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Chapitre 3 : Les Facteurs de distribution des végétaux

Le cycle des saisons, provoque des différences dans la répartition de


l’ensoleillement et entraine une diversification importante des milieux. Pour une région
donnée, l’ensoleillement et la température varient en fonction de :
-l’heure (jour, nuit),
-la saison,
-le climat,
-l’altitude,
-la latitude
La combinaison de ces 5 facteurs dans la configuration très diversifiée du relief et la
composition très différente des sols (sable, argile, calcaire, eau) créera une pléthore
extraordinaire de milieux de vie ou biotopes (topos = lieu, bio = vie) qui sont à la base de la
diversification des écosystèmes. L’objectif de ce chapitre est de donner des connaissances sur
les facteurs environnementaux qui président à la distribution des végétaux sur le globe
terrestre ; l’étudiant doit parvenir a :
*définir les principaux facteurs écologiques qui interviennent dans l’édification des différents
biotopes ;
*définir les différents types de milieux de vie des plantes ou biotopes à l’aide d’un ensemble
de facteurs écologiques ;
*cerner le mode d’intervention de chaque facteur écologique dans l’édification des biotopes
*cerner les corrélations qui existent entre les facteurs écologiques
*intégrer plusieurs facteurs écologiques pour construire les différents indices et les
diagrammes climatiques
*comparer plusieurs biotopes a l’aide d’indices ou de diagrammes climatiques

I- Les facteurs climatiques

a- La lumière

Elle est répartie de façon inégale sur le globe terrestre. L’éclairement en un point du
globe, en un instant donné, dépend de l’angle d’incidence des rayons du soleil par rapport à
la surface du terrain, de l’épaisseur de la couche atmosphérique traversée par les rayons
solaires et de la transparence de l’air. Ces données dépendent elles même de la saison, de
l’altitude, de l’heure ; Ainsi, l’intensité de l’éclairement est plus forte en altitude et la part
du rayonnement direct y est plus grande du fait que l’épaisseur de l’atmosphère traversée
est beaucoup plus faible. De même, par temps couvert, l’éclairement au sol peut s’abaisser à
30 ou 40 %. L’éclairement dépend également de la couverture végétale. De même, dans les
nappes d’eau comme dans les océans, la lumière diminue rapidement avec la profondeur ;
ce qui limite la vie végétale aux couches les moins profondes. Ainsi, cette variation de la
lumière reçue est à l’origine de la distribution irrégulière des végétaux à la surface du globe.
En fonction de la lumière reçue nous distinguons :
-les plantes qui ne s’épanouissent bien qu’à la lumière forte : plante de désert, de steppe, de
haute montagne et de prairie ;
-les plantes adaptées à l’ombre et dites sciaphiles ;
-les espèces sciaphiles extrêmes qui ne peuvent vivre que sous un couvert végétal dense ;
nous citons par exemple les plantes de sous-bois sombres

b- la température
La température du milieu dans lequel vivent les plantes est tributaire du rayonnement
solaire. Elle peut varier en fonction de la saison, des conditions atmosphériques, de la latitude
et de l’altitude. Si on considère la répartition à la surface du globe, on obtient des couches
isothermes grossièrement parallèles à l’équateur.
La considération de la seule moyenne annuelle est insuffisante pour comparer l’effet
biologique de climats différents ; il faut faire intervenir aussi la variation le long de l’année et
de la journée : moyenne des températures mensuelles mais aussi les écarts extrêmes ;
l’amplitude des écarts annuels et diurne caractérise tout autant que les moyennes de grands
types de climats : ces écarts sont beaucoup plus grands en climat continental qu’en climat
océanique ; ces écarts sont également plus grands en climats tropicaux qu’en climat
équatoriaux.
La température agit sur les fonctions de la plante telles que la respiration et la
photosynthèse : par exemple, pour des températures très élevées, la photosynthèse décroît
rapidement tandis que la respiration continue à croître jusque vers 40 à 50 °C, et ne diminue
qu’au-delà. Ainsi, chaque espèce à ces exigences propres quant l’influence de la température
sur sa physiologie ; il en résulte quelques conséquences sur la répartition des végétaux :
-localisation des espèces les plus thermophiles dans les pays chauds et à partir de ceux-ci, vers
le nord et vers le sud, l’existence de zones de végétation peuplées d’espèces de moins en
moins exigeantes en chaleur. Sous une même latitude, ces zones peuvent coexister sous la
forme d’étages de végétation dans les montagnes.
-la coïncidence de certaines limites d’espèces avec les isothermes.

