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UNIVERSITE MONTPELLIER 1

UFR des Sciences Pharmaceutiques et


Biologiques

TRENTE-SEPT PLANTES CHINOISES


(Magnoliidae, Ranunculidae, Asteridae)

Caractères botaniques, étude pharmacologique


et intérêt thérapeutique

THESE

Présentée à la faculté de Pharmacie de Montpellier

En vue d’obtenir

Le Diplôme de Docteur en Pharmacie

Par

Emilie COSTE

Soutenue le 15 Janvier 2015

Président et Directeur : Mme Françoise FONS Professeur des Universités


Assesseur : Mme Sylvie RAPIOR Professeur des Universités
Assesseur : Mme Joëlle JAUMEL Docteur en pharmacie, Titulaire d’Officine
2
Remerciements

À Madame Françoise FONS,

Merci d’avoir proposé ce sujet sur les plantes chinoises qui m’a passionnée et
merci de présider le jury de ma thèse d’exercice. Je vous suis particulièrement
reconnaissante de m’avoir laissé tout le loisir de choisir la manière d’aborder le sujet et
tout le temps nécessaire pour réaliser mon projet. Merci également d’avoir pris du temps
sur votre planning, que je sais bien chargé, afin de corriger mon travail et me donner des
conseils avisés.

À Madame Sylvie RAPIOR,

Je vous remercie également d’avoir proposé ce sujet sur les plantes chinoises avec
Mme Françoise Fons ainsi que pour les conseils et pistes de travail que vous m’avez
donné pour débuter cette thèse. Merci également de faire parti du jury de ma thèse
d’exercice.

À Madame Joëlle JAUMEL,

Merci d’avoir accepté avec autant de sympathie de faire parti de mon jury de
thèse. Mon stage de pratique professionnelle dans votre officine, suivi d’un premier
emploi en tant que pharmacien remplaçant m’auront beaucoup apporté. Je garderai le
souvenir d’une première année de travail en officine particulièrement réussie, autant sur
le plan professionnel que sur le plan humain.

3
À mes Parents,

Merci infiniement de m’avoir permi de faire mes études de pharmacie à


Montpellier. Merci d’avoir toujours cru en moi et de m’avoir soutenu pendant ces 7
années de fac, c’est aussi en grande partie grâce à vous que je suis là aujourd’hui.

Je vous aime..

À mon Chéri, Simon..

Ensemble depuis 8 ans, réunis à Montpellier depuis déjà 4 ans et demi.. Tu as été
indispensable dans mon parcours par ton soutient et tes encouragements. Tu as été là
pour partir changer d’air quand y’en avait marre de travailler mais aussi pour me
remotiver, et me renvoyer bosser quand la flemme se faisait sentir ! Merci pour tout les
moments passés avec toi.

Je t’aime..

À ma jumelle, ma Néné !

Apres une longue journée passée devant l’ordi.. si on connectait la webcam !


Merci pour ces heures passées au téléphone et par webcam interposée à papoter ou
même sans rien se dire ! voir ta tête à l’écran c’est toujours bien !! tu m’as soutenue et
supportée pendant ces années de fac et pour ça je te doit bien encore quelques semaines
de vacances à la mer !!!!

À mon Guigui

Mon « grand » petit frère ! merci pour tout ces bons moments quand on rentre à
la maison ! Avec toi je retombe un peu en enfance le temps du week-end.. c’est
chouette !
Je te souhaite de réussir ton bac cette année et de réaliser les études que tu veux
et qui te permettront de faire un métier passionnant. Je sais que tu es capable de faire de
très belles choses en gardant cette motivation !

4
À Christiane et Jean-François,

Avec vous j’ai trouvé une deuxième maison aux Boirons et vous tenez une belle
place dans mon cœur. Merci pour votre soutient tout au long de ces années..

À mes copains de pharma,

Merci pour les bons moments passés dans cette fac depuis 7 ans !!
Je garderai en mémoire de très bon souvenirs de mes études et des rencontres que j’y ai
faite.

À l’équipe de la pharmacie du Midi,

Mme Josette Ruas, Caroline, Nicole, et Emmanuelle. Merci pour l’accueil et la


place que vous m’avez fait au sein de la pharmacie durant cette première année de ma
vie professionnelle.

Aux professeurs qui m’ont fait découvrir et aimer la botanique, et à toute l’équipe du
labo de Bota,

J’ai découvert la nature sous un aspect scientifique passionnant. Je garderai


longtemps mes cours de botanique et mon herbier, que j’ai eu tant de plaisir à
confectionner.

5
Sommaire

Sommaire............................................................................................................................... 6
1. Introduction.................................................................................................................... 9
2. Phytothérapie, médecine traditionnelle et médecine moderne ................................. 12
2.1. Intérêt de la phytothérapie ................................................................................. 12
2.2. Les plantes médicinales ....................................................................................... 13
2.3. Qu’est ce que la médecine traditionnelle ........................................................... 15
2.4. Molécules végétales d’intérêt ............................................................................. 18
2.4.1. Les phénols .................................................................................................... 19
2.4.2. Les huiles essentielles .................................................................................... 19
2.4.3. Les flavonoïdes .............................................................................................. 20
2.4.1. Les coumarines .............................................................................................. 20
2.4.2. Les tanins ....................................................................................................... 21
2.4.3. Les anthocyanes ............................................................................................ 21
2.4.4. Les saponines................................................................................................. 21
2.4.5. Les anthraquinones ....................................................................................... 22
2.4.6. Les hétérosides cardiaques ........................................................................... 22
2.4.7. Les hétérosides cyanogènes .......................................................................... 23
2.4.8. Les polysaccharides ....................................................................................... 24
2.4.9. Les alcaloïdes ................................................................................................. 24
2.4.10. Les vitamines.............................................................................................. 25
2.4.11. Les minéraux .............................................................................................. 25
3. La Classification APG III ................................................................................................ 26
4. Plantes utilisées en médecine traditionnelle chinoise ................................................. 32
4.1. Magnoliophyta archaïque ................................................................................... 32
4.1.1. Austrobaileyales ............................................................................................ 32
4.1.1.1. Schisandraceae ....................................................................................... 32
4.1.1.1.1. Schisandra chinensis (Turc.) Baill. - WU WEI ZI ............................... 32
4.2. Sous-classe des Magnoliidae ............................................................................... 38
4.2.1. Magnoliales.................................................................................................... 38
4.2.1.1. Magnoliaceae ......................................................................................... 38
4.2.1.1.1. Magnolia liliflora Desr. - XIN YI HUA............................................... 38
4.2.1.1.2. Magnolia officinalis Rehd. et Wils. - HOU PO ................................. 42
4.2.2. Laurales .......................................................................................................... 50
4.2.2.1. Lauraceae ............................................................................................... 50
4.2.2.1.1. Cinnamomum cassia (L.) J. Presl - ROU GUI.................................... 50
6
4.2.3. Piperales ........................................................................................................ 55
4.2.3.1. Aristolochiaceae ..................................................................................... 55
4.2.3.1.1. Asarum sieboldii Miquel - XI XIN ..................................................... 55
4.3. Sous-classe des Ranunculidae ............................................................................. 60
4.3.1. Ranunculales .................................................................................................. 60
4.3.1.1. Berberidaceae ........................................................................................ 60
4.3.1.1.1. Epimedium sagittatum (Sieb. & Zucc.) Maxim. - YIN YANG HUO ..... 60
4.3.1.2. Lardizabalaceae ..................................................................................... 67
4.3.1.2.1. Akebia trifoliata (Thunb.) Koidz. – MU TONG .................................. 67
4.3.1.3. Menispermaceae .................................................................................... 72
4.3.1.3.1. Stephania tetrandra S.Moore – FANG JI........................................... 72
4.3.1.4. Ranunculaceae ....................................................................................... 79
4.3.1.4.1. Cimicifuga foetida L. – SHENG MA .................................................. 79
4.3.2. Cornales ......................................................................................................... 83
4.3.2.1. Cornaceae ............................................................................................... 83
4.3.2.1.1. Cornus officinalis Siebold & Zucc. – SHAN ZHU YU........................... 83
4.3.3. Gentianales .................................................................................................... 88
4.3.3.1. Rubiaceae ............................................................................................... 88
4.3.3.1.1. Gardenia jasminoides J. Ellis – ZHI ZI ................................................ 88
4.3.3.1.2. Morinda officinalis F. C. How – BA JI TIAN........................................ 93
4.3.3.1.3. Uncaria rhynchophylla Miq. – GOU TENG ........................................ 98
4.3.3.2. Gentianaceae ....................................................................................... 103
4.3.3.2.1. Gentiana macrophylla Pall. – QIN JIAO .......................................... 103
4.3.3.2.2. Gentiana scabra Bunge – LONG DAN CAO ..................................... 107
4.3.4. Lamiales ....................................................................................................... 112
4.3.4.1. Lamiaceae ............................................................................................ 112
4.3.4.1.1. Scutellaria baicalensis Georgi – HUANG QIN.................................. 112
4.3.4.1.2. Salvia miltiorrhiza Bunge – DAN SHEN ........................................... 120
4.3.4.1.3. Mentha haplocalyx Briq. – BO HE ................................................... 129
4.3.4.2. Oleaceae ............................................................................................... 133
4.3.4.2.1. Forsythia suspensa (Thunb.) Vahl – LIAN QIAO .............................. 133
4.3.4.3. Scrophulariaceae .................................................................................. 138
4.3.4.3.1. Rehmannia glutinosa Libosch. - SHENG DI HUANG ........................ 138
Rehmannia praeparata - SHU DI HUANG .......................................................... 138
4.3.5. Solanales ...................................................................................................... 147
4.3.5.1. Solanaceae ........................................................................................... 147

7
4.3.5.1.1. Lycium chinense Mill. – GOU QI ZI .................................................. 147
4.4. Sous-classe des Asteridae .................................................................................. 154
4.4.1. Apiales ......................................................................................................... 154
4.4.1.1. Apiaceae ............................................................................................... 154
4.4.1.1.1. Angelica pubescens Maximowicz - DU HUO ................................. 154
4.4.1.1.2. Angelica sinensis (Oliver) Diels - DANG GUI.................................. 161
4.4.1.1.3. Bupleurum chinense A. de Candolle - CHAI HU .............................. 170
4.4.1.1.4. Glehnia littoralis Fr. Schmidt ex Miq. - BEI SHA SHEN .................. 175
4.4.1.1.5. Ligusticum wallichii Franch. – CHUAN XIONG ................................ 179
4.4.1.1.6. Notopterygium incisium Ting. ex H.T.Chang – QIANG HUO ........... 183
4.4.1.2. Araliaceae ............................................................................................. 187
4.4.1.2.1. Acanthopanax senticosus Harms. - CI WU JIA .............................. 187
4.4.1.2.2. Panax Ginseng C. A. Meyer – REN SHEN ........................................ 193
4.4.1.2.3. Panax notoginseng (Burk.) F.H. Chen – SAN QI .............................. 201
4.4.2. Asterales ...................................................................................................... 208
4.4.2.1. Asteraceae ............................................................................................ 208
4.4.2.1.1. Artemisia capillaris Thunb. – YIN CHEN HAO ................................. 208
4.4.2.1.2. Atractylodes lancea DC. – CANG ZHU............................................. 213
4.4.2.1.3. Atractylodes macrocephala Koidz. – BAI ZHU ................................ 220
4.4.2.1.4. Chrysanthemum morifolium Ramat. – JU HUA............................... 227
4.4.2.2. Campanulaceae .................................................................................... 233
4.4.2.2.1. Codonopsis pilosula (Franch.) Nannf. – DANG SHEN ...................... 233
4.4.2.2.2. Platycodon grandiflorum (Jacq.) A. DC. – JIE GENG ....................... 238
5. Conclusion .................................................................................................................. 245
Bibliographie ...................................................................................................................... 246
Table des illustrations ........................................................................................................ 254

8
1. Introduction

L’utilisation des plantes comme moyen thérapeutique est apparu il y a des milliers
d’années et celles-ci ont longtemps été l’une des principales sources de fabrication des
remèdes.

Les plantes médicinales ont été, et restent encore de nos jours dans de nombreux
pays, un moyen de se soigner accessible et peu onéreux pour les populations. Les
premiers médicaments étaient souvent fabriqués à partir de matières premières
végétales, et, ce n’est que récemment, que les scientifiques ont synthétisé les premiers
principes actifs de manière chimique.

En Asie ou en Afrique, la médecine traditionnelle représente une large part des


techniques médicales utilisées par les populations. L’importance de l’utilisation de ces
médecines met en avant le fait qu’elles ne doivent pas être négligées. Ainsi, les autorités
sanitaires mondiales, telles que l’Organisation Mondiale de la Santé, ont commencé à
émettre des recommandations sur l’utilisation des remèdes traditionnels et à inciter les
scientifiques à se pencher sur ce sujet. En effet, celui-ci offre de très nombreuses bases
de recherche pour avancer dans le domaine de la médecine et de la pharmacie, et
proposer ainsi des moyens thérapeutiques innovants à partir de médecines ancestrales.

La médecine traditionnelle chinoise, et notamment la pharmacopée chinoise est


un fabuleux exemple de l’utilisation des plantes pour soigner diverses pathologies. Cette
pharmacopée renferme des centaines de drogues parmi lesquelles on retrouve de
nombreuses plantes. Chacune d’entre elles y est décrite afin de la récolter, de la préparer,
et de l’utiliser correctement pour soigner les pathologies courantes ou plus graves.

La médecine traditionnelle chinoise est très complexe et très éloignée de la


médecine occidentale que nous connaissons. Elle nécessite un apprentissage long et
fastidieux pour en comprendre toutes les subtilités et l’utiliser sur soi ou sur des patients.
En médecine chinoise, l’Homme est considéré dans sa globalité et le traitement des
maladies ne se fait pratiquement jamais à partir d’une seule drogue ou technique. Les
praticiens de médecine chinoise conjuguent alors les drogues de la pharmacopée ainsi
que les techniques des autres branches de la médecine traditionnelle chinoise comme
l’acupuncture et les massages, les exercices internes de relaxation et de respiration ou
encore les exercices externes comme le « Tai Qi Chuan » ou le « Qi Gong », afin de
corriger les équilibres du corps et rétablir la santé du patient.

Ayant toujours aimé les plantes et la nature, j’ai découvert au travers des cours de
botanique de ma première année de pharmacie une approche scientifique qui m’a
passionnée et l’utilisation des plantes en thérapeutique est devenue le sujet auquel je
voulais consacrer ma thèse d’exercice. Pour ces raisons, j’ai choisi de réaliser ce travail sur
le thème des plantes chinoises et je me suis attachée à l’aspect botanique des plantes
ainsi qu’à leur utilisation en médecine traditionnelle chinoise. J’ai également travaillé sur
les nouvelles données scientifiques disponibles à leur sujet, qui deviennent de plus en
plus conséquentes en quantité et en qualité. Ces nouvelles données permettent une
compréhension et une analyse plus poussées et plus précises des drogues de la
pharmacopée, et sont une source de recherche pharmacologique immense.

9
Le sujet proposé par Mesdames FONS et RAPIOR avait pour but de valoriser une
collection d’échantillons de plantes chinoises qui a servi de base à cette thèse d’exercice.
Cette collection a été offerte au laboratoire de botanique de la faculté de pharmacie de
Montpellier par Monsieur Bernard AUTEROCHE, et transmise grâce à Madame Sophie
COURCOUL, directrice de la Bibliothèque Universitaire de Pharmacie.

Je me suis donc intéressée à la médecine traditionnelle chinoise et en particulier à


la pharmacopée chinoise en travaillant sur ce sujet.

Le lot d’une centaine de plantes issues d’une gamme du laboratoire Arkopharma


qui n’est plus commercialisée aujourd’hui a été divisé selon la classification botanique
APG III pour garder une cohérence entre les différentes plantes et deux sujets de thèse
ont été ainsi traités. Le premier par Mlle Elsa KIRN, et le second, ci-après, par moi-même.

Le travail que j’ai réalisé ici ne peut prétendre à être un véritable traité de
médecine chinoise relative aux plantes du lot dont je disposais, mais j’ai essayé d’être la
plus exhaustive possible en conjuguant l’aspect botanique et l’aspect thérapeutique de
chacune des plantes.

Mon travail comporte en premier lieu une première partie qui fait état de la place
des médecines traditionnelles et de la phytothérapie de nos jours dans le monde. Puis,
dans un second temps j’ai réalisé pour chacune des trente-sept plantes du lot, une fiche
comportant la description botanique ainsi que l’identification de la plante par sa
monographie européenne ou française si elle existe, l’utilisation en médecine
traditionnelle, ainsi que les données scientifiques plus récentes sur la composition
chimique des plantes et leur intérêt pharmacologique et thérapeutique.

Le tableau ci-dessous reprend l’ensemble des plantes sur lesquelles j’ai travaillé
dans cette thèse.

10
Nom Chinois Nom Latin Nom Vernaculaire Français
CI WU JIA Acanthopanax senticosus Ginseng de Sibérie
MU TONG Akebia trifolata Akébia
DU HUO Angelica pubescens
DANG GUI Angelica sinensis Angélique de Chine
YIN CHEN HAO Artemisia capillaris Armoise à balais, armoise capillaire
XI XIN Asarum sieboldii Asaret
CANG ZHU Atractylodes lancea
BAI ZHU Atractylodes macrocephala Atractylode à grosse tête
CHAI HU Bupleurum sinense Buplèvre chinois
JU HUA Chrysanthemum morifolium Camomille de Chine
SHENG MA Cimicifuga fœtida
ROU GUI Cinnamomum cassia Cannelier de chine
DANG SHEN Codonopsis pilosula Ginseng du pauvre
SHAN ZHU YU Cornus officinalis Cornouiller officinal
YIN YANG HUO Epimedium sagittatum Epimède
LIAN QIAO Forsythia suspensa Forsythia pleureur
ZHI ZI Gardenia jasminoides Gardenia jasmoïde, tiaré
QIN JIAO Gentiana macrophylla Gentiane à grandes feuilles
LONG DAN CAO Gentiana scabra
BEI SHA SHEN Glehnia littoralis Gléhnie des plages
CHUAN XIONG Ligusticum wallichii Livèche de Szechuan
GOU QI ZI Lycium chinense Lyciet de Chine (baie de goji)
XIN YI HUA Magnolia liliflora Magnolia à fleurs de Lys
HOU PO Magnolia officinalis Magnolia officinal
BO HE Mentha haplocalyx Menthe chinoise
BA JI TIAN Morinda officinalis Noni chinois
QIANG HUO Notopterygium incisium
REN SHEN Panax ginseng Ginseng
SAN QI Panax notoginseng Pseudo ginseng
JIE GENG Platycodon grandiflorum Campanule à grandes fleurs
SHENG DI HUANG Rehmannia glutinosa Digitale chinoise
SHU DI HUANG Rehmannia praeparata Racine de Digitale chinoise préparée
DAN SHEN Salvia miltiorrhiza Sauge chinoise
WU WEI ZI Schisandra chinensis Schisandra de Chine
HUANG QIN Scutellaria baicalensis Scutellaire du lac Baïkal
FANG JI Stephania tetrandra
GOU TENG Uncaria rhynchophylla Griffe du chat

11
2. Phytothérapie, médecine traditionnelle et médecine moderne

L’origine de la phytothérapie est très lointaine. Depuis toujours, de nombreux


peuples utilisent les plantes pour se soigner.

Il est indéniable que la médecine moderne présente bien des avantages dans les
pathologies graves. De ce fait, de nos jours, on ne peut pas complètement l’exclure des
méthodes thérapeutiques. Malgré cela, la phytothérapie reste une thérapeutique aux
avantages considérables, et notamment pour guérir les petits maux quotidiens ou bien
pour renforcer les défenses immunitaires dans un but préventif.

Aujourd’hui les médicaments à base de plantes reviennent au premier plan et sont


de plus en plus plébiscités par les patients qui souhaitent revenir à un aspect plus naturel
des thérapeutiques. De plus, le contexte des ces dernières années qui recense de manière
récurrente des scandales sanitaires très médiatisés à propos de certains médicaments ne
font qu’accroitre la volonté du public de se tourner vers les médecines parallèles
naturelles comme la phytothérapie, l’aromathérapie, la nutrithérapie ou encore
l’homéopathie.

2.1. Intérêt de la phytothérapie

En phytothérapie, l’action des plantes sur l’organisme dépend de leur composition


chimique. En effet, la plupart des plantes renferme de nombreux composés actifs
pouvant se révéler très utiles en thérapeutique. Depuis le XVIIIème siècle et le début de
l’étude de ces substances chimiques pas les savants et chimistes, on considère les plantes
et leurs actions en fonction des principes actifs qu’elles contiennent. Cette recherche des
principes actifs contenus dans les plantes a permis au cours des siècles la mise au point de
nombreux médicaments particulièrement utiles comme par exemple la morphine,
extraite à l’origine du pavot à opium, la quinine, qui provient du quinquina, ou bien
encore la digoxine issue de la digitale et l’éphédrine de l’éphédra. (Chevallier A., 2001)

L’avancée scientifique dans la découverte de nouveaux médicaments a mis en


retrait l’utilisation des plantes traditionnelles. En effet, dans la médecine moderne
occidentale, les prescriptions de médicaments chimiques ont peu à peu pris le pas sur les
médicaments à base de plantes et les plantes elles-mêmes. Cependant, on peut percevoir
aujourd’hui une recrudescence de la demande de thérapies naturelles, et notamment la
phytothérapie, en réponse à une méfiance de l’opinion générale envers les médicaments
et leurs effets secondaires.
L’intérêt croissant qui est manifesté pour les médecines alternatives est sans
doute dû à un affaiblissement de l’état sanitaire en Occident, comme par exemple sur le
plan infectieux ou l’utilisation intensive d’antibiotiques a provoqué l’émergence de
résistances et de pathologies plus graves, car non réactives aux traitements anti-
infectieux. L’abus médicamenteux est aussi au centre du problème puisque les
occidentaux, et notamment les français, consomment de plus en plus de médicaments.

12
La phytothérapie connait ainsi un regain d’intérêt au fil des années. Des
préparations à base de plantes sont couramment utilisées et les effets thérapeutiques de
certaines plantes sont bien connus du grand public, comme l’onagre dans les troubles
menstruels, la menthe pour les problèmes digestifs ou le séné pour la constipation
passagère.

L’efficacité des soins à base de plantes est, de nos jours, vérifiée par des travaux
de recherche qui apportent un regard scientifique sur les propriétés des plantes
médicinales et leur utilisation traditionnelle, et tentent de donner des arguments
concrets en faveur de celle-ci. L’utilisation des plantes devient alors plus aisée pour les
phytothérapeutes qui peuvent se baser sur des études sérieuses et établir des
prescriptions de qualité en fonction de la pathologie et du patient. Notamment en ce qui
concerne le dosage et la posologie qui deviennent plus précis et donc plus efficaces tout
en évitant les effets secondaires et indésirables.

Le principe essentiel de l’utilisation des plantes en phytothérapie est la synergie


de l’ensemble des ses composants. Lorsqu’on utilise la plante entière plutôt que les
principes actifs qui la composent de façon séparée, qu’ils soient de synthèse ou extraits
de la plante par des méthodes physiques ou chimiques, l’efficacité semble être améliorée.

Les avantages de l’utilisation des plantes en thérapeutique sont démontrés par les
aspects économiques, écologiques et sanitaires de ce mode de thérapie. La connaissance
scientifique des plantes médicinales ne peut faire que conforter l’idée que celles-ci
présentent de nombreux bienfaits déjà connus dans les médecines traditionnelles et qui
meritent d’y porter attention.

L’association des savoirs ancestraux sur l’utilisation des plantes médicinales à la


médecine moderne peut donc être envisagée favorable aux patients. La phytothérapie
devient donc une médecine complémentaire très intéressante pour le patient à condition
qu’elle soit utilisée de manière sûre et rationelle. (Chevallier A., 2001)

2.2. Les plantes médicinales

La pharmacopée française possède une monographie pour définir précisément le


terme de « plante médicinale ».

Cette monographie est la suivante :

« Les plantes médicinales sont des drogues végétales au sens de la Pharmacopée


européenne (1433) dont au moins une partie possède des propriétés médicamenteuses.
Il est peu fréquent que la plante soit utilisée entière; le plus souvent il s'agit d'une ou de
plusieurs parties – définies dans le Glossaire des termes anatomiques utiles pour
l’identification A ou l’identification B (drogues végétales) employées dans la Pharmacopée
française – qui peuvent avoir chacune des utilisations différentes. Par extension, on
appelle souvent « plante médicinale » ou « plante » non seulement l'entité botanique,
mais aussi la partie utilisée.
13
Des plantes ayant des propriétés médicamenteuses peuvent avoir également des
usages alimentaires ou condimentaires, ou encore servir à la préparation de boissons
hygiéniques. Pour ces diverses utilisations, il s'agit soit des mêmes parties de plantes, soit
des parties différentes.
L’emploi de l'oxyde d'éthylène est interdit pour la décontamination des plantes
médicinales commercialisées en l'état. » (Pharmacopée française, 2013)

Les plantes médicinales appartiennent à la Pharmacopée Française mais leur


commercialisation est différente selon qu’il s’agit de plantes médicinales en vrac, de
phytomédicaments relevant de l’AMM « plantes » ou de spécialités pharmaceutiques
comprenant des molécules végétales ou des extraits de plantes. Les plantes médicinales
sont inscrites dans les différentes éditions de la Pharmacopée Française. La liste publiée
dans la 11ème édition est divisée en 2 parties :

 une liste A comprenant 416 plantes médicinales utilisées traditionnellement en


phytothérapie. Certaines d’entre elle sont toxiques et donc inutilisables telle
qu’elles mais peuvent être utilisées apres dilution, notamment en homéopathie.

 une liste B de 130 plantes dont l’évaluation du rapport bénéfice / risque est
négatif pour une utilisation traditionnelle en préparation magistrale. En effet, ces
plantes peuvent présenter des effets secondaires ou toxiques indésirables. Par
contre, en dilution, ces plantes peuvent servir à la préparation de médicaments
homéopathiques et sont vendues exclusivement par les pharmaciens. Le
maintient de ces plantes dans le monopole pharmaceutique permet d’éviter les
exploitations annexes qui seraient risquées pour la santé. (Ordre national des
pharmaciens, 2014)

Des groupes d’experts travaillent depuis des dizaines d’années à l’élaboration de


monographies de plantes qui précisent les caractéristiques spécifiques de chaque espèce,
ainsi que les techniques d’identifications botaniques (macroscopiques et microscopiques)
et chimiques (CCM, CPG, HPLC…) et de contrôle de qualité à mettre en œuvre (recherche
de pesticides, de radioactivité, de métaux lourds).

Ces monographies permettent aux industriels de préparer les dossiers de


demande de mise sur le marché de plantes ou de médicaments de qualité répondant à
des normes standardisées. La mise au point d’une monographie de la Pharmacopée
Française demande un travail important et un consensus sur les méthodes et les critères
de définition, de sorte qu’une partie seulement des plantes est pourvue d’une
monographie. On en recense 110 dans la 11e édition de la Pharmacopée Française. De
nouvelles monographies sont régulièrement publiées et les plus anciennes sont
régulièrement mises à jour. Au niveau européen, les experts de la Pharmacopée
Européenne élaborent également des monographies de plantes qui font l’objet d’un
consensus et qui s’appliquent alors aux différents pays de la Communauté Européenne.
(Société Française d’Ethnopharmacologie)

La pharmacopée européenne définit elle aussi une monographie pour les drogues
végétales ce qui permet d’établir ensuite les monographies pour chaque plante.

14
Les drogues végétales sont essentiellement des plantes ou des parties de plantes,
des algues, des champignons ou des lichens, entiers, fragmentés ou brisés, utilisés soit en
l’état, soit le plus souvent sous forme desséchée, en encore à l’état frais. Certains
exsudats n’ayant pas subi de traitements spécifiques sont également considérés comme
des drogues végétales. Les drogues végétales doivent être définies avec précision par la
dénomination scientifique botanique selon le système binomial (genre, espèce, variété,
auteur).
Le terme entier/entière s’applique aux drogues végétales n’ayant pas subi de
réduction de taille et qui sont présentées, séchées ou non, telles que récoltées.
Le terme fragmenté(e) s’applique aux drogues végétales ayant subi, après récolte,
une opération de réduction de taille visant à en faciliter la manutention, le séchage et/ou
le conditionnement.
Le terme brisé(e) s’applique aux drogues végétales lorsque certaines parties de la
plante, particulièrement fragiles, se cassent au cours du séchage, du conditionnement et
du transport.
Le terme divisé(e) s’applique aux drogues végétales ayant subi une opération de
réduction de taille, autre que la pulvérisation, qui conduit à l’obtention de particules de
taille telle que la description macroscopique figurant dans la monographie de la drogue
végétale n’est plus applicable. Si une drogue végétale est divisée à une fin spécifique (par
exemple pour la fabrication d’une tisane) de telle sorte qu’elle forme un produit
homogène, il s’agit alors d’une préparation à base de drogue végétale. Certaines drogues
végétales ainsi traitées peuvent faire l’objet de monographies spécifiques.
Sauf exception justifiée, une drogue végétale conforme à sa monographie et ayant
ensuite fait l’objet d’une division en vue d’une extraction doit satisfaire, sous sa forme
divisée, à la monographie de la drogue végétale, mis à part sa description macroscopique.
Le terme drogue végétale est synonyme du terme substance végétale utilisé dans
la législation communautaire européenne sur les médicaments à base de plantes.
(Pharmacopée européenne, 2012)

2.3. Qu’est ce que la médecine traditionnelle

« Médecine traditionnelle » est un terme global utilisé pour désigner les systèmes
de médecines traditionnelles tels que la médecine traditionnelle chinoise, l’Ayurvéda
indien, l’Unani arabe et diverses formes de médecine indigène.
Les thérapies issues des médecines traditionnelles englobent les thérapies
médicamenteuses, qui impliquent l’usage de médicaments à base de plantes ou des
plantes elles-même, de parties d’animaux ou de minéraux, ainsi que les thérapies non
médicamenteuses, qui sont administrées principalement sans usage de médicaments,
comme l’acupuncture, les thérapies manuelles et les thérapies spirituelles.
Dans les pays dont le système de santé prédominant est basé sur l’allopathie et les
techniques modernes, ou bien si la médecine traditionnelle n’a pas été incorporée au
système de santé national, celle-ci est souvent appelée médecine «complémentaire»,
«alternative» ou encore «non conventionnelle».

15
La médecine traditionnelle peut être codifiée, réglementée, enseignée
ouvertement, pratiquée largement et systématiquement, et bénéficier de milliers
d’années d’expérience.
Inversement, elle peut être hautement secrète, mystique et extrêmement
localisée, la connaissance de ses pratiques étant transmise de manière orale.
Elle peut être basée sur des symptômes physiques ou sur des forces perçues de
manière non habituelle.
Il est clair qu’au niveau mondial, la médecine traditionnelle échappe à une
définition ou à une description précise, étant donné qu’elle contient des caractéristiques
et points de vue divers et parfois contraires. Une définition de travail est néanmoins utile,
et pour l’OMS, celle-ci doit nécessairement être complète et exhaustive.

L’OMS définit donc la médecine traditionnelle comme « comprenant diverses


pratiques, approches, connaissances et croyances sanitaires intégrant des médicaments à
base de plantes, d’animaux et/ou de minéraux, des traitements spirituels, des techniques
manuelles et exercices, appliqués seuls ou en association afin de maintenir le bien-être et
traiter, diagnostiquer ou prévenir la maladie. »

L’usage de cette médecine est très répandu dans le monde et revêt une
importance sanitaire et économique croissante. En Chine, la médecine traditionnelle
chinoise correspond à 40% des soins de santé administrés.
Dans un même temps, l’usage de ce type de médecine se développe dans les pays
développés et on constate qu’en France, environ 50% de la population a déjà fait appel au
moins une fois à la médecine traditionnelle.

Figure 1 : pourcentage de la population ayant eu recours au moins une fois à la médecine traditionnelle dans certains
pays développés (Organisation mondiale de la santé, 2002) .

L’usage si répandu des médecines traditionnelles s’explique par le fait de son


accessibilité géographique et économique pour les populations les plus pauvres et les
plus isolées dans le monde. Dans les pays où les médicaments allopathiques sont parfois

16
très difficiles à se procurer, voire même impossibles, les populations utilisent
majoritairement leur médecine traditionnelle qui est la seule source de soins disponible.

Figure 2 : l'utilisation de la médecine traditionnelle est très répandue dans les pays en voie de développement
(Organisation mondiale de la santé, 2002).

Dans les pays où les traitements allopathiques sont devenus la norme, on voit une
réémergence de l’utilisation des médecines complémentaires, notamment à cause de
l’apparition de craintes vis-à-vis des effets nocifs des médicaments et la remise en
question de l’industrie pharmaceutique. Les médecines complémentaires semblent
également fournir un moyen moins agressif que l’allopathie pour la prévention et le
traitement de nombreuses pathologies, plus spécifiquement chez les populations fragiles
comme les enfants ou les personnes âgées, mais il est aussi indispensable de veiller aux
intéractions médicamenteuses possibles chez les personnes polymédiquées ainsi qu’aux
possibles effets indésirables, en particulier chez l’enfant.

Cette volonté d’utiliser les médecines complémentaires dans les pays développés
suscite un scepticisme de la part des thérapeutes modernes et s’accompagne d’une
demande accrue de preuves concernant les indications, l’innocuité et la qualité des
produits et des pratiques de médecines traditionnelles. Il existe des preuves scientifiques
concernant l’usage de l’acupuncture, de la phytothérapie ou de certaines thérapies
manuelles mais elles ne sont pas exhaustives et la majorité des usages repose sur la
tradition.

La mission de l’OMS en matière de médicaments essentiels et de politique


pharmaceutique est d’aider à sauver des vies et à améliorer la santé. Cette mission vise
essentiellement à combler l’immense écart entre les possibilités offertes par les
médicaments essentiels et le fait que pour des millions de personnes, particulièrement les
plus pauvres, les médicaments restent indisponibles, inabordables, dangereux et
incorrectement utilisés.
Ce travail est effectué par le biais de plusieurs fonctions centrales :
- la formulation de positions en matière de politique et de préconisation ;
- le travail en partenariat ;
- la publication de directives et d’outils pratiques ;
- le développement de normes et standards ;

17
- la stimulation d’une recherche stratégique et opérationnelle ;
- le développement de ressources humaines ;
- la gestion de l’information.

En termes de médecine traditionnelle, l’OMS exécute ces fonctions :

- En facilitant l’intégration de la médecine traditionnelle aux systèmes nationaux de


soins et de santé et en aidant les États Membres à développer leur propre politique
nationale relative à la médecine traditionnelle.
- En publiant des directives pour la médecine traditionnelle et en développant et
fournissant des normes nationales, des directives techniques et méthodologies pour la
recherche sur les thérapies et produits de médecine traditionnelle ainsi que pour la
fabrication de produits de médecine traditionnelle.
- En stimulant la recherche stratégique dans le domaine de la médecine
traditionnelle en apportant un soutien aux projets de recherche clinique sur l’innocuité et
l’efficacité de celle-ci, particulièrement en ce qui concerne les maladies telles que le
paludisme et le VIH.
- En préconisant un usage rationnel de la médecine traditionnelle et en
encourageant un usage basé sur des preuves.
- En gérant l’information sur la médecine traditionnelle en faisant office de centre
d’échange d’information.

Néanmoins, les défis décrits précédemment exigent que les activités de l’OMS dans
ce domaine soient étendues et accrues.

De plus en plus de pays mettent en place une politique visant à légiférer sur les
pratiques de médecine traditionnelle, et notamment la Chine. En effet, la constitution
Chinoise de 1949 contient une politique de médecine traditionnelle et il existe une
administration nationale de la médecine traditionnelle et complémentaire au sein du
ministère de la santé. De plus, les produits à base de plantes et leur industrie sont
réglementés. La pharmacopée comprend les plantes et les médicaments à base de
plantes utilisés en médecine traditionnelle chinoise. On compte également 170 instituts
nationaux et d’état de recherche en médecine traditionnelle chinoise, 30 universités de
médecines traditionnelle et plus de 500 000 médecins pratiquant ces techniques. Il existe
également des hôpitaux dédiés à cette médecine et la couverture sociale pour ces
traitements est intégrale puisque la pratique de la médecine traditionnelle chinoise est
entièrement intégrée au système national de santé. (Organisation mondiale de la santé,
2002)

2.4. Molécules végétales d’intérêt

Les plantes contiennent un ensemble de principes actifs très intéressants en


thérapeutique. Ces molécules naturellement présentes dans les plantes peuvent apporter
de nombreux bénéfices dans la prévention ou le traitement des pathologies humaines.

Les plantes définies par une monographie dans les pharmacopées sont composées
de multiples molécules présentes en une certaine quantité bien définie dans la
18
monographie. Ceci assure une homogénéité dans les lots de plantes utilisés, prescrits et
vendus en tant que moyen thérapeutique.

Les molécules actives sur le plan thérapeutique font parties le plus souvent d’une
famille chimique dont l’activité a été démontrée sur l’organisme. Certaines de ces
molécules sont utilisées de manière brute en phytothérapie en utilisant des plantes très
peu transformées.
La phytothérapie consiste en l’administration de la plante elle-même. La plante
peut être utilisée sous forme de poudre mise en gélules, en décoction ou encore en
infusion.
Les molécules d’intérêt sont également extraites des plantes qui les produisent et
sont utilisées dans des médicaments allopathiques. Dans la plupart des cas, ces
médicaments doivent alors être prescrits par un médecin pour être délivrés et
administrés à un patient. Dans ca cas là on parlera plus précisément de principes actifs
issus de plantes.

Voici quelques exemples de familles chimiques présentant un interêt


pharmacologique. (Bruneton, 2009) (Chevallier A., 2001)

2.4.1. Les phénols

Il existe une très grande variété de composés phénoliques, allant des substances les
plus simples comme l’acide salicylique, à des substances plus complexes comme des
composés phénoliques rattachés à des glucides.
Parmi de nombreuses et diverses propriétés, les phénols sont des composés anti-
inflammatoires et antiseptiques, certains sont aussi antioxydants et antiviraux.

Figure 3 : Acide salicylique

2.4.2. Les huiles essentielles

Les molécules volatiles qui composent les huiles essentielles sont parmi les
composés chimiques les plus importants des plantes médicinales. En effet, certaines
huiles essentielles sont composées de nombreuses molécules actives très puissantes. On
peut notamment citer les alcools, les coumarines, les oxydes, les cétones, les lactones, les
terpènes, les phénols, les éthers, les acides, les esters, ou encore les aldéhydes
aromatiques ou terpéniques.

19
Toutes ces molécules confèrent aux huiles essentielles des propriétés très
intéressantes en aromathérapie ou encore en phytothérapie par l’utilisation de la plante
d’où provient l’huile essentielle. On retrouve, entre autres, des effets immunostimulants,
anti-infectieux, sédatifs, mucolytiques, expectorants ou encore antiviraux et
antiparasitaires.

Figure 4 : limonène

2.4.3. Les flavonoïdes

Les flavonoïdes sont présents dans la plupart des plantes. Ce sont des pigments
polyphénoliques qui contribuent, entre autre, à colorer les fruits et les fleurs en jaune ou
en blanc. Leur champ d’action est très large et ils possèdent de nombreuses vertus
médicinales.
Les principales actions des flavonoïdes sont des effets antioxydants avec un effet
sur la circulation sanguine, des effets anti-inflammatoires et antiviraux, ou encore des
effets protecteurs sur le foie.

Figure 5 : structure de base des flavonoïdes

2.4.1. Les coumarines

Les coumarines ont diverses propriétés selon leur type. On retrouve les
furanocoumarines, dont certaines sont phototoxiques au contact de la peau et des UV et
peuvent provoquer des dermatites importantes. D’autres coumarines ont des propriétés
fluidifiantes du sang et sont à la base de la synthèse de la warfarine, un anticoagulant de
synthèse très utilisé en thérapeutique cardiovasculaire.

Figure 6 : coumarine
20
2.4.2. Les tanins

La majorité des plantes contient des tanins à des degrés plus ou moins élevés. Les
tanins donnent un goût amer à l’écorce ou aux feuilles qui en contiennent beaucoup et
cela les rend impropres à la consommation, notamment par les insectes ou les animaux.
C’est en fait un moyen de protection développé par les plantes.
Les tanins sont des composants polyphénoliques qui ont un effet astringent sur les
tissus en liant les protéines. Les plantes riches en tanins sont utilisées pour retendre les
tissus trop souples comme les vaisseaux sanguins dans le cas de varices, l’intestin dans les
troubles digestifs comme les diarrhées ou pour réparer la peau dans des pathologies
telles que l’eczéma ou les brulures.

Figure 7 : procyanidine (tanin complexe)

2.4.3. Les anthocyanes

Les anthocyanes sont issus de l’hydrolyse des anthocyanidines qui donnent aux
fleurs et aux fruits leurs teintes bleue, rouge ou pourpre. Ce sont de puissants
antioxydants qui nettoient l’organisme des radicaux libres. Ils permettent d’améliorer la
circulation, notamment dans les régions du cœur, des mains, des pieds et des yeux.

Figure 8 : structure de base des anthocyanidines

2.4.4. Les saponines

Les saponines sont présentes dans de nombreuses plantes médicinales. Elles


doivent leur nom au fait qu’elles sont tensioactives et produisent de la mousse quand on
les plonge dans l’eau.

21
Les saponines existent sous deux formes, les stéroïdes et les triterpénoïdes. Les
structures chimiques des stéroïdes sont proches de nombreuses hormones humaines, ce
qui leur confère un effet sur les activités hormonales de l’organisme humain. Les
triterpénoïdes sont moins proches des hormones humaines et ont donc une activité
hormonale moindre. En revanche, elles sont expectorantes et facilitent l’absorption des
aliments.

Figure 9 : solanine (saponine stéroïdique)

2.4.5. Les anthraquinones

Les anthraquinones sont les principaux constituants des plantes comme le séné ou
la rhubarbe de Chine qui sont très utilisées dans la constipation. Elles ont un effet laxatif
stimulant sur le gros intestin mais sont aussi irritantes. Elles agissent en provoquant des
contractions des parois intestinales qui stimulent l’évacuation des selles et rendent celles-
ci plus liquides ce qui facilite également le transit intestinal.

Figure 10 : anthraquinone

2.4.6. Les hétérosides cardiaques

Les hétérosides cardiotoniques ont une action directe et puissante sur le cœur en
régulant le rythme cardiaque.
On peut citer par exemple la famille des digitaliques extraits de la digitale pourpre
(Digitalis purpurea) et qui sont à la fois des principes actifs puissants utilisés dans les
maladies cardiovasculaires et des molécules toxiques rendant la plante en elle-même
fortement toxique. Ces hétérosides ont aussi un effet diurétique en aidant à transférer les
liquides des tissus et du système circulatoire vers les conduits urinaires. (Bruneton, 2009)

22
Figure 11 : digoxine

2.4.7. Les hétérosides cyanogènes

Ces hétérosides cyanogènes, ou cyanogénétiques, sont potentiellement très


toxiques par libération d’acide cyanhydrique entrainant des troubles cardiaques, des
troubles de la conscience et des troubles respiratoires pouvant entrainer la mort. On
retrouve par exemple ce type de troubles dans les intoxications par le cotoneaster, le
pyracantha, le manioc cru ou bien l’amande amère qui contient de l’amygdaloside.
Néanmoins, certaines plantes contenant des hétérosides cyanogènes comme le
laurier cerise (Prunus laurocerasus) peuvent présenter des propriétés thérapeutiques.
Dans le cas du laurier cerise, c’est l’eau distillée de laurier cerise qui dispose d’une
monographie française précise. Celle-ci est utilisée comme aromatisant, antispasmodique
et stimulant respiratoire. (Bruneton, 2005)

Figure 12 : Amygdaloside

Figure 13 : Acide Cyanhydrique

23
2.4.8. Les polysaccharides

Les polysaccharides sont des molécules complexes composées de sucres liés entre
eux de manière linéaire ou ramifiée, et retrouvés dans de nombreuses plantes.

Du point de vue de la phytothérapie, les polysaccharides les plus importants sont


les mucilages et les gommes que l’on retrouve le plus souvent dans les racines, les feuilles
et les graines. Les mucilages ont comme principale capacité d’absorber l’eau en grande
quantité, produisant ainsi une masse gélatineuse qui peut être utilisée pour calmer les
tissus enflammés, par exemple la peau ou la muqueuse digestive.
Certains polysaccharides sont aussi utilisés en cosmétologie pour leur propriété
émolliente.

Figure 14 : polymère d'agarose

2.4.9. Les alcaloïdes

Les alcaloïdes forment un groupe très large composé de molécules présentant


presque toutes un atome d’azote les rendant pharmacologiquement très actives. On peut
notamment citer la morphine extraite du pavot ou encore la quinine extraite du
quinquina.
On retrouve également dans le groupe des alcaloïdes la molécule d’atropine,
extraite de la belladone (Atropa belladonna) utilisée en tant que principe actif dans
différents médicaments, et qui a une action directe sur le corps comme anticholinergique.
C’est un antagoniste compétitif de l’action muscarinique de l’acétylcholine et d’autres
parasympathomimétiques. Son utilisation est vaste dans des domaines comme
l’ophtalmologie ou l’urologie mais reste limitée à une prescription et une surveillance
médicale. (Bruneton, 2005) (OMS, 1991)

Figure 15 : atropine

24
2.4.10. Les vitamines

Les plantes médicinales sont particulièrement riches en vitamines nombreuses et


variées, notamment la vitamine C dans le citronier (Citrus limon), ou le bêta-carotène (ou
provitamine A) dans la carotte (Daucus carota).

Figure 16 : acide ascorbique = vitamine C

2.4.11. Les minéraux

Les minéraux sont aussi des constituants majeurs des plantes utilisées en
médecine. Celles-ci tirent les minéraux du sol et les transforment en une structure
facilement assimilable par l’organisme.
On retrouve par exemple une grande quantité de potassium dans le pissenlit
(Taraxacum officinale) qui lui procure un effet diurétique ou encore de la silice dans la
prêle (Equisetum arvense) qui lui confère des propriétés antirhumatismales.

25
3. La Classification APG III

Figure 17 : classification APG III (Nadot., 2013)

La systématique est une discipline qui permet d’inventorier, de classer et de


décrire des organismes vivants, y compris dans le monde végétal. L’accumulation par les
botanistes, depuis les débuts de cette science, de données sur les différentes espèces a
permis de créer des relations entre elles et ainsi de pouvoir mieux comprendre leurs
origines.
La recherche d’une classification la plus cohérente possible est une partie très
importante de la botanique moderne et la systématique est aidée aujourd’hui par de
nouveaux moyens technologiques comme par exemple le séquençage ADN et la
phylogénie.

Le principe de groupement des espèces par rapport à leurs similitudes et le fait de


donner un nom et une classification hiérarchique à ces groupes est indispensable pour
arriver à les décrire et les énumérer. Les botanistes ont donc établi une classification de
ces groupes qui sont appelés « taxons ».

Au cours de son évolution, la botanique a vu passer un grand nombre de


classifications taxonomiques différentes et il existe des divergences d’avis entre les
auteurs à propos des critères et des caractères utilisés pour classer ou non une espèce
dans un taxon.

Aujourd’hui la plupart des botanistes s’accordent sur le fait que la taxonomie doit
refléter l’évolution des plantes et donc s’appuyer au maximum sur la phylogénie.
Dans ce sens là, un vaste groupe d’auteurs appelés « Angiosperm Phylogeny
Group » a proposé dès 1998 une première classification des angiospermes, l’APG I, qui en
est depuis 2009, à sa troisième mise à jour. La phylogénie est devenue un outil
indispensable dans l’établissement des relations entre espèces et la classification APG III
en tient largement compte dans ses mises à jour. (Angiosperm phylogeny group, 2009)
26
La systématique évolue constamment et la classification botanique que nous
utiliserons dans l’étude des plantes de ce lot d’échantillons est la classification APG III
mise à jour en 2009 par l’Angiosperm Phylogeny Group et qui est la plus utilisée par le
monde de la botanique. (Angiosperm phylogeny group, 2009) (Nadot., 2013)

Une classification révisée et mise à jour pour les familles de plantes à fleurs est
fournie par l’APG III. De nombreuses études récentes ont donné des preuves de plus en
plus détaillées pour répartir les familles non placées auparavant, ce qui entraîne un
certain nombre de changements dans la classification.
Quatorze nouveaux ordres ont été adoptés dans l’APG III, on y retrouve les
Amborellales, les Berberidopsidales, les Bruniales, les Buxales, les Chloranthales, les
Escalloniales, les Huerteales, les Nymphaeales, les Paracryphiales, les Petrosaviales, les
Picramniales, les Trochodendrales, les Vitales et les Zygophyllales. Un certain nombre de
genres et de familles non placés précédemment sont inclus ici dans les ordres, ce qui
réduit considérablement le nombre des taxons non placés. (Angiosperm phylogeny group,
2009) (Dupond F., 2012)

27
Figure 18 : classification APG III élaborée en 2009 par l’Angiosperm Phylogeny Group, utilisée par la majorité des
botanistes, les traits en noirs représentent les liens de parentés phylogéniques entre les différents groupes. Les noms
en bout de branches représentent les ordres regroupant chacun une ou plusieurs familles. (Angiosperm phylogeny
group, 2009)

28
Ainsi, la classification et l’identification de chaque plante par leur nom latin
international pour le lot de plantes chinoises à étudier est la suivante :

Nom
Nom Latin Division Classe Sous-classe Ordre Famille
Chinois

WU WEI Schisandra
Magnoliophyta Magnolopsida Magnoliidae Austrobaileyales Schisandraceae
ZI chinensis

Cinnamomum Magnoliopsida
ROU GUI Magnoliophyta Magnoliidae Laurales Lauraceae
cassia

XIN YI Magnolia
Magnoliophyta Magnoliopsida Magnoliidae Magnoliales Magnoliaceae
HUA liliflora

Magnolia
HOU PO Magnoliophyta Magnoliopsida Magnoliidae Magnoliales Magnoliaceae
officinalis

Asarum
XI XIN Magnoliophyta Magnoliopsida Magnoliidae Piperales Aristolochiaceae
sieboldii
YIN
Epimedium
YANG Magnoliophyta Asteriopsida Ranunculidae Ranunculales Berberidaceae
sagittatum
HUO
MU Akebia
Magnoliophyta Asteriopsida Ranunculidae Ranunculales Lardizabalaceae
TONG trifoliata

Stephania
FANG JI Magnoliophyta Asteriopsida Ranunculidae Ranunculales Menispermaceae
tetrandra

SHENG Cimicifuga
Magnoliophyta Asteriopsida Ranunculidae Ranunculales Ranunculaceae
MA foetida

SHAN Cornus
Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Cornales Cornaceae
ZHU YU officinalis

BA JI Morinda
Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Gentianales Rubiaceae
TIAN officinalis

Gardenia
ZHI ZI Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Gentianales Rubiaceae
jasminoides

GOU Uncaria
Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Gentianales Rubiaceae
TENG rhynchophylla

Gentiana
QIN JIAO Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Gentianales Gentianaceae
macrophylla
LONG
Gentiana
DAN Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Gentianales Gentianaceae
scabra
CAO
Mentha
BO HE Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Lamiales Lamiaceae
haplocalyx

DAN Salvia
Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Lamiales Lamiaceae
SHEN miltiorrhiza

HUANG Scutellaria
Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Lamiales Lamiaceae
QIN baicalensis

LIAN Forsythia
Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Lamiales Oleaceae
QIAO suspensa
SHENG
Rehmannia
DI Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Lamiales Scrophulariaceae
glutinosa
HUANG

29
SHU DI Rehmannia
Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Lamiales Scrophulariaceae
HUANG praeparata

GOU QI Lycium
Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Solanales Solanaceae
ZI chinense

Angelica
DU HUO Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Apiales Apiaceae
pubescens

DANG Angelica
Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Apiales Apiaceae
GUI sinensis

BEI SHA Glehnia


Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Apiales Apiaceae
SHEN littoralis

CHUAN Ligusticum
Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Apiales Apiaceae
XIONG wallichii

QIANG Notopterygium
Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Apiales Apiaceae
HUO incisium

Bupleurum
CHAI HU Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Apiales Apiaceae
sinense

REN Panax
Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Apiales Araliaceae
SHEN ginseng

Panax
SAN QI Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Apiales Araliaceae
notoginseng

CI WU Acanthopanax
Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Apiales Araliaceae
JIA senticosus

CANG Atractylodes
Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Asterales Asteraceae
ZHU lancea

Atractylodes
BAI ZHU Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Asterales Asteraceae
macrocephala
YIN
Artemisia
CHEN Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Asterales Asteraceae
capillaris
HAO
Chrysanthemum
JU HUA Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Asterales Asteraceae
morifolium

DANG Codonopsis
Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Asterales Campanulaceae
SHEN pilosula

Platycodon
JIE GENG Magnoliophyta Asteriopsida Asteridae Asterales Campanulaceae
grandiflorum

(Angiosperm phylogeny group, 2009) (IPNI, 2004)

30
31
4. Plantes utilisées en médecine traditionnelle chinoise

4.1. Magnoliophyta archaïque

4.1.1. Austrobaileyales
4.1.1.1. Schisandraceae

4.1.1.1.1. Schisandra chinensis (Turc.) Baill. - WU WEI ZI

4.1.1.1.1.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Magnioliopsida
Sous-classe : Magnoliidae
Ordre : Austrobaileyales
Famille : Schisandraceae
Genre : Schisandra
Espèce : Schisandra chinensis (Turczaninow) Baillon
(IPNI, 2004)

4.1.1.1.1.2. Noms vernaculaires et synonymes

Schisandra chinensis (Turc.) Baill. (latin)


Wu wei zi (chinois)
Schisandra de Chine, Arbre aux cinq saveurs (français)
Chinese magnolia vine (anglais)
Fructus Schisandrae

4.1.1.1.1.3. Description botanique

Le schisandra de Chine est une liane, mesurant jusqu'à 25 mètres de longueur.

