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ISBN : 2-7118-3624-X
PRÉFACE
N EST toujours heureux lorsque paraît un catalogue raisonné des collections d'un grand
0 musée. C'est la preuve à la fois de la richesse du patrimoine concerné et de la qualité de sa
gestion scientifique puisque le fonds est étudié. Faisant le point sur l'état des connaissances et
mettant le spécialiste en mesure de comparer toutes les œuvres appartenant au même secteur thé-
matique entre elles, il ouvre enfin à une réflexion approfondie sur la civilisation dont elles témoi-
gnent, à la mise au point d'une politique élaborée d'acquisitions complémentaires et à la proposi-
tion de nouvelles présentations permanentes ou expositions.
Le catalogue de bijoux traditionnels du MNATP n'échappe pas à ces définitions, ce d'autant qu'il
concerne un aspect particulièrement attachant de ce que l'on nomme « traditions populaires ».
Populaires, les bijoux traditionnels le sont-ils vraiment, d'ailleurs ? Comme toujours, ce n'est pas
si simple, l'influence réciproque avec les modèles savants s'affirmant au fil des pages.
Marie-Antoinette ne portait-elle pas une croix Jeannette, et Marie-Louise une parure normande
exécutée à sa demande place Vendôme ? Ne perçoit-on pas explicitement le désir d'imiter les
parures distinctives de l'aristocratie et certaines productions urbaines à la mode dans les bijoux de
pacotille dont les paysans et les ouvriers du xixesiècle sont friands ?En fait, une fois de plus, goûts
aristocratiques, bourgeois et populaires s'entremêlent et s'inspirent mutuellement aux rythmes des
mouvements sociaux complexes engendrés par l'histoire. Quand et comment s'affirment les styles
régionaux, parfois repris par la capitale, devant la créativité des orfèvres parisiens ? Comme tout
ce qui concerne la mode, par la variété de ses matériaux et de ses formes et par sa symbolique éla-
borée, où se lisent à la fois la fidélité à la tradition propre à l'artisanat et la recherche d'une origi-
nalité personnelle, la parure reflète la complexité que poursuit plus ou moins inconsciemment
tout groupe social : utilitaire, esthétique, affectif, idéologique, identitaire... C'est parce qu'il avait
un sens aigu de la recherche ethnologique que Lionel Bonnemère avait choisi dans la variété de
ses centres d'intérêt les bijoux français pour thème principal de ses collections, qui furent le noyau
de celles du MNATP. Le catalogue des bijoux traditionnels du MNATP, en révélant au public ce
patrimoine précieux, sera une forme d'hommage rendu par ses auteurs, dont la passion et la com-
pétence ont été dignes de lui, à ce précurseur inspiré.
Michel Colardelle
Conservateur général,
Directeur du musée national des Arts et Traditions populaires - Centre d'ethnologiefrançaise
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INTRODUCTION
Il en résulte un ensemble cohérent de bijoux, pour la plupart du :\1:Y' siècle, mais également plus
anciens ou plus récents, qui révèle des fonctions multiples : utilitaires, décoratives, symboliques
et identitaires.
Discret ou ostentatoire, le bijou est toujours parlant.
E N1732, le Dictionnaire de Trévoux donne la définition suivante des bijoux : « Toutes sortes
de petits objets curieux ou précieux servant de parure aux hommes et aux femmes. » Les
deux qualificatifs choisis, « curieux ou précieux », correspondent parfaitement à la collection de
bijoux du MNATP Curieux, ils le sont par leur aspect, leurs dimensions, leur poids, les matières
insolites dont ils sont faits, les pièces qui les composent, les vertus prophylactiques qui leur sont
attribuées, les sources parfois surprenantes d'inspiration. Précieux, comme bon nombre d'acces-
soires de la parure, ils le sont non seulement par les métaux employés et les pierres dont ils sont
sertis, mais encore parce qu'ils sont riches d'enseignements sur l'homme et son comportement. En
fait, ces bijoux offrent un ensemble complexe de critères d'étude.
Lorsqu'ils sont faits de métaux précieux, comme l'argent et surtout l'or, ils surprennent par leur
légèreté. Ils se présentent, en effet, en fils étirés et torsadés ou en fines plaques de métal travaillées
au repoussé ou estampées. Ce faible poids est alors souvent compensé par des dimensions impor-
tantes : amples colliers esclavages, volumineuse croix de Rouen.
Dès la fin du xvme siècle, l'influence des modèles savants, d'emblée perceptible, favorise, dans un
contexte de contraintes économiques, l'industrie du « faux » avec l'utilisation de métaux plus
communs, comme le laiton, le cuivre et divers alliages présentant l'aspect du « vrai ». Lévolution
des techniques amplifie le phénomène avec de nouveaux procédés de dorure, d'abord au mercure,
puis par galvanoplastie. Toutefois, les opérations de base restant les mêmes - quel que soit le
métal -, l'emploi de la pierre de touche est souvent nécessaire pour s'assurer de la présence d'un
métal massif.