b- l’eau

La quantité d’eau tombée au cours de l’année et sa répartition au cours de l’année sont


des paramètres importants dont il faudra tenir compte pour appréhender le rôle des
précipitations dans la définition des principaux climats du globe.
D’abord, si nous considérons les précipitations par exemple, on peut, en première
approximation se fier au total annuel et ce chiffre exprime déjà bien de choses :
+ moins de 100 mm par an pour les déserts ;
+ plus de 2000 mm par les pour les zones de forêts équatoriales.
Mais l’importance de la répartition annuelle des précipitations réside dans le fait que, deux
stations peuvent recevoir la même quantité de pluies sans pour autant être caractérisés par le
même climat. Par exemple, les Villes de Brest et de Nice en France, reçoivent chacune 800
mm de pluie par an mais le nombre de jours de pluie est de 250 à Brest et 40 jours à Nice.
Il faut également noter que le régime des précipitations est influencé par les facteurs
orogéniques (montagne) et le vent.

d- Les indices et les diagrammes climatiques

On recherche ici des formules qui permettent de ramener à une seule variable
Les facteurs climatiques ci-dessus cités. Ces facteurs sont souvent combinés deux à deux pour
donner des indices permettant de caractériser les climats. Comme la température et l’eau sont
toujours presque les facteurs principaux, la plupart des formules synthétiques essaient de
combiner ces deux facteurs.
L’indice le plus communément utilisé est l’indice d’aridité de DE MARTONNE :
I = P / T+10
Cet indice est autant plus bas que le climat est aride.
Remarque : Au lieu d’appliquer cette formule pour l’année entière, on peut également
comparer deux mois de l’année ; dans ce cas on applique la formule :
I = 12P / T+10
Les diagrammes climatiques sont un mode de représentation qui consiste à comparer
mois par mois le rapport entre les précipitations et la température. Pour cela on porte sur un
même graphique la courbe des moyennes mensuelles des températures et celle des totaux
mensuels de pluviosité établis à une échelle telle que 1 ° C = 2 mm de pluie.
On appelle période sèche, celle pendant laquelle la courbe de pluviosité se trouve en dessous
de la courbe des températures.

II- Les Facteurs topographiques

Ce sont ceux qui résultent de la configuration du terrain à l’échelle régionale ou locale.


Ils ont en réalité pour effet de modifier les autres facteurs écologiques :
-effet sur la température : la température de l’air décroit régulièrement avec l’altitude
en raison de 0.55°C environ pour 100 m d’altitude. La température du sol subit elle-même une
diminution de même ordre de grandeur.
C’est ce gradient altitudinal de température qui est la principale cause de l’existence d’étages
de végétation dans les montagnes. L’effet de l’exposition est particulièrement important et se
traduit par la différence entre le versant nord et le versant sud des montagnes ou entre les deux
flancs d’une vallée lorsque celle-ci a une orientation Est-Ouest.
La présence d’une falaise exposée au sud protège les terrains situés à ses pieds contre les
vents du nord, concentre la lumière et détermine un climat local sensiblement plus chaud par
rapport au reste de la région.
-effet sur les précipitations : les précipitations croissent toujours avec l’altitude et les
montagnes sont toujours plus arrosées que leur avant pays ; mais cette augmentation suit des
lois irrégulières et encore mal connues. Il semble établit qu’au-delà d’une certaine altitude les
précipitations décroissent, la haute montagne se trouvant alors privée de l’eau et de neige qui
ont précipité à des altitudes moyennes. Dans les montagnes tropicales, le maximum de
précipitations se situe entre 1000 et 2000 m d’altitude. En outre, les parties internes des
massifs montagneux reçoivent moins d’eau que les massifs externes qui sont les plus touchées
par les vents humides.
-effet sur le sol : les variations de température et de précipitations dues à l’altitude se
répercutent naturellement sur les phénomènes chimiques et biologiques de la pédogénèse et
provoque la formation des sols particuliers liés au climat de montagne :
+ action mécanique : elle détermine la formation de sol instables tels que les éboulis. Les
plantes vivant dans ces stations présentent des adaptations spéciales : flexibilité des branches,
grand développement des racines.
+action sur le drainage : tandis que sur les pentes se forment des sols bien drainés et bien
aérés, l’eau se rassemble dans les cuvettes pouvant provoquer la formation de sols
hydromorphes.
+action sur l’érosion : elle est d’autant plus évidente que les pentes sont plus accentuées.

