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ET DU DEVELOPPEMENT RURAL
Guito Régis
Avec la collaboration d’Anne-Laure Roy
1999
Toute reproduction d’une partie de ce document est autorisée, aux conditions expresses :
- de faire figurer la mention suivante : « extrait du manuel pratique de conservation des sols
d’Haïti –Guito Régis et Anne-Laure Roy– Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles
et du Développement Rural – Coopération Française - 1999 » ;
- d’adresser un exemplaire du document ayant utilisé cet ouvrage comme source,
• à la Direction des Ressources Naturelles du Ministère de l’Agriculture, des Ressources
Naturelles et du Développement Rural – Damien – BP 1441 , HAÏTI
• et au Centre de Formation en Aménagement Intégré des Mornes
BP 360 – Cap Haïtien – HAÏTI
Appel à contributions
Dédicace ................................................................................................................................................. 6
Préface..................................................................................................................................................... 7
Remerciements........................................................................................................................................ 8
Introduction ............................................................................................................................................ 9
HISTORIQUE, CARACTÉRISTIQUES
ET STRATÉGIES DE LUTTE
CONTRE
L’ÉROSION DES SOLS EN HAÏTI
I- Historique et stratégie des projets de conservation de sols en
Haïti.
De 1940, date d’apparition des premiers projets d’aménagement de bassins versants en Haïti, à aujourd’hui,
deux grandes logiques se sont succédées : la logique d’équipement du territoire et la logique de dévelop-
pement économique.
1.1 - Objectif
Cette logique a guidé pratiquement tous les projets d’aménagement de bassins versants qui se sont dé-
roulés en Haïti durant les trois premières décennies (1940-1970) de conservation des eaux et de sols. Suivant
cette logique, l’érosion est considérée comme un problème technique qu’il faut résoudre par des solutions
techniques. Ainsi les agronomes et autres cadres techniques qui se penchaient sur ce problème essayaient des
techniques empruntées à la littérature mais qui ne correspondaient pas toujours au contexte haïtien. Durant
toute cette période, presque tous les projets qui intervenaient dans le domaine, accordaient la priorité à la
protection des infrastructures telles que routes, ponts, périmètres d’irrigation, barrages hydroélectriques
etc… dont la survie dépendait très fortement de l’état du bassin versant qui les surplombait. Ainsi tous ces
projets accordaient la priorité à l’aspect physique du processus de l’érosion et pensaient l’aménagement à
l’échelle du bassin versant.
1.2 - Stratégie
La stratégie de ces projets se fondait essentiellement sur la motivation, la formation et la vulgarisation.
La motivation visait à “conscientiser” les paysans habitant les bassins versants sur les conséquences néga-
tives des actions de déboisement sur les mornes, mais surtout, en aval, sur les infrastructures qu’on voulait
protéger. On tenait très peu compte des besoins réels des paysans, besoins qui sont à la base de la coupe
des arbres.
Quant à la formation, elle visait à donner aux paysans et à leurs encadreurs les savoir-faire juste suffisants
pour réaliser les travaux de protection retenus sur des critères purement techniques. De même, la vulgarisa-
tion avait pour objectif de généraliser les techniques qui s’avéraient concluantes pour les objectifs visés.
Pour réaliser les travaux, les projets engageaient des groupes ou des paysans individuels qui devaient tra-
vailler, soit sur leurs propres terres, soit sur celles d’autres propriétaires, soit sur celles de l’Etat. Les travaux
étaient payés à la tâche, au début par rations de vivres d’aide alimentaire dans des opérations de “Food for
work”, en fonction du nombre de mètres linéaires de canaux de contour creusés ou de murs secs érigés.
Cependant, en raison de la concurrence défavorable de ces vivres sur la production agricole locale,
certains projets ont remplacé le “Food for Work” par du “Cash for Work”. Si cette modification dans la
forme de paiement a éliminé la concurrence pour les produits agricoles, elle n’a pas entraîné pour autant
une appropriation des objectifs du projet par les paysans des zones concernées.
2.1 - Objectif
La logique de développement économique se veut être une approche plus réaliste des problèmes de
déboisement et d’érosion. Elle cherche à intégrer le paysan avec ses motivations sociales et économiques
réelles dans la lutte contre la dégradation du milieu. Elle dépasse le seul cadre de la conservation des eaux
et des sols et considère celle-ci comme faisant partie des problèmes du monde rural et ne peut en consé-
quence être résolue isolément sans les autres problèmes qui affectent ce monde. Dans ce sens, la logique de
développement économique considère la conservation des eaux et des sols comme étant l’un des facteurs
du développement rural. En attaquant ce problème, elle cherche à lever une des contraintes au développe-
ment rural, sans pour autant négliger les autres.
2.2 - Stratégie
Au plan stratégique, la logique de développement économique commence par analyser les conditions
physiques et socio-économiques dans lesquelles évolue le paysan pour identifier les contraintes réelles au
développement. Puis, de concert avec les paysans, ces contraintes sont hiérarchisées et les solutions priorisées.
Cette stratégie cherche avant tout à permettre aux paysans de définir le projet et donc de se l’approprier.
Contrairement à la logique d’équipement du territoire, dans la logique de développement économique
les aménagements sont plutôt pensés au niveau de la parcelle tout en visant l’ensemble du bassin versant.
Le choix des zones à traiter n’est plus effectué seulement par les agronomes ou autres cadres techniques
mais est déterminé par les paysans avec les conseils techniques d’un encadreur.
Pour la réalisation des travaux, la logique de développement économique mise beaucoup sur la cohésion
sociale des bénéficiaires des projets. Aussi l’accent est-il particulièrement mis sur la formation et la gestion
des organisations paysannes.
Cette démarche vise à assurer la participation effective des populations locales dans l’élaboration des
projets de conservation des sols dans le pays. Elle est également applicable pour tous autres types de projet
de développement rural. Elle est destinée aux cadres qui, à un titre quelconque, doivent travailler à l’amé-
lioration des conditions de vie en milieu rural. Elle vise à leur permettre une meilleure compréhension de
l’organisation de ce milieu, à les aider à connaître et à apprendre les milieux humain et physique sur lesquels
ils veulent agir.
La démarche proposée ici comprend trois étapes et sert à établir le diagnostic physique et socio-éco-
nomique de la zone où l’on va établir le projet. La première étape doit être entamée avant même d’arriver
dans la région où l’on doit travailler. Quant aux deux autres, elles se déroulent sur le terrain sous forme
d’enquêtes exploratoire puis formelle. On considère que la région de travail est déjà définie.
Les cartes
On consultera toutes les cartes disponibles (topographiques et thématiques) en ayant soin de relever la
date à laquelle celles dont on se sert ont été établies. Leur lecture permet de formuler des hypothèses de
travail, de choisir les localités où l’on va réaliser l’enquête détaillée (nous reviendrons sur ce point). On peut
y lire le type de relief : est-il monotone, accidenté, à pentes fortes1 ou faibles ? Quelles sont les zones où
des problèmes d’érosion risquent de se poser ? Quelle est l’importance du réseau hydrographique ? etc.
La carte, à la date à laquelle elle a été établie, rend sommairement compte de la répartition en grandes
catégories de la végétation : forêts à grands arbres, forêt dégradée, savane arborée, savane arbustive, zones
fortement ou faiblement érodées, etc. Généralement la carte donne la distribution des habitats. Lorsqu’elles
sont anciennes, les cartes donnent de précieux repères historiques puisqu’elles permettent une comparaison
avec la situation actuelle.
Les publications
Les études historiques, écologiques, sociologiques, économiques, etc. sur la région peuvent être d’une
grande importance au stade de la reconnaissance préalable. On consultera en particulier les études socio-
(1) Voir fiche technique 1 : détermination d’une pente sur une carte topographique
économiques et les rapports administratifs, ainsi que les documents de projets de développement rural
exécutés dans la région.
2 - L’ENQUÊTE EXPLORATOIRE
Explorer la région consiste à observer et à étudier le milieu physique et les gens qui y vivent afin d’avoir
une première vue globale de la zone.
3.5.3 - L’interview
En général, on interroge le chef d’exploitation dans le cas d’une enquête agricole, c’est-à-dire celui ou
celle qui prend les décisions au sein de l’exploitation.
L’interview doit être aussi décontractée que possible et se déroule sur le ton de la conversation. Elle
doit être effectuée là où l’agriculteur se sent à l’aise : soit chez lui ou à l’ombre d’un arbre dans son champ,
en l’absence de toute personne étrangère à sa famille, et même dans certains cas en l’absence des membres
de sa famille. Ceci vise à lui laisser le plus de latitude possible pour livrer des informations. Au cours de
l’interview, l’enquêteur doit s’assurer que l’agriculteur a compris les questions posées, mais ne doit pas faire
part de sa propre opinion. L’enquêteur cherchera à interrompre au minimum l’interviewé. Il doit veiller
aux réponses hors sujets, vagues, invraisemblables ou contradictoires et au besoin recentrer la discussion
ou demander des éclaircissements. Il veillera surtout à faire des recoupements entre les réponses.
Avant de terminer l’interview, l’enquêteur doit vérifier le questionnaire pour s’assurer qu’aucune infor-
mation ne manque, qu’il n’a pas omis certaines questions.
5 - RESTITUTION
A ce stade du diagnostic physique et socio-économique de l’étude, il convient de dépouiller les ques-
tionnaires, d’établir une typologie des exploitations agricoles de la zone étudiée. On doit aussi analyser et
interpréter les données afin de hiérachiser les principaux facteurs limitant le développement de la zone
d’étude, rédiger et présenter les résultats de l’étude aux paysans et aux responsables de la zone, leur faire
part des conclusions et recommandations auxquelles elle a abouti.
A cette étape, on doit être en mesure de répondre à l’ensemble des questions de l’aide mémoire n°1.
Cette phase de restitution sous la forme d’une réunion est d’une extrême importance. Elle permet de
recueillir les réactions de la population face à sa compréhension des problèmes de la zone, leur hiérachisation
ainsi que sur les manières de les résoudre et, surtout, elle permet une appropriation des résultats de l’étude
par les principaux concernés et conditionne leur participation à la mise en œuvre des solutions retenues.
;
- limitant les périodes où le sol reste nu.
(2) En Haïti, le terme ravine désigne également un creux topographique (vallon, thalweg, lit des rivières...)
