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Y Saadallah Cours RDM
Y Saadallah Cours RDM
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Younès Saadallah
University of Jijel
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Polycopié de cours
Elaboré par
Younès SAADALLAH
2020 - 2021
TABLE DES MATIÈRES
Avant-propos ................................................................................................................. 1
i
3.5 Condition de résistance au cisaillement. ............................................................... 28
Exercices ..................................................................................................................... 29
RÉFÉRENCES ............................................................................................................ 75
ii
Avant-propos
AVANT-PROPOS
Le présent ouvrage constitue un cours de Résistance Des Matériaux destiné principalement aux
étudiants de 2ème année de Licence en Génie Mécanique et en Electromécanique mais aussi à toute
personne intéressée par la matière. Il fait, en effet, l’objet d’un support qui permet l’assimilation
des fondements de base de la matière et qui offre la possibilité de se perfectionner par la suite à
partir des ouvrages de résistance des matériaux traitant des problèmes plus avancés.
La résistance des matériaux est une discipline étroitement associée à la statique. Cette dernière
traite de l’équilibre des corps solides supposés indéformables tandis que la résistance des matériaux
prend en compte les déformations des solides, supposés homogènes, isotropes et élastiques, sous
l’effet des forces externes. L’étude s’intéresse principalement, par le biais de certaines hypothèses
simplificatrices, à évaluer les efforts internes, les contraintes, les déplacements et les déformations
générés par les charges externes. Le but étant de dimensionner les structures afin qu’elles
remplissent leurs fonctions en toute sécurité.
Le manuscrit s’organise en six chapitres. Partant d’une introduction et des généralités permettant
de cerner la matière, on passe à l’étude des sollicitations de traction, de compression et de
cisaillement. Ensuite les caractéristiques géométriques des sections droites sont assimilées afin de
les investir lors de l’étude des sollicitations de torsion et de flexion plane simple. Le cours permet
ainsi de maitriser les méthodes de calcul à la résistance mécanique des matériaux soumis à tout
type de sollicitation.
La démarche adoptée est la même pour l’étude des sollicitations auxquelles les solides sont soumis.
La sollicitation est d’abord définie. Ensuite, les contraintes et les déformations sont analysées.
Enfin les critères de résistance sont explicités dans un souci de dimensionner les éléments de
structures. Le tout est couronné par des exercices corrigés servant d’exemples d’illustration.
D’autres exercices sont proposés sans correction.
1
Introduction et généralités
CHAPITRE I
INTRODUCTION ET GENERALITES
2
Introduction et généralités
La résistance des matériaux fait appel aux notions d’équilibre de la mécanique statique, aux notions
de déplacements étudiées en cinématique et aux propriétés des matériaux, auxquelles on a recours
pour évaluer les dimensions de pièces structurales ou d’éléments de machines. L’objet de cet
enseignement est l’étude statique des milieux continus déformables.
La résistance des matériaux est une partie de la mécanique qui a pour objectif le développement de
modèles permettant de dimensionner les structures. Ces modèles sont élaborés dans le cadre
d’hypothèses simplificatrices. Ils constituent le premier niveau des méthodes de calcul des
structures.
L’étude de la résistance des matériaux a pour but d’assurer qu’on utilise dans une pièce donnée,
une quantité minimale de matériau, tout en satisfaisant aux exigences suivantes :
Résistance : la pièce doit pouvoir supporter et transmettre les charges externes qui lui sont
imposées ;
Rigidité : la pièce ne doit pas subir de déformation excessive lorsqu’elle est sollicitée ;
Stabilité : la pièce doit conserver son intégrité géométrique afin que soient évitées des conditions
d’instabilité (flambement, déversement) ;
Endurance : la pièce, si elle est soumise à un chargement cyclique (répété), doit pouvoir, sans
rupture, supporter un certain nombre de cycles (fatigue).
3
Introduction et généralités
— homogène : tous les éléments du matériau, aussi petits soient-ils, ont une structure identique à
l’échelle considérée ;
— isotrope : en tout point, les propriétés mécaniques sont les mêmes dans toutes les directions ;
— continu : les propriétés mécaniques varient de manière continue d’un point à l’autre ;
— utilisé dans le domaine élastique linéaire : les relations entre contraintes et déformations sont
réversibles et linéaires (la loi de comportement est de type loi de Hooke)
L’hypothèse des petites déformations permet de linéariser la relation entre contraintes et déformations. Ces
dernières sont alors supposées réversibles et linéaires.
La résistance des matériaux s’intéresse en général à des corps géométriquement simples qui
constituent les éléments de base de la construction mécanique et du génie civil.
Une poutre est un solide engendré par une surface plane 𝐴𝐴 qui peut être variable et dont le centre
de gravité 𝐺𝐺 décrit un segment [𝐶𝐶𝐶𝐶], le plan de 𝐴𝐴 restant perpendiculaire à cette courbe. Il faut
également que la longueur 𝐶𝐶𝐶𝐶 soit grande devant les dimensions des sections transverses.
𝐶𝐶
𝐴𝐴
𝐷𝐷
𝐺𝐺
4
Introduction et généralités
Ce sont des structures pour lesquelles une dimension, l’épaisseur, est beaucoup plus petite
que les deux autres. Ce sont donc des structures planes qui peuvent être identifiées avec
leur plan moyen.
Ce sont des structures qui, comme les plaques, ont une dimension, l’épaisseur, plus petite
que les deux autres mais qui n’est pas plane.
a. b.
— les charges concentrées (ou ponctuelles) qui s’appliquent en un point de l’élément étudié.
— les charges réparties qui sont distribuées continûment le long d’un segment de l’élément étudié.
Les efforts extérieurs se décomposent ainsi en forces concentrées, forces réparties et moments
concentrés, moments répartis. Les efforts répartis peuvent être écrits comme des densités linéiques
d’efforts.
5
Introduction et généralités
𝐹𝐹 𝑞𝑞
𝑙𝑙
𝑀𝑀 𝑚𝑚
La charge 𝑞𝑞 est répartie le long du segment de longueur 𝑙𝑙. C’est donc une charge linéaire qui se
mesure en unité de force par unité de longueur. Sa résultante 𝑄𝑄est égale à l’aire de son digramme
et s’applique à son centre de gravité.
𝑄𝑄 = 𝑞𝑞𝑞𝑞
1.4 Liaisons
Pour un problème spatial, les liaisons réelles de la structure avec l'extérieur sont modélisées par les
liaisons normalisées induites en mécanique du solide. Bien souvent, les configurations étudiées
conduisent à un problème plan.
I.4.1. Appui simple : Il a une seule composante de réaction 𝑅𝑅𝑦𝑦 dirigée dans la direction de l’axe 𝑦𝑦.
I.4.2. Articulation : Il admet deux composantes de réactions qui sont la réaction verticale 𝑅𝑅𝑦𝑦 et la
réaction horizontale 𝑅𝑅𝑥𝑥 .
I.4.3. Encastrement : Trois composantes de réactions : la réaction verticale 𝑅𝑅𝑦𝑦 ; horizontale 𝑅𝑅𝑥𝑥 et
le moment d’appui ou moment d’encastrement 𝑀𝑀.
6
Introduction et généralités
Où 𝐹𝐹⃗𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒 et 𝑀𝑀
��⃗𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒 représentent respectivement les vecteurs de forces et de moments extérieurs.
Les équations vectorielles ci-dessus permettent d’écrire donnent 6 équations scalaires en l’espace.
𝛴𝛴𝐹𝐹𝑥𝑥 = 0 ; 𝛴𝛴𝛴𝛴/𝑥𝑥 = 0
𝛴𝛴𝐹𝐹𝑦𝑦 = 0 ; 𝛴𝛴𝛴𝛴/𝑦𝑦 = 0
𝛴𝛴𝐹𝐹𝑧𝑧 = 0 ; 𝛴𝛴𝛴𝛴/𝑧𝑧 = 0
Dans le cas particulier de forces situées dans un même plan, les équations d’équilibre se réduisent
en trois :
–– la somme des projections des forces sur un axe horizontal 𝑂𝑂𝑂𝑂 du plan est nulle.
–– la somme des projections des forces sur axe vertical 𝑂𝑂𝑂𝑂 du plan est nulle.
–– la somme des moments pris par rapport à un point quelconque du plan est nulle.
7
Introduction et généralités
La résistance d’un solide étant liée aux efforts de cohésion de la matière, on réalise des coupures
afin de déterminer le torseur de ces efforts. Ainsi en réalisant une coupure fictive dans un solide
soumis à des efforts externes, l’action globale de B sur C est remplacée par le torseur des efforts
internes.