III- Les facteurs biotiques modifiant le milieu

C’est un ensemble de liaisons relativement lâches, indirectes ; une partie des espèces
n’agissent pas directement sur les autres mais seulement en modifiant les facteurs non
biotiques du climat et du sol :
+ l’existence d’un arbre ou simplement d’un buisson détermine à son pied une tâche
d’ombre dans laquelle non seulement la lumière mais également l’évaporation et un
certain nombre de facteurs du sol sont modifiés. Il en résulte un microclimat dans lequel le
tapis herbacé et la faune entomologique peuvent avoir une composition très différente des
parcelles environnantes.
+De même, l’existence d’une couverture forestière crée un milieu particulier appelé sous-
bois qui abrite des milliers d’animaux ou de végétaux.
+Enfin, on peut citer les animaux fouisseurs dont l’action fait changer très légèrement
l’aspect physique du terrain. Les lombrics à eux seuls par exemple peuvent remanier
jusqu’à 100 tonnes de sol par hectares et par an ; ils ameublissent physiquement le sol et le
transforme physiquement.

IV-Les facteurs édaphiques

Le sol influence la répartition des végétaux et ont peut mettre en évidence l’existence de
liens entre certains de ses caractères et la distribution d’espèces ou de groupements
végétaux.
-l’influence de facteurs physiques : cette influence se traduit par la liaison entre certaines
plantes et un type donné de texture ou de structure ; on peut citer les espèces de rochers
(lhitophytes), les espèces psamnophile.
-la liaison avec les caractères chimiques : cette liaison a donné lieu à de nombreuses
études :
+végétation halophile : les sols salés sont impropres à la croissance de la plupart des
plantes et seules subsistent les espèces susceptibles de supporter la salure.
+végétation rudérale : c’est celle qui pousse dans les décombres et plus généralement au
voisinage des points d’occupation humaines. Les espèces rudérales sont généralement
liées à des sols à forte teneur organique et bien aérés dans lesquels la nitrification est
intense et conduit à une forte teneur en nitrates.
+influence du calcium : beaucoup de plantes sont localisées sur des sols riches en calcaire
et sont dites alors calciphiles.
+influence de la réaction ionique : ici ont trouvent des espèces indifférentes susceptible de
supporter des larges variations de pH du sol ou confinées à des sol acides ou basique ;
pour ces deux derniers cas on parle respectivement d’espèces acidophiles et d’espèces
basophiles.

V- classement écologique des écosystèmes

La structure d’un écosystème dépend d’une part du matériel floristique propre au territoire
considéré et d’autre part aux conditions du milieu ; ainsi, en fonction des conditions
écologiques du milieu, on distingue :
-les communautés benthiques : ce sont des communautés liées au fond des eaux. On peut
distinguer le phytobenthos marin, le phytobenthos d’eau douce et le phytobenthos des eaux
thermales ;
-les communautés microscopiques du sol tels que les bactéries, les champignons, les algues.
Ces microorganismes forment de véritables biocénoses dont on omet souvent de parler mais
qui ont une grande importance en tant que facteur édaphique (ces microorganismes
interviennent dans la formation des sols) ;
-les communautés des rochers telles les lithophytes vivant à la surface de la roche, les
mousses et les lichens ;
-Les prairies ; on peut distinguer dans cette catégorie les prairies halophiles, les prairies de
plaines, les pelouse xérophiles d’origine édaphique, les savanes africaines et sud-américaines
avec de nombreuses variantes comme les savanes arborées, les savanes arbustives.
-Les forêts : Dans cette catégorie de communautés, on peut regrouper les forêts intertropicales
toujours humides et les forêts tropophiles, les mangroves.
-les communautés des sols mobiles tels que les éboulis et les dunes.
-les communautés anthropogènes telles que les communautés rudérales qui poussent sur les
milieux modifiés (les rues et les alentours des concessions).

VI-Les réactions de la plante aux conditions du milieu : les adaptations

A- Définitions : Accommodation et Adaptation

Le milieu a une action modificatrice sur les plantes. Ainsi, une espèce peut vivre en
dehors de ses stations écologiques habituelles et supporter un milieu quelque peu différent.
Mais l’espèce peut présenter alors des modifications morphologiques (variation de taille) ou
physiologique (changement de cycle annuel, de la date de floraison) pour mieux intégrer les
conditions écologiques nouvelles dans lesquelles elle se retrouve. Ces modifications peuvent
être de deux ordres :
*si les modifications ne persistent que tant que dure l’action du milieu, on parle
d’accommodation, la transformation n’étant pas héréditaire ; transplantée à nouveau dans son
cadre habituel, la plante reprend peu à peu son aspect habituel. On appelle accommodat une
forme née d’une transformation provisoire.
* Si les modifications sont au contraire définitives et héréditaires, on parle d’adaptation.