Les feuilles sont alternes de 5 à 7.5 cm de long sur 2.5 à 5 cm de large. Ces feuilles
sont pétiolées (1 à 4 cm de long) et glabres, le limbe est elliptique à obovale avec des
bords denticulés à crantés.

Les inflorescences sont en bouquets axillaires à la base des jeunes pousses, elles
sont dioïques ou monoïques, constituées de fleurs de 1 cm de large, blanches à jaunes, et
odorantes.

Les fruits sont des drupes rouges à maturité et disposées en grappe. Chaque drupe
est plus ou moins sphérique, son péricarpe est fortement ridé et elle renferme une ou
deux graines réniformes, brun-jaune et luisantes. (Bruneton, 2009) (Missouri Botanical
Garden , 2008) (Panossian A., 2008) (Pinkas M., 1996)

32
La floraison a lieu entre Mai et Juin et le fruit arrive entre Juillet et septembre
pour être à maturité à l’automne où il sera récolté. (Institute of chinese materia medica
and china academy of traditional chinese medicine, 1989) (Missouri Botanical Garden ,
2008)

Le schisandra pousse entre 1200 et 1700 mètres d’altitude le long des rivières,
dans les pentes ou les ravins. (Missouri Botanical Garden , 2008)

On trouve cette espèce dans le nord-est de la Chine, en Mandchourie ou au Japon.


(Guillaume G., 2009)

4.1.1.1.1.4. Photo

Figure 19 : drupes et feuillage de Schisandra chinensis (Turczaninow) Baillon (Panossian A., 2008) (Wikipédia, 2014)

Figure 20 : plante sèche, Schisandra chinensis (photo : Emilie Coste)

33
4.1.1.1.1.5. Utilisation

 Partie utilisée :

La partie utilisée est le fruit, une drupe, cueillie à maturité à l’automne puis pelée
et séchée au soleil. Elle est utilisée crue ou en préparation dans du miel ou du vinaigre.
(Guillaume G., 2009) (IMTC, 2010) (Pinkas M., 1996)

 Monographie de la pharmacopée européenne 7ème édition :

 Définition :

Schisandrae chinensis fructus. Fruit de Schisandra de Chine.


Fruit mur, entier, séché ou soumis à la vapeur d’eau puis séché de Schisandra chinensis
(Turcz.) Baill.
Teneur : au minimum 0.40 pour cent de schisandrine (C24 H32 O7 ; Mr 432.5) drogue
desséchée. (Pharmacopée européenne, 2012) (World Health Organization, 2007)

 Identification :

A. Baie plus ou moins sphérique, d’un diamètre pouvant atteindre 8 mm ; surface externe
rouge, brun-rouge ou noirâtre, parfois recouverte d’une pruine blanchâtre ; péricarpe
fortement fripé ; présence de 1-2 graines réniformes, brun-jaune, luisantes, à enveloppe
fine.

B. Réduisez le fruit de Schisandra de Chine en poudre. La poudre est brun-rouge.


Examinez au microscope en utilisant de la solution d’hydrate de chloral. La poudre
présente les éléments suivants : des fragments du péricarpe, brun-rouge, constitués
d’une assise de cellules épicarpiques, aux parois fines, accompagnées de cellules à huile
essentielle éparses et de plusieurs assises de cellules du mésocarpe, ovoïdes, plus ou
moins écrasées ; des fragments du tégument externe de la graine composé de cellules
scléreuses, aux parois épaisses et finement canaliculées, polygonales vues de face (15-
50 µm de diamètre), et en palissade vues de profil ; des fragments du tégument interne à
cellules scléreuses, isolées ou groupées en petits amas, d’environ 80 µm de diamètre, aux
parois peu épaissies et nettement canaliculées ; des fragments d’albumen à cellules
polyédriques contenant des gouttelettes d’huile et de grains d’aleurone. Examinez au
microscope en utilisant une solution de glycérol à 50 pour cent V/V : la poudre présente
des cellules parenchymateuses du mésocarpe contenant de nombreux petits grains
d’amidon arrondis.

C. Examinez les chromatogrammes obtenus dans l’essai Schisandra sphenanthera.

Plaque de Chromatographie en Couche Mince (CCM)


Plaque de Silice F254 ; phase mobile : acide acétique / acétate d’éthyle / toluène (2/22/46)

Résultats A : voir ci-après la séquence des bandes d’atténuation de fluorescence


présentes dans les chromatogrammes obtenus avec la solution témoin et la solution à
examiner. Par ailleurs, d’autres bandes d’atténuation de fluorescence, de faible intensité,

34
peuvent être présentes dans le chromatogramme obtenu avec la solution méthanolique à
examiner.

 Plaque de CCM sous UV 254 nm :

Haut de la plaque

γ-Schisandrine : une bande Une bande d’atténuation de


d’atténuation de fluorescence fluorescence (γ-schisandrine)
_______ _______
Une faible bande d’atténuation de
fluorescence
_______ _______
Schisandrine : une bande Une bande d’atténuation de
d’atténuation de fluorescence fluorescence (schisandrine)

Solution témoin Solution à examiner

Résultats B : voir ci-après la séquence des bandes présentes dans les chromatogrammes
obtenus avec la solution témoin et la solution à examiner. Par ailleurs, d’autres bandes de
faible intensité peuvent être présentes dans le chromatogramme obtenu avec la solution
à examiner.

 Plaque de CCM après révélation par Acide sulfurique H2SO4, à 120°C pendant 7
minutes :

Haut de la plaque

γ-Schisandrine : une bande brune Une bande brune (γ-schisandrine)


_______ _______

_______ _______
Schisandrine : une bande vert-brun Une bande vert-brun intense
intense (schisandrine)

Solution témoin Solution à examiner

 ESSAI

Schisandra sphenanthera. Chromatographie sur couche mince.


Solution à examiner. Pesez 2,5 g de fruit de schisandra de Chine pulvérisé et ajoutez
10 mL de méthanol. Extrayez dans un bain à ultrasons à 25 °C pendant 5 min et
centrifugez.
Solution témoin. Dissolvez 5 mg de schisandrine et 5 mg de γ-schisandrine dans 5 mL
de méthanol.
Plaque : plaque au gel de silice F254 pour CCM (5-40 µm) [ou plaque au gel de silice
F254 pour CCM (2-10 µm)].
Phase mobile : acide acétique, acétate d’éthyle, toluène (2:22:46 V/V/V).
Dépôt : 5 µL [ou 2 µL] en bandes de 10 mm [ou 6 mm].
Développement : sur un parcours de 10 cm [ou 7 cm].
Séchage : à l’air.

35
Détection A : examinez en lumière ultraviolette à 254 nm.
Détection B : pulvérisez une solution d’acide sulfurique à 100 g/L dans du méthanol et
chauffez à l’étuve à 120 °C pendant 7 min ; examinez à la lumière du jour.
Résultats B : le chromatogramme obtenu avec la solution à examiner présente une bande
due à la schisandrine et une bande due à la γ-schisandrine. Le chromatogramme
ne présente pas de bande rose-violet intense dans le tiers médian.
(Pharmacopée européenne, 2012)

 Pharmacopée Française 11ème édition :

Le fruit du Schisandra de Chine est cité dans la liste A des plantes médicinales
utilisé en médecine traditionnelle chinoise. (Pharmacopée française, 2013)

 Usage thérapeutique :

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

Le fruit de Schisandra chinensis ou « Wu Wei Zi » est utilisé en médecine


traditionnelle chinoise. Cette drogue de la pharmacopée chinoise est de saveur acide et
douce et de nature tiède, et s’adresse aux méridiens du poumon, du cœur et du rein. (Yan
Lu, 2009) Le Schisandra a pour mode d’action d’engendrer les liquides, tonifier l’énergie,
les reins et le cœur, et est astringent et consolidant. (Chen, 2003) (Guillaume G., 2009)
(Pinkas M., 1996)

Il est utilisé en médecine traditionnelle chinoise pour différentes indications :


- Toux sèche chronique et asthme
- Sueurs nocturnes ou spontanées
- Diarrhée chronique, spermatorrhée
- Etat anxieux avec insomnie, palpitation, cauchemar et énurésie
(Bruneton, 2009) (Chen, 2003) (Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996)

L’ensemble de ces troubles sont traités par association à d’autres plantes dans
différentes décoctions et préparations.

 Constituants chimiques et Activités physiologiques et thérapeutiques :

Le fruit du schisandra est riche en huile essentielle composé de sesquiterpènes et


de composés aromatiques. Celle-ci contient des acides organiques, des nortriterpénoïdes
lactoniques et des lignanes qui apportent l’essentiel des activités physiologies
intéressantes.
Parmi les lignanes présents dans le fruit du schisandra de Chine, les principales
molécules retrouvées sont schisanhénol, les shisandrines, les gomisines, le schisanhénol
et la désoxyschisandrine qui ont un effet antioxydant et protecteur contre les radicaux
libres, permettent de baisser le taux de transaminases (ASAT et ALAT) et favorisent la
régénération du foie (Pinkas M., 1996). Elles ont aussi un effet antagoniste calcique et
inhibiteur de l’agrégation plaquettaire. (Sinclair, 1998) (Yan Lu, 2009)

36
Figure 21 : molécules présentes dans le Schisandra de Chine (World Health Organization, 2007)

Des recherches ont aussi montré que l’extrait de schisandra à un effet anti
inflammatoire dans les pathologies pulmonaires. (Hyunsu Bae, 2012)

Des études sur l’homme montrent que les baies de schisandra possèdent plusieurs
propriétés thérapeutiques et physiologiques comme :

- l’augmentation de l'endurance, la précision des mouvements et la capacité de


travail physique.
- l’augmentation de l'endurance mentale.
- l’amélioration de la fonction visuelle et la vision dans l'obscurité.
- Des effets anti-inflammatoires locaux.
- une amélioration de la qualité de vie.
- la prévention de l’immunosuppression induite par les chimiothérapies et la
radioprotection.
- le traitement de la gastrite chronique et des ulcères gastro-duodénaux.
- une efficacité dans le traitement de la pneumonie et de la grippe.
- Un effet sur la cicatrisation des plaies.
- La normalisation de la pression artérielle et le rythme cardiaque chez les
patients hypertendus. (Panossian A., 2008) (Sinclair, 1998)

Enfin, il a aussi été montré que la décoction de Schizandra chinensis présente des
effets antibactériens in vitro sur Bacillus subtilis, Bacillus dysenteraie, Bacillus typhi, and
Staphylococcus aureus. (Sinclair, 1998)

4.1.1.1.1.6. Dosage et posologie

La posologie recommandée en médecine chinoise est de 2 à 6 grammes par jour


en décoction et 1 à 3 grammes en poudre de décoction. (Chen, 2003) (Institute of chinese
materia medica and china academy of traditional chinese medicine, 1989)

37
4.2. Sous-classe des Magnoliidae

4.2.1. Magnoliales
4.2.1.1. Magnoliaceae

4.2.1.1.1. Magnolia liliflora Desr. - XIN YI HUA

4.2.1.1.1.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Magnioliopsida
Sous-classe : Magnoliidae
Ordre : Magnoliales
Famille : Magnoliaceae
Genre : Magnolia
Espèce : Magniolia liliflora Desrousseaux
(IPNI, 2004)

4.2.1.1.1.2. Noms vernaculaires et synonymes

Magnolia denudata Desrousseaux.


= Magnolia obovata Thunberg
= Magnolia biondii Pamp.
Xin Yi Hua (chinois)
Magnolia à fleurs de Lys (français)
Lili magnolia (anglais)
Flos magnoliae

4.2.1.1.1.3. Description botanique

Magnolia liliflora est un arbuste ou un petit arbre allant jusqu’à 3 à 4 m de haut, le


plus souvent cespiteux et de croissance lente.L’écorce est de couleur brun grisâtre.

Le feuillage est caduc. Les feuilles sont de forme elliptique à obovale et ont une
marge entière. L’apex est aigu à acuminé et la base se rétrécit graduellement le long
pétiole qui mesure 0,8 à 2 cm. Le limbe mesure de 8 à 18 cm de long sur 3 à 10 cm de
large. Il est coriace, de couleur vert grisâtre et luisant sur la face supérieure et plus clair et
pubescent sur la face inférieure. Les nervures sont fortement marquées, on compte de 8
à 10 veines de chaque côté de la nervure médiane.

Les boutons floraux, de couleur jaune pâle, soyeux, apparaissent au printemps


avant les feuilles et sont ovoïdes.
Les fleurs sont solitaires et odorantes, leur taille peut aller jusqu’à 12 cm et sont
étroites en forme de vase. Le pédoncule est épais et solide pour soutenir cette fleur. Elles
sont dressées sur les rameaux les plus jeunes et comportent 6 pétales de couleur pourpre
à rose pâle. Ceux-ci sont plus clairs à l’intérieur, charnus, oblongs et les sépales sont
caducs et lancéolés. Les fleurs sont hermaphrodites et comptent de nombreuses et
longues étamines (10 cm) de couleur rouge violacé.

38
Les fruits sont des capsules brun violacé foncé, cylindriques, mesurant de 7 à 10
cm. Ils s’ouvrent à maturité et laissent sortir des graines rouge vif, suspendues par un
filament. (Pei, 1944) (Mauric N., 2000) (Missouri Botanical Garden , 2008) (Pinkas M.,
1996)

La floraison démarre avant le développement du feuillage et dure de Mars à Avril.


Les fruits apparaissent entre les mois d’Août et Septembre. (Missouri Botanical Garden ,
2008)

On le retrouve entre 300 et 1600 m d’altitude, en lisière forestière ou dans les


pentes. Cette espèce est cultivée comme plante ornementale et médicinale. (Missouri
Botanical Garden , 2008)
Le magnolia à fleur de lys est originaire de l’Est et du centre de la Chine et du
Japon. Il est cultivé dans les provinces du He Nan, du Si chuan, du Yun nan et du An Hui.
(Guillaume G., 2009) (Missouri Botanical Garden , 2008)

4.2.1.1.1.4. Photo

Figure 22 : Magnolia liliflora Desr. (EOL, 2013)

Figure 23 : plante sèche, Magnolia liliflora (photo : Emilie Coste)

39
4.2.1.1.1.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée inscrite à la pharmacopée chinoise et qui est nommée Xin Yi Hua
sont les boutons floraux non éclos. Ils sont cueillis au printemps, séchés à l’ombre et
broyés puis utilisés cru. La pharmacopée chinoise admet aussi les boutons floraux de
Magnolia biondii Pamp. Et Magnolia sprengeri Pamp. (Chen, 2003).

 Monographie de la pharmacopée européenne 7 ème édition et


Pharmacopée Française 11ème édition :

Il n’y a pas de monographie à la pharmacopée française ou européenne pour le


magnolia à fleur de lys.

 Usage thérapeutique

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

Le magnolia à fleur de lys ou « Xin Yi Hua » est de saveur piquante et de nature


tiède. Les méridiens destinataires sont les méridiens des poumons et de l’estomac.
Son mode d’action est de disperser le vent et le froid et d’ouvrir les orifices du nez.
Il est traditionnellement utilisé dans les troubles rhino-pharyngés tel que :
- Les sinusites
- Les rhumes avec sécrétions nasales visqueuses
- Les maux de tête dus aux rhumes
- Le nez bouché
- Les rhinites chroniques et allergiques. (Chen, 2003) (Guillaume G., 2009) (Pinkas
M., 1996)
Flos magnoliae est utilisé en décoctions, en émulsions ou en poudres ou huiles pour
usage externe. (Guillaume G., 2009)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Les boutons floraux de Magnolia liliflora Desr. sont composés en majorité de


lignanes. Ces composés ont pour capacité de protéger contre les dommages causés à
l'ADN de lymphocytes de rats induits par irradiation UV. (Wang WS., 2011)

L’extrait de Magnolia liliflora et l’huile essentielle présente aussi un intérêt


comme antioxydant naturel et à des effets anti-dermatophytes (Bajpai VK., 2009)

Une autre étude réalisée in vitro a montré l’efficacité de l’huile essentielle et


l’extrait de Magnolia liliflora contre les agents pathogènes d'origine alimentaire et contre
l'altération des aliments. (Bajpai VK, 2008)

40
Figure 24 : lignanes composant les boutons floraux de Magnolia liliflora Desr. (Wang WS., 2011)

4.2.1.1.1.6. Dosage et posologie

La posologie de Xin Yi Hua est de 3 à 9 grammes par jour en décoction, à


envelopper dans une gaze, ou 0.5 à 2 grammes en poudre de décoction. (Chen, 2003)

41
4.2.1.1.2. Magnolia officinalis Rehd. et Wils. - HOU PO

4.2.1.1.2.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Magnioliopsida
Sous-classe : Magnoliidae
Ordre : Magnoliales
Famille : Magnoliaceae
Genre : Magnolia
Espèce : Magnolia officinalis Rehder et E.H. Wilson.
(IPNI, 2004)

4.2.1.1.2.2. Noms vernaculaires et synonymes

Magnolia officinalis Rehder & E. H. Wilson


= Magnolia cathayana D. L. Fu & T. B. Chao
= Magnolia hypoleuca Diels, non Sieb. et Zucc.
Variétés :
M. officinalis subsp. biloba (Rehder & E. H. Wilson) Y. W. Law.
M. officinalis var. biloba Rehder & E. H. Wilson
M. officinalis var. glabra D. L. Fu et al
M. officinalis var. pubescens C. Y. Deng.
(World Health Organization, 2009)

Hou Po (chinois)
Magnolia officinal (francais)
Officinal magnolia (anglais)
Cortex magnoliae officinalis

4.2.1.1.2.3. Description botanique

Le magnolia officinal est un arbre feuillu d’environ 10 m de hauteur et pouvant


atteindre jusqu’à 20 m de haut.

L’écorce est de couleur brune, épaisse, et non fissurée.

Les jeunes pousses sont soyeuses, de couleur vert clair à jaune pâle, relativement
épaisses et fortes. Les bourgeons terminaux sont ovoïdes à coniques, larges et glabres.

Les feuilles sont très grandes et coriaces. Elles ont un pétiole épais et fort de 2,5 à
4 cm de long, et sont regroupées sur les rameaux par groupe de 7 à 9. Le limbe est de
forme oblong, elliptique ou obovale. La base est cunéiforme. La marge est entière ou
légèrement ondulé. L’apex est courtement aigu, obtus, ou parfois bilobé selon la variété.
Les feuilles mesurent de 22 à 45 cm de longueur sur 10 à 24 cm de largeur. Le limbe est

42
de couleur vert glauque sur la face inférieure, et vert plus foncé, glabre et brillante sur la
face supérieure.

Les fleurs sont elles aussi très grandes et odorantes, elles peuvent atteindre 15 à
20 cm de diamètre. Elles sont portées par un pédoncule épais et court qui présente les
cicatrices des bractées à la base des tépales de couleur blanche, épais et charnus. Ces
tépales sont au nombre de 9 à 12. Les trois tépales externes sont vert-pâle, oblongs à
obovales, de 8 à 10 de long sur 4-5 cm de large, généralement réfléchis vers l’extérieur à
l'anthèse. Les tépales intérieurs sont disposés sur deux verticilles. Ils sont légèrement plus
petits que les tépales externes et mesurent de 8 à 8,5 cm sur 3 à 4,5 cm et sont dressées à
l'anthèse. Les étamines sont nombreuses. Elles mesurent 2 à 3 cm avec un filament
rouges de 4 à 12 mm et des anthères de 1,2 à 1,5 cm.

Les fruits sont des follicules ellipsoïdes à ovoïdes, réunis en un syncarpe conique
de 9 à 15 cm avec un base ronde et un apex tronqué. Les follicules matures présentent
une seule fente qui laisse sortir une graine triangulaire et ont un bec de 3-4 mm. (Chen,
2003) (Institute of chinese materia medica and china academy of traditional chinese
medicine, 1989) (Missouri Botanical Garden , 2008) (Pinkas M., 1996)

La floraison à lieu entre mai et juin et la fructification du mois d’août au mois


octobre. (Missouri Botanical Garden , 2008)

Le magnolia officinal est originaire du centre de la Chine. Cette espèce est


présente dans les forêts de montagne entre 300 et 1500 m d’altitude. Elle est cultivée
comme plante ornementale ainsi que pour le bois, et est utilisée en médecine. (Missouri
Botanical Garden , 2008)

Sa culture est principalement réalisée en Chine centrale, dans les provinces du Si


Chuan, Hu Bei, Shan Xi, Hu Nan, et An Hui. (Guillaume G., 2009)

4.2.1.1.2.4. Photo

Figure 25 : Magnolia officinalis


43
Figure 26 : plante sèche, Magnolia officinalis (photo : Emilie Coste)

4.2.1.1.2.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée est principalement l’écorce du tronc, des grosses branches et des
racines, prélevée d’avril à juin puis lavée et séchée à l’ombre. Cette drogue est inscrite à
la pharmacopée chinoise sous le nom de Hou Po.
L’écorce de Magnolia officinalis est utilisée sous forme de deux préparations dans
la médecine traditionnelle chinoise.
La première consiste à tremper ces écorces dans une décoction de gingembre cru
bouilli puis les découper et sécher de nouveau au frais et à l’abri. Cette préparation est
connue sous le nom de Zhi Hou Po.
La seconde consiste à chauffer les écorces à la vapeur d’eau puis les laisser sécher
au soleil. (Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996) (Chen, 2003)

On utilise aussi les boutons floraux dont le nom est « Hou Po Hua » sous forme de
décoction. Cette drogue fait l’objet d’une monographie à la pharmacopée européenne.
(Guillaume G., 2009)

 Monographie de la pharmacopée européenne 7ème édition :

 DÉFINITION

Ecorce séchée de la tige et des branches de Magnolia officinalis Rehder et E.H. Wilson.
Teneur : au minimum 2,0 pour cent pour la somme du magnolol (C18H18O2 ; Mr 266,3) et
de l’honokiol (C18H18O2 ; Mr 266,3) (drogue desséchée).

 IDENTIFICATION

A. Les fragments d’écorce de la tige et des branches sont enroulés ou doublement


enroulés sur eux-mêmes et mesurent environ 30 cm de long et 2-7 mm d’épaisseur. La
44
face externe, gris-brun, rugueuse, parfois écailleuse, a tendance à s’exfolier et présente
des lenticelles et des stries longitudinales nettement visibles. La face interne est lisse,
brun-rouge ou brun foncé, et présente de nombreuses stries fines et longitudinales. La
texture est dure et peu cassante. La cassure est granuleuse, gris-brun dans les assises
externes et brun-rouge ou brun foncé dans les assises internes.

B. Examen microscopique. La poudre est brun-jaune. Examinez au microscope en utilisant


de la solution d’hydrate de chloral. La poudre présente les éléments suivants (figure 30) :
de nombreuses cellules scléreuses [D] libres ou groupées, de forme et de dimension
variables, souvent ramifiées, pouvant atteindre 100 µm de long, à paroi fortement
épaissie et marquée de stries, et aux canalicules nettement visibles ; des cellules à huile
essentielle arrondies [G] ou ovales [F] pouvant atteindre 100 µm de diamètre, à contenu
jaune-orangé ; des fibres étroites à paroi épaisse, souvent en faisceaux [C, H],
accompagnées de rayons médullaires en fuseau (section tangentielle [Ca]) ou composés
de files de cellules rectangulaires (section longitudinale [Ha]) ; des fragments de suber
brun à paroi régulièrement et finement épaissie [B] ; des fragments de parenchyme
libérien [A] constitués de cellules à paroi irrégulière [Aa], accompagnés de rayons
médullaires en fuseau (section tangentielle [Ab]). Examinez au microscope en utilisant
une solution de glycérol à 50 pour cent V/V. La poudre présente des grains d’amidon
arrondis, ovoïdes ou polyédriques, simples ou composés de 2-6 éléments, d’un diamètre
d’environ 2-12 µm, libres [J] ou inclus dans des cellules de parenchyme [E].

Figure 27 : Dessin pour l’identification B de l’écorce de Magnolia officinalis pulvérisée (Pharmacopée européenne,
2012)

45
C. Chromatographie sur couche mince.

Solution à examiner. Réduisez l’écorce de Magnolia officinalis en poudre en évitant de


chauffer. A 0,5 g de la drogue végétale pulvérisée, ajoutez 5 mL de méthanol.
Traitez aux ultrasons pendant 5 min, centrifugez et utilisez le surnageant. Si
nécessaire, filtrez sur une membrane filtrante (diamètre nominal des pores
0,45 µm).
Solution témoin. Dissolvez 1 mg d’honokiol, 1 mg de magnolol et 2 mg d’eugénol dans
1 mL de méthanol.
Plaque : plaque au gel de silice F254 pour CCM (5-40 µm) [ou plaque au gel de silice
F254 pour CCM (2-10 µm)].
Phase mobile : méthanol, acétate d’éthyle, toluène (4:8:120 V/V/V).
Dépôt : 5 µL [ou 2 µL] en bandes de 15 mm [ou 8 mm].
Développement : sur un parcours de 15 cm [ou 7 cm].
Séchage : à l’air.
Détection A : examinez en lumière ultraviolette à 254 nm.
Résultats A : voir ci-après la séquence des bandes présentes dans les chromatogrammes
obtenus avec la solution témoin et la solution à examiner. Par ailleurs, d’autres
bandes de faible intensité peuvent être présentes dans le chromatogramme
obtenu avec la solution à examiner.

 Plaque de CCM sous UV 254 nm :


Haut de la plaque
_______ _______
Eugénol : une faible bande
d’atténuation de fluorescence

Magnolol : une bande de Une bande de fluorescence bleu


fluorescence bleu foncé foncé (magnolol)
Honokiol : une bande d’atténuation Une bande d’atténuation de
de fluorescence fluorescence (honokiol)
_______ _______
Solution témoin Solution à examiner

Détection B : traitez avec du réactif à la vanilline et chauffez à 100-105 °C pendant 5-


10 min. Examinez à la lumière du jour.
Résultats B : voir ci-après la séquence des bandes présentes dans les chromatogrammes
obtenus avec la solution témoin et la solution à examiner. Par ailleurs, d’autres
bandes de diverses couleurs de faible intensité peuvent être présentes dans le
chromatogramme obtenu avec la solution à examiner.

46
 Plaque de CCM après révélation
Haut de la plaque
Une bande violet-bleu
_______ _______
Eugénol : une bande brune

Magnolol : une bande violet-rose Une bande violet-rose (magnolol)


Honokiol : une bande violet foncé Une bande violet foncé (honokiol)
Une bande violet-bleu
_______ _______
Solution témoin Solution à examiner

(Pharmacopée européenne, 2012)

 Pharmacopée Française 11ème édition

L’écorce du tronc, des racines et des branches, ainsi que les boutons floraux du
magnolia officinal sont cités dans la liste A des plantes médicinales utilisée en médecine
traditionnelle chinoise. (Pharmacopée française, 2013)

 Usage thérapeutique

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

L’écorce de magnolia officinal, dénommé « Hou Po » en médecine traditionnelle


chinoise est de saveur piquante et amère et de nature tiède. Son mode d’action est
d’assécher l’humidité, activer la circulation de l’énergie, calmer l’asthme et inverser les
contre-courants.
Les méridiens auxquels il s’adresse sont les méridiens de la rate, de l’estomac, du
gros intestin et des poumons. (Guillaume G., 2009)

Ses indications sont :


- Les indigestions, sensation de ballonnement, douleurs épigastriques et
constipation.
- Les nausées et vomissements
- Les dyspnées et la toux asthmatique avec expectoration blanche et
mousseuses. (Pinkas M., 1996)

La grossesse est une contre indication à l’utilisation de Hou Po. (Guillaume G.,
2009) (Pinkas M., 1996)

47
 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

L’écorce de Magnolia officinalis contient des néo-lignanes tels que le magnolol


(0.01 à 16%) et l’hokiniol (0.005 à 9%). On retrouve aussi des alkaloides isoquinoléiques
comme la magnocurarine.

Figure 28 : composants chimiques de l'écorce de Magnolia officinalis (World Health Organization, 2009)

L’écorce contient aussi de l’huile essentielle dont les composants principaux sont
le cadinol, le 1,4-cinéole, le p-cymène, le β-eudesmol ou le géraniol.
(World Health Organization, 2009)

De nombreuses études ont mis en avant les propriétés que possède le magnolia
officinal dans le traitement des pathologies cardiovasculaires. Ces propriétés reposent
essentiellement sur la capacité anti-oxydante des molécules actives mais aussi sur une
action antiagrégant plaquettaire qui joue un rôle majeur dans de telles pathologies.
(World Health Organization, 2009)

Les composés les plus actifs sont le magnolol et l’honokiol qui présentent des
propriétés antiagrégants plaquettaires par inhibition de la formation de thromboxane et
de la mobilisation du calcium intracellulaire, ainsi que des effets anti-athérosclérose. (Kuo
WL., 2013)

Le magnolol exerce aussi un effet relaxant musculaire sur les muscles lisses
vasculaires (Pinkas M., 1996). Il présente aussi une activité antiasthmatique par un effet
sur les canaux calciques des muscles lisses pulmonaires. (World Health Organization,
2009)

Les composés biologiquement actifs tels que le magnolol, l’honokiol, le 4-O-


methylhonokiol, l’obovatol et autres néo-lignanes ont montré des effets anticancéreux,
anti-inflammatoires et anti-oxydants, notamment envers les espèces réactives de
l’oxygène. (Kuo WL., 2013)

48
Une revue publié en 2011 à décrit les différents mécanismes anticancéreux liés à
la présence de magnolol et d’hokoniol. Il en découle que le principale voie d’action est un
effet inducteur de l’apoptose des cellules cancéreuses. (Xu H., 2011)
Une étude concernant la recherche de traitements naturels contre l'ostéoporose à
montré l’intérêt de l’honokiol, composé isolé à partir de l'écorce de Magnolia officinalis
sur la fonction des cellules ostéoblastiques. L’honokiol à causé une élévation significative
de la croissance cellulaire, de l'activité de la phosphatase alcaline, de la synthèse du
collagène, de la minéralisation et de la libération d’osteoprotégérine. Au final, les
résultats démontrent que l’honokiol peut avoir des effets positifs sur la structure
squelettique. (Choi, 2011)

4.2.1.1.2.6. Dosage et posologie

La posologie est de 3 à 10 grammes par jour en décoction et 0,5 à 2 grammes en


poudre de décoction. (Guillaume G., 2009) (IMTC, 2010) (Pinkas M., 1996)

49
4.2.2. Laurales
4.2.2.1. Lauraceae

4.2.2.1.1. Cinnamomum cassia (L.) J. Presl - ROU GUI

4.2.2.1.1.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Magnioliopsida
Sous-classe : Magnoliidae
Ordre : Laurales
Famille : Lauraceae
Genre : Cinnamomum
Espèce : Cinnamomun cassia (Linné) Jan Svatopluk Presl
(IPNI, 2004)

4.2.2.1.1.2. Noms vernaculaire et synonymes

Cinnamomun cassia (Linné) Jan Svatopluk Presl


= Cinnamomum aromaticum Nees
Rou Gui (chinois)
Cannelier de Chine (français)
Chinese cinamon (anglais)
Cinnamomi cassiae cortex

4.2.2.1.1.3. Description botanique

Le Cannelier de Chine est une espèce voisine du le Cannelier de Ceylan


(Cinnamomun verrum ou Cinnamomum zeylanicum), dont l'écorce séchée fournit l'épice
bien connue, la cannelle, qui était utilisée jadis pour conserver les aliments, et est encore
très utilisée en tant que condiment. (Kaeuffer, 2013)

Le Cannelier de Chine est un arbre d’environ 10 mètres de hauteur.

L’écorce est gris-brun, légèrement rugueuse, d’une épaisseur allant jusqu'à 13


mm. La surface présente des rides fines et irrégulières avec des cicatrices indiquant
l’endroit où se trouvait l’insertion des feuilles.

Les jeunes rameaux sont brun foncé, cylindriques, striés longitudinalement et


légèrement pubescents. Les rameaux de l’année en cour sont jaune-brun très pubescents.

Les feuilles sont alternes, pétiolées, de consistance coriace, légèrement


pubescentes à la face inférieure, luisantes à la face supérieure, et restent persistantes
toute l’année. Elles sont de forme oblongue, elliptique-ovales ou oblongue-lancéolées
avec la pointe acuminée et la base arrondie. Elles mesurent 8 à 15 cm de long sur 3 à 4 cm
de large.

50
Les fleurs sont de couleur blanche à jaunâtre, petites, regroupées en cymes de
deux à cinq fleurs.

Le fruit est une drupe globuleuse rouge à maturité d’environ 8 mm de diamètre.


(Grieve, 1931) (Missouri Botanical Garden , 2008) (Pinkas M., 1996) (World Health
Organization, 1999)

La floraison a lieu de Juin à août, et la fructification d’Octobre à décembre.


(Missouri Botanical Garden , 2008)

Le cannelier de chine est un arbre des forêts tropicales asiatiques (Kaeuffer,


2013). Il pousse dans les provinces de Guang Xi, Guang Dong, Yun Nan et Fu Jian qui sont
des zones de production de cette plante. On le retrouve dans le sud de la Chine, au
Vietnam, au Laos et à Sumatra. Cet arbre est aujourd’hui principalement cultivé.
(Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996)

4.2.2.1.1.4. Photo

Figure 29 : Cinnamomum cassia Presl. (EOL, 2013)

Figure 30 : plante sèche, Cinnamomum cassia (photo : Emilie Coste)

51
4.2.2.1.1.5. Utilisation

 Partie utilisée :

La partie utilisée est l’écorce récoltée à l’automne puis raclée pour éliminer de
suber, séchée et découpée en morceau. On obtient alors les petits rouleaux d’écorce
caractéristiques de la cannelle. (Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996)

L’écorce servant de drogue mesure 2 à 8 mm d'épaisseur. La surface extérieure est


brun grisâtre, légèrement rugueuse, avec des rides fines et irrégulières. L’intérieur
présente une surface brun rougeâtre, avec des stries fines et longitudinales et présentant
des traces huileuses au grattage. La texture est dure mais fragile, et est facilement cassée
en morceaux inégaux. (World Health Organization, 1999)

Elle présente une odeur aromatique très caractéristique.

 Monographie de la pharmacopée européenne 7ème édition :

Il n’y a pas de monographie inscrite à la pharmacopée européenne pour le


cannelier de Chine.

 Pharmacopée Française 11ème édition :

L’écorce de la tige cannelier de chine est citée dans la liste A des plantes
médicinales utilisée en médecine traditionnelle chinoise et en médecine traditionnelle
européenne et d’outre-mer. (Pharmacopée française, 2013)

 Usage thérapeutique :

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

Le Cannelier de Chine ou « Rou Gui » est de saveur piquante et douce, et de


nature très chaude. Les méridiens destinataires sont les reins, la rate, le cœur et le foie.
Son mode d’action est de disperser le froid et d’activer la circulation du sang. Il calme la
douleur et tonifie le Yang.

Les indications du Cannelier de Chine en médecine traditionnelle chinoise sont :


- L’aménorrhée et les règles douloureuses
- Les diarrhées matinales
- La sensation de froid dans les membres
- Les douleurs cardiaques, épigastriques, abdominales et lombaires
(Chen, 2003) (Guillaume G., 2009)

D'un point de vue énergétique, l'huile essentielle de Cannelle est extrêmement


puissante. De nature "Yang", elle stimule les centres nerveux et réchauffe le corps. C'est
donc une huile essentielle tonique, aphrodisiaque et positivante. (Aromazone, 2013)

52
 Usages décrits dans les pharmacopées et dans les médecines traditionnelles
(World Health Organization, 1999) :

Cinnamomum cassia est utilisé dans les traitements des affections dyspeptiques
tels que les troubles spasmodiques légers, les flatulences et la perte d'appétit.
Il est également utilisé pour traiter les douleurs abdominales avec diarrhée et la douleur
associée aux aménorrhées et dysménorrhées.

 Constituants chimiques et Activités physiologiques et thérapeutiques :

L’écorce du cannelier de Chine est très riche en huile essentielle, elle représente
environ 2% du poids total de l’écorce sèche. Cette huile essentielle est très riche en
aldéhyde cinnamique (85 à 90%), et contient aussi des coumarines et des traces
d’eugénol. Cet aldéhyde cinnamique présente des propriétés anti-thrombotique.
(Bruneton, 2009) (Pinkas M., 1996) (World Health Organization, 1999)

Figure 31 : molécules constituant l'huile essentielle de C.cassia

L’huile essentielle de Cannelier de Chine présente des propriétés antibactériennes


à large spectre, antivirales et antifongiques. Elle peut être utilisée dans les infections
urinaires ou gynécologiques, ou gastro-intestinales. (Morel JM., 2011) (Zhiri A., 2008)
Ses nombreuses propriétés anti-infectieuses (bactéries, virus, parasites, champignons)
font de cette huile essentielle une inconditionnelle de la trousse à pharmacie du
voyageur. (Aromazone, 2013)

L’huile essentielle de cannelier de Chine est aussi activatrice de la circulation


sanguine, anti-hypertensive (Chen, 2003), anticoagulante et fluidifiante sanguine (Zhiri A.,
2008).

L’écorce de cannelier de Chine contient aussi des composés antiulcéreux


gastriques comme le cassiol, le cassioside, l’acide 3-(2-hydroxyphénylpropanoïque) et son
glucoside. (Bruneton, 2009)

Elle présente également une forte teneur en manganèse et en strontium. (Pinkas


M., 1996)

53
Figure 32 : cassioside (Bruneton, 2009)

Les résultats d’une étude in vitro et in vivo démontrent que l'aldéhyde cinnamique
a d'excellentes activités anti-inflammatoires et a donc un grand potentiel pour être utilisé
en tant que base de produits de santé naturels. (Liao JC., 2012)

L’écorce de cannelier de Chine (Rou Gui) est contre-indiquée pendant la grossesse


et déconseillée pendant l’allaitement. (Chen, 2003) (Guillaume G., 2009) (IMTC, 2010)
(Pinkas M., 1996) (World Health Organization, 1999)

 Autre utilisation

Tout comme le cannelier de Ceylan (Cinnamomum verum ou zeilanicum), cet arbre


possède une écorce aromatique riche en huile essentielle utilisée comme épice dans
l’alimentation. Cette épice, la casse, est aussi vendue sous le nom de cannelle de Chine.
Celle-ci est utilisée en cuisine comme condiment. Sa saveur est plus piquante et poivrée
que la cannelle de Ceylan. L'huile de cannelle de Chine est également utilisée en
parfumerie et en aromathérapie. (Wikipédia, 2014)

4.2.2.1.1.6. Dosage et posologie

La posologie est de 2 à 5 grammes en décoction, en tisane ou en poudre et de 0.4 à


1 gramme en poudre de décoction. (Chen, 2003) (Guillaume G., 2009). L’huile essentielle
de cannelle de Chine doit être utilisée à la posologie de 1 goutte par jour en dilution, soit
0.05 à 0.4 gramme par jour. (Zhiri A., 2008)

54
4.2.3. Piperales
4.2.3.1. Aristolochiaceae

4.2.3.1.1. Asarum sieboldii Miquel - XI XIN

4.2.3.1.1.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Magnioliopsida
Sous-classe : Magnoliidae
Ordre : Pipérales
Famille : Arisolochiaceae
Genre : Asarum
Espèce : Asarum sieboldii Miquel
(IPNI, 2004)

4.2.3.1.1.2. Noms vernaculaires et synonymes

Asarum sieboldii Miquel


= Asarum sieboldii f. seoulense (Nakai) C. Y. Chang & C. S. Yang;
= Asarum sieboldii var. seoulense Nakai;
= Asiasarum heterotropoides (F. Schmidt) F. Maekwa var. seoulens (Nakai) F. Maekawa;
= Asarum sieboldii (Miquel) F. Maekawa.

Xi Xin, Han Cheng Xi Xin (chinois)


Asaret (français)
Herba asari

4.2.3.1.1.3. Description botanique

L’Asaret est une herbacée vivace par un rhizome vertical ou horizontal, charnu et
noueux, émettant des racines nombreuses et très fines de quelques millimètres de
diamètre.

Les feuilles sont appariées par deux. Elles sont simples, ovales, profondément
cordées à la base, membraneuses, pubescentes à la face inférieure, particulièrement le
long des nervures et glabres à légèrement pubescentes à la face supérieure. L’apex est
courtement acuminé ou aigu. Le pétiole mesure de 8 à 18 cm de long et présente parfois
un aspect pubescent. Le limbe de la feuille est de couleur uniforme et mesure environ 4 à
11 cm de large sur 5 à 13 cm de long. Les cataphylles sont bien plus petites. Elles
mesurent environ 2 cm de large sur 4 cm de long et sont de forme arrondie à réniforme.

Les fleurs sont solitaires, portées par un pédoncule de 2 à 4 cm. Elles sont
dépourvues de corolle et ont un calice en tube globuleux, membraneux de couleur
rougeâtre à violet foncé et mesurant de 10 à 15 mm de diamètre.

55
Les fleurs sont hermaphrodites. Il y a douze étamines dont le filament est
légèrement plus long que les anthères. L’ovaire est supère, les styles sont libres et courts.

Le fruit est une capsule anguleuse. (Pinkas M., 1996) (Missouri Botanical Garden ,
2008)

La floraison à lieu aux mois d’avril et de mai. La plante prospère en plein soleil ou à
mi-ombre sur sols humides, riches en humus, acides à neutres et bien drainés notamment
en forêt. (Missouri Botanical Garden , 2008)

L’Asaret est originaire de la Chine et du Japon. Il est cultivé au nord de la Chine


dans les provinces de Liao Ning, Ji Lin et Shan Xi ainsi qu’au Japon. (Guillaume G., 2009)
(Pinkas M., 1996)

4.2.3.1.1.4. Photo

Figure 33 : Asarum sieboldii Miq. (Calhoun C., 2008) (EOL, 2013)

Figure 34 : plante sèche, Asarum sieboldii (photo : Emilie Coste)

56
4.2.3.1.1.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée est la plante entière, récoltée lorsque les fruits sont mûrs au
printemps ou à l’automne, séchée à l’ombre et coupée en morceaux pour être utilisée
crue.
La pharmacopée chinoise admet plusieurs espèces :
- Asarum sieboldii Miq. Var. seoulense Nakai
- Asarum heterotropoides Fr. Var. Mandshuricum (Maxim.) Kitag.

 Monographie de la pharmacopée européenne 7 ème édition et


Pharmacopée Française 11ème édition :

Il n’y a pas de monographie inscrite à la pharmacopée européenne ni à la


pharmacopée française.

Néanmoins, un décret concerne la famille des Aristolochiacea. Cette famille de plante est
celle de l’espèce Aristolochia fangchi, qui est une espèce toxique. Ce décret vise donc à
éviter les confusions entre les plantes et les risques qui en découlent. Il s’agit du décret
suivant :

« Décret n°2003-1048 du 3 novembre 2003 modifiant le décret n° 98-397 du 20 mai


1998 relatif aux interdictions concernant les plantes dénommées Stephania tetrandra
et Aristolochia fangchi

Article 1 :
Il est interdit de produire, d’importer, d’exporter, d’offrir, de vendre, de distribuer à titre
gratuit, de détenir les plantes dénommées Stephania tetrandra, Aristolochia fangchi, les
extraits de ces plantes et les produits en contenant.

Article 1 Bis :
Il est interdit de détenir en vue de la vente, de mettre en vente, de vendre, de distribuer à
titre gratuit les plantes énumérées ci-dessous, ainsi que les extraits de ces plantes et les
produits en contenant, lorsqu'ils sont destinés à l'alimentation humaine :
1. Plantes de la famille des Aristolochiaceae ;
2. Autres plantes contenant des acides aristolochiques et des aristolactames :
Saururus cernuus (Saururaceae) ;
Schefferomitra subaequalis (Annoceae) ;
Goniothalamus sesquipedalis (Annoceae) ;
Stephania cepharantha (Menispermaceae) ;
Piper longum (Piperaceae) toutes les parties de la plante à l'exception du fruit ;
Piper boehmerifolium (Piperaceae) ;
Piper attenuatum (Piperaceae) ;
Piper hamiltonii (Piperaceae) ;
Doryphora sassafras (Monimiaceae) ;
3. Autres plantes présentant un risque de confusion avec les précédentes :
Akebia quinata (Lardizabalaceae) ;
57
Akebia trifoliata (Lardizabalaceae) ;
Clematis armandii (Ranunculaceae) ;
Clematis montana (Ranunculaceae) ;
Cocculus laurifolius (Menispermaceae) ;
Cocculus orbiculatus (Menispermaceae) ;
Cocculus tribolus (Menispermaceae). » (JORF, 2003)

 Usage thérapeutique

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La plante entière d’Asarum sieboldii, dénommé « Xi Xin » en médecine


traditionnelle chinoise est de saveur piquante et de nature tiède. Son mode d’action est
de disperser le froid et le vent, calmer les douleurs, réchauffer les poumons, et éliminer
les liquides. Les méridiens auxquels il s’adresse sont les méridiens des poumons et des
reins. (Guillaume G., 2009)

Ses indications en médecine traditionnelle chinoise sont le rhume avec crainte du


froid, fièvre et pouls profond. Il est également utilisé en cas de céphalées dues au vent
froid ou au vent humidité. C’est aussi un antalgique dans les douleurs dentaires et les
algies rhumatismales, et il est utilisé pour la toux avec essoufflement et expectorations
claires. (Chen, 2003) (Pinkas M., 1996)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Les constituants chimiques de l’asaret sont des lignanes ainsi que du safrole, du
1,8-cinéole, de l’asaricine, du méthyl eugénol, de la croweacine, du β et α-pinène qui sont
retrouvés dans l’huile essentielle d’Asarum sieboldii. On a aussi été identifié l’α-thuyène,
le myristicine, le myrcène, l’α-terpinéol, le terpinène-4-ol ou encore l’élémicine.

Figure 35 : méthyl eugénol (A.sieboldii) (Quang TH., 2012)

L’effet antalgique, antipyrétique et anticonvulsivant est du essentiellement à la


présence de méthyl-eugénol retrouvé à la fois dans l’espèce Asarum sieboldii et dans
Asarum heterotropoides. (Pinkas M., 1996)
Une étude montre que l'extrait d’Asarum sieboldii exerce des effets anti-
nociceptifs et des effets anti-inflammatoires en activant les récepteurs opioïdes, ainsi que

58
par un effet inhibiteur des actions médiatrices de l'histamine et de la bradykinine. (Kim
SJ., 2003)
De plus une autre étude montre des résultats qui fournissent un soutient
scientifique pour l'utilisation des racines de A. sieboldii et justifie la poursuite des études
pour développer de nouveaux agents pour la prévention et le traitement des maladies
inflammatoires et métaboliques. Cette étude met en évidence l’action de l’extrait d’A.
sieboldii sur les médiateurs de facteur de l’inflammation comme le TNFα ou l’IL1, et sur
les PPARs. (Quang TH., 2012)

Asarum sieboldii a été utilisé en médecine traditionnelle pour traiter la carie


dentaire et les maladies parodontales. Les résultats d’une étude menée dans ce sens
montrent que les extraits à l'éthanol et aqueux de A. sieboldii ont inhibé la production
d'acide et la croissance de Streptococcus mutans. Dans le test d'adhérence bactérienne,
les extraits d’A. sieboldii ont considérablement réduit l'adhérence de S. mutans et sa
production de glucane. Ces résultats suggèrent que l’extrait de A. sieboldii peut inhiber
les propriétés cariogènes de S. mutans. (Hyeon-Hee Yu, 2006)

4.2.3.1.1.6. Dosage et posologie

La posologie en médecine traditionnelle chinoise est de 1 à 5 grammes par jour en


décoction ou de 0.5 à 1 gramme par jour en poudre de décoction. (Chen, 2003)

59
4.3. Sous-classe des Ranunculidae

4.3.1. Ranunculales
4.3.1.1. Berberidaceae

4.3.1.1.1. Epimedium sagittatum (Sieb. & Zucc.) Maxim. - YIN YANG HUO

4.3.1.1.1.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Ranunculidae
Ordre : Ranunculales
Famille : Berberidaceae
Genre : Epimedium
Espèce : Epimedium sagittatum (Siebold & Zuccarini) Maximowicz
(IPNI, 2004)

4.3.1.1.1.2. Noms vernaculaires et synonymes

Epimedium sagittatum (Siebold & Zuccarini) Maximowicz,


Yin Yang Huo (chinois)
Epimède (français)
Herba Epimedii (Latin drogue)

4.3.1.1.1.3. Description botanique

Epimedium sagittatum est une herbacée buissonnante de 30 à 50 cm de hauteur


et s’étalant sur le sol.

Elle est vivace par un rhizome court et gros, portant de nombreuses racines
fibreuses.

Le feuillage est persistant. Les feuilles basales et caulinaires sont composées de 3


à 9 folioles ovales à ovale-lancéolées. Elles mesurent de 5 à 19 cm de long sur 3 à 8 cm de
large. Elles sont coriaces. La base est profondément ou faiblement cordée et l’apex est
aigu ou acuminé. La face supérieure est luisante et glabre et la face inférieure des feuilles
est légèrement pubescente. La marge est en dents de scie très fines.

Les fleurs sont petites et regroupées en panicule de 20 à 30 cm de long et portant


de 20 à 60 fleurs. Chaque fleur est portée par un pédicelle pubescent de 1 cm de long
environ et présente 8 sépales violets pour les sépales externes et blancs pour les sépales
internes ainsi que 4 pétales blancs ou jaunes éperonnés. Les étamines sont proéminentes
et dépassent largement de la corolle.

Le fruit est une capsule.

60
La floraison à lieu en avril et mai et la fructification de mai à juillet.

L’Epimède pousse dans les forêts, au milieu des mauvaises herbes, sur les pentes,
dans les fourrés ou au bord des ruisseaux. On le retrouve à une altitude de 200 à 800 m
et il est produit dans les provinces d’Anhui, Fujian, Gansu, Guangdong, Guangxi, Guizhou,
Hubei, Hunan, Jiangxi, du Shaanxi, du Sichuan, Zhejiang. (Missouri Botanical Garden ,
2008)

Il existe différents cultivars sélectionnés pour leurs propriétés ornementales :


 E. grandiflorum
 E. grandiflorum 'Nanum'
 E. grandiflorum 'Rose Queen'
 E. grandiflorum 'White Queen’

4.3.1.1.1.4. Photo

Figure 36 : Epimedium grandiflorum (EOL, 2013)

61
Figure 37 : Epimedium sagittatum (Wikipedia, 2010)

Figure 38 : Plante sèche : Epimedium grandiflorum (photo : Emilie Coste)

62
4.3.1.1.1.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée est la partie aérienne de la plante. Elle est récoltée en été et en
automne au moment de la floraison puis séchée. Elle est utilisée crue ou grillée. (Chen,
2003) (Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996)

 Monographie de la pharmacopée européenne 7ème édition et de la


Pharmacopée Française 11ème édition :

Il n’existe pas de monographie pour le genre Epimedium inscrite à la pharmacopée


française ou européenne.