DEUXIEME PARTIE
TECHNIQUES DE CONSERVATION
DE SOL
UTILISABLES EN HAÏTI
Deux grandes catégories de techniques de conservation de sols sont abordées dans ce manuel
- les techniques de traitement de versants et
- les techniques de traitement de ravines.
La présentation des différentes techniques ne donne qu’une idée de ce qu’il est possible de faire. Les
techniques présentées ne constituent en aucun cas des modèles rigides. Pour assurer leur pérennité, elles
doivent être débattues avec les paysans, combinées entre elles, en fonction des objectifs des producteurs.
2A
TECHNIQUES DE TRAITEMENT DE
VERSANTS
I- Gestion des versants
Un schéma idéal de répartition des cultures selon la pente et des pratiques culturales permettant de
limiter l’érosion sont présentés dans les pages suivantes. Par la suite, sept techniques de traitement de ver-
sants sont détaillées.
La recommandation primordiale est d’arriver à terme à choisir les cultures en fonction de la pente
:
- maintenir les pentes très fortes (supérieures à 80 %) en forêt (ou en défens pour la régénération
naturelle) ;
- cultiver les pentes fortes (50 à 80 %) avec des arbres ou des cultures permanentes (café, cacao,
fruitiers) ;
- installer sur les pentes moyennes (25 à 50 %) des arbres, des pâturages ou des cultures pluri-an-
nuelles (canne à sucre, grenadia) ;
- réserver les pentes les moins fortes (inférieures à 25 %) aux cultures annuelles avec des pratiques
culturales ou des mesures permettant la conservation des sols.
1.1.3 - Avantages
D’un point de vue technique, les rampes vivantes amé-
liorent et protègent le sol en agissant comme une barrière
physique qui stabilise les versants.
Par ailleurs, si elles sont constituées de légumineuses
tels que Calliandra, Leucaena, pois congo, etc, les haies vives
peuvent contribuer à l’amélioration de la qualité du sol par
fixation d’azote atmosphérique grâce à leurs nodosités. Elles
peuvent également fournir des feuillages qui peuvent être
utilisés comme engrais verts ou comme fourrage pour le
bétail. Toutefois, suivant les espèces choisies, il convient de
contrôler leur proportion dans la composition des rations alimentaires du bétail.
Par exemple, une ration alimentaire contenant plus de 20 % de Leucaena peut être toxique pour la plupart
des animaux et peut même, dans certains cas, provoquer la chute de leurs poils.
De plus, la pénétration des racines améliore la struc-
ture du sol.
Enfin, les haies vives, en agissant comme brise-vents,
améliorent le micro-climat pour les cultures pratiquées
entre ces structures.
En terme socio-économique, les rampes vivantes
présentent les avantages suivants :
- elles croissent rapidement et sont peu coûteuses
à installer par semis direct (Leuceana, Gliricidia,
Calliandra) ;
- elles sont durables car elles exigent peu d’entre-
tien
Figure 6 : Alternance de parcelles cultivées
et en jachère, sur un même versant
;
- elles peuvent être source de fourrage, d’engrais verts, de combustibles et de produits comestibles
comme l’ananas ou la canne à sucre par exemple ;
- elles peuvent être installées en utilisant des matériaux locaux.
Enfin, les bandes enherbées conviennent aux statuts de métayer ou fermier car elles ne demandent pas
un gros investissement et peuvent être mises en place pour quelques saisons seulement.
1.1.4 - Inconvénients
Les rampes vivantes diminuent l’espace cultivable et peuvent entrer en compétition avec les cultures
annuelles si elles sont mal entretenues.
L’établissement des rampes vivantes représente un surcoût par rapport aux pratiques agricoles tradi-
tionnelles et nécessite un minimum d’entretien.
1.1.5 - Quelques critères de choix des espèces entrant dans la composition des rampes vivantes
Pour le choix des espèces herbacées ou ligneuses, on recherchera les caractéristiques suivantes : grande
production de biomasse, bonne capacité de reprise et d’étalement, capacité à fixer l’azote.
L’établissement des espèces doit être facile et leur croissance relativement rapide. Mais surtout, elles
doivent être adaptées aux conditions naturelles du site et résister aux insectes et maladies.
Les noms français, créoles et latins sont donnés dans les index des pages XX
II- Techniques de traitement de versants avec des structures
anti-érosives
Piquetage
Comme pour les autres structures de conservation de sols appliquées aux versants des mornes, la mise
en place des bandes enherbées commence par le piquetage en courbe de niveau*. Il convient de détermi-
ner la pente moyenne du terrain, puis la ligne de base et le lieu d’emplacement de chaque bande enherbée
en fonction de la pente du terrain (voir fiche technique 4 : détermination de l’emplacement des structures
anti-érosives sur un versant et piquetage du terrain).
Construction de mini-terrasses
Sur la ligne matérialisée par le piquetage, on construit une mini-terrasse d’envi-
ron 15 à 20 cm de profondeur et de 30 à 40 cm de large avec une contre-pente de 10%
(voir figure 8).
Cette terrasse, où s’infiltre l’eau et s’accumulent les sédiments, augmente les chances de reprise des
boutures.
coupées à environ 10 cm du sol. De préférence, on effectuera la coupe à un moment où les herbes sont
suffisamment jeunes et tendres pour donner un fourrage de qualité pour le bétail. Dans le cas où l’agriculteur
n’a pas d’animaux à nourrir, les parties coupées seront placées en lignes à l’amont* des bandes enherbées
afin de renforcer leur capacité anti-érosive. Toujours dans le même but, il est recommandé de placer en
amont des bandes enherbées les tiges de maïs ou autres déchets de cultures afin de constituer un filtre qui
laisse passer l’eau mais piège les sédiments. On peut également épandre sur le sol les résidus de coupe qui
constitueront une barrière contre l’impact des gouttes de pluie et pourront ensuite être enfouis comme
amendement en matière organique.
Les haies vives doivent être taillées régulièrement (2 à 4 fois par an) pour les empêcher d’envahir le
terrain et pour limiter la compétition avec les plantes cultivées entre les bandes. La taille s’effectue quand
la haie atteint environ 1m à 1,50 m de hauteur. On coupe alors à une hauteur de 30 cm. Pour des espèces
comme le Leucaena ou les
autres légumineuses, la coupe doit se faire de préférence quand elles sont en fleurs, avant la formation
des gousses et la dissémination des graines sur tout le terrain. Cette époque correspond également à celle
où ces plantes sont les plus riches en azote.
1.3.2 - Indications
On peut mettre en place des bann manje sur des pentes allant jusqu’à 40 %. Cependant, l’idéal techni-
que
Par ailleurs, dans certaines régions, la main d’œuvre nécessaire à l’établissement de la bann manje n’est
pas toujours disponible.
Enfin, au niveau du régime foncier, l’expérience a montré que peu de métayers adoptent cette structure
qui intéresse essentiellement les agriculteurs propriétaires.
1.3.5 - Description
Les bann manje sont construites sur des courbes de niveau et espacées de 8 à 15 mètres selon la pente.
Leur largeur varie de 1 m à 1,5 m.
La bann manje est constituée, de l’amont vers l’aval*, de 3 parties principales :
(voir figure 11)
- La partie A : le canal. C’est la partie la plus riche après l’établissement de la bann manje puisqu’elle
bénéficie de la couche arable transportée de l’amont par érosion ainsi que d’une certaine humidité
apportée par les eaux de ruissellement qui s’y infiltrent.
- La partie B : elle consiste en une butte de terre provenant du creusement et du nettoyage régulier du
canal. C’est la partie produisant les cultures vivrières.
- La partie C : La rampe vivante. Elle est constituée d’espèces pérennes plantées à forte densité et en
contour pour former une barrière végétale en aval* de la butte. La rampe vivante ainsi constituée est
renforcée par une rampe de paille, à la base de la butte et en amont des espèces pérennes.
Figure 11 : Vue en coupe d’un versant aménagé avec des bann manje
2- CLAYONNAGE ET FASCINAGE
2.1- Généralités
outre ceux qui meurent doivent être replantés. Aussi est-il impératif de les réaliser à partir de “bwa repous”
afin de s’assurer de leur permanence sur le sol. Par ailleurs, les clayons qui se dessèchent à la suite d’une ou
de plusieurs saisons de culture doivent aussi être remplacés. Dans le cas des clayonnages et des fascinages,
comme pour les autres techniques précédemment décrites, il faut empêcher la formation de brèches sur les
rangées afin d’éviter les aires de concentration des eaux et par conséquent la formation de ravines.
3.1 - Définition
Dans les régions à forte pierrosité, les paysans ont l’habitude d’épierrer leur champ afin d’augmenter la
surface cultivable. Les pierres retirées sont, soit mises en tas, soit empilées en lignes, en forme de cordons
plus ou moins perpendiculaires à la pente.
Les cordons et les murettes en pierres sèches s’inspirent
de cette pratique paysanne.
Comme leur nom l’indique, il s’agit de techniques de
lutte anti-érosive constituées de pierres empilées, sans
aucun liant quelconque comme le mortier.
La différence fondamentale entre ces deux techniques
réside dans le fait que les cordons ne mesurent générale-
ment que 30 cm de haut alors que les murettes dépassent
de 50 cm le niveau du sol en amont.
Par ailleurs leurs modes de construction diffèrent lé-
Figure 12 : Mise en place des piquets
gèrement ainsi que la taille des pierres qui les constituent.
Les murettes constituées de pierres plus grandes
et agencées avec plus de soin offrent plus de résis-
tance aux pressions des eaux et des sédiments que
les cordons.
Ces deux techniques sont employées dans les
régions montagneuses où il y a des pierres en abon-
dance en surface, indépendamment de la pluvio-
métrie, aussi bien sur sol d’origine basaltique que
calcaire sol (voir photo 1).
recommandés pour les terrains disposant de pierres en surface en abondance. Cependant même dans
ce cas, il ne faut pas enlever toutes les pierres pour constituer ces ouvrages. En effet, les pierres éparses sur
le sol constituent un facteur anti-érosif en empêchant l’érosion en “splash” de se produire et contribuent
à un apport d’eau dans le sol par le phénomène de la rosée ou de condensation.
Comme pour le clayonnage et le fascinage, la technique de murette est indiquée pour les terrains de
pente moyenne à forte c’est-à-dire inférieures à 60 %. Quant aux cordons ils sont surtout utilisés dans le
cas de terrain de pentes faibles, soit moins de 25%.