𝐹𝐹⃗
�𝑅𝑅�⃗𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖 � = � 𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖
��⃗𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖
𝑀𝑀
La partie C est en équilibre sous l’action des forces extérieures qui lui sont directement appliquées
et des forces intérieures réparties sur la coupure.
A A
C
C
Les efforts intérieurs en un point G de la ligne moyenne d'une poutre sont les composantes des
éléments de réduction du torseur des efforts intérieurs qui prend la forme suivante :
𝑁𝑁 𝑀𝑀𝑡𝑡
�𝑇𝑇𝑦𝑦 𝑀𝑀𝑡𝑡 �
𝑇𝑇𝑧𝑧 𝑀𝑀𝑡𝑡
8
Introduction et généralités
𝑦𝑦
𝑀𝑀𝑀𝑀𝑦𝑦
𝑇𝑇𝑦𝑦
𝑁𝑁 𝑥𝑥
𝑂𝑂
𝑇𝑇𝑧𝑧
𝑀𝑀𝑡𝑡
𝑀𝑀𝑀𝑀𝑧𝑧
𝑧𝑧
������⃗
𝑀𝑀𝑀𝑀 = 𝑀𝑀𝑀𝑀𝑦𝑦 𝑦𝑦⃗ + 𝑀𝑀𝑀𝑀𝑧𝑧 𝑧𝑧⃗ est le moment de flexion
9
Introduction et généralités
𝟎𝟎 𝑴𝑴𝒕𝒕
�𝟎𝟎 𝟎𝟎 � Torsion
𝟎𝟎 𝟎𝟎
𝟎𝟎 𝟎𝟎
�𝟎𝟎 𝟎𝟎 �
Flexion pure
𝟎𝟎 𝑴𝑴𝑴𝑴𝒛𝒛
𝟎𝟎 𝟎𝟎
�𝑻𝑻𝒚𝒚 𝟎𝟎 � Flexion simple
𝟎𝟎 𝑴𝑴𝑴𝑴𝒛𝒛
Considérons une poutre en équilibre statique. La convention des signes pour l’effort normal 𝑁𝑁,
l’effort tranchant 𝑇𝑇 et le moment de flexion 𝑀𝑀 est illustrée sur la figure ci-dessous.
𝑀𝑀 𝑀𝑀
T
𝑥𝑥
𝐴𝐴 𝑁𝑁 𝑁𝑁 𝐵𝐵
𝑇𝑇
10
Introduction et généralités
Exercices
Exercice 1. Une poutre 𝐴𝐴𝐴𝐴 de longueur 4𝐿𝐿 est chargée comme l’indique la figure ci-dessous.
2𝑃𝑃
𝑃𝑃
𝑥𝑥
𝐴𝐴 𝐵𝐵
𝐿𝐿 𝐿𝐿 2𝐿𝐿
Solution de l’exercice 01
RBy
RAy
Les réactions aux appuis se déterminent à partir 𝑃𝑃 𝑃𝑃
de l’équilibre des efforts externes. RAx
𝑥𝑥
𝐴𝐴 𝐵𝐵
� 𝐹𝐹𝑥𝑥 = 0 ⟹ 𝑅𝑅𝑅𝑅𝑥𝑥 = 0 𝐿𝐿 2𝐿𝐿
𝐿𝐿
3
� 𝑀𝑀𝐴𝐴 = 0 ⟹ 4𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦 𝐿𝐿 − 2𝑃𝑃𝑃𝑃 − 𝑃𝑃𝑃𝑃 = 0 ⟹ 𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦 = 𝑃𝑃
4
5
𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦 = 2𝑃𝑃 − 𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦 = 𝑃𝑃
4
Exercice 02. Une poutre encastrée en 𝐵𝐵 est chargée comme l’indique la figure ci-dessous.
1. Calculer les réactions à l’encastrement.
2. Sous l’effet des efforts externes, à quels types de sollicitation est soumise cette poutre ?
11
Introduction et généralités
𝑃𝑃1 = 𝑞𝑞𝑞𝑞
𝑃𝑃2 x
𝐴𝐴 𝐵𝐵
𝐿𝐿
Solution de l’exercice 02
RBy
𝑃𝑃1 = 𝑞𝑞𝑞𝑞 MB
𝑃𝑃2 RBx x
𝐴𝐴 𝐵𝐵
𝐿𝐿
𝑃𝑃1 𝐿𝐿 1
� 𝑀𝑀𝐴𝐴 = 0 ⟹ 𝑀𝑀𝐵𝐵 = − 𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦 𝐿𝐿 = − 𝑞𝑞𝐿𝐿2
2 2
2. Sou l’effet des efforts externes, la poutre est soumise à la traction, à la flexion et au cisaillement.
Exercice 03. La poutre triangulaire 𝐴𝐴𝐴𝐴 repose sur un appui simple en 𝐴𝐴 et sur un appui double en
B. Les charges sont indiquées sur la figure ci-dessous. Le poids propre de la poutre est négligé.
12
Introduction et généralités
2. A quelle distance du point A agit la force pour que la réaction au point A soit le double de la
réaction au point 𝐵𝐵 ?
P1=2 kN
1m 1m
𝐴𝐴 𝐵𝐵
𝜃𝜃 = 30°
P2=0.8 kN
𝑦𝑦
𝐺𝐺
𝐴𝐴 𝐵𝐵 𝑥𝑥
𝜃𝜃
𝐿𝐿
𝐹𝐹
13
Traction et compression
CHAPITRE II
TRACTION ET COMPRESSION
14
Traction et compression
2.1 Définitions
La section d’une poutre travaille en traction simple quand le torseur des efforts intérieurs se réduit
à une composante 𝑁𝑁, appelée effort normal.
𝐹𝐹 𝐹𝐹 𝐹𝐹 𝐹𝐹
𝐹𝐹 𝐹𝐹
𝑁𝑁 𝑁𝑁
Traction Compression
Exemples : Le câble qui soulève la charge d’un ascenseur, la courroie qui transmet le mouvement
d’une poulie à une autre, les boulons qui fixent le fond d’un cylindre contenant de la vapeur sous
pression sont des corps soumis à des efforts de traction. Un pilier en béton armé, les supports des
machines sont des corps soumis à des efforts de compression.
En considérant une barre rectiligne, de section 𝐴𝐴 encastrée à son extrémité droite et soumise à
l'autre extrémité à l'action d'une force 𝐹𝐹 suivant son axe.
15
Traction et compression
𝐹𝐹 𝑥𝑥
𝑎𝑎
𝐹𝐹 𝑁𝑁
𝑎𝑎
En réalisant une coupe suivant 𝑎𝑎 − 𝑎𝑎, l’équilibre de la partie découpée s’exprime par :
𝛴𝛴𝐹𝐹𝑥𝑥 = 0 ⇒ 𝑁𝑁 = 𝐹𝐹
La contrainte normale 𝜎𝜎 représente l’intensité de l'effort normal 𝑁𝑁 par unité de surface 𝐴𝐴. Elle se
mesure en (N/m²) ou en Pascal (Pa).Elle s’exprime par :
𝜎𝜎 = 𝑁𝑁/𝐴𝐴
En considérant une barre de longueur initiale 𝐿𝐿0 soumise à un effort normal de traction 𝐹𝐹. la barre
subit une variation de longueur ∆𝐿𝐿. La déformation longitudinale est donnée par :
∆L 𝐿𝐿 − 𝐿𝐿0
𝜀𝜀𝑥𝑥 = =
𝐿𝐿0 𝐿𝐿0
16
Traction et compression
𝑦𝑦
𝐹𝐹 𝑥𝑥
𝐹𝐹 𝑥𝑥
∆𝐿𝐿 𝐿𝐿0
𝐿𝐿
Dans le domaine élastique, on constate que la déformation est proportionnelle à la contrainte. Cette
relation de proportionnalité est illustrée par la loi de Hooke :
𝜎𝜎 = 𝐸𝐸𝐸𝐸𝑥𝑥
𝑁𝑁 ∆L
=
𝐸𝐸𝐸𝐸 𝐿𝐿0
Matériau 𝑬𝑬 (𝐆𝐆𝐆𝐆𝐆𝐆)
Diamant 1000
Aciers 200
Cuivre 120
Aluminium 70
Nylon 3
Pour qu'une pièce résiste aux efforts de traction /compression sans subir de déformation
permanente, il faut que la contrainte générée ne dépasse pas la limite élastique 𝜎𝜎𝑒𝑒 du
matériau.