Les pierres présentent également un large éventail, des plus précieuses - tel le diamant - aux pierres
fines, souvent d'origine locale - grenat, citrine, zircon, spinelle, cristal de roche... -, en passant par
les pierres décoratives comme la cornaline, l'agate, le jais, la marcassite... Toutefois, ce domaine est
aussi celui du « faux ». Nombreuses sont les pierres faites de verre incolore ou coloré par des
oxydes. Sous Louis XIII déjà, le quartier du Temple était réputé pour la qualité de ses fausses
pierres, tradition qui sera maintenue par les lapidaires du Jura. À la fin du xvme siècle,
Georges Frédéric Strass découvre un procédé pour charger le verre en plomb et ainsi améliorer son
éclat, ce que faisaient déjà les bijoutiers en plaçant un paillon métallique sous les pierres. Celles-ci
étant généralement montées en serti clos, leur identification est parfois difficile, mais divers
instruments permettent de déceler les pierres artificielles. La loupe dénonce le verre en présence
de bulles, d'égrisures des arêtes, de cassures conchoïdales. Le polariscope fait apparaître la nature
des pierres (isotropes, anisotropes, monocristallisées) à la façon dont elles rétablissent la lumière.
Leréfractomètre donne un échelle de valeurs qui permet de classer les pierres par groupe, selon leur
indice. D'autres matériels plus ou moins sophistiqués (dichroscope, filtre Chelsea, UV,rayons X...)
sont également utiles pour compléter l'étude des pierres difficiles à dessertir, sans oublier l'électro-
conductimètre qui assure qu'on est en présence d'un vrai diamant, et non d'une de ses imitations.
Labijouterie traditionnelle a également recours à des matières d'origines diverses, notamment ani-
males, comme la perle, le corail, l'ivoire, le crin et les fossiles, quand elles ne sont pas d'origine
humaine, comme les cheveux et les dents de lait. Les matières d'origine végétale telles que l'osier,
l'ambre, les graines et les fruits sont également présentes. Lemploi de matières de synthèse donne
quelques repères chronologiques. Ainsi, le premier plastique, employé à la fin du xixe siècle, est
l'ébonite, noire, qui est du caoutchouc vulcanisé (1868), surtout employée pour les bijoux de
deuil, suivi du celluloïd, nitrocellulose hautement inflammable (1877). Au xxe siècle sont mises
au point la galalithe ou pierre de lait, dérivée de la caséine (1907) qui, comme le celluloïd, permet
d'imiter toutes les matières ou presque (corail, écaille, pierres dures...) et, enfin, la bakélite, à base
de résine synthétique (vers 1910).
Si tous ces éléments d'appréciation permettent une bonne approche du bijou, il reste un critère
d'étude inestimable, à savoir le poinçon. Quand il est présent (ce qui n'est malheureusement pas
toujours le cas), le poinçon permet de dater l'objet, de localiser son origine et, parfois, de connaître
son histoire lorsqu'il a «voyagé », comme en témoigne la présence de certains poinçons de recen-
se. La complexité des poinçons sous l'Ancien Régime (poinçons de maître, de charge, de commu-
nauté ou de jurande, de décharge, lettre-date...) appellerait des commentaires trop fournis dans le
cadre de cette introduction et nous invitons à consulter les ouvrages spécialisés.
Pour l'essentiel des collections présentées, les règles ont été établies par la loi du 19 Brumaire,
an VI (1797). Le poinçon de titre, qui garantit la teneur en métal précieux, remplace le poinçon
de jurande. Le poinçon de petite garantie certifie que le titre est voisin du titre légal. En 1809, il
est décidé que les marques des départements différeraient de celles de Paris. Lordonnance de 1817
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Poinçons et inscriptions
à l'arrière
du crochet à ciseaux
divise la France en neuf régions avec, chacune, un poinçon différent. En 1828, le système des
bigornes est institué ; il fait apparaître une contremarque au revers de l'ouvrage. Les faux poin-
çons se multipliant, un nouveau système est adopté en 1838. Un s. ul poinçon remplace le poin-
çon de titre et de garantie. Le différent, petit signe particulier à chaque bureau de garantie, est
inclus dans ce poinçon. Les pièces dont les marques étaient effacées, absentes ou antérieures à
1819, sont alors soumises à la recense et reçoivent un nouveau poinçon. En 1919, le poinçon de
l'or, la tête d'aigle, devient le même pour Paris et les départements. Pour Paris, la tête de sanglier
est portée sur les pièces en argent de 1838 à 1962 (alors remplacée par le crabe jusqu'en 1981) ;
pour les départements, le crabe est employé jusqu'en 1981. Après 1981, la tête de Minerve rem-
place le sanglier et le crabe.