Pour des pentes supérieures à 60 %, l’écartement recommandé entre les murettes serait d’environ 5 m
(voir fiche technique n° 4). Etant donné que les murs secs sont des structures improductives, cet écartement
peut être jugé trop étroit par l’exploitant qui sera alors réticent à adopter cette structure. Dans ce cas, si
les conditions pédologiques et climatiques le permettent, on proposera plutôt la mise en place de bandes
végétales combinées à l’agroforesterie (voir les parties décrivant ces techniques).
3.4.1 - Piquetage
Les murettes et les cordons sont construits selon les courbes de niveau, comme c’est le cas pour les
autres techniques de traitement des versants.
L’écartement entre les lignes est fonction de la pente du terrain (voir fiche technique 4 : détermination
de l’emplacement des structures anti-érosives sur un versant et piquetage du terrain).
Pente du terrain Profondeur (p) Largueur (L) Hauteur en amont (H1) Hauteur en aval
(H2)
< 15 % 10 cm 60 cm 50 cm 60 cm
15 % 15 cm 60 cm 50 cm 65 cm
30 % 25 cm 60 cm 50 cm 75 cm
45 % 35 cm 60 cm 50 cm 85 cm
60 % 45 cm 60 cm 50 cm 95 cm
Tableau 3 : Dimensions de la mini-terrasse et des murettes en pierres sèches selon la pente
Photo 1 : Versant très rocheux aménagé avec des murettes en pierres sèches
3.4.4 - Amorce du processus d’atterrissement et implantation de végétation
Une fois les cordons et murettes construits, on doit amorcer le processus d’atterrissement en plaçant à
l’amont de ces structures la terre provenant du creusement de la mini-terrasse.
Par ailleurs il convient d’éviter le déchaussement de ces ouvrages par un travail du sol trop proche du
pied. Pour cela, il est recommandé de planter, aussitôt après la construction de la murette, une ou deux
rangées de plantes pérennes juste à l’aval des ouvrages, comme l’herbe éléphant, la citronnelle, l’herbe de
Guinée, la canne à sucre etc.
Avec le temps, les sédiments transportés par le ruissellement viennent se déposer en amont de ces
structures de pierres. Une fois le niveau supérieur du cordon ou de la murette atteint, on peut les surélever
en ajoutant une nouvelle rangée de pierres jusqu’à atteindre une hauteur maximale de 1,50 m en aval (voir
figure 19). Il se formera ainsi graduellement des terrasses derrière les cordons ou les murettes. La pente de
ces terrasses étant moins forte que la pente originale du terrain, l’érosion sera ralentie.
3.5 - Entretien
L’entretien des cordons et des murettes vise avant tout à assurer leur permanence. Il consistera essentiel-
lement à remplacer les pierres qui se détacheraient et à empêcher la formation des renards en remplaçant
les petites pierres, utilisées pour combler les joints, qui se seraient éventuellement détachées.
Comme dans le cas des bandes végétales, il faut éviter la divagation du bétail aux abords immédiats
des aménagements, afin d’empêcher que ceux-ci ne les endommagent avec leurs pattes. Par ailleurs, il faut
également éviter de marcher sur les murettes.
Au cas où une partie des murettes ou des cordons se serait effondrée, il convient de la reconstruire au
plus vite afin d’éviter que la brèche ainsi formée n’entraîne la formation de rigoles puis de ravines.
4- AGROFORESTERIE ET CONSERVATION DES SOLS
Ce système convient bien aux zones ayant une pluviométrie supérieure à 800 mm par an. En revanche,
dans les zones recevant moins de 800 mm de pluie, la saison pluvieuse est généralement trop courte et rend
difficile son installation. En effet, dans ce cas, les agriculteurs, pressés de planter leurs cultures vivrières,
consentiront difficilement à prendre du temps pour mettre en place un système agroforestier. Toutefois,
il reste possible et même nécessaire d’essayer de généraliser ces pratiques, en prenant soin de chercher des
espèces agroforestières répondant non seulement à ces impératifs climatiques, mais tenant aussi compte
de contraintes techniques et économiques.
4.3 - Avantages et
inconvénients
Tout d’abord, le système agro-
forestier permet de combiner pra-
tiquement toutes les techniques
d’aménagement des versants, ce
qui accroît considérablement leur
efficacité. En fait, la conjugaison
des bandes végétales, des arbres et
des cultures sur billons constitue
une armature très efficace pour ré-
duire considérablement les effets
de l’érosion sur les sols cultivés.
Figure 18 : Vue en coupe d’une murette en pierres sèches
L’agroforesterie permet également une utilisation optimale du sol, tant du point de vue technique
qu’économique. En fait ce système permet de réunir sur une même parcelle les espèces les plus efficaces
et les plus rentables pour réaliser les bandes végétales, les plantations d’arbres et les cultures vivrières. En
effet, les arbres seront choisis en fonction de leur système racinaire et de leurs productions ; les bandes
végétales seront valorisées pour la consommation humaine ou animale et les cultures vivrières placées sur
billons protègeront le sol tout en participant au revenu de l’exploitation.
Comme tout système, l’agroforesterie comporte également quelques inconvénients.
Il est exigeant en travail lors de sa mise en place. Il nécessite beaucoup d’attention pour son maintien. Son
bon entretien ne peut être assuré qu’à la condition d’être réellement intégré dans les itinéraires techniques
des exploitants, ce qui représente bien souvent un changement de système de production.
Cependant, ces inconvénients peuvent être atténués grâce à une mise en place progressive du système,
étalée sur plusieurs saisons de cul-
ture, selon les priorités et le temps
disponible de l’exploitant.
4.4.1 - Piquetage
Comme pour les autres techni-
ques de traitement de versant, la mise
en place d’un système agro-sylvicole
commence par le piquetage du ter-
rain et la détermination de l’emplace-
ment des structures. Celui-ci dépend
en grande partie de la pente du terrain Figure 19 : Processus d’atterrissement et
à traiter (voir fiche technique no4 : rehaussement d’une murette
détermination de l’emplacement des
structures anti-érosives sur un ver-
sant et piquetage du terrain).
4.5 - Entretien
Les bandes végétales doivent
être régulièrement entretenues
selon les indications du paragra-
phe 1.2.5 les concernant (coupe
des bandes enherbées, taille des
haies vives, remplacement des
plants…). Les résidus de coupe et
de culture non consommés par le
5- LES TERRASSES
5.1-Définitions et principe
Le principe du terrassement consiste à remodeler un terrain d’une pente donnée en une succession de
talus à forte pente et de plates-formes à pente faible ou nulle. Lorsqu’elles sont construites avec des outils,
on parle de terrasses mécaniques. Elles peuvent aussi résulter de dépôts successifs de sédiments en amont
de n’importe quelle autre structure anti-érosive décrite dans les chapitres précédents. Dans ce dernier cas,
on parle de terrasses progressives.
Les cultures traditionnelles que le paysan a l’habitude de mettre en place sur les plates-formes et entre
les terrasses devront être implantées de préférence selon les courbes de niveau.
Le talus n’est pas cultivé, il est soit en pierres sèches, soit recouvert de végétation herbacée.
plate-forme rigoureusement horizontale, délimitée par un bourrelet sur le bord aval. Elles ont pour but
d’intercepter les eaux de ruissellement et de favoriser leur infiltration dans le sol.
Elles conviennent aux climats dont la pluviométrie annuelle est inférieure à 1 000 mm de pluie.
Dans le cas de terrasses de diversion, la plate-forme a une contre-pente de 10 % orientée vers l’amont.
Elle sert à amener les excès d’eau de la plate-forme vers un canal de drainage, ayant une pente longitudi-
nale de 1 %, placé juste en bas du talus amont et débouchant sur un exutoire* qui peut être une ravine
préexistante.
Ce type de terrasse est recommandé dans les climats tropicaux humides ayant une pluviométrie de plus
de 1 000 mm et où l’excès de pluie est un facteur aggravant des risques de glissement de terrain
Les pages suivantes décrivent succinctement les différents types de terrasse. Les techniques de cons-
truction ne sont détaillées que pour les terrasses arboricoles et individuelles qui sont les mieux adaptées à
la majeure partie des mornes haïtiens.
Pour assurer la pérennité de ces terrasses, on plante, généralement juste au-dessus du talus amont, une
ou deux rangées d’herbe éléphant (Pennisetum purpureum) de façon à créer un filtre derrière lequel viendront
s’accumuler les sédiments de l’inter-terrasse entrainés par les eaux de ruissellement. Ce filtre permet d’évi-
ter une accumulation trop importante de sédiments dans le canal de drainage de la terrasse qui alors ne
remplirait pas efficacement son rôle d’évacuateur des eaux de ruissellement. Cette herbe doit être coupée
fréquemment pour ne pas trop ombrager les plantations réalisées sur la terrasse. Elle peut servir de fourrage
pour le bétail ou être utilisée pour faire du compost.
Sur le talus, on plante des espèces herbacées couvrant rapidement le sol.
Définition et
principe
Les terrasses arboricoles sont des terras-
ses intermittentes étroites, de moins de 2 m
de largeur, construites sur des terres en pente
destinées à être transformées en vergers ou
tout simplement pour la plantation d’arbres
sur un terrain pentu.
Généralement, on construit ce type de ter-
rasses sur des pentes supérieures à 50%. En
effet, au delà de 50%, le système des terrasses
intermittentes avec inter-terrasses couvertes
de cultures vivrières perd de son efficacité
anti-érosive. Il est préférable de chercher
un système qui couvre plus efficacement
et d’une façon plus permanente le sol. Le
système des terrasses arboricoles, combinant
un couvert d’arbres fruitiers avec un couvert
d’herbes permanentes, répond à ces exigences. Figure 21 : Entretien d’un système agroforestier
Définition et principe
Les terrasses individuelles sont de petites terrasses circulaires disposées selon les courbes de niveau, en
quinconce, destinées à recevoir chacune un plant. On les construit sur des versants où la confection de
terrasses linéaires est particulièrement difficile du fait de la faible profondeur du sol (moins de 30 cm) ou
d’une forte pierrosité (voir figure 25).
La mise en place de terrasses individuelles est une technique de plantation d’arbres. Initialement ce
système visait à établir sur un versant un verger d’arbres fruitiers. Aujourd’hui elles sont utilisées aussi bien
pour les espèces fruitières que forestières.