 Usage thérapeutique

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La partie aérienne d’Epimedium sagittatum, ou « Yin Yang Huo » est utilisée en


médecine traditionnelle chinoise. Sa saveur est salée et douce et sa nature est tiède. Les
méridiens destinataires sont les méridiens des reins et du foie. (Pinkas M., 1996) . Son
mode d’action est de tonifier le rein, renforcer le Yang, fortifier les tendons et les os,
éliminer le vent et l’humidité et calmer la toux et l’asthme. (Guillaume G., 2009)

En médecine traditionnelle chinoise, la plante est prescrite dans les troubles


suivants :
- L’impuissance et les pertes séminales.
- L’atrophie et la faiblesse des muscles, des tendons et des os.
- Les douleurs rhumatismales, les engourdissements et les crampes musculaires.
- La toux et l’asthme.
- L’hypertension artérielle.
(Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996)

La pharmacopée chinoise admet sous le même terme « Yin Yang Huo » plusieurs
espèces du genre Epimedium. (Chen, 2003) (Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996)

On retrouve cinq espèces officiellement inscrites à la pharmacopée chinoise (Xiea


P-S., 2010) :

- Epimedium sagittatum (Siebold & Zuccarini) Maximowicz


- Epimedium brevicornum Maxim.
- Epimedium pubescens Maxim.
- Epimedium koreanum Nakai.
- Epimedium wushanense T.S Ying

63
Figure 39 : partie aérienne de E.koreanum, E. Brevicornum et E. sagittatum. (Maa H., 2011)

D’autre espèces sont aussi utilisées sous le terme « Yin Yang Huo » mais ne sont
pas reconnues officiellement (Xiea P-S., 2010):

- E. grandiflorum C. Morren
- E. macranthum C.Morren & Decne.
- E. acuminatum Franch.
- E. miryanthum Stearn
- E. leptorrhizum Stearn

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Plusieurs centaines de composants ont été identifiés dans les espèces du genre
Epimedium utilisées en médecine traditionnelle chinoise. Cette drogue utilisée pour de
multiples indications renferme des constituants appartenant à diverses familles
chimiques. (Pinkas M., 1996)

On y retrouve notamment des flavonoïdes qui constituent la majorité des


composés isolés, des lignanes, des polysaccharides, des sesquiterpènes, des composés
phénoliques glycosylés ou des dérivés de l’ionone, un terpène aromatique. (Maa H.,
2011)

Parmi ces nombreux composés chimiques, on retrouve l’épimedine et l’icariine


qui sont considérés comme les principaux composants bioactifs et qui représentent plus
de 52% des flavonoïdes totaux dans herba Epimedii. (Huang W., 2012) (Pinkas M., 1996)
(Zhang H-F., 2008)

64
Figure 40 : icariine (ChemBlink, 2014)

On retrouve aussi les sagittatines A et B qui sont des flavonoïdes de type


hétérosides.

Une étude réalisée avec les flavonoïdes extraits de la drogue Herba Epimedii sur
des rats ayant subit une ovariectomie montre un effet positif sur la densité osseuse
vertébrale par une action centrale des flavonoïdes sur les récepteurs au œstrogènes. (Wu
M., 2011). De plus d’autres investigations ont montré que l’icariine avait un effet contre
l’ostéoporose post ménopausique par une action anti-résorption sur les ostéoclastes et
pro-formation sur les ostéoblastes. (Shen P., 2007)

Diverses expériences ont montré que l’extrait d’Epimedium avait une action sur le
système cardivasculaire. En effet, les composés extraits des plantes affectent la pression
artérielle, la rhéologie du sang et le rythme cardiaque.
Ils ont été utilisés dans ces études pour augmenter le débit sanguin coronaire,
diminuer la fréquence cardiaque, améliorer la tolérance de l'ischémie myocardique et
dans les troubles tels que l'hypotension et l'arythmie. (Maa H., 2011)

Epimedium sagittatum est aussi composé de lignanes, dont les icarisides, qui lui
confèrent des propriétés de tonique.

Figure 41 : Icariside E5 (ChemFaces, 2012)

65
Figure 42 : Icariside I (ChemFaces, 2012)

De nombreuses études pharmacologiques récentes réalisées sur des modèles in


vitro et in vivo sur des animaux ont permis de confirmer l'utilisation traditionnelle des
plantes du genre Epimedium.

Les extraits de plantes issus des parties aériennes des différentes espèces
d’Epimedium possèdent de nombreux types de composés chimiques dont les fonctions
biologiques sont très variées.
Il a été montré en particulier des effets dans l'amélioration de la dysfonction
sexuelle, la régulation des hormones et la modulation immunologique ainsi que des
fonctions anti-ostéoporose, anti-tumorale, antivieillissement et des activités anti-
athérosclérose.

D'après la littérature, la plupart des activités pharmacologiques des plantes du


genre Epimedium s'explique par la forte teneur en flavonoïdes et en polysaccharides
présents dans le genre. (Maa H., 2011)

4.3.1.1.1.6. Dosage et posologie

La posologie est de 6 à 15 gramme par jour et l’utilisation se fait en décoction, en


poudre de décoction, ou en poudre de plante pouvant être conditionnée en gélules.
(Chen, 2003)

66
4.3.1.2. Lardizabalaceae

4.3.1.2.1. Akebia trifoliata (Thunb.) Koidz. – MU TONG

4.3.1.2.1.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Ranunculales
Famille : Lardizabalaceae
Genre : Akebia
Espèce : Akebia trifoliata (Thunberg) Koidzumi
(IPNI, 2004)

4.3.1.2.1.2. Noms vernaculaires et synonymes

Akebia trifoliata (Thunb.) Koidz. (latin)


Mu Tong (chinois)
Akébie (français)
Caulis akebia (Latin drogue)

4.3.1.2.1.3. Description botanique

Akebia trifoliata est une plante monoïque grimpante ligneuse à feuilles caduques.

Les tiges sont volubiles tortueuses et de couleur brun grisâtre.

Le feuillage est caduc. Les feuilles sont alternes ou regroupées sur des branches
courtes. Le pétiole mesure de 7 à 11 cm. Les folioles sont au nombre de 3, ou parfois 5. Ils
sont ovales, ovales-oblongues ou largement ovales, et mesurent de 3 à 8 cm de long sur
1,5 à 6 cm de large. La consistance est plus ou moins coriace. La face inférieure est vert
pâle et la face supérieure est vert foncé. La base de la foliole est tronquée, arrondie,
cordée, ou cunéiforme et la marge est sinueuse ou ondulée. L’apex est obtus à arrondi.

La plante possède des fleurs mâles et femelles sur un même pied, elle est
monoïque. Les inflorescences sont axillaires, en grappes, parfois en ombelles. Les
bractées des inflorescences sont persistantes et écailleuses. Il y a généralement 3 à 6
sépales blancs, rouge-violacés ou verdâtres, réfléchis à l'anthèse. Les pétales sont
absents.
Les fleurs mâles sont positionnées à l’apex de l’inflorescence, il y en a de 15 à 30
par inflorescence. Le pédicelle est filiforme, de 2 à 5 mm. Il y a 3 ou 4 sépales, violet pâle
ou violet, largement elliptiques, ou oblongues. Les 6 étamines sont libres. Le filament est
très court. Les anthères sont incurvées à l'anthèse.
Les fleurs femelles, au nombre de 1 à 2 par inflorescence, sont à la base de celle-ci.
Elles sont plus grandes que les fleurs mâles. Le pédicelle mesure de 1,5 à 3 cm, et est
légèrement plus épais que pour les fleurs mâles. Il y a 3 sépales, brun violacé, violet foncé

67
ou noir violacé, de forme arrondie à légèrement ovale et recourbés sur la marge vers
l’intérieur. On compte 4 à 9 carpelles, droits, de 4 à 6 mm de long.

Le fruit est un follicule charnu, droit ou légèrement incurvé, déhiscent à maturité


le long de la suture axiale. Il contient de nombreuses graines ovoïdes.

La floraison a lieu entre Avril et Mai et les fruits apparaissent de Juin à septembre.

L’Akebia trifoliata pousse aux lisières des forêts, ou dans les forêts ouvertes et
humides. On le retrouve entre 200 et 2100 mètres d’altitude dans la plupart des
provinces de Chine et au Japon. (Missouri Botanical Garden , 2008) (Hortipedia, 2014)

4.3.1.2.1.4. Photo

Figure 43 : Akebia trifoliata (EOL, 2013)

68
Figure 44 : Plante sèche : Akebia trifoliata (Photo : Emilie Coste)

4.3.1.2.1.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée en médecine traditionnelle chinoise est la tige connue sous le


nom de « Mu Tong » ou bien le fruit mûr séché appelé « Yu Zhi Zi ». (Pinkas M., 1996)

La pharmacopée chinoise admet deux espèces sous la dénomination de « Mu


Tong ». Il s’agit de :
- Akebia quinata (Thunb.) Decne
- Akebia trifoliata (Thunb.) Koidz

En ce qui concerne la tige dont la drogue est nommée Caulis akebiae, sa récolte se
fait soit en automne soit au printemps.
La tige est débarrassée de son écorce, séchée au soleil ou par réchauffement puis
trempée dans de l’eau et découpée en tranches. (Guillaume G., 2009)

 Monographie de la pharmacopée européenne 7 ème édition et


Pharmacopée Française 11ème édition :

Akebia trifoliata ne possède pas de monographie inscrite à la pharmacopée


française ou européenne.

On notera que les tiges des espèces Akebia quinata (Thunb.) Decne et Akebia
trifoliata (Thunb.) Koidz font partie de la liste B des plantes médicinales utilisées
traditionnellement en l’état ou sous forme de préparation dont les effets indésirables
potentiels sont supérieurs au bénéfice thérapeutique attendu. (Pharmacopée française,
2013)

D’autre part, les espèces Akebia quinata (Thunb.) Decne et Akebia trifoliata
(Thunb.) Koidz font partie de la liste de plantes citées dans le décret concerant plus
69
particulièrement l’espèce Aristolochia fangchi. En effet, il existe un risque de confusion
avec cette plante toxique.
Il s’agit du décret suivant, qui est aussi cité dans la partie précédente concernant Asarum
sieboldii :

« Décret n°2003-1048 du 3 novembre 2003 modifiant le décret n° 98-397 du 20 mai


1998 relatif aux interdictions concernant les plantes dénommées Stephania tetrandra
et Aristolochia fangchi

Article 1 :
Il est interdit de produire, d’importer, d’exporter, d’offrir, de vendre, de distribuer à titre
gratuit, de détenir les plantes dénommées Stephania tetrandra, Aristolochia fangchi, les
extraits de ces plantes et les produits en contenant.

Article 1 Bis :
Il est interdit de détenir en vue de la vente, de mettre en vente, de vendre, de distribuer à
titre gratuit les plantes énumérées ci-dessous, ainsi que les extraits de ces plantes et les
produits en contenant, lorsqu'ils sont destinés à l'alimentation humaine :
1. Plantes de la famille des Aaristolochiacee ;
2. Autres plantes contenant des acides aristolochiques et des aristolactames :
Saururus cernuus (Saururaceae) ;
Schefferomitra subaequalis (Annoceae) ;
Goniothalamus sesquipedalis (Annoceae) ;
Stephania cepharantha (Menispermaceae) ;
Piper longum (Piperaceae) toutes les parties de la plante à l'exception du fruit ;
Piper boehmerifolium (Piperaceae) ;
Piper attenuatum (Piperaceae) ;
Piper hamiltonii (Piperaceae) ;
Doryphora sassafras (Monimiaceae) ;
3. Autres plantes présentant un risque de confusion avec les précédentes :
Akebia quinata (Lardizabalaceae) ;
Akebia trifoliata (Lardizabalaceae) ;
Clematis armandii (Ranunculaceae) ;
Clematis montana (Ranunculaceae) ;
Cocculus laurifolius (Menispermaceae) ;
Cocculus orbiculatus (Menispermaceae) ;
Cocculus tribolus (Menispermaceae). » (JORF, 2003)

 Usage thérapeutique

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La tige d’Akebia trifoliata ou « Mu Tong » est utilisée en médecine traditionnelle


chinoise. Sa saveur est amère et sa nature est froide. Les méridiens destinataires sont les
méridiens du cœur, de l’intestin grêle et de la vessie. (Pinkas M., 1996) . Son mode
d’action est d’éliminer la chaleur, favoriser l’évacuation des urines, favoriser la sécrétion
lactée et débloquer les méridiens. (Guillaume G., 2009)

70
Les indications d’ Akebia trifoliata en médecine traditionnelle chinoise sont :
- Les aphtes et les stomatites
- Les infections urinaires avec brulure mictionnelle.
- Les insuffisances de montée laiteuse.
- Les aménorrhées
- Les algies articulaires avec gène au mouvement.
(Chen, 2003) (Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Les principaux constituants de la tige d’Akebia trifoliata sont des saponosides ainsi
que des saponosides triterpéniques.

On retrouve des molécules telles que l’akebine et l’acide oléanolique qui est un
triterpènoïde. Cette molécule est un tonicardiaque, elle a un effet vasodilatateur sur les
artères des rats et elle influe sur la libération du monoxyde d'azote (NO), donnant un
effet modulateur du tonus vasculaire. (Gomez, 2014)

Figure 45 : Acide Oléanolique

Certains des saponosides triterpéniques ont montré une action sur les bactéries à
Gram positif (Jing W., 2014) et d’autres on un effet inhibiteur in vitro sur l’α-glucosidase.
(Wang J., 2014)

4.3.1.2.1.6. Dosage et posologie

La posologie est de 3 à 9 grammes par jour en décoction et de 0.5 à 1 gramme en


poudre de décoction.

71
4.3.1.3. Menispermaceae

4.3.1.3.1. Stephania tetrandra S.Moore – FANG JI

4.3.1.3.1.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Ranunculales
Famille : Menispermaceae
Genre : Stephania
Espèce : Stephania tetrandra S.Moore
(IPNI, 2004)

4.3.1.3.1.2. Noms vernaculaires et synonymes

Stephania tetrandra S. Le Marchant Moore (latin)


Fang Ji (chinois)
Radix stephania tetrandrae (Latin drogue)

4.3.1.3.1.3. Description botanique

Stephania tetrandra est une herbacée monoïque volubile buissonnante de 1-3 m


de haut.

La racine principale est charnue et cylindrique. Son diamètre est de 1 à 5 cm et


l’aspect extérieur montre des stries longitudinales. La couleur est gris-jaunâtre.

Les rameaux sont striés longitudinalement.

Les feuilles sont portées par un long pétiole de 3 à 7 cm. Elles sont entières et
d’aspect membraneux ressemblant à du papier, les deux faces sont pubescentes ou
seulement la face inférieure. Le limbe est étroitement pelté ou parfois triangulaire et
mesure de 4 à 7 cm de long sur 5 à 8,5 cm de large. La base est légèrement émarginée ou
tronquée et l’apex est aigu. La nervation est palmée. On compte de 9 à 10 veines
principales et une réticulation très dense, bien visible.

Les Inflorescences forment des cymes denses de toutes petites fleurs dans la
partie supérieure des branches fines. Les bractées sont petites, voire très petites.
Les fleurs ont 4 ou 5 sépales, habituellement obovales à elliptiques, et 5 pétales
charnus de 0,6 mm environ.
Les fleurs femelles ont les même sépales et pétales que les fleurs mâles. La
différenciation se fait seulement par la présence du gynécée ou de l’androcée.
Le fruit est une drupe rouge, globuleuse à maturité mesurant environ 5 mm de
diamètre. (Pinkas M., 1996)

72
La floraison a lieu en été et la fructification en automne.

La plante pousse généralement dans les champs ou au bord des routes. (Missouri
Botanical Garden , 2008)

4.3.1.3.1.4. Photo

Figure 46 : Stephania tetrandra (ChemFaces, 2012)

Figure 47 : Plante sèche : Stephania tetrandra (photo : Emilie Coste)

73
4.3.1.3.1.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée en médecine traditionnelle chinoise est la racine récoltée en


automne, débarrassée des parties externes dures et de l’écorce puis séchée au soleil.
Elle est ensuite humidifiée et découpée et employée crue sans préparation ou
grillée avec du vin.

 Monographie de la pharmacopée européenne 7ème édition :

 DÉFINITION

Racine raclée, coupée et séchée, de Stephania tetrandra S.Moore.


Teneur : au minimum 1,6 pour cent de la somme de la tétrandrine et de la fangchinoline,
exprimée en tétrandrine (C38H42N2O6 ; Mr 623) (drogue desséchée).

 IDENTIFICATION

A. La racine de stéphania se présente en rouelles ou en morceaux irrégulièrement


cylindriques ou semi-cylindriques, tortueux pour la plupart, d’environ 0,5-1 cm
d’épaisseur et 1-5 cm de diamètre. La surface externe, jaune-gris, montre généralement
de profondes et sinueuses stries transversales ; les parties courbes sont bosselées et
noueuses. La texture est dense et compacte. La section blanc-gris est parcourue de stries
radiales.

B. Réduisez la racine de stéphania en poudre. La poudre est gris-blanc. Examinez au


microscope en utilisant de la solution d’hydrate de chloral. La poudre présente les
éléments suivants : de nombreux fragments de parenchyme à cellules à parois
légèrement épaissies et moniliformes ; des vaisseaux de bois à ornementation réticulée
ou ponctuée, accompagnés de fibres ; des fragments de phelloderme contenant des amas
de cellules scléreuses ; de rares fragments de suber ; de rares, fins, cristaux d’oxalate de
calcium en forme de bâtonnets. Examinez au microscope en utilisant une solution
de glycérol à 50 pour cent V/V. La poudre présente de très nombreux grains d’amidon
d’un diamètre de 10-20 µm, à hile punctiforme, arrondis ou tronqués, simples ou groupés
en 2-3 éléments.

C. Chromatographie sur couche mince.

Solution à examiner. A 0,4 g de racine de stéphania pulvérisée ajoutez 10 mL d’un


mélange de 1 volume d’acide formique anhydre, 9 volumes d’eau et 40 volumes
de méthanol. Traitez aux ultrasons pendant 10 min à 25 °C et filtrez.
Solution témoin. Dissolvez 10 mg de chlorhydrate de protopine et 10 mg
de tétrandrine dans du méthanol, puis complétez à 10 mL avec le même solvant.
Plaque : plaque au gel de silice pour CCM (5-40 µm) [ou plaque au gel de silice pour
CCM (2-10 µm)].
Phase mobile : Ammoniaque concentré, méthanol, acétate d’éthyle, toluène (0.3:5:10:10
V/V/V/V).

74
Dépôt : 10 µL [ou 5 µL] en bandes de 10 mm [ou 8 mm].
Développement : sur un parcours de 10 cm [ou 6 cm].
Séchage : dans un courant d’air chaud pendant 5 min.
Détection : traitez avec une solution d’iode à 5 g/L dans de l’éthanol à 96% jusqu’à ce que
le fond soit jaune. Examinez à la lumière du jour, après disparition du fond jaune.
Résultats : voir ci-après la séquence des bandes présentes dans les chromatogrammes
obtenus avec la solution témoin et la solution à examiner. Par ailleurs, d’autres
bandes de faible intensité peuvent être présentes dans le chromatogramme obtenu
avec la solution à examiner.

 Plaque de CCM après révélation :


Haut de la plaque
Protopine : une bande orange
_______ _______
Tétrandrine : une bande orange Une bande orange (tétrandrine)

Une bande orange


_______ _______
Solution témoin Solution à examiner
(Pharmacopée européenne, 2012)

 Pharmacopée Française 11ème édition :

La pharmacopée française inscrit Stephania tetrandra sur la liste B des plantes


médicinales utilisées traditionnellement en l’état ou sous forme de préparation dont les
effets indésirables potentiels sont supérieurs au bénéfice thérapeutique attendu.
(Pharmacopée française, 2013)

La confusion entre Stephania tetrandra dont le nom chinois est « Fang ji » et


Aristolochia fangchi, qui est une espèce toxique est à l’origine du décret suivant :

« Décret n°2003-1048 du 3 novembre 2003 modifiant le décret n° 98-397 du 20 mai


1998 relatif aux interdictions concernant les plantes dénommées Stephania tetrandra
et Aristolochia fangchi

Article 1 :
Il est interdit de produire, d’importer, d’exporter, d’offrir, de vendre, de distribuer à titre
gratuit, de détenir les plantes dénommées Stephania tetrandra, Aristolochia fangchi, les
extraits de ces plantes et les produits en contenant.

75
Article 1 Bis :
Il est interdit de détenir en vue de la vente, de mettre en vente, de vendre, de distribuer à
titre gratuit les plantes énumérées ci-dessous, ainsi que les extraits de ces plantes et les
produits en contenant, lorsqu'ils sont destinés à l'alimentation humaine :
1. Plantes de la famille des Aristolochiaceae ;
2. Autres plantes contenant des acides aristolochiques et des aristolactames :
Saururus cernuus (Saururaceae) ;
Schefferomitra subaequalis (Annoceae) ;
Goniothalamus sesquipedalis (Annoceae) ;
Stephania cepharantha (Menispermaceae) ;
Piper longum (Piperaceae) toutes les parties de la plante à l'exception du fruit ;
Piper boehmerifolium (Piperaceae) ;
Piper attenuatum (Piperaceae) ;
Piper hamiltonii (Piperaceae) ;
Doryphora sassafras (Monimiaceae) ;
3. Autres plantes présentant un risque de confusion avec les précédentes :
Akebia quinata (Lardizabalaceae) ;
Akebia trifoliata (Lardizabalaceae) ;
Clematis armandii (Ranunculaceae) ;
Clematis montana (Ranunculaceae) ;
Cocculus laurifolius (Menispermaceae) ;
Cocculus orbiculatus (Menispermaceae) ;
Cocculus tribolus (Menispermaceae). » (JORF, 2003)

Ce décret fut instauré à la suite de la mise en évidence de cas d’insuffisance rénale


grave chez des patients belges ayant absorbé un mélange de plantes médicinales
chinoises destiné à l’amaigrissement et mentionnant comme contenu l’espèce Stephania
tetrandra. Le mélange contenait en réalité une espèce d’Aristoloche, Aristolochia fangchi.
Cette dernière contenant un composé néphrotoxique et carcinogène, l’acide
aristolochique. (Bruneton, 2009)

 Usage thérapeutique

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La racine de Stephania tetrandra ou « fang Ji » est utilisée en médecine


traditionnelle chinoise. Sa saveur est piquante et très amère et sa nature est froide. Les
méridiens destinataires sont les méridiens de la rate, des reins et de la vessie (Pinkas M.,
1996). Son mode d’action est d’éliminer le vent et l’humidité, de calmer les douleurs et de
favoriser l’élimination des urines. (Guillaume G., 2009)

La médecine chinoise utilise la plante comme diurétique dans les cas d’œdèmes
ou de dysurie, comme antihypertenseur et comme analgésique dans les douleurs
rhumatismales. (Chen, 2003) (Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996)

76
 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Les composants chimiques de Stephania tetrandra sont assez bien connus et son
emploi en médecine chinoise comme antihypertensseur est justifié par la présence d’un
alcaloïde : la tétrandrine. (Pinkas M., 1996)

La racine de stephania tetrandra contient de nombreux alcaloïdes isoquinoléiques.


Notamment la tetrandrine (0,6-0,9%), la fangquinoline (0,5%), la cyclanoline (0,1%) et de
l'iodure de dimethyltetrandrine.
Les principaux alcaloïdes actifs sont la tétrandrine (12 à 23 g / kg) et la
fangquinoline (0,3 à 3 mg / kg). (ChemFaces, 2012)

La racine de Stephania tetrandra à des propriétés anti-inflammatoires,


immunologiques et antiallergique. Elle inhibe la dégranulation des mastocytes par un
effet cytotoxique et une inhbitions des voies d’activations calcium-dépendantes. (Pang L.,
1997)
La tétrandrine et la fangquinoline ont des actions anti-inflammatoires et anti-
fibrogènes, qui rendent ces composés potentiellement utiles dans le traitement de la
silicose pulmonaire, la cirrhose du foie, et la polyarthrite rhumatoïde.
Une étude réalisée in vivo sur des rats a ainsi démontré l’effet anti-inflammatoire
de ces deux molécules par un mécanisme d’inhibition des COX (cyclo-oxygénase) ainsi
que de l’IL5 et IL6 impliquées dans les réactions de l’inflammation. (Choi H-S., 2000)
Une autre étude a en mis en avant les possibilités de traitement à base de
tetrandrine pour des pathologies telles que l’asthme et les pathologies inflammatoires
pulmonnaires, ceci grâce à ses propriétés anti-inflammatoires, antiallergiques,
antifibrotiques et immunomodulatrices. (Xie Q-M, 2002)

La tetrandrine possède aussi des propriétés vasodilatatrices et hypotensives. Elle


possède une action antagoniste calcique, déprime la contractilité myocardique, relâche
les fibres musculaires artérielles et s’oppose à leur contraction. (Bruneton, 2009)

La tétrandrine a aussi une valeur thérapeutique potentielle pour prévenir les


rétinopathies chez les patients diabétiques par une action sur la néovascularisation de la
rétine. (Liang X-C, 2002)

Figure 48 : principaux composants extrait de Stephania tetrandra (Choi H-S., 2000)

77
La racine contient également des flavonoïdes qui ont une action similaire aux
curares, et peuvent inhiber sélectivement les réactions immunitaires des lymphocytes T
dépendants. (ChemFaces, 2012)

L’espèce Stephania tetrandra, qui est inscrite à la pharmacopée chinoise sous le


nom de « Fang Ji » ne pose pas de problème majeur de toxicité. Cependant, la
falsification de la plante est en cause dans des cas d’insuffisance rénale grave survenus en
Belgique. (Bruneton, 2009)
En effet, l’espèce Stephania tetrandra (Fang ji) a été substituée par Aristolochia
fangchi (Guang Fangji), qui contient de l'acide aristolochique néphrotoxique et
cancérigène. (Koh H-L., 2006)

Figure 49 : Acide Aristolochique (Koh H-L., 2006)

Une étude a réalisé une comparaison entre différents échantillons de plantes


vendus sous le nom « Fang Ji ». Dix échantillons de «Fang ji » ont été achetés dans des
magasins proposant des plantes utilisées en médecine traditionnelle chinoise. La
composition chimique de chaque échantillon à été réalisée puis comparée à des solutions
type des principales molécules présentes ou absentes dans la plante. Il s’agit de l’acide
aristolochique, de la tétrandrine et de la fangquinoline.
Neuf des échantillons se sont révélés positifs à la présence d’acide aristolochique
ce qui suggère une possible substitution de S. tetrandra par A. fangchi.

Cette étude souligne l'importance d’un meilleur contrôle des plantes médicinales,
notamment pour les plantes médicinales vendues sans AMM. (Koh H-L., 2006) (Pinkas
M., 1996)

4.3.1.3.1.6. Dosage et posologie

La posologie en médecine traditionnelle chinoise est de 6 à 12 grammes par jour


en décoction ou 1 à 2 grammes en poudre de décoction (Chen, 2003) (Guillaume G.,
2009)

78
4.3.1.4. Ranunculaceae

4.3.1.4.1. Cimicifuga foetida L. – SHENG MA

4.3.1.4.1.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Ranunculales
Famille : Ranunculaceae
Genre : Cimicifuga
Espèce : Cimicifuga foetida L.
(IPNI, 2004)

4.3.1.4.1.2. Noms vernaculaires et synonymes

Cimicifuga foetida Linné (latin)


= Actea cimicifuga (ancienne dénomination)
Sheng Ma (chinois)
Rhizoma Cimicifugae (Latin drogue)

4.3.1.4.1.3. Description botanique

Cimicifuga foetida est une herbacée vivace par un rhizome ligneux et robuste, de
couleur noirâtre. Il mesure de 10 à 20 cm de long et a un diamètre de 2 à 4 cm environ.

La tige mesure de 1 à 2 m de haut. Elle est ramifiée et plus ou moins pubescente.

Les feuilles sont composées imparipennées et mesurent jusqu'à 30 cm de large.


Elles sont longuement pétiolées à la base de la tige avec un pétiole mesurant environ 15
cm, et courtement pétiolées, voire sessiles et de taille plus petite au sommet de la tige. La
foliole terminale est en forme de losange à 3 lobes, de 2,5 à 10 cm de large sur 1 à 7 cm
de long. Les folioles latérales sont entières et ovales. La marge est dentée. La face
inférieure est faiblement pubescente et porte des veines blanches, très pubescentes et
bien visibles. La face supérieure est glabre.

L’inflorescence est une grappe de nombreuses petites fleurs blanches, mesurant


jusqu’à 45 cm et pouvant être ramifiée. Les fleurs sont petites. Elles mesurent 4 mm de
diamètre. Les bractées sont persistantes ou caduques. Le pédicelle mesure 2 mm de long.
Les sépales sont blancs ou blanc verdâtre, obovales ou orbiculaires, et mesurent de 3 à 4
mm. Les pétales sont largement elliptiques, entiers ou lobés. Les étamines mesurent 4 à 7
mm avec des anthères jaunes ou blanc jaunâtre. Il y a 2 à 5 carpelles, densément
pubescents.

Le fruit est un follicule pubescent oblong de 8 à 14 mm de long sur 2,5 à 5 mm de


large. Les graines sont brunes, ellipsoïdes, de 2,5 à 3 mm, avec des ailes écailleuses tout
autour.
La floraison à lieu de juillet à septembre et la fructification d’août à octobre.
79
La cimicaire fétide pousse dans les forêts, aux lisières des forêts, dans les pentes
herbeuses et en montagne entre 1700 et 3600 m.
On la retrouve dans une grande partie de l’Asie, notamment en Chine, en
Mongolie et en Sibérie. (Institute of chinese materia medica and china academy of
traditional chinese medicine, 1989) (Missouri Botanical Garden , 2008) (Pinkas M., 1996)

L’espèce Cimicifuga foetida présente différentes variétés :


- Cimicifuga foetida var. bifida W.T. Wang & P.G. Xiao
- Cimicifuga foetida var. foliolosa P.G. Xiao
- Cimicifuga foetida var. longibracteata P.G. Xiao
- Cimicifuga foetida var. velutina Franch. ex Finet & Gagnep. (EOL, 2013)

4.3.1.4.1.4. Photo

Figure 50 : Cimicifuga foetida (EOL, 2013)

Figure 51 : Plante sèche : Cimicifuga foetida (Photo : Emilie Coste)


80
4.3.1.4.1.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée en médecine traditionnelle chinoise est le rhizome, récolté en


automne et séché au soleil. Il est ensuite humecté puis coupé en tranches qui sont
employées crues ou traitées. (Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996)

La pharmacopée chinoise admet plusieurs espèces sous la dénomination de


« Sheng Ma » (Pinkas M., 1996). Il s’agit de :
- Cimicifuga foetida L.
- Cimicifuga dahurica (Turcz. ex Fisch. & C. A. Mey.) Maxim.
- Cimicifuga heracleifolia Kom.

 Monographie de la pharmacopée européenne 7 ème édition et


Pharmacopée Française 11ème édition :

La racine de Cimicifuga foetida ne possède pas de monographie inscrite à la


pharmacopée française ou européenne.

 Usage thérapeutique

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La racine de Cimicifuga foetida ou « Sheng Ma » est utilisée en médecine


traditionnelle chinoise. Sa saveur est piquante et douce et sa nature est légèrement
froide. Les méridiens destinataires sont les méridiens des poumons, de la rate, du gros
intestin et de l’estomac (Pinkas M., 1996) . Son mode d’action est de calmer les douleurs,
disperser le vent et éliminer l’humidité. (Guillaume G., 2009)

Les indications en médecine traditionnelle chinoise sont :


- Les infections éruptives cutanées.
- Les prolapsus anal ou utérin.
- Les refroidissements avec céphalée et maux de gorge.
- Les stomatites, les aphtes, les gingivites, les douleurs dentaires et les pharyngites.
(Chen, 2003) (Institute of chinese materia medica and china academy of
traditional chinese medicine, 1989) (Pinkas M., 1996)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Les principaux constituants chimiques du rhizome sont de triterpènes


tétracycliques, des glucosides, des furochromones ou encore des acides phénoliques.

La composition chimique du rhizome a été décrite dans plusieurs études réalisées


sur les trois espèces citées par la pharmacopée chinoise. La composition exacte n’est pas
encore établie de façon certaine mais de nombreux composés ont été isolés, parmi
lesquels on retrouve le cimigénol et le dahurinol qui sont des triterpènes tetracycliques,

81
l’acide isoférulique et l’acide methoxyisoférulique, le cimicifugoside qui est un glucoside
ou encore la cimicifugine qui est un furochromone. (Cao P., 2005) (Sun L., 2008)

Figure 52 : Cimicifugoside (Bruneton, 2009)

L’espèce Cimicifuga racemosa est traditionnellement utilisée en Europe dans les


troubles liés à la ménopause sans qu’elle ne fasse l’objet d’une monographie (Bruneton,
2009). Des chercheurs se sont donc intéressés à l’utilisation des espèces asiatiques du
genre Cimicifuga dans le traitement de ces troubles et ont pu conclure au fait que
l’espèce Cimicifuga foetida présente un intérêt dans le traitement des troubles liés à la
ménopause. En effet, cette étude menée sur une centaine de femmes présentant des
troubles liés à la ménopause a montré un intérêt certain dans l’utilisation de la plante
pour diminuer ce syndrome, particulièrement dans les cas ou les traitements hormonaux
ne peuvent être employés. (Zheng T-P., 2013)

Un effet antiviral sur le virus syncitial respiratoire a été démontré. L’étude montre
que la cimicifugine possède une activité antivirale contre ce virus. La cimicifugine peut
inhiber la fixation naturelle ainsi que l'internalisation du virus. Un autre effet de la
molécule est également d’induire l’activation de l'IFN-β et de neutraliser l'infection virale
dans les cellules modéles de l’expérience. Ces données fournissent une première preuve
soutenant l'activité biologique de la cimicifugine extrait de C. foetida. (Wang K-C., 2012)

Figure 53 : Cimifugine (Wang K-C., 2012)

4.3.1.4.1.6. Dosage et posologie

La posologie est de 3 à 6 grammes par jour en décoction (Guillaume G., 2009), ou


0.5 à 2 grammes en poudre de décoction (Chen, 2003).

82
4.3.2. Cornales
4.3.2.1. Cornaceae

4.3.2.1.1. Cornus officinalis Siebold & Zucc. – SHAN ZHU YU

4.3.2.1.1.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Cornales
Famille : Cornaceae
Genre : Cornus
Espèce : Cornus officinalis Siebold & Zucc.
(IPNI, 2004)

4.3.2.1.1.2. Noms vernaculaires et synonymes

Cornus officinalis Siebold & Zucc. (latin)


Shan Zhu Yu (chinois)
Cornouiller officinal (français)
Japanese cornel (Anglais)
Fructus corni (Latin drogue)

4.3.2.1.1.3. Description botanique

Le cornouiller officinal est un arbre ou arbuste de 4 à 10 m de haut.

L’écorce est brun grisâtre et desquame sur les plus vieilles branches.

Le feuillage est caduc, composé de feuilles de couleur vert foncé au printemps et


devenant rouges à l’automne. Les bourgeons sont terminaux ou axillaires, solitaires ou
associés à des boutons floraux. Ils sont pubescents avec des poils courts bruns jaunâtres.
Les feuilles sont entières et coriaces. Leur forme est ovale-lancéolée ou ovale-elliptique et
elles mesurent de 5,5 à 10 cm de long sur 2,5 à 4,5 cm de large. La face supérieure du
limbe est vert foncé, plutôt brillante et la face inférieure est vert clair et pubescente. Les
veines sont au nombre de 6 à 7 et sont bien visibles sur les deux faces.

La floraison a lieu au tout début du printemps avant que les feuilles


n’apparaissent.
L’inflorescence est une ombelle terminale ou axillaire composée de petites fleurs
jaunes. Les bractées sont ovales, de 5 à 8 mm, papyracées ou coriaces et pubescentes. Le
pédoncule mesure environ 2 mm. Il est épais et pubescent. Les pédicelles mesurent de
0,5 à 1 cm de long. Ils sont minces et densément pubescents. Il y a 4 sépales vert clair à
jaunâtres et 4 pétales jaunes. Les pétales sont réfléchis, de forme ligulée lancéolée.

83
Le fruit est une baie rouge, étroitement ellipsoïde, de 1,2 à 1,8 cm de long sur 0,5
à 0,7 cm de large.

La floraison a lieu entre mars et avril et la fructification entre septembre et


octobre.

Le cornouiller officinal pousse dans les forêts, les lisières de forêts et pentes
montagneuses entre 400 et 1500 mètre d’altitude. On le retrouve en Chine, en Corée et
au Japon.
(Institute of chinese materia medica and china academy of traditional chinese medicine,
1989) (Missouri Botanical Garden , 2008)

4.3.2.1.1.4. Photo

Figure 54 : Cornus officinalis, fruits et feuilles (EOL, 2013)

Figure 55 : Cornus officinalis (wikipedia, 2014)

84
Figure 56 : Plante sèche : Cornus officinalis (photo : Emilie Coste)

4.3.2.1.1.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée est le fruit de Cornus officinalis. La récolte a lieu lorsque les fruits
sont à maturité entre le mois d’octobre et de novembre.
La pharmacopée chinoise utilise le fruit du cornouiller sous deux appellations
différentes selon le mode d’utilisation.
La pulpe du fruit réchauffée à feu doux ou légèrement ébouillantée, énuclée puis
séchée au soleil est appelée « Shan Zhu Yu », et le fruit entier séché et grillé à feux doux
ou mis à tremper dans de l’alcool est appelé « San Zhu Yu » (Guillaume G., 2009).

 Monographie de la pharmacopée européenne 7 ème édition et


Pharmacopée Française 11ème édition :

Le fruit de Cornus officinalis ne possède pas de monographie inscrite à la


pharmacopée européenne ou française.

 Usage thérapeutique

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

Le fruit de Cornus officinalis ou « Shan Zhu Yu » est utilisé en médecine


traditionnelle chinoise. Sa saveur est douce et acide et sa nature est tiède. Les méridiens
destinataires sont les méridiens du foie et du rein. (Pinkas M., 1996) . Son mode d’action
est de tonifier le foie et les reins et de tonifier le Yin et le Yang. (Guillaume G., 2009)

85
La médecine traditionnelle chinoise utilise cette drogue dans de nombreux
troubles, en particulier liés aux déficiences des reins ou du foie.
Les indications traditionnelles sont les éblouissements, les vertiges et les
acouphènes mais également la pollakiurie, l’énurésie, l’impuissance ou les lombalgies
ainsi que les sueurs excessives. (Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Les constituants majeurs des fruits de Cornus officinalis sont des tanins
hydrolysables, parmi lesquels on retrouve les cornusiines, des polysaccharides et des
flavonoïdes. (Wu Y., 2013) (Xie X-Y, 2012)

On retrouve aussi des iridoïdes glucosylés : le morroniside et la loganine, ainsi que


l’acide ursolique et l’acide oléanolique, ce dernier ayant démontré des propriétés anti-
diabétiques. (Chen, 2003) (Pinkas M., 1996)

Figure 57 : Morroniside (Ma W., 2014 )

Figure 58 : Loganine (Ma W., 2014 )

Au cours des dernières années, les polysaccharides ont été identifiés comme les
principaux composés actifs. De nombreuses recherches pharmacologiques ont montré
que les polysaccharides extrait de Fructus Corni présentent diverses activités biologiques,

86
notamment comme immunomodulateur, anti-oxydant ou anti-cancereux, et ont aussi des
effets anti-vieillissement et des effets sur les fonctions sexuelles. (Wu Y., 2013)

Plusieurs études ont mis en évidence une relation entre la composition chimique
du fruit de Cornus officinalis et l’utilisation traditionnelle dans les pathologies rénales. Les
résultats suggèrent que la loganine et ses dérivés sont des composés actifs contre la
néphropathie du diabétique. (Ma W., 2014 )

Une étude portant sur les dommages induits aux reins dans le diabète de type 2 à
été réalisée sur des souris diabétiques. Deux iridoïdes glucosylés (le morroniside et la
loganine) et un polyphénol de bas poids moléculaire ont été décrits comme étant les
principaux composés actifs de Fructus Corni. Ces constatations ont permis de conclure
que ces molécules pourraient agir en synergie pour contribuer à l'inhibition des troubles
métaboliques tels que l’hyperglycémie et la dyslipidémie, le stress oxydatif et
l'inflammation. Cette étude met en évidence les effets bénéfiques des constituants
bioactifs de Fructus Corni, ainsi que le développement possible d'agents thérapeutiques
ou préventifs contre les complications dues au diabète de type 2. (Yokozawa T., 2010)

Une autre étude a démontré que l'administration de la loganine isolée de Fructus


Corni a un effet protecteur contre le stress oxydatif hépatique en cas de diabète de type
2 par des régulations de l’expression de protéines liées au stress oxydatif, de
l'inflammation et de l'apoptose. (Parka C H, 2011)

4.3.2.1.1.6. Dosage et posologie

La posologie est de 9 à 15 grammes par jour en décoction et peut atteindre 30


grammes ou bien 1 à 3 grammes en poudre. (Chen, 2003) (Guillaume G., 2009)

87
4.3.3. Gentianales
4.3.3.1. Rubiaceae

4.3.3.1.1. Gardenia jasminoides J. Ellis – ZHI ZI

4.3.3.1.1.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : gentianales
Famille : Rubiaceae
Genre : Gardenia
Espèce : Gardenia jasminoides John Ellis
(IPNI, 2004)

4.3.3.1.1.2. Noms vernaculaires et synonymes

Gardenia jasminoides J. Ellis (latin)


Zhi Zi (chinois)
Gardenia jasminoïde ; Tiaré (français)
Cape-Jasmine (anglais)
Fructus gardeniae (Latin drogue)

4.3.3.1.1.3. Description botanique

Gardenia jasminoides est un arbuste, de 30 cm à 3 m de hauteur, à feuillage


persistant.

Les feuilles sont le plus souvent opposées, sub-sessiles à pétiolées. Le pétiole


mesure de 0,5 à 1 cm de long. Les feuilles sont coriaces et luisantes, de couleur vert
foncé. Leur forme est oblongue, lancéolée ou elliptique. Elles mesurent 3 à 25 cm de long
sur 1,5 à 8 cm de large. La face supérieure est brillante et glabre ou parfois pubescente
sur les veines principales, la face inférieure est pubescente. La base est cunéiforme à
aiguë, le sommet est aigu à acuminé. La nervation est pennée.

Les fleurs de Gardenia jasminoides sont solitaires ou disposées en petites cymes à


l’aisselle des feuilles ou terminales au sommet des rameaux. Elles dégagent un parfum
analogue à celui du jasmin Le pédoncule mesure de 1 à 10 mm. Les fleurs mesurent de 4 à
8 cm de diamètre. Elles sont simples et portent de 5 à 12 pétales blancs à jaune pâle. Il
existe également des cultivars à fleurs doubles.

La floraison s'étale généralement de la fin du printemps au début d'automne. Les


fleurs se succédant sur l’arbuste.

Les fruits sont des baies jaunes à jaune orangé de forme ovoïde, subglobuleuses,
ou ellipsoïdes et mesurent 1,5 à 7 cm de long sur 1,2 à 2 cm de large. Le calice est
persistant et donne 5 à 8 nervures longitudinales sur le fruit. Les dents du calice forment
88
une couronne au sommet du fruit. Le fruit contient de nombreuses graines petites et
rougeâtres.

La floraison à lieu de mars à juin et les fruits se développent de Mai à février.

Le Gardenia jasminoides pousse dans les forêts et au bord des ruisseaux, sur les
pentes des montagnes ou des collines, dans les vallées ou les champs. On le retrouve du
niveau de la mer jusqu'à 1500 m. Il est présent dans toute l’Asie du Sud-est, au Bhoutan,
au Cambodge, en Inde, au Japon, en Corée du Nord, au Laos, au Népal, au Pakistan, en
Thaïlande, au Vietnam, et il est cultivé en Afrique, en Asie, en Australie, en Europe, en
Amérique et des îles du Pacifique.

C'est l'une des espèces de Rubiacée les plus couramment collectées en Chine. Il
est assez variable morphologiquement en particulier la taille des feuilles, et la forme et la
taille des fleurs. (Missouri Botanical Garden , 2008) (Institute of chinese materia medica
and china academy of traditional chinese medicine, 1989)

4.3.3.1.1.4. Photo

Figure 59 : Gardenia jasminoides (EOL, 2013)

Figure 60 : plante sèche : Gardenia jasminoides (photo : Emilie Coste)

89
4.3.3.1.1.5. Utilisation

 Partie utilisée

Le fruit du gardénia est comestible, il est généralement consommé directement


après sa cueillette.

La partie utilisée et inscrite à la pharmacopée chinoise est le fruit mûr. On récolte


le fruit en automne et en hiver. Il est nettoyé et passé à la vapeur afin de le sécher. Le
fruit peut également être grillé ou calciné. (Chen, 2003) (Guillaume G., 2009)

 Monographie de la pharmacopée européenne 7 ème édition et


Pharmacopée Française 11ème édition :

Le fruit du Gardenia jasminoides ne possède pas de monographie inscrite à la


pharmacopée française ou européenne.

Cependant, d’après le compte rendu de séance publié par l’ANSM, une


monographie est en cours de préparation pour le fruit Gardenia jasminoides. Le projet de
monographie comprend le fruit entier ou fragmenté, stabilisé ou non à la chaleur. La
pharmacopée chinoise présente trois monographies différentes (entière, fragmentée et
transformée) pour cette plante.
L’étude des monographies chinoises a montré qu’une seule monographie pouvait
couvrir ces différentes formes. Le principal constituant est le géniposide dont la teneur
minimale est dosée par une méthode par chromatographie liquide. La CCM HP
(chromatographie sur couche mince haute performance) a été mise au point et vérifiée
par la DEQM (Direction Européenne de la Qualité du Médicament). Les
chromatogrammes obtenus montrent l’absence de la bande bleue dans les échantillons
transformés. Les identifications de la drogue A (identification macroscopique) et B
(identification microscopique) ont été rédigées par l’expert français botaniste du groupe
TCM. (ANSM, Séance du 13 janvier 2014)

 Usage thérapeutique

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

Le fruit de Gardenia jasminoides ou « Zhi Zi » est utilisé en médecine traditionnelle


chinoise. Sa saveur est amère et sa nature est froide. Les méridiens destinataires sont les
méridiens du cœur, du foie, des poumons, de l’estomac et du triple réchauffeur. (Pinkas
M., 1996) . Son mode d’action est d’éliminer la chaleur et l’humidité, calmer l’anxiété,
disperser le feu, rafraichir le sang et éliminer les toxiques. (Guillaume G., 2009)

La médecine chinoise prescrit cette drogue soit par voie interne, soit en
application externe.
Pour la voie externe, les indications en médecine traditionnelle chinoise sont les
blessures externes et les inflammations, en particulier les contusions et les entorses ainsi
que les abcès et furoncles. L’application de la drogue se fait sous la forme d’une pate
épaisse et humide composée de poudre de Fructus gardeniae cru et d’eau.
90
Pour la voie interne, les indications en médecine traditionnelle chinoise sont les
fortes fièvres avec insomnies et agitation, les hépatites aigües et les ictères, les épistaxis,
les vomissements sanguinolents, les hématuries, les rougeurs des yeux et les
inflammations de la cornée. (Chen, 2003) (Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

La drogue Fructus gardeniae contient une matière colorante de nature


hétérosidique dont l’aglycone est identique à la crocétine du safran. On en extrait un
pigment de teinte jaune qui est utilisé en tant que colorant alimentaire. (Pinkas M., 1996)
Le colorant utilisé comme additif alimentaire porte le code E164 mais celui-ci n’est pas
autorisé en France. Le Jaune de gardénia est listé comme colorant au Codex alimentarius,
mais à ce jour il n'est pas autorisé dans l'Union Européenne. On retrouve sous le même
code E164, un autre colorant fabriqué à partir de safran, celui-ci est autorisé dans divers
pays comme les Etats-Unis, l'Australie et le Canada.
On retrouve comme composants chimiques dans les fruits de Gardenia
jasminoides des iridoïdes dont les principaux représentants identifiés sont le geniposide,
le genipine et le gardenoside.

Figure 61 : structure chimique du genipine et du geniposide (Koo H-J., 2004)

On retrouve aussi des dérivés cafeylquiniques, des crocines et de la crocétine.

Un effet sur les phénomènes allergiques impliqués dans la dermatite atopique a


été montré à partir d’un extrait du fruit de gardenia. Le géniposide à été identifié comme
91
étant le composé responsable de cette propriété en inhibant la dégranulation d’histamine
des mastocytes, et en diminuant ainsi le phénomène inflammatoire qui en découle. (Sung
Y-Y., 2014)

Différentes études montrent que le fruit de Gardenia jasminoides possède une


activité anti-inflammatoire et anti-lipoperoxydante. Le géniposide et le génipine sont
responsables de cette activité anti-inflammatoire. Cependant, le génipine a une activité
anti-inflammatoire plus forte que géniposide. Le génipine exerce son activité anti-
inflammatoire à travers la suppression de la production de NO et l’inhibition de
l’expression des cyclooxygénases à un stade précoce. (Koo H-J., 2004) (Koo H-J., 2006)
Les résultats des études menées sur ces molécules fournissent des informations
sur l'efficacité anti-inflammatoire des fruits de gardénia. Le Génipine serait alors un point
de départ pour le développement de nouveaux AINS avec moins d'effets secondaires.

L’activité antioxydante est aussi une des propriétés intéressantes des fruits du
gardenia. En effet, une étude réalisée in vitro à permis de mettre en évidence une
activité antioxydante de l’extrait aqueux des fruits de gardenia grâce à la forte teneur en
composés phénoliques et flavonoïques. (Debnath T., 2011)

Par ailleurs, une étude portant sur la baicaline, issue de Scutellaria baicalensis et
sur le geniposide issu de Gardenia jasmonoides a montré une activité anti-athéroclérose
et régulatrice des lipides. (Liao P., 2014)

4.3.3.1.1.6. Dosage et posologie

La posologie est de 6 à 9 grammes en décoction ou 1 à 2 grammes en poudre de


décoction. La forme crue est utilisée pour purger le feu et la forme carbonisée pour
arrêter le saignement.

92
4.3.3.1.2. Morinda officinalis F. C. How – BA JI TIAN

4.3.3.1.2.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Gentianales
Famille : Rubiaceae
Genre : Morinda
Espèce : Morinda officinalis Foon Chew How
(IPNI, 2004)

4.3.3.1.2.2. Noms vernaculaires et synonymes

Morinda officinalis F. C. How (latin)


Ba Ji Tian (chinois)
Noni Chinois (français)
Radix Morindae officinalis (Latin drogue)

4.3.3.1.2.3. Description botanique

Morinda officinalis est une herbacée grimpante.

La racine est charnue et cylindrique. Elle présente des stries longitudinales. Elle est
de couleur marron clair à jaunâtre. Le diamètre de la racine est de 0.5 à 2 cm.

Les feuilles sont persistantes et opposées sur la tige. Le pétiole mesure de 4 à 11


mm et densément pubescent. Le limbe est entier, d’aspect papyracé. Les feuilles sont
brillantes à mates sur la face supérieure et mates sur la face inférieure. La forme est
ovale-oblongue ou elliptique, de 6 à 13 cm de long sur 3 à 6 cm de large. La base est
arrondie à cunéiforme et l’apex est aigu. Les nervures secondaires sont bien visibles et
sont au nombre de 5 à 7 paires.