Pour les ouvrages réputés d'origine étrangère, plusieurs poinçons sont institués : le charançon pour
les ouvrages en or et en argent par l'ordonnance du 30 juin 1835 (en vigueur en 1838), les lettres
« ET », par le décret du 13 janvier 1864, pour la marque des ouvrages provenant de pays non
contractants et qui sera remplacée par le cygne ou le hibou. Le poinçon «ET »sert encore actuelle-
ment àpoinçonner les ouvrages à bas titre vendus aux enchères, ainsi que les ouvrages anciens à bas
titre ayant un caractère ancien ou de curiosité. Par décret du 29 juin 1893, les ouvrages aux titres
légaux, dont l'origine est inconnue, sont poinçonnés au cygne pour l'argent et au hibou pour l'or.
Le poinçon de fabricant, sous sa forme losangique pour les métaux précieux, est établi par le
décret du 17 Nivôse, an VI (1797). Les pièces en doublé ou en plaqué doivent porter un poinçon
carré. Les deux poinçons portent les initiales du fabricant et un symbole qui lui est propre. Le mot
« doublé » doit figurer en toutes lettres, ainsi que le pourcentage d'or et d'argent contenu. En
1860, les ouvrages dorés ou argentés par galvanoplastie sont assimilés, mais aucune des mentions
ci-dessus n'est obligatoire.
Enfin, si le bijou parle par les matières qui le composent et les marques qu'il a reçues, en termes
sémantiques, l'appellation même, générique ou locale, de certains bijoux est souvent explicite :
croix à la dévote, baguefoi ou nœud d'amour, collier esclavage, chaîne sorcière...
Sans parler du bijou patronymique, daté ou gravé des initiales de son propriétaire, le bijou définit
la personne selon le sexe, l'âge et les circonstances, par référence à un état, un statut, un groupe
social et une idéologie. Il offre en cela plusieurs degrés de lecture.
Chaque classe d'âge a ses bijoux propres : colliers de dentition pour les petits enfants, boucles
d'oreilles dès les premières années pour les petites filles, croix en argent pour les jeunes filles, en
or pour les femmes mariées, parure de deuil pour les veuves qui, comme le vêtement noir, devient
le signe de la vieillesse dans les campagnes. Lasituation de famille, marié(e) ou célibataire, est éga-
lement indiquée de diverses façons, dont l'orientation du chaton de la bague.
Pour l'homme adulte, hormis certains accessoires utilitaires, comme les boucles de cols, les agrafes
de capes, les boucles de chaussures ou de chapeaux, c'est le statut professionnel qui apparaît dans
ses bijoux : anneaux d'oreilles des mariniers et des compagnons, crochets de tabliers d'artisans
portant les attributs de leur corporation.
Pour la femme, qui devient ainsi l'enseigne de son mari, la catégorie sociale s'affiche selon le poids
et la longueur des chaînes, l'abondance et la richesse des pierres, le nombre de plaques des col-
liers, le volume de la croix, autant de signes d'aisance qui annoncent le rang et la hiérarchie au sein
du groupe. Toutefois, cet aspect est tempéré ou accentué selon le degré de prospérité de la région.
Normande en costume
de Coutances portant
un collier esclavage,
aquarelle de Lanté,
vers 1827
(Iconothèque MNATP
inv. 990.59.113).
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Dans certaines provinces économiquement favorisées, cet aspect est évident, alors que dans
d'autres régions plus pauvres il est plus discret ou restrictif. La Normandie et la Provence sont
ainsi réputées pour la somptuosité des bijoux portés par l'ensemble de leurs habitants, alors
qu'ailleurs c'est une rue, où s'exercent certaines professions, qui est connue pour les bijoux qu'ar-
borent, par exemple, à Marseille, les poissonnières ou, à Limoges, les bouchères.
Lidentité régionale est particulièrement marquée par le bijou sur le costume de fête. Elle est très forte
par endroits grâce à des types locaux précis, notamment en Auvergne, en Normandie, en Savoie, en
Poitou-Charentes, en Vendée, en Provence et dans le Nord de la France. Dans d'autres régions, le
costume sert de référence avant le bijou, qui n'est souvent qu'une modeste croixJeannette.
