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L’AGRIPRENEURIAT, UNE VOIE VERS L’AVENIR

Agriculture et entrepreneuriat : frayer une voie nouvelle

Présentateur: Keegan Kautzky, Directeur des programmes et partenariats


mondiaux,
World Food Prize Foundation

Transcription

[TEXTE : Initiative pour les jeunes leaders africains, Série de cours en


ligne]

[TEXTE : Keegan Kautzky, Directeur des programmes et partenariats


mondiaux, World Food Prize Foundation]

Je m’appelle Keegan Kautzky. Je suis directeur des programmes


éducatifs à l’étranger de la World Food Prize Foundation, qu’on
surnomme souvent le « prix Nobel de l’alimentation et
de l’agriculture ».

[TEXTE : L’agripreneuriat, une voie vers l’avenir : Agriculture et


entrepreneuriat, Frayer une voie nouvelle]

Cette leçon s’intitule « Agriculture et entrepreneuriat : frayer une voie


nouvelle ».

Dans cette leçon, nous définirons ce que nous entendons par « agriculture
» et expliquerons l’importance d’un secteur agricole robuste. Nous
parlerons de la sécurité alimentaire et de ses avantages pour la société.
Nous examinerons les principaux défis dans l’agriculture.
Quels sont les principaux défis dans l’agriculture ? Et nous réfléchirons
au rôle que les jeunes professionnels peuvent jouer pour développer le
secteur agricole.

J’ai grandi dans une ferme aux activités diversifiées, dans l’Iowa, une
région essentiellement agricole du Midwest aux États-Unis. Dans notre
ferme, on cultivait du maïs et du soja, et on élevait des bovins de race,
des porcs et des poules. Pendant mes études universitaires, j’ai étudié la
sociologie rurale et les sciences politiques, l’économie du développement
et la santé publique, en me concentrant toujours sur la sécurité
alimentaire, les systèmes agricoles, les moyens de subsistance en milieu
rural et l’autonomisation des jeunes.

Au Malawi, j’ai familiarisé des agricultrices avec l’agroforesterie et


d’autres pratiques agricoles durables. J’ai passé cinq ans aux côtés de
familles en milieu rural en Afrique du Sud, au Mozambique et au Botswana
pour mieux comprendre la façon d’améliorer leur sécurité alimentaire.
Maintenant, au World Food Prize, j’ai l’occasion de travailler avec plus de
10 000 jeunes leaders à travers le monde, chaque année, pour les aider
à relever les plus grands défis du monde par le biais de l’agriculture, de
l’innovation et de l’entrepreneuriat.

Qu’est-ce que l’agriculture et quelle est son importance ?

L’agriculture est l’art et la science de travailler le sol, de cultiver des


plantes et d’élever du bétail, de transformer les végétaux et les produits
d’origine animale, et de les mettre sur le marché.

L’agriculture est essentielle à la vie. Elle fournit les aliments qui


nourrissent notre corps ; le fourrage pour nos animaux ; les fibres qui nous
habillent, nous logent et nous protègent ; le combustible qui chauffe nos
logis, cuit nos aliments et fait tourner nos industries ; et les produits dont
nos communautés et notre économie ont besoin pour s’épanouir.

L’agriculture ne se limite pas au travail de la ferme. Elle touche au


commerce. À la science.
À l’ingénierie. À l’énergie. À l’information. Aux les soins de santé. À la
technologie.

De nos jours, l’agriculture est le moteur de l’économie africaine. Selon la


Banque africaine de développement, c’est le premier employeur et la
principale source de revenu pour la plupart des ménages africains

Les 50 dernières années ont été la plus grande période d’innovations


agricoles, de production alimentaire et de réduction de la faim dans les
annales de l’humanité. Et beaucoup d’innovations et d’avancées parmi les
plus critiques sont venues d’Afrique. Des scientifiques africains ont mis
au point des cultures qui accroissent les apports en vitamines et
préviennent la cécité chez l’enfant. Des partenariats publics et privés ont
été forgés pour donner un accès mobile, numérique, aux agriculteurs, ce
qui leur fournit de nouvelles opportunités d’accéder aux intrants, au crédit,
au système bancaire et aux marchés.

Les progrès de l’économie agricole sont au cœur de ce succès, et rien


qu’au cours des 20 dernières années ils ont permis de réduire de moitié
la pauvreté extrême et la mortalité des enfants, et de sauver la vie de plus
de 120 millions d’entre eux.