L’inflorescence est une ombelle terminale. Elle est composée de 3 à 10 petites


fleurs portées par un pédicelle d’environ 1 cm de long. La corolle est blanche,
campanulée ou urcéolée. Les pétales sont lancéolés ou étroitement oblongues, l'extérieur
des pétales est pubescent. La corolle forme un tube de 3 à 4 mm de long dont l’intérieur
est fortement pubescent.

Le fruit est une drupe rouge globuleuse de 4 à 5 mm de diamètre.

La floraison à lieu de mai à juin et les fruits apparaissent entre octobre et


novembre.

93
Morinda officinalis pousse dans les forêts clairsemées ou denses, dans les fourrés
et en montagne. On la retrouve entre 100 et 500 m d’altitude dans les provinces de
Fujian, Guangdong, Guangxi, et Hainan. L’espèce est aussi cultivée. (Institute of chinese
materia medica and china academy of traditional chinese medicine, 1989) (Missouri
Botanical Garden , 2008)

4.3.3.1.2.4. Photo

Figure 62 : Morinda officinalis

Figure 63 : Plante sèche : Morinda officinalis (photo : Emilie Coste)

94
4.3.3.1.2.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée est la racine de Morinda officinalis. Elle est récoltée tout au long
de l’année puis séchée légèrement avant d’être aplatie puis à nouveau séchée au soleil.
Avant emploi, la racine est humidifiée ou passée au bain marie et le cœur est enlevé, puis
elle est découpée et employée crue ou trempée dans de l’eau salée. (Chen, 2003)
(Guillaume G., 2009)

 Monographie de la pharmacopée européenne 7 ème édition et


Pharmacopée Française 11ème édition :

Il n’existe pas de monographie inscrite à la pharmacopée française ou européenne


pour les racines de Morinda officinalis.

 Usage thérapeutique

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La racine de Morinda officinalis ou « Ba Ji Tian » est utilisée en médecine


traditionnelle chinoise. Sa saveur est douce et piquante et sa nature est légèrement tiède.
Les méridiens destinataires sont les méridiens des reins et du foie. Son mode d’action est
tonifier les reins, fortifier les tendons et les os et éliminer le vent et l’humidité. (Guillaume
G., 2009)

Les indications en médecine traditionnelle chinoise sont l’impuissance, la


spermatorrhée, la pollakiurie, l’éjaculation précoce, l’incontinence, les asthénies
lombaires, la difficulté a la marche, l’ostéoporose ou encore les rhumatismes chroniques.
Il est aussi employé dans les cas de stérilité féminine. (Chen, 2003) (Guillaume G., 2009)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Les composés retrouvés dans la racine de Morinda officinalis sont des


anthraquinones, des iridoïdes glucosidiques et des glucosides monoterpéniques ou
encore des stérols.
On retrouve également des oligosaccharides avec différents degrés de
polymérisation, comme l’inuline, qui est un oligomère de fructose et de glucose. (Yang Z.,
2011)
Les carbohydrates représentent environ 50 à 60 % des composés chimiques
constituants cette racine.

Les dérivés d'anthraquinone extraits des racines de Morinda officinalis ont été
utilisés en médecine chinoise pour traiter un large éventail de symptômes, y compris une
mauvaise digestion, l'hypertension ou les déficits immunitaires. Des études récentes ont
démontré qu'ils possèdent de multiples actions pharmacologiques telles qu’une action

95
anti-VIH, anti-inflammatoire, anti-nociceptive, antimicrobienne, antioxydante, anti-
hépatotoxique. (Xu Y-J., 2009)

Plusieurs anthraquinones présentes dans la racine de Morinda officinalis ont été


identifiées et leurs structures ont été décrites. (Bao L., 2011) (Wu Y-B., 2009)

Figure 64 : anthraquinone extraite de M. officinalis : 2-Hydroxy-1-methoxyanthraquinone (Liu Z-M., 2009)

Figure 65 : anthraquinone extraite de M. officinalis : 3-Hydroxy-1,2-dimethoxyanthraquinone (Xu Y-J., 2009)

Plusieurs études ont exploré les propriétés anti-ostéoporoses in vitro de la racine


de Morinda officinalis. Les anthraquinones isolées dans cette drogue ont démontré une
activité permettant d’améliorer l'expression de l’ostéoprotégérine et de RANKL (receptor
activator of nuclear factor kappa-B ligand) dans des ostéoblastes, favorisant ainsi la
formation osseuse, ainsi qu’une interférence avec les voies de signalisation et d’activation
des ostéoclastes (Bao L., 2011) (Wu Y-B., 2009). D’autre part, des essais réalisés sur des
rates ayant subi une ovariectomie ont démontré un fort effet anti-ostéoporose et
permettent de mettre en évidence le potentiel de M. officinalis dans le traitement de
l’ostéoporose post ménopausique. (Li Y., 2014)

Ces résultats indiquent que les anthraquinones de M. officinalis sont des


inhibiteurs potentiels de la résorption osseuse, et peut aussi expliquer l’utilisation
traditionnelle de cette plantes contre l’ostéoporose et les pertes osseuses dues à la
ménopause. (Bao L., 2011) (Wu Y-B., 2009)

L’utilisation en rhumatologie est une des principales indications de Morinda


officinalis en médecine traditionnelle chinoise. Une étude a mis en évidence un effet
anti-nociceptif et anti-inflammatoire de la racine de cette plantes grâce à la présence de

96
deux iridoïdes glucosidiques : la monotropéine et l’acide diacetylasperulosidique. (Choi J.,
2005)

Figure 66 : Monotropeine (1) et acide Deacetylasperulosidique (2) (Choi J., 2005)

4.3.3.1.2.6. Dosage et posologie

La posologie en médecine traditionnelle chinoise est de 6 à 15 grammes par jour


en décoction ou 0.5 à 2 grammes par jour en poudre de décoction.

97
4.3.3.1.3. Uncaria rhynchophylla Miq. – GOU TENG

4.3.3.1.3.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Gentianales
Famille : Rubiaceae
Genre : Uncaria
Espèce : Uncaria rhynchophylla Miquel
(IPNI, 2004)

4.3.3.1.3.2. Noms vernaculaires et synonymes

Uncaria rhynchophylla (Miq.) Jacks (latin)


= Nauclea rhynchophylla Miq.
= Ourouparia rhynchophylla Matsum
(World Health Organization, 2009)

Gou Teng (chinois)


Griffe du chat (français)
Sharpleaved gambir (anglais)
Ramulus cum Uncis Uncariae (Latin drogue)

4.3.3.1.3.3. Description botanique

Uncaria rhyncophylla est une liane pouvant aller jusqu’à 10 mètres de longueur.

Les tiges présentent deux épines recourbées à chaque insertion de feuille. Les
jeunes tiges sont minces, faiblement à nettement quadrangulaires, glabres, parfois
glauques.

Les feuilles sont pétiolées et opposées sur la tige. Le pétiole mesure 5 à 15 mm de


long. Le limbe de la feuille est elliptique, lancéolé ou elliptique-oblongue, et mesure de 5
à 12 cm de long sur 3 à 7 cm de large. Il est glabre sur les deux faces. La face inférieure est
souvent glauque. La base est cunéiforme, obtus, ou arrondie et l’apex aigu à acuminé en
général. Les veines secondaires sont au nombre de 4 à 8 paires, parfois pubescentes. Les
stipules sont souvent caduques, lancéolées à ovales.

Les inflorescences sont des capitules de petites fleurs, axillaires ou terminales, le


plus souvent en groupe de 7 à 11 inflorescences en bout de la tige. Le pédoncule mesure
de 1,5 à 5 cm. Les fleurs sont presque sessiles sur le réceptacle. Le calice est vert pâle,
pubescent. La corolle est composée de pétales jaunes à l’intérieur et rose à l’extérieur. Ils
sont soudés et forment un tube fin de 6 à 10 mm de long. Les pétales sont triangulaires à
spatulés et sont recourbés vers l’extérieur.

98
Les fruits sont des capsules sessiles ou subsessiles, ob-ovoïde à fusiforme, de 5 à 7
mm de long. La tête de fructification mesure 14-18 mm de diamètre.

Uncaria rhyncophylla pousse dans les forêts clairsemées, les fourrés ou au bord
des cours d’eau en s’enroulant sur les autres végétaux.

On le retrouve en Chine et au Japon. (Institute of chinese materia medica and


china academy of traditional chinese medicine, 1989) (Missouri Botanical Garden , 2008)
(Pinkas M., 1996) (World Health Organization, 2009)

4.3.3.1.3.4. Photo

Figure 67 : Uncaria rhynchophylla : feuilles et fleurs (Guo Q., 2014)

99
Figure 68 : plante sèche : Uncaria rhynchophylla (photo: Emilie Coste)

4.3.3.1.3.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée est la tige avec les épines récoltées en automne ou en hiver.
Celle-ci est séchée au soleil, chauffée brièvement au bain marie ou trempée rapidement
dans de l’eau bouillante avant d’être séchée au soleil. (Guillaume G., 2009) (Pinkas M.,
1996)

La pharmacopée chinoise admet plusieurs espèces sous la dénomination de « Gou


Teng », on retrouve :
- Uncaria rhynchophylla (Miq.) Jacks
- Uncaria macrophylla Wall.
- Uncaria hirsuta Havil.
- Uncaria sinensis (Oliv.) Havil.
- Uncaria sessilifructus Roxb.
(Pinkas M., 1996) (World Health Organization, 2009)

L’OMS à établit une description précise de la drogue « Ramulus cum Uncis


Uncariae » permettant une reconnaissance macroscopique, microscopique et physico-
chimique de la plante composant cette drogue. (World Health Organization, 2009)

Description macroscopique de la drogue :

La partie utilisée est donc la tige d’Uncaria rhynchophylla qui est découpée en
segments de 1 à 4 cm de long et de 2 à 5 mm de diamètre. L’écorce est marron-rougeâtre
à marron foncé avec de fines stries longitudinales. La section est cylindrique à légèrement
quadrangulaire. La plupart des nœuds ou s’insèrent les feuilles sont pourvus de deux
épines piquantes, opposées et recourbées en forme de crochet d’environ 1 cm de long.
On distingue une cicatrice circulaire laissée par le pétiole à la base de chaque épine. La
texture est relativement dure et à la fracture, l’intérieur est d’aspect fibreux et de couleur
marron clair à a jaunâtre.
Il n’y a pas d’odeur et le gout est très léger.
100
Description microscopique de la drogue :

La coupe transversale des épines révèle des faisceaux vasculaires dans le cortex,
inégalement répartis et disposés en couronne. Les cellules du parenchyme contiennent
des cristaux d'oxalate de calcium. (World Health Organization, 2009)

 Monographie de la pharmacopée européenne 7 ème édition et


Pharmacopée Française 11ème édition :

Il n’existe pas de monographie inscrite à la pharmacopée française ou européenne


pour la tige d’Uncaria rhynchophylla.

 Usage thérapeutique

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La tige et les épines d’Uncaria rhynchophylla, ou « Gou Teng » sont utilisées en médecine
traditionnelle chinoise. La saveur est douce et la nature est légèrement froide. Les
méridiens destinataires sont les méridiens du foie et du péricarde. (Pinkas M., 1996). Le
mode d’action est d’arrêter les convulsions, apaiser le vent, purifier le foie et éliminer la
chaleur. (Guillaume G., 2009)

Les indications en médecine chinoise traditionnelle sont les convulsions avec fièvre,
les vertiges, les céphalées ou encore l’hypertension artérielle. (Chen, 2003) (Guillaume G.,
2009) (Pinkas M., 1996)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Les principaux constituants chimiques sont des alcaloïdes parmi lesquels on


retrouve l’isorhynchophylline, le corynoxeine, l’isocorynoxeine, l’hirsuteine et l’hirsutine
On retrouve aussi des triterpènes comme l'acide ursolique et les acides
uncariniques A et B ainsi que des flavonoïdes tel que l’hyperine. (World Health
Organization, 2009)

101
Figure 69 : constituants chimiques de la tige d'Uncaria rhynchophylla (World Health Organization, 2009)

Uncaria rhynchophylla est une plante médicinale utilisée traditionnellement pour


traiter les symptômes neurologiques tels que les maux de tête, les étourdissements, les
vertiges et les acouphènes. Ainsi, la plupart des recherches actuelles vont dans ce sens.

Des recherches sur les propriétés protectrices neurologiques de cette plante ont
permis de mettre en évidence un effet inhibiteur sur les dépôts de protéine β-amyloide
insolubles impliqués dans la maladie d’Alzheimer. Les alcaloïdes présents dans Uncaria
rhynchophylla, notamment la rhynchophylline et l’isorhynchophylline, permettent
l’inhibition de la formation, ou déstabilisation des fibrilles préformées formant les
plaques séniles impliquées dans la maladie. Ainsi, Uncaria rhynchophylla pourrait avoir le
potentiel d'être un nouvel agent thérapeutique pour la prévention de la maladie
d’Alzheimer à l'avenir. (Guo Q., 2014) (Fujiwara H., 2006) (Wu T-Y., 2011)

L’effet anticonvulsivant a lui aussi été étudié. L’extrait de la plante et la molécule


de rhynchophylline elle-même ont montré un effet anticonvulsivant par inhibition des
voies de signalisation des TLR (Toll like receptor) et des neurotrophines mis en cause dans
les crises convulsives induites chez le rat par l’acide kainique. (Ho T-Y., 2014)

Uncaria rhynchophylla présente aussi des propriétés anti-hypertensive et anti-


arythmique. (World Health Organization, 2009)
L’effet antihypertenseur est du à une vasodilatation périphérique des vaisseaux
sanguins impliquant les canaux calciques ainsi que la libération de NO. (Li P-Y., 2013)

Enfin, des effets anti-inflammatoire, antioxydant et antimicrobien ont été


montrés. (World Health Organization, 2009)

4.3.3.1.3.6. Dosage et posologie

La posologie prescrite en médecine traditionnelle chinoise est de 3 à 12 grammes


par jour en décoction rapide de moins de 10 minutes. (Chen, 2003) (Guillaume G., 2009)
(Pinkas M., 1996)

102
4.3.3.2. Gentianaceae

4.3.3.2.1. Gentiana macrophylla Pall. – QIN JIAO

4.3.3.2.1.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Gentianales
Famille : Gentianaceae
Genre : Gentiana
Espèce : Gentiana macrophylla Pallas
(IPNI, 2004)

4.3.3.2.1.2. Noms vernaculaires et synonymes

Gentiana macrophylla Pall. (latin)


= Gentiana quinquenervia Turrill.
Gentiane à grandes feuilles (français)
Qin Jiao (chinois)
Radix gentiana macrophyllae (Latin drogue)

4.3.3.2.1.3. Description botanique

Gentiana macrophylla est une herbacée vivace de 30 à 60 cm de hauteur.

La racine est pivotante et mesure environ 30 cm de long sur 2 cm de diamètre.

Les tiges sont dressées verticalement, robustes, simples et glabres.

Les feuilles basales ont un pétiole de 3 à 5 cm et sont membraneuses. Le limbe est


elliptique-lancéolé à elliptique-ovale, de 2,5 à 6 cm de large sur 6 à 28 cm de long. La base
est rétrécie, la marge est scabre, l’apex est acuminé et il y a 5 à 7 veines longitudinales.
Les feuilles caulinaires sont réunies par paires et ont un pétiole de 4 cm. Le limbe est
elliptique-lancéolé à étroitement elliptique, de 1,2 à 3,5 cm de large sur 4,5 à 15 cm de
long. La base est obtus, la marge scabre, l’apex acuminé et il y a 3 à 5 veines
longitudinales.

L’inflorescence porte de nombreuses fleurs réunies en grappe terminale ou en


verticilles axillaires. Les fleurs sont sessiles. Le calice est membraneux à 5 dents. La corolle
est bleu-violet, avec la base jaune pâle, tubulaire ou urcéolée à cinq lobes et mesure
environ 2 cm de haut.

Le fruit est une capsule ovoïde à ellipsoïde contenant des graines brun clair.

La floraison et la fructification ont lieu progressivement entre juillet et octobre.

103
On retrouve cette espèce sur les berges des ruisseaux et des rivières, au bord des
routes, sur les pentes des prairies humides, les prés, les lisières des forêts, entre 400 et
2400 mètres d’altitude.
(Missouri Botanical Garden , 2008) (Pinkas M., 1996)

4.3.3.2.1.4. Photo

Figure 70 : Gentiana macrophylla (Dharmananda, 2002)

Figure 71 : Gentiana macrophylla (EOL, 2013)

104
Figure 72 : Plante sèche : gentiana macrophylla (photo : Emilie Coste)

4.3.3.2.1.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée est la racine récoltée à la fin de l’automne. Les racines sont
séchées au soleil jusqu'à obtenir un poids égal à 70% de leur poids initial. Puis, elles sont
mises à fermenter, découpées en rondelles et séchées de nouveau au soleil. (Guillaume
G., 2009) (Pinkas M., 1996)

La pharmacopée chinoise admet les racines de deux espèces de gentiane :


- Gentiana macrophylla Pall.
- Gentiana dahurica Fisch.

 Monographie de la pharmacopée européenne 7 ème édition et


Pharmacopée Française 11ème édition :

Il n’existe pas de monographie inscrite à la pharmacopée européenne ou française


pour la racine de Gentiana macrophylla.

 Usage thérapeutique

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La racine de Gentiana macrophylla ou « Qin Jiao » est utilisée en médecine


traditionnelle chinoise. Sa saveur est piquante et amère et sa nature est légèrement
froide. Les méridiens destinataires sont les méridiens de l’estomac, du foie et de la
vesicule biliaire. (Pinkas M., 1996) . Son mode d’action est de dissiper la fièvre, de
disperser le vent et d’éliminer l’humidité. (Guillaume G., 2009)

105
Les indications en médecine traditionnelle chinoise sont les douleurs
rhumastismales, les gênes fonctionnelles au mouvement des extremités, les crampes
musculaires ou encore les poussées de fièvre vespérale et les troubles nutritionnels du
jeune enfant. (Pinkas M., 1996)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Les composants chimiques principaux sont des iridoïdes amers classiques chez les
Gentianaceae comme le gentiopicroside, le swertiamarine ou le trifloroside. (Pinkas M.,
1996)

Figure 73 : gentiopicroside

Figure 74 : swertiamarine

Une étude réalisée en 2004 portant sur les effets de Gentiana macrophylla dans le
traitement de la polyarthrite rhumatoïde (PR) à été réalisée in vivo sur des rats et il en
découle des résultats prometteurs dans l’utilisation de cette drogue comme anti-
inflammatoire.
Le traitement avec un extrait des racines de Gentiana macrophylla a produit une
inhibition significative sur les poussées aiguës de PR. L'activité anti-inflammatoire
observée avec Gentiana macrophylla est comparable à celle observée avec la prednisone.
Ces observations suggèrent que Gentiana macrophylla possède une puissante action anti-
inflammatoire et pourrait être utilisée comme agent anti-inflammatoire dans le contrôle
de l'inflammation de la polyarthrite rhumatoïde. (Yu Farong, 2004)

La plupart des composés chimiques de "Qin Jiao", et en particulier les iridoïdes


glycosylés ont un effet inhibiteur sur COX-1 et COX-2 et donc un effet anti-inflammatoire.
Les résultats de l’étude confirment l'importance historique de la drogue "Qin Jiao" en
médecine traditionnelle chinoise pour lutter contre la polyathrite rhumatoïde et les
rhumatismes chroniques. (Wang Y-M., 2013)

4.3.3.2.1.6. Dosage et posologie

La posologie en médecine traditionnelle chinoise est de 6 à 12 grammes par jour


en décoction, ou 0.5 à 2 grammes en poudre de décoction. (Chen, 2003) (Guillaume G.,
2009)

106
4.3.3.2.2. Gentiana scabra Bunge – LONG DAN CAO

4.3.3.2.2.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Gentianales
Famille : Gentianaceae
Genre : Gentiana
Espèce : Gentiana scabra Bunge
(IPNI, 2004)

4.3.3.2.2.2. Noms vernaculaires et synonymes

Gentiana scabra Bunge (latin)


Long Dan Cao (chinois)
Radix gentianae scabrae (Latin drogue)

4.3.3.2.2.3. Description botanique

Gentiana scabra est une herbacée buissonnante vivace de 30 à 60 cm de hauteur.

Le rhizome est blanchâtre et porte de nombreuses et courtes ramifications.

Les tiges sont nombreuses et courtes. Elles se développent à partir de la base de


plantes et sont dressées verticalement.

Les feuilles sont opposées et sessiles. Elles sont entières et ont une nervation
caracteristique des gentianes avec 3 à 5 veines longitudinales se rejoignant à l’apex de la
feuille. Les feuilles les plus basses sur la tige sont en forme d'écailles, de 4 à 6 mm de
long. Les feuilles supérieures sont linéaires-lancéolées, ovales-lancéolées, ou ovales, de 2
à 7 cm de long sur 2 à 3 cm de large. La base est arrondie à subcordée. La marge est
scabre et l’apex est acuminé à aigu.

Les inflorescences sont des grappes de fleurs resserrées axillaires ou terminales.


Les fleurs sont sessiles entourées par des bractées linéaires à lancéolées, de 2 à 2,5 cm. Le
calice forme un tube de 1 à 1,2 cm. Les sépales sont soudés sur les deux tiers de leur
longueur pour former le tube et l’apex est fortement acuminé. La corolle est bleu-violet,
parfois avec des taches jaune-vert dans la gorge. Elle est tubulaire à campanulée, en
forme d’entonnoir de 4 à 5 cm. Il y a cinq pétales soudés entre eux, ovales à orbiculaires.
Les étamines sont insérées au milieu du tube de la corolle. Les filaments mesurent 0,9 à
1,2 cm, les anthères sont libres, étroitement ellipsoïdes.

Le fruit est une capsule de 2 à 2,5 cm.

La floraison et la fructification ont lieu entre les mois de mai et novembre.


107
On retrouve l’espèce Gentiana scabra sur les berges des rivières, dans les prairies
et les pentes humides, en bordure de route dans les broussailles, ou en lisière de forêt, à
une altitude de 400 à 1700 m. (Missouri Botanical Garden , 2008) (Pinkas M., 1996)
(World Health Organization, 2007)

4.3.3.2.2.4. Photo

Figure 75 : Gentiana scabra (Dharmananda, 2002)

Figure 76 : Gentiana scabra (EOL, 2013)

108
Figure 77 : Plante sèche : Gentiana scabra (photo: Emilie Coste)

4.3.3.2.2.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée est la racine et le rhizome. Elle est récoltée à l’automne, séchée
au soleil et coupée en morceaux, puis utilisée crue. (Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996)

 Monographie de la pharmacopée européenne 7 ème édition et


Pharmacopée Française 11ème édition.

Il n’existe pas de monographie inscrite à la pharmacopée française ou européenne


pour la racine et le rhizome de Gentiana scabra.

Cependant, l’OMS a établi une monographie qui définit les caractéristiques


macroscopiques, microscopiques et physico-chimiques de la drogue. (World Health
Organization, 2007)

Description macroscopique de la drogue :

Le rhizome est irrégulier, cylindrique et court. Il est brun jaunâtre à brun grisâtre
avec de nombreuses racines grêles. Il mesure environ 2 cm de long et 0,7 cm de diamètre,
avec des bourgeons ou des courts restes de tiges au sommet. Les racines secondaires
sont souples, mesurent 10 à 15 cm de long et environ 0,3 cm de diamètre. L’intérieur à la
cassure est lisse de couleur jaune-brun. La surface des racines présente des rides
longitudinales grossières.

109
Description microscopique de la drogue :

La section de la racine montre l’épiderme, l’endoderme et quelques couches de


cortex primaire. Habituellement, les couches les plus externes de l'endoderme
comprennent des cellules caractéristiques. Le cortex secondaire présente des tubes
criblés irrégulièrement disséminés. Les vaisseaux sont disposés radialement dans le
xylème, et des tubes criblés existent aussi dans le phloème. Les cellules
parenchymateuses contiennent des aiguilles, des plaques en forme de losange ou des
cristaux d’oxalate de calcium et des gouttelettes d'huile. Il n’y a habituellement pas
présence d’amidon. (World Health Organization, 2007)

 Usage thérapeutique

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La racine de Gentiana scabra ou « Long Dan Cao » est utilisée en médecine


traditionnelle chinoise. Sa saveur est amère et sa nature est neutre. Les méridiens
destinataires sont les méridiens du foie de la vésicule biliaire et de l’estomac (Pinkas M.,
1996). Son mode d’action est d’éliminer la chaleur, assécher l’humidité et disperser le feu
du foie. (Guillaume G., 2009)

Les indications en médecine traditionnelle chinoise sont le traitement des


infections urinaires aiguës, des leucorrhées, des conjonctivites et yeux rouges ou encore
des otites et des douleurs de gorge. La drogue est également utilisée contre
l’hypertension avec vertiges et acouphènes.

Dans la pharmacopée chinoise, quatre espèces sont admises sous la même


dénomination de Long Dan Cao. Il s’agit de :
- Gentiana scabra - Gentiana manshurica
- Gentiana triflora - Gentiana rigescens
(Chen, 2003) (Liu F-F., 2014) (Pinkas M., 1996)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Les composants chimiques majeurs sont des iridoïdes parmi lesquels on retrouve
le gentiopicroside ou gentiopicrine (Pinkas M., 1996). La drogue ne contient pas moins de
1% de gentiopicroside déterminé par chromatographie en phase liquide haute
performance. (World Health Organization, 2007)

Figure 78 : structure chimique du gentiopicroside (World Health Organization, 2007)

110
On retrouve également comme autres composés chimiques majoritaires, le
sweroside, l’acide loganique ou la swertiamarine. (Liu F-F., 2014)

Figure 79 : sweroside Figure 80 : acide loganique

Gentiana scabra renferme également un pseudo-alcaloïde, la gentianine.

Figure 81 : gentianine

Les principaux effets pharmacologiques revendiqués par la drogue issue de


Gentiana scabra sont un effet gastrosécrétoire préprandial ainsi que l’augmentation de
l’appétit. Elle est également antibactérienne et fait baisser les transaminases.

La gentianine présente également des effets anti-inflammatoire, antihistaminique,


et réduit la perméabilité capillaire. (Chen, 2003) (World Health Organization, 2007)

4.3.3.2.2.6. Dosage et posologie

La posologie en médecine traditionnelle est de 3 à 6 grammes en décoction ou en


usage externe ou 0,6 à 2 grammes en poudre de décoction.

111
4.3.4. Lamiales
4.3.4.1. Lamiaceae

4.3.4.1.1. Scutellaria baicalensis Georgi – HUANG QIN

4.3.4.1.1.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Lamiales
Famille : Lamiaceae
Genre : Scutellaria
Espèce : Scutellaria baicalensis Georgi
(IPNI, 2004)

4.3.4.1.1.2. Noms vernaculaires et synonymes

Scutellaria baicalensis Georgi (latin)


= Scutellaria macrantha Fischer
= Scutellaria lanceolaria Miquel
= Scutellaria grandiflora Adams
Huang Qin (chinois)
Wogon (Japonais)
Scutellaire du lac Baïkal (français)
Chinese Skullcap, Baical Skullcap (anglais)
Radix Scutellariae (Latin drogue)

4.3.4.1.1.3. Description botanique

La scutellaire du lac Baïkal est une herbacée vivace.

Le rhizome est charnu et ramifié. Il mesure environ 2 cm de diamètre.

Les tiges sont dressées et mesurent de 30 à 120 cm de haut. Elles sont fortement
ramifiées le plus souvent à la base de la plante. Les tiges sont légèrement quadrangulaires
et parfois pubescentes sur les angles.

Les feuilles sont opposées et courtement pétiolées. Le pétiole est pubescent et


mesure environ 2 mm. Le limbe de la feuille est lancéolé et mesure de 1,5 à 4,5 cm de
long sur 0,5 à 1,2 cm de large. Il ressemble à du papier. La surface est glabre ou peu
pubescente. La base est arrondie. La marge est entière et l’apex est obtus.

L’inflorescence est une grappe terminale au sommet des tiges. La grappe mesure
7 à 15 cm de long. Le pédicelle de chaque fleur est pubescent et mesure environ 3 mm.
Les fleurs sont axilées de deux bractées lancéolées et pubescentes. Les fleurs sont
zygomorphes de couleur pourpre à bleue. Elles mesurent 2 à 3 cm de long. Le calice est
112
campanulé, bilabié et la lèvre supérieure présente une crête pubescente du côté
extérieur de la fleur. Le tube de la corolle est beaucoup plus long que le calice. Il fait
environ 6 mm de diamètre et s’élargit vers le haut. Il présente une gibbosité à la base. Il y
a 4 étamines réunies par paires qui dépassent de la lèvre supérieure. Les anthères sont
ciliées.

Les fruits sont des petits akènes brun-noir, presque globuleux et coriaces
mesurant 1,5 mm sur 1 mm.

La floraison à lieu en juillet et en août et les fruits apparaissent en août et


septembre.

On retrouve la scutellaire sur les pentes herbeuses et ensoleillées ainsi que dans
les zones cultivées entre 100 et 2000 mètres d’altitude. Elle est présente dans le nord de
la Chine, au Japon, en Corée, en Mongolie ou en Russie.
(Guillaume G., 2009) (Institute of chinese materia medica and china academy of
traditional chinese medicine, 1989) (Missouri Botanical Garden , 2008) (World Health
Organization, 2007)

4.3.4.1.1.4. Photo

Figure 82 : Scutellaria macrantha Benth. (Houtte, 1849)

113
Figure 83 : fleurs de Scutellaria baicalensis (EOL, 2013)

Figure 84 : Plante sèche : Scutellaria baicalensis (photo : Emilie Coste)

4.3.4.1.1.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée est la racine mondée et séchée. Elle est récoltée au printemps ou
en automne. Elle est séchée au soleil puis cuite au bain marie ou ébouillantée et coupée
en tranches.
Elle est consommée crue, carbonisée, grillée ou trempée dans de l’alcool.
(Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996)

114
 Monographie de la pharmacopée européenne 7ème édition :

 DÉFINITION

Racine séchée, mondée, privée de radicelles, généralement fragmentée, de Scutellaria


baicalensis Georgi. La drogue végétale est récoltée au printemps ou en automne.

Teneur : au moins 9,0 pour cent de baïcaline (C21H18O11 ; Mr 446,4) (drogue desséchée).

 IDENTIFICATION

A. La racine est conique, tortueuse, et si elle n’a pas subi de réduction de taille mesure 8-
25 cm de long et 1-3 cm de diamètre. La surface extérieure, jaune-brun ou jaune foncé,
présente les traces verruqueuses et éparses de radicelles ; la partie supérieure est
rugueuse, irrégulièrement réticulée ou parcourue de rides longitudinales tortueuses ; la
partie inférieure est striée longitudinalement et finement ridée. La texture est dure et
fragile, cassante ; la cassure est jaune, brun-rouge en son centre ; la partie centrale d’une
racine ancienne est brun foncé ou noir-brun, desséchée ou évidée.

B. Examen microscopique. La poudre est jaune ou brun clair. Examinée au microscope en


utilisant de la solution d’hydrate de chloral. La poudre présente les éléments suivants :
des fibres libériennes, isolées ou en faisceaux, fusiformes, de 60-250 µm de long et 9-
33 µm de diamètre, à parois épaisses et canaliculées ; des cellules scléreuses de forme
arrondie, carrée ou rectangulaire à bords arrondis, à parois relativement épaisses, parfois
très épaisses ; des cellules du suber jaune-brun, polygonales ; de nombreux vaisseaux
réticulés, de 24-72 µm de diamètre ; des fibres lignifiées souvent cassées, d’environ
12 µm de diamètre, avec des ponctuations obliques éparses. Examinez au microscope en
utilisant une solution de glycérol à 50 pour cent V/V. La poudre présente d’abondants
grains d’amidon simples, sphéroïdaux, de 2-10 µm de diamètre, au hile distinct, ou
composés de 2-3 éléments.

C. Chromatographie sur couche mince.

Solution à examiner. A 1 g de drogue pulvérisée, ajoutez 10 mL de méthanol et traitez


aux ultrasons pendant 10 min. Centrifugez et utilisez le surnageant.
Solution témoin. Dissolvez 1 mg de baïcaline et 1 mg d’actéoside dans 10 ml de
méthanol.
Plaque : plaque au gel de silice F254 pour CCM (2-10 µm).
Phase mobile : acide acétique, acide formique, eau, acétate d’éthyle (1:1:2:15 V/V/V/V).
Dépôt : 10 µL en bandes.
Développement : sur un parcours de 6 cm.
Séchage : à l’air.
Détection : chauffez à 100-105 °C pendant 3 min. Traitez avec une solution
de diphénylborate d’aminoéthanol à 10 g/L dans le méthanol. Traitez ensuite par
une solution de macrogol 400 à 50 g/L dans le méthanol. Laissez sécher à l’air
pendant 30 min et examinez en lumière ultraviolette à 365 nm.
Résultats : voir ci-après la séquence des bandes présentes dans les chromatogrammes
obtenus avec la solution témoin et la solution à examiner. Par ailleurs, d’autres

115
bandes de fluorescence bleue de faible intensité peuvent être présentes dans le
chromatogramme obtenu avec la solution à examiner.

 Plaque de CCM sous UV 365 nm :


Haut de la plaque
3-4 bandes de fluorescence
_______ _______
2 bandes de fluorescence
_______ _______
Verbascoside : une bande de Une forte bande de
fluorescence bleue fluorescence bleue
Une bande de fluorescence
bleue
Baïcaline : une bande noire Une bande noire

Une faible bande de


fluorescence jaune
Solution témoin Solution à examiner
(Pharmacopée européenne, 2012)

 Pharmacopée Française 11ème édition :

La racine de Scutellaria baicalensis est citée dans la liste A des plantes médicinales
utilisée en médecine traditionnelle chinoise et en médecine traditionnelle européenne et
d’outre-mer. (Pharmacopée française, 2013)

 Usage thérapeutique

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La racine de Scutellaria baicalensis ou « Huang Qin » est utilisée en médecine


traditionnelle chinoise. Elle est inscrite à la pharmacopée chinoise. Sa saveur est amère et
sa nature est froide. Les méridiens destinataires sont les méridiens des poumons, du gros
intestin, de l’intestin grêle, de la rate et de la vésicule biliaire. (Pinkas M., 1996) . Son
mode d’action est de disperser le feu des poumons et de purifier la chaleur et l’humidité.
(Guillaume G., 2009)

Elle est traditionnellement utilisée comme fébrifuge, pour soulager la fièvre, et


diminuer l'inflammation. C'est l'une des plantes les plus couramment récoltée en Chine
pour ses applications thérapeutiques. (Missouri Botanical Garden , 2008)

116
Les indications en médecine traditionnelle sont le traitement des infections
respiratoires et gastro-intestinales. On la prescrit pour traiter les gastro-entérites, la
dysenterie, les ictères et les infections urinaires ainsi que pour les toux avec crachats
épais et jaunes. Elle est également utilisée pour traiter les infections cutanées comme les
abcès ou les furoncles. (Bruneton, 2009) (Chen, 2003) (Guillaume G., 2009) (World Health
Organization, 2007)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

La racine de Scutellaria baicalensis est très riche en flavonoïdes. On en recense


plus de 30 en quantités variables mais le plus abondant est la baïcaline qui représente
jusqu'à 17 % des flavonoïdes. (Bruneton, 2009)
On retrouve aussi le wogonoside qui représente 3 à 4 % des flavonoïdes,
l’oroxyline A, la baicaléine, la wogonine ou encore les skullcapflavones I et II. (Pinkas M.,
1996)

Figure 85 : composants chimiques de la racine de S. baicalensis (Yang J., 2014)

La baicaline, la baicaléine, la wogonine et l’oroxyline A sont les principales


molécules actives composant S. Baicalensis Georgi.

117
La baicaline, qui est le flavonoïde le plus abondant, a des propriétés antiallergique,
anti-inflammatoire, anti-VIH, anti-tumorale, antioxydante par une action sur les radicaux
libres, et anti-SRAS.
La baicaléine possède des propriétés anti-VIH, anti-tumorale, hépatoprotectrice,
et piégeur de radicaux libres et antioxydante.
La wogonine a un effet inhibiteur sur le virus syncytial respiratoire et le virus de
l’hépatite B, elle est aussi anti-tumorale, anti-inflammatoire, antiradicalaire,
antioxydante, anticonvulsivant, neuroprotectrice et anxiolytique.
L’oroxyline A possède également une activité inhibitrice sur de virus syncytial
respiratoire ainsi qu’un effet neuroprotecteur sur le système GABAergique et une action
positive sur le système cognitif. (Li H-B., 2004) (Shanga X., 2010)

L’effet neuroprotecteur à été étudié par Yang et al. et l’étude a démontré l'effet
neuroprotecteur de l’extrait éthanolique de Scutellaria baicalensis induite par le blocage
des récepteurs NMDA (récepteurs post-synaptique du Glutamate). L’extrait peut agir
comme antagoniste des récepteurs NMDA et bloque les phénomènes d’exitotoxicité
induits par le glutamate. Ainsi, l’extrait présente un effet de neuroprotection contre la
mort cellulaire excitotoxique. L’analyse phytochimique des composants bioactifs extrait
de la racine a révélé la présence de six constituants phytochimiques actifs qui sont : la
baicaléine, la baicaline, la wogonine, le wogonoside, la scutellarine, et l’oroxyline A. (Yang
J., 2014)

L’effet anti-inflammatoire prépondérant en médecine traditionnelle chinoise est


apporté essentiellement par la présence de baicaléine.
La baicaléine inhibe la biosynthèse des leucotriènes in vitro. Elle à montré
également une inhibition dose-dépendante de l'expression d’une molécule d'adhésion
intracellulaire par des leucocytes endothéliaux. Ces données suggèrent que la drogue
Radix Scutellariae pourrait exercer son effet anti-inflammatoire par le biais de l'inhibition
de l'adhésion des leucocytes à l’endothélium. (World Health Organization, 2007)

Une étude sur la baicaline suggère que celle-ci peut favoriser la différenciation
des lymphocytes T-reg et régule leur activation. Ce composé issu de la scutellaire pourrait
alors être utilisé comme un composé immunosuppresseur naturel prometteur pour le
traitement des maladies inflammatoires auto-immunes. (Yang J., 2012)

Le traitement des maladies hépatiques en médecine traditionnelle a été étudié et


a montré que l’extrait de Scutellaria baicalensis a un effet sur la diminution des
transaminases. (Chen, 2003). Une étude réalisée sur des rats montre que l'administration
intragastrique de 400,0 mg/kg de poids corporel d'une solution aqueuse extrait de Radix
Scutellariae a empêché l'augmentation de l’activité des enzymes hépatiques, tel que la
phosphatase alcaline, la lactate déshydrogénase et l'alanine aminotransférase, induite par
le tétrachlorure de carbone ou la galactosamine. (World Health Organization, 2007)

Enfin l’effet antibactérien et antiviral permet de soutenir l’utilisation de Scutellaria


baicalensis dans les infections respiratoires et gastro-intestinales.
La baicaléine inhibe la croissance in vitro de Fusarium oxysporum et Candida
albicans. Un extrait aqueux chaud des racines a inhibé la croissance de Klebsiella
pneumoniae, Pseudomonas aeruginosa et de Staphylococcus aureus.
118
Un extrait aqueux ou méthanolique des racines de S. baicalensis à permis une
inhibition de l'activité du virus de immunodéficience humaine de type 1. L’extrait inhibe
l'activité de la transcriptase inverse humaine rétrovirale dans des cellules infectées. Enfin
on a constaté un effet antiviral sur le virus respiratoire syncitial. (World Health
Organization, 2007)

4.3.4.1.1.6. Dosage et posologie

La posologie en médecine traditionnelle chinoise est de 3 à 9 grammes par jour en


décoction ou 0,6 g à 2 grammes en poudre de décoction. (Chen, 2003) (World Health
Organization, 2007)

119
4.3.4.1.2. Salvia miltiorrhiza Bunge – DAN SHEN

4.3.4.1.2.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Lamiales
Famille : Lamiaceae
Genre : Salvia
Espèce : Salvia miltiorrhiza Bunge
(IPNI, 2004)

4.3.4.1.2.2. Noms vernaculaires et synonymes

Salvia miltiorrhiza Bunge (latin)


= Salvia pogonocalyx Hance

Dan Shen (chinois)


Sauge chinoise (français)
Chinese salvia, Redroot sage (anglais)
Radix Salvia milthiorrhizae (Latin drogue)

4.3.4.1.2.3. Description botanique

Salvia miltiorrhiza est une herbacée vivace de 30 cm à 1 mètre de hauteur.

La racine est épaissie, succulente, et fortement ramifiée de racines secondaires et


de radicelles. Elle est rouge à l'extérieur.

Les tiges sont dressées, de forme tétragonale, très pubescentes, et ramifiées.

Les feuilles sont opposées, simples à imparipennées. Le pétiole mesure de 1,3 à


7,5 cm et est densément velus. Il y à 3, 5 ou 7 folioles largement lancéolées, mesurant 1,5
à 8 cm de long sur 1 à 4 cm de large. Les deux faces sont densément velues de poils
blanchâtres. Le bord des folioles est crénelé, l’apex est aigu à acuminé et la base est
arrondie.

Les inflorescences sont des grappes axillaires ou terminales de 4,5 à 17 cm


densément pubescentes où les fleurs sont disposées en verticilles de 3 à 10 fleurs. Les
verticilles sont de plus en plus raprochés les uns des autres quand on monte vers le
sommet de la grappe. Les bractées sont lancéolées. Le pédicelle mesure 3 à 4 mm.
Le calice est campanulé, de couleur vert et très pubescent. Il mesure environ 1 cm de
haut. La lèvre supérieure est entière, triangulaire. La lèvre inférieure est dentée.
La corolle est zygomorphe. Les pétales sont bleu-violacés ou blancs, pubescents, et la
marge est ciliée. La lèvre supérieure est plus longue et falciforme. Elle est formée de 2
pétales soudés et mesure 1,2 à 1,5 cm. La lèvre inférieure, composée de 3 pétales soudés,
120
forme un tube imparfait avec des anneaux pubescent à l’intérieur, et mesure 2 mm de
large à la base et s’élargie jusqu'à 8 mm à la gorge. Les pétales latéraux sont arrondis. La
marge est dentée. Les étamines sont portées par de longs filaments qui dépassent
largement de la corolle.

Le fruit est une nucule ellipsoïde de 3 mm sur 1.5 mm.

La floraison a lieu d’avril à août et les fruits apparaissent de septembre à octobre.

On retrouve Salvia miltiorrhiza sur les collines, en forêt ou sur les berges des cours
d’eau entre 100 et 1300 m d’altitude.
L’espèce pousse dans toute la Chine, et plus particulièrement dans le nord-est
ainsi qu’au Japon.
(Pinkas M., 1996) (Missouri Botanical Garden , 2008) (Institute of chinese materia
medica and china academy of traditional chinese medicine, 1989)

4.3.4.1.2.4. Photo

Figure 86 : Salvia miltiorrhiza (Guo Y., 2014)

Figure 87 : Racine de Salvia miltiorrhiza séchée et coupée en tranches (Guo Y., 2014)

121
Figure 88 : Salvia miltiorrhiza (Dharmananda, 2001)

Figure 89 : Plante sèche : Salvia miltiorrhiza (photo : Emilie Coste)

4.3.4.1.2.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée est la racine, récoltée en automne ou au printemps puis séchée


au soleil. Elle est inscrite à la pharmacopée chinoise et est utilisée sans préparation ou
grillée avec du vin

 Monographie de la pharmacopée européenne 7ème édition :

 DÉFINITION

Rhizome et racine séchés, entiers ou fragmentés, de Salvia miltiorrhiza Bunge, récoltés au


printemps ou en automne.

122
Teneur :
– acide salvianolique B (C36H30O16 ; Mr 719) : au minimum 3% (drogue desséchée).
– tanshinone IIA (C19H18O3 ; Mr 294,3) : au minimum 0,12% (drogue desséchée).

 IDENTIFICATION

A. Le rhizome est court, épais, et porte parfois des restes de tige à l’extrémité. Les racines
sont nombreuses, mesurent environ 10-20 cm de long et 0,3-1 cm de diamètre, sont
cylindriques et légèrement incurvées ; certaines, ramifiées, portent des racines
secondaires et des radicelles. La surface externe est brun-rouge, plus ou moins foncée,
marquée de stries longitudinales. L’écorce des racines âgées se détache généralement en
squames brun-pourpre. La texture est dure et fragile. La cassure est tendre, fendillée ou
faiblement lisse et dense, avec une partie externe brun-rouge et une partie ligneuse
jaune-gris ou brun-pourpre, présentant des amas de vaisseaux blanc-jaune arrangés en
files radiales.
La drogue cultivée est plus vigoureuse et mesure environ 0,5-1,5 cm de diamètre. La
surface externe est rouge-brun et ridée longitudinalement. L’écorce, qui adhère
nettement au bois, est difficilement détachable. La texture est compacte et la cassure
relativement lisse.

B. Examen microscopique. La poudre est rouge-brun. Examinez au microscope en utilisant


de la solution d’hydrate de chloral. La poudre présente les éléments suivants : des
fragments de suber, vus de face, à cellules polygonales ou sub-rectangulaires, pouvant
atteindre 150 µm de diamètre et contenant des pigments brun-jaune ; des fragments de
parenchyme à cellules polygonales ou allongées, à paroi fine, pouvant contenir des
pigments brun-jaune ; des fibres ligneuses, généralement en amas, longues et fusiformes,
à paroi ponctuée, avec des stries en forme de fentes obliques ou en croix ; de très
nombreux vaisseaux réticulés ou ponctués, de 3-120 µm de diamètre, libres, en amas ou
accompagnant parfois les fibres.

C. Chromatographie sur couche mince.

Solution à examiner. A 1 g de drogue végétale pulvérisée, ajoutez 40 mL de méthanol.


Traitez aux ultrasons pendant 15 min et filtrez. Evaporez le filtrat jusqu’à
réduction du volume à 1 mL.
Solution témoin. Dissolvez 2 mg d’acide salvianolique B et 2 mg de tanshinone IIA dans
1 mL de méthanol.
Plaque : plaque au gel de silice F254 pour CCM (5-40 µm) [ou plaque au gel de silice
F254 pour CCM (2-10 µm)].
Phase mobile : méthanol, acide formique anhydre, toluène, chlorure de méthylène,
acétate d’éthyle (5:20:20:30:40 V/V/V/V/V).
Dépôt : 5 µL [ou 5 µL] en bandes de 8 mm [ou 8 mm].
Développement : sur un parcours de 8 cm [ou 6 cm].
Séchage : à l’air.
Détection A : examinez à la lumière du jour.
Résultats A : voir ci-après la séquence des bandes présentes dans les chromatogrammes
obtenus avec la solution témoin et la solution à examiner. Par ailleurs, d’autres
bandes de faible intensité peuvent être présentes dans le tiers supérieur et dans la
partie médiane du chromatogramme obtenu avec la solution à examiner.
123
 Plaque de CCM:
Haut de la plaque
Tanshinone IIA : une bande rouge Une bande rouge marquée
marquée (tanshinone IIA)
Une bande orange
_______ _______
Une faible bande vert-brun
Acide salvianolique B : une faible Une faible bande grise (acide
bande grise salvianolique B)
_______ _______

Solution témoin Solution à examiner

Détection B : examinez en lumière ultraviolette à 254 nm.


Résultats B : voir ci-après la séquence des bandes présentes dans les chromatogrammes
obtenus avec la solution témoin et la solution à examiner. Par ailleurs, d’autres
bandes de faible intensité peuvent être présentes dans le tiers supérieur et dans la
partie médiane du chromatogramme obtenu avec la solution à examiner.

 Plaque de CCM sous UV 254 nm :


Haut de la plaque
Tanshinone IIA : une bande Une bande d’atténuation de
d’atténuation de fluorescence fluorescence marquée
marquée (tanshinone IIA)
Une bande d’atténuation de
fluorescence
_______ _______
Une bande d’atténuation de
fluorescence
Acide salvianolique B : une bande Une bande d’atténuation de
d’atténuation de fluorescence fluorescence marquée (acide
marquée salvianolique B)
_______ _______

Solution témoin Solution à examiner


(Pharmacopée européenne, 2012)

124
 Pharmacopée Française 11ème édition :

La pharmacopée française inscrit Salvia miltiorrhiza sur la liste B des plantes


médicinales utilisées traditionnellement en l’état ou sous forme de préparation dont les
effets indésirables potentiels sont supérieurs au bénéfice thérapeutique attendu.
(Pharmacopée française, 2013)

De très nombreuses études et essais disent mettre en évidence une action


thérapeutique des racines de Salvia miltiorrhiza dans le traitement des maladies
vasculaires coronariennes, des infarctus, de l’hypertension, des arythmies ou encore des
accidents vasculaires cérébraux. Cependant, très peu des essais publiés sur le traitement
de l’infarctus par Salvia miltiorrhiza sont conformes à la méthodologie d’un véritable essai
clinique, et une revue structurée du réseau Cochrane n’a retenu que six études valides
dont une seule pouvait être considérée comme un véritable essai contrôlé. (Wu T., 2008)
Le groupe Cochrane à également publié une revue en 2007 qui ne fournit aucune
preuve pour justifier de la routine de l’utilisation de Dan Shen pour le traitement des
patients qui présentent un accident vasculaire cérébral ischémique. (Wu B., 2007)
Il convient donc de relativiser l’action thérapeutique de cette plante, d’autant
plus qu’il s’agit de traiter des pathologies aiguës pouvant mettre en jeu la vie du patient
et que l’absence d’effets indésirables n’est pas clairement démontrée. De nombreuses
interactions médicamenteuses sont possibles notamment avec les anticoagulants.
(Bruneton, 2009) (Zhang Z., 2014)

 Usage thérapeutique :

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La racine de salvia milthiorrhiza ou « Dan Shen » est utilisée en médecine


traditionnelle chinoise. Sa saveur est amère et sa nature est fraîche. Les méridiens
destinataires sont les méridiens du cœur et du foie. (Pinkas M., 1996) . Son mode d’action
est d’activer le sang, éliminer la stagnation, rafraichir le sang, éliminer les abcès. Elle est
utilisée comme tranquillisant et anxiolytique. (Guillaume G., 2009)

Les indications en médecine traditionnelle chinoise les dysménorrhées et les


douleurs abdominales du post-partum, les œdèmes douloureux, les contusions et les
tuméfactions, ou encore les furoncles et les abcès.

On l’utilise associée à d’autres drogues pour traiter les pathologies


cardiovasculaires comme l’angine de poitrine ou les thrombophlébites oblitérantes.