La fonction signalétique du bijou joue également, et peut-être surtout, au niveau de l'adhé-
sion revendiquée à une idéologie. Dans un pays de tradition chrétienne, la religion est omni-
présente dans la parure. Catholiques et protestants proclament leur appartenance à une foi
et à une confession. La croix et le Saint-Esprit font partie des « dorures » reçues en cadeau
de mariage. La dévotion aux saints patrons est témoignée par des bagues ou des médailles à
leur effigie. Les souvenirs de pèlerinages garnissent le châle ou le corsage. Les croyances
païennes s'affichent également avec le port de breloques porte-bonheur dénonçant supersti-
tions et peurs ancestrales.
Il en va de même pour l'idéologie politique, également affirmée. Légitimistes, bonapartistes,
républicains portent des bijoux emblématiques : coeur vendéen des Chouans, fleur de lys des
royalistes, aigle impériale des partisans de l'Empereur... Après la guerre de 1870, les bijoux
patriotiques sont de mise : sigle républicain aux couleurs de la nation, croix de Lorraine.
Lopposition au gouvernement en place apparaît dans des breloques traduisant la dérision
politique.
Ainsi, par ce système codifié, se nouent des rapports professionnels ou amicaux entre gens d'un
même groupe ou d'un autre groupe reconnu et, surtout, se bâtissent les unions. Les jeunes gens
et les jeunes filles peuvent ouvertement apprécier, grâce aux bijoux, s'il existe entre eux une cor-
respondance d'âge, de statut social, de niveau de richesse et de convictions.
L E« SIGNIFIÉ » social ne saurait faire oublier l'énorme charge symbolique dont sont porteurs
les bijoux traditionnels. Ausigne d'identité au sein d'une communauté s'ajoute la marque du
rapport affectif à autrui. C'est un moyen de signifier un sentiment, l'amour ou l'amitié, de faire
connaître ou de rappeler un deuil.
Les sentiments envers un être vivant ou mort et son souvenir sont exprimés par le bijou dans ses
formes, ses matières, ses motifs décoratifs et ses couleurs.
Parmi ces bijoux, qu'on peut qualifier de « sentimentaux », une grande catégorie s'impose : la
bague. Déjà, l'alliance, cet anneau sans fin, signe d'éternité, suffit à exprimer l'attachement officiel
à un être. Les bagues de promesse ou d'accordailles sont également révélatrices par leur forme
symbolique, surtout les bagues dites foi : cœur enflammé, cœur entre deux mains, deux cœurs
accolés, deux mains unies... Qu'importe la matière dont elles sont faites, le sentiment prime sur
le désir de paraître ; les modestes bagues en crin et perles, achetées à la foire de Beaucaire pour la
« promise » en sont la preuve. Porter une bague garnie d'une dent de lait, c'est faire savoir sa fierté
d'être mère.
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Quelle que soit la catégorie de bijoux, les inscriptions sont explicites, même lorsqu'elles se pré-
sentent sous forme de rébus ou de charades : initiales entrelacées, mentions diverses comme
« mon cœur est à elle », « don damy ». Pour cette dernière, il convient de remarquer l'ambiguïté
du terme «ami ». Àla fin du XVIIesiècle, il se produit une sacralisation de l'amitié, mais « l'ami »
désigne aussi l'amant, et l'expression «mon ami »deviendra ainsi «mon bon ami »dans les classes
populaires. L'amitié est accompagnée des mêmes symboles que l'amour, surtout dans les bijoux en
cheveux. Dans le deuil ou l'éloignement, le rappel de la douleur devient un recours et le bijou, un
substitut de l'être perdu. Àcet égard, les bijoux en cheveux trouvent une place privilégiée. Partie
intégrante de l'être aimé, qu'il soit époux, enfant, parent, amant ou ami, ils permettent une
appropriation de l'autre grâce aux cheveux avec lesquels le bijou a été réalisé ou décoré. Outre
la matière, c'est, en effet, surtout dans les motifs décoratifs des bagues, des médaillons et des fer-
moirs que s'expriment les sentiments. L'amour est célébré par des colombes, des flèches, des
couronnes de l'hymen, des cœurs enflammés ; le deuil est rappelé par des urnes, des roses flétries,
des tombes, des saules pleureurs. La morphologie même du bijou est parlante, comme ces bagues
ou bracelets en forme de serpents, symbole de fidélité. La mort, toujours redoutée car facteur de
séparation, est également évoquée dans un autre type de bijoux, les bagues memento mon en forme
de tête de mort.
D'autres bijoux plus simples sont autant de messages lisibles. Le coulant cordiforme surmontant
la croix montre l'alliance étroite, souvent observée, entre l'amour profane et l'amour sacré. Outre
les bagues déjà citées, le cœur est omniprésent dans toutes les catégories de bijoux, même les plus
fonctionnels comme les crochets à ciseaux. On le retrouve en abondance sur les bijoux exécutés
dans les tranchées pendant les premières années de la guerre de 1914-1918. D'autres motifs déco-
ratifs, issus de l'iconographie galante de l'Ancien Régime, témoignent de l'attachement, dont le
nœud et, surtout, la pensée. Les couleurs, enfin, informent sur un sentiment, dont le rouge pour
la passion, ou sur un état, tel le noir, teinte du deuil.