𝜎𝜎𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 ≤ 𝜎𝜎𝑒𝑒
Pour des raisons de sécurité et compte tenu des hypothèses simplificatrices faites avec les
modélisations, la contrainte normale 𝜎𝜎 doit rester inférieure à une valeur limite appelée
18
Traction et compression
limite pratique 𝜎𝜎𝑝𝑝 . On considère que c'est la contrainte maximale admissible. La condition
de sécurité s’écrit alors :
𝜎𝜎𝑒𝑒
𝜎𝜎𝑚𝑚𝑚𝑚𝑥𝑥 ≤ = 𝜎𝜎𝑝𝑝
𝑠𝑠
𝑠𝑠 : coefficient de sécurité
19
Traction et compression
Exercices
Exercice 01. Soit une barre de module de Young 𝐸𝐸, de section circulaire et dont la géométrie est
illustrée sur la figure ci-dessous. La barre est en équilibre sous l’action des forces externes
auxquelles elle est soumise.
2𝐹𝐹
3𝐷𝐷 𝐹𝐹 𝐹𝐹
𝐷𝐷
2
𝐿𝐿 𝐿𝐿/2 𝐿𝐿/2
1) Évaluer les efforts normaux et les contraintes dans la barre et en tracer les diagrammes.
Solution de l’exercice 01
1) Les efforts internes peuvent être évalués en effectuant des coupes. Selon la géométrie de la
poutre et les efforts externes qui lui sont appliqués, trois coupes sont nécessaires.
2𝐹𝐹
3𝐷𝐷 𝐹𝐹 𝐹𝐹
𝐷𝐷
2
𝐿𝐿 𝐿𝐿/2 𝐿𝐿/2
20
Traction et compression
Coupe 1
2𝐹𝐹 N1
� 𝐹𝐹𝑥𝑥 = 0 ⟹ 𝑁𝑁1 = 2𝐹𝐹 = 40 kN 3𝐷𝐷
2
Coupe 2
Coupe 3
2𝐹𝐹 N3
� 𝐹𝐹𝑥𝑥 = 0 ⟹ 𝑁𝑁3 = 2𝐹𝐹 − 𝐹𝐹 3𝐷𝐷 𝐹𝐹
𝐷𝐷
2
𝑁𝑁3 = 𝐹𝐹 = 20 kN
𝑁𝑁3 𝐹𝐹 20000
𝜎𝜎3 = = 2
=
𝐴𝐴3 𝜋𝜋(3𝐷𝐷/4) 𝜋𝜋(6)2
Les diagrammes des efforts normaux et des contraintes normales générés dans la poutre sont tracés
ci-dessous :
21
Traction et compression
2𝐹𝐹
3𝐷𝐷 𝐹𝐹 𝐹𝐹
𝐷𝐷
2
𝐿𝐿 𝐿𝐿/2 𝐿𝐿/2
Effort
normal (kN)
40
20
Contrainte
(MPa)
353.85
176.92
157.26
2) La longueur de la poutre après déformation peut être calculée en appliquant la loi de Hooke.
𝜎𝜎 = 𝐸𝐸𝐸𝐸
∆𝐿𝐿 𝜎𝜎 𝐿𝐿𝐿𝐿
𝜀𝜀 = = ⟹ ∆𝐿𝐿 =
𝐿𝐿 𝐸𝐸 𝐸𝐸
22
Traction et compression
𝐿𝐿𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡 = 2𝐿𝐿 + ∆𝐿𝐿1 + ∆𝐿𝐿2 + ∆𝐿𝐿3 = 400 + 0.15 + 0.17 + 0.08 = 400.4 mm
Exercice 02. Un pivot d’arbre vertical supporte une charge 𝐹𝐹 de 15 kN. Le pivot est en acier de
résistance pratique 𝜎𝜎𝑝𝑝 = 80 N/mm2 .
Solution de l’exercice 02
𝜎𝜎 ≤ 𝜎𝜎𝑝𝑝
𝐹𝐹
𝜎𝜎 = < 𝜎𝜎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎
𝜋𝜋𝑑𝑑 2 /4
4𝐹𝐹 4 × 15000
𝑑𝑑 > � =� = 15.45 𝑚𝑚𝑚𝑚
𝜋𝜋𝜎𝜎𝑃𝑃 𝜋𝜋 × 80
Exercice 03. Une courroie en cuir de section rectangulaire supporte en service un effort de traction
maximal 𝐹𝐹 de 4800 N. Elle est formée de deux épaisseurs de cuir collées ensemble. Chaque
épaisseur est de 8 𝑚𝑚𝑚𝑚. Déterminer la largeur de la courroie pour que la contrainte de traction soit
inférieure à la contrainte admissible 𝜎𝜎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑚𝑚 qui vaut 200 N/cm².
Exercice 04. Une poutre de longueur 𝐿𝐿 = 100 𝑚𝑚𝑚𝑚 et de section rectangulaire de (15 × 10) mm²
soumise à une force axiale de traction de 2 kN. Les paramètres du matériau constitutif sont :
𝐸𝐸 = 60 GPa ; 𝜈𝜈 = 0.3
23
Traction et compression
Exercice 05. Soit une barre en acier dont la géométrie est illustrée sur la figure ci-dessous.
Données : 𝐹𝐹 = 20 kN; 𝐴𝐴 = 2 cm2
3𝐴𝐴 𝐴𝐴 3𝐴𝐴
𝐹𝐹
𝐹𝐹 2𝐹𝐹
𝐴𝐴 𝐵𝐵
𝐹𝐹
24
Cisaillement
CHAPITRE III
CISAILLEMENT
25
Cisaillement
3.1 Définitions
Une poutre droite d'axe x est en cisaillement si son torseur des efforts intérieurs se réduit à une
composante 𝑇𝑇. 𝑇𝑇 est appelé effort tranchant.
La poutre subit une sollicitation de cisaillement pur lorsqu'elle est soumise à deux forces de liaison
égales et directement opposées dont le support est contenu dans un plan perpendiculaire à la ligne
moyenne. Sous l'action de ces deux forces la poutre tend à se séparer en deux morceaux 𝐸𝐸1 et 𝐸𝐸2
glissant l'un par rapport à l'autre dans le plan de section droite.
𝐹𝐹
𝐸𝐸1
𝐸𝐸1
𝐹𝐹
Exemples : Une tôle en équilibre sur le tranchant de la lame fixe d’une cisaille, un rivet cisaillé
suivant sa section droite, une poutre console, …
Il y a du cisaillement simple lorsque l'on applique deux forces 𝑇𝑇 et −𝑇𝑇 perpendiculairement à l'axe
d’une poutre, par exemple. Les points d'application des forces sont légèrement décalés d'une
quantité notée 𝑑𝑑. Il y a du pincement si les forces sont à la même abscisse tandis qu'il y a de la
flexion si elles sont très éloignées. Il en résulte ainsi un moment de couple d’intensité de (𝑇𝑇 × 𝑑𝑑)
qui crée de la flexion. Si 𝑑𝑑 est trop faible, il y a un cisaillement pur (cisaillement théorique dont le
torseur de cohésion ne contient qu'un effort tranchant) ; si 𝑑𝑑 est important, il y a un cisaillement
simple (qui contient un moment de flexion, donc une contrainte normale).
26
Cisaillement
Dans le cas du cisaillement, chaque élément de surface 𝛥𝛥𝛥𝛥 supporte un effort de cisaillement 𝛥𝛥𝛥𝛥
contenu dans le plan 𝐴𝐴. Il y a répartition uniforme des contraintes dans la section droite. La
contrainte tangentielle s'écrit alors :
𝑇𝑇
𝜏𝜏 =
𝐴𝐴
Dans le cas du cisaillement, les déformations sont caractérisées par un glissement des sections
droites les unes par rapport aux autres.
𝐹𝐹
∆𝑦𝑦
𝛾𝛾
∆𝑥𝑥
𝐹𝐹
27
Cisaillement
∆𝑦𝑦
tan 𝛾𝛾 = 𝛾𝛾 =
∆𝑥𝑥
𝜏𝜏 = 𝐺𝐺𝐺𝐺
Pour qu’une pièce sollicitée en cisaillement résiste en toute sécurité, il faut que la contrainte
tangentielle soit au plus égale à la résistance pratique au cisaillement 𝜏𝜏𝑝𝑝 .
𝑇𝑇𝑦𝑦 𝜏𝜏𝑒𝑒
≤ 𝜏𝜏𝑝𝑝 =
𝐴𝐴 𝑠𝑠
𝐴𝐴 : section de la poutre
𝑠𝑠 : coefficient de sécurité
28
Cisaillement
Exercices
Exercice 01. Deux tôles de largeur égale 𝑏𝑏 et d’épaisseur égale 𝑒𝑒 sont réunies par un double
couvre- joints assemblé par rivets tel qu’il est illustré sur la figure ci-dessous. L’ensemble est
soumis à un effort de traction 𝐹𝐹. Les limites élastiques en traction et au cisaillement du matériau
constitutif sont respectivement 𝜎𝜎𝑒𝑒 et 𝜏𝜏𝑒𝑒 .