Elle est également utilisée pour traiter les insomnies, les agitations et les
palpitations. (Chen, 2003) (Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996)

125
 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Les composants chimiques majoritaires isolés des racines de Salvia miltiorrhiza


sont des quinones diterpéniques. On retrouve parmi ces quinones :

- Les tanshinones qui présentent des effets toxiques sur les cellules cancéreuses
humaines ainsi qu’un effet sur contractilité cardiaque, une protection contre les
altérations induites par l’ischémie et une dilatation des coronaires.
- La miltirone et la salvinone qui sont antiagrégants plaquettaires.
- La miltirone est aussi un agoniste partiel du récepteur central des benzodiazépines
qui procure un effet tranquilisant. (Pinkas M., 1996)

Figure 90 : composition chimique de la racine de Salvia miltiorrhiza

Les autres composants chimiques sont des dérivés phénoliques parmis lesquels on
retrouve :

- les acides salvianoliques A et B qui sont, in vitro, de puissants anti-lipoperoxydants


capables de protéger les membranes cellulaires de la peroxydation lipidique.
- L’acide salvianolique A est aussi un antisécrétoire gastrique per un effet inhibiteur
sur la pompe H+/K+ ATPase
- Le danshensu qui inhibe la synthèse du cholesterol et l’oxydaion des lipoprotéines
dans les cultures cellulaires.
- Le lithospermate de magnésium qui améliore la fonction rénale et diminue la
pression sanguine chez le rat.
(Bruneton, 2009) (Pinkas M., 1996)

126
Figure 91 : composants chimiques de la racine de Salvia miltiorrhiza (Li Y-G., 2009)

De nombreuses tanshinones et leurs analogues ont été isolés à partir de la racine


de Salvia miltiorrhiza, qui est utilisée dans la médecine traditionnelle chinoise pour
plusieurs indications thérapeutiques. Ces tanshinones et leurs analogues, ont été
identifiés comme agents antitumoraux puissants et sélectifs qui méritent d'être étudiés et
testés en essais cliniques. (Dong Y., 2011)

Une étude s’est plus particulièrement penchée sur le cancer du col de l’utérus
induit pas le virus HPV (Human Papilloma Virus). Les résultats montrent que la tanshinone
II a des activités anti-prolifératives in vitro et in vivo contre le cancer cervical. Ces
résultats fournissent une base solide pour la poursuite de l’exploration des tanshinones
comme principes actifs dans des médicaments contre le cancer du col de l'utérus et
d'autres cancers liés au VPH. (Munagala R., 2014)

L’utilisation de la racine de Salvia miltiorrhiza dans les pathologies


cardiovasculaires comme l’angine de poitrine, la thrombose ou les douleurs des membres
et la mauvaise circulation du sang est courante en médecine traditionnelle. Les études
pharmacologiques menées sur les composants chimiques ont montré que cette racine
améliore la microcirculation périphérique, qu’elle est cardiotonique, anticoagulante et
vasodilatatrice coronarienne. (Chen, 2003)

Les différentes formules disponibles en médecine chinoise pour traiter


l’ostéoporose sont fréquement composées de racine de Salvia miltiorrhiza. Une étude a
permis de mettre en évidence l’effet de cette drogue sur la résorption osseuse. En effet
les constituants de la racine ont des effets bénéfiques permettant de lutter contre
l’ostéoporose.
Salvia miltiorrhiza a le potentiel pour cibler différentes causes à l’origine de
l’ostéoporose contrairement aux molécules utilisées en médecine occidentales moderne
qui ne ciblent qu’une seule voies métabolique mise en cause dans l’ostéoporose.
127
Cependant, les études cliniques et pharmacologiques disponibles aujourd’hui ne
permettent pas de juger de l’efficacité réelle des formules contentant cette plante du fait
du nombre insuffisant de sujets testés et de la durée d’expérimentation souvent trop
courte. (Guo Y., 2014)

En ce qui concerne les interactions médicamenteuses possibles avec Salvia


miltiorrhiza, une étude a mis en évidence l’induction de cytochromes P450 hépatiques
par un complexe utilisé en thérapie chinoise pour traiter les maladies cardio-vasculaires
contenant deux drogues : Radix Salvia miltiorrhiza (Danshen) et Radix Puerariaelobatae
(Gegen) et dont le principal constituant actif est le danshensu contenu dans ces plantes.
Cette induction pourrait induire de manière significative une augmentation de la phase de
métabolisation de la warfarine, un anti-vitamine K. L’association de ces drogues pourrait
également augmenter l'absorption intestinale et diminuer la liaison aux protéines
plasmatiques de la warfarine (Zhang Z., 2014). De plus, une seconde étude a également
mis en évidence des interactions pharmacocinétiques et pharmacodynamiques entre ce
complexe de plantes, la warfarine et l’aspirine. (Zhou L., 2012)
Ces interactions entre les plantes et des molécules largement utilisées dans le
traitement des maladies cardiovasculaires sont non négligeable quand on connait les
risques hémorragiques provoqués par un surdosage d’anticoagulant, et il convient donc
d’éviter d’associer les deux types de traitement.

4.3.4.1.2.6. Dosage et posologie

La posologie en médecine traditionnelle chinoise est de 3 à 15 grammes par jour


en décoction ou 2 à 3 grammes par jour en poudre de décoction. (Guillaume G., 2009)

128
4.3.4.1.3. Mentha haplocalyx Briq. – BO HE

4.3.4.1.3.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Lamiales
Famille : Lamiaceae
Genre : Mentha
Espèce : Mentha haplocalyx Briquet
(IPNI, 2004)

4.3.4.1.3.2. Noms vernaculaires et synonymes

Mentha haplocalyx Briquet (latin)


= Mentha canadensis L. var haplocalyx
= Mentha arvensis Linnaeus var. canadensis (Linnaeus) Maximowicz;
= M. arvensis f. chinensis Debeaux,
= M. arvensis subsp. haplocalyx (Briquet) Briquet;
= M. arvensis var. haplocalyx (Briquet) Briquet;
= M. haplocalyx Briquet;

Bo He (chinois)
Menthe chinoise (français)
Herba haplocalyx (Latin drogue)

4.3.4.1.3.3. Description botanique

Mentha haplocalyx est une herbacée odorante, vivace par un rhizome rampant.

Les tiges sont dressées et mesurent de 30 à 60 cm de haut. Elles sont pubescentes


et très ramifiées.

Les feuilles sont entières avec une marge irrégulièrement dentée. Le pétiole
mesure de 2 à 10 mm. Le limbe de la feuille est ovale-lancéolé à oblong et mesure de 3 à
5 cm de long sur 0,8 à 3 cm de large. La surface des deux faces est pubescente. La base
est cunéiforme à arrondie et l’apex est aigu.

Les fleurs sont réunies en verticilles axillaires très denses sur les tiges. Le calice est
pubescent, tubulaire et campanulé à 5 dents triangulaires. Il mesure 1,8 cm de diamètre.
La corolle est zygomorphe à cinq pétales et pubescente, de couleur violacée ou blanche.
Le lobe supérieur de la corolle formé par les deux pétales supérieurs soudés est plus
grand que le lobe inférieur.

Les fruits sont des nucules jaune-brun.

La floraison à lieu de juillet à septembre et les fruits apparaissent en octobre.


129
On retrouve cette espèce dans les zones humides de 0 à 3500 m. Dans toutes les
provinces de la Chine, au Cambodge, au Japon, en Corée, au Laos, en Malaisie, en Russie,
en Thaïlande, au Vietnam, et en Amérique du Nord.
(Institute of chinese materia medica and china academy of traditional chinese medicine,
1989) (Missouri Botanical Garden , 2008) (Pinkas M., 1996)

4.3.4.1.3.4. Photo

Figure 92 : Mentha haplocalyx

Figure 93 : Plante sèche : Mentha haplocalyx (photo : Emilie Coste)

130
4.3.4.1.3.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée est la partie aérienne récoltée en été ou en automne puis séchée
à l’abri. La drogue est inscrite à la pharmacopée chinoise. Elle est réhumectée pour être
coupée en morceaux et utilisée crue sans préparation.

 Monographie de la pharmacopée européenne 7ème édition et


Pharmacopée Française 11ème édition :

La partie aérienne de Mentha haplocalyx ne possède pas de monographie inscrite


à la pharmacopée française ou européenne.

 Usage thérapeutique :

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

Les tiges et les feuilles de Mentha haplocalyx ou « Bo He » sont utilisées en


médecine traditionnelle chinoise. La saveur est piquante et la nature est fraîche. Les
méridiens destinataires sont les méridiens du foie et des poumons. (Pinkas M., 1996) Son
mode d’action est de disperser la chaleur et le vent, purifier les yeux et la tête et activer
les éruptions cutanées pour favoriser la guérison. (Guillaume G., 2009)

Les indications en médecine traditionnelle de la drogue sont les affections fébriles


sans transpiration en stade précoce avec des maux de tête, des maux de gorge, les yeux
rouges et la crainte du froid.
On traite également les maladies éruptives en stade précoce, en particulier la
rougeole. (Chen, 2003) (Guillaume G., 2009)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Les constituants chimiques sont principalement issus de l’huile essentielle


contenue dans la plante. Elle renferme notamment du menthol, de l’acétate de menthyle
et de la pugélone. Les feuilles contiennent également des polyphénols comme l’acide
caféique et rosmarinique (Fig. 94) et des flavonoïdes divers comme le lutéolol-7-glucoside
(Fig. 95) (Pinkas M., 1996). L’huile essentielle présente une activité anti-oxydante grâce
aux phénols qui la composent. (Dorman D., 2003)

(1) (2)
Figure 94 : acide caféique (1) et acide rosmarinique (2)

131
Figure 95 : lutéolol-7-glucoside

Une étude réalisée en 2011 à mis en évidence et répertorié 163 composants


chimiques volatiles issus de l’huile essentielle de Mentha haplocalyx. La fraction volatile
est caractérisée par des pourcentages élevés de cétones et de terpènes, dont le menthol
et la menthone. Dans cette étude, les pourcentages de menthol et de menthone (Fig. 96)
trouvés dans les fractions volatiles étaient respectivement de 24,56 % et 10,06 %. (Cao G.,
2011)

(1) (2)

Figure 96 : structure chimique du menthol (1) et de la menthone (2)

L’effet antiviral à été démontré sur les virus responsables d’une maladie éruptive
virale de la petite enfance, le syndrome pied-main-bouche. En effet, l’extrait de Mentha
haplocalyx présente un effet inhibiteur sur l’infection cellulaire virale et l’induction
d’effets cytopathogènes provoqués par un des virus le plus souvent en cause dans ce
syndrome, le Coxsackievirus A16. (Chen X., 2013)
La drogue est également utilisée dans des formules composée de différentes
plantes pour traiter les eczemas atopiques chez les enfants en amenant un effet
antioxydant, anti-inflammatoire et antibactérien à ces formules. (Chana BCL., 2008)

4.3.4.1.3.6. Dosage et posologie

La posologie en médecine traditionnelle chinoise est de 2 à 10 grammes par jour


en décoction à ne pas laisser bouillir trop longtemps.

132
4.3.4.2. Oleaceae

4.3.4.2.1. Forsythia suspensa (Thunb.) Vahl – LIAN QIAO

4.3.4.2.1.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Lamiales
Famille : Oleaceae
Genre : Forsythia
Espèce : Forsythia suspensa (Thunb.) Vahl.
(IPNI, 2004)

4.3.4.2.1.2. Noms vernaculaires et synonymes

Forsythia suspensa (Thunb.) Vahl. (latin)


Lian Qiao (chinois)
Forsythia pleureur (français)
Weeping Forsythia, Weeping golden bell (anglais)
Fructus Forsythiae (Latin drogue)

4.3.4.2.1.3. Description botanique

Forsythia suspensa est un arbuste de 1,5 à 2 mètres de hauteur aux branches


étalées ou pendantes

Les rameaux sont jaune-brun quand ils sont jeunes et deviennent gris-brun et plus
lignifiés quand ils vieillissent. Les jeunes pousses ont une section quadrangulaire qui
devient cylindrique au fil du temps. Les rameaux sont très longs, flexibles et creux.

Les feuilles sont simples, parfois trifoliolées. Le pétiole mesure de 0,8 cm à 1,5 cm
et il est glabre ou pubescent. Le limbe est largement ovale ou elliptique-ovale, de 2 à 10
cm de long sur 1,5 à 5 cm de large, glabre ou pubescent. La face inférieure présente des
villosités, en particulier le long des nervures. La base est arrondie à cunéiforme. La marge
est dentelée et l’apex est aigu.

Les fleurs sont solitaires ou insérées en glomérules à l'aisselle des feuilles. Le


pédicelle mesure 5 à 6 mm. Les lobes du calice sont oblongs. Ils mesurent de 6 à 7 mm de
long et sont ciliés. La corolle est jaune d’or à quatres pétales qui sont obovales ou
oblongs, de 1,2 à 2 cm de long. Les fleurs apparaissent avant les feuilles au printemps.

Le fruit est une capsule ovoïde à ellipsoïde, à péricarpe corriace. Il mesure de 1,2
cm à 2.5 cm de long sur 6 à 12 mm de large et il est porté par un pédoncule de 0,7 à 1,5
cm de long. La surface du fruit présente de lenticelles dispersées.
La floraison à lieu de mars à avril et les fruits apparaissent de juillet à septembre.

133
On retrouve cette espèce dans les fourrés ou des zones herbeuses des vallées où
des montagnes, entre 300 et 2200 mètres d’altitude. L’espèce est originaire de Chine où
elle est utilisée comme plante médicinale et cultivée notamment dans le nord et le nord-
est, mais on la retrouve cultivée dans de très nombreux pays comme espèce
ornementale.
(Institute of chinese materia medica and china academy of traditional chinese medicine,
1989) (Guillaume G., 2009) (Missouri Botanical Garden , 2008) (Pinkas M., 1996)

4.3.4.2.1.4. Photo

Figure 97 : Forsythia suspensa (EOL, 2013)

134
Figure 98 : plante sèche : Forsythia suspensa (photo : Emilie Coste)

4.3.4.2.1.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée en médecine traditionnelle chinoise est le fruit. Il est connu sous
deux formes différentes selon le degré de maturité auquel il est récolté.
Lorsqu’il est récolté au tout début de l’automne, à peine mûr, puis étuvé et séché,
il est connu sous le nom de « Qing qiao ».
Lorsqu’il est récolté à maturité au mois d’octobre et seulement séché on l’appelle
« Huang qiao ».
Les deux types de fruits sont inscrits à la pharmacopée chinoise (Guillaume G.,
2009) (Pinkas M., 1996)

 Monographie de la pharmacopée européenne 7 ème édition et


Pharmacopée Française 11ème édition :

Les fruits de Forsythia suspensa ne possèdent pas de monographie inscrite à la


pharmacopée française ou européenne.

 Usage thérapeutique :

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

Le fruit du Forsythia suspensa ou « Lian Qiao » est utilisé en médecine


traditionnelle chinoise. Sa saveur est amère et sa nature est légèrement froide. Les
méridiens destinataires sont les méridiens des poumons, du cœur et de la vésicule
biliaire. (Pinkas M., 1996) . Son mode d’action est d’éliminer la chaleur et les toxiques et
de dissiper l’inflammation. (Guillaume G., 2009)

135
Les indications en médecine traditionnelle chinoise sont les maladies fébriles
infectieuses. On l’utilise dans le traitement des débuts de grippe et des infections
urinaires, ou encore en dermatologie contre les furoncles, les abcès et plaies diverses ou
encore contre les purpuras, l’érysipèle et dans le traitement des maladies éruptives. Il est
égalament prescrit pour lutter contre les œdemes.
Les fruits sont utilisés par voie interne en décoction ou en voie externe en lavage
local avec la décoction. (Guillaume G., 2009)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

La drogue Fructus forsythiae contient des principes antibactériens comme le


forsythiaside et le suspensaside (Fig.99) également connus sous les noms de
forsythiosides A et C qui sont des dérivés de l’acide caféique. Ces composés sont des
inhibiteurs de la synthèse des leucotriènes mis en jeu dans les phénomènes
inflammatoires, ce qui pourrait expliquer l’utilisation de la drogue dans les pathologies
inflammatoires. (Pinkas M., 1996)

Figure 99 : forsythiaside et suspensaside

Les fruits du Forsythia suspensa contiennent également des lignanes tels que le
pinorésinol et le lariciresinol (Fig.100). Ces lignanes sont responsables d’un effet
antioxydant contre la lipo-péroxydation des HDL et procurent une propriété protectrice
cardiovasculaire à la drogue. (Chang M-J., 2008)

Figure 100 : lignanes contenus dans les fruits de Forsythia suspensa (Chang M-J., 2008)

136
L’arctiine (Fig. 101), un autre lignane extrait des fruits du forsythia à montré un
effet anti-inflammatoire par une diminution de l’activation les macrophages par
l'intermédiaire de la réduction des cytokines pro-inflammatoires. (Lee S., 2011)

Figure 101 : structure chimique de l'arctiine (Lee S., 2011)

Les fruits de Forsythia suspensa présentent également des propriétés


antimicrobiennes.
Diverses études ont rapporté l'effet antimicrobien de F. suspensa. Il a une activité
antibactérienne puissante contre Escherischia coli, Staphylococcus aureus, Bacillus
subtilis, Streptococcus mutans, et une activité antifongique contre Aspergillus flavus,
Rhizopus stolonifer, Penicillium citrinum, Aspergillus Niger, et Saccharomyces
carlsbergensis.
F. suspensa inhibe les virus de la grippe A sécrétés par les cellules épithéliales
bronchiques humaines et diminue l'accumulation de cellules inflammatoires dans les sites
infectieux. (Muluye R.A., 2014)

4.3.4.2.1.6. Dosage et posologie

La posologie en médecine traditionnelle chinoise est de 10 à 18 grammes par jour


en décoction, en préparation de pilules ou en poudre.

La décoction est également utilisée en lavage local par voie externe.

137
4.3.4.3. Scrophulariaceae

4.3.4.3.1. Rehmannia glutinosa Libosch. - SHENG DI HUANG


Rehmannia praeparata - SHU DI HUANG

4.3.4.3.1.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Lamiales
Famille : Scrophulariaceae
Genre : Rehmannia
Espèce : Rehmannia glutinosa Libosch.
(IPNI, 2004)

4.3.4.3.1.2. Noms vernaculaires et synonymes

Rehmannia glutinosa Libosch. (latin)


= Digitalis glutinosa Gaertn.
= Gerardia glutinosa Bunge
= Rehmannia chinensis Libosch.
= Rehmannia sinensis (Buchoz) Libosch. ex Fisch. et C.A. Mey
(World Health Organization, 2007)

Sheng Di Huang et Shu Di Huang (chinois)


Digitale Chinoise (français)
Chinese foxglove (anglais)
Radix Rehmanniae (Latin drogue)

4.3.4.3.1.3. Description botanique

La digitale chinoise est une herbacée vivace de 10 à 30 cm de haut, densément


pubescente. Elle est recouverte de poils glandulaires visqueux.

Le rhizome est très charnu et mesure de 3 à 6 cm de diamètre. Il est de couleur


orangé à l’état frais.

La tige est rouge-pourpre, ramifiée à la base et très pubescente.

La majorité des feuilles forment habituellement une rosette basale. Quelques unes
sont parfois présentes sur la tige mais leur taille est très réduite. Concernant les feuilles
basales, le limbe est ovale à étroitement elliptiques. Il mesure de 2 à 13 de long sur 1 à 6
cm de large. La feuille est fortement rétrécie à la base, la marge est irrégulièrement
crénelée ou dentée. L’ensemble de la feuille et du pétiole est pubescent.

138
Les fleurs sont axillaires ou en grappes terminales. Le pédicelle mesure de 0,5 à 3
cm. Il est fin et dressé vers le haut. Les fleurs axillaires ont une bractée ressemblant à une
petite feuille. Le calice est vert pâle, composé de 5 lobes très pubescents oblongs-
lancéolés, ovales-lancéolés, ou subtriangulaires, soudés sur la moitié de leur longueur. On
distingue 10 veines. Les deux sépales inférieurs sont plus largement lobés que les autres.
La corolle mesure 3 à 4,5 cm et porte de nombreuses villosités blanches. Elle forme un
tube étroit composé de 5 pétales soudés sur presque toute leur longueur. Les deux
pétales supérieurs sont plus courts que les 3 pétales inférieurs, formant ainsi 2 lèvres
recourbées vers l’extérieur. La face extérieure de la corolle est rouge-violet et l'intérieur
est jaune crémeux. L’apex est obtus à émarginé. Il y a 4 étamines insérées à la base du
tube de la corolle.

Le fruit est une capsule globuleuse ovoïde à étroitement ovoïde, de 1 à 1,5 cm, et
contenant de nombreuses et petites graines.

La floraison et la fructification ont lieu entre avril et juillet.

On retrouve cette espèce dans les zones rocailleuses de la Chine septentrionale et


en Mongolie. Elle est également cultivée en Chine dans les provinces de He Nan, He Bai,
Dong Bei, et Nei Meng Gu.

(Institute of chinese materia medica and china academy of traditional chinese medicine,
1989) (Guillaume G., 2009) (Missouri Botanical Garden , 2008) (Pinkas M., 1996) (World
Health Organization, 2007) (Zhang R-X., 2008)

4.3.4.3.1.4. Photo

139
Figure 102 : Rehmannia glutinosa (EOL, 2013)

Figure 103 : Plante sèche : Rehmannia glutinosa (photo : Emilie Coste)

Figure 104 : Plante sèche : Rehmannia praeparata (photo : Emilie Coste)

140
4.3.4.3.1.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée est la racine de Rehmannia glutinosa.

La racine est inscrite à la pharmacopée Chinoise. Elle est récoltée en automne et


employée sous différentes formes : fraîche, sèche ou en préparation (Fig 105). Chaque
forme porte un nom distinct et possède des indications différentes en médecine
traditionnelle.
- La forme fraîche : « Xian Di Huang ».
- La forme sèche : « Sheng Di Huang ».
- La forme préparée : « Shu Di Huang » ou « Radix rehmanniae Praeparatae »

La forme préparée est additionnée d’alcool de riz et chauffée à l’étuve jusqu'à


absorption totale du liquide. La couleur devient alors noire à l’extérieur et à l’intérieur de
la racine. Elle est ensuite séchée et coupée en lamelles. (Chen, 2003) (Pinkas M., 1996)

Figure 105 : (a) racine fraiche de Rehmannia glutinosa; (b) racine sèche de Rhemannia glutinosa; (c) racine préparée
de Rhemannia glutinosa (Zhang R-X., 2008)

 Monographie de la pharmacopée européenne 7 ème édition et


Pharmacopée Française 11ème édition :

Il n’existe pas de monographie inscrite à la pharmacopée française ou européenne


pour la racine de Rehmannia glutinosa.

Cependant, l’OMS a établit une monographie qui définit les caractéristiques


macroscopiques, microscopiques et chimiques de la drogue. (World Health Organization,
2007)
141
Aspect général :

Racine fusiforme de 5-12 cm de long et 1-6 cm de diamètre, souvent cassée ou fortement


déformée. L’extérieur est jaune-brun à brun noirâtre, avec des rides profondes et des
constrictions longitudinales. La texture est souple et tenace. La racine n’est pas
facilement cassée. La section transversale est jaune-brun à brun noirâtre, et le cortex est
plus sombre que le xylème coloré.

Propriétés organoleptiques :

Odeur: caractéristique.
Goût: légèrement sucré, suivie d'une légère amertume.

Caractéristiques microscopiques :

Des coupes transversales de la racine montrent 7 à 15 couches de cellules de liège. Le


cortex est composé de cellules du parenchyme organisées de façon lâche. La région
externe du cortex est composée de cellules sécrétrices dispersées contenant des
gouttelettes d'huile jaune-orangé. Le phloème est relativement large. Le cambium est
dans un anneau. Le xylème présente de larges rayons et des vaisseaux disposés
radialement.

Matériel végétal en poudre :

L’ensemble est brun foncé. On retrouve des cellules de liège brunes, subrectangulaires en
vue latérale, et régulièrement disposée les unes à côté des autres. Il y a également des
cellules du parenchyme, contenant des noyaux subarrondis ; des cellules sécrétoires de
forme similaires aux cellules du parenchyme ordinaire, qui contiennent des gouttelettes
d’huile orange ou rouge-orangé, et enfin les cellules bordantes des vaisseaux, énucléées
et réticulées.

(World Health Organization, 2007)

 Usage thérapeutique

 Indication en médecine traditionnelle chinoise de la racine séchée : « Sheng Di


Huang »:

La racine de Rehmannia glutinosa séchée ou « Sheng Di Huang » est utilisée en


médecine traditionnelle chinoise. Sa saveur est douce et amère et sa nature est froide.
Les méridiens destinataires sont les méridiens du coeur, du foie et du rein. Son mode
d’action est d’éliminer la chaleur, rafraîchir le sang et produire les liquides organiques.
(Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996)

Les indications de la racine séchée sont les maladies fébriles avec sensation de
soif, les épistaxis, les crachats sanglants, les hématuries et les saignements utérins. Elle
est également utilisée dans le diabète de type 2 ainsi que dans le traitement de la
142
constipation par stimulation des sécrétions de liquides organiques. (Chen, 2003) (Pinkas
M., 1996)

 Indication en médecine traditionnelle chinoise de la racine préparée : « Shu Di


Huang »:

La racine préparée de Rehmannia glutinosa ou « Shu Di Huang » est utilisée en


médecine traditionnelle chinoise. Sa saveur est douce et sa nature est légèrement tiède.
Les méridiens destinataires sont les méridiens du foie et des reins. (Pinkas M., 1996)

Les indications en médecine traditionnelle chinoise sont le traitement des


étourdissements, des palpitations et des anémies ainsi que le traitement de certains cas
de troubles de la vision et de l’audition. Elle est également utilisée dans les cas de fièvres
vespérales chroniques, de sueurs nocturnes et en cas de bouche sèche, ainsi que dans le
traitement des douleurs lombaires chroniques et de fatigue du dos. (Chen, 2003) (Pinkas
M., 1996)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Les principaux constituants sont des iridoïdes monoterpèniques (2.6 à 4.8%) tel
que le catalpol, l’ajugol, l’aucubine, les rehmanniosides A-D, le monomelittoside et le
melittoside. (World Health Organization, 2007)

143
On retrouve également des composés phénoliques comme le verbascoside et les
jionosides A1, A2, B1, B2, C, D et E. (World Health Organization, 2007)

Le catalpol est le principal composé actif extrait de Rehmannia glutinosa Libosch. Il


appartient à la famille des monosaccharides iridoïdes. Il a la propriété d’être
hypoglycémiant, diurétique, laxatif (Zhang R-X., 2008), et a également un effet
neuroprotecteur par la promotion des mécanismes anti-oxydants physiologiques qui
diminuent avec l’âge ou à cause des maladies neurodégénératives. (Zhang X., 2008)
Ce composé largement présent dans la racine fraîche de Rehmannia glutinosa est
présent également dans la racine préparée mais la quantité retrouvée et alors seulement
de 1/20ème à 1/30ème de celle retrouvée dans la racine fraiche. La préparation de la racine
engendre une modification des structures chimiques des composés et notamment une
dégradation du catalpol par polymérisation du glucose. (Zhang R-X., 2008)

Plusieurs études ont mis en évidence les effets anti-inflammatoire et anti-


allergique de l’extrait de racine fraîche de Rehmannia glutinosa et ses possibles
utilisations dans le traitement des dermatites atopiques, du psoriasis et des allergies
cutanées.
Une étude récente a indiqué qu’un extrait aqueux de la racine de R. glutinosa a eu
des effets anti-inflammatoires en inhibant la cyclooxygénase 2 et IL-6 tandis qu'une autre
étude a signalé l’activité de piégeage des radicaux libres d'un extrait aqueux qui permet
de supprimer l'expression de gènes pro-inflammatoires comme le facteur de nécrose
tumorale (TNF). (Kim M-C, 2013)
Le catalpol, constituant majeur de la racine de R. glutinosa, à montré une capacité
à supprimer l'inflammation en réduisant l'expression des médiateurs pro-inflammatoires.

144
Une étude in vitro à également rapporté qu’un extrait aqueux de racine fraîche de
R. glutinosa a inhibé la libération d'histamine et la production de TNF-α dans les
mastocytes. (Kim H., 1998)
Ces différents résultats indiquent que l’extrait de cette plante et le catalpol, son
constituant majoritaire, ont des effets anti-inflammatoires. (Zhang C-S., 2014)

La racine fraîche de Rehmannia contient plus de 20 acides aminés avec


notamment un fort taux d’arginine et d’alanine. Il y a également plus de 20 oligo-
éléments tels que le fer, le zinc, le manganèse ou le chrome. (Zhang R-X., 2008)

On retrouve également des sucres. Trois types de monosaccharides ont été


extraits à partir de Rehmannia glutinosa : le glucose, le galactose et le fructose. Cinq
types d'oligosaccharides ont également été trouvés. Il s’agit du mannitol, du saccharose,
du raffinose, du mannotriose, du stachyose et du verbascose. (Zhang R-X., 2008)

Le stachyose qui est le polysaccharide le plus présent dans la racine avec une
teneur de 65 % environ des sucres totaux, possède des effets préventifs contre le cancer.

En ce qui concerne la racine de Rehmannia glutinosa préparée, la composition


chimique varie par rapport à la forme fraîche ou sèche, notamment en ce qui concerne la
composition en sucres.

Rehmannia praeparata est utilisée dans des préparations en médecine


traditionnelle pour ses vertus anti-fatigue. Une étude réalisée in vivo sur des rats s’est
interresée à cette propriété et à mis en évidence l’effet des polysaccharides présents
dans la racine préparée pour augmenter la résistance à la fatigue. En effet, le mécanisme
serait que les polysaccharides présents dans la drogue permettent une augmentation du
stockage du glycogène hépatique et une diminution des taux d’acide lactique et d’urée à
l’effort. (Tan W., 2012)

145
4.3.4.3.1.6. Dosage et posologie

La posologie de la racine de Rehmannia glutinosa en médecine traditionnelle


chinoise est de 9 à 12 grammes par jour en décoction ou 2 à 2,4 grammes en poudre de
décoction. Cette posologie est valable pour la forme sèche et est le plus souvent doublée
si on utilise la forme fraîche.

En ce qui concerne la forme préparée de la racine, la posologie est de 10 à 15


grammes par jour en décoction et 2 à 3 grammes par jour en poudre de décoction. (Chen,
2003)

146
4.3.5. Solanales
4.3.5.1. Solanaceae

4.3.5.1.1. Lycium chinense Mill. – GOU QI ZI

4.3.5.1.1.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Solanales
Famille : Solanaceae
Genre : Lycium
Espèce : Lycium chinense Mill.
(IPNI, 2004)

4.3.5.1.1.2. Noms vernaculaires et synonymes

Lycium chinense Mill. (latin)


Gou Qi Zi (chinois)
Lyciet de Chine (français)
Goji (nom commercial)
Chinese Wolf-berry (anglais)
Fructus lycii (Latin drogue)

4.3.5.1.1.3. Description botanique

Le lyciet de Chine est un arbuste dressé ou tentaculaire, de 50 cm à 2 m de haut.

Les tiges sont très ramifiées. Les branches sont blanches à gris pâle, minces,
incurvées ou pendantes, avec des épines coniques de 0,5 à 2 cm.

Les feuilles sont alternes, solitaires ou en grappes de 2 à 4. Elles sont vert très pâle
et glauques à la face inférieure. Le limbe est ovale à lancéolé, de 1,5 à 5 cm de long sur
0,5 à 2,5 cm de large. Les plantes cultivées peuvent présenter des feuilles plus grandes,
de 10 cm de long sur 4 cm de large. L’apex est obtus et la base décurrente sur un court
pétiole.

Les fleurs sont axillaires le plus souvent. Elles sont solitaires sur les rameaux longs
ou fasciculées parmi les feuilles sur les rameaux courts. Le pédicelle mesure de 1 à 2 cm.
Le calice est campanulé. Il comporte de 3 à 5 divisions soudées sur la moitié de la
longueur. Les sépales sont densément ciliés. La corolle est pourpre pâle et mesure de 0,9
à 2 cm. Les pétales forment un tube en forme d’entonnoir et sont recourbés vers
l’extérieur au sommet du tube. La marge des pétales est pubescente. Les étamines
comportent un anneau villeux à la base et sont très saillantes.

147
Le fruit est une baie rouge-orangé, ovoïde, de 7 à 15 mm de long sur 5 à 8 mm de
large (de 22 mm sur 10 mm en culture) et renferme de nombreuses graines.

La floraison a lieu de mai à septembre et les fruits apparaissent d’août à


novembre.

Le lyciet pousse dans les pentes, les friches, les zones salines, au bord des routes
ou près des maisons. On le retrouve très largement en Chine, au Japon, en Corée, au
Népal, au Pakistan ou en Europe.
Il est aussi cultivé en Chine comme plante médicinale ou d’alimentation. Les fruits
sont utilisés comme un tonique, l'écorce des racines est utilisée pour soulager la toux et
réduire la fièvre, les jeunes feuilles sont consommées comme légume, et l'huile des
graines est utilisée comme lubrifiant et pour la cuisson.

L'espèce est également utilisée pour lutter contre l'érosion de sol.

Il existe deux variétés de Lycium chinense, dont la différence est établie selon la forme
des feuilles et des fleurs :
- L. chinense var chinense
- L. chinense var potaninii (Pojarkova) A.M. Lu

(Institute of chinese materia medica and china academy of traditional chinese medicine,
1989) (Missouri Botanical Garden , 2008) (Pinkas M., 1996) (wikipédia, 2014)
(Telabotanica, 2011)

4.3.5.1.1.4. Photo

Figure 106 : fleur et fruits frais de Lycium chinense

148
Figure 107 : plantation et récolte de Lycium chinense

Figure 108 : plante sèche : Lycium chinense (photo : Emilie Coste)

4.3.5.1.1.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée est la baie de Lycium chinense ou de Lycium barbarum.


Elle est récoltée autour du solstice d’été lorsque les fruits sont à maturité puis
séchée au soleil pour être utilisée telle quelle sans préparation. (Guillaume G., 2009)
(Pinkas M., 1996)

149
La pharmacopée chinoise admet les baies de deux espèces du genre Lycium. Les
deux types de baies ont les mêmes utilisations dans la médecine traditionnelle chinoise.
Les deux espèces utilisées sont :
- Lycium chinense, qui est l’espèce la plus courante en Chine et dont les baies sont
nommées « Gou Qi Zi ».
- Lycium barbarum, qui est d’origine européenne.

 Monographie de la pharmacopée européenne 7 ème édition et


Pharmacopée Française 11ème édition :

Le fruit du lyciet de Chine est cité dans la liste A des plantes médicinales utilisée en
médecine traditionnelle chinoise et en médecine traditionnelle européenne et d’outre-
mer. On parle plus souvent de Baies de Goji (Pharmacopée française, 2013)

 Usage thérapeutique :

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La baie de Lycium chinense ou « Gou Qi Zi » est utilisée en médecine traditionnelle


chinoise. Sa saveur est douce et sa nature est neutre. Les méridiens destinataires sont les
méridiens du foie, des reins et des poumons. (Pinkas M., 1996) . Son mode d’action est de
tonifier le sang et de renforcer la vue. (Guillaume G., 2009)

Les indications en médecine traditionnelle chinoise sont la faiblesse de la vue, la


toux sèche et les hémoptysies, la faiblesse et les douleurs lombaires et des genoux ou
encore les vertiges et les éblouissements. Les baies de lycium sont aussi utilisées au cours
du traitement du diabète chez la personne âgée.
Elle est également utilisée dans les cas d’impuissance ou de spermatorrhée chez
l’homme.

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

La composition du fruit de L. chinense semble similaire à celle de L. barbarum. Les


composants majeurs sont des polysaccharides, des caroténoïdes et les flavonoïdes.
(Potterat, 2010)

Les polysaccharides représentent quantitativement le plus important groupe de


substances dans les fruits de Lycium. Ils représentent environ 23% des fruits sec.
Le deuxième grand groupe de métabolites et celui des caroténoïdes, dont la
quantité augmente au cours du processus de maturation des fruits.

On retrouve le dipalmitate de zéaxanthine qui est le constituant prédominant et


qui représente 56% des caroténoïdes totaux dans le fruit. Il y a aussi présence de
palmitate de β-cryptoxanthine, de monopalmitate de zéaxanthine, une petite quantité de
zéaxanthine libre et de β-carotène.

150
Figure 109 : β-carotène (Potterat, 2010)

Figure 110 : zéaxanthine (Potterat, 2010)

La zéaxanthine est un pigment jaune (isomère de la lutéine et dérivée du β-


carotène) produit dans la plante et qui contribue à la couleur des fruits. Lorsqu'elle est
ingérée, la zéaxanthine s'accumule dans les tissus adipeux, en particulier dans la macula,
une région de la rétine. Ceci permettrait une protection de la rétine contre les
dégradations oxydatives dues aux rayons UV solaire. (Dharmananda, 2007)

Les fruits contiennent aussi des vitamines, en particulier, la riboflavine (Vit B2), la
thiamine (Vit B1) et l'acide ascorbique (Vit C), ainsi que leur précurseur glycosylé ainsi que
des minéraux intéressants comme le zinc, le fer, le cuivre, le calcium, le sélénium et le
phosphore.

La teneur en vitamine C du fruit de Lycium est de 42mg / 100g. celle-ci est


comparable à celle d’un citron frais.

Figure 111 : acide ascorbique

Les flavonoïdes sont une autre importante classe de composés. Des aglycones
comme la myricétine, la quercétine, et le kaempférol ont été identifiés après hydrolyse.

Le fruit contient également de 1 à 2,7% d'acides aminés libres avec de la proline


comme constituant majeur. On retrouve aussi de la taurine et de l'acide γ-
aminobutyrique, ainsi que la bétaïne. (Potterat, 2010) (Zhao B-T., 2013)

151
Figure 112 : bétaine (Zhao B-T., 2013)

Les principaux effets revendiqués des baies de Goji sont la forte teneur en
vitamines et les effets antioxydants qui en font un complément alimentaire de plus en
plus plébiscité par les occidentaux.
Les vitamines C et E, les caroténoïdes, les flavonoïdes, les acides phénoliques et les
polysaccharides jouent tous un rôle important dans l'inhibition de la dégradation
oxydative. Ces molécules étant capables de piéger les radicaux libres responsables du
stress oxydatif dans l’organisme. (Potterat, 2010) (Wang C-C., 2010)

Les baies de Goji ont une longue tradition d'utilisation en nutrition et en médecine
traditionnelle en Asie.

Bien que l'efficacité clinique ne soit pas encore établie, différents constituants
purifiés extrait du fruit ont exposé des propriétés pharmacologiques intéressantes in vitro
et in vivo. Ceci suggère que les baies de Goji peuvent être bénéfiques pour la prévention
et le traitement des troubles liés à l'âge.

Cependant, certaines des activités ont été détectées à des concentrations très
élevées et ces effets doivent donc être considérés avec prudence. D'autres investigations,
et en particulier des essais cliniques, sont nécessaires avant que le potentiel du Goji
comme plante médicinale puisse être définitivement évalué et certifié.

Concernant les nombreux produits disponibles sur le marché des aliments de


santé, il n’y a en ce moment pas de preuves scientifiques pour soutenir les revendications
de "panacée", de bien-être et de longévité faites par les jus de Goji, les baies séchées ou
encore d’autres produits à base de Goji.
Les bienfaits attribués aux baies de goji sur la santé sont probablement surévalués
et il est possible que le récent engouement pour ce produit soit plus lié au marketing qu'à
la science.
De plus, des traces de pesticides supérieures aux normes européennes,
notamment l’acétamipride utilisé contre les pucerons, ont été relevées dans de
nombreuses importations de baies de goji vendues sous la forme de baies séchées.

152
On retrouve très facilement dans les commerces, de nombreux types de produits à
base de Goji. Les jus de Goji et les sachets de fruits secs sont présents de plus en plus
fréquement dans les pharmacies, mais aussi dans les magasins d’alimentation, et ceci
sous différentes marques.
Le fruit en lui-même est dépourvu de toxicité, mais la prudence est recommandée
en ce qui concerne les interactions médicamenteuses possibles ainsi que concernant les
produits d'origine inconnue ou douteuse. Il est donc urgent de développer des
procédures de contrôle de qualité rigoureux pour les produits contenant des baies de
Goji.
(Potterat, 2010)

4.3.5.1.1.6. Dosage et posologie

La posologie en médecine traditionnelle chinoise est de 6 à 12 grammes en


décoction ou 1 à 2 gramme en poudre de décoction. (Chen, 2003) (Guillaume G., 2009)
(Potterat, 2010)

153
4.4. Sous-classe des Asteridae

4.4.1. Apiales
4.4.1.1. Apiaceae

4.4.1.1.1. Angelica pubescens Maximowicz - DU HUO

4.4.1.1.1.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Apiales
Famille : Apiaceae
Genre : Angelica
Espèce : Angelica pubescens Maximowicz
(IPNI, 2004)

4.4.1.1.1.2. Noms vernaculaires et synonymes

Angelica pubescens Maximowicz (latin)


Dang Gui (chinois)
Radix angelica pubescens
Shishiudo (japonais)

4.4.1.1.1.3. Description botanique

Angelica pubescens est une herbacée vivace, mesurant entre 1 et 2 m de hauteur.

La racine est cylindrique, brune, mesure environ 15 cm de long sur 1 à 2,5 cm de


diamètre et est aromatique.

La tige est robuste, verte à violacée, avec un diamètre allant jusqu’à 1,5 cm et
finement nervurée.

Les feuilles sont vert-pâle à la face inférieure et plus foncées à la face supérieure.
Les feuilles inférieures sont grandes et ont un pétiole très long de 30 à 50 cm. Elles
possèdent une gaine oblongue et gonflée de 5 à 7 cm. Les feuilles supérieures sont plus
petites avec une gaine de plus en plus renflée. Les feuilles sont glabres ou légèrement
pubescentes à la face inférieure le long des nervures et de la marge. Elles sont
tripénnatiséquées et chaque division est en forme d’ovale de 5 à 20 cm de long sur 3 à 7
cm de large et à marge dentée. L’apex est acuminé. La feuille entière mesure entre 20 et
40 cm de long sur 15 à 25 cm de large et est souvent décurrente sur la tige.

L’inflorescence est une ombelle d’ombellules assez grande. Le pédoncule mesure


de 5 à 20 cm, et est densément pubescent. Il y a une bractée caduque. Les rayons de
l’ombelle mesurent de 10 à 25 cm au premier niveau de l’ombelle et 1,5 à 5 cm au
second, et sont eux aussi densément pubescents. Les ombellules portent de 17 à 36 fleurs

154
très petites. Les pétales sont blancs, obovales. Les styles sont visiblement allongés,
réfléchis dans les fruits.

Le fruit est ellipsoïde à oblong, mesurant de 6 à 8 mm sur 3 à 5 mm. Il présente


des côtes dorsales proéminentes et filiformes et deux nervures latérales larges et ailées.
Il contient 2 à 3 graines dans chaque sillon. (Missouri Botanical Garden , 2008) (Pinkas M.,
1996)

La floraison a lieu du mois d’aout au mois de septembre et les fruits arrivent à


maturité entre septembre et octobre. (Missouri Botanical Garden , 2008)

Angelica pubescens est retrouvée dans les bosquets clairsemés et les zones
arbustives. Cette espèce pousse dans les pentes humides entre 1000 et 1700 m
d’altitude. On la retrouve plus spécifiquement dans les provinces de Anhui, Hubei, Jiangxi,
Sichuan, et Zhejiang. (Guillaume G., 2009) (Missouri Botanical Garden , 2008)

Angelica pubescens est originaire du japon et de Chine. (Missouri Botanical Garden


, 2008)

4.4.1.1.1.4. Photo

Figure 113 : Angelica pubescens (Japanese Wild Flowers, 2006)

155
Figure 114 : plante sèche, Angelica pubescens (photo : Emilie Coste)

4.4.1.1.1.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée est la racine séchée au soleil puis conservée pendant deux à trois
mois afin qu’elle ramollisse, puis, elle est de nouveau séchée. Les rhizomes sont prélevés
au début du printemps ou à la fin de l’automne. La drogue est inscrite à la pharmacopée
chinoise. Elle est découpée en tranches et est employée sans préparation ou grillée.
(Pinkas M., 1996) (Guillaume G., 2009)

Les racines sont largement utilisées dans la médecine traditionnelle chinoise et


sont nommée "du huo", en particulier comme analgésique et anti-inflammatoire dans le
traitement des rhumatismes et l'arthrite rhumatoïde. (Missouri Botanical Garden , 2008)

 Monographie de la pharmacopée européenne 7ème édition :

 Définition

Racine séchée privée des racines secondaires d’Angelica pubescens Maxim.


f. biserrata R.H.Shan et C.Q.Yuan, récoltée au début du printemps, avant le début de la
croissance ou à la fin de l’automne, au flétrissement des tiges et des feuilles.
Teneur : au minimum 0,50 pour cent d’osthole (C15H16O3 ; Mr 244,3) (drogue desséchée).

 Identification

A. La racine pivotante, plus ou moins cylindrique, se ramifie rapidement en 2-3, ou plus,


racines principales dans la partie inférieure ; l’ensemble mesure environ 5-30 cm de long.
La souche, renflée, marquée de stries annelées transversales, mesure environ 0,5-4,5 cm
de diamètre et présente des restes de tiges, de feuilles ou de bourgeons. La surface
externe, brun-gris ou brun foncé, est striée longitudinalement et présente des cicatrices

156
légèrement proéminentes de racines secondaires et des protubérances transversales
ressemblant à des lenticelles. La cassure montre l’écorce jaune-gris, à nombreuses
ponctuations brunes dues aux canaux sécréteurs ; le cambium en anneau est brun et le
bois est jaune-gris ou brun-jaune.

B. Examen microscopique. La poudre est brun-jaune ou brune. Examinez au microscope


en utilisant de la solution d’hydrate de chloral. La poudre présente les éléments suivants :
des fragments de vaisseaux de bois généralement spiralés ou réticulés pouvant atteindre
90 µm de diamètre, libres ou associés par 2 ou 3 ; des fragments de parenchyme libérien
à cellules en fuseau fines et sinueuses, à paroi légèrement épaissie, présentant des stries
croisées fines et obliques, d’environ 7-38 µm de diamètre ; des fragments brun-orange de
suber composé de plusieurs assises de cellules superposées, plus ou moins polyédriques,
vue de face ; des canaux sécréteurs, le plus souvent brisés, à contenu jaune ou brun pâle
et des gouttelettes d’huile essentielle. Examinez au microscope en utilisant une solution
de glycérol à 50 pour cent V/V. La poudre présente de nombreux grains d’amidon de
petite taille, simples, arrondis ou ovoïdes, mesurant environ 10 µm, avec un hile ponctué
visible sur les grains les plus gros ; quelques grains d’amidon composés de 2-10 unités
sont également présents.

C. Examinez les chromatogrammes obtenus dans l’essai des autres espèces officinales
d’Angelica, Levisticum et Ligusticum.

Résultats A : voir ci-après la séquence des bandes présentes dans les chromatogrammes
obtenus avec la solution témoin et la solution à examiner. Par ailleurs, d’autres bandes de
faible fluorescence peuvent être présentes dans le chromatogramme obtenu avec la
solution à examiner.

 Plaque de CCM sous UV 365 nm :


Haut de la plaque
(Z)-Ligustilide : une bande de Une bande de fluorescence blanc-
fluorescence blanc-bleu bleu
_______ _______
Une bande blanchâtre très faible
Osthole : une bande de Une bande marquée de
fluorescence bleue fluorescence bleue (osthole)
Impératorine : une bande de Une bande de fluorescence
fluorescence blanchâtre blanchâtre (peut être absente)
_______ _______
Une bande de fluorescence bleue
3 bandes de fluorescence bleue
Solution témoin Solution à examiner

157
Résultats B : voir ci-après la séquence des bandes présentes dans les chromatogrammes
obtenus avec la solution témoin et la solution à examiner. Par ailleurs, d’autres faibles
bandes d’atténuation de fluorescence peuvent être présentes dans le chromatogramme
obtenu avec la solution à examiner.

 Plaque de CCM sous UV 254 nm :


Haut de la plaque
(Z)-Ligustilide : une bande de Une faible bande d’atténuation de
fluorescence bleue fluorescence
_______ _______
Osthole : une bande d’atténuation Une bande d’atténuation de
de fluorescence fluorescence (osthole)
Une bande de fluorescence bleue
Impératorine : une bande Une bande d’atténuation de
d’atténuation de fluorescence fluorescence (peut être absente)
_______ _______
2 ou 3 bandes d’atténuation de
fluorescence
Solution témoin Solution à examiner

Résultats C : voir ci-après la séquence des bandes présentes dans les chromatogrammes
obtenus avec la solution témoin et la solution à examiner. Par ailleurs, d’autres bandes de
faible intensité peuvent être présentes dans le chromatogramme obtenu avec la solution
à examiner.

 Plaque de CCM après révélation :


Haut de la plaque
Une bande rougeâtre marquée
(Z)-Ligustilide : une bande grise
_______ _______
Osthole : une bande violette Une bande violette (osthole)
Une bande violette (peut être
Impératorine : une bande grise
absente)
_______ _______
Une bande violette marquée
Une bande jaune
Solution témoin Solution à examiner

158
 ESSAI

Autres espèces officinales d’Angelica, Levisticum et Ligusticum. Chromatographie sur


couche mince.
Solution à examiner. A 1 g de racine d’angelica pubescens pulvérisée ajoutez 4 mL
d’heptane, bouchez et traitez aux ultrasons pendant 5 min. Centrifugez et utilisez
le surnageant.
Solution témoin. Dissolvez 1 mg d’impératorine, 1 mg de (Z)-ligustilide et 1 mg
d’osthole dans 10 mL de méthanol.
Plaque : plaque au gel de silice F254 pour CCM (2-10 µm).
Phase mobile : acide acétique glacial, acétate d’éthyle, toluène (1:10:90 V/V/V).
Dépôt : 4 µL en bandes de 8 mm.
Développement : sur un parcours de 6 cm.
Séchage : à l’air.
Détection A : examinez en lumière ultraviolette à 365 nm.
Résultats A : le chromatogramme obtenu avec la solution à examiner ne présente pas de
bande de fluorescence blanchâtre intense juste au-dessus de la bande due à
l’osthole, ni de bande de fluorescence bleue juste au-dessous de la bande due à
l’impératorine dans le chromatogramme obtenu avec la solution témoin.
Détection B : examinez en lumière ultraviolette à 254 nm.
Résultats B : le chromatogramme obtenu avec la solution à examiner ne présente pas de
bande de fluorescence bleue correspondant à la bande due au (Z)-ligustilide dans
le chromatogramme obtenu avec la solution témoin.
Détection C : traitez avec une solution d’acide sulfurique à 10 pour cent V/V dans
le méthanol, chauffez à 100 °C pendant 5 min et examinez à la lumière du jour.
Résultats C : le chromatogramme obtenu avec la solution à examiner ne présente pas de
bande correspondant à la bande due au (Z)-ligustilide dans le chromatogramme
obtenu avec la solution témoin.
(Pharmacopée européenne, 2012)

 Pharmacopée Française 11ème édition

La racine d’Angelica pubescens est citée dans la liste A des plantes médicinales
utilisées en médecine traditionnelle chinoise. (Pharmacopée française, 2013)

 Usage thérapeutique :

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La racine d’Angelica pubescens ou « Du Huo » est utilisée en médecine


traditionnelle chinoise. Sa saveur est piquante et amère et sa nature est neutre à
tendance tiède. Les méridiens destinataires sont les méridiens des reins et de la vessie.
(Pinkas M., 1996) . Son mode d’action est de calmer les douleurs, disperser le vent et
éliminer l’humidité. (Guillaume G., 2009)

La drogue est utilisée traditionnellement comme antalgique dans l’arthrite


rhumatismale, dans les douleurs lombaires et dans certaines céphalées avec impression
de lourdeur. (Pinkas M., 1996)

159
Les indications traditionnelles sont :
- Les douleurs et courbatures des membres inférieurs comme les arthralgies
lombaires et les arthralgies des genoux.
- Les fièvres et les céphalées,
- Les douleurs dentaires. (Guillaume G., 2009)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Angelica pubescens contient de nombreuses coumarines comme l’osthole,


l’osthénol, la bergaptène, le psoralène ou encore les angélols et la columbianétine.

Figure 115 : composant de A. pubescens : l'osthole

Il y a aussi présence d’une huile essentielle contenant de l’α et β-pinène, de l’α-


humulène, du p-cymène ou du n-hexanal.

L’osthole et la columbianétine ont des propriétés antiagrégant plaquettaire. Cet


effet est du à l’inhibition du thromboxane, notamment par l’osthole.

L’osthole a aussi une action relaxante sur les muscles vasculaires lisses par un effet
d’inhibiteur calciques. Angelica pubescens présente ainsi un effet hypotenseur. (Chen,
2003)

Enfin l’osthole et la xanthotoxine sont des anti-inflammatoires et la


columbianétine, l’acétale de columbianétine et le bergaptène sont eux aussi anti-
inflammatoires et antalgiques, ce qui justifie l’utilisation de Du Huo en médecine
traditionnelle pour les douleurs dentaires et rhumatismales. (Pinkas M., 1996)

4.4.1.1.1.6. Dosage et posologie

La posologie est de 3 à 10 grammes en décoction et 0.5 à 2 grammes en poudre de


décoction. (Chen, 2003)

160
4.4.1.1.2. Angelica sinensis (Oliver) Diels - DANG GUI

4.4.1.1.2.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Apiales
Famille : Apiaceae
Genre : Angelica
Espèce : Angelica sinensis (Oliver) Diels
(IPNI, 2004)

4.4.1.1.2.2. Noms vernaculaires et synonymes

Angelica polymorpha Maxim. var. sinensis


Dang Gui (chinois)
Dong Quai
Angélique de Chine (français)
Chinese Angelica (anglais)
Women’s ginseng
Radix angelica sinensis

4.4.1.1.2.3. Description botanique

Angelica sinensis est une plante herbacée vivace de 0,4 à 1 m de hauteur.