Bijoux faits
dans les tranchées
par les soldats
pendant la guerre
de 1914-1918 :
(de gauche à droite)
nos 365, 364, 361,
473, 362, 366.
Si le bijou parle ouvertement pour soi, il peut également le faire pour soi-même, en secret. Bagues
et médaillons ouvrants renferment un souvenir de l'être cher : billet doux, mèche de cheveux, pho-
tographie.
Pour reprendre une expression deJean-Jacques Rousseau, le bijou est un «signe mémoratif », qui
a, de surcroît, une fonction informative, du moins jusqu'à la grande rupture créée par la Première
Guerre mondiale.
Les collections comportent, en effet, certains bijoux plus récents, résultant d'une production de
masse, diffusée par des réseaux de communication nouveaux. Les catalogues de vente par corres-
pondance et autres innovations économiques ont entraîné la disparition du caractère local, pour
ne pas dire national, du bijou, car la mondialisation était déjà en route.
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Catalogue
de la maison Baudot,
fabricant à Paris,
vers 1805
(Iconothèque MNATP
inv. 67.170.11).
En conclusion, au terme de cette étude, force est de reconnaître qu'elle n'est pas exhaustive et que
les apports dans ce domaine sont sans cesse renouvelés, grâce aux professionnels et aux collec-
tionneurs. Une analyse en appelle une autre et l'enquête rejoint celle d'un détective.
Les poinçons permettent de confirmer des hypothèses, mais leur absence laisse un doute amer.
Les repères chronologiques se croisent au niveau des régions et il est parfois difficile d'affirmer
l'antériorité d'un modèle. Certes, la méthode du rapprochement entre spécimens identifiés et
pièces similaires paraît la plus sûre, mais la prudence reste de règle, car des formes originales,
réputées spécifiquement locales, se retrouvent à l'identique dans des régions fort éloignées. La
méthode comparative par référence a donc ses limites.
Toutefois, si des interrogations demeurent, deux grandes conclusions s'imposent à l'évidence : la
prédominance de la fabrication et de la diffusion parisienne d'une part, le savoir-faire et la créati-
vité des artisans locaux d'autre part.
Paris, capitale renommée pour sajoaillerie, comptait un nombre étonnant de spécialistes en bijou-
terie, vraie ou fausse, jusqu'au début du xxe siècle. La consultation du guide Azur de 1895 donne
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Monique Poulenc
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REMERCIEMENTS
N ous TENONSà remercier Michel Colardelle, directeur de notre établissement, qui a bien voulu
préfacer cet ouvrage et nous assurer de son soutien stimulant. Notre reconnaissance va éga-
lement à ceux qui l'ont précédé, nous encourageant dans ce projet, tout particulièrement
Jean Cuisenier, ainsi que Nicole Garnier, Martine Jaoul et Béatrice Pannequin. Outre les conser-
vateurs du musée, dont Anne Tricaud, au service du costume, André Thill, à la bibliothèque,
Colette Foissey, Denise Gluck, Frédéric Maguet, Florence Pizzorni et Zeev Gourarier, divers respon-
sables administratifs et techniques nous ont été d'une aide précieuse : Danielle Adam (qui a illus-
tré la presque totalité du catalogue), Aroquiadasse Adeikalam, Jean-Baptiste Byll-Cataria,
Andrée Danton, Marylène David, Pascal Gaillard, Bernard Guiot, HervéJézéquel, Claude Lachaise,
Brigitte Lozza, André Pelle, Claude Prudhomme, Régine Reignier, Philippe Richard et
Stéphane Richard. Merci aussi aux chercheurs, aux conservateurs du patrimoine à Paris et en
régions, qui nous ont apporté leurs concours et montré l'exemple d'un travail approfondi sur le
sujet : Daniel Alcouffe, Catherine Arminjon, Madeleine Blondel, Brigitte Bouret, Agnès Bruno,
Fabienne Falluel, Christian Gendron, Noëlle Gérome, Marie-Claude Groshens, Sylvie Legrand,
Philippe LeStum, Marie-Christine Planchard, Evelyne Possémé. Nous remercions le laboratoire de
recherche des musées de France en la personne de Jean-Pierre Mohen et de ses collaborateurs :
Anne Bouquillon, Benoît Mille et Guirrec Querré. Notre gratitude va également à tous les profes-
sionnels, collectionneurs et particuliers pour tous les renseignements et conseils qu'ils nous ont
donnés : Madeleine Aballain, Guy Augis, Chantal Beauvois, Rose-Marie Bousch, Yvonne Broutin,
Monique Cabré, Françoise Cailles, Vikas Churamani, Barbara Deflandre, Alain Delletery,
Michel Doussy, Christian Dreyfus, Patricia Fazilleau, Me Ferri, Paul Finet, Valérie Goupil,
Véronique Hétier, Antoine Jarry, Annick Hauwel, Isabelle Lantz, Françoise Liogier, Michèle May,
Frank Ménard-Teulet, Francis Millerand, Naïla de Monbrison, Fabian de Montjoie, Agnès Moreau,
Martine Philippe, Me Picard et l'étude PIASA, Jean-Gualbert Poulenc, Jean-Philippe Rophé,
Philippe Serret, Me Tajan, Philippe Tric, Anne de Tugny, Jean-Pierre Verney, Patrice Warin,
Michel Yvon. Enfin, nous remercions le département de l'éditon de la RMN et en particulier
Anne de Margerie, son directeur, Yolande Manzano, Stanislas Maciejewski et Jacques Venelli, en
demandant à ceux que nous aurions oublié de citer de nous le pardonner.