Pour que les contraintes de traction et de cisaillement soient inférieures à la limite élastique,
calculer :
1. le diamètre de rivets.
F 𝑒𝑒 𝐹𝐹
𝑏𝑏
𝐹𝐹 𝐹𝐹
Solution de l’exercice 01
𝐹𝐹/2 F
1. Détermination du diamètre des rivets.
29
Cisaillement
𝐹𝐹
𝜏𝜏 = ≤ 𝜏𝜏𝑒𝑒
𝐴𝐴𝑐𝑐
Chacun des quatre rivets ayant deux plans de cisaillement, la section totale cisaillée est :
𝜋𝜋𝑑𝑑 2
𝐴𝐴𝑐𝑐 = 4 × 2 ×
4
𝐹𝐹 130000
𝑑𝑑 ≥ � =� = 11.37 mm
2𝜋𝜋𝜏𝜏𝑒𝑒 2𝜋𝜋 × 160
𝐹𝐹
𝜎𝜎 = ≤ 𝜎𝜎𝑒𝑒
𝐴𝐴𝑡𝑡
Où 𝐴𝐴𝑡𝑡 est la section soumise à la traction. Le perçage des trous pour le passage des rivets diminue
la section. Ainsi, elle est donnée par :
𝐹𝐹 130000
𝑒𝑒 = = = 4.25 mm
(150 − 2𝑑𝑑)𝜎𝜎𝑒𝑒 (150 − 2 × 11.37) × 240
Exercice 02. On veut poinçonner une tôle d’épaisseur 𝑒𝑒, de résistance à la rupture du cisaillement
𝜏𝜏𝑟𝑟 à l’aide d’un poinçon de diamètre 𝑑𝑑 et de résistance pratique à la compression 𝜎𝜎𝑝𝑝 . Le poinçon
exerce alors un effort 𝐹𝐹 sur la tôle.
30
Cisaillement
𝐹𝐹
Poinçon
𝑑𝑑 Tôle
𝑒𝑒
Chercher la relation qui doit exister entre 𝑑𝑑 et 𝑒𝑒 pour que l’opération soit réalisable en sécurité.
Solution
- la contrainte sur la tôle doit être supérieure à la résistance à la rupture au cisaillement de la tôle.
𝐹𝐹 𝐹𝐹
> 𝜏𝜏𝑟𝑟 ⟹ > 𝜏𝜏𝑟𝑟
𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐é𝑒𝑒 𝜋𝜋𝜋𝜋𝜋𝜋
𝐹𝐹 𝐹𝐹
< 𝜎𝜎𝑝𝑝 ⟹ < 𝜎𝜎𝑝𝑝
𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐é𝑒𝑒 𝜋𝜋𝑑𝑑 2 /4
𝜋𝜋𝑑𝑑2
𝜋𝜋𝜋𝜋𝜋𝜋𝜏𝜏𝑟𝑟 = 𝜎𝜎
4 𝑝𝑝
𝜏𝜏𝑟𝑟
𝑑𝑑 > 4𝑒𝑒
𝜎𝜎𝑝𝑝
31
Cisaillement
Exercice 03. Un essai de cisaillement est réalisé avec le montage de la figure ci-dessous.
L’éprouvette en acier a la forme d’un cylindre de diamètre 5.64 mm. La limite élastique est atteinte
pour une charge 𝐹𝐹𝑒𝑒 = 585 daN, et la charge maximale avant rupture est 𝐹𝐹𝑚𝑚 = 1310 daN.
𝐹𝐹 𝐹𝐹
Eprouvette
2𝐹𝐹
Exercice 04.
𝑇𝑇
𝑇𝑇
𝑒𝑒
𝑏𝑏
32
Cisaillement
Exercice 05. Soit une vis, de 15 mm de diamètre, sollicitée par une charge axiale de 1000 daN,
comme le montre la figure.
1. Calculer la contrainte de cisaillement dans la tête de la vis en supposant que le cisaillement agit
sur une surface cylindrique de même diamètre que la vis, comme le montrent les lignes pointillées.
2) Quel serait le diamètre minimal de la vis si la contrainte de cisaillement admissible valait 𝜏𝜏𝑝𝑝 =
40 MPa ?
33
Caractéristiques géométriques des sections droites
CHAPITRE IV
SECTIONS DROITES
34
Caractéristiques géométriques des sections droites
Le moment statique 𝑊𝑊𝑥𝑥 de la surface plane 𝐴𝐴 par rapport à l'axe 𝑥𝑥 de son plan est défini par la
relation :
𝑊𝑊𝑥𝑥 = � 𝑦𝑦 𝑑𝑑𝑑𝑑
𝐴𝐴
Le moment statique 𝑊𝑊𝑦𝑦 de la surface plane 𝐴𝐴 par rapport à l'axe 𝑦𝑦 de son plan est défini par la
relation :
𝑊𝑊𝑦𝑦 = � 𝑥𝑥 𝑑𝑑𝑑𝑑
𝐴𝐴
En intégrant, on obtient :
𝑋𝑋𝐺𝐺 et 𝑌𝑌𝐺𝐺 représentent respectivement les distance entre le centre de gravité de la section et les axes
𝑥𝑥 et 𝑦𝑦.
𝑦𝑦
𝑥𝑥 𝑑𝑑𝑑𝑑
𝑌𝑌𝐺𝐺
𝐺𝐺
𝑦𝑦
𝑥𝑥
𝑋𝑋𝐺𝐺
35
Caractéristiques géométriques des sections droites
Le moment statique d’une surface par rapport à un axe de symétrie est nul parce que cet axe passe
par le centre de gravité 𝐺𝐺.
Le moment d’inertie 𝐼𝐼𝑥𝑥 de la surface plane 𝐴𝐴 par rapport à l'axe 𝑥𝑥 de son plan est défini par la
relation :
𝐼𝐼𝑥𝑥 = � 𝑦𝑦 2 𝑑𝑑𝑑𝑑
𝐴𝐴
Le moment d’inertie 𝐼𝐼𝑦𝑦 de la surface plane 𝐴𝐴 par rapport à l'axe 𝑦𝑦 de son plan est défini par la
relation :
𝐼𝐼𝑦𝑦 = � 𝑥𝑥 2 𝑑𝑑𝑑𝑑
𝐴𝐴
Le moment d’inertie polaire d’une surface plane 𝐴𝐴 par rapport à un point 𝑂𝑂 de son plan est défini
par la relation :
Le moment d’inertie polaire d'une surface plane 𝐴𝐴 par rapport à un point 𝑂𝑂 de son plan est égal à
la somme des moments d’inertie par rapport à deux axes rectangulaires de son plan passant par ce
point.
36
Caractéristiques géométriques des sections droites
Le moment d’inertie centrifuge d’une surface plane 𝐴𝐴 par rapport aux axes (𝑥𝑥, 𝑦𝑦) de son plan est
défini par la relation
Le moment d’inertie centrifuge peut être positif, négatif ou dans un cas particulier nul (quand il est
calculé par rapport à un axe de symétrie).
x
dA
𝜌𝜌
y
x
O
37
Caractéristiques géométriques des sections droites
O b 𝑏𝑏 4 𝑏𝑏 4 𝑏𝑏 4
x' x 𝐼𝐼𝑥𝑥′𝑥𝑥 = 𝐼𝐼𝑦𝑦′𝑦𝑦 = 𝐼𝐼0 =
12 12 6
b
Φd
O
𝜋𝜋𝑑𝑑4 𝜋𝜋𝑑𝑑4 𝜋𝜋𝑑𝑑4
x' x 𝐼𝐼𝑥𝑥′𝑥𝑥 = 𝐼𝐼𝑦𝑦′𝑦𝑦 = 𝐼𝐼0 =
64 64 32
Φd ΦD
x' O
x 𝜋𝜋(𝐷𝐷4 − 𝑑𝑑 4 ) 𝜋𝜋(𝐷𝐷4 − 𝑑𝑑4 ) 𝜋𝜋(𝐷𝐷4 − 𝑑𝑑4 )
𝐼𝐼𝑥𝑥′𝑥𝑥 = 𝐼𝐼𝑦𝑦′𝑦𝑦 = 𝐼𝐼0 =
64 64 32
y'
Le moment d’inertie 𝐼𝐼𝑥𝑥 de la surface 𝐴𝐴 par rapport à l'axe 𝑥𝑥 de son plan est égal au moment
d’inertie 𝐼𝐼𝐺𝐺𝐺𝐺 de 𝐴𝐴 par rapport à l'axe 𝐺𝐺𝐺𝐺 augmenté du produit de l'aire de la surface par le carré de
la distance entre les deux axes.