L’objectif premier de cette technique n’est pas de contrôler l’érosion, mais d’assurer une reprise rapide
des plantules et un taux important de survie par concentration et infiltration des eaux de ruissellement au
pied de la plantule.
Du point de vue de la limitation de l’érosion, le système des terrasses individuelles utilisé pour des plan-
tations forestières ou en agroforesterie est moins efficace que celui des terrasses continues, intermittentes
ou arboricoles. En effet, l’interception des eaux de ruissellement n’est que partielle. Il vaut donc mieux,
autant que possible, combiner ce système des terrasses intermittentes ou arboricoles en construisant par
exemple une ligne de terrasses linéaires (cas des terrasses intermittentes) pour deux lignes de terrasses
individuelles.
Construction des terrasses individuelles
La distance entre les mini-terrasses, sur la ligne de niveau, dépend de la distance de plantation de l’espèce
choisie (citrus : 5,5 m à 7,5 m, avocatier : 7,5 m, Pinus : 3 m, café : 3 m, cacao : 5m, etc.).
L’écartement entre les rangées de terrasses individuelles est déterminé par la pente du terrain .
Pour construire les terrasses, on commence par effectuer le piquetage du terrain
(voir fiche technique n°4).
Une fois l’écartement entre les futures terrasses matérialisé par des piquets sur les lignes de niveau, on
trace au sol un cercle d’un diamètre de 1,5 m pour matérialiser les limites de chaque future terrasse.
On tend ensuite une ficelle entre 2 piquets pour figurer le diamètre du cercle correspondant à la ligne de
niveau. On creuse le demi-cercle amont et on envoie la terre en aval de manière à constituer des terrasses
circulaires et avec une contre-pente de 10%. Enfin, on implante une plantule d’arbre au centre de chaque
terrasse (voir figure 26).
Le talus aval n’est pas stabilisé par l’implantation de végétation herbacée qui risquerait d’entrer en com-
pétition avec la plantule. En revanche, si on dispose de pierres, on peut les placer tout autour du talus aval
pour le renforcer.
En aucun cas on ne devrait utiliser les canaux de contour dans des sols friables basaltiques, ni
dans les zones où il existe une propension naturelle aux glissements de terrain.
6.5 - Construction
Comme pour les autres techniques de traitement de versants, la mise en place des canaux de contour
commence par le piquetage des courbes de niveau le long desquelles ils vont être creusés (voir fiche tech-
nique n° 4 : détermination de l’emplacement des structures anti-érosives sur un versant et piquetage du
terrain).
La profondeur des fossés varie de 0.5 m à 1 m selon les sols. La largeur est généralement identique à la
profondeur (voir figure 28).
Pour diminuer autant que possible les risques de dégradation des canaux il convient de les cloisonner
en laissant tous les 10 mètres linéaires un espace non creusé d’au moins 50 cm. D’une ligne sur l’autre, on
prendra soin de placer les cloisonnements en quinconce. Une fois les canaux achevés, on procède géné-
Figure 24 : Étapes de construction d’une terrasse arboricole
Au début de la saison des pluies, on installe les plantules au milieu de la plate-forme. La distance
d’implantation des plantules sur une même ligne dépend de l’espèce :
- forestier : 3 m,
- citrus : 5,5 à 7,5 m,
- manguier : 10 m,
- avocatier : 7,5 m.
Sur les talus aval sont plantées les espèces fourragères pérennes suivantes qui vont, par leur couvert
et leur enracinement, diminuer les risques d’érosion.
- herbe éléphant (0,7 m entre les lignes, 0,4 m dans les lignes),
- canne à sucre (1 m entre les lignes, 0,4 m dans les lignes).
Les légumineuses fourragères tel le velvet bean peuvent également être utilisées à cet effet. Ces
espèces sont destinées à être fauchées et non pâturées. Le pâturage pourrait en effet entraîner des
dégâts sur les terrasses et spécialement des éboulements de talus.
Les inter-terrasses sont cultivées, de préférence sur des billons en courbes de niveau.
ralement à la plantation d’arbres et d’herbes sur la partie aval de chaque canal, de façon à constituer une
haie (voir figure 29).
TECHNIQUES DE TRAITEMENT
DES RAVINES
77
I- Préliminaire
Figure 30 : Coupe longitudinale d’une ravine aménagée avec des seuils en pierres sèches et après accumulation de
sédiments pour former des atterrissements
Les sédiments charriés par les eaux de ruissellement dans la ravine vont progressivement s’accumuler
derrière les seuils pour former des atterrissements*.
Les atterrissements vont prendre une pente plus faible que la pente du lit initial. Cette pente est appelée
pente de compensation. Elle est comprise dans une fourchette de 3 à 8 %.
L’atterrissement a un triple effet anti-érosif :
- le long de cette pente de compensation, la vitesse du courant et par conséquent sa force érosive se
trouve diminuée ;
- l’étalement des eaux sur la surface de l’atterrissement accentue encore ce ralentissement ;
- l’accumulation des sédiments dans le fonds de la ravine surélève progressivement le niveau du lit et
consolide les berges à leur base.
Par ailleurs, une fois stabilisés, ces atterrissements, constitués de sédiments fins et situés dans une zone
de passage des eaux, peuvent être mis en valeur par des cultures exigeantes en fertilité et en humidité,
comme la banane, l’igname, le taro, etc. Ceci à condition que les versants surplombant la ravine ne soient
pas trop dégradés afin que les matériaux charriés ne soient pas trop grossiers.
4- TYPES DE SEUILS
Il existe plusieurs types de seuils : seuils en pierres sèches, seuils en sacs de terre, seuils en clayonnage
ou en piquets de bois, seuils en gabions, seuils en maçonnerie, etc.
Les seuils en clayonnage sont utilisés pour des ravines ayant au maximum un mètre de haut et une lar-
geur identique, dans des endroits où l’on dispose de pieux. En revanche, pour traiter des ravines ayant au
maximum 2 m de haut sur 4 m de large, on construit des seuils en pierres sèches ou encore des seuils en
sacs de terres dans les régions où les pierres sont rares.
Au delà de ces dimensions, on parle plutôt de ravines torrentielles. Pour les corriger on recourt à des
seuils en maçonnerie ou en gabions. Cependant, en raison de leur coût élevé, ces deux dernières structures
ne sont généralement utilisées que dans des projets de grande envergure visant à protéger des vies humaines,
des périmètres irrigués, des barrages hydroélectriques, des voies de communication et des infrastructures en
général. Si ce n’est pas le cas, on se contente alors de végétaliser les versants qui surplombent ces ravines
à l’aide d’arbres et d’arbustes pérennes à enracinement profond pour stabiliser le sol.
79
5- ETAPES À SUIVRE POUR LA CORRECTION D’UNE
RAVINE
81
Exemple : L = 82 x cos arctg (35 %) = 82 x 0,944 = 77,4 m
H = (P - I) x L
Avec
P = la pente de la section en %
I = la pente de compensation généralement fixée entre 3 et 8 % et qui correspond à la pente de l’atter-
rissement après le dépôt des sédiments
L = la longueur horizontale de la section de la ravine
Exemple : On fixe la pente de compensation à 6 %, on a donc H = (0,35-0,06) x 77,4 = 22,4 m
83
II - Description des techniques de traitement de ravines
Quatre principales techniques de traitement des ravines sont présentées dans ce manuel. Il s’agit :
- des seuils en pierres sèches,
- des seuils en sacs de terre,
- des seuils en gabions,
- des seuils en clayonnage.
1- SEUILS EN PIERRES SÈCHES
1.1 - Définition - principe
Les seuils en pierres sèches sont de petits
barrages-déversoirs construits en travers du
lit de la ravine, avec des pierres sans mortier.
Ils sont constitués d’un mur qui est le seuil
à proprement parler, ainsi que d’un radier
et d’un contre-seuil permettant de diffuser
l’énergie de l’eau passant au dessus du seuil,
pendant l’écoulement. (voir figure 33)
Le but de ce type de seuils est de freiner
l’érosion du lit et des berges de la ravine
et de retenir les matériaux charriés par le
courant, qui progressivement vont former
des atterrissements. L’efficacité de ces
structures est fonction de leur durabilité,
elle-même fonction de leur conception et
du soin apporté à leur construction. Figure 33 : Schéma général d’une ravine aménagée avec des
seuils en pierres sèches
85
1.4 - Relevé du profil de la ravine et calcul des caractéristiques techniques des seuils
Pour ces 2 étapes, communes à tous les types de seuils, on se reportera aux paragraphes 5.1 et 5.2 intitulés
«relevé du profil de la ravine » et « calcul des caractéristiques des seuils» (pages 80 et 81).
Pour les seuils en pierres sèches, on détermine en plus les caractéristiques techniques suivantes :
1.5.1 - Forme
Vus du dessus, les seuils peuvent
être :
- rectilignes : ce sont les plus faciles
à construire mais ils sont moins
résistants.
- curvilignes : en arc de cercle, la
concavité tournée vers l’aval. Ils
résistent alors mieux à la force du
courant et à la poussée de l’atter-
rissement. Le rayon de la courbure
doit être égal au 1/10 de la portée
(voir figure 34).
La hauteur à donner aux seuils varie suivant les caractéristiques de la ravine à corriger (longueur,
pente …). Cependant, pour une section homogène de la ravine, la hauteur h est fixe et correspond à la
profondeur moyenne de la ravine sur cette section. Par ailleurs, il faut souligner que plus un seuil est élevé,
plus sa stabilité est précaire.
Ainsi, pour des ouvrages en pierres sèches, il est prudent de ne pas dépasser 2 m de hauteur. Toutefois,
on peut aller jusqu’à 3 m lorsque l’on dispose de très bons matériaux (grandes pierres plates).
1.5.3 - Fruit
La face amont est construite verticalement. On appelle fruit* l’inclinaison donnée à la face aval par
rapport à la face amont du seuil. Il s’exprime en pourcentage. On donne en général à la face aval un fruit
de 20 % pour augmenter la résistance de l’ouvrage.
1.5.5 - Fondations
La profondeur des fondations varie généralement de 0,5 à 1 m selon la hauteur du seuil et la stabilité
du sol dans lequel elles sont creusées. L’épaisseur des fondations doit déborder de la base du seuil de 20
cm à l’aval et de 20 cm à l’amont. Le calcul de l’épaisseur des fondations Ef se fait donc selon la formule
suivante :
Ef = Eb + 0,4
Exemple : Ef = 0,7 + 0,4 = 1,1 m.