Le développement agricole a aidé plus de 200 millions de personnes à


sortir de la pauvreté. Il a contribué à accroître le revenu des ménages, à
améliorer la nutrition et à accroître l’accès à l’éducation, à de meilleurs
logements, à des conditions plus hygiéniques et aux soins de santé. Rien
qu’en Afrique, elle a contribué à rajouter plus de 10 ans à l’espérance de
vie depuis 2000. La société ne peut pas progresser sans sécurité
alimentaire ni sans un secteur agricole robuste.

Mais il ne s’agit pas de se tourner vers le passé. Au cours des 50


prochaines années, les innovateurs et les entrepreneurs qui vont changer
le monde le feront par le biais de l’agriculture.

Ce sera un ingénieur qui met au point une méthode abordable pour


dessaler l’eau de mer et aider 2 milliards de personnes à avoir accès à
une eau potable ; un entomologiste qui trouve le moyen de mettre fin au
paludisme et sauve 300 millions de vies ; un phytogénéticien qui met au
point des plantes résistantes aux maladies, tolérantes à la sécheresse et
plus nutritives, et qui va aider à éliminer la malnutrition ; un vétérinaire qui
bloque la propagation de la grippe aviaire et empêche la mort de dizaines
de millions de poulets, canards et oies ; un généticien qui nous montre
comment produire de la viande dans une boîte de Petri, et des
médicaments vitaux dans les aliments que nous mangeons tous les jours
; ou un programmeur qui a recours à l’intelligence artificielle pour
améliorer l’agriculture de précision et développer des drones qui pourront
ensemencer nos champs, arroser nos cultures, désherber nos jardins et
faire la moisson, en toute sécurité pour l’environnement.

Qu’est-ce que la sécurité alimentaire et en quoi sert-elle la société ?

La sécurité alimentaire est présente quand tout le monde, tout le temps,


a un accès matériel, social et économique à des aliments sains, nutritifs
et en quantité suffisante pour répondre à leurs besoins et préférences
alimentaires à l’appui d’une vie active et saine.

Les trois éléments essentiels sont la qualité (des aliments sains et nutritifs
qui répondent à nos besoins physiques et préférences culturelles), la
quantité (tout le monde a tout le temps assez à manger pour mener une
vie saine et active) et la disponibilité : c’est avoir accès, là où on vit, à des
aliments d’un prix abordable.

En Afrique subsaharienne, l’insécurité alimentaire affecte plus de 27 % de


la population. C’est près de 4 fois le niveau de n’importe quelle autre
région du monde. C’est une cause de maladies, de retard de croissance
et de troubles de l’apprentissage, et elle entraîne le décès d’environ 3
millions d’enfants par an.

Comme l’a dit Norman Borlaug, le père de la révolution verte : « La


nourriture est le droit moral de tous ceux qui viennent au monde. »

Quels sont les principaux défis dans l’agriculture ?


Les gens vivent plus longtemps et ils sont en meilleure santé. Moins de
mères meurent en couches, et moins d’enfants meurent avant leur 5e
anniversaire de maladies évitables. Les gens ont davantage accès à la
nutrition, à de l’eau propre, à l’assainissement et aux soins de santé, et,
du coup, la population mondiale devrait continuer de croître jusqu’à ce
qu’elle atteigne l’équilibre, aux alentours de 10 milliards de personnes,
avant de commencer à diminuer.

Cette croissance de la population mondiale pose un défi considérable car


elle devrait accroître la demande de nourriture de près de 60 %.
Autrement dit, nous devrons produire et distribuer autant de vivres au
cours des 30 années à venir que nous en avons produit au cours des 10
000 dernières années. Et nous devrons le faire de manière non seulement
durable, mais aussi efficiente et équitable.

Il ne s’agit pas seulement d’accroître la production. Nous produisons déjà


le double de ce dont la population a besoin. L’insécurité alimentaire est
essentiellement un problème de distribution et d’accès. En réduisant les
pertes post-récolte et les déchets, on pourrait accroître l’offre mondiale de
vivres de plus de 30 %, et les améliorations en matière d’égalité des sexes
et d’opportunités juridiques et économiques pour les femmes pourraient
réduire l’insécurité économique d’environ 15 %, ce qui couvrirait une
bonne partie de l’augmentation de la demande.