38
Caractéristiques géométriques des sections droites
𝑑𝑑𝑥𝑥 𝑦𝑦
𝑦𝑦
𝑑𝑑𝑑𝑑
𝑥𝑥
𝐺𝐺
𝑑𝑑𝑦𝑦
𝑥𝑥
𝑂𝑂
Considérons une surface plane 𝐴𝐴 et deux systèmes d'axes (𝑂𝑂𝑂𝑂𝑂𝑂) et (𝑂𝑂𝑂𝑂𝑂𝑂) de son plan tel que
l’angle compris entre 𝑥𝑥 et 𝑋𝑋 est 𝛼𝛼. Supposons que les moments d’inertie 𝐼𝐼𝑥𝑥 et 𝐼𝐼𝑦𝑦 soient connus.
Nous nous proposons de déterminer 𝐼𝐼𝑋𝑋 et 𝐼𝐼𝑌𝑌 . Par définition, on peut écrire :
39
Caractéristiques géométriques des sections droites
En développant, on obtient :
Y y
X
dA
𝛼𝛼 x
40
Caractéristiques géométriques des sections droites
Exercices
Exercice 01. Déterminer le moment statique et le moment d’inertie des géométries suivantes par
rapport à l’axe 𝑥𝑥.
𝑦𝑦
ℎ
ℎ
𝑥𝑥
𝑏𝑏 𝑏𝑏
Solution de l’exercice 01
y
ℎ
𝑏𝑏ℎ2
𝑊𝑊𝑥𝑥 = � 𝑦𝑦 𝑑𝑑𝑑𝑑 = 𝑏𝑏 � 𝑦𝑦 = 𝑑𝑑𝑑𝑑
𝐴𝐴 0 2
ℎ
𝑦𝑦
ℎ
𝑏𝑏ℎ3 𝑥𝑥
𝐼𝐼𝑥𝑥 = � 𝑦𝑦 2 𝑑𝑑𝑑𝑑 = 𝑏𝑏 � 𝑦𝑦 2 =
𝐴𝐴 0 3
𝑏𝑏
𝑦𝑦 𝑏𝑏𝑥𝑥
L’aire 𝑑𝑑𝑑𝑑 infiniment petite est égale à celle d’un rectangle.
La similitude des triangles permet d’écrire : ℎ dy
𝑏𝑏𝑥𝑥 ℎ − 𝑦𝑦 𝑦𝑦 𝑦𝑦
= ⟹ 𝑏𝑏𝑥𝑥 = 𝑏𝑏 �1 − �
𝑏𝑏 ℎ ℎ 𝑥𝑥
𝑦𝑦 𝑏𝑏
𝑑𝑑𝑑𝑑 = 𝑏𝑏𝑥𝑥 𝑑𝑑𝑑𝑑 = 𝑏𝑏 �1 − � 𝑑𝑑𝑑𝑑
ℎ
ℎ ℎ
𝑦𝑦 𝑦𝑦 2 𝑏𝑏ℎ2
𝑊𝑊𝑥𝑥 = � 𝑦𝑦 𝑑𝑑𝑑𝑑 = � 𝑦𝑦𝑦𝑦 �1 − � 𝑑𝑑𝑑𝑑 = 𝑏𝑏 � 𝑦𝑦 − =
𝐴𝐴 0 ℎ 0 ℎ 6
ℎ ℎ
𝑦𝑦 𝑦𝑦 3 𝑏𝑏ℎ3
𝐼𝐼𝑥𝑥 = � 𝑦𝑦 2 𝑑𝑑𝑑𝑑 = � 𝑦𝑦 2 𝑏𝑏 �1 − � 𝑑𝑑𝑑𝑑 = 𝑏𝑏 � 𝑦𝑦 2 − =
𝐴𝐴 0 ℎ 0 ℎ 12
41
Caractéristiques géométriques des sections droites
Exercice 02. Considérons la section donnée par la figure ci-dessous (cotes en cm).
10
𝐴𝐴 𝐻𝐻 𝐵𝐵 𝑥𝑥
1
𝐾𝐾
𝐷𝐷 𝐶𝐶
𝐹𝐹 1 𝐸𝐸
𝑦𝑦
1. Déterminer les moments d’inertie par rapport aux axes 𝐴𝐴𝐴𝐴 et 𝐴𝐴𝐴𝐴.
3. Déterminer les moments d’inertie par rapport aux axes 𝐺𝐺𝐺𝐺 et 𝐺𝐺𝐺𝐺.
Solution de l’exercice 02
1. Détermination des moments d’inertie par rapport aux axes 𝐴𝐴𝐴𝐴 et 𝐴𝐴𝐴𝐴.
1 × 63 216
𝐼𝐼𝑥𝑥 du rectangle 𝐴𝐴𝐴𝐴𝐴𝐴𝐴𝐴 = =
3 3
9 × 13 9
𝐼𝐼𝑥𝑥 du rectangle 𝐻𝐻𝐻𝐻𝐻𝐻𝐻𝐻 = =
3 3
216 9
𝐼𝐼𝑥𝑥 de la section totale = + = 75 cm4
3 3
42
Caractéristiques géométriques des sections droites
1 × 103 1000
𝐼𝐼𝑦𝑦 du rectangle 𝐴𝐴𝐴𝐴𝐴𝐴𝐴𝐴 = =
3 3
5 × 13 5
𝐼𝐼𝑦𝑦 du rectangle 𝐾𝐾𝐾𝐾𝐾𝐾𝐾𝐾 = =
3 3
1000 5
𝐼𝐼𝑦𝑦 de la section totale = + = 335 cm4
3 3
3. Déterminer les moments d’inertie par rapport aux axes 𝐺𝐺𝐺𝐺 et 𝐺𝐺𝐺𝐺.
Exercice 03. Soient les surfaces définies par les figures ci-dessous.
2. Calculer leurs moments d’inertie par rapport aux axes 𝐺𝐺𝐺𝐺 et 𝐺𝐺𝐺𝐺.
43
Caractéristiques géométriques des sections droites
20
𝑦𝑦
20 h
20
100
100
100
𝑥𝑥
50 50 50
𝑏𝑏
Exercice 04. Une poutre est construite ainsi qu’il est
𝑒𝑒
illustré sur la figure ci-contre, par une âme, deux semelles
identiques et quatre cornières identiques. 𝐿𝐿 : ℎ𝑐𝑐 × 𝑏𝑏𝑐𝑐
1. Écrire les expressions du moment statique et du moment d’inertie par rapport à ses axes de
symétrie.
44
Torsion
CHAPITRE V
TORSION
45
Torsion
5.1 Définitions
Une poutre droite d'axe 𝑥𝑥 est en torsion si son torseur des efforts intérieurs exprimé au point 𝐺𝐺 est
se réduit à une composante 𝑀𝑀𝑡𝑡 . 𝑀𝑀𝑡𝑡 est appelé moment de torsion.
𝑥𝑥
𝑀𝑀
𝑀𝑀 𝑀𝑀𝑡𝑡
Exemples : Les tarauds, certaines clefs employées pour le serrage des écrous, les arbres de
transmission sont des corps sollicités à la torsion.
L'étude de la torsion présentée ici se limitera au cadre des poutres droites à sections circulaires.
Ainsi, les poutres étudiées sont des cylindres de révolution à base circulaire. Cette restriction est
liée au fait que pour toute section qui n'est pas circulaire, les résultats qui seront présentés sont
erronés car :
- la contrainte de cisaillement qui est perpendiculaire au rayon vecteur ne peut pas être tangente au
contour non circulaire de la section.
46
Torsion
𝑟𝑟 𝑑𝑑𝑑𝑑 = 𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾
𝑑𝑑𝑑𝑑
𝛾𝛾 = 𝑟𝑟
𝑑𝑑𝑑𝑑
𝑑𝑑𝑑𝑑
Le rapport représente l'angle de torsion par unité de longueur de l'arbre et se désigne par 𝜃𝜃.
𝑑𝑑𝑑𝑑
Ainsi, on écrit :
𝛾𝛾 = 𝑟𝑟 𝜃𝜃
𝑥𝑥
𝛾𝛾
𝑑𝑑𝑑𝑑
𝑟𝑟
𝑑𝑑𝑑𝑑
47
Torsion
D'après la loi de Hooke, en désignant par 𝐺𝐺 le module de cisaillement, on peut déduire que la
contrainte tangentielle 𝜏𝜏 est égale à :
𝜏𝜏 = 𝐺𝐺𝛾𝛾 = 𝐺𝐺𝐺𝐺 𝜃𝜃
sur une section, les contraintes tangentielles sont orthoradiales : la contrainte est nulle au centre et
maximale pour 𝑟𝑟 = 𝑅𝑅.