La base des fondations doit être inclinée de 10 % vers l’amont pour augmenter la résistance du futur
seuil. Les fondations pénètrent d’environ 30 cm dans les berges.
1.5.6 - Déversoir
Le déversoir* ou cuvette, est la partie incurvée en haut du seuil permettant de canaliser les eaux dans
son milieu et de les déverser en bas du seuil.
En Haïti, la plupart des seuils en pierres
sèches ont un déversoir curviligne. Cette
forme présente l’avantage de favoriser l’écou-
lement de l’eau au milieu du déversoir tout
en permettant son étalement à l’ensemble du
déversoir lors d’une crue.
Pour arriver à cette forme curviligne, la
pente entre les extrémités et le milieu du
seuil est d’environ 6 à 10 %. Elle s’obtient
en plaçant des pierres plus épaisses aux extré-
mités du seuil, sur les dernières rangées et en
donnant une petite inclinaison aux ancrages
(voir figure 36). Figure 36 : Déversoir curviligne d’un seuil en pierres
sèches et ancrage dans les berges
Le déversoir doit être construit avec beaucoup de soins. Avec le pied du seuil, c’est un des points les
plus sensibles de l’ouvrage parce qu’il est particulièrement exposé aux chocs provoqués par les eaux et les
matériaux charriés. On utilisera donc, pour sa construction sur la dernière rangée du seuil, des pierres de
grande dimension, plates et longues, dont la plus grande longueur est disposée dans le sens du courant de
façon à avoir le moins de prise possible à l’eau.
89
- construire le contre-seuil en enfonçant verticalement une rangée de pierres à l’aval du radier ;
- amorcer le processus de sédimentation en plaçant en amont* de chaque seuil la terre des fondations
pour constituer les premiers atterrissements.
2.1 - Définition
Comme leur nom l’indique, les seuils en sacs de terre sont de petits barrages en sacs remplis de terre
qu’on place en travers du lit des ravines.
2.4 - Relevé du profil de la ravine et calcul des caractéristiques techniques des seuils
Pour ces 2 étapes communes à tous les types de seuils, on se reportera aux paragraphes 5.1 et 5.2 intitu-
lés “Etapes à suivre pour la correction d’une ravine” et “calcul des caractéristiques techniques des seuils”
des pages 80 et 81.
Une fois déterminé l’emplacement des différents seuils à placer dans la ravine, on démarre le travail de
construction des seuils proprement dit, en commençant par le seuil le plus en amont.
2.5 - Construction
Pour la construction de ce type de seuils on utilise des sacs de polypropylène de 1 m de long et 0,5 m
de large environ.
91
La construction du seuil commence avec le creusement, sur toute la largeur de la ravine et jusqu’aux
berges, d’une tranchée de 1 m de large qui constituera les fondations. La profondeur des fondations varie
de 30 cm pour les ravines moyennes à 50 cm pour les grandes. Les ravines moyennes sont celles ayant
environ 1 à 1,50 m de profondeur et 2 m de largeur tandis que les grandes ravines ont environ 2 m de haut
et 4 m de large.
La terre provenant du creusement des fondations sera mise de côté en amont* du seuil à établir, pour
être utilisée plus tard.
Une fois les fondations creusées, on procède au remplissage des sacs avec la terre accumulée par l’érosion
dans le fonds de la ravine. Les sacs sont généralement remplis aux trois quarts, afin de faciliter l’arrimage,
et cousus au sommet avec de solides ficelles, en veillant bien à empêcher les fuites de terre.
Les sacs ainsi remplis et cousus sont placés à plat, en rangées successives, leur longueur dans le sens
d’écoulement des eaux4. (voir figure 37)
On commence par remplir les fondations avec des rangées de sacs. Une fois les fondations remplies,
pour chaque nouvelle rangée, on creuse, de chaque côté de la ravine et dans le prolongement de la tranchée
des fondations, une marche d’1 m de large, de la hauteur d’un sac à plat et pénétrant d’environ 25 cm dans
les berges. Ces marches légèrement inclinées permettent l’ancrage progressif des seuils dans les berges.
Elles permettent également de décaler les sacs par rapport à ceux de la rangée inférieure. Ainsi, chaque
sac se retrouve à cheval sur deux sacs de la rangée inférieure, ce qui augmente la résistance de l’ouvrage
et facilite l’arrimage des sacs. En effet, dans le but d’augmenter la résistance des seuils aux pressions des
eaux et des sédiments, il est recommandé
d’attacher solidement les extrémités des
sacs verticalement et horizontalement
sur les faces amont et aval du seuil avec
des fils à ligaturer de telle manière que
l’ensemble des sacs constituant le seuil
forme un bloc monolithique.
(voir photo n°2 et figure 38)
93
2.6 - Fixation par implantation de végétation
Dans ce cas comme dans celui des autres types de seuils, la ravine doit être végétalisée aussi rapidement
que possible après que les atterrissements se sont stabilisés c’est-à-dire quand les sédiments atteignent une
hauteur presque égale à celle du seuil. En raison d’un taux élevé d’érosivité, cette hauteur est généralement
atteinte avant la fin d’une saison pluvieuse dans pratiquement toutes les zones du pays.
Le choix des espèces pourra se faire à partir de la liste donnée au paragraphe 5.5 “Travaux de protection
biologique” à la page 83.
Etant donnée la courte durée de vie des seuils en sacs de terre, c’est la végétation implantée qui pren-
dra le relais des sacs et jouera le rôle de structure anti-érosive, au bout de 6 mois à un an. Il est donc très
important de choisir des espèces pluri-annuelles couvrant rapidement le sol, telle la canne à sucre. Cette
végétalisation sera complétée par des arbres fruitiers ou forestiers de grande valeur économique choisis
en fonction des besoins spécifiques exprimés par les paysans et autres utilisateurs de la ravine traitée. Ceci
diminuera considérablement la propension des paysans à les couper et garantira la pérennité des travaux
effectués.
On peut aussi mettre directement des graines d’espèces à croissance rapide comme le Leucaena, le
Gliricidia ou le Calliandra, dans la terre des sacs de la dernière rangée au moment de la mise en place des
seuils. On veillera cependant, là aussi, à choisir des espèces prisées par les paysans, notamment les espèces
pérennes.
2.7 - Entretien
Du fait de leur courte durée de vie, les seuils en sacs de terre n’exigent aucun travail d’entretien.
3.4.1 - Compacité
Les gabions sont reliés les uns aux autres par des fils à ligaturer, aussi bien sur une même rangée que
sur les rangées superposées. Ainsi disposés, ils forment un bloc monolithique pouvant défier les courants
les plus violents.
3.4.2 - Flexibilité
Les seuils en gabions sont remplis de pierres qui les rendent flexibles en dépit de leurs dimensions. Ceci
a pour avantage de permettre aux ouvrages d’épouser la forme du terrain même sur une surface irrégulière.
Par ailleurs, le terrain de fondation peut être sensible aux affouillements*. C’est généralement le cas des
berges des rivières ou dans les lits de ravines. La flexibilité fera que les ouvrages épouseront la forme du
terrain, tout en gardant leur conformation monolithique.
95
3.4.3 - Simplicité et rapidité de construction
Les seuils en gabions sont d’une conception simple. Ils sont faciles à construire. Il suffit d’avoir une
certaine habileté gestuelle.
Les gabions, convenablement arrangés, permettent d’exécuter rapidement des ouvrages de protection
contre l’érosion de grande dimension.
gabion voisin déjà installé. Ligaturer très solidement entre elles les arêtes qui sont en contact immédiat
avec celles des gabions voisins de façon à rendre tous les gabions solidaires les uns des autres.
5. Pour étirer les faces du gabion vide, prendre un piquet en bois de 1,50 m environ. Passer la pointe
du piquet, à travers la maille du gabion la plus proche du sommet opposé à celui déjà relié au gabion
voisin. Tendre le gabion dans le sens du plan d’alignement fixé (voir figure 45). Une fois le piquet dressé
verticalement, enfoncer le dans le sol à l’aide d’une masse. Dans les cas où il est difficile d’enfoncer
le piquet (quand le terrain est très pierreux ou dans un affleurement rocheux), on placera une grosse
pierre à la place du piquet. Mais on aura soin d’abord de bien étirer le gabion à l’emplacement voulu,
avec l’aide de deux ou trois personnes.
99
3.8.4 - Remplissage des gabions
Le remplissage se fera avec des pierres dures en
ayant bien soin d’éviter d’utiliser les roches poreuses
ou friables.
Les pierres au contact des mailles devront avoir
une dimension environ égale à 1,5 fois la grosseur
des mailles. En aucun cas le matériau de remplissage
ne doit passer au travers des mailles des gabions.
Les pierres plates ou petites, seront toujours placées
au centre.
Le remplissage des gabions-semelles pour la
fondation ne se fait pas de la même manière que Figure 44 : Redressement des parois du gabion
ceux constituant le corps de l’ouvrage.
101
3.11 - Stabilisation avec de la végétation
Dans ce cas comme dans celui des autres types de seuils la ravine doit être stabilisée en implantant de la
végétation aussi rapidement que possible après l’accumulation des sédiments sous forme d’atterrissement*
et dès que ceux-ci commencent à créer un nouveau profil d’équilibre qui correspond généralement à une
hauteur plus ou moins égale à celle des seuils. Toutefois on veillera à ce que les grands arbres ne soient pas
plantés trop près des gabions en raison de leurs sécrétions racinaires nocives. Pour le choix des espèces, on
se reportera au paragraphe 5.5 «Travaux de protection biologique» de la page 83.
3.12 - Entretien
Installés suivant les règles indiquées ci-dessus, les seuils en gabions peuvent durer plusieurs décennies
sans pratiquement aucun entretien. Le seul entretien pourrait consister à remplacer certains fils à ligaturer
qui se seraient éventuellement cassés.
à traiter. Elle doit être suffisante pour prendre en compte la hauteur des berges de la ravine, permettre un
enfoncement de 30 cm environ dans le sol, laisser environ 20 cm au-dessus des berges à la fin des travaux
d’installation des seuils et permettre une coupe de 20 cm en biseau nécessaire à leur bonne reprise.
On conseille ainsi de préparer des piquets tels que :
103
eaux puissent s’écouler au milieu du seuil et non sur les côtés. Ce qui pourrait à la longue affouiller les
berges, les déstabiliser et entraîner l’effondrement du seuil.