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Bijoux de Normandie
(identifiés par leur numéro de catalogue)
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Bijoux de Provence
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Bijoux d'Auvergne
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Bijoux émaillés
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Bijoux en cheveux
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Bijoux en corail
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Unthème : le cœur
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AVERTISSEMENT
• La bibliographie signale les ouvrages où l'objet est mentionné ou illustré, ainsi que les notes
manuscrites de Lionel Bonnemère. Pour tous les objets à caractère « amulétique » de cette col-
lection, on se reportera à un ouvrage imprimé, édité par la RMN, dans la collection Notes et
documents, 1991 : Amulettes et talismans. La collection Lionel Bonnemère.
Les photos figurant dans le corps du livre étant en noir et blanc, les bijoux identiques ou de même
type ou ne variant que par les couleurs des matières sont illustrés par une seule photo.
Abréviations
AM Ave Maria : je vous salue Marie
BOHN Bijoux et orfèvres de Haute-Normandie (catalogue des)
BTP Bijoux traditionnels poitevins (catalogue des)
D. Diamètre
H. Hauteur
Inv. Inventaire (numéro d')
IHS Iesus Hominum Salvator : Jésus Sauveur des Hommes
INRI Iesus Nazarenus Rex Judaeorum :Jésus de Nazareth Rois des Juifs
IR Iesus Rex
L. Longueur
1. largeur
MNATP Musée national des Arts et Traditions populaires
MTAN Musée départemental des Traditions et Arts normands (catalogue du)
p. page(s)
RF République Française
RMN Réunion des musées nationaux
s. siècle
s.a. sans auteur
s.d. sans date
VHV Vive Henri V
VL Vive Louis
VSA Vive Sainte Anne
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CATALOGUE
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BIJOUX DE PARURE
Sont considérées comme «bijoux de parure »toutes les catégories de bijoux indépendantes du
costume et sans fonction utilitaire. Il a été choisi de présenter ces catégories des plus portées au
moins portées et, au sein de chaque type, des bijoux les plus simples aux plus élaborés.
Sommaire :
Croix (1 à 95)
Cœurs-coulants et autres passants (96 à 128)
Colliers (129 à 167)
Pendentifs (168 à 194)
Bagues(195 à 402)
Boucles et pendants d'oreilles (403 à 455)
Bracelets (456 à 475)
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CROIX
En ce pays de tradition chrétienne, la croix-pendentif
est à la fois un symbole religieux et la principale pièce de
la parure. Avec le costume, elle est signe d'une identité
régionale et même locale, comme en Savoie où les formes
varient d'une vallée à l'autre. Le rang social et la richesse
de la région sont tout autant perceptibles à travers le choix,
la taille et l'abondance des matériaux qui la composent.
Enfin, ses motifs décoratifs et ses appellations sont égale-
ment révélateurs d'idéologies affirmées. Ainsi, de nom-
breuses croix ont, sous la bélière, un sommet en fleur de
lys montrant l'attachement à la monarchie ; d'autres présen-
tent un sommet en bicorne qu'on attribue à une volonté
politique de distinction des bonapartistes.
Certaines croix sont d'un modèle répandu dans toute la
France, comme la croix dite Jeannette. D'autres, réputées
spécifiques d'une région, se retrouvent en fait dans d'autres.
C'est notamment le cas de la croix bosse de Normandie, qui
est également présente en Savoie, en Bretagne et dans le
Nord. En outre, il faut rappeler l'importance de la produc-
tion parisienne tout au long du xixe siècle. Le catalogue de
la maison Baudot, conservé au MNATP, montre la variété
des formes proposées dès l'Empire, période où la croix
réapparaît, alors qu'elle était interdite depuis la Révolution.
