement.
g. Appuyer la structuration des OP
afin de les rendre plus
opérationnelles.
En ce qui concerne les
Zoonoses et maladies
animales

e. Renforcer la surveillance et
contrôle des produits dʼorigine
animale et végétale aux
frontières ;
f. Mettre en place un plan national
de gestion des zoonoses et des
maladies animales, plus
spécifiquement chez les petits
ruminant, chez les porcs et la
volaille.
g. renforcer le système National de
Laboratoire pour le diagnostic,
lʼidentification des maladies tant
animales que végétales.
h. Développer un centre national
dʼurgence sanitaire

Ces importations alimentaires ont


aujourdʼhui pour effet de couper les
producteurs agricoles congolais des
marchés principaux pour leurs
produits, ce qui a entraîné une baisse
de la productivité agricole, la grande
majorité des pro- ducteurs ayant opté
pour une stratégie dʼautosuffisance,
ne commercialisant que le surplus
occasionnel de leur production. Les
grands centres urbains, en particulier
Kinshasa, ne sont plus
approvisionnés par la production
intérieure, mais par des importations,
même pour des produits pour
lesquels le pays a des avantages
com- paratifs certains, tels que le riz,
le maïs, lʼhuile de palme ainsi que la
viande.
Devant lʼabsence dʼenquêtes de
production, lʼétat actuel des
statistiques agri- coles ne permet pas
dʼavoir de chiffres fiables sur
lʼéventuelle reprise de lʼactivité
agricole en RDC. Il est cependant fort
probable que le redressement du
secteur nʼa pas permis une réduction
structurelle des importations
alimentaires. Lʼaccroissement de la
population et des revenus – urbains,
en particulier – provoque une
augmen- tation de la demande
alimentaire, mais il faudra que la
production nationale soit compétitive
avec les importations concurrentes
pour quʼelle puisse reconquérir les
parts de marché perdues et
permettre une réduction des
importations. De nom- breuses
contraintes restent à lever pour
transformer les avantages
comparatifs en réelle compétitivité.
Comment en sommes-nous arrivés
là ? Les raisons sont multiples et
parmi elles sont fréquemment
évoquées les politiques commerciales
défavorables aux productions locales,
les pratiques de certains dirigeants,
plus préoccupés par leur
enrichissement personnel que par le
bien commun, les politiques
dʼinvestissements guidées par des
profits à très court terme, alors que le
développement agricole doit être
pensé à long terme.
Parmi les facteurs exogènes qui
frappent le secteur agricole, il
convient de sou- ligner que les
politiques économiques appliquées
par les différents gouvernements qui
se sont succédé depuis plusieurs
décennies ont toujours privilégié le
secteur minier et un
approvisionnement du pays à partir
dʼimportations alimentaires à bas
prix. Lʼaide alimentaire justifiée par la
paupérisation accrue de la population
congolaise est encore venue
accentuer lʼinfluence négative de ces
politiques sur lʼactivité agricole locale.
Le faible niveau de la productivité est
le résultat dʼune multitude de facteurs
endogènes, dont les principaux sont
liés au caractère extensif de
lʼagriculture avec un niveau technique
peu avancé, au manque dʼintrants de
qualité (semences, outils...), à
lʼabsence de crédit agricole et à la
défaillance du système de
Quel développement agricole pour la
RDC ? La vulgarisation agricole. Dans
certaines régions du pays, ces
facteurs sont encore accentués par la
dégradation de la fertilité des sols et
par les attaques parasitaires. En
outre, lorsque les producteurs sont
capables de générer un surplus, la
commer- cialisation de celui-ci pose
dʼimmenses problèmes.
Les difficultés qui grèvent
considérablement la structure de
coût pour la mise en marché des
produits sont dʼabord liées au
mauvais état des infrastructures de
transport. Les routes ne sont
praticables que sur certains axes et
dans les régions ayant bénéficié
dʼune réhabilitation partielle des
infrastructures routières et des
dessertes agricoles. Compte tenu de
lʼétat du réseau et du prix du
carburant, le coût du transport routier
est toujours élevé. Les transports
fluviaux sont en plein développement,
mais les moyens restent insuffisants :
lʼétat général de la flotte, la qualité du
balisage et du dragage des fleuves et
rivières et les tracasseries adminis-
tratives ralentissent
considérablement les rotations.

Le développement agricole de la RDC


reste un enjeu majeur pour la
prochaine décennie. Il permettra, ou
non, de contribuer à la sécurité
alimentaire du pays, mais également
à la lutte contre la pauvreté, qui est
essentiellement rurale. Différents
diagnostics ont dʼores et déjà été
réalisés et convergent vers un
constat identique :
dʼune part, lʼabsence de politique
agricole et les tracasseries multiples
lors de la mise en marché des
produits agricoles ont sapé jusquʼici
les initiatives des ruraux pour
lʼapprovisionnement alimentaire de la
RDC ; dʼautre part, les produits ali-
mentaires de base importés et
vendus aux citadins congolais sont
de plus en plus chers, sans que cela
incite véritablement les producteurs
locaux à produire. On peut donc
regretter ce paradoxe congolais qui
trouve, selon nous, son origine dans
ce que lʼon appelle communément la
mauvaise gouvernance ou
lʼenvironnement des affaires en RDC.
Les défis à relever restent toutefois
importants, avec notamment la mise
en œuvre effective de la
décentralisation pour des stratégies
mieux adaptées aux réalités locales ;
une adaptation du système de
concession foncière aux besoins
dʼinvestissements agricoles à long
terme et une révision de certaines
dispositions de la loi portant principes
fondamentaux relatifs à lʼagriculture,
dispositions qui ont déjà eu pour effet
de bloquer des investissements
étrangers et lʼélaboration des textes
dʼapplica- tion de cette loi à différents
niveaux (national, provincial, local).
Devant une administration agricole
peu efficace, les différentes
stratégies récemment mises en place
pour le développement agricole de la
RDC butent contre lʼabsence
dʼinstitutions porteuses de la
dynamique

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