Dans le cas des ravines en forme de V, la forme curviligne du seuil s’obtient aisément dès lors que l’on
enfonce les piquets de la même profondeur dans le sol, soit environ 30 cm. Pour les ravines en U, cette
forme s’obtient en enfonçant les piquets centraux dans la partie plate du U d’environ 10 cm de plus que
ceux placés symétriquement à leur droite et à leur gauche (voir figure 48). On peut aussi obtenir cette forme
en prenant des piquets centraux plus courts d’environ 10 cm que les autres.
Figure 48 : Forme curviligne du sommet d’un seuil en clayonnage
Comme dans le cas des autres seuils, il convient de protéger la base du seuil fait en clayonnage à l’aide
d’un radier*. Celui-ci peut être constitué de branches d’arbres ou de pierres plates si celles-ci sont dispo-
nibles.
Pour éviter que ce radier ne se déplace sous la poussée des chutes d’eau et de sédiments provenant du
sommet du seuil en clayonnage, il est recommandé qu’un contre-seuil* soit placé devant le radier. Ce
contre-seuil doit être fait autant que possible avec des pierres suffisamment volumineuses pour éviter le
déplacement du radier.
Rappelons que, comme pour les autres types de seuils, la longueur du radier doit être égale à une fois
et demi la hauteur du seuil tandis que sa largeur est égale à la largeur de la ravine.
4.10 - Entretien
Dans le cas des ravines traitées avec des seuils en clayonnage il convient de procéder au remplacement
des piquets qui meurent. Au moment même de la mise en place des seuils, il est recommandé de doubler les
105
piquets en glissant d’autres plus fins entre les piquets et les clayons. Ces doubles, n’ayant pas été enfoncés
avec la masse lors de leur installation, reprennent généralement mieux que les plus gros.
107
Conclusion
La moisson est vaste. La situation est grave. Chaque pluie se traduit aujourd’hui par une avalanche de
boue, de terre et de sédiments. Il se fait tard. Il nous faut la mobilisation générale pour sauver ce qui peut
être sauvé. La roche mère est déjà à nu sur une bonne partie de nos mornes. Il faut donc faire vite et bien.
On ne peut plus assister indifférent au départ de notre sol.
Faire bien, en appliquant les techniques qui conviennent et aux bons endroits, en aménageant parcelle
par parcelle l’ensemble des bassins versants du pays autant que possible à partir de plantes pérennes (café,
cacao) ou des forestiers et des fruitiers (greffés) de haute valeur économique (chêne, acajou, manguier,
oranger, avocatier, etc.) et/ou en les combinant avec les différentes techniques de conservation de sols,
notamment les techniques agroforestières et autres techniques de traitement de versants décrites dans ce
manuel.
Rappelons avec Vernet Joseph, qu’Haïti utilise actuellement moins de 10% des 41 milliards de mètres
cubes de précipitations qu’elle reçoit annuellement. En utilisant cette immense potentialité hydrique pour
irriguer toutes les surfaces irrigables de notre terre, en développant la culture attelée et la culture motorisée
là où elles conviennent, en utilisant de bonnes semences, les engrais verts et chimiques ainsi que d’autres
intrants appropriés nous pourrons tirer le maximum des potentialités agricoles de nos sols.
En développant également au maximum les potentialités de notre pays dans tous les autres secteurs
notamment le tourisme, la musique, la peinture, l’artisanat, nous permettrons aux paysans producteurs de
joindre les deux bouts et surtout nous offrirons à l’ensemble de la population haïtienne les moyens de sortir
du cercle de la misère, de la pauvreté responsable en grande partie de la dégradation de l’environnement
de notre pays.
Faisons donc vite, en nous attelant à la tâche à l’instant même.
FICHES TECHNIQUES
109
Fiche technique 12
CONSTRUCTION ET UTILISATION D’UN NIVEAU A
Le niveau A est un instrument très simple et facile à construire. Il permet de mesurer des
pentes et en particulier des pentes de 0% correspondant aux courbes de niveau sur un versant
que l‛on veut traiter.
Il est constitué de 2 perches (gaules) croisées et d‛une perche transversale, formant la lettre
A, d‛où son nom. Une ficelle ou une petite corde à laquelle est attaché un poids est fixée à son
sommet et joue le rôle de fil à plomb.
Détermination du point 0
Sur la barre transversale BD, on marque le repère, appelé point 0, sur lequel la ficelle
devra se stabiliser pour indiquer le point où se situe la pente de 0 % et où on doit placer
les piquets pour former les courbes de niveaux lors du piquetage.
111
Pour ce faire, on se place sur un terrain un peu pentu (voir figure 2C). On plante 2 pi-
quets dans le sol, écartés de 1,50 m. On place ensuite le niveau A debout entre les deux
piquets. Avec l‛aide d‛un crayon ou d‛un couteau, on marque alors légèrement l‛endroit où
la corde se stabilise sur la barre transversale. On déplace ensuite le niveau A de telle
façon que le pied gauche vienne à l‛emplacement du pied droit et vice-versa. On marque
à nouveau l‛endroit où la corde touche la barre transversale. A partir de ces deux mar-
ques, on trace le point 0 qui se situe à leur milieu. Il faudra que le point 0 soit marqué de
manière indélébile car il est le repère sur lequel la ficelle devra se placer pour indiquer
que les deux pieds du niveau A sont au même niveau.
Figure 2C : Détermination du point 0
2- Utilisations du niveau A
Utilisation du niveau A pour le piquetage
Le niveau A est utilisé pour le piquetage des courbes
de niveau avant la mise en place de pratiquement tou-
tes les structures anti-érosives en courbes de niveau
(bandes enherbées, haies vives, murs secs, billons, etc.)
auxquelles on recourt lors du traitement des versants.
(voir comment procéder dans la fiche technique 4 :
détermination de l‛emplacement des structures anti-
érosives et piquetage du terrain)
Fiche technique 3
UTILISATION D’INSTRUMENTS
DE MESURE DE PENTE :
LE CLISIMÈTRE, LA PLANCHE
TO.
Le clisimètre se compose : (voir figure 3A)
- sur la tranche, d‛un œilleton pour la visée et la lecture. Par un système optique, un
réticule (trait noir horizontal) au milieu de l‛œilleton, permet de lire les graduations, sur
une échelle mobile, en degrés à gauche et en pourcentage à droite ;
- sur l‛une des faces, d‛un cadran avec une échelle circulaire mobile sur laquelle
aucune lecture n‛est faite directement ;
Description d’une planche-rapporteur
La planche-rapporteur est constituée (voir figure 3B )
- d‛un morceau de planche ou de carton où est fixée une feuille de papier sur laquelle
est dessiné un rapporteur gradué en degrés et en pourcentage (à découper ou photocopier
page 123),
- d‛une ficelle au bout de laquelle est attachée une petite pierre ou une pièce métal-
lique qui joue le rôle de fil à plomb. C‛est l‛oscillation de la ficelle qui permettra de lire la
pente sur le rapporteur. La ficelle est fixée au centre du rapporteur grâce à une punaise
ou un clou.
113
Description d’un niveau A
La description et la construction du niveau A sont détaillées dans la fiche technique
n°2.
Avec le clisimètre
Le clisimètre est utilisé en laissant les deux yeux ouverts. Les mesures se font dans
la plupart des cas avec l‛œil droit, en tenant le clisimètre de la main droite. Cependant,
selon les caractéristiques des yeux de l‛opérateur, il peut être plus facile dans certains
cas de se servir de l‛œil gauche et de la main gauche. La main qui supporte le clisimètre
ne doit pas ombrager le champ de vision d‛aucun des yeux.
Le clisimètre est tenu devant l‛œil de manière à ce que les graduations de l‛échelle
mobile soient lisibles à travers l‛œilleton.
L‛opérateur vise avec le clisimètre en le levant ou l‛abaissant jusqu‛à ce que le réticule
rencontre la marque sur la perche tenue par l‛aide opérateur (voir figure 3D). En effet,
en raison d‛un effet d‛optique, le réticule semble se prolonger à l‛extérieur du boîtier et
on peut le discerner dans le
champ de vision.
La mesure sera correcte
lorsque le réticule horizontal
se confondra avec l‛objet visé,
c‛est à dire la marque sur la
perche jalon. L‛opérateur fait
alors la lecture sur l‛échelle
mobile des pentes, en degré
à gauche ou en pourcentage
à droite.
Pente en (%)
= distance mesu-
rée x 100
Distance Figure 3C : Mesure de la pente d’un terrain avec un clisimètre
entre les pieds du niveau A
115
Fiche technique 3
Par exemple, pour le niveau A
dont la construction est expli-
quée dans la fiche technique2,
les pieds sont écartés de 150 cm
et pour une distance mesurée de
70 cm, on aura :
Pente =
70 x 100
= 46,6 %
47 %
150
Figure 3D : Utilisation du clisimètre
Fiche technique 4
DÉTERMINATION DE
L’EMPLACEMENT DES
STRUCTURES
ANTI-ÉROSIVES SUR UN
VERSANT ET PIQUETA-
GE DU TERRAIN
117
Remarque : Si la parcelle présente des zones à pentes visiblement très différentes,
on la divise en plusieurs tronçons pour lesquels on calcule à chaque fois la pente moyenne
avant de passer aux étapes suivantes pour chaque tronçon.
On place donc le premier piquet de base à 7 mètres du haut de la parcelle et dans son
milieu (voir figure 4A). Le deuxième piquet est ensuite placé à 7 mètres en dessousdu
premier et ainsi de suite jusqu‛à arriver en bas de la parcelle à aménager.
On a ainsi constitué la ligne de base dont chaque piquet servira de point de départ
horizontal de la courbe de niveau (voir figure 4B).
Fiche technique 4
Avec un niveau A
Pour piqueter une courbe de niveau avec un niveau A, il faut 2 personnes : l‛utilisateur
du niveau A et le planteur de piquets.
L‛utilisateur du niveau A se place face à
la pente. Il place le pied gauche du niveau
A contre le piquet de base. Il cherche en-
suite la position de l‛autre pied permettant
à la ficelle de se stabiliser juste en face du
point 0 sur la barre transversale. Son col-
laborateur plante alors un deuxième piquet
contre le pied droit du niveau A dont il vient
d‛ajuster la position.