Avec le développement du « doublé », des maisons comme
Savard (initiateur du « plaqué or » et qui deviendra la
marque Fix) offrent une diffusion nationale. D'autres
centres de fabrication, comme Lyon et Niort, ont également
un rôle prépondérant.
Dans ce contexte, la croix-pendentif affecte des formes
diverses, des plus traditionnelles, comme la croix latine ou
la croix grecque, aux plus éloignées du modèle cruciforme
lorsqu'elle s'épanouit en losange. Suspendue à un ruban, un
cordon ou une chaîne, elle est généralement surmontée d'un
coulant permettant d'en régler la hauteur. Il s'agit le plus
souvent d'un cœur, symbole de fidélité et d'amour profane.
L'idéologie religieuse et la fonction de protection sont
particulièrement présentes, en revanche, dans les croix
reliquaires ornées des instruments de la Passion ou dans
celles qui, telles les croix de carrefour, portent l'effigie du
Christ, d'un côté, et celle de la Vierge, de l'autre.
La fonction décorative transparaît dans ce dernier type
lorsqu'il est émaillé, mais prime surtout dans les croix gar-
nies de pierres naturelles ou d'imitation. En Provence, le
diamant taillé en roses ou en tables (et parfois le rubis ou
l'émeraude) orne les croix à la dévote ou Marie-Antoinette,
papillon, Maintenon, capucine... Le grenat est serti dans les
croix de Catalogne, tout comme la citrine, le zircon et le
saphir sont employés pour les croix d'Auvergne, du Velay
et du Rouergue. En Normandie, la croix de Rouen s'étale de
façon ostentatoire et, comme la croix de Saint-Lô, brille de
tous les feux du strass qui l'habille.
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5
Croix
Inv. 89.3.35
Argentmoulé
H.56;1.31
Poinçon:faisceaudelicteurs,hacheàdroite,listelbarré(départements)
Datation : 1809-1819
Origine :
fabrication :Bretagne
utilisation :Finistère, Quimper
Moded'acquisition :donLandrin, 1889
Bibliographie :inédit
Dumêmedonateur et de même époque, cette croix est très
proche de la précédente. Le sommet est plus arrondi et le
CROIX AUX BRANCHES LATÉRALES ET bicorne esquissé.
INFÉRIEURES À BORDS BISEAUTÉS
7
Croix
Inv. 89.3.33
Argent moulé
H. 55 ; 1.33
Poinçons : raie, différent de Brest. Fabricant :J.A. et un croissant
(non identifié)
Datation : 1819-1838
Origine :
fabrication : Finistère, Brest
utilisation : Finistère, Landernau
Moded'acquisition : don Landrin, 1889
Bibliographie : inédit
Même morphologie que la précédente, mais croix plus
ancienne et exécutée par un artisan breton.
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Croix nues Trois fleurs de lys stylisées aux extrémités des bras.
Ces croix, également très simples, puisque le seul décor
est constitué par les extrémités découpées en fleur de lys
plus ou moins stylisée ou en trilobe, étaient considérées en
Bretagne comme des « amulettes de protection ».
9
Croix
Inv. 88.1.41
Plomb
H. 53 ; 1.36
Poinçon : néant
Datation : xixe s.
Origine :
fabrication : inconnue
utilisation : Finistère, Saint-Tugan
Moded'acquisition : don Landrin, 1888
Bibliographie : inédit
Les quatre extrémités sont terminées par des fleurs de lys
bien dessinées.
11
Croix
Inv. 88.1.51
Argent moulé
H. 35 ; 1. 25
Poinçon : faisceau de licteurs, hache à droite avec listel barré
(départements)
Datation : 1809-1819
10 Origine :
Croix fabrication : Bretagne ?
utilisation : Finistère, Landernau
lnv. 01.1.770 Moded'acquisition : don Landrin, 1888
Or moulé Bibliographie : inédit
H. 50, 1. 40
Poinçon : éventail, différent de Digne Sur cette croix plate proche des précédentes, au sommet en
Datation : 1819-1838 fleur de lys et aux extrémités trilobées, on a soudé sur une
Origine : face l'effigie du Christ dont la tête est droite et, sur l'autre,
fabrication : Alpes-de-Haute-Provence, Digne une Vierge aux mains jointes.
utilisation : Alpes-de-Haute-Provence, Digne
Mode d'acquisition : don L. Bonnemère, 1901
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13
12 Croix
Croix Inv. 36.384
Inv. 36.2106 Argent moulé
H. 60 ; 1.35
Argentmoulé Poinçons : faisceau de licteurs, hache àgauche, listel barré
H.52;1.36 (départements). Fabricant : T.V. et un cœur (non identifié)
Poinçon :enpartie effacé (nonidentifié) Datation : 1809-1819
Datation :AncienRégime Origine :
Origine : fabrication : Bretagne ?
