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Les résultats des simulations de la réduction de 50 % du taux de droit de douane à l’importation des

produits industriels sont donnés dans le détail au tableau 9.5.1. Des résultats agrégés sont présentés
aux tableaux 9.5.2 (croissance réelle d’une sélection d’agrégats),9.5.3 (l’équilibre macroéconomique
des ressources et des utilisations de produits), 9.5.4(le compte courant de l’État),9.5.5 (le compte
courant de la balance des paiements extérieurs) et 9.5.6 (une sélection de prix agrégés). Dans la
simulation 1, comme d’ailleurs dans les simulations ultérieures, le choc initial provient donc d’un
abaissement de 50 % du taux de droit de douane à l’importation des produits industriels. De 25 % le
taux en question passe ainsi à 12,5 %,tandis que le prix du marché des produits industriels importés,
qui, il faut le souligner, supporte toujours une taxe intérieure de 5 %, diminue de 1,312 à 1,181,soit
de 10 %. Cette mesure de libéralisation du commerce des produits industriels entraîne, comme il
fallait s’y attendre, un accroissement des importations de ces produits (1,62 %), qui se répercute sur
le volume total des achats à l’étranger qui augmente de 1,25 %. Le déficit courant extérieur étant
maintenu fixe, cet accroissement des importations ne peut être financé – compte tenu des
paiements de revenus du capital au Reste du monde qui baissent peu -que par une augmentation
des exportations. Celles-ci croissent de 1,75 %, les produits étant écoulés sur le marché extérieur.
Sans difficulté, étant donné une élasticité-prix infinie de la demande d’exportation. En ce qui
concerne l’offre à l’exportation, il n’y a pas de problèmes non plus. L’indice général des prix diminue
de 1,0 à 0,992, ce qui signifie que le taux de change réel augmente de 1,0 à 1,008, moyennant la
constance des prix internationaux. Cette dépréciation réelle de la monnaie nationale de 0,8 % est
suffisamment incitative pour que la production à destination de l’étranger atteigne le niveau requis
par les besoins accrus de financement des importations. L’augmentation des ventes à l’étranger
s’effectué, du moins pour l’agriculture et l’industrie, au prix d’une baisse des ventes sur le marché
intérieur. Alors que les exportations de produits agricoles et de produits industriels augmentent,
respectivement de 2,04 % et 1,40 %, les ventes locales de ces produits diminuent en effet de 1,42 %
et 1,38 %. Cette transformation d’une offre intérieure en offre à l’exportation a été causée par une
baisse du prix reçu par les producteurs sur le marché ' local. Dans-le cas de l'agriculture, il a baissé de
2,27 °/o, et pour l’industrie, de 5,40 %. Ceci a aussi correspondu à une baisse en termes relatifs, c’est-
à-dire par rapport au prix reçu par les producteurs pour leurs ventes à l’étranger, ce dernier n’ayant
pas bougé. Le fait que le processus de transformation des ventes locales en ventes à l’exportation ait
été plus important dans le cas de l’agriculture, bien que la diminution du prix local de sa production
ait été plus faible que pour celui de l’industrie, s’explique essentiellement par une élasticité de
transformation commerciale de l’agriculture qui est supérieure en valeur absolue. (1,5) à celle de
l’industrie (0,5). On constate cependant que la réorientation de l’agriculture et de l’industrie vers, le
marché extérieur s’accompagne également d’une baisse de leur production totale à concurrence,
respectivement, de 0,72 % et 0,95 %. Pour expliquer ce résultat, il faut tenir compte de ce qui se
passe dans la demande intérieure des produits en question. La demande intérieure des produits,
nous le savons, a trois composantes : la consommation privée, l’investissement et la demande
intermédiaire. La consommation privée peut être difficilement tenue pour responsable de la
diminution de la demande intérieure de produits agricoles et de produits industriels. La demande
des ménages croît en effet en volume pour les deux produits à concurrence, respectivement, .de
1,60 % et 6,62. % pour les salariés, et de 0,73 % et 5,72 % pour les capitalistes, compte tenu
essentiellement d’une baisse des prix composites agricole et industriel de 2,15 % et 6,76 %. En
revanche, l’investissement a chuté en volume de 7,46 %, la cause. Première de cette baisse
importante étant la diminution de 126,72 % de l’épargne de l’État- elle est donc devenue négative-
suite principalement à la réduction des recettes douanières à l’importation, qui a été de 48,77 %. Or,
nous le savons, l’investissement est constitué seulement de produits agricoles et de produits
industriels, d’où une baisse des ventes locales de ces produits, mais, étant donné l’ampleur de cette
baisse, aussi une diminution de leur production. Cet affaiblissement de la production des deux
branches s’est, à son tour, répercuté sur la demande intermédiaire de produits agricoles et celle de
produits industriels, qui ont diminué de 0,38 % et 0,37 %, ainsi que d’ailleurs, de manière indirecte,
sur celle des services marchands, dont la décroissance a été de 0,38 %. Un examen plus fouillé des
résultats de la simulation 1 montre toutefois que le processus à la baisse de la production de
l’agriculture et de l’industrie a été quelque peu différent pour les deux activités. Dans le cas de