Les deux premiers points de la courbe de
niveau étant ainsi fixés, l‛utilisateur déplace
le niveau A en plaçant le pied gauche contre
le 2ème piquet6. Il recherche à nouveau la
position de l‛autre pied du niveau A permet-
tant à la corde de se placer juste en face
du point 0. L‛autre personne plante alors le
3ème piquet contre le pied droit du niveau A
(voir figure 4C).
Figure 4A : Mise en place du premier piquet de base pour
une pente de 52 %
119
Fiche technique 4
Avec un clisimètre
Figure 4E : Piquetage d’une courbe de niveau avec un clisimètre
Le tracé des courbes de niveau d‛un terrain avec un clisimètre nécessite deux person-
nes : l‛opérateur muni du clisimètre et l‛aide opérateur muni d‛une perche jalon sur laquelle
est indiquée (avec un foulard noué par exemple) la hauteur des yeux de l‛opérateur.
L‛opérateur se place contre le piquet de base en haut de la parcelle. En maintenant le
réticule sur la graduation 0 de l‛échelle mobile de l‛œilleton, il guide les déplacements de
l‛aide opérateur jusqu‛à ce que le repère sur le jalon soit aligné avec le réticule. Arrivé à
cette position, l‛aide opérateur pose la perche jalon à terre et plante un piquet.
L‛opérateur se place ensuite contre ce piquet juste planté et recommence la visée en
guidant à nouveau l‛aide opérateur.
Fiche technique 4
(6) Il faut absolument que l’utilisateur se déplace latéralement avec le niveau A au lieu de le faire pivoter sur un pied autour du piquet juste
planté. Ainsi, limite-t-on l’accumulation de petites imprécisions qui entraîneraient une déviation par rapport à l’horizontalité.
121
Fiche technique 4
Action de creusement par enlèvement localisé de matériaux d’une berge ou du fond d’une ravine
AMONT
Vers le haut de la pente, en direction du sommet de la montagne
ATTERRISSEMENT
Amas de terre ou de sable apportés par les eaux de ruissellement et accumulés à l’amont d’un obstacle comme
certains ouvrages anti-érosifs
AVAL
Vers le bas de la pente, en direction de la vallée
CLAYON
Rameau flexible entrelacé horizontalement entre des piquets verticaux pour former un clayonnage
CLISIMÈTRE
Appareil optique permettant de mesurer la pente d’un terrain
CONTRE-SEUIL
Petit mur enterré construit à l’aval du radier d’un seuil pour le stabiliser
COURBE DE NIVEAU
Ligne imaginaire unissant sur une carte ou après piquetage d’un terrain les points de même altitude. La pente
entre ces points est donc de 0 %
DÉVERSOIR
Partie incurvée en haut d’un seuil permettant de canaliser les eaux dans son milieu et de les déverser en bas du
123
Liste des illustrations
Processus d’érosion
Figure 1 Effet de l’impact des gouttes de pluie sur le sol.................................................................... 28
Figure 2 Effet du ruissellement sur la surface du sol........................................................................... 29
Figure 3 Érosion progressive en griffes, en rigoles puis en ravines................................................... 30
Gestion des versants
Tab 1, Graph 1 Perte de sol en fonction des cultures et pratiques culturales .............................................. 36
Figure 4 Schéma idéal de répartition des cultures selon la pente....................................................... 37
Tab 2, Graph 2 Effet du paillage sur les pertes de sol ..................................................................................... 39
Figure 5 Cultures en bandes alternées.................................................................................................... 39
Figure 6 Alternance de parcelles cultivées et en jachère, sur un même versant............................... 40
Bandes végétales
Figure 7 Versant traité avec des bandes enherbées et des haies vives en alternance....................... 43
Figure 8 Vue en coupe d’une mini-terrasse supportant les boutures d’une bande enherbée ........ 46
Figure 9 Mise en place de boutures d’herbe en quinconce sur la mini-terrasse (vue de dessus) . 46
Figure 10 Exemple d’un mur sec associé à une bande enherbée ......................................................... 48
Figure 11 Vue en coupe d’un versant aménagé avec des bann manje .................................................... 50
Clayonnage-Fascinage
Figure 12 Mise en place des piquets ......................................................................................................... 53
Figure 13 Schéma général d’un versant aménagé avec un clayonnage ................................................ 53
Figure 14 Schéma d’un versant aménagé avec un fascinage ................................................................. 54
Figure 15 Amorce du processus d’atterrissement sur un fascinage (vue en coupe).......................... 55
Cordons et murettes en pierres sèches
Photo 1 Versant très rocheux aménagé avec des murettes en pierres sèches ................................. 56
Figure 16 Etapes de construction d’un cordon ou d’une murette en pierres sèches ........................ 59
Tableau 3 Dimensions de la mini-terrasse et des murettes en pierres sèches selon la pente ........... 58
Figure 17 Vue en coupe d’un cordon de pierres..................................................................................... 58
Figure 18 Vue en coupe d’une murette en pierres sèches ..................................................................... 59
Figure 19 Processus d’atterrissement et rehaussement d’une murette ................................................ 60
Agroforesterie
125
Figure 20 Schéma d’un versant aménagé avec un système agroforestier ................................................. 61
Figure 21 Entretien d’un système agroforestier ........................................................................................... 64
Terrasses
Figure 22 Coupe longitudinale de terrasses intermittentes de diversion.................................................. 66
Figure 23 Coupe longitudinale de terrasses d’absorption en escalier ....................................................... 67
Figure 24 Etapes de construction d’une terrasse arboricole ...................................................................... 69
Figure 25 Vue générale d’un versant aménagé avec des terrasses individuelles ...................................... 71
Figure 26 Etapes de construction des terrasses individuelles .................................................................... 72
Canaux de contour
Figure 27 Illustration des inconvénients des canaux de contour ............................................................. 74
Figure 28 Canal de contour vu en coupe ...................................................................................................... 74
Figure 29 Construction d’un canal de contour ............................................................................................ 75
Préliminaires sur les seuils
Figure 30 Coupe longitudinale d’une ravine aménagée avec des seuils en pierres sèches ..................... 78
Figure 31 Mesures pour le calcul des caractéristiques techniques des seuils ........................................... 80
Tableau 4 Détermination de la valeur de cos arctg P .................................................................................. 81
Figure 32 Disposition des seuil dans une courbe......................................................................................... 82
Seuils en pierres sèches
Figure 33 Schéma général d’une ravine aménagée avec des seuils en pierres sèches ............................. 85
Figure 34 Formes des seuils (Vue de dessus)................................................................................................ 86
Figure 35 Caractéristiques techniques des seuils en pierres sèches (coupe longitudinale) .................... 87
Figure 36 Déversoir curviligne d’un seuil en pierres sèches ...................................................................... 88
Seuils en sacs de terre
Figure 37 Schéma général d’un seuil en sacs de terre.................................................................................. 92
Figure 38 Vue de face d’un seuil en sacs de terre ........................................................................................ 93
Photo 2 Disposition des sacs de terre constituant le seuil....................................................................... 93
Seuils en gabions
Figure 39 Schéma d’un gabion déplié, à plat ................................................................................................ 97
Figure 40 Schéma d’un gabion-cage monté.................................................................................................. 97
Figure 41 Schéma général d’un seuil en gabions.......................................................................................... 97
Figure 42 Schéma d’un seuil en gabions de type 1 ...................................................................................... 98
Figure 43 Schéma d’un seuil en gabions de type 2 ...................................................................................... 99
Figure 44 Redressement des parois du gabion ........................................................................................... 100
Figure 45 Le piquet sert de levier pour tendre les faces du gabion vide................................................ 100
Figure 46 Mise en place des tirants .............................................................................................................. 101
Seuils en clayonnage
Photo 3 Ravine traitée avec un seuil en clayonnage................................................................................ 103
Figure 47 Forme curviligne d’un seuil en clayonnage ............................................................................... 104
Figure 48 Forme curviligne du sommet d’un seuil en clayonnage .......................................................... 105
Fiches techniques
Figure 2A Matériel nécessaire à la construction du niveau A ................................................................... 112
Figure 2B Schéma descriptif du niveau A ................................................................................................... 112
Figure 2C Détermination du point 0............................................................................................................ 113
Figure 3A Schéma d’un clisimètre................................................................................................................. 114
Figure 3B Schéma d’une planche-rapporteur.............................................................................................. 115
Figure 3C Mesure de la pente d’un terrain avec un clisimètre ................................................................. 115
Figure 3D Utilisation du clisimètre................................................................................................................ 116
Figure 3E Utilisation de la planche rapporteur........................................................................................... 116
Figure 3F Mesure de la pente d’un terrain avec un niveau A ................................................................... 117
Tableau 4A Détermination de l’écartement entre les structures en fonction de la pente....................... 119
Figure 4A Mise en place du 1er piquet de base ............................................................................................ 119
Figure 4B Mise en place de la ligne de base ................................................................................................ 120
Figure 4C Piquetage de la 1ère courbe de niveau avec le niveau A............................................................ 121
Figure 4D Piquetage de la 3ème courbe de niveau avec le niveau A .......................................................... 121
Figure 4E Piquetage d’une courbe de niveau avec un clisimètre.............................................................. 122
Rapporteur .......................................................................................................................................................... 123
127
seuil
ÉMONDAGE
Action de couper les branches d’un arbre
EXUTOIRE
Fossé d’écoulement des eaux de ruissellement collectées par les canaux de drainage des terrasses de diversion
FRUIT
Inclinaison d’une face d’un seuil ou d’un mur, par rapport à la verticale
PENTE D’UN TERRAIN EN %
Inclinaison correspondant à la hauteur dont monte ou descend un terrain si on se déplace horizontalement de
100 m. Une pente de 20 % représente une dénivelée de 20 m sur une distance horizontale de 100 m.
RADIER
Pavage du lit d’une ravine à l’aval d’un seuil et qui évite son affouillement. Il peut être fait avec de grandes
pierres plates, des sacs de terre ou des branchages.
RENARD
Trou se formant dans les structures en pierres sèches
SEUIL
Petit barrage-déversoir érigé en travers du lit d’une ravine et visant à la stabiliser
Index des noms français, créole et latin
Nom français Nom Créole Nom latin
Acajou pays Kajou peyi Swietena mahagoni
Acajou Vénézuela Kajou etranje Swietenia macrophylla
Ananas Anana Ananas sp.