fabrication :Bretagne? utilisation :Bretagne ?
utilisation :Bretagne? Moded'acquisition : don L. Bonnemère, 1936
Moded'acquisition : muséed'ethnographie duTrocadéro, 1936 Bibliographie : inédit
Bibliographie :inédit
Sommet arrondi. Évasement similaire à ceux qui reçoivent Sommet en bicorne. Inscription INRI. Christ avec tête pen-
généralement l'inscription INRI, mais qui ne figure pas. chée à droite également fruste. Vierge aux mains jointes.
Extrémités fleurdelisées.
Christ avec tête penchée à droite et Vierge très frustes.
Extrémités en fleur de lys.
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14
Croix
Inv. 36.2430.1
Argentmoulé
H.53;1.35
Poinçon : œil (insculpé sur les ouvrages provenant de pays et
provincesréputésétrangers)
Datation : 1768-1774
Origine :
fabrication :inconnue
utilisation :Bretagne
Moded'acquisition :muséed'ethnographie duTrocadéro, 1936
Bibliographie :inédit
Croixbeaucoupplus travaillée que les précédentes. Leseffi-
gies du Christ, avec la tête penchée àdroite, et de la Vierge
à l'Enfant sont très finies. Inscription INRI. Extrémités
fleurdelisées très nettes. Àcette croix estjoint le cœur (105).
16
Croix
Inv. 01.1.77
Argent moulé, gravé et ciselé
H. 70 ; 1. 45
Poinçon : crabe, différent de Brest
Datation : 1838-1888
Origine :
fabrication : Finistère, Brest
utilisation : Finistère, Quimper
Mode d'acquisition : don L. Bonnemère, 1901
Expositions : Trésors n° 589 ; Bijoux des régions de France
Bibliographie : Bonnemère 1, p. 49, n° 17
Sommet en fleur de lys. Inscription INRI. Faisceau de rayons
entre les bras (manques). Christ avec tête penchée à gauche.
Vierge aux mains jointes. Extrémités fleurdelisées. L. Bonne-
mère précise que ces croix étaient « moulées dans un os de
seiche ou de morgat, pour employer le nom breton ».
15
Croix
Inv. 991.24.2.
Ormoulé
H. 82 ; 1.53
Poinçons : tête de cheval, différent de Clermont. Fabricant :
E.G. (non identifié)
Datation : 1838-1919
Origine :
fabrication : Puy-de-Dôme, Clermont
utilisation :Auvergne
Moded'acquisition : achat RMN, 1991
Bibliographie : Poulenc, 1991 b, n° 5-6, p. 140
23
Croix
22
Croix Inv. 36.595.1
Inv. 01.1.757. Argent moulé et ciselé
H. 80 ; 1.85
Ormoulé,ajouré, gravéet ciselé Poinçons :crabe, différent illisible. Fabricant :M.P (non identifié)
H.50;1.37 Datation :vers 1830 ?
Poinçons:tiare, différentdeGrenoble.Fabricant :EC.(noniden- Origine :
tifié) fabrication : royaume sarde ?
Datation : 1819-1838 utilisation :Savoie, Saint-Colomban
Origine : Moded'acquisition : don L. Bonnemère, 1936
fabrication : Isère, Grenoble Bibliographie : inédit
utilisation :Savoie, Chambéry
Moded'acquisition :donL.Bonnemère, 1901 Ce modèle est le plus ancien recensé par J.-P. Trosset
Exposition :Bijouxdesrégions deFrance, Trésors, n°581 (Les CroixdeSavoie, 1993, p. 54). Cespécimen est très proche
Bibliographie :Bonnemère1,p. 55, n°34 de celui qui est illustré dans son ouvrage. Sommet arrondi,
extrémités tréflées et striées, à trois ajours circulaires. Le
Croix grille du Dauphiné, dite à dentelle par L. Bonnemère. décor très effacé est fait, sur une face, de l'inscription MA,
Les croix de cette origine sont proches de celles de d'une échelle, d'une lance et, sur l'autre, de l'inscription IHS.
Chambéry, mais elles sont plus aérées et ajourées. Christ au Accompagnée d'un cœur lisse sans bordure (96), cette croix
recto. Aurevers, motifcentral strié en croix. était portée sur un costume de Saint-Colomban. Le poinçon
«au crabe »est sans doute un poinçon de recense vers 1860,
lorsque la Savoie fut rattachée à la France.
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Distribution Seuil
Prix : 350 F
ISBN : 2-7118-3624-X
SS00 3624
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