Les obstacles institutionnels les plus courants qui se posent dans


l’agriculture aujourd’hui incluent le manque d’accès au capital et au
financement, à la propriété des terres, à l’éducation et à la formation
technique, ainsi qu’aux nouvelles technologies et meilleures pratiques, et
aux polices d’assurance.

En Afrique, ces défis systémiques sont souvent aggravés par plusieurs


facteurs, y compris les pénuries d’eau, la volatilité du climat, la rapidité de
l’urbanisation et des migrations, l’évolution des maladies végétales et
animales, les transitions dans le fardeau des maladies humaines,
l’érosion des sols, les barrières juridiques, politiques, économiques et et
sociales discriminatoires à l’égard des femmes et des filles, et le manque
de sources fiables d’énergie.

Dans la perspective des Objectifs de développement durable, un secteur


agricole robuste produira un pays « libéré de la faim, de la malnutrition et
de la pauvreté extrême, où des économies locales prospères accroissent
le revenu de tout le monde ; où les gens ont une alimentation équilibrée
et nutritive, et où les enfants grandissent en bonne santé, capables de
réaliser leur plein potentiel ; où les ménages et les communautés
résilientes sont confrontés à des chocs moins nombreux et moins sérieux,
sont moins vulnérables aux chocs auxquels ils auront à faire face, et
contribuent à l’accélération d’une croissance économique inclusive et
durable. »

Le travail de la ferme est un business. Un agriculteur est


systématiquement un PDG, un scientifique, un gestionnaire, un analyste
des marchés, un spécialiste en logistique, un ingénieur, un agent de
données, un responsable des ressources humaines, un comptable, un
représentant commercial. Et en plus, c’est aussi l’ouvrier spécialisé qui
répare et utilise l’équipement ; qui nourrit le bétail et s’en occupe ; qui
plante, qui récolte et qui transforme ses produits ; et qui supervise au
quotidien les activités de son ménage.

Qu’il gère une exploitation de 100 000 hectares ou d’un demi-hectare, son
expérience pratique et les compétences professionnelles qu’il acquiert
sont extrêmement précieuses et essentielles à la prospérité de son pays.

Comment les jeunes professionnels peuvent-ils développer l’économie


agricole ?

Aujourd’hui, plus de 60 % de la population d’Afrique subsaharienne a


moins de 25 ans, et le nombre de jeunes devrait doubler d’ici 2050.

Malheureusement, la création d’emplois n’arrive pas à suivre le rythme de


l’accroissement rapide de la main-d’œuvre disponible en Afrique, et
chaque année, il y a près de 8 millions de jeunes de plus qui entrent sur
le marché du travail qu’il n’y a d’offres d’emploi. Du coup, moins d’un jeune
sur quatre qui arrive sur le marché du travail trouvera un emploi rémunéré
dans le secteur structuré.

Pour réussir dans cet environnement qui présente un challenge, les


jeunes professionnels devront faire preuve d’esprit d’entreprise et être
capables de repérer des possibilités d’affaires. Vous devrez comprendre
les défis auxquels votre pays fait face tandis que vous cherchez à innover
et à inventer, à développer un nouveau produit, à fournir un service, à
développer un marché de niche, à adopter une nouvelle technologie, à
ajouter de la valeur à la chaîne d’approvisionnement et à créer votre
emploi.

Avec la demande de produits agricoles et alimentaires en hausse du fait


de l’accroissement démographique, de l’urbanisation, de l’augmentation
des revenus, de l’élargissement de la classe moyenne et des
changements alimentaires, des opportunités incroyables existent dans
toute la chaîne d’approvisionnement, et c’est à vous de trouver votre
place.
En tant que jeunes leaders africains, vous avez l’occasion d’être les PDG,
les scientifiques, les agriculteurs et les philanthropes, les innovateurs et
les inventeurs, les ingénieurs et les entrepreneurs qui nourriront le monde,
protégeront la planète, amélioreront la santé humaine, développeront
l’économie mondiale, renforceront votre collectivité, changeront votre
ménage en mieux et donneront aux autres le moyen de réaliser leur
potentiel.

En développant l’économie agricole, vous avez l’occasion d’être l’un de


ces héros dont les mains touchent le sol et la vie de tous les êtres
humains.

Après avoir terminé toutes les leçons de ce cours sur yali.state.gov, vous
pouvez tester vos connaissances et recevoir un certificat du YALI
Network.

[TEXTE : Testez vos connaissances, yali.state.gov, YALINetwork]

[TEXTE : Produit par le département d'État des États-Unis]

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