𝑅𝑅
D'après les conditions d'équilibre de la partie de l'arbre isolée, on conclut que les contraintes de
cisaillement réparties sur la section sont statiquement équivalentes à un couple égal et opposé au
couple de torsion 𝑀𝑀𝑡𝑡 . Pour chaque élément d'aire 𝑑𝑑𝑑𝑑, l'effort tranchant est
𝑇𝑇 = 𝜏𝜏𝜏𝜏𝜏𝜏.
En intégrant, on obtient :
48
Torsion
𝑀𝑀𝑡𝑡 = 𝐺𝐺𝐺𝐺𝐼𝐼0
𝑀𝑀𝑡𝑡 𝑟𝑟
𝜏𝜏 =
𝐼𝐼0
𝑀𝑀𝑡𝑡 𝑟𝑟
𝜏𝜏 = 𝐺𝐺𝐺𝐺 𝜃𝜃 =
𝐼𝐼0
on peut écrire :
𝜏𝜏 𝑀𝑀𝑡𝑡 𝑑𝑑𝑑𝑑
= = 𝐺𝐺𝜃𝜃 = 𝐺𝐺
𝑟𝑟 𝐼𝐼0 𝑑𝑑𝑑𝑑
𝑥𝑥2
𝑀𝑀𝑡𝑡
∆𝜑𝜑 = � 𝑑𝑑𝑑𝑑
𝑥𝑥1 𝐺𝐺𝐺𝐺0
𝑀𝑀𝑡𝑡
𝜑𝜑 = 𝜃𝜃𝜃𝜃 ; 𝜃𝜃 =
𝐺𝐺𝐺𝐺0
Un matériau en torsion reste dans son domaine élastique si la contrainte tangentielle reste inférieure
à la limite élastique 𝜏𝜏𝑒𝑒 .
𝜏𝜏𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 ≤ 𝜏𝜏𝑒𝑒
49
Torsion
Pour qu’une pièce sollicitée en torsion résiste en toute sécurité, il faut que la contrainte tangentielle
soit au plus égale à la résistance pratique au cisaillement 𝜏𝜏𝑝𝑝 . 𝑠𝑠 étant un coefficient de sécurité, on
écrit :
𝜏𝜏𝑒𝑒
𝜏𝜏𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 ≤ 𝜏𝜏𝑝𝑝 =
𝑠𝑠
50
Torsion
Exercices
Exercice 01. Les sections extrêmes d’un arbre de diamètre 𝑑𝑑 = 30 mm, de longueur 𝐿𝐿 = 3 m, ont
tourné l’une par rapport à l’autre d’un angle de 4 degrés.
Solution de l’exercice 01
4𝜋𝜋 × 10−3
𝜃𝜃 = rd/mm
3 × 180
4𝜋𝜋 × 10−3
𝜏𝜏 = 𝐺𝐺𝐺𝐺 𝜃𝜃 = 8 × 104 × 15 × = 28 N/mm2
3 × 180
𝜋𝜋𝑑𝑑4
𝐼𝐼0 =
32
4
4𝜋𝜋 × 10−3 𝜋𝜋 × 304
𝑀𝑀𝑡𝑡 = 𝐺𝐺𝐺𝐺𝐼𝐼0 = 8 × 10 × × = 147.89 N. m
3 × 180 32
Exercice 02. Un arbre plein commandant la rotation d’une hélice de navire doit transmettre une
puissance de 9200 kW à la vitesse de 80 tr/mn. La résistance pratique vaut 7 daN/mm2 , le
module de cisaillement 𝐺𝐺 = 8 × 104 N/mm2 , et l’angle de torsion unitaire maximum est de
0.1 degré/m.
51
Torsion
Solution de l’exercice 02
9200 × 103
𝑀𝑀𝑡𝑡 = = 112 × 107 N. mm
2𝜋𝜋 × 80/60
0.1 × 𝜋𝜋
𝜃𝜃𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 = = 174 × 10−8 rd/mm
180
Condition de résistance
𝑀𝑀𝑡𝑡 𝑟𝑟
𝜏𝜏𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 ≤ 𝜏𝜏𝑝𝑝 ⟹ ≤ 𝜏𝜏𝑝𝑝
𝐼𝐼0
𝜋𝜋𝑑𝑑 4
𝐼𝐼0 = ; 𝜏𝜏𝑝𝑝 = 70 N/mm2
32
Ainsi, on obtient :
𝑑𝑑 ≥ 430 m
Condition de déformation
𝑀𝑀𝑡𝑡
𝜃𝜃 ≤ 𝜃𝜃𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 ⟹ ≤ 𝜃𝜃𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚
𝐺𝐺𝐺𝐺0
𝑑𝑑 ≥ 535 mm
52
Torsion
Exercice 03. Soient deux arbres de même longueur en acier dont l’un est plein de diamètre 𝑑𝑑 ;
l’autre est creux de diamètres 𝐷𝐷 et 0.8 𝐷𝐷. Les deux arbres transmettent le même couple.
Exercice 04. Un essai statique de torsion effectué sur un cylindre en acier de diamètre 10 mm a
donné les résultats suivants :
Sous l’action d’un couple de torsion à 37 N. m, l’angle de torsion de deux sections distantes de
200 mm est de 5 degrés. La limite élastique est atteinte sous un couple de 39.5 N. mm.
53
Flexion plane simple
CHAPITRE V
54
Flexion plane simple
6.1.1 Définitions
Une poutre droite d'axe 𝑥𝑥 est en flexion simple autour de z au point si son torseur des efforts
intérieurs est égal à :
0 0
�𝑅𝑅�⃗𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖 � �𝑇𝑇𝑦𝑦 𝟎𝟎 �
0 𝑀𝑀𝑓𝑓𝑓𝑓
𝑦𝑦
𝐹𝐹
𝑥𝑥
𝐹𝐹 𝑀𝑀𝑓𝑓𝑓𝑓
𝑇𝑇𝑦𝑦
Exemples : Une poutre à son extrémité ou à son milieu, un arbre qui supporte un lourd volant au
repos, un pont ou une canne à pêche sont des corps sollicités en flexion.
6.1.2 Hypothèses
L’établissement des formules de la flexion repose sur certaines hypothèses énumérées ci-dessous :
55
Flexion plane simple
- L’élément poutre est décrit par une surface plane 𝐴𝐴 appelée section droite de centre de gravité 𝐺𝐺.
La ligne moyenne de la poutre est formée par les différentes positions du centre de gravité 𝐺𝐺 de la
poutre lorsque l’on parcourt cette dernière selon toute sa longueur 𝑙𝑙. La poutre admet un plan de
symétrie et est formée de fibres jointives parallèles à l’axe 𝑥𝑥.
- Les déplacements, rotations et déformations sont supposés petits. C’est l’Hypothèse des Petites
Perturbations. L’hypothèse d’Euler-Bernoulli suppose que, pour toutes transformations
géométriques, les sections droites d’une poutre restent planes et perpendiculaires à la fibre
moyenne.
- L’hypothèse de Barré de Saint Venant suppose que pour une section droite quelconque,
suffisamment éloignée du point d’application des efforts extérieurs sur une poutre, les effets de ce
même chargement peuvent être remplacés par un torseur équivalent s’appliquant à cette section
droite.
Si l’effort tranchant 𝑇𝑇𝑦𝑦 est nul, la flexion est dite pure. Sinon, la flexion est dite simple.
Fibre moyenne
𝐹𝐹
Plan de symétrie
56
Flexion plane simple
Soit la poutre ci-dessous soumise à la flexion simple. L’équilibre de la poutre exige que la somme
des efforts externes soit nulle. Ainsi les réactions aux appuis 𝐴𝐴 et 𝐵𝐵 doivent être égales à :
𝐹𝐹
𝐶𝐶 𝐷𝐷 𝑥𝑥
𝐴𝐴 𝐵𝐵
𝑎𝑎 𝑏𝑏
𝐿𝐿
Effectuons une coupe au point 𝐶𝐶 divisant la poutre en deux parties notées gauche et droite.
