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Introduction

Plusieurs produits agricoles sont cultivés et consommés à l'échelle mondiale. Ces


produits dits grands produits agricoles sont entre autres le café, le cacao, le
coton, le maïs, la canne à sucre, le blé.
Quels enjeux revêt la production des grands produits agricoles? Quelle analyse
pouvons-nous faire des recherches agricoles à travers la planète ?

Les enjeux de la production des céréales (riz et blé)

De nombreux pays en développement connaissent des problèmes liés à la fois à


leur forte croissance démographique et au faible rendement de leur production
agricole. Bien que le recul de la famine soit une réalité dans ces pays, force est
de reconnaître que la sous-nutrition et la malnutrition demeurent leurs
caractéristiques majeures. La production des céréales se révèle d'une importance
capitale face à une telle problématique. Certes des programmes d'aide sont initiés
par la F.A.O (l'Organisation pour l'Alimentation et l'Agriculture) mais force est
de reconnaître que ces programmes peuvent être à l'origine d'une situation de
dépendance dans les pays en développement.
Tout d'abord, on peut évoquer la dépendance culturale à travers les changements
des habitudes. En effet, les céréales locales comme le mil sont peu à peu
remplacés par des céréales majoritairement cultivées au Nord comme le blé.
Ensuite, nous pouvons évoquer la dépendance économique. A ce niveau, les pays
en voie de développement sont contraints de se convertir à une agriculture de
rente ou commerciale afin d'obtenir des devises pour acheter des vivres pour leur
subsistance mais surtout pour acquérir des intrants agricoles et des semences
transgéniques (plants résistant aux maladies, aux parasites, à la sécheresse et
ayant un haut rendement). Ces semences ne pouvant être réutilisées pour la
prochaine campagne contrairement aux semences traditionnelles, les producteurs
deviennent dépendant des fournisseurs. Ces fournisseurs agissent sous le couvert
des multinationales comme Monsanto.
Enfin le déficit de production céréalière, notamment le riz et le blé, engendre une
dépendance politique des pays pauvres vis-à-vis des pays riches. Cette
dépendance se traduit par la législation des pays du Nord. C'est le cas de la loi
PL480 qui définit le cadre d'une aide d'urgence de catastrophe et de dons visant à
combattre la faim et la malnutrition à travers le monde. Ces aides doivent
s'inscrire dans le cadre d'accords bilatéraux ou transiter par le PAM ou des
organisations privées de volontaires.
Le blé est une matière première stratégique qui joue un rôle central pour le
développement des sociétés et l'organisation des relations de pouvoir. Moins
médiatisé que le pétrole, il est pourtant partout présent dans le quotidien des
consommateurs. Rares sont les pays qui peuvent aujourd'hui à la fois produire du
blé et en exporter. Or la demande s'accélère. Elle est passée de 330 millions de
tonnes au début des années 70 à environ 700 millions de tonnes en 2010. La
consommation mondiale de blé devrait dépasser la barre des 900 millions de
tonnes en 2050. Le défi alimentaire mondial à relever repose à la fois sur les
capacités de la planète à produire à la fois plus et mieux.
Quant au riz, il est le plus important aliment de base dans le monde et continuera
de l'être dans les prochaines décennies. Bien que la majeure partie de la
production soit consommée dans les pays producteurs, son commerce
international progresse rapidement passant de moins de 4% dans le milieu des
années 1990 à près de 10% en 2015. L'Afrique subsaharienne est devenue un
grand importateur de riz, avec le 1/3 des importations mondiales. 90% du riz est
produit en Asie. Seulement 10% du riz produit est échangé dans le monde, contre
20% pour le blé. Pour répondre au besoin de la population croissante il faut
augmenter la production totale de riz pour assurer la sécurité alimentaire. Il
convient également d'augmenter la productivité tout en s'adaptant aux effets du
changement climatique.
Les enjeux des produits de rente (café, cacao, coton)
Les produits de rente comme le café, le cacao et le coton nécessitent des
conditions naturelles et climatiques spécifiques. Ainsi, la zone par excellence de
la pratique de ces cultures demeure la zone intertropicale située entre le tropique
du Cancer et le tropique du Capricorne. C'est d'ailleurs pourquoi ces grands
produits sont appelés produits tropicaux ou cultures tropicales. Le continent
africain est pourvoyeur de plus de la moitié de la demande mondiale de ces
produits tropicaux (café, cacao, arachide, coton...).
L'enjeu de ces cultures réside au niveau du prix d'achat. Ce prix est fixé par l'
O.M.C (Organisation mondiale du commerce) qui elle-même subit les pressions
des pays du Nord c'est-à-dire les pays développés. A cela s'ajoute l'octroi des
subventions des pays développés à l'endroit de leurs producteurs. Ce qui rend
déloyale la concurrence entre les pays développés et les pays en voie de
développement.
La culture du coton revêt une grande importance économique et sociale pour les
pays africains. Elle fait vivre plusieurs millions de ruraux et contribue à la
réduction de la pauvreté en milieu rural. Selon le Cirad, plus de 26 millions de
tonnes de fibres ont été produites sur plus de 33 millions d'hectares en
2014/2015. L'Inde et la Chine sont les premiers producteurs et utilisateurs grâce
à leur industrie textile développée. Le secteur cotonnier génère environ 350
millions d'emplois dans le monde à travers la culture, le transport, l'égrenage,
l'emballage, le stockage...La consommation mondiale a plus que doublé en 50
ans. Comme pour toutes les matières premières, le cours du coton fluctue au gré
de l'offre et de la demande.
Quant au café, il est en termes de valeur, la première ressource agricole au
monde. Source de revenus et d'emplois pour les pays producteurs, la culture du
café est surtout pratiquée dans de petites exploitations familiales. Selon le Cirad
cette culture a créé plus de 120 millions d'emplois. C'est une source de revenus
pour une cinquantaine de pays tropicaux. Cependant, il faut revenir à des
systèmes écologiques plus durables et réduire l'impact négatif de la culture du
café sur l'environnement. Il faut accroître la rentabilité économique des systèmes
agro forestiers entretenus par de petits agriculteurs.
Pour ce qui concerne la filière cacao, l'enjeu pour ses acteurs est de répondre à
une demande toujours croissante, innover techniquement et économiquement
afin d'augmenter l'attractivité de la culture. Pour les industriels, les chocolatiers
et les consommateurs, il faut respecter les normes et réglementations en matière
de sûreté sanitaire et s'assurer que les systèmes de production respectent les
contextes sociaux et environnementaux.