La racine est cylindrique, ramifiée et se prolonge en plusieurs branches. Elle est
succulente et fortement aromatique.

La tige est glabre, de couleur vert-violacé, nervurée, ramifiée vers le haut.

Les feuilles sont alternes et mesurent de 10 à 30 cm sur 12 à 25 cm. Elles sont


portées par un pétiole engainant vert pourpré, ovale, à bord membraneux. Le limbe est
ovale, composé-penné, bi- ou tri-pennatiséqué. Les folioles proximales et intermédiaires
sont plus longues. Les folioles sont ovales à ovale-lancéolées, mesurent 2 à 3,5 cm sur 0.8
à 2.5 cm et ont une marge irrégulière en dent de scie. Il existe de rares papilles de poils le
long des nervures et de la marge.

Les inflorescences sont des ombelles d’ombellules. Le pédoncule mesure de 8 à 20


cm, il est pubescent ou subglabre. Les bractées sont rudimentaires ou absentes. Il y a
entre 10 et 30 rayons de longueur inégale; il existe de 2 à 4 bractéoles linéaires à la base
des ombellules, de 3 à 5 mm; chaque ombellule porte 13 à 36 petites fleurs à 5 pétales
blancs verdâtres portés par un pédicelle grêle de 1 à 3 cm

Les fruits sont des diakènes ellipsoïdes ou suborbiculaires, mesurant de 4 à 6 mm


sur 3 à 4 mm. Les côtes dorsales sont filiformes, les nervures latérales largement ailées et
161
fines, les ailes aussi larges ou plus larges que le corps. Il y a une graine dans chaque akène
et deux dans la commissure. (Missouri Botanical Garden , 2008) (Pinkas M., 1996) (World
Health Organization, 2002)

La floraison a lieu de juin à juillet et la fructification de juillet à septembre.

Angelica sinensis est une plante sauvage ou cultivée. Elle est retrouvée dans les
forêts, les bosquets arbustifs à une altitude de 2500 à 3000 m. (Missouri Botanical Garden
, 2008)

Cette espèce est originaire de Chine centrale. On la retrouve dans les provinces du
Gansu, du Hubei, du Shaanxi, du Sichuan, du Yunnan. (World Health Organization, 2002)
(Missouri Botanical Garden , 2008)

4.4.1.1.2.4. Photo

Figure 116 : Angelica sinensis (Wei, 1995)

162
Figure 117 : plante sèche, Angelica sinensis (photo : Emilie Coste)

4.4.1.1.2.5. Utilisation

 Partie utilisée

Les racines sont fréquemment utilisées dans la médecine traditionnelle chinoise


sous le nom de « Dang Gui». (Missouri Botanical Garden , 2008)

Cette racine est récoltée à la fin de l’automne, débarrassée des fibrilles et séchée à
feu doux ou par fumigation. La drogue est inscrite à la pharmacopée chinoise. Elle est
utilisée crue sans préparation, découpée en morceaux, mélangée à du vin ou grillée avec
ce dernier. (Chen, 2003) (Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996)

163
 Monographie de la pharmacopée européenne 11ème édition :

 Définition

Racine entière ou fragmentée, fumée et séchée, débarrassée des radicelles, d’angelica


sinensis (oliv.) Diels, récoltée à la fin de l’automne.
Teneur : au minimum 0,050 pour cent d’acide trans-férulique (c10h10o4 ; mr 194,2) (drogue
desséchée).

 Identification

A. Racine pivotante se ramifiant rapidement en 10, ou plus, racines principales coniques ;


l’ensemble mesure environ 15-25 cm de long. La souche, annelée, mesure environ 1,5-
4 cm de diamètre ; son extrémité, obtuse et arrondie, présente des restes vert-jaune de
tiges et de pétioles de feuilles. La surface externe, jaune-brun clair ou brun foncé, est
bosselée, irrégulièrement striée longitudinalement et présente des cicatrices de racines
secondaires et des marques transversales ressemblant à des lenticelles. Les racines
ramifiées sont larges dans leur partie supérieure (0,3-1 cm de diamètre) et minces dans
leur partie inférieure ; elles sont le plus souvent tordues et présentent peu de cicatrices
de racines secondaires. La texture est friable. La cassure, blanc-jaune ou brun-jaune,
montre une écorce épaisse présentant quelques crevasses et de nombreuses
ponctuations brunes dues aux canaux sécréteurs. Le cambium apparaît sous forme d’un
anneau brun-jaune. Le bois est de couleur claire.
Les racines fragmentées se présentent sous forme de lamelles longitudinales d’environ
1,5-2 mm d’épaisseur ; elles mesurent 1,5-4 cm de large au niveau de la souche et 10-
15 cm de long.

B. Examen microscopique. La poudre est blanc-jaune. Examinez au microscope en


utilisant de la solution d’hydrate de chloral. La poudre présente les éléments suivants :
des vaisseaux de bois réticulés ou scalariformes pouvant atteindre 80 µm de diamètre,
libres ou associés par 2 ou 3 et accompagnés de cellules de parenchyme ligneux à parois
épaissies ; de nombreux fragments de parenchyme à cellules ovoïdes ; des fragments de
suber orange, composés de plusieurs assises de cellules superposées, plus ou moins
rectangulaires vues de face ; de très petits cristaux prismatiques d’oxalate de calcium,
visibles en lumière polarisée, présents dans le suber ; de rares canaux sécréteurs, le plus
souvent brisés, à contenu jaune-orangé, pouvant atteindre 170 µm de diamètre.
Examinez au microscope en utilisant une solution de glycérol à 50 pour cent V/V ; la
poudre présente des grains d’amidon de petite taille (moins de 10 µm), simples, arrondis
ou ovoïdes, le plus souvent inclus dans des cellules de parenchyme.

C. Examinez les chromatogrammes obtenus dans l’essai des autres espèces officinales
d’Angelica, Levisticum et Ligusticum.

Résultats A : voir ci-après la séquence des bandes présentes dans les chromatogrammes
obtenus avec la solution témoin et la solution à examiner. Par ailleurs, d’autres bandes de
faible fluorescence peuvent être présentes dans le chromatogramme obtenu avec la
solution à examiner.

164
 Plaque de CCM sous UV 365 nm :
Haut de la plaque
Une bande de fluorescence
(Z)-Ligustilide : une bande de
blanc-bleu marquée ((Z)-
fluorescence blanc-bleu
ligustilide)
_______ _______
Osthole : une bande de
fluorescence bleue
Impératorine : une bande de
fluorescence blanchâtre
_______ _______
Solution témoin Solution à examiner

Résultats B : voir ci-après la séquence des bandes présentes dans les chromatogrammes
obtenus avec la solution témoin et la solution à examiner. Par ailleurs, d’autres faibles
bandes d’atténuation de fluorescence peuvent être présentes dans le chromatogramme
obtenu avec la solution à examiner.

 Plaque de CCM sous UV 254 nm :


Haut de la plaque
(Z)-Ligustilide : une bande de Une bande de fluorescence
fluorescence bleue bleue marquée ((Z)-ligustilide)
Une faible bande d’atténuation
de fluorescence
_______ _______
Osthole : une bande Une faible bande d’atténuation
d’atténuation de fluorescence de fluorescence
Impératorine : une bande
d’atténuation de fluorescence
_______ _______
Solution témoin Solution à examiner

 ESSAI

Autres espèces officinales d’Angelica, Levisticum et Ligusticum. Chromatographie sur


couche mince.
Solution à examiner. A 1 g de racine d’angelica sinensis pulvérisée, ajoutez 4 mL
d’heptane, bouchez et traitez aux ultrasons pendant 5 min. Centrifugez et utilisez
le surnageant.
Solution témoin. Dissolvez 1 mg de (Z)-ligustilide, 1 mg d’impératorine et 1 mg
d’osthole dans 10 mL de méthanol.
165
Plaque : plaque au gel de silice F254 pour CCM (2-10 µm).
Phase mobile : acide acétique glacial, acétate d’éthyle, toluène (1:10:90 V/V/V).
Dépôt : 4 µL en bandes de 8 mm.
Développement : sur un parcours de 6 cm.
Séchage : à l’air.
Détection A : examinez en lumière ultraviolette à 365 nm.
Résultats A : le chromatogramme obtenu avec la solution à examiner ne présente pas de
bande de fluorescence bleue intense au niveau ou au-dessous de la bande due à
l’osthole dans le chromatogramme obtenu avec la solution témoin.
Détection B : examinez en lumière ultraviolette à 254 nm.
Résultats B : le chromatogramme obtenu avec la solution à examiner ne présente pas de
bande d’atténuation de fluorescence au niveau ou au-dessous de la bande due à
l’impératorine dans le chromatogramme obtenu avec la solution témoin.

(Pharmacopée européenne, 2012)

 Pharmacopée Française 11ème édition :

Les racines d’Angelica sinensis sont citées dans la liste A des plantes médicinales
utilisée en médecine traditionnelle chinoise. (Pharmacopée française, 2013)

 Usage thérapeutique :

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La racine d’Angelica sinensis ou « Dang Gui » est utilisée en médecine


traditionnelle chinoise. Sa saveur est piquante et douce et sa nature est tiède. Les
méridiens destinataires sont les méridiens du cœur, du foie et de la rate. (Pinkas M.,
1996) . Son mode d’action est de tonifier et activer le sang, régulariser les menstruations,
calmer les douleurs, humecter les intestins, et favoriser la défécation. (Guillaume G.,
2009)

Les indications en médecine traditionnelle chinoise sont :


- Les troubles menstruels, les dysménorrhées et les aménorrhées
- Les anémies et douleurs abdominales
- Les arthralgies et blessures traumatiques
- L’angine de poitrine et les maladies coronariennes
- La constipation chez les personnes âgées, ou due à la sécheresse de
l’intestin (Chen, 2003) (Pinkas M., 1996)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Les composants caractéristiques de Angelica sinensis sont les phtalides tel que le
ligustilide, le (Z)-ligustilide, le (Z)-6,7-epoxyligustilide, l’angelicide, le (Z)-
butylidenephthalide, le butylphtalide ou bien l’Anhydride 2,4-dihydrophthalicque qui sont

166
les principaux composants de la fraction d'huile essentielle extraite des racines. (World
Health Organization, 2002)

Le constituant chimique majeur des racines est le ligustilide, qui peut représenter
plus de 5% du poids de la racine.

Figure 118 : ligustilide, composant chimique majeur de la racine d'Angelica sinensis

Les phtalides sont des relaxants du muscle trachéal et ont un effet


antiasthmatique démontré chez le cobaye.

D'autres éléments caractéristiques de l'huile ont été identifiés comme étant des
terpènes (β-cadinène, carvacrol et cis-β-ocimène).

On remarque aussi la présence d’acide férulique qui a une action stimulante des
macrophages phagocytaires chez l’animal ainsi que la prolifération de l’activité des
lymphocytes spléniques. Il a aussi une activité inhibitrice des contractions utérine
spontanée chez la ratte et une inhibition de la cyclooxygénase (Pinkas M., 1996) .

Les constituants non volatils rapportés sont des phénylpropanoïdes, des


benzénoïdes et des coumarines (angelol G, angelicone et umbelliférone).

Des fractions de polysaccharides de faible masse moléculaire ont également été


rapportées. Ils auraient un effet stimulant de l’hématopoïèse chez la souris ainsi qu’un
effet radio protecteur (Li Y., 2009) (Suna Y., 2005).

167
Figure 119 : composants chimiques d’Angelica sinensis (World Health Organization, 2002)

Une étude réalisée sur des rates ayant subi une ovariectomie et à qui on a
administré un extrait d’Angelica sinensis a montré une activité ostrogénique par une
modification des taux de LH sanguin ainsi qu’une modification des épithéliums vaginaux
et utérins des sujets. Ceci permet une première mise en évidence des usages traditionnels
de la racine Dang Gui en médecine traditionnelle chinoise dans les troubles féminins
(Circosta C., 2006). Cependant une étude randomisée sur des femmes ménopausées n’a
pas montré de meilleure efficacité sur les troubles liés à la ménopause après
l’administration d’Angelica sinensis. (Taylor, 2012)

4.4.1.1.2.6. Dosage et posologie

La posologie est de 3 à 12 grammes en décoction, et 1 à 3 grammes en poudre de


décoction. (Chen, 2003) (Pinkas M., 1996)

4.4.1.1.2.7. Exemple de Spécialités pharmaceutiques et compléments


alimentaires disponibles en France

QUAND ET POURQUOI L'UTILISER ?

Dong Quai (Angelica sinensis) est considéré dans la pratique


traditionnelle chinoise comme la plante de la femme car elle
permet de vivre sereinement sa féminité tout au long de la vie. Elle
contribue au bon fonctionnement du système urogénital et
participe ainsi au bien-être féminin.

COMMENT L'UTILISER ?

1 gélule matin et soir à prendre avant le repas avec un grand verre d’eau. Il est possible
de prendre les 2 gélules en une seule prise journalière.

168
RECOMMANDATIONS

Ne pas dépasser la dose journalière recommandée.


Déconseillé aux femmes enceintes ou allaitantes.
Eviter une exposition prolongée au soleil pendant la durée du traitement (risque de
photosensibilisation en raison de la présence de furocoumarines).
Ne pas utiliser sans avis médical en cas de traitement anticoagulant.
Un complément alimentaire ne doit pas se substituer à une alimentation variée et
équilibrée et à un mode de vie sain.
Ne pas laisser à la portée des jeunes enfants.
A conserver à l’abri de la lumière, de la chaleur et de l’humidité.

INGRÉDIENTS

Poudre de racine de Dong Quai* (Angelica sinensis Diels) : 600mg pour 2 gélules.
- Amidon de maïs - Antiagglomérants : dioxyde de silicium, stéarate de magnésium.
Enveloppe d’origine végétale : hydroxypropylméthylcellulose.
*Obtenue par cryobroyage de racine de Dong Quai.
(Arkopharma)

169
4.4.1.1.3. Bupleurum chinense A. de Candolle - CHAI HU

4.4.1.1.3.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Apiales
Famille : Apiaceae
Genre : Bupleurum
Espèce : Bupleurum chinense A. de Candolle
(IPNI, 2004)

4.4.1.1.3.2. Noms vernaculaires et synonymes

Bupleurum chinense A.DC.


= Bupleurum scorzoneraefolium Willd.
= Bupleurum falcatum L.
Chai Hu (Chinois)
Buplèvre Chinois (Français)
Chinese Thoroughwax
Radix Bupleri

4.4.1.1.3.3. Description botanique

Bupleurum chinense est une plante herbacée mesurant de 50 à 85 cm de haut et


de type vivace.

La racine est grosse, allongée, brune, boisée, généralement ramifiée.

La tige est grêle, solitaire ou à plusieurs ramifications. La plante entière est glabre
et parfois de couleur jaunâtre.

Les feuilles sont alternes, entières et simples. Les feuilles basales sont
oblancéolées ou étroites à elliptiques. Elles mesurent de 4 à 7 cm de long sur 0,6 à 0,8 cm
de larges, la base se rétrécissant en pétiole. L’apex est acuminé. Les feuilles moyennes
sont plus large, linéaires à lancéolées. Elles mesurent 4 à 12 cm sur 0,6 à 1,8 cm. Il y à 7 à
9 nervures, la face inférieure est glauque. Les plus petites feuilles sont présentes à la
partie apicale de la plante.

Les inflorescences sont de nombreuses ombelles de couleur jaune à maturité. Elles


mesurent de 2 à 6 cm de diamètre. Le pédoncule est grêle, on compte de 3 à 8 rayons,
très minces, mesurant 1 à 3 cm de long de façon inégale. Il peut y avoir 2 à 3 bractées (ou
aucune) qui sont linéaires, mesurent 1 à 5 mm sur 0,5 à 1 mm, et présentent 3 nervures. Il
y à 5 bractéoles lancéolées 3 à 3,5 mm sur 0,6 à 1 mm. Les ombellules mesurent 4 à 6 mm
de diamètre et portent 5 à 10 fleurs. Les pétales sont jaunes vif.
170
Le fruit est un diakène oblong, brun, à côtes saillantes et étroitement ailées. Les
ailes sont de couleur brun pâle. Il y a 3 à 4 graines dans chaque sillon, et 4 sur la
commissure.

La floraison a lieu de Juillet à Septembre-octobre, suivie par la fructification.

Le Buplèvre chinois pousse dans les prairies, au bord de ruisseaux, dans les pentes
ensoleillées ou encore au bord de routes, à une altitude de 100-2700 m. Les principaux
lieux de production sont les provinces de Hebei, Hei long jiang, Henan et Hubei.
(Guillaume G., 2009) (Institute of chinese materia medica and china academy of
traditional chinese medicine, 1989) (Missouri Botanical Garden , 2008) (Pinkas M., 1996)
(World Health Organization, 1999)

4.4.1.1.3.4. Photo

Figure 120 : Bupleurum falcatum (EOL, 2013)

Figure 121 : Bupleurum chinense (EOL, 2013)

171
Figure 122 : plante sèche, Bupleurum chinense (photo : Emilie Coste)

4.4.1.1.3.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée est la racine récoltée au printemps ou en automne et séchée au


soleil. Cette racine est coupée en morceau et utilisée crue ou grillée avec du vin ou du
vinaigre. (Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996)

Chai hu (Bupleuri Radix) est représenté dans la pharmacopée chinoise par les
racines de Bupleurum chinense, B. scorzonerifolium, et Bupleurum falcatum. (World
Health Organization, 1999)

 Monographie de la pharmacopée européenne 7 ème édition et


Pharmacopée Française 11ème édition :

Il n’existe pas de monographie inscrite à la pharmacopée européenne ou


française.

Cependant, l’OMS a établit une description générale macroscopique,


microscopique et physico-chimique de la drogue « chai hu » en chinois ou « Radix
bupleuri » en latin. (World Health Organization, 1999)

Description macroscopique de la drogue :

Racine unique ou ramifiée, de forme conique ou cylindrique, de 10-20 cm de longueur et


de 0,5 à 1,5 cm de diamètre. On retrouve de temps en temps des restes de la tige.
L’aspect extérieur est brun à brun clair, parfois marqué de rides profondes. Les racines
sèches se brisent facilement et la fracture laisse une section fibreuse.
172
Description microscopique de la drogue :

La coupe transversale révèle souvent des fissures dans le cortex dont l’épaisseur
atteint un tiers à la moitié du rayon. Le cortex contient des canaux huileux intercellulaires
dispersés de 1,5 à 3,5 mm de diamètre. Les vaisseaux du xylème sont alignés radialement
ou par paquets, avec des groupes de fibres dispersées. La moelle du cylindre central
contient également des canaux d'huile. Les cellules du parenchyme sont remplis de
grains d'amidon et certaines de gouttes d'huile. Les grains d'amidon sont simples, de 2 à
10μm de diamètre.

Description organoleptique de la drogue :

L’odeur est caractéristique, légèrement aromatique, semblable à une légère odeur de


rance. Le goût est légèrement amer.
(World Health Organization, 1999)

 Usage thérapeutique

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La racine de Bupleurum chinense ou « Chai Hu » est utilisée en médecine


traditionnelle chinoise. Sa saveur est piquante et amère et sa nature est légèrement
froide. Les méridiens destinataires sont les méridiens du foie et de la vésicule biliaire
(Pinkas M., 1996). Son mode d’action est d’éliminer la chaleur, débloquer le foie et
éliminer la stagnation et fait remonter le Yang. (Guillaume G., 2009)

Ses indications en médecine traditionnelle chinoise comprennent le traitement de


la grippe avec fièvre et frissons ainsi que les syndromes avec une fièvre alternative
comme dans le paludisme. Chai hu est aussi utilisé contre les douleurs dans la poitrine et
les troubles menstruels. (Tiana RT., 2009)
On prescrit Chai Hu dans les maladies fébriles dues à un refroidissement, les
cholécystites, les hépatites, les troubles des règles ou encore les prolapsus utérin ou anal.
(Pinkas M., 1996)
Il est aussi souvent utilisé pour ses propriétés sédatives en association avec
d’autres plantes médicinales. (Chen L.C., 2009) (Rueda DC., 2012)

L’utilisation de la forme crue calme la fièvre et fait monter le Qi, et celle de la


forme cuite au vinaigre disperse la stagnation du foie. (Chen, 2003)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Les principales actions pharmacologiques sont des actions antipyrétiques,


antibactériennes, antivirales, anti-inflammatoires, cholérétiques, anti-hypertensive, et
une diminution des transaminases hépatiques, du cholestérol et des triglycérides. (Chen,
2003) (World Health Organization, 1999)

La racine de Chai Hu contient différents composées chimiques. On a identifié des


saponosides triterpéniques, les saikosaponines, qui représentent les composés les plus
173
importants et sont pour la plupart anti-inflammatoires. Les saikosaponines A et D
inactivent les virus de la rougeole et de l’herpès et stimulent les lymphocytes B et T.
On a aussi retrouvé d’autres constituants chimiques, comme des polyacétylènes,
des flavonoïdes, des protéines responsables d’un effet mitogène chez les lymphocytes
humain et murin, ou encore des polysaccharides qui sont soit de nature neutre avec une
forte activité anti complément, soit de nature acide avec une activité de prévention de
l’ulcère gastrique expérimental chez la souris. (Pinkas M., 1996)

Figure 123 : saikosaponine (Tiana RT., 2009)

La Saikosaponine-D (SSD) réduit de manière significative le dépôt de collagène de


type I dans le foie et le niveau de l'alanine aminotransférase dans le sérum. De plus, la
SSD diminue le contenu de TGF-β-1 dans le foie et permet d’atténuer les dommages subis
par les hépatocytes à cause stress oxydatif. Le SSD pourrait retarder le développement de
la fibrose hépatique en atténuant les blessures des hépatocytes. (ChemFaces, 2012)

La Saikosaponine-A (SSA) est un comme antioxydant. Une supplémentassion en


curcumine et / ou saikosaponine-A permet de supprimer l'inflammation et la fibrogénèse
hépatique chez les rats.
La Saikosaponine A possède une activité inhibitrice faible sur la libération
d'histamine par les mastocytes de rats au niveau trachéal. Ces résultats indiquent que
saikosaponine-A a une activité inhibitrice contre l'asthme allergique. Cette activité semble
provenir à la fois de l'antagonisme de l'action de l'histamine et de l'inhibition des
médiateurs allergiques.
La Saikosaponine-A en quantités 50-μg/ml inhibe la croissance cellulaire et la
synthèse de l'ADN de toutes les lignées cellulaires testées. (ChemFaces, 2012)
Il a aussi été montré que certaines saikosaponines extraites de la racine de Bupleurum
chinense inhibent in vitro l’activité des ostéoclastes et ceci de façon significative. (Yu JQ.,
2013)

Une autre des actions pharmacologiques de Bupleurum chinense est un effet


antibactérien, et notamment sur Helicobacter pylori. (Yang Li, 2005) (Chen, 2003)

4.4.1.1.3.6. Dosage et posologie

La posologie est de 3 à 10 grammes en décoction ou 0,5 à 2 grammes en poudre


de décoction. (Chen, 2003) (Guillaume G., 2009)

174
4.4.1.1.4. Glehnia littoralis Fr. Schmidt ex Miq. - BEI SHA SHEN

4.4.1.1.4.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Apiales
Famille : Apiaceae
Genre : Glehnia
Espèce : Glehnia littoralis F Schmidt ex Miq.
(IPNI, 2004)

4.4.1.1.4.2. Noms vernaculaires et synonymes

Glehnia littoralis Fr. Schmidt ex Miquel


Phellopterus littoralis (F. Schmidt ex Miquel) Benth. Et Hook.f.
Bei Sha Shen (chinois)
Gléhnie des plages (français)
Coastal glehnia (anglais)
Radix Glehniae

4.4.1.1.4.3. Description botanique

La gléhnie des plages est une plante vivace de 5 à 30 cm de haut entièrement


pubescente.

La racine est un rhizome pivotant allongé, de forme cylindrique ou fusiforme,


mesurant de 20 à 70 cm de long sur 0,5 à 1,5 cm de diamètre, et de couleur blanc
jaunâtre et à la surface souvent exfoliée.

Les feuilles sont peu nombreuses, réunies à la base de la plante. Elles sont
alternes, épaisses et brillantes, de couleurs vert à jaune. Elles présentent un long pétiole
rougeâtre et mesurent de 5 à 20 cm de long. Elles sont de forme triangulaire
profondément découpées en folioles souvent trilobées, elliptiques, épaisses, plus ou
moins arrondies au sommet et irrégulièrement denticulées.

Les inflorescences sont des ombelles de petites fleurs blanches de 3 à 6 cm de


large porté par un pédoncule de 2 à 6 cm. Les ombelles portent de 8 à 16 rayons
mesurant 1 à 3 cm de façon inégales. Il y des bractéoles linéaires à lancéolées. Chaque
rayon porte 15 à 20 pédicelles très courts soutenant une fleur blanche ayant un calice de
0,5-1 mm.

Le fruit est un diakène pubescent à côtes saillantes mesurant de 6 à 13 mm de


long sur 6 à 10 mm de large. (Institute of chinese materia medica and china academy of
traditional chinese medicine, 1989) (Missouri Botanical Garden , 2008) (Pinkas M., 1996)
175
La floraison et la fructification ont lieu de juin à août.

On retrouve cette plante sur les plages de sable fin, et elle est aussi cultivée dans
des sols sableux entre 50-100 m d’altitude. (Missouri Botanical Garden , 2008)

Glehnia littoralis est originaire des dunes côtières d’extrême orient (Chine : Fujian,
Guangdong, Hebei, Jiangsu, Liaoning, Shandong, Taiwan, Zhejiang) mais on la retrouve
aussi sur les côtes pacifiques de l’Amérique du Nord. (Guillaume G., 2009) (Missouri
Botanical Garden , 2008) (Pinkas M., 1996)

4.4.1.1.4.4. Photo

Figure 124 : Glehnia littoralis (EOL, 2013)

Figure 125 : plante sèche, Glehnia littoralis (photo : Emilie Coste)

176
4.4.1.1.4.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée en thérapeutique est la racine de Glehnia littoralis. Elle est


récoltée en été et en automne, nettoyée des fibres, ébouillantée, débarrassée de l’écorce
et du liège puis coupée en morceaux et séchée au soleil. (Chen, 2003)

 Monographie de la pharmacopée européenne 7 ème édition et


Pharmacopée Française 11ème édition :

Il n’existe pas de monographie de Glehnia littoralis inscrite à la pharmacopée


européenne ou française.

 Usage thérapeutique :

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La racine de Glehnia littoralis ou « Bei Sha Shen » est utilisée en médecine


traditionnelle chinoise et est inscrite à la pharmacopée chinoise. Sa saveur est douce et
légèrement amère et sa nature est fraîche. Les méridiens destinataires sont les méridiens
des poumons et de l’estomac. (Pinkas M., 1996) . Son mode d’action est de tonifier le Yin,
humecter les poumons, engendrer les liquides et favoriser l’action de l’estomac.
(Guillaume G., 2009)

En médecine traditionnelle chinoise, la plante est considérée comme un tonique


de l’estomac. Elle favorise les sécrétions et permet d’humecter les poumons.
Les racines sont utilisées en médecine traditionnelle chinoise pour traiter les toux
sèches et les aphonies ou les expectorations visqueuses ou sanglante accompagnées d’un
état d’épuisement. Elles sont aussi indiquées dans les syndromes d’altération des
sécrétions, la constipation par déshydratation et la soif. (Chen, 2003) (IMTC, 2010) (Pinkas
M., 1996)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

La drogue contient des coumarines telles que l’osthénol-7-0-β-gentobioside et des


furocoumarines telles que l’isoimpératorine, l’impératorine, le bergaptène ou la
phélloptérine. Les compositions qualitative et quantitative de la plante peuvent varier
selon l’habitat de la plante. On a aussi signalé la présence de polysaccharides à forte
activité immunosuppressive chez la souris et actifs aussi in vitro sur les lymphocytes
humains. (Pinkas M., 1996)

Différentes études menées sur Glehnia littoralis ont montré des effets
antioxydant, anti-tumoral, anti-amnésique, une favorisation de la circulation sanguine, un
effet immunomodulateur et une activité anti- microbienne.
La quercétine, l’isoquercétine, la rutine, l'acide chlorogénique, et l'acide caféique
ont été isolés comme les principaux constituants anti- oxydants dans les parties
souterraines de la plante.
177
Figure 126 : imperatorine

En outre, l’imperatorine et l’isoimperatorine, qui sont les principales coumarines à


la fois de la racine et du fruit de Glehnia littoralis, présentent une activité anti- tumorale.
Le ferulate et la polyine ont été signalés respectivement comme composés anti-
amnésiques et anti-microbiens dans Glehnia littoralis. (Yoon T., 2010)

D’autres résultats indiquent que l’extrait de Glehnia littoralis a un effet inhibiteur


in vivo et in vitro sur une réaction inflammatoire et est un agent thérapeutique possible.
Les résultats suggèrent que les propriétés anti-inflammatoires de Glehnia littoralis
pouvent résulter de l'inhibition des médiateurs pro-inflammatoires, tels que le NO, la
PGE2, le TNF-α, ou l’IL-1β et par l’inhibition des voies mitogènes du NF-κB et de la MAPK
(mitogen-activated protein kinase) (Yoon T., 2010).

L’extrait méthanolique de la racine de Glehnia littoralis a montré des propriétés


inhibitrices contre Pseudomonas aeruginosa, Escherichia coli, Staphylococcus aureus,
Bacillus subtilis, et Candida albicans. (Matsuura H., 1996)

L’extrait aqueux de Glehnia littoralis présente aussi une activité anti-oxydante


permettant de lutter contre l’hémolyse d’érythrocytes in vitro et la peroxydation lipidique
in vitro. (Nga TB., 2004)

4.4.1.1.4.6. Dosage et posologie

La posologie en médecine traditionnelle chinoise est 10 à 15 grammes en


décoction ou 0.5 à 2 grammes en poudre de décoction. (Chen, 2003)

178
4.4.1.1.5. Ligusticum wallichii Franch. – CHUAN XIONG

4.4.1.1.5.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Apiales
Famille : Apiaceae
Genre : Ligusticum
Espèce : Ligusticum wallichii Franchet
(IPNI, 2004)

4.4.1.1.5.2. Noms vernaculaires et synonymes

Ligusticum wallichii Franchet (latin)


= Selinum wallichianum
= Ligusticum chuanxiong Hort.
Chuan Xiong (chinois)
Livèche de Szechuan (français)
Szechuan lovage root (anglais)
Radix Ligustici wallichii (Latin drogue)

4.4.1.1.5.3. Description botanique

Ligusticum wallichii est une plante annuelle mesurant de 0,5 à 1 m de haut. Sa


période de croissance s’étale sur toute une année, de l’ensemencement en aout, jusqu'à
la récolte du rhizome fin mai de l’année suivante. (Li W., 2012)

La racine est un rhizome tortueux et portant de nombreux nœuds gonflés et


rapprochés.

La tige est simple, droite, et striée. Elle porte des feuilles fortement découpées
caractéristiques de la famille des Apiaceae. Les feuilles basales sont pétiolées avec un
pétiole de 10 à 20 cm, alors que les feuilles caulinaires sont sessiles. Les bords des feuilles
sont irrégulièrement dentés.

L’inflorescence est une ombelle terminale ou latérale de petites fleurs blanches de


6 à 8 cm de diamètre.

Cette plante pousse dans les forêts et en montagne, dans les pentes herbeuses et
humides, à une altitude de 500 à 2700 m.

On la retrouve cultivée dans différente provinces de Chine notamment dans les


provinces de Gansu, Guizhou, Henan, Hubei, Jiangxi, Nei Mongol, du Shaanxi, du Sichuan,
du Yunnan.(Missouri Botanical Garden , 2008) (Pinkas M., 1996)
179
4.4.1.1.5.4. Photo

Figure 127 : Ligusticum wallichii

Figure 128 : Plante sèche, Ligusticum Wallichii (photo : Emilie Coste)

4.4.1.1.5.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée en médecine traditionnelle chinoise est le rhizome récolté à la fin


du mois de mai puis séché en le réchauffant et utilisé humidifié avant emploi. Il peut être
utilisé tel quel ou grillé avec du vin ou du son. (Guillaume G., 2009)

180
 Monographie de la pharmacopée européenne 7 ème édition et
Pharmacopée Française 11ème édition :

Il n’y a pas de monographie inscrite à la pharmacopée française ou européenne


pour la racine de Ligusticum wallichii.

 Usage thérapeutique :

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La racine de Ligusticum wallichii ou « Chuan Xiong » est utilisée en médecine


traditionnelle chinoise. Sa saveur est piquante et amère et sa nature est tiède. Les
méridiens destinataires sont les méridiens du foie, de la vésicule biliaire et de l’enveloppe
du cœur. (Pinkas M., 1996) . Son mode d’action est de calmer les douleurs, disperser le
vent et activer le sang et l’énergie. (Guillaume G., 2009)

Cette racine est un remède majeur de la pharmacopée chinoise. Elle est utilisée en
médecine traditionnelle chinoise dans la protection cardio-vasculaire et est largement
utilisée dans les prescriptions pour le traitement de l'athérosclérose, la formation de
thrombus, les AVC ischémiques, l'angine de poitrine, et l'hypertension, en raison de sa
réputation en Chine de faciliter la circulation du sang et disperser la stase du sang.
Elle a également des propriétés antioxydantes, neuroprotectrices et anti-
inflammatoires.
Ligusticum wallichii est classiquement prescrite pour des maux de tête, des
douleurs abdominales, les arthralgies et des troubles menstruels qui sont dus à une stase
sanguine. (Chen, 2003) (Guillaume G., 2009) (Sinclair, 1998)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Les composants chimiques sont, entre autre, des huiles essentielles contenant du
butylphtalide et du ligustilide, un phénol, l’acide ferulique et un alcaloïde, le tetraméthyl-
pyrazine. (Chen, 2003) (Sinclair, 1998)

Figure 129 : acide ferulique (Sinclair, 1998)

Des études d’investigation sur l’acide ferulique ont indiqué qu'il pourrait
considérablement améliorer la fluidité du sang, inhiber l'agrégation des plaquettes,
diminuer les lipides sériques, prévenir la formation de thrombus, et présente une forte
activité antioxydante. Ce qui permet de corréler la composition chimique avec son
utilisation dans les maladies cardiovasculaires en médecine traditionnelle chinoise. (Li W.,
2012)

181
Figure 130 : E-ligustilide et Z-ligustilide (Li W., 2012)

Parmi les phtalides présents dans l’huile essentielle (HE), le constituant


biologiquement actif principal est le ligustilide qui représente 67% des composants de
l’HE (Hong Z., 2012). Il est démontré qu'il possède des propriétés vasodilatatrice,
antiasthmatique, antiagrégant plaquettaire, analgésique, anti thrombotique, ou encore
myorelaxant à action centrale (Li W., 2012).
D’autres études ont montré un effet protecteur contre l’hypo-perfusion et
l’ischémie cérébrale ainsi qu’un effet anti-inflammatoire par une action inhibitrice in vitro
sur le TNF-α. (Li W., 2012)

Figure 131 : tetraméthyl-pyrazine (Li W., 2012)

Le tetraméthyl-pyrazine est un agent actif contre l’agrégation des plaquettes, un


vasodilatateur avec une activité de blocage des canaux calciques, et un piégeur d'anion
superoxyde, agents responsables du stress oxydatif. (Li W., 2012)

Ligusticum wallichii contient aussi des céramides et des cérébrosides actif sur la
régulation de la croissance cellulaire ainsi que des polysaccharides ayant une action
antioxydante et cytotoxique. (Li W., 2012)

Un effet antiasthmatique a été montré par une étude sur des personnes
asthmatiques, qui après 1 mois de traitement par la plante ont eu leur VEMS (Volume
Expiratoire Maximal par Seconde) augmenter significativement. (Huntley A., 2000)

4.4.1.1.5.6. Dosage et posologie

La posologie est de 3 à 10 g par jour en poudre. (Guillaume G., 2009) (IMTC, 2010)

182
4.4.1.1.6. Notopterygium incisium Ting. ex H.T.Chang – QIANG HUO

4.4.1.1.6.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Apiales
Famille : Apiaceae
Genre : Notopterygium
Espèce : Notopterygium incisum Ting. ex H.T.Chang
(IPNI, 2004)

4.4.1.1.6.2. Noms vernaculaires et synonymes

Notopterygium incisum Ting ex H.T.Chang (Latin)


Qiang Huo (chinois)
Notopterygii rhizoma seu radix (Latin drogue)

4.4.1.1.6.3. Description botanique

Le Notopterygium incisium est une herbacée vivace par un rhizome. Elle mesure
de 60 à 120 cm de hauteur.

La racine est brun foncé et porte souvent des cicatrices noueuses marquées. Le
rhizome principal se développe à l’horizontal et donne des racines secondaires plus
petites. De ce rhizome poussent une ou plusieurs tiges qui donneront une plante en
surface. Le rhizome est fortement aromatique.

La tige est caractéristique de la famille des Apiaceae. Elle présente des stries
longitudinales et porte des feuilles plus grandes à la base de la plante et de plus en plus
petites vers l’apex.

Les feuilles sont portées par un pétiole fortement engainant sur la tige et assez
long puisqu’il mesure de 3 à 12 cm. Elles sont de forme pennatiséquée et fortement
découpées. Les folioles sont de forme oblongue à oblong-ovale avec un apex aigu et
mesurent de 2 à 5 cm de long sur 0,5 à 2 cm de large. La marge est dentée.

L’inflorescence est une ombelle de 3 à 13 cm de diamètre composée de 7 à 20


rayons de longueur équivalente de 2 à 10 cm. On retrouve de 3 à 6 bractées à la base des
rayons de l’ombelle. Chaque rayon de l’ombelle porte une ombellule composée de
nombreux pédicelles de 5 à 10 mm de long portant de toutes petite fleurs de couleur
blanc-verdâtre. Les sépales du calice sont ovales-triangulaires, de 0,3 à 5 mm. Les pétales
sont ovales à oblongues-ovales, et mesurent environ 1,5 mm sur 1 mm, avec l’apex obtus.

Le fruit est un akène oblong-ellipsoïde renfermant les graines dans ses sillons.
183
La floraison a lieu au mois de juillet et d’août suivie de la fructification en août et
septembre.

Le Notopterygium incisium pousse naturellement à une altitude de 1600 à 5000


mètres, le plus souvent aux lisières de forêts et dans les broussailles qui bordent les
prairies des pentes élevées. Il est aussi cultivé dans les provinces de Sichuan, Gansu et
Yunnan.

4.4.1.1.6.4. Photo

Figure 132 : Notopterygium incisium (EOL, 2013)

Figure 133 : Plante sèche : Notopterygium incisium (photo : Emilie Coste)

184
4.4.1.1.6.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée est la racine et le rhizome de la plante. Celle-ci est récoltée à


l’automne dans le centre ouest de la chine. Elle est séchée et coupée en morceaux assez
gros puis découpée en rondelle pour être employée crue en médecine traditionnelle
chinoise.

La pharmacopée chinoise admet deux espèces sous la dénomination Quian huo :


- Notopterygium forbesii H de Boiss.
- Notopterygium incisium Ting ex H.T.Chang

 Monographie de la pharmacopée européenne 7ème édition et


Pharmacopée Française 11ème édition :

La racine de Notopterigium incisium de possède pas de monographie inscrite à la


pharmacopée française ou européenne.

 Usage thérapeutique :

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La racine de Notopterigium incisium ou « Qiang huo » est utilisée en médecine


traditionnelle chinoise. Sa saveur est piquante et amère et sa nature est tiède. Les
méridiens destinataires sont les méridiens des reins et de la vessie. (Pinkas M., 1996) .
Son mode d’action est de calmer les douleurs des parties supérieures du corps, disperser
le vent et éliminer l’humidité. (Guillaume G., 2009)

Les indications en médecine traditionnelle chinoise sont :


- Les syndromes de type vent-froid avec fièvre et aversion du froid
- Les douleurs de la nuque, les céphalées et algies intenses de la moitié
supérieure du corps.
- Les courbatures et les douleurs articulaires scapulo-dorsales.

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

On retrouve comme composants chimiques une huile essentielle, composée


notamment d’α-pinène et de β-pinène, des acides organiques tels que l’acide palmitique,
stéarique, oléique ou linolénique ainsi que de l’acide ferulique, des alcaloïdes et des
coumarines telles que l’isoimpératorine, l’impératorine, et le notopterol. (Chen, 2003)
(Fuquan J., 2007)

185
Figure 134 : 1 : acide ferulique, 2 : imperatorine, 3 : isoimperatorine (Fuquan J., 2007)

4.4.1.1.6.6. Dosage et posologie

La posologie est de 3 à 10 grammes par jour en décoction et 0.6 à 2 grammes en


poudre de décoction. (IMTC, 2010) (Guillaume G., 2009)

186
4.4.1.2. Araliaceae

4.4.1.2.1. Acanthopanax senticosus Harms. - CI WU JIA

4.4.1.2.1.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Apiales
Famille : Araliaceae
Genre : Acanthopanax
Espèce : Acanthopanax senticosus (Rupr. Ex Maxim.) Harms
(IPNI, 2004)

4.4.1.2.1.2. Noms vernaculaires et synonymes

Acanthopanax senticosus (Rupr. Ex Maxim.) Harms


= Eleutherococcus senticosus (Ruprecht & Maximowicz) Harms.
Ci Wu Jia (chinois)
Ginseng sibérien (français)
Cortex radicis acanthopanacis (Latin drogue)

4.4.1.2.1.3. Description botanique

Le Ginseng sibérien est un arbuste épineux rustique. Il mesure couramment de 2 à


3 m de haut et peut aller jusqu’à 6 m. Il possède de nombreuses branches dispersées,
minces, cylindriques, et portant des épines.

Il est vivace par un rhizome de couleur brun foncé à noir, noueux et


irrégulièrement cylindrique de 1.5 à 4 cm de diamètre.

Les feuilles sont composée-palmées, longuement pétiolées. Elles mesurent de 3 à


12 cm, avec parfois avec de fins aiguillons aux extrémités. Le pétiole mesure de 1,2 à 2
cm, et est généralement brunâtre et pubescent. Les folioles sont au nombre de 3 à 5. Ils
sont de forme elliptique-obovales ou oblongs, et mesurent 5 à 13 cm sur 3 à 7 cm. Leur
aspect ressemble à du papier. La face inférieure est pubescente sur les nervures. Il y a 6
ou 7 paires de nervures secondaires, bien visibles sur les deux faces. La base est
largement cunéiforme, et l’apex courtement acuminé ou acuminé.

L’inflorescence est terminale, il s’agit d’une ombelle solitaire ou composée, portée


sur des pousses feuillues. Généralement, 2 à 6 ombelles sont regroupées. Le pédoncule
mesure de 5 à 7 cm. Il est glabre. Les pédicelles font 1 à 2 cm, et sont glabres ou
légèrement pubescents à la base. Le calice porte généralement 5 dents discrètes et
glabres. La corolle et de couleur violet-jaune. L’ovaire à 5 carpelles et les styles sont
réunis en une colonne.

187
Les fruits sont des baies ovoïdes et globuleuses de 8 mm de diamètre. Les styles
sont persistants. (Guillaume G., 2009) (Missouri Botanical Garden , 2008) (Pinkas M.,
1996)
La floraison a lieu entre Juin et Juillet, et la fructification entre août et octobre.

Le ginseng sibérien pousse généralement le long des champs, des broussailles, des
forêts, au bord des routes, et en dessous de 2000 m d’altitude.

Il est retrouvé de façon très abondante en Sibérie, d’où son nom, ainsi qu’en
Corée, au Japon et en Chine où il est récolté pour être utilisé en médecine traditionnelle.
On le retrouve dans les provinces de Hebei, Heilongjiang, Henan, Jilin, Liaoning, N
Shaanxi, Shanxi, et Sichuan. (Guillaume G., 2009) (Huang LZ., 2011) (Missouri Botanical
Garden , 2008)

4.4.1.2.1.4. Photo

Figure 135 : Eleutherococcus senticosus ou Acanthopanax senticosus (Alternative Medicine Review, 2006)

Figure 136 : plante sèche, Acanthopanax senticosus (photo : Emilie Coste)

188
4.4.1.2.1.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée en médecine traditionnelle chinoise est la partie souterraine


comprenant le rhizome et la racine.
Apres la récolte, réalisée en hiver, les racines sont nettoyées, séchées et coupées
en morceaux avant d’être utilisées telles qu’elles. (Pinkas M., 1996)

 Monographie de la pharmacopée européenne 7ème édition :

 Définition

Organes souterrains séchés, entiers ou coupés, d’Eleutherococcus senticosus (Rupr. et


Maxim.) Maxim.
Teneur : au minimum 0,08 pour cent pour la somme de l’éleuthéroside B (Mr 372,4) et de
l’éleuthéroside E (Mr 742,7).

 Identification

A. Le rhizome noueux, de forme cylindrique irrégulière, possède un diamètre de 1,5 cm à


4,0 cm ; la surface brun-gris à brun-noir est rugueuse et sillonnée de rides longitudinales ;
l’écorce, d’une épaisseur d’environ 2 mm, adhère étroitement au xylème ; le bois de cœur
est brun clair et l’aubier jaune pâle ; la cassure présente de courtes fibres fines dans
l’écorce et est grossièrement fibreuse au niveau de la partie interne du xylème. Le
rhizome porte sur sa face inférieure de nombreuses racines cylindriques, noueuses, d’une
longueur de 3,5 cm à 15 cm et d’un diamètre de 0,3 cm à 1,5 cm ; leur surface lisse est
brun-gris à brun-noir ; l’écorce, d’une épaisseur d’environ 0,5 mm, adhère étroitement au
xylème jaune pâle ; la cassure est légèrement fibreuse ; aux endroits où la couche externe
a été arrachée, la surface apparente présente une coloration brun-jaune.

B. Réduisez l’éleuthérocoque en poudre. La poudre est brun-jaune. Examinez au


microscope en utilisant de la solution d’hydrate de chloral. La poudre présente : de
nombreux groupes de fibres lignifiées, à paroi épaisse ; des fragments de vaisseaux
réticulés ou ponctués à large lumen ; des groupes de canaux sécréteurs, d’un diamètre
pouvant atteindre 20 µm, à contenu marron ; des cellules parenchymateuses contenant
des macles d’oxalate de calcium de 10 µm à 50 µm de diamètre. Examinez au microscope
en utilisant une solution de glycérol à 50 pour cent V/V. La poudre présente de petits
grains d’amidon de forme arrondie à légèrement angulaire, simples ou composés de
2 à 3 éléments.

C. Chromatographie sur couche mince.

Solution à examiner. A 1,0 g d’éleuthérocoque pulvérisé, ajoutez 10 mL d’alcool à


50 pour cent V/V et chauffez à reflux pendant 1 h. Refroidissez et filtrez.
Evaporez le filtrat à siccité au bain-marie. Reprenez le résidu dans 2,5 mL d’un
mélange de 5 volumes d’eau et de 20 volumes d’alcool à 50 pour cent V/V et
filtrez.

189
Solution témoin. Dissolvez 2,0 mg d’esculine et 2,0 mg de catalpol dans 20 mL d’un
mélange de 2 volumes d’eau et de 8 volumes d’alcool à 50 pour cent V/V.
Plaque : plaque au gel de silice pour CCM.
Phase mobile : eau, méthanol, chlorure de méthylène (4:30:70 V/V/V).
Dépôt : 20 µL, en bandes.
Développement : sur un parcours de 10 cm.
Séchage : à l’air.
Détection A : examinez en lumière ultraviolette à 365 nm.
Résultats A : le chromatogramme obtenu avec la solution témoin présente une bande de
fluorescence bleue (esculine) dans sa moitié supérieure.
Détection B : pulvérisez de la solution d’aldéhyde anisique. Examinez à la lumière du jour,
en chauffant à 100-105 °C pendant 5-10 min.
Résultats B : voir ci-après la séquence des bandes présentes dans les chromatogrammes
obtenus avec la solution témoin et la solution à examiner. Par ailleurs, d’autres
bandes de faible intensité sont présentes dans le chromatogramme obtenu avec
la solution à examiner.

 Plaque de CCM sous UV 365 nm

Haut de la plaque
Une bande brune
(éleuthéroside B)
Esculine : une bande de
fluorescence bleue
(marquée à 365 nm)
Une bande brun-rouge
(éleuthéroside E)
_______ _______
Catalpol : une bande brun-
violet
_______ _______
2 bandes brunes
Solution témoin Solution à examiner

(Pharmacopée européenne, 2012)

 Pharmacopée Française 11ème édition :

Les parties souterraines d’Acanthopanax senticosus ou Éleuthérocoque sont citées


dans la liste A des plantes médicinales utilisées en médecine traditionnelle chinoise et en
médecine traditionnelle européenne. (Pharmacopée française, 2013)

190
 Usage thérapeutique :

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

L’écorce de la racine d’Acanthopanax senticosus ou « Ci Wu Jia » est utilisée en


médecine traditionnelle chinoise. Sa saveur est piquante et légèrement amère et sa
nature est froide. Les méridiens destinataires sont les méridiens des reins et du foie.

La médecine traditionnelle chinoise fait appel à l’éleuthérocoque pour ses


propriétés toniques et stimulantes. Il permet une amélioration des défenses
immunitaires. On l’utilise en prévention des rhumes.
Il est également utilisé pour traiter les lombalgies chez les sujets âgés en raison des
propriétés anti-inflammatoires. (Pinkas M., 1996)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Cette plante médicinale est riche en composés phénoliques tels que


l’éleuthéroside B (syringine) et l’éleuthéroside E qui sont considérés comme les plus actifs
constituants responsables des diverses propriétés pharmacologiques d’Acanthopanax
senticosus. Ces composés phénoliques possèdent entre autres des propriétés anti-stress,
antioxydant et des effets anti-inflammatoires.

D'autres composés bioactifs comme des saponines triterpéniques (par exemple le


ciwujianoside qui a une activité anti IgE), des flavonoïdes, des lignanes, des
polysaccharides (glucose, fructose, arabinose) ou encore des coumarines ont également
été isolés et identifiés à partir de différentes parties de cette plante. (Huang LZ., 2011)

Figure 137 : Eleutheroside E (Huang LZ., 2011)

191
Figure 138 : Eleutherosides B (Huang LZ., 2011)

Les molécules retrouvées dans cette plante ont fait l’objet d’études qui ont mis en
évidence de nombreux effets pharmacologiques. En effet celles-ci ont permis de
démontrer des effets anti-inflammatoire (ce qui justifie l’indication dans les maladies
inflammatoires par la médecine traditionnelle chinoise), hépatoprotecteur et anti-
stéatosique, ainsi que des effets immunomodulateur, anti-ulcéreux, antiallergique, anti
radiation, anti fatigue, antioxydant, ou même antiviral et antibactérien. (Huang LZ., 2011)

Cette plante, utilisée en Russie comme substitut au ginseng (Panax Ginseng), est
un stimulant et reconstituant adaptogène, c'est-à-dire qu’il est dénué de toxicité et que
son action n’est pas spécifique. Il est capable de ramener à la normale des constantes
physiologiques perturbées par des conditions pathologiques. (Pinkas M., 1996)

La drogue issue d’Acanthopanax senticosus est aussi utilisée par la médecine


traditionnelle chinoise dans le traitement des accidents vasculaires cérébraux
ischémiques. Des études expérimentales et humaines ont montré qu’Acanthopanax
senticosus peut être utilisé pour dilater les vaisseaux cérébraux, diminuer l'agrégation des
plaquettes, réduire la viscosité du sang et améliorer la circulation, diminuer les radicaux
libres de l'oxygène, ainsi amenant une protection contre l’ischémie et améliorant la
tolérance des tissus à l'hypoxie. (Li W, 2009)

Une autre étude a montré que la supplémentation en Eleutherococcus senticosus


sur 8 semaines améliore significativement les capacités d’endurance physique et améliore
les capacités cardiovasculaires à l’effort. (Kuo J., 2010)

4.4.1.2.1.6. Dosage et posologie

Chez les adultes, le dosage de l’extrait alcoolique de la racine d’Acanthopanax


senticosus est de 10 ml trois fois par jour.
Le dosage de l’extrait brut de la racine est de 2 à 3 g par jour et l’extrait normalisé
en éleuthéroside B et E est de 300 à 400 mg par jour.
Chacun de ces schémas de posologie devrait être pris quotidiennement pendant 6-
8 semaines, suivi d'une pause de deux semaines avant de continuer le traitement.
(Alternative Medicine Review, 2006)

192
4.4.1.2.2. Panax Ginseng C. A. Meyer – REN SHEN

4.4.1.2.2.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Apiales
Famille : Araliaceae
Genre : Panax
Espèce : Panax ginseng Carl Anton Meyer
(IPNI, 2004)

4.4.1.2.2.2. Noms vernaculaires et synonymes

Panax ginseng C. A. Meyer (latin)


= Panax schinseng Nees
= Aralia quinquefolia Decne. et Planch. var. ginseng
Ren Shen (chinois)
Ginseng Chinois (français)
Radix ginseng (Latin drogue)

4.4.1.2.2.3. Description botanique

Panax ginseng est une herbacée vivace, de 30 à 60 cm de hauteur.