Chacune de ces deux parties est en équilibre sous l'action des efforts extérieurs et des efforts
intérieurs.
y
𝑀𝑀𝑀𝑀𝑧𝑧 𝑀𝑀𝑀𝑀𝑧𝑧 𝐹𝐹
RA 𝑇𝑇𝑦𝑦 𝑅𝑅𝑅𝑅
𝑥𝑥
𝐴𝐴 𝐵𝐵
𝑇𝑇𝑦𝑦
𝑥𝑥 𝐿𝐿 − 𝑥𝑥
57
Flexion plane simple
Pour étudier l'équilibre de l’élément gauche de la poutre, les efforts internes doivent équilibrer les
efforts externes. Ainsi, la somme des forces agissant suivant l’axe y doit être nulle.
La somme des moments par rapport au point 𝐶𝐶 doit également être nulle.
L’effort tranchant et le moment fléchissant évalués dans l’élément gauche sont identiques à ceux
déterminés dans l’élément droit. Ainsi, dans un souci de simplifier les calculs, on prend souvent
l’élément le moins compliqué.
Le diagramme des efforts tranchants est la courbe représentative de la fonction 𝑇𝑇𝑦𝑦 (𝑥𝑥).
Le diagramme des moments fléchissants est la courbe représentative de la fonction 𝑀𝑀𝑀𝑀𝑧𝑧 (𝑥𝑥).
En effectuant une coupe au point C (1ère partie) et une autre au point 𝐷𝐷 (2ème partie).
1ère partie : 0 ≤ 𝑥𝑥 ≤ 𝑎𝑎
58
Flexion plane simple
𝑀𝑀𝑀𝑀𝑧𝑧 (𝑥𝑥 = 0) = 0
𝐹𝐹𝐹𝐹𝐹𝐹
𝑀𝑀𝑀𝑀𝑧𝑧 (𝑥𝑥 = 𝑎𝑎) =
𝐿𝐿
2ème partie : 𝑎𝑎 ≤ 𝑥𝑥 ≤ 𝐿𝐿
𝐹𝐹𝐹𝐹𝐹𝐹
𝑀𝑀𝑀𝑀𝑧𝑧 (𝑥𝑥 = 𝑎𝑎) =
𝐿𝐿
Les diagrammes des efforts tranchants et des moments fléchissants peuvent ainsi être tracés le long
de la poutre :
59
Flexion plane simple
F
C D x
A 𝐵𝐵
a b
𝑇𝑇𝑦𝑦
𝐹𝐹𝐹𝐹
𝐿𝐿
x
−𝐹𝐹𝐹𝐹
𝐿𝐿
𝐹𝐹𝐹𝐹𝐹𝐹
𝐿𝐿
𝑀𝑀𝑀𝑀𝑧𝑧
En considérant un élément de poutre pris entre deux sections infiniment voisines, distantes de 𝑑𝑑𝑑𝑑.
L'influence de la partie gauche sur l'élément est représentée par 𝑇𝑇𝑦𝑦 et 𝑀𝑀𝑀𝑀𝑧𝑧 .
L'influence de la partie droite sur l'élément est représentée par (𝑇𝑇𝑦𝑦 +d𝑇𝑇𝑦𝑦 ) et (𝑀𝑀𝑀𝑀𝑧𝑧 +d𝑀𝑀𝑀𝑀𝑧𝑧 ).
60
Flexion plane simple
𝑇𝑇𝑦𝑦
𝐹𝐹
𝑥𝑥
𝐴𝐴 𝐵𝐵
𝑀𝑀𝑀𝑀𝑧𝑧 𝑀𝑀𝑀𝑀𝑧𝑧 + 𝑑𝑑𝑀𝑀𝑀𝑀𝑧𝑧
𝑎𝑎 𝑏𝑏 𝑑𝑑𝑑𝑑
𝑇𝑇𝑦𝑦 +d𝑇𝑇𝑦𝑦
𝐿𝐿
En l’absence des efforts externes appliqués sur l’élément de poutre isolé, les efforts tranchants à
droite et à gauche de l’élément sont égaux (𝑑𝑑𝑇𝑇𝑦𝑦 = 0). Ainsi l’équilibre de l’élément de poutre
s’écrit comme suit :
𝑑𝑑𝑀𝑀𝑀𝑀𝑧𝑧
𝑇𝑇𝑦𝑦 =
𝑑𝑑𝑑𝑑
Il en résulte que le long de la poutre, l'effort tranchant est la dérivée par rapport à l’abscisse x du
moment fléchissant.
Soit une poutre droite d'axe x, on désigne par flèche, notée 𝑢𝑢𝑦𝑦 , à l’abscisse 𝑥𝑥𝑛𝑛 le déplacement
suivant 𝑦𝑦 du centre de gravité de la section 𝐴𝐴𝑛𝑛 droite correspondant à l’abscisse 𝑥𝑥𝑛𝑛 . Les positions
finales des centres de gravité des sections droites le long de la poutre constituent la déformée de la
poutre.
61
Flexion plane simple
𝐴𝐴𝑛𝑛
𝑥𝑥
𝑢𝑢𝑦𝑦 𝑦𝑦
𝑢𝑢𝑥𝑥
Déformée
𝜃𝜃
En supposant que les déformations sont petites (hypothèses de petites déformations), 𝑢𝑢𝑥𝑥 étant le
déplacement longitudinal, la déformation longitudinale 𝜀𝜀 s’exprime par :
𝑑𝑑𝑑𝑑𝑥𝑥
𝜀𝜀 =
𝑑𝑑𝑑𝑑
𝑢𝑢𝑥𝑥 𝑑𝑑𝑑𝑑
𝜃𝜃 ≈ tan 𝜃𝜃 = ⟹ 𝜀𝜀 = − 𝑦𝑦
𝑦𝑦 𝑑𝑑𝑑𝑑
Le moment fléchissant 𝑀𝑀𝑓𝑓 dans une section d’abscisse 𝑥𝑥 s’exprime en fonction de la contrainte 𝜎𝜎
par l’intégrale :
𝑀𝑀𝑓𝑓 = � 𝜎𝜎𝑦𝑦𝑦𝑦𝑦𝑦
𝐴𝐴
62
Flexion plane simple
𝑑𝑑𝑑𝑑 2
𝑀𝑀𝑀𝑀𝑧𝑧 = − � 𝐸𝐸 𝑦𝑦 𝑑𝑑𝑑𝑑
𝐴𝐴 𝑑𝑑𝑑𝑑
𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑀𝑀𝑀𝑀𝑧𝑧
=
𝑑𝑑𝑑𝑑 𝐸𝐸𝐼𝐼𝑧𝑧
𝑦𝑦 𝑦𝑦
𝜎𝜎 𝜀𝜀
ℎ
𝑏𝑏
Par ailleurs, l’angle de rotation peut prendre, selon l’hypothèse de petits déplacements la forme
suivante :
𝑑𝑑𝑑𝑑𝑦𝑦
𝜃𝜃 ≈ tan 𝜃𝜃 =
𝑑𝑑𝑑𝑑
63
Flexion plane simple
6.6.1 Contraintes
La loi de Hooke établit une relation linéaire entre la contrainte et la déformation. Dans le cas de la
flexion, les contraintes se réduisent à des contraintes normales et des contraintes tangentielles.
En flexion pure, la poutre étant si élancée que le cisaillement transverse est négligé, les contraintes
normales s’expriment alors par :
𝜎𝜎 = 𝐸𝐸𝐸𝐸
𝑀𝑀𝑀𝑀𝑧𝑧
Remplaçant la déformation par sa formule �𝜀𝜀 = − 𝑦𝑦�, on obtient :
𝐸𝐸𝐼𝐼𝑧𝑧
𝑀𝑀𝑀𝑀𝑧𝑧
𝜎𝜎 = − 𝑦𝑦
𝐼𝐼𝑧𝑧
Dans le cas de la flexion simple, le cisaillement transverse est pris en compte. Ainsi, en plus de la
contrainte normale 𝜎𝜎, se génère une contrainte tangentielle 𝜏𝜏 dont la valeur est don née par la
formule :
𝑇𝑇𝑦𝑦 𝑊𝑊𝑧𝑧
𝜏𝜏 =
𝐼𝐼𝑧𝑧 𝑏𝑏
𝑊𝑊𝑧𝑧 représente le moment statique de la région en bleu de la section par rapport à la fibre moyenne.
64
Flexion plane simple
𝑦𝑦
𝑏𝑏
ℎ
2 𝑦𝑦 𝑦𝑦1 𝜏𝜏
𝑏𝑏ℎ3 𝑏𝑏 ℎ2
𝐼𝐼𝑧𝑧 = ; 𝑀𝑀𝑀𝑀𝑧𝑧 = � − 𝑦𝑦 2 �
12 2 4
6.6.2 Dimensionnement
En l’absence du cisaillement transverse, le dimensionnement d’une poutre en flexion passe par les
étapes suivantes :
𝑠𝑠 est le coefficient de sécurité ; 𝜎𝜎𝑒𝑒 , la limite élastique du matériau et 𝜎𝜎𝑝𝑝 , la résistance pratique du
matériau.