La révolution verte

La révolution verte est une politique de transformation de l'agriculture des pays


en développement fondée principalement sur l'intensification et l'utilisation de
variétés de céréales à hauts potentiels de rendement, l'usage des intrants (engrais,
produits phytosanitaires) et l'accentuation de l'irrigation.
Le but visé par cette révolution est d'éradiquer la famine et de nourrir la
population mondiale de plus en plus croissante. La révolution verte est une
véritable seconde révolution agricole.
Elle a été marquée par l'apparition dans les années 1960 des plantes hybrides
comme le blé ou le riz ayant de très hauts rendements connus sous le nom de
variétés à hauts rendements (VHR). Expérimentées dans les pays du Sud,
précisément en Inde et au Pakistan, ces plantes ont donné de bons résultats
surtout en Inde.
Le succès de cette révolution fut cependant relatif à cause des conditions socio-
économiques des producteurs. En effet, l'augmentation des rendements suppose
des investissements importants très souvent hors de portée pour les paysans.
En 1994, un nouveau concept apparaît. Il s'agit de la ‘'révolution doublement
verte''. Cette révolution tente de concilier l'augmentation des rendements et la
protection de l'environnement, tout en essayant de s'adapter aux conditions
locales. Elle s'inscrit dans le cadre du développement durable.

Les organismes génétiquement modifiés (OGM)

Un O.G.M (Organisme génétiquement modifié) est un organisme vivant dont on


a modifié le patrimoine génétique en introduisant dans ses chromosomes un gène
d'un autre organisme. Cette opération s'appelle la transgénèse d'où également
l'appellation organisme transgénique pour désigner les O.G.M.
Les plantes transgéniques actuellement cultivées ont reçu soit un gène de
productivité, de résistance à un type d'herbicide, soit un gène exprimant une
toxine insecticide pour tuer ou éloigner des insectes.
Comme avantages de l'utilisation des O.G.M, nous avons la
Pratique culturale simplifiée pour les agriculteurs, moins d'épandage
d'insecticides donc moins d'expositions aux produits phytosanitaires.
Comme inconvénients, on peut citer l'augmentation d'herbicides totaux dont le
glyphosate; le contact permanent d’insectes au BT (une plante BT est une plante
dans laquelle on a inséré un ou des gênes d'une bactérie du sol, Bacillus
Thuringien sis) créant des résistances chez des plantes adventices (mauvaises
herbes) ou chez certains insectes; les brevets sur les plantes empêchent tout
réémis libre par l'agriculteur, lui confisquant ainsi le droit de conserver et de
ressemer une partie de sa récolte.

Conclusion

Nous retenons que le commerce des grands produits agricoles dans le monde est
teinté d'injustice aux yeux des pays en développement pourvoyeurs des matières
premières agricoles. Cette injustice est surtout perceptible avec la détérioration
des termes de l'échange.
Les scientifiques procèdent à l'amélioration des semences et à la modification du
code génétique de certaines plantes afin d'accroître leur productivité et leur
résistance. Cependant, ces trouvailles ne sont pas sans conséquences.

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