B- Quelques modalités de l’adaptation

1-l’adaptaion à la vie aquatique

L’adaptation à la vie aquatique se marque par des transformations morphologiques et


anatomiques.
Au niveau morphologique, on observe un polymorphisme foliaire bien connu chez le
genre Ranunculus qui possèdent des feuilles flottantes arrondies et des feuilles submergées
divisées en lanière.
Au niveau anatomique, on observe une régression des tissus conducteurs et des tissus de
soutien, une pauvreté en stomate ; mais en revanche, on observe la présence de parenchyme à
grandes lacunes aérifères.

2- le passage de l’hiver ou de la sécheresse


Dans les climats tempérés, le facteur prépondérant est la température. Sont action se
marque par l’existence d’une période hivernale à laquelle les plantes se sont adaptées de
manières diverses. Par contre, dans les climats tropicaux, c’est l’eau qui est le facteur
déterminant, permettant de distinguer une saison sèche et une saison des pluies. Ainsi, pour
passer l’hiver ou la période de sécheresse, les plantes s’adaptent de manières diverses. A la
suite des travaux de Raunkiaer, on utilise une distinction classique en différents types
biologiques.
-les phanérophytes : ce sont des plantes qui conservent l’essentiel ou la totalité de leur
partie aériennes ; ce sont les arbres et les arbustes. Les uns conservent leurs feuilles,
ralentissent seulement leur activité physiologique, d’autres perdent leurs feuilles à l’automne
ou a la saison sèche.
-les chaméphytes : ce sont les espèces dont les parties aériennes sont également
persistantes mais qui sont de taille basse ; on adopte conventionnellement la limite de 25 cm
au dessus du sol.
-les hémicryptophytes : ce sont des plantes qui ne persistent que par les parties situées au
ras du sol.
-les cryptophytes : ce groupe de plantes ne subsistent que par les parties souterraines.
- les thérophytes ou plantes annuelles : ces espèces accomplissent tout leur cycle de
développement pendant la belle saison et passent l’hiver ou la sécheresse uniquement sous
forme de graine.
Lorsqu’on compare les spectres biologiques (Figure 3.1) des principaux climats du globe,
on s’aperçoit que les groupes biologiques prédominants sont très différents d’un climat à un
autre ; autrement dit, les principaux climats du globe sont caractérisés chacun par un spectre
caractéristique. Les pays tropicaux possèdent une forte proportion de phanérophytes ; la
région méditerranéenne au contraire possède beaucoup de thérophytes et de géophytes
(cryptophytes). Les hémicryptophytes quant à elles dominent dans les régions froides et dans
les montagnes.
100
90 N=353

80
70
65,44
Pourcentage

60
50
40
30
20
14,16
10 9,63
5,67 4,53
0 0,57
P H Th G Ch Ep

Ty pes biologiques

Figure 3.1 : Spectre biologique de la forêt classée de Niangoloko, situé en zone tropicale de
l’Afrique ; on note une prédominance des phanérophytes.

EXERCICES

Exercice 1 : le tableau suivant contient la pluviométrie (pluvio.) ainsi que les moyennes
mensuelles des températures (temp.) d’une localité africaine.

Mois ► jan fév mar avr mai juin juil aoû sep oct nov dec
Temp. Max. 34 36 37 35 34 32 30 30 30 33 34 34
Temp. Min. 19 22 24 24 23 22 22 22 22 22 21 18
Pluvio. 4 4 24 73 115 140 223 234 206 80 8 4

a) Réaliser le diagramme ombrothermique de cette localité


b) A quel type de climat appartient cette localité?

Exercice 2: La zone de PALA est caractérisée par un relief accidenté. Le dessin ci-dessous
décrit ce relief pendant la période la plus froide de l’année.
1- Quels sont les biotopes qui peuvent être décrits dans cette zone de PALA?
2- Le biotope occupé par le village est-il approprié?
3- Quels types d’adaptations doivent présenter les espèces végétales qui colonisent
chaque biotope de la zone de PALA ?

Bibliographie

WALTER H., 1985. Vegetation of the Earth ; and ecological systems of the geo-biosphere.
Springer-Verlag, Berlin. 318 p.
OZENDA P., 1982. Les végétaux dans la biosphère. Doin, Paris. 431 p.
CERCEAU F.R., 2006. A l’écoute des planètes. Ellipses, Paris. 224 p.
OUOBA P., 2006. Flore et végétation de la forêt classée de Niangoloko, sud-ouest du Burkina
Faso. Thèse de doctorat unique, université de Ouagadougou, Ouagadougou, 144 p.
RAMADE 2003. Eléments d’écologie. DUNOD, 3e édition, Paris, 300 p.?.
JEUNE AFRIQUE :

Liens utiles

http://villemin.gerard.free.fr/Science/Lune.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Earth_Atmosphere-fr.svg
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Couches_de_l%27atmosphere.png

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