Arbre à pain Labapen Artocarpus altilis Fosberg variété seminifera
Arbre véritable Lam veritab Artocarpus altilis Fosberg
Avocatier Zaboka Persea americana Mill.
Bambou Banbou Bambusa vulgaris
Bananier Bannann Musa sp.
Bayahonde Bayawonn fran Prosopis julifora
Benzoline Benzoliv Moringa oleifera
Bois Immortel Imòtel Erythrina sp.
Bois pelé Bwa fèblan Colubina ferruginosa
Bousillette Bouziyèt = Breziyèt Comocladia dentate
Calebassier Kalbas Crescentia cujete
Calliandre Kalyandra Caliandra calothyrsus
Canne à sucre Kann Saccharum sp.
Casse Kas Cassia siamea
Chadéquiers Chadèk Citrus maxima
Chêne Bwa chèn = Chèn peyi Macrocatalpa longissima
Chiendent Chyendom Cynodon dactylon
Citronelle Sitwonèl Cymbopogon nardus
Frêne Fwèn = Sivablan Simaruba glauca
Gommier Gomye = Bwa lansan Bursera simaruba
Herbe à éléphant Zèb elefan Pennisetum purpureum
Herbe de guinée Zèb ginen Panicum maximum
Herbe gazon Gazon Paspalum fibriatum
Herbe Guatemala Zèb Gwatemala Tripsacum laxum
Herbe sure Zèb si Paspalum conjugatum
Lilas étranger ou pignon Piyon = mòtèl Gliricidia sepium
Madeleine Madlèn = delèn peyi = Tchatcha mawon Leucaena leucocephala
Malanga Tayo Xanthosoma campestris
Manguier Mango Mangifera indica
Mazombelle Mazonbèl = Tayo banbou Colocacia esculenta
Mombin Monben Spondias mombin
Neem Nim Azadirachta indica
Pois congo Pwa kongo Cajanus cajan
Pois vallière Pwa valyè Sesbania grandiflora
Roseau Zèb rozo Arundo donax
Sisal Pit Agave sisalana
Sorgho Pitimi Sorghum sp.
Tchatcha Tchatcha Albizia lebbeck
Velvet Beans Velvètbin Tizolabium sp.
Vétiver Vetivè Vertiveria zizanoïdes = Anatherum
129
Index des noms créoles français et latins
Nom Créole Nom français Nom latin
Anana Ananas Ananas sp.
Banbou Bambou Bambusa vulgaris
Bannann Bananier Musa sp.
Bayawonn fran Bayahonde Prosopis julifora
Benzoliv Benzoline Moringa oleifera
Bouziyèt = Breziyèt Bousillette Comocladia dentate
Bwa chèn = Chèn peyi Chêne Macrocatalpa longissima
Bwa fèblan Bois pelé Colubina ferruginosa
Chadèk Chadéquiers Citrus maxima
Chyendom Chiendent Cynodon dactylon
Fwèn = Sivablan Frêne Simaruba glauca
Gazon Herbe gazon Paspalum fibriatum
Gomye = Bwa lansan Gommier Bursera simaruba
Imòtel Bois immortel Erythrina sp.
Kajou etranje Acajou Vénézuela Swietenia macrophylla
Kajou peyi Acajou pays Swietena mahagoni
Kalbas Calebassier Crescentia cujete
Kalyandra Calliandre Caliandra calothyrsus
Kann Canne à sucre Saccharum sp.
Kas Casse Cassia siamea
Labapen Arbre à pain Artocarpus altilis Fosberg variété seminifera
Lam veritab Arbre véritable Artocarpus altilis Fosberg
Madlèn = delèn peyi = Tchatcha mawon Madeleine Leucaena leucocephala
Mango Manguier Mangifera indica
Mazonbèl = Tayo banbou Mazombelle Colocacia esculenta
Monben Mombin Spondias mombin
Nim Neem Azadirachta indica
Pit Sisal Agave sisalana
Pitimi Sorgho Sorghum sp.
Piyon = mòtèl Lilas étranger ou pignon Gliricidia sepium
Pwa kongo Pois congo Cajanus cajan
Pwa valyè Pois vallière Sesbania grandiflora
Sitwonèl Citronelle Cymbopogon nardus
Tayo Malanga Xanthosoma campestris
Tchatcha Tchatcha Albizia lebbeck
Velvètbin Velvet Beans Tizolabium sp.
Vetivè Vétiver Vertiveria zizanoïdes = Anatherum
Zaboka Avocatier Persea americana Mill.
Zèb elefan Herbe à éléphant Pennisetum purpureum
Zèb ginen Herbe de guinée Panicum maximum
Zèb Gwatemala Herbe Guatemala Tripsacum laxum
Zèb rozo Roseau Arundo donax
Zèb si Herbe sure Paspalum conjugatum
Index des noms latins, français et créoles
Nom latin Nom français Nom Créole
Agave sisalana Sisal Pit
Albizia lebbeck Tchatcha Tchatcha
Ananas sp. Ananas Anana
Artocarpus altilis Fosberg Arbre véritable Lam veritab
Artocarpus altilis Fosberg variété seminifera Arbre à pain Labapen
Arundo donax Roseau Zèb rozo
Azadirachta indica Neem Nim
Bambusa vulgaris Bambou Banbou
Bursera simaruba Gommier Gomye = Bwa lansan
Cajanus cajan Pois congo Pwa kongo
Caliandra calothyrsus Calliandre Kalyandra
Cassia siamea Casse Kas
Citrus maxima Chadéquiers Chadèk
Colocacia esculenta Mazombelle Mazonbèl = Tayo banbou
Colubina ferruginosa Bois pelé Bwa fèblan
Comocladia dentate Bousillette Bouziyèt = Breziyèt
Crescentia cujete Calebassier Kalbas
Cymbopogon nardus Citronelle Sitwonèl
Cynodon dactylon Chiendent Chyendom
Erythrina sp. Bois immortel Imòtel
Gliricidia sepium Lilas étranger ou pignon Piyon = mòtèl
Leucaena leucocephala Madeleine Madlèn = delèn peyi = Tchatcha mawon
Macrocatalpa longissima Chêne Bwa chèn = Chèn peyi
Mangifera indica Manguier Mango
Moringa oleifera Benzoline Benzoliv
Musa sp. Bananier Bannann
Panicum maximum Herbe de guinée Zèb ginen
Paspalum conjugatum Herbe sure Zèb si
Paspalum fibriatum Herbe gazon Gazon
Pennisetum purpureum Herbe à éléphant Zèb elefan
Persea americana Mill. Avocatier Zaboka
Prosopis julifora Bayahonde Bayawonn fran
Saccharum sp. Canne à sucre Kann
Sesbania grandiflora Pois vallière Pwa valyè
Simaruba glauca Frêne Fwèn = Sivablan
Sorghum sp. Sorgho Pitimi
Spondias mombin Mombin Monben
Swietena mahagoni Acajou pays Kajou peyi
Swietenia macrophylla Acajou Vénézuela Kajou etranje
Tizolabium sp. Velvet Beans Velvètbin
Tripsacum laxum Herbe Guatemala Zèb Gwatemala
Vertiveria zizanoïdes = Anatherum Vétiver Vetivè
Xanthosoma campestris Malanga Tayo
131
Bibliographie
1) BUREAU G. ; 1986 - Note de synthèse sur les actions de conservation de sol en Haïti, 95 p.
2) CENTRE DE FORMATION EN AMÉNAGEMENT INTÉGRÉ DES MORNES (CFAIM)
; 1990 - Compte-rendu du séminaire organisé à l’occasion du dixième anniversaire du CFAIM,
Limbé, 145 p.
3) CEMAGREF - Sous la direction de Paul ROYET ; 1992 - Les ouvrages en gabions - Techniques
rurales en Afrique - Ministère de la Coopération et du développement, 160 p.
4) LILIN C. ; KOOHAFKAN A.P. ; 1987 - Techniques biologiques de conservation des sols en
Haïti, 36 p.
5) RÉGIS G. ; 1988 - Analyse-diagnostic et possibilités de développement de la zone de Garde
Cognac dans le Nord d’Haïti, 72 p.
6) RÉGIS G. ; 1990 - Une approche socio-économique du milieu rural, 15 p.
7) RÉGIS G. ; 1995 - Agroforesterie et développement économique d’Haïti, 12 p.
8) RÉGIS G. ; 1998 - Cours d’élaboration de projets de développement rural -
Université Chrétienne du Nord d’Haïti, 30 p.
9) RÉGIS G. et TOUSSAINT R. ; 1985 - Fiche technique du projet Ti-Bois, 18 p.
10) ROOSE E. ; 1994 - Introduction à la gestion conservatoire de l’eau, de la biomasse et de la fertilité
des sols. FAO, Rome, 420 p.
11) SALMON P. ; 1983 - La protection des ravines par les seuils en pierres sèches, 19 p.
12) SALMON P. ; 1983 - Notions élémentaires de topographie, 11 p.
13) JOSEPH V. ; 1998 - Gestion des ressources naturelles terrestres, 17 p.
14) TOUSSAINT R. ; 1998 - Diversité biologique et environnement, 15 p.
15) CENTRE INTERNATIONAL D’AMÉLIORATION DU MAIS ET DU BLE - Planification
de technologies appropriées pour les agriculteurs - Concepts et procédés, 78 p.
16) DUPRIEZ H. et DE LEENER P. ; 1983 - Agriculture tropicale en milieu paysan africain. Terre
et Vie, 280 p.
17) INSTITUT PANAFRICAIN POUR LE DÉVELOPPEMENT ; 1981 - Comprendre une éco-
nomie rurale - Guide pratique de recherche. Edition l’Harmattan, 170 p.
18) SPIEGEL M. ; 1972 - Théorie et application de la statistique. Série Schaum, 358 p.
19) WIEGEL G. ; ZIMMERMANN T. ; 1988 - Gid agwosilvikol - Caritas-Helvetas, 66 p.
CFAIM
CENTRE DE FORMATION EN AMENAGEMENT
INTEGRE DES MORNES
1980-2000 BIENTOT VINGT ANS D’EXPERIENCE DANS LA LUTTE
CONTRE L’EROSION EN HAITI
Le CFAIM est une institution du Ministère de l’Agriculture des Ressources Naturelles et du Dé-
veloppement Rural (MARNDR). Il a été créé en 1980 par le MARNDR, la FAO et le gouvernement
helvétique.
Les principales activités de ce centre sont :
133