La racine principale tubérisée est fusiforme ou cylindrique, mesure de 2.5 à 20 cm


de long par 0.5 à 3 cm de diamètre. L’extérieur est jaune grisâtre. La partie supérieure
présente des stries transversales peu profondes, ainsi que des rides longitudinales
blanchâtres. La partie inférieure porte 2 à 5 ramifications de racines latérales et de
nombreuses radicelles minces avec de petits tubercules. La texture est relativement dure.

Les feuilles sont verticillées par 3 à 6 feuilles au sommet de la tige. Elles sont de
forme composées palmées et comportent 5 folioles. Le pétiole ne porte pas de stipules.
Les feuilles sont membraneuses et glabres à la face inférieure. Les folioles sont de forme
largement cunéiforme à la base avec un apex longuement acuminé. La foliole centrale est
de forme elliptique et mesure 8 à 12 cm sur 3 à 5 cm et les folioles latérales sont ovées à
rhomboïde-ovale et mesurent 2 à 4 cm sur 1,5 à 3 cm.

L’Inflorescence est une ombelle hémisphérique solitaire et terminale 30 à 50 fleurs


petites et de couleur rosée. Le pédoncule mesure de 15 à 30 cm, et, est généralement
plus long que les pétioles des feuilles. Les pédicelles mesurent de 0.8 à 1.5 cm.

Le fruit est une petite baie rouge de 4 à 5 mm sur 6 à 7 mm.


La floraison a lieu au printemps suivi de la fructification. La récolte se fait à
l’automne, au moment où les feuilles commencent à faner.
193
Le ginseng se retrouve à l’état sauvage dans les forêts de feuillus. Il est également
cultivé en Chine et en Corée. (Chen, 2003) (Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996) (World
Health Organization, 1999)

4.4.1.2.2.4. Photo

Figure 139 : Panax ginseng récolté (EOL, 2013) Panax ginseng, feuilles et fruits (Wikipédia, 2014):

Figure 140 : Plante sèche : Panax ginseng (photo : Emilie Coste)

4.4.1.2.2.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée est la racine qui est récoltée en automne puis séchée. La drogue
est inscrite à la pharmacopée chinoise et porte le nom de Shan-Shen lorsqu’elle provient
de la plante sauvage et Yuan-Shen lorsqu’elle provient de la plante cultivée.
La drogue issue de Panax ginseng est plus généralement appelée Ren Shen.
Les plans récoltés sont ceux qui ont généralement entre 5 et 7 ans. (Guillaume G., 2009)

194
 Monographie de la pharmacopée européenne 7ème édition :

 Définition

Racine séchée entière ou coupée, désignée sous le nom de ginseng blanc ou soumise
à la vapeur d’eau et séchée, désignée sous le nom de ginseng rouge de Panax
ginseng C. A. Meyer.
Teneur : au minimum 0,40 pour cent de la somme des ginsénosides Rg1 (C42H72O14,
2H2O ; Mr 837) et Rb1 (C54H92O23, 3H2O ; Mr 1163) (drogue desséchée).

 Identification

A. La racine principale est fusiforme ou cylindrique, parfois ramifiée, d’une longueur


pouvant atteindre 20 cm et d’un diamètre allant jusqu’à 2,5 cm. Elle peut être arquée ou
recourbée de façon prononcée. La surface est de couleur jaune pâle ou crème et présente
des stries longitudinales pour le ginseng blanc et est de couleur brun rouge pour le
ginseng rouge ; les cicatrices de la tige peuvent être apparentes sur la couronne. La
cassure est courte. La surface d’une section transversale présente une large zone externe
avec des canaux à résine rouge-orange dispersés et une partie interne finement radiée.
Les radicelles, abondantes à la partie inférieure du ginseng blanc, sont fines et d’un
diamètre réduit ; elles sont absentes dans le ginseng rouge.

B. Réduisez le ginseng en poudre. Examinez au microscope en utilisant de la solution


d’hydrate de chloral. La poudre, jaune pâle, présente les éléments suivants : des
fragments abondants de cellules parenchymateuses à parois fines et des fragments de
larges canaux sécréteurs contenant une résine brun-jaune. Occasionnellement, elle peut
présenter des trachéides non lignifiées et des vaisseaux partiellement lignifiés, spiralés ou
réticulés, isolés ou en petits groupes, et des macles d’oxalate de calcium dispersées.
Examinez au microscope en utilisant un mélange à volumes égaux de glycérol et d’eau.
Les grains d’amidon, simples ou composés de 2 ou 3 éléments, sont très abondants et
d’un diamètre de 1-10 µm ; ils sont déformés et souvent détruits par la vapeur d’eau dans
le ginseng rouge ou sont absents.

C. Chromatographie sur couche mince.

Solution à examiner. Chauffez à ébullition, à reflux, 1,0 g de ginseng pulvérisé avec 10 mL


d’une solution de méthanol à 70 pour cent V/V pendant 15 min. Filtrez après
refroidissement et complétez à 10,0 mL avec du méthanol.
Solution témoin. Dissolvez 5,0 mg d’arbutoside et 5,0 mg d’aescine R dans 1 mL
de méthanol.
Plaque : plaque au gel de silice pour CCM (5-40 µm) [ou plaque au gel de silice pour
CCM (2-10 µm)].
Phase mobile : acétate d’éthyle, eau, butanol (25:50:100 V/V/V), laissez reposer le
mélange pendant 10 min puis utilisez la phase supérieure.
Dépôt : 20 µL [ou 4 µL] en bandes.
Développement : sur 10 cm [ou 5 cm] dans une cuve non saturée.
Séchage : à l’air.
Détection : pulvérisez de la solution d’aldéhyde anisique et chauffez à 105-110 °C
pendant 5-10 min puis examinez à la lumière du jour.
195
Résultats : voir ci-après la séquence des bandes présentes dans les chromatogrammes
obtenus avec la solution témoin et la solution à examiner.

 Plaque de CCM après révélation:


Haut de la plaque
Arbutine : une bande brune
_______ _______
Une bande violette
(ginsénosides Rg1 + Rg2)
Une bande violet pâle
(ginsénoside Rf)
Une bande violette
(ginsénoside Re)

Une bande violette


(ginsénoside Rd)
Une bande violet pâle
_______ _______
Une bande violette
(ginsénoside Rc)
Aescine : une bande grise Une bande violette
(ginsénosides Rb1 + Rb2)
Solution témoin Solution à examiner

(Pharmacopée européenne, 2012)

 Pharmacopée Française 11ème édition :

Les parties souterraines de Ginseng ou Panax de Chine sont citées dans la liste des
plantes médicinales utilisée en médecine traditionnelle chinoise et en médecine
traditionnelle européenne. (Pharmacopée française, 2013)

 Usage thérapeutique :

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

Il existe deux formes traditionnelles de ginseng.


Le premier est le ginseng « blanc », qui correspond à la racine lavée, débarrassée
des racines secondaires, séchée au soleil ou dans un four et le plus souvent pelée.
Le second est de ginseng « rouge », qui correspond à la même espèce que
précédemment mais qui doit sa couleur brun rouge à un étuvage préalable pratiqué avant
le séchage.

196
Le mode de préparation, le type de racine, primaire ou secondaire, le lieu de récolte ou
encore l’âge de la plante au moment de la récolte ont une influence directe sur la
composition chimique de la racine de ginseng et sur ses activité thérapeutiques.
(Bruneton, 2012)

Le ginseng est réputé comme étant capable d’accroître la résistance non


spécifique aux agressions, il est qualifié de plante adaptogène. Le terme Panax vient de
Panakeia en grec qui est le remède universel, la panacée. Le nom générique Ginseng est à
rattacher au chinois « homme debout », ce qui renvoie à la morphologie
anthropomorphe du système racinaire.

La racine de Panax ginseng, ou « Ren Shen », est utilisé en médecine traditionnelle


chinoise. Sa saveur est légèrement acre et douce et sa nature est neutre. Les méridiens
destinataires sont les méridiens de la rate, du poumon et du cœur. (Pinkas M., 1996) . Son
mode d’action est de tonifier avec force l’énergie originelle du Yuan Qi, de tonifier la rate
et les poumons, d’engendrer les liquides et d’apaiser l’esprit. (Guillaume G., 2009)

Le ginseng est principalement utilisé en médecine traditionnelle chinoise pour ses


actions tonique et reconstituante.

Le ginseng sauvage (YE SHAN SHEN) est considéré comme très efficace et coûte
très cher alors que le ginseng cultivé (YAN SHEN) est meilleur marché mais moins efficace
dans les syndromes critiques. (IMTC, 2010)

Le ginseng est un immunostimulant.


Il est utilisé pour toutes les faiblesses de l’organisme, particulièrement chez les
personnes âgées et dans les cas de pathologie fébrile et prolongée.
Il est aussi utile dans les cas d’asthénie et d’amaigrissement consécutifs à une
maladie, dans les cas de toux et de dyspnée chez la personne âgée, dans les cas
d’anorexie, de vomissement et diarrhée aqueuse et d’indigestion, dans les états anxieux
avec palpitation et insomnie ou encore dans l’impuissance masculine ou la stérilité de la
femme. (Pinkas M., 1996)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

La composition chimique de la racine de Panax ginseng est complexe mais les


composés les plus présents sont des saponosides triterpéniques appelés ginsénosides.
(Bruneton, 2009)

Ces ginsénosides sont présents en plus grande quantité dans le Ginseng blanc,
issus des racines séchées, que dans le Ginseng rouge qui est issu des racines
préalablement ébouillantées avant d’être séchées. (Arkopharma, 2010)

La structure de base des ginsénosides est le protopanaxadiol ou le


protopanaxatriol sur lequel se greffent différents oses en positions 3 et 20, ou 6 et 20, qui
définissent les différents types de ginsénosides. (Pinkas M., 1996)

197
Figure 141 : Structure chimique des ginsénosides (World Health Organization, 1999)

Le ginseng est réputé pour avoir un large éventail d'activités pharmacologiques,


on peut citer notamment des effets sur la réduction du stress et sur l'homéostasie, des
effets sur l'immunomodulation, et des effets anti-fatigue, antivieillissement,
antidiabétique et anticancéreux. (Lian-Wen Qi, 2011)

Le ginseng est particulièrement utilisé pour ses vertus antiasthéniques notamment


grâce à ses activités antioxydantes (Kim H-G, 2013). Il présente des propriétés
immunostimulante et augmente les capacités de résistance physique et intellectuelle par
une amélioration de l’utilisation de l’oxygène. (World Health Organization, 1999)

Le ginseng présente également des propriétés stimulantes de la libido et des


fonctions érectiles chez l’homme. (World Health Organization, 1999)

Une étude récente parue dans « the Journal of Traditional Chinese Medicine »,
présente également des résultats anti infectieux contre différents pathogènes comme les
virus, les bactéries, les parasites ou les champignons. Néanmoins, les mécanismes de ces
effets ne sont pas encore complètement élucidés et nécessitent encore des recherches
complémentaires. (HongWu, 2014)

4.4.1.2.2.6. Dosage et posologie

La posologie est de 3 à 15 g par jour en décoction. Il est utilisé en décoction, en


poudre, en gélules à avaler ou en lamelles pour infusion. (IMTC, 2010) (Chen, 2003)

198
4.4.1.2.2.7. Exemple de Spécialités pharmaceutiques et compléments
alimentaire disponible en France

 ARKOPHARMA, gamme Arkogélules

Indication :
Médicament à base de plantes traditionnellement utilisé dans
les états de fatigue passagers.

Comment l'utiliser ?
Voie orale. Réservé à l'adulte.
2 gélules, matin et midi, à prendre au moment des repas avec un
grand verre d'eau.
La posologie peut être portée à 5 gélules par jour sur le conseil de votre pharmacien.

Composition
Pour une gélule :
Ginseng (racine) : 390 mg de poudre totale.
(Arkopharma)

 BION

Composition :
Lactobacillus gasseri PA16/8, Bifidobacterium bifidum
MF 20/5, Bifidobacterium longum SP07/3,
12 vitamines : A, B1, B2, B3, B5, B6, B8, B9, B12, C, D, E
et 7 sels minéraux : iode, fer, zinc, sélénium, chrome,
manganèse, mobyldène. Or, aujourd’hui, certaines
personnes n’atteignent pas les Apports Journaliers Recommandés (AJR) en certains
micronutriments1. La vitamine B6 contribue à réduire la fatigue, le zinc contribue au
fonctionnement normal du système immunitaire.
De l’extrait de ginseng (20mg), de l’extrait de myrtille et de la lutéine, qui viennent
compléter la formule.

Posologie :
1 comprimé par jour à avaler avec un verre d’eau pendant 30 à 60 jours, à renouveler si
nécessaire.
Bion®3 Seniors peut être utilisé chez l’adulte à partir de 12 ans.
(Bion)

 Laboratoire Pierre Fabre, gamme Naturactive,


gélules ELUSANES

Elusanes Ginseng est un complément alimentaire ayant des


effets bénéfiques sur la résistance physique, l'énergie
sexuelle et les performances intellectuelles. Le ginseng aide
199
également à combattre le stress.

Composition (pour 2 gélules) :


Ginseng (Panax ginseng C.A Meyer) extrait sec de racine : 400 mg

Conseils d'utilisation :
Voie orale.
Réservé à l'adulte.
Contre-indiqué pendant la grossesse et d'allaitement.
1 gélule matin et soir (soit 400 mg d'extrait de Ginseng par jour), à prendre avec un grand
verre d'eau.
Si la fatigue persiste, consulter votre médecin.
Ce complément alimentaire doit être pris dans le cadre d'une alimentation variée et
équilibrée et dans le cadre d'un mode de vie sain.
Respecter les doses journalières recommandées.
(Pierre Fabre laboratoire)

200
4.4.1.2.3. Panax notoginseng (Burk.) F.H. Chen – SAN QI

4.4.1.2.3.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Apiales
Famille : Araliaceae
Genre : Panax
Espèce : Panax notoginseng (Burkill) F.H. Chen ex C.Y. Wu et K.M. Feng
(IPNI, 2004)

4.4.1.2.3.2. Noms vernaculaires et synonymes

Panax notoginseng (Burk.) F.H. Chen ex C.Y. Wu et K.M. Feng (latin)


= Aralia quinquefolia ( L. ) Decne. & Planch. var. notoginseng Burkill
= Panax pseudoginseng Wallich var. notoginseng (Burkill) G. Hoo & C. J. Tseng.

San Qi (chinois)
Pseudo Ginseng (français)
Radix notoginseng (drogue)

4.4.1.2.3.3. Description botanique

Panax notoginseng est une herbacée vivace, de 20 à 60 cm de hauteur.

La racine est un rhizome charnu bien développé portant des racines secondaires
plus fines et des radicelles.

Les feuilles sont verticillées par 3 à 6 au sommet de la tige avec la base du pétiole
sans stipule. Chaque feuille est de forme composée palmée. Les folioles sont au nombre
de 7 par feuille et sont de forme obovale ou obovale-oblongue, de 3,5 à 13 cm de long sur
1,5 à 7cm de large. Le limbe est membraneux, les deux surfaces inférieure et supérieure
sont faiblement ciliées sur les veines, la base est oblique et l’apex plus ou moins
longtemps acuminé.

L’inflorescence est une ombelle solitaire et terminale de 80 à 100 fleurs. Le


pédoncule est long, il mesure de 7 à 25 cm, glabre ou légèrement pubescent. Les
pédicelles mesurent de 1 à 2 cm, sont minces et légèrement pubescents.

Le fruit est une baie rouge d’1 cm de diamètre. L’ensemble des baies forme une
masse compacte et globuleuse. Chaque baie renferme deux graines striées de forme
triangulaire à légèrement ovoïdes dont l’épaisseur est de 5 à 6 mm

La floraison a lieu entre juillet et août et la fructification entre août et octobre.


201
Panax notoginseng est retrouvé le plus souvent dans les forêts entre 1200 et 1800
m d’altitude. On retrouve cette plante à l’état sauvage dans la province du Yunnan, et elle
est cultivée dans toute la chine et au Vietnam.
(Missouri Botanical Garden , 2008) (Pinkas M., 1996)

4.4.1.2.3.4. Photo

Figure 142 : racine de Panax notoginseng (EOL, 2013)

Figure 143 : Panax notoginseng, plante entière et racine (Yang X., 2014)

202
Figure 144 : plante sèche : Panax notoginseng (photo ; Emilie Coste)

4.4.1.2.3.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée est la racine principale récoltée à la fin de l'automne ou au début


du mois d’août avant l’apparition des graines, généralement dans la troisième ou
quatrième année de culture.
La récolte en août donne une drogue de meilleure qualité appelées GHUN SAN QI
et celle récolté au mois de novembre est de moins bonne qualité et est appelée DONG
SAN QI.
Elles sont lavées, débarrassées des racines secondaires et des radicelles, pelées
puis séchées partiellement au soleil. Elles sont ensuite roulées à la main pour leur donner
une forme conique et solide puis de nouveau séchées complètement au soleil.
La racine est employée crue. La drogue est inscrite à la pharmacopée chinoise.
(Chen, 2003) (Pinkas M., 1996) (Guillaume G., 2009)

 Monographie de la pharmacopée européenne 7ème édition :

 DÉFINITION

Racine principale traitée à la vapeur et séchée, entière ou fragmentée, sans racines


secondaires, de Panax pseudoginseng Wall. var. notoginseng (Burk.) Hoo et Tseng [Panax
notoginseng (Burk.) F.H. Chen ex C.Y. Wu et K.M. Feng].

Teneur : au minimum 3,8 pour cent pour la somme des ginsénosides Rg1 (C42H72O14,
2H2O ; Mr 837) et Rb1 (C54H92O23,3H2O ; Mr 1163) (drogue desséchée).

 IDENTIFICATION

A. La racine principale est conique, subconique ou cylindrique. Elle peut atteindre jusqu’à
6 cm de long et 4 cm de diamètre. La surface externe, parcourue de stries transversales
peu profondes et de cicatrices des racines secondaires, est gris-brun ou gris-jaune. Au
203
niveau du collet, la cicatrice de la tige aérienne est entourée de protubérances
verruqueuses. La texture de la racine de notoginseng est compacte. La cassure est lisse,
brillante, gris-brun, et présente un anneau gris-jaune (zone cambiale) et de nombreuses
stries rayonnantes.

B. Réduisez la racine de notoginseng en poudre. La poudre est gris-jaune clair. Examinez


au microscope en utilisant de la solution d’hydrate de chloral. La poudre présente les
éléments suivants : des fragments abondants de cellules parenchymateuses à parois
fines ; des fragments de canaux sécréteurs contenant une résine brun-jaune ; de rares
vaisseaux de bois à ornementation réticulée ou ponctuée, d’un diamètre d’environ
30 µm ; de rares fragments de suber. Examinez au microscope en utilisant une solution
de glycérol à 50 pour cent V/V. Les grains d’amidon, souvent déformés, simples ou
composés de 2-3 éléments, sont très abondants et d’un diamètre de 1-10 µm.

C. Examinez les chromatogrammes obtenus dans l’essai de Panax ginseng ou Panax


quinquefolium.

Résultats : voir ci-après la séquence des bandes présentes dans les chromatogrammes
obtenus avec la solution témoin et la solution à examiner. Par ailleurs, d’autres bandes de
faible intensité peuvent être présentes dans le chromatogramme obtenu avec la solution
à examiner

 Plaque de CCM après révélation:


Haut de la plaque
Une bande violette (au front
du solvant)
Une bande violette
Arbutoside : une bande
brune
_____ _______
Une bande violette
(ginsénosides Rg1 + Rg2)
2 bandes violettes
2 faibles bandes violettes
_______ _______
Aescine : une bande grise Une bande violette
Plusieurs bandes violettes et
verdâtres
Solution témoin Solution à examiner

204
 ESSAI

Panax ginseng ou Panax quinquefolium. Chromatographie sur couche mince.


Solution à examiner. Chauffez à reflux, 1,0 g de racine de notoginseng pulvérisée avec
10 mL d’une solution de méthanol à 70 pour cent V/V pendant 15 min. Filtrez
après refroidissement et complétez à 10,0 mL avec du méthanol.
Solution témoin. Dissolvez 5,0 mg d’aescine et 5,0 mg d’arbutoside dans 1 mL
de méthanol.
Plaque : plaque au gel de silice pour CCM (5-40 µm) [ou plaque au gel de silice pour
CCM (2-10 µm)].
Phase mobile : acétate d’éthyle, eau, butanol, (25:50:100 V/V/V) ; laissez reposer
pendant 10 min et utilisez la phase supérieure.
Dépôt : 20 µL, en bandes de 15 mm [ou 4 µL de solution à examiner et 2 µL de solution
témoin, en bandes de 8 mm].
Développement : dans une cuve non saturée, sur un parcours de 10 cm [ou 5 cm].
Séchage : à l’air pendant 30 min.
Détection : pulvérisez de la solution d’aldéhyde anisique et chauffez à 105-110 °C
pendant 5-10 min ; examinez à la lumière du jour.
Résultats : l’absence de bande violette dans le chromatogramme obtenue avec la solution
à examiner immédiatement au dessus de la bande due à l’arbutoside dans le
chromatogramme obtenu avec la solution témoin laisse supposer la présence
de Panax ginseng. La présence d’un bande brune immédiatement au dessous de
la bande violette dus aux ginsénosides Rg1 + Rg2 dans le chromatogramme
obtenu avec la solution à examiner laisse supposer la présence de Panax
quinquefolium.

(Pharmacopée européenne, 2012)

 Pharmacopée Française 11ème édition :

Les racines de Notoginseng sont citées dans la liste A des plantes médicinales
utilisée en médecine traditionnelle chinoise. (Pharmacopée française, 2013)

 Usage thérapeutique :

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La racine de Panax notoginseng ou « San Qi » est utilisée en médecine


traditionnelle chinoise. Sa saveur est sucrée et amère et sa nature est tiède. Les méridiens
destinataires sont les méridiens de l’estomac et du foie. (Pinkas M., 1996) . Son mode
d’action est de dissiper les stagnations, de réduire les gonflements et d’être
hémostatique et antalgique. (Guillaume G., 2009)

La medecine traditionnelle chinoise utilise la racine de Panax ginseng dans les cas
d’hémorragie de type hémoptysie, hémorragie gastrique et duodénales, les régles
excessives, le purpura thrombopénique ou encore les hémorragies externes dues à un
traumatisme.

205
Il est également employé dans les symptômes de l’angine de poitrine, les
œdèmes, et les douleurs d’origine traumatique comme les entorses. (Pinkas M., 1996)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Comme dans Panax ginseng les principaux composants sont des hétérosides
dérivés du protopanaxadiol et du protopanaxatriol, les ginsénosides. (Pinkas M., 1996)

Figure 145 : ginsénoside Rb1 (a) et ginsénoside Rg1 (b) (Yang X., 2014)

Les recherches modernes ont montré que radix notoginseng est composé de
saponines, de dencichine, les polysaccharides, d’acides aminés, de flavonoïdes, de
phytostérols, d’acides gras, d’huiles essentielles, d’hydrocarbures aliphatiques, et d’oligo-
éléments. (Yang X., 2014)

Une des propriétés des hétérosides présents dans Panax notoginseng est d’avoir
des effets protecteurs contre les pathologies cardiovasculaires.
Une étude prospective publiée en 2014 sur les différentes recherches réalisées
relatives aux effets protecteurs cardiovasculaires montre que Panax notoginseng semble
être un agent cardioprotecteur naturel prometteur. Les saponines présentes dans Panax
notoginseng et qui en sont les principaux composants lipophiles montrent des effets
thérapeutiques et pharmacologiques significatifs. On retrouve parmi ceux-ci des actions
antiplaquettaire, anticoagulant, anti-thrombotique, anti athérosclérose, hypolipidémiant,
vasodilatateur, anti-inflammatoire, anti-ischémie, anti-arythmie, et anti-hyperplasie.
(Yang X., 2014)
Les effets anti-athérosclérose ont également été montrés par une étude in vivo
qui conclue à un effet inhibiteur de l’activation plaquettaire du ginsénoside Rg1 et par
conséquent l’inhibition d’un des principaux mécanismes de formation des plaques
d’athérome. (Qi Zhou, 2013)

De nombreuses études ont également été menées pour déterminer l’efficacité de


Panax notoginseng dans le traitement de l’angine de poitrine et il en résulte que
206
l’efficacité de la plante seule n’est pas encore totalement démontrée mais qu’en
revanche, l’association des traitements conventionnels de l’angor à utilisation de Panax
notoginseng permet une amélioration des symptômes. (Yang X.C., 2013)

Un autre composant essentiel de Panax notoginseng est un acide aminé


particulier, la dencichine qui explique l’effet antihémorragique pour lequel cette plante
est utilisée en médecine chinoise. (Guo X.X, 2007) (Pinkas M., 1996)
L’activité hémostatique de la dencichine a été montrée dans une étude qui
explique les mécanismes d’action de la dencichine. Celle-ci permet une coagulation plus
rapide par activation de la cascade d’activation des plaquettes en agissant sur leur
récepteurs AMPA. (Huang L.F., 2014)

Figure 146 : dencichine (Guo X.X, 2007)

4.4.1.2.3.6. Dosage et posologie

La posologie de Panax notoginseng en médecine traditionnelle chinoise est de 3 à


10 g en décoction, 1 à 3 g en poudre à avaler ou en utilisation locale. (Chen, 2003) (IMTC,
2010)

207
4.4.2. Asterales
4.4.2.1. Asteraceae

4.4.2.1.1. Artemisia capillaris Thunb. – YIN CHEN HAO

4.4.2.1.1.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Asterales
Famille : Asteraceae
Genre : Artemisia
Espèce : Artemisia capillaris Thunberg
(IPNI, 2004)

4.4.2.1.1.2. Noms vernaculaires et synonymes

Artemisia capillaris Thunb. (latin)


Yin Chen Hao (chinois)
Armoise à balais ; Armoise capillaire (français)
Herba artemisiae capillaris (Latin drogue)

4.4.2.1.1.3. Description botanique

Artemisia capillaris est une herbacée bisannuelle ou vivace. Elle mesure de 30 à 80


cm de haut.

La tige principale est verticale, fine et lignifiée. Les tiges secondaires plus jeunes
sont de couleur pourpre-pâle ou brun rougeâtre et glabres.

Les feuilles sont soyeuses, velues, courtement pétiolées à la base et presque


sessiles sur la tige intermédiaire. Le limbe des feuilles est de forme oblong-ovale, de 2 à 4
cm de long sur 1 à 2,5 cm de large, bi à tri-pennatiséqué. Les segments des feuilles sont
filiformes, de 8 à 12 mm de long sur 0,3 à 0,5 mm de large. L’apex est plus ou moins aigu.

Les inflorescences sont des capitules très petits de 2 mm de diamètre réunis en


panicule plus ou moins large. L’ensemble mesure de 10 à 30 cm de long sur 5 à 15 cm de
large. L’axe primaire du panicule mesure de 8 à 20 cm et porte les axes secondaires de 3 à
8 cm, qui portent à leur tour les capitules. Les capitules sont faiblement pédonculés à
sessiles. Ils sont pubescents et de couleur jaune-verdâtre.

Les fruits sont des akènes bruns, de forme oblongue-ovale mesurant environ 0,8
mm.

La floraison a lieu d’août à octobre suivie de l’apparition des fruits à l’automne.

208
On retrouve l’armoise capillaire dans les pentes humides, les collines, les terrasses,
les bords de routes et les berges des cours d’eau, à une altitude de 100 à 2700 m.

La plante est présente dans de nombreuses régions de Chine septentrionale, au


Cambodge, en Indonésie, au Japon, en Corée, en Malaisie, au Vietnam, au Népal, aux
Philippines ou encore en Russie.
(Guillaume G., 2009) (Missouri Botanical Garden , 2008) (Pinkas M., 1996)

4.4.2.1.1.4. Photo

Figure 147: Artemisia capillaris (Zhao Y., 2014) Artemisia capillaris (Joshi, 2013)

Figure 148 : Plante sèche : Artemisia capillaris (photo : Emilie Coste)

209
4.4.2.1.1.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée est la partie aérienne des plantes jeunes, comprenant les feuilles,
les tiges et les fleurs. Elle est récoltée au printemps lorsqu’elle mesure 6 à 10 cm.

Les plantes récoltées sont séchées au soleil et utilisées sans préparation.


(Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996)

 Monographie de la pharmacopée européenne 7 ème édition et


Pharmacopée Française 11ème édition :

La partie aérienne d’Artemisia capillaris ne possède pas de monographie inscrite à


la pharmacopée française ou européenne.

 Usage thérapeutique :

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La partie aérienne d’Artemisia capillaris ou « Yin Chen Hua » est utilisée en


médecine traditionnelle chinoise. Sa saveur est amère et sa nature est légèrement froide.
Les méridiens destinataires sont les méridiens de la rate, du foie, de la vésicule biliaire et
de la vessie. (Pinkas M., 1996) . Son mode d’action est d’éliminer la chaleur et l’humidité
et dissiper l’ictère. (Guillaume G., 2009)

Artemisia capillaris est utilisée en tant que diurétique et pour la détoxification des
médicaments. (Missouri Botanical Garden , 2008)

La pharmacopée chinoise admet sous la même dénomination « Yin Chen Hua » les
espèces Artemisa capillaris Thunb. et Artemisia scoparia Waldst. & Kit. (Pinkas M., 1996)

En médecine traditionnelle chinoise, Artemisia capillaris est utilisée dans les cas
d’ictères dus à une hépatite, dans les hépatites virales ainsi qu’en usage externe pour les
dermatoses prurigineuses exsudatives. (Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Les constituants isolés dans la drogue issus des parties aériennes d’Artemisia
capillaris sont nombreux.

On peut citer parmi les différents composants chimiques :


- De l’huile essentielle composée de dérivés acétyléniques tels que le
déhydrofalcarinol, le déhydrofalcarinone et le capillanol
- L’acide chlorogénique
- Des coumarines comme la scoparone
- Des chromones comme la capillarisine
- Des flavones dont l’arcapilline ou l’artemisine
210
- Des dérivés phénoliques tel que les capillartémisines A et B (Pinkas M.,
1996)

Figure 149 : composition chimique de Artemisia capillaris (Hung H-Y., 2013)

L’essentiel des indications en médecine chinoise concerne les pathologies


hépatiques. Plusieurs études ont démontré cette activité, notamment pour traiter les
hépatites virales et les ictères. (Pinkas M., 1996)

La capillarisine et l’huile essentielle présentent un effet cholérétique et hépato-


protecteur, et l’administration de la plante permet une diminution de transaminases.
(Hung H-Y., 2013)

L’acide chlorogénique isolé à partir de la plante à démontré un effet antiviral sur le


virus HBV responsable d’hépatites virales. (Zhao Y., 2014)

211
Figure 150 : acide chlorogénique

Une étude a également mis en évidence l’effet sur les pathologies


dermatologiques. En effet, les résultats suggèrent que l'extrait d’Artemisia capillaris
réduit la dermatite atopique chez les souris. Ceci est expliqué par un mécanisme
d’inhibition de la libération d’histamine et d’IgE par les mastocytes permettant une
réduction des médiateurs de l’inflammation mis en cause dans la dermatite atopique. (Ha
H-K., 2014)

4.4.2.1.1.6. Dosage et posologie

La posologie est de 9 à 15 grammes par jour en décoction ou 2 à 6 grammes par


jour en poudre de décoction.

212
4.4.2.1.2. Atractylodes lancea DC. – CANG ZHU

4.4.2.1.2.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Asterales
Famille : Asteraceae
Genre : Atractylodes
Espèce : Atractylodes lancea A.DC.
(IPNI, 2004)

4.4.2.1.2.2. Noms vernaculaires et synonymes

Atractylodes lancea A. De Candolle (latin)


= Atractylodes lancea (Thunb.) Dc
= Atractylis lancea DC
= Atractylis ovata Thunb.

Cang Zhu (chinois)


Rhizoma Atractylodis (Latin drogue)

4.4.2.1.2.3. Description botanique

Atractylodes lancea est une herbacée de 30 à 100 cm de haut, vivace par un


rhizome épais.
Le rhizome est en forme de doigt, plus ou moins moniliforme et parfois ramifié. La
cuticule est rugueuse, brune ou noirâtre, hérissée de radicelles plus ou moins denses. La
surface de coupe est d'un blanc sale, avec une couche corticale jaunâtre. La structure
racinaire présente des creux, et quelques-uns des interstices sont remplis d'une
substance résineuse orange.

Les tiges sont solitaires ou en touffe, avec peu de ramifications sur la partie
apicale. Elles sont plus ou moins glabres.

Les feuilles sont assez rigides, avec une consistance de papier. Elles sont vertes
concolores. La face inférieure est glabre ou faiblement pubescente. Les feuilles basales
sont le plus souvent sessiles alors que les feuilles caulinaires sont pétiolées. Le pétiole
mesure de 0,5 à 8 cm. Le limbe mesure de 8 à 12 cm de long sur 5 à 8 cm de large. Il est
entier ou divisé en 3 à 5 lobes pour les feuilles basales. La marge est ciliée, la base est
cunéiforme et l’apex est courtement acuminé à arrondi.

L’inflorescence est terminale. Il s’agit de capitules réunis en corymbe. Chaque


capitule porte un involucre dur formé par les bractées imbriquées les unes sur les autres
et de couleur rougeâtre. La corolle est blanche ou jaunâtre, de 0,9 à 1,2 cm.

213
Les fruits sont des akènes obovoïdes de 5 mm portant une aigrette de soies
blanches de 7 à 9 mm de long.

Les fleurs et les fruits apparaissent de juin à octobre.

L’espèce Atractylodes lancea pousse sur les pentes sèches des régions
montagneuses de Chine septentrionale.
Atractylodes lancea est largement cultivé dans toute la Chine.

(Institute of chinese materia medica and china academy of traditional chinese medicine,
1989) (Missouri Botanical Garden , 2008) (Pinkas M., 1996)

4.4.2.1.2.4. Photo

Figure 151 : Atractylodes lancea (ChemFaces, 2012) (Wikipedia, 2013)

Figure 152 : Rhizome de Atractylodes lancea (Dharmananda, 2003)

214
Figure 153 : Plante sèche : Atractylodes lancea (photo : Emilie Coste)

4.4.2.1.2.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée est le rhizome. Il est récolté au printemps puis séché.

La pharmacopée chinoise admet sous la dénomination Cang Zhu les espèces :


Atractylodes lancea (Thunb.) De.
Atractylodes japonica Koidz ex Kitam
Atractylodes chinensis (Bunge) Koidz
(Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996)

 Monographie de la pharmacopée européenne 7ème édition :

 DÉFINITION

Rhizome entier ou fragmenté, séché, débarrassé de ses racines, d’Atractylodes


lancea (Thunb.) DC. (syn. Atractylodes chinensis (Bunge) Koidz.), récolté au printemps et
en automne.
Teneur : au minimum 14 mL/kg d’huile essentielle (drogue anhydre).

 IDENTIFICATION

A. Le rhizome entier est incurvé, irrégulier, cylindrique et noueux, et mesure 3-10 cm de


long et 1-3 cm de diamètre. La surface externe est ridée transversalement, brun-gris
foncé ou brun-jaune, elle présente de nombreuses protubérances arrondies, de larges
cicatrices circulaires des tiges et des cicatrices de moindre taille des racines.
Le rhizome fragmenté se présente sous forme de lamelles au diamètre très variable (1-
4 cm) et d’environ 0,5 cm d’épaisseur. La surface externe est ridée, brun-gris foncé ou
brun-jaune, et porte de nombreuses cicatrices. La section est jaune pâle ou jaune-brun,

215
composée de tissus fibreux et parsemée de ponctuations orangées particulièrement
abondantes, correspondant à des poches à huile essentielle.

B. Examen microscopique. La poudre est jaune-brun. Examinez au microscope en utilisant


de la solution d’hydrate de chloral. La poudre présente les éléments suivants : des
fragments de suber orangé, à cellules polyédriques, souvent accompagnés de cellules
scléreuses subrectangulaires ou ovoïdes, à paroi très épaisse et canaliculée provenant du
phelloderme ; des cellules scléreuses isolées, ovoïdes ou subrectangulaires, à paroi très
épaissie, canaliculée et à lumen étroit, de forme variable (20-80 µm de diamètre) ; des
fragments de parenchyme à cellules polyédriques ou subrectangulaires contenant de
petits cristaux aciculaires d’oxalate de calcium (5-30 µm) nettement visibles en lumière
polarisée ; des fragments de fibres en amas, à paroi fortement épaissie et légèrement
ponctuée (40 µm de diamètre) et lumière réduite, très souvent associés à des vaisseaux
de xylème ; des fragments de vaisseaux courts, réticulés ou ponctués, le plus souvent
inclus dans un parenchyme à cellules à parois fines ; des fragments de poches sécrétrices
à cellules à paroi fine et à contenu granuleux brun-orangé et des gouttelettes d’huile
essentielle orangée. Examinez au microscope, sans chauffage, en utilisant du glycérol : la
poudre présente des morceaux d’inuline, libres ou inclus dans des cellules de
parenchyme.

C. Examinez les chromatogrammes obtenus dans l’essai d’Atractylodes macrocephala.


Résultats : voir ci-après la séquence des bandes présentes dans les chromatogrammes
obtenus avec la solution témoin et la solution à examiner. Par ailleurs, d’autres bandes de
faible intensité peuvent être présentes dans le chromatogramme obtenu avec la solution
à examiner.

 Plaque de CCM après révélation :


Haut de la plaque
β-Caryophyllène : une bande Une bande rose ou violette
rose
Une bande orange peut être
présente
_______ _______
Une bande vert-gris intense
Une très faible bande violette
_______ _______
Acétate de bornyle : une Une bande violette
bande brune
Plusieurs bandes violettes
Solution témoin Solution à examiner

216
 ESSAI

Atractylodes macrocephala. Chromatographie sur couche mince.


Solution à examiner. Introduisez 0,5 g de rhizome d’Atractylodes lancea pulvérisé dans
un tube à centrifuger, ajoutez 2 mL de méthanol R et fermez le tube. Traitez aux
ultrasons à 25 °C pendant 15 min et centrifugez.
Solution témoin. Dissolvez 10 mg de β-caryophyllène et 10 mg d’acétate de bornyle dans
5 mL de méthanol.
Plaque : plaque au gel de silice pour CCM (5-40 µm) [ou plaque au gel de silice pour
CCM (2-10 µm)].
Phase mobile : acétate d’éthyle, heptane (5:95 V/V).
Dépôt : 5 µL [ou 3 µL] en bandes de 10 mm [ou 6 mm].
Développement : dans une cuve non saturée, sur un parcours de 10 cm [ou 6 cm].
Séchage : à l’air.
Détection : traitez avec de la solution d’aldéhyde anisique et chauffez à 105-110 °C
pendant 5-10 min ; examinez à la lumière du jour.
Résultats : le chromatogramme obtenu avec la solution à examiner présente dans son
tiers médian une bande vert-gris intense. Dans l’éventualité d’une substitution
par Atractylodes macrocephala, aucune bande vert-gris intense n’est présente
dans le tiers médian.

(Pharmacopée européenne, 2012)

 Pharmacopée Française 11ème édition :

Le rhizome de l’espèce Atractylodes lancea est inscrit sur la liste B des plantes
médicinales utilisées traditionnellement en médecine chinoise en l’état ou sous forme de
préparation dont les effets indésirables potentiels sont supérieurs au bénéfice
thérapeutique attendu. (Pharmacopée française, 2013)

Une génotoxicité a été mise en évidence aux doses cliniques chez l’animal avec
l’espèce A. macrocephala. Dans la mesure où A. lancea contient des composés identiques
en quantité plus importante (notamment l’huile essentielle), ces effets toxiques sont tout
à fait transposables à cette espèce. (ANSM - Direction des Contrôles, 2014)

 Usage thérapeutique :

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La racine d’Atratylodes lancea ou « Cang Zhu » est utilisée en médecine


traditionnelle chinoise. Sa saveur est piquante et amère et sa nature est tiède. Les
méridiens destinataires sont les méridiens de la rate et de l’estomac. (Pinkas M., 1996) .
Son mode d’action est de tonifier la rate, disperser l’humidité et éliminer le froid et
l’humidité externe. (Guillaume G., 2009)

La racine d’Atractylodes lancea est utilisée en médecine traditionnelle chinoise


pour traiter les cas de douleurs rhumatismales aigües ainsi que dans les troubles digestifs

217
avec nausées, vomissements, ballonnements épigastriques, dyspepsie ou en cas
d’anorexie.
Elle est également utilisée dans les troubles de la vue tel que l’héméralopie
(faiblesse de la vue nocturne). (Chen, 2003) (Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

On retrouve parmi les principaux constituants chimiques de la racine, de l’huile


essentielle contenant de l’α-bisabolol, du β-eudesmol (A) ou de l’hinésol (B), des dérivés
polyacétyléniques comme l’atractylodine, de l’acétoxyatractylon ou encore des
hétérosides sesquiterpéniques tel que les atractylosides (C). (Pinkas M., 1996)

(A) (B)

(C)

Figure 154 : composants chimiques de Atractylodes lancea : β-eudesmol (A) ; hinesol (B) et atractyloside-A (C) (Pinkas
M., 1996)

Une revue parue en 2014 sur le potentiel thérapeutique et les propriétés


pharmacologiques du rhizome d’Atractylodes lancea a montré les multiples applications
qui ont été décrites par des études scientifiques. On retrouve ainsi, parmi toutes les
propriétés présentées par ce rhizome, des propriétés anticancéreuses, des activités sur le
système nerveux et sur le système gastro-intestinal, et des usages de la plante comme
anti-hypertenseur, anti-plaquettaire, anti-ulcère, anti-inflammatoire, antimicrobiens et
antipyrétiques. La majorité des études présentées est réalisée in vitro ou sur l’animal, des
études complémentaires sur le vivant et sur l’être humain sont nécessaires pour évaluer
correctement les effets de l’utilisation de cette plante sur la santé. (Koonrungsesomboon
N., 2014)

La principale utilisation traditionnelle concerne les problèmes gastro-intestinaux.


Une étude a permis de démontrer un effet positif sur le délai de la vidange gastrique et
218
sur la cicatrisation des ulcères gastriques grâce aux composants chimiques de la racine
d’Atractylodes lancea. (Nakai Y., 2003)

Une autre étude sur le β-eudesmol a permis de mettre en évidence un effet anti-
angiogénique in vitro et in vivo en inhibant la prolifération et la migration cellulaire et en
diminuant la néo-vascularisation. L’utilisation de cette molécule dans un médicament
pourrait ainsi devenir un nouveau allié thérapeutique dans le traitement des pathologies
angiogéniques comme les cancers, les rétinopathies ou encore la polyarthrite
rhumatoïde. (Tsuneki H., 2005)

4.4.2.1.2.6. Dosage et posologie

La posologie est de 3 à 10 grammes par jour en décoction ou 0.5 à2 grammes en


poudre de décoction. (Chen, 2003) (Guillaume G., 2009)

219
4.4.2.1.3. Atractylodes macrocephala Koidz. – BAI ZHU

4.4.2.1.3.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Asterales
Famille : Asteraceae
Genre : Atractylodes
Espèce : Atractylodes macrocephala Koidz.
(IPNI, 2004)

4.4.2.1.3.2. Noms vernaculaires et synonymes

Atractylodes macrocephala Koidzumi (latin)

Bai Zhu (chinois)


Rhizoma Atractylodis Macrocephalae (Latin drogue)

4.4.2.1.3.3. Description botanique

Atractylodes macrocephala est une herbacée de 20 à 60 cm de hauteur vivace par


un épais rhizome.

Le rhizome utilisé pour le médicament est une masse épaisse et irrégulière, de 3 à


13 cm de haut et 1 à 7 cm de diamètre, de couleur gris-brun, avec de nombreuses
protubérances verruqueuses et des rides et des sillons longitudinaux. Il est couronné par
les restes de la tige.

Les tiges sont dressées et glabres, lignifiées à la base, et plus ou moins ramifiées
sur la partie supérieure.

Les feuilles ressemblent à du papier et sont glabres. Elles sont alternes, pétiolées
avec un pétiole de 3 à 6 cm de long. Le limbe est divisé presque jusqu'à la base en
3-5 segments. Les segments sont oblancéolés à étroitement elliptiques et mesurent de
4,5 à 7 cm de long sur 1,5 à 2 cm de large. Le segment terminal est plus grand. Les feuilles
situées au sommet de la tige sont semblables à celles du bas mais sont plus petites.
L’apex est acuminé et la base est plus ou moins décurrente sur le pétiole.

L’inflorescence est un capitule. Un pied porte généralement plusieurs capitules (6


à 10) terminaux, au sommet de la tige principale et des tiges secondaires. Le capitule
présente des bractées extérieures pénnatiséquées et des bractées intérieures
nombreuses, imbriquées les unes dans les autres et de forme elliptique et entière.
L’involucre mesure 3 à 4 cm de diamètre. La corolle est rouge violacée et les pétales sont
lancéolés et recourbés vert l’extérieur.

220
Le fruit est un akène de forme conique de 8 mm de long environ et porte un
pappus blanc au sommet.

La floraison et la fructification ont lieu entre la fin de l’été et l’automne.

Atractylodes macrocephala pousse dans les prairies et les forêts, entre 600 et
2800 m d’altitude. Cette espèce fortement utilisée en médecine traditionnelle est aussi
largement cultivée en Chine, au Japon et en Corée.
(Institute of chinese materia medica and china academy of traditional chinese medicine,
1989) (Missouri Botanical Garden , 2008)

4.4.2.1.3.4. Photo

Figure 155 : Atractylodes macrocephala, plante entière et fleur

Figure 156 : Plante sèche : Atractylodes macrocephala (photo : Emilie Coste)

221
4.4.2.1.3.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée est le rhizome. Il est récolté en automne ou en hiver, séché


naturellement ou artificiellement puis il est ramolli par trempage dans de l’eau et coupé
en rondelles avant l’emploi. Il est utilisé sans préparation ou bien grillé avec du son ou de
la terre qui lui donne une couleur brune, il est dans ce cas là appelé « Jiao Zhu ».

 Monographie de la pharmacopée européenne 7ème édition :

 DÉFINITION

Le rhizome, entier ou fragmenté, séché et débarrassé de ses racines, d’Atractylodes


macrocephala Koidz. est récolté en hiver lorsque les feuilles de la partie inférieure de la
plante jaunissent et que les feuilles de la partie supérieure deviennent fragiles.
Teneur : au minimum 9 mL/kg d’huile essentielle (drogue anhydre).

 IDENTIFICATION

A. Le rhizome entier, de forme irrégulière, mesure 3-13 cm de longueur et 1,5-7 cm de


diamètre. Sa surface, gris-jaune ou brun foncé, présente de petites protubérances
pommelées, des rides longitudinales discontinues et des cannelures.
Le rhizome fragmenté se présente sous forme de lamelles au diamètre très variable (1-
7 cm) et d’environ 0,5 cm d’épaisseur. La surface externe est ridée ou cannelée, brun-
jaune plus ou moins foncé, et porte de nombreuses cicatrices de racines. La section est
jaune pâle, composée de tissus laissant entre eux de larges cavités, et parsemée de
nombreuses ponctuations orangées particulièrement abondantes dans les tissus
extérieurs correspondant à des poches à huile essentielle.
La cassure est dure et fibreuse.

B. Examen microscopique. La poudre est jaune-brun. Examinez au microscope en utilisant


de la solution d’hydrate de chloral. La poudre présente les éléments suivants : des
fragments de suber orangé à cellules polyédriques ; des fragments de parenchyme à
cellules polyédriques ou subrectangulaires dont beaucoup contiennent de petits cristaux
aciculaires d’oxalate de calcium (10-32 µm) nettement visibles en lumière polarisée ; des
cellules scléreuses isolées ou en petits amas, à paroi fortement épaissie et canaliculée, de
forme variable (35-65 µm de diamètre) ; des fragments de fibres isolées ou en amas, à
paroi moyennement épaissie et légèrement ponctuée (40 µm de diamètre) ; des
fragments de vaisseaux courts, réticulés ou ponctués, le plus souvent inclus dans un
parenchyme à cellules à parois fines ; des fragments de poches sécrétrices à cellules à
paroi fine et à contenu granuleux brun-orangé. Examinez au microscope, sans chauffage,
en utilisant du glycérol : la poudre présente de nombreux morceaux d’inuline, libres ou
inclus dans des cellules de parenchyme.

222
C. Examinez les chromatogrammes obtenus dans l’essai d’Atractylodes lancea
Résultats : voir ci-après la séquence des bandes présentes dans les chromatogrammes
obtenus avec la solution témoin et la solution à examiner. Par ailleurs, d’autres bandes de
faible intensité peuvent être présentes dans le chromatogramme obtenu avec la solution
à examiner.

 Plaque de CCM après révélation :


Haut de la plaque
β-Caryophyllène : une bande Une bande rose ou violette
rose
Une bande orange
_______ _______
Une très faible bande violette
_______ _______
Acétate de bornyle : une bande
brune
Une très faible bande violette
Plusieurs faibles bandes
violettes
Solution témoin Solution à examiner

D. A 0,5 g de rhizome d’Atractylodes macrocephala pulvérisé, ajoutez 5 mL d’éthanol à


96 pourcent, chauffez dans un bain-marie à 60 °C pendant 2 min et filtrez. A 1 mL du
filtrat, ajoutez 0,25 mL d’une solution récemment préparée comme suit : dissolvez 5 mg
de vanilline dans 0,5 mL d’éthanol à 96 pourcent ; ajoutez à cette solution 0,5 mL d’eau et
3 mL d’acide chlorhydrique. Agitez immédiatement ; il se forme une coloration rouge ou
pourpre-rouge qui persiste.

 ESSAI

Atractylodes lancea. Chromatographie sur couche mince.


Solution à examiner. Introduisez 0,5 g de rhizome d’Atractylodes macrocephala pulvérisé
dans un tube à centrifuger, ajoutez 2 mL de méthanol et fermez le tube. Traitez
aux ultrasons à 25 °C pendant 15 min et centrifugez.
Solution témoin. Dissolvez 10 mg de β-caryophyllène et 10 mg d’acétate de bornyle dans
5 mL de méthanol.
Plaque : plaque au gel de silice pour CCM (5-40 µm) [ou plaque au gel de silice pour
CCM (2-10 µm)].
Phase mobile : acétate d’éthyle, heptane (5:95 V/V).
Dépôt : 5 µL [ou 3 µL] en bandes de 10 mm [ou 6 mm].
Développement : dans une cuve non saturée, sur un parcours de 10 cm [ou 6 cm].