l’agriculture, le produit importé est devenu relativement plus cher sur le marché intérieur vu que le
prix du produit local Correspondant diminué de 2,27 %. Il s’est donc, sans aucun doute, produit une
substitution, chez les utilisateurs de produits agricoles, d’achats locaux aux importations. Cette
substitution commerciale, favorable à la production locale de l’agriculture, n’a cependant pas été
suffisante pour contrecarrer l’impact dépressif dû à la chute de l’investissement, qui est resté
dominant. Dans le cas de l’industrie, l’effet de substitution a joué différemment. Nous l’avons dit, le
prix du marché du produit industriel importé a diminué de 10 %, suite à la réduction de 50 % du taux
d’imposition douanière. Par contre, le prix du marché de la production locale n’a baissé que de 5,40
%. Ce renchérissement relatif du produit local a ainsi incité les utilisateurs de produits industriels à
s’approvisionner davantage à l’étranger. Ceci n’a fait que renforcer l’effet dépressif de la chute de
l’investissement sur la production industrielle totale. La branche productrice des services marchands
connaît, quant à elle, un sort sensiblement différent de celui de l’agriculture et de l’industrie. D’une
part, elle accueille une partie de la main-d’œuvre libérée par l’agriculture et l’industrie, ce qui lui
permet d’accroître son offre de produits. D’autre part, l’investissement ne contient pas de services
marchands, Ce qui isole la demande de ces derniers de tout impact direct d’une chute de la
formation brute de capital, bien que, nous l’avons vu, il y ait eu un léger impact indirect sous la forme
d’une diminution de 0,38 % de la demande intermédiaire de services. Finalement, comme pour
l’agriculture, le prix du marché des services importés ne bouge pas, n’étant pas touché par la réforme
douanière, mais le prix local diminue de 2,12 %, ce qui rend évidemment le produit local
relativement plus attirant. Une faut donc pas s’étonner que le volume des ventes locales de services
marchands augmente de 0,59 % et qu’il en aille de même pour leur production, laquelle en outre est
favorablement affectée par un accroissement des exportations, de 0,81 %. Une autre manière
d’expliquer la différence entre ce qui s’est produit, d’une part, pour l’agriculture et l’industrie et,
d’autre part, pour la production de services marchands, consiste tout simplement à observer ce qui
se passe pour le prix de la valeur ajoutée des trois branches d’activité, les variations de ce prix
exprimant, rappelons-le, les changements dans le degré de protection effective qui leur est accord.
Le prix de la valeur ajoutée de l’agriculture baisse de 0,77 %, celui de l’industrie de 2 %, alors que le
prix de la valeur ajoutée de la production des services marchands ne diminue que de 0,05%. C’est
donc cette dernière branche d’activité qui reste relativement la plus protégée ou, plus précisément,
la moins déprotégée, d’où son attrait pour une main-d’œuvre devenue, excédentaire dans les deux
autres productions et l’impact favorable sur son niveau de production. Pour les services non-
marchands, il n’y a pas de surprise. La valeur de leur production qui est, par définition, égale à la
consommation publique, est fixée à un niveau prédéterminé. La baisse des prix des produits
composites, qui entrent dans ce type de consommation, accroît ainsi le volume des services offerts
par l’État de 1,63 %. Étant donné que la production de ces services n’exige que de la main-d’œuvre,
la demande de travailleurs de la branche augmente davantage que la demande correspondante de la
branche de production de services marchands, soit de 1,63 % au lieu de 1,36 %. En ce qui concerne la
rémunération des facteurs de production, la baisse généralisée des prix du marché de la production
locale diminue la productivité marginale en valeur de la main-d’œuvre. Le salaire, * qui est égal à
cette productivité marginale, diminue ainsi de 0,59 % sous l’effet d’une moins grande intensité dans
l’utilisation des travailleurs au niveau de l’économie dans son ensemble. La baisse du salaire est
cependant plus faible que celle constatée pour le rendement du capital agricole (1,98 %) et pour
celui du capital industriel (2,93 %).Ce capital* étant spécifique, c’est-à-dire ne pouvant pas être
réalloué, souffre, en effet, particulièrement de la chute de la production des deux branches. En
revanche, le rendement du capital spécifique à la production des services marchands, qui elle s’est
accrue, augmente de 0,76 %. Ces variations des coûts de production en intrants primaires expliquent,
à leur tour, une diminution moins importante du revenu et de l’épargne des ménages salariés(0,59
%) que de ceux des ménages capitalistes (1,43 %).Ceci, compte tenu de la baisse des prix des
produits composites, permet à la consommation en volume des salariés de croître de 3,61 % alors
que celle des capitalistes n’augmente que de 2,34 %».Pour les deux catégories de ménages, on
constate finalement une réorientation de leurs achats vers les produits industriels, c’est à-dire ceux
dont le prix Composite a le plus baissé, soit de 6,82 %, au lieu de 2,15 % pour les produits agricoles et
de 1,84 % pour les services marchands.

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