65
Flexion plane simple
𝜎𝜎𝑒𝑒𝑞𝑞 ≤ 𝜎𝜎𝑝𝑝
66
Flexion plane simple
Exercices
Exercice 01. Une poutre 𝐴𝐴𝐴𝐴 est chargée comme l’indique la figure ci-dessous. La poutre est de
longueur 4𝐿𝐿 et de section rectangulaire (𝑏𝑏 × ℎ).
2𝑃𝑃
𝑃𝑃 𝑦𝑦
𝑥𝑥 z
ℎ
𝐴𝐴 𝐵𝐵 𝑏𝑏
𝐿𝐿 𝐿𝐿 2𝐿𝐿
Solution de l’exercice 01
∑ 𝐹𝐹𝑥𝑥 = 0 ⟹ 𝑅𝑅𝑅𝑅𝑥𝑥 = 0
2𝑃𝑃
𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦
� 𝐹𝐹𝑦𝑦 = 0 ⟹ 𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦 + 𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦 − 2𝑃𝑃 − 𝑃𝑃 = 0 𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦
𝑃𝑃
𝑅𝑅𝑅𝑅𝑥𝑥
𝑥𝑥
� 𝑀𝑀𝐴𝐴 = 0 ⟹ 2𝑃𝑃𝑃𝑃 + 2𝑃𝑃𝑃𝑃 − 4𝐿𝐿𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦 = 0
𝐴𝐴 𝐵𝐵
𝐿𝐿 𝐿𝐿 2
Ce qui donne :
Coupe 1 : 0 ≤ 𝑥𝑥 ≤ 𝐿𝐿
1
𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦
𝑀𝑀𝑀𝑀
� 𝐹𝐹𝑦𝑦 = 0 ⟹ 𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦 − 𝑇𝑇 = 0
𝐺𝐺
𝑇𝑇 = 𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦 = 4 kN 𝐴𝐴
𝑥𝑥 𝑇𝑇
𝑥𝑥 = 0 ; 𝑀𝑀𝑀𝑀 = 0
𝑀𝑀𝑀𝑀 = 𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦 𝑥𝑥 = 4𝑥𝑥 ⟹ �
𝑥𝑥 = 𝐿𝐿 ; 𝑀𝑀𝑀𝑀 = 4𝐿𝐿 = 2000 kN. mm
Coupe 2 : 𝐿𝐿 ≤ 𝑥𝑥 ≤ 2𝐿𝐿
2
2𝑃𝑃
𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦
� 𝐹𝐹𝑦𝑦 = 0 ⟹ 𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦 − 2𝑃𝑃 − 𝑇𝑇 = 0 𝑀𝑀𝑀𝑀
𝑇𝑇 = 𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦 − 2𝑃𝑃 = 0
𝐺𝐺
𝐴𝐴
𝐿𝐿
𝑥𝑥 𝑇𝑇
� 𝑀𝑀𝐺𝐺 = 0 ⟹ 𝑀𝑀𝑀𝑀 − 𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦 𝑥𝑥 + 2𝑃𝑃(𝑥𝑥 − 𝐿𝐿) = 0
68
Flexion plane simple
Coupe 3 : 2 ≤ 𝑥𝑥 ≤ 4𝐿𝐿
2𝑃𝑃 3
𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦
𝑃𝑃 𝑀𝑀𝑀𝑀
� 𝐹𝐹𝑦𝑦 = 0 ⟹ 𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦 − 2𝑃𝑃 − 𝑃𝑃 = 0
𝐺𝐺
𝑇𝑇 = 𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦 − 2𝑃𝑃 − 𝑃𝑃 = −𝑃𝑃 = −2 kN 𝐴𝐴
𝐿𝐿 𝐿𝐿 𝑇𝑇
𝑥𝑥
� 𝑀𝑀𝐺𝐺 = 0 ⟹ 𝑀𝑀𝑀𝑀 − 𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦 𝑥𝑥 + 2𝑃𝑃(𝑥𝑥 − 𝐿𝐿) + 𝑃𝑃(𝑥𝑥
− 2𝐿𝐿) = 0
69
Flexion plane simple
2𝑃𝑃
𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦
𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦
𝑃𝑃
𝑅𝑅𝑅𝑅𝑥𝑥
𝑥𝑥
𝐴𝐴 𝐵𝐵
𝐿𝐿 𝐿𝐿 2𝐿𝐿
𝑇𝑇 (kN)
−2
𝑥𝑥
2000
𝑀𝑀𝑀𝑀(kN. mm)
𝑀𝑀𝑀𝑀𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚
𝜎𝜎𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 = − 𝑦𝑦𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚
𝐼𝐼𝑧𝑧
ℎ
𝑀𝑀𝑀𝑀𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 = 2000𝑘𝑘𝑘𝑘. 𝑚𝑚𝑚𝑚 ; 𝑦𝑦𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 = ± = ±20 𝑚𝑚𝑚𝑚
2
𝑏𝑏ℎ3 30 × 403
𝐼𝐼𝑧𝑧 = = = 16 × 104 𝑚𝑚𝑚𝑚4
12 12
Ainsi
70
Flexion plane simple
2000
𝜎𝜎𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 = − × ±20 = ±250 MPa
16 × 104
Il convient de préciser que la contrainte maximale générée dans les fibres externes inférieures est
positive (traction) tandis que celle produite dans les fibres externes supérieures est négative
(compression).
Exercice 02.
Soit une poutre droite de longueur L encastrée à une extrémité et soumise à une charge répartie
(𝑃𝑃 = 𝑞𝑞𝑞𝑞) tel qu’il est illustré sur la figure ci-dessous.
𝑃𝑃 = 𝑞𝑞𝑞𝑞
𝑥𝑥
𝐴𝐴 𝐵𝐵
𝐿𝐿
Solution de l’exercice 02
71
Flexion plane simple
𝑅𝑅𝑅𝑅𝑦𝑦
𝑃𝑃 = 𝑞𝑞𝑞𝑞
𝑀𝑀𝐵𝐵
x
𝐴𝐴 𝐵𝐵
𝐿𝐿
𝑇𝑇
𝑥𝑥
−𝑞𝑞𝑞𝑞
𝑞𝑞𝐿𝐿2
−
2
𝑥𝑥
𝑀𝑀𝑀𝑀
72
Flexion plane simple
𝑞𝑞𝐿𝐿3
Pour 𝑥𝑥 = 𝐿𝐿 ; 𝜃𝜃 = 0 ⟹ 𝐶𝐶 =
6
−𝑞𝑞𝑞𝑞4
𝑢𝑢𝑦𝑦 (𝑥𝑥 = 0) =
𝐸𝐸𝐸𝐸8
Exercice 03.Une poutre droite ? de 7 𝐿𝐿 de long, repose sur deux appuis situés respectivement à 𝐿𝐿
des extrémités de la poutre. La poutre supporte une charge répartie et deux charges ponctuelles
telles qu’il est illustré sur la figure ci-dessous.
Données : 𝐿𝐿 = 1 m ; 𝑃𝑃 = 10 kN ; 𝑞𝑞 = 6 kN/m;
2𝑃𝑃
𝑄𝑄 = 𝑞𝑞𝑞𝑞 𝑃𝑃
𝑥𝑥
𝐴𝐴 𝐵𝐵
𝐿𝐿 𝐿𝐿 4𝐿𝐿 𝐿𝐿
73
Flexion plane simple
2) Evaluer les efforts tranchants et les moments fléchissants puis tracer leurs diagrammes.
Exercice 04. Une poutre droite de 2.5 m de long dont la section rectangulaire de 10 mm de largeur,
est encastrée à une de ses extrémités. Elle supporte une charge uniformément répartie de 800 daN
et des charges ponctuelles de 50 daN, 100 daN, 200 daN, appliquées respectivement à l’extrémité
libre, à 2 m et à 1m de l’encastrement.
Quelle hauteur doit-on donner à la poutre pour que la contrainte normale maximale ne dépasse
pas 14 daN/mm2 ?
Exercice 05. Une poutre encastrée en B est chargée comme l’indique la figure ci-dessous. La poutre
est de longueur 4𝐿𝐿 et de section rectangulaire (𝑏𝑏 × ℎ).
2𝑃𝑃
𝑃𝑃 𝑦𝑦
𝐵𝐵 𝑥𝑥 𝑧𝑧
𝐴𝐴 ℎ
𝐿𝐿 𝑏𝑏
𝐿𝐿 2𝐿𝐿
74
RÉFÉRENCES
RÉFÉRENCES
[1-5]
75