223
Séchage : à l’air.
Détection : traitez avec de la solution d’aldéhyde anisique et chauffez à 105-110 °C
pendant 5-10 min ; examinez à la lumière du jour.
Résultats : le chromatogramme obtenu avec la solution à examiner ne présente pas de
bande vert-gris dans son tiers médian, au-dessus de la très faible bande violette,
contrairement au résultat obtenu avec Atractylodes lancea.
(Pharmacopée européenne, 2012)

 Pharmacopée Française 11ème édition :

Le rhizome de l’espèce Atractylodes macrocephala est inscrit sur la liste B des


plantes médicinales utilisées traditionnellement en médecine chinoise en l’état ou sous
forme de préparation dont les effets indésirables potentiels sont supérieurs au bénéfice
thérapeutique attendu. (Pharmacopée française, 2013)

Une génotoxicité a été mise en évidence aux doses cliniques chez l’animal en
gestation (souris, rat, lapin) avec diminution de la croissance, augmentation de la durée
gestationnelle, mortalité pré et post-natale augmentée. A de plus fortes doses, des
malformations congénitales du squelette ont été observées chez le rat et le lapin. Ces
données ont été confirmées par des études pharmacologiques chez la souris dans une
publication de 2012. Ainsi, étant donnée ces risques non négligeables pour la santé,
l’ANSM à inscrit sur cette drogue sur la liste B afin de réduire les risques résultant de la
consomation traditionnelle de la plantes. (ANSM - Direction des Contrôles, 2014)

 Usage thérapeutique :

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La racine d’Atractylodes macrocephala ou « Bai Zhu » est utilisée en médecine


traditionnelle chinoise. Sa saveur est douce et amère et sa nature est tiède. Les méridiens
destinataires sont les méridiens de la rate et de l’estomac. Son mode d’action est tonifier
la rate, tonifier le Qi, assécher l’humidité, favoriser l’élimination des urines et arrêter la
sudation. (Guillaume G., 2009)

Les indications en médecine traditionnelle chinoise sont les dyspepsies, les


lenteurs à la digestion, les ballonnements, le manque d’appétit ou les diarrhées
chroniques. Il améliore aussi la résistance, arrête la transpiration spontanée et diminue
les œdèmes par rétention d’eau, d’humidité et de fluides. (Chen, 2003) (Guillaume G.,
2009)

Le rhizome d’Atractylodes macrocephala est considéré comme un des traitements


majeurs des troubles et des problèmes d'accumulation d'humidité dans le système
digestifs. Cette drogue permet de déplacer l'humidité de l'appareil digestif dans le sang,
et réduire ainsi les problèmes de diarrhées, gaz, ballonnements, et contribue à la
transition de l'humidité dans les tissus de l'organisme et à la vessie pour réduire et

224
éliminer les œdèmes. Bai Zhu est souvent inclue dans les prescriptions toniques, et est
rarement utilisée seule. (Dharmananda, 1996)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

L’espèce Atractylodes macrocephala étant proche d’Atractylodes lancea, on


retrouve des similitudes dans la composition chimique et les applications
pharmacologiques.

Atractylodes macrocephala présente des effets gastrosécrétoires et diurétiques


retrouvé dans Atractylodes lancea. On note aussi des effets hypoglycémiant, sédatif à
faible dosage ou encore anticoagulant et antibactérien. (Chen, 2003)

La racine contient de l’huile essentielle composée de nombreuses molécules


chimiques. Les principaux constituants sont l’atractylone, l’atractylol, le β-elemene ou
encore l’aromadendrene. (Chen, 2003) (Zhang J., 2014)

Figure 157 : principaux composés chimiques de l'huile essentielle du rhizome

D’Atractylodes macrocephala (Zhang J., 2014)

L'extrait d’Atractylodes macrocephala au dichlorométhane a permis l’isolation de


différents composés. On retrouve ainsi l’atractylenolide I, l’atractylenolide II,
l’atractylenolide III, le biatractylenolide, l’acétate de taraxeryle, le β-sitostérol, le
stigmastérol, le camphre, l’atractyloside A et la crysine. Leurs structures ont été
déterminées par RMN et spectroscopie infrarouge.
Cette étude a montré une activité inhibitrice in vitro de certains des composés sur
l’aromatase impliquée dans le développement de cancer. Les composés en question sont
l’atractylenolide I, II et III qui sont des terpènes. Ces molécules pourraient alors
potentiellement servir de base pharmacologique pour de nouveaux traitements et
méritent une étude plus approfondie. (Jiang H., 2011)

225
Figure 158 : composés chimiques extrait de Atractylodes macrocephala (Jiang H., 2011)

Le rhizome d’Atractylodes macrocephala a aussi des capacités anti-oxydantes


efficaces qui peuvent être responsables de ses divers effets pharmacologiques. L’effet
anti-oxydant provient de la présence de composés phénoliques et flavonoiques qui ont la
capacité de chélater des radicaux libres oxydants par l’intermédiaire d’un don d’atome
d’hydrogène. Les composés auxquels est attribué cet effet sont en particulier l'acide
caféique, l'acide férulique et l'acide protocatéchique. (Li X., 2012)

4.4.2.1.3.6. Dosage et posologie

La posologie est de 3 à 12 grammes par jour en décoction, 1 à 3 grammes en


poudre de décoction ou en pilule. (Chen, 2003)

226
4.4.2.1.4. Chrysanthemum morifolium Ramat. – JU HUA

4.4.2.1.4.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Asterales
Famille : Asteraceae
Genre : Chrysanthemum
Espèce : Chrysanthemum morifolium Ramat.
(IPNI, 2004)

4.4.2.1.4.2. Noms vernaculaires et synonymes

Chrysanthemum morifolium Ramat. (latin)


= Dendranthema morifolium (Ramat.) Tzvelev
= Dendranthema grandiflorum (Ramat.) Kitam.

Ju Hua (chinois)
Camomille de Chine (français)
Flos Chrysanthemi (Latin drogue)

4.4.2.1.4.3. Description botanique

Chrysanthemum morofolium est une plante herbacée bisannuelle ou vivace. Elle


forme un petit arbuste buissonnant de 60 à 150 cm de haut.

Les tiges sont dressées, striées et pubescentes.

Les feuilles sont alternes, pétiolées, de forme ovale ou oblongue. Elles mesurent 3
à 5 cm de long sur 3 à 4 cm de large et sont découpées de manière aléatoire. La nervation
est palmée.

L’inflorescence est un capitule bicolore de 5 cm de diamètre. Le calice est


verdâtre. Le capitule est composé de fleurs ligulées et tubulées.
Les fleurs ligulées sont positionnées à la périphérie du capitule sur une à plusieurs
rangées, et sont de couleur blanche ou pourprée. Elles comportent uniquement les
organes femelles.
Les fleurs tubulées, plus nombreuses, sont au centre du capitule. La corolle est formée de
5 pétales lobés et soudés formant un tube jaune. Elles sont bisexuées et renferment donc
les organes males et femelles.
L’involucre du capitule est composé de plusieurs rangées de bractées à bord
membraneux.

Le fruit est un akène glabre.


227
La floraison a lieu entre septembre et novembre.

Cette espèce est assez cosmopolite et peut pousser dans des habitats très variés.
On retrouve la plante dans toute la Chine et au Japon. Elle est aussi largement cultivée,
notament dans la province de Zhejiang. (Zhu, 1998)
(Institute of chinese materia medica and china academy of traditional chinese medicine,
1989) (Pinkas M., 1996)

Le fait que la plante soit cultivée dans différents habitats à engendré la formation
de nombreux cultivar. L’espèce Chrysanthemum morifolium présente ainsi une grande
diversité de morphologie selon la variété cultivée.
Une étude sur le polymorphisme de l’espèce en Chine a évalué la diversité
génétique des différentes variétés cultivées et retrouvées naturellement dans le pays. Il
en résulte une forte diversité génétique et morphologique mais les différentes plantes
peuvent néanmoins être regroupées selon leur origine géographique. (Shao Q-S., 2010)

4.4.2.1.4.4. Photo

Figure 159 : polymorphisme morphologique des capitules de Chrysanthemum morifolium (Shao Q-S., 2010)

228
Figure 160 : PLante sèche : Chrysanthemum morifolium (Photo : Emilie Coste)

4.4.2.1.4.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée de Chrysanthemum morifolium est le capitule épanoui. Il est


récolté à l’automne lorsque la floraison est à son apogée puis séché à l’abri.
On distingue différents types de drogues inscrites à la pharmacopée chinoise en
fonction du lieu de production et de la méthode de préparation. (Guillaume G., 2009)
(Pinkas M., 1996)
La drogue nommée « Bai Ju Hua » présente des capitules majoritairement blancs.
La drogue nommée « Huang Ju Hua » présente des capitules majoritairement
jaunes. (Dharmananda, 2010)

 Monographie de la pharmacopée européenne 7 ème édition et


Pharmacopée Française 11ème édition :

Les fleurs de Chrysanthemum morifolium ne possèdent pas de monographie


inscrite à la pharmacopée française ou européenne.

 Usage thérapeutique :

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

Le capitule de Chrysanthemum morifolium, ou « Ju Hua » est utilisé en médecine


traditionnelle chinoise. Sa saveur est douce et amère et sa nature est plutôt froide. Les
méridiens destinataires sont les méridiens des poumons, du foie et des reins. (Pinkas M.,

229
1996) . Son mode d’action est de disperser le vent et éliminer la chaleur, éliminer les
toxiques et clarifier la vue. (Guillaume G., 2009)

Les indications en médecine traditionnelle chinoise sont les refroidissements avec


fièvre, les conjonctivites, les pertes de l’acuité visuelle, les maux de tête, les vertiges et les
éblouissements.

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Les constituants chimiques des fleurs de chrysanthème qui contribuent à son


action thérapeutique sont complexes.
Deux grands groupes de composés ont été identifié:
- des flavones, dominées par l’acacétine,
- et de l’huile essentielle, dominée par des sesquiterpènes.

Les autres constituants chimiques du capitule présentant un intérêt sont :


- Une lactone sesquiterpénique renfermant un atome de chlore, la
chlorochrymorine. Les lactones sesquiterpéniques étant des molécules
fortement allergisantes, cette molécule est responsable du potentiel
allergisant de cette Asteraceae. (Bruneton, 2005)
- Un sesquiterpène à noyau cyclodécane, le chrysandiol.
- L’acide ellagique ayant un effet inhibiteur de l’aldol-réductase.
(Pinkas M., 1996)

(1) (2)

Figure 161 : Chlorochrymorine (1) et Chrysandiol (2) (Pinkas M., 1996)

On retrouve parmi les flavones, l’acacétine, qui est une forme méthylée de
l'apigénine, et également de l’apigénine et de la lutéoline.

Les flavones sont utiles pour la favorisation de la circulation sanguine. Elles


peuvent aussi avoir un rôle dans la protection de l'œil chez les patients diabétiques par
inhibition de l’aldose-réductase. Cette enzyme joue un rôle dans les complications dues
au diabète comme les pathologies oculaires et la cataracte.

230
Figure 162 : Structure chimiques des flavones et de leurs glycosides contenues dans les fleurs de Chrysanthemum
morifolium

La couleur jaune dans les fleurs est attribuée à des flavonoides, principalement la
lutéoline, qui est un pigment jaune. L’utilisation du chrysanthème blanc pour troubles
oculaires perd le bénéfice de cette composante. Ainsi, lorsque le traitement des troubles
visuels est associé à des problèmes de pigmentation de la rétine, des fleurs jaunes se
révèlent être de meilleure efficacité. Les fleurs blanches sont alors plutôt utilisées pour
traiter les maladies de la rétine associée à une mauvaise circulation sanguine.
(Dharmananda, 2010)

Figure 163 : lutéoline-7-glucoside

Les fleurs contiennent aussi de l’huile essentielle renfermant du camphre, du


cinéole, du camphène, de la carvone, de la chrysanthénone ou du bornéol. (Chen, 2003)

L’huile essentielle a une activité antimicrobienne et peut expliquer l'utilisation du


chrysanthème pour traiter les infections de la peau (par voie orale et en application

231
topique). La plante est considérée comme particulièrement utile pour inhiber le
staphylocoque. (Dharmananda, 2010)

4.4.2.1.4.6. Dosage et posologie

La posologie est de 5 à 9 grammes en décoction ou 1 à 2 grammes en poudre de


décoction.
L’administration se fait sous forme de tisane par voie interne ou en application
externe. (Chen, 2003)

232
4.4.2.2. Campanulaceae

4.4.2.2.1. Codonopsis pilosula (Franch.) Nannf. – DANG SHEN

4.4.2.2.1.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Asterales
Famille : Campanulaceae
Genre : Codonopsis
Espèce : Codonopsis pilosula (Franch.) Nannf.
(IPNI, 2004)

4.4.2.2.1.2. Noms vernaculaires et synonymes

Codonopsis pilosula (Franch.) Nannf. (latin)


Dang Shen (chinois)
Ginseng du pauvre (français)
Bellflower (anglais)
Radix Codonopsis (Latin drogue)

4.4.2.2.1.3. Description botanique

Codonopsis pilosula est une plante herbacée volubile et grimpante, pouvant


atteindre 1,5 à 2 mètres de long.

La racine est tubéreuse et plus ou moins cylindrique. Elle mesure de 15 à 30 cm de


long sur 1 à 3 cm de diamètre. Elle est souvent très ramifiée sur la partie basse et porte
des cicatrices des tiges au niveau de la couronne. Elle est de couleur marron clair à
jaunâtre et profondément ridée longitudinalement.

La tige est volubile et mesure de 1 à 2 m de long. Elle est glabre et ramifiée. Les
branches latérales mesurent 15 à 30 cm et portent des feuilles alternes. Celles-ci portent
de plus petits rameaux avec des feuilles opposées et sont stériles ou fertiles.

Les feuilles sur la tige et les branches principales sont alternes. Celles des plus
petits rameaux sont opposées. Le pétiole mesure de 0,5 à 2,5 cm et il est faiblement peu
cilié. Le limbe ovale ou étroitement ovale. Il est subcordé, arrondi ou tronqué à la base. La
marge est crénelée et l’apex est obtus ou aigu. La feuille mesure 1 à 7,3 cm de long sur
0,8 à 5 cm de large. La face supérieure est verte pale et la face inférieure est gris-vert. Le
plus souvent la feuille entière est faiblement ou densément apprimées de poils hirsutes et
court, et rarement glabre.

Les fleurs sont solitaires à l’apex des plus petits rameaux. Le calice est formé de 5
sépales verts recourbés verts l’extérieur à maturité de la fleur. Les sépales sont
largement lancéolés ou étroitement oblongs, de 10 à 23 mm de long sur 6 à 8 mm de

233
large. La marge est droite ou sinueuse. L’apex est obtus ou aigu. La corolle est blanche à
jaune-verdâtre, avec des taches pourpres à l'intérieur. Elle est largement campanulée et
mesure 1,8 à 2,3 cm de long sur 1,8 à 2,5 cm de diamètre. Les pétales sont soudés entre
eux et de forme légèrement lobée à triangulaire. L’apex est aigu et recourbé vers
l’extérieur. Les étamines sont blanches et libres, composées d’un filet légèrement dilaté à
la base, de 5 mm de long, portant les anthères allongées de 5-6 mm. Le style est court et
porte 3 stigmates blancs et ciliés.

Le fruit est une capsule hémisphérique à la base et conique vers l'apex, de 1 à 2,4
cm. Elle renferme de nombreuses petites graines lisses, rouge-brun à brun foncé,
oblongues à ellipsoïdes.

La floraison et la fructification ont lieu progressivement entre juillet et octobre.

On retrouve cette espèce dans les forêts, les bosquets, ou les prairies, entre 900 et
3900 m d’altitude. Elle est présente dans de nombreuses provinces du nord de la Chine,
ou elle est également cultivée. On la retrouve également en Corée, en Mongolie, ou en
Russie orientale.
(EOL, 2013) (Institute of chinese materia medica and china academy of traditional
chinese medicine, 1989) (Missouri Botanical Garden , 2008) (Pinkas M., 1996)

4.4.2.2.1.4. Photo

Figure 164 : Codonopsis pilosula (Wikipedia, 2013)

234
Figure 165 : Codonopsis pilodula (fleurs) (Dharmananda, 2007) (EOL, 2013)

Figure 166 : Plante sèche : Conodopsis pilosula (photo : Emilie Coste)

4.4.2.2.1.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée en médecine traditionnelle chinoise est la racine. Elle est récoltée
le plus souvent en automne puis séchée au soleil et roulée entre les mains pour que
l’écorce ne se détache pas. Elle est utilisée sans préparation ou traitée au miel. (Chen,
2003) (Guillaume G., 2009)

235
 Monographie de la pharmacopée européenne 7ème édition et
Pharmacopée Française 11ème édition :

La racine de Codonopsis pilosula ne possède pas de monographie inscrite à la


pharmacopée française ou européenne.

 Usage thérapeutique :

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La racine de Codonopsis pilosula est utilisée en médecine traditionnelle chinoise.


Sa saveur est douce et sa nature est neutre. Les méridiens destinataires sont les
méridiens de la rate et des poumons. (Pinkas M., 1996) . Son mode d’action est de
tonifier la région de la rate et des poumons. (Guillaume G., 2009)

La médecine traditionnelle utilise cette drogue comme tonifiant digestif ou en cas


d’anorexie. Elle est égalemnt employée pour traiter la fatigue, la dyspnée à l’effort, la
toux et l’anémie. (Pinkas M., 1996)

Dang Shen est également utilisée comme substitut du Ginseng (Ren Shen) mais
son effet serait moins puissant que ce dernier. La racine de Codonopsis pilosula est
néanmoins considérée comme une drogue adaptogène de la pharmacopée chinoise,
comme le Ginseng. (Pierre Fabre laboratoire)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Les constituants chimiques retrouvés dans la racine de Codonopsis pilosula sont


des saponines, comme par exemple les codonopilosides, des alcaloïdes comme la
perlolyrine, et des polysaccharides qui représentent environ 1% du poids sec de la racine
(Dharmananda, 2007). (He J-Y., 2014)

Figure 167 : Perlolyrine (He J-Y., 2014) Figure 168 : Codonopiloside A (He J-Y., 2014)

On retrouve également des acides aminés, de l’inuline, de l’amidon, des


mucilages, des vitamines, ou encore des acides organiques comme l’acide succinique.
(Guillaume G., 2009) (He J-Y., 2014)

236
Figure 169 : Acide Succinique (He J-Y., 2014)

L’huile essentielle contenue dans Codonopsis pilosula est également très riche. On
a répertorié et identifié plus de 50 composants chimiques.

Enfin, la racine de Codonopsis pilosula contient une grande part de


polysaccharides complexes et ramifiés de haute masse moléculaire et composés de
plusieurs sucres comme le rhamnose, l’arabinose, le galactose et l’acide galacturonique.
(He J-Y., 2014)

Les différentes possibilités pharmacologiques et thérapeutiques de Codonopsis


pilosula ont été décrites.
On retrouve en premier lieu une activité anti-tumorale in vitro apportée par les
polysaccharides. Ces derniers ont montré un effet inhibiteur contre les cellules d’un
adénocarcinome gastrique humain et contre celles d’un carcinome hépatique.
On retrouve également une activité antidiabétique par réduction du niveau de
glucose sanguin chez la souris après administration de polysaccharides extrait de C.
pilosula.
D’autres études ont également mis en évidence un effet protecteur gastrique sur
le rat avec une diminution des ulcères induits par l’alcool ainsi qu’un effet stimulant sur le
système immunitaire, ce qui justifie son emploi dans traitement de la fatigue en
médecine chinoise.

L’extrait aqueux de la racine de Codonopsis pilosula présente également des


propriétés antioxydantes comparables à celle de la racine de Ginseng. (Ng T-B., 2004)

4.4.2.2.1.6. Dosage et posologie

La posologie en médecine traditionnelle chinoise est de 9 à 15 grammes par jour en


décoction

237
4.4.2.2.2. Platycodon grandiflorum (Jacq.) A. DC. – JIE GENG

4.4.2.2.2.1. Classification

Règne : Plantae
Embranchement : Magnoliophyta
Classe : Asteriopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Asterales
Famille : Campanulaceae
Genre : Platycodon
Espèce : Platycodon grandiflorum (Jacquin) A. De Candolle
(IPNI, 2004)

4.4.2.2.2.2. Noms vernaculaires et synonymes

Platycodon grandiflorum (Jacq.) A. DC. (latin)


= Platycodon grandiflorus (Jacq.) A. DC.
= Platycodon chinensis Lindl,
= Platycodon autumnalis Decne.,
= Platycodon sinensis Lem.,
= Platycodon stellatum,
= Campanula grandiflora Jacq.,
= Campanula glauca Thunb.,
= Campanula gentianoides Lam.
(World Health Organization, 1999)

Jie Geng (chinois)


Campanule à grandes fleurs (français)
Balloon-flower, Chinese bell flower, (anglais)
Radix platycodi grandiflori (Latin drogue)

4.4.2.2.2.3. Description botanique

Platycodon grandiflorum est une herbacée vivace de 60 cm à 1,20 mètre de


hauteur. L’ensemble de la plante est de couleur vert glauque et contient un latex blanc
laiteux abondant.

La racine est brun-jaunâtre très clair à gris-blanchâtre. C’est un tubercule charnu


et irrégulier d’environ 15 cm de long et 1 à 3 cm de diamètre. Elle est marquée de rides et
de cicatrices laissées par les tiges des années précédentes sur la partie la plus haute et est
plus ou moins ramifiée sur la partie basse.

Les tiges sont généralement simples, rarement ramifiées vers le haut. Elles sont
glabres et striées longitudinalement.

238
Les feuilles sont alternes sur la partie supérieure et presques opposées vers la
base de la tige. Elles sont sessiles. Le limbe est ovale, elliptique ou lancéolé, de 2 à 7 cm
de long sur 0,5 à 3,5 cm de large. La taille des feuilles est réduite vers le haut de la tige. La
face supérieure du limbe est verte et glabre. La face inférieure est glabre, parfoie
pubescente le long des veines et glauque. La base est largement cunéiforme ou arrondie.
La marge est dentelée. L’apex est aigu ou acuminé.

Les fleurs sont généralement solitaires ou disposées par deux. Elles sont grandes
et longuement pédonculées. Le calice à 5 lobes triangulaires. La corolle à 5 pétales soudés
sur la moitié de la longueur. Elle est largement campanulée ou en forme de soucoupe. Les
pétales sont bleu-violet marqués de nervures plus foncées et mesurent 4 cm de long. Il y
a 5 étamines libres. L’ovaire comporte plusieurs alvéoles.

Le fruit est une capsule globuleuse, obconique ou obovoïde, déhiscente au


sommet, de 0,7 à 2,5 cm de long sur 0,7 à 1,5 cm de large qui contient les graines.

La floraison a lieu de juillet à septembre et les fruits apparaissent d’août à octobre.

Platycodon grandiflorum pousse dans les zones ensoleillées, dans les fourrés, et
plus rarement dans les forêts. On la retrouve à une altitude inférieure à 2000 mètres.

L’espèce est présente dans le nord de l’Asie, en Chine, en Corée, au Japon ou


encore en Sibérie. Elle est également cultivée en Chine.
(Institute of chinese materia medica and china academy of traditional chinese medicine,
1989) (Missouri Botanical Garden , 2008) (Pinkas M., 1996) (World Health Organization,
1999)

4.4.2.2.2.4. Photo

Figure 170 : Platycodon grandiflorum

239
Figure 171 : Plante sèche : Platycodon grandiflorum (photo : Emilie Coste)

4.4.2.2.2.5. Utilisation

 Partie utilisée

La partie utilisée en médecine traditionnelle chinoise est la racine. Elle est récoltée
au printemps ou en automne puis séchée au soleil et débarrassée des impuretés. La
drogue est inscrite à la pharmacopée chinoise.

 Monographie de la pharmacopée européenne 7 ème édition et


Pharmacopée Française 11ème édition :

La racine de Platycodon grandiflorum ne possède pas de monographie inscrite à la


pharmacopée française ou européenne.

Cependant, l’OMS a établi une monographie qui définit les caractéristiques


macroscopiques, microscopiques et chimiques de la drogue utilisée en médecine
chinoise. (World Health Organization, 1999)

Description macroscopique de la drogue :

La racine est irrégulière, fusiforme, effilée, ou conique, et souvent ramifiée. Elle est de
couleur brun grisâtre, brun clair ou blanc à l'extérieur. La racine principale mesure 10 à 15
cm en longueur, et 1 à 3 cm de diamètre à l'extrémité supérieure. Elle présente des
cicatrices dentelées des restes de tiges, ainsi que de fines rides et sillons longitudinaux
latéraux. La partie basse de la racine est légèrement rétrécie et recouverte de rides plus
grossières.

240
La texture générale est dure et cassante. La surface fracturée n’est pas fibreuse et
présente souvent des fissures. La coupe transversale montre le cambium et son voisinage
souvent de couleur brune. Le cortex est légèrement plus mince que le cylindre central. Il
est presque blanc et parsemé de fissures. Le cylindre central est blanc à brun clair et le
tissu est légèrement plus dense que le cortex.

Propriétés organoleptiques :

Odeur : inodore
Goût : insipide au début, puis plus tard, amer et piquant.
Couleur : brun grisâtre.

Description microscopique de la drogue :

La coupe transversale de la racine non pelée montre des couches de liège. Les cellules de
liège contiennent des prismes d'oxalate de calcium. Le cortex est étroit, souvent fendu de
petites fissures. Le phloème est composé de tubes laticifères disposés en groupes. Les
parois des cellules laticifères sont peu épaisses et contienent des granules bruns
jaunâtres. Le cambium est disposé en anneau. Le xylem est composé de vaisseaux seuls
dispersés ou regroupés et disposés radialement. Les cellules parenchymateuses
contiennent de l’inuline.

Matériel végétal en poudre :

La poudre est jaune grisâtre clair à brun grisâtre, très légère. Elle contient de nombreux
fragments de cellules de parenchyme incolores, des fragments de vaisseaux réticulés et
vaisseaux scalariformes, des fragments de tubes criblés et de tubes galactophores. Des
fragments de couche de liège sont parfois observés. Les grains d'amidon sont
généralement détruits, on en retrouve quelques uns, de forme irrégulière, ellipsoïde à
sphéroïde, de 12-25 μm de diamètre.

(World Health Organization, 1999)

 Usage thérapeutique

 Indication en médecine traditionnelle chinoise :

La racine de Platycodon grandiflorum ou « Jie Geng » est utilisée en médecine


traditionnelle chinoise. Sa saveur est piquante et amère et sa nature est neutre. Les
241
méridiens destinataires sont les méridiens des poumons. (Pinkas M., 1996) . Son mode
d’action est de débloquer l’énergie des poumons, éliminer les glaires et éliminer le pus.
(Guillaume G., 2009)

Les indications en médecine traditionnelle chinoise sont les infections


respiratoires comme les bronchites avec toux grasse et expectorations purulentes, les
abcès pulmonaires. Elle est utilisée comme expectorant antitussif. (Chen, 2003)
(Guillaume G., 2009)
La racine est également utilisée pour traiter le rhume, les infections des voies
respiratoires supérieures, les maux de gorge, les amygdalites et les congestions de la
poitrine. On la retrouve dans les préparations pour le traitement de la coqueluche et de
l’asthme. Elle est utilisée pour traiter les stomatites, les ulcères gastro-duodénaux et les
maladies inflammatoires chroniques. (World Health Organization, 1999)

 Constituants chimiques et activités physiologiques et thérapeutiques :

Les principaux constituants chimiques de la racine de Radix Platycodi sont des


saponines triterpéniques glycosylées dérivées la platycodigénine et l'acide polygalacique.
On retrouve par exemple la platycodyne D. (Pinkas M., 1996) (World Health Organization,
1999) (Ryu C-S., 2012)

(1) (2)

Figure 172 : Acide polygalacique(1) et Platycotigénine (2) (Ryu C-S., 2012)

Figure 173 : Platycodine D (Ryu C-S., 2012)

242
Les études expérimentales pharmacologiques ont montré une activité anti-
inflammatoire de la racine de Platycodon grandiflorum ainsi qu’une activité anti-
ulcéreuse gastrique par diminution des sécrétions acides gastriques. (World Health
Organization, 1999)

Radix Platycodi possède également une activité antitussive et expectorante. La


drogue administrée à des rats permet une augmentation de la sécrétion de mucus dans
les voies respiratoires et facilite leur expectoration. Les composants actifs sont
probablements les platycodines dans ce cas là.
Des études in vivo ont démontré l'efficacité des platycodines en tant que
médicament antitussif. Lorsqu'elles sont administrées à des cobayes, elles réduisent la
fréquence de la toux. (World Health Organization, 1999)

Les platycosides de la racine de Platycodon grandiflorum présentent des effets


antioxydant, antitumoral, hypocholestérolémiant et hypolipémiant, antibactérien et
neuroprotecteur. (Nyakudya E., 2014) (Sun H, 2011)

Figure 174 : Platycoside E

Cette étude révèle que les platycosides ont de nombreux avantages pour la santé
et ont le potentiel pour être utilisés comme remède contre un certain nombre de
pathologies très répendues (le cancer, l'obésité et la maladie d'Alzheimer). Toutefois,
l’étude souligne le travail restant à effectuer afin de définir plus précisément le rôle et les
avantages des différentes saponines extraites de la racine de Platycodon grandiflorum, et
développer des médicaments commercialisables. (Nyakudya E., 2014)

Un effet hémolytique a été décrit chez la souris lors de l’administration


intrapéritonéale d’un extrait de Platycodon grandiflorum. Cet effet disparait lors de
l’administration par voie orale ce qui montre une métabolisation des saponines dans le
tubes digestif. Ainsi, il est important de prendre en compte cet élément dans l’utilisation
de cette drogue et dans l’optique de la conception de nouveaux médicaments. (World
Health Organization, 1999)

243
4.4.2.2.2.6. Dosage et posologie

La posologie en médecine traditionnelle chinoise est de 3 à 9 grammes par jour en


décoction. (Chen, 2003) (Guillaume G., 2009) (World Health Organization, 1999)

244
5. Conclusion

Les plantes médicinales sont de formidables sources de remèdes et des matières


premières indispensables à l’élaboration des médicaments. En effet, entre 40 et 70% des
médicaments proviennent de subtances naturelles comme les plantes.

De plus en plus de personnes, et notamment en France, ont recourt à la


phytothérapie en tant que moyen curatif ou préventif. Il existe dans le monde des
centaines de milliers de plantes qui représentent un réservoir unique de molécules aux
vertus potentiellement thérapeutiques, mais qui peuvent également se révéler être très
toxiques et néfaste pour la santé humaine. Les pharmacopées du monde entier sont loin
de toutes les répertorier et d’un pays à l’autre, la législation concernant le commerce et la
délivrance des plantes médicinales est bien différente.
En France, seules 398 plantes médicinales sont réservées au monopôle
pharmaceutique, et 148 plantes inscrites à la pharmacopée sont disponible librement et
peuvent être commercialisées hors du circuit pharmaceutique.
En ce qui concerne les plantes chinoises sur lesquelles s’est appuyé cette thèse, et
qui sont inscrites à la pharmacopée chinoise, la règlementation qui les encadre en France
est très faible, voire parfois inexistante.

J’ai pu constater en travaillant sur ce sujet que la plupart des plantes utilisées en
médecine traditionnelle chinoise sont relativement facile à se procurer, en particulier
grâce à la vente sur internet qui permet de les faire venir directement de Chine.
Le problème qui doit alors être évoqué concerne la qualité et la certification de
ces plantes et préparations à base de plantes. Celles-ci sont facilement commandées sur
internet et ne présente que très peu de contrôle au niveau Français ou Européen. Le
consommateur, qui est aussi un patient, à aujourd’hui accès à travers les média, les livres
et internet, à de nombreuses informations sur les médecines traditionnelles, et
notamment sur la médecine chinoise.
Ces informations, qui ne sont pas toujours vérifiées et certifiées et l’utilisation des
produits issus de ce marché ne sont alors pas garanties sans risques.

La législation, l’élaboration de monographies par les instances sanitaires


mondiales et européennes, ainsi que les nouvelles études scientifiques à propos des
plantes médicinales chinoises permettent peu à peu de mieux les connaitre et d’en
assurer une utilisation plus sûre.
L’ethnopharmacologie est la principale discipline qui à permis le développement
de la phytothérapie puisqu’elle prouve scientifiquement l’efficacité des médecines
traditionnelles parfois mise en doute. C’est grâce à de tels travaux que la pharmacopée
française et la pharmacopée européenne ont récemment intégré de nouvelles
monographies concernant des plantes utilisées trationnellement dans les départements
d’outre-mer et des plantes issues de la médecine chinoise.

La recherche doit donc aujourd’hui à la fois permettre l’utilisation des ressources


multiples qu’offre les plantes de la pharmacopée chinoise, tout en garantissant une
utilisation adéquate et sûre par les populations étrangères à cette médecine
traditionnelle.

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253
Table des illustrations
Figure 1 : pourcentage de la population ayant eu recours au moins une fois à la médecine
traditionnelle dans certains pays développés (Organisation mondiale de la santé, 2002) . ........ 16
Figure 2 : l'utilisation de la médecine traditionnelle est très répandue dans les pays en voie de
développement (Organisation mondiale de la santé, 2002). ....................................................... 17
Figure 3 : Acide salicylique ............................................................................................................................... 19
Figure 4 : limonène ........................................................................................................................................... 20
Figure 5 : structure de base des flavonoïdes .................................................................................................... 20
Figure 6 : coumarine ......................................................................................................................................... 20
Figure 7 : procyanidine (tanin complexe) ......................................................................................................... 21
Figure 8 : structure de base des anthocyanidines ............................................................................................ 21
Figure 9 : solanine (saponine stéroïdique) ....................................................................................................... 22
Figure 10 : anthraquinone ................................................................................................................................ 22
Figure 11 : digoxine .......................................................................................................................................... 23
Figure 12 : Amygdaloside ................................................................................................................................. 23
Figure 13 : Acide Cyanhydrique ........................................................................................................................ 23
Figure 14 : polymère d'agarose ........................................................................................................................ 24
Figure 15 : atropine .......................................................................................................................................... 24
Figure 16 : acide ascorbique = vitamine C ........................................................................................................ 25
Figure 17 : classification APG III (Nadot., 2013) ............................................................................................... 26
Figure 18 : classification APG III élaborée en 2009 par l’Angiosperm Phylogeny Group, utilisée par la
majorité des botanistes, les traits en noirs représentent les liens de parentés
phylogéniques entre les différents groupes. Les noms en bout de branches représentent
les ordres regroupant chacun une ou plusieurs familles. (Angiosperm phylogeny group,
2009) ............................................................................................................................................. 28
Figure 19 : drupes et feuillage de Schisandra chinensis (Turczaninow) Baillon (Panossian A., 2008)
(Wikipédia, 2014) .......................................................................................................................... 33
Figure 20 : plante sèche, Schisandra chinensis (photo : Emilie Coste) ............................................................. 33
Figure 21 : molécules présentes dans le Schisandra de Chine (World Health Organization, 2007) ................. 37
Figure 22 : Magnolia liliflora Desr. (EOL, 2013) ................................................................................................ 39
Figure 23 : plante sèche, Magnolia liliflora (photo : Emilie Coste) .................................................................. 39
Figure 24 : lignanes composant les boutons floraux de Magnolia liliflora Desr. (Wang WS., 2011)................ 41
Figure 25 : Magnolia officinalis ........................................................................................................................ 43
Figure 26 : plante sèche, Magnolia officinalis (photo : Emilie Coste) .............................................................. 44
Figure 27 : Dessin pour l’identification B de l’écorce de Magnolia officinalis pulvérisée (Pharmacopée
européenne, 2012) ....................................................................................................................... 45
Figure 28 : composants chimiques de l'écorce de Magnolia officinalis (World Health Organization,
2009) ............................................................................................................................................. 48
Figure 29 : Cinnamomum cassia Presl. (EOL, 2013)......................................................................................... 51
Figure 30 : plante sèche, Cinnamomum cassia (photo : Emilie Coste) ............................................................ 51
Figure 31 : molécules constituant l'huile essentielle de C.cassia ..................................................................... 53
Figure 32 : cassioside (Bruneton, 2009) ........................................................................................................... 54
Figure 33 : Asarum sieboldii Miq. (Calhoun C., 2008) (EOL, 2013) ................................................................. 56
Figure 34 : plante sèche, Asarum sieboldii (photo : Emilie Coste) ................................................................... 56
Figure 35 : méthyl eugénol (A.sieboldii) (Quang TH., 2012) ............................................................................ 58
Figure 36 : Epimedium grandiflorum (EOL, 2013) ............................................................................................ 61
Figure 37 : Epimedium sagittatum (Wikipedia, 2010) ...................................................................................... 62
Figure 38 : Plante sèche : Epimedium grandiflorum (photo : Emilie Coste) ..................................................... 62
Figure 39 : partie aérienne de E.koreanum, E. Brevicornum et E. sagittatum. (Maa H., 2011) ....................... 64
Figure 40 : icariine (ChemBlink, 2014) .............................................................................................................. 65
Figure 41 : Icariside E5 (ChemFaces, 2012) ...................................................................................................... 65
Figure 42 : Icariside I (ChemFaces, 2012) ......................................................................................................... 66
Figure 43 : Akebia trifoliata (EOL, 2013)........................................................................................................... 68
Figure 44 : Plante sèche : Akebia trifoliata (Photo : Emilie Coste) ................................................................... 69
Figure 45 : Acide Oléanolique........................................................................................................................... 71
Figure 46 : Stephania tetrandra (ChemFaces, 2012) ........................................................................................ 73
Figure 47 : Plante sèche : Stephania tetrandra (photo : Emilie Coste) ............................................................. 73

254
Figure 48 : principaux composants extrait de Stephania tetrandra (Choi H-S., 2000) ..................................... 77
Figure 49 : Acide Aristolochique (Koh H-L., 2006) ............................................................................................ 78
Figure 50 : Cimicifuga foetida (EOL, 2013) ....................................................................................................... 80
Figure 51 : Plante sèche : Cimicifuga foetida (Photo : Emilie Coste) ................................................................ 80
Figure 52 : Cimicifugoside (Bruneton, 2009) .................................................................................................... 82
Figure 53 : Cimifugine (Wang K-C., 2012) ......................................................................................................... 82
Figure 54 : Cornus officinalis, fruits et feuilles (EOL, 2013) .............................................................................. 84
Figure 55 : Cornus officinalis (wikipedia, 2014) ................................................................................................ 84
Figure 56 : Plante sèche : Cornus officinalis (photo : Emilie Coste) .................................................................. 85
Figure 57 : Morroniside (Ma W., 2014 ) ........................................................................................................... 86
Figure 58 : Loganine (Ma W., 2014 )................................................................................................................. 86
Figure 59 : Gardenia jasminoides (EOL, 2013) .................................................................................................. 89
Figure 60 : plante sèche : Gardenia jasminoides (photo : Emilie Coste) .......................................................... 89
Figure 61 : structure chimique du genipine et du geniposide (Koo H-J., 2004) ............................................... 91
Figure 62 : Morinda officinalis .......................................................................................................................... 94
Figure 63 : Plante sèche : Morinda officinalis (photo : Emilie Coste) ............................................................... 94
Figure 64 : anthraquinone extraite de M. officinalis : 2-Hydroxy-1-methoxyanthraquinone (Liu Z-M.,
2009) ............................................................................................................................................. 96
Figure 65 : anthraquinone extraite de M. officinalis : 3-Hydroxy-1,2-dimethoxyanthraquinone (Xu Y-J.,
2009) ............................................................................................................................................. 96
Figure 66 : Monotropeine (1) et acide Deacetylasperulosidique (2) (Choi J., 2005) ....................................... 97
Figure 67 : Uncaria rhynchophylla : feuilles et fleurs (Guo Q., 2014) ............................................................... 99
Figure 68 : plante sèche : Uncaria rhynchophylla (photo: Emilie Coste) ........................................................100
Figure 69 : constituants chimiques de la tige d'Uncaria rhynchophylla (World Health Organization,
2009) ...........................................................................................................................................102
Figure 70 : Gentiana macrophylla (Dharmananda, 2002) ..............................................................................104
Figure 71 : Gentiana macrophylla (EOL, 2013) ...............................................................................................104
Figure 72 : Plante sèche : gentiana macrophylla (photo : Emilie Coste) ........................................................105
Figure 73 : gentiopicroside .............................................................................................................................106
Figure 74 : swertiamarine ...............................................................................................................................106
Figure 75 : Gentiana scabra (Dharmananda, 2002) .......................................................................................108
Figure 76 : Gentiana scabra (EOL, 2013) ........................................................................................................108
Figure 77 : Plante sèche : Gentiana scabra (photo: Emilie Coste)..................................................................109
Figure 78 : structure chimique du gentiopicroside (World Health Organization, 2007) ................................110
Figure 79 : sweroside Figure 80 : acide loganique .....................................................111
Figure 81 : gentianine .....................................................................................................................................111
Figure 82 : Scutellaria macrantha Benth. (Houtte, 1849) ..............................................................................113
Figure 83 : fleurs de Scutellaria baicalensis (EOL, 2013) ................................................................................114
Figure 84 : Plante sèche : Scutellaria baicalensis (photo : Emilie Coste) ........................................................114
Figure 85 : composants chimiques de la racine de S. baicalensis (Yang J., 2014) ..........................................117
Figure 86 : Salvia miltiorrhiza (Guo Y., 2014) .................................................................................................121
Figure 87 : Racine de Salvia miltiorrhiza séchée et coupée en tranches (Guo Y., 2014) ................................121
Figure 88 : Salvia miltiorrhiza (Dharmananda, 2001) .....................................................................................122
Figure 89 : Plante sèche : Salvia miltiorrhiza (photo : Emilie Coste) ..............................................................122
Figure 90 : composition chimique de la racine de Salvia miltiorrhiza ............................................................126
Figure 91 : composants chimiques de la racine de Salvia miltiorrhiza (Li Y-G., 2009) ...................................127
Figure 92 : Mentha haplocalyx .......................................................................................................................130
Figure 93 : Plante sèche : Mentha haplocalyx (photo : Emilie Coste) ............................................................130
Figure 94 : acide caféique (1) et acide rosmarinique (2) ................................................................................131
Figure 95 : lutéolol-7-glucoside ......................................................................................................................132
Figure 96 : structure chimique du menthol (1) et de la menthone (2) .........................................................132
Figure 97 : Forsythia suspensa (EOL, 2013) ....................................................................................................134
Figure 98 : plante sèche : Forsythia suspensa (photo : Emilie Coste) .............................................................135
Figure 99 : forsythiaside et suspensaside .......................................................................................................136
Figure 100 : lignanes contenus dans les fruits de Forsythia suspensa (Chang M-J., 2008) ............................136
Figure 101 : structure chimique de l'arctiine (Lee S., 2011) ...........................................................................137
Figure 102 : Rehmannia glutinosa (EOL, 2013) ...............................................................................................140
Figure 103 : Plante sèche : Rehmannia glutinosa (photo : Emilie Coste) .......................................................140
Figure 104 : Plante sèche : Rehmannia praeparata (photo : Emilie Coste) ....................................................140
255
Figure 105 : (a) racine fraiche de Rehmannia glutinosa; (b) racine sèche de Rhemannia glutinosa; (c)
racine préparée de Rhemannia glutinosa (Zhang R-X., 2008) ....................................................141
Figure 106 : fleur et fruits frais de Lycium chinense .......................................................................................148
Figure 107 : plantation et récolte de Lycium chinense ...................................................................................149
Figure 108 : plante sèche : Lycium chinense (photo : Emilie Coste) ...............................................................149
Figure 109 : β-carotène (Potterat, 2010) ........................................................................................................151
Figure 110 : zéaxanthine (Potterat, 2010) ......................................................................................................151
Figure 111 : acide ascorbique .........................................................................................................................151
Figure 112 : bétaine (Zhao B-T., 2013) ...........................................................................................................152
Figure 113 : Angelica pubescens (Japanese Wild Flowers, 2006) ...................................................................155
Figure 114 : plante sèche, Angelica pubescens (photo : Emilie Coste) ...........................................................156
Figure 115 : composant de A. pubescens : l'osthole.......................................................................................160
Figure 116 : Angelica sinensis (Wei, 1995) .....................................................................................................162
Figure 117 : plante sèche, Angelica sinensis (photo : Emilie Coste) ...............................................................163
Figure 118 : ligustilide, composant chimique majeur de la racine d'Angelica sinensis ..................................167
Figure 119 : composants chimiques d’Angelica sinensis (World Health Organization, 2002) ........................168
Figure 120 : Bupleurum falcatum (EOL, 2013)................................................................................................171
Figure 121 : Bupleurum chinense (EOL, 2013) ...............................................................................................171
Figure 122 : plante sèche, Bupleurum chinense (photo : Emilie Coste) .........................................................172
Figure 123 : saikosaponine (Tiana RT., 2009) .................................................................................................174
Figure 124 : Glehnia littoralis (EOL, 2013) ......................................................................................................176
Figure 125 : plante sèche, Glehnia littoralis (photo : Emilie Coste) ...............................................................176
Figure 126 : imperatorine ...............................................................................................................................178
Figure 127 : Ligusticum wallichii .....................................................................................................................180
Figure 128 : Plante sèche, Ligusticum Wallichii (photo : Emilie Coste) ..........................................................180
Figure 129 : acide ferulique (Sinclair, 1998) ...................................................................................................181
Figure 130 : E-ligustilide et Z-ligustilide (Li W., 2012) ....................................................................................182
Figure 131 : tetraméthyl-pyrazine (Li W., 2012) .............................................................................................182
Figure 132 : Notopterygium incisium (EOL, 2013) ..........................................................................................184
Figure 133 : Plante sèche : Notopterygium incisium (photo : Emilie Coste) ..................................................184
Figure 134 : 1 : acide ferulique, 2 : imperatorine, 3 : isoimperatorine (Fuquan J., 2007) ...................186
Figure 135 : Eleutherococcus senticosus ou Acanthopanax senticosus (Alternative Medicine Review,
2006) ...........................................................................................................................................188
Figure 136 : plante sèche, Acanthopanax senticosus (photo : Emilie Coste) .................................................188
Figure 137 : Eleutheroside E (Huang LZ., 2011) ..............................................................................................191
Figure 138 : Eleutherosides B (Huang LZ., 2011) ............................................................................................192
Figure 139 : Panax ginseng récolté (EOL, 2013) Panax ginseng, feuilles et fruits (Wikipédia,
2014): ..........................................................................................................................................194
Figure 141 : Plante sèche : Panax ginseng (photo : Emilie Coste) .................................................................194
Figure 142 : Structure chimique des ginsénosides (World Health Organization, 1999) .................................198
Figure 143 : racine de Panax notoginseng (EOL, 2013) ................................................................................202
Figure 144 : Panax notoginseng, plante entière et racine (Yang X., 2014) ....................................................202
Figure 145 : plante sèche : Panax notoginseng (photo ; Emilie Coste)...........................................................203
Figure 146 : ginsénoside Rb1 (a) et ginsénoside Rg1 (b) (Yang X., 2014) .......................................................206
Figure 147 : dencichine (Guo X.X, 2007).........................................................................................................207
Figure 148: Artemisia capillaris (Zhao Y., 2014) Artemisia capillaris (Joshi, 2013) ......209
Figure 150 : Plante sèche : Artemisia capillaris (photo : Emilie Coste) ..........................................................209
Figure 151 : composition chimique de Artemisia capillaris (Hung H-Y., 2013) ..............................................211
Figure 152 : acide chlorogénique ...................................................................................................................212
Figure 153 : Atractylodes lancea (ChemFaces, 2012) (Wikipedia, 2013) .......................................................214
Figure 154 : Rhizome de Atractylodes lancea (Dharmananda, 2003) ............................................................214
Figure 155 : Plante sèche : Atractylodes lancea (photo : Emilie Coste) .........................................................215
Figure 156 : composants chimiques de Atractylodes lancea : β-eudesmol (A) ; hinesol (B) et
atractyloside-A (C) (Pinkas M., 1996) .........................................................................................218
Figure 157 : Atractylodes macrocephala, plante entière et fleur ..................................................................221
Figure 158 : Plante sèche : Atractylodes macrocephala (photo : Emilie Coste) .............................................221
Figure 159 : principaux composés chimiques de l'huile essentielle du rhizome ............................................225
Figure 160 : composés chimiques extrait de Atractylodes macrocephala (Jiang H., 2011)............................226

256
Figure 161 : polymorphisme morphologique des capitules de Chrysanthemum morifolium (Shao Q-S.,
2010) ...........................................................................................................................................228
Figure 162 : PLante sèche : Chrysanthemum morifolium (Photo : Emilie Coste) ..........................................229
Figure 163 : Chlorochrymorine (1) et Chrysandiol (2) (Pinkas M., 1996) ..................................................230
Figure 165 : Structure chimiques des flavones et de leurs glycosides contenues dans les fleurs de
Chrysanthemum morifolium .......................................................................................................231
Figure 166 : lutéoline-7-glucoside ..................................................................................................................231
Figure 167 : Codonopsis pilosula (Wikipedia, 2013) ......................................................................................234
Figure 168 : Codonopsis pilodula (fleurs) (Dharmananda, 2007) (EOL, 2013) ................................................235
Figure 169 : Plante sèche : Conodopsis pilosula (photo : Emilie Coste) .........................................................235
Figure 170 : Perlolyrine (He J-Y., 2014) Figure 171 : Codonopiloside A (He J-Y., 2014) .................236
Figure 172 : Acide Succinique (He J-Y., 2014) .................................................................................................237
Figure 173 : Platycodon grandiflorum ............................................................................................................239
Figure 174 : Plante sèche : Platycodon grandiflorum (photo : Emilie Coste) .................................................240
Figure 175 : Acide polygalacique(1) et Platycotigénine (2) (Ryu C-S., 2012) .............................................242
Figure 177 : Platycodine D (Ryu C-S., 2012) ...................................................................................................242
Figure 178 : Platycoside E ...............................................................................................................................243

257
258
L'université n'entend donner aucune approbation ou improbation aux opinions émises dans les
thèses.

Les opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs.

Vu et permis d'imprimer

Montpellier, le

P/ le Président de l'Université Montpellier I


Le Directeur d'U.F.R.

259
Trente-sept plantes chinoises (Magnoliidae, Ranunculidae, Asteridae)
Caractères botaniques, étude pharmacologique et intérêt thérapeutique

Thirty-seven chinese herbs (Magnoliidae, Ranunculidae, Asteridae)


Botanical characteristics, pharmacological investigation and therapeutical properties

Résumé :

La médecine traditionnelle a toujours été dans de nombreux pays, un moyen


d’accès aux soins pour les populations. La médecine moderne a peu à peu supplanté ces
techniques traditionnelles dans les pays développés mais on voit aujourd’hui réapparaitre
un engouement certain pour ces médecines. Ainsi, leur usage est de plus en plus pris en
compte et étudié par les scientifiques contemporains.
La médecine traditionnelle chinoise, et notamment sa pharmacopée, a toujours eu
une place très importante en Chine où elle possède une place aussi importante que la
médecine moderne.

Le travail réalisé ici concerne 37 plantes d’origine chinoise (faisant partie des sous-
classes des Magnoliidae, Asteridae et Ranunculidae) et étant inscrites à la pharmacopée
chinoise. Des échantillons de ces plantes sèches ont été offerts au Laboratoire de
Botanique de la Faculté de Pharmacie de Montpellier et cette thèse d’exercice vise à
valoriser cette collection.
Une première partie du travail précise l’état de l’utilisation des médecines
traditionnelles et de la phytothérapie dans le monde.
Une seconde partie consiste en une fiche descriptive botanique et thérapeutique
pour chacune des plantes. Ces fiches comportent en premier lieu une partie descriptive
de la plante sur le plan botanique ainsi que l’identification de la plante par sa
monographie européenne ou française si elle existe. La fiche reprend ensuite l’utilisation
thérapeutique de la plante en médecine traditionnelle chinoise, les composés chimiques
retrouvés dans la drogue ainsi que les récentes études scientifiques qui tendent à
démontrer les effets pharmacologiques et thérapeutiques des plantes.

Mots clefs : Plante chinoise, Phytothérapie, Médecine traditionnelle chinoise